Frédéric Cazenave Les particuliers vont pouvoir changer de banque plus facilement. Certes, il va encore falloir patienter un peu, les mesures annoncées aujourd'hui par le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) ne s'appliqueront pas avant l'automne 2016, mais elles vont dans le bon sens.Le schéma retenu est le suivant : le particulier remettra un RIB de son établissement à sa future banque, qui se chargera de réaliser toutes les opérations nécessaires au changement de domiciliation bancaire. La banque obtiendra tous les prélèvements et virements récurrents et informera les émetteurs (EDF, Caisse des allocations familiales, employeur…) des nouvelles coordonnées bancaires.De quoi faciliter la vie du consommateur qui aujourd'hui doit lister, à l'aide de ses relevés, l'ensemble des virements ou prélèvements pour les fournir à sa nouvelle banques qui prévient les organismes concernés. Le particulier doit aussi s'assurer, avant de clôturer son compte, que tous les chèques émis ont déjà été encaissés.Lire aussi : Changer de banque, le parcours du combattant Filet de sécuritéLe nouveau dispositif prévoit un filet de sécurité. « Si malgré tout une opération est débitée sur le compte clôt, le particulier en sera informé par SMS ou mail. Il devra alors se retourner vers son ancienne banque ou le créancier », précise Maxime Chipoy, de l'association de consommateurs UFC-Que Choisir.Mais l'avis du CCSF ne satisfait pas l'UFC-Que Choisir, qui plaidait pour une redirection automatique des opérations de l'ancien compte vers le nouveau, un peu à l'image de ce que fait la Poste lorsque l'on fait suivre son courrier à une nouvelle adresse.« Plusieurs questions restent en suspend. Ce service sera-t-il payant ? Pourquoi le compte ne banque précédente ne sera-t-il pas clôturé automatiquement ? », s'interroge Maxime Chipoy. Autant d'éléments qui devraient être précisés à l'avenir, le CCSF prévoyant encore plusieurs points d'étape avant la mise en place de ce service prévu « dans un délai de dix-huit mois ».Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) L’économie américaine aura connu une fin d’année 2014 moins dynamique que prévu. Le produit intérieur brut (PIB) a finalement progressé au quatrième trimestre de 2,2 % en rythme annualisé, soit 0,55 % en croissance cumulée, selon la troisième (et dernière) estimation du département du commerce.Il s’agit d’une déception dans la mesure où la plupart des économistes tablaient sur une hausse de 2,4 %. La croissance avait été de 2,7 % sur un an au troisième trimestre. Sur l’ensemble de 2014, la croissance américaine s’établit à 2,4 %. Il s’agit de la meilleure performance depuis 2010 et un léger mieux par rapport à 2013, année au cours de laquelle le PIB avait progressé de 2,2 %.Lire aussi :La croissance américaine du quatrième trimestre révisée à la baisseLe ralentissement enregistré fin 2014 devrait s’accentuer au premier trimestre de cette année. L’hiver rigoureux, qui s’est abattu sur le nord-est et le Midwest, couplé à l’envolée du dollar et au ralentissement de la demande mondiale, a amené la plupart des économistes à réviser à la baisse leurs prévisions de croissance. Morgan Stanley table sur une hausse du PIB de 0,9 %, Goldman Sachs prévoit 1,4 % et JP Morgan Chase anticipe 1,5 %.Les ménages augmentent leurs dépenses« Les données récentes sur l’économie américaine ont été décevantes. Les surprises à la baisse portent notamment sur un ralentissement de la production industrielle, des mises en chantier et des biens durables », remarque Kris Dawsey, économiste pour les Etats-Unis chez Goldman Sachs.Même si la conjoncture devrait repartir de l’avant dès le deuxième trimestre, des incertitudes demeurent. « La réactivité des dépenses des consommateurs à la baisse des prix de l’essence a été plus lente que ce que nous avons anticipé », souligne M. Dawsey, qui ajoute que cela fait peser « un risque croissant sur nos prévisions de croissance de 3 % » pour l’ensemble de 2015.Une prudence que partage la Réserve fédérale (Fed, banque centrale), qui, lors de son dernier Comité de politique monétaire, a ramené ses projections de croissance entre 2,3 % et 2,7 %, contre une fourchette de 2,6 % à 3 % auparavant.En attendant, c’est la consommation qui a porté la croissance au quatrième trimestre. Les dépenses des ménages, qui comptent pour 70 %, de l’activité ont augmenté de 4,4 % en rythme annualisé, soit la meilleure progression depuis 2006. Lors de la précédente estimation du Département du commerce, la hausse de la consommation avait été évaluée à 4,2 %.Lire aussi :Les Américains s’alarment d’un dollar fortRecul des profitsEn revanche, les profits des entreprises ont déçu. Les bénéfices avant impôt ont ainsi chuté de 1,4 % après avoir progressé de 3,1 % lors des trois mois précédents. Sur l’ensemble de l’année, le recul atteint 0,8 % – il s’agit de la première baisse depuis 2008. La décrue devrait se poursuivre en 2015. La hausse rapide du dollar et la faiblesse de la demande mondiale sont en train de fortement pénaliser les entreprises américaines exportatrices.Autre nouvelle décevante : le ralentissement de la croissance des investissements. Les dépenses en logiciels, en machines ou en recherche et développement ont certes progressé de 4,7 % entre octobre et décembre, mais c’est quasiment moitié moins que le rythme qui avait été atteint au troisième trimestre (8,9 %).L’impact monétaire et le ralentissement de l’économie mondiale pèsent également sur le commerce extérieur. Les importations augmentent plus vite (+10,1 %) que les exportations (+4,5 %), ce qui creuse le déficit commercial. La force du dollar devrait amplifier le phénomène dans les mois qui viennent, les entreprises américaines ayant de plus en plus de mal à vendre leurs produits en Europe ou en Asie. Le rythme de croissance devrait s’en ressentir.L’économie américaine fêtera en juin sa sixième année consécutive de croissance, soit 14 mois de plus que la moyenne des périodes de reprise depuis l’après-guerre. Le record a été atteint entre 1991 et 2001. Mais la grande différence avec cette époque, c’est le rythme : sur les cinq dernières années, la croissance moyenne a été de 2,2 % contre 3,4 % au cours des années 1990.Lire aussi :La Réserve fédérale ouvre la voie à une hausse des taux aux Etats-UnisStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Douet (professeur à l'Université de Bourgogne) 

Le Sénat vient d'adopter la proposition de loi relative à la protection de l'enfant, dont une des mesures assouplit les règles de calcul des droits de succession dus par les adoptés simples.

Pour rappel, l'adoption simple se caractérise par la juxtaposition de deux liens de filiation : l'un avec la famille d'origine, l'autre avec la famille adoptive. Cette forme d'adoption est utilisée fréquemment dans les familles recomposées. A l'inverse, lors d'une adoption plénière, l'adopté rompt définitivement ses liens avec sa famille d'origine pour être entièrement rattaché à sa famille adoptive.Le texte adopté par le Sénat prévoit que les droits de donation et de succession dûs par les adoptés simples mineurs lors du décès de l'adoptant soient les mêmes que ceux appliqués en ligne directe (abattement de 100 000 euros, tarifs progressif de 0 à 45 %). Mais il ne prévoit pas d'effet rétroactif de la mesure, ce qu'un amendement lors de l'examen par l'Assemblée nationale pourrait venir corriger.Ostracisme fiscalPar contre, rien n'est prévu pour les adoptés simples qui sont majeurs au moment du décès de l'adoptant. Leur situation continuerait donc d'être fiscalement compliquée : ils seraient toujours taxés à 60 % (après un abattement de 1 594 euros) à moins de prouver qu'ils ont reçu à titre principal de leur parent adoptif des secours et des soins non interrompus durant au moins cinq ans lorsqu'ils étaient mineurs, ou pendant 10 ans s'ils étaient mineurs puis majeurs (un enfant adopté à 16 ans par exemple).

Encore faut-il arriver à apporter la preuve de cette prise en charge. Comment imaginer qu'un enfant prenne la peine (et puisse même avoir cette idée) de conserver les justificatifs des dépenses consenties par sa famille adoptive ?
Une solution résoudrait toutes les difficultés des adoptés simples majeurs. Elle consisterait à leur faire profiter des mêmes droits fiscaux accordés à tous les autres enfants. Cela permettrait d'en finir avec l'ostracisme fiscal dont les adoptés simples sont victimes, ostracisme fiscal qui, il faut le rappeler, date d'une loi de 1930. La balle est dans le camp des députés.Retrouvez Frédéric Douet sur Twitter : @FiscalitorFrédéric Douet (professeur à l'Université de Bourgogne) Guy Dutheil La facture du crash de l’Airbus risque d’être lourde pour la Lufthansa, maison mère de la Germanwings. Enfin surtout pour le pool d’assureurs de la compagnie allemande. Même si la Convention de Montréal de mai 1999 plafonne l’indemnisation des victimes à environ 145 000 euros par personne, Allianz et les autres assureurs devront s’acquitter d’un total de près de 21 millions d’euros pour la mort des 144 passagers, mardi dans les Alpes-de-Haute-Provence.Allianz, chef de file du pool des assureurs de la Lufthansa, a déjà versé à la compagnie, mercredi 25 mars, tout juste vingt-quatre heures après le drame, six millions d’euros d’indemnités pour la perte de l’Airbus A320, un appareil sorti des chaînes de Toulouse en 1991.Un risqueMais, estiment certains avocats, Germanwings et Lufthansa pourraient avoir à débourser des sommes bien supérieures aux indemnités de base. Notamment s’il est prouvé que les compagnies allemandes, la maison mère et sa filiale, ont failli dans l’exécution de leur mission. Des familles de victimes pourraient s’adresser à la justice pour comprendre pourquoi le copilote Andreas Lubitz a pu rester seul dans le cockpit. Toutefois, selon la réglementation aérienne allemande en vigueur, les pilotes ont l’autorisation de s’absenter à certains moments, notamment pour aller satisfaire des besoins naturels.Lire aussi :Crash de l’A320 : l’hypothèse de l’acte volontairePour d’autres experts en revanche, les assureurs de la Lufthansa n’auront rien de plus à payer que les indemnités prévues. Sauf, ajoutent-ils, si des familles de victimes, par exemple, réussissent à prouver que la compagnie savait que son copilote pouvait représenter un risque. Une accusation potentiellement plus coûteuse pour la Lufthansa notamment après que la presse allemande a révélé, jeudi 26 mars, qu’Andreas Lubitz aurait traversé, il y a quelques années un épisode dépressif lourd. Le copilote aurait, à l’époque, arrêté alors sa formation de pilote pour ne la reprendre que plusieurs années après. M. Lubitz a été recruté par la Germanwings en septembre 2013.Lire aussi :Le copilote de la Germanwings aurait subi une grave dépressionGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Quand un entraîneur de foot a essuyé une série de revers, on attend de lui des changements stratégiques, un discours de combat et des objectifs ambitieux. Mais on accueille poliment son plan de reconquête, préférant attendre le résultat des matchs à venir avant de se risquer à émettre un jugement sur ses choix. Sans attendre, en revanche, on commence à s’interroger sur qui pourrait le remplacer.L’univers de l’entreprise n’est pas différent. C’est souvent une fois le match joué que tel patron est qualifié de « visionnaire » et tel autre sanctionné pour ses « erreurs stratégiques ». Herbert Hainer, qui s’y connaît en sport, doit parfaitement comprendre ce qui lui arrive. Patron d’Adidas depuis quatorze ans, son crédit a été sérieusement écorné par deux avertissements sur résultats en 2014.En présentant jeudi 26 mars son nouveau plan stratégique à cinq ans, le patron du second groupe mondial d’équipements sportifs n’a manifestement pas convaincu. Plusieurs investisseurs l’ont d’ailleurs interrogé sur le processus de succession censé intervenir en 2017, à l’issue du mandat de M. Hainer. « Ce plan stratégique sera mené à bien avec ou sans moi », a-t-il dû justifier.Lire aussi :Adidas, sous pression, prépare un nouveau plan stratégiqueAuréolé des succès de ses dix premières années à la tête d’Adidas, il est aujourd’hui comptable des échecs aux Etats-Unis, terre bénie de Nike, le numéro un mondial. Le groupe allemand, qui détient également Reebok et TaylorMade, premier équipementier mondial du golf, n’est plus que troisième du marché américain derrière Under Armour. M. Hainer va concentrer les efforts commerciaux sur deux villes. Si vous gagnez Los Angeles et New York, vous gagnez l’Amérique, plaide-t-il en justifiant une stratégie qui met l’accent sur quatre autres mégapoles de plus de 10 millions d’habitants, censées donner le la : Londres, Paris, Shanghaï et Tokyo.Faiseurs de modeL’idée du « coach » est de rendre son groupe plus ouvert aux faiseurs de mode, à l’évolution des goûts des consommateurs. Cela nécessite des changements de collection plus fréquents et un outil de production plus réactif. Quitte à faire revenir aux Etats-Unis et en Europe une fraction haut de gamme de la production réalisée en Asie.Ce plan à cinq ans est censé permettre de doper la croissance du chiffre d’affaires (+ 5 à 10 % par an) et du bénéfice (+ 15 % par an). On peut juger les objectifs ambitieux. Quant à savoir s’ils sont réalistes, c’est une autre affaire. En bon commerçant, le patron de la marque aux trois bandes a décidé d’offrir une ristourne pour convaincre les indécis. Dans une société cotée, ce geste commercial se traduit par une hausse du dividende. Adidas reversera désormais 30 à 50 % de ses bénéfices à ses actionnaires contre 20 à 40 % jusqu’ici. Une ristourne financée avec de l’argent qui ne lui appartient pas. Pas si convaincant !Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Le scénario d’une reprise de l’activité de conception des réacteurs d’Areva par EDF se précise. Pressés par le gouvernement d’avancer à grands pas sur ce dossier, les deux piliers de la filière nucléaire française doivent arriver à un accord début avril. Il mettrait ainsi un terme à quinze ans d’indépendance d’Areva, reconstituant peu ou prou le tandem EDF-Framatome à l’origine de la construction des 58 tranches d’EDF dans les années 1970-1990. Ainsi EDF pourrait prendre une « participation majoritaire » dans Areva NP, la filiale qui assure le design et la construction de l’îlot nucléaire des centrales, selon Les Echos du 27 mars. Areva et EDF n’ont pas souhaité commenter ces informations. Une véritable intégration verticale qui avait été jusqu’à présent rejetée par le gouvernement et les dirigeants du groupe d’électricité.En grande difficulté après une perte de 4,8 milliards d’euros en 2014, Areva doit renforcer ses liens avec EDF – à la fois pour moderniser le parc français (opération de « grand carénage ») et décrocher des contrats dans les pays qui veulent développer l’énergie nucléaire. Ce rapprochement ne fait plus débat au sein des deux entreprises. C’est même un des trois points de la « feuille de route stratégique » annoncée, le 4 mars, par Areva. Et une des demandes formulées par le gouvernement dans la lettre de mission qu’il a adressée en janvier au nouveau PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy. Dans un récent entretien au Figaro, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, envisageait « un rapprochement capitalistique, en particulier concernant toute l’activité réacteur, de l’ingénierie à la maintenance ».Lire aussi :Areva lance une restructuration massiveDepuis la création d’Areva en 2001 par la fusion de Cogema (extraction et enrichissement de l’uranium, traitement-recyclage des combustibles usés) et de Framatome (chaudières, pompes, générateurs de vapeur, combustible), EDF a perdu le contrôle sur les équipements. Il reste qu’une intégration verticale dans laquelle l’électricien serait majoritaire au sein d’Areva NP (ex-Framatome) pose de nombreuses questions qui doivent être résolues dans les prochaines semaines.Elle signifie qu’EDF devient un équipementier qui ne se contente pas d’avoir des bureaux d’études concevant les réacteurs et les combustibles adéquats, mais gère quinze usines fabriquant ces gros composants. EDF devrait aussi reprendre l’activité maintenance des réacteurs d’Areva NP. Or celle-ci ne concerne pas seulement les 58 tranches françaises, mais plus de 150 autres réacteurs dans le monde. A quel titre EDF assurerait-il ces opérations chez des électriciens allemands, américains ou chinois qui peuvent être ses concurrents ?Le glas du modèle « intégré »Ce scénario d’une prise de participation majoritaire dans Areva NP (l’allemand Siemens en avait 34 % jusqu’en 2009), sonnerait le glas du modèle « intégré » voulu par l’Etat actionnaire (87 %) en 2001 et défendu pendant quinze ans par Anne Lauvergeon, présidente du groupe jusqu’en 2011, puis son successeur Luc Oursel. Areva perdrait alors 3,2 milliards de chiffre d’affaires (sur 8,3 milliards) et 10 000 salariés (15 000 en comptant l’ingénierie) sur un total de 45 000 dans le monde. Il se recentrerait sur le cycle du combustible : extraction et enrichissement de l’uranium, recyclage des combustibles brûlés dans les centrales.On peut aussi imaginer le scénario d’une coentreprise dans laquelle EDF serait forcément majoritaire mais qui ne reprendrait qu’une partie des activité d’Areva NP, surtout la conception des réacteurs. Plusieurs sources indiquent que rien n’est encore tranché.Au siège d’Areva, des équipes d’ingénieurs des deux sociétés travaillent depuis plusieurs mois déjà à l’optimisation de l’EPR (troisième génération). L’objectif est notamment d’en baisser le coût, qui a dépassé 8 milliards d’euros pour les « têtes de séries » construites à Flamanville (Manche) et à Olkiluoto (Finlande), sans en réduire la sûreté.Cette baisse du prix pourrait atteindre 20 % à 30 %, indiquait récemment Philippe Knoche, directeur général d’Areva, devant les députés. EDF se prépare aussi à épauler Areva en Finlande pour les tests et la mise en service de l’EPR, une phase particulièrement délicate.Lire aussi :EDF va épauler Areva en FinlandeJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué L’usine automobile conjointe de PSA et Mitsubishi en Russie a annoncé, vendredi 27 mars, la prochaine suspension de sa production et la suppression d’une centaine de postes. L’usine de Kaluga, au sud de Moscou, « suspend la production des modèles Citroën C4 Sedan et Peugeot 408 du 27 avril au 10 juillet 2015 » et « celle des véhicules tout terrain (Mitsubishi Outlander et Pajero Sport) jusqu’au 12 mai », selon un communiqué de la coentreprise.Après l’annonce du retrait d’Opel et de Chevrolet de Russie, mi-mars, ainsi que celui de Seat, c’est un nouveau coup dur pour l’automobile russe, en pleine bérézina… Les perspectives sur le marché russe « ne sont pas bonnes, non seulement à court terme mais aussi à moyen et long terme », expliquait mi-mars, le patron d’Opel, Karl-Thomas Neumann, dans une interview au journal allemand Handelsblatt.Lire aussi :Opel se retire de RussieLes ventes de la filiale de GM se sont effondrées de 86 % en février par rapport au même mois de 2014. Depuis le 1er janvier, la chute s’établit à 82 % (sur un an) pour un marché russe qui est globalement en repli de 32 % ; cette année, la marque a écoulé 1 900 véhicules, contre plus de 10 000 un an plus tôt…C’est que le marché russe est habitué aux soubresauts depuis le début des années 2000. En 2005, le marché, qui était en train d’exploser, avait déjà connu un important trou d’air. En 2012, alors que le pays affichait 2,9 millions d’immatriculations, les analystes prédisaient que la Russie allait dépasser, en 2015, le marché allemand, où il s’immatricule 3,2 millions de voitures. À cette date, les constructeurs envisageaient 3,5 millions de ventes à l’horizon 2015.Las, la crise en Ukraine et la chute du prix du pétrole, l’une des principales ressources en devises du pays, ont plongé l’économie russe dans le chaos. Le secteur automobile a été l’un des premiers à souffrir de l’inflation galopante du rouble. Après une baisse de 5 % des ventes en 2013, à 2,8 millions d’unités, le marché s’est encore contracté de 10 % en 2014, à 2,5 millions d’unités.« Il ne faut pas quitter le pays dans la tempête »Dans ce contexte, tous les constructeurs réduisent leur exposition au marché. L’alliance Renault-Nissan (dont les ventes ont chuté de 25 % en deux mois), qui détient AvtoVAZ, le constructeur de Lada, a décidé de suspendre la production quelques semaines sur ses sites le temps d’écouler les stocks. De plus, le groupe poursuit la restructuration à marche forcée de sa filiale russe avec le départ programmé de 1 100 cadres en 2015.Volkswagen (− 27 %) a aussi mis entre parenthèses la production et tente de conserver sa part de marché, en baissant ses ventes dans les limites du marché. Mais Seat a déjà annoncé son retrait du marché, trop difficile pour une marque importée.Ford (– 70 %) ou Toyota (– 27 %) font pour l’instant le gros dos. « Nous cherchons à maintenir notre performance malgré l’effondrement du marché, explique Didier Leroy, chargé de la zone pour Toyota. Nous allons poursuivre les investissements dans notre usine de Saint-Pétersbourg en 2015 afin de préparer le lancement de notre Rav4, un SUV, en 2016. » Ford a également annoncé la multiplication de nouveaux modèles pour sauvegarder son ancrage russe.Le plus offensif reste le groupe Hyundai-Kia. Depuis le début de l’année, les deux marques ont multiplié les rabais et ramasser pas moins de 7 points de parts de marché. Depuis le début de l’année, le groupe sud-coréen détient 20,1 % du marché, contre 13,1 % sur la même période de 2014. Malgré l’inflation, les ventes de Hyundai ont augmenté de 4 %, tandis que Kia reculait de 2,4 % pour un marché en chute de 38 %… Autres groupes en progression, à rebours du marché : Mercedes et BMW, les deux marques consolident leur position.Désormais, pour 2015, Opel attend un marché russe à 1,5 million d’unités, moitié moins qu’en 2012… « Il est très volatil. Il peut baisser énormément très vite et remonter également rapidement… En gros, il ne faut pas quitter le pays dans la tempête. Il faut faire le gros dos et être prêt quand il redémarrera », rappelle un spécialiste du pays.Lire aussi :Automobile : le réveil de l’EuropePhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cédric Pietralunga et Philippe Jacqué Cette fois, c’est fait, et c’est François Hollande en personne qui l’a annoncé vendredi 27 mars à Trémery, en Moselle. PSA a décidé de confier à son site lorrain la production de 200 000 moteurs à essence (en rythme annuel), de type trois cylindres EB turbo, à partir de 2018. Le constructeur va investir sur son premier site mondial de moteurs (avec 1,6 million d’unités assemblées en 2014) 60 millions d’euros pour ce projet.Ce type de choix est rarement aussi médiatisé, mais, second tour des élections départementales oblige, les élus nationaux et locaux se poussent pour figurer sur la photo du premier employeur privé mosellan.Lire aussi :Pour ses moteurs, PSA préfère la Lorraine à l’Espagne ou la SlovaquieCette décision n’en est pas moins hautement symbolique. Pour la première fois, comme l’avaient révélé Les Echos en décembre 2014, le groupe dirigé par Carlos Tavares a mis ses sites français – Trémery, Douvrin (Pas-de-Calais) –, qui produisent aujourd’hui l’essentiel des moteurs du constructeur (hors Chine), en concurrence avec d’autres sites européens, à Trnava (Slovaquie) et Vigo (Espagne), où PSA dispose déjà d’usines d’assemblage, mais pas de lignes de production de moteurs.Pas de tabou sur la délocalisationLongtemps, PSA s’est refusé à localiser hors de France sa production de moteurs, comme l’a fait massivement Renault avec ses lignes de production en Espagne, en Roumanie et en Turquie, en complément de son usine française de Cléon.Dans les années 2000, Thierry Peugeot, le président du conseil de surveillance de PSA à l’époque, s’était opposé à la création en Pologne d’une usine de moteurs pour profiter des salaires très bas dans cette région. Et ce pour protéger l’emploi dans l’est de la France.Déterminé à réduire les coûts à tous les niveaux de l’entreprise, Carlos Tavares ne se sent pas lié par le tabou d’une délocalisation hors de France. Cela a été très bien compris par les syndicats du site et les collectivités lorraines, qui se sont mobilisés ces trois derniers mois pour obtenir cette nouvelle charge de production.Le 19 mars, une délégation, menée par Serge Maffi, du SIA, le principal syndicat du site, et les élus locaux avait réussi à obtenir le soutien « ferme, clair, indiscutable » d’Emmanuel Macron, le ministre de l’économie. Ce dernier, fort des 14,1 % que détient l’Etat dans le groupe, devait défendre la cause de Trémery devant Louis Gallois, le président du conseil de surveillance du groupe, et Carlos Tavares, le président du directoire.« Salariés, élus, Etat, direction du site : l’union fait la force ! La clé du succès repose sur une action concertée et sur l’engagement de tous au service de Trémery », saluait, vendredi, dans un communiqué, Serge Maffi.Pour forcer la décision, les collectivités locales ont tout de même dû desserrer les cordons de la Bourse. Dans une lettre envoyée à M. Macron, rendue publique par l’AFP, elles avaient proposé d’abonder jusqu’à 25 millions d’euros les investissements de PSA à Trémery, sur un montant total de 180 millions consacré au site. « Ces aides sont toutes compatibles avec les réglementations européennes », précise l’entourage du ministre de l’économie.Selon PSA, ce ne sont pas les subventions locales qui ont fait la différence entre Trémery et ses compétiteurs en Europe, notamment Vigo, le mieux placé. « Les deux pays ont fait match nul sur les aides publiques », assure Yann Vincent, le directeur industriel de PSA à Reuters.Dans le match entre le site français et ses compétiteurs européens, le premier était perdant sur le front du coût du travail, avec un salaire moyen supérieur d’un tiers par rapport à celui de Vigo, et de près de 50 % par rapport à celui de Trnava. Cependant, ce n’est pas ce critère-là qui a emporté la décision.Lire aussi :Automobile : le réveil de l’Europe« Approche pragmatique »Selon Yann Vincent, l’avantage compétitif des coûts salariaux espagnols était compensé par la facture de transport, Vigo étant plus éloigné que Trémery des lieux de production de pièces d’Europe de l’Est ainsi que des sites d’assemblages finaux des véhicules.« Nous avons comparé le coût de transformation d’une ligne existante avec une situation qui consistait à investir ex-nihilo à Vigo », résume M. Vincent. « Nous sommes arrivés à la conclusion que le coût de l’investissement d’une nouvelle ligne était supérieur au coût d’une flexibilisation d’une ligne existante. » « Nous sommes contents parce que c’est en France, mais je dirais que ce qui nous a motivés, c’est la performance économique, qui est meilleure. L’approche est une approche pragmatique, elle n’est pas [tirée] par des considérations idéologiques ou par des éléments de concept », conclut le directeur industriel de PSA.Pour Trémery, qui compte 3 700 personnes – le site fut créé en 1979 –, l’apport de cette nouvelle production de moteurs à essence est important, car l’usine dépend aujourd’hui essentiellement de la production de moteurs diesel ; sur le 1,6 million de moteurs qui y ont été produits en 2014, 82 % étaient des moteurs diesel.Avec la chute des ventes de ces motorisations, sous l’effet des débats sur la pollution, des annonces d’interdiction d’accès à certains centres-villes, et du rééquilibrage du parc attendu d’ici à 2020, Trémery espère diversifier ses risques en augmentant sa production de moteurs essence EB, qui équipent les citadines (DS3, 208, 2008, C3) et berlines (DS4, 308, 3008, C4) des trois marques du groupe.Lire aussi :PSA veut alléger ses coûts en EuropeCédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.03.2015 à 07h20 • Mis à jour le27.03.2015 à 07h40 Le Japon a renoué avec une inflation nulle en février, pour la première fois depuis mai 2013, dans un contexte de reprise timide. Les prix ont augmenté de 2 % sur un an, hors ceux des produits périssables, a annoncé, vendredi 27 mars, le ministère des affaires intérieures, mais ils ont stagné lorsque l’on exclut l'impact du relèvement en avril 2014 de la taxe sur la consommation (TVA).Les prix connaissaient un ralentissement depuis plusieurs mois, conséquence d'une économie fragilisée par ce relèvement de la TVA et par le plongeon des prix du pétrole observé depuis l'été 2014.La Banque centrale du japon (BoJ) pourrait être obligée, de l'avis de nombreux analystes, de procéder d'ici à la fin de l'année à une nouvelle extension de son programme de rachats d'actifs afin de parvenir à son objectif d’une progression des prix de 2 %, qu'elle était censée atteindre au cours du printemps.« L'état d'esprit déflationniste pas complètement éradiqué »Son gouverneur, Haruhiko Kuroda, a souligné récemment combien il était difficile de sortir de la déflation, qui décourage les investissements et achats depuis une quinzaine d'années. « Je pense que l'état d'esprit déflationniste n'a pas été complètement éradiqué, nous sommes encore à mi-chemin », a-t-il dit, tout en restant optimiste sur le long terme.Les autorités veulent pour leur part croire que la stratégie "Abenomics", lancée fin 2012 par le premier ministre Shinzo Abe, finira par payer.L'exécutif a d'ailleurs amélioré lundi, une première en huit mois, son diagnostic économique, évoquant notamment l'embellie perçue du côté des sociétés.Particulièrement bien loties, une partie des compagnies exportatrices s'apprêtent à dévoiler d'excellents résultats annuels grâce aux effets bénéfiques de l'affaiblissement de la devise japonaise sur leurs activités à l'étranger.Lire aussi :Les grands groupes japonais augmentent les salaires Adéa Guillot (Athènes, correspondance) C’est une visite qui ne fait pas les gros titres mais qui a pourtant son importance. Jacques de Watteville, le secrétaire d’Etat suisse aux questions financières internationales, a rencontré, jeudi 26 mars, à Athènes, le secrétaire d’Etat Nikos Pappas, le bras droit du premier ministre grec, Alexis Tsipras. « Nous avons noté une véritable volonté de renforcer la collaboration entre nos deux pays. En 2014, nous avions fait un certain nombre de propositions au précédent gouvernement, mais qui n’ont pas été suivies », affirme le responsable suisse.Lire aussi :Le gouvernement grec attendu sur les réformesEngager la lutte conte l’évasion et la fraude fiscale est l’une des promesses fortes de Syriza, le parti de la gauche radicale grecque, aujourd’hui au pouvoir. Il veut faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat en rapatriant ou en taxant une partie des avoirs grecs placés illégalement en Suisse et affirmer sa volonté de s’attaquer à l’oligarchie financière.« Il n’existe pas de données fiables sur le montant exact des avoirs grecs dans la Confédération, précise M. de Watteville. Le dernier chiffre disponible de la Banque nationale [BNS] date de 2013 et évoque le montant de 6,6 milliards de francs suisses [6,3 milliards d’euros], mais ce chiffre brut ne dit rien du pourcentage taxable. »Outil « sous-exploité »Concrètement, les Suisses ont proposé, dans l’immédiat, le renforcement du recours à l’accord bilatéral existant entre la Grèce et la Confédération sur la double imposition. « Cet outil permet d’avancer à court terme sur des cas de suspicion d’évasion fiscale ; il a été sous-exploité ces dernières années », souligne-t-on côté suisse. Selon une source gouvernementale grecque, « seules quinze demandes de transmission de données fiscales ont été réalisées dans ce cadre par le précédent gouvernement ».A l’horizon 2017-2018, la Grèce, membre de l’Union européenne, devrait aussi entrer dans le programme d’échanges automatique des données, dont le principe a été paraphé à Bruxelles le 19 mars.Les discussions ont également porté sur la fameuse « liste Lagarde », du nom de l’ancienne ministre française de l’économie et des finances, Christine Lagarde – aujourd’hui directrice générale du Fonds monétaire international –, qui avait remis, en octobre 2010, à son homologue grec la liste de plus de 2 000 Grecs détenant des comptes auprès de la filiale suisse de la banque HSBC.« Cette liste a été volée par l’ancien employé de la banque, Hervé Falciani. Nous ne pouvons pas collaborer sur la base d’un vol, mais cela ne veut pas dire que les personnes citées sur cette liste soient dans l’immunité totale. Si d’autres indices permettent de remonter jusqu’à elles, alors il existe d’autres outils pour ouvrir une enquête », affirme M. de Watteville. Athènes veut avancer vite sur ce dossier.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard Le gouvernement s'en félicite : les chiffres du déficit public sont meilleurs que prévus. La balance entre les recettes et les dépenses de l'Etat, des collectivités locales et de la sécurité sociale s'est établie en 2014 à - 4 % du produit intérieur brut (PIB). C'est certes un peu moins qu'en 2013 (- 4,1 %) et moins que les dernières prévisions en date (- 4,4 %)... mais plus que ce qui avait été initialement prévu, corrigé, recorrigé, revu...Le déficit public a baissé à 4% du PIB en 2014. C'est bien en deçà des 4,4% prévus et le fruit d'un effort continu https://t.co/1rKhzlJK3r— Gouvernement (@gouvernementFR)require(["twitter/widgets"]);L'objectif fixé par le traité de Maastricht : 3 %Le traité sur l'Union européenne, signé le 7 février 1992 et également appelé traité de Maastricht, fixe notamment aux Etats membres un objectif de déficit budgétaire inférieur à 3 % du PIB et une dette publique inférieure à 60 % du PIB.Le plafond de la dette était encore lointain : quand la France a signé le traité, son endettement représentant moins de 40 % du PIB. Mais il a ensuite progressivement augmenté avant d'atteindre 95 % en 2014, un record. #container_1427382809606{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427382809606{ height:500px; } #container_1427382809606 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427382809606 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427382809606 .subtitre{ display:block; }Evolution de la dette publique depuis Maastricht(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427382809606", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.insee.fr/fr/themes/comptes-nationaux/tableau.asp?sous_theme=3.1&xml=t_3101", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Insee", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"(en % du PIB)" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} %" }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"59.1", to:"60", label:{ useHTML:true, text:"Critère de Maastricht", align:"left", verticalAlign:"top", textAlign:"left",y:-10 } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "left", verticalAlign: "top", textAlign:"left" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 1, xDateFormat: "%Y" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Dette publique", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 694224000000, 39.8 ], [ 725846400000, 46.1 ], [ 757382400000, 49.3 ], [ 788918400000, 55.5 ], [ 820454400000, 59.4 ], [ 852076800000, 60.8 ], [ 883612800000, 60.8 ], [ 915148800000, 60 ], [ 946684800000, 58.4 ], [ 978307200000, 57.9 ], [ 1009843200000, 59.8 ], [ 1041379200000, 63.9 ], [ 1072915200000, 65.5 ], [ 1104537600000, 67 ], [ 1136073600000, 64.2 ], [ 1167609600000, 64.2 ], [ 1199145600000, 67.9 ], [ 1230768000000, 78.8 ], [ 1262304000000, 81.5 ], [ 1293840000000, 85 ], [ 1325376000000, 89.2 ], [ 1356998400000, 92.2 ], [ 1388534400000, 95 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);L'objectif en matière de déficit, lui, avait été tenu jusqu'à 1992 mais a été beaucoup plus difficile à tenir à partir de cette année-là. Sur les vingt dernières années, le déficit public français n'a été en dessous de la barre des 3 % qu'à six reprises. #container_1427382464065{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427382464065{ height:500px; } #container_1427382464065 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427382464065 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427382464065 .subtitre{ display:block; }Evolution du déficit public depuis Maastricht(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427382464065", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.insee.fr/fr/themes/comptes-nationaux/tableau.asp?sous_theme=3.1&xml=t_3106", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Insee", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"(en % du PIB)" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} %" }, min:null, max:0, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"-2.9", to:"-3", label:{ useHTML:true, text:"Critère de Maastricht", align:"left", verticalAlign:"bottom", textAlign:"left",y:-10 } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "left", verticalAlign: "bottom", textAlign:"left" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 1, xDateFormat: "%Y" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Déficit public", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 694224000000, -4.6 ], [ 725846400000, -6.3 ], [ 757382400000, -5.4 ], [ 788918400000, -5.1 ], [ 820454400000, -3.9 ], [ 852076800000, -3.6 ], [ 883612800000, -2.4 ], [ 915148800000, -1.6 ], [ 946684800000, -1.3 ], [ 978307200000, -1.4 ], [ 1009843200000, -3.1 ], [ 1041379200000, -3.9 ], [ 1072915200000, -3.5 ], [ 1104537600000, -3.2 ], [ 1136073600000, -2.3 ], [ 1167609600000, -2.5 ], [ 1199145600000, -3.2 ], [ 1230768000000, -7.2 ], [ 1262304000000, -6.8 ], [ 1293840000000, -5.1 ], [ 1325376000000, -4.9 ], [ 1356998400000, -4.1 ], [ 1388534400000, -4 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window); Le budget 2014 fixait un déficit de 3,6 %Quand François Hollande est arrivé au pouvoir, le déficit public avait atteint 5,1 % l'année précédente (2011) et la dette atteignait 85 %. Les deux années suivantes ont engagé la France sur la voie de la réduction du déficit (- 4,9 % en 2012, - 4,1 % en 2013) mais la dette, elle, a continué à croître (89,2 % en 2012, 92,2 % en 2013).Les prévisions pour l'année 2014, elles, ont d'abord été très optimistes avant d'être revues à plusieurs reprises. #container_1427380857582{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427380857582{ height:500px; } #container_1427380857582 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427380857582 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427380857582 .subtitre{ display:block; }Les prévisions de déficit public pour 2014(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427380857582", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"(en % du PIB)" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} %" }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"-2.9", to:"-3", label:{ useHTML:true, text:"Critère de Maastricht", align:"left", verticalAlign:"bottom", textAlign:"left",y:10 } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear",(janvier 2012)","Programme de stabilité(avril 2013)","Loi de finances 2014(septembre 2013)","Loi de finances rectificative 2014(juin 2014)","Ajustement budget(septembre 2014)","Réel(mars 2015)"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:-45 }, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "left", verticalAlign: "bottom", textAlign:"left" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 1, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Prévisions de déficit public", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", -2.3 ], [ "", -2.9 ], [ "", -3.6 ], [ "", -3.8 ], [ "", -4.4 ], [ "", -4 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Les prévisions pour 2015, elles, ont également beaucoup varié, de 1,6 % dans le programme de François Hollande à 4,3 % en septembre 2014 dans le budget 2015 initial, ensuite ramené à 4,1 % en décembre.(dans le graphique ci-dessous, cliquez sur les flèches pour naviguer entre les prévisions) .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }.fleche{ font-size: 50pt; padding-top:100px; cursor:pointer; display:block; height:400px;}.fleche.cache{ visibility:hidden;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}#container-deficit{ background-color:#f8f9fb; }#deficit{ height: 400px;} //$(function () { Highcharts.setOptions({ title: { style:{ fontFamily: '"TheSerifOffice", arial' } }, subtitle: { style:{ fontWeight: 'bold', fontFamily: 'arial', fontSize: '10pt' } } }); 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Le dernier, datant de février, a fixé l'échéance à 2017 pour Paris.Lire notre synthèse : La dette de l’Etat en cinq questionsDéficit, dette, croissance... Le déficit, c'est la différence entre recettes et dépenses des administrations publiques (Etat, collectivités, sécurité sociale) sur une année. Si on dépense plus que ce qu'on gagne, on crée un déficit, qu'il faut compenser en empruntant. Ces emprunts, accumulés sur plusieurs années (plus de trente ans pour la France) représentent une dette, qui croît tant qu'on ne parvient pas à équilibrer les comptes. Pour calculer le niveau du déficit, le gouvernement scrute le niveau de la croissance du PIB, qui va déterminer une bonne part des recettes qu'il va récupérer. Les prévisions de croissance sont donc souvent liées aux prévisions sur le niveau du déficit.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.03.2015 à 18h14 • Mis à jour le26.03.2015 à 18h24 | Sandrine Morel (Madrid, correspondance) Après avoir figuré parmi les pays les plus dynamiques en termes de croissance du produit intérieur brut (PIB) à la fin de l’année 2014, l’Espagne accélère encore le rythme. Au premier trimestre 2015, son PIB aurait augmenté de 0,8 %, selon le rapport trimestriel de la Banque d’Espagne. En glissement annuel, cela signifie une croissance de 2,5 % et pour 2015, la banque centrale espagnole s’attend à une croissance de 2,8 %, soit 0,8 point de plus que les dernières prévisions. Les facteurs qui expliquent ce comportement positif de l’économie sont variés.Le triple effet BCE, euro, pétroleLa Banque d’Espagne souligne l’impact positif des mesures de la Banque centrale européenne (BCE), de la dépréciation de l’euro et de la baisse du prix du pétrole dans la croissance du PIB.L’amélioration des conditions de financement de l’Espagne, avec un taux d’intérêt de moins de 1,2 % pour les obligations à 10 ans, est également soulignée. Elle améliore la capacité de l’Espagne à respecter ses objectifs de réduction de déficit (de -5,5 % du PIB en 2014 à -4,2 % en 2015) et à investir dans l’économie.L’amélioration des conditions de financement a également une incidence positive sur les investissements réalisés par les entreprises privées en Espagne.La consommation toujours en hausseLa consommation des foyers espagnols poursuit sa phase expansive, qui avait commencé fin 2014. Le pouvoir d’achat a augmenté grâce à une baisse des prix, qui devrait se poursuivre cette année, avec une inflation légèrement négative, de – 0,2 %.2015, année électorale chargée qui se terminera par des élections générales, a aussi commencé avec une baisse des impôts et un remboursement de 25 % de la prime de Noël, supprimée en décembre 2012, alimentent cette augmentation de la consommation, tout comme le bon comportement de l’emploi.L’investissement immobilier, qui a commencé à montrer des signes de redressement fin 2014 devrait augmenter de 4,2 % en 2015.Les créations d’emplois450 000 emplois ont été créés en 2014. Pour la première fois lors d’une sortie de crise, l’Espagne est ainsi parvenue à créer des emplois avec une croissance inférieure à 2 %.La réforme du travail, qui a flexibilisé le marché de l’emploi, favorisé des baisses de salaires et réduit les coûts du licenciement, pourrait avoir joué un rôle décisif.Le revers de la médaille étant l’augmentation de la précarité, avec des contrats à temps partiel, à durée déterminée et aux salaires réduits.Selon la Banque d’Espagne, le taux de chômage devrait encore reculer mais à un rythme lent. A 23,7 % des actifs fin 2014, il devrait passer à 22,2 % en 2015 et se maintenir encore au-dessus de 20 % jusqu’en 2016.Les exportations toujours soutenuesLe rôle des exportations dans la reprise de la croissance est moins flagrant qu’en 2014. Celles-ci devraient encore augmenter de 5,2 % en 2015, mais moins que les importations (+6,2 %).Le tourisme se confirme comme un secteur clé de l’activité espagnole, avec des records de visiteurs étrangers, notamment dû à l’instabilité en Afrique du Nord.Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici La séance de négociation salariale dans le transport routier de marchandises du jeudi 26 mars a abouti à un échec, tout comme la précédente, le 9 février. La réouverture du dialogue social avait été demandée par Alain Vidalies, secrétaire d’Etat au transport au lendemain de l’organisation, le 15 mars, par l’intersyndicale du transport CGT-CFDT-CFTC-CGC-FO, de nouveaux barrages routiers.La négociation a achoppé pour les mêmes motifs qu’il y a un mois et demi, même si les bases de départ avaient un peu changé. L’intersyndicale, qui demandait jusqu’à présent une hausse de 5 % des minima de branche, a abaissé ses exigences, à 4 %. Mais la partie patronale a jugé ce niveau tout aussi « inatteignable » que le précédent.Les organisations d’employeurs (FNTR, TLF et Unostra) n’avaient, elles, pas modifié leur proposition, soit une augmentation allant de 1 %, pour le coefficient le plus élevé, à 2 %. Inacceptable pour les syndicats.Aucune augmentation conventionnelle depuis 2012Le patronat proposait aussi l’ouverture de nouveaux chantiers de négociations, telle qu’une réduction du délai de carence des arrêts maladie. Mais les syndicats veulent tout d’abord régler la question salariale pour en finir avec « la smicardisation de la profession », disent-ils. Depuis 2012, aucune augmentation conventionnelle n’a été appliquée faute d’accord. Si bien qu’actuellement, quatre grilles sur cinq démarrent au-dessous du smic.De son côté, la fédération patronale des PME (OTRE) a avancé des propositions nouvelles. A une hausse initiale, entre 1,4 % et 2,2 % selon les coefficients, s’ajouterait « une seconde augmentation entre 0,4 % et 0,6 % au 1er octobre », si l’amendement de lutte contre le dumping social de la loi Macron, prévoyant que les chauffeurs routiers étrangers travaillant dans l’Hexagone soient payés au smic français, rentrait en application, a indiqué Jérôme Vérité, de la CGT Transports.Lire aussi :Ces routiers étrangers qui ne comprennent pas la grève« Irrecevable, pour Thierry Douine, président de la fédération des transports CFTC. Je ne vais pas signer un accord conditionné au vote d’une loi ! » Une proposition, qui « n’a aucun sens », abonde Nicolas Paulissen, délégué général de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR).Salle envahie« C’est terminé, on n’aura rien en 2015, et en 2016, avec l’augmentation du smic, la grille va encore se tasser en dessous », déplore M. Douine. Pour lui, « les salariés ne se sont pas assez bougés » lors des multiples actions (barrages et opérations escargot), qui ont lieu depuis janvier, et « les patrons n’ont pas senti de pression ».Jeudi, certains routiers ont envahi la salle de la Direction régionale du travail et de l’emploi (Direccte) d’Ile-de-France, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), où se tenait la négociation. « Environ 200 militants ont pénétré dans la salle, ont voulu séquestrer les patrons, cela a duré deux heures », indique M. Douine.« Je condamne ces débordements syndicaux », indique M. Paulissen, pour qui cette action « n’est pas spontanée ». « On avait appelé à une manifestation devant les locaux de la Direccte. Après des interruptions de séances, des salariés en colère ont envahi la salle. Ils étaient énervés, raconte M. Douine. Mais c’est logique : ils font face au dogmatisme profond des patrons qui ont pourtant la capacité de faire décoller les grilles du smic. On a essayé de dire à nos militants qu’il valait mieux nous laisser faire et ils sont partis. »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Florence de Changy (Hong Kong, correspondance) Le tournage de films étrangers en France était jusqu’à présent un « produit de luxe ». Il est en passe de devenir plus accessible. Grâce à une nouvelle tranche de crédit d’impôt, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2016, les sociétés de production pourront récupérer l’équivalent de 30 % des dépenses faites pendant la réalisation d’un film dans l’Hexagone (contre 0 % actuellement). Le plafond est en outre passé de 20 à 30 millions d’euros et le dispositif est désormais ouvert aux productions dont le budget total est inférieur à 1 million d’euros, sous réserve que 50 % de la somme soit affectée au tournage en France.La France présente désormais l’un des meilleurs rapports qualité-prix pour venir y « faire du cinéma ». C’est le message porté par les représentants français du secteur lors de Filmart, le plus grand salon asiatique du film, qui s’est tenu à Hongkong du 23 au 26 mars. « A ce tarif-là, certains studios américains pourraient envisager la traversée », a-t-on entendu lors de cette manifestation.Les tournages étrangers (cinéma et autres productions audiovisuelles) en France pèsent... Sarah Belouezzane S’il y a un secteur où les positions et les parts de marchés des uns et des autres évoluent à la vitesse de l’éclair, c’est bien celui d’Internet. Hier caracolant en tête, un acteur du secteur peut se faire reléguer par un nouveau venu en un rien de temps. C’en est ainsi de Yahoo! sur le marché de la publicité en ligne aux Etats-Unis, place hautement représentative des tendances mondiales.Selon une étude de eMarketer parue jeudi 26 mars, l’ancien fleuron de la Silicon Valley est descendu du podium des entreprises plébiscitées par les annonceurs. Lui qui a pratiquement lancé le marché devrait cette année perdre sa place au profit de Twitter. Le réseau social fondé par Jack Dorsey disposait en 2014 de 3,6 % du marché. Un chiffre qui devrait passer à 5 % en 2015. De son côté Yahoo! devrait passer de 5,5 % à 4,6 % en dépit de tous les efforts de Marissa Mayer, sa charismatique patronne pour le remettre en selle.Certes, ces parts semblent dérisoires devant la taille du gâteau que se partagent Google et Facebook, stars incontestées de la publicité en ligne aux Etats-Unis avec respectivement 13 % et 25,5 %. Il n’empêche, le changement qui devrait intervenir cette année est hautement symbolique. Il marque la progression de Twitter et des réseaux sociaux en général sur un marché en pleine croissance. Selon eMarketer, Facebook et Twitter devraient représenter à eux deux 33 % du marché total de la publicité en ligne américaine en 2017.Publicité suffisamment discrèteLes raisons de ce succès sont multiples. Dans le cas de Twitter, elles tiennent principalement au fait que le site de microblogging a su dès le début offrir aux annonceurs la possibilité de passer des publicités efficaces sur mobile. Celles-ci tournent surtout autour des tweets sponsorisés et des « trending topics » (ces sujets tendance de la journée) suggérés. Les utilisateurs voient par exemple apparaître sur leur fil d’actualité le minimessage d’une marque qu’ils ne suivent pas. Une publicité suffisamment discrète pour que les internautes ne s’en rendent pas compte. Et parfaitement compatible avec le format mobile. D’ici 2017, la réclame sur ce support devrait en effet représenter 25,69 milliards de dollars (23 milliards d’euros) aux Etats-Unis seulement contre 11,67 milliards de dollars (10,6 milliards d’euros) pour l’Internet fixe.Sur les 432 millions de dollars (395 millions d’euros) que Twitter a engrangés en revenus publicitaires en 2014, 88 % venaient du mobile. Quand Yahoo! lui n’en affichait que 25 %.Il faut dire que le site au logo mauve a pris le virage de la mobilité avec beaucoup de retard. Il a fallu attendre l’arrivée de Mme Mayer à sa tête en juillet 2012 pour qu’une impulsion dans ce sens soit donnée au groupe. Les applications existantes comme le mail et la météo ont été remises au goût du jour et de nouvelles ont fait leur apparition. Las, il semble que cela n’ait pas été suffisant.Lancement de PeriscopeTwitter, pour sa part, ne cesse d’innover pour contenter les mobinautes. Il vient par exemple d’annoncer le lancement de Periscope, une application qui permet aux utilisateurs du réseau social de diffuser des vidéos filmées en direct sur leur compte pour leurs « followers ». Il réplique ainsi à Meerkat, un programme tiers qui proposait la même chose. Pour les analystes, les possibilités de monétisation, notamment grâce à de la publicité vidéo, sont multiples.Outre les annonceurs classiques, les réseaux sociaux semblent remporter les faveurs des éditeurs d’applications. Noyés au milieu de centaines de milliers de concurrents, ces derniers tentent de se démarquer en faisant de la publicité mobile sur Facebook ou Twitter. Un simple click sur un lien vantant leurs mérites permet de basculer directement sur le magasin d’application du smartphone (Google Play ou Appstore) et de les télécharger en un tour de main. Ce marché représente aujourd’hui 10 % de la publicité sur mobile et devrait continuer à croître selon le cabinet eMarketer.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.03.2015 à 14h44 • Mis à jour le12.03.2015 à 16h02 La Banque centrale européenne (BCE) a racheté pour 9,8 milliards d’euros de dettes en trois jours, a indiqué, jeudi 12 mars, Benoît Cœuré, membre du directoire de la BCE, lors d’un colloque financier à Paris. Il a assuré que la BCE était ainsi « exactement sur la bonne voie » pour atteindre son objectif, à savoir un volume de 60 milliards d’euros par mois dans le cadre de son programme d’assouplissement quantitatif (quantitative easing ou QE), lancé lundi.Lire aussi : Que vaut le plan de la BCE ?Ce « bazooka » monétaire se traduit par des rachats massifs d’obligations d’Etat sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise. Ce programme, à 1 140 milliards d’euros au total, vise à contrer les pressions déflationnistes pesant sur le Vieux Continent, en relançant le crédit et l’activité.La BCE donne le coup d’envoi à ses rachats géants de dettes publiquesEn se posant en acheteur massif de dette souveraine, la BCE pousse les investisseurs vers des actifs plus risqués, au premier rang desquels les actions. D’où, d’ailleurs, la hausse des indicateurs boursiers, comme à Paris où, mercredi, le CAC 40 a touché les 5 000 points en séance.Le CAC 40 renoue avec son niveau d’avant-criseLe lancement du programme de la BCE a aussi eu pour effet de faire grimper le prix des obligations d’Etat et d’abaisser leur rendement (qui évolue à l’inverse de la demande) : mercredi, le rendement des OAT françaises a atteint un plus bas historique, à 0,459 %. Celui des Bund allemand est passé sous le seuil des 0,2 %.Quant au cours de l’euro, il a touché 1,0511 dollar mercredi soir, son plus bas niveau depuis fin mars 2003. Une baisse que la BCE souhaitait obtenir en augmentant la quantité d’euros en circulation, afin de favoriser les exportateurs européens.Des doutes avaient été émis, ces dernières semaines, sur la capacité de la BCE de « capter » autant de dettes que ce qu’elle a annoncé. M. Cœuré a jugé que ces craintes d’une pénurie de titres n’étaient pas fondées. Selon lui, il ne faut pas « sous-estimer le marché » et sa capacité à créer des actifs susceptibles de finir dans les coffres de l’institution monétaire.Et si la BCE faisait face à… une pénurie de dette publique ? Elian Peltier Blendle, un temps surnommé l’« iTunes de la presse », poursuit son expansion. Celle-ci passe désormais par les médias américains : la plate-forme hollandaise de vente d’articles à l’unité a annoncé, jeudi 12 mars, un partenariat avec le New York Times, le Washington Post et le Wall Street Journal.Des contenus des trois titres américains seront prochainement disponibles sur ce service qui attire déjà 220 000 utilisateurs aux Pays – Bas, en attendant le lancement d’une version internationale en anglais, dans le courant de l’année.« Nous misons sur des titres prestigieux, capables d’attirer d’autres publications et des lecteurs dans le monde entier », a expliqué Alexander Klöpping au Monde. Le cofondateur de Blendle réaffirme également sa volonté de lancer à terme des versions nationales de Blendle en Europe, notamment en France et en Allemagne.Cette expansion était programmée : en octobre 2014, les groupes New York Times et Axel Springer ont investi à hauteur de 3,8 millions de dollars (3 millions d’euros au moment de l’accord d’investissement) pour favoriser ce déploiement international.CommoditéLes contenus des trois journaux américains vont donc s’ajouter à ceux de la quarantaine de titres hollandais et de The Economist, déjà présents sur Blendle. Les articles de journaux ordinaires y coûtent une vingtaine de centimes d’euros et les contenus plus longs, environ 1 euro ou plus. L’utilisateur reçoit 2,50 euros lors de son inscription pour acheter les premiers contenus, avant de devoir recharger son compte avec des cartes de 5, 10 ou 20 euros, sur un modèle proche de celui d’iTunes, la plate-forme musicale d’Apple.Alexander Klöpping et Marten Blankesteijn, les cofondateurs de Blendle, font un pari osé avec l’intégration des trois grands titres américains : faire payer pour des articles qui sont en partie gratuits sur leurs sites d’origine. Le site du New York Times est en effet doté d’un paywall qui permet aux internautes de lire dix articles gratuits par mois avant de devoir s’abonner – le seuil est de vingt pour le Washington Post.Sur Blendle, le lecteur devra payer quelques centimes d’euros dès le premier article de ces journaux pour le lire. Parmi les trois publications, l’intégration à Blendle semble davantage convenir au Wall Street Journal, dont le paywall plus restrictif ressemble au modèle des publications hollandaises.Mais M. Klöpping croit à l’intérêt de s’informer via Blendle, compte tenu de sa commodité. « Prenez Youtube et Spotify : les musiques du monde entier sont disponibles gratuitement sur Youtube, et pourtant les gens payent pour avoir Spotify, explique-t-il. Blendle doit être comme Spotify : une plate-forme agréable à utiliser, facile d’accès, et où vous pouvez retrouver vos amis qui partagent eux aussi des contenus ». Cette expérience, autant que les contenus eux-mêmes, justifie à ses yeux les quelques euros que l’on dépense sur Blendle.Priorité à l’EuropeMalgré des chiffres honorables aux Pays-Bas, où 20 % des inscrits sur la plate-forme rechargent leur compte, les négociations avec les publications européennes prennent du temps. MM. Klöpping et Blankesteijn veulent s’assurer la présence d’au moins deux-tiers des publications nationales sur un éventuel Blendle français ou allemand avant de lancer ces plates-formes. Les deux Hollandais de 28 ans se heurtent aux mêmes réticences que celles rencontrées aux Pays-Bas, où les négociations ont duré plus de deux ans : la peur, du côté des publications, de perdre des abonnés et de fragmenter l’offre éditoriale.L’engagement de journaux comme le New York Times pourrait changer la donne. « Ces grands titres américains suscitent l’attention mais notre démarche reste européenne, affirme M. Klöpping. C’est assez effrayant car nous ne nous sommes toujours pas lancés dans d’autres pays, mais je suis enthousiaste car si ça marche aux Pays-Bas, ça peut marcher ailleurs : on n’a pas besoin d’être Hollandais pour avoir envie de payer pour du journalisme de qualité. »Lire aussi : La start-up néerlandaise Blendle s'inspire d'iTunes pour vendre les contenus de la presse sur le NetElian PeltierJournaliste au Monde Francine Aizicovici De quoi seront faits les lendemains de Frédéric Jouan, agent SNCF du service électrique, et ceux de ses collègues qui, comme lui, ont travaillé des années durant au contact de l’amiante, sans aucune protection ? Vont-ils développer un cancer dû à l’inhalation de ces fibres minérales, dont le temps de la latence varie de quinze à quarante ans, et voir ainsi leur durée vie « considérablement raccourcie », comme le redoute M. Jouan ?Il n’en sait rien, et c’est là le problème. Cette épée de Damoclès en permanence au-dessus de sa tête est « quelque peu angoissante », confie-t-il. Trente à cinquante agents SNCF décèdent chaque année d’une pathologie liée à l’amiante.C’est pourquoi, avec 164 autres cheminots, en poste ou retraités, qui ont été exposés à l’amiante, et leur avocat, Xavier Robin, M. Jouan demandera jeudi 12 mars, au conseil des prud’hommes de Paris, de leur reconnaître un « préjudice d’anxiété » et de leur allouer à ce titre 12 000 euros chacun de dommages et intérêts. Les victimes de l'amiante réclament « la punition des responsables »Rassemblement prévu à midiLe syndicat SUD-Rail, intervenant volontaire dans le dossier, a appelé à un rassemblement devant la juridiction prud’homale à midi, soit une heure avant l’audience.Le défenseur syndical de SUD-Rail, Dominique Malvaud, cheminot retraité, se souvient que de collègues lui disaient « qu’ils évitaient de passer les scanners par peur qu’on leur annonce qu’ils étaient atteints d’un cancer. Certains ne dormaient plus les deux ou trois mois précédant l’examen ».Le « préjudice spécifique d’anxiété » chez les travailleurs exposés à l’amiante mais qui, comme les 165 agents SNCF, ne sont pas encore malades, a été reconnu pour la première fois par la chambre sociale de la Cour de cassation dans un arrêt du 11 mai 2010, qui l’a défini comme « une inquiétude permanente face au risque de déclaration, à tout moment, d’une maladie liée à l’amiante ».« Ça travaille dans ma tête »M. Jouan, 52 ans, qui est délégué syndical SUD-Rail au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail de la SNCF, dit qu’il « ne pense pas tous les jours » à ce risque. Mais bien des occasions réveillent son angoisse. « Si j’ai un mauvais rhume qui tourne mal, je me demande si c’est parce que j’ai un problème au poumon. Si je lis un article sur l’amiante et ses victimes ou si je vois un reportage à la télé, si je passe une visite médicale ou un scanner, etc., ça travaille dans ma tête. » Mais les cheminots évitent d’en parler entre eux, pour ne pas raviver cette angoisse. Sollicitée, la SNCF refuse de faire un commentaire avant l’audience.En décembre 2013, il a passé son premier scanner. Les clichés ont été analysés par trois médecins. Le premier a estimé que tout était normal. Mais deux mois plus tard, le médecin du travail lui propose un rendez-vous « car, m’a-t-il dit, selon le deuxième médecin, il y a une incertitude sur une partie du poumon », relate M. Jouan. Son sang s’est glacé : « On pense tout de suite à un cancer, à une vie considérablement raccourcie, à la mort. »Mais le troisième médecin ne voit rien d’anormal dans le scanner. M. Jouan n’est pas tranquillisé pour autant, car « quand même, un des médecins a vu quelque chose ». Il n’a qu’une envie, refaire un nouveau scanner dès que possible.C’est, selon M. Jouan, très tardivement qu’une première formation-habilitation pour les travailleurs de l’amiante, décrivant notamment les moyens de protection a été organisée. « Je l’ai suivie en 2014, alors que je suis en contact avec l’amiante depuis mon entrée à la SNCF en 1983 ! » Et pendant longtemps sans protection.Un préjudice reconnu dans les sites privés classés amianteSera-t-il question du quotidien de ces vies anxieuses lors de l’audience ? En partie peut-être. Mais, à l’évidence, il s’agira surtout d’un débat juridique sur le droit ou le non-droit de ces cheminots à la réparation d’un préjudice d’anxiété.La jurisprudence reconnaît ce préjudice aux travailleurs de l’amiante ayant exercé dans des sites classés amiante, dont la liste est établie par un arrêté ministériel. Ce classement ouvre droit au bénéfice du dispositif de préretraite amiante dit « allocation de cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante » (Acaata).La SNCF se retranche derrière son caractère d’établissement publicMais cette disposition ne concerne que le secteur privé. Or, la SNCF est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC). La société se retranche derrière ce fait pour refuser à ses agents la réparation d’un préjudice d’anxiété.Elle a y pourtant été condamnée, solidairement, avec un de ses sous-traitants, par le conseil des prud’hommes de Paris, dans un jugement du 4 octobre 2014. « L’absence d’inscription de l’établissement [où travaillait ce salarié] sur la liste des établissements prise par arrêté ministériel (…) n’exonère pas les deux entreprises – utilisatrice et sous-traitante – de leur responsabilité dans son exposition aux poussières d’amiante [ni] du préjudice d’anxiété qui en résulte par suite de leur carence dans leur obligation de sécurité de résultat », indique ce jugement. La SNCF a fait appel.Un arrêt surprise limite le champ du préjudiceAutre frein à la reconnaissance de ce préjudice : le 3 mars 2015 la chambre sociale de la Cour de cassation a rendu un arrêt limitant le champ du préjudice d’anxiété dans une affaire impliquant l’ancienne société EDF-GDF quand elle était encore un EPIC, avant 2004, et ne figurant donc pas sur la liste ministérielle. La Cour de cassation, dans un arrêt qui a surpris les juristes, précise que la réparation du préjudice d’anxiété ne peut avoir lieu que pour les salariés ayant travaillé dans un établissement figurant sur la liste ministérielle ouvrant droit à l’Acaata.De quoi porter un coup à ce contentieux qui monte en puissance. « Cet arrêt est critiquable car il considère que le préjudice d’anxiété est lié au classement du site alors que c’est l’exposition à l’amiante qui génère l’anxiété », martèle Xavier Robin, l’avocat des 166 cheminots. Pour lui, cet arrêt « peut s’analyser comme une décision politique. Certains lobbies ont pris conscience du risque financier ».La compagnie a mis en place un dispositif de préretraite amianteMais la messe n’est pas dite, pour Xavier Robin. Si la SNCF n’est pas inscrite dans la liste ministérielle, elle a néanmoins mis en place en 2003 son propre dispositif de préretraite amiante, qui est « calqué sur le dispositif de l’Acaata, auquel il est d’ailleurs fait référence dans cette directive interne », souligne l’avocat, pour qui il est dès lors « évident » que la réparation du préjudice d’anxiété s’applique. Sinon, « on aboutirait à une discrimination face à la loi, qui exclurait du préjudice d’anxiété des salariés qui n’ont pas eu la chance de travailler dans des sites classés ou dans le secteur privé ».Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Après quelques années passées dans le milieu de la finance, une expérience dans de grandes entreprises américaines, Fabrice Bruot sait ce dont il ne voudrait pas en tant que salarié. Aujourd'hui à la tête d'une start-up, il raconte son entreprise idéale.Elodie ChermannJournaliste au Monde Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Alors que le gouvernement grec et ses créanciers internationaux – l’ex-« troïka », désormais appelé « groupe de Bruxelles » – devaient se retrouver, jeudi 12 mars, à Athènes, pour un début d’examen de la situation des finances publiques du pays, les autorités grecques ont commencé, le même jour, à lever un peu le voile sur celle-ci. Il apparaît ainsi que le budget de l’Etat grec reste excédentaire, avant la charge des intérêts de la dette (solde dit « primaire »), mais que cet excédent s’effiloche considérablement.Selon le ministère des finances, l’excédent primaire pour mois de janvier s’élève ainsi à 419 millions d’euros. Mais il était encore de 1,8 milliard d’euros sur la même période un an plus tôt, en janvier 2014.La baisse tient notamment au fait que les rentrées fiscales se font beaucoup moins bien : ces recettes ont chuté de plus de 1 milliard d’euros sur le seul mois de janvier cette année. Cette chute aurait été compensée en février, assure le ministère des finances, qui ne donne toutefois pas encore les chiffres précis pour ce mois.La « troïka » est de retour à Athènes6 milliards d’euros de remboursements en marsLors d’un entretien à la télévision grecque, mercredi soir, le ministre des finances, Yanis Varoufakis, a déclaré qu’il attendait entre 6 et 8 milliards de rentrées fiscales liées à la TVA et à une nouvelle loi restant encore à voter, organisant le recouvrement en mensualités des impayés d’impôts.Le problème, c’est que le pays doit faire face, pour le seul mois de mars, à environ 6 milliards d’euros de remboursements de prêts, dont 1,5 milliard au seul Fonds monétaire international (FMI).M. Varoufakis a déclaré qu’il avait de quoi payer retraites et salaires pour le mois en cours, mais laissé ouverte la perspective de ne pas faire face à d’autres échéances, comme certaines factures à des fournisseurs ou des retours sur impôts.La Grèce continue à émettre des bons du Trésor pour se financer, mais à des taux de plus en plus élevés. Par ailleurs, le gouvernement grec puise dans les caisses de la sécurité sociale et utilise les subventions européennes destinées, à l’origine, au financement des banques.La grande inconnue de l’état réel des finances grecquesAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.03.2015 à 12h08 • Mis à jour le12.03.2015 à 12h29 | Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) C’est peu dire que les Allemands n’apprécient pas les menaces brandies mardi 10 mars tant par le premier ministre grec Alexis Tsipras que par le ministre de la justice Nikos Paraskevopoulos. « Ça suffit », estime l’éditorialiste de Bild. « Seuls ceux qui ne sont qu’à moitié forts font du bruit », remarque Die Welt. Les deux journaux conservateurs du groupe Springer approuvent la fermeté du gouvernement allemand à l’égard d’Athènes.La presse régionale est souvent plus dure encore. « Signe de leur impuissance, l’arrogance avec laquelle Alexis Tsipras et son ministre des finances insistent sur le paiement d’autres réparations révèle une immaturité effrayante », écrit par exemple le Straubinger Tagblatt. Seul Le Quotidien de Sarrebruck juge que l’Allemagne a un « devoir moral » face à la Grèce. Il propose donc la création d’un « fonds d’avenir germano-grec » pour tenter de résoudre ce différend. De même, le grand quotidien de centre gauche, la Süddeutsche Zeitung, juge que « moralement, l’Allemagne devrait se sentir dans l’obligation de faire preuve de beaucoup de patience face à Athènes, malgré les provocations du premier ministre Tsipras ».Saisie d’avoirs allemandsRevenant sur les réparations de guerre qu’il dit vouloir réclamer à l’Allemagne, le premier ministre a affirmé mardi devant le Parlement « que le nouveau gouvernement grec a pour objectif de se pencher sur le sujet avec sensibilité et responsabilité, par le dialogue et la coopération, et il attend la même chose du gouvernement allemand, pour des raisons politiques, historiques et symboliques ». « C’est un devoir envers notre Histoire, envers les combattantes et combattants du monde entier qui ont donné leur vie pour vaincre le nazisme », a-t-il ajouté.De son côté, le ministre de la justice a menacé mercredi de donner son feu vert à l’application d’une décision de la Cour suprême grecque de 2000 qui jugeait possible la saisie d’avoirs allemands en compensation des crimes commis par les nazis. Cette décision, qui ne fut jamais appliquée, fut prise à la suite d’une plainte des proches des victimes du massacre de Distomo, dans le centre du pays, condamnant l’Allemagne à leur verser 28,6 millions d’euros mais qui ne fut jamais appliquée.Parmi les biens que possède l’Allemagne, se trouvent l’Institut Goethe, l’Institut d’archéologie et deux écoles situées respectivement à Athènes et à Thessalonique. Ces dédommagements ne constituent qu’une petite partie de ce que réclament les Grecs. Entre le remboursement d’un emprunt forcé accordé au régime nazi et les réparations des dommages causés par la guerre, la facture s’élèverait, selon une étude de la Cour des comptes grecque, à une somme comprise entre 269 et 332 milliards d’euros. Comme la dette de la Grèce se monte à 320 milliards d’euros, nombre d’Allemands jugent la coïncidence troublante.AgacementMercredi, les porte-parole du gouvernement allemand ont, une nouvelle fois, rejeté l’ensemble de ces demandes, sans cacher un certain agacement. La question des réparations et des dédommagements de guerre est « définitivement close, c’est notre conviction », a déclaré Steffen Seibert, porte-parole d’Angela Merkel. Alors que le gouvernement grec établit un lien direct entre les négociations qu’il mène actuellement avec Bruxelles et ces réparations, le porte-parole de Wolfgang Schäuble, ministre des finances a affirmé que des « reproches tournés vers le passé ne seraient d’aucun secours dans le contexte du travail actuel que nous avons à mener avec le gouvernement grec ».Même si beaucoup, à Berlin, pensent que cette offensive du gouvernement a surtout pour objectif de faire oublier aux Grecs que la « troïka » (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) est de retour, sous une autre forme, cette escalade verbale laisse mal augurer de l’avenir des négociations. Si pour le moment les députés de la CDU soutiennent très majoritairement la position du gouvernement, les tensions sont réelles au sein de la CSU bavaroise. Huit députés de ce parti, dont l’ancien ministre des transports Peter Ramsauer, ont d’ailleurs voté contre la prolongation du plan d’aide à Athènes le 27 février.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Le recours aux conseils extérieurs est une aide précieuse pour l’Etat mais il doit être mieux encadré. C’est en résumé les enseignements que tirent Albéric de Montgolfier, rapporteur général (UMP) de la commission des finances du Sénat, et Philippe Dallier, secrétaire (UMP) de cette même commission, d’une enquête commandée à la Cour des comptes et rendue publique jeudi 12 mars. Pour la première fois, le rôle de ces cabinets fait l’objet d’une expertise globale, minutieuse, assortie de nombreuses statistiques et d’anecdotes édifiantes, parfois. Durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, ils avaient été très critiqués, à cause de leurs émoluments, plutôt salés, et de leur pouvoir d’influence, jugé exorbitant, dans la mise en œuvre de la révision générale des politiques publiques (RGPP).L’administration y a recours pour des raisons diverses : réorganisation, évaluation de politiques publiques, communication stratégique, aide à la décision… « Les bénéfices d’un regard extérieur sont largement reconnus », souligne M. de Montgolfier, pour qui l’action des entreprises de conseil est complémentaire de l’expertise apportée par les grands corps d’inspection et de contrôle.1,1 milliard d’euros en 2011A la différence d’autres pays européens, la France consomme avec modération ce type de prestations : la dépense pour l’ensemble des administrations publiques s’élevait en 2011 à 1,1 milliard d’euros soit quatre fois moins qu’au Royaume-Uni et presque trois fois moins qu’en Allemagne. « L’enjeu budgétaire n’est pas énorme », commentent les deux sénateurs, en indiquant que ces sommes ont baissé en 2012, lorsque la RGPP a pris fin après la victoire de la gauche, avant de repartir à la hausse en 2013.Si l’analyse se limite au périmètre de l’Etat (services centraux et déconcentrés), la facture se monte « au minimum à 469 millions d’euros en autorisations d’engagement » pour la période 2011-2013, soit un peu plus de 150 millions d’euros par an. Mais il ne s’agit que d’une estimation, faute « de suivi budgétaire centralisé », ce que la Cour des comptes trouve « préoccupant », en particulier au ministère de la défense où « les dépenses de conseil n’ont pas pu être précisément chiffrées » – du fait, notamment, de l’éparpillement des « pouvoirs adjudicateurs » (ils sont environ une centaine).De tous les ministères, c’est Bercy qui s’adjoint le plus ces conseils, notamment pour l’Agence des participations de l’Etat (APE), chargée du suivi des parts de l’Etat dans des entreprises. Les plus gros fournisseurs, sur 2011-2013, sont Capgemini (près de 56 millions d’euros facturés), BearingPoint (19 millions) et McKinsey & Company (19 millions également).Tarifs « globalement maîtrisés »En dépit de leur complexité, les tarifs semblent « globalement maîtrisés » et « seraient » même inférieurs de 20 % à 30 % par rapport « aux niveaux moyens de facturation à des clients privés », écrit la Cour dans son rapport. Cela tient à « la fermeté de la négociation des services de l’Etat » mais aussi au souhait des opérateurs « de pouvoir se prévaloir de la référence d’opérations » pour le compte de l’Etat, ajoute-t-elle.Certains ministères ont tendance à se tourner vers les mêmes cabinets depuis de longues années. Exemple : la Défense, qui sollicite régulièrement BearingPoint et Capgemini. La relation est si ancrée que des consultants, théoriquement extérieurs aux services, y ont « même une adresse de messagerie interne »… Une situation non dénuée de risque juridique car elle pourrait être assimilée à du prêt de main-d’œuvre, ce qui est contraire au code du travail.La Cour relève plusieurs cas où le recours à de tels prestataires est discutable. D’abord parce qu’il peut affaiblir graduellement les capacités d’« expertises internes de l’Etat » et amoindrir son aptitude à piloter des « projets stratégiques ». Ainsi, il arrive que l’administration délègue à ces sociétés la rédaction de textes réglementaires alors même que c’est « son “cœur de métier” » : cela s’est produit pour la mise en place de l’écotaxe ou l’extinction du Crédit immobilier de France. Une situation inquiétante, pour les deux sénateurs : ils ne comprennent pas pourquoi l’Etat peut avoir besoin de s’entourer de conseils plus compétents que lui en la matière.Renforcer les règles déontologiquesAutre sujet de préoccupation : les hauts fonctionnaires sont réduits à « acheter la mémoire » - selon la formule de la Cour - que des entreprises ont acquise grâce aux missions qui leur étaient confiées. Ainsi, l’APE s’adresse fréquemment « à un avocat doté d’une solide expérience en matière de privatisation d’entreprises publiques ». Le phénomène s’avère encore plus massif au ministère de la défense où les « chantiers de modernisation » ont été « investis » par les consultants : leur maîtrise de ces dossiers est supérieure à celle des services. « La question du secret-défense ne saurait être éludée », estiment les deux sénateurs UMP. De façon plus globale, ils regrettent que l’administration se retrouve parfois « dans une situation de dépendance ».Certaines interventions s’effectuent au mépris du code des marchés publics. Le constat vaut, selon la Cour des comptes, pour l’APE qui recrute des conseils sans forcément les avoir mis en concurrence, au préalable. Cet organe a rétorqué, lors d’une audition au Sénat, qu’il pouvait s’affranchir du recours à l’appel d’offre, en faisant valoir la confidentialité de ses travaux et les intérêts économiques de la nation. MM. de Montgolfier et Dallier aimeraient qu’une réflexion à l’échelle européenne soit menée sur l’étendue des dérogations aux règles relatives aux marchés publics, en matière financière.Enfin, tout comme la Cour des comptes, MM. de Montgolfier et Dallier réclament un renforcement des règles déontologiques pour prévenir les conflits d’intérêt. La question se pose en particulier en matière de concessions d’autoroutes : le faible nombre des acteurs et des experts peut conduire l’Etat à être conseillé par un cabinet ayant déjà eu des relations d’affaires avec des majors du secteur.A ce titre, la commission de déontologie a un rôle crucial à jouer puisqu’elle est chargée de contrôler le départ des agents publics dans le secteur privé et dans le secteur public concurrentiel. Le cas échéant, elle rend un avis défavorable si le fonctionnaire s’apprête à exercer une activité trop proche de ses missions quand il était dans l’administration. Mais, regrette la Cour, elle « ne dispose pas des moyens de vérifier le respect de ses avis ou de les faire appliquer ». Le projet de loi sur les droits et devoirs des fonctionnaires, présenté en conseil des ministres en juillet 2013, pourrait apporter des solutions. Reste à savoir à quel moment il sera examiné par le Parlement.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard Il ferait sans doute un bon personnage de téléréalité, le genre qu’il a inventé. Bel homme, Néerlandais très souriant de 60 ans, John de Mol écrit ce jeudi 12 mars une nouvelle page de sa success story de producteur en vendant sa société de production Talpa au groupe de télévision britannique ITV. Le montant initial de la transaction est de 500 millions d’euros mais pourrait être porté à 1,1 milliard d’euros en fonction des performances futures du studio, a précisé l’acquéreur dans un communiqué.John de Mol va donc continuer au sein du groupe ITV l’activité qui a fait sa réputation de « pape de la téléréalité », capable d’inventer sans cesse des nouveaux concepts d’émission dont le caractère polémique n’a d’égal que les réussites d’audience : il a commencé en 1994 avec l’émission pionnière de la téléréalité « Big Brother », adaptée en France en 2001 sous le nom « Loft Story » (M6). Mais on lui doit aussi « Fear Factor » ou, dans un genre plus consensuel, le concours de chant qui fait actuellement le bonheur de TF1, « The Voice ». Sans compter les concepts qui n’ont pas marché ou n’ont pas été adaptés en France, comme « Beat the Best », « Battle of the Choir », « The Winner Is… », etc.Selon l’accord signé avec ITV, John de Mol et son équipe continueront à développer des émissions pour Talpa, en exclusivité. Le montant final de l’acquisition est conditionné à l’implication du producteur dans les affaires de l’entreprise dans les huit prochaines années.« Producteur majeur en Europe »Talpa a été fondée par John de Mol en 2004. La société revendique la création de 75 émissions, diffusées dans 180 pays. Auparavant, le producteur avait fondé en 1994 Endemol Entertainment, devenu Endemol. En 2000, le groupe de télécoms espagnol Telefonica avait racheté la société, dont John de Mol était resté actionnaire, avant qu’un nouveau tour de table soit réalisé en 2007 avec le groupe de Silvio Berlusconi.Talpa a un accord exclusif avec Shine France, la puissante filiale du groupe Shine (News Corp.), dirigé en Angleterre par Elisabeth Murdoch (fille de Rupert Murdoch). C’est via cette société – qui distribue « Master chef » ou « Amazing Race » –, qu’est notamment produit le télécrochet « The Voice » pour TF1.Pour ITV, cette acquisition doit permettre de poursuivre la stratégie de diversification dans la production et la distribution de contenus à portée internationale, engagée il y a cinq ans. Premier groupe de télévision privée au Royaume-Uni, ITV est présent dans la télévision gratuite et payante. Avec Talpa, il va « renforcer sa position de producteur majeur en Europe », souligne le communiqué.Ce deal est le signe du mouvement de consolidation est en cours dans le domaine de la production audiovisuelle en Europe. Les dirigeants du secteur estiment qu’il faut grossir, pour améliorer les coûts de production, mais aussi pour mutualiser les risques et ne pas être trop dépendants d’un pays, d’un type de programmes ou d’une chaîne. En France, cette analyse est partagée par les grands producteurs, qui ne sont pas les plus gros d’Europe. Mais cette vision est également reprise par les pouvoirs publics et les grandes chaînes, qui elles aimeraient être à l’avenir autorisées à investir davantage dans la production.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard Après les endives, la farine, le porc, c’est au tour des produits laitiers de tomber sous le couperet de l’Autorité de la concurrence. Et le « cartel des yaourts » n’a pas bénéficié d’un régime de sanctions allégé. L’Autorité de la concurrence a condamné les fabricants de produits laitiers frais sous marque distributeur (MDD) à une amende totale de 192,7 millions d’euros. Cette lourde sanction pour avoir comploté sur les prix a été dévoilée jeudi 12 mars.Le leader mondial des produits laitiers, la société mayennaise Lactalis, associée au numéro un mondial de l’agroalimentaire Nestlé, sont, du fait de leur taille, les plus touchés. Ils devraient verser au titre de leur société commune, 56,1 millions d’euros. Une somme à laquelle Lactalis devrait ajouter 4 millions d’euros pour son activité beurre et crème. La société Senagral, filiale de Senoble, est, elle condamnée à verser 46 millions. Pour la filiale d’Andros, Novandie, la « douloureuse » s’élève à 38,3 millions. L’addition est lourde également pour la coopérative les Maîtres Laitiers du Cotentin, puisqu’elle s’élève à 22,9 millions. Mais aussi pour des PME comme Triballat, sanctionnée à hauteur de 1,4 million d’euros. Au total, dix entreprises sont visées par ce jugement, dont Yéo Frais, Laïta, Alsace Lait et Laiterie de Saint-Malo .Régime de clémence pour Yoplait et General MillsUn grand nom des produits frais sort indemne de cette sanction collective. En l’occurrence Yoplait. Non pas que cet acteur n’ait pas participé aux réunions secrètes d’ententes sur les prix et les marchés. Bien au contraire. Mais il a décidé de ne pas faire de fleurs à ses concurrents. C’est lui qui, en accord avec son actionnaire majoritaire, l’américain General Mills, s’est rendu dans les locaux de l’Autorité de la concurrence le 12 août 2011, pour dévoiler le pot aux roses. Une procédure de délation qui lui permet de bénéficier d’un régime de clémence et d’échapper à toute amende.Pour appuyer leurs déclarations, les représentants de Yoplait et de General Mills ont transmis aux sages de la rue de l’Echelle, le « carnet secret ». Un document dans lequel un salarié de Yoplait, M. X, consignait précieusement les notes prises lors des réunions ou des échanges téléphoniques avec ses concurrents.Même si les premiers contacts remonteraient à 2002, les échanges litigieux se sont surtout déroulés entre 2006 et 2012. Dans le carnet de M. X figure la description de sept réunions tenues entre décembre 2006 et décembre 2007 et de cinq en 2008.Pactes de non-agressionCes rencontres étaient organisées dans des hôtels retenus à tour de rôle par les participants, les lieux changeant à chaque fois pour des raisons de discrétion. Mais aussi dans des cafés, à l’enseigne du Chien qui fume, par exemple, boulevard du Montparnasse. Un lieu stratégique, près de la gare où débarquent nombre d’acteurs situés dans le Grand Ouest, de la Tour Montparnasse où Lactalis a ses bureaux parisiens, mais aussi proche de l’appartement parisien du directeur général de Novandie, rue Mayet, dans le 6e arrondissement.C’est dans ce cadre plus intime, que parfois, les représentants des quatre leaders, Yoplait, Novandie, Lactalis et Senagral, se retrouvaient. Les contacts téléphoniques, se faisaient, eux avec des téléphones portables secrets, les noms des utilisateurs n’apparaissant pas sur les factures.Lors de ces échanges, les concurrents s’informaient des hausses de prix passées et se mettaient d’accord sur les augmentations qu’ils souhaitaient annoncer aux distributeurs et sur la manière de les justifier. Ainsi lors de la réunion du 4 juillet 2007, le salarié de Yoplait note : « La hausse générale des tarifs devrait prendre effet au 1er octobre 2007, selon les principes suivants : + 3 % sur les desserts, + 4 % sur les yaourts et + 5 % sur les fromages frais et la crème fraîche. »Les entreprises ont aussi noué des pactes de non-agression, consistant à se répartir les volumes et à geler leurs positions respectives, quitte à fausser les appels d’offres lancés par la grande distribution.Fonctionnement du marché perturbéCes faits ont été corroborés par la société Senoble qui s’est, à son tour, rendue rue de l’Echelle en février 2012 pour confesser les pratiques litigieuses. Une démarche qui s’est traduite par un adoucissement de peine. Alors qu’elle encourait une amende de près de 100 millions d’euros, la facture a été réduite de plus de moitié.Le désir de collaboration de Senoble s’est exprimé deux semaines après une perquisition dans les entreprises soupçonnées en février 2012. Trois ans plus tard, à l’heure du verdict, l’Autorité présidée par Bruno Lasserre estime que ces « pratiques graves » ont perturbé le fonctionnement du marché. D’autant que les acteurs impliqués représentaient 90 % des produits laitiers frais MDD qui pèsent près de 40 % du marché total.Toutefois, elle reconnaît la variation du prix du lait et le fort pouvoir de négociation de la distribution, qui écoule 92 % des produits laitiers frais en France, pour un montant de 5 milliards d’euros. Un pouvoir encore accru, concède-t-elle, dans le cas des MDD où la grande distribution organise à son gré les appels d’offres. Senoble s’est d’ailleurs, depuis, totalement retirée de l’activité MDD, déficitaire. Elle a cédé ses parts dans Senagral à la coopérative Agrial.Comment les fabricants de cosmétiques et de produits d’entretien se sont mis d’accord sur les hausses des prixLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Chaperon Cette fois, la page est tournée chez BNP Paribas. Après le départ de Baudouin Prot de la présidence le 1er décembre 2014, c’est Michel Pébereau qui va abandonner son siège d’administrateur à l’issue de l’assemblée générale du 13 mai 2015, comme l’a révélé un avis de convocation diffusé par la banque, mercredi 11 mars. Les deux dirigeants, qui ont façonné la première banque française ces deux dernières années, auront donc tiré leur révérence à quelques mois près.BNP Paribas, la vie après l’amendeC’est toute une génération qui est en train de quitter BNP Paribas. De la « dream team » constituée au début des années 1990, il ne reste guère que Philippe Bordenave, directeur général délégué, l’ex-directeur financier. Georges Chodron de Courcel – inventeur de la double-OPA qui avait permis à la BNP de contrer en 1999 les ambitions de la Société générale sur Paribas – a pris sa retraite en 2014. Quant à Michel Konczaty, l’homme honni des traders, qui a tenu pendant une décennie les risques d’une main de fer, il ne devrait plus tarder à prendre sa retraite après quarante et un ans de bons et loyaux services.« Michel Pébereau, qui attache beaucoup d’importance aux limites d’âge, estime qu’il n’est pas souhaitable de renouveler son mandat d’administrateur à l’âge de 73 ans », indique-t-on chez BNP Paribas. Cela fait partie du « mythe Pébereau », la rigueur avec laquelle il a confié à son lieutenant Baudouin Prot la direction générale de BNP Paribas quand il avait 65 ans, avant de lui céder la présidence à ses 70 ans.TroubleIl restera président d’honneur de la banque – un titre honorifique –, et il garde la présidence de la Fondation BNP Paribas. Son départ intervient, cependant, après une année 2014 catastrophique pour BNP Paribas, qui a dû acquitter une amende de 6,6 milliards d’euros aux autorités américaines après avoir réalisé des transactions avec le Soudan contraires aux embargos de Washington : des opérations qui avaient été conduites au milieu des années 2000, sous la présidence de M. Pébereau. « Il a été très atteint pas ces événements. Mais il n’y a aucun lien », témoigne un proche.2014, année blanche pour BNP ParibasSi cet accident ne suffit pas à ternir le parcours exemplaire d’un dirigeant d’exception qui a transformé une banque publique poussiéreuse en un géant mondial, il jette un trouble, toutefois, alors que l’une des marques de fabrique de M. Pébereau était précisément l’importance accordée à la maîtrise des risques. Personne n’avait imaginé – et certainement pas lui – que, dans une banque réputée aussi bien tenue que BNP Paribas, une poignée d’opérateurs en Suisse ait pu en faire à leur guise.Jusque-là, c’était un sans-faute et BNP Paribas peut remercier François Mitterrand, dont la victoire en 1981 a privé M. Pébereau de la direction du Trésor. Le haut fonctionnaire fait ses armes au Crédit commercial de France avant de rejoindre, en juillet 1993, la Banque nationale de Paris, comme il énonçait alors avec sa diction parfaite, sans jamais utiliser le sigle BNP. Quelques mois après, il conduit la privatisation.Les premières années sont pavées de camouflets. Le secteur bancaire est en pleine consolidation, mais M. Pébereau gardant serrés les cordons de la Bourse, le CIC, le Crédit du Nord, Indosuez lui échappent. Pire, en 1999, la Société générale et Paribas s’entendent dans son dos pour fusionner. La BNP risque alors d’être définitivement distancée. M. Pébereau contre-attaque et lance deux OPA audacieuses sur ses concurrents.Napoléon pointe sous BonaparteLes gérants d’actifs se souviennent encore d’avoir reçu avec étonnement la visite courtoise à leur bureau du PDG venu leur expliquer l’intérêt de son projet. Déjà, toutefois, Napoléon pointe sous Bonaparte : le petit jeune homme qui plonge sa main à répétition dans le panier de bonbons du jet qui emmène M. Pébereau à Londres pour séduire les investisseurs anglo-saxons, c’est Jean-Laurent Bonnafé, l’actuel directeur général.M. Pébereau voulait la Société générale. La Bourse lui offre Paribas. La fusion BNP-Paribas deviendra un modèle d’intégration réussie. Cette opération consacre M. Pébereau comme « le » grand banquier français. Il gagne aussi la réputation d’être le ministre « bis » des finances, influant largement sur une intervention publique en faveur d’Alstom en 2003. Et même si son rapport sur la dette commandé en 2005 reste largement lettre morte, sa présence dans les couloirs de Bercy au moment du sauvetage de la banque Dexia en 2008 atteste alors de son poids.Même après avoir abandonné la présidence en décembre 2011, M. Pébereau avait gardé une forte influence dans la banque. Désormais, le président Jean Lemierre et M. Bonnafé n’auront plus le Commandeur en chair et en os au conseil d’administration. La statue, elle, restera longtemps debout.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cédric Pietralunga Fini Lyonnaise des Eaux, Degrémont, Sita, Agbar, Ondeo... Le géant français Suez environnement a annoncé, jeudi 12 mars, l’adoption d’une marque unique pour l’ensemble de ses activités dans le monde. Désormais, ses filiales opéreront toutes sous le nom de Suez environnement, afin de « gagner en performance et en efficacité commerciale », notamment à l’étranger, selon un communiqué du numéro 2 mondial de l’eau et de la propreté, publié jeudi.« Nos métiers et nos clients évoluent de plus en plus vite, il n’était plus possible de continuer avec une quarantaine de marques, justifie Jean-Louis Chaussade, directeur général de Suez environnement. En adoptant une marque unique, nous allons gagner en impact commercial et rendre plus compréhensible notre offre de services. » Une campagne de communication, dotée d’un budget de 10 millions d’euros et diffusée dans 16 pays, doit accompagner l’adoption de cette marque ombrelle pour l’ensemble des 80 000 salariés du géant tricolore.Ce big bang marketing s’accompagne d’une réorganisation des activités du groupe, notamment à l’international. Désormais, les clients de Suez environnement n’auront plus qu’un seul interlocuteur pour l’ensemble des services offerts par la multinationale et ne devront plus à s’adresser à chaque filiale. « Dans chacun des 70 pays où nous sommes présents, nous allons installer des équipes transversales capables de proposer à nos clients des offres combinées en matière d’eau, de propreté et d’énergie », explique M. Chaussade.Cette organisation, déjà adoptée il y a deux ans par Veolia, numéro 1 mondial du secteur et principal concurrent de Suez environnement, doit aussi permettre d’améliorer la coopération entre les différentes filiales du groupe, dont le fonctionnement est jugé trop en « silos ». « Il faut aujourd’hui accélérer les transferts de savoir-faire, de salariés, de technologies entre nos différentes sociétés », plaide le directeur général du groupe, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 14,3 milliards d’euros l’an dernier.Pas de changement de nomContrairement à des rumeurs persistantes, Suez environnement a finalement renoncé à changer de nom, comme il en avait l’intention à l’origine. « Nous avons réfléchi pendant 18 mois mais nous avons finalement conclu que Suez est un nom magnifique, mondialement connu, dont la référence au canal fait le lien entre l’Orient et l’Occident », justifie M. Chaussade. Seuls le logo et la signature visuelle du groupe, plus sobres, ont été finalement modifiés.Avant de prendre cette décision, le groupe a négocié un prolongement de dix ans (plus cinq ans renouvelables) de l’accord de licence - gratuit - qui le lie à GDF Suez, propriétaire de la marque Suez et premier actionnaire du champion de l’eau et de la propreté, avec 35,7% de ses actions. Depuis de nombreux mois, des rumeurs font en effet état d’un désengagement de GDF Suez du capital du champion de l’eau et de la propreté.« Il n’était pas question de prendre une telle décision sans que nous ayons l’assurance de pouvoir utiliser le nom Suez environnement durant de nombreuses années », assure M. Chaussade. Selon différentes sources, ce pourrait être finalement GDF Suez qui décide de changer de nom et abandonne toute référence au canal creusé par Ferdiand de Lesseps.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.03.2015 à 08h58 • Mis à jour le12.03.2015 à 10h37 | Anne Eveno Alibaba se fait finalement une place chez Snapchat, l’application d’envoi de photos et vidéos éphémères. Selon Bloomberg, le spécialiste chinois de l’e-commerce va investir 200 millions de dollars (188,3 millions d’euros) dans la start-up, créée, en 2011, par Evan Spiegel et Bobby Murphy, deux jeunes étudiants de Stanford, qui avaient à peine plus de 20 ans à l’époque. Selon la presse américaine, Alibaba avait engagé des discussions en juillet 2014 pour entrer au capital de Snapchat, mais celles-ci n’avaient alors pas abouti.L’investissement d’Alibaba valoriserait Snapchat à 15 milliards de dollars, soit 5 milliards de dollars de plus qu’en janvier, à l’issue d’un tour de table mené par la société de Los Angeles qui lui avait permis de lever 486 millions de dollars.Ces chiffres astronomiques placent Snapchat dans le trio de tête des start-up les plus fortement valorisées dans le monde, derrière le fabricant chinois de smartphones Xiaomi (45 milliards de dollars) et la société américaine Uber de véhicules de transport avec chauffeurs (40 milliards), le tout sans avoir jamais enregistré de bénéfices.Snapchat valorisée 10 milliards de dollarsL’application, qui compte aujourd’hui 200 millions d’utilisateurs, soit presque autant que Twitter, peine à trouver son modèle économique. Focalisée sur sa croissance et l’extension de ses services, la start-up brûlerait, selon la presse anglo-saxonne, près de 30 millions de dollars par an.Pour l’instant, sa seule source de revenus consiste en un partenariat publicitaire avec quelques marques désireuses d’envoyer des « snaps », ou messages temporaires, à ses utilisateurs.Rejet de l’offre de FacebookMalgré tout, Snapchat suscite des convoitises et parvient régulièrement à attirer des investisseurs. L’application s’est même offert le luxe de rejeter, en 2013, une offre de rachat de 3 milliards de dollars de Facebook.L’image, nouveau langage des adosDu côté d’Alibaba, on peut comprendre son investissement comme une nouvelle démonstration de la volonté du groupe chinois qui a fait une entrée fracassante à la Bourse de New York en septembre 2014, de s’implanter sur le marché américain.Le groupe a ainsi inauguré, début mars, un data center en Californie. Celui-ci hébergera les services internet (jeux, vente, stockage, etc.) proposés par Aliyun, la division dans le cloud d’Alibaba. Il permettra au géant chinois du commerce en ligne de mieux concurrencer sur le sol américain Amazon, Microsoft et Google.Le groupe chinois entend aussi se développer hors de la stricte sphère du commerce en ligne. En février, il a investi dans un fabricant chinois de smartphones, Meizu, après avoir procédé à des investissements variés, allant du groupe de divertissement ChinaVision Media jusqu’à Singapore Post, le principal service postal de Singapour, en passant par Youku Tudou, sorte de Youtube chinois.Alibaba a également pris des parts dans Lyft, qui propose des trajets en voiture à la demande, et Tango, la messagerie sur téléphone portable.Alibaba est-il devenu trop puissant en Chine ?Anne EvenoJournaliste au Monde Adéa Guillot (Athènes, correspondance) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Que l’on parle de « troïka », des « institutions » ou désormais du « groupe de Bruxelles », le résultat est le même. Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir à Athènes, fin janvier, le gouvernement d’Alexis Tsipras a accepté d’entrer dans des discussions techniques avec les représentants des principaux créanciers de la Grèce, la Banque centrale européenne (BCE), le Fonds monétaire international (FMI) et la Commission européenne. Et ces discussions auront lieu, pour partie, sur le sol grec.Jeudi 12 mars, des experts du « groupe de Bruxelles » seront ainsi présents à Athènes. C’est ce qui a été décidé mercredi, lors d’un premier rendez-vous, à Bruxelles, entre des équipes du gouvernement grec et des représentants de l’ex-« troïka ». Ce déplacement dans la capitale grecque a pour objectif de récolter directement les données des ministères et des administrations grecques pour commencer à se faire une idée précise de l’état des finances publiques. « Impossible de tout faire depuis Bruxelles, il faut aller dans les administrations publiques, les ministères », insiste-t-on chez les créanciers d’Athènes.Cette perspective provoque toutefois des crispations côté grec, M. Tsipras n’ayant eu de cesse de répéter que la « troïka » ne reviendrait pas en Grèce. Dans un entretien à la télévision grecque, mercredi soir tard, le ministre grec des finances, Yanis Varoufakis, a exclu toute visite dans les ministères. Par conséquent, les rencontres, jeudi, se dérouleront « dans un lieu dévolu à Athènes », a expliqué M. Varoufakis. « Probablement un hôtel », a-t-il ajouté.Athènes espère « conclure l’évaluation d’ici au 20 avril »Pour les créanciers, il s’agit de mener une “revue” des finances de l’Etat grec, comme celles qui étaient conduites du temps de la « troïka » et de négocier un paquet de réformes à mettre en place en échange de la poursuite de l’aide financière internationale.La grande inconnue de l’état réel des finances grecques« Les Grecs auraient voulu, mercredi, qu’on discute tout de suite de la liste préliminaire de réformes envoyées début mars par M. Varoufakis, mais ce n’est pas la manière de procéder que souhaitent les Européens », croit savoir une source européenne.De son côté, M. Varoufakis a confirmé que « l’on avait plus parlé de la méthode que des réformes elles-mêmes », tout en espérant « conclure l’évaluation d’ici au 20 avril » pour obtenir au plus vite la dernière tranche de prêts (7,2 milliards d’euros) à laquelle la Grèce peut prétendre. « Nous devons sécuriser de toutes les façons possibles des liquidités pour les trois prochains mois », a précisé le ministre grec des finances mercredi soir.6 milliards d’euros en remboursements de prêtsLors de son entretien à la télévision grecque, M. Varoufakis est resté vague sur l’état du budget grec, refusant de préciser si un excédent primaire (avant la charge des intérêts de la dette) était ou non encore possible. Il a aussi précisé qu’il attendait entre 6 et 8 milliards d’euros de rentrées fiscales liées à la TVA et à une nouvelle loi restant encore à voter organisant le recouvrement en mensualités des impayés d’impôts.Le pays doit faire face, pour le seul mois de mars, à environ 6 milliards d’euros en remboursements de prêts. Yanis Varoufakis a déclaré qu’il avait de quoi payer retraites et salaires pour mars, mais laisse ouvert la perspective de ne pas payer certaines factures à des fournisseurs ou des retours sur impôts.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Benoît Vitkine La perspective de voir l’Ukraine tomber en faillite s’éloigne. Mercredi 11 mars, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un programme d’aide d’un montant de 17,5 milliards de dollars (16,5 milliards d’euros), étalé sur une période de quatre ans.Une première tranche de 9 milliards d’euros sera versée au cours de l’année 2015. Cette somme viendra s’ajouter aux 4,2 milliards déjà versés par l’institution dans le cadre d’un plan d’aide, conclu en avril 2014.Cette décision du FMI était attendue. Elle éloigne le risque de défaut de l’Ukraine, mais n’offre qu’un répit momentané au pays, en récession quasi ininterrompue depuis deux ans. Ce n’est pas tant le niveau de la dette publique (72 % du PIB) qui pose problème qu’un risque de liquidité. Les réserves de change de la Banque centrale sont quasiment à sec, à 6 milliards d’euros. Soit seulement de quoi couvrir un mois d’importations.L’intervention du FMI est d’autant plus vitale qu’elle ouvre la voie à d’autres aides, versées cette fois par l’Union européenne, les États-Unis et la Banque mondiale. Les contours de ce plan plus ambitieux sont encore flous mais il pourrait, selon le FMI, porter sur un total de plus de 20 milliards d’euros.Rééchelonnement d’une partie de la detteUne autre mesure est dans les tuyaux : la ministre des finances, Natalie Jaresko, entend ouvrir les discussions avec les créditeurs du pays pour rééchelonner une partie de la dette. Une quinzaine de milliards d’euros pourraient être concernés, mais les négociations s’annoncent difficiles avec la Russie, créditeur important de Kiev.Depuis un an, la monnaie ukrainienne, la hryvnya, a perdu 66 % de sa valeur face au dollar et près de 40 % au cours du dernier mois. Sa chute s’est accélérée depuis le 5 février, lorsque la Banque centrale, à la demande du FMI, a cessé d’intervenir pour défendre la monnaie.« Les autorités ukrainiennes continuent à démontrer un solide attachement aux réformes », a assuré Christine Lagarde, la directrice du FMI, notant que le pays avait maintenu une discipline budgétaire « dans un contexte très difficile ».L’Ukraine a perdu le contrôle de ses poumons industriels dans l’est du pays, qui représentaient 15 % de son PIB et le quart de ses exportations. La guerre contre la Russie lui coûte 8 millions de dollars par jour, malgré le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis un mois.Ukraine : l’Europe renonce à sanctionner la RussieLe Fonds a toutefois prévenu : le versement des tranches d’aide du plan validé mercredi sera soumis à la mise en œuvre de réformes drastiques pour assainir les comptes publics du pays, faire baisser le niveau de la corruption ou encore restructurer le secteur bancaire. Depuis la chute du président Viktor Ianoukovitch, il y a plus d’un an, ces réformes tardent à être votées ou appliquées.Le gouvernement ukrainien a donné des gages de bonne volonté en annonçant, début mars, le triplement du prix du gaz pour les ménages et la hausse de 70 % du tarif du chauffage. Le secteur de l’énergie est en première ligne, avec notamment la privatisation envisagée de la compagnie nationale Naftogaz, mais les mesures d’austérité comprennent aussi, entre autres, une diminution du montant des retraites.Dangereux appauvrissement de la populationCes mesures ont un coût social élevé. Cette semaine, le président ukrainien Petro Porochenko a appelé la nation à « regarder la vérité en face ». « Tant qu’il y aura la guerre, il n’y aura pas d’investissement en Ukraine », a-t-il prévenu. « Notre pays n’avait pas connu d’année aussi difficile depuis la seconde guerre mondiale », s’inquiétait la gouverneure de la Banque centrale le 30 décembre 2014.Le ministre de l’économie, Aivaras Abromavicius, mettait, lui, en garde récemment contre les effets pervers de ces mesures drastiques. « Avec l’actuel taux de change, les salaires sont en dessous de 200 dollars mensuels et ceci, c’est la porte ouverte à la corruption. Nous devons voter une réforme administrative qui nous permette de réduire fortement les effectifs et augmenter les salaires de ceux qui seront restés en place. »Il y a quelques semaines, une source à Kiev confiait craindre plus encore les conséquences déstabilisatrices pour le pays de cette crise que celles nées de la guerre. Cet homme, haut responsable des services de sécurité, citait, pour illustrer le dangereux appauvrissement de la population, son propre exemple : entre la baisse de son salaire nominal et l’effondrement de la monnaie, son revenu est passé en un an de 2 000 à 250 dollars.Benoît VitkineJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Les tests de résistance imposés par la Réserve fédérale (Fed) aux banques implantées aux États-Unis ont réservé quelques déconvenues pour certaines. Sur les 31 établissements concernés par cette évaluation de leur solidité en cas de grave crise financière, un certain nombre d’entre eux s’est fait rappeler à l’ordre et devront revoir leur copie.Le but de ces tests consiste à s’assurer que les grandes banques restent en situation de pouvoir « continuer à prêter aux entreprises et aux ménages, même pendant une période de stress financier important », a rappelé Daniel Tarullo, le gouverneur de la Fed, chargé des questions de régulation.Les scénarios envisagés imaginent des défaillances d’entreprises en série, une chute marquée de la Bourse, un accroissement de la volatilité sur les marchés, bref, tout une série de phénomènes susceptibles de provoquer de lourdes pertes pour les banques.La question étant de savoir si les établissements disposent de suffisamment de fonds propres par rapport à leurs engagements et qu’elles ne distribuent pas une part trop importante de leurs bénéfices à leurs actionnaires.« CARENCES NOMBREUSES ET SIGNIFICATIVES »Deux banques étrangères – Deutsche Bank et Santander – se sont ainsi vues tout bonnement refuser leurs plans de distribution de dividendes. Pour la banque espagnole c’est la deuxième année consécutive qu’elle échoue à passer avec succès ces stress tests.La Fed a estimé que son plan de distribution de capital présentait « des faiblesses critiques et généralisées ». Le dossier est d’autant plus sensible que Santander est un gros prêteur aux États-Unis.Pour Deutsche Bank, le régulateur parle de « carences nombreuses et significatives » en termes d’identification des risques aussi bien dans sa capacité à anticiper des pertes que dans sa façon de procéder à des contrôles internes.La banque allemande s’est défendue, dans un communiqué, en soulignant qu’elle avait recruté au total 1 800 salariés aux États-Unis, chargés de renforcer ces contrôles.Par ailleurs, Bank of America, la deuxième plus grosse banque américaine en termes d’actifs, n’a recueilli qu’une approbation « sous condition ». Charge à elle d’apporter un certain nombre d’éléments d’ici septembre afin d’obtenir le feu vert de la Fed pour distribuer un dividende et procéder à des rachats d’actions comme elle entend le faire.Bank of America projette de lancer un plan de rachat d’actions de 4 milliards de dollars. Mais là encore, le régulateur estime que les contrôles internes ne sont pas à la hauteur des attentes, ce qui fait peser un doute sur sa capacité à redistribuer autant d’argent aux actionnaires.« Nous croyons que ce programme de rachat d’actions est la meilleure façon de continuer à créer de la valeur pour nos actionnaires », a toutefois maintenu Brian Moynihan, le patron du groupe dans un communiqué, tout en s’engageant à respecter en temps voulu le cadre fixé par la Fed.Enfin, le régulateur a également demandé à Goldman Sachs, JPMorgan Chase et Morgan Stanley de réduire la distribution de leurs profits à leurs actionnaires respectifs. Goldman Sachs se fait ainsi rappeler à l’ordre pour la deuxième année consécutive.26,4 MILLIARDS DE DOLLARS CONTRE PLUS DE 45 MILLIARDS EN 2007Morgan Stanley, de son côté a dû revoir à la baisse les 5 milliards de dollars, que la banque comptait redistribuer à ses actionnaires en partie sous la forme de rachats d’action (à hauteur de 3,1 milliards) et en partie sous la forme d’une augmentation de 50 % du dividende.James Gorman, le PDG de la banque a justifié ces montants afin de récompenser les efforts réalisés ces dernières années par le groupe.En revanche, Citigroup, qui avait échoué à ces tests deux fois lors des trois dernières années, a cette fois franchi l’obstacle avec succès. Michael Corbat, le patron du groupe avait d’ailleurs fait part de ses intentions de démissionner si d’aventure Citigroup échouait cette année.Les contraintes imposées par la Fed aux grandes banques commencent à produire des effets spectaculaires en termes de distribution de dividendes. Selon Reality Share, une firme d’investissement citée par le Wall Street Journal, les 23 banques de l’indice S&P 500 avaient distribué en 2007 plus de 45 milliards de dollars à leurs actionnaires. Le chiffre est tombé à 26,4 milliards cette année.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.03.2015 à 16h51 • Mis à jour le13.03.2015 à 16h57 En dépit des réserves de l’Allemagne et contre toutes les bonnes pratiques des banques centrales, la Banque centrale européenne (BCE) a finalement décidé d’appliquer un programme massif de rachat de dettes souveraines. Abandonnons un peu les chiffres et intéressons-nous aux principes et aux conséquences de long terme de cette décision.Il n’y a aucune raison de penser que les pays, qui pour la grande majorité ne parviennent déjà pas à contrôler l’expansion de leur dette, y parviendront davantage demain. La question est maintenant la suivante : que se passera-t-il lorsque ces États seront en défaut de paiement ?Le « quantitative easing » de la BCE fait plonger les taux et l’euroTous les pays dits riches finiront tôt ou tard par constater un défaut de paiement partiel plus ou moins important de sorte que les banques centrales constatant ce défaut rééquilibreront leur bilan par une dépréciation relative de leur monnaie. Mais comme tous les pays seront dans une situation plus ou moins équivalente, les valeurs relatives des grandes monnaies ne changeront pas beaucoup. Pour le consommateur l’impact sera apparemment neutre. On pourrait ainsi d’ailleurs reproduire un deuxième cycle d’émission du Trésor suivi d’un deuxième abandon de créance et ainsi de suite, sans fin. L’intérêt pour les États étant évidemment de court-circuiter le marché, lequel, s’il constatait un défaut de paiement, fermerait le robinet du financement, tandis qu’il est facile pour une banque centrale d’émettre sans fin de la monnaie.Pourquoi l’accroissement monétaire ne génère-t-il pas d’inflation ?Mais la question suivante est évidemment que devient toute cette monnaie émise par la ou les banques centrales ? Comment se fait-il que toute cette monnaie ne se traduise pas par de l’inflation, dans un contexte de stabilité économique ? La réponse est en réalité fort simple.Lorsqu’on indique que moins de 1 % des personnes détiennent la moitié de la richesse mondiale cela signifie, que dans une économie hypertrophiée, certaines richesses dépassent de beaucoup les besoins de consommation des bénéficiaires. Cette monnaie, que l’on pourrait appeler de l’hyper-épargne, ne peut donc être recyclée directement. Cette hyper-épargne est stockée et mise à disposition sur le marché qui bénéficie ainsi d’un accès aisé à la monnaie et des taux très bas.Ceci est une raison précise de l’accroissement continu de la masse monétaire qui est passée de 5 % à plus de 20 % de l’activité en l’espace de quarante ans. Une grande partie de cette monnaie excédentaire, vient financer les dettes souveraines. Les États forcent ainsi le recyclage de cette monnaie et lorsque les États tomberont en défaut de paiement, ils auront ainsi forcé cette épargne excédentaire à un recyclage économique qui malheureusement touchera aussi indistinctement les petits épargnants.Nous devons alors distinguer deux cas :- En cas de défaillance sur des bons du Trésor cédés à des institutions privées, nous constatons une réduction de la masse monétaire car les épargnants perdent leur argent.- Dans le deuxième cas, la banque centrale émet de la monnaie pour équilibrer son bilan lorsqu’elle rachète des bons du Trésor. Lorsqu’un Etat fait défaut sur ces bons rachetés par les banques centrales, la monnaie émise… reste émise.Pour comprendre les ajustements possibles du système économique dans ce deuxième cas, nous devons comprendre les relations entre la monnaie et le système économique et cette relation ne nous est plus donnée (très schématiquement) par la relation :Quantité de monnaie en circulation = Niveau d’activité x Niveau des prixMais par la relation :Quantité de monnaie en circulation = (Niveau d’activité x Niveau des prix) + hyper-épargneCela signifie que l’ajustement économique relativement à ces sur-émissions monétaires repose, non pas sur deux, mais sur trois facteurs. Nous pouvons assimiler le terme de l’équation « niveau des prix x niveau d’activité » à un fond de roulement économique, c’est-à-dire que l’économie a besoin d’une certaine quantité de monnaie pour fonctionner.Si la variation de la quantité de monnaie excède la variation « naturelle » de l’activité alors les prix ou l’activité augmenteront, ou si le système manque de monnaie, le système trouve un nouvel équilibre en abaissant les prix ou l’activité, ou les deux tel qu’observé en 1933 aux États-Unis.Austérité ou endettement ? Un choix impossibleEn maintenant l’activité via l’endettement, les États tendent à maintenir une activité pour les plus modestes mais aussi à maintenir le processus d’accumulation de l’hyper-épargne. C’est pour cela, d’ailleurs, que la part de cette hyper-épargne ne cesse de croître relativement à la richesse.Ainsi, si l’accroissement de la masse monétaire via le programme d’achat par les banques centrales ne génère aucune inflation, c’est que cette monnaie alimente principalement cette hyper-épargne. La réflexion vaut d’ailleurs aussi pour la monnaie créée par les banques de second rang.Si les États pratiquaient une politique d’austérité, le système manquerait chaque jour un plus d’argent du fait des prélèvements liés à l’hyper-épargne. Le système tendrait donc à s’effondrer en prix et en activité car il manquerait de plus en plus d’argent, lequel serait capté par l’hyper-épargne.En d’autres termes, le choix pour les États se résume à accroître leur endettement pour stabiliser l’activité et les prix et continuer à alimenter l’hyper-épargne ou pratiquer l’austérité et voir le système s’effondrer en prix et en activité faute de monnaie.Ceux qui nous ont suivis jusqu’ici n’auront aucune difficulté à comprendre que l’impasse monétaire et budgétaire des États provient directement de l’hypertrophie économique. Ce qui revient à dire que notre système devenu trop gros entraîne une répartition très inégale de la richesse, à l’origine précisément des désordres monétaires.À court et moyen terme, aucun Etat ne laissera les prix et surtout l’activité s’effondrer. On ne peut donc pas dire que l’hypertrophie monétaire conduira à un effondrement économique.On peut seulement dire que l’hypertrophie économique, lorsqu’elle s’accompagne d’une importante disparité de revenus, entraîne des désordres monétaires dont la seule conséquence possible est une défaillance des États sur leurs dettes souveraines.Bruno Mortier (Audit & Risk Management, Solvay) Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La rencontre avec le premier ministre grec, Alexis Tsipras, vendredi 13 mars au matin à Bruxelles, a été l’occasion pour le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, de dire qu’il faut qu’Athènes se consacre désormais pleinement au travail avec les représentants de ses créanciers (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne et Mécanisme européen de stabilité). Et à la Commission on laisse entendre que, si les choses avancent suffisamment rapidement, Athènes pourrait toucher très vite une partie de la dernière tranche du deuxième plan d’aide international.Grèce : le budget de l’Etat reste excédentaire, mais de peu« La situation [financière] du pays est sérieuse, il faut que les trois ou quatre jours qui viennent soient des jours productifs. C’est aux Grecs de se mettre maintenant durement au travail », a expliqué une source européenne après l’entrevue.Un conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement a lieu le 19 mars à Bruxelles. Il pourrait être l’occasion, soluigne-t-on à Bruxelles, d’évoquer un premier versement de prêts, si toutefois, d’ici là, Athènes s’engage, de manière ferme et concrète, sur un paquet de réformes avec ses créanciers. La Grèce, dans le cadre de son deuxième plan d’aide, doit encore recevoir environ 7 milliards d’euros d’aide.Si Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe (ministres des finances de la zone euro), a déjà évoqué cette possibilité il y a une dizaine de jours, la position de la Commission risque d'alimenter les soupçons de complaisance chez les tenants de la fermeté. Berlin verrait d’un très mauvais œil cette possibilité de versements anticipés, pour parer à l’urgence financière grecque.Le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble a d’ailleurs jugé qu'il ne pouvait « exclure » une sortie désordonnée de la Grèce de l'euro - un « Grexident » - si le gouvernement d'Alexis Tsipras ne parvenait pas à un accord avec ses créanciers internationaux.Le commissaire européen, Pierre Moscovici, a estimé, vendredi dans un entretien au journal allemand der Spiegel qu'une sortie de la Grèce de l'euro serait une « catastrophe » qui pourrait annoncer « le début de la fin » pour la zone euro.Le gouvernement grec accepte l’assistance de la CommissionPar ailleurs, selon une source européenne, M. Tsipras, qui a acté, jeudi, une collaboration avec l’OCDE sur ses projets de réformes, a également accepté de demander l’assistance technique de l’Union européenne : les équipes de ce que l’on appelle la « task force Grèce », constituée au sein de la Commission européenne, devraient reprendre leur travail.Depuis près de quatre ans, cette équipe d’une soixantaine de personnes (dont près d’une trentaine en Grèce) assiste, à la demande, les différents gouvernements grecs, pour les aider à mettre en place les réformes réclamées par les créanciers.Côté Commission, c’est le vice-président, Valdis Dombrovskis, qui devrait superviser les travaux de cette « task force ». Il devrait travailler en coordination avec des experts des autres directions de la Commission (marché intérieur, concurrence, immigration…).Les Grecs devraient, eux aussi, constituer leur propre « assistance technique » pour discuter avec les Européens. Et le « superviseur » de cette équipe pourrait être le ministre délégué aux affaires européennes, Nikolaos Chountis.Cela permet de montrer que les discussions entre Athènes et ses créanciers ne sont plus aussi unilatérales que par le passé.Pierre Moscovici, le commissaire à l’économie, restera, lui, chargé de la puissante direction générale « Ecfin » et donc des équipes de la Commission (une quinzaine de personnes), qui travaillent au sein du « Groupe de Bruxelles ».Yanis Varoufakis, le flamboyant ministre des finances grec, n’aurait donc pas part directement aux négociations. En tout cas, c’est ce que souhaiteraient les Européens.L’amnistie fiscale proposée par Athènes à l’étudeLes Grecs ont commencé, jeudi à Athènes, à travailler avec les représentants de l’ex-« troïka » des créanciers, désormais appelé « Groupe de Bruxelles ». Ce qui est considéré à Bruxelles comme un très bon signal.L’objectif de ces réunions est de faire un état des lieux de l’état des finances grecques, de l’état de trésorerie des différentes administrations. Et aussi d’étudier quelles réformes peuvent être mises en place rapidement.La grande inconnue de l’état réel des finances grecquesLe gouvernement d’Alexis Tsipras a annoncé qu’il voulait mettre sur les rails rapidement ses mesures d’aide humanitaire pour les foyers les plus en difficulté dans le pays (électricité gratuite, aide alimentaire, accès aux soins).Les créanciers veulent savoir avec quel argent ces mesures d’urgence peuvent être financées.Par ailleurs, ils discutent déjà, selon une source européenne, de la mesure proposée par le ministre des finances, Yanis Varoufakis, qui consiste à proposer aux citoyens grecs ayant des arriérés d’impôts, une sorte d’amnistie fiscale et un étalement de leurs paiements.Le but est de faire rentrer le plus vite possible quelques milliards d’euros dans les caisses de l’Etat. Les experts du « Groupe de Bruxelles » étudieraient notamment comment rendre cette mesure moins injuste pour tous les Grecs qui, eux, ont payé l’impôt.Recettes fiscales plus faibles que prévuSur les deux premiers mois de l'année, les recettes fiscales ont atteint 7,298 milliards d'euros, soit 13,8 % (ou 1,17 milliard d’euros) de moins qu'attendu, a précisé le ministère des finances.L'excédent de l'Etat central ressort à 1,243 milliard d'euros sur janvier-février, contre 1,411 milliard prévu, a-t-il ajouté dans un communiqué.Ce montant n'intègre pas les comptes de la Sécurité sociale grecques, ni ceux des collectivités locales, et il diffère des données que suivent les créanciers internationaux. Il traduit néanmoins une amélioration de la situation financière d'Athènes.Athènes veut se donner les moyens de faire face aux remboursements d’empruntsCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.03.2015 à 11h17 Alors que l'avenir de Google+ semble de plus en plus incertain, l'entreprise américaine a annoncé jeudi 12 mars la fermeture d'un autre de ses services, Google Code. Destiné aux développeurs, qui y partagent leurs projets « open source », le site était de moins en moins utilisé, les professionnels lui préférant d'autres plates-formes comme GitHub.Les développeurs de Google eux-mêmes avaient abandonné Google Code, comme l'admet Chris DiBona, directeur de l'open source, sur le blog du projet :« Pour venir à la rencontre des développeurs là où ils sont, nous avons nous-mêmes migré près d'un millier de nos propres projets open source de Google Code vers GitHub. »Mais surtout, la plate-forme devenait de plus en plus contraignante à administrer :« Alors que les développeurs désertaient Google Code, une part grandissante des projets restants étaient une forme de spam. Ces derniers temps, la charge administrative a presque exclusivement consisté à gérer les abus. Après avoir analysé l'activité non abusive sur Google Code, il nous est apparu clairement que ce service n'était plus utile. »Lancé en 2006, Google Code fermera définitivement ses portes le 26 janvier 2016. Il est déjà impossible d'y créer de nouveaux projets, et le 24 août le site passera en « lecture seule », c'est-à-dire qu'il sera possible d'accéder aux projets qui y sont hébergés, mais pas d'y contribuer.Pour faciliter la migration des derniers utilisateurs de la plate-forme, Google propose même un outil permettant d'exporter facilement ses projets vers GitHub. Google Code viendra donc, dans moins d'un an, s'ajouter à la longue liste des projets abandonnés par Google.Voir le visuel interactif : Google Memorial, le petit musée des projets Google abandonnés Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) L’Islande n’entrera pas dans l’Union européenne (UE) et n’adoptera pas l’euro : Reykjavik a fait savoir officiellement à la Lettonie, qui préside actuellement le Conseil européen, et à la Commission de Bruxelles, qu’elle retirait sa candidature à l’adhésion.« L’Islande n’est plus un pays candidat et demande à l’UE d’agir en conséquence », a indiqué ce courrier, jeudi 12 mars. Vendredi matin, la Commission ne réagissait pas. « Nous examinons le dossier, cela va prendre du temps », commentait une porte-parole de Federica Mogherini, la haute représentante et vice-présidente de la Commission.Bruxelles ne voit pas d’un bon œil ce retrait, qui est un signal plutôt négatif et dénote de la perte du pouvoir d’attraction de l’ensemble communautaire, ainsi que de la monnaie unique. La décision islandaise n’est toutefois pas une totale surprise : le gouvernement de centre droit, qui a été mis en place en 2013, s’était engagé à mettre fin au processus commencé en 2009 par la coalition de gauche alors au pouvoir.En six ans, l’UE a perdu son pouvoir d’attractionLa démarche enclenchée à l’époque avait été rapide en comparaison au sort réservé à d’autres candidats comme la Serbie, la Turquie ou la Bosnie. Les négociations ont démarré dès 2010 au niveau ministériel et, en théorie, l’Islande était promise à devenir le 29e membre de l’UE, après la Croatie, intégrée en 2013. Son dossier apparaissait comme plus simple, plus favorable, voire plus logique puisque le pays avait déjà intégré quelque 70 % de la législation européenne.Les dirigeants et l’opinion, terrassés par la crise financière et bancaire qui avait mis à mal les institutions du pays, considéraient l’Europe comme une bouée de sauvetage. Et une entrée dans l’euro comme un remède à la dépréciation de la couronne, qui avait perdu jusqu’à 50 % de sa valeur au plus fort de la crise d’un secteur bancaire hypertrophié, dont l’effondrement avait fait des victimes dans de nombreux pays. La faillite de la banque Icesave, en 2008, avait notamment touché des milliers de Britanniques et de Néerlandais.La classe politique avait été vivement critiquée pour avoir négligé les mises en garde des pays scandinaves et de la Grande-Bretagne quant à la disproportion entre la taille du pays (320 000 habitants) et celle de ses banques. Dans un rapport dévoilé en 2010, une commission d’enquête parlementaire avait dénoncé « l’extrême négligence » de l’ancien premier ministre conservateur, Geir Haarde, et de l’ex-gouverneur de la banque centrale, David Oddsson.C’est un gouvernement de gauche, dirigé par Johanna Sigurdardottir, qui allait devoir apurer les comptes, accepter un plan de rigueur du Fonds monétaire international, gérer les créances extérieures et redresser une économie malade.Lire aussi l’entretien avec Sigmundur David Gunnlaugsson « Intégrer l'UE serait incompatible avec certains intérêts fondamentaux de l'Islande »Le pays, qui cultivait fièrement son indépendance et mettait en avant son « miracle économique » et son confort de vie presque inégalé – attesté par une première place au palmarès mondial du développement humain en 2009 –, était contraint de changer radicalement de cap. Aujourd’hui, son produit intérieur brut reste inférieur à celui de 2008 et il a du mal à intégrer sur le marché du travail ses nombreux jeunes diplômés.Dès mars 2010, les électeurs avaient envoyé un signal en rejetant massivement, lors d’un référendum, un projet d’accord financier avec Londres et La Haye pour le règlement de la dette d’Icesave.Le camp des eurosceptiques renforcéCe résultat aboutissait, de fait, à remettre en question la candidature à l’UE. Depuis, les difficultés d’une série de pays, dont la Grèce, ont fait réfléchir les Islandais.La perspective d’un abandon de l’euro par Athènes, qui n’est officiellement pas souhaitée par les dirigeants européens mais n’est pas exclue, ainsi que la promesse d’un référendum au Royaume-Uni, sur le maintien ou non dans l’Union, ont renforcé le camp eurosceptique. Une vague nationaliste a même déferlé sur le pays.La population est également focalisée sur la question des quotas de pêche et la « guerre du maquereau », qui oppose Bruxelles et Reykjavik. La présence de l’Islande au sein de l’Association européenne de libre-échange et de l’Espace économique européen lui permet d’exporter le produit de sa pêche sans barrières tarifaires.Mais un conflit est apparu en 2010 quand l’Islande a décidé, contre l’avis de la Commission, de relever ses quotas de pêche. Les pressions de Bruxelles sur le pays pour le forcer à revoir sa politique ont favorisé le rejet du projet d’intégration.Lire également : L'Islande a sauvé ses pêcheursAvec un taux de chômage redescendu à 3 %, un tourisme en plein boom et des dettes sur les biens immobiliers des particuliers en partie effacées, le pays estime ne plus avoir besoin de l’Europe. Il se contentera de rester membre de l’espace sans passeport de Schengen et de l’OTAN.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gérard Davet et Fabrice Lhomme Il devrait donc y avoir un procès HSBC en France. Le parquet national financier a pris, mardi 10 mars, des réquisitions renvoyant la banque HSBC Private Bank devant le tribunal correctionnel de Paris pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale » et « démarchage illicite ». La filiale suisse du groupe bancaire britannique avait été mise en examen par les juges Guillaume Daïeff et Charlotte Bilger, le 18 novembre 2014. « Ceci est une étape normale de la procédure judiciaire et l’issue du dossier n’est aujourd’hui pas encore déterminée », a réagi la banque à l’annonce de cette réquisition.HSBC mise en examen pour « démarchage illicite et blanchiment »Tentée, dans un premier temps, par le plaider-coupable à la française, qui lui aurait évité les affres d’un procès public, la banque semble désormais réservée quant à la pertinence d’un tel recours, effrayée par le montant de l’amende record qu’elle aurait été amenée à débourser, dans le cadre d’une condamnation négociée : pas moins de 1,4 milliard d’euros, montant avancé par les autorités françaises. Les avocats de la banque vont pouvoir désormais contester ces réquisitions, les juges d’instruction ayant, in fine, le dernier mot. Mais ils devraient suivre les réquisitions du parquet.Contactée par Le Monde, la banque a cependant fait savoir qu’elle disposait encore de deux mois avant de renoncer à la procédure du plaider-coupable.Une véritable industrie illiciteEn cinq années d’investigations, les enquêteurs ont peaufiné leur affaire. Comme l’a montrée l’opération SwissLeaks, initiée et révélée par Le Monde, c’est désormais une coalition internationale qui cerne donc HSBC Private Bank et ses 106 682 clients et 20 129 sociétés offshore (sur la période novembre 2006-mars 2007). Selon les enquêteurs, pas moins de 180,6 milliards d’euros dormaient dans les coffres de la banque, en ces années-là.« SwissLeaks » : le dossier d’instruction vertigineux contre HSBCCe sont les données volées par l’informaticien Hervé Falciani qui ont permis de lever le voile sur les pratiques de la banque. Il apparaît que tout a été mis en place, à Genève, Lugano et Zurich, durant ces années 2006-2007, pour accueillir les fraudeurs du monde entier. Dont 8 936 Français, couvés par au moins 24 gestionnaires de comptes. Ces derniers rendaient visite à leurs clients, rencontrés dans des lieux aussi luxueux que discrets. Le seul montant des avoirs de clients français, cachés derrière des sociétés offshore fournies par HSBC Private Bank, s’élève à 5,1 milliards d’euros.C’est une véritable industrie illicite qui a été mise au jour comme le révélait, le 31 octobre 2014, dans un rapport, la commissaire Christine Dufau. Ce document, qui synthétise cinq années d’investigations, dénonce notamment le contournement par HSBC Private Bank de la directive ESD, une taxe européenne applicable en Suisse à partir du 1er juillet 2005. Pour éviter ses effets désastreux à ses clients, le directoire de la banque va leur conseiller de créer des structures opaques, en l’occurrence des sociétés offshore basées au Panama ou aux Iles vierges britanniques.Affaire HSBC : les dessous d’une vaste évasion fiscaleUn courrier, saisi en perquisition, atteste de cette volonté. Signé en février 2005 par Colin Wyss, alors membre du comité exécutif, et Denis Soussi, membre de la direction, il évoque « de nombreux instruments et structures » mis à disposition des titulaires de comptes. En réalité, des sociétés écrans. « La HSBC PB va très activement démarcher [ses clients] afin de leur proposer de transformer leurs comptes personnels en comptes de société, au moyen d’une société offshore interposée pour contourner cette taxation », relève Mme Dufau.« Une sorte de paquet »Les gestionnaires sont mis à contribution, comme l’attestent les rapports de visite qu’ils dressent à chaque contact avec leurs clients. A en croire le rapport 7 421, rédigé le 20 mai 2005, le gestionnaire, après un bon déjeuner parisien, a consigné la « création de deux sociétés offshore pour remplacer les comptes privés Crillon et Vedra ». Ou encore : « Avons complété une ouverture de compte société domicilié à Dubaï. Le client est très prudent actuellement car il subit la pression du fisc belge qui enquête sur ses activités dans le domaine du diamant fraude fiscale ».C’est HSBC Private Bank qui se charge de tout : moyennant rétribution supplémentaire, la banque fournit « une sorte de paquet », note la commissaire Dufau. Qui enterre définitivement les doutes émis par les autorités suisses sur l’authenticité des fichiers établis par les services français, de 2009 à 2010, grâce à l’ex-informaticien Hervé Falciani. « La quasi-totalité des informations sur les clients ont à ce jour été validées par les enquêtes judiciaires », assure l’enquêtrice.HSBC Private Bank et ses avocats contestent toujours la validité des méthodes d’extraction des données utilisées par les enquêteurs français. Ils pourraient avoir tout le temps d’un procès correctionnel pour exposer leurs doutes.Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Ce qui devait arriver arriva… Préparée depuis un an, l’arrivée d’EDF sur le chantier de l’EPR construit par Areva à Olkiluoto (Finlande) se précise et elle sera l’une des premières illustrations du « rapprochement » des deux groupes réclamé par le gouvernement. Dans les prochaines semaines, les deux piliers de la filière nucléaire française et le consortium TVO, client finlandais d’Areva, signeront un accord tripartite prévoyant que l’électricien travaillera « aussi bien en support d’Areva que de TVO dans le cadre d’une mission d’ingénierie d’envergure », indique Le Figaro dans son édition du 13 mars.En revanche, EDF exclut d’investir dans ce projet dont la dérive des coûts explique en partie les difficultés actuelles d’Areva, qui vient d’annoncer une perte nette de 4,8 milliards d’euros en 2014.Ni le prix ni le calendrier ne pourront être tenusC’est Luc Oursel, alors patron d’Areva, qui était allé voir son homologue d’EDF, Henri Proglio, à la demande de TVO, pour obtenir l’assistance du géant de l’atome civil dans une phase très délicate pour ce réacteur de troisième génération, le plus puissant au monde (1 650 MW) : la fin des travaux d’électro-mécanique, la mise en place du contrôle commande, cerveau de la centrale, et plus critique encore, les essais du réacteur qui démarreront en 2017. Une phase pour laquelle le futur exploitant TVO ne se sent visiblement pas les reins assez solides.En 2003, quand le groupe Areva créé deux ans plus tôt décroche le marché finlandais avec l’allemand Siemens, il sous-estime le prix en proposant une centrale clé en main pour 3 milliards d’euros. Il s’engage sur un calendrier de construction intenable (quatre ans) pour une « tête de série », où les ingénieurs essuient toujours tous les plâtres !Sa présidente, Anne Lauvergeon, décide aussi de conduire le chantier sans EDF, qui a pourtant l’expérience de la construction des 58 réacteurs du parc nucléaire français, alors qu’Areva n’a jamais été maître d’œuvre de tels projets.Dès le début des travaux, en 2005, il s’avère que ni le prix ni le calendrier ne pourront être tenus : l’EPR coûtera finalement quelque 9 milliards et n’entrera pas en service avant 2018, avec neuf ans de retard.Pour Philippe Knoche, directeur général d’Areva, qui a piloté le chantier entre 2006 et 2009, il n’est plus question de se lancer seul dans une telle aventure.Arbitrage internationalDans un entretien aux Echos, vendredi, Mme Lauvergeon reconnaît « forcément une part de responsabilité » dans les difficultés actuelles de son ancienne entreprise. Elle note que l’EPR d’Olkiluoto « coûtera trois fois plus cher que prévu, mais comme celui construit par EDF à Flamanville (Manche) ».« Beaucoup de grands projets complexes ont vu l’addition s’envoler », ajoute-t-elle en citant les programmes de l’A380 d’Airbus ou du B777X de Boeing. Elle incrimine la forte hausse des prix du béton et de l’acier dans les années 2000. Mais également TVO et STUK, l’autorité de sûreté nucléaire locale, qui n’ont jamais respecté les délais de certification des équipements, ce qui a retardé le chantier.Un arbitrage international à plus de deux milliards d’euros oppose aujourd’hui TVO à Areva. Ce lourd contentieux n’a pas favorisé les Français : en décembre 2014, le parlement finlandais a choisi le russe Rosatom – malgré les tensions politiques entre Moscou et les Occidentaux sur l’Ukraine – pour la construction d’un sixième réacteur nucléaire.Passage obligéL’aventure finlandaise aura au moins permis de tirer deux enseignements. Un tandem EDF-Areva est un passage obligé pour décrocher des marchés. A Abou Dhabi, les émiratis avaient réclamé en vain la participation du premier exploitant mondial de réacteurs et finalement opté pour l’offre du coréen Kepco. EDF doit donc reprendre la main et jouer son rôle historique d’architecte-ensemblier.En outre, les deux sociétés doivent travailler – ce qu’elles font depuis des mois – à une forte baisse du prix de l’EPR si elles veulent l’exporter. Sans pour autant réduire la sûreté, qui explique en partie le coût de l’EPR.Car d’importants marchés sont en vue : la Chine, où deux EPR sont déjà en cours de construction ; en Inde, où les négociations menées par Areva ne semblent guère avancer ; et en Arabie saoudite, où les Japonais, les Américains et les Coréens sont également en lice. Vendu en plus grand nombre, le réacteur français de troisième génération pourrait alors bénéficier d’un effet de série. Et devenir – enfin – compétitif.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Chaperon Deux ans. C’est le temps qu’il a fallu au fonds d’investissement français PAI Partners pour boucler une levée de 3,3 milliards d’euros. « Le plafond initial de 3 milliards d’euros a été dépassé afin de répondre à la forte demande des investisseurs », précise le financier dans un communiqué diffusé vendredi 13 mars.Le fonds PAI Europe VI succède à PAI Europe V, qui avait rassemblé 2,7 milliards d’euros en 2008 et avait notamment investi dans le roi de la location de matériel, Kiloutou.Dans les faits, la société de gestion, qui compte 49 professionels, n’a pas attendu cette clôture finale pour commencer à « mettre au travail », selon le jargon de la profession, l’argent confié par les investisseurs.Six acquisitionssDéjà six acquisitions ont été réalisées grâce à la cagnotte du fonds VI, qui avait bénéficié d’une première clôture à 1,4 milliard d’euros, en janvier 2014.En avril 2014, PAI a ainsi mis la main, en association avec Carlyle, sur les capteurs vendus par Schneider. Dans la foulée, il rachetait Euro Media Group (EMG), le leader de la prestation de services audiovisuels en Europe. En juin 2014, il a pris une participation dans Labeyrie, au côté de la coopérative Lur Berri.Dernière opération en date : le fonds a repris, en février, le distributeur belge AS Adventures, spécialiste des vêtements sportifs.« Notre équipe continue à rechercher activement des entreprises à fort potentiel de transformation et de croissance. Les projets en cours sont nombreux et les six premières opérations déjà réalisées par le Fonds VI reflètent notre capacité à investir malgré un marché de plus en plus concurrentiel », indique Michel Paris, l’un des associés, appelé à prendre la succession de Lionel Zinsou à la tête de la société de gestion, à la fin 2015.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil C’est un résultat historique qui est sorti des urnes à l’occasion des élections professionnelles organisées, jeudi 12 mars, chez Air France. La désignation des représentants au comité d’entreprise s’est traduite par un fort recul de la CGT, qui perd sa place de premier syndicat de la compagnie aérienne, régressant au quatrième rang. Chez les seuls pilotes, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) accuse lui aussi un repli, même s’il reste largement majoritaire dans cette catégorie de personnels.Selon les résultats, la CGT n’obtient plus que 14,26 % des suffrages, contre 18,14 % en 2011. C’est la CFE-CGC qui devient la première organisation d’Air France. Le syndicat culmine à 18,11 %, contre 17,19 % il y a quatre ans. FO est quasi stable à 15,94 %, contre 15,56 % aux élections précédentes.Les élections illustrent une montée en puissance des organisations réformistes, CFE-CGC, CFDT, FO, qui sont toutes en légers progrès. A l’inverse, les syndicats plus revendicatifs sont en repli. Outre la CGT, SUD n’obtient plus que 7,62 % des suffrages, contre 8,59 % en 2011.Mauvais résultatsCes résultats font dire à la direction de la compagnie que « seuls les syndicats qui ont soutenu le plan Transform progressent ».Après ces élections, la CGT d’Air France pourrait traverser une période de turbulences. On la dit en froid avec les instances fédérales. Ces mauvais résultats pourraient accélérer un renouvellement de ses représentants au sein de la compagnie aérienne.Chez les pilotes, avec 65 % des voix au comité d’entreprise, le SNPL perd 6 points par rapport au scrutin de 2011, lors duquel il avait réuni 71 % des suffrages.« Le SNPL a fait des déçus » par sa gestion de la grève de pilotes, en septembre 2014, commente le syndicat concurrent, le Syndicat des pilotes d’Air France (SPAF), qui, pour sa part, « a presque doublé son score en quatre ans ». Le SPAF a obtenu 20,7 % des voix, contre 10,7 % en 2011. Toutefois, « nous nous attendions a plus », tempère le SPAF.Les opposants au SNPL pouvaient croire que ce syndicat serait sanctionné pour avoir signé l’accord autorisant les pilotes d’Air France à s’installer aux commandes des avions de Transavia, la filiale à bas coûts du groupe.Air France : le premier syndicat de pilotes valide le projet d'accord Transavia France« Interlocuteur incontournable »Du côté de la direction d’Air France, on relève qu’il n’y a « pas eu de tsunami », qui a emporté le SNPL. La direction de la compagnie constate que le premier syndicat des pilotes « reste un interlocuteur incontournable et largement majoritaire ».En pratique, indique le SPAF, « il ressort de ces élections des rapports de force entre les syndicats qui sont quasiment les mêmes malgré la légère baisse du SNPL ». Mais le syndicat souligne que sa propre progression, conjuguée à « la baisse du SNPL, montre qu’une partie des pilotes cherche à avoir un syndicat plus représentatif que le SNPL ».Surtout qu’Alter, le troisième et très combatif syndicat auprès des pilotes, manque, à cinq voix près, d’atteindre le seuil de représentativité, fixé à 10 %.A peine élus, le SNPL et le SPAF, les deux seuls syndicats représentatifs des pilotes, sont convoqués, lundi 16 mars, par Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM pour, disent-ils, « accélérer le processus de restructuration de la compagnie via le plan Perform ».Le même jour, les représentants des deux organisations seront réunis pour mettre en œuvre le « New deal ». Une opération destinée « à remettre à flot tous les accords pilotes ». La direction de la compagnie souhaite notamment que ses pilotes travaillent un plus grand nombre d’heure par an.Air France veut encore réduire ses coûts et nouer des alliances en AsieGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.03.2015 à 09h05 • Mis à jour le13.03.2015 à 14h30 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Pour leur retour à Athènes, jeudi 12 mars, les experts de l’ex-« troïka », désormais baptisée « Groupe de Bruxelles », ont deux priorités : obtenir une image claire de l’état des finances publiques grecques, ainsi qu’une explication détaillée de la manière dont le gouvernement d’Alexis Tsipras entend faire face aux besoins financiers du pays, confronté à de lourdes échéances de remboursement de prêts dans les semaines qui viennent.Ce n’est qu’après avoir fait cette évaluation que les experts des créanciers de la Grèce s’attaqueront à l’analyse de l’état d’avancement des réformes promises par Athènes. Ce volet de la mission devrait débuter la semaine prochaine.Jeudi, M. Tsipras et le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), José Angel Gurria, ont annoncé un partenariat sur la mise en place de réformes (sur la fiscalité ou la concurrence, par exemple), dont Athènes espère qu'il sera une preuve de sa bonne volonté réformatrice.Jeu de pistesC’est un drôle de jeu de pistes, qui s’est ouvert, jeudi, pour tenter de localiser les représentants des créanciers de la Grèce. Le ministre des finances, Yanis Varoufakis, a déclaré, mercredi, que ces représentants de la Commissions européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) seront maintenus à l’abri des regards, « dans un lieu dédié » de la capitale – « probablement leur hôtel », a précisé M. Varoufakis –, où leur seront livrées les « données » nécessaires à l’évaluation de l’état des finances grecques.En soit, rien de bien différent de la façon dont fonctionnaient déjà les experts de l’ex-« troïka », souvent confinés par le précédent gouvernement au Hilton, et qui ne sortaient de cet hôtel de luxe d’Athènes que pour aller rencontrer le ministre des finances.La « troïka » est de retour à AthènesPlus d’accès aux données depuis décembre 2014Le premier objectif de cette mission est d’obtenir une image claire de l’état des finances grecques, alors que plus aucune information ne remontait à Bruxelles depuis décembre 2014 et le début du processus électoral qui a porté, le 25 janvier, le parti de la gauche radicale Syriza au pouvoir.La Grèce doit également préciser à ses partenaires de quelle manière seront couverts les besoins financiers du pays jusqu’à fin mars, mois durant lequel d’importantes échéances se succèdent avec 6 milliards d’euros à rembourser, dont 1,5 milliard au FMI.De lourdes échéancesAprès un premier versement de près de 300 millions effectué vendredi 6 mars, le FMI, qui a prêté 32 milliards d’euros au total à la Grèce, attendait un deuxième remboursement de 334 millions d’euros vendredi 13 mars, puis un troisième, le 16 mars et encore un autre le 20 mars.Le pays devra aussi rembourser au FMI 420 millions d’euros en avril, 900 millions en mai et 1,45 milliard en juin. Juillet et août seront aussi compliqués, car la BCE attendra alors 6,7 milliards d’euros.Selon le ministère des finances, la Grèce a dégagé en janvier un excédent primaire (hors charge de la dette) s’élevant à 419 millions d’euros. Il était encore de 1,8 milliard d’euros sur la même période un an plus tôt.Quatre sources de revenusPour financer ces échéances, le gouvernement d’Alexis Tsipras compte sur quatre sources de revenus. Il entend d’abord continuer à utiliser les bons du Trésor : le pays a levé, mercredi 11 mars, 1,3 milliard d’euros à trois mois, à un taux d’intérêt encore en hausse par rapport à la précédente émission.Les principales acheteuses de ces obligations sont les banques grecques dont les liquidités restent soumises au bon vouloir de la BCE. Celle-ci a toutefois procédé jeudi à un nouveau relèvement de 600 millions d’euros du plafond du financement d’urgence (ELA) dont peuvent bénéficier les établissements grecs, portant à 69,4 milliards d’euros la somme disponible.Selon des données publiées, jeudi, par la Banque de Grèce, les prêts ELA qu’elle-même effectue ont représenté 65,64 milliards d’euros en février, contre 5,2 milliards en janvier. Dans le même temps, la BCE n’acceptant plus la dette souveraine grecque comme collatéral depuis le 4 février, les prêts de l’institution monétaire de Francfort contre garantie ont chuté de 53 %, à 38,61 milliards d’euros contre 82,24 milliards en janvier.Le gouvernement grec veut aussi « emprunter » aux caisses de sécurité sociale du pays. C’est pourquoi il a déposé, jeudi 12 mars, un amendement au projet de loi sur la gestion de la crise humanitaire actuellement en cours d’examen au Parlement, permettant de transférer au Fonds commun de la Banque de Grèce quelque 2 milliards d’euros de liquidités bancaires de ces organismes (caisses de retraite, sécurité sociale, agence pour l’emploi, etc.).Troisième piste : augmenter les recettes fiscales. Un projet de loi vient d’être soumis, jeudi, à la consultation publique. Il vise à permettre le remboursement d’impayés d’impôts en 100 mensualités et prévoyant une amnistie pour les contribuables décidant de rembourser l’ensemble de leurs dettes fiscales d’un coup.Bruxelles n’a pas été prévenu de cette initiative, qui devrait commencer à être étudiée par le « Groupe de Bruxelles », car il faut faire rentrer très vite de l’argent dans les caisses grecques.Enfin, et surtout, la Grèce espère pouvoir, d’ici au 20 avril, bénéficier de la dernière tranche de prêts (7,2 milliards d’euros) prévue dans le cadre de la prolongation de l’accord d’aide financière, décidée le 20 février lors d’une réunion de l’Eurogroupe (ministres des finances de la zone euro).Escalade verbale entre Athènes et BerlinAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre « À l’occasion de la naissance de la marque #DS Automobiles,@LesEchos entrechoquent le passé et le présent ! » Ce seul tweet à la tonalité publicitaire, publié le 4 mars sur le compte du quotidien économique Les Echos - et retiré depuis -, a suffi à déclencher les foudres de la rédaction. Les journalistes du quotidien économique ont décidé de suspendre l’utilisation de leurs comptes Twitter pour la journée du vendredi 13 mars, protestant contre ce qu’ils estiment être une intrusion de la publicité dans un espace éditorial.« Ça suffit !, s’insurge Leila de Comarmond, présidente de la Société des journalistes (SDJ) des Echos. Ce tweet est un déclencheur, mais nous protestons globalement contre un mélange des genres de plus en plus prononcé dans la presse en général et aux Echos en particulier. »Aux Echos, les journalistes se sont notamment inquiétés de la floraison des « contenus de marques » (brand content), présents dans la section « Rendez-vous partenaires » du site. Ce type de contenu, créé à l’initiative d’annonceurs et empruntant les codes des contenus éditoriaux, est en plein essor dans les médias.Pour l’encadrer, la SDJ des Echos a négocié, pendant six mois, une charte avec la direction du titre. Mais « on n’en finit jamais, déplore Leila de Comarmond. On ne peut pas tout charter ni suivre en permanence les nouveaux formats publicitaires qui sont mis en ligne. Dès qu’on parvient à boucher un trou, autre chose surgit. »Selon elle, les journalistes du titre sont « conscients des enjeux économiques » et des réalités du marché publicitaire. Mais ils redoutent que la confusion s’installe, aux yeux des lecteurs, entre les différents types de contenus. « La crise économique de la presse ne justifie pas qu’on affaiblisse notre crédibilité », juge Mme de Comarmond, qui appelle à ce que « la profession s’empare collectivement du sujet ».La direction du titre, elle, explique que le tweet incriminé n’était pas commercial. Il n’a en effet pas été publié à l’initiative de la régie, mais par le service marketing. L’objectif était de valoriser une opération spéciale qui avait notamment conduit à réaliser une « fausse Une » du quotidien. Pour Francis Morel, PDG du groupe Les Echos, « notre fil Twitter sert à 99 % à valoriser des articles et peut servir, à l’occasion, à publier des messages qui concernent notre marque, ses chiffres, son actualité ». Tout en reconnaissant qu’« il faut se montrer vigilant pour ne pas refaire ce genre de choses ».Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.03.2015 à 08h06 • Mis à jour le13.03.2015 à 12h02 Au terme d’une année 2014 marquée par une hausse de 29,7 % du chiffre d’affaires, à 120,5 milliards de rais (36 milliards d’euros), le groupe brésilien JBS revendique le rang de « deuxième entreprise alimentaire du monde », comme l’a indiqué son PDG, Wesley Batista, dans un communiqué publié jeudi 12 mars.Le géant brésilien (215 000 salariés) se classe encore loin derrière le groupe suisse, Nestlé, dont le chiffre d’affaires a dépassé 85 milliards d’euros en 2014, et juste devant l’américain Tyson Foods, qui a annoncé 34,8 milliards d’euros de chiffres d’affaires pour l’année fiscale clôturée fin septembre 2014.JBS est un acteur clé de la filière agroalimentaire au Brésil. Le groupe est devenu l’emblème d’un secteur conquérant des années Lula, s’affirmant comme la plus grande entreprise de production et de transformation de viande au monde. Et comme un gros exportateur, puisque ses ventes à l’étranger (150 destinations) représentent 15,29 milliards d’euros, en hausse de 38 %.Lire aussi : Les poulets brésiliens affolent la BretagneLe groupe, créé par José Batista Sobrinho en 1953, à Anapolis, dans l’Etat de Goias, s’est hissé à la tête de l’industrie agroalimentaire brésilienne en moins de quinze ans. De 2002 à 2011, le chiffre d’affaires de la multinationale est ainsi passé de 1,2 à 33,1 milliards de dollars.Multiples acquisitionsCette ascension s’est faite notamment grâce à de multiples acquisitions, en dehors et à l’intérieur du pays. Avec le soutien, dès le début des années 2000, des fonds de la Banque nationale du développement économique et social (BNDES), puissant bras financier des autorités de Brasilia.Dirigé, depuis 2007, par Joesley Mendonça Batista, 39 ans et petit-fils du fondateur, le groupe a par exemple racheté pour 1,5 milliard de dollars Swift & Company, numéro trois de la viande aux Etats-Unis et leader en Australie.Il a aussi payé cash SBG au numéro 4 américain Smithfield et lancé une OPA sur National Beef Packing, premier exportateur américain au Japon. En 2009, il a acquis 64 % de Pilgrim’s Pride, le roi du poulet américain. Plus récemment, JBS a aussi repris Frangosul, filiale sud-américaine du groupe français Doux. 23.03.2015 à 16h29 • Mis à jour le23.03.2015 à 17h21 La Commission européenne a mis en garde, lundi 23 mars, les consommateurs de l'Union européenne contre les produits importés, notamment de Chine : 2 435 produits, dont un quart sont des jouets, ont été repérés en 2014 dans l'Union européenne par le système d'alerte Rapex (rapid exchange of information system) et 64 % de ces produits dangereux ont été fabriqués en Chine.Les dangers recensés par la Commission sont multiples : blessures physiques (26 % des cas), intoxications chimiques (25 %), étouffements (12 %), électrocutions (11 %) ou encore étranglements (9 %). « Si j'ai un conseil à donner, c'est : “Attention à ce que vous donnez comme jouets à vos enfants” », a lancé la commissaire à la justice responsable des droits des consommateurs, Vera Jourova, au cours d'une conférence de presse.Premier pays d'origine des produits dangereuxLe système Rapex a été créé en 2003 et, année après année, le nombre de notifications augmente. Chaque année, le premier pays d'origine est la Chine. « La situation ne s'améliore pas », a reconnu Mme Jourova, soulignant que le nombre produits dangereux fabriqués en Chine signalés en 2014 était équivalent à celui de 2013.« Nous avons un système d'alerte spécial consacré aux produits fabriqués en Chine. L'objectif est d'éviter que des produits dangereux soient exportés. [...] Il faut que les autorités chinoises fassent plus en termes de prévention et nous espérons de meilleurs résultats à l'avenir. » 23.03.2015 à 15h37 • Mis à jour le23.03.2015 à 17h31 Un jugement en référé a donné raison vendredi 20 mars à la direction de France Télévisions, qui a interdit à ses salariés de faire grève cinquante-neuf minutes.Depuis la fin de janvier, les syndicats du groupe audiovisuel public déposent des préavis de grève à répétition. Des grévistes, essentiellement des techniciens, font grève cinquante-neuf minutes à des moments clés de la journée, par exemple juste avant d'enregistrer un direct, avaient expliqué les syndicats. Un choix qui leur permet de ne perdre qu'une heure de salaire.Lire aussi : France Télévisions : les syndicats en campagneCette pratique gêne considérablement de nombreuses émissions depuis des semaines, sans que le téléspectateur s'en aperçoive vraiment : les journaux ou autres émissions en direct sont enregistrés non pas en plateau mais dans la salle de régie finale, ou – comme pour certaines antennes régionales de France 3 – sans présentateur, ou encore dans des studios privés loués pour l'occasion. Dimanche soir par exemple, la soirée électorale de France 3 a été tournée dans un studio de Saint-Cloud, selon des sources syndicales. Des délocalisations qui sont coûteuses pour le groupe, justifie la direction.Le 6 mars, le président du groupe, Rémy Pflimlin, avait publié une note interne exigeant que les grévistes se déclarent comme tel en début de journée, sous peine de sanction. Les syndicats avaient alors déposé un recours en référé contre cette demande et organisé une grève jeudi 19 mars pour défendre ce type d'actions.Lire aussi (édition abonnés) : Diriger France Télévisions serait-il « le pire job des médias » ?La direction souhaite l'« apaisement »Lundi, la direction s'est félicitée de la décision du juge en référé par la voix du directeur des ressources humaines, Patrice Papet :« C'est une décision très claire : non seulement le président de France Télévisions était en droit de rédiger cette note, mais il était aussi tenu de le faire car il doit prendre les mesures qui assurent l'exécution du service.« Les salariés doivent dire s'ils sont grévistes en arrivant à leur travail. Ils peuvent alors faire grève cinquante-neuf minutes, mais en début de journée, ou bien une demi-journée ou une journée. »Dès lundi, la direction a convoqué des employés qui ont mené ces grèves de cinquante-neuf minutes pour des entretiens préalables à des sanctions. « Nous sommes prêts à ne pas donner de suite aux procédures si tout le monde respecte la note », a assuré M. Papet. A partir du moment où les règles sont appliquées, on souhaite évidemment l'apaisement. » Selon la direction, quatre cents salariés seulement ont fait grève jeudi.Lire aussi : Le gouvernement encadre le futur de France Télévisions 23.03.2015 à 11h39 Les antennes de Radio France étaient très fortement perturbées, lundi 23 mars matin, par le mouvement de grève illimitée lancé jeudi par cinq syndicats, avec des émissions remplacées par une bande musicale. Pour la première fois depuis cinq jours, le 7-9 de France Inter, son émission phare, a été supprimé. France Info ne diffusait qu’un journal toutes les demi-heures tandis que France Culture et France Musique passaient également de la musique en continu. Cinq syndicats - mais pas le SNJ (Syndicat national des journalistes) - ont lancé jeudi un appel à la grève illimitée. Jean-Michel Bezat L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) campe sur ses positions face aux autres producteurs qui refusent de réduire leur production d’or noir : elle ne fera pas seule l’effort d’une telle baisse pour faire remonter les prix, qui se sont effondrés de plus de 50 % depuis juin 2014. Ils sont tombés à 54 dollars le baril à Londres, lundi matin, et même à 45 dollars à New York, en raison des risques d’engorgement des réservoirs de stockage outre-Atlantique. L’annonce par le ministre saoudien du pétrole, Ali al-Nouaïmi, dimanche 22 mars, en marge d’une conférence pétrolière à Ryad, que son pays produit actuellement 10 millions de barils par jour (contre 9,85 millions en février) a amplifié ce mouvement de baisse. Ces commentaires ont « réduit les espoirs de toute consolidation imminente des prix », soulignent les analystes de Crédit agricole.Reconnaissant que « la situation est difficile » sur le front des prix, M. Al-Nouaïmi a révélé que des réunions avaient eu lieu avec certains pays non-membres de l’OPEP, mais que « cela n’a abouti à rien ». Il a regretté que ces pays « insistent pour que l’OPEP assume seule la charge des mesures ». « Et cela, nous ne le voulons pas », a-t-il confié à des journalistes, en expliquant que « la production de l’OPEP [12 membres] représente 30 % du marché, celle des pays non-OPEP 70 %. » Le ministre a estimé que « tout le monde est censé contribuer si nous voulons faire remonter les prix ».Pomper moins de pétroleLe 27 novembre, en marge de la dernière réunion de l’OPEP à Vienne, M. Al Nouaïmi avait essayé de convaincre le Mexique et la Russie, deux des principaux producteurs avec l’Arabie saoudite et les Etats-Unis, de pomper moins de pétrole. Sans succès. Jalouse de son indépendance, la Russie n’a jamais voulu intégrer le cartel pétrolier, ce qui l’aurait contrainte à abdiquer une part de sa souveraineté, perspective inacceptable pour une grande puissance. Les représentants de Moscou se contentent d’assister en observateur aux réunions semestrielles de l’organisation.Lire également : Les marchés anticipent un pétrole à 40 dollars Mais ce pays, comme le Mexique, a un secteur pétrolier en grande partie nationalisé et il est relativement facile pour les gouvernements de demander aux compagnies publiques de réduire leur production. En revanche, il est impossible à l’administration de Barack Obama d’imposer une telle baisse aux centaines de compagnies privées américaines exploitant les pétroles de schiste au Texas, en Oklahoma ou dans le Dakota du Nord. Or c’est surtout à ces pétroliers, qui extraient des huiles de schiste en grande quantité – leur production est passée de 1,2 million de barils en 2011 à 5,6 millions de barils en 2015 – que Ryad et les pétromonarchies du golfe Arabo-Persique demandent un effort.D’importantes pertes de recettes budgétairesOn accuse les saoudiens d’user du pétrole comme d’une arme politique. Et de vouloir pénaliser la Russie, soutien de Bachar Al Assad en Syrie, et surtout l’Iran, leur principal ennemi dans la région. L’effondrement des cours entraîne, en effet, d’importantes pertes de recettes budgétaires pour ces pays qui n’ont pas, comme les pétromonarchies, des réserves de devises leur permettant de supporter des cours très bas durant de longs mois. M. Al Nouaïmi a récusé toute intention politique. « Nous ne sommes contre personne. Nous sommes pour la stabilité du marché et soutenons l’équilibre entre l’offre et la demande », a-t-il souligné.Lire également : La chute du pétrole attise les convoitises de certains investisseursJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué Après l’humiliation en septembre 2012, la revanche. Le titre PSA est de retour, lundi 23 mars, dans le CAC 40, l’indice des quarante plus importantes valeurs de la Bourse de Paris, dont il avait été sorti il y a deux ans et demi. Et c’est un véritable soulagement pour le groupe automobile.Est-ce à dire que PSA est sauvé ? C’est encore bien trop tôt pour le clamer. Carlos Tavares, le président du directoire du groupe depuis le 1er avril 2014 et l’artisan de son redressement opérationnel depuis le départ de Philippe Varin, qui avait lancé la restructuration, ne cesse de le répéter : « Nous sommes dans une dynamique positive, grâce aux premiers effets du plan de redressement, mais nous restons toujours les moins bien placés par rapport à nos concurrents. »En un an, beaucoup a été fait pour améliorer la gestion de PSA. En multipliant les plans d’économies – fin 2015, le groupe aura fait partir 11 000 personnes sur trois ans –, le constructeur a réussi à réduire le coût unitaire de la production des véhicules de 730 euros par voiture… Désormais, il commence à gagner de l’argent à partir de 2,1 millions de véhicules vendus, contre 2,6 millions l’an dernier. « Notre objectif est d’abaisser ce point mort à 2 millions d’unités », rappelait, en février, Carlos Tavares.Lire aussi :PSA, le blues du middle managementEn 2014, le constructeur a écoulé 2,94 millions de véhicules, soit 4,3 % de plus qu’en 2013. En 2015, les ventes devraient poursuivre leur progression alors que le marché européen s’améliore et que les positions de PSA en Chine devraient encore progresser. Reste qu’aujourd’hui, la Russie et l’Amérique latine plombent toujours le constructeur.Désendettement totalL’an dernier, PSA a encore perdu 706 millions d’euros, à cause de lourdes charges de restructuration qui sont venues amputer son résultat opérationnel de près d’un milliard d’euros. Cependant il s’est complètement désendetté grâce à l’augmentation du capital en partie souscrite à hauteur de 800 millions d’euros chacun par l’Etat et le groupe Dongfeng, l’allié chinois de PSA. Depuis le printemps 2014, la famille Peugeot, l’Etat et Dongfeng détiennent chacun 14,1 % du groupe.Et ils bénéficient tous trois de l’amélioration des finances du groupe. PSA, dont la valorisation s’était effondrée à moins de 4 milliards d’euros en 2012, vaut désormais 12,6 milliards d’euros en Bourse. En moins d’un an, la valeur des parts de l’Etat et de Dongfeng a donc déjà doublé… Quant à la famille Peugeot, diluée après l’augmentation de capital, elle retrouve le sourire. FFP (un des deux holdings de la famille qui détient 10,8 % de PSA) évaluait à 967 millions d’euros, fin décembre 2014, la part de PSA dans ses comptes, contre 636 millions fin 2013 pour une participation à l’époque de 25 %. Dans Les Echos, Robert Peugeot, qui dirige FFP, estimait récemment que « les résultats actuels valident les choix et la stratégie de la famille Peugeot ». S’il arrive à redresser suffisamment et durablement les marges du constructeur, Carlos Tavares va aussi devoir inventer un avenir à PSA. Le projet global du groupe devra être reposé. Car il fait déjà – et fera encore plus – face à de nombreux défis, notamment technologiques. En vendant 3 millions de véhicules, voire 3,5 à 4 millions à l’horizon 2018-2020, le constructeur reste petit par rapport à ses ambitions de généraliste. Carlos Tavares a beau vouloir en faire un groupe malin et agile, la question de sa taille se posera inévitablement.Aujourd’hui, PSA est le neuvième constructeur mondial, trois fois plus petit que General Motors, Volkswagen ou Toyota, qui produisent tous 10 millions de véhicules par an. De même, il se fait distancer par Ford, Fiat-Chrysler (6 millions), Renault-Nissan ou Hyundai-Kia (8 millions)…Redevenir solideCertes, la taille ne fait pas tout, mais elle est garante d’importantes économies d’échelle et autorise ainsi davantage de moyens pour investir dans les futurs développements. Longtemps, le constructeur a conservé son indépendance en multipliant les partenariats spécifiques pour développer des moteurs (Ford et BMW) ou des utilitaires (Fiat, désormais Toyota), etc. Mais pourra-t-il renouer avec cette politique d’ici à la fin des années 2020 pour faire face aux lourds investissements dans la prochaine génération de motorisations thermiques, hybrides ou électriques ou pour proposer ses voitures autonomes.Lire aussi :PSA veut alléger ses coûts en EuropeCarlos Tavares rappelle à qui veut l’entendre qu’il est prêt à coopérer avec d’autres groupes. A long terme, il pourrait se poser également la question d’un rapprochement, voire d’un adossement. Aujourd’hui, c’est avec Fiat Chrysler Automobiles (FCA) que la complémentarité apparaît comme la plus évidente. PSA dispose ou développe des plateformes techniques (le soubassement d’un véhicule) que n’a pas l’italien. PSA est fort en Europe et en Chine, deux continents où Fiat a aujourd’hui des difficultés, tandis que FCA est bien établi en Amérique du Nord et du Sud, deux régions où le français est soit absent ou en fort repli…Mais pour Carlos Tavares, PSA doit d’abord redevenir solide financièrement avant de se poser ces questions. « Il faut être en capacité de faire face aux différents scénarios et de choisir notre propre futur. Tout sera alors sur la table : pousser la croissance organique de l’entreprise, s’allier ou coopérer », confiait-il au Monde en février.Lire aussi :PSA - Gemalto : le baiser qui tuePhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.03.2015 à 08h29 • Mis à jour le23.03.2015 à 09h16 | Philippe Ridet (Rome, correspondant) Les Chinois à Milan ! Le géant de la chimie asiatique, China National Chemical Corporation, qui pointe à la 19e place dans le Top 100 des plus importantes entreprises du secteur, s’apprête à prendre le contrôle du célèbre spécialiste de pneumatiques italien, Pirelli, et 5e fabricant mondial. Créé en 2004, ChemChina est présent dans 140 pays et contrôle déjà Aeolus Tyres. Le colosse pèse 70 milliards d’euros de chiffres d’affaires contre 6 milliards et 838 millions de bénéfices pour Pirelli. L’opération, qui valorise Pirelli à plus de 7 milliards d’euros, s’est conclue, dimanche 22 mars, après les réunions de plusieurs actionnaires ce week-end.Techniquement, et sous réserve de l’accord de l’autorité boursière Consob, ChemChina prendrait le contrôle de la holding Camfin qui détient 26,1 % de Pirelli pour un prix de 15 euros l’action. Camfin est elle-même détenue pour moitié par le géant pétrolier russe Rosneft et pour le reste par Nuove Partecipazioni ainsi que de manière minoritaire par les banques UniCredit et Intesa Sanpaolo. Cette somme serait simultanément réinvestie dans une nouvelle société contrôlée par ChemChina qui lancerait une OPA sur l’ensemble des actions Pirelli.L’habile Marco Tronchetti ProveraCréée en 1872 à Milan par l’ingegnere Giovanni Battista Pirelli spécialiste du caoutchouc vulcanisé, Pirelli, la société du même nom cotée à la Bourse de Milan depuis 1922, incarne le « capitalisme de relation » à l’italienne, système complexe et opaque fait de participations croisées, de liens familiaux et d’investisseurs institutionnels. Et son PDG en est également un digne représentant. Fils d’un industriel milanais, diplômé de l’université Bocconi, Marco Tronchetti Provera, 67 ans, cheveux argentés, a épousé la fille de Leopoldo Pirelli, le neveu du fondateur et également actionnaire du groupe.Sous sa houlette, l’entreprise se développe en abandonnant des activités moins rentables. A la recherche permanente d’argent frais pour développer la marque présente notamment en formule 1, M. Tronchetti Provera a noué, au cours de ces cinq dernières années, des accords successifs avec différents partenaires, dont la puissante famille génoise Malacalza, le fonds d’investissement italien Clessidra, ou encore le pétrolier russe Rosneft. Le groupe Benetton et la banque d’affaires Mediobanca figurent également au capital de l’entreprise. Toutefois, le PDG est toujours parvenu à en garder le contrôle, bien qu’il ne détienne que 6 % de Nuove Partecipazioni… Une habileté qui lui vaut la réputation de « commander avec l’argent des autres ».Pour le monde entier, Pirelli est également l’éditeur du célèbre calendrier du même nom, une tradition glamour qui remonte à 1963. D’abord pensé comme un cadeau d’entreprise par la filiale anglaise du groupe, « le cal », ou « the cal » comme on l’appelle, est devenu un must et un objet de collection. Les plus grands photographes (Annie Leibovitz, Terry Richardson ou encore Richard Avedon) y ont fait poser les plus beaux mannequins (Naomi Campbell, Laetitia Casta, etc.), en général assez dévêtues. Quelques images du Pirelli 2014, par Helmut NewtonChangement « symptomatique »Pour la presse italienne, ce changement de propriété, qui suit ceux de Parmalat ou Bulgari, est diversement interprété. Pour le quotidien La Stampa (propriété du groupe Fiat Chrysler Automobile, FCA), il est « symptomatique ». « Mis à part quelques groupes comme FCA, Luxottica ou Autogrill, écrit-il, nos entreprises sont sous-capitalisées et ne sont pas assez grandes pour tenir la compétition dans le marché mondial. Cela condamne l’Italie. »A ce constat, le quotidien économique Il Sole 24 Ore (propriété de la Confindustria, l’équivalent du Medef) ajoute l’entrée en vigueur de l’euro, la fin des dévaluations compétitives, l’arrivée des économies émergentes et le changement générationnel à la tête des entreprises transalpines. Mais il conclut : « Tronchetti Provera fait de Pirelli une multinationale avec une base italienne. Il la met en situation de continuer à tenir un rôle de prédateur et pas seulement de proie. » Il a six ans pour démontrer que son choix est le bon. Les Chinois lui ont assuré qu’il resterait à son poste jusqu’en 2021.Philippe Ridet (Rome, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.03.2015 à 21h58 • Mis à jour le23.03.2015 à 16h17 | Jean-Claude Pomonti De ce qui était un entrepôt britannique sur le déclin, Lee Kuan Yew, mort dans la nuit de dimanche 22 à lundi 23 mars à Singapour à l’âge de 91 ans, a fait de cette cité-Etat un centre régional à la fois financier, de services et de haute technologie. Il en a fait un hypermarché où les élites d’Asie du Sud-Est font encore leurs emplettes et qui a longtemps mérité le détour aux yeux de gens aisés venus du monde entier.Gérée telle une multinationale, réglementée jusque dans le moindre détail et guettée par l’ennui, l’île-Etat a longtemps eu l’allure d’une cité-jardin à l’abri des embouteillages et de la pollution qui fait rêver les visiteurs, en particulier ceux venus des grandes métropoles d’Asie. Lee Kuan Yew fut, avant tout, un bâtisseur sans grande considération pour ceux qui ne pensaient pas comme lui, surtout ceux qui ont tenté de se placer en travers de son chemin.Parmi les fondateurs du Parti d’action du peupleNé à Singapour le 16 septembre 1923 dans une famille chinoise – son prénom signifie « gloire, honneur » –, le jeune Lee est contraint d’interrompre ses études en raison de la Seconde Guerre mondiale. A la fin de l’occupation japonaise, il part s’inscrire à la prestigieuse London School of Economics, puis à Cambridge et enfin à Middle Temple, où il fait partie d’un groupe d’étudiants réclamant la fin de la domination britannique. Après de brillantes études et armé d’un bagage universitaire qui l’aidera à devenir, plus tard, l’un des analystes les plus écoutés d’Asie, il regagne Singapour pour s’y inscrire au barreau.Lire aussi :Nouvelle ère incertaine à SingapourC’est ainsi qu’il devient le conseiller juridique de plusieurs syndicats crypto-communistes et participe activement, en novembre 1954, à la fondation du PAP, le Parti d’action du peuple, formation qui préconise alors l’union entre Singapour et la Malaisie dans le cadre d’une fédération réunissant également les possessions britanniques sur l’île de Bornéo, les futurs Etats malaisiens du Sarawak et du Sabah (se jugeant apparemment trop vulnérable, le sultanat de Brunei refusera d’entrer dans ce jeu). Persuadé que Singapour est alors trop petite pour constituer une entité indépendante viable, Lee Kuan Yew compte s’appuyer sur les populations chinoises (les trois quarts de Singapour, le tiers de la Malaisie) pour se faire entendre.Aux élections de 1955, il figure parmi les trois membres élus du PAP, dont il est le sécrétaire général. En 1959, toujours dans le cadre de l’autonomie interne, le PAP remporte une large victoire et Lee Kuan Yew prend la tête du gouvernement local. Dans la foulée, il parvient à convaincre Tunku Abdul Rahman, premier ministre d’une Malaisie indépendante depuis 1957, de la formation d’une fédération de Malaysia. La gauche du PAP quitte le mouvement pour former un Front socialiste (Barisan Sosialis) mais Lee Kuan Yew continue de gouverner en s’appuyant sur l’ancienne opposition de droite, et la Malaysia est proclamée en 1963, malgré l’opposition de l’Indonésie. Dans la foulée, Lee emporte sa deuxième victoire électorale à Singapour. Sans arrière-pays, Singapour contraint à l’excellenceLa Malaysia fait long feu. Les incursions du PAP en Malaisie péninsulaire, où il courtise les Chinois du cru, et le discours très direct de Lee inquiètent Kuala Lumpur. Le divorce est officiellement prononcé en 1965 et Singapour, sans arrière-pays, doit s’accommoder d’une indépendance dans la solitude. Cette contrainte, paradoxalement, donnera vite à Lee Kuan Yew l’occasion de donner sa vraie mesure : pour survivre, Singapour doit obtenir le prix d’excellence tout en contribuant à la stabilisation de son environnement régional. Les moyens sont la discipline, l’autorité, la compétence. Le guide ne peut s’encombrer des réserves de certains sur son projet. Il y a encore moins d’espace pour une opposition.Sur le plan intérieur, le prestige de Lee Kuan Yew, un boom produit par une gestion rigoureuse et un système légal très contraignant font du PAP un parti dominant et sans grande tolérance à l’égard de ses adversaires. Sur le plan extérieur, d’une importance cruciale compte tenu de la vulnérabilité de l’île-Etat, Lee Kuan Yew réoriente sa diplomatie. Membre fondateur mais peu enthousiaste, en 1967, de l’Asean – il craint alors que le poids de l’Indonésie soit écrasant –, Lee découvre vite les avantages de cette Association des nations de l’Asie du Sud-Est : aplanir les conflits régionaux, définir un espace entre la Chine et les Etats-Unis, faire passer le message de celui dont la stature dépasse largement les frontières de Singapour.Trente et un ans au gouvernementLe gouvernement singapourien, avec sa réserve croissante de cerveaux, donne donc une impulsion à l’Asean, mais dans les coulisses plutôt que sur le devant de la scène. Pendant ses trente et une années passées à la tête du gouvernement (1959-1990), Lee favorise également l’intégration des économies régionales ou, plus justement, leur interdépendance avec, par exemple, la constitution de « triangles de croissance », le premier étant formé par Singapour, l’Etat malaisien voisin de Johore et l’île indonésienne de Batam. Singapour, l’un des quatre premiers « tigres » de l’Asie, devient ainsi un centre de services et une place financière indispensables.C’est à Singapour qu’est conçue, en janvier 1992, l’AFTA (Asean Free Trade Area), la zone de libre-échange de l’Asean. C’est également Singapour qui propose, en 1994, l’amorce d’un dialogue euro-asiatique qui prendra forme, deux années plus tard, avec la tenue à Bangkok d’un premier sommet entre l’Union européenne et dix Etats d’Asie orientale. L’île-Etat est également le principal avocat de ces « valeurs asiatiques » – discipline, démocratie consensuelle – que l’on entend opposer aux valeurs universelles et, en particulier, à la « démocratie de type occidental ».Anticipation et jugements brutauxLee Kuan Yew a, pour lui, un sens inné de l’anticipation. Il se fait rapidement une idée très réaliste du cadre géopolitique au cœur duquel il se sent placé. La brutalité de ses jugements ne lui fait pas que des amis. Le Congrès philippin apprécie peu qu’il vienne à Manille lui expliquer que, faute de placer la discipline avant les libertés, les Philippines ne se développeront pas. Londres exprime ses préoccupations quand, en 1992, à l’université de Hongkong, Lee Kuan Yew suggère que le projet d’introduire davantage de démocratie dans la colonie britannique, à la veille de sa rétrocession à la Chine, pourrait faire partie d’un complot occidental contre Pékin.Après avoir confié, en 1990, la direction du gouvernement à Goh Chok Tong, de dix-huit ans son cadet, Lee Kuan Yew demeura « senior minister » au sein du cabinet et, jusqu’en 1992, secrétaire général du PAP. Sacrifiant au paternalisme en vigueur, c’est le propre fils de Lee senior, Lee Hsien Loong, qui devient premier ministre en 2004. Il l’est encore aujourd’hui. Resté longtemps autorité morale de Singapour, le père aura continué durant des années à faire figure de patriarche à la mode néo-confucéenne. Après un sensible déclin électoral du PAP aux législatives de 2011, il finira cependant par se retirer des affaires et renoncer à ses fonctions de « ministre mentor », estimant, selon ses propres mots, qu’il était temps de « rompre avec le passé ». Peu avant, la mort de son épouse Kwa Geok Choo avec laquelle il avait vécu soixante-trois ans l’avait affecté au point qu’il avait confié dans un récent livre se « sentir de plus en plus faible » et souhaiter « mourir rapidement ». Jean-Claude Pomonti Audrey Tonnelier Le paradoxe a de quoi faire sursauter. A deux jours du premier tour des élections départementales, la situation économique de la France et le pouvoir d’achat continuent de figurer au premier rang des inquiétudes des Français. Ceux-ci ont bien du mal à croire à l’optimisme affiché par François Hollande quand il parle de reprise. Et si plusieurs indicateurs (consommation des ménages, moral des patrons, etc.) virent progressivement au vert, l’économie hexagonale semble encore loin d’un franc redémarrage.Et pourtant. Selon les chiffres publiés vendredi 20 mars par le ministère du travail, l’indice du salaire mensuel de base du secteur privé a augmenté de 1,4 % en 2014. Et ce, alors que l’inflation (hors tabac) a été nulle entre décembre 2013 et décembre 2014, précise le ministère. En 2013, le salaire de base avait progressé de 1,6 %, avec une inflation à + 0,6 %. En réel, la hausse de pouvoir d’achat n’avait donc atteint que 1 %.Inflation en France : « une situation presque inédite en soixante ans »Autrement dit, le salaire moyen progresse de plus en plus vite en France, en dépit d’une conjoncture morose. Pour la troisième année consécutive, l’économie française a détruit des postes : 74 000 postes (– 0,5 %) dans le secteur marchand en 2014. Quant au taux de chômage, il dépassait encore 10 % de la population active en fin d’année…Comment expliquer cette situation ?« Cela tient d’abord à un effet de composition : dans de nombreuses entreprises, la hausse des salaires est au moins indexée sur celle de l’inflation », explique Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Or, les prévisions d’inflation pour l’année écoulée étaient plutôt légèrement positives. « Dans les PME, le salaire est l’une des principales sources de motivation des collaborateurs », ajoute François Asselin, le patron de la CGPME. Le smic est aussi un facteur de soutien – ou de rigidité, selon le point de vue – salarial : il sert, comme l’inflation, de base pour les hausses de salaires. « Dans les PME, on a tendance à prendre l’évolution du smic et à dire “on ne va pas donner moins” », confirme M. Asselin.Autre explication : la progression chiffrée par le ministère est une moyenne. « Elle cache des disparités énormes entre les plus bas et les plus hauts salaires. Or, ce sont généralement ces derniers qui augmentent le plus vite, car ils disposent d’un pouvoir de négociation accru sur le marché du travail », souligne M. Heyer. Un élément de nature à faire progresser le salaire moyen, même en période de chômage de masse…Faut-il y voir un signe positif pour la consommation en France ?« Stricto sensu, si le salaire augmente plus vite que l’inflation, le pouvoir d’achat augmente », confirme Eric Heyer. Mais là encore, la hausse annoncée vendredi est une moyenne. Les Français, dont les salaires sont les plus élevés, sont aussi ceux qui épargnent le plus. Le taux d’épargne dans l’Hexagone a atteint 15,8 % au troisième trimestre 2014, mais il s’échelonne de « 0 à 2 % pour les deux premiers déciles [les 20 % de salaires les plus bas] jusqu’à 37 % dans le dernier décile », précise l’économiste de l’OFCE. Concentrée sur les plus hauts revenus, la hausse du pouvoir d’achat est donc moins susceptible de doper la consommation hexagonale.Cette hausse des salaires va-t-elle pénaliser la compétitivité des entreprises françaises ?Oui, dans la mesure où cette progression est supérieure à celle de la productivité. « Entre 2000 et 2007, la progression réelle des salaires – corrigée de l’inflation – a évolué de pair avec la productivité. Mais depuis 2008, les gains de productivité ralentissent nettement », avertit Denis Ferrand, directeur général de l’institut de conjoncture COE-Rexecode. La productivité horaire a crû de 3 % en France depuis 2008, alors que le salaire par tête dans le secteur marchand s’est apprécié de 10 %, soulignait en 2014 une note du Conseil d’analyse économique.Pourquoi l’économie française tourne toujours au ralentiComparée à ses voisins européens, la France présente donc une « inertie en termes d’ajustements des salaires », souligne M. Ferrand. En Espagne, les salaires ont reculé au cœur de la crise, chutant de 12 % entre 2010 et 2012. En Allemagne, ils ont rebondi à partir de 2009 quand le pays a constaté des hausses de productivité. Rien de tel en France, où le salaire réel moyen n’a jamais reculé.Conséquence : « Les hausses de salaires pèsent mécaniquement sur les marges des entreprises », souligne M. Asselin. Ces dernières portent pourtant encore les stigmates de la crise : elles sont passées de 37,7 % au premier trimestre 2009 à 35,8 % au troisième 2014, selon l’Institut national des statistiques et des études économiques (derniers chiffres disponibles).Au Medef, on rappelle régulièrement qu’« il serait plus pertinent de privilégier la création d’emplois ou l’investissement, dans le cadre du pacte de responsabilité, par exemple, plutôt que la hausse des salaires ».Reste que la progression des salaires constatée en 2014 reste inférieure à sa moyenne de long terme. « Elle atteignait 2,5 % dans la décennie 2000-2010 », note M. Ferrand. De quoi expliquer le décalage entre la progression constatée et le ressenti des Français.Quelle tendance pour 2015 ?Cette faible progression des salaires devrait se poursuivre. Même si la croissance française accélère (1 % attendu cette année contre 0,4 % en 2014), « les gains de productivité vont rester faibles, et donc les possibilités de distribuer des augmentations de salaires aussi », résume M. Ferrand. De plus, comme l’inflation a été nulle sur l’année 2014, les chefs d’entreprise risquent de serrer davantage la vis en 2015. « Tant que le pays connaîtra un chômage de masse, il semble difficile d’envisager une accélération franche de la hausse des salaires », conclut M. Ferrand. Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pauline Janicot L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) consacré aux « copropriétés » joue l’arlésienne. Ce dispositif permet en théorie aux syndicats de copropriétaires d’obtenir un emprunt gratuit pour réaliser des travaux d’économie d’énergie dans leurs immeubles (isolation de la toiture, des murs extérieurs, remplacement des systèmes de chauffage…). Annoncé fin 2011, il a fallu attendre deux ans pour que les textes d’application de l’éco-PTZ soient publiés. Mais ensuite, le dispositif a été remanié et les derniers décrets d’application datent de décembre 2014…Son objectif est louable : faciliter la rénovation thermique dans les copropriétés aux coûts souvent élevés. « Le montant de ce prêt peut atteindre entre 10 000 et 30 000 euros par logement, selon le nombre de travaux réalisés dans les immeubles construits avant 1990 », précise Fabrice Chazeau, conseiller technique à l’agence départementale pour l’information sur le logement (Adil) du Puy-de-Dôme.Mais, en pratique, les syndicats de copropriétés peuvent toujours attendre car, pour l’heure, aucune banque ne propose cet éco-PTZ. « Aucune convention n’a encore été signée pour permettre sa distribution », admet le ministère du logement. Or ce dispositif est censé prendre fin… le 31 décembre 2015.« Usine à gaz »Les banques traînent les pieds pour plusieurs raisons. Certaines reprochent la mise en place d’une « une usine à gaz » puisque l’éco-PTZ collectif peut être cumulé avec un dispositif similaire accordé, lui, à titre individuel à chaque propriétaire désirant faire des travaux de rénovation dans son domicile. D’autres estiment que la gestion informatique d’un tel mécanisme est « trop coûteuse, d’autant que sa durée est limitée à quelques mois seulement ». Certaines banques envisagent toutefois de le proposer, comme le Crédit foncier qui compte de nombreux syndicats de copropriétaires parmi ses clients. Mais sa mise en place ne devrait pas être effective avant le milieu de l’année. Une fenêtre de tir qui risque d’être trop courte pour que les copropriétés votent de tels travaux. A moins que le dispositif ne soit prolongé…Si l’éco-PTZ tarde à se mettre en place, d’autres aides existent, mais elles s’adressent principalement aux copropriétés en difficulté. L’Agence nationale pour l’habitat (Anah) accorde, par exemple, des subventions aux copropriétés dégradées, pour lesquelles une opération programmée de l’habitat est justifiée, ou à celles relevant de procédures spécifiques (plan de sauvegarde, insalubrité…). Seule exception à ces restrictions : les aides pour les travaux d’accessibilité concernent toutes les copropriétés.La subvention de l’Anah est attribuée au syndicat de copropriétaires et bénéficie à tous les propriétaires occupants ou bailleurs sans condition de ressources, ni engagement. En revanche, au moins 75 % des logements doivent être occupés à titre de résidence principale.Pour les copropriétés dégradées, la subvention peut atteindre 35 % du montant des travaux (plafonnée à 150 000 euros par bâtiment auquel s’ajoutent 15 000 euros par lot à usage d’habitation principale). Pour les immeubles en plan de sauvegarde, ce taux monte à 50 % sans plafond.Audit énergétique subventionnéQuant aux travaux d’accessibilité, la subvention ne peut dépasser 50 % des dépenses, avec un plafond de 20 000 euros par accès aménagé. Si le syndic obtient cette aide, rien n’empêche un propriétaire de pouvoir bénéficier d’une aide individuelle auprès de l’Anah, mais il faudra respecter des conditions de ressources et occuper ou louer le bien.Certaines régions, départements ou communes accordent des aides complémentaires aux copropriétés qui font des travaux d’amélioration de la performance énergétique. A Paris, par exemple, le dispositif « Objectif Climat » leur permet de réaliser un audit énergétique subventionné à hauteur de 70 %.Les copropriétés peuvent aussi bénéficier d’une TVA réduite à 5,5 % pour les travaux destinés à améliorer l’état énergétique d’un bâtiment.Enfin, le Crédit foncier propose deux prêts à destination des copropriétés qui réalisent des travaux. Le premier permet d’obtenir un emprunt compris entre 2,20% et 2,65 %, à condition que son montant soit supérieur à 15 000 euros et qu’au minimum deux copropriétaires y adhèrent. Le second permet le préfinancement des subventions publiques proposées par l’Anah ou les collectivités locales.Pauline JanicotJournaliste au Monde Stéphane Lauer (New York, correspondant) La fracturation hydraulique va commencer à être encadrée par le gouvernement américain. Celui-ci a effectivement annoncé, vendredi 20 mars, une série de règles contraignantes concernant cette technique de forage notamment utilisée dans l’extraction du gaz et du pétrole de schiste. Cette régulation, vivement contestée par les entreprises du secteur, était en cours de discussion depuis 2012.La fracturation hydraulique, qui consiste à injecter de l’eau, du sable et des produits chimiques dans le sous-sol pour y récupérer le pétrole et le gaz difficiles à extraire, suscite de plus en plus d’opposition aux États-Unis. « Il y a beaucoup de crainte et d’inquiétude de la part du public, particulièrement à propos de la sécurité de l’eau souterraine et de l’impact de ces opérations », explique Sally Jewell, la secrétaire à l’Intérieur, c’est-à-dire la responsable de l’exploitation des ressources naturelles et de la gestion des terres publiques aux États-Unis.Le Bureau de gestion des terrains (BLM) du département de l’Intérieur a reçu des contributions de plus de 1,5 million de particuliers et d’associations. « Nous pensons que ces normes sont essentielles », ajoute-t-elle soulignant que la réglementation actuelle date d’il y a 30 ans et qu’elle n’est plus adaptée à la situation actuelle.Secrets industrielsLes mesures annoncées vendredi vont obliger les groupes pétroliers et gaziers à renforcer l’étanchéité de leurs puits et des tests seront systématiquement effectués pour vérifier la qualité des parois en ciment censées empêcher la contamination des nappes phréatiques. Les sociétés devront aussi publier dans un délai des 30 jours quels produits chimiques elles injectent dans le sol pour permettre l’extraction.Ce sujet est une question sensible pour les compagnies pétrolières, qui sont très jalouses de leurs secrets industriels. Ainsi, récemment, en Caroline du Nord, Halliburton a fait un intense lobbying pour faire passer une loi, qui condamne toute personne qui divulguerait la liste des produits chimiques utilisés pour la fracturation hydraulique.Avant de commencer un forage, les compagnies pétrolières et gazières devront également fournir davantage d’informations concernant le stockage des fluides toxiques utilisés. Elles devront par ailleurs sécuriser les eaux usées dans des réservoirs couverts, au lieu de les évacuer, comme c’est parfois le cas, dans des fosses creusées à même le sol.Les compagnies devront aussi détailler comment elles comptent éliminer ces produits toxiques. Enfin, elles auront à fournir plus d’informations concernant les réserves d’eau situées à proximité du forage afin que celles-ci soient protégées.Un impact limitéCe premier pas vers une réglementation est toutefois limité dans la mesure où elle ne vise que les terrains qui sont la propriété de l’Etat fédéral. Cela ne représente que 11 % du gaz naturel exploité et 5 % des gisements de pétrole. Environ 100 000 puits sont concernés au total. La grande majorité de l’extraction se déroule en effet sur des espaces privés ou appartenant aux États fédérés, qui restent libres d’appliquer leurs propres règles.Certains, comme New York, ont interdit totalement la fracturation, tandis que d’autres, comme le Colorado, ont commencé à réguler le secteur. Mais beaucoup sont encore muets sur le sujet.Cela n’a pas empêché les compagnies pétrolières de protester vigoureusement contre cette nouvelle réglementation. Elles craignent notamment que ces mesures commencent à inspirer certains États pour mettre en place des règles plus contraignantes. Elles dénoncent également les coûts que cela va engendrer.Même si les mesures interviennent à un mauvais moment pour l’industrie, alors que le prix du baril a chuté de 50 % en un an, l’impact financier serait relativement limité. Le montant global pour le secteur a été évalué par le gouvernement à 32 millions de dollars (29,5 millions d’euros) par an, soit à peine 1 % du coût d’exploitation moyen d’un puits.Protestations du lobby pétrolierLa réaction du lobby pétrolier a néanmoins été immédiate. Quelques minutes après la publication des nouvelles règles, l’Independent Petroleum Association of America a déposé plainte, qualifiant ces mesures de « réaction à des préoccupations non fondées ».Pour Barry Russell, le responsable de l’organisation, « De la Californie à la Pennsylvanie, l’industrie du pétrole et du gaz naturel a joué un rôle crucial dans la relance de l’économie américaine, et la fracturation hydraulique a été la clé de cette renaissance. Cette nouvelle réglementation fédérale va ajouter des coûts pour nos producteurs indépendants », proteste-t-il, pronostiquant que le dispositif va conduire à faire fuir les investissements et peser sur les créations d’emplois.Vingt-quatre heures auparavant, le sénateur républicain de l’Oklahoma, James Inhofe, a tenté de couper l’herbe sous le pied du gouvernement en proposant une législation visant à interdire à l’Etat fédéral de réguler la fracturation hydraulique, laissant le champ libre aux Etats fédérés. En annonçant cette nouvelle réglementation, Barack Obama a ouvert un nouveau front avec les Républicains, désormais majoritaires au Congrès.Lire aussi :Obama veut réduire de 40 % les émissions de méthane d’ici à 2025 Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.03.2015 à 17h34 • Mis à jour le20.03.2015 à 19h04 Créer une union monétaire pour pallier les répercussions négatives de la crise russe sur les pays de l'Union économique eurasiatique (UEEA). Tel est le projet défendu, vendredi 20 mars, par le président russe, Vladimir Poutine, à l'occasion d'un sommet trilatéral avec ses homologues kazakh, Noursoultan Nazarbaïev, et biélorusse, Alexandre Loukachenko, à Astana. Lire (édition abonnés) : Surprenante résistance de l’économie russe« Si l'on travaille main dans la main, il sera plus facile de réagir aux menaces financières extérieures et de protéger notre marché commun », a argué l'homme fort du Kremlin. « Notre union a été confrontée à des épreuves majeures », a estimé de son coté M. Nazarbaïev, avant d'en appeler à une plus grande coopération.Influence sur les ex-républiques soviétiquesLes liens politiques et économiques entre la Russie et les deux autres pays fondateurs de cette alliance, la Kazakhstan et la Biélorussie, ont été fragilisés par les retombées des sanctions imposées par l'Occident à Moscou pour son rôle présumé dans la crise ukrainienne. L'UEEA – dont sont également membres l'Arménie et le Kirghizistan – est un projet cher à Vladimir Poutine, qui cherche à restaurer l'influence de son pays sur les ex-républiques soviétiques.Lire aussi (édition abonnés) : La diplomatie ambiguë de Minsk et d'Astana envers MoscouCe sommet à trois, qui suivait des rencontres bilatérales entre le président kazakh et ses homologues russe et biélorusse, devait initialement avoir lieu le 12 mars. Il avait été annulé par la disparition de M. Poutine, qui s'est retiré dix jours durant de la vie publique, avant de réapparaître lundi, déclenchant de multiples rumeurs sur sa santé ou sa vie privée.Au cours de ces réunions, MM. Poutine et Loukachenko ont affiché leur soutien à M. Nazarbaïev, qui briguera en avril un nouveau mandat après vingt-trois ans de règne. 11.03.2015 à 17h59 • Mis à jour le11.03.2015 à 18h05 | Françoise Fressoz Le chômage va-t-il enfin baisser en France cette année ? François Rebsamen n’en prend pas formellement l’engagement mais il « l’espère » et le « pense ». Invité mercredi 11 mars de l’émission Questions d’info sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, le ministre du travail estime que 2015 marquera « le tournant ».« J’espère qu’on va assister à une stabilisation puis à une régression » du chômage a-t-il indiqué en évoquant l’effet combiné du pacte de compétitivité, de la politique de l’emploi et des éléments extérieurs − baisse du prix du pétrole et de l’euro − qui favorisent la reprise. « ll semblerait que nous allons avoir un petit surcroît de croissance, j’espère qu’il va être encore plus important que prévu. J’espère qu’on aura plus de 1 % de croissance cette année » a-t-il précisé.Chômage : une bonne nouvelle à relativiserAlors que la gauche se présente divisée aux élections départementales, François Rebsamen a récusé l’idée d’un « tournant social » au lendemain du scrutin pour satisfaire les frondeurs. La politique mise en place est, dit-il, en train de « porter ses fruits ». « Il faut que nous amplifiions, que nous accélérions encore les réformes » a -t il ajouté en reconnaissant une impatience dont le président de la République est conscient « Il le rappelle tous les jours : il faut aller plus vite ».« Politiser le combat contre le FN »A l’unisson du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, le ministre du travail, a qualifié de « suicidaires » les divisions de la gauche en jugeant que « si celle-ci se rassemblait, elle pourrait être en tête au premier tour de l’élection départementale. » Au lieu de quoi « la division voulue par le Front de gauche, les élus communistes et par des écologistes va entraîner la quasi-disparition d’élus communistes en France. »« Si le Front national devenait le premier parti aux élections départementales, cela affaiblirait le pays »Inquiet de la poussée du Front national, François Rebsamen s’est dit pleinement en phase avec la dramatisation opérée par le premier ministre, Manuel Valls, qui avait déclaré dimanche : « j’ai peur que mon pays se fracasse contre le FN ».« Le premier ministre s’est très bien exprimé. Il faut politiser » a-t-il réagi. « Demain, si le Front national devenait le premier parti aux élections départementales, cela affaiblirait le pays, cela remettrait en cause les politiques de solidarité dans les départements », a-t-il jugé en accusant l’UMP de s’être « elle-même affaiblie en abaissant les barrières idéologiques qui existaient entre l’UMP et le FN ». François Rebsamen a mis en cause la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy « marquée par l’influence néfaste de Monsieur Buisson ». « On a abaissé les murs, les défenses, les barrières idéologiques qui existaient. Ce faisant, on a facilité les transferts, » a-t-il accusé.Défendant depuis toujours la mise en place d’un scrutin proportionnel aux élections législatives afin de faciliter les coalitions de gouvernement, le ministre du travail a constaté que le scrutin majoritaire en vigueur risquait d’amplifier les gains du FN. Il n’a pas dévoilé l’état des discussions sur ce sujet avec le président de la République. « Je travaille sur mon secteur », a-t-il botté en touche.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Daniel Gutmann (avocat associé CMS Bureau Francis Lefebvre, professeur à l'Ecole de droit de la Sorbonne) Depuis 2013, les plus-values réalisées lors de la cession de titres sont imposables après application d'un abattement pour durée de détention atteignant en général 65 % au bout de huit ans. Dans ce cas, une plus-value de 100 est imposée au barème progressif de l'impôt sur le revenu sur un montant égal à 35. S'y ajoutent les prélèvements sociaux de 15,5 % sur le montant de la plus-value non abattue.Cet abattement pour durée de détention s'applique aussi en cas de moins-values, selon l'administration fiscale. Cela peut paraître surprenant au premier abord. Si l'on n'a rien gagné, qu'est-ce que cela change ?La réponse est simple. Lorsqu'un contribuable réalise une moins-value à l'occasion d'une vente de titres, il peut l'imputer sur les plus-values mobilières de la même année ou sur celles des dix années suivantes. Une perte n'est donc pas... perdue, car elle diminue les gains imposables par ailleurs.Position discutableMais si la perte, qu'on suppose de 100, est elle-même amputée par le système des abattements, on aperçoit que l'économie d'impôt qu'elle permet de réaliser (immédiatement ou plus tard) est sérieusement diminuée.La position de l'administration fiscale est cependant discutable au regard de l'objectif poursuivi par le système de l'abattement.Le législateur entendait, en l'instituant, inciter les investisseurs à conserver durablement leurs actions en leur offrant une carotte fiscale : plus ils conservent leurs titres, plus la plus-value imposable diminue.Or, la position adoptée par le fisc aboutit au résultat inverse : elle incite les actionnaires à réaliser rapidement leurs pertes pour sauvegarder la possibilité de les imputer intégralement sur d'autres gains actuels ou futurs.Jurisprudence récenteEn outre, la jurisprudence récente semble plutôt conforter la thèse de la non-application des abattements aux moins-values.Dans une décision du 4 février relative à l'interprétation d'une règle de droit aujourd'hui abrogée, le Conseil d'Etat a considéré que même lorsque la loi fiscale exonère une plus-value sous certaines conditions, cela n'entraîne pas l'impossibilité d'imputer une moins-value réalisée dans les mêmes conditions.Cet arrêt fragilise l'analyse que l'administration fiscale fait du droit actuel. Les contribuables peuvent donc tirer argument de cette jurisprudence pour déduire dans leur intégralité des moins-values réalisées après plusieurs années de détention et ce même si des plus-values sur titres auraient été imposées après application d'un abattement pour durée de détention.Daniel Gutmann (avocat associé CMS Bureau Francis Lefebvre, professeur à l'Ecole de droit de la Sorbonne) Jean-Michel Bezat Le groupe américain General Electric (GE) localisera à Paris la direction de l’ensemble de ses activités mondiales dans les énergies renouvelables (ENR) une fois acquis l’ensemble du pôle énergie d’Alstom pour 12,3 milliards d’euros.Annoncée par le PDG du groupe français, Patrick Kron, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, mercredi 11 mars au matin, cette information devait être confirmée dans l’après-midi par les dirigeants de GE, à leur tour entendus par les députés de la Commission des affaires économiques du Palais Bourbon.« En ce qui concerne les engagements pris en matière de sièges et de quartiers généraux, a affirmé M. Kron, General Electric ira au-delà des indications qu’il a [données] ».Jusqu’à présent, GE avait six grands secteurs d’activité industrielle dans le monde : les transports (locomotives…), les moteurs d’avions (avec Safran), l’électricité-eau et l’« energy management » (réseaux électriques…), dirigés depuis les États-Unis ; la santé (IRM, scanner…) et le pétrole & gaz (équipements pour les plateformes…), pilotés depuis le Royaume-Uni.GE en crée donc un septième, les ENR. Il recevra notamment les activités dans l’hydraulique et la fabrication des éoliennes terrestres, jusqu’à présent logées au sein de la division « Power & Water » du géant de Fairfield (Connecticut), et toutes celles d’Alstom, notamment les usines d’éoliennes offshore de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), les hydroliennes et les turbines des barrages hydroélectriques, un des pôles d’excellence du groupe français.Cette branche, au chiffre d’affaires d’environ 10 milliards de dollars (9,4 milliards d’euros), sera dirigée par Jérôme Pécresse, l’actuel président d’Alstom Renewable Power, qui sera directement rattaché au PDG du conglomérat américain, Jeffrey Immelt.MARCHÉ « TRÈS LARGEMENT CONCURRENTIEL »Par ailleurs, le patron d’Alstom – qui a essuyé de violentes critiques sur cette cession à GE et les 4 millions d’euros de prime qu’il touchera au bouclage de l’opération prévue à la fin du premier semestre – a affiché une certaine sérénité après l’annonce par la Commission européenne, le 23 février, de l’ouverture d’une « enquête approfondie » sur l’opération.Avec l’acquisition des turbines à grande puissance pour centrales au gaz de l’entreprise de Belfort, GE devrait en effet détenir la moitié des parts du marché mondial, loin devant l’allemand Siemens et le japonais Mitsubishi-Hitachi.À ses yeux, il n’y aura pas de concentration excessive et le marché restera « très largement concurrentiel ». Surtout en Europe, où Alstom n’a vendu que trois turbines à gaz au cours des cinq dernières années, a indiqué M. Kron. Le marché y est d’ailleurs, selon lui, « totalement mort » après la décision des grands groupes d’électricité (GDF Suez, Enel, E.ON, Iberdrola…) d’arrêter ou de mettre sous cocons de nombreuses centrales au gaz.Enfin, le PDG d’Alstom a rejeté l’offre du patron de Siemens de rapprocher leurs activités ferroviaires. Une fusion « reste possible », avait récemment déclaré Joe Kaeser dans un entretien au Figaro. Elle contreviendrait aux lois antitrust, serait économiquement négative et déboucherait sur un « bain de sang social », lui a répondu M. Kron.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Audrey Tonnelier Le plan Juncker devra compter avec la « French Tech » ! Voilà le message qu’Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, devrait faire passer à Jyrki Katainen lors de sa visite en France. Le Finlandais, vice-président de la Commission européenne, sera à Paris jeudi 11 mars, puis à Marseille le 12, dans le cadre d’un tour d’Europe destiné à mieux appréhender les projets des 28 destinés à entrer dans le plan de relance Juncker.Ce plan d’investissement à 315 milliards d’euros, lancé à l’automne 2014 par le président luxembourgeois de la Commission, Jean-Claude Juncker, vise à doper la croissance de la zone euro en relançant les investissements, notamment dans les infrastructures.Plan Juncker : les Etats européens se font tirer l’oreilleMais pas seulement ! Paris souhaite que, parmi les quelque 5 milliards d’euros qui doivent être investis directement en capital (prise de participation dans des entreprises), la majorité soit consacrée au capital-risque, ce segment du capital-investissement qui cible les PME innovantes. « Nous sommes capables de faire émerger des start-up mais pas de les transformer en leaders »« L’investissement en France, ce ne sont pas que les ponts, les routes et le TGV ! », martèle-t-on à Bercy. On rappelle que si la France est en pointe dans les premières étapes du financement des start-up (fonds d’amorçage), les possibilités se raréfient lorsqu’il s’agit de mettre des tickets plus importants : sur le Vieux Continent, 70 % des levées de fonds supérieures à 10 millions d’euros dans des start-up font intervenir des fonds américains.« Autrement dit, nous sommes capables de faire émerger des start-up mais pas de les transformer en leaders. Pour cela, nous avons besoin de fonds de capital-risque de très grande taille, de plus de 300 millions d’euros », indique-t-on dans l’entourage de M. Macron, où l’on souhaite reproduire le succès de « pépites » comme Criteo, BlaBlaCar ou autres Deezer, et surfer sur la campagne marketing « French Tech » lancée en 2014.« Guichet » hexagonalConcrètement, les fonds réunis dans le cadre du plan Juncker seront versés aux fonds privés de capital-risque, en fonction de leurs projets de financement de PME. Pour plus d’efficacité, le procédé le plus probable est que Bruxelles délègue à un « guichet » hexagonal (la Caisse de dépôts et consignations) le soin de sélectionner les projets.Le plan Juncker étant européen, il n’y a cependant ni enveloppe ni nombre de projets établis par pays. « Il n’y aura pas de liste validée par le gouvernement, on demande aux acteurs locaux de faire émerger des projets afin de les soumettre le plus rapidement possible à la Banque européenne d’investissement [BEI], afin d’engendrer une dynamique », explique le cabinet de M. Macron.En France, les deux plus importants fonds de financements de PME-ETI innovantes sont Idinvest et Partech. Pour l’heure, ceux-ci se disent plutôt attentistes, alors qu’on leur a beaucoup « promis » en matière de financement ces dernières années (PEA-PME, contrats d’assurance-vie Euro-Croissance, plans industriels…), jusqu’à présent sans beaucoup de résultats. « Nous ne pouvons que nous réjouir de cette initiative, d’autant qu’avec les signaux de frémissement de la conjoncture économique, le timing est le bon », indique Christophe Bavière, le président d’Idinvest.Nouer des accords européensAu-delà des projets franco-français, Paris tente de nouer des accords avec ses partenaires européens afin de défendre des dossiers communs. « Nous nous sommes entendus avec l’Italie lors du sommet du 24 février, afin de défendre une liste de projets communs », indique-t-on à Bercy. La France espère faire de même avec l’Allemagne, à l’occasion du conseil des ministres franco-allemands du 31 mars.M. Katainen doit se rendre jeudi au Numa, l’incubateur de start-up du Sentier à Paris, ainsi que dans les locaux de PriceMinister, le site fondé par Pierre Kosciusko-Morizet, tombé en 2010 dans l’escarcelle du japonais Rakuten mais qui emploie néanmoins 250 personnes à Paris. M. Katainen rencontrera aussi les représentants du patronat (Medef), des régions et MM. Sapin et Valls.La semaine dernière, la France s’est engagée (comme l’Allemagne et l’Italie) à apporter 8 milliards d’euros en cofinancement aux projets qui seront sélectionnés par le plan Juncker. Les fonds hexagonaux seront apportés par le biais de la BPI et la CDC.Les ministres des finances des Etats membres ont donné, mardi, leur aval au plan Juncker dans le cadre de la réunion Ecofin. Le Parlement européen doit se prononcer d’ici juin pour une mise en œuvre concrète, espère-t-on à Bercy, dès cet été.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Morgane Tual L'annonce est passée relativement inaperçue. Lundi 9 mars, à l'occasion de la dernière keynote d'Apple, les projecteurs se sont surtout tournés vers la montre connectée de la marque, éclipsant quelque peu le lancement de ResearchKit, un projet ambitieux destiné à faire avancer la recherche médicale. Objectif : permettre aux équipes de scientifiques de recueillir d'importantes masses de données médicales grâce aux iPhones des patients.« Avec des centaines de millions d'iPhones utilisés à travers le monde, c'est une opportunité pour Apple de permettre aux gens de participer et de contribuer à la recherche médicale », explique Jeff Williams, le vice-président des opérations d'Apple, dans un communiqué. « ResearchKit donne à la communauté scientifique l'accès à une population mondiale et diversifiée et à des moyens inédits de collecter des données. »Research kit est en fait un « framework », c'est-à-dire un outil permettant aux chercheurs de créer facilement des applications sur mesure. Six ont déjà été créées par de prestigieux centres de recherche, comme par exemple MyHeart Counts, développée par Standford Medecine et l'université d'Oxford. L'application recueille des données sur l'activité physique des utilisateurs et leur mode de vie, afin de déterminer l'impact sur la santé cardiaque.Des études de grande ampleur« Notre objectif est d'en faire la plus grande étude jamais réalisée mesurant l'activité physique et la santé cardiovasculaire », explique au Monde.fr l'un des concepteurs de cette application, Michael V. McConnell, cardiologue à Standford. Pour lui, ResearchKit représente « un grand pas pour la recherche », notamment car « nous pouvons atteindre beaucoup plus de personnes ».Les autres applications déjà disponibles concernent l'asthme, Parkinson, le diabète ou le cancer du sein. Les données sont recueillies via l'iPhone, capable, par exemple, de compter le nombre de pas effectués dans la journée, ou à travers des objets connectés au téléphone, permettant entre autres de mesurer le rythme cardiaque.Ces applications collectent également des informations par le biais d'exercices, par exemple de dextérité pour l'application consacrée à Parkinson, ou demandent à l'utilisateur de répondre simplement à des questions sur son alimentation ou son poids. En plus de transmettre des informations aux chercheurs, ces applications se veulent également pratiques pour leurs utilisateurs, en leur donnant des conseils en fonction des données recueillies. « Je ne pense pas que ce soit une révolution »En France aussi, les potentialités offertes par ce nouvel outil intéressent. Guy Fagherazzi, chercheur en épidémiologie à l'Inserm et organisateur d'un colloque en 2016 sur les applications et objets connectés en recherche médicale, réfléchit déjà à la façon de l'intégrer à ses recherches. « Si c'est bien utilisé, cela peut avoir un énorme potentiel », explique-t-il, tout en modérant les propos d'Apple, qui prétend vouloir « révolutionner » la recherche : « Je ne pense pas que ce soit une révolution, c'est simplement la suite logique de la numérisation actuelle de la recherche. »Aujourd'hui, pour étudier le diabète, son équipe envoie régulièrement des questionnaires à des dizaines de milliers de personnes. « Un dispositif très lourd et très lent, car la plupart des questionnaires sont toujours en papier ». Il peut parfois s'écouler deux ou trois ans entre l'envoi du questionnaire et le traitement des informations. « Ce type d'application permettrait de recueillir des données de façon quasi instantanée, on pourrait avoir une photographie de l'état de santé de toute une population en un instant. » Autre potentiel intéressant :« Aujourd'hui, recueillir des données sur 10 millions de personnes, c'est impensable. Si cela devient possible, si 10 millions de personnes suivent de façon assidue leur glycémie et tout un tas d'informations sur leur alimentation et leur activité, cela pourra être très informatif. »La fiabilité des données en questionMalgré son potentiel, ResearchKit soulève aussi beaucoup de questions et d'inquiétudes. A commencer par le respect de la vie privée et la sécurité des données. Qui pourra les consulter ? Pour désamorcer les critiques, Apple assure ne pas y avoir accès et, pour prouver sa bonne foi, a décidé de rendre le code de ResearchKit open source, c'est-à-dire transparent et consultable par tous.Guy Fagherazzi, quant à lui, pointe une autre limite : la fiabilité des données recueillies. « Pour le moment, on n'a aucun recul, on ne sait pas ce que ça vaut par rapport à un suivi classique. Nous militons pour qu'un organisme indépendant mène des études de validation. Mais ça prendra du temps. » Mal utilisé, l'iPhone peut potentiellement transmettre des données inexactes. L'utilisateur peut aussi se servir de l'application en dilettante, ce qui fausse le suivi. Les personnes sans pathologie qui utilisent des applications enregistrant leur activité physique, par exemple, abandonnent régulièrement au bout de six mois, souligne le chercheur.Enfin, le support lui-même interroge sur la représentativité des données obtenues. Uniquement disponibles sur iPhone, les applications développées avec ResearchKit laissent de côté les utilisateurs d'autres modèles de téléphones, mais surtout… ceux qui ne disposent pas de smartphones. Les informations qui arriveront aux chercheurs concerneront donc principalement des personnes aisées, disposant donc d'un meilleur accès à la santé.Lire (édition abonnés) : Nos smartphones vont-ils guider nos pratiques de santé ?Morgane TualJournaliste au Monde 11.03.2015 à 13h52 • Mis à jour le11.03.2015 à 14h00 Une semaine après l'annonce de résultats catastrophiques et d'un plan d'économies de 1 milliard d'euros, le groupe nucléaire français Areva a confirmé, mercredi 11 mars, qu'il prévoyait de supprimer des postes en Allemagne entre 2015 et 2017. Les suppressions évoquées au cours d'une réunion mardi entre le personnel allemand et la direction du groupe portent sur « mille cinq-cents postes équivalent temps plein de 2015 à 2017 ».Le représentant du syndicat allemand IG Metall chez Areva a lui évoqué « une réduction d'environ mille emplois ». Ce nombre concerne les années 2016 et 2017, a précisé le groupe, auquel s'ajoutent des réductions d'effectif prévues dans le cadre du plan stratégique lancé en 2011. Le groupe compte actuellement plus de cinq mille cent employés en Allemagne, répartis dans huit sites dans le nucléaire et les énergies renouvelables.« Rien n'est exclu » concernant d'éventuelles fermetures de site, a ajouté le représentant syndical, selon qui le site d'Offenbach, près de Francfort, serait le « site le plus en danger pour le moment ».Une perte colossaleLe président du conseil d'administration d'Areva, Philippe Varin, et son directeur général, Philippe Knoche, ont annoncé, mercredi 4 mars, une perte colossale, de 4,8 milliards d'euros, au titre de l'exercice 2014 pour un chiffre d'affaires en recul de 8 % (8,3 milliards). Ils ont dévoilé, dans la foulée, les premiers éléments d'une feuille de route financière et industrielle destinée à redresser le groupe nucléaire, qui traverse la crise la plus profonde depuis sa création, en 2001.L’Etat actionnaire à 87 % d’Areva a demandé à ses dirigeants de remettre de l’ordre dans le groupe. Un plan d'économies de 1 milliard d'euros d'ici à 2017 est à l'étude pour réduire les frais de fonctionnement, et Areva a déjà prévu la vente de 400 millions d'euros d'actifs.Lire aussi (édition abonnés) : Areva lance une restructuration massive Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Les réunions techniques entre les représentants des principaux créanciers de la Grèce et ceux du gouvernement Tsipras ont commencé mercredi 11 mars à partir de 14 heures à Bruxelles, dans un des bâtiments de la Commission européenne.Devaient être présents, côté créanciers, Rishi Goyal pour le le Fonds monétaire international (FMI), Declan Costello, pour la Commission européenne, et Klaus Mazuch, pour la Banque centrale européenne (BCE), qui pourrait être prochainement remplacé par un collègue, Rasmus Rüffer, membre lui aussi de la BCE.Ces trois chefs de mission sont en réalité les responsables de l’ex-« troïka », que l’on appelle désormais « institutions » à Bruxelles, pour ménager les susceptibilités grecques.Devaient aussi participer aux discussions des représentants du Mécanisme européen de stabilité (MES), le principal créancier de la Grèce (environ 40 % de la dette grecque).Pourquoi Athènes accepte de composer avec la « troïka »Côté grec, le secrétaire général chargé de la politique budgétaire, Nikos Theocharakis, devait mener la délégation, accompagné de collaborateurs du vice-premier ministre, Yiannis Dragasakis, et d’Elena Panariti, collègue, elle, du ministre des finances, Yanis Varoufakis.Selon une source européenne, les discussions pourraient ne durer que quelques heures, au plus tard se terminer le lendemain, jeudi 12 mars.Car pour l’essentiel, il s’agirait surtout de discuter « procédure » : quels sont les sujets à aborder en premier ? De quelles données les experts des créanciers ont-ils besoin ? Qui peut les leur fournir ? Quels seront les interlocuteurs dans les prochaines semaines ?Derrière ces différentes interrogations, la « vraie » question qui devait aussi être abordée mercredi, c’est de savoir dans quel état sont les caisses du gouvernement d’Alexis Tsipras : quasiment vides ? Est-il vrai que le pays pourrait manquer de liquidités dès avril ?« Pas assez de données concrètes »« Les membres des institutions n’ont pas rencontré officiellement les responsables grecs depuis décembre 2014. Ils ne disposent d’aucune donnée concrète sur l’état des finances du pays », affirme une autre source européenne.A ce stade, c’est le plus grand flou côté créanciers. « Nous n’avons pas assez de données concrètes, nous ne savons pas si la Grèce dégage un surplus primaire. Ou de combien de liquidités ses administrations disposent », expliquait ainsi une source européenne haut placée lors de la dernière réunion de l’Eurogroupe, lundi 9 mars.Aux abois, la Grèce doit convaincre ses créanciersTant que cette « photographie » des finances grecques pour les trois à quatre mois qui viennent n’est pas établie, impossible de se mettre sérieusement à négocier un quelconque plan de réformes avec le gouvernement Tsipras.Or, c’est uniquement si cette négociation est menée à son terme que la Grèce recevra les quelque 7,2 milliards d’euros de prêts qui restent encore à libérer dans le cadre du deuxième plan d’aide au pays.La « troïka » sans relais à AthènesUne autre source européenne assure, mercredi, que les créanciers ne disposent d’aucun relais à Athènes, qui puisse renseigner très précisément les créanciers sur l’état financier du pays.La Commission européenne a bien une représentation sur place avec des membres de la « troïka », mais ils n’auraient pas accès directement aux données des ministères.Quant à la BCE, sa vision concerne essentiellement les flux des dépôts dans les banques grecques. Pour le tout début du mois de mars, elle n’a pas relevé de tendance générale, ni de situation trop alarmante : certains jours, les dépôts ont augmenté, d’autres, au contraire, ils ont baissé.Or, Athènes fait face à des échéances importantes : quelque 6 milliards d’euros d’emprunts doivent être remboursés par l’Etat sur le seul mois de mars. Les recettes fiscales ont fortement diminué ces derniers mois : selon des chiffres publiés la semaine dernière dans la presse grecque, elles auraient chuté de 17 % en janvier.De la difficulté de collecter l’impôt en GrèceVérifier sur place les comptes grecsLe ministre des finances grec, Yanis Varoufakis, a assuré qu’il avait de quoi payer retraites et salaires, mais il a laissé ouvert la perspective de ne pas payer d’autres obligations, comme certaines factures à des fournisseurs ou des retours sur impôts. Et le gouvernement appelle les hommes politiques grecs comme l’ensemble des citoyens à rapatrier leur argent en Grèce.Aujourd’hui, le gouvernement d’Alexis Tsipras indique qu’il peut communiquer lui-même ces les données relatives aux finances grecques aux experts des « institutions ». Le président du Bureau des conseillers économiques du gouvernement grec, le professeur Giorgos Chouliarakis, était ainsi à Athènes, mardi 10 mars, pour coordonner la récolte des données financières réclamées par les créanciers.Ces derniers, pour leur part, insistent toutefois pour déléguer des représentants à Athènes afin de pouvoir vérifier sur place les comptes grecs. Impossible de se faire une idée précise d’ici, sans rencontrer, sur le terrain, des responsables dans les différentes administrations grecques, répète-t-on à Bruxelles depuis quelques jours. « Des représentants des institutions viendront en support de la mission technique à Bruxelles », a confirmé la Commission européenne, mercredi, sans préciser cependant quand. La presse grecque parlait de jeudi 12 mars.Deux milliards pris dans le fonds de la Sécu ?Pour « boucler » ses fins de mois, le gouvernement de M. Tsipras pourrait aller piocher dans les fonds des organismes de Sécurité sociale et transférer vers le Fonds commun de la banque centrale grecque (FC-BCG) une partie de ces liquidités.Près de 2 milliards d’euros seraient ainsi visés, alors que le FC-BCG gère aujourd’hui près de 8 milliards d’euros de liquidités.Reste que les dirigeants de ces organismes sont peu disposés à autoriser ces transferts de leurs liquidités bancaires vers le Fonds commun. Ils sont notamment échaudés par l’expérience de la décote de dette privée grecque (PSI), en avril 2012, au cours de laquelle ils ont perdu pas mal d’argent.Démission à la tête de l’Agence pour l’emploiThéodoros Ambatzoglou, le gouverneur de l’Agence nationale grecque pour l’emploi (OAED), a d’ailleurs démissionné, lundi 9 mars, notamment parce qu’il refusait de transférer 130 millions d’euros vers le Fonds commun de la BCG.La nouvelle responsable de l’OAED, Maria Karamessini s’est, quant à elle, prononcée, dès mercredi 11 mars, en faveur d’une telle opération. OAED pourrait transférer au Fonds commun une partie de ses liquidités bancaires (non pas de ses réserves) sous la forme de bonds d’une validité comprise entre cinq et dix-sept mois à un taux d’intérêt de 2 %.Le transfert à l’Etat grec de 555 millions d’euros, issus du Fonds grec de stabilisation financière, a, par ailleurs, été validé mardi, après un long week-end de négociations entre le gouvernement grec et le Mécanisme européen de stabilité (MES). Ce fonds, doté de 50 milliards d’euros au total, est destiné à recapitaliser les banques. Il a notamment été utilisé en 2012 pour renflouer les principaux établissements financiers du pays.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud Le produit intérieur brut (PIB) des pays du groupe des 20, qui représente 85 % de l’économie mondiale, a progressé de + 0,9 % au quatrième trimestre 2014, comme au troisième, révèlent des statistiques de l’Organisation de coopération et du développement économiques (OCDE) publiées mercredi 11 mars. Sur l’ensemble de 2014, la croissance a atteint + 3,4 %, contre + 3,2 % en 2013.Au sein des économies du G20, l’Inde affiche la croissance la plus forte tant au quatrième trimestre 2014 (+ 1,6 %, contre + 1,5 % à la Chine) que par rapport au quatrième trimestre 2013 (+ 7,5 %, contre + 7,3 % à son voisin chinois). New Delhi avait déjà détrôné Pékin au troisième trimestre 2014, mais cette tendance se confirme. Elle s’explique par un double mouvement : l’accélération économique de l’Inde et le ralentissement chinois, voulu par les autorités.Inde et Chine rivalisent dans l’océan IndienRéformes structurelles engagéesLe troisième pays en forme du moment est l’Indonésie. Sa croissance, stable au quatrième trimestre (+ 1,2 %), a atteint + 4,9 % en 2014. L’Inde et l’Indonésie, qui affichent des performances économiques solides au regard de l’ensemble du G20, ont engagé des réformes structurelles pour doper leur économie à la faveur d’élections qui ont porté au pouvoir, dans chacun de ces deux pays, de nouvelles équipes (Narendra Modi à New Delhi et Joko Widodo à Jakarta).L’OCDE observe une accélération « significative » de la croissance trimestrielle en Allemagne (+ 0,7 %, après + 0,1 %) et en Afrique du Sud (+ 1 %, après + 0,5 %) et plus « légère » en Australie (+ 0,5 %) et au Mexique (+ 0,7 %). Elle fait état d’un ralentissement sensible aux Etats-Unis (+ 0,5 % au quatrième trimestre, après + 1,2 % au troisième) et en Corée (+ 0,4 %, après + 0,9 %) et plus léger au Canada (+ 0,6 %, après + 0,8 %), au Royaume-Uni (+ 0,5 %, après + 0,7 %) et en France (+ 0,1 %, après + 0,3 %).L’Italie et le Japon sont sortis de récession au quatrième trimestre 2014, mais, en glissement annuel, la contraction de leur PIB a atteint respectivement – 0,5 % et – 0,7 %. Le Japon a donc affiché, en 2014, la plus forte récession des pays du G20. La progression des PIB de l’Union européenne et de la zone euro est restée modeste : + 1,3 % et + 0,9 % en glissement annuel.L’Inde veut promouvoir le « Make in India » Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Yann Bouchez, Florent Bouteiller et Anthony Hernandez La collision mortelle de deux hélicoptères, lundi 9 mars, l’a rappelé de manière dramatique : les sportifs, retraités ou pas, sont devenus des personnages incontournables des émissions de télé-réalité.La navigatrice Florence Arthaud, vainqueur de la Route du Rhum en 1990, la nageuse Camille Muffat, championne olympique à Londres en 2012, et le boxeur Alexis Vastine, médaille de bronze aux Jeux de Pékin, quatre ans plus tôt, tous morts dans l’accident de lundi, s’étaient d’abord fait connaître par leurs exploits sportifs. L’émission « Dropped » devait les présenter sous un profil plus large d’aventuriers, auquel seule Florence Arthaud pouvait déjà prétendre.Même si Alexis Vastine visait encore les Jeux olympiques de Rio, le projet avait pour ces trois-là le goût de l’après-carrière. « Pour les célébrités sportives, celles qui dépassent le simple cadre du sport, lorsque la première identité de sportif s’arrête, c’est la deuxième en sourdine, celle du people, qui prend le dessus », analyse Claire Carrier, médecin du sport et psychiatre. La télé-réalité devient alors un moyen de bénéficier encore de l’attention médiatique.La télé-réalité, apparue au début des années 2000, a d’abord concerné des anonymes, avant de s’élargir aux « people », dont les sportifs. Dès 2004, l’ancien gardien de but Pascal Olmeta participe à l’émission « La ferme célébrités », qu’il remporte. Le joueur de tennis Henri Leconte et le danseur Patrick Dupond ont pris part à la deuxième saison, en 2005.Nouveaux défisLa multiplication des émissions de télé-réalité d’aventure, dont « Koh-Lanta » est la plus connue, suscite l’intérêt d’athlètes en quête de nouveaux défis. Partir à l’autre bout du monde et réaliser des épreuves physiques semble mieux convenir à l’image qu’ils souhaitent renvoyer au grand public. « La découverte, le défi et l’adrénaline… c’est grisant », confie la judoka Frédérique Jossinet. A l’hiver 2009, la vice-championne olympique d’Athènes a participé à une saison de l’émission « Koh-Lanta », diffusée en 2010, et se souvient d’« une très belle expérience ».« En tant que sportive, on essaie de faire des choses différentes après notre carrière, explique l’ancienne patineuse Surya Bonaly, qui a participé à « La ferme célébrités 3 », en 2010, en Afrique du Sud, mais a refusé, en novembre 2014, de prendre part à la version américaine « The Amazing Race », jugée trop dangereuse. Quand on est dans des sports aussi exigeants que la natation, le patinage artistique, on sort rarement de la piscine ou de la patinoire. On s’entraîne huit heures par jour, ce n’est pas vraiment une vie agréable… Donc quand on nous donne l’opportunité de faire quelque chose d’exceptionnel, c’est attrayant. »Outre l’aspect du défi et de la nouveauté, les motivations financières sont bien réelles, surtout chez les sportifs à la reconversion fragile, qui n’ont pas toujours connu des carrières très lucratives. Les cachets pour ce type de programme sont assez importants, généralement supérieurs à 100 000 euros. Des sommes non négligeables quand « beaucoup de sportifs dans des disciplines olympiques ne gagnent pas les sommes astronomiques du football », rappelle Franck Hocquemiller, agent de célébrités.« Les sportifs participent à des émissions de télé-réalité pour des raisons différentes, estime Mme Jossinet. Je sais qu’un sportif de notre équipe était là juste par envie. D’autres ont touché 140 000 ou 150 000 euros, de ce que je sais. Après, on ne va pas se voiler la face : plein de sportifs participent à ces émissions pour gagner en notoriété et préparer l’avenir. »Les sociétés de production et les chaînes sont aussi très intéressées par ce profil de candidats, note M. Hocquemiller : « Les émissions les utilisent pour leur image positive : le dépassement de soi, la victoire, le travail… » « Derrière nos postes de télévision ou dans les stades, ces gens-là nous font rêver, explique le docteur Patrick Bauche, psychologue et auteur de Les héros sont fatigués. Sport, narcissisme et dépression (édition Payot). On se surprend un instant à les croire immortels, c’est leur côté demi-Dieux. Mais quand la mort vient les faucher en pleine santé, la réalité s’impose à nous : oui, ils sont mortels comme nous. »Après le drame, le temps de l’enquête en ArgentineYann BouchezJournaliste au service SportSuivreAller sur la page de ce journalisteFlorent BouteillerSpécialiste judoSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAnthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Le secteur du raffinage est plus que jamais en crise en Europe, notamment en France, et il n’échappera pas à une sévère restructuration. Elle se traduira par la fermeture de 25 % à 30 % des sites d'ici à 2035-2040, soit 20 à 30 raffineries sur 79 (contre 101 en 2007).C’est ce sombre tableau que le président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP), Francis Duseux, a dressé, mardi 10 mars, précisant que les exploitants Total, Esso, Petroplus, LyondellBasel et Ineos ont perdu 3,5 milliards d’euros en France entre 2009 et 2014.Dans l’Hexagone, la raffinerie Total de La Mède (Boûches-du-Rhône) devrait être la dernière sur une liste de fermetures ou de reconversions qui ont frappé Reichstett (Bas-Rhin), Dunkerque (Nord), Petit-Couronne (Seine-Maritime) et Berre (Bouches-du-Rhône) au cours des quatre dernières années.Les premières réunions d’information entre la direction du site de Total et les syndicats ont eu lieu.Total perd plus de 150 millions de dollars à La MèdeTotal, dont les cinq raffineries encore en service représentent la moitié des capacités françaises, a accusé, à lui seul, une perte de 200 millions de dollars (188 millions d’euros) en 2014, dont plus de 150 millions de dollars pour La Mède.Le directeur général du géant pétrolier, Patrick Pouyanné, a annoncé en février 2015 la division par deux de la production du site britannique de Lindsey d’ici à la fin 2016 et la suppression de 30 % de ses effectifs.Total veut s’adapter à la baisse du prix du pétroleM. Pouyanné dévoilera « au printemps » un plan de restructuration des installations françaises qui n’entraînera « ni licenciements ni fermeture de sites », a-t-il prévenu. Il s’y est engagé auprès des syndicats et du gouvernement, y compris lors de sa rencontre avec le chef de l’Etat, François Hollande, début février.A la Mède, qui produit 153 000 barils par jour, l’activité de raffinage de brut sera remplacée par la production de biocarburants à base d’huiles végétales, ont indiqué les syndicats à l’issue de deux réunions avec les dirigeants de Total.« A la Mède, il y a Total et rien d’autre »S’il n’y a pas de licenciements ni de mobilité forcée, le site ne pourra sans doute pas employer les 430 salariés actuellement en activité, s’inquiètent les syndicats.A la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique), également déficitaire mais dans de moindres proportions, le groupe pétrolier a choisi d’investir pour en rétablir la rentabilité.Baisse de la demande de produits pétroliers finisLes raffineries européennes souffrent depuis plusieurs années de la baisse de la demande de produits pétroliers finis en Europe, en particulier d'essence, et de la concurrence d’installations plus performantes au Moyen-Orient et en Inde. Quant aux Etats-Unis, ils importent moins d’essence et traitent de plus en plus leur pétrole de schiste.Le taux d'utilisation des sites européens est ainsi tombé de 89 % en 2005 à 79 % en 2013, rappelle Francis Duseux, par ailleurs patron d’Esso France, un niveau où ils ont « du mal à être profitables ».La marge brute des raffineries européennes s'est établie à 22 euros par tonne en 2014 (et à 20 euros en moyenne entre 2009 et 2013), alors qu’il faudrait 30 euros pour équilibrer les coûts, calcule-t-il. La remontée à 45 euros en janvier et février ne change pas la donne : les surcapacités sont trop importantes.A cela s’ajoute, selon l’UFIP, des réglementations anti-pollution européennes – et françaises –, qui renchérissent les coûts et dont le patronat du secteur réclame l’assouplissement.La stratégie du patron de Total face au choc pétrolierJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué PSA Peugeot Citroën poursuit sa restructuration à marche forcée. Après les suppressions d’emplois en France (11 000 départs prévus entre 2012 et fin 2015), le groupe français, dont les comptes se sont redressés en 2014, engage de nouvelles suppressions d’emplois, en Europe essentiellement.En Allemagne, au siège de PSA à Cologne, 150 personnes devraient quitter l’entreprise sur un effectif local de 427 personnes. Au Pays-Bas et en Belgique, le groupe lance également sa réorganisation, qui pourrait se traduire, mercredi 11 mars, par l’annonce de départs.Et dans les cinq autres filiales commerciales en Europe (Autriche, Espagne, Italie, Pologne et Royaume-Uni), on craint le même type de restructuration pour alléger les coûts et améliorer la performance économique et commerciale locale.« Il n’existe pas de plan de réorganisation planifié au niveau européen, assure-t-on cependant au siège du constructeur, à Paris. Chaque filiale, installée dans les pays européens, doit définir son projet pour s’orienter vers la filiale excellente, comme existe déjà pour nos sites de production, le concept d’usine excellente. »« Pour relancer les activités commerciales à travers l’Europe, nous pensons qu’il vaut mieux étoffer les équipes commerciales que de tailler dans les effectifs », indique Patrick Michel, le secrétaire du comité européen (FO) du groupe PSA.Malgré la faiblesse du marché européen, la majorité des constructeurs automobiles ont renoué avec les bénéfices sur le Vieux Continent. Y compris PSA. « Depuis 2007, la région Europe n’avait pas été rentable pour PSA, sauf sur l’année 2010, qui avait été marquée par les primes à la casse », rappelait récemment Jean-Baptiste de Chatillon, le directeur financier de PSA.La branche automobile dans son ensemble, qui accumulait depuis trois ans des résultats opérationnels négatifs, est repassée dans le vert en 2014.Automobile : le réveil de l’EuropeDans un entretien au Monde, le 17 février, le président du directoire du groupe PSA, Carlos Tavares avait indiqué qu’en Europe sa priorité allait à « la marge unitaire de chaque voiture vendue ».PSA estime avoir retrouvé « une dynamique positive »Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.03.2015 à 07h39 • Mis à jour le11.03.2015 à 11h20 | Jean-Michel Bezat Où sont passés les « fantômes » de Flamanville (Manche), ces 460 ouvriers venus de Pologne ou de Roumanie qui ont travaillé entre 2008 et 2011 dans des conditions douteuses à la construction de l’EPR, la centrale nucléaire de troisième génération alors présentée par EDF comme sa « vitrine technologique pour les marchés à l’exportation » ? Qu’est devenue la société d’intérim Atlanco Limited, basée à Dublin, qui les a embauchés depuis son bureau chypriote de Nicosie ? Pourquoi tous ces ferrailleurs et coffreurs n’ont-ils pas été dûment déclarés ? Combien d’économies leurs employeurs ont-ils fait au préjudice de la Sécurité sociale : 3,6 millions d’euros, comme l’affirme la CGT, partie civile dans ce procès avec 80 ouvriers polonais, 10 millions d’euros, comme l’avance le parquet ? Et Bouygues Travaux publics pouvait-il ignorer qu’il utilisait ces travailleurs de l’ombre ?Ces questions, et bien d’autres, sont au cœur du procès qui s’est ouvert, mardi 10 mars, devant le tribunal correctionnel de Cherbourg. L’entreprise roumaine Elco Construct, qui a fourni des ouvriers, et Atlanco Limited, que la justice n’a pu localiser, sont poursuivies pour « travail dissimulé, dissimulation de salariés, prêt illicite de main-d’œuvre et marchandage » ; Bouygues TP, sa filiale Quille Construction, et la société nantaise Welbond Armatures pour recours à leurs services. Les peines encourues sont lourdes : 225 000 euros d’amende, mais surtout la compensation des pertes de recettes subies par les organismes sociaux et l’interdiction d’accéder aux marchés publics pendant cinq ans. L’affaire éclaire d’une lumière crue les abus dont ces travailleurs « détachés » ont été victimes, comme ils le sont parfois dans l’industrie du BTP. Et elle fait ressurgir l’histoire chaotique des cinq premières années de ce chantier pharaonique. Une fourmilière où, au pic de l’activité, 3 500 personnes se croisaient sur un espace de 10 hectares coincé entre les deux réacteurs déjà en service, les hautes falaises du Cotentin et la mer.Lire notre décryptage : Six questions autour du statut de « travailleur détaché »Nous sommes en 2008. Le chantier a été lancé un an plus tôt, mais des malfaçons apparaissent déjà dans le béton du radier supportant le réacteur et jouant un rôle de bouclier contre la contamination du sol. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), chargée de la sûreté de la centrale et de la sécurité au travail, suspend les travaux. Ces incidents révèlent, selon elle, « un manque de rigueur de l’exploitant sur les activités de construction, des difficultés dans la surveillance des prestataires et des lacunes en matière d’organisation ». Les retards vont s’accumuler au fil des mois. Pour EDF, qui veut raccorder l’EPR au réseau électrique en 2012, le temps presse. Ses dirigeants craignent de tomber dans le même bourbier qu’Areva, qui s’enlise sur le chantier de l’EPR finlandais d’Olkiluoto. Un an de retard, c’est de 600 à 800 millions d’euros de surcoûts.Accélérer la cadenceIls demandent à Bouygues TP, responsable du génie civil au sein du Groupement Flamanville Armatures (GFA), d’accélérer la cadence pour rattraper le temps perdu. Dans l’urgence, GFA se tourne vers ces sous-traitants étrangers après avoir, dit-il, écumé en vain agences pour l’emploi et centres de formation en Basse-Normandie et dans le reste de la France. Le vivier hexagonal était pourtant loin d’être épuisé, affirment les syndicats. Les 163 Polonais et les 297 Roumains, baptisés les « nomades », débarquent sur le site normand, où ils travailleront sans rechigner… et parfois sans contrat de détachement. L’ASN commence à s’émouvoir de ces « irrégularités » et demande, dès 2009, aux entreprises qui les utilisent de redresser la barre. Sans grands résultats.D’après un des inspecteurs de l’Autorité de sûreté nucléaire, le site normand est devenu le « laboratoire européen du travail illégal »C’est le moment où les infirmières du chantier constatent que les accidents du travail se multiplient et que « la sécurité n’est pas la priorité ». En novembre 2009, Jacques Paget arrive sur le chantier pour coordonner la sécurité. Employé de Bouygues, il découvre un nombre d’accidents hors normes : 39,7 par million d’heures travaillées, quatre fois la moyenne dans l’industrie. Il alerte Bouygues, puis exerce son droit d’alerte et de retrait en août. Ce qui lui vaut d’être licencié deux mois plus tard. L’ASN fait son calcul : un quart des accidents (bénins) intervenu sur le chantier n’a pas été déclaré. Flamanville est devenu le « laboratoire européen du travail illégal », dira l’un de ses inspecteurs.Tout commence à changer en 2011. Le 24 janvier, le chantier connaît son premier accident mortel (un autre surviendra cinq mois plus tard). La victime n’est pas un des salariés d’Atlanco Limited ou d’Elco, mais un soudeur français de 37 ans. Et le grutier responsable était sous l’emprise du cannabis. Mais la mort de ce père de trois enfants fait remonter bien des choses et beaucoup incriminent la pression et les cadences imposées aux ouvriers pour rattraper les retards qui se sont accumulés en quatre ans. Le procureur de Cherbourg, Eric Bouillard, ouvre une enquête pour homicide involontaire. Elle conduira, en première instance, à la condamnation à 75 000 euros d’amende du groupe Bouygues, qui attend l’arrêt de la cour d’appel de Caen, le 18 mars.Le magistrat ne s’arrête pas là. Il lance d’autres enquêtes préliminaires, notamment pour travail dissimulé en juin 2011. Il décide de conduire lui-même l’instruction, mobilise les gendarmes de l’office centrale de lutte contre le travail illégal (OCLTI) qui multiplient auditions, perquisitions et saisies. En 2013, après deux ans d’enquête, la justice peut égrainer la longue liste des manquements dont les « nomades » ont été victimes : ni congés payés ni couverture santé et chômage, des salaires plus bas que la convention collective française, des horaires d’une extrême flexibilité, des durées hebdomadaires de travail au-delà du raisonnable.Les conclusions de l’OCLTI démontrent, courriers électroniques à l’appui, que des cadres de Bouygues savaient que certains ouvriers n’étaient pas en règle. « Tu trouveras, ci-joint, une liste du personnel Atlanco pour lequel le formulaire E 101 [il atteste de la législation sociale applicable à un travailleur qui n’est pas affilié dans le pays où il travaille] n’est pas à jour, soit pour lequel nous n’avons pas de formulaire », écrit l’un d’eux à un collègue d’Atlanco, et juge « urgent de faire le point car en cas de contrôle, nous serions très ennuyés ». Preuve, plaide-t-on chez Bouygues, que l’on assurait le contrôle de ces prestataires de services.« Prime à l’obstacle »Bouygues TP conteste, sur la forme, la décision du procureur de mener une enquête préliminaire sans nommer de juge d’instruction. « Il y a eu de graves lacunes et des entorses au principe du contradictoire », estime son avocat, Me Pierre Cornut-Gentille. Sans convaincre le tribunal, qui a rejeté la demande d’annulation du procès formulée au début de l’audience. « Nous sommes prêts à répondre sur le fond du dossier – en détail – dans le cadre d’un procès équitable » jusqu’au terme des débats prévu vendredi, ajoute-t-il. « Il y a un vrai débat juridique autour de la réglementation européenne en vigueur concernant les salariés détachés », concède-t-il, mais « nous ne somme pas dans un système de fraude ».Les fraudes ne manquent pourtant pas. La Commission nationale de lutte contre le travail illégal estime que 230 000 « détachés » ont travaillé en toute légalité en France en 2014, mais qu’ils sont au moins autant à l’avoir fait illégalement. Ce phénomène entraînerait une perte de recettes de 380 millions pour la Sécurité sociale, selon la Cour des comptes. « Il existe une véritable “prime à l’obstacle” en faveur des entreprises étrangères : plus la situation du travailleur détaché et de l’entreprise à laquelle il est rattaché est complexe, moins son coût est élevé et plus la possibilité de faire respecter le droit social du pays d’accueil est délicate à mettre en œuvre. Le cas de la société Atlanco est particulièrement éloquent », estimait le sénateur communiste du Nord, Eric Bocquet, dans un rapport de 2013.En 2011, les 460 « fantômes » ont précipitamment quitté Flamanville. Depuis 2012, bien des choses y sont rentrées dans l’ordre. EDF a notamment fait un gros effort sur la prévention des accidents du travail, dont le nombre est tombé de 20 « AT » par million d’heures travaillées en 2011 à 7 « AT » en 2014. Mais le maître d’œuvre court toujours après le temps. Mi-novembre, il a annoncé le report du démarrage du réacteur en 2017 – dix ans après le début du chantier. Quant au coût, passé de 3,3 milliards en 2007 à 8,5 milliards en 2014, il fait l’objet d’une « réestimation » : il devrait dépasser 9 milliards. Dans sa lettre de mission au nouveau PDG d’EDF, le gouvernement demande à Jean-Bernard Lévy d’« améliorer la gestion du chantier de Flamanville » et de « le livrer en optimisant les coûts et les délais ». Sans entorses au droit du travail, s’entend.EPR de Flamanville : les quatre malédictions d’un chantier controverséJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.03.2015 à 17h29 • Mis à jour le10.03.2015 à 17h41 La ministre des affaires sociales, Marisol Touraine, a proposé, mardi 10 février à l'Assemblée nationale, une mission parlementaire pour réfléchir à des réformes du régime de protection sociale des indépendants (RSI) – la sécurité sociale des commerçants, artisans et professions libérales –, décrié pour ses dysfonctionnements.La ministre espère que cette mission « permette, en lien avec les acteurs concernés de travailler aux pistes d'amélioration et aux réformes à entreprendre dans l'intérêt des indépendants et de l'ensemble des personnes qui travaillent dans ce secteur ».« A la suite des décisions prises en 2008 [notamment le rapprochement du RSI avec l'Urssaf], [les] travailleurs indépendants ont été confrontés comme l'a dit la Cour des comptes à une véritable “catastrophe industrielle” », a rappelé la ministre, précisant qu'« il a fallu mettre en place des dispositions pour améliorer la prise en charge des situations des indépendants ».Manifestation à ParisParmi les mesures déjà prises par le gouvernement, la ministre a cité la baisse des cotisations depuis deux ans « qui vont jusqu'à 400 euros pour ceux qui ont un revenu inférieur à 20 000 euros par an ». Mais les dysfonctionnements subsistant ne peuvent pas « servir de prétexte (...) à certains qui défendent l'idée d'une désaffiliation et d'une désinscription par rapport à la sécurité sociale », a-t-elle prévenu, saluant « les organismes représentatifs, CGPME, UPA et d'autres, qui condamnent ces agissements ».Environ 7 000 travailleurs indépendants ont manifesté lundi à Paris pour dénoncer les multiples problèmes de gestion du RSI et protester contre les hausses de charges. Le même jour, le secrétaire d'Etat à la simplification, Thierry Mandon, s'était montré favorable à « une mission d'urgence » sur ce régime pour résorber les retards de dossiers et améliorer l'accueil, soulignant au-delà un besoin de « transparence » sur les prélèvements et prestations du RSI.Lire notre reportage : Exaspérés, les petits patrons se lâchent contre le RSI... et l’Etat en général Dominique Gallois Le grand soir n’aura pas lieu. Pas de nationalisation, de reprise en main des concessions d’autoroutes ou de baisse des tarifs des péages. Au contraire, ce sont des conclusions sans surprise, évoquées depuis plusieurs semaines, que remet au gouvernement le groupe de travail sur les concessions autoroutières, mardi 10 mars. Cela va d’un rééquilibrage des contrats en partageant les bénéfices de la concession, à la modulation des tarifs des péages pour le covoiturage ou pour les jeunes, avec pour priorité la mise en œuvre sans délai du plan de relance autoroutier.Le gouvernement n’a pas fixé de date pour arrêter sa décision, mais devrait rendre ses conclusions dans les prochaines semaines, après les élections départementales, indique-t-on de sources parlementaires.Faut-il en finir avec les péages d’autoroutes ?Composé de quinze parlementaires de la majorité et de l’opposition, ce groupe a été instauré en janvier par le premier ministre, Manuel Valls, pour aider le gouvernement à formuler des propositions en matière de péage. Et, surtout, pour l’aider à sortir de l’affrontement avec les sociétés d’autoroutes déclenchées à l’automne après les propos virulents de parlementaires et de ministres, comme Ségolène Royal, dénonçant les surprofits des compagnies d’autoroutes et demandant la gratuité le week-end. Des déclarations qui reposaient sur des analyses de la Cour des comptes et de l’Autorité de la concurrence. Des données contestées alors par les sociétés d’autoroutes.Autoroutes : Royal plaide pour un gel des tarifs des péages en 2015Au terme de cinq séances de travail, les parlementaires ont estimé que les deux scénarios sur lesquels le gouvernement leur avait demandé de réfléchir, la résiliation des concessions ou de la renégociation des contrats, « ne peuvent apporter de réponse satisfaisante aux questions soulevées ».Le groupe de travail recommande donc « une démarche en deux temps », à court et moyen terme. Dans l’immédiat, il veut « privilégier le plan de relance des autoroutes, rechercher une meilleure régulation du secteur et une plus grande implication du Parlement ».Les parlementaires demandent de mettre en œuvre « sans délai » le plan de relance de 3,2 milliards d’euros, négociés entre l’Etat et les sociétés d’autoroutes. Celui-ci comporte une série de travaux, sans financement budgétaire et sans hausse de tarifs. Mais en contrepartie, les sociétés d’autoroutes ont obtenu un allongement de deux ans en moyenne de la durée de leur concession.Créer 15 000 emploisAlors que 30 000 emplois ont été perdus dans les travaux publics depuis 2007, le plan de relance devrait permettre de créer 15 000 emplois, rappelle le groupe de travail. Ce dernier attend des concessionnaires un effort significatif « pour réduire le plus possible l’allongement envisagé des concessions » et le groupe souhaite aussi « une accélération de la chronique des travaux ». Le plan de relance doit être « exemplaire en termes de travaux et de passation de marché ».Tout en reconnaissant « l’extrême rigidité des contrats de concession », les parlementaires estiment que l’Etat ne doit « pas s’interdire de négocier contractuellement des avancées ». Cela passe par un rééquilibrage des contrats avec une contribution « significative » au financement des infrastructures et également par un « partage des fruits de la concession ». En cas de trafic plus important que prévu, la durée de la concession serait raccourcie au profit de l’Etat ou bien les tarifs de péage seraient revus à la baisse au bénéfice des automobilistes.Tout d’abord, les parlementaires sont favorables à la reprise des augmentations des péages prévues dans les contrats pour 2015. La première hausse de 0,57 % avait été gelée fin janvier par Manuel Valls, le temps de trouver une solution au conflit. Compte tenu des deux mois nécessités par le groupe de travail pour produire ses orientations, « une absence de compensation du gel pourrait être consentie pour cette période ».Autoroutes : Manuel Valls décrète le gel des péagesLe groupe de travail propose que cette reprise « soit concomitante à la mise en œuvre de premières mesures en faveur d’une mobilité plus écologique ». Cela se traduirait par une modulation des tarifs favorables aux véhicules sobres, peu polluant, au covoiturage ou aux jeunes.Enfin, députés et sénateurs demandent à ce que le plan de relance soit transmis au Parlement après l’aboutissement des négociations entre l’Etat et les sociétés d’autoroutes afin d’en assurer le suivi. Ils souhaitent, par exemple, qu’à l’avenir « tout allongement d’une concession d’autoroute soit soumis au Parlement ».À moyen et plus long terme, le groupe veut redonner à l’Etat les moyens de peser dans le rapport de force avec les concessionnaires « pour conduire une politique de mobilité mieux adaptée aux enjeux actuels ». Cela passerait par une renégociation des contrats historiques et par une réflexion de fonds pour anticiper le futur.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé Des notes sur les aliments pour mieux faire ses courses ? Alors que la loi santé est discutée mardi 31 mars à l'Assemblée, des logos de différentes couleurs, selon leur qualité nutritionnelle, pourraient faire leur apparition sur les produits industriels. Au grand dam des professionnels du secteur, qui ont dénoncé un « simulacre de dialogue » quand Marisol Touraine, ministre de la santé, a lancé le 26 mars une concertation sur le sujet. L'Association nationale des industries alimentaires (ANIA) a regretté un projet « simpliste et stigmatisant ».Concrètement, il s'agit de mettre en place des logos de cinq couleurs (vert, jaune, orange, rose, rouge), elles-mêmes liées à des notes A, B, C, D et E, prenant en compte différents paramètres comme la teneur en sucre, en lipides, en graisses saturées et en sel. Des éléments jugés « défavorables » (en terme d'apports nutritionnels) par rapport aux aliments « favorables » que sont les fruits, les légumes, les protéines et les fibres. Contre la malbouffeCes logos, qui ne seraient pas obligatoires, permettraient de lutter contre le marketing abusif et du même coup contre la malbouffe et l'obésité, selon les partisans de la transparence des étiquettes. Parmi eux, Open Food Facts, sorte de Wikipédia de l'alimentaire créée en 2012 par un pionnier français de l'open data, l'accès libre aux données.Stéphane Gigandet, l'artisan de cette plate-forme collaborative, justifie son projet à l'aide de cette comparaison :« Avez-vous consulté la note énergie de votre frigo avant de l'acheter ? Regardez la note nutritionnelle de ce que vous mettez dedans. »L'informaticien, aidé de militants participant au projet, a appliqué la formule préconisée dans le rapport du professeur Serge Hercberg (directeur de recherche à l'Inserm et professeur de nutrition à l'université de médecine Paris-XIII) aux produits présents dans leur base, du moins ceux pour lesquels un tableau suffisamment complet figure sur l'emballage.Ils ont ainsi déterminé la note de plus de 10 000 produits alimentaires, et présenté sur leur site, comme dans l'exemple présenté ci-dessous qui compare les différents apports nutritionnels des yaourts :(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart: { renderTo: 'graphe_142780924737', type: 'scatter', zoomType: 'xy' }, legend: { title: {style: {"text-align" : "center"},text: "Notes nutritionnelles"}, enabled: true }, title: { text: 'Notes nutritionnelles des yaourts' }, subtitle: { text: 'Source des données : http://fr.openfoodfacts.org' }, xAxis: { min:0, title: { enabled: true, text: 'Sucres (g pour 100 g / 100 ml)' }, startOnTick: true, endOnTick: true, showLastLabel: true }, yAxis: { min:0, title: { text: 'Matières grasses / Lipides (g pour 100 g / 100 ml)' } }, tooltip: { useHTML: true, followPointer : false, formatter: function() { ' + this.point.product_name + ''' + 'pour 100 g / 100 ml :'Sucres : '+ this.x + ' g'Matières grasses / Lipides : ' + this.y + ' g'; 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}; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Pour comparer d'autres aliments, il suffit de remplir les champs de recherche sur cette page librement accessible ou de consulter l'annuaire des produits répertoriés par l'association (en cliquant sur les notes).Open Food Facts propose également d'aborder ces données de manière ludique avec le programme « Combien de sucres ».Avec un téléphone mobile, il est possible de décrypter les étiquettes dans les supermarchés en allant sur l'application gratuite d'Open Food Facts (sur iOS ou Android) et en scannant les code-barres, à condition d'avoir une connexion Internet. Sans connexion, le même décryptage est possible sur Android avec la technologie de reconnaissance visuelle (intégrée dans l'application Open Food Facts).Données contre positions de principeUne démarche qui est loin de plaire aux industriels concernés. « Une telle mesure de scoring nutritionnel viendrait s'opposer au modèle alimentaire français basé sur le plaisir, la diversité et la qualité des produits, ainsi que sur les traditions culinaires et le repas structuré », affirme l'ANIA.« L'industrie est farouchement contre, reconnaît Stéphane Gigandet, créateur d'Open Food Facts. Mais ce qui est intéressant, c'est que maintenant qu'on a des données, les citoyens peuvent s'inviter dans le débat et s'appuyer sur des faits alors que l'industrie a plutôt des positions de principe. »La formule adoptée par le Pr Hercberg correspond à la formule du score nutritionnel de la Food Standards Agency (FSA) du Royaume-Uni. Elle a toutefois été adaptée à la France : les fromages peuvent être plus gras et les noix ne sont pas comptabilisées comme des fruits, par exemple.« L'équilibre alimentaire d'un individu ne peut pas se réduire à une pastille de couleur sur un produit », ajoute encore le représentant de l'industrie. En septembre, Carrefour a pourtant sorti de sa manche des pictogrammes de couleur verte, bleue, orange et violette, en forme de pyramide inversée. Chaque couleur est associée à une fréquence d'utilisation (« trois fois par jour », « deux fois par jour », « une fois par jour » et « de temps en temps »). Le rouge, trop répulsif pour les consommateurs, est exclu. Un système d'ailleurs repris par la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), qui vante « une approche graphique mieux comprise par les consommateurs ». Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane Le grand jeu de l’attribution de nouvelles fréquences aux opérateurs de mobile en France, dans la bande 700 MHz, jusqu’alors utilisée pour la diffusion de la télévision numérique terrestre, a commencé.Mardi 31 mars, l’Arcep, le gendarme des télécommunications, qui a conduit une consultation publique auprès des acteurs du secteur, a publié une note de synthèse posant les termes du débat.Ce document devrait servir de base pour définir les modalités d’attribution de ce spectre de fréquences qui doit permettre d’augmenter le débit des réseaux mobiles. Ce n’est, cependant, que dans un mois que celles-ci seront définitivement fixées conjointement par le gouvernement et l’Arcep.Le dépôt des offres par les opérateurs, selon le procédé des enchères, se fera en deuxième partie d’année. L’attribution définitive des fréquences aux opérateurs interviendra en décembre 2015.A quoi correspondent les fréquences 700 MHz ?Pour construire un réseau, les opérateurs de téléphonie mobile ont besoin de fréquences radio qui forment un spectre sur lequel sont émises les communications. Celui-ci fait partie du domaine public, c’est donc l’Etat qui en attribue des parties ou lots au terme d’enchères auxquelles les opérateurs sont appelés à participer.La vente des fréquences de la bande 700 MHz intervient quatre ans après celle des fréquences 800 MHz.Les fréquences basses, comme la tranche du 700 MHz, présentent un double avantage : elles permettent, d’une part, au réseau mobile de mieux pénétrer dans les immeubles, car les ondes traversent le béton. Elles sont donc précieuses, pour les opérateurs, en milieu urbain où la densité de bâtiments est importante. Elles sont, d’autre part, très utiles dans les zones peu denses, car elles permettent une bonne couverture grâce à un nombre limité d’antennes.Ces fréquences sont pour l’instant encore occupées par le secteur audiovisuel, qui s’en sert pour les émissions des chaînes de la télévision numérique terrestre (TNT). Elles ne devraient être libérées, sur décision de Matignon, que progressivement, entre le 1er décembre 2015 et le 1er juillet 2019.Qu’attend le gouvernement de cette vente ?L’enjeu est surtout financier. Le gouvernement espère tirer de cette vente aux enchères de fréquences 2,1 milliards d’euros au total. Cette somme est d’ailleurs déjà inscrite dans le budget 2015 au titre de la loi de programmation militaire.S’ils obtiennent, par exemple, chacun un lot équivalent, les quatre opérateurs en lice (Orange, SFR-Numericable, Bouygues Télécom et Free Mobile) devront donc débourser quelque 500 millions d’euros en fin d’année. Une somme non négligeable dans un secteur qui est entré dans un guerre des prix et vu ses marges fondre depuis l’arrivée de Free Mobile en janvier 2012.Quel est l’enjeu pour les opérateurs ?Confrontés à une consommation en données internet qui explose, les opérateurs ont toujours besoin de plus de spectre. Ce dernier est nécessaire pour assurer un service continu avec des débits toujours plus importants.« La consultation publique permet de confirmer la nécessité d’attribuer de nouvelles bandes de fréquences aux services de communications électroniques pour accompagner la croissance des usages sur les réseaux mobiles à très haut débit », indique la note de l’Arcep.Comme l’indique, le gendarme des télécoms, « l’attribution de la bande 700 MHz revêt une importance stratégique pour le déploiement de réseaux mobiles à très haut débit étendus et performants à court et moyen terme, ainsi que pour accompagner, à plus long terme, les futures innovations ». Comprendre : les fréquences 700 MHz sont parfaites pour le déploiement de la téléphonie mobile 4G, déjà entamé par les opérateurs. Et pour une technologie d’avenir comme la 5G, bien qu’il soit encore difficile à ce stade d’expliquer à quoi celle-ci ressemblera.L’Arcep indique par ailleurs que cette bande de fréquence sera facilement exploitable car elle a déjà été déployée dans d’autres zones géographiques (Asie, États-Unis). Les technologies existent donc déjà et certains utilisateurs sont même équipés de smartphones compatibles. Déployer de la 4G sur ce spectre ne devrait pas, comme l’indique l’institution, engendrer de trop grosses dépenses en recherche et développement.Pour les opérateurs, l’appel d’offres pour les fréquences 700 MHz est le dernier avant bien longtemps. Ils doivent donc s’assurer de récupérer des lots.C’est surtout vrai pour Free. Le groupe fondé par Xavier Niel (par ailleurs actionnaire à titre individuel du « Monde ») ne dispose à ce jour que de très peu de fréquences basses, pour l’instant uniquement dans la bande 900 MHz. Ce qui crée, selon l’Arcep, un déséquilibre avec ses concurrents.Quelles seront les modalités d’attribution ?C’est peut être le point le plus attendu par les opérateurs. Il n’est pourtant pas encore tranché dans la note publiée par l’Arcep, mardi soir.Pour le gouvernement et le gendarme des télécoms, il y a deux possibilités entre lesquelles il faudra choisir.Les autorités peuvent décider de tenir des enchères normales : plusieurs candidats déposent chacun une offre, la plus haute l’emportant.L’autre option consisterait à réserver un lot particulier à Free. Car, comme le rappelle l’Arcep, un opérateur ne peut être compétitif que s’il dispose d’un lot de fréquences basses, permettant une bonne couverture dans les zones denses.Toutefois, pour Orange, Numericable-SFR et Bouygues Telecom, garantir ainsi des fréquences préférentielles au quatrième entrant constituerait toutefois une distorsion de concurrence.Lire aussi :Orange ralentit la chute de son chiffre d’affairesIls estiment en effet que Free a déjà eu la possibilité d’obtenir ce type de spectre lors des enchères pour les fréquences 800 MHz en décembre 2011. Mais qu’il a volontairement passé son tour. La somme proposée par l’opérateur avait, à l’époque, été jugée insuffisante.Par ailleurs, les concurrents pointent le fait que Free est l’opérateur le plus rentable d’Europe et qu’il n’a pas besoin d’aide pour se doter en fréquences. « Ils sont déjà là depuis trois ans, ce sont les seuls qui ne souffrent pas dans un contexte difficile, on ne peut plus considérer que ce sont de nouveaux entrants à aider », estime un concurrent. « Le gouvernement ne peut pas vouloir en tirer suffisamment d’argent et attribuer par défaut un lot à un opérateur, c’est contradictoire », insiste-t-il.Lire aussi :Free tire toujours profit de la guerre des prixFree balaie ces arguments . Le quatrième opérateur rappelle qu’à son arrivée sur le secteur Bouygues Telecom s’est vu accorder quelques avantages pour rattraper son manque de patrimoine de fréquences. Pour l’opérateur, les temps sont devenus plus durs et la consommation des abonnés en données rend le patrimoine de fréquences basses beaucoup plus important. Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Le groupe allemand Bertelsmann, un des plus grands groupes médias du monde, voit dans la formation continue et le e-learning (apprentissage sur Internet) de fortes perspectives de croissance ces prochaines années. Le groupe multiplie actuellement les investissements dans ce secteur et espère engranger, grâce à ce nouveau segment d’activité, un chiffre d’affaires à long terme d’un milliard d’euros. Bertelsmann ambitionne, entre autres, de devenir un grand acteur mondial du e-learning, a annoncé le groupe, mardi 31 mars, lors de sa conférence de presse annuelle.« Partout dans le monde, on voit émerger un énorme besoin d’offre de formations de qualité. Grâce au numérique, la formation va devenir plus accessible, moins chère et plus individuelle », a expliqué Thomas Rabe, PDG de Bertelsmann mardi.Le groupe se concentre sur trois segments du marché, jugés particulièrement attractifs : le e-learning, ou la formation continue pour les entreprises et les utilisateurs finaux, la formation supérieure et les services liés à la formation, en lien avec les universités les plus prestigieuses du monde dans le domaine de la santé.Réseau mondial d’établissements d’enseignement« Ces trois segments promettent de forts taux de croissance. Ils sont fragmentés, avec de nombreuses petites et moyennes entreprises qui veulent croître et ont donc besoin de partenaires internationaux et financièrement solides comme Bertelsmann », a poursuivi M. Rabe.Au service de cette stratégie, Bertelsmann a réalisé ces six derniers mois d’importants investissements. Il a d’abord racheté, fin octobre 2014, le groupe Relias Learning, un des plus gros prestataires de formation du marché américain, avec un portefeuille de plus de 4 000 entreprises clientes et 2 millions d’utilisateurs privés. C’est le plus gros investissement du groupe allemand sur le marché américain depuis le rachat de Random House en 1998.Pour Bertelsmann, « Relias offre d’importantes perspectives de croissance parce qu’il est porté par cinq tendances de fond au plan mondial : la formation continue, la santé, la régulation, l’externalisation et la numérisation ».En février, le groupe allemand a annoncé la formation d’un réseau mondial d’établissements d’enseignement supérieur pour la médecine et les sciences humaines, nommé Arist. Mardi, Bertelsmann a annoncé en outre l’augmentation de sa participation dans Synergis Education, une entreprise américaine qui propose notamment aux universités des cursus entièrement en ligne.Les activités médias stagnent ou reculentLa formation doit devenir à long terme le troisième pilier d’activité du groupe, à côté des médias et de la prestation de services. Cette stratégie doit permettre à Bertelsmann de renforcer ses activités génératrices de croissance, alors que certaines de ses activités traditionnelles sont en stagnation ou en recul.C’est le cas de son groupe de presse Gruner + Jahr, qui enregistre une baisse de son chiffre d’affaires de 13,3 % sur un an, à 1,7 milliards d’euros, dû à la vente de certains actifs et au recul des ventes de magazines et de la publicité.Le groupe RTL a, lui, vu son chiffre d’affaire stagner, à 5,8 milliards d’euros (– 0,3 %) notamment à cause de la légère baisse du chiffre d’affaires de ses filiales françaises, la chaine M6 et la radio RTL.La branche édition reste cependant très solide : la filiale Penguin Random House, depuis 2013 le premier éditeur d’ouvrages d’intérêt général du monde, a vu son chiffre d’affaires bondir de 25,2 % en un an, grâce à de nombreux best-sellers en langue anglaise.Bertelsmann a réalisé en 2014 un chiffre d’affaires total de 16,7 milliards d’euros (+ 3,1 %), sa marge opérationnelle reste stable, à 14,2 %.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde 31.03.2015 à 15h45 • Mis à jour le31.03.2015 à 16h47 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Les discussions, engagées ce week-end, entre la Grèce et le « groupe de Bruxelles », qui réunit les représentants de ses créanciers internationaux (Fonds monétaire international, Banque centrale et Commission européennes) et du Mécanisme européen de stabilité, ont été interrompues, mardi 31 mars, sans qu’un accord ait été conclu sur les réformes à mettre en œuvre par Athènes.Lire aussi :Grèce : les points de blocage des négociationsIl y aura, mercredi 1er avril, un « Euro Working Group » téléphonique, c’est-à-dire une réunion des responsables du Trésor des 19 pays membres de la zone euro. Mais il ne devrait s’agir que d’un point d’étape sur les négociations en cours.Les discussions vont donc se poursuivre et un nouvel Eurogroupe, qui donnerait un feu vert à un déblocage des aides à Athènes (7,2 milliards d’euros restent à verser), ne sera convoqué, au mieux, qu’après la Pâques catholique (le 6 avril). Rencontré par Le Monde, le 24 mars, le ministre des finances grec, Yanis Varoufakis avait exposé la position du gouvernement grec dans ces négociations.Juste après les élections, fin janvier, vous aviez affirmé que vous n’aviez pas besoin de la dernière tranche d’aide de 7 milliards. Aujourd’hui, vous parlez d’« asphyxie financière » et vous avez un besoin urgent de cet argent. Aviez-vous sous-estimé l’état des finances grecques ?Ce que je dis est différent. Je ne dis pas que nous ne voulons pas de cette tranche, que nous ne voulons pas d’argent pour rembourser le FMI ou la BCE. Mais je continue de penser que, depuis cinq ans, les précédents gouvernements grecs ont attendu leur tranche de prêt comme un drogué sa dose.Nous disons depuis le début, qu’avant de contracter un nouvel emprunt, il faut s’assurer que la dette est viable. Or, elle ne l’est pas. Et c’est là le nœud du problème. C’est une vérité désagréable à entendre pour nos créanciers mais pourtant incontournable.Il faut une restructuration intelligente, en liant par exemple le remboursement de la dette à la croissance de notre PIB. Ainsi, nos créanciers auront un intérêt à notre croissance et le secteur privé reprendra confiance dans notre économie, ce qui relancera les investissements.Ce débat sur une restructuration de la dette a pourtant été reporté à plus tard et conditionné à la bonne application du programme encore en cours…Lorsque j’ai, pour la première fois, rencontré Michel Sapin [ministre des finances français] à Paris le 1er février, il m’a demandé de ne pas parler de la dette. J’ai dit OK pour ne pas en parler, mais à condition que cela se produise ! Nous ne pouvons pas éviter cette restructuration. J’ai senti M. Sapin et Pierre Moscovici [le commissaire européen à l’économie] plutôt ouverts.Mais mon homologue allemand, Wolfang Schäuble n’a jamais accepté de parler de ce sujet. Pour lui les règles sont une fin en soi, elles ont un caractère divin, et il ne cesse de nous renvoyer au respect du programme, au lieu de discuter de la substance du problème.Je crois évidemment à la continuité de l’Etat, mais je dis aussi que ce n’est pas le seul principe. La démocratie cela existe et nous avons été élus pour changer de philosophie.Vous ne doutez pas, après toutes ces longues négociations, de votre tactique ?Pas du tout. Que pouvais-je faire d’autre que faire la leçon ? Il fallait bien que je marque mon désaccord avec la façon dont l’Europe a géré la crise. Devrais-je jouer au lobotomisé parce que l’on ne veut pas m’entendre ? Vous savez, quelquefois, la vérité peut venir des pays les plus désespérés.Nous sommes prêts à faire des compromis et à avancer dans le respect des institutions européennes. Depuis notre élection, nous essayons de réformer le pays. Plus que tous nos prédécesseurs. Mais nous n’avons jusqu’ici pas trouvé d’interlocuteurs intéressés véritablement par cela. Juste une « troïka » luttant pour rester en place. Le processus, les règles, au lieu de la substance.Lire aussi :Le rude apprentissage européen de la GrèceAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Eveno Les ventes de tablettes s’essoufflent. Qu’à cela ne tienne, Microsoft a décidé de continuer à labourer ce marché. Mardi 31 mars, le groupe de Redmond a annoncé le lancement de Surface 3, dernière née d’une gamme, qui joue depuis deux ans la carte du « 2 en 1 », à savoir proposer un produit hybride, à la fois tablette et ordinateur ultraportable.Commercialisée à compter du 7 mai, la Surface 3 fonctionnera sous Windows 8.1 mais pourra être améliorée pour tourner sous Windows 10, lorsque le prochain système d’exploitation de Microsoft sera disponible. Vraisemblablement au cours de l’été. Contrairement à la gamme Surface Pro, lancée en mai 2014, plutôt destinée à un public professionnel, la Surface 3 est présentée comme un appareil taillé pour le grand public. « La Surface Pro 3 a trouvé sa place, notamment auprès des entreprises, mais avec la Surface 3 nous réinventons une tablette avec des fonctionnalités de PC », explique Agnès Van de Walle, directrice de la division Windows et Devices de Microsoft France.Lire aussi : Surface Pro 3 : la réponse de Microsoft au MacBook AirMoins puissante que Surface Pro 3, Surface 3 est également plus mince, plus légère et moins encombrante, car dotée d’un écran de 10,8 pouces (12 pouces pour la Surface Pro 3). Avec ses caractéristiques, le nouveau produit de Microsoft met résolument en avant son côté tablette, avec en particulier une autonomie de 10 heures (grâce à un processeur faible consommation Intel Atom).Creuser le sillon des tablettesCette volonté d’un positionnement plus tablette que PC se retrouve au moment de présenter la facture. L’entrée de gamme sera vendue 599 euros, montant auquel il faut néanmoins ajouter le coût d’un stylet et du rabat-clavier. « Au total, on est sur le prix d’une tablette alors que c’est un PC » argumente Mme Van de Walle.Grosso modo, en fonction des options choisies, il faudra débourser environ 800 euros pour acheter ce produit. Un positionnement assez comparable à celui de la concurrence sur ces « 2 en 1 », un segment de marché où 30 % des ventes se réalisent sur des produits vendus au-delà de ce prix.Si Microsoft a choisi de creuser le sillon des tablettes, c’est que lors du dernier trimestre de 2014 la gamme Surface a enfin rencontré le succès, et ce grâce à la Surface Pro 3. Lors de cette période, les ventes ont connu un bond sans précédent de 24 %, dépassant pour la première fois le milliard de dollars, à 1,1 milliard.Une performance d’autant plus encourageante que, sur ce même trimestre, les livraisons totales de tablettes et de « 2 en 1 » ont marqué un certain fléchissement.Selon le cabinet IDC, 76,1 millions de tablettes se sont vendues au dernier trimestre 2014, soit 3,2 % de moins que lors de la même période de 2013.CannibalisationCoincées d’un côté par les phablettes – appareils dont la taille d’écran est entre la tablette (minimum 7 pouces) et le smartphone (maximum 5,5 pouces) – et les PC portables de plus en plus fins, les tablettes semblent avoir mangé leur pain blanc.La firme IDC prévoit ainsi que la croissance des ventes de tablettes ne progressera que de 2,1 % cette année. Presque du surplace si l’on se rappelle qu’en 2013, année record, la croissance de ce marché avait été de 50 %.Dans ce contexte, IDC estime que le lancement de Windows 10 devrait jouer un rôle d’accélérateur pour les produits de la gamme Surface.Une prédiction favorable que l’on peut néanmoins nuancer par le risque de cannibalisation de ses propres produits que prend Microsoft : le modèle haut de gamme de sa Surface 3 viendra très directement menacer l’entrée de gamme de la Surface Pro 3.Ce phénomène est bien connu par Apple : l’iPhone est venu piétiner les plates-bandes de l’iPod. Mais Tim Cook, le patron d’Apple a souvent déclaré voir dans cette possible cannibalisation, « une énorme opportunité ». Un credo que, du côté du siège de Microsoft, on est prêt à reprendre.Anne EvenoJournaliste au Monde Cédric Pietralunga (envoyé spécial à Berlin) Après la compétitivité, l’investissement. Persuadé que la croissance et donc l’emploi ne repartiront pas en France sans une reprise de l’investissement, malgré les concessions faites par le gouvernement aux entreprises pour rétablir leurs marges (CICE, pacte de compétitivité, etc.), Emmanuel Macron a décidé d’accélérer et de faire de ce thème sa feuille de route pour les prochains mois.Première illustration avec l’annonce par le ministre de l’économie, lors d’une visite à Berlin, mardi 31 mars, à l’occasion du 17e conseil des ministres franco-allemand, du lancement d’un programme commun d’investissement avec l’Allemagne.« Les investissements et l’innovation sont décisifs si nous voulons que nos entreprises soient productives et que nos citoyens bénéficient d’un niveau de vie élevé », ont déclaré M. Macron et Sigmar Gabriel, son homologue allemand, lors de cette visite.« L’Europe souffre d’un retard d’investissement accumulé au cours des dernières années », estiment les deux ministres, pour qui ce programme « s’attaque à l’une des causes profondes de la croissance lente que l’Europe connaît actuellement ».M. Macron estime que le niveau des investissements en France est inférieur de 40 milliards d’euros par rapport à la période d’avant crise.S’intégrer dans le « plan Juncker »Concrètement, ce programme d’investissement, qui a vocation à s’intégrer dans le « plan Juncker » en cours de définition, doit s’articuler autour de neuf projets, portant sur la transition énergétique, le numérique et les PME innovantes.Lire aussi :Plan Juncker : les Etats européens se font tirer l’oreilleParmi les dossiers les plus avancés, la création d’un fonds de capital-risque européen doit permettre de palier « le manque de financement des jeunes entreprises innovantes ».« L’Allemagne et la France proposent d’abonder de 2,5 à 5 milliards d’euros le Fonds européen d’investissement [FEI] pour lui permettre de financer davantage les entreprises européennes en phase de développement et qui ne trouvent souvent de l’argent qu’aux États-Unis », explique-t-on dans l’entourage de M. Macron.De même, les deux pays envisagent de lancer rapidement un programme de modernisation des réseaux européens transfrontaliers de transport de gaz et d’électricité et proposent de créer un fonds pour « soutenir les efforts [des entreprises] en matière d’efficacité et de transition énergétique. »Un projet de création d’une zone frontière franco-allemande dotée d’un réseau à très haut débit est également annoncé, avec comme objectif d’en faire une région pilote pour « accompagner la numérisation dans des secteurs essentiels tels que l’éducation, la santé, les transports, l’énergie et l’administration publique ».« Mais le choix de cette zone n’a pas encore été arrêté », précise-t-on au cabinet de M. Macron.Promouvoir l’« industrie 4.0 »Enfin, différents dispositifs sont à l’étude pour aider les PME et les ETI à accélérer leurs investissements dans de nouvelles méthodes de production et s’engager dans ce que les Allemands appellent « l’industrie 4.0 », c’est-à-dire l’utilisation de technologies numériques dans le processus de fabrication, un secteur où Siemens est particulièrement présent.Lire aussi :L’Allemagne cherche à marier vieille industrie et jeunes poussesLa Banque européenne d’investissement (BEI) pourrait notamment être mobilisée pour « permettre un meilleur accès aux financements pour les biens matériels et immatériels ».Reste à savoir si cette liste d’initiatives ira au delà des déclarations d’intention, la plupart de ces mesures ayant vocation à s’intégrer au plan Juncker.« Il s’agit de propositions que la France et l’Allemagne veulent porter auprès de leurs voisins européens, explique-t-on dans l’entourage de M. Macron. Mais il faudra attendre cet été voire l’automne pour savoir ce qui est retenu par la Commission européenne et connaître le montant d’investissement finalement débloqué. »Cédric Pietralunga (envoyé spécial à Berlin)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre et Frédéric Cazenave La maison de vacances est devenue un luxe que les Français n’ont plus les moyens – ou plus l’envie – de s’offrir. De Deauville, dans le Calvados, à Biarritz, dans les Pyrénées-Atlantiques, le nombre d’appartements achetés comme résidences secondaires sur le littoral atlantique et de la Manche a reculé de 7 % en 2014 (– 4 % pour les maisons). Et, sur les dix dernières années, les transactions ont chuté de 25 %, selon une étude publiée le 31 mars par les notaires de Bretagne, qui analyse ce marché immobilier dans une centaine de localités.Résultat de cette baisse structurelle, les stocks gonflent, les délais s’allongent. « A La Baule, un appartement avec vue sur mer met au moins huit mois à se vendre, alors qu’il y a quelques années l’affaire était pliée en deux mois », souligne Christophe Viguier, notaire dans la ville de Loire-Atlantique. Son confrère à Erquy (Côtes-d’Armor) abonde  : « Jamais je n’ai eu autant de biens à céder dans mon étude, se désespère Bernard Drouvin. Pourtant, les vendeurs revoient leurs prétentions. Récemment, une maison de quatre chambres est partie à 240 000 euros, soit 20  % au-dessous de son prix d’acquisition en 2006. » Car le corollaire à cette faiblesse de la demande est évidemment une accélération de la chute des prix.Lire aussi :Louer sa résidence, un jeu d’enfant aux règles sérieusesDes cotes en dents de scie Certes, ceux qui ont acheté il y a dix ans peuvent encore espérer réaliser des plus-values  : sur cette période, les prix des maisons progressent dans 90  % des localités étudiées, la palme revenant à Moliets-et-Maa (Landes), avec une hausse de 272  %. «  Mais, une fois déduits l’inflation, les intérêts d’emprunt et les taxes locales, la réalité est moins reluisante pour la majorité des biens », souligne Catherine Pailley-Créach, qui a réalisé l’étude. Sur cinq ans, la cote des maisons recule dans 40  % des villes. Six localités, dont L’Ile-d’Yeu (Vendée) et Saint-Lunaire (llle-et-Vilaine), enregistrent des chutes de plus de 30  %. Constat identique pour les appartements  : la moitié des villes est dans le rouge, avec parfois des reculs prononcés (– 25 %, par exemple, à Perros-Guirec, dans les Côtes-d’Armor). Cette tendance s’est accentuée en 2014. Les prix ont baissé dans plus de la moitié des villes du littoral, même si certaines localités semblent immunisées. Une décennie de hausse à Deauville (+ 179  % pour les maisons) ou à Arcachon, en Gironde (+ 122  %), n’a pas empêché une nouvelle flambée en 2014. « A Arcachon, dans le quartier de l’Aiguillon, une maison de 120 m2, sans jardin et avec seulement une petite vue, vient de se vendre 400 000 euros. Elle valait 35  % de moins il y a deux ans, raconte Véronique Ambal, directrice de l’agence Coullaud. Ici, beaucoup de Parisiens ou d’habitants de la région PACA achètent en prévision de leur retraite. »Loin du coup de cœur, un achat raisonnéD’autres régions résistent tant bien que mal. A Dinard et Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), les Parisiens, qui ne seront plus qu’à deux heures et quinze minutes de la cité corsaire en 2017, soutiennent les prix en bord de mer. Mais dès qu’on s’en éloigne, ne serait-ce que de 100 mètres, ils diminuent. « Bon nombre de biens achetés en 2006-2007 se vendent aujourd’hui à perte », remarque Jean-Michel Cordier, notaire à Saint-Malo. Et cette baisse n’est sûrement pas terminée, car la façon d’appréhender ce marché a évolué  : la résidence secondaire est devenue un achat raisonné. « Le coût de revient a remplacé le coup de cœur. Les acheteurs évaluent le montant des travaux et l’imputent sur le prix de vente », explique Xavier Chabran, notaire à Vannes.La maison de vacances à l’ancienne a vécu. L’exemple de ce couple de retraités de la banlieue parisienne illustre ce changement. Ils viennent de larguer, sans états d’âme, leur petite maison de ville à Marciac, dans le Gers  : « Nous en avons beaucoup profité, pendant quinze ans, nous y réfugiant dès que nous le pouvions, mais nous avons fait le tour de la région et du festival de jazz, chaque été, dont nous étions très fans. » Dans l’opération, ils ont tout juste récupéré leur mise de départ, travaux compris. Ils ont désormais envie de voyager en toute liberté. Leurs voisins, à Marciac, ont acheté la maison pour la louer à l’année. Voilà donc une résidence secondaire qui redevient principale.« Le long séjour d’été dans la maison de famille, c’est fini. Les jeunes aiment varier les destinations », observe Patrick Viceriat, sociologue spécialiste du tourisme.Les Français, qui raffolaient jusqu’ici des résidences secondaires – ils en possèdent environ 3,2 millions, 9  % du parc de logements –, seraient-ils en train de se débarrasser de cette passion devenue ruineuse ? Car ils n’y résident, en moyenne, que quarante-deux jours par an, pour un coût annuel allant de 5 000 à 10 000 euros, et qui ne peut qu’enfler, avec des impôts locaux en constante augmentation.« Le long séjour d’été dans la maison de famille, c’est fini. Les jeunes aiment varier les destinations – mer, montagne, ville, étranger… – rendues très accessibles grâce à Internet et au low cost, observe Patrick Viceriat, sociologue spécialiste du tourisme. Vingt millions de Français partent chaque année à l’étranger, pas forcément très loin et surtout en Europe, mais c’est deux fois plus qu’en 1995 », argumente-t-il.Ce désamour a pour conséquence la grave crise que traverse le marché des « maisons de campagne », comme les appellent les sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer), c’est-à-dire les biens autrefois à destination agricole acquis par des non-agriculteurs. « Jusqu’en 2007, environ 40 000 maisons de ce type changeaient chaque année de propriétaire. Elles étaient seulement 29 000 en 2013, relève Robert Levesque, responsable à la fédération nationale des Safer. Et leur prix moyen a chuté, dans la période, de 192 000 à 162 000 euros. Seules les zones d’emploi, près des agglomérations, ont, en 2013, connu une petite reprise du nombre de transactions  : ce sont en majorité des jeunes du département, qui installent leur domicile principal toujours plus loin des centres. »Les acquéreurs étrangers en retraitLa part des acquéreurs étrangers ne cesse, elle, de baisser, de 14,3  %, en 2004, à 6,3  %, en 2013. Ce sont en majorité des Anglais qui, au moment de la crise, avaient déserté le sol français mais, taux de change livre-euro aidant, y reviennent. Beaucoup de ventes se concluent d’ailleurs entre Britanniques.« Toutes les résidences secondaires qui ne sont pas facilement transformables en résidences principales ont du mal à se vendre », confirme Bernard Cadeau, président du réseau d’agences immobilières Orpi. Même dans les zones très chères, avec des biens dépassant le million d’euros, les acquéreurs négocient ferme « et ne veulent plus immobiliser des capitaux sans rentabilité  : ils envisagent la création d’un gîte, la location saisonnière, ce qui suppose des propriétés sans défaut, avec vue, calmes tout en étant bien desservies », explique Philippe Boulet, de l’agence Emile Garçin de Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône). La cote des maisons de vacances sur le littoral... ... et des appartementsSource : notaires de BretagneFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Dans la bataille juridique tous azimuts qu'elle mène pour imposer ses services en France, la société américain Uber marque deux nouveaux points et gagne un nouveau sursis. La cour d'appel de Paris a décidé, mardi 31 mars, de transmettre à la Cour de cassation deux nouvelles questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) sur la loi Thévenoud.Les juges d'appel, qui statuaient sur la demande d'interdiction du service UberPop de mise en relation de clients avec des particuliers s'improvisant chauffeurs de taxi, considèrent que la loi du 1er octobre 2014, qui était censée clarifier la situation, est floue.En particulier, ils retiennent les arguments développés par Hugues Calvet, l'avocat de la société californienne, selon qui la rédaction de l'article de loi censé réprimer pénalement UberPop est ambiguë.La loi définit comme un délit la mise en relation avec ces chauffeurs non professionnels, qui se livrent à des activités de transport « à titre onéreux ». Un terme jugé imprécis qui, selon la cour d'appel, risque de mettre dans un même panier des services de covoiturage, comme Blablacar, et le service UberPop proposé par le numéro un mondial du VTC (véhicule de transport avec chauffeur).La Cour d'appel a décidé de transmettre une seconde QPC, sur l'article qui impose le « retour au garage » des VTC entre deux courses. La Cour de cassation a trois mois pour décider si elle transmet au Conseil constitutionnel ces deux questions. Les juges suprêmes auront, dans ce cas, trois mois supplémentaires pour se prononcer.Lire : Uber bouscule la loi ThévenoudSUSPENSION POSSIBLE PAR LA JUSTICE CIVILESur le fond du dossier, qui était la demande en référé de suspension d'UberPop, la cour d'appel a remis sa décision à plus tard : le 23 juin, si la Cour de cassation rejette les QPC, le 29 septembre, s'il faut attendre le point de vue du Conseil constitutionnel.La demande d'interdiction d'UberPop avait été déposée par trois sociétés de VTC – LeCab ainsi que GreenTomatoCars et Transdev Shuttle, deux filiales de Transdev – et des associations de taxis.Le tribunal de commerce de Paris, saisi en première instance, avait, le 12 décembre 2014, refusé de prononcer l'interdiction de ce service, estimant que cela relevait du juge pénal.La Cour d'appel estime au contraire qu'une mesure de suspension peut être décidée par le juge civil, sous réserve de la clarification de la loi soumise au juge constitutionnel.La juridiction consulaire avait déjà transmis deux QPC, que la Cour de cassation a jugé recevables le 13 mars. La constitutionnalité de la loi Thévenoud est donc sérieusement mise en question sur quatre de ses articles clés.INTERPELLATIONS ET PERQUISITIONEn attendant que ce débat juridique soit purgé, Uber continue de développer ses services de VTC avec des chauffeurs professionnels et de transport par des particuliers. Ce qui n'empêche pas la Préfecture de police de Paris de multiplier les interpellations de chauffeurs d'UberPop.Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris à l'encontre d'Uber au titre de l'« organisation illégale » d'un « système de mise en relation de clients avec des personnes qui se livrent au transport routier (…) à titre onéreux ».Cette enquête confiée à la police judiciaire, qui a donné lieu à une perquisition du siège d'Uber le 16 mars, porte également sur des faits présumés de « conservation illégale de données à caractère personnel ».Lire l'interview : Uber « n'est pas opposée à la régulation, au contraire »Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel C’est l’un des plus grands défis que devra relever la zone euro ces prochaines années. Selon les chiffres publiés, mardi 31 mars, par Eurostat, le taux de demandeurs d’emploi dans l’union monétaire s’est établi à 11,3 % en février, contre 11,4 % en janvier. Il s’agit de son niveau le plus faible depuis mai 2012. En mai 2013, il culminait à 12,1 %. « La bonne nouvelle, c’est que le chômage reflue enfin », commente Diego Iscaro, économiste Europe chez IHS Global Insight. La mauvaise, c’est qu’il reflue beaucoup trop lentement ».Dans le détail, la situation est très contrastée d’un État à l’autre. Alors que l’Allemagne est proche du plein-emploi avec un taux de demandeurs d’emplois à 4,8 %, l’Italie connaît une légère hausse de son chomâge à 12,7 %, la France restant stable à 10,6 %.En Espagne, 23,7 % des actifs sont sans emploi – même si ce taux devrait reculer à un rythme lent. La Grèce, elle, continue d'enregistrer le plus fort taux de chômage (26 % selon les dernières données disponibles, datant de décembre).En moyenne, la reprise de l’emploi européen est donc bien plus poussive qu’aux États-Unis, ou au Royaume-Uni, où le taux de chômage est respectivement tombé à 5,5 % à 5,7 %. « Ce n’est pas seulement parce que ces pays affichent un taux de croissance plus élevé : leur marché du travail est également plus dynamique », précise Maxime Sbaihi, économiste chez Bloomberg.Une reprise trop faibleLa zone euro est aujourd’hui dans une situation particulièrement complexe. La reprise y est trop faible pour permettre une véritable décrue du chômage. Et le maintient d’un taux de chômage élevé handicape la croissance. « Tant que le nombre de demandeurs d’emploi reste élevé, il n’y a pas de franche hausse de salaires et donc, pas de véritable redémarrage de la consommation », résume Jessica Hind, chez Capital Economics.Lire aussi :La zone euro n’a pas retrouvé son PIB d’avant la criseSelon ses calculs, les salaires ne commenceront en moyenne à augmenter dans la zone euro que lorsque le chômage sera repassé sous la barre des 9 %. Ce qui n’arrivera pas avant… début 2019 au mieux, selon les prévisions du Fonds monétaire international. Pour rappel, en 2007, le taux de chômage de l’union monétaire était de 7,5 %.Par chance, la consommation européenne est aujourd’hui soutenue par une béquille bienvenue en ces circonstances : les pressions déflationnistes. D’après Eurostat, l’inflation en zone euro est ainsi restée négative en mars, avec un taux annuel à – 0,1 %, après – 0,6 % en janvier et – 0,3 % en février.Le coup de pouce du tassement des prix« Le tassement des prix, en particulier ceux de l’énergie, est un coup de pouce non négligeable au pouvoir d’achat, compensant la stagnation des salaires », commente Philippe Waechter, chez Natixis AM.Mieux : il regonfle également la confiance des ménages. Celle-ci a en effet retrouvé son niveau de 2007, selon la Commission.Toute la question est de savoir combien de temps ce coup de pouce durera. Et s’il permettra que la croissance devienne auto-entretenue, c’est-à-dire basée sur des fondamentaux suffisamment solides pour qu’elle puisse se passer des mesures de relance massive de la Banque centrale européenne.Si les prix de l’énergie recommencent à monter, alors que le cercle vertueux entre hausse des salaires et consommation n’est pas enclenché, la reprise européenne pourrait connaître un nouveau coup de mou.Le poids du chômage de longue duréeD’autant que le bol d’air offert par la désinflation ne résout en rien le problème du chômage de longue durée. « C’est l’une des plus graves séquelles laissées par la crise, et il faudra des années encore avant qu’elle ne s’estompe », explique M. Sbaihi.En France, 43 % des chômeurs sont ainsi sans emploi depuis plus d’un an, selon Pôle Emploi. Un niveau record. En 2009, ils n’étaient que 30 %. Et la durée d’inactivité complète ne cesse d’augmenter : elle est aujourd’hui de 538 jours en moyenne en France, contre 391 jours il y a six ans… Les chiffres sont tout aussi inquiétants en Espagne (50 %), en Italie (57 %), en Irlande (60 %) et en Grèce (73 %).L’ennui, c’est qu’une partie de ces chômeurs longue durée ne retrouveront jamais d’emploi. En conséquence, le taux de chômage structurel, celui qui ne diminue pas, même une fois la croissance revenue, ne cesse d’augmenter depuis le début de la crise. D’après l’OCDE, il se rapproche aujourd’hui de la barre des 9 % dans la zone euro.Des réformes lentes à produire leurs effetsLes États membres s’attaquent-ils au problème ? Pas vraiment. Certes, nombre d’entre eux ont entrepris des réformes visant à flexibiliser leur marché du travail. En Italie, le premier ministre Matteo Renzi, via le « Job act », a instauré un contrat de travail unique. En France, le Crédit impôt compétitivité emploi (CICE) contribuera également à la création de postes.Lire aussi : Les entreprises adoptent très progressivement le CICE« Malheureusement, ces réformes ne stimuleront l’emploi qu’après un certain temps », prévient Clemente de Lucia, chez BNP Paribas. Surtout, aucun gouvernement n’a vraiment prévu de renforcer les mesures spécifiquement dédiées aux chômeurs longue durée, comme les formations ou stages.Et pourtant : s’il ne se résorbe pas rapidement, ce phénomène rognera sensiblement la croissance future dans les pays les plus concernés. Lorsqu’ils se découragent, les chômeurs longue durée finissent en effet par quitter définitivement le marché du travail. La baisse de la population active, c’est-à-dire du nombre de personnes contribuant à la richesse nationale, produit alors des dégâts irrémédiables.« À terme, le risque est que l’écart entre l’Allemagne et le reste de la zone euro se creuse encore, au détriment la cohésion de l’union monétaire », prévient M. Iscaro. Avant de rappeler que la divergence des trajectoires économiques entre les pays membres est l’un des maux à l’origine de la crise de 2008.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard Les industriels suisses font leurs courses en France. Tandis que le champion du ciment Holcim espère lancer sous peu son offre publique pour acheter Lafarge, son compatriote Aryzta a signé dans la nuit de lundi 30 mars à mardi 31 mars un accord pour acheter les surgelés Picard. Une des enseignes préférées des Français, qui adorent ses moelleux au chocolat et ses cakes jambon-olives.Lire aussi : Les magasins Picard emballent les consommateursLe projet dévoilé mardi prévoit une cession en deux temps. Aryzta, un spécialiste de la boulangerie industrielle surgelée, va d’abord prendre une très grosse minorité du capital, 49 %, moyennant 447 millions d’euros. Le fonds Lion Capital, l’actuel propriétaire du groupe français, cèdera en principe le reste des titres au bout de trois à cinq ans. L’ensemble de la transaction est évalué à environ 910 millions d’euros, plus la reprise des importantes dettes de Picard. Soit un total de 2,25 milliards d’euros.Fondée en 1906 par Raymond Picard sous le nom des Glacières de Fontainebleau, l’entreprise a appartenu à Carrefour de 1994 à 2001. Elle est ensuite passée entre les mains d’une série de fonds d’investissement : Candover, BC Partners puis Lion Capital. Une enseigne en croissance régulière depuis quarante ans, dégageant une bonne trésorerie de façon très prévisible : pour ces financiers, Picard représentait un cas parfait de LBO, ces montages qui permettent de racheter des sociétés en recourant à beaucoup de dette, puis en faisant rembourser celle-ci par l’entreprise elle-même.En fin d’année 2014, quatre ans après sa prise de participation, Lion Capital a commencé à chercher des repreneurs. Plusieurs pistes ont alors été étudiées, de la cession à un autre fonds à une introduction en Bourse, en passant par une revente à un industriel ou à un distributeur. « Tout le monde a regardé le dossier », confie un professionnel.La fin de la valseAprès avoir bouclé le refinancement de la dette en début d’année, Lion a finalement choisi de conclure avec Aryzta. Pour la première fois en une quinzaine d’années, Picard va donc appartenir à un professionnel du secteur. Ce qui devrait mettre fin à la valse des propriétaires qu’a connue la marque.Pour Aryzta, « il s’agit d’un virage stratégique », analyse Alan Mason, avocat chez Freshfields et l’un des conseils du groupe suisse. Inconnu du grand public, Aryzta intervenait jusqu’à présent plus en amont de la filière. Le groupe de Zurich est le plus important fournisseur au monde de croissants, de pains et autres produits surgelés. Il approvisionne certains fast-foods, des points de vente dans les gares, des cantines, etc. Sa position de leader mondial, Aryzta l’a obtenue en multipliant les acquisitions, notamment en France, où il s’est offert Délice de France en 1999 puis Hubert en 2005.Cette fois-ci, il s’intègre en aval, dans la distribution. Si les cuisiniers de Picard élaborent des recettes, toute la fabrication est en effet sous-traitée auprès d’industriels du type d’Aryzta, qui restent dans l’ombre. Picard assure ensuite la commercialisation dans ses magasins. Un réseau de 925 points de vente qui n’arrête pas de croître, au rythme d’environ 35 boutiques par an. Au total, Picard table sur un chiffre d’affaires de 1,4 milliard d’euros en 2015, et un résultat d’exploitation de 192 millions d'euros. La marque au flocon emploie quelque 4500 personnes, essentiellement en France.Pour Aryzta, cette opération vient à point nommé. Il y a quelques jours, le groupe suisse a récolté 400 millions d’euros en vendant l’essentiel de sa filiale irlandaise Origin, spécialisée dans les fourrages et les engrais. Cette somme permettra de financer la première tranche de l’achat de Picard.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué et Cédric Pietralunga C’est un des plus gros plans sociaux de ces dernières années. Les 2 150 salariés de MoryGlobal (ex-Mory Ducros) sont maintenant fixés. Le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a prononcé la liquidation du transporteur, mardi 31 mars en fin d’après-midi, « avec poursuite d'activité jusqu'au 30 avril ». L'administrateur judiciaire doit maintenant « mener à bien les consultations avec les organisations syndicales » et « procéder aux licenciements des salariés » de l'entreprise.Aucune offre de reprise n’ayant abouti – le principal projet, esquissé par Transport Malherbe, qui concernait 141 personnes, a été retiré en fin de semaine dernière – la liquidation a pu être prononcée immédiatement.Dans un secteur de la messagerie déjà en surcapacité et financièrement très fragile, la situation de MoryGlobal, qui avait été placé en redressement le 10 février, était sans grand espoir. Le transporteur a subi, en 2014, une perte nette de 43 millions d’euros.La situation est d’autant plus critique que l’Etat, déjà appelé à la rescousse fin 2013, n’est plus décidé à revenir, financièrement, à son secours. Même si le premier ministre, Manuel Valls, a assuré, mardi matin sur BFM TV-RMC, que le gouvernement essaie de « trouver une solution ».Lire aussi :MoryGlobal : combattre la fatalité« Nous allons faire du traitement social, organiser une cellule de reclassement… », prévient-on au sein du gouvernement. Les actifs de MoryGlobal, évalués à environ 50 millions d’euros, devraient être absorbés pour financer le plan social.Un précédent plan social déjà très lourdDébut 2014, après la faillite de Mory Ducros, ancien numéro deux de la messagerie en France, c’est en effet l’intervention de l’Etat qui avait contribué à la création de MoryGlobal, le fonds Arcole Industries ayant décidé de reprendre l’activité.Cette relance s’était toutefois faite au prix de 2 800 suppressions d’emplois (sur plus de 5 000) et de la fermeture de 35 agences sur 85. Cela reste l’un des plus vastes plans sociaux de l’ère Hollande.En février 2014, Arnaud Montebourg, alors ministre du redressement productif, avait accepté de verser un prêt de 17,5 millions d’euros à l’entreprise, par l’intermédiaire du Fonds de développement économique et social.Depuis l’automne 2014, MoryGlobal, qui était suivi par le comité interministériel de restructuration industrielle, bénéficiait, de la part de l’Etat, d’un gel de ses créances sociales et fiscales. « Sans cela et l’affacturage, l’entreprise aurait déjà fermé », assure une source.Les résultats ont continué à plongerQue s’est-il passé depuis lors ? Alors que le marché de la messagerie a arrêté sa chute l’année dernière, MoryGlobal a vu ses résultats plonger, tandis que ses concurrents (Geodis, Schenker, Kuehne + Nagel, Dachser, Gefco et Heppner) ont vu leurs résultats s’améliorer.« Nous étions en pleine reprise, gagnant des nouveaux clients, réfute un délégué syndical. Nous sommes viables ! » « Avec plusieurs procédures judiciaires en cours et une stratégie de développement mal comprise par les clients, MoryGlobal a semé le doute, indique néanmoins un expert du secteur. Ses clients fidèles ont progressivement décidé de diversifier leurs risques et de travailler avec des concurrents, lui enlevant des volumes. » « La reprise était tellement aléatoire que MoryGlobal n’a conservé que les clients les moins fiables, ceux qui paient le moins, qui tirent les prix vers le bas », souligne également un connaisseur du dossier.Actionnaire et syndicats se renvoient les responsabilitésChez MoryGlobal, les syndicats et Arcole se renvoient la responsabilité de la dégradation de la situation. Pour Eric Martin, élu CFTC de MoryGlobal, « le seul et unique coupable de cette catastrophe, c’est Arcole ». Ce que l’on confirme chez FO, autre syndicat représenté au comité d’entreprise.Cependant, assure un spécialiste du dossier, « Arcole avait fait le job depuis le dépôt de bilan. Mais l’entreprise n’a pas réussi à croître comme espéré ». De fait, le fonds de retournement a réinvesti 17,5 millions d’euros dans le transporteur, comme il l’avait promis à l’Etat.Pour Arcole, c’est au contraire les syndicats qui sont responsables de la déconfiture de l’entreprise. En février 2014, les élus CFDT de Mory Ducros, alors premier syndicat du transporteur, avaient refusé de signer l’accord d’entreprise permettant de mettre en œuvre le plan social, alors qu’ils s’étaient engagés à le faire. Faute de cette signature, MoryGlobal a dû réintégrer à l’été 2014 quelque 200 salariés protégés. Pour Arcole, cela a eu un « impact financier colossal ».Le fonds s’en prend également indirectement au tribunal de commerce de Pontoise, qui l’avait autorisé à reprendre Mory Ducros. Ce tribunal ne l’a pas autorisé à vendre trois immeubles, « vides et non nécessaires à l’exploitation de MoryGlobal », assure-t-il. La vente de ces actifs aurait pu rapporter 25 millions d’euros, qui auraient permis de prolonger l’activité de l’entreprise, estime le fonds dirigé par André Lebrun.« Si Arcole n’a pas pu vendre ces actifs, c’est parce qu’il a retiré 7,5 millions d’euros sur les 17,5 millions d’euros qu’il a versés à l’entreprise, réfute un délégué syndical de l’entreprise. Le tribunal l’a autorisé à vendre ces actifs s’il restituait, avant, cette somme… »Une aubaine pour les concurrentsUne chose est sûre : pour les concurrents de MoryGlobal, la disparition d’un acteur du secteur constituera une aubaine. « Ils ont déjà profité d’un report du chiffre d’affaires abandonné par Mory Ducros pour se refaire une santé. L’arrêt devrait encore améliorer leur sort », assure un expert.Ce sont environ 250 à 300 millions d’euros d’activité que les concurrents de l’entreprise devraient ainsi se partager, la disparition de MoryGlobal devant aussi contribuer à faire remonter les prix.Dans ce contexte, les sous-traitants de MoryGlobal, qui représentent environ 1 000 salariés, pourraient espérer garder de l’activité avec les autres entreprises du secteur qui récupéreront les clients.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicole Vulser L’avenir de trois magasins des Galeries Lafayette, à Lille, Béziers et Thiais (Val-de-Marne), déficitaires et menacés de fermeture, a été évoqué lors d’une réunion extraordinaire du comité central d’entreprise (CCE), mardi 31 mars dans la matinée. Il a été annoncé que Béziers et Thiais fermeront définitivement, tandis que le magasin de Lille pourrait être partiellement conservé et seul un étage serait fermé.Toutefois ce scénario n’est pas encore définitif et dépend encore des négociations engagées entre la direction des Galeries Lafayette et le propriétaire du magasin. Si aucun accord n’est possible, dans ce cas, le magasin tout entier sera fermé. Aucune date n’a été donné aux représentants du personnel pour connaître le sort exact du point de vente lillois.Au total, ces trois magasins comptent près de 350 salariés, en dehors des personnels employés par des marques (démonstrateurs). À Lille, une mesure de fermeture partielle ne concernerait qu’ une trentaine de salariés du groupe.Lire aussi : A Lille, quel avenir pour les Galeries Lafayette Il semble que Matignon ait demandé à toutes les entreprises qui devaient procéder à des annonces de suppressions d’emplois, de ne pas les faire avant le second tour des élections départementales.« La politique familiale n’existe plus »Le CCE devait initialement se tenir le 24 mars mais la question la plus délicate, celle de la fermeture des magasins avait été reportée d’une semaine. Selon l’un des participants, l’ambiance était particulièrement solennelle et la direction a pris l’engagement de reclasser au maximum les salariés dans d’autres magasins du groupe.Le bail du magasin du centre commercial Belle-Epine, à Thiais, prend fin en décembre 2015, tandis que celui de Lille s’achève en mars 2016. Les murs du magasin de Béziers ont déjà été préemptés à l’automne 2014 par la mairie.« On a le sentiment que la politique familiale, qui caractérisait les Galeries Lafayette, n’existe plus depuis que Philippe Houzé en a pris la tête », explique un représentant des salariés. « Ouvrir à Pékin l’amuse beaucoup plus que de conserver Belle-Epine. Avec la façon dont il a déjà fait tomber les têtes au comité de direction, on est inquiet », ajoute-t-il.Un prochain CCE est prévu le 8 avril, pour envisager la mise en place d’un PSE et, espèrent les représentants syndicaux, en savoir davantage sur le sort de Lille. La direction des Galeries Lafayette n’avait pas encore réagi à la mi-journée.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julien Bouissou (New Delhi, correspondance) En Inde, l’ère des communications téléphoniques à très bas coût est en passe d’être révolue. La vente aux enchères des fréquences de téléphonie mobile, qui s’est déroulée en mars, a battu tous les records. Elle a atteint les 17,2 milliards d’euros, au terme de dix-neuf jours d’enchères, dépassant largement les prévisions du gouvernement indien.Dans la plupart des cas, il s’agissait pour les opérateurs de renouveler leurs fréquences et donc de maintenir leurs positions sur un marché très concurrentiel, qui compte, juste après la Chine, le plus grand nombre d’abonnés au monde.Les analystes craignent que les sommes levées détériorent le niveau d’endettement des opérateurs, qui ont d’ailleurs vu leurs cours en bourse chuter au lendemain de l’annonce du montant des enchères, vendredi 27 mars. Elles pourraient également sacrifier leurs investissements dans le réseau, comme les antennes relais.« C’est de l’argent dépensé pour s’assurer un maintien sur le marché plutôt que des investissements dans les infrastructures qui pourraient conduire à la création d’emplois et la génération de revenus », estime le quotidien The Indian Express dans son éditorial daté du 28 mars.Un téléphone qui sert bien plus qu’à communiquerCes enchères devraient enfin avoir des répercussions sur le prix des communications. Dans un pays qui compte 955 millions d’abonnés, le téléphone sert bien plus qu’à communiquer. Les aides-soignantes des villages reculés l’utilisent pour se former et les agriculteurs pour prendre des conseils. « L’objectif de ces enchères était de maximiser les revenus de l’Etat, pas la satisfaction des consommateurs », a regretté l’ancien ministre des télécommunications Kapil Sibal.Les opérateurs accusent le gouvernement d’avoir organisé la pénurie des fréquences pour faire monter les enchères. Mais ce dernier réfute ces accusations. Selon ses estimations, les coûts des fréquences ne devraient représenter que 2,56 % des revenus générés par le secteur au cours des vingt prochaines années, la durée couverte par les licences.Les opérateurs vont devoir régler 4,3 milliards d’euros dès cette semaine, et le reste d’ici 2027. Des dépenses élevées qui devraient accélérer la consolidation du secteur. Sur les douze opérateurs indiens, les trois plus grands, Bharti Airtel, Vodafone et Idea Cellular totalisent 77 % des montants enchéris pour des parts de marché qui avoisinent les 70 %.Cinq ans après une timide entrée sur le marché, l’opérateur Reliance Jio, jusqu’ici quasi inconnu, a fait une percée remarquée puisqu’il a été le quatrième enchérisseur, en déboursant près de 1,5 milliard d’euros. Cette filiale de l’empire indien Reliance Industries prépare le lancement de la 4G dans le pays.L’Internet en Inde sera mobile ou ne sera pasAvec près de 80 millions de smartphones vendus chaque année, c’est le service de données, qui va tirer la croissance du secteur au cours des prochaines années. Près de 2 Indiens sur 3 naviguent sur Internet depuis leur téléphone, et cette proportion devrait augmenter. Selon le cabinet de conseil McKinsey, le pays devrait compter entre 350 et 550 millions d’utilisateurs d’Internet mobile supplémentaires d’ici les quatre prochaines années.Au XXIe siècle, l’Internet en Inde sera mobile ou ne sera pas. Les opérateurs espèrent ainsi augmenter le revenu moyen par utilisateur qui plafonne à 3 dollars par mois (2,78 euros), l’un des plus bas au monde. Mais il faudra être patient. Les revenus tirés des services de voix représentent encore 80 % du chiffre d’affaires du secteur.Lire aussi :L’Inde, nouvel eldorado de l’Internet mobileCes enchères, même si elles vont alléger le déficit budgétaire de l’Etat, risquent de contrarier l’une des promesses de campagne du premier ministre Narendra Modi, celle de relier le pays à un réseau de fibres optiques. Le coût des licences de téléphonie étant si élevé, les investissements des opérateurs de télécommunication dans le réseau de fibre optique risquent de manquer.Julien Bouissou (New Delhi, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.03.2015 à 08h21 • Mis à jour le31.03.2015 à 10h10 | Corine Lesnes (San Francisco, correspondante) Le Sénat américain va se pencher sur les pratiques de Google, et sur les conditions dans lesquelles le moteur de recherche a été blanchi, en 2013, des accusations d’abus de position dominante par la FTC, l’agence fédérale chargée de la défense des consommateurs.Le 20 mars, le Wall Street Journal avait révélé que les commissaires de la FTC avaient décidé de classer le dossier, alors que les experts de sa division de la concurrence avaient recommandé d’engager des poursuites. Le quotidien avait eu accès à un rapport préliminaire, qui n’aurait pas dû être rendu public mais qu’il avait obtenu dans le cadre d’une requête invoquant la loi sur la liberté de l’information.Lire aussi :Révélations sur les drôles de pratiques de GoogleCe rapport, daté de 2012, concluait que le géant de Mountain View favorisait ses propres services dans ses référencements, qu’il copiait les données de ses concurrents, comme Yelp ou Tripadvisor, et exerçait des pressions sur les annonceurs pour qu’ils choisissent sa propre régie publicitaire, AdWords.Le sénateur républicain de l’Utah, Mike Lee, qui préside le comité anti-trust de la commission des lois du Sénat, a indiqué, lundi 30 mars, au National Journal, qu’il s’intéresse aux différents aspects du dossier : « Comment la FTC a-t-elle pu laisser filtrer un rapport confidentiel, et quelles conversations, le cas échéant, la FTC ou Google ont-ils eues avec la Maison Blanche sur les investigations en cours ? »230 visites à la Maison BlancheIl ne s’agit pas, dans l’immédiat, d’enquêter sur le fond de l’affaire elle-même, à savoir la plainte pour abus de position dominante portée par Microsoft et d’autres concurrents de Google, a précisé le sénateur. L’élu républicain souhaite en savoir plus sur les contacts entre Google et l’administration Obama pour établir si celle-ci a aidé la firme à éviter les sanctions en faisant pression sur la FTC, agence statutairement indépendante.La semaine dernière, le Wall Street Journal a révélé que des employés de Google avaient été reçus quelque 230 fois à la Maison Blanche depuis l’élection de Barack Obama en 2008, soit une fois par semaine en moyenne. Le PDG de Google, Eric Schmidt a soutenu M. Obama depuis les débuts et il a joué le rôle de conseiller informel auprès du président.Google a réagi au décompte du Wall Street Journal par la voix de sa vice-présidente pour les communications, Rachel Whetstone. Celle-ci a affirmé qu’il n’avait en aucun cas été question de la plainte portée devant la FTC dans les conversations des employés de la firme à la Maison Blanche.Corine Lesnes (San Francisco, correspondante)Correspondante du Monde aux Etats-Unis basée à San FranciscoSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adéa Guillot (Athènes, correspondance) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La date butoir est passée. Et le dossier grec est toujours ouvert. Il y a quelques jours encore, pourtant, le lundi 30 mars avait été présenté comme l’ultime limite au-delà de laquelle les négociations entre le gouvernement grec et ses créanciers internationaux ne devaient pas se prolonger, si l’on ne voulait pas voir la Grèce, en mal de liquidités, s’approcher du précipice financier.Finalement, l’urgence financière n’apparaît plus si urgente. Et les discussions entre Athènes et le « groupe de Bruxelles » (l’ex-« troïka » composée du Fonds monétaire international, de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne, plus le mécanisme européen de stabilité), menées durant tout le week-end jusqu’à la mi-journée lundi, vont se poursuivre. Avec le même menu : s’accorder sur les réformes à mettre en œuvre afin que le pays puisse bénéficier d’une aide financière de 7,2 milliards d’euros.Mais les discussions entre Athènes et ses créanciers achoppent sur les « lignes rouges » – réforme des retraites, libéralisation du marché du travail – qui avaient déjà entraîné la fin du précédent gouvernement grec, celui d’Antonis Samaras. Le blocage est donc bien réel.Que propose Athènes ?Le gouvernement grec a formulé, vendredi 27 mars, une liste d’une vingtaine de mesures, chiffrées. Son contenu a opportunément « fuité », lundi, dans la presse grecque. Y figurent des mesures de lutte contre la fraude fiscale, mais aussi contre le trafic de carburant et d’alcool. Ces deux dernières actions pourraient rapporter 250 millions d’euros, selon le gouvernement. Le contrôle des comptes ouverts à l’étranger par des Grecs pourrait, lui, conduire à rapatrier 725 millions alors qu’un changement du code fiscal pourrait générer 300 millions d’euros.Lire aussi :Evasion fiscale : la Suisse va coopérer avec la GrèceLe gouvernement grec propose aussi la création d’une structure de défaisance (« bad bank ») pour faire face à l’accumulation des créances douteuses dans les banques. Athènes s’engage par ailleurs à limiter les départs anticipés à la retraite pour soulager un régime déjà mal en point. Le pays se refuse en revanche à toute augmentation des taxes dans le secteur clé du tourisme. Et les recettes attendues cette année des privatisations sont de 1,5 milliard d’euros, au lieu des 2,2 milliards prévus dans le programme de sauvetage de la Grèce.Au total, le plan grec prévoit plus de 3 milliards de recettes nouvelles pour l’année 2015. Il est aussi construit sur un budget en excédent primaire (avant charge de la dette) de 1,5 % du PIB et non de 3 %, ce qui doit donner un peu de marges financières. Le gouvernement grec table par ailleurs sur une croissance de 1,4 % de l’économie grecque.Que répondent les créanciers ?Du côté des créanciers, le ton a changé. Les discussions sont « constructives », précise Margaritis Schinas, porte-parole de la Commission européenne. Mais, si les Européens sont prêts à des compromis, leur base de travail reste la liste de réformes sur laquelle s’était engagé le précédent gouvernement grec d’Antonis Samaras.Lire aussi :Le rude apprentissage européen de la GrèceComme en décembre 2014, les bailleurs de fonds de la Grèce continuent notamment d’exiger une réforme des retraites et une libéralisation plus poussée du marché du travail. Ce que refuse Athènes : « Comment exiger de nous que nous négociions sur des engagements antérieurs à l’élection du 25 janvier, qui nous a portée au pouvoir, alors que nous avons, depuis, signé l’accord du 20 février nous autorisant à proposer nos propres réformes, du moment qu’elles sont budgétées », s’énerve-t-on côté grec. Quel est désormais le calendrier ?Il y aura, mercredi 1er avril, un « Euro Working Group », c’est-à-dire une réunion des responsables des Trésors des 19 pays membres de la zone euro. Mais il ne devrait s’agir que d’un point d’étape sur les négociations en cours, à en croire des sources bruxelloises.Si, pendant un temps, le principe d’un déblocage anticipé partiel des 7,2 milliards d’euros d’aides semblait acquis, il serait aujourd’hui de nouveau compromis. « C’est à l’Eurogroupe de décider les sommes qu’il faut débourser. C’est une décision politique », précise le vice-président de la Commission en charge de l’euro, Valdis Dombrovskis.A en croire de nombreuses sources bruxelloises, l’Eurogroupe ne sera convoqué, au mieux, qu’après la Pâques catholique (le 6 avril).Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alain Beuve-Méry Les grandes manœuvres sont relancées dans l’édition. Moins d’une semaine après le Salon du livre de Paris, Hervé de La Martinière, PDG du groupe d’édition du même nom a décidé de vendre sa filiale de diffusion et de distribution, Volumen, au groupe Editis (Robert Laffont, Plon, Pocket, etc.). Un comité d’entreprise extraordinaire (CCE) de Volumen et de Loglibris – une autre filiale du groupe créée avec l’ex France-Loisirs, et devenue partie intégrante de Volumen en 2010 – a été convoqué pour le vendredi 3 avril.Le magazine Livre Hebdo s’est procuré une note interne, datée du 27 mars, dans laquelle M. de La Martinière annonce que son groupe est entré en « négociation exclusive avec Editis pour la cession de sa filiale de diffusion-distribution ».Cela fait plus de dix-huit mois que Alain Kouck, le PDG d’Editis, numéro deux du secteur, est en discussions avec M. de La Martinière ; il y a un an, il avait obtenu le feu vert de ses actionnaires espagnols – le groupe Planeta – pour faire de nouveaux investissements dans l’Hexagone.Concurrence accrue d’Amazon ou de GooglePrésident d’un groupe d’édition, M. Kouck, âgé de 68 ans est surtout un logisticien dans l’âme. Il a construit sa carrière dans la diffusion et la distribution, deux activités clés du secteur. Aujourd’hui, il dirige un groupe qui pèse 662 millions d’euros et qui emploie environ 3 000 personnes. Cette acquisition sera son bâton de maréchal ; avant de céder son poste à Guillaume Vicaire, son actuel numéro deux.Economiquement, l’édition repose aujourd’hui sur deux piliers : les filiales dédiées au poche et la distribution. En France, chaque grand groupe a sa propre structure de diffusion : Maurepas pour Hachette, Interforum pour Editis, la Sodis pour Gallimard, UD pour Flammarion – ces deux dernières sont réunies au sein de Madrigall – et enfin Volumen pour La Martinière.Mais, selon de nombreux observateurs, il y a au moins, un acteur de trop. Le rachat de Volumen et de Loglibris par Editis résout ce problème, au moment où le secteur subit une concurrence accrue des géants de l’Internet comme Amazon ou Google. Lire aussi :Amazon lance son forfait lecture en FrancePour Hervé de La Martinière, il est aussi opportun de vendre. Son groupe (240 millions d’euros de chiffre d’affaires, 800 personnes), qui comprend les maisons La Martinière, Abrams, Le Seuil, l’Olivier, Métaillié, Don Quichotte, Points, a fait une bonne année 2014 sur le plan éditorial. Mais il perd de l’argent sur ses activités de distribution, que ce soit avec Volumen ou Loglibris. Ces deux filiales emploient près de 300 personnes et les syndicats craignent des suppressions de postes après la fusion avec Interforum.Inéluctable mouvement de concentrationA l’issue de cette opération, « notre groupe (…) resterait fort et indépendant, avec la ferme volonté de reprendre son développement aussi bien en France qu’à l’étranger », a assuré M. de La Martinière, dans la note interne obtenue par Livre Hebdo. Cette question de l’avenir est justement sur les lèvres de tous les salariés. La vente des filiales distribution et de diffusion apparaît plutôt comme les prémices d’une cession totale du groupe.Derrière M. de La Martinière, figure, comme actionnaire de référence de la société, la famille Wertheimer, aussi propriétaire de Chanel. Depuis le rachat du Seuil en 2004, le PDG du groupe d’édition a toujours pu compter sur le soutien de Charles Heilbronn, demi-frère des Wertheimer.Il se murmure aujourd’hui que M. de la Martinière, âgé de 68 ans, pourrait souhaiter à terme conserver sa maison d’édition consacrée aux beaux livres (dont le grand succès fut La terre vu du ciel, de Yann Arthus-Bertrand), avec ses filiales américaines (Abrams) et allemandes (Knesebeck), mais qu’il céderait Le Seuil et ses autres filiales. Le mouvement de concentration de l’édition, entamé avec le rachat de Flammarion par Gallimard en 2012, se poursuivrait alors inéluctablement.Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Depuis qu’il a quitté ses fonctions de président de la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale), en janvier 2014, Ben Bernanke est resté très discret. Celui qui a été l’un des décideurs les plus puissants de la planète pendant huit ans, a bien participé à quelques colloques ces derniers mois, mais jusqu’à présent sa parole se faisait rare, l’homme refusant systématiquement toute interview.Et quand il a eu à s’exprimer, ce n’était pas forcément de gaîté de cœur : il fut en effet amené à témoigner dans le procès AIG, dont les anciens dirigeants contestent la façon dont les autorités américaines ont organisé le sauvetage de l’assureur américain.Mais en 2015, M. Bernanke a décidé de se rattraper. Désormais chercheur invité au sein de la Brookings Institution, le prestigieux cercle de réflexion américain, l’ex-président de la Fed a en effet ouvert son blog, lundi 30 mars. « Quand j’étais à la Fed, j’ai observé à l’occasion que la politique monétaire, c’est 98 % de discours et seulement 2 % d’action », lance-t-il en préambule.Et si, pendant ses deux mandats, sa parole devait être pesée au trébuchet, M. Bernanke a retrouvé depuis une certaine liberté d’expression. « Maintenant que je suis redevenu un civil, je peux commenter les questions économiques et financières sans que mes mots soient étudiés au microscope par les observateurs de la Fed », écrit-il.PlaidoyerSon premier post peut paraître comme une forme d’autojustification de ses deux mandats à la tête de l’institution monétaire américaine. « Pourquoi les taux d’intérêt sont si bas ? », questionne-t-il en titre, soulignant que c’est le cas non seulement aux Etats-Unis, mais aussi en Europe ou au Japon.Il s’agit en fait d’un plaidoyer en faveur de la politique monétaire accommodante, qui vise à répondre aux critiques des épargnants pénalisés par le maintien de taux d’intérêts proches de zéro. M. Bernanke explique ainsi que, si la Fed avait augmenté de façon prématurée ses taux, cela aurait cassé la croissance, ce qui aurait eu un impact négatif sur les rendements du capital. Il ajoute que la Fed aurait été obligée de réduire à nouveau les taux pour tenter de relancer l’économie.Lire aussi :Aux Etats-Unis, la croissance ralentit, mais la Fed reste résolue à augmenter ses tauxLe nouveau blogueur promet également qu’il ne s’interdira pas de parler baseball, un sport dont il est un amateur éclairé.L’ex-président de la Fed, décidément très en verve actuellement, s’est par ailleurs mis à tweeter ; lundi, quelques heures seulement après son premier gazouillis, le compte @benbernanke comptait déjà près d’une dizaine de milliers d’abonnés.Son livre sur les causes de la crise financière de 2008 et la façon dont le gouvernement et les autorités monétaires l’ont gérée est aussi particulièrement attendu. L’ouvrage, édité par W.W. Norton, devrait être dans les librairies américaines cet automne.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Dominique Gallois À la France les satellites militaires de reconnaissance optique, à l’Allemagne les drones de surveillance. Ainsi peut se résumer l’accord dans le secteur de la défense qui sera présenté, mardi 31 mars à Berlin, dans le cadre du conseil des ministres franco-allemand.Après des années d’hésitation, l’Allemagne a décidé de participer, à hauteur de 200 millions d’euros, à la construction du troisième satellite de la composante spatiale optique (CSO), un programme de satellite « espion » lancé par la France en 2010.Cette future constellation est appelée à succéder aux satellites Hélios dans le cadre du programme d’imagerie spatiale et de sécurité Musis. Le début du déploiement de cette constellation est prévu en 2017.Particularité de cet accord, l’Allemagne, bien qu’apportant les deux tiers de l’investissement, aura très peu, voire pas du tout de retombées industrielles, contrairement à ce qui est le cas habituellement dans ce type d’accord européen. Tous les satellites CSO sont fabriqués à Toulouse chez Airbus Defence and Space, Thales Alenia Space fournissant l’optique.La raison est simple : en matière d’observation, les choix technologiques ont été différents. Paris a privilégié l’optique alors que Berlin a développé un système satellitaire utilisant un radar, appelé SAR-Lupe. Les deux pays pourront échanger des capacités et des données fournies par les satellites CSO et SAR-Lupe.Première étude de faisabilitéOutre-Rhin, ce virement de cap vers une solution française a été difficile à négocier avec les industriels qui se sont sentis lésés. Les négociations ont d’ailleurs duré près de dix ans, ayant débuté en 2006.Toutefois, pour rééquilibrer l’accord, Berlin a obtenu d’être le principal acteur industriel dans un autre domaine, celui des drones de surveillance Male (Moyenne altitude longue endurance). Soutenu par trois pays, l’Allemagne, la France et l’Italie, et leurs industriels, Airbus Group, Dassault Aviation et Finmeccanica, ce projet, s’il aboutit, devrait voir le jour à l’horizon 2 025.En juin, à l’occasion du salon aéronautique du Bourget, les trois pays accorderont aux industriels 60 millions d’euros au total (20 millions par pays) pour une première étude de faisabilité. Cela reste un investissement très symbolique, comparé au coût de développement, estimé à plus d’un milliard d’euros. La question de son financement se posera alors.Côté Français, cette perspective n’est pas envisagée dans la loi de programmation militaire (2014-2019). Le livre blanc, qui définit l’évolution des armées, donne la priorité au recueil d’informations par satellites et non aux drones. Tout l’enjeu est de savoir si les Européens peuvent encore combler le retard pris dans les drones de surveillance, marché dominé par les Américains et les Israéliens.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.03.2015 à 16h29 • Mis à jour le30.03.2015 à 16h42 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le syndicat des dockers du Pirée (Grèce) menace de mouvements sociaux si l’annonce d’une prochaine privatisation du port, faite ce week-end, par le vice-premier ministre grec, Yannis Dragasakis, n’est pas démentie.En visite en Chine, avec d’autres membres du gouvernement, M. Dragasakis, cité par l’agence de presse Chine nouvelle, a déclaré qu’Athènes entend, finalement, procéder à la vente des 67 % que l’Etat détient dans l’Autorité du Port d’Athènes (OLP), l’entreprise publique chargée de l’exploitation commerciale d’une partie de ce port.Cette déclaration constitue un revirement du gouvernement d’Alexis Tsipras. Car, à peine élu, ce dernier avait annoncé qu’il annulait une série de privatisations lancées par son prédécesseur, Antonis Samaras (centre droit), dont celle de deux grands ports, au Pirée et à Thessalonique.Lire aussi :Coup d’arrêt aux privatisations en GrèceCe coup d’arrêt avait provoqué la colère de la Chine. Le groupe chinois Cosco figurait en effet parmi les cinq candidats retenus par le précédent gouvernement.Lire aussi :Au Pirée, les dockers se réjouissent, les Chinois défendent leurs droitsLes privatisations font partie des sujets actuellement en discussion entre Athènes et ses créanciers internationaux. Ces derniers poussent à une accélération du processus.Lire aussi :Grèce : polémique autour des privatisationsMais, lundi, intervenant sur plusieurs télévisions, le secrétaire d’Etat aux finances, Dimitris Mardas a déclaré que la Grèce « ne vendrait plus ses biens à des prix humiliants ».Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) D’un côté, les bailleurs de fonds internationaux de la Grèce; à ce stade, ils ne se satisfont pas des propositions de réformes faites, vendredi 27 mars, par le gouvernement grec et ils ne sont pas encore prêts à débloquer une aide financière de plus de 7 milliards d’euros. De l’autre, Syriza ; le parti au pouvoir à Athènes a réaffirmé les « lignes rouges » qu’il convient, selon lui, de ne pas franchir dans les discussions engagées avec les créanciers du pays…C’est dans ce contexte, que le premier ministre grec, Alexis Tsipras, devait chercher, lundi soir, à obtenir un consensus national. Il veut créer un bloc face à l’ex-« troïka » – Fonds monétaire international (FMI), Banque centrale (BCE) et Commission européennes – dont il considère qu’elle « semble prête à jouer la montre et à laisser la situation financière grecque empirer » afin de « nous contraindre à prendre des mesures qui sont à l’opposé de notre programme », précise une source grecque proche des négociations.M. Tsipras a donc prévu de s’adresser, à 20 heures (heure grecque), devant l’assemblée plénière du Parlement, à Athènes. Le premier ministre devrait ainsi demander leur soutien aux responsables des principaux partis d’opposition. « Il est temps que chacun décide de qui il veut soutenir – la Grèce ou pas – et qu’il le dise haut et fort », affirme-t-on au gouvernement.17 pages de propositions et 35 d’analyse chiffréeDes sources gouvernementales grecques assuraient, dimanche, avoir fourni « dix-sept pages de propositions et trente-cinq d’analyse chiffrée, qui présentent à nos interlocuteurs nos actions à court, moyen et long terme pour faire entrer de l’argent dans les caisses de l’Etat ». Mais la liste d’une vingtaine de réformes présentée par Athènes, et qui prévoit 3 milliards d’euros de recettes nouvelles pour l’Etat, ne satisfait pas pleinement à Bruxelles. Lire aussi :La Grèce expose ses projets de réformes« Ils insistent sur de nouvelles atteintes au droit du travail, mais c’est une ligne rouge pour nous », affirme-t-on au gouvernement. Ces fameuses « lignes rouges » ont d’ailleurs été réaffirmées à M. Tsipras lors d’une réunion, dimanche, du secrétariat général de son parti de la gauche radicale, Syriza. « Pas touche aux retraites, aux salaires et au droit du travail », résume, sans ambiguïté, un membre du comité directeur de Syriza. Le gouvernement, répète, lui, qu’il « s’est engagé auprès du peuple grec à ne pas prendre de mesures récessives », comme de nouvelles baisses de salaires ou des retraites.« Négociations menées par des amateurs »A ce stade toutefois, ni les conservateurs de la Nouvelle démocratie (ND), ni les socialistes du Pasok, ni le parti de centre gauche, To Potami, ne semblent prêts à donner un chèque en blanc au gouvernement de M. Tsipras. « Il ne faut pas nous considérer comme acquis », a prévenu Antonis Samaras, de la ND, alors que Stavros Théodorakis, de To Potami, a parlé de « fiasco des négociations, menées par des amateurs ».« Je suis optimiste sur une fin heureuse, très prochainement, de cette première phase de négociations et sur la normalisation de la situation », a déclaré, dimanche, le premier ministre grec, dans un entretien publié par l’hebdomadaire Realnews.En tout cas, tant à Bruxelles qu’à Athènes, on ne s’attend pas à une solution rapide. « Nous n’en sommes pas encore là », a indiqué, lundi, le porte-parole de la Commission européenne, Margaritis Schinas, interrogé sur une finalisation de la liste des mesures de redressement qu’Athènes s’est engagée à soumettre à ses bailleurs de fonds.Et l’idée d’un Eurogroupe d’urgence, longtemps annoncé pour ce début de semaine, semble avoir été repoussée de plusieurs jours. Probablement après Pâques.Lire aussi :Grèce : les négociations sur les réformes devraient se prolongerAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicole Vulser Après les « années folles », le coup de frein violent. Le groupe de luxe italien Prada – sans doute l’un des plus créatifs en matière de design – a annoncé, lundi 30 mars, un recul de 28 % de son bénéfice net, à 451 millions d’euros au terme de son exercice annuel, clos fin janvier. Les ventes, elles aussi, affichent une baisse, de 1 %, à 3,55 milliards d’euros.En 2014, la rentabilité opérationnelle du groupe s’est également sérieusement érodée, mais, à 19,8 %, elle reste malgré tout au niveau très enviable.« Détérioration »Il faut se souvenir que, ces dernières années, la marque italienne, cotée en Bourse à Hongkong, avait publié des profits à la progression fulgurante (+ 72 % en 2011, + 45 % en 2012, avec une stabilisation, en 2013, à 627,8 millions d’euros). Les ventes avaient suivi cette même pente vertigineuse (+ 25 % en 2011, + 29 % en 2012 et + 9 % en 2013, à 3,58 milliards d’euros).Lire aussi :Le luxe reste extrêmement rentableMais alors que Prada semblait absolument imperméable à la crise et au ralentissement très violent de la demande en Chine, qui a déjà touché de plein fouet, depuis quelques années, la quasi-totalité de ses concurrents, le groupe italien en fait à son tour l’expérience.Lire aussi :Chanel va baisser ses prix en ChineLa direction du groupe a fait état, lundi, « d’une détérioration des ventes » en Asie-Pacifique – une région qui représente un gros tiers du chiffre d’affaires – au cours du second semestre. Elles s’y sont contractées de 5,5 % (– 6,5 % à taux de change constants), en raison, notamment, des événements de Hongkong et de Macau et du calendrier du Nouvel An Chinois, situé cette année en janvier.Lire aussi :« Révolution des parapluies » contre PékinEn revanche, le Japon affiche un beau rebond (+ 7,7 % à taux de change courants), comme le marché américain (+ 7,7 %), alors que les ventes en Europe, toujours touchées par la réduction du flot de touristes et la faiblesse de la demande domestique, ont légèrement baissé de 1 %. Toutefois, le dernier trimestre s’est avéré meilleur et « a permis un retour à la croissance » sur le Vieux Contient.Inventer un nouveau modèleLe groupe, codirigé par Miuccia Prada, la styliste, et son mari, Patrizio Bertelli, PDG, a bien été obligé de considérer que « 2014 est une année de transition ». Prada réalise désormais 83 % de ses ventes grâce à sa marque éponyme (qui affiche une baisse de 1,5 % de son chiffre d’affaires), le reste revenant aux trois filiales qui ont annoncé, elles, une hausse de leurs ventes, Miu Miu, Church’s et Car Shoe.Pour surfer sur la crise, Prada a multiplié, à une cadence effrénée, les ouvertures de magasins dans le monde entier (aujourd’hui, il en détient 594). Tout en poursuivant une forte hausse des prix de ses produits.Comme bon nombre de ses confrères, cette double recette ne suffit plus. M. Bertelli doit donc inventer un nouveau modèle de développement, plus pérenne, pour séduire la Bourse.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.03.2015 à 13h28 • Mis à jour le30.03.2015 à 14h50 A l'appel de l'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), les conducteurs de cars de tourisme menaient une opération escargot lundi 30 mars au matin sur l'autoroute A1, pour dénoncer « le triplement du prix du stationnement [dans Paris] intra-muros » à partir du 1er mai, rapporte France 3 Ile-de-France.Selon Le Parisien, « les manifestants n'ont pas obtenu l'autorisation de se rendre jusqu'à l'Hôtel de Ville, comme ils le réclamaient », mais ils devaient prendre le périphérique jusqu'à la porte de la Muette, puis passer devant le Trocadéro avant d'arriver à l'Ecole militaire. Ils espèrent convaincre la Mairie de Paris de revenir sur de récentes décisions dans le cadre de son plan antipollution.«Zones à circulation restreinte »Les autocaristes évoquent l'interdiction de tous les véhicules diesels en 2020 et surtout le relèvement massif des prix du stationnement au 1er mai. « Votés en décembre 2014 par le Conseil de Paris, les nouveaux barèmes du Pass autocar [obligatoire pour stationner sur l'une des 400 places pour bus de la capitale] vont en effet augmenter de 200 %. Le forfait journée notamment passera de 32,10 eurs à 96,30 euros », rappelle le journal.A partir du 1er juillet 2015 également, sans attendre la promulgation de la loi sur la transition énergétique, qui prévoit la mise en place de « zones à circulation restreinte », les bus, cars et poids lourds de classe 1 (antérieurs au 1er octobre 2001) ne pourront plus circuler dans la capitale de 8 heures à 20 heures, y compris le week-end.Lire (édition abonnés) : Anne Hidalgo bannit les véhicules polluants Elodie Chermann « Chambres de 16 à 42 m2 en colocation dans un bâtiment d’époque situé entre la place Vendôme et le jardin des Tuileries. A partir de 201 euros par personne et par mois, toutes charges incluses. » Quand Rémi Saugeron, 26 ans, diplômé d’un master en activités physiques et santé, récite fièrement l’annonce qu’il vient de dégoter sur Internet, tous ses amis soupçonnent l’arnaque. Et pour cause ! « D’ordinaire, un petit studio dans le Ier arrondissement se loue, au bas mot, 1 200 € par mois », reconnaît-il.Mais Rémi n’habite pas tout à fait un logement comme les autres. « C’est un ancien bureau reconverti temporairement en appartement », explique-t-il.On y accède par un escalier de secours qui dessert les quatre étages. Au premier, une enfilade de portes marquées, chacune, par une étiquette. « Ici, ce sont les toilettes communes, explique-t-il. Là, l’une des trois salles de bains. » Une pièce immense avec une cabine de douches échouée dans un coin. Rémi fait une nouvelle halte au milieu du couloir. « Bienvenue dans ma suite royale de 16 m2 », lance-t-il avec humour.Tout le monde y gagneA l’intérieur, la décoration est spartiate : des murs dénudés, une vieille moquette grise, et en guise de mobilier, un lit double, un bureau, un fauteuil, des étagères en bois. Le tout éclairé par une grande fenêtre et une rangée de néons. « Professeur en éducation physique adaptée, j’ai débarqué à Paris il y a six mois pour monter ma boîte », raconte le jeune Marseillais. « Faute de situation stable, j’ai été obligé, au début, de squatter chez des amis. Cette solution me permet d’avoir mon indépendance tout en faisant un maximum d’économies. » Comme Rémi, près de 200 personnes en France ont trouvé un logement grâce à Camelot Property.Fondée aux Pays-Bas en 1993, cette société spécialisée dans la gestion des locaux vacants s’est peu à peu développée en Angleterre, en Allemagne, en Irlande, en Belgique puis en France, où environ 5 millions de mètres carrés de bureaux sont estimés vacants, dont 3,5 millions dans la seule région Ile-de-France. « Sur le plan légal, nous nous appuyons sur l’article 101 de la loi du 25 mars 2009 de mobilisation pour le logement et la lutte contre l’exclusion (Molle), qui permet, à titre expérimental, d’installer des occupants dans des locaux vides pour un minimum de trois mois, avec au moins un mois de préavis avant de quitter les lieux », précise Olivier Berbudeau, directeur du développement de Camelot France.« Vivre dans des lieux insolites »Florent Vandal, 28 ans, est agent d’exploitation à la société Sams. Témoignage.« Habiter chez papa-maman, c’est bien. Mais passé un certain âge, on a envie d’indépendance. Il y a deux ans, j’ai donc commencé à me renseigner pour prendre un studio. J’ai finalement dû renoncer faute de budget. C’est là que j’ai découvert le principe de la protection par occupation dans un article de journal. Le concept m’a tout de suite plu. On peut se retrouver à vivre dans des lieux aussi insolites qu’un château, un hôtel, une école… J’ai donc déposé un dossier de candidature et après à peine un mois d’attente, j’ai emménagé avec trois autres résidents dans un ancien immeuble de bureaux à Noisy-Champs, en Seine-Saint-Denis. Le bâtiment est immense. Je dispose d’une chambre de 25 m2. Plus du double de ce que j’avais dans la maison de mes parents à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Bien sûr, il y a quelques inconvénients : les cloisons sont très fines, nous n’avons pas de connexion Internet… Mais ce n’est quand même pas la fin du monde ! »Tout le monde semble y gagner. Les propriétaires se prémunissent contre les risques de squat, de vandalisme, de vol ou de dégradation sans casser leur tirelire – les prestations démarrent à partir de 1 000 euros par mois par bâtiment contre près de 15 000 euros pour une solution de gardiennage classique. Quant aux « gardiens résidents », ils bénéficient de grands espaces d’habitation dans des endroits originaux, à moindre prix.Une aubaine pour Elise, responsable clientèle dans une agence événementielle à Paris. « Après mes études à l’ESC Marseille, je suis revenue vivre chez mes parents à Morangis dans l’Essonne, raconte-t-elle. Une heure et demie de transport pour aller travailler ne m’enchantait guère, mais avec un salaire de débutante en CDD, je n’avais pas les moyens de me payer une location à 800 euros par mois. » Alors quand un copain de promo lui a parlé de cette solution, Elise a sauté sur l’occasion. « Tant qu’à faire, j’en ai aussi fait profiter ma sœur, qui est intermittente du spectacle !, confie-t-elle. C’est sympa, on vit chacune chez soi mais on peut se voir quand on veut ! »Pas de fêtesUne odeur alléchante envahit soudain le couloir. Dans la cuisine, Cyprien, 22 ans, se prépare un plat de pâtes à la sauce provençale. « Quand j’énonce mon adresse, mes collègues me regardent souvent avec de grands yeux !, raconte le jeune fonctionnaire de police, originaire de Toulouse, qui pour des raisons professionnelles souhaite rester anonyme. Je n’aurais jamais cru pouvoir habiter un jour dans l’un des plus beaux quartiers de la capitale ! Encore moins arriver à mettre en plus des sous de côté ! »Mais pour pouvoir bénéficier de ces avantages, encore faut-il répondre aux critères de sélection : n’avoir ni enfants ni animaux, justifier de revenus réguliers ou d’un garant pour les étudiants, et surtout fournir une attestation sur l’honneur dans laquelle un proche s’engage à vous reloger sous un mois maximum en cas de vente de l’immeuble.Une fois son dossier accepté, le résident est tenu de respecter le règlement intérieur placardé un peu partout sur les murs. Au chapitre des obligations, participer à l’entretien des parties communes, ne pas fumer dans les locaux, ne pas allumer de bougies, ne pas organiser de fêtes ou encore signaler la présence d’un hôte ou encore toute absence supérieure à trois jours.Pas de quoi effrayer Rémi, bien au contraire. « Ces règles de vie sont appréciables quand on recherche une ambiance plutôt calme, témoigne-t-il. Au moins, ici, on n’a pas l’angoisse que le voisin mette la musique à fond tous les soirs jusqu’au bout de la nuit. » Au départ, Alizée, 22 ans, ne voyait, elle, pas d’un très bon œil toutes les contraintes imposées. « J’avais peur de m’isoler », confie-t-elle. Elle a fini par s’y faire. « Comme je m’entends très bien avec mes colocataires, je n’éprouve plus le besoin d’inviter plein d’amis. » Elodie Chermann 30.03.2015 à 11h24 • Mis à jour le30.03.2015 à 12h10 Le groupe britannique Kingfisher, numéro un européen des magasins de bricolage et déjà propriétaire de Castorama et de Brico Dépôt en France, a annoncé, lundi 30 mars, l’échec de son projet de rachat de Mr Bricolage.L’opération, d’un montant de 275 millions d’euros, n’a pu obtenir à temps les autorisations nécessaires des autorités de la concurrence et, surtout, elle était contestée par l’ANPF, un réseau de franchisés, qui est le premier actionnaire de Mr Bricolage.La majorité du conseil d’administration du groupe français avait exprimé, la semaine dernière, des réserves sur les cessions proposées par Kingfisher à l’Autorité de la concurrence. Selon une source au sein de l’un des deux groupes, cette denière – elle n’a pas officiellement rendu son verdict définitif – aurait exigé un certain nombre de « remèdes » pour limiter la domination du nouveau groupe, dont la vente de magasins.Une soixantaine auraient dû être vendus, concernant surtout les franchisés. Or sur les 797 magasins que compte Mr Bricolage en France, seuls 82 sont dits « intégrés », c’est-à-dire qu’ils appartiennent à la société, le reste étant exploité par des petits patrons qui adhèrent au groupe pour bénéficier de ses avantages.Jeudi 26 mars, Kingfisher avait fait savoir que « sans l’accord de Mr. Bricolage (…), il ne pouvait pas y avoir de feu vert des autorités de la concurrence à la finalisation de l’opération. » Vendredi, l’ANPF a en outre refusé toute prolongation des discussions au-delà du 31 mars.Lire aussi :Mr Bricolage sur le point de renoncer à se marier avec KingfisherDans son communiqué de lundi, le numéro un européen du bricolage et de l’aménagement intérieur annonce qu’« en conséquence la transaction ne sera pas menée à bien » et il redit envisager « toutes les options. » Adéa Guillot (Athènes, correspondance) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le week-end a été studieux pour le gouvernement grec et ses créanciers internationaux du « groupe de Bruxelles » (l’ex- « troïka »). Au menu : l’examen des propositions de réformes formulées, vendredi 27 mars, par Athènes, qui si elles reçoivent un feu vert du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque centrale européenne (BCE), de la Commission européenne et du Mécanisme européen de stabilité (MES), doivent permettre de commencer à débloquer la dernière tranche d’aide financière (environ 7 milliards d’euros) dont doit bénéficier la Grèce.Les réunions du « Groupe de Bruxelles » doivent s’achever lundi en milieu de journée. Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, fera, quant à lui, un état des lieux des discussions avec ses créanciers, lundi, vers 20 heures, devant le Parlement de son pays. Mais, à ce stade, il ne semble pas qu’il y ait encore d’accord en vue. D’autant que les Européens considèrent désormais que la situation financière de la Grèce n’est pas aussi critique que cela.« Nous n'en sommes pas encore là », a indiqué, lundi, le porte-parole de la Commission européenne, Margaritis Schinas, interrogé sur une finalisation de la liste des mesures de redressement qu'Athènes s'est engagée à soumettre à ses bailleurs de fonds.« Passer la barre de l’Eurogroupe »Un « euroworking group » – c’est-à-dire une réunion des directeurs du Trésor des dix-neuf pays de la zone euro –, devrait se tenir mercredi 1er avril, mais seulement si les Grecs « proposent des réformes suffisantes », selon une source européenne. Il faudra donc très probablement attendre après Pâques pour voir le sujet se « cristalliser », avec la convocation d’un nouvel Eurogroupe, l’instance qui réunit les ministres des finances de la zone euro.Si les discussions du week-end se sont déroulées « dans un bon climat de coopération », du point de vue d’un responsable grec, cité par l’agence Reuters, pour un haut responsable de la zone euro « les Grecs n’ont pas soumis une liste de réformes. Ils ont simplement montré des idées ».« Beaucoup plus de travail technique est nécessaire pour les transformer en quelque chose de suffisamment complet et crédible qui puisse être soumis aux ministres des finances de l’union monétaire », a appuyé un autre responsable européen, également cité par Reuters. « Le but est que ce soit, au final, susceptible de passer la barre de l’Eurogroupe », expliquait, dès vendredi, une source bruxelloise.Athènes propose une vingtaine de mesuresLe gouvernement grec a présenté, vendredi, une liste des réformes regroupant une vingtaine de mesures. Celles-ci, selon lui, doivent permettre d’augmenter les recettes de l’Etat de 3 milliards d’euros en 2015.« Ces recettes supplémentaires ne seront en aucun cas le produit d’une réduction des traitements ou des retraites. La liste ne comporte pas de mesures à caractère récessif, mais s’attaquera pour la première fois au revenu des riches », ont indiqué des sources gouvernementales à Athènes.Le document évoque, par ailleurs, le fait qu’Athènes entend bâtir un budget dont l’excédent primaire (c’est-à-dire hors service de la dette) sera de 1,5 % du produit intérieur brut (PIB) en 2015, soit moitié moins que l’objectif figurant dans le programme de renflouement de l’Union européenne (UE) et du FMI, ce qui permettra de dégager quelques marges de manœuvre financières. Le gouvernement grec table, d’autre part, sur une croissance de 1,4 %.Dans les mesures évoquées figure, en première ligne, la lutte contre la fraude fiscale, avec la mise en place, par exemple, de connexions directes entre les entreprises et les services fiscaux du pays.Lire aussi :Evasion fiscale : la Suisse va coopérer avec la GrèceOn y trouve également une augmentation possible de la TVA, sans toutefois plus de précisions à ce stade sur le type de produits ou de services concernés, ou encore la taxation des jeux en ligne.Dans le cadre d’un changement total de l’attitude de l’Etat vis-à-vis des chaînes de télévision grecques, le gouvernement de M. Tsipras envisagerait – ainsi que la loi l’exige, mais sans que celle-ci ait jamais été appliquée – que ces antennes paient des redevances pour l’octroi de leurs licences.Le programme détaillé devrait aussi aborder le fonctionnement du système de retraites, même si Athènes a d’ores et déjà exclu un report de l’âge de départ. « C’est une liste qui ne touche ni aux retraites ni aux salaires », affirme une source grecque proche des négociations.Le gouvernement devrait aussi chercher à lutter contre le travail clandestin et s’engager à ne pas entraver les privatisations, même s’il compte toujours exercer un contrôle sur les sociétés concernées après leur cession au privé.En dehors du montant global de 3 milliards d’euros de revenus supplémentaires annoncé pour cette année, aucun autre chiffre n’a filtré.Les conditions d’un feu vertDans l’esprit des Européens, il n’est pas question de convoquer un nouvel Eurogroupe si les propositions grecques sont trop éloignées de ce qu’ils attendent, à la suite des accords du 20 février. Les prêts restant à verser dans le cadre du dernier plan d’aide à la Grèce ne seront débloqués qu’une fois que les ministres des finances de la zone euro auront donné leur feu vert à ces réformes.De quoi dépend ce feu vert ? C’est là que le flou règne du côté des créanciers d’Athènes. Ils veulent des réformes « réalistes », « utiles » et, surtout, qui préservent l’équilibre des finances publiques du pays. C’est-à-dire que, idéalement, chaque mesure qui entraînerait des dépenses nouvelles doit être financée par une autre qui assurerait des rentrées d’argent.« Les discussions entre Athènes et ses créanciers se sont normalisées », constate une source diplomatique. « Mais là ou cela bloque, précise-t-elle, ce sont sur les réformes qui étaient dans le second plan d’aide et sur lesquelles un accord n’avait pas été trouvé avec Antonis Samaras [le prédécesseur (de centre droit) de M. Tsipras]. Il s’agit de la hausse de la TVA, de la réforme des retraites et du marché du travail ». « Comme il est politiquement très compliqué pour l’actuel premier ministre grec de faire valider de telles réformes par le Parlement de son pays, le “groupe de Bruxelles” discute avec les Grecs pour savoir par quoi les remplacer. L’idée étant qu’il faut en effet trouver d’autres rentrées fiscales », explique cette même source.Lire aussi :Alexis Tsipras joue l’apaisement à BerlinIl y a donc une marge d’appréciation et de négociation. Le président de l’Eurogroupe, le néerlandais Jeroen Dijsselbloem, a déjà fait savoir à plusieurs reprises que, si des progrès significatifs avaient été accomplis par Athènes et si un accord était obtenu, alors le versement d’une première tranche de prêt (1 à 2 milliards d’euros, sur les 7 milliards) pourrait advenir rapidement.L’urgence financière soudain moins… urgenteA Bruxelles, vendredi, les « institutions » – l’ex-troïka – disaient vouloir prendre le temps pour examiner la liste des réformes. Pourtant, il y a une semaine, l’heure était encore à l’urgence. Beaucoup assuraient qu’il fallait la tenue d’un Eurogroupe au plus tard le lundi 30 mars ou le mardi 31. Car sinon la Grèce risquait le défaut de paiement le 8 avril.La situation financière du pays n’est-elle plus aussi urgente ? « On s’aperçoit qu’il reste des réserves d’argent dans différentes administrations », glisse une source européenne. Des sources proches du premier ministre, Alexis Tsipras, qualifiaient, vendredi, de « scénarios fantaisistes » les rumeurs d’un défaut de paiement en cas de non-versement de la tranche de prêt de 7,2 milliards d’euros.Le 9 avril, Athènes doit rembourser plus de 450 millions d’euros au FMI, le 14, il faudra racheter pour 1,4 milliard d’euros de bons du Trésor. Et encore pour 1 milliard d’euros le 17 avril.Durant le week-end, le gouvernement grec a laissé entendre qu’il devrait procéder, finalement, à la privatisation du port du Pirée, contrairement à ce qu’il avait annoncé initialement. L’opération pourrait lui rapporter 500 millions d’euros.Lire aussi :Le gouvernement grec devrait finalement privatiser le port du PiréeAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard Toujours plus immenses, toujours plus performants. Entre les champions mondiaux du transport maritime, la course aux navires les plus modernes ne connaît pas de répit. Après plusieurs de ses concurrents, le numéro un français CMA CGM a décidé à son tour de renforcer sa flotte avec de gigantesques porte-conteneurs. Il s’apprête à en commander trois à Hanjin, un conglomérat sud-coréen qui dispose d’importants chantiers navals. « Nous sommes sur le point de finaliser cette acquisition », a annoncé le groupe marseillais lundi 30 mars.Capables de transporter chacun 20 600 conteneurs, ces bateaux, attendus pour 2017, pourraient alors être les plus grands au monde. Le record revient actuellement à l’Oscar, un navire sorti des chantiers coréens en janvier et exploité par l’italien MSC. Long comme quatre terrains de football, il peut accepter 19 224 conteneurs. Mais le japonais Mitsui OSK Lines (MOL) a officialisé début mars une commande de six navires susceptibles de contenir 20 150 conteneurs. Ils arriveront en 2017.Les trois bâtiments de CMA CGM seront encore un peu plus impressionnants. « Comme il ne faut pas beaucoup plus de fioul pour les faire circuler, cela réduit d’autant le coût au conteneur transporté », explique-t-on au siège. Selon le Wall Street Journal, qui a révélé les négociations le 17 mars, cet achat pourrait coûter au groupe tricolore environ 420 millions de dollars, soit 385 millions d’euros.Violente guerre des prixLa famille Saadé, fondatrice et toujours propriétaire de CMA CGM, serait-elle happée par la folie des grandeurs ? Dans les phases d’euphorie, le monde du transport maritime enregistre régulièrement des rafales de commandes, qui se traduisent par un afflux de nouveaux bateaux quelques années plus tard, au moment parfois où le marché se replie. Et par une violente guerre des prix, symbole de lourdes pertes chez les opérateurs.Lors de la dernière crise de surcapacité, les Saadé ont failli perdre le contrôle de leur groupe, le numéro trois mondial du transport maritime par conteneur. Cette fois, ils jugent les risques limités. « Cette commande nous permet avant tout d’accompagner l’essor du marché », explique-t-on au siège : en 2015, le marché mondial « devrait poursuivre sa croissance de l’ordre de 5 % en volume, notamment grâce au maintien du dynamisme économique des Etats Unis, et à l’amélioration des perspectives en Europe. » Surtout, la direction espère faire mieux que le marché, comme en 2014, où les volumes transportés par ses navires ont augmenté de 8 %. Pour le patriarche Jacques Saadé et son fils Rodolphe, pas question de se laisser trop distancer par le danois Maersk et l’italien MSC, les deux leaders mondiaux dont les capacités sont déjà supérieures de respectivement 75 % et 50 % à celles de CMA CGM. Et qui en ont conclu entre eux, en 2014, un accord de partage de lignes maritimes censé leur donner une efficacité supplémentaire.139 bateaux en communPour rester dans la course, le groupe français, qui devait initialement participer à ce mariage à trois, a noué, en septembre 2014, une alliance rivale avec CSCL, le numéro deux chinois, et UASC, une société de Dubaï, contrôlée par le Qatar. Quelque 139 bateaux sont ainsi mis en commun depuis le début 2015, « ce qui permet de déployer des navires de la taille la plus adaptée et de poursuivre l’optimisation des coûts unitaires », se félicite la direction.Malgré tout, les trois nouveaux alliés ne représentent qu’environ 20 % du transport de marchandises entre l’Europe et l’Asie, la route maritime la plus importante au monde, contre 35 % pour le duo Maersk-MSC. C’est la raison pour laquelle CMA CGM tient aussi à disposer de bateaux dernier cri, comme ses concurrents.Sur ce trajet Europe-Asie, le groupe exploite déjà 3 navires de 16 000 conteneurs, et il a passé commande de 6 bateaux de près de 18 000 conteneurs. Le premier d’entre eux, le Kerguelen, doit sortir mardi 31 mars des chantiers sud-coréens, pour être baptisé en France à la mi-mai. Les trois en passe d’être achetés à Hanjin permettront d’offrir aux clients une ligne complète de géants des mers.« Dans une industrie assez mal en point, nous faisons partie des quelques groupes qui vont bien et sont capables d’investir », glisse un cadre. En 2014, CMA CGM a augmenté son chiffre d’affaires de 5 %, à 16,7 milliards de dollars (15,3 milliards d’euros), selon les comptes dévoilés lundi. Le bénéfice net a grimpé dans le même temps de 43 %, à 584 millions de dollars, soit une rentabilité des capitaux investis de 9,9 %.Des performances qui contrastent avec les difficultés de certains concurrents, comme l’allemand Hapag-Lloyd. Le numéro quatre mondial, qui vient d’acheter les activités du chilien CSAV, a perdu 604 millions d’euros en 2014. Il ne lâche pas prise pour autant, et devrait, lui aussi, annoncer une importante commande de bateaux dans les prochaines semaines.Lire aussi :La famille Saadé se déchire à nouveau autour de l’armateur CMA CGMDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.03.2015 à 08h21 • Mis à jour le30.03.2015 à 08h23 | Pascale Santi et Laurence Girard Le principe d’un étiquetage simple apposé sur les aliments pour indiquer leur qualité nutritionnelle est au menu du projet de loi de santé présenté par la ministre Marisol Touraine. Alors que les députés vont commencer à examiner le texte mardi 31 mars, le texte fait l’objet d’une virulente bataille. L’industrie agroalimentaire est vent debout contre le modèle, dit « coloriel », défendu par les autorités de santé et s’inspirant du modèle britannique à trois couleurs, dit « traffic lights », en référence au feu tricolore de la circulation.En quoi consiste le projet ?L’idée est de proposer un système de codes couleur pour donner au consommateur des repères nutritionnels faciles à comprendre.Le projet a été présenté par Serge Hercberg (directeur de recherche à l’Inserm et professeur de nutrition à l’université de médecine Paris-XIII), il y a quasiment un an, à la demande de Mme Touraine dans le cadre de sa Stratégie nationale de santé.Ce logo définit une échelle de cinq couleurs (vert, jaune, orange, rose, rouge) établie en prenant en compte quatre paramètres : l’apport calorique pour 100 g, la teneur en sucre, en graisses saturées et en sel.Cet étiquetage ne serait pas obligatoire mais se ferait sur une base volontaire et ne s’appliquerait qu’aux aliments industriels et non aux produits bruts.Fin février, l’association UFC-Que choisir a publié le résultat d’une étude appliquée à 300 produits alimentaires commercialisés en grande distribution. Selon l’association, le « modèle coloriel est un antidote fiable, simple et efficace contre le marketing alimentaire ».Lire aussi :L’UFC-Que choisir prône l’étiquetage nutritionnel en couleurAinsi le « cassoulet mitonné » de William Saurin et le « petit salé aux lentilles » de Fleury Michon décrochent une étiquette verte quand les céréales de petit-déjeuner, qui jouent les codes minceur, comme Special K de Kellogg’s et Fitness de Nestlé, sont en orange.L’étiquetage permet de différencier des produits d’une même catégorie, sans diaboliser telle ou telle famille d’aliments.Pourquoi les industriels contestent-ils ?L’industrie agroalimentaire, qui s’était déjà opposée au principe d’un tel étiquetage au niveau de Bruxelles, met tout son poids économique dans la balance, pour tenter d’éviter que le gouvernement français ne l’instaure.« L’Association nationale des industries alimentaires [ANIA] maintient son opposition à tout dispositif d’étiquetage nutritionnel simpliste reposant uniquement sur un code de couleurs et une approche médicalisée de l’alimentation », a redit, jeudi 26 mars, le bras armé de l’industrie agroalimentaire dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion au ministère.L’ANIA a également dénoncé le « simulacre de dialogue de la ministre de la santé » et « son passage en force pour imposer un étiquetage simpliste et stigmatisant ».Elle a envoyé en mars une liste d’amendements « clés en main » à des députés de l’opposition qui s’en sont largement inspirés. Une vingtaine d’amendements ont été déposés en commission des affaires sociales mercredi 18 mars, mais ont été rejetés.Comment la grande distribution se positionne-t-elle dans ce débat ?Pour corser le débat, la grande distribution a choisi de sortir de sa manche un autre référentiel. En septembre 2014, Carrefour a dévoilé des pictogrammes de couleur verte, bleue, orange et violette, en forme de pyramide inversée. Chaque couleur est associée à une fréquence d’utilisation, « trois fois par jour », « deux fois par jour », « une fois par jour » et « de temps en temps ». Le rouge est exclu.Ce système d’étiquetage est revenu dans le débat au moment de la discussion du texte de loi par la commission sociale de l’Assemblée, porté cette fois par la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), qui regroupe de nombreuses enseignes dont Auchan, Carrefour, Casino, Franprix, Super U… Mêmes couleurs et formes que celui de Carrefour, seules les notions de fréquence ont évolué, avec « tous les jours », « plusieurs fois par semaine », « une à deux fois par semaine », « occasionnellement ».Marisol Touraine a tranché. Elle avait déjà fait une concession en renonçant à l’idée d’un logo obligatoire. Elle voudrait aboutir à un décret d’application avant l’été.Pascale SantiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) La banque belge BNP Paribas Fortis aurait vendu à ses clients des obligations d’Etat grecques alors que la situation de ce pays se dégradait rapidement et que la question de sa solvabilité était clairement posée. Selon le quotidien Le Soir du samedi 28 mars, la filiale belge du groupe français – BNPP a racheté Fortis en 2008 et la possède à 100 % depuis la fin 2013 – a continué à faire la promotion de ces produits douteux durant plusieurs semaines entre 2009 et 2010, alors que Standard & Poor’s avait pourtant déclassé l’obligation d’Etat grecque.Des milliers de particuliers, adeptes des placements de « bons pères de famille » s’étaient vus promettre un rendement supérieur à 4 %. Cinq ans plus tard, ils ont perdu de 50 % à 60 % de leur investissement, même si le Fonds européen de stabilisation est intervenu pour combler une partie de leur perte.L’obligation a perdu quelque 82 % de sa valeur et un échange proposé aux clients en 2012 n’a rien arrangé compte tenu de la poursuite de la dégradation de la situation financière de la Grèce.« Culture de la triche »BNPP Fortis a-t-elle, dès lors, malgré les promesses faites lors de la crise financière, entretenu « une culture de la triche que l’on peut juste qualifier de honteuse », comme l’écrit Le Soir ? Dans un communiqué, la banque a démenti. Elle estime qu’il n’y avait pas de raisons, à l’automne 2009, de douter de la solvabilité de la Grèce. Elle nie avoir voulu tromper ses clients et estime que le nombre des personnes concernées est très limité.Une assertion contredite par des courriers internes de novembre 2009 et 2012. Dans le premier, un cadre de la banque invite les responsables de la salle des marchés de BNPP Fortis à cesser de recommander l’obligation grecque. Il n’aurait reçu aucune réponse. L’autre courrier, datant de la fin 2012, évoque « 15 000 clients concernés par ces dossiers ».L’affaire tombe au plus mal pour la banque alors que la défiance de l’opinion belge à l’égard du secteur reste grande et que les principaux établissements du pays, soutenus par la Banque nationale, débattent d’une augmentation du prix de leurs services.Dans le même temps, le public note la forte réduction du nombre d’agences et une tout aussi forte augmentation des bénéfices des établissements : celui de BNPP Fortis s’est établi à 1,25 milliard d’euros en 2014, en hausse de 6,4 %.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Yves Eudes Le piratage massif de dizaines de millions de comptes clients, dont fut victime la grande chaîne de magasin américaine Target fin 2013, continue à lui coûter cher. Target vient d’être condamnée par un juge du Minnesota à verser jusqu’à 10 millions de dollars à ses clients ayant subi un préjudice direct à la suite du vol de leurs données personnelles – à condition qu’ils puissent le prouver. Individuellement, chaque victime pourra toucher au maximum 10 000 dollars.Les pirates avaient réussi à utiliser frauduleusement de nombreux numéros de cartes bancaires volés dans les serveurs de Target, mais les clients lésés furent en général remboursés par les banques. Target avait dû leur payer les frais de surveillance des mouvements suspects sur les comptes piratés, et de mise en place de mesures techniques contre l’usurpation d’identité.Cette fois, le juge a également ordonné à Target de renforcer la sécurité de ses systèmes informatiques et de mieux former ses personnels.Comme toujours, les premiers bénéficiaires de cette action en justice collective seront les avocats, qui pourraient toucher des honoraires atteignant 6,75 millions de dollars.Yves EudesGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin C’est peut-être la rançon du succès, mais l’addition commence à être salée. Le groupe Zodiac Aerospace, premier fabricant mondial de sièges pour avion, n’arrive plus à livrer ses clients dans les temps. Cela lui vaut non seulement des pénalités de retard infligées par Airbus et Boeing, dont les sites n’ont jamais dû produire autant d’avions, mais aussi d’importants coûts supplémentaires pour renforcer ses équipes de contrôle qualité, améliorer les procédés, augmenter les cadences, etc.L’équipementier aéronautique français, qui s’est hissé au rang de référence internationale sur quelques marchés pointus (sièges, toboggans d’évacuation, gestion des flux électriques et hydrauliques de l’avion, cuisines, toilettes, etc.), est confronté à un véritable « accident industriel », comme l’a lui-même qualifié Olivier Zarrouati, président du directoire, le 15 janvier devant ses actionnaires.Depuis l’été, l’industriel ne cesse de repousser la date du retour à la normale et de revoir à la hausse les conséquences financières des difficultés qu’il a rencontrées dans l’industrialisation de ses nouveaux sièges, puis dans la montée en régime de la production. Son dernier avertissement sur résultat date du 19 mars, lorsqu’il a annoncé que les « importants surcoûts de production » et « éléments exceptionnels » pèseront « significativement » sur le résultat opérationnel du premier semestre (septembre 2014-février 2015) de son exercice.Comment expliquer que ces mauvaises nouvelles à répétition ne semblent pas avoir affecté la valeur en Bourse, si prompte à surréagir au moindre nuage ? L’action Zodiac affiche une hausse de 11 % depuis le 1er janvier et de 21 % sur un an. L’accident industriel serait-il à ce point indolore ?Airbag inespéréLa chance de M. Zarrouati est qu’il bénéficie d’un formidable amortisseur de crise. Il n’y est pour rien, mais la très forte remontée du dollar lui offre un airbag aussi inespéré qu’efficace. Pour ce grand exportateur, dont la moitié du chiffre d’affaires est réalisé en dollars (coûts et recettes) et un quart en euro-dollar (coûts-recettes), une montée de 10 centimes du billet vert gonfle mécaniquement son taux de marge d’exploitation de 115 points de base. Or il a gagné pratiquement 30 centimes en un an !Il ne faudrait pas que la douceur de l’airbag fasse l’effet d’un anesthésiant. Car au-delà de l’impact immédiat sur les marges, amputées malgré une hausse à deux chiffres des ventes, le rythme des prises de commandes se ralentit sérieusement. Les avionneurs et les compagnies aériennes sont échaudés par ces retards toujours pas résorbés.Aussi, lorsque la piqûre au dollar aura terminé de produire ses effets (les couvertures de change lissent le phénomène), le réveil pourrait s’avérer beaucoup plus douloureux que prévu.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.03.2015 à 15h49 • Mis à jour le27.03.2015 à 15h53 | Frédéric Cazenave Les particuliers vont pouvoir changer de banque plus facilement. Certes, il va encore falloir patienter un peu, les mesures annoncées aujourd'hui par le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) ne s'appliqueront pas avant l'automne 2016, mais elles vont dans le bon sens.Le schéma retenu est le suivant : le particulier remettra un RIB de son établissement à sa future banque, qui se chargera de réaliser toutes les opérations nécessaires au changement de domiciliation bancaire. La banque obtiendra tous les prélèvements et virements récurrents et informera les émetteurs (EDF, Caisse des allocations familiales, employeur…) des nouvelles coordonnées bancaires.De quoi faciliter la vie du consommateur qui aujourd'hui doit lister, à l'aide de ses relevés, l'ensemble des virements ou prélèvements pour les fournir à sa nouvelle banques qui prévient les organismes concernés. Le particulier doit aussi s'assurer, avant de clôturer son compte, que tous les chèques émis ont déjà été encaissés.Lire aussi : Changer de banque, le parcours du combattant Filet de sécuritéLe nouveau dispositif prévoit un filet de sécurité. « Si malgré tout une opération est débitée sur le compte clôt, le particulier en sera informé par SMS ou mail. Il devra alors se retourner vers son ancienne banque ou le créancier », précise Maxime Chipoy, de l'association de consommateurs UFC-Que Choisir.Mais l'avis du CCSF ne satisfait pas l'UFC-Que Choisir, qui plaidait pour une redirection automatique des opérations de l'ancien compte vers le nouveau, un peu à l'image de ce que fait la Poste lorsque l'on fait suivre son courrier à une nouvelle adresse.« Plusieurs questions restent en suspend. Ce service sera-t-il payant ? Pourquoi le compte ne banque précédente ne sera-t-il pas clôturé automatiquement ? », s'interroge Maxime Chipoy. Autant d'éléments qui devraient être précisés à l'avenir, le CCSF prévoyant encore plusieurs points d'étape avant la mise en place de ce service prévu « dans un délai de dix-huit mois ».Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) L’économie américaine aura connu une fin d’année 2014 moins dynamique que prévu. Et ce ralentissement enregistré fin 2014 devrait s’accentuer au premier trimestre 2015. Cela n’empêche toutefois pas la Réserve fédérale (Fed, banque centrale) de confirmer qu’elle « pense sérieusement » relever les taux d’intérêt dès cette année, comme l’a indiqué sa présidente, Janet Yellen, vendredi 27 mars, lors d’un discours à San Francisco,Le produit intérieur brut (PIB) a finalement progressé au quatrième trimestre 2014 de 2,2 % en rythme annualisé, soit 0,55 % en croissance cumulée, selon la troisième (et dernière) estimation du département du commerce.Lire aussi :La croissance américaine du quatrième trimestre révisée à la baisseIl s’agit d’une déception dans la mesure où la plupart des économistes tablaient sur une hausse de 2,4 %. La croissance avait été de 2,7 % sur un an au troisième trimestre. Sur l’ensemble de 2014, la croissance américaine s’établit à 2,4 %. Il s’agit de la meilleure performance depuis 2010 et un léger mieux par rapport à 2013, année au cours de laquelle le PIB avait progressé de 2,2 %.L’hiver rigoureux, couplé à l’envolée du dollar et au ralentissement de la demande mondiale, a amené la plupart des économistes à réviser à la baisse leurs prévisions de croissance pour le premier trimestre. Morgan Stanley table sur une hausse du PIB de 0,9 %, Goldman Sachs prévoit 1,4 % et JPMorgan Chase anticipe 1,5 %.« Les données récentes ont été décevantes. Les surprises à la baisse portent notamment sur un ralentissement de la production industrielle, des mises en chantier et des biens durables », remarque Kris Dawsey, économiste pour les États-Unis chez Goldman Sachs.Même si la conjoncture devrait repartir de l’avant dès le deuxième trimestre, des incertitudes demeurent. « La réactivité des dépenses des consommateurs à la baisse des prix de l’essence a été plus lente que ce que nous avons anticipé », souligne M. Dawsey, qui ajoute que cela fait peser « un risque croissant sur nos prévisions de croissance de 3 % » pour l’ensemble de 2015.Une prudence que partage la Fed, qui, lors de son dernier Comité de politique monétaire, a ramené ses projections de croissance entre 2,3 % et 2,7 %, contre une fourchette de 2,6 % à 3 % auparavant.Aucune date fixéeLa Fed reste néanmoins résolue à augmenter ses taux dès cette année, même si ce relèvement « pourrait légèrement ralentir le rythme de l’amélioration » du marché de l’emploi, a déclaré Mme Yellen. Tout en soulignant que « le bon moment n’est pas encore arrivé ».La plupart des analystes tablent sur une hausse des taux au détour de l’été. Mais Janett Yellen a rappelé qu’« une action trop prudente de la Fed pourrait avoir des conséquences indésirables sur la stabilité financière ».Lire aussi :La Réserve fédérale ouvre la voie à une hausse des taux aux Etats-UnisEn attendant, l’économie américaine au quatrième trimestre a été marquée par une bonne tenue de la consommation, qui a augmenté de 4,4 % en rythme annualisé, soit la meilleure progression depuis 2006. En revanche, les profits des entreprises ont déçu. Sur l’ensemble de l’année, le recul atteint 0,8 % – il s’agit de la première baisse depuis 2008. La décrue devrait se poursuivre en 2015. La hausse rapide du dollar et la faiblesse de la demande mondiale pénalisent les entreprises américaines exportatrices.Lire aussi :Les Américains s’alarment d’un dollar fortUn phénomène qui pèse sur le commerce extérieur. Les importations augmentent plus vite (+ 10,1 %) que les exportations (+ 4,5 %), ce qui creuse le déficit commercial. Autre nouvelle décevante : le ralentissement de la croissance des investissements.L’économie américaine fêtera en juin sa sixième année consécutive de croissance, soit quatorze mois de plus que la moyenne des périodes de reprise depuis l’après-guerre. Le record a été atteint entre 1991 et 2001. Mais la grande différence avec cette époque, c’est le rythme : sur les cinq dernières années, la croissance moyenne a été de 2,2 % contre 3,4 % au cours des années 1990. Raison de plus pour que la Fed remonte ses taux à un rythme prudent.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Douet (professeur à l'Université de Bourgogne) 

Le Sénat vient d'adopter la proposition de loi relative à la protection de l'enfant, dont une des mesures assouplit les règles de calcul des droits de succession dus par les adoptés simples.

Pour rappel, l'adoption simple se caractérise par la juxtaposition de deux liens de filiation : l'un avec la famille d'origine, l'autre avec la famille adoptive. Cette forme d'adoption est utilisée fréquemment dans les familles recomposées. A l'inverse, lors d'une adoption plénière, l'adopté rompt définitivement ses liens avec sa famille d'origine pour être entièrement rattaché à sa famille adoptive.Le texte adopté par le Sénat prévoit que les droits de donation et de succession dûs par les adoptés simples mineurs lors du décès de l'adoptant soient les mêmes que ceux appliqués en ligne directe (abattement de 100 000 euros, tarifs progressif de 0 à 45 %). Mais il ne prévoit pas d'effet rétroactif de la mesure, ce qu'un amendement lors de l'examen par l'Assemblée nationale pourrait venir corriger.Ostracisme fiscalPar contre, rien n'est prévu pour les adoptés simples qui sont majeurs au moment du décès de l'adoptant. Leur situation continuerait donc d'être fiscalement compliquée : ils seraient toujours taxés à 60 % (après un abattement de 1 594 euros) à moins de prouver qu'ils ont reçu à titre principal de leur parent adoptif des secours et des soins non interrompus durant au moins cinq ans lorsqu'ils étaient mineurs, ou pendant 10 ans s'ils étaient mineurs puis majeurs (un enfant adopté à 16 ans par exemple).

Encore faut-il arriver à apporter la preuve de cette prise en charge. Comment imaginer qu'un enfant prenne la peine (et puisse même avoir cette idée) de conserver les justificatifs des dépenses consenties par sa famille adoptive ?
Une solution résoudrait toutes les difficultés des adoptés simples majeurs. Elle consisterait à leur faire profiter des mêmes droits fiscaux accordés à tous les autres enfants. Cela permettrait d'en finir avec l'ostracisme fiscal dont les adoptés simples sont victimes, ostracisme fiscal qui, il faut le rappeler, date d'une loi de 1930. La balle est dans le camp des députés.Retrouvez Frédéric Douet sur Twitter : @FiscalitorFrédéric Douet (professeur à l'Université de Bourgogne) Guy Dutheil La compagnie aérienne Germanwings, dont un avion s'est écrasé mardi avec 150 personnes à son bord, a annoncé vendredi 27 mars aux proches des victimes « jusqu'à 50 000 euros par passager » pour faire face aux dépenses immédiates. Cette première aide, indépendante des indemnités qui devraient être versées par ailleurs au titre de la responsabilité de la compagnie, ne devra en aucun cas être remboursée, a précisé le porte-parole à l'AFP, confirmant une information du quotidien berlinois Tagesspiegel.Selon Holger Hopperdietzel, un avocat spécialisé dans le transport aérien, Lufthansa pourrait avoir à verser entre plusieurs dizaines de milliers et plusieurs centaines de milliers d'euros par victime, une fois que les proches auront exercé leurs demandes d'indemnisation.La facture du crash de l’Airbus risque au final d’être lourde pour la Lufthansa, maison mère de la Germanwings. Enfin surtout pour le pool d’assureurs de la compagnie allemande. Même si la Convention de Montréal de mai 1999 plafonne l’indemnisation des victimes à environ 145 000 euros par personne, Allianz et les autres assureurs devront s’acquitter d’un total de près de 21 millions d’euros pour la mort des 144 passagers, mardi dans les Alpes-de-Haute-Provence.Allianz, chef de file du pool des assureurs de la Lufthansa, a déjà versé à la compagnie, mercredi 25 mars, tout juste vingt-quatre heures après le drame, six millions d’euros d’indemnités pour la perte de l’Airbus A320, un appareil sorti des chaînes de Toulouse en 1991.Un risqueMais, estiment certains avocats, Germanwings et Lufthansa pourraient avoir à débourser des sommes bien supérieures aux indemnités de base. Notamment s’il est prouvé que les compagnies allemandes, la maison mère et sa filiale, ont failli dans l’exécution de leur mission. Des familles de victimes pourraient s’adresser à la justice pour comprendre pourquoi le copilote Andreas Lubitz a pu rester seul dans le cockpit. Toutefois, selon la réglementation aérienne allemande en vigueur, les pilotes ont l’autorisation de s’absenter à certains moments, notamment pour aller satisfaire des besoins naturels.Lire aussi :Crash de l’A320 : l’hypothèse de l’acte volontairePour d’autres experts en revanche, les assureurs de la Lufthansa n’auront rien de plus à payer que les indemnités prévues. Sauf, ajoutent-ils, si des familles de victimes, par exemple, réussissent à prouver que la compagnie savait que son copilote pouvait représenter un risque. Une accusation potentiellement plus coûteuse pour la Lufthansa notamment après que la presse allemande a révélé, jeudi 26 mars, qu’Andreas Lubitz aurait traversé, il y a quelques années un épisode dépressif lourd. Le copilote aurait, à l’époque, arrêté alors sa formation de pilote pour ne la reprendre que plusieurs années après. M. Lubitz a été recruté par la Germanwings en septembre 2013.Lire aussi :Le copilote de la Germanwings aurait subi une grave dépressionGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Quand un entraîneur de foot a essuyé une série de revers, on attend de lui des changements stratégiques, un discours de combat et des objectifs ambitieux. Mais on accueille poliment son plan de reconquête, préférant attendre le résultat des matchs à venir avant de se risquer à émettre un jugement sur ses choix. Sans attendre, en revanche, on commence à s’interroger sur qui pourrait le remplacer.L’univers de l’entreprise n’est pas différent. C’est souvent une fois le match joué que tel patron est qualifié de « visionnaire » et tel autre sanctionné pour ses « erreurs stratégiques ». Herbert Hainer, qui s’y connaît en sport, doit parfaitement comprendre ce qui lui arrive. Patron d’Adidas depuis quatorze ans, son crédit a été sérieusement écorné par deux avertissements sur résultats en 2014.En présentant jeudi 26 mars son nouveau plan stratégique à cinq ans, le patron du second groupe mondial d’équipements sportifs n’a manifestement pas convaincu. Plusieurs investisseurs l’ont d’ailleurs interrogé sur le processus de succession censé intervenir en 2017, à l’issue du mandat de M. Hainer. « Ce plan stratégique sera mené à bien avec ou sans moi », a-t-il dû justifier.Lire aussi :Adidas, sous pression, prépare un nouveau plan stratégiqueAuréolé des succès de ses dix premières années à la tête d’Adidas, il est aujourd’hui comptable des échecs aux Etats-Unis, terre bénie de Nike, le numéro un mondial. Le groupe allemand, qui détient également Reebok et TaylorMade, premier équipementier mondial du golf, n’est plus que troisième du marché américain derrière Under Armour. M. Hainer va concentrer les efforts commerciaux sur deux villes. Si vous gagnez Los Angeles et New York, vous gagnez l’Amérique, plaide-t-il en justifiant une stratégie qui met l’accent sur quatre autres mégapoles de plus de 10 millions d’habitants, censées donner le la : Londres, Paris, Shanghaï et Tokyo.Faiseurs de modeL’idée du « coach » est de rendre son groupe plus ouvert aux faiseurs de mode, à l’évolution des goûts des consommateurs. Cela nécessite des changements de collection plus fréquents et un outil de production plus réactif. Quitte à faire revenir aux Etats-Unis et en Europe une fraction haut de gamme de la production réalisée en Asie.Ce plan à cinq ans est censé permettre de doper la croissance du chiffre d’affaires (+ 5 à 10 % par an) et du bénéfice (+ 15 % par an). On peut juger les objectifs ambitieux. Quant à savoir s’ils sont réalistes, c’est une autre affaire. En bon commerçant, le patron de la marque aux trois bandes a décidé d’offrir une ristourne pour convaincre les indécis. Dans une société cotée, ce geste commercial se traduit par une hausse du dividende. Adidas reversera désormais 30 à 50 % de ses bénéfices à ses actionnaires contre 20 à 40 % jusqu’ici. Une ristourne financée avec de l’argent qui ne lui appartient pas. Pas si convaincant !Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Le scénario d’une reprise de l’activité de conception des réacteurs d’Areva par EDF se précise. Pressés par le gouvernement d’avancer à grands pas sur ce dossier, les deux piliers de la filière nucléaire française doivent arriver à un accord début avril. Il mettrait ainsi un terme à quinze ans d’indépendance d’Areva, reconstituant peu ou prou le tandem EDF-Framatome à l’origine de la construction des 58 tranches d’EDF dans les années 1970-1990. Ainsi EDF pourrait prendre une « participation majoritaire » dans Areva NP, la filiale qui assure le design et la construction de l’îlot nucléaire des centrales, selon Les Echos du 27 mars. Areva et EDF n’ont pas souhaité commenter ces informations. Une véritable intégration verticale qui avait été jusqu’à présent rejetée par le gouvernement et les dirigeants du groupe d’électricité.En grande difficulté après une perte de 4,8 milliards d’euros en 2014, Areva doit renforcer ses liens avec EDF – à la fois pour moderniser le parc français (opération de « grand carénage ») et décrocher des contrats dans les pays qui veulent développer l’énergie nucléaire. Ce rapprochement ne fait plus débat au sein des deux entreprises. C’est même un des trois points de la « feuille de route stratégique » annoncée, le 4 mars, par Areva. Et une des demandes formulées par le gouvernement dans la lettre de mission qu’il a adressée en janvier au nouveau PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy. Dans un récent entretien au Figaro, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, envisageait « un rapprochement capitalistique, en particulier concernant toute l’activité réacteur, de l’ingénierie à la maintenance ».Lire aussi :Areva lance une restructuration massiveDepuis la création d’Areva en 2001 par la fusion de Cogema (extraction et enrichissement de l’uranium, traitement-recyclage des combustibles usés) et de Framatome (chaudières, pompes, générateurs de vapeur, combustible), EDF a perdu le contrôle sur les équipements. Il reste qu’une intégration verticale dans laquelle l’électricien serait majoritaire au sein d’Areva NP (ex-Framatome) pose de nombreuses questions qui doivent être résolues dans les prochaines semaines.Elle signifie qu’EDF devient un équipementier qui ne se contente pas d’avoir des bureaux d’études concevant les réacteurs et les combustibles adéquats, mais gère quinze usines fabriquant ces gros composants. EDF devrait aussi reprendre l’activité maintenance des réacteurs d’Areva NP. Or celle-ci ne concerne pas seulement les 58 tranches françaises, mais plus de 150 autres réacteurs dans le monde. A quel titre EDF assurerait-il ces opérations chez des électriciens allemands, américains ou chinois qui peuvent être ses concurrents ?Le glas du modèle « intégré »Ce scénario d’une prise de participation majoritaire dans Areva NP (l’allemand Siemens en avait 34 % jusqu’en 2009), sonnerait le glas du modèle « intégré » voulu par l’Etat actionnaire (87 %) en 2001 et défendu pendant quinze ans par Anne Lauvergeon, présidente du groupe jusqu’en 2011, puis son successeur Luc Oursel. Areva perdrait alors 3,2 milliards de chiffre d’affaires (sur 8,3 milliards) et 10 000 salariés (15 000 en comptant l’ingénierie) sur un total de 45 000 dans le monde. Il se recentrerait sur le cycle du combustible : extraction et enrichissement de l’uranium, recyclage des combustibles brûlés dans les centrales.On peut aussi imaginer le scénario d’une coentreprise dans laquelle EDF serait forcément majoritaire mais qui ne reprendrait qu’une partie des activité d’Areva NP, surtout la conception des réacteurs. Plusieurs sources indiquent que rien n’est encore tranché.Au siège d’Areva, des équipes d’ingénieurs des deux sociétés travaillent depuis plusieurs mois déjà à l’optimisation de l’EPR (troisième génération). L’objectif est notamment d’en baisser le coût, qui a dépassé 8 milliards d’euros pour les « têtes de séries » construites à Flamanville (Manche) et à Olkiluoto (Finlande), sans en réduire la sûreté.Cette baisse du prix pourrait atteindre 20 % à 30 %, indiquait récemment Philippe Knoche, directeur général d’Areva, devant les députés. EDF se prépare aussi à épauler Areva en Finlande pour les tests et la mise en service de l’EPR, une phase particulièrement délicate.Lire aussi :EDF va épauler Areva en FinlandeJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué L’usine automobile conjointe de PSA et Mitsubishi en Russie a annoncé, vendredi 27 mars, la prochaine suspension de sa production et la suppression d’une centaine de postes. L’usine de Kaluga, au sud de Moscou, « suspend la production des modèles Citroën C4 Sedan et Peugeot 408 du 27 avril au 10 juillet 2015 » et « celle des véhicules tout terrain (Mitsubishi Outlander et Pajero Sport) jusqu’au 12 mai », selon un communiqué de la coentreprise.Après l’annonce du retrait d’Opel et de Chevrolet de Russie, mi-mars, ainsi que celui de Seat, c’est un nouveau coup dur pour l’automobile russe, en pleine bérézina… Les perspectives sur le marché russe « ne sont pas bonnes, non seulement à court terme mais aussi à moyen et long terme », expliquait mi-mars, le patron d’Opel, Karl-Thomas Neumann, dans une interview au journal allemand Handelsblatt.Lire aussi :Opel se retire de RussieLes ventes de la filiale de GM se sont effondrées de 86 % en février par rapport au même mois de 2014. Depuis le 1er janvier, la chute s’établit à 82 % (sur un an) pour un marché russe qui est globalement en repli de 32 % ; cette année, la marque a écoulé 1 900 véhicules, contre plus de 10 000 un an plus tôt…C’est que le marché russe est habitué aux soubresauts depuis le début des années 2000. En 2005, le marché, qui était en train d’exploser, avait déjà connu un important trou d’air. En 2012, alors que le pays affichait 2,9 millions d’immatriculations, les analystes prédisaient que la Russie allait dépasser, en 2015, le marché allemand, où il s’immatricule 3,2 millions de voitures. À cette date, les constructeurs envisageaient 3,5 millions de ventes à l’horizon 2015.Las, la crise en Ukraine et la chute du prix du pétrole, l’une des principales ressources en devises du pays, ont plongé l’économie russe dans le chaos. Le secteur automobile a été l’un des premiers à souffrir de l’inflation galopante du rouble. Après une baisse de 5 % des ventes en 2013, à 2,8 millions d’unités, le marché s’est encore contracté de 10 % en 2014, à 2,5 millions d’unités.« Il ne faut pas quitter le pays dans la tempête »Dans ce contexte, tous les constructeurs réduisent leur exposition au marché. L’alliance Renault-Nissan (dont les ventes ont chuté de 25 % en deux mois), qui détient AvtoVAZ, le constructeur de Lada, a décidé de suspendre la production quelques semaines sur ses sites le temps d’écouler les stocks. De plus, le groupe poursuit la restructuration à marche forcée de sa filiale russe avec le départ programmé de 1 100 cadres en 2015.Volkswagen (− 27 %) a aussi mis entre parenthèses la production et tente de conserver sa part de marché, en baissant ses ventes dans les limites du marché. Mais Seat a déjà annoncé son retrait du marché, trop difficile pour une marque importée.Ford (– 70 %) ou Toyota (– 27 %) font pour l’instant le gros dos. « Nous cherchons à maintenir notre performance malgré l’effondrement du marché, explique Didier Leroy, chargé de la zone pour Toyota. Nous allons poursuivre les investissements dans notre usine de Saint-Pétersbourg en 2015 afin de préparer le lancement de notre Rav4, un SUV, en 2016. » Ford a également annoncé la multiplication de nouveaux modèles pour sauvegarder son ancrage russe.Le plus offensif reste le groupe Hyundai-Kia. Depuis le début de l’année, les deux marques ont multiplié les rabais et ramasser pas moins de 7 points de parts de marché. Depuis le début de l’année, le groupe sud-coréen détient 20,1 % du marché, contre 13,1 % sur la même période de 2014. Malgré l’inflation, les ventes de Hyundai ont augmenté de 4 %, tandis que Kia reculait de 2,4 % pour un marché en chute de 38 %… Autres groupes en progression, à rebours du marché : Mercedes et BMW, les deux marques consolident leur position.Désormais, pour 2015, Opel attend un marché russe à 1,5 million d’unités, moitié moins qu’en 2012… « Il est très volatil. Il peut baisser énormément très vite et remonter également rapidement… En gros, il ne faut pas quitter le pays dans la tempête. Il faut faire le gros dos et être prêt quand il redémarrera », rappelle un spécialiste du pays.Lire aussi :Automobile : le réveil de l’EuropePhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cédric Pietralunga et Philippe Jacqué Cette fois, c’est fait, et c’est François Hollande en personne qui l’a annoncé vendredi 27 mars à Trémery, en Moselle. PSA a décidé de confier à son site lorrain la production de 200 000 moteurs à essence (en rythme annuel), de type trois cylindres EB turbo, à partir de 2018. Le constructeur va investir sur son premier site mondial de moteurs (avec 1,6 million d’unités assemblées en 2014) 60 millions d’euros pour ce projet.Ce type de choix est rarement aussi médiatisé, mais, second tour des élections départementales oblige, les élus nationaux et locaux se poussent pour figurer sur la photo du premier employeur privé mosellan.Lire aussi :Pour ses moteurs, PSA préfère la Lorraine à l’Espagne ou la SlovaquieCette décision n’en est pas moins hautement symbolique. Pour la première fois, comme l’avaient révélé Les Echos en décembre 2014, le groupe dirigé par Carlos Tavares a mis ses sites français – Trémery, Douvrin (Pas-de-Calais) –, qui produisent aujourd’hui l’essentiel des moteurs du constructeur (hors Chine), en concurrence avec d’autres sites européens, à Trnava (Slovaquie) et Vigo (Espagne), où PSA dispose déjà d’usines d’assemblage, mais pas de lignes de production de moteurs.Pas de tabou sur la délocalisationLongtemps, PSA s’est refusé à localiser hors de France sa production de moteurs, comme l’a fait massivement Renault avec ses lignes de production en Espagne, en Roumanie et en Turquie, en complément de son usine française de Cléon.Dans les années 2000, Thierry Peugeot, le président du conseil de surveillance de PSA à l’époque, s’était opposé à la création en Pologne d’une usine de moteurs pour profiter des salaires très bas dans cette région. Et ce pour protéger l’emploi dans l’est de la France.Déterminé à réduire les coûts à tous les niveaux de l’entreprise, Carlos Tavares ne se sent pas lié par le tabou d’une délocalisation hors de France. Cela a été très bien compris par les syndicats du site et les collectivités lorraines, qui se sont mobilisés ces trois derniers mois pour obtenir cette nouvelle charge de production.Le 19 mars, une délégation, menée par Serge Maffi, du SIA, le principal syndicat du site, et les élus locaux avait réussi à obtenir le soutien « ferme, clair, indiscutable » d’Emmanuel Macron, le ministre de l’économie. Ce dernier, fort des 14,1 % que détient l’Etat dans le groupe, devait défendre la cause de Trémery devant Louis Gallois, le président du conseil de surveillance du groupe, et Carlos Tavares, le président du directoire.« Salariés, élus, Etat, direction du site : l’union fait la force ! La clé du succès repose sur une action concertée et sur l’engagement de tous au service de Trémery », saluait, vendredi, dans un communiqué, Serge Maffi.Pour forcer la décision, les collectivités locales ont tout de même dû desserrer les cordons de la Bourse. Dans une lettre envoyée à M. Macron, rendue publique par l’AFP, elles avaient proposé d’abonder jusqu’à 25 millions d’euros les investissements de PSA à Trémery, sur un montant total de 180 millions consacré au site. « Ces aides sont toutes compatibles avec les réglementations européennes », précise l’entourage du ministre de l’économie.Selon PSA, ce ne sont pas les subventions locales qui ont fait la différence entre Trémery et ses compétiteurs en Europe, notamment Vigo, le mieux placé. « Les deux pays ont fait match nul sur les aides publiques », assure Yann Vincent, le directeur industriel de PSA à Reuters.Dans le match entre le site français et ses compétiteurs européens, le premier était perdant sur le front du coût du travail, avec un salaire moyen supérieur d’un tiers par rapport à celui de Vigo, et de près de 50 % par rapport à celui de Trnava. Cependant, ce n’est pas ce critère-là qui a emporté la décision.Lire aussi :Automobile : le réveil de l’Europe« Approche pragmatique »Selon Yann Vincent, l’avantage compétitif des coûts salariaux espagnols était compensé par la facture de transport, Vigo étant plus éloigné que Trémery des lieux de production de pièces d’Europe de l’Est ainsi que des sites d’assemblages finaux des véhicules.« Nous avons comparé le coût de transformation d’une ligne existante avec une situation qui consistait à investir ex-nihilo à Vigo », résume M. Vincent. « Nous sommes arrivés à la conclusion que le coût de l’investissement d’une nouvelle ligne était supérieur au coût d’une flexibilisation d’une ligne existante. » « Nous sommes contents parce que c’est en France, mais je dirais que ce qui nous a motivés, c’est la performance économique, qui est meilleure. L’approche est une approche pragmatique, elle n’est pas [tirée] par des considérations idéologiques ou par des éléments de concept », conclut le directeur industriel de PSA.Pour Trémery, qui compte 3 700 personnes – le site fut créé en 1979 –, l’apport de cette nouvelle production de moteurs à essence est important, car l’usine dépend aujourd’hui essentiellement de la production de moteurs diesel ; sur le 1,6 million de moteurs qui y ont été produits en 2014, 82 % étaient des moteurs diesel.Avec la chute des ventes de ces motorisations, sous l’effet des débats sur la pollution, des annonces d’interdiction d’accès à certains centres-villes, et du rééquilibrage du parc attendu d’ici à 2020, Trémery espère diversifier ses risques en augmentant sa production de moteurs essence EB, qui équipent les citadines (DS3, 208, 2008, C3) et berlines (DS4, 308, 3008, C4) des trois marques du groupe.Lire aussi :PSA veut alléger ses coûts en EuropeCédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.03.2015 à 07h20 • Mis à jour le27.03.2015 à 07h40 Le Japon a renoué avec une inflation nulle en février, pour la première fois depuis mai 2013, dans un contexte de reprise timide. Les prix ont augmenté de 2 % sur un an, hors ceux des produits périssables, a annoncé, vendredi 27 mars, le ministère des affaires intérieures, mais ils ont stagné lorsque l’on exclut l'impact du relèvement en avril 2014 de la taxe sur la consommation (TVA).Les prix connaissaient un ralentissement depuis plusieurs mois, conséquence d'une économie fragilisée par ce relèvement de la TVA et par le plongeon des prix du pétrole observé depuis l'été 2014.La Banque centrale du japon (BoJ) pourrait être obligée, de l'avis de nombreux analystes, de procéder d'ici à la fin de l'année à une nouvelle extension de son programme de rachats d'actifs afin de parvenir à son objectif d’une progression des prix de 2 %, qu'elle était censée atteindre au cours du printemps.« L'état d'esprit déflationniste pas complètement éradiqué »Son gouverneur, Haruhiko Kuroda, a souligné récemment combien il était difficile de sortir de la déflation, qui décourage les investissements et achats depuis une quinzaine d'années. « Je pense que l'état d'esprit déflationniste n'a pas été complètement éradiqué, nous sommes encore à mi-chemin », a-t-il dit, tout en restant optimiste sur le long terme.Les autorités veulent pour leur part croire que la stratégie "Abenomics", lancée fin 2012 par le premier ministre Shinzo Abe, finira par payer.L'exécutif a d'ailleurs amélioré lundi, une première en huit mois, son diagnostic économique, évoquant notamment l'embellie perçue du côté des sociétés.Particulièrement bien loties, une partie des compagnies exportatrices s'apprêtent à dévoiler d'excellents résultats annuels grâce aux effets bénéfiques de l'affaiblissement de la devise japonaise sur leurs activités à l'étranger.Lire aussi :Les grands groupes japonais augmentent les salaires Adéa Guillot (Athènes, correspondance) C’est une visite qui ne fait pas les gros titres mais qui a pourtant son importance. Jacques de Watteville, le secrétaire d’Etat suisse aux questions financières internationales, a rencontré, jeudi 26 mars, à Athènes, le secrétaire d’Etat Nikos Pappas, le bras droit du premier ministre grec, Alexis Tsipras. « Nous avons noté une véritable volonté de renforcer la collaboration entre nos deux pays. En 2014, nous avions fait un certain nombre de propositions au précédent gouvernement, mais qui n’ont pas été suivies », affirme le responsable suisse.Lire aussi :Le gouvernement grec attendu sur les réformesEngager la lutte conte l’évasion et la fraude fiscale est l’une des promesses fortes de Syriza, le parti de la gauche radicale grecque, aujourd’hui au pouvoir. Il veut faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat en rapatriant ou en taxant une partie des avoirs grecs placés illégalement en Suisse et affirmer sa volonté de s’attaquer à l’oligarchie financière.« Il n’existe pas de données fiables sur le montant exact des avoirs grecs dans la Confédération, précise M. de Watteville. Le dernier chiffre disponible de la Banque nationale [BNS] date de 2013 et évoque le montant de 6,6 milliards de francs suisses [6,3 milliards d’euros], mais ce chiffre brut ne dit rien du pourcentage taxable. »Outil « sous-exploité »Concrètement, les Suisses ont proposé, dans l’immédiat, le renforcement du recours à l’accord bilatéral existant entre la Grèce et la Confédération sur la double imposition. « Cet outil permet d’avancer à court terme sur des cas de suspicion d’évasion fiscale ; il a été sous-exploité ces dernières années », souligne-t-on côté suisse. Selon une source gouvernementale grecque, « seules quinze demandes de transmission de données fiscales ont été réalisées dans ce cadre par le précédent gouvernement ».A l’horizon 2017-2018, la Grèce, membre de l’Union européenne, devrait aussi entrer dans le programme d’échanges automatique des données, dont le principe a été paraphé à Bruxelles le 19 mars.Les discussions ont également porté sur la fameuse « liste Lagarde », du nom de l’ancienne ministre française de l’économie et des finances, Christine Lagarde – aujourd’hui directrice générale du Fonds monétaire international –, qui avait remis, en octobre 2010, à son homologue grec la liste de plus de 2 000 Grecs détenant des comptes auprès de la filiale suisse de la banque HSBC.« Cette liste a été volée par l’ancien employé de la banque, Hervé Falciani. Nous ne pouvons pas collaborer sur la base d’un vol, mais cela ne veut pas dire que les personnes citées sur cette liste soient dans l’immunité totale. Si d’autres indices permettent de remonter jusqu’à elles, alors il existe d’autres outils pour ouvrir une enquête », affirme M. de Watteville. Athènes veut avancer vite sur ce dossier.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard Le gouvernement s'en félicite : les chiffres du déficit public sont meilleurs que prévus. La balance entre les recettes et les dépenses de l'Etat, des collectivités locales et de la sécurité sociale s'est établie en 2014 à - 4 % du produit intérieur brut (PIB). C'est certes un peu moins qu'en 2013 (- 4,1 %) et moins que les dernières prévisions en date (- 4,4 %)... mais plus que ce qui avait été initialement prévu, corrigé, recorrigé, revu...Le déficit public a baissé à 4% du PIB en 2014. C'est bien en deçà des 4,4% prévus et le fruit d'un effort continu https://t.co/1rKhzlJK3r— Gouvernement (@gouvernementFR)require(["twitter/widgets"]);L'objectif fixé par le traité de Maastricht : 3 %Le traité sur l'Union européenne, signé le 7 février 1992 et également appelé traité de Maastricht, fixe notamment aux Etats membres un objectif de déficit budgétaire inférieur à 3 % du PIB et une dette publique inférieure à 60 % du PIB.Le plafond de la dette était encore lointain : quand la France a signé le traité, son endettement représentant moins de 40 % du PIB. Mais il a ensuite progressivement augmenté avant d'atteindre 95 % en 2014, un record. #container_1427382809606{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427382809606{ height:500px; } #container_1427382809606 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427382809606 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427382809606 .subtitre{ display:block; }Evolution de la dette publique depuis Maastricht(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427382809606", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.insee.fr/fr/themes/comptes-nationaux/tableau.asp?sous_theme=3.1&xml=t_3101", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Insee", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"(en % du PIB)" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} %" }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"59.1", to:"60", label:{ useHTML:true, text:"Critère de Maastricht", align:"left", verticalAlign:"top", textAlign:"left",y:-10 } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "left", verticalAlign: "top", textAlign:"left" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 1, xDateFormat: "%Y" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Dette publique", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 694224000000, 39.8 ], [ 725846400000, 46.1 ], [ 757382400000, 49.3 ], [ 788918400000, 55.5 ], [ 820454400000, 59.4 ], [ 852076800000, 60.8 ], [ 883612800000, 60.8 ], [ 915148800000, 60 ], [ 946684800000, 58.4 ], [ 978307200000, 57.9 ], [ 1009843200000, 59.8 ], [ 1041379200000, 63.9 ], [ 1072915200000, 65.5 ], [ 1104537600000, 67 ], [ 1136073600000, 64.2 ], [ 1167609600000, 64.2 ], [ 1199145600000, 67.9 ], [ 1230768000000, 78.8 ], [ 1262304000000, 81.5 ], [ 1293840000000, 85 ], [ 1325376000000, 89.2 ], [ 1356998400000, 92.2 ], [ 1388534400000, 95 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);L'objectif en matière de déficit, lui, avait été tenu jusqu'à 1992 mais a été beaucoup plus difficile à tenir à partir de cette année-là. Sur les vingt dernières années, le déficit public français n'a été en dessous de la barre des 3 % qu'à six reprises. #container_1427382464065{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427382464065{ height:500px; } #container_1427382464065 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427382464065 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427382464065 .subtitre{ display:block; }Evolution du déficit public depuis Maastricht(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427382464065", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.insee.fr/fr/themes/comptes-nationaux/tableau.asp?sous_theme=3.1&xml=t_3106", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Insee", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"(en % du PIB)" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} %" }, min:null, max:0, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"-2.9", to:"-3", label:{ useHTML:true, text:"Critère de Maastricht", align:"left", verticalAlign:"bottom", textAlign:"left",y:-10 } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "left", verticalAlign: "bottom", textAlign:"left" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 1, xDateFormat: "%Y" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Déficit public", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 694224000000, -4.6 ], [ 725846400000, -6.3 ], [ 757382400000, -5.4 ], [ 788918400000, -5.1 ], [ 820454400000, -3.9 ], [ 852076800000, -3.6 ], [ 883612800000, -2.4 ], [ 915148800000, -1.6 ], [ 946684800000, -1.3 ], [ 978307200000, -1.4 ], [ 1009843200000, -3.1 ], [ 1041379200000, -3.9 ], [ 1072915200000, -3.5 ], [ 1104537600000, -3.2 ], [ 1136073600000, -2.3 ], [ 1167609600000, -2.5 ], [ 1199145600000, -3.2 ], [ 1230768000000, -7.2 ], [ 1262304000000, -6.8 ], [ 1293840000000, -5.1 ], [ 1325376000000, -4.9 ], [ 1356998400000, -4.1 ], [ 1388534400000, -4 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window); Le budget 2014 fixait un déficit de 3,6 %Quand François Hollande est arrivé au pouvoir, le déficit public avait atteint 5,1 % l'année précédente (2011) et la dette atteignait 85 %. Les deux années suivantes ont engagé la France sur la voie de la réduction du déficit (- 4,9 % en 2012, - 4,1 % en 2013) mais la dette, elle, a continué à croître (89,2 % en 2012, 92,2 % en 2013).Les prévisions pour l'année 2014, elles, ont d'abord été très optimistes avant d'être revues à plusieurs reprises. #container_1427380857582{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427380857582{ height:500px; } #container_1427380857582 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427380857582 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427380857582 .subtitre{ display:block; }Les prévisions de déficit public pour 2014(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427380857582", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"(en % du PIB)" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} %" }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"-2.9", to:"-3", label:{ useHTML:true, text:"Critère de Maastricht", align:"left", verticalAlign:"bottom", textAlign:"left",y:10 } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear",(janvier 2012)","Programme de stabilité(avril 2013)","Loi de finances 2014(septembre 2013)","Loi de finances rectificative 2014(juin 2014)","Ajustement budget(septembre 2014)","Réel(mars 2015)"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:-45 }, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "left", verticalAlign: "bottom", textAlign:"left" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 1, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Prévisions de déficit public", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", -2.3 ], [ "", -2.9 ], [ "", -3.6 ], [ "", -3.8 ], [ "", -4.4 ], [ "", -4 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Les prévisions pour 2015, elles, ont également beaucoup varié, de 1,6 % dans le programme de François Hollande à 4,3 % en septembre 2014 dans le budget 2015 initial, ensuite ramené à 4,1 % en décembre.(dans le graphique ci-dessous, cliquez sur les flèches pour naviguer entre les prévisions) .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }.fleche{ font-size: 50pt; padding-top:100px; cursor:pointer; display:block; height:400px;}.fleche.cache{ visibility:hidden;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}#container-deficit{ background-color:#f8f9fb; }#deficit{ height: 400px;} //$(function () { Highcharts.setOptions({ title: { style:{ fontFamily: '"TheSerifOffice", arial' } }, subtitle: { style:{ fontWeight: 'bold', fontFamily: 'arial', fontSize: '10pt' } } }); $('#deficit').highcharts({ chart: { type: 'column', animation: false, backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)' }, colors:["#0386c3"/*,"#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"*/], title: { text: '' }, legend:{ enabled: false }, subtitle: { text: '' }, xAxis: { categories: [2012,2013,2014,2015,2016,2017], opposite: true }, yAxis: { max: 0, min: -6, tickInterval: 1, title: { text:'' }, labels:{ format: '{value} %' }, plotBands: [{ color: '#eff3ff', from: 0, to: -3, label: {Maastricht', align: 'right', x: -60, y: 100 } }], }, credits: { enabled: false }, tooltip: { enabled: false }, plotOptions: { series: { dataLabels: { enabled: true, formatter: function(){ if(this.y == 0.001) return "?"; else {return this.y+' %'}; }, style: { fontWeight: 'bold', fontFamily: 'arial', fontSize: '10pt', color: '#000' } } } }, series: [{1. 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Prévisions révisées du gouvernement - décembre 2014', data: [-4.9,-4.1,-4.4,-4.1,0.001,-3], id: 4 }] }); var start = -1; var stop = 0; var chart = $('#deficit').highcharts(); moveYourBody("normal",1) /* var intervalo1 = setInterval(function(){ moveYourBody("normal",1) }, 3000); */ function moveYourBody(sens,quelgraphe){ if(sens == "normal") { start++ } else { start-- } if(start console.log(start) if(start == 0) { $("#container-deficit #previous1").addClass("cache") } else { $("#container-deficit #previous1").removeClass("cache") } if(start == ($(chart.series).length - 1)) { $("#container-deficit #next1").addClass("cache") } else { $("#container-deficit #next1").removeClass("cache") } $(chart.series).each(function(i,d){ if(i !== start%($(chart.series).length)) { this.hide(); } else { this.show(); } }); $("#container-deficit .subtitle").html(chart.series[start%$(chart.series).length].name) } $('.next').click(function () { num = $(this)[0].id.substring(4) moveYourBody("normal",num); }) $('.previous').click(function () { num = $(this)[0].id.substring(8) moveYourBody("reverse",num); }) }); Le déficit public sur le quinquennat Hollande«»La France a plusieurs fois obtenu un report de la date limite pour atteindre l'objectif d'un déficit public inférieur à 3 % du PIB. Le dernier, datant de février, a fixé l'échéance à 2017 pour Paris.Lire notre synthèse : La dette de l’Etat en cinq questionsDéficit, dette, croissance... Le déficit, c'est la différence entre recettes et dépenses des administrations publiques (Etat, collectivités, sécurité sociale) sur une année. Si on dépense plus que ce qu'on gagne, on crée un déficit, qu'il faut compenser en empruntant. Ces emprunts, accumulés sur plusieurs années (plus de trente ans pour la France) représentent une dette, qui croît tant qu'on ne parvient pas à équilibrer les comptes. Pour calculer le niveau du déficit, le gouvernement scrute le niveau de la croissance du PIB, qui va déterminer une bonne part des recettes qu'il va récupérer. Les prévisions de croissance sont donc souvent liées aux prévisions sur le niveau du déficit.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Chastand Ils étaient 7 000, selon la police, venus de toute la France. Les mécontents du régime social des indépendants (RSI), surtout des petits commerçants, ont défilé au cœur de Paris avec grand fracas, lundi 9 mars, pour protester contre les ratés de ce système de sécurité sociale qui assure plus de six millions de personnes. Depuis sa création en 2006, le RSI rencontre de graves difficultés de gestion, notamment dans ses appels à cotisation, régulièrement erronés, ou dans le calcul des retraites.La manifestation, entre le Sénat et l’Assemblée nationale, organisée par plusieurs collectifs de petits patrons créés sur Internet, a débordé les syndicats patronaux, qui ont refusé de s’associer à la protestation. Pascal Geay, leader du collectif Sauvons nos entreprises, et ancien dirigeant d’une PME à La Rochelle, a d’ailleurs fait huer la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGPME) et l’Union professionnelle artisanale (UPA), en les accusant d’inertie.Contre « les taxes »Il a demandé sous les applaudissements « un moratoire » contre le RSI, qui consisterait en une « suspension » des cotisations, le temps qu’une « enquête » soit menée et que les « responsables » soient « attrapés et mis en prison ».Dans le cortège, les slogans allaient toutefois bien au-delà des simples ratés de gestion du RSI. La plupart des manifestants étaient là pour protester contre « les taxes » et le rôle de l’Etat en général. « L’artisanat, première pute de France », proclamait une affiche. « RSI proxénète », « Plus besoin de sexe, l’Etat m’encule tous les jours », était-il écrit sur d’autres. Dans une ambiance relativement tendue et chaotique, les manifestants ont hurlé « RSI, assassins » et chanté La Marseillaise.La métaphore sexuelle a décidément du succès #rsi http://t.co/7H9D4wWoS4— jbchastand (@JB Chastand)require(["twitter/widgets"]);« Un mec au RSA touche plus que moi, je n’ai même pas les moyens de me verser un salaire », explique Emmanuel Brigand, restaurateur de 37 ans, venu de Bourgogne. Sur sa pancarte en forme de cercueil, il est écrit « Nous ne sommes pas les putes de l’Etat ». « Ras-le-bol du RSI, ras-le-bol de payer toutes ces taxes », abonde Chantal, conductrice de train touristique au Tréport (Seine-Maritime). « Cela me rappelle la belle époque du CDCA », a célébré un des orateurs à la tribune, en hommage à ce syndicat poujadiste de « défense » des commerçants et artisans qui avait mené un combat d’ampleur contre la Sécurité sociale dans les années 1990."Un mec au RSA touche + que moi" E Brigand, restaurateur bourguignon http://t.co/X8DGcCIyea— jbchastand (@JB Chastand)require(["twitter/widgets"]);Le Front national a officiellement soutenu la manifestation, Marine Le Pen appuyant « très fermement les indépendants dans leur demande d’un allégement de la fiscalité et de la bureaucratie ». Marion Maréchal Le Pen et Gilbert Collard, les deux députés FN, ont d’ailleurs fait une brève apparition en début de cortège. Alors que M. Geay avait assuré vendredi qu’il leur laisserait prendre la parole, il est revenu sur sa décision au cours du week-end en raison de divergences de vues entre organisateurs. « On a décidé de pas donner la parole aux politiques sinon ça allait partir en couille », a-t-il expliqué.Vendredi, Pascal Geay se réjouissait de la présence du #fn. Ajd il dit qu'il leur a demandé de ne pas s'exprimer http://t.co/HLNA8w33mx— jbchastand (@JB Chastand)require(["twitter/widgets"]);M. Collard et Mme Maréchal-Le Pen ont reçu un accueil mitigé, certains manifestants dénonçant la « récupération ». Ils ont quitté la manifestation avant même son départ. « On n’a jamais demandé à prendre la parole et on n’avait aucune intention de la faire, on n’a donc été empêché de rien du tout », affirme cependant Gilbert Collard, auprès du Monde. Le leader de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan, a lui défilé avec les indépendants, l’écharpe tricolore en bandoulière. Tout comme Daniel Fasquelle, député UMP du Pas-de-Calais ou Alexandre Rassaërt, maire UMP de Gisors (Eure). « Il ne faut pas abandonner ce sujet au FN », ont-ils assuré, à l’unisson.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.03.2015 à 17h09 L'Argentine, qui a porté plainte à la fin de 2014 contre HSBC pour évasion fiscale, exige de la banque britannique qu'elle rapatrie les fonds des quelque quatre mille Argentins qui avaient ouvert des comptes dans sa filiale suisse, ce qui représente au total 3,5 milliards de dollars, d'après Buenos Aires.L'administration fiscale argentine, qui a identifié environ quatre mille Argentins titulaires de comptes dans la filiale suisse de HSBC, estime que les opérations frauduleuses ont été supervisées par des représentants de HSBC en Argentine, aux États-Unis et en Suisse.Vaste scandale financier« Nous voudrions savoir si HSBC a soutenu le comportement des responsables de la branche argentine, a déclaré le directeur de l'Administration fiscale argentine (AFIP), Ricardo Echegaray. HSBC a la responsabilité de rapatrier ces fonds en Argentine, de se séparer des responsables de HSBC en Argentine et de changer sa politique envers ses clients. »HSBC est au cœur d'un vaste scandale financier, une enquête internationale menée par plusieurs médias (« Swissleaks »), dont Le Monde, qui l'a accusée d'avoir fait transiter quelque 180 milliards d'euros de riches clients sur des comptes en Suisse, entre novembre 2006 et mars 2007, afin de leur éviter d'avoir à payer des impôts dans leurs pays respectifs.Lundi 9 mars après-midi, le directeur général de HSBC, Stuart Gulliver, devait s'expliquer sur cette affaire devant la commission parlementaire britannique des comptes publics.Lire nos explications : L'impact mondial de la liste HSBC Cécile Prudhomme L’année 2014 a été rude pour Auchan en France. Mais aussi en Italie. Et cela se ressent dans les résultats du distributeur, présentés lundi 9 mars. Le bénéfice net part du groupe recule de 25,2 % à taux de change constant, à 574 millions d’euros. Sur le territoire national, le chiffre d’affaires a baissé de 2,2 %, principalement du fait de la baisse des prix, tant dans les hypermarchés que dans les supermarchés. En Europe occidentale, hors France, ses ventes ont baissé de 6 %, tirées vers le bas par l’Italie.Le chiffre d’affaires total d’Auchan (hors taxes), réalisé pour 63,2 % à l’international et 43,8 % en dehors de la zone euro, est toutefois en hausse : + 14,7 % à taux de change constant, à 53,45 milliards d’euros. Le groupe a été tiré par ses activités en Chine et les bonnes performances en Europe centrale et de l’Est, même s’il a dû faire face à l’effondrement du rouble russe et de la hryvnia ukrainienne.La lecture des comptes 2014 est rendue complexe par la consolidation, pour la première fois, à 100 % de la holding Sun Art Retail Group, qui gère les activités du groupe en Chine et à Taïwan (auparavant à 51 %). Ceci fait suite à la renégociation du pacte d’actionnaire en 2013 entre Auchan et son associé taïwanais Ruentex. Le français détient 36 % de la structure capitalistique et 51 % des droits de vote.« Une dynamique qui s’amplifie »En ce qui concerne le marché français, Vincent Mignot, le directeur général des hypermarchés France, s’est toutefois voulu rassurant pour 2015. « Actuellement, notre chiffre d’affaires progresse de 1 % en comparable, hors essence, et nous sommes sur une dynamique qui s’amplifie, a-t-il indiqué. Ce qui est important pour nous, surtout, c’est qu’il y ait de plus en plus de clients qui rentrent dans nos magasins. »Casino a souffert de la guerre des prix en FranceEn 2014, Auchan a développé sa stratégie de partenariats pour peser sur les conditions tarifaires d’achats de produits, avec Système U en France, SISA en Italie, puis avec le groupe Metro à l’international. En 2015, Auchan a signé un partenariat sur les marques propres pour adhérer à la centrale d’achat espagnole Euromadi.Les discussions se poursuivent pour approfondir le partenariat avec Système U, comme annoncé le 12 février. « Sur des axes majeurs : les achats, la convergence des politiques commerciales [super, hyper, drive], l’efficacité opérationnelle [logistique et système d’information], et pourquoi pas des changements d’enseigne, mais nous ne confirmons rien aujourd’hui, a indiqué Jean-Denis Deweine, le directeur des achats. Nos équipes travaillent pour déposer un dossier à la Commission européenne à la mi-mars. » Celle-ci pourrait décider de renvoyer le dossier en France à l’Autorité de la concurrence.Auchan et Système U font un pas de plus vers un mariageDévelopper des produits en marques propresParmi les axes stratégiques, le groupe compte, sur le modèle de Decathlon, concevoir et développer des produits en marques propres dans sept univers du domaine non alimentaire, d’ici à 2017, et les implanter dans les différents pays où il est présent.L’ambition est, à terme, de ne plus proposer que sa marque propre dans certains univers : In Extenso (textile), Baby (univers bébé), Qilive (équipement de la maison), Cosmia (parfumerie), Actuel (Maison), Cup’s (sport-loisirs), Airport (voyage).Ainsi, Qilive, déjà lancée dans 10 pays et comportant plus de 1 000 produits, va entrer en Chine cette année. Cosmia, qui a démarré en Espagne et s’étend en Italie et au Portugal, devrait arriver en France prochainement.Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Eveno La difficulté que rencontrent les Etats à taxer les entreprises du numérique fait consensus. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et la Commission européenne planchent chacune de leur côté pour corriger les failles du système fiscal européen et international. Mais le chantier est colossal, comme l’affirme le document réalisé par dix économistes à la demande de France Stratégie, un organisme placé auprès de Matignon, et remis lundi 9 mars à Axelle Lemaire, la secrétaire d’Etat au numérique.Issus des écoles d’économie de Paris et de Toulouse et de l’institut Mines-Télécom, ces économistes ont élaboré une sorte de boîte à idées, à la disposition du gouvernement. Ils lui suggèrent trois leviers possibles, à défaut de pouvoir obtenir rapidement une modification de la fiscalité des bénéfices des entreprises au niveau mondial.Modifier la fiscalité des bénéfices prendrait trop de temps« L’imposition du profit des entreprises réalisé au niveau national repose sur la présence d’un établissement stable (…). Ce critère, fondé sur la présence physique, n’est pas adapté à l’économie du numérique. Dès lors, une modification des règles de répartition du bénéfice mondial entre les différentes localisations doit être envisagée », écrivent les auteurs du rapport.Mais c’est pour souligner aussitôt qu’« une telle modification de la fiscalité des bénéfices passe par une refonte globale des conventions fiscales internationales, quelque 140 traités bilatéraux en ce qui concerne la France ». Par conséquent, « il ne peut donc s’agir que d’un objectif de long terme », relèvent-ils.Les experts sollicités par France Stratégie sont convaincus que la meilleure taxation serait celle qui serait assise sur les bénéfices. Mais ils reconnaissent aussi qu’une harmonisation européenne prendrait trop de temps.Bruxelles détaille son « agenda numérique »Jouer sur les revenus publicitaires, l’activité de la plate-forme ou l’origine des revenusMême si une première mesure a vu le jour au 1er janvier, avec l’application en Europe de la TVA dans le pays du client d’un bien ou d’un service acheté sur Internet et non plus dans le pays du vendeur, la France entend aller plus loin et plus vite.Alors que Bercy expertise déjà l’idée – portée par la ministre de la culture, Fleur Pellerin – d’une taxe assise sur la bande passante, le gouvernement va pouvoir puiser dans la boîte à idées fournie par les économistes.La taxe Internet qui oppose Paris et BruxellesCeux-ci défendent trois pistes principales, applicables à court terme :- instaurer une taxe sur les revenus publicitaires des entreprises, lesquels seraient appréhendés comme une approximation des profits générés dans un pays donné.- À défaut, mettre en place une taxe unitaire, fondée sur l’activité de la plate-forme, mesurée par le nombre d’utilisateurs sur le territoire (annonceurs ou internautes) ou par le flux de données échangées.- Différencier le taux d’imposition en fonction de l’origine des revenus. Il s’agirait d’appliquer « un taux plus faible pour les revenus produits par le simple accès au site [vente, recettes publicitaires liées à un mot-clé de recherche] que pour ceux générés grâce à des données stockées [revente de données sur les recherches à des tiers, stockage de données de vente pour une tarification ou une publicité ciblée] ».Lire aussi : Le Royaume-Uni veut instituer une « taxe Google »Créer des outils pour mieux mesurer l’activité de plates-formesCes propositions se heurtent à au moins deux obstacles : le manque de données relatives à ces entreprises ; et le risque que, ainsi taxées, elles tentent de compenser l’impact de ces impositions en collectant de manière plus intensive des données, en instaurant des services payants ou en excluant des utilisateurs.Sur le premier point, le rapport préconise la création d’un nouvel appareil statistique.Il s’agirait de doter la puissance publique des moyens de mesurer les activités des entreprises visées, « en particulier en ce qui concerne les flux de données [flux aux points d’interconnexion des principaux acteurs, données collectées auprès des utilisateurs] et les flux monétaires [commerce électronique, revenus publicitaires, données douanières…] ».Sur le second sujet, les économistes suggèrent de fixer le taux de la taxe à un « niveau assez faible », non précisé, et de mettre en place « un seuil en deçà duquel l’entreprise ne serait pas taxée ».Dans l’entourage d’Axelle Lemaire, ce rapport est salué car « il permet d’éviter la petite musique du “on ne peut rien faire” ». Le gouvernement français devrait soumettre ces pistes de réflexion à ses partenaires européens.Anne EvenoJournaliste au Monde Isabelle Rey-Lefebvre À l’occasion de la publication de son « Livre blanc sur le logement », lundi 9 mars, le Medef s’est livré à un mea culpa à propos du fonctionnement d’Action Logement, l’ex- 1 % Logement, structure qui gère la Participation des employeurs à l’effort de construction (PEEC), créée en 1953.Jacques Chanut, le président de la Fédération française du bâtiment, a été chargé par Pierre Gattaz, le président de l’organisation patronale, d’une réflexion pour réformer « cet outil fantastique » – un dossier qui apparaissait jusque-là tabou.Après un diagnostic partagé, cette mission devra proposer des réformes pour l’assemblée générale de l’organisme, qui fédère les collecteurs, le 4 juin.Que représente le « 1 % Logement » ?Le « 1 % Logement » correspondait, à l’origine, au versement par toutes les entreprises de plus de 10 salariés de 1 % au moins de leur masse salariale. Ce niveau a été ramené à 0,45 % depuis 1992.Cela représente chaque année 2,3 milliards d’euros. Auxquels il faut ajouter 1,2 milliard de remboursements des prêts consentis aux salariés pour acheter leur logement.Les fonds de la PEEC doivent, par exemple, financer le logement social et intermédiaire à hauteur de 5,9 milliards d’euros d’ici à 2019, soit 600 000 logements sur cinq ans.Comment le 1 % Logement est-il collecté ?Entre 2009 et 2012, Action Logement s’est fortement concentrée, passant de 120 à 20 collecteurs (comités interprofessionnels du logement). Ce mouvement a donné naissance à de grands groupes à vocation nationale.Solendi est le premier d’entre eux, avec sa puissante filiale HLM immobilière 3F, premier bailleur social de France, qui gère 200 000 logements.Astria détient plusieurs sociétés HLM, comme France Habitation (48 000 logements) ou Domaxis. Le groupe Batigère règne sur l’est de la France, avec 14 sociétés HLM (104 000).La concentration n’est pas achevée, puisque la fusion entre les collecteurs de Rennes, Tours, et Nantes est annoncée pour fin 2015.Au total, les bailleurs sociaux qui sont liés à un collecteur règnent sur un patrimoine de plus de 800 000 habitations.Quel est l’objectif du Medef ?Les grands groupes qui ont émergé ces dernières années se livrent à une vive concurrence pour capter la contribution des grandes entreprises, mais délaissent les PME.« Il y a une déperdition en raison d’une concurrence stérile dans la collecte de cette contribution et nous devons répondre aux critiques, notamment des petites entreprises, dont les besoins sont insuffisamment pris en compte. Nous devons être inattaquables », souligne à ce propos M. Chanut.Le président de la Fédération du bâtiment considère qu’il faut « distinguer la collecte, qui pourrait être centralisée dans un seul organisme, des services rendus aux entreprises, qui doivent rester proches des besoins locaux ». Et qu’en l’occurrence, il convient de « nous recentrer sur notre vocation première, qui est d’aider les salariés à se loger ».Le patronat a intérêt à démontrer l’utilité sociale de cette quasi-taxe qu’il entend ne pas se faire à nouveau ponctionner par l’Etat, comme cela a été le cas ces dernières années.Les gouvernements successifs ont, en effet, largement prélevé dans cette manne du 1 % Logement – jusqu’à 1,2 milliard d’euros par an – pour financer l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU).Un accord, conclu le 2 décembre 2014 avec le gouvernement pour la période 2015- 2019, vise à diminuer cette ponction de 500 millions d’euros en cinq ans.Cela redonne une marge de manœuvre aux collecteurs pour développer des services aux salariés.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.03.2015 à 15h04 • Mis à jour le09.03.2015 à 17h02 Des commerçants du Treport venus en bus pour exprimer "leur ras le bol de payer toutes ces taxes" #rsi http://t.co/3ygobRYS7d— JB Chastand (@jbchastand)require(["twitter/widgets"]);Travailleurs indépendants, commerçants et artisans ont manifesté à Paris, lundi 9 mars, à l'appel de collectifs de petits patrons créés sur Internet pour protester contre les dysfonctionnements de leur régime de protection sociale (RSI) et contre les hausses de charges. Les organisations patronales telles que l'Union professionnelle artisane (UPA) et la CGPME n'ont pas suivi le mouvement.Erreurs dans les appels de cotisations, dossiers perdus ou encore interventions d'huissiers sur de fausses données, absence d'appels de cotisations pendant plusieurs années conduisant à des poursuites sans motif ou de mauvaises surprises au moment de la retraite : le régime social des indépendants (RSI), créé en 2006, est accusé par ces collectifs d'avoir entravé et mis en péril l'activité de bien des entrepreneurs de France.Lire aussi sur le RSI : Après les « pigeons », les chefs d'entreprises « moutons » du RSI7 000 manifestants selon la policeLa veille de la manifestation, le président de l'organisation Sauvons nos entreprises, Pascal Geay, qui se dit à l'origine de l'initiative, indiquait attendre « de 20 000 à 50 000 personnes à l'appel d'une vingtaine d'organisations parmi lesquelles les Citrons pressés, les Pendus, les Bonnets rouges, les Buralistes en colère ». Mais seuls quelque 7 000 personnes auraient répondu à cet appel, selon le décompte de la police. Les organisateurs ne sont visiblement pas d'accord sur la place à donner au #FN , qui n'aura finalement pas le droit de s'exprimer #rsi— JB Chastand (@jbchastand)require(["twitter/widgets"]);"On a décidé de pas donner la parole aux politiques sinon ça allait partir en couille" explique Pascal Geay, le leader manif #rsi— JB Chastand (@jbchastand)require(["twitter/widgets"]);Parmi les personnalités politiques aperçues dans le cortège qui est parti du Sénat pour rejoindre l'Assemblée nationale, les députés Daniel Fasquelle (UMP), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République), Marion Maréchal Le Pen (FN). La présence de cette dernière faisait débat parmi les organisateurs.En province, d'autres rassemblements sont prévus en silence devant des centres régionaux du RSI, et les commerçants ont été appelés à apposer des affichettes de soutien sur leurs vitrines.Vers « une mission d'urgence » ?« Nous demandons un moratoire du RSI », a indiqué Pascal Geay, qui dit vouloir laisser un mois – jusqu'au 9 avril – avant d'occuper des centres du RSI si aucune mesure n'est prise. Les dirigeants du RSI, eux, ont estimé fin février que les dysfonctionnements seraient en passe d'être réglés et que les réclamations seraient plus rares.>> Lire aussi (édition abonnés) : Révoltés de l'impôt : « Pourquoi ils nous matraquent comme ça ? »Interrogé à l'occasion de la manifestation de travailleurs indépendants, le secrétaire d'Etat à la simplification, Thierry Mandon s'est montré favorable à « une mission d'urgence » sur le RSI pour résorber les retards de dossiers et améliorer l'accueil, soulignant au-delà un besoin de « transparence » sur les prélèvements et prestations du RSI. Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le ministre des finances néerlandais, Jeroen Dijsselbloem, s’est déclaré officiellement candidat à un deuxième mandat à la tête de l’Eurogroupe, l’instance qui réunit les ministres des finances de la zone euro, lundi 9 mars, dans le journal néerlandais Volkskrant.Le seul candidat déclaré jusqu’à présent était le ministre espagnol de l’économie, Luis de Guindos. Ce dernier a reçu le soutien de la chancelière allemande, Angela Merkel, en août 2014. Le renouvellement n’a lieu qu’en juillet.Art du compromisM. Dijsselbloem avait succédé à Jean-Claude Juncker à la tête de l’Eurogroupe début 2013. Ce social-démocrate avait été choisi notamment parce qu’il sait se montrer ferme, tout en privilégiant l’écoute et l’art du compromis.Il a d’ailleurs plutôt bien géré ces dernières semaines le dossier grec : il a su faire le grand écart entre les plus apposés au premier ministre grec, Alexis Tsipras (c’est-à-dire les Allemands et les Espagnols), et à son ministre des finances, YanisVaroufakis.Lire aussi : Jeroen Dijsselbloem, l’inconnu réputé fin négociateurJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le ministre grec des finances, Yanis Varoufakis, a agité, dimanche 8 mars, la menace d’organiser un référendum si les propositions de réforme faites par Athènes pour débloquer une aide financière ne sont pas acceptées. Mais les Grecs, eux, considèrent, à une large majorité, que le gouvernement d’Alexis Tsipras doit vite trouver un « compromis honorable » avec ses partenaires européens pour éviter une sortie de la zone euro. C’est ce que révèle un sondage publié, lundi, par le quotidien Efimerida Ton Syntakton.Selon cette enquête, 69,9 % des personnes interrogées pensent qu’Athènes devrait rechercher un « compromis honorable » pour résoudre la crise, contre 27,4 % qui pensent, au contraire, que M. Tsipras doit refuser tout compromis, au risque de devoir abandonner l’euro.La publication de ce sondage survient quelques heures avant que M. Varoufakis revienne plaider sa cause devant ses homologues de la zone euro : il doit leur présenter, au cours d’une réunion de l’Eurogroupe à Bruxelles, un plan de réformes, conformément à l’engagement pris, le 21 février, par le gouvernement grec, en échange d’une prolongation de quatre mois de l’actuel plan d’aide financière. Etablir la liste des réformes à réaliserLa réunion de l’Eurogroupe, lundi, est la cinquième, depuis le 11 février, consacrée au « cas grec ». La question centrale y sera la suivante : quelles mesures mettre sur les rails ? Comment les financer, sachant que l’Eurogroupe exige que, globalement, elles ne grèvent pas les finances publiques grecques ?Il s’agit aussi de s’accorder sur la "revue", la mission que la « troïka » des créanciers de la Grèce (Banque centrale et Commission européennes, Fonds monétaire international) doit mener pour que le pays reçoive les 7 milliards d’euros du programme d'aide qui restent à verser.Vendredi 6 mars, M. Varoufakis a fait parvenir à Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, une première liste de sept réformes : un paquet d’aides pour les foyers grecs les plus démunis (rétablissement de l’électricité, accès aux soins, etc.), une mesure visant à augmenter les recettes de l’Etat par l’allocation de licences à des sites de paris en ligne, un projet d’amnistie fiscale pour régler en partie le problème des énormes arriérés d’impôts (76 milliards d’euros)…M. Varoufakis fait même une proposition inattendue pour lutter contre la fraude à la TVA : former des agents du fisc amateurs pour des missions ponctuelles, y compris en recrutant des touristes traquant en caméra cachée les commerçants…Obtenir un feu vert de la « troïka » avant tout accord politique européenLes propositions faites par le gouvernement grec vont plutôt dans le sens de ce que demande la zone euro, qui considère prioritaire une réforme fiscale pour mettre fin à des années d’impéritie des gouvernements grecs en la matière, et de faire entrer de manière substantielle l’impôt dans les caisses de l’Etat.Pourtant, cette liste de réformes ne devrait pas être examinée formellement en Eurogroupe, lundi. En effet, elle doit d’abord « être discutée plus avant et détaillée avec la troïka » des créanciers, rappelle-t-on dans l’entourage de Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe.La « précondition » au déblocage de fonds pour la Grèce « est une conclusion des discussions avec la troïka et un avis positif de ces institutions », a renchéri le secrétaire d’Etat allemand aux finances, Steffen Kampeter, à la radio publique Deutschlandfunk.Un aval technique avant un feu vert politique, en clair. Et non l’inverse. C’est aussi ce que veulent les créanciers.Le problème, c’est que le gouvernement grec n’a cessé, ces derniers mois, de dénoncer les méthodes de la troïka. Alors, certes, le terme de « troïka » a été officiellement gommé au profit de celui d’« institutions ». Mais, ces derniers jours, si les contacts ont été intenses, les négociations n’ont à proprement parler pas commencé dans le format « institutions ».« On a déjà perdu deux semaines [depuis le dernier Eurogroupe], il faut se mettre au travail, et plutôt aujourd'hui que demain », a déclaré M. Dijsselbloem en arrivant à Bruxelles, lundi.L’urgence, selon les créanciers, est donc d’aller à Athènes chercher les chiffres qui permettront d’avoir une idée précise de l’état de santé financier du pays - vérifer notamment que l'Etat dégage encore un surplus primaire (avant remboursement des intérêts de la dette).Mais il n’est pas question que la Grèce négocie avec les institutions les unes et les autres séparément. La revue doit être menée par toutes les institutions, formant équipe.Pas de versement d’aide envisagé à ce stadeCôté européen, il n’est pas question, à ce stade, de discuter du versement d’une aide financière. Le message reste le même : la Grèce ne peut espérer toucher par anticipation la dernière tranche du deuxième plan d’aide (un peu plus de 7 milliards d’euros) que si elle avance concrètement sur les réformes.Quant à l’ouverture d’une discussion le plus vite possible, comme demandé par M. Varoufakis, sur un troisième plan d’aide à la Grèce, elle n’est pas non plus au menu de lundi.Grèce : la BCE veut voir, avant de croire et… financerProblème : en ajoutant les besoins de fonctionnement de l’Etat et les remboursements d’emprunts au FMI, ce sont près de 6 milliards d’euros qu’Athènes va devoir décaisser au total en mars. Une somme considérable pour un pays financièrement fragile : la presse fait notamment état d’un retard de 2 milliards d’euros dans les recettes de l’Etat.La Grèce face à un calendrier serré et chargé de remboursementsCertaines sources européennes laissent toutefois entendre qu’en Grèce, certaines administrations ont du cash, qui pourrait-être utilisé dans l'urgence, si besoin. Et que, par ailleurs, en ce qui concerne les dépôts dans les banques et les flux de capitaux, la situation fluctuante : flux positifs certains jours, négatifs d’autres jours.« Nous devons faire attention à ce que la situation ne continue pas à se détériorer en Grèce. Ce qui m’inquiète, c’est que tout le monde n’a pas encore compris, au sein de l’Union européenne, le sérieux de la situation en Grèce », a toutefois prévenu, dimanche, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dans un entretien au journal allemand Die Welt.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.03.2015 à 10h24 • Mis à jour le09.03.2015 à 10h53 | Philippe Jacqué Cette fois, cela devrait bien être la dernière grève contre la réforme ferroviaire, votée à l’été 2014. A partir de lundi 9 mars à 19 heures jusqu’à mercredi 8 heures, la CGT, la première organisation syndicale de la SNCF, appelle, seule, à un arrêt de travail « carré » (non reconductible). Une sorte de baroud d’honneur à l’occasion du comité central d’entreprise (CCE) du groupe public qui donnera son avis, mardi 10 mars, sur la réforme.La CGT dénonce la réforme ferroviaire et ses futurs effetsPour la CGT, il ne fallait pas manquer ce jour-là pour redire tout le mal qu’elle pense de la réforme ferroviaire. Le syndicat, qui représente 35 % des cheminots, critique depuis toujours cette loi qui ne règle pas à ses yeux le financement du système ferroviaire et son endettement.Ce dernier s’élevait, fin 2014, à près de 45 milliards d’euros. Pour la centrale, cette réforme entraîne le groupe public dans une « une recherche effrénée d’économies pour autofinancer la réforme » dont « les cheminots et les usagers paient le prix ».Fin février, le CCE de la SNCF, dominé par la CGT, a publié une étude sur les conséquences de la loi qui évoque la suppression de 9 000 à 10 000 équivalents temps plein sur les 149 000 emplois que compte la compagnie.Lire sur cette étude : La SNCF pourrait supprimer 10 000 emplois d’ici 2020« Une prévision super noire », a contesté Guillaume Pepy, le président de la SNCF. « Nous visons la croissance de nos activités, précise-t-on dans l’entreprise publique. A ce titre, nous voulons recruter à l’avenir, pas supprimer de postes. »Reste que, depuis 2003, le groupe a supprimé, par des non-remplacements de départs en retraite, plus de 25 000 postes de cheminots.« Le système ferroviaire est opérationnellement déficitaire. La réforme a dit qu’il fallait stabiliser la dette, donc supprimer les pertes notamment en passant par des efforts de productivité. C’est vrai, mais sans réforme, ces efforts auraient tout de même été lancés », rappelle un connaisseur du système.La CGT « joue » l’étape d’après, celle des prochaines élections professionnelles« Depuis des mois, la CGT fait traîner les choses. Le débat sur la loi, c’était au printemps 2014 qu’il fallait le mener. Aujourd’hui, la loi est votée. On doit avancer », juge un syndicaliste opposé à la CGT.En réalité, la CGT cherche à repousser le plus tard possible l’organisation des élections professionnelles internes, car elle pense pouvoir mieux en tirer parti avec le temps. Le syndicat fait le pari que la réorganisation du temps de travail des cheminots, qui doit être discutée courant 2016, poussera les salariés vers lui.Les syndicats réformistes poussent, pour leur part, à des élections au plus tôt en novembre comme la direction de la SNCF propose de l’organiser. En fait, c’est moins l’avenir du système ferroviaire que leur poids respectif en son sein que se disputent les syndicats.La mobilisation s’annonce limitée, avec quelques « pointes » localesDimanche, la SNCF prévoyait un trafic quasi normal pour les TGV, mais aussi pour intercités – les trains qui assurent les liaisons de moyenne distance.En Ile-de-France, le RER B devrait être perturbé, tandis que dans les régions, huit TER sur dix sont prévus en moyenne. Mais cela cache de fortes disparités. En Provence-Alpes-Côtes-d’Azur, région où la mobilisation est la plus forte, à peine 40 % de l’offre ferroviaire sera assurée. L’Aquitaine, la région Centre ou le Limousin devraient aussi connaître d’importantes perturbations.Lire sur les prévisions : Grève SNCF : les premières prévisions de trafic pour lundi soirPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.03.2015 à 07h36 • Mis à jour le09.03.2015 à 07h49 Pour l'éviter, aucun des filtres Instagram ne sera efficace. Le réseau social de photographies, qui revendique plus de 300 millions d'utilisateurs, va intégrer à partir de lundi 9 mars de la publicité en France, sous forme d'images sponsorisées.Créé à la fin 2010, Instagram a longtemps hésité, comme les autres réseaux sociaux, avant d'accepter de la publicité par crainte de faire fuir ses utilisateurs, souvent des créatifs (artistes, photographes, architectes) attirés par cette application où l'image léchée est la norme. Racheté en 2012 par Facebook pour 715 millions de dollars, Instagram a commencé à introduire de la publicité aux Etats-Unis en novembre 2013. Le Royaume-Uni (septembre 2014), l'Australie (octobre 2014) et le Canada (novembre 2014) ont suivi. La France est le premier pays non anglo-saxon à voir Instagram est monétisé grâce aux publicités des marques.Lacoste, Air France, Guerlain, Yves Saint Laurent, Coca-Cola ou Séphora sont les premiers annonceurs. Ces marques possédaient déjà un compte sur Instagram, avec des dizaines ou des centaines de milliers d'abonnés, où elles publiaient gratuitement des photos de coulisses ou sur leur univers. Mais seuls les utilisateurs qui étaient abonnés y avaient accès. Désormais, les marques paieront pour pouvoir atteindre un certain nombre d'utilisateurs en France (en fonction de leur sexe et de leur âge) qui verront apparaître des images de ces comptes mêmes s'ils ne sont pas abonnés. C'est le même principe adopté par des réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter. 08.03.2015 à 13h28 • Mis à jour le08.03.2015 à 21h06 Le ministre grec des finances, Yanis Varoufakis, a haussé le ton dimanche 8 mars à la veille d'une réunion de l'Eurogroupe lundi à Bruxelles, en évoquant la possibilité de nouvelles élections, voire d'un référendum sur un accord sur la dette.Si les ministres de la zone euro n'acceptent pas les sept grandes réformes proposées par la Grèce pour obtenir une prochaine tranche de l'aide dont elle a besoin, « il pourrait y avoir des problèmes », a averti le ministre des finances dans un entretien publié dimanche par le Corriere della Sera.Lire (en édition abonnés) : Aux abois, la Grèce doit convaincre ses créanciers« Nous pouvons revenir à des élections. Organiser un référendum », a-t-il déclaré au quotidien italien, avant d'ajouter : « Comme me l'a dit notre premier ministre, nous ne sommes pas encore collés à nos sièges. »La Grèce avait déjà brandi la menace d'un référendum sur le plan de sauvetage en novembre 2011, provoquant un mouvement de panique sur les marchés financiers et la colère de ses partenaires européens. Cette séquence politique avait coûté son poste au premier ministre Georges Papandréou.Lire : Grèce : la BCE veut voir, avant de croire et… financerUne rhétorique « toxique »M. Varoufakis a affirmé que la Grèce n'attendait pas de nouveau prêt, démarche qui n'était « pas nécessaire » selon lui, son pays refusant de revenir à un mécanisme de prêts contre un programme de réformes à respecter. Dans cet entretien en marge d'une conférence à Venise, il a accusé l'Union européenne de mettre à mal les efforts de la Grèce pour se libérer de la récession en entretenant auprès des investisseurs la menace d'une sortie du pays de la zone euro.« La Grèce n'est pas retombée en récession, pour la simple raison qu'elle n'en est jamais sortie, a-t-il dit. Qui investira en Grèce s'ils entendent continuellement parler de Grexit, notre sortie de la zone euro ? », a-t-il ajouté en dénonçant une rhétorique « toxique ».L'Europe est « comme un grand navire qui met du temps à changer de cap. Et si le changement vient d'un gouvernement de la gauche radicale, se manifestent alors les craintes que cela ne cache quelque chose de louche », a-t-il dit. Le nouveau gouvernement grec a jusqu'à avril pour présenter un programme de réforme à ses créanciers (UE et FMI), Athènes devant trouver les moyens de rembourser plus de 6 milliards d'euros d'ici à la fin du mois de mars.Lire : La Grèce face à un calendrier serré et chargé de remboursements 06.03.2015 à 18h09 • Mis à jour le06.03.2015 à 18h44 | David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial) Le président est d’humeur badine. « Ça fait vingt-trois ans qu’il n y a pas eu de visite d’un président. Parce que c’était trop près, sans doute », tacle-t-il à l’intention de ses prédécesseurs Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, qui n’avaient pas fait le déplacement, à la différence de François Mitterrand. François Hollande se déplaçait au Luxembourg, vendredi 6 mars, sous un soleil presque printanier et dans une atmosphère d’entente totalement cordiale. Loin, très loin, des polémiques sur l’optimisation fiscale et les pratiques du Grand-Duché en la matière.Pas de vagues, donc. Dès son accueil par le grand duc et la grande duchesse, devant le palais de Luxembourg-Ville, le président a pu appliquer et constater cette aimable position en saluant les badauds agglutinés. Des Français, pour la plupart – plus de 40 000 ressortissants résident dans le pays (sur un total de 550 000 habitants) et plus de 80 000 transfrontaliers y travaillent. Et plutôt affables. « Les Français vous accueillent avec le soleil et avec le sourire. Ça change », dit l’un. « Ça fait plaisir d’avoir un président comme vous », dit l’autre. « Je suis là depuis soixante-cinq ans, c’est un petit paradis. C’est beau de vous voir comme ça », ajoute une troisième personne. Mais pas question d’évoquer d’emblée le thème du « paradis » fiscal et de répondre aux questions qui fâchent. Du moins pas avant l’entretien, en son palais, avec le grand duc.« Le Luxembourg ne bloquera rien »« Quand on a des amis, on va les voir », réitère François Hollande, un peu plus tard devant le Monument national de la solidarité, après une cérémonie d’hommage aux morts de la seconde guerre mondiale. Après avoir symboliquement trempé la pointe d’un sabre dans les flammes, le président en profite pour délivrer, pour la première fois depuis plusieurs mois, un pronostic optimiste sur l’imminence d’un retour de la croissance : « Il y a des nouvelles qui sont plutôt bonnes, mais pas encore confirmées. Ce dont nous devons nous assurer, c’est d’accompagner, amplifier, la reprise qui maintenant est là. »Pour François Hollande, « la reprise est là »Quant au premier ministre luxembourgeois, le libéral Xavier Bettel, après avoir accueilli et salué un à un tous les journalistes français, il ne tarit pas d’éloges sur son hôte du jour : « Vous êtes un grand président », lâche-t-il devant la presse, flagorneur, en référence à son action diplomatique sur le dossier ukrainien.Ce n’est qu’après un déjeuner avec M. Bettel, au château de Senningen, que la question de l’optimisation fiscale est posée, à l’occasion d’une conférence de presse commune. Le premier ministre, de bonne guerre, défend les pas accomplis par le Grand-Duché en la matière, en l’occurence l’autorisation de l’échange automatique d’informations fiscales à partir de 2017 : « Ce pays est un pays en évolution. On a décidé l’échange d’informations. C’est réducteur de croire que le Luxembourg, ce n’est que ça. La plus grosse boîte au Luxembourg, c’est Arcelor Mittal. » Et M. Bettel, qui gouverne en coalition un pays qui prendra la présidence de l’Union européenne au deuxième semestre 2015, d’assurer : « Croyez-moi, que ce soit au niveau européen ou international, le Luxembourg ne bloquera rien. »Signature de contratsSaluant ces évolutions du Grand-Duché, le président se montre sur ce point fort urbain : « Il y a eu des progrès considérables accomplis, notamment ces derniers mois, car il y a eu la volonté d’avoir, en Europe, les mêmes règles pour que la fraude puisse être effectivement combattue. » Mais M. Hollande tempère tout de même : « J’appelle le Luxembourg à aller aussi loin que possible. » Après quoi l’exercice de questions-réponses est interrompu plus vite que prévu puisque, comme le rappelle M. Bettel, « le grand duc nous attend ».L’impressionnant cortège officiel serpente sur une petite route de campagne, entre des collines verdoyantes. Direction le siège de la Société européenne des satellites (SES), pour une visite du site et la signature de deux contrats entre SES et Airbus Defense and Space, pour la réalisation d’un satellite, d’une part, et entre SES et Arianespace de l’autre, pour le lancement d’un autre engin.Après quoi le président français et les dirigeants luxembourgeois se rendent sur le site d’Esch-Belval, présenté comme un modèle de reconversion de friche industrielle en logements, entreprises et pôle universitaire. « On ne va pas parler que de fiscalité, la dimension industrielle est très importante », prévenait l’Elysée avant la visite au Luxembourg, dont plus de 30 % du PIB est constitué par le secteur financier.Ce programme a été parfaitement respecté. L’escapade présidentielle devait s’achever vendredi soir avec la traditionnelle rencontre avec la communauté française, puis le dîner offert par le couple grand-ducal au palais. Entre bons amis, et sans aucun motif de fâcherie.David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Le parquet de Paris a requis un non-lieu dans une affaire de harcèlement moral au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Elle avait vu le jour, il y a un an et demi, après une plainte déposée par un ex-cadre, Jean-Pierre Ferron, qui s’estimait malmené par sa hiérarchie. Passée inaperçue jusqu’à présent, la décision du ministère public a été prise le 20 janvier, après l’audition de plusieurs personnes demandée par la victime des faits.Le dossier n’est pas clos pour autant. Courant février, la juge d’instruction Marie-Christine Fritsch-Garnier a été désignée à la suite d’une plainte avec constitution de partie civile déposée en 2014 par M. Ferron. La magistrate a deux options : soit elle prend l’initiative de poursuivre les investigations en ouvrant une information judiciaire ; soit elle suit l’avis du parquet et rend une « ordonnance de non-informer » si elle considère que les éléments recueillis durant l’enquête préliminaire ne sont pas probants.Un contexte de profond malaiseIntégré au CESE en 1986, M. Ferron était chef du service de la logistique et responsable des travaux. Il a déposé une première plainte durant l’été 2013, considérant avoir été injustement traité par la secrétaire générale du CESE, Annie Podeur. Il a également prétendu avoir été soumis à des pressions constantes pour prendre sa retraite. Ce qu’il s’est d’ailleurs résigné à faire, en août 2013, sa santé physique et psychologique se dégradant.L’action en justice de M. Ferron est intervenue dans un contexte de profond malaise au CESE. La part des agents déclarant « être en souffrance au travail » avait augmenté entre 2011 et 2012, d’après un constat du médecin de prévention. Un mal-être pour partie imputable aux changements orchestrés par la direction du CESE : remise à plat de la politique sociale, réorganisation des services, redéfinition de la gestion des ressources humaines…La Cour des comptes épingle le temps de travail des agents du Conseil économique et socialPour résoudre la crise, le CESE a confié au cabinet Technologia, spécialisé dans les risques psycho-sociaux, une mission afin d’analyser les tensions et de proposer des solutions. La diffusion des résultats de son audit a créé de gros remous au sein du CESE. A l’origine de cette polémique, un document d’une centaine de pages produit par Technologia dont le contenu a été exposé, en mars 2014, à la direction du CESE et à des représentants du personnel. Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du CESE – instance au sein de laquelle siègent des syndicalistes – a finalement décidé de ne communiquer qu’une « synthèse » du diagnostic – et non pas l’étude in extenso. Un choix extrêmement controversé.Certains agents reprochent au CHSCT d’avoir cédé aux pressions de la direction qui aurait fait part de son opposition au déballage de l’intégralité des constats dressés par Technologia. Des conseillers du CESE, de leur côté, se demandent s’il n’y a pas eu un « marchandage » entre la direction et les syndicats, la décision du CHSCT intervenant après la signature d’un accord social qui a modifié le régime indemnitaire des agents du CESE et amélioré leur rémunération, en particulier de ceux les moins bien payés.« Nous sommes dans une maison de rumeurs, où tout le monde soupçonne tout le monde », déplore le président du CESE.Ces allégations invérifiables et formulées sous le sceau de l’anonymat témoignent d’un climat exécrable. Elles ont prospéré pendant les mois précédant les élections professionnelles de décembre 2014, au CESE et dans le reste de la fonction publique. La bataille entre syndicats était alors vive. « Nous sommes dans une maison de rumeurs, où tout le monde soupçonne tout le monde », déplore Jean-Paul Delevoye. Le président du CESE réfute l’idée selon laquelle il aurait influencé les syndicats. « Manipulations », dit-il.Sollicités par Lemonde.fr, les syndicalistes pointés du doigt n’ont pas souhaité réagir publiquement. Selon nos informations, l’une d’elle, pendant une réunion du CHSCT, a expliqué que si le document d’une centaine de pages réalisé par Technologia fuitait dans la presse, l’effet serait désastreux pour l’image du CESE, mais aussi pour certains de ses collègues, car ceux-ci seraient identifiables. Elle a aussi indiqué qu’il était inutile de relancer une polémique stérile, les relations sociales au CESE étant en train de s’améliorer même s’il y a encore des progrès à accomplir.La « confiance mutuelle » est « altérée »Une chose est sûre : la synthèse de l’audit de Technologia, que Lemonde.fr a pu consulter, dresse un tableau préoccupant. Rappelant que plusieurs « chantiers » avaient été lancés par l’équipe de direction afin d’améliorer l’« efficience » du CESE, Technologia observe que « la méthode employée [a] été mal perçue en interne ». « Le changement a ainsi été ressenti comme brutal (…) et déployé sans une écoute suffisante, en méconnaissant les pratiques et les savoir-faire », relève l’audit. La « confiance mutuelle » est « altérée », ce qui contribue « à une diminution de la fierté d’appartenance ».Bon nombre d’agents trouvent que l’activité de l’institution « n’est pas assez mise en valeur ». Le « discours » de la direction générale sur le CESE « est perçu comme fortement démobilisateur, parfois dévalorisant ». Les personnels « sont en demande de sens dans leur travail et aussi d’entraide, de partage (…). Ils considèrent que “l’esprit de corps” a disparu ». Au total, c’est « un sentiment de gâchis qui prédomine, (…) la politique de gestion et de pilotage [ayant] conduit à développer un environnement professionnel très anxiogène ».M. Delevoye ne nie pas les difficultés mais il entend regarder vers l’avenir. Il souligne être très attentif à la mise en œuvre d’un plan d’actions pour réduire les risques psycho-sociaux au CESE. Pour sa part, M. Ferron a demandé que l’intégralité des constats établis par Technologia soit transmise à la justice. A l’heure actuelle, ce ne serait toujours pas le cas.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Contre vents et marées, la situation de l’emploi aux États-Unis continue de s’améliorer. L’économie américaine a créé 295 000 emplois en février, ramenant le taux de chômage à 5,5 %, selon les statistiques publiées, vendredi 6 mars, par le Département du travail. Les tempêtes de neige, qui se sont abattues ces dernières semaines sur le nord-est et le Midwest, n’ont pas réussi à entamer la dynamique du marché du travail.Au contraire, le nombre d’emplois créés en février se situe au-dessus de la moyenne des douze derniers mois, qui était de plus de 260 000, et au-delà des prévisions des économistes, qui tablaient sur 235 000 et un taux de chômage de 5,6 %, soit 0,1 point de moins qu’en janvier. Le taux de chômage est désormais à son plus bas niveau depuis sept ans.Malgré la révision à la baisse des chiffres de janvier (18 000 créations d’emploi de moins que ce qui avait été anticipé dans un premier temps), le marché du travail reste solide. En 2014, l’économie américaine a créé 3,1 millions d’emplois, soit le meilleur chiffre en quinze ans.Depuis douze mois consécutifs, le nombre d’emplois créés dépasse les 200 000. Il faut remonter à 1995 pour retrouver une série plus longue à un tel rythme. Elle avait alors duré 19 mois.Le rebond du marché de l’emploi semble profiter à toutes les catégories de travailleurs. Lorsqu’on regarde le taux de chômage élargi, le « U6 » dans le jargon du Département du travail, qui prend notamment en compte le nombre de temps partiels subis, la décrue est également spectaculaire : le taux est tombé en février à 11 %, soit 0,3 point de moins que le mois précédent.PAS DE RÉPERCUSSIONS SUR LES SALAIRESEn revanche, du côté de la progression des salaires, on ne voit toujours rien venir. Le salaire moyen horaire dans le secteur privé a augmenté de 2 % en février par rapport à la même période de l’année précédente. Il s’agit d’un recul par rapport à janvier où la hausse sur un an avait été de 2,2 %.Février retrouve donc un rythme identique à celui des quatre dernières années, encore loin de celui qui avait caractérisé la période de croissance avant la crise de 2008 au cours de laquelle les salaires progressaient de 3 % chaque année.L’économie américaine se trouve donc toujours dans une situation étrange où elle s’approche d’une situation de plein-emploi, au regard de la faiblesse du taux de chômage, sans provoquer de tension sur le marché du travail entre l’offre et la demande, qui devrait théoriquement pousser les salaires à la hausse.En fait, cette situation s’explique par la répartition par secteur d’activité des créations d’emploi. La restauration et les bars restent le plus gros pourvoyeur de jobs, avec 59 000 créés en février. Or, il s’agit des domaines où les entreprises payent le plus mal. À noter tout de même la bonne tenue des recrutements dans le secteur des services aux entreprises. Malgré tout, l’industrie a déçu avec seulement 8 000 créations d’emploi.Les annonces récentes de Walmart, plus gros employeur américain, qui va augmenter un demi-million de salariés, devrait créer un effet d’entraînement chez ses concurrents. Les effets de ce mouvement devraient commencer à se voir dans les prochains mois.Wal-Mart augmente le salaire d’un demi-million d’employésINTERROGATIONS SUR LE CALENDRIER DU RELÈVEMENT DES TAUXAutre signe de persistance d’une certaine fragilité du marché de l’emploi aux États-Unis : le taux de participation, c’est-à-dire la proportion de la population qui a un emploi ou qui en cherche effectivement un, a une nouvelle fois baissé en février, à 62,8 %, soit 0,1 point de moins qu’en janvier. Il faut remonter aux années 1970 pour retrouver un niveau aussi bas.C’est ce que résumait Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale (Fed), lors de son audition la semaine dernière devant le Congrès : « La situation de l’emploi aux États-Unis s’est améliorée sous plusieurs aspects », a-t-elle souligné, tout en déplorant la faiblesse du taux de participation par rapport aux attentes de la Fed et en insistant sur la croissance des salaires, qui reste « molle, suggérant que des faiblesses cycliques persistent ».Est-ce que les chiffres publiés vendredi seront suffisants pour faire évoluer le discours de la Fed sur l’imminence d’un relèvement des taux d’intérêt ? Le dilemme auquel est confrontée Janet Yellen est résumé dans la publication de ces statistiques, remarque Gregory Daco, analyste chez Oxford Economics, spécialisé sur les États-Unis : « emploi solide, mais salaires stagnants ».« La rigidité des salaires nominaux est un facteur fondamental, qui restreint le rebond des salaires dans cette période post-récession, explique-t-il. Cependant, la dynamique du marché du travail devrait soutenir une accélération progressive de la croissance des salaires au cours de 2015 ». Ce qui, selon lui, ouvrirait la voie à un relèvement des taux en septembre.La Fed se veut encore « patiente » avant de relever les taux D’ici là, une première étape est fixée les 17 et 18 mars, date de la prochaine réunion du Comité de politique monétaire de la Fed et peut-être l’occasion de préparer les esprits à une telle évolution.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Douet (professeur à l'université de Bourgogne) Gilles Carrez, député (UMP) et président de la commission des finances, est revenu dans une interview à L'Express sur ses déboires avec le fisc. Il explique que la situation est maintenant réglée mais estime que son cas montre bien la complexité de notre fiscalité. Pourtant, sur cette question de l'intégration des parts d'une société civile immobilière (SCI) dans le patrimoine taxable à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), les règles sont assez claires.Pour le calcul de l'ISF, un abattement de 30 % est pratiqué sur la valeur vénale du bien immobilier occupé à titre de résidence principale par son propriétaire. C'est en partant de ce postulat que M. Carrez a appliqué un abattement sur les parts de la SCI qui détient sa résidence principale.Sauf qu'avec une SCI, le contribuable ne détient pas directement sa résidence principale mais des parts d'une société à l'actif de laquelle cette résidence est inscrite.Mélange des règlesOr le code général des impôts (art. 885-S) prévoit un abattement de 30 % seulement en cas de détention directe de la résidence principale. Les textes fiscaux s'interprètent de façon stricte. Il n'est donc pas possible d'étendre l'application de cet abattement aux parts d'une SCI détenant la résidence principale d'un contribuable.La confusion peut résulter du mélange des règles applicables en matière d'ISF avec celles qui régissent l'impôt sur le revenu.Avec une SCI soumise à l'impôt sur le revenu, les revenus (procurés par le ou les biens immobiliers inscrits à l'actif) et les plus-values (dégagées en cas de vente du ou des biens immobiliers inscrits à l'actif) sont imposables non pas au niveau de la société mais directement entre les mains de ses associés.Si une SCI soumise à l'impôt sur le revenu vend un bien immobilier occupé à titre de résidence principale par un associé, celui-ci bénéficie de l'exonération qui est prévue en cas de cession d'une résidence principale.Tout se passe donc comme si les associés détenaient directement l'immeuble, ce qui n'est pas le cas lorsqu'il s'agit de calculer l'ISF.Appliquer une décotePour autant, il est tout de même possible d'appliquer une décote sur la valeur de ses parts de SCI et donc de diminuer son assiette taxable à l'ISF.Pour cela il faut pouvoir démontrer que des contraintes ont un impact sur la valeur vénale des parts de la SCI.Il peut s'agir de restrictions à la liberté de disposer des parts sociales (nécessité d'obtenir l'accord des indivisaires ou l'accord de l'autre conjoint lorsque les parts sont des biens communs entre époux mariés sous un régime communautaire) ou de contraintes liées à un bail portant sur le bien immobilier (bail d'habitation, bail commercial ou bail professionnel).Tout l'art consiste alors à déterminer le taux de la décote sans craindre de litige avec l'administration fiscale. La conjugaison de la jurisprudence et des usages permet de fixer le taux de la décote à 10, 20 ou 30 %, mais rarement plus.Compte Twitter : @FiscalitorFrédéric Douet (professeur à l'université de Bourgogne) David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial) « La reprise est là. » La petite histoire du quinquennat de François Hollande retiendra que c’est depuis Luxembourg-Ville, vendredi 6 mars en fin de matinée, que le président s’est à nouveau risqué, après des mois d’abstinence sur ce terrain, à un pronostic économique optimiste. « Il y a des nouvelles qui sont plutôt bonnes, mais pas encore confirmées. Ce dont nous devons nous assurer, c’est d’accompagner, amplifier la reprise qui maintenant est là », a assuré le chef de l’Etat en marge de sa visite officielle au Grand Duché.Certes, « ce serait une erreur de dire que les choses sont faites », a tempéré M. Hollande, qui a en mémoire ses précédentes incantations au chapitre économiques et sociales. « Le retournement économique arrive », s’était-il ainsi risqué à avancer dans Le Journal du Dimanche, le 3 mai 2014, deux ans après son accession à l’Elysée. Au risque d’être sévèrement démenti par les faits. « Une reprise est toujours fragile. Quand je l’avais évoqué, des mesures prises par des pays européens ont ralenti », le processus, s’est-il défendu depuis le Luxembourg à propos de cette prédiction passée.« Les choses s’améliorent »Mais le fait que François Hollande se risque à s’avancer à nouveau sur ce terrain est significatif. En effet, après s’être prononcé sur l’imminence d’une reprise, et depuis la déconvenue essuyée à propos de sa promesse d’inversion de la courbe du chômage, le président avait évité de prendre le risque d’être démenti par les faits. Il avait même pris le parti d’esquiver soigneusement toute question à ce sujet lors de sa conférence de presse du 5 janvier et, plus généralement le terrain économique depuis les attentats de janvier. Faire retour à l’économie, qui plus est en s’engageant à nouveau, représente donc un changement notable eu égard à son positionnement des derniers mois.Egrénant une série d’indicateurs économiques positifs ou de décisions politiques au niveau européen et français – « consommation », « moral », « investissements », « plan Juncker », « annonces de la BCE », « cours de l’euro », « prix du pétrole », « pacte de responsabilité » – M. Hollande a donc fait à nouveau assaut de positivisme. « Tout cela peut faire confluence », a estimé le président. « Je suis plutôt dans l’esprit que les choses s’améliorent », a-t-il assuré, même si « les Français n’en auront peut-être pas conscience tout de suite ». Des déclarations qui correspondent à une stratégie récemment élaborée à l’Elysée, qui vise à souligner les signes extérieurs de l’imminence d’une reprise pour conforter, psychologiquement, entrepreneurs et ménages.David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi Quel est le budget décent pour un célibataire ou un couple avec deux enfants permettant une participation à la vie sociale dans la France de 2015 ? C’est à cette question de fond que s’est attelé pour la première fois l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES). Dans une étude qui doit être rendue publique vendredi 6 mars, l’organisme indépendant s’est penché sur les besoins incontournables au quotidien, et la distance avec le réel du quotidien des Français. Il faut ainsi entre 1 424 euros et 3 515 euros selon la composition du ménage et son type de logement (social ou privé). Bien loin des minima sociaux. La méthode est nouvelle : des chercheurs français ont réuni 200 ménages vivant dans deux villes moyennes (Tours et Dijon), de tous niveaux sociaux, pour leur demander pour chaque situation sociale quel serait le budget en deçà duquel on ne vit pas décemment. Ils ont ainsi évalué le « panier de biens et de services » nécessaire dans tous les domaines : logement, transports, alimentation, vie sociale, habillement, équipement, hygiène, santé, garde d’enfants… Faut-il disposer d’une chambre pour les enfants de sexe différents, d’une voiture ? Quels soins sont incontournables pour participer à la vie sociale ? Partir en vacances une semaine par an, inviter des amis, prendre un repas à l’extérieur, est-ce indispensable ?L’ONPES évalue ainsi le budget de référence d’un couple avec deux enfants logeant dans le parc social à 3 284 euros, celui d’une famille monoparentale logée dans le privé à 2 830 euros. Un retraité devra disposer d’au moins 1 816 euros s’il habite le privé, plus qu’un célibataire dans le même cas (1 571). Les résultats surprenants de l’étude qualitative sont corroborés par les études plus classiques de l’Insee ou celle du ministère des affaires sociales. Mais au lieu de dessiner la France des pauvres, elle met en lumière celle qui a peur de tomber dans la pauvreté. Qui, sans dans le besoin, s’astreint à des restrictions dues à la crise. Logiquement, ce sont les familles monoparentales - des femmes seules avec enfants - et les retraités qui sont le plus touchés par ces économies forcées : les premières sont à 55 % en situation de pauvreté et à 40 % avec des moyens insuffisants pour vivre décemment. Les personnes retraitées vivant seules sont dans une situation également inquiétante, avec des taux de 14 % et 45 %. Les autres catégories ne sont cependant pas florissantes. « Ceux qui se serrent la ceinture représentent près de 40 % de la population », précise Didier Gelot, secrétaire général de l’organisme C’est dans le détail des tableaux de l’étude que se nichent les enseignements les plus précieux sur les économies forcées réalisées par les différents ménages. Si on savait que ce sont les budgets loisir, santé, et vie sociale qui sont les premiers amputés, les résultats diffèrent selon la composition de la famille. Les familles monoparentales rognent pour moitié sur leurs besoins en matière de soins, et dépensent près de trois fois moins que ce dont elles auraient besoin en frais de garde d’enfants et de cantine scolaire. Les retraités, eux, font aussi des économies sur le poste santé, plus encore quand ils sont en couple ; ils dépensent proportionnellement plus en habillement. Les couples actifs avec ou sans enfant ont des dépenses en transports deux fois supérieures aux budgets de référence.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud L’euro est passé, jeudi 5 mars, sous 1,10 dollar, pour la première fois depuis septembre 2003. Pour Patrick Artus, économiste en chef de Natixis, cette dépréciation est une bonne nouvelle pour l’industrie française. A une condition toutefois : que cette baisse ne soit pas trop rapide.L’euro au plus bas depuis 2003 face au dollarLa baisse de l’euro face au dollar est-elle une bonne nouvelle pour la France ?L’effet net de la dépréciation de l’euro sera positif pour l’économie française, car, compte tenu du niveau de gamme de nos produits, nos exportations sont sensibles à la variation des prix. Nous gagnerons plus en exportant davantage que ce que nous allons perdre avec des importations renchéries.Néanmoins, il ne faut pas surestimer l’importance du gain lié à la baisse de l’euro. Prenons un exemple : depuis l’été 2014, le prix du baril de pétrole en dollars est passé d’environ 115 à 60 dollars (104 à 54 euros), l’euro était ramené de 1,40 à 1,10 dollar. A ce niveau-là, on a perdu avec la dépréciation de l’euro la moitié du gain que nous avons enregistré sur le prix du pétrole en dollars.A qui profite l’euro faible ?La dépréciation de l’euro entraîne des transferts massifs. C’est un bon point pour l’industrie qui va regagner des parts de marché. C’est un mauvais point pour les ménages qui vont, par exemple, payer plus cher leur énergie, ou pour l’ensemble des acheteurs de matières premières.Compte tenu de l’état de l’économie française et de ses fragilités, c’est plutôt une bonne chose de soutenir l’industrie.Jusqu’où l’euro peut-il baisser ? Jusqu’où ce recul est-il souhaitable ?Je ne suis pas sûr que l’on puisse poser la question en ces termes. Plus que la question du niveau de la monnaie unique par rapport au dollar, c’est celle de la rapidité de sa dépréciation qui importe.En règle générale, on estime qu’un gain de compétitivité de 10 % – une dépréciation de l’euro d’autant – conduit à une augmentation des exportations de 7 %. Mais encore faut-il pour cela que l’industrie ait les capacités de production suffisantes pour vendre à l’export. Une baisse extrêmement rapide ne serait pas une bonne chose, car l’industrie n’aurait probablement pas les moyens d’y répondre faute d’avoir investi suffisamment ces dernières années.En fin de compte, qu’est-ce qui fait baisser l’euro ? La Banque centrale européenne s’apprête à injecter des liquidités avec son programme d’assouplissement quantitatif (quantitative easing ou QE) à partir du 9 mars. Les rachats de dettes publiques et privées vont conduire à la baisse des taux d’intérêt qui seront proches de zéro ou négatifs.La BCE donne le coup d’envoi à ses rachats de dettesCela va inciter les investisseurs en obligations à se tourner vers les obligations étrangères. Cette sortie attendue de capitaux fera baisser l’euro. Parallèllement, le QE devrait aussi faire monter les actions. Autrement dit, l’euro ne baisse que si les sorties de capitaux en obligations étrangères dépassent les entrées de capitaux liées à la hausse des actions. C’est ce que l’on a constaté au Japon. En revanche, au Royaume-Uni, en 2012, la livre sterling s’est appréciée. Il est donc assez difficile de dire quels seront les effets du programme lancé par Mario Draghi, le président de la BCE.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Dominique Gallois Surprise dans le monde de la réassurance. L’assureur japonais Sompo Japan Nipponkoa a annoncé, vendredi 6 mars, une prise de participation de 7,8 % dans le réassureur français Scor, assortie d’une intention de monter ultérieurement « à au moins 15 % ».La première tranche sera reprise à Patinex, société créée par le financier suisse Martin Ebner, et correspond à 8,1 % des droits de vote.L’assureur nippon devient ainsi le premier actionnaire de Scor et, en montant à 15 %, il creusera l’écart, les cinq autres connus ayant chacun entre 5 % et 3 % du capitalUNE ARRIVÉE ATTENDUE, MAIS UNE ANNONCE SURPRISECette annonce intervient au lendemain de la publication des résultats du cinquième réassureur mondial où rien ne laissait transparaître un tel mouvement.Dans un communiqué, publié vendredi, Scor indique avoir « été informé de la signature d’un contrat d’acquisition », tout en précisant qu’il « n’est pas partie à cette transaction. »Le groupe souligne toutefois qu’il « accueille Sompo comme actionnaire de long terme, qui disposera des mêmes droits et mêmes devoirs que tous ses actionnaires ». Le communiqué précise que « cette participation n’a aucune conséquence, ni sur le développement stratégique de SCOR, qui poursuit activement la mise en œuvre de son plan stratégique Optimal Dynamics, ni sur sa gouvernance et sa gestion. »Selon nos informations, depuis plusieurs mois, le groupe japonais, par ailleurs client de Scor, avait indiqué au groupe français son souhait de devenir actionnaire. Le principe en était acquis.C’est le « timing » de l’annonce qui a surpris. Y compris chez Scor, où le principe d’une montée à 15 % est également intégré. Cette montée devrait nécessiter plusieurs mois.L’UN DES TROIS PLUS GRANDS ASSUREURS JAPONAISAvec cette prise de participation, estimée à 830 millions d’euros, l’assureur japonais, numéro trois dans son pays, signe sa deuxième transaction d’importance en Europe en moins d’un an. La firme avait repris, pour 700 millions d’euros, l’assureur britannique Canopius, en avril 2014.Sompo Japan, qui avait fusionné avec Nipponkoa Insurance en 2010, fait partie des trois plus grandes compagnies d’assurances IARD (incendie, accident, risques divers) japonaises.Le groupe espère, par cette opération, renforcer sa présence à l’international et s’assurer de nouveaux revenus stables, en se diversifiant dans un marché de la réassurance dominé par les acteurs européens et américains.Dans ce contexte, Scor, cinquième mondial, est un groupe qui, en l’espace de dix ans, s’est fortement redressé sous la houlette de son PDG, Denis Kessler, appelé à la rescousse en décembre 2012 alors que le réassureur prenait l’eau.Il réalise désormais 20 % de son activité en Asie, 40 % en Europe et 40 % aux États-Unis. Son bénéfice 2014 s’élève à 512 millions d’euros, en baisse de 6,7 % comparée à l’année précédente marquée par un gain d’acquisition exceptionnel de 183 millions d’euros, lié à l’acquisition de Generali US, aux États-Unis.LES BONNES « CONDITIONS DE TEMPÉRATURE ET DE PRESSION »Depuis plusieurs mois le secteur de la réassurance bruisse de rumeurs de concentration ou de fusion. « Les conditions de température et de pression sont faites pour que des acquisitions se réalisent », reconnaît Denis Kessler.La pression à la baisse sur les prix, liée à une offre de réassurance supérieure à la demande, ainsi que la hausse des coûts fixes, liée aux nouvelles normes de réglementation internationales, poussent aux rapprochements.C’est ainsi qu’en janvier, le réassureur américain PartnerRe a fusionné avec son concurrent Axis Capital Holdings, basé aux Bermudes.Le nom du français revient régulièrement comme possible acteur du mouvement et non comme cible potentielle. « Nous n’avons pas attendu la période actuelle pour faire des acquisitions, cela a été une stratégie payante qui nous a permis de faire de la croissance exogène et endogène », rappelait le PdG de Scor à l’occasion de la présentation des résultats, jeudi 5 mars.Scor n’est pas « dans la position de devoir faire quelque chose ». Pour M. Kessler, « nous sommes à l’endroit où nous souhaitions être en termes de taille, de profitabilité, de fonds propres par rapport à notre projet. Dans [notre plan stratégique] Optimal Dynamics, il n’y avait pas d’acquisition donc nous poursuivons notre plan. » Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Guo Guangchang mise décidément sur le redressement des grands noms du tourisme en Europe. Après avoir pris le contrôle du Club Méditerranée, au terme d’une éprouvante bataille boursière, le milliardaire chinois a annoncé, vendredi 6 mars, son entrée au capital d’une autre entreprise du secteur, également mal en point, Thomas Cook. Il devrait devenir, sous peu, l’un des tout premiers actionnaires du groupe britannique, le plus ancien voyagiste mondial toujours en activité.L’annonce de cette alliance a immédiatement fait grimper de 15 % le cours de Thomas Cook à la bourse de Londres.Fosun International, le conglomérat contrôlé par « chairman Guo », a précisé, vendredi, avoir conclu un accord Thomas Cook pour prendre 4,8 % de son capital, dans le cadre d’une augmentation de capital réservée.L’opération lui coûtera 91,9 millions de livres, soit 127 millions d’euros. C’est Fidelidade-Companhia de Seguros, une compagnie d’assurances portugaise filiale de Fosun, qui réalisera l’investissement.L’Europe, cible privilégiée de la Chine ACCÉLÉRER L’ESSOR SUR LE MARCHÉ CHINOISDans un deuxième temps, Fosun entend acheter d’autres actions en bourse, afin de monter à terme à 10 % du capital. Pour faciliter cette montée en puissance, Thomas Cook va modifier ses statuts, et relever la barre qui limite actuellement à 40 % la part des actionnaires extérieurs à l’espace économique européen.Une fois à 10 %, Fosun devrait être l’un des deux principaux actionnaires de Thomas Cook. Le capital du groupe britannique est aujourd’hui très éclaté. Le premier actionnaire, le fonds américain Invesco, contrôle 16 % au dernier pointage, tandis que le deuxième, Standard Life, détient 8 %.Guo Guangchang ne considère pas cet investissement comme un pur placement financier. Comme avec le Club Med, dont Fosun était initialement un actionnaire minoritaire, l’injection de capitaux se double d’un « partenariat stratégique », destiné à accélérer l’essor de Thomas Cook, notamment sur le très décisif marché chinois.Comme nombre d’autres acteurs historiques du tourisme, Thomas Cook, un groupe fondé au milieu du XIXe siècle, a souffert ces dernières années de la révolution provoquée par Internet, qui a ravagé le modèle économique classique des agences de voyage. Numéro deux européen, derrière TUI Travel, Thomas Cook a enchaîné les années de perte.PROJETS COMMUNS DANS L’HÔTELLERIESous la houlette de sa précédente dirigeante, Harriet Green, l’entreprise a engagé un vigoureux plan de redressement, marqué par une recapitalisation, un recentrage, la suppression de milliers d’emplois et de nombreuses agences, sans oublier le lancement d’une politique plus offensive sur Internet.Le travail reste cependant inachevé, comme le montre la perte nette de 118 millions de livres affichée pour l’exercice 2013-2014. Au cours du premier trimestre de l’exercice 2014-2015, achevé fin décembre, la perte avant impôt a encore atteint 115 millions de livres.C’est dans ce cadre que Fosun inscrit son intervention. Pour accélérer la remise à flots de Thomas Cook, le conglomérat de Shanghai se dit prêt à mettre en place des collaborations avec ses autres activités dans le tourisme, au premier rang desquelles figure évidemment le Club Med.Il pourrait aussi aider Thomas Cook à profiter de l’essor rapide du marché des touristes chinois. Des projets communs sont également à l’horizon en matière d’hôtellerie.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane C’était l’une des conditions exigées par l’Autorité de la concurrence pour la cession de SFR à Numericable. Altice, maison-mère de SFR-Numericable a annoncé, vendredi 6 mars, être entrée en négociations exclusives pour la cession des activités mobiles d’Outremer Telecom, sa filiale à la Réunion et à Mayotte. Patrick Drahi a finalement choisi Telma, le premier opérateur malgache.Propriété de Hassanein Hiridjee, l’une des première fortunes de Madagascar, Telma fait partie d’un groupe industriel plus vaste.Le quadragénaire, de nationalité française, diplômé de l’ESCP, possède en effet par ailleurs des activités dans l’immobilier, la banque ou encore la distribution.Telma a été préféré au fonds Apax ou encore à l’opérateur réunionnais Océinde, présents au dernier tour des négociations.Telma, qui totalise plus de 1,5 million d’abonnés, n’était, pour l’instant, actif qu’à Madagascar et n’était pas un concurrent d’Outremer Telecom à la Réunion ou à Mayotte.Selon un communiqué publié par Altice, l’opération dont le prix n’a pas été communiqué, doit encore être approuvée par l’Autorité de la concurrence.L’institution de la rue de l’Echelle avait exigé d’Altice qu’il se sépare des activités d’Outremer Telecom. SFR possède en effet une filiale locale qui, à la faveur du rapprochement, aurait disposé de 90 % du marché.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Bringault (Collectif Les Acteurs en Transition énergétique) Le collectif des « Acteurs en transition énergétique », qui rassemble entreprises et groupements professionnels, collectivités et associations de collectivités, syndicats, ONG et associations, ne peut pas accepter que soit avalisée une loi de transition énergétique vidée de son ambition. Nous sommes convaincus que le projet que nous défendons est une chance à saisir et non un handicap. Nous appelons à une évolution désormais nécessaire, source d’emplois et de bien-être.Le Sénat fait revenir en force le nucléaire dans la loi de transition énergétiqueL’adoption en octobre 2014 du projet de loi sur la transition énergétique par l’Assemblée nationale a lancé un espoir raisonnable de tenir des objectifs ambitieux à moyen et long terme. Le président Hollande, lors de sa conférence de presse du 5 février 2015, a insisté sur le rôle de leader que devait tenir la France en matière de transition énergétique, alors que notre pays accueillera la conférence internationale sur le climat (COP 21) en fin d’année. La loi sur la transition énergétique doit en être l’illustration la plus exemplaire.Nous déplorons par conséquent les coups de canif apportés au projet de loir par la majorité sénatoriale.Transition énergétique : comment le Sénat a changé la loiEn supprimant l’échéance de 2025 pour ramener à 50 % la part de l’électricité d’origine nucléaire et en autorisant l’augmentation de la puissance nucléaire installée en France, la diversification du mix électrique semble toujours repoussée ! Comment encourager le développement des énergies renouvelables, secteur d’avenir dans lequel la France piétine, en restant sur des positions aussi passéistes ?70 milliards d’euros chaque année par les fenêtresLe Sénat semble ignorer que plus on s’acharne avec le nucléaire, plus le coût global renchérit. Alors que la tendance, dans le secteur des énergies renouvelables, est à la baisse des coûts ! Modifier de 500 mètres à 1 kilomètre la distance minimum entre une éolienne et une habitation n’a pas de sens du point de vue physique, et prive nos territoires de la chance de se doter de cette énergie, alors même qu’elle montre sa pertinence via des croissances rapides en Europe, en Chine et aux Etats-Unis, à des coûts particulièrement compétitifs.Pour une politique européenne « Climat-Transports »De même, en supprimant l’objectif intermédiaire de réduction de la consommation énergétique d’ici 2030, pourtant indispensable, le Sénat a oublié une évidence : l’efficacité énergétique est un gisement de productivité pour tous les acteurs économiques dans l’industrie, l’agriculture et le tertiaire, et un immense gisement d’emplois locaux pour le bâtiment, les matériaux, les réseaux intelligents et les nouveaux process. Réduire la consommation énergétique, c’est favoriser une croissance qualitative. Si cela entraîne un « déclin », c’est celui du gaspillage !Outre la réduction du déficit commercial de notre pays, exacerbé chaque année par les importations de combustibles fossiles et d’uranium, la transition énergétique impactera positivement l’ensemble des secteurs de l’économie. La majorité sénatoriale veut-elle continuer à jeter 70 milliards d’euros chaque année par les fenêtres ? Alors qu’elle l’assume, si elle l’ose, devant les citoyens et devant nos enfants !Selon l’Observatoire national de la précarité énergétique, plus de 11 millions de personnes souffrent de cette situation, qui affecte aussi bien leur porte-monnaie que leur bien-être et leur santé. La rénovation thermique des bâtiments permettrait de modifier les conditions d’habitat.Changer de capLes économies d’énergie réalisées par les ménages grâce à ces investissements vertueux se répercuteraient en partie sur leur pouvoir d’achat. L’activité économique de notre pays en sortirait donc gagnante, d’autant que la transition vers un modèle énergétiquement plus soutenable aurait pour effet de créer des centaines de milliers d’emplois supplémentaires à un horizon qui n’est pas si lointain.Il faut désormais changer de cap, car notre système actuel n’est plus tenable. L’urgence s’impose et le coût de l’inaction deviendra vite insupportable, en particulier pour les populations les plus vulnérables !Ne laissons pas la suspicion et la peur du changement nous envahir. Au contraire soyons ambitieux et agissons vite !Nous pouvons et devons engager le chantier de l’habitat sain et économe, des mobilités durables et disponibles pour tous, d’une économie relocalisée et plus humaine. Privilégions un modèle pérenne et soutenable. Pour le bien de tous, il est temps pour les parlementaires et le gouvernement de faire des choix clairs vers la transition énergétique, sans demi-mesure.Collectif Les Acteurs en Transition énergétique - liste des signataires sur http://transitionenergetique.org/les-signataires/Anne Bringault (Collectif Les Acteurs en Transition énergétique) Audrey Tonnelier Il n’a pas encore commencé, mais ses effets se font d’ores et déjà sentir. Et tout d’abord sur la « valeur » de l’euro. Le plan massif de rachat de dettes publiques (« quantitative easing » ou « QE ») débutera réellement lundi 9 mars, a annoncé, jeudi 5 mars, Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE). Mais, sans même attendre cette date fatidique, l’euro a plongé sous la barre de 1,10 dollar, jeudi soir.La BCE donne le coup d’envoi à ses rachats de dettesJamais depuis septembre 2003 la monnaie unique européenne n’avait atteint un tel niveau. Vendredi matin, l’euro se reprenait toutefois légèrement, repassant juste au-dessus de ce seuil symbolique.C’est que la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE, délocalisée (comme deux fois l’an) de Francfort à Chypre, était particulièrement attendue. « Super Mario » y a précisé les modalités du QE, ultime « bazooka » pour réanimer la croissance en zone euro. L’objectif ? Contrer les pressions déflationnistes pesant sur le Vieux Continent, en relançant le crédit et l’activité. En achetant des dettes souveraines, la BCE va en amoindrir les rendements (qui évoluent à l’inverse de la demande), poussant ainsi les investisseurs vers des actifs plus risqués, comme les actions ou les dettes d’entreprises.Mais, en augmentant la quantité d’euros en circulation, l’institut espère aussi clairement faire baisser la monnaie unique face au dollar, favorisant au passage les exportateurs européens.« Agir sur le taux de change »Déjà, début septembre 2014, lorsque la BCE avait annoncé une baisse de ses taux et le lancement d’un programme de rachat d’ABS (asset-backed securities), ces titres adossés à des créances notamment de PME, ainsi que d’obligations sécurisées d’institutions financières de la zone euro, l’institution n’avait pas caché ses intentions : il s’agissait certes de soutenir la croissance vacillante de la zone euro et enrayer le risque déflationniste, mais aussi de faire baisser l’euro.Peu après cette réunion, Ewald Nowotny, le gouverneur de la Banque d’Autriche, avait d’ailleurs confirmé que l’objectif était « d’agir sur le taux de change ». Un tabou majeur était alors tombé, car rarement un membre de l’institution ne s’était montré aussi clair sur ce point. Ce pari de la baisse de l’euro est d’ores et déjà réussi, semble-t-il.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Karima Delli (Députée européenne (EELV)) Les transports resteront-ils encore longtemps l’angle mort de la lutte contre le changement climatique ? La question mérite d’être posée, quand on sait que ce secteur représente à lui seul plus du tiers des émissions de gaz à effet de serre en France, et un cinquième en Europe.À Paris comme à Bruxelles, l’absence d’une vision politique d’avenir en matière de transports n’a que trop duré. Alors que la France accueillera en décembre le Sommet international du climat (COP 21), il est crucial que nos dirigeants ouvrent les yeux : la réponse à l’urgence climatique ne peut se faire sans une révolution de nos modes de transport.Le constat est largement partagé au sein de la population. Chacun sait que si nos déplacements nécessitent de consommer tant de pétrole, c’est parce qu’ils se résument encore trop souvent au « tout routier ». L’objectif doit donc être de réaménager la ville en repensant la façon de nous y transporter, individus comme marchandises. Pour ce faire, les priorités sont bien connues, elles aussi.Transition énergétique : non à une loi au rabais !Tramway, métro et pistes cyclables sont les modes de déplacement locaux indispensables pour contribuer efficacement au combat global contre le changement climatique. Idem pour le transport de marchandises, dont le transfert vers le fret ferroviaire, fluvial ou maritime aiderait à réduire considérablement nos dépenses d’énergie.Des milliers d’emplois vertsAu passage, le développement de ces modes de transport innovants permettrait de créer des milliers d’emplois verts aujourd’hui inexistants, et de répondre aux besoins de mobilité des 8 millions de nos concitoyens qui en sont privés. Sauf qu’en France, certains préfèrent encore considérer ces idées de bon sens comme un luxe pour bobo. Et la fiscalité verte, que beaucoup d’États européens adoptent afin de faire évoluer les comportements, reste pour eux une forme d’écologie punitive.On aurait pourtant pu croire à une prise de conscience de nos dirigeants, ces derniers mois. Après tout, le Plan d’investissement de Jean-Claude Juncker pour relancer l’Europe contient, pour un tiers, des projets dans le secteur des transports. En France, les deux dernières conférences environnementales ont permis à Manuel Valls d’annoncer 7 milliards d’investissement dans ce même secteur, et à Ségolène Royal de prendre fait et cause pour la voiture électrique.Si l’agriculture et l’industrie sont parvenues à faire baisser leurs émissions de gaz à effet de serre depuis 1990, les transports ont vu les leurs augmenter de 30 %.Hélas, les uns et les autres tombent encore dans le panneau : le Plan Juncker s’apprête entre autres à verser 1 milliard d’euros pour le périphérique d’Anvers, et en France, il y a fort à craindre que la moitié des projets inclus dans les premiers contrats Etat-Région annoncés ne concernent que des investissements routiers. Et quand il ne s’agit pas de routier, c’est pour financer de grands projets aussi pharaoniques qu’inutiles, comme la liaison ferroviaire entre Lyon et Turin, plutôt que la nécessaire rénovation des infrastructures existantes, dont l’état désastreux pénalise chaque jour les usagers.Le projet de directive européenne sur la qualité de l’air remis sur les railsCet immobilisme a un coût. En France, 42 000 personnes décèdent chaque année prématurément à cause des particules fines émises pour moitié par le diesel routier ; le total est de 350 000 dans l’Europe entière. On estime l’air irrespirable 1 jour sur 4 pour la seule région Rhône-Alpes ! Et les prévisions de températures pour le siècle à venir ont beau remettre directement en cause les conditions d’existence des générations suivantes, celles de nos enfants et petits-enfants, rien n’y fait : la France continue de figurer parmi les cancres en termes de fiscalité verte, au 21e rang des pays européens. Faudra-t-il qu’on en arrive à vivre au rythme des pics de pollution, plongés dans les nuages au point d’oublier que le ciel peut être bleu ?Reculs de l’Union européenne Il serait criminel de laisser perdurer le statu quo, alors que les transports sont au cœur des évolutions de notre société. Pas un jour sans une grève des taxis et autres VTC mis sous pression par Uber. Pas une semaine sans que les usagers des transports en commun soient otages du manque d’investissement et d’infrastructures vieillottes. Pas un mois sans coup de colère des routiers ou du personnel aérien, victimes de la course au « low cost ». Alors que la cocotte-minute menace d’exploser, donner enfin des règles à ce système à bout de souffle est plus qu’un besoin, c’est une nécessité.À l’Union européenne de prendre l’initiative pour mettre les transports à la pointe de la lutte contre le changement climatique. La COP21 doit être l’occasion de réaffirmer sa place centrale dans ce combat, le plus important du siècle. Les obstacles ne manquent pas, à commencer par les résultats mitigés du sommet de Lima, et la possibilité que Chinois et Américains préfèrent négocier dans le dos du reste du monde.Mais ce qui inquiète le plus, ce sont les reculs de l’Union européenne elle-même. Tête de pont du combat climatique il y a dix ans avec son « Paquet législatif Climat-Énergie », elle s’en est détournée ces dernières années. Si l’agriculture et l’industrie sont parvenues à faire baisser leurs émissions de gaz à effet de serre depuis 1990, les transports ont vu les leurs augmenter de 30 %. Et les États de l’Union en restent pour l’instant à de bonnes intentions dans ce secteur, sans aucune garantie d’efficacité.Si elle veut respecter ses engagements pris à horizon de 2020, il est grand temps que l’Union européenne répare cet échec considérable en se dotant, via un paquet « Climat-Transports », d’objectifs contraignants pour les transports en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Ce serait pour elle une occasion en or d’inverser le cours de son histoire récente et de préparer l’avenir. À moins de dix mois du sommet de la dernière chance, il en va de sa crédibilité en la matière, et de notre responsabilité collective envers la planète entière.Karima Delli (Députée européenne (EELV)) Dominique Gallois Une carte ou un téléphone à la place du papier. Voici maintenant un an que la France est passée à la dématérialisation des titres-restaurants. Mais la progression reste lente. Depuis le décret du 7 mars 2014 instaurant cette transformation, 120 000 cartes titres-restaurants ont été diffusées, selon les estimations des opérateurs. Une donnée à rapprocher des 3,5 millions d’utilisateurs de tickets papier.Lire aussi : Les nouvelles règles du titre repas dématérialiséQue seulement 3,3 % des utilisateurs de titres aient adopté le paiement électronique ne semble toutefois pas inquiéter les acteurs du secteur, tant les historiques, tels Edenred ou Sodexo, que les nouveaux entrants, Moneo-Resto et Resto Flash.Tous anticipent une accélération du mouvement en 2015, qui mettrait un terme définitif au paradoxe français. La France, qui a inventé voici près de cinquante ans ces titres exonérés de charges remis aux salariés, avec le Ticket-Restaurant créé par Jacques Borel, était le dernier des grands pays du monde à passer au paiement électronique.Simplicité d’utilisationL’avantage du digital face au papier réside dans la simplicité d’utilisation pour les bénéficiaires et la simplification des procédures pour les restaurateurs.L’introduction de ce nouveau mode de transactions a été l’occasion d’ouvrir ce marché de 5,5 à 6 milliards d’euros jusqu’alors contrôlé par quatre opérateurs (Edenred, Chèque-Déjeuner, Sodexo et Natixis), longtemps partisans du statu quo. D’où le blocage pendant des années.Aux deux nouveaux premiers entrants (Moneo et Resto flash), qui ont poussé à cette ouverture du marché, sont venus s’ajouter, au fil des mois, deux autres acteurs, l’autrichien Digibon et Monetico Resto, du groupe bancaire Crédit Mutuel-CIC.« Nous tirons de cette première année un bilan extrêmement positif, car nous avons pris le leadership sur ce marché avec 80 000 des 120 000 cartes », apprécie Jacques Stern, PDG d’Edenred, leader mondial du secteur. Cela représente 6 % du total des bénéficiaires des tickets restaurant papier et digital diffusés par le groupe.« C’est un bon rythme », d’autant plus que 40 % des possesseurs de cartes sont nouveaux, n’ayant jamais utilisé de titres papier jusqu’alors. « Le passage au numérique est pour nous une manière d’étendre le marché », relève M. Stern.« Une révolution »Chez Sodexo, la performance est moindre (15 000 cartes), mais l’objectif est de passer à 50 000 cartes à la fin de l’exercice, représentant 7 % du total des titres déjeuner. « Pour l’instant cela paraît faible, mais c’est standard, assure Anna Notarianni, directrice générale de Sodexo en charge des Chèque-Restaurant. Nous vivons une révolution dans une industrie de services, qui, depuis cinquante ans, était régie par le papier. »Le passage au numérique nécessite au préalable mener un important travail d’accompagnement d’information des clients, et cela prend du temps. Le mouvement ne sera pas linéaire, estime Mme Notarianni, qui envisage plus une progression exponentielle. « L’effet d’entraînement sera très fort », confirme M. Stern, se référant à la dématérialisation menée en Belgique depuis 2011 : au bout de trois ans et demi, 70 % des utilisateurs belges sont passés à l’électronique, alors qu’ils étaient 10 % la première année. « Cela prendra peut-être un peu plus de temps en France », convient M. Stern.« Le marché est enfin ouvert et attire des acteurs », apprécie Serge Ragozin, directeur général de Moneo Applicam, venu s’immiscer dans le carré des historiques, et qui revendique 45 000 cartes Moneo Resto. Sa société bénéficie d’autant plus de cette ouverture qu’un autre nouvel entrant, Monetico Resto du groupe bancaire Crédit Mutuel-CIC, passe par sa plate-forme de transactions et donc lui verse des commissions. « Notre stratégie repose aussi sur le développement de notre plate-forme de transactions à d’autres marques », explique-t-il. Cela comprend la diffusion de marque blanche auprès d’autres opérateurs.L’exemple belgePour autant, M. Ragozin considère que « la dématérialisation ne va pas assez vite ». Il pousse à la fin du papier, car, selon lui, sa concurrence fausse le jeu, en raison des usages parfois détournés, et freine le basculement vers la carte. M. Ragozin appelle ainsi à suivre l’exemple de la Belgique : « Après avoir laissé deux ans de mixité papier carte, les Belges ont annoncé en avril 2014 la fin du papier pour septembre 2015. »Un seul des quatre entrants, Resto Flash, a décidé de ne pas attaquer de manière frontale les opérateurs historiques avec une carte. Il a opté pour le contournement et l’innovation en proposant directement le paiement par téléphone portable. « Nous avons constaté que dans une entreprise, en moyenne, 35 % des salariés optent pour le paiement par mobile, indique Emmanuel Rodriguez-Maroto, le fondateur de cette start-up. Je m’adresse aux salariés connectés. »Pour l’instant c’est essentiellement à Paris que Resto Flash propose son service. Qui n’a attiré vers le paiement par mobile que 5 000 personnes. « En ligne avec nos prévisions », assure M. Rodriguez-Maroto, qui vise la barre des 100 000 cette année. Pour cela, sa jeune société passe à la véritable phase commercialisation. « Notre grand défi, c’est construire la marque et embaucher », relève M. Rodriguez-Maroto. En un an, ses effectifs ont doublé, passant à vingt salariés. Ils devraient être une quarantaine en fin d’année. Une nouvelle levée de fonds est prévue dans les prochains mois.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.03.2015 à 16h05 • Mis à jour le06.03.2015 à 11h47 | Guy Dutheil L’enthousiasme du groupe Dubreuil n’aura duré que quinze jours ! Deux semaines seulement après avoir annoncé en fanfare la reprise de la compagnie Corsair International au tour-opérateur TUI France, le groupe Dubreuil, propriétaire d’Air Caraïbes, a brutalement décidé, jeudi 5 mars, de renoncer à ce rachat. La maison mère d’Air Caraïbes a signifié, sèchement, « l’arrêt des discussions ». Une rupture confirmée par TUI France selon lequel « le groupe Dubreuil et le groupe TUI ont mis fin à leurs discussions relatives au projet de transaction ».Ni le groupe Dubreuil, ni TUI France, ni même les organisations de Corsair, réunies en intersyndicale, n’ont souhaité expliquer les raisons de la fin du projet de reprise de la compagnie aérienne. Toutefois, celle-ci intervient à la veille d’un nouveau mouvement de grève prévu du vendredi 6 au dimanche 8 mars, qui promettait d’être massivement suivi. Comme les précédents jours de grève qui avaient rassemblé de 90 % à 95 % des personnels. La rupture consommée, l’intersyndicale a levé son préavis de grève.Des promesses qui n’ont pas convaincuA l’origine, la maison mère d’Air Caraïbes imaginait que ce rachat se ferait en douceur. Elle pouvait croire avoir acheté la paix sociale chez Corsair en promettant par avance qu’il n’y aurait « pas de plan social ». Le groupe Dubreuil s’était même engagé à conserver la marque Corsair et à ne pas supprimer de lignes aériennes. Las, ses promesses n’ont pas convaincu les 1 158 salariés de Corsair. Inquiets surtout après les déclarations de Marc Rochet, président du directoire d’Air Caraïbes, qui s’était fixé comme « objectif (…) la remise au profit de Corsair » structurellement en pertes.Le patron d’Air Caraïbes invitait déjà les 1 158 salariés de Corsair à faire des « efforts de productivité ». A l’appel des syndicats qui exigeaient des « garanties » en matière d’emplois, les personnels avaient lancé un premier mouvement de grève du 28 février au 2 mars. Le groupe Dubreuil aurait-il été effrayé par le coût de ces grèves ? Selon les syndicats, elles auraient déjà coûté 4 millions d’euros à Corsair obligé d’affréter des avions et de remplacer les équipages.Risque juridiqueOutre un gouffre financier, le groupe Dubreuil pouvait aussi redouter un risque juridique. En cause, la volonté du groupe de créer une nouvelle société où auraient été logés les onze long-courriers A350 commandés pour constituer la future flotte de la compagnie. Les salariés de Corsair auraient été invités à la rejoindre mais à des conditions sociales revues à la baisse. M. Rochet avait déjà prévenu les pilotes, les hôtesses et stewards qu’ils devraient travailler plus, passant de 750 heures à 800 heures par an. Pire, redoutaient les syndicats, une « sélection » des personnels aurait été instaurée à l’entrée de la nouvelle société. Une démarche en contradiction, signalent certains, avec le code du travail qui garantirait le maintien des contrats de travail des personnels en cas de reprise de leur société.Cette brutale rupture met un coup d’arrêt, au moins provisoirement, au projet du groupe Dubreuil de constituer un opérateur aérien français dominant à destination des Antilles. Avec le renfort de Corsair, Air Caraïbes aurait transporté près de 2,5 millions de passagers par an, soit 52 % de part de marché sur cette route, contre 43 % pour Air France, l’actuel leader. Justement, Air France aurait vu d’un bon œil cette amorce de consolidation qui aurait eu le mérite de rationaliser le marché sur cette destination.Il n’empêche, si la reprise de Corsair a échoué, elle est toujours à vendre. TUI France n’en veut plus, lassée de devoir éponger des déficits chroniques. Pour s’en débarrasser, TUI serait même prêt à recapitaliser Corsair en réinjectant une fois pour toutes 17 millions d’euros. Après le groupe Dubreuil, TUI pourrait aller frapper à la porte d’IAG, maison mère de British Airways, que l’on a dit un temps interessé par Corsair. Sollicité, le groupe britannique n’a souhaité faire « aucun commentaire ».Lire aussi : En rachetant Corsair, Air Caraïbes devient le leader sur les Antilles  Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Guélaud La baisse des prix du pétrole risque de compliquer la donne en Amérique latine, région qui a connu en 2014 sa plus faible croissance (1-1,5 %) des cinq dernières années et dont la reprise n’est guère assurée en 2015 (les prévisions variant de - 0,2 % pour Natixis à + 2,3 % pour Coface). Les pays exportateurs nets d’or noir, à l’image du Venezuela et de l’Équateur, souffrent déjà de la dégringolade spectaculaire des prix, tandis que d’autres y voient un facteur de soutien à la consommation et de diminution des coûts de production. Revue de détail des gagnants et des perdants, sachant qu’en moyenne, Euler Hermes évalue à - 0,4 point de PIB l’impact de la chute des cours sur l’activité.Ceux qui y gagnent : l’Amérique centrale et les pays du Cône sud hors Argentine Importateurs nets de pétrole, les pays d’Amérique centrale seront les principaux bénéficiaires de la baisse des prix. Selon une note de blog de deux économistes du Fonds Monétaire International (FMI), Robert Rennhack et Fabian Valencia, de nombreux pays s’adaptent bien au nouvel environnement mondial et en profitent pour réduire les coûts de l’énergie domestique. « Ceci a augmenté le revenu disponible des consommateurs et des entreprises via des coûts de transport et d’énergie meilleur marché. Une politique qui soutient la croissance et réduit les pressions inflationnistes », observent-ils en citant notamment le cas de la Barbade, du Costa Rica et du Guatemala.Au Chili, l’activité ralentit depuis la fin 2013 en raison de la baisse des prix du cuivre dont ce pays est le premier producteur au monde, mais aussi, observe Patricia Krause (Coface), du fait d’une contraction de l’investissement (de l’ordre de 10 % en glissement annuel) et du mauvais moral des chefs d’entreprise pour cause de hausse des impôts. La chute des cours de l’or noir pourrait donner de l’air à l’économie chilienne qui croîtrait d’environ 3 % en 2015, soit nettement moins que dans les années 2004-2013 (+ 4,7 % en moyenne).De même, analyse Daniela Ordoñez (Euler Hermès), les effets bénéfiques de la baisse du prix du pétrole pourraient permettre au Paraguay et, « dans une moindre mesure », à l’Uruguay, de compenser en partie l’impact négatif sur leur économie de la chute des prix agricoles et du ralentissement chinois.Les « ni ni » (ni gagnants ni perdants) : Brésil, Argentine, Pérou et Bolivie A court terme, l’impact de la baisse des prix du pétrole est modeste mais positif au Brésil, en Argentine, au Pérou et en Bolivie dont la balance commerciale s’améliore. A moyen terme, toutefois, les projets d’investissements énergétiques de Buenos Aires et de Brasilia pourraient se trouver sinon compromis, du moins nettement ralentis si les prix de l’or noir devaient rester durablement bas. Or la compagnie brésilienne Petrobras, plongée en plein scandale de corruption, représente, à elle seule 10 % n de l’investissement au Brésil.Ceux qui vont affronter des temps difficiles : Mexique, Colombie, Trinidad et Tobago Bien qu’ils soient producteurs de pétrole, le Mexique et la Colombie - deux économies parmi les plus robustes d’Amérique Latine - ont une production relativement diversifiée et bénéficient de la confiance des investisseurs et des marchés financiers. Trinidad et Tobago affiche un surplus courant de 10 % du PIB et les trois pays ont, selon Coface, accumulé ces dernières années de substantielles réserves. Autant d’éléments qui devraient les aider à faire face à la baisse des prix de l’or noir qui amputera leur croissance de moins de 1,5 point de PIB.Les grands perdants : le Venezuela et l’Équateur La baisse des prix de l’or noir (57,8 % entre le 20 juin 2014 et le 28 janvier 2015 en dollars, selon Coface) est un coup dur pour le Venezuela qui détient les plus importantes réserves prouvées de pétrole au monde. L’or noir représente 95 % de ses exportations et la moitié de ses rentrées budgétaires. Le pays est déjà en pleine crise : l’inflation y a dépassé 60 % en 2014, il manque de réserves et affronte des pénuries de toute nature. La récession continuerait en 2015. Elle serait de l’ordre de 7,5 % au moins, selon Euler Hermès.L’Équateur, dont les fondamentaux économiques et financiers sont plutôt sains, est probablement le deuxième pays latino-américain le plus affecté par la baisse des prix du pétrole, car celui-ci représente la moitié de ses exportations. La perte de revenus pétroliers va creuser le déficit budgétaire et pourrait menacer les projets d’investissement dans la santé et l’éducation. Le gouvernement vient d’annoncer des coupes budgétaires et il a emprunté 7,5 milliards de dollars US à la Chine, observe d’ailleurs l’économiste de Coface.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.03.2015 à 16h25 • Mis à jour le04.03.2015 à 18h49 Total a publié, mercredi 4 mars, la liste complète des 903 filiales qu'il consolide dans ses comptes. Le groupe dit « travaille[r] au retrait effectif » de neuf d'entre elles situées dans des paradis fiscaux d'ici à la fin de 2016.« Parce que nous avons à cœur de dissiper tout malentendu qu'une publication partielle a pu générer, il nous a paru utile de mettre à disposition de chacun la liste exhaustive de nos filiales, de leurs pays d'immatriculation et de leurs pays d'opération », a indiqué le directeur général du géant pétrolier, Patrick Pouyanné. Il avait annoncé fin janvier dans Le Monde la publication de « la liste complète de ces filiales en mars ». Jusqu'ici le groupe ne publiait qu'une liste partielle de deux cents de ses filiales.Régulièrement épinglé pour le faible montant des impôts payés en France, le goupe répliquait par la voix de M. Pouyanné qu'il s'en acquittait « dans les pays où il fait ses résultats ». Le groupe rappelle mercredi que, depuis 2012, quatorze de ses filiales implantées « dans des pays considérés comme des paradis fiscaux », selon ses propres critères, à savoir les Bermudes et les îles Caïmans, ont été retirées. Elle seront désormais situées en France ou aux Pays-Bas.Lire aussi (édition abonnés) : Total « va sortir des paradis fiscaux »Dix filiales resteront aux Bermudes et aux Iles CaïmansToutefois Total rappelle que, « pour des raisons opérationnelles ou juridiques, notamment dans les cas où Total n'est pas l'actionnaire décisionnaire dans les sociétés en question », il n'est « pas envisageable » de fermer la totalité des filiales situées dans ces pays. Au 31 décembre 2014, le groupe a identifié 19 filiales susceptibles d'être retirées des Bermudes et des îles Caïmans. Neuf d'entre elles seront rapatriées en Europe d'ici à la fin de 2016, a précisé le groupe.Si la compagnie n'a pas payé d'impôts sur les sociétés en France en 2012 et en 2013, contrairement à la période 2000-2011, c'est qu'elle y accuse des pertes liées au raffinage. En revanche, elle en paie à l'étranger : sur 100 dollars de bénéfices en 2013, elle a versé 56 dollars d'impôts, soit 11 milliards d'euros, selon M. Pouyanné, qui a succédé à Christophe de Margerie en octobre. Cela fait de Total, selon lui, la société du CAC 40 payant le plus de taxes dans le monde.Lire : Total veut s’adapter à la baisse du prix du pétroleA la fin de janvier M. Puyanné avait expliqué que le groupe n'était pas dans ces paradis fiscaux « pour des raisons d'optimisation fiscale, mais pour des raisons comptables, ou juridiques », comme la possibilité d'y tenir des comptes en dollars, ce qui est impossible en France, mais l'est aux Pays-Bas. La liste des neuf cent trois filiales est consultable sur le site Internet de Total et figurera dans son document de référence.Total fait part de cette décision alors que l'OCDE, l'Organisation de coopération et de développement économiques, a fait de la lutte contre l'optimisation fiscale une de ses priorités. En octobre 2014, sous l'égide de cette institution, plus de quatre-vingts pays ont accepté de mettre en place un échange automatique d'informations financières d'ici à 2017-2018, avec pour objectif que chaque administration fiscale ait connaissance des avoirs financiers placés à l'étranger par les contribuables dont elle a la charge.>> Lire aussi (édition abonnés) : OCDE : « Il faut changer les règles fiscales internationales » Adéa Guillot (Athènes, correspondance (avec Cécile Ducourtieux, à Bruxelles) Le gouvernement grec a-t-il les moyens de faire face aux échéances de remboursement de prêts qui se profilent dans les prochains jours ? La question agite l’Europe. D’autant qu’à l’issue de l’accord avec l’Eurogroupe, le 26 février, qui a prolongé de quatre mois (jusque fin juin) le plan d’aide à la Grèce, il a été signifié au gouvernement d’Alexis Tsipras qu’il ne pourra compter sur la dernière tranche de ce plan (environ 7 milliards d’euros) qu’au mieux en avril, quand il aura démontré sa volonté de mettre en place les réformes sur lesquelles il s’est engagé.Quelles sont les toutes prochaines échéances ?La Grèce doit rembourser 875 millions d’euros de Bons du Trésor vendredi 6 mars, principalement détenus par les banques étrangères (pour 750 millions). Mais le même jour Athènes devra aussi rembourser 310 millions d’euros au Fonds monétaire international (FMI).Ce même FMI, qui a prêté 32 milliards d’euros au total à la Grèce, attend un deuxième remboursement de 334 millions d’euros, le 13 mars, puis un troisième, le 16 mars et encore un autre le 20 mars, soit 1,5 milliard au total.Tout confondu, bons du Trésor et FMI, les remboursements en mars dépassent 6 muilliards d’euros. Et de nouvelles lourdes échéances se profilent ensuite dès le mois de juin.Par ailleurs, le gouvernement grec devra aussi trouver un peu plus de 200 millions d’euros pour financer les mesures sociales contenues dans son projet de loi, déposé mercredi au Parlement, pour lutter contre la crise humanitaire.De quels moyens dispose Athènes ?La Grèce a levé, mercredi 4 mars, 1,138 milliard d’euros en bons du Trésor à 6 mois. La somme permettra en l’occurrence de couvrir les 750 millions de bons du Trésor à rembourser vendredi.Les banques grecques, qui ont déjà dans leurs tiroirs pour 575 millions d’euros de bons, ont logiquement participé à l’échange, mais pas les banques étrangères, qui possèdent aujourd’hui pour 875 millions d’euros de bons du trésor grec.Selon le quotidien grec Kathimerini, à défaut d’une participation des banques étrangères à l’opération, une partie de la levée des bons du trésor aurait été couverte par le Fonds Public de la banque de Grèce.Selon l’Organisme pour la gestion de la dette publique (PDMA), le taux d’intérêt des nouveaux bons du Trésor proposés mercredi a été de 2,97 %, alors qu’il était de 2,75 % en février.Mais les échéances les plus lourdes à venir sont celles du FMI. « Le FMI est prioritaire. Nous ferons sortir le sang de la pierre pour le rembourser », a promis le ministre des finances, Yanis Varoufakis.Athènes répète depuis plusieurs jours qu’elle ne connaît pas de problème de liquidités et sera en mesure de faire face à ce délicat mois de mars. Plusieurs solutions de financement sont mises en avant par le gouvernement grec.- Athènes réclame depuis plusieurs semaines que lui soient versés les quelque 1,8 milliard d’euros qui correspondent aux profits réalisés par les banques centrales nationales européennes suite à des achats d’obligations grecques, et qui reviennent de droit à la Grèce.- Les Grecs tablent aussi sur le fait que la banque centrale européenne (BCE) remette en place le robinet à liquidités qu’elle avait en grande partie fermé début février au motif qu’Athènes refusait encore le principe de l’extension du deuxième plan d’aide. La BCE pourrait trancher sur cette question jeudi 5 mars.- Le gouvernement Tsipras compte par ailleurs que les créanciers versent dès mars une partie des quelque 7 milliards d’euros de prêts du programme d’aide en cours. Le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble a prévenu qu' « aucun euro ne sera versé avant » que la Grèce n’ait rempli ses engagements.Le Bundestag vote sans entrain la prolongation du plan d’aide à la GrèceMais le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a déclaré, lundi, au Financial Times qu’en échange de réformes rapides et de « progrès », un possible premier versement de fonds pourrait intervenir dès courant mars. « Ce n’est pas du tout une mauvaise proposition », a estimé Yanis Varoufakis qui a promis de présenter une liste de six réformes concrète à l’Eurogroupe du lundi 9 mars.Quelles réformes pourrait présenter Athènes le 9 mars à l’Eurogroupe ?Selon des sources gouvernementales grecques, les six pistes de réformes sont les suivantes :- lutte contre la crise humanitaire (coupons alimentaires, logement pour les sans-abri, aide au paiement du courant, etc..). Un projet de loi sur ces questions est déjà en examen au parlement grec.- réforme administrative.- projet de loi sur la réglementation des arriérés de dettes à l’Etat ou à la sécurité sociale- réforme de l’administration fiscale.- activation d’un Conseil fiscal indépendant.- création d’un nouveau corps de contrôleurs fiscaux.Le gouvernement grec attendu sur les réformesPar ailleurs, le gouvernement grec a décidé de remettre à plus tard un certain nombre de mesures promises pendant la campagne électorale mais qui auraient un impact trop grand sur le budget de l’Etat. Or, selon l’accord conclu le 20 février à l’Eurogroupe, Athènes s’est engagée à ne prendre aucune initiative unilatérale susceptible de modifier l’équilibre budgétaire pour les quatre prochains mois.L’impôt sur la propriété (Enfia) devrait être maintenu pour encore quelques mois, avec une baisse possible comprise entre 15 % et 20 %, avant d’être progressivement transformé, d’ici à fin 2015, en impôt sur les grosses propriétés.Le relèvement du plafond de non-imposition de 5 000 à 12 000 euros, devrait intervenir « pas à pas » d’ici à fin 2015 et non dès la déclaration de revenus de cette année.Sur la question des privatisations, des sources gouvernementales indiquent qu’il serait exclu de privatiser les compagnies de gestion des eaux ou de l’énergie, mais elles restent floues sur le reste des biens publics.Grèce : polémique autour des privatisationsOù en est le sujet renégociation de la dette grecque ?M. Varoufakis aimerait ouvrir le chapitre de la renégociation de la dette grecque dès la fin avril. Le ministre des finances grec plaide pour une restructuration « intelligente », tout en prenant acte qu’un effacement serait inacceptable pour ses créanciers.« Une décote est un gros mot. Je l’ai appris. Tout comme nous ne voulons pas entendre parler du mot "troïka", nos créanciers ne veulent pas entendre parler du mot décote. C’est quelque chose que je comprends », a déclaré M. Varoufakis au quotidien allemand des affaires Handelsblatt, lundi 2 mars.« Nous pourrions reconvertir une partie des crédits que nous avons reçus du Fonds de sauvetage européen (FESF) en obligations, dont le coupon et les remboursements seraient indexés sur l’évolution de notre produit intérieur brut », a-t-il avancé.Adéa Guillot (Athènes, correspondance (avec Cécile Ducourtieux, à Bruxelles)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre et Alexandre Piquard L’Etat s’invite dans le processus de nomination du prochain président de France Télévisions, attendue d’ici le 22 mai : les ministres Fleur Pellerin, Emmanuel Macron, Michel Sapin et Christian Eckert ont formulé, mercredi 4 mars, leur version des missions de l’entreprise publique à l’horizon 2020, en s’appuyant sur un rapport commandé à l’ancien directeur financier de France Télévisions Marc Schwartz.Pour ces autorités de tutelle, il s’agit de peser dans une procédure largement confiée au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), chargé de désigner le successeur de Rémy Pflimlin, qui n’a pas encore dit s’il serait candidat. Mais il s’agit aussi pour les ministres de couper court à un reproche récurrent : l’Etat dérouterait France Télévisions par ses injonctions contradictoires, son absence de constance et de cohérence.Présidence de France Télévisions : le casse-tête du CSAFleur Pellerin, ministre de la culture et de la communication, et ses homologues de Bercy entendent donc prendre leurs responsabilités et proposent de « simplifier et de rationaliser » les objectifs de la télévision publique, tout en poussant à des choix stratégiques drastiques, qui pourraient éventuellement affecter le nombre des chaînes hertziennes publiques, actuellement de cinq (France 2, France 3, France 4, France 5 et France Ô).Le gouvernement est aussi soucieux de réconcilier la télévision publique avec la société dans son ensemble, a fortiori dans le contexte de l’après-Charlie Hebdo. Si le développement numérique de France Télévisions a été significatif ces dernières années, l’audience de ses chaînes hertziennes est vieillissante. Symboliquement, les ministres proposent de remplacer le triptyque traditionnel « informer, éduquer distraire » par « comprendre, rayonner, participer ».France Télévisions, le grand corps maladePriorité à l’information « Nous attendons du prochain président de France Télévisions des propositions pour renforcer l’offre publique d’information », a dit Fleur Pellerin dans son discours, mercredi. Pour la ministre, il s’agit de promouvoir le débat et la « diversité » des paroles, mais surtout de proposer plus d’information. En la matière, l’Etat ne pense pas seulement à l’information en continu sur laquelle règnent BFM-TV et i-Télé. Il souhaite que soient associées les rédactions nationales - de France 2 et France 3 -, mais aussi locales. Et qu’il y ait une « coopération étroite » avec les autres entreprises de l’audiovisuel public. Concrètement, on peut imaginer un projet de chaîne d’information publique. Dans la lignée du canal 100 % numérique qu’a annoncé pour septembre l’actuel directeur de l’information de France Télévisions, Thierry Thuillier, et qui se nourrirait notamment du site d’information FTVI. Une autre piste pourrait être celle défendue de longue date par le sénateur PS David Assouline : dédier France 3 à l’information sous toutes ses formes (et France 2 aux autres programmes).Un devoir de soutien à la création française Pour l’Etat, France Télévisions doit aussi jouer un rôle moteur dans la création française, à la fois en proposant de nouvelles séries innovantes, mais aussi en jouant mieux de son poids économique : « France Télévisions doit développer une politique d’achat et d’investissement qui contribue à mieux structurer et professionnaliser le secteur de la production, pour que les programmes français rayonnent sur les marchés internationaux », écrivent les ministres dans leur document de synthèse.Fleur Pellerin voit France Télévisions, premier commanditaire français de créations audiovisuelles, comme un fer de lance de son projet de réforme de la réglementation pour favoriser des « champions » d’une fiction française moderne, capables d’exporter. En contrepartie, l’Etat assure qu’il jugera moins France Télévisions sur la seule « audience » des programmes : il faut « accepter clairement le droit à l’échec » et « les pouvoirs publics, comme France Télévisions, doivent adopter une culture du risque et de l’audace », écrivent les ministres. A défaut d’être un vœu pieu, c’est un message ambitieux.Répondre au divorce avec la jeunesse« Pour que les Français parlent de France Télévisions, France Télévisions doit parler d’eux », selon Fleur Pellerin. Diversité, jeunesse, « culture de l’ouverture », « apprentissage de l’altérité » : dans le contexte de l’après-Charlie Hebdo, l’Etat affirme attendre « des engagements et des résultats concrets ».L’enjeu, louable mais difficile à atteindre, est de « rapprocher France Télévisions du public le plus éloigné aujourd’hui des grands médias ». Pour cela, le gouvernement imagine une télévision publique dont la culture serait transformée : « approches collaboratives », « liens avec d’autres organisations » comme les « médias de proximité ou médias citoyens » . Et il attend que les entreprises de l’audiovisuel public travaillent « à un espace de service public audiovisuel à l’intention des jeunes », dont on comprend qu’il serait probablement numérique, faisant suite aux efforts actuels de France 4 ou de Mouv’et destiné à offrir une alternative aux contenus actuels de YouTube, des réseaux sociaux et des antennes privées.Des économies et l’hypothèse d’une suppression de chaîneSur le volet financier, l’Etat joue cartes sur table : les ressources de France Télévisions seront « au mieux stables » et « plus probablement (…) à la baisse », en raison des contraintes pesant sur les finances publiques. Faut-il en conséquence rétablir la publicité en soirée, supprimée sous Nicolas Sarkozy ? « Les conditions ne sont pas réunies », tranche le gouvernement, faisant écho aux préoccupations des chaînes privées, touchées par le repli du marché publicitaire. Le prochain président aura donc une feuille de route de rigueur : poursuivre les « réformes » engagées, rechercher des « synergies », créer de l’« agilité »…Mais le gouvernement va plus loin : « L’Etat considère que maintenir cinq chaînes hertziennes ne sera possible, dans le cadre économique des cinq prochaines années, que si des réformes de gestion ambitieuse sont réalisées », selon le document de synthèse. A charge donc, pour le prochain président, de travailler à la « cohérence du bouquet », et de s’attaquer aux structures de charges les plus lourdes : le réseau régional de France 3, la filière de production et le réseau outre-mer. La réforme territoriale en cours, à laquelle les ministres se réfèrent, est vue comme l’occasion de simplifier le maillage régional de France 3.France Télévisions : l’Etat fait voeu de simplificationDepuis le retour de la gauche au pouvoir en 2012, l’exécutif a rendu au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) la prérogative de nommer les patrons de l’audiovisuel public, dont celui de France Télévisions, où le mandat de Rémy Pflimlin s’achève cette année.Cependant, un an à peine après le vote de la loi sur l’indépendance de l’audiovisuel public, l’exécutif entend montrer qu’il lui revient d’encadrer les grandes orientations stratégiques, ce qu’il n’avait pas fait pour le choix de Mathieu Gallet à la présidence de Radio France. Le risque est de rajouter ainsi de la complexité et de donner l’impression d’une concurrence entre l’Etat et le CSA, qui a pris un poids politique croissant sous la présidence d’Olivier Schrameck.L’Etat fait pourtant ici vœu de simplification, alors qu’il est régulièrement critiqué pour la multiplicité des objectifs imposés à France Télévisions et la lourdeur de son pilotage, épuisant pour les directions de l’entreprise publique. Le gouvernement veut réduire le nombre des objectifs du groupe public et lui redonner de l’autonomie, notamment par son conseil d’administration, sur le modèle par exemple de la BBC britannique. Il assure enfin qu’il ne reviendra plus sur ses choix. Une intention louable mais qui suppose des changements culturels majeurs chez l’ensemble des acteurs : cabinets ministériels, parlementaires, dirigeants et syndicats, voire producteurs.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Et si l’Allemagne enregistrait cette année une croissance de 2 % ? Après le rebond de + 0,7 % du dernier trimestre de l’année 2014, cette hypothèse optimiste ne paraît plus invraisemblable. « L’Allemagne croit au boom », titre, mercredi 4 mars, le Handelsblatt, quotidien des affaires. Deux instituts ont d’ailleurs déjà sauté le pas. La Deutsche Bank, qui prévoit une croissance de 2 %, et Allianz, qui mise sur 2,1 %. Sur l’ensemble de l’année 2014, le produit intérieur brut (PIB) avait progressé de 1,6 %D’autres instituts s’apprêteraient dans les semaines à venir à réviser à la hausse leurs propres prévisions. Le gouvernement a relevé les siennes, fin janvier, à 1,5 %, contre 1,3 % précédemment. L’augmentation de 3,4 % des salaires annuels, accordée la semaine dernière dans la métallurgie, montre que le patronat est également optimiste.Plusieurs raisons à cela. D’abord il apparaît que la stagnation de la croissance au troisième trimestre 2014, qui avait surpris tout le monde, était en partie due à Volkswagen. Non que le géant de l’automobile aille mal, au contraire. Mais, en 2014, les vacances scolaires en Basse-Saxe ne se sont terminées que le 11 septembre. Résultat : l’usine de Wolfsburg, cœur industriel du groupe, a tourné au ralenti jusque mi-septembre, impactant l’ensemble de l’économie allemande.Plus fondamentalement, la croissance s’avère soutenue par la consommation. La baisse du pétrole a permis aux Allemands d’économiser 3,5 milliards d’euros au second semestre, a calculé la Bundesbank. Surtout, non seulement les salaires réels grimpent mais l’emploi augmente.Selon une étude publiée, mardi 3 mars, par les chercheurs de l’agence pour l’emploi, en 2014, non seulement le nombre d’actifs augmente (de 0,9 %, à 42,7 millions d’actifs), mais chacun travaille en moyenne davantage. (1 371 heures, + 0,6 %). La baisse du chômage ne repose donc pas uniquement sur l’emploi précaire. Le volume d’heures travaillées (58,5 milliards d’heures, +1,5 %) n’a jamais été aussi élevé depuis 1992.INVESTISSEMENTS PUBLICS SUPPÉMENTAIRESPar ailleurs, le gouvernement soutient également la demande. L’année 2014 s’est achevée sur un excédent public plus élevé qu’annoncé initialement. L’an passé, les comptes publics allemands (Etat fédéral, états régionaux, communes et caisses de sécurité sociale) ont dégagé un excédent de 18 milliards d’euros, contre 100 millions en 2013. Pour la première fois, même l’Etat fédéral est excédentaire.Résultat : le ministre des finances, Wolfgang Schäuble, peut lâcher du lest, tout en préservant le sacro-saint équilibre budgétaire. Mardi, il a annoncé qu’il consacrerait 5 milliards d’euros (d’ici à 2018) supplémentaires pour les investissements publics. Une somme qui s’ajoute aux 10 milliards déjà annoncés en 2014.Quinze milliards d’euros sur trois ans, cela commence à ne pas être négligeable : le ministère des finances les compare aux 30 milliards d’investissements publics réalisés jusqu’ici chaque année.Par ailleurs, sans avoir fourni de chiffre, le ministère des finances a indiqué qu’étant données les tensions internationales, « la sécurité intérieure et extérieure » bénéficieraient d’un coup de pouce dans le budget 2017, une fois que le ministère de la Défense aura clairement indiqué ses besoins.Enfin, l’euro faible continue de favoriser les exportations. Les nouvelles commandes à l’industrie ont enregistré, en février, leur plus forte hausse en sept mois, indique ce mercredi l’enquête de l’institut Markit réalisée auprès des directeurs d’achat.« Même si les taux de croissance restent inférieurs aux niveaux observés à la fin de l’an dernier, l’amélioration du sentiment économique et l’euro faible devraient favoriser la demande au cours des mois à venir », estime cet institut.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué Il était déjà l’un des rares « gaijin » (non japonais) dans le top management de Toyota. Aujourd’hui, il va être le seul « gaijin » à figurer dans le « top 6 » de la direction du constructeur japonais d’automobiles. Le Français Didier Leroy, actuel patron des activités en Europe de Toyota, a été officiellement nommé au poste vice-président exécutif du groupe, mercredi 4 mars. Sa nomination sera effective début avril.M. Leroy se voit ainsi propulser au rang de numéro deux, au côté de cinq Japonais. Il sera chargé des « marchés développés » (États-Unis, Europe et Japon), sous la supervision directe du patron Akio Toyoda.Dans un même souci de « plus grande diversité », le numéro un mondial de l’automobile va pour la première fois promouvoir une femme dans l’équipe dirigeante de 57 personnes. Il s’agit de l’Américaine Julie Hamp, 55 ans, actuellement chef de la communication pour l’Amérique du Nord, qui monte en grade et devient responsable de cette division pour l’ensemble du groupe.Les voitures japonaises à la reconquête de l’EuropeM. Leroy « a réussi à réduire les coûts et améliorer la rentabilité » dans un marché européen peu dynamique, a expliqué le quotidien économique japonais Nikkei, qui a diffusé l’annonce de la nomination du Français en avant-première.Et, de fait, c’est bien la mission qui avait été assignée à M. Leroy, en 2010, par Akio Toyoda, quand celui-ci lui avait confié les rênes du constructeur en Europe – le Français était alors devenu le premier président non japonais du groupe sur le Vieux Continent.Ce retour aux bénéfices a été acté en mai 2013, le groupe nippon ayant annoncé à cette date ses premiers profits sur le continent depuis 2007 et l’éclatement de la crise financière, qui avait fait plonger le secteur automobile en Europe. M. Leroy aime les défis et les relève les uns après les autres. Ingénieur de formation, ce manager est passé par Renault, où il a fait partie de la garde rapprochée de Carlos Ghosn, alors numéro deux du groupe français.« SERRER DE NOMBREUX BOULONS »En 1998, Toyota lui a proposé de piloter l’installation de sa nouvelle usine d’Onnaing, près de Valenciennes, et d’en concevoir le système de production. Nordiste, il ne pouvait pas refuser ce défi. La première Yaris est sortie des lignes de cette usine ultra-compacte en 2001. Et en 2004, M. Leroy a pris la direction de l’usine.Le site d’Onnaing a notamment lancé la production de citadines Yaris destinées au marché américain. Preuve qu’il n’existe pas de fatalité à produire des petites voitures en France, y compris pour l’export.Mais le grand œuvre de M. Leroy reste le rétablissement du groupe en Europe. Pour cela, il a pu compter sur un renouvellement important de la gamme de Toyota en Europe, notamment l’élargissement de la motorisation hybride. Mais cela n’a pas été suffisant. Le patron de Toyota Europe, qui couvre aussi la Russie, a dû « serrer de nombreux boulons », comme il l’a souvent raconté. Le groupe, « malgré plus de 1,1 million de véhicules vendus en 2010 », affichait en effet des pertes.Outre des économies au niveau du siège européen, à Bruxelles, Toyota a réorganisé et réduit la capacité de production de son outil industriel (huit sites en Europe, dont six d’assemblage) afin de mieux les rentabiliser. L’objectif de M. Leroy a été de « baisser notre base de coût pour rester à l’équilibre, même en période de crise. »Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano Depuis le début de l’année, le secrétaire d’Etat au commerce extérieur, Matthias Fekl martèle les exigences françaises sur la question très controversée des tribunaux d’arbitrage dans les accords de libre-échange négociés par l’Union européenne, comme le futur traité transatlantique TTIP/Tafta. Pour Paris, les mécanismes de règlement des différends entre les investisseurs et les Etats (ISDS, comme on les appelle) doivent être profondément réformés, ou disparaître des traités.Ce message a été brouillé, fin février, par la fuite d’une note confidentielle du secrétariat général aux affaires européennes (SGAE). Dans ce document de quatre pages, ce service, rattaché à Matignon, recommandait aux eurodéputés français une « approche plus prudente » vis-à-vis de l’ISDS. En clair : qu’ils ne s’opposent pas « catégoriquement » à son inclusion dans le traité transatlantique.Matthias Fekl, qui assure n’avoir jamais validé cette note, réaffirme dans un entretien au Monde la position de la France sur ce sujet.Les avis divergent-ils, sur la question de l’arbitrage, entre Matignon et le quai d’Orsay ?Non, il n’y a qu’une seule position française : celle que j’ai communiquée en janvier, après la publication des conclusions de la consultation menée par la Commission européenne. Nous avons bâti un consensus, d’abord avec l’Allemagne, puis avec tous les sociaux-démocrates européens, sur un agenda de réforme du mécanisme de règlement des différends.La note du secrétariat général aux affaires européennes ne reflète pas la position française. Il y a eu un dysfonctionnement administratif. Un rectificatif va d’ailleurs être envoyé aux parlementaires sur la question de l’ISDS.Comment expliquer que les auteurs de la note travaillent parallèlement à vous ?C’est la définition même du dysfonctionnement. J’ai demandé à ce qu’il y ait une enquête pour savoir ce qu’il s’était passé. On verra quelle conséquence tirer de cette affaire.Pourquoi a-t-il fallu tant de temps pour que la France prenne conscience des dérives de l’ISDS ?La France a toujours émis des réserves, dès l’époque de Nicole Bricq [ministre du commerce extérieur de juin 2013 à janvier 2014]. Je ne crois pas qu’on soit à la traîne de l’Allemagne, comme on le dit souvent.Des dérives et abus ont été observés au cours des dernières années dans l’arbitrage. Il ne s’agit plus simplement pour des entreprises de se défendre contre des décisions arbitraires, mais désormais de s’attaquer frontalement à des choix démocratiques – paquet de cigarette neutre pour l’Australie, sortie du nucléaire pour l’Allemagne – avec des milliards d’euros à la clé. Il s’agit pour ces entreprises de faire payer aux contribuables les choix qu’ils ont faits en tant que citoyens.Nous attendions les résultats de la consultation européenne sur l’ISDS pour ouvrir la phase d’action et mettre sur la table des propositions concrètes pour inventer de nouveaux modes de règlement des différends entre les investisseurs et les Etats.Cela signifie-t-il qu’un ISDS, quelle que soit sa forme, doit forcément être introduit entre l’Union européenne, le Canada et les États-Unis, dotés de systèmes juridictionnels performants ?Pas forcément. La France n’était pas demandeuse de ce type de chose dans les négociations. Toutes les options restent sur la table : le retrait pur et simple de l’ISDS ou l’invention de quelque chose de nouveau.Il ne faut pas que des juridictions secrètes puissent faire ce qu’elles veulent dans leur coin.Comment améliorer le système actuel pour prévenir les dérives ?Il faut inventer quelque chose de neuf, qui ne soit plus de l’arbitrage, mais une nouvelle manière de régler des différends, en intégrant les juridictions publiques dans la procédure.Outre la création d’un mécanisme d’appel des décisions, nous réfléchissons à la création d’une cour permanente [avec par exemple des juges fixes plutôt que des arbitres choisis à chaque affaire, N.D.L.R.]. Cela ne se fera pas du jour au lendemain, mais c’est une piste importante.Il faut aussi travailler sur les questions de conflits d’intérêts et de déontologie dans l’arbitrage, et pouvoir infliger des amendes pour recours abusif aux entreprises qui utilisent l’ISDS à des fins dévoyées.Enfin, il est déterminant de clarifier les notions juridiques trop floues (comme l’« expropriation indirecte », le « traitement juste et équitable » ou les « attentes légitimes » des investisseurs) qui permettent des interprétations trop larges et des dérives.Les principes doivent être clairs et permettre de garantir le droit à réguler des Etats. Il ne faut pas que des juridictions secrètes puissent faire ce qu’elles veulent dans leur coin.» Lire : Arbitrage privé : pourquoi le traité Europe-Canada est inquiétantLes négociations du traité transatlantique sont toujours en cours, mais n’est-il pas trop tard pour réviser l’ISDS dans l’accord Europe-Canada (CETA), conclu en septembre ?Nous ne pouvons nous contenter de peser sur les négociations du traité transatlantique, encore en cours, car l’ISDS pose des questions de principe. Ses dérives récentes sont inacceptables, quel que soit le pays ami avec lequel on négocie (États-Unis ou Canada).Les négociations du CETA sont certes achevées, mais il n’est pas encore ratifié. Son processus de « toilettage juridique » est encore en cours [et il peut donc être révisé, N.D.L.R.].Qui devrez-vous convaincre en priorité ? Les partenaires européens, ou les Américains et les Canadiens ?Il faudra convaincre beaucoup de monde, car c’est quelque chose de neuf. Tout le monde a l’habitude que l’ISDS soit dans les accords commerciaux depuis des décennies. Mais ce n’est pas pour ça que c’est bien.La France n’est pas seule à décider, mais elle est fidèle à sa tradition diplomatique et à son message universaliste quand elle propose autre chose pour l’avenir.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérôme Porier Inexorablement, le retournement du marché immobilier se confirme à Paris.  Au 1er mars 2015, le prix moyen du mètre carré dans la capitale s'est établi à 7 826 euros selon le site Meilleursagents.com. Cette annonce intervient quelques jours après à celle des notaires franciliens, qui ont estimé le 26 février que les prix parisiens étaient ressortis en moyenne à 7 960 euros par mètre carré au dernier trimestre 2014.Alors que les notaires se basent uniquement sur les actes authentiques enregistrés dans les offices notariaux, Meilleursagents.com utilise des promesses de vente recensées auprès d'agences immobilières.  Comme il s'écoule environ trois mois entre la signature de la promesse de vente et celle de l'acte authentique, son baromètre se veut plus réactif.« En février, les prix ont baissé de 0,8 % dans la capitale, précise Sébastien de Lafond, fondateur de Meilleursagents.com. La baisse est forte sur les petits appartements, dont les prix ont baissé de 1,3 % en février et de 1,9 % depuis le 1er janvier. Le marché est déserté par les investisseurs qui non seulement n'espèrent plus de plus-value, mais fuient les risques d'encadrement des loyers et d'impayés. »Lire aussi : Immobilier : à Paris, le mètre carré sous les 8 000 eurosLa capitale rattrapée par la déprimeCes chiffres confirment que la capitale n'échappe plus à la déprime du marché immobilier. Le prix moyen du mètre carré parisien avait atteint un pic de 8 440 euros à la mi-2012 selon les notaires, alors que le reflux était déjà général en France.Et la baisse n'est probablement pas terminée. Les notaires parisiens anticipent un nouveau repli, à 7 840 euros d'ici à avril. Laurent Demeure, président de Coldwell Banker France, estime que le prix moyen du mètre carré dans la capitale pourrait tomber à 7 500 euros en juin.Retour des acheteurs étrangers ?« Mais ce prix devrait ensuite rebondir à la faveur du retour des acheteurs étrangers, dit-il. L'écart se creuse entre Paris et Londres, où les prix sont au plus haut. Notre pays devient de plus en plus abordable pour la clientèle internationale. » Laurent Demeure anticipe notamment un retour des acheteurs américains à la faveur de la hausse du billet vert.Lire aussi : Immobilier : les acheteurs étrangers sont de retour à ParisSelon les notaires d'Ile-de-France, les acheteurs étrangers ont représenté 8,3 % des acquisitions à Paris en 2014, une proportion qui progresse depuis quatre ans.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Du jamais vu dans la filière nucléaire française. Les dirigeants d'Areva ont annoncé, mercredi 4 mars, une perte colossale de 4,8 milliards d'euros au titre de l'exercice 2014 pour un chiffre d'affaires en recul de 8% (8,3 milliards). Ils ont dévoilé, dans la foulée, les premiers éléments d'une feuille de route financière et industrielle, marquée, notamment, par un milliard d'euros d'économies à l'horizon 2017, et des cessions d'actifs qui pourraient aller jusqu'à un milliard d'euros (la vente de la filiale Canberra, spécialisée dans les instruments de mesure, serait déjà acquise).Ce plan vise à redresser le groupe nucléaire qui traverse la crise la plus profonde depuis sa création en 2001. Une crise certes liée à l'atonie du marché nucléaire après la catastrophe de Fukushima en mars 2011, mais elle est aussi due à de graves erreurs stratégiques.Le président du conseil d'administration, Philippe Varin, et le directeur général, Philippe Knoche, nommés en janvier 2015, ont passé les comptes à la paille de fer. « Le groupe possède des savoir-faire reconnus dans le monde entier », estime M. Varin, mais « il doit désormais suivre le cap du redressement en réalisant des efforts très importants ».Les mesures annoncées mercredi ne sont qu'un début. La feuille de route financière sera élaborée dans les prochains mois et dévoilée fin juillet, à l'occasion de la présentation des résultats du premier semestre 2015. MM. Varin et Konche ont néanmoins décidé un « recentrage » de l'entreprise sur son cœur de métier : elle ne se lancera plus dans des aventures solitaires qui ont fait d'elle, comme en Finlande , un « architecte-ensemblier » incapable de livrer à son client une centrale dans les délais et les coûts prévus.Les deux dirigeants entendent aussi resserrer les liens industriels qui se sont distendus avec EDF depuis plusieurs années, notamment en raison de la guerre qui avait opposé leurs deux patrons, Anne Lauvergeon chez Areva et Henri Proglio chez EDF. Enfin, ils misent résolument sur la Chine, le marché nucléaire d'aujourd'hui et de demain. Quelle est la situation financière d'Areva ?Elle est très tendue. Areva est incapable, depuis plusieurs années, de financer ses activités. Sa perte opérationnelle a été de 2,6 milliards d'euros en 2014 et sa perte nette atteint 4,8 milliards en raison de lourdes dépréciations d'actifs, de pertes additionnelles sur la fin de certains chantiers (comme le démantèlement d'installations nucléaires) et d'importantes provisions. Le chantier de l'EPR finlandais d'Olkiluoto, qui connaît d'importants retards et surcoûts depuis son lancement en 2005, coûte encore 720 millions supplémentaires.Le carnet de commande reste néanmoins très fourni à 46,9 milliards, soit 5,5 milliards de plus qu'en 2013. Le groupe va céder des actifs, mais la revue de détail n'en a pas encore été faite. M. Knoche a déjà prévenu que l'endettement (5,8 milliards d'euros), qui a augmenté de plus de 1,3 milliard l'an dernier, s'alourdira encore en 2015 et 2016. Le groupe ne retrouvera pas une trésorerie disponible avant 2018.Comment les relations avec EDF évolueront-elles ?L'opérateur historique représente encore 30 % des commandes d'Areva, même s'il a beaucoup diversifié ses fournisseurs au cours des dernières années (grands équipements, combustible, recyclage...).Le plan prévoit une « refonte du partenariat », notamment le travail d'équipes communes pour rendre le réacteur EPR de troisième génération plus compétitif et développer un réacteur de moyenne puissance (1000 MW). Les deux groupes devront être plus soudés quand ils partiront ensemble à la conquête des marchés internationaux, où la concurrence est désormais frontale avec les groupes américains, japonais, russes, coréens et chinois.Quant à une prise de participation d'EDF dans certaines activités d'Areva, elle n'est plus exclue. Y compris par le gouvernement. Le rapprochement avec l'électricien, « ce peut être une plus grande coopération industrielle, ou aller jusqu'à un rapprochement, y compris capitalistique », déclare ainsi le ministre de l'économie, Emmanuel Macron, dans un entretien accordé au Figaro Si les modalités de ce rapprochement « ne sont pas encore arrêtées », précise le ministre, il évoque toutefois une « plus grande coopération industrielle », notamment dans « toute l'activité réacteurs, de l'ingénierie à la maintenance ».  Reste qu'EDF n'a pas des moyens illimités, comme le rappelait son PDG, Jean-Bernard Lévy, lors de la présentation des résultats 2014. Et qu'un tel meccano industriel aurait aussi de quoi effrayer les grands électriciens, clients d'Areva et souvent des concurrents d'EDF.Prudent, le directeur général du groupe, Philippe Knoche, a déclaré que L'Etat compte-t-il intervenir financièrement ?Emmanuel Macron garantit que l'Etat, qui détient 87 % d'Areva, va « accompagner » le travail d'Areva. Il exclut toutefois dans l'immédiat « une augmentation de capital par les pouvoirs publics », estimant « prématurée » la question d'une recapitalisation, que certaines sources jugent pourtant nécessaires et évaluent entre 2 et 2,5 milliards d'euros.« La priorité, c'est que la société puisse à la fois faire un état des lieux et présenter au marché sa situation réelle sur le plan financier et opérationnel et mette en place et exécute un plan de redressement sur le plan opérationnel et stratégique qui s'impose », a également indiqué M. Macron.Quel sort pour les énergies renouvelables ?Cette activité – introduite en 2007 mais source de pertes importantes – est maintenue. Elle est néanmoins déconsolidée et sera logée dans la coentreprise commune avec le fabricant espagnol Gamesa. Le gouvernement français vient de donner son feu vert à sa création. Baptisée Areva Wind Spain, elle sera détenue à parité par les deux sociétés, ce qui a nécessité « le transfert au secteur privé » de cette société, dans un arrêté daté du 25 février et publié au Journal officiel.M. Knoche indique que le projet de construction de deux usines sur le port du Havre (Seine-Maritime) pour fabriquer les pâles et les nacelles des éoliennes offshore de 8 mégawatts (MW), prévues depuis trois ans, « n'est pas remis en cause ».Areva doit en effet fournir des turbines à ses clients Iberdrola et GDF Suez, retenus pour la construction de trois parcs éoliens d'ici à 2022 dans la Manche et en mer du Nord. Areva est à la recherche de partenaires pour le solaire et les bioénergie. Quelles seront les conséquences sociales des mesures en cours ?Le plan financier et industriel inquiète les 45 300 salariés du groupe. Les syndicats redoutent un « impact social sans précédent » dans une entreprise qui n'a pas l'habitude des licenciements, en France du moins. Ils déplorent que les salariés fassent les frais d'un « naufrage » dans lequel ils estiment n'avoir « aucune responsabilité ».Mais Areva, qui cherche à reduire sa masse salariale d'environ 15 %, n'échappera à une cure d'amaigrissement. Y compris en France, où il emploie 30 000 personnes alors qu'il n'y réalise qu'un tiers de son chiffre d'affaires.A ce propos, Emmanuel Macron reconnaît que la restauration des marges de l'entreprise « à hauteur d'un milliard d'euros d'ici à trois ans » oblige le groupe à « ajuster son organisation pour répondre à court terme au manque d'activité dont elle souffre ».  « Il ne sert à rien d'agiter les peurs », poursuit toutefois le ministre, ajoutant qu'il « attend d'Areva un dialogue social exemplaire ». « On va suivre ça de près », a déclaré, pour sa part, le ministre du travail, François Rebsamen, mercredi, sur France Inter, précisant qu'à ce stade aucune suppression de postes n'avait été évoquée notamment lors d'une rencontre lundi avec M. Varin en présence de M. Macron. « S'il y avait des suppressions de postes, cela se ferait bien sûr sans licenciements », a-t-il ajouté.« Nous ferons tout pour que, s'il doit y avoir des départs, ils se fassent sur la base du volontariat », a déclaré Philippe Knoche lors d'une conférence de presse à l'occasion de la présentation des résultats du spécialiste français du nucléaire.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé et Anne-Aël Durand Le ministre des finances, Michel Sapin, a annoncé la couleur : la lutte contre l'évasion fiscale va continuer en 2015 et devrait rapporter autant que l'année précédente, soit environ 2 milliards d'euros.Des chiffres confirmés par le rapport que Les Décodeurs se sont procuré, le premier publié par le Service de traitement des déclarations rectificatives (STDR) chargé de ce combat contre l'incivilité financière.Le « Rapport au titre de l'année 2014 sur l'application de la circulaire du 21 juin 2013 relative au traitement des déclarations rectificatives des contribuables détenant des avoirs à l'étranger » montre que le droit de tout contribuable à rectifier sa déclaration d'impôt a été largement utilisé l'an dernier.Très exactement, c'est 1,91 milliard d'euros de recettes budgétaires providentielles qui a été collecté en 2014, dont 900 millions au titre de l'impôt sur la fortune (ISF). Mieux que l'objectif d'1,85 milliard inscrit dans la loi de finances rectificatives pour 2014.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1425404264233 .graphe").css("height", 450)$("#container_1425404264233 .title").empty()if ("La lutte contre l'évasion fiscale a rapporté à l'Etat français 1,91 milliard d'euros en 2014"!= ""){La lutte contre l'évasion fiscale a rapporté à l'Etat français 1,91 milliard d'euros en 2014")}$("#container_1425404264233 .subtitle").empty()if (""!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1425404264233 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"STDR", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["ISF","Successions et donations","Impôt sur le revenu","Prélèvements sociaux","Amendes"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:-45 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" millions d'euros", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Recettes", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 900 ], [ "", 472 ], [ "", 295 ], [ "", 127 ], [ "", 117 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1425404264233 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Le STDR a été victime de son succès : « A l'origine, ce service a été calibré avec un effectif de 20 agents », précise le document ; des effectifs qui se sont étoffés pour atteindre une centaine de personnes, avec un délai dû à l'impossibilité d'embaucher à l'extérieur et de trouver les ressources à redéployer en interne. Reste que les moyens peuvent paraître encore insuffisants, alors que, selon Bercy, le service recevrait environ 200 dossiers par semaine.Lire le reportage (en édition abonnés) : Au cœur du STDR, le service de régularisation fiscale de BercyUne bonne surprise pour BercyQuatorze milliards d'euros « évadés » ont été déclarés depuis le 21 juin 2013 ; 40 % de cette somme, soit 5,6 milliards d'euros, ont été traités. Une bonne surprise dans la mesure où les objectifs de collecte avaient plusieurs fois été revus à la baisse.Mais si les résultats ont tardé à apparaître, ils sont désormais incontestables : en 2014, 4 000 dossiers complets ont été traités. C'est peu comparé au total des 25 400 contribuables sortis du bois l'an dernier : la lenteur du délai de traitement est due, explique Bercy, à l'engorgement des demandes de documents dans les banques, lesquelles peinent à satisfaire tous leurs clients.Du coup, une mesure a été prise : s'il est toujours possible de déposer un dossier temporaire (le temps de retrouver tous les documents bancaires nécessaires), un délai de six mois a été imparti, en décembre dernier, à chaque contribuable pour finaliser son dossier. Et s'il manque encore des pièces, il n'a que soixante jours pour les envoyer.Une démarche qui permet, en somme, de prendre date. D'autant que le dossier, même temporaire, doit être accompagné d'un chèque encaissable dès réception par le fisc. 36 000 dossiers temporaires ont été déposés depuis juin 2013.Un taux d'imposition de 27 % en moyennePas de surprise en revanche concernant le traitement réservé aux fraudeurs, les conditions n'ont pas changé : 15 % de majoration pour les fraudeurs « passifs » (des héritiers en majorité, ou des personnes ayant constitué leur fortune à l'étranger, par exemple), et 30 % pour les « actifs » (des fraudeurs cherchant à échapper à l'impôt). Sans oublier une amende variant de 1,5 à 7,5 %. En moyenne, le taux d'imposition en 2014 s'établit à 27 % du montant des avoirs régularisés.Pour le plus gros dossier enregistré l'an dernier (plus de 110 millions d’euros), le taux d'imposition est monté à 40 %, toujours moitié moins que pour les dossiers non déclarés et répérés par le fisc.Attention, prévient Bercy, si la déclaration n'est pas sincère et qu'il reste ne serait-ce qu'un euro dissimulé sur un compte à l'étranger, le contribuable perd tout le bénéfice de son opération et se retrouve directement à la case « pénal », comme tout contribuable qui ne se serait pas engagé volontairement dans cette démarche, ou dont les avoirs ont pour origine une activité illicite.Les « petites » fortunes sortent du boisEn 2014, le montant moyen des avoirs régularisés a baissé par rapport à l'année précédente : 880 000 euros, contre un peu plus d'un million auparavant. Mais des disparités demeurent : les montants supérieurs à 10 millions d'euros représentent 2 % des dossiers (et un quart du montant des droits et pénalités).Les repentis viennent en majorité d'Ile-de-France (45 %) et tout particulièrement de Paris (24 %). Le pôle de recouvrement de la région sud-ouest de la capitale a ainsi encaissé plus d'un milliard d’euros en un an et demi.Ces repentis ont en moyenne 69 ans et la plupart n'ont pas constitué eux-mêmes ces avoirs : ils ont pour origine une donation ou une succession le plus souvent.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1425403882844 .graphe").css("height", 450)$("#container_1425403882844 .title").empty()if ("La plupart des avoirs déclarés proviennent d'héritages ou de donations"!= ""){La plupart des avoirs déclarés proviennent d'héritages ou de donations")}$("#container_1425403882844 .subtitle").empty()if ("Origine des sommes dans les dossiers complets de redressement fiscal (en pourcentage)"!= ""){Origine des sommes dans les dossiers complets de redressement fiscal (en pourcentage)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1425403882844 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); 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Le gouvernement doit encore trouver 0,2 point de PIB supplémentaire, soit environ 4 milliards d'euros. Le STDR lui en fournit déjà presque la moitié.La France n'est pas seule dans sa lutte contre l’évasion fiscale : plus de 80 pays se sont engagés en octobre à Berlin à un échange automatique d'informations fiscales d'ici 2017-2018.« Il n'y a plus un seul espace pour un fraudeur qui voudrait cacher son argent à l'étranger. Il vaut mieux que, dès maintenant, il se présente pour régulariser sa situation », a asséné dimanche Michel Sapin.Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-54f6d6a11a915'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 10\r\n \r\n \r\nLoin de la forteresse de Bercy, un vieil immeuble gris du nord-est de Paris abrite le service de traitement des d\u00e9clarations rectificatives (STDR), qui r\u00e9gule les avoirs cach\u00e9s des Fran\u00e7ais \u00e0 l'\u00e9tranger.\r\nCr\u00e9dits : CYRUS CORNUT POUR "LE MONDE"\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Loin de la forteresse de Bercy, un vieil immeuble gris du nord-est de Paris abrite le service de traitement des d\u00e9clarations rectificatives (STDR), qui r\u00e9gule les avoirs cach\u00e9s des Fran\u00e7ais \u00e0 l'\u00e9tranger.","source":"CYRUS CORNUT POUR \"LE MONDE\"","index":0,"position":1,"total_count":10,"item_lie":null,"link":"\/economie\/portfolio\/2014\/09\/25\/plongee-dans-le-service-de-bercy-qui-s-occupe-des-fraudeurs-repentis_4494211_3234.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 10\r\n \r\n \r\nSitu\u00e9 au 4e \u00e9tage d'un b\u00e2timent sur la place de l'Argonne \u00e0 Paris, le Service de traitement des d\u00e9clarations rectificatives (STDR) a \u00e9t\u00e9 cr\u00e9\u00e9 par Bercy en juin 2013 pour organiser les r\u00e9gularisations fiscales des propri\u00e9taires de comptes cach\u00e9s \u00e0 l'\u00e9tranger.\r\nCr\u00e9dits : CYRUS CORNUT POUR "LE MONDE"\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Situ\u00e9 au 4e \u00e9tage d'un b\u00e2timent sur la place de l'Argonne \u00e0 Paris, le Service de traitement des d\u00e9clarations rectificatives (STDR) a \u00e9t\u00e9 cr\u00e9\u00e9 par Bercy en juin 2013 pour organiser les r\u00e9gularisations fiscales des propri\u00e9taires de comptes cach\u00e9s \u00e0 l'\u00e9tranger.","source":"CYRUS CORNUT POUR \"LE MONDE\"","index":1,"position":2,"total_count":10,"item_lie":null,"link":"\/economie\/portfolio\/2014\/09\/25\/plongee-dans-le-service-de-bercy-qui-s-occupe-des-fraudeurs-repentis_4494211_3234_1.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 3 \/ 10\r\n \r\n \r\nDepuis sa cr\u00e9ation, le STDR a re\u00e7u 31 284 demandes de r\u00e9gularisation et r\u00e9cup\u00e9r\u00e9 1,85 milliard d'euros.\r\nCr\u00e9dits : CYRUS CORNUT POUR "LE MONDE"\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Depuis sa cr\u00e9ation, le STDR a re\u00e7u 31 284 demandes de r\u00e9gularisation et r\u00e9cup\u00e9r\u00e9 1,85 milliard d'euros.","source":"CYRUS CORNUT POUR \"LE MONDE\"","index":2,"position":3,"total_count":10,"item_lie":null,"link":"\/economie\/portfolio\/2014\/09\/25\/plongee-dans-le-service-de-bercy-qui-s-occupe-des-fraudeurs-repentis_4494211_3234_2.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 4 \/ 10\r\n \r\n \r\nAvec 83 agents inspecteurs et superviseurs aujourd'hui \u2013 une centaine pr\u00e9vus \u00e0 la fin de l'ann\u00e9e \u2013, c'est le service le plus rentable de l'administration fran\u00e7aise. Ici, B\u00e9atrice Br\u00e9thome, la chef du STDR.\r\nCr\u00e9dits : CYRUS CORNUT POUR "LE MONDE"\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Avec 83 agents inspecteurs et superviseurs aujourd'hui \u2013 une centaine pr\u00e9vus \u00e0 la fin de l'ann\u00e9e \u2013, c'est le service le plus rentable de l'administration fran\u00e7aise. Ici, B\u00e9atrice Br\u00e9thome, la chef du STDR.","source":"CYRUS CORNUT POUR \"LE MONDE\"","index":3,"position":4,"total_count":10,"item_lie":null,"link":"\/economie\/portfolio\/2014\/09\/25\/plongee-dans-le-service-de-bercy-qui-s-occupe-des-fraudeurs-repentis_4494211_3234_3.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 5 \/ 10\r\n \r\n \r\nAu vu de la complexit\u00e9 des droits de succession ou des montages offshore, les agents doivent poss\u00e9der une solide expertise fiscale. Traiter chaque dossier prend entre plusieurs jours et plusieurs mois.\r\nCr\u00e9dits : CYRUS CORNUT POUR "LE MONDE"\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Au vu de la complexit\u00e9 des droits de succession ou des montages offshore, les agents doivent poss\u00e9der une solide expertise fiscale. Traiter chaque dossier prend entre plusieurs jours et plusieurs mois.","source":"CYRUS CORNUT POUR \"LE MONDE\"","index":4,"position":5,"total_count":10,"item_lie":null,"link":"\/economie\/portfolio\/2014\/09\/25\/plongee-dans-le-service-de-bercy-qui-s-occupe-des-fraudeurs-repentis_4494211_3234_4.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 6 \/ 10\r\n \r\n \r\nDepuis son ouverture, le STDR re\u00e7oit un flux r\u00e9gulier de dossiers. La moyenne est de cinquante par jour mais l'affluence augmente en fin de mois, lorsque les avocats se pressent pour \u00e9pargner \u00e0 leurs clients des int\u00e9r\u00eats suppl\u00e9mentaires.\r\nCr\u00e9dits : CYRUS CORNUT POUR "LE MONDE"\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Depuis son ouverture, le STDR re\u00e7oit un flux r\u00e9gulier de dossiers. 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A ce jour, seuls 2 400 dossiers ont \u00e9t\u00e9 sold\u00e9s et archiv\u00e9s.\r\nCr\u00e9dits : CYRUS CORNUT POUR "LE MONDE"\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Pour faire face \u00e0 l'afflux des demandes, chaque nouveau dossier est enregistr\u00e9 \u00e0 sa r\u00e9ception et stock\u00e9 dans l'une de ces armoires en attendent d'\u00eatre trait\u00e9. A ce jour, seuls 2 400 dossiers ont \u00e9t\u00e9 sold\u00e9s et archiv\u00e9s.","source":"CYRUS CORNUT POUR \"LE MONDE\"","index":7,"position":8,"total_count":10,"item_lie":null,"link":"\/economie\/portfolio\/2014\/09\/25\/plongee-dans-le-service-de-bercy-qui-s-occupe-des-fraudeurs-repentis_4494211_3234_7.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 9 \/ 10\r\n \r\n \r\nL'un des dossiers trait\u00e9s par le STDR, qui a \u00e9t\u00e9 anonymis\u00e9 pour le reportage. 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Si le phénomène est connu, l’association de lutte contre la corruption lève pour la première fois un coin du voile sur son ampleur. Elle révèle que 40 725 propriétés à Londres sont possédées par des sociétés enregistrées dans les paradis fiscaux, cachant l’identité réelle de leur détenteur. Cela représente plus de six kilomètres carrés de la capitale britannique, selon une analyse exclusive du Land Registry (la base de données enregistrant les propriétés).Dans les quartiers les plus chers, cette pratique est désormais monnaie courante. A Westminster, 9,2 % des propriétés sont possédées à travers des sociétés offshore. La proportion est de 7,3 % à Kensington et Chelsea, et de 4,5 % à la City. Ces sociétés sont presque toutes enregistrées dans les paradis fiscaux de l’aire d’influence britannique : îles Vierges britanniques (34 %), Jersey (14 %), île de Man (8,5 %), Guernesey (8 %), Panama (3,5 %)… Bien sûr, l’utilisation d’une société offshore pour acheter une propriété ne signifie pas nécessairement qu’il s’agit de blanchiment d’argent, ni même d’évasion fiscale. Mais la police britannique confirme que l’immobilier de luxe à Londres est l’un des « canaux » préférés pour légitimer des sommes volées.« Dans presque toutes nos enquêtes de corruption internationale, nous trouvons des propriétés de luxe », explique Jon Benton, le directeur de l’unité anti-corruption de Scotland Yard. Pour ce rapport de Transparency International, il a accepté pour la première fois de publier les statistiques de son travail. Entre 2004 et 2014, son unité a ouvert des enquêtes de corruption sur des propriétés à Londres d’une valeur totale de 180 millions de livres (250 millions d’euros). Mais de l’aveu même de M. Benton, « il ne s’agit très probablement que de la partie émergée de l’iceberg ».Pour la police, les enquêtes sont particulièrement compliquées à mener. Il est difficile de pousser les îles Vierges britanniques à révéler l’identité du détenteur d’une société, par exemple. Les forces de l’ordre britanniques concentrent donc la moitié de leurs enquêtes sur Jersey, qui coopère avec le Royaume-Uni.Impression de ville fantômeDans certaines rues des beaux quartiers de Londres, la nuit, l’impression de ville fantôme domine. Une grande partie des appartements et des maisons de luxe est inhabitée. Pour leurs propriétaires, il ne s’agit que d’un investissement, dans lequel ils passent quelques semaines ou quelques mois chaque année.Saïd Kadhafi était de ceux-là. Le fils de l’ancien dictateur libyen possédait une magnifique villa d’une valeur de 12 millions d’euros à Hampstead, un chic quartier surplombant Londres. Avec 700 mètres carrés, sept chambres et cinq salons, une piscine intérieure et un cinéma privé, elle était parmi les plus luxueuses de sa rue, surnommée « l’allée des millionnaires ».Sans la révolution libyenne, son réel propriétaire n’aurait jamais été démasqué officiellement : la maison avait été achetée par Capitana Seas Limited, une société enregistrée aux îles Vierges britanniques.Pourquoi Londres attire-t-elle autant le blanchiment d’argent ? L’explication vient partiellement des liens historiques avec les paradis fiscaux. La présence à la City d’armées d’avocats, de fiscalistes et de banques d’affaires aide également. Mais c’est aussi la respectabilité d’une grande capitale européenne qui séduit.« Souvent, le blanchiment d’argent s’accompagne d’un blanchiment de réputation, souligne Nick Maxwell, l’auteur du rapport de Transparency International. Les acheteurs de biens immobiliers embauchent aussi une agence de communication, pour faire leur promotion. »M. Maxwell épingle aussi le rôle des intermédiaires, qui rendent le blanchiment d’argent possible. Pour chaque transaction immobilière, au moins un agent immobilier, un notaire et une banque ont été mobilisés. Si les établissements bancaires semblent prendre le travail de lutte contre le blanchiment d’argent de plus en plus au sérieux, les agents immobiliers sont en revanche particulièrement passifs. Car la loi ne leur demande que de se renseigner sur le vendeur, pas sur l’acheteur. Ce dernier est en principe supervisé par son notaire.Transparency International pointe cependant une lueur d’espoir. « Nous sommes à un tournant », espère M. Maxwell. Le Royaume-Uni est en train de passer une loi pour créer un registre des bénéficiaires d’entreprise. Il ne sera donc plus possible d’acheter une propriété anonymement. Du moins pour les entreprises enregistrées au Royaume-Uni.Pour l’instant, cette loi ne s’appliquera pas aux paradis fiscaux. Néanmoins, le G20, lors de sa dernière réunion à Brisbane en novembre 2014, a entériné le principe de registres de bénéficiaires d’entreprise dans chacun de ses pays membres. Il reste à les mettre en place, mais c’est peut-être le début de la fin d’une ère d’immunité.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué Genève, envoyé spécialIls reviennent en force et grignotent de nouveau patiemment des parts de marché en Europe. Les constructeurs d'automobiles japonais sont en forme. Revenus dans le vert grâce, notamment, à la chute du yen, ils repartent de l'avant alors que le marché européen se relève enfin. Mardi 3 mars, lors de l'ouverture du Salon automobile de Genève à la presse, ils ont multiplié les nouveaux véhicules. Mazda a dévoilé sa CX3, un petit crossover (4×4 urbain), Honda son HR-V, également un crossover. Honda a dévoilé le restylage de sa Jazz, Toyota, celui de ses berlines Auris et Avensis et Mitsubischi, son pick-up L200. Nissan, avec sa Sway, un concept de citadine, préfigure pour sa part la future Micra qui sera produite à partir de 2016 dans l'usine Renault de Flins.Ce feu d'artifice vient couronner une année 2014 très solide sur le Vieux Continent. Les ventes des constructeurs japonais ont progressé plus rapidement que le marché, leur permettant de gagner, sur un an, un demi-point de parts de marché à plus de 12,5 %, soit près de 1,5 million de véhicules, dont les deux tiers assemblés sur place par Toyota, Nissan et Honda.Pour les importateurs comme Mazda ou Mitsubishi, le redémarrage des ventes a été facilité par les nouvelles gammes déployées. « Notre véhicule le plus ancien sur le marché a dix-huit mois, c'est la Mazda 3, rappelait Jeffrey Guidon, le patron européen de Mazda. En multipliant les lancements, nous avons augmenté nos ventes de 16 % en Europe depuis neuf mois. » « Outre le renouveau de notre gamme, la baisse du yen a également aidé beaucoup les groupes nippons, indique-t-on chez Mitsubishi. Cela a permis de baisser les prix de transfert et de faciliter nos relations avec les importateurs en offrant des incitations commerciales quand il le fallait. »Historiquement, les constructeurs japonais sont arrivés dans les années 1980 et 1990 en Europe. A l'époque, c'est le raz de marée. « Ils sont arrivés avec des produits d'une qualité, d'une fiabilité et d'une longévité exceptionnelles par rapport aux standards européens de l'époque, rappelle Bertrand Rakoto, du cabinet D3 Intelligence. De même, pour gagner des parts de marché, ils ont offert des véhicules avec de nombreux équipements de série qui ont fait mouche… A cette offensive, les constructeurs européens ont fini par répondre à la fin des années 1990 et les Japonais ont dû trouver d'autres créneaux. »>> Lire : Automobile : les raisons du succès de ToyotaLes efforts de Nissan pour détrôner ToyotaToyota a opté pour la technologie, apportant sur le marché européen les moteurs hybrides. Sa démarche a été payante, puisqu'en 2005, sa Prius a été élue voiture de l'année. « Et depuis, nous n'avons cessé d'augmenter notre offre d'hybrides, explique Daniele Schillaci, le directeur commercial de Toyota en Europe. Nous avons vendu l'an dernier cent soixante mille hybrides, et nous visons pour 2015 la barre des deux cent mille unités ». Soit un véhicule sur trois vendus en Europe ! Et désormais, le numéro un mondial, qui dispose de quatre sites de production en Angleterre, en France, en Turquie et en République tchèque, a décidé de faire un effort pour rendre plus sexy et design ses véhicules, une dimension qu'il a longtemps délaissée.Nissan, qui est passé près du précipice à la fin des années 1990, a, lui, pris une autre option pour se relancer en Europe. L'allié de Renault a joué une partition décalée. Il a retiré l'essentiel des ses véhicules traditionnels et lancé le Qashqai, le premier crossover vendu en Europe en 2007, puis le Juke, son petit frère. Ces deux véhicules ont créé un tout nouveau segment, celui des SUV (Sport Utility Vehicle), dans lequel s'engouffre l'ensemble des constructeurs mondiaux.En Europe, ce segment pèse près d'un cinquième du marché ! « En 2014, notre part de marché a atteint en Europe 3,8 %. C'est notre record. Et au dernier trimestre, nous sommes plutôt sur une part de marché de 4,2 %, contre 2,5 % il y a encore cinq ans, indique Guillaume Cartier, le directeur commercial pour l'Europe du groupe Nissan. Et deux tiers de nos cinq cent quatre-vingt-dix mille ventes dans la Grande Europe sont constitué de crossovers. Nous allons transférer de la charge de production de notre usine de Sunderland, saturée, vers notre usine de Saint-Pétersbourg, en Russie, pour libérer de la place et répondre à la demande. »Pour le Qashqai, le délai de livraison atteint les deux mois… Le succès de Nissan lui a permis de désormais talonner Toyota. Les deux groupes, renforcés de leurs marques premium Lexus et Infiniti, se tiennent en Europe de l'Ouest à quelques dizaines de milliers d'unités d'écart. « Notre objectif est d'atteindre 5 % du marché en 2016, précise Guillaume Cartier de Nissan. Et de devenir la marque japonaise la plus désirable en Europe. Pas nécessairement la première marque. » Chez Toyota, la première place n'est pas le plus important. « La chose la plus importante est d'équilibrer nos volumes et notre rentabilité. Si l'on reste premier, tant mieux. On ne fera pas de course aux volumes », indique Daniele Schillaci. En revanche, les représentants européens de la marque espèrent bien arracher au Japon le droit de lancer un SUV dérivé du concept CH-R présenté à la fin de 2014. Histoire de répondre à Nissan sur son terrain favori…Lire : Accélération de la croissance japonaise au premier trimestrePhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.03.2015 à 17h50 • Mis à jour le04.03.2015 à 07h20 | Marie Pellefigue Une loi votée le 9 mars 2010 prévoit que toutes les habitations doivent être équipées d'un détecteur de fumée au plus tard le 8 mars 2015. Son but est de réduire le nombre de victimes causées par les deux cent cinquante mille incendies domestiques enregistrés chaque année. La loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové (dite loi Alur), votée le 24 mars 2014, a quelque peu changé les règles. Marche à suivre pour respecter la nouvelle réglementation, qui entre en vigueur dans cinq jours.Un amendement à la loi Macron repousse l'installation des détecteurs au 1er janvier 2016. Bénéficie-t-on d'un répit ?Cet amendement précise que les propriétaires qui ont acheté ou commandé un détecteur de fumée avant le 8 mars 2015 ont jusqu'au 1er janvier 2016 pour l'installer. Le souci est que la loi Macron est en délibération au Sénat, puis reviendra en deuxième lecture à l'Assemblée Nationale. Dans le meilleur des cas, elle devrait être votée à la fin de mai.Or, l'obligation d'installer un détecteur est bien fixée au 8 mars. Si vous jouez la montre, vous serez donc dans un vide juridique pendant au moins deux mois. Avec, au bout du compte, l'obligation d'installer votre détecteur ou de le fournir à votre locataire. Bref, inutile de jouer avec le feu : respectez la règle dès dimanche prochain.Voir la vidéo : Détecteurs de fumée : le combat d'une mère en deuil Je suis propriétaire bailleur, quelles sont mes obligations vis-à-vis de mon locataire ?Si vous êtes propriétaire bailleur, la loi Alur prévoit que vous devez payer le détecteur et indiquer au locataire que c'est à lui de l'installer (les frais étant à sa seule charge s'il passe par un professionnel).Le problème c'est qu'un décret paru le 4 février 2015 contredit la loi Alur, puisqu'il précise que « la responsabilité de l'installation du détecteur de fumée incombe au propriétaire ».Alors, à qui faut-il se fier ? « Une loi ayant une portée juridique supérieure à celle d'un décret, c'est bien la loi Alur qui s'applique dans son intégralité », précise Arnaud Thamin, directeur de la maîtrise des charges chez Foncia.Un conseil : pour prouver que vous avez bien respecté les règles, adressez à votre locataire l'appareil par courrier avec une remise contre signature ou conservez la facture qu'il vous envoie et que vous devez lui rembourser.Si vous louez un logement après le 8 mars 2015, en revanche, vous devrez régler l'achat et la pose de ce détecteur de fumée dans l'habitation.Que se passe-t-il si je n'installe pas de détecteur ?Aucune sanction n'est prévue si vous n'installez pas votre détecteur de fumée. Si vous êtes locataire, vous devrez en revanche rendre à votre propriétaire, au moment de votre sortie des lieux, un appartement avec un détecteur de fumée installé. Sinon, il pourra vous facturer sa pose. Si vous êtes propriétaire, et que vous souhaitez vendre votre logement, il faudra que le détecteur soit installé avant la signature de l'acte définitif.Dans tous les cas, même si vous n'avez pas posé votre détecteur et que le feu se déclare dans votre logement, la garantie incendie reste acquise. « Si l'assureur ne peut pas exclure la garantie, il pourrait en revanche discuter du montant de l'indemnisation », met en garde Ganaëlle Soussens, avocate à Paris.Dois-je prévenir mon assureur ?Une fois le détecteur posé dans votre logement, vous devez notifier à votre assureur (qui gère votre contrat multirisque habitation) que vous avez respecté votre obligation. Adressez-lui un formulaire normalisé avec une copie de la facture de votre détecteur, le tout en accusé de réception.« Cette notification pourrait servir à faire baisser le tarif des contrats d'assurance, de 5 à 10 %, puisque le risque incendie sera réduit avec un détecteur de fumée », souligne Roxane Delamare, experte assurances chez A comme Assur.Quel détecteur dois-je installer ?L'appareil doit pouvoir détecter les fumées émises dès le début d'un incendie, et émettre un signal sonore suffisamment puissant pour réveiller des occupants endormis. Il doit être marqué CE et être confirme à la norme européenne harmonisée NF EN 14604.En moyenne, ce type d'appareil coûte autour de 20 à 30 euros. Comptez autour de 80 euros si vous achetez et faites poser votre détecteur.Lire : Plein feu sur le détecteur de fuméeOù doit-il être installé ?Les normes d'installation sont précises : le détecteur doit être vissé (et pas collé) en partie supérieure, dans un endroit le plus éloigné possible de la cuisine et de la salle de bains, de façon à éviter qu'il ne se déclenche à cause de la vapeur. Les endroits à privilégier sont les espaces ouverts, de type couloir ou palier devant les chambres. Idéalement, il est placé au centre du plafond. Si vous le fixez au mur, il doit être placé entre 15 et 30 centimètres du plafond. Les habitants d'une maison doivent fixer un détecteur par niveau, ceux qui logent dans un grand appartement ont intérêt à en installer au moins deux.Dois-je l'installer dans ma résidence secondaire ?Oui. Les détecteurs doivent être posés dans tous les lieux d'habitation : résidence principale, résidence secondaire, pied-à-terre, logements donnés en location.Mon syndic de copropriété doit-il installer des détecteurs dans mon immeuble ?Non. Cela est même absolument interdit dans les parties communes, de façon à ce que les habitants se calfeutrent chez eux, au lieu de sortir dans les couloirs, en cas d'incendie dans la copropriété.Est-ce toujours au locataire d'entretenir le détecteur ?Tous les locataires doivent entretenir les détecteurs (changement de pile, dépoussiérage), et les remplacer s'ils tombent en panne. Sauf si le logement est loué en meublé, avec un bail saisonnier, s'il s'agit d'un logement-foyer, d'un logement de fonction ou d'une résidence hôtelière à vocation sociale. Dans ces cinq cas précis, c'est au bailleur de vérifier le bon fonctionnement du détecteur.Marie Pellefigue 07.03.2015 à 09h48 • Mis à jour le08.03.2015 à 18h04 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Grèce, acte cinq. Mêmes acteurs. Et mêmes revendications des différents protagonistes. Ou presque. Lundi 9 mars, les ministres des finances de la zone euro (l’Eurogroupe) se réunissent une nouvelle fois (la cinquième depuis le 11 février), à Bruxelles. Et, à cette occasion, le bras de fer entre le gouvernement grec et ses créanciers devrait reprendre. De plus belle.Quand le premier, financièrement aux abois, continue de réclamer que l’on desserre « la corde autour de [son] cou », comme l’a dit, vendredi 6 mars, le premier ministre grec, Alexis Tsipras, c’est-à-dire qu’on lui consente, temporairement, des aides financières, les seconds rétorquent : les réformes, d’abord les réformes… Celles sur lesquelles le premier ministre grec et son ministre des finances, Yanis Varoufakis, ont accepté de s’engager, le 21 février, en échange d’une extension de quatre mois du deuxième plan d’aide au pays.Dimanche, M. Varoufakis a encore fait monter la pression, en évoquant la possibilité de nouvelles élections, voire d'un référendum sur un accord sur la dette : si les ministres de la zone euro n'acceptent pas les principales réformes proposées par la Grèce pour débloquer la prochaine tranche de l'aide dont elle a cruellement besoin, « il pourrait y avoir des problèmes », a averti M. Varoufakis dans un entretien publié par le Corriere della Serra.« Nous pouvons revenir à des élections. Organiser un référendum, a-t-il déclaré. Comme me l'a dit notre Premier ministre, nous ne sommes pas encore collés à nos sièges. »TRÊVE DE COURTE DURÉEEn définitive, la trêve aura été de très courte durée après l’accord de principe arraché lors de l’Eurogroupe du 21 février – et validé le 24 février – au bout de trois semaines de psychodrame. Les négociations entre le gouvernement de M. Tsipras et le reste de la zone euro sur les conditions de l’aide financière à la Grèce ont recommencé ces derniers jours. Lors de la réunion de lundi, la question centrale sera la suivante : quelles mesures mettre sur les rails, comment les financer, sachant que l’Eurogroupe exige que, globalement, elles ne grèvent pas les finances publiques grecques ?Vendredi 6 mars, M. Varoufakis a fait parvenir à Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, une première liste de sept réformes. Un paquet d’aides pour les foyers grecs les plus démunis (rétablissement de l’électricité, accès aux soins, etc.), une mesure visant à augmenter les recettes de l’Etat par l’allocation de licences à des sites de paris en ligne, un projet d’amnistie fiscale pour régler en partie le problème des énormes arriérés d’impôts (76 milliards d’euros)…M. Varoufakis fait même une proposition inattendue pour lutter contre la fraude à la TVA. A en croire la version de sa lettre publiée in extenso par le Financial Times, il s’agirait de former des agents du fisc amateurs pour des missions ponctuelles, y compris en recrutant des touristes traquant en caméra cachée les commerçants…« Le président de l'Eurogroupe a adressé [vendredi] en fin de soirée une lettre en réponse au ministre des Finances Varoufakis, a dit le responsable à Athènes. Il a répondu favorablement au ministre grec, soulignant la nécessité de poursuivre les négociations. »PAS DE CHANGEMENT DE MÉTHODECes propositions vont dans le sens de ce que demande la zone euro, qui considère prioritaire une réforme fiscale pour mettre fin à des années d’impéritie des gouvernements grecs en la matière, et de faire entrer de manière substantielle l’impôt dans les caisses de l’Etat. Pourtant, elles ne devraient pas être discutées formellement en Eurogroupe, lundi. « Cela doit d’abord être discuté avec les institutions », expliquent plusieurs sources européennes.De fait, les créanciers de la Grèce (Banque centrale européenne, Commission européenne, Fonds monétaire international) ont fait une concession sémantique au gouvernement Tsipras, en acceptant d’abandonner le terme de « troïka », l’équipe d’inspecteurs qui les représente et qui, depuis 2010, négocie pied à pied avec les politiques grecs. A Bruxelles, on ne parle plus que des « institutions ».Mais les Européens n’ont pas cédé sur la méthode : les réformes grecques doivent d’abord être négociées entre Athènes et les « institutions », avant d’être validées au niveau politique, en Eurogroupe. Or, Syriza n’a cessé, ces derniers mois, de dénoncer les méthodes de la « troïka » et ses technocrates sans légitimité démocratique. « Nous voulons que les techniciens discutent avec les techniciens et les politiques avec les politiques », indique une source diplomatique grecque à Bruxelles.Du coup, ces derniers jours, si les contacts ont été intenses, les négociations n’ont à proprement parler pas commencé dans le format « institutions », avec les représentants de la BCE, de Bruxelles et du FMI. « Les Grecs semblent vouloir s’écarter des niveaux techniques pour revenir au politique mais le message va demeurer, lundi, qu’il faut travailler avec l’Eurogroupe et les institutions », ajoute une autre source diplomatique européenne.6 MILLIARDS D’EUROS À REMBOURSER EN UN MOISAutre point de friction : les besoins financiers de la Grèce. Le pays a annoncé, vendredi, avoir remboursé un prêt de 310 millions d’euros au FMI. En ajoutant les besoins de fonctionnement de l’Etat et un autre remboursement au FMI de 1,5 milliard, ce sont près de 6 milliards d’euros qu’Athènes va devoir décaisser au total en mars. Une somme considérable pour un pays financièrement fragile.Le gouvernement Tsipras espérait beaucoup de la BCE, qui a suspendu, début février, un des deux canaux de financement des banques grecques, quand Athènes refusait encore le principe de l’extension du deuxième plan d’aide. Mais jeudi 5 mars, l’institution n’a pas donné suite à ses demandes : Athènes doit d’abord se mettre d’accord sur son programme de réformes avec ses créanciers.Même message, pour l’instant intransigeant, des Européens : la Grèce ne peut espérer toucher par anticipation la dernière tranche du deuxième plan d’aide (un peu plus de 7 milliards d’euros) que si elle avance concrètement sur les réformes. Quant à l’ouverture d’une discussion le plus vite possible, comme demandé par M. Varoufakis, sur un troisième plan d’aide à la Grèce, elle n’est pas non plus au menu de lundi. « On parle de la conclusion du deuxième plan uniquement », précisent des sources à Bruxelles. « Si nous sortons de l’Eurogroupe, lundi soir, avec un engagement sans ambiguïté à poursuivre le travail, ce sera déjà bien », relevait, très prudente, une source européenne vendredi. « Il est très important que cet Eurogroupe soit un succès, nous y travaillons tous », a reconnu le gouverneur de la Banque de Grèce, Yannis Stournaras.M. JUNCKER À LA RECHERCHE D’UN COMPROMISEst-on à nouveau parti pour des semaines de tensions maximales entre Athènes, Berlin et les autres capitales ? Côté Européens, la question est de savoir si Athènes va vouloir, ou va pouvoir, se conformer aux exigences de ses créanciers. « Tsipras n’a pas été élu pour faire les réformes que les Européens exigent de lui », constatent, lucides, des sources diplomatiques à Bruxelles.La position très dure des gouvernements conservateurs de la zone euro à l’égard de M. Tsipras, et l’attitude jugée désinvolte, voire arrogante en Eurogroupe, de M. Varoufakis, n’arrangent rien.Le fait que M. Tsipras ait sollicité Jean-Claude Juncker pour une rencontre n’est, dans ce contexte, pas innocent. Le président de la Commission européenne « a eu un nombre de fois incalculable » le premier ministre grec au téléphone, en février, selon une source bruxelloise et a beaucoup travaillé pour que l’accord du 24 février soit trouvé.« Nous devons faire attention à ce que la situation ne continue pas à se détériorer en Grèce. Ce qui m'inquiète, c'est que tout le monde n'a pas encore compris, au sein de l'Union européenne, le sérieux de la situation en Grèce », a prévenu M. Juncker, dans un entretien au journal allemand Die Welt, paru dimanche.M. Juncker travaille à la recherche d’un compromis, mais ne veut surtout pas donner l’impression d’interférer avec le travail de l’Eurogroupe. Le rendez-vous aura lieu, mais pas avant lundi. Plus probablement dans les 15 jours qui suivront la réunion des ministres.Chypre au menu de l’EurogroupeIl sera aussi question de Chypre à l’Eurogroupe, lundi 9 mars. Comme la Grèce, ce pays fait encore partie des pays sous « programme », ayant été secouru par l’Eurozone, à hauteur de 10 milliards d’euros, à partir de 2013. Les ministres des finances des dix-neuf pays de la zone euro recevront des informations actualisées sur le sixième examen, toujours en cours, par la « troïka », des créanciers du pays – Commission de Bruxelles, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international –, de l’application des réformes demandées en échange de l’aide. Il est prévu la mise en œuvre d’un cadre légal des saisies immobilières pour les emprunteurs ne pouvant rembourser leur prêt, afin que les banques puissent gérer leurs créances douteuses et améliorer leurs conditions de prêt en faveur de l’économie réelle. Mais cela fait des mois que le gouvernement de coalition, à Nicosie, refuse de mettre en place cette mesure impopulaire.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Chaperon Chasseurs de têtes ? De jupons plutôt. Une bonne part de l’activité des cabinets de recrutement consiste ces temps-ci à aider les entreprises à féminiser leur conseil d’administration, comme l’exige la loi Copé-Zimmermann de janvier 2011.L’échéance a été fixée au 1er janvier 2017 pour atteindre un quota de 40 % de femmes dans ces instances. Sur le site de Her Value, un cabinet de recrutement lyonnais, le compteur tourne, inexorable : dimanche 8 mars 2015, Journée internationale des droits des femmes, il restera exactement 664 jours avant cette échéance.Devront s’y plier les entreprises moyennes et grandes et les sociétés cotées, déjà tenues par un quota de 20 % depuis 2014, mais aussi toutes les PME (au-dessus de 250 salariés et de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires), ainsi qu’une partie du secteur public.« Il va falloir trouver des milliers d’administratrices pour les PME, les fondations, les établissements publics ou les chambres de commerce dont beaucoup n’ont pas réalisé qu’ils tombaient sous le coup de la réglementation », préviennent Lucille Desjonquères et Michel Dumont, du cabinet de recrutement Leyders Associates, à l’initiative de Femmes au cœur des conseils.Améliorer la gouvernancePendant quinze mois, ils ont auditionné des candidates afin de constituer un fichier très sélect de 700 femmes. « Pour nous, il ne s’agit pas de féminisation à proprement parler, mais plutôt d’améliorer l’équilibre des instances de gouvernance. Nous cherchons à diversifier les profils », insiste Alain Clot, membre du comité de pilotage de ce projet.« Souvent, les femmes n’ont pas peur de jouer les Candide en posant des questions et cela peut s’avérer utile dans un débat », abonde Sandra Esquiva-Hesse, créatrice du cabinet d’avocats SEH Legal et l’une de ces impétrantes : « J’arrive à un moment de ma carrière où j’ai envie d’aider des patrons de PME. »« Des femmes ultra-diplômées, très compétentes, on n’a pas de mal à en trouver et les dirigeants qui ont féminisé leur conseil sont ravis », embraye Sidonie Mérieux, qui a créé Her Value pour aider les entreprises lyonnaises à trouver « la femme ». « Mais il n’y a pas assez de directrices générales, ce qui était souvent le critère de recrutement dans les conseils. Il faut donc repositionner le curseur vers une compétence sectorielle, une carrière », poursuit celle qui siège au conseil d’administration de l’Olympique lyonnais.Certes, les « patronnes » restent très recherchées. En particulier dans le secteur Internet. « J’ai été sollicitée mais j’ai refusé car c’était trop chronophage », avoue Hélène Boulet-Supeau, directrice générale de Sarenza, numéro un de la chaussure en ligne. Elle ne ferme pas la porte pour autant : « Si j’ai une proposition où je sens que je peux créer de la valeur, je ne dirai pas non. »De son côté, Nathalie Mesny, qui a occupé des postes de direction dans le secteur de la distribution – le dernier en date chez le vendeur de jouets en ligne Oxybul éveil et jeux –, a intégré, en janvier 2014, le conseil de Leroy-Merlin France. Et elle avoue d’autres contacts.Ce mouvement d’ampleur, qui s’appuie sur des réseaux, des formations, comme celle de l’Institut français des administrateurs (IFA), se structure peu à peu. Avec le soutien, d’ailleurs, de grands patrons, dont certains encouragent leurs cadres sup à prendre des mandats externes pour booster leur carrière.Car si, dans les grandes entreprises, la mixité s’est améliorée au niveau des conseils d’administration, elle reste limitée dans les états-majors. Selon l’étude réalisée par le cabinet de chasseurs de têtes Spencer Stuart, publiée en septembre 2014, les femmes occupent 31 % des 225 sièges d’administrateurs au sein du CAC 40 (contre 16,7 % en 2010). A comparer avec 10 % seulement des postes dans les états-majors.D’où les efforts déployés par nombre de « boîtes d’ingénieurs » tricolores, où les femmes sont finalement aussi peu représentées en haut qu’en bas de la pyramide, pour écorner la dominante XY.« Les entreprises ont besoin, dans leur direction, d’équipes soudées et de personnes qui apportent des idées variées permettant de faire le tour des problèmes de manière exhaustive. C’est la diversité au sens large », assure Claire Pedini, DRH et seule représentante féminine au comité exécutif de Saint-Gobain. Et d’ajouter : « Dans ce cadre, nous avons engagé un programme volontariste visant à féminiser d’avantage l’entreprise. En particulier, nous éliminons les biais involontaires qui défavorisent les femmes dans les parcours de carrière et les systèmes d’évaluation. » Désormais, 17 % des « hauts potentiels » chez le verrier sont des femmes, contre 6 % en 2009. L’une d’entre elles vient d’ailleurs de faire son entrée dans le comité de direction générale.« Hésitation »A noter aussi que 56 % des femmes des « comex », les instances exécutives des entreprises, sont des DRH, des directrices de la communication, des directrices juridiques ou des secrétaires générales. « Au niveau des conseils, ces expertises sont moins prisées. En revanche, les directrices financières sont recherchées, pour entrer au comité d’audit, ainsi que les responsables d’activité ou de pays », détaille un expert du recrutement des administrateurs.Isabelle Kocher, ex-directrice financière de GDF Suez et numéro deux du groupe gazier, a ainsi rejoint le board d’Axa dès 2014. Quant à Cécile Cabanis, promue directrice générale finance de Danone, en décembre 2014, elle figure en bonne place dans les fichiers des chasseurs de têtes.Si les nominations de « femmes de », comme celles, en 2010, de Bernadette Chirac chez LVMH et de Florence Woerth chez Hermès, ont fait hausser les sourcils, les processus de sélection se sont professionnalisés. « Le copinage, un ami d’ami qui appelle, cela se voit de moins en moins », témoigne une vieille routière.« Mon entrée au conseil d’Arkema s’est opérée à la suite d’une mission confiée à un chasseur de têtes », relate Isabelle Boccon-Gibod, ancienne patronne du papetier Sequana, qui a aussi rejoint, en 2014, le board de l’entreprise de recyclage Paprec. Selon elle, « il y a beaucoup de femmes compétentes, crédibles et demandeuses. Mais il reste une hésitation à leur confier un premier mandat ».Du coup, la gent féminine a aussi ses « cumulardes », à l’image de Pascale Sourisse (Thales), qui siège déjà chez Vinci, Renault et désormais Areva. Ou Yseulys Costes, fondatrice et PDG de 1000mercis, une agence de marketing interactif, que l’on s’arrache chez Kering, Vivendi et SEB. En attendant que les promotions de femmes ayant fait leurs armes auprès des dirigeants de PME prennent le relais.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil La commission des sanctions de l’Autorité des marchés financiers (AMF) a annoncé, vendredi 6 mars, qu’elle infligeait une sanction d’un million d’euros à Air France-KLM et de 40 000 euros à l’ancien PDG d’Air France Pierre-Henri Gourgeon.L’AMF a estimé que la compagnie aérienne franco-néerlandaise et l’ancien patron d’Air France « avaient manqué à leur obligation d’information du public » notamment à l’occasion de la communication financière relative aux perspectives et résultats de l’exercice 2010-2011, lors de l’éruption du volcan islandais Eyjafjöll qui aura duré sept mois du 20 mars au 27 octobre 2010 et qui aura surtout paralysé l’espace aérien pendant plusieurs semaines.L’autorité de régulation vise en particulier un communiqué de presse de la compagnie aérienne daté du 19 mai 2010. Selon l’AMF, « la rédaction du communiqué était équivoque car elle ne permettait pas de comprendre si le coût définitif de la paralysie de l’espace aérien due à l’éruption d’un volcan islandais intervenue en avril 2010 avait été pris en compte dans les perspectives communiquées ».Malgré cette lourde sanction financière, le groupe Air France-KLM a indiqué, vendredi, qu’il « ne fera pas appel de la décision qui lui a été notifiée ». Pour sa défense, la compagnie franco-néerlandaise argue que la période qui a suivi l’éruption du volcan « avait été marquée par une série d'événements exceptionnels et imprévisibles qui ont rendu la communication financière particulièrement difficile ». Surtout, indique Air France-KLM, « aucun investisseur n'avait été lésé » par ce manquement à l’obligation d’information.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.03.2015 à 18h09 • Mis à jour le06.03.2015 à 20h36 | David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial) Le président est d’humeur badine. « Ça fait vingt-trois ans qu’il n y a pas eu de visite d’un président. Parce que c’était trop près, sans doute », tacle-t-il à l’intention de ses prédécesseurs Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, qui n’avaient pas fait le déplacement, à la différence de François Mitterrand. François Hollande se déplaçait au Luxembourg, vendredi 6 mars, sous un soleil presque printanier et dans une atmosphère d’entente totalement cordiale. Loin, très loin, des polémiques sur l’optimisation fiscale et les pratiques du Grand-Duché en la matière.Pas de vagues, donc. Dès son accueil par le grand duc et la grande duchesse, devant le palais de Luxembourg-Ville, le président a pu appliquer et constater cette aimable position en saluant les badauds agglutinés. Des Français, pour la plupart – plus de 40 000 ressortissants résident dans le pays (sur un total de 550 000 habitants) et plus de 80 000 transfrontaliers y travaillent. Et plutôt affables. « Les Français vous accueillent avec le soleil et avec le sourire. Ça change », dit l’un. « Ça fait plaisir d’avoir un président comme vous », dit l’autre. « Je suis là depuis soixante-cinq ans, c’est un petit paradis. C’est beau de vous voir comme ça », ajoute une troisième personne. Mais pas question d’évoquer d’emblée le thème du « paradis » fiscal et de répondre aux questions qui fâchent. Du moins pas avant l’entretien, en son palais, avec le grand duc.« Le Luxembourg ne bloquera rien »« Quand on a des amis, on va les voir », réitère François Hollande, un peu plus tard devant le Monument national de la solidarité, après une cérémonie d’hommage aux morts de la seconde guerre mondiale. Après avoir symboliquement trempé la pointe d’un sabre dans les flammes, le président en profite pour délivrer, pour la première fois depuis plusieurs mois, un pronostic optimiste sur l’imminence d’un retour de la croissance : « Il y a des nouvelles qui sont plutôt bonnes, mais pas encore confirmées. Ce dont nous devons nous assurer, c’est d’accompagner, amplifier, la reprise qui maintenant est là. »Pour François Hollande, « la reprise est là »Quant au premier ministre luxembourgeois, le libéral Xavier Bettel, après avoir accueilli et salué un à un tous les journalistes français, il ne tarit pas d’éloges sur son hôte du jour : « Vous êtes un grand président », lâche-t-il devant la presse, flagorneur, en référence à son action diplomatique sur le dossier ukrainien.Ce n’est qu’après un déjeuner avec M. Bettel, au château de Senningen, que la question de l’optimisation fiscale est posée, à l’occasion d’une conférence de presse commune. Le premier ministre, de bonne guerre, défend les pas accomplis par le Grand-Duché en la matière, en l’occurence l’autorisation de l’échange automatique d’informations fiscales à partir de 2017 : « Ce pays est un pays en évolution. On a décidé l’échange d’informations. C’est réducteur de croire que le Luxembourg, ce n’est que ça. La plus grosse boîte au Luxembourg, c’est Arcelor Mittal. » Et M. Bettel, qui gouverne en coalition un pays qui prendra la présidence de l’Union européenne au deuxième semestre 2015, d’assurer : « Croyez-moi, que ce soit au niveau européen ou international, le Luxembourg ne bloquera rien. »Signature de contratsSaluant ces évolutions du Grand-Duché, le président se montre sur ce point fort urbain : « Il y a eu des progrès considérables accomplis, notamment ces derniers mois, car il y a eu la volonté d’avoir, en Europe, les mêmes règles pour que la fraude puisse être effectivement combattue. » Mais M. Hollande tempère tout de même : « J’appelle le Luxembourg à aller aussi loin que possible. » Après quoi l’exercice de questions-réponses est interrompu plus vite que prévu puisque, comme le rappelle M. Bettel, « le grand duc nous attend ».L’impressionnant cortège officiel serpente sur une petite route de campagne, entre des collines verdoyantes. Direction le siège de la Société européenne des satellites (SES), pour une visite du site et la signature de deux contrats entre SES et Airbus Defense and Space, pour la réalisation d’un satellite, d’une part, et entre SES et Arianespace de l’autre, pour le lancement d’un autre engin.Après quoi le président français et les dirigeants luxembourgeois se rendent sur le site d’Esch-Belval, présenté comme un modèle de reconversion de friche industrielle en logements, entreprises et pôle universitaire. « On ne va pas parler que de fiscalité, la dimension industrielle est très importante », prévenait l’Elysée avant la visite au Luxembourg, dont plus de 30 % du PIB est constitué par le secteur financier.Ce programme a été parfaitement respecté. L’escapade présidentielle devait s’achever vendredi soir avec la traditionnelle rencontre avec la communauté française, puis le dîner offert par le couple grand-ducal au palais. Entre bons amis, et sans aucun motif de fâcherie.David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Le parquet de Paris a requis un non-lieu dans une affaire de harcèlement moral au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Elle avait vu le jour, il y a un an et demi, après une plainte déposée par un ex-cadre, Jean-Pierre Ferron, qui s’estimait malmené par sa hiérarchie. Passée inaperçue jusqu’à présent, la décision du ministère public a été prise le 20 janvier, après l’audition de plusieurs personnes demandée par la victime des faits.Le dossier n’est pas clos pour autant. Courant février, la juge d’instruction Marie-Christine Fritsch-Garnier a été désignée à la suite d’une plainte avec constitution de partie civile déposée en 2014 par M. Ferron. La magistrate a deux options : soit elle prend l’initiative de poursuivre les investigations en ouvrant une information judiciaire ; soit elle suit l’avis du parquet et rend une « ordonnance de non-informer » si elle considère que les éléments recueillis durant l’enquête préliminaire ne sont pas probants.Un contexte de profond malaiseIntégré au CESE en 1986, M. Ferron était chef du service de la logistique et responsable des travaux. Il a déposé une première plainte durant l’été 2013, considérant avoir été injustement traité par la secrétaire générale du CESE, Annie Podeur. Il a également prétendu avoir été soumis à des pressions constantes pour prendre sa retraite. Ce qu’il s’est d’ailleurs résigné à faire, en août 2013, sa santé physique et psychologique se dégradant.L’action en justice de M. Ferron est intervenue dans un contexte de profond malaise au CESE. La part des agents déclarant « être en souffrance au travail » avait augmenté entre 2011 et 2012, d’après un constat du médecin de prévention. Un mal-être pour partie imputable aux changements orchestrés par la direction du CESE : remise à plat de la politique sociale, réorganisation des services, redéfinition de la gestion des ressources humaines…La Cour des comptes épingle le temps de travail des agents du Conseil économique et socialPour résoudre la crise, le CESE a confié au cabinet Technologia, spécialisé dans les risques psycho-sociaux, une mission afin d’analyser les tensions et de proposer des solutions. La diffusion des résultats de son audit a créé de gros remous au sein du CESE. A l’origine de cette polémique, un document d’une centaine de pages produit par Technologia dont le contenu a été exposé, en mars 2014, à la direction du CESE et à des représentants du personnel. Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du CESE – instance au sein de laquelle siègent des syndicalistes – a finalement décidé de ne communiquer qu’une « synthèse » du diagnostic – et non pas l’étude in extenso. Un choix extrêmement controversé.Certains agents reprochent au CHSCT d’avoir cédé aux pressions de la direction qui aurait fait part de son opposition au déballage de l’intégralité des constats dressés par Technologia. Des conseillers du CESE, de leur côté, se demandent s’il n’y a pas eu un « marchandage » entre la direction et les syndicats, la décision du CHSCT intervenant après la signature d’un accord social qui a modifié le régime indemnitaire des agents du CESE et amélioré leur rémunération, en particulier de ceux les moins bien payés.« Nous sommes dans une maison de rumeurs, où tout le monde soupçonne tout le monde », déplore le président du CESE.Ces allégations invérifiables et formulées sous le sceau de l’anonymat témoignent d’un climat exécrable. Elles ont prospéré pendant les mois précédant les élections professionnelles de décembre 2014, au CESE et dans le reste de la fonction publique. La bataille entre syndicats était alors vive. « Nous sommes dans une maison de rumeurs, où tout le monde soupçonne tout le monde », déplore Jean-Paul Delevoye. Le président du CESE réfute l’idée selon laquelle il aurait influencé les syndicats. « Manipulations », dit-il.Sollicités par Lemonde.fr, les syndicalistes pointés du doigt n’ont pas souhaité réagir publiquement. Selon nos informations, l’une d’elle, pendant une réunion du CHSCT, a expliqué que si le document d’une centaine de pages réalisé par Technologia fuitait dans la presse, l’effet serait désastreux pour l’image du CESE, mais aussi pour certains de ses collègues, car ceux-ci seraient identifiables. Elle a aussi indiqué qu’il était inutile de relancer une polémique stérile, les relations sociales au CESE étant en train de s’améliorer même s’il y a encore des progrès à accomplir.La « confiance mutuelle » est « altérée »Une chose est sûre : la synthèse de l’audit de Technologia, que Lemonde.fr a pu consulter, dresse un tableau préoccupant. Rappelant que plusieurs « chantiers » avaient été lancés par l’équipe de direction afin d’améliorer l’« efficience » du CESE, Technologia observe que « la méthode employée [a] été mal perçue en interne ». « Le changement a ainsi été ressenti comme brutal (…) et déployé sans une écoute suffisante, en méconnaissant les pratiques et les savoir-faire », relève l’audit. La « confiance mutuelle » est « altérée », ce qui contribue « à une diminution de la fierté d’appartenance ».Bon nombre d’agents trouvent que l’activité de l’institution « n’est pas assez mise en valeur ». Le « discours » de la direction générale sur le CESE « est perçu comme fortement démobilisateur, parfois dévalorisant ». Les personnels « sont en demande de sens dans leur travail et aussi d’entraide, de partage (…). Ils considèrent que “l’esprit de corps” a disparu ». Au total, c’est « un sentiment de gâchis qui prédomine, (…) la politique de gestion et de pilotage [ayant] conduit à développer un environnement professionnel très anxiogène ».M. Delevoye ne nie pas les difficultés mais il entend regarder vers l’avenir. Il souligne être très attentif à la mise en œuvre d’un plan d’actions pour réduire les risques psycho-sociaux au CESE. Pour sa part, M. Ferron a demandé que l’intégralité des constats établis par Technologia soit transmise à la justice. A l’heure actuelle, ce ne serait toujours pas le cas.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Contre vents et marées, la situation de l’emploi aux États-Unis continue de s’améliorer. L’économie américaine a créé 295 000 emplois en février, ramenant le taux de chômage à 5,5 %, selon les statistiques publiées, vendredi 6 mars, par le Département du travail. Les tempêtes de neige, qui se sont abattues ces dernières semaines sur le nord-est et le Midwest, n’ont pas réussi à entamer la dynamique du marché du travail.Au contraire, le nombre d’emplois créés en février se situe au-dessus de la moyenne des douze derniers mois, qui était de plus de 260 000, et au-delà des prévisions des économistes, qui tablaient sur 235 000 et un taux de chômage de 5,6 %, soit 0,1 point de moins qu’en janvier. Le taux de chômage est désormais à son plus bas niveau depuis sept ans.Malgré la révision à la baisse des chiffres de janvier (18 000 créations d’emploi de moins que ce qui avait été anticipé dans un premier temps), le marché du travail reste solide. En 2014, l’économie américaine a créé 3,1 millions d’emplois, soit le meilleur chiffre en quinze ans.Depuis douze mois consécutifs, le nombre d’emplois créés dépasse les 200 000. Il faut remonter à 1995 pour retrouver une série plus longue à un tel rythme. Elle avait alors duré 19 mois.Le rebond du marché de l’emploi semble profiter à toutes les catégories de travailleurs. Lorsqu’on regarde le taux de chômage élargi, le « U6 » dans le jargon du Département du travail, qui prend notamment en compte le nombre de temps partiels subis, la décrue est également spectaculaire : le taux est tombé en février à 11 %, soit 0,3 point de moins que le mois précédent.PAS DE RÉPERCUSSIONS SUR LES SALAIRESEn revanche, du côté de la progression des salaires, on ne voit toujours rien venir. Le salaire moyen horaire dans le secteur privé a augmenté de 2 % en février par rapport à la même période de l’année précédente. Il s’agit d’un recul par rapport à janvier où la hausse sur un an avait été de 2,2 %.Février retrouve donc un rythme identique à celui des quatre dernières années, encore loin de celui qui avait caractérisé la période de croissance avant la crise de 2008 au cours de laquelle les salaires progressaient de 3 % chaque année.L’économie américaine se trouve donc toujours dans une situation étrange où elle s’approche d’une situation de plein-emploi, au regard de la faiblesse du taux de chômage, sans provoquer de tension sur le marché du travail entre l’offre et la demande, qui devrait théoriquement pousser les salaires à la hausse.En fait, cette situation s’explique par la répartition par secteur d’activité des créations d’emploi. La restauration et les bars restent le plus gros pourvoyeur de jobs, avec 59 000 créés en février. Or, il s’agit des domaines où les entreprises payent le plus mal. À noter tout de même la bonne tenue des recrutements dans le secteur des services aux entreprises. Malgré tout, l’industrie a déçu avec seulement 8 000 créations d’emploi.Les annonces récentes de Walmart, plus gros employeur américain, qui va augmenter un demi-million de salariés, devrait créer un effet d’entraînement chez ses concurrents. Les effets de ce mouvement devraient commencer à se voir dans les prochains mois.Wal-Mart augmente le salaire d’un demi-million d’employésINTERROGATIONS SUR LE CALENDRIER DU RELÈVEMENT DES TAUXAutre signe de persistance d’une certaine fragilité du marché de l’emploi aux États-Unis : le taux de participation, c’est-à-dire la proportion de la population qui a un emploi ou qui en cherche effectivement un, a une nouvelle fois baissé en février, à 62,8 %, soit 0,1 point de moins qu’en janvier. Il faut remonter aux années 1970 pour retrouver un niveau aussi bas.C’est ce que résumait Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale (Fed), lors de son audition la semaine dernière devant le Congrès : « La situation de l’emploi aux États-Unis s’est améliorée sous plusieurs aspects », a-t-elle souligné, tout en déplorant la faiblesse du taux de participation par rapport aux attentes de la Fed et en insistant sur la croissance des salaires, qui reste « molle, suggérant que des faiblesses cycliques persistent ».Est-ce que les chiffres publiés vendredi seront suffisants pour faire évoluer le discours de la Fed sur l’imminence d’un relèvement des taux d’intérêt ? Le dilemme auquel est confrontée Janet Yellen est résumé dans la publication de ces statistiques, remarque Gregory Daco, analyste chez Oxford Economics, spécialisé sur les États-Unis : « emploi solide, mais salaires stagnants ».« La rigidité des salaires nominaux est un facteur fondamental, qui restreint le rebond des salaires dans cette période post-récession, explique-t-il. Cependant, la dynamique du marché du travail devrait soutenir une accélération progressive de la croissance des salaires au cours de 2015 ». Ce qui, selon lui, ouvrirait la voie à un relèvement des taux en septembre.La Fed se veut encore « patiente » avant de relever les taux D’ici là, une première étape est fixée les 17 et 18 mars, date de la prochaine réunion du Comité de politique monétaire de la Fed et peut-être l’occasion de préparer les esprits à une telle évolution.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Douet (professeur à l'université de Bourgogne) Gilles Carrez, député (UMP) et président de la commission des finances, est revenu dans une interview à L'Express sur ses déboires avec le fisc. Il explique que la situation est maintenant réglée mais estime que son cas montre bien la complexité de notre fiscalité. Pourtant, sur cette question de l'intégration des parts d'une société civile immobilière (SCI) dans le patrimoine taxable à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), les règles sont assez claires.Pour le calcul de l'ISF, un abattement de 30 % est pratiqué sur la valeur vénale du bien immobilier occupé à titre de résidence principale par son propriétaire. C'est en partant de ce postulat que M. Carrez a appliqué un abattement sur les parts de la SCI qui détient sa résidence principale.Sauf qu'avec une SCI, le contribuable ne détient pas directement sa résidence principale mais des parts d'une société à l'actif de laquelle cette résidence est inscrite.Mélange des règlesOr le code général des impôts (art. 885-S) prévoit un abattement de 30 % seulement en cas de détention directe de la résidence principale. Les textes fiscaux s'interprètent de façon stricte. Il n'est donc pas possible d'étendre l'application de cet abattement aux parts d'une SCI détenant la résidence principale d'un contribuable.La confusion peut résulter du mélange des règles applicables en matière d'ISF avec celles qui régissent l'impôt sur le revenu.Avec une SCI soumise à l'impôt sur le revenu, les revenus (procurés par le ou les biens immobiliers inscrits à l'actif) et les plus-values (dégagées en cas de vente du ou des biens immobiliers inscrits à l'actif) sont imposables non pas au niveau de la société mais directement entre les mains de ses associés.Si une SCI soumise à l'impôt sur le revenu vend un bien immobilier occupé à titre de résidence principale par un associé, celui-ci bénéficie de l'exonération qui est prévue en cas de cession d'une résidence principale.Tout se passe donc comme si les associés détenaient directement l'immeuble, ce qui n'est pas le cas lorsqu'il s'agit de calculer l'ISF.Appliquer une décotePour autant, il est tout de même possible d'appliquer une décote sur la valeur de ses parts de SCI et donc de diminuer son assiette taxable à l'ISF.Pour cela il faut pouvoir démontrer que des contraintes ont un impact sur la valeur vénale des parts de la SCI.Il peut s'agir de restrictions à la liberté de disposer des parts sociales (nécessité d'obtenir l'accord des indivisaires ou l'accord de l'autre conjoint lorsque les parts sont des biens communs entre époux mariés sous un régime communautaire) ou de contraintes liées à un bail portant sur le bien immobilier (bail d'habitation, bail commercial ou bail professionnel).Tout l'art consiste alors à déterminer le taux de la décote sans craindre de litige avec l'administration fiscale. La conjugaison de la jurisprudence et des usages permet de fixer le taux de la décote à 10, 20 ou 30 %, mais rarement plus.Compte Twitter : @FiscalitorFrédéric Douet (professeur à l'université de Bourgogne) David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial) « La reprise est là. » La petite histoire du quinquennat de François Hollande retiendra que c’est depuis Luxembourg-Ville, vendredi 6 mars en fin de matinée, que le président s’est à nouveau risqué, après des mois d’abstinence sur ce terrain, à un pronostic économique optimiste. « Il y a des nouvelles qui sont plutôt bonnes, mais pas encore confirmées. Ce dont nous devons nous assurer, c’est d’accompagner, amplifier la reprise qui maintenant est là », a assuré le chef de l’Etat en marge de sa visite officielle au Grand Duché.Certes, « ce serait une erreur de dire que les choses sont faites », a tempéré M. Hollande, qui a en mémoire ses précédentes incantations au chapitre économiques et sociales. « Le retournement économique arrive », s’était-il ainsi risqué à avancer dans Le Journal du Dimanche, le 3 mai 2014, deux ans après son accession à l’Elysée. Au risque d’être sévèrement démenti par les faits. « Une reprise est toujours fragile. Quand je l’avais évoqué, des mesures prises par des pays européens ont ralenti », le processus, s’est-il défendu depuis le Luxembourg à propos de cette prédiction passée.« Les choses s’améliorent »Mais le fait que François Hollande se risque à s’avancer à nouveau sur ce terrain est significatif. En effet, après s’être prononcé sur l’imminence d’une reprise, et depuis la déconvenue essuyée à propos de sa promesse d’inversion de la courbe du chômage, le président avait évité de prendre le risque d’être démenti par les faits. Il avait même pris le parti d’esquiver soigneusement toute question à ce sujet lors de sa conférence de presse du 5 janvier et, plus généralement le terrain économique depuis les attentats de janvier. Faire retour à l’économie, qui plus est en s’engageant à nouveau, représente donc un changement notable eu égard à son positionnement des derniers mois.Egrénant une série d’indicateurs économiques positifs ou de décisions politiques au niveau européen et français – « consommation », « moral », « investissements », « plan Juncker », « annonces de la BCE », « cours de l’euro », « prix du pétrole », « pacte de responsabilité » – M. Hollande a donc fait à nouveau assaut de positivisme. « Tout cela peut faire confluence », a estimé le président. « Je suis plutôt dans l’esprit que les choses s’améliorent », a-t-il assuré, même si « les Français n’en auront peut-être pas conscience tout de suite ». Des déclarations qui correspondent à une stratégie récemment élaborée à l’Elysée, qui vise à souligner les signes extérieurs de l’imminence d’une reprise pour conforter, psychologiquement, entrepreneurs et ménages.David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi Quel est le budget décent pour un célibataire ou un couple avec deux enfants permettant une participation à la vie sociale dans la France de 2015 ? C’est à cette question de fond que s’est attelé pour la première fois l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES). Dans une étude qui doit être rendue publique vendredi 6 mars, l’organisme indépendant s’est penché sur les besoins incontournables au quotidien, et la distance avec le réel du quotidien des Français. Il faut ainsi entre 1 424 euros et 3 515 euros selon la composition du ménage et son type de logement (social ou privé). Bien loin des minima sociaux. La méthode est nouvelle : des chercheurs français ont réuni 200 ménages vivant dans deux villes moyennes (Tours et Dijon), de tous niveaux sociaux, pour leur demander pour chaque situation sociale quel serait le budget en deçà duquel on ne vit pas décemment. Ils ont ainsi évalué le « panier de biens et de services » nécessaire dans tous les domaines : logement, transports, alimentation, vie sociale, habillement, équipement, hygiène, santé, garde d’enfants… Faut-il disposer d’une chambre pour les enfants de sexe différents, d’une voiture ? Quels soins sont incontournables pour participer à la vie sociale ? Partir en vacances une semaine par an, inviter des amis, prendre un repas à l’extérieur, est-ce indispensable ?L’ONPES évalue ainsi le budget de référence d’un couple avec deux enfants logeant dans le parc social à 3 284 euros, celui d’une famille monoparentale logée dans le privé à 2 830 euros. Un retraité devra disposer d’au moins 1 816 euros s’il habite le privé, plus qu’un célibataire dans le même cas (1 571). Les résultats surprenants de l’étude qualitative sont corroborés par les études plus classiques de l’Insee ou celle du ministère des affaires sociales. Mais au lieu de dessiner la France des pauvres, elle met en lumière celle qui a peur de tomber dans la pauvreté. Qui, sans dans le besoin, s’astreint à des restrictions dues à la crise. Logiquement, ce sont les familles monoparentales - des femmes seules avec enfants - et les retraités qui sont le plus touchés par ces économies forcées : les premières sont à 55 % en situation de pauvreté et à 40 % avec des moyens insuffisants pour vivre décemment. Les personnes retraitées vivant seules sont dans une situation également inquiétante, avec des taux de 14 % et 45 %. Les autres catégories ne sont cependant pas florissantes. « Ceux qui se serrent la ceinture représentent près de 40 % de la population », précise Didier Gelot, secrétaire général de l’organisme C’est dans le détail des tableaux de l’étude que se nichent les enseignements les plus précieux sur les économies forcées réalisées par les différents ménages. Si on savait que ce sont les budgets loisir, santé, et vie sociale qui sont les premiers amputés, les résultats diffèrent selon la composition de la famille. Les familles monoparentales rognent pour moitié sur leurs besoins en matière de soins, et dépensent près de trois fois moins que ce dont elles auraient besoin en frais de garde d’enfants et de cantine scolaire. Les retraités, eux, font aussi des économies sur le poste santé, plus encore quand ils sont en couple ; ils dépensent proportionnellement plus en habillement. Les couples actifs avec ou sans enfant ont des dépenses en transports deux fois supérieures aux budgets de référence.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud L’euro est passé, jeudi 5 mars, sous 1,10 dollar, pour la première fois depuis septembre 2003. Pour Patrick Artus, économiste en chef de Natixis, cette dépréciation est une bonne nouvelle pour l’industrie française. A une condition toutefois : que cette baisse ne soit pas trop rapide.L’euro au plus bas depuis 2003 face au dollarLa baisse de l’euro face au dollar est-elle une bonne nouvelle pour la France ?L’effet net de la dépréciation de l’euro sera positif pour l’économie française, car, compte tenu du niveau de gamme de nos produits, nos exportations sont sensibles à la variation des prix. Nous gagnerons plus en exportant davantage que ce que nous allons perdre avec des importations renchéries.Néanmoins, il ne faut pas surestimer l’importance du gain lié à la baisse de l’euro. Prenons un exemple : depuis l’été 2014, le prix du baril de pétrole en dollars est passé d’environ 115 à 60 dollars (104 à 54 euros), l’euro était ramené de 1,40 à 1,10 dollar. A ce niveau-là, on a perdu avec la dépréciation de l’euro la moitié du gain que nous avons enregistré sur le prix du pétrole en dollars.A qui profite l’euro faible ?La dépréciation de l’euro entraîne des transferts massifs. C’est un bon point pour l’industrie qui va regagner des parts de marché. C’est un mauvais point pour les ménages qui vont, par exemple, payer plus cher leur énergie, ou pour l’ensemble des acheteurs de matières premières.Compte tenu de l’état de l’économie française et de ses fragilités, c’est plutôt une bonne chose de soutenir l’industrie.Jusqu’où l’euro peut-il baisser ? Jusqu’où ce recul est-il souhaitable ?Je ne suis pas sûr que l’on puisse poser la question en ces termes. Plus que la question du niveau de la monnaie unique par rapport au dollar, c’est celle de la rapidité de sa dépréciation qui importe.En règle générale, on estime qu’un gain de compétitivité de 10 % – une dépréciation de l’euro d’autant – conduit à une augmentation des exportations de 7 %. Mais encore faut-il pour cela que l’industrie ait les capacités de production suffisantes pour vendre à l’export. Une baisse extrêmement rapide ne serait pas une bonne chose, car l’industrie n’aurait probablement pas les moyens d’y répondre faute d’avoir investi suffisamment ces dernières années.En fin de compte, qu’est-ce qui fait baisser l’euro ? La Banque centrale européenne s’apprête à injecter des liquidités avec son programme d’assouplissement quantitatif (quantitative easing ou QE) à partir du 9 mars. Les rachats de dettes publiques et privées vont conduire à la baisse des taux d’intérêt qui seront proches de zéro ou négatifs.La BCE donne le coup d’envoi à ses rachats de dettesCela va inciter les investisseurs en obligations à se tourner vers les obligations étrangères. Cette sortie attendue de capitaux fera baisser l’euro. Parallèllement, le QE devrait aussi faire monter les actions. Autrement dit, l’euro ne baisse que si les sorties de capitaux en obligations étrangères dépassent les entrées de capitaux liées à la hausse des actions. C’est ce que l’on a constaté au Japon. En revanche, au Royaume-Uni, en 2012, la livre sterling s’est appréciée. Il est donc assez difficile de dire quels seront les effets du programme lancé par Mario Draghi, le président de la BCE.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Dominique Gallois Surprise dans le monde de la réassurance. L’assureur japonais Sompo Japan Nipponkoa a annoncé, vendredi 6 mars, une prise de participation de 7,8 % dans le réassureur français Scor, assortie d’une intention de monter ultérieurement « à au moins 15 % ».La première tranche sera reprise à Patinex, société créée par le financier suisse Martin Ebner, et correspond à 8,1 % des droits de vote.L’assureur nippon devient ainsi le premier actionnaire de Scor et, en montant à 15 %, il creusera l’écart, les cinq autres connus ayant chacun entre 5 % et 3 % du capitalUNE ARRIVÉE ATTENDUE, MAIS UNE ANNONCE SURPRISECette annonce intervient au lendemain de la publication des résultats du cinquième réassureur mondial où rien ne laissait transparaître un tel mouvement.Dans un communiqué, publié vendredi, Scor indique avoir « été informé de la signature d’un contrat d’acquisition », tout en précisant qu’il « n’est pas partie à cette transaction. »Le groupe souligne toutefois qu’il « accueille Sompo comme actionnaire de long terme, qui disposera des mêmes droits et mêmes devoirs que tous ses actionnaires ». Le communiqué précise que « cette participation n’a aucune conséquence, ni sur le développement stratégique de SCOR, qui poursuit activement la mise en œuvre de son plan stratégique Optimal Dynamics, ni sur sa gouvernance et sa gestion. »Selon nos informations, depuis plusieurs mois, le groupe japonais, par ailleurs client de Scor, avait indiqué au groupe français son souhait de devenir actionnaire. Le principe en était acquis.C’est le « timing » de l’annonce qui a surpris. Y compris chez Scor, où le principe d’une montée à 15 % est également intégré. Cette montée devrait nécessiter plusieurs mois.L’UN DES TROIS PLUS GRANDS ASSUREURS JAPONAISAvec cette prise de participation, estimée à 830 millions d’euros, l’assureur japonais, numéro trois dans son pays, signe sa deuxième transaction d’importance en Europe en moins d’un an. La firme avait repris, pour 700 millions d’euros, l’assureur britannique Canopius, en avril 2014.Sompo Japan, qui avait fusionné avec Nipponkoa Insurance en 2010, fait partie des trois plus grandes compagnies d’assurances IARD (incendie, accident, risques divers) japonaises.Le groupe espère, par cette opération, renforcer sa présence à l’international et s’assurer de nouveaux revenus stables, en se diversifiant dans un marché de la réassurance dominé par les acteurs européens et américains.Dans ce contexte, Scor, cinquième mondial, est un groupe qui, en l’espace de dix ans, s’est fortement redressé sous la houlette de son PDG, Denis Kessler, appelé à la rescousse en décembre 2012 alors que le réassureur prenait l’eau.Il réalise désormais 20 % de son activité en Asie, 40 % en Europe et 40 % aux États-Unis. Son bénéfice 2014 s’élève à 512 millions d’euros, en baisse de 6,7 % comparée à l’année précédente marquée par un gain d’acquisition exceptionnel de 183 millions d’euros, lié à l’acquisition de Generali US, aux États-Unis.LES BONNES « CONDITIONS DE TEMPÉRATURE ET DE PRESSION »Depuis plusieurs mois le secteur de la réassurance bruisse de rumeurs de concentration ou de fusion. « Les conditions de température et de pression sont faites pour que des acquisitions se réalisent », reconnaît Denis Kessler.La pression à la baisse sur les prix, liée à une offre de réassurance supérieure à la demande, ainsi que la hausse des coûts fixes, liée aux nouvelles normes de réglementation internationales, poussent aux rapprochements.C’est ainsi qu’en janvier, le réassureur américain PartnerRe a fusionné avec son concurrent Axis Capital Holdings, basé aux Bermudes.Le nom du français revient régulièrement comme possible acteur du mouvement et non comme cible potentielle. « Nous n’avons pas attendu la période actuelle pour faire des acquisitions, cela a été une stratégie payante qui nous a permis de faire de la croissance exogène et endogène », rappelait le PdG de Scor à l’occasion de la présentation des résultats, jeudi 5 mars.Scor n’est pas « dans la position de devoir faire quelque chose ». Pour M. Kessler, « nous sommes à l’endroit où nous souhaitions être en termes de taille, de profitabilité, de fonds propres par rapport à notre projet. Dans [notre plan stratégique] Optimal Dynamics, il n’y avait pas d’acquisition donc nous poursuivons notre plan. » Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Guo Guangchang mise décidément sur le redressement des grands noms du tourisme en Europe. Après avoir pris le contrôle du Club Méditerranée, au terme d’une éprouvante bataille boursière, le milliardaire chinois a annoncé, vendredi 6 mars, son entrée au capital d’une autre entreprise du secteur, également mal en point, Thomas Cook. Il devrait devenir, sous peu, l’un des tout premiers actionnaires du groupe britannique, le plus ancien voyagiste mondial toujours en activité.L’annonce de cette alliance a immédiatement fait grimper de 15 % le cours de Thomas Cook à la bourse de Londres.Fosun International, le conglomérat contrôlé par « chairman Guo », a précisé, vendredi, avoir conclu un accord Thomas Cook pour prendre 4,8 % de son capital, dans le cadre d’une augmentation de capital réservée.L’opération lui coûtera 91,9 millions de livres, soit 127 millions d’euros. C’est Fidelidade-Companhia de Seguros, une compagnie d’assurances portugaise filiale de Fosun, qui réalisera l’investissement.L’Europe, cible privilégiée de la Chine ACCÉLÉRER L’ESSOR SUR LE MARCHÉ CHINOISDans un deuxième temps, Fosun entend acheter d’autres actions en bourse, afin de monter à terme à 10 % du capital. Pour faciliter cette montée en puissance, Thomas Cook va modifier ses statuts, et relever la barre qui limite actuellement à 40 % la part des actionnaires extérieurs à l’espace économique européen.Une fois à 10 %, Fosun devrait être l’un des deux principaux actionnaires de Thomas Cook. Le capital du groupe britannique est aujourd’hui très éclaté. Le premier actionnaire, le fonds américain Invesco, contrôle 16 % au dernier pointage, tandis que le deuxième, Standard Life, détient 8 %.Guo Guangchang ne considère pas cet investissement comme un pur placement financier. Comme avec le Club Med, dont Fosun était initialement un actionnaire minoritaire, l’injection de capitaux se double d’un « partenariat stratégique », destiné à accélérer l’essor de Thomas Cook, notamment sur le très décisif marché chinois.Comme nombre d’autres acteurs historiques du tourisme, Thomas Cook, un groupe fondé au milieu du XIXe siècle, a souffert ces dernières années de la révolution provoquée par Internet, qui a ravagé le modèle économique classique des agences de voyage. Numéro deux européen, derrière TUI Travel, Thomas Cook a enchaîné les années de perte.PROJETS COMMUNS DANS L’HÔTELLERIESous la houlette de sa précédente dirigeante, Harriet Green, l’entreprise a engagé un vigoureux plan de redressement, marqué par une recapitalisation, un recentrage, la suppression de milliers d’emplois et de nombreuses agences, sans oublier le lancement d’une politique plus offensive sur Internet.Le travail reste cependant inachevé, comme le montre la perte nette de 118 millions de livres affichée pour l’exercice 2013-2014. Au cours du premier trimestre de l’exercice 2014-2015, achevé fin décembre, la perte avant impôt a encore atteint 115 millions de livres.C’est dans ce cadre que Fosun inscrit son intervention. Pour accélérer la remise à flots de Thomas Cook, le conglomérat de Shanghai se dit prêt à mettre en place des collaborations avec ses autres activités dans le tourisme, au premier rang desquelles figure évidemment le Club Med.Il pourrait aussi aider Thomas Cook à profiter de l’essor rapide du marché des touristes chinois. Des projets communs sont également à l’horizon en matière d’hôtellerie.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane C’était l’une des conditions exigées par l’Autorité de la concurrence pour la cession de SFR à Numericable. Altice, maison-mère de SFR-Numericable a annoncé, vendredi 6 mars, être entrée en négociations exclusives pour la cession des activités mobiles d’Outremer Telecom, sa filiale à la Réunion et à Mayotte. Patrick Drahi a finalement choisi Telma, le premier opérateur malgache.Propriété de Hassanein Hiridjee, l’une des première fortunes de Madagascar, Telma fait partie d’un groupe industriel plus vaste.Le quadragénaire, de nationalité française, diplômé de l’ESCP, possède en effet par ailleurs des activités dans l’immobilier, la banque ou encore la distribution.Telma a été préféré au fonds Apax ou encore à l’opérateur réunionnais Océinde, présents au dernier tour des négociations.Telma, qui totalise plus de 1,5 million d’abonnés, n’était, pour l’instant, actif qu’à Madagascar et n’était pas un concurrent d’Outremer Telecom à la Réunion ou à Mayotte.Selon un communiqué publié par Altice, l’opération dont le prix n’a pas été communiqué, doit encore être approuvée par l’Autorité de la concurrence.L’institution de la rue de l’Echelle avait exigé d’Altice qu’il se sépare des activités d’Outremer Telecom. SFR possède en effet une filiale locale qui, à la faveur du rapprochement, aurait disposé de 90 % du marché.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Bringault (Collectif Les Acteurs en Transition énergétique) Le collectif des « Acteurs en transition énergétique », qui rassemble entreprises et groupements professionnels, collectivités et associations de collectivités, syndicats, ONG et associations, ne peut pas accepter que soit avalisée une loi de transition énergétique vidée de son ambition. Nous sommes convaincus que le projet que nous défendons est une chance à saisir et non un handicap. Nous appelons à une évolution désormais nécessaire, source d’emplois et de bien-être.Le Sénat fait revenir en force le nucléaire dans la loi de transition énergétiqueL’adoption en octobre 2014 du projet de loi sur la transition énergétique par l’Assemblée nationale a lancé un espoir raisonnable de tenir des objectifs ambitieux à moyen et long terme. Le président Hollande, lors de sa conférence de presse du 5 février 2015, a insisté sur le rôle de leader que devait tenir la France en matière de transition énergétique, alors que notre pays accueillera la conférence internationale sur le climat (COP 21) en fin d’année. La loi sur la transition énergétique doit en être l’illustration la plus exemplaire.Nous déplorons par conséquent les coups de canif apportés au projet de loir par la majorité sénatoriale.Transition énergétique : comment le Sénat a changé la loiEn supprimant l’échéance de 2025 pour ramener à 50 % la part de l’électricité d’origine nucléaire et en autorisant l’augmentation de la puissance nucléaire installée en France, la diversification du mix électrique semble toujours repoussée ! Comment encourager le développement des énergies renouvelables, secteur d’avenir dans lequel la France piétine, en restant sur des positions aussi passéistes ?70 milliards d’euros chaque année par les fenêtresLe Sénat semble ignorer que plus on s’acharne avec le nucléaire, plus le coût global renchérit. Alors que la tendance, dans le secteur des énergies renouvelables, est à la baisse des coûts ! Modifier de 500 mètres à 1 kilomètre la distance minimum entre une éolienne et une habitation n’a pas de sens du point de vue physique, et prive nos territoires de la chance de se doter de cette énergie, alors même qu’elle montre sa pertinence via des croissances rapides en Europe, en Chine et aux Etats-Unis, à des coûts particulièrement compétitifs.Pour une politique européenne « Climat-Transports »De même, en supprimant l’objectif intermédiaire de réduction de la consommation énergétique d’ici 2030, pourtant indispensable, le Sénat a oublié une évidence : l’efficacité énergétique est un gisement de productivité pour tous les acteurs économiques dans l’industrie, l’agriculture et le tertiaire, et un immense gisement d’emplois locaux pour le bâtiment, les matériaux, les réseaux intelligents et les nouveaux process. Réduire la consommation énergétique, c’est favoriser une croissance qualitative. Si cela entraîne un « déclin », c’est celui du gaspillage !Outre la réduction du déficit commercial de notre pays, exacerbé chaque année par les importations de combustibles fossiles et d’uranium, la transition énergétique impactera positivement l’ensemble des secteurs de l’économie. La majorité sénatoriale veut-elle continuer à jeter 70 milliards d’euros chaque année par les fenêtres ? Alors qu’elle l’assume, si elle l’ose, devant les citoyens et devant nos enfants !Selon l’Observatoire national de la précarité énergétique, plus de 11 millions de personnes souffrent de cette situation, qui affecte aussi bien leur porte-monnaie que leur bien-être et leur santé. La rénovation thermique des bâtiments permettrait de modifier les conditions d’habitat.Changer de capLes économies d’énergie réalisées par les ménages grâce à ces investissements vertueux se répercuteraient en partie sur leur pouvoir d’achat. L’activité économique de notre pays en sortirait donc gagnante, d’autant que la transition vers un modèle énergétiquement plus soutenable aurait pour effet de créer des centaines de milliers d’emplois supplémentaires à un horizon qui n’est pas si lointain.Il faut désormais changer de cap, car notre système actuel n’est plus tenable. L’urgence s’impose et le coût de l’inaction deviendra vite insupportable, en particulier pour les populations les plus vulnérables !Ne laissons pas la suspicion et la peur du changement nous envahir. Au contraire soyons ambitieux et agissons vite !Nous pouvons et devons engager le chantier de l’habitat sain et économe, des mobilités durables et disponibles pour tous, d’une économie relocalisée et plus humaine. Privilégions un modèle pérenne et soutenable. Pour le bien de tous, il est temps pour les parlementaires et le gouvernement de faire des choix clairs vers la transition énergétique, sans demi-mesure.Collectif Les Acteurs en Transition énergétique - liste des signataires sur http://transitionenergetique.org/les-signataires/Anne Bringault (Collectif Les Acteurs en Transition énergétique) Audrey Tonnelier Il n’a pas encore commencé, mais ses effets se font d’ores et déjà sentir. Et tout d’abord sur la « valeur » de l’euro. Le plan massif de rachat de dettes publiques (« quantitative easing » ou « QE ») débutera réellement lundi 9 mars, a annoncé, jeudi 5 mars, Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE). Mais, sans même attendre cette date fatidique, l’euro a plongé sous la barre de 1,10 dollar, jeudi soir.La BCE donne le coup d’envoi à ses rachats de dettesJamais depuis septembre 2003 la monnaie unique européenne n’avait atteint un tel niveau. Vendredi matin, l’euro se reprenait toutefois légèrement, repassant juste au-dessus de ce seuil symbolique.C’est que la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE, délocalisée (comme deux fois l’an) de Francfort à Chypre, était particulièrement attendue. « Super Mario » y a précisé les modalités du QE, ultime « bazooka » pour réanimer la croissance en zone euro. L’objectif ? Contrer les pressions déflationnistes pesant sur le Vieux Continent, en relançant le crédit et l’activité. En achetant des dettes souveraines, la BCE va en amoindrir les rendements (qui évoluent à l’inverse de la demande), poussant ainsi les investisseurs vers des actifs plus risqués, comme les actions ou les dettes d’entreprises.Mais, en augmentant la quantité d’euros en circulation, l’institut espère aussi clairement faire baisser la monnaie unique face au dollar, favorisant au passage les exportateurs européens.« Agir sur le taux de change »Déjà, début septembre 2014, lorsque la BCE avait annoncé une baisse de ses taux et le lancement d’un programme de rachat d’ABS (asset-backed securities), ces titres adossés à des créances notamment de PME, ainsi que d’obligations sécurisées d’institutions financières de la zone euro, l’institution n’avait pas caché ses intentions : il s’agissait certes de soutenir la croissance vacillante de la zone euro et enrayer le risque déflationniste, mais aussi de faire baisser l’euro.Peu après cette réunion, Ewald Nowotny, le gouverneur de la Banque d’Autriche, avait d’ailleurs confirmé que l’objectif était « d’agir sur le taux de change ». Un tabou majeur était alors tombé, car rarement un membre de l’institution ne s’était montré aussi clair sur ce point. Ce pari de la baisse de l’euro est d’ores et déjà réussi, semble-t-il.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.03.2015 à 02h57 • Mis à jour le01.03.2015 à 12h41 Yves Bouvier, marchand d'art suisse, a été mis en examen pour escroquerie à l'encontre du président du club de football de Monaco, le milliardaire russe Dmitri Rybolovlev, rapporte, samedi 28 février, une source proche du dossier. Selon l'avocate de la famille de l'homme d'affaires, M. Bouvier, président-directeur général de Natural Le Coultre, société familiale suisse spécialisée dans l'entreposage et les services pour œuvres d'art, a travaillé pendant près de dix ans pour la famille russe.TABLEAUX DE GRANDS MAÎTRESLe parquet de Monaco soupçonne M. Bouvier d'avoir vendu de manière frauduleuse des dizaines de tableaux de grands maîtres (Picasso, Modigliani, Gauguin, Degas, Léonard de Vinci), en revoyant à la hausse le prix réel demandé par les vendeurs. Il aurait ainsi empoché la différence, alors qu'officiellement il touchait une commission de 2 % pour son travail d'intermédiaire.M. Bouvier aurait bénéficié de la complicité d'une femme, mise en examen pour blanchiment, soupçonnée d'avoir perçu des commissions secrètes à l'occasion d'achats de plusieurs tableaux par des sociétés appartenant au milliardaire russe.Placé sous contrôle judiciaire, Yves Bouvier, également grand locataire des Ports francs de Genève, vastes entrepôts en zone franche non taxée, et financeur unique d'un projet de « microville artistique » sur l'île Seguin, à Boulogne-Billancourt, près de Paris, a été laissé libre de quitter la Principauté, à condition de verser une caution de 10 millions d'euros. La somme pourra être versée de manière « échelonnée », ont fait savoir ses avocats. Sa complice a également été placée sous contrôle judiciaire. Stéphane Lauer (New York, correspondant) Le suspense sera gardé presque jusqu’au bout. Pour le cinquantième anniversaire de la publication de sa fameuse « Lettre aux actionnaires », samedi 28 février, on pensait que Warren Buffett, 84 ans, profiterait de cette date symbolique pour enfin annoncer qui lui succéderait à la tête de Berkshire Hathaway.Tout ce que l’on y aura appris, c’est que le choix est fait, mais que le fondateur garde le nom de l’élu encore pour lui. « Avec le conseil d’administration, nous pensons que nous avons la bonne personne pour me succéder en tant que PDG : un successeur prêt à assumer le poste le jour suivant ma mort ou mon départ… Cette personne fera un meilleur travail que celui que je fais. »Deux noms glissésMais c’était compter sans Charlie Munger, le vice-président de Berkshire. Car, pour ce millésime particulier, les actionnaires avaient droit à deux lettres pour le prix d’une : celle du fondateur et celle de son vieux complice, qui ont rédigé pour la première fois chacun une version, sans se consulter. Et dans la sienne, M. Munger, 91 ans, est un peu plus bavard, puisqu’il lâche deux noms comme prétendants potentiels à la succession de M. Buffett. Il s’agit d’Ajit Jain, qui pilote les activités d’assurance au sein du groupe, et de Greg Abel, le responsable de la partie énergie. Tous les deux ont prouvé qu’ils étaient des dirigeants de « classe mondiale », écrit M. Munger. « Dans bien des domaines, chacun d’entre eux est un bien meilleur dirigeant que Buffett », va-t-il même jusqu’à dire.Un point de vue que partage M. Buffett lui-même. Tout au long des cinquante ans de Berkshire Hathaway, il a démontré des capacités d’investisseur exceptionnelles, faisant du conglomérat l’une des plus grosses entreprises du monde grâce à des participations dans une multitude de groupes, allant de Coca-Cola à American Express en passant par IBM, présente dans les assurances comme dans le transport ferroviaire ou l’énergie, pour une capitalisation qui dépasse 363 milliards de dollars. Mais, pour bâtir cet empire, il a préféré déléguer à d’autres le management opérationnel. C’est en ce sens que son successeur pourrait être meilleur, en cumulant les deux talents, celui d’investisseur et celui de manager.Son fils écartéDans le même temps, Warren Buffett a dressé dans sa propre lettre le profil idéal de son successeur. « Mon successeur aura besoin d’un autre atout particulier : la capacité de lutter contre la décomposition des notions élémentaires du business, qui sont l’arrogance, la bureaucratie et la complaisance. » En outre, il rappelle qu’il devra être issu de l’interne, être jeune, tout en ayant déjà une grosse expérience.Ce qui est sûr, c’est que le futur patron de Berkshire ne sera pas Howard, son fils. M. Buffett a tenu à souligner que ce dernier, en tant que président non exécutif, était la meilleure garantie pour perpétuer la culture de l’entreprise. Il parle de lui comme d’une « soupape de sécurité » vers laquelle le futur patron pourra se tourner au cas où il aurait des doutes. Quant à un autre prétendant, Matthew Rose, qui dirige la Burlington Northern Santa Fe Railroad Company (BNSF), l’une des grosses participations du groupe, il n’est cité dans aucune des deux lettres.Résultats médiocresPar contre, la société est pointée pour la médiocrité de ses résultats : « Au cours de cette année, BNSF a déçu beaucoup de ses clients », elle a connu des « défaillances en termes de service ». M. Buffett ajoute qu’il misait sur une amélioration de la performance grâce à 6 milliards de dollars d’investissement. Le milliardaire s’est dit également « quelque peu aigri » à propos de son investissement dans Tesco, le distributeur britannique, qui a connu pas mal de revers ces derniers mois, avec, pour couronner le tout, la découverte d’une « erreur comptable », ce qui a obligé Berkshire à solder sa position, avec une perte de 400 millions de dollars à la clé.A propos de ses investissements phares — American Express, Coca-Cola, IBM et Wells Fargo —, Warren Buffett écrit : « Nous espérons que le revenu par action de ces quatre valeurs augmentera considérablement au fil du temps », et souligne toutefois que « 2015 sera une année difficile pour le groupe, en partie en raison de la force du dollar ». Et M. Buffett de prévenir ses actionnaires de ne pas avoir des attentes trop importantes par rapport aux performances du conglomérat dans les années qui viennent : « La mauvaise nouvelle est que les gains à long terme de Berkshire — mesurés en pourcentage, pas en dollars — ne pourront pas être spectaculaires et auront du mal à approcher ceux accomplis au cours des cinquante dernières années, avoue-t-il. Les chiffres sont devenus trop gros. Je pense que Berkshire va réaliser de meilleures performances que la moyenne des entreprises américaines, mais notre avantage, le cas échéant, ne sera pas énorme. »Il a toutefois défendu le statut de conglomérat propre à Berkshire, qui, « s’il est judicieusement utilisé, est une structure idéale pour maximiser la croissance du capital à long terme ».Concernant le versement éventuel d’un dividende ou le lancement d’une opération de rachat d’actions, la position de M. Buffett ne change pas d’un iota : il estime que son entreprise a mieux à faire avec son argent que le redistribuer directement à ses actionnaires sous une forme ou sous une autre. De façon ironique, il n’exclut pas que dans dix ou vingt ans l’entreprise finisse par succomber à cette facilité parce que n’étant plus « capable de réinvestir intelligemment ses revenus ». Mais, d’ici là, le milliardaire ne sera sans doute plus à la tête de Berkshire, et l’on connaîtra enfin le nom de son successeur. M. Munger nous a donné une piste.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre « C'est une débâcle, une erreur énorme », lâche Michèle Leridon, directrice de l'information de l'AFP, après l'annonce erronée du décès de Martin Bouygues, samedi 28 février.Que s'est-il passé ? Une triple erreur semble être à l'origine de cette « faute », comme l'a qualifiée Emmanuel Hoog, PDG de l'agence.Premier acte : samedi en milieu de journée, au siège de l'agence à Paris, serait parvenue une information faisant état du décès, dans l'Orne, du PDG du groupe Bouygues. L'origine de cette information n'est pas connue.Aussitôt, la rédaction en chef alerte les différents services concernés et contacte son bureau à Rennes, dont dépend le département de l'Orne, pour vérifier cette information.Les journalistes rennais téléphonent alors en quête d'une confirmation. C'est ainsi qu'ils entrent en contact avec Michel Julien, le maire de Saint-Denis-sur-Sarthon (Orne), une commune voisine de La Roche-Mabile, où le PDG aurait décédé.Se produit alors une étonnante confusion. Interrogé pour savoir si Martin Bouygues était mort, le maire aurait répondu, selon l'agence, par l'affirmative. Dans cet échange, la confusion serait liée au fait que le maire faisait référence au décès d'une autre personne, dont le patronyme est « Martin ».Sur BFM-TV, le maire de Saint-Denis-sur-Sarthon a démenti que le nom « Bouygues » ait été évoqué : « Le journaliste m'a dit 'M. Martin est décédé', j'ai dit 'oui' », expliquant qu'un homme qu'il connaissait bien, mais qui n'avait rien à voir avec l'industriel, avait effectivement trouvé la mort ce matin. « Je suis très surpris, je ne savais pas qu'on parlait de Martin Bouygues », a-t-il ajouté.HUMILIANTE « NOTE AUX CLIENTS »Le bureau de Rennes envoie alors au siège parisien sa dépêche, forte de cette source locale. Celle-ci est immédiatement publiée sur les fils, sans recherche d'une autre confirmation. « Il est évident qu'il aurait fallu, à ce moment, attendre la confirmation du groupe Bouygues », estime Michèle Leridon, qui rappelle que les sources habituelles pour ce type d'information sont l'entourage ou les services de communication.A 16 heures, l'AFP est contrainte d'envoyer une humiliante « note aux clients » : « Veuillez ne pas tenir compte de toute la série de dépêches (alerte, urgent, LEAD et 2ELEAD) concernant l'annonce par erreur du décès de Martin Bouygues. » Entre-temps, la caisse de résonance des alertes et des tweets l'a déjà largement répandue.« Les règles rédactionnelles élémentaires dans ce type de situation, ainsi que les procédures de validation, vont être rappelées, a précisé Michèle Léridon. La réputation de l'agence est fondée d'abord sur sa fiabilité. Nous mettons, au quotidien, tout en œuvre pour qu'elle ne soit pas entachée de tels dysfonctionnements. »Dans une note interne que s'est procuré Libération, Michèle Léridon affirme : « l'information erronée nous cause un dommage considérable en termes de crédibilité et d'image » et de rappeler plusieurs principes de l'agence : « 1) La fiabilité est la valeur numéro un à l'AFP. Elle doit toujours primer sur la rapidité 2) L'annonce de la mort d'une personnalité quelle qu'elle soit doit faire l'objet d'une attention toute particulière, avec des sources pleinement autorisées 3) Le travail d'agencier est un travail d'équipe. Au moindre doute, les questions doivent remonter au sein de la hiérarchie. »Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard Dans la nuit de vendredi 27 à samedi 28 février, les Américains ont découvert la troisième saison de « House of Cards ». Samedi à 20 h 50, les Français pourront à leur tour visionner les nouvelles manigances politiques de Kevin Spacey et de sa compagne, sur Canal+ Séries, ainsi que sur la plate-forme en ligne Canal+ à la demande, où tous les épisodes sont immédiatement disponibles, en version originale. Canal+ diffusera, elle, la série en version française à partir du 12 mars.Pour la chaîne payante, ce dispositif de sortie n’est pas inédit : elle avait déjà mis en ligne d’emblée tous les nouveaux épisodes de ses séries « Borgia » et « Mafiosa » en 2014. Mais elle ne l’avait pas fait pour « House of Cards », le feuilleton emblématique dont elle a acheté les droits français au service de vidéo à la demande Netflix. Canal+ se met ainsi au binge watching, ce visionnage boulimique popularisé par la plate-forme américaine. Mais la chaîne suit aussi une tendance plus large : l’essor de la télévision « délinéarisée », celle que l’on regarde quand on veut.Déclic psychologique et techniqueDepuis plusieurs semaines, les professionnels du secteur se félicitent des bons scores de cette « télévision de rattrapage », aussi appelée en anglais catch-up ou replay : qui consiste à regarder un programme après son passage à l’antenne, sur son ordinateur, sa tablette ou son smartphone, mais aussi sur son téléviseur. Une possibilité généralement offerte durant sept jours après la diffusion.Pour les patrons de l’audiovisuel, il y a eu un déclic psychologique et technique : depuis septembre, Médiamétrie, qui produit le célèbre et parfois cruel Audimat, intègre des chiffres de visionnage en différé. L’institut ne tient compte, pour l’heure, que des programmes vus sur le téléviseur, par la « box » d’un fournisseur d’accès à Internet (IPTV). Une nouveauté qui permet déjà de faire gagner sur certaines émissions quelques précieux points d’audience.« Le différé commence à monter », a ainsi résumé Elisabeth Durand, directrice des antennes de TF1, lors d’une présentation des nouveautés de 2015. Depuis la mise en place de la mesure Médiamétrie, la chaîne a gagné 0,3 point de parts d’audience hebdomadaire sur les 4 ans et +, et jusqu’à 0,8 point sur les ménagères de moins de 50 ans. TF1, qui accapare le top 100 des meilleures audiences télévisées, est fière de détenir également le record d’audience en catch-up sur téléviseur : + 1,3 million pour un épisode de « Blacklist ». L’Emprise, téléfilm de TF1 sur la violence conjugale, a gagné 1,2 million de spectateurs grâce au replay sur téléviseur, sur un total 9,8 milllions (plus 3 millions de vidéos vues sur ordinateur et mobile, selon TF1). Un épisode de « Joséphine, ange gardien » peut séduire jusqu’à 800 000 spectateurs supplémentaires.Côté programmes de flux et de divertissement, le dernier lancement du jeu de téléréalité « Koh-Lanta » a attiré 900 000 spectateurs supplémentaires en replay sur le téléviseur, sur un total de 7,7 millions. Le concours de chanteurs « The Voice », jusqu’à 800 000 spectateurs supplémentaires.La tendance touche toutes les chaînes, pointe le Centre national du cinéma (CNC), qui a publié, vendredi 27 février, un rapport incluant tous les modes de consommation : téléviseurs, ordinateurs, tablettes et smartphones. En 2014, 3,7 milliards de vidéos ont été ainsi visionnées en replay, contre 2,5 milliards en 2013, soit une progression de 50,2 %. Si on corrige l’effet lié à l’arrivée de nouvelles chaînes et programmes, la croissance est estimée à environ 30 %.Le bataillon des 15-24 ansLa consommation replay par le téléviseur est en progression, et celle-ci a, pour la première fois, dépassé celle sur ordinateur, en août, novembre et décembre 2014, pointe le rapport. Sur l’ensemble de l’année, l’ordinateur représente 40,1 % de cette consommation de télévision en ligne (– 6,9 points par rapport à 2013), l’écran de télévision 37,5 % (+ 2,7 points) et les supports mobiles totalisent 22,3 % des vidéos vues (+ 4,1 points), dont 11,3 % pour la tablette et 11 % pour le téléphone mobile.« On a franchi un cap, le paradigme est en train de changer », estime Bruno Patino, directeur général délégué aux programmes, aux antennes et aux développements numériques de France Télévisions. Les programmes les plus propices au visionnage en replay sont les séries « feuilletonnantes », note-t-il. « Plus belle la vie » de France 3 attire ainsi en 2015, en moyenne, 5,1 millions de téléspectateurs, dont 300 000 en différé sur téléviseur, et génère 150 000 à 200 000 vidéos vues sur les autres canaux. Les documentaires événementiels, comme Apocalypse, sur la guerre 1939-1945, connaissent aussi de fortes audiences de rattrapage, de même que les programmes « de niche », comme ceux de France 4 ou les séries de la chaîne d’outre-mer France Ô. Sur Arte, la série d’auteur « P’tit Quinquin » a entraîné 626 000 visionnages en différé sur un total de 1,9 million, selon Libération.Dans le groupe Canal+, les meilleures audiences en différé sont réalisées par « Le Petit Journal » et « Le Grand Journal » ; dans le groupe M6 par les divertissements de la chaîne W9 (« Les Princes de l’amour », « Les Marseillais à Rio »…), selon le CNC. Les programmes de deuxième partie de soirée réalisent aussi de bons scores : + 22 % en moyenne pour la série américaine « The Arrow ».Et la tendance semble bien partie pour se renforcer. Les 15-24 ans représentent, en effet, 25,3 % du public de la télévision de rattrapage, mais 42,7 % des utilisateurs quotidiens de ces services, souligne le CNC.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) La déflation menace à nouveau l’archipel nippon. Le 27 février, la Banque du Japon (BoJ) a annoncé une hausse des prix à 2,2 % en janvier. Hors effet de la hausse de la TVA de 5 à 8 % le 1er avril 2014, elle n’a pas dépassé 0,2 % et reste éloignée de l’objectif de 2 % fixé par l’établissement central et son gouverneur Haruhiko Kuroda pour sortir le Japon de près de vingt ans de déflation.Depuis son entrée en fonctions en avril 2013, M. Kuroda a multiplié les mesures d’assouplissement monétaire pour y parvenir. Sa politique est un pilier des « Abenomics », les mesures économiques du premier ministre Shinzo Abe pour relancer durablement l’activité au Japon.Japon : dernière chance pour les « abenomics »Les prix augmentent depuis vingt mois mais à un rythme qui ne cesse de ralentir. La faible hausse de janvier s’explique essentiellement par la chute des prix du pétrole. Les données préliminaires pour février indiquent une baisse de 0,3 % des prix à Tokyo, hors denrées périssables, énergie et impact de la hausse de la TVA. Le retour en territoire négatif avant l’été n’est pas exclu.« Il faut une accélération décisive »M. Kuroda souhaite à tout prix éviter un tel scénario. Intervenant le 27 février, il a rappelé que la BoJ était prête à ajuster sa politique monétaire « sans hésitation » et sans s’attacher aux variations des prix du pétrole. Pour lui, l’objectif des 2 %, qu’il estime réalisable avant la mi-2016, est indispensable. « Pour sortir de l’équilibre déflationniste, a-t-il déclaré, il faut une accélération décisive, comme quand un vaisseau spatial s’arrache à la forte pesanteur terrestre. »Comme il l’avait fait en novembre 2014 après avoir annoncé de nouvelles mesures d’assouplissement, M. Kuroda a souligné l’importance de changer ce qu’il appelle l’« état d’esprit déflationniste ». Dans ce contexte, les consommateurs ont tendance à reporter leurs achats avec l’idée que les prix vont continuer de baisser.M. Kuroda estime que les mentalités commencent à changer. Mais la consommation a reculé en janvier de 5,1 % sur un an. Les dépenses des Japonais reculent chaque mois depuis la hausse de la TVA.Le gouvernement comme l’établissement central tablent sur les augmentations de salaires pour les relancer. Le « shunto », les traditionnelles négociations salariales de printemps sont en cours. Les syndicats ont demandé des hausses de salaire, évoquant les profits records dégagés par les entreprises et la nécessité de lutter contre la déflation. Le gouvernement pousse dans ce sens.Hésitation des entreprisesLa situation de l’emploi devrait favoriser ces revendications. Le chômage a progressé de 0,2 point à 3,6 % en janvier. Mais le ratio d’offres d’emploi reste élevé à 1,14 : ce qui signifie qu’il y a plus d’une proposition de poste par chômeur.Les entreprises hésitent pourtant. Chez Toyota, le syndicat maison a demandé une hausse de 3,7 % du salaire de base, qui a été jugée trop élevée par la direction. « La demande dépasse de beaucoup ce que nous attendions », a déclaré le 26 février le responsable des ressources humaines Tatsuro Ueda. Or, en la matière, Toyota est considéré comme le faiseur de tendance de l’ensemble de l’industrie nippone. Dans le même temps, les PME, qui emploient plus de 70 % des travailleurs japonais, ne semblent pas disposer à élever les rémunérations, en raison notamment de la hausse récente de leurs coûts.La relance de la consommation semble donc hypothétique. Elle ne devrait pas soutenir la croissance, qui reste modeste. Entre octobre et décembre 2014, le PIB n’a crû que de 2,2 % en glissement annuel, après deux trimestres de baisse.Seules les exportations semblent à même de soutenir l’activité. La production industrielle a augmenté de 4 % en janvier, un chiffre supérieur aux attentes, mais elle devrait quasiment stagner en février et reculé en mars.De quoi compliquer la réalisation des 2 % d’inflation, ce que le gouvernement semble percevoir. Dans son rapport économique mensuel dévoilé en janvier, il affirme attendre ce niveau « en considération de l’activité économique ». Auparavant il le souhaitait « le plus vite possible ».Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre Miracle de la statistique, le ministère du logement a, vendredi 27 février, retrouvé 58 600 logements neufs « oubliés » dans le comptage de la production 2014 ! Ce ne sont donc pas 297 300 logements qui ont été mis en chantier l’an passé, un chiffre particulièrement faible, mais bien 356 200.Première conséquence : l’objectif, toujours réitéré mais jamais atteint, de 500 000 logements neufs construits par an se rapproche. Deuxième conséquence : une telle erreur jette un doute sur la fiabilité de l’appareil statistique français, que le monde entier nous envie pourtant, car, nous apprend le ministère, elle remonte à 2005, a été identifiée en 2010… et n’est corrigée qu’aujourd’hui.Recalculée sur les dix dernières années, la construction a gagné d’un coup 290 000 logements, et, rétrospectivement, le cap des 500 000 logements a presque (493 900) été atteint en 2006. Il a donc manqué à l’appel 68 900 logements en 2010 mais 1 500 seulement en 2011, puis 52 400 en 2012 et 69 900 en 2013. Depuis 2007, ce sont plus de 200 000 logements qui ont été ignorés des statistiques, soit l’équivalent d’une ville de la taille de Nice ! Une fois ces chiffres corrigés, les évolutions constatées avant correction restent cependant valables : la construction a bien plongé depuis 2012, mais de 10,7 % au lieu de 14,1 %.« Zone grise »Ce mécompte a deux raisons. A partir de 2005, l’instruction des permis de construire a été confiée aux collectivités locales et leur collecte administrative s’en est trouvée un peu désorganisée. En 2007, une réforme destinée à simplifier les procédures de délivrance d’autorisations de construire a encore amoindri la qualité de cette collecte. Et, parallèlement, il a toujours existé une « zone grise » qui n’a cessé d’épaissir au fil des ans, entre le nombre de permis accordés et celui des mises en chantier effectives, certains programmes étant entre-temps abandonnés ou repoussés.« Nous avons constaté que cet écart s’accentuait, explique un responsable du service d’observation et de statistiques du ministère du logement. Et, en 2009, mis cela sur le compte de la crise. Mais les professionnels du bâtiment, en particulier les vendeurs de matériaux de construction, attiraient notre attention sur cette perte inexpliquée. » D’autres alertes ont sonné, par exemple à la commission qui établit les comptes du logement où, en 2010, des experts ont fait part de leur scepticisme sur les chiffres de la construction. « Ce qui surprend, c’est le temps qu’a mis l’administration à reconnaître et corriger son erreur, commente Guy Lemée, rédacteur en chef de la revue Habitat et Collectivités locales, alors que, depuis longtemps, les professionnels émettaient des doutes. Plutôt que d’adopter une attitude hautaine, il serait bon de mettre les différents experts autour de la table et réunir des conférences de consensus », suggère-t-il.Sous-estimation des besoinsLa division logement de l’Insee avait déjà, dans les années 1990, été critiquée pour avoir largement sous-estimé les besoins nationaux, à 300 000 logements par an au lieu de 500 000, car elle n’avait pas considéré l’accroissement du nombre de ménages qu’entraînent, en plus de la démographie, des évolutions sociétales comme la décohabitation, les divorces, le vieillissement…Des pans entiers de l’économie du logement sont d’ailleurs ignorés par la statistique publique : l’Insee, par exemple, ne fournit que depuis quelques années une « estimation » du nombre de ventes de logements existants, alors qu’elles sont dûment enregistrées par les notaires ; l’indice Insee des prix des logements n’existe que depuis 1995, pour Paris, l’Ile-de-France et la province, sans autre détail, et il ne concerne pas le neuf.Résultat, des organismes privés, réseaux d’agences, syndicats professionnels, courtiers en crédits, pallient, avec plus ou moins de rigueur, les failles de la statistique publique (au Monde, nous ne publions que les données des notaires, fiables mais tardives, et celles du réseau d’agences Century21 établies sur environ 40 000 ventes par an, dans tout le territoire). Dans le domaine du mal-logement, la Fondation Abbé Pierre produit, depuis vingt ans, un état des lieux attendu, une mine de renseignements, devenue une référence.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Dominique Gallois (avec AFP) Mais que va faire Vincent Bolloré ? Le patron de Vivendi dispose aujourd’hui d’importantes capacités financières confortées par la sortie définitive de Numericable-SFR, annoncée vendredi 27 février. Cette journée marque un tournant. À l’occasion de la publication des résultats annuels du groupe, le conseil de surveillance de Vivendi, présidé par Vincent Bolloré, a accepté l’offre de Patrick Drahi formulée dix jours auparavant, concernant la cession de ses 20 % de Numericable-SFR. Cette vente est estimée à environ 3,9 milliards d’euros. Le groupe recentré sur les médias et les contenus a justifié sa décision au vu du « faible niveau de liquidité » du titre Numericable-SFR qui aurait rendu « incertaine une sortie dans des conditions optimales ». L’offre de 40 euros par action représente une prime de 20 % par rapport au cours du titre au 27 novembre 2014, lorsque Vivendi a conclu la cession de SFR, note le groupe.Toutefois, les analystes se sont étonnés, de cette vente qui se fait avec une décote importante, alors que le titre SFR-Numericable a terminé la séance de vendredi à la Bourse de Paris à 55,4 euros. « C’était une bonne opportunité pour encaisser le cash et éviter d’être dans une situation difficile de liquidités », a répondu le président du directoire, Arnaud de Puyfontaine, soulignant n’avoir d’ailleurs reçu aucune contre offre depuis celle de M. Drahi.Redistribution aux actionnairesAu total Vivendi devrait recevoir 17 milliards d’euros pour la cession du deuxième opérateur mobile français, auxquels s’ajoutent les 4,1 milliards pour la vente de Maroc Telecom. Le groupe dispose ainsi d’une trésorerie positive de 4,6 milliards d’euros fin 2014, ayant soldé toute sa dette, qui se montait à 11,1 milliards fin 2013. Et ce n’est pas fini. Vivendi prévoit encore de finaliser la cession a Telefonica de son actif télécom brésilien GVT au cours du deuxième trimestre 2015 pour 7,45 milliards d’euros.Dans un premier temps une partie de ces sommes va être restituée aux actionnaires. Ainsi, 5,7 milliards d’euros vont être rendus sous forme de dividendes et de rachats de titres sur la période 2014-2017, pour leur faire partager une partie des gains enregistrés sur ses récentes cessions. Vivendi versera un dividende au titre de 2014 de 1 euro, dont 0,8 euro correspondant à ses derniers désinvestissements. « L’objectif est de maintenir ce niveau de distribution au titre des exercices 2015 et 2016, représentant un retour aux actionnaires de 2 milliards d’euros supplémentaires », a précisé le communiqué financier. Le groupe prévoit également de racheter jusqu’à 2,7 milliards d’euros de ses propres actions.« Vivendi a vocation à devenir le Bertelsmann à la française »Rien n’a été dit concernant les futures acquisitions, mais une indication avait été donnée à la fin de l’année 2014 quand le groupe s’était porté officiellement candidat au rachat du pôle français de l’éditeur belge Roularta comprenant en particulier L’Express, L’Etudiant, L’Expansion. Un pôle passé finalement sous contrôle de.. Patrick Drahi.Patrick Drahi, le nouveau tycoon des médiasLe 9 décembre 2014, au micro de RTL, Vincent Bolloré déclarait que « Vivendi a vocation à devenir le Bertelsmann à la française, c’est-à-dire à réunir l’ensemble des médias qui soient écrits ou télévisuels ou sur le net. Donc, bien évidemment, s’il y a des opportunités qui se présentent, on les saisira. » Il ajoutait : « On a la chance d’avoir le groupe Canal qui est très important, on a la chance d’avoir Universal, le numéro un de la musique, mais pour que tout ça rayonne il faut des contenus et les magazines sont des contenus. »Concernant Canal +, les ventes ont progressé de 2,7% sur un an, avec un gain de 678.000 abonnements sur l'année 2014 qui atteignent désormais 15,3 millions dans le monde. Le portefeuille d'abonnés passe ainsi la barre des 11 millions pour la première fois grâce à l'Afrique et au Vietnam. L'offre de vidéo à la demande en France Canalplay y contribue aussi à cette performance avec 599.000 abonnés fin 2014.Vivendi devrait contribuer à alimenter les spéculations sur les marchés concernant ses futures acquisitions. Un point commun avec Patrick Drahi . Des rumeurs insistantes lui prêtent l’intention d’acquérir Bouygues Telecom. «Il n’y a aucune négociation en cours (…) Le choix, c’est le “stand alone”, on a été très clairs là-dessus  » a répliqué mercredi Martin Bouygues.Dominique Gallois (avec AFP)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Il n’était ni le plus riche, ni le plus célèbre des investisseurs encore en activité à Wall Street, mais Irving Kahn en était de loin le doyen. Celui qui avait fait ses premiers pas en Bourse en juin 1929, à la veille de la Grande Dépression avant de monter sa propre société d’investissement, Kahn Brothers Group, est mort, mardi 24 février, chez lui, à New York, à l’âge de 109 ans.Jusque dans les derniers mois de son existence, Irving Kahn venait encore régulièrement à son bureau. Il prenait un taxi en bas de son domicile, situé dans l’Upper East Side, pour se rendre vingt pâtés de maison plus bas, sur Madison Avenue, au siège d’une société dirigée aujourd’hui par son fils Thomas, et qui gère 1 milliard de dollars.Irving Kahn était né le 19 décembre 1905 à Manhattan. Son père, Saul, vendait des luminaires. Il racontait encore récemment que, lorsqu’il traversait Central Park pour aller à l’école, il croisait vaches et moutons. Après deux ans d’études au City College of New York, une université publique de la ville, il entra comme employé chez Kuhn, Loeb & Co, l’une des grandes banques d’investissement de l’époque, qui a fusionné à la fin des années 1970 avec Lehman Brothers.Dès ses premiers pas à Wall Street, il croisa le chemin de Benjamin Graham, un trader du New York Cotton Exchange, qui occupait parallèlement une chaire de professeur à la Columbia Business School de New York. Les deux hommes se lièrent d’amitié au point qu’Irving Kahn se vit proposer un poste d’assistant à temps partiel.Nouvelle théorieQuelques années auparavant, Benjamin Graham avait commencé à développer sa théorie sur la « value investing », c’est-à-dire l’investissement en fonction de la valeur intrinsèque des entreprises, et non de leurs perspectives de croissance. Une stratégie qui suppose de se tenir à l’écart des effets de mode, de ne compter que sur le réel, de repérer les risques et d’apprendre à les maîtriser. Tel un gourou, il regroupa alors autour de lui une poignée d’hommes séduits à la fois par la simplicité et la sagesse de sa théorie. Parmi eux : Kahn, mais aussi Warren Buffett, qui est devenu plus tard l’un des investisseurs les plus célèbres et les plus avisés.M. Kahn n’eut pas beaucoup à attendre pour expérimenter l’efficacité des thèses de Graham. Quelques semaines avant le krach de 1929, il fit un pari qui semblait insensé pour l’époque : il emprunta de l’argent pour vendre à découvert une compagnie minière, Magma Copper. Si le cours avait continué à grimper comme les précédents mois, Irving Kahn aurait été ruiné. C’est bien entendu l’inverse qui se produisit. Le 29 octobre, le château de cartes s’effondra et Kahn doubla sa mise.Ses principes d’investissement n’ont pas fait de lui un milliardaire, mais ils lui ont permis de traverser toutes les tempêtes financières sans trop de dommages. En 1978, il décida de monter sa propre société d’investissement avec deux de ses fils.Étude sur la longévitéQuelques décennies plus tard, ce ne furent pas ses stratégies d’investissement qui allaient retenir l’attention, mais son exceptionnelle longévité. Depuis plusieurs années, il participait à une étude scientifique sur les centenaires menée par la faculté de médecine Albert-Einstein, dans le Bronx. Pour l’un de ses responsables, le généticien Nir Barzilai, la longévité de l’investisseur était liée au niveau élevé de « bon » cholestérol qui coulait dans ses veines. Une marque de fabrique familiale : sa sœur aînée, Helen, a vécu jusqu’à 109 ans, son frère cadet, Peter, est mort en 2014 à 103. Quant à son autre sœur, Lee, elle s’est éteinte à 101 ans.Le secret de la longévité n’est pas à chercher dans un régime particulier. Irving Kahn a fumé jusqu’à l’âge de 50 ans et fréquenté régulièrement le Veau d’or, un restaurant français de l’Upper East Side, où il s’est toujours régalé d’un simple hamburger saignant. Entre deux petits plaisirs de ce style, il continuait régulièrement à distiller ses impressions sur les aléas des marchés. En septembre 2014, interrogé par le quotidien britannique The Telegraph sur les sommets atteints par les indices boursiers, il avait répondu : « J’essaie de ne pas pontifier à propos des marchés financiers, mais je peux dire que lorsque je regarde la Bourse aujourd’hui, je trouve bien peu d’idées d’investissement. C’est généralement un signe de spéculation généralisée. »Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Douet (professeur à l'Université de Bourgogne) Le 26 février 2015, la Cour de justice de l'Union européenne a jugé que la France ne pouvait faire payer aux « frontaliers », c'est-à-dire aux personnes domiciliées fiscalement en France mais qui travaillent dans un autre Etat membre de l'Union européenne, les prélèvements sociaux sur leurs revenus du patrimoine de source étrangère.Pour rappel, deux sortes de prélèvements sociaux coexistent : ceux sur les revenus d'activité et de remplacement (CSG et CRDS) et ceux sur les revenus du patrimoine (CSG, CRDS, prélèvement social, contribution additionnelle au prélèvement social et prélèvement de solidarité).Pour comprendre cette décision de la Cour de justice de l'Union européenne, il faut savoir qu'un débat existe sur le fait de savoir si les prélèvements sociaux sont des « impositions de toutes natures » ou des « cotisations de sécurité sociale ».Ce débat est important pour les frontaliers dans la mesure où ils ne relèvent pas du régime obligatoire français d'assurance-maladie, mais de celui de l'Etat membre dans lequel ils travaillent.La réglementation européenne interdit à la France d'appliquer à ces frontaliers des prélèvements exclusivement affectés à la Sécurité sociale, puisqu'ils paient déjà des cotisations sociales dans un autre Etat membre.Les frontaliers échappent donc aux prélèvements sociaux s'il s'agit de cotisations de Sécurité sociale mais pas si ce sont des « impositions de toutes natures ».VAGUE DE RÉCLAMATIONSLe Conseil constitutionnel avait tranché en faveur de cette seconde qualification. Cela permettait notamment à l'administration fiscale française de faire payer des prélèvements sociaux à des Français domiciliés dans un autre Etat membre et tirant des revenus de biens immobilier situés en France (loyers et plus-values immobilières).La Cour de justice de l'Union européenne ne l'entend pas de cette oreille. D'où sa décision du 26 février.Cette décision va faire déferler une vague de réclamations de la part des frontaliers indûment soumis à ces prélèvements.Deux sortes de personnes sont potentiellement concernées :- celles domiciliées fiscalement en France, qui relèvent de la législation de sécurité sociale d'un autre Etat membre et qui perçoivent des revenus du patrimoine de source étrangère (rente viagère, dividendes, revenus fonciers…) ;- celles non domiciliées fiscalement en France, qui relèvent de la législation de sécurité sociale d'un autre Etat membre et qui perçoivent des revenus procurés par des biens immobiliers situés en France.Les intéressés disposent d'un délai de deux ans pour adresser à l'administration fiscale leurs demandes de restitution. Ce délai expire le 31 décembre de la deuxième année qui suit la notification de l'avis de mise en recouvrement ou le versement de l'impôt, soit le 31 décembre 2015 pour les prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine payés en 2013.Frédéric Douet (professeur à l'Université de Bourgogne) Alexandra Bogaert Le dernier week-end de chassé-croisé sur les routes des stations de ski va-t-il être aussi mouvementé que les précédents ? Pour le dernier jour de février, samedi, les voies d'accès aux massifs montagneux vont rester chargées, puisque c'est au tour des Franciliens (zone C) de ranger les skis quand les écoliers de la zone B, dont ceux des académies d'Aix-Marseille, disposent encore d'une semaine de congés pour profiter de la neige.Ainsi, « dans le Sud-Est, la circulation sera dense entre Marseille, Aix-en-Provence ou Nice et les stations de ski des Alpes du Sud. La circulation sera également très dense entre la région Rhône-Alpes et l'Ile-de-France sur l'autoroute A6 », anticipe Bison futé, qui voit rouge en Rhône-Alpes pour les départs et orange pour les retours au niveau national. « Le flux de circulation attendu pour ce week-end est d'environ 1 400 véhicules par heure dans les deux sens, sur l'A51. Le seuil de saturation étant fixé à 1 500 », confirme la préfecture des Alpes-de-Haute-Provence. Pour la journée de dimanche, la tendance est au vert dans tout l'Hexagone sauf en Ile-de-France, couverte d'orange.« Bien qu'il s'agisse d'un week-end de chassé-croisé, les conditions météorologiques devraient permettre au flux de s'écouler, même si les automobilistes doivent s'attendre à des heures d'attente dans les bouchons », prévient David Ribeiro, directeur du cabinet du préfet de l'Isère. Météo France prévoit en effet un temps ne nécessitant pas de vigilance particulière sur le territoire français, à l'exception des départements du Gers, des Landes et des Hautes-Pyrénées, placés en vigilance orange pour risques d'inondation sur le bassin de l'Adour. DES PRÉVISIONS DE BISON FUTÉ FORCÉMENT IMPRÉCISESRien d'autre à signaler dans les Pyrénées ? Pas pour Bison futé. Pourtant, vendredi 27 février, certaines stations étaient encore fermées à la mi-journée, en raison des fortes précipitations de neige. Rien que sur les Pyrénées-Atlantiques, une vingtaine d'avalanches ont coupé des axes routiers entre mercredi et vendredi. Sur Twitter, les vacanciers bloqués ont diffusé leurs clichés de congères impressionnants sous le hashtag #ApocalypseSnow. La préfecture a même dressé des barrages sur les routes jugées dangereuses pour empêcher les automobilistes de les emprunter. Certains vacanciers sont restés coincés plusieurs jours dans les stations, comme à La Mongie, dans les Hautes-Pyrénées, où la préfecture a finalement mis en place, vendredi après-midi, « des cortèges alternés [montée et descente] », indique-t-elle sur son compte Facebook. La station devrait être rouverte samedi matin. Mais il n'était pas garanti, vendredi, que la situation reviendrait partout à la normale pour le week-end. Alors, peut-on croire Bison futé ? Le lieutenant colonel Ghislain de Sars, qui en est le chargé de communication, explique bien les limites des prévisions : « Le calendrier des jours difficiles en 2015 a été établi l'an dernier, en fonction des dates de congé des différentes zones. Il ne prend donc en compte ni la météo du moment ni les éventuels chantiers. »Toutefois, il existe un signe encourageant pour ceux qui s'apprêtent à prendre la route des montagnes :  vendredi après-midi, la Croix-Rouge n'avait pas été sollicitée de manière préventive par les préfectures ou les sociétés d'autoroute, afin de se préparer à venir en aide aux éventuels damnés de la route. Cela avait été le cas les week-ends du 27 décembre et du 21 février, quand la journée avait été classée noire.LA CROIX-ROUGE PRÊTE À INTERVENIR« On n'a pas été sollicité… pour l'instant », indique Florent Vallée, responsable des opérations et moyens de secours à la direction de l'urgence et du secourisme au sein de l'ONG. Ses équipes maintiennent en permanence, sur l'ensemble des départements de la métropole, du matériel (boissons chaudes, collations, couvertures de survie) pour prendre en charge un millier de personnes. Si un épisode météo exceptionnel survenait, les bénévoles seraient prêts, assure-t-il, à aller distribuer ces petits réconforts. « Que cela n'empêche pas ceux qui vont prendre la route de partir avec de quoi être autonome », prévient-il. « Trop souvent, on constate que les Français ne sont pas sensibilisés aux risques et sont insuffisamment préparés à la catastrophe. »« Et leurs comportements influent sur la fluidité du trafic », abonde le lieutenant colonel de Sars, dans une allusion claire à ceux qui, les derniers week-ends de chassé-croisé, ont cheminé sans avoir prévu de pneus neige ou de chaînes, ajoutant de la pagaille aux difficultés normales de circulation sous la neige.UNE PAGAILLE DUE AUX AUTOMOBILISTES ?« On ne peut pas rejeter la faute uniquement sur les usagers, réagit Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes. C'est vrai, dans l'ensemble, les automobilistes ont fait preuve de laxisme concernant leur équipement. Quand on part au ski, on n'y va pas en tong. Même chose pour son véhicule, qu'on doit équiper. Pour autant, les torts sont partagés : les déneigeuses arrivent souvent trop tard, les pouvoirs publics sont coupables de laxisme sur l'anticipation des événements. A-t-on vu la ministre de l'écologie [dont dépend le secrétariat d'Etat chargé des transports] diffuser des messages de prévention, faire la promotion des pneus hiver ? »A Bison futé, on constate que les recommandations commencent à être, un peu, suivies d'effet : « Il y a une augmentation des départs très tôt dans la matinée, vers 3 heures du matin, pour éviter les bouchons. Et de plus en plus de personnes coupent leur trajet vers les stations en deux, et font une étape à mi-parcours. Bref, ils se prennent en main pour éviter les bouchons. » Ce que confirme la préfecture des Alpes-de-Haute-Provence : « Le week-end dernier, les vacanciers ont anticipé, mieux étalé les départs et pris des itinéraires bis. Cette prise en compte des messages de sécurité diffusés par les services de l'Etat a évité de saturer le réseau routier. »Alexandra Bogaert Stéphane Lauer (New York, correspondant) Finalement, 2014 n’aura pas été une année si exceptionnelle que cela pour la croissance américaine. La progression du Produit Intérieur Brut (PIB) au quatrième trimestre a été révisée sensiblement à la baisse, selon la deuxième estimation publiée, vendredi 27 février, par le Département du commerce. La croissance n’a été que de 2,2 % en rythme annualisé (+0,55 % en croissance cumulée) soit 0,4 point de moins que ce qui avait été anticipé dans un premier temps. L’économie américaine a ainsi progressé de 2,4 % en 2014. C’est un peu plus que la moyenne des trois années précédentes, qui avait été de 2,2 %, mais l’accélération tant espérée se fait donc toujours attendre.La consommation a constitué le principal moteur de la croissance entre octobre et décembre 2014, en contribuant à hauteur de 2,8 points à la hausse du PIB. La progression des dépenses des ménages s’établit à 4,2 %, soit légèrement moins que ce qu’indiquait la première estimation (4,3 %). Il s’agit néanmoins de la meilleure performance trimestrielle depuis 2010. Ce sont les achats dans les services qui ont été le principal contributeur de cette tendance avec une hausse de 4,1 %, la plus forte jamais constatée depuis 2000. Les effets de la baisse des prix de l’énergie ont joué un rôle essentiel dans ce bond de la consommation.Etats-Unis : la consommation des ménages tire l’économieSi le rythme de la croissance des investissements des entreprises a ralenti par rapport au troisième trimestre, la progression de 4,8 % est toutefois supérieure à ce qui avait été publié lors de la première estimation (1,9 %). Le secteur immobilier, lui continue sa progression : l’investissement résidentiel est en hausse de 3,4 % à comparer avec les 3,2 % enregistrés au troisième trimestre.Le creusement du déficit commercial a pesé lourdEn revanche, la mauvaise surprise est venue des stocks des entreprises. Leur montant a été évalué à 88,4 milliards de dollars, soit beaucoup moins que les 113 milliards annoncés lors de la première estimation. Leur contribution au PIB, qui avait été évaluée à 0,8 point, n’est plus désormais que de 0,1 point.Le creusement du déficit commercial, en raison principalement de la hausse du dollar par rapport aux autres monnaies a également fortement pesé sur la croissance américaine. Le rythme des exportations a nettement ralenti, tandis que les importations ont beaucoup progressé, les produits étrangers ayant regagné en compétitivité par rapport aux biens fabriqués aux Etats-Unis. Globalement, les importations ont ainsi augmenté trois fois plus vite que les exportations.Si l’économie américaine semble être sur de bons rails avec un taux de chômage tombé à 5,7 % et un rythme de création d’emplois dynamique, elle reste encore loin des taux de croissance de 3,4 % en moyenne qu’elle connaissait des années 1990. L’année 2015 devrait démarrer sur les mêmes bases que la fin de 2014. Pour le premier trimestre, Barclays et Macroeconomic Advisers prévoient ainsi respectivement une croissance de 2,1 % et 2,3 % en rythme annualisé.L’inflation aux Etats-Unis au plus bas depuis cinq ans Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Francine Aizicovici Le Grand-Duché du Luxembourg manque à ses obligations en matière de prévention des abus du recours aux contrats à durée déterminée (CDD) pour les intermittents du spectacle. C’est ce que décide la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) dans un arrêt du 26 février, indique l’Agence d’informations sociales AEF. La Cour avait été saisie d’un recours en manquement dirigé par la Commission européenne contre le Luxembourg.Le code du travail luxembourgeois prévoit que, comme en France, la durée maximale d’un CDD ne peut dépasser vingt-quatre mois, renouvellement compris. Il prévoit les cas de recours au CDD pour des « tâches précises et non durables » telles que le « remplacement d’un salarié temporairement absent », « l’emploi à caractère saisonnier », etc.« Il ne peut avoir pour objet de pourvoir durablement à un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise », précise le code du travail du Grand-Duché. Toutefois, une dérogation est prévue « pour les intermittents du spectacle » : leurs CDD « peuvent être renouvelés plus de deux fois, même pour une durée totale dépassant vingt‑quatre mois, sans être considérés comme contrats de travail à durée indéterminée ».Ce qui, selon la CJUE, constitue un manquement aux obligations prévues par l’accord-cadre européen de 1999 annexé à la directive sur le travail à durée déterminée de la même année. En vue de la prévention des abus, l’accord-cadre dispose notamment que le renouvellement des CDD doit être justifié par une « raison objective » permettant de vérifier si ces contrats correspondent à un besoin véritable.La loi française pas très différenteOr, la Cour constate que la loi luxembourgeoise autorise les employeurs à conclure ces CDD avec les intermittents y compris pour des besoins permanents et durables. Le Luxembourg avait invoqué un arrêt antérieur qui, selon lui, considère que la situation des intermittents serait caractérisée par l’existence de « raisons objectives », au sens de l’accord-cadre et de la jurisprudence de la Cour.En particulier, ces travailleurs participeraient à des projets individuels et limités dans le temps et une certaine flexibilité ainsi que des avantages sociaux résulteraient de la possibilité, pour un employeur, de renouveler des contrats à durée déterminée avec ces mêmes travailleurs. Un argument balayé par la Cour européenne.La loi française n’est pas très différente de la loi luxembourgeoise. Elle prévoit une quinzaine de secteurs d’activités, dont celui des spectacles, « dans lesquels des contrats à durée déterminée peuvent être conclus pour les emplois pour lesquels il est d’usage constant de ne pas recourir au contrat à durée indéterminée en raison de la nature de l’activité exercée et du caractère par nature temporaire de ces emplois ».Toutefois, le fait qu’un emploi pourvu en CDD successifs est conclu dans l’un de ces secteurs n’exclut pas, qu’en cas de litige, l’employeur devra démontrer au juge le caractère temporaire de ce poste. C’est qu’affirment depuis plusieurs années des arrêts de la Chambre sociale et la chambre criminelle de la Cour de cassation.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.02.2015 à 12h53 • Mis à jour le28.02.2015 à 10h13 | Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Les apparences sont parfois trompeuses. A première vue, la Grèce et l’Union européenne peuvent se réjouir du vote du Bundestag ce vendredi 27 février. Comme attendu, la prolongation de quatre mois du deuxième plan d’aide à Athènes a été approuvée par une écrasante majorité des députés allemands : 541 députés ont voté pour, 32 contre, 13 se sont abstenu et 45 n’ont pas pris part au vote. Avant la séance, 22 députés conservateurs (sur 311) avaient fait part de leur intention de voter contre. Mais on a rarement vu un vote aussi peu enthousiaste, après les tensions suscitées en Europe par les premiers pas du gouvernement d’Alexis Tsipras.Dès le début de sa courte intervention – moins de vingt minutes –, le ministre des finances, Wolfgang Schäuble (CDU), a reconnu que la décision de continuer à aider la Grèce n’était « pas facile à prendre ». Plutôt que d’expliquer l’accord avec Athènes, le ministre a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas « de donner davantage d’argent à la Grèce » mais « plus de temps ». Il a ensuite rappelé le rôle de l’Allemagne dans la construction européenne. « Après la catastrophe [nazie], nous, Allemands, devrions tout faire pour que l’Union européenne reste unie. » Enfin, le ministre a appelé les Grecs à la responsabilité. « Nous aidons la Grèce de façon exceptionnelle, mais elle doit naturellement faire aussi sa part », a-t-il déclaré, rappelant que, dans plusieurs pays européens, les salaires, les prestations sociales et le niveau de vie sont inférieurs à ce qu’ils sont en Grèce. « Les Grecs doivent y penser quand ils invoquent la solidarité. (…) Une monnaie commune exige que chacun soit conscient de ses responsabilités. »Banques allemandes et françaises « pas sérieuses »Premier à intervenir à la suite du ministre, Gregor Gysi, président du groupe de la gauche radicale Die Linke, principal parti d’opposition a dénoncé « l’échec de l’Europe libérale », et s’est félicité de l’arrivée d’un gouvernement de gauche à Athènes. Après avoir appelé à un « plan Marshall » pour la Grèce, il a expliqué qu’il ne s’agissait pas « d’approuver un diktat néolibéral » exigeant des Grecs qu’ils épargnent toujours davantage. Il a néanmoins soutenu le texte de Wolfgang Schäuble afin de soutenir le nouveau gouvernement grec, Die Linke étant allié de la formation d’Alexis Tsipras, Syriza, au Parlement européen.Immédiatement après, Carsten Schneider, numéro deux du groupe social-démocrate, a mis Alexis Tsipras en garde : « Si le gouvernement grec devait financer ses promesses électorales grâce aux contribuables des autres pays, cela n’irait pas. »Anton Hofreiter, porte-parole des Verts, a à la fois critiqué les banques « allemandes et françaises » qui n’ont « pas été sérieuses » en prêtant par le passé de l’argent à la Grèce. Il a évoqué le rôle stratégique d’Athènes, expliquant que, pour cette raison aussi, il ne fallait pas que la Grèce sorte de l’euro. Un débat que son successeur Ralph Brinkhaus (CDU) a tout de suite éteint : « Nous ne sommes pas ici pour décider si la Grèce doit ou non rester dans l’euro. »Devant les députés conservateurs, Wolfgang Schäuble s’était dit, jeudi, « consterné » par les déclarations de Giannis Varoufakis, son homologue grec, qui a évoqué un effacement de la dette grecque. De même, les propos de celui-ci à Charlie Hebdo ont été très mal perçus à Berlin. « Si vous pensez que vous avez intérêt à abattre des gouvernements progressistes comme le nôtre, quelques jours seulement après notre élection, alors attendez-vous au pire ! », a-t-il menacé. Dans le même entretien, le ministre des finances grec ne semble désireux ni d’augmenter les impôts de l’Eglise orthodoxe ni ceux des armateurs : « Le problème est que l’immense richesse qu’elle [l’Eglise orthodoxe] possède ne lui procure pas un revenu très élevé qui puisse être taxé, a justifié le ministre. Enfin, les armateurs doivent en effet verser leur juste part. Mais la mise en œuvre d’une telle taxation est difficile : les armateurs sont très mobiles et il est probable que leurs revenus quitteraient le pays s’ils devaient être taxés. »Atmosphère teintée de populismeLe vote du Bundestag s’est déroulé dans une atmosphère teintée de populisme. Seuls 21 % des Allemands approuvent la prolongation de l’aide à Athènes et 71 % doutent qu’Athènes tiendra ses engagements. Jeudi, le quotidien Bild a publié un énorme « Non » à une nouvelle aide à la Grèce, invitant ses lecteurs à faire des selfies en affichant cette page. Cette initiative, dénoncée au Bundestag par plusieurs députés, rappelle les dérapages d’une partie des médias allemands en 2010 et ne laisse présager rien de bon pour les débats qui ne manqueront pas de se poser à l’issue des quatre mois de répit accordés à la Grèce, s’il se confirme qu’elle devait avoir besoin d’un troisième plan d’aide.D’ailleurs, vendredi, Angela Merkel, qui portait une veste d’un jaune éclatant, a semblé suivre les deux heures de débats d’une oreille distraite, contrairement à son habitude, quittant fréquemment son siège pour discuter avec tel ou tel, comme si le vote de ce vendredi n’était qu’une formalité et qu’elle se réservait pour d’autres échéances plus difficiles.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Beuve-Méry Ce n’est pas une divine surprise, ce sont plutôt de vraies raisons d’espérer. La Fnac, qui s’est fortement transformée depuis cinq ans, voit enfin les effets positifs de cette mutation et juge que son modèle économique est à terme viable. En 2014, le premier distributeur français de produits culturels et technologiques a enrayé la dégradation de ses ventes.Son chiffre d’affaires s’est stabilisé à 3,9 milliards d’euros, contre une baisse de 3,1 % en 2013. Sur le second semestre de 2014, son activité a même crû de 0,9 %. Sur l’exercice 2014, la Fnac a multiplié son bénéfice net par trois, qui est passé de 15 à 41 millions d’euros, après des pertes de 142 millions en 2012, selon les chiffres rendus publics, jeudi 27 février.Arrivé à la tête du groupe en 2011, Alexandre Bompard estime qu’« aujourd’hui, tous les indicateurs sont au vert ». Après une année 2013, marquée par la sortie du groupe Kering (ex-PPR) et l’entrée en Bourse de l’enseigne culturelle, qui a amorcé le redressement de l’entreprise, « 2014 vient consolider notre modèle », estime-t-il, avant une phase de développement prévue pour 2015.Le livre en tête des ventesLa France représente toujours 70 % des ventes du distributeur. Sur les marchés étrangers où il est présent, le groupe est plutôt à la peine, à l’exception de la péninsule ibérique (Espagne et Portugal) où les ventes ont progressé de 0,7 %, à 659 millions d’euros, tirées en partie par des ouvertures de magasins. Le Brésil a en revanche chuté (– 11,3 %) dans un contexte de consommation ralentie, de même la Suisse et la Belgique se sont repliées de 2,6 % sur l’année.La Fnac ne donne plus d’information concernant la répartition de ses ventes par familles de produits. Mais le livre reste, à ce jour, le premier produit culturel vendu par l’enseigne. En 2013, le chiffre d’affaires qu’elle réalisait en France dans ce secteur s’élevait à 452 millions d’euros. Depuis, la Fnac est passée de 108 à 112 points de vente dans l’Hexagone dont 27 franchisés avec aussi deux espaces « Culture et loisirs » du groupe Intermarché. Cette alliance stratégique avec Intermarché va se renforcer en 2015, avec l’ouverture d’un troisième espace de ce type, en mars.De fait, la santé recouvrée de la Fnac repose en partie sur la bonne résistance du marché du livre, en France, mais c’est plus par la mise en place de nouveaux produits et par l’«omnicanalité » (c’est-à-dire qui associe différents canaux de distribution) que la Fnac explique les raisons de son retour à la croissance. En 2014, les cinq nouvelles familles de produits (petit électroménager, art de la table, jeux et jouets, papeterie, téléphonie et objets connectés) ont représenté 11 % des ventes totales, contre 6 %, il y a cinq ans. Ainsi la Fnac a vendu près de 600 000 téléphones mobiles sans abonnement en 2014.Une dérogation pour ouvrir le dimancheAu moment où des géants du Net, comme Amazon et Google, amorcent un virage avec l’acquisition de magasins physiques, la Fnac considère que cette évolution valide sa stratégie élaborée en 2011 de devenir le principal distributeur culturel multicanal en France, avec à la fois une forte présence dans l’e-commerce, mais aussi le maintien de magasins physiques et la volonté de mettre l’accent sur les magasins de proximité.La Fnac souligne que ses ventes omnicales ont représenté, en 2014, plus de 35 % des ventes Internet du groupe en France, contre 29 % en 2013. Fnac.com occupe la deuxième place de site d’e-commerce, ex aequo avec Cdiscount, derrière Amazon. A noter qu’en 2014, la Fnac n’a fait aucun plan de restructuration, en France.Pour l’avenir, Alexandre Bompard se montre plutôt optimiste et mise sur la poursuite de ces axes de croissance. Dans un entretien accordé, vendredi 27 février, au Figaro, le PDG de la Fnac se fait l’avocat d’« une dérogation pour le secteur de la culture qui permettrait à la Fnac d’ouvrir tous les dimanches ». Un joli pavé dans la marre, alors que la loi Macron vient tout juste d’être adoptée au forceps, mais qui a sa logique économique : dès lors que 35 % des ventes culturelles se font en ligne, M. Bompard considère que cette décision serait salutaire pour renforcer les acteurs français de la distribution culturelle.>> Lire aussi : Plaidoyer du patron de la FNAC pour le travail dominicalAlain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.03.2015 à 16h05 • Mis à jour le05.03.2015 à 16h36 | Guy Dutheil Finalement, Air Caraïbes ne devrait pas constituer le premier groupe aérien sur les Antilles. Jeudi 5 mars, le groupe familial Dubreuil, propriétaire d’Air Caraïbes, a « confirmé l’arrêt des discussions » entamées avec TUI France pour le rachat de sa compagnie aérienne Corsair International. « Le groupe Dubreuil et le groupe TUI ont mis fin à leurs discussions relatives au projet de transaction », indiquait Corsair sans plus d’explications.L’arrêt de la transaction est brutal. Il intervient deux semaines seulement après l’annonce, le 16 février, de la cession de Corsair au groupe Dubreuil. A l’époque, Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair considérait Air Caraïbes comme son «allié naturel » de Corsair. De son côté, Air Caraïbes se rêvait déjà en leader sur la destination des Antilles. Un flux annuel de près de 2,4 millions de passagers. En additionnant les forces des deux compagnies, le groupe Dubreuil avait pour objectif de composer un groupe aérien 100 % français fort de plus de 50 % de parts de marché sur les Antilles. Au passage, le nouvel ensemble chipait la place de leader à Air France.Un renoncement à la veille d’une nouvelle grèveNi le groupe Dubreuil, ni même les organisations de Corsair, réunies en intersyndicale, n’ont souhaité expliqué les raisons de la fin du projet de reprise de la compagnie aérienne. Toutefois, celle-ci intervient à la veille d’un nouveau mouvement de grève prévu du vendredi 6 au dimanche 8 mars . Il promettait d’être massivement suivi. Comme les précédents jours de grève qui avaient rassemblé de 90% à 95% de grèvistes.La maison-mère d’Air Caraïbes imaginait que ce rachat se ferait en douceur. Elle croyait ainsi avoir acheté la paix sociale chez Corsair en promettant par avance, qu’il n’y aurait « pas de plan social ». Le groupe Dubreuil s’était même engagé à conserver la marque et à ne pas surpprimer de lignes aériennes. Las, la promesse n’a pas convaincu les 1 158 salariés de Corsair. A l’appel des syndicats, les personnels ont lancé un premier mouvement de grève du 28 février au 2 mars. Ils voulaient obtenir des « garanties » pour leurs emplois.La direction voulait des « efforts de productivité »Les salariés redoutaient un plan de départs rampant. Inquiets surtout après les déclarations de Marc Rochet, président du directoire d’Air Caraïbes, qui s’était fixé comme « objectif (...) la remise au profit de Corsair » structurellement en pertes. Pour y parvenir, le patron d’Air Caraïbes invitait déjà les 1 158 salariés de Corsair à faire des « efforts de productivité ».Le groupe Dubreuil «  a trop communiqué et de manière un peu abusive » sur sa gestion sociale de la reprise de Corsair, explique un ancien cadre de la compagnie. L’idée de la direction de la maison-mère d’Air Caraïbes était de créer une nouvelle société, aux conditions sociales bien moins avantageuses, pour y accueillir les personnels de Corsair. Tous les salariés n’y auraient pas trouvé leur place. A l’occasion du transfert de Corsair vers la nouvelle entité, les syndicats redoutaient « une sélection ».Corsair reste à vendreIl n’empêche, si la reprise par Air Caraïbes a échoué, Corsair est toujours à vendre. TUI France, filiale du tour-opérateur allemand TUI, cherche à se débarrasser au plus vite de sa compagnie aérienne en France. Fatigué de devoir mettre sans cesse la main à la poche pour éponger les déficits chroniques de Corsair. Pour assurer la cession au groupe Dubreuil, TUI était prêt, semble-t-il, à recapitaliser sa compagnie aérienne en réinjectant une fois pour toutes 17 millions d’euros. Après le groupe Dubreuil, TUI pourrait aller frapper à la porte de British Airways que l’on a dit un temps interessée par le rachat de Corsair.Lire aussi : En rachetant Corsair, Air Caraïbes devient le leader sur les Antilles  Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.03.2015 à 14h06 • Mis à jour le05.03.2015 à 15h07 | Denis Cosnard Cauval échappe à la faillite. Le leader français du meuble, connu pour ses marques Dunlopillo, Treca ou encore Simmons, a conclu, jeudi 5 mars en fin de matinée, un accord avec son grand client But, qui lui redonne un peu d’oxygène.Alors que sa trésorerie était exsangue, la reprise de relations avec But va permettre à Cauval de ne pas déposer son bilan dans l’immédiat et de retrouver une activité à peu près normale. « Nous allons pouvoir verser les salaires », précise notamment Gilles Silberman, le patron de Cauval.La semaine dernière, la direction avait au contraire prévenu les élus du personnel qu’elle risquait de déclarer le groupe en cessation de paiements, et que seule la moitié des salaires de février allait être payée dans l’immédiat. Près de 3 000 emplois directs, dont 1 800 en France, étaient en jeu.MANQUE D’ARGENT RÉCURRENTL’accord conclu jeudi comporte un volet commercial détaillé, avec des engagements de part et d’autre, notamment sur les volumes achetés. Il prévoit aussi le retrait de l’action en référé intentée par Cauval contre But devant le tribunal de Meaux. « Cet accord met fin à l’ensemble de nos différends », indique M. Silberman.L’accord a été conclu à l’issue de deux jours et demi de négociations non-stop, sous l’égide des pouvoirs publics. « C’est un grand succès de la médiation interentreprises, se félicite son dirigeant, Pierre Pelouzet. Cela prouve que les méthodes douces de ce type peuvent marcher même dans des situations très tendues. » Fondé au début des années 1990 par l'homme d'affaires Gilbert Wahnich et son avocat Gilles Silberman, deux « mousquetaires » qui avaient fait leurs armes grâce au Crédit lyonnais et à sa filiale Altus, Cauval a d'abord connu des heures glorieuses, en réunissant dans le même portefeuille plusieurs marques fameuses.Depuis plusieurs années, cependant, l'entreprise est en permanence à court d'argent. Elle a en particulier été placée en procédure de sauvegarde de 2008 à 2010.ACCUSATIONS MUTUELLESCes derniers mois, un conflit violent a opposé Cauval à But, son deuxième client après Conforama. Il représente environ 25 % du chiffre d’affaires. « Depuis des années, Cauval manque de trésorerie et n'arrive pas à produire ce qu'il doit nous livrer, se plaignait, il y a quelques jours, Frank Maassen, le patron de But. Cela se traduit par des retards de livraison, et nous cause de gros soucis. » Au second semestre 2014, seul un matelas Cauval sur deux aurait été livré dans les délais, selon But. C’est la raison officielle pour laquelle le distributeur a réduit sensiblement ses commandes à partir de novembre.Les responsables de Cauval avancent une autre version. Selon eux, But n'est pas la victime, mais le coupable. L’enseigne aurait volontairement préparé le déréférencement de Cauval et répandu des rumeurs de faillite, afin de mettre son fournisseur à terre. Peut-être pour le racheter ou le faire racheter par d’autres. Des manoeuvres évidemment démenties par But avec fermeté.L’intervention des pouvoirs publics a permis d’éviter que cette crise de confiance n’aboutisse à un redressement judiciaire. La situation de Cauval demeure néanmoins fragile, et le dossier va rester suivi de très près par Bercy.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.03.2015 à 12h32 • Mis à jour le05.03.2015 à 14h40 if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1425548364172 .graphe").css("height", 300)$("#container_1425548364172 .title").empty()if ("Évolution des taux des crédits immobiliers"!= ""){Evolution des taux des crédits immobiliers")}$("#container_1425548364172 .subtitle").empty()er trimestre, sauf pour 2015, à février"!= ""){Données au 1er trimestre, sauf pour 2015, à février")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1425548364172 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "area", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Observatoire crédit logement / CSA", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} %" }, min:0, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#d0d4d9", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"top", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#d0d4d9", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "top", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "%Y"},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Taux des crédits immobiliers", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 978307200000, 5.62 ], [ 1009843200000, 5.08 ], [ 1041379200000, 4.56 ], [ 1072915200000, 4.08 ], [ 1104537600000, 3.63 ], [ 1136073600000, 3.5 ], [ 1167609600000, 3.96 ], [ 1199145600000, 4.67 ], [ 1230768000000, 4.52 ], [ 1262304000000, 3.61 ], [ 1293840000000, 3.58 ], [ 1325376000000, 3.9 ], [ 1356998400000, 3.07 ], [ 1388534400000, 3.02 ], [ 1420070400000, 2.21 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1425548364172 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Les mois se suivent et se ressemblent sur le marché du crédit immobilier. Les taux d'intérêt accordés aux particuliers par les banques ont poursuivi leur baisse en février pour s'établir à 2,21 % en moyenne, contre 2,29 % le mois précédent, selon une étude publiée le 4 mars par l'observatoire Crédit logement-CSA.Un niveau jamais atteint par le passé qui s'explique par un environnement de taux anémiques et « la volonté des banques de soutenir les marchés immobiliers », note l'étude.De quoi soutenir la capacité d'achat des acquéreurs. Le mois dernier, le Crédit foncier expliquait que la baisse des taux depuis fin 2008 correspondait à un gain de pouvoir d'achat de 20 %. Et ce, tandis que les prix de la pierre s'effritent maintenant partout en France. En février, la durée des prêts s'est établie à 208 mois en moyenne, soit environ six mois de plus depuis un an. David Thesmar (Professeur d'économie à HEC Paris) Inquiète pour la croissance européenne, la Banque centrale européenne (BCE) déclenche en mars une nouvelle politique monétaire, dite « d’assouplissement quantitatif » (quantitative easing, QE), qui consistera à acheter, chaque mois, 60 milliards d’euros de titres de dette, jusqu’en septembre 2016.Cette politique monétaire est dite « non-conventionnelle », car elle passe par le canal des marchés financiers au lieu de passer par les banques. Une relance monétaire conventionnelle consiste à faire baisser les taux courts, auxquels les banques se financent. Elle se transmet à l’économie réelle lorsque les banques, en concurrence entre elles, répercutent ces baisses sur les conditions de financement de l’investissement.Or, depuis environ deux ans, cette courroie de transmission ne fonctionne plus : criblées de dettes, épuisées par le besoin d’éponger leurs propres pertes dans l’immobilier, découragées par leurs régulateurs de financer les États, les banques ne prêtent plus, quel que soit le coût de leur financement. D’où le tournant de ce mois de mars : puisque les banques ne font pas le travail, c’est la BCE qui prêtera elle-même directement aux États et au secteur privé en achetant leur dette. La taille du programme, 1 080 milliards d’euros, correspond à la moitié du bilan de BNP Paribas, la plus grande banque de la zone euro.Mais les effets macroéconomiques recherchés – baisse de l’euro, baisse du coût de la dette publique, financement du secteur privé – seront en réalité limités.Premièrement, la baisse de l’euro n’est pas liée à la nouvelle politique de la BCE, puisque la monnaie unique a commencé à perdre du terrain par rapport au dollar dès l’été 2014, soit six mois avant l’annonce de Mario Draghi. L’euro s’est déprécié parce que les investisseurs anticipent depuis longtemps une zone euro sur le fil de la déflation, alors que la croissance américaine reste forte, ce qui permet de prévoir une hausse des taux outre-Atlantique.Il faut d’ailleurs relativiser cette dévaluation de l’euro : le taux euro-dollar est un point de fixation du débat, alors que les exportations à destination des États-Unis ne correspondent qu’à quelques pour-cent du produit intérieur brut (PIB) de la zone. Pondéré par les différentes destinations de nos exportations, l’euro ne s’est déprécié que de 4 % depuis l’été 2014. Un coup de pouce certes appréciable (de l’ordre d’un demi-point de PIB), mais pas décisif.Soulagement modesteDeuxièmement, l’impact des rachats de dette sur le coût de la dette publique est modeste. C’est ce qu’on a observé aux États-Unis pendant la crise financière. Arvind Krishnamurthy et Annette Vissing-Jorgensen ont par exemple montré que le QE de la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale) n’a fait baisser les taux d’intérêt que d’environ 1 %. Lorsque Mario Draghi a annoncé le QE de la BCE fin janvier, les taux européens n’ont baissé que de 0,3 % à 0,5 %.Faible croissance oblige, les taux des emprunts longs étaient déjà très bas et n’ont pas vraiment de marge à la baisse, quelle que soit la puissance de l’arsenal déployé par la BCE. Le soulagement budgétaire supplémentaire pour les États sera donc modeste. Par exemple, dans les conditions actuelles, la charge d’intérêt de la dette en France n’est que de 2 %. Difficile de faire beaucoup moins.Troisièmement, le canal de transmission au secteur privé de la nouvelle politique est très limité en Europe, car le financement de marché y est plus limité. Aux États-Unis, il faut rappeler que c’est le marché qui finance par exemple l’essentiel du secteur immobilier. Lorsqu’un ménage s’endette, les flux de remboursement futurs auxquels il s’engage sont « emballés » dans un titre de dette (on dit qu’ils sont « titrisés »), qui est ensuite vendu au marché. Ce sont en général les caisses de retraites (les fameux « fonds de pensions ») qui les achètent, avec, en plus, une garantie de l’Etat américain en cas de faillite du ménage concerné.Ce circuit est l’artère vitale qui fait fonctionner le marché immobilier américain. Lorsque la crise a frappé, les investisseurs ont cessé d’acheter ces titres, bloquant le circuit de financement de l’immobilier et menaçant le secteur d’un effondrement total. En achetant ces titres, la Fed s’est trouvée dans la situation de prêteur de dernier ressort du secteur privé : une intervention nécessaire pour éviter la désorganisation totale de son financement. La situation européenne est très différente, puisque ce sont les banques qui sont au cœur du dispositif et que le circuit du marché est quasi inexistant.Sur le plan macroéconomique, il ne faut donc pas attendre de miracle de la BCE. L’effet le plus fort sera probablement celui qui transitera par la baisse de l’euro, mais l’impact sur la croissance sera limité. En revanche, les annonces de Mario Draghi pourraient avoir un impact important sur la transformation du secteur financier européen, en stimulant l’émergence de la finance de marché sur le Vieux Continent. Mais cette évolution exigera la mise en place d’une surveillance accrue des marchés financiers par le régulateur européen.David Thesmar (Professeur d'économie à HEC Paris) Jean Pisani-Ferry (commissaire général de France Stratégie) Cinq ans après la première crise grecque, les divergences économiques et sociales persistent au sein de la zone euro. L’apparente dynamique de convergence s’est brutalement inversée, laissant apparaître un divorce entre les pays qui ont su renouer avec la croissance et ceux qui se sont engagés dans une spirale récessive.Il n’est pas très difficile de comprendre le pourquoi d’une telle divergence. Tous les pays qui avaient connu au cours des premières années de l’euro une prospérité gagée sur le crédit ont lourdement chuté ensuite.Plus difficile est de savoir si, la purge une fois passée, les forces de convergence vont reprendre le dessus ou si les écarts vont au contraire perdurer.La thèse optimiste fait confiance aux mécanismes d’ajustement par les prix. La crise a été l’occasion d’une correction à la baisse des salaires. Le redressement de la compétitivité de l’Irlande ou de l’Espagne est avéré, et se traduit par un rééquilibrage des comptes extérieurs. Il serait maintenant temps de recueillir les fruits des efforts consentis.Cette analyse néglige cependant plusieurs difficultés.Qui a raisonLa première est la dette accumulée : dette publique bien sûr, mais aussi dette privée des ménages et des entreprises. Celle-ci constitue un fardeau pour l’avenir. L’Irlande et l’Espagne continuent ainsi à porter une dette extérieure de l’ordre de 100 % du produit intérieur brut (PIB). Il va falloir, pour ne pas l’accroître, que davantage de capital s’investisse dans les secteurs exportateurs et que davantage de travail s’y engage.Or, et c’est le deuxième facteur, les déboires passés se traduisent aussi par la faiblesse de l’investissement : en Grèce l’investissement en équipement des entreprises n’a atteint l’an dernier que 36 % de son niveau d’avant-crise. Or un déficit prolongé d’investissement amoindrit le potentiel de croissance.Les migrations sont un troisième facteur possible : un pays dont la population active s’exile pour chercher du travail voit son potentiel productif se réduire.L’agglomération géographique des activités à forte valeur ajoutée joue enfin contre le rééquilibrage. En 2000, le nord de la zone euro concentrait 46,5 % de la valeur ajoutée industrielle ; en 2013, c’était 51,5 %.Il est tôt pour dire qui a raison, des optimistes ou des pessimistes. Mais force est de constater que l’Europe a tout misé sur la thèse optimiste. Elle ne s’est pas dotée des instruments d’une politique active de convergence. Il est temps, au moins, de réfléchir à ce qu’ils pourraient être.Instrument public d’investissementLa première priorité est d’assurer un bon fonctionnement du marché des capitaux. L’épargne placée sur des dépôts bancaires en Allemagne ne retournera pas financer l’investissement en Europe du Sud. Il faut donc créer les conditions pour y orienter des flux d’investissement en actions. C’est tout l’enjeu de la construction de ce qu’on nomme dans le jargon de la Commission l’« union des marchés de capitaux ».L’Europe a aussi besoin d’un instrument public d’investissement. Par-delà son impact potentiel de court terme, l’enjeu du plan Juncker de promotion de l’investissement est d’élargir la gamme des instruments financiers communs en mesure de participer davantage à la prise de risques.Il faut aussi réformer les instruments de subvention. L’Europe ne manque pas de moyens, mais elle les utilise mal. Mieux vaudrait introduire de la flexibilité et de la conditionnalité dans ses dispositifs, afin de s’en servir pour appuyer les politiques de croissance d’envergure européenne et inciter les États à concourir aux priorités communes.Il faut enfin évoquer la fiscalité. La différenciation des taux d’imposition sur les sociétés est une manière d’attirer des investissements dans les zones moins prospères. En Europe cependant, la fiscalité sur les sociétés fait l’objet d’une concurrence dépourvue de tout encadrement. Il n’est pas interdit d’espérer qu’un groupe de pays européens se réveille et mette en place un cadre de coordination de leurs politiques fiscales. Ce serait un grand progrès.Jean Pisani-Ferry (commissaire général de France Stratégie) Claire Guélaud Pour la quatrième fois consécutive, la Banque centrale du Brésil a relevé, mercredi 4 mars, son taux d’intérêt directeur - de 0,5 point, à 12,75 % - afin de ralentir une inflation élevée, qu’accentue la forte dépréciation de la monnaie nationale, le réal (13 % en 2014). La hausse des prix à la consommation a atteint 6,41 % en 2014 et elle est attendue à 7,47 % en 2015, alors que les autorités voudraient la ramener à 4,5 % l’an.Largement anticipée par les analystes, la décision de la Banque centrale a son revers : elle risque d’accentuer le ralentissement économique en cours, qui est impressionnant.Le premier des grands pays émergents d’Amérique latine affichait en 2010 un produit intérieur brut (PIB) en progression de 7,5 %. Selon le ministre de l’économie, Joaquim Levy, la croissance 2014, qui sera connue à la fin du mois, sera, dans le meilleur des cas, proche de zéro, voire négative.En 2015, la récession menace une économie qui souffre de nombreux goulots d’étranglement, au premier rang desquels figure la faiblesse des investissements.Le Brésil peine à sortir de sa panne de croissanceLE POIDS DU SCANDALE PETROBRASA la crise économique s’ajoutent les effets délétères du scandale de corruption dans lequel se débat le groupe pétrolier national Petrobras. Plusieurs parlementaires appartenant au parti centriste PMDB, première formation politique au Sénat et allié du gouvernement, seraient impliqués dans cette affaire qui tend les relations entre la présidente Dilma Rousseff et le pouvoir législatif.La patronne du pétrolier brésilien Petrobras poussée à la démissionPour marquer le coup, le Sénat a rejeté, mardi 3 mars dans la soirée, une coupe budgétaire défendue par le gouvernement qui, moins de deux heures après son rejet, a été de nouveau présentée à la Chambre haute sous forme de projet de loi urgent.Au beau milieu de ces incertitudes budgétaires, le dollar a frôlé, mercredi 4 mars, les 3 réals, ce qui ne s’était jamais vu depuis le mois d’août 2004.En raison du scandale Petrobras et de la non-présentation des résultats financiers audités (4 milliards de dollars auraient été détournés en dix ans), l’agence d’évaluation financière Moody’s a relégué en catégorie spéculative toutes les notes de la dette de cette entreprise nationale.Or celle-ci représente à elle seule 10 % de l’investissement total brésilien, ce qui ne va pas aider l’économie à se redresser.La popularité de Mme Roussef est en chute libre (- 19 points, à 23 % en février) et sur les réseaux sociaux, de nombreux Brésiliens appellent à manifester le 15 mars dans tout le pays pour exiger sa destitution.Au Brésil, anniversaire amer pour le parti de LulaClaire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Michel Aglietta (Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii)) « Errare humanum est, sed perseverare diabolicum est. » Persévérer, telle semble être la devise des décideurs politiques de la zone euro. Nous sommes embourbés dans une croissance anémique autoentretenue par la résignation de tous. La sortie de crise passe par l’initiative d’hommes d’Etat capables de galvaniser les énergies pour investir. Mais l’Europe d’aujourd’hui n’a pas d’hommes d’Etat ; ce sont au contraire nos gouvernements qui nous ont enfoncés dans la situation où nous sommes.La baisse de l’investissement en Europe a atteint 20 % depuis la fin 2007, mais plus de 40 % dans les pays les plus dévastés d’Europe du Sud. L’obsession des dettes anesthésie les dirigeants qui refusent de voir que seule une politique réanimant le dynamisme économique peut consolider les dettes dans la durée. S’il est une idée qui réunit Keynes et Schumpeter, c’est que seule la projection de l’économie vers l’avant, par l’investissement porteur d’avenir, permet aux sociétés frappées par une crise profonde de se régénérer.La croissance soutenable doit rassembler une double ambition : d’une part créer des emplois et former de nouvelles compétences, c’est-à-dire revaloriser le travail ; d’autre part reconnaître la dette écologique en stoppant puis en inversant la détérioration de l’environnement. Puisque la Commission européenne est enfin sortie de son tabou anti-interventionniste en endossant le plan Junker et que la Banque centrale européenne (BCE) a décidé d’une politique d’accroissement de son bilan, il faut s’appuyer sur ces frémissements pour circonscrire l’inertie des gouvernements.Retard d’investissementOn peut rassembler ces deux objectifs dans une proposition cohérente de financement de la transition énergétique qui ne sollicite pas les budgets des Etats. Elle s’inscrirait en outre dans les engagements du Conseil européen pour le « paquet énergie climat 2020 » – 20 % de réduction des émissions de CO2, 20 % d’augmentation des énergies renouvelables, 20 % de hausse de l’efficacité énergétique – qui ne seront pas respectés si le retard d’investissement se poursuit.Elle couvrirait quatre types d’investissements : l’offre d’énergie renouvelable, les réseaux intelligents de distribution d’électricité, la rénovation des bâtiments pour élever l’efficacité énergétique et diminuer l’émission de carbone, les réseaux de transport ferroviaire et de mobilité urbaine. Tous ces investissements sont porteurs d’innovation. Les deux dernières catégories sont fortement créatrices d’emplois, mais exigent de former de nouvelles compétences. Les montants concernés atteindraient 1 000 milliards d’euros jusqu’à 2020, la taille critique nécessaire pour changer le régime de croissance.Pour que ces investissements aient un effet puissant d’incitation sur le secteur privé, il faut découpler la valeur sociale du carbone – qui doit être élevée pour offrir des rendements attractifs aux projets – du prix de marché du carbone, actuellement très bas mais dont une forte augmentation serait aujourd’hui insupportable. Cela veut dire que les investissements pour relancer la croissance ne peuvent être financés actuellement par les marchés avec l’ampleur nécessaire. Ils ne peuvent pas plus l’être par une taxe carbone élevée. Il faut donc envisager un autre mécanisme financier.Créateurs de revenusSeule une valeur du carbone élevée et garantie par la puissance publique permettrait d’orienter l’investissement vers ces projets. Des agences indépendantes certifieraient que cette réduction a bien eu lieu, et délivreraient dans ce cas des certificats aux entreprises.Ces certificats pourraient être transmis par les entreprises à leurs prêteurs en remboursement des crédits, et les prêteurs pourraient les transférer à la banque centrale qui les accepterait sous la forme d’actifs carbone dans son bilan, à hauteur de ce que l’Etat garantit par sa politique de soutien de la croissance.En achetant des actifs carbone garantis au lieu de titres de dettes publiques existantes, la BCE acquerrait des actifs privés directement créateurs de revenus. Le financement monétaire des investissements nouveaux relancerait la croissance, et écarterait le risque de déflation.Michel Aglietta (Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii)) 05.03.2015 à 10h44 • Mis à jour le05.03.2015 à 10h56 Rebondissement dans le dossier du rachat de la compagnie aérienne Corsair. Le groupe familial vendéen Dubreuil, propriétaire de la compagnie Air Caraïbes, qui avait annoncé, le 20 février, un projet de rachat de la compagnie Corsair à TUI France, pour créer un pôle aérien français concurrent d'Air France-KLM, a jeté l'éponge.« Le groupe Dubreuil et le groupe TUI ont mis fin à leurs discussions relatives au projet de transaction » visant le 3e opérateur entre la métropole et les Antilles, explique Corsair dans un communiqué. « Le groupe Dubreuil confirme l'arrêt des discussions autour du rachat de Corsair international », a annoncé un porte-parole du groupe Dubreuil.Colère des syndicatsLe projet de rachat de Corsair à TUI France par le groupe Dubreuil avait suscité la colère des syndicats de Corsair, qui ont lancé une grève du 28 février au 2 mars pour réclamer notamment des « garanties » pour l'emploi.Ils avaient prévenu samedi qu'un mouvement de grève reconductible des personnels concernés aurait lieu du vendredi 6 mars 2015 à minuit et une minute au dimanche 8 mars 2015 23 h 59. Dubreuil s'était engagé à ne recourir à aucun plan social.Le projet, désormais avorté, prévoyait que le groupe Dubreuil rachète 100 % de la compagnie Corsair International pour créer un pôle aérien 100 % français, qui détiendrait plus de 50 % des parts de marché sur les vols entre la métropole et les Antilles, 2,4 millions de passagers transportés par an. L'opération, dont le montant n'avait pas été dévoilé, devait être finalisée en juin après le feu vert des autorités de la concurrence.Lire aussi : En rachetant Corsair, Air Caraïbes devient le leader sur les Antilles Sarah Belouezzane SFR-Numericable a publié, jeudi 5 mars, ses premiers résultats depuis le rachat du deuxième opérateur français par le câblo-opérateur en novembre 2014. Même si, de l’avis même de ses dirigeants, ceux-ci ne reflètent pas encore tout à fait la nouvelle entité, ils donnent une photographie de départ de sa situation.Et elle n’est pas excellente. En 2014, le groupe a enregistré une perte nette de 175 millions d’euros, en raison de « frais financiers » dus au rachat. Des dépenses qui n’ont pas été compensées par les revenus de SFR. Le chiffre d’affaires a lui aussi baissé de 5 % pour atteindre 11,43 milliards d’euros, contre 12 milliards en 2014 (obtenu en cumulant les revenus des deux opérateurs en 2013).Cette chute est due à « l’érosion des revenus mobiles », précise l’entreprise. Le revenu moyen par abonné a ainsi baissé de 5,9 % entre 2013 et 2014 : il a atteint 22,50 euros en raison d’une année où l’opérateur au logo rouge a multiplié les promotions pour contrer la pression concurrentielle. Ce revenu moyen résiste cependant dans le fixe, où il n’a baissé que de 0,6 %, à 34,10 euros. Principalement grâce à Numericable, dont l’offre très haut débit a crû de 4,5 % atteignant 1,54 million de clients.LA CONFIANCE DEMEUREPour autant, les dirigeants du groupe semblent confiants : « SFR devient un opérateur de fibre et nous améliorons constamment les offres », explique Jérôme Yomtov, secrétaire général du groupe. Si les deux marques coexistent encore, l’opérateur commercialise aujourd’hui des offres de très haut débit fixe badgées SFR mais reposant sur le réseau et la box de Numericable. Un service qui, couplé aux offres mobiles du deuxième opérateur de France, devrait, selon le responsable, permettre d’attirer de nouveaux clients.A cela s’ajoutent les mesures d’économies obtenues grâce aux synergies entre les deux entités : « Nous sommes au point de départ de nos 15 chantiers de synergies », explique M. Yomtov. Parmi eux, la simplification du réseau informatique ou la diminution du nombre de sous traitants. « SFR coupe très fortement les coûts, ce qui accrédite la possibilité de succès de ces chantiers ; le vrai challenge est de gagner des clients dans un tel contexte de tension budgétaire », explique Stéphane Beyazian, analyste chez Raymond James.Très endetté, le nouveau groupe a besoin de revenir aux bénéfices pour supporter son passif. Surtout s’il souhaite poursuivre sa politique de rachat. Et faire une offre sur sa prochaine proie : Bouygues Telecom. D’autant que la maison mère, Altice, a annoncé elle aussi jeudi un déficit : le holding de Patrick Drahi a perdu 413 millions d’euros en 2014.Aujourd’hui les analystes estiment que le ratio dette sur Ebidta de la holding est encore tenable. Mais qu’en sera-t-il s’il ne restaure pas vite la situation de SFR-Numericable et qu’il continue à perdre de l’argent ? Ou encore si une nouvelle guerre des prix éclate en France, forçant l’opérateur à baisser encore plus ses marges ? Les observateurs auront un début de réponse aux résultats du premier trimestre 2015, premier moment de vérité pour les nouvelles équipes.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alain Beuve-Méry La France ne peut pas appliquer un taux réduit de TVA à la fourniture de livres électroniques contrairement aux livres papier, ce qu’elle fait depuis trois ans, en appliquant un taux réduit à 5,5 %, identique au taux dont bénéficie le livre imprimé. Cette querelle envenime les relations entre la Commission européenne et la filière du livre en France, soutenue à l’unisson par les pouvoirs publics de gauche, comme de droite. La réponse ne faisait pourtant guère de doute.La Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) a tranché. Elle a rendu un arrêt, jeudi 5 mars, suite à une saisine de la Commission européenne estimant que la France et le Luxembourg contreviennent bien à la réglementation européenne, en appliquant un taux de TVA réduit sur le livre numérique, respectivement de 5,5 % pour la France et de 3 % pour le Luxembourg, où Amazon a son siège social en Europe.Campagne viralePour la Commission, le livre numérique est en effet considéré comme un service, dès lors selon son raisonnement, il doit être assujetti au taux classique de 20 % et ne doit pas bénéficier d’un régime dérogatoire. Pour les autorités françaises, au contraire, le livre quel que soit son support doit être considéré comme un bien de première nécessité et elles plaident en faveur d’un alignement des taux entre livres papiers et digitaux.Dans un passé récent, la Commission européenne a obtenu gain de cause, contre l’Espagne qui avait baissé son taux de TVA sur les livres numériques à 4 % et qui a été obligé de le remonter à 21 % actuellement. La surprise serait en effet que la Cour accepte le point de vue de la France et estime qu’une TVA réduite puisse s’appliquer aux livres numériques diffusés par téléchargement ou en streaming.Anticipant un arrêt européen qui contraindrait la France à repasser à un taux normal de TVA de 20 % sur le livre numérique, le Syndicat national de l’édition (SNE) française a décidé de prendre les devants et de lancer une campagne virale sur les réseaux sociaux, intitulé unlivreestunlivre.eu. Sur le site du même nom qui fonctionne en français et en anglais, les internautes sont invités à distinguer ce qui est livre de ce qui n’est pas un livre, sur le mode de « Ceci n’est pas une pipe » de Magritte. Le SNE a aussi créé le hashtag #ThatIsNotABook.Il s’agit de montrer qu’un livre est une œuvre qui ne change pas, quel que soit son support, et que dans ces conditions, il apparaît absurde de le taxer différemment », explique Christine de Mazières, secrétaire générale de SNE. Mais pour obtenir un changement des règles européennes en matière fiscale, il faut un accord de tous les membres de l’Union européenne. Or pour l’instant le Royaume-Uni et le Danemark s’opposent à ce que le livre numérique soit retiré de la liste des biens et services et puisse à partir de là, bénéficier d’un taux de TVA réduit.Pour les éditeurs, le retour à un taux de TVA normal entraînera immanquablement un enchérissement du prix du livre numérique, puisqu’ils ont l’intention de répercuter en tout ou partie, de cette hausse sur la valeur faciale des livres numériques.Reste qu’en France, même si les ventes de livres numériques ont progressé de 45 % en valeur, atteignant 63,8 millions d’euros et de 60 % en volume, avec 8,3 millions de livres téléchargés, selon les données de l’institut GfK, le livre numérique ne pèse que faiblement dans le chiffre d’affaires des éditeurs. Il représente aujourd’hui 1,6 % du chiffre d’affaires total des éditeurs et 2,4 % des volumes. Sébastien Rouault, chargé du panel Livre à l’institut GfK considère que la décision de Bruxelles va poser « une équation économique difficile » et il ne prévoit, dans ces conditions, une progression du livre numérique que de 40 % en France en 2015.L’offre illimitée de livres illégale en France, les éditeurs divisés Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.03.2015 à 09h13 • Mis à jour le05.03.2015 à 13h34 | Cécile Prudhomme Carrefour continue sur sa lancée. Le groupe de distribution a annoncé, jeudi 5 mars, un résultat net ajusté part du groupe en 2014 en hausse de 11,9 %, à 1,04 milliard d’euros, pour un chiffre d’affaires (hors taxes et essence), qui gagne 3,9 %, à 66,9 milliards. « Sa meilleure progression depuis 5 ans », a précisé le directeur financier, Pierre-Jean Sivignon.Le résultat opérationnel courant progresse de 10,6 % à taux de change constants (2,38 milliards d’euros, porté par l’Amérique Latine et la France. « Une très belle année qui confirme la dynamique de croissance du groupe », a qualifié M. Sivignon, ajoutant qu’en Europe (hors France), « le contexte a été difficile ». mais en Espagne, l’économie montre des signes de stabilisation.Carrefour entre dans la troisième année du plan mis en œuvre par Georges Plassat, le PDG, qui doit faire son retour avant la fin du mois d’avril après s’être absenté début février pour des raisons de santé.Ce plan s’est notamment matérialisé en 2014 par la reprise en main des centres commerciaux attenants à ses hypermarchés en France, en Espagne et en Italie, avec la création, en avril, de Carmila, une foncière détenue à 42 % par le groupe.Surtout, le rachat de Dia en France, effectif fin décembre 2014, permet à Carrefour d’accroître son réseau de magasins dits de proximité (petites surfaces, majoritairement en centre-ville). Plus de 800 points de vente totalisant près de 550 000 m² et 2,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2013.DÉVELOPPER LES PETITS FORMATS EN CHINELe groupe continuera en 2015 à développer plusieurs formats de magasins dans les pays où il opère.En France, l’intégration de Dia va se poursuivre et « s’étalera sur deux ans », a indiqué Jérôme Bédier, secrétaire général du groupe. Une fois effectuée la cession des 56 magasins, demandée par l’Autorité de la concurrence, le reste du parc passera progressivement sous l’enseigne Carrefour. Les premières conversions débuteront en avril. Le groupe vise l’équilibre financier de ce réseau « d’ici 2017 ».Le groupe exclut par ailleurs de revenir à Ed, cette franchise abandonnée en 2012 au profit de Dia, indiquant que le dépôt de brevet de la marque Ed, le 12 février, relevé par le magazine Linéaires, n’est « qu’un entretien permanent de notre patrimoine de marques ».« On a regardé beaucoup d’hypothèses. Nous souhaitons renforcer la proximité de l’enseigne. Donc nous n’allons pas recréer d’enseigne ni retourner sur le marché du hard-discount », a précisé M. Bédier.En Chine, également, Carrefour s’oriente vers de plus petites surfaces, plus adaptées à la frugalité de la consommation. « On fait évoluer les formats », précise M. Sivignon. Les premiers magasins de proximité ont été testés fin 2014, sous le nom de Carrefour Easy, et les ouvertures vont se poursuivre.NUMÉRO UN EN FRANCELes investissements en 2015 pour l’ensemble du groupe se situeront entre 2,5 à 2,6 milliards d’euros, à peine plus qu’en 2014 (2,4 milliards), essentiellement pour rénover les magasins et développer le e-commerce dans plusieurs pays.En France, le service de « click & collect » (retrait en magasin des commandes effectuées sur Internet), lancé en juillet 2014, va ainsi se développer. De 600 points de collecte (dont 180 hypermarchés) fin 2014 et 40 000 commandes passées, Carrefour espère en atteindre 1 000 fin 2015 et 3 000 à terme.Le groupe a conservé la tête de la grande distribution française en janvier avec une part de marché stable de 22 %, devant Leclerc (20,4 %), selon le dernier baromètre KantarWordPanel, publié le 10 février, et portant sur la période du 29 décembre au 25 janvier.À l’avenir, Carrefour devra néanmoins relever de nombreux défis sur fond de fragilité de la consommation dans plusieurs pays. Et notamment faire face aux effets négatifs de l’évolution des monnaies, en particulier en Amérique latine, ainsi que réussir l’intégration des nouveaux magasins et du pôle immobilier.Auchan et Système U font un pas de plus vers un mariageCécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Dominique Gallois Le rebond ! Après trois années de recul, les entreprises du CAC 40 ont vu leurs bénéfices progresser de 33 % en 2014 pour revenir à 62,435 milliards d’euros, selon l’étude faite pour Le Monde par PwCs (ex-PriceWaterhouseCoopers) et publiée jeudi 5 mars. Mais cette inversion de tendance intervient dans un contexte morose puisque le chiffre d’affaires de l’indice phare de la place de Paris durant la même période est demeuré quasi stable à 1 222 milliards d’euros (+ 0,1 %).Les bénéfices se rapprochent de ceux de 2011 (73 milliards d’euros) et permettent de tourner la page de 2013. Ils étaient alors tombés à 47 milliards, comme en 2009, au plus bas depuis la crise financière. « Le malade va un peu mieux, mais n’est pas totalement guéri », diagnostique Thierry Charron, associé du cabinet de conseil PwC. Sur le plan de l’activité, aucun secteur ne se détache particulièrement, leur chiffre d’affaires fluctuant entre 2 % à 3 % à la hausse ou à la baisse. « C’est l’ensemble de l’économie qui reste atone et rien ne laisse présager un redémarrage significatif », estime-t-il.Les quatre raisons du rebondQuatre raisons expliquent le rebond des bénéfices en 2014 : la poursuite des économies, la recomposition de la dette, moins de plans de restructuration et de charges exceptionnelles. « Quand le chiffre d’affaires reste stable, il faut mettre l’accent sur les coûts pour augmenter la rentabilité », souligne M. Charron. Cela concerne tous les secteurs d’activité, de l’industrie lourde aux services. Les groupes y travaillent depuis de nombreuses années « et sont en meilleure position qu’il y a trois ou quatre ans ».Sur les 40 entreprises composant le CAC 40, vingt-quatre ont communiqué sur des plans de réduction de coûts, poursuivant la baisse des frais de structure et des coûts de production, relève l’étude de PwC. Dans cette liste figurent Danone, Michelin, Renault, Bouygues pour sa filiale Bouygues Telecom, Pernod Ricard, Lafarge, Saint-Gobain, Arcelor-Mittal, Solvay, Technip, Publicis groupe, BNP Paribas ou Alcatel-Lucent. Mais, contrairement aux années qui ont suivi la crise de 2008, aucun nouveau plan de restructuration d’ampleur n’a été annoncé.Les entreprises ont aussi profité de la baisse des taux d’intérêt pour se refinancer. Elles sont une dizaine à affirmer avoir réduit le coût de leur endettement ou de leurs frais financiers, comme Danone, Valeo, Lafarge, Schneider Electric, Arcelor Mittal, EDF, Veolia, Accor, Kering, Vivendi ou Orange.Enfin, les éléments exceptionnels ont été moindres qu’en 2013, année où les pertes liées aux charges exceptionnelles, en particulier aux dépréciations d’actifs, avaient atteint 12 milliards d’euros. La période a été marquée principalement par l’amende de 9 milliards de dollars (8 milliards d’euros) infligée par les autorités américaines à BNP Paribas pour n’avoir pas respecté des embargos économiques.Dividendes en hausseComme lors de l’exercice précédent, à l’exception d’Alcatel-Lucent, toutes les entreprises du CAC 40 verseront un dividende à leurs actionnaires. Cela concerne trente-sept sociétés, Alstom et Pernod Ricard n’étant pas inclus parce qu’ils ont des exercices décalés. La hausse globale par action est de 6,2 %. Sur ces trente-sept entreprises, une seule, GDF Suez, versera un dividende en baisse, douze le maintiennent à un montant identique à celui de l’année précédente, et vingt-quatre le relèvent.Six d’entre elles l’augmentent même de plus de 15 %. Il s’agit de Valeo, Airbus Group, Vinci, Accor, Axa et Société générale. Autre particularité, huit sociétés majorent leurs versements par rapport à 2013, alors que leurs résultats sont en baisse : Carrefour, Danone, Gemalto, Publicis Groupe, Safran, Solvay, Technip et Total.Perspectives favorables Signe de la confiance retrouvée, les entreprises recommencent à fournir des prévisions chiffrées pour l’année à venir, ce qu’elles ne faisaient plus depuis deux ou trois ans, tant l’horizon était incertain. Vingt-cinq groupes – de Danone à Pernod Ricard, en passant par Lafarge, Legrand ou Safran – se livrent à cet exercice. « C’est un retour à la norme », estime M. Charron.Ces perspectives sont soutenues par la baisse de l’euro face au dollar qui donne de la vigueur aux exportations, mais aussi par la dépréciation des cours du pétrole. Depuis l’été 2014, la devise européenne a perdu plus de 16 % face au billet vert et le pétrole s’est déprécié de 50 %. Il faut en moyenne huit mois pour que ces reculs produisent des effets sensibles, tant sur le chiffre d’affaires que sur les résultats. Ce devrait donc être le cas désormais.« Le potentiel d’exportation de la France est sévèrement entamé »Les analystes font d’ailleurs preuve d’optimisme pour 2015, misant sur un nouveau rebond de 30 % des bénéfices à 81 milliards d’euros. Une prévision tempérée par M. Charron, pour qui depuis quelques années le consensus du marché s’avère toujours trop optimiste. Même si le CAC 40 a finalement fait moins bien que prévu, le rebond de 33 % est bienvenu. CAC 40 une majorité de bénéfices en hausseDominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicole Vulser L’enseigne américaine de prêt-à-porter J.Crew, dont les dernières robes sont portées par Michelle Obama, débarque à Paris. La première boutique dans la capitale – située dans le Marais – sera officiellement inaugurée vendredi 6 mars. En présence du PDG, Mickey Drexler.Cette ouverture illustre la volonté du groupe de donner un coup d’accélérateur à l’international. Sur ses 506 boutiques, huit seulement sont situées hors Amérique du Nord, à Hong Kong, Londres, ou Paris donc. Cinq nouvelles ouvertures internationales sont prévues cette année.Cette stratégie d’expansion vise, notamment, à pallier les difficultés rencontrées aux États-Unis et qui se sont traduites, en 2014, par « une des pires années » pour J.Crew, comme le fut par le passé 2008, selon Mickey Drexler.« La trajectoire du marché de la mode n’est jamais droite comme une fusée et le marché américain du prêt-à-porter a été catastrophique l’an dernier », explique le PDG, qui ajoute que les résultats 2014 « seront déficitaires en raison d’erreurs que nous avons réalisées, notamment dans la ligne féminine, avec les classiques ou encore dans le choix des coloris. »EN BOUTIQUE, LA CLIENTÈLE S’EST RARÉFIÉELes résultats 2014 ne seront pas publiés avant une quinzaine de jours. Mais, sur les neuf premiers mois de cet exercice, le résultat net était déficitaire de 627,1 millions de dollars (557,7 millions d’euros), pour un chiffre d’affaires en hausse de 7,5 %, à 1,87 milliard de dollars, uniquement grâce aux ouvertures de nouveaux magasins.L’obligation de pratiquer des soldes a rogné les marges et le groupe – qui fait très majoritairement fabriquer ses vêtements en Asie – a dû déprécier pour 536 millions de dollars de stocks invendus.La concurrence ne vient pas seulement des enseignes de mode moins chères, comme les H&M, Zara, Gap ou Uniqlo, mais de « tous ceux qui font de la mode », explique M. Drexler.Seules les ventes sur internet de J. Crew ont augmenté. Elles représentent déjà près du tiers du chiffre d’affaires. En boutique, en revanche, la clientèle s’est raréfiée.Face à la bonne tenue du marché des vêtements plus sportifs – la spécialité d’inseignes comme Under Armour ou Lululemon Athletica aux États-Unis – M. Dexter avait un temps envisagé de se lancer sur ce secteur, avant d’y renoncer. En raison « de l’existence d’une concurrence déjà très forte », explique le PDG.En revanche, d’importants efforts ont été réalisés pour proposer une ligne de bijoux beaucoup plus conséquente et dans l’air du temps.RETOUR EN BOURSE PAS EXCLUJ.Crew avait été rachetée, voici quatre ans, pour près de 2,7 milliards de dollars par les fonds TPG et Leonard Green & Partners, qui détiennent toujours respectivement 65 % et 24 % du capital, tandis que M. Drexler en possède 10 %.Ancien patron de Gap, M. Drexter, aujourd’hui âgé de 70 ans, a rejoint J. Crew en 2003. Il y a fait d’excellentes affaires puisqu’il a injecté plus de 110 millions de dollars, mais a empoché 202 millions, selon les calculs de Bloomberg (sans compter ses 55 millions de dividendes cumulés et sa participation dans l’entreprise).La société, qui n’est plus en bourse depuis 2011, avait fait l’objet, voici presque un an, d’une tentative avortée de rachat de la part du groupe japonais Fast Retailing, la maison mère d’Uniqlo.M. Drexler n’exclut pas qu’un jour, quand l’entreprise sera redevenue bénéficiaire, « J. Crew soit à nouveau cotée. »Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué « La mariée est plutôt belle… » Sûr que de nombreux candidats se bousculeront au portillon pour prendre en main les destinées de la RATP, après l’annonce, mardi 17 mars, du départ du PDG du groupe public, qui rejoindra la direction générale de GDF Suez le 1er mai.Il est vrai qu’entre 2006 et 2015, Pierre Mongin a su développer l’entreprise publique. Sur ces neuf années, le chiffre d’affaires du transporteur est passé de 3,5 à 5,2 milliards d’euros avec un résultat bénéficiaire de près de 300 millions d’euros… La part de l’activité hors Ile-de-France – via la filiale RATP Dev – tutoie désormais le milliard d’euros de chiffre d’affaires, avec une rentabilité supérieure à celle générée en région parisienne.Si les voyageurs de la ligne A du RER se plaignent encore de la régularité des trains, les autres voyageurs apparaissent plus satisfaits, et notamment ceux de la ligne du RER B, qui a fait l’objet d’importants investissements. D’ailleurs, en 2014, la RATP a encaissé 10 millions d’euros de bonus de la part du Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF), le « donneur d’ordre » de la RATP et désormais responsable du développement du réseau et du renouvellement du matériel.Habileté politiqueMais la force du bilan de M. Mongin, c’est le relatif calme social, favorisé par l’« alarme sociale » installée par ses prédécesseurs. Il a par ailleurs mené de manière douce l’automatisation de la ligne 1 du métro. Enfin, il a su gagner la confiance des syndicats grâce à son habileté politique. C’est M. Mongin qui était à la manœuvre tant à Paris qu’à Bruxelles pour repousser la date de l’ouverture à la concurrence du système de transport francilien.La loi relative à l’organisation et à la régulation des transports ferroviaires, votée en 2009, a non seulement confié à la RATP la propriété de l’infrastructure que l’entreprise publique opère aujourd’hui, mais elle a aussi abouti à repousser à 2024 la date de l’ouverture à la concurrence pour la gestion des lignes de bus en Ile-de-France, celle des lignes de tramway à 2029 et celle des lignes de métro à 2039… « Demain », affirme M. Mongin. « Aux calendes grecques », s’indigne un concurrent.Beaucoup de projets à menerReste que si l’entreprise est en ordre de marche, le successeur de M. Mongin aura beaucoup de projets à mener. Le premier est la signature du prochain contrat RATP-STIF qui fixera les développements du système d’ici à 2021-2022. Notamment, il devra préparer le plan « Bus 2025 » : un réseau de cars électriques ou fonctionnant au gaz naturel pour véhicules (GNV).De même, il devra accélérer la présence de l’entreprise à l’international, pour conforter les revenus hors Ile-de-France de la société. Enfin, il devra préparer les appels d’offres du Grand Paris, les cinq nouvelles lignes de transports créées d’ici à 2025. Si ces nouvelles lignes reviendront de droit au gestionnaire d’infrastructure RATP, leur gestion sera confiée par appel d’offres. Et tous les grands acteurs français (Keolis, Transdev) et mondiaux (MTR, Aviva, etc.) viendront défier la RATP sur son sol.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Après l’annonce, au début du mois, de la création d’une commission du Parlement grec sur les réparations allemandes de la seconde guerre mondiale, la présidente de la Vouli, Zoé Konstantopoulou, a confirmé, mardi 17 mars, la constitution d’une commission d’audit sur la dette grecque.« L’objectif est de déterminer l’éventuel caractère odieux, illégal ou illégitime des dettes publiques contractées par le gouvernement grec », a précisé Mme Konstantopoulou lors d’une conférence de presse, faisant allusion à plusieurs affaires de corruption et à l’opacité qui entoure l’achat d’armes par son pays.L’incorruptible de la Vouli, figure de Syriza« Le peuple a le droit de demander que la partie de la dette qui est illégale – si cela est avéré à l’issue de la commission – soit effacée », a-t-elle ajouté. L’article 7 du règlement adopté en mai 2013 par l’Union européenne (UE) prévoit en effet qu’« un Etat membre faisant l’objet d’un programme d’ajustement macroéconomique réalise un audit complet de ses finances publiques afin, notamment, d’évaluer les raisons qui ont entraîné l’accumulation de niveaux d’endettement excessifs ainsi que de déceler toute éventuelle irrégularité » (Règlement UE 472/2013 du 21 mai 2013« relatif au renforcement de la surveillance économique et budgétaire des Etats membres de la zone euro »).Une annonce explosiveMais l’annonce de la création de cette commission est explosive alors que le gouvernement grec, qui a longtemps souhaité un effacement d’un pan de la dette, semble s’être rendu, ces dernières semaines, aux arguments de ses créanciers et ne parle plus désormais que de rééchelonnement.Début mars, le ministre grec des finances, Yanis Varoufakis, a pris acte du refus de ses interlocuteurs européens d’entendre parler d’une décote de la dette (un effacement pur et simple). « Une décote est un gros mot. Je l’ai compris, a expliqué M. Varoufakis. Il y a des solutions plus intelligentes. Nous pourrions reconvertir une partie des crédits que nous avons reçus du fonds de sauvetage européen [FESF] en obligations. Le coupon et les remboursements seraient ainsi indexés sur l’évolution de notre produit intérieur brut [PIB].Formellement la nouvelle commission d’audit devrait commencer ses travaux le 3 avril et présenter ses premières conclusions en juin. Soit au moment précis où l’accord conclu le 20 février entre la Grèce et ses créanciers arrivera à échéance, et où le moment d’ouvrir un nouveau chapitre de la renégociation de la dette sera venu.Cette commission parlementaire sera composée en partie de scientifiques et de juristes grecs mais aussi d’une dizaine de spécialistes de l’audit de renommée internationale.« Une dette illégitime viole les traités »« Nous allons étudier dans le détail la constitution de la dette ces dernières années, depuis le début de l’action de la “troïka” [les bailleurs de fonds du pays – Banque centrale européenne, Commission de Bruxelles et Fonds monétaire international] mais aussi revenir sur la période antérieure à 2010 », avance le belge Eric Toussaint, du Comité pour l’abolition de la dette du Tiers-Monde (CADTM). ce dernier a été choisi par Mme Konstantopoulou pour diriger techniquement les travaux de la commission sur l’audit. « Une dette illégitime viole les traités ou les conventions internationales mais aussi les droits humains fondamentaux et c’est ce que nous allons nous attacher à déceler », ajoute M. Toussaint.Pour un véritable audit de la dette grecqueUne fois les résultats de cette commission connus, et pour peu qu’ils concluent à l’illégitimité d’une partie de la dette grecque, rien n’obligera cependant les créanciers du pays à accepter le principe d’un effacement pur et simple de leurs créances. Mais « le gouvernement grec pourra alors prendre la décision souveraine de ne pas payer », assure M. Toussaint. « Notre commission a pour but de donner des arguments solides et scientifiques pour soutenir, ensuite, une décision politique qui appartient au gouvernement grec », ajoute-t-il.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat et Cédric Pietralunga Pierre Mongin, PDG de la RATP depuis 2006, quitte la régie des transports parisiens pour GDF Suez, a annoncé, mercredi 17 mars, le groupe d'énergie et de services dans un communiqué, confirmant une information donnée un peu plus tôt par Les Echos. M. Mongin rejoindra GDF Suez le 1er mai en tant que directeur général adjoint et sera nommé secrétaire général le 1er juillet, où il remplacera Alain Chaigneau.Agé de 60 ans, ancien élève de l'Ecole nationale d'administration, diplômé de la fameuse promotion Voltaire (celle de François Hollande), Pierre Mongin avait été reconduit à la tête de la RATP en juillet 2014 pour un mandat de cinq ans.Pour le PDG de GDF Suez, Gérard Mestrallet, « le parcours de Pierre Mongin, qui a piloté avec succès la réorganisation en profondeur de la RATP au cours des neuf dernières années, apportera une contribution précieuse à la transformation du groupe ». Il juge que le nouveau dirigeant pourra « faire bénéficier GDF Suez de sa grande expérience industrielle au contact des territoires. »BOULEVERSEMENTS IMPORTANTSM. Mongin connaît bien M. Mestrallet, puisqu'il était représentant de l'Etat au sein du conseil d'administration de GDF Suez, un groupe à la veille de bouleversements importants. Le patron de GDF Suez a confié à Isabelle Kocher, devenue fin 2014 directrice générale déléguée chargée des opérations de GDF Suez, une mission de réorganisation complète, en Europe et dans le monde.Face aux difficultés dans la production d'électricité sur le Vieux Continent, le groupe se tourne de plus en plus vers les pays émergents du Moyen-Orient, d'Asie-Pacifique et d'Amérique latine en forte croissance, comme le prouve la préparation d'une importante opération de croissance en Amérique latine. Mme Kocher – appelée à succéder à M. Mestrallet en mai 2016 – doit lui présenter des propositions courant 2015 pour améliorer l'efficacité du groupe et accélérer sa mutation.Le niveau de la rémunération a sans doute aussi joué dans le choix de M. Mongin. A la RATP, il percevait une rémunération fixe de 300 000 euros bruts par an et sa part variable pouvait aller jusqu'à 100 000 euros. Les salaires des hauts dirigeants de GDF Suez sont supérieurs.VOLONTÉ DE PARTIR DANS LE PRIVÉPour ceux qui connaissent M. Mongin, ce départ précipité de la RATP n'est pas une surprise. Ce préfet, qui a dirigé le cabinet de Dominique de Villepin au ministère de l'intérieur puis à Matignon (2004-2006), a certes fait toute sa carrière dans la haute administration. Mais il rêvait depuis longtemps de partir dans le privé.En quittant Matignon en 2006, il avait remplacé Anne-Marie Idrac – nommée à la tête de la SNCF en cours de mandat – à la présidence de la régie. Puis il avait assuré un « quinquennat » complet (2009-2014) avant d'être reconduit pour cinq ans en juillet. Mais dès 2012, il avait postulé pour succéder à Jean-François Roverato, patron du numéro 3 français du BTP Eiffage.M. Mongin a attendu la présentation des comptes 2014 de la RATP, lundi 16 mars, avant d'officialiser son départ. Il part sur de bons résultats, notamment à l'international. Le groupe a enregistré une croissance de 3,4 % de chiffre d'affaires, qui a atteint 5,3 milliards d'euros, dont 914 millions d'euros pour ses filiales comme RATP Dev, Systra, OpenTour...« Clairement, la progression d'activité du groupe, une fois de plus, est tirée par nos filiales », s'était-il félicité lors d'une conférence de presse, où il a prédit une performance au moins aussi bonne en 2015. Son successeur devra notamment préparer la régie à l'arrivée de la concurrence et conforter sa position dans les futurs transports du Grand Paris.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.03.2015 à 16h43 • Mis à jour le17.03.2015 à 17h45 Sept cent cinquante vols intérieurs et européens sur les 1 400 prévus, mercredi 18 mars, par la compagnie allemande Lufthansa sont annulés en raison d'une grève des pilotes. Près de 80 000 passagers devraient être affectés, principalement au départ ou à destination de Francfort, dans l'ouest, et de Munich, dans le sud. Les filiales Germanwings, Swiss et Austrian Airlines ne sont pas concernées par cette mobilisation. Dans un premier temps, le groupe avait indiqué que Germanwings allait également faire l'objet de ce débrayage, prévu de 0 h 01 à 23 h 59.Cette date marque ainsi le douzième mouvement de cessation de travail des personnels navigants techniques (PNT) depuis le mois d'avril 2014. La dernière journée de grève remonte au 4 décembre. Le syndicat de pilotes, Cockpit, s'oppose au projet de la direction de mettre en place de nouvelles conditions de fin de carrière pour ces derniers. Ils entendent garder la possibilité de prendre une préretraite à 55 ans avec 60 % de leur salaire avant d'atteindre l'âge officiel, soit 65 ans. Les PNT s'inquiètent aussi de la volonté de Lufthansa de se développer davantage dans le low-cost face à une concurrence accrue.Lire nos explications : Lufthansa : les raisons du conflitLa compagnie tente à chaque fois de limiter au maximum l'impact des mouvements sociaux sur ses clients, en ayant recours par exemple aux services de responsables sachant piloter et en organisant en amont des modes de transport alternatifs pour ses passagers. Selon son porte-parole, 20 000 textos et 7 000 mails ont été envoyés pour informer les passagers du mouvement social de mercredi. Les grèves à répétition ont coûté au groupe 232 millions d'euros en 2014. 17.03.2015 à 15h12 • Mis à jour le17.03.2015 à 15h40 La Banque du Japon (BoJ) a fait, mardi 17 mars, une sorte de mea culpa, reconnaissant qu’elle n’était pas parvenue, à ce stade, à tenir son objectif de redresser la courbe d’évolution des prix. L’inflation au Japon est actuellement loin des 2 % annoncés pour ce printemps ; le retour à la déflation est même désormais d’actualité.« L’évolution des prix va probablement se maintenir pour un certain temps aux alentours de zéro mais, selon la tendance des cours de l’énergie, elle pourrait tomber temporairement en dessous », a reconnu le gouverneur de l’institution monétaire, Haruhiko Kuroda lors d’une conférence de presse, à l’issue d’une réunion de deux jours du comité de politique monétaire.Si les prix devaient évoluer négativement, ce serait la première fois depuis avril 2013, date du lancement de l’offensive de la BoJ (avec des injections massives de liquidités dans l’économie nipponne) dans le cadre de la stratégie de relance de la croissance adoptée par le gouvernement japonais de Shinzo Abe – les fameux « Abenomics ».« Malheureusement, nous n’avons pas encore pu sortir de la période de déflation », a admis, M. Abe mardi devant le Parlement. « Mais nous avons mis en place les conditions pour y parvenir », a-t-il assuré.La récession de l’économie japonaise, freinée notamment par relèvement de la TVA en avril, ainsi que la chute des tarifs du brut depuis l’été ont compliqué la tâche des autorités nipponnes.Hausses de salaires attendues« Nous pensons que la tendance de long terme est positive », a insisté de son côté M. Kuroda, soulignant que les prix remonteront au cours du second semestre à mesure que s’estomperont, notamment, les effets de la baisse des cours du pétrole.Selon lui, « la reprise modérée » de l’économie – le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,6 % au quatrième trimestre de 2014, après deux trimestres de baisse – finira par se refléter sur l’évolution des prix. Il cite à l’appui le redressement des exportations et de la production industrielle, la bonne santé des entreprises et la « solidité » recouvrée de la consommation des ménages.A ce stade, la BoJ conserve donc en l’état son programme de rachat d’actifs qui avait été étendu le 31 octobre 2014.Tokyo table aussi sur une hausse des salaires dans les entreprises, celles-ci ayant été avantagées par la dépréciation du yen, même si, jusqu’à présent, elles n’ont pas vraiment donné de signes en ce sens. « Au vu des profits record enregistrés par les compagnies et d’un marché du travail extrêmement favorable, je pense que les conditions sont réunies pour une hausse des rémunérations », a estimé M. Kuroda, à la veille des annonces officielles des entreprises sur le sujet.Selon des médias nippons, Toyota devrait en effet annoncer, mercredi 18 mars, à l’issue de la grande négociation de printemps (shunto) entre le constructeur automobile et les syndicats de l’entreprise, la plus forte progression des salaires de ses personnels au Japon en treize ans. La hausse retenue pourrait atteindre 3,2% et servir de référence pour les autres grandes entreprises du pays.Le Japon compte sur la hausse des salaires pour pérenniser sa croissance 17.03.2015 à 14h30 • Mis à jour le17.03.2015 à 15h00 | Isabelle Rey-Lefebvre Le moral est (un peu) meilleur, les intentions d’achat augmentent, le passage « à l’acte » aussi, de même que les demandes de crédits… Les signes d’un retour des acheteurs sur le marché de l’immobilier se multiplient.La Caisse d’épargne a ainsi annoncé, lundi le 16 mars, un bond de 25 % de sa production de crédits immobiliers au cours du mois de janvier, comparé à la même période de 2014, soit 2 000 prêts accordés de plus.Cela confirme les anticipations du Crédit foncier (filiale de la BPCE) qui, le 4 février, anticipait 130 milliards d’euros de crédits à l’habitat distribués en 2015, contre 119 milliards en 2014, accompagnant un redressement des ventes dans l’ancien : 740 000 transactions attendues cette année, contre 705 000 en 2014.Le site Logic-Immo qui, depuis cinq ans observe trois fois par an le moral des acheteurs, constate pour sa part, dans son étude publiée mardi 17 mars, qu’« il y a une embellie dans les intentions d’achat ». « Une tendance amorcée en octobre 2014 et qui s’amplifie en ce début d’année », comme le relève Stéphanie Pécault, la responsable des études.Face à 2 millions de vendeurs, les acheteurs restent toutefois encore moins nombreux : 2,5 millions de personnes envisagent une acquisition, loin des 3 millions de 2011 et 2013, selon les estimations de Logic-Immo, qui capte 60 % des annonces de vente.Mais 72 % du panel de 1 300 acheteurs dits « actifs », scrutés par le site, estiment que c’est le moment d’acheter, contre 59 % un an plus tôt.Le « prêt à habiter », une nouvelle tendance ?Pour 78 % d’entre eux, les taux de crédits sont attractifs et surtout ils sont moins nombreux à estimer qu’il est difficile d’obtenir un prêt : 36 % contre 50 % un an plus tôt.Autre signe tangible, 61 % des candidats à l’achat sont confiants sur l’aboutissement de leur projet, contre 56 % en 2013, même si 60 % estiment que les prix élevés sont encore un frein, une proportion en chute toutefois de dix points comparée à 2013. « On a senti, en 2012 et 2013, un réel agacement des acheteurs face aux prétentions de prix des vendeurs, ce sentiment s’estompe aujourd’hui », analyse Stéphanie Pécault.D’ailleurs, aux yeux de 48 % de ces acquéreurs potentiels, les prix vont stagner en 2015, tandis que 43 % pronostiquent une baisse, un rapport inverse à celui observé en 2014.Une révolution en rupture avec les années passées se dessine donc : les acheteurs, de plus en plus exigeants sur la qualité des biens, ne veulent pas entreprendre de travaux : 52 % se déclarent réticents à acquérir un bien nécessitant une rénovation, redoutant que le coût final dépasse le budget prévu ; et 44 % refusent de vivre au milieu d’un chantier, quand 40 % disent qu’ils n’ont pas de temps à consacrer à une rénovation.Le « prêt à habiter » serait-il une nouvelle tendance ? Cela ne fait pas les affaires des artisans du bâtiment qui eux, ne voient toujours aucune reprise à l’horizon.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier  La croissance des prix des marchés résidentiels dans le monde ralentit : elle est passée de 6,3% en 2013 à 1,8% en 2014, selon une étude réalisée par le groupe britannique de conseil en immobilier Knight Frank. Pour la première fois depuis deux ans, l'indice des prix de l'immobilier résidentiel dans le monde a même reculé (-0,6%) au dernier trimestre 2014. Cet indice est pondéré en fonction du poids du PIB de chaque pays.Parmi les plus fortes baisses sur un an, l'Ukraine (16,7%), la Grèce (6,1%), la Chine (4,5%), l'Italie (3,9%), la France (2,3%) et l'Espagne (0,3%). En revanche, le marché immobilier a vivement progressé depuis un an en Irlande (16,3%), en Turquie (16,2%), en Suède (8,6%) et au Royaume-Uni (8,3%).L'EUROPE À LA TRAÎNE« Malgré leur rebond, les prix en Irlande restent inférieurs de 38% aux niveaux atteints lors du pic du troisième trimestre 2007 », relativise Kate Everett-Allen, responsable de la recherche sur les marchés résidentiels chez Knight Frank. Aux Etats-Unis (4,6%) et en Allemagne (3,7%), la tendance est également positive.Comparant les évolutions par continents, l'Europe est la zone qui affiche le dynamisme le plus modéré (1,6%), loin derrière l'Amérique du Nord (4,8%), l'Amérique latine (7%) et le Moyen-Orient (7,7%).Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel Le comité de politique monétaire (le « FOMC ») de la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale) se réunit durant deux jours, mardi 17 et mercredi 18 mars. Pendant la conférence de presse qui doit se tenir mercredi soir, sa présidente, Janet Yellen sera à coup sûr, questionnée sur la hausse du dollar, qui s’est apprécié de 15 % face à l’euro depuis décembre 2014, au grand dam des entreprises exportatrices américaines.Mais c’est une autre question qui obsède les investisseurs depuis des semaines : la Fed cessera-t-elle d’utiliser le mot « patience » pour évoquer sa politique d’évolution des taux ? La plupart des experts le pensent.Signaux ambigusCela n’a l’air de rien et pourtant, il s’agirait d’un signal majeur, signifiant qu’elle s’apprête à remonter ses taux directeurs. « Dès lors, la décision du FOMC en ce qui concerne le calendrier et le rythme de hausse des taux serait basée sur les seules données économiques et sur l’inflation », expliquent les économistes du Crédit agricole, dans une note sur le sujet.Ce relèvement pourrait intervenir en juin ou en septembre. Les analystes misant sur juin soulignent qu’avec un taux de chômage tombé à 5,5 % de la population active aux Etats-Unis, la béquille monétaire n’est plus utile. Ceux tablant sur septembre estiment que l’économie américaine émet malgré tout des signaux ambigus, et que la reprise n’est peut-être pas aussi solide que le marché du travail ne le laisser penser.Le taux de chômage aux États-Unis est tombé à 5,5 %De fait, la progression des salaires reste faible. En février, les rémunérations horaires moyennes ont même reculé de 0,1 % sur un mois. Or, sans une hausse des rémunérations, l’inflation sous-jacente, qui exclut les prix des produits les plus volatils comme ceux de l’énergie, ne peut se redresser.En janvier, l’indice des prix à la consommation a reculé de 0,1 % sur un an aux Etats-Unis, au plus bas depuis cinq ans, et loin de la cible de 2 % de la Fed.Dévaluations monétairesDe plus, la hausse du dollar pourrait nuire à la compétitivité – et donc aux résultats – de certaines entreprises américaines. A commencer par les exportatrices. Selon une étude de l’université Duke, les deux tiers d’entre elles estiment que l’appréciation du billet vert a eu un impact négatif sur leur activité au cours du premier trimestre.S’il n’est pas sûr que la Fed mentionne ces évolutions dans son communiqué, Janet Yellen pourrait y faire référence pendant sa conférence de presse. Ces dernières semaines, plusieurs membres de l’institution, dont son vice-président, Stanley Fischer, ont indiqué que la hausse du dollar n’était pas seulement due à la vigueur de la reprise américaine. Elle est aussi le fruit des stratégies de dévaluation monétaire menées par plusieurs autres banques centrales – comme la Banque centrale européenne (BCE) ou la Banque du Japon.Les Américains s’alarment d’un dollar fortDans tous les cas, cette appréciation pourrait peser sur la croissance américaine et convaincre la Fed d’attendre septembre pour remonter ses taux.Nouvelles prévisionsMercredi soir, l’institution présentera également la synthèse des prévisions économiques de ses membres. C’est un document important, puisqu’il révélera l’état d’esprit des banquiers centraux américains quant à la remontée future des taux.« Il est possible que leurs prévisions de croissance pour 2015 soient révisées un peu à la baisse, du fait de la détérioration de certains indicateurs d’activité au premier trimestre », estiment Thomas Julien et Yuze Yuan, économistes chez Natixis, à New York.La production manufacturière a ainsi reculé pour le troisième mois consécutif en février, diminuant de 0,2 % sur un mois. Les prévisions d’inflation et de chômage pourraient elles aussi être un peu moins optimistes.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Albert (Londres, correspondance) George Osborne a de quoi sourire. Le chancelier de l’Echiquier va présenter, mercredi 18 mars, le budget pour l’année 2015-2016, alors que l’économie britannique offre des signes indéniables de bonne santé. La croissance a été de 2,6 % en 2014 et le taux de chômage baisse rapidement, désormais à 5,7 %. A l’approche des élections législatives prévues le 7 mai, c’est politiquement de bon augure pour M. Osborne, qui répète sur tous les tons que son « plan de long terme marche ».Le chômage est au plus bas depuis sept ans au Royaume-UniPourtant, le bilan de sa politique d’austérité, lancée à son arrivée au pouvoir en mai 2010, est loin d’être aussi positif qu’il le proclame. Si la croissance a rebondi, c’est en grande partie parce que les coupes budgétaires ont été desserrées, très discrètement, après les deux premières années.Du retard dans le redressement des finances publiquesQuand le gouvernement actuel est arrivé au pouvoir, le déficit était presque de 11 % du produit intérieur brut (PIB). Sur fond de crise dans la zone euro, il a rapidement mis en place le plus grand programme d’austérité du Royaume-Uni depuis la seconde guerre mondiale. Objectif : ramener le déficit à 2 % du PIB en 2014-2015.Quatre ans plus tard, c’est un échec. Le déficit tourne autour de 5,3 %. Le dérapage a eu lieu les premières années. La croissance, qui semblait repartir fin 2010, a replongé entre 2011 et 2013. La hausse de la TVA et les coupes dans le budget de l’Etat avaient asphyxié la consommation des ménages. La récession dans la zone euro n’a pas aidé.« La bonne nouvelle est que le gouvernement a réalisé son erreur et a corrigé le tir, mais sans jamais l’avouer », estime Jonathan Portes, directeur du NIESR (National Institute for Economic and Social Research).Concrètement, Londres a légèrement desserré l’étau de l’austérité. En particulier, les dépenses d’investissement de l’Etat, qui devaient baisser de 25 % sur cinq ans, n’ont finalement été réduites que de 14 %.Plutôt que de renforcer les coupes budgétaires pour atteindre ses objectifs, M. Osborne a choisi d’ajouter trois années supplémentaires d’austérité. L’équilibre budgétaire, prévu initialement pour 2015-2016, est désormais envisagé pour 2018-2019.Les coupes budgétaires ont été globalement limitées, mais très cibléesDe 2010-2011 à 2014-2015, le budget de l’Etat a été réduit de 3 %, en valeur réelle, c’est-à-dire corrigé de l’inflation. En valeur courante, il a augmenté. Par rapport aux plans d’austérité de la Grèce, de l’Irlande ou du Portugal, le programme britannique a été relativement léger. « Prises dans leur ensemble, les dépenses de l’Etat n’ont pas été réduites tant que cela », estime Soumaya Keynes, de l’Institute for Fiscal Studies.Néanmoins, ces coupes budgétaires limitées cachent une double réalité. Le ministère de la santé, qui représente le quart des dépenses de l’Etat, a été « protégé » de l’austérité, à la suite d’une promesse électorale de David Cameron : son budget a progressé à la vitesse de l’inflation. De plus, les dépenses en allocations sociales et en retraites ont augmenté de plus de 3 %, en partie parce que la population vieillit, mais aussi parce que la crise économique a automatiquement provoqué une hausse des aides sociales.Tous les efforts se sont donc concentrés sur les autres ministères. Cela explique que la justice, l’intérieur, la culture ou encore le commerce aient tous subi des baisses de plus de 20 % (en termes réels) sur quatre ans.Les économies budgétaires ont surtout affecté les 10 % les plus pauvres Une grande partie des coupes budgétaires a concerné les sommes que l’Etat versait aux collectivités territoriales, qui ont baissé de presque 40 %. Officiellement, c’était une façon de se montrer flexible : chaque mairie a pu déterminer les économies en fonction des besoins locaux. Officieusement, c’était aussi une façon pour le gouvernement de transférer la responsabilité politique des décisions. Cela s’est traduit par les fermetures de nombreuses piscines, de bibliothèques, de centres de sport… Force est pourtant de constater que les Britanniques ne semblent guère les avoir remarquées : 68 % d’entre eux se disent satisfaits de leur mairie, contre 72 % il y a deux ans. Le niveau n’a guère changé.Autre exemple relativement positif des coupes : malgré les fortes réductions dans le budget de la police, l’insécurité et les crimes et délits n’ont pas augmenté. « Il y avait clairement des gaspillages à supprimer », estime M. Portes.L’austérité n’a cependant pas été sans causer de sérieux dommages. Les personnes handicapées, en particulier, en ont sévèrement souffert. Pour tenter de réduire leurs allocations, le gouvernement leur a imposé des tests médicaux très durs. Cela a provoqué de nombreux dérapages, avec des personnes présentant un handicap classées comme valides contre toute évidence. Et cela n’a engendré aucune économie : beaucoup ont traîné le gouvernement devant les tribunaux et ont obtenu gain de cause.Les soins à domicile aux personnes âgées se sont également dégradés. L’état des prisons, surpeuplées, inquiète : le nombre de suicides y a fortement progressé. Enfin, les coupes budgétaires ont surtout touché les plus vulnérables : les 10 % les plus pauvres ont perdu près de 4 % de leurs revenus du fait de cette politique, plus que tous les autres déciles de la population.La Grande-Bretagne, royaume des travailleurs pauvresMardi 17 mars, le gouvernement a annoncé que le salaire minimum sera augmenté de 3 % en octobre (à 6,70 livres de l'heure, soit 9,40 euros), sa plus importante hausse depuis 2008.Les salaires ont jusqu'à récemment augmenté moins vite que l'inflation (+ 9 % contre plus de 11%, entre mai 2010 et décembre 2014) entraînant une chute du pouvoir d'achat des ménages, d'après l'Office des statistiques nationales. Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.03.2015 à 11h00 • Mis à jour le17.03.2015 à 12h26 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) Un juge d’instruction bruxellois a mis en examen, lundi 16 mars, deux dirigeants du groupe sidérurgique italo-suisse Duferco, Antonio Gozzi et Massimo Croci. Le premier est bien connu en Belgique pour y avoir développé une partie des activités de son groupe. M. Gozzi s’était rendu à Bruxelles avec son proche collaborateur pour y être entendu dans le cadre d’une enquête sur une vaste affaire de corruption. Celle-ci a déjà abouti à la mise en examen de Serge Kubla, ancien ministre régional wallon de l’économie et maire de Waterloo.Cet homme politique, membre du Mouvement réformateur libéral, le parti du premier ministre belge Charles Michel, est soupçonné d’avoir œuvré comme commanditaire pour l’entreprise, dont il avait beaucoup fréquenté les dirigeants durant son mandat ministériel.Selon le juge, il aurait usé de ses relations en République démocratique du Congo (RDC) afin de faciliter une diversification de Duferco, dans le domaine de l’acier mais aussi des jeux de hasard. Les deux patrons placés en détention étaient apparemment les actionnaires d’une société qui cherchait à bénéficier de la privatisation de la Loterie nationale congolaise.Un ancien premier ministre congolais viséM. Kubla, maintenu en détention pendant deux jours en février, a nié toute malversation, tout en admettant avoir œuvré comme consultant et prospecteur commercial pour le groupe italo-suisse. Des missions qui lui ont apparemment rapporté 240 000 euros.L’affaire conduirait également vers un ancien premier ministre congolais, Adolphe Muzito, qui réfute les informations quant à une possible corruption. M. Kubla a remis, un jour, une enveloppe de 20 000 euros à son épouse, Chantal Muzito, dans un hôtel de Bruxelles. L’ancien ministre belge affirme qu’il s’agissait du règlement d’une facture.Mme Muzito a, elle, évoqué son intention de déposer plainte contre X pour « diffamation », affirmant qu’elle ne pouvait se trouver en Belgique au moment des faits. L’entourage de M. Muzito parle désormais d’un « complot » et de la possible présence d’un « sosie » lors de la rencontre avec M. Kubla.Dans un communiqué publié après l’arrestation de ses dirigeants, Duferco a dénoncé « un moyen de pression inadmissible », soulignant que les deux patrons s’étaient rendus spontanément à une invitation du juge. « Duferco respecte un code juridique strict » et ses deux responsables « jouissent plus que jamais de la totale confiance du groupe et de ses actionnaires », affirme encore ce communiqué.MM. Gozzi et Croci comparaîtront au plus tard vendredi, mais pourraient être libérés plus tôt s’ils fournissent les informations et les documents qui leur sont demandés. Une confrontation entre les patrons italiens et M. Kubla pourrait être organisée.Mystérieuse disparitionSelon la presse, la justice veut en savoir plus sur les flux financiers de la Belgique vers la RDC et d’éventuels trafics d’influence. Les enquêteurs s’interrogent, par ailleurs, sur la mystérieuse disparition, au Congo, d’un comptable belge, Stéphan De Witte, qui défendait les intérêts de Duferco. Celle-ci est jugée « inquiétante » par le ministre belge des affaires étrangères et a suscité l’ouverture d’une enquête judiciaire.C’est cette dernière qui aurait mis le juge sur la piste de Duferco et de M. Kubla. Le magistrat voudrait aussi entendre la compagne de M. De Witte, une femme d’affaires congolaise, qui a attendu plusieurs semaines avant de signaler la disparition de son compagnon.Créée à la fin des années 1970, établie à Lugano, en Suisse, mais disposant de sièges dans diverses parties du monde, Duferco était, au départ une société de négoce. Elle s’est lancée dans la production d’acier à la faveur de la restructuration du secteur en Europe, notamment en Wallonie. La plupart des activités qu’elle a acquis en Belgique sont, aujourd’hui, à l’arrêt.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard Que se soit à Rennes ou à Châlons-en-Champagne, à Nantes ou à Paris, les agriculteurs descendent dans la rue mardi 17 mars. L'ampleur quasi-nationale du mouvement prouve la colère de ces producteurs soucieux de préserver l'environnement et qui se sentent « floués par le gouvernement ».Le choc s'est produit après la découverte d'un arrêté publié au Journal officiel le 7 mars. Ce texte disposait que l'aide au maintien auquel a droit chaque agriculteur bio dûment certifié allait être amputée de 25 % au titre de l'année 2014. Cette aide a été versée vendredi dans certaines régions, avec trois mois de retard, mais allégée du quart du montant habituel, qui oscille entre 35 et 600 euros par hectare selon les productions.La douche était d'autant plus glacée, que quelques jours plus tôt, le 26 mars, le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, avait participé à une « journée du bio » organisée pendant le Salon de l'agriculture. L'occasion de répéter l'objectif du gouvernement de doubler les superficies cultivées en bio d'ici fin 2017 et de se féliciter que la France ait dépassé l'Allemagne sur ce critère – avec 5,5 % de ses surfaces agricoles et 1,1 million d'hectares cultivés en bio. Pas un mot alors sur la coupe budgétaire qui allait s'abattre sur ces agriculteurs.Lire : La France devient la troisième surface agricole bio d'EuropeLe Foll annonce une enveloppe complémentaireStéphane Le Foll a finalement fait marche arrière. Mardi matin, il a annoncé le versement, « dans le courant de l'été », de « moyens complémentaires » pour l'agriculture biologique. « Face à la progression exceptionnelle des surfaces en agriculture biologique en 2014, l'enveloppe d'aides mobilisée, bien qu'en augmentation de 16 millions d'euros (...) ne permettait pas de répondre à l'ensemble des demandes au niveau maximum », a-t-il justifié dans un communiqué. Le ministre a affirmé vouloir « envoyer un message de confiance à la filière en garantissant le niveau d'aide prévu ».Une déclaration qui n'a pas rassuré les manifestants. S'ils prennent acte de la réparation et se félicitent du résultat de leur mobilisation, ils restent « inquiets pour la suite » et veulent « être sûrs que les futures enveloppes seront à la hauteur des ambitions affichées par le gouvernement ».Trois aides, non cumulablesJusqu'en 2014, l'agriculture bio bénéficiait de trois aides, non cumulables : une aide à la conversion durant la période de transition avant l'obtention de la certification ; une aide au maintien après la certification ou un crédit d'impôt. Le gouvernement avait affirmé que la coupe budgétaire était liée à une mauvaise appréciation du nombre d'hectares passant au stade certifiés bio en 2014. Or, rien n'est plus prédictible que cette évolution. « C'est un signe très négatif pour le bio, cela ne nous rassure pas pour la suite », affirmait lundi Etienne Gagneron, agriculteur dans le Cher et président de l'Agence Bio. En effet, à partir de 2015, avec l'entrée en vigueur de la nouvelle Politique agricole commune, les règles du jeu des aides bio changent. Désormais, elles seront gérées par les régions. La Fédération nationale d’agriculture biologique des régions de France (FNAB) avait tiré la sonnette d'alarme en 2014, voyant que certaines régions renâclaient à les programmer.Objectif d'accroissement des surfaces en bioA l'occasion des manifestations du 17 mars, la FNAB continue donc de demander que la totalité des aides soit versée, à savoir les 14 millions d'euros manquants sur une enveloppe de 117 millions programmée pour les aides à la conversion et au maintien au titre de 2014. Elle demande également qu'une autre enveloppe de 230 millions d'euros soient mobilisée pour ces mêmes aides dès 2015, afin de réussir l'objectif d'accroissement des surfaces en bio. Selon la feuille de route fixée par le gouvernement, il y aurait, en effet, 300 000 hectares de plus en bio cette année, ce qui porterait le total à 1,4 million d'hectares.La FNAB souhaite enfin que l'agriculture biologique ait toute sa place dans le cadre des programmes de transition agroécologique, qu'il s'agisse de la réforme du plan Ecophyto ou des futurs projets de l'Agence française pour la biodiversité.Lire : La France dépoussière sa protection de la biodiversitéLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil Après avoir imaginé de faire voyager ses passagers debout ou de leur faire payer l’utilisation des toilettes, Michael O’Leary le bouillant PDG de la compagnie low cost Ryanair, relance son projet de vols transatlantiques à prix cassés, à 14 euros (10 livres).« Le conseil d’administration de Ryanair (…) a approuvé des projets de développement pour la croissance future, dont un projet transatlantique », a fait savoir, lundi 16 mars, la compagnie irlandaise low cost.L’objectif de la compagnie irlandaise est de proposer des vols à destination d’une grosse douzaine de villes américaines depuis le même nombre de villes en Europe. Des vols pas chers, certes, mais qui ne sont pas pour tout de suite ! Ryanair n’imagine pas relier Miami, New York, Chicago ou Boston depuis Londres Berlin ou Dublin avant quatre ou cinq ans.Par ailleurs, à l’examen, la future offre du groupe semble plus publicitaire que réelle. Car seule une poignée de billets par vols seront proposés à 14 euros. Une manière de prix d’appel pour attirer le chaland.Acquérir des avions long-courriersChez Ryanair, se lancer dans des vols transatlantiques n’est pas une idée neuve. Le PDG de la compagnie la ressort régulièrement de son chapeau. « Les consommateurs européens veulent des coûts de transport moins élevés vers les Etats-Unis, tout comme les Américains le souhaitent vers l’Europe. Nous considérons cela comme un développement logique », explique la direction de la compagnie.Avant de se lancer sur un tel projet, Ryanair devra d’abord modifier son modèle économique. La compagnie irlandaise à bas coûts, comme ses rivales en Europe, opère une flotte d’avions composée d’un unique modèle d’appareil. Pour faire des économies, et pour accélérer les rotations, Ryanair ou Transavia n’emploient que des Boeing 737, tandis qu’EasyJet a opté pour des Airbus A320. Des flottes d’avions moyen-courriers.Pour desservir quatre ou cinq destinations aux Etats-Unis, depuis quatre ou cinq villes au départ du Vieux Continent, Ryanair devra disposer d’une vingtaine d’avions capables de voler sur une telle distance. « Nous discutons avec des constructeurs à propos d’appareils long-courriers mais nous ne pouvons commenter davantage », a fait savoir la compagnie.Une route déjà bien encombréePrudente, la compagnie irlandaise a déjà fait savoir qu’elle volerait vers l’Amérique sous une autre marque. Pas question qu’un échec commercial sur l’Atlantique ait des répercussions négatives sur la bonne santé de Ryanair.De fait, les risques d’un échec sont nombreux. Cette route de l’Atlantique nord est déjà très encombrée. Les rivaux de la compagnie irlandaise y seront nombreux. En France, XL Airways et La Compagnie proposent déjà des vols pas chers vers Miami ou New York ; et avec des résultats commerciaux qui demandent confirmation.Jusqu’à présent, le low cost et le segment long-courrier n’ont pas fait bon ménage, que ce soit sur l’Atlantique nord ou ailleurs dans le monde. Ainsi, Air Asia, une compagnie à bas coûts malaysienne, diffère régulièrement le retour d’Air Asia X, sa filiale long-courrier, et low cost, sur l’Europe, trois ans après avoir abandonné cette destination. Prévu initialement en 2015, le retour est maintenant décalé en 2016.Le retour des compagnies américainesIl n’est pas certain non plus que l’initiative de Ryanair arrive au meilleur moment. Après des années de vaches maigres, passées souvent à l’ombre du Chapitre 11 (la loi sur les faillites aux Etats-Unis), les compagnies américaines, désormais restructurées, ont retrouvé des couleurs. Elles modernisent leurs flottes et repartent en guerre.Sur le plan commercial comme réglementaire, elles veulent ainsi faire pièce aux ambitions de leurs rivales du Golfe. Un récent rapport accuse les « trois sœurs » – Emirates, Qatar Airways et Etihad – de toucher des « subventions », d’être largement exemptées de charges sociales et de ne pas payer leur carburant au juste prix.Ryanair et easyJet : des compagnies low cost championnes d’Europe des bénéfices Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Claude Pomonti De ce qui était un entrepôt britannique sur le déclin, Lee Kuan Yew, mort dans la nuit de dimanche 22 à lundi 23 mars à Singapour, a fait de cette cité-Etat un centre régional à la fois financier, de services et de haute technologie. Il en a fait un hypermarché hors taxes où les élites d’Asie du Sud-Est font encore leurs emplettes et qui a longtemps mérité le détour aux yeux de gens aisés venus du monde entier.Gérée telle une multinationale, réglementée jusque dans le moindre détail et guettée par l’ennui, l’île-Etat a l’allure d’une cité-jardin à l’abri des embouteillages et de la pollution qui fait rêver les visiteurs, en particulier ceux venus des grandes métropoles d’Asie. Lee Kuan Yew fut, avant tout, un bâtisseur sans grande considération pour ceux qui ne pensaient pas comme lui, surtout ceux qui ont tenté de se placer en travers de son chemin.Parmi les fondateurs du Parti d’action du peupleNé à Singapour le 16 septembre 1923 dans une famille chinoise – son prénom signifie « gloire, honneur » –, le jeune Lee est contraint d’interrompre ses études en raison de la Seconde Guerre mondiale. A la fin de l’occupation japonaise, il part s’inscrire à la prestigieuse London School of Economics, puis à Cambridge et enfin à Middle Temple, où il fait partie d’un groupe d’étudiants réclamant la fin de la domination britannique. Après de brillantes études et armé d’un bagage universitaire qui l’aidera à devenir, plus tard, l’un des analystes les plus écoutés d’Asie, il regagne Singapour pour s’y inscrire au barreau.C’est ainsi qu’il devient le conseiller juridique de plusieurs syndicats crypto-communistes et participe activement, en novembre 1954, à la fondation du PAP, le Parti d’action du peuple, formation qui préconise alors l’union entre Singapour et la Malaisie dans le cadre d’une fédération réunissant également les possessions britanniques sur l’île de Bornéo, les futurs Etats malaisiens du Sarawak et du Sabah (se jugeant apparemment trop vulnérable, le sultanat de Brunei refusera d’entrer dans ce jeu). Persuadé que Singapour est alors trop petite pour constituer une entité indépendante viable, Lee Kuan Yew compte s’appuyer sur les populations chinoises (les trois quarts de Singapour, le tiers de la Malaisie) pour se faire entendre.Aux élections de 1955, il figure parmi les trois membres élus du PAP, dont il est le sécrétaire général. En 1959, toujours dans le cadre de l’autonomie interne, le PAP remporte une large victoire et Lee Kuan Yew prend la tête du gouvernement local. Dans la foulée, il parvient à convaincre Tunku Abdul Rahman, premier ministre d’une Malaisie indépendante depuis 1957, de la formation d’une fédération de Malaysia. La gauche du PAP quitte le mouvement pour former un Front socialiste (Barisan Sosialis) mais Lee Kuan Yew continue de gouverner en s’appuyant sur l’ancienne opposition de droite, et la Malaysia est proclamée en 1963, malgré l’opposition de l’Indonésie. Dans la foulée, Lee emporte sa deuxième victoire électorale à Singapour.Sans arrière-pays, Singapour contraint à l’excellenceLa Malaysia fait long feu. Les incursions du PAP en Malaisie péninsulaire, où il courtise les Chinois du cru, et le discours très direct de Lee inquiètent Kuala Lumpur. Le divorce est officiellement prononcé en 1965 et Singapour, sans arrière-pays, doit s’accommoder d’une indépendance dans la solitude. Cette contrainte, paradoxalement, donnera vite à Lee Kuan Yew l’occasion de donner sa vraie mesure : pour survivre, Singapour doit obtenir le prix d’excellence tout en contribuant à la stabilisation de son environnement régional. Les moyens sont la discipline, l’autorité, la compétence. Le guide ne peut s’encombrer des réserves de certains sur son projet. Il y a encore moins d’espace pour une opposition.Sur le plan intérieur, le prestige de Lee Kuan Yew, un boom produit par une gestion rigoureuse et un système légal très contraignant font du PAP un parti dominant et sans grande tolérance à l’égard de ses adversaires. Sur le plan extérieur, d’une importance cruciale compte tenu de la vulnérabilité de l’île-Etat, Lee Kuan Yew réoriente sa diplomatie. Membre fondateur mais peu enthousiaste, en 1967, de l’Asean – il craint alors que le poids de l’Indonésie soit écrasant –, Lee découvre vite les avantages de cette Association des nations de l’Asie du Sud-Est : aplanir les conflits régionaux, définir un espace entre la Chine et les Etats-Unis, faire passer le message de celui dont la stature dépasse largement les frontières de Singapour.Trente et un ans au gouvernementLe gouvernement singapourien, avec sa réserve croissante de cerveaux, donne donc une impulsion à l’Asean, mais dans les coulisses plutôt que sur le devant de la scène. Pendant ses trente et une années passées à la tête du gouvernement (1959-1990), Lee favorise également l’intégration des économies régionales ou, plus justement, leur interdépendance avec, par exemple, la constitution de « triangles de croissance », le premier étant formé par Singapour, l’Etat malaisien voisin de Johore et l’île indonésienne de Batam. Dans le monde mélanésien, Singapour, l’un des quatre premiers « tigres » de l’Asie, devient ainsi un centre de services et une place financière indispensables.C’est à Singapour qu’est conçue, en janvier 1992, l’AFTA (Asean Free Trade Area), la zone de libre-échange de l’Asean. C’est également Singapour qui propose, en 1994, l’amorce d’un dialogue euro-asiatique qui prendra forme, deux années plus tard, avec la tenue à Bangkok d’un premier sommet entre l’Union européenne et dix Etats d’Asie orientale. L’île-Etat est également le principal avocat de ces « valeurs asiatiques » – discipline, démocratie consensuelle – que l’on entend opposer aux valeurs universelles et, en particulier, à la « démocratie de type occidental ».Anticipation et jugements brutauxLee Kuan Yew a, pour lui, un sens inné de l’anticipation. Il se fait rapidement une idée très réaliste du cadre géopolitique au cœur duquel il se sent placé. La brutalité de ses jugements ne lui fait pas que des amis. Le Congrès philippin apprécie peu qu’il vienne à Manille lui expliquer que, faute de placer la discipline avant les libertés, les Philippines ne se développeront pas. Londres exprime ses préoccupations quand, en 1992, à l’université de Hongkong, Lee Kuan Yew suggère que le projet d’introduire davantage de démocratie dans la colonie britannique, à la veille de sa rétrocession à la Chine, pourrait faire partie d’un complot occidental contre Pékin.Après avoir confié, en 1990, la direction du gouvernement à Goh Chok Tong, de dix-huit ans son cadet, Lee Kuan Yew demeura « senior minister » au sein du cabinet et, jusqu’en 1992, secrétaire général du PAP. Sacrifiant au paternalisme en vigueur, c’est le propre fils de Lee senior, Lee Hsien Loong, qui devient premier ministre en 2004. Il l’est encore aujourd’hui. Resté longtemps autorité morale de Singapour, le père aura continué durant des années à faire figure de patriarche à la mode néo-confucéenne. Après un sensible déclin électoral du PAP aux législatives de 2011, il finira cependant par se retirer des affaires et renoncer à ses fonctions de « ministre mentor », estimant, selon ses propres mots, qu’il était temps de « rompre avec le passé ». Peu avant, la mort de son épouse Kwa Geok Choo avec laquelle il avait vécu soixante-trois ans l’avait affecté au point qu’il avait confié dans un récent livre se « sentir de plus en plus faible » et souhaiter « mourir rapidement ».Jean-Claude Pomonti Audrey Tonnelier Le paradoxe a de quoi faire sursauter. A deux jours du premier tour des élections départementales, la situation économique de la France et le pouvoir d’achat continuent de figurer au premier rang des inquiétudes des Français. Ceux-ci ont bien du mal à croire à l’optimisme affiché par François Hollande quand il parle de reprise. Et si plusieurs indicateurs (consommation des ménages, moral des patrons, etc.) virent progressivement au vert, l’économie hexagonale semble encore loin d’un franc redémarrage.Et pourtant. Selon les chiffres publiés vendredi 20 mars par le ministère du travail, l’indice du salaire mensuel de base du secteur privé a augmenté de 1,4 % en 2014. Et ce, alors que l’inflation (hors tabac) a été nulle entre décembre 2013 et décembre 2014, précise le ministère. En 2013, le salaire de base avait progressé de 1,6 %, avec une inflation à + 0,6 %. En réel, la hausse de pouvoir d’achat n’avait donc atteint que 1 %.Inflation en France : « une situation presque inédite en soixante ans »Autrement dit, le salaire moyen progresse de plus en plus vite en France, en dépit d’une conjoncture morose. Pour la troisième année consécutive, l’économie française a détruit des postes : 74 000 postes (– 0,5 %) dans le secteur marchand en 2014. Quant au taux de chômage, il dépassait encore 10 % de la population active en fin d’année…Comment expliquer cette situation ?« Cela tient d’abord à un effet de composition : dans de nombreuses entreprises, la hausse des salaires est au moins indexée sur celle de l’inflation », explique Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Or, les prévisions d’inflation pour l’année écoulée étaient plutôt légèrement positives. « Dans les PME, le salaire est l’une des principales sources de motivation des collaborateurs », ajoute François Asselin, le patron de la CGPME. Le smic est aussi un facteur de soutien – ou de rigidité, selon le point de vue – salarial : il sert, comme l’inflation, de base pour les hausses de salaires. « Dans les PME, on a tendance à prendre l’évolution du smic et à dire “on ne va pas donner moins” », confirme M. Asselin.Autre explication : la progression chiffrée par le ministère est une moyenne. « Elle cache des disparités énormes entre les plus bas et les plus hauts salaires. Or, ce sont généralement ces derniers qui augmentent le plus vite, car ils disposent d’un pouvoir de négociation accru sur le marché du travail », souligne M. Heyer. Un élément de nature à faire progresser le salaire moyen, même en période de chômage de masse…Faut-il y voir un signe positif pour la consommation en France ?« Stricto sensu, si le salaire augmente plus vite que l’inflation, le pouvoir d’achat augmente », confirme Eric Heyer. Mais là encore, la hausse annoncée vendredi est une moyenne. Les Français, dont les salaires sont les plus élevés, sont aussi ceux qui épargnent le plus. Le taux d’épargne dans l’Hexagone a atteint 15,8 % au troisième trimestre 2014, mais il s’échelonne de « 0 à 2 % pour les deux premiers déciles [les 20 % de salaires les plus bas] jusqu’à 37 % dans le dernier décile », précise l’économiste de l’OFCE. Concentrée sur les plus hauts revenus, la hausse du pouvoir d’achat est donc moins susceptible de doper la consommation hexagonale.Cette hausse des salaires va-t-elle pénaliser la compétitivité des entreprises françaises ?Oui, dans la mesure où cette progression est supérieure à celle de la productivité. « Entre 2000 et 2007, la progression réelle des salaires – corrigée de l’inflation – a évolué de pair avec la productivité. Mais depuis 2008, les gains de productivité ralentissent nettement », avertit Denis Ferrand, directeur général de l’institut de conjoncture COE-Rexecode. La productivité horaire a crû de 3 % en France depuis 2008, alors que le salaire par tête dans le secteur marchand s’est apprécié de 10 %, soulignait en 2014 une note du Conseil d’analyse économique.Pourquoi l’économie française tourne toujours au ralentiComparée à ses voisins européens, la France présente donc une « inertie en termes d’ajustements des salaires », souligne M. Ferrand. En Espagne, les salaires ont reculé au cœur de la crise, chutant de 12 % entre 2010 et 2012. En Allemagne, ils ont rebondi à partir de 2009 quand le pays a constaté des hausses de productivité. Rien de tel en France, où le salaire réel moyen n’a jamais reculé.Conséquence : « Les hausses de salaires pèsent mécaniquement sur les marges des entreprises », souligne M. Asselin. Ces dernières portent pourtant encore les stigmates de la crise : elles sont passées de 37,7 % au premier trimestre 2009 à 35,8 % au troisième 2014, selon l’Institut national des statistiques et des études économiques (derniers chiffres disponibles).Au Medef, on rappelle régulièrement qu’« il serait plus pertinent de privilégier la création d’emplois ou l’investissement, dans le cadre du pacte de responsabilité, par exemple, plutôt que la hausse des salaires ».Reste que la progression des salaires constatée en 2014 reste inférieure à sa moyenne de long terme. « Elle atteignait 2,5 % dans la décennie 2000-2010 », note M. Ferrand. De quoi expliquer le décalage entre la progression constatée et le ressenti des Français.Quelle tendance pour 2015 ?Cette faible progression des salaires devrait se poursuivre. Même si la croissance française accélère (1 % attendu cette année contre 0,4 % en 2014), « les gains de productivité vont rester faibles, et donc les possibilités de distribuer des augmentations de salaires aussi », résume M. Ferrand. De plus, comme l’inflation a été nulle sur l’année 2014, les chefs d’entreprise risquent de serrer davantage la vis en 2015. « Tant que le pays connaîtra un chômage de masse, il semble difficile d’envisager une accélération franche de la hausse des salaires », conclut M. Ferrand. Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) La fracturation hydraulique va commencer à être encadrée par le gouvernement américain. Celui-ci a effectivement annoncé, vendredi 20 mars, une série de règles contraignantes concernant cette technique de forage notamment utilisée dans l’extraction du gaz et du pétrole de schiste. Cette régulation, vivement contestée par les entreprises du secteur, était en cours de discussion depuis 2012.La fracturation hydraulique, qui consiste à injecter de l’eau, du sable et des produits chimiques dans le sous-sol pour y récupérer le pétrole et le gaz difficiles à extraire, suscite de plus en plus d’opposition aux États-Unis. « Il y a beaucoup de crainte et d’inquiétude de la part du public, particulièrement à propos de la sécurité de l’eau souterraine et de l’impact de ces opérations », explique Sally Jewell, la secrétaire à l’Intérieur, c’est-à-dire la responsable de l’exploitation des ressources naturelles et de la gestion des terres publiques aux États-Unis.Le Bureau de gestion des terrains (BLM) du département de l’Intérieur a reçu des contributions de plus de 1,5 million de particuliers et d’associations. « Nous pensons que ces normes sont essentielles », ajoute-t-elle soulignant que la réglementation actuelle date d’il y a 30 ans et qu’elle n’est plus adaptée à la situation actuelle.Secrets industrielsLes mesures annoncées vendredi vont obliger les groupes pétroliers et gaziers à renforcer l’étanchéité de leurs puits et des tests seront systématiquement effectués pour vérifier la qualité des parois en ciment censées empêcher la contamination des nappes phréatiques. Les sociétés devront aussi publier dans un délai des 30 jours quels produits chimiques elles injectent dans le sol pour permettre l’extraction.Ce sujet est une question sensible pour les compagnies pétrolières, qui sont très jalouses de leurs secrets industriels. Ainsi, récemment, en Caroline du Nord, Halliburton a fait un intense lobbying pour faire passer une loi, qui condamne toute personne qui divulguerait la liste des produits chimiques utilisés pour la fracturation hydraulique.Avant de commencer un forage, les compagnies pétrolières et gazières devront également fournir davantage d’informations concernant le stockage des fluides toxiques utilisés. Elles devront par ailleurs sécuriser les eaux usées dans des réservoirs couverts, au lieu de les évacuer, comme c’est parfois le cas, dans des fosses creusées à même le sol.Les compagnies devront aussi détailler comment elles comptent éliminer ces produits toxiques. Enfin, elles auront à fournir plus d’informations concernant les réserves d’eau situées à proximité du forage afin que celles-ci soient protégées.Un impact limitéCe premier pas vers une réglementation est toutefois limité dans la mesure où elle ne vise que les terrains qui sont la propriété de l’Etat fédéral. Cela ne représente que 11 % du gaz naturel exploité et 5 % des gisements de pétrole. Environ 100 000 puits sont concernés au total. La grande majorité de l’extraction se déroule en effet sur des espaces privés ou appartenant aux États fédérés, qui restent libres d’appliquer leurs propres règles.Certains, comme New York, ont interdit totalement la fracturation, tandis que d’autres, comme le Colorado, ont commencé à réguler le secteur. Mais beaucoup sont encore muets sur le sujet.Cela n’a pas empêché les compagnies pétrolières de protester vigoureusement contre cette nouvelle réglementation. Elles craignent notamment que ces mesures commencent à inspirer certains États pour mettre en place des règles plus contraignantes. Elles dénoncent également les coûts que cela va engendrer.Même si les mesures interviennent à un mauvais moment pour l’industrie, alors que le prix du baril a chuté de 50 % en un an, l’impact financier serait relativement limité. Le montant global pour le secteur a été évalué par le gouvernement à 32 millions de dollars (29,5 millions d’euros) par an, soit à peine 1 % du coût d’exploitation moyen d’un puits.Protestations du lobby pétrolierLa réaction du lobby pétrolier a néanmoins été immédiate. Quelques minutes après la publication des nouvelles règles, l’Independent Petroleum Association of America a déposé plainte, qualifiant ces mesures de « réaction à des préoccupations non fondées ».Pour Barry Russell, le responsable de l’organisation, « De la Californie à la Pennsylvanie, l’industrie du pétrole et du gaz naturel a joué un rôle crucial dans la relance de l’économie américaine, et la fracturation hydraulique a été la clé de cette renaissance. Cette nouvelle réglementation fédérale va ajouter des coûts pour nos producteurs indépendants », proteste-t-il, pronostiquant que le dispositif va conduire à faire fuir les investissements et peser sur les créations d’emplois.Vingt-quatre heures auparavant, le sénateur républicain de l’Oklahoma, James Inhofe, a tenté de couper l’herbe sous le pied du gouvernement en proposant une législation visant à interdire à l’Etat fédéral de réguler la fracturation hydraulique, laissant le champ libre aux Etats fédérés. En annonçant cette nouvelle réglementation, Barack Obama a ouvert un nouveau front avec les Républicains, désormais majoritaires au Congrès.Obama veut réduire de 40 % les émissions de méthane d’ici à 2025 Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.03.2015 à 17h34 • Mis à jour le20.03.2015 à 19h04 Créer une union monétaire pour pallier les répercussions négatives de la crise russe sur les pays de l'Union économique eurasiatique (UEEA). Tel est le projet défendu, vendredi 20 mars, par le président russe, Vladimir Poutine, à l'occasion d'un sommet trilatéral avec ses homologues kazakh, Noursoultan Nazarbaïev, et biélorusse, Alexandre Loukachenko, à Astana. Lire (édition abonnés) : Surprenante résistance de l’économie russe« Si l'on travaille main dans la main, il sera plus facile de réagir aux menaces financières extérieures et de protéger notre marché commun », a argué l'homme fort du Kremlin. « Notre union a été confrontée à des épreuves majeures », a estimé de son coté M. Nazarbaïev, avant d'en appeler à une plus grande coopération.Influence sur les ex-républiques soviétiquesLes liens politiques et économiques entre la Russie et les deux autres pays fondateurs de cette alliance, la Kazakhstan et la Biélorussie, ont été fragilisés par les retombées des sanctions imposées par l'Occident à Moscou pour son rôle présumé dans la crise ukrainienne. L'UEEA – dont sont également membres l'Arménie et le Kirghizistan – est un projet cher à Vladimir Poutine, qui cherche à restaurer l'influence de son pays sur les ex-républiques soviétiques.Lire aussi (édition abonnés) : La diplomatie ambiguë de Minsk et d'Astana envers MoscouCe sommet à trois, qui suivait des rencontres bilatérales entre le président kazakh et ses homologues russe et biélorusse, devait initialement avoir lieu le 12 mars. Il avait été annulé par la disparition de M. Poutine, qui s'est retiré dix jours durant de la vie publique, avant de réapparaître lundi, déclenchant de multiples rumeurs sur sa santé ou sa vie privée.Au cours de ces réunions, MM. Poutine et Loukachenko ont affiché leur soutien à M. Nazarbaïev, qui briguera en avril un nouveau mandat après vingt-trois ans de règne. 20.03.2015 à 15h22 • Mis à jour le20.03.2015 à 16h15 | Elodie Chermann Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Responsable carrière et mobilité dans un groupe industriel aéronautique, Cécile Léon estime qu'il faut aimer le service ou le produit qu'on fait dans cette entreprise, elle met aussi la priorité sur les possibilités d'évolution de carrière. Elle explique pourquoi.Elodie ChermannJournaliste au Monde 20.03.2015 à 14h46 • Mis à jour le20.03.2015 à 18h23 | Alexis Delcambre Exercice difficile que celui auquel s’est livré le PDG de Radio France, Mathieu Gallet, qui est allé répondre aux questions des salariés de l’entreprise réunis en assemblée générale, vendredi 20 mars.Le PDG de #RadioFrance seul face aux salariés en colère #grève pic.twitter.com/Hf93rTcfVd— LaGrue James (@Lagruejames) 20 Mars 2015Interrogé par une salariée sur la « faute morale » qu’aurait constituée la rénovation de son bureau pour un montant global de 105 000 euros, M. Gallet a répondu « comprendre cette colère », mais a ajouté que ces travaux avaient été votés avant son arrivée.Radio France : Mathieu Gallet fragilisé par le coût des travaux de son bureauSur les mesures d’économies envisagées pour résorber le déficit de l’entreprise, le PDG a expliqué poursuivre les négociations avec l’Etat pour fixer les objectifs et moyens de Radio France pour les cinq prochaines années."L'Etat ne va pas lâcher Radio France. Les négociations vont aboutir" #Gallet #RadioFrance— Jean Leymarie (@Jean_Leymarie) 20 Mars 2015M. Gallet a notamment expliqué que le départ de l’Orchestre national de France était une option."@delfsim: #Radiofrance #Gallet L'une des hypothèses est que l'Orchestre national de France "prenne son autonomie" Tollé."— Marion L'Hour (@MarionLHour) 20 Mars 2015« Je me bats avec l’Etat pour qu’il n’y ait pas de départs contraints », a également déclaré le PDG, en réponse aux inquiétudes sur un possible plan de départs qui pourrait concerner 300 à 400 personnes.M. Gallet a mis en avant le poids du chantier de rénovation de Radio France, dont le coût a explosé et qui pèse aujourd’hui lourdement sur le budget. Ainsi, sur les 21 millions d’euros de déficit programmés pour 2015, 15 millions relèveraient d’amortissements liés au chantier.L’interminable chantier de la Maison de la radioLes salariés ont aujourd’hui le sentiment de devoir payer un lourd tribut à ce chantier et estiment qu’on prépare des économies sur la production de contenus pour continuer à financer l’ouvrage.#Gallet:"Je suis toujours en négociation avec l'Etat pour pouvoir finir le chantier". Les salariés: "Mais arrêtez avec votre chantier!" #AG— Julie Gacon (@juliegacon) 20 Mars 2015À l’issue d’un échange qui aura duré une heure trente, le PDG a quitté la scène du Studio 104.Bon Ben M. #Gallet a posé son micro et est parti sous les huées. The end.— Margaux Duquesne (@MduqN) 20 Mars 2015« Les salariés ont eu des éléments de langage, mais aucun élément de réponse », a jugé l’intersyndicale (CGT, SNJ-CGT, SUD, UNSA, CFDT, FOSNRT) dans un communiqué, évoquant « une crise de confiance vis-à-vis du PDG ». « C’était un peu un dialogue de sourds », a estimé Lionel Thompson, journaliste et délégué CGT.Les salariés de Radio France ont voté, vendredi après-midi, la reconduction de leur mouvement de grève.Radio France : les dépenses de la direction auscultéesAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Eveno Changement de direction chez HTC. Peter Chou, qui dirigeait le fabricant taïwanais de mobiles depuis sa création en 1997, a cédé son poste de PDG à Cher Wang, avec qui il avait co-fondé l’entreprise.Ce remaniement, annoncé vendredi 20 mars, prend effet immédiatement, indique un communiqué du groupe. Peter Chou ne quitte pas HTC : il dirigera le « laboratoire de développement du futur », où il lui reviendra d’identifier « les opportunités de croissance ».« Nous assistons à des changements rapides dans cette industrie, avec le smartphone qui s’impose comme un “hub” personnel qui nous connecte à un univers croissant d’objets intelligents. Nous avons été pionniers dans les smartphones ; nous conservons cet esprit pour exploiter le potentiel d’une nouvelle génération de produits et de services connectés », a expliqué la nouvelle patronne.Cette phrase en dit long sur le tournant qu’a engagé HTC pour se diversifier alors que son étoile dans les mobiles a quelque peu pâli depuis son apogée de 2011. « Le plus important c’est de réinventer HTC », se plaisait à souligner Peter Chou.DiversificationTout en se concentrant sur le segment des smartphones haut et moyen de gamme, le constructeur taïwanais a levé le voile sur Vive, un casque de réalité virtuelle, qui détecte les mouvements de la tête et, dans une certaine mesure, ceux du corps. Ce nouveau produit a été réalisé en partenariat avec le studio de développement américain Valve, un grand nom du jeu vidéo.Le groupe a aussi lancé, en octobre 2014, une caméra miniature, appelée ReCamera, s’attaquant ainsi au géant de ce marché, GoPro. HTC se positionne également sur le secteur des bracelets d’activités.Au quatrième trimestre de 2014 et pour la première fois depuis trois ans, le fabricant de mobiles a vu son chiffre d’affaires trimestriel augmenter. D’octobre à décembre, ses ventes ont progressé de 14,1 %, à 47,9 milliards de dollars taïwanais (1,25 milliard d’euros). Le bénéfice net s’est envolé de 51,6 %, à 470 millions de dollars taïwanais.Ce rebond n’efface pas toutefois l’effondrement de la part de marché du groupe dans les smartphones. Au sommet de sa gloire, au deuxième trimestre 2011, elle stétablissait à 11,7 % ; eIle est tombée sous les 2 % aujourd’hui. Smartphones : la difficile existence des concurrents d’Apple et de SamsungAnne EvenoJournaliste au Monde Jean-Michel Bezat A Moscou, à Kiev et à Bruxelles, on a une date en tête : le 31 mars. C’est ce jour-là qu’expire l’accord provisoire encadrant les livraisons de gaz du géant Gazprom à son client ukrainien Naftogaz. Un nouvel accord entre la Russie et l’Ukraine est nécessaire pour prolonger les fournitures à Kiev tout en sécurisant l’approvisionnement de l’Union européenne (UE), a prévenu la Commission de Bruxelles, jeudi 19 mars, à la veille de la relance de négociations tripartites dans la capitale belge.Ces discussions s’ouvrent donc quelques heures après que les chefs d’Etat des Vingt Huit ont plaidé pour la prolongation des sanctions économiques contre la Russie jusqu’à la fin de l’année – tout en reportant leur décision en juin – afin d’obliger le Kremlin à respecter les accords de Minsk qui portent sur la crise ukrainienne.L’Europe veut calmer le jeu face à la Russie de PoutineLes ministres russe de l’énergie, Alexandre Novak, son homologue ukrainien, Volodymyr Demtchichine, et le vice-président de la Commission européenne chargé de l’énergie, le Slovaque Maros Sefcovic, ne signeront pas d’accord. Mais ils définiront l’ordre du jour des discussions et les points à régler, en particulier le prix et les volumes à livrer à l’Ukraine, a indiqué la Commission. Tout arrêt des livraisons menace l’approvisionnement de l’Europe, dont 15 % du gaz consommé transite par ce pays en provenance de Russie.Kiev doit reconstituer ses stocksDébut 2014, Moscou avait décidé d’augmenter le prix du gaz vendu à Kiev de près de 100 dollars par million de BTU après le renversement du président Viktor Ianoukovitch et l’arrivée au pouvoir à Kiev des pro-occidentaux. En juin, Gazprom avait suspendu ses livraisons. Les deux pays étaient finalement parvenus à un accord provisoire, fin octobre, sous l’égide de l’UE : il prévoyait une réduction des prix, mais l’Ukraine devait régler progressivement sa dette gazière et payer par avance le gaz russe, tout en n’étant pas obligée de s’engager sur des volumes précis.Cet accord a permis aux Ukrainiens, mais aussi aux Européens, de passer l’hiver sans rupture d’approvisionnement. Au printemps, quand la consommation baisse, Naftogaz peut se fournir grâce à des flux inversés depuis la Slovaquie, la Pologne et la Hongrie. Kiev doit surtout reconstituer ses réserves pour l’hiver prochain, soit 20 milliards de mètres cubes, et pour cela, le pays a besoin de gaz russe. La Commission européenne estime que ses stocks n’excèdent pas 6,5 milliards de mètres cubes.Bruxelles souhaite qu’un accord russo-ukrainien court jusqu’à la fin 2016, quand le tribunal international de Stockholm, saisi par les deux pays, rendra son arbitrage. Leur contentieux a été relancé, en février, quand le Kremlin a demandé à Gazprom de livrer directement du gaz dans les zones de l’est contrôlées par les prorusses. Cette question des livraisons aux séparatistes ne sera pas traitée lors des pourparlers de Bruxelles, mais dans le cadre du suivi des accords de Minsk.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.03.2015 à 11h11 • Mis à jour le21.03.2015 à 10h51 | Guy Dutheil Etirer un peu l’avion ? Le doter de nouveaux moteurs ? Ou alors, plus simplement, équiper l’actuel appareil d’un nombre plus élevé de sièges ? C’est cette dernière option que la direction du constructeur européen Airbus étudie aujourd’hui pour faire évoluer le A380, ce gros-porteur entré en service voici sept ans, mais dont les ventes ne sont pas vraiment à la hauteur des premières espérances.L’idée, qui a la préférence de l’avionneur, consisterait à optimiser la cabine à deux ponts de l’appareil (les classes « première » et « affaires » sur le pont supérieur, la classe « économique » sur le pont inférieur). Cela permettrait de disposer d’un plus grand nombre de sièges « économiques » et « business », de porter de 525 à 800 passagers la capacité totale de l’avion et donc d’améliorer la rentabilité des vols pour les compagnies aériennes.C’est que, depuis des années déjà, ces dernières ne sont pas pleinement satisfaites par cet avion, qui, s’il est l’un des préférés des passagers, se révèle coûteux (son prix catalogue est de 428 millions de dollars). Après avoir, dans un premier temps, réclamé une version allongée de l’appareil, pour y disposer de plus de places, et donc diminuer les coûts au siège, elles demandent également désormais... 20.03.2015 à 09h56 • Mis à jour le20.03.2015 à 11h34 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)  Que faut-il retenir du mini-sommet de la zone euro consacré à la Grèce, qui s’est tenu, jeudi 19 mars 2015 dans la soirée, en marge d’un conseil européen à Bruxelles ? Ce rendez-vous de près de trois heures a rassemblé un comité restreint : le président français, François Hollande, la chancelière allemande, Angela Merkel, le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, celui de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, celui de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et le premier ministre grec, Alexis Tsipras.A-t-il été de nature à « faire bouger » des positions – celles du gouvernement grec, de ses créanciers, des pays de la zone euro – qui, depuis la réunion de l’Eurogroupe (dont les membres sont les ministres des finances des 19 pays de la zone euro) du 20 février, n’avaient pas vraiment évolué ?Quels sont les engagements pris au terme de cette réunion ?Les différents interlocuteurs de M. Tsipras lui ont répété qu’il devait respecter l’accord trouvé lors de la réunion de l’Eurogroupe du 20 février dernier. Et qu’il y avait urgence. « On a un accord dont il faut respecter les termes », ont seriné à l’unisson Mme Merkel et M. Hollande. Concrètement, Athènes doit chiffrer l’état des finances grecques, entrer en négociation sur une liste crédible de réformes et ne pas prendre de mesures qui coûtent de l’argent à l’État sans en discuter au préalable avec ses créanciers, contrairement à ce qui a pu se passer avec les « mesures humanitaires », adoptées mercredi 18 mars par le Parlement grec.Ces mesures doivent permettre de rétablir l’électricité pour les ménages ne pouvant plus payer leurs factures, d’attribuer une aide au logement à 30 000 foyers et d’accorder une aide alimentaire à 300 000 Grecs.La Grèce va répondre de façon « constructive » aux demandes de réformes de ses créanciers, qu'une équipe d'experts a été chargée de rédiger, a promis, vendredi amtin, le ministère grec des finances dans un communiqué.La tranche de prêts restant à débourser dans le cadre du deuxième plan d’aide au pays (environ 7,2 milliards d’euros) ne sera versée qu’une fois cet exercice achevé.« Trop de temps a été perdu », a relevé M. Hollande, à la fin du mini-sommet. Fin février, les Européens avaient convenu d’un premier rendez-vous avec Athènes à la fin du mois d’avril, afin de vérifier l’état d’avancement de l’accord du 20 février.Mais, sur le terrain, l’équipe de techniciens représentant les créanciers (BCE, Commission européenne, Fonds monétaire international) et chargée de négocier les réformes, n’a pas encore pu vraiment démarrer son travail.Le retour des « men in black » à AthènesPrésente à Athènes depuis le 12 mars, celle-ci ne pourrait pas travailler dans de bonnes conditions. Les équipes, isolées dans un hôtel de la capitale grecque, ne peuvent se déplacer dans les ministères, selon plusieurs sources européennes. Mario Draghi, le président de la BCE, a beaucoup insisté sur ces problèmes logistiques jeudi soir, selon une source proche des discussions.Que sait-on de l’état des finances grecques ?Jeudi soir, le premier ministre grec a assuré à ses collègues autour de la table que son pays serait à court de liquidités début avril. On a par ailleurs appris, selon des sources financières, que 300 millions d’euros avaient été retirés des comptes dans les banques grecques dans la seule journée de mercredi, accroissant la fragilité de ces dernières.Le Parlement grec crée une commission pour auditer la dettePour éviter un accident (panique des épargnants, contrôle des capitaux…), les dirigeants européens, qui redoutent un défaut de paiement partiel du pays dans les jours ou les semaines qui viennent, se sont engagés à « accélérer le calendrier ».L’Eurogroupe « se tient prêt à se réunir dès que possible », est-il indiqué dans les conclusions de la réunion. Si l’urgence financière se concrétise, cette instance pourra apprécier, en fonction des progrès accomplis côté grec, s’il y a lieu ou non d’accorder au pays un versement anticipé afin d’éviter le pire. Une situation qui pourrait se produire dès la fin de la semaine prochaine, si l’on en croit les propos alarmistes de M. Tsipras.M. Tsipras aura-t-il été réceptif au message européen ? Cela fait plus d’une semaine qu’un message de fermeté et d’urgence est adressé, en boucle, au gouvernement grec – à Berlin, Bruxelles et ailleurs en Europe. Ce mini-sommet n’a donc pas apporté de changement de tonalité.Il s’agissait toutefois d’un rendez-vous politique, de haut niveau. Qui plus est demandé par M. Tsipras lui-même.Ce mini-sommet lui permettra peut-être de mieux « vendre » la nécessité des réformes et un droit de regard des Européens à l’aile la plus radicale de son parti, Syriza. M. Tsipras a d’ailleurs obtenu, jeudi soir, une réassurance politique sur le fait que les réformes seront certes négociées avec les Européens, mais pas imposées par Bruxelles.Il s’agit d’un point essentiel pour Athènes, qui accuse l’ex- « Troïka » de ses créanciers (devenue « Groupe de Bruxelles ») d’avoir, depuis quatre ans, bafoué la souveraineté du pays et dicté des mesures d’austérité trop coûteuses socialement.Plus les Grecs sont pauvres, plus leurs revenus ont fondu avec la criseLe format resserré du mini-sommet a permis à des hauts dirigeants, en qui M. Tsipras a, a priori plus confiance, de dire des choses désagréables au premier ministre.Pour les Européens, ce « G7 » de la zone euro devait aussi permettre de faire baisser la pression qui était montée ces derniers jours, notamment entre l’Allemagne et la Grèce (demandes de réparations de guerre côté Athènes, le ministre grec des finances Yanis Varoufakis ridiculisé par les médias allemands). Au point que les scénarios de Grexit recommençaient à tourner et que la perspective d’un compromis s’estompait.L’Europe s’inquiète d’un « Grexit » par accidentLe rendez-vous du lundi 23 mars entre M. Tsipras et Mme Merkel, sur l’invitation de cette dernière, à Berlin, devrait permettre de poursuivre ce travail d’apaisement.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard Le gouvernement s'en félicite : les chiffres du déficit public sont meilleurs que prévus. La balance entre les recettes et les dépenses de l'Etat, des collectivités locales et de la sécurité sociale s'est établie en 2014 à - 4 % du produit intérieur brut (PIB). C'est certes un peu moins qu'en 2013 (- 4,1 %) et moins que les dernières prévisions en date (- 4,4 %)... mais plus que ce qui avait été initialement prévu, corrigé, recorrigé, revu...Le déficit public a baissé à 4% du PIB en 2014. C'est bien en deçà des 4,4% prévus et le fruit d'un effort continu https://t.co/1rKhzlJK3r— Gouvernement (@gouvernementFR)require(["twitter/widgets"]);L'objectif fixé par le traité de Maastricht : 3 %Le traité sur l'Union européenne, signé le 7 février 1992 et également appelé traité de Maastricht, fixe notamment aux Etats membres un objectif de déficit budgétaire inférieur à 3 % du PIB et une dette publique inférieure à 60 % du PIB.Le plafond de la dette était encore lointain : quand la France a signé le traité, son endettement représentant moins de 40 % du PIB. Mais il a ensuite progressivement augmenté avant d'atteindre 95 % en 2014, un record. #container_1427382809606{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427382809606{ height:500px; } #container_1427382809606 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427382809606 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427382809606 .subtitre{ display:block; }Evolution de la dette publique depuis Maastricht(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427382809606", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.insee.fr/fr/themes/comptes-nationaux/tableau.asp?sous_theme=3.1&xml=t_3101", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Insee", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"(en % du PIB)" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} %" }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"59.1", to:"60", label:{ useHTML:true, text:"Critère de Maastricht", align:"left", verticalAlign:"top", textAlign:"left",y:-10 } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "left", verticalAlign: "top", textAlign:"left" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 1, xDateFormat: "%Y" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Dette publique", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 694224000000, 39.8 ], [ 725846400000, 46.1 ], [ 757382400000, 49.3 ], [ 788918400000, 55.5 ], [ 820454400000, 59.4 ], [ 852076800000, 60.8 ], [ 883612800000, 60.8 ], [ 915148800000, 60 ], [ 946684800000, 58.4 ], [ 978307200000, 57.9 ], [ 1009843200000, 59.8 ], [ 1041379200000, 63.9 ], [ 1072915200000, 65.5 ], [ 1104537600000, 67 ], [ 1136073600000, 64.2 ], [ 1167609600000, 64.2 ], [ 1199145600000, 67.9 ], [ 1230768000000, 78.8 ], [ 1262304000000, 81.5 ], [ 1293840000000, 85 ], [ 1325376000000, 89.2 ], [ 1356998400000, 92.2 ], [ 1388534400000, 95 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);L'objectif en matière de déficit, lui, avait été tenu jusqu'à 1992 mais a été beaucoup plus difficile à tenir à partir de cette année-là. Sur les vingt dernières années, le déficit public français n'a été en dessous de la barre des 3 % qu'à six reprises. #container_1427382464065{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427382464065{ height:500px; } #container_1427382464065 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427382464065 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427382464065 .subtitre{ display:block; }Evolution du déficit public depuis Maastricht(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427382464065", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.insee.fr/fr/themes/comptes-nationaux/tableau.asp?sous_theme=3.1&xml=t_3106", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Insee", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"(en % du PIB)" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} %" }, min:null, max:0, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"-2.9", to:"-3", label:{ useHTML:true, text:"Critère de Maastricht", align:"left", verticalAlign:"bottom", textAlign:"left",y:-10 } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "left", verticalAlign: "bottom", textAlign:"left" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 1, xDateFormat: "%Y" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Déficit public", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 694224000000, -4.6 ], [ 725846400000, -6.3 ], [ 757382400000, -5.4 ], [ 788918400000, -5.1 ], [ 820454400000, -3.9 ], [ 852076800000, -3.6 ], [ 883612800000, -2.4 ], [ 915148800000, -1.6 ], [ 946684800000, -1.3 ], [ 978307200000, -1.4 ], [ 1009843200000, -3.1 ], [ 1041379200000, -3.9 ], [ 1072915200000, -3.5 ], [ 1104537600000, -3.2 ], [ 1136073600000, -2.3 ], [ 1167609600000, -2.5 ], [ 1199145600000, -3.2 ], [ 1230768000000, -7.2 ], [ 1262304000000, -6.8 ], [ 1293840000000, -5.1 ], [ 1325376000000, -4.9 ], [ 1356998400000, -4.1 ], [ 1388534400000, -4 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window); Le budget 2014 fixait un déficit de 3,6 %Quand François Hollande est arrivé au pouvoir, le déficit public avait atteint 5,1 % l'année précédente (2011) et la dette atteignait 85 %. Les deux années suivantes ont engagé la France sur la voie de la réduction du déficit (- 4,9 % en 2012, - 4,1 % en 2013) mais la dette, elle, a continué à croître (89,2 % en 2012, 92,2 % en 2013).Les prévisions pour l'année 2014, elles, ont d'abord été très optimistes avant d'être revues à plusieurs reprises. #container_1427380857582{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427380857582{ height:500px; } #container_1427380857582 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427380857582 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427380857582 .subtitre{ display:block; }Les prévisions de déficit public pour 2014(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427380857582", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"(en % du PIB)" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} %" }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"-2.9", to:"-3", label:{ useHTML:true, text:"Critère de Maastricht", align:"left", verticalAlign:"bottom", textAlign:"left",y:10 } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear",(janvier 2012)","Programme de stabilité(avril 2013)","Loi de finances 2014(septembre 2013)","Loi de finances rectificative 2014(juin 2014)","Ajustement budget(septembre 2014)","Réel(mars 2015)"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:-45 }, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "left", verticalAlign: "bottom", textAlign:"left" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 1, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Prévisions de déficit public", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", -2.3 ], [ "", -2.9 ], [ "", -3.6 ], [ "", -3.8 ], [ "", -4.4 ], [ "", -4 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Les prévisions pour 2015, elles, ont également beaucoup varié, de 1,6 % dans le programme de François Hollande à 4,3 % en septembre 2014 dans le budget 2015 initial, ensuite ramené à 4,1 % en décembre.(dans le graphique ci-dessous, cliquez sur les flèches pour naviguer entre les prévisions) .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }.fleche{ font-size: 50pt; padding-top:100px; cursor:pointer; display:block; height:400px;}.fleche.cache{ visibility:hidden;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}#container-deficit{ background-color:#f8f9fb; }#deficit{ height: 400px;} //$(function () { Highcharts.setOptions({ title: { style:{ fontFamily: '"TheSerifOffice", arial' } }, subtitle: { style:{ fontWeight: 'bold', fontFamily: 'arial', fontSize: '10pt' } } }); 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Le dernier, datant de février, a fixé l'échéance à 2017 pour Paris.Lire notre synthèse : La dette de l’Etat en cinq questionsDéficit, dette, croissance... Le déficit, c'est la différence entre recettes et dépenses des administrations publiques (Etat, collectivités, sécurité sociale) sur une année. Si on dépense plus que ce qu'on gagne, on crée un déficit, qu'il faut compenser en empruntant. Ces emprunts, accumulés sur plusieurs années (plus de trente ans pour la France) représentent une dette, qui croît tant qu'on ne parvient pas à équilibrer les comptes. Pour calculer le niveau du déficit, le gouvernement scrute le niveau de la croissance du PIB, qui va déterminer une bonne part des recettes qu'il va récupérer. Les prévisions de croissance sont donc souvent liées aux prévisions sur le niveau du déficit.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.03.2015 à 18h14 • Mis à jour le26.03.2015 à 18h24 | Sandrine Morel (Madrid, correspondance) Après avoir figuré parmi les pays les plus dynamiques en termes de croissance du produit intérieur brut (PIB) à la fin de l’année 2014, l’Espagne accélère encore le rythme. Au premier trimestre 2015, son PIB aurait augmenté de 0,8 %, selon le rapport trimestriel de la Banque d’Espagne. En glissement annuel, cela signifie une croissance de 2,5 % et pour 2015, la banque centrale espagnole s’attend à une croissance de 2,8 %, soit 0,8 point de plus que les dernières prévisions. Les facteurs qui expliquent ce comportement positif de l’économie sont variés.Le triple effet BCE, euro, pétroleLa Banque d’Espagne souligne l’impact positif des mesures de la Banque centrale européenne (BCE), de la dépréciation de l’euro et de la baisse du prix du pétrole dans la croissance du PIB.L’amélioration des conditions de financement de l’Espagne, avec un taux d’intérêt de moins de 1,2 % pour les obligations à 10 ans, est également soulignée. Elle améliore la capacité de l’Espagne à respecter ses objectifs de réduction de déficit (de -5,5 % du PIB en 2014 à -4,2 % en 2015) et à investir dans l’économie.L’amélioration des conditions de financement a également une incidence positive sur les investissements réalisés par les entreprises privées en Espagne.La consommation toujours en hausseLa consommation des foyers espagnols poursuit sa phase expansive, qui avait commencé fin 2014. Le pouvoir d’achat a augmenté grâce à une baisse des prix, qui devrait se poursuivre cette année, avec une inflation légèrement négative, de – 0,2 %.2015, année électorale chargée qui se terminera par des élections générales, a aussi commencé avec une baisse des impôts et un remboursement de 25 % de la prime de Noël, supprimée en décembre 2012, alimentent cette augmentation de la consommation, tout comme le bon comportement de l’emploi.L’investissement immobilier, qui a commencé à montrer des signes de redressement fin 2014 devrait augmenter de 4,2 % en 2015.Les créations d’emplois450 000 emplois ont été créés en 2014. Pour la première fois lors d’une sortie de crise, l’Espagne est ainsi parvenue à créer des emplois avec une croissance inférieure à 2 %.La réforme du travail, qui a flexibilisé le marché de l’emploi, favorisé des baisses de salaires et réduit les coûts du licenciement, pourrait avoir joué un rôle décisif.Le revers de la médaille étant l’augmentation de la précarité, avec des contrats à temps partiel, à durée déterminée et aux salaires réduits.Selon la Banque d’Espagne, le taux de chômage devrait encore reculer mais à un rythme lent. A 23,7 % des actifs fin 2014, il devrait passer à 22,2 % en 2015 et se maintenir encore au-dessus de 20 % jusqu’en 2016.Les exportations toujours soutenuesLe rôle des exportations dans la reprise de la croissance est moins flagrant qu’en 2014. Celles-ci devraient encore augmenter de 5,2 % en 2015, mais moins que les importations (+6,2 %).Le tourisme se confirme comme un secteur clé de l’activité espagnole, avec des records de visiteurs étrangers, notamment dû à l’instabilité en Afrique du Nord.Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici La séance de négociation salariale dans le transport routier de marchandises du jeudi 26 mars a abouti à un échec, tout comme la précédente, le 9 février. La réouverture du dialogue social avait été demandée par Alain Vidalies, secrétaire d’Etat au transport au lendemain de l’organisation, le 15 mars, par l’intersyndicale du transport CGT-CFDT-CFTC-CGC-FO, de nouveaux barrages routiers.La négociation a achoppé pour les mêmes motifs qu’il y a un mois et demi, même si les bases de départ avaient un peu changé. L’intersyndicale, qui demandait jusqu’à présent une hausse de 5 % des minima de branche, a abaissé ses exigences, à 4 %. Mais la partie patronale a jugé ce niveau tout aussi « inatteignable » que le précédent.Les organisations d’employeurs (FNTR, TLF et Unostra) n’avaient, elles, pas modifié leur proposition, soit une augmentation allant de 1 %, pour le coefficient le plus élevé, à 2 %. Inacceptable pour les syndicats.Aucune augmentation conventionnelle depuis 2012Le patronat proposait aussi l’ouverture de nouveaux chantiers de négociations, telle qu’une réduction du délai de carence des arrêts maladie. Mais les syndicats veulent tout d’abord régler la question salariale pour en finir avec « la smicardisation de la profession », disent-ils. Depuis 2012, aucune augmentation conventionnelle n’a été appliquée faute d’accord. Si bien qu’actuellement, quatre grilles sur cinq démarrent au-dessous du smic.De son côté, la fédération patronale des PME (OTRE) a avancé des propositions nouvelles. A une hausse initiale, entre 1,4 % et 2,2 % selon les coefficients, s’ajouterait « une seconde augmentation entre 0,4 % et 0,6 % au 1er octobre », si l’amendement de lutte contre le dumping social de la loi Macron, prévoyant que les chauffeurs routiers étrangers travaillant dans l’Hexagone soient payés au smic français, rentrait en application, a indiqué Jérôme Vérité, de la CGT Transports.Lire aussi :Ces routiers étrangers qui ne comprennent pas la grève« Irrecevable, pour Thierry Douine, président de la fédération des transports CFTC. Je ne vais pas signer un accord conditionné au vote d’une loi ! » Une proposition, qui « n’a aucun sens », abonde Nicolas Paulissen, délégué général de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR).Salle envahie« C’est terminé, on n’aura rien en 2015, et en 2016, avec l’augmentation du smic, la grille va encore se tasser en dessous », déplore M. Douine. Pour lui, « les salariés ne se sont pas assez bougés » lors des multiples actions (barrages et opérations escargot), qui ont lieu depuis janvier, et « les patrons n’ont pas senti de pression ».Jeudi, certains routiers ont envahi la salle de la Direction régionale du travail et de l’emploi (Direccte) d’Ile-de-France, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), où se tenait la négociation. « Environ 200 militants ont pénétré dans la salle, ont voulu séquestrer les patrons, cela a duré deux heures », indique M. Douine.« Je condamne ces débordements syndicaux », indique M. Paulissen, pour qui cette action « n’est pas spontanée ». « On avait appelé à une manifestation devant les locaux de la Direccte. Après des interruptions de séances, des salariés en colère ont envahi la salle. Ils étaient énervés, raconte M. Douine. Mais c’est logique : ils font face au dogmatisme profond des patrons qui ont pourtant la capacité de faire décoller les grilles du smic. On a essayé de dire à nos militants qu’il valait mieux nous laisser faire et ils sont partis. »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Florence de Changy (Hong Kong, correspondance) Le tournage de films étrangers en France était jusqu’à présent un « produit de luxe ». Il est en passe de devenir plus accessible. Grâce à une nouvelle tranche de crédit d’impôt, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2016, les tournages pourront récupérer l’équivalent de 30 % des dépenses faites pendant le tournage dans l’Hexagone (contre 20 % actuellement). Le plafond est en outre passé de 20 à 30 millions d’euros et le dispositif est désormais ouvert aux films dont le budget total est inférieur à 1 million d’euros, sous réserve que 50 % de ce budget soit tourné en France.Même si Londres s’est immédiatement aligné sur les conditions françaises, mais sans plafond et en s’engageant à reverser le crédit d’impôts en 28 jours – un défi « impossible » à relever par Bercy pour le moment –, la France se présente ainsi désormais comme l’un des meilleurs rapports qualité-prix au monde pour venir y « faire du cinéma ». D’autant qu’il faut ajouter à ces nouvelles incitations fiscales, la dépréciation de l’euro.Cela a d’ailleurs été le message des représentants français du secteur dès l’ouverture de Filmart, le plus grand salon asiatique du film, qui s’est tenu à Hong Kong du 23 au 26 mars. « A ce tarif-là, certains studios américains pourraient envisager la traversée ! », entend-on dire en coulisses.Les tournages étrangers (cinéma et autres productions audiovisuelles) pèsent environ 300 millions d’euros en France, soit 15 % de l’ensemble de la production cinématographique nationale, et 15 % seulement de ce que représentent les tournages étrangers en Angleterre.« Eviter que le tournage aille ailleurs »Ce sont néanmoins les tournages étrangers qui soutiennent la croissance constante du secteur et les milliers d’emplois en jeu. Pour la première fois, en février, le box-office chinois a devancé celui des Etats-Unis (avec 650 millions de dollars contre 640 pour les Etats-Unis).C’est donc notamment en participant à l’essor de la production audiovisuelle chinoise que la France pourra continuer de développer sa propre industrie. En Ile-de-France, principale destination des tournages, 120 000 emplois (20 000 permanents et 100 000 intermittents) sont directement liés à ce secteur.« Le crédit d’impôt ne va pas, en soi, susciter le tournage d’un film en France. Dans certains cas, il va éviter que le tournage n’aille ailleurs », relève Yve Cresson, de Bayoo TV, l’un des pionniers de la production exécutive en France pour des équipes chinoises.La France, et l’Ile-de-France en particulier sont de longue date des destinations prisées des réalisateurs du monde entier. Le Château de Versailles, à lui seul, a reçu 130 jours de tournage étranger en 2014. « On va en France pour la France », confirme-t-on chez Emperor Motion Pictures, grand producteur et distributeur hongkongais. Sous-entendu « pas pour faire des économies ». Jusqu’à présent…Un autre atout de la France est son savoir-faire technique (décorateurs, cadreurs, étalonneurs…). « Les talents français sont connus pour être de grands techniciens doublés d’une belle intelligence artistique », affirme Olivier-René Veillon, directeur général de la commission du film d’Ile-de-France et porte-étendard de la récente offensive commerciale française.Exercice laborieuxMais malgré ces atouts et la nouvelle conjoncture favorable, la partie est loin d’être gagnée. Même si le cadre s’est allégé, l’exercice reste laborieux pour les équipes étrangères. « Je ne cesse d’être sollicitée par des confrères qui voudraient eux aussi venir tourner à Paris parce qu’ils sont fascinés mais ils ne savent pas à qui s’adresser. Le crédit d’impôt c’est important mais il faudrait simplifier les démarches et créer plus d’interface pour les producteurs ou réalisateurs chinois comme moi », témoigne Xin Wang, actrice principale et productrice de la mini-série « Ex Model », qui, avec deux saisons, a atteint 75 millions de vues sur le site Youku, le géant chinois de contenu vidéo en ligne.Certains, par ailleurs, optent pour le tournage clandestin : nombre de « petites prises » se font sans autorisation par souci d’efficacité. Au regard des Chinois, la France et les Français sont d’une lenteur déconcertante. Les horaires de travail sont un autre sujet de tensions.Pourtant, avec l’émergence des nouveaux médias en ligne, la production audiovisuelle asiatique vit un « bouleversement majeur dont la France a tout intérêt à se rendre compte », selon René-Olivier Veillon. Le trio « BAT » (Baidu, Alibaba et Tencent), les trois plus grosses plateformes de commerce en ligne, sont en train de faire un pari stratégique sur les contenus originaux.La demande pour du « contenu original », qui était déjà immense dans cette partie du monde, semble désormais illimitée. A bon entendeur…Florence de Changy (Hong Kong, correspondance)Journaliste, corrrespondante à Hong KongSuivreAller sur la page de ce journaliste Sarah Belouezzane S’il y a un secteur où les positions et les parts de marchés des uns et des autres évoluent à la vitesse de l’éclair, c’est bien celui d’Internet. Hier caracolant en tête, un acteur du secteur peut se faire reléguer par un nouveau venu en un rien de temps. C’en est ainsi de Yahoo! sur le marché de la publicité en ligne aux Etats-Unis, place hautement représentative des tendances mondiales.Selon une étude de eMarketer parue jeudi 26 mars, l’ancien fleuron de la Silicon Valley est descendu du podium des entreprises plébiscitées par les annonceurs. Lui qui a pratiquement lancé le marché devrait cette année perdre sa place au profit de Twitter. Le réseau social fondé par Jack Dorsey disposait en 2014 de 3,6 % du marché. Un chiffre qui devrait passer à 5 % en 2015. De son côté Yahoo! devrait passer de 5,5 % à 4,6 % en dépit de tous les efforts de Marissa Mayer, sa charismatique patronne pour le remettre en selle.Certes, ces parts semblent dérisoires devant la taille du gâteau que se partagent Google et Facebook, stars incontestées de la publicité en ligne aux Etats-Unis avec respectivement 13 % et 25,5 %. Il n’empêche, le changement qui devrait intervenir cette année est hautement symbolique. Il marque la progression de Twitter et des réseaux sociaux en général sur un marché en pleine croissance. Selon eMarketer, Facebook et Twitter devraient représenter à eux deux 33 % du marché total de la publicité en ligne américaine en 2017.Publicité suffisamment discrèteLes raisons de ce succès sont multiples. Dans le cas de Twitter, elles tiennent principalement au fait que le site de microblogging a su dès le début offrir aux annonceurs la possibilité de passer des publicités efficaces sur mobile. Celles-ci tournent surtout autour des tweets sponsorisés et des « trending topics » (ces sujets tendance de la journée) suggérés. Les utilisateurs voient par exemple apparaître sur leur fil d’actualité le minimessage d’une marque qu’ils ne suivent pas. Une publicité suffisamment discrète pour que les internautes ne s’en rendent pas compte. Et parfaitement compatible avec le format mobile. D’ici 2017, la réclame sur ce support devrait en effet représenter 25,69 milliards de dollars (23 milliards d’euros) aux Etats-Unis seulement contre 11,67 milliards de dollars (10,6 milliards d’euros) pour l’Internet fixe.Sur les 432 millions de dollars (395 millions d’euros) que Twitter a engrangés en revenus publicitaires en 2014, 88 % venaient du mobile. Quand Yahoo! lui n’en affichait que 25 %.Il faut dire que le site au logo mauve a pris le virage de la mobilité avec beaucoup de retard. Il a fallu attendre l’arrivée de Mme Mayer à sa tête en juillet 2012 pour qu’une impulsion dans ce sens soit donnée au groupe. Les applications existantes comme le mail et la météo ont été remises au goût du jour et de nouvelles ont fait leur apparition. Las, il semble que cela n’ait pas été suffisant.Lancement de PeriscopeTwitter, pour sa part, ne cesse d’innover pour contenter les mobinautes. Il vient par exemple d’annoncer le lancement de Periscope, une application qui permet aux utilisateurs du réseau social de diffuser des vidéos filmées en direct sur leur compte pour leurs « followers ». Il réplique ainsi à Meerkat, un programme tiers qui proposait la même chose. Pour les analystes, les possibilités de monétisation, notamment grâce à de la publicité vidéo, sont multiples.Outre les annonceurs classiques, les réseaux sociaux semblent remporter les faveurs des éditeurs d’applications. Noyés au milieu de centaines de milliers de concurrents, ces derniers tentent de se démarquer en faisant de la publicité mobile sur Facebook ou Twitter. Un simple click sur un lien vantant leurs mérites permet de basculer directement sur le magasin d’application du smartphone (Google Play ou Appstore) et de les télécharger en un tour de main. Ce marché représente aujourd’hui 10 % de la publicité sur mobile et devrait continuer à croître selon le cabinet eMarketer.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Pellefigue Le premier trimestre touche à sa fin, et de nombreux propriétaires profitent de la période pour effectuer leur régularisation de charges pour l'année passée. Or, les charges locatives sont une des principales sources de conflits entre locataires et bailleurs. Marche à suivre pour appliquer les bonnes règles.A quoi correspondent les charges ?Les charges de copropriété couvrent les dépenses de fonctionnement et d'entretien (travaux de réparation sur canalisation, changement des boîtes aux lettres…) de l'immeuble. Chaque propriétaire paie une quote-part des charges de l'immeuble, dépendante de la taille du logement. Les bailleurs qui louent leur logement peuvent récupérer une partie de ces charges auprès de leurs locataires. Pour éviter de leur demander une somme importante en une seule fois, les propriétaires prélèvent chaque mois, en plus du loyer, une « provision pour charges ». La régularisation des charges doit être réalisée une fois par an.Toutes les charges ne sont pas récupérables« Le propriétaire peut récupérer les charges qui correspondent à des services fournis au locataire, mais pas celles liées à l'entretien du bâtiment », précise Frédéric Blanc, juriste spécialisé en logement pour l'association UFC-Que Choisir. A titre d'exemple, les charges récupérables intègrent les frais d'électricité de la cage d'escalier et de l'ascenseur, la fourniture d'eau froide et chaude, la réparation des fuites sur joints dans les parties communes, les frais du personnel d'entretien… Une liste précise est disponible en annexe du décret n° 87-713 du 26 août 1987.Vérifier le détailCertains syndics de copropriété envoient aux propriétaires un décompte annuel de charges, qui détaille chaque poste de dépense, en précisant la répartition entre propriétaire et locataire. Si ce n'est pas le cas, c'est au propriétaire de le fournir au locataire qui en fait la demande.Mieux vaut vérifier à qui incombe le paiement sachant que certains cas donnent lieu à des situations absurdes. Un exemple : les frais de désinsectisation de l'immeuble doivent être payés par le locataire, ceux de dératisation par le propriétaire… Il faut aussi être vigilant aux montants réclamés. « Si les locataires ont un doute sur le total des charges, ils peuvent demander de consulter les factures à leur propriétaire, ce dernier doit les tenir à leur disposition pendant 6 mois », explique Yannick Billoux, directeur de l'Agence départementale d'information sur le logement (Adil) de la Gironde.Payer le reliquatSi le locataire a versé davantage que ce qu'il doit, son propriétaire doit le rembourser, soit par l'envoi d'un chèque, soit en accordant un rabais sur le loyer du mois suivant. Si le locataire n'a pas assez payé et que les sommes sont importantes (à partir de 10 % du montant du loyer), « la loi Alur autorise désormais le locataire à étaler le paiement des reliquats de charges sur 12 mois », explique Frédéric Blanc. Dans ce cas, le locataire doit envoyer une lettre à son propriétaire et lui indiquer le montant du paiement mensuel.La période de régularisationLe bailleur est tenu de régulariser les charges une fois par an. S'il ne l'a pas fait, il ne peut désormais que faire valoir celles des trois années précédentes au maximum. Pour vérifier qu'il n'a pas versé trop de provisions, le locataire est aussi en droit d'exiger cette régularisation. Il suffit d'adresser une demande au bailleur par courrier, en réclamant le récapitulatif détaillé des charges des années précédentes.Que faire en cas de litige ?Si le bailleur ne répond pas aux demandes, ou n'envoie pas de récapitulatif détaillé, il faut à nouveau envoyer une demande, avec accusé de réception cette fois. Sans réponse de sa part, la solution ultime consiste à lancer une action au greffe du tribunal d'instance du domicile. Les requêtes de moins de 4 000 euros bénéficient d'une procédure simplifiée, plus rapide, et ne requièrent pas la présence d'un avocat.Certaines associations (Adil, CLCV, UFC-Que Choisir, UNPI, etc.) peuvent épauler les locataires comme les propriétaires et proposer des solutions pour éviter de passer par la case justice. A défaut d'entente, elles aideront le particulier à constituer un dossier complet.Lire aussi : Caution abusive… paroles de locataires désabusésLe règlement du litige est laissé à la libre appréciation du juge, mais comme la loi impose au bailleur de fournir un récapitulatif détaillé, ce dernier sera condamné s'il ne l'a pas fait. Le juge peut imposer au bailleur de fournir ces documents à son locataire, voire de lui demander de rembourser le trop-plein de charges payées. Il peut aussi décider d'exonérer le locataire du paiement des arriérés de charges.Marie Pellefigue Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Les candidat(e)s à la présidence de France Télévisions devaient remettre leur dossier au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) avant 17 heures, jeudi 26 mars. La « campagne » a été jusqu’ici très feutrée, voire illisible, et l’incertitude subsiste sur le nombre et l’identité des postulants. Sept personnalités seulement se sont officiellement dévoilées. Il est vrai que le CSA a laissé aux candidat(e)s la liberté de ne pas se faire connaître, espérant ainsi attirer de grands cadres de l’audiovisuel privé.A ce stade, le CSA a réceptionné les dossiers sous enveloppe. L’autorité les ouvrira, mercredi 1er avril, mais ne communiquera que le nombre de plis reçus, pas les noms. Elle établira ensuite la liste des candidats retenus, qui seront auditionnés pour une nomination prévue entre le 22 avril et le 22 mai. Mais là encore, aucun nom ne sera rendu public si un seul candidat s’y oppose. Les déclarésChristophe Beaux, PDG de la Monnaie de Paris et administrateur de France Télévisions depuis 2011, a annoncé sa candidature dans un entretien aux Echos, jeudi. Il s’appuie sur son bilan à la Monnaie de Paris, qu’il a redressée.Serge Cimino, 51 ans, est journaliste au service politique intérieure de la rédaction nationale de France 3, chargé de suivre le premier ministre et les partis de gauche. Il dit s’être présenté au nom du Syndicat national des journalistes (SNJ). Il est lui-même délégué syndical SNJ.Nacer Kettane, président et fondateur du réseau Beur FM, a annoncé lui aussi sa candidature, jeudi.Alexandre Michelin, 50 ans, actuel directeur général de Microsoft MSN pour la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique, s’est déclaré candidat, fin février. Il a été directeur des programmes de Paris Première, avant d’en devenir le directeur général. Il a travaillé pour le groupe Canal + (directeur des contenus numériques, puis directeur des programmes et services) et dirigé France 5 durant trois ans sous la présidence de Marc Tessier. Il a rejoint Microsoft en 2007.Lire aussi :France Télévisions doit incarner la RépubliqueDidier Quillot a confirmé, jeudi 26 mars, avoir déposé sa candidature. Ingénieur de formation, âgé de 55 ans, il a démarré sa carrière chez Thalès avant de devenir directeur général de Tonna Electronique, filiale de Canal+, puis de rejoindre, en 1994, France Télécom où il est devenu directeur général de Telecom Mobiles Services, puis PDG d’Orange France. En 2006, il devient président du directoire de Lagardère Active (magazines et télévisions). Depuis 2012, il a rejoint le fonds d’investissement de la famille Benetton et présidé pendant deux ans la société Coyote System. M. Quillot met en avant son expérience de gestionnaire et de conduite du changement dans des entreprises de grande taille. Il souligne aussi sa double expérience dans les télécoms et les médias.Rémy Pflimlin a confirmé, jeudi, sa candidature à sa propre succession, dans un message interne à France Télévisions. M. Pflimlin, 61 ans, estime que ses chances ne sont pas nulles, car aucun nom ne sort du lot parmi les candidats évoqués dans la presse. Il compte défendre son bilan et le besoin de continuité pour France Télévisions.Marie-Christine Saragosse, présidente de France Médias Monde (France 24, RFI…), a elle aussi officialisé sa candidature jeudi dans un message interne. « Si ma candidature n’est pas retenue, nous continuerons notre chemin ensemble, écrit-elle à ses équipes. (...) Si elle est retenue, (...) nous tisserons de nouveaux liens. »France Televisions : Marie-Christine Saragosse (France medias monde) candidate, elle l'officialise dans un message interne— alexandre piquard (@apiquard) 26 Mars 2015Les probablesPlusieurs autres noms circulent, mais les intéressés ne commentent pas, comme ceux de Delphine Ernotte, directrice exécutive d’Orange France, Cyrille du Peloux, cadre chez Veolia et ancien de TF1 ou Paris Première, Pascal Josèphe, du cabinet de conseil IMCA et ancien de France Télévisions, Emmanuel Hoog, PDG de l’agence de presse AFP, Nathalie Collin, directrice générale adjointe de La Poste.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.03.2015 à 15h24 • Mis à jour le26.03.2015 à 15h40 | Clarisse Fabre Un patron pour présider aux destinées de l’un des plus gros établissements culturels de la Ville de Paris. Jeudi 26 mars, vers 13 heures, l’annonce a été confirmée, ainsi que Le Monde l’avait dévoilé dans son édition du 13 mars : Sébastien Bazin, PDG du groupe Accor, a été élu à l’unanimité président du Théâtre du Châtelet. Il succède à Jérôme Clément, énarque de gauche, personnalité du monde de la culture et des médias, lequel a démissionné de ses fonctions le 19 février, dans un climat houleux sur le devenir du théâtre. Celui-ci, fortement subventionné par la Ville de Paris (à hauteur de 17 millions d’euros), allait-il basculer dans le secteur privé, dans le but de réaliser des économies ? Il n’en est rien, a déclaré au Monde Bruno Julliard, adjoint à la culture de la maire de Paris, Anne Hidalgo : « Je l’ai dit lors du conseil d’administration : le Châtelet sera un théâtre public, avec un statut associatif. Sébastien Bazin va former un tandem efficace avec l’actuel directeur du Châtelet, Jean-Luc Choplin, ce qui n’était plus le cas avec Jérôme Clément ». Avec cette nomination, la Ville de Paris assume le projet de pousser plus loin encore le partenariat public-privé. « C’est l’une des raisons de notre enthousiasme. Sébastien Bazin et le groupe Accor, qui avait déjà mécéné Un Américain à Paris, va nous aider à développer les fonds privés », souligne Bruno Julliard.Financement des travauxLe contexte, bien particulier, et a nourri les inquiétudes. Le Théâtre du Châtelet va fermer ses portes au public, « de janvier 2017 à l’été 2019 », précise l’élu, en vue de réaliser d’importants travaux de rénovation. « La Ville va investir 26,5 millions d’euros pour les installations scéniques, électriques, ainsi que pour la façade, l’accessibilité des publics, et la mise aux normes de sécurité », indique Bruno Julliard. Mais il restera encore, dit-il, « quelques millions d’euros à trouver auprès de partenaires privés pour rénover les parties les plus visibles, comme les espaces de circulation et les salons ».Avis aux entreprises, donc. Sébastien Bazin aura également pour mission de « régler le phasage des travaux », et de veiller à la délicate question des personnels – environ140 permanents. Là encore, divers bruits couraient : qu’allaient devenir les agents pendant les dix-huit mois de fermeture ? La Ville de Paris a visiblement choisi la paix sociale, du moins à court terme : « La Ville de Paris va maintenir un niveau de subvention important pendant les travaux, afin de garantir l’emploi du personnel. Il n’y aura aucun licenciement économique. Des propositions de formation ou de mise à disposition dans d’autres théâtres seront faites, sur la base du volontariat », poursuit l’adjoint à la culture. « Dans l’immédiat, et en total accord le directeur du Châtelet, la Ville de Paris va réduire sa subvention de un million d’euros pour 2015. Et le Théâtre compensera en puisant dans son fond de roulement qui est de 1,5 million d’euros. Nous voulons éviter que de l’argent public dorme pendant les dix-huit mois de travaux », justifie Bruno Julliard.Par ailleurs, le Théâtre du Châtelet n’aura « pas de programmation hors-les-murs » pendant les travaux, ajoute-t-il, « aucune scène parisienne comparable ne pouvant accueillir les spectacles du Châtelet » - ce qui n’est pas le cas du Théâtre de la Ville, lequel sera également fermé durant la même période. Au moment de la réouverture, « le Théâtre restera un lieu de production, contrairement à ce que certains ont laissé entendre ».L’actuel directeur, Jean-Luc Choplin, se voit couronné de lauriers : Bruno Julliard vante sa programmation « populaire et exigeante » et sa gestion « vertueuse, génératrice de billetterie ». Jean-Luc Choplin restera en poste « au moins jusqu’à la fermeture du Châtelet. Car il ne souhaitera sans doute pas se tourner les pouces pendant les travaux. Mais nous ferons tout pour continuer à travailler avec lui ».Clarisse FabreReporter culture et cinémaSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.03.2015 à 12h03 • Mis à jour le26.03.2015 à 12h12 | Julien Bouissou (New Delhi, correspondance) Les autorités de Delhi ont décidé de frapper fort contre les géants des véhicules de tourisme avec chauffeurs (VTC), pour les contraindre à respecter la loi. Le gouvernement régional de l’Etat de Delhi a envoyé, mercredi 25 mars, une requête au ministère indien des télécommunications pour bloquer leurs applications mobiles permettant aux utilisateurs de commander des véhicules.Cela fait déjà plusieurs mois que les autorités jouent, malgré elles, au jeu du chat et de la souris avec les chauffeurs de VTC pour les empêcher de transporter des clients en toute illégalité. En décembre 2014, elles ont suspendu leurs licences après qu’un chauffeur d’Uber ait été accusé de viol sur une passagère. Ce dernier avait été recruté par l’entreprise américaine, alors qu’il circulait avec un faux permis de conduire et avait été impliqué dans une autre affaire de viol trois ans plus tôt.Voir la vidéo : Un chauffeur d’Uber arrêté pour viol en IndePour obtenir la nouvelle licence, les sociétés doivent disposer d’une flotte de 200 véhicules, d’un bureau physique et d’un centre d’appels ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre à Delhi. Chaque véhicule doit désormais être équipé d’un GPS et d’un bouton d’alerte. En décembre 2014, la police avait dû attendre que le siège d’Uber aux Etats-Unis veuille bien leur divulguer des détails sur l’identité du chauffeur accusé de viol, ce qui avait ralenti l’enquête.Des voitures méconnaissablesDans la foulée, d’autres villes ont décidé d’interdire les VTC en attendant de reformuler les règles de licence. Ces nouvelles réglementations vont à rebours du modèle économique d’Uber qui ne possède que très peu de bureaux en Inde et ne possède pas sa propre flotte de véhicules.En janvier, les VTC ont cependant vite repris du service à Delhi aussitôt après avoir déposé une nouvelle demande de licence, qui ne leur a toujours pas été délivrée. Les autorités tentent donc désespérément de mettre la main sur les chauffeurs … qui leur échappent. Les voitures sont méconnaissables, et le seul stratagème trouvé par les fonctionnaires du département chargé des transports consiste à se faire passer pour des clients, et appeler un par un les chauffeurs de VTC pour confisquer leur véhicule. Problème : il y a des milliers de VTC à Delhi. Et, depuis quelques mois, les chauffeurs vont moins volontiers chercher des clients dans le quartier où se trouve le bureau du département des transports.Pour les autorités de Delhi, il y a urgence à agir car les VTC se développent rapidement. Le potentiel du marché Indien est compris entre 8 et 10 milliards de dollars (jusqu’à 9 milliards d’euros) selon Ola, le leader du secteur. La croissance rapide de l’urbanisation, avec des villes qui devraient accueillir près de 300 millions d’habitants supplémentaires au cours des trente prochaines années, conjuguée à l’absence de transports publics, laisse peu de doutes sur la taille future de ce secteur.Les compétitifs rickshawsL’entreprise Indienne Ola, domine le marché en gérant près de 100 000 véhicules dans 85 villes. L’entreprise est valorisée à 1 milliard de dollars et a levé des fonds auprès de la banque Japonaise Softbank, entre autres, pour accélérer son développement. En janvier, ses revenus augmentaient de 40 % chaque mois. Ola a racheté son concurrent TaxiForSure pour 200 millions de dollars en janvier. Uber, qui n’est présent que dans onze villes, a répliqué en cédant des actions de sa filiale en Inde à l’un des plus puissants groupes indiens de communication, qui publie le Times of India, le quotidien anglais le plus diffusé dans le monde, pour gagner une meilleure visibilité.Les VTC se livrent une rude concurrence qui s’est traduite par une baisse des tarifs en début d’année. Il n’y a désormais que les rickshaws, les trois-roues à moteur, qui soient plus compétitifs. Mais sous une température de 45 degrés, et en plein embouteillage, les clients résistent difficilement aux VTC avec climatisation. Ils économisent surtout de la sueur en évitant les négociations sur le prix de la course avec des chauffeurs de trois-roues qui refusent souvent de se soumettre au compteur. Mais New Delhi est le royaume des rickshaws.Le nouveau gouvernement, qui a déclaré la guerre aux VTC, a été élu grâce à la mobilisation de ces petits conducteurs de triporteurs. Ola a trouvé la parade : elle s’en est fait des alliés en leur proposant désormais les mêmes services de réservation, par smartphone, qu’à ses autres chauffeurs.Julien Bouissou (New Delhi, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Petit à petit, la famille Dassault renforce son emprise exclusive sur Dassault Aviation. N’en déplaise au gouvernement qui a beau répéter que le fabricant du Rafale est une entreprise stratégique dans le dispositif de dissuasion nucléaire du pays, Serge Dassault a de plus en plus les mains libres pour piloter son affaire.Mercredi 25 mars, le groupe Airbus (ex-EADS) a cédé dans le cadre d’un placement privé 17,5 % du capital de l’avionneur. Une belle opération financière. Dassault Aviation a acheté à cette occasion 5 % de son propre capital tandis que le reste a été placé auprès d’investisseurs. Fin novembre, Airbus Group avait réalisé un premier désengagement en amputant de 8 % sa participation de 46,3 % dans le groupe fondé par Marcel Dassault. Les actions ont été rachetées par la société elle-même puis annulées, ce qui mécaniquement augmente la part des actionnaires, au premier rang desquels la société Groupe Industriel Marcel Dassault.Lire aussi :Airbus Group engage son retrait de Dassault AviationLa holding de la famille Dassault a ainsi fait passer en trois mois son contrôle sur la société d’aviation d’affaires et de défense de 50,5 % à 58,75 %. Une étape de plus dans la stratégie de reconquête engagée il y a plus de vingt-cinq ans afin d’effacer la nationalisation de 1981. La famille Dassault, plus stable jusqu’ici que les gouvernements, a progressivement repris le pouvoir tandis que l’Etat a subrepticement abandonné le contrôle sans négocier de contrepartie. La fiction d’une consolidation de l’industrie française de la défense ayant vécu, l’ex-EADS n’avait plus que faire de la participation dans Dassault dont il avait hérité. D’autant qu’avec la réforme de la gouvernance en 2013 du groupe aéronautique européen rebaptisé Airbus, Paris n’a plus son mot à dire.Rhétorique de circonstanceDans un sursaut, l’Etat a néanmoins réussi à négocier quelques garanties sur l’évolution du fabricant de la pièce maîtresse de la défense aérienne et nucléaire française. Une convention permet à la puissance publique, lorsque la question de la succession de Serge Dassault (90 ans le 4 avril) se posera, de racheter les actions si la holding familiale décidait de s’en défaire. Mais cela ressemble bien à de la rhétorique de circonstance, tant cette sécurité paraît lointaine et aléatoire pour une entreprise dite « stratégique » et dont l’Etat ne détient qu’une seule action.A suivre ce raisonnement, pourquoi l’Etat ne se décide-t-il pas de vendre les 84,5 % qu’il détient dans EDF pour n’en garder qu’une action ? Sans parler des 15 % du capital de Renault dont le caractère stratégique devient difficile à justifier. Cela fait longtemps que la France a remis les clés à la famille Dassault, et elle n’était plus en situation de négocier des garanties très fortes. On comprend pourquoi François Hollande en est réduit à multiplier les gages d’amitié à l’égard du patriarche.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Razemon Le sujet du prix des péages sur les autoroutes a suscité beaucoup de débats en France ces derniers mois. Pour atténuer ce coût, nombreux sont celles et ceux qui jouent la carte du partage avec d’autres passagers. Ce réflexe contribue au succès du covoiturage. Le marché, dominé par la start-up française Blablacar, suscite désormais la convoitise des grands groupes.Après le pétrolier Total, qui offre un bon de 20 euros aux nouveaux automobilistes « covoitureurs », la société Vinci Autoroutes, concessionnaire de plus de 4 300 kilomètres d’autoroutes en France, a conclu avec Blablacar un partenariat inédit, révélé jeudi 26 mars.Pour encourager leurs clients à emprunter les autoroutes tout en « covoiturant », la PME et le grand groupe, secoué ces derniers mois par la saga du prix des péages, dévoilent un arsenal de mesures.Les automobilistes qui remplissent régulièrement les sièges libres de leur voiture disposeront gratuitement d’une carte de télépéage. Le groupe met également à disposition des clients de Blablacar l’usage de ses 19 parkings, 1 500 places au total, auxquelles s’ajoutent une quarantaine de « points de rencontre » situés non loin des échangeurs. Quelques places de stationnement y seront matérialisées afin que l’on puisse, à l’abri du flot continu de véhicules, déposer ou embarquer un passager.Ces parkings seront installés en priorité sur les axes les plus fréquentés par les personnes utilisant ce service : Paris-Rennes, Perpignan-Montpellier ou Bordeaux-Toulouse. Enfin, le groupe s’engage à faire « la promotion » du covoiturage aussi bien sur les ondes de la radio Vinci Autoroutes que sur les aires de service.Acteur majeur de la mobilitéLa sensibilisation de la multinationale au covoiturage remonte au milieu des années 2000, lorsque les employés découvrent des véhicules garés sauvagement à proximité des sorties d’autoroute. Les conducteurs, embarqués dans la voiture d’un collègue ou d’un proche, ne reprenaient le volant que le soir ou le lendemain. Une étude réalisée en 2013 par le groupe révèle que 7 % des véhicules parcourant le réseau sont occupés par des « covoitureurs ».Le partenariat fait les affaires de Blablacar, dont l’activité est ainsi reconnue par un acteur majeur de la mobilité. En revanche, l’intérêt du leader de la concession autoroutière apparaît à première vue moins évident.Certes, les 2 millions de personnes qui font du covoiturage chaque mois sont incitées à emprunter les autoroutes, « plus sûres et dotées de services », comme l’indique Romain Fau, directeur de Blablacar pour la France et le Benelux. Mais Vinci Autoroutes ne devrait-il pas plutôt encourager les multiples passages au péage plutôt que de pousser les voyageurs à se regrouper ?Non, rétorque Olivier Alamo, directeur du marketing de Vinci Autoroutes : « Si on ne fait rien pour encourager le covoiturage, ou si on essaie de le contrer, les gens prendront le train pour les longues distances. » La concurrence entre la route et le fer bat son plein.Lire aussi :L’économie collaborative, entre partage et businessOlivier RazemonJournaliste au Monde 26.03.2015 à 09h50 • Mis à jour le26.03.2015 à 09h54 | Philippe Jacqué La décision est imminente. PSA est sur le point de confier à son site lorrain de Tremery la production, à l’horizon 2018, de 200 000 moteurs à essence, de type trois cylindres EB turbo, soit un investissement de 50 à 80 millions d’euros. La décision doit être prise lors du comité exécutif du groupe. Et François Hollande, le président de la République, est attendu vendredi 27 mars pour annoncer la bonne nouvelle en Lorraine.Ce type de choix est rarement aussi médiatisé. Mais cette décision est hautement symbolique. Pour la première fois, comme l’avaient révélé Les Échos en décembre 2014, le groupe dirigé par Carlos Tavares a mis ses sites français (Tremery, Douvrin), qui produisent aujourd’hui l’ensemble des moteurs du constructeur (hors Chine), en concurrence avec d’autres sites européens, à Trnava (Slovaquie) et Vigo (Espagne), où PSA dispose déjà d’usines d’assemblage, mais pas de lignes de production de moteurs.Plus de tabou sur la délocalisationLongtemps, PSA s’est refusé à localiser hors de France sa production de moteurs, comme l’a fait massivement Renault avec ses lignes de production en Roumanie et en Espagne, en plus de son usine française de Cléon.Dans les années 2000, Thierry Peugeot, le président du conseil de surveillance de PSA à l’époque, s’était opposé à la création en Pologne d’une usine de moteurs pour profiter des salaires très bas dans cette région.Déterminé à réduire ses coûts à tous les niveaux de l’entreprise, M. Tavares ne se sent pas lié par le tabou d’une délocalisation hors de France. Cela a été très bien compris par les syndicats du site et les collectivités lorraines, qui se sont mobilisés ces trois derniers mois pour obtenir cette nouvelle charge de production.Lire aussi :PSA veut alléger ses coûts en EuropeLe 19 mars, une délégation, menée par Serge Maffi, du SIA, le principal syndicat du site, et les élus locaux avaient réussi à obtenir le soutien « ferme, clair, indiscutable » d’Emmanuel Macron, le ministre de l’économie. Ce dernier, fort des 14,1 % que détient l’Etat dans le groupe, devait défendre la cause de Tremery devant Louis Gallois, le président du conseil de surveillance, et Carlos Tavares, le président du directoire.Pour Tremery, un site de 3 400 personnes créé en 1979, l’apport de cette nouvelle production de moteurs essence est importante, car le site dépend aujourd’hui essentiellement de la production de moteurs diesel. En 2013, PSA Tremery a produit 1,6 million de moteurs, dont 82 % de diesel.La compétitivité, premier critèreAvec la chute des ventes de ces motorisations, sous l’effet des débats sur la pollution et les annonces d’interdiction d’accès à certains centres-villes, Tremery espère diversifier ses risques. Et le moteur EB est aujourd’hui très demandé, selon PSA.Reste à savoir ce qui a réellement fait pencher la balance pour le site français vis-à-vis de ses concurrents. « Toutes nos décisions se font sur des critères économiques. C’est la compétitivité d’un site qui fera qu’il sera choisi », assure-t-on chez PSA.À Tremery, la logistique et la proximité des sites d’assemblages de PSA (Sochaux, Poissy, Mulhouse, Rennes) peuvent apparaître comme un avantage. À Vigo ou Trnava, les salaires sont un quart plus bas qu’en France, mais y créer de toutes pièces une usine est un investissement conséquent qu’il faut pouvoir rentabiliser à l’avenir.Pour pousser le choix de Tremery, les collectivités locales françaises ont promis des aides, ce que n’ont pas manqué de faire également les collectivités espagnoles. « Les aides sont extrêmement encadrées au niveau européen. Ce n’est pas sur cela que se joue le choix », assure-t-on cependant chez PSA.Lire aussi :PSA Peugeot Citroën revient dans le CAC 40Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard, Elvire Camus et Alice Fabre A trois semaines des élections départementales, Nicolas Sarkozy lance l'offensive contre le Parti socialiste et contre le gouvernement, dans un entretien au Figaro du lundi 2 mars.Lire : Nicolas Sarkozy contre-attaque sur le terrain économiqueL'ancien président de la République tire un bilan catastrophiste de son successeur François Hollande, en citant des chiffres en pagaille. Quitte, parfois, à utiliser des raccourcis ou à avoir la mémoire courte.Chômage : l'amnésieCe qu'il a dit :« La baisse de 19 100 chômeurs à la fin du mois de janvier dans la seule catégorie A n'est rien comparée à la hausse de 193 400 chômeurs enregistrée au cours de la seule année 2014 et à celle des quelque 590 000 chômeurs supplémentaires depuis l'élection de François Hollande en mai 2012. » Pourquoi c'est trompeurEn pointant le mauvais bilan de François Hollande dans sa lutte contre le chômage, Nicolas Sarkozy cherche, en creux, à valoriser le sien… qui n'est pas plus flatteur.Malgré une baisse du chômage en ce mois de janvier, le gouvernement socialiste n'est pas parvenu à réduire de manière durable le nombre de demandeurs d'emploi. Fin 2014, ces derniers, en catégorie A (sans aucune activité), étaient 189 000 de plus que fin 2013, soit un chiffre proche de ce qu'évoque Nicolas Sarkozy. Depuis l'élection de François Hollande, en mai 2012, ils sont 558 400 de plus – et non 590 000 comme l'affirme M. Sarkozy. Les chiffres donnés par l'ancien chef de l'Etat sont donc globalement exacts, ou tout du moins dans le bon ordre de grandeur.Mais ce qu'il ne dit pas, c'est que son propre bilan n'est pas meilleur. Entre mai 2007, date de l'élection de M. Sarkozy à l'Elysée, et janvier 2010 (pour reprendre une période similaire à celle retenue pour le bilan de François Hollande), le nombre de demandeurs d'emploi sans activité avait augmenté de 520 700. Soit un ordre de grandeur assez semblable. Au terme du quinquennat, en mai 2012, les chômeurs de catégorie A étaient 783 300 de plus qu'en mai 2007.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1425295070511 .graphe").css("height", 450)$("#container_1425295070511 .title").empty()if ("Evolution du chômage depuis l'élection de Nicolas Sarkozy en mai 2007"!= ""){Evolution du chômage depuis l'élection de Nicolas Sarkozy en mai 2007")}$("#container_1425295070511 .subtitle").empty()if ("Nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A en France métropolitaine"!= ""){Nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A en France métropolitaine")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1425295070511 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/xls/ser_nat_CVS-NZE88.xls", _blank ); 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Cela s'est traduit par des hausses d'impôts importantes dans les budgets successifs de ces dernières années. Ainsi, plus de 40 milliards d'euros de hausses d'impôts ont été votées, pour les entreprises et les ménages, depuis 2012.Mais la tendance à la hausse des impôts avait été initiée… pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. En 2011, les plans de rigueur élaborés par le gouvernement Fillon ont conduit à 16 milliards d'euros de hausse cette année-là, à 13 milliards d'euros en 2012 et 1,8 milliard en 2013, selon le rapport sur les prélèvements obligatoires publié chaque année en annexe du budget.Dépenses publiques : un niveau jamais atteintCe qu'il a dit« C'est encore la première fois que les dépenses publiques représentent 57 % du PIB et les prélèvements obligatoires 45 %. L'écart par rapport aux autres pays européens est devenu énorme : 7 points de PIB (...) par an d'écart en matière de dépenses publiques par rapport à la moyenne européenne et près de 8 points de PIB en matière de prélèvements obligatoires. »C'EST VRAI MAIS...Comme le souligne Nicolas Sarkozy, c'est effectivement la première fois que les dépenses publiques atteignent un niveau aussi important, à 57 % du PIB. Mais la tendance n'est pas nouvelle : elles ont augmenté entre 2007 et 2012, quand M. Sarkozy était au pouvoir – avec toutefois une parenthèse de deux années de baisse en 2010 et 2011 (– 0,8 % au total). Sous la présidence Hollande, les dépenses publiques ont continué à progresser.M. Sarkozy dit vrai quand il parle d'un écart de 7 points du PIB par rapport à la moyenne européenne. Depuis 2009, la part des dépenses publiques de la zone euro reste stable (autour de 50 % du PIB). La France continue donc de creuser l'écart.Les prélèvements obligatoires (impôts, taxes, cotisations), eux non plus, n'ont jamais été aussi élevés, à 44,7 % du PIB en 2013. Mais l'ancien chef de l'Etat semble oublier qu'il a contribué à cette hausse progressive pendant qu'il était président. Ainsi, après une sensible baisse de 40,7 milliards d'euros entre 2008 et 2009 (notamment due à l'effet de la crise et à la récession en France cette année-là), les prélèvements obligatoires ont de nouveau augmenté à partir de 2009 pour atteindre 43,7 % du PIB en 2012. Cela a représenté une hausse de 94,4 milliards d'euros entre 2007 et 2012.Il est difficile de comparer les chiffres des prélèvements obligatoires en France et au niveau européen. Dans son calcul du PIB français, l'institut européen de statistique Eurostat tient compte des activités illégales comme la prostitution ou le trafic de drogues. Des variables exclues par l'Insee en France, ce qui explique que, selon les chiffres d'Eurostat, les prélèvements obligatoires représentent 47 % du PIB français. D'après la même source, ils se situent ainsi 7 points au-dessus que la moyenne européenne (40,6 %), comme le dit M. Sarkozy.De plus, les comparaisons internationales des prélèvements obligatoires sont toujours délicates. D'une part, la stricte étude de ce paramètre ne tient pas compte des systèmes sociaux spécifiques à chaque pays (sécurité sociale, retraite, etc.), et d'autre part l'Etat a d'autres moyens d'intervenir que l'impôt ou les cotisations, comme le recours à l'emprunt.La loi Macron n'en fait pas assez pour les entreprisesCe qu'il a dit :Nicolas Sarkozy fustige également la loi sur l'activité et la croissance, dite « loi Macron » du nom du ministre de l'économie. Il juge que ce texte ne permettra « [pas] d'augmenter la croissance » et ironise sur une loi trop anecdotique et pas assez en faveur des entreprises :« Les chefs d'entreprise ont besoin de baisses massives de charges et le gouvernement leur parle de la libéralisation du transport en autocar. Cherchez l'erreur. »Pourquoi c'est exagéréLa loi défendue par le ministre Emmanuel Macron, dont l'objectif est de déverrouiller les règles qui empêchent l'initiative, la concurrence et la baisse des prix, comporte plusieurs volets favorables aux entreprises, comme la simplification du droit au licenciement. L'article 101, consacré à cette réforme, précise que les indemnités données aux salariés dans le cadre de plans sociaux devront désormais être proportionnelles aux moyens de l'entreprise en difficulté et non plus aux moyens du groupe auquel cette entreprise appartient. Or, une société en redressement ou en liquidation dispose par définition de très peu de moyens, ce qui réduit presque systématiquement les indemnités aux salariés. L'article 101 rend également possible un licenciement plus rapide des salariés.Lire les explications : Loi Macron : un détricotage discret du droit du licenciement économiqueCe texte a d'ailleurs été salué par le Medef, principale organisation patronale. En décembre 2014, dans un entretien à RFI, le président du pôle entrepreneuriat du syndicat, Thibault Lanxade affirmait que « ce que propose aujourd'hui Emmanuel Macron [allait] véritablement dans la bonne direction ».Au sujet de la loi Macron, Nicolas Sarkozy accuse également le gouvernement d'avoir voulu « régler le sort des notaires », alors que le ministre de l'économie a cédé à la pression des professions réglementées en renonçant, début février, au dispositif tarifaire pour les professions juridiques.Croissance : trois années en berne pour la FranceCe qu'il a dit :« Depuis que les statistiques existent, c'est la première fois que la France enchaîne trois années de croissance quasi nulle : 0,3 % en 2012, 0,3 % en 2013 et 0,4 % en 2014. »C'est vraiAprès une croissance de 2,1 % en 2011, l'Insee a observé une progression quasi-nulle du produit intérieur brut (PIB) pendant trois ans d'affilée : 0,3 % en 2012, 0,3 % en 2013 et 0,4 % en 2014. Depuis 1950, date des premières statistiques de l'institut disponibles sur l'évolution du PIB, c'est effectivement la première fois que le pays enregistre une croissance durablement aussi faible.Cependant, Nicolas Sarkozy a lui aussi connu des années compliquées au cours de son quinquennat. La croissance économique, qui s'établissait à 2,4 % en 2007, a chuté en 2008 à 0,2 % avant d'être très nettement négative en 2009 (– 2,9 %) au plus fort de la crise économique mondiale. Ces deux années difficiles ont été suivies d'une reprise, avec une croissance de 2 % en 2010 et 2,1 % en 2011.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1425292177441 .graphe").css("height", 450)$("#container_1425292177441 .title").empty()if ("La croissance française depuis 1950"!= ""){La croissance française depuis 1950")}$("#container_1425292177441 .subtitle").empty()if ("Le pays a connu seulement trois années (1975, 1993 et 2009) de baisse nette du PIB, mais la croissance est très faible depuis 2012"!= ""){Le pays a connu seulement trois années (1975, 1993 et 2009) de baisse nette du PIB, mais la croissance est très faible depuis 2012")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1425292177441 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&id=159", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Insee, comptes nationaux, base 2010. 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(...) En cinq années, nous n'avons pas retiré un seul texte sous la pression de la rue ou utilisé une seule fois l'article 49-3 au Parlement. »C'est plutôt vraiFace au mécontentement d'une partie des députés socialistes « frondeurs » face à certaines dispositions de la loi Macron, le gouvernement a utilisé l'article 49, alinéa 3 de la Constitution. Ce dernier permet de mettre en jeu la responsabilité du gouvernement pour faire adopter un texte : soit la motion de censure est rejetée et le projet de loi est ainsi adopté en bloc, soit, dans le cas inverse, la loi est rejetée et le gouvernement est renversé, ce qui oblige le président à nommer un nouveau premier ministre. Cette « arme » part du principe que des députés de la majorité pourraient voter contre un texte du gouvernement mais sans aller jusqu'à le renverser.Au cours de son quinquennat, Nicolas Sarkozy n'a effectivement jamais utilisé le « 49-3 ». .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1424192711331 .graphe").css("height", 450)$("#container_1424192711331 .title").empty()if ("La gauche a plus utilisé le 49-3 que la droite"!= ""){La gauche a plus utilisé le 49-3 que la droite")}$("#container_1424192711331 .subtitle").empty()if ("Nombre de recours au 49-3 par gouvernement dans la Ve République"!= ""){Nombre de recours au 49-3 par gouvernement dans la Ve République")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1424192711331 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:30, endOnTick:true, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Michel Debré","Georges Pompidou","Maurice Couve de Murville","Jacques Chaban-Delmas","Pierre Messmer","Jacques Chirac","Raymond Barre","Pierre Mauroy","Laurent Fabius","Jacques Chirac","Michel Rocard","Édith Cresson","Pierre Bérégovoy","Édouard Balladur","Alain Juppé","Lionel Jospin","Jean-Pierre Raffarin","Dominique de Villepin","François Fillon","Jean-Marc Ayrault","Manuel Valls"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Recours", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 4 ], [ "", 6 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 8 ], [ "", 7 ], [ "", 4 ], [ "", 8 ], [ "", 28 ], [ "", 8 ], [ "", 3 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ], [ "", null ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 1 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1424192711331 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Depuis la révision constitutionnelle de 2008 portée par… Nicolas Sarkozy, l'utilisation du « 49-3 » a été limitée. Son usage n'est désormais autorisé qu'une fois par session parlementaire pour une loi ordinaire – mais il peut l'être pour les textes budgétaires. Il est donc vrai que le gouvernement ne pourra plus utiliser ce procédé pour une loi autre que le budget, avant la fin de l'actuelle session parlementaire, qui court jusqu'en juillet.Seul bémol : Nicolas Sarkozy affirme que le gouvernement ne pourra plus « faire passer de réformes ». C'est exagéré : le gouvernement bénéficie encore d'une (faible) majorité, qui pourrait être mise en défaut uniquement dans le cadre de textes divisant jusque dans son propre camp, et non pour l'ensemble des réformes.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1424254576984 .graphe").css("height", 450)$("#container_1424254576984 .title").empty()if ("Les socialistes à un député de la majorité absolue"!= ""){Les socialistes à un député de la majorité absolue")}$("#container_1424254576984 .subtitle").empty()if ("Nombre de députés par groupe au 18 février."!= ""){Nombre de députés par groupe au 18 février.")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1424254576984 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#285a82","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"289", to:"291", label:{ useHTML:true, text:"  Majorité absolue", align:"right", verticalAlign:"middle", textAlign:"left" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Socialiste, républicain et citoyen","Union pour un Mouvement Populaire","Union des démocrates et indépendants","Radical, républicain, démocrate et progressiste","Écologiste","Gauche démocrate et républicaine","Députés non inscrits"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "right", verticalAlign: "middle", textAlign:"left" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Députés", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 288 ], [ "", 198 ], [ "", 30 ], [ "", 18 ], [ "", 18 ], [ "", 15 ], [ "", 9 ] ], "color": "#285a82" }]})});var chart = $('#container_1424254576984 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Lire : Loi Macron : pourquoi la motion de censure avait très peu de chances de passerAlice FabreJournaliste au MondeElvire CamusJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) L’indice Nasdaq a dépassé, lundi 2 mars, les 5 000 points pour la première fois depuis quinze ans. La dernière fois que cet indice avait franchi ce cap, c’était en pleine bulle Internet, le 27 mars 2000.Mais comparaison n’est pas raison. Même si certains s’inquiètent de la valorisation de certains titres cotés sur le Nasdaq, la situation de 2015 diffère sur bien des points de celle d’il y a quinze ans.Un indice qui a beaucoup évoluéD’abord, le Nasdaq n’a plus tout à fait le même profil. La part des entreprises du secteur de la high-tech s’est considérablement réduite. Le secteur représentait 57 % de l’indice à la fin de 1999 contre seulement 43 % aujourd’hui. La baisse est notamment spectaculaire dans le domaine du software, qui pesait en 2000 un quart de l’indice. En 2015, seules 10 % des entreprises appartiennent à ce secteur.Le Nasdaq a longtemps été surnommé l’indice du secteur technologique. Mais aujourd’hui, il est surtout le baromètre des valeurs de croissance.D’autre part, un certain toilettage a été effectué : le Nasdaq ne compte plus que 2 568 sociétés contre 4 715 en 1999. En revanche, la capitalisation moyenne a plus que doublé (1,16 contre 2,95 milliards de dollars).On pourrait imaginer que c’est l’éclatement de la bulle de 2000 qui a emporté avec elle la plupart des sociétés qui ont disparu depuis. En fait, c’est surtout la concentration qui explique la réduction du nombre d’entreprises cotées.Les fusions-acquisitions sont à l’origine de plus de 53 % du phénomène, alors que les faillites ne représentent qu’un peu plus de 17 %, selon les données publiées par le Nasdaq.Des « têtes d’affiche » différentesPar ailleurs, les champions d’hier ne sont pas nécessairement ceux d’aujourd’hui. Dans les dix premières capitalisations Worldcom (5e) ou Sun Microsystem (8e) étaient en bonne place. Le premier a sombré corps et biens lors d’une faillite retentissante en 2002, tandis que le second s’est fait racheter par Oracle en 2009.Microsoft a perdu sa première place au bénéfice d’Apple. Mais en quinze ans le recul de la capitalisation du groupe fondé par Bill Gates est spectaculaire : elle a chuté de 243 milliards de dollars, soit 40 % à 363 milliards de dollars !Ce qui permet a Apple de faire désormais largement la course en tête avec une capitalisation de 755 milliards.Des niveaux de valorisation plus « normaux »Reste la question qui taraude beaucoup d’observateurs : ce franchissement des 5 000 points ne signifie-t-il pas que la bulle spéculative est de retour ?En fait, lorsqu’on regarde les niveaux de valorisation des sociétés qui composent le Nasdaq, ils n’ont plus grand-chose à voir avec ce qu’ils étaient il y a quinze ans. Le ratio cours sur bénéfice (le price-to-earnings ratio, ou PER) était en moyenne de 152 à la fin de 1999, il n’est aujourd’hui que de 26, selon les données de FactSet. Par exemple, Yahoo était valorisé 787 fois ses profits contre 36 fois actuellement. Apple 37 contre 17 aujourd’hui.Le grand décalage des marchésStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.03.2015 à 17h22 • Mis à jour le02.03.2015 à 17h24 L'Italie et la principauté de Monaco ont signé un accord mettant fin au secret bancaire pour faciliter la lutte contre l'évasion fiscale, a annoncé, lundi 2 mars, le ministère italien des finances.Cet accord permet l'échange d'informations sur demande et contraint les partenaires à fournir les informations requises – sans possibilité d'opposer le secret bancaire – afin de renforcer la lutte contre l'évasion fiscale transfrontalière.L'Italie, précise le ministère des finances, a signé un accord analogue avec la Suisse le 23 février et avec le Liechtenstein le 28 février. Avec ces accords, la principauté de Monaco et le Liechtenstein sortent de la « black list » de Rome, ce qui permettra aux Italiens détenant illégalement un patrimoine dans ces deux Etats de régulariser leur situation fiscale, à des conditions préférentielles.Lire notre synthèse : Transparence : le Luxembourg et l'Autriche renoncent au secret bancaire Eric Leroux C'est un détail qu'ignorent la grande majorité des souscripteurs d'une assurance-vie : ils disposent d'un délai de trente jours pour y renoncer s'ils s'aperçoivent que le produit n'est pas adapté à leur situation ou s'ils ont changé d'avis.Il n'est pas utile de justifier les raisons qui motivent cette décision : une simple lettre recommandée avec avis de réception envoyée à l'assureur suffit à annuler le contrat.L'assureur doit alors rembourser toutes les sommes déjà versées par l'assuré, y compris les frais.Ce droit à renonciation court donc pendant trente jours suivant la souscription, ou – et c'est important – à compter du moment où le particulier a reçu toutes les informations légales (détaillées à l'article L 132-5-2 du code des assurances), si elles ne lui ont pas été fournies lors de la signature.Des assurés n'ont pas hésité à jouer cette carte après avoir réalisé que leur contrat subissait des pertes. Comment ? En démontrant que l'assureur n'avait pas respecté ses obligations d'information.LES ASSUREURS MAUDISSENT CE DROITUne démonstration d'autant plus facile que la réglementation est exigeante et mouvante, ce qui fait que de nombreux contrats seraient « hors la loi ».Résultat : même des années après la souscription, ils parviennent à faire annuler leur contrat et obtiennent le remboursement des pertes.Les assureurs maudissent donc ce texte, en expliquant que certains particuliers très informés et détenteurs d'importants patrimoine le détournent de sa vocation initiale.En 2005, le législateur a commencé à prêter une oreille attentive aux revendications des  professionnels, en fixant une première limite temporelle à l'exercice de cette renonciation. A partir de cette date, la loi a limité la renonciation aux huit premières années du contrat, alors qu'il n'y avait aucune échéance auparavant.DÉMONTRER LA MAUVAISE FOIEn novembre 2014, les députés ont cette fois décidé que ce droit à renonciation doit être réservé aux seuls assurés « de bonne foi ». Lorsqu'ils sont face à une demande de renonciation « tardive », les assureurs peuvent donc démontrer que leur client est de mauvaise foi et refuser l'annulation du contrat.« Le législateur a bradé la protection de millions d'épargnants, s'insurge Hélène Féron-Poloni, avocate associée au cabinet Lecoq-Vallon-Féron-Poloni, qui a l'habitude de défendre de tels dossiers. C'est la sanction qui pousse les assureurs à respecter les règles ; s'il n'y a plus de sanction, c'est la porte ouverte aux dérives ».Les assureurs pourront demain utiliser tout événement s'étant produit dans le contrat pour tenter de démontrer la mauvaise foi d'un assuré. « Un changement de bénéficiaire ou d'adresse, une demande d'arbitrage ou de rachat partiel seront utilisés par les assureurs pour essayer de prouver que l'assuré avait bien saisi tous les rouages de son contrat », s'inquiète Me Féron-Poloni.Seul motif de satisfaction : ces nouvelles dispositions ne s'appliquent qu'aux contrats souscrits depuis le 1er janvier 2015. Elles n'auront donc aucune incidence sur les contrats et procédures en cours, ni sur les condamnations déjà prononcées par les tribunaux.Eric LerouxJournaliste au Monde 02.03.2015 à 15h32 | Philippe Jacqué (à Divonne-les-Bains, Ain) Plus besoin de passer au garage à l’approche de l’hiver pour changer ses pneus. C’est ce que promet Michelin. Le manufacturier français a dévoilé, lundi 2 mars, à la veille de l’ouverture à la presse du salon automobile de Genève, son dernier produit, « révolutionnaire » : le « Crossclimate », un pneu que son concepteur présente comme aussi performant l’été que l’hiver, afin de simplifier la vie des automobilistes.En Europe, à l’approche de l’hiver, il est recommandé de changer ses pneus afin d’affronter les frimas et la neige. Traditionnellement, un pneu été est utilisé au mieux pour des températures au-delà de 7 degrés. En dessous de cette température, il se rigidifie et son adhérence, notamment pour le freinage en sol mouillé, se dégrade. Un pneu hiver, avec une gomme plus tendre, est plus adapté et sûr.Mais deux automobilistes sur trois ne changent pas leurs pneus à l’approche de l’hiver. Souvent pour une question de coût, les modèles hivernaux étant plus chers (et plus rentables aussi pour leurs constructeurs). Face à cette désaffection, et à la baisse des ventes de pneus hiver, les manufacturiers ont développé des pneus dits « toute saison ».Sur les quelque 280 millions de pneus vendus chaque année sur le Vieux continent, 180 millions sont des pneus été, 90 millions des pneus hiver et 10 millions de pneus toute saison.Avec son « Crossclimate », en vente à partir du 1er mai, Michelin n’offre donc pas le premier « pneu toute saison » du marché, mais le premier « vrai » pneu de ce segment de marché, assure Jean-Dominique Senard, le président du manufacturier.Son ambition est de remplacer les produits de ses concurrents et gagner de nouvelles parts de marché, tout en confirmant son leadership dans le pneu premium. « D’ici trois à quatre ans, ce nouveau produit devrait prendre des parts de marché importantes, notamment aux pneus toute saison et aux pneus hiver », pronostique M. Senard.En fait, précise Thierry Chiche, le vice-président en charge des pneus de tourisme chez Michelin, « les pneus toute saison offerts actuellement sur le marché sont des pneus hiver qui ont été dégradés pour pouvoir également rouler l’été. Mais sans avoir les mêmes performances, notamment une distance de freinage beaucoup plus longue que des pneus été classiques. » ATTEINDRE DE NOUVEAUX CLIENTSLe groupe français considère que son « nouveau produit offre les mêmes performances à la fois des pneus hiver et des pneus été. Et assure ainsi la sécurité des automobilistes. » Pour atteindre cet objectif, il a capitalisé sur plusieurs dizaines d’années de recherche et développement.Les chercheurs ont, en particulier, retravaillé les trois fondamentaux d’un pneu : le mélange de gomme a été revu, la sculpture de la bande de roulement a été dessinée en V pour optimiser l’adhérence sur la neige, tandis que de nouvelles « lamelles 3D autobloquantes » permettent d’améliorer la motricité, tant sur sol mouillé que sur sol sec.Avec ce nouveau pneu, dont le prix sera intermédiaire entre pneu été et pneu hiver, en moyenne 15 % plus cher, Michelin, leader du marché européen, au coude à coude avec l’allemand Continental, espère atteindre de nouveaux clients, qui refusent aujourd’hui de changer leurs pneus.« Alors que le marché du pneu européen est globalement stable, nous espérons améliorer notre mix de vente. Ce pneu va remplacer une offre existante. Nous améliorerons notre performance », juge M. Senard. Le nouveau pneu sera produit en Europe pour le marché européen, et notamment en France à Cholet (Maine-et-Loire).Philippe Jacqué (à Divonne-les-Bains, Ain)Rédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérôme Porier Les acheteurs étrangers sont de retour dans la capitale. En 2014, ils ont représenté 8,3 % des biens achetés dans Paris, contre 6,3 % en 2010, selon les notaires d'Ile-de-France. Depuis quatre ans, leur part progresse régulièrement, à tel point qu'elle a retrouvé, et même dépassé, son niveau d'avant la crise (8,1 % en 2008).Sans surprise, ce sont les quartiers huppés du centre qui les attirent le plus. La part d'acheteurs étrangers atteint 18 % dans le 7e arrondissement, devant le 4e (16,3 %), le 1er (14,6 %), le 6e et le 8e (13,1 %). En revanche, les arrondissements plus populaires du 9e (6,3 %) et du 12e (6,2 %) sont délaissés par cette clientèle.LES ITALIENS EN FORCE En 2014, les Italiens ont constitué 16,6 % des acheteurs étrangers dans la capitale, de loin la nationalité la plus représentée, devant les Britanniques (6,7 %). « Ils achètent généralement un studio ou un deux-pièces dans un quartier touristique pour s'en servir comme pied-à-terre ou pour réaliser un investissement locatif », explique Ludovic Paillat, de l'agence ERA-TLI.Tandis que les acheteurs du Moyen Orient, d'Afrique et d'Extrême-Orient restent focalisés sur le triangle d'or parisien (entre l'Etoile et l'Opéra), « les européens et les américains préfèrent la Rive gauche, Saint Germain-des-Prés, les abords du Champs de Mars… », précise Charles-Marie Jottras, président de Daniel Féau.« LE MOMENT D'ACHETER »Comme nombre de ses confrères, ce spécialiste de l'immobilier de luxe évoque le retour en force des acheteurs américains depuis un an, une clientèle qui s'était beaucoup raréfiée depuis l'élection de François Hollande en 2012. En 2014, ils représentaient 6,5 % des acheteurs étrangers, devant les Chinois (6 %) et les Allemands (5,4 %).Pour Laurent Demeure, président de Coldwell Banker France, l'origine de ce revirement est simple : « La chute de l'euro face au dollar augmente mécaniquement leur pouvoir d'achat de 30 % à 35 %, dit-il. Comme il y a beaucoup de choix et que les taux sont au plus bas, c'est le moment d'acheter en France pour les Américains ! »En banlieue, la part des acheteurs étrangers progresse aussi. En quatre ans, elle est passée de 6,9 % à 11 % en petite couronne, et de 4,9 % à 7,2 % en grande couronne. Mais les origines des acheteurs n'ont rien à voir avec celles observées dans Paris intra-muros. En proche banlieue, 22,8 % des acheteurs étrangers sont chinois, et 27 % sont portugais en grande banlieue.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre Face à l’érosion de ses ventes (- 8,2 % en 2014) et à une mutation numérique à accélérer, Le Parisien a opté pour un renouvellement de son équipe dirigeante. Celui-ci touche notamment la direction des rédactions, où Stéphane Albouy, jusqu’ici rédacteur en chef, succède à Thierry Borsa.Directeur des rédactions depuis 2010, M. Borsa était en sursis depuis plusieurs mois. A l’automne, selon Presse News, la direction du groupe Amaury avait mandaté un cabinet de recrutement pour lui trouver un successeur. Elle s’est finalement rabattue sur une solution interne. M. Borsa s’était notamment trouvé en conflit avec ses équipes pour avoir tenté de fusionner plusieurs services dans un grand pôle « actualité ».Au-delà de ce remplacement, les cadres du groupe — Eric Herteloup, Frédéric Allary, Eric Leclerc, Julie Costes —, voient leurs responsabilités élargies ou leurs titres reformulés, pour mieux intégrer la dimension numérique.RETOUR À L’ÉQUILIBREEn termes de projet, Le Parisien promet de « renforcer son traitement de la politique, de l’économie et des sujets de société » et met en avant la création d’une « cellule data-journalisme » et le lancement du « Parisien TV », son offre vidéo.L’information locale sera proposée avec un système d’abonnement « au compteur », soit cinq articles gratuits par semaine et un abonnement à 2,99 euros par mois. Cette nouvelle offre sera proposée à partir du 11 mars sous le label « Le Parisien Ma ville ». Le Parisien cherche ainsi à accroître son nombre d’abonnés numériques, qui n’est que de 6 000 pour le moment.Malgré la forte baisse de ses ventes (- 8,2 %, à 229 637 exemplaires en moyenne par jour, pour Le Parisien, et - 7,9 %, à 148 220 exemplaires, pour Aujourd’hui en France), le quatrième quotidien français affirme avoir « quasiment atteint l’équilibre » financier en 2014 — le fruit d’une politique d’économies internes.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.03.2015 à 13h03 • Mis à jour le02.03.2015 à 18h34 | Mathilde Damgé Les raisons de douter des performances économiques de la France sont nombreuses mais celles qui permettent de se réjouir existent aussi. L'Hexagone est le premier dans les dix classements suivants, établis au niveau mondial :La première destination touristiqueIl y a eu dans le monde en 2014 plus de 1,1 milliard de touristes internationaux, selon les chiffres provisoires de l'Organisation mondiale du tourisme. Parmi eux, 84,7 millions se sont rendus en France, ce qui permet à notre pays de rester la première destination touristique mondiale.Ces chiffres provisoires, révélés par le groupement de professionnels du tourisme Alliance 46.2, montrent toutefois que l'Hexagone stagne par rapport à l'an dernier. Le président François Hollande a décrété à l'été 2013 une mobilisation générale pour redynamiser le tourisme français, érigeant le sujet en « cause nationale ». Le but étant de repasser devant l'Espagne en termes de recettes touristiques.Lire notre décryptage : La France est-elle vraiment la première destination touristique mondiale ?Une vigne productiveLa France a retrouvé en 2014 son titre de premier producteur de vin. Elle l'avait cédé en 2012 à l'Italie, qui rétrograde à la deuxième marche du podium. L'Espagne complète le trio de tête, consacrant le Vieux Continent comme fournisseur principal de vin de la planète. Selon les chiffres de l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), le pays du bourgogne, du bordeaux et du champagne totaliserait 46,2 millions d'hectolitres dans ses cuves, soit une hausse en volume de 10 % par rapport à 2013. La stratégie du luxeLes maisons du luxe françaises paradent au premier rang du marché mondial des produits de luxe, selon l'étude 2013 du cabinet de conseil Bain & Company. Les marques tricolores monopoliseraient un quart du chiffre d'affaires du secteur au niveau mondial, selon les calculs des consultants. Sur 270 marques de prestige dans le monde, 130 sont françaises, rapporte le ministère de l'économie.Les semences tricolores sur toute la planèteLa France reste classée au premier rang des exportateurs mondiaux de semences agricoles de grandes cultures, maïs en tête, selon les chiffres du groupement corporatiste mondial International Seed Federation (.pdf).En 2012, le chiffre d'affaires de la filière des exportations de semences française se maintient à 1,6 milliard d'euros ; les deux suivants, Pays-Bas et Etats-Unis, atteignent respectivement 1,4 et 1,35 milliard d'euros.Les footballeurs s'exportent bienLes footballeurs français s'expatrient avec succès. Selon l'Observatoire du football du Centre international d'étude du sport de Neuchâtel, 113 joueurs ayant grandi dans l'Hexagone évoluent cette saison dans les quatre plus grands championnats européens (Italie, Angleterre, Espagne, Allemagne).Un record : l'Observatoire constate que la « France est devenue pour la première fois l'origine la plus représentée parmi les expatriés » au sein des quatre autres plus grands championnats du continent. Les deux autres nationalités les plus représentées dans des équipes étrangères sont le Brésil et l'Argentine.Des voiliers qui sillonnent des mersLa France est au premier rang mondial pour l'exportation de voiliers, selon les derniers chiffres des douanes, datant de 2013 :if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1425291479334 .graphe").css("height", 450)$("#container_1425291479334 .title").empty()if ("La France domine le marché des voiliers à l'export"!= ""){La France domine le marché des voiliers à l'export")}$("#container_1425291479334 .subtitle").empty()if (""!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1425291479334 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "pie", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","ffe600"],credits:{ enabled:true, text:"Département des statistiques et des études économiques, direction générale des douanes et droits indirects", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["France","Allemagne","Royaume-Uni","Pays-Bas","Afrique du Sud","Turquie","Etats-Unis","Italie"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Part du marché (en %)", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ { "name": "France", "y": 32.3, "visible": true }, { "name": "Allemagne", "y": 11.6, "visible": true }, { "name": "Royaume-Uni", "y": 6.3, "visible": true }, { "name": "Pays-Bas", "y": 6.2, "visible": true }, { "name": "Afrique du Sud", "y": 5.1, "visible": true }, { "name": "Turquie", "y": 5.1, "visible": true }, { "name": "Etats-Unis", "y": 4.9, "visible": true }, { "name": "Italie", "y": 4.1, "visible": true } ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1425291479334 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}« La production de voiliers, fer de lance de l'industrie tricolore, s'établit à 422,6 millions d'euros de chiffre d'affaires (...) dont 75 % sont réalisés à l'export », précise la Fédération des industries nautiques (chiffres 2012-2013), qui regroupe les entreprises du secteur.Les segments du monocoque et du multicoque habitables, sur lesquels la France est également leader mondial participent à cette performance. Outre les voiliers, l'Hexagone est également leader du pneumatique et de la glisse, ajoute la FIN.Lire : La France premier exportateur mondial de voiliersDes services administratifs en ligne performantsSelon une étude de l'Organisation des Nations unies (page 46), la France a des raisons d'être fière de son développement numérique puisqu'elle prend la tête d'un classement européen basé sur trois critères : les infrastructures de télécommunications, le niveau d'éducation des habitants et les services en ligne proposés par l'administration. Ces derniers arrivent à la première place au niveau mondial grâce au site service-public.fr.Les as de l'atomeMême si cette proportion a commencé à diminuer, la France est le pays le plus « nucléarisé » au monde, en termes d’énergie, puisqu'elle produit 73 % de son électricité grâce à ses réacteurs nucléaires, selon les derniers chiffres (2013) du Nuclear Energy Institute.Cette indépendance énergétique, voulue par le général De Gaulle après la seconde guerre mondiale, est toutefois mise en balance avec la nécessité de diversifier la couverture énergétique tricolore. La part de l'atome dans la fourniture énergétique française doit descendre à 50 % d'ici 2025, a promis François Hollande. Le pays des grands écrivainsAvec Patrick Modiano, la France a empoché son 15e prix Nobel de littérature. Le tout premier prix avait aussi été attribué à un Français, Sully Prudhomme, en 1901.La France est le pays qui affiche le plus grand nombre de lauréats. Sur 111 prix décernés depuis 1901, les 15 Français prennent donc la tête du classement des nationalités les plus récompensées, devant les Etats-Unis (12 lauréats), le Royaume-Uni (10), l'Allemagne et la Suède (8 chacun). Lire notre décryptage : Nationalité, sexe, langue : portrait-robot des Prix Nobel de littératureLe meilleur système de santéCertes le rapport (.PDF) date de l'an 2000 mais le constat de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est sans appel : la France dispose du meilleur service de soins de la planète, ou du moins des 191 pays membres de l'organisation. « L'analyse conclut que la France fournit les meilleurs soins de santé généraux, suivie notamment de l'Italie, de l'Espagne, d'Oman, de l'Autriche et du Japon. »Dans les anciens rapports, la France était troisième (le Japon caracolant en tête), mais seul le niveau de santé général de la population – essentiellement la durée de vie – était pris en compte. Dans l'approche adoptée par l'OMS en 2000, des critères plus qualitatifs ont été ajoutés, comme le fonctionnement du système de santé et la satisfaction des malades, la part financée directement par les populations et la répartition équitable des soins.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane (à Barcelone) Pas de grande conférence de presse pour Sony cette année au Mobile World Congress, la grand-messe de la téléphonie mobile, qui se tient à Barcelone, du 2 au 5 mars. Le géant japonais, qui a récemment décidé d'accentuer la restructuration de sa filiale de mobiles (suppression de 30 % des effectifs), lourdement déficitaire (1,2 milliard de dollars au dernier trimestre 2014), a préféré une petite présentation de produits discrète, devant la presse et les analystes, directement sur son stand lundi matin.Kazuo Hirai, le PDG du groupe et Hiroki Totoki, le nouveau président de la division mobile, ont tout de même fait le déplacement et prononcé quelques mots pour l’occasion.Ils venaient lancer le Sony M4 Aqua, un smartphone milieu de gamme étanche, vendu 299 euros. Le fabricant japonais a par ailleurs présenté la tablette Z4, dernière née de sa gamme d’ardoises électroniques.Défini comme un smartphone ultra-performant, mais accessible, le M4 Aqua vient positionner le constructeur nippon, plutôt habitué du haut de gamme, sur le marché du milieu de gamme. Un segment qui est en forte croissance, notamment en France.Il faut dire que l’arrivée de Free Mobile et de ses forfaits moins chers, en janvier 2012, a restructuré le marché : de plus en plus de consommateurs optent pour un forfait « sim only », c’est-à-dire sans mobile subventionné. Ils sont aujourd’hui 50 % à acheter leur terminal multimédia directement eux-mêmes sur internet ou en distribution.Les constructeurs chinois, comme Wiko, ont bien profité de ce phénomène. Et des groupes comme Microsoft ou Sony aujourd’hui, essaient aussi d’en tirer profit.L’irrésistible ascension des smartphones chinois« Avec un écran de 5 pouces de diagonale et 13 mégapixels de caméra, le M4 reprend le design d’une catégorie haut de gamme », décrit David Mignot, président de la filiale française de Sony Mobile. « Aujourd’hui nous couvrons toute la gamme », explique le responsable. PARTENARIATS AVEC LES DISTRIBUTEURSJusqu’alors, Sony misait principalement sur le premium, et tentait de concurrencer Apple et Samsung. Un segment sur lequel la marque japonaise s’est bien positionnée en France. « Nous sommes troisièmes et nous connaissons une croissance supérieure à celle du reste du marché », explique M. Mignot.Aujourd’hui le constructeur espère faire de même sur le milieu de gamme et profiter de ce marché en pleine croissance en tissant par exemple des partenariats avec les distributeurs, comme Boulanger ou Fnac.« Nous misions sur le haut de gamme avant et étions surtout en rapport avec les opérateurs, mais désormais nous avons un portefeuille plus élargi et allons beaucoup plus nous positionner auprès des distributeurs », explique M. Mignot.Ces grandes enseignes seront aussi, selon le responsable, des partenaires clefs pour la distribution des objets connectés. « Nous montons ces partenariats pour que les enseignes vendent des smartphones mais aussi qu’elles utilisent leur savoir-faire et la proximité qu’elles ont avec leurs clients pour vendre tout l’écosystème des objets connectés, montres, bracelets… », déclare le responsable.En France, Sony revendique actuellement la première place sur le marché des montres connectées avec 30 % de part de marché. Mais l’Apple watch devrait arriver la semaine prochaine…Samsung joue sa place sur le marché des smartphones haut de gamme avec le Galaxy S6Sarah Belouezzane (à Barcelone)Journaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier La production manufacturière en Europe reste en croissance, portée notamment par la faiblesse de l’euro. Mais cette progression est très très légère. Et, surtout, cette expansion masque des disparités géographiques importantes, la France continuant, notamment, à se situer en queue de peloton, avec un recul persistant de l’activité.Les résultats définitifs des enquêtes mensuelles d’opinion Markit auprès des directeurs d’achat du secteur manufacturier en Europe, publiés lundi 2 mars, montrent que l’indice PMI de la zone euro s’est établi à 51 en février, comme en janvier. La première estimation, publiée le 20 février, donnait toutefois l’indice à 51,1,Lorsque l’indice PMI dépasse les 50 points, c’est signe que l’activité progresse, tandis qu’elle se replie s’il est inférieur à ce seuil.Le sous-indice des nouvelles commandes à l’export a atteint son plus haut niveau depuis juillet 2014 et celui de l’emploi son plus haut niveau depuis avril 2014.L’emploi repart dans les entreprises de taille moyenne en EuropeMême si l’indice PMI se situe à son plus haut niveau depuis six mois, « le secteur manufacturier de la zone euro a à peine progressé en février, illustrant le malaise qui continue de peser sur l’économie industrielle de la région dans son ensemble », relativise toutefois Chris Williamson, économiste en chef de Markit.Surtout, insiste-t-il, cet indice global « masque de fortes divergences entre les rythmes de croissance des différents pays, le dynamisme enregistré en Irlande contrastant fortement avec la morosité du secteur manufacturier français. » Quelle est la situation en France ?La France fait exception en Europe : l’activité dans le secteur manufacturier s’y est contractée pour le dixième mois consécutif. L’indice global du secteur est ressorti à 47,6 contre 49,2 en janvier, un niveau légèrement en deçà de sa première estimation (47,7).Le volume des nouvelles commandes diminue une nouvelle fois, l’indice atteignant 45,0 contre 47,8 en janvier, soit la plus forte contraction depuis août. Le volume des nouvelles commandes à l’export diminue pour le dixième mois consécutif, à un rythme cependant moins marqué qu’auparavant.L’indice de l’emploi recule légèrement, à 48,5 contre 48,9 en janvier, signalant un onzième mois consécutif de suppressions de postes.Pourquoi la France reste-t-elle lanterne rouge de la zone euro ?« La France n’a pas encore réussi à restaurer un circuit économique efficient. D’une part, la consommation, indispensable à la production, n’a pas redémarré assez fortement. D’autre part, les entreprises restent dans un climat de défiance important, notamment en raison de l’instabilité fiscale actuelle », explique Christopher Dembik, économiste chez Saxo Bank.La situation hexagonale est d’autant plus inquiétante que même les pays périphériques d’Europe du Sud, autrefois les plus touchés par la crise, ont retrouvé une dynamique positive.En Italie, l’activité du secteur manufacturier a progressé en février pour la première fois en cinq mois. En Espagne, elle a également augmenté, et les nouvelles commandes ont atteint leur plus haut niveau depuis près de huit ans, bénéficiant du retour de la demande.« Ces deux pays bénéficient d’un rebond automatique après des années d’austérité, justifie M. Dembik. Par ailleurs, ils ont engagé des réformes fortes, leur assurant la lisibilité économique que n’a pas la France. »Ces éléments sont-ils de mauvais augure pour la croissance française ?Même si elle a notablement reculé en vingt ans, l’industrie reste le second secteur de contribution à l’économie française (20 % du PIB), derrière les services. Surtout, « c’est dans l’industrie que le pays peut s’illustrer en termes de compétitivité produits », souligne M. Dembik.Partant, le marasme persistant de ce secteur n’augure rien de bon pour la croissance française. « Même si on devrait être en ligne avec les 1 % de croissance prévus par le gouvernement en 2015, la France reste dans une situation de stagnation économique, notamment parce qu’il n’y a pas de créations d’emplois », conclut M. Dembik.« Le potentiel d’exportation de la France est sévèrement entamé »Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Le Tavernier (Syndicat national de l'édition phonographique) et Bertrand Burgalat (Syndicat national de l'édition phonographique) En 2003, Libération titrait « Le CD bientôt DCD ». Les difficultés auxquelles a été confrontée la musique enregistrée en ont fait le laboratoire de tous les bouleversements qui ont fait vaciller les professions intellectuelles, les services, le commerce. Depuis 2002, elle a perdu plus de 65 % de son chiffre d’affaires, mais elle s’est battue avec ouverture d’esprit et une bonne dose de stoïcisme face aux poncifs et aux préjugés.En 2003, ce quotidien évoquait « une industrie qui n’a pas su s’adapter ». Une décennie et quelques plans sociaux plus tard, les salariés licenciés de la presse, de l’édition ou de l’audiovisuel apprécieront. Car la désindustrialisation culturelle a succédé à la désindustrialisation tout court. Il était normal que la musique ouvre le chemin : il n’y a rien de plus immatériel que les ondes sonores.Pourtant les producteurs sont toujours là. Les artistes savent qu’ils font ce que personne ne fait, surtout pas ceux qui les considèrent avec condescendance comme des « intermédiaires ».La création en studio ne doit pas se réduire à une photographie de la scène. Le théâtre filmé n’est pas le cinéma. La plupart des disques que nous aimons, y compris les moins commerciaux, n’auraient pu être conçus de cette manière, encore moins dans un système de licence globale où tous les moyens d’expression seraient attribués sur dossier. Quant au « Do it yourself », il peut engendrer des œuvres d’une grande singularité, mais aussi des impasses. On ne peut pas à la fois demander le respect des conventions collectives et prôner l’économie précaire, défendre le statut des intermittents et encourager la délocalisation des productions.Créer des richessesLes producteurs français, qui perçoivent 10 % des recettes réelles et assurent l’intégralité des dépenses d’investissement, sont les seuls au monde à ne pas partager leurs échecs. Les artistes perçoivent en effet un pourcentage des ventes dès le premier disque vendu, quand les « royalties » des contrats anglo-saxons ne s’appliquent qu’une fois les frais de production amortis.On a tendance à idéaliser ce qu’a été la musique avant Internet, mais il n’a jamais été facile d’en faire et d’en vivre. Le rôle des labels a toujours été de mettre les risques en commun pour permettre à des projets difficiles de se concrétiser grâce au succès des autres.Aujourd’hui, le problème est moins de partager des richesses qui s’amenuisent que d’en créer. Le numérique a permis un accès plus facile aux moyens de production et de diffusion, mais l’illusion du tout-gratuit a amplifié les inégalités et concentré le pouvoir entre les mains des bases de données géantes.Il faut beaucoup de courage aux politiques pour ne pas céder aux appels à la gratuité qui fait le jeu des marchands d’algorithmes au détriment des créateurs, ou à l’exaltation des chauffards du Net. Face aux images d’Epinal, il convient de souligner la complémentarité entre « gros » et « petits » labels, musiciens et mélomanes.Les cartes sont sur la table : l’offre légale s’est diversifiée, la musique et la chanson francophone s’exportent et bénéficient, à leur manière, de la dématérialisation des échanges. En 2014 le streaming, cette lecture par flux qui concilie droits des artistes et attentes des auditeurs, a progressé de 34 %. On ne peut pas en dire autant de la musique sur la bande FM ou la TNT, avec des diffuseurs qui trahissent délibérément les engagements qui fondent l’obtention de leurs concessions. « Les maisons de disques n’ont pas su anticiper les nouveaux enjeux technologiques », disait-on. Et vous ?Bertrand Burgalat est musicien, fondateur du label Tricatel. Stéphane Le Tavernier est président de Sony Music France. Ils sont respectivement vice-président et président du Syndicat national de l’édition phonographique.Stéphane Le Tavernier (Syndicat national de l'édition phonographique)Bertrand Burgalat (Syndicat national de l'édition phonographique) Marie Charrel Les prix ont reculé de 0,3 % dans la zone euro en février, selon les premières estimations publiées, lundi 2 mars, par Eurostat. C’est mieux qu’en janvier, où le recul avait été de 0,6 %. En cause, principalement : le recul des prix de l’énergie (- 7,9 % en février sur un an) observé depuis l’été 2014. Dans les pays du sud, notamment la Grèce et le Portugal, le taux de chômage élevé et le tassement des salaires pèsent également.Ce moindre recul des prix est probablement temporaire et devrait s’estomper à partir d’avril. Il n’en reste pas moins inquiétant aux yeux de nombreux économistes. Et il met la Banque centrale européenne (BCE) dans une position délicate.Quels sont les pays où les prix baissent le plus ?Selon les chiffres publiés vendredi 27 février, les prix à la consommation en Allemagne ont progressé de 0,1 % sur un an, après avoir reculé pour la première fois depuis 2009 en janvier (- 0,4 %). Mais, selon l’indice des prix harmonisé européen, qui permet une comparaison entre pays, c’est à un recul de 0,1 % qu’a dû faire face l’Allemagne.Ce chiffre est néanmoins meilleur que prévu : nombre d’économistes estiment qu’il y a là la preuve que les tensions déflationnistes s’estompent outre-Rhin.En revanche, les prix italiens et espagnols ont respectivement reculé de 0,2 % et 1,2 % sur un an. Sans surprise, les états du sud de la zone euro, où les salaires se sont tassés (voire ont reculé) et où les séquelles de la crise sont les plus dures, sont les plus exposés aux tensions déflationnistes.En Slovénie, les prix ont également reculé de 0,4 % sur un an. Le détail pour la France sera publié le 12 mars par l’Insee (celui des autres pays dans la foulée), mais là aussi, le chiffre devrait être négatif, ou proche de zéro.Inflation en France : « une situation presque inédite en soixante ans »La zone euro risque-t-elle la déflation ?L’inflation dans la zone euro reste ainsi loin de la cible de 2 % de la BCE, et elle n’est pas repassée au-dessus de cette barre depuis janvier 2013.Cela fait dire à nombre d’économistes que le risque de déflation - un recul généralisé, durable et auto-entretenu des prix dans l’union monétaire - est élevé. Un scénario inquiétant, car il serait le signe qu’une économie à l’arrêt.Pour l’instant, la zone euro n’est pas tombée dans cette spirale, et la légère amélioration de février est de bon augure.Reste que la situation de l’union monétaire est très fragile. Un nouveau choc, politique ou économique, pourrait la faire basculer dans la déflation.Que fait la BCE pour lutter contre le risque déflationniste ?Pour contrer cette menace, la BCE a mis en œuvre plusieurs mesures ces derniers mois. Elle a baissé son taux directeur au plus bas (0,05 %) et lancé plusieurs outils non-conventionnels, tels que les prêts géants aux banques (les « TLRO ») ou les rachats de créances titrisées d’entreprises (les ABS) sur les marchés.Le 22 janvier, elle a annoncé qu’elle se lancerait dans l’assouplissement quantitatif (quantitative easing en anglais, ou QE). Une politique qui consiste à racheter massivement des dettes publiques de la zone euro, dans l’espoir que cela maintienne des taux d’intérêt bas pour longtemps et que cela fasse baisser encore un peu l’euro face au dollar – le tout, dans l’espoir de raviver le crédit, les prix et la croissance.La Banque centrale européenne lève le voile sur ses débatsAu total, la BCE prévoit de racheter jusqu’à 1 040 milliards d’euros de dettes publiques et ce, à partir du mois de mars. Lors de sa réunion du jeudi 5 mars, qui se tiendra exceptionnellement à Chypre, l’institution pourrait dévoiler de nouveaux détails quant à ce programme. Et elle est attendue au tournant.Le « QE » sera-t-il efficace pour relancer la croissance et les prix ?Les doutes se multiplient déjà sur l’efficacité du QE. Pour qu’il fonctionne, il faudra que la BCE trouve des investisseurs à qui racheter des obligations souveraines. Et ce ne sera pas simple.Les banques et assureurs, qui détiennent la dette de qualité visée par la BCE, en particulier les titres allemands, finlandais ou français, n’ont pas la moindre envie de s’en séparer. Ils ne sauraient pas quels autres actifs sûrs acheter à la place… D’autant que les nouvelles réglementations financières les contraignent à détenir des titres les moins risqués possible.« C’est simple, aujourd’hui, personne ne veut vendre ses obligations à la BCE », confie un gérant de fonds. D’autres restent néanmoins convaincus que l’institution dispose de marges de manœuvre en la matière, ou saura les trouver.Mario Draghi, le président de l’institution, devra convaincre, lors de la réunion de la BCE du 5 mars, qu’il parviendra à atteindre ses objectifs, et détailler comment.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Piel Son témoignage a déjà contraint UBS à verser en 2009 une amende de 780 millions de dollars (696 millions d’euros) aux Etats-Unis. La banque suisse a aussi dû rompre le secret bancaire et transmettre l’identité de 4 450 clients américains soupçonnés d’avoir fraudé le fisc. C’est désormais la justice française que Bradley Birkenfeld, 50 ans, ex-cadre de la banque, veut aider. Vendredi 27 février, pendant près de douze heures, il a témoigné à Paris devant le juge d’instruction du pôle financier Guillaume Daieff, qui enquête sur les pratiques de la banque en France.UBS, la banque suisse qui fraude aussiMise en examen pour démarchage bancaire illicite et blanchiment de fraude fiscale, UBS conteste les faits qui lui sont reprochés. « La crédibilité [de M. Birkenfeld], qui a fait des pieds et des mains pour être invité par le juge français, qui a dû recevoir une autorisation spéciale d’un juge américain pour pouvoir voyager du fait de son statut judiciaire de liberté surveillée et qui n’a jamais travaillé dans les activités sur lesquelles porte l’instruction, devrait être très limitée », commente la banque. S’il refuse de préciser quelles informations il a transmises au magistrat français, M. Birkenfeld décrit un système d’incitation à l’évasion fiscale pensé comme un « business plan ».Il raconte les voyages aux Etats-Unis depuis Genève où il travaillait, équipé d’ordinateurs sécurisés, pour aller rencontrer les riches clients américains mais aussi, et surtout, pour en recruter d’autres. « En cas de problème, la consigne était claire : rendez-vous à l’ambassade suisse », se souvient-il dénonçant ainsi la complicité du gouvernement de la Confédération. Ce sont les mêmes pratiques qui sont aujourd’hui reprochées en France à UBS.Un homme riche, très riche M. Birkenfeld n’hésite pas à parler d’« extorsion de fonds » de banque à Etats. Un terme plus souvent utilisé pour parler de la mafia. Mais il n’en a cure. Sa bataille est déjà gagnée. En 2009, le fisc américain a reconnu la crédibilité de son témoignage : « Les informations complètes fournies par ce dénonciateur étaient exceptionnelles, à la fois par leur ampleur et par leur étendue » et ont permis des « actions sans précédent contre UBS ». Pour le récompenser, le fisc américain lui a fait un chèque de 104 millions de dollars, soit, après impôt, 78 millions de dollars. Il est aujourd’hui riche, très riche. C’est d’ailleurs dans la suite d’un sublime palace parisien qu’il reçoit Le Monde lors de son passage à Paris. Mais dit-il, « c’est normal, compte tenu des milliards que le fisc américain a pu récupérer » grâce à lui. « J’ai fait cela parce que c’était la bonne chose à faire, explique-t-il. Ceux qui m’accusent d’avoir fait cela pour l’argent se trompent. En 2005, lorsque j’ai commencé par faire des signalements en interne, la loi prévoyant de récompenser les lanceurs d’alertes n’existait pas. »« Une justice corrompue »Bradley Birkenfeld n’a pas de mots assez durs contre la justice américaine qui l’a envoyé en prison pour complicité de blanchiment de fraude fiscale parce qu’il n’avait pas dénoncé son plus gros client. Sa période de probation doit s’arrêter en 2015. « Seul le lanceur d’alerte a été en prison dans cette histoire, dit-il. La justice américaine a montré à quel point elle pouvait se montrer incompétente, voire corrompue. »A Paris, l’enquête ouverte en avril 2012 progresse. Trois mandats d’arrêt européens ont été délivrés à l’attention du directeur de la gestion de fortunes pour l’Europe de l’Ouest et de deux responsables du département France International en Suisse. Les magistrats ont par ailleurs envoyé une commission rogatoire internationale à la justice allemande. Le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie possède en effet un disque dur chargé de données où pourraient figurer les noms de contribuables français qui ont fraudé le fisc avec l’aide d’UBS.En France, l’affaire UBS a aussi en partie éclaté à la faveur d’informations transmises par d’anciens salariés d’UBS avec qui M. Birkenfeld se veut solidaire. « Les lanceurs d’alertes ne font que parler de ce qui devrait être si la loi était appliquée. » Il envisage d’ailleurs de participer financièrement à la création d’un centre à Paris pour aider les lanceurs d’alertes et « éduquer » les gens sur ces démarches qui ne sont pas toujours comprises.« This is the grand lie »Il se souvient avoir vu des chargés d’affaires du desk France de Genève en visite à Paris en quête de grandes fortunes. Notamment lors d’une exposition consacrée à Rodin qu’il avait organisée en 2003. « Ces pratiques n’appartiennent pas au passé », explique-t-il. Et de citer Singapour, Dubaï ou Macau comme des places financières protégées des regards indiscrets.Quand on lui demande s’il détient encore des secrets sur UBS. Son regard s’allume : « Oui. Plus qu’ils ne le pensent. Malheureusement pour eux, j’ai gardé beaucoup d’informations. “This is the grand lie”, et je l’expliquerai encore et encore. J’aide la France aujourd’hui mais j’ai déjà aidé d’autres gouvernements. UBS, comme d’autres banques, s’est montrée tellement arrogante et cupide qu’elle a cru que cela ne finirait jamais. Mais nous sommes en train de tourner la page. »Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.03.2015 à 09h37 • Mis à jour le02.03.2015 à 11h30 | Philippe Jacqué Le Salon de l’automobile de Genève ouvre ses portes mardi 2 mars. Pour la première fois depuis sept ans, les acteurs de l’industrie automobile européenne auront de réels motifs de satisfaction.Reprise des ventesLe marché européen se redresse, après trois années de chute des immatriculations, celles-ci étant descendues jusqu’à 11,8 millions de véhicules (particuliers) en 2013. En 2014, les ventes ont progressé, passant la barre des 12,5 millions d’unités. L’année 2015 a commencé sur les mêmes bases : les immatriculations ont augmenté de 6,7 %. En France, les ventes de voitures neuves sont en hausse de 4,1 % en février, après une croissance de près de 6 % en janvier, selon les chiffres du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), publiés lundi 2 mars.Pour les analystes des sociétés Cetelem, EY ou IHS, le marché européen devrait croître de 3 % ou 4 % sur l’ensemble de l’année. Les constructeurs, échaudés par les années précédentes, se montrent plus prudents. PSA s’attend par exemple à 1 % de croissance, Renault à 1 % à 2 %.Pour autant, l’Europe ne renouera pas avant 2020 avec les 16 millions d’immatriculations, qui étaient son niveau d’avant la crise de 2007.Retour aux bénéficesMalgré la faiblesse du marché, la majorité des constructeurs a renoué avec les bénéfices sur le Vieux Continent. « Depuis 2007, la région Europe n’avait pas été rentable pour PSA, sauf sur l’année 2010, qui avait été marquée par les primes à la casse », rappelait récemment Jean-Baptiste de Chatillon, le directeur financier de PSA.Volkswagen et Renault dégagent également des bénéfices en Europe. Tout comme Fiat qui a renoué avec les bénéfices opérationnels sur la zone au dernier trimestre 2014 et s’attend à une sérieuse reprise de ses gains en 2015.Les restructurations ont porté leurs fruits et les lancements de nouveaux véhicules ont été des succès (à l’image des Captur de Renault, de la 2008 ou de la 308 de Peugeot…).Augmentation du taux d’utilisation des usines et (un peu) de l’emploiLes industriels européens ont baissé leurs capacités de production, en fermant des usines entières, ou des lignes de production. Et sur celles qu’il leur reste, ils ont augmenté les volumes produits. Selon le cabinet Inovev, la production automobile européenne a augmenté de 3,6 % en 2014 par rapport à 2013, à 16,20 millions de véhicules particuliers et utilitaires.PSA vend un premier bout de son usine d’Aulnay-sous-BoisLa reprise permet une relance, encore très modeste, de l’emploi. Fiat devrait recruter 1 500 personnes cette année pour son site de Melfi, qui assemble la Jeep Renegade et le 500 X. Renault a annoncé le recrutement de 1 000 personnes pour ses usines françaises et ses services d’ingénierie.Renault annonce 1 000 embauches en France en 2015Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Prudhomme et Eric Albert (Londres, correspondance) L’acquisition de Mr Bricolage par le groupe britannique Kingfisher, qui possède Castorama et Brico Dépôt, semble très sérieusement compromise. Le conseil d’administration de Mr Bricolage, ainsi que son principal actionnaire, ANPF, ont désormais des « réserves », a fait savoir Kingfisher dans un communiqué mardi 24 mars. L’action coté à Paris de Mr Bricolage a été suspendue.L’annonce est un coup de théâtre après presque un an de négociations. En avril 2014, les deux groupes avaient annoncé l’ouverture de négociations exclusives. Le prix était décidé, à 15 euros l’action Mr Bricolage, ce qui valorisait le groupe à 275 millions d’euros.Dans le monde du bricolage, l’acquisition était importante : le numéro 2 français avalait ainsi le numéro 3. Le leader du marché est le groupe Adeo, qui possède notamment Leroy Merlin.Revirement soudainA l’époque, l’accord était signé par les deux principaux actionnaires de Mr Bricolage : la famille Tibur, qui possède 26,2 % du groupe, et le réseau ANPF (Association nationale des promoteurs du « faites-le vous-même »), qui en a 41,9 %. Depuis, la transaction semblait se dérouler normalement. Le 6 mars, lors de la présentation de ses résultats annuels, Mr Bricolage indiquait que le calendrier avançait comme prévu. Début 2015, une demande formelle auprès de l’autorité de la concurrence avait été déposée.C’est peut-être ce processus qui explique le soudain revirement d’ANPF. Selon une source d’un des deux groupes, l’autorité de la concurrence – qui n’a pas officiellement rendu son verdict – aurait exigé un certain nombre de « remèdes » pour limiter la domination du nouveau groupe. La vente de magasins pourrait en faire partie.Selon des délégués syndicaux de Mr Bricolage, un autre problème pourrait venir des changements à la tête de Kingfisher. Depuis l’accord, tous ceux qui avaient participé directement à la négociation sont partis : Philippe Tible, qui était le directeur général de Castorama et Brico Dépôt, Marc Ténart, le directeur financier des mêmes enseignes, qui avait joué un rôle majeur dans les discussions, et Ian Cheshire, le président de Kingfisher.Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteEric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil L’A320, qui s'est écrasé mardi 24 mars dans les Alpes de Haute-Provence avec 150 personnes à son bord, était un avion de la compagnie allemande Germanwings. Cet appareil, qui est le grand succès commercial d’Airbus, a permis à l’avionneur européen de passer devant Boeing au moins sur le segment d’activité court et moyen-courrier.Depuis son entrée en service en 1988, l’A320 − et plus largement la famille A320, qui comprend aussi l’A319 et l’A321 − est le best-seller d’Airbus. L’avionneur en a déjà livré 6 194 et il en a encore 5 085 dans ses carnets de commandes. En pratique, un A320 décolle dans le monde toutes les deux secondes.Suivez la situation en direct : Crash d'un Airbus A320Le succès de cet avion va de pair avec la montée en puissance des compagnies low cost, des Ryanair et autres EasyJet en Europe ou AirAsia et Lion Air en Asie. Pour preuve, il y a tout juste deux ans, la compagnie à bas coût indonésienne Lion Air a commandé 230 modèles A320. Une commande évaluée à 24 milliards de dollars (21,9 milliards d’euros). Le plus gros contrat de l’histoire d’Airbus. Et ce n’était pas une première pour Lion Air. Un an plus tôt, en février 2012, elle avait déjà passé commande de 230 Boeing 737, le rival de l’A320. Cette fois le contrat était valorisé 22,4 milliards de dollars.Hausse de la cadence de productionLa demande est telle que Boeing et Airbus sont obligés de hausser régulièrement leurs cadences de production. Fin février, à Munich, à l’occasion de la présentation de ses résultats annuels, Tom Enders, président du groupe Airbus, a indiqué que dès le premier trimestre 2017, cinquante A320 sortiront chaque mois des chaînes de l’avionneur contre 42 aujourd’hui.Même réaction pour Boeing. L’américain, qui sort de ses chaînes 42 avions 737 chaque mois, a fait savoir qu’il allait en produire 47 par mois en 2017 avant de monter à 52 exemplaires mensuels en 2018.Les deux constructeurs profitent aussi de la concurrence entre les low cost et les compagnies régulières. Pour contrer Ryanair et EasyJet, Lufthansa avait aussi commandé, au début 2013, 102 Airbus pour 9 milliards de dollars.Lire aussi : Crash d'un A320 : Germanwings, la filiale « low cost » de LufthansaGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.03.2015 à 12h49 • Mis à jour le24.03.2015 à 13h02 Le Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA), premier syndicat chez les contrôleurs aériens, qui avait déposé un préavis de grève de mercredi 7 heures à vendredi 7 heures, a décidé mardi 24 mars de suspendre son mouvement, en raison de « l'émotion suscitée dans les salles de contrôle » par le crash dans les Alpes-de-Haute-Provence d'un A320 qui transportait 148 personnes.Suivre la situation en direct : Crash d'un Airbus A320Cependant, « les problèmes demeurent », souligne le SNCTA. Les discussions menées dans la matinée avec la direction générale de l'aviation civile pour éviter une grève « se sont très mal passées », a-t-il précisé.Le syndicat affirme solliciter « depuis plusieurs mois » l'ouverture de « négociations sociales permettant d'accompagner les réformes nécessaires à la navigation aérienne » mais affirme que la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) et le gouvernement sont « sourds à ces demandes ».Assujettis au service minimum, les contrôleurs aériens peuvent être réquisitionnés pour permettre d'assurer au minimum 50 % du trafic. Pour limiter les désordres, la DGAC prévoyait, si les discussions n'aboutissaient pas, de demander aux compagnies d'annuler préventivement des vols dans les plus grands aéroports français. Isabelle Chaperon, Philippe Jacqué et Cédric Pietralunga L’annonce n’est pas encore officielle mais la décision serait prise. Selon nos informations, c’est finalement Elisabeth Borne, l’actuelle directrice de cabinet de Ségolène Royal au ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, qui devrait remplacer Pierre Mongin à la tête de la Régie autonome des transports parisiens (RATP).Mardi 17 mars, l’actuel PDG de l’entreprise publique, lui-même ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin à Matignon, avait surpris tout le monde en décidant de quitter son poste, moins d’un an après le renouvellement de son mandat, pour rejoindre GDF-Suez. Mais les pouvoirs publics n’entendaient pas traîner pour le remplacer.Proche de Lionel JospinDès la fin de la semaine, plusieurs noms circulaient. Outre Mme Borne, qui aurait déjà postulé pour le poste en 2014 selon Les Echos, les noms de Sophie Mougard, la patronne du Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF), de Sophie Boissard, la patronne de SNCF Immobilier, de Barbara Dalibard, la patronne de la branche voyageurs de la SNCF et de Valérie Bédague-Hamilius, l’actuelle directrice de cabinet de Manuel Valls à Matignon, avaient circulé.Diplômée de Polytechnique et des Ponts et chaussées, Elisabeth Borne, 53 ans, est considérée comme une proche de Lionel Jospin : elle fut membre de son cabinet au ministère de l’éducation nationale de 1991 à 1993 puis à Matignon de 1997 à 2002. En 2002, elle est devenue directrice de la stratégie de la SNCF, un poste qu’elle a occupé jusqu’en 2007 avant de rejoindre Eiffage.De 2008 à 2013, elle a occupé les fonctions de directrice générale de l’urbanisme à la Mairie de Paris avant de devenir préfète de la Vienne, en février 2013. Depuis avril 2014, elle dirigeait le cabinet de Mme Royal.A la RATP, ses premiers dossiers devraient être la négociation du prochain contrat avec le STIF pour la gestion et le développement du transport public en Ile-de-France. De même, elle devra préparer l’extension des lignes de métro dans le cadre du Grand Paris et poursuivre le développement des filiales du groupe public tout en maintenant, voire améliorant l’exploitation du réseau francilien, le cœur de son métier.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterCédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Au moins se sont-ils parlé. Mais se sont-ils convaincus ? Rien n’est moins sûr. Entré à la chancellerie à 17 heures, lundi 24 mars, Alexis Tsipras, le premier ministre grec n’en est ressorti qu’à 23 h 50. Une durée tout à fait exceptionnelle. D’ordinaire, les dîners autour d’Angela Merkel à Berlin s’achèvent vers 21 heures.Si la Grèce et les autres pays européens ne parviennent pas à s’entendre dans les semaines à venir, au moins ne pourra-t-on pas reprocher à la chancelière allemande de ne pas avoir fait les efforts nécessaires. Selon son entourage, « l’entretien s’est déroulé dans une atmosphère cordiale et constructive. Les deux dirigeants ont eu une discussion complète sur la Grèce, sur la méthode de travail européenne et sur la coopération gréco-allemande ». Selon Berlin, les deux délégations se sont également mises d’accord… pour ne pas en dire plus.Dès le jeudi 19 mars, au Bundestag, Angela Merkel avait prévenu. Il ne fallait pas « attendre de solution » ce lundi. L’Allemagne ne le souhaitait pas. Même si la démonstration n’est pas vraiment convaincante, la chancelière voulait à tout prix éviter d’apparaître en première ligne face à Athènes. « Il ne s’agit en aucun cas d’un conflit entre la Grèce et l’Allemagne mais entre la Grèce et les dix-huit autres membres de la zone euro », répète-t-on à Berlin.Organisée dès 18 h 30, la conférence de presse d’Angela Merkel et d’Alexis Tsipras avait comme objectif de fournir des images aux journaux télévisés tout en éludant les sujets qui fâchent. Pas question pour l’Allemagne de commenter par avance des mesures qui devront d’abord être analysées par « les institutions » – Fonds monétaire international (FMI), Commission européenne et Banque centrale européenne (BCE) – puis recevoir l’aval de l’Eurogroupe. Peut-être les 30 ou 31 janvier.Surmonter l’incompréhension passéeLe quotidien Bild a affirmé, mardi matin, qu’Alexis Tsipras n’a pas présenté de liste de réformes à Angela Merkel. La durée de l’entretien serait donc davantage le signe que les deux dirigeants ont cherché à surmonter l’incompréhension passée et non qu’ils aient abouti à un quelconque accord. D’ailleurs, au cours de la conférence de presse, le premier ministre grec a reconnu que la chancelière, qu’il qualifiait durant la campagne de « responsable politique la plus dangereuse d’Europe » était une femme « qui écoute et aime progresser de façon constructive au cours des échanges ».Mme Merkel n’avait, quant à elle, pas eu le moindre mot aimable à l’égard du nouveau gouvernement grec. Plusieurs photos prises au cours de cette conférence témoignent de la perplexité de la chancelière face à son invité. « Que des réformes structurelles soient indispensables, qu’un budget solide soit indispensable et qu’une administration qui fonctionne soit indispensable, je crois que nous voyons tous les deux les choses ainsi », a dit prudemment la chancelière. De même, elle « croit » que les deux pays « peuvent aborder les dossiers difficiles et les questions face auxquelles nous ne sommes pas du même avis ».La chancelière allemande a d’ailleurs pris soin de préciser que « nos deux pays sont membres de l’Union européenne, nos deux pays sont membres de l’OTAN. Nous devons faire face à des défis géopolitiques communs ». Une phrase loin d’être innocente.Alexis Tsipras doit en effet rencontrer le président russe, Vladimir Poutine, à Moscou le 8 avril. Hasard ? C’est ce jour-là que, selon plusieurs sources européennes, la Grèce pourrait se trouver en défaut de paiement. Interrogé à ce sujet, le premier ministre grec n’a pas formellement démenti, se contentant d’indiquer que « les problèmes de liquidité à moyen terme de la Grèce sont connus ».Lundi 23 mars, le Financial Times a révélé qu’Alexis Tsipras avait écrit aux dirigeants européens le 15 mars pour leur indiquer que, sans un déblocage de fonds à court terme, « il sera impossible pour Athènes d’assurer le service de la dette d’ici les prochaines semaines ». Un courrier qui aurait provoqué la rencontre entre le chef du gouvernement grec, Angela Merkel, François Hollande et les dirigeants des principales institutions communautaires, jeudi 19 mars, dans la soirée, en marge d’un conseil européen.« Atteindre un nouvel équilibre »Lundi, Alexis Tsipras a tenté à la fois de prouver à son électorat qu’il se rendait à Berlin mais pas à Canossa tout en prenant soin de ne pas brusquer Angela Merkel. A l’attention des premiers, il a rappelé que le programme de sauvetage mis en place il y a cinq ans « n’est pas un succès ». Le produit intérieur brut a reculé de 25 %, le chômage, notamment celui des jeunes, a bondi, et les plus pauvres ont vu leurs impôts bien davantage progresser que les plus riches. Il a donc souhaité « atteindre un nouvel équilibre politique ».Il a également évoqué les réparations allemandes liées à la seconde guerre mondiale mais qui, selon lui, n’ont aucun lien avec le débat actuel sur la dette grecque. A l’égard de l’Allemagne, il a reconnu que « bien sûr il y a quelques problèmes liés à la construction européenne mais l’énorme crise que connaît la Grèce a aussi des causes internes ».Quant à la demande de réparations, il ne s’agit pas « d’une demande avant tout matérielle », a affirmé Alexis Tsipras. Par ailleurs, si le premier ministre grec entend « respecter ses obligations qui émanent des contrats » passés, c’est en tenant compte des « priorités qui ont à voir avec la cohésion sociale et notre souhait de sortir de la crise ». Pour lui « La Grèce peut sortir plus vite de cette grande crise humanitaire. Ce sera alors le début du dépassement de cette crise qui ne concerne pas que la Grèce mais toute l’Europe ».Une rhétorique qui contredit la mantra du gouvernement allemand selon laquelle la plupart des pays qui ont bénéficié d’une assistance financière (Espagne, Portugal, Irlande) se portent mieux. Pour montrer qu’il ne renie pas ses convictions malgré les six heures passées en compagnie d’Angela Merkel, Alexis Tsipras devait rencontrer, mardi à Berlin, les dirigeants de die Linke, le parti de la gauche radicale, ceux des Verts ainsi que, semble-t-il, Frank-Walter Steinmeier, le ministre allemand des affaires étrangères.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué Quand les syndicats cheminots préparent l’opinion à des suppressions de postes à la SNCF… Mardi 24 mars, le Comité central d’entreprise, dominé par la CGT, a publié une nouvelle étude, cette fois réalisée par le cabinet Secafi, qui prévoit la suppression à l’horizon 2020 de 11 000 à 13 000 postes du fait de l’application de la réforme ferroviaire, votée en août 2014.Le 26 février, une précédente étude, réalisée par le cabinet Degest pour le compte du CCE, prédisait que de 9 000 à 10 000 équivalents temps plein pourraient disparaître sur les 150 000 emplois que compte aujourd’hui le groupe public.Lire aussi : La SNCF pourrait supprimer 10 000 emplois d’ici à 2020En fixant une stabilisation à l’horizon 2020 de la dette du secteur à hauteur de 45 milliards d’euros, soit un arrêt de la dérive actuelle de 2 à 3 milliards d’euros par an, le groupe va devoir accélérer les mesures de productivité tout en redéfinissant l’offre ferroviaire, sans doute à la baisse. Et les effectifs devraient en souffrir.Effectifs en croissance à l’étrangerDepuis le début des années 2000, les effectifs de cheminots de la SNCF ont fondu de plus de 25 000 postes sans mesure de licenciement. L’essentiel des départs en retraite étaient en fait non remplacés. En décalage avec cette évolution, les effectifs globaux de la SNCF, en pleine croissance notamment à l’étranger, sont eux à la hausse. Ce qui fait dire à Guillaume Pepy, le président du directoire de la SNCF, qu’il entrevoit plutôt à l’horizon 2020 une augmentation globale d’effectifs (cheminots et non cheminots).Reste que cette évolution négative des cheminots n’est pas franchement une surprise. « Réforme ou pas, les mesures de productivité sont nécessaires pour mettre un terme aux déficits chroniques, rappelait-on récemment à la direction de la SNCF. Mettre sur le dos de la réforme ferroviaire les potentielles suppressions de postes, c’est faire de la politique… » Lire aussi :La fin du train ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cédric Pietralunga Familier des manœuvres boursières, Vincent Bolloré ne s’attendait sans doute pas à un tel coup de Trafalgar. Lundi 23 mars, le fonds américain P. Schoenfeld Asset Management (PSAM) a déposé deux résolutions auprès du directoire de Vivendi pour réclamer une hausse du dividende versé aux actionnaires et un éclaircissement de la stratégie du géant tricolore, dont le milliardaire breton préside le conseil de surveillance depuis juin. Ces deux résolutions devraient être inscrites à l’ordre du jour de l’assemblée générale de Vivendi, prévue le 17 avril.« PSAM estime que Vivendi est nettement sous-valorisé du fait de sa trésorerie excédentaire, de sa politique de distribution inadaptée et de l’incertitude liée à l’utilisation à venir de ce capital », explique le hedge fund dans un communiqué publié lundi. Concrètement, le fonds new-yorkais reproche à Vivendi d’avoir vendu pour quelque 15 milliards d’euros d’actifs depuis dix-huit mois (SFR, GVT, Activision Blizzard, Maroc Telecom) mais de n’en reverser que 5,7 milliards à ses actionnaires. « Aucune compagnie de la taille de Vivendi ne dispose d’un tel montant de cash inutilisé, c’est anormal », explique au Monde Peter Schoenfeld, venu à Paris défendre ses positions.Fort de 0,8 % du capital de Vivendi qu’il dit représenter, PSAM demande au géant des médias de redistribuer 9 milliards d’euros à ses actionnaires. « Cela laisserait encore une trésorerie excédentaire de plus de 5 milliards d’euros à Vivendi, largement de quoi lui permettre de continuer son développement », assure M. Schoenfeld, dont le fonds dispose de 3,4 milliards de dollars d’actifs sous gestion. Surtout, celui que le Financial Times surnomme le « Deal Junkie » estime que l’action Vivendi restera sous-cotée tant que M. Bolloré ne précisera pas sa stratégie. A 22,90 euros, le cours de Bourse du groupe tricolore est loin de sa « valeur intrinsèque d’environ 25 euros à 27,50 euros par action », assure PSAM. Nombreuses rumeursPas impressionnée, la direction de Vivendi a réfuté par avance les arguments avancés par PSAM. « Le directoire dénonce les tentatives de démantèlement du groupe (…) et réaffirme sa volonté de construire un groupe industriel mondial, champion français des médias et des contenus », a indiqué le géant tricolore dans un communiqué publié lundi, rappelant que M. Schoenfeld réclamait également depuis plusieurs mois la vente de sa pépite Universal Music. « Distribuer plus d’argent aux actionnaires réduirait considérablement la marge de manœuvre du groupe, ce n’est pas ce qui est souhaité par la majorité d’entre eux », assure un proche de la direction de Vivendi. Premier actionnaire de l’ex-Générale des eaux, M. Bolloré a récemment porté sa participation de 5,15 % à 8,15 %, moyennant un investissement de 852 millions d’euros.Mis sous pression, l’industriel bigouden, qui affirme vouloir créer un « Bertelsmann à la française », pourrait néanmoins dire plus vite que prévu ce qu’il compte faire du trésor de guerre de Vivendi. Alors que le groupe martèle depuis des mois privilégier la croissance organique, de nombreuses rumeurs circulent sur son intérêt pour le groupe Amaury (Le Parisien, L’Equipe, le Tour de France, etc.) ou pour Lagardère Active (Paris Match, Elle, Europe 1, etc.).Lire aussi :La stratégie de la tirelire du Groupe BolloréEn Italie, son nom est également cité pour monter à l’assaut de Telecom Italia, que M. Bolloré connaît bien pour avoir longtemps été l’un de ses premiers actionnaires par l’intermédiaire de Mediobanca. Déjà, l’espagnol Telefonica lui a cédé 5,7 % du capital de l’opérateur italien (plus 4,6 milliards d’euros en numéraire) en échange du brésilien GVT. Preuve que les choses bougent, Vivendi a pour la première fois reconnu lundi qu’il comptait mener « une politique de développement interne et externe ambitieuse ». L’attente ne devrait plus être très longue…Lire aussi :Numericable-SFR : Vivendi cède ses 20 % à Drahi Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.03.2015 à 08h33 • Mis à jour le24.03.2015 à 09h43 | Gilles Rof Une soixantaine de départs, la fusion de plusieurs éditions locales, une hausse du prix de vente du quotidien : le plan de sauvegarde de l’emploi de La Provence, doublé d’un plan stratégique de développement, sera détaillé mercredi 25 mars à Marseille devant les représentants du personnel, lors d’un comité d’entreprise extraordinaire. Il cible des économies tous azimuts et une réorientation des équipes rédactionnelles sur l’information régionale.Le groupe de presse, installé à Marseille et propriété de Bernard Tapie, vit depuis plusieurs années une forte érosion de son lectorat. En décembre 2014, il vendait moins de 108 000 exemplaires par jour. Depuis 2010, le quotidien a perdu plus de 17 % de ses lecteurs. L’an dernier, il a également vu ses recettes publicitaires fondre de 14 % et fait face à une situation économique compliquée. « Grâce à des reprises de provisions, nous avons fini 2014 presque à l’équilibre… Mais il y a bien 3,5 millions d’euros annuels d’économies à trouver pour ne pas se retrouver en situation d’urgence », explique Claude Perrier, le nouveau président directeur général du groupe, nommé le 20 février.Bernard Tapie a hésitéDans un paysage médiatique marseillais en plein marasme – le quotidien La Marseillaise et le mensuel Le Ravi sont en redressement judiciaire, le site d’infos Marsactu a été liquidé le 4 mars –, La Provence n’a pas le choix : « Il faut réduire fortement les coûts et travailler sur une relance par les revenus », expose le patron du groupe, ancien directeur du réseau radiophonique France Bleu.« La stratégie était identifiée depuis juillet [2014], confie un haut cadre de La Provence, mais Bernard Tapie a beaucoup hésité… Il ne savait pas trop ce qu’il voulait. » L’actionnaire principal, en difficulté dans le cadre de l’arbitrage de l’affaire Crédit lyonnais-Adidas, a finalement donné son accord mi-février pour lancer les grandes manœuvres. « M. Tapie a fortement investi dans le plan de relance du journal », assure M. Perrier, sans vouloir donner de chiffres.Diffusée sur trois départements, La Provence compte actuellement treize éditions locales différentes. Une poignée d’entre elles devraient être fusionnées pour réduire les coûts d’impression, notamment dans le nord du Vaucluse, le pourtour de l’étang de Berre ou la zone Aubagne-La Ciotat. Cette réduction doit permettre au journal, imprimé dans son siège sur ses propres rotatives, de faire également baisser les effectifs d’ouvriers du livre qu’il emploie quotidiennement.« Relance par le contenu » « La baisse des effectifs du journal est une obligation… Mais nous ferons tout pour qu’elle se déroule uniquement sur la base du volontariat », assure Michel Clau, le directeur des ressources humaines. Comptant actuellement 700 salariés – 950 en intégrant les effectifs de Corse-Matin, également possession de M. Tapie –, La Provence vise une soixantaine de départs, dans tous les secteurs de l’entreprise : administratif, technique et rédactionnel. « Le dialogue social a déjà été fructueux », assure, à ce sujet, M. Perrier. Un avis que ne partagent pas forcément les syndicats. « Nous manquons encore de visibilité, tempère Romain Luongo, responsable FO journalistes. Notamment sur le nombre de réunions de négociation que nous aurons et sur la façon dont la rédaction sera réorganisée. »S’il souhaite concentrer le nombre de ses éditions locales, le quotidien du sud-est promet que le contenu ne subira pas de nouvelle cure d’amincissement. « Nous sommes persuadés qu’il y a encore une place pour le papier, à condition de jouer la carte de la valeur ajoutée », note M. Perrier. Depuis quelques mois, La Provence étudie toutefois la possibilité d’acheter des contenus nationaux et internationaux à des quotidiens parisiens. « L’hypothèse a été abandonnée, promet le nouveau PDG. Nous savons produire de l’information nationale. Il n’y aucune raison pour que nos équipes soient privées de ce travail, même si notre ADN, comme c’était le cas pour France Bleu, est avant tout l’information locale. »La nouvelle direction compte aussi beaucoup sur ses projets numériques – « y compris la Web-télé et la radio » – et un secteur événementiel qui a déjà rapporté 1,5 million d’euros en 2014. Une hausse du tarif de vente (1,10 euro actuellement) est aussi prévue. « Nous avons atteint un tel niveau de lecteurs que, aujourd’hui, les gens qui nous achètent encore ne sont plus sensibles à une petite augmentation de prix », juge-t-on à la tête de l’entreprise. En 2014, une hausse a déjà touché une partie des éditions du journal. « Il n’y a pas eu d’effet marquant sur les ventes par rapport aux zones où nous avons gardé le prix inchangé », rappelle-t-on.Lire aussi : « La Provence » face à l’inconnue TapieLe plan de réduction des coûts ne devrait pas frapper trop brutalement les effectifs de la rédaction de La Provence. Avec 39 départs chez les journalistes en 2014, à la suite du rachat par M. Tapie, le nombre des journalistes est tombé autour de 175. « Un point bas », reconnaît-on à la direction du groupe, où l’on précise que « des départs volontaires pourraient avoir lieu ». « Les journalistes, c’est le cœur du réacteur », assure M. Clau, lui-même issu de la rédaction.Bernard Tapie a, semble-t-il, trouvé une autre manière de faire des économies sur le poste journalistes. A sa demande, La Provence a décidé de remettre en cause les jugements de la Commission arbitrale des journalistes fixant les indemnités dues à une trentaine de salariés ayant quitté le groupe en 2014 en clause de cession. « Lors des passages devant la commission, nous avons prévenu que la situation économique de l’entreprise ne permettait pas de payer ces indemnités supplémentaires aux salariés, explique M. Clau. Nous avons donc formé un recours en annulation contre l’ensemble des sentences devant la cour d’appel de Paris, ce que nous autorise à faire le code du travail. » « Nos décisions n’ouvrent droit à aucun recours ni à aucun appel », s’étonne-t-on à la Commission, où l’on assure que cette remise en question est inédite. La somme due par La Provence à ces salariés avoisinerait, selon le groupe, près de 2 millions d’euros.  Gilles RofJournaliste au Monde 23.03.2015 à 16h32 Dans le domaine aérien, on pourrait appeler ça un atterrissage d'urgence. Une semaine après avoir annoncé en fanfare son projet de desservir les Etats-Unis à partir de 14 euros, la compagnie aérienne irlandaise Ryanair a fait volte-face, reconnaissant avoir fait une « erreur » en divulgant cette information.Dans un communiqué, le groupe a expliqué que « le conseil d'administration de Ryanair Holdings veut clarifier qu'il n'a pas envisagé ni approuvé de projet transatlantique et n'a pas l'intention de le faire ». Saint-Patrick et délai Interrogé par le New York Times, le PDG du groupe, Michael O'Leary, a déclaré que le groupe avait « merdé », confiant même qu'il s'agit en réalité du projet d'une autre compagnie aérienne concurrente.Il a également expliqué au quotidien américain que le délai entre la diffusion de l'information erronée et la rectification officielle était imputable à la Saint-Patrick, mardi 17 mars. Un jour férié en Irlande que n'a pas pu éviter la compagnie à bas coût, qui a dû attendre trois jours avant de démentir. Un délai « un peu lent », a reconnu le PDG.Michael O'Leary, se disant « surpris » par l'écho donné à cette annonce, a toutefois rappelé que la compagnie aérienne avait bien pour ambition de se lancer dans le vol transtalantique. Le groupe a ainsi diffusé un autre communiqué, expliquant que le projet était « sur la table », mais qu'il prendra « au moins quatre ou cinq ans » avant de trouver un modèle de développement. 23.03.2015 à 16h23 En février, pour le dixième mois consécutif, les retraits du Livret A ont été supérieurs aux dépôts. La décollecte nette atteint 970 millions d'euros, selon des données publiées lundi 23 mars par la Caisse des dépôts. A la fin des deux premiers mois de l'année, celle-ci s'élève à 1,83 milliard d'euros. En 2014, elle avait atteint 6,13 milliards.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1421862588659 .graphe").css("height", 300)$("#container_1421862588659 .title").empty()if ("Evolution de la collecte du Livret A"!= ""){Evolution de la collecte du Livret A")}$("#container_1421862588659 .subtitle").empty()if ("(en milliards d'euros)"!= ""){(en milliards d'euros)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1421862588659 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Caisse des dépôts", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"Collecte " }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:true, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" milliards d'euros", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Collecte", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 16.5 ], [ "", 7.8 ], [ "", 17.38 ], [ "", 28.16 ], [ "", 12.14 ], [ "", -6.13 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1421862588659 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Dans le rouge depuis mai, ce placement est pénalisé par son taux jugé peu attractif par les épargnants. Il est actuellement à 1 %, son plus bas niveau historique. Il reste cependant nettement supérieur à ce qu'il devrait être, en théorie. En effet, si la formule permettant son calcul avait été appliquée à la lettre, son rendement aurait dû chuter à 0,25 % le 1er février en raison de la faiblesse de l'inflation.Lire nos explications : Les Français boudent le Livret AFinancer le logement socialCette situation profite pleinement aux concurrents du Livret A, à l'image de l'assurance-vie qui a enchaîné un treizième mois consécutif de collecte nette en janvier.Lire aussi : La désaffection pour le Livret A profite à l'assurance-vieEn ce qui concerne le Livret de développement durable, lui aussi rémunéré à 1 %, les retraits ont également été supérieurs aux dépôts en février, à hauteur de 230 millions d'euros, ce qui porte la décollecte nette à 430 millions d'euros au cours des deux premiers mois de l'année.Au total, 362,9 milliards d'euros étaient déposés fin février sur ces deux produits de placement dont les encours permettent notamment de financer le logement social en France.Lire aussi : Quel plan B face à la baisse du taux du Livret A ? 10.03.2015 à 17h14 • Mis à jour le10.03.2015 à 18h05 | Dominique Gallois Le grand soir n’aura pas lieu. Pas de nationalisation, de reprise en main des concessions d’autoroutes ou de baisse des tarifs des péages. Au contraire, ce sont des conclusions sans surprise, évoquées depuis plusieurs semaines, que remet au gouvernement le groupe de travail sur les concessions autoroutières, mardi 10 mars. Cela va d’un rééquilibrage des contrats en partageant les bénéfices de la concession, à la modulation des tarifs des péages pour le covoiturage ou pour les jeunes, avec pour priorité la mise en œuvre sans délai du plan de relance autoroutier.Le gouvernement n’a pas fixé de date pour arrêter sa décision, mais devrait rendre ses conclusions dans les prochaines semaines, après les élections départementales, indique-t-on de sources parlementaires.Faut-il en finir avec les péages d’autoroutes ?Composé de quinze parlementaires de la majorité et de l’opposition, ce groupe a été instauré en janvier par le premier ministre, Manuel Valls, pour aider le gouvernement à formuler des propositions en matière de péage. Et, surtout, pour l’aider à sortir de l’affrontement avec les sociétés d’autoroutes déclenchées à l’automne après les propos virulents de parlementaires et de ministres, comme Ségolène Royal, dénonçant les surprofits des compagnies d’autoroutes et demandant la gratuité le week-end. Des déclarations qui reposaient sur des analyses de la Cour des comptes et de l’Autorité de la concurrence. Des données contestées alors par les sociétés d’autoroutes.Autoroutes : Royal plaide pour un gel des tarifs des péages en 2015Au terme de cinq séances de travail, les parlementaires ont estimé que les deux scénarios sur lesquels le gouvernement leur avait demandé de réfléchir, la résiliation des concessions ou de la renégociation des contrats, « ne peuvent apporter de réponse satisfaisante aux questions soulevées ».Le groupe de travail recommande donc « une démarche en deux temps », à court et moyen terme. Dans l’immédiat, il veut « privilégier le plan de relance des autoroutes, rechercher une meilleure régulation du secteur et une plus grande implication du Parlement ».Les parlementaires demandent de mettre en œuvre « sans délai » le plan de relance de 3,2 milliards d’euros, négociés entre l’Etat et les sociétés d’autoroutes. Celui-ci comporte une série de travaux, sans financement budgétaire et sans hausse de tarifs. Mais en contrepartie, les sociétés d’autoroutes ont obtenu un allongement de deux ans en moyenne de la durée de leur concession.Créer 15 000 emploisAlors que 30 000 emplois ont été perdus dans les travaux publics depuis 2007, le plan de relance devrait permettre de créer 15 000 emplois, rappelle le groupe de travail. Ce dernier attend des concessionnaires un effort significatif « pour réduire le plus possible l’allongement envisagé des concessions » et le groupe souhaite aussi « une accélération de la chronique des travaux ». Le plan de relance doit être « exemplaire en termes de travaux et de passation de marché ».Tout en reconnaissant « l’extrême rigidité des contrats de concession », les parlementaires estiment que l’Etat ne doit « pas s’interdire de négocier contractuellement des avancées ». Cela passe par un rééquilibrage des contrats avec une contribution « significative » au financement des infrastructures et également par un « partage des fruits de la concession ». En cas de trafic plus important que prévu, la durée de la concession serait raccourcie au profit de l’Etat ou bien les tarifs de péage seraient revus à la baisse au bénéfice des automobilistes.Tout d’abord, les parlementaires sont favorables à la reprise des augmentations des péages prévues dans les contrats pour 2015. La première hausse de 0,57 % avait été gelée fin janvier par Manuel Valls, le temps de trouver une solution au conflit. Compte tenu des deux mois nécessités par le groupe de travail pour produire ses orientations, « une absence de compensation du gel pourrait être consentie pour cette période ».Autoroutes : Manuel Valls décrète le gel des péagesLe groupe de travail propose que cette reprise « soit concomitante à la mise en œuvre de premières mesures en faveur d’une mobilité plus écologique ». Cela se traduirait par une modulation des tarifs favorables aux véhicules sobres, peu polluant, au covoiturage ou aux jeunes.Enfin, députés et sénateurs demandent à ce que le plan de relance soit transmis au Parlement après l’aboutissement des négociations entre l’Etat et les sociétés d’autoroutes afin d’en assurer le suivi. Ils souhaitent, par exemple, qu’à l’avenir « tout allongement d’une concession d’autoroute soit soumis au Parlement ».À moyen et plus long terme, le groupe veut redonner à l’Etat les moyens de peser dans le rapport de force avec les concessionnaires « pour conduire une politique de mobilité mieux adaptée aux enjeux actuels ». Cela passerait par une renégociation des contrats historiques et par une réflexion de fonds pour anticiper le futur.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre Les loyers des nouveaux baux, conclus dans le secteur locatif privé en France en 2014, ont augmenté de 1 % sur un an, c’est-à-dire à peine plus que l’inflation (0,5 %), selon l’observatoire Clameur, qui fédère les données issues des administrateurs de biens (Foncia, Century 21, Belvia, Oralia) et des propriétaires institutionnels (Icade, Gecina), soit près de 300 000 baux signés en 2014.Depuis le début de cette année, la baisse est de 0,9 %. Cette sagesse des loyers est à l’œuvre depuis 2007. La progression a été de 1,4 % par an entre 2006 et 2014. Dans les vingt villes de 150 000 habitants, seules Le Mans et Reims ont vu les loyers progresser, de respectivement de 1,7 % et 0,6 %. Deux villes, Saint-Etienne et Marseille, sont quasi stables et les seize autres ont enregistré des baisses de loyers, parfois au-delà de – 3 %, comme à Paris (– 3,5 %), Nice (– 3,4 %) ou Le Havre (– 3,3 %).Les prix reculent de 2,2 % à Rennes, de 1,7 % à Angers ou 1,3 % à Bordeaux. Depuis début 2015, les loyers sont en repli à Amiens, Caen, Limoges, Nancy, Perpignan, Rouen, Dijon Grenoble, Toulouse, Strasbourg ou Toulon. En région parisienne la baisse concerne des villes comme Boulogne-Billancourt, Montreuil ou Argenteuil. PRÈS D’UN TIERS DES LOGEMENTS A CHANGÉ D’OCCUPANTSCes ajustements de prix se réalisent dans un marché dynamique : 29 % des appartements ont changé d’occupants sur les premiers mois de l’année 2015, contre 27 % en 2014 et 26,7 % en 2013.Avec 30 % de mobilité, les experts considèrent que le marché est fluide, car les locataires, qui cherchent un logement, ont souvent eux-mêmes libéré une place.« On assiste à une reprise parfois vigoureuse du marché de la location, sans dérapage des prix », se félicite Michel Mouillart, économiste spécialiste du logement, qui anime cet observatoire privé des loyers.En revanche, cette mobilité se dégrade encore en Rhône Alpes et Ile-de-France : elle est de moins de 17 % dans la capitale, réduisant l’offre de 19 % comparée à 2009. Les durées de relocation entre deux occupants s’allongent atteignant 7,8 semaines, soit 1,7 semaine de plus qu’en 2013, « Cela équivaut à une perte annuelle de recettes de 4,3 % pour les bailleurs », résume M. Mouillart.En Bretagne, cette vacance dépasse 16 semaines, 12 dans les Pays de la Loire et 7,5 semaines en région parisienne, où elle a progressé de 50 %.Résultat : les bailleurs sans perspectives de revalorisation des loyers sont de plus en plus réticents à engager des travaux. Leur effort d’amélioration ne concerne que 12 % des logements à l’occasion d’un changement de locataire, contre 32 % en 2012.« A terme, 30 000 à 40 000 logements seront retirés du marché pour cause d’obsolescence », alerte François Davy, le directeur général de Foncia et président de Clameur.« Il est plus facile de convaincre un bailleur d’ajuster son prix que de mettre une cuisine équipée ou de rafraîchir son appartement, des points sur lesquels les nouveaux locataires se montrent de plus en plus exigeants », relève-t-il.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Comment fixer une prime d’objectif ? L’employeur peut-il en modifier unilatéralement les modalités d’application ? De plus en plus d’entreprises ont recours à la rémunération variable. Ce système agit comme un élément de motivation supplémentaire à l’égard des salariés, en les incitant à augmenter leur performance, tout en réservant à l’employeur une certaine flexibilité dans la fixation de la rémunération.C’est ainsi que les primes sur objectifs ont progressivement gagné du terrain. À la différence des commissions, elles ne répondent pas à l’évolution du chiffre d’affaires mais à la performance des salariés. Pour autant, leur mise en place doit répondre aux conditions fixées par la jurisprudence.Dans un important arrêt de principe, rendu le 22 mai 2001, la Cour de cassation a énoncé, avec force, que « les objectifs peuvent être définis unilatéralement par l’employeur dans le cadre de son pouvoir de direction » (Cass. soc. 22 mai 2001, n°99-41.838). Pour autant, cette décision ne fait pas obstacle à une fixation des objectifs par voie contractuelle.Les objectifs fixés aux salariés, qu’ils soient quantitatifs ou qualitatifs, doivent répondre à une exigence de précision et se prêter à vérifications. Il est impératif qu’ils soient réalistes et réalisables, compte tenu de la situation économique du secteur professionnel dans lequel évolue le salarié, de ses compétences et des moyens mis à sa disposition.Des normes compatibles avec le marchéEn d’autres termes, il faut être attentif à ce que les objectifs fixés correspondent à des normes raisonnables compatibles avec le marché.Les objectifs doivent être précis, déterminés par une documentation en langue française et ne doivent pas être susceptibles de dépendre uniquement de la volonté patronale. C’est pour cette raison que l’employeur doit toujours être en mesure de fournir les éléments qui lui servent de base pour déterminer le niveau d’atteinte des objectifs.Enfin, la fixation d’une prime sur objectifs ne saurait avoir pour effet de porter le salaire en deçà des minima légaux ou conventionnels.À défaut de fixation des objectifs par l’employeur, le salarié pourrait prendre acte de la rupture de son contrat de travail, pour autant que le manquement considéré en rende la poursuite impossible. Cependant, la Cour de cassation l’apprécie aujourd’hui de façon plus stricte (Cass. soc. 12 juin 2014, n°13-11.448 et n°12-29.063).Quelle révision unilatérale ?Par ailleurs, lorsque la part variable dépend d’objectifs fixés unilatéralement, faute pour l’employeur d’avoir précisé au salarié les objectifs à réaliser ainsi que les conditions de calcul vérifiables, et en l’absence de période de référence dans le contrat de travail, la rémunération devra être payée intégralement (Cass. soc. 10 juillet 2013, n°12-17.921).La Haute juridiction considère que lorsque les objectifs sont définis unilatéralement par l’employeur dans le cadre de son pouvoir de direction, ce dernier peut « les modifier dès lors qu’ils sont réalisables et qu’ils ont été portés à la connaissance du salarié en début d’exercice » (Cass. soc. 2 mars 2011, n°08-44.977).En revanche, lorsque les objectifs ont été fixés par voie contractuelle, l’employeur perd alors toute faculté de révision unilatérale et doit engager une négociation en considération de la périodicité prévue au contrat. A défaut d’accord, c’est au juge qu’il reviendra de déterminer le montant de la rémunération variable au regard des critères retenus et des accords conclus les années précédentes.Marine Conche, avocat associé, et Maxime Aunos, avocat, (www.flichy.com).Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Dans les rangs de l’ancienne majorité, on ironise sur le retour de la « troïka ». Aux yeux de la gauche de la gauche, l’heure, pour le gouvernement d’Alexis Tsipras devrait être « à la désobéissance ou à la rupture »… En Grèce, mardi 10 mars, les réactions sont parfois cinglantes au lendemain d’une réunion de l’Eurogroupe, qui a vu le ministre grec des finances, Yanis Varoufakis accepter que les experts de la « troïka » des créanciers du pays (Banque centrale européenne, Fonds monétaire international, Commission européenne) entament une mission d’expertise technique de l’état des finances grecques et des projets de réformes du gouvernement, dès mercredi 11 mars.Il faut dire que cela faisait des semaines que le gouvernement de M. Tsipras déclarait, à qui voulait l’entendre, qu’il n’était plus question de subir la tutelle de cette troïka, dont il contestait à la fois les méthodes, le caractère non démocratique et les résultats désastreux.Pourquoi Athènes accepte de composer avec la « troïka »« Mêmes personnes, même protocole »Imposée par les voisins européens de la Grèce comme un préalable à tout versement d’une aide financière, la « revue » à laquelle va se livrer la troïka va se traduire par « la venue à Athènes des mêmes personnes, pour discuter des mêmes ministères, pour mettre en œuvre le même protocole », a tenu à souligner Kostas Karagounis, le porte-parole du parti d’opposition conservateur Nouvelle Démocratie. Sur le site internet ISKRA, qui relaie les opinions de "la plateforme de gauche", un courant dissident interne à Syriza, le parti de M. Tsipras, au pouvoir, l’article principal de réaction à l’Eurogroupe d’hier était titré « L’étau qui se resserre autour de la gorge de la Grèce », et invitait le gouvernement « à la désobéissance ou à la rupture ».La plateforme de gauche est certes un courant minoritaire, mais qui entend faire pression sur le gouvernement Tsipras pour qu’il ne renonce pas à ses promesses de campagne d’en finir avec l’austérité et avec la mise sous tutelle internationale, dont la troïka était devenue le symbole.Changement sémantique insuffisantAlors, certes, le gouvernement grec insiste sur le fait que l’on ne parle plus de troïka, mais des « institutions », et que les experts de celles-ci ne reviendront pas à Athènes. L’abandon du mot troïka était acquis depuis l’accord conclu le 20 février entre la Grèce et ses créanciers sur une prolongation du plan d’aide pendant quatre mois. Le premier rendez-vous entre les équipes du gouvernement grec et celles des « institutions » aura lieu à Bruxelles.« La troïka, comme nous la connaissions, appartient au passé, ainsi que la pratique visant à autoriser des membres de la troïka à venir parler directement avec les ministres à Athènes », a insisté le porte-parole du gouvernement, Gabriel Sakellaridis sur une chaîne de télévision grecque, mardi matin.« Le ministre des finances, Yanis Varoufakis parlera avec "les institutions", les décisions seront prises au niveau politique et des discussions de cadres techniques se tiendront à Bruxelles », a-t-il ajouté.Mais ces changements sémantiques et de lieu d’intervention ne constituent pas un baume suffisamment apaisant. D’autant moins que le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble a, lundi, encore utilisé le terme de "troïka". Et que, de son côté, Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, a affirmé que les discussions techniques se passeront aussi à Athènes.En tout cas, un député grec, issu des rangs du parti de la gauche radicale Syriza, veut voir dans « l’insistance de Schäuble à utiliser de nouveau ce terme, au moment même où l’Eurogroupe oblige la Grèce à entamer immédiatement la mission de contrôle, le signe d’une grande suffisance et marque le désir d’humilier notre gouvernement en lui retirant jusqu’aux victoires les plus symboliques. »« Au moins le gouvernement se bat pour nous »« Ce n’est pas sur le fond qu’il y a des tensions, car l’accord du 20 février conclu avec l’Eurogroupe prévoit bien que le gouvernement grec et ses créanciers doivent travailler ensemble pour encore quatre mois, en mettant en place une mission d’évaluation des réformes. C’est sur la forme, sur le "où" et "avec qui" », explique l’économiste Georges Pagoulatos.Mais, selon ce dernier « il semble logique pourtant que des rencontres aient lieu aussi à Athènes, car les éléments techniques sont ici, dans les ministères. Il faut un contact direct et continu jusqu’à la fin de l’évaluation. »Pour autant, une majorité de Grecs semble continuer de soutenir le gouvernement d’Alexis Tsipras comme Roula Dimitriadou, cliente mardi matin d’un magasin de bijoux fantaisie à Athènes. « Nous voyons bien qu’ils veulent le faire plier et peut-être vont-ils y parvenir, mais au moins, lui, il essaie, il négocie, il se bat pour nous », pense la jeune femme.Besoin urgent de liquiditésAthènes possède en fait une marge de manœuvre assez faible dans les négociations car, l’Etat grec a un besoin urgent de liquidités. En mars, il doit décaisser 6 milliards d’euros au total en remboursements de prêts. Et ne recevra la dernière tranche du deuxième plan d’aide (environ 7 milliards d’euros) qu’une fois la « mission » technique de la troïka terminée et l’accord sur les réformes bouclé.« Le gouvernement a prévenu à plusieurs reprises ces derniers jours qu’il avait de quoi payer les retraites et les salaires des prochaines semaines mais en laissant ouvert la perspective de ne pas payer d’autres obligations, comme certaines factures à des fournisseurs ou des retours sur impôts, souligne M. Pagoulatos. La pression liée au niveau des liquidités est donc réelle mais aucun gouvernement, celui-là comme les autres, ne peut se permettre de ne pas rembourser les emprunts à nos créanciers internationaux. » « Tous les hommes politiques et les citoyens grecs doivent rapatrier leur argent en Grèce. Nous menons une bataille dans laquelle chaque euro compte », a quant à lui déclaré le ministre d’État, Alekos Flambouraris mardi matin à la télévision grecque.Jeroen Dijsselbloem, l’homme que le dossier grec a rendu populaireAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard Nouvel assaut d’Heineken dans le duel sans merci qui l’oppose à Kronenbourg sur le marché français de la bière. Le néerlandais, numéro trois mondial, et la filiale du danois Carlsberg, numéro quatre mondial, sont, en effet, au coude-à-coude en France. Heineken dégaine, fin mars, une nouvelle arme, en l’occurrence, une marque de bière blanche, Edelweiss. Une manière d’étoffer sa gamme et d’animer un marché qui décroît structurellement en volume.Heineken et Kronenbourg, le duel qui fait mousser le marchéLa filiale française d’Heineken est allée puiser dans le réservoir des marques du groupe néerlandais. Et a sélectionné un label autrichien. Edelweiss était, en effet, dans la corbeille de mariée de l’entreprise autrichienne BBAG dont le groupe néerlandais s’est emparé en 2003 pour 1,9 milliard d’euros.Une opération onéreuse dont l’objectif principal n’était pas de cueillir la fleur des montagnes mais bien de prendre position sur les marchés d’Europe centrale pour diffuser la marque phare du numéro trois mondial. Heineken est, il est vrai, une des rares marques de bière à dimension véritablement internationale.Quatre grands piliersEdelweiss a, au contraire, le statut de bière locale, même si elle a été diffusée dans quelques pays limitrophes à l’Autriche. Dans son pays d’origine, elle est déclinée en six versions, du sans alcool à une boisson titrée à 7°. Pour Heineken France, elle doit jouer un rôle tactique. Elle va venir élargir une offre bâtie sur quatre grands piliers.Avec d’abord, sa bière internationale Heineken. Puis Desperados, une bière aromatisée à la tequila, inventée en Alsace par la brasserie Fischer, rachetée par Heineken en 1996. Elle a contribué à développer le segment des bières tendances prisées des jeunes. Vient ensuite, la bière d’abbaye Affligem. Et, enfin, Pelforth qui s’est développée sous une forme aromatisée et allégée en alcool, qualifiée de Radler.Ces quatre grandes marques ont été un des moteurs de la forte valorisation du marché français de la bière, qui se distingue ainsi des autres marchés européens. En 2014, Heineken a revendiqué un chiffre d’affaires de 944 millions d’euros dans l’Hexagone, en progression de 7,7 %. Sachant que près de 54 % de ses volumes sont vendus à des prix supérieurs de 20 % au prix moyen estimé à 3 euros le litre. Edelweiss entre dans cette même logique de bières vendues à des prix élevés.Ce nouveau label est aussi une réponse à la concurrence croissante des micro-brasseries qui ne cessent de s’ouvrir sur tout le territoire. On en dénombrerait près de 600 en France. Leur succès s’appuie sur la démarche artisanale, la revendication régionale, voire locale, et la recherche d’authenticité des consommateurs. Dans ce paysage, Edelweiss vante son côté bière de la montagne, prenant sa source aqueuse dans les Alpes….Une image « naturelle » que ne peuvent s’octroyer les autres grandes marques d’Heineken.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Margherita Nasi (Propos recueillis par) Liberté, autonomie, fierté, quels sont les leviers qui motivent ces dirigeants ? Durant plusieurs semaines, Le Monde leur donne la parole, pour qu’ils dévoilent leur quotidien en décrivant quelques-unes de leurs journées, leur engagement, leurs contraintes, leur moyen d’agir sur leur activité, sur l’emploi… Deza Nguembock raconte sa cinquième journée.Mardi 10 février. À 8 heures, mon réveil sonne. Je l’ai reculé d’une demi-heure pour pouvoir dormir un peu plus, bien que mon horloge biologique sonne toujours naturellement avant tout réveil mécanique. C’est sous la douche que je finis définitivement de me réveiller en chantant.Je prépare ma valise en choisissant une tenue de rechange, ma trousse de maquillage ; je regarde quelques dossiers à prendre avec moi. J’allume l’ordinateur pour répondre à quelques emails avant de le fermer à la dernière minute et de le glisser dans ma valise.La vie au travail, à la tête d’une petite entreprise, jour après jour : les journées se suivent, mais ne se ressemblent pas ! (4/5)À 9 h 30, je prends le taxi pour la gare du Nord où je me dirige tout de suite vers le guichet d’information. Là, je demande où se trouve le service réservé aux personnes à mobilité réduite (PMR). Mon interlocuteur me demande d’attendre et décroche son téléphone pour annoncer ma présence. Il n’y a pas de salle d’attente, je dois m’installer sur les sièges dans le hall, il fait froid et il y a plein de courants d’air.Comment est-ce possible qu’on n’ait pas prévu un espace dédié aux PMR ? J’avais appelé ce service la veille et si j’avais été prévenue de cette situation, j’aurais avisé soit en prenant un plaid soit en m’habillant plus chaudement. Mon interlocuteur m’écoute sans m’écouter. Il veut avoir le dernier mot et m’invite à écrire à la SNCF pour cette plainte.Je lui fais remarquer qu’il travaille déjà à la SNCF et qu’il peut simplement être plus à l’écoute et faire part de mes remarques à sa direction pour qu’ils prennent tous conscience de la situation. La veille de l’anniversaire de la loi Handicap, il reste beaucoup de chemin à parcourir…À 10 h 20, me voilà dans le train, je ne vois pas le temps passer, je suis déjà à Lille.Je m’installe au restaurant pour travaillerAvant midi, j’arrive à l’hôtel. Une déception, hélas. Des travaux de rénovation sur tout le rez-de-chaussée, des ouvriers partout, du bruit à n’en plus finir, les odeurs de peinture… Pas de restaurant, il faut ressortir pour déjeuner. Je travaille jusqu’à 14 heures avant de me changer pour ma conférence du soir et de partir à la recherche d’un restaurant traditionnel recommandé par un ami lillois. Manque de bol : ils ne servent plus.Bienvenue chez les Ch’tis : taxis très rares, minimum 10 minutes d’attente avant de voir arriver une voiture commandée ; la plupart des restaurants ferment entre le déjeuner et le dîner… Je trouve finalement un restaurant ouvert et plutôt pas mal. Je m’y installe pour déjeuner et travailler.À 17 h 15, je demande un taxi pour le Grand Palais où m’attend déjà l’équipe de la Fédération des Associations pour adultes et jeunes handicapés (APAJH). Le taxi tarde à arriver ; je commence à désespérer et descends dans la rue pour héler un autre taxi.À 17 h 50, j’arrive au Grand Palais et retrouve tout le monde : Jean-Louis Garcia, le président de l’APAJH et son équipe ; ainsi que quelques invités qui ont commencé à remplir la salle de cocktail. Je passe un peu de temps avec M. Garcia, nous discutons de l’accessibilité universelle, des initiatives réalisées et du chemin qui reste à parcourir.À la genèse de mon travailAutour de 18 h 15, je teste les équipements mis à disposition des intervenants, puis la conférence commence à 18 h 35. M. Garcia rappelle le contexte, présente la Charte de Paris pour l’accessibilité universelle, et m’introduit en tant que témoin vivant avec un handicap et en tant qu’experte sur le sujet du handicap.Je présente rapidement mon parcours avant de m’attarder un peu sur « Piétinons les Préjugés ». J’explique la genèse de mon travail, mes motivations et mes projets en cours. Et tout au long de la présentation des différents axes de la Charte de Paris pour l’accessibilité universelle, je prends la parole librement sur les différents sujets de la petite enfance aux jeunes et adultes, la formation, l’emploi en y apportant mon éclairage…J’évoque le parcours du combattant réservé aux étudiants en situation de handicap ou encore la question de la vie affective et sexuelle. Car c’est aussi cela l’accessibilité universelle : permettre à une personne quel que soit son handicap de s’épanouir dans tous les domaines de la vie.Fin de la conférence à 21 h 30. Un taxi me dépose au centre-ville dans un restaurant. Le moment est propice à la détente. De retour à l’hôtel, je prends une bonne douche chaude qui me fait du bien. Un peu de lecture avant de dormir à minuit trente…Margherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Jérôme Porier L’une a retrouvé sa vitalité d’avant la crise. L’autre guette toujours la reprise. Dans le « match » qui oppose Londres à Paris, les deux champions européens de l’immobilier d’affaires-d’entreprises, l’avantage est toujours à la capitale britannique, dopée par le rebond économique outre-Manche.Mais, alors que vient de s’ouvrir, mardi 10 mars à Cannes, la 26e édition du Mipim (Marché international des professionnels de l’immobilier), rendez-vous incontournable pour les intervenants du secteur des bureaux et des centres commerciaux, la capitale française commence toutefois à entrevoir quelques signes positifs.La demande d’espaces de bureaux augmente à Londres« Londres a confirmé, en 2014, sa position de marché de bureaux le plus cher au monde devant Hongkong et New York, analyse Olivier Gérard, président de Cushman & Wakefield France. La ville continue d’attirer de grandes entreprises internationales. Les conditions économiques s’améliorent et la demande d’espaces de bureaux va augmenter en 2015. L’offre se réduit et une nouvelle croissance des loyers est attendue. »Pour ce professionnel, Londres attire les entreprises car la législation du travail y est plus souple qu’en France, et parce que les entreprises savent qu’elles peuvent y trouver les talents dont elles ont besoin. Mais son rebond s’explique avant tout par son hyperspécialisation dans la finance, le secteur qui a connu la reprise la plus précoce.A Londres, le taux de vacance des locaux d’affaires serait tombé à 2,8 % dans le West End (les quartiers chics de l’ouest de la ville) et à 6,5 % dans la City. Mais ces chiffres doivent être relativisés.« La sous-location, qui n’existe pas en France, est une pratique courante en Grande-Bretagne, ce qui fausse les comparaisons, confie M. Gérard. Les Britanniques communiquent mieux, mais il n’y a pas tant d’écart entre Paris et Londres. Il y a des bureaux vides à Londres aussi. Des tours emblématiques comme le Shard ou la “Râpe à fromage” se remplissent difficilement. »Toujours un excès d’offre à ParisEn l’absence d’une véritable reprise économique, l’excès d’offre sur le marché francilien ne se résorbe pas. Au contraire, le cap symbolique des 4 millions de mètres carrés de bureaux disponibles a été franchi fin 2014 en Ile-de-France.Cela représente un taux de vacance de 7,6 %. Si le taux ne dépasse pas 5,6 % dans le « triangle d’or » (zone qui désigne à Paris la délimitation des avenues Montaigne, George-V et les Champs-Elysées, il atteint 12 % à La Défense.Le rapport de force est donc clairement en faveur des locataires, ce qui pèse sur la rentabilité des loyers.« Depuis 2008, les loyers “prime” [ceux des bâtiments de meilleure qualité] ont progressé de 20 % à Londres, alors qu’ils ont baissé de 15 % à Paris, si l’on tient compte des mesures d’accompagnement [franchise de loyer, prise en charge de travaux…] que les bailleurs doivent consentir à leurs locataires », résume Philippe Le Trung, responsable du développement commercial chez Foncière des Régions. Les investisseurs reviennent toutefoisMais les investissements reprennent sur ParisSur le long terme, le profil plus équilibré des activités des entreprises présentes à Paris, qui plus est au cœur de la zone euro, pourrait constituer un atout aux yeux des investisseurs. D’ailleurs, selon M. Le Trung, la capitale française est déjà « revenue sur le radar ». Après trois années aux alentours des 12 milliards d’euros, les flux d’investissement en immobilier d’entreprise ont dépassé le seuil des 17 milliards d’euros en Ile-de-France en 2014.« C’est la meilleure année depuis le pic de 2007, précise Stephan von Barczy, directeur du département investissement de JLL. Alors que l’investissement a reculé de 9 % en 2014 à Londres, il a bondi de 46 % en Ile-de-France. »Et ce dynamisme devrait se confirmer, même si JLL estime que les flux franciliens devraient plutôt se situer entre 12 et 14 milliards d’euros en 2015, car « des opérations exceptionnelles, comme la cession de Cœur Défense, pour 1,28 milliard d’euros, au fonds texan Lone Star Real Estate ne se reproduiront pas. »La capitale française procure aussi des rendements supérieurs à ceux de Londres. « Dans le West End et dans la City, ceux des actifs “prime” ressortent respectivement à 4 % et 5 % », précise M. Gérard.Un niveau comparable à celui des bureaux du triangle d’or parisien, mais à La Défense, la rentabilité moyenne se situerait plutôt entre 5 % et 6 %. De quoi vaincre les réticences d’investisseurs internationaux que le contexte économique et politique français rend souvent frileux.Pour M. Le Trung, tous les clignotants sont au vert. « Peu de secteurs offrent une rentabilité équivalente, les SCPI [Sociétés civiles de placement immobilier] collectent des montants record et les loyers sont en bas de cycle », égrène-t-il.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Confrontée au vieillissement de sa population, la Chine devra reculer l’âge du départ à la retraite de ses citoyens. Alors que le pays le plus peuplé de la planète compte aujourd’hui 3 actifs pour 1 retraité, le ratio tombera à seulement 1,3 actif par sénior à l’horizon 2050, selon des prévisions publiées, mardi 10 mars, par le ministre des ressources humaines et de la sécurité sociale chinois, Yin Weimin.En marge de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire, la chambre d’enregistrement du Parti communiste, M. Yin a expliqué que la Chine devra se résoudre à retarder progressivement l’heure de la retraite. Reconnaissant que le sujet ne fait pas encore consensus au sein de l’opinion, le ministre a pris soin de préciser qu’un plan détaillé sera présenté d’ici à 2017 et que le changement sera graduel, sur cinq ans. Un scénario consisterait décaler ce départ de seulement deux mois la première année, puis de quatre mois la suivante, selon cet officiel.Le départ à la retraite est aujourd’hui fixé à 60 ans pour les hommes, 55 ans pour les femmes fonctionnaires, et 50 ans pour les travailleuses à l’usine. Ces âges avaient été établis aux débuts de la République populaire. Il est aujourd’hui fréquent que de jeunes retraités gardent une activité informelle, les versements de pension demeurant très limités. Un grand nombre de Chinois âgés doit également s’en remettre à la piété filiale, le soutien des enfants servant de complément face à des versements étatiques qui n’ont pas suivi l’évolution rapide du coût de la vie.« Phénomène 4-2-1 »L’espérance de vie des Chinois est désormais de 75 ans, grâce à trois décennies de croissance économique rapide mais également au système de santé basique mis en place par l’Etat-parti. A ces facteurs s’ajoute l’impact considérable de la politique de l’enfant unique, imposée au tournant des années 1980. Elle crée pour la dernière génération la charge future décrite comme « phénomène 4-2-1 » : dans une famille, le jeune pourrait avoir à payer pour ses deux parents ainsi que ses quatre grands-parents, s’ils demeurent en vie. Le nombre d’actifs chinois a commencé à baisser en 2012.Parmi le train de réformes annoncées en novembre 2013, un an après l’arrivée à la tête du Parti communiste de Xi Jinping, Pékin a élargi les exceptions à cette politique critiquée – notamment pour la violence des avortements imposés par la force par les agents du planning familial – sans la supprimer complètement. Il suffit désormais qu’un seul membre d’un couple soit lui-même enfant unique pour qu’il soit autorisé à avoir deux enfants, alors que les deux devaient l’être auparavant. Les ruraux dont le premier enfant est une fille et les minorités ethniques bénéficiaient déjà de dérogations.Yin Weimin a, par ailleurs, fait savoir que l’Etat entend moderniser la gestion de la caisse de retraite chinoise. « Les futurs investissements du fonds seront diversifiés afin d’éviter de placer tous nos œuf dans le même panier. Ces investissements iront dans des placements bancaires, des obligations d’Etat, des projets porteurs, entre autres », a détaillé le ministre, selon l’agence officielle, Chine Nouvelle.Il a précisé, mardi 10 avril, que ce fonds reste actuellement excédentaire, à 2 300 milliards de yuans (340 milliards d’euros) de revenus pour 2 000 milliards versés annuellement. Mais d’ici quelques années, les Chinois de plus de 60 ans représenteront jusqu’à 39 % de la population, à comparer à 15 % aujourd’hui, selon ses chiffres.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.03.2015 à 12h49 La grève lancée par la CGT, premier syndicat à la SNCF, contre la réforme ferroviaire, était suivie mardi 10 mars par 9,93 % des salariés, a annoncé la direction, et le mouvement était sans impact sur la plupart des lignes.Contrairement à la grève d'une douzaine de jours menée en juin 2014 à l'initiative de la CGT-Cheminots et de SUD-Rail, le mouvement n'est cette fois pas reconductible et seule la CGT a déposé un préavis, qui court jusqu'à mercredi 8 heures.La CGT a appelé à débrayer le jour où le comité central d'entreprise (CCE) est consulté sur la mise en œuvre de la réforme ferroviaire votée cet été et en cours de déploiement. La réunion a démarré en début de matinée.Selon l'entreprise, TGV et trains Intercités roulaient de façon habituelle en matinée, conformément aux prévisions. En Ile-de-France, le trafic était également normal, à l'exception du RER B, « légèrement perturbé », avec quatre trains sur cinq aux heures de pointe et trois sur quatre aux heures creuses. Le réseau des trains régionaux était touché mais de façon limitée, avec huit TER sur dix en circulation.Perspective de l'ouverture totale à la concurrenceLa réforme ferroviaire, dont le premier effet est de regrouper désormais les cent quarante-neuf mille salariés de la SNCF et les quinze cents employés de Réseau ferré de France (RFF), doit permettre au nouveau groupe d'être plus concurrentiel et efficace, selon la SNCF.La nouvelle organisation doit permettre au Réseau ferré de France et à l'exploitant de mieux travailler ensemble, tout en garantissant leur indépendance dans la perspective de l'ouverture totale à la concurrence. Mais, pour la CGT-Cheminots, elle « cloisonne » au contraire davantage les activités. Le syndicat demande des « négociations sur la structuration » de la nouvelle SNCF. 10.03.2015 à 10h42 • Mis à jour le10.03.2015 à 13h32 | Sarah Belouezzane Ce fut comme d’habitude un suspense savamment orchestré. Une simple invitation impromptue dans la boîte e-mail des journalistes, les invitant à une conférence de presse mardi 10 mars. C’est tout ce que Free fera avant l’annonce officielle pendant la conférence de presse. Le reste de la promotion, ce sont les fans et les médias qui s’en chargeront. Très vite lundi 9 mars, le buzz est lancé sur les réseaux sociaux et les sites de « freenautes », ces aficionados de l’opérateur qui ne jurent que par Xavier Niel, fondateur de l’opérateur (par ailleurs actionnaire à titre personnel du Monde).Eux ne seront pas déçus : Free vient en effet d’annoncer l’arrivée d’une nouvelle box fibre. « La Freebox mini 4K », une machine tournant sous Android, le système d’exploitation de Google et supportant la 4K, une technologie de vidéo ultra haute définition. Elle sera d’ailleurs, selon l’opérateur, la première box à embarquer ce type de format.Présentée comme un service d’entrée de gamme, la nouvelle offre de Free sera commercialisée 29,99 euros. Elle intégrera le triple play (Internet avec fibre, téléphonie fixe et télévision). La box sera par ailleurs dotée d’une télécommande Bluetooth avec possibilité d’effectuer des recherches grâce à la voix. L’offre est comme d’habitude sans engagement.Jusqu’à présent l’opérateur disposait de deux machines : la Révolution à 35 euros, plus haut de gamme, et la Crystal à 29,99 euros. Il fallait ajouter à cette dernière 1,99 euro pour obtenir l’option télévision, ce qui porte le prix réel pour une offre triple play à 31,98 euros. La Freebox mini 4K vient donc renforcer ce dernier segment et propose, selon l’opérateur, un plus large service pour un prix, du coup, légèrement plus bas.« Elle est plus riche en termes d’offre et nous sommes les premiers à proposer une véritable box Android embarquant la technologie 4K », explique Maxime Lombardini, directeur général de Free. Et si pour l’instant les chaînes ne proposent pas encore beaucoup de programmes dans ce format, ce n’est pas très grave : « L’arrivée du 4K est bien engagée, c’est une technologie qui commence à s’installer. Quand les chaînes verront qu’il y a un public, elles la mettront plus largement en place », prédit M. Lombardini. Les clients de la Freebox Révolution pourront eux aussi avoir accès à ce format ultra haute définition en se dotant de la Freebox mini, en tant que second boîtier de réception TV, pour 1,99 euro. Annoncée par les constructeurs TV depuis 2013, la 4K n’a en effet pas encore envahi les salons des consommateurs. Le prix exorbitant des téléviseurs supportant le format et la rareté des contenus ont freiné pour l’instant la diffusion de la technologie.Plusieurs lignes mobilesFree propose aussi à ses clients box une autre nouveauté : la possibilité de prendre 4 lignes mobiles avec un forfait voix et SMS illimité et 3 Go de données pour 15,99 euros, contre 19,99 euros pour le reste des consommateurs. Auparavant ils ne pouvaient associer que deux lignes. Outre cette box mini, l’opérateur devrait présenter d’ici à la fin de l’année une machine plus haut de gamme.Si ce lancement met la communauté de freenautes en ébullition, les observateurs et les marchés, eux, risquent d’être un peu déçus. Non pas par le produit en soi, mais par la nature de l’annonce. Beaucoup tablaient en effet sur une sortie fracassante en termes de prix, notamment sur le mobile.Les observateurs spéculaient en effet sur des tarifs de forfaits encore plus bas, susceptibles d’entraîner un nouveau tsunami dans le secteur. Et peut-être de modifier les positions des uns et des autres dans la perspective d’une consolidation. Si bien d’ailleurs que les cours de Bourse de SFR-Numericable, Bouygues et Orange s’en sont tous ressentis. Ils ont dévissé en Bourse lundi 9 mars.C’est que, depuis le rachat de SFR par Numericable, le secteur est attentiste. Tous les opérateurs (Orange, SFR-Numericable, Bouygues Telecom et Free) ont intérêt à un passage de quatre à trois, mais personne ne veut être le sacrifié. Selon eux, le marché français est trop petit pour tant d’acteurs, un passage à trois permettrait, peut-être, de remonter les prix. Ou du moins de les stabiliser.Une baisse des prix rognerait encore plus les marges des opérateurs et accentuerait, selon les analystes, l’effet d’urgence. En souffrance, Bouygues Telecom pourrait par exemple être plus disposé à vendre. Patrick Drahi, le président du conseil d’administration de SFR-Numericable aurait, quant à lui, plus de mal à rembourser ses dettes et se lancerait peut-être plus vite à l’assaut de la filiale du groupe de BTP.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.03.2015 à 08h17 • Mis à jour le10.03.2015 à 08h52 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La « Troïka », le retour… Certes le terme n’est désormais plus en usage : on lui a désormais substitué celui des « institutions ». Mais, pour la Grèce, le résultat est le même : à l’issue de la brève réunion, lundi 9 mars, de l’Eurogroupe (ministres finances de la zone euro), le gouvernement d’Alexis Tsipras s’est vu imposer - et a accepté - de « traiter » avec les équipes d’experts du Fonds monétaire international (FMI), de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne (BCE).Aux abois, la Grèce doit convaincre ses créanciersLa charge symbolique pour Athènes est considérable. Le gouvernement grec n’avait en effet eu de cesse, jusqu’à présent, de répéter qu’il refusait de repasser sous les fourches de la troïka, en dénonçant ses méthodes, son caractère non démocratique et ses résultats contre-productifs pour l’économie grecque.Les Grecs eux-mêmes percevaient très mal ces « revues » de la troïka - comme on le dit dans le jargon de l’Eurogroupe -, ressenties comme une « mise sous tutelle » du pays.Mais le gouvernement grec, qui pensait pouvoir « zapper » l’étape de la troïka et aboutir à un accord politique préalable, n’a guère eu le choix : de l’examen par « les institutions » de ses projets de réformes, communiqués vendredi 6 mars, dépend le versement des aides financières au pays.« Nous avons perdu deux semaines »Or, l’Etat grec est aux abois. En mars, il doit décaisser 6 milliards d’euros au total en remboursements de prêts. Et il ne recevra la dernière tranche du deuxième plan d’aide (environ 7 milliards d’euros) qu’une fois la « mission » technique terminée et l’accord sur les réformes bouclé.Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, a bien accusé réception de la liste préliminaire envoyée par Athènes. Mais il a été très clair : celle-ci doit d’abord être négociée avec les représentants des « institutions ». Elle n’a même pas été discutée en Eurogroupe lundi.« Nous allons enfin pouvoir nous mettre au travail, nous avons perdu deux semaines », a déclaré M. Dijsselbloem, lundi soir à Bruxelles. « Nous avons trouvé un processus qui n’humiliera pas le peuple grec », a répondu le ministre grec des finances, Yanis Varoufakis, qui s’est défendu d’avoir « perdu son temps » ces quinze derniers jours : « nous avons travaillé activement au plan de réformes. »Les Grecs pressent leur gouvernement de trouver un « compromis honorable »Comment va se dérouler l’expertise menée par « les institutions » ?Lundi, l’Eurogroupe a conduit à un accord sur la procédure à suivre avec la Grèce. Yanis Varoufakis, le grand argentier du pays, a accepté que les représentants de ses principaux créanciers (BCE, FMI, Commission) entament une mission d’expertise technique dès mercredi 11 mars.Pour ne pas trop froisser les susceptibilités grecques, la première réunion aura lieu à Bruxelles. Mais des rendez-vous auront également lieu à Athènes ultérieurement.En quoi va consister cette mission d’expertise ?Si Bruxelles impose cette mission au gouvernement du leader de la gauche radicale Alexis Tsipras, c’est que les Européens veulent disposer d’un état des lieux plus précis des finances grecques.Il s’agit de pouvoir se lancer ensuite en connaissance de cause dans une négociation globale sur une liste de réformes définitive avec Athènes, comme convenu lors du précédent Eurogroupe (le 24 février).« Nous n’avons toujours pas assez de données concrètes, nous ne savons pas si, actuellement, la Grèce dégage un surplus primaire. Ou de combien de liquidités ses administrations disposent », explique une source européenne haut placée.Les « institutions » adopteront-elles des méthodes différentes de celles de la troïka ?« Tout le monde sait que les institutions doivent travailler de manière plus politique », assurait, lundi soir, une source européenne haut placée. Un rapport d’enquête très étayé du Parlement européen, début 2014, avait dénoncé l’absence de contrôle démocratique de la troïka.« Les discussions seront « semi-politiques », elles se dérouleront de chefs de cabinets à chefs de cabinets. Ces derniers [les vrais visages de la troïka] iront peut-être à Athènes, mais pas tout de suite », précise encore cette source.Jean-Claude Juncker lui-même, avait appelé à des changements durant sa campagne pour la présidence de la Commission européenne : « à l’avenir, nous devrions être en mesure de remplacer la troïka par une structure plus légitimement démocratique et plus comptable de ses actes. » Le ministre des finances français, Michel Sapin est allé dans le même sens, lundi : « Autant je suis exigeant vis-à-vis de la Grèce pour qu’on commence vraiment à travailler, autant je suis persuadé qu’on doit rompre avec les méthodes précédentes qui ont abouti à des perceptions politiquement insupportables pour les Grecs et pour le gouvernement grec. » Mais tous les ministres européens ne partagent pas ce point de vue conciliant : le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble a commis un lapsus remarqué, en lâchant le terme « troïka » au détour d’une conversation, en arrivant à l’Eurogroupe lundi.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Après des mois de réflexion, HBO a lancé sa riposte à Netflix. La chaîne payante du groupe Time Warner a annoncé, lundi 9 mars, le lancement aux États-Unis d’un service de streaming (diffusion en mode continu sur Internet) à partir du mois d’avril, à l’occasion de la diffusion de la nouvelle saison de sa série « Game of Thrones ». Ce service, baptisé « HBO Now », qui donnera accès à 2 000 contenus produits par la chaîne, ne sera disponible dans un premier temps que sur les appareils fabriqués par Apple, via iTunes, au prix mensuel de 14,99 dollars. Time Warner tente ainsi de conquérir un nouveau public, qui ne souhaite pas passer par la télévision traditionnelle et les chaînes câblées.« C’est un moment transformateur pour HBO », a déclaré Richard Plepler, le patron de la chaîne, lors de l’événement organisé lundi à San Francisco par Apple pour présenter, entre autres, l’Apple Watch. La filiale de Time Warner ne pouvait rester immobile face à la montée en puissance du streaming. Netflix compte désormais plus d’abonnés aux États-Unis que HBO, tandis que les initiatives sont en train de se multiplier. Comcast via NBC Universal a annoncé la semaine dernière le lancement d’un service proposant des contenus axés exclusivement sur la comédie.S’adapter aux nouveaux modes de consommationDish Network, le spécialiste de la télévision par satellite, a révélé récemment un projet de streaming incluant notamment la chaîne de sport ESPN, tandis que CBS et Sony sont sur le point de lancer leurs propres offres. Tous ces acteurs tentent de s’adapter aux nouveaux modes de consommation. HBO estime ainsi que 10 millions de foyers connectés à Internet aux États-Unis, ne sont abonnés ni au câble ni au satellite.Mais en élargissant les possibilités d’accéder à son offre via Internet, HBO prend le risque d’une cannibalisation de ses revenus tirés de la télévision traditionnelle. La chaîne, qui a notamment produit les séries « True Detective », « Girls », « Les Sopranos », « Sex and the City » ou « The Wire », est disponible sur le câble ou sur le satellite aux États-Unis pour le même prix que ce que va coûter son service de streaming. En général, les câblo-opérateurs perçoivent la moitié de cette somme. Pour « HBO Now », le groupe n’a pas indiqué quel serait le partage des bénéfices avec Apple.Par ailleurs, il n’est pas évident que le fabricant de l’iPhone reste l’unique distributeur du service : HBO a souligné que les négociations avec d’autres fournisseurs étaient en cours. Roku, Sony Microsoft ou Amazon pourraient eux aussi à terme distribuer un service, qui risque de donner un nouveau coup de vieux à la télévision traditionnelle.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier Le paradoxe a de quoi faire sursauter. A deux jours du premier tour des élections départementales, la situation économique de la France et le pouvoir d’achat continuent de figurer au premier rang des inquiétudes des Français. Ceux-ci ont bien du mal à croire à l’optimisme affiché par François Hollande quand il parle de reprise. Et si plusieurs indicateurs (consommation des ménages, moral des patrons, etc.) virent progressivement au vert, l’économie hexagonale semble encore loin d’un franc redémarrage.Et pourtant. Selon les chiffres publiés vendredi 20 mars par le ministère du travail, l’indice du salaire mensuel de base du secteur privé a augmenté de 1,4 % en 2014. Et ce, alors que l’inflation (hors tabac) a été nulle entre décembre 2013 et décembre 2014, précise le ministère. En 2013, le salaire de base avait progressé de 1,6 %, avec une inflation à + 0,6 %. En réel, la hausse de pouvoir d’achat n’avait donc atteint que 1 %.Inflation en France : « une situation presque inédite en soixante ans »Autrement dit, le salaire moyen progresse de plus en plus vite en France, en dépit d’une conjoncture morose. Pour la troisième année consécutive, l’économie française a détruit des postes : 74 000 postes (– 0,5 %) dans le secteur marchand en 2014. Quant au taux de chômage, il dépassait encore 10 % de la population active en fin d’année…Comment expliquer cette situation ?« Cela tient d’abord à un effet de composition : dans de nombreuses entreprises, la hausse des salaires est au moins indexée sur celle de l’inflation », explique Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Or, les prévisions d’inflation pour l’année écoulée étaient plutôt légèrement positives. « Dans les PME, le salaire est l’une des principales sources de motivation des collaborateurs », ajoute François Asselin, le patron de la CGPME. Le smic est aussi un facteur de soutien – ou de rigidité, selon le point de vue – salarial : il sert, comme l’inflation, de base pour les hausses de salaires. « Dans les PME, on a tendance à prendre l’évolution du smic et à dire “on ne va pas donner moins” », confirme M. Asselin.Autre explication : la progression chiffrée par le ministère est une moyenne. « Elle cache des disparités énormes entre les plus bas et les plus hauts salaires. Or, ce sont généralement ces derniers qui augmentent le plus vite, car ils disposent d’un pouvoir de négociation accru sur le marché du travail », souligne M. Heyer. Un élément de nature à faire progresser le salaire moyen, même en période de chômage de masse…Faut-il y voir un signe positif pour la consommation en France ?« Stricto sensu, si le salaire augmente plus vite que l’inflation, le pouvoir d’achat augmente », confirme Eric Heyer. Mais là encore, la hausse annoncée vendredi est une moyenne. Les Français, dont les salaires sont les plus élevés, sont aussi ceux qui épargnent le plus. Le taux d’épargne dans l’Hexagone a atteint 15,8 % au troisième trimestre 2014, mais il s’échelonne de « 0 à 2 % pour les deux premiers déciles [les 20 % de salaires les plus bas] jusqu’à 37 % dans le dernier décile », précise l’économiste de l’OFCE. Concentrée sur les plus hauts revenus, la hausse du pouvoir d’achat est donc moins susceptible de doper la consommation hexagonale.Cette hausse des salaires va-t-elle pénaliser la compétitivité des entreprises françaises ?Oui, dans la mesure où cette progression est supérieure à celle de la productivité. « Entre 2000 et 2007, la progression réelle des salaires – corrigée de l’inflation – a évolué de pair avec la productivité. Mais depuis 2008, les gains de productivité ralentissent nettement », avertit Denis Ferrand, directeur général de l’institut de conjoncture COE-Rexecode. La productivité horaire a crû de 3 % en France depuis 2008, alors que le salaire par tête dans le secteur marchand s’est apprécié de 10 %, soulignait en 2014 une note du Conseil d’analyse économique.Pourquoi l’économie française tourne toujours au ralentiComparée à ses voisins européens, la France présente donc une « inertie en termes d’ajustements des salaires », souligne M. Ferrand. En Espagne, les salaires ont reculé au cœur de la crise, chutant de 12 % entre 2010 et 2012. En Allemagne, ils ont rebondi à partir de 2009 quand le pays a constaté des hausses de productivité. Rien de tel en France, où le salaire réel moyen n’a jamais reculé.Conséquence : « Les hausses de salaires pèsent mécaniquement sur les marges des entreprises », souligne M. Asselin. Ces dernières portent pourtant encore les stigmates de la crise : elles sont passées de 37,7 % au premier trimestre 2009 à 35,8 % au troisième 2014, selon l’Institut national des statistiques et des études économiques (derniers chiffres disponibles).Au Medef, on rappelle régulièrement qu’« il serait plus pertinent de privilégier la création d’emplois ou l’investissement, dans le cadre du pacte de responsabilité, par exemple, plutôt que la hausse des salaires ».Reste que la progression des salaires constatée en 2014 reste inférieure à sa moyenne de long terme. « Elle atteignait 2,5 % dans la décennie 2000-2010 », note M. Ferrand. De quoi expliquer le décalage entre la progression constatée et le ressenti des Français.Quelle tendance pour 2015 ?Cette faible progression des salaires devrait se poursuivre. Même si la croissance française accélère (1 % attendu cette année contre 0,4 % en 2014), « les gains de productivité vont rester faibles, et donc les possibilités de distribuer des augmentations de salaires aussi », résume M. Ferrand. De plus, comme l’inflation a été nulle sur l’année 2014, les chefs d’entreprise risquent de serrer davantage la vis en 2015. « Tant que le pays connaîtra un chômage de masse, il semble difficile d’envisager une accélération franche de la hausse des salaires », conclut M. Ferrand. Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) La fracturation hydraulique va commencer à être encadrée par le gouvernement américain. Celui-ci a effectivement annoncé, vendredi 20 mars, une série de règles contraignantes concernant cette technique de forage notamment utilisée dans l’extraction du gaz et du pétrole de schiste. Cette régulation, vivement contestée par les entreprises du secteur, était en cours de discussion depuis 2012.La fracturation hydraulique, qui consiste à injecter de l’eau, du sable et des produits chimiques dans le sous-sol pour y récupérer le pétrole et le gaz difficiles à extraire, suscite de plus en plus d’opposition aux États-Unis. « Il y a beaucoup de crainte et d’inquiétude de la part du public, particulièrement à propos de la sécurité de l’eau souterraine et de l’impact de ces opérations », explique Sally Jewell, la secrétaire à l’Intérieur, c’est-à-dire la responsable de l’exploitation des ressources naturelles et de la gestion des terres publiques aux États-Unis.Le Bureau de gestion des terrains (BLM) du département de l’Intérieur a reçu des contributions de plus de 1,5 million de particuliers et d’associations. « Nous pensons que ces normes sont essentielles », ajoute-t-elle soulignant que la réglementation actuelle date d’il y a 30 ans et qu’elle n’est plus adaptée à la situation actuelle.Secrets industrielsLes mesures annoncées vendredi vont obliger les groupes pétroliers et gaziers à renforcer l’étanchéité de leurs puits et des tests seront systématiquement effectués pour vérifier la qualité des parois en ciment censées empêcher la contamination des nappes phréatiques. Les sociétés devront aussi publier dans un délai des 30 jours quels produits chimiques elles injectent dans le sol pour permettre l’extraction.Ce sujet est une question sensible pour les compagnies pétrolières, qui sont très jalouses de leurs secrets industriels. Ainsi, récemment, en Caroline du Nord, Halliburton a fait un intense lobbying pour faire passer une loi, qui condamne toute personne qui divulguerait la liste des produits chimiques utilisés pour la fracturation hydraulique.Avant de commencer un forage, les compagnies pétrolières et gazières devront également fournir davantage d’informations concernant le stockage des fluides toxiques utilisés. Elles devront par ailleurs sécuriser les eaux usées dans des réservoirs couverts, au lieu de les évacuer, comme c’est parfois le cas, dans des fosses creusées à même le sol.Les compagnies devront aussi détailler comment elles comptent éliminer ces produits toxiques. Enfin, elles auront à fournir plus d’informations concernant les réserves d’eau situées à proximité du forage afin que celles-ci soient protégées.Un impact limitéCe premier pas vers une réglementation est toutefois limité dans la mesure où elle ne vise que les terrains qui sont la propriété de l’Etat fédéral. Cela ne représente que 11 % du gaz naturel exploité et 5 % des gisements de pétrole. Environ 100 000 puits sont concernés au total. La grande majorité de l’extraction se déroule en effet sur des espaces privés ou appartenant aux États fédérés, qui restent libres d’appliquer leurs propres règles.Certains, comme New York, ont interdit totalement la fracturation, tandis que d’autres, comme le Colorado, ont commencé à réguler le secteur. Mais beaucoup sont encore muets sur le sujet.Cela n’a pas empêché les compagnies pétrolières de protester vigoureusement contre cette nouvelle réglementation. Elles craignent notamment que ces mesures commencent à inspirer certains États pour mettre en place des règles plus contraignantes. Elles dénoncent également les coûts que cela va engendrer.Même si les mesures interviennent à un mauvais moment pour l’industrie, alors que le prix du baril a chuté de 50 % en un an, l’impact financier serait relativement limité. Le montant global pour le secteur a été évalué par le gouvernement à 32 millions de dollars (29,5 millions d’euros) par an, soit à peine 1 % du coût d’exploitation moyen d’un puits.Protestations du lobby pétrolierLa réaction du lobby pétrolier a néanmoins été immédiate. Quelques minutes après la publication des nouvelles règles, l’Independent Petroleum Association of America a déposé plainte, qualifiant ces mesures de « réaction à des préoccupations non fondées ».Pour Barry Russell, le responsable de l’organisation, « De la Californie à la Pennsylvanie, l’industrie du pétrole et du gaz naturel a joué un rôle crucial dans la relance de l’économie américaine, et la fracturation hydraulique a été la clé de cette renaissance. Cette nouvelle réglementation fédérale va ajouter des coûts pour nos producteurs indépendants », proteste-t-il, pronostiquant que le dispositif va conduire à faire fuir les investissements et peser sur les créations d’emplois.Vingt-quatre heures auparavant, le sénateur républicain de l’Oklahoma, James Inhofe, a tenté de couper l’herbe sous le pied du gouvernement en proposant une législation visant à interdire à l’Etat fédéral de réguler la fracturation hydraulique, laissant le champ libre aux Etats fédérés. En annonçant cette nouvelle réglementation, Barack Obama a ouvert un nouveau front avec les Républicains, désormais majoritaires au Congrès.Obama veut réduire de 40 % les émissions de méthane d’ici à 2025 Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.03.2015 à 17h34 • Mis à jour le20.03.2015 à 19h04 Créer une union monétaire pour pallier les répercussions négatives de la crise russe sur les pays de l'Union économique eurasiatique (UEEA). Tel est le projet défendu, vendredi 20 mars, par le président russe, Vladimir Poutine, à l'occasion d'un sommet trilatéral avec ses homologues kazakh, Noursoultan Nazarbaïev, et biélorusse, Alexandre Loukachenko, à Astana. Lire (édition abonnés) : Surprenante résistance de l’économie russe« Si l'on travaille main dans la main, il sera plus facile de réagir aux menaces financières extérieures et de protéger notre marché commun », a argué l'homme fort du Kremlin. « Notre union a été confrontée à des épreuves majeures », a estimé de son coté M. Nazarbaïev, avant d'en appeler à une plus grande coopération.Influence sur les ex-républiques soviétiquesLes liens politiques et économiques entre la Russie et les deux autres pays fondateurs de cette alliance, la Kazakhstan et la Biélorussie, ont été fragilisés par les retombées des sanctions imposées par l'Occident à Moscou pour son rôle présumé dans la crise ukrainienne. L'UEEA – dont sont également membres l'Arménie et le Kirghizistan – est un projet cher à Vladimir Poutine, qui cherche à restaurer l'influence de son pays sur les ex-républiques soviétiques.Lire aussi (édition abonnés) : La diplomatie ambiguë de Minsk et d'Astana envers MoscouCe sommet à trois, qui suivait des rencontres bilatérales entre le président kazakh et ses homologues russe et biélorusse, devait initialement avoir lieu le 12 mars. Il avait été annulé par la disparition de M. Poutine, qui s'est retiré dix jours durant de la vie publique, avant de réapparaître lundi, déclenchant de multiples rumeurs sur sa santé ou sa vie privée.Au cours de ces réunions, MM. Poutine et Loukachenko ont affiché leur soutien à M. Nazarbaïev, qui briguera en avril un nouveau mandat après vingt-trois ans de règne. 20.03.2015 à 15h22 • Mis à jour le20.03.2015 à 16h15 | Elodie Chermann Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Responsable carrière et mobilité dans un groupe industriel aéronautique, Cécile Léon estime qu'il faut aimer le service ou le produit qu'on fait dans cette entreprise, elle met aussi la priorité sur les possibilités d'évolution de carrière. Elle explique pourquoi.Elodie ChermannJournaliste au Monde 20.03.2015 à 14h46 • Mis à jour le20.03.2015 à 18h23 | Alexis Delcambre Exercice difficile que celui auquel s’est livré le PDG de Radio France, Mathieu Gallet, qui est allé répondre aux questions des salariés de l’entreprise réunis en assemblée générale, vendredi 20 mars.Le PDG de #RadioFrance seul face aux salariés en colère #grève pic.twitter.com/Hf93rTcfVd— LaGrue James (@Lagruejames) 20 Mars 2015Interrogé par une salariée sur la « faute morale » qu’aurait constituée la rénovation de son bureau pour un montant global de 105 000 euros, M. Gallet a répondu « comprendre cette colère », mais a ajouté que ces travaux avaient été votés avant son arrivée.Radio France : Mathieu Gallet fragilisé par le coût des travaux de son bureauSur les mesures d’économies envisagées pour résorber le déficit de l’entreprise, le PDG a expliqué poursuivre les négociations avec l’Etat pour fixer les objectifs et moyens de Radio France pour les cinq prochaines années."L'Etat ne va pas lâcher Radio France. Les négociations vont aboutir" #Gallet #RadioFrance— Jean Leymarie (@Jean_Leymarie) 20 Mars 2015M. Gallet a notamment expliqué que le départ de l’Orchestre national de France était une option."@delfsim: #Radiofrance #Gallet L'une des hypothèses est que l'Orchestre national de France "prenne son autonomie" Tollé."— Marion L'Hour (@MarionLHour) 20 Mars 2015« Je me bats avec l’Etat pour qu’il n’y ait pas de départs contraints », a également déclaré le PDG, en réponse aux inquiétudes sur un possible plan de départs qui pourrait concerner 300 à 400 personnes.M. Gallet a mis en avant le poids du chantier de rénovation de Radio France, dont le coût a explosé et qui pèse aujourd’hui lourdement sur le budget. Ainsi, sur les 21 millions d’euros de déficit programmés pour 2015, 15 millions relèveraient d’amortissements liés au chantier.L’interminable chantier de la Maison de la radioLes salariés ont aujourd’hui le sentiment de devoir payer un lourd tribut à ce chantier et estiment qu’on prépare des économies sur la production de contenus pour continuer à financer l’ouvrage.#Gallet:"Je suis toujours en négociation avec l'Etat pour pouvoir finir le chantier". Les salariés: "Mais arrêtez avec votre chantier!" #AG— Julie Gacon (@juliegacon) 20 Mars 2015À l’issue d’un échange qui aura duré une heure trente, le PDG a quitté la scène du Studio 104.Bon Ben M. #Gallet a posé son micro et est parti sous les huées. The end.— Margaux Duquesne (@MduqN) 20 Mars 2015« Les salariés ont eu des éléments de langage, mais aucun élément de réponse », a jugé l’intersyndicale (CGT, SNJ-CGT, SUD, UNSA, CFDT, FOSNRT) dans un communiqué, évoquant « une crise de confiance vis-à-vis du PDG ». « C’était un peu un dialogue de sourds », a estimé Lionel Thompson, journaliste et délégué CGT.Les salariés de Radio France ont voté, vendredi après-midi, la reconduction de leur mouvement de grève.Radio France : les dépenses de la direction auscultéesAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Eveno Changement de direction chez HTC. Peter Chou, qui dirigeait le fabricant taïwanais de mobiles depuis sa création en 1997, a cédé son poste de PDG à Cher Wang, avec qui il avait co-fondé l’entreprise.Ce remaniement, annoncé vendredi 20 mars, prend effet immédiatement, indique un communiqué du groupe. Peter Chou ne quitte pas HTC : il dirigera le « laboratoire de développement du futur », où il lui reviendra d’identifier « les opportunités de croissance ».« Nous assistons à des changements rapides dans cette industrie, avec le smartphone qui s’impose comme un “hub” personnel qui nous connecte à un univers croissant d’objets intelligents. Nous avons été pionniers dans les smartphones ; nous conservons cet esprit pour exploiter le potentiel d’une nouvelle génération de produits et de services connectés », a expliqué la nouvelle patronne.Cette phrase en dit long sur le tournant qu’a engagé HTC pour se diversifier alors que son étoile dans les mobiles a quelque peu pâli depuis son apogée de 2011. « Le plus important c’est de réinventer HTC », se plaisait à souligner Peter Chou.DiversificationTout en se concentrant sur le segment des smartphones haut et moyen de gamme, le constructeur taïwanais a levé le voile sur Vive, un casque de réalité virtuelle, qui détecte les mouvements de la tête et, dans une certaine mesure, ceux du corps. Ce nouveau produit a été réalisé en partenariat avec le studio de développement américain Valve, un grand nom du jeu vidéo.Le groupe a aussi lancé, en octobre 2014, une caméra miniature, appelée ReCamera, s’attaquant ainsi au géant de ce marché, GoPro. HTC se positionne également sur le secteur des bracelets d’activités.Au quatrième trimestre de 2014 et pour la première fois depuis trois ans, le fabricant de mobiles a vu son chiffre d’affaires trimestriel augmenter. D’octobre à décembre, ses ventes ont progressé de 14,1 %, à 47,9 milliards de dollars taïwanais (1,25 milliard d’euros). Le bénéfice net s’est envolé de 51,6 %, à 470 millions de dollars taïwanais.Ce rebond n’efface pas toutefois l’effondrement de la part de marché du groupe dans les smartphones. Au sommet de sa gloire, au deuxième trimestre 2011, elle stétablissait à 11,7 % ; eIle est tombée sous les 2 % aujourd’hui. Smartphones : la difficile existence des concurrents d’Apple et de SamsungAnne EvenoJournaliste au Monde Jean-Michel Bezat A Moscou, à Kiev et à Bruxelles, on a une date en tête : le 31 mars. C’est ce jour-là qu’expire l’accord provisoire encadrant les livraisons de gaz du géant Gazprom à son client ukrainien Naftogaz. Un nouvel accord entre la Russie et l’Ukraine est nécessaire pour prolonger les fournitures à Kiev tout en sécurisant l’approvisionnement de l’Union européenne (UE), a prévenu la Commission de Bruxelles, jeudi 19 mars, à la veille de la relance de négociations tripartites dans la capitale belge.Ces discussions s’ouvrent donc quelques heures après que les chefs d’Etat des Vingt Huit ont plaidé pour la prolongation des sanctions économiques contre la Russie jusqu’à la fin de l’année – tout en reportant leur décision en juin – afin d’obliger le Kremlin à respecter les accords de Minsk qui portent sur la crise ukrainienne.L’Europe veut calmer le jeu face à la Russie de PoutineLes ministres russe de l’énergie, Alexandre Novak, son homologue ukrainien, Volodymyr Demtchichine, et le vice-président de la Commission européenne chargé de l’énergie, le Slovaque Maros Sefcovic, ne signeront pas d’accord. Mais ils définiront l’ordre du jour des discussions et les points à régler, en particulier le prix et les volumes à livrer à l’Ukraine, a indiqué la Commission. Tout arrêt des livraisons menace l’approvisionnement de l’Europe, dont 15 % du gaz consommé transite par ce pays en provenance de Russie.Kiev doit reconstituer ses stocksDébut 2014, Moscou avait décidé d’augmenter le prix du gaz vendu à Kiev de près de 100 dollars par million de BTU après le renversement du président Viktor Ianoukovitch et l’arrivée au pouvoir à Kiev des pro-occidentaux. En juin, Gazprom avait suspendu ses livraisons. Les deux pays étaient finalement parvenus à un accord provisoire, fin octobre, sous l’égide de l’UE : il prévoyait une réduction des prix, mais l’Ukraine devait régler progressivement sa dette gazière et payer par avance le gaz russe, tout en n’étant pas obligée de s’engager sur des volumes précis.Cet accord a permis aux Ukrainiens, mais aussi aux Européens, de passer l’hiver sans rupture d’approvisionnement. Au printemps, quand la consommation baisse, Naftogaz peut se fournir grâce à des flux inversés depuis la Slovaquie, la Pologne et la Hongrie. Kiev doit surtout reconstituer ses réserves pour l’hiver prochain, soit 20 milliards de mètres cubes, et pour cela, le pays a besoin de gaz russe. La Commission européenne estime que ses stocks n’excèdent pas 6,5 milliards de mètres cubes.Bruxelles souhaite qu’un accord russo-ukrainien court jusqu’à la fin 2016, quand le tribunal international de Stockholm, saisi par les deux pays, rendra son arbitrage. Leur contentieux a été relancé, en février, quand le Kremlin a demandé à Gazprom de livrer directement du gaz dans les zones de l’est contrôlées par les prorusses. Cette question des livraisons aux séparatistes ne sera pas traitée lors des pourparlers de Bruxelles, mais dans le cadre du suivi des accords de Minsk.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.03.2015 à 11h11 • Mis à jour le21.03.2015 à 10h51 | Guy Dutheil Etirer un peu l’avion ? Le doter de nouveaux moteurs ? Ou alors, plus simplement, équiper l’actuel appareil d’un nombre plus élevé de sièges ? C’est cette dernière option que la direction du constructeur européen Airbus étudie aujourd’hui pour faire évoluer le A380, ce gros-porteur entré en service voici sept ans, mais dont les ventes ne sont pas vraiment à la hauteur des premières espérances.L’idée, qui a la préférence de l’avionneur, consisterait à optimiser la cabine à deux ponts de l’appareil (les classes « première » et « affaires » sur le pont supérieur, la classe « économique » sur le pont inférieur). Cela permettrait de disposer d’un plus grand nombre de sièges « économiques » et « business », de porter de 525 à 800 passagers la capacité totale de l’avion et donc d’améliorer la rentabilité des vols pour les compagnies aériennes.C’est que, depuis des années déjà, ces dernières ne sont pas pleinement satisfaites par cet avion, qui, s’il est l’un des préférés des passagers, se révèle coûteux (son prix catalogue est de 428 millions de dollars). Après avoir, dans un premier temps, réclamé une version allongée de l’appareil, pour y disposer de plus de places, et donc diminuer les coûts au siège, elles demandent également désormais... 20.03.2015 à 09h56 • Mis à jour le20.03.2015 à 11h34 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)  Que faut-il retenir du mini-sommet de la zone euro consacré à la Grèce, qui s’est tenu, jeudi 19 mars 2015 dans la soirée, en marge d’un conseil européen à Bruxelles ? Ce rendez-vous de près de trois heures a rassemblé un comité restreint : le président français, François Hollande, la chancelière allemande, Angela Merkel, le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, celui de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, celui de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et le premier ministre grec, Alexis Tsipras.A-t-il été de nature à « faire bouger » des positions – celles du gouvernement grec, de ses créanciers, des pays de la zone euro – qui, depuis la réunion de l’Eurogroupe (dont les membres sont les ministres des finances des 19 pays de la zone euro) du 20 février, n’avaient pas vraiment évolué ?Quels sont les engagements pris au terme de cette réunion ?Les différents interlocuteurs de M. Tsipras lui ont répété qu’il devait respecter l’accord trouvé lors de la réunion de l’Eurogroupe du 20 février dernier. Et qu’il y avait urgence. « On a un accord dont il faut respecter les termes », ont seriné à l’unisson Mme Merkel et M. Hollande. Concrètement, Athènes doit chiffrer l’état des finances grecques, entrer en négociation sur une liste crédible de réformes et ne pas prendre de mesures qui coûtent de l’argent à l’État sans en discuter au préalable avec ses créanciers, contrairement à ce qui a pu se passer avec les « mesures humanitaires », adoptées mercredi 18 mars par le Parlement grec.Ces mesures doivent permettre de rétablir l’électricité pour les ménages ne pouvant plus payer leurs factures, d’attribuer une aide au logement à 30 000 foyers et d’accorder une aide alimentaire à 300 000 Grecs.La Grèce va répondre de façon « constructive » aux demandes de réformes de ses créanciers, qu'une équipe d'experts a été chargée de rédiger, a promis, vendredi amtin, le ministère grec des finances dans un communiqué.La tranche de prêts restant à débourser dans le cadre du deuxième plan d’aide au pays (environ 7,2 milliards d’euros) ne sera versée qu’une fois cet exercice achevé.« Trop de temps a été perdu », a relevé M. Hollande, à la fin du mini-sommet. Fin février, les Européens avaient convenu d’un premier rendez-vous avec Athènes à la fin du mois d’avril, afin de vérifier l’état d’avancement de l’accord du 20 février.Mais, sur le terrain, l’équipe de techniciens représentant les créanciers (BCE, Commission européenne, Fonds monétaire international) et chargée de négocier les réformes, n’a pas encore pu vraiment démarrer son travail.Le retour des « men in black » à AthènesPrésente à Athènes depuis le 12 mars, celle-ci ne pourrait pas travailler dans de bonnes conditions. Les équipes, isolées dans un hôtel de la capitale grecque, ne peuvent se déplacer dans les ministères, selon plusieurs sources européennes. Mario Draghi, le président de la BCE, a beaucoup insisté sur ces problèmes logistiques jeudi soir, selon une source proche des discussions.Que sait-on de l’état des finances grecques ?Jeudi soir, le premier ministre grec a assuré à ses collègues autour de la table que son pays serait à court de liquidités début avril. On a par ailleurs appris, selon des sources financières, que 300 millions d’euros avaient été retirés des comptes dans les banques grecques dans la seule journée de mercredi, accroissant la fragilité de ces dernières.Le Parlement grec crée une commission pour auditer la dettePour éviter un accident (panique des épargnants, contrôle des capitaux…), les dirigeants européens, qui redoutent un défaut de paiement partiel du pays dans les jours ou les semaines qui viennent, se sont engagés à « accélérer le calendrier ».L’Eurogroupe « se tient prêt à se réunir dès que possible », est-il indiqué dans les conclusions de la réunion. Si l’urgence financière se concrétise, cette instance pourra apprécier, en fonction des progrès accomplis côté grec, s’il y a lieu ou non d’accorder au pays un versement anticipé afin d’éviter le pire. Une situation qui pourrait se produire dès la fin de la semaine prochaine, si l’on en croit les propos alarmistes de M. Tsipras.M. Tsipras aura-t-il été réceptif au message européen ? Cela fait plus d’une semaine qu’un message de fermeté et d’urgence est adressé, en boucle, au gouvernement grec – à Berlin, Bruxelles et ailleurs en Europe. Ce mini-sommet n’a donc pas apporté de changement de tonalité.Il s’agissait toutefois d’un rendez-vous politique, de haut niveau. Qui plus est demandé par M. Tsipras lui-même.Ce mini-sommet lui permettra peut-être de mieux « vendre » la nécessité des réformes et un droit de regard des Européens à l’aile la plus radicale de son parti, Syriza. M. Tsipras a d’ailleurs obtenu, jeudi soir, une réassurance politique sur le fait que les réformes seront certes négociées avec les Européens, mais pas imposées par Bruxelles.Il s’agit d’un point essentiel pour Athènes, qui accuse l’ex- « Troïka » de ses créanciers (devenue « Groupe de Bruxelles ») d’avoir, depuis quatre ans, bafoué la souveraineté du pays et dicté des mesures d’austérité trop coûteuses socialement.Plus les Grecs sont pauvres, plus leurs revenus ont fondu avec la criseLe format resserré du mini-sommet a permis à des hauts dirigeants, en qui M. Tsipras a, a priori plus confiance, de dire des choses désagréables au premier ministre.Pour les Européens, ce « G7 » de la zone euro devait aussi permettre de faire baisser la pression qui était montée ces derniers jours, notamment entre l’Allemagne et la Grèce (demandes de réparations de guerre côté Athènes, le ministre grec des finances Yanis Varoufakis ridiculisé par les médias allemands). Au point que les scénarios de Grexit recommençaient à tourner et que la perspective d’un compromis s’estompait.L’Europe s’inquiète d’un « Grexit » par accidentLe rendez-vous du lundi 23 mars entre M. Tsipras et Mme Merkel, sur l’invitation de cette dernière, à Berlin, devrait permettre de poursuivre ce travail d’apaisement.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel Jets de pierres, voitures brûlées, affrontements avec la police… Mercredi 18 mars, Francfort, la capitale financière de l’Allemagne a été le théâtre de heurts entre manifestants anti-austérité (près de 6 000) et forces de l’ordre, mobilisées en nombre pour l’occasion.La manifestation était organisée à l’appel de Blockupy, alliance de divers mouvements anticapitalistes, comme Attac, de syndicats et de partis politiques venus de toute l’Europe, en particulier de Grèce et d’Espagne. Leur objectif : protester contre la politique de la Banque centrale européenne (BCE), qui inaugurait ce jour-là son nouveau siège. « Nous désirons une autre Europe », scandaient les manifestants.Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-5509b3e0609e9'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 9\r\n \r\n \r\nPoubelles et voitures incendi\u00e9es. Jets de pav\u00e9s contre la mairie de la ville. Jets de pierres contre les policiers aux abords du vieil op\u00e9ra. ... De premiers incidents ont eu lieu dans la nuit de mardi \u00e0 mercredi, puis mercredi en d\u00e9but de matin\u00e9e.\r\nCr\u00e9dits : Michael Probst \/ AP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Poubelles et voitures incendi\u00e9es. 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Les organisateurs attendent au moins 10 000 manifestants.\r\nCr\u00e9dits : KAI PFAFFENBACH \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"La manifestation est organis\u00e9e \u00e0 l\u2019appel de Blockupy, alliance de diff\u00e9rents mouvements de protestation, syndicats et partis politiques. 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Fin mars 2012, des d\u00e9bordements en marge d'une manifestation anticapitaliste \u00e0 Francfort s'\u00e9taient sold\u00e9s par un bless\u00e9 dans les rangs de la police et d'importantes d\u00e9gradations dans le centre-ville.\r\nCr\u00e9dits : MICHAEL DALDER \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"\"Ce d\u00e9ploiement policier est l'un des plus importants jamais organis\u00e9s dans la ville\", a d\u00e9clar\u00e9 une porte-parole de la police. 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Pas toujours. Voici pourquoi.La BCE est-elle responsable des politiques d’austérité en Europe ?Pas vraiment. Et dans tous les cas, bien moins que ne le disent les manifestants de Blockupy. « La BCE est un membre crucial de l’ignoble “troïka” [la Commission européenne, la BCE et le Fonds monétaire international (FMI), les bailleurs de fonds des pays en difficulté], qui, avec le Conseil de l’Union européenne [UE] ont promu l’austérité et les privatisations, avec comme conséquences un appauvrissement et une précarisation d’une grande partie de la population en Europe », peut-on lire sur le site du mouvement.C’est oublier que la BCE, indépendante des gouvernements, n’est pas responsable de la politique budgétaire des Etats membres. Elle ne s’occupe en effet que du volet monétaire : elle régule la quantité de monnaie en circulation, le loyer de l’argent – c’est-à-dire le coût du crédit, aujourd’hui au plus bas. Gendarme bancaire depuis novembre 2014, elle vérifie aussi que les plus gros établissements européens sont assez solides pour bien financer l’économie et font ce qu’il faut pour le rester.Les politiques budgétaires, c’est-à-dire le choix de couper dans les dépenses publiques ou non, d’augmenter les impôts ou non, relèvent des gouvernements, dans le cadre qu’ils ont choisi de respecter ensemble pour construire la zone euro. Comme par exemple, la cible de 3 % du produit intérieur brut (PIB) pour le déficit budgétaire, censée éviter que les dérives des finances publiques d’un Etat n’entraîne tous les autres dans la tourmente.En d’autres termes, si la France, la Belgique, l’Espagne ou encore l’Italie ont pris des mesures de rigueur pendant la crise, c’est parce que leur gouvernement l’a choisi. En grande partie sous la pression des marchés financiers, et souvent de Bruxelles, certes. Mais pas parce que la BCE le leur a demandé.Le cas des pays entrés sous assistance internationale entre 2010 et 2013 – la Grèce, l’Irlande, le Portugal et Chypre (l’Espagne a seulement reçu une aide pour ses banques) – est différent. Les politiques de rigueur y ont en partie été dictées par la troïka, dont la BCE faisait partie.Mais faire porter le seul chapeau à la BCE est réducteur. D’abord, parce que ses experts étaient en retrait au regard de ceux du FMI et de Bruxelles, bien plus en première ligne. De fait, en 2012, le FMI lui-même a fait son mea culpa, en reconnaissant qu’il avait sous-estimé l’impact récessif des mesures demandées à Athènes.De plus, lorsque la crise des dettes battait son plein, que les spéculateurs attaquaient la Grèce ou le Portugal, la BCE ne s’est pas contentée d’assister aux revues de la troïka, passive. Elle a déployé une série d’armes inédites, telles que son programme de rachats de dettes publiques (OMT), qui a mis un terme au risque d’explosion de la zone euro.Aurait-elle pu en faire plus ? Peut-être. Reste que pendant la crise, aucune institution ni gouvernement ne s’est autant relevé les manches pour sauver la monnaie unique.Exerce-t-elle un chantage aux réformes sur la Grèce ?Le 4 février, la BCE a fermé l’un de ses guichets de refinancement aux banques grecques, en refusant les obligations souveraines et les dettes garanties par Athènes qu’elle acceptait jusque-là de prendre en garantie (les « collatéraux »). Beaucoup ont qualifié cette décision de « coup d’Etat financier ». Les « maîtres non élus de Francfort » auraient ainsi voulu mettre les Grecs au pied du mur, afin de les contraindre à mettre en œuvre les réformes réclamées par la troïka.Ce n’est pas tout à fait exact. C’est d’abord sur les partenaires européens d’Athènes que la BCE a voulu mettre la pression. Sa crainte était que ceux-ci tardent à se mettre d’accord, fassent traîner les négociations en longueur, en lui laissant la responsabilité de financer toute seule la Grèce. Or, cela ne relève pas de sa mission. Accorder un régime de faveur à un pays en particulier est interdit par ses statuts – ceux-ci sont définis, faut-il le rappeler, par les Etats membres eux-mêmes.Si elle acceptait, avant le 4 février, de prendre les bons du Trésor grecs en garantie, pourtant classés en catégorie « spéculative » par les agences de notation, c’était uniquement parce que le plan d’aide en vigueur jusque-là lui garantissait que le pays ne risquait pas de faire défaut. Et donc, qu’elle n’essuierait jamais de pertes. « Son rôle n’est pas de prendre tous les risques à la place des investisseurs privés : on le lui reprocherait », remarque Eric Dor, économiste à l’IÉSEG (école de management).En somme, là aussi, la BCE est un peu trop facilement pointée du doigt. Si Athènes et les autres capitales européennes ne parviennent pas à s’entendre sur l’aménagement de l’aide à la Grèce, au risque que celle-ci finisse par sortie de la zone euro, ce n’est pas de son fait. Mais bien de celui de Berlin, d’Athènes, de Paris, de Bruxelles…Abuse-t-elle de son pouvoir ?Depuis la crise, la BCE a vu ses pouvoirs se renforcer considérablement. Il lui est parfois arrivé de sortir de son rôle purement monétaire pour envoyer un message politique aux Etats. Le sujet est sensible. Explosif, même, car en théorie, l’institution agit en toute indépendance des gouvernements.« En vérité, la position de la BCE est délicate », explique Alan Lemangnen, chez Natixis. « Elle est le reflet des défaillances de la zone euro elle-même : cela met tout le monde un peu mal à l’aise », ajoute Eric Dor.Le 19 novembre 2010, Jean-Claude Trichet, à l’époque président de la BCE, avait envoyé une lettre au ministre irlandais des finances, Brian Lenihan. Dévoilée il y a peu, celle-ci a fait scandale dans l’île verte. Le Français menaçait de couper les liquidités d’urgence, indispensables à la survie des banques irlandaises, si Dublin n’entrait pas sous un plan de sauvetage européen. Ce que le gouvernement irlandais fit presque aussitôt… Le même bras de fer s’est rejoué en 2013 avec Chypre.La BCE abuse-t-elle donc de sa position pour dicter sa loi aux Etats ? Peut-être. Mais il faut rappeler que si elle s’est permis de faire des recommandations pendant la crise, c’est aussi parce qu’il fallait bien que quelqu’un le fasse. On a tendance à l’oublier, mais les investisseurs ne faisaient alors plus confiance aux pays périphériques et pariaient sur l’explosion de la monnaie unique. Il était urgent de redresser les déficits – ou d’en montrer la volonté – pour éteindre l’incendie.Puisque les Etats européens étaient incapables de parler d’une seule voix, la BCE a retroussé ses manches. « Elle a comblé, parfois avec maladresse, le vide politique européen », reconnaît un diplomate.Est-elle responsable du chômage élevé au sud de la zone euro ?« La BCE a empiré la situation en Italie (…), elle est responsable du chômage élevé », a dénoncé, mercredi 18 février à Francfort, Eleonora Forenza, une députée européenne communiste italienne venue défiler. Là encore, l’institution fait un bouc émissaire bien facile.Si le chômage a bondi dans le sud de la zone euro, c’est d’abord du fait de la violente récession qui a explosé en 2009, suite à la crise financière de 2008. Celle-ci, faut-il le rappeler, est née de l’énorme bulle des crédits immobiliers – les fameux « subprimes » – qui a éclaté aux Etats-Unis en 2007. Cette envolée du nombre de demandeurs d’emploi est aussi le résultat de choix économiques pas toujours pertinents faits par certains pays européens dans les années 2000, comme la spécialisation excessive de l’Espagne dans l’immobilier.Enfin, si la reprise européenne est aujourd’hui moins vigoureuse que celle observée aux Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, c’est aussi le résultat des errements de la gouvernance économique de la zone euro, bien trop focalisée sur la seule question des finances publiques.Or, ces errements sont moins le fait de Mario Draghi, le président de la BCE, que de celui de la Commission européenne et des Etats eux-mêmes.La nouvelle tour de la BCE a-t-elle coûté trop cher ?A l’origine, la construction du nouveau siège devait coûter 850 millions d’euros. Mais finalement, la note s’est élevée à 1,2 milliard. Les coûts ont dérapé. Motif ? L’envolée des prix des matériaux de construction. Mais aussi la gestion du chantier parfois chaotique, et pas toujours bien maîtrisée. Résultat, les travaux ont pris trois ans de retard.Malgré ces dérapages, la BCE a entièrement financé l’addition sur ses fonds propres. Le coût total, de 1,2 milliard d’euros, représente un peu moins que les bénéfices réalisés en 2013 (1,4 milliard d’euros), notamment grâce aux intérêts touchés sur les titres que la Banque centrale détient en réserve. Surtout, posséder ces locaux permettra de réaliser des économies à moyen terme. Une opération gagnante, donc.Cet argument a un peu de mal à passer dans les pays mis sous tutelle de la troïka et auprès des militants de Blockupy. Ils estiment que la banque centrale ne s’est pas appliquée à elle-même la rigueur réclamée à Dublin, Athènes ou Lisbonne.Peut-on améliorer le fonctionnement de l’institution ?Bien sûr. Née en 1999, la BCE est une institution jeune : son homologue suédoise a été créée en 1668 ! À bien des égards, elle cherche encore ses marques, et la liste des pistes qui permettraient d’améliorer son fonctionnement est longue.Certains économistes estiment qu’il faudrait commencer par revoir son mandat. Aujourd’hui, celui-ci est d’assurer la stabilité des prix, avec une cible d’inflation de 2 % sur le moyen terme.D’autres banques centrales, comme celle des Etats-Unis, ont également pour mission de veiller au plein-emploi. Pourquoi ne pas confier cette tâche à la BCE ?Mais, là encore, se concentrer uniquement sur l’institut monétaire serait une erreur. Aujourd’hui, la BCE est la seule institution véritablement transnationale en zone euro, et c’est bien là le problème. Elle n’a pas d’équivalent côté budgétaire, ni politique.Entre le « semestre européen », le « two-pack », le « six-pack », les gouvernances européennes sont aujourd’hui si bureaucratiques et complexes que plus personne n’y comprend rien, y compris les « experts » et les gouvernements eux-mêmes…En d’autres termes, la BCE concentre aujourd’hui des critiques et des reproches qui devraient en vérité s’adresser à l’ensemble des institutions européennes, qu’il faudrait revoir en profondeur. Une tâche immense, à laquelle les Etats n’ont pas tous envie de se confronter. Pour eux aussi, pointer du doigt Francfort est souvent plus simple que prendre leurs responsabilités…Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Cheysson-Kaplan Plus d'un an après l'adoption de la loi du 20 janvier 2014 sur la réforme des retraites, le décret précisant une des mesures présentées comme majeure par le gouvernement vient d'être publié. Il s'agit de permettre aux jeunes de valider pour leur retraite leurs périodes de stage en entreprise, moyennant une opération appelée « rachat de trimestres ».Si les petits boulots d'étudiants comptent pour la retraite, ce n'est pas toujours le cas des stages. En fait, tout va dépendre de la rémunération du stagiaire. Si le stage est supérieur à deux mois, le stagiaire a le droit à une indemnité minimum de 3,30 euros de l'heure, soit 495 euros pour un temps plein (sur la base de 150 heures par mois). Mais à ce niveau, cette indemnité, exonérée de cotisations sociales, ne permet pas de se constituer des droits pour la retraite. Les stagiaires doivent être payés au-delà de ce montant pour cotiser pour leur retraite.Racheter les trimestres de stageOr, pour valider un trimestre, il faut cotiser au moins à hauteur de 1 441,50 euros : le stagiaire devra donc gagner 975,50 euros (pour 150 heures) minimum par mois pendant trois mois pour valider au moins un trimestre.D'où l'idée du gouvernement de permettre aux stagiaires n'atteignant pas de tels niveaux de rémunération de valider ces périodes rétroactivement. Pour cela, ils devront racheter ces trimestres de stage, moyennant le versement d'une cotisation fixée à 380 euros par trimestre – ils peuvent étaler leurs versements sur 12 ou 24 mensualités. Un montant entièrement à leur charge, l'entreprise n'ayant rien à débourser. Les trimestres ainsi rachetés permettront d'atteindre plus rapidement le nombre de trimestres requis pour obtenir le taux plein (172 trimestres pour les générations nées à partir de 1973).Concrètement, cette possibilité n'est ouverte que pour les stages obligatoires, c'est-à-dire ceux accomplis dans le cadre d'un cursus scolaire ou universitaire d'une durée minimum de deux mois, ayant donné lieu à la signature d'une convention de stage entre l'école ou l'université, l'étudiant et l'établissement d'accueil. Elle concerne aussi bien les stages en entreprise proprement dits que ceux effectués au sein de tout autre établissement : administration publique, association...InconvénientsLe nombre de trimestres rachetables est limité à deux, chaque période de stage de deux mois minimum permettant de valider un trimestre. Les trimestres validés par ce biais viennent en déduction des quatre trimestres d'années d'études supérieures que les jeunes peuvent également racheter à un tarif préférentiel dans les dix années suivants la fin de leurs études. En clair, les jeunes qui rachètent deux trimestres de stage ne peuvent racheter que deux trimestres d'années d'études à un tarif préférentiel. Enfin, seuls les stages débutant après la publication du décret, soit à compter du 16 mars 2015, peuvent être pris en comptePrincipal inconvénient de ce dispositif ? La demande doit être présentée au plus tard dans les deux ans suivant la fin du stage. Soit à environ une quarantaine d'année de l'âge du départ en retraite... Les jeunes qui voudraient profiter du dispositif le feront donc sans aucune visibilité sur ce que cette opération leur rapportera tant le système a de chance de changer d'ici leurs vieux jours. Il se peut même que cela ne leur serve à rien s'ils partent en retraite à l'âge du taux plein, car à cet âge ils auront automatiquement le droit à une retraite à taux plein sans que l'on tienne compte de leur durée d'assurance.Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Audrey Tonnelier Le cumul de poursuites pénales et administratives en matière boursière a été jugé non conforme à la Constitution par le Conseil constitutionnel, mercredi 18 mars. Véritable coup de tonnerre juridique, cette décision rend impossible la tenue du « procès EADS ». Dans cette affaire, sept dirigeants et ex-dirigeants du groupe européen d’aéronautique et de défense (rebaptisé depuis Airbus Group), dont l’ancien coprésident, Noël Forgeard, et son ancien numéro deux, Jean-Paul Gut, étaient soupçonnés de délit d’initiés ; deux actionnaires de référence de l’époque, les groupes Daimler et Lagardère, étaient aussi visés.Le Conseil constitutionnel rend impossible le procès EADSLa justice les soupçonnait de s’être enrichis indûment en vendant leurs stock-options, principalement en novembre 2005 et mars 2006, alors qu’ils auraient eu connaissance d’informations privilégiées quant aux difficultés des programmes A350 et A380 du groupe.Pourquoi le procès EADS n’aura-t-il pas lieu ?Les prévenus avaient déjà été jugés par l’Autorité des marchés financiers (AMF) en 2009. Cette dernière, à la surprise générale, les avait blanchis. Leurs avocats avaient alors posé aux Sages de la rue de Valois deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) : en substance, il s’agissait de savoir si une procédure consistant à poursuivre une seconde fois les mêmes personnes pour des faits identiques était valable.Le Conseil constitutionnel a donc répondu par la négative. Le tribunal correctionnel de Paris, chargé du dossier EADS, n’a désormais plus d’autre choix que de constater l’extinction de l’action publique.La décision du Conseil constitutionnel était-elle attendue ? Non. La majorité des avocats, y compris dans le camp des prévenus, n’osaient rêver à une annulation pure et simple du procès. En France en effet, en matière boursière comme dans d’autres domaines (droit fiscal, ordres professionnels…), justice administrative et justice pénale coexistent.Ce fut le cas dans l’affaire des fausses factures d’Altran. En 2007, l’AMF avait infligé des amendes allant de 500 000 à 1 million d’euros à d’anciens dirigeants de cette société de services informatiques. Cela n’avait pas empêché le tribunal correctionnel de Paris de se saisir du dossier.Le 26 septembre 2014, cinq personnes ont été condamnées à des peines de prison avec sursis et à des amendes allant jusqu’à 2,5 millions d’euros pour des délits d’initié lors de l’offre publique d’achat (OPA) menée en 2003 par Alcan sur Pechiney. Or, elles avaient déjà été sanctionnées par l’AMF en 2008.Pourquoi le Conseil a-t-il tranché en ce sens ? Aujourd’hui, le principe du cumul des sanctions est de plus en plus régulièrement remis en cause. Le 4 mars 2014, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) de Strasbourg avait rappelé (arrêt « Grande Stevens ») le principe du non bis in idem (« pas deux fois pour la même chose »), condamnant l’Italie dans une affaire de diffusion d’informations trompeuses sur le capital de Fiat. Cet arrêt de la CEDH a considéré que les prévenus, déjà sanctionnés administrativement par la Consob (l’AMF italienne), n’auraient pas dû l’être au pénal.Une nouvelle directive européenne sur les abus de marché a également repris, en avril 2014, ce principe du non bis in idem.Ces décisions faisaient figure d’épée de Damoclès pour la France. « Le Conseil constitutionnel a tiré les conséquences de la décision de la CEDH : il interdit le principe de la double poursuite, tout en limitant cette interdiction au droit boursier », apprécie Patrice Spinosi, avocat à la Cour de cassation, qui a défendu plusieurs personnes physiques dans le dossier EADS.Par ailleurs, seuls les non-professionnels sont concernés par cette décision. Pour les autres, le cumul des sanctions est toujours possible.La double poursuite est-elle interdite dans tous les domaines ? Non. En dehors des affaires boursières, une sanction disciplinaire pourra toujours faire l’objet de poursuites pénales.Les autres autorités administratives comme la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), ou l’Autorité de la concurrence…) ne sont pas concernées, de même que la sphère fiscale ou les ordres professionnels (médecins, avocats…).« Pour le grand public, procéder autrement aurait été incompréhensible », pointe un pénaliste. Exemple : un médecin dont la patiente serait décédée à la suite d’une erreur médicale pourra être jugé par son ordre (et le cas échéant radié), sans que cela l’exonère d’un procès au pénal.D’autres dossiers que celui d’EADS sont-ils concernés ?Une petite dizaine de dossiers boursiers sont actuellement en cours (Altran, Pechiney, Sacyr…) et sont donc potentiellement concernés.Le Conseil constitutionnel a donné au législateur jusqu’au 1er septembre 2016 pour élaborer une loi encadrant ces pratiques.Dans l’intervalle, c’est la première juridiction à se saisir d’un dossier (AMF ou justice pénale) qui le conservera, alors que jusqu’à présent, l’AMF pouvait transmettre au parquet les dossiers lui semblant relever de son ministère, tout en continuant en parallèle sa propre enquête.Les cas de doubles sanctions étaient cependant rares : moins de dix dossiers sur 300 depuis 2010.Comment faut-il faire évoluer la loi ?C’est toute la question. De part et d’autre, on a déjà commencé à plancher sur de possibles réformes. Un groupe de travail interministériel procède à un état des lieux de la jurisprudence, tandis que l’AMF doit rendre un rapport sur le sujet dans les prochaines semaines.Jusqu’à présent, le système dual possédait l’avantage de la rapidité : il faut en moyenne deux à trois ans à l’AMF pour constituer et instruire les dossiers, contre dix à douze années au pénal. « Cela tient à la spécialisation des enquêteurs de l’AMF et aux moindres possibilités de recours à chaque phase de l’instruction », explique un bon connaisseur de ces procédures.Les « pro-AMF » arguent qu’il ne s’agit pas, en l’occurrence, d’une justice au rabais. Depuis 2010, la commission des sanctions de l’AMF peut infliger des amendes allant jusqu’à 100 millions d’euros (contre 10 millions d’euros auparavant), contre 1,5 million au maximum au pénal. En revanche, l’AMF ne peut pas prononcer de peines de prison.De son côté, la justice pénale – et notamment le nouveau Parquet national financier créé en 2014 – possède un pouvoir d’investigation plus important : il peut par exemple perquisitionner sans autorisation. Mais sa lenteur lui fait perdre en efficacité pédagogique et dissuasive.Enfin, certains pointent les incohérences du système dual où deux enquêtes coexistaient : « Un prévenu a l’obligation de coopérer avec l’AMF, alors qu’au pénal, il a le droit de se taire », souligne Thomas Baudesson, avocat chez Clifford Chance et conseil d’Alain Flourens, un cadre d’EADS.Si l’idée de mettre en place une juridiction ad hoc est évoquée, la piste privilégiée semble être celle d’un « aiguillage » des dossiers, à l’image de ce qui se pratique au Royaume-Uni. Reste à savoir selon quels critères il se ferait, et qui, de l’AMF ou du parquet, prendrait la décision.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des finances et Sigmar Gabriel, son collègue de l’économie étaient on ne peut plus détendus – et complices – mercredi 18 mars quand ils ont présenté, devant la presse, les grandes orientations des budgets de l’Allemagne pour les années 2016 à 2019.Difficile pour un observateur non initié de deviner que le premier est l’un des dirigeants de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière Angela Merkel et que le deuxième est le président du Parti social-démocrate (SPD). C’est notamment ce dernier qui a décoché les flèches les plus assassines en direction de la Grèce.Si les deux hommes ont paru détendus, c’est surtout parce qu’ils sont convaincus que la croissance de leur pays restera robuste. Ils envisagent une progression du produit intérieur brut (PIB) de l’Allemagne de 1,5 % en 2015, puis de 1,6 % en 2016 et de 1,3 % chacune des années suivantes.L’Etat présentera, pour les années à venir, et comme en 2015, un budget en équilibre, voire symboliquement en très léger excédent. M. Schäuble s’y était engagé devant les électeurs.Si Sigmar Gabriel soutient sans réserve cette orthodoxie budgétaire, c’est parce que dans le même temps, les dépenses et les recettes devraient augmenter. Elles passeront de 302,6 milliards d’euros en 2015 à 312,5 milliards en 2016, puis à 318,9 milliards en 2017, à 327 milliards en 2018 et enfin à 334 milliards en 2019.Enveloppe supplémentaire pour la défenseCeci est évidemment très théorique, ne serait-ce que parce qu’il y a de nouvelles élections en 2017, mais le signal politique est clair : l’Allemagne dépensera davantage que par le passé. Dans quels domaines ? Une vingtaine de milliards d’euros seront consacrés aux « dépenses d’avenir » (infrastructures, réseaux à haut débit…) ainsi qu’au désendettement des communes et à l’aide au développement.Par ailleurs, les budgets relevant de la sécurité (armée et police) recevront un nouveau coup de pouce. Celui de la défense, qui est de 33 milliards d’euros, devrait passer à 34,2 milliards en 2016, puis grimper progressivement jusqu’à 35 milliards en 2019. Sur la période qui va de 2016 à 2019, ce ministère devrait ainsi disposer d’une enveloppe supplémentaire de 8 milliards d’euros. Cela devrait permettre à l’Allemagne d’augmenter sa participation aux actions de l’OTAN, comme elle s’y est engagée.Si les tensions internationales et les multiples problèmes techniques qui affectent actuellement une bonne partie des équipements de la Bundeswehr, l’armée allemande, justifient cet effort accru, l’opposition – et plus discrètement le ministère des finances – fait remarquer que ces deux dernières années, le ministère de la défense à rendu au budget deux milliards d’euros qui n’avaient pas été utilisés ; il souffre manifestement autant d’un problème d’organisation que d’un manque de moyen.Les instituts de conjoncture optimistesSi les dépenses augmentent mais que le budget reste équilibré, c’est évidemment parce que les recettes progressent aussi. Les revenus fiscaux devraient ainsi passer de 280 milliards d’euros en 2015 à 322 milliards en 2019.Par ailleurs, le ministère des finances compte sur une vingtaine de milliards d’euros d’autres ressources, comme les gains que lui reverse chaque année la Bundesbank, la banque centrale du pays. Prudent, M. Schäuble n’a intégré aucune recette émanant de l’hypothétique future taxe sur les transactions financières internationales.Ce projet de budget pour 2016 devrait être adopté par le conseil des ministres le 1er juillet. Il n’est pas exclu que M. Schäuble dispose d’une marge de manœuvre supplémentaire, puisque les principaux instituts de conjoncture prévoient pour cette année une croissance supérieure au 1,5 % retenu par le gouvernement.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Albert (Londres, correspondance) George Osborne a tenu promesse. Le chancelier de l’Echiquier a annoncé, mercredi 18 mars, à l’occasion de la présentation du budget britannique, l’instauration d’un impôt sur les « bénéfices détournés » des multinationales. Surnommé « taxe Google », et annoncé pour la première fois en décembre 2014, ce prélévement sera voté par le Parlement la semaine prochaine et mis en place en avril.Dans son budget 2015, M. Osborne table sur des recettes fiscales minimales la première année, puis de 275 millions de livres (380 millions d’euros) la deuxième année et de 360 millions de livres l’année suivante.L’objectif de la « taxe Google » est de mettre fin aux pratiques des grandes multinationales qui déclarent artificiellement des profits dans des pays à faible imposition, alors que leur chiffre d’affaires est réalisé ailleurs. Les géants de l’Internet – de Google à Amazon – se sont particulièrement illustrés en la matière.Trois pistes pour « mieux » taxer Google, Facebook et consortsLondres a donc décidé d’imposer à 25 % tous les « bénéfices détournés ». Il s’agit d’un taux plus élevé que celui qui est appliqué sur les profits des sociétés. Ce dernier passera, lui, à 20 % en avril ; une façon d’inciter les entreprises à abandonner toute mauvaise pratique.« A l’avant-garde des réformes fiscales »Tout le problème sera cependant d’identifier ces fameux « bénéfices détournés ». Pour cela, une nouvelle règle est créée pour forcer les entreprises qui réalisent des transactions avec des clients britanniques à avoir une existence légale au Royaume-Uni, au-delà d’un chiffre d’affaires minimum. L’application précise de cette « règle » demeure cependant floue et l’idée est très critiquée par les spécialistes.« Cela va au-delà des normes internationales et cela positionne le chancelier de l’Echiquier à l’avant-garde des réformes fiscales », estime Chris Sanger, le directeur des questions fiscales à Ernst & Young (EY). Il fait cependant remarquer que la décision de M. Osborne semble simplement être une façon d’aller au-devant des décisions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui est en train de négocier avec de nombreux pays l’instauration de nouvelles normes fiscales afin d’éviter la pratique des profits détournés.Mercredi, la Commission européenne a pour sa part proposé d’imposer aux Etats l’échange automatique des données sur leurs « tax rulings », c’est-à-dire leurs décisions fiscales concernant les entreprises.Bruxelles veut mieux détecter les pratiques fiscales abusivesEric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Prudhomme Une tendance « conso » de ces dernières années, ce sont les « box », ces coffrets que l’on offre et qui permettent aux destinataires, selon le thème retenu, de choisir un séjour à l’hôtel, opter pour un soin-détente, s’offrir un bon repas, assister à un événement sportif, etc. À cette liste, déjà large, de cadeaux il faut désormais ajouter… l’achat d’un appartement ou d’une maison. Car le secteur immobilier, après avoir expérimenté les ventes privées, s’immisce aussi, de façon un peu inattendue, dans ce domaine des « box », en plein essor.Ici, pas question toutefois de songer à offrir un choix d’accès à la propriété pour des appartements ou des maisons, comme on peut, avec les « box » actuelles, offrir le choix entre différentes escapades gourmandes, des destinations de week-end en amoureux, ou un panel de pratiques sportives. Le coffret « MaisonBox », créé par la start-up auxmeilleursconseils.fr, se veut avant tout un cadeau de « conseil achat immobilier ».Cette « box » est ainsi composée d’un livre et d’un DVD, mais aussi d’un support numérique (l’accès à l’ensemble des connaissances sur Internet), avec accès à un service en ligne d’experts en immobilier, chargés de répondre aux questions. Il s’agit, en somme, d’une formation accélérée pour éviter les pièges de l’achat immobilier.« Savoir par exemple qu’il vaut mieux, lorsque l’on contracte un crédit immobilier, prendre un cautionnement du crédit logement plutôt qu’une garantie hypothécaire, option en général conseillée par les notaires, car si l’on vend son bien avant le terme du crédit il n’y aura pas des frais de mainlevée pour lever l’hypothèque », précise Richard Emouk, l’un des trois cofondateurs d’auxmeilleursconseils.fr.« La barrière de l’information »De la même façon, il existe une « box » pour ceux qui veulent mieux comprendre l’investissement locatif et une autre pour se former aux pratiques de la SCPI (société civile de placement immobilier).L’idée de ces « box » immobilières est venue de l’un des fondateurs d’auxmeilleursconseils.fr, qui a connu quelques déboires, il y a deux ans, lors d’un achat immobilier, avec notamment des travaux non prévus qui ont considérablement alourdi sa facture. Pour réaliser ces cours accélérés, les fondateurs, qui n’étaient pas issus du secteur immobilier, ont rencontré notaires, fiscalistes, courtiers…Alors que, sur le marché immobilier, l’investissement locatif est à la peine, les « box », vendues exclusivement à la Fnac depuis un mois, « se vendent très bien », indique M. Emouk, gardant le secret sur les chiffres. « 80 % de ceux qui achètent nos box fantasment sur l’idée d’acheter ou de faire un investissement locatif et veulent se renseigner, ajoute-t-il. La barrière de l’information est importante dans le secteur de l’immobilier et le conseil souvent facturé à l’heure. »Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.03.2015 à 14h55 • Mis à jour le18.03.2015 à 17h24 Le successeur de Mory Ducros, le transporteur routier MoryGlobal, va demander le placement de l'entreprise en liquidation judiciaire au 31 mars, a fait savoir mercredi 18 mars un de ses portes-parole. C'est au tribunal de Bobigny qu'il revient de statuer sur cette requête.Plusieurs offres de reprise partielle de la société ont été déposées à la suite du placement en redressement judiciaire de MoryGlobal. Aucune n'englobe toutefois la totalité de l'entreprise. « La mieux-disante aujourd'hui prévoit la [sauvegarde] de 126 salariés, nous sommes 2 200, a détaillé à l'Agence France-Presse Jean-Claude Hacquard, élu CGT au comité d'entreprise. Il semblerait qu'il y ait eu une offre améliorée présentée hier au soir [mardi], mais nous n'en avons pas pris connaissance. »Selon le syndicaliste, la procédure de liquidation n'est qu'une manière de « démontrer techniquement que la trésorerie de l'entreprise ne permet plus d'assurer les salaires ». Et ce dernier de redouter un nouveau « drame social », comme celui vécu l'an dernier par Mory Ducros. Lire aussi le post de blog : Mory Ducros : drame social saison 2Cessation de paiementNée en 2014 du douloureux sauvetage du transporteur Mory Ducros par son actionnaire Arcole industries, MoryGlobal s'est déclaré début février en état de cessation de paiement – faillite – et a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Bobigny.Lire aussi en édition abonnés : Le transporteur MoryGlobal de nouveau en failliteCette décision, qui gèle temporairement les dettes antérieures de l'entreprise, a été assortie d'une période d'observation de six mois pour permettre à l'entreprise de trouver une solution au financement de son plan de redressement, ainsi qu'un repreneur.Le tribunal de commerce de Pontoise avait rejeté fin février la requête de MoryGlobal, qui demandait l'autorisation de vendre certains de ses actifs immobiliers pour poursuivre son activité. 18.03.2015 à 14h49 • Mis à jour le18.03.2015 à 16h11 | Philippe Jacqué Opel se retire du marché russe. La filiale européenne du constructeur américain General Motors (GM) l’a annoncé mercredi 18 mars, ajoutant qu’elle va également fermer, d’ici à la fin de l’année, son usine de Saint-Pétersbourg qui emploi un millier de salariés.Les perspectives sur le marché russe « ne sont pas bonnes, non seulement à court terme mais aussi à moyen et long terme », a justifié le patron de Opel, Karl-Thomas Neumann, dans une interview au journal allemand Handelsblatt. Les ventes de la filiale de GM se sont effondrées de 86 % en février par rapport au même mois de 2014. Depuis le 1er janvier, la chute s’établit à 82 % (sur un an) pour un marché qui est globalement en repli de 32 % ; cette année, la marque a écoulé 1 900 véhicules, contre plus de 10 000 un an plus tôt…Opel a expliqué dans un communiqué que la décision se traduirait par une charge de 600 millions de dollars (565 millions d’euros) dans les comptes de GM, une nouvelle perte qui vient s’ajouter à celles enregistrées par le géant américain en 2014, qui atteignaient 1,2 milliard d’euros…Une Bérézina pour tout le secteurCe sont les marques Opel et Chevrolet qui vont se retirer du marché russe, complètement pour la première et à l’exception de certains modèles ciblés pour la deuxième. Le partenariat avec le russe GAZ pour la fabrication de Chevrolet sera aussi stoppé. A l’avenir GM veut « se concentrer sur le segment premium du marché russe », à savoir les marques Cadillac et une poignée d’« icônes américaines » de Chevrolet.Le constructeur américain n’est pas le seul à subir une telle bérézina en Russie… C’est que le marché est habitué aux soubresauts depuis le début des années 2000. En 2005, le marché qui était en train d’exploser, avait déjà connu un important trou d’air. En 2012, alors que le pays affichait 2,9 millions d’immatriculations, les analystes prédisaient que la Russie allait dépasser, en 2015, le marché allemand, où il s’immatricule 3,2 millions de voitures. A cette date, les constructeurs envisageaient 3,5 millions de ventes à l’horizon 2015.Las, la crise en Ukraine et la chute du prix du pétrole, l’une des principales ressources en devises du pays, ont plongé l’économie russe dans le chaos. Le secteur automobile a été l’un des premiers à souffrir de l’inflation galopante du rouble. Après une baisse de 5 % des ventes en 2013 à 2,8 millions d’unités, le marché s’est encore contracté de 10 % en 2014, à 2,5 millions d’unités.Réduire l’exposition à un marché sinistréDans ce contexte, tous les constructeurs réduisent leur exposition au marché. L’alliance Renault-Nissan (dont les ventes ont chuté de 25 % en deux mois), qui détient AvtoVAZ, le constructeur de Lada, a décidé de suspendre la production quelques semaines sur ses sites le temps d’écouler les stocks. De plus, le groupe poursuit la restructuration à marche forcée de sa filiale russe avec le départ programmé de 1 100 cadres en 2015.Volkswagen (– 27 %) a aussi mis entre parenthèses la production et tente de conserver sa part de marché, en baissant ses ventes dans les limites du marché. PSA et Mitsubishi font également tourner leur usine de Kaluga au ralenti et revoient le prix de leurs véhicules au jour le jour selon l’évolution quotidienne du rouble. Lors des résultats annuels de PSA, Carlos Tavares, le président du directoire du groupe avait rappelé son ambition de diviser par deux ses pertes opérationnelles sur place malgré la chute du marché. Sur deux mois, les ventes du constructeur français se sont effondrées de 80 %…Hyunday-KIA à l’offensiveFord (– 70 %) ou Toyota (– 27 %) font le gros dos. « Nous cherchons à maintenir notre performance malgré l’effondrement du marché, explique Didier Leroy, chargé de la zone pour Toyota. Nous allons poursuivre les investissements dans notre usine de Saint-Pétersbourg en 2015 afin de préparer le lancement de notre Rav4, un SUV, en 2016 ». Ford a également annoncé la multiplication de nouveaux modèles pour sauvegarder son ancrage russe.Le plus offensif reste le groupe Hyundai-Kia. Depuis le début de l’année, les deux marques ont multiplié les rabais et ramasser pas moins de 7 points de parts de marché. Depuis le début de l’année, le groupe sud-coréen détient 20,1 % du marché, contre 13,1 % sur la même période de 2014. Malgré l’inflation, les ventes de Hyundai ont augmenté de 4 %, tandis que Kia reculait de 2,4 % pour un marché en chute de 38 %… Autres groupes en progression, à rebours du marché : Mercedes et BMW ; les deux marques consolident leur position.Désormais, pour 2015, Opel attend un marché russe à 1,5 million d’unités, moitié moins qu’en 2012… « Il est très volatil. Il peut baisser énormément très vite et remonter également rapidement… En gros, il ne faut pas quitter le pays dans la tempête. Il faut faire le gros dos et être prêt quand il redémarrera », rappelle un spécialiste du pays.Automobile : le réveil de l’EuropePhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.03.2015 à 12h26 • Mis à jour le18.03.2015 à 12h48 | Audrey Tonnelier Une loi chasse l’autre. L’une des mesures de la loi Hamon les plus décriées par les chefs d’entreprise va être profondément modifiée dans le cadre de la loi Macron. Cette disposition, en vigueur depuis le 1er novembre 2014, obligeait les chefs d’entreprise de moins de 250 salariés, désireux de céder leur affaire, à en informer leurs salariés au moins deux mois auparavant.La secrétaire d'Etat au commerce et à l'artisanat, Carole Delga a déclaré, mercredi 18 mars, à l’agence Reuters qu'elle déposerait un amendement en ce sens dans le cadre du projet de loi Macron sur la croissance et l'activité, en cours d'examen au Parlement. Cet amendement reprendra des propositions du rapport que lui a remis Fanny Dombre-Coste, députée PS de l’Hérault.Ce rapport suggère trois pistes pour assouplir cette obligation. D’abord, en cas de non-information des salariés, il n’y aura pas d’annulation de la vente mais une « simple » contravention, vraisemblablement un pourcentage du prix de vente de l’entreprise. Ensuite, l’obligation de s’assurer que chaque salarié a bien été mis au courant (très lourde en pratique, pour peu que l’un d’eux soit en congé de longue durée par exemple) sera allégée : la date de première présentation de la lettre recommandée suffira à faire foi. Enfin, le dispositif ne s’appliquera qu’aux ventes d’entreprises stricto sensu, et non plus aux cessions partielles ou intragroupes, qui n’ont pas à faire l’objet d’offres de reprise. « Nous avons trouvé un équilibre entre le renforcement des droits des salariés et la sécurisation juridique des cessions », estime Mme Dombre-Coste.Les patrons sont vent deboutDe fait, les chefs d’entreprise étaient vent debout contre cette disposition. Proposé à l’été 2013 par Benoît Hamon, alors ministre délégué à l’économie sociale et solidaire, dans le cadre d’une loi plus large visant notamment à encourager la formation de sociétés coopératives et participatives (SCOP), le droit d’information préalable des salariés devait éviter que des entreprises saines ne mettent la clé sous la porte, faute d’avoir trouvé un repreneur au moment du départ du patron. Mais ce dispositif était à certains égards devenu une usine à gaz pour les petits patrons. En ligne de mire, notamment : le délai de deux mois donné aux salariés pour reprendre l’entreprise, jugé irréaliste. Le Medef et Croissance Plus, qui regroupe les start-up et PME-ETI (entreprises de taille intermédiaire) de croissance, réclamaient la suppression pure et simple du dispositif.A lire également : Benoît Hamon veut encourager la reprise de sociétés en bonne santé par leurs salariés« Pour reprendre une entreprise, il faut en avoir l’envie, mais aussi les compétences managériales et les ressources financières », tacle-t-on chez Croissance Plus. « Cette loi est un déni de réalité, elle tue le secret des affaires et introduit encore de la complexité », tonne Thibault Lanxade, président du pôle entreprenariat et croissance au Medef.« Quand vous vendez votre entreprise, la confidentialité est l’une des clés de la réussite. Sinon, vous risquez de perdre des salariés, susceptibles d’aller voir ailleurs, mais aussi des clients et des fournisseurs », résume Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, secrétaire général de la CGPME (Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises).Mieux anticiper les cessions-transmissions d’entreprisesLa question de la confidentialité ne figure pas dans le rapport de Mme Dombre-Coste, qui estime que « les salariés n’ont aucun intérêt à faire fuiter l’information. » La CGPME se dit toutefois satisfaite de l’abandon d’une annulation de vente en cas de non-information. C’est que nombre de petits patrons, jugeant l’obligation trop contraignante, y ont déjà renoncé… Les propositions du rapport devraient figurer dans le projet de loi Macron pour la croissance et l’activité, via un amendement déposé par le gouvernement et qui sera examiné au Sénat, début avril, avant de revenir à l’Assemblée nationale avec l’ensemble du texte.Mais Mme Dombre-Coste souhaite aller plus loin. Dans le cadre des Assises de l’entreprenariat qui se tiendront en juin, elle planche sur les freins aux cessions-transmissions d’entreprises et sur la façon de mieux anticiper cette étape cruciale dans la vie d’une société, notamment à travers l’accompagnement et la formation des repreneurs – qu’ils soient salariés ou non. « Un chef d’entreprise qui vieillit, c’est toute son entreprise qui vieillit : il y a moins de projets, moins d’investissements… L’enjeu est macroéconomique », indique Mme Dombre-Coste.Les chiffres sont aujourd’hui parcellaires, mais, souligne le rapport remis à Bercy, une étude de la Banque populaire Caisses d’épargne (BPCE) estime à 37 000 le nombre d’emplois qui disparaissent chaque année, faute de repreneur, dans les entreprises saines de moins de 50 salariés, sur un total de 1,3 million d’emplois concernés par des cessions-transmissions.A lire également : Loi Hamon : pour une information des salariés sur la cession d'entrepriseAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Certains événements ont beau être attendus, ils n’en constituent pas moins un choc lorsqu’ils se produisent (ceci est une chronique économique et n’a rien à voir avec les élections départementales des 22 et 29 mars). Facebook a annoncé, mardi 17 mars, qu’il lançait un service de paiement entre « amis ». Une initiative logique, alors que tous les groupes technologiques se sont jetés dans la bataille du paiement en ligne ou par téléphone mobile.Google s’y est attaqué dès 2010 tandis qu’Apple propose, depuis octobre 2014, Apple Pay, un système de paiement sans contact (NFC) avec ses iPhone 6 ou en ligne. Une kyrielle de jeunes entreprises rivalisent aussi d’innovations sur ce marché auquel tout le monde prédit un avenir radieux. Les champions français spécialisés dans la sécurité des transactions comme Ingenico ou Gemalto ne sont pas en reste.Offensive de grande envergureDans ce fourmillement protéiforme, on ne va pas se risquer à deviner quelle solution technologique et surtout quel usage s’imposeront dans les prochaines années. Une chose est sûre, l’initiative de Facebook est la première étape d’une offensive de grande envergure. Mark Zuckerberg, le patron fondateur du réseau social, la préparait méthodiquement. Notamment avec le recrutement, en juin 2014, de David Marcus qui présidait PayPal, la filiale de paiement en ligne d’eBay.C’est par l’intermédiaire de son service de messagerie instantanée, Messenger, que Facebook va permettre, d’abord aux Etats-Unis, de transférer de l’argent sans frais. Messenger, qui sur mobile est une application distincte de Facebook, compte déjà plus de 500 millions d’utilisateurs par mois dans le monde tandis que le réseau social a largement dépassé le milliard. Fidèle à sa stratégie, Facebook va tenter, avec un service qui se veut simple d’usage, d’imposer une pratique sans chercher, dans un premier temps, à gagner le moindre centime avec.L’étape suivante sera de permettre d’acheter directement des produits proposés par les annonceurs ou de faire son shopping. Un jeu d’enfant, puisque les coordonnées de la carte bancaire seront enregistrées sur la plateforme et que les habitudes et les goûts de chaque « ami » seront dûment radiographiés.Le paiement en ligne risque d’être aux banques ce que le peer to peer (partage pair à pair) a été à l’industrie de la musique. Deux livres récents – Apple, bitcoin, PayPal, Google : la fin des banques ? (Philippe Herlin, Eyrolles, 184 pages, 14 euros) et Faites sauter la banque ! (Marc Fiorentino, Stock, 224 pages, 15,50 euros) – soulignent la faiblesse des groupes bancaires face à la révolution qui s’annonce.Il est prématuré d’affirmer, comme M. Herlin, que la banque sera la sidérurgie de la prochaine décennie. Mais les facteurs de bouleversement sont bien là. En 1972, la BNP détonnait avec son slogan « Votre argent m’intéresse ». Elle n’est plus toute seule.Paiement mobile : Facebook se jette dans la batailleJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard La fusion entre Holcim et Lafarge n’est pas morte. Malgré les tensions très fortes des deux derniers jours, les dirigeants du cimentier suisse et de son rival français espèrent bien aboutir à un accord pour sauver le projet de fusion des deux groupes. Peut-être dès ce mercredi.Un conseil d’administration de Lafarge devait se réunir à nouveau mercredi soir pour valider un projet de rapprochement revu et corrigé, avec de nouvelles modalités financières mais aussi des changements d’hommes.Le PDG de Lafarge, Bruno Lafont, qui devait devenir le patron opérationnel du nouvel ensemble mais était contesté par Holcim, deviendrait finalement coprésident de LafargeHolcim, sans rôle exécutif direct, selon plusieurs sources.Le poste de numéro un reviendrait à un autre Français, toujours choisi par Lafarge, a priori parmi ses principaux dirigeants. Son nom n’est pas connu à ce stade.« L’affaire n’est pas bouclée, mais je serais surpris que la fusion ne se fasse pas », confiait, mercredi matin, un proche de Lafarge, qui suit les négociations heure par heure. « Chacun fait des concessions, on avance, tout le monde veut réussir », dit-on comme en écho dans le camp d’Holcim.En Bourse, les investisseurs croient de nouveau au projet. L’action Lafarge, qui avait chuté de 8,5 % en deux jours, a rebondi de plus de 5 % mercredi, la plus forte hausse de l’indice CAC 40.Pourquoi le mariage Lafarge-Holcim est-il menacé ?Accord pour revoir les parités de la fusionLundi, le conseil d’administration d’Holcim avait créé la surprise, en annonçant que la fusion, négociée au printemps 2014, ne pouvait plus être menée à terme « dans sa forme actuelle », et qu’il souhaitait rediscuter des conditions du mariage. Le groupe suisse ne voulait plus ni des modalités financières prévues, ni de Bruno Lafont, l’actuel patron de Lafarge, qui était censé prendre les commandes du nouvel ensemble.La question financière a été la plus facile à négocier. « Aujourd’hui, il n’y a plus de discussion sur ce point », assure une source. Lafarge a accepté de revoir les parités de la fusion. Le prix auquel Holcim rachètera Lafarge sera réduit par rapport aux modalités initiales, compte tenu de la baisse du cours de Lafarge au cours des dernières semaines. « Les conclusions du marché sont sans appel et s’imposent comme un juge de paix : résultante de la chute de l’action Lafarge, la fiction de la parité 1 pour 1 et avec elle celle de la fusion entre égaux a vécu », commentait l’analyste Jean-Christophe Lefèvre-Moulenq, de CM-CIC Securities, dans une note publiée mercredi matin.La question la plus délicate était celle du rôle de Bruno Lafont, le PDG de Lafarge. Holcim juge qu’il se prend trop pour un « patron de droit divin », et n’est pas l’homme idoine pour mener la fusion. La confiance est visiblement rompue. « Il faut donc trouver une façon de le faire partir ou de le mettre sous tutelle, sans qu’il perde la face pour autant », glissait un familier d’Holcim mercredi matin.Devant la détermination d’Holcim, Lafarge et ses grands actionnaires ont fini, mardi, par accepter de discuter du sujet. Et M. Lafont lui-même s’est semble-t-il résolu à n’être que co-président, afin que ce mariage auquel il tient tant finisse par se concrétiser.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Michel et Audrey Tonnelier La décision est tombée. Mercredi 18 mars, le Conseil constitutionnel a jugé non conforme le cumul de poursuites pénales et administratives en matière boursière, rendant impossible la tenue du procès EADS.Ce procès, ouvert le 3 octobre 2014, n’avait duré qu’une journée. Il aurait dû porter sur la possible culpabilité de sept dirigeants et ex-dirigeants de l’avionneur (rebaptisé depuis Airbus Group), dont l’ancien coprésident d’EADS, Noël Forgeard, son ancien numéro deux, Jean-Paul Gut. Etaient également visés deux actionnaires de référence de l’époque, les groupes Daimler et Lagardère.La justice les soupçonnait de s’être enrichis indûment en vendant leurs stock-options, principalement en novembre 2005 et mars 2006, alors qu’ils auraient eu connaissance d’informations privilégiées quant aux difficultés des programmes A350 et A380 du groupe.Mais une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), posée par les avocats des prévenus le 3 octobre, avait tout remis en cause. Ces derniers avaient demandé aux sages de se prononcer sur la validité d’une procédure consistant à poursuivre une seconde fois les mêmes personnes pour des faits identiques - le principe du non bis in idem (pas deux fois pour la même chose).En effet, les prévenus avaient déjà été jugés par l’Autorité des marchés financiers (AMF) en 2009. Qui plus est, le gendarme de la Bourse les avait, à l’époque, blanchis. Lire aussi notre décryptage : Le « procès EADS » en cinq questionsLe 28 janvier, la Cour de cassation avait transmis la QPC au Conseil constitutionnel. Le tribunal correctionnel de Paris, chargé du dossier EADS, n’a donc désormais d’autre choix que de constater l’extinction de l’action publique.« Choisir entre AMF et justice pénale »« Le Conseil constitutionnel suit les arguments que j’avais développés dans les affaires EADS et Altran [affaire de fausse information financière passée au tribunal correctionnel en 2014] », a réagi Frédéric Peltier, l’avocat d’Alain Flourens, l’un des cadres mis en cause. « Pour l’avenir, en matière de droit boursier, il faudra choisir entre l’Autorité des marchés financiers (AMF) et la justice pénale. » Cette situation pose de nouvelles questions en matière de délits financiers. La première option (AMF) est de loin la plus rapide, mais elle n’offre pas le même pouvoir d’investigation que la justice et ne permet pas de prononcer des peines de prison.Quant à la seconde, via le nouveau Parquet national financier créé en 2014, elle est plus lente et perd ainsi de son efficacité pédagogique et dissuasive. Un véritable débat sur la répression des délits financiers va donc devoir s’ouvrir.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAnne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Eveno Facebook a annoncé, mardi 17 mars, le lancement d’un système de paiement mobile, qui va permettre à ses utilisateurs d’envoyer de l’argent entre « amis », par le biais de son application de messagerie dédiée aux appareils mobiles Messenger.Disponible uniquement aux Etats-Unis pour l’instant, ce service gratuit sera déployé progressivement dans les « prochains mois », a précisé dans un communiqué le réseau social, qui va ainsi concurrencer des services similaires comme Square Cash, le service porté par Snapchat.Votre argent intéresse Mark ZuckerbergPour transférer l’argent, les membres de Facebook utiliseront leurs cartes bancaires et l’argent sera transmis à leur destinataire dans les trois jours environ, selon la banque, a ajouté Facebook.Concrètement, ce service semble assez simple. Lors d’une conversation sur Messenger, si vous souhaitez envoyer de l’argent à un ami il suffira de cliquer sur l’icône représentant un dollar, de renseigner le montant que vous souhaitez envoyer et enfin de l’envoyer via le « chat ». Evidemment, avant de pouvoir utiliser ce service, il aura fallu donner un numéro de carte bancaire (Visa ou Mastercard) sur son compte Facebook.500 millions d’utilisateurs pour MessengerFacebook gère déjà beaucoup de transferts d’argent sur sa plate-forme pour les annonceurs publicitaires et les jeux. Pour ces paiements, le groupe américain assure qu’il utilise « des systèmes de sécurité qui cryptent la connexion » entre le réseau social et l’utilisateur, ainsi que les informations de la carte bancaire quand l’abonné demande de les stocker.Selon des chiffres communiqués en novembre 2014 par Facebook, 500 millions de personnes utilisent chaque mois au moins une fois l’application.L’annonce de Facebook intervient dans un marché du paiement où les acteurs se multiplient. A côté de PayPal – dont Facebook avait débauché le patron David Marcus – d’autres géants de l’Internet, comme les chinois Tencent et Alibaba, sont en course pour transformer leurs sites en plateformes de paiement en ligne.Google a pour sa part racheté, en février, la technologie de Softcard pour relancer Wallet, son porte-monnaie virtuel.Le coup d’accélérateur sur ce marché est intervenu avec l’annonce, en octobre 2014, par Apple du lancement d’une fonction paiement sur son nouvel iPhone 6, Apple Pay.Lire aussi (abonnés) : Un marché du paiement dopé par l’initiative d’AppleAnne EvenoJournaliste au Monde Denis Cosnard Vingt ans, c’est le bel âge pour Eurotunnel. Après avoir frôlé la faillite en 2007, l’exploitant du tunnel sous la Manche inauguré le 6 mai 1994 est désormais une machine à cash parfaitement huilée. Pour preuve, les résultats publiés mercredi 18 mars. Sortie du rouge en 2007, l’entreprise est à présent nettement bénéficiaire : elle a dégagé un profit avant impôt de 56 millions d’euros en 2014, contre 20 millions l’année précédente. Et elle progresse plus vite que prévu.« Nous avions fixé comme objectif d’atteindre 500 millions d’excédent brut d’exploitation en 2015, nous réalisons cet objectif avec un an d’avance », se félicite la direction.Jacques Gounon, le PDG qui a remis Eurotunnel sur les rails, est persuadé que le mouvement va se poursuivre. Il a même révisé à la hausse les objectifs financiers. Le groupe vise dorénavant un excédent brut d’exploitation de 535 millions en 2015, qui monterait à 580 millions en 2016.Un plan de sauvetage efficaceLes actionnaires se frottent les mains. Le dividende va augmenter de 20 % cette année. Quant à l’action Eurotunnel, elle n’arrête pas de monter depuis l’été 2013. En Bourse, Eurotunnel vaut désormais 6,8 milliards d’euros, 85 % de plus qu’il y a trois ans.Clairement, le plan de sauvetage financier a été efficace. La dette nette a été ramenée de 9 milliards à 3,5 milliards d’euros, et ne constitue plus un problème. Parallèlement, l’activité est en nette progression, « tirée par la reprise économique en Grande-Bretagne et les signes d’amélioration en Europe ».Le trafic reste certes loin des projections initiales. En 2014, quelque 10,4 millions de passagers ont utilisé l’Eurostar, au lieu des 30 millions espérés il y a vingt ans. Mais leur nombre ne cesse de croître, et celui des trains de marchandises plus encore. En un an, le chiffre d’affaires a ainsi progressé de 7 % à taux de change constant, à 1,2 milliard d’euros.Seul vrai souci : sous la pression de la justice britannique, Eurotunnel va devoir stopper son activité de transport par ferries, encore déficitaire mais en plein essor. A partir du 9 juillet, le groupe n’aura plus le droit de faire circuler, entre Calais et Douvres, les trois bateaux qu’il avait rachetés à l’ex-compagnie SeaFrance. Il les a mis en vente en janvier, et a reçu quatre marques d’intérêt. Des discussions vont débuter avec ces candidats.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.03.2015 à 15h22 • Mis à jour le20.03.2015 à 16h15 | Elodie Chermann Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Responsable carrière et mobilité dans un groupe industriel aéronautique, Cécile Léon estime qu'il faut aimer le service ou le produit qu'on fait dans cette entreprise, elle met aussi la priorité sur les possibilités d'évolution de carrière. Elle explique pourquoi.Elodie ChermannJournaliste au Monde 20.03.2015 à 14h46 • Mis à jour le20.03.2015 à 17h07 | Alexis Delcambre Exercice difficile que celui auquel s’est livré le PDG de Radio France, Mathieu Gallet, qui est allé répondre aux questions des salariés de l’entreprise réunis en assemblée générale, vendredi 20 mars.Le PDG de #RadioFrance seul face aux salariés en colère #grève pic.twitter.com/Hf93rTcfVd— LaGrue James (@Lagruejames) 20 Mars 2015Interrogé par une salariée sur la « faute morale » qu’aurait constituée la rénovation de son bureau pour un montant global de 105 000 euros, M. Gallet a répondu « comprendre cette colère », mais a ajouté que ces travaux avaient été votés avant son arrivée.Radio France : Mathieu Gallet fragilisé par le coût des travaux de son bureauSur les mesures d’économies envisagées pour résorber le déficit de l’entreprise, le PDG a expliqué poursuivre les négociations avec l’Etat pour fixer les objectifs et moyens de Radio France pour les cinq prochaines années."L'Etat ne va pas lâcher Radio France. Les négociations vont aboutir" #Gallet #RadioFrance— Jean Leymarie (@Jean_Leymarie) 20 Mars 2015M. Gallet a notamment expliqué que le départ de l’Orchestre national de France était une option."@delfsim: #Radiofrance #Gallet L'une des hypothèses est que l'Orchestre national de France "prenne son autonomie" Tollé."— Marion L'Hour (@MarionLHour) 20 Mars 2015« Je me bats avec l’Etat pour qu’il n’y ait pas de départs contraints », a également déclaré le PDG, en réponse aux inquiétudes sur un possible plan de départs qui pourrait concerner 300 à 400 personnes.M. Gallet a mis en avant le poids du chantier de rénovation de Radio France, dont le coût a explosé et qui pèse aujourd’hui lourdement sur le budget. Ainsi, sur les 21 millions d’euros de déficit programmés pour 2015, 15 millions relèveraient d’amortissements liés au chantier.L’interminable chantier de la Maison de la radioLes salariés ont aujourd’hui le sentiment de devoir payer un lourd tribut à ce chantier et estiment qu’on prépare des économies sur la production de contenus pour continuer à financer l’ouvrage.#Gallet:"Je suis toujours en négociation avec l'Etat pour pouvoir finir le chantier". Les salariés: "Mais arrêtez avec votre chantier!" #AG— Julie Gacon (@juliegacon) 20 Mars 2015À l’issue d’un échange qui aura duré une heure trente, le PDG a quitté la scène du Studio 104.Bon Ben M. #Gallet a posé son micro et est parti sous les huées. The end.— Margaux Duquesne (@MduqN) 20 Mars 2015« Les salariés ont eu des éléments de langage, mais aucun élément de réponse », a jugé l’intersyndicale (CGT, SNJ-CGT, SUD, UNSA, CFDT, FOSNRT) dans un communiqué, évoquant « une crise de confiance vis-à-vis du PDG ». « C’était un peu un dialogue de sourds », a estimé Lionel Thompson, journaliste et délégué CGT.Les salariés de Radio France ont voté, vendredi après-midi, la reconduction de leur mouvement de grève.Radio France : les dépenses de la direction auscultéesAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Eveno Changement de direction chez HTC. Peter Chou, qui dirigeait le fabricant taïwanais de mobiles depuis sa création en 1997, a cédé son poste de PDG à Cher Wang, avec qui il avait co-fondé l’entreprise.Ce remaniement, annoncé vendredi 20 mars, prend effet immédiatement, indique un communiqué du groupe. Peter Chou ne quitte pas HTC : il dirigera le « laboratoire de développement du futur », où il lui reviendra d’identifier « les opportunités de croissance ».« Nous assistons à des changements rapides dans cette industrie, avec le smartphone qui s’impose comme un “hub” personnel qui nous connecte à un univers croissant d’objets intelligents. Nous avons été pionniers dans les smartphones ; nous conservons cet esprit pour exploiter le potentiel d’une nouvelle génération de produits et de services connectés », a expliqué la nouvelle patronne.Cette phrase en dit long sur le tournant qu’a engagé HTC pour se diversifier alors que son étoile dans les mobiles a quelque peu pâli depuis son apogée de 2011. « Le plus important c’est de réinventer HTC », se plaisait à souligner Peter Chou.DiversificationTout en se concentrant sur le segment des smartphones haut et moyen de gamme, le constructeur taïwanais a levé le voile sur Vive, un casque de réalité virtuelle, qui détecte les mouvements de la tête et, dans une certaine mesure, ceux du corps. Ce nouveau produit a été réalisé en partenariat avec le studio de développement américain Valve, un grand nom du jeu vidéo.Le groupe a aussi lancé, en octobre 2014, une caméra miniature, appelée ReCamera, s’attaquant ainsi au géant de ce marché, GoPro. HTC se positionne également sur le secteur des bracelets d’activités.Au quatrième trimestre de 2014 et pour la première fois depuis trois ans, le fabricant de mobiles a vu son chiffre d’affaires trimestriel augmenter. D’octobre à décembre, ses ventes ont progressé de 14,1 %, à 47,9 milliards de dollars taïwanais (1,25 milliard d’euros). Le bénéfice net s’est envolé de 51,6 %, à 470 millions de dollars taïwanais.Ce rebond n’efface pas toutefois l’effondrement de la part de marché du groupe dans les smartphones. Au sommet de sa gloire, au deuxième trimestre 2011, elle stétablissait à 11,7 % ; eIle est tombée sous les 2 % aujourd’hui. Smartphones : la difficile existence des concurrents d’Apple et de SamsungAnne EvenoJournaliste au Monde Jean-Michel Bezat A Moscou, à Kiev et à Bruxelles, on a une date en tête : le 31 mars. C’est ce jour-là qu’expire l’accord provisoire encadrant les livraisons de gaz du géant Gazprom à son client ukrainien Naftogaz. Un nouvel accord entre la Russie et l’Ukraine est nécessaire pour prolonger les fournitures à Kiev tout en sécurisant l’approvisionnement de l’Union européenne (UE), a prévenu la Commission de Bruxelles, jeudi 19 mars, à la veille de la relance de négociations tripartites dans la capitale belge.Ces discussions s’ouvrent donc quelques heures après que les chefs d’Etat des Vingt Huit ont plaidé pour la prolongation des sanctions économiques contre la Russie jusqu’à la fin de l’année – tout en reportant leur décision en juin – afin d’obliger le Kremlin à respecter les accords de Minsk qui portent sur la crise ukrainienne.L’Europe veut calmer le jeu face à la Russie de PoutineLes ministres russe de l’énergie, Alexandre Novak, son homologue ukrainien, Volodymyr Demtchichine, et le vice-président de la Commission européenne chargé de l’énergie, le Slovaque Maros Sefcovic, ne signeront pas d’accord. Mais ils définiront l’ordre du jour des discussions et les points à régler, en particulier le prix et les volumes à livrer à l’Ukraine, a indiqué la Commission. Tout arrêt des livraisons menace l’approvisionnement de l’Europe, dont 15 % du gaz consommé transite par ce pays en provenance de Russie.Kiev doit reconstituer ses stocksDébut 2014, Moscou avait décidé d’augmenter le prix du gaz vendu à Kiev de près de 100 dollars par million de BTU après le renversement du président Viktor Ianoukovitch et l’arrivée au pouvoir à Kiev des pro-occidentaux. En juin, Gazprom avait suspendu ses livraisons. Les deux pays étaient finalement parvenus à un accord provisoire, fin octobre, sous l’égide de l’UE : il prévoyait une réduction des prix, mais l’Ukraine devait régler progressivement sa dette gazière et payer par avance le gaz russe, tout en n’étant pas obligée de s’engager sur des volumes précis.Cet accord a permis aux Ukrainiens, mais aussi aux Européens, de passer l’hiver sans rupture d’approvisionnement. Au printemps, quand la consommation baisse, Naftogaz peut se fournir grâce à des flux inversés depuis la Slovaquie, la Pologne et la Hongrie. Kiev doit surtout reconstituer ses réserves pour l’hiver prochain, soit 20 milliards de mètres cubes, et pour cela, le pays a besoin de gaz russe. La Commission européenne estime que ses stocks n’excèdent pas 6,5 milliards de mètres cubes.Bruxelles souhaite qu’un accord russo-ukrainien court jusqu’à la fin 2016, quand le tribunal international de Stockholm, saisi par les deux pays, rendra son arbitrage. Leur contentieux a été relancé, en février, quand le Kremlin a demandé à Gazprom de livrer directement du gaz dans les zones de l’est contrôlées par les prorusses. Cette question des livraisons aux séparatistes ne sera pas traitée lors des pourparlers de Bruxelles, mais dans le cadre du suivi des accords de Minsk.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.03.2015 à 11h11 • Mis à jour le20.03.2015 à 12h23 | Guy Dutheil Airbus pourra-t-il échapper encore longtemps à la mise en chantier d’un A380 Neo, une nouvelle version, allongée, remotorisée, moins gourmande en carburant, de son gros-porteur, entré en service voici sept ans, mais dont les ventes ne sont pas aussi satisfaisantes que cela ? Pas sûr, tant la pression de certains de ses clients augmente pour obtenir la sortie d’un tel appareil.Tim Clark, le PDG d’Emirates, le réclame régulièrement. Le patron de la compagnie de Dubaï a de nouveau sollicité l’avionneur européen, dans un entretien au Financial Times, le 17 mars. Il attend d’Airbus un « business plan » pour un A380 Neo avant la fin mars.Airbus peut difficilement faire la sourde oreille. Emirates n’est pas un client comme un autre. A elle seule, la compagnie du Golfe a rempli près de la moitié (44 %) du carnet de commandes d’A380. Au total, Emirates est le client de 140 des 317 appareils commandés au total auprès d’Airbus.Avant de prendre une décision, le constructeur de l’appareil s’emploie à calmer le jeu avec Emirates. « Il s’agit d’une discussion avec un client et pas d’un conflit », fait savoir la direction du groupe. Et d’ajouter : « notre client exprime un besoin et nous regardons ce qu’il est possible de faire. »Passer de 525 à 800 passagersEn pratique, Airbus ne veut pas se précipiter. A Toulouse, au siège de l’avionneur, l’heure n’est plus aux investissements d’importance mais à la rentabilité des programmes déjà lancés. Car la mise en œuvre d’un A380 Neo coûterait cher. Pour l’avionneur, la facture serait de 1,5 milliard à 2 milliards d’euros. Ce dernier a d’ailleurs fait savoir qu’un Neo coûterait 10 % du prix du programme initial.Airbus a aussi d’autant moins envie de remettre la main à la poche que le programme A380 arrive enfin à l’équilibre en 2015, plus de sept ans après son entrée en service.Avant de débourser une telle somme, le groupe réfléchit donc à toutes les possibilités d’amélioration des capacités de l’A380 actuel. Celle qui a sa préférence consisterait à optimiser la cabine à deux ponts de l’appareil. Cela permettrait de transporter plus de passagers et donc de faire gagner de l’argent aux compagnies.Une des solutions imaginées est de placer les classes Première et Affaires sur le pont supérieur, le pont inférieur étant alors réservé aux passagers de la classe économique. De la sorte, fait savoir Airbus, les compagnies pourraient disposer tout à la fois d’un plus grand nombre de sièges « économiques » et « business » dans l’avion.Agencé en trois classes, Première, Affaires et Economique, un A380 peut emporter aujourd’hui 525 passagers. Avec une cabine intégralement dédiée à la classe économique, l’avion pourrait transporter jusqu’à 800 passagers.Prendre une décision « avant 2017 »En outre, la production d’un A380 Neo ne relève pas de la seule décision d’Airbus. Pour faire voler l’avion, il lui faut des moteurs. Des deux motoristes qui équipent l’avion géant – Engine Alliance et Rolls Royce – seul le second serait prêt à se lancer dans l’aventure Neo.Toutefois, le motoriste britannique, comme Airbus, veut la garantie d’un certain carnet de commandes avant de s’engager. En clair, les deux sociétés voudraient que les futures compagnies clientes signent pour « 200 à 300 avions ».Le Neo offrirait aussi beaucoup d’avantages pour Airbus. Il lui permettrait de faire perdurer le programme A380, l’avion préféré des passagers, et de conserver « l’outil industriel ». Aujourd’hui, indique l’avionneur européen « nous n’avons plus que quatre ans et demi de production d’A380 devant nous ». Pour poursuivre, sans rupture, avec la production d’un A380 Neo, « Airbus doit prendre sa décision avant 2017 ». De telle sorte, le nouvel « avion pourrait entrer en service en 2020 ».Si Airbus choisit le Neo, les commerciaux de l’avionneur devraient rapidement débuter leur « Authorization to offer » (ATO). C’est une étape incontournable avant le démarrage de tout nouveau programme ; elle permet aux constructeurs de faire le tour des compagnies aériennes pour tester leur appétence pour un nouvel avion.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.03.2015 à 09h56 • Mis à jour le20.03.2015 à 11h34 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)  Que faut-il retenir du mini-sommet de la zone euro consacré à la Grèce, qui s’est tenu, jeudi 19 mars 2015 dans la soirée, en marge d’un conseil européen à Bruxelles ? Ce rendez-vous de près de trois heures a rassemblé un comité restreint : le président français, François Hollande, la chancelière allemande, Angela Merkel, le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, celui de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, celui de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et le premier ministre grec, Alexis Tsipras.A-t-il été de nature à « faire bouger » des positions – celles du gouvernement grec, de ses créanciers, des pays de la zone euro – qui, depuis la réunion de l’Eurogroupe (dont les membres sont les ministres des finances des 19 pays de la zone euro) du 20 février, n’avaient pas vraiment évolué ?Quels sont les engagements pris au terme de cette réunion ?Les différents interlocuteurs de M. Tsipras lui ont répété qu’il devait respecter l’accord trouvé lors de la réunion de l’Eurogroupe du 20 février dernier. Et qu’il y avait urgence. « On a un accord dont il faut respecter les termes », ont seriné à l’unisson Mme Merkel et M. Hollande. Concrètement, Athènes doit chiffrer l’état des finances grecques, entrer en négociation sur une liste crédible de réformes et ne pas prendre de mesures qui coûtent de l’argent à l’État sans en discuter au préalable avec ses créanciers, contrairement à ce qui a pu se passer avec les « mesures humanitaires », adoptées mercredi 18 mars par le Parlement grec.Ces mesures doivent permettre de rétablir l’électricité pour les ménages ne pouvant plus payer leurs factures, d’attribuer une aide au logement à 30 000 foyers et d’accorder une aide alimentaire à 300 000 Grecs.La Grèce va répondre de façon « constructive » aux demandes de réformes de ses créanciers, qu'une équipe d'experts a été chargée de rédiger, a promis, vendredi amtin, le ministère grec des finances dans un communiqué.La tranche de prêts restant à débourser dans le cadre du deuxième plan d’aide au pays (environ 7,2 milliards d’euros) ne sera versée qu’une fois cet exercice achevé.« Trop de temps a été perdu », a relevé M. Hollande, à la fin du mini-sommet. Fin février, les Européens avaient convenu d’un premier rendez-vous avec Athènes à la fin du mois d’avril, afin de vérifier l’état d’avancement de l’accord du 20 février.Mais, sur le terrain, l’équipe de techniciens représentant les créanciers (BCE, Commission européenne, Fonds monétaire international) et chargée de négocier les réformes, n’a pas encore pu vraiment démarrer son travail.Le retour des « men in black » à AthènesPrésente à Athènes depuis le 12 mars, celle-ci ne pourrait pas travailler dans de bonnes conditions. Les équipes, isolées dans un hôtel de la capitale grecque, ne peuvent se déplacer dans les ministères, selon plusieurs sources européennes. Mario Draghi, le président de la BCE, a beaucoup insisté sur ces problèmes logistiques jeudi soir, selon une source proche des discussions.Que sait-on de l’état des finances grecques ?Jeudi soir, le premier ministre grec a assuré à ses collègues autour de la table que son pays serait à court de liquidités début avril. On a par ailleurs appris, selon des sources financières, que 300 millions d’euros avaient été retirés des comptes dans les banques grecques dans la seule journée de mercredi, accroissant la fragilité de ces dernières.Le Parlement grec crée une commission pour auditer la dettePour éviter un accident (panique des épargnants, contrôle des capitaux…), les dirigeants européens, qui redoutent un défaut de paiement partiel du pays dans les jours ou les semaines qui viennent, se sont engagés à « accélérer le calendrier ».L’Eurogroupe « se tient prêt à se réunir dès que possible », est-il indiqué dans les conclusions de la réunion. Si l’urgence financière se concrétise, cette instance pourra apprécier, en fonction des progrès accomplis côté grec, s’il y a lieu ou non d’accorder au pays un versement anticipé afin d’éviter le pire. Une situation qui pourrait se produire dès la fin de la semaine prochaine, si l’on en croit les propos alarmistes de M. Tsipras.M. Tsipras aura-t-il été réceptif au message européen ? Cela fait plus d’une semaine qu’un message de fermeté et d’urgence est adressé, en boucle, au gouvernement grec – à Berlin, Bruxelles et ailleurs en Europe. Ce mini-sommet n’a donc pas apporté de changement de tonalité.Il s’agissait toutefois d’un rendez-vous politique, de haut niveau. Qui plus est demandé par M. Tsipras lui-même.Ce mini-sommet lui permettra peut-être de mieux « vendre » la nécessité des réformes et un droit de regard des Européens à l’aile la plus radicale de son parti, Syriza. M. Tsipras a d’ailleurs obtenu, jeudi soir, une réassurance politique sur le fait que les réformes seront certes négociées avec les Européens, mais pas imposées par Bruxelles.Il s’agit d’un point essentiel pour Athènes, qui accuse l’ex- « Troïka » de ses créanciers (devenue « Groupe de Bruxelles ») d’avoir, depuis quatre ans, bafoué la souveraineté du pays et dicté des mesures d’austérité trop coûteuses socialement.Plus les Grecs sont pauvres, plus leurs revenus ont fondu avec la criseLe format resserré du mini-sommet a permis à des hauts dirigeants, en qui M. Tsipras a, a priori plus confiance, de dire des choses désagréables au premier ministre.Pour les Européens, ce « G7 » de la zone euro devait aussi permettre de faire baisser la pression qui était montée ces derniers jours, notamment entre l’Allemagne et la Grèce (demandes de réparations de guerre côté Athènes, le ministre grec des finances Yanis Varoufakis ridiculisé par les médias allemands). Au point que les scénarios de Grexit recommençaient à tourner et que la perspective d’un compromis s’estompait.L’Europe s’inquiète d’un « Grexit » par accidentLe rendez-vous du lundi 23 mars entre M. Tsipras et Mme Merkel, sur l’invitation de cette dernière, à Berlin, devrait permettre de poursuivre ce travail d’apaisement.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.03.2015 à 08h42 • Mis à jour le20.03.2015 à 14h31 | Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Les tutelles de Radio France n’ont pas tardé à réagir, deux jours après les révélations sur les frais de rénovation du bureau de Mathieu Gallet. Selon les informations du Monde, une enquête a été diligentée, jeudi 19 mars, par les ministères de la culture et des finances pour vérifier les dépenses de la présidence, de la direction générale et du comité directeur de Radio France. La mission doit rendre ses conclusions dans une quinzaine de jours. Son périmètre d’étude sera notamment les frais de réception, les voitures de fonction et les frais de mission.Mardi soir, Le Canard enchaîné avait révélé que 105 000 euros avaient été dépensés en frais de rénovation du bureau du PDG. La direction avait expliqué que 70 % de ce budget correspondait à des frais de rénovation de boiseries en palissandre, une essence rare, ce qui s’apparente à de l’entretien de patrimoine, et que ces travaux avaient été décidés avant l’arrivée de M. Gallet. Néanmoins, ces révélations ont profondément marqué l’entreprise, confrontée à des exigences d’économies. Cinq syndicats ont engagé une grève illimitée, jeudi.Radio France : Mathieu Gallet fragilisé par le coût des travaux de son bureauJeudi, dans les couloirs de Radio France, on évoquait aussi cette Peugeot 508 choisie pour remplacer la Citroën C6 de Jean-Luc Hees, dont M. Gallet souhaitait changer la sellerie. La direction de l’entreprise dément que le nouveau PDG ait demandé ce changement de sièges et explique que le renouvellement du véhicule était logique, le précédent comptant 125 000 km au compteur pour une valeur Argus tombée à 6 000 euros.« Problème de légitimité »À la Maison ronde – le siège de Radio France à Paris –, ces différents éléments ont nourri l’ironie et, parfois, la colère des personnels. Surtout, pour les syndicats, ils constituent une arme majeure alors qu’une grève potentiellement longue a commencé.Lors d’une assemblée générale jeudi matin, le comportement de M. Gallet a fait partie des sujets de discussion. « Il y a désormais un problème de légitimité du président », a ainsi lancé Philippe Ballet, délégué UNSA. Décrit comme un « gestionnaire », parlant plus volontiers aux médias qu’aux collaborateurs de son entreprise, le PDG a ainsi été affublé de l’étiquette « bling bling » lors des échanges. Sa décision, jeudi soir, d’annuler un concert prévu à l’Auditorium – alors que les musiciens grévistes avaient dit vouloir jouer – et de fermer le bâtiment au public, laissant l’orchestre improviser un récital dans le hall, a créé l’incompréhension.« Nous nous réjouissons de la mise en place de cette enquête, déclare Jean-Paul Quennesson, délégué SUD et membre de l’Orchestre national. Il y a à l’évidence des dépenses qui ne s’imposaient pas ou auxquelles on pouvait surseoir. La priorité doit être donnée aux outils de production et non de réception. L’Etat réagit vite car ces informations sont dévastatrices pour la parole du PDG. »« Si l’enquête ne porte que sur les frais de mission ou de réception, c’est frustrant, nuance Renaud Dalmar, délégué CFDT. Nous avons un problème majeur qui est le chantier de rénovation de la Maison de la radio, dont les coûts ont dérapé, c’est cela qu’il faudrait contrôler. »« Purger le sujet »De son côté, la direction s’affiche tranquille et voit dans cette enquête une opportunité de sortir de la polémique. « Cette mission est une bonne chose, indique Catherine Sueur, directrice générale déléguée. Cela devrait permettre de purger le sujet. » L’espoir est aussi celui d’une levée rapide de la grève. Mathieu Gallet devait s’adresser aux salariés de Radio France, vendredi à 11 heures.Le calendrier est serré. À la direction comme au gouvernement, l’heure est aux « arbitrages » sur les mesures d’économies, mais aussi les grands axes stratégiques de Radio France pour les cinq prochaines années. Aux yeux du gouvernement, il est indispensable qu’on ne puisse pas attaquer l’exemplarité de la direction de l’entreprise pendant cette période. Débat au CSALa direction du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) garde ses distances. Elle rappelle qu’elle ne dispose pas des comptes financiers de Radio France et que c’est le ministère de la culture qui exerce la tutelle. Le président Olivier Schrameck n’a donc pas appelé Mathieu Gallet pour évoquer les travaux qui ont fait polémique. « Le CSA régule les radios et les télévisions, pas les bureaux des présidents », abonde une source en interne.C’est pourtant le CSA qui a nommé M. Gallet, au terme d’une procédure censée tourner la page des nominations de l’ère Sarkozy. Comment juge-t-il son action, après un an de mandat ? Là encore, la présidence souligne que le CSA est une autorité collégiale, dont les membres n’ont pour l’instant pas débattu du bilan de Mathieu Gallet, et ne devraient en principe pas le faire avant le point d’étape prévu fin 2015.Le CSA fait le choix de la prudence et d’une lecture juridique de son rôle et de celui de la tutelle, plutôt que de réagir à chaud. Une décision qui semble fondée sur le pari que la situation peut s’arranger pour Mathieu Gallet. Car les difficultés du président de Radio France pourraient être imputées indirectement au CSA qui l’a nommé.Une autre source au CSA a un avis plus sévère et inquiet : « Mathieu Gallet donne le sentiment d’un homme assez seul, et qui est peu épaulé par les ministères, à la culture mais aussi à Bercy. On a l’impression d’un homme qui a du mal à faire face à la tempête. » Le CSA s’est-il donc trompé en le choisissant ? « La question se pose », estime cette source, rappelant « l’espoir » de renouveau et de gestion sérieuse suscité par sa candidature. « Mathieu Gallet a-t-il l’étoffe d’un patron d’audiovisuel de service public, dans cette période troublée pour le pays ? Nous allons le voir », conclut-on. Pour le CSA, les tensions autour de la présidence de Radio France sont en tout cas un élément de pression supplémentaire, au moment où il gère un dossier très sensible : la nomination du patron de France Télévisions, au plus tard le 22 mai.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin   Mais où est donc passée la cogestion à l’allemande, si souvent érigée en exemple ? La Lufthansa voit, pour le troisième jour consécutif, une partie importante de ses avions cloués au sol en raison d’un mouvement de grève du syndicat de pilotes Cockpit. Ce conflit social, qui dure depuis avril, s’envenime. L’ex-compagnie aérienne nationale allemande a déjà été confrontée, en 2014, à dix grèves de même nature.Le dialogue de sourds s’est installé outre-Rhin, non sans quelques similitudes avec le conflit le plus long de l’histoire qu’à connu Air France à l’automne 2014. La revendication des pilotes de la Lufthansa porte sur le maintien de la possibilité de partir en préretraite à 55 ans avec 60 % de la rémunération, alors que la direction propose, au moins pour les nouvelles recrues, de repousser l’échéance.La détermination des pilotes sur ce point impressionne, alors que la tendance à l’allongement des durées de cotisation à la retraite s’observe partout en Europe. Une seule explication permet de comprendre une telle mobilisation : les préoccupations des pilotes allemands dépassent la défense de ce qui peut être considéré comme un privilège suranné.Ils sont inquiets, certes, pour leur propre sort. C’est une grève corporatiste, qui intéresse 5 400 personnes sur les 120 000 salariés de l’entreprise. Mais ils le sont également pour l’avenir de leur compagnie et les choix de sa direction, notamment en matière de développement des vols à bas coût.L’établissement d’un diagnostic partagé facilitait, pendant les belles années de la cogestion, la négociation autour des mesures de transformation. La méthode a changé. Carsten Spohr, le patron de la compagnie, a martelé, le 12 mars, que le groupe avait manqué de courage dans le passé et se devait d’accélérer dans les réductions de coûts et les changements structurels. Du sang et des larmes pour répondre à la double offensive des compagnies à bas coût et de celles du Golfe.Des compagnies engourdiesDans le même temps, M. Spohr annonçait aux investisseurs que le bénéfice d’exploitation du groupe devrait grimper de 1,2 à 1,5 milliard d’euros en 2015. On peut comprendre le manque d’enthousiasme des pilotes.A continuer ainsi, on ne voit pas d’issue pour ces vieilles compagnies aériennes. Prisonnières d’un syndicalisme corporatiste et de directions obnubilées par la communication financière à destination des marchés, elles se trouvent bien engourdies face à une concurrence véloce.Développer des filiales à bas coût est une riposte commerciale pertinente. Mais cela ne peut se faire qu’avec l’adhésion des salariés, toutes catégories confondues.La Lufthansa est pour l’heure engagée dans un conflit où la surenchère prime sur le dialogue. Or, les gros trous d’air à répétition, non seulement cela donne le mal de l’air, mais cela abîme la machine.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicole Vulser En redressement judiciaire depuis l’été 2014, l’entreprise familiale de maroquinerie Texier, fondée en 1951 et implantée en Bretagne à Vitré (Ille-et-Vilaine), a été cédée, le 12 mars, au groupe Renaissance Industries, spécialisé dans la reprise de sociétés en difficultés. Le tribunal de commerce de Rennes a préféré cette offre aux trois autres qui étaient en lice, dont l’une, soutenue par l’ancien dirigeant, Jean-Luc Texier, le fils du fondateur, était mieux disante en ce qui concerne l’emploi, puisqu’elle se faisait fort de conserver tout le personnel.Dès le début de la procédure de redressement, une première vague de 80 licenciements est intervenue et, sur les 207 salariés que comptait Texier, seuls 83 ont été conservés par le repreneur. La CGT déplore que « les salariés ne soient qu’une variable d’ajustement », et précise que la production, assurée par 163 salariés, n’en comptera plus que 60.Jean-Luc Texier a annoncé sa volonté de faire appel de la décision du tribunal. Il s’estime floué car son entreprise « est cédée pour 60 000 euros alors que rien que les actifs immobiliers sont estimés entre 3 et 4 millions d’euros ».M. Texier était allé voir la présidente du tribunal de commerce de Rennes à l’été 2014, alors que l’entreprise accusait une petite baisse récurrente de son chiffre d’affaires (11,8 millions d’euros en 2013) et un premier déficit de 1,19 million d’euros. Il lui avait alors été conseillé un redressement judiciaire, afin de pouvoir mieux rebondir.Fin août, l’administratrice judiciaire, Sophie Gautier avait fait une requête rare, « de mission totale », écartant M. Texier de la direction générale. « Alors qu’on nous avait promis qu’un nouveau directeur de transition serait issu du monde du luxe ou de la maroquinerie, c’est finalement un commandant de police, Michel Catoire qui a été choisi », explique l’intéressé.Serrures changées le jour du jugementLes finances de l’entreprise, tout comme le carnet de commandes se sont dégradées, souligne l’ancien directeur, qui s’estime également trahi : celui qu’il avait choisi pour lui succéder, et a donc eu accès à toutes les informations financières ou commerciales, Stéphane Collaert, a rejoint l’offre défendue par Renaissance Industries.L’audience du 11 mars au tribunal de commerce a été, selon M. Texier « très choquante », puisque « tout ce que nous proposions était jugé irréaliste alors que les mêmes propositions défendues par Renaissance Industries étaient excellentes. » Avant même la publication du jugement, le 12 mars, dès 8 heures 30, le repreneur avait déjà envoyé un serrurier pour procéder à un changement des verrous dans l’après-midi, relève un constat d’huissier.Renaissance Industries récupère une PME qui bénéficie du label d’entreprise du patrimoine vivant. M. Collaert promet de ne « pas délocaliser la fabrication de la maroquinerie ». Il pense mettre en place des synergies avec GL Altesse, entreprise de bijoux fantaisie, implantée en Ardèche, reprise par Renaissance en mars 2014. L’idée n’est pas de vendre dans les boutiques des sacs et des bijoux, mais de démarrer une politique commune de distribution de ces produits à l’étranger.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat La France ne renouera peut-être pas avec son glorieux passé minier, mais elle peut relancer ce secteur où l’or, le plomb, le zinc, l’antimoine ou le tungstène (la fracturation hydraulique nécessaire à l’extraction des gaz de schiste a été écartée) n’ont pas disparu.Le gouvernement veut accompagner une éventuelle relance de ces activités en conciliant deux exigences : rendre compatibles l’exploitation des mines avec des règles de protection de l’environnement de plus en plus contraignantes ; et assurer une meilleure sécurité juridique aux entreprises minières.Les ministres de l’écologie, Ségolène Royal, et de l’économie, Emmanuel Macron, ont lancé, mercredi 18 mars, des « consultations formelles » et publiques sur l’avant-projet de loi de réforme d’un code qui date de 1810.Démarche assez rare, le texte a été élaboré par un conseiller d’Etat, Thierry Tuot, après des mois de concertation au sein d’un groupe de travail, qui a réuni des représentants de l’Etat, des juristes, des entreprises, des collectivités locales, des syndicats et des associations écologistes. Le gouvernement souhaite présenter un projet en conseil des ministres « avant la fin de l’année », indique-t-on dans l’entourage de M. Macron. La réforme devrait être faite par ordonnances.L’affaire Shell en Guyane comme point de départC’est la polémique suscitée par l’octroi des projets d’exploration pétrolière de Shell au large de la Guyane, qui avait poussé le gouvernement à rouvrir le dossier en juillet 2012. Les opposants à cette campagne de forages jugeaient que la majorité précédente avait fait la part trop belle aux entreprises, au mépris de la protection de la faune et de la flore.Le gouvernement Ayrault avait confié une première mission à M. Tuot sur le code minier. La réforme a pris du retard en raison du limogeage sans préavis de deux ministres, Delphine Batho (écologie), en juillet 2013, et Arnaud Montebourg (économie), en août 2014, de la complexité des enjeux et d’oppositions tranchées sur certains points entre industriels et écologistes.Le texte soumis aujourd’hui au débat compte 47 articles, soit deux fois moins qu’une première mouture datant de la fin 2013. Il réaffirme d’emblée le maintien du modèle minier français dans lequel l’Etat délivre les titres d’exploitation et où les ressources du sous-sol restent propriétés publiques. Il n’a jamais été question d’accorder aux particuliers la propriété du sous-sol, comme c’est la règle aux Etats-Unis.Renforcer les protectionsSi le gouvernement a écarté l’idée de fusionner le code minier avec celui de l’environnement, il veut renforcer les protections et associer les riverains des projets très en amont des travaux miniers. Ainsi leur ouverture sera soumise aux mêmes règles – contraignantes – que celles qui s’appliquent aux « installations classées pour la protection de l’environnement » (ICPE).Les exploitants devront faire davantage d’efforts pour réparer les dégâts causés par leurs activités et la loi prévoit de renforcer les droits à indemnisation de ceux qui en ont été victimes, même si les exploitants ont disparu.Pour les exploitations minières, il est prévu d’assurer « le haut niveau de sécurité juridique qu’elles requièrent », indique le gouvernement. La loi crée un Haut Conseil des mines où toutes les parties prenantes pourront débattre, ainsi qu’un « schéma national de valorisation et de préservation des ressources minérales et fossiles » (mis à jour tous les dix ans) qui définira ce qui sera exploitable ou non, où, et dans quelles conditions.Quant à la fiscalité minière, elle sera rénovée sur la base des propositions remises par plusieurs services d’ici à l’été, notamment par l’inspection générale des finances. Objectif : une « meilleure répartition des produits fiscaux entre l’Etat et les collectivités ».Des compétences, mais souvent en jachèreLa France a de grandes compétences minières, mais elles sont souvent en jachère. La dernière mine de fer a fermé en 1998, le charbon s’est éteint en avril 2004, d’autres minerais ont suivi au fil des ans.Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a perdu de son lustre d’antan, mais il dispose d’un patrimoine d’études considérable. L’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) peut apporter aussi un appui irremplaçable pour les ressources marines.Total ou la compagnie de géophysique CGG ont également de grands savoir-faire, mais ils les exploitent à l’étranger. La société Eramet, qui extrait le nickel et le manganèse, est pour sa part à la peine. Et Areva souffre, entre autres maux, de l’effondrement de l’uranium et des incertitudes sur l’avenir du nucléaire.Le gouvernement avait envisagé, en 2012, la création d’une Compagnie nationale des mines de France. Ce projet, alors défendu par Arnaud Montebourg, a été remis à plus tard, les pouvoirs publics n’ayant pas tranché sur la nécessité de créer une telle société publique. Quant aux experts, ils sont divisés sur la rentabilité – et donc l’intérêt – de l’exploitation minière en France. : Montebourg retourne au charbonJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Entre Lafarge et Holcim, la noce aura bien lieu. Après une dizaine de jours de négociations très tendues, ponctuées de menaces de rupture, l’industriel français et son rival suisse ont fini par trouver un accord dans la nuit du jeudi 19 au vendredi 20 mars. Ensemble, ils devraient donner naissance au leader mondial du ciment, avec un chiffre d’affaires supérieur à 30 milliards d’euros.Mais les modalités financières et l’organigramme du futur ensemble ont été revus et corrigés, et l’union ressemble de moins en moins à la « fusion entre égaux » promise. Symbole de ce nouveau rapport de force : Holcim a obtenu que Bruno Lafont, le PDG de Lafarge, qui devait devenir l’homme fort du géant du ciment et du béton en gestation, soit écarté de ce rôle-clé. Il figurera bien sur la photo de mariage, mais deux pas en retrait, en simple coprésident non exécutif, comme Wolfgang Reitzle, l’Allemand qui préside aujourd’hui Holcim.Au premier rang se tiendra le patron de LafargeHolcim… Son nom n’est pas encore connu. Les deux groupes se sont donné quelques jours de plus pour désigner celui qui devra prendre, au pied levé, le poste d’abord promis à M. Lafont, mener à bien le rapprochement, et diriger les 130 000 personnes du nouvel ensemble. Il devrait être choisi parmi les autres dirigeants de Lafarge, à moins d’être recruté en urgence à l’extérieur. Seule certitude : la nomination devrait aller vite. Elle interviendra au plus tard au moment du dépôt de l’offre publique lancée par Holcim sur Lafarge, sans doute début mai.« Basses manœuvres »Quant aux conditions financières de la fusion, elles deviennent plus favorables aux actionnaires d’Holcim. Dans le schéma initial, le cimentier suisse devait racheter son concurrent français en payant avec ses propres actions, sur la base d’un titre Lafarge pour un titre Holcim. Une parité qui permettait donc de parler de « mariage entre égaux ». Finalement, Holcim ne va payer que 0,9 action par titre Lafarge, soit 10 % de moins.Tout a basculé dimanche 15 mars. Dans l’après-midi, M. Lafont reçoit un coup de téléphone de M. Reitzle, lui annonçant qu’il lui envoie une lettre, sans dévoiler son contenu. Quand le mail arrive, c’est le choc. Le conseil d’Holcim demande que les termes financiers de la fusion soient revus en sa faveur, un sujet dont les deux hommes avaient déjà commencé à discuter depuis plusieurs jours, compte tenu du décrochage relatif de l’action Lafarge en Bourse depuis la mi-février. Mais M. Reitzle réclame en outre un changement d’organisation majeur : il ne veut plus de M. Lafont comme numéro un. Le Français serait trop arrogant, trop personnel, glisse l’entourage de M. Reitzle. Faute d’accord sur ces deux points, la fusion ne se fera pas, prévient Holcim.M. Lafont est furieux contre ce qu’il qualifie de « basses manœuvres suscitées par la frustration d’ego froissés ». « Ces attaques confondent mon engagement et mon énergie avec de l’autoritarisme, et ma simplicité avec du manque de considération », a-t-il lâché, jeudi, devant une soixantaine de ses cadres, ajoutant : « je ne laisserai pas salir Lafarge. »Le groupe français, qui réunit son conseil en urgence dès dimanche soir, tient d’abord un discours ferme. Prêt à « explorer la possibilité d’une révision de la parité », il n’acceptera « aucune autre modification des accords », avertit un communiqué.Le sacrifice de Bruno LafontMais très vite, M. Lafont et ses grands actionnaires, au premier rang desquels le Groupe Bruxelles-Lambert du milliardaire belge Albert Frère et du canadien Paul Desmarais, comprennent que cette position mène droit à l’échec, compte tenu de la détermination d’Holcim. Or ils tiennent plus que tout à la fusion. Elle doit permettre au groupe de mieux tenir le choc face aux cimentiers des pays émergents qui montent en puissance, et de réaliser des économies d’échelle estimées à terme à 1,4 milliard d’euros par an.En milieu de semaine, Lafarge change donc de ton, et M. Lafont accepte de se sacrifier, au nom de « l’intérêt supérieur des deux groupes ». Pas question pour lui de constituer un obstacle à la réalisation d’une union dont il a été l’architecte.Débutent alors d’âpres négociations pour concilier les exigences d’Holcim, les souhaits des grands actionnaires, et le maintien d’un relatif équilibre avec Lafarge. Sur le plan financier, un terrain d’entente est vite trouvé. Les actionnaires du groupe suisse obtiennent 55,5 % du capital du futur LafargeHolcim, contre 44,5 % pour ceux de Lafarge. C’est plus que les 53 % qu’ils devaient détenir initialement, un peu moins que ce à quoi ils prétendaient.Au passage, les actionnaires des deux groupes décrochent un petit bonus : une fois la fusion bouclée, le nouveau colosse leur versera à tous un dividende exceptionnel payable en actions, représentant 5 % de la valeur de leurs titres. Un cadeau de l’ordre de 2 milliards d’euros qui satisfait en particulier Thomas Schmidheiny, propriétaire de 20 % d’Holcim.Les questions d’hommes, elles, demandent un peu plus de temps. Le conseil de Lafarge obtient de désigner le futur patron du groupe, sous réserve que ce choix soit validé par Holcim. « Lafont s’efface, mais au total, le poids des hommes de Lafarge dans la direction s’accroît légèrement », souligne un des négociateurs. Pour faire bonne mesure, Holcim fait nommer un des poids lourds de son conseil, Beat Hess, comme vice-président.Jeudi soir, la paix des braves est signée. En espérant dans les deux camps que ces semaines de conflit ne laisseront pas trop de traces.Pourquoi le mariage Lafarge-Holcim est-il menacé ?Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Morgane Tual Microsoft a annoncé mardi 24 mars, sur un blog, que le nouveau navigateur sur lequel il travaillait représentait le « futur », reléguant Internet Explorer (IE) au second plan, vingt ans après sa création. Il n'en fallait pas plus pour que la Toile déclare le célèbre navigateur comme mort, l'enterrant, sans doute, un peu trop tôt. IE est effectivement très mal en point et ne se relèvera pas des choix de Microsoft. Mais le navigateur respire toujours et a encore quelques années devant lui, avant de disparaître définitivement des écrans. Explications.Microsoft a-t-il annoncé la fin d'Internet Explorer ?Pas exactement. En tout cas, ce ne sont pas les termes utilisés par Kyle Pflug, chef de projet du futur navigateur, qui a détaillé l'avenir d'IE sur le blog. On savait déjà que Microsoft travaillait sur un nouveau navigateur, présenté sous le nom de code « projet Spartan ». Il deviendra le navigateur par défaut de Windows 10, dont la sortie est prévue cet été.Les développeurs étaient repartis de zéro pour créer un nouveau moteur de rendu, censé équiper Spartan, mais aussi IE... Or, Microsoft vient de changer d'avis : le nouveau moteur équipera « exclusivement » Spartan. IE, quant à lui, n'évoluera plus structurellement. Internet Explorer 11 ne sera donc plus mis à jour, et restera donc sans changement majeur depuis Windows 8.1. Néanmoins, il sera toujours distribué avec Windows 10.Pourquoi ne pas supprimer purement et simplement IE ?Parce qu'il reste un navigateur encore très utilisé. Malgré une chute spectaculaire ces dernières années, dépassé par Chrome, le navigateur de Google, et quasiment rattrapé par Firefox, IE demeure le deuxième navigateur le plus utilisé au monde. Plus d'un internaute sur dix l'utilise encore. Impossible, donc, de s'en débarrasser d'un coup.De plus, Internet Explorer est massivement utilisé par les entreprises. Ces dernières sont nombreuses à avoir développé des outils internes sur IE, à l'époque – pas si lointaine – où ce navigateur était archi-leader sur le marché. S'il disparaissait de Windows 10, il y a fort à parier que les entreprises rechigneraient à s'équiper de ce nouveau système d'exploitation. Microsoft n'a donc pas intérêt à supprimer, dans l'immédiat, Internet Explorer.Dans ce cas, pourquoi ne pas avoir fait de Spartan une énième version d'IE ?IE pâtit d'une réputation détestable, dont Microsoft cherche dorénavant à se distancier clairement. Le navigateur, jugé lent et moins respectueux des standards du Web que ses concurrents, a donné pendant des années des cheveux blancs aux développeurs de sites, obligés de doubler leur code spécialement pour IE, alors qu'il était compatible avec tous les autres navigateurs. Malgré les évolutions, plutôt bien accueillies, que Microsoft lui a apportées ces dernières années, cela n'a pas suffi à endiguer sa chute dans les usages des internautes. Plutôt que de s'acharner, Microsoft préfère faire table rase du passé et repartir à zéro avec Spartan, grâce à un nouveau moteur et un nouveau nom.A quoi va ressembler Spartan, le nouveau navigateur de Microsoft ?Spartan a « été construit pour la nouvelle génération du Web », assure Kyle Pflug. Il devrait, cette fois, être compatible avec les nouveaux standards du Web et proposera de nouvelles fonctionnalités, comme l'annotation de pages Web ou encore « une expérience de lecture sans distraction ». Il intégrera aussi l'assistant vocal Cortana, déjà présent sur Windows Phone, l'équivalent du Siri d'Apple.Lire : Cinq choses à savoir sur Windows 10Morgane TualJournaliste au Monde Alexandre Piquard « Le Conseil a demandé au président Mathieu Gallet, auquel il maintient sa confiance, de lui communiquer l’ensemble des orientations élaborées pour faire face aux déséquilibres financiers de Radio France en prenant en compte l’intérêt de ses personnels. » Le communiqué du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) est intervenu après une discussion en séance plénière, mercredi 25 mars, à propos de l’entreprise publique, qui connaît son septième jour de grève et dont le président est critiqué pour ses dépenses.Pouvoir de révocationLe CSA, qui a nommé Mathieu Gallet début 2014, s’exprime quelques heures après que la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a mis la pression sur le président de Radio France. La ministre de tutelle a jugé trop peu abouties les propositions d’économies formulées par son président, confronté à une crise financière. « Je dois pouvoir me prononcer sur un projet stratégique et financier stable, documenté et incarné », a-t-elle exigé, demandant des documents sous quinze jours.Lire aussi :Fleur Pellerin juge insuffisantes les propositions de Mathieu Gallet pour Radio FranceLe communiqué du CSA, présidé par Olivier Schrameck, utilise des mot pesés : il demande des éclaircissements à Mathieu Gallet qui estime, contrairement à ce que dit la ministre, avoir proposé des pistes précises. Pour le CSA, c’est une façon d’être présent dans un face-à-face tendu entre Radio France et le gouvernement. Face à l’aggravation de la crise, l’autorité a une démarche qui se veut suivre celle du gouvernement : à la fin de la semaine dernière, après les révélations du Canard enchaîné, l’institution estimait plutôt ne pas être directement concernée, notant que la tutelle, pour les affaires économiques, était assurée par le ministère.Mais le CSA, au passage, assure renouveler sa confiance à Mathieu Gallet, au moment où le mécontentement à Radio France croît. Et où le gouvernement ne semble pas chercher à aider particulièrement le président nommé il y a un an par l’autorité indépendante. Alors que certains dans le secteur posent en privé la question du maintien de Mathieu Gallet, le CSA assure ne pas vouloir user pour l’heure de son pouvoir de révocation.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Dominique Gallois En attendant le Rafale, la modernisation des Mirage… Alors que les négociations avec Dassault concernant l’achat par l’Inde de 126 avions de combat se poursuivent, l’armée de l’air indienne améliore les performances de la cinquantaine de Mirage 2000 acquis au milieu des années 1980.Lire aussi :Rafale : Paris espère un déclic à l’exportMercredi 25 mars, sur la base aérienne d’Istres dans les Bouches-du-Rhône, les militaires indiens ont pris livraison des deux premiers appareils rénovés, dans le cadre de l’accord signé à l’été 2011. D’une valeur de 2,4 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros), répartis entre Dassault Aviation et Thales (1,4 milliard) et MBDA (1 milliard), ce contrat concerne la modernisation de 51 appareils. Les nouveaux standards, permettront de prolonger la vie des appareils de vingt à vingt-cinq ans.Dassault et Thales fournissent une nouvelle avionique, un radar plus puissant et des équipements de guerre électronique, permettant à l’avion de déceler les menaces et de réagir en envoyant des leurres. MBDA fournira 500 missiles air-air Mica. Le principe retenu dans cet accord est de développer le « made in india » en transférant des compétences vers l’Inde. Les deux premiers Mirage 2000 ont été adaptés en France, tous les autres le seront sur place par le groupe Hindustrian Aeronautic Limited (HAL). Les opérations de mises à jour devraient durer jusqu’en 2020.« Transfert de savoir-faire »« C’est d’un transfert de savoir-faire dont il s’agit », explique Eric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, rappelant que la coopération avec HAL sur le Mirage 2000 a débuté depuis de nombreuses années. « Nous avons défini et réalisé ensemble les adaptations », confirme Pierre-Eric Pommellet, directeur général adjoint de Thales. Des ingénieurs de l’avionneur et du groupe d’électronique de défense assisteront HAL pour ces transferts technologiques, avant progressivement de se retirer. Le groupe indien aura alors la responsabilité des adaptations.Au vu de ce partenariat réussi, « le Rafale est logiquement la prochaine étape », a affirmé Eric Trappier. Mais, comparé au Mirage 2000, la marche est plus haute. Les défis sont beaucoup plus importants pour ce contrat du siècle de 126 avions de combat, pour lequel Dassault a été retenu voici trois ans, ce qui explique la durée des discussions.L’avionneur s’est engagé à produire les 18 premiers Rafale en France, l’assemblage des 108 suivants étant ensuite réalisé en Inde. Les composants viendront au départ de France avant d’être progressivement fabriqué dans le pays. Ce n’est pas une seule licence qui a dû être signée, mais de multiples licences avec les industriels, le responsable au final étant HAL. Si les questions de transferts technologiques ont été résolues, il reste désormais à attendre l’accord du gouvernement indien.Optimiste, Eric Trappier, espère pour bientôt une finalisation de ce contrat et sa signature. Prudent cependant, même si « c’est fait à 95 % », le PDG de Dassault ne s’engage sur aucune date « je préfère prendre du temps et que toutes les questions soient abordées plutôt que l’inverse ».Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Bruxelles dévoile ses ambitions en matière de numérique. Mercredi 25 mars, le vice-président de la commission européenne en charge du numérique, Andrus Ansip, a présenté les grandes orientations de l’institution communautaire en la matière.Le numérique fait partie des priorités du président Jean-Claude Juncker, entré en fonction en novembre dernier. Parmi les principaux chantiers : une réforme du copyright, la question de la régulation des plates-formes ou la lutte contre le « géoblocking ». Le but étant de créer un vrai marché intérieur du numérique alors qu’aujourd’hui, il est morcelé entre autant d’États membres.« Les gens doivent pouvoir être capables, en ligne, de traverser les frontières aussi facilement qu’ils le font dans la vie réelle. Les sociétés du numérique doivent être aidées afin que leur marché soit aux dimensions de l’Union et non limité à son marché national » a déclaré M. Ansip, mercredi. Le commissaire est originaire d’Estonie, un des pays considérés comme les plus connectés au monde.Territorialité des droitsConcernant la réforme du copyright, l’idée est de permettre qu’un bien culturel en ligne (film, vidéo, etc.) puisse être consommé (acheté au besoin), quel que soit le pays de localisation de l’internaute. Actuellement, les abonnements à de la vidéo à la demande ne sont le plus souvent pas « exportables » : même s’il paie son abonnement, un client ne peut consommer que s’il se trouve dans le pays où il a acheté son service. En cause, le modèle économique du cinéma et d’une partie de l’audiovisuel : la territorialité des droits. Les droits de diffusion d’un film sont achetés pays par pays.Pour remédier à cette situation, certains, à la Commission, plaidaient, ces dernières semaines, pour une remise à plat complète de ces droits. Au Parlement européen, l’unique députée du Parti pirate, Julia Reda, a publié un rapport remarqué, en février, prônant la création de licences universelles.Mais Les associations d’ayants-droits, notamment en France, sont montées au créneau avec constance, ces dernières semaines, pour dénoncer des changements qui mettraient à mal de manière irrémédiable, le modèle économique notamment du cinéma.Il semble qu’ils aient été en partie entendus : attachée à prendre en compte la rémunération des auteurs et des éditeurs, la commission ne prévoit pas de légiférer avant l’automne prochain (et non avant l’été comme prévu initialement).Consultation publiqueBruxelles veut aussi s’attaquer au « géoblocking », le fait que certains services ou produits en ligne puissent être achetés depuis certains pays et pas d’autres. Ou que le prix des biens, sur un même site, diffère considérablement selon le pays de l’acheteur. Ainsi des locations de voiture, en Belgique, par exemple, dont le prix peut varier du simple au double, selon la localisation du loueur au moment où il effectue sa transaction. C’est un sujet plutôt consensuel mais qui nécessite pas mal d’ingénierie réglementaire.Autre gros projet, plus polémique, lui, la « régulation des plates-formes ». C’est-à-dire, même si ce n’est pas évoqué frontalement par la commission, la régulation des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), ces quatre géants du web américain dont les chiffres d’affaires cumulés sont supérieurs au PIB du Danemark…La question est, entre autres, de savoir s’il faut considérer ces géants de l’internet uniquement au travers du prisme de la concurrence (comment mieux les réguler pour faire en sorte de corriger ce que d’aucuns pointent comme des distorsions, voire des abus). Ou alors estimer que ces groupes, devenus presque aussi puissants que des États, doivent désormais être considérés comme des sociétés faisant peser un risque systémique aux économies (comme les banques).La commission devrait lancer une consultation publique sur le sujet dans les semaines qui viennent. Dans l’institution, les avis sont partagés : il y a les tenants du laissez faire (Irlande, Danemark, Pays-Bas, Royaume-Uni) et les autres – France, Allemagne, Italie, Espagne, attachés à une meilleure répartition des profits entre les géants du net et les autres acteurs du numérique), et qui ne voudraient pas que le débat soit enterré.La décision finale – réguler ou pas les plates-formes dépendra aussi des conclusions de l’enquête que la commission mène depuis maintenant cinq ans sur Google pour abus de position dominante. Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil   Après les sondes Pitot, qui avaient été mises en cause dans l’accident de l’Airbus A330 du vol Air France Rio-Paris, le 31 mai 2009, au-dessus de l’Atlantique, des Airbus auraient à nouveau été victimes de phénomènes de givrage de sondes à la fin de l’année 2014. Cette fois, ce sont les sondes d’incidence, celles qui mesurent l’écoulement des filets d’air sur les ailes qui sont en cause, et non plus les sondes Pitot, qui enregistrent la vitesse de l’avion.A la fin 2014, selon nos informations, Airbus a émis les bulletins d’alerte opérationnelle (OEB) 48 et 49 après deux problèmes de givrages des sondes d’incidence, qui ont affecté un A321 de la Lufthansa et un autre Airbus d’une compagnie asiatique. Des alertes destinées aux personnels de maintenance. L’avionneur européen a aussi envoyé, simultanément, un « flight operation transmission », un bulletin d’alerte destiné cette fois aux personnels navigants. Airbus tient à rappeler que c’est la première fois qu’un tel incident survenait alors que l’A320 est entré en service en 1988, il y a plus de vingt-cinq ans.Le 5 novembre, un Airbus A321 de la Lufthansa qui effectuait la liaison entre Bilbao (Espagne) et Munich s’est mis brutalement en piqué alors qu’il venait tout juste d’atteindre son altitude de croisière quelques minutes après son décollage. En pratique, les sondes ont givré lors de la montée de l’appareil et sont restées bloquées lorsque l’avion a atteint son altitude de croisière. Ce givrage des sondes a trompé les automatismes de l’Airbus qui se sont immédiatement déclenchés pour faire piquer l’avion et lui éviter de décrocher.Débrancher les procédures automatiquesLes procédures automatiques de l’Airbus, trompées par les informations erronées qui leur parvenaient des sondes, croyaient que l’avion était toujours en phase de montée. Les pilotes de la Lufthansa ont eu toutes les peines du monde à récupérer les commandes de l’appareil. Il leur a fallu débrancher les procédures automatiques pour continuer leur route en pilotage manuel.Selon Airbus, les OEB émis après les deux incidents sont des « retours d’information ». « A chaque fois qu’il y a un problème, nous partageons l’information avec toutes les compagnies aériennes qui ont des Airbus dans leur flotte », fait savoir l’avionneur européen. Selon lui, plusieurs dizaines d’OEB sont émis par Airbus chaque année.Toutefois, si un givrage des sondes pouvait expliquer, en partie, la descente soudaine et assez rapide de l’Airbus de la Germanwings (environ 3 000 pieds par minute, soit 1 000 mètres), cela ne dit rien sur le silence radio de plus de huit minutes qui a été observé par l’avion jusqu’à son crash dans les Alpes-de-Haute-Provence.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Leroux Entre 2011 et 2014, on a compté 500 000 actionnaires salariés de moins en Europe continentale, selon la dernière étude de la Fédération européenne des actionnaires salariés. Seule la Grande-Bretagne a vu ce nombre augmenter : près de 30 % des salariés y sont actionnaires de leur entreprise alors que sur le reste du continent, le ratio est passé sous 24 % après avoir atteint 27 % en 2011. Une situation que la fédération explique par un durcissement des règles fiscales en Europe continentale, lorsque dans le même temps le Royaume-Uni les a assouplies.Au total, les salariés européens détiennent ainsi l'équivalent de 3 % du capital total de leur employeur, soit 301 milliards d'euros en actions.En France, pays le plus avancé dans ce domaine, 3,4 millions de salariés détiennent des actions de leur employeur, contre 3,6 millions en 2012, selon l'étude. Ce chiffre élevé s'explique notamment par la politique de l'Etat français lors des privatisations, qui a pendant longtemps réservé 10 % du capital au personnel. C'est d'ailleurs principalement dans les plus grandes entreprises que ce mécanisme est mis en œuvre, les plus petites en étant encore largement absentes.Fossé entre dirigeants et salariésSi les chiffres publiés laissent croire à une forte démocratisation de l'actionnariat salarié, l'étude révèle une autre réalité, teintée d'inégalité. En France, 657 hauts dirigeants détiennent 1,35 % du capital de 252 entreprises, tandis que 3,3 millions de salariés ordinaires en possèdent 3,88 %. Les montants moyens témoignent d'un fossé abyssal : 31,9 millions en moyenne pour les dirigeants, contre 18 559 euros pour les salariés.Pour les dirigeants, l'attribution d'actions passe par des stock-options (options sur titres, qui permettent au salarié d'acheter des actions à un cours connu d'avance et inférieur au cours en Bourse). Les salariés les acquièrent dans le cadre d'un plan d'actionnariat, lors d'une attribution gratuite, ou en investissant leurs primes de participation et d'intéressement. Un rabais est généralement consenti sur le prix de l'action, mais il n'est pas systématique. Les employeurs peuvent aussi choisir d'attribuer un abondement (c'est-à-dire une participation financière) plus important lorsque les salariés choisissent d'investir leurs primes dans ce cadre.Vers une attribution gratuite moins imposéeLa loi Macron, qui doit encore être votée au Sénat, pourrait donner un nouveau souffle à cette pratique. Elle vise en effet à étendre le dispositif dans les petites et moyennes entreprises et prévoit de modifier la fiscalité applicable lors d'une attribution gratuite.Lire aussi : Les principales mesures de la loi Macron en faveur de l'épargne salarialeAujourd'hui, le gain d'acquisition (le bénéfice réalisé lors de l'achat des titres) est assimilé à un salaire et soumis aux mêmes impôts. La loi prévoit de le basculer dans le régime plus avantageux des plus-values sur valeurs mobilières et donc de bénéficier d'abattements fiscaux sur les gains progressifs en fonction de la durée de détention.Eric LerouxJournaliste au Monde Jean-Baptiste Jacquin On ne sait pas si elle empruntera la fameuse Route 66 pour rejoindre la Silicon Valley, mais le départ de l’une des plus puissantes femmes de Wall Street pour la côte Ouest est tout un symbole. Google a annoncé, mardi 24 mars, avoir recruté la directrice financière de la banque d’affaires new-yorkaise Morgan Stanley, Ruth Porat. Une prise de taille qui reflète l’attrait croissant des entreprises de technologie au détriment de la grande finance.Certes Google n’a plus rien d’une start-up et a les moyens de débaucher au prix fort une vedette de Wall Street. On ne connaît pas la rémunération de celle qui va succéder à Patrick Pichette à la direction financière du géant de l’Internet, mais son job chez Morgan Stanley lui a rapporté 10,1 millions de dollars (9,2 millions d’euros) au cours de la dernière année. Le groupe dirigé par Larry Page et Eric Schmidt a également besoin de féminiser son état-major alors que les entreprises high-tech sont régulièrement accusées de sexisme. Seul un cinquième de postes de direction chez Google est occupé par une femme alors qu’elles représentent près d’un tiers des salariés.EmbourgeoisementLe départ de cette femme de 57 ans, dont vingt-huit passés chez Morgan Stanley, que l’administration Obama avait cherché, en vain, à débaucher, n’est pas un cas isolé. Le directeur financier de Twitter, Anthony Noto, vient de chez Goldman Sachs tandis que Snapchat a trouvé en décembre chez Credit Suisse Group son directeur de la stratégie, Imran Khan, banquier vedette qui a été l’un de ceux à avoir piloté l’introduction en Bourse d’Alibaba.On est bien loin de ces jeunes diplômés qui se jettent, la fleur au fusil, dans des aventures technologiques incertaines au fond d’un garage. Les entreprises de la Silicon Valley, soutenues par de puissants fonds de capital investissement (merci la finance), ont les moyens de rivaliser avec la banque sur le marché des postes de direction. C’est une forme d’embourgeoisement où de plantureux salaires viennent se substituer à un système où la modestie de la rémunération fixe était justifiée par un fort intéressement au capital, c’est-à-dire une participation au risque.Cette transhumance témoigne également d’un déclin (léger) de l’attrait des métiers de la banque. Selon les chiffres cités par le New York Times, 17 % des diplômés d’un MBA de Harvard se sont dirigés en 2014 vers des entreprises de technologie contre 7 % en 2008. L’étoile de la finance pâlit, même si elle domine toujours avec 33 % des jeunes sortis de Harvard qui l’ont choisie, contre 45 % six ans plus tôt.Le rééquilibrage entre ces différents secteurs de l’économie est sain tant l’engouement pour la finance s’est avéré destructeur. On mesure le chemin qu’il reste à parcourir en France avant qu’une star de Lazard ou BNP Paribas rejoigne une jeune entreprise de technologie.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil Le crash de l’A320 de Germanwings est le premier accident d’avion de la filiale à bas coûts de l’allemand Lufthansa ; c’est aussi le premier accident d’avion d’une compagnie low cost européenne. En revanche, pour Lufthansa, compagnie réputée très sûre, il s’agit du troisième drame – le dernier en date étant un Airbus A320 qui s’était écrasé en Pologne en 1993.C’est en 2002 que Lufthansa s’est décidée à lancer Germanwings. A l’époque, la compagnie à bas coûts a pour vocation de contrer les Ryanair et autre easyJet qui taillent des croupières aux compagnies régulières. Air France attendra encore cinq années avant de réagir à son tour, en 2007, avec le lancement de Transavia France. Avec sa filiale à bas coût, la compagnie allemande voulait faire pièce à l’expansion des compagnies low cost. Au fur et à mesure des années, ces dernières sont parvenues à capter un peu plus de 40 % du trafic court et moyen-courrier en Europe, au détriment des compagnies régulières. Sauf en France, où les compagnies à bas coûts ne détiennent qu’environ 25 % de part de marché.Lire aussi :Germanwings : le « choc » et la « tristesse » en AllemagneEn conséquence, les « legacy » (maisons mères) Air France-KLM et Lufthansa sont dans le rouge et perdent de l’argent. Aujourd’hui, toutes les grandes compagnies sont flanquées d’une filiale à bas coûts, un passage obligé pour espérer retrouver la rentabilité. Air France-KLM travaille sur Transavia et le groupe IAG, maison mère de British Airways, détient Vueling.Cet accident est évidemment catastrophique pour Lufthansa. Il y a deux ans, la compagnie allemande avait décidé de pousser le développement de sa filiale à bas coûts en lui confiant quasiment tous ses vols court et moyen-courrier, un modèle déjà utilisé avec succès par British Airways : la britannique est quasiment la seule en Europe, parmi les compagnies régulières, à avoir renoué avec les bénéfices. Pour couvrir de nouvelles destinations, Lufthansa a ainsi étoffé la flotte de Germanwings qui opère désormais 76 appareils. Tous des Airbus de la famille A320 (A319, A320 et A321), comme toutes les compagnies à bas coûts, Germanwings ne fait en effet voler qu’un seul type d’appareil. Un choix dicté par des considérations économiques : avec un modèle unique d’avion, les compagnies économisent à la fois sur la maintenance et la formation des pilotes.Avec un modèle unique d’avion, les compagnies économisent sur la maintenance et la formation des pilotesComme ses rivales low cost, la flotte de Germanwings est plutôt récente avec une moyenne d’âge d’un peu moins de quatorze ans. Un appareil bien entretenu peut voler en toute sécurité deux fois plus longtemps. Toutefois, l’appareil qui s’est écrasé, mardi 24 mars, était plus ancien : il avait 24 ans. L’Airbus était entré en service au début de 1991 dans la flotte de la Lufthansa, qui l’avait ensuite cédé à sa filiale pour relier les nouvelles destinations qu’elle lui avait confiées. S’il n’était pas de première jeunesse, l’appareil semblait bien entretenu. Selon Lufthansa, l’avion avait fait l’objet d’une « inspection de routine » la veille du drame et il avait bénéficié d’une grande visite, une inspection de type C, la deuxième dans l’ordre d’importance de la maintenance d’un avion, « à l’été 2013 ». En matière de maintenance, la compagnie allemande présente des gages de sérieux, puisqu’elle est le numéro un mondial de cette activité très rentable devant sa rivale Air France-KLM.Avec moins d’une centaine d’avions, Germanwings est encore très loin de rivaliser avec Ryanair ou easyJet. La compagnie low cost irlandaise possède une flotte d’environ 400 Boeing 737, tandis que la britannique compte 201 Airbus A320. Transavia France est à la traîne, avec moins d’une quinzaine d’avions aujourd’hui. Elle prévoit d’augmenter sa flotte à 37 avions d’ici 2019.Lire aussi :Après le crash, l’Espagne décrète trois jours de deuil nationalPour partir à l’assaut de ses concurrentes à bas coûts, Germanwings a fait de l’aéroport de Cologne sa base principale. Lufthansa, la maison mère qui organise principalement des vols long-courriers, a choisi Francfort comme plate-forme aéroportuaire, vers laquelle convergent les vols court et moyen-courrier et d’où partent la majorité des vols longue distance. A l’image d’Air France, qui s’est installée à Roissy - Charles-de-Gaulle, tandis que KLM opère depuis l’aéroport d’Amsterdam.L’accident de l’A320 de la Germanwings pourrait remettre en cause la stratégie de développement dans le low cost choisie par Lufthansa. Après Germanwings, spécialisée dans les vols court et moyen-courrier, la compagnie allemande avait créé une autre filiale, Eurowings, qui devait, elle, être intégralement consacrée aux destinations long-courriers à bas coûts. Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre et Alexandre Piquard « Il faut rapidement renouer les fils du dialogue social et rétablir une forme de sérénité », déclare Fleur Pellerin au sujet de la crise à Radio France. Alors que le PDG de l’entreprise, Mathieu Gallet, appelle l’Etat à faire des choix, la ministre de la culture ne cache pas sa préoccupation face à ce conflit qui semble s’enliser.Mercredi 25 mars, l’entreprise vivait sa septième journée consécutive de grève – son plus long mouvement social depuis dix ans –, synonyme de lourdes perturbations sur les antennes. Le dialogue entre la direction et les syndicats est dans l’impasse. Et M. Gallet doit à nouveau faire face à des révélations sur ses dépenses. Dans son édition du 25 mars, Le Canard enchaîné met au jour un contrat de 90 000 euros conclu entre Radio France et un consultant en communication, Denis Pingaud.Plan de départs volontairesLe climat s’est durci mardi, lors d’un comité central d’entreprise (CCE), quand la direction a confirmé l’hypothèse d’un plan de départs volontaires destiné aux seniors, qui concernerait 200 à 300 salariés. Soit une économie de 17 à 24 millions d’euros, sur les 50 millions de réduction budgétaire que l’entreprise veut atteindre en 2019. Une information qui aurait dû rester confidentielle, mais qu’un syndicat a fait fuiter, nourrissant la colère des salariés.Au ministère de la culture, qui exerce la tutelle sur Radio France, Mme Pellerin rappelle son souci de « respecter les salariés et de tenir compte de leur inquiétude ». Ceux-ci attendent surtout l’issue des négociations entre Radio France et l’Etat, qui doivent aboutir à la signature du nouveau contrat d’objectifs et de moyens (COM) de l’entreprise. « Je veux conclure ce travail en avril, assure Mme Pellerin. Mais pour cela, je dois pouvoir me prononcer sur un projet stratégique et financier stable, documenté et incarné. A ce stade, les propositions qui m’ont été faites ne sont pas toutes fermes ou abouties. »Le message, teinté de reproche, est adressé au PDG de Radio France, Mathieu Gallet. Pourtant, depuis trois mois, celui-ci multiplie les propositions : élargissement du type d’annonceurs sur les antennes, fin des diffusions sur les ondes longues et moyennes, fusion des orchestres, fermeture de chaînes comme FIP ou France Musique… Mais cette série d’hypothèses semble avoir créé de la confusion, voire de l’agacement.L’Etat refuse d’apparaître comme le responsable des choix de l’entreprise, notamment s’il s’agit d’éventuelles suppressions de postes, auxquelles les syndicats restent fermement opposés. « C’est un dialogue, rappelle Mme Pellerin. Le rôle de l’Etat est d’arbitrer, celui de la direction de l’entreprise de proposer un projet concret : nous ne sommes plus en gestion directe. » Selon nos informations, la ministre a rencontré M. Gallet, mercredi matin, pour lui demander formellement de lui remettre un projet stratégique finalisé.Recours à l’empruntMais la direction de Radio France n’est-elle pas fondée à pointer les incertitudes financières qui pèsent sur ses choix, et de demander à l’Etat de mieux garantir ses ressources futures ? Le ministère est conscient du fait que le chantier de réhabilitation de la Maison de la radio, dont les prochaines phases ne sont aujourd’hui pas financées, empêche de stabiliser des scénarios. « Nous expertisons les solutions pour sortir de cette impasse financière due aux retards du chantier, qui cristallise tous les problèmes, pour que Radio France puisse passer à autre chose », annonce la ministre.Selon nos informations, la solution la plus probable est celle d’un recours à l’emprunt, pour un montant qui pourrait s’élever à 150 millions d’euros. Mais pour répondre aux besoins de financement du chantier, cet emprunt devrait être finalisé avant l’été. Cela implique que Radio France puisse proposer très vite aux banques un plan d’affaires jusqu’en 2019. Or ce télescopage entre calendrier financier, négociation du COM et négociations sociales est devenu très délicat à manier.Sans parler de l’impact des révélations sur les dépenses de M. Gallet, qu’il s’agisse de la rénovation de son bureau ou de son recours à un conseiller externe en communication. L’exécutif mesure combien ces informations stérilisent le dialogue avec les syndicats. « Nous avons immédiatement diligenté une enquête de l’inspection générale des finances concernant les dépenses de l’ensemble du comité exécutif, dont les résultats seront connus très rapidement », rappelle Mme Pellerin, soucieuse de « garantir un contexte de totale rigueur et de parfaite exemplarité des dirigeants dans les choix de dépenses qui les concernent directement ».« Le problème, c’est la méthode »M. Gallet, nommé en 2014, n’a-t-il pas hérité d’une situation financière dont la gravité n’avait pas été mesurée ? « Les racines du problème financier sont anciennes, estime Mme Pellerin. Elles datent du contrat d’objectifs et de moyens 2010-2014, dont la trajectoire financière n’était pas tenable. En 2012, nous avons demandé un effort à Radio France comme à tous les opérateurs publics. La contrepartie était que l’entreprise s’adapte à cette nouvelle donne, ce qui n’a pas été le cas. »Le contexte de la fin de mandat de Jean-Luc Hees, qui s’est présenté à sa succession avant d’être éconduit par le CSA, n’a probablement pas favorisé l’émergence d’un tel travail.Mais d’autres, au sein de l’exécutif, pointent la responsabilité directe du PDG actuel dans la détérioration du dialogue social à Radio France. « La situation de l’entreprise est loin d’être ingérable, juge une source gouvernementale. Le problème, c’est la méthode qu’a choisie Mathieu Gallet. Beaucoup communiquer sur la situation et la dramatiser a abouti à rompre le dialogue. On ne peut pas parler que d’économies, d’ondes courtes et d’orchestres, il faut un projet. » Comment sortir de l’impasse ? Est-il trop tard ? Le ministère devait aussi recevoir les responsables syndicaux, mercredi. La nomination d’un médiateur est une idée que certains évoquent.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard Rémy Pflimlin est candidat à sa propre succession à la présidence de France Télévisions, selon nos informations qui confirment celles des Echos publiées mercredi 25 mars. Certes, la direction de l’entreprise ne confirme pas et il n’a pas encore déposé de dossier au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), qui doit procéder à la nomination, entre le 22 avril et le 22 mai. Mais l’affaire ne fait plus de doute.Le président de France Télévisions avait dit qu’il attendrait pour se décider la publication, début mars, du « rapport Schwartz », dont le gouvernement s’est inspiré afin d’écrire une feuille de route pour l’entreprise d’audiovisuel public. Dans la foulée de sa publication, les ministres ont affiché des priorités – renforcer l’information, soutenir la création, renouer avec la jeunesse – qui semblent compatibles avec les orientations de la direction actuelle de France Télévisions.Besoin de continuitéLe « rapport Schwartz » lui est en tout cas moins hostile que le pré-rapport rédigé par le CSA sur le bilan des quatre années de mandat de Rémy Pflimlin : fuité dans la presse, il avait été jugé trop à charge, obligeant le CSA à reporter sa publication du document final, plus équilibré.Le président Pflimlin estime que ses chances ne sont pas nulles, car aucun nom ne sort du lot parmi les candidats évoqués dans la presse. Il compte défendre son bilan et le besoin de continuité pour France Télévisions. Le choix de Mathieu Gallet comme président de Radio France, en 2014, avait été interprété par certains comme un pari sur la jeunesse et un profil de pur gestionnaire. Ses difficultés actuelles pourraient servir les intérêts de Rémy Pflimlin.Il reste un défi de taille pour Rémy Pflimlin : faire oublier qu’il a été nommé en 2010 par le président de la République Nicolas Sarkozy, une procédure de désignation avec laquelle François Hollande a voulu rompre, pour se démarquer de son prédécesseur. Le président socialiste a tenu à confier ce pouvoir à une autorité autonome, le CSA. Les deux procédures n’ont qu’un point commun : jamais aucun président de France Télévisions n’a été renouvelé. Le rappeler est pour Rémy Pflimlin une arme à double tranchant.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre   L’association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV) sort le carton rouge contre les agents immobiliers : « Si trois-quarts d’entre eux affichent leurs honoraires, 42 % ne respectent pas les nouveaux tarifs applicables aux locataires », affirme-t-elle dans une enquête, publiée mercredi 25 mars, portant sur les 938 agences qu’elle a visitées.Depuis le 15 septembre 2014, les honoraires qu’un agent immobilier est autorisé à facturer au locataire lors de la conclusion d’un bail dont il a assuré la visite du logement, la constitution du dossier et la rédaction du contrat, sont plafonnés en fonction de la surface dudit logement : 12 euros par mètre carré dans les zones dites très tendues (Paris et la première couronne), 10 euros dans les zones tendues (le reste de l’agglomération parisienne et 26 autres, comme celles de Lyon, Bordeaux, Toulouse, Nice, Thonon, Annemasse, Aix-Marseille…) et 8 euros partout ailleurs. À ce tarif, le professionnel peut ajouter 3 euros par mètre carré s’il dresse l’état des lieux.Ce décret est une très bonne nouvelle pour le 1,3 million de locataires qui emménagent chaque année, notamment les 64 000 qui le font dans la capitale. Il rompt avec l’habitude des agents immobiliers de réclamer l’équivalent d’un mois de loyer à chaque partie, consentant d’ailleurs très souvent des remises commerciales au propriétaire, leur seul vrai client.Ce mode de rémunération était jugé, par les associations de consommateurs, non seulement injuste mais surtout inflationniste, dans un contexte de très forte hausse des loyers (+ 50 % entre 2003 et 2013), et sans rapport avec le travail accompli. La loi pour l’Accès au logement et un urbanisme rénové (Alur), du 24 mars 2014, y a mis fin et ce plafonnement est l’une de ses premières mesures mise en œuvre.Lire aussi :Logement : la loi Alur tarde à être mise en applicationDes professionnels indisciplinésL’économie est importante à Paris : pour un deux pièces de 40 mètres carrés au loyer de 972 euros, le locataire se serait vu réclamer cette somme dans l’ancien système. Il ne doit plus que 480 euros avec la nouvelle règle. La réduction reste appréciable dans une ville comme Nice, où le même deux pièces se loue 596 euros et où le tarif de l’agence ne devrait pas dépasser 400 euros. À Bordeaux, le gain n’est plus que de 96 euros et il est nul, par exemple, à Cahors, où le loyer moyen est de 8 euros le mètre carré.« Le taux moyen de 58 % d’affichage des prix conforme à la réglementation, même s’il est un peu meilleur (66 %) pour les grands réseaux comme Foncia, Century21, Cytia, Oralia, que pour les indépendants (54 %), est tout de même inquiétant, souligne David Rodrigues, juriste de la CLCV. Beaucoup de professionnels en sont restés à l’ancien système, ignorant délibérément la nouvelle règle. » Heureusement, quelques agents immobiliers, en particulier dans les secteurs où le marché est fluide et détendu, affichent des honoraires inférieurs au plafond désormais réglementaire.C’est, selon la CLCV, dans le Sud-Ouest et le Sud-Est que ces professionnels se montrent le plus indisciplinés, à respectivement 63 % et 51 % de non-conformité. Dans le bassin parisien Ouest (la Normandie, l’Eure) et l’Est, ce taux tombe à 15 %. En région parisienne, ils sont 31 % à ignorer la loi.La CLCV appelle la Direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes à contrôler et sanctionner les contrevenants. Peu de locataires se sont néanmoins plaint de ces intermédiaires, « sans doute parce que la loi n’est pas encore très connue », suggère M. Rodrigues. À titre de comparaison, cette mesure, qui semble contrarier de nombreux agents immobiliers, est encore plus rigide en Allemagne, où l’on s’apprête, le 1er juin, à faire porter les honoraires de location à la seule charge des propriétaires, puisque ce sont bien eux qui mandatent ces professionnels et sont donc en position de négocier leurs honoraires.Lire aussi :En Allemagne, un projet de loi pour encadrer les loyersIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre La crise s’éternise pour le secteur du bâtiment qui s’apprête, en 2015, à vivre sa huitième année consécutive de déprime. Les prévisions de la Fédération française du bâtiment (FFB), annoncées mercredi 25 mars, sont, en effet, moroses. Après un recul de l’activité de 5,1 % en 2014, soit de 20 % depuis 2008, elle s’attend à un nouveau repli de 1,5 % et redoute la disparition de 30 000 emplois, qui s’ajoutent aux 28 700 perdus en 2014, sur un effectif global de 1,1 million de salariés.Des faillites en sérieLa profession souffre, avec des marges au plus bas, de 1,5 % au mieux, et la baisse des prix de quelques matières premières ou du pétrole ne se fait pas encore vraiment sentir dans le prix de revient des travaux. « Parmi les sociétés en faillite, en France, 30 % sont des entreprises de bâtiment, mais ce qui est nouveau, c’est qu’elles arrivent devant le tribunal sans fonds propres ni trésorerie et sont mises immédiatement en liquidation, sans passer par la phase du redressement », constate-t-il. La FFB appelle, par ailleurs, les pouvoirs publics à lutter contre la fraude, la concurrence déloyale des travailleurs détachés : « Tout le monde y a recours, les grands groupes comme les particuliers », se désole Jacques Chanut.Les artisans, réunis au sein de la Confédération des artisans et petites entreprises du bâtiment (Capeb), tirent aussi la sonnette d’alarme et ont rencontré, mardi 24 mars, le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, pour demander, entre autres, la prolongation du CITE (Crédit d’impôt pour la Transition énergétique) jusqu’en 2017. « L’artisanat du bâtiment a perdu des emplois, au rythme de 30 par jour, en 2014. Nos carnets de commandes sont vides. En ce moment difficile, nous avons besoin d’un engagement fort de l’Etat, notamment de contrôles contre la concurrence déloyale », plaide Patrick Liébus, son président.Les travaux publics en plein « marasme »Dans les travaux publics, « c’est carrément le marasme… ou la catastrophe, je ne sais plus quel terme employer », soupire Bruno Cavagné, président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP). La profession a réalisé en 2014, en France, un chiffre d’affaires de 42,5 milliards d’euros, en retrait de 5 % par rapport à 2013, avec 8 000 emplois perdus, et s’attend à une accélération de la baisse en 2015, soit un nouveau recul de 8 % et 16 000 postes en moins, sur un effectif de 280 000 salariés. Elle est bien loin du pic de 49,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires de 2007 : « Nous retrouvons le niveau d’activité de 1984. Seules les activités à l’export progressent légèrement et sauvent les grands groupes », commente M. Cavagné.Tout se conjugue pour faire plonger ce secteur des travaux publics, soutenu à 75 % par les commandes des collectivités locales qui, elles, s’effondrent, dans le contexte de baisse annoncée de la dotation de l’Etat de 12 milliards d’euros. La situation est telle que la FNTP, après avoir alerté les ministres de tutelle et le premier d’entre eux, en a appelé au président de la République lui-même, qui a longuement reçu ses représentants, le 3 mars, une première pour ces professionnels.Le logement neuf épargnéLa FFB pronostique 360 000 logements mis en chantier, autant qu’en 2014 (356 000). Les promoteurs ont engrangé beaucoup de réservations, mais les travaux ne devraient commencer qu’en fin d’année. Les constructeurs de maisons sentent aussi un léger frémissement (+ 2 %) des ventes. « Nous sommes, en revanche, inquiets sur le secteur du bureau, le non-résidentiel, qui devrait accuser un fort recul de 9,4 % : le marché ne redémarre pas », craint Jacques Chanut, président de la FFB.Le vivier de la réhabilitationLes professionnels reportent tous leurs espoirs sur la réhabilitation, notamment la rénovation énergétique que le gouvernement encourage avec des mesures sans précédent : l’éco-prêt à taux zéro, la TVA à 5,5 % et le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), de 30 % des dépenses (plafonnées à 16 000 euros pour un couple), programmé pour la seule année 2015. « Nous avons mené une campagne d’information, du 9 au 22 mars, pour faire connaître ces dispositifs et nous allons chercher les clients mais, même si nous observons un certain intérêt et recevons des appels sur nos plateformes, les commandes ne sont pas encore signées », déplore M. Chanut.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Des responsables de la zone euro ont jugé que la Grèce ne pouvait pas légalement prétendre à la restitution de 1,2 milliard d’euros que réclame son gouvernement au Fonds européen de stabilité financière (FESF). La décision a été prise après discussion, mercredi 25 mars, entre des responsables du groupe de travail de l’Eurogroupe, qui prépare les réunions des ministres de Finances de la zone euro.Besoin urgentCela signifie qu’Athènes ne peut pas compter dans l’immédiat sur ces liquidités, dont elle a pourtant un besoin urgent. Suite à l’accord de l’Eurogroupe du 20 février sur l’extension de quatre mois du plan d’aide internationale à la Grèce (en tout 240 milliards d’euros dont il ne reste que 7 milliards de prêts à verser), la Grèce a, comme convenu, rendu au FESF 10,9 milliards d’euros d’obligations émises par le Fonds entre 2012 et 2014. Ces obligations n’avaient pas été utilisées : elles étaient destinées à recapitaliser les banques grecques qui n’en ont finalement pas eu besoin. Mais ces derniers jours, le gouvernement de la gauche radicale grecque, qui cherche désespérément de l’argent, a estimé qu’il avait rendu plus que nécessaire au FESF.La somme de 1,2 milliard, si Athènes avait réussi à la récupérer, aurait été un ballon d’oxygène bienvenu qui aurait rendu moins urgente la conclusion d’un accord en Eurogroupe. Elle aurait en effet pu permettre au gouvernement Tsipras, qui cherche désespérément des fonds, de « passer » le mois d’avril en évitant un défaut de paiement, aux conséquences politiques et économiques désastreuses.Lire aussi :Athènes reconnaît « un problème de liquidité » avant un sommet de crise européenAthènes pourrait se trouver à court d’argent dès le mois d’avril. Certains parlent du 8, d’autres du 20, personne ne sait vraiment à ce stade, selon plusieurs sources européennes haut placées. Le pays doit encore assurer un remboursement de 420 millions d’euros au FMI le 8 avril. Il faut aussi trouver, plus immédiatement, 1,5 milliard d’euros pour payer les salaires des fonctionnaires fin mars…La BCE fait pressionCependant, selon une information reprise par l’agence Reuters, mardi 24 mars, la Banque centrale européenne (BCE) a demandé aux banques grecques de ne pas augmenter leur exposition à la dette souveraine du pays, y compris en bons du Trésor. La BCE accroît ainsi la pression sur le gouvernement grec pour qu’il conclue un accord définitif avec ses principaux créanciers (Commission européenne – au travers du FESF, BCE, FMI).Selon une source proche du dossier : cet avertissement est en ligne avec les décisions déjà prises concernant la Grece en matière de politique monétaire. La BCE et la Banque de Grèce ont déjà fait savoir que les banques grecques ne devaient pas augmenter davantage leur exposition à la dette d’Etat grecque pour des raisons prudentielles.Après une période de très fortes tensions, mi-mars, les discussions ont repris à Athènes entre les représentants des créanciers du pays et les experts du gouvernement Tsipras. Ce dernier doit soumettre une liste de réformes « crédibles », « faisables », dans les jours qui viennent. Au plus tard lundi 30 mars a fait savoir Athènes, mardi. Tant que cette liste n’aura pas été validée en Eurogroupe, la Grèce ne pourra pas bénéficier des 7,2 milliards d’euros de prêts à verser encore dans le cadre du deuxième plan d’aide, qui se termine fin juin.Lire aussi :La grande inconnue de l’état réel des finances grecquesCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) « C’est clair que notre monde a changé et nos consommateurs ont changé, mais notre groupe n’a pas suffisamment changé ». John Cahill, le nouveau PDG de Kraft Foods avait appelé aux grandes manœuvres le 12 février, pour sa première présentation de résultats depuis sa nomination en décembre 2014. Mais personne n’imaginait alors que le géant de l’agroalimentaire, qui traverse une passe difficile, était à vendre. Un mois et demi plus tard, le groupe va fusionner avec le groupe américain H. J. Heinz Company pour donner naissance au numéro trois américain de l’agroalimentaire, ont annoncé mercredi 25 mars les deux entreprises dans un communiqué conjoint.Kraft Foods, l’un des principaux fabricants de produits d’épicerie en Amérique du Nord, est actuellement valorisé en Bourse à 37 milliards de dollars (33,8 milliards d’euros). Les actionnaires actuels de Heinz détiendront 51 % du capital de la société fusionnée, qui prendra le nom de The Kraft Heinz Company. Les actionnaires de contrôle de Heinz, le milliardaire américain Warren Buffet et le fonds d’investissement brésilien 3G Capital, vont réinvestir 10 milliards de dollars dans leur société.Le groupe Kraft Foods est issu de la scission de l’ex Kraft foods Inc, qui s’est séparé en deux entités : Mondelez, qui regroupe les marques de confiserie et de snacks au plan international (Oreo, Ritz), et Kraft foods, donc, qui fabrique notamment de la charcuterie (Oscar Mayer), du café (Maxwell House), du fromage (Philadelphia, Velveeta) ou encore du beurre de cacahuète (Planters), toutes sortes de produits destinés au marché nord américain.De son côté, 3G Capital est devenu au fil des ans un acteur majeur de l’agroalimentaire mondial. Son cofondateur, le milliardaire brésilien Jorge Paulo Lemann était l’un des principaux actionnaires du brasseur InBev, avant que celui-ci ne rachète Anheuser-Busch en 2008 pour en faire le leader mondial du secteur grâce à des marques comme Budweiser, Corona, Leffe ou encore Stella Artois. En 2010, 3G Capital a racheté la chaîne de restauration rapide, Burger King. Trois ans plus tard, le fonds faisait équipe avec l’investisseur américain Warren Buffett pour mettre la main sur le ketchup Heinz pour 23 milliards de dollars. Enfin, toujours en partenariat avec M.Buffett, le groupe, via Burger King, a racheté en 2014 la chaîne de café canadienne Tim Hortons pour 11 milliards de dollars.Kraft en difficultéCette opération est lancée, alors que Kraft connaît des difficultés. Le groupe a annoncé en février une perte de 398 millions de dollars au titre du quatrième trimestre 2014. Sur l’ensemble de l’année, les bénéfices ont fondu de 62 % à 1 milliard de dollars, principalement en raison d’une hausse des prix des matières premières et de charges liées aux retraites des salariés. Quant au chiffre d’affaires, il est resté stable à 18 milliards, ce qui s’est traduit par des pertes de parts de marché sur environ 40 % de son portefeuille.Kraft Foods souffre d’être positionné sur des marques à l’image vieillissante, qui répondent de moins en moins aux goûts des consommateurs américains. Ceux-ci recherchent en effet de plus en plus des produits frais, réputés bons pour la santé et composés d’ingrédients de meilleure qualité. Pour prendre ses distances avec une image de « malbouffe », qui colle à certains de ses produits, le groupe a pris ces derniers mois un certain nombre d’initiatives comme par exemple la suppression des colorants artificiels dans certains plats préparés comme ses macaroni au fromage, ou bien encore la création d’un label « Kids Eat Right » (les enfants mangent sainement).Mais comme le reconnaissait M. Cahill, lors de la présentation des résultats en février, les efforts du groupe restent insuffisants en termes de qualité, de marketing et d’innovation. Le nouveau patron, qui a remplacé Tony Vernon en décembre 2014, doit présenter un plan stratégique au cours du deuxième trimestre.En attendant, l’état-major du groupe a été largement remanié. Le directeur financier, Teri List-Stoll, vient de quitter son poste, tout comme le directeur marketing et le responsable de l’innovation et de la qualité. A ce jour, tous ces postes restent à pourvoir.« Nous avons des marques merveilleuses, mais elles ne sont pas toutes sur un pied d’égalité », a expliqué M.Cahill, ajoutant : « notre priorité consiste à les faire fonctionner ». En attendant de convaincre les clients, Kraft Foods a été visiblement suffisamment persuasif pour susciter l’intérêt de 3G Capital. Mais il est possible que le fonds d’investissement ne discute pas seulement marketing et innovation avec la direction de Kraft. 3G Capital a en effet pour habitude d’avoir de solides attentes en termes de réduction des coûts. Depuis son rachat, Heinz a dû ainsi se séparer d’un millier de salariés. Kraft pourrait devoir aussi se préparer à un fonctionnement plus frugal.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.03.2015 à 10h22 • Mis à jour le15.03.2015 à 13h06 | Marie de Vergès (Jérusalem, correspondance) A en croire les derniers chiffres, la crise immobilière en Israël a encore de beaux jours devant elle. Le Bureau central des statistiques vient d’annoncer qu’en 2014 les mises en chantiers de nouveaux logements avaient baissé de 8 %. Voilà le gouvernement une nouvelle fois pris en défaut sur sa promesse d’accélérer les constructions pour résorber la pénurie et, partant, casser la flambée des prix. Un constat dont se serait sans doute volontiers passé le premier ministre sortant, Benyamin Nétanyahou, à la veille des élections législatives du 17 mars.Benyamin Nétanyahou, enfermé dans ses certitudesBien malgré lui, la situation dramatique du marché du logement s’est imposée comme un thème majeur de la fin de campagne. La publication, fin février, d’un rapport du contrôleur de l’Etat sur le sujet y est pour beaucoup. Ce document de 294 pages rassemble une noria de statistiques dressant un tableau effarant. On y lit qu’entre 2008 et fin 2013, les prix de l’immobilier ont bondi de 55 % et les prix à la location de 30 %, tandis que les salaires stagnaient.Aujourd’hui, pour devenir propriétaire, un Israélien doit aligner en moyenne 148 salaires mensuels, contre 103 en 2008. A titre de comparaison, ce chiffre est de 76 en France et de 64 au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas. Autre observation, la part de salaire consacrée au loyer est passée en moyenne de 29 à 38 % en cinq ans. Une augmentation si sévère qu’elle a contraint de nombreux ménages à couper drastiquement dans d’autres dépenses pour éviter de perdre leur logement.Une bureaucratie monstreConclusion, cette crise « affecte prioritairement les secteurs les plus faibles de la société et la classe moyenne », et, si la tendance se poursuit, elle risque de « nuire à l’économie tout entière », écrit le contrôleur, Joseph Shapira. Ce dernier pointe un doigt accusateur vers le gouvernement Nétanyahou, trop lent à se saisir du problème : il a fallu attendre l’été 2013 pour que soit enfin nommé un ministre du logement chargé « d’élaborer une politique de long terme ».Difficile pour l’Etat de nier sa responsabilité : 93 % des terres sont sous son contrôle. Leur administration est confiée à un organisme tentaculaire, l’Autorité des domaines publics (ILA). « La cause principale de la crise du marché, c’est que tout cela est très mal géré », analyse Jacques Bendelac, un économiste basé à Jérusalem. Une bureaucratie monstre et des politiques de planification inefficaces se traduisent par une insuffisance chronique de logements. Une étude de l’institut économique Taub, publiée fin 2014, révélait que la construction d’un immeuble résidentiel en Israël prenait, en moyenne, treize ans : deux ans pour la construction elle-même, mais onze ans pour venir à bout des différentes procédures administratives et obtenir les permis de construire !Une démographie dynamiqueDes dizaines de milliers de logements manquent donc pour satisfaire les besoins d’une population à la démographie très dynamique, renforcée par l’immigration. La presse locale regorge d’histoires de ces jeunes Israéliens forcés de déménager loin vers les périphéries ou de partager à plusieurs des appartements minuscules.Pour endiguer la crise, « il n’y a pas de solution miracle : il faut inonder le marché de terrains, construire plus et plus vite », souligne Jacques Bendelac. A l’exception du Likoud de M. Nétanyahou, peu disert sur le sujet, à peu près tous les candidats aux législatives rivalisent de propositions pour tenter de dégonfler la bulle.Donnée en tête du scrutin par les sondages, l’Union sioniste menée par le travailliste Isaac Herzog entend nommer un « tsar du logement » pour coordonner sa politique immobilière. Laquelle prévoit notamment la vente de lots subventionnés aux promoteurs, ceux-ci s’engageant en échange à construire des logements à des prix abordables.Une génération de plus en plus désenchantéeTrès actif sur ce terrain également, le fondateur du nouveau parti de centre droit Koulanou, Moshe Kahlon, qui se rêve en futur grand argentier israélien. Ancien ministre Likoud, il est l’homme de la réforme du marché du mobile en Israël, admiré pour avoir osé briser le monopole des trois opérateurs historiques. Ses recettes pour l’immobilier s’inspirent du même esprit : M. Kahlon promet de dissoudre l’ILA et de relancer ainsi la construction de dizaines de milliers de logements bloquée par la bureaucratie. Il veut réduire de treize à sept ans la chaîne de construction. Quant au Foyer juif, parti d’extrême droite de Naftali Bennett, il promet d’accélérer les mises en chantier… dans les colonies en Cisjordanie occupée.Quoi qu’il en soit, il ne sera guère aisé de répondre aux attentes d’une génération d’Israéliens de plus en plus désenchantée. « C’est très déprimant », se désole Jennifer Ashkenazi, 37 ans. Cette documentaliste et son mari, professeur à l’université, ont cherché en vain à acheter un appartement à Jérusalem, où ils vivent avec leurs deux jeunes enfants depuis un an et demi. « Nos seuls amis qui ont réussi à devenir propriétaires le doivent à l’aide de leurs parents, soupire-t-elle. A nos âges, c’est fou. »Israël, le pays de la vie chèreMarie de Vergès (Jérusalem, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.03.2015 à 16h51 • Mis à jour le13.03.2015 à 16h57 En dépit des réserves de l’Allemagne et contre toutes les bonnes pratiques des banques centrales, la Banque centrale européenne (BCE) a finalement décidé d’appliquer un programme massif de rachat de dettes souveraines. Abandonnons un peu les chiffres et intéressons-nous aux principes et aux conséquences de long terme de cette décision.Il n’y a aucune raison de penser que les pays, qui pour la grande majorité ne parviennent déjà pas à contrôler l’expansion de leur dette, y parviendront davantage demain. La question est maintenant la suivante : que se passera-t-il lorsque ces États seront en défaut de paiement ?Le « quantitative easing » de la BCE fait plonger les taux et l’euroTous les pays dits riches finiront tôt ou tard par constater un défaut de paiement partiel plus ou moins important de sorte que les banques centrales constatant ce défaut rééquilibreront leur bilan par une dépréciation relative de leur monnaie. Mais comme tous les pays seront dans une situation plus ou moins équivalente, les valeurs relatives des grandes monnaies ne changeront pas beaucoup. Pour le consommateur l’impact sera apparemment neutre. On pourrait ainsi d’ailleurs reproduire un deuxième cycle d’émission du Trésor suivi d’un deuxième abandon de créance et ainsi de suite, sans fin. L’intérêt pour les États étant évidemment de court-circuiter le marché, lequel, s’il constatait un défaut de paiement, fermerait le robinet du financement, tandis qu’il est facile pour une banque centrale d’émettre sans fin de la monnaie.Pourquoi l’accroissement monétaire ne génère-t-il pas d’inflation ?Mais la question suivante est évidemment que devient toute cette monnaie émise par la ou les banques centrales ? Comment se fait-il que toute cette monnaie ne se traduise pas par de l’inflation, dans un contexte de stabilité économique ? La réponse est en réalité fort simple.Lorsqu’on indique que moins de 1 % des personnes détiennent la moitié de la richesse mondiale cela signifie, que dans une économie hypertrophiée, certaines richesses dépassent de beaucoup les besoins de consommation des bénéficiaires. Cette monnaie, que l’on pourrait appeler de l’hyper-épargne, ne peut donc être recyclée directement. Cette hyper-épargne est stockée et mise à disposition sur le marché qui bénéficie ainsi d’un accès aisé à la monnaie et des taux très bas.Ceci est une raison précise de l’accroissement continu de la masse monétaire qui est passée de 5 % à plus de 20 % de l’activité en l’espace de quarante ans. Une grande partie de cette monnaie excédentaire, vient financer les dettes souveraines. Les États forcent ainsi le recyclage de cette monnaie et lorsque les États tomberont en défaut de paiement, ils auront ainsi forcé cette épargne excédentaire à un recyclage économique qui malheureusement touchera aussi indistinctement les petits épargnants.Nous devons alors distinguer deux cas :- En cas de défaillance sur des bons du Trésor cédés à des institutions privées, nous constatons une réduction de la masse monétaire car les épargnants perdent leur argent.- Dans le deuxième cas, la banque centrale émet de la monnaie pour équilibrer son bilan lorsqu’elle rachète des bons du Trésor. Lorsqu’un Etat fait défaut sur ces bons rachetés par les banques centrales, la monnaie émise… reste émise.Pour comprendre les ajustements possibles du système économique dans ce deuxième cas, nous devons comprendre les relations entre la monnaie et le système économique et cette relation ne nous est plus donnée (très schématiquement) par la relation :Quantité de monnaie en circulation = Niveau d’activité x Niveau des prixMais par la relation :Quantité de monnaie en circulation = (Niveau d’activité x Niveau des prix) + hyper-épargneCela signifie que l’ajustement économique relativement à ces sur-émissions monétaires repose, non pas sur deux, mais sur trois facteurs. Nous pouvons assimiler le terme de l’équation « niveau des prix x niveau d’activité » à un fond de roulement économique, c’est-à-dire que l’économie a besoin d’une certaine quantité de monnaie pour fonctionner.Si la variation de la quantité de monnaie excède la variation « naturelle » de l’activité alors les prix ou l’activité augmenteront, ou si le système manque de monnaie, le système trouve un nouvel équilibre en abaissant les prix ou l’activité, ou les deux tel qu’observé en 1933 aux États-Unis.Austérité ou endettement ? Un choix impossibleEn maintenant l’activité via l’endettement, les États tendent à maintenir une activité pour les plus modestes mais aussi à maintenir le processus d’accumulation de l’hyper-épargne. C’est pour cela, d’ailleurs, que la part de cette hyper-épargne ne cesse de croître relativement à la richesse.Ainsi, si l’accroissement de la masse monétaire via le programme d’achat par les banques centrales ne génère aucune inflation, c’est que cette monnaie alimente principalement cette hyper-épargne. La réflexion vaut d’ailleurs aussi pour la monnaie créée par les banques de second rang.Si les États pratiquaient une politique d’austérité, le système manquerait chaque jour un plus d’argent du fait des prélèvements liés à l’hyper-épargne. Le système tendrait donc à s’effondrer en prix et en activité car il manquerait de plus en plus d’argent, lequel serait capté par l’hyper-épargne.En d’autres termes, le choix pour les États se résume à accroître leur endettement pour stabiliser l’activité et les prix et continuer à alimenter l’hyper-épargne ou pratiquer l’austérité et voir le système s’effondrer en prix et en activité faute de monnaie.Ceux qui nous ont suivis jusqu’ici n’auront aucune difficulté à comprendre que l’impasse monétaire et budgétaire des États provient directement de l’hypertrophie économique. Ce qui revient à dire que notre système devenu trop gros entraîne une répartition très inégale de la richesse, à l’origine précisément des désordres monétaires.À court et moyen terme, aucun Etat ne laissera les prix et surtout l’activité s’effondrer. On ne peut donc pas dire que l’hypertrophie monétaire conduira à un effondrement économique.On peut seulement dire que l’hypertrophie économique, lorsqu’elle s’accompagne d’une importante disparité de revenus, entraîne des désordres monétaires dont la seule conséquence possible est une défaillance des États sur leurs dettes souveraines.Bruno Mortier (Audit & Risk Management, Solvay) Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La rencontre avec le premier ministre grec, Alexis Tsipras, vendredi 13 mars au matin à Bruxelles, a été l’occasion pour le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, de dire qu’il faut qu’Athènes se consacre désormais pleinement au travail avec les représentants de ses créanciers (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne et Mécanisme européen de stabilité). Et à la Commission on laisse entendre que, si les choses avancent suffisamment rapidement, Athènes pourrait toucher très vite une partie de la dernière tranche du deuxième plan d’aide international.Grèce : le budget de l’Etat reste excédentaire, mais de peu« La situation [financière] du pays est sérieuse, il faut que les trois ou quatre jours qui viennent soient des jours productifs. C’est aux Grecs de se mettre maintenant durement au travail », a expliqué une source européenne après l’entrevue.Un conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement a lieu le 19 mars à Bruxelles. Il pourrait être l’occasion, soluigne-t-on à Bruxelles, d’évoquer un premier versement de prêts, si toutefois, d’ici là, Athènes s’engage, de manière ferme et concrète, sur un paquet de réformes avec ses créanciers. La Grèce, dans le cadre de son deuxième plan d’aide, doit encore recevoir environ 7 milliards d’euros d’aide.Si Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe (ministres des finances de la zone euro), a déjà évoqué cette possibilité il y a une dizaine de jours, la position de la Commission risque d'alimenter les soupçons de complaisance chez les tenants de la fermeté. Berlin verrait d’un très mauvais œil cette possibilité de versements anticipés, pour parer à l’urgence financière grecque.Le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble a d’ailleurs jugé qu'il ne pouvait « exclure » une sortie désordonnée de la Grèce de l'euro - un « Grexident » - si le gouvernement d'Alexis Tsipras ne parvenait pas à un accord avec ses créanciers internationaux.Le commissaire européen, Pierre Moscovici, a estimé, vendredi dans un entretien au journal allemand der Spiegel qu'une sortie de la Grèce de l'euro serait une « catastrophe » qui pourrait annoncer « le début de la fin » pour la zone euro.Le gouvernement grec accepte l’assistance de la CommissionPar ailleurs, selon une source européenne, M. Tsipras, qui a acté, jeudi, une collaboration avec l’OCDE sur ses projets de réformes, a également accepté de demander l’assistance technique de l’Union européenne : les équipes de ce que l’on appelle la « task force Grèce », constituée au sein de la Commission européenne, devraient reprendre leur travail.Depuis près de quatre ans, cette équipe d’une soixantaine de personnes (dont près d’une trentaine en Grèce) assiste, à la demande, les différents gouvernements grecs, pour les aider à mettre en place les réformes réclamées par les créanciers.Côté Commission, c’est le vice-président, Valdis Dombrovskis, qui devrait superviser les travaux de cette « task force ». Il devrait travailler en coordination avec des experts des autres directions de la Commission (marché intérieur, concurrence, immigration…).Les Grecs devraient, eux aussi, constituer leur propre « assistance technique » pour discuter avec les Européens. Et le « superviseur » de cette équipe pourrait être le ministre délégué aux affaires européennes, Nikolaos Chountis.Cela permet de montrer que les discussions entre Athènes et ses créanciers ne sont plus aussi unilatérales que par le passé.Pierre Moscovici, le commissaire à l’économie, restera, lui, chargé de la puissante direction générale « Ecfin » et donc des équipes de la Commission (une quinzaine de personnes), qui travaillent au sein du « Groupe de Bruxelles ».Yanis Varoufakis, le flamboyant ministre des finances grec, n’aurait donc pas part directement aux négociations. En tout cas, c’est ce que souhaiteraient les Européens.L’amnistie fiscale proposée par Athènes à l’étudeLes Grecs ont commencé, jeudi à Athènes, à travailler avec les représentants de l’ex-« troïka » des créanciers, désormais appelé « Groupe de Bruxelles ». Ce qui est considéré à Bruxelles comme un très bon signal.L’objectif de ces réunions est de faire un état des lieux de l’état des finances grecques, de l’état de trésorerie des différentes administrations. Et aussi d’étudier quelles réformes peuvent être mises en place rapidement.La grande inconnue de l’état réel des finances grecquesLe gouvernement d’Alexis Tsipras a annoncé qu’il voulait mettre sur les rails rapidement ses mesures d’aide humanitaire pour les foyers les plus en difficulté dans le pays (électricité gratuite, aide alimentaire, accès aux soins).Les créanciers veulent savoir avec quel argent ces mesures d’urgence peuvent être financées.Par ailleurs, ils discutent déjà, selon une source européenne, de la mesure proposée par le ministre des finances, Yanis Varoufakis, qui consiste à proposer aux citoyens grecs ayant des arriérés d’impôts, une sorte d’amnistie fiscale et un étalement de leurs paiements.Le but est de faire rentrer le plus vite possible quelques milliards d’euros dans les caisses de l’Etat. Les experts du « Groupe de Bruxelles » étudieraient notamment comment rendre cette mesure moins injuste pour tous les Grecs qui, eux, ont payé l’impôt.Recettes fiscales plus faibles que prévuSur les deux premiers mois de l'année, les recettes fiscales ont atteint 7,298 milliards d'euros, soit 13,8 % (ou 1,17 milliard d’euros) de moins qu'attendu, a précisé le ministère des finances.L'excédent de l'Etat central ressort à 1,243 milliard d'euros sur janvier-février, contre 1,411 milliard prévu, a-t-il ajouté dans un communiqué.Ce montant n'intègre pas les comptes de la Sécurité sociale grecques, ni ceux des collectivités locales, et il diffère des données que suivent les créanciers internationaux. Il traduit néanmoins une amélioration de la situation financière d'Athènes.Athènes veut se donner les moyens de faire face aux remboursements d’empruntsCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard « Sept ans, c’est l’âge de raison », sourit Edwy Plenel, le cofondateur de Mediapart, à propos du site né le 16 mars 2008. Une manière de dire que ce média d’investigation en ligne et payant, couronné d’un grand succès, arrive « à maturité ». Mais aussi d’esquisser un avenir dans lequel l’équipe actuelle prendra progressivement les commandes : Edwy Plenel a en effet annoncé il y a quelques semaines qu’il comptait transmettre son rôle de directeur de la publication vers 2017 ou 2018.« Notre mission de fondateurs est de construire un média non endetté qui soit rentable grâce au journalisme et indépendant, car détenu par ses journalistes », résume M. Plenel. Sur le plan économique, la mission est accomplie, comme en attestent les résultats publiés jeudi 12 mars. Rentable depuis fin 2010, Mediapart affiche une santé insolente dans le paysage morose de la presse. Il a, en 2014, dégagé 1,48 million d’euros de résultat et 900 000 euros en 2013, soit une hausse de 60 %. Pour un chiffre d’affaires de 8,8 millions d’euros en 2014 (+ 28 %).Redressement fiscalLa quasi-totalité des revenus de Mediapart provient des abonnements (9 euros par mois). Le site en revendique aujourd’hui 112 000, contre 107 000 fin 2014, année au cours de laquelle il a recruté 23 000 nouveaux lecteurs payants. « C’est d’autant plus satisfaisant que Mediapart n’a pas eu en 2014 de très gros scoop, comme en 2013 avec l’affaire Cahuzac », note Marie-Hélène Smiejan, la directrice générale. Aquilino Morelle, le conseiller de François Hollande contraint à la démission par un article, un an après le ministre du budget, serait peut-être d’un autre avis, mais qu’importe, Mediapart est désormais installé dans le paysage.Seule ombre au tableau : l’entreprise se voit toujours réclamer 4,7 millions d’euros par le fisc pour avoir appliqué, de 2008 à 2014, le taux de TVA de 2,1 % accordé aux médias imprimés. Cette somme couvre 3 millions d’euros de TVA, 1,2 million de pénalités et 500 000 euros qui viennent d’être exigés par l’administration pour 2013-2014. Pourquoi Mediapart fait l’objet d’une redressement fiscal... et le contesteUn redressement que Mediapart conteste fermement au nom de la « neutralité des supports », également défendue par la profession et le gouvernement. Le site espère ne pas avoir à piocher dans sa trésorerie de 3 millions d’euros.« L’histoire de Mediapart est très exigeante »Côté indépendance, un pas a été franchi avec le rachat des 20 % du fonds Odyssée venture, repris par Mediapart et Ecofinance, l’un de ses investisseurs historiques. Ce dernier possède 18,27 %, un autre investisseur, Doxa, 27,75 %. Les fondateurs détiennent eux 36,71 % (soit une majorité si on y ajoute les parts de la société des amis, 14,65 %). Ils envisagent de transmettre leurs parts aux membres de l’équipe de Mediapart, explique Edwy Plenel, tout en précisant que la forme juridique et les modalités restent à définir.L’organisation interne est également vouée à évoluer : passée de 27 à 55 salariés, la rédaction a demandé une réflexion sur le sujet et un conseiller extérieur a été missionné pour aider à trouver « de nouveaux modes de fonctionnement afin de bien coordonner, sans pour autant reproduire les structures lourdes avec une myriade de chefs », explique M. Plenel. Jusqu’ici, la rédaction a plutôt eu une organisation légère, comme un collectif de journalistes assez autonomes. Se pose par exemple la question de créer des pôles thématiques avec des chefs. Après sept années intenses, une certaine usure se fait sentir. « L’histoire de Mediapart est très exigeante, on travaille beaucoup », reconnaît M. Plenel.« Edwy » restera dans les paragesRestera la question des dirigeants. Edwy Plenel avait déjà évoqué en interne sa volonté de passer la main mais l’équipe n’en a pris conscience que lorsqu’il l’a exposée dans Le Journal du Net, en décembre. « Nous sommes contre le cumul des mandats », s’amuse le journaliste, qui aura 65 ans en 2017, sensiblement le même âge que deux autres fondateurs, Marie-Hélène Smiejan et Laurent Mauduit (le quatrième, François Bonnet, directeur de la rédaction, est un peu plus jeune).Les journalistes, dont certains ont fait leurs armes à Mediapart, sauront gré à M. Plenel de ne pas s’accrocher à son siège comme certains patrons de presse. Mais la perspective du retrait d’une telle figure – débatteur, essayiste, ancien directeur de la rédaction du Monde – soulève aussi des questions. « Edwy » reconnaît que sa personnalité – sa « moustache » – peut être « écrasante » et comprend la « responsabilité » qui est transmise à la rédaction. Mais se dit très optimiste sur l’émergence de figures pour prendre le relais. Il précise qu’il restera dans les parages, au conseil d’administration ou pour écrire à l’occasion.Un « pure-player » d’anciens de « Libé »Un site d’information payant, Lesjours.fr, va être lancé dans les prochains mois par d’anciens journalistes de Libération qui ont quitté le quotidien à la faveur du rachat du journal par de nouveaux actionnaires dont le magnat des télécommunications, Patrick Drahi. Parmi eux, on trouve les « Garriberts » (Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts), couple qui couvrait le secteur des médias, mais aussi les rédacteurs Olivier Bertrand, Nicolas Cori, Sophian Fanen, Antoine Guiral et Charlotte Rotman.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.03.2015 à 11h17 Alors que l'avenir de Google+ semble de plus en plus incertain, l'entreprise américaine a annoncé jeudi 12 mars la fermeture d'un autre de ses services, Google Code. Destiné aux développeurs, qui y partagent leurs projets « open source », le site était de moins en moins utilisé, les professionnels lui préférant d'autres plates-formes comme GitHub.Les développeurs de Google eux-mêmes avaient abandonné Google Code, comme l'admet Chris DiBona, directeur de l'open source, sur le blog du projet :« Pour venir à la rencontre des développeurs là où ils sont, nous avons nous-mêmes migré près d'un millier de nos propres projets open source de Google Code vers GitHub. »Mais surtout, la plate-forme devenait de plus en plus contraignante à administrer :« Alors que les développeurs désertaient Google Code, une part grandissante des projets restants étaient une forme de spam. Ces derniers temps, la charge administrative a presque exclusivement consisté à gérer les abus. Après avoir analysé l'activité non abusive sur Google Code, il nous est apparu clairement que ce service n'était plus utile. »Lancé en 2006, Google Code fermera définitivement ses portes le 26 janvier 2016. Il est déjà impossible d'y créer de nouveaux projets, et le 24 août le site passera en « lecture seule », c'est-à-dire qu'il sera possible d'accéder aux projets qui y sont hébergés, mais pas d'y contribuer.Pour faciliter la migration des derniers utilisateurs de la plate-forme, Google propose même un outil permettant d'exporter facilement ses projets vers GitHub. Google Code viendra donc, dans moins d'un an, s'ajouter à la longue liste des projets abandonnés par Google.Voir le visuel interactif : Google Memorial, le petit musée des projets Google abandonnés Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) L’Islande n’entrera pas dans l’Union européenne (UE) et n’adoptera pas l’euro : Reykjavik a fait savoir officiellement à la Lettonie, qui préside actuellement le Conseil européen, et à la Commission de Bruxelles, qu’elle retirait sa candidature à l’adhésion.« L’Islande n’est plus un pays candidat et demande à l’UE d’agir en conséquence », a indiqué ce courrier, jeudi 12 mars. Vendredi matin, la Commission ne réagissait pas. « Nous examinons le dossier, cela va prendre du temps », commentait une porte-parole de Federica Mogherini, la haute représentante et vice-présidente de la Commission.Bruxelles ne voit pas d’un bon œil ce retrait, qui est un signal plutôt négatif et dénote de la perte du pouvoir d’attraction de l’ensemble communautaire, ainsi que de la monnaie unique. La décision islandaise n’est toutefois pas une totale surprise : le gouvernement de centre droit, qui a été mis en place en 2013, s’était engagé à mettre fin au processus commencé en 2009 par la coalition de gauche alors au pouvoir.En six ans, l’UE a perdu son pouvoir d’attractionLa démarche enclenchée à l’époque avait été rapide en comparaison au sort réservé à d’autres candidats comme la Serbie, la Turquie ou la Bosnie. Les négociations ont démarré dès 2010 au niveau ministériel et, en théorie, l’Islande était promise à devenir le 29e membre de l’UE, après la Croatie, intégrée en 2013. Son dossier apparaissait comme plus simple, plus favorable, voire plus logique puisque le pays avait déjà intégré quelque 70 % de la législation européenne.Les dirigeants et l’opinion, terrassés par la crise financière et bancaire qui avait mis à mal les institutions du pays, considéraient l’Europe comme une bouée de sauvetage. Et une entrée dans l’euro comme un remède à la dépréciation de la couronne, qui avait perdu jusqu’à 50 % de sa valeur au plus fort de la crise d’un secteur bancaire hypertrophié, dont l’effondrement avait fait des victimes dans de nombreux pays. La faillite de la banque Icesave, en 2008, avait notamment touché des milliers de Britanniques et de Néerlandais.La classe politique avait été vivement critiquée pour avoir négligé les mises en garde des pays scandinaves et de la Grande-Bretagne quant à la disproportion entre la taille du pays (320 000 habitants) et celle de ses banques. Dans un rapport dévoilé en 2010, une commission d’enquête parlementaire avait dénoncé « l’extrême négligence » de l’ancien premier ministre conservateur, Geir Haarde, et de l’ex-gouverneur de la banque centrale, David Oddsson.C’est un gouvernement de gauche, dirigé par Johanna Sigurdardottir, qui allait devoir apurer les comptes, accepter un plan de rigueur du Fonds monétaire international, gérer les créances extérieures et redresser une économie malade.Lire aussi l’entretien avec Sigmundur David Gunnlaugsson « Intégrer l'UE serait incompatible avec certains intérêts fondamentaux de l'Islande »Le pays, qui cultivait fièrement son indépendance et mettait en avant son « miracle économique » et son confort de vie presque inégalé – attesté par une première place au palmarès mondial du développement humain en 2009 –, était contraint de changer radicalement de cap. Aujourd’hui, son produit intérieur brut reste inférieur à celui de 2008 et il a du mal à intégrer sur le marché du travail ses nombreux jeunes diplômés.Dès mars 2010, les électeurs avaient envoyé un signal en rejetant massivement, lors d’un référendum, un projet d’accord financier avec Londres et La Haye pour le règlement de la dette d’Icesave.Le camp des eurosceptiques renforcéCe résultat aboutissait, de fait, à remettre en question la candidature à l’UE. Depuis, les difficultés d’une série de pays, dont la Grèce, ont fait réfléchir les Islandais.La perspective d’un abandon de l’euro par Athènes, qui n’est officiellement pas souhaitée par les dirigeants européens mais n’est pas exclue, ainsi que la promesse d’un référendum au Royaume-Uni, sur le maintien ou non dans l’Union, ont renforcé le camp eurosceptique. Une vague nationaliste a même déferlé sur le pays.La population est également focalisée sur la question des quotas de pêche et la « guerre du maquereau », qui oppose Bruxelles et Reykjavik. La présence de l’Islande au sein de l’Association européenne de libre-échange et de l’Espace économique européen lui permet d’exporter le produit de sa pêche sans barrières tarifaires.Mais un conflit est apparu en 2010 quand l’Islande a décidé, contre l’avis de la Commission, de relever ses quotas de pêche. Les pressions de Bruxelles sur le pays pour le forcer à revoir sa politique ont favorisé le rejet du projet d’intégration.Lire également : L'Islande a sauvé ses pêcheursAvec un taux de chômage redescendu à 3 %, un tourisme en plein boom et des dettes sur les biens immobiliers des particuliers en partie effacées, le pays estime ne plus avoir besoin de l’Europe. Il se contentera de rester membre de l’espace sans passeport de Schengen et de l’OTAN.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gérard Davet et Fabrice Lhomme Il devrait donc y avoir un procès HSBC en France. Le parquet national financier a pris, mardi 10 mars, des réquisitions renvoyant la banque HSBC Private Bank devant le tribunal correctionnel de Paris pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale » et « démarchage illicite ». La filiale suisse du groupe bancaire britannique avait été mise en examen par les juges Guillaume Daïeff et Charlotte Bilger, le 18 novembre 2014. « Ceci est une étape normale de la procédure judiciaire et l’issue du dossier n’est aujourd’hui pas encore déterminée », a réagi la banque à l’annonce de cette réquisition.HSBC mise en examen pour « démarchage illicite et blanchiment »Tentée, dans un premier temps, par le plaider-coupable à la française, qui lui aurait évité les affres d’un procès public, la banque semble désormais réservée quant à la pertinence d’un tel recours, effrayée par le montant de l’amende record qu’elle aurait été amenée à débourser, dans le cadre d’une condamnation négociée : pas moins de 1,4 milliard d’euros, montant avancé par les autorités françaises. Les avocats de la banque vont pouvoir désormais contester ces réquisitions, les juges d’instruction ayant, in fine, le dernier mot. Mais ils devraient suivre les réquisitions du parquet.Contactée par Le Monde, la banque a cependant fait savoir qu’elle disposait encore de deux mois avant de renoncer à la procédure du plaider-coupable.Une véritable industrie illiciteEn cinq années d’investigations, les enquêteurs ont peaufiné leur affaire. Comme l’a montrée l’opération SwissLeaks, initiée et révélée par Le Monde, c’est désormais une coalition internationale qui cerne donc HSBC Private Bank et ses 106 682 clients et 20 129 sociétés offshore (sur la période novembre 2006-mars 2007). Selon les enquêteurs, pas moins de 180,6 milliards d’euros dormaient dans les coffres de la banque, en ces années-là.« SwissLeaks » : le dossier d’instruction vertigineux contre HSBCCe sont les données volées par l’informaticien Hervé Falciani qui ont permis de lever le voile sur les pratiques de la banque. Il apparaît que tout a été mis en place, à Genève, Lugano et Zurich, durant ces années 2006-2007, pour accueillir les fraudeurs du monde entier. Dont 8 936 Français, couvés par au moins 24 gestionnaires de comptes. Ces derniers rendaient visite à leurs clients, rencontrés dans des lieux aussi luxueux que discrets. Le seul montant des avoirs de clients français, cachés derrière des sociétés offshore fournies par HSBC Private Bank, s’élève à 5,1 milliards d’euros.C’est une véritable industrie illicite qui a été mise au jour comme le révélait, le 31 octobre 2014, dans un rapport, la commissaire Christine Dufau. Ce document, qui synthétise cinq années d’investigations, dénonce notamment le contournement par HSBC Private Bank de la directive ESD, une taxe européenne applicable en Suisse à partir du 1er juillet 2005. Pour éviter ses effets désastreux à ses clients, le directoire de la banque va leur conseiller de créer des structures opaques, en l’occurrence des sociétés offshore basées au Panama ou aux Iles vierges britanniques.Affaire HSBC : les dessous d’une vaste évasion fiscaleUn courrier, saisi en perquisition, atteste de cette volonté. Signé en février 2005 par Colin Wyss, alors membre du comité exécutif, et Denis Soussi, membre de la direction, il évoque « de nombreux instruments et structures » mis à disposition des titulaires de comptes. En réalité, des sociétés écrans. « La HSBC PB va très activement démarcher [ses clients] afin de leur proposer de transformer leurs comptes personnels en comptes de société, au moyen d’une société offshore interposée pour contourner cette taxation », relève Mme Dufau.« Une sorte de paquet »Les gestionnaires sont mis à contribution, comme l’attestent les rapports de visite qu’ils dressent à chaque contact avec leurs clients. A en croire le rapport 7 421, rédigé le 20 mai 2005, le gestionnaire, après un bon déjeuner parisien, a consigné la « création de deux sociétés offshore pour remplacer les comptes privés Crillon et Vedra ». Ou encore : « Avons complété une ouverture de compte société domicilié à Dubaï. Le client est très prudent actuellement car il subit la pression du fisc belge qui enquête sur ses activités dans le domaine du diamant fraude fiscale ».C’est HSBC Private Bank qui se charge de tout : moyennant rétribution supplémentaire, la banque fournit « une sorte de paquet », note la commissaire Dufau. Qui enterre définitivement les doutes émis par les autorités suisses sur l’authenticité des fichiers établis par les services français, de 2009 à 2010, grâce à l’ex-informaticien Hervé Falciani. « La quasi-totalité des informations sur les clients ont à ce jour été validées par les enquêtes judiciaires », assure l’enquêtrice.HSBC Private Bank et ses avocats contestent toujours la validité des méthodes d’extraction des données utilisées par les enquêteurs français. Ils pourraient avoir tout le temps d’un procès correctionnel pour exposer leurs doutes.Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Ce qui devait arriver arriva… Préparée depuis un an, l’arrivée d’EDF sur le chantier de l’EPR construit par Areva à Olkiluoto (Finlande) se précise et elle sera l’une des premières illustrations du « rapprochement » des deux groupes réclamé par le gouvernement. Dans les prochaines semaines, les deux piliers de la filière nucléaire française et le consortium TVO, client finlandais d’Areva, signeront un accord tripartite prévoyant que l’électricien travaillera « aussi bien en support d’Areva que de TVO dans le cadre d’une mission d’ingénierie d’envergure », indique Le Figaro dans son édition du 13 mars.En revanche, EDF exclut d’investir dans ce projet dont la dérive des coûts explique en partie les difficultés actuelles d’Areva, qui vient d’annoncer une perte nette de 4,8 milliards d’euros en 2014.Ni le prix ni le calendrier ne pourront être tenusC’est Luc Oursel, alors patron d’Areva, qui était allé voir son homologue d’EDF, Henri Proglio, à la demande de TVO, pour obtenir l’assistance du géant de l’atome civil dans une phase très délicate pour ce réacteur de troisième génération, le plus puissant au monde (1 650 MW) : la fin des travaux d’électro-mécanique, la mise en place du contrôle commande, cerveau de la centrale, et plus critique encore, les essais du réacteur qui démarreront en 2017. Une phase pour laquelle le futur exploitant TVO ne se sent visiblement pas les reins assez solides.En 2003, quand le groupe Areva créé deux ans plus tôt décroche le marché finlandais avec l’allemand Siemens, il sous-estime le prix en proposant une centrale clé en main pour 3 milliards d’euros. Il s’engage sur un calendrier de construction intenable (quatre ans) pour une « tête de série », où les ingénieurs essuient toujours tous les plâtres !Sa présidente, Anne Lauvergeon, décide aussi de conduire le chantier sans EDF, qui a pourtant l’expérience de la construction des 58 réacteurs du parc nucléaire français, alors qu’Areva n’a jamais été maître d’œuvre de tels projets.Dès le début des travaux, en 2005, il s’avère que ni le prix ni le calendrier ne pourront être tenus : l’EPR coûtera finalement quelque 9 milliards et n’entrera pas en service avant 2018, avec neuf ans de retard.Pour Philippe Knoche, directeur général d’Areva, qui a piloté le chantier entre 2006 et 2009, il n’est plus question de se lancer seul dans une telle aventure.Arbitrage internationalDans un entretien aux Echos, vendredi, Mme Lauvergeon reconnaît « forcément une part de responsabilité » dans les difficultés actuelles de son ancienne entreprise. Elle note que l’EPR d’Olkiluoto « coûtera trois fois plus cher que prévu, mais comme celui construit par EDF à Flamanville (Manche) ».« Beaucoup de grands projets complexes ont vu l’addition s’envoler », ajoute-t-elle en citant les programmes de l’A380 d’Airbus ou du B777X de Boeing. Elle incrimine la forte hausse des prix du béton et de l’acier dans les années 2000. Mais également TVO et STUK, l’autorité de sûreté nucléaire locale, qui n’ont jamais respecté les délais de certification des équipements, ce qui a retardé le chantier.Un arbitrage international à plus de deux milliards d’euros oppose aujourd’hui TVO à Areva. Ce lourd contentieux n’a pas favorisé les Français : en décembre 2014, le parlement finlandais a choisi le russe Rosatom – malgré les tensions politiques entre Moscou et les Occidentaux sur l’Ukraine – pour la construction d’un sixième réacteur nucléaire.Passage obligéL’aventure finlandaise aura au moins permis de tirer deux enseignements. Un tandem EDF-Areva est un passage obligé pour décrocher des marchés. A Abou Dhabi, les émiratis avaient réclamé en vain la participation du premier exploitant mondial de réacteurs et finalement opté pour l’offre du coréen Kepco. EDF doit donc reprendre la main et jouer son rôle historique d’architecte-ensemblier.En outre, les deux sociétés doivent travailler – ce qu’elles font depuis des mois – à une forte baisse du prix de l’EPR si elles veulent l’exporter. Sans pour autant réduire la sûreté, qui explique en partie le coût de l’EPR.Car d’importants marchés sont en vue : la Chine, où deux EPR sont déjà en cours de construction ; en Inde, où les négociations menées par Areva ne semblent guère avancer ; et en Arabie saoudite, où les Japonais, les Américains et les Coréens sont également en lice. Vendu en plus grand nombre, le réacteur français de troisième génération pourrait alors bénéficier d’un effet de série. Et devenir – enfin – compétitif.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Chaperon Deux ans. C’est le temps qu’il a fallu au fonds d’investissement français PAI Partners pour boucler une levée de 3,3 milliards d’euros. « Le plafond initial de 3 milliards d’euros a été dépassé afin de répondre à la forte demande des investisseurs », précise le financier dans un communiqué diffusé vendredi 13 mars.Le fonds PAI Europe VI succède à PAI Europe V, qui avait rassemblé 2,7 milliards d’euros en 2008 et avait notamment investi dans le roi de la location de matériel, Kiloutou.Dans les faits, la société de gestion, qui compte 49 professionels, n’a pas attendu cette clôture finale pour commencer à « mettre au travail », selon le jargon de la profession, l’argent confié par les investisseurs.Six acquisitionssDéjà six acquisitions ont été réalisées grâce à la cagnotte du fonds VI, qui avait bénéficié d’une première clôture à 1,4 milliard d’euros, en janvier 2014.En avril 2014, PAI a ainsi mis la main, en association avec Carlyle, sur les capteurs vendus par Schneider. Dans la foulée, il rachetait Euro Media Group (EMG), le leader de la prestation de services audiovisuels en Europe. En juin 2014, il a pris une participation dans Labeyrie, au côté de la coopérative Lur Berri.Dernière opération en date : le fonds a repris, en février, le distributeur belge AS Adventures, spécialiste des vêtements sportifs.« Notre équipe continue à rechercher activement des entreprises à fort potentiel de transformation et de croissance. Les projets en cours sont nombreux et les six premières opérations déjà réalisées par le Fonds VI reflètent notre capacité à investir malgré un marché de plus en plus concurrentiel », indique Michel Paris, l’un des associés, appelé à prendre la succession de Lionel Zinsou à la tête de la société de gestion, à la fin 2015.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil C’est un résultat historique qui est sorti des urnes à l’occasion des élections professionnelles organisées, jeudi 12 mars, chez Air France. La désignation des représentants au comité d’entreprise s’est traduite par un fort recul de la CGT, qui perd sa place de premier syndicat de la compagnie aérienne, régressant au quatrième rang. Chez les seuls pilotes, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) accuse lui aussi un repli, même s’il reste largement majoritaire dans cette catégorie de personnels.Selon les résultats, la CGT n’obtient plus que 14,26 % des suffrages, contre 18,14 % en 2011. C’est la CFE-CGC qui devient la première organisation d’Air France. Le syndicat culmine à 18,11 %, contre 17,19 % il y a quatre ans. FO est quasi stable à 15,94 %, contre 15,56 % aux élections précédentes.Les élections illustrent une montée en puissance des organisations réformistes, CFE-CGC, CFDT, FO, qui sont toutes en légers progrès. A l’inverse, les syndicats plus revendicatifs sont en repli. Outre la CGT, SUD n’obtient plus que 7,62 % des suffrages, contre 8,59 % en 2011.Mauvais résultatsCes résultats font dire à la direction de la compagnie que « seuls les syndicats qui ont soutenu le plan Transform progressent ».Après ces élections, la CGT d’Air France pourrait traverser une période de turbulences. On la dit en froid avec les instances fédérales. Ces mauvais résultats pourraient accélérer un renouvellement de ses représentants au sein de la compagnie aérienne.Chez les pilotes, avec 65 % des voix au comité d’entreprise, le SNPL perd 6 points par rapport au scrutin de 2011, lors duquel il avait réuni 71 % des suffrages.« Le SNPL a fait des déçus » par sa gestion de la grève de pilotes, en septembre 2014, commente le syndicat concurrent, le Syndicat des pilotes d’Air France (SPAF), qui, pour sa part, « a presque doublé son score en quatre ans ». Le SPAF a obtenu 20,7 % des voix, contre 10,7 % en 2011. Toutefois, « nous nous attendions a plus », tempère le SPAF.Les opposants au SNPL pouvaient croire que ce syndicat serait sanctionné pour avoir signé l’accord autorisant les pilotes d’Air France à s’installer aux commandes des avions de Transavia, la filiale à bas coûts du groupe.Air France : le premier syndicat de pilotes valide le projet d'accord Transavia France« Interlocuteur incontournable »Du côté de la direction d’Air France, on relève qu’il n’y a « pas eu de tsunami », qui a emporté le SNPL. La direction de la compagnie constate que le premier syndicat des pilotes « reste un interlocuteur incontournable et largement majoritaire ».En pratique, indique le SPAF, « il ressort de ces élections des rapports de force entre les syndicats qui sont quasiment les mêmes malgré la légère baisse du SNPL ». Mais le syndicat souligne que sa propre progression, conjuguée à « la baisse du SNPL, montre qu’une partie des pilotes cherche à avoir un syndicat plus représentatif que le SNPL ».Surtout qu’Alter, le troisième et très combatif syndicat auprès des pilotes, manque, à cinq voix près, d’atteindre le seuil de représentativité, fixé à 10 %.A peine élus, le SNPL et le SPAF, les deux seuls syndicats représentatifs des pilotes, sont convoqués, lundi 16 mars, par Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM pour, disent-ils, « accélérer le processus de restructuration de la compagnie via le plan Perform ».Le même jour, les représentants des deux organisations seront réunis pour mettre en œuvre le « New deal ». Une opération destinée « à remettre à flot tous les accords pilotes ». La direction de la compagnie souhaite notamment que ses pilotes travaillent un plus grand nombre d’heure par an.Air France veut encore réduire ses coûts et nouer des alliances en AsieGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.03.2015 à 09h05 • Mis à jour le13.03.2015 à 14h30 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Pour leur retour à Athènes, jeudi 12 mars, les experts de l’ex-« troïka », désormais baptisée « Groupe de Bruxelles », ont deux priorités : obtenir une image claire de l’état des finances publiques grecques, ainsi qu’une explication détaillée de la manière dont le gouvernement d’Alexis Tsipras entend faire face aux besoins financiers du pays, confronté à de lourdes échéances de remboursement de prêts dans les semaines qui viennent.Ce n’est qu’après avoir fait cette évaluation que les experts des créanciers de la Grèce s’attaqueront à l’analyse de l’état d’avancement des réformes promises par Athènes. Ce volet de la mission devrait débuter la semaine prochaine.Jeudi, M. Tsipras et le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), José Angel Gurria, ont annoncé un partenariat sur la mise en place de réformes (sur la fiscalité ou la concurrence, par exemple), dont Athènes espère qu'il sera une preuve de sa bonne volonté réformatrice.Jeu de pistesC’est un drôle de jeu de pistes, qui s’est ouvert, jeudi, pour tenter de localiser les représentants des créanciers de la Grèce. Le ministre des finances, Yanis Varoufakis, a déclaré, mercredi, que ces représentants de la Commissions européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) seront maintenus à l’abri des regards, « dans un lieu dédié » de la capitale – « probablement leur hôtel », a précisé M. Varoufakis –, où leur seront livrées les « données » nécessaires à l’évaluation de l’état des finances grecques.En soit, rien de bien différent de la façon dont fonctionnaient déjà les experts de l’ex-« troïka », souvent confinés par le précédent gouvernement au Hilton, et qui ne sortaient de cet hôtel de luxe d’Athènes que pour aller rencontrer le ministre des finances.La « troïka » est de retour à AthènesPlus d’accès aux données depuis décembre 2014Le premier objectif de cette mission est d’obtenir une image claire de l’état des finances grecques, alors que plus aucune information ne remontait à Bruxelles depuis décembre 2014 et le début du processus électoral qui a porté, le 25 janvier, le parti de la gauche radicale Syriza au pouvoir.La Grèce doit également préciser à ses partenaires de quelle manière seront couverts les besoins financiers du pays jusqu’à fin mars, mois durant lequel d’importantes échéances se succèdent avec 6 milliards d’euros à rembourser, dont 1,5 milliard au FMI.De lourdes échéancesAprès un premier versement de près de 300 millions effectué vendredi 6 mars, le FMI, qui a prêté 32 milliards d’euros au total à la Grèce, attendait un deuxième remboursement de 334 millions d’euros vendredi 13 mars, puis un troisième, le 16 mars et encore un autre le 20 mars.Le pays devra aussi rembourser au FMI 420 millions d’euros en avril, 900 millions en mai et 1,45 milliard en juin. Juillet et août seront aussi compliqués, car la BCE attendra alors 6,7 milliards d’euros.Selon le ministère des finances, la Grèce a dégagé en janvier un excédent primaire (hors charge de la dette) s’élevant à 419 millions d’euros. Il était encore de 1,8 milliard d’euros sur la même période un an plus tôt.Quatre sources de revenusPour financer ces échéances, le gouvernement d’Alexis Tsipras compte sur quatre sources de revenus. Il entend d’abord continuer à utiliser les bons du Trésor : le pays a levé, mercredi 11 mars, 1,3 milliard d’euros à trois mois, à un taux d’intérêt encore en hausse par rapport à la précédente émission.Les principales acheteuses de ces obligations sont les banques grecques dont les liquidités restent soumises au bon vouloir de la BCE. Celle-ci a toutefois procédé jeudi à un nouveau relèvement de 600 millions d’euros du plafond du financement d’urgence (ELA) dont peuvent bénéficier les établissements grecs, portant à 69,4 milliards d’euros la somme disponible.Selon des données publiées, jeudi, par la Banque de Grèce, les prêts ELA qu’elle-même effectue ont représenté 65,64 milliards d’euros en février, contre 5,2 milliards en janvier. Dans le même temps, la BCE n’acceptant plus la dette souveraine grecque comme collatéral depuis le 4 février, les prêts de l’institution monétaire de Francfort contre garantie ont chuté de 53 %, à 38,61 milliards d’euros contre 82,24 milliards en janvier.Le gouvernement grec veut aussi « emprunter » aux caisses de sécurité sociale du pays. C’est pourquoi il a déposé, jeudi 12 mars, un amendement au projet de loi sur la gestion de la crise humanitaire actuellement en cours d’examen au Parlement, permettant de transférer au Fonds commun de la Banque de Grèce quelque 2 milliards d’euros de liquidités bancaires de ces organismes (caisses de retraite, sécurité sociale, agence pour l’emploi, etc.).Troisième piste : augmenter les recettes fiscales. Un projet de loi vient d’être soumis, jeudi, à la consultation publique. Il vise à permettre le remboursement d’impayés d’impôts en 100 mensualités et prévoyant une amnistie pour les contribuables décidant de rembourser l’ensemble de leurs dettes fiscales d’un coup.Bruxelles n’a pas été prévenu de cette initiative, qui devrait commencer à être étudiée par le « Groupe de Bruxelles », car il faut faire rentrer très vite de l’argent dans les caisses grecques.Enfin, et surtout, la Grèce espère pouvoir, d’ici au 20 avril, bénéficier de la dernière tranche de prêts (7,2 milliards d’euros) prévue dans le cadre de la prolongation de l’accord d’aide financière, décidée le 20 février lors d’une réunion de l’Eurogroupe (ministres des finances de la zone euro).Escalade verbale entre Athènes et BerlinAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.03.2015 à 16h51 • Mis à jour le13.03.2015 à 16h57 En dépit des réserves de l’Allemagne et contre toutes les bonnes pratiques des banques centrales, la Banque centrale européenne (BCE) a finalement décidé d’appliquer un programme massif de rachat de dettes souveraines. Abandonnons un peu les chiffres et intéressons-nous aux principes et aux conséquences de long terme de cette décision.Il n’y a aucune raison de penser que les pays, qui pour la grande majorité ne parviennent déjà pas à contrôler l’expansion de leur dette, y parviendront davantage demain. La question est maintenant la suivante : que se passera-t-il lorsque ces États seront en défaut de paiement ?Le « quantitative easing » de la BCE fait plonger les taux et l’euroTous les pays dits riches finiront tôt ou tard par constater un défaut de paiement partiel plus ou moins important de sorte que les banques centrales constatant ce défaut rééquilibreront leur bilan par une dépréciation relative de leur monnaie. Mais comme tous les pays seront dans une situation plus ou moins équivalente, les valeurs relatives des grandes monnaies ne changeront pas beaucoup. Pour le consommateur l’impact sera apparemment neutre. On pourrait ainsi d’ailleurs reproduire un deuxième cycle d’émission du Trésor suivi d’un deuxième abandon de créance et ainsi de suite, sans fin. L’intérêt pour les États étant évidemment de court-circuiter le marché, lequel, s’il constatait un défaut de paiement, fermerait le robinet du financement, tandis qu’il est facile pour une banque centrale d’émettre sans fin de la monnaie.Pourquoi l’accroissement monétaire ne génère-t-il pas d’inflation ?Mais la question suivante est évidemment que devient toute cette monnaie émise par la ou les banques centrales ? Comment se fait-il que toute cette monnaie ne se traduise pas par de l’inflation, dans un contexte de stabilité économique ? La réponse est en réalité fort simple.Lorsqu’on indique que moins de 1 % des personnes détiennent la moitié de la richesse mondiale cela signifie, que dans une économie hypertrophiée, certaines richesses dépassent de beaucoup les besoins de consommation des bénéficiaires. Cette monnaie, que l’on pourrait appeler de l’hyper-épargne, ne peut donc être recyclée directement. Cette hyper-épargne est stockée et mise à disposition sur le marché qui bénéficie ainsi d’un accès aisé à la monnaie et des taux très bas.Ceci est une raison précise de l’accroissement continu de la masse monétaire qui est passée de 5 % à plus de 20 % de l’activité en l’espace de quarante ans. Une grande partie de cette monnaie excédentaire, vient financer les dettes souveraines. Les États forcent ainsi le recyclage de cette monnaie et lorsque les États tomberont en défaut de paiement, ils auront ainsi forcé cette épargne excédentaire à un recyclage économique qui malheureusement touchera aussi indistinctement les petits épargnants.Nous devons alors distinguer deux cas :- En cas de défaillance sur des bons du Trésor cédés à des institutions privées, nous constatons une réduction de la masse monétaire car les épargnants perdent leur argent.- Dans le deuxième cas, la banque centrale émet de la monnaie pour équilibrer son bilan lorsqu’elle rachète des bons du Trésor. Lorsqu’un Etat fait défaut sur ces bons rachetés par les banques centrales, la monnaie émise… reste émise.Pour comprendre les ajustements possibles du système économique dans ce deuxième cas, nous devons comprendre les relations entre la monnaie et le système économique et cette relation ne nous est plus donnée (très schématiquement) par la relation :Quantité de monnaie en circulation = Niveau d’activité x Niveau des prixMais par la relation :Quantité de monnaie en circulation = (Niveau d’activité x Niveau des prix) + hyper-épargneCela signifie que l’ajustement économique relativement à ces sur-émissions monétaires repose, non pas sur deux, mais sur trois facteurs. Nous pouvons assimiler le terme de l’équation « niveau des prix x niveau d’activité » à un fond de roulement économique, c’est-à-dire que l’économie a besoin d’une certaine quantité de monnaie pour fonctionner.Si la variation de la quantité de monnaie excède la variation « naturelle » de l’activité alors les prix ou l’activité augmenteront, ou si le système manque de monnaie, le système trouve un nouvel équilibre en abaissant les prix ou l’activité, ou les deux tel qu’observé en 1933 aux États-Unis.Austérité ou endettement ? Un choix impossibleEn maintenant l’activité via l’endettement, les États tendent à maintenir une activité pour les plus modestes mais aussi à maintenir le processus d’accumulation de l’hyper-épargne. C’est pour cela, d’ailleurs, que la part de cette hyper-épargne ne cesse de croître relativement à la richesse.Ainsi, si l’accroissement de la masse monétaire via le programme d’achat par les banques centrales ne génère aucune inflation, c’est que cette monnaie alimente principalement cette hyper-épargne. La réflexion vaut d’ailleurs aussi pour la monnaie créée par les banques de second rang.Si les États pratiquaient une politique d’austérité, le système manquerait chaque jour un plus d’argent du fait des prélèvements liés à l’hyper-épargne. Le système tendrait donc à s’effondrer en prix et en activité car il manquerait de plus en plus d’argent, lequel serait capté par l’hyper-épargne.En d’autres termes, le choix pour les États se résume à accroître leur endettement pour stabiliser l’activité et les prix et continuer à alimenter l’hyper-épargne ou pratiquer l’austérité et voir le système s’effondrer en prix et en activité faute de monnaie.Ceux qui nous ont suivis jusqu’ici n’auront aucune difficulté à comprendre que l’impasse monétaire et budgétaire des États provient directement de l’hypertrophie économique. Ce qui revient à dire que notre système devenu trop gros entraîne une répartition très inégale de la richesse, à l’origine précisément des désordres monétaires.À court et moyen terme, aucun Etat ne laissera les prix et surtout l’activité s’effondrer. On ne peut donc pas dire que l’hypertrophie monétaire conduira à un effondrement économique.On peut seulement dire que l’hypertrophie économique, lorsqu’elle s’accompagne d’une importante disparité de revenus, entraîne des désordres monétaires dont la seule conséquence possible est une défaillance des États sur leurs dettes souveraines.Bruno Mortier (Audit & Risk Management, Solvay) Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La rencontre avec le premier ministre grec, Alexis Tsipras, vendredi 13 mars au matin à Bruxelles, a été l’occasion pour le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, de dire qu’il faut qu’Athènes se consacre désormais pleinement au travail avec les représentants de ses créanciers (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne et Mécanisme européen de stabilité). Et à la Commission on laisse entendre que, si les choses avancent suffisamment rapidement, Athènes pourrait toucher très vite une partie de la dernière tranche du deuxième plan d’aide international.Grèce : le budget de l’Etat reste excédentaire, mais de peu« La situation [financière] du pays est sérieuse, il faut que les trois ou quatre jours qui viennent soient des jours productifs. C’est aux Grecs de se mettre maintenant durement au travail », a expliqué une source européenne après l’entrevue.Un conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement a lieu le 19 mars à Bruxelles. Il pourrait être l’occasion, soluigne-t-on à Bruxelles, d’évoquer un premier versement de prêts, si toutefois, d’ici là, Athènes s’engage, de manière ferme et concrète, sur un paquet de réformes avec ses créanciers. La Grèce, dans le cadre de son deuxième plan d’aide, doit encore recevoir environ 7 milliards d’euros d’aide.Si Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe (ministres des finances de la zone euro), a déjà évoqué cette possibilité il y a une dizaine de jours, la position de la Commission risque d'alimenter les soupçons de complaisance chez les tenants de la fermeté. Berlin verrait d’un très mauvais œil cette possibilité de versements anticipés, pour parer à l’urgence financière grecque.Le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble a d’ailleurs jugé qu'il ne pouvait « exclure » une sortie désordonnée de la Grèce de l'euro - un « Grexident » - si le gouvernement d'Alexis Tsipras ne parvenait pas à un accord avec ses créanciers internationaux.Le commissaire européen, Pierre Moscovici, a estimé, vendredi dans un entretien au journal allemand der Spiegel qu'une sortie de la Grèce de l'euro serait une « catastrophe » qui pourrait annoncer « le début de la fin » pour la zone euro.Le gouvernement grec accepte l’assistance de la CommissionPar ailleurs, selon une source européenne, M. Tsipras, qui a acté, jeudi, une collaboration avec l’OCDE sur ses projets de réformes, a également accepté de demander l’assistance technique de l’Union européenne : les équipes de ce que l’on appelle la « task force Grèce », constituée au sein de la Commission européenne, devraient reprendre leur travail.Depuis près de quatre ans, cette équipe d’une soixantaine de personnes (dont près d’une trentaine en Grèce) assiste, à la demande, les différents gouvernements grecs, pour les aider à mettre en place les réformes réclamées par les créanciers.Côté Commission, c’est le vice-président, Valdis Dombrovskis, qui devrait superviser les travaux de cette « task force ». Il devrait travailler en coordination avec des experts des autres directions de la Commission (marché intérieur, concurrence, immigration…).Les Grecs devraient, eux aussi, constituer leur propre « assistance technique » pour discuter avec les Européens. Et le « superviseur » de cette équipe pourrait être le ministre délégué aux affaires européennes, Nikolaos Chountis.Cela permet de montrer que les discussions entre Athènes et ses créanciers ne sont plus aussi unilatérales que par le passé.Pierre Moscovici, le commissaire à l’économie, restera, lui, chargé de la puissante direction générale « Ecfin » et donc des équipes de la Commission (une quinzaine de personnes), qui travaillent au sein du « Groupe de Bruxelles ».Yanis Varoufakis, le flamboyant ministre des finances grec, n’aurait donc pas part directement aux négociations. En tout cas, c’est ce que souhaiteraient les Européens.L’amnistie fiscale proposée par Athènes à l’étudeLes Grecs ont commencé, jeudi à Athènes, à travailler avec les représentants de l’ex-« troïka » des créanciers, désormais appelé « Groupe de Bruxelles ». Ce qui est considéré à Bruxelles comme un très bon signal.L’objectif de ces réunions est de faire un état des lieux de l’état des finances grecques, de l’état de trésorerie des différentes administrations. Et aussi d’étudier quelles réformes peuvent être mises en place rapidement.La grande inconnue de l’état réel des finances grecquesLe gouvernement d’Alexis Tsipras a annoncé qu’il voulait mettre sur les rails rapidement ses mesures d’aide humanitaire pour les foyers les plus en difficulté dans le pays (électricité gratuite, aide alimentaire, accès aux soins).Les créanciers veulent savoir avec quel argent ces mesures d’urgence peuvent être financées.Par ailleurs, ils discutent déjà, selon une source européenne, de la mesure proposée par le ministre des finances, Yanis Varoufakis, qui consiste à proposer aux citoyens grecs ayant des arriérés d’impôts, une sorte d’amnistie fiscale et un étalement de leurs paiements.Le but est de faire rentrer le plus vite possible quelques milliards d’euros dans les caisses de l’Etat. Les experts du « Groupe de Bruxelles » étudieraient notamment comment rendre cette mesure moins injuste pour tous les Grecs qui, eux, ont payé l’impôt.Recettes fiscales plus faibles que prévuSur les deux premiers mois de l'année, les recettes fiscales ont atteint 7,298 milliards d'euros, soit 13,8 % (ou 1,17 milliard d’euros) de moins qu'attendu, a précisé le ministère des finances.L'excédent de l'Etat central ressort à 1,243 milliard d'euros sur janvier-février, contre 1,411 milliard prévu, a-t-il ajouté dans un communiqué.Ce montant n'intègre pas les comptes de la Sécurité sociale grecques, ni ceux des collectivités locales, et il diffère des données que suivent les créanciers internationaux. Il traduit néanmoins une amélioration de la situation financière d'Athènes.Athènes veut se donner les moyens de faire face aux remboursements d’empruntsCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.03.2015 à 11h17 Alors que l'avenir de Google+ semble de plus en plus incertain, l'entreprise américaine a annoncé jeudi 12 mars la fermeture d'un autre de ses services, Google Code. Destiné aux développeurs, qui y partagent leurs projets « open source », le site était de moins en moins utilisé, les professionnels lui préférant d'autres plates-formes comme GitHub.Les développeurs de Google eux-mêmes avaient abandonné Google Code, comme l'admet Chris DiBona, directeur de l'open source, sur le blog du projet :« Pour venir à la rencontre des développeurs là où ils sont, nous avons nous-mêmes migré près d'un millier de nos propres projets open source de Google Code vers GitHub. »Mais surtout, la plate-forme devenait de plus en plus contraignante à administrer :« Alors que les développeurs désertaient Google Code, une part grandissante des projets restants étaient une forme de spam. Ces derniers temps, la charge administrative a presque exclusivement consisté à gérer les abus. Après avoir analysé l'activité non abusive sur Google Code, il nous est apparu clairement que ce service n'était plus utile. »Lancé en 2006, Google Code fermera définitivement ses portes le 26 janvier 2016. Il est déjà impossible d'y créer de nouveaux projets, et le 24 août le site passera en « lecture seule », c'est-à-dire qu'il sera possible d'accéder aux projets qui y sont hébergés, mais pas d'y contribuer.Pour faciliter la migration des derniers utilisateurs de la plate-forme, Google propose même un outil permettant d'exporter facilement ses projets vers GitHub. Google Code viendra donc, dans moins d'un an, s'ajouter à la longue liste des projets abandonnés par Google.Voir le visuel interactif : Google Memorial, le petit musée des projets Google abandonnés Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) L’Islande n’entrera pas dans l’Union européenne (UE) et n’adoptera pas l’euro : Reykjavik a fait savoir officiellement à la Lettonie, qui préside actuellement le Conseil européen, et à la Commission de Bruxelles, qu’elle retirait sa candidature à l’adhésion.« L’Islande n’est plus un pays candidat et demande à l’UE d’agir en conséquence », a indiqué ce courrier, jeudi 12 mars. Vendredi matin, la Commission ne réagissait pas. « Nous examinons le dossier, cela va prendre du temps », commentait une porte-parole de Federica Mogherini, la haute représentante et vice-présidente de la Commission.Bruxelles ne voit pas d’un bon œil ce retrait, qui est un signal plutôt négatif et dénote de la perte du pouvoir d’attraction de l’ensemble communautaire, ainsi que de la monnaie unique. La décision islandaise n’est toutefois pas une totale surprise : le gouvernement de centre droit, qui a été mis en place en 2013, s’était engagé à mettre fin au processus commencé en 2009 par la coalition de gauche alors au pouvoir.En six ans, l’UE a perdu son pouvoir d’attractionLa démarche enclenchée à l’époque avait été rapide en comparaison au sort réservé à d’autres candidats comme la Serbie, la Turquie ou la Bosnie. Les négociations ont démarré dès 2010 au niveau ministériel et, en théorie, l’Islande était promise à devenir le 29e membre de l’UE, après la Croatie, intégrée en 2013. Son dossier apparaissait comme plus simple, plus favorable, voire plus logique puisque le pays avait déjà intégré quelque 70 % de la législation européenne.Les dirigeants et l’opinion, terrassés par la crise financière et bancaire qui avait mis à mal les institutions du pays, considéraient l’Europe comme une bouée de sauvetage. Et une entrée dans l’euro comme un remède à la dépréciation de la couronne, qui avait perdu jusqu’à 50 % de sa valeur au plus fort de la crise d’un secteur bancaire hypertrophié, dont l’effondrement avait fait des victimes dans de nombreux pays. La faillite de la banque Icesave, en 2008, avait notamment touché des milliers de Britanniques et de Néerlandais.La classe politique avait été vivement critiquée pour avoir négligé les mises en garde des pays scandinaves et de la Grande-Bretagne quant à la disproportion entre la taille du pays (320 000 habitants) et celle de ses banques. Dans un rapport dévoilé en 2010, une commission d’enquête parlementaire avait dénoncé « l’extrême négligence » de l’ancien premier ministre conservateur, Geir Haarde, et de l’ex-gouverneur de la banque centrale, David Oddsson.C’est un gouvernement de gauche, dirigé par Johanna Sigurdardottir, qui allait devoir apurer les comptes, accepter un plan de rigueur du Fonds monétaire international, gérer les créances extérieures et redresser une économie malade.Lire aussi l’entretien avec Sigmundur David Gunnlaugsson « Intégrer l'UE serait incompatible avec certains intérêts fondamentaux de l'Islande »Le pays, qui cultivait fièrement son indépendance et mettait en avant son « miracle économique » et son confort de vie presque inégalé – attesté par une première place au palmarès mondial du développement humain en 2009 –, était contraint de changer radicalement de cap. Aujourd’hui, son produit intérieur brut reste inférieur à celui de 2008 et il a du mal à intégrer sur le marché du travail ses nombreux jeunes diplômés.Dès mars 2010, les électeurs avaient envoyé un signal en rejetant massivement, lors d’un référendum, un projet d’accord financier avec Londres et La Haye pour le règlement de la dette d’Icesave.Le camp des eurosceptiques renforcéCe résultat aboutissait, de fait, à remettre en question la candidature à l’UE. Depuis, les difficultés d’une série de pays, dont la Grèce, ont fait réfléchir les Islandais.La perspective d’un abandon de l’euro par Athènes, qui n’est officiellement pas souhaitée par les dirigeants européens mais n’est pas exclue, ainsi que la promesse d’un référendum au Royaume-Uni, sur le maintien ou non dans l’Union, ont renforcé le camp eurosceptique. Une vague nationaliste a même déferlé sur le pays.La population est également focalisée sur la question des quotas de pêche et la « guerre du maquereau », qui oppose Bruxelles et Reykjavik. La présence de l’Islande au sein de l’Association européenne de libre-échange et de l’Espace économique européen lui permet d’exporter le produit de sa pêche sans barrières tarifaires.Mais un conflit est apparu en 2010 quand l’Islande a décidé, contre l’avis de la Commission, de relever ses quotas de pêche. Les pressions de Bruxelles sur le pays pour le forcer à revoir sa politique ont favorisé le rejet du projet d’intégration.Lire également : L'Islande a sauvé ses pêcheursAvec un taux de chômage redescendu à 3 %, un tourisme en plein boom et des dettes sur les biens immobiliers des particuliers en partie effacées, le pays estime ne plus avoir besoin de l’Europe. Il se contentera de rester membre de l’espace sans passeport de Schengen et de l’OTAN.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gérard Davet et Fabrice Lhomme Il devrait donc y avoir un procès HSBC en France. Le parquet national financier a pris, mardi 10 mars, des réquisitions renvoyant la banque HSBC Private Bank devant le tribunal correctionnel de Paris pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale » et « démarchage illicite ». La filiale suisse du groupe bancaire britannique avait été mise en examen par les juges Guillaume Daïeff et Charlotte Bilger, le 18 novembre 2014. « Ceci est une étape normale de la procédure judiciaire et l’issue du dossier n’est aujourd’hui pas encore déterminée », a réagi la banque à l’annonce de cette réquisition.HSBC mise en examen pour « démarchage illicite et blanchiment »Tentée, dans un premier temps, par le plaider-coupable à la française, qui lui aurait évité les affres d’un procès public, la banque semble désormais réservée quant à la pertinence d’un tel recours, effrayée par le montant de l’amende record qu’elle aurait été amenée à débourser, dans le cadre d’une condamnation négociée : pas moins de 1,4 milliard d’euros, montant avancé par les autorités françaises. Les avocats de la banque vont pouvoir désormais contester ces réquisitions, les juges d’instruction ayant, in fine, le dernier mot. Mais ils devraient suivre les réquisitions du parquet.Contactée par Le Monde, la banque a cependant fait savoir qu’elle disposait encore de deux mois avant de renoncer à la procédure du plaider-coupable.Une véritable industrie illiciteEn cinq années d’investigations, les enquêteurs ont peaufiné leur affaire. Comme l’a montrée l’opération SwissLeaks, initiée et révélée par Le Monde, c’est désormais une coalition internationale qui cerne donc HSBC Private Bank et ses 106 682 clients et 20 129 sociétés offshore (sur la période novembre 2006-mars 2007). Selon les enquêteurs, pas moins de 180,6 milliards d’euros dormaient dans les coffres de la banque, en ces années-là.« SwissLeaks » : le dossier d’instruction vertigineux contre HSBCCe sont les données volées par l’informaticien Hervé Falciani qui ont permis de lever le voile sur les pratiques de la banque. Il apparaît que tout a été mis en place, à Genève, Lugano et Zurich, durant ces années 2006-2007, pour accueillir les fraudeurs du monde entier. Dont 8 936 Français, couvés par au moins 24 gestionnaires de comptes. Ces derniers rendaient visite à leurs clients, rencontrés dans des lieux aussi luxueux que discrets. Le seul montant des avoirs de clients français, cachés derrière des sociétés offshore fournies par HSBC Private Bank, s’élève à 5,1 milliards d’euros.C’est une véritable industrie illicite qui a été mise au jour comme le révélait, le 31 octobre 2014, dans un rapport, la commissaire Christine Dufau. Ce document, qui synthétise cinq années d’investigations, dénonce notamment le contournement par HSBC Private Bank de la directive ESD, une taxe européenne applicable en Suisse à partir du 1er juillet 2005. Pour éviter ses effets désastreux à ses clients, le directoire de la banque va leur conseiller de créer des structures opaques, en l’occurrence des sociétés offshore basées au Panama ou aux Iles vierges britanniques.Affaire HSBC : les dessous d’une vaste évasion fiscaleUn courrier, saisi en perquisition, atteste de cette volonté. Signé en février 2005 par Colin Wyss, alors membre du comité exécutif, et Denis Soussi, membre de la direction, il évoque « de nombreux instruments et structures » mis à disposition des titulaires de comptes. En réalité, des sociétés écrans. « La HSBC PB va très activement démarcher [ses clients] afin de leur proposer de transformer leurs comptes personnels en comptes de société, au moyen d’une société offshore interposée pour contourner cette taxation », relève Mme Dufau.« Une sorte de paquet »Les gestionnaires sont mis à contribution, comme l’attestent les rapports de visite qu’ils dressent à chaque contact avec leurs clients. A en croire le rapport 7 421, rédigé le 20 mai 2005, le gestionnaire, après un bon déjeuner parisien, a consigné la « création de deux sociétés offshore pour remplacer les comptes privés Crillon et Vedra ». Ou encore : « Avons complété une ouverture de compte société domicilié à Dubaï. Le client est très prudent actuellement car il subit la pression du fisc belge qui enquête sur ses activités dans le domaine du diamant fraude fiscale ».C’est HSBC Private Bank qui se charge de tout : moyennant rétribution supplémentaire, la banque fournit « une sorte de paquet », note la commissaire Dufau. Qui enterre définitivement les doutes émis par les autorités suisses sur l’authenticité des fichiers établis par les services français, de 2009 à 2010, grâce à l’ex-informaticien Hervé Falciani. « La quasi-totalité des informations sur les clients ont à ce jour été validées par les enquêtes judiciaires », assure l’enquêtrice.HSBC Private Bank et ses avocats contestent toujours la validité des méthodes d’extraction des données utilisées par les enquêteurs français. Ils pourraient avoir tout le temps d’un procès correctionnel pour exposer leurs doutes.Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Ce qui devait arriver arriva… Préparée depuis un an, l’arrivée d’EDF sur le chantier de l’EPR construit par Areva à Olkiluoto (Finlande) se précise et elle sera l’une des premières illustrations du « rapprochement » des deux groupes réclamé par le gouvernement. Dans les prochaines semaines, les deux piliers de la filière nucléaire française et le consortium TVO, client finlandais d’Areva, signeront un accord tripartite prévoyant que l’électricien travaillera « aussi bien en support d’Areva que de TVO dans le cadre d’une mission d’ingénierie d’envergure », indique Le Figaro dans son édition du 13 mars.En revanche, EDF exclut d’investir dans ce projet dont la dérive des coûts explique en partie les difficultés actuelles d’Areva, qui vient d’annoncer une perte nette de 4,8 milliards d’euros en 2014.Ni le prix ni le calendrier ne pourront être tenusC’est Luc Oursel, alors patron d’Areva, qui était allé voir son homologue d’EDF, Henri Proglio, à la demande de TVO, pour obtenir l’assistance du géant de l’atome civil dans une phase très délicate pour ce réacteur de troisième génération, le plus puissant au monde (1 650 MW) : la fin des travaux d’électro-mécanique, la mise en place du contrôle commande, cerveau de la centrale, et plus critique encore, les essais du réacteur qui démarreront en 2017. Une phase pour laquelle le futur exploitant TVO ne se sent visiblement pas les reins assez solides.En 2003, quand le groupe Areva créé deux ans plus tôt décroche le marché finlandais avec l’allemand Siemens, il sous-estime le prix en proposant une centrale clé en main pour 3 milliards d’euros. Il s’engage sur un calendrier de construction intenable (quatre ans) pour une « tête de série », où les ingénieurs essuient toujours tous les plâtres !Sa présidente, Anne Lauvergeon, décide aussi de conduire le chantier sans EDF, qui a pourtant l’expérience de la construction des 58 réacteurs du parc nucléaire français, alors qu’Areva n’a jamais été maître d’œuvre de tels projets.Dès le début des travaux, en 2005, il s’avère que ni le prix ni le calendrier ne pourront être tenus : l’EPR coûtera finalement quelque 9 milliards et n’entrera pas en service avant 2018, avec neuf ans de retard.Pour Philippe Knoche, directeur général d’Areva, qui a piloté le chantier entre 2006 et 2009, il n’est plus question de se lancer seul dans une telle aventure.Arbitrage internationalDans un entretien aux Echos, vendredi, Mme Lauvergeon reconnaît « forcément une part de responsabilité » dans les difficultés actuelles de son ancienne entreprise. Elle note que l’EPR d’Olkiluoto « coûtera trois fois plus cher que prévu, mais comme celui construit par EDF à Flamanville (Manche) ».« Beaucoup de grands projets complexes ont vu l’addition s’envoler », ajoute-t-elle en citant les programmes de l’A380 d’Airbus ou du B777X de Boeing. Elle incrimine la forte hausse des prix du béton et de l’acier dans les années 2000. Mais également TVO et STUK, l’autorité de sûreté nucléaire locale, qui n’ont jamais respecté les délais de certification des équipements, ce qui a retardé le chantier.Un arbitrage international à plus de deux milliards d’euros oppose aujourd’hui TVO à Areva. Ce lourd contentieux n’a pas favorisé les Français : en décembre 2014, le parlement finlandais a choisi le russe Rosatom – malgré les tensions politiques entre Moscou et les Occidentaux sur l’Ukraine – pour la construction d’un sixième réacteur nucléaire.Passage obligéL’aventure finlandaise aura au moins permis de tirer deux enseignements. Un tandem EDF-Areva est un passage obligé pour décrocher des marchés. A Abou Dhabi, les émiratis avaient réclamé en vain la participation du premier exploitant mondial de réacteurs et finalement opté pour l’offre du coréen Kepco. EDF doit donc reprendre la main et jouer son rôle historique d’architecte-ensemblier.En outre, les deux sociétés doivent travailler – ce qu’elles font depuis des mois – à une forte baisse du prix de l’EPR si elles veulent l’exporter. Sans pour autant réduire la sûreté, qui explique en partie le coût de l’EPR.Car d’importants marchés sont en vue : la Chine, où deux EPR sont déjà en cours de construction ; en Inde, où les négociations menées par Areva ne semblent guère avancer ; et en Arabie saoudite, où les Japonais, les Américains et les Coréens sont également en lice. Vendu en plus grand nombre, le réacteur français de troisième génération pourrait alors bénéficier d’un effet de série. Et devenir – enfin – compétitif.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Chaperon Deux ans. C’est le temps qu’il a fallu au fonds d’investissement français PAI Partners pour boucler une levée de 3,3 milliards d’euros. « Le plafond initial de 3 milliards d’euros a été dépassé afin de répondre à la forte demande des investisseurs », précise le financier dans un communiqué diffusé vendredi 13 mars.Le fonds PAI Europe VI succède à PAI Europe V, qui avait rassemblé 2,7 milliards d’euros en 2008 et avait notamment investi dans le roi de la location de matériel, Kiloutou.Dans les faits, la société de gestion, qui compte 49 professionels, n’a pas attendu cette clôture finale pour commencer à « mettre au travail », selon le jargon de la profession, l’argent confié par les investisseurs.Six acquisitionssDéjà six acquisitions ont été réalisées grâce à la cagnotte du fonds VI, qui avait bénéficié d’une première clôture à 1,4 milliard d’euros, en janvier 2014.En avril 2014, PAI a ainsi mis la main, en association avec Carlyle, sur les capteurs vendus par Schneider. Dans la foulée, il rachetait Euro Media Group (EMG), le leader de la prestation de services audiovisuels en Europe. En juin 2014, il a pris une participation dans Labeyrie, au côté de la coopérative Lur Berri.Dernière opération en date : le fonds a repris, en février, le distributeur belge AS Adventures, spécialiste des vêtements sportifs.« Notre équipe continue à rechercher activement des entreprises à fort potentiel de transformation et de croissance. Les projets en cours sont nombreux et les six premières opérations déjà réalisées par le Fonds VI reflètent notre capacité à investir malgré un marché de plus en plus concurrentiel », indique Michel Paris, l’un des associés, appelé à prendre la succession de Lionel Zinsou à la tête de la société de gestion, à la fin 2015.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil C’est un résultat historique qui est sorti des urnes à l’occasion des élections professionnelles organisées, jeudi 12 mars, chez Air France. La désignation des représentants au comité d’entreprise s’est traduite par un fort recul de la CGT, qui perd sa place de premier syndicat de la compagnie aérienne, régressant au quatrième rang. Chez les seuls pilotes, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) accuse lui aussi un repli, même s’il reste largement majoritaire dans cette catégorie de personnels.Selon les résultats, la CGT n’obtient plus que 14,26 % des suffrages, contre 18,14 % en 2011. C’est la CFE-CGC qui devient la première organisation d’Air France. Le syndicat culmine à 18,11 %, contre 17,19 % il y a quatre ans. FO est quasi stable à 15,94 %, contre 15,56 % aux élections précédentes.Les élections illustrent une montée en puissance des organisations réformistes, CFE-CGC, CFDT, FO, qui sont toutes en légers progrès. A l’inverse, les syndicats plus revendicatifs sont en repli. Outre la CGT, SUD n’obtient plus que 7,62 % des suffrages, contre 8,59 % en 2011.Mauvais résultatsCes résultats font dire à la direction de la compagnie que « seuls les syndicats qui ont soutenu le plan Transform progressent ».Après ces élections, la CGT d’Air France pourrait traverser une période de turbulences. On la dit en froid avec les instances fédérales. Ces mauvais résultats pourraient accélérer un renouvellement de ses représentants au sein de la compagnie aérienne.Chez les pilotes, avec 65 % des voix au comité d’entreprise, le SNPL perd 6 points par rapport au scrutin de 2011, lors duquel il avait réuni 71 % des suffrages.« Le SNPL a fait des déçus » par sa gestion de la grève de pilotes, en septembre 2014, commente le syndicat concurrent, le Syndicat des pilotes d’Air France (SPAF), qui, pour sa part, « a presque doublé son score en quatre ans ». Le SPAF a obtenu 20,7 % des voix, contre 10,7 % en 2011. Toutefois, « nous nous attendions a plus », tempère le SPAF.Les opposants au SNPL pouvaient croire que ce syndicat serait sanctionné pour avoir signé l’accord autorisant les pilotes d’Air France à s’installer aux commandes des avions de Transavia, la filiale à bas coûts du groupe.Air France : le premier syndicat de pilotes valide le projet d'accord Transavia France« Interlocuteur incontournable »Du côté de la direction d’Air France, on relève qu’il n’y a « pas eu de tsunami », qui a emporté le SNPL. La direction de la compagnie constate que le premier syndicat des pilotes « reste un interlocuteur incontournable et largement majoritaire ».En pratique, indique le SPAF, « il ressort de ces élections des rapports de force entre les syndicats qui sont quasiment les mêmes malgré la légère baisse du SNPL ». Mais le syndicat souligne que sa propre progression, conjuguée à « la baisse du SNPL, montre qu’une partie des pilotes cherche à avoir un syndicat plus représentatif que le SNPL ».Surtout qu’Alter, le troisième et très combatif syndicat auprès des pilotes, manque, à cinq voix près, d’atteindre le seuil de représentativité, fixé à 10 %.A peine élus, le SNPL et le SPAF, les deux seuls syndicats représentatifs des pilotes, sont convoqués, lundi 16 mars, par Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM pour, disent-ils, « accélérer le processus de restructuration de la compagnie via le plan Perform ».Le même jour, les représentants des deux organisations seront réunis pour mettre en œuvre le « New deal ». Une opération destinée « à remettre à flot tous les accords pilotes ». La direction de la compagnie souhaite notamment que ses pilotes travaillent un plus grand nombre d’heure par an.Air France veut encore réduire ses coûts et nouer des alliances en AsieGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.03.2015 à 09h05 • Mis à jour le13.03.2015 à 14h30 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Pour leur retour à Athènes, jeudi 12 mars, les experts de l’ex-« troïka », désormais baptisée « Groupe de Bruxelles », ont deux priorités : obtenir une image claire de l’état des finances publiques grecques, ainsi qu’une explication détaillée de la manière dont le gouvernement d’Alexis Tsipras entend faire face aux besoins financiers du pays, confronté à de lourdes échéances de remboursement de prêts dans les semaines qui viennent.Ce n’est qu’après avoir fait cette évaluation que les experts des créanciers de la Grèce s’attaqueront à l’analyse de l’état d’avancement des réformes promises par Athènes. Ce volet de la mission devrait débuter la semaine prochaine.Jeudi, M. Tsipras et le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), José Angel Gurria, ont annoncé un partenariat sur la mise en place de réformes (sur la fiscalité ou la concurrence, par exemple), dont Athènes espère qu'il sera une preuve de sa bonne volonté réformatrice.Jeu de pistesC’est un drôle de jeu de pistes, qui s’est ouvert, jeudi, pour tenter de localiser les représentants des créanciers de la Grèce. Le ministre des finances, Yanis Varoufakis, a déclaré, mercredi, que ces représentants de la Commissions européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) seront maintenus à l’abri des regards, « dans un lieu dédié » de la capitale – « probablement leur hôtel », a précisé M. Varoufakis –, où leur seront livrées les « données » nécessaires à l’évaluation de l’état des finances grecques.En soit, rien de bien différent de la façon dont fonctionnaient déjà les experts de l’ex-« troïka », souvent confinés par le précédent gouvernement au Hilton, et qui ne sortaient de cet hôtel de luxe d’Athènes que pour aller rencontrer le ministre des finances.La « troïka » est de retour à AthènesPlus d’accès aux données depuis décembre 2014Le premier objectif de cette mission est d’obtenir une image claire de l’état des finances grecques, alors que plus aucune information ne remontait à Bruxelles depuis décembre 2014 et le début du processus électoral qui a porté, le 25 janvier, le parti de la gauche radicale Syriza au pouvoir.La Grèce doit également préciser à ses partenaires de quelle manière seront couverts les besoins financiers du pays jusqu’à fin mars, mois durant lequel d’importantes échéances se succèdent avec 6 milliards d’euros à rembourser, dont 1,5 milliard au FMI.De lourdes échéancesAprès un premier versement de près de 300 millions effectué vendredi 6 mars, le FMI, qui a prêté 32 milliards d’euros au total à la Grèce, attendait un deuxième remboursement de 334 millions d’euros vendredi 13 mars, puis un troisième, le 16 mars et encore un autre le 20 mars.Le pays devra aussi rembourser au FMI 420 millions d’euros en avril, 900 millions en mai et 1,45 milliard en juin. Juillet et août seront aussi compliqués, car la BCE attendra alors 6,7 milliards d’euros.Selon le ministère des finances, la Grèce a dégagé en janvier un excédent primaire (hors charge de la dette) s’élevant à 419 millions d’euros. Il était encore de 1,8 milliard d’euros sur la même période un an plus tôt.Quatre sources de revenusPour financer ces échéances, le gouvernement d’Alexis Tsipras compte sur quatre sources de revenus. Il entend d’abord continuer à utiliser les bons du Trésor : le pays a levé, mercredi 11 mars, 1,3 milliard d’euros à trois mois, à un taux d’intérêt encore en hausse par rapport à la précédente émission.Les principales acheteuses de ces obligations sont les banques grecques dont les liquidités restent soumises au bon vouloir de la BCE. Celle-ci a toutefois procédé jeudi à un nouveau relèvement de 600 millions d’euros du plafond du financement d’urgence (ELA) dont peuvent bénéficier les établissements grecs, portant à 69,4 milliards d’euros la somme disponible.Selon des données publiées, jeudi, par la Banque de Grèce, les prêts ELA qu’elle-même effectue ont représenté 65,64 milliards d’euros en février, contre 5,2 milliards en janvier. Dans le même temps, la BCE n’acceptant plus la dette souveraine grecque comme collatéral depuis le 4 février, les prêts de l’institution monétaire de Francfort contre garantie ont chuté de 53 %, à 38,61 milliards d’euros contre 82,24 milliards en janvier.Le gouvernement grec veut aussi « emprunter » aux caisses de sécurité sociale du pays. C’est pourquoi il a déposé, jeudi 12 mars, un amendement au projet de loi sur la gestion de la crise humanitaire actuellement en cours d’examen au Parlement, permettant de transférer au Fonds commun de la Banque de Grèce quelque 2 milliards d’euros de liquidités bancaires de ces organismes (caisses de retraite, sécurité sociale, agence pour l’emploi, etc.).Troisième piste : augmenter les recettes fiscales. Un projet de loi vient d’être soumis, jeudi, à la consultation publique. Il vise à permettre le remboursement d’impayés d’impôts en 100 mensualités et prévoyant une amnistie pour les contribuables décidant de rembourser l’ensemble de leurs dettes fiscales d’un coup.Bruxelles n’a pas été prévenu de cette initiative, qui devrait commencer à être étudiée par le « Groupe de Bruxelles », car il faut faire rentrer très vite de l’argent dans les caisses grecques.Enfin, et surtout, la Grèce espère pouvoir, d’ici au 20 avril, bénéficier de la dernière tranche de prêts (7,2 milliards d’euros) prévue dans le cadre de la prolongation de l’accord d’aide financière, décidée le 20 février lors d’une réunion de l’Eurogroupe (ministres des finances de la zone euro).Escalade verbale entre Athènes et BerlinAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre « À l’occasion de la naissance de la marque #DS Automobiles,@LesEchos entrechoquent le passé et le présent ! » Ce seul tweet à la tonalité publicitaire, publié le 4 mars sur le compte du quotidien économique Les Echos - et retiré depuis -, a suffi à déclencher les foudres de la rédaction. Les journalistes du quotidien économique ont décidé de suspendre l’utilisation de leurs comptes Twitter pour la journée du vendredi 13 mars, protestant contre ce qu’ils estiment être une intrusion de la publicité dans un espace éditorial.« Ça suffit !, s’insurge Leila de Comarmond, présidente de la Société des journalistes (SDJ) des Echos. Ce tweet est un déclencheur, mais nous protestons globalement contre un mélange des genres de plus en plus prononcé dans la presse en général et aux Echos en particulier. »Aux Echos, les journalistes se sont notamment inquiétés de la floraison des « contenus de marques » (brand content), présents dans la section « Rendez-vous partenaires » du site. Ce type de contenu, créé à l’initiative d’annonceurs et empruntant les codes des contenus éditoriaux, est en plein essor dans les médias.Pour l’encadrer, la SDJ des Echos a négocié, pendant six mois, une charte avec la direction du titre. Mais « on n’en finit jamais, déplore Leila de Comarmond. On ne peut pas tout charter ni suivre en permanence les nouveaux formats publicitaires qui sont mis en ligne. Dès qu’on parvient à boucher un trou, autre chose surgit. »Selon elle, les journalistes du titre sont « conscients des enjeux économiques » et des réalités du marché publicitaire. Mais ils redoutent que la confusion s’installe, aux yeux des lecteurs, entre les différents types de contenus. « La crise économique de la presse ne justifie pas qu’on affaiblisse notre crédibilité », juge Mme de Comarmond, qui appelle à ce que « la profession s’empare collectivement du sujet ».La direction du titre, elle, explique que le tweet incriminé n’était pas commercial. Il n’a en effet pas été publié à l’initiative de la régie, mais par le service marketing. L’objectif était de valoriser une opération spéciale qui avait notamment conduit à réaliser une « fausse Une » du quotidien. Pour Francis Morel, PDG du groupe Les Echos, « notre fil Twitter sert à 99 % à valoriser des articles et peut servir, à l’occasion, à publier des messages qui concernent notre marque, ses chiffres, son actualité ». Tout en reconnaissant qu’« il faut se montrer vigilant pour ne pas refaire ce genre de choses ».Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.03.2015 à 08h06 • Mis à jour le13.03.2015 à 12h02 Au terme d’une année 2014 marquée par une hausse de 29,7 % du chiffre d’affaires, à 120,5 milliards de rais (36 milliards d’euros), le groupe brésilien JBS revendique le rang de « deuxième entreprise alimentaire du monde », comme l’a indiqué son PDG, Wesley Batista, dans un communiqué publié jeudi 12 mars.Le géant brésilien (215 000 salariés) se classe encore loin derrière le groupe suisse, Nestlé, dont le chiffre d’affaires a dépassé 85 milliards d’euros en 2014, et juste devant l’américain Tyson Foods, qui a annoncé 34,8 milliards d’euros de chiffres d’affaires pour l’année fiscale clôturée fin septembre 2014.JBS est un acteur clé de la filière agroalimentaire au Brésil. Le groupe est devenu l’emblème d’un secteur conquérant des années Lula, s’affirmant comme la plus grande entreprise de production et de transformation de viande au monde. Et comme un gros exportateur, puisque ses ventes à l’étranger (150 destinations) représentent 15,29 milliards d’euros, en hausse de 38 %.Lire aussi : Les poulets brésiliens affolent la BretagneLe groupe, créé par José Batista Sobrinho en 1953, à Anapolis, dans l’Etat de Goias, s’est hissé à la tête de l’industrie agroalimentaire brésilienne en moins de quinze ans. De 2002 à 2011, le chiffre d’affaires de la multinationale est ainsi passé de 1,2 à 33,1 milliards de dollars.Multiples acquisitionsCette ascension s’est faite notamment grâce à de multiples acquisitions, en dehors et à l’intérieur du pays. Avec le soutien, dès le début des années 2000, des fonds de la Banque nationale du développement économique et social (BNDES), puissant bras financier des autorités de Brasilia.Dirigé, depuis 2007, par Joesley Mendonça Batista, 39 ans et petit-fils du fondateur, le groupe a par exemple racheté pour 1,5 milliard de dollars Swift & Company, numéro trois de la viande aux Etats-Unis et leader en Australie.Il a aussi payé cash SBG au numéro 4 américain Smithfield et lancé une OPA sur National Beef Packing, premier exportateur américain au Japon. En 2009, il a acquis 64 % de Pilgrim’s Pride, le roi du poulet américain. Plus récemment, JBS a aussi repris Frangosul, filiale sud-américaine du groupe français Doux. Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) En plein conflit entre Athènes et ses partenaires européens, une fondation allemande apporte de l’eau au moulin des Grecs. Jeudi 19 mars, la fondation Hans Böckler, proche de la confédération syndicale DGB, a présenté une étude portant sur l’évolution des revenus en Grèce, de 2008 à 2013.Pour ce faire, deux universitaires, Tassos Giannitsis (université d’Athènes) et Stavros Zografakis (université agricole d’Athènes), ont épluché les données de 260 000 foyers fiscaux représentatifs. Tassos Giannitsis est très connu en Grèce. Sans être membre du Pasok, cet intellectuel a été un des conseillers du premier ministre Konstantinos Simitis, de 2000 à 2004.Les revenus ont chuté de 23 % entre 2008 et 2012Selon cette étude, les revenus des ménages grecs, qui étaient en moyenne de 23 100 euros avant impôts en 2008, sont tombés à 17 900 euros en 2012, soit une baisse de 23 %. Sur la période allant de 2009 à 2013, le recul des salaires et revenus est de 19 %. En raison de la chute du salaire minimum et de l’affaiblissement des conventions collectives, les salariés des entreprises publiques ont même perdu 25 % de leurs revenus.Si les chercheurs reconnaissent que les salaires avaient auparavant davantage augmenté que les gains de productivité, ils estiment que la moitié environ de cette chute des revenus n’est pas justifiée par un éventuel nécessaire « rattrapage ».Ils soulignent aussi que les effets de ce recul du pouvoir d’achat sur l’économie réelle ont été plus importants que ce qu’avaient prévu les institutions internationales.« Comparée à 2009, la masse salariale de 2013 a été inférieure de 25 milliards d’euros et la demande intérieure a même chuté de 53 milliards d’euros. En revanche, les exportations n’ont progressé que de 3,8 milliards, une augmentation particulièrement faible au vu des réductions du coût de travail imposées », notent-ils.Les 10 % de ménages les plus pauvres ont été les plus affectésPlus les Grecs sont pauvres, plus ils ont vu leur revenu fondre. Les deux chercheurs ont en effet étudié l’évolution de chaque décile. Les 10 % des foyers les plus modestes (le 1er décile) ont vu leurs revenus s’effondrer de 86 % entre 2008 et 2012.Pour les 2e et 3e déciles, la baisse a été respectivement de 51 % et de 31 %. Entre le 4e et le 7e décile, la baisse a été comprise entre 25 % et 18 %.Quant aux 30 % des foyers les plus riches, ils ont perdu entre 20 % et 17 %.La pression fiscale a été plus forte sur la population la moins richeLes réformes fiscales mises en œuvre ont, elles aussi, eu des effets très variés selon les catégories sociales. Les impôts directs ont, selon les chercheurs, progressé de 53 % depuis le début de la crise et les impôts indirects de 22 %.Mais, plutôt que de s’en prendre aux professions exonérées d’impôts ou à la fraude fiscale – phénomènes qui se chiffrent, selon M. Giannitsis entre 6 % et 8 % du PIB –, les gouvernements ont surtout davantage imposé les Grecs les plus modestes.Selon les deux chercheurs, les 50 % des Grecs les moins riches ont vu leur pression fiscale bondir de 339 %, alors que l’autre moitié a vu la sienne progresser de 9 % seulement.Les fonctionnaires ont été moins pénalisés que les salariés du privésSi tous les Grecs ont souffert, tous n’ont pas été logés à la même enseigne, loin de là. Selon les deux chercheurs, les fonctionnaires n’ont perdu « que » 8 % de leurs revenus de 2009 à 2013. Soit parce que, dans les faits, les baisses de salaire n’ont pas pu être mises en œuvre, soit parce que la justice s’y est opposée.Du coup, les fonctionnaires, qui gagnaient déjà en moyenne 35 % de plus que les employés du secteur privé en 2009, touchaient 45 % de plus que ces derniers quatre ans plus tard. Et comme les gouvernements ont cherché à protéger les fonctionnaires, dont ils avaient considérablement augmenté le nombre avant la crise, l’effort a été massivement supporté par le secteur privé.Les préretraites ont explosé, notamment dans le secteur publicAutre phénomène peu connu : à côté du taux de chômage, qui a bondi de 7 % à 2 % entre 2008 et 2014, la Grèce a connu une explosion des préretraites. Dans le secteur privé, celles-ci ont progressé de 14 %, un chiffre qui atteint même 48 % dans l’administration.Sans doute une façon pour les gouvernements grecs de répondre à l’une des exigences de la troïka, à savoir réduire le nombre de fonctionnaires, tout en préservant la paix sociale. Résultat : les caisses de retraites sont aujourd’hui dans une situation extrêmement difficile.À Berlin, M. Giannitsis n’a voulu commenter ni la crise actuelle ni la politique de Yanis Varoufakis, le ministre des finances, « mon collègue de l’université ».Il a jugé que la situation de la Grèce était autant due aux gouvernements grecs qu’à la « Troïka » de ses créanciers (Fonds monétaire international, banque centrale européenne, Commission européenne). Si celle-ci n’a pas créé les problèmes de la Grèce, elle ne les a pas résolus, estime-t-il.Moins diplomate, le professeur Gustav Horn, directeur de la fondation Hans Böckler juge, lui, « inévitable » un troisième plan d’aide à la Grèce.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil La réaction n’a pas tardé. Au lendemain de l’attentat terroriste, qui a coûté la vie, mercredi 18 mars, à 21 personnes, dont 20 étrangers, dans l’attaque du musée du Bardo à Tunis, les croisiéristes ont commencé de se détourner de la Tunisie.Deux compagnies italiennes, MSC Croisières et Costa Croisières, ont annoncé, jeudi 19 mars, qu’elles suspendaient leurs escales dans la capitale tunisienne. Les deux avaient chacune un paquebot à Tunis avec trois milles passagers à bord. Neuf touristes passagers de MSC Croisières et trois de Costa Croisières ont été tués lors de l’attaque.Comme souvent lors de ce type d’événement, ce sont les croisiéristes qui ont réagi le plus rapidement. Il est plus facile de dérouter un paquebot que de déplacer un centre de vacances. « C’est la force de la croisière que de pouvoir repositionner relativement facilement un bateau », explique Antoine Lacarrière, directeur général de Croisières de France, le numéro trois du secteur.Cette manœuvre est finalement assez commune. « Régulièrement », les compagnies modifient leurs escales pour éviter des « météos défavorables, des grèves de dockers, des problèmes de congestion portuaires ou politiques », admet encore le directeur général de Croisières de France. Vingt-quatre heures après l’attentat, la direction de cette société, n’avait toutefois pas encore pris la décision d’annuler, au moins temporairement, ses escales tunisiennes.Suspension des excursionsSi les croisiéristes peuvent faire face rapidement aux événements, les tour-opérateurs n’ont pas la même souplesse. Mais, du côté du Club Med, par exemple, on assure que la situation des vacanciers du village de Djerba la Douce est « calme et sereine ». Il est trop tôt, semble-t-il, pour dénombrer des annulations de réservations.Pour ne pas effrayer les touristes, René-Marc Chikli, président du syndicat des entreprises du tour-operating (SETO), s’emploie à calmer le jeu. Seule décision pratique de ces entreprises sur le terrain à ce stade : elles ont suspendu les excursions. A en croire M. Chikli, il n’y a pas encore d’annulations en nombre des réservations de séjours vers la Tunisie.Les futurs touristes, souligne-t-il, n’y auraient pas intérêt. Pour l’instant, les tour-opérateurs « maintiennent les conditions générales de vente (CGV), précise le patron du SETO. On va souffrir pendant un temps, mais le pire serait que les tour-opérateurs se retirent de la destination. » Selon lui, tout dépendra en fait « du dispositif antiterroriste » mis en place par les autorités tunisiennes pour « rassurer les marchés ».Ces mesures seront-elles suffisantes pour restaurer ou maintenir « le capital confiance » des touristes ? « Nous verrons cela dans la semaine avec les clients, car la prise de décision se fera dans les jours à venir », relève M. Chikli, qui rappelle qu’en pratique, comme à l’habitude, les vacanciers « qui renonceraient à partir devront payer les frais d’annulation. »Fortes baisses de fréquentation après 2011Au Club Med, on rappelle néanmoins qu’à la suite du printemps arabe, en 2011, des destinations comme l’Egypte ou la Tunisie ont accusé « une baisse de fréquentation de 30 % ». Et cet effet est durable, puisque, quatre ans plus tard, ces destinations « n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant » les révolutions arabes, pointe la direction du Club.La baisse a été encore plus prononcée pour la Tunisie. En cinq ans, cette destination a perdu 50 % de vacanciers français : en 2010, 1,4 million de touristes venus de l’Hexagone se rendaient en Tunisie ; en 2014, ils n’étaient plus que 700 000. Les Français continuent de bouder Carthage et Djerba, alors que le nombre de touristes venus d’Allemagne et du Royaume-Uni a retrouvé son niveau d’avant les printemps arabes.Pourtant, chez Air France, on fait savoir que l’offre de vols à destination de la Tunisie est équivalente à celle qui existait avant la révolution de Jasmin. La compagnie française bénéficie du retrait de British Airways, qui ne dessert plus la Tunisie depuis 2011. La présence du groupe Air France est même à la hausse avec le renfort de sa compagnie à bas coûts, Transavia, qui assure des liaisons vers Djerba, Monastir et Tunis.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard Les abeilles ont dû danser une folle farandole dans leurs ruches, jeudi 19 mars. Le jour même, l’Assemblée nationale a voté l’interdiction, à compter de janvier 2016, des produits phytosanitaires de la famille des néonicotinoïdes, accusés de décimer les colonies de ces insectes hyménoptères. Les députés ont voté, contre l’avis du gouvernement, un amendement déposé par les députés Gérard Bapt (Parti socialiste, Haute-Garonne) et Delphine Batho (PS, Deux-Sèvres).Il s’agit d’une victoire pour l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF), qui demandait une telle mesure. Cette organisation se bat depuis des années face à l’épidémie de mortalité qui s’abat sur les abeilles.Jeudi, elle jetait, justement, un coup de projecteur sur la situation très difficile de l’apiculture française. La production nationale de miel, est tombée, à un plus bas historique en 2014, à 10 000 tonnes. A comparer aux 32 000 tonnes qui coulaient encore des ruches en 1995 ou aux 20 000 tonnes en 2011.En parallèle, les importations n’ont cessé de progresser, dépassant les 30 000 tonnes en 2014. Car les Français restent de grands amateurs de miel. Et manifestent ainsi leur intérêt pour cette pratique délicate de l’élevage des abeilles.Le nombre d’apiculteurs a d’ailleurs repassé à la hausse le seuil des 70 000 en 2014, un niveau qu’il avait franchi à la baisse en 2011. Le nombre de ruches augmente également et approche 1,3 million.En 2014, à l’exception de l’Ouest et de la Bretagne, relativement épargnés, les autres régions de France ont vu leur récolte aumputée de 50 % à 80 %. Les conditions météorologiques particulièrement défavorables expliquent en partie cette piètre performance. De même que les attaques du frelon asiatique, qui touche désormais les trois-quarts du territoire. Mais aussi l’usage de certains insecticides.« Double discours du gouvernement »L’UNAF demande au ministère de l’agriculture une mise en place de mesures d’aides exceptionnelles pour faire face à cette situation difficile pour les apiculteurs. L’organisme s’interroge d’ailleurs sur ce qu’elle qualifie de « double discours du gouvernement ».En février 2013, le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll avait présenté son Plan de développement durable de l’apiculture. Alors que 30 % des ruches périssent chaque année en France, sans que des maladies ne l’expliquent, l’UNAF avait salué le signal positif qu’avait envoyé le ministre dès 2012 : il avait alors retiré l’autorisation d’usage du Cruiser sur le colza. Puis lancé au niveau européen une procédure pour réévaluer les impacts de trois insecticides néonicotinoïdes. Ce qui a conduit, en 2013, à leur interdiction pour deux ans.Mais, depuis, d’autres signaux moins positifs ont été émis. L’usage des produits phytosanitaires a continué à progresser en France. Et les néonicotinoïdes restent utilisés dans les champs.Puis, lorsque le Sénat a dû se prononcer, en février, sur une proposition de loi déposée par le sénateur écologiste Joël Labbé (Morbihan) et le député Germinal Peiro (PS, Dordogne), demandant au gouvernement d’agir au niveau européen pour interdire les insecticides néonicotinoïdes, ce dernier l’a rejetée. Les élus PS se sont désolidarisés à la demande du gouvernement.Enfin, le frelon asiatique reste classé en danger sanitaire de catégorie 2, privant les apiculteurs de moyens pour lutter contre ce fléau.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Eveno (avec AFP) Déclaration de façade ou véritable investissement porteur d’emplois, seul l’avenir le dira. Alibaba, le géant chinois du commerce en ligne, ouvrira en octobre une « ambassade » à Paris afin que les entreprises françaises puissent utiliser sa plate-forme pour commercialiser leurs produits, a annoncé, mercredi 18 mars à l’Elysée, Jack Ma, le patron du groupe à François Hollande.« Jack Ma a annoncé au président qu’il ouvrirait en octobre une “Alibaba embassy” à Paris », dit-on dans l’entourage du président français, où l’on juge prometteuse cette annonce au moment où le groupe chinois cherche à s’implanter en Europe.La France n’a pas ménagé ses efforts ses derniers mois pour séduire une entreprise que tous présente comme la grande rivale du groupe américain Amazon.Le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, lorsqu’il s’est rendu en Chine, en mai 2014, avait ainsi conclu un accord de partenariat avec Alibaba pour aider les entreprises françaises à exporter leurs produits vers la République populaire.Et lors d’une deuxième visite, en octobre 2014, M. Fabius, qui a fait de la « diplomatie économique » l’un des fers de lance de son action, avait évoqué avec M. Ma la possibilité que le groupe chinois ouvre en France une plate-forme logistique pour livrer les produits européens aux consommateurs chinois.Bienvenue à l’invasion chinoise !Selon l’entourage du président de la République, François Hollande et Jack Ma ont discuté, lors de leur entretien, du développement par La Poste d’une chaîne logistique européenne pour le groupe chinois. « Le président a voulu apporter son soutien à ces négociations », ajoute un conseiller. La Poste n’a pas souhaité, à ce stade, apporter de commentaire.Les yeux douxAprès des années de croissance exponentielle et une entrée en fanfare sur le New York Stock Exchange (NYSE) en septembre 2014 – le groupe avait alors réalisé la plus importante introduction en Bourse de l’histoire en levant 25 milliards de dollars (23,4 milliards d’euros) – Alibaba rencontre certaines difficultés dans son développement, tant en Chine qu’aux Etats-Unis.Les autorités chinoises accusent notamment Alibaba de proposer des produits en infraction au regard du droit des marques, alors qu’aux Etats-Unis, le géant chinois a dû arrêter la vente de jouets illégaux ou dangereux.Alibaba est-il devenu trop puissant en Chine ?La France n’est pas la seule en Europe à faire les yeux doux aux dirigeants d’Alibaba. Les entreprises italiennes bénéficient, depuis juin 2014, du même accord que celui qui profite aux entreprises hexagonales depuis le mois de mai.Alibaba s’engage à baisser les droits d’entrée sur sa plate-forme Tmall dédiée aux grandes marques ; le tarif pouvait auparavant décourager certaines PME de tenter l’aventure de l’e-commerce en Chine. Alibaba promet aussi d’assister ces entreprises et de les mettre en avant.Anne Eveno (avec AFP)Journaliste au Monde Cédric Pietralunga Il l’avait promis, c’est désormais chose faite. Débarqué avec fracas du gouvernement l’été dernier, Arnaud Montebourg rejoint le privé. Jeudi 19 mars, l’ancien ministre de l’économie a été nommé vice-président du conseil de surveillance de la chaîne d’ameublement Habitat, reprise en 2011 par le groupe français Cafom et actuellement en plein redéploiement.« Je vais m’occuper de tous les sujets liés à l’innovation, explique au Monde M. Montebourg. Habitat est une marque emblématique avec un potentiel extraordinaire, qui a fait de la relocalisation en France l’un des axes majeurs de son développement. Ce sont des valeurs que je partage et je compte mettre toute mon énergie au service de cette aventure. »Concrètement, M. Montebourg ne sera pas salarié de l’enseigne. « Il touchera une indemnité, comme les cinq autres membres du conseil de surveillance », précise Hervé Giaoui, PDG de Cafom et président d’Habitat Design International, la structure de tête des magasins d’ameublement. « Mais il s’agit d’un engagement enthousiaste, assure le chantre du « made in France ». Je veux tenter dans le privé ce que je n’ai pas réussi dans le public, tout en gardant l’esprit d’audace créative que j’ai essayé d’insuffler lorsque j’étais ministre. »Les prémices de cette étonnante association remontent au 31 janvier 2014, lorsque M. Montebourg, alors ministre du redressement productif, était venu visiter l’atelier de design de la célèbre enseigne, situé à Paris. L’élu socialiste avait notamment vanté les mérites de M. Giaoui, « un génie du commerce », qui venait d’annoncer sa volonté de s’approvisionner avec davantage de produits fabriqués en France.Un mandat de trois ans« Après son départ du gouvernement, Arnaud Montebourg m’a rappelé et nous avons dîné ensemble en décembre [2014], raconte M. Giaoui. Il avait manifestement travaillé car il avait plein d’idées sur de nouvelles façons de distribuer de l’ameublement. C’est pour cela que nous lui avons proposé de nous rejoindre : pour nous apporter une vision différente. »Afin d’éviter tout risque de conflit d’intérêts, M. Montebourg a sollicité l’autorisation de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique avant de rejoindre le marchand de canapés. Il a obtenu son feu vert le 19 février, après un examen d’un mois. La durée de son mandat au conseil de surveillance d’Habitat Design International, qui emploie 831 salariés, a été fixée à trois ans.Pour enthousiaste qu’il soit, l’homme à la marinière n’a pas choisi la voie la plus facile. Racheté en 2011 au fonds de retournement britannique Hilco, qui l’avait lui-même acquis en 2009 auprès de la famille du Suédois Ingvar Kamprad, le fondateur d’Ikea, Habitat traîne une image de chat noir de l’ameublement. Créée en 1964 à Londres par Terence Conran, l’enseigne a toujours oscillé entre design branché et prix abordables.Spécialiste de la distribution discount, avec d’importantes franchises But et Darty dans les DOM-TOM et plusieurs sites Internet d’ameublement, Cafom, coté à la Bourse de Paris depuis 2005, a lourdement restructuré le réseau Habitat après son rachat. Plusieurs magasins déficitaires ont été fermés, en France et en Espagne. En 2013, un plan de suppression de 175 postes a été lancé. « Nous n’avons licencié qu’une cinquantaine de personnes, assure M. Giaoui. Les autres ont été reclassées ou sont parties à la retraite. »72 magasins dans dix-huit paysLors de son dernier exercice, clos en septembre 2014, Habitat, qui revendique 72 magasins dans 18 pays, a réalisé un chiffre d’affaires de 138 millions d’euros, en progression de 4 %. Mais il a encore perdu 5 millions d’euros et son retour à l’équilibre, prévu l’an dernier, n’est pas attendu avant l’exercice 2015-2016. « Les attentats de janvier à Paris nous ont fait beaucoup de mal, les magasins ont été désertés, explique le patron de l’enseigne. Nous anticipons une perte de 2 millions d’euros sur l’exercice en cours. »Pour se relancer, Habitat compte multiplier les ouvertures, en France (Reims, Avignon, Metz, Montpellier) mais surtout en Asie, notamment en Chine, où un premier point de vente a été inauguré en décembre 2014, à Singapour, en Thaïlande, à Hongkong, aux Philippines… Pour limiter les risques, l’enseigne fait à chaque fois appel à des franchisés. « Nous ne sommes pas assez riches pour tout assumer nous-mêmes, les banques sont exigeantes, on fait avec nos moyens », reconnaît M. Giaoui, qui table sur réseau de 80 magasins à la fin de l’année.Afin de séduire la clientèle asiatique, l’enseigne a fait du « made in France » un axe majeur de son développement. « En Asie, vendre un produit avec le label “fabriqué en France”, cela a beaucoup de valeur », assure M. Montebourg, farouche promoteur des relocalisations lors de son passage à Bercy. Déjà, le groupe travaille avec la marque Le Jacquard français (linge de maison), l’industriel lyonnais Poncin Metal (lampes) ou l’alsacien Céramique culinaire de France (plats). « Plus de 10 % de nos achats sont aujourd’hui réalisés en France, contre 3 % lors de notre reprise de l’enseigne », assure M. Giaoui.Pragmatique, M. Montebourg ne compte néanmoins pas travailler à plein temps pour Habitat. Le 9 janvier, l’ex-ministre a créé en toute discrétion une société appelée « Les équipes du made in France », installée à Paris. « Il ne s’agit pas d’une société de conseil mais d’une société de constitution d’équipes, précise le Bourguignon. Je réunis des experts, des financiers, des industriels, pour les faire travailler ensemble et créer ou racheter des entreprises. » Selon ses proches, un dossier de reprise serait sur le point d’être finalisé.De même, M. Montebourg n’entend pas déserter le champ politique, même s’il ne dispose plus de mandat électif. « Mais je m’exprimerai comme un citoyen ordinaire, qui doit gagner sa vie et qui est chaque jour confronté à la vie réelle, plus comme un professionnel de la politique », affirme l’ancien ministre. L’ébauche d’un programme pour 2017 ?Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sandrine Morel (Madrid, correspondance) Sur les images, diffusées par la chaîne de télévision espagnole La Sexta, apparaît un employé de la Banque privée d’Andorre (BPA) soucieux de trouver la meilleure façon de blanchir les fonds d’un client chinois, qui lui annonce des transferts de 100 millions d’euros par semaine. Il lui explique que la Suisse n’est plus aussi sûre qu’elle l’était mais que BPA peut faire circuler son argent afin d’éviter des tracas avec la justice…Depuis le 10 mars et l’annonce du FinCEN – l’organisme du Trésor américain chargé de lutter contre la délinquance financière – que BPA et Banco de Madrid, sa filiale espagnole à 100 %, ont servi au blanchiment de « plusieurs centaines de millions de dollars » provenant « du crime organisé international, de la corruption et du trafic d’êtres humains », rien ne va plus.Après la décision prise par l’Espagne et Andorre de prendre le contrôle des deux établissements, les clients ont commencé à retirer massivement leurs fonds. A tel point que le 16 mars, BPA a dû limiter les retraits à 2 500 euros par compte et par semaine, le Fonds public de restructuration bancaire espagnol (FROB) suspendant, pour sa part, les opérations de Banco de Madrid. Finalement, mercredi 18 mars dans la soirée, le FROB a annoncé sa décision de liquider l’établissement spécialisé dans la gestion de fortunes, avec quelque 15 000 clients privés et institutionnels en Espagne, et un total de 6 milliards d’euros d’actifs.Le Fonds de garantie des dépôts des établissements de crédit pourra restituer un maximum de 100 000 euros par client.Machines à blanchir des capitauxMais l’affaire ne devrait pas s’arrêter là. BPA et Banco de Madrid semblent avoir été de véritables machines à blanchir des capitaux, en échange de fortes commissions, aussi bien pour le crime organisé que pour des chefs d’entreprises ou des hommes politiques.Dans l’attente d’une liste exhaustive, on y trouve déjà des chefs présumés de la mafia russe, comme Andrei Petrov, et chinoise, comme Gao Ping, mais aussi la famille de l’ancien président de la région catalane, Jordi Pujol.Selon le quotidien espagnol El Mundo, le Service de prévention du blanchiment des capitaux (Sepblac) qui dépend du ministère de l’économie, enquête sur les mouvements de fonds de quatre anciens ministres et hauts fonctionnaires ayant servi sous le gouvernement de l’ancien chef d’Etat du Venezuela, Hugo Chavez.Déjà, le rapport du FinCEN avait pointé « des transferts d’une valeur de 4,2 milliards de dollars [3,9 milliards d’euros] en relation avec le blanchiment de capital vénézuélien », dont une partie liée à la compagnie pétrolière nationale PDVSA.Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.03.2015 à 11h56 • Mis à jour le19.03.2015 à 14h08 | Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Contraint par ses actionnaires à réduire les coûts, le groupe américain Yahoo! ferme son bureau chinois. Un courrier électronique a été transmis, mardi 17 mars, aux employés de son centre de recherche et développement de Pékin, sa seule implantation dans le pays, les informant de leur licenciement, selon le site d’information économique Caixin et l’agence Bloomberg.Le portail Web a, depuis, confirmé cette annonce, qui concerne environ 350 emplois, évoquant la « consolidation de certaines fonctions dans un nombre réduit de bureaux ».Cette fermeture est d’abord guidée par l’exigence de réduction des coûts imposée à la PDG du portail américain, Marissa Mayer, notamment par Starboard Value. Le gérant de ce fonds d’investissement activiste (hedge fund), Jeff Smith, a exigé d’elle une réduction des frais de Yahoo! allant jusqu’à 500 millions de dollars (468 milliards d’euros) annuellement.Pour ses 20 ans, Yahoo! retrouve des couleursMais, au-delà de ces « affaires internes » à Yahoo!, ce retrait reflète également la faible pénétration des géants américains du Web au pays des 650 millions d’internautes.Google avait déjà annoncé, en 2010, son départ du pays, refusant à l’avenir d’appliquer aux requêtes de ses utilisateurs de Chine continentale la censure draconienne des contenus imposée par l’Etat-parti. Ses services ont depuis été progressivement bloqués.Sortie du capital d’Alibaba d’ici à fin 2015Yahoo! n’avait pas échappé aux controverses suscitées par sa collaboration avec le régime. La firme avait notamment fourni aux autorités chinoises les contacts d’un dissident, Shi Tao, condamné, en 2005, à dix ans d’emprisonnement.Comme les autres entreprises de la Silicon Valley, Yahoo! n’a jamais su s’imposer sur le marché chinois face à la concurrence locale. Les géants du Web chinois, que sont le moteur de recherche Baidu, le créateur de réseaux sociaux Tencent et l’empire du commerce électronique Alibaba n’ont, depuis lors, fait que se renforcer.Yahoo! avait confié à Alibaba la gestion de ses opérations dans la République populaire en 2005, en même temps qu’il était devenu actionnaire du groupe de Jack Ma. Faute de succès sur ce marché, Yahoo! avait déjà annoncé la fermeture de ses boîtes e-mail et de son portail à destination de la Chine continentale au cours de l’année 2013.Le 27 janvier, le groupe américain a indiqué qu’il se séparera de sa participation dans Alibaba d’ici à la fin de l’année. Cette mesure était – elle aussi – réclamée depuis des mois par ses actionnaires, notamment le fonds activiste Starboard Value.Yahoo! cède sa participation dans AlibabaHarold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.03.2015 à 10h41 • Mis à jour le19.03.2015 à 11h55 | Nicole Vulser Interparfums a signé un accord avec Procter & Gamble en vue de l’acquisition de la marque de parfums et de prêt-à-porter Rochas, confirmant une information publiée, jeudi 19 mars, par Le Figaro. Cette acquisition par le groupe français, spécialisé dans la conception et la distribution de parfums sous licences, s’effectuera pour un montant de 108 millions de dollars (101,1 millions d’euros), financés par un prêt à moyen terme.Connue pour la ligne de parfums Eau de Rochas, Femme ou Madame, la société Rochas a réalisé, lors de son exercice 2013-2014, un chiffre d’affaires de 46 millions de dollars, auxquels s’ajoutent 2 millions de dollars de royalties qui proviennent des licences couture et accessoires.Créée par Marcel Rochas en 1925, la marque a développé une activité couture avant de s’orienter vers le parfum dans les années 1950, sous l’impulsion d’Hélène Rochas. Quatrième fragrance de la maison, Femme a ainsi été créé en 1944, par l’un des nez les plus connus, Edmond Roudniska (1905-1996). Marcel Rochas affirmait : « on doit sentir une femme avant même de la voir. Lorsque la porte de son appartement s’ouvre, une bouffée de son image se répand dans mes narines. Si je ne la connais pas, je l’imagine. Si je la connais, c’est un prélude agréable. »Interparfums compte relancer de nouvelles fragrances Rochas d’ici à 2017 après avoir arrêté celles qui ne marchent plus du tout dans la collection. Le groupe compte sur 25 millions d’euros de chiffre d’affaires pour les parfums Rochas en 2016, puis 50 millions d’euros d’ici à trois ou quatre ans.« Une grande visibilité »Interparfums entre ainsi aussi, pour la première fois, dans la mode. la société Rochas, qui comporte en effet une activité dans la couture, est présente chaque année dans les défilés parisiens de prêt-à-porter. Cela « nous permettra de gérer une marque de parfums de manière plus globale, avec une grande visibilité et sans contrainte de temps », a expliqué son président, Philippe Benacin.Après avoir perdu son principal client, le groupe britannique Burberry, qui lui apportait plus de la moitié de son chiffre d’affaires (240 millions d’euros sur un total de 445 millions en 2012), Interparfums a encaissé en dédommagement un chèque très conséquent de 181 millions d’euros.Depuis ce divorce à l’amiable, le groupe a étoffé à nouveau son portefeuille en signant de nombreuses nouvelles licences : Boucheron (Kering), Montblanc (Richemont), Jimmy Choo, Repetto, Balmain et Karl Lagerfeld. En 2014, Interparfums a réalisé 297 millions d’euros de chiffre d’affaires pour un résultat net de 23,2 millions d’euros et une marge opérationnelle de 10,6 %, classique dans le domaine du parfum.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar et Alexandre Lemarié Place au travail sur le programme. L’UMP a organisé, mercredi 18 mars, sa première convention thématique depuis le retour à la présidence du parti de Nicolas Sarkozy. Conviés au siège parisien du parti, les principaux dirigeants ont présenté leurs propositions pour relancer la politique du logement après avoir fustigé l’action du pouvoir actuel.« Les politiques publiques n’ont pas enrayé la crise du secteur malgré 41 milliards d’euros de dépenses publiques dans ce secteur, soit 2,1 % de PIB, faisant de la France la championne d’Europe des dépenses dans ce secteur », a déclaré Nicolas Sarkozy, accusant François Hollande de « ne pas avoir tenu ses promesses » dans ce domaine. « Le système est à bout de souffle », a dénoncé le président de l’UMP, en fustigeant la « responsabilité » de son successeur dans cet « échec ». « La politique du logement du gouvernement socialiste s’est caractérisée par une vision hémiplégique et idéologique », s’est-il indigné, en reprochant au pouvoir de « ne promouvoir que la construction de logements sociaux » et d’être allé « trop loin dans la protection du locataire ».M. Sarkozy a fustigé la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR), instaurée par l’ancienne ministre écologiste, Cécile Duflot, en jugeant que cette réforme avait « cassé la confiance » des acteurs du logement. Jugeant « urgent » d’abroger cette mesure votée en mars 2014, qui prévoyait notamment l’instauration de l’encadrement des loyers en « zones tendues », le numéro un de l’UMP a estimé que « seule une relance de la production de logements, à hauteur de plus de 500 000 logements neufs annuels, permettra une baisse durable des prix immobiliers ». « Il faut redonner de la liberté aux acteurs du logement, en passant d’une logique de défiance à une logique de confiance », a-t-il résumé.Le ministère a retrouvé plus de 58 000 logements neufs construits en 2014Nicolas Sarkozy a notamment proposé de réduire le taux de TVA de 20 % à 5,5 % dans la construction neuve pour les primo-accédants, afin de faciliter l’accès à la propriété pour ces derniers. Le patron de l’UMP a aussi prôné « une refonte totale de la politique du logement social », en proposant de développer « l’offre de nouveaux logements libres et intermédiaires ». Il a enfin proposé de « donner au ministre du logement le poids d’un ministère régalien, en rassemblant toutes les compétences “habitat” dans un seul ministère pour éviter la dilution des responsabilités ».Le Medef veut réformer Action LogementDurant cette convention, l’ancien ministre du logement, Marc-Philippe Daubresse, a présenté une vingtaine de mesures pour résoudre « la crise du logement » et enclencher un « choc de confiance » dans le secteur. Parmi les principales idées figure la mise en place d’un plan « Orsec » pour simplifier les démarches des maires lorsqu’ils veulent rendre un terrain constructible mais aussi la redéfinition complète de la loi SRU.Des villes toujours rétives aux logements sociauxTous les dirigeants ont critiqué la loi ALUR de Cécile Duflot. « Elle n’aura fait qu’aggraver la politique du logement. C’est sans précédent : depuis 2012, les locataires voient leurs loyers augmenter sans cesse », a dénoncé Nathalie Kosciusko-Morizet, en introduction. Cécile Duflot ? « Un ovni de la vie politique, qui a mené une loi ubuesque », a abondé Marc-Philippe Daubresse, selon lequel il est possible de « créer près de 400 000 emplois dans le secteur du logement, en créant un choc de confiance ».« Le logement est le symbole de l’échec du gouvernement », a tranché Eric Woerth, reprochant au pouvoir d’avoir « opposé propriétaires et locataires ». « Cet échec pèse sur les plus démunis et les primo-accédants, qui n’arrivent plus à accéder à un logement », s’est indigné l’ex-ministre du budget.Cécile Duflot ? « Un ovni de la vie politique, qui a mené une loi ubuesque », selon l’ancien ministre du logement Marc-Philippe Daubresse« La loi ALUR restera comme l’une des lois parmi les plus néfastes du quinquennat », a dénoncé à son tour François Fillon, en estimant nécessaire d’abroger cette loi qui a, selon lui, « paralysé le secteur ». L’ex-premier ministre propose « une politique de l’offre » pour relancer le secteur du logement, en préconisant la suppression de l’encadrement des loyers, la simplification des normes, la baisse du plafond de ressources donnant accès au logement social ou la mise en place d’une prestation sociale unique dans laquelle seront intégrées les aides au logement.Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet, Eric Woerth et Marc-Philippe Daubresse avaient préparé cette convention en rencontrant les 3 et 4 mars des professionnels du secteur (le président de la confédération de l’artisanat et des petites entreprises, le président de l’Union des constructeurs Immobiliers, les présidents de Century 21, de la Fnaim et de Nexity). Certains ont participé aux quatre tables rondes organisées devant les militants.Le lobby des agents immobiliers torpille l’encadrement des loyersCette réunion est la première d’une série de conventions thématiques programmées jusqu’à la fin de l’année. Les conclusions de ces travaux thématiques serviront de base au programme du nouveau parti qui doit être finalisé au début de l’année 2016, comme le souhaite M. Sarkozy. Lors de la campagne pour la présidence interne de l’UMP, l’ancien président de la République avait promis que les militants voteraient sur les conclusions de chacune de ces conventions. Cela ne sera pas le cas pour la thématique du logement, car le système informatique n’est pas encore prêt, selon une source interne du parti.  La convention logement de l'UMPMatthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) La baisse des prix de l’immobilier chinois se poursuit, accentuant la pression sur les promoteurs, ainsi que sur le gouvernement, appelé à réitérer son soutien à la croissance. Après six mois consécutifs de recul, le prix des logements neufs a encore baissé de 5,7 % sur un an en février, sa plus importante chute depuis le lancement de cet indice, en 2011.Soixante-neuf des 70 villes couvertes par les données officielles subissent la chute du marché immobilier sur l’année écoulée, selon les statistiques publiées mercredi 18 mars.Ce déclin est le premier facteur pesant sur la croissance chinoise. L’objectif d’une progression d’environ 7 % du produit intérieur brut (PIB) en 2015 a été fixé au début du mois par Pékin. Mais il ne sera « en aucun cas aisé » à atteindre, a reconnu le premier ministre, Li Keqiang, dimanche 15 mars, assurant toutefois que la République populaire a les outils nécessaires au soutien de son économie.Chine : la croissance ralentit, mais Pékin ne veut pas la laisser dévisserAprès avoir longtemps résisté, les promoteurs immobiliers chinois sont contraints de réduire leurs prix afin d’alléger le fardeau de leurs inventaires. Le patron du premier promoteur du pays, Vanke, a de son côté précisé, courant février, qu’il conviendra à l’avenir de consacrer de 15 % à 20 % de son activité à l’international, pour se distancier des risques du marché local.La compagnie immobilière Kaisa restructure sa detteMême les plus importants promoteurs se font des frayeurs. Le groupe de Canton Evergrande, l’un des cinq premiers acteurs du marché, a dû rassurer les investisseurs, mardi, en expliquant avoir obtenu la prolongation d’une ligne de crédit de 100 milliards de yuans (près de 15 milliards d’euros) auprès de quatre grandes banques chinoises.Cette précision était rendue nécessaire par des rumeurs, circulant sur les réseaux sociaux, selon lesquelles la société peinait à honorer ses dettes.Une autre grande compagnie immobilière chinoise, Kaisa, négocie actuellement un plan de restructuration de 48 milliards de yuans de dettes (7,17 milliards d’euros). Les autorités ont bloqué, cet hiver, la vente d’appartements sur plusieurs projets du groupe, basé à Shenzhen (Sud-Est), et interrogé son fondateur, Guo Yingcheng, dans une probable affaire de corruption. Il a depuis démissionné pour raisons de santé.Les difficultés de Kaisa illustrent les risques naissant du ralentissement de la croissance et de la campagne menée contre la corruption – omniprésente dans ce secteur – par le président de la République populaire, Xi Jinping. Ce sont 49,3 % du capital de Kaisa qui, depuis, ont été repris par un autre promoteur chinois. Le groupe négocie actuellement avec ses créanciers un étalement de deux ans et une réduction de moitié du paiement des intérêts dus.Malgré cette conjoncture, la Bourse de Shanghaï est à son plus haut niveau depuis le printemps 2008. Les investisseurs misent sur l’annonce de nouvelles mesures de soutien à l’activité, après une première réduction des taux d’intérêt par la banque centrale de Chine en novembre 2014 et une seconde, le 28 février.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Un mini-sommet de la zone euro, en marge du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, à Bruxelles, aura lieu jeudi 19 mars dans la soirée. Au menu : la Grèce, financièrement aux abois et dont les relations avec ses partenaires européens et principaux créanciers se sont sérieusement détériorées.C’est le premier ministre grec, Alexis Tsipras, qui a demandé la tenue de cette réunion. Y participeront les protagonistes du dossier : le président français, François Hollande, la chancelière allemande, Angela Merkel, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, celui de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et celui de l’Eurogroupe (réunion des dix-neuf pays de la zone euro), Jeroen Dijsselbloem.Alexis Tsipras fait l’unanimité contre lui à BruxellesPetit tour d’horizon des enjeux de cette réunion de crise.Alexis Tsipras en quête d’un « accord politique » pour débloquer une aideLe premier ministre grec a dit vouloir décrocher un « accord politique ». C’est-à-dire, surtout, obtenir des créanciers du pays — BCE, Commission européenne, Fonds monétaire international (FMI) — qu’ils acceptent de libérer au plus vite une partie des prêts restant à verser dans le cadre du deuxième plan d’aide (environ 7 milliards d’euros).C’est que l’état des finances de la Grèce inquiète. Personne, en fait, ne sait précisément combien il reste d’argent dans les caisses de l’Etat grec. Tout le monde soupçonne que la situation est très tendue. Une équipe d’experts des créanciers (l’ex-« troïka », désormais appelée « groupe de Bruxelles ») est sur place, à Athènes, depuis une semaine, pour obtenir cette information.La Grèce connaît actuellement « un problème de liquidité » que pourrait résoudre le déblocage d'une tranche d'aide au pays mais ce versement bute sur l'« interprétation » de l'accord passé avec les partenaires européens en février, a indiqué, mercredi soir, le vice-premier ministre grec Ioannis Dragasakis dans une interview sur la chaîne grecque Alpha mercredi soir.Le gouvernement Tsipras a en tout cas fait voter, à une très large majorité, mercredi, sa « loi humanitaire », visant à aider les foyers les plus touchés par la crise dans le pays : une aide au logement à 30 000 foyers et une aide alimentaire à 300 000 personnes. Celle-ci coûterait quelques centaines de millions d’euros, qu’il faut trouver.Le retour des « men in black » à AthènesPar ailleurs, l’Etat grec doit encore faire face, vendredi, à une échéance de plus de 2 milliards d’euros de remboursements d’emprunts, et le gouvernement doit payer salaires et retraites à la fin de mars.Le Parlement grec crée une commission pour auditer la detteMercredi, il a annoncé avoir levé 1,3 milliard d’euros en bons du Trésor à trois mois. Et la BCE a relevé de 400 millions d’euros le plafond de son financement d’urgence (emergency liquidity assistance, ELA) des banques grecques, portant ce plafond à 69,8 milliards.Les Européens veulent d’abord des signes sur les réformes Les principaux créanciers de la Grèce ne devraient faire aucune concession. Ils devraient rappeler à M. Tsipras qu’un accord a été trouvé lors de l’Eurogroupe du 20 février : la Grèce s’était engagée à mettre en route un certain nombre de réformes (réforme fiscale, modernisation de l’administration, lutte contre la corruption…), en échange de la prolongation du plan d’aide.Or, aujourd’hui, sur ce terrain des réformes, les créanciers de la Grèce estiment que les négociations n’avancent pas assez vite avec l’équipe de techniciens qui les représente à Athènes. Tant qu’une partie au moins de l’accord du 20 février n’aura pas été achevée, pas d’argent pour Athènes, donc.Les Européens ont d’ailleurs hésité avant d’accepter cette réunion à Bruxelles avec M. Tsipras. Ils ne veulent pas lui permettre de « contourner » le niveau technique, pour tenter un accord politique. Il ne faut donc pas attendre grand-chose de la réunion de jeudi soir. Ce sont plutôt les prochains jours qui seront cruciaux.L’Europe se prépare à un « scénario catastrophe »Si les négociations techniques n’avancent pas de manière substantielle à Athènes, la situation du pays pourrait devenir critique.Elle est d’ores et déjà « dangereuse », a assuré, jeudi matin, le président du Parlement européen, Martin Schulz, sur la radio Deutschlandfunk. « Sur le court terme, 2 ou 3 milliards d’euros sont nécessaires pour assumer les engagements existants » et éviter une faillite, a-t-il indiqué.Plusieurs sources européennes haut placées estiment que l’Etat grec est menacé d’un défaut partiel dans les semaines qui viennent, en avril ou en mai.Or, compte tenu de l’exaspération manifestée par les partenaires de la Grèce, il n’est pas certain que ceux-ci feront un geste, à ce moment-là, pour verser de l’argent en urgence, même si M. Tsipras n’a pas assez avancé sur le programme de réformes.Dans un tel cas de figure, une panique des épargnants pourrait suivre, qui tenteraient d’aller retirer leur argent à la banque. L’Etat grec, pour éviter que son système bancaire ne tombe en quelques heures, devrait mettre en place un contrôle des capitaux.Preuve que l’inquiétude gagne : le ton s’est durci à Bruxelles ces dernières heures, et ce type de scénario catastrophe commence à être évoqué.Mercredi, à Berlin, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble a estimé que « le temps est compté pour la Grèce », et qu’il devient « de plus en plus difficile de trouver des solutions » aux problèmes d’Athènes. « Je reste inquiet, je ne suis pas satisfait des progrès réalisés au cours des derniers jours et je voudrais que les uns et les autres se ressaisissent », a lancé, à Bruxelles le même jour, Jean-Claude Juncker.Jeroen Dijsselbloem a, lui, fait valoir, sur une radio néerlandaise, « qu’un pays qui a des problèmes n’a pas forcément à sortir de l’euro ». « Rappelez-vous le cas de Chypre », a-t-il lancé, qui avait dû décréter, du jour au lendemain, en mars 2013, un sévère contrôle des capitaux pour éviter leur fuite du pays. « Toutes sortes de scénarios sont imaginables », a ajouté M. Dijsselbloem.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard Le tribunal de commerce de Coutances (Manche), se penche à nouveau, jeudi 19 mars, sur l’avenir des Abattoirs industriels de la Manche (AIM). L’inquiétude est grande pour les 590 salariés de l’entreprise, mais surtout pour les 375 employés du site de Sainte-Cécile, qui ne fait l’objet d’aucune proposition de repreneur extérieur.Depuis la mise en redressement judiciaire de l’entreprise, le 6 janvier, les nerfs du personnel sont mis à rude épreuve. Vraies fausses offres de reprise et rumeurs ont ponctué ces trois derniers mois. Autant de faux espoirs.Brient et Loste-Tradi, deux salaisonniers bretons, ont d’abord été évoqués comme de possibles repreneurs du site de Sainte-Cécile (Manche) ; puis un homme d’affaires chinois, qui aurait été intéressé par cet abattoir, mais aussi par celui d’Antrain (Ille-et-Vilaine), lequel emploie 179 personnes.L’aller-retour de SofiprotéolLe tribunal de commerce de Coutances a, à plusieurs reprises, retardé la date de remise de dépôt des offres. Laissant le temps aux éventuels intéressés de peaufiner leur copie. Finalement, le 18 février, trois offres ont été déposées.Deux concernent le site d’Antrain. L’une émane de Pascal Collet, qui possède la société Montfort Viandes, dans le Morbihan, et Jean Chapin, en Ille-et-Vilaine. Elle prévoit de reprendre 70 salariés. L’autre, de la société Yves Fantou, à Dol-de-Bretagne, propose d’en reprendre 107. Cette proposition a toutefois été retirée le 18 mars, à la veille de la nouvelle audience du tribunal.Par ailleurs, une offre, officialisée par un communiqué de presse du groupe Sofiprotéol (rebaptisé Avril), présidé par Xavier Beulin, également à la tête de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), principal syndicat agricole, a proposé, en liaison avec la société Declomesnil, de reprendre le site de Sainte-Cécile. A la clé, la sauvegarde de 118 emplois.A noter que Glon, filiale de Sofiprotéol, est actionnaire à hauteur de 2 % des AIM, au côté de la société bretonne Terdici et de l’actionnaire majoritaire (64 %), la coopérative porcine Cap 50. Glon a été un actionnaire historique des AIM, qu’il détenait à parité avec les frères Pien, avant que ces derniers ne cèdent leurs parts à Cap 50, en 2003. La filiale de Sofiprotéol s’est ensuite progressivement dégagée de l’entreprise.Le 23 février, soit le lendemain de l’ouverture officielle du Salon de l’agriculture par François Hollande, et quatre jours après son dépôt, l’offre a été retirée.« L’Etat sera là »Pour les syndicats, cette offre avait été sollicitée par Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, pour calmer les esprits avant ce rendez-vous capital. Il est vrai que M. Le Foll se démène pour trouver une solution.Interpellé par Philippe Gosselin, député (UMP) de la Manche, le 11 mars à l’Assemblée nationale, il a répondu que « l’Etat sera là pour sauver les abattoirs AIM ». La veille, son cabinet avait appelé Serge Papin, le président-directeur général de Système U, pour lui demander de reprendre les AIM.M. Le Foll a évoqué devant les députés un projet de société coopérative et participative (SCOP) mis en place par les salariés. Mais il ne devrait pas être prêt jeudi pour l’audience du tribunal, qui, le 6 mars, avait repoussé l’étude des offres au 19 mars.L’engagement du gouvernement au chevet des AIM, en difficulté financière depuis plusieurs années, n’est pas nouveau. C’est sous son impulsion, dont celle tout particulièrement active de Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur et ancien député socialiste de la Manche, qu’une société d’économie mixte (SEM) avait été mise en place, en 2013, après la fermeture de l’abattoir de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir).Cette SEM qui réunit, entre autres, le conseil général de la Manche et le conseil régional de Basse-Normandie, a racheté les actifs immobiliers des AIM pour un montant proche de 8 millions d’euros. Une aide qui n’aura pas suffi.Les pouvoirs publics sont maintenant prêts à soutenir le projet de Scop pour le site de Sainte-Cécile.Aux abattoirs AIM, la crainte d’un « Gad normand »Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) La « patience » de la Réserve fédérale (Fed) a trouvé ses limites, mercredi 18 mars. Le fameux mot qui signifiait qu’une hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis n’était pas imminente a disparu du vocabulaire de la banque centrale américaine.Mais si la Fed a franchi une nouvelle étape vers un resserrement monétaire, Janet Yellen, sa présidente, s’est empressée de préciser lors de sa conférence de presse que « la modification de notre message d’orientation ne doit pas être interprétée comme le fait que nous avons décidé du calendrier de la hausse [des taux] ». Si ce n’est que celle-ci reste « improbable lors de la réunion du comité monétaire d’avril », précise le communiqué de la Fed. En clair, de la patience à l’impatience, il n’y a qu’un pas que la banque centrale n’a pas encore voulu franchir pour relever ses taux, qui sont proches de zéro depuis 2008.Dès lors qu’il n’y a plus d’obstacle à une hausse des taux sur le plan du vocabulaire, celle-ci « pourrait être nécessaire à n’importe quelle réunion [du Comité de politique monétaire], suivant l’évolution de l’économie », a expliqué Mme Yellen. Ce qui sous-entend que la Fed pourrait agir dès le mois de juin. Dans son communiqué, la banque centrale indique qu’elle a besoin de constater une « amélioration supplémentaire » sur le marché du travail et une inflation plus forte avant de commencer à remonter ses taux.Voulant garder une certaine marge de flexibilité sur son calendrier, la Fed a soufflé le chaud et le froid sur sa perception de la reprise de l’économie américaine. Ainsi, s’agissant de la croissance, celle-ci s’est « quelque peu modérée », indique le communiqué. Le premier trimestre s’annonce effectivement moins dynamique qu’anticipé, en raison notamment d’un hiver rigoureux dans le nord-est et le Midwest.Indicateurs décevantsCes derniers jours, une batterie d’indicateurs décevants – qu’il s’agisse de la production industrielle, des ventes de détail ou des mises en chantier – est venue confirmer que le rythme de la reprise a ralenti au cours des trois premiers mois de l’année. La Fed en a pris acte en révisant à la baisse ses prévisions de croissance pour 2015, qui devrait désormais se situer dans une fourchette située entre 2,3 et 2,7 %, alors qu’en décembre 2014 elle tablait encore sur 2,6 à 2,7 %. Toutefois, Mme Yellen a dit constater « une force sous-jacente considérable dans l’économie américaine », et a ajouté : « En dépit d’un premier trimestre qui semble plus faible, nous prévoyons une bonne performance de l’économie. »En revanche, sur le front de l’emploi, le Comité de politique monétaire semble plus optimiste. Étant donné que le taux de chômage est tombé à 5,5 % en février, son plus bas niveau depuis sept ans, la Fed estime désormais que ce taux pourrait se situer entre 5 et 5,2 % à la fin de l’année.Mais une remontée des taux d’intérêt dépend également de l’évolution de l’inflation. Or celle-ci reste à des niveaux bas, en raison de la baisse des prix du pétrole et de la forte hausse du dollar, qui modère le coût des importations. Pour 2015, la Fed anticipe une inflation située entre 0,6 et 0,8 %, loin des 2 % qu’elle s’est fixée. Toutefois, le Comité de politique monétaire se dit « raisonnablement confiant » dans le fait que l’inflation va tendre à moyen terme vers cet objectif de 2 %. À court terme, la Fed estime que les prix ne devraient plus baisser, mais « rester à un niveau bas actuel » pour atteindre 1,7 à 1,9 % à la fin de 2016.Même si la reprise aux Etats-Unis semble bien engagée, quelques nuages demeurent encore. D’abord, la hausse violente du dollar commence à faire souffrir les entreprises exportatrices. Une remontée des taux ne ferait qu’accentuer le phénomène. Ensuite, la reprise sur le marché immobilier reste molle, tandis que la consommation n’est pas aussi dynamique qu’on aurait pu l’espérer, en dépit de la baisse des prix de l’essence censée apporter un supplément de pouvoir d’achat aux Américains. Par ailleurs, il y a toujours 6,6 millions de travailleurs à temps partiel qui recherchent un plein-temps, soit 50 % de plus que lorsque la crise financière a commencé. Enfin, la hausse des salaires se fait toujours attendre, même si Mme Yellen a expliqué qu’elle n’était pas une condition préalable à une hausse des taux.« La Réserve fédérale américaine risque de retarder la première hausse de taux d’intérêt en raison de la faible inflation et de l’appréciation du dollar », a estimé mercredi l’OCDE dans un rapport, tandis que Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), avait invité la veille des pays émergents à se préparer à une volatilité des flux de capitaux dans le sillage d’une hausse des taux américains. Bref, le resserrement monétaire se rapproche, mais la question de savoir quand il interviendra, elle, reste entière.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.03.2015 à 20h29 Safran a annoncé mercredi 18 mars la nomination d'Anne Bouverot à la tête de sa branche Morpho. Celle-ci sera effective à compter du 1er août. Elle succédera Philippe Petitcolin, appelé à prendre la direction générale du groupe industriel. Normalienne, issue du Corps des mines (Telecoms), la femme de 48 ans est titulaire d'un doctorat en informatique (1991). Elle a fait carrière dans les télécommunications après avoir débuté en tant que gestionnaire de projets IT (de technologies de l'information) pour Telmex au Mexique.Directrice de cabinet du directeur général d'Orange au Royaume-Uni en 2004, elle a ensuite occupé le poste de directrice des services mobiles de France Telecom Orange. En 2011, elle devient directrice générale et membre du conseil d'administration de la GSMA, l'association mondiale des opérateurs mobiles, et est par ailleurs membre des conseils d'administration de CapGemini et d'Edenred.« Elle apportera à Morpho une solide expérience dans le domaine hautement dynamique et sélectif des technologies de l'information », a fait valoir M. Petitcolin, cité dans un communiqué. Ce dernier doit, quant à lui, être désigné directeur général de Safran à l'occasion de l'assemblée générale du 23 avril prochain.Lire aussi : Guerre des chefs pour la tête de Safran Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) La banque belge BNP Paribas Fortis aurait vendu à ses clients des obligations d’Etat grecques alors que la situation de ce pays se dégradait rapidement et que la question de sa solvabilité était clairement posée. Selon le quotidien Le Soir du samedi 28 mars, la filiale belge du groupe français – BNPP a racheté Fortis en 2008 et la possède à 100 % depuis la fin 2013 – a continué à faire la promotion de ces produits douteux durant plusieurs semaines entre 2009 et 2010, alors que Standard & Poor’s avait pourtant déclassé l’obligation d’Etat grecque.Des milliers de particuliers, adeptes des placements de « bons pères de famille » s’étaient vus promettre un rendement supérieur à 4 %. Cinq ans plus tard, ils ont perdu de 50 % à 60 % de leur investissement, même si le Fonds européen de stabilisation est intervenu pour combler une partie de leur perte.L’obligation a perdu quelque 82 % de sa valeur et un échange proposé aux clients en 2012 n’a rien arrangé compte tenu de la poursuite de la dégradation de la situation financière de la Grèce.« Culture de la triche »BNPP Fortis a-t-elle, dès lors, malgré les promesses faites lors de la crise financière, entretenu « une culture de la triche que l’on peut juste qualifier de honteuse », comme l’écrit Le Soir ? Dans un communiqué, la banque a démenti. Elle estime qu’il n’y avait pas de raisons, à l’automne 2009, de douter de la solvabilité de la Grèce. Elle nie avoir voulu tromper ses clients et estime que le nombre des personnes concernées est très limité.Une assertion contredite par des courriers internes de novembre 2009 et 2012. Dans le premier, un cadre de la banque invite les responsables de la salle des marchés de BNPP Fortis à cesser de recommander l’obligation grecque. Il n’aurait reçu aucune réponse. L’autre courrier, datant de la fin 2012, évoque « 15 000 clients concernés par ces dossiers ».L’affaire tombe au plus mal pour la banque alors que la défiance de l’opinion belge à l’égard du secteur reste grande et que les principaux établissements du pays, soutenus par la Banque nationale, débattent d’une augmentation du prix de leurs services.Dans le même temps, le public note la forte réduction du nombre d’agences et une tout aussi forte augmentation des bénéfices des établissements : celui de BNPP Fortis s’est établi à 1,25 milliard d’euros en 2014, en hausse de 6,4 %.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Chez Goodyear Amiens Nord, dont le site est fermé depuis 14 mois, les résultats des élections professionnelles montrent que la CGT reste ultra majoritaire parmi les 800 salariés actuellement en congé de reclassement (leur licenciement interviendra à l’issue de cette période). Selon les données publiées samedi 28 mars par la CGT, celle-ci obtient 97 % des voix dans le 1er collège, celui des ouvriers.Ce taux « montre bien à la direction que la lutte de la CGT est validée par la totalité des salariés et que malgré l'acharnement et les intimidations qu'elle fait subir aux élus, les salariés sont toujours présents et solidaires », se félicite Mickaël Wamen, le secrétaire de la CGT à Amiens Nord. Son syndicat obtient 85 % des voix chez les employés-techniciens-agents de maîtrise et près de 50 % chez les cadres, le reste allant à la CGC. La participation a été de 90 %, selon la CGT.Refus d’une prolongation de trois moisM. Wamen se dit « fier » de ces scores, qui constituent « un soutien massif  au travail des militants » dans cette période où ils sont très sollicités par les salariés, dont bon nombre n'ont pas encore trouvé de solution d'emploi et s'inquiètent.Le bilan de la cellule de reclassement confiée au cabinet Sodie (groupe Alpha) est en effet bien maigre : sur un effectif initial de 1143 salariés licenciés, 800 avaient adhéré au congé de reclassement, et parmi ces derniers, seuls 118 ont retrouvé un contrat de travail. Il s'agit de contrats à durée déterminée ou à durée indéterminée, la direction n'indiquant pas la répartition. 53 anciens salariés ont créé une entreprise.Au final, Goodyear considère que 54,71 % des personnels concernés disposent d’« une solution ». Mais ce taux inclut 267 personnes en formation longue, 98 départs en retraite.La période est critique pour ceux qui n’ont pas trouvé d’emploi et dont le congé de reclassement se termine en mai ou juin, selon les cas, après la prolongation de 3 mois financée par l’État. Ceux-là ont demandé à Goodyear une nouvelle prolongation de 3 mois, prévue dans le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).Mais, selon la CGT, 500 salariés viennent de recevoir un refus de la part de la direction, au motif qu'ils n'entraient pas dans « les critères » inscrits dans le PSE. La décision de prolonger ou non le congé de 3 mois devait être discutée en comité de suivi du PSE, ce qui n'a pas été fait, selon la CGT. La direction dément cette affirmation.« Des dizaines d’appels désespérés »« Nous recevons des dizaines d'appels de salariés désespérés, nous craignons des passages à l'acte au vu de cette lettre brutale » qui leur a été adressée, alerte M. Wamen, qui a sollicité une « réunion d'urgence » avec la direction régionale du travail et de l'emploi (Direccte) d'Amiens. Celle-ci devrait se tenir en début de cette semaine.En revanche, le syndicat n'a reçu aucune réponse de la part d'Emmanuel Macron, ministre de l'économie, auquel il a adressé une lettre ouverte le 24 mars. La CGT lui demande d'organiser  « une table-ronde » pour présenter un projet de scop de pneumatiques agricoles, qui doit être finalisé dans quelques semaines. Environ 300 salariés se seraient déjà dit prêts à y participer.Selon le syndicaliste, il s'agit d'un projet différent du premier que la CGT a présenté voici deux ans, que la direction avait rapidement rejeté. Cette dernière n’a pas souhaité faire de commentaires.Problème : après avoir démantelé la partie pneus tourisme du site, Goodyear est sur le point de faire de même sur la partie pneus agricoles que la CGT voudrait récupérer pour la scop. « Nous avons demandé un moratoire de six mois pour avoir le temps de peaufiner notre projet, indique M. Wamen. Mais la direction veut démanteler le site au plus vite. Est-ce que le gouvernement nous accompagne dans cette solution industrielle « made in France » ou préfère-t-il une friche industrielle et des centaines de salariés à Pôle emploi ? »Sollicité, le cabinet de M. Macron n’a pas répondu.Lire aussi :Un nouvel imbroglio juridique dans l’affaire de la (non) vente de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord à TitanFrancine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Yves Eudes Le piratage massif de dizaines de millions de comptes clients, dont fut victime la grande chaîne de magasin américaine Target fin 2013, continue à lui coûter cher. Target vient d’être condamnée par un juge du Minnesota à verser jusqu’à 10 millions de dollars à ses clients ayant subi un préjudice direct à la suite du vol de leurs données personnelles – à condition qu’ils puissent le prouver. Individuellement, chaque victime pourra toucher au maximum 10 000 dollars.Les pirates avaient réussi à utiliser frauduleusement de nombreux numéros de cartes bancaires volés dans les serveurs de Target, mais les clients lésés furent en général remboursés par les banques. Target avait dû leur payer les frais de surveillance des mouvements suspects sur les comptes piratés, et de mise en place de mesures techniques contre l’usurpation d’identité.Cette fois, le juge a également ordonné à Target de renforcer la sécurité de ses systèmes informatiques et de mieux former ses personnels.Comme toujours, les premiers bénéficiaires de cette action en justice collective seront les avocats, qui pourraient toucher des honoraires atteignant 6,75 millions de dollars.Yves EudesGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin C’est peut-être la rançon du succès, mais l’addition commence à être salée. Le groupe Zodiac Aerospace, premier fabricant mondial de sièges pour avion, n’arrive plus à livrer ses clients dans les temps. Cela lui vaut non seulement des pénalités de retard infligées par Airbus et Boeing, dont les sites n’ont jamais dû produire autant d’avions, mais aussi d’importants coûts supplémentaires pour renforcer ses équipes de contrôle qualité, améliorer les procédés, augmenter les cadences, etc.L’équipementier aéronautique français, qui s’est hissé au rang de référence internationale sur quelques marchés pointus (sièges, toboggans d’évacuation, gestion des flux électriques et hydrauliques de l’avion, cuisines, toilettes, etc.), est confronté à un véritable « accident industriel », comme l’a lui-même qualifié Olivier Zarrouati, président du directoire, le 15 janvier devant ses actionnaires.Depuis l’été, l’industriel ne cesse de repousser la date du retour à la normale et de revoir à la hausse les conséquences financières des difficultés qu’il a rencontrées dans l’industrialisation de ses nouveaux sièges, puis dans la montée en régime de la production. Son dernier avertissement sur résultat date du 19 mars, lorsqu’il a annoncé que les « importants surcoûts de production » et « éléments exceptionnels » pèseront « significativement » sur le résultat opérationnel du premier semestre (septembre 2014-février 2015) de son exercice.Comment expliquer que ces mauvaises nouvelles à répétition ne semblent pas avoir affecté la valeur en Bourse, si prompte à surréagir au moindre nuage ? L’action Zodiac affiche une hausse de 11 % depuis le 1er janvier et de 21 % sur un an. L’accident industriel serait-il à ce point indolore ?Airbag inespéréLa chance de M. Zarrouati est qu’il bénéficie d’un formidable amortisseur de crise. Il n’y est pour rien, mais la très forte remontée du dollar lui offre un airbag aussi inespéré qu’efficace. Pour ce grand exportateur, dont la moitié du chiffre d’affaires est réalisé en dollars (coûts et recettes) et un quart en euro-dollar (coûts-recettes), une montée de 10 centimes du billet vert gonfle mécaniquement son taux de marge d’exploitation de 115 points de base. Or il a gagné pratiquement 30 centimes en un an !Il ne faudrait pas que la douceur de l’airbag fasse l’effet d’un anesthésiant. Car au-delà de l’impact immédiat sur les marges, amputées malgré une hausse à deux chiffres des ventes, le rythme des prises de commandes se ralentit sérieusement. Les avionneurs et les compagnies aériennes sont échaudés par ces retards toujours pas résorbés.Aussi, lorsque la piqûre au dollar aura terminé de produire ses effets (les couvertures de change lissent le phénomène), le réveil pourrait s’avérer beaucoup plus douloureux que prévu.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.03.2015 à 15h49 • Mis à jour le27.03.2015 à 15h53 | Frédéric Cazenave Les particuliers vont pouvoir changer de banque plus facilement. Certes, il va encore falloir patienter un peu, les mesures annoncées aujourd'hui par le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) ne s'appliqueront pas avant l'automne 2016, mais elles vont dans le bon sens.Le schéma retenu est le suivant : le particulier remettra un RIB de son établissement à sa future banque, qui se chargera de réaliser toutes les opérations nécessaires au changement de domiciliation bancaire. La banque obtiendra tous les prélèvements et virements récurrents et informera les émetteurs (EDF, Caisse des allocations familiales, employeur…) des nouvelles coordonnées bancaires.De quoi faciliter la vie du consommateur qui aujourd'hui doit lister, à l'aide de ses relevés, l'ensemble des virements ou prélèvements pour les fournir à sa nouvelle banques qui prévient les organismes concernés. Le particulier doit aussi s'assurer, avant de clôturer son compte, que tous les chèques émis ont déjà été encaissés.Lire aussi : Changer de banque, le parcours du combattant Filet de sécuritéLe nouveau dispositif prévoit un filet de sécurité. « Si malgré tout une opération est débitée sur le compte clôt, le particulier en sera informé par SMS ou mail. Il devra alors se retourner vers son ancienne banque ou le créancier », précise Maxime Chipoy, de l'association de consommateurs UFC-Que Choisir.Mais l'avis du CCSF ne satisfait pas l'UFC-Que Choisir, qui plaidait pour une redirection automatique des opérations de l'ancien compte vers le nouveau, un peu à l'image de ce que fait la Poste lorsque l'on fait suivre son courrier à une nouvelle adresse.« Plusieurs questions restent en suspend. Ce service sera-t-il payant ? Pourquoi le compte ne banque précédente ne sera-t-il pas clôturé automatiquement ? », s'interroge Maxime Chipoy. Autant d'éléments qui devraient être précisés à l'avenir, le CCSF prévoyant encore plusieurs points d'étape avant la mise en place de ce service prévu « dans un délai de dix-huit mois ».Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) L’économie américaine aura connu une fin d’année 2014 moins dynamique que prévu. Et ce ralentissement enregistré fin 2014 devrait s’accentuer au premier trimestre 2015. Cela n’empêche toutefois pas la Réserve fédérale (Fed, banque centrale) de confirmer qu’elle « pense sérieusement » relever les taux d’intérêt dès cette année, comme l’a indiqué sa présidente, Janet Yellen, vendredi 27 mars, lors d’un discours à San Francisco,Le produit intérieur brut (PIB) a finalement progressé au quatrième trimestre 2014 de 2,2 % en rythme annualisé, soit 0,55 % en croissance cumulée, selon la troisième (et dernière) estimation du département du commerce.Lire aussi :La croissance américaine du quatrième trimestre révisée à la baisseIl s’agit d’une déception dans la mesure où la plupart des économistes tablaient sur une hausse de 2,4 %. La croissance avait été de 2,7 % sur un an au troisième trimestre. Sur l’ensemble de 2014, la croissance américaine s’établit à 2,4 %. Il s’agit de la meilleure performance depuis 2010 et un léger mieux par rapport à 2013, année au cours de laquelle le PIB avait progressé de 2,2 %.L’hiver rigoureux, couplé à l’envolée du dollar et au ralentissement de la demande mondiale, a amené la plupart des économistes à réviser à la baisse leurs prévisions de croissance pour le premier trimestre. Morgan Stanley table sur une hausse du PIB de 0,9 %, Goldman Sachs prévoit 1,4 % et JPMorgan Chase anticipe 1,5 %.« Les données récentes ont été décevantes. Les surprises à la baisse portent notamment sur un ralentissement de la production industrielle, des mises en chantier et des biens durables », remarque Kris Dawsey, économiste pour les États-Unis chez Goldman Sachs.Même si la conjoncture devrait repartir de l’avant dès le deuxième trimestre, des incertitudes demeurent. « La réactivité des dépenses des consommateurs à la baisse des prix de l’essence a été plus lente que ce que nous avons anticipé », souligne M. Dawsey, qui ajoute que cela fait peser « un risque croissant sur nos prévisions de croissance de 3 % » pour l’ensemble de 2015.Une prudence que partage la Fed, qui, lors de son dernier Comité de politique monétaire, a ramené ses projections de croissance entre 2,3 % et 2,7 %, contre une fourchette de 2,6 % à 3 % auparavant.Aucune date fixéeLa Fed reste néanmoins résolue à augmenter ses taux dès cette année, même si ce relèvement « pourrait légèrement ralentir le rythme de l’amélioration » du marché de l’emploi, a déclaré Mme Yellen. Tout en soulignant que « le bon moment n’est pas encore arrivé ».La plupart des analystes tablent sur une hausse des taux au détour de l’été. Mais Janett Yellen a rappelé qu’« une action trop prudente de la Fed pourrait avoir des conséquences indésirables sur la stabilité financière ».Lire aussi :La Réserve fédérale ouvre la voie à une hausse des taux aux Etats-UnisEn attendant, l’économie américaine au quatrième trimestre a été marquée par une bonne tenue de la consommation, qui a augmenté de 4,4 % en rythme annualisé, soit la meilleure progression depuis 2006. En revanche, les profits des entreprises ont déçu. Sur l’ensemble de l’année, le recul atteint 0,8 % – il s’agit de la première baisse depuis 2008. La décrue devrait se poursuivre en 2015. La hausse rapide du dollar et la faiblesse de la demande mondiale pénalisent les entreprises américaines exportatrices.Lire aussi :Les Américains s’alarment d’un dollar fortUn phénomène qui pèse sur le commerce extérieur. Les importations augmentent plus vite (+ 10,1 %) que les exportations (+ 4,5 %), ce qui creuse le déficit commercial. Autre nouvelle décevante : le ralentissement de la croissance des investissements.L’économie américaine fêtera en juin sa sixième année consécutive de croissance, soit quatorze mois de plus que la moyenne des périodes de reprise depuis l’après-guerre. Le record a été atteint entre 1991 et 2001. Mais la grande différence avec cette époque, c’est le rythme : sur les cinq dernières années, la croissance moyenne a été de 2,2 % contre 3,4 % au cours des années 1990. Raison de plus pour que la Fed remonte ses taux à un rythme prudent.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Douet (professeur à l'Université de Bourgogne) 

Le Sénat vient d'adopter la proposition de loi relative à la protection de l'enfant, dont une des mesures assouplit les règles de calcul des droits de succession dus par les adoptés simples.

Pour rappel, l'adoption simple se caractérise par la juxtaposition de deux liens de filiation : l'un avec la famille d'origine, l'autre avec la famille adoptive. Cette forme d'adoption est utilisée fréquemment dans les familles recomposées. A l'inverse, lors d'une adoption plénière, l'adopté rompt définitivement ses liens avec sa famille d'origine pour être entièrement rattaché à sa famille adoptive.Le texte adopté par le Sénat prévoit que les droits de donation et de succession dûs par les adoptés simples mineurs lors du décès de l'adoptant soient les mêmes que ceux appliqués en ligne directe (abattement de 100 000 euros, tarifs progressif de 0 à 45 %). Mais il ne prévoit pas d'effet rétroactif de la mesure, ce qu'un amendement lors de l'examen par l'Assemblée nationale pourrait venir corriger.Ostracisme fiscalPar contre, rien n'est prévu pour les adoptés simples qui sont majeurs au moment du décès de l'adoptant. Leur situation continuerait donc d'être fiscalement compliquée : ils seraient toujours taxés à 60 % (après un abattement de 1 594 euros) à moins de prouver qu'ils ont reçu à titre principal de leur parent adoptif des secours et des soins non interrompus durant au moins cinq ans lorsqu'ils étaient mineurs, ou pendant 10 ans s'ils étaient mineurs puis majeurs (un enfant adopté à 16 ans par exemple).

Encore faut-il arriver à apporter la preuve de cette prise en charge. Comment imaginer qu'un enfant prenne la peine (et puisse même avoir cette idée) de conserver les justificatifs des dépenses consenties par sa famille adoptive ?
Une solution résoudrait toutes les difficultés des adoptés simples majeurs. Elle consisterait à leur faire profiter des mêmes droits fiscaux accordés à tous les autres enfants. Cela permettrait d'en finir avec l'ostracisme fiscal dont les adoptés simples sont victimes, ostracisme fiscal qui, il faut le rappeler, date d'une loi de 1930. La balle est dans le camp des députés.Retrouvez Frédéric Douet sur Twitter : @FiscalitorFrédéric Douet (professeur à l'Université de Bourgogne) Guy Dutheil La compagnie aérienne Germanwings, dont un avion s'est écrasé mardi avec 150 personnes à son bord, a annoncé vendredi 27 mars aux proches des victimes « jusqu'à 50 000 euros par passager » pour faire face aux dépenses immédiates. Cette première aide, indépendante des indemnités qui devraient être versées par ailleurs au titre de la responsabilité de la compagnie, ne devra en aucun cas être remboursée, a précisé le porte-parole à l'AFP, confirmant une information du quotidien berlinois Tagesspiegel.Selon Holger Hopperdietzel, un avocat spécialisé dans le transport aérien, Lufthansa pourrait avoir à verser entre plusieurs dizaines de milliers et plusieurs centaines de milliers d'euros par victime, une fois que les proches auront exercé leurs demandes d'indemnisation.La facture du crash de l’Airbus risque au final d’être lourde pour la Lufthansa, maison mère de la Germanwings. Enfin surtout pour le pool d’assureurs de la compagnie allemande. Même si la Convention de Montréal de mai 1999 plafonne l’indemnisation des victimes à environ 145 000 euros par personne, Allianz et les autres assureurs devront s’acquitter d’un total de près de 21 millions d’euros pour la mort des 144 passagers, mardi dans les Alpes-de-Haute-Provence.Allianz, chef de file du pool des assureurs de la Lufthansa, a déjà versé à la compagnie, mercredi 25 mars, tout juste vingt-quatre heures après le drame, six millions d’euros d’indemnités pour la perte de l’Airbus A320, un appareil sorti des chaînes de Toulouse en 1991.Un risqueMais, estiment certains avocats, Germanwings et Lufthansa pourraient avoir à débourser des sommes bien supérieures aux indemnités de base. Notamment s’il est prouvé que les compagnies allemandes, la maison mère et sa filiale, ont failli dans l’exécution de leur mission. Des familles de victimes pourraient s’adresser à la justice pour comprendre pourquoi le copilote Andreas Lubitz a pu rester seul dans le cockpit. Toutefois, selon la réglementation aérienne allemande en vigueur, les pilotes ont l’autorisation de s’absenter à certains moments, notamment pour aller satisfaire des besoins naturels.Lire aussi :Crash de l’A320 : l’hypothèse de l’acte volontairePour d’autres experts en revanche, les assureurs de la Lufthansa n’auront rien de plus à payer que les indemnités prévues. Sauf, ajoutent-ils, si des familles de victimes, par exemple, réussissent à prouver que la compagnie savait que son copilote pouvait représenter un risque. Une accusation potentiellement plus coûteuse pour la Lufthansa notamment après que la presse allemande a révélé, jeudi 26 mars, qu’Andreas Lubitz aurait traversé, il y a quelques années un épisode dépressif lourd. Le copilote aurait, à l’époque, arrêté alors sa formation de pilote pour ne la reprendre que plusieurs années après. M. Lubitz a été recruté par la Germanwings en septembre 2013.Lire aussi :Le copilote de la Germanwings aurait subi une grave dépressionGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Quand un entraîneur de foot a essuyé une série de revers, on attend de lui des changements stratégiques, un discours de combat et des objectifs ambitieux. Mais on accueille poliment son plan de reconquête, préférant attendre le résultat des matchs à venir avant de se risquer à émettre un jugement sur ses choix. Sans attendre, en revanche, on commence à s’interroger sur qui pourrait le remplacer.L’univers de l’entreprise n’est pas différent. C’est souvent une fois le match joué que tel patron est qualifié de « visionnaire » et tel autre sanctionné pour ses « erreurs stratégiques ». Herbert Hainer, qui s’y connaît en sport, doit parfaitement comprendre ce qui lui arrive. Patron d’Adidas depuis quatorze ans, son crédit a été sérieusement écorné par deux avertissements sur résultats en 2014.En présentant jeudi 26 mars son nouveau plan stratégique à cinq ans, le patron du second groupe mondial d’équipements sportifs n’a manifestement pas convaincu. Plusieurs investisseurs l’ont d’ailleurs interrogé sur le processus de succession censé intervenir en 2017, à l’issue du mandat de M. Hainer. « Ce plan stratégique sera mené à bien avec ou sans moi », a-t-il dû justifier.Lire aussi :Adidas, sous pression, prépare un nouveau plan stratégiqueAuréolé des succès de ses dix premières années à la tête d’Adidas, il est aujourd’hui comptable des échecs aux Etats-Unis, terre bénie de Nike, le numéro un mondial. Le groupe allemand, qui détient également Reebok et TaylorMade, premier équipementier mondial du golf, n’est plus que troisième du marché américain derrière Under Armour. M. Hainer va concentrer les efforts commerciaux sur deux villes. Si vous gagnez Los Angeles et New York, vous gagnez l’Amérique, plaide-t-il en justifiant une stratégie qui met l’accent sur quatre autres mégapoles de plus de 10 millions d’habitants, censées donner le la : Londres, Paris, Shanghaï et Tokyo.Faiseurs de modeL’idée du « coach » est de rendre son groupe plus ouvert aux faiseurs de mode, à l’évolution des goûts des consommateurs. Cela nécessite des changements de collection plus fréquents et un outil de production plus réactif. Quitte à faire revenir aux Etats-Unis et en Europe une fraction haut de gamme de la production réalisée en Asie.Ce plan à cinq ans est censé permettre de doper la croissance du chiffre d’affaires (+ 5 à 10 % par an) et du bénéfice (+ 15 % par an). On peut juger les objectifs ambitieux. Quant à savoir s’ils sont réalistes, c’est une autre affaire. En bon commerçant, le patron de la marque aux trois bandes a décidé d’offrir une ristourne pour convaincre les indécis. Dans une société cotée, ce geste commercial se traduit par une hausse du dividende. Adidas reversera désormais 30 à 50 % de ses bénéfices à ses actionnaires contre 20 à 40 % jusqu’ici. Une ristourne financée avec de l’argent qui ne lui appartient pas. Pas si convaincant !Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Le scénario d’une reprise de l’activité de conception des réacteurs d’Areva par EDF se précise. Pressés par le gouvernement d’avancer à grands pas sur ce dossier, les deux piliers de la filière nucléaire française doivent arriver à un accord début avril. Il mettrait ainsi un terme à quinze ans d’indépendance d’Areva, reconstituant peu ou prou le tandem EDF-Framatome à l’origine de la construction des 58 tranches d’EDF dans les années 1970-1990. Ainsi EDF pourrait prendre une « participation majoritaire » dans Areva NP, la filiale qui assure le design et la construction de l’îlot nucléaire des centrales, selon Les Echos du 27 mars. Areva et EDF n’ont pas souhaité commenter ces informations. Une véritable intégration verticale qui avait été jusqu’à présent rejetée par le gouvernement et les dirigeants du groupe d’électricité.En grande difficulté après une perte de 4,8 milliards d’euros en 2014, Areva doit renforcer ses liens avec EDF – à la fois pour moderniser le parc français (opération de « grand carénage ») et décrocher des contrats dans les pays qui veulent développer l’énergie nucléaire. Ce rapprochement ne fait plus débat au sein des deux entreprises. C’est même un des trois points de la « feuille de route stratégique » annoncée, le 4 mars, par Areva. Et une des demandes formulées par le gouvernement dans la lettre de mission qu’il a adressée en janvier au nouveau PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy. Dans un récent entretien au Figaro, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, envisageait « un rapprochement capitalistique, en particulier concernant toute l’activité réacteur, de l’ingénierie à la maintenance ».Lire aussi :Areva lance une restructuration massiveDepuis la création d’Areva en 2001 par la fusion de Cogema (extraction et enrichissement de l’uranium, traitement-recyclage des combustibles usés) et de Framatome (chaudières, pompes, générateurs de vapeur, combustible), EDF a perdu le contrôle sur les équipements. Il reste qu’une intégration verticale dans laquelle l’électricien serait majoritaire au sein d’Areva NP (ex-Framatome) pose de nombreuses questions qui doivent être résolues dans les prochaines semaines.Elle signifie qu’EDF devient un équipementier qui ne se contente pas d’avoir des bureaux d’études concevant les réacteurs et les combustibles adéquats, mais gère quinze usines fabriquant ces gros composants. EDF devrait aussi reprendre l’activité maintenance des réacteurs d’Areva NP. Or celle-ci ne concerne pas seulement les 58 tranches françaises, mais plus de 150 autres réacteurs dans le monde. A quel titre EDF assurerait-il ces opérations chez des électriciens allemands, américains ou chinois qui peuvent être ses concurrents ?Le glas du modèle « intégré »Ce scénario d’une prise de participation majoritaire dans Areva NP (l’allemand Siemens en avait 34 % jusqu’en 2009), sonnerait le glas du modèle « intégré » voulu par l’Etat actionnaire (87 %) en 2001 et défendu pendant quinze ans par Anne Lauvergeon, présidente du groupe jusqu’en 2011, puis son successeur Luc Oursel. Areva perdrait alors 3,2 milliards de chiffre d’affaires (sur 8,3 milliards) et 10 000 salariés (15 000 en comptant l’ingénierie) sur un total de 45 000 dans le monde. Il se recentrerait sur le cycle du combustible : extraction et enrichissement de l’uranium, recyclage des combustibles brûlés dans les centrales.On peut aussi imaginer le scénario d’une coentreprise dans laquelle EDF serait forcément majoritaire mais qui ne reprendrait qu’une partie des activité d’Areva NP, surtout la conception des réacteurs. Plusieurs sources indiquent que rien n’est encore tranché.Au siège d’Areva, des équipes d’ingénieurs des deux sociétés travaillent depuis plusieurs mois déjà à l’optimisation de l’EPR (troisième génération). L’objectif est notamment d’en baisser le coût, qui a dépassé 8 milliards d’euros pour les « têtes de séries » construites à Flamanville (Manche) et à Olkiluoto (Finlande), sans en réduire la sûreté.Cette baisse du prix pourrait atteindre 20 % à 30 %, indiquait récemment Philippe Knoche, directeur général d’Areva, devant les députés. EDF se prépare aussi à épauler Areva en Finlande pour les tests et la mise en service de l’EPR, une phase particulièrement délicate.Lire aussi :EDF va épauler Areva en FinlandeJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué L’usine automobile conjointe de PSA et Mitsubishi en Russie a annoncé, vendredi 27 mars, la prochaine suspension de sa production et la suppression d’une centaine de postes. L’usine de Kaluga, au sud de Moscou, « suspend la production des modèles Citroën C4 Sedan et Peugeot 408 du 27 avril au 10 juillet 2015 » et « celle des véhicules tout terrain (Mitsubishi Outlander et Pajero Sport) jusqu’au 12 mai », selon un communiqué de la coentreprise.Après l’annonce du retrait d’Opel et de Chevrolet de Russie, mi-mars, ainsi que celui de Seat, c’est un nouveau coup dur pour l’automobile russe, en pleine bérézina… Les perspectives sur le marché russe « ne sont pas bonnes, non seulement à court terme mais aussi à moyen et long terme », expliquait mi-mars, le patron d’Opel, Karl-Thomas Neumann, dans une interview au journal allemand Handelsblatt.Lire aussi :Opel se retire de RussieLes ventes de la filiale de GM se sont effondrées de 86 % en février par rapport au même mois de 2014. Depuis le 1er janvier, la chute s’établit à 82 % (sur un an) pour un marché russe qui est globalement en repli de 32 % ; cette année, la marque a écoulé 1 900 véhicules, contre plus de 10 000 un an plus tôt…C’est que le marché russe est habitué aux soubresauts depuis le début des années 2000. En 2005, le marché, qui était en train d’exploser, avait déjà connu un important trou d’air. En 2012, alors que le pays affichait 2,9 millions d’immatriculations, les analystes prédisaient que la Russie allait dépasser, en 2015, le marché allemand, où il s’immatricule 3,2 millions de voitures. À cette date, les constructeurs envisageaient 3,5 millions de ventes à l’horizon 2015.Las, la crise en Ukraine et la chute du prix du pétrole, l’une des principales ressources en devises du pays, ont plongé l’économie russe dans le chaos. Le secteur automobile a été l’un des premiers à souffrir de l’inflation galopante du rouble. Après une baisse de 5 % des ventes en 2013, à 2,8 millions d’unités, le marché s’est encore contracté de 10 % en 2014, à 2,5 millions d’unités.« Il ne faut pas quitter le pays dans la tempête »Dans ce contexte, tous les constructeurs réduisent leur exposition au marché. L’alliance Renault-Nissan (dont les ventes ont chuté de 25 % en deux mois), qui détient AvtoVAZ, le constructeur de Lada, a décidé de suspendre la production quelques semaines sur ses sites le temps d’écouler les stocks. De plus, le groupe poursuit la restructuration à marche forcée de sa filiale russe avec le départ programmé de 1 100 cadres en 2015.Volkswagen (− 27 %) a aussi mis entre parenthèses la production et tente de conserver sa part de marché, en baissant ses ventes dans les limites du marché. Mais Seat a déjà annoncé son retrait du marché, trop difficile pour une marque importée.Ford (– 70 %) ou Toyota (– 27 %) font pour l’instant le gros dos. « Nous cherchons à maintenir notre performance malgré l’effondrement du marché, explique Didier Leroy, chargé de la zone pour Toyota. Nous allons poursuivre les investissements dans notre usine de Saint-Pétersbourg en 2015 afin de préparer le lancement de notre Rav4, un SUV, en 2016. » Ford a également annoncé la multiplication de nouveaux modèles pour sauvegarder son ancrage russe.Le plus offensif reste le groupe Hyundai-Kia. Depuis le début de l’année, les deux marques ont multiplié les rabais et ramasser pas moins de 7 points de parts de marché. Depuis le début de l’année, le groupe sud-coréen détient 20,1 % du marché, contre 13,1 % sur la même période de 2014. Malgré l’inflation, les ventes de Hyundai ont augmenté de 4 %, tandis que Kia reculait de 2,4 % pour un marché en chute de 38 %… Autres groupes en progression, à rebours du marché : Mercedes et BMW, les deux marques consolident leur position.Désormais, pour 2015, Opel attend un marché russe à 1,5 million d’unités, moitié moins qu’en 2012… « Il est très volatil. Il peut baisser énormément très vite et remonter également rapidement… En gros, il ne faut pas quitter le pays dans la tempête. Il faut faire le gros dos et être prêt quand il redémarrera », rappelle un spécialiste du pays.Lire aussi :Automobile : le réveil de l’EuropePhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cédric Pietralunga et Philippe Jacqué Cette fois, c’est fait, et c’est François Hollande en personne qui l’a annoncé vendredi 27 mars à Trémery, en Moselle. PSA a décidé de confier à son site lorrain la production de 200 000 moteurs à essence (en rythme annuel), de type trois cylindres EB turbo, à partir de 2018. Le constructeur va investir sur son premier site mondial de moteurs (avec 1,6 million d’unités assemblées en 2014) 60 millions d’euros pour ce projet.Ce type de choix est rarement aussi médiatisé, mais, second tour des élections départementales oblige, les élus nationaux et locaux se poussent pour figurer sur la photo du premier employeur privé mosellan.Lire aussi :Pour ses moteurs, PSA préfère la Lorraine à l’Espagne ou la SlovaquieCette décision n’en est pas moins hautement symbolique. Pour la première fois, comme l’avaient révélé Les Echos en décembre 2014, le groupe dirigé par Carlos Tavares a mis ses sites français – Trémery, Douvrin (Pas-de-Calais) –, qui produisent aujourd’hui l’essentiel des moteurs du constructeur (hors Chine), en concurrence avec d’autres sites européens, à Trnava (Slovaquie) et Vigo (Espagne), où PSA dispose déjà d’usines d’assemblage, mais pas de lignes de production de moteurs.Pas de tabou sur la délocalisationLongtemps, PSA s’est refusé à localiser hors de France sa production de moteurs, comme l’a fait massivement Renault avec ses lignes de production en Espagne, en Roumanie et en Turquie, en complément de son usine française de Cléon.Dans les années 2000, Thierry Peugeot, le président du conseil de surveillance de PSA à l’époque, s’était opposé à la création en Pologne d’une usine de moteurs pour profiter des salaires très bas dans cette région. Et ce pour protéger l’emploi dans l’est de la France.Déterminé à réduire les coûts à tous les niveaux de l’entreprise, Carlos Tavares ne se sent pas lié par le tabou d’une délocalisation hors de France. Cela a été très bien compris par les syndicats du site et les collectivités lorraines, qui se sont mobilisés ces trois derniers mois pour obtenir cette nouvelle charge de production.Le 19 mars, une délégation, menée par Serge Maffi, du SIA, le principal syndicat du site, et les élus locaux avait réussi à obtenir le soutien « ferme, clair, indiscutable » d’Emmanuel Macron, le ministre de l’économie. Ce dernier, fort des 14,1 % que détient l’Etat dans le groupe, devait défendre la cause de Trémery devant Louis Gallois, le président du conseil de surveillance du groupe, et Carlos Tavares, le président du directoire.« Salariés, élus, Etat, direction du site : l’union fait la force ! La clé du succès repose sur une action concertée et sur l’engagement de tous au service de Trémery », saluait, vendredi, dans un communiqué, Serge Maffi.Pour forcer la décision, les collectivités locales ont tout de même dû desserrer les cordons de la Bourse. Dans une lettre envoyée à M. Macron, rendue publique par l’AFP, elles avaient proposé d’abonder jusqu’à 25 millions d’euros les investissements de PSA à Trémery, sur un montant total de 180 millions consacré au site. « Ces aides sont toutes compatibles avec les réglementations européennes », précise l’entourage du ministre de l’économie.Selon PSA, ce ne sont pas les subventions locales qui ont fait la différence entre Trémery et ses compétiteurs en Europe, notamment Vigo, le mieux placé. « Les deux pays ont fait match nul sur les aides publiques », assure Yann Vincent, le directeur industriel de PSA à Reuters.Dans le match entre le site français et ses compétiteurs européens, le premier était perdant sur le front du coût du travail, avec un salaire moyen supérieur d’un tiers par rapport à celui de Vigo, et de près de 50 % par rapport à celui de Trnava. Cependant, ce n’est pas ce critère-là qui a emporté la décision.Lire aussi :Automobile : le réveil de l’Europe« Approche pragmatique »Selon Yann Vincent, l’avantage compétitif des coûts salariaux espagnols était compensé par la facture de transport, Vigo étant plus éloigné que Trémery des lieux de production de pièces d’Europe de l’Est ainsi que des sites d’assemblages finaux des véhicules.« Nous avons comparé le coût de transformation d’une ligne existante avec une situation qui consistait à investir ex-nihilo à Vigo », résume M. Vincent. « Nous sommes arrivés à la conclusion que le coût de l’investissement d’une nouvelle ligne était supérieur au coût d’une flexibilisation d’une ligne existante. » « Nous sommes contents parce que c’est en France, mais je dirais que ce qui nous a motivés, c’est la performance économique, qui est meilleure. L’approche est une approche pragmatique, elle n’est pas [tirée] par des considérations idéologiques ou par des éléments de concept », conclut le directeur industriel de PSA.Pour Trémery, qui compte 3 700 personnes – le site fut créé en 1979 –, l’apport de cette nouvelle production de moteurs à essence est important, car l’usine dépend aujourd’hui essentiellement de la production de moteurs diesel ; sur le 1,6 million de moteurs qui y ont été produits en 2014, 82 % étaient des moteurs diesel.Avec la chute des ventes de ces motorisations, sous l’effet des débats sur la pollution, des annonces d’interdiction d’accès à certains centres-villes, et du rééquilibrage du parc attendu d’ici à 2020, Trémery espère diversifier ses risques en augmentant sa production de moteurs essence EB, qui équipent les citadines (DS3, 208, 2008, C3) et berlines (DS4, 308, 3008, C4) des trois marques du groupe.Lire aussi :PSA veut alléger ses coûts en EuropeCédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.03.2015 à 07h20 • Mis à jour le27.03.2015 à 07h40 Le Japon a renoué avec une inflation nulle en février, pour la première fois depuis mai 2013, dans un contexte de reprise timide. Les prix ont augmenté de 2 % sur un an, hors ceux des produits périssables, a annoncé, vendredi 27 mars, le ministère des affaires intérieures, mais ils ont stagné lorsque l’on exclut l'impact du relèvement en avril 2014 de la taxe sur la consommation (TVA).Les prix connaissaient un ralentissement depuis plusieurs mois, conséquence d'une économie fragilisée par ce relèvement de la TVA et par le plongeon des prix du pétrole observé depuis l'été 2014.La Banque centrale du japon (BoJ) pourrait être obligée, de l'avis de nombreux analystes, de procéder d'ici à la fin de l'année à une nouvelle extension de son programme de rachats d'actifs afin de parvenir à son objectif d’une progression des prix de 2 %, qu'elle était censée atteindre au cours du printemps.« L'état d'esprit déflationniste pas complètement éradiqué »Son gouverneur, Haruhiko Kuroda, a souligné récemment combien il était difficile de sortir de la déflation, qui décourage les investissements et achats depuis une quinzaine d'années. « Je pense que l'état d'esprit déflationniste n'a pas été complètement éradiqué, nous sommes encore à mi-chemin », a-t-il dit, tout en restant optimiste sur le long terme.Les autorités veulent pour leur part croire que la stratégie "Abenomics", lancée fin 2012 par le premier ministre Shinzo Abe, finira par payer.L'exécutif a d'ailleurs amélioré lundi, une première en huit mois, son diagnostic économique, évoquant notamment l'embellie perçue du côté des sociétés.Particulièrement bien loties, une partie des compagnies exportatrices s'apprêtent à dévoiler d'excellents résultats annuels grâce aux effets bénéfiques de l'affaiblissement de la devise japonaise sur leurs activités à l'étranger.Lire aussi :Les grands groupes japonais augmentent les salaires Adéa Guillot (Athènes, correspondance) C’est une visite qui ne fait pas les gros titres mais qui a pourtant son importance. Jacques de Watteville, le secrétaire d’Etat suisse aux questions financières internationales, a rencontré, jeudi 26 mars, à Athènes, le secrétaire d’Etat Nikos Pappas, le bras droit du premier ministre grec, Alexis Tsipras. « Nous avons noté une véritable volonté de renforcer la collaboration entre nos deux pays. En 2014, nous avions fait un certain nombre de propositions au précédent gouvernement, mais qui n’ont pas été suivies », affirme le responsable suisse.Lire aussi :Le gouvernement grec attendu sur les réformesEngager la lutte conte l’évasion et la fraude fiscale est l’une des promesses fortes de Syriza, le parti de la gauche radicale grecque, aujourd’hui au pouvoir. Il veut faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat en rapatriant ou en taxant une partie des avoirs grecs placés illégalement en Suisse et affirmer sa volonté de s’attaquer à l’oligarchie financière.« Il n’existe pas de données fiables sur le montant exact des avoirs grecs dans la Confédération, précise M. de Watteville. Le dernier chiffre disponible de la Banque nationale [BNS] date de 2013 et évoque le montant de 6,6 milliards de francs suisses [6,3 milliards d’euros], mais ce chiffre brut ne dit rien du pourcentage taxable. »Outil « sous-exploité »Concrètement, les Suisses ont proposé, dans l’immédiat, le renforcement du recours à l’accord bilatéral existant entre la Grèce et la Confédération sur la double imposition. « Cet outil permet d’avancer à court terme sur des cas de suspicion d’évasion fiscale ; il a été sous-exploité ces dernières années », souligne-t-on côté suisse. Selon une source gouvernementale grecque, « seules quinze demandes de transmission de données fiscales ont été réalisées dans ce cadre par le précédent gouvernement ».A l’horizon 2017-2018, la Grèce, membre de l’Union européenne, devrait aussi entrer dans le programme d’échanges automatique des données, dont le principe a été paraphé à Bruxelles le 19 mars.Les discussions ont également porté sur la fameuse « liste Lagarde », du nom de l’ancienne ministre française de l’économie et des finances, Christine Lagarde – aujourd’hui directrice générale du Fonds monétaire international –, qui avait remis, en octobre 2010, à son homologue grec la liste de plus de 2 000 Grecs détenant des comptes auprès de la filiale suisse de la banque HSBC.« Cette liste a été volée par l’ancien employé de la banque, Hervé Falciani. Nous ne pouvons pas collaborer sur la base d’un vol, mais cela ne veut pas dire que les personnes citées sur cette liste soient dans l’immunité totale. Si d’autres indices permettent de remonter jusqu’à elles, alors il existe d’autres outils pour ouvrir une enquête », affirme M. de Watteville. Athènes veut avancer vite sur ce dossier.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Les barrages routiers mis en place pour une durée indéterminée depuis dimanche soir 15 mars ou lundi matin à l’appel de l’intersyndicale CGT-CFDT-CFTC-FO-CGC pour des revendications salariales se levaient petit à petit, lundi en fin de journée. Ce « repli » faisait suite à la demande d’organiser une nouvelle réunion de négociations faite, en début d’après-midi, par le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies.Après plusieurs semaines d’actions syndicales, le dialogue social avait été rompu, le 9 février, sur un constat d’échec. « Les conditions du dialogue doivent être retrouvées », a déclaré M. Vidalies dans un communiqué, précisant avoir « demandé au président de la commission mixte paritaire d’organiser, dans les meilleurs délais, une nouvelle réunion de négociation ».« On n’en connaît pas encore la date précise. Cela devrait être le 26 ou le 27 mars », indique Thierry Douine, président de la fédération CFTC des transports, qui ajoute qu’il n’est donc pas question de « laisser nos gars sur les barrages jusque-là. »« Pas de grévistes au sein des entreprises »Lors du précédent mouvement, l’intersyndicale du transport routier de marchandise réclamait 5 % d’augmentation pour tous les coefficients de la grille conventionnelle, dont la plupart sont inférieurs au smic. Le patronat était, lui, opposé à toute revalorisation supérieure à 2 %.Depuis, compte tenu de l’échec des premières discussions, les syndicats ont revu leurs prétentions à la baisse, renonçant à réclamer un minimum salarial de 10 euros bruts de l’heure pour les plus bas coefficients (actuellement à 9,43 euros). Ils proposent désormais 9,82 euros, un montant supérieur à celui consenti par la Fédération nationale des transports routiers (FNTR), soit 9,62 euros, ce qui correspond à un centime de plus que le smic.Les nouvelles propositions syndicales « ne sont pas sérieuses puisque, au lieu de 5 %, ils réclament une augmentation entre 4 % et 4,5 % », constate le délégué général de la FNTR, Nicolas Paulissen, qui reste sur une hausse maximum de 2 %. Le mouvement syndical « ne change rien », ajoute-t-il.A ses yeux, il ne se serait par ailleurs presque rien passé depuis dimanche soir. « Les entreprises ne sont absolument pas touchées » par les actions des routiers, assure M. Paulissen. « Il n’y a pas de grévistes au sein des entreprises. Ceux qui mènent des actions spectaculaires leur sont extérieurs », ajoute-t-il.Le syndicat patronal OTRE prêt à négocierPour le moment, seule l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), qui réunit des TPE et des PME, se dit prête à négocier. « Les nouvelles propositions syndicales sont inaccessibles pour les entreprises que nous représentons, mais elles démontrent une volonté des syndicats à trouver un point d’équilibre », observe Jean-Marc Rivera, secrétaire général adjoint de l’OTRE.Son organisation propose une augmentation de 2,2 % pour les coefficients les plus bas, ce qui les ramènerait à 9,64 euros bruts de l’heure, et de 1,4 % pour les coefficients les plus hauts, soit 9,93 euros de l’heure. Ce qui est encore loin des demandes syndicales. « Nous pourrions avoir de nouvelles évolutions » au cours de la négociation, ajoute M. Rivera.L’OTRE souligne aussi un point « extrêmement important » : l’amendement gouvernemental antidumping social de la loi Macron, qui prévoit que les routiers étrangers travaillant temporairement en France soient rémunérés au moins au smic, avec le statut de travailleur détaché, les cotisations sociales restant, elles, payées dans le pays d’origine.Pour lutter contre le dumping, la France impose un Smic aux routiers étrangersCe dispositif « ouvre de nouvelles perspectives » salariales, estime M. Rivera. Cette mesure, votée par le Parlement le 14 février, est « une bonne chose, juge Patrice Clos, de la fédération Force ouvrière des transports. Mais qui va contrôler les statuts des routiers étrangers, quand on supprime des postes dans l’administration chargée des contrôles ? »Déjà des accords dans les branches fonds et voyageursA l’issue de la négociation, si seule l’OTRE trouvait une solution avec l’intersyndicale, rien n’interdirait qu’un accord soit signé avec elle seule. La représentativité des diverses organisations patronales n’étant pas encore établie.Des accords de ce type sont d’ailleurs déjà signés dans la branche du transport de fonds et dans celle du transport de voyageurs. Pour l’heure, ils ne s’appliquent qu’aux entreprises qui adhérent à l’OTRE, en attendant leur éventuelle extension aux autres entreprises par le ministère du travail. Mais cette procédure « dure six à douze mois », souligne Patrice Clos.Dans ce cadre, la FNTR et ses organisations partenaires (TNF et Unostra) engagerait une démarche de contestation de l’extension, comme ils l’ont déjà fait dans les autres branches du transport. Sans résultat pour l’instant, les procédures étant toujours en cours.Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-5507146025948'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 6\r\n \r\n \r\nL\u2019aire de repos de Galande-la-Sabli\u00e8re, en Seine-et-Marne.\r\nCr\u00e9dits : © simone perolari\/luzphoto pour Le Monde\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"L\u2019aire de repos de Galande-la-Sabli\u00e8re, en Seine-et-Marne.","source":"\u00a9 simone perolari\/luzphoto pour Le Monde","index":0,"position":1,"total_count":6,"item_lie":null,"link":"\/economie\/portfolio\/2015\/03\/16\/alexandru-et-laurenciu-deux-chauffeurs-roumains-low-cost-sur-les-routes-francaises_4594375_3234.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 6\r\n \r\n \r\nLa circulation des poids-lourds \u00e9tant en partie interdite pendant le week-end, de gros camions immatricul\u00e9s en Pologne et en Roumanie ont \u00e9lu domicile sur l'aire francilienne.\r\nCr\u00e9dits : © simone perolari\/Luzphoto pour Le Monde\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"La circulation des poids-lourds \u00e9tant en partie interdite pendant le week-end, de gros camions immatricul\u00e9s en Pologne et en Roumanie ont \u00e9lu domicile sur l'aire francilienne.","source":"\u00a9 simone perolari\/Luzphoto pour Le Monde","index":1,"position":2,"total_count":6,"item_lie":null,"link":"\/economie\/portfolio\/2015\/03\/16\/alexandru-et-laurenciu-deux-chauffeurs-roumains-low-cost-sur-les-routes-francaises_4594375_3234_1.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 3 \/ 6\r\n \r\n \r\nLes routiers venus d'Europe orientale d\u00e9pensent peu. Ils dorment dans leur cabine, sur une \u00e9troite couchette, font leurs courses dans les supermarch\u00e9s, se pr\u00e9parent les repas dans la remorque et mangent ensemble sur des si\u00e8ges pliants.\r\nCr\u00e9dits : © simone perolari\/Luzphoto pour Le Monde\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Les routiers venus d'Europe orientale d\u00e9pensent peu. 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Les deux hommes disent gagner environ 1 300 euros, primes et frais inclus. Ils travaillent 90 heures maximum sur deux semaines, et se reposent en Roumanie une semaine tous les mois.\r\nCr\u00e9dits : © simone perolari\/Luzphoto pour Le Monde\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"\"Le chauffeur roumain ne refuse rien, il fait 1 100 kilom\u00e8tres et il est peu pay\u00e9 \u00bb, d\u00e9clare Laurenciu. Les deux hommes disent gagner environ 1 300 euros, primes et frais inclus. 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Nous avons fait un constat commun qui nous a amenés à nous séparer. »M. Morel reprendra directement la gestion de la régie Echosmédias (Les Échos, Enjeux Les Échos, Série limitée, Capital Finance, Radio Classique, Connaissance des Arts, Classica et Les Échos Events), comme il le faisait avant l’arrivée de Mme Lévy. Patricia Lévy avait rejoint les Echosmédias en septembre 2013. Elle était auparavant directrice générale de SFR Régie.La Société des journalistes des Échos, elle, connecte ce départ aux débats qu’elle a menés ces derniers mois sur les formats publicitaires. Outre le tweet à tonalité commerciale du 4 mars, la rédaction des Échos estime que la régie publicitaire a eu tendance à multiplier les initiatives mettant en péril, selon elle, la crédibilité des contenus.La régie publicitaire avait également été épinglée - parmi d’autres services - par un audit sur la qualité de vie au travail, réalisé en novembre 2014.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil La direction d’Air France doit affronter la mauvaise humeur des syndicats. Dans un communiqué commun, samedi 14 mars, toutes les organisations syndicales de la compagnie aérienne ont annoncé le boycott du rendez-vous, prévu lundi 16 mars, avec Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM, et la direction d’Air France.Cette réunion, baptisée « Sociale et stratégique », était organisée pour « lancer la discussion sur “Perform 2020” », le nouveau plan de restructuration et de relance de la compagnie, qui doit succéder à « Transform 2015 ».Cette politique de la chaise vide est un « événement assez exceptionnel chez Air France », relève le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL). Elle marque, en tout cas, un sérieux rafraîchissement entre M. de Juniac et les organisations syndicales de la compagnie, qui lui reprochent, pêle-mêle, certains de ses propos et ses projets… Quand ils n’indiquent pas, à l’instar du puissant SNPL, qu’ils sont plutôt hostiles à la reconduction du PDG, ce syndicat prônant la nomination « d’un véritable capitaine d’industrie. » S’il est en colère, le SNPL ne coupe toutefois pas totalement les ponts. Il est prêt à se réunir à nouveau avec la direction « dans les semaines qui viennent ». Même si aucune date n’est « prévue pour l’instant ».Des propos jugés « déroutants »Selon les syndicats, c’est M. de Juniac qui serait responsable de ce rendez-vous manqué. Et ils sont furieux : « la CFE-CGC, l’Union des navigants de l’aviation civile [UNAC-CGC], Force ouvrière, le Syndicat national du personnel navigant commercial [SNPNC-FO], la CFDT, l’UNSA aérien, l’UNSA PNC, la CGT, le SNPL et le Syndicat des pilotes d’Air France [SPAF], considèrent que les multiples déclarations médiatiques d’Alexandre de Juniac, président de la holding Air France-KLM, compromettent le dialogue social au sein de la compagnie Air France ».Les organisations syndicales reprochent notamment au PDG ses déclarations contre les acquis sociaux, jeudi 5 mars, lors des Entretiens de Royaumont. Il s’agit d’un forum, présidé par le député Jérôme Chartier (UMP, Val-d’Oise), qui s’est fixé pour objectif de donner « l’opportunité aux hommes et aux femmes du monde politique, économique, culturel… de débattre, en toute liberté de parole, toutes opinions confondues, à huis clos ».La vidéo de l’intervention de M. de Juniac « tourne énormément parmi les salariés d’Air France », signale Jean-Marc Quattrochi, délégué de l’UNAC, le syndicat des hôtesses et des stewards. A l’en croire, les personnels s’inquiètent de « l’expression particulière » et des « propos déroutants » tenus par le PDG. Au micro, ce dernier semble dénoncer des « acquis sociaux intangibles et irréversibles » en France. Avant d’ajouter qu’Air France est « une compagnie qui a les coûts de personnels les plus élevés » du secteur.Perte de confianceOutre la teneur de ces propos, les syndicats pointent aussi la date retenue par la direction – le 16 mars – pour son rendez-vous avec les représentants des salariés. « Le calendrier n’est pas le plus propice au débat », pointe M. Quattrochi.Motif ? Cette réunion est jugée trop proche de celle, prévue mercredi 18 mars, de la commission des nominations qui doit proposer le renouvellement du mandat de PDG de M. de Juniac. Cette première étape sera suivie, selon nos informations, de la tenue, vendredi 20 mars, du conseil d’administration d’Air France-KLM qui devra avaliser cette proposition. Le patron d’Air France-KLM doit être officiellement renouvelé dans ses fonctions le 25 mai à l’occasion de l’assemblée générale des actionnaires de la compagnie franco-néerlandaise.Or, très remonté contre la direction, le SNPL n’est pas un chaud partisan de la reconduction de M. de Juniac. « Ce dont on a besoin c’est d’un véritable capitaine d’industrie. Aujourd’hui, nous ne l’avons pas ! », déplore Philippe Evain, le président du SNPL. Le syndicat majoritaire chez les pilotes (65 % des voix) affirme avoir perdu confiance en la direction. Et M. Evain d’affirmer : « Le 10 décembre 2014, j’ai signé avec M. de Juniac l’accord sur Transavia France [filiale low cost d’Air France] en échange d’un retrait du projet Transavia Europe. Le lendemain sur Europe 1, il annonçait que le projet Transavia Europe revenait sur la table ». Un message entendu par la direction qui affirme aujourd’hui, que « le projet Transavia Europe est retiré ».« Aucune manœuvre » syndicaleCertains, en interne, veulent voir aussi derrière ce mouvement d’humeur syndical, une manière de « second tour » des élections professionnelles, organisées jeudi 12 mars. Le scrutin a illustré un recul des syndicats revendicatifs – la CGT et le SNPL – au profit d’organisations plus consensuelles, comme le CFE-CGC. L’heure est donc au partage des présidences des différents comités d’entreprise de la compagnie ; aux alliances, aux combinaisons déplorent certains.A Air France, le Syndicat national des pilotes de ligne perd de sa superbe« Je n’ai senti aucune manœuvre », se défend M. Evain qui n’accorde « aucun crédit » à ces accusations. Plutôt que ces manœuvres d’appareils, le syndicat dit avoir pour objectif la relance de la compagnie. Mais pas à n’importe quel prix. « La réduction des coûts par la baisse des salaires, c’est injuste et inutile pour sauver l’entreprise », prévient le SNPL. A la place, « il nous faut un plan industriel », réclame le syndicat, qui ne veut plus « des plans qui se succèdent sans être accompagnés d’un projet d’envergure qui nous remette sur la route. »Nouvelles réductions des effectifsPas sûr qu’il obtienne satisfaction. Après « Transform 2015 », qui prévoyait 20 % d’efficacité économique supplémentaire, à travers 2 milliards d’euros d’économies pour toute la compagnie, son successeur, Perform 2020, prétend faire du « sur-mesure ».A l’avenir la direction pourrait encore tailler dans les effectifs. Notamment dans les bases et les escales de provinces. Les 800 suppressions de postes, annoncées en janvier, ne seraient « qu’une mesure d’urgence » pendant la période de « transition » entre la fin de Transform 2015 et le début de Perform 2020.Air France veut encore réduire ses coûts et nouer des alliances en AsieEn revanche, Air France devrait recruter pour développer ses « clusters » – ses secteurs en forme. C’est notamment le cas de la maintenance. Déjà numéro deux mondial dans ce domaine, derrière Lufthansa, Air France-KLM veut encore accélérer. A cet effet, plusieurs dizaines de salariés seront recrutés, principalement par des redéploiements et des transferts en interne. Air France construit par ailleurs une énorme usine, baptisée Helios, à Roissy pour réparer les moteurs. Après avoir décroché le contrat d’entretien des moteurs des Boeing 777 d’Air China (pour un milliards d’euros), la filiale maintenance d’Air France-KLM doit, selon nos informations, annoncer dans les prochaines semaines deux accords de même importance avec les compagnies Gulf Air et Alitalia.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cyrille Chartier-Kastler (Fondateur du cabinet Facts & Figures et du site Good value for money) S'il est bien un sujet où nos gouvernants successifs empilent les réformes sans se demander s'ils ne sont pas en train de construire une « usine à gaz », c'est celui de la complémentaire santé en entreprise. Revenons sur la genèse de ce maelström en plusieurs actes :Acte 1 : La mise en place d'une complémentaire santé pour tous les salariés en entreprise.Connu sous le nom d'ANI, cette loi rend obligatoire à compter du 1er janvier 2016 la mise en place par tous les employeurs du secteur privé d'une garantie minimale en frais de soins.Un geste fort, sauf que le « panier » minimum de couverture sera très limité (exemple : remboursement uniquement de 100 % du tarif de référence de la Sécurité sociale pour les médecins généralistes et spécialistes, 100 euros tous les deux ans pour des lunettes avec une correction simple…) et il ne s'appliquera qu'au seul salarié (sans ses ayant-droits, comme ses enfants par exemple) d'autre part.Acte 2 : L'abaissement des seuils maximaux de prise en charge permettant à une complémentaire santé d'être qualifiée de « responsable ».Il s'agit par exemple de limiter le remboursement des dépassements d'honoraires de médecins à 125 % du tarif de la Sécurité sociale. L'objectif est de faire pression sur les médecins libéraux et les praticiens hospitaliers exerçant à titre privé, afin qu'ils baissent leurs tarifs car les dépassements explosent dans certaines zones géographiques ou certaines spécialités.Le problème, c'est que cette réforme ne prend pas en compte les disparités régionales. Or, un médecin installé dans une ville moyenne de province n'a absolument pas les mêmes coûts de structure (ni de vie) que son collègue installé à Paris.Concrètement comment cela va-t-il se passer pour le salarié ?Le salarié sera potentiellement couvert par 4 couvertures successives en frais de soins :Niveau 1 : le socle minimal ANI pour tous les salariés.Niveau 2 : les entreprises pourront proposer un premier niveau d'assurance « surcomplémentaire »  d'entreprise (collective) pour certaines catégories de salariés (en fonction notamment des décisions prises en concertation avec leurs partenaires sociaux). Cette surcomplémentaire santé devra répondre aux nouveaux critères des contrats responsables, ce qui pourrait conduire à réviser à la baisse les couvertures dans certaines entreprises par rapport aux remboursements en place. L'employeur prendra en charge 50 % des cotisations.Niveau 3 : les entreprises pourront proposer un deuxième niveau de surcomplémentaire (collective) permettant de couvrir les salariés contre les dépassements d'honoraires pratiqués par les médecins (notamment dans les grandes villes et pour certaines spécialités). Cette surcomplémentaire sera négociée par l'employeur, mais financée par les seuls salariés.Niveau 4 : une troisième assurance  surcomplémentaire individuelle permettant au salarié de se protéger de manière volontaire et renforcée (par exemple : 300 % du tarif de référence de la Sécurité sociale pour les consultations de médecins généraliste ou spécialiste) ; elle sera à la charge du particulier.Hier, les trois premiers niveaux n'en faisaient qu'un et étaient tous cofinancés par l'employeur (à 50 %, voire au-delà) ; un salarié pouvait souscrire à titre individuel une surcomplémentaire pour certains postes de soins.Demain, il va devoir comprendre, analyser ces différents niveaux de couverture. En outre, cela va coûter plus cher au salarié, car une partie de ses cotisations d'assurance santé sera taxée à 14 % par l'Etat (au lieu de 7 %). Ce doit être cela le choc de simplification…Cyrille Chartier-Kastler (Fondateur du cabinet Facts & Figures et du site Good value for money) Jean-Michel Bezat Tous les gestionnaires européens de lignes à haute tension – à l’image de Réseau de transport d’électricité (RTE) en France – sont sur les dents. Vendredi 20 mars, entre 9 heures et 12 heures, une éclipse exceptionnelle cachera jusqu’à 80 % du soleil en Europe, entraînant l’« effacement » de 34 000 mégawatts (MW) de capacités des panneaux solaires disponibles.« Cette baisse brutale de la production photovoltaïque, si elle n’est pas instantanément compensée par d’autres moyens de production, pourrait faire peser un risque sur l’équilibre du réseau et entraîner des coupures d’électricité », prévient RTE, qui, ne parlant pas toutefois de black-out, ne dramatise pas.La filiale d’EDF indique qu’elle est mobilisée dans le cadre de la « coordination » des gestionnaires de réseaux européens, un travail indispensable à la sécurité de l’approvisionnement électrique du Vieux Continent.L’Allemagne sera la plus affectéeLa situation risque d’être particulièrement tendue entre 10 heures et 10 h 30 en cas de fort ensoleillement puisque, leur « combustible » étant gratuit, les centrales solaires sont sollicitées en priorité quand le soleil brille. Or, l’interconnexion des réseaux est de plus en plus importante et leurs gestionnaires devront réagir de manière coordonnée et instantanée lors de l’éclipse.Tous les pays ne sont toutefois pas logés à la même enseigne. L’Allemagne sera la plus exposée, puisque 17 000 MW de solaire (sur un total de 40 000 MW) seront touchés. Elle sera suivie de l’Italie (7 000 MW concernés sur 20 000 MW), puis de la France (2 000 MW sur 5 400 MW). L’équivalent, pour l’Hexagone, de deux réacteurs nucléaires, ce qui est a priori parfaitement gérable.Mais la France s’inscrit dans un contexte européen. « La baisse de la production photovoltaïque, si elle n’est pas compensée en quelques instants, pourrait entraîner un déséquilibre entre la production et la consommation, provoquant ainsi une variation importante de la fréquence électrique sur laquelle fonctionnent les réseaux des trente-quatre pays européens interconnectés », prévient RTE.Réglée sur 50 hertz (Hz), cette fréquence doit être maintenue entre 49,5 Hz et 50,2 Hz pour éviter que certaines centrales se déconnectent automatiquement du réseau pour protéger leur matériel.Des délestages, en cas d’urgenceCes gestionnaires sont réunis au sein d’une structure, l’European Network of Transmission System Operators (Ensoe-E), dont il existe un équivalent pour le gaz. Elle a arrêté un « plan d’action commun ». Les réserves de production seront accrues dans chaque pays durant la matinée de vendredi, notamment en France (+ 50 %).D’autres moyens de production, « essentiellement hydrauliques », seront mobilisés et « pourront être activés en moins de quinze minutes », indique RTE, qui pilote le réseau depuis son centre national d’exploitation du système (CNES) de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Des opérations de maintenance sur les interconnexions aux frontières ont été reportées pour optimiser les capacités d’échanges entre les pays. Dernière possibilité, mais seulement en cas d’urgence : des délestages, le courant étant momentanément coupé chez certains clients.Exportatrice nette de courant, la France pourrait aider ses voisins. Elle dispose de 14 000 MW de capacités d’échange à ses frontières. L’Allemagne, avec laquelle elle est globalement déficitaire sur l’année, pourrait avoir besoin d’une aide ponctuelle.Ce n’est pas la première fois que l’Europe connaît une telle éclipse solaire. En août 1999, un phénomène de même ampleur s’était produit, mais il n’avait eu aucun impact sur le réseau ; il est vrai que sur le Vieux Continient, la capacité photovoltaïque était alors cent fois inférieure à celle d’aujourd’hui. L’approvisionnement électrique de la France menacé en 2016-2017Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.03.2015 à 10h50 • Mis à jour le16.03.2015 à 12h10 | Anne Michel Le Forum mondial sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales, instance adossée à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a annoncé, lundi 16 mars, l’admission de la Suisse en « phase II » de sa procédure dite « d’examen par les pairs ».Cette annonce, qui survient après les affaires HSBC Private Bank et UBS (ces banques suisses accusées d’avoir permis de vastes systèmes de fraude fiscale pour des clients étrangers), valide les progrès réalisés, ces derniers mois, par la Confédération helvétique en termes de transparence. Elle accrédite surtout la volonté de Berne de lutter contre la fraude fiscale, au côté des grandes puissances.SwissLeaks : le parquet financier requiert le renvoi en correctionnelle de HSBCDerrière le « passage en phase II », terme abscons, se cache, en effet, une procédure approuvée par les membres du G20, visant à vérifier que les Etats disposent tous des lois et des règlements permettant réellement de s’échanger entre eux des informations sur leurs contribuables respectifs (possession de comptes bancaires à l’étranger, d’épargne, de parts dans des entreprises…).L’échange de renseignements est indispensable pour lutter contre la fraude et l’optimisation fiscale agressive. Il permet de faire aboutir les enquêtes diligentées par le fisc ou la justice des pays étrangers sur leurs ressortissants.Législation conforme, sur le papierLa Suisse était bloquée en « phase I » depuis 2011. Le passage en « phase II » signifie que sa législation autorise désormais des échanges d’informations (comptes bancaires, épargne, parts dans des entreprises…) conformes aux règles de transparence de l’OCDE. Au moins sur le papier.La Suisse renoncerait au secret bancaire en 2018Dans son rapport sur le pays, publié en marge de sa décision, lundi, le Forum fiscal mondial note les progrès accomplis par la Confédération au cours des mois écoulés : signature d’une convention multilatérale d’échange d’informations, outil clé de l’OCDE pour organiser la coopération entre Etats et lutter contre la fraude ; adoption d’une nouvelle loi permettant aux autorités suisses d’avoir accès aux informations bancaires confidentielles…Certains points restent toutefois à parfaire, par exemple dans le domaine des actions au porteur (identification des titulaires) ou en matière d’utilisation de données volées (en l’état actuel de la loi helvétique, de telles données ne peuvent être partagées avec les États).Le passage de la Suisse en « phase II » lui permet de franchir une étape importante dans la marche vers un système financier et fiscal plus transparent. Il éloigne aussi le pays du risque de se voir ficher sur une éventuelle future « liste noire » des pays non coopératifs en matière fiscale, à laquelle réfléchissent plusieurs grands pays du G20 pour la fin 2015 ou l’année 2016. Une telle liste a un effet négatif sur l’investissement dans les pays fichés.Examen en fin d’annéeMais il ne s’agit que d’une étape. Le cadre législatif est une chose. La pratique une autre. Et il reviendra aux experts mobilisés sur la « phase II » de l’examen – elle devrait se dérouler à la fin de l’année – de dire si les pratiques de la Suisse en matière d’échange d’informations sont elle aussi satisfaisantes.Ce n’est qu’une fois l’examen de « phase II » réussi que Berne sera considéré comme « compliant », c’est-à-dire en règle avec les standards internationaux. Le pays sera alors assuré de ne pas figurer sur une possible future liste noire.Aujourd’hui, en théorie, serait susceptibles de figurer sur une telle liste un groupe hétéroclite de pays, dont certains restent bloqués en « phase I » faute d’avoir modifié leurs lois (Brunei, les Îles Marshall, la Dominique, les Etats fédérés de Micronésie, le Guatemala, le Liban, le Liberia, le Panama, Nauru, Trinité-et-Tobago et le Vanuatu).D’autres ont échoué à l’examen de « phase II » (les Îles Vierges britanniques, Chypre, le Luxembourg et les Seychelles). Mesurant le danger de se voir mis au ban des nations, un grand nombre de ces pays déploie actuellement d’importants efforts, pour sortir de cette zone dangereuse.Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.03.2015 à 07h41 • Mis à jour le16.03.2015 à 10h23 | Denis Cosnard Le sort de la fusion entre les groupes français Lafarge et suisse Holcim, l’un des plus grands rapprochements industriels des dernières années, se joue cette semaine. Des négociations sous haute tension devaient avoir lieu dès lundi 16 mars pour tenter de sauver cet énorme projet, annoncé en 2014. Il doit donner naissance à un champion comptant plus de 130 000 salariés, pour un chiffre d’affaires supérieur à 30 milliards d’euros.Dimanche, Lafarge a reçu « un courrier du président du conseil d’administration de Holcim lui faisant part de la décision [de ce conseil] de ne pas poursuivre l’exécution » des accords, tels qu’ils avaient été négociés en juillet 2014, a indiqué le cimentier français dans un communiqué, lundi au matin.Ce même jour, à 10 heures, l’action Lafarge perdait plus de 4 % en Bourse.Deux points posent problème aux dirigeants du groupe suisse. La parité d’abord. Le projet initial reposait sur une « fusion entre égaux ». Or Holcim demande une modification de la parité fixée depuis l’origine, qui prévoit que, dans le cadre de l’offre publique d’échange (OPE) que lancera la société helvétique, les propriétaires de Lafarge recevront une action Holcim pour chacun de leurs titres.La fusion Lafarge-Holcim en pleine zone de turbulencesLafarge prêt à explorer une révision de la paritéSelon Bloomberg, Holcim ne souhaiterait plus verser que 0,875 action Holcim par titre Lafarge, soit 12,5 % de moins, compte tenu du décrochage de Lafarge en Bourse depuis quelques semaines par rapport à son fiancé suisse.Dans son communiqué, la direction de Lafarge se dit « prête à explorer la possibilité d’une révision de la parité en ligne avec les conditions de marché récentes ». En revanche, le groupe tricolore annonce qu’il n’acceptera « aucune autre modification des accords actuels ». Le motif : la remise en cause par Holcim de la gouvernance du futur groupe. Il devait en principe être dirigé par Bruno Lafont, l’actuel patron de Lafarge. Mais visiblement, les Suisses ne veulent plus de lui à ce poste. Un point de blocage. « Le conseil d’administration de Lafarge reste attaché au projet qu’il entend voir mis en œuvre », écrit celui-ci, soulignant qu’il s’agit d’une « fusion entre égaux ».Alors que le rapprochement repose sur une OPE d’Holcim qui fait perdre au groupe français son indépendance, le rôle clé donné à Bruno Lafont était censé marquer l’équilibre des forces, de même que le futur nom : LafargeHolcim. L’union est décidément un combat… Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard Séduire les entreprises étrangères, les convaincre que la France n’est pas un pays affreusement compliqué et en déclin, les inciter à y investir sans tarder… François Hollande est reparti à la charge, lundi 16 mars. A l’Elysée, le président de la République devait passer la matinée avec les dirigeants d’une poignée de filiales d’entreprises qui ont choisi l’Hexagone, comme Siemens et Roche, afin de « saluer leur succès » et de les montrer en exemple. Objectif : accélérer ainsi la reprise des investissements étrangers en France.Après trois ans de baisse, le nombre de projets lancés par des groupes internationaux est en effet remonté de 8 % en 2014, selon les pointages de l’agence nationale Business France. Cette structure publique a comptabilisé 740 décisions de ce type, qu’il s’agisse d’implantations nouvelles, d’extensions de sites existants ou de rachats d’entreprises en difficulté. Sur ce critère, 2014 constitue l’un des deux meilleurs exercices enregistrés depuis dix ans.Investir en France, « yes we can »« Cette hausse marque une inversion de tendance, se réjouit Muriel Pénicaud, la directrice générale de Business France. On sent un frémissement. Il ne faut pas mollir pour autant. Car nous ne sommes pas seuls à vouloir attirer les investissements étrangers qui arrivent en ce moment en Europe. C’est le moment d’y aller à fond ! »Trop tôt pour crier victoirePour les responsables publics, il est effectivement beaucoup trop tôt pour crier victoire. D’abord, la reprise de 2014 n’est pas due spécifiquement aux efforts de la France : toute l’Europe a bénéficié d’une hausse des investissements étrangers, évaluée à 17 % par Business France. La part de marché de l’Hexagone en Europe tend donc à décliner un peu.Une situation qui s’explique. D’un côté, les déclarations de l’ex-ministre de l’économie Arnaud Montebourg contre certains patrons comme ceux de Mittal ou Titan n’ont pu que renforcer les doutes des investisseurs. Même effet pour le décret pris par le bouillant ministre en mai 2014, en pleine bataille autour d’Alstom, pour allonger la liste des secteurs stratégiques dans lesquels les investissements internationaux sont soumis à une autorisation préalable du gouvernement. « Cela a suscité des questions pendant un mois, puis les gens ont compris que les autres pays font exactement la même chose, et que les interdictions sont très rares… puisque il n’y en a eu aucune »,tempère Mme Pénicaud.D’un autre côté, la mise en place du crédit d’impôt pour l’investissement et l’emploi (CICE) et la baisse de certaines charges sont de nature à renforcer l’attractivité de la France. Mais au total, l’image du pays reste un peu brouillée.Baisse du nombre d’emploisEnsuite et surtout, la légère progression du nombre d’investissements cache une baisse, au contraire, du nombre d’emplois concernés. Les projets décidés en 2014 ne doivent, en effet, permettre de créer ou sauvegarder que 25 478 emplois, selon les estimations des pouvoirs publics. C’est 14 % de moins qu’en 2013, et la plus mauvaise performance depuis douze ans. Ces dernières années, l’impact sur l’emploi des projets internationaux n’a cessé de décliner. Un problème majeur, car si François Hollande, Manuel Valls et leurs ministres sillonnent la planète pour répéter dans toutes les langues « La France est un pays pro-entreprises », c’est bien pour que cela crée des emplois. Or le compte y est de moins en moins.Fini le temps des énormes usines, comme celle inaugurée par Toyota à Valenciennes (Nord) en 2001, qui avait entraîné la création de 4 000 postes d’un coup. Désormais, les projets les plus massifs dépassent rarement 200 emplois. A l’image de la nouvelle unité chimique installée par l’américain Hexcel Fibers à Roussillon (Rhône-Alpes), une des opérations majeures de 2014, qui a permis le recrutement de 120 personnes.Les nouveaux habits des investissements chinois en FranceAu fil des ans, « les investissements changent, avec une forte progression du nombre de projets dans des activités à forte valeur ajoutée », constate-t-on chez Business France. En 2014, davantage de sociétés ont ainsi décidé d’implanter des sièges sociaux ou des centres de recherche et développement. A la clé, des emplois haut de gamme mais en quantité restreinte. Les investissements dans la production, eux, drainent toujours moins d’emplois, un reflet de la profonde crise de l’industrie en France.Faut-il craindre les investissements chinois en France ?Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.03.2015 à 22h32 Les syndicats représentatifs d'Air France ont annoncé samedi leur intention de boycotter la réunion « stratégique et sociale » convoquée lundi 16 mars au matin par la direction pour lancer la renégociation des accords d'entreprise. Dans un communiqué commun, les organisations représentatives de la compagnie, issues des élections professionnelles de la semaine dernière, disent « décliner l'invitation d'Alexandre de Juniac », PDG du groupe aérien.« La CFE-CGC, l'UNAC-CGC, FO, le SNPNC FO, la CFDT, l'UNSA Aérien, l'UNSA PNC, la CGT, le SNPL et le SPAF, réunis vendredi, considèrent que les multiples déclarations médiatiques d'Alexandre de Juniac, président de la holding Air France/KLM, compromettent le dialogue social au sein de la compagnie Air France », écrivent-ils dans un communiqué.Ils dénoncent la « méthode » du patron, qui a annoncé cette réunion « à la place du président d'Air France, par voie de presse et pendant le scrutin des élections professionnelles de la compagnie ». En outre, ils estiment que la rencontre, fixée « quelques heures avant le comité de nomination qui examinera son renouvellement à la tête de la holding », « répond à des enjeux qui ne sont pas ceux de la compagnie Air France et de ses salariés ».Lancer le plan PerformAlexandre de Juniac veut lancer la renégociation des accords d'entreprise. « L'objectif est de parvenir à signer les premiers accords vers la fin de l'été, en septembre, pour une mise en oeuvre sur les années suivantes », a-t-il expliqué.La direction entend remettre à plat les accords d'entreprise, catégorie de personnels par catégorie, en vue d'appliquer le plan Perform, plan stratégique qui prend le relais du plan de restructuration Transform (2012-2014) et prévoit des efforts supplémentaires en terme de productivité. Marie de Vergès (Jérusalem, correspondance) A en croire les derniers chiffres, la crise immobilière en Israël a encore de beaux jours devant elle. Le Bureau central des statistiques vient d’annoncer qu’en 2014 les mises en chantiers de nouveaux logements avaient baissé de 8 %. Voilà le gouvernement une nouvelle fois pris en défaut sur sa promesse d’accélérer les constructions pour résorber la pénurie et, partant, casser la flambée des prix. Un constat dont se serait sans doute volontiers passé le premier ministre sortant, Benyamin Nétanyahou, à la veille des élections législatives du 17 mars.Benyamin Nétanyahou, enfermé dans ses certitudesBien malgré lui, la situation dramatique du marché du logement s’est imposée comme un thème majeur de la fin de campagne. La publication, fin février, d’un rapport du contrôleur de l’Etat sur le sujet y est pour beaucoup. Ce document de 294 pages rassemble une noria de statistiques dressant un tableau effarant. On y lit qu’entre 2008 et fin 2013, les prix de l’immobilier ont bondi de 55 % et les prix à la location de 30 %, tandis que les salaires stagnaient.Aujourd’hui, pour devenir propriétaire, un Israélien doit aligner en moyenne 148 salaires mensuels, contre 103 en 2008. A titre de comparaison, ce chiffre est de 76 en France et de 64 au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas. Autre observation, la part de salaire consacrée au loyer est passée en moyenne de 29 à 38 % en cinq ans. Une augmentation si sévère qu’elle a contraint de nombreux ménages à couper drastiquement dans d’autres dépenses pour éviter de perdre leur logement.Une bureaucratie monstreConclusion, cette crise « affecte prioritairement les secteurs les plus faibles de la société et la classe moyenne », et, si la tendance se poursuit, elle risque de « nuire à l’économie tout entière », écrit le contrôleur, Joseph Shapira. Ce dernier pointe un doigt accusateur vers le gouvernement Nétanyahou, trop lent à se saisir du problème : il a fallu attendre l’été 2013 pour que soit enfin nommé un ministre du logement chargé « d’élaborer une politique de long terme ».Difficile pour l’Etat de nier sa responsabilité : 93 % des terres sont sous son contrôle. Leur administration est confiée à un organisme tentaculaire, l’Autorité des domaines publics (ILA). « La cause principale de la crise du marché, c’est que tout cela est très mal géré », analyse Jacques Bendelac, un économiste basé à Jérusalem. Une bureaucratie monstre et des politiques de planification inefficaces se traduisent par une insuffisance chronique de logements. Une étude de l’institut économique Taub, publiée fin 2014, révélait que la construction d’un immeuble résidentiel en Israël prenait, en moyenne, treize ans : deux ans pour la construction elle-même, mais onze ans pour venir à bout des différentes procédures administratives et obtenir les permis de construire !Une démographie dynamiqueDes dizaines de milliers de logements manquent donc pour satisfaire les besoins d’une population à la démographie très dynamique, renforcée par l’immigration. La presse locale regorge d’histoires de ces jeunes Israéliens forcés de déménager loin vers les périphéries ou de partager à plusieurs des appartements minuscules.Pour endiguer la crise, « il n’y a pas de solution miracle : il faut inonder le marché de terrains, construire plus et plus vite », souligne Jacques Bendelac. A l’exception du Likoud de M. Nétanyahou, peu disert sur le sujet, à peu près tous les candidats aux législatives rivalisent de propositions pour tenter de dégonfler la bulle.Donnée en tête du scrutin par les sondages, l’Union sioniste menée par le travailliste Isaac Herzog entend nommer un « tsar du logement » pour coordonner sa politique immobilière. Laquelle prévoit notamment la vente de lots subventionnés aux promoteurs, ceux-ci s’engageant en échange à construire des logements à des prix abordables.Une génération de plus en plus désenchantéeTrès actif sur ce terrain également, le fondateur du nouveau parti de centre droit Koulanou, Moshe Kahlon, qui se rêve en futur grand argentier israélien. Ancien ministre Likoud, il est l’homme de la réforme du marché du mobile en Israël, admiré pour avoir osé briser le monopole des trois opérateurs historiques. Ses recettes pour l’immobilier s’inspirent du même esprit : M. Kahlon promet de dissoudre l’ILA et de relancer ainsi la construction de dizaines de milliers de logements bloquée par la bureaucratie. Il veut réduire de treize à sept ans la chaîne de construction. Quant au Foyer juif, parti d’extrême droite de Naftali Bennett, il promet d’accélérer les mises en chantier… dans les colonies en Cisjordanie occupée.Quoi qu’il en soit, il ne sera guère aisé de répondre aux attentes d’une génération d’Israéliens de plus en plus désenchantée. « C’est très déprimant », se désole Jennifer Ashkenazi, 37 ans. Cette documentaliste et son mari, professeur à l’université, ont cherché en vain à acheter un appartement à Jérusalem, où ils vivent avec leurs deux jeunes enfants depuis un an et demi. « Nos seuls amis qui ont réussi à devenir propriétaires le doivent à l’aide de leurs parents, soupire-t-elle. A nos âges, c’est fou. »Israël, le pays de la vie chèreMarie de Vergès (Jérusalem, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Pellefigue Une loi votée le 9 mars 2010 prévoit que toutes les habitations doivent être équipées d'un détecteur de fumée au plus tard le 8 mars 2015. Son but est de réduire le nombre de victimes causées par les deux cent cinquante mille incendies domestiques enregistrés chaque année. La loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové (dite loi Alur), votée le 24 mars 2014, a quelque peu changé les règles. Marche à suivre pour respecter la nouvelle réglementation, qui entre en vigueur dans cinq jours.Un amendement à la loi Macron repousse l'installation des détecteurs au 1er janvier 2016. Bénéficie-t-on d'un répit ?Cet amendement précise que les propriétaires qui ont acheté ou commandé un détecteur de fumée avant le 8 mars 2015 ont jusqu'au 1er janvier 2016 pour l'installer. Le souci est que la loi Macron est en délibération au Sénat, puis reviendra en deuxième lecture à l'Assemblée Nationale. Dans le meilleur des cas, elle devrait être votée à la fin de mai.Or, l'obligation d'installer un détecteur est bien fixée au 8 mars. Si vous jouez la montre, vous serez donc dans un vide juridique pendant au moins deux mois. Avec, au bout du compte, l'obligation d'installer votre détecteur ou de le fournir à votre locataire. Bref, inutile de jouer avec le feu : respectez la règle dès dimanche prochain.Voir la vidéo : Détecteurs de fumée : le combat d'une mère en deuil Je suis propriétaire bailleur, quelles sont mes obligations vis-à-vis de mon locataire ?Si vous êtes propriétaire bailleur, la loi Alur prévoit que vous devez payer le détecteur et indiquer au locataire que c'est à lui de l'installer (les frais étant à sa seule charge s'il passe par un professionnel).Le problème c'est qu'un décret paru le 4 février 2015 contredit la loi Alur, puisqu'il précise que « la responsabilité de l'installation du détecteur de fumée incombe au propriétaire ».Alors, à qui faut-il se fier ? « Une loi ayant une portée juridique supérieure à celle d'un décret, c'est bien la loi Alur qui s'applique dans son intégralité », précise Arnaud Thamin, directeur de la maîtrise des charges chez Foncia.Un conseil : pour prouver que vous avez bien respecté les règles, adressez à votre locataire l'appareil par courrier avec une remise contre signature ou conservez la facture qu'il vous envoie et que vous devez lui rembourser.Si vous louez un logement après le 8 mars 2015, en revanche, vous devrez régler l'achat et la pose de ce détecteur de fumée dans l'habitation.Que se passe-t-il si je n'installe pas de détecteur ?Aucune sanction n'est prévue si vous n'installez pas votre détecteur de fumée. Si vous êtes locataire, vous devrez en revanche rendre à votre propriétaire, au moment de votre sortie des lieux, un appartement avec un détecteur de fumée installé. Sinon, il pourra vous facturer sa pose. Si vous êtes propriétaire, et que vous souhaitez vendre votre logement, il faudra que le détecteur soit installé avant la signature de l'acte définitif.Dans tous les cas, même si vous n'avez pas posé votre détecteur et que le feu se déclare dans votre logement, la garantie incendie reste acquise. « Si l'assureur ne peut pas exclure la garantie, il pourrait en revanche discuter du montant de l'indemnisation », met en garde Ganaëlle Soussens, avocate à Paris.Dois-je prévenir mon assureur ?Une fois le détecteur posé dans votre logement, vous devez notifier à votre assureur (qui gère votre contrat multirisque habitation) que vous avez respecté votre obligation. Adressez-lui un formulaire normalisé avec une copie de la facture de votre détecteur, le tout en accusé de réception.« Cette notification pourrait servir à faire baisser le tarif des contrats d'assurance, de 5 à 10 %, puisque le risque incendie sera réduit avec un détecteur de fumée », souligne Roxane Delamare, experte assurances chez A comme Assur.Quel détecteur dois-je installer ?L'appareil doit pouvoir détecter les fumées émises dès le début d'un incendie, et émettre un signal sonore suffisamment puissant pour réveiller des occupants endormis. Il doit être marqué CE et être confirme à la norme européenne harmonisée NF EN 14604.En moyenne, ce type d'appareil coûte autour de 20 à 30 euros. Comptez autour de 80 euros si vous achetez et faites poser votre détecteur.Lire : Plein feu sur le détecteur de fuméeOù doit-il être installé ?Les normes d'installation sont précises : le détecteur doit être vissé (et pas collé) en partie supérieure, dans un endroit le plus éloigné possible de la cuisine et de la salle de bains, de façon à éviter qu'il ne se déclenche à cause de la vapeur. Les endroits à privilégier sont les espaces ouverts, de type couloir ou palier devant les chambres. Idéalement, il est placé au centre du plafond. Si vous le fixez au mur, il doit être placé entre 15 et 30 centimètres du plafond. Les habitants d'une maison doivent fixer un détecteur par niveau, ceux qui logent dans un grand appartement ont intérêt à en installer au moins deux.Dois-je l'installer dans ma résidence secondaire ?Oui. Les détecteurs doivent être posés dans tous les lieux d'habitation : résidence principale, résidence secondaire, pied-à-terre, logements donnés en location.Mon syndic de copropriété doit-il installer des détecteurs dans mon immeuble ?Non. Cela est même absolument interdit dans les parties communes, de façon à ce que les habitants se calfeutrent chez eux, au lieu de sortir dans les couloirs, en cas d'incendie dans la copropriété.Est-ce toujours au locataire d'entretenir le détecteur ?Tous les locataires doivent entretenir les détecteurs (changement de pile, dépoussiérage), et les remplacer s'ils tombent en panne. Sauf si le logement est loué en meublé, avec un bail saisonnier, s'il s'agit d'un logement-foyer, d'un logement de fonction ou d'une résidence hôtelière à vocation sociale. Dans ces cinq cas précis, c'est au bailleur de vérifier le bon fonctionnement du détecteur.Marie Pellefigue 03.03.2015 à 17h33 • Mis à jour le03.03.2015 à 18h19 | Margherita Nasi (Propos recueillis par) Liberté, autonomie, fierté, quels sont les leviers qui motivent ces dirigeants ? Durant plusieurs semaines, Le Monde leur donne la parole, pour qu’ils dévoilent leur quotidien en décrivant quelques-unes de leurs journées, leur engagement, leurs contraintes, leur moyen d’agir sur leur activité, sur l’emploi… Deza Nguembock raconte sa quatrième journée.Lundi 9 février 2015. Un week-end ? Quel week-end ? Je ne l’ai pas vu passer car plongée dans les dossiers tout le temps… Quelle frustration lorsque j’ai dû arrêter mon ordinateur vers 3 heures du matin ! Mon objectif en termes de bouclage de dossiers n’est pas atteint. Vivement que je puisse recruter très prochainement pour alléger ma charge de travail. Avant d’éteindre l’ordinateur, j’envoie un message à mon contact chez France Télévisions avec qui j’ai rendez-vous ce lundi matin à 11 heures pour poursuivre les échanges sur le prolongement du partenariat sur la campagne « Piétinons les Préjugés ».La vie au travail, à la tête d’une petite entreprise, jour après jour : Vive l’entrepreneuriat ! (3/5)Nous avons besoin d’un bon soutien médiatique pour pouvoir toucher un maximum de personnes. Mon message concerne l’envoi de ma plaque d’immatriculation pour réserver une place de parking. En consultant mes emails vers 8 h 30, un message de mon contact m’informe qu’il lui est « impossible de réserver une place de parking pour le jour même ; Vigipirate oblige ». Rendez-vous reporté en fin de semaine. À 9 heures, je m’installe donc devant mon ordinateur à la maison et commence à travailler un dossier client.Soigner la collaboration avec la banqueA 10 heures, je m’arrête pour passer un coup de fil au Crédit coopératif qui est ma nouvelle banque ; celle qui a « sauvé » mon activité car aucune autre banque n’a été à l’écoute de mes besoins au moment où mon entreprise essayait de résister à la crise. Alors, je tiens à soigner cette collaboration avec des points réguliers pour dire où j’en suis. L’entretien dure une trentaine de minutes. François, un de mes collaborateurs free-lance, me rejoint chez moi. Nous devions initialement aller ensemble au rendez-vous à France Télévisions. Changement de cap et direction La Ruche, l’espace de travail collaboratif dédié aux entrepreneurs sociaux où se trouve notre siège, pour notre point hebdomadaire.Le point démarre avec la situation des dossiers clients puis prospects. Dassault Système, Transdev, Galeries Lafayette, Gustave Roussy… Je distribue les missions. Je décide des dossiers à poursuivre ou à archiver et de la stratégie à adopter.À 13 heures Rémi, l’un de nos graphistes free-lance, nous rejoint pour la deuxième partie du point de la semaine. Nous décidons de faire une pause déjeuner à 13 h 30 et je les invite au Comptoir général qui est juste collé à La Ruche ; un lieu atypique et très cosy, idéal pour s’aérer l’esprit avant de s’attaquer à des sujets de fond. Mes collaborateurs choisissent le poulet aux noix d’acajou accompagné de riz, tandis que je prends une salade créole.Présenter la stratégieIls parlent de tout et de rien et moi, je suis dans mes pensées, j’écoute sans trop intervenir. A 14 h 30, nous retournons à notre fief et là, je leur présente la stratégie que je pense la plus pertinente et efficace pour la campagne de crowdfunding. Chacun donne son avis et pose ses idées sur la table. Nous abordons les supports de communication à créer, les contreparties à proposer à nos contributeurs, les partenaires à toucher et le démarrage de la campagne.François nous quitte à 16 h 30 car il doit récupérer ses filles. Nous décidons d’approfondir sur la question des supports avec Rémi car mon rendez-vous téléphonique avec la plate-forme de prêts participatifs KissKissBankBank vient lui aussi d’être reporté : mon interlocuteur est au fond de son lit avec la fièvre.Deux exemples qui piétinent les préjugésPendant que nous travaillons avec Rémi, nous sommes interrompus par Gwen, une collègue de La Ruche qui travaille sur l’accessibilité et à qui j’avais demandé un audit sur nos sites que je souhaite rendre accessibles à tous les handicaps. Nous accueillons donc cette jeune femme qui nous présente les projets de sa boîte en nous disant que la « démo » serait disponible sous 48 heures.Elle est restée une quinzaine de minutes avant de prendre congé. À 17 h 45, Rémi part lui aussi récupérer son bébé pour le ramener à la maison. Deux exemples de pères responsables qui piétinent les préjugés sur l’implication des pères dans le soin apporté à leurs enfants ; soin très souvent perçu comme incombant aux mères.Je suis seule à tenir la « boutique ». J’ai l’impression de n’avoir pas beaucoup avancé dans mes dossiers, alors je reste à La Ruche jusqu’à 21 h 30. Une fois à la maison, je dîne, passe quelques coups de fil, puis je me remets au travail pour préparer mon intervention à la rencontre organisée par la Fédération des associations pour adultes et jeunes handicapés (Apajh) au Grand Palais, à Lille, le mardi 10 février. Une intervention comme grand témoin sur la Charte de Paris sur l’Accessibilité universelle, vaste sujet à la veille des dix ans de la loi de février 2005 encore appelée loi handicap.Malgré mon envie d’aller me coucher au plus tard à minuit et demi, je travaille jusqu’à 2 heures car je dois aussi organiser le travail de mes collaborateurs et préparer les briefs de création.Suite de ce témoignage : à lire lundi 9 mars sur lemonde.fr/emploiMargherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Sarah Belouezzane Les Français ne connaissent pas vraiment la marque, du moins pas dans les smartphones. Pour eux, comme pour la plupart des consommateurs occidentaux, Lenovo ne fait que des ordinateurs personnels. Pourtant le groupe chinois n’est rien moins, aujourd’hui, que le quatrième constructeur mondial de téléphones mobiles, selon le cabinet d’études Gartner, et il est devenu le numéro 3 mondial sur le créneau des seuls smartphones, avec l’acquisition de Motorola, réalisée fin 2014. Mais encore très très loin de l’américain Apple et du sud-coréen Samsung. Au Mobile World Congress, à Barcelone, l’un des grands rendez-vous mondiaux de la « planète mobile », la présence du champion asiatique, dont les smartphones sont disponibles dans la plupart des marchés européens, sur internet, est discrète. Pas de conférence de presse en grande pompe, comme son grand rival Huawei, mais un stand dans le hall 3, l’un plus prestigieux du salon malgré tout. Cette année, Lenovo est venu présenter un hybride entre le smartphone et l’appareil photo : le « vibe shot », vendu 349 dollars.COHABITATION, SELON LES MARCHÉSComme son concurrent Huawei, Lenovo ambitionne de conquérir le monde avec ses smartphones. Pour y arriver, le groupe a finalisé, en octobre 2014, le rachat de l’activité mobiles de Motorola, l’ex-star déchue des téléphones portables.Passée entre les mains de Google, avant de venir enrichir le portefeuille de produits de Lenovo, Motorola a parcouru un long chemin semé d’embûches et de smartphones lancés sans succès. La marque a eu le temps de se faire oublier du grand public.Mais Colin Giles, responsable des ventes de smartphone de Lenovo au niveau mondial, considère qu’il s’agit tout de même d’un atout considérable pour le fabricant chinois. Motorola n’est-il pas le nouveau fabricant du Nexus de Google, succédant ainsi à HTC, Samsung et LG ? Le choix du moteur de recherche est toujours interprété comme un signe de confiance en la qualité du constructeur.« Certes, il y a des efforts à faire pour rafraîchir l’image de la marque, mais Motorola est connue dans le monde et beaucoup en Chine », souligne M. Giles.Le responsable explique qu’au départ les deux marques cohabiteront, Motorola étant considéré comme plus premium et Lenovo plus agressif sur les prix. Pour autant, il est possible que, sur certains marchés, le groupe soit contraint de choisir afin de coller aux aspirations des consommateurs, mais aussi de profiter de la complémentarité géographique.« La marque Lenovo est en croissance en Chine, en Asie en général, en Afrique et en Amérique latine. Alors que Motorola est plus connu dans les pays occidentaux, concède M. Giles, Motorola est une marque plus haut de gamme et apporte de l’innovation, Lenovo, elle, a plus un esprit start-up, est agile, elle amène une autre manière de penser. Nous allons voir comment ça s’intercale. Là où le marché est très subventionné, ce sera Motorola, là où il repose plus sur la distribution et l’achat nu, ce sera Lenovo. Dans les grands marchés, nous garderons sûrement les deux ». Cela devrait être notamment le cas en Inde et en Chine, précise le responsable.NOUVELLE MARQUE POUR LE MARCHÉ CHINOISPour s’assurer une force de frappe mondiale plus importante, le groupe cherche à trouver le plus de synergies possibles entre les deux marques. « Les équipes de R&D ne seront pas fusionnées mais elles vont travailler en coordination profitant chacune du savoir faire de l’autre », explique M. Giles. L’américaine va par exemple bénéficier de l’expertise de la chinoise dans la logistique et la chaîne d’approvisionnement.Sur le marché chinois plus spécifiquement, Lenovo sait qu’il n’est pas seul. Il a en face de lui des marques comme Huawei, mais aussi et surtout Xiaomi. Ce dernier, véritable sensation nationale, lance plusieurs smartphones par an. Avec à chaque mois le même succès.Pour lutter contre ce concurrent d’un nouveau genre, chouchou des adolescents, Lenovo a annoncé, à l’automne 2014, l’arrivée d’une nouvelle marque dans son portefeuille : Shenqi, magique en anglais. « Shenqi sera agile, réagira vite aux demandes des consommateurs et sera basée sur un modèle centré autour du e-commerce et d’internet », explique M. Giles.Le groupe veut ainsi se lancer sur la même voie que Xiaomi qui arrive même à vendre ses smartphones sur Twitter. « En Chine, il y a tellement de compétition, qu’il faut savoir être prêt à bouger sans arrêt », insiste M. Giles.En attendant le groupe a lancé Motorola dans l’empire du milieu il y a quatre semaines et a déjà commercialisé deux smartphones, qui se sont « vendus bien mieux que ce à quoi on s’attendait », conclut M. Giles.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.03.2015 à 15h29 • Mis à jour le03.03.2015 à 18h14 | Alexis Delcambre Premiers grincements de dents à l’Agence France-Presse (AFP), trois jours après l’annonce erronée de la mort de Martin Bouygues. Mardi 3 mars, le syndicat SNJ-CGT a publié un communiqué offensif pour pointer ce qu’il estime être les causes structurelles de cette erreur, au delà des manquements individuels.Depuis samedi, la direction de l’agence s’est attachée à communiquer abondamment. Elle a d’abord annulé l’ensemble de ses dépêches sur le sujet - un geste rare. L’AFP et son PDG, Emmanuel Hoog, ont présenté leurs excuses, tandis que la directrice de l’information, Michèle Léridon - dont M. Hoog a refusé, samedi, la démission -, s’attachait à exposer les erreurs ayant conduit à cet accident.Lundi, la conférence de rédaction matinale a été intégralement consacrée à un débriefing des événements de samedi. La direction a reçu tous les protagonistes pour entendre leurs versions et aboutir à un récit détaillé. « C’est une instruction rédactionnelle », a expliqué Mme Léridon, sans cacher l’hypothèse de « sanctions ».Mais désormais, une partie de la rédaction trouve que la direction de l’agence en fait trop. « Nous ne voulons pas être dans une logique de bouc émissaire, s’inquiète un journaliste. Cet épisode appelle une réflexion collective sur la rapidité, les sources et l’aspect collectif du travail, plutôt que de cibler deux individus. » « Prisonniers de vos sources »Au sein de la rédaction, des journalistes s’affichent « solidaires » du journaliste du bureau de Rennes qui a subi le quiproquo avec le maire de Saint-Denis-sur-Sarthon (Orne) et de la rédactrice en chef adjointe qui a validé la dépêche. « Ce sont tous deux des professionnels estimés », dit-on. Qui auraient certes commis des erreurs de jugement, mais dans le contexte d’un improbable enchaînement de circonstances : une rumeur qui remonte accidentellement jusqu’à Paris ; un quiproquo téléphonique…Pour le SNJ-CGT la cause est entendue : l’origine de ces « erreurs humaines » est à rechercher dans « la désorganisation de la rédaction mise en place par la direction depuis plusieurs années ». Le syndicat pointe même une forme d’hypocrisie de la direction, sur la tension entre fiabilité et rapidité. Ainsi, le 8 janvier, au lendemain de l’attaque terroriste contre Charlie Hebdo, Emmanuel Hoog serait intervenu en conférence de rédaction pour déplorer que les noms des victimes aient été donnés trop tardivement par rapport à d’autres médias. « Ne soyez pas prisonniers de vos sources », aurait notamment recommandé le PDG.« Depuis samedi, il y a eu une pression de Hoog pour sur-réagir, estime un journaliste. Peut-être parce que cette affaire peut lui porter préjudice, alors que la campagne pour la présidence de France Télévisions bat son plein. » Le nom du PDG de l’AFP est en effet régulièrement cité parmi les postulants à la succession de Rémy Pflimlin, sur laquelle le CSA doit se pencher au mois d’avril.Pour M. Hoog, la séquence est amère. Le 19 janvier, à l’occasion des 70 ans de l’AFP, il accueillait François Hollande et le tout-Paris des médias au Palais Brongniart. Dans un discours qui se voulait un éloge du journalisme, prononcé devant les survivants de la rédaction de Charlie Hebdo, le président dénonçait un « temps médiatique réduit parfois à l’immédiateté » et soulignait l’importance de « dire juste » avant celle de « dire vite ».Des zones d’ombre persistantesL’origine de la rumeur qui a conduit l’AFP à annoncer par erreur la mort de Martin Bouygues reste mystérieuse. Dans une note interne retraçant les événements de samedi, l’agence fait état d’une rumeur partie de « la commune de La Roche Mabile sur la mort de Martin Bouygues qui y possède une maison ». Problème : selon le groupe Bouygues et la mairie de La Roche Mabile, ce n’est pas le cas. « Martin Bouygues n’a aucune attache dans l’Orne », a indiqué au Monde le porte-parole du groupe de BTP.Autre zone d’ombre : la nature précise du dialogue entre un journaliste de l’agence et le maire de la commune de Saint-Denis-sur-Sarthon. Selon l’agence, le journaliste a bien demandé au maire s’il pouvait lui confirmer la mort de Martin Bouygues, et ce dernier a répondu clairement par l’affirmative. Le maire conteste cette version et assure que le nom de « Bouygues » n’a pas été prononcé.Enfin, une inconnue subsiste sur l’intensité des efforts prodigués par l’AFP pour recouper l’information. Selon l’agence, plusieurs contacts politiques et économiques n’ont rien donné et les porte-parole du groupe Bouygues n’ont pas répondu au téléphone. Ceux-ci assurent avoir retourné l’appel dans la demi-heure, mais que la dépêche était déjà partie.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.03.2015 à 12h13 • Mis à jour le03.03.2015 à 12h30 | Sandrine Morel (Madrid, correspondance) Lundi 2 mars dans la soirée, la Commission nationale du marché des valeurs (CNMV), l’autorité boursière, a annoncé officiellement la décision du géant de l’immobilier espagnol Martinsa Fadesa d’engager un processus de liquidation. Les banques, qui avaient signé un accord pour lui permettre de restructurer et échelonner sa dette en 2011, n’ont pas approuvé son dernier plan. Celui-ci prévoyait de capitaliser la dette en échange de 70 % de la compagnie.Martinsa Fadesa laisse un passif de près de 6,995 milliards d’euros de dettes, dont 3,2 milliards auprès des banques. Elle n’a, pour les éponger, que 2,392 milliards d’euros d’actifs, soit un « trou » de 4,6 milliards.Pourquoi cette faillite est-elle symbolique ?La fin de Martinsa Fadesa est symbolique à trois titres. Tout d’abord, parce que le groupe est né en 2006, en plein boom de l’immobilier. En rachetant un autre groupe immobilier, Fadesa, pour 4 milliards d’euros, la compagnie Martinsa était alors devenue le premier promoteur de logements du pays, avec 13 milliards d’euros d’actifs immobiliers.Fernando Martin, son président, pensait avoir trouvé la poule aux œufs d’or. L’Espagne construisait alors autant de logements que l’Allemagne et la France réunies. Les banques prêtaient sans compter aux particuliers et aux promoteurs. Et les « seigneurs de la brique », comme M. Martin, semblaient régner sur le pays. Figure emblématique des nouveaux milliardaires espagnols, il avait même un temps présidé le Real Madrid.Martinsa Fadesa est également symbolique parce que, lorsque la bulle éclata en 2008, à peine deux ans après sa naissance, l’entreprise fit trembler le pays en annonçant la plus grande cessation de paiement jamais enregistrée, prélude à la crise financière espagnole.Avec près de 7 milliards d’euros de dettes, près de 45 banques parmi ses créanciers, elle mit trois ans à sortir de la cessation de paiement. En 2011, elle parvint à trouver un accord avec les banques, sans doute beaucoup trop ambitieux, pour solder sa dette en huit ans.Symbolique, cette faillite l’est par ailleurs parce qu’elle témoigne des nouvelles relations du secteur immobilier avec les banques. Depuis décembre 2013, incapable de faire face aux échéances financières auprès de ses créanciers, Martinsa Fadesa négocie avec ses banques, en vain.Les établissements financiers espagnols, qui ont dû multiplier les provisions sur les actifs toxiques ces dernières années, ne prennent plus de risques. Or, Martinsa Fadesa a encore affiché 313 millions d’euros de pertes en 2014. Bien que ce soit moitié moins que l’année précédente et que son chiffre d’affaires ait augmenté de 18 % en 2014, les banques ont, cette fois, préféré abandonner le groupe.L’assainissement du secteur immobilier espagnol est-il fini ?Non. La faillite de Martinsa Fadesa pourrait bien ne pas être la dernière. Le groupe Reyal Urbis, en cessation de paiement depuis deux ans, tente de négocier avec les banques pour effacer 80 % de sa dette, qui s’élève à près de 4 milliards d’euros. Il pourrait annoncer, lui aussi, sa liquidation courant mars, si aucun accord n’est trouvé.Cependant, l’assainissement du secteur est très avancé. Des dizaines de promoteurs ont déjà fait faillite depuis le début de la crise et les banques ont transféré 80 milliards d'euros d’actifs « toxiques » à la Sareb, une « bad bank » publique, chargée de mettre sur le marché par lots et à prix cassés l’héritage empoisonné de la bulle immobilière.À présent, l’immobilier semble montrer des signes de reprise, bien que timides. Après sept années de chute, le nombre de prêts immobiliers a légèrement augmenté, pour la première fois, en 2014 (+1,6 %). Le nombre d’autorisations pour de nouvelles constructions aussi (+ 1,7 %). Et dans sept régions d’Espagne, les prix sont repartis à la hausse, en particulier aux Baléares, en Cantabrie et aux Canaries. Enfin, en 2014, les banques sont parvenues à réduire pour la première fois le volume d’actifs immobiliers toxiques.« Le secteur se récupère doucement, convient l’économiste Julio Rodriguez, ancien président de la banque hypothécaire. Des fonds d’investissements internationaux ont acheté des promotions immobilières. On voit davantage de demandes. Néanmoins, il faudra du temps pour terminer cet assainissement. Nous partons de niveaux qui sont des minimums historiques en termes de construction et de ventes de logements. Et, fin 2013, l’Espagne comptait 570 000 logements neufs vides dont certains, sans doute, ne se vendront jamais. »L’immobilier pèse-t-il encore beaucoup sur l’économie et les banques espagnoles ?Oui. Selon les calculs du quotidien El Pais, à partir des résultats présentés ces derniers jours par les sept principales banques du pays, celles-ci ont bouclé 2014 avec 125 milliards d’euros de crédits et actifs immobiliers toxiques (impayés, saisies, terrains vagues,…). C’est énorme mais c’est quand même 7 milliards d’euros de moins qu’en 2013.Pour couvrir ces risques, les banques ont réalisé d’importantes provisions, qui couvrent 60 milliards d’euros. Les comptes de résultats de ces établissements ont donc déjà reflété en grande partie les pertes liées aux actifs pourris. Et des faillites, comme celles de Martinsa Fades, sont en grande partie déjà décomptées.En 2012, l’Espagne avait dû demander à Bruxelles une aide de 40 milliards d’euros pour son secteur financier et nationaliser plusieurs banques. Le temps semble venu de récupérer une partie des fonds injectés alors par le biais de la Sareb, qui a vendu des promotions à des fonds internationaux, ou par la vente d’actions de Bankia, banque nationalisée, qui retrouve la santé.« Il est probable que, de temps en temps, le gouvernement doive payer quelques nouvelles factures, au titre par exemple du schéma de protection des actifs, une sorte d’assurance couverte par le Frob, le fonds public de restructuration bancaire, pour les banques qui ont absorbé des établissements pourris, souligne M. Rodriguez. Mais ce ne sera plus aussi spectaculaire que ça l’a été. »Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Mercredi 4 mars s’ouvrira au tribunal correctionnel de Valence le procès, sur trois jours, de six directeurs régionaux du groupe de transport et de logistique Norbert Dentressangle, employés par trois filiales françaises du groupe (ND Silo, TND Volume et TND), et de ces dernières en tant que personnes morales. A l’issue d’une enquête décidée par le parquet, qui a duré trois ans, il leur est reproché des faits présumés de prêt de main-d’œuvre illicite, de marchandage et de travail dissimulé, dans le cadre de la sous-traitance avec des sociétés européennes.La CFTC du groupe, ainsi que des syndicats départementaux de la CFDT et l’Urssaf, notamment, sont parties civiles. Une centaine de chauffeurs étrangers devraient l’être aussi. Au cœur du dossier figure le « dumping social » dans le transport de marchandises, un argument qui a d’ailleurs été avancé par les employeurs lors de la grève des routiers en janvier 2015 pour refuser des augmentations de salaires. Or, certaines sociétés françaises organisent elles-mêmes ce « dumping social » en créant des filiales à l’étranger. Selon l’enquête, cela semble le cas chez Norbert Dentressangle.Quand les transporteurs français dénoncent un « dumping social » auquel ils contribuentLa question de la légalité de la sous-traitanceDans le cas présent, la question posée est celle de la légalité du mode d’intervention en sous-traitance, pour certaines opérations en France, de 1 200 salariés étrangers, dans le cadre d’un contrat entre leurs employeurs et les trois filiales mises en examen. Ces routiers étaient salariés de sociétés implantées dans leurs pays, elles-mêmes filiales du groupe Dentressangle : ND Polska, en Pologne, ND Portugal, et Transcondor en Roumanie.Ces conducteurs étrangers recevaient ainsi un salaire correspondant aux normes de leur pays. Soit, pour un chauffeur polonais, deux ou trois fois moins qu’un Français. Or, selon la CFTC du groupe, la directive européenne sur les travailleurs détachés, censée protéger les entreprises européennes du « dumping social », aurait dû s’appliquer. Les salariés auraient alors perçu une rémunération équivalente à celle perçue par leurs homologues français, seules les charges sociales étant versées dans le pays d’origine au niveau en vigueur dans ces Etats.Autre possibilité, décrite par une source proche du dossier : ces routiers auraient dû être salariés des filiales françaises dans la mesure où ils prenaient leur travail en France après avoir été transportés en minibus depuis leur pays d’origine vers l’Hexagone, où les attendaient des camions immatriculés à l’étranger.Le mode opératoire choisi par Dentressangle est évidemment moins coûteux. Le procès devra déterminer s’il est légal. « Il n’y a aucune infraction », assène Joseph Aguera, l’avocat des six cadres et des filiales françaises, qui ne veut pas en dire plus. Mais l’enquête dirigée par l’Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI), avec l’inspection du travail et les gendarmes de la région Rhône-Alpes, a permis de décortiquer l’organisation mise en place.« Beaucoup d’éléments de l’enquête montrent que tout était piloté depuis la France, relève Georges Meyer, l’avocat des syndicats, les plannings des conducteurs, les rotations de personnels, les sanctions, l’attribution de primes, etc. »Selon cet avocat, les sociétés censées employer ces conducteurs n’avaient en réalité « aucun pouvoir sur eux, aucune autonomie ». Il s’agirait donc, à ses yeux, de fausse sous-traitance.« C’est un procès très important pour nous, qui permettra d’avoir une décision juridique sur l’application de la directive européenne relative au détachement de travailleurs, souligne Pascal Goument, président de la CFTC du groupe Dentressangle. Nous dénonçons cette pratique depuis 2005, à l’arrivée des premiers routiers polonais. A l’époque, 98 % des contrats de travail étaient français. Aujourd’hui, c’est 25 % à 30 %. Le groupe recourt à des routiers étrangers pour faire le travail que les Français faisaient avant. »Pour autant, M. Goument n’estime pas que sa démarche se fait contre le travail des étrangers. « Dans les années à venir, il va manquer 700 000 conducteurs pour le transport de marchandises et de voyageurs. Il y aura de la place pour tout le monde », assure-t-il.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Beuve-Méry Le marché mondial de l’art « Fine Art » - c’est-à-dire hors antiquités, biens culturels anonymes et mobilier - a connu en 2014 « une nouvelle année record », selon le 13e rapport annuel réalisé par Artprice et son partenaire chinois AMMA (Art Market Monitor of Artron), rendu public mardi 3 mars. Les ventes ont atteint « le résultat historique de 15,2 milliards de dollars (13,5 milliards d’euros) aux enchères publiques, soit une croissance de 26 % par rapport à 2013 (12,5 milliards de dollars). »En revanche, le nombre d’œuvres vendues dans le monde reste relativement stable par rapport à 2013 : 505 000 adjudications. Quant au taux d’invendus, il est parfaitement stable depuis quatre ans, à 37 % en Occident et à 54 % en Chine. « Ce qui démontre l’absence de spéculation », selon Thierry Ehrmann, président d’Artprice.L’année 2014 a aussi été marquée par un record de 1 679 enchères supérieures à 1 million de dollars, soit quatre fois plus qu’il y a dix ans. 125 œuvres ont été vendues 10 millions de dollars ou plus (hors frais), contre seulement 18 en 2005. En une décennie, la progression est de 300 %, selon Artprice.Les résultats des principaux acteurs du secteur témoignent de cette année record. Lundi 2 mars, à New York, Sotheby’s a annoncé avoir atteint en 2014 un nouveau record historique de ventes, à 6, 1 milliards de dollars (5,4 milliards d’euros), en hausse de 19 % sur 2013.L’entreprise américaine occupe la deuxième place des maisons aux enchères, derrière Christie’s. Fin janvier, sa rivale britannique avait annoncé avoir engrangé des ventes pour un montant historique de 8,4 milliards de dollars en 2014, en hausse de 12 % sur un an.Les maisons d’enchères ne connaissent pas la criseLA CHINE, PREMIER MARCHÉ MONDIALEn termes de zone géographique, la Chine confirme sa place de première puissance mondiale devant les États-Unis, avec un produit de ventes de 5,66 milliards de dollars, en baisse toutefois de 5 % par rapport à 2013.En retrait de 14 %, l’art contemporain montre quelques signes d’essoufflement en Asie. L’année a été en revanche exceptionnelle aux États-Unis avec une envolée de 41 % des ventes, à 4,8 milliards de dollars.En progression de 35 %, le Royaume-Uni conforte sa troisième place, avec 2,8 milliards de dollars. La France arrive en 4e position, loin derrière, avec 496 millions de dollars, en baisse de 10 % sur 2013.Pour M. Ehrmann, ce dynamisme mondial est aussi porté par l’économie muséale. « Il s’est créé plus de musées entre 2000 et 2005 que durant tout le XIXe et le XXe siècle et il s’ouvre dans la Grande Asie un musée par jour ».Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.03.2015 à 07h53 | Philippe Jacqué Croissance, bénéfices, recrutements… Cela faisait sept ans que l’industrie automobile européenne n’avait plus utilisé ce vocabulaire. Comme devrait le démontrer le Salon de l’auto de Genève, qui ouvre ses portes à la presse mardi 2 mars, le secteur est en train de sortir du marasme et de retrouver un certain optimisme. « On sent une atmosphère bien plus détendue chez les constructeurs », confirme Laurent Petizon, du cabinet AlixPartners.« C’est que l’on constate une vraie reprise des ventes partout sur le continent », explique Jacques Rivoal, le patron du groupe Volkswagen en France. Après trois années de chute continue des immatriculations, pour toucher un seuil à 11,8 millions de véhicules particuliers en 2013, le marché se redresse. En 2014, les ventes ont progressé de 5,6 %, passant la barre des 12,5 millions d’unités. L’année 2015 a commencé sur les mêmes bases : les immatriculations ont progressé de 6,7 % dans toute l’Europe.« Sur le continent, le marché devrait évoluer de 3 % à 4 % cette année », prévoit Flavien Neuvy, de l’Observatoire Cetelem. Le cabinet d’audit EY anticipe la même croissance, tandis qu’IHS s’attend à une croissance de 3 % du marché en 2015. Les constructeurs, échaudés par les années précédentes, restent prudents. PSA s’attend à 1 % de croissance, Renault est plus optimiste avec une fourchette de 1 % à 2 % de progression cette année. « Beaucoup d’indicateurs sont au vert en 2015, reprend M. Neuvy. Tout d’abord, l’optimisme revient avec la reprise progressive de l’économie. Tous les pays du continent anticipent une croissance de leur produit intérieur brut (PIB) cette année. Etant donné la forte corrélation entre l’amélioration des indicateurs macroéconomiques et le marché automobile, les ventes devraient reprendre. Les entreprises vont, dans un premier temps, renouveler leur flotte. Dans un second temps, si le chômage baisse, les particuliers vont racheter des véhicules. » Que le marché progresse de 1 % à 4 %, l’Europe ne renouera pas avant l’année 2020 avec un niveau de 16 millions d’immatriculations, celui enregistré avant la crise de 2007. « Nous sommes dans un scénario de croissance molle, indique M. Petizon. Nous ne sommes pas à l’abri d’une bonne surprise, avec la chute à la fois de l’euro et du pétrole, ainsi que la persistance du crédit très abordable, mais il faudra encore attendre pour voir un décollage du marché. » Pour l’instant, le marché européen se redresse grâce à la croissance du marché britannique (9,3 % de croissance en 2014), portée par les taux de crédit très bas, ainsi qu’au rétablissement des marchés étrillés par la crise comme l’Espagne (18,4 %), l’Irlande (29,6 %), le Portugal (34,8 %) ou la Grèce (21,3 %). « Tous ces marchés reviennent de très très loin, rappelle Denis Martin, chargé de la zone Europe chez PSA. Si le marché espagnol se redresse, il faut se méfier, car il est aidé par une prime à l’achat… Pour l’instant, le vent de la reprise se fait sérieusement attendre. » REPRISE DES GAINSMalgré la faiblesse du marché, la majorité des constructeurs ont renoué avec les bénéfices sur le Vieux Continent. « Depuis 2007, la région Europe n’avait pas été rentable pour PSA sauf sur l’année 2010, qui avait été marquée par les primes à la casse », rappelait récemment Jean-Baptiste de Chatillon, le directeur financier de PSA. Volkswagen et Renault dégagent également des profits en Europe.Fiat a retrouvé les bénéfices opérationnels sur la zone au dernier trimestre 2014 et s’attend à une sérieuse reprise de ses gains en 2015. « En limitant au maximum les lancements de nouveaux modèles, et donc les frais afférents, Fiat a fait d’importantes économies. Heureusement qu’il est dans le vert en Europe ! En attendant, il n’a rien à offrir en concession, mise à part son dernier dérivé de la Fiat 500, le 500 X », commente Bertrand Rakoto, du cabinet D3 Intelligence.Seuls les constructeurs américains continuent à essuyer de lourdes pertes en Europe, qui inclut, selon leur comptabilité, la Russie, actuellement en pleine déconfiture. Ford a affiché 900 millions d’euros de pertes, en baisse d’un demi-milliard, tandis que General Motors, et sa filiale locale Opel-Vauxhall, ont encore accumulé dans la zone 1,2 milliard d’euros de pertes en 2014, contre 900 millions un an plus tôt.« Les constructeurs ont renoué avec les bénéfices pour deux raisons principales, souligne M. Petizon. Tout d’abord, les nouveaux véhicules mis en vente ont rencontré du succès, à l’image des Captur de Renault, de la 2008 ou de la 308 de Peugeot… Comme cela fonctionne bien, et qu’en plus c’est plus rentable, les constructeurs gagnent de l’argent. Ensuite, ils ont également bénéficié de leurs efforts de restructuration. »AUGMENTATION DES VOLUMESAprès les fermetures d’usines (Aulnay-sous-Bois en région parisienne, Bochum en Allemagne, etc.) ou de lignes de production sur certains sites, les groupes ont baissé leur capacité de production tout en augmentant les volumes produits. Selon le cabinet Inovev, la production automobile européenne a augmenté de 3,6 % en 2014 par rapport à 2013, à 16,20 millions de véhicules particuliers et utilitaires.Mécaniquement, le taux d’utilisation des usines est remonté. Et les pertes chroniques ont été en partie effacées. Désormais, « à chaque frémissement du marché, les constructeurs réussissent à gagner de l’argent. Ils ont tellement serré les coûts, qu’ils profitent désormais de la moindre brise », constate M. Petizon.Et cette reprise en permet une autre, encore très modeste, celle de l’emploi. En Italie, Fiat devrait recruter 1 500 personnes cette année pour son site de Melfi (dans la province italienne de Potenza), qui assemble la Jeep Renegade et le 500 X. En février, Renault a annoncé l’embauche de 1 000 personnes pour ses usines françaises et ses services d’ingénierie, tandis que Ford étoffe ses équipes pour accélérer les cadences de production. De bon augure.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.03.2015 à 20h49 • Mis à jour le03.03.2015 à 11h29 L'Américain Bill Gates, cofondateur de Microsoft, reste l'homme le plus riche du monde avec une fortune qui atteint désormais 79,2 milliards de dollars (70,7 milliards d'euros), selon le classement annuel du magazine Forbes publié lundi 2 mars.C'est 3,2 milliards de plus que l'an dernier, selon ce classement, dont le Mexicain Carlos Slim, magnat des télécommunications, occupe la deuxième place, avec une fortune estimée à 77,1 milliards de dollars (+ 5,1 milliards depuis l'an dernier).Lire notre décryptage : La concentration des richesses dans le monde en graphiquesL'homme d'affaires américain Warren Buffett occupe la troisième place avec une fortune de 72,7 milliards de dollars (+ 14,5 milliards en un an). Il en détrône l'Espagnol Amancio Ortega, fondateur de la marque de vêtements Zara, désormais numéro 4 avec 64,5 milliards (+ 0,5 milliard en un an).Il s'agit du seul bouleversement par rapport à l'an dernier, pour les cinq hommes les plus riches du monde : le cinquième reste Larry Ellison, le fondateur d'Oracle, avec 54,3 milliards de dollars.LILIANE BETTENCOURT, PREMIÈRE FEMME LA PLUS RICHELa première femme du classement est la Française Liliane Bettencourt, l'héritière de L'Oréal, dixième personne la plus riche au monde avec 40,1 milliards de dollars (+ 5,6 milliards par rapport à 2014). Le Français Bernard Arnault, propriétaire du groupe de luxe LVMH, est treizième, avec 37,2 milliards de dollars.Le jeune fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, 30 ans, entre dans le top 20, désormais à la seizième place avec 33,4 milliards de dollars (contre 28,5 l'an dernier).Ces milliardaires ouvrent la marche d'un groupe d'ultrariches de plus en plus nombreux : le monde compte désormais un nombre record de 1 826 milliardaires, contre 1 645 l'an dernier, selon Forbes, qui précise que quarante-six d'entre eux ont moins de 40 ans.A l'occasion de la publication de son palmarès des quatre cents Américains les plus riches, le magazine avait déjà couronné, à la fin de septembre, le fondateur de Microsoft pour la vingt et unième année consécutive.Lire : Pour la vingt et unième année consécutive, Bill Gates est l’Américain le plus riche Sarah Belouezzane Ce n’était jusqu’à présent qu’une rumeur dont le simple écho faisait pâlir les opérateurs de téléphonie mobile. Elle vient d’être confirmée : Google a annoncé, lundi 2 mars, lors d’une conférence au Mobile World Congress de Barcelone, la grand-messe de la téléphonie mobile, qu’il allait devenir opérateur. Le moteur de recherche est en discussion avec des acteurs américains de la téléphonie pour devenir opérateur virtuel. Il louerait le réseau de ces entreprises – certains évoquent T-Mobile, entre autres – afin de vendre son propre service « dans les prochains mois ».Mais attention, prévient Sundar Pichai, chargé de produits à Google, le groupe n’a pas vocation à devenir un opérateur à grande échelle comme le sont les géants du secteur tels AT&T ou Verizon aux Etats-Unis, ou Orange en France. Du moins pas tout de suite. La firme de Moutain View voit plutôt cette opération comme un moyen de tester ses innovations et de pousser l’industrie à les adopter. Le groupe, qui édite le plus répandu des systèmes d’exploitation de smartphone, Android, veut ainsi pouvoir essayer les produits qu’il crée sur un réseau dont il maîtrise les paramètres.Lire aussi : Google lorgne les réseaux de téléphonie mobile américainsUne nouvelle qui ne réjouit pas les opérateurs téléphoniques. Ces derniers ont peur de le voir venir chasser sur leurs terres. Les obligeant à changer leur mode de fonctionnement, ou pourquoi pas leurs prix pour ce qui est des Etats-Unis. Le moteur de recherche dispose déjà d’un réseau de fibre optique dont il commercialise le service dans certaines villes des Etats-Unis. Ce que les opérateurs voient déjà d’un très mauvais œil, incertains de l’issue d’une bataille contre ce concurrent d’un nouveau genre.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.03.2015 à 18h10 • Mis à jour le03.03.2015 à 17h37 | Alexandre Pouchard, Elvire Camus et Alice Fabre A trois semaines des élections départementales, Nicolas Sarkozy lance l'offensive contre le Parti socialiste et contre le gouvernement, dans un entretien au Figaro du lundi 2 mars.Lire : Nicolas Sarkozy contre-attaque sur le terrain économiqueL'ancien président de la République tire un bilan catastrophiste de son successeur François Hollande, en citant des chiffres en pagaille. Quitte, parfois, à utiliser des raccourcis ou à avoir la mémoire courte.Chômage : l'amnésieCe qu'il a dit :« La baisse de 19 100 chômeurs à la fin du mois de janvier dans la seule catégorie A n'est rien comparée à la hausse de 193 400 chômeurs enregistrée au cours de la seule année 2014 et à celle des quelque 590 000 chômeurs supplémentaires depuis l'élection de François Hollande en mai 2012. » Pourquoi c'est trompeurEn pointant le mauvais bilan de François Hollande dans sa lutte contre le chômage, Nicolas Sarkozy cherche, en creux, à valoriser le sien… qui n'est pas plus flatteur.Malgré une baisse du chômage en ce mois de janvier, le gouvernement socialiste n'est pas parvenu à réduire de manière durable le nombre de demandeurs d'emploi. Fin 2014, ces derniers, en catégorie A (sans aucune activité), étaient 189 000 de plus que fin 2013, soit un chiffre proche de ce qu'évoque Nicolas Sarkozy. Depuis l'élection de François Hollande, en mai 2012, ils sont 558 400 de plus – et non 590 000 comme l'affirme M. Sarkozy. Les chiffres donnés par l'ancien chef de l'Etat sont donc globalement exacts, ou tout du moins dans le bon ordre de grandeur.Mais ce qu'il ne dit pas, c'est que son propre bilan n'est pas meilleur. Entre mai 2007, date de l'élection de M. Sarkozy à l'Elysée, et janvier 2010 (pour reprendre une période similaire à celle retenue pour le bilan de François Hollande), le nombre de demandeurs d'emploi sans activité avait augmenté de 520 700. Soit un ordre de grandeur assez semblable. Au terme du quinquennat, en mai 2012, les chômeurs de catégorie A étaient 783 300 de plus qu'en mai 2007.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1425295070511 .graphe").css("height", 450)$("#container_1425295070511 .title").empty()if ("Evolution du chômage depuis l'élection de Nicolas Sarkozy en mai 2007"!= ""){Evolution du chômage depuis l'élection de Nicolas Sarkozy en mai 2007")}$("#container_1425295070511 .subtitle").empty()if ("Nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A en France métropolitaine"!= ""){Nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A en France métropolitaine")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1425295070511 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/xls/ser_nat_CVS-NZE88.xls", _blank ); 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Cela s'est traduit par des hausses d'impôts importantes dans les budgets successifs de ces dernières années. Ainsi, plus de 40 milliards d'euros de hausses d'impôts ont été votées, pour les entreprises et les ménages, depuis 2012.Mais la tendance à la hausse des impôts avait été initiée… pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. En 2011, les plans de rigueur élaborés par le gouvernement Fillon ont conduit à 16 milliards d'euros de hausse cette année-là, à 13 milliards d'euros en 2012 et 1,8 milliard en 2013, selon le rapport sur les prélèvements obligatoires publié chaque année en annexe du budget.Dépenses publiques : un niveau jamais atteintCe qu'il a dit« C'est encore la première fois que les dépenses publiques représentent 57 % du PIB et les prélèvements obligatoires 45 %. L'écart par rapport aux autres pays européens est devenu énorme : 7 points de PIB (...) par an d'écart en matière de dépenses publiques par rapport à la moyenne européenne et près de 8 points de PIB en matière de prélèvements obligatoires. »C'EST VRAI MAIS...Comme le souligne Nicolas Sarkozy, c'est effectivement la première fois que les dépenses publiques atteignent un niveau aussi important, à 57 % du PIB. Mais la tendance n'est pas nouvelle : elles ont augmenté entre 2007 et 2012, quand M. Sarkozy était au pouvoir – avec toutefois une parenthèse de deux années de baisse en 2010 et 2011 (– 0,8 % au total). Sous la présidence Hollande, les dépenses publiques ont continué à progresser.M. Sarkozy dit vrai quand il parle d'un écart de 7 points du PIB par rapport à la moyenne européenne. Depuis 2009, la part des dépenses publiques de la zone euro reste stable (autour de 50 % du PIB). La France continue donc de creuser l'écart.Les prélèvements obligatoires (impôts, taxes, cotisations), eux non plus, n'ont jamais été aussi élevés, à 44,7 % du PIB en 2013. Mais l'ancien chef de l'Etat semble oublier qu'il a contribué à cette hausse progressive pendant qu'il était président. Ainsi, après une sensible baisse de 40,7 milliards d'euros entre 2008 et 2009 (notamment due à l'effet de la crise et à la récession en France cette année-là), les prélèvements obligatoires ont de nouveau augmenté à partir de 2009 pour atteindre 43,7 % du PIB en 2012. Cela a représenté une hausse de 94,4 milliards d'euros entre 2007 et 2012.Il est difficile de comparer les chiffres des prélèvements obligatoires en France et au niveau européen. L'institut européen de statistique Eurostat a une méthode de calcul différente qui aboutit à un niveau de prélèvement légèrement supérieur que celui de l'Insee (47 %). Avec cette source, la France se situe 7 points au-dessus que la moyenne européenne (40,6 %), comme le dit M. Sarkozy.De plus, les comparaisons internationales des prélèvements obligatoires sont toujours délicates. D'une part, la stricte étude de ce paramètre ne tient pas compte des systèmes sociaux spécifiques à chaque pays (sécurité sociale, retraite, etc.), et d'autre part l'Etat a d'autres moyens d'intervenir que l'impôt ou les cotisations, comme le recours à l'emprunt.La loi Macron n'en fait pas assez pour les entreprisesCe qu'il a dit :Nicolas Sarkozy fustige également la loi sur l'activité et la croissance, dite « loi Macron » du nom du ministre de l'économie. Il juge que ce texte ne permettra « [pas] d'augmenter la croissance » et ironise sur une loi trop anecdotique et pas assez en faveur des entreprises :« Les chefs d'entreprise ont besoin de baisses massives de charges et le gouvernement leur parle de la libéralisation du transport en autocar. Cherchez l'erreur. »Pourquoi c'est exagéréLa loi défendue par le ministre Emmanuel Macron, dont l'objectif est de déverrouiller les règles qui empêchent l'initiative, la concurrence et la baisse des prix, comporte plusieurs volets favorables aux entreprises, comme la simplification du droit au licenciement. L'article 101, consacré à cette réforme, précise que les indemnités données aux salariés dans le cadre de plans sociaux devront désormais être proportionnelles aux moyens de l'entreprise en difficulté et non plus aux moyens du groupe auquel cette entreprise appartient. Or, une société en redressement ou en liquidation dispose par définition de très peu de moyens, ce qui réduit presque systématiquement les indemnités aux salariés. L'article 101 rend également possible un licenciement plus rapide des salariés.Lire les explications : Loi Macron : un détricotage discret du droit du licenciement économiqueCe texte a d'ailleurs été salué par le Medef, principale organisation patronale. En décembre 2014, dans un entretien à RFI, le président du pôle entrepreneuriat du syndicat, Thibault Lanxade affirmait que « ce que propose aujourd'hui Emmanuel Macron [allait] véritablement dans la bonne direction ».Au sujet de la loi Macron, Nicolas Sarkozy accuse également le gouvernement d'avoir voulu « régler le sort des notaires », alors que le ministre de l'économie a cédé à la pression des professions réglementées en renonçant, début février, au dispositif tarifaire prévu au départ pour les professions juridiques.Croissance : trois années en berne pour la FranceCe qu'il a dit :« Depuis que les statistiques existent, c'est la première fois que la France enchaîne trois années de croissance quasi nulle : 0,3 % en 2012, 0,3 % en 2013 et 0,4 % en 2014. »C'est vraiAprès une croissance de 2,1 % en 2011, l'Insee a observé une progression quasi-nulle du produit intérieur brut (PIB) pendant trois ans d'affilée : 0,3 % en 2012, 0,3 % en 2013 et 0,4 % en 2014. Depuis 1950, date des premières statistiques de l'institut disponibles sur l'évolution du PIB, c'est effectivement la première fois que le pays enregistre une croissance durablement aussi faible.Cependant, Nicolas Sarkozy a lui aussi connu des années compliquées au cours de son quinquennat. La croissance économique, qui s'établissait à 2,4 % en 2007, a chuté en 2008 à 0,2 % avant d'être très nettement négative en 2009 (– 2,9 %) au plus fort de la crise économique mondiale. Ces deux années difficiles ont été suivies d'une reprise, avec une croissance de 2 % en 2010 et 2,1 % en 2011.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1425292177441 .graphe").css("height", 450)$("#container_1425292177441 .title").empty()if ("La croissance française depuis 1950"!= ""){La croissance française depuis 1950")}$("#container_1425292177441 .subtitle").empty()if ("Le pays a connu seulement trois années (1975, 1993 et 2009) de baisse nette du PIB, mais la croissance est très faible depuis 2012"!= ""){Le pays a connu seulement trois années (1975, 1993 et 2009) de baisse nette du PIB, mais la croissance est très faible depuis 2012")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1425292177441 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&id=159", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Insee, comptes nationaux, base 2010. 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(...) En cinq années, nous n'avons pas retiré un seul texte sous la pression de la rue ou utilisé une seule fois l'article 49-3 au Parlement. »C'est plutôt vraiFace au mécontentement d'une partie des députés socialistes « frondeurs » face à certaines dispositions de la loi Macron, le gouvernement a utilisé l'article 49, alinéa 3 de la Constitution. Ce dernier permet de mettre en jeu la responsabilité du gouvernement pour faire adopter un texte : soit la motion de censure est rejetée et le projet de loi est ainsi adopté en bloc, soit, dans le cas inverse, la loi est rejetée et le gouvernement est renversé, ce qui oblige le président à nommer un nouveau premier ministre. Cette « arme » part du principe que des députés de la majorité pourraient voter contre un texte du gouvernement mais sans aller jusqu'à le renverser.Au cours de son quinquennat, Nicolas Sarkozy n'a effectivement jamais utilisé le « 49-3 ». .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1424192711331 .graphe").css("height", 450)$("#container_1424192711331 .title").empty()if ("La gauche a plus utilisé le 49-3 que la droite"!= ""){La gauche a plus utilisé le 49-3 que la droite")}$("#container_1424192711331 .subtitle").empty()if ("Nombre de recours au 49-3 par gouvernement dans la Ve République"!= ""){Nombre de recours au 49-3 par gouvernement dans la Ve République")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1424192711331 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:30, endOnTick:true, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Michel Debré","Georges Pompidou","Maurice Couve de Murville","Jacques Chaban-Delmas","Pierre Messmer","Jacques Chirac","Raymond Barre","Pierre Mauroy","Laurent Fabius","Jacques Chirac","Michel Rocard","Édith Cresson","Pierre Bérégovoy","Édouard Balladur","Alain Juppé","Lionel Jospin","Jean-Pierre Raffarin","Dominique de Villepin","François Fillon","Jean-Marc Ayrault","Manuel Valls"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Recours", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 4 ], [ "", 6 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 8 ], [ "", 7 ], [ "", 4 ], [ "", 8 ], [ "", 28 ], [ "", 8 ], [ "", 3 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ], [ "", null ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 1 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1424192711331 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Depuis la révision constitutionnelle de 2008 portée par… Nicolas Sarkozy, l'utilisation du « 49-3 » a été limitée. Son usage n'est désormais autorisé qu'une fois par session parlementaire pour une loi ordinaire – mais il peut l'être pour les textes budgétaires. Il est donc vrai que le gouvernement ne pourra plus utiliser ce procédé pour une loi autre que le budget, avant la fin de l'actuelle session parlementaire, qui court jusqu'en juillet.Seul bémol : Nicolas Sarkozy affirme que le gouvernement ne pourra plus « faire passer de réformes ». C'est exagéré : le gouvernement bénéficie encore d'une (faible) majorité, qui pourrait être mise en défaut uniquement dans le cadre de textes divisant jusque dans son propre camp, et non pour l'ensemble des réformes.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1424254576984 .graphe").css("height", 450)$("#container_1424254576984 .title").empty()if ("Les socialistes à un député de la majorité absolue"!= ""){Les socialistes à un député de la majorité absolue")}$("#container_1424254576984 .subtitle").empty()if ("Nombre de députés par groupe au 18 février."!= ""){Nombre de députés par groupe au 18 février.")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1424254576984 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#285a82","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"289", to:"291", label:{ useHTML:true, text:"  Majorité absolue", align:"right", verticalAlign:"middle", textAlign:"left" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Socialiste, républicain et citoyen","Union pour un Mouvement Populaire","Union des démocrates et indépendants","Radical, républicain, démocrate et progressiste","Écologiste","Gauche démocrate et républicaine","Députés non inscrits"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "right", verticalAlign: "middle", textAlign:"left" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Députés", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 288 ], [ "", 198 ], [ "", 30 ], [ "", 18 ], [ "", 18 ], [ "", 15 ], [ "", 9 ] ], "color": "#285a82" }]})});var chart = $('#container_1424254576984 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Lire : Loi Macron : pourquoi la motion de censure avait très peu de chances de passerAlice FabreJournaliste au MondeElvire CamusJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil La commission des sanctions de l’Autorité des marchés financiers (AMF) a annoncé, vendredi 6 mars, qu’elle infligeait une sanction d’un million d’euros à Air France-KLM et de 40 000 euros à l’ancien PDG d’Air France Pierre-Henri Gourgeon.L’AMF a estimé que la compagnie aérienne franco-néerlandaise et l’ancien patron d’Air France « avaient manqué à leur obligation d’information du public » notamment à l’occasion de la communication financière relative aux perspectives et résultats de l’exercice 2010-2011, lors de l’éruption du volcan islandais Eyjafjöll qui aura duré sept mois du 20 mars au 27 octobre 2010 et qui aura surtout paralysé l’espace aérien pendant plusieurs semaines.L’autorité de régulation vise en particulier un communiqué de presse de la compagnie aérienne daté du 19 mai 2010. Selon l’AMF, « la rédaction du communiqué était équivoque car elle ne permettait pas de comprendre si le coût définitif de la paralysie de l’espace aérien due à l’éruption d’un volcan islandais intervenue en avril 2010 avait été pris en compte dans les perspectives communiquées ».Malgré cette lourde sanction financière, le groupe Air France-KLM a indiqué, vendredi, qu’il « ne fera pas appel de la décision qui lui a été notifiée ». Pour sa défense, la compagnie franco-néerlandaise argue que la période qui a suivi l’éruption du volcan « avait été marquée par une série d'événements exceptionnels et imprévisibles qui ont rendu la communication financière particulièrement difficile ». Surtout, indique Air France-KLM, « aucun investisseur n'avait été lésé » par ce manquement à l’obligation d’information.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.03.2015 à 18h09 • Mis à jour le06.03.2015 à 20h36 | David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial) Le président est d’humeur badine. « Ça fait vingt-trois ans qu’il n y a pas eu de visite d’un président. Parce que c’était trop près, sans doute », tacle-t-il à l’intention de ses prédécesseurs Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, qui n’avaient pas fait le déplacement, à la différence de François Mitterrand. François Hollande se déplaçait au Luxembourg, vendredi 6 mars, sous un soleil presque printanier et dans une atmosphère d’entente totalement cordiale. Loin, très loin, des polémiques sur l’optimisation fiscale et les pratiques du Grand-Duché en la matière.Pas de vagues, donc. Dès son accueil par le grand duc et la grande duchesse, devant le palais de Luxembourg-Ville, le président a pu appliquer et constater cette aimable position en saluant les badauds agglutinés. Des Français, pour la plupart – plus de 40 000 ressortissants résident dans le pays (sur un total de 550 000 habitants) et plus de 80 000 transfrontaliers y travaillent. Et plutôt affables. « Les Français vous accueillent avec le soleil et avec le sourire. Ça change », dit l’un. « Ça fait plaisir d’avoir un président comme vous », dit l’autre. « Je suis là depuis soixante-cinq ans, c’est un petit paradis. C’est beau de vous voir comme ça », ajoute une troisième personne. Mais pas question d’évoquer d’emblée le thème du « paradis » fiscal et de répondre aux questions qui fâchent. Du moins pas avant l’entretien, en son palais, avec le grand duc.« Le Luxembourg ne bloquera rien »« Quand on a des amis, on va les voir », réitère François Hollande, un peu plus tard devant le Monument national de la solidarité, après une cérémonie d’hommage aux morts de la seconde guerre mondiale. Après avoir symboliquement trempé la pointe d’un sabre dans les flammes, le président en profite pour délivrer, pour la première fois depuis plusieurs mois, un pronostic optimiste sur l’imminence d’un retour de la croissance : « Il y a des nouvelles qui sont plutôt bonnes, mais pas encore confirmées. Ce dont nous devons nous assurer, c’est d’accompagner, amplifier, la reprise qui maintenant est là. »Pour François Hollande, « la reprise est là »Quant au premier ministre luxembourgeois, le libéral Xavier Bettel, après avoir accueilli et salué un à un tous les journalistes français, il ne tarit pas d’éloges sur son hôte du jour : « Vous êtes un grand président », lâche-t-il devant la presse, flagorneur, en référence à son action diplomatique sur le dossier ukrainien.Ce n’est qu’après un déjeuner avec M. Bettel, au château de Senningen, que la question de l’optimisation fiscale est posée, à l’occasion d’une conférence de presse commune. Le premier ministre, de bonne guerre, défend les pas accomplis par le Grand-Duché en la matière, en l’occurence l’autorisation de l’échange automatique d’informations fiscales à partir de 2017 : « Ce pays est un pays en évolution. On a décidé l’échange d’informations. C’est réducteur de croire que le Luxembourg, ce n’est que ça. La plus grosse boîte au Luxembourg, c’est Arcelor Mittal. » Et M. Bettel, qui gouverne en coalition un pays qui prendra la présidence de l’Union européenne au deuxième semestre 2015, d’assurer : « Croyez-moi, que ce soit au niveau européen ou international, le Luxembourg ne bloquera rien. »Signature de contratsSaluant ces évolutions du Grand-Duché, le président se montre sur ce point fort urbain : « Il y a eu des progrès considérables accomplis, notamment ces derniers mois, car il y a eu la volonté d’avoir, en Europe, les mêmes règles pour que la fraude puisse être effectivement combattue. » Mais M. Hollande tempère tout de même : « J’appelle le Luxembourg à aller aussi loin que possible. » Après quoi l’exercice de questions-réponses est interrompu plus vite que prévu puisque, comme le rappelle M. Bettel, « le grand duc nous attend ».L’impressionnant cortège officiel serpente sur une petite route de campagne, entre des collines verdoyantes. Direction le siège de la Société européenne des satellites (SES), pour une visite du site et la signature de deux contrats entre SES et Airbus Defense and Space, pour la réalisation d’un satellite, d’une part, et entre SES et Arianespace de l’autre, pour le lancement d’un autre engin.Après quoi le président français et les dirigeants luxembourgeois se rendent sur le site d’Esch-Belval, présenté comme un modèle de reconversion de friche industrielle en logements, entreprises et pôle universitaire. « On ne va pas parler que de fiscalité, la dimension industrielle est très importante », prévenait l’Elysée avant la visite au Luxembourg, dont plus de 30 % du PIB est constitué par le secteur financier.Ce programme a été parfaitement respecté. L’escapade présidentielle devait s’achever vendredi soir avec la traditionnelle rencontre avec la communauté française, puis le dîner offert par le couple grand-ducal au palais. Entre bons amis, et sans aucun motif de fâcherie.David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Le parquet de Paris a requis un non-lieu dans une affaire de harcèlement moral au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Elle avait vu le jour, il y a un an et demi, après une plainte déposée par un ex-cadre, Jean-Pierre Ferron, qui s’estimait malmené par sa hiérarchie. Passée inaperçue jusqu’à présent, la décision du ministère public a été prise le 20 janvier, après l’audition de plusieurs personnes demandée par la victime des faits.Le dossier n’est pas clos pour autant. Courant février, la juge d’instruction Marie-Christine Fritsch-Garnier a été désignée à la suite d’une plainte avec constitution de partie civile déposée en 2014 par M. Ferron. La magistrate a deux options : soit elle prend l’initiative de poursuivre les investigations en ouvrant une information judiciaire ; soit elle suit l’avis du parquet et rend une « ordonnance de non-informer » si elle considère que les éléments recueillis durant l’enquête préliminaire ne sont pas probants.Un contexte de profond malaiseIntégré au CESE en 1986, M. Ferron était chef du service de la logistique et responsable des travaux. Il a déposé une première plainte durant l’été 2013, considérant avoir été injustement traité par la secrétaire générale du CESE, Annie Podeur. Il a également prétendu avoir été soumis à des pressions constantes pour prendre sa retraite. Ce qu’il s’est d’ailleurs résigné à faire, en août 2013, sa santé physique et psychologique se dégradant.L’action en justice de M. Ferron est intervenue dans un contexte de profond malaise au CESE. La part des agents déclarant « être en souffrance au travail » avait augmenté entre 2011 et 2012, d’après un constat du médecin de prévention. Un mal-être pour partie imputable aux changements orchestrés par la direction du CESE : remise à plat de la politique sociale, réorganisation des services, redéfinition de la gestion des ressources humaines…La Cour des comptes épingle le temps de travail des agents du Conseil économique et socialPour résoudre la crise, le CESE a confié au cabinet Technologia, spécialisé dans les risques psycho-sociaux, une mission afin d’analyser les tensions et de proposer des solutions. La diffusion des résultats de son audit a créé de gros remous au sein du CESE. A l’origine de cette polémique, un document d’une centaine de pages produit par Technologia dont le contenu a été exposé, en mars 2014, à la direction du CESE et à des représentants du personnel. Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du CESE – instance au sein de laquelle siègent des syndicalistes – a finalement décidé de ne communiquer qu’une « synthèse » du diagnostic – et non pas l’étude in extenso. Un choix extrêmement controversé.Certains agents reprochent au CHSCT d’avoir cédé aux pressions de la direction qui aurait fait part de son opposition au déballage de l’intégralité des constats dressés par Technologia. Des conseillers du CESE, de leur côté, se demandent s’il n’y a pas eu un « marchandage » entre la direction et les syndicats, la décision du CHSCT intervenant après la signature d’un accord social qui a modifié le régime indemnitaire des agents du CESE et amélioré leur rémunération, en particulier de ceux les moins bien payés.« Nous sommes dans une maison de rumeurs, où tout le monde soupçonne tout le monde », déplore le président du CESE.Ces allégations invérifiables et formulées sous le sceau de l’anonymat témoignent d’un climat exécrable. Elles ont prospéré pendant les mois précédant les élections professionnelles de décembre 2014, au CESE et dans le reste de la fonction publique. La bataille entre syndicats était alors vive. « Nous sommes dans une maison de rumeurs, où tout le monde soupçonne tout le monde », déplore Jean-Paul Delevoye. Le président du CESE réfute l’idée selon laquelle il aurait influencé les syndicats. « Manipulations », dit-il.Sollicités par Lemonde.fr, les syndicalistes pointés du doigt n’ont pas souhaité réagir publiquement. Selon nos informations, l’une d’elle, pendant une réunion du CHSCT, a expliqué que si le document d’une centaine de pages réalisé par Technologia fuitait dans la presse, l’effet serait désastreux pour l’image du CESE, mais aussi pour certains de ses collègues, car ceux-ci seraient identifiables. Elle a aussi indiqué qu’il était inutile de relancer une polémique stérile, les relations sociales au CESE étant en train de s’améliorer même s’il y a encore des progrès à accomplir.La « confiance mutuelle » est « altérée »Une chose est sûre : la synthèse de l’audit de Technologia, que Lemonde.fr a pu consulter, dresse un tableau préoccupant. Rappelant que plusieurs « chantiers » avaient été lancés par l’équipe de direction afin d’améliorer l’« efficience » du CESE, Technologia observe que « la méthode employée [a] été mal perçue en interne ». « Le changement a ainsi été ressenti comme brutal (…) et déployé sans une écoute suffisante, en méconnaissant les pratiques et les savoir-faire », relève l’audit. La « confiance mutuelle » est « altérée », ce qui contribue « à une diminution de la fierté d’appartenance ».Bon nombre d’agents trouvent que l’activité de l’institution « n’est pas assez mise en valeur ». Le « discours » de la direction générale sur le CESE « est perçu comme fortement démobilisateur, parfois dévalorisant ». Les personnels « sont en demande de sens dans leur travail et aussi d’entraide, de partage (…). Ils considèrent que “l’esprit de corps” a disparu ». Au total, c’est « un sentiment de gâchis qui prédomine, (…) la politique de gestion et de pilotage [ayant] conduit à développer un environnement professionnel très anxiogène ».M. Delevoye ne nie pas les difficultés mais il entend regarder vers l’avenir. Il souligne être très attentif à la mise en œuvre d’un plan d’actions pour réduire les risques psycho-sociaux au CESE. Pour sa part, M. Ferron a demandé que l’intégralité des constats établis par Technologia soit transmise à la justice. A l’heure actuelle, ce ne serait toujours pas le cas.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Contre vents et marées, la situation de l’emploi aux États-Unis continue de s’améliorer. L’économie américaine a créé 295 000 emplois en février, ramenant le taux de chômage à 5,5 %, selon les statistiques publiées, vendredi 6 mars, par le Département du travail. Les tempêtes de neige, qui se sont abattues ces dernières semaines sur le nord-est et le Midwest, n’ont pas réussi à entamer la dynamique du marché du travail.Au contraire, le nombre d’emplois créés en février se situe au-dessus de la moyenne des douze derniers mois, qui était de plus de 260 000, et au-delà des prévisions des économistes, qui tablaient sur 235 000 et un taux de chômage de 5,6 %, soit 0,1 point de moins qu’en janvier. Le taux de chômage est désormais à son plus bas niveau depuis sept ans.Malgré la révision à la baisse des chiffres de janvier (18 000 créations d’emploi de moins que ce qui avait été anticipé dans un premier temps), le marché du travail reste solide. En 2014, l’économie américaine a créé 3,1 millions d’emplois, soit le meilleur chiffre en quinze ans.Depuis douze mois consécutifs, le nombre d’emplois créés dépasse les 200 000. Il faut remonter à 1995 pour retrouver une série plus longue à un tel rythme. Elle avait alors duré 19 mois.Le rebond du marché de l’emploi semble profiter à toutes les catégories de travailleurs. Lorsqu’on regarde le taux de chômage élargi, le « U6 » dans le jargon du Département du travail, qui prend notamment en compte le nombre de temps partiels subis, la décrue est également spectaculaire : le taux est tombé en février à 11 %, soit 0,3 point de moins que le mois précédent.PAS DE RÉPERCUSSIONS SUR LES SALAIRESEn revanche, du côté de la progression des salaires, on ne voit toujours rien venir. Le salaire moyen horaire dans le secteur privé a augmenté de 2 % en février par rapport à la même période de l’année précédente. Il s’agit d’un recul par rapport à janvier où la hausse sur un an avait été de 2,2 %.Février retrouve donc un rythme identique à celui des quatre dernières années, encore loin de celui qui avait caractérisé la période de croissance avant la crise de 2008 au cours de laquelle les salaires progressaient de 3 % chaque année.L’économie américaine se trouve donc toujours dans une situation étrange où elle s’approche d’une situation de plein-emploi, au regard de la faiblesse du taux de chômage, sans provoquer de tension sur le marché du travail entre l’offre et la demande, qui devrait théoriquement pousser les salaires à la hausse.En fait, cette situation s’explique par la répartition par secteur d’activité des créations d’emploi. La restauration et les bars restent le plus gros pourvoyeur de jobs, avec 59 000 créés en février. Or, il s’agit des domaines où les entreprises payent le plus mal. À noter tout de même la bonne tenue des recrutements dans le secteur des services aux entreprises. Malgré tout, l’industrie a déçu avec seulement 8 000 créations d’emploi.Les annonces récentes de Walmart, plus gros employeur américain, qui va augmenter un demi-million de salariés, devrait créer un effet d’entraînement chez ses concurrents. Les effets de ce mouvement devraient commencer à se voir dans les prochains mois.Wal-Mart augmente le salaire d’un demi-million d’employésINTERROGATIONS SUR LE CALENDRIER DU RELÈVEMENT DES TAUXAutre signe de persistance d’une certaine fragilité du marché de l’emploi aux États-Unis : le taux de participation, c’est-à-dire la proportion de la population qui a un emploi ou qui en cherche effectivement un, a une nouvelle fois baissé en février, à 62,8 %, soit 0,1 point de moins qu’en janvier. Il faut remonter aux années 1970 pour retrouver un niveau aussi bas.C’est ce que résumait Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale (Fed), lors de son audition la semaine dernière devant le Congrès : « La situation de l’emploi aux États-Unis s’est améliorée sous plusieurs aspects », a-t-elle souligné, tout en déplorant la faiblesse du taux de participation par rapport aux attentes de la Fed et en insistant sur la croissance des salaires, qui reste « molle, suggérant que des faiblesses cycliques persistent ».Est-ce que les chiffres publiés vendredi seront suffisants pour faire évoluer le discours de la Fed sur l’imminence d’un relèvement des taux d’intérêt ? Le dilemme auquel est confrontée Janet Yellen est résumé dans la publication de ces statistiques, remarque Gregory Daco, analyste chez Oxford Economics, spécialisé sur les États-Unis : « emploi solide, mais salaires stagnants ».« La rigidité des salaires nominaux est un facteur fondamental, qui restreint le rebond des salaires dans cette période post-récession, explique-t-il. Cependant, la dynamique du marché du travail devrait soutenir une accélération progressive de la croissance des salaires au cours de 2015 ». Ce qui, selon lui, ouvrirait la voie à un relèvement des taux en septembre.La Fed se veut encore « patiente » avant de relever les taux D’ici là, une première étape est fixée les 17 et 18 mars, date de la prochaine réunion du Comité de politique monétaire de la Fed et peut-être l’occasion de préparer les esprits à une telle évolution.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Douet (professeur à l'université de Bourgogne) Gilles Carrez, député (UMP) et président de la commission des finances, est revenu dans une interview à L'Express sur ses déboires avec le fisc. Il explique que la situation est maintenant réglée mais estime que son cas montre bien la complexité de notre fiscalité. Pourtant, sur cette question de l'intégration des parts d'une société civile immobilière (SCI) dans le patrimoine taxable à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), les règles sont assez claires.Pour le calcul de l'ISF, un abattement de 30 % est pratiqué sur la valeur vénale du bien immobilier occupé à titre de résidence principale par son propriétaire. C'est en partant de ce postulat que M. Carrez a appliqué un abattement sur les parts de la SCI qui détient sa résidence principale.Sauf qu'avec une SCI, le contribuable ne détient pas directement sa résidence principale mais des parts d'une société à l'actif de laquelle cette résidence est inscrite.Mélange des règlesOr le code général des impôts (art. 885-S) prévoit un abattement de 30 % seulement en cas de détention directe de la résidence principale. Les textes fiscaux s'interprètent de façon stricte. Il n'est donc pas possible d'étendre l'application de cet abattement aux parts d'une SCI détenant la résidence principale d'un contribuable.La confusion peut résulter du mélange des règles applicables en matière d'ISF avec celles qui régissent l'impôt sur le revenu.Avec une SCI soumise à l'impôt sur le revenu, les revenus (procurés par le ou les biens immobiliers inscrits à l'actif) et les plus-values (dégagées en cas de vente du ou des biens immobiliers inscrits à l'actif) sont imposables non pas au niveau de la société mais directement entre les mains de ses associés.Si une SCI soumise à l'impôt sur le revenu vend un bien immobilier occupé à titre de résidence principale par un associé, celui-ci bénéficie de l'exonération qui est prévue en cas de cession d'une résidence principale.Tout se passe donc comme si les associés détenaient directement l'immeuble, ce qui n'est pas le cas lorsqu'il s'agit de calculer l'ISF.Appliquer une décotePour autant, il est tout de même possible d'appliquer une décote sur la valeur de ses parts de SCI et donc de diminuer son assiette taxable à l'ISF.Pour cela il faut pouvoir démontrer que des contraintes ont un impact sur la valeur vénale des parts de la SCI.Il peut s'agir de restrictions à la liberté de disposer des parts sociales (nécessité d'obtenir l'accord des indivisaires ou l'accord de l'autre conjoint lorsque les parts sont des biens communs entre époux mariés sous un régime communautaire) ou de contraintes liées à un bail portant sur le bien immobilier (bail d'habitation, bail commercial ou bail professionnel).Tout l'art consiste alors à déterminer le taux de la décote sans craindre de litige avec l'administration fiscale. La conjugaison de la jurisprudence et des usages permet de fixer le taux de la décote à 10, 20 ou 30 %, mais rarement plus.Compte Twitter : @FiscalitorFrédéric Douet (professeur à l'université de Bourgogne) David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial) « La reprise est là. » La petite histoire du quinquennat de François Hollande retiendra que c’est depuis Luxembourg-Ville, vendredi 6 mars en fin de matinée, que le président s’est à nouveau risqué, après des mois d’abstinence sur ce terrain, à un pronostic économique optimiste. « Il y a des nouvelles qui sont plutôt bonnes, mais pas encore confirmées. Ce dont nous devons nous assurer, c’est d’accompagner, amplifier la reprise qui maintenant est là », a assuré le chef de l’Etat en marge de sa visite officielle au Grand Duché.Certes, « ce serait une erreur de dire que les choses sont faites », a tempéré M. Hollande, qui a en mémoire ses précédentes incantations au chapitre économiques et sociales. « Le retournement économique arrive », s’était-il ainsi risqué à avancer dans Le Journal du Dimanche, le 3 mai 2014, deux ans après son accession à l’Elysée. Au risque d’être sévèrement démenti par les faits. « Une reprise est toujours fragile. Quand je l’avais évoqué, des mesures prises par des pays européens ont ralenti », le processus, s’est-il défendu depuis le Luxembourg à propos de cette prédiction passée.« Les choses s’améliorent »Mais le fait que François Hollande se risque à s’avancer à nouveau sur ce terrain est significatif. En effet, après s’être prononcé sur l’imminence d’une reprise, et depuis la déconvenue essuyée à propos de sa promesse d’inversion de la courbe du chômage, le président avait évité de prendre le risque d’être démenti par les faits. Il avait même pris le parti d’esquiver soigneusement toute question à ce sujet lors de sa conférence de presse du 5 janvier et, plus généralement le terrain économique depuis les attentats de janvier. Faire retour à l’économie, qui plus est en s’engageant à nouveau, représente donc un changement notable eu égard à son positionnement des derniers mois.Egrénant une série d’indicateurs économiques positifs ou de décisions politiques au niveau européen et français – « consommation », « moral », « investissements », « plan Juncker », « annonces de la BCE », « cours de l’euro », « prix du pétrole », « pacte de responsabilité » – M. Hollande a donc fait à nouveau assaut de positivisme. « Tout cela peut faire confluence », a estimé le président. « Je suis plutôt dans l’esprit que les choses s’améliorent », a-t-il assuré, même si « les Français n’en auront peut-être pas conscience tout de suite ». Des déclarations qui correspondent à une stratégie récemment élaborée à l’Elysée, qui vise à souligner les signes extérieurs de l’imminence d’une reprise pour conforter, psychologiquement, entrepreneurs et ménages.David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi Quel est le budget décent pour un célibataire ou un couple avec deux enfants permettant une participation à la vie sociale dans la France de 2015 ? C’est à cette question de fond que s’est attelé pour la première fois l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES). Dans une étude qui doit être rendue publique vendredi 6 mars, l’organisme indépendant s’est penché sur les besoins incontournables au quotidien, et la distance avec le réel du quotidien des Français. Il faut ainsi entre 1 424 euros et 3 515 euros selon la composition du ménage et son type de logement (social ou privé). Bien loin des minima sociaux. La méthode est nouvelle : des chercheurs français ont réuni 200 ménages vivant dans deux villes moyennes (Tours et Dijon), de tous niveaux sociaux, pour leur demander pour chaque situation sociale quel serait le budget en deçà duquel on ne vit pas décemment. Ils ont ainsi évalué le « panier de biens et de services » nécessaire dans tous les domaines : logement, transports, alimentation, vie sociale, habillement, équipement, hygiène, santé, garde d’enfants… Faut-il disposer d’une chambre pour les enfants de sexe différents, d’une voiture ? Quels soins sont incontournables pour participer à la vie sociale ? Partir en vacances une semaine par an, inviter des amis, prendre un repas à l’extérieur, est-ce indispensable ?L’ONPES évalue ainsi le budget de référence d’un couple avec deux enfants logeant dans le parc social à 3 284 euros, celui d’une famille monoparentale logée dans le privé à 2 830 euros. Un retraité devra disposer d’au moins 1 816 euros s’il habite le privé, plus qu’un célibataire dans le même cas (1 571). Les résultats surprenants de l’étude qualitative sont corroborés par les études plus classiques de l’Insee ou celle du ministère des affaires sociales. Mais au lieu de dessiner la France des pauvres, elle met en lumière celle qui a peur de tomber dans la pauvreté. Qui, sans dans le besoin, s’astreint à des restrictions dues à la crise. Logiquement, ce sont les familles monoparentales - des femmes seules avec enfants - et les retraités qui sont le plus touchés par ces économies forcées : les premières sont à 55 % en situation de pauvreté et à 40 % avec des moyens insuffisants pour vivre décemment. Les personnes retraitées vivant seules sont dans une situation également inquiétante, avec des taux de 14 % et 45 %. Les autres catégories ne sont cependant pas florissantes. « Ceux qui se serrent la ceinture représentent près de 40 % de la population », précise Didier Gelot, secrétaire général de l’organisme C’est dans le détail des tableaux de l’étude que se nichent les enseignements les plus précieux sur les économies forcées réalisées par les différents ménages. Si on savait que ce sont les budgets loisir, santé, et vie sociale qui sont les premiers amputés, les résultats diffèrent selon la composition de la famille. Les familles monoparentales rognent pour moitié sur leurs besoins en matière de soins, et dépensent près de trois fois moins que ce dont elles auraient besoin en frais de garde d’enfants et de cantine scolaire. Les retraités, eux, font aussi des économies sur le poste santé, plus encore quand ils sont en couple ; ils dépensent proportionnellement plus en habillement. Les couples actifs avec ou sans enfant ont des dépenses en transports deux fois supérieures aux budgets de référence.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud L’euro est passé, jeudi 5 mars, sous 1,10 dollar, pour la première fois depuis septembre 2003. Pour Patrick Artus, économiste en chef de Natixis, cette dépréciation est une bonne nouvelle pour l’industrie française. A une condition toutefois : que cette baisse ne soit pas trop rapide.L’euro au plus bas depuis 2003 face au dollarLa baisse de l’euro face au dollar est-elle une bonne nouvelle pour la France ?L’effet net de la dépréciation de l’euro sera positif pour l’économie française, car, compte tenu du niveau de gamme de nos produits, nos exportations sont sensibles à la variation des prix. Nous gagnerons plus en exportant davantage que ce que nous allons perdre avec des importations renchéries.Néanmoins, il ne faut pas surestimer l’importance du gain lié à la baisse de l’euro. Prenons un exemple : depuis l’été 2014, le prix du baril de pétrole en dollars est passé d’environ 115 à 60 dollars (104 à 54 euros), l’euro était ramené de 1,40 à 1,10 dollar. A ce niveau-là, on a perdu avec la dépréciation de l’euro la moitié du gain que nous avons enregistré sur le prix du pétrole en dollars.A qui profite l’euro faible ?La dépréciation de l’euro entraîne des transferts massifs. C’est un bon point pour l’industrie qui va regagner des parts de marché. C’est un mauvais point pour les ménages qui vont, par exemple, payer plus cher leur énergie, ou pour l’ensemble des acheteurs de matières premières.Compte tenu de l’état de l’économie française et de ses fragilités, c’est plutôt une bonne chose de soutenir l’industrie.Jusqu’où l’euro peut-il baisser ? Jusqu’où ce recul est-il souhaitable ?Je ne suis pas sûr que l’on puisse poser la question en ces termes. Plus que la question du niveau de la monnaie unique par rapport au dollar, c’est celle de la rapidité de sa dépréciation qui importe.En règle générale, on estime qu’un gain de compétitivité de 10 % – une dépréciation de l’euro d’autant – conduit à une augmentation des exportations de 7 %. Mais encore faut-il pour cela que l’industrie ait les capacités de production suffisantes pour vendre à l’export. Une baisse extrêmement rapide ne serait pas une bonne chose, car l’industrie n’aurait probablement pas les moyens d’y répondre faute d’avoir investi suffisamment ces dernières années.En fin de compte, qu’est-ce qui fait baisser l’euro ? La Banque centrale européenne s’apprête à injecter des liquidités avec son programme d’assouplissement quantitatif (quantitative easing ou QE) à partir du 9 mars. Les rachats de dettes publiques et privées vont conduire à la baisse des taux d’intérêt qui seront proches de zéro ou négatifs.La BCE donne le coup d’envoi à ses rachats de dettesCela va inciter les investisseurs en obligations à se tourner vers les obligations étrangères. Cette sortie attendue de capitaux fera baisser l’euro. Parallèllement, le QE devrait aussi faire monter les actions. Autrement dit, l’euro ne baisse que si les sorties de capitaux en obligations étrangères dépassent les entrées de capitaux liées à la hausse des actions. C’est ce que l’on a constaté au Japon. En revanche, au Royaume-Uni, en 2012, la livre sterling s’est appréciée. Il est donc assez difficile de dire quels seront les effets du programme lancé par Mario Draghi, le président de la BCE.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Dominique Gallois Surprise dans le monde de la réassurance. L’assureur japonais Sompo Japan Nipponkoa a annoncé, vendredi 6 mars, une prise de participation de 7,8 % dans le réassureur français Scor, assortie d’une intention de monter ultérieurement « à au moins 15 % ».La première tranche sera reprise à Patinex, société créée par le financier suisse Martin Ebner, et correspond à 8,1 % des droits de vote.L’assureur nippon devient ainsi le premier actionnaire de Scor et, en montant à 15 %, il creusera l’écart, les cinq autres connus ayant chacun entre 5 % et 3 % du capitalUNE ARRIVÉE ATTENDUE, MAIS UNE ANNONCE SURPRISECette annonce intervient au lendemain de la publication des résultats du cinquième réassureur mondial où rien ne laissait transparaître un tel mouvement.Dans un communiqué, publié vendredi, Scor indique avoir « été informé de la signature d’un contrat d’acquisition », tout en précisant qu’il « n’est pas partie à cette transaction. »Le groupe souligne toutefois qu’il « accueille Sompo comme actionnaire de long terme, qui disposera des mêmes droits et mêmes devoirs que tous ses actionnaires ». Le communiqué précise que « cette participation n’a aucune conséquence, ni sur le développement stratégique de SCOR, qui poursuit activement la mise en œuvre de son plan stratégique Optimal Dynamics, ni sur sa gouvernance et sa gestion. »Selon nos informations, depuis plusieurs mois, le groupe japonais, par ailleurs client de Scor, avait indiqué au groupe français son souhait de devenir actionnaire. Le principe en était acquis.C’est le « timing » de l’annonce qui a surpris. Y compris chez Scor, où le principe d’une montée à 15 % est également intégré. Cette montée devrait nécessiter plusieurs mois.L’UN DES TROIS PLUS GRANDS ASSUREURS JAPONAISAvec cette prise de participation, estimée à 830 millions d’euros, l’assureur japonais, numéro trois dans son pays, signe sa deuxième transaction d’importance en Europe en moins d’un an. La firme avait repris, pour 700 millions d’euros, l’assureur britannique Canopius, en avril 2014.Sompo Japan, qui avait fusionné avec Nipponkoa Insurance en 2010, fait partie des trois plus grandes compagnies d’assurances IARD (incendie, accident, risques divers) japonaises.Le groupe espère, par cette opération, renforcer sa présence à l’international et s’assurer de nouveaux revenus stables, en se diversifiant dans un marché de la réassurance dominé par les acteurs européens et américains.Dans ce contexte, Scor, cinquième mondial, est un groupe qui, en l’espace de dix ans, s’est fortement redressé sous la houlette de son PDG, Denis Kessler, appelé à la rescousse en décembre 2012 alors que le réassureur prenait l’eau.Il réalise désormais 20 % de son activité en Asie, 40 % en Europe et 40 % aux États-Unis. Son bénéfice 2014 s’élève à 512 millions d’euros, en baisse de 6,7 % comparée à l’année précédente marquée par un gain d’acquisition exceptionnel de 183 millions d’euros, lié à l’acquisition de Generali US, aux États-Unis.LES BONNES « CONDITIONS DE TEMPÉRATURE ET DE PRESSION »Depuis plusieurs mois le secteur de la réassurance bruisse de rumeurs de concentration ou de fusion. « Les conditions de température et de pression sont faites pour que des acquisitions se réalisent », reconnaît Denis Kessler.La pression à la baisse sur les prix, liée à une offre de réassurance supérieure à la demande, ainsi que la hausse des coûts fixes, liée aux nouvelles normes de réglementation internationales, poussent aux rapprochements.C’est ainsi qu’en janvier, le réassureur américain PartnerRe a fusionné avec son concurrent Axis Capital Holdings, basé aux Bermudes.Le nom du français revient régulièrement comme possible acteur du mouvement et non comme cible potentielle. « Nous n’avons pas attendu la période actuelle pour faire des acquisitions, cela a été une stratégie payante qui nous a permis de faire de la croissance exogène et endogène », rappelait le PdG de Scor à l’occasion de la présentation des résultats, jeudi 5 mars.Scor n’est pas « dans la position de devoir faire quelque chose ». Pour M. Kessler, « nous sommes à l’endroit où nous souhaitions être en termes de taille, de profitabilité, de fonds propres par rapport à notre projet. Dans [notre plan stratégique] Optimal Dynamics, il n’y avait pas d’acquisition donc nous poursuivons notre plan. » Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Guo Guangchang mise décidément sur le redressement des grands noms du tourisme en Europe. Après avoir pris le contrôle du Club Méditerranée, au terme d’une éprouvante bataille boursière, le milliardaire chinois a annoncé, vendredi 6 mars, son entrée au capital d’une autre entreprise du secteur, également mal en point, Thomas Cook. Il devrait devenir, sous peu, l’un des tout premiers actionnaires du groupe britannique, le plus ancien voyagiste mondial toujours en activité.L’annonce de cette alliance a immédiatement fait grimper de 15 % le cours de Thomas Cook à la bourse de Londres.Fosun International, le conglomérat contrôlé par « chairman Guo », a précisé, vendredi, avoir conclu un accord Thomas Cook pour prendre 4,8 % de son capital, dans le cadre d’une augmentation de capital réservée.L’opération lui coûtera 91,9 millions de livres, soit 127 millions d’euros. C’est Fidelidade-Companhia de Seguros, une compagnie d’assurances portugaise filiale de Fosun, qui réalisera l’investissement.L’Europe, cible privilégiée de la Chine ACCÉLÉRER L’ESSOR SUR LE MARCHÉ CHINOISDans un deuxième temps, Fosun entend acheter d’autres actions en bourse, afin de monter à terme à 10 % du capital. Pour faciliter cette montée en puissance, Thomas Cook va modifier ses statuts, et relever la barre qui limite actuellement à 40 % la part des actionnaires extérieurs à l’espace économique européen.Une fois à 10 %, Fosun devrait être l’un des deux principaux actionnaires de Thomas Cook. Le capital du groupe britannique est aujourd’hui très éclaté. Le premier actionnaire, le fonds américain Invesco, contrôle 16 % au dernier pointage, tandis que le deuxième, Standard Life, détient 8 %.Guo Guangchang ne considère pas cet investissement comme un pur placement financier. Comme avec le Club Med, dont Fosun était initialement un actionnaire minoritaire, l’injection de capitaux se double d’un « partenariat stratégique », destiné à accélérer l’essor de Thomas Cook, notamment sur le très décisif marché chinois.Comme nombre d’autres acteurs historiques du tourisme, Thomas Cook, un groupe fondé au milieu du XIXe siècle, a souffert ces dernières années de la révolution provoquée par Internet, qui a ravagé le modèle économique classique des agences de voyage. Numéro deux européen, derrière TUI Travel, Thomas Cook a enchaîné les années de perte.PROJETS COMMUNS DANS L’HÔTELLERIESous la houlette de sa précédente dirigeante, Harriet Green, l’entreprise a engagé un vigoureux plan de redressement, marqué par une recapitalisation, un recentrage, la suppression de milliers d’emplois et de nombreuses agences, sans oublier le lancement d’une politique plus offensive sur Internet.Le travail reste cependant inachevé, comme le montre la perte nette de 118 millions de livres affichée pour l’exercice 2013-2014. Au cours du premier trimestre de l’exercice 2014-2015, achevé fin décembre, la perte avant impôt a encore atteint 115 millions de livres.C’est dans ce cadre que Fosun inscrit son intervention. Pour accélérer la remise à flots de Thomas Cook, le conglomérat de Shanghai se dit prêt à mettre en place des collaborations avec ses autres activités dans le tourisme, au premier rang desquelles figure évidemment le Club Med.Il pourrait aussi aider Thomas Cook à profiter de l’essor rapide du marché des touristes chinois. Des projets communs sont également à l’horizon en matière d’hôtellerie.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane C’était l’une des conditions exigées par l’Autorité de la concurrence pour la cession de SFR à Numericable. Altice, maison-mère de SFR-Numericable a annoncé, vendredi 6 mars, être entrée en négociations exclusives pour la cession des activités mobiles d’Outremer Telecom, sa filiale à la Réunion et à Mayotte. Patrick Drahi a finalement choisi Telma, le premier opérateur malgache.Propriété de Hassanein Hiridjee, l’une des première fortunes de Madagascar, Telma fait partie d’un groupe industriel plus vaste.Le quadragénaire, de nationalité française, diplômé de l’ESCP, possède en effet par ailleurs des activités dans l’immobilier, la banque ou encore la distribution.Telma a été préféré au fonds Apax ou encore à l’opérateur réunionnais Océinde, présents au dernier tour des négociations.Telma, qui totalise plus de 1,5 million d’abonnés, n’était, pour l’instant, actif qu’à Madagascar et n’était pas un concurrent d’Outremer Telecom à la Réunion ou à Mayotte.Selon un communiqué publié par Altice, l’opération dont le prix n’a pas été communiqué, doit encore être approuvée par l’Autorité de la concurrence.L’institution de la rue de l’Echelle avait exigé d’Altice qu’il se sépare des activités d’Outremer Telecom. SFR possède en effet une filiale locale qui, à la faveur du rapprochement, aurait disposé de 90 % du marché.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Bringault (Collectif Les Acteurs en Transition énergétique) Le collectif des « Acteurs en transition énergétique », qui rassemble entreprises et groupements professionnels, collectivités et associations de collectivités, syndicats, ONG et associations, ne peut pas accepter que soit avalisée une loi de transition énergétique vidée de son ambition. Nous sommes convaincus que le projet que nous défendons est une chance à saisir et non un handicap. Nous appelons à une évolution désormais nécessaire, source d’emplois et de bien-être.Le Sénat fait revenir en force le nucléaire dans la loi de transition énergétiqueL’adoption en octobre 2014 du projet de loi sur la transition énergétique par l’Assemblée nationale a lancé un espoir raisonnable de tenir des objectifs ambitieux à moyen et long terme. Le président Hollande, lors de sa conférence de presse du 5 février 2015, a insisté sur le rôle de leader que devait tenir la France en matière de transition énergétique, alors que notre pays accueillera la conférence internationale sur le climat (COP 21) en fin d’année. La loi sur la transition énergétique doit en être l’illustration la plus exemplaire.Nous déplorons par conséquent les coups de canif apportés au projet de loir par la majorité sénatoriale.Transition énergétique : comment le Sénat a changé la loiEn supprimant l’échéance de 2025 pour ramener à 50 % la part de l’électricité d’origine nucléaire et en autorisant l’augmentation de la puissance nucléaire installée en France, la diversification du mix électrique semble toujours repoussée ! Comment encourager le développement des énergies renouvelables, secteur d’avenir dans lequel la France piétine, en restant sur des positions aussi passéistes ?70 milliards d’euros chaque année par les fenêtresLe Sénat semble ignorer que plus on s’acharne avec le nucléaire, plus le coût global renchérit. Alors que la tendance, dans le secteur des énergies renouvelables, est à la baisse des coûts ! Modifier de 500 mètres à 1 kilomètre la distance minimum entre une éolienne et une habitation n’a pas de sens du point de vue physique, et prive nos territoires de la chance de se doter de cette énergie, alors même qu’elle montre sa pertinence via des croissances rapides en Europe, en Chine et aux Etats-Unis, à des coûts particulièrement compétitifs.Pour une politique européenne « Climat-Transports »De même, en supprimant l’objectif intermédiaire de réduction de la consommation énergétique d’ici 2030, pourtant indispensable, le Sénat a oublié une évidence : l’efficacité énergétique est un gisement de productivité pour tous les acteurs économiques dans l’industrie, l’agriculture et le tertiaire, et un immense gisement d’emplois locaux pour le bâtiment, les matériaux, les réseaux intelligents et les nouveaux process. Réduire la consommation énergétique, c’est favoriser une croissance qualitative. Si cela entraîne un « déclin », c’est celui du gaspillage !Outre la réduction du déficit commercial de notre pays, exacerbé chaque année par les importations de combustibles fossiles et d’uranium, la transition énergétique impactera positivement l’ensemble des secteurs de l’économie. La majorité sénatoriale veut-elle continuer à jeter 70 milliards d’euros chaque année par les fenêtres ? Alors qu’elle l’assume, si elle l’ose, devant les citoyens et devant nos enfants !Selon l’Observatoire national de la précarité énergétique, plus de 11 millions de personnes souffrent de cette situation, qui affecte aussi bien leur porte-monnaie que leur bien-être et leur santé. La rénovation thermique des bâtiments permettrait de modifier les conditions d’habitat.Changer de capLes économies d’énergie réalisées par les ménages grâce à ces investissements vertueux se répercuteraient en partie sur leur pouvoir d’achat. L’activité économique de notre pays en sortirait donc gagnante, d’autant que la transition vers un modèle énergétiquement plus soutenable aurait pour effet de créer des centaines de milliers d’emplois supplémentaires à un horizon qui n’est pas si lointain.Il faut désormais changer de cap, car notre système actuel n’est plus tenable. L’urgence s’impose et le coût de l’inaction deviendra vite insupportable, en particulier pour les populations les plus vulnérables !Ne laissons pas la suspicion et la peur du changement nous envahir. Au contraire soyons ambitieux et agissons vite !Nous pouvons et devons engager le chantier de l’habitat sain et économe, des mobilités durables et disponibles pour tous, d’une économie relocalisée et plus humaine. Privilégions un modèle pérenne et soutenable. Pour le bien de tous, il est temps pour les parlementaires et le gouvernement de faire des choix clairs vers la transition énergétique, sans demi-mesure.Collectif Les Acteurs en Transition énergétique - liste des signataires sur http://transitionenergetique.org/les-signataires/Anne Bringault (Collectif Les Acteurs en Transition énergétique) Audrey Tonnelier Il n’a pas encore commencé, mais ses effets se font d’ores et déjà sentir. Et tout d’abord sur la « valeur » de l’euro. Le plan massif de rachat de dettes publiques (« quantitative easing » ou « QE ») débutera réellement lundi 9 mars, a annoncé, jeudi 5 mars, Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE). Mais, sans même attendre cette date fatidique, l’euro a plongé sous la barre de 1,10 dollar, jeudi soir.La BCE donne le coup d’envoi à ses rachats de dettesJamais depuis septembre 2003 la monnaie unique européenne n’avait atteint un tel niveau. Vendredi matin, l’euro se reprenait toutefois légèrement, repassant juste au-dessus de ce seuil symbolique.C’est que la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE, délocalisée (comme deux fois l’an) de Francfort à Chypre, était particulièrement attendue. « Super Mario » y a précisé les modalités du QE, ultime « bazooka » pour réanimer la croissance en zone euro. L’objectif ? Contrer les pressions déflationnistes pesant sur le Vieux Continent, en relançant le crédit et l’activité. En achetant des dettes souveraines, la BCE va en amoindrir les rendements (qui évoluent à l’inverse de la demande), poussant ainsi les investisseurs vers des actifs plus risqués, comme les actions ou les dettes d’entreprises.Mais, en augmentant la quantité d’euros en circulation, l’institut espère aussi clairement faire baisser la monnaie unique face au dollar, favorisant au passage les exportateurs européens.« Agir sur le taux de change »Déjà, début septembre 2014, lorsque la BCE avait annoncé une baisse de ses taux et le lancement d’un programme de rachat d’ABS (asset-backed securities), ces titres adossés à des créances notamment de PME, ainsi que d’obligations sécurisées d’institutions financières de la zone euro, l’institution n’avait pas caché ses intentions : il s’agissait certes de soutenir la croissance vacillante de la zone euro et enrayer le risque déflationniste, mais aussi de faire baisser l’euro.Peu après cette réunion, Ewald Nowotny, le gouverneur de la Banque d’Autriche, avait d’ailleurs confirmé que l’objectif était « d’agir sur le taux de change ». Un tabou majeur était alors tombé, car rarement un membre de l’institution ne s’était montré aussi clair sur ce point. Ce pari de la baisse de l’euro est d’ores et déjà réussi, semble-t-il.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Karima Delli (Députée européenne (EELV)) Les transports resteront-ils encore longtemps l’angle mort de la lutte contre le changement climatique ? La question mérite d’être posée, quand on sait que ce secteur représente à lui seul plus du tiers des émissions de gaz à effet de serre en France, et un cinquième en Europe.À Paris comme à Bruxelles, l’absence d’une vision politique d’avenir en matière de transports n’a que trop duré. Alors que la France accueillera en décembre le Sommet international du climat (COP 21), il est crucial que nos dirigeants ouvrent les yeux : la réponse à l’urgence climatique ne peut se faire sans une révolution de nos modes de transport.Le constat est largement partagé au sein de la population. Chacun sait que si nos déplacements nécessitent de consommer tant de pétrole, c’est parce qu’ils se résument encore trop souvent au « tout routier ». L’objectif doit donc être de réaménager la ville en repensant la façon de nous y transporter, individus comme marchandises. Pour ce faire, les priorités sont bien connues, elles aussi.Transition énergétique : non à une loi au rabais !Tramway, métro et pistes cyclables sont les modes de déplacement locaux indispensables pour contribuer efficacement au combat global contre le changement climatique. Idem pour le transport de marchandises, dont le transfert vers le fret ferroviaire, fluvial ou maritime aiderait à réduire considérablement nos dépenses d’énergie.Des milliers d’emplois vertsAu passage, le développement de ces modes de transport innovants permettrait de créer des milliers d’emplois verts aujourd’hui inexistants, et de répondre aux besoins de mobilité des 8 millions de nos concitoyens qui en sont privés. Sauf qu’en France, certains préfèrent encore considérer ces idées de bon sens comme un luxe pour bobo. Et la fiscalité verte, que beaucoup d’États européens adoptent afin de faire évoluer les comportements, reste pour eux une forme d’écologie punitive.On aurait pourtant pu croire à une prise de conscience de nos dirigeants, ces derniers mois. Après tout, le Plan d’investissement de Jean-Claude Juncker pour relancer l’Europe contient, pour un tiers, des projets dans le secteur des transports. En France, les deux dernières conférences environnementales ont permis à Manuel Valls d’annoncer 7 milliards d’investissement dans ce même secteur, et à Ségolène Royal de prendre fait et cause pour la voiture électrique.Si l’agriculture et l’industrie sont parvenues à faire baisser leurs émissions de gaz à effet de serre depuis 1990, les transports ont vu les leurs augmenter de 30 %.Hélas, les uns et les autres tombent encore dans le panneau : le Plan Juncker s’apprête entre autres à verser 1 milliard d’euros pour le périphérique d’Anvers, et en France, il y a fort à craindre que la moitié des projets inclus dans les premiers contrats Etat-Région annoncés ne concernent que des investissements routiers. Et quand il ne s’agit pas de routier, c’est pour financer de grands projets aussi pharaoniques qu’inutiles, comme la liaison ferroviaire entre Lyon et Turin, plutôt que la nécessaire rénovation des infrastructures existantes, dont l’état désastreux pénalise chaque jour les usagers.Le projet de directive européenne sur la qualité de l’air remis sur les railsCet immobilisme a un coût. En France, 42 000 personnes décèdent chaque année prématurément à cause des particules fines émises pour moitié par le diesel routier ; le total est de 350 000 dans l’Europe entière. On estime l’air irrespirable 1 jour sur 4 pour la seule région Rhône-Alpes ! Et les prévisions de températures pour le siècle à venir ont beau remettre directement en cause les conditions d’existence des générations suivantes, celles de nos enfants et petits-enfants, rien n’y fait : la France continue de figurer parmi les cancres en termes de fiscalité verte, au 21e rang des pays européens. Faudra-t-il qu’on en arrive à vivre au rythme des pics de pollution, plongés dans les nuages au point d’oublier que le ciel peut être bleu ?Reculs de l’Union européenne Il serait criminel de laisser perdurer le statu quo, alors que les transports sont au cœur des évolutions de notre société. Pas un jour sans une grève des taxis et autres VTC mis sous pression par Uber. Pas une semaine sans que les usagers des transports en commun soient otages du manque d’investissement et d’infrastructures vieillottes. Pas un mois sans coup de colère des routiers ou du personnel aérien, victimes de la course au « low cost ». Alors que la cocotte-minute menace d’exploser, donner enfin des règles à ce système à bout de souffle est plus qu’un besoin, c’est une nécessité.À l’Union européenne de prendre l’initiative pour mettre les transports à la pointe de la lutte contre le changement climatique. La COP21 doit être l’occasion de réaffirmer sa place centrale dans ce combat, le plus important du siècle. Les obstacles ne manquent pas, à commencer par les résultats mitigés du sommet de Lima, et la possibilité que Chinois et Américains préfèrent négocier dans le dos du reste du monde.Mais ce qui inquiète le plus, ce sont les reculs de l’Union européenne elle-même. Tête de pont du combat climatique il y a dix ans avec son « Paquet législatif Climat-Énergie », elle s’en est détournée ces dernières années. Si l’agriculture et l’industrie sont parvenues à faire baisser leurs émissions de gaz à effet de serre depuis 1990, les transports ont vu les leurs augmenter de 30 %. Et les États de l’Union en restent pour l’instant à de bonnes intentions dans ce secteur, sans aucune garantie d’efficacité.Si elle veut respecter ses engagements pris à horizon de 2020, il est grand temps que l’Union européenne répare cet échec considérable en se dotant, via un paquet « Climat-Transports », d’objectifs contraignants pour les transports en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Ce serait pour elle une occasion en or d’inverser le cours de son histoire récente et de préparer l’avenir. À moins de dix mois du sommet de la dernière chance, il en va de sa crédibilité en la matière, et de notre responsabilité collective envers la planète entière.Karima Delli (Députée européenne (EELV)) Dominique Gallois Une carte ou un téléphone à la place du papier. Voici maintenant un an que la France est passée à la dématérialisation des titres-restaurants. Mais la progression reste lente. Depuis le décret du 7 mars 2014 instaurant cette transformation, 120 000 cartes titres-restaurants ont été diffusées, selon les estimations des opérateurs. Une donnée à rapprocher des 3,5 millions d’utilisateurs de tickets papier.Lire aussi : Les nouvelles règles du titre repas dématérialiséQue seulement 3,3 % des utilisateurs de titres aient adopté le paiement électronique ne semble toutefois pas inquiéter les acteurs du secteur, tant les historiques, tels Edenred ou Sodexo, que les nouveaux entrants, Moneo-Resto et Resto Flash.Tous anticipent une accélération du mouvement en 2015, qui mettrait un terme définitif au paradoxe français. La France, qui a inventé voici près de cinquante ans ces titres exonérés de charges remis aux salariés, avec le Ticket-Restaurant créé par Jacques Borel, était le dernier des grands pays du monde à passer au paiement électronique.Simplicité d’utilisationL’avantage du digital face au papier réside dans la simplicité d’utilisation pour les bénéficiaires et la simplification des procédures pour les restaurateurs.L’introduction de ce nouveau mode de transactions a été l’occasion d’ouvrir ce marché de 5,5 à 6 milliards d’euros jusqu’alors contrôlé par quatre opérateurs (Edenred, Chèque-Déjeuner, Sodexo et Natixis), longtemps partisans du statu quo. D’où le blocage pendant des années.Aux deux nouveaux premiers entrants (Moneo et Resto flash), qui ont poussé à cette ouverture du marché, sont venus s’ajouter, au fil des mois, deux autres acteurs, l’autrichien Digibon et Monetico Resto, du groupe bancaire Crédit Mutuel-CIC.« Nous tirons de cette première année un bilan extrêmement positif, car nous avons pris le leadership sur ce marché avec 80 000 des 120 000 cartes », apprécie Jacques Stern, PDG d’Edenred, leader mondial du secteur. Cela représente 6 % du total des bénéficiaires des tickets restaurant papier et digital diffusés par le groupe.« C’est un bon rythme », d’autant plus que 40 % des possesseurs de cartes sont nouveaux, n’ayant jamais utilisé de titres papier jusqu’alors. « Le passage au numérique est pour nous une manière d’étendre le marché », relève M. Stern.« Une révolution »Chez Sodexo, la performance est moindre (15 000 cartes), mais l’objectif est de passer à 50 000 cartes à la fin de l’exercice, représentant 7 % du total des titres déjeuner. « Pour l’instant cela paraît faible, mais c’est standard, assure Anna Notarianni, directrice générale de Sodexo en charge des Chèque-Restaurant. Nous vivons une révolution dans une industrie de services, qui, depuis cinquante ans, était régie par le papier. »Le passage au numérique nécessite au préalable mener un important travail d’accompagnement d’information des clients, et cela prend du temps. Le mouvement ne sera pas linéaire, estime Mme Notarianni, qui envisage plus une progression exponentielle. « L’effet d’entraînement sera très fort », confirme M. Stern, se référant à la dématérialisation menée en Belgique depuis 2011 : au bout de trois ans et demi, 70 % des utilisateurs belges sont passés à l’électronique, alors qu’ils étaient 10 % la première année. « Cela prendra peut-être un peu plus de temps en France », convient M. Stern.« Le marché est enfin ouvert et attire des acteurs », apprécie Serge Ragozin, directeur général de Moneo Applicam, venu s’immiscer dans le carré des historiques, et qui revendique 45 000 cartes Moneo Resto. Sa société bénéficie d’autant plus de cette ouverture qu’un autre nouvel entrant, Monetico Resto du groupe bancaire Crédit Mutuel-CIC, passe par sa plate-forme de transactions et donc lui verse des commissions. « Notre stratégie repose aussi sur le développement de notre plate-forme de transactions à d’autres marques », explique-t-il. Cela comprend la diffusion de marque blanche auprès d’autres opérateurs.L’exemple belgePour autant, M. Ragozin considère que « la dématérialisation ne va pas assez vite ». Il pousse à la fin du papier, car, selon lui, sa concurrence fausse le jeu, en raison des usages parfois détournés, et freine le basculement vers la carte. M. Ragozin appelle ainsi à suivre l’exemple de la Belgique : « Après avoir laissé deux ans de mixité papier carte, les Belges ont annoncé en avril 2014 la fin du papier pour septembre 2015. »Un seul des quatre entrants, Resto Flash, a décidé de ne pas attaquer de manière frontale les opérateurs historiques avec une carte. Il a opté pour le contournement et l’innovation en proposant directement le paiement par téléphone portable. « Nous avons constaté que dans une entreprise, en moyenne, 35 % des salariés optent pour le paiement par mobile, indique Emmanuel Rodriguez-Maroto, le fondateur de cette start-up. Je m’adresse aux salariés connectés. »Pour l’instant c’est essentiellement à Paris que Resto Flash propose son service. Qui n’a attiré vers le paiement par mobile que 5 000 personnes. « En ligne avec nos prévisions », assure M. Rodriguez-Maroto, qui vise la barre des 100 000 cette année. Pour cela, sa jeune société passe à la véritable phase commercialisation. « Notre grand défi, c’est construire la marque et embaucher », relève M. Rodriguez-Maroto. En un an, ses effectifs ont doublé, passant à vingt salariés. Ils devraient être une quarantaine en fin d’année. Une nouvelle levée de fonds est prévue dans les prochains mois.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.06.2015 à 13h49 Face à une conjoncture économique toujours maussade, la banque centrale chinoise, la PBOC, a annoncé, samedi 27 juin, qu’elle allait réduire ses taux d’intérêt, pour la quatrième fois en l’espace de huit mois, tout en réduisant les ratios de réserves obligatoires pour certaines banques.A partir de dimanche, son taux de prêts à un an sera abaissé de 25 points de base et ramené à 4,85 %, et le taux des dépôts à un an sera également réduit de 25 points de base, à 2 %, a indiqué l’institution sur son site internet.Simultanément, la banque centrale va abaisser de 50 points de base les ratios des réserves obligatoires pour certains établissements financiers : les banques commerciales desservant les régions rurales, et accordant des prêts au secteur agricole et aux petites entreprises. Ces mêmes ratios seront abaissés de 300 points de base pour les firmes financières.Croissance au plus basConfrontée au vif ralentissement de l’activité de la deuxième économie mondiale, la banque centrale a multiplié depuis novembre les assouplissements et les injections de liquidités, avec un succès mitigé. Les indicateurs restent moroses et la conjoncture continue de s’assombrir, sur fond de demande intérieure terne, de net repli des échanges extérieurs et de contraction continue du secteur manufacturier.Les autorités chinoises vantent volontiers leurs efforts pour rééquilibrer le modèle économique chinois – en dopant la consommation, en promouvant une montée en gamme de l’industrie et en développant les services –, mais restent désireuses d’éviter toute décélération brutale de la croissance.La croissance chinoise devrait connaître un ralentissement cette année pour s’établir à 7 %, soit son plus bas niveau depuis un quart de siècle, sous les effets conjugués d’un ralentissement du secteur immobilier, d’une surproduction industrielle et du poids de l’endettement. La croissance chinoise a été de 7,4 % en 2014.Chute des Bourses de Shanghaï et ShenzenLes annonces de la banque centrale interviennent au lendemain d’un plongeon spectaculaire des Bourses chinoises, Shanghaï ayant chuté de 7,4 % tandis que Shenzhen s’effondrait de 7,87 %.Les Bourses chinoises avaient gonflé de quelque 50 % l’an dernier, et leur fulgurant essor s’est poursuivi en 2015 : Shanghaï a grimpé de plus de 55 % entre début janvier et mi-juin, dépassant récemment les 5 000 points pour la première fois en sept ans. Mais depuis leurs sommets atteints il y a deux semaines, la place shanghaïenne a fondu de 18,8 % tandis que Shenzhen a abandonné 20,3 %.Lire aussi :Violents à-coups à la Bourse de Shanghaï 27.06.2015 à 11h39 • Mis à jour le27.06.2015 à 14h03 | Elise Vincent et Alexandre Piquard Deux affaires très médiatiques concernant des enquêtes pour favoritisme dans le secteur audiovisuel pourraient-elles être annulées ? C’est ce qu’espèrent les défenseurs des personnalités visées : Patrick de Carolis, l’ancien président de France Télévisions, et Mathieu Gallet, actuel président de Radio France, visé pour son mandat à la tête de l’Institut national de l’audiovisuel (INA). Les deux ne sont pas du tout dans la même situation – le premier est mis en examen, l’autre ne se voit pour l’instant concerné qu’à travers une enquête préliminaire.Mais les deux ont repéré un argument juridique qui, selon leurs avocats, rendrait impossible de les inquiéter pour favoritisme. En cause : les règles particulières auxquelles sont soumis l’INA et France Télévisions en matière de marchés publics.M. de Carolis a été mis en examen, en avril 2014, dans le volet « France Télévisions » du dossier Bygmalion, qui concerne par ailleurs le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2012. L’enquête porte sur différents contrats signés par le groupe public d’audiovisuel, en particulier ceux conclus à partir de fin 2008 avec Bygmalion.Ces contrats avaient notamment pour but de veiller à la réputation du groupe sur Internet, gérer le courrier des téléspectateurs, etc. Or Bastien Millot, le fondateur de Bygmalion, avait été jusqu’en 2008 directeur délégué de la stratégie à France Télévisions auprès de M. de Carolis, avant de quitter l’entreprise. Il a été mis en examen pour recel de favoritisme. Camille Pascal, ancien secrétaire général de France Télévisions, est également mis en examen dans ce dossier pour favoritisme.Les révélations du « Canard enchaîné »M. Gallet est lui concerné par une enquête préliminaire conduite depuis le 8 juin sous l’autorité du parquet de Créteil (Val-de-Marne). Il n’est pas visé en tant que tel, mais les soupçons de « favoritisme » portent sur « des contrats passés entre 2010 et 2014 » à l’INA, alors qu’il était président. L’enquête fait suite à un signalement de la ministre de la culture, Fleur Pellerin. Au mois de mai, Le Canard enchaîné avait évoqué les prestations demandées à six cabinets de consultants (Balises, Euro RSCG, OpinionWay, Roland Berger, Bernard Spitz Conseil et Chrysalis), pour un montant total de plus d’un million d’euros, sans respecter les procédures de mises en concurrence, ce que M. Gallet avait contesté dans un communiqué.Outre le débat sur les faits, le raisonnement juridique de défense est le suivant : France Télévisions est une société de droit privé et l’INA, un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC). Ces deux structures ne dépendent donc pas, statutairement, du code des marchés publics (CMP) mais d’un autre texte : une ordonnance du 6 juin 2005. Celle-ci fixe, comme le CMP, les consignes de mise en concurrence en fonction des montants des contrats. Mais elle est d’une nature juridique différente du CMP : ne pas respecter l’ordonnance ne pourrait être puni pénalement, selon les avocats concernés.Lire aussi :France Télévisions : l’enquête Bygmalion s’élargitDemande d’annulationLes conseillers de MM. Gallet et de Carolis ciblent en particulier le délit de favoritisme. Celui-ci ne pourrait s’appliquer car, selon une lecture littérale du code pénal, il ne permet de condamner à deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende que les atteintes aux règles des « marchés publics et délégations de service public ». Un argument qui s’appuie sur un arrêt de la cour d’appel de Paris du 26 novembre 2012 : « La violation des règles applicables aux marchés soumis à cette ordonnance n’est pas pénalement sanctionnée et ne peut notamment pas être poursuivie sur le fondement d’une quelconque autre infraction de favoritisme », avait écrit la cour.Sur cette base, Patrick de Carolis, représenté par les avocats Michel Beaussier et Anastasia Pitchouguina, a contesté, avec MM. Pascal et Millot, sa mise en examen, demandant son annulation. Une audience a eu lieu devant la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris. La décision est attendue jeudi 2 juillet.Du côté de Mathieu Gallet et de son entourage, personne ne s’exprime, faisant valoir que l’enquête préliminaire est en cours et qu’il n’est pas dit qu’elle débouche sur l’ouverture d’une information judiciaire. Mais les conseils de l’ancien président de l’INA ont bien en tête, eux aussi, l’arrêt du 26 novembre 2012.Les trois principes fondamentauxToutefois, tous les experts ne sont pas de l’avis des défenseurs de MM. Gallet et de Carolis. Pour Sébastien Palmier, avocat spécialiste du droit public et des marchés publics, les entreprises qui dépendent de l’ordonnance de 2005 ne peuvent s’exonérer des trois principes fondamentaux de la commande publique qui ont valeur « constitutionnelle » : « La liberté d’accès au marché, l’égalité des candidats et la preuve de la mise en concurrence. »L’avocat rappelle par ailleurs que deux arrêts de la cour d’appel de Saint-Denis de La Réunion de février et juin 2012 ont abouti à des conclusions inverses à celle avancée par les conseils de MM. Gallet et de Carolis. « Il existe certes un débat sur ce qu’il faut entendre par “marché public” mais la question n’est pas aussi tranchée qu’on souhaiterait le faire croire. La plus grande prudence est de mise en l’absence de décision de la Cour de cassation », souligne-t-il.Enfin, d’ici avril 2016, le ministère de l’économie doit transposer plusieurs directives européennes sur la question des marchés publics. Dans ce cadre, Bercy a pour projet de réunir dans un seul et même texte les règles relatives aux marchés publics et aux partenariats public-privé. Ce qui reviendrait à supprimer la distinction sur laquelle s’appuient aujourd’hui les avocats de MM. Gallet et de Carolis. Un texte « très attendu » par l’ensemble des acteurs du secteur, souligne Me Palmier, mais qui n’aurait pas de portée rétroactive, estime un avocat de la défense.Le débat pourrait être tranché bientôt en droit, mais ces dossiers sont aussi très politiques : Patrick de Carolis, nommé sous Jacques Chirac, travaillait avec M. Millot, proche de M. Copé, et M. Pascal, proche de Nicolas Sarkozy. Mathieu Gallet a lui travaillé dans des gouvernements de droite mais a été le premier président nommé par le CSA d’Olivier Schrameck, aux pouvoirs renforcés par M. Hollande. Tous vont scruter la décision qui va être rendue dans le dossier Bygmalion-France Télévisions, le 2 juillet.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Cela devait être le menu de l’Eurogroupe « de la dernière chance », samedi 27 juin, à Bruxelles. Mais après l’annonce choc du premier ministre grec, Alexis Tsipras, vendredi soir, la proposition d’accord des créanciers d’Athènes – Banque centrale et Commission européennes, Fonds monétaire international (FMI) – sera finalement soumise au vote populaire grec, avant d’avoir pu être examinée par les 19 ministres des finances de la zone euro.Lire aussi :Tsipras va soumettre le plan d’aide à la Grèce à référendumAvant le début de la réunion, le président de l’Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, a fait part de sa déception :#Grèce: le gouvernement Grec a fermé une porte qui était encore ouverte, nous sommes très négat. surpris par leur décision, #Dijsselbloem— c_ducourtieux (@Cécile Ducourtieux)require(["twitter/widgets"]);Le ministre allemand des finances, Wolfgang Schaüble, a lui estimé que le gouvernement grec avait « mis fin unilatéralement aux négociations » avec ses créanciers, et qu’il n’y a, « pour le moment », « plus de base pour des négociations ». Le point sur ce que contient la proposition d’accord des financiers.Un objectif d’équilibre budgétaireLes créanciers demandent à Athènes de dégager un surplus primaire (hors charge de la dette) de 1 % du produit intérieur brut (PIB) du pays en 2015, 2 % en 2016, 3 % en 2017 et 3,5 % en 2018. Cette cible détermine la marge de manœuvre budgétaire du gouvernement Tsipras. Les créanciers estiment avoir fait une concession majeure avec ces objectifs. De fait, début 2015, ils n’étaient prêts à dégager de nouvelles aides pour la Grèce qu’à condition qu’elle dégage un surplus primaire de 3,5 %  dès 2015… Athènes, ces derniers jours, avait fait savoir que cette nouvelle cible budgétaire (1 %, 2 %, etc.) lui convenait.Un volet réformes, avec un calendrier d’applicationsLes créanciers d’Athènes proposent, pour application au 1er juillet, une réforme de la TVA, avec un objectif de rentrées fiscales équivalant à 1 % du PIB. Il s’agit d’introduire trois niveaux de taux, un à 6 % pour les médicaments, les livres et les places de spectacle, un à 13 % pour l’électricité, l’eau et l’alimentation, et un à 23 % pour la restauration et l’hôtellerie. Athènes devrait aussi mettre sur les rails une réforme des retraites, avec comme objectif une réduction des dépenses publiques de 1 % du PIB dès 2016. Applicable également au 1er juillet, cette réforme comporte des mesures significatives, comme la limitation des départs en préretraites, ou la suppression progressive d’une prime (EKAS) pour les petites retraites, d’ici à décembre 2019.Ces deux réformes étaient les plus contestées par le gouvernement Tsipras : il en avait accepté le principe, voire la nécessité, selon de multiples sources côté créanciers, mais refusait le calendrier du 1er juillet et plaidait pour une mise en place à l’automne. De leur côté, les créanciers ont fait des concessions, acceptant que l’électricité reste taxée à 13 % (ils voulaient 23 %) et que la prime EKAS ne soit supprimée qu’à fin 2019. Selon nos informations, ils étaient aussi prêts à accepter une TVA à 13 % pour l’hôtellerie/restauration, au lieu de 23 %.Lire aussi :« Coup de force » contre le tourisme grecUn volet financierDevait également être mis sur la table de l’Eurogroupe, samedi, un « package » financier, avec une extension de l’actuel plan d’aide financière à la Grèce de cinq mois (jusqu’à novembre) et des prêts pour un total de 15,5 milliards d’euros. Il s’agit d’un recyclage des prêts encore à verser à la Grèce par le FMI (3,5 milliards d’euros), plus 3,3 milliards d’euros liés aux profits réalisés par la BCE sur les obligations grecques en 2014 et en 2015. Et 8,7 milliards d’euros provenant d’une enveloppe de 10,9 milliards d’euros destinée initialement à recapitaliser les banques grecques en cas de coup dur.Ces sommes ne serviraient, vu les montants, qu’à rembourser les échéances dues par la Grèce, dans les mois qui viennent, au FMI (1,6 milliard le 30 juin, puis 1,5 milliard en septembre, et à la BCE, près de 8 milliards cet été). Vendredi, le gouvernement Tsipras avait fait savoir que cette offre était insuffisante. Il réclamait une extension du deuxième plan d’aide de neuf mois au lieu de cinq, avec une enveloppe d’argent plus conséquente.La restructuration de la detteLes créanciers ne proposaient pas officiellement à Athènes que soit restructurée l’énorme dette du pays (322 milliards d’euros, 177 % du PIB). Mais selon nos informations, certains, parmi les plus compréhensifs à l’égard d’Athènes (la France, la Commission européenne), plaidaient pour que soit proposée à Tsipras, en échange de ces réformes et de ce « package financier », une promesse écrite de renégocier les termes du remboursement de la dette dans les mois qui viennent. Pour en rallonger les maturités et peut-être, en abaisser le taux. Ce compromis ne faisait cependant pas l’unanimité chez les créanciers, beaucoup refusant d’aller plus loin qu’un engagement de l’Eurogroupe de novembre 2012, selon lequel la dette serait renégociée quand la Grèce aura rempli tous ses engagements vis-à-vis de ses partenaires…Lire aussi :Tsipras répond par un référendum à « l’ultimatum » européenCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adéa Guillot (Athènes, correspondance) « Au peuple de parler sans pression ni chantage. » 1 h 20 du matin en Grèce (0 h 20 à Paris), samedi 27 juin : dans une déclaration très solennelle, le premier ministre Alexis Tsipras annonce qu’un référendum se tiendrait le 5 juillet sur le plan d’aide au pays. Selon des sources gouvernementales, la question posée sera : « Oui ou non à la proposition des créanciers » — Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire internationale.« Nous avons livré depuis cinq mois une bataille » a continué Alexis Tsipras. « Mais malheureusement les créanciers nous ont fait une proposition en forme d’ultimatum. [Nous] n’avons jamais cédé. Nous n’avons jamais trahi votre confiance (…). Nous allons répondre à l’ultimatum en consultant le peuple et je m’engage à respecter votre décision quelle qu’elle soit. »#tsipas annonce un referundum pour ou contre la proposition des creanciers le 5 juillet prochain. @lemondefr @c_ducourtieux— Adea_Guillot (@adea guillot)require(["twitter/widgets"]);Dans les cafés, pleins en ce vendredi soir, les écrans de télévision retransmettent en direct l’événement. « D’un seul coup le silence a été total », nous dira une heure plus tard Dimitris Latsos, serveur d’un café très fréquenté du quartier de Pangrati. « Tout le monde était sidéré. » Et puis le débat a commencé. « Entre d’un côté ceux l’insultant, l’accusant de conduire le pays à la ruine et ceux le félicitant et le traitant de héros. » Certains se sont levés pour aller chercher un peu d’argent dans les distributeurs voisins. Alors que ces dernières semaines, les Grecs les plus simples avaient résisté à l’impulsion d’aller retirer leur argent massivement à la banque, là en pleine nuit, vers 2 heures du matin, environ une vingtaine de personnes attendaient déjà devant chaque distributeur du quartier. « Je ne vais prendre que de quoi passer la semaine car je redoute que les banques ne soient fermées dès demain mais après je sais qu’ils vont organiser cela pour que l’on puisse sortir chaque semaine une certaine somme », croit savoir Athanssios, 23 ans, étudiant. Une référence aux mesures de contrôle des capitaux mis en place à Chypre au printemps 2013. Lire :Les créanciers d’Athènes suscitent incompréhension et colère chez les GrecsFierté contre consternationLe petit groupe est principalement composé à cette heure tardive de jeunes hommes qui étaient de sortie et le débat est là encore très vif. « C’est très bien qu’il nous demande notre avis », affirme ainsi Dyonisos, 25 ans, boulanger. « C’est une grosse connerie. L’économie va encore plus plonger », répond Stéfanos, 31 ans, ingénieur civil. Le même débat embrase alors les réseaux sociaux. Chez Syriza, le parti de la gauche radicale, le ton est à la fierté. « Enfin, la démocratie reprend ses droits sur la technocratie européenne et refuse de céder au chantage d’une Europe conservatrice », peut-on lire sur Internet. « Le peuple votera NON à l’accord j’en suis sür », affirme très vite le ministre du redressement productif, Panayiotis Lafazanis, à la tête d’un courant situé à l’aile gauche de Syriza.Dans l’opposition, c’est la consternation. Le député conservateur de Nouvelle Démocratie (ND), Kiriakos Mitsotakis, appelle sur Twitter à des élections immédiates. Antonis Samaras, le chef de ND, appelle lui à un référendum autour de la question : « Pour ou contre le maintien de la Grèce dans la zone euro. » « Nous ne tomberons pas dans ce piège. Ce n’est pas ce sur quoi le peuple doit se prononcer », répond-on au gouvernement. Le ministre d’Etat, Nikos Pappas, a prévenu que « quiconque associe la volonté d’un peuple de mettre fin à l’austérité à une sortie de l’Euro joue un jeu dangereux pour notre monnaie commune ». Et d’accuser sans détour « des cercles radicaux allemands ainsi que le Fonds monétaire international de jouer un jeu dangereux pour l’avenir de l’euro et de l’Europe ». Mais d’ici au référendum, dans neuf jours, que peut-il se passer ?Que fera la BCE ?Samedi est prévu à Bruxelles la tenue d’un Eurogroupe pour un nouveau tour de négociations entre la Grèce et ses créanciers. Les Européens vont-ils sous la pression revoir leur copie et faire de nouvelles propositions pour éviter une nouvelle période d’instabilité politique à l’issue incertaine pour la zone euro ? A Maximou (le Matignon grec), on affirme que Hollande et Merkel ont été prévenus du référendum.La question cruciale est désormais la suivante : quelle sera la réaction de la Banque centrale européenne (BCE) qui, grâce à une ligne de financement d’urgence – l’ELA –, assure la survie du secteur bancaire grec depuis plusieurs mois déjà ? Deux émissaires grecs, Euclide Tsakalotos et Yannis Dragassakis, doivent rencontrer samedi le gouverneur de la BCE, Mario Draghi. Dans un premier temps M. Draghi pourrait réagir en durcissant les conditions de financement du secteur bancaire grec par le biais d’une augmentation de la décote sur les collatéraux (garanties) acceptés pour les fonds obtenus via l’ELA.Au minimum la BCE va durcir des conditions pour les ELA qd défaut le 30 juin. Contrôle des capitaux dur à éviter dans ce cas. #Grèce #ECB— MarieCharrel (@Marie Charrel)require(["twitter/widgets"]);Tout l’enjeu pour MM. Dragassakis et Tsakalotos sera de convaincre la BCE de ne pas stopper tout bonnement l’ELA, la dernière source de liquidités pour l’économie grecque. Ce qui obligerait Alexis Tsipras à mettre en place un contrôle des capitaux. « Nous voulons avoir le temps de consulter notre peuple sans pressions intolérables financières pour que l’on puisse mener un débat démocratique sans chantage », martelaient cette nuit tous les membres de Syriza contactés par Le Monde.Si BCE decide de couper l aide d urgence aux banques grecques alors le controle des capitaux semble inevitable. Rencontre avec draghi today— Adea_Guillot (@adea guillot)require(["twitter/widgets"]);Techniquement, un vote nominatif doit se dérouler au Parlement qui a prévu de se réunir en assemblée plénière à 12 heures (heure grecque). Il faut la majorité absolue, 151 voix sur les 300 sièges que compte la Vouli, pour que le référendum soit lancé.Lire aussi (abonnés) :Pour les économistes, l’austérité en Grèce ne remplacera pas les réformesAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.06.2015 à 16h24 • Mis à jour le26.06.2015 à 16h47 | Margherita Nasi (Propos recueillis par) Aujourd’hui, je me rends à Longué-Jumelles dans le Maine-et-Loire, sur notre site d’Anjou Electronique. Durant mon trajet en train, je gère mes mails et révise mon discours à l’attention des salariés d’Anjou. Nous venons de remporter le Prix de la Supply Chain pour notre optimisation de la chaîne d’approvisionnement, à l’occasion des Trophées des Usines de l’Usine Nouvelle. Cette récompense est le fruit d’un travail collectif.C’était un vrai challenge étant donné le délai très réduit pour préparer notre candidature. Je me souviens avoir envoyé le dossier le 31 décembre, juste avant de sortir avec mon mari et mes trois enfants pour réveillonner en famille. L’audit a été réalisé il y a un mois en présence d’un journaliste du magazine, habitué à réaliser des visites de sites industriels toute l’année. En une journée dans l’entreprise, son analyse sur nos points forts et nos points faibles nous a apporté un regard externe pertinent et différent de celui de nos interlocuteurs habituels.Anne-Charlotte Fredenucci a rejoint le Groupe familial Deroure en 2001Spécialisé dans le design mécanique et électrique avec sa filiale Ametra Ingénierie, ainsi que dans le câblage filaire, avec sa branche Anjou Electronique, le Groupe conçoit et assemble divers produits industriels, notamment des équipements pour le Rafale ou la fusée Ariane.En 2009, alors qu’Anne-Charlotte Fredenucci reprend les rênes de l’entreprise, la crise économique frappe de plein fouet le Groupe Deroure. Comment restaurer la santé de l’entreprise familiale et sauver ses emplois ? Il s’agit bien sûr de réduire les coûts, mais aussi de lancer une stratégie offensive de croissance.Le Groupe mise sur l’innovation, opère son passage à l’ère du numérique et développe des produits et services nouveaux en déployant une offre de « work packages », de l’étude du produit à la fabrication. Un choix qui se révèle gagnant. Fin 2010, le Groupe Deroure enregistre un chiffre d’affaires de 26 millions d’euros, qui atteint quatre ans plus tard 32 millions. Près d’une centaine d’emplois ont été créés sur la même période, pour un effectif actuellement de plus de 500 collaborateurs.Arrivée à l’usine, je remercie donc chaleureusement les équipes pour les efforts réalisés et leur dis qu’ils peuvent être fiers du travail accompli ces dernières années.C’est cette stratégie d’amélioration continue et son déploiement au quotidien qui font la force du site d’Anjou.Notre atelier est ainsi devenu notre meilleur ambassadeur commercial : nous avons toujours des retours positifs de nos visiteurs, qu’ils soient clients, fournisseurs ou institutionnels. Plus important, cette réussite nous a apporté une confiance indéfectible en l'avenir et en notre capacité à rebondir dans l'adversité. En effet, nous étions dans un contexte de crise en 2009 et avions perdu 25 % de chiffre d’affaires dans la branche câblage.Lire aussi :24 heures à la tête d’une PME avec Anne-Charlotte Fredenucci au Salon du Bourget (1/3)Pour redresser l’entreprise, il a fallu la piloter par la trésorerie et revoir notre gestion logistique pour dégonfler nos stocks. Grâce aux conseils d’une amie, maintenant l’une des rares partners femmes d’un grand cabinet de conseil américain, j’ai compris comment Anjou Electronique devait passer en flux tirés et accélérer la circulation des composants et produits dans l’entreprise. Au début, les équipes n’ont pas compris l’intérêt et craignaient de ne pas savoir aborder ce changement. Fin 2009, tous adhéraient et nous avions économisé 400.000 euros de stocks, une trésorerie indispensable à notre survie.Après ces échanges avec les collaborateurs, c’est le moment de faire le point avec le directeur général et le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) sur les conditions de travail au sein de l’usine. Notre métier demande de la minutie, avec un salariat historiquement plutôt féminin. Or, nos équipements sont très lourds à manier, pendant la fabrication.Nous avons donc développé divers outillages, par exemple pour tourner sur trois axes les commandes de vol du Rafale, l’un de nos produits emblématiques, et ainsi éviter les efforts physiques excessifs. Nous échangeons également avec le CHSCT sur notre politique de réduction du risque des troubles musculo-squelettiques (TMS), des problèmes articulaires liés aux gestes répétitifs.Améliorer le quotidien et la rentabilitéNous avons acheté des pinces automatiques ou créé des supports facilitant le maniement des outillages de production, pendant l’exécution d’une tâche. Les relations sociales sont excellentes et les représentants du personnel travaillent avec nous dans un esprit constructif pour améliorer le quotidien des salariés. C’est pour moi une forte motivation à continuer de me battre pour améliorer encore la rentabilité de l’entreprise et ainsi partager davantage de résultats.Nous parlons ensuite des formations à dispenser aux équipes. En France, il n’existe pas d’école de câblage, c’est pourquoi le groupe s’est donnée l’ambition de former ses collaborateurs pendant des périodes longues, allant jusqu’à deux ans après leur intégration. Nous souhaitons ainsi attirer et retenir les meilleurs talents, fournir des formations internes spécifiques qui récompensent chaque collaborateur et développent davantage les manageurs de demain. Il faut six mois pour apprendre à câbler et plusieurs années avant de développer l’expertise attendue par certains de nos clients. Pour fabriquer les commandes de vol du Rafale, chaque salarié doit préalablement être audité par le client et recevoir un certificat.A l’heure du repas, je déjeune avec Christophe Brossard, le directeur général d’Anjou Electronique. Lorsque nous n’avons pas de client à inviter au restaurant, nous nous rendons à la cantine de l’entreprise où déjeunent la majorité des salariés. C’est un self lumineux et agréable, avec un coin restaurant et un espace pour lire et boire un café sous une verrière. Cela me permet de vérifier la qualité des repas que nous servons à nos équipes. L’après-midi, je retrouve les deux experts en Lean management, qui travaillent chez nous depuis septembre 2014. L’un vient de l’extérieur de l’entreprise, pour apporter un regard externe alors que l’autre a été formé au Lean en interne. Leur premier gros chantier est la réorganisation du magasin.On dit souvent que le magasin est le poumon de l’entreprise car si l’on n’envoie pas la matière au bon moment, les équipes arrêtent de produire : on perd alors du temps et de l’argent, dans l’atelier. Ce magasin de plus de 500 mètres carré stocke 43 000 références. Le chantier Lean en cours vise à accélérer la circulation des flux passant par la réception, le magasin et l’expédition. Nous avons réussi à gagner 200 m2 d’espace en optimisant la zone expédition/réception, en réorganisant les rayonnages et en intégrant dans la même cellule les pôles filaires et connectique.Mais surtout, le temps de traitement a fortement diminué,grâce à un nouveau rangement facilitant le tri de composants et grâce à des assistants électroniques, que les opérateurs tiennent en main, qui scannent les codes-barres et permettent d’automatiser les opérations de saisie et d’indiquer le chemin optimal à effectuer dans les rayonnages.Je visite ensuite l’atelier avec les experts Lean et le directeur général. Nous commentons le fonctionnement de la navette, le « train logistique » qui quitte le magasin toutes les heures pour déposer aux ateliers les pièces nécessaires à la production, pour récupérer et redistribuer les produits prêts à être testés, contrôlés ou expédiés. Les ateliers disposent d’étagères, les « gares logistiques », avec cinq codes couleurs indiquant le statut des pièces qu’elles accueillent (vert : disponible à l’expédition, bleu : à contrôler, etc). Ce train a été perçu favorablement par tous parce qu’il fluidifie la circulation des matières et des produits, contribuant ainsi à réduire le stress.A 16 heures, je rentre en TGV pour regagner Paris : le temps de lire mes mails et de passer quelques coups de fils, notamment avec le secrétaire général du groupe, sur un projet d’acquisition d’une société de câblage. En effet, nous sommes convaincus que le Lean management nous a permis d’atteindre une maturité dans nos processus industriels et de dégager une tel espace de production que nous pourrions intégrer 80 nouveaux collaborateurs dans notre atelier actuel. Nous faisons le point sur les cibles potentielles que nos grands clients nous ont conseillé d’aborder.Il est déjà 19h15 quand je sors du métro pour retrouver mes enfants et mon mari. La fin de journée est consacrée à ma famille : comment s’est passée l’école et la journée de travail de mon mari, quels sont les devoirs pour demain, qui veut la première histoire du soir. Sans surprise, pour mes enfants, j’ai inventé un avion magique, qui, tous les soirs, les emmène dans de nouvelles aventures… Ce n’est pas avant 21 heures que je rallume l’ordinateur pour traiter les derniers mails et dossiers.Lire la suite de ce témoignage lundi 29 juin sur lemonde.fr/emploi.Margherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.A 28 ans, Augustin Bianchi-Boussagnol n’a pas fait de grandes études. Depuis trois ans, il travaille comme employé dans l’épicerie italienne tenue par son père à Vanves-Malakoff (Hauts-de-Seine). Et ça lui convient parfaitement, assure-t-il. Non seulement il a le loisir de tout dire à son patron mais en plus il est toujours encouragé à progresser. L’entreprise idéale, il n’a donc pas vraiment besoin de l’imaginer. Il la touche déjà du doigt.Lire aussi :Guillaume Davies : « Mon entreprise idéale concilie performance et bien-être de ses collaborateurs »Elodie Chermann (Propos recueillis par) Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Les traders chinois ont un peu mal au cœur. Sur la seule journée de vendredi 26 juin, la Bourse de Shanghaï a dégringolé de 7,4 %, la chute atteignant même 8,5 % en milieu d’après-midi, avant un léger ressaisissement sur les trente dernières minutes de la séance. Juste une semaine plus tôt, le 19 juin, elle avait déjà reculé de 6,42. En deux semaines, la capitalisation boursière de la place de Shanghaï a fondu de 19 %. Mais sur l’année écoulée, le premier marché financier de Chine continentale continue d’afficher une progression de… 104 %.Du fait de ces mouvements sporadiques et violents, les analystes reconnaissent volontiers que la Bourse de Shanghaï est désormais devenue largement imprévisible. Il faut dire que le principal marché d’actions de Chine continentale accueille une foule de petits boursicoteurs, des particuliers dont les connaissances en matière de finance sont celles du commun des mortels et qui suivent surtout la tendance, accroissant ainsi, encore plus qu’ailleurs, des fluctuations anxiogènes.Ce phénomène s’explique en partie – et paradoxalement – par le ralentissement de l’économie de la République populaire, engagé depuis plusieurs mois. La croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Chine est en effet « tombée » à 7,4 % en 2014, en deçà de l’objectif officiel. En 2015, elle a à nouveau décéléré, au premier trimestre, à 7 %, son plus bas niveau depuis six ans.Lire aussi :Le fort recul des importations traduit la faiblesse de l’économie chinoiseDerrière ce ralentissement, on trouve notamment un marché immobilier en crise, plombé par les invendus des promoteurs du pays. Or ce secteur est longtemps resté le refuge des investisseurs chinois, car il garantissait toujours davantage. C’est désormais moins vrai, et les épargnants lui préfèrent de plus en plus souvent la Bourse. « Après avoir quitté l’immobilier, les investisseurs placent leur argent en Bourse », estime Chen Jiahe, le chef de la stratégie de Cinda Securities.D’autant que, pour inciter leurs clients à profiter encore davantage de la hausse des cours, banquiers et courtiers n’ont pas hésité à leur prêter des fonds, une pratique nommée « margin trading » : l’investissement en Bourse par le levier de la dette. Ce qui entraîne un niveau d’endettement élevé des investisseurs sur les marchés de Shanghaï et de Shenzhen, les deux principales places de Chine continentale. Le régulateur boursier du pays, inquiet de cette tendance, a annoncé, le 5 juin, son intention de limiter bientôt cette pratique, afin d’assurer le « développement ordonné » du marché, selon ses termes.Les traders ramassent leurs gainsLes traders, anticipant un prochain plafonnement de ce recours à l’endettement pour investir en Bourse, ont donc commencé à sortir ces fonds tant que les cotes sont encore élevées. Ce qui explique, pour partie, les récents phénomènes de baisse. « C’est le moment de se séparer d’actions acquises sur de la dette », constate Shao Yu, chef de l’analyse économique et de la stratégie chez Orient Securities.Quant aux investisseurs, que cette instabilité inquiète, ils ramassent aujourd’hui leurs gains tant qu’il en est encore temps. « Beaucoup pensent que cette progression ne repose sur rien ; ils préfèrent empocher une plus-value de 100 %, c’est déjà pas mal », explique Chen Jiahe.Enfin, la politique macroéconomique de Pékin suscite des questions. Pour tenter de dynamiser la croissance, la banque centrale chinoise a déjà réduit à trois reprises ses taux d’intérêt, entre novembre 2014 et mai 2015. Selon les estimations des économistes de HSBC, les six mois d’assouplissement écoulés ont permis d’accroître l’investissement d’environ 2,4 %. Ce n’est « pas suffisant pour stabiliser la croissance autour de 7 % », jugeaient-ils dans une note du 23 juin, exigeant davantage.La banque centrale douche les investisseursLe rebond se fait donc tardif, et beaucoup de banquiers espéraient un nouveau geste du pouvoir. Mais la Banque populaire de Chine a douché leurs espoirs : elle semble désormais considérer que la reprise pourrait enfin arriver au deuxième semestre. A l’appui de ce constat, un marché immobilier qui semble pour l’heure avoir cessé de se dégrader et un indice de production industrielle à 49,6 au 23 juin, c’est-à-dire certes toujours en contraction car sous la barre des 50, mais en amélioration par rapport aux trois mois précédents. « La banque centrale pense en avoir fait suffisamment pour le moment », juge Shao Yu.Sur ce marché boursier instable, Chen Jiahe s’inquiète particulièrement pour les valeurs liées aux nouvelles technologies ainsi qu’aux énergies renouvelables. Témoignage des temps incertains que traversent ces secteurs, la spectaculaire perte subie par Li Hejun, un homme d’affaires qui, au printemps, fût brièvement le plus riche de Chine – il a fondé Hanergy, une entreprise assemblant des panneaux solaires et a investi dans la construction de barrages hydroélectriques. Le 20 mai, ses propres actions dans le groupe avaient perdu treize milliards d’euros en valeur en moins d’une demi-heure de cotation à Hongkong. Les promesses du marché chinois ont conduit à la nette surévaluation des valeurs liées à ces domaines d’avenir. A Shenzhen, l’indice Chinext des nouvelles technologies a perdu 8,9 % en une seule séance vendredi.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a déclaré, vendredi 26 juin en début d’après-midi, qu’il refusait « chantage et ultimatums ». Son gouvernement a décidé de ne pas accepter en l’état le dernier plan de renflouement proposé au pays par ses créanciers en échange de réformes et de coupes budgétaires.« La proposition des institutions (UE, FMI) au gouvernement grec était de légiférer immédiatement sur des mesures profondément récessives (…) en tant que condition d’un financement sur cinq mois, cependant tout à fait insuffisant », a déploré le gouvernement grec dans un communiqué à la presse.Un peu plus tôt, les créanciers de la Grèce avaient fait savoir qu’une nouvelle proposition, « argent frais contre réformes », avait été faite, la veille, au gouvernement grec. Celle-ci devrait être mise sur la table de l’Eurogroupe, la réunion des dix-neuf ministres des finances de la zone euro, prévu à partir de 14 heures, samedi 27 juin.Le ministre des finances grec, Yanis Varoufakis, a toutefois fait preuve d’optimiste vendredi, en marge d’une réunion avec ses collègues de la zone euro à Bruxelles, estimant qu’il n’y avait aucune raison de ne pas aboutir à un accord samedi, selon L’Echo.Lire aussi :Grèce : l’accord suspendu à un nouvel EurogroupeIl faut en effet trouver un accord avant mardi 30 juin pour éviter le défaut de paiement de la Grèce vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI), un événement aux conséquences redoutables.Les créanciers (FMI, Banque centrale européenne, Commission européenne) proposent donc aux Grecs – en échange d’une liste de réformes structurelles, avec un calendrier de mise en place – un « package financier », passant par une extension de l’actuel plan d’aide de cinq mois (jusqu’à novembre 2015) et des prêts d’un montant total de 15,5 milliards d’euros.Cet argent n’est pas du tout « neuf » : il s’agit d’un recyclage des prêts encore à verser à la Grèce par le FMI (3,5 milliards d’euros) ; de 3,3 milliards d’euros liés aux profits réalisés par la BCE sur les obligations grecques en 2014 et en 2015 ; et de 8,7 milliards d’euros provenant d’une enveloppe de 10,9 milliards, destinée initialement à recapitaliser les banques grecques en cas de coup dur.« Il est évident que la proposition des institutions […] laisse un important trou de financement pour la période d’extension de cinq mois [du programme d’aide] et, encore plus inquiétant, mènerait à une nouvelle négociation difficile, et à un nouveau mémorandum [d’austérité] à la fin de l’année », déplore Athènes dans son communiqué. « La proposition ne contient par la moindre liquidité » pour l’Etat, et ne compense pas le refus, jugé probable par les Grecs, que le FMI ne verse pas les prêts prévus initialement jusqu’en mars 2016, puisque « la dette publique grecque ne sera pas jugée soutenable ».Les « institutions » ont, en effet, rejeté sa proposition de transférer la dette grecque détenue par la Banque centrale européenne (BCE) vers le Mécanisme européen de stabilité (MES), selon une source officielle grecque, citée anonymement par Reuters.Pas d’accord à ce stadeLa chancelière allemande, Angela Merkel, a déclaré qu’elle et le président français, François Hollande, avaient exhorté Alexis Tsipras à accepter la « généreuse proposition » des institutions, et que c’est désormais à la Grèce de faire un pas en direction de ses partenaires de la zone euro.Cette proposition n’a toutefois pas été validée par l’ensemble des ministres des finances de la zone euro, dont certains étaient plus partisans d’une extension courte.Par ailleurs, si les Grecs peuvent être enclins à accepter cette proposition, compte tenu de l’état des finances du pays, encore faut-il, pour qu’ils puissent en bénéficier, qu’ils acceptent la liste des réformes structurelles qui l’accompagne, et l’agenda de leur mise en place qui y est associé.Or, sur ce plan-là, il n’y avait toujours pas d’accord vendredi. M. Tsipras dit bien vouloir faire une réforme de la TVA et des retraites, mais il assure qu’il ne peut pas mettre en place ces réformes dès le 1er juillet, comme le lui demandent les créanciers. Selon un haut fonctionnaire gouvernemental grec cité par L’Echo, « il est devenu évident que la Grèce doit répondre dans les vingt-quatre heures au texte présenté par les institutions ».Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil La direction d’Air France fait à nouveau pression sur les syndicats pour obtenir « des efforts importants de compétitivité ». Faute d’y parvenir, elle réfléchit à un nouveau plan social, qui pourrait entraîner 3 000 suppressions de postes parmi les personnels au sol et 300 chez les pilotes. La compagnie aérienne envisage également d’importantes fermetures de lignes, accompagnées par la sortie de la flotte de 15 à 20 avions.Lire aussi :Air France envisage plus de 3 000 suppressions de postes supplémentairesCombien de plans sociaux Air France a-t-elle engagé ces dernières années ?Depuis l’arrivée aux commandes d’Alexandre de Juniac, à l’automne 2011, trois vagues de départs volontaires se sont succédé.Elles sont intervenues dans le cadre du plan Transform 2015, qui prévoyait de dégager 20 % de rentabilité supplémentaire et de réaliser 2 milliards d’euros d’économies, avec pour principal objectif la réduction de la dette.M. Juniac a annoncé cette année le plan Perform 2020. Devant prendre effet début 2016, il a pour but de ramener Air France à la rentabilité.Combien d’emplois la compagnie a-t-elle supprimé ?Depuis la mise en œuvre en 2012 du plan Transform, 9 000 postes environ ont été supprimés, dont 5 122 pour la seule année 2012. La dernière vague de départs, annoncée en janvier, concerne 800 salariés, dont 500 parmi les personnels au sol et 300 au sein des hôtesses et stewards de la compagnie.Lire aussi :Nouvelles mesures d’économies chez Air FrancePourquoi Air France enchaîne-t-elle ainsi les plans d’économies ?Aujourd’hui, la compagnie est confrontée à une accélération de la baisse de la recette par passager sur son activité long-courrier.Cette dernière, qui était l’une des rares activités du groupe encore bénéficiaires, avec la maintenance, est passée dans le rouge en 2014.Et la crise s’aggrave. Alors que la baisse de la recette par passager était de 3 % à 4 % depuis le début de 2014, elle est montée à 7 % en avril.Lire aussi :Alexandre de Juniac est reconduit, Air France-KLM reste à redresserAlexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM a invoqué des problèmes de surcapacités pour expliquer ce recul, notamment sur les liaisons avec l’Asie.Air France, comme les autres compagnies régulières (principalement européennes), souffre aussi de la concurrence des grandes compagnies du golfe, les Emirates, Etihad et autre Qatar Airways, qui bénéficient de subventions dénoncées notamment par les compagnies américaines.Lire aussi :Des émirats à la conquête du cielPar ailleurs, Air France n’arrive pas à se défaire du poids d’une dette abyssale, qui entrave son développement, l’empêchant de moderniser sa flotte et surtout d’acheter une compagnie, dans le low cost notamment.Après avoir culminé à 6,5 milliards d’euros, la dette de la compagnie franco-néerlandaise était encore de 4,9 milliards d’euros à fin mars.Lire aussi :Alexandre de Juniac est reconduit, Air France-KLM reste à redresserGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Devailly (Montpellier, correspondante) Le groupe La Dépêche du Midi, basé à Toulouse et présidé par Jean-Michel Baylet, a finalisé, jeudi 25 juin, l’acquisition des Journaux du Midi composé de Midi Libre, L’Indépendant et Centre Presse. Les Journaux du Midi appartenaient jusqu’ici au groupe Sud-Ouest basé à Bordeaux.Jean-Michel Baylet est venu à Montpellier pour entériner la vente. Il a annoncé qu’il fallait sans doute s’attendre à des suppressions d’emploi, qui seront précisées par la suite, mais qui pourraient atteindre 150 postes dans chacun des deux groupes. Ces suppressions concerneront tous les services, des rotatives à la rédaction en passant par la régie publicitaire.Les chiffres montrent que le groupe des Journaux du Midi, malgré des plans sociaux qui se suivent depuis des années, n’a pas la même rentabilité que le groupe La Dépêche : le journal de La Dépêche du Midi emploie 800 salariés, couvre 10 départements et réalise un chiffre d’affaires de 145 millions d’euros. Le groupe Les Journaux du Midi emploie 930 salariés, couvre 5 départements et réalise un chiffre d’affaires de 120 millions d’euros.Quatrième groupe de presse quotidienne régionaleL’ensemble va maintenant couvrir un territoire de six millions d’habitants avec deux métropoles (Toulouse et Montpellier). Le nouvel ensemble se positionne comme le quatrième groupe de presse quotidienne régionale.L’audience cumulée de leurs deux sites (vingt millions de visites par mois) les place, selon Jean-Michel Baylet, en première position, devant le site de Ouest-France. Jean-Michel Baylet rachète Midi Libre pour 15 millions euros, alors que Sud-Ouest l’avait racheté au groupe Le Monde pour 90 millions d’euros en 2007.Jean-Michel Baylet, également président du PRG, a affirmé que ce rachat n’avait aucun rapport avec la fusion administrative qui se prépare entre le Languedoc-Roussillon et Midi- Pyrénées et ne cache pas d’arrière-pensées politiques : « Je suis contre cette fusion, personne dans ces deux régions n’avait rien demandé. On m’a prêté des intentions machiavéliques, alors que j’ai toujours été hostile à ce regroupement ».Investissements attendus sur le numériqueBernard Maffre, vice-président directeur général du groupe La Dépêche a été nommé président-directeur général de Midi Libre, en remplacement d’Olivier Gerolami (groupe Sud- Ouest). Jean-Nicolas Baylet, l’un des fils de Jean-Michel, est nommé vice-président du groupe, plus spécifiquement en charge du numérique. Xavier Clément devient directeur général des Journaux du Midi.Parmi les pistes envisagées, un développement des activités dans l’événementiel et des investissements attendus sur le numérique. La Dépêche estime notamment que ses propres outils numériques pourraient être étendus à Midi Libre.C’est notamment le cas du « Paywall » (le système qui fait que les internautes consultant beaucoup le site passent en mode payant) et d’un service Premium avec diffusion d’un journal vidéo tous les jours à 18 heures. « Il nous faut modifier l’équilibre des recettes entre la presse écrite et la diversification numérique, a estimé Jean-Nicolas Baylet. Depuis deux ans, on voit enfin que le payant peut être envisageable sur le web, c’est une bonne nouvelle. »Anne Devailly (Montpellier, correspondante)Journaliste au Monde Margherita Nasi Coca-Cola, General Mills, Johnson&Johnson, Kellogg’s, Kraft, Mars, Nestlé, PepsiCo, Procter & Gamble, et Unilever : dix groupes se partagent la plupart des grandes marques plebiscitées par les consommateurs du monde entier. Sans parler de Microsoft ou Apple qui ont « révolutionné notre rapport à la technologie et nos modes de travail », ou des groupes pharmaceutiques mondiaux dont les médicaments « nous accompagnent au long de notre vie ». C’est sur ces organisations géantes, véritables « piliers de notre société, qu’elles contribuent forcément à façonner », que se penche Olivier Basso dans Politique de la Très Grande Entreprise. Le professeur associé au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) se propose d’analyser cette classe très particulière d’organisations, qui ont transcendé la simple sphère économique pour devenir de véritables acteurs politiques, sans pour autant tomber dans « une évaluation morale simpliste, qui diabolise l’entreprise, ou, a contrario, la divinise », dichotomie dont le management est souvent prisonnier.« Le façonnement des vies »Le dirigeant d’Aden Executives commence par analyser la puissance d’action de la « grande entreprise », en s’interrogeant sur sa nature, sa définition et ses attributs. A travers son poids, elle pèse sur les économies et l’emploi des territoires où elle s’exerce, mais touche également « le cadre global de la vie humaine » : elle influe sur les décisions importantes qui touchent aux problèmes mondiaux comme l’écologie, la faim, les maladies… et enfin pèse sur « le façonnement des vies des individus en promouvant, notamment depuis la fin des années 1980 et la prédominance de l’intérêt des actionnaires, une certaine vision de l’efficacité et de la valeur efficacité en soi ».L’auteur se penche aussi sur la manière dont le modèle managérial de l’entreprise, élaboré à la fin du XIXe siècle, « s’est progressivement déformé sous l’effet de la puissance d’influence des marchés financiers, qui ont pris le dessus à la fin des années 1980 et posé l’intérêt de l’actionnaire comme référence ultime à prendre en compte ».C’est ainsi que la création de la valeur pour l’actionnaire serait devenue « le seul principe de régulation interne, entraînant par-delà des inquiétudes sur les effets d’une telle prédominance dans l’organisation ».« Un acteur politique »C’est le coeur de cet ouvrage, qui se propose non seulement d’analyser la « très grande entreprise », mais aussi de formuler de nouvelles formes de légitimité pour cet acteur international qui est devenu progressivement, « au-delà de sa nature économique, un acteur politique ».Dans les derniers chapitres du livre, Olivier Basso propose ainsi de renforcer la légitimité externe de la grande entreprise en la constituant pleinement comme acteur international, avec ses droits et ses devoirs, et en la protégeant des turbulences propres au système financier.Quant à la légitimité interne de la grande entreprise, l’auteur propose de la renforcer en associant une partie de l’entreprise à la validation de certains choix stratégiques pour lui donner une légitimation démocratique interne qui vienne contrebalancer la souveraineté actionnariale. Car c’est seulement en reconstruisant, en son sein, une certaine légitimité politique que la grande entreprise « pourra affirmer avec force son but social authentique, qui est de participer à une plus grande prospérité pour les sociétés qui l’accueillent ».Politique de la Très Grande Entreprise, Olivier Basso (PUF, 280 pages, 21 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde Jean-Michel Bezat Huit ans après la fin du monopole d’EDF et l’ouverture totale du marché de l’électricité à la concurrence, les Français n’y comprennent toujours goutte. Les « hommes bleus » chargés de relever les compteurs, de faire les raccordements ou de rétablir le courant après une tempête, n’appartiennent donc plus à EDF ? Plus vraiment depuis la création en 2008 d’Electricité réseau distribution France (ERDF), la filiale à 100 % d’EDF chargée de gérer les 1,3 million de kilomètres de lignes du réseau de distribution.Mais ce poids lourd de l’énergie, avec ses 36 000 salariés et ses 14 milliards d’euros de chiffre d’affaires, doit se distinguer davantage de sa maison mère EDF, insiste la Commission européenne, soucieuse que tous les fournisseurs en concurrence (EDF, Engie,EON…) aient un accès non discriminatoire aux réseaux de transport et de distribution qui, eux, restent un monopole régulé. Car toute confusion est, pour Bruxelles, préjudiciable à la concurrence.La question ne se pose plus pour le gaz, estime la Commission de régulation de l’énergie (CRE) : Engie (ex-GDF Suez), issu de l’ancien monopole Gaz de France, et son réseau de distribution GRDF sont bien distincts par leur nom et leur identité visuelle. Il n’en va pas de même pour l’électricité. ERDF doit les changer, a tranché le « gendarme » dans une délibération du 23 juin. Or ses dirigeants – soutenus par le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy – rechignent. S’ils ont accepté de modifier le logo en abandonnant la petite turbine bleue stylisée identique à la turbine orange d’EDF, ils refusent de changer le nom d’ERDF, arguant que cette marque s’est imposée chez les Français. Quant à EDF, il propose juste de « mettre à jour et préciser » certains de ses supports de communication et de « sensibiliser » ses cadres dirigeants aux obligations légales liées à l’indépendance de ses filiales ERDF et RTE (lignes à haute tension).Lire aussi : ERDF, créateur de réseaux électriques intelligentsConfusion dénoncéeLa CRE reconnaît que le projet d’ERDF comporte « des évolutions significatives », mais qu’« il ne permet pas d’écarter tout risque de confusion des marques d’ERDF et d’EDF ». Une confusion dénoncée par l’association UFC-Que choisir, qui a porté l’affaire devant le comité ad hoc de la CRE chargé de régler les différents entre gestionnaires et utilisateurs des réseaux. Et une confusion bien ancrée dans les têtes, révèle l’enquête réalisée en avril par l’institut CSA pour la CRE : 76 % des sondés pensent qu’EDF est chargé de la relève des compteurs, et 43 % attribuent à ERDF un rôle d’exploitant des centrales nucléaires !L’image d’EDF s’est dégradée au fil des ans, notamment avec la hausse des tarifs de l’électricité. Au début des années 2000, l’électricien caracolait en tête du baromètre Ifop-Claude Posternak mesurant la sympathie des Français pour leurs 30 plus grands groupes ; il n’est plus qu’en milieu de tableau. Mais ERDF est, avec la Poste, l’entreprise de service publique qu’ils préfèrent.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Si on avait voulu mettre en scène l’impuissance de l’Etat, on ne s’y serait pas pris autrement. Jeudi 25 juin, pendant que quelques manifestations de taxis étaient le théâtre d’incidents violents, Bernard Cazeneuve (ministre de l’intérieur) à Paris, le premier ministre, Manuel Valls, à Bogota (Colombie), et le président François Hollande depuis Bruxelles, ont à l’unisson rappelé que le service UberPop était « illégal » et qu’il « devait être fermé ». Le lendemain, la société américaine Uber organisait à Paris deux sessions d’information/recrutement pour les Franciliens qui souhaitent devenir chauffeur UberPop. Comme si de rien n’était…Près de 3 000 chauffeurs de taxi, soit un peu moins de 6 % des taxis déclarés, ont lancé jeudi des opérations dans toute la France. Mais le blocage des accès de l’aéroport Roissy - Charles-de-Gaulle, et certains blocus, comme à la porte Maillot, à Paris, ont donné lieu à des actes d’une violence incroyable. Selon le ministère de l’intérieur, dix personnes ont été interpellées, sept policiers ont été blessés et soixante-dix véhicules ont été dégradés au cours de cette journée.La principale revendication des syndicats de taxi porte sur l’interdiction d’UberPop. Ce service lancé en France, en février 2014, par la société américaine Uber a déjà conquis plus de 400 000 utilisateurs. Au moyen d’une application gratuite sur un smartphone, UberPop met en relation les clients avec des particuliers qui s’improvisent chauffeurs de taxi avec leur véhicule de tous les jours. Sans avoir besoin d’investir dans une licence... 12.06.2015 à 17h29 • Mis à jour le12.06.2015 à 18h11 La zone euro a commencé à envisager la possibilité d'un défaut grec. Une situation qui pourrait se produire, selon des sources européennes, si les discussions entre Athènes et ses créanciers n'aboutissent pas dans les jours qui viennent et conduisent le pays, à court d'argent, à ne pas rembourser le Fonds monétaire international (FMI) en fin de mois.Lire aussi :La menace de « Grexit » se rapproche, la zone euro retient son souffleNouveau rendez-vous samedi à Bruxelles« Nous devons évaluer toutes les possibilités, mais j'espère que les autorités grecques vont prendre la mesure de la situation », a déclaré à l'AFP Rimantas Sadzius, le ministre des finances lituanien, confirmant que cette hypothèse avait été mise sur la table. « Un défaut (grec) est en discussion », mais ce n'est pas la même chose qu'un « Grexit », terme désignant une sortie de la zone euro, a confirmé une autre source européenne.L’éventualité en a été discutée lors d'une réunion de l'Euro Working Group, l'instance préparatoire de l'Eurogroupe, qui se déroule depuis jeudi 11 juin à Bratislava, en Slovaquie. Le gouvernement grec est acculé à trouver un accord d'ici à la réunion de jeudi prochain, à Luxembourg. Ses créanciers veulent de nouvelles concessions d'Athènes pour lui verser l'aide financière, en suspens depuis des mois.Des « représentants du premier ministre » grec, Alexis Tsipras, ont rendez-vous samedi matin à Bruxelles avec des représentants des créanciers de la Grèce pour déposer des « contre-propositions » en vue d'un accord sur le financement du pays. Dans un communiqué publié vendredi, le gouvernement grec estime que les deux parties « sont plus près que jamais d'un accord ».Lire aussi :Et si la Grèce ne remboursait pas le FMI ?Le FMI avait annoncé jeudi que ses négociateurs présents à Bruxelles, excédés qu’Athènes ne valide pas la proposition d’accord de ses bailleurs de fonds sur la table depuis déjà dix jours, avaient repris l’avion pour Washington. Et qu’ils n’étaient pas prêts à céder sur les réformes des retraites et de la TVA, auxquelles Athènes se refuse.Sur le papier, l’accord semble pourtant tout proche. Les créanciers sont prêts à laisser à Athènes une marge de manœuvre budgétaire plus importante, et lui proposent un objectif de surplus primaire (surplus avant de payer les dettes) de seulement 1 %. Il reste certes des divergences sur la réforme des retraites et celle de la TVA, mais les créanciers ont dit à Alexis Tsipras ces derniers jours qu’il pouvait proposer des mesures alternatives, à condition qu’il respecte l’objectif de réduction des déficits.Lire aussi :Les nouvelles propositions grecques jugées insuffisantesLa Bourse d'Athènes chute de 6 % avant sa fermetureLe 30 juin, la Grèce doit rembourser 1,6 milliard de prêts du FMI, et des doutes subsistent sur sa capacité financière à honorer cette échéance sans le déblocage de 7,2 milliards d'euros restant à verser dans le cadre du deuxième plan d’aide au pays, en cours depuis 2012. Ce plan expire également à la fin du mois.« L'idéal serait qu'il y ait un accord d'ici à jeudi prochain. (...) Si les Grecs travaillent ce week-end et envoient une proposition lundi, ça peut fonctionner. S'ils envoient une proposition mercredi (...), ce sera forcément beaucoup plus compliqué » pour l'Eurogroupe, a commenté une source européenne.Lire aussi :Grèce : cinq personnages clés pour une sortie de crisePlombée par le scénario d’un défaut de paiement, la Bourse d'Athènes a chuté de 6,06 % vendredi une demi-heure avant la clôture de la séance. Alexandre Piquard « Je n’ai pas participé à la campagne de Delphine Ernotte, même si je suis très content de son élection », déclare David Kessler, directeur général d’Orange Studio, parfois présenté comme un soutien actif de la nouvelle présidente de France Télévisions. Bien connu du milieu des médias et classé à gauche, le nom de cet ancien conseiller culture de l’Elysée a été cité plusieurs fois dans des articles sur la candidature de la directrice exécutive d’Orange France. Fait nouveau : il est aussi visé indirectement dans l’une des deux plaintes déposées cette semaine à la suite de la nomination opérée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).Lire : Deux plaintes et deux recours contre la nomination de Delphine ErnotteLa nomination d’Olivier SchrameckLa démarche engagée par le syndicat SNPCA-CGC met en avant la notion de trafic d’influence : le plaignant se pose des « questions » sur un éventuel « renvoi d’ascenseur » entre Olivier Schrameck, le président du CSA, et David Kessler, qui était conseiller culture de François Hollande à l’époque de la nomination du dirigeant du régulateur de l’audiovisuel, début 2013. Selon ce raisonnement, le conseiller aurait fait nommer le président du CSA qui aurait ensuite porté sa candidate à la tête de France Télévisions.Certains ont en outre rappelé que David Kessler était entre 1995 et 2002 conseiller culture à Matignon sous Lionel Jospin, quand le directeur de cabinet était Olivier Schrameck (à l’époque, François Hollande était premier secrétaire du Parti socialiste et Manuel Valls conseiller en communication du premier ministre).M. Kessler rejette l’accusation de trafic d’influence : « Quand on connaît la machine d’Etat, on sait que ce n’est pas le conseiller culture du président de la République qui choisit le président du CSA, argue-t-il. Le président peut solliciter l’avis du ministre de la culture, du premier ministre et, à l’Elysée, de son directeur de cabinet et du secrétaire général. Au final, c’est le choix du président de la République », ajoute le conseiller, qui précise avoir donné son avis sur plusieurs noms.Les relations avec Delphine ErnottePar ailleurs, M. Kessler assure qu’au moment de la nomination de M. Schrameck au CSA, il n’avait jamais rencontré Mme Ernotte, « sauf une fois, quelques minutes, sur le parvis de l’Hôtel de ville de Paris, à l’occasion de la Nuit Blanche », dont Les Inrockuptibles, journal qu’il dirigeait, était partenaire.Mme Ernotte n’aurait pas non plus participé au recrutement de M. Kessler à Orange, en novembre 2014, assure ce dernier, précisant que la filiale cinéma, dont il est directeur général, ne dépend pas d’Orange France, que dirige Mme Ernotte. Egalement connecté à droite, M. Kessler cite trois personnes ayant parrainé son arrivée chez l’opérateur : Pierre Louette, un « ami » ; Christine Albanel, ancienne ministre (UMP) de la culture et présidente d’Orange studio ; et Stéphane Richard, le PDG du groupe.M. Kessler raconte avoir rencontré Delphine Ernotte pour la première fois en décembre 2014 et avoir, en fin d’entretien, évoqué les échos la présentant comme candidate à France Télévisions. Cette dernière n’a pas démenti, sans vraiment confirmer non plus, raconte-t-il.Au sujet de France Télévisions, M. Kessler explique avoir ensuite revu Mme Ernotte, « une fois, environ une heure », mais il précise avoir eu le même genre d’entretien avec la plupart des candidats de premier plan à la présidence de France Télévisions.Lire : La nomination de Delphine Ernotte fait toujours grincer des dentsLa campagne pour la présidence de France Télévisions« A quelques personnes qui me demandaient mon avis sur la campagne, j’ai dit que je trouvais que Mme Ernotte était une candidate crédible. J’aurais peut-être dû me taire… », ajoute celui qui a également été directeur général du CSA, directeur du Centre national du cinéma et de France Culture et conseiller du président de France Télévisions Marc Tessier…Pendant la campagne, il assure n’avoir appelé aucun membre du CSA, sauf Sylvie Pierre-Brossolette, une fois : c’était pour « prendre de ses nouvelles », après qu’elle a été critiquée, début novembre, lors de la fuite dans la presse de son prérapport sévère sur le bilan du président de France Télévisions Rémy Pflimlin, précise-t-il, comme il l’avait déjà dit au JDD. M. Kessler a enfin confié avoir déjeuné avec Olivier Schrameck, en décembre. A l’époque, le nom de Delphine Ernotte avait déjà fait l’objet de quelques mentions dans la presse. « Lors du déjeuner, nous avons dû parler quelques secondes de France Télévisions, mais pas de Delphine Ernotte », assure-t-il. Sur les deux plaintes déposées, il revient maintenant aux parquets de déterminer s’ils souhaitent ouvrir une enquête.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi En quelques années de pratique professionnelle, Anton Hansen quitte le rez-de-chaussée de sa banlieue pour un bureau lumineux en cime de tour à La Défense. Une ascension fulgurante accompagnée par « l’évanouissement progressif d’abord, plus expéditif ensuite, de toute conscience morale ». À 35 ans, avec ses lunettes Ray-Ban, sa cravate impeccable et ses chaussures croco, Anton Hansen s’est transformé en « caricature du manager sans vergogne ».C’est sur cette métamorphose que se penche le nouveau roman de Dominique Julien : Consulting Underground. À travers le parcours d’Anton, l’ouvrage décrit l’extravagante réalité du milieu du consulting, un monde où on arrive « tendre et naïf » avant que le capitalisme « vous tanne la peau ».C’est en tout cas ce qui arrive au jeune Anton, fraîchement diplômé d’un master d’informatique appliqué à l’économie en milieu rural. Armé de sa confiance et de son diplôme, le jeune accumule les mois de stages intensifs, avant de ravaler ses illusions et d’intégrer la sphère des actifs précaires. Pour garder son HLM à Fleury-Mérogis et rembourser son prêt étudiant, il enchaîne les petits boulots : manutentionnaire, postier, livreur de pizza.C’est alors qu’il s’occupe du rechargement des distributeurs de friandises dans le métro que sa vie prend un nouveau tournant. À Gare du Nord, il tombe sur un ancien ami de la fac. Celui avec qui il a partagé ses folies de jeunesse arbore maintenant un costume et travaille en tant que manager dans le conseil en entreprise.Le cynisme en premier atoutMuni des conseils cyniques de son ami - « le mépris assure le rôle de pierre angulaire de toutes les relations sociales dans le consulting », ou encore « le tout, c’est de fourrer le nez de l’interlocuteur dans le piment. Comme ça, il est incapable de sentir les merdes qu’on lui fourgue » -, le jeune précaire postule auprès d’une société de services.Le voilà propulsé dans le conseil, où il passe sa journée au téléphone, à identifier les besoins potentiels de clients potentiels. « Le truc, c’est d’inventer des désirs qu’ils n’ont pas et de leur faire acheter un consultant qui restera au grenier entre le vibromixeur et le presse-agrumes ». À travers les yeux du nouveau consultant, l’auteur, qui est aussi professeur de philosophie, plonge le lecteur dans un monde très sombre, fait de harcèlement, d’« escorts » et d’ambitions démesurées.Anton, ancien banlieusard désargenté, se transforme vite en star du consulting. Impitoyable, il multiplie les coups bas pour grimper les échelons. Une stratégie gagnante : à coup d’humiliations, menaces et mensonges, il est promu manager. Loin de se satisfaire de sa promotion, il redouble de cynisme et n’hésite pas à trafiquer des curriculum vitae, ou encore faire signer aux consultants de fausses attestations de formation.Pris dans la spirale du succès, il pense toujours à l’étape suivanteSa détermination et son absence de scrupules attirent les chasseurs de tête : « pour lever ces types, il n’y a pas de secret, il faut atteindre un objectif business ambitieux. Par exemple, faire un peu de bruit en virant du personnel. Il suffit souvent de mettre du monde à la porte pour que les chasseurs se présentent à la vôtre ».Le jeune loup se fait débaucher pour devenir « responsable affaires confirmé » dans une grande boîte de Consulting de la Défense, à 7 000 euros par mois. Le cynisme atteint alors son comble, dans un milieu qui utilise le burn-out comme « arme de dégagement massif » et où tous les coups sont permis.À travers les assertions et le parcours d’un Anton qui dit ne rien regretter de ses actions car « suivre son gentil bonhomme de chemin dans le consulting suppose de neutraliser toute notion de moralité », Dominique Julien porte un regard particulièrement sévère sur le monde du consulting, dont personne ne ressort indemne. Même Anton, victime des mensonges et des trahisons qui l’ont hissé au sommet de l’échelle, avant de le faire retomber tout en bas. Peut-être une bonne nouvelle, finalement.C’est presque avec soulagement que le protagoniste du sixième roman de Dominique Julien reconnaît sa défaite« J’étais content d’avoir rompu la spirale infernale. A force d’aller de succès en succès, je ne savais plus quelle guerre j’essayais de gagner en réduisant en cendres tous mes concurrents. Sauf qu’un jour, vous êtes le marteau et le jour d’après, c’est vous le clou. Voilà tout ! »Consulting Underground, de Dominique Julien (Les Editions Ipanema, 400 pages, 18 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde Pierre Breteau et Alexandre Pouchard La 63e réunion annuelle du très discret groupe Bilderberg a débuté, jeudi 11 juin, dans un hôtel de luxe des Alpes autrichiennes. Les 131 participants issus du monde économique, politique, universitaire ou médiatique débattent entre eux de la situation économique et géopolitique du monde, en évoquant notamment des sujets comme le terrorisme, l’économie grecque, l’Iran ou la Russie. Découverte de ce forum annuel à huis clos qui alimente de nombreux fantasmes. Qu’est-ce que ce groupe ?Le groupe Bilderberg est un forum annuel de discussions entre des personnalités d’horizons divers : elles sont principalement issues du milieu économique (patrons et représentants de grands groupes, de fonds d’investissement, etc.), mais appartiennent également aux milieux politique, universitaire ou encore médiatique.Il a été créé en 1954 dans l’hôtel « De Bilderberg », à Oosterbeek, dans le centre des Pays-Bas. C’est le prince Bernhard des Pays-Bas qui en est à l’origine, il voulait « favoriser le dialogue entre l’Europe et l’Amérique du Nord », alors que l’antiaméricanisme se développait sur le Vieux Continent en pleine guerre froide. Des responsables politiques, militaires et économiques se sont alors réunis pour des discussions informelles et, devant le succès du forum, l’initiative a été instaurée chaque année.Les thèmes des discussions varient à chaque nouvelle édition. Cette année, sans grande surprise, des sujets comme le terrorisme, la cybersécurité, le Moyen-Orient, l’Iran ou la Grèce sont au menu des discussions, des thèmes plus politiques comme les élections américaines, la « stratégie européenne » ou encore l’OTAN et la Russie. A quelques mois de la cruciale conférence de Paris sur le climat (COP21), l’environnement n’y apparaît pas.Le groupe n’a aucun pouvoir institutionnel et ne formule officiellement aucune recommandation. Qui y participe ?Un comité directeur de 34 personnesLe groupe Bilderberg ne compte aucun membre permanent, mais seulement un « comité directeur » constitué de 34 personnes et élu pour quatre ans par ses anciens membres. Leurs principales missions sont de déterminer le programme de la prochaine conférence, ainsi que l’établissement de la liste des invités – en consultant les invités de chaque session sur les personnalités qui « émergeraient » dans leur pays. Actuellement, c’est le Français Henri de Castries, PDG du groupe d’assurance AXA, qui préside ce comité directeur où 19 nationalités sont représentées – les Américains y sont largement majoritaires avec 11 membres. Le monde économique largement majoritaireLes grands patrons ou représentants de grands groupes mondiaux sont largement majoritaires parmi les participants du groupe Bilderberg. Lors de l’édition 2015, ils constituent plus de la moitié des 131 invités (68), suivis des responsables politiques (26) – cette année, on trouve notamment la reine Beatrix des Pays-Bas, le premier ministre belge, Charles Michel, le président autrichien, Heinz Fischer, ou encore la ministre de la défense allemande, Ursula Von der Leyen. Un forum occidental plus que mondialHormis les membres du comité directeur, les invités de la conférence changent chaque année et sont triés sur le volet. De fait, ce n’est pas un forum mondial mais un forum occidental. Les Américains sont chaque année les plus représentés : sur les 131 participants du cru 2015, ils sont 34, devant les Britanniques (12) et les Français (10). Etonnamment, on ne compte aucun ressortissant chinois, pourtant deuxième puissance mondiale – ils étaient deux l’an dernier et déjà absents en 2013. De la même façon, aucun Japonais (3e puissance mondiale) ou Indien (8e) n’a assisté au forum lors des six dernières éditions. #container_14340302326{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14340302326{ height:500px; } #container_14340302326 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14340302326 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14340302326 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14340302326 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La France, 3e nation la plus représentée au groupe BilderbergOn compte 10 Français parmi la liste 2015 des invités du forum, contre 34 Américains, 12 Britanniques... et aucun Chinois. Le graphique ci-dessous mentionne les 15 pays les plus représentés.Source : Groupe Bilderberg(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ 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Le groupe Bilderberg alimente de nombreux fantasmes. Certains y voient un groupe de « maîtres du monde » décidant en petit comité du sort de la planète. La principale raison tient à la confidentialité des débats : contrairement au forum économique de Davos, qui se tient chaque début d’année en Suisse, la presse y est tenue à l’écart, sauf des responsables de groupes médiatiques invités par le comité directeur et quelques journalistes chargés de rédiger des comptes-rendus des discussions qui restent confidentiels. Les participants sont tenus de rester dans l’hôtel pendant deux jours et ne peuvent être accompagnés ni de leurs conjoints ni d’assistants.Le groupe défend le « caractère privé de la conférence », qui permet, selon lui, « aux participants de ne pas être liés par les conventions de leurs fonctions, ni pas des positions sur lesquelles on se serait entendus à l’avance ». Autrement dit, par exemple, la parole d’un ministre n’engage pas son gouvernement et elle n’est pas forcément restreinte par la position officielle de son pays.La suspicion à l’égard du groupe Bilderberg est notamment alimentée par des livres comme Les Maîtres du monde, essai de l’Espagnol Luis M. Gonzalez-Mata publié en 1979, ou La véritable histoire du groupe Bilderberg, de Daniel Estulin. Ils y décrivent notamment un groupe opaque où se serait décidé un « nouvel ordre mondial » par le jeu de soutiens ou d’oppositions à des gouvernements, de décision de coups d’Etat… Mais rien n’a jusqu’à maintenant permis d’étayer l’influence réelle de ce groupe, notamment comparé à d’autres espaces d’échanges informels (comme le forum de Davos) ou officiels (comme le G7, G8 ou G20) – qui intègrent, eux, les pays émergents.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.06.2015 à 14h34 • Mis à jour le12.06.2015 à 14h46 | Jean-Michel Bezat Une ombre plane sur le rachat du pôle énergie d’Alstom par General Electric (GE) : l’échec de l’acquisition d’Honeywell International, en 2001, par le conglomérat américain pour 42 milliards de dollars (37,5 milliards d’euros). La Commission européenne s’y était opposée au nom de la concurrence. Les acteurs ont changé. L’emblématique patron de GE Jack Welch et l’intraitable commissaire à la concurrence Mario Monti ont été remplacés par Jeff Immelt et Margrethe Vestager. Mais c’est toujours pour les mêmes raisons que Bruxelles menace cette opération à 12,3 milliards d’euros.Comme elle l’a fait en avril pour le géant de l’internet Google et le groupe gazier russe Gazprom, Mme Vestager s’apprête à adresser à Alstom et GE une « communication de griefs ». Autrement dit, un acte d’accusation indiquant tous les points sur lesquels le groupe de Belfort et le conglomérat de Fairfield (Connecticut) pourraient se rendre coupables d’abus de position dominante.En cas de fusion, note-t-on à la Commission, il n’y aura plus en Europe que deux acteurs majeurs sur le marché de la fabrication et de l’entretien des turbines à gaz de haute puissance pour centrales électriques : GE et l’allemand Siemens. Une telle concentration risque, selon elle, de freiner l’innovation et d’entraîner une augmentation des prix. Au niveau mondial, seul Mitsubishi Hitachi Power Systems pourra résister à ces deux concurrents. Car actuellement, l’américain détient environ 50% du marché, contre 23 % pour Siemens, 13% pour le groupe japonais, 7% pour Alstom et 3% pour l’italien Ansaldo Energia, dont 40% ont été cédés à Shanghai Electric.Lire aussi :General Electric-Alstom : les points de blocage de BruxellesAlstom tente de dédramatiserCette perspective d’un durcissement européen a fait plonger l’action d’Alstom de 7 % en séance, jeudi, à la Bourse de Paris. Selon de nombreux experts, le groupe n’a plus la taille critique ni la surface financière pour résister seul sur le marché de l’énergie. Il vend dix fois moins de turbines à gaz que GE, et il n’avait guère d’autre solution que de passer dans son giron. L’avenir d’Alstom ne pouvait plus s’écrire seul, avait plaidé son PDG, Patrick Kron, lors de l’annonce de l’opération en avril 2014.Chez Alstom, on tente de dédramatiser. « Une communication de griefs est une étape normale dans une procédure d’examen d’une concentration et ne préjuge pas de son issue, a indiqué le groupe vendredi 12 juin. Cela permettra à GE et à Alstom de répondre aux questions spécifiques soulevées par l’équipe en charge de cette procédure. » Les dirigeants d’Alstom estiment que cette opération aura un « impact positif pour l’Europe, y compris sur le futur environnement concurrentiel. »En l’état actuel du dossier, ce n’est pas l’avis des autorités de la concurrence à Bruxelles. Une « communication des griefs » intervient en effet quand de sérieux doutes pèsent sur une fusion au regard des lois antitrust. Et c’est bien le cas aujourd’hui. Mme Vestager avait ouvert une enquête approfondie, le 23 février, puis fixé la date butoir du 21 août pour accepter ou refuser l’opération. Malgré les informations jusqu’à présent communiquées par les deux entreprises à Bruxelles, et une rencontre entre M. Immelt et Mme Vestager le 5 mai, la commissaire à la concurrence reste visiblement dubitative.GE joue grosLe point dur des discussions porte sur le marché de la maintenance de la « base installée », les centrales en exploitation. Selon M. Immelt, l’acquisition d’Alstom Power permettra de l’accroître de 50 %, soit 500 gigawatts de capacités supplémentaires. Or cette activité de services très rentable est, selon lui, « au cœur de notre avantage compétitif, au cœur des synergies » attendues de l’opération dans les cinq ans, que GE a récemment réévaluée à 3 milliards de dollars.S’il est prêt à faire des concessions, M. Immelt n’acceptera « rien qui impacte ses revenus », a -t-il prévenu, le 20 mai, devant un parterre d’investisseurs réunis en Floride. Jusqu’à présent, il s’est donc refusé à céder une partie de la maintenance des turbines à gaz, évoquant seulement la vente de brevets.Lire aussi :Alstom : General Electric prêt à des concessions limitéesLe dossier est suivi de près par le gouvernement français. Mme Vestager doit participer, lundi 15 juin, avec le ministre de l’économie, à une conférence-débat sur l’Europe organisée à l’université Paris Dauphine. Ils devraient trouver du temps pour aborder le dossier Alstom-General Electric. En 2014, Emmanuel Macron avait défendu l’opération et l’option GE quand Siemens avait fait une contre-offre.La pression monte sur Alstom et GE, une communication des griefs étant souvent le prélude à un veto de la Commission. Le géant américain, qui se désengage des activités financières (banque, prêts…), joue gros. Il a choisi de se recentrer sur l’industrie. L’acquisition d’Alstom Power – la plus importante de son histoire plus que centenaire – est un élément clé de cette stratégie. Ses dirigeants, comme ceux d’Alstom, se disent toujours confiants dans la perspective de conclure la transaction au second semestre. Ils devront pour cela faire plus de concessions s’ils veulent la mener à bien. Et ne pas rééditer le désastre de 2001.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Picut Les déplacements qu’un travailleur salarié itinérant effectue en début et en fin de journée entre son domicile et le premier ou le dernier client doivent-ils être comptés comme temps de travail ? La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a été saisie de cette question par une juridiction espagnole. Dans ses conclusions rendues jeudi 11 juin, l’avocat général a proposé à la Cour de répondre par l’affirmative. En règle générale, ses avis sont suivis.L’affaire a été portée devant la Cour de justice de l’Union européenne par Tyco Integrated. Cette entreprise espagnole installe et entretient des systèmes de sécurité chez des clients situés sur tout le territoire espagnol. Mais depuis 2011, les employés ont été rattachés au bureau central de Madrid, après la fermeture de bureaux régionaux. De ce fait, ils se déplacent chaque jour depuis leur domicile vers les lieux où ils doivent effectuer les interventions, au moyen d’un véhicule de fonction.La journée de travail des employés a été calculée en fonction du temps écoulé entre leur arrivée chez le premier client de la journée et leur départ du site du dernier client. Or, la distance entre le domicile des employés et les lieux d’intervention peut varier considérablement et parfois excéder 100 kilomètres. En outre, dans certains cas, le trajet du domicile jusqu’au lieu de travail peut durer trois heures, en raison de l’intensité de la circulation.La juridiction espagnole saisie de ce litige a elle-même saisi la Cour de justice pour savoir si les déplacements en début et en fin de journée devaient être considérés comme temps de travail.Dans ses conclusions, l’avocat général Yves Bot a rappelé tout d’abord que la définition du « temps de travail » au sens de la directive du Parlement européen et du Conseil du 4 novembre 2003 sur l’aménagement du temps de travail, est fondée sur trois critères cumulatifs. Le premier un critère spatial : le salarié doit être sur le lieu de travail ; le deuxième, un critère d’autorité : être à la disposition de l’employeur ; et enfin un critère professionnel : le collaborateur doit être dans l’exercice de son activité ou de ses fonctions.La définition du « temps de travail » est respectéeM. Bot considère que ces trois critères sont remplis. En effet, les travailleurs itinérants doivent nécessairement se déplacer pour effectuer leur activité, si bien que les déplacements de ces travailleurs sont l’instrument nécessaire à l’exécution de leurs prestations chez les clients (critère professionnel).S’agissant du critère d’autorité, l’avocat général a considéré que les travailleurs itinérants ne sont pas soustraits au pouvoir de direction de leur employeur lors de leurs déplacements, puisque ceux-ci sont effectués dans le cadre de la relation hiérarchique qui les lie à leur employeur (les trajets et les distances à parcourir dépendant exclusivement de la volonté de ce dernier).Enfin, le critère spatial est également respecté, puisque le lieu de travail ne peut pas être réduit à la présence physique des techniciens chez les clients : ainsi, les travailleurs itinérants doivent être considérés comme étant « au travail » lorsqu’ils empruntent un moyen de transport pour se rendre chez un client à quelque moment que ce soit de leur journée de travail.L’avocat général a précisé enfin que qualifier de « temps de repos » les déplacements quotidiens que les travailleurs effectuent pour se rendre chez les clients et dont ils n’ont ni la maîtrise ni la connaissance jusqu’à la veille de leur journée de travail leur imposerait une charge disproportionnée et serait contraire à l’objectif de protection de la sécurité et de la santé des travailleurs visé par la directive.Impact concret en France« Ces conclusions pourraient avoir potentiellement un impact concret assez important pour les salariés itinérants français », estime Etienne Pujol, avocat d’entreprises en droit social. « Mais cela soulève plusieurs difficultés notamment liées à la question de la preuve : d’une part la preuve de la comptabilisation du temps mis entre le domicile et le premier ou dernier client d’une part, et d’autre part la preuve du caractère professionnel de l’ensemble du trajet, le salarié pouvant faire un long détour pour déposer son enfant à l’école avant de se rendre sur le lieu de sa mission ou encore aller à la piscine le soir avant de rentrer chez lui », explique-t-il.À l’heure actuelle, en France, selon l’article L 3121-4 du code du travail, le temps de déplacement professionnel pour se rendre sur le lieu d’exécution du contrat de travail n’est pas un temps de travail effectif. Toutefois, s’il est inhabituel, c’est-à-dire qu’il dépasse le temps normal de trajet entre le domicile et le lieu habituel de travail, il doit faire l’objet d’une contrepartie soit sous forme de repos, soit financière.Cette contrepartie est déterminée par convention ou accord collectif de travail ou, à défaut, par décision unilatérale de l’employeur prise après consultation du comité d’entreprise ou des délégués du personnel, s’il en existe.En revanche, le code du travail français n’envisage pas le cas du salarié itinérant ne disposant pas de lieu habituel de travail et dont le lieu de travail varie au gré des missions. Toutefois, la jurisprudence a considéré s’agissant d’un formateur ayant différents lieux de travail, qu’il revenait aux juges du fond de rechercher si le trajet entre le domicile du salarié et les différents lieux où il dispensait ses formations dérogeait au temps normal du trajet d’un travailleur se rendant de son domicile à son lieu de travail habituel (Cass.soc. 31 mai 2006, n° 04-45.217).La Cour de justice de l’Union européenne  devrait rendre un arrêt dans les prochaines semaines.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Stéphane Lauer (New York, correspondant) A peine lancé, le service d’Apple de musique en streaming – c’est-à-dire en ligne et sans téléchargement préalable – est déjà sous surveillance. Les ministères de la justice des Etats de New York et du Connecticut sont en train d’enquêter pour savoir si le groupe n’est pas en train d’essayer de faire pression sur les majors de la musique ou bien, au contraire, s’entendre avec elles pour attaquer ce marché aujourd’hui dominé par le suédois Spotify.Lire aussi :Apple vient bouleverser la donne dans le streaming musical« La concurrence a récemment amené les consommateurs à écouter la musique de façon nouvelle et différente, rappelle dans un courriel Matt Mittenthal, un porte-parole du ministre de la justice de l’Etat de New York, Eric Schneiderman. Pour préserver ces avantages, il est important de s’assurer que le marché continue à se développer libre de toute entente ou de pratiques anticoncurrentielles.»Universal Music a répondu, mardi 9 juin, que le groupe coopère pleinement avec les enquêteurs, affirmant dans une lettre rédigée par ses avocats qu’il n’avait aucun accord ni avec Apple ni avec ses deux principaux concurrents (Sony Music et Warner Music) et qu’il partageait les mêmes préoccupations que la justice en matière de concurrence.Un premier élément de réponse qui a satisfait George Jepsen, le ministre de la justice du Connecticut. Celui-ci a toutefois fait savoir les contrôles se poursuivaient, alors que le service de streaming d’Apple sera commercialisé fin juin.Le streaming en passe de dépasser le téléchargementLe groupe est aujourd’hui le premier distributeur mondial de musique, via sa plate-forme de téléchargement iTunes. Mais ce modèle est en train de se faire rattraper et même dépasser : selon la société d’études MusicWatch, le chiffre d’affaires du marché du streaming devrait être supérieur à celui du téléchargement dès 2016. Pour riposter, Apple a racheté en 2014 Beats Electronics pour 3 milliards de dollars (2,7 milliards d’euros) et a chargé son fondateur, Jimmy Iovine de développer un service de streaming.Lire aussi :Apple débarque sur un marché du streaming très fragmentéMais contrairement à Spotify, qui propose à la fois une offre freemium (rémunérée par la publicité) et une offre payante, Apple a choisi de se lancer uniquement avec un forfait mensuel de 9,99 dollars.Le groupe suédois connaît un succès incontestable en termes d’audience, avec près de 60 millions d’abonnés dont 15 millions payants, mais continue à perdre de l’argent et suscite des critiques grandissantes de la part des artistes et des maisons de disques qui estiment que son modèle économique ne permet pas de rémunérer suffisamment la création.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin C’est un cas de conscience. Faut-il parler des ennuis de santé des patrons, ou cela doit-il rester dans le registre de la vie privée ? La question concerne aussi les administrateurs d’un groupe qui sont amenés à décider de maintenir ou non en place un PDG.Le conseil d’administration de Carrefour a décidé, jeudi 11 juin, de renouveler « Georges Plassat dans ses fonctions de président-directeur général pour une durée de trois ans », indique un communiqué de trois lignes. Quelques heures plus tôt, M. Plassat avait reconnu devant l’assemblée générale des actionnaires : « J’ai eu un petit coup de chaud sur le plan de ma santé dont je pense me remettre progressivement très bien. »Lire aussi :Carrefour veut céder 100 magasins DiaPépin de santé, petit coup de chaud, etc. Pourquoi éluder le sujet alors que le PDG de Carrefour règne sur la destinée de 381 000 salariés dans le monde, dont 110 000 en France ? La question de savoir s’il est en situation de remplir son mandat est légitime. Car l’alerte a été sérieuse. M. Plassat a dû subir une intervention chirurgicale en février, à la suite un problème cardio-vasculaire.Carrefour avait mis en place, pendant les trois mois de sa convalescence, une direction provisoire bicéphale en nommant directeurs généraux délégués le secrétaire général, Jérôme Bédier, et le directeur financier, Pierre-Jean Sivignon. Cette structure est désormais pérennisée pour un fonctionnement plus collégial à la tête du deuxième groupe mondial de distribution.ConfianceM. Plassat, qui avait retrouvé tout son dynamisme lorsque Le Monde l’avait rencontré en mai, quelques semaines après son retour officiel au bureau, sait qu’il doit se ménager. Même si l’énergie qu’il met dans son travail et le plaisir qu’il prend dans les joutes verbales (marquées par son humour et le tacle facile) ne laissent guère de doute sur ses capacités.Un patron doit-il se ménager ? La réponse est oui, au sens où il doit conserver le recul nécessaire pour se consacrer à la réflexion stratégique. M. Plassat réussira-t-il à se ménager ? La réponse est beaucoup plus incertaine. Il disait déjà qu’un bon patron était celui qui sait s’entourer pour que le « boulot » soit fait par d’autres afin de se dégager du temps. L’homme qui a redressé Carrefour a manifestement échoué sur ce point.Il promet désormais de moins s’impliquer dans tous les dossiers à la fois. Mais il va devoir restreindre la seule chose que, selon lui, un patron peut donner à ses collaborateurs : du temps. La confiance que les actionnaires et le conseil d’administration renouvellent dans ce capitaine de 66 ans est légitime. Les choix qu’il a imposés depuis trois ans ont été les bons.Mais le pari qui est fait d’un nouveau mode de fonctionnement à la tête du groupe ne peut reposer que sur M. Plassat. Son succès dépendra des deux directeurs généraux délégués et, surtout, de l’implication du conseil d’administration.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin Lancé en Chine en février 2014, Uber rencontre un succès éclair. Les chauffeurs de ce service de transport concurrent des taxis y réalisent aujourd’hui près d’un million de courses par jour, selon le Financial Times qui cite un courriel adressé il y a quelques jours par le PDG du groupe à ses investisseurs.Mardi 9 juin, le New York Times, qui publiait une enquête sur le développement de la société californienne en Chine, évoquait le chiffre déjà spectaculaire de 100 000 courses quotidiennes. A titre de comparaison, la société fondée en 2009 par Travis Kalanick indiquait en décembre réaliser quelque 1 million de courses par jour dans le monde.Afin de pousser son avantage sur le marché chinois, aussi grand qu’il est réputé difficile d’accès, Uber prévoit d’investir 1 milliard de dollars (890 millions d’euros) en 2015. C’est qu’il dispose de moyens considérables. Il a déjà levé 4 milliards de dollars auprès d’investisseurs (Google Ventures, Goldman Sachs, etc.) et serait, selon la presse américaine, en train de négocier une nouvelle tranche de capitaux de 1,5 milliard de dollars. Cette opération, destinée à financer le développement en Chine, valoriserait la jeune société à 50 milliards de dollars, contre 40 milliards lors de l’augmentation de capital de fin 2014.Polémiques en FranceDéjà présent dans onze villes chinoises, Uber compte ouvrir son service d’ici un an dans 50 des 80 villes de plus de cinq millions d’habitants. Il compte aller d’autant plus vite que la concurrence s’est aiguisée avec la fusion cet hiver de ses deux principaux rivaux locaux soutenus par les géants du Net chinois Alibaba et Tencent.En France, qui était le premier pays étranger où Travis Kalanick avait décidé en 2011 de lancer sa plate-forme, l’offensive se poursuit en dépit des polémiques. Jeudi 11 juin, l’UFC-Que choisir a vertement critiqué ce service de véhicules de transport avec chauffeur (VTC). L’association de consommateurs a épluché les conditions d’utilisation proposées par la filiale française de l’américain et relevé vingt-deux clauses « abusives et/ou illicites ».Les possibilités de se retourner contre Uber sont soigneusement contenues : sa responsabilité est limitée à 500 euros. Et la juridiction compétente en cas de litige sera aux Pays-Bas. L’UFC-Que choisir appelle les utilisateurs à la vigilance alors que « la société prévoit que les données personnelles collectées seraient transférées à des tiers définis uniquement par catégories et pour des finalités imprécises ». Ces clauses d’utilisation, qui sont la traduction des conditions contractuelles proposées sur le marché américain, « ont été revues par un avocat français », rétorque un porte-parole d’Uber.Lire aussi :L’UFC-Que choisir attaque UberBatailles juridiquesEn revanche, sur le front des batailles juridiques, l’américain a remporté un point jeudi. Un chauffeur d’UberPop, ce service qui contrairement aux VTC ne fait pas appel à des professionnels mais à des particuliers, a été relaxé par la 31e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Il était poursuivi par le parquet pour « exercice illégal de la profession de taxi », après avoir été arrêté à deux reprises avec des clients dans sa voiture. Mais les juges ont considéré que « le transport onéreux d’une personne est insuffisant pour caractériser le délit qui suppose que soit caractérisé un stationnement ou une circulation sur la voie publique en quête de clientèle ». Le tribunal s’appuie sur la décision du conseil constitutionnel de 2014 qui légitimait le monopole de la maraude aux taxis. Ces derniers sont les seuls à avoir le droit de circuler ou de stationner dans l’attente d’un client. Autrement dit, si le chauffeur d’UberPop avait été pris roulant à vide, il aurait commis un délit. Mais pas avec un client ! Un paradoxe qui souligne la complexité juridique du sujet. A comprendre le tribunal, le problème d’UberPop n’est pas qu’il fait du taxi illégal, mais du VTC illégal.La jurisprudence est loin d’être stabilisée. Uber redouble donc ses moyens en relations publiques et lobbying. Après avoir sollicité les cabinets parmi les plus réputés de Paris (Burson-Marsteller et DGM Conseil), Uber France a recruté un directeur de la communication, Thomas Meister, qui vient de l’agence TBWACorporate. Il a débauché cette semaine Grégoire Kopp qui assurait les relations avec la presse du ministre des transports, Alain Vidalies. Passé lui aussi par TBWA, M. Kopp est resté deux ans avec M. Vidalies quand il était ministre chargé des relations avec le Parlement dans le gouvernement Ayrault. C’est un joli carnet d’adresses qui s’ouvre à Uber.Lire aussi :Le Conseil constitutionnel recadre UberJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Eveno et Sarah Belouezzane Bikinis, thermostats, balances, montres, compteurs, voitures… Tous ces objets auront désormais un lieu réservé dans la toute proche banlieue d’Angers, à Saint-Sylvain-d’Anjou. La Cité de l’objet connecté (COC), usine d’un genre nouveau, directement issue des 34 chantiers de la Nouvelle France industrielle initiés par Arnaud Montebourg en 2014, doit être inaugurée vendredi 12 juin par François Hollande.Imaginée par Eric Carreel – PDG de la société Withings spécialiste des objets connectés du bien-être et de la forme – et portée par des industriels comme Eolane, la COC figurait en bonne place sur la feuille de route du plan industriel « Objets connectés », présenté il y a un an.L’idée maîtresse de ce projet était de concentrer en un même lieu diverses compétences : mécanique, électronique, design, etc. Sur un site faisant pour le moment 1 800 m² (le site final devrait faire 8 300 m²), les innovateurs auront accès à un panel de services et de machines leur permettant de faire avancer leurs idées, voire dans certains cas aboutir à une commercialisation.Dix-sept associésCofondée par 17 associés, aussi divers qu’Eolane, Orange, Bouygues Telecom ou encore Air Liquide, la structure privée ambitionne de convaincre les acteurs du secteur de la possibilité qui leur est offerte de venir fabriquer sur ce site des prototypes de leurs inventions, et même d’engager des préséries.« Tout l’enjeu est de faire en sorte que l’on soit capable de produire plus près de chez nous », plutôt qu’en Chine ou ailleurs, souligne Eric Carreel. Si la partie mécanique des montres Withings est ainsi produite en Suisse, c’est selon lui parce que l’industrie des objets connectés nécessite une réactivité bien plus grande que celle proposée par nos grandes entreprises.Or la révolution des objets connectés est en marche. Selon un rapport de l’Idate de 2013, 15 milliards d’objets étaient d’ores et déjà connectés à Internet en 2012, contre 4 milliards en 2010. Pour l’auteur de cette étude, Samuel Ropert, « en 2020, il y en aura 80 milliards ». Selon le cabinet GfK, cela signifie qu’en 2020, chaque foyer disposera de 30 objets connectés.Une carte à jouer pour la FranceAvec des start-up aussi dynamiques que Sigfox, Netatmo, Parrot ou encore Withings, la France a une carte à jouer. Les objets connectés vont « bouleverser tous les aspects de notre quotidien. A terme tout sera connecté », s’enthousiasme Luc Julia, vice-président de l’innovation chez Samsung. Le spécialiste ne voit pas la révolution s’arrêter aux poignets avec les montres, ou aux appareils ménagers. Il estime qu’à terme les maisons entières, mais aussi les villes, ou encore les usines, devraient être connectées. Le marché professionnel devenant ainsi aussi important que le celui à destination du grand public.« Chez Samsung, nous avons décidé que d’ici à 2020, tous les produits créés chez nous seront connectés », explique le chercheur installé dans les bureaux du groupe à Menlo Park, en Californie. Pour lui, il ne s'agira pas uniquement de vérifier les battements de son cœur, ou le nombre de pas effectués dans la journée. La connectivité permettra de connaître l’état d’usure d’un objet, la nécessité de le remplacer, ou encore l’état du trafic en temps réel dans une section particulière d’une ville. « Il ne suffira pas que les objets soient connectés, il faudra aussi qu’ils communiquent entre eux, quelle que soit la marque », indique M. Julia.De quoi constituer une nouvelle manne dont beaucoup d’acteurs voudront une part. Car si ce marché a longtemps été réservé aux start-up comme Sigfox ou Fitbit, les géants des télécoms et du Net ont aussi décidé de s’y mettre. « Les technologies étaient là donc ils savaient faire, en revanche ils attendaient de voir l’importance que ça allait prendre et si ça valait le coup de se lancer. Résultat, ils s’y sont mis à partir de fin 2013 », remarque Jim Tully, analyste chez Gartner.« Tout produit devient porteur de services »C’est par exemple le cas d’Orange. L’ex monopole d’Etat en a fait une priorité de son plan stratégique « Essentiels 2020 ». « Orange est présent à tous les niveaux de la chaîne de la valeur : sur la distribution en boutique de ces produits, la connectivité avec les réseaux, mais aussi les applications et services qu’ils permettront », souligne Marie-Noëlle Jego-Laveissière, vice-présidente en charge de l’innovation chez Orange. Côté Bouygues Telecom, on a surtout misé sur le réseau. A l’instar de Sigfox, l’opérateur a décidé de constituer un réseau de très basses fréquences dit LoRa, non énergivore, idéal pour les objets connectés. « Nous nous servons de nos 15 000 points hauts déjà existants pour déployer ce réseau. Pour nous le marché devrait être principalement professionnel et il est en pleine croissance », explique Franck Moine, directeur de la division « machine to machine » chez Bouygues Telecom. Le responsable évoque des utilisations du réseau aussi diverses que le contrôle des wagons d’un train que la surveillance d’une plantation.Une rude batailleLa bataille pour ce marché s’annonce rude. « Avec les objets connectés, tout produit devient porteur de services » analyse M. Carreel. Ainsi un constructeur d’automobile saura à tout moment quel est l’état d’un véhicule et pourra proposer les réparations en conséquence. De même en matière de santé humaine.« Dans ces conditions, les fabricants d’objets qui ne s’orienteront pas vers cette notion de service disparaîtront », prédit M. Carreel. Plus mesuré, Thibaut de Smedt, de la banque Bryan Garnier & Co, prévient : « Il y a un côté gadget autour des montres et des bracelets qui va finir par s’essouffler, en revanche, le marché professionnel est vraiment voué à exploser ».La prolifération des objets connectés à Internet suscite bien évidemment les appétits des géants du net, au premier rang desquels Google. L’américain ne se limite pas à racheter des start-up du secteur comme Nest, il a dévoilé à la fin du mois de mai Brillo, un système d’exploitation dédié aux objets connectés. Avec l’espoir que Brillo soit aux objets connectés, ce qu’Android est aux smartphones.Anne EvenoJournaliste au MondeSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) Les contritions publiques sont toujours un mauvais moment à passer. Dorénavant, Stéphane Richard peut en témoigner. Le patron d’Orange est arrivé en catastrophe à Jérusalem, vendredi 12 juin, pour tenter d’éteindre enfin l’incendie provoqué par ses propos tenus au Caire, le 3 juin. Il avait alors déclaré que si Orange avait la possibilité de rompre avec l’opérateur israélien Partner, sans s’exposer à des pénalités, la société française le ferait dès « demain » et se retirerait du pays. Scandale énorme en Israël, où ces mots ont été interprétés comme une volonté de boycottage de l’Etat hébreu.Tandis que l’Etat français, actionnaire d’Orange, a répété par la voix de Laurent Fabius son opposition à tout boycottage d’Israël, Stéphane Richard s’est engagé à s’expliquer directement avec le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, qui l’a reçu vendredi matin. Le patron aurait été simplement mal compris et souhaite « lever la confusion ». « Je regrette profondément cette controverse », a dit M. Richard. Le patron d’Orange a assuré que sa société « n’a jamais soutenu et ne soutiendra jamais toute forme de boycott contre Israël. Nous sommes dans les affaires, nous faisons de la communication, nous sommes ici pour connecter les gens ». L’opérateur a même l’intention de « continuer à développer » ses activités dans le pays, sans plus de précision. Le premier ministre israélien, de son côté, a fait la leçon au patron d’Orange. « Ce n’est pas un secret, vos remarques de la semaine dernière ont été largement perçues comme une attaque contre Israël, a dit M.Nétanyahou. Votre visite ici est donc l’occasion de remettre les choses au point. » Selon le chef du gouvernement, la paix avec les « voisins palestiniens » ne peut être obtenue que par des négociations bilatérales, et « non pas au travers de boycottages et de menaces de boycottages. »Lire aussi :En Israël, les propos du PDG d’Orange relancent le débat sur le boycottageLe collectif d’organisations non gouvernementales qui avaient signé un rapport intitulé « Les liaisons dangereuses d’Orange dans le Territoire palestinien occupé » a réagi par communiqué aux rétractations publiques de Stéphane Richard, depuis une semaine. Elles affirment que « l’État français doit immédiatement interpeller Orange au sujet de sa relation d’affaires dans les colonies. » Selon ces ONG, les entreprises françaises « doivent veiller à ne pas contribuer directement ou indirectement au maintien des colonies israéliennes dans le territoire palestinien occupé, reconnues illégales en droit international et impliquant de nombreuses violations des droits humains. »Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Eveno (Envoyée spéciale à Angers) A dix minutes en voiture du château du roi René et de sa célèbre tenture de l’Apocalypse, plus important ensemble de tapisseries médiévales subsistant au monde, la Cité de l’objet connecté (COC) doit être inaugurée à Angers, vendredi 12 juin, par François Hollande. Cette usine rassemble sur un même site un espace de co-working pour les start-up et les entreprises, des outils de prototypage, des machines nécessaires à la production industrielle, un showroom et un « living lab » où seront testés les produits, afin d’apporter d’éventuelles améliorations.Lire aussi :La France se dote d’une Cité de l’objet connectéD’ores et déjà, une vingtaine de porteurs de projets (robinets connectés, analyseur de la consommation d’eau, thermomètres connectés, bracelets destinés à transformer une foule en un écran géant…) se sont montrés intéressés à l’idée de bénéficier des avantages du lieu. Philippe Ménard, directeur de la Cité, espère que l’industrialisation de cinq projets sera engagée en 2015, sachant que l’usine peut accueillir 60 porteurs de projets cette année et espère accueillir 170 projets d’ici à 2018. Si 20 % des projets sont réalisés, cela pourrait représenter de 400 à 500 emploisCette entité privée fédère 17 actionnaires dont Eolane, Indigo, m2ocity, Docapost, Air Liquide, des entreprises locales comme Qowisio, des opérateurs de télécommunications (Orange et Bouygues), des mutuelles et un fonds privé d’amorçage. Cette structure est « la seule de son genre en Europe » selon Thierry Sachot, le président de la COC. Electronique, plasturgie, usinage, fonderie : les porteurs de projets qui viendront travailler au sein de la Cité de l’objet connecté pourront tout faire dès lors qu’il s’agit de concrétiser une idée innovante. Sur 1 800 m2, grâce à tous les outils disponibles – comme des imprimantes 3D, une ligne de fabrication de cartes à puce, une table de fraisage, etc. – les porteurs de projets pourront passer, en un temps record, du projet à sa réalisation sous forme de prototype, voire à sa production en petite ou moyenne série.Mettre en relation les innovateurs avec des industriels locauxOr ce parcours ressemble le plus souvent pour les entreprises à une course d’obstacles dont les start-up n’ont pas les moyens. « Il faut compter normalement entre 40 000 et 50 000 euros pour passer du maquettage à la préindustrialisation » témoigne Simon Gérard, directeur de l’incubateur de start-up d’Angers Weforge. « Là, on devrait pouvoir baisser les coûts ». La Cité de l’objet connecté a prévu de facturer aux innovateurs intéressés par ses services un forfait de base de 300 euros mensuels pour l’étape de la maquette. La phase d’industrialisation fera ensuite l’objet d’une négociation au cas par cas. Tout l’intérêt de ce modèle étant de permettre de mettre en relation les innovateurs avec des industriels locaux.Ce projet est en en effet né d’une frustration, celle d’Eric Carreel. Figure emblématique de l’univers des objets communicants, le PDG de Withings (balances et montres connectées) regrettait régulièrement de ne pas disposer d’une solution industrielle en France pour fabriquer ses produits. « Les grandes entreprises industrielles sont parfois à la peine en matière de réactivité, or dans les objets connectés le temps de mise en production est de 9 mois et la durée de vie des produits est de l’ordre de 18 mois », explique-t-il. Pour lui, il fallait trouver le moyen « d’abattre les murs invisibles existant entre industriels et innovateurs et regrouper toutes les compétences en un seul lieu ».La présence d’Eolane, numéro deux européen de la sous-traitance électronique et actionnaire majoritaire de la COC, a permis de catalyser les énergies. « L’agglomération angevine compte 900 entreprises et 7 000 emplois dans l’électronique et le numérique » rappelle Christophe Béchu, le maire d’Angers. Bull, Technicolor ont marqué l’histoire industrielle de cette région et l’édile espère évidemment que la Cité de l’objet connecté jouera un rôle de levier économique. L’histoire semble bien partie. Vendredi 12 juin, la société japonaise Faith, spécialisée dans les applications pour smartphones, doit annoncer son intention de s’implanter à Angers. Une décision dont l’une des motivations était l’implantation annoncée la Cité de l’Objet connecté, preuve que derrière les tapisseries de l’Apocalypse, la douceur angevine recèle aussi de la modernité.Anne Eveno (Envoyée spéciale à Angers)Journaliste au Monde William Audureau Une sortie au premier trimestre 2016 confirmée, un design définitif, un nouveau contrôleur en forme de demi-lunes en cours de développement, un service d’affichage des jeux Xbox One et la promesse d’une manette Microsoft livrée avec le produit : en quelques annonces en amont de l’E3, le salon mondial du jeu vidéo, la société Oculus VR a réussi à remettre sur le devant de la scène son fameux casque de réalité virtuelle, l’Oculus Rift, attendu depuis déjà trois ans par ceux qui l’ont cofinancé sur KickStarter. Le tout, sans répondre à la question récurrente du prix.Médiatiquement, le coup est réussi : Oculus Rift, promesse technologique futuriste emballante, mais qui a encore tout à prouver auprès du grand public, trouve un partenaire rêvé avec Microsoft, géant informatique connu de tous et bien installé, mais à la recherche d’une nouvelle identité plus moderne. Jouer aux jeux Oculus Rift avec une manette Xbox One, ou jouer à des jeux Xbox One dans une salle de projection virtuelle hébergée dans le casque Oculus Rift, telles sont les deux manifestations principales de cet accord.Une manette pour combler un retardA y regarder de plus près, pourtant, ces deux annonces pèsent bien moins que ce qu’elles y paraissent. D’une part, l’intégration d’une manette Xbox One relève du simple bon sens. Les prototypes d’Oculus Rift existants utilisent déjà des contrôleurs Xbox 360 pour les déplacements. Il s’agit en effet des manettes « standard » pour la plupart des jeux PC actuels, lesquels constituent l’essentiel des titres ayant été expérimentés en réalité virtuelle jusqu’à présent. Depuis un an, les manettes Xbox One, plus récentes et à l’ergonomie améliorée, sont également acceptées. Oculus VR se contente donc de doter, de fait, son casque de réalité virtuelle de la famille de contrôleurs qui s’est déjà imposée comme un standard des jeux PC.Là où le bât blesse, c’est que cette annonce masque l’arrivée tardive d’Oculus Touch, un nouveau contrôleur à l’aspect intrigant, et qui a lui été spécifiquement imaginé pour répondre aux besoins de la réalité virtuelle. Oculus VR ne communique pas encore de date, mais reconnaît ainsi que son casque de réalité virtuelle sera livré par défaut avec un contrôleur générique plutôt qu’avec une manette plus adaptée à ses besoins.Un peu comme si, en 1996, Nintendo avait lancé la Nintendo 64 sans sa manette analogique pour se déplacer en 3D, ou en 2004, la Nintendo DS sans stylet pour interagir de manière précise avec l’écran tactile. Bref, Oculus Rift vend d’ores et déjà aux premiers acheteurs une expérience sinon au rabais, du moins qui ne se donne pas les pleins moyens d’exprimer le potentiel d’un casque de réalité virtuelle.Une salle de projection à l’intérêt questionableL’autre annonce phare concerne l’affichage de jeux Xbox One sur Oculus Rift. La promesse, pourrait-on croire, d’un catalogue fourni dès le départ. Triple souci. Et d’un, il ne s’agira que d’une salle de projection virtuelle, dans laquelle le joueur verra un écran – virtuel – affichant les jeux, et non d’une expérience où tout le jeu serait transformé en réalité virtuelle.L’intérêt est mineur. De deux, le dispositif requiert un point de relais, en l’occurrence un PC sous Windows 10, et consistera donc à allumer trois appareils en même temps pour obtenir un flux vidéo déporté, avec le risque de légers temps de latence. De trois, les PC taillés pour l’Oculus Rift pourront d’eux-mêmes envoyer des images de jeux de manière directe, en bien meilleure qualité visuelle, et de manière totalement englobante, rendant cette connexion à la Xbox One d’un intérêt pour le moins limité.Ironie de l’histoire, Microsoft travaille sur son propre casque, en l’occurrence de réalité augmentée, l’HoloLens, et pourrait développer des applications utilisant les jeux de manière bien plus naturelle et convaincante. Oculus VR, de son côté, a développé un fonds de 10 millions de dollars pour convaincre les indépendants de développer des jeux pour son casque, mais celui-ci semble de plus en plus peiner à dessiner une expérience simple, complète et aboutie. L’E3, qui s’ouvre mardi 16 juin, sera l’occasion d’en jauger manette en main, et casques sur la tête.William AudureauJournaliste au Monde Simon Roger (Bonn, envoyé spécial) Quoi de plus entraînant qu’un air de salsa ? A l’issue de la dernière assemblée plénière de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), réunie du 1er au 11 juin en session à Bonn, quelques notes de musique cubaine ont accompagné les négociateurs dans leur départ.Les délégations des 196 membres de la convention ont sans doute apprécié cette ode à la légèreté, bienvenue après dix jours d’âpres négociations pour, d’une part, condenser le texte compilant les requêtes des différents pays en matière de lutte contre réchauffement climatique et, d’autre part, clarifier la feuille de route jusqu’à la 21e conférence des parties (COP21), en décembre à Paris.A défaut d’avancer à grandes enjambées sur ce corpus de 136 pages dans sa version française, relu ligne après ligne et à trois reprises pendant la première semaine de tractations, les délégués ont fait un pas en avant sur la méthode qui guidera leur action jusqu’à la COP21. Elle passe par un mandat clairement confié aux deux coprésidents des débats, ou co-chairs, d’élaborer un « outil » (une version du texte amendée sur la forme mais en maintenant ses diverses options) pour le 24 juillet, un peu plus d’un mois avant la prochaine rencontre de la CCNUCC, du 31 août au 4 septembre, toujours dans la cité rhénane.Promesses financières des pays développés« Les parties ont reconnu qu’elles n’avaient pas fini le travail, parce que c’est impossible de réduire un texte avec 4 000 participants », a expliqué aux médias le coprésident algérien Ahmed Djoghlaf. Les délégations devront ensuite accélérer le rythme pendant les deux sessions officielles de fin août et mi-octobre pour aboutir au texte « clair, concis et cohérent » qui doit servir de base aux discussions de la COP21 en vue d’un accord universel capable de contenir à 2°C le réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle. « Vous aurez d’ici la fin octobre l’avant-projet du paquet de Paris », a assuré Ahmed Djoghlaf.Sans s’opposer à la feuille de route présentée le 11 juin, les pays les plus véhéments durant les réunions dans le World Conference Center qui borde le Rhin, ceux notamment du G77 (137 pays en réalité, en Afrique et en Amérique latine, mais aussi la Chine), ont insisté en revanche pour que ce soient enclenchées au plus vite des actions pour la période 2015-2020, l’accord de Paris ne devant prendre le relais qu’en 2020. Les pays en développement attendent notamment la concrétisation des promesses financières faites par les pays développés au lendemain de Copenhague, à hauteur de 100 milliards de dollars (89 milliards d’euros) par an d’ici à 2020.Lire aussi :A Bonn, les négociations climatiques s’engluentLa question de la répartition de l’effort entre les nations selon leur responsabilité historique dans les émissions de gaz à effet de serre, celle de la forme juridique de l’accord de Paris, celle encore du niveau de réduction des émissions polluantes, sont toujours au cœur des batailles que se livrent les 196 parties. « Les Etats ont affirmé aujourd’hui leur confiance dans les co-chairs. Dans un processus comme celui-ci, c’est très important d’embarquer tout le monde », rappelle Teresa Ribera, directrice de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).« La situation est plus favorable »« En juin 2009, à six mois de la COP de Copenhague, le texte d’une cinquantaine de pages que j’avais préparé à partir du mandat donné quelques mois plus tôt est passé à 200 pages suite aux interventions des différents pays. Il est devenu ingérable, se souvient Michael Zammit Cutajar, qui présidait les débats en 2009 et conseille aujourd’hui l’Iddri. L’approche est très différente cette fois-ci. Le principe du binôme offre une plus grande visibilité aux coprésidents et ils ont entamé leur mission sans mandat, mais sur le texte adopté par les délégués à Genève. »« La situation est plus favorable », estime l’ancien secrétaire exécutif de la CCNUCC, qui loue aussi la stratégie française consistant à vouloir réunir plusieurs chefs d’Etat, au moment de l’Assemblée générale des Nations unies fin septembre, pour donner aux négociations l’éclairage politique dont elles ont également besoin. « La chose la plus importante de ces deux semaines ne s’est pas produite ici à Bonn, mais au sommet du G7, qui a parlé pour la première fois d’une perspective de décarbonation de l’économie mondiale », ajoute-t-il.Lire aussi :Climat : le G7 se félicite de timides avancéesCar en dépit des réunions privées des coalitions de pays composant le panorama onusien, des conciliabules plus discrets encore, le petit monde des négociations multilatérales sur le climat s’efforce de garder un œil ouvert sur l’extérieur. « L’Encyclique du pape François, attendue le 18 juin, va avoir un impact majeur, assure par exemple Christiana Figueres, la secrétaire exécutive de la CCNUCC. Le pape est si éloquent à propos du changement climatique. » D’autres « fenêtres » de l’agenda international devraient s’ouvrir jusqu’à la COP21, espère-t-on à Bonn. A court terme, l’ONU se penchera fin juin sur les enjeux climatiques. Mi-juillet sera abordée à Addis-Abeba (Ethiopie) la lancinante question du financement. Les 20 et 21 juillet sera organisée à Paris une réunion informelle au niveau ministériel, à l’initiative de la présidence française de la COP21. On devrait y parler du document de travail sur lequel planchent désormais les co-chairs.Simon Roger (Bonn, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.06.2015 à 09h36 • Mis à jour le12.06.2015 à 10h08 Le constructeur automobile japonais Honda a annoncé vendredi 12 juin qu’il évaluait désormais à 322 millions d’euros les frais liés aux rappels de véhicules pour cause d’airbags défectueux, fournis par son équipementier Takata.Lire aussi :Takata : près de 34 millions de véhicules affectés par les airbags défectueux aux Etats-UnisCette charge exceptionnelle de plusieurs millions d’euros n’aura pas d’impact sur les prévisions de résultats pour l’année comptable en cours, a cependant précisé Honda. Le groupe a expliqué qu’il allait faire figurer ces dépenses dans des documents financiers concernant l’exercice 2014-2015, qui seront rendus publics fin juin.Après la révélation de dizaines d’incidents et de plusieurs morts liées à ses coussins de sécurité, Honda a rappelé au garage plus de 7 millions de voitures dont la grande majorité aux Etats-Unis entre 2008 et 2014.Lire aussi :Honda à l’assaut de l’Europe Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Les responsables de la zone euro se préparent au pire. Ils craignent qu’un accord « réformes contre argent frais » entre Athènes et ses créanciers – Banque centrale européenne (BCE), Commission de Bruxelles et Fonds monétaire international (FMI) – ne puisse pas être trouvé. Et qu’un défaut de paiement grec, aux conséquences imprévisibles, advienne. D’ici quelques semaines, quand la Grèce, à court d’argent, se retrouvera dans l’incapacité de rembourser le FMI (1,6 milliard d’euros, dus au 30 juin), ou la BCE (3,5 milliards d’euros dus au 20 juillet).Pour la première fois depuis le début du bras de fer avec le gouvernement de la gauche radicale du premier ministre Alexis Tsipras, il y a maintenant presque cinq mois, ses partenaires de l’union monétaire « ont évoqué la nécessité de préparer un plan B, lors de la réunion des directeurs du Trésor de la zone euro, jeudi 11 juin, à Bratislava », assure une source européenne. Selon nos informations, ces responsables se seraient inquiétés du fait que la Grèce ne dispose pas d’une loi encadrant le contrôle des capitaux. En cas de défaut de paiement de l’Etat grec, les créanciers craignent un mouvement de panique des épargnants, entrainant des sorties massives de capitaux pouvant conduire des banques à la faillite.« Il y a une prise de conscience dans les institutions [BCE, FMI, Commission européenne] qu’il faut se préparer à un défaut de paiement de la Grèce », ajoutait vendredi une autre source européenne, pourtant d’habitude très prudente. Un scénario qui a provoqué la chute de la Bourse d’Athènes le même jour (– 5,92 %).« Prendre la mesure de la situation »« Nous devons évaluer toutes les possibilités, mais j’espère que les autorités grecques vont prendre la mesure de la situation », a dit à l’AFP, vendredi, Rimantas Sadzius, le ministre lituanien des finances. Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, qui se démène depuis des semaines pour éviter le scénario du pire, et qui a passé à nouveau deux longues heures avec M. Tsipras, jeudi à Bruxelles, « a fait à ce moment-là une dernière tentative pour rendre un “deal” possible », selon une source diplomatique.Ces messages alarmistes sont-ils un moyen d’obtenir de la Grèce le compromis décisif ? Probablement. Car même si Athènes a démenti, vendredi, que de telles discussions sur un défaut aient eu lieu, même si des sources gouvernementales ont relativité les menaces – « à chaque fois, ces cinq dernières années, que les négociations se sont tendues, on nous a dit que le “Grexit” était imminent ; les Grecs n’y croient plus » –, M. Tsipras a tout de même annoncé qu’il dépêchait une nouvelle fois à Bruxelles, samedi 13 juin, une équipe de négociateurs. Dont son bras droit, Nikos Pappas, avec dans ses bagages une proposition pour sortir de l’impasse. « Les négociations devraient reprendre dimanche et lundi et se conclure si les propositions grecques sont acceptables » précise une source à Bruxelles.Malgré ce nouveau signe d’ouverture, le sentiment était au pessimisme à Bruxelles, vendredi. Car cela fait plus de dix jours que les Européens se sont mis dans la situation de « faire le deal », depuis que la chancelière Merkel et le président Hollande ont réuni à Berlin, le 1er juin, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, et M. Juncker, afin qu’ils se mettent d’accord sur un projet d’accord commun.Or, malgré la multiplication des réunions au sommet, M. Tsipras n’a pas cédé. Il a fait une première série de « contre-propositions », le 8 juin, mais n’a pas semblé comprendre que les créanciers n’étaient plus prêts à transiger. « Ils ne peuvent pas aller plus loin dans le compromis. Cette proposition de début juin est la seule qui ait une chance de passer la barre d’un eurogroupe à dix-neuf membres de la zone euro », précisait une source proche des négociations, vendredi.Joug bruxelloisIl est proposé à Athènes une marge de manœuvre budgétaire (un surplus primaire, avant paiement des dettes), de 1 % de son produit intérieur brut (PIB) en 2015 (2 % en 2016, 3 % en 2017 et 3,5 % en 2018). « On a beaucoup desserré le verrou budgétaire », assure un responsable de haut niveau de la zone euro. Les créanciers exigeaient un objectif de 3,5 % pour 2015, avant l’arrivée de M. Tsipras au pouvoir.En revanche, les créanciers imposent à Athènes une nouvelle réforme des retraites et de la TVA. Mais, ils l’ont répété au premier ministre grec, ces derniers jours : ils sont flexibles. S’il refuse de supprimer les primes aux petites retraites ou d’instaurer une TVA à 23 % pour l’électricité, libre à lui de trouver des mesures alternatives.A Athènes, vendredi – signal inquiétant – les positions politiques se figeaient. Le vice-ministre de la sécurité sociale, Dimitris Stratoulis, proche de M. Tsipras, a couru les plateaux télé pour marteler qu’il n’était pas question que le gouvernement « cède aux pressions des créanciers et accepte de nouvelles baisses des retraites ». Tout au long de la journée, à mesure que les rumeurs de défaut grec enflaient à Bruxelles, Athènes a multiplié les notes aux médias expliquant pourquoi l’offre des créanciers ne pouvait être acceptée en l’état car, à part la revue à la baisse des objectifs d’excédent primaire, elle ne « reprenait aucune des propositions formulées ces quatre derniers mois par les négociateurs grecs ».L’exercice est de fait périlleux pour M. Tsipras, élu sur la promesse d’en finir avec le joug bruxellois, mais obligé de naviguer entre un parti, Syriza, qui menace de ne pas voter au Parlement un « mauvais accord » et une opinion publique partagée entre son désir d’en finir avec l’austérité et sa volonté de rester dans la zone euro.« Faire de la pédagogie »Ce qui inquiète aussi à Bruxelles, Paris ou Berlin, où le message lui a été clairement passé, c’est que le leader grec ne semble pas vouloir non plus accepter le « processus » de décision, les « règles du jeu européennes » que les créanciers veulent lui imposer. Malgré les heures passées par M. Juncker à « faire de la pédagogie » au leader grec. De fait, M. Tsipras a toujours dit vouloir un accord politique, et pourrait parier sur une résolution du conflit au Conseil européen des 25 et 26 juin.Ce sera trop tard, lui répètent ses partenaires. D’abord, il faut que la liste des réformes auxquelles s’engage Athènes soit validée par l’Eurogroupe. Une réunion de ce type est programmée le 18 juin à Luxembourg, il faudrait qu’elle soit conclusive. Puis l’accord doit décrocher le feu vert de plusieurs Parlements nationaux. Dont le Bundestag, pas un des plus favorables à Athènes…Ce processus prenant au bas mot une petite dizaine de jours, c’est pour cela qu’il « ne reste plus que quatre ou cinq jours utiles », confiait, vendredi, une source européenne proche des négociations, pour qu’un accord soit encore possible. Et que puisse être envisagé avant le 30 juin un déboursement de tout ou partie des 7,2 milliards d’euros encore à verser à la Grèce dans le cadre de son plan d’aide internationale.« Personne ne veut passer pour le responsable de l’échec des négociations », ont confié ces derniers jours au Monde des sources diplomatiques, pour expliquer les efforts répétés, à tous les niveaux, notamment au plus haut, pour décrocher un accord. « Surtout Angela Merkel », ajoute une de ces sources. « La chancelière veut aider Tsipras, elle pense qu’il est comme un étudiant en médecine à qui on demande de faire une opération à cœur ouvert », croyait savoir une source diplomatique européenne, vendredi.A la BCE, en l’absence de signal fort avant le 18 juin, on réfléchit à la conduite à tenir. Faut-il envoyer un signal aux marchés ? Une réunion des gouverneurs devrait se tenir mercredi 17 « la question d’une réponse adéquate à la situation y sera soulevée », selon une source européenne. « Si le risque d’un défaut grec grandit, la BCE devra probablement faire une annonce aux marchés » expliquait une source de même niveau ce printemps, quand déjà les inquiétudes sur un possible accident de paiement, à Athènes, étaient apparues.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Une ombre plane sur le rachat du pôle énergie d’Alstom par General Electric (GE) : l’échec de l’acquisition d’Honeywell International, en 2001, par le conglomérat américain pour 42 milliards de dollars (37,5 milliards d’euros). La Commission européenne s’y était opposée au nom de la concurrence. Les acteurs ont changé. L’emblématique patron de GE Jack Welch et l’intraitable commissaire à la concurrence Mario Monti ont été remplacés par Jeff Immelt et Margrethe Vestager. Mais c’est toujours pour les mêmes raisons que Bruxelles menace cette opération à 12,3 milliards d’euros.Comme elle l’a fait en avril pour Google et le russe Gazprom, Mme Vestager a adressé à Alstom et à GE, vendredi 12 juin, une « communication de griefs ». Autrement dit, un acte indiquant tous les points sur lesquels le conglomérat de Fairfield (Connecticut) pourrait se rendre coupable d’abus de position dominante. L’envoi de ce document est « une étape normale dans la deuxième phase de l’enquête et ne préjuge en rien du résultat de cette enquête », a prévenu la Commission.Lire aussi :General Electric-Alstom : les points de blocage de BruxellesPlus tôt vendredi, le groupe français avait indiqué que « cela permettra à GE et à Alstom de répondre aux questions spécifiques soulevées par l’équipe en charge de cette procédure ». Cité par l’AFP, un porte-parole de l’entreprise américaine expliquait le même jour : « Nous continuons de travailler constructivement avec la Commission, y compris en explorant de potentiels remèdes qui régleraient ses inquiétudes et préserveraient l’aspect économique de la transaction. »Les dirigeants d’Alstom estiment que cette acquisition par GE aura un « impact positif pour l’Europe, y compris sur le futur environnement concurrentiel ». En l’état actuel de l’opération, ce n’est pas l’avis des autorités de la concurrence. Une « communication des griefs » intervient quand de sérieux doutes pèsent sur une fusion au regard des lois antitrust. Et c’est bien le cas aujourd’hui. Mme Vestager avait ouvert une enquête approfondie, le 23 février, puis fixé la date butoir du 21 août pour accepter ou refuser le mariage. Malgré les informations communiquées jusqu’à présent par les deux entreprises à Bruxelles, et une rencontre entre M. Immelt et Mme Vestager le 5 mai, la commissaire à la concurrence reste dubitative.En cas de fusion, note-t-on à la Commission, il n’y aura plus en Europe que deux acteurs majeurs sur le marché de la fabrication et de l’entretien des turbines à gaz de haute puissance pour centrales électriques : GE et l’allemand Siemens. Une telle concentration risque, selon elle, de freiner l’innovation et d’entraîner une augmentation des prix. Au niveau mondial, seul Mitsubishi Hitachi Power Systems peut espérer résister à ces deux concurrents. L’américain détient environ 50 % du marché, contre 23 % pour Siemens, 13 % pour la coentreprise japonaise, 7 % pour Alstom et 3 % pour l’italien Ansaldo Energia.Enjeu considérableCette perspective d’un durcissement européen a fait plonger l’action d’Alstom de 7 % en séance, jeudi, à la Bourse de Paris, avant qu’elle ne se reprenne vendredi. De nombreux experts jugent que le français n’a plus la taille critique ni la surface financière pour résister seul sur le marché de l’énergie. Il vend dix fois moins de turbines à gaz que GE, et il n’avait guère d’autre solution que de passer dans son giron.Le point dur des discussions porte sur le marché de la maintenance de la « base installée », les centrales en exploitation, puisque le marché européen des nouvelles turbines est atone. Jusqu’où ses dirigeants sont-ils prêts à aller dans les concessions ? Le 20 mai, en Floride, M. Immelt avait prévenu qu’il n’accepterait « rien qui impacte ses revenus ». L’enjeu est considérable pour le géant américain.L’acquisition d’Alstom Power lui permettra d’accroître de 50 % ce marché des services aux turbines à gaz, soit 500 gigawatts de capacités supplémentaires dans son portefeuille, a récemment indiqué M. Immelt. Ce qui explique qu’il a jusqu’à présent refusé d’en céder une partie, se contentant d’évoquer la vente de brevets. Car cette activité de services très rentable est, selon lui, « au cœur de notre avantage compétitif, au cœur des synergies » attendues de l’opération Alstom dans les cinq ans. Des économies potentielles que GE a récemment réévaluées à 3 milliards de dollars (contre 1,4 milliard en 2014).Lire aussi :Alstom : General Electric prêt à des concessions face à BruxellesLe dossier est suivi de près par le gouvernement. Mme Vestager doit participer, lundi 15 juin, avec le ministre de l’économie, à une conférence-débat sur l’Europe organisée à l’université Paris-Dauphine. Ils devraient trouver du temps pour aborder le dossier Alstom-GE. En 2014, Emmanuel Macron avait défendu l’opération et l’option GE quand Siemens avait fait une contre-offre. De son côté, la ministre de l’écologie et de l’énergie, Ségolène Royal, doit s’entretenir mardi avec la commissaire européenne.La pression monte sur Alstom et GE, une communication des griefs étant le prélude à un veto de la Commission si les entreprises ne se plient pas aux exigences bruxelloises. L’américain joue gros au moment où il se désengage des activités financières (banque, prêts…). Il a choisi de se recentrer sur l’industrie. L’acquisition d’Alstom Power est un élément-clé de cette stratégie. Ses dirigeants, comme ceux d’Alstom, se disent toujours confiants dans la perspective de conclure la transaction au second semestre. Ils devront pour cela faire plus de concessions. Et ne pas rééditer le désastre de 2001.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.06.2015 à 03h52 • Mis à jour le13.06.2015 à 06h08 YouTube, la filiale de vidéo en ligne de Google, prépare un nouveau produit s'adressant spécifiquement aux joueurs de jeux vidéo, et se profilant comme un concurrent pour la société Twitch, rachetée l'an dernier par Amazon.Lire : La plate-forme de vidéos Twitch expliquée à mes grands-parents« Cet été, nous lancerons YouTube Gaming, une application et un site internet tout nouveaux pour rester connecté aux jeux (...) avec des vidéos, des retransmissions en direct, et la plus grande communauté de joueurs sur la toile, tout au même endroit », a annoncé vendredi 12 juin Alan Joyce, gestionnaire de produit chez YouTube, sur le site de la société.Un premier aperçu au salon de l’E3« D'’Asteroids’ à ’Zelda’, plus de 25 000 jeux auront chacun leur propre page » avec des vidéos et des diffusions de parties en streaming (flux direct en ligne sans téléchargement préalable) spécifiques à chaque titre, promet-il notamment. En prélude au lancement de YouTube Gaming, il va y avoir « dans les prochaines semaines » de nouveaux outils facilitant la retransmission d'une partie en cours sur YouTube, entre autres en permettant au joueur de la convertir automatiquement en une vidéo YouTube.Cela s'attaque clairement au coeur d'activité de Twitch, qui propose aussi beaucoup de retransmissions en streaming de parties, de compétitions ou d'événements liés aux jeux vidéo, et se présente comme « la première plateforme de vidéo sociale et communauté pour les joueurs de jeux vidéo » dans le monde avec plus de 100 millions de visiteurs revendiqués par mois.Twitch, basée en Californie, avait été rachetée l'an dernier par Amazon pour 970 millions de dollars. Le géant de la distribution en ligne avait justement soufflé la société à Google, qui d'après les médias s'était aussi mis sur les rangs pour l'acquisition. La date exacte de lancement de YouTube Gaming, qui commencera par les Etats-Unis et le Royaume-Uni n'est pas précisée, mais Alan Joyce promet un premier aperçu la semaine prochaine au salon des jeux vidéo E3 à Los Angeles. 12.06.2015 à 21h49 | Gilles Paris (Washington, correspondant) Les visites au capitole du chef de cabinet de la Maison Blanche, jeudi, et du président lui-même, vendredi matin, n’y ont rien fait. Les démocrates ont infligé un sérieux revers à Barack Obama en bloquant vendredi 12 juin une disposition lui permettant de disposer de pouvoirs accrus pour la conclusion d’un accord de libre-échange avec onze pays riverains du Pacifique (TPP). Cette procédure dite de « fast-track » permet au président de demander au Congrès d’adopter ou de rejeter in fine un traité commercial sans pouvoir modifier son contenu par des amendements.Lire : Premier pas vers la création d'une zone de libre-échange en Asie-PacifiqueAlors que le Parti républicain avait fait valoir de longue date que ce dossier constituait l’un des rares points d’accord avec la Maison Blanche, M. Obama savait qu’il devait convaincre avant tout son propre camp. Au Sénat, les démocrates avaient d’ailleurs bloqué dans un premier temps cette disposition en mai avant de se raviser.Lire aussi :Le Sénat élargit les pouvoirs de négociation d’Obama pour les accords de libre-échangePression des organisations syndicalesEn dépit des assurances prodiguées par la Maison Blanche, les représentants de la chambre ne se sont pas laissés fléchir, placés par ailleurs sous la pression d’organisations syndicales hostiles à des mesures qui selon elles introduisent un dumping social.C’est donc au nom de la défense des intérêts des travailleurs américains que la chef de file des démocrates de la chambre, Nancy Pelosi (Californie), a choisi de ne pas soutenir la procédure de « fast-track ». Une prise de position qui a scellé le vote et qui s’est ajouté aux silences de la candidate à l’investiture démocrate pour la présidentielle de 2016, Hillary Clinton, qui avait pourtant lancé le TPP lorsqu’elle était secrétaire d’Etat, de 2009 à 2013.Lire aussi :Traités de libre-échange : le coup de frein des démocrates américainsLe vote de vendredi affaiblit M. Obama par rapport à ses partenaires du Pacifique. Ce traité constitue en effet un élément central du « pivot » américain vers l’Asie. Un revers embarrassant pour la crédibilité des Etats-Unis face aux ambitions sans cesse réaffirmées de la Chine dont le président, Xi Jinping, effectuera une visite d’Etat à Washington en septembre.Gilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bastien Bonnefous (Saint-Denis (La Réunion), envoyé spécial) « Je ne suis pas le Père Noël, je ne viens pas avec des annonces gadgets, ni avec des cadeaux. » Manuel Valls annonce la couleur. Le premier ministre est en effet arrivé à La Réunion avec peu de nouvelles mesures en poche, pour sa visite de deux jours sur l’île avant de s’envoler pour Mayotte. « Je suis toujours étonné qu’on attende du premier ministre qu’il vienne à chaque fois avec des annonces et qu’il ouvre son portefeuille. Ce qui compte, c’est avoir la bonne analyse », a-t-il déclaré, rappelant que « l’Etat consacre 4,4 milliards d’euros pour le développement de La Réunion ».Seule véritable nouveauté de son déplacement : la création de 4 400 emplois aidés supplémentaires pour le département ultramarin lourdement frappé par le chômage. A la fin de l’année, l’ensemble de ce type de contrats subventionnés devrait concerner 40 000 emplois pour La Réunion et ses 849 000 habitants. « C’est la preuve que l’Etat est là », a affirmé M. Valls à Saint-Joseph, fief du député PS et maire Patrick Lebreton, dans le sud de l’île, où il a signé une charte pour l’emploi local avec neuf entreprises privées et s’est offert un de ses rares et rapides bains de foule avec une population largement constituée pour l’occasion de militants socialistes.« Sans formations, ça ne sert pas à grand chose »Mais le coup de pouce supplémentaire du gouvernement est loin de répondre aux attentes des Réunionnais. « Les contrats aidés, c’est très bien, mais s’ils ne sont pas accompagnés de formations, ça ne sert pas à grand chose », estime un habitant qui manifestait, vendredi 12 juin au matin, devant la mairie de Saint-Denis pour protester contre le manque de formations professionnelles sur l’île. « Du coup, quand on est en contrat aidé, on est encore plus souvent précarisé car on ne coûte pas cher au patron et il en profite », ajoute son voisin.Pour tenter d’endiguer le chômage chronique à La Réunion, près de trois fois plus élevé qu’en métropole (30 %, dont 60 % chez les jeunes), Manuel Valls a également annoncé la signature d’une ordonnance d’ici à la fin de l’année pour inscrire dans les appels d’offres de marchés publics une clause favorisant les entreprises qui emploient des Réunionnais, ainsi que la mise en place à partir du 1er janvier 2016 d’une expérimentation permettant au préfet de moduler les différents dispositifs d’aide à l’emploi en fonction des besoins sur le territoire.L’essentiel de la visite de M. Valls a consisté en des inaugurations officielles dans les domaines économiques ou sociaux : une centrale de production d’électricité par des panneaux photovoltaïques, la visite d’un centre d’encadrement militaire de jeunes en difficulté qui se flatte d’un taux d’insertion de plus 70 %, un abattoir de volailles flambant neuf d’un coût de 73 millions d’euros dont 28 millions d’aides publiques via la défiscalisation, ou l’extension de l’aérogare de l’aéroport de Saint-Denis…Le premier ministre a également visité dans l’est de l’île, à Saint-Benoît, une école primaire en compagnie de la ministre de l’éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem. Le duo a assisté, dans une classe de CM2, à une leçon sur « les valeurs de la République » au cours de laquelle M. Valls a pu constater, avec le sourire, qu’il était le « modèle » de Mathis, un des élèves.Maigre récolteMais il n’a pratiquement pas évoqué durant son séjour les dossiers sécuritaires, alors qu’un coup de filet antiterroriste, le 2 juin à Saint-Denis, a conduit à l’arrestation de deux hommes, frères jumeaux âgés de 18 ans, convertis à l’islam et radicalisés, qui sont soupçonnés d’avoir préparé un départ en Syrie pour faire le djihad. Mis à part l’octroi d’une prime pour les planteurs de canne à sucre frappés par la chute des prix et la libéralisation des marchés, déjà promise en août dernier par François Hollande lors de sa venue sur l’île, la récolte réunionnaise du chef du gouvernement est assez maigre.M. Valls a surtout fait sur place le service après-vente des réformes de son gouvernement – le plan PME-TPE, la réforme du collège, le pacte de responsabilité ou le CICE – ou répondu favorablement aux demandes de certains grands groupes réunionnais, comme l’augmentation de la flotte de la compagnie aérienne Air Austral. Il a également pris fait et cause pour les entrepreneurs qui réclament la construction d’une nouvelle route longeant le littoral à Saint-Denis. Un chantier polémique, d’un montant de plus d’1,6 milliard d’euros, combattu par les écologistes locaux et qui est devenu un enjeu politique à l’approche des élections régionales de décembre. « C’est un chantier spectaculaire qui doit aller au bout tout en étant exemplaire sur le plan environnemental », s’est contenté de répondre Manuel Valls.Bastien Bonnefous (Saint-Denis (La Réunion), envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre La trêve hivernale à peine achevée (le 31 mars), les associations membres du Comité de suivi de la loi dite « Dalo » (Droit au logement opposable) tirent déjà la sonnette d’alarme. Elles ont en effet enregistré 74 cas de ménages, pourtant reconnus prioritaires, menacés d’une exécution d’expulsion ordonnée par la justice. C’est 39 % de plus qu’en 2014 à la même époque. « Et ce ne sont que les dossiers dont nous avons connaissance, s’inquiète René Dutrey, délégué général du comité. Il y en a sans doute beaucoup plus. Et la circulaire Valls-Duflot, d’octobre 2012, qui recommandait aux préfets de reloger un ménage avant de faire intervenir la force publique, reste lettre morte. Nous nous attendons à une importante vague d’expulsions en juillet, les autorités attendant généralement la fin de l’année scolaire pour les familles avec enfants », se désole-t-il.L’empressement des préfets s’explique par au moins deux raisons. Le nombre de ménages reconnus bénéficiaires du Dalo mais non relogés ne cesse de croître : en mars, ils étaient 59 502, dont 44 013 en Ile-de-France – preuve que ce droit, instauré en 2007, n’existe pas vraiment. Une autre raison, plus prosaïque cette fois, motive également les préfets : économiser l’argent de l’Etat qui, faute d’exécuter des décisions de justice, se voit régulièrement condamné à verser des indemnités aux bailleurs lésés.Epargner les deniers publicsPour ce motif, l’Etat a déboursé, en 2012, 38 millions d’euros. En 2010, la somme s’élevait à 55 millions. La raison ? Les préfets ont largement refusé le concours de la force publique, suivant en cela les orientations de la loi sur le Droit au logement opposable mais faisant mécaniquement grimper les indemnités versées aux propriétaires. La loi de finances pour 2015 n’a prévu que 40 millions d’euros, incitant donc les pouvoirs publics à prêter main-forte aux expulsions pour épargner les deniers publics : un objectif parfaitement contradictoire avec la circulaire d’octobre 2012 cosignée par Manuel Valls et Cécile DuflotLa France, pays plutôt réticent à expulser, serait-elle en train d’adopter la culture anglo-saxonne plus brutale avec les locataires défaillants ? Les statistiques démentent cette tendance. Le nombre d’expulsions menées par la police, qui représente moins de 10 % des décisions des tribunaux a, certes, progressé. Celles-ci sont passées de 10 637 en 2007 à 11 508 en 2012. Mais cette hausse est en ligne avec le nombre de décisions des tribunaux ordonnant une expulsion : de 110 000 en 2007 à 119 000 en 2012. L’Union sociale de l’habitat, fédération des bailleurs sociaux, qui détient 50 % du parc locatif, annonce 5 000 expulsions par an. Un chiffre stable, et un peu moins élevé que le parc privé.Le « maintien illicite dans le domicile d’autrui » devient un délitLes députés ont achevé, jeudi 11 juin, la discussion d’une proposition de loi sur « l’infraction de violation de domicile » portée par Natacha Bouchart, la sénatrice (Les Républicains) du Nord et maire de Calais, ville confrontée à un développement du squat. Le texte vise à sanctionner plus sévèrement les squatters. La récente affaire de Rennes, où une propriétaire de 83 ans s’est trouvée face à des squatters qui occupaient sa maison abandonnée depuis des années, a plané sur les débats. Les parlementaires ont créé, à côté de l’infraction du domicile déjà réprimée par l’article 226-4 du code pénal, un nouveau délit de « maintien illicite dans le domicile d’autrui », qui peut donc être constaté à tout moment facilitant l’évacuation par la police des intrus. « Les parlementaires ont voulu montrer aux Français avant leur départ en vacances qu’ils travaillent à protéger leur domicile », a commenté Jean Baptiste Ayrault, porte-parole de Droit au logement.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.06.2015 à 17h29 • Mis à jour le12.06.2015 à 22h23 La zone euro a commencé à envisager la possibilité d'un défaut grec. Une situation qui pourrait se produire, selon des sources européennes, si les discussions entre Athènes et ses créanciers n'aboutissent pas dans les jours qui viennent et conduisent le pays, à court d'argent, à ne pas rembourser le Fonds monétaire international (FMI) en fin de mois.Lire aussi :La menace de « Grexit » se rapproche, la zone euro retient son souffleNouveau rendez-vous samedi à Bruxelles« Nous devons évaluer toutes les possibilités, mais j'espère que les autorités grecques vont prendre la mesure de la situation », a déclaré à l'AFP Rimantas Sadzius, le ministre des finances lituanien, confirmant que cette hypothèse avait été mise sur la table. « Un défaut (grec) est en discussion », mais ce n'est pas la même chose qu'un « Grexit », terme désignant une sortie de la zone euro, a confirmé une autre source européenne.L’éventualité en a été discutée lors d'une réunion de l'Euro Working Group, l'instance préparatoire de l'Eurogroupe, qui se déroule depuis jeudi 11 juin à Bratislava, en Slovaquie. Le gouvernement grec est acculé à trouver un accord d'ici à la réunion de jeudi prochain, à Luxembourg. Ses créanciers veulent de nouvelles concessions d'Athènes pour lui verser l'aide financière, en suspens depuis des mois.Le gouvernement grec a démenti vendredi soir que de telles discussions aient eu lieu, indiquant que cela « ne correspond pas à la réalité ». Des « représentants du premier ministre » grec, Alexis Tsipras, ont d’ailleurs rendez-vous samedi matin à Bruxelles avec des représentants des créanciers de la Grèce pour déposer des « contre-propositions » en vue d'un accord sur le financement du pays. Dans un communiqué publié vendredi, le gouvernement grec estime que les deux parties « sont plus près que jamais d'un accord ».Lire aussi :Et si la Grèce ne remboursait pas le FMI ?Le FMI avait annoncé jeudi que ses négociateurs présents à Bruxelles, excédés qu’Athènes ne valide pas la proposition d’accord de ses bailleurs de fonds sur la table depuis déjà dix jours, avaient repris l’avion pour Washington. Et qu’ils n’étaient pas prêts à céder sur les réformes des retraites et de la TVA, auxquelles Athènes se refuse.Sur le papier, l’accord semble pourtant tout proche. Les créanciers sont prêts à laisser à Athènes une marge de manœuvre budgétaire plus importante, et lui proposent un objectif de surplus primaire (surplus avant de payer les dettes) de seulement 1 %. Il reste certes des divergences sur la réforme des retraites et celle de la TVA, mais les créanciers ont dit à Alexis Tsipras ces derniers jours qu’il pouvait proposer des mesures alternatives, à condition qu’il respecte l’objectif de réduction des déficits.Lire aussi :Les nouvelles propositions grecques jugées insuffisantesLa Bourse d'Athènes chute de près de 6 % avant sa fermetureLe 30 juin, la Grèce doit rembourser 1,6 milliard de prêts du FMI, et des doutes subsistent sur sa capacité financière à honorer cette échéance sans le déblocage de 7,2 milliards d'euros restant à verser dans le cadre du deuxième plan d’aide au pays, en cours depuis 2012. Ce plan expire également à la fin du mois.« L'idéal serait qu'il y ait un accord d'ici à jeudi prochain. (...) Si les Grecs travaillent ce week-end et envoient une proposition lundi, ça peut fonctionner. S'ils envoient une proposition mercredi (...), ce sera forcément beaucoup plus compliqué » pour l'Eurogroupe, a commenté une source européenne. Pour le ministre de la défense grec, Panos Kammenos, c'est « le 18 juin ou jamais » qu'un accord doit être scellé.Lire aussi :Grèce : cinq personnages clés pour une sortie de crisePlombée par le scénario d’un défaut de paiement, la Bourse d'Athènes a chuté de 5,92 % vendredi. Alexandre Piquard « Je n’ai pas participé à la campagne de Delphine Ernotte, même si je suis très content de son élection », déclare David Kessler, directeur général d’Orange Studio, parfois présenté comme un soutien actif de la nouvelle présidente de France Télévisions. Bien connu du milieu des médias et classé à gauche, le nom de cet ancien conseiller culture de l’Elysée a été cité plusieurs fois dans des articles sur la candidature de la directrice exécutive d’Orange France. Fait nouveau : il est aussi visé indirectement dans l’une des deux plaintes déposées cette semaine à la suite de la nomination opérée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).Lire : Deux plaintes et deux recours contre la nomination de Delphine ErnotteLa nomination d’Olivier SchrameckLa démarche engagée par le syndicat SNPCA-CGC met en avant la notion de trafic d’influence : le plaignant se pose des « questions » sur un éventuel « renvoi d’ascenseur » entre Olivier Schrameck, le président du CSA, et David Kessler, qui était conseiller culture de François Hollande à l’époque de la nomination du dirigeant du régulateur de l’audiovisuel, début 2013. Selon ce raisonnement, le conseiller aurait fait nommer le président du CSA qui aurait ensuite porté sa candidate à la tête de France Télévisions.Certains ont en outre rappelé que David Kessler était entre 1995 et 2002 conseiller culture à Matignon sous Lionel Jospin, quand le directeur de cabinet était Olivier Schrameck (à l’époque, François Hollande était premier secrétaire du Parti socialiste et Manuel Valls conseiller en communication du premier ministre).M. Kessler rejette l’accusation de trafic d’influence : « Quand on connaît la machine d’Etat, on sait que ce n’est pas le conseiller culture du président de la République qui choisit le président du CSA, argue-t-il. Le président peut solliciter l’avis du ministre de la culture, du premier ministre et, à l’Elysée, de son directeur de cabinet et du secrétaire général. Au final, c’est le choix du président de la République », ajoute le conseiller, qui précise avoir donné son avis sur plusieurs noms.Les relations avec Delphine ErnottePar ailleurs, M. Kessler assure qu’au moment de la nomination de M. Schrameck au CSA, il n’avait jamais rencontré Mme Ernotte, « sauf une fois, quelques minutes, sur le parvis de l’Hôtel de ville de Paris, à l’occasion de la Nuit Blanche », dont Les Inrockuptibles, journal qu’il dirigeait, était partenaire.Mme Ernotte n’aurait pas non plus participé au recrutement de M. Kessler à Orange, en novembre 2014, assure ce dernier, précisant que la filiale cinéma, dont il est directeur général, ne dépend pas d’Orange France, que dirige Mme Ernotte. Egalement connecté à droite, M. Kessler cite trois personnes ayant parrainé son arrivée chez l’opérateur : Pierre Louette, un « ami » ; Christine Albanel, ancienne ministre (UMP) de la culture et présidente d’Orange studio ; et Stéphane Richard, le PDG du groupe.M. Kessler raconte avoir rencontré Delphine Ernotte pour la première fois en décembre 2014 et avoir, en fin d’entretien, évoqué les échos la présentant comme candidate à France Télévisions. Cette dernière n’a pas démenti, sans vraiment confirmer non plus, raconte-t-il.Au sujet de France Télévisions, M. Kessler explique avoir ensuite revu Mme Ernotte, « une fois, environ une heure », mais il précise avoir eu le même genre d’entretien avec la plupart des candidats de premier plan à la présidence de France Télévisions.Lire : La nomination de Delphine Ernotte fait toujours grincer des dentsLa campagne pour la présidence de France Télévisions« A quelques personnes qui me demandaient mon avis sur la campagne, j’ai dit que je trouvais que Mme Ernotte était une candidate crédible. J’aurais peut-être dû me taire… », ajoute celui qui a également été directeur général du CSA, directeur du Centre national du cinéma et de France Culture et conseiller du président de France Télévisions Marc Tessier…Pendant la campagne, il assure n’avoir appelé aucun membre du CSA, sauf Sylvie Pierre-Brossolette, une fois : c’était pour « prendre de ses nouvelles », après qu’elle a été critiquée, début novembre, lors de la fuite dans la presse de son prérapport sévère sur le bilan du président de France Télévisions Rémy Pflimlin, précise-t-il, comme il l’avait déjà dit au JDD. M. Kessler a enfin confié avoir déjeuné avec Olivier Schrameck, en décembre. A l’époque, le nom de Delphine Ernotte avait déjà fait l’objet de quelques mentions dans la presse. « Lors du déjeuner, nous avons dû parler quelques secondes de France Télévisions, mais pas de Delphine Ernotte », assure-t-il. Sur les deux plaintes déposées, il revient maintenant aux parquets de déterminer s’ils souhaitent ouvrir une enquête.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi En quelques années de pratique professionnelle, Anton Hansen quitte le rez-de-chaussée de sa banlieue pour un bureau lumineux en cime de tour à La Défense. Une ascension fulgurante accompagnée par « l’évanouissement progressif d’abord, plus expéditif ensuite, de toute conscience morale ». À 35 ans, avec ses lunettes Ray-Ban, sa cravate impeccable et ses chaussures croco, Anton Hansen s’est transformé en « caricature du manager sans vergogne ».C’est sur cette métamorphose que se penche le nouveau roman de Dominique Julien : Consulting Underground. À travers le parcours d’Anton, l’ouvrage décrit l’extravagante réalité du milieu du consulting, un monde où on arrive « tendre et naïf » avant que le capitalisme « vous tanne la peau ».C’est en tout cas ce qui arrive au jeune Anton, fraîchement diplômé d’un master d’informatique appliqué à l’économie en milieu rural. Armé de sa confiance et de son diplôme, le jeune accumule les mois de stages intensifs, avant de ravaler ses illusions et d’intégrer la sphère des actifs précaires. Pour garder son HLM à Fleury-Mérogis et rembourser son prêt étudiant, il enchaîne les petits boulots : manutentionnaire, postier, livreur de pizza.C’est alors qu’il s’occupe du rechargement des distributeurs de friandises dans le métro que sa vie prend un nouveau tournant. À Gare du Nord, il tombe sur un ancien ami de la fac. Celui avec qui il a partagé ses folies de jeunesse arbore maintenant un costume et travaille en tant que manager dans le conseil en entreprise.Le cynisme en premier atoutMuni des conseils cyniques de son ami - « le mépris assure le rôle de pierre angulaire de toutes les relations sociales dans le consulting », ou encore « le tout, c’est de fourrer le nez de l’interlocuteur dans le piment. Comme ça, il est incapable de sentir les merdes qu’on lui fourgue » -, le jeune précaire postule auprès d’une société de services.Le voilà propulsé dans le conseil, où il passe sa journée au téléphone, à identifier les besoins potentiels de clients potentiels. « Le truc, c’est d’inventer des désirs qu’ils n’ont pas et de leur faire acheter un consultant qui restera au grenier entre le vibromixeur et le presse-agrumes ». À travers les yeux du nouveau consultant, l’auteur, qui est aussi professeur de philosophie, plonge le lecteur dans un monde très sombre, fait de harcèlement, d’« escorts » et d’ambitions démesurées.Anton, ancien banlieusard désargenté, se transforme vite en star du consulting. Impitoyable, il multiplie les coups bas pour grimper les échelons. Une stratégie gagnante : à coup d’humiliations, menaces et mensonges, il est promu manager. Loin de se satisfaire de sa promotion, il redouble de cynisme et n’hésite pas à trafiquer des curriculum vitae, ou encore faire signer aux consultants de fausses attestations de formation.Pris dans la spirale du succès, il pense toujours à l’étape suivanteSa détermination et son absence de scrupules attirent les chasseurs de tête : « pour lever ces types, il n’y a pas de secret, il faut atteindre un objectif business ambitieux. Par exemple, faire un peu de bruit en virant du personnel. Il suffit souvent de mettre du monde à la porte pour que les chasseurs se présentent à la vôtre ».Le jeune loup se fait débaucher pour devenir « responsable affaires confirmé » dans une grande boîte de Consulting de la Défense, à 7 000 euros par mois. Le cynisme atteint alors son comble, dans un milieu qui utilise le burn-out comme « arme de dégagement massif » et où tous les coups sont permis.À travers les assertions et le parcours d’un Anton qui dit ne rien regretter de ses actions car « suivre son gentil bonhomme de chemin dans le consulting suppose de neutraliser toute notion de moralité », Dominique Julien porte un regard particulièrement sévère sur le monde du consulting, dont personne ne ressort indemne. Même Anton, victime des mensonges et des trahisons qui l’ont hissé au sommet de l’échelle, avant de le faire retomber tout en bas. Peut-être une bonne nouvelle, finalement.C’est presque avec soulagement que le protagoniste du sixième roman de Dominique Julien reconnaît sa défaite« J’étais content d’avoir rompu la spirale infernale. A force d’aller de succès en succès, je ne savais plus quelle guerre j’essayais de gagner en réduisant en cendres tous mes concurrents. Sauf qu’un jour, vous êtes le marteau et le jour d’après, c’est vous le clou. Voilà tout ! »Consulting Underground, de Dominique Julien (Les Editions Ipanema, 400 pages, 18 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde Pierre Breteau et Alexandre Pouchard La 63e réunion annuelle du très discret groupe Bilderberg a débuté, jeudi 11 juin, dans un hôtel de luxe des Alpes autrichiennes. Les 131 participants issus du monde économique, politique, universitaire ou médiatique débattent entre eux de la situation économique et géopolitique du monde, en évoquant notamment des sujets comme le terrorisme, l’économie grecque, l’Iran ou la Russie. Découverte de ce forum annuel à huis clos qui alimente de nombreux fantasmes. Qu’est-ce que ce groupe ?Le groupe Bilderberg est un forum annuel de discussions entre des personnalités d’horizons divers : elles sont principalement issues du milieu économique (patrons et représentants de grands groupes, de fonds d’investissement, etc.), mais appartiennent également aux milieux politique, universitaire ou encore médiatique.Il a été créé en 1954 dans l’hôtel « De Bilderberg », à Oosterbeek, dans le centre des Pays-Bas. C’est le prince Bernhard des Pays-Bas qui en est à l’origine, il voulait « favoriser le dialogue entre l’Europe et l’Amérique du Nord », alors que l’antiaméricanisme se développait sur le Vieux Continent en pleine guerre froide. Des responsables politiques, militaires et économiques se sont alors réunis pour des discussions informelles et, devant le succès du forum, l’initiative a été instaurée chaque année.Les thèmes des discussions varient à chaque nouvelle édition. Cette année, sans grande surprise, des sujets comme le terrorisme, la cybersécurité, le Moyen-Orient, l’Iran ou la Grèce sont au menu des discussions, des thèmes plus politiques comme les élections américaines, la « stratégie européenne » ou encore l’OTAN et la Russie. A quelques mois de la cruciale conférence de Paris sur le climat (COP21), l’environnement n’y apparaît pas.Le groupe n’a aucun pouvoir institutionnel et ne formule officiellement aucune recommandation. Qui y participe ?Un comité directeur de 34 personnesLe groupe Bilderberg ne compte aucun membre permanent, mais seulement un « comité directeur » constitué de 34 personnes et élu pour quatre ans par ses anciens membres. Leurs principales missions sont de déterminer le programme de la prochaine conférence, ainsi que l’établissement de la liste des invités – en consultant les invités de chaque session sur les personnalités qui « émergeraient » dans leur pays. Actuellement, c’est le Français Henri de Castries, PDG du groupe d’assurance AXA, qui préside ce comité directeur où 19 nationalités sont représentées – les Américains y sont largement majoritaires avec 11 membres. Le monde économique largement majoritaireLes grands patrons ou représentants de grands groupes mondiaux sont largement majoritaires parmi les participants du groupe Bilderberg. Lors de l’édition 2015, ils constituent plus de la moitié des 131 invités (68), suivis des responsables politiques (26) – cette année, on trouve notamment la reine Beatrix des Pays-Bas, le premier ministre belge, Charles Michel, le président autrichien, Heinz Fischer, ou encore la ministre de la défense allemande, Ursula Von der Leyen. Un forum occidental plus que mondialHormis les membres du comité directeur, les invités de la conférence changent chaque année et sont triés sur le volet. De fait, ce n’est pas un forum mondial mais un forum occidental. Les Américains sont chaque année les plus représentés : sur les 131 participants du cru 2015, ils sont 34, devant les Britanniques (12) et les Français (10). Etonnamment, on ne compte aucun ressortissant chinois, pourtant deuxième puissance mondiale – ils étaient deux l’an dernier et déjà absents en 2013. De la même façon, aucun Japonais (3e puissance mondiale) ou Indien (8e) n’a assisté au forum lors des six dernières éditions. #container_14340302326{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14340302326{ height:500px; } #container_14340302326 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14340302326 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14340302326 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14340302326 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La France, 3e nation la plus représentée au groupe BilderbergOn compte 10 Français parmi la liste 2015 des invités du forum, contre 34 Américains, 12 Britanniques... et aucun Chinois. Le graphique ci-dessous mentionne les 15 pays les plus représentés.Source : Groupe Bilderberg(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ 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Le groupe Bilderberg alimente de nombreux fantasmes. Certains y voient un groupe de « maîtres du monde » décidant en petit comité du sort de la planète. La principale raison tient à la confidentialité des débats : contrairement au forum économique de Davos, qui se tient chaque début d’année en Suisse, la presse y est tenue à l’écart, sauf des responsables de groupes médiatiques invités par le comité directeur et quelques journalistes chargés de rédiger des comptes-rendus des discussions qui restent confidentiels. Les participants sont tenus de rester dans l’hôtel pendant deux jours et ne peuvent être accompagnés ni de leurs conjoints ni d’assistants.Le groupe défend le « caractère privé de la conférence », qui permet, selon lui, « aux participants de ne pas être liés par les conventions de leurs fonctions, ni pas des positions sur lesquelles on se serait entendus à l’avance ». Autrement dit, par exemple, la parole d’un ministre n’engage pas son gouvernement et elle n’est pas forcément restreinte par la position officielle de son pays.La suspicion à l’égard du groupe Bilderberg est notamment alimentée par des livres comme Les Maîtres du monde, essai de l’Espagnol Luis M. Gonzalez-Mata publié en 1979, ou La véritable histoire du groupe Bilderberg, de Daniel Estulin. Ils y décrivent notamment un groupe opaque où se serait décidé un « nouvel ordre mondial » par le jeu de soutiens ou d’oppositions à des gouvernements, de décision de coups d’Etat… Mais rien n’a jusqu’à maintenant permis d’étayer l’influence réelle de ce groupe, notamment comparé à d’autres espaces d’échanges informels (comme le forum de Davos) ou officiels (comme le G7, G8 ou G20) – qui intègrent, eux, les pays émergents.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.06.2015 à 14h34 • Mis à jour le12.06.2015 à 14h46 | Jean-Michel Bezat Une ombre plane sur le rachat du pôle énergie d’Alstom par General Electric (GE) : l’échec de l’acquisition d’Honeywell International, en 2001, par le conglomérat américain pour 42 milliards de dollars (37,5 milliards d’euros). La Commission européenne s’y était opposée au nom de la concurrence. Les acteurs ont changé. L’emblématique patron de GE Jack Welch et l’intraitable commissaire à la concurrence Mario Monti ont été remplacés par Jeff Immelt et Margrethe Vestager. Mais c’est toujours pour les mêmes raisons que Bruxelles menace cette opération à 12,3 milliards d’euros.Comme elle l’a fait en avril pour le géant de l’internet Google et le groupe gazier russe Gazprom, Mme Vestager s’apprête à adresser à Alstom et GE une « communication de griefs ». Autrement dit, un acte d’accusation indiquant tous les points sur lesquels le groupe de Belfort et le conglomérat de Fairfield (Connecticut) pourraient se rendre coupables d’abus de position dominante.En cas de fusion, note-t-on à la Commission, il n’y aura plus en Europe que deux acteurs majeurs sur le marché de la fabrication et de l’entretien des turbines à gaz de haute puissance pour centrales électriques : GE et l’allemand Siemens. Une telle concentration risque, selon elle, de freiner l’innovation et d’entraîner une augmentation des prix. Au niveau mondial, seul Mitsubishi Hitachi Power Systems pourra résister à ces deux concurrents. Car actuellement, l’américain détient environ 50% du marché, contre 23 % pour Siemens, 13% pour le groupe japonais, 7% pour Alstom et 3% pour l’italien Ansaldo Energia, dont 40% ont été cédés à Shanghai Electric.Lire aussi :General Electric-Alstom : les points de blocage de BruxellesAlstom tente de dédramatiserCette perspective d’un durcissement européen a fait plonger l’action d’Alstom de 7 % en séance, jeudi, à la Bourse de Paris. Selon de nombreux experts, le groupe n’a plus la taille critique ni la surface financière pour résister seul sur le marché de l’énergie. Il vend dix fois moins de turbines à gaz que GE, et il n’avait guère d’autre solution que de passer dans son giron. L’avenir d’Alstom ne pouvait plus s’écrire seul, avait plaidé son PDG, Patrick Kron, lors de l’annonce de l’opération en avril 2014.Chez Alstom, on tente de dédramatiser. « Une communication de griefs est une étape normale dans une procédure d’examen d’une concentration et ne préjuge pas de son issue, a indiqué le groupe vendredi 12 juin. Cela permettra à GE et à Alstom de répondre aux questions spécifiques soulevées par l’équipe en charge de cette procédure. » Les dirigeants d’Alstom estiment que cette opération aura un « impact positif pour l’Europe, y compris sur le futur environnement concurrentiel. »En l’état actuel du dossier, ce n’est pas l’avis des autorités de la concurrence à Bruxelles. Une « communication des griefs » intervient en effet quand de sérieux doutes pèsent sur une fusion au regard des lois antitrust. Et c’est bien le cas aujourd’hui. Mme Vestager avait ouvert une enquête approfondie, le 23 février, puis fixé la date butoir du 21 août pour accepter ou refuser l’opération. Malgré les informations jusqu’à présent communiquées par les deux entreprises à Bruxelles, et une rencontre entre M. Immelt et Mme Vestager le 5 mai, la commissaire à la concurrence reste visiblement dubitative.GE joue grosLe point dur des discussions porte sur le marché de la maintenance de la « base installée », les centrales en exploitation. Selon M. Immelt, l’acquisition d’Alstom Power permettra de l’accroître de 50 %, soit 500 gigawatts de capacités supplémentaires. Or cette activité de services très rentable est, selon lui, « au cœur de notre avantage compétitif, au cœur des synergies » attendues de l’opération dans les cinq ans, que GE a récemment réévaluée à 3 milliards de dollars.S’il est prêt à faire des concessions, M. Immelt n’acceptera « rien qui impacte ses revenus », a -t-il prévenu, le 20 mai, devant un parterre d’investisseurs réunis en Floride. Jusqu’à présent, il s’est donc refusé à céder une partie de la maintenance des turbines à gaz, évoquant seulement la vente de brevets.Lire aussi :Alstom : General Electric prêt à des concessions limitéesLe dossier est suivi de près par le gouvernement français. Mme Vestager doit participer, lundi 15 juin, avec le ministre de l’économie, à une conférence-débat sur l’Europe organisée à l’université Paris Dauphine. Ils devraient trouver du temps pour aborder le dossier Alstom-General Electric. En 2014, Emmanuel Macron avait défendu l’opération et l’option GE quand Siemens avait fait une contre-offre.La pression monte sur Alstom et GE, une communication des griefs étant souvent le prélude à un veto de la Commission. Le géant américain, qui se désengage des activités financières (banque, prêts…), joue gros. Il a choisi de se recentrer sur l’industrie. L’acquisition d’Alstom Power – la plus importante de son histoire plus que centenaire – est un élément clé de cette stratégie. Ses dirigeants, comme ceux d’Alstom, se disent toujours confiants dans la perspective de conclure la transaction au second semestre. Ils devront pour cela faire plus de concessions s’ils veulent la mener à bien. Et ne pas rééditer le désastre de 2001.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Picut Les déplacements qu’un travailleur salarié itinérant effectue en début et en fin de journée entre son domicile et le premier ou le dernier client doivent-ils être comptés comme temps de travail ? La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a été saisie de cette question par une juridiction espagnole. Dans ses conclusions rendues jeudi 11 juin, l’avocat général a proposé à la Cour de répondre par l’affirmative. En règle générale, ses avis sont suivis.L’affaire a été portée devant la Cour de justice de l’Union européenne par Tyco Integrated. Cette entreprise espagnole installe et entretient des systèmes de sécurité chez des clients situés sur tout le territoire espagnol. Mais depuis 2011, les employés ont été rattachés au bureau central de Madrid, après la fermeture de bureaux régionaux. De ce fait, ils se déplacent chaque jour depuis leur domicile vers les lieux où ils doivent effectuer les interventions, au moyen d’un véhicule de fonction.La journée de travail des employés a été calculée en fonction du temps écoulé entre leur arrivée chez le premier client de la journée et leur départ du site du dernier client. Or, la distance entre le domicile des employés et les lieux d’intervention peut varier considérablement et parfois excéder 100 kilomètres. En outre, dans certains cas, le trajet du domicile jusqu’au lieu de travail peut durer trois heures, en raison de l’intensité de la circulation.La juridiction espagnole saisie de ce litige a elle-même saisi la Cour de justice pour savoir si les déplacements en début et en fin de journée devaient être considérés comme temps de travail.Dans ses conclusions, l’avocat général Yves Bot a rappelé tout d’abord que la définition du « temps de travail » au sens de la directive du Parlement européen et du Conseil du 4 novembre 2003 sur l’aménagement du temps de travail, est fondée sur trois critères cumulatifs. Le premier un critère spatial : le salarié doit être sur le lieu de travail ; le deuxième, un critère d’autorité : être à la disposition de l’employeur ; et enfin un critère professionnel : le collaborateur doit être dans l’exercice de son activité ou de ses fonctions.La définition du « temps de travail » est respectéeM. Bot considère que ces trois critères sont remplis. En effet, les travailleurs itinérants doivent nécessairement se déplacer pour effectuer leur activité, si bien que les déplacements de ces travailleurs sont l’instrument nécessaire à l’exécution de leurs prestations chez les clients (critère professionnel).S’agissant du critère d’autorité, l’avocat général a considéré que les travailleurs itinérants ne sont pas soustraits au pouvoir de direction de leur employeur lors de leurs déplacements, puisque ceux-ci sont effectués dans le cadre de la relation hiérarchique qui les lie à leur employeur (les trajets et les distances à parcourir dépendant exclusivement de la volonté de ce dernier).Enfin, le critère spatial est également respecté, puisque le lieu de travail ne peut pas être réduit à la présence physique des techniciens chez les clients : ainsi, les travailleurs itinérants doivent être considérés comme étant « au travail » lorsqu’ils empruntent un moyen de transport pour se rendre chez un client à quelque moment que ce soit de leur journée de travail.L’avocat général a précisé enfin que qualifier de « temps de repos » les déplacements quotidiens que les travailleurs effectuent pour se rendre chez les clients et dont ils n’ont ni la maîtrise ni la connaissance jusqu’à la veille de leur journée de travail leur imposerait une charge disproportionnée et serait contraire à l’objectif de protection de la sécurité et de la santé des travailleurs visé par la directive.Impact concret en France« Ces conclusions pourraient avoir potentiellement un impact concret assez important pour les salariés itinérants français », estime Etienne Pujol, avocat d’entreprises en droit social. « Mais cela soulève plusieurs difficultés notamment liées à la question de la preuve : d’une part la preuve de la comptabilisation du temps mis entre le domicile et le premier ou dernier client d’une part, et d’autre part la preuve du caractère professionnel de l’ensemble du trajet, le salarié pouvant faire un long détour pour déposer son enfant à l’école avant de se rendre sur le lieu de sa mission ou encore aller à la piscine le soir avant de rentrer chez lui », explique-t-il.À l’heure actuelle, en France, selon l’article L 3121-4 du code du travail, le temps de déplacement professionnel pour se rendre sur le lieu d’exécution du contrat de travail n’est pas un temps de travail effectif. Toutefois, s’il est inhabituel, c’est-à-dire qu’il dépasse le temps normal de trajet entre le domicile et le lieu habituel de travail, il doit faire l’objet d’une contrepartie soit sous forme de repos, soit financière.Cette contrepartie est déterminée par convention ou accord collectif de travail ou, à défaut, par décision unilatérale de l’employeur prise après consultation du comité d’entreprise ou des délégués du personnel, s’il en existe.En revanche, le code du travail français n’envisage pas le cas du salarié itinérant ne disposant pas de lieu habituel de travail et dont le lieu de travail varie au gré des missions. Toutefois, la jurisprudence a considéré s’agissant d’un formateur ayant différents lieux de travail, qu’il revenait aux juges du fond de rechercher si le trajet entre le domicile du salarié et les différents lieux où il dispensait ses formations dérogeait au temps normal du trajet d’un travailleur se rendant de son domicile à son lieu de travail habituel (Cass.soc. 31 mai 2006, n° 04-45.217).La Cour de justice de l’Union européenne  devrait rendre un arrêt dans les prochaines semaines.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Stéphane Lauer (New York, correspondant) A peine lancé, le service d’Apple de musique en streaming – c’est-à-dire en ligne et sans téléchargement préalable – est déjà sous surveillance. Les ministères de la justice des Etats de New York et du Connecticut sont en train d’enquêter pour savoir si le groupe n’est pas en train d’essayer de faire pression sur les majors de la musique ou bien, au contraire, s’entendre avec elles pour attaquer ce marché aujourd’hui dominé par le suédois Spotify.Lire aussi :Apple vient bouleverser la donne dans le streaming musical« La concurrence a récemment amené les consommateurs à écouter la musique de façon nouvelle et différente, rappelle dans un courriel Matt Mittenthal, un porte-parole du ministre de la justice de l’Etat de New York, Eric Schneiderman. Pour préserver ces avantages, il est important de s’assurer que le marché continue à se développer libre de toute entente ou de pratiques anticoncurrentielles.»Universal Music a répondu, mardi 9 juin, que le groupe coopère pleinement avec les enquêteurs, affirmant dans une lettre rédigée par ses avocats qu’il n’avait aucun accord ni avec Apple ni avec ses deux principaux concurrents (Sony Music et Warner Music) et qu’il partageait les mêmes préoccupations que la justice en matière de concurrence.Un premier élément de réponse qui a satisfait George Jepsen, le ministre de la justice du Connecticut. Celui-ci a toutefois fait savoir les contrôles se poursuivaient, alors que le service de streaming d’Apple sera commercialisé fin juin.Le streaming en passe de dépasser le téléchargementLe groupe est aujourd’hui le premier distributeur mondial de musique, via sa plate-forme de téléchargement iTunes. Mais ce modèle est en train de se faire rattraper et même dépasser : selon la société d’études MusicWatch, le chiffre d’affaires du marché du streaming devrait être supérieur à celui du téléchargement dès 2016. Pour riposter, Apple a racheté en 2014 Beats Electronics pour 3 milliards de dollars (2,7 milliards d’euros) et a chargé son fondateur, Jimmy Iovine de développer un service de streaming.Lire aussi :Apple débarque sur un marché du streaming très fragmentéMais contrairement à Spotify, qui propose à la fois une offre freemium (rémunérée par la publicité) et une offre payante, Apple a choisi de se lancer uniquement avec un forfait mensuel de 9,99 dollars.Le groupe suédois connaît un succès incontestable en termes d’audience, avec près de 60 millions d’abonnés dont 15 millions payants, mais continue à perdre de l’argent et suscite des critiques grandissantes de la part des artistes et des maisons de disques qui estiment que son modèle économique ne permet pas de rémunérer suffisamment la création.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre La rationalisation des directions est en marche au sein des titres de presse récemment acquis par Altice Media Group, contrôlé par le magnat du câble Patrick Drahi. Samedi 20 juin, Presse News a annoncé le départ de Corinne Pitavy, directrice générale de L’Express Roularta. Lundi 22 juin, c’est François Moulias, co-gérant de Libération, qui a annoncé qu’il partirait, fin juillet.Ces deux managers seront remplacés par un seul et même homme : Marc Laufer, qui va cumuler la présidence du groupe L’Express, la co-gérance de Libération et la direction générale d’Altice Media Group France. Le modèle est celui d’une direction financière centralisée, chapeautant des directions éditoriales par titre (Christophe Barbier à L’Express, Laurent Joffrin et Johan Hufnagel à Libération).Les choses ne seront toutefois pas parfaitement symétriques. A L’Express, M. Laufer assurera la direction opérationnelle de l’entreprise. Par contre, à Libération, il s’appuiera sur Pierre Fraidenraich, qui voit donc ses responsabilités s’élargir, même si la direction juridique restera incarnée par M. Laufer et Laurent Joffrin, le directeur de la rédaction.Parfaitement inconnu lors de son arrivée à Libération, en janvier 2014, François Moulias quitte donc le quotidien. On comprend qu’il n’a pas choisi cette issue. Mais elle semblait inéluctable dès lors que son allié Bruno Ledoux ne détient plus que 9 % du capital, après avoir été un des actionnaires principaux.Syndrome de StockholmInvesti par Bruno Ledoux de la mission de sauver l’entreprise, arrivé peu de temps avant la mobilisation « Nous sommes un journal » de février 2014, François Moulias aura finalement mené à bien sa mission, en permettant à l’entreprise d’être recapitalisée, tout en conduisant un plan social très sévère et en négociant avec l’imprimeur, les syndicats, l’Urssaf…« Le tour de table a été restructuré, le plan social est terminé, la rédaction est réorganisée, une nouvelle formule vient de paraître, un nouveau site est en préparation et les ventes sont supérieures au budget depuis le début de l’année, a-t-il énuméré dans un message interne annonçant son départ. Cela a été extrêmement compliqué mais nous y sommes arrivés, ensemble. Même les ascenseurs fonctionnent mieux ! Enfin, Libération sera bénéficiaire cette année, après une perte abyssale en 2014. »Cet ancien publicitaire, également passé par l’immobilier et le négoce de vin, en a tiré quelques convictions sur le secteur de la presse. « Quand on arrive dans le secteur, on se dit qu’on est chez les fous, sourit-il. Tout est très contraint : la convention collective des journalistes qui est un frein à l’embauche, les prix d’abonnements contrôlés par l’OJD, la dépendance aux aides publiques… Tout le monde répète qu’il faut changer de modèle, mais rien n’est fait pour ! »Il répète qu’il ne garde aucun ressentiment envers l’équipe et l’« agressivité » qui a pu lui être témoignée et conclut son mail de départ d’un « très amicalement ». Dans la rédaction, on admet « un léger syndrome de Stockholm ». « C’était un interlocuteur fiable », pointe un journaliste. Dans un communiqué, mardi soir, les élus de Libé ont souhaité « la présence d’un directeur général et d’une gouvernance stable et distincte des autres titres d'Altice Media Group afin d'éviter une confusion éditoriale et managériale préjudiciable pour Libération. » Lire son portrait : François Moulias, l’inconnu de « Libération » Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.06.2015 à 17h46 • Mis à jour le23.06.2015 à 18h03 | Dominique Gallois La frégate mutimissions (FREMM) Normandie, initialement destinée à la Marine nationale, a vécu. Rebaptisée « Tahya Misr » – soit « Longue vie à l’Égypte » – elle a pris, mardi 23 juin en fin d’après-midi à Lorient (Morbihan), les couleurs égyptiennes en présence des ministres de la défense des deux pays, Jean-Yves Le Drian et Sedki Sobhi.Ce navire quittera dans un mois le chantier naval de DCNS pour rejoindre Le Caire et participer aux cérémonies d’élargissement du Canal de Suez, prévues le 6 août. Le bâtiment fait partie du contrat, incluant 24 Rafale, signé en février par le président Sissi.Le maréchal égyptien était venu à Paris, à l’automne 2014, pour acquérir des avions de combat et des navires de guerre. Au départ, il souhaitait acheter deux FREMM, avant de revoir à la baisse ses prétentions. Un impératif toutefois : il voulait aller vite. C’est pourquoi, sachant qu’il faut cinq années entre la commande et la livraison d’un tel bateau, la France avait décidé d’en prélever un sur son contingent.Lire aussi :La vente du Rafale au Caire bouclée en un temps recordTravaux d’adaptation en quatre mois« Tout a été fait rapidement et de la manière la plus simple possible pour livrer le navire à temps », explique Hervé Boy, directeur du marketing de DCNS. La frégate n’a pas été modifiée, seuls des brouilleurs ont été retirés, ainsi que les systèmes de communication adaptés à l’OTAN et à la France. « Il a fallu mettre le bateau au standard égyptien et former l’équipage », raconte M. Boy.Dès février, 131 marins sont arrivés à Lorient pour se former. Vu les délais très brefs, le personnel sélectionné avait déjà de solides compétences. Cette première phase de formation, assurée par Navfco (filiale de Défense Conseil International, DCI), a permis de prendre en main le bâtiment. Elle doit être suivie à l’automne d’une autre à Alexandrie, plus approfondie, pour l’utilisation des armements.« DCNS a pris l’engagement d’exécuter en quatre mois les travaux d’adaptation, tout en accélérant les cadences de production des frégates suivantes afin que les capacités opérationnelles de la marine française ne pâtissent pas de cette réattribution », a rappelé Hervé Guillou, le PDG du groupe.En effet, Paris a maintenu l’engagement, pris dans la loi de programmation militaire 2014-2019, de livrer six FREMM à vocation anti sous-marine à la marine française. Deux ont déjà été livrées, l’Aquitaine puis la Provence, la semaine dernière. Il en reste quatre à produire, qui sont à différents stades de fabrication à Lorient.Nouveau bâtiment pour l’exportationConçue spécialement pour répondre aux besoins de la marine française, qui voulait un bâtiment sophistiqué et nécessitant peu de marins à bord, la FREMM a du mal à s’exporter. La frégate Tahya Misr est ainsi la deuxième seulement à avoir été vendue hors de France, après celle destinée au Maroc.Cette frégate pourrait toutefois intéresser le Canada ou l’Arabie Saoudite. Le groupe d’armement naval étudie un bâtiment de taille intermédiaire (FTI) destiné avant tout à l’international. Son gabarit de 4 000 tonnes répondrait mieux aux besoins que les 6 000 tonnes de la FREMM.Grâce à la trésorerie générée par le contrat égyptien, ce programme vient d’être lancé avec deux ans d’avance sur le calendrier initial. La France s’est engagée à acheter les cinq premiers bâtiments. Le marché visé est estimé à une cinquantaine de bâtiments entre 2025 et 2035. Il s’annonce aussi très concurrentiel.Lire aussi :Le budget militaire conforte les chantiers navals de DCNSDominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean Tirole (Ecole d'économie de Toulouse, Prix Nobel d'économie 2014) De nombreux Européens considèrent l’Europe comme une voie à sens unique : ils en apprécient les avantages, mais sont peu disposés à accepter des règles communes ; en nombre croissant à travers l’Union, ils apportent leur vote à des partis populistes (Front National, Syriza, Podemos…) surfant sur la vague eurosceptique et s’indignant contre les contraintes venues de l’« étranger ».Actuellement confrontés à la crise grecque, les décideurs européens devront bientôt prendre du recul et réfléchir au problème plus général du futur de la zone euro. Avant d’envisager une sortie ou, au contraire, une intégration plus poussée, les conséquences de chaque option méritent réflexion.Pour simplifier à l’extrême, il existe trois stratégies pour la zone euro : l’approche minimaliste qui reviendrait aux monnaies nationales, en gardant peut-être l’Europe comme une zone de libre-échange et en conservant quelques institutions ayant fait une différence comme le droit communautaire de la concurrence ; l’actuelle, qui repose sur le traité de Maastricht de 1992 et la mise à jour de son pacte budgétaire en 2012 ; et enfin la version plus ambitieuse du fédéralisme. Ma préférence va clairement à la version fédéraliste, mais je ne suis pas du tout convaincu que les Européens soient disposés à prendre les mesures nécessaires pour garantir son succès.Retombées néfastesL’approche maastrichtienne enfreint la souveraineté des États membres par la surveillance des dettes et des déficits publics. Ses pères fondateurs craignaient avec prescience qu’un défaut imminent d’un pays ne provoque un sauvetage : le traité de Maastricht a donc intégré une limite d’endettement et une clause de « non-renflouement ».La solidarité envers un État membre en difficulté repose sur la peur des retombées néfastes pour les pays sauveteurs d’un défaut du pays surendetté. Ces effets négatifs provenant du défaut peuvent être économiques (expositions pour les filiales et les banques et crainte de paniques bancaires et souveraines – comme pour la Grèce en 2011 –, réduction des échanges) ou autres (comme pour la Grèce en 2015 : empathie, volonté de sauver la construction européenne, pouvoir de nuisance d’un pays en détresse).La possibilité d’un sauvetage peut à son tour engendrer un « aléa moral » : jusqu’à 2009, des taux d’emprunt très bas générés par la perspective d’une garantie européenne des dettes (malgré la clause de non-renflouement) ont probablement incité la périphérie à s’engager sur des trajectoires d’endettement d’autant moins soutenables que certains pays supervisaient leurs banques de façon laxiste.Comme s’il existait un nombre magiqueL’approche maastrichtienne a jusqu’à maintenant échoué. Pour en comprendre les raisons, examinons les quatre obstacles auxquels elle est confrontée : l’uniformité, la complexité, l’applicabilité et la solidarité limitée.Craignant d’être accusée de discrimination, l’Europe a choisi les mêmes contraintes sur la dette et le déficit budgétaire pour tous les pays (les fameux 60 % et 3 % du produit intérieur brut pour simplifier), comme s’il existait un nombre magique pour garantir la viabilité d’une dette souveraine. Cependant, l’uniformité n’est basée sur aucun fondement théorique à l’exclusion de sa transparence vis-à-vis des citoyens européens : une dette de 40 % peut être insoutenable pour un pays, alors un autre pays peut supporter une dette de 120 %.La capacité d’endettement dépend de plusieurs facteurs : la capacité du pays à collecter et éventuellement augmenter l’impôt, le taux de croissance, l’équilibre politique entre ceux qui bénéficient de la dette et ceux qui seraient pénalisés par un défaut, ou la fraction de la dette souveraine détenue domestiquement (les pays n’aiment pas faire défaut sur leurs propres citoyens ou banques).La mutualisation est irréalisable pour l’assurance chômage. En effet, le taux de chômage dans la zone euro est lié aux choix concernant la protection de l’emploi, les politiques actives du marché du travail, les contributions à la sécurité sociale, etc.La complexité, elle, fait référence à la difficulté à mesurer l’endettement réel d’un pays. Jusqu’à la récente réforme du Pacte de stabilité et de croissance et les modifications des règles d’Eurostat, les statistiques sur la dette ne comprenaient que les dettes qui étaient dues pour sûr.La dette contingente (expositions hors bilans) peut cependant être substantielle : retraites sans capitalisation, garanties données à des entreprises publiques ou à la sécurité sociale, pertes éventuelles occasionnées par les garanties de la Banque centrale européenne (BCE) ou le mécanisme européen de stabilité (ces dernières étant désormais déclarées mais non comprises dans la dette). Quelques-uns des esprits les plus brillants sont spécialistes de la titrisation des revenus publics futurs, l’utilisation de produits dérivés ou autres artifices pour cacher l’endettement.Quant à l’applicabilité, les ministres des finances européens ne sont pas parvenus à sanctionner les nombreuses violations du Pacte de stabilité et de croissance, à commencer par celles de l’Allemagne et de la France vers 2003. Nous ne devrions pas être surpris.Des euro-obligationsPremièrement, les ministres des finances hésitent à s’exposer à la colère d’un pays ayant commis une infraction par le biais d’une intervention qui ne parviendra de toute façon sans doute pas à modifier la décision collective.Deuxièmement, l’objectif par ailleurs légitime de la construction européenne est souvent évoqué pour fermer les yeux sur des pratiques comptables douteuses ou une préparation insuffisante pour permettre l’entrée dans la zone euro.Troisièmement, tout le monde s’attend à des petits arrangements de complaisance.Étant donné que le processus politique a peu de chance de fournir les résultats escomptés, il semblerait que l’approche maastrichtienne ait besoin d’un conseil budgétaire hautement qualifié et indépendant. Contrairement aux conseils existants, tous nationaux, le conseil budgétaire serait européen (pour refléter la possibilité que les États membres aient des effets néfastes sur le reste de l’Europe) et devrait pouvoir imposer rapidement des mesures correctives.La supervision centralisée à la BCE dans le cadre de l’union bancaire donne ici un peu d’espoir et pourrait ouvrir la voie à une assurance des dépôts communeEn outre, les sanctions financières étant inadaptées lorsqu’un pays est endetté et en récession, il convient de prendre des mesures alternatives, exacerbant alors les inquiétudes concernant la légitimité et la souveraineté.Enfin, la solidarité entre voisins a ses limites, surtout une fois qu’une maison a pris feu et qu’il s’agit de payer pour sa reconstruction. Les débats actuels consistant à savoir qui seraient les gagnants et les perdants d’un stimulus fiscal entrepris par les pays économiquement solides, ou combien et à qui coûteront les interventions de la BCE soulignent les limites de la solidarité ex post. Ce qui m’amène à l’approche fédéraliste.Le fédéralisme implique un partage des risques plus élevé. Avec des euro-obligations, les pays européens deviendraient coresponsables des dettes des autres pays. Un budget, une assurance des dépôts et une assurance chômage communs feraient office de stabilisateurs automatiques, offrant davantage de protection aux pays – un pays en difficulté recevant des transferts automatiques (moins d’impôts, plus de transferts sociaux et d’utilisation du fonds d’assurance des dépôts) – et rendant la politique « aucun sauvetage » plus crédible (les stabilisateurs réduisant les excuses pour une faible performance économique). Sur ce dernier point, nous devrions nous rappeler que le gouvernement fédéral américain n’a pas renfloué ses États depuis 1840.Lois communes afin de limiter l’aléa moralLa vision fédéraliste exige deux conditions préalables. Tout d’abord, tout contrat d’assurance doit être signé sous le voile d’ignorance. Vous n’accepteriez pas d’inclure la solidarité dans un plan d’assurance habitation si ma maison était déjà en feu. Il serait éventuellement possible de résoudre l’asymétrie actuelle entre les pays du Nord et les pays du Sud en identifiant et en isolant les problèmes hérités du passé afin d’y faire face ; complexe mais réalisable.Ensuite, et principalement, les pays vivant sous un même toit doivent disposer de lois communes afin de limiter l’aléa moral. Il va de soi que l’uniformité des lois doit concerner les lois qui peuvent générer des dommages collatéraux pour les autres pays Européens, et non, disons, la pasteurisation des aliments consommés dans le pays membre : la subsidiarité doit s’appliquer là où elle ne crée pas de coûts pour le reste de l’Europe.La supervision centralisée à la BCE dans le cadre de l’union bancaire nous donne ici un peu d’espoir et pourrait ouvrir la voie à une assurance des dépôts commune, car la supervision centralisée diminue les chances que les pays supervisant bien leurs banques ne paient pour les pays laxistes.Perte de la souveraineté nécessaireMais la mutualisation est irréalisable pour l’assurance chômage. En effet, le taux de chômage dans les pays de la zone euro n’est qu’en partie déterminé par le cycle, et est très lié aux choix concernant la protection de l’emploi, les politiques actives du marché du travail, les contributions à la sécurité sociale, les institutions de formation professionnelle, le type de redistribution (smig ou fiscalité), etc.Il est clair que les pays qui choisissent des institutions qui permettent d’obtenir des taux de chômage de 5 % ne voudront pas « co-assurer » les pays qui de facto choisissent 20 % de chômage. Il en va de même pour les retraites et la mutualisation des dettes. Malgré cette évidence, les Européens ne parviennent toujours pas à se faire à l’idée d’abandonner leur souveraineté.Nous, Européens, devons accepter la perte de la souveraineté nécessaire pour vivre sous le même toit. Et pour y parvenir, nous devons réhabiliter l’idéal européen et nous unir pour le défendre contre le populisme nationaliste, ce qui n’est pas chose facile ces temps-ci…Jean Tirole (Ecole d'économie de Toulouse, Prix Nobel d'économie 2014) Adéa Guillot (Athènes, correspondance) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) A la veille d’un (nouvel) Eurogroupe décisif sur la Grèce, mercredi 24 juin, censé être enfin le lieu de l’accord entre Athènes et ses créanciers – Fonds monétaire international (FMI), Banque centrale européenne (BCE) et Commission européenne –, ces derniers continuaient à discuter ferme, mardi 23 juin, sur les propositions de réformes grecques. Et à… se diviser.Car si au sein de la Commission européenne on considère que « les Grecs sont allés au maximum de ce qu’ils pouvaient faire comme concessions », le FMI on trouve l’institution européenne trop clémente vis-à-vis d’Athènes et on demande davantage d’efforts au gouvernement d’Alexis Tsipras. Ce qui faisait dire, mardi matin, à une source proche des discussions à Bruxelles, en parlant du FMI : « Ils n’aident pas. »Lire aussi :Le rôle à part du FMI dans la crise grecque« La balle est dans le camp des créanciers », a lancé M. Tsipras quand il a quitté Bruxelles, lundi soir. Selon une source européenne, il a demandé lors du sommet de la zone euro à Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, qu’elle clarifie sa position. « Nous vous voulons [vous, le FMI] avec l’ensemble de vos opinions et pas seulement à la carte. Que vous disiez aussi ce que vous pensez de la dette et pas seulement de nouvelles mesures pénibles », aurait lancé M. Tsipras à Mme Lagarde, rapportent aussi certains médias grecs.Présentées à la BCE, au FMI et à la Commission européenne dans la nuit du dimanche 21 juin, les propositions grecques « sont une bonne base pour un accord », s’est félicité lundi Jean-Claude Juncker, le président de la Commission. Il faut dire que ces propositions sont très proches des demandes européennes et, par rapport aux précédentes copies grecques, marquent des avancées significativesFine boucheSur les trois points les plus « bloquants » le plus dans les discussions, Athènes a bougé. Sur les objectifs budgétaires, les calculs d’Athènes se rapprochent de ceux des créanciers, avec un surplus primaire (avant charge de la dette) de 1 % en 2015 et 2 % en 2016.Concernant la réforme des retraites, les Grecs ont proposé de supprimer dès 2016 des régimes de préretraite et d’imposer des coupes aux retraites les plus élevées.Côté rentrées fiscales, Athènes maintient sa ligne rouge d’une TVA à 13 % sur l’électricité, mais propose de taxer la restauration à 23 % et d’instaurer d’autres taxes nouvelles – dont une de « solidarité exceptionnelle », un impôt sur le revenu à 8 % au-delà de 500 000 euros de revenus par an.Mais le FMI continuerait à faire la fine bouche sur la TVA et les retraites. Et sa position sur une possible renégociation de la dette publique grecque a semblé parfois osciller ces derniers jours. Pourtant, depuis quelques semaines, on avait cru comprendre que le FMI insistait pour que les créanciers acceptent de faire des concessions à Athènes et cèdent en acceptant une discussion sur la dette.Mais pour l’instant, la plupart des pays de la zone euro créanciers de la Grèce refusent car ils n’ont pas confiance dans la volonté des gouvernements successifs du pays d’assainir les finances publiques : ils veulent d’abord voir mises en place les réformes de structure.Les créanciers vont-ils surmonter leurs dissensions à temps ? Un accord doit absolument être trouvé avant la fin de cette semaine, sinon la Grèce risque de faire défaut auprès du FMI, auquel elle doit 1,6 milliard d’euros, le 30 juin. Cependant, cela a été répété clairement par tous les participants à l’Eurogroupe, puis au sommet de la zone euro lundi soir : il n’y aura pas d’accord avec Athènes sans le FMI. Ce dernier est un garant, une sorte d’assurance que les Grecs seront gardés sous surveillance. Pour sa part, la Commission européenne est considérée, depuis des années, comme trop bienveillante par certains pays membres, créanciers de la Grèce. A commencer par l’Allemagne, qui pèse lourd dans ces discussions.Lire aussi :Pour Angela Merkel, le dossier grec se jouera aussi à BerlinAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.06.2015 à 14h16 • Mis à jour le23.06.2015 à 16h18 | Anne Eveno Le moins que l’on puisse dire c’est que Patrick Drahi, le patron d’Altice, la maison mère de Numericable-SFR, est très attendu mardi 23 juin en fin de journée du côté de Bercy. Le nouveau « tycoon » des médias et des télécommunications doit rencontrer le ministre de l’économie, Emmanuel Macron.M. Drahi va devoir déployer des trésors de persuasion et sans doute donner quelques engagements au locataire de Bercy pour lever le « doute » exprimé par ce dernier, et par le gouvernement, quant à son offre de rachat de Bouygues Telecom pour un peu plus de 10 milliards d’euros.Devant les députés, mardi après-midi, M. Macron a redit que le gouvernement a « des doutes en matière d'emplois, en matière de délais de paiement » et qu’il convient de « regarder de près les conséquences sur l'investissement ». « Il est à peu près évident qu'il y aura des destructions d'emploi à cause de cette opération. C'est ce qu'on appelle joliment des synergies », a-t-il ajouté.Bouygues/SFR : "ns sommes opposés à ce choix, redit finalement @EmmanuelMacron, il y aura des destructions d'emplois" http://t.co/tZ2EovPE6L— CPietralunga (@Cédric Pietralunga)require(["twitter/widgets"]);Néanmoins, quelques heures plus tôt, M. Macron a quelque peu adouci les propos qu’il avait tenus dimanche, sitôt connue l’offre faite par M. Drahi. « Je n’ai pas de religion sur la question de savoir s’il faut trois ou quatre opérateurs en France », a déclaré le ministre, alors que dimanche il avait assuré « que la consolidation n’est pas aujourd’hui souhaitable pour le secteur. »Le conseil d’administration du groupe de BTP et de médias Bouygues doit se réunir également dans la soirée mardi pour apporter sa réponse à cette offre, à laquelle est associé IIiad, groupe propriétaire de Free.Lire aussi :Le nouveau big bang de Patrick Drahi dans les télécomsPatrick Drahi sait déjà ce sur quoi il est attendu puisque Manuel Valls a insisté, lundi 22 juin, sur les « priorités » du gouvernement pour le secteur des télécoms : « l’emploi, qui doit être préservé et développé ; l’investissement (…) parce qu’il faut couvrir tout le territoire avec le déploiement de la fibre, la 3G, sur tout le territoire d’ici la fin 2016 ; la vente des fréquences pour développer la 4G ; l’innovation (…) et évidemment la qualité de service pour le consommateur ».Et le premier ministre a prévenu : « Toute opération qui ne répondrait pas à ces enjeux majeurs ne peut pas avoir le soutien du gouvernement ».Quelles seront les conséquences pour l’emploi ?Au contraire de la fusion entre Numericable et SFR, qui mariaient des entités complémentaires, un rapprochement Bouygues/SFR-Numericable revient à l’inverse à marier deux groupes aux profils très similaires, avec à la clé des risques de doublons importants. Les 8 800 salariés de Bouygues Telecom et les 10 500 de Numericable-SFR craignent donc pour leurs emplois.Eric Denoyer, directeur général de Numericable-SFR, a rappelé dans Les Echos que lors du rachat de SFR des engagements sur le maintien des emplois avaient été pris et traduits dans des accords collectifs au sein de l’entreprise. Selon lui, la même méthode sera utilisée en cas de rapprochement avec Bouygues.Lire aussi :L’emploi au cœur du mariage entre SFR et Bouygues TelecomLes investissements et l’innovation menacés ?En baisse en 2014, période durant laquelle s’est négociée et bouclée l’acquisition de SFR par Numericable, les investissements en France dans les télécoms figurent parmi les principales préoccupations du gouvernement mais aussi des opérateurs.Le premier estime que le passage de quatre à trois opérateurs va en quelque sorte geler les initiatives, du moins pendant la période où les acteurs seront en train de discuter.Certains sont à l’inverse favorable à cette consolidation estimant que cette concentration, en limitant la guerre des prix à laquelle se livrent les opérateurs, va libérer des capacités d’investissements. Ces investissements sont d’ailleurs jugés indispensables par tous, au vu de l’explosion des flux de données.Quel avenir pour l’appel d’offres sur les fréquences 700 MHz ?L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), le gendarme français des télécoms, vient de dévoiler les modalités qu’il envisageait pour l’appel d’offres sur ces fréquences particulièrement convoitées par les opérateurs, car elles ont comme particularité de traverser les bâtiments.Tel qu’il a été présenté, cet appel d’offres a été construit pour quatre opérateurs. S’ils ne sont plus que trois en course, le risque est réel que la concurrence soit moins forte entre les enchérisseurs et que le produit de cet appel ne soit pas à la hauteur des attentes du gouvernement. Soit 2,5 milliards d’euros au total.Lire aussi :Le gendarme des télécoms lève le voile sur les modalités des enchères des « fréquences en or »Prix : le consommateur sera-t-il le dindon de la farce ?La hausse des prix des forfaits mobiles, qui serait provoquée par une moindre concurrence, est l’une des craintes des associations de consommateurs, alors même que les tarifs ont chuté de 40 % depuis 2012 et l’arrivée de Free comme quatrième opérateur sur le marché français.« Le passage de quatre à trois opérateurs entraîne toujours une hausse des prix », a ainsi déclaré à l’AFP, Cédric Musso, de l’UFC-Que choisir.L’affirmation est un peu péremptoire. Dans les trois pays européens qui ont vécu ce type de consolidation – Allemagne, Irlande et Autriche – seul le marché autrichien a connu une augmentation des prix.Pour les analystes, la consolidation en France devrait étouffer dans l’œuf la guerre des prix tout juste engagée par Bouygues dans le fixe, mais ne pas provoquer d’inflation dans le mobile.Anne EvenoJournaliste au Monde Marie Charrel Au lendemain d’une journée de réunions de crise à Bruxelles, où se tenaient, lundi 22 juin, une réunion de l’Eurogroupe et un sommet des dirigeants de la zone euro, les positions d’Athènes et de ses créanciers se sont rapprochées.L’échéance du 30 juin, date à laquelle la Grèce doit avoir remboursé 1,6 milliard d’euros au Fonds monétaire international (FMI), se rapproche, et de nombreuses questions demeurent. Voici les réponses aux questions que vous nous avez posées lors du suivi en direct que nous consacrons à l’événement.Que se passera-t-il si Athènes ne rembourse pas les 1,6 milliard d’euros dus au FMI et les 3,5 milliards d’euros à la BCE ?Quelles peuvent être les conséquences pour la Grèce d’une sortie de la zone euro ?Et les conséquences d’un « Grexit » pour les autres Etats membres de l’UE ?La Grèce pourrait-elle quitter la zone euro sans quitter l’UE ?Existe-t-il une possibilité de sortie de crise sur le long terme ou ne faisons-nous que repousser l’échéance du « Grexit » et de la fragilisation de la zone euro ?Depuis le début des débats, on parle de la difficulté de la Grèce à rembourser de l’argent, condition nécessaire au déblocage de nouveaux fonds. N’y a-t-il pas une contradiction profonde dans cette démarche ?Augmenter les taux de TVA de l’électricité et abaisser les retraites permettra-t-il à ce pays miné par le chômage, la pauvreté et la récession de rembourser sa dette colossale ?Quels sont les taux auxquels les dettes grecques sont exposées ?Pourquoi la question de l’inflation n’est-elle pas mise sur la table ? Une inflation un peu plus forte (3 à 5 %) permettrait d’alléger la dette de tout le monde…Pourquoi reprocher aux Grecs une absence de cadastre alors que ce pays n’est réellement indépendant que depuis 1974 ?Puisque la troïka a donné des orientations à la Grèce depuis environ 2010, n’est-elle pas responsable en partie de la situation actuelle ?La troïka semble la seule « capitaine » à bord. Ne faudrait-il pas un contre-pouvoir ?  Que se passera-t-il si Athènes ne rembourse pas les 1,6 milliard d’euros dus au FMI et les 3,5 milliards d’euros à la BCE ?Il faut différencier les deux cas.Un non-remboursement du FMI (1,6 milliard dus le 30 juin) ne serait pas « trop » grave, car le FMI est un créancier plutôt conciliant : il offre plusieurs possibilités d’aménagement des remboursements. Et même si la Grèce ne remboursait pas le FMI à temps, le « défaut de paiement » ne serait pas notifié avant un mois. Cela laisse encore un délai pour les négociations.Le non-remboursement de la BCE (3,5 milliards d’euros le 20 juillet) serait bien plus grave. La BCE pourrait, en conséquence, suspendre ou réduire ses financements d’urgence (les ELA) aux banques grecques, qui seraient dès lors au bord de l’asphyxie. Le gouvernement grec aurait alors du mal à briser la spirale menant au Grexit.Lire aussi :Grèce : un défaut de paiement conduirait-il automatiquement au « Grexit » ?Quelles peuvent être les conséquences pour la Grèce d’une sortie de la zone euro ?Le scénario du « Grexit » plongerait le pays dans une période d’incertitudes dommageables politiquement et économiquement. Le gouvernement serait contraint d’instaurer un contrôle des capitaux pour limiter la fuite des dépôts.La valeur de la drachme s’effondrerait face à l’euro, ce qui ferait décoller le prix des produits importés, au détriment du pouvoir d’achat des Grecs. Il est vrai qu’avec une monnaie plus faible, l’économie grecque regagnerait en compétitivité. Mais comme le volume de ses exports est trois fois plus faible que celui de ses importations, le pays en profiterait peu.Et les conséquences d’un « Grexit » pour les autres Etats membres de l’UE ?Selon les économistes, un « Grexit » n’entraînerait pas de panique financière comme en 2012, car depuis les banques européennes ont réduit leur exposition à la Grèce. Il n’y aurait donc pas de « contagion financière », car les « courroies » de transmission sont coupées.En revanche, les Etats sont exposés à la dette grecque, par les prêts bilatéraux qu’ils lui ont accordés, et par les garanties qu’ils ont apportées au Fonds européen de stabilité financière (FESF), qui a prêté 142 milliards d’euros à la Grèce. Surtout, un « Grexit » aurait des conséquences politiques difficilement mesurables.La zone euro n’apparaîtrait plus comme une construction irréversible. L’idée même de la zone euro serait ébranlée. On peut redouter que l’intégration communautaire marque un coup d’arrêt, sur fond de montée des populismes.La Grèce pourrait-elle quitter la zone euro sans quitter l’UE ?Les traités communautaires précisent qu’il est possible de quitter l’UE, mais rien n’est prévu pour quitter la zone euro, l’adoption de la monnaie unique étant censée être irréversible. Un « Grexit » se ferait donc selon des termes inconnus. Et probablement dans le chaos. Certains analystes soutiennent qu’il impliquerait également une sortie de l’UE, mais d’autres disent que les dirigeants européens auraient tout de même intérêt à garder la Grèce dans l’UE, pour éviter qu’elle ne se rapproche de la Russie. Et surtout, malgré la crise, les Grecs restent profondément attachés à l’Europe.Existe-t-il une possibilité de sortie de crise sur le long terme ou ne faisons-nous que repousser l’échéance du « Grexit » et de la fragilisation de la zone euro ?Une nouvelle aide financière ne résoudra pas les problèmes de fond de la Grèce. Une nouvelle restructuration de la dette aiderait, mais là encore, cela ne suffira pas. Le défi, pour la Grèce, est de trouver un modèle économique viable, qui lui assurera une croissance solide, sur le long terme. Cette question est absente des débats.Depuis le début des débats, on parle de la difficulté de la Grèce à rembourser de l’argent, condition nécessaire au déblocage de nouveaux fonds. N’y a-t-il pas une contradiction profonde dans cette démarche ?Cela peut en effet sembler paradoxal : les créanciers prêtent à la Grèce… pour qu’elle les rembourse. Mais en vérité, c’est le principe même de l’endettement des Etats : ceux-ci empruntent en permanence en partie pour rembourser des dettes arrivant à échéance. Tant que la dette publique est soutenable – c’est-à-dire tant que les rentrées fiscales et le taux de croissance permettent de stabiliser le niveau de la dette –, ce n’est pas grave. De nombreux économistes, jugent que la Grèce n’atteindra cette « soutenabilité » que si l’on restructure à nouveau la dette publique grecque. Augmenter les taux de TVA de l’électricité et abaisser les retraites permettra-t-il à ce pays miné par le chômage, la pauvreté et la récession de rembourser sa dette colossale ?C’est toute la question. La priorité devrait être de définir un modèle de croissance. Quels secteurs sont susceptibles de tirer l’économie grecque ? Les services, le tourisme, ou encore les nouvelles technologies ? Dans tous les cas, il semble probable que la dette grecque sera d’une façon ou d’une autre allégée. Probablement par un allongement des maturités et un nouvel abaissement des taux d’intérêt.Quels sont les taux auxquels les dettes grecques sont exposées ?Les taux d’intérêt que la Grèce paie à ses créanciers publics sont très bas, et ont été réduits plusieurs fois depuis la restructuration de 2012. En moyenne, le taux de la Grèce est ainsi de 2,3 %, alors que celui de la dette allemande est à 2,37 %. Par ailleurs, la dette grecque a une « maturité » moyenne de 16 ans, contre 7 ans pour la dette française.Pourquoi la question de l’inflation n’est-elle pas mise sur la table ? Une inflation un peu plus forte (3 à 5 %) permettrait d’alléger la dette de tout le monde…En effet, l’inflation permet d’alléger la dette plus rapidement. L’ennui, c’est que l’inflation rogne également le pouvoir d’achat : dans le cas des Grecs, ce serait terrible.Pourquoi reprocher aux Grecs une absence de cadastre alors que ce pays n’est réellement indépendant que depuis 1974 ?Les dysfonctionnements de l’administration, à de nombreux niveaux, représentent l’un des problèmes majeurs dont souffre la Grèce. Ils compliquent singulièrement la levée des impôts, l’application des réformes et surtout nuisent à la qualité des services publics rendus aux Grecs. Certains économistes soulignent que la troïka (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne et Commission européenne) aurait dû se concentrer en priorité sur ces faiblesses-là, dès 2010.Puisque la troïka a donné des orientations à la Grèce depuis environ 2010, n’est-elle pas responsable en partie de la situation actuelle ?Probablement : certains économistes soulignent en effet que la troïka a sous-estimé l’impact récessif de ses mesures, et mal apprécié leurs conséquences dans un pays appartenant à une union monétaire. D’autres estiment qu’elle a sous-estimé les dysfonctionnements de l’administration grecque.Mais les Grecs sont également responsables. Ainsi, leurs comptes publics avaient été maquillés. La zone euro dans son ensemble est également responsable : elle aussi a mal évalué l’impact qu’a eu l’introduction de la monnaie unique sur l’économie grecque. En conclusion : cette crise est une tragédie européenne. Tout le monde est coupable.La troïka semble la seule « capitaine » à bord. Ne faudrait-il pas un contre-pouvoir ?Le Parlement européen a déjà, à plusieurs reprises, émis des propositions en ce sens. Il ne faut pas oublier que la troïka s’est créée pendant la panique de 2010, faute de mieux. Et elle disparaîtra avec la fin du plan d’aide à la Grèce. Pour les prochaines crises, d’autres mécanismes entreront en jeu, comme le « mécanisme européen de stabilité », au fonctionnement plus démocratique. En ce sens, la zone euro a appris des erreurs de la troïka…Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Les négociations entre le gouvernement grec et ses créanciers (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne) doivent continuer ces prochains jours à Bruxelles, mais à Athènes c’est le Parlement qui décidera au final de l’issue de ces discussions. Car le premier ministre, Alexis Tsipras a décidé de demander un vote de confiance à sa majorité. S’il ne l’obtient pas, il démissionnera, a-t-il fait savoir mardi 23 juin, par la voix du porte-parole du gouvernement.Lire aussi :Grèce : Alexis Tsipras joue son va-toutOr, cette majorité parlementaire de la gauche radicale Syriza a déjà commencé à se déchirer. D’un côté, on observe une ligne présidentielle, proche d’Alexis Tsipras, qui veut croire que le premier ministre pourra compter, le moment venu, sur une discipline de parti pour faire adopter un accord au Parlement, si tant est qu’il y ait un accord.« C’est un mal nécessaire », a ainsi déclaré, sur la chaîne de télévision Skai, le vice-ministre de la réforme administrative, Georgios Katrougalos. « Nous avons au moins évité des baisses dans les retraites et les salaires », a-t-il justifié. Même tonalité pour le vice-ministre de la protection du citoyen, Yannis Panoussis, qui déclarait dans le même temps à la radio Vima FM « [qu’il préférait] un accord à pas d’accord » et proposait de recourir à un remaniement ministériel si « des ministres se refusaient à soutenir l’accord ».Mesures d’austérité « encore pire que les précédentes »D’un autre côté, pourtant, de nombreux députés Syriza sont déjà montés au créneau pour dénoncer « les reculades du gouvernement face aux créanciers ». Pour le député et vice-président du Parlement, Alexis Mitropoulos, « le paquet de mesures ne pourra pas être, en l’état, adopté au Parlement ».Un autre député, Yannis Micheloyiannakis, estime quant à lui qu’il s’agit de mesures d’austérité « encore pire que les précédentes » et a appelé Alexis Tsipras à refuser de valider l’accord. Traditionnellement situé à l’aile gauche de Syriza, M. Micheloyannakis affirme que « même des proches de la ligne présidentielle et de Tsipras refuseront de voter un pareil accord ».Lire aussi :« Syriza fait partie de l’ancien système politique »Sur sa page Facebook, le député Vangelis Diamantopoulos a pour sa part écrit que « la tactique du “il n’y a pas d’alternative” ne peut pas être la marque de la gauche ».La réponse du gouvernement à cette volée de bois vert n’a pas tardé. Son porte-parole, Gabriel Sakellaridis a certes dit « comprendre les réactions des députés », mais il a aussi prévenu que si l’accord ne passait pas avec les voix de la majorité, « le gouvernement ne pourrait pas rester » en place.Sondages favorablesAlexis Tsipras fait le pari qu’aucun membre de Syriza ne voudra sérieusement endosser la responsabilité d’avoir fait tomber le premier gouvernement de gauche radicale arrivé au pouvoir dans ce pays. Il faut cependant noter que, selon un sondage paru lundi 22 juin, Syriza arriverait largement en tête en cas d’élections, avec près de 42 % des voix, de quoi obtenir la majorité absolue au Parlement.Mais, si jamais de nouvelles élections devaient avoir lieu, les listes seraient remodelées et un certain nombre de députés – surtout parmi les plus radicaux – pourraient être écartés et perdre ainsi leur siège.Les désaccords de l’allié ANELMais Alexis Tsipras ne doit pas seulement contenir l’opposition interne à son parti, il doit aussi composer avec son allié de coalition, le parti des Grecs indépendants ANEL. Aux élections du 25 janvier, Syriza n’avait gagné que 149 des 300 sièges du Parlement, alors qu’il en faut 151 pour avoir la majorité absolue. Il s’était donc allié avec ANEL pour récupérer 13 voix supplémentaires.Lire aussi :« Tsipras se bat pour nous. On veut qu’il sache qu’on est avec lui »Mais, aujourd’hui, le chef d’ANEL, Panos Kammenos, est en désaccord avec l’une des mesures réclamées par les créanciers – le passage de la TVA dans les îles à 23 % – et menace de cesser de soutenir le gouvernement si cette mesure n’est pas retirée, ou du moins limitée aux plus grosses îles. Panos Kammenos a prévu de réunir son groupe parlementaire pour décider de la ligne à suivre dès mardi 23 juin, à 14 h 30, heure grecque.Dans les rangs de Syriza, on affirme par ailleurs que l’ensemble des organes internes devront être consultés avant qu’un texte n’arrive pour adoption au Parlement. La tenue d’une réunion du bureau politique ou du comité central était encore en cours de négociation mardi matin. Elles pourraient avoir lieu dans la journée.Le temps est « limité » A la question « Ferez vous adopter le texte en un seul article au Parlement ? », le porte-parole du gouvernement a botté en touche mardi, affirmant « ne pas connaître encore la procédure qui sera choisie », mais en reconnaissant « que le temps [était] limité » pour une discussion parlementaire classique.De quoi réveiller de mauvais souvenirs au sein de Syriza, qui a longtemps critiqué le précédent gouvernement lorsqu’il faisait adopter des mesures d’austérité via des lois à un seul article : ce système oblige en effet à adopter ou rejeter tout en bloc, sans pouvoir amender le détail des mesures.Le quotidien To Vima annonçait mardi matin un remaniement ministériel tout de suite après l’éventuelle adoption d’un accord avec les créanciers. Avec notamment le départ du ministre des finances, Yanis Varoufakis.« Seul le premier ministre peut savoir s’il fera un remaniement », répond-on au ministère des finances. « Cela fait déjà trois mois que l’on annonce le départ de Yanis Varoufakis et il est toujours là », précisait encore, un rien ironique, notre source.Lire aussi :Grèce : « Je n’ai plus peur de rien en fait, même d’une sortie de la zone euro »Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.06.2015 à 12h29 • Mis à jour le23.06.2015 à 14h26 | Jérôme Porier Encore un (petit) signe de dégel du marché immobilier : il ne faut plus que 4,4 mois entre le début de la recherche de son bien et la signature du compromis de vente (contre 7 mois en 2014). C’est l’une des conclusions d’une étude consacrée au parcours d’acquisition de la résidence réalisée par le Crédit foncier. Cette enquête, pour laquelle 3 800 ménages ont été interrogés, a été publiée le 23 juin.« Cette diminution importante s’observe dans toute la France, signe d’une fluidité accrue du marché immobilier résidentiel, écrivent les auteurs de l’étude. Pour conclure l’achat de leur résidence principale les ménages visitent en moyenne 6 biens, contre 7 en 2014. »Lire aussi :Immobilier : le retour timide des acheteursNégociationDans deux cas sur trois (63 %), la transaction s’est faite après avoir obtenu une baisse de prix. Un ratio qui monte à 73 % pour les ménages disposant d’un revenu mensuel supérieur à 4 000 euros. En moyenne, cette baisse équivaut à une diminution de 7 % du prix de vente initialement réclamé par le vendeur.À noter : 42 % des sondés déclarent avoir fait des concessions pour devenir propriétaires, en optant pour un logement plus petit, ou en s’éloignant de la zone recherchée. Pour concrétiser leur rêve, 23 % des acquéreurs ont dû dépasser leur budget initial (de 10 % en moyenne), contre 29 % en 2014.Lire aussi :Crédit immobilier : la baisse des taux s’achèveDans le choix de leur logement, les acheteurs mettent systématiquement en avant 4 critères : le nombre de pièces, la présence d’un balcon, d’une terrasse ou d’un jardin, la superficie du logement et l’emplacement. Une précision : la proximité des transports en commun constitue un facteur décisif en Ile-de-France, alors que l’exposition du logement est primordiale pour les habitants de la moitié sud de la France.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Florian Reynaud Amazon continue d’innover dans l’industrie littéraire et risque de faire à nouveau grincer des dents. Le géant du commerce a récemment annoncé que certains auteurs seraient payés… à la page lue. Cette nouvelle politique entrera en vigueur le 1er juillet et ne concernera que les auteurs autoédités exclusivement sur Amazon avec le programme Kindle Direct Publishing.Ce nouveau mode de rémunération sera également circonscrit aux droits d’auteur issus des programmes Kindle Unlimited ; l’abonnement à 9,99 euros par mois permettant d’emprunter autant d’e-books que l’on souhaite, et du Kindle Owners Lending Library (KOLL), qui propose aux abonnés « premium » d’Amazon d’emprunter un certain nombre de livres électroniques gratuitement. Jusqu’ici, les auteurs étaient rémunérés à l’emprunt et seulement si l’abonné lisait au moins 10 % de l’ouvrage — ce qui pouvait donner lieu à des dérives ; les auteurs étant incités à publier des livres très courts.Amazon explique que la longueur d’une page sera calculée différemment selon l’outil de lecture utilisé. Par exemple, une page sur smartphone est forcément plus courte que sur liseuse électronique. Ainsi, l’entreprise va alors analyser la longueur des lignes, l’espacement des lettres, et d’autres facteurs, pour mesurer le nombre de pages que chaque lecteur parcourt.Le programme d’autoédition d’Amazon a été lancé en 2007 et est un véritable succès ; l’entreprise ne cesse de mettre en avant les auteurs devenus riches et célèbres grâce à lui. Les statistiques compilées chaque trimestre par l’auteur à succès autopublié Hugh Howley montrent que les auteurs indépendants dépassent les cinq plus gros éditeurs (aussi appelés Big Five) en ventes d’e-books sur Amazon.Florian ReynaudJournaliste au Monde Isabelle Chaperon Patrick Drahi, le fondateur d’Altice, propriétaire de SFR-Numericable qui a dévoilé une offre surprise de quelque 10 milliards d’euros pour racheter Bouygues Telecom, fait partie de cette génération d’entrepreneurs prêts à utiliser la dette à haute dose pour accélérer leur carrière. Avec la bénédiction des marchés.Aux yeux des investisseurs, en effet, les quelque 33 milliards d’euros d’emprunts d’Altice ne sont pas un problème car le tycoon a démontré par le passé sa capacité à augmenter les marges des entreprises tombées dans son escarcelle. Moody’s a d’ailleurs indiqué lundi 22 juin que sa revue en cours portant sur la dette de SFR-Numericable n’était pas affectée, compte tenu des « importantes réductions de coûts potentielles ».Lire aussi :Téléphonie mobile : offre de SFR pour racheter Bouygues Telecom« C’est un cercle vertueux. A chaque transaction réussie, Patrick Drahi diminue le risque de la suivante. Il renforce son capital et son action s’apprécie, et finalement, même si la dette s’empile, son ratio d’endettement reste stable », analyse un banquier. Depuis sa première cotation en janvier 2014, la valeur d’Altice en Bourse a été multipliée par cinq, passant de 6 à 32 milliards d’euros.Investisseurs friands de « papier Drahi »Le polytechnicien connaît aussi bien le câble que la grammaire des marchés, dettes ou actions. Il a même recruté ces dernières années plusieurs collaborateurs chez Morgan Stanley, sa banque d’affaires préférée. Loin de se méfier de cet emprunteur insatiable, les grandes banques, elles, se battent pour lui octroyer l’équivalent d’un prêt relais lorsqu’il se lance à l’assaut d’une cible.Les Morgan Stanley et autres JPMorgan, qui n’ont pas vocation à conserver ce type d’engagements sur leur bilan, parient sur une redistribution rapide auprès d’investisseurs friands de « papier Drahi ».En avril 2014, l’opérateur avait ainsi suscité une demande de 70 milliards d’euros lors de son émission de dette de 16 milliards d’euros consécutive au rachat de SFR : un record dans la catégorie spéculative. Ce faisant, M. Drahi avait versé aux banques un pactole de 237 millions de dollars (environ 210 millions d’euros) de commissions, selon le magazine Institutional Investor.Ce modèle permet à M. Drahi de brûler les étapes. « En France, cela étonne de voir des entrepreneurs mettre en œuvre leur stratégie de manière accélérée, y compris par recours à la dette. Mais ce phénomène est assez répandu à l’étranger », témoigne Daniel Rudnicki Schlumberger, en charge des financements avec effet de levier chez JPMorgan.« Aux Etats-Unis, il y a toujours eu de la dette en quantité pour celui qui a une idée différenciante et du savoir-faire », ajoute un autre banquier.Réputation de « serreur de boulons »Débarquant du Connecticut où il s’est créé en 2011, XPO Logistics, avec une capitalisation boursière de quelque 4 milliards de dollars, a ainsi pu mettre 3,2 milliards d’euros sur la table – et une prime irrésistible de 37 % – pour racheter le transporteur français Norbert Dentressangle, fondé il y a trente-cinq ans à Lyon par le patriarche éponyme.Comme M. Drahi, Bradley Jacobs, le propriétaire du logisticien américain, est précédé d’une réputation de « serreur de boulons » qui séduit les apporteurs de capitaux. Selon Thomson Reuters, la firme américaine a réalisé 14 acquisitions depuis 2012. Avant XPO, M. Jacobs avait suivi une stratégie similaire dans le traitement de déchets puis la location de gros équipement.De son côté, l’homme d’affaires américain Martin Franklin – dont le père était un proche collaborateur du célèbre raider anglais Jimmy Goldsmith – a d’abord bâti, à partir de 2001, à coups d’acquisition son conglomérat Jarden, comptant une centaine de marques, des bougies Yankee Candle aux skis K2.En 2013, il a démarré un autre projet, Platform Specialty Products, visant à établir un poids lourd dans la chimie de spécialité. « Nous créons pour le long terme », aime à répéter l’industriel, qui a déjà racheté pour 6,5 milliards de dollars d’actifs chimiques en un an et demi.Autre temps, autres mœursCes « consolidateurs » qui utilisent les marchés de dette pour avancer à marche forcée ont toujours existé aux Etats-Unis. Les taux bas leur permettent d’accélérer encore. En outre, des industriels européens peuvent désormais suivre ces modèles de développement.« La fluidité des marchés permet aux entreprises européennes d’aller chercher des financements auprès des investisseurs américains, qui sont beaucoup plus mûrs que leurs homologues en Europe dans l’analyse des entreprises plus risquées », souligne Jean Beunardeau, patron d’HSBC en France.Le verrier irlandais Ardagh multiplie ainsi les acquisitions. Il a repris en 2014 les activités américaines du français Verallia, filiale de Saint-Gobain. Mais il y a des limites : en mai, l’irlandais a dû renoncer à se porter candidat au rachat des activités européennes de Verallia compte tenu de son endettement trop lourd.En Allemagne, c’est le groupe immobilier Deutsche Annington qui s’affiche sur tous les fronts pour talonner Unibail-Rodamco en Europe.Autre temps, autres mœurs. Dans les années 1980, la dette était aussi une denrée nécessaire aux bâtisseurs d’empire. Mais les Bernard Arnault ou François Pinault allaient la puiser à la source inépuisable du Crédit lyonnais.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Un rapport sur les dysfonctionnements des airbags fabriqués par Takata, à l’origine de rappels de millions de véhicules dans le monde, suggère que le groupe japonais aurait privilégié les profits à la sécurité.Le document est signé des membres démocrates de la commission sur le commerce, les sciences et les transports du Sénat américain. Enrichi de nombreux documents, notamment des photocopies de courriels internes, il a été rendu public lundi 22 juin. Les membres républicains, majoritaires au sein de l’instance, ont refusé de commenter les conclusions de leurs collègues.D’après le rapport, « les courriels internes obtenus par la commission laissent penser que Takata pourrait avoir accordé la priorité aux profits et non à la sécurité ». Pour cela, l’entreprise aurait mis fin aux audits sur la sécurité, « pour des raisons financières ».Audition de TakataLe groupe nippon a réagi en pointant « un certain nombre d’inexactitudes ». Takata considère notamment que les contenus des messages ont été sortis de leur contexte et présentés de manière à donner « une impression fausse ».Toujours selon l’entreprise, les audits évoqués ne concernent pas la qualité ou la sécurité mais la gestion des matériaux pyrotechniques.Les révélations interviennent alors que les dirigeants de Takata doivent être auditionnés le 23 juin à Washington par la commission sénatoriale. Celle-ci souhaite notamment examiner le rôle de la National Highway Traffic Safety Administration, l’agence américaine de sécurité routière dans l’enquête sur les airbags, la réaction de Takata et la gestion du problème par les constructeurs.Lire aussi :Takata embourbés dans ses airbags défectueuxUne cinquantaine de millions de véhicules rappelésDepuis 2008, une cinquantaine de millions véhicules ont été rappelés. Les dysfonctionnements seraient dus à une détérioration de l’agent gonfleur – du nitrate d’ammonium moins cher mais moins toxique que d’autres gaz – en cas d’exposition prolongée à l’humidité.Les accidents auraient fait huit morts aux Etats-Unis et en Malaisie, et des centaines de blessés. Le constructeur nippon Honda, actionnaire à hauteur de 1,2 % de Takata, est le premier concerné par les rappels. Le 12 juin, il a annoncé une révision de ses résultats financiers de l’exercice clos fin mars pour ajouter un coût supplémentaire de 363 millions de dollars (323 millions d’euros), découlant des rappels.Pour Takata, le coût des rappels est dans un premier temps assumé par les constructeurs qui se font ensuite rembourser par le fabricant. Le sous-traitant aurait obtenu à la mi-mai un échelonnement des remboursements. Sur le plan industriel, il peine néanmoins à répondre à la demande suscitée par les rappels.Lire aussi :Trois fabricants d’airbags équipent plus de 80 % des automobilesPhilippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.06.2015 à 16h58 • Mis à jour le11.06.2015 à 17h25 | Nicole Vulser Depuis mi-janvier et l’annonce laconique de son départ de la direction de Lacoste et de son remplacement abrupt par Thierry Guibert – ancien PDG de Conforama –, José Luis Duran n’avait pas donné signe de vie. Ce patron emblématique, qui a considérablement réveillé la marque au crocodile, devrait officiellement entrer au conseil de direction d’Inditex (la maison mère de Zara), lors de la prochaine assemblée générale annuelle prévue le 14 juillet. Il va remplacer Nils Andersen qui ne souhaite pas renouveler son mandat, a confirmé le groupe espagnol lors de la publication de ses résultats trimestriels, le 10 juin.Dix-huit ans chez CarrefourMadrilène et de mère allemande, M. Duran, qui a travaillé dix-huit ans chez Carrefour et en a pris les rênes, avant de rejoindre Devanlay (le principal licencié de Lacoste) en 2009. Il sera le seul membre de la direction du groupe qui puisse se targuer d’une expérience dans la mode.Sous son règne chez Lacoste, les ventes ont progressé de 40 %, pour atteindre 3 milliards d’euros en 2014, en intégrant le produit des licences. Il s’est rapidement imposé comme l’homme de confiance de la très discrète famille suisse Maus, actionnaire de Devanlay, qui lui avait également confié les rênes des marques Gant et Aigle.A la suite d’un feuilleton rocambolesque entre les héritiers de Lacoste, qui se sont entre-déchirés à belles dents, le groupe Maus a rallié tout le clan familial en proposant, en 2012, de racheter Lacoste pour une somme suffisamment coquette (1 milliard d’euros), pour que les actionnaires ne puissent pas refuser. M. Duran avait géré avec doigté cette fusion pourtant sensible entre Devanlay et Lacoste.Un modèle extrêmement rentableSon arrivée au sein du conseil de direction d’Inditex laisse envisager une rapide montée en puissance au sein de la maison mère de Zara. Le groupe espagnol, toujours familial et détenu par son fondateur Amancio Ortega – l’homme le plus riche d’Espagne – se mesure chaque année avec le suédois H&M pour devenir le leader mondial de la mode.Inditex a imposé un modèle d’affaires extrêmement rentable, en s’inspirant de façon très nette des collections des grands créateurs mais en jurant ne jamais copier servilement. Le groupe inonde ses 6 746 de magasins, répartis dans quelque 88 pays, par des collections renouvelées à un rythme effréné et produites très majoritairement dans des pays à très bas coûts de main-d’œuvre.Lire aussi :Changement surprise à la tête de LacosteDeux dogmes complètent cette stratégie : jamais un centime n’est dépensé en publicité, mais chaque année de nouvelles diversifications font naître de nouvelles marques qui s’articulent autour de Zara (Pull & Bear, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, Oysho, Zara Home, Uterqüe…).Malgré la crise ou les aléas monétaires, la recette est solide. Rien qu’au cours du premier trimestre 2015, Inditex a pu se targuer d’un bénéfice en hausse de 28 %, à 521 millions d’euros, et d’un chiffre d’affaires de 4,37 milliards, en augmentation de 17 % par rapport à la même période l’an dernier.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Que de bonnes fées se penchent sur le sort d’Areva, en grande difficulté financière et en manque d’argent frais ! Philippe Varin a confirmé devant la Commission des affaires économique de l’Assemblée nationale, mercredi 10 juin, que le capital d’Areva sera « ouvert » et que les besoins de financement du groupe qu’il préside atteignent 6 à 7 milliards d’euros. Or la cession d’Areva NP (réacteurs et services) à EDF, la vente d’autres actifs jugés non stratégiques et le plan d’économies d’un milliard d’euros d’ici à 2017 (avec 6 000 suppressions d’emplois) ne suffiront pas à y répondre.Lire aussi :L’Etat se penche sur la refonte de la filière nucléaireLe gouvernement a indiqué qu’une fois signé l’accord avec EDF, l’Etat recapitalisera l’entreprise « à la hauteur nécessaire ». Il le fera par la vente de participations dans d’autres entreprises publiques, a récemment annoncé le ministre des finances, Michel Sapin, « sans aller chercher l’argent des contribuables, sans dépense budgétaire ». Mais d’autres acteurs devraient intervenir dans le cadre de ce plan de sauvetage.Lire aussi :Areva-EDF : Philippe Varin pose ses conditionsMitsubishi « ravi » d’entrer au capital d’ArevaLes milieux d’affaires évoquaient depuis quelques semaines l’arrivée de Mitsubishi Heavy Industries (MHI). Son PDG a confirmé jeudi cette hypothèse, dans un entretien au quotidien japonais Asahi, se disant « ravi » par la perspective d’entrer au capital d’Areva.« Nous serons sûrement consultés [par Areva]. Compte tenu de notre longue relation, si notre coopération est sollicitée, nous étudierons sérieusement la question », a déclaré Shunichi Miyanaga, tout en ajoutant que le gouvernement français doit d’abord donner son feu vert et qu’« il n’y a pour le moment aucune discussion concrète ». Depuis 2007, Areva et MHI sont partenaires d’une coentreprise qui a conçu et qui produit l’Atmea, un réacteur de moyenne puissance de 1 100 mégawatts (MW) plus adapté à certains marchés que le puissant EPR (1 650 MW) d’Areva. Les deux groupes, associés à Engie (ex-GDF Suez), en livreront quatre exemplaires à la Turquie.Lire aussi :Nouvelle incertitude sur l’EPR de FlamanvilleUn meilleur accès au marché chinoisPar ailleurs, M. Varin évoque depuis des mois l’entrée de capitaux chinois dans son groupe. Il l’a confirmé, mercredi, devant les députés, en leur indiquant que cela faisait partie des « options » possibles, tout comme une prise de participation de leur part au niveau d’Areva NP devenue filiale d’EDF.On ignore s’il s’agira des groupes d’électricité comme la Compagnie nucléaire nationale chinoise (CNNC) et la China General Nuclear Power Corporation (CGN) – déjà partenaires d’EDF et d’Areva au Royaume Uni –, d’un fabriquant d’équipements électriques comme Dongfang, ou du fonds souverain China Investments Corporation (CIC), qui s’était intéressé à Areva dès 2009. Le gouvernement français souhaiterait, en contrepartie, un meilleur accès de la filière nucléaire française au marché chinois, devenu le premier au monde.Fin 2010, à la faveur d’une recapitalisation précédente de 900 millions d’euros, le fonds souverain Koweïtien KIA avait pris 4,8 % du capital d’Areva pour 600 millions d’euros. A l’époque, le groupe nucléaire, encore légèrement profitable, était valorisé 11,4 milliards d’euros.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nathalie Cheysson-Kaplan À partir du 1er juillet, le montant des allocations familiales sera modulé en fonction des revenus des foyers. Si toutes les familles ayant au moins deux enfants à charge continueront à percevoir des allocations, celles-ci seront réduites de moitié ou du quart pour les familles aisées.Cette décision, prise dans le cadre du budget de la Sécurité sociale 2015, avait fait grand bruit, les opposants déplorant la fin de l’universalité de ces prestations. Le gouvernement avait lui défendu cette réforme en soulignant que seulement 10 % des familles verront le montant de leur allocation réduit.Qui est concerné ?Le barème, qui a été publié le 5 juin au Journal officiel, fixe les montants des revenus à partir desquels les familles seront concernées par cette réforme.Avec deux enfants, vous êtes concernés si vos revenus annuels nets dépassent 67 141 euros net, soit 5 595 euros par mois.Avec trois enfants à charge, vous êtes concernés à partir de 72 736 euros annuels nets (6 061 euros mensuels).Avec quatre enfants à charge, vous êtes concernés à partir 78 331 euros annuels nets (6 527 euros mensuels). Un seuil majoré de 5 595 euros par enfant en plus.A partir de ces revenus, le montant des allocations familiales sera divisé par deux. Mais si les ressources dépassent un autre seuil, qui diffère là aussi selon le nombre d’enfants, alors les allocations sont divisées par quatre.Quel est l’impact ?Les tableaux ci-dessous doivent vous permettre de mieux comprendre.  Lorsque les ressources de la famille dépassent ces plafonds, un système de lissage permettant d’atténuer les effets de seuil sera mis en place.Sachez enfin que toutes les allocations sont concernées : les allocations familiales proprement dites, la majoration versée pour les enfants de plus de 14 ans et l’allocation forfaitaire versée aux familles de plus de 3 enfants ayant un jeune de 20 ans encore à leur charge.Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Nicole Vulser Comme un festival, les PME textiles françaises se sont donné le mot cette semaine pour présenter leurs innovations technologiques. C’est le cas notamment de la start-up de Mulhouse Spinali Design, qui commercialise désormais à partir de son site web un maillot de bain « connecté » : un capteur solaire mesure le rayonnement des ultraviolets et prévient par smartphone sa propriétaire qu’elle doit s’enduire de crème solaire.A l’occasion du Textival, qui s’est tenu mardi 9 juin à Lyon, ont été présentés des vêtements qui s’enfilent sans effort pour les personnes âgées (maison Boldoduc), ainsi que des textiles lumineux mis au point par MDB Texinov et le CHU de Lille, notamment destinés à faciliter les traitements de photothérapie. Les applications médicales sont en pleine expansion, avec par exemple des projets d’implants résorbables en tissu.Présentés jeudi 11 juin au ministère de l’économie, de l’industrie et du numérique, les deux programmes du think thank Réseau innovation immatérielle pour l’industrie (R3iLab) sont le fruit de travaux réalisés en trios : une entreprise, un designer et un partenaire dans le domaine technologique. Plus d’une dizaine de projets éclectiques ont émergé.Lire aussi :Planche de surf, vélo, skis ... les nouveaux habits du linTissu connectéLe tissu, nouvelle électricité ? La Société Choletaise de Fabrication et le spécialiste du linge de maison Garnier-Thiebaut élaborent un projet de textile connecté qui produirait de l’énergie, grâce à ses capteurs solaires. Lemaître Demeestere et Bouchara ont également travaillé sur un projet d’énergie renouvelable, « Local Warming », consistant à développer un foulard en lin diffuseur de chaleur. Il se recharge sur les sources de chaleur « perdues » au quotidien (soleil, radiateur, ordinateur), pour ensuite les restituer à son utilisateur. Dans la maison, les rideaux remplaceront peut être un jour les radiateurs. Shiriki, une paroi à la japonaise intelligente , aux fonctions acoustiques, chauffante, luminescente, hygrométrique, pilotée par une application de smartphone a été créée par l’entreprise Contrejour et l’école de design de l’ENSCI.Comme dans les projets présentés à Lyon, les opportunités dans le domaine de la santé sont légion. Les soutiens-gorge Odea sont par exemple dotés de capteurs invisibles pour permettre à celles qui les portent de mesurer leur niveau de stress ou leur degré d’activité, via une interface sur smartphone mise au point par Orange.Améliorer la chaîne de fabricationUn autre vêtement de Bioserenity aide au diagnostic et au suivi de l’épilepsie. Le designer Gaspard Yurkievich a dessiné un t-shirt en y incorporant 35 capteurs corporels, pour mieux ajuster le traitement médical et prévenir les crises liées à cette maladie.Les industriels peuvent également améliorer leur chaîne de fabrication grâce aux nouvelles technologies. Le spécialiste des chaussettes Bleu Forêt a ainsi intégré des puces invisibles au cours du tricotage, à des fins de logistique et d’information sur l’origine des fibres. Elles font aussi fonction d’antivol et de lutte contre la contrefaçon.Le textile connecté prendra sa place aussi dans le sol d’un magasin, les allées d’un hall d’exposition ou l’entrée d’un stade deviennent une interface. La présence et les mouvements des personnes déclenchent des animations sonores, lumineuses. Le plus connu des fabricants français de drapeaux, Doublet, signe un premier démonstrateur sensoriel de moquette connectée, imaginée par les studios de design Alexandre Fougea et le collectif DataPaulette.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin C’est une charge sévère que l’UFC-Que choisir lance jeudi 11 juin contre Uber. L’association de consommateurs a épluché les conditions d’utilisation du service de transport proposé par la filiale française du groupe américain. Verdict : 22 clauses sont « abusives et/ou illicites » affirme le communiqué de l’UFC.Chaque particulier qui souhaite s’inscrire sur le site d’Uber, ou son application mobile, doit accepter en bloc les conditions contractuelles proposées avant de pouvoir commander un véhicule de transport avec chauffeur (VTC) ou une voiture conduite par un non professionnel (UberPop). Premier grief, ces conditions générales, que la plupart des gens signent les yeux fermés, ne sont pas adressées au client pour qu’il en garde trace. Uber a « toute la liberté de les modifier à son gré ».Les possibilités de se retourner contre ce prestataire de service sont soigneusement contenues. Ainsi, Uber prévoit qu’en cas d’une inexécution contractuelle, sa responsabilité globale « n’excédera jamais un montant de 500 euros ». Il décline même toute responsabilité en cas « de dommages causés par des logiciels malveillants, ou des virus ». Bref, si la société a une défaillance en matière de sécurité informatique, le client n’aura personne vers qui se tourner.Lire aussi :La justice juge non coupable un chauffeur UberPopMise en demeureEt pour ceux qui, malgré tout, voudraient faire trancher un litige par la justice, les utilisateurs français devront saisir les juridictions… des Pays Bas.Quant à la protection des données personnelles, l’UFC-Que choisir appelle à la vigilance les utilisateurs du service. D’abord, la « déclaration de confidentialité » qu’ils signent est « difficilement compréhensible car disponible qu’en langue anglaise ». Surtout, « la société prévoit que les données personnelles collectées, seraient transférées à des tiers définis uniquement par catégories et pour des finalités imprécises ».L’association de consommateurs met Uber en demeure de changer au plus vite ces conditions et menace de saisir la justice.Chez Uber, on s’étonne de ce constat. La société préfère ne pas faire de commentaire avant d’examiner en détail les reproches qu’elle dit découvrir. Ces clauses d’utilisations, qui sont pour l’essentiel la traduction conforme des conditions contractuelles proposées sur le marché américain, « avaient été revues par un avocat français », se contente de souligner un porte-parole.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.06.2015 à 11h26 • Mis à jour le11.06.2015 à 11h50 | Sarah Belouezzane Michel Combes, PDG d’Alcatel-Lucent, devrait, comme l’a annoncé le magazine Challenges, quitter l’équipementier en télécommunications avant la fin de l’année 2015. Le patron français doit rejoindre Altice, la holding du milliardaire Patrick Drahi et maison mère de SFR-Numericable, mais aussi propriétaire de L’Express et de Libération.M. Combes quittera donc Alcatel quelques mois à peine après l’annonce de la fusion de l’ancien fleuron français avec son concurrent finlandais Nokia dans le cadre d’une opération qui valorise Alcatel-Lucent à 15,6 milliards d’euros. Il n’accompagnera donc pas l’entreprise jusqu’à la clôture de l’opération, prévue pour le premier semestre 2016. Chez Altice, M. Combes devrait s’occuper du développement européen du groupe.Lire aussi :Michel Combes : « La gouvernance sera assurée par Nokia »Arrivé chez Alcatel en avril 2013, Michel Combes avait pour mission de redresser un groupe criblé de dettes et en perte de vitesse sur un marché hautement concurrentiel. Pour ce faire, il avait mis en place le plan « Shift ». Une opération de redressement qui consistait en la réduction du nombre d’activités du groupe, le renforcement des divisions où il avait une longueur d’avance sur ses concurrents, comme les small cells, ces petites cellules qui permettent de densifier le réseau mobile des opérateurs. Ce plan se traduisait également par des coupes dans les effectifs : 900 suppressions de poste en France et 10 000 dans le monde.Lire aussi :Alcatel-Lucent : un groupe malmené ces dernières annéesSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Luis Alberto Moreno (Président de la Banque Interaméricaine de Développement) et Angel Gurría (Secrétaire général de l'OCDE) Point de vue. Après une période de forte croissance économique, la région Amérique latine et Caraïbes connaît aujourd’hui une baisse de régime. Dans un contexte de reprise mondiale médiocre et incertaine, de nombreux pays de la région subissent les effets combinés de la baisse des prix des produits de base (qui avaient atteint des niveaux records au cours de la décennie précédente) et du fléchissement des entrées d’investissement direct étranger (IDE).Pour la première fois depuis dix ans, la croissance du produit intérieur brut (PIB) moyen de la région sera, en 2014, inférieure à celle de la zone OCDE. Les observateurs d’un certain âge, qui ont vu au cours de leur vie notre région subir, non pas un, mais plusieurs cycles d’essor et de récession, peuvent se demander si elle est par nature condamnée à reproduire ce scénario décevant. Les pays d’Amérique latine et des Caraïbes errent dans un labyrinthe d’où partent des sentiers qui peuvent conduire, soit à la répétition des erreurs du passé, soit à une croissance forte, durable et inclusive.Lire aussi :L’Amérique latine aux portes de l’UELeur capacité à stimuler l’économie par la demande reste très limitée. À l’exception du Chili et du Pérou, en mesure d’assurer une relance budgétaire qui contribuera à la croissance en 2015, les pays de la région présentent en matière budgétaire des règles ou des déséquilibres importants qui ne leur laissent guère de marge de manœuvre. De même, les possibilités de relance monétaire complémentaire sont réduites.LabyrintheLa plupart des pays, à l’exception du Brésil, devraient conserver des politiques monétaires accommodantes. Pour sortir de ce labyrinthe, la région devra donc procéder à d’importantes réformes structurelles, assez similaires à celles qui sont actuellement envisagées en Europe pour renforcer la productivité et garantir des bénéfices durables. Dans le contexte latino-américain, toutefois, les réformes doivent aussi tenir compte des priorités que constituent la réduction des inégalités, le renforcement des institutions et le souci d’un développement plus durable.Lire aussi :L’Amérique latine et l’UE, une alliance gagnant-gagnantCertaines mesures axées sur l’offre, comme l’amélioration de la qualité de l’éducation, pourraient présenter le double avantage d’accroître la productivité de façon inclusive, mais il faudra des années pour qu’elles portent leurs fruits. Investir dans les compétences par la formation pourrait cependant offrir une solution simple et très efficace, aux effets plus rapides, qui permettrait aussi de faire face au problème de l’économie informelle.Il existe à l’intersection de l’offre et de la demande un ensemble de réformes susceptible de stimuler la croissance à court comme à long terme. Nos travaux montrent que la réalisation d’investissements dans l’amélioration des infrastructures serait l’un des choix les plus avisés que puissent faire pour l’heure les pays d’Amérique latine et des Caraïbes.Lire aussi :Convergences entre l’Union européenne et l’Amérique latineNotre région présente d’importants déficits d’infrastructures par rapport aux régions plus riches. Il nous faudrait investir 5 % environ de notre PIB, en faisant appel à des ressources publiques et privées, pour étendre, améliorer et entretenir les infrastructures – soit 300 milliards de dollars [266,4 milliards d’euros] par an environ – alors que nous atteignons à peine la moitié de cette somme en moyenne. Les coûts logistiques et de transport sont deux fois plus élevés que dans les pays de l’OCDE.Sans pression sur l’environnementLe manque de fiabilité des réseaux d’électricité entraîne un manque à gagner de plus de 17 milliards de dollars [15,1 milliards d’euros] par an. Dans les grandes villes, la médiocrité des transports publics fait perdre aux citoyens l’équivalent de dix semaines par an en trajets domicile travail. L’investissement dans le développement des infrastructures peut contribuer efficacement à promouvoir une croissance plus inclusive.L’accès généralisé aux services d’infrastructure comme l’électricité, l’eau, les installations sanitaires, les transports et les télécommunications jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la pauvreté et l’atténuation de l’exclusion sociale et des inégalités de revenu. Au niveau des entreprises, les services d’infrastructure facilitent la production, le transport et les transactions bénéfiques pour la croissance, ce qui contribue à la hausse des revenus et à la réduction de la pauvreté.À ces difficultés s’ajoute le fait que l’Amérique latine et les Caraïbes soient confrontées au besoin de moderniser leurs infrastructures sans exercer de pression excessive sur l’environnement. Le projet Camisea d’exploitation de gaz naturel dans la forêt amazonienne au Pérou et le projet hydroélectrique du Reventazón au Costa Rica sont de bons exemples en la matière.Croissance durableTous deux, bien que situés dans des zones économiquement sensibles, ont été conçus à l’intérieur d’un système complexe qui prévoit des mesures d’atténuation des impacts préjudiciables sur le plan environnemental et social. La région Amérique latine et Caraïbes doit tirer profit de ses ressources naturelles, y compris du vaste potentiel de production d’énergie hydraulique dont elle dispose.Si nous procédons de façon durable, nous réussirons non seulement à renforcer la croissance de notre région, mais aussi à réduire fortement notre contribution au changement climatique.Ces mesures présentent sans aucun doute des coûts et des risques, qui restent cependant beaucoup moins redoutables que les coûts de l’inaction. Heureusement, la région prend conscience que de meilleures politiques et des réformes structurelles s’imposent pour soutenir la croissance et améliorer le bien-être en général.Luis Alberto Moreno (Président de la Banque Interaméricaine de Développement)Angel Gurría (Secrétaire général de l'OCDE) Cédric Pietralunga On efface tout et on recommence. Alors que le tribunal de commerce de Marseille devait, mercredi 10 juin, désigner un repreneur pour la SNCM, placée en redressement judiciaire le 28 novembre 2014, les juges consulaires ont finalement décidé de tout reprendre à zéro et de lancer un nouvel appel à candidatures. La prochaine audience a été fixée au 25 septembre.Trois repreneurs s’étaient pourtant déclarés : l’armateur franco-tunisien Daniel Berrebi, l’ex-président du Port de Marseille Christian Garin, et le transporteur corse Patrick Rocca. Mais « aucune offre ne présente de garanties sérieuses de viabilité économique », a estimé le tribunal. « Tenter un nouvel appel d’offres paraît être l’ultime mesure (…) pour obtenir une cession dans les meilleures conditions possibles pour l’entreprise », ont justifié les juges.Tout le monde n’est pas du même avis. Lors de l’audience, le procureur de la République de Marseille a mis en garde le tribunal : « il n’est pas certain que l’on ait un repreneur plus efficace, efficient et compétent » à l’automne, a-t-il expliqué. Pis, certains des trois candidats déclarés pourraient ne pas déposer de nouvelle offre. Présenté comme favori, M. Berrebi a déjà indiqué qu’il ne se déciderait qu’« après la saison d’été ».Préavis de grèveEn repoussant sa décision, le tribunal risque aussi de fâcher Bruxelles, qui avait mis en garde contre un report à l’automne. « Seule une prolongation d’un mois, voire de deux mois [de la procédure] serait de nature à ne pas compromettre les efforts déjà engagés », avait indiqué la Commission, dans un courrier adressé le 27 avril à Paris. Or, Bruxelles peut à tout moment mettre à mort la SNCM en l’obligeant à rembourser 440 millions d’euros d’aides publiques jugées indues.Mais le tribunal avait-il le choix ? En déposant un préavis de grève renouvelable à partir du 11 juin, les syndicats de la compagnie ont pesé dans la décision. Voir les bateaux de la SNCM bloqués à quai alors que la saison d’été démarre s’est avéré un efficace épouvantail. De même, il était difficile pour les juges d’ignorer l’offensive de dernière minute du groupe STEF. Coté en Bourse, le géant européen de la logistique s’est dit prêt à participer à un tour de table, à la condition de lui laisser le temps de présenter une offre.L’Etat et les collectivités locales n’ont pas aidé non plus. Depuis des mois, ils manient le chaud et le froid, poussant un jour au dépôt de bilan, plaidant un autre pour le sauvetage, au gré des échéances électorales. Une solution est « à portée de main » avait encore déclaré Manuel Valls, le premier ministre, lors d’un déplacement à Marseille le 29 mai.Mais à force d’attendre, c’est sans doute la liquidation qui attend la SNCM, structurellement déficitaire et dans laquelle Transdev, son principal actionnaire, ne veut plus mettre un euro. Ce jour-là, les 1 583 marins de la compagnie n’auront plus que leurs yeux pour pleurer.Lire aussi :SNCM : tout est à refaireCédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.06.2015 à 10h57 • Mis à jour le11.06.2015 à 10h59 | Richard Thiriet (Président national du Centre des jeunes dirigeants d’entreprise) Si les mesures annoncées hier par Manuel Valls vont dans le bon sens, comment ne pas voir que la question n’est plus de procéder à un lifting ou à quelques aménagements autour du modèle existant mais à un changement profond de modèle ?Oui, on va dans le sens de l’entreprise et de l’emploi quand on dit qu’il faut réserver une partie des marchés publics aux PME des territoires. Oui, on va dans le sens de l’entreprise et de l’emploi quand on simplifie les transmissions et les cessions. Oui, on va dans le sens de l’entreprise et de l’emploi quand on supprime la notion de comblement de passif sur les biens privés de l’entrepreneur, quand on incite financièrement les entreprises unipersonnelles à embaucher ou quand on repense les conditions de recours au CDD. Oui, on va dans le bon sens mais pourquoi s’arrêter au milieu du chemin ?Lire aussi :Le plan Valls pour les PME laisse les petits patrons sur leur faimL’heure est au changement de modèle pas au lifting…Libérons l’entreprise et l’emploi en libérant les possibles. Ne limitons pas les réflexions au seuil d’une première embauche. Faisons des indépendants des entrepreneurs qui créeront demain cinq, dix voire plusieurs centaines d’emplois. Pensons la première embauche comme un tremplin pas comme une fin.Pack emploiAllons plus loin que les 4 000 euros proposés et favorisons le financement du premier emploi par une exonération de charges. De même, agir sur la réglementation en matière de renouvellements de CDD ne fluidifiera pas le marché du travail. Au contraire, les salariés seuls y « gagneront » en précarisation.Lire aussi :Le plan Valls pour amadouer les PMEProtégeons le collaborateur en répondant aux nouvelles attentes des marchés de l’entreprise et osons la création d’un pack emploi : un seul contrat de travail, à durée indéterminée, avec ses modalités d’entrée mais aussi de sortie.Enfin, envoyons un message de confiance aux acteurs des PME dans les territoires qui concentrent 80 % de l’emploi en France, en leur offrant la possibilité de pratiquer un dialogue social à la carte au cœur de chaque entreprise. Et si on essayait ?...Richard Thiriet (Président national du Centre des jeunes dirigeants d’entreprise) Eric Albert (Londres, correspondance) Huit ans après sa première intervention pour sauver une banque, le Royaume-Uni fait les comptes. Et il est optimiste : l’intégralité du plan de sauvetage bancaire, réalisé au plus fort de la crise, pourrait finalement dégager un bénéfice. George Osborne, le chancelier de l’Echiquier, a révélé mercredi 10 juin que l’Etat espérait obtenir un gain net de 14 milliards de livres (19 milliards d’euros). Bien mieux que la perte prévue initialement en 2009, estimée alors dans une fourchette entre 20 et 50 milliards de livres.Lire aussi :Londres veut accélérer le retour au secteur privé des banques nationaliséesCe nombre, qui vient d’une étude que M. Osborne a commandé à la banque Rothschild, est pour lui une façon de faire avaler une pilule amère : la privatisation de Royal Bank of Scotland (RBS), dont l’Etat possède 80 %. Le chancelier a annoncé mercredi le début du retour de cet établissement au secteur privé. Mais ce processus va se faire à perte.En 2009, Londres avait injecté 45 milliards de livres dans RBS, en achetant sa participation à 502 pence par action. Aujourd’hui, le cours en Bourse se languit autour de 350 pence. Même en comptabilisant les dividendes et les nombreux frais que RBS a versés à l’Etat, la perte pour les contribuables s’élèverait à 7,2 milliards de livres, selon les calculs de Rothschild.Lire aussi :Retour à la case « privé » pour Royal Bank of ScotlandDilemme pour M. OsborneD’où le dilemme, résumé par M. Osborne : « Est-ce qu’on commence à vendre cette énorme participation majoritaire, bien que le prix demeure inférieur à ce que le chancelier de l’Echiquier a payé il y a sept ans ? Ou est-ce qu’on espère, contre toute attente, que quelque chose se passe ? »Pour lui, cela ne fait pas de doute, conserver la banque dans le giron de l’Etat serait une erreur. « Franchement, à court terme, le plus simple pour un politicien est de repousser la décision (…). Mais ce qui est facile ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse est ce qui est juste. » M. Osborne estime que la vente d’une première tranche de RBS permettra de faire monter le cours de Bourse. D’une part, cela enverrait un signal fort que la banque, après sept années de pertes consécutives, est enfin proche du redressement. D’autre part, la liquidité de l’action devrait s’améliorer (puisqu’il y en aura plus sur le marché) et cela devrait attirer plus d’investisseurs.M. Osborne est cependant prudent et signale que la vente complète des 80 % de participations va prendre « des années ». L’objectif, non affiché officiellement, est de terminer le processus d’ici 2020, date des prochaines élections législatives.Les autres banques nationalisées pourraient apporter un profit.Néanmoins, pour renforcer son argumentaire, le chancelier de l’Echiquier avait aussi besoin de prouver que le plan de sauvetage bancaire dans son ensemble – qui avait coûté entre 2007 et 2009 presque 150 milliards d’euros – pouvait dégager un bénéfice. Selon l’étude de Rothschild, à part RBS, toutes les autres banques nationalisées pourraient finalement apporter un profit.C’est particulièrement clair dans le cas de Lloyds Banking Group, dont l’Etat avait pris une participation de 41 %. Celle-ci a déjà été revendue à moitié, à un prix de l’action légèrement supérieur à celui de son acquisition. En comptant les frais et les dividendes, le bénéfice pour l’Etat pourrait atteindre 5,3 milliards de livres, si le reste de la privatisation se fait au même prix.Quant à Bradford & Bingley et Northern Rock, deux petits établissements entièrement nationalisés, il ne reste aujourd’hui que leurs portefeuilles de prêts, essentiellement immobiliers. Ceux-ci sont actuellement gérés par l’Etat et ils dégagent chaque année un bénéfice. L’un d’entre eux a aussi été mis en vente. Rothschild calcule que le gouvernement peut tirer 9,6 milliards de livres sur la vente de ces deux banques.Enfin, le gouvernement britannique a également touché ces dernières années 6,6 milliards de livres de frais en échange de garanties offertes à plusieurs établissements bancaires, dans lesquels il n’est pas intervenu directement.Si l’Etat britannique dégage un bénéfice sur son plan de sauvetage, il aura réussi là où les Etats-Unis ont échoué. Leur plan d’aide bancaire a coûté jusqu’à présent 30 milliards de dollars (26,6 milliards d’euros).Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin C’est un jugement qui ne manquera pas de jeter le trouble chez les chauffeurs de taxi. La 31ème chambre du tribunal correctionnel de Paris a relaxé, jeudi 11 juin, un chauffeur UberPop qui était poursuivi en citation directe par le parquet pour « exercice illégal de la profession de taxi ».C’est la première fois que la justice pénale en France était amenée à se prononcer sur le cas de ces particuliers qui, grâce à l’application de mise en relation d’Uber, peuvent s’improviser chauffeur de taxi avec leur véhicule personnel. Les magistrats parisiens ont déclaré ce chauffeur non coupable en estimant que « le transport onéreux d’une personne est insuffisant pour caractériser le délit qui suppose que soit caractérisé un stationnement ou une circulation sur la voie publique en quête de clientèle ».Lire aussi :Manifestations des taxis à Nantes et à Marseille pour protester contre l’arrivée d’UberL’avocat du chauffeur, Simon Foreman, payé par la société Uber, s’était appuyé sur la décision du conseil constitutionnel de 2014 sur les véhicules de transport avec chauffeur (VTC) pour plaider la relaxe. Cette décision légitimait le monopole de la maraude aux taxis, qui sont donc les seuls à avoir le droit de circuler ou de stationner dans l’attente d’un client. Les VTC eux ne peuvent rouler à vide qu’une fois la réservation effectuée par le client.Le tribunal correctionnel n’a donc pas fait ici de distinction entre les chauffeurs professionnels de VTC, auquel Uber fait également recours, et les chauffeurs particuliers d’UberPop. Le détail du jugement n’est pas encore disponible au greffe du tribunal. Selon l’AFP, le parquet devrait faire appel.Le directeur général d’Uber France, Thibaud Simphal, se réjouit de ce jugement en soulignant qu’« après quatre décisions de justice sur UberPop, son caractère supposé illégal n’a toujours pas été démontré ».Lire aussi :Le Conseil constitutionnel recadre UberJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard Patrick Drahi assume. Mauvais payeur, lui ? C’est ce qu’affirment les fournisseurs de SFR, l’opérateur téléphonique qu’il a racheté à Vivendi. Depuis son arrivée, les chèques ne leur parviennent qu’avec d’énormes retards, ont-ils expliqué au printemps. Pour être payés, certains se sont même vu réclamer des rabais de 30 % !L’homme d’affaires s’est justifié le 27 mai devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale : SFR était devenue « une fille à papa » qui « dépensait sans compter », laissant sa maison mère régler rubis sur l’ongle. « Le papa a changé, et ma fille ne fait pas comme ça. Je vérifie ce qu’elle dépense, et ça, ça prend un peu de temps. » Ces retards créent « des tensions », mais « on n’a planté personne », assure M. Drahi. Les fournisseurs voient les choses autrement. Leur syndicat professionnel, Syntec Numérique, a appelé l’Etat à la rescousse, et une médiation a été ouverte.Le nouveau magnat des télécoms n’est pas seul en son genre. Ensemble, les 120 premiers groupes français accusaient un retard de paiement de 4 milliards d’euros à la fin avril, selon une étude du cabinet Altares et de la Médiation inter-entreprises publiée jeudi 11 juin. En un an, le montant de ces retards a progressé de 19 %. Il a même culminé à 4,2 milliards en janvier, avant de redescendre un peu. En moyenne, les champions de l’économie acquittent leurs factures avec un décalage d’environ 13 jours et demi, alors qu’il était tombé à 11 jours et demi un an auparavant.« Signe de reprise »SFR et les poids lourds comme Renault, Nexity, etc., ne sont pas seuls en cause : les retards de paiement se sont aggravés dans l’ensemble des entreprises françaises, quelle que soit leur taille, passant d’environ 12 jours à 13,35 jours en un an.Un signal très alarmant ? Pas forcément, estime Thierry Millon, le responsable des études d’Altares. « Cette dégradation peut au contraire constituer un signe de reprise, avance-t-il. Quand les clients reviennent, les chefs d’entreprise ont besoin d’acheter des matières premières, de reconstituer leurs stocks, etc., pour assurer la production future, alors que leur trésorerie est encore tendue, voire à sec. » C’est à ce moment-là que les dirigeants peuvent être tentés de retarder leurs paiements.Cet allongement des délais serait ainsi un indicateur convergent avec d’autres, comme le retour d’une petite croissance du PIB au premier trimestre (+0,6 %).ClivageEn réalité, note M. Millon, on constate un clivage de plus en plus marqué entre deux types d’entreprises. D’un côté, celles, de plus en plus nombreuses, qui paient en temps et en heure : c’est le cas de 36 % des sociétés françaises actuellement, contre 32 % il y a un an. De l’autre côté, les mauvais payeurs, dont le retard moyen tend à s’aggraver, qu’il s’agisse d’une reprise en main comme chez SFR, d’une difficulté à suivre la reprise, ou d’un signe de problèmes plus structurels, particulièrement nets dans la construction, un secteur toujours à la peine.Dans tous les cas, « on ne peut pas laisser la situation perdurer, car ces comportements aboutissent à tuer certains fournisseurs », tranche Pierre Pelouzet, le patron de la Médiation inter-entreprises. Environ une faillite sur quatre est liée à des impayés, indique-t-il.Comment enrayer le phénomène, et amener les donneurs d’ordres à respecter la loi ? Celle-ci prévoit un paiement normal à 30 jours, avec la possibilité d’un accord pour le décaler à 60 jours.Lire aussi :Encore un effort pour financer nos petites et moyennes entreprises, M. le ministre…Réprobation moralePour les groupes en cause, les sanctions pénales sont rares, les fournisseurs hésitant toujours à saisir la justice contre leurs clients. Aussi la loi Hamon de mars 2014 a-t-elle instauré, en plus, des sanctions administratives censées être dissuasives. Bercy a prévu d’effectuer 2 500 contrôles en 2015. Les noms des coupables seront systématiquement rendus publics dès qu’il s’agira d’une grande entreprise ou que l’amende dépassera 75 000 euros, a précisé Manuel Valls le 9 juin, dans le cadre de son plan en faveur des PME. Au coût financier s’ajoutera ainsi la réprobation morale.M. Pelouzet, lui, préfère jouer une carte plus positive. En amont, il incite les groupes à signer une charte dans laquelle ils s’engagent à bien traiter leurs fournisseurs. Plus de 500 l’ont déjà fait. Les plus vertueux peuvent demander à bénéficier d’un label, accordé après un audit indépendant. Vingt-six groupes l’ont obtenu à ce jour, dont Total et le Crédit agricole. Carrefour vient de le demander.Et quand le mal est fait, que les relations entre les entreprises sont déjà dégradées, M. Pelouzet mise sur la médiation. Un dispositif créé au printemps 2010, au plus fort de la crise, et qui a prouvé son utilité. « La première année, on a eu 100 médiations. L’an dernier, c’était 1 000, et cela continue à monter en puissance », se réjouit l’ancien directeur des achats de la SNCF. Rapide, gratuit, confidentiel : ce système permet de résoudre les conflits dans trois cas sur quatre. En mars, il a notamment permis de renouer le dialogue entre But et Cauval, et d’éviter la faillite de cet important fabricant de meubles. Depuis, la situation s’est aussi débloquée entre SFR et ses fournisseurs. Même si M. Drahi compte garder la haute main sur le carnet de chèques de sa « fille ».Lire aussi :Le plan Valls pour les PME laisse les petits patrons sur leur faimDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier Ce devait être la bonne nouvelle de 2015, avec la baisse de l’euro et du pétrole : les taux bas, bouffée d’oxygène pour le financement des entreprises et de l’Etat. Las, depuis une semaine, le rendement des obligations assimilables du Trésor françaises (ou OAT, les emprunts à 10 ans) s’emballe. Il dépassait 1,3 % mercredi 10 juin, bien loin de son plus bas historique de mi-avril, à moins de 0,4 %.En substance, c’est Mario Draghi le responsable. Le patron de la Banque centrale européenne (BCE) a lancé voici trois mois un mégaplan d’achat de dettes d’Etat afin de soutenir la croissance en zone euro et de relancer l’inflation. Ce faisant, il a envoyé les taux français – comme les taux allemands, espagnols ou italiens – au tapis. Ceux-ci évoluent en sens inverse de la demande : certains qu’ils trouveraient en la BCE un acheteur en dernier ressort, les gérants d’actifs et autres fonds spéculatifs ont massivement acquis des dettes souveraines, faisant chuter leur rendement.Mais, le 2 juin, l’inflation a signé son grand retour en zone euro (+ 0,3 % en mai). Dès lors, les investisseurs ont craint un arrêt plus rapide que prévu de l’action bazooka de la BCE, provoquant un minikrach obligataire.Une remontée pérenne des taux serait désastreuseLa remontée des taux d’emprunt pourrait s’avérer délicate pour certains Etats. La France en particulier. L’heure n’est pas précisément aux largesses budgétaires, et François Hollande et son équipe n’ont guère besoin d’un coût de financement en hausse pour une dette qui ne cesse de s’alourdir…Dans un premier temps, les effets de cette hausse resteront limités. D’abord, parce que seules les émissions de dette réalisées durant la période de taux élevés sont concernées. Ensuite, parce que la France vit depuis plusieurs années un recul historique de ses coûts d’emprunts. Alors que le rendement moyen des OAT était de 4,45 % entre 1998 et 2007, il n’était plus que de 1,9 % en 2014 et ne devrait pas dépasser 0,8 % cette année.Par ailleurs, le gouvernement s’est voulu très prudent : dans le projet de loi de finances pour 2015, le taux moyen d’emprunt est fixé à 2,2 %. Autrement dit, même une remontée des taux d’encore un point serait neutre pour le budget. Cet écart est d’ailleurs à l’origine de 1,2 milliard d’euros d’économies sur les 4 milliards réclamés par Bruxelles dans le cadre du pacte de stabilité…En revanche, à moyen terme, une remontée pérenne des taux serait désastreuse. La charge, c’est-à-dire les intérêts de la dette française, s’élevait à 43,1 milliards d’euros l’an dernier. Une hausse d’un point coûterait 2,4 milliards d’euros la première année et 5,3 milliards la deuxième. La France est pour l’heure la grande gagnante de la baisse des taux. Mais le réveil pourrait être douloureux.tonnelier@lemonde.fr@AudreyTonnelierAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.06.2015 à 18h11 Annoncé au début de juin, le service de streaming musical d’Apple, Apple Music, a ouvert ce 30 juin. Disponible dans une centaine de pays, le service revendique une « touche humaine » en plus des recommandations établies par des algorithmes. Apple music utilisera cependant lui aussi des suggestions automatisées, et proposera à ses utilisateurs un questionnaire sur leurs goûts musicaux.Apple Music comprend également une radio, Beats One, qui sera animée par plusieurs DJ connus recrutés par Apple — l’entreprise a pour l’occasion débauché l’animateur-star de la BBC, Zane Lowe.Lire aussi :Musique en ligne : à la recherche de la playlist parfaiteEnfin, Apple affirme que son service permettra aux artistes de communiquer d’une nouvelle manière avec leurs fans, grâce à l’intégration de réseaux sociaux directement dans l’application. Apple a cependant peu détaillé ce système, alors que ses principaux concurrents ont également mis en place des fonctionnalités permettant aux artistes d’échanger avec leurs fans. Avant même son lancement, le service a cependant connu sa première polémique : la chanteuse Taylor Swift a dénoncé les conditions de rémunération proposées aux artistes. Apple a finalement fait volte-face sur sa politique de ne pas rémunérer les artistes durant les trois mois d’essai offerts à ses clients.Lire aussi :Taylor Swift s’est réconciliée avec AppleConcernant son catalogue, Apple affiche « plusieurs dizaines de millions » de morceaux. Le service sera disponible pour 10 euros par mois, ou 15 pour un compte familial (jusqu’à six personnes) — des prix comparables ou inférieurs à ceux de ses principaux concurrents. Changement notable par rapport aux pratiques habituelles d’Apple, l’application sera également disponible sous Windows et, surtout, sur les téléphones de son concurrent Android cet automne. 30.06.2015 à 17h01 • Mis à jour le30.06.2015 à 17h02 A l’approche de la COP21, la conférence des Nations unies sur le climat qui doit se réunir en décembre à Paris, le débat entre économistes sur la meilleure façon de lutter contre le réchauffement climatique prend de l’ampleur.Jean Tirole (Ecole d’économie de Toulouse et prix Nobel d’économie 2014), et Christian de Perthuis (Chaire d’économie du climat de Paris-Dauphine) ont lancé un appel conjoint aux économistes du monde entier pour qu’ils soutiennent leur proposition d’inclure dans le futur accord de Paris le principe d’un prix unique du carbone sur le marché mondial.Mais certains économistes, qui doutent de la possibilité de la mise en pratique d’une approche aussi théorique d’un sujet qui est d’abord et avant tout politique, privilégient plutôt la voie d’accords entre Etats pour atteindre des objectifs de réduction. Deux conceptions s’affrontent.- Pour un accord efficace sur le climat, par Christian Gollier et Jean Tirole. Seule la fixation d’un prix mondial du carbone au travers d’un marché de permis d’émission pourra les contraindre les Etats à s’engager sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre.- Le climat ne se réduit pas à un prix, par Dominique Dron, Ancienne Commissaire générale au développement durable. Les économistes demandent la création d’un prix unique du carbone pour lutter contre le réchauffement. Mais l’incitation par le marché ne suffira pas à changer nos comportements.- Un accord sur le climat utile à Paris, mais sans les théoriciens, par Dominique Finon, directeur de recherche CNRS émérite. Il ne sert à rien de fantasmer sur un accord qui reposerait sur la contrainte. Il faut rechercher un nouveau régime international créant une dynamique d’adhésion progressive et d’approfondissement des engagements volontaires, en se basant sur une coopération financière Nord-Sud solide.- Le « dictateur bienveillant » et le climat, par Roger Guesnerie, Professeur honoraire au Collège de France et président de l’Ecole d’économie de Paris. Répartir les « quotas » qui permettraient à un marché mondial du carbone de fonctionner est politiquement impossible. Il faut, pragmatiquement, favoriser des accords régionaux et partiels, en espérant leur convergence future.- La réponse au réchauffement climatique est aussi culturelle. Vingt-cinq dirigeants de grandes entreprises, chercheurs et artistes, parmi lesquels le sociologue Philippe d'Iribarne, la présidente d'Arte Véronique Cayla, le PDG d'Engie Gérard Mestrallet ou le directeur général d'HEC Bernard Ramanantsoa, appellent à plus de créativité pour lutter contre les défis climatiques. Margherita Nasi (Propos recueillis par) En 2001, Anne-Charlotte Fredenucci a rejoint le groupe Deroure, spécialisé dans le design mécanique et électrique avec sa filiale Ametra Ingénierie. En 2009, alors qu’elle reprend les rênes de l’entreprise, la crise économique frappe de plein fouet. Le groupe mise sur l’innovation, opère son passage à l’ère du numérique et développe des produits et services nouveaux en déployant une offre de « work packages », de l’étude du produit à la fabrication. Un choix qui s’est révélé gagnant. Près d’une centaine d’emplois ont été créés depuis, pour un effectif actuel de plus de 500 collaborateurs.Ce matin, je prends le premier vol pour Toulouse. Je préfère partir tôt le matin plutôt que la veille au soir, pour profiter de la soirée en famille. Dans le taxi et l’avion, je réponds à mes mails et traite des dossiers. Par exemple, je regarde le rapport annuel unique que notre direction des ressources humaines (DRH) présente au comité d’entreprise dans dix jours : j’aime bien relire ces documents majeurs de communication avec les équipes, pour garantir qu’ils soient complètement en phase avec notre stratégie et nos valeurs.Grâce au dynamisme de la région toulousaine, les vols depuis Paris sont fréquents. A 8 heures, je suis déjà installée chez un grand équipementier du domaine spatial, pour un petit-déjeuner. Mon client est un ancien d’une autre filiale du même équipementier et nous évoquons ensemble les succès de notre récente collaboration et comment les reproduire dans le cadre de son nouveau poste. Je repars avec cinq noms à contacter pour nos équipes commerciales.Lire aussi :24 heures à la tête d’une PME avec Anne-Charlotte Fredenucci: visite sur site et lean management (2/3)10 heures 30. J’arrive dans les bureaux toulousains d’Ametra Ingénierie. Nous intervenons dans divers secteurs, notamment l’aéronautique, la défense, les énergies ou le médical.Notre société, spécialisée en conception mécanique, électrique et en calculs, est implantée sur huit sites en France pour être au plus près de ses clients.Nous avons remporté un prix de l’Observer du design, dans le nautisme, pour la conception d’un winch innovant. Nos calculs ont aussi permis de réduire les bruits d’une tête d’échographie de 30 %, afin de réduire les désagréments occasionnés aux médecins et aux praticiens.Formation en interneLe DRH d’Ametra, la filiale Ingénierie du groupe, m’attend pour discuter des différentes priorités pour 2015 et 2016, en conférence call avec le directeur général, aujourd’hui présent dans notre agence d’Aix-en-Provence. Nous souhaitons renforcer nos compétences dans l’« additive manufacturing », ou l’impression 3D. Nous avons déjà identifié les écoles proposant cette formation, ce qui nous permettra de recruter les bonnes compétences. Nous abordons également le sujet des programmes internes de formation proposés par les ressources humaines.Chaque année, nous consacrons jusqu’à 5 % de la masse salariale à la formation de nos collaborateurs. Nous sommes persuadés que ceci contribue fortement, avec la variété et la richesse des missions proposées, à réduire le turnover à moins de 10 % dans un marché où il est souvent proche de 30 %. La formation en interne est propice au développement des compétences des équipes issues de cultures différentes qui, en travaillant ensemble, renforcent la technicité et le potentiel d’innovation que nous mettons au service des clients.Dans une entreprise familiale, les ressources humaines constituent un élément fondamental : non seulement, ce sont nos ressources qui font le niveau d’expertise, dans le service mais nos collaborateurs représentent aussi une raison d’être de la société et une motivation à venir travailler chaque jour. Chaque contact avec les équipes est un moment privilégié pour moi. Ensuite, nous évoquons les embauches et les intégrations à venir.Notre croissance et notre récente implantation à Bourges nous permettent de recruter une soixantaine de collaborateurs partout en France. Nous avons déjà intégré de nouveaux collaborateurs depuis janvier et la période Salon du Bourget est également décisive pour rencontrer des candidats.Des cibles en AllemagnesEnfin, nous évoquons la mise en place d’un centre de service chez un client : quelles compétences envoyer, les forces et axes d’amélioration du pilote du plateau… Le sujet est important car cette offre de service est très différenciante pour nous : contrairement à beaucoup de sociétés d’ingénierie, nous réalisons les deux tiers de nos activités au forfait, dont une partie importante dans ces centres de service, avec un front office chez nos clients et un back-office dans nos bureaux.Dans une entreprise familiale, les ressources humaines constituent un élément fondamentalRécemment, nous avons implanté ce type de plateau chez un équipementier aéronautique, permettant de réduire les coûts de développement de 15 %. Le pilote du plateau et, plus généralement, les équipes choisies, sont un facteur clé de succès, avec la qualité du processus de pilotage du projet. Il y a deux ans, nous avons recruté un expert du sujet, issu du domaine de l’automobile et la gestion serrée de nos projets permet aujourd’hui de respecter 98 % des jalons et de garantir ainsi qualité, coûts et délais.Après cette longue réunion, je reste à l’écart dans la salle de réunion afin de passer mes coups de fils auprès des autres collaborateurs ou des clients et de répondre à différents mails.Il est midi, je retrouve quelques personnes de l’agence pour déjeuner. Nous discutons de tout, de l’actualité aéronautique, des nouvelles innovations sur les programmes en cours, des vacances et des familles des uns et des autres, le tout dans la bonne humeur et la convivialité.14 heures. Débute alors une « conférence call » avec le directeur général d’Ametra et le secrétaire général du groupe Deroure, au sujet de l’implantation allemande. Ametra Ingénierie poursuit une stratégie d’expansion soutenue : depuis 2009, nous connaissons des croissances à deux chiffres, en organique, en France, lorsque le marché oscille entre 2 et 6 %.Pour aller plus loin et sortir de nos frontières, afin de répondre à la demande de nos clients internationaux de les servir dans plusieurs pays, nous négocions actuellement l’acquisition d’un bureau d’études en Allemagne. Nous avons audité près d’une dizaine de cibles autour de Munich et de Hambourg. Cette acquisition n’est que la première étape d’un développement résolument tourné vers l’international.Le groupe Deroure continue de rechercher, avec la croissance, une adaptation permanente aux besoins de ses clients et notamment à travers ce développement à l’étranger.Le point hebdomadaireAprès cet échange, le directeur général restant en ligne, nous contactons le directeur technique pour échanger sur notre dernier projet de développement d’un produit sur fonds propres. Celui-ci, encore confidentiel, s’inscrit, tout comme nos dons annuels à une association (en 2015, nous avons choisi un organisme qui favorise l’accueil des enfants hospitalisés et de leurs familles), dans le cadre de la responsabilité sociale et environnementale de notre entreprise. Quelles ressources consacrer, quel budget, quel timing ? Tous ces points doivent être creusés avant la décision finale.Chaque année, nous consacrons jusqu’à 5 % de la masse salariale à la formation de nos collaborateursA la fin de cet échange, le directeur technique nous quitte et le directeur général d’Ametra Ingénierie, arrivé en 2011 pour mener à bien notre projet de croissance, me commente les faits marquants de la semaine, agence par agence, un point que nous réalisons chaque semaine. Nous évoquons aussi divers sujets opérationnels, comme les dernières réponses de nos clients aux invitations que nous leur avons adressées pour le Salon du Bourget, ou comme le renforcement de notre présence sur les réseaux sociaux.17 heures. Il est temps de rentrer vers Paris. Le chemin est toujours l’occasion de différents mails et échanges téléphoniques. Je fais un point avec notre directeur administratif et financier sur la présentation des comptes chez Anjou Electronique à Angers, le lendemain.20 heures. J’arrive chez moi, juste à temps pour répéter le morceau que nous jouerons en famille à la fin de l’année, dans l’école de musique de nos trois fils. Mon mari, à la guitare électrique, mes fils au piano, à la batterie, à la basse. Je suis au chant : une vraie leçon d’humilité pour moi… et un intermède apprécié avant un dîner reposant avec mon mari, lui aussi entrepreneur.Nous finissons la soirée en nous racontant nos journées et en nous challengeant mutuellement nos business models et nos axes de croissance.Margherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Jean-Michel Bezat La société ERDF, filiale d’EDF chargée du réseau de distribution d’électricité, a dévoilé, mardi 30 juin, un nouveau logo en rupture avec la proximité graphique existant avec celui de sa maison mère. Elle a notamment supprimé la turbine stylisée bleue, qui rappelait la turbine orange d’EDF, et présente désormais un graphisme différent.Le distributeur répond ainsi aux demandes réitérées de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Elle dénonçait depuis des années la « confusion » des logos et de la charte graphique des deux entreprises autonomes depuis 2008, conformément aux directives européennes qui imposent une séparation juridique (mais pas capitalistique) entre fournisseurs et distributeurs de courant.Lire aussi :ERDF sommé de couper le cordon avec EDFSi elle garde le nom ERDF, contrairement au souhait du régulateur, qui juge le changement « insuffisant », la société y a adjoint une nouvelle signature – « L’électricité en réseau » – pour signifier que l’avenir du service public (ERDF est un monopole régulé) sera « collaboratif ».Un logo « lisible et identifiable par les clients »Le logo faisant la part belle au bleu et au vert se veut « lisible et identifiable par les clients », indique ERDF, qui est, avec La Poste, l’entreprise de service public la plus appréciée des Français, selon le baromètre Ifop-Posternak de décembre 2014.Le bleu électrique que l’on trouve sur les voitures ERDF « illustre l’engagement quotidien des hommes et des femmes ainsi que les missions de service public de l’entreprise au cœur des territoires », selon les communicants d’ERDF.Le passage du bleu au vert symbolise le rôle de l’entreprise et de ses 38 900 salariés dans la transition énergétique et la révolution numérique. Quant à la couleur verte, issue du nouveau compteur électrique communicant Linky qui équipera à terme tous les foyers en France (35 millions d’ici à 2022), « elle installe ERDF dans ses nouveaux défis, qu’ils soient écologiques ou technologiques ».Lire aussi : ERDF, créateur de réseaux électriques intelligentsEntre 30 et 35 millions d’eurosL’image d’un ERDF distinct d’EDF commence à s’imposer dans l’opinion. L’entreprise annonce le lancement d’un plan de communication, dans les prochaines semaines, pour déployer cette nouvelle identité visuelle en dix-huit mois à travers toute la France : ses quelque 1 000 bâtiments, sa flotte de 25 000 véhicules, ses 500 000 vêtements et accessoires, ses panneaux de chantiers, son site Internet, ses applications pour ses clients.La transformation a coûté « entre 30 et 35 millions d’euros », selon une source au fait du projet citée par l’Agence France-Presse. Premier grand rendez-vous aux couleurs de la nouvelle identité ERDF : le Tour de France, à partir du 4 juillet. ERDF, partenaire institutionnel de la Grande boucle, ira à la rencontre de tous les Français sur les routes du Tour, pour la quatrième année consécutive.Pour Philippe Monloubou, le président du directoire d’ERDF, premier distributeur européen d’électricité, « plus qu’une simple évolution graphique, ce changement intervient à un moment où l’entreprise a de nouveaux défis à relever » : être un acteur-clé de la transition énergétique ; accompagner le développement des énergies renouvelables (éolien, solaire…), dont 90 % sont directement raccordées au réseau de distribution ; aider au déploiement de bornes de rechargement des véhicules électriques ; accompagner les territoires dans la modernisation d’un réseau dont les collectivités sont propriétaires ; développer les nouvelles technologies.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre L’idéal olympique formulé par le baron Pierre de Coubertin en 1908 ne s’applique pas au marché des droits sportifs. Dans cette discipline, l’important, c’est de gagner, plus que de participer. David Zaslav, le PDG de Discovery Communications, l’a bien compris. La maison mère d’Eurosport vient de mettre 1,3 milliard d’euros sur la table pour acquérir les droits de diffusion européens des quatre prochains Jeux olympiques (JO) (soit sur la période 2018-2024), et sur tous les supports.L’irruption d’Eurosport sur ce marché vient rompre de vieux équilibres. Jusqu’ici, le Comité international olympique (CIO), détenteur des droits, s’accordait avec l’ Union européenne de radio-télévision (UER, un consortium de diffuseurs européens parmi lesquels la BBC, France Télévisions ou l’allemand ARD) ou directement avec ces chaînes. Cette fois, ces dernières ont été doublées par un concurrent américain, un géant de la télévision payante, qui réalise près de 6 milliards de dollars (5,4 milliards d’euros) de chiffre d’affaires par an et consacre 2 milliards d’euros annuels aux achats de droits et de programmes.Ces chiffres permettent de mesurer la puissance nouvelle d’Eurosport, une ancienne possession de TF1 dont Discovery est devenu l’actionnaire majoritaire en 2014. Outre la force de frappe financière, la chaîne a joué de deux autres atouts : sa présence dans plus de cinquante pays européens, et son développement numérique – avec Eurosport.com et son service Eurosport Player.Mutation à grande vitesseSeules exceptions à cet accord : la Russie, et les droits de diffusion en France et au Royaume-Uni (pour 2018 et 2020), déjà attribués à France Télévisions et à la BBC. « Nous sous-traiterons une partie des droits », a rassuré M. Zaslav lors d’une conférence de presse, lundi 29 juin. Le CIO impose que 200 heures de programmes, pour les Jeux d’été, et 100 heures, pour ceux d’hiver, soient remis sur le marché à l’intention de chaînes gratuites. « Mais encore faut-il s’accorder sur le prix », pointe Daniel Bilalian, directeur des sports de France Télévisions.Première leçon de cet accord : Discovery n’est pas venu sur le marché européen pour faire de la figuration. Si Eurosport touche déjà 220 millions d’Européens, le potentiel estimé pour les JO est de 700 millions. Le Vieux Continent est le « marché émergent » que veut occuper le groupe américain, comme l’a encore répété M. Zaslav en mai, lors d’un passage à Roland-Garros.Seconde leçon : le marché des droits sportifs mute à grande vitesse. Pour la première fois de son histoire, le CIO a cédé les droits d’un continent en bloc, et non pays par pays. Comme pour certains films ou séries, la mondialisation est en marche, et elle écarte de la compétition les acteurs de taille nationale, au bénéfice des réseaux internationaux comme Eurosport ou BeIN Sports. En février, la chaîne qatari avait ainsi acquis les droits de la Coupe Davis de tennis pour le monde entier. C’est aussi cette compétition que TF1 n’a pas voulu jouer, en sortant d’Eurosport. Participer ne sert à rien, il faut gagner.Lire aussi :JO 2020 : le stade olympique de Tokyo va coûter 1,8 milliard d’eurosAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Dominique Finon (Directeur de recherche CNRS émérite) « La théorie a dit » qu’il faut un prix du carbone qui soit mondial pour faire des choix rationnels et efficaces. « La théorie a dit » que la solution la plus efficiente pour cela repose sur un système d’engagements contraignants et de quotas d’émissions échangeables entre pays, dans lequel tous les pays, quel que soit leur niveau de développement, doivent s’engager.Voilà ce que viennent de laisser entendre deux économistes de très grande renommée dans une tribune récente du Monde, et dans un manifeste « pour un accord ambitieux et crédible à Paris » qu’ils cherchent à faire signer à plusieurs par de nombreux économistes (« Pour un accord efficace sur le climat », par Christian Gollier et Jean Tirole).Bien sûr leur proposition est plus large : le prix mondial ne serait possible que s’il est assorti de compensations, sous forme d’allocation de quotas gratuits aux pays en développement pour organiser des flux financiers vers eux, et rendre l’accord acceptable. Mais ces auteurs laissent courageusement les politiques définir le niveau des quotas par pays et des allocations gratuites, ce qui, somme toute, permet de présenter une solution élégante qui ne tient aucun compte de l’échec des vingt dernières années des engagements du protocole de Kyoto.Lire aussi :Le climat ne se réduit pas à un prixLe fondement de toute architecture d’un accord qui en appelle à un prix du carbone révélé par le marché demeure un système d’engagements contraignants. Or il n’y a plus un seul pays qui imagine adopter à Paris une position de négociation aussi irréaliste, compte tenu de la position de retrait des Etats-Unis empêché d’agir en leader par son propre système politique.Pour amener des solutions faisables à Paris, Il faut admettre que tout accord incluant des engagements contraignants pour les Etats-Unis soit refusé par le Congrès fédéral, ce qui oblige l’Etat américain à n’agir qu’avec ses instruments juridiques et à ne pouvoir négocier qu’un accord avec engagements volontaires. Une non-ratification d’un accord contraignant par le Congrès aurait un coût politique très élevé en justifiant la défausse des grands pays émergents émetteursUn accord pragmatiqueL’approche qui est en train de se dessiner sous l’influence des Américains et des Chinois reposera sur des engagements volontaires et la mise en place d’un suivi effectif. Elle permettra des efforts d’intensité différente.Comparativement à ce qui en était depuis Kyoto, les pays mettront sur la table des objectifs, des programmes et des instruments variés (taxes, permis, subventions, normes, etc.). Des effets d’entraînement entre pays de niveau comparable pourront en ressortir, si l’accord s’accompagne d’une volonté politique forte des Etats leaders et d’une amélioration progressive des procédures de suivi des engagements dès les prochaines conférences des Parties (COP).Lire aussi :Le « dictateur bienveillant » et le climatUn problème restera, celui des vérifications par une instance internationale que les pays émergents sont réticents à accepter, mais des solutions pragmatiques pourront être trouvées entre pays, sans être formalisées dans l’accord au départ. Le second aspect prioritaire de l’accord de Paris doit être le développement de modes de financement coopératif allant jusqu’à 100 milliards de dollars vers 2020, à côté du Green Fund actuel de 10 milliards de dollars.Pour bien des pays en développement l’enjeu principal est l’adaptation qui va demander des fonds croissants, ce qui augmente l’enjeu d’une telle évolution. Si un nouveau mécanisme bien abondé peut se mettre en place, ce sera aussi un moyen d’accroître la confiance et les possibilités d’implication des pays pauvres et des pays émergents dans des engagements volontaires.Un prix de référence du carboneOn aurait bien sûr besoin d’un prix tutélaire du carbone pour guider les décisions et les coopérations financières. Mais ce prix ne peut être qu’une conséquence de l’accord de Paris et non un élément fondateur. Pour bien situer cet enjeu du prix du carbone, il faut savoir déjà qu’il ne guide les décisions de long terme qu’à des niveaux relativement élevés et stables. Il faut savoir aussi que tout investissement bas carbone est très intensif en capital et d’autant plus risqué que le prix du carbone est instable et le prix international des énergies fossiles très variable.Pour que de réelles incitations à investir se développent, les solutions sont ailleurs. Les investissements doivent être adossés à des modes de transfert du risque sur les Etats ou à des financements novateurs reposant sur une valorisation de l’« actif carbone » garantie par les Etats et les organismes financiers internationaux (Fonds monétaire international, Banque mondiale).À côté de méthodes sans lien avec un prix du carbone comme la fermeture de centrales à charbon, la solution réside dans des programmes complémentaires de développement d’infrastructures bas carbone, ou d’efficacité énergétique qui bénéficieraient de ces dispositifs financiers, sous réserve du contrôle par les gouvernements du coût des émissions évitées par rapport au prix tutélaire.Il ne sert à rien de fantasmer sur un accord qui reposerait sur l’utilisation élégante, mais naïve de la théorie en continuant de rêver d’engagements contraignants, ce qui incite à accuser les négociateurs de ne rien comprendre aux enjeux. Ce n’est tout simplement pas négociable.Il faut rechercher un nouveau régime international créant une dynamique d’adhésion progressive et d’approfondissement des engagements volontaires, en se basant sur une coopération financière Nord-Sud solide.Si l’accord de Paris ne repose pas sur des engagements contraignants, cela ne signifie pas que ce sera un échec. L’important est d’avoir un traité qui ait un impact, dont les solutions pragmatiques permettent l’adhésion du plus grand nombre de pays.Dominique Finon (Directeur de recherche CNRS émérite) Eric Leroux Épargner solidaire est un acte de générosité. Cela conduit en effet à donner une partie de ses gains financiers à une association, ou à financer des entreprises et des organismes qui ne recherchent pas le profit afin qu’ils puissent exercer des missions très sociales (insertion dans le monde du travail, logement de personnes précaires…). Pendant longtemps cette épargne est restée moins rentable que les placements classiques, et était de ce fait réservée à des « militants » qui choisissaient de sacrifier une partie de leur rentabilité en échange d’un impact social.De tels produits solidaires existent toujours. Mais de plus en plus de produits offrent aujourd’hui un rendement qui n’a pas à rougir par rapport au maigre 1 % du Livret A, ou aux 2,5 % (avant frais et prélèvements sociaux) servis en moyenne par les fonds en euros de l’assurance-vie. En voici 6, tous labellisés par l’association Finansol, qui permettent de combiner générosité et rentabilité.Lire aussi :La revanche de l’épargne solidaireLe Livret A du Crédit coopératifC’est un Livret A comme celui proposé par toutes les banques, qui rapporte 1 % net par an, sans frais, ni impôt, ni prélèvements sociaux. Mais à la différence d’un Livret A ordinaire, il prévoit un mécanisme de partage : 25 à 100 % des intérêts sont reversés à une association favorisant l’accès au logement pour tous (Habitat et humanisme ou La Voûte nubienne). En 2014, ce livret a permis de verser 115 801 euros à ces associations.Pour les épargnants, le gain net est légèrement inférieur à celui du Livret A classique en raison du don consenti. Mais comme ce don ouvre droit à une réduction d’impôt de 66 %, cela limite fortement la perte de rendement.Exemple : une personne dispose de 10 000 euros sur ce Livret A et décide de reverser 50 % des intérêts. Elle percevra 50 euros d’intérêts et pourra réduire son impôt sur le revenu de 33 euros. Elle aura donc obtenu un gain de 0,83 %, pas très éloigné du 1 % délivré par les Livret A non solidaires.Le compte « Prêt de chez moi », de la NEFInscrit dans la mouvance du financement participatif, le compte Prêt de chez moi permet de financer des porteurs de projets « respectueux de la personne et de son environnement », qui sont directement choisis par les contributeurs.Le taux de rendement annuel s’élève de 1,50 % (brut de prélèvements sociaux et d’impôts) pour une durée de 27 mois, jusqu’à 1,95 % sur 62 mois. Ces intérêts sont imposables selon la tranche marginale d’imposition : ce compte est donc plus rentable qu’un Livret A pour les petits contribuables, mais moins pour les gros contribuables.Deux bémols tout de même : le capital est bloqué et n’est pas garanti. En cas de défaillance d’un emprunteur, le risque de perte d’une partie de l’argent investi est réel. Pour limiter ce risque, un chargé de crédit de la Nef étudie tous les dossiers présentés et ne propose sur le site que ceux présentant le maximum de garanties.Lire aussi :La finance participative solidaire émergeAssurance-vie, des contrats solidairesEn 2014, le Crédit agricole a lancé une assurance-vie, le « contrat solidaire », dont le fonds en euros consacre 5 à 10 % de ses actifs au financement d’organismes solidaires (les supports financiers non garantis font de même). Ce fonds en euros n’est pas le plus performant du marché : avec un taux de 2,34 % (avant prélèvements sociaux et éventuels impôts), il a rapporté un peu moins que la moyenne des contrats d’assurance-vie l’an dernier (2,50 %). Comptez 2 % de frais sur les versements.Un autre contrat solidaire, Entraid’Epargne de la Carac, est aussi labellisé par Finansol, mais il est moins engagé : l’acte de solidarité se traduit par un don, et non par un investissement dans les organismes solidaires. Son fonds en euros a rapporté 3,20 % l’an dernier.La Maif commercialise aussi un contrat « responsable et solidaire », mais il n’est pas labellisé par Finansol qui requiert que 5 % des fonds au minimum soient affectés au solidaire. En effet, seules 1 % des sommes fructifiant dans ce contrat irriguent les organismes solidaires. Son fonds en euros a rapporté 3,10 % l’an dernier.Lire aussi : Les assureurs se lancent timidement dans la finance solidaireLe fonds « insertion emploi dynamique »Ce fonds d’investissement géré par Natixis asset management est l’un des plus anciens fonds solidaires. Investi majoritairement en actions, il ne garantit pas le capital investi. Il affiche cependant une performance financière attractive : 9,8 % de progression sur un an, 59 % sur trois ans, et 46 % sur cinq ans. Il consacre 5 à 10 % de ses actifs au financement d’organismes solidaires ; le solde étant placé sur les marchés financiers classiques.Il est destiné à des investisseurs avertis, qui acceptent de supporter une baisse : en 2011, il a ainsi perdu 16 % de sa valeur. Il existe aussi dans des versions moins dynamiques, au rendement inférieur. Ce fonds peut être acquis dans un simple compte titres, au sein d’un PEA, et il est également proposé dans plusieurs contrats d’assurance vie.Les parts sociales de SpearLes épargnants qui ont au moins cinq ans devant eux, et acceptent un risque – théorique – de perte ont la possibilité d’acheter des parts sociales de Spear (Société pour une épargne activement responsable). Les sommes apportées à cette coopérative permettent d’attribuer des prêts bancaires à des entreprises ou à des associations à fort impact social. Ce n’est pas l’épargnant lui-même qui prête (contrairement aux plateformes de prêt participatif), mais un établissement bancaire, ce qui limite fortement les risques en cas d’impayé.Les sommes ainsi apportées à Spear permettent de recevoir une rémunération annuelle, comprise entre 1,25 et 2 % selon les années. Il s’y ajoute un avantage fiscal : une réduction d’impôt sur le revenu égale à 18 % de la somme investie, ou une réduction d’impôt de solidarité sur la fortune de 50 %. Le rendement réel, après réduction d’impôt, est donc supérieur à celui de la plupart des placements sans risque. Des frais de 3 % sont prélevés sur les sommes versées, afin de financer l’activité de la coopérative. En 2014, plus de 1,3 million d’euros ont été collectés par Spear permettant de financer sept projets.Eric LerouxJournaliste au Monde Isabelle Rey-Lefebvre En cette fin de premier semestre, les indicateurs sont tous au rouge dans le bâtiment. Le nombre de permis de construire et celui des mises en chantier de logements sont respectivement en baisse de 8,2 % et 6,1 %. Le rythme annuel de construction est de 333 000 unités, contre 356 000 en 2014.Dans le secteur des bureaux, hôtels et commerces, ce n’est guère plus brillant, avec des baisses de -13,2 % des surfaces de plancher autorisées à la construction et -10,5 % de celles commencées.La commande publique est, par-dessus le marché, en berne et, plus grave, le secteur de l’amélioration et de l’entretien – qui représente la moitié de l’activité et sur lequel les artisans et entrepreneurs comptaient le plus – est lui aussi mal en point. Le gouvernement a pourtant mis tous les outils en place, TVA à 5,5 %, Prêt à taux zéro ou Eco Prêt pour inciter à la rénovation, mais rien n’y fait.« Tout cela est très paradoxal car les promoteurs, comme les constructeurs de maisons individuelles, ont réalisé de bonnes ventes (+14 % et +18 % par rapport à l’an passé), le crédit immobilier, hors renégociation, est dynamique », relève Jacques Chanut, président de la Fédération française du Bâtiment.« Mais il manque tout de même le gros du bataillon des primo-accédants, qui ne sont que 40 000, contre les 100 000 attendus », ajoute-t-il, suggérant que ceux-ci « soient mieux solvabilisés, par exemple en allongeant plus encore la durée sans remboursement [différé d’amortissement] des prêts à taux zéro. »Lire aussi :Immobilier : les acheteurs reviennent, les prix ne baissent plus51 500 emplois supprimésAprès six années de récession, les entreprises licencient à tout-va : 51 500 emplois ont été supprimés au cours du premier trimestre, « un chiffre qui nous tétanise », avoue Jacques Chanut. C’est aussi l’hécatombe parmi les entreprises elles-mêmes, avec un bond de 10 % des défaillances, notamment des petites structures de moins de trois salariés.« Cette purge arrange bien les poids lourds du BTP, qui voient leurs petits concurrents être éliminés et la profession s’assainir à leur profit, afin de pouvoir, ensuite, relever leurs tarifs », accuse Frédéric Mau, délégué CGT chez Eurovia, filiale routière de Vinci.La concurrence des travailleurs dits « détachés », c’est-à-dire venant de l’étranger et proposant leurs services à bas prix, très nombreux dans le bâtiment, asphyxie par ailleurs les entreprises.« Nous implorons l’Etat pour qu’il intensifie sa lutte contre les fraudes, avec des contrôles les week-ends et chez les particuliers, premiers employeurs des travailleurs détachés », insiste Jacques Chanut, qui veut pourtant croire à des perspectives plus souriantes : « On devrait voir les chantiers démarrer avant la fin de l’année. »Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Martin (Membre du Conseil d’analyses économiques)) et Clément Carbonnier (Membre du Conseil d’analyses économiques)) Il est facile d’opposer les métropoles aux territoires déshérités, oubliés de l’activité économique. C’est une erreur. Par leur dynamisme, les métropoles sont appelées à tirer la croissance française, et donc à solvabiliser notre système de service public et de transferts sociaux. Enrayer la croissance des métropoles au motif que l’activité devrait se répartir plus harmonieusement sur tout le territoire, c’est affaiblir notre position dans la concurrence mondiale. Il ne faut pas confondre égalité entre territoires et égalité sociale.Il importe d’assurer à chaque individu une égalité des chances sur tout le territoire, mais il serait contre-productif de chercher à tout prix à disperser l’activité. C’est ce qu’expose une note du Conseil d’analyses économiques (CAE) coécrite avec Philippe Askenazy (Philippe Askenazy et Philippe Martin, « Promouvoir l’égalité des chances à travers le territoire », note n°20, février 2015). Celle-ci se concentre sur les inégalités au niveau des régions et ne traite pas des inégalités au niveau des villes ou des quartiers qui appellent d’autres analyses.Lire aussi :La « divergence des territoires » : une erreur d’analyseNous partons d’un certain nombre de constats, dont le fait que depuis le début des années 1990, la croissance de l’activité diffuse moins vers les régions moins développées. Autrement dit, l’activité productrice a arrêté de se déconcentrer. Mais dans le même temps, par le jeu principalement des transferts mais aussi de la mobilité et de la distribution géographique des revenus du patrimoine, les inégalités interrégionales de revenu disponible des ménages ont continué à diminuer. Il y a eu ainsi une dissociation croissante entre la géographie de la production et la géographie des revenus.Les chiffres relatifs à l’Ile-de-France résument bien cela : si cette région a produit 30 % du produit intérieur brut (PIB) métropolitain en 2012, ses habitants n’ont disposé que de 22,5 % du revenu disponible des ménages. Les politiques publiques devraient-elles aller contre ce phénomène d’agglomération des activités économiques et contre ces pôles de croissance que sont les grandes métropoles ?Concentration et productivitéCe qu’on apprend de la « nouvelle géographie économique », à la suite des travaux du Prix Nobel d’économie (2008) Paul Krugman, nous amène à répondre par la négative. La concentration spatiale des activités de production et de recherche d’un secteur permet d’augmenter la productivité et donc la croissance de long terme. Les études empiriques récentes montrent que la productivité des entreprises françaises augmente lorsque d’autres entreprises du même secteur s’installent à proximité.Cela permet en effet une utilisation plus efficace des infrastructures publiques, une meilleure adéquation entre emplois et travailleurs, et aussi des externalités technologiques, en particulier pour ce qui concerne les activités de recherche. Toulouse dans le secteur aéronautique, Sophia Antipolis dans celui des technologies de l’information et de la communication sont des exemples de ce type de gains d’agglomération.Enrayer la croissance des métropoles, c’est affaiblir notre position dans la concurrence mondiale. Il ne faut pas confondre égalité entre territoires et égalité socialeEn revanche, une trop grande spécialisation territoriale peut être dangereuse en augmentant la vulnérabilité à des chocs sectoriels rendus plus probables avec la mondialisation. L’histoire a montré combien certaines régions ont souffert d’avoir lié leur destin à un seul secteur industriel. C’est justement l’avantage des grandes métropoles qui bénéficient des gains d’agglomération mais aussi d’une structure économique diversifiée.Les grandes aires urbaines ont ainsi mieux résisté à la crise que les villes de petite et moyenne taille : alors que dans les premières l’emploi a augmenté, il a baissé dans les secondes depuis 2008. Nous tirons de ces constats la conclusion que les politiques publiques ne devraient pas freiner l’émergence de pôles de croissance mais au contraire s’attaquer aux effets de congestion dans les zones en tension. L’association de règles de décision d’urbanisme à un niveau très local et d’aides à la pierre non ciblées a engendré une localisation de la construction inadaptée aux besoins.Disparités d’accès aux soinsLes priorités sur le transport public doivent aussi être réorientées sur les grandes agglomérations plutôt que sur les TGV. Rappelons qu’aujourd’hui, l’Ile-de-France représente 22 % du trafic ferroviaire et ne bénéficie que de 9 % des financements du réseau. Le projet du Grand Paris Express à l’horizon 2030 est une prise de conscience bien tardive.Il est indispensable dans le même temps, d’assurer une égalité des chances et de bien être des individus à travers tout le territoire, en termes d’accès à l’éducation, à l’emploi et à la santé et en levant les freins à la mobilité des individus. Dans les zones peu denses, il ne semble pas judicieux de chercher à installer des activités économiques de manière artificielle. Il n’est pas non plus efficace de disséminer des universités de petite taille, cela ne serait pas rendre service aux étudiants. Il faudrait plutôt faciliter leur mobilité pour permettre à tous d’accéder à un enseignement supérieur de qualité.Lire aussi :Les territoires sont de plus en plus divergentsPour ce qui est de l’enseignement primaire et secondaire, en revanche, il faut concentrer l’effort public sur les territoires les plus défavorisés. Aujourd’hui, le financement de l’apprentissage est très inégalement réparti sur le territoire car est déterminé par la localisation des entreprises. Nous proposons de fixer au niveau national une dotation que chaque apprenti apporte à son centre d’apprentissage quelle que soit sa localisation.Enfin, dans le domaine de la santé, d’importantes inégalités territoriales persistent comme le confirme le récent rapport du ministère de la santé. Ceci est en partie dû à de fortes disparités d’accès aux soins sur le territoire. Il est nécessaire de renverser la logique de financement des soins : les moyens doivent suivre les besoins des populations locales au lieu de suivre l’offre médicale comme c’est le cas actuellement.Clément Carbonnier (Membre du Conseil d’analyses économiques))Philippe Martin (Membre du Conseil d’analyses économiques)) Jean-Michel Bezat Patrick Kron est plus que jamais « droit dans [ses] bottes », comme il l’a confié dans la dernière édition du Journal du Dimanche, le 28 juin. Plus que jamais convaincu du bien-fondé de la vente de ses activités dans l’énergie à l’américain General Electric (GE), et persuadé qu’il mérite la prime exceptionnelle de 4 millions d’euros qu’il doit toucher à la clôture d’une opération à laquelle il n’y a, selon lui, aucune alternative.Et même si le coriace PDG d’Alstom va sans doute vivre, mardi 30 juin, l’une des assemblées générales les plus difficiles qu’il ait connues depuis son arrivée à la tête du constructeur de TGV et de centrales en mars 2003, l’homme affiche de la sérénité.Il y remet son mandat d’administrateur en jeu, sans s’inquiéter d’un coup de Trafalgar. Dans son entourage, on indique que les résolutions soumises aux actionnaires – notamment les comptes de l’exercice décalé 2014-2015 (719 millions d’euros de perte nette) et la rémunération exceptionnelle de son patron – devraient être votées sans difficulté.L’opération Alstom-GEDepuis quelques jours, des petits porteurs ou actionnaires activistes, très minoritaires, donnent de la voix. Ils demandent en particulier des éclaircissements sur l’assemblée générale du 19 décembre 2014, qui avait approuvé l’opération Alstom-GE à une écrasante majorité (99,2 %), et ils ont saisi l’Autorité des marchés financiers (AMF).De nombreux actionnaires l’avaient votée sans savoir que le département de la justice américain avait décidé que ce n’était pas GE, mais finalement Alstom, qui allait devoir payer l’amende de 772 millions dollars (690 millions d’euros) pour faits de corruption, ce qui réduisait l’intérêt de l’opération.L’agence de conseil aux actionnaires Proxinvest va demander à l’assemblée générale si ce vote de décembre n’est pas « nul et non avenu » et réclamer une « nouvelle consultation ».D’autant plus, selon elle, que la physionomie de l’accord a changé depuis le vote de l’assemblée générale de décembre. D’une alliance et d’une association 50-50 dans certaines activités (énergies renouvelables, réseaux électriques, turbines pour centrales nucléaires…), la situation a évolué vers une absorption – décalée dans le temps mais bien réelle – d’Alstom Power par le conglomérat américain, juge Proxinvest.Pour les dirigeants d’Alstom, l’enjeu essentiel reste le « closing » de cette opération à 12,35 milliards d’euros. Une fois les actionnaires rémunérés (3,5 à 4 milliardsd’euros), l’activité signalisation ferroviaire de GE acquise (600 millions d’euros), l’amende réglée aux Américains (720 millions d’euros) et l’acquisition de 50 % des trois coentreprises Alstom-GE (2,6 milliards d’euros), il faudra encore affecter une partie du reliquat à la réduction d’une dette lourde de 3,1 milliards d’euros.Le reste permettra de consolider le bilan d’Alstom Transport qui aura, selon M. Kron, les moyens de son développement et peut-être vocation à être « un consolidateur de son marché » face à une concurrence allemande, japonaise et de plus en plus chinoise.Lire aussi :Emmanuel Macron tente de rassurer les salariés d’Alstom TransportUne menace pèse cependant sur la conclusion de la fusion. La Commission européenne a ouvert une enquête approfondie en février, puis adressé une « communication des griefs » à GE mi-juin. Bruxelles s’inquiète d’une baisse de la concurrence – et donc d’une hausse des prix et d’une baisse de l’innovation – dans la fabrication et la maintenance des grosses turbines à gaz pour centrales électriques.Sur ce marché, il ne restera plus que GE, l’allemand Siemens et le japonais Mitsubishi-Hitachi Power systems. Le conglomérat de Fairfield (Connecticut) aura une position très dominante sur le Vieux Continent et environ la moitié des parts du marché mondial.Le géant américain va défendre sa cause à Bruxelles. « Nous avons déposé une requête pour une audition orale », a récemment déclaré le porte-parole de GE Energy, Jim Healy. Elle aura lieu le 2 juillet.GE devrait proposer des remèdes aux responsables de la commission de la concurrence qui auditionneront ses dirigeants. Les autorités bruxelloises se sont données jusqu’au 21 août pour accepter – ou non – la fusion Alstom-GELire aussi :General Electric cherche des « remèdes » pour sauver sa fusion avec AlstomEn l’absence de « plan B », un échec de cette opération soutenue par le gouvernement et plusieurs syndicats (notamment la CFDT) plongerait Alstom et ses 93 000 salariés dans l’inconnu.Les faits de corruptionLa société PhiTrust, qui prône une finance responsable, formule des critiques identiques et a posé plusieurs questions aux dirigeants d’Alstom sur les affaires de corruption. Elle demande en particulier si les faits condamnés par la justice américaine ont été commis sous le mandat de M. Kron, nommé en mars 2003, et s’il compte en « assumer la responsabilité ».Aux yeux des fondateurs de PhiTrust, Olivier de Guerre et Denis Branche, il existe des « zones d’ombre ». Selon un rapport de l’association Sherpa, animée par l’avocat William Bourdon, la justice américaine parle elle-même d’un « schéma sophistiqué de corruption » entre 2000 et 2011 au sein d’Alstom. Et ce, dans de nombreux pays.Pour M. Kron, au regard des chiffres, la corruption serait marginale. En treize ans de mandat, explique-t-il, il a signé plusieurs dizaines de milliers de contrats pour un montant de commandes de 350 milliards d’euros.M. Kron « assume » les dérapages, et devant la justice américaine, Alstom a reconnu d’évidentes défaillances internes. Mais son patron récuse fermement tout système de corruption organisé et généralisé.Ces dernières années, il a renforcé les mesures de prévention de la corruption, renonçant aux consultants extérieurs rémunérés pour décrocher des contrats, centralisant les dossiers et les faisant remonter jusqu’à lui.La justice américaine a aussi admis que 80 % des contrats incriminés avaient été décrochés avant la nomination de M. Kron, et qu’une partie du solde de 20 % correspondait à des actes de corruption dans le cadre d’appels d’offres négociés dans les années 1990 par le groupe helvético-suédois ABB, dont Alstom avait acquis l’activité turbines à gaz en 1999.A ce jour, la dernière plainte pour corruption devant la justice britannique, qui poursuit ses enquêtes, porte sur un contrat de 2006, indique une source proche du groupe.M. Kron qualifie par ailleurs de « fable » l’analyse selon laquelle les dirigeants d’Alstom – à commencer par lui – auraient cédé Alstom à GE pour éviter des poursuites judiciaires personnelles outre-Atlantique. « La transaction signée avec les autorités américaines ne protège aucun cadre dirigeant de poursuites futures, dont son PDG », a-t-il indiqué au Journal du Dimanche. Il a réitéré ses propos dans Le Figaro du 30 juin.La rémunération exceptionnelleUne des questions porte sur la rémunération exceptionnelle de 4 millions d’euros prévue pour M. Kron, contre-valeur de 150 000 actions Alstom au cours actuel. Proxinvest soupçonne qu’il y a eu « information inexacte et trompeuse » aux actionnaires et que le code de gouvernance des entreprises cotées AFEP-Medef n’a pas été respecté.En outre, cette prime est « injustifiée » aux yeux de PhiTrust et « non équilibrée » pour Proxinvest, ne serait-ce qu’au regard de la baisse de l’action Alstom, qui a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis 2008.Ils demandent donc à M. Kron d’y renoncer, en rappelant que Pierre Bilger, son prédécesseur, l’avait fait, sous la contrainte, après son départ précipité de la présidence d’Alstom en 2003.La direction d’Alstom rétorque que cette rémunération exceptionnelle de 4 millions d’euros votée par les instances dirigeantes n’a pas été illégalement sortie des comptes 2014-2015 : elle n’avait pas à y être inscrite puisqu’elle ne sera versée au mieux qu’au second semestre 2015, si la fusion Alstom-GE aboutit.Elle est aussi justifiée, selon M. Kron, par le fait qu’il a finalement sauvé les sites industriels et les emplois en évitant ni plus ni moins une mort lente de l’entreprise à moyen terme.Lire aussi :Alstom : Patrick Kron laissera un groupe affaibliJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.06.2015 à 12h12 • Mis à jour le28.06.2015 à 14h32 | Annick Cojean Juchés sur de hauts tabourets à la terrasse du café Apolonio, samedi 27 juin dans un quartier élégant d’Athènes, trois hommes discutent. Ils sont comme chez eux dans ce lieu où ils se retrouvent quatre ou cinq fois par semaine, pour boire un café frappé et parler de la vie, souvent de politique, avant de repartir chacun à son travail, dans son propre univers. Car en dehors de ces rendez-vous, ces trois hommes, dont le style de vie et les moyens sont manifestement différents, ne se fréquentent pas. « On est comme ça nous les Grecs. On adore parler politique en plein air. Comme à l’agora de l’Antiquité », lance l’un d’eux.Fotis P. a la soixantaine, une chaîne en or autour du cou, une chemise Lacoste rose, un pantalon blanc accordé à ses mocassins souples et sa crinière soignée. Il tire, l’air blasé, sur un énorme cigare. Il posséde un magazine de mode et un petit quotidien. Ilias L., 50 ans, affiche un air joyeux, juvénile, dans son polo bleu ciel et son jean foncé. Il est fonctionnaire à la région et gagne, dit-il très simplement, 600 euros par mois. Stefanos M., 40 ans, barbe et cheveux finement taillés et lunettes de soleil à la mode, est lui procureur, passionné par le droit, et garde un air un tantinet suffisant.Tous les trois ont à portée de main un téléphone portable qu’ils consultent fréquemment tandis qu’un komboloï trône sur la table. Et ce samedi 27 juin, comme dans tous les cafés du pays, le coup d’éclat provoqué par le premier ministre, Alexis Tsipras, annonçant un référendum sur les propositions de l’Europe, est au cœur de leur discussion. Récit.Lire aussi :Référendum en Grèce : Tsipras appelle à voter « non », la crainte d’un « Grexit » s’accentue« Fotis : Cela m’a stupéfié ! J’attendais des élections générales, mais certainement pas un référendum. Quelle absurdité ! Si on vote non, on se coupe de l’Europe. Et si c’est oui, comment Tsipras fera-t-il pour appliquer un plan auquel il ne croit pas ? On nage en plein délire !Ilias : Délire ? C’est au contraire du pragmatisme. Et Tsipras a raison. C’est au peuple, et à lui seul, de prendre ses responsabilités et de décider pour son avenir. On allait dans le mur ! Les propositions de la troïka signaient la mort de la Grèce. Celles de notre gouvernement étaient elles-mêmes dangereuses. Il faut quitter l’euro. D’urgence !Fotis : Tu es fou ! Quitter l’euro condamne la Grèce.Stefanos : Moi je suis choqué. En janvier on a élu un type pour qu’il prenne des décisions. Et voilà qu’il se décharge ? Il veut rester premier ministre, mais il nous file la responsabilité de décider à sa place, après cinq mois de négociations lamentables qui ont mis l’économie par terre ?… Ce type est un lâche.Ilias : C’est tout le contraire ! Tsipras est le grand leader qui va réveiller toute l’Europe.Stefanos : Je ne suis même pas sûr qu’il ait bien analysé la question constitutionnelle que pose son référendum-coup d’éclat. Car notre Constitution n’autorise pas son usage pour des décisions financières.Ilias : Oh ça va ! Il y a eu des tas de choses anticonstitutionnelles depuis cinq ans et personne ne moufte. Nos politiques sont à plat ventre devant Merkel et Schäuble.Lire aussi :Crise grecque : l’Eurogroupe passe au « plan B »Fotis : Trop facile d’accuser toujours le reste de l’Europe. Les vrais coupables, ce sont les Grecs. Ça fait des années qu’ils choisissent des hommes politiques désastreux.Ilias : Mais c’est l’Europe qui nous écrase ! Et la France me déçoit. J’espérais vraiment plus de solidarité de sa part. C’est le seul pays dans les années 80 à avoir soutenu l’entrée de la Grèce en Europe pour des raisons culturelles. Elle se fout bien de la culture aujourd’hui.Fotis : C’était une autre époque. La France d’aujourd’hui a ses propres problèmes de dette et de chômage.Illias : Eh bien si c’est chacun pour soi, ne parlons plus d’union ! Cela me dégoûte que l’économie prime sur tout.Stefanos : Cette Europe-là n’est pas idéale, mais on devrait quand même parvenir à un accord. Il faut des concessions et pas cette réaction immature d’un premier ministre qui cherche la gloire du martyr. On donne encore l’image du mauvais payeur qui espère échapper à ses dettes.Fotis : Pitoyable ! Je t’assure Ilias, ce référendum est une catastrophe qui va nous diviser. On continuera à boire un café ensemble, mais il ne faudra pas attendre longtemps pour que tu me traites de collabo et que je te traite de rouge !Ilias : Arrête ! La Grèce a changé. On a une vraie maturité pour décider de notre sort.Stefanos : Maturité ? Tu plaisantes ? Ça ne peut pas s’appliquer à Tsipras et son tour de passe-passe. Et je trouve affolant que 51 % de la population d’un pays puisse imposer son avis aux autres 49 % sur un sujet aussi grave. Quand on engage l’avenir de plusieurs générations, il faudrait une majorité de 80 %. » Fotis, l’homme au cigare, triturant toujours son téléphone, navigue sur Facebook. Les réseaux sociaux grecs se sont en effet enflammés, ils explosent de commentaires, d’invectives, de tracts et de caricatures. Les mots « humiliation » et « dignité » reviennent le plus souvent. Et celui de « colère ».« Fotis : Je viens de voir qu’un mouvement s’organisait pour inciter les gens à ne pas voter au référendum. Car s’il y a moins de 40 % de votants, le scrutin ne sera pas valable.Ilias : Un boycott ? Mais ce serait honteux ! C’est un sursaut qu’il faut ! Notre premier ministre a réveillé les Grecs qui en avaient besoin.Fotis : J’ai plutôt l’impression qu’il fait un chantage aux créanciers européens. Si ça marche et qu’ils reculent, je trouverais ça minable.Stefanos : Quand je pense qu’en 2011, Tsipras critiquait le référendum proposé par Papandreou sur le même sujet en parlant de jeu dangereux et de faillite…Lire aussi :A l’automne 2011, Georges Papandréou, déjà, choisissait la voie référendaireIlias : La situation d’aujourd’hui n’a rien à voir ! On est mûrs je vous dis !Fotis : C’est ça, cette maturité qui nous pousse au chaos… Ce n’est pas croyable cette propension qu’ont les Grecs à s’accrocher à leurs fantasmes en refusant la réalité. Moi je voterai oui à ce référendum. Sans le moindre doute.Illias : Et moi je voterai non. Il me reste à convaincre ma mère de 85 ans qui s’obstine à croire en l’Europe. Ça m’énerve. Et toi, Stefanos ?Stefanos : Le secret du vote est protégé, non ?Illias : Tu me fais rire ! Les Grecs ne sont jamais d’accord. Trois personnes, quinze opinions ! »Avant de les quitter, on leur demande s’ils ont couru retirer de l’argent à la banque. Illias brandit tout de suite un ticket issu d’un distributeur de billets : « Voyez ! Sur mon salaire de 600 euros, je viens d’en retirer 180. Cela me suffit pour plusieurs jours. Pas de panique ! » Stefanos, qui n’a pas dit pas le montant de son salaire, avoue être allé prendre 600 euros, « le maximum autorisé ». Quant à Fotis, il pousse un soupir fataliste en écrasant son cigare : « Je n’ai pas bougé. Avoir quelques billets dans la poche ne changerait rien sur le fond. Si on retourne à la drachme, on est tout simplement foutu. » Ilias lève alors les yeux au ciel et éclate de rire : « Allons ! Pour vivre en Grèce, pas besoin de beaucoup d’argent. On boit un café à une terrasse pour 1,30 euro. Puis l’on monte dans un tram avec 30 centimes et l’on peut passer gratuitement la journée à la plage. Alors… »Annick CojeanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.06.2015 à 22h18 • Mis à jour le28.06.2015 à 13h36 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Symbole terrible : l’Eurogroupe de la dernière chance, qui se déroulait samedi 27 juin à Bruxelles, a fait une suspension de séance en fin d’après-midi. Il était censé valider un accord « réformes contre argent frais », absolument nécessaire pour éviter le défaut de l’Etat grec. Son président, le ministre des finances des Pays-Bas, Jeroen Dijsselbloem, est descendu en salle de presse, et, grave, a annoncé que les négociations avec le gouvernement grec avaient été rompues, malgré l’offre « complète » et la volonté des créanciers de la Grèce.Il a également annoncé que les ministres des finances allaient reprendre leur conversation, pour parler du « plan B »… mais sans leur collègue grec, Yanis Varoufakis. Comme si là, en quelques instants, la Grèce avait, avec l’annonce surprise du référendum de la veille par Tsipras, déjà signé sa sortie de la zone euro.Lire :L’Eurogroupe refuse de prolonger le plan d’aide à la GrècePréserver le système bancaire de la failliteLe plan B, donc. Les 18 ministres des finances de la zone euro doivent décider des mesures à prendre pour « assurer la stabilité de la zone euro », a précisé M. Dijsselbloem. Car l’heure est grave : il faut d’abord préserver le système bancaire grec de la faillite alors que les sorties de capitaux, déjà considérables ces derniers jours, avaient atteint 600 millions d’euros dans la seule matinée de samedi.Pour ce faire, il faudrait introduire un contrôle des capitaux, peut-être dès lundi 29 juin, à Athènes. Mais cette décision relève en dernier ressort du gouvernement grec. Le souhaite-t-il ? Selon nos informations, certains de ses membres étaient persuadés, en cette fin de semaine, qu’un contrôle des capitaux serait une bonne chose pour la popularité de Tsipras, car cela renforcerait le sentiment qu’il est victime de l’acharnement des créanciers, du FMI, de la BCE, du reste de l’eurozone.Cette décision de limiter les sorties de capitaux, inévitable à court terme, n’est pas envisagée de gaîté de cœur à Bruxelles, où on craint qu’elle ne fonctionne pas suffisamment bien pour éviter une sortie de la Grèce, progressive, de la zone euro. « Cela a marché pour Chypre, qui est une île, qui est plus petite, mais la Grèce a des frontières et ce sera plus difficile de contenir les liquidités », s’alarmait une source européenne ces derniers jours.AsphyxieLa BCE va aussi devoir prendre des décisions difficiles. Elle devait réunir sa conférence des gouverneurs, dimanche 28 juin, pour décider, ou pas, de prendre des mesures concernant les liquidités d’urgence aux banques grecques, ces désormais fameux ELA, le seul mode de financement qui reste au système bancaire grec.Ces dix derniers jours, l’institut de Francfort avait décidé par trois fois de relever le plafond de ces ELA. Mais à son « board », les Allemands et les Finlandais faisaient de plus en plus pression, ces derniers jours, pour que ces liquidités soient supprimées. En l’absence d’accord avec Athènes, et le deuxième plan d’aide à la Grèce « s’éteignant » le 30 juin, la BCE sera définitivement contrainte, peut-être dès dimanche soir, de prendre cette décision d’asphyxie du système bancaire grec.Certains à Bruxelles n’excluaient pas, samedi, que le SSM (le superviseur bancaire européen), sous l’égide de la BCE, réunisse aussi son bureau dans les heures ou les jours qui viennent, pour évaluer la solvabilité des banques grecques. Si elle estime qu’elles sont en risque, elle pourrait prendre – à la place du gouvernement grec – une décision de fermeture des établissements financiers.Eviter la contagionComment éviter la contagion au reste de la zone euro ? C’est ce dont ont discuté les ministres des finances en format « 19 moins 1 » samedi soir. Les banques européennes sont très peu exposées, contrairement à 2009-2012, aux obligations grecques. Mais d’autres, en Bulgarie, en Roumanie, à Chypre, ont des banques qui le sont davantage, et qu’il faudrait pouvoir protéger. Il y a aussi tous les instruments dont se sont dotés les Européens à la suite de la crise de 2008 : l’union bancaire, le mécanisme européen de stabilité, etc.La Commission européenne est prête, selon nos informations, à prendre les dispositions administratives pour éviter des effets collatéraux dans ces pays. Les dirigeants européens pourraient aussi, dans les jours qui viennent, communiquer d’une manière forte, pour dire que la zone euro, même sans la Grèce, sera préservée, et ne va pas vers l’explosion.C’est d’ailleurs en prévision de ce scénario catastrophe que Jean-Claude Juncker, président de la commission, Donald Tusk, président du Conseil, M. Dijsselbloem et Mario Draghi pour la BCE avaient publié, en début de semaine, leur « plan » pour une plus grande intégration de la zone. « Aujourd’hui, il faut prendre des mesures fortes pour rassurer, et pour prévenir une nouvelle crise financière en Europe. On pourrait par exemple accélérer le principe d’une garantie des dépôts européenne », selon une source européenne.Tsipras n’avait prévenu personneDans ce contexte, comment éviter la déflagration politique ? Les différents dirigeants de l’eurozone ont pris soin, samedi, de dire à quel point ils avaient tout fait pour aider la Grèce, et que personne, autour de la table de l’Eurogroupe, ne souhaitait la sortie de la Grèce. « Ce qui s’est passé aujourd’hui, ce n’est pas la sortie de la Grèce de la zone euro », a ainsi assuré Michel Sapin, le ministre des finances français, alors que Paris a travaillé jusqu’au bout à faire le « trait d’union » entre l’Eurogroupe et le gouvernement Tsipras. « Nous avions fait une offre avec des flexibilités et des compromis, c’est le gouvernement Tsipras qui a décidé de la refuser et a envoyé un message négatif aux Grecs à propos de cette offre [en appelant à un référendum sur un accord qu’il estime inacceptable] », a pour sa part martelé M. Dijsselbloem.La Commission européenne a de fait travaillé jusqu’au bout, jusqu’au vendredi soir 26 juin, pour parvenir à un accord avec Athènes. Les différences entre les parties étaient très faibles, selon plusieurs sources proches des discussions. L’une d’entre elles raconte :« Le pire, c’est que les négociateurs grecs qui étaient enfermés au Charlemagne [un des bâtiments de la Commission], vendredi soir, ont appris la décision du référendum en même temps que les négociateurs côté créanciers. »Jean-Claude Juncker lui-même, qui avait passé des heures avec Alexis Tsipras durant la semaine pour tenter de trouver une solution, n’a appris le référendum qu’à son réveil.Lire :Tsipras va soumettre le plan d’aide à la Grèce à référendum« Irresponsabilité »En off, beaucoup, à Bruxelles, dénonçaient samedi l’« irresponsabilité » de cet appel au référendum. « Quelle question va t-on poser aux Grecs ? S’ils acceptent le plan des créanciers ? Mais lequel va-t-on leur soumettre ? Aucun n’avait été validé par l’Eurogroupe, c’était encore un texte en chantier, sur lequel des compromis étaient négociés, raconte une source proche des négociations. En plus, personne, à moins d’être spécialiste du sujet, ne peut vraiment y comprendre quoi que ce soit, ce sont des documents très techniques. » Une autre source s’émouvait du fait que « vendredi, il y avait un conseil des chefs d’Etat et de gouvernement européens, et Tsipras n’a dit à personne ce qu’il avait l’intention de faire. Même pas à Hollande et Merkel ». De fait, Michel Sapin l’a confirmé, lors d’un point presse, samedi : le président de la République a été prévenu avant du référendum, vendredi, mais en soirée.Une note d’espoir, samedi soir à Bruxelles ? « La seule chose qu’on puisse espérer, pour éviter le pire, c’est que le Parlement grec décide d’empêcher le référendum ou que le gouvernement grec revienne sur sa décision et, d’ici mardi prochain, nous fasse une nouvelle proposition d’accord acceptable », expliquaient des proches des créanciers.Pour Pierre Moscovici, commissaire européen aux affaires économiques, « si les ministres des finances n’ont pas accordé d’extension du plan d’aide à l’Eurogroupe, c’est parce que le gouvernement grec a accompagné l’annonce du référendum d’un appel à voter non. Mais la zone euro compte toujours 19 membres et pas 18, la Grèce en fait partie. La Commission se battra jusqu’au bout pour qu’elle reste. »Personne n’était capable de garantir, samedi soir, qu’on serait capable de maîtriser la situation politique, économique, voire géopolitique dans les jours et les semaines qui viennent.Lire :La leçon de Dominique Strauss-Kahn sur la crise grecqueCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.06.2015 à 20h38 Les négociations entre la Grèce et ses créanciers semblent dans l’impasse, alors que l’Eurogroupe vient de refuser, samedi 27 juin, de prolonger son plan d’aide au-delà du 30 juin. C’est dans ce contexte houleux que l’ancien président du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a publié sur Internet un texte intitulé « apprendre de ses erreurs ».Apprendre de ses erreurs http://t.co/LU3p3RcPal #Grece #UE— dstrausskahn (@DSK)require(["twitter/widgets"]);Dans ce document, rédigé en anglais et en français, Dominique Strauss-Kahn liste les erreurs commises, selon lui, par le FMI dans le dossier de la crise grecque. « Le FMI a fait des erreurs et je suis prêt à prendre ma part de responsabilité », assure-t-il, avant de les énumérer. Première faute : avoir considéré la situation comme « un problème classique de crise budgétaire et de balance des paiements ». « Le FMI a aussi sous-estimé la profondeur des faiblesses institutionnelles de la Grèce », poursuit son ancien directeur, qui considère aussi que « la nature inachevée de l’union monétaire européenne » est « à l’origine de tout le problème et aurait dû être un élément essentiel de sa solution ».« Changer de logique »Selon lui, « le FMI aurait dû être beaucoup plus pressant dans ses recommandations faites à la zone euro pour conduire à un ajustement plus symétrique (c-a-d un ajustement demandant des efforts aux Grecs mais aussi aux autres pays) ».Dominique Strauss-Kahn l’assure, « nous nous complaisons à répéter les mêmes erreurs », et invite à « changer de logique et (...) prendre une direction radicalement différente dans la négociation avec la Grèce ». Avant d’édicter ses recommandations :« Ma proposition est que la Grèce ne reçoive plus aucun financement nouveau de la part de l’UE comme du FMI mais qu’elle bénéficie d’une très large extension de la maturité et même d’une réduction nominale massive de sa dette à l’égard des institutions publiques. » Il le reconnaît néanmoins : « il n’est pas sûr que cela marche. Cela peut échouer si les autorités grecques sont insuffisamment courageuses ou insuffisamment indépendantes pour faire les choix nécessaires mais cela vaut la peine d’essayer parce que toutes les autres alternatives sont pires. »Lire aussi :L’Eurogroupe refuse de prolonger le plan d’aide à la Grèce 27.06.2015 à 16h50 • Mis à jour le27.06.2015 à 17h21 Environ 600 personnes ont défilé samedi 27 juin à Calais, à l’appel de la mairie et des syndicats pour soutenir la compagnie maritime MyFerryLink, menacée après l’annonce de la vente des navires appartenant à Eurotunnel au concurrent danois DFDS. La manifestation s’est déroulée sans incident.« C’est important que nous soyons présents aujourd’hui pour préserver et défendre ces 600 familles », a déclaré la maire Natacha Bouchart (Les Républicains), en référence aux quelque 600 employés de la SCOP SeaFrance, la coopérative qui assure l’exploitation des navires pour le compte d’Eurotunnel.Mercredi, DFDS Seaways avait annoncé ne garder que 202 salariés dans son projet de reprise de deux des trois bateaux de MyFerryLink. Eurotunnel conserverait le troisième navire, employant 120 personnes, pour le transport de frêt.Lire aussi :Les marins de Calais promettent des actions dures contre Eurotunnel« L’été sera chaud sur le port de Calais »« Le message est de dire aux grands patrons qui veulent abattre les emplois dans la région qu’ils vont devoir s’attendre à une résistance », a déclaré Eric Vercoutre, le secrétaire général du Syndicat Maritime Nord, ultra majoritaire au sein de la SCOP SeaFrance, dans une allusion au PDG d’Eurotunnel, Jacques Gounon :« C’est un gros message d’alerte. Quand je vous dis que l’été sera chaud sur le port du Calais, s’ils continuent leurs bêtises comme cela, il sera vraiment chaud. »Lire aussi :Eurotunnel maintient la vente de ses ferries, malgré les licenciements à venirLundi, en début d’après-midi, tous les regards seront braqués vers le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer qui doit rendre sa décision sur la prorogation des contrats d’affrètement des navires par Eurotunnel à la SCOP SeaFrance, qui exploite MyFerryLink. Les contrats s’arrêtent au 1er juillet minuit.Mme Bouchard a expliqué attendre cette décision avec « beaucoup d’angoisse et d’impatience », et espérer « que le tribunal accordera deux mois supplémentaires pour pouvoir continuer à travailler sur ce dossier ».Mardi, des membres de la SCOP SeaFrance avaient causé d’importantes perturbations en bloquant le tunnel sous la Manche et le port de Calais, le premier de France en termes de passagers et le deuxième européen, derrière Douvres, au Royaume-Uni. 27.06.2015 à 12h10 Les paiements en espèces au-delà de 1 000 euros seront interdits à partir du 1er septembre, selon un décret publié samedi 27 juin dans le Journal officiel (JO). Jusqu’à présent, les consommateurs pouvaient payer leurs achats en espèces ou au moyen de monnaie électronique jusqu’à 3 000 euros, lorsque le débiteur était résident en France.En Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et dans les îles Wallis-et-Futuna, le seuil passe de 358 000 francs CFP à 119 300 francs CFP.Cette disposition est destinée à renforcer la lutte contre les circuits financiers illicites qui ont recours à des moyens de paiement anonymes, précise le JO. Elle concerne les consommateurs, les commerçants et les entreprises.Au début du mois de juin, le ministre des finances, Michel Sapin, avait annoncé des mesures pour développer l’usage des cartes bancaires et des nouveaux moyens de paiement. Le gouvernement veut ainsi inciter les commerçants à accepter ce type de règlement pour des petites sommes. Elise Vincent et Alexandre Piquard Deux affaires très médiatiques concernant des enquêtes pour favoritisme dans le secteur audiovisuel pourraient-elles être annulées ? C’est ce qu’espèrent les défenseurs des personnalités visées : Patrick de Carolis, l’ancien président de France Télévisions, et Mathieu Gallet, actuel président de Radio France, visé pour son mandat à la tête de l’Institut national de l’audiovisuel (INA). Les deux ne sont pas du tout dans la même situation – le premier est mis en examen, l’autre ne se voit pour l’instant concerné qu’à travers une enquête préliminaire.Mais les deux ont repéré un argument juridique qui, selon leurs avocats, rendrait impossible de les inquiéter pour favoritisme. En cause : les règles particulières auxquelles sont soumis l’INA et France Télévisions en matière de marchés publics.M. de Carolis a été mis en examen, en avril 2014, dans le volet « France Télévisions » du dossier Bygmalion, qui concerne par ailleurs le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2012. L’enquête porte sur différents contrats signés par le groupe public d’audiovisuel, en particulier ceux conclus à partir de fin 2008 avec Bygmalion.Ces contrats avaient notamment pour but de veiller à la réputation du groupe sur Internet, gérer le courrier des téléspectateurs, etc. Or Bastien Millot, le fondateur de Bygmalion, avait été jusqu’en 2008 directeur délégué de la stratégie à France Télévisions auprès de M. de Carolis, avant de quitter l’entreprise. Il a été mis en examen pour recel de favoritisme. Camille Pascal, ancien secrétaire général de France Télévisions, est également mis en examen dans ce dossier pour favoritisme.Les révélations du « Canard enchaîné »M. Gallet est lui concerné par une enquête préliminaire conduite depuis le 8 juin sous l’autorité du parquet de Créteil (Val-de-Marne). Il n’est pas visé en tant que tel, mais les soupçons de « favoritisme » portent sur « des contrats passés entre 2010 et 2014 » à l’INA, alors qu’il était président. L’enquête fait suite à un signalement de la ministre de la culture, Fleur Pellerin. Au mois de mai, Le Canard enchaîné avait évoqué les prestations demandées à six cabinets de consultants (Balises, Euro RSCG, OpinionWay, Roland Berger, Bernard Spitz Conseil et Chrysalis), pour un montant total de plus d’un million d’euros, sans respecter les procédures de mises en concurrence, ce que M. Gallet avait contesté dans un communiqué.Outre le débat sur les faits, le raisonnement juridique de défense est le suivant : France Télévisions est une société de droit privé et l’INA, un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC). Ces deux structures ne dépendent donc pas, statutairement, du code des marchés publics (CMP) mais d’un autre texte : une ordonnance du 6 juin 2005. Celle-ci fixe, comme le CMP, les consignes de mise en concurrence en fonction des montants des contrats. Mais elle est d’une nature juridique différente du CMP : ne pas respecter l’ordonnance ne pourrait être puni pénalement, selon les avocats concernés.Lire aussi :France Télévisions : l’enquête Bygmalion s’élargitDemande d’annulationLes conseillers de MM. Gallet et de Carolis ciblent en particulier le délit de favoritisme. Celui-ci ne pourrait s’appliquer car, selon une lecture littérale du code pénal, il ne permet de condamner à deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende que les atteintes aux règles des « marchés publics et délégations de service public ». Un argument qui s’appuie sur un arrêt de la cour d’appel de Paris du 26 novembre 2012 : « La violation des règles applicables aux marchés soumis à cette ordonnance n’est pas pénalement sanctionnée et ne peut notamment pas être poursuivie sur le fondement d’une quelconque autre infraction de favoritisme », avait écrit la cour.Sur cette base, Patrick de Carolis, représenté par les avocats Michel Beaussier et Anastasia Pitchouguina, a contesté, avec MM. Pascal et Millot, sa mise en examen, demandant son annulation. Une audience a eu lieu devant la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris. La décision est attendue jeudi 2 juillet.Du côté de Mathieu Gallet et de son entourage, personne ne s’exprime, faisant valoir que l’enquête préliminaire est en cours et qu’il n’est pas dit qu’elle débouche sur l’ouverture d’une information judiciaire. Mais les conseils de l’ancien président de l’INA ont bien en tête, eux aussi, l’arrêt du 26 novembre 2012.Les trois principes fondamentauxToutefois, tous les experts ne sont pas de l’avis des défenseurs de MM. Gallet et de Carolis. Pour Sébastien Palmier, avocat spécialiste du droit public et des marchés publics, les entreprises qui dépendent de l’ordonnance de 2005 ne peuvent s’exonérer des trois principes fondamentaux de la commande publique qui ont valeur « constitutionnelle » : « La liberté d’accès au marché, l’égalité des candidats et la preuve de la mise en concurrence. »L’avocat rappelle par ailleurs que deux arrêts de la cour d’appel de Saint-Denis de La Réunion de février et juin 2012 ont abouti à des conclusions inverses à celle avancée par les conseils de MM. Gallet et de Carolis. « Il existe certes un débat sur ce qu’il faut entendre par “marché public” mais la question n’est pas aussi tranchée qu’on souhaiterait le faire croire. La plus grande prudence est de mise en l’absence de décision de la Cour de cassation », souligne-t-il.Enfin, d’ici avril 2016, le ministère de l’économie doit transposer plusieurs directives européennes sur la question des marchés publics. Dans ce cadre, Bercy a pour projet de réunir dans un seul et même texte les règles relatives aux marchés publics et aux partenariats public-privé. Ce qui reviendrait à supprimer la distinction sur laquelle s’appuient aujourd’hui les avocats de MM. Gallet et de Carolis. Un texte « très attendu » par l’ensemble des acteurs du secteur, souligne Me Palmier, mais qui n’aurait pas de portée rétroactive, estime un avocat de la défense.Le débat pourrait être tranché bientôt en droit, mais ces dossiers sont aussi très politiques : Patrick de Carolis, nommé sous Jacques Chirac, travaillait avec M. Millot, proche de M. Copé, et M. Pascal, proche de Nicolas Sarkozy. Mathieu Gallet a lui travaillé dans des gouvernements de droite mais a été le premier président nommé par le CSA d’Olivier Schrameck, aux pouvoirs renforcés par M. Hollande. Tous vont scruter la décision qui va être rendue dans le dossier Bygmalion-France Télévisions, le 2 juillet.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Cela devait être le menu de l’Eurogroupe « de la dernière chance », samedi 27 juin, à Bruxelles. Mais après l’annonce choc du premier ministre grec, Alexis Tsipras, vendredi soir, la proposition d’accord des créanciers d’Athènes – Banque centrale et Commission européennes, Fonds monétaire international (FMI) – sera finalement soumise au vote populaire grec, avant d’avoir pu être examinée par les 19 ministres des finances de la zone euro.Lire aussi :Tsipras va soumettre le plan d’aide à la Grèce à référendumAvant le début de la réunion, le président de l’Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, a fait part de sa déception :#Grèce: le gouvernement Grec a fermé une porte qui était encore ouverte, nous sommes très négat. surpris par leur décision, #Dijsselbloem— c_ducourtieux (@Cécile Ducourtieux)require(["twitter/widgets"]);Le ministre allemand des finances, Wolfgang Schaüble, a lui estimé que le gouvernement grec avait « mis fin unilatéralement aux négociations » avec ses créanciers, et qu’il n’y a, « pour le moment », « plus de base pour des négociations ».Le point sur ce que contient la proposition d’accord des financiers.Un objectif d’équilibre budgétaireLes créanciers demandent à Athènes de dégager un surplus primaire (hors charge de la dette) de 1 % du produit intérieur brut (PIB) du pays en 2015, 2 % en 2016, 3 % en 2017 et 3,5 % en 2018. Cette cible détermine la marge de manœuvre budgétaire du gouvernement Tsipras. Les créanciers estiment avoir fait une concession majeure avec ces objectifs. De fait, début 2015, ils n’étaient prêts à dégager de nouvelles aides pour la Grèce qu’à condition qu’elle dégage un surplus primaire de 3,5 %  dès 2015… Athènes, ces derniers jours, avait fait savoir que cette nouvelle cible budgétaire (1 %, 2 %, etc.) lui convenait.Un volet réformes, avec un calendrier d’applicationsLes créanciers d’Athènes proposent, pour application au 1er juillet, une réforme de la TVA, avec un objectif de rentrées fiscales équivalant à 1 % du PIB. Il s’agit d’introduire trois niveaux de taux, un à 6 % pour les médicaments, les livres et les places de spectacle, un à 13 % pour l’électricité, l’eau et l’alimentation, et un à 23 % pour la restauration et l’hôtellerie. Athènes devrait aussi mettre sur les rails une réforme des retraites, avec comme objectif une réduction des dépenses publiques de 1 % du PIB dès 2016. Applicable également au 1er juillet, cette réforme comporte des mesures significatives, comme la limitation des départs en préretraites, ou la suppression progressive d’une prime (EKAS) pour les petites retraites, d’ici à décembre 2019.Ces deux réformes étaient les plus contestées par le gouvernement Tsipras : il en avait accepté le principe, voire la nécessité, selon de multiples sources côté créanciers, mais refusait le calendrier du 1er juillet et plaidait pour une mise en place à l’automne. De leur côté, les créanciers ont fait des concessions, acceptant que l’électricité reste taxée à 13 % (ils voulaient 23 %) et que la prime EKAS ne soit supprimée qu’à fin 2019. Selon nos informations, ils étaient aussi prêts à accepter une TVA à 13 % pour l’hôtellerie/restauration, au lieu de 23 %.Lire aussi :« Coup de force » contre le tourisme grecUn volet financierDevait également être mis sur la table de l’Eurogroupe, samedi, un « package » financier, avec une extension de l’actuel plan d’aide financière à la Grèce de cinq mois (jusqu’à novembre) et des prêts pour un total de 15,5 milliards d’euros. Il s’agit d’un recyclage des prêts encore à verser à la Grèce par le FMI (3,5 milliards d’euros), plus 3,3 milliards d’euros liés aux profits réalisés par la BCE sur les obligations grecques en 2014 et en 2015. Et 8,7 milliards d’euros provenant d’une enveloppe de 10,9 milliards d’euros destinée initialement à recapitaliser les banques grecques en cas de coup dur.Ces sommes ne serviraient, vu les montants, qu’à rembourser les échéances dues par la Grèce, dans les mois qui viennent, au FMI (1,6 milliard le 30 juin, puis 1,5 milliard en septembre, et à la BCE, près de 8 milliards cet été). Vendredi, le gouvernement Tsipras avait fait savoir que cette offre était insuffisante. Il réclamait une extension du deuxième plan d’aide de neuf mois au lieu de cinq, avec une enveloppe d’argent plus conséquente.La restructuration de la detteLes créanciers ne proposaient pas officiellement à Athènes que soit restructurée l’énorme dette du pays (322 milliards d’euros, 177 % du PIB). Mais selon nos informations, certains, parmi les plus compréhensifs à l’égard d’Athènes (la France, la Commission européenne), plaidaient pour que soit proposée à Tsipras, en échange de ces réformes et de ce « package financier », une promesse écrite de renégocier les termes du remboursement de la dette dans les mois qui viennent. Pour en rallonger les maturités et peut-être, en abaisser le taux. Ce compromis ne faisait cependant pas l’unanimité chez les créanciers, beaucoup refusant d’aller plus loin qu’un engagement de l’Eurogroupe de novembre 2012, selon lequel la dette serait renégociée quand la Grèce aura rempli tous ses engagements vis-à-vis de ses partenaires…Lire aussi :Tsipras répond par un référendum à « l’ultimatum » européenCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adéa Guillot (Athènes, correspondance) « Au peuple de parler sans pression ni chantage. » 1 h 20 du matin en Grèce (0 h 20 à Paris), samedi 27 juin : dans une déclaration très solennelle, le premier ministre Alexis Tsipras annonce qu’un référendum se tiendrait le 5 juillet sur le plan d’aide au pays. Selon des sources gouvernementales, la question posée sera : « Oui ou non à la proposition des créanciers » — Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire internationale.« Nous avons livré depuis cinq mois une bataille » a continué Alexis Tsipras. « Mais malheureusement les créanciers nous ont fait une proposition en forme d’ultimatum. [Nous] n’avons jamais cédé. Nous n’avons jamais trahi votre confiance (…). Nous allons répondre à l’ultimatum en consultant le peuple et je m’engage à respecter votre décision quelle qu’elle soit. »#tsipas annonce un referundum pour ou contre la proposition des creanciers le 5 juillet prochain. @lemondefr @c_ducourtieux— Adea_Guillot (@adea guillot)require(["twitter/widgets"]);Dans les cafés, pleins en ce vendredi soir, les écrans de télévision retransmettent en direct l’événement. « D’un seul coup le silence a été total », nous dira une heure plus tard Dimitris Latsos, serveur d’un café très fréquenté du quartier de Pangrati. « Tout le monde était sidéré. » Et puis le débat a commencé. « Entre d’un côté ceux l’insultant, l’accusant de conduire le pays à la ruine et ceux le félicitant et le traitant de héros. » Certains se sont levés pour aller chercher un peu d’argent dans les distributeurs voisins. Alors que ces dernières semaines, les Grecs les plus simples avaient résisté à l’impulsion d’aller retirer leur argent massivement à la banque, là en pleine nuit, vers 2 heures du matin, environ une vingtaine de personnes attendaient déjà devant chaque distributeur du quartier. « Je ne vais prendre que de quoi passer la semaine car je redoute que les banques ne soient fermées dès demain mais après je sais qu’ils vont organiser cela pour que l’on puisse sortir chaque semaine une certaine somme », croit savoir Athanssios, 23 ans, étudiant. Une référence aux mesures de contrôle des capitaux mis en place à Chypre au printemps 2013. Lire :Les créanciers d’Athènes suscitent incompréhension et colère chez les GrecsFierté contre consternationLe petit groupe est principalement composé à cette heure tardive de jeunes hommes qui étaient de sortie et le débat est là encore très vif. « C’est très bien qu’il nous demande notre avis », affirme ainsi Dyonisos, 25 ans, boulanger. « C’est une grosse connerie. L’économie va encore plus plonger », répond Stéfanos, 31 ans, ingénieur civil. Le même débat embrase alors les réseaux sociaux. Chez Syriza, le parti de la gauche radicale, le ton est à la fierté. « Enfin, la démocratie reprend ses droits sur la technocratie européenne et refuse de céder au chantage d’une Europe conservatrice », peut-on lire sur Internet. « Le peuple votera NON à l’accord j’en suis sür », affirme très vite le ministre du redressement productif, Panayiotis Lafazanis, à la tête d’un courant situé à l’aile gauche de Syriza.Dans l’opposition, c’est la consternation. Le député conservateur de Nouvelle Démocratie (ND), Kiriakos Mitsotakis, appelle sur Twitter à des élections immédiates. Antonis Samaras, le chef de ND, appelle lui à un référendum autour de la question : « Pour ou contre le maintien de la Grèce dans la zone euro. » « Nous ne tomberons pas dans ce piège. Ce n’est pas ce sur quoi le peuple doit se prononcer », répond-on au gouvernement. Le ministre d’Etat, Nikos Pappas, a prévenu que « quiconque associe la volonté d’un peuple de mettre fin à l’austérité à une sortie de l’Euro joue un jeu dangereux pour notre monnaie commune ». Et d’accuser sans détour « des cercles radicaux allemands ainsi que le Fonds monétaire international de jouer un jeu dangereux pour l’avenir de l’euro et de l’Europe ». Mais d’ici au référendum, dans neuf jours, que peut-il se passer ?Que fera la BCE ?Samedi est prévu à Bruxelles la tenue d’un Eurogroupe pour un nouveau tour de négociations entre la Grèce et ses créanciers. Les Européens vont-ils sous la pression revoir leur copie et faire de nouvelles propositions pour éviter une nouvelle période d’instabilité politique à l’issue incertaine pour la zone euro ? A Maximou (le Matignon grec), on affirme que Hollande et Merkel ont été prévenus du référendum.La question cruciale est désormais la suivante : quelle sera la réaction de la Banque centrale européenne (BCE) qui, grâce à une ligne de financement d’urgence – l’ELA –, assure la survie du secteur bancaire grec depuis plusieurs mois déjà ? Deux émissaires grecs, Euclide Tsakalotos et Yannis Dragassakis, doivent rencontrer samedi le gouverneur de la BCE, Mario Draghi. Dans un premier temps M. Draghi pourrait réagir en durcissant les conditions de financement du secteur bancaire grec par le biais d’une augmentation de la décote sur les collatéraux (garanties) acceptés pour les fonds obtenus via l’ELA.Au minimum la BCE va durcir des conditions pour les ELA qd défaut le 30 juin. Contrôle des capitaux dur à éviter dans ce cas. #Grèce #ECB— MarieCharrel (@Marie Charrel)require(["twitter/widgets"]);Tout l’enjeu pour MM. Dragassakis et Tsakalotos sera de convaincre la BCE de ne pas stopper tout bonnement l’ELA, la dernière source de liquidités pour l’économie grecque. Ce qui obligerait Alexis Tsipras à mettre en place un contrôle des capitaux. « Nous voulons avoir le temps de consulter notre peuple sans pressions intolérables financières pour que l’on puisse mener un débat démocratique sans chantage », martelaient cette nuit tous les membres de Syriza contactés par Le Monde.Si BCE decide de couper l aide d urgence aux banques grecques alors le controle des capitaux semble inevitable. Rencontre avec draghi today— Adea_Guillot (@adea guillot)require(["twitter/widgets"]);Techniquement, un vote nominatif doit se dérouler au Parlement qui a prévu de se réunir en assemblée plénière à 12 heures (heure grecque). Il faut la majorité absolue, 151 voix sur les 300 sièges que compte la Vouli, pour que le référendum soit lancé.Lire aussi (abonnés) :Pour les économistes, l’austérité en Grèce ne remplacera pas les réformesAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.06.2015 à 16h24 • Mis à jour le26.06.2015 à 16h47 | Margherita Nasi (Propos recueillis par) Aujourd’hui, je me rends à Longué-Jumelles dans le Maine-et-Loire, sur notre site d’Anjou Electronique. Durant mon trajet en train, je gère mes mails et révise mon discours à l’attention des salariés d’Anjou. Nous venons de remporter le Prix de la Supply Chain pour notre optimisation de la chaîne d’approvisionnement, à l’occasion des Trophées des Usines de l’Usine Nouvelle. Cette récompense est le fruit d’un travail collectif.C’était un vrai challenge étant donné le délai très réduit pour préparer notre candidature. Je me souviens avoir envoyé le dossier le 31 décembre, juste avant de sortir avec mon mari et mes trois enfants pour réveillonner en famille. L’audit a été réalisé il y a un mois en présence d’un journaliste du magazine, habitué à réaliser des visites de sites industriels toute l’année. En une journée dans l’entreprise, son analyse sur nos points forts et nos points faibles nous a apporté un regard externe pertinent et différent de celui de nos interlocuteurs habituels.Anne-Charlotte Fredenucci a rejoint le Groupe familial Deroure en 2001Spécialisé dans le design mécanique et électrique avec sa filiale Ametra Ingénierie, ainsi que dans le câblage filaire, avec sa branche Anjou Electronique, le Groupe conçoit et assemble divers produits industriels, notamment des équipements pour le Rafale ou la fusée Ariane.En 2009, alors qu’Anne-Charlotte Fredenucci reprend les rênes de l’entreprise, la crise économique frappe de plein fouet le Groupe Deroure. Comment restaurer la santé de l’entreprise familiale et sauver ses emplois ? Il s’agit bien sûr de réduire les coûts, mais aussi de lancer une stratégie offensive de croissance.Le Groupe mise sur l’innovation, opère son passage à l’ère du numérique et développe des produits et services nouveaux en déployant une offre de « work packages », de l’étude du produit à la fabrication. Un choix qui se révèle gagnant. Fin 2010, le Groupe Deroure enregistre un chiffre d’affaires de 26 millions d’euros, qui atteint quatre ans plus tard 32 millions. Près d’une centaine d’emplois ont été créés sur la même période, pour un effectif actuellement de plus de 500 collaborateurs.Arrivée à l’usine, je remercie donc chaleureusement les équipes pour les efforts réalisés et leur dis qu’ils peuvent être fiers du travail accompli ces dernières années.C’est cette stratégie d’amélioration continue et son déploiement au quotidien qui font la force du site d’Anjou.Notre atelier est ainsi devenu notre meilleur ambassadeur commercial : nous avons toujours des retours positifs de nos visiteurs, qu’ils soient clients, fournisseurs ou institutionnels. Plus important, cette réussite nous a apporté une confiance indéfectible en l'avenir et en notre capacité à rebondir dans l'adversité. En effet, nous étions dans un contexte de crise en 2009 et avions perdu 25 % de chiffre d’affaires dans la branche câblage.Lire aussi :24 heures à la tête d’une PME avec Anne-Charlotte Fredenucci au Salon du Bourget (1/3)Pour redresser l’entreprise, il a fallu la piloter par la trésorerie et revoir notre gestion logistique pour dégonfler nos stocks. Grâce aux conseils d’une amie, maintenant l’une des rares partners femmes d’un grand cabinet de conseil américain, j’ai compris comment Anjou Electronique devait passer en flux tirés et accélérer la circulation des composants et produits dans l’entreprise. Au début, les équipes n’ont pas compris l’intérêt et craignaient de ne pas savoir aborder ce changement. Fin 2009, tous adhéraient et nous avions économisé 400.000 euros de stocks, une trésorerie indispensable à notre survie.Après ces échanges avec les collaborateurs, c’est le moment de faire le point avec le directeur général et le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) sur les conditions de travail au sein de l’usine. Notre métier demande de la minutie, avec un salariat historiquement plutôt féminin. Or, nos équipements sont très lourds à manier, pendant la fabrication.Nous avons donc développé divers outillages, par exemple pour tourner sur trois axes les commandes de vol du Rafale, l’un de nos produits emblématiques, et ainsi éviter les efforts physiques excessifs. Nous échangeons également avec le CHSCT sur notre politique de réduction du risque des troubles musculo-squelettiques (TMS), des problèmes articulaires liés aux gestes répétitifs.Améliorer le quotidien et la rentabilitéNous avons acheté des pinces automatiques ou créé des supports facilitant le maniement des outillages de production, pendant l’exécution d’une tâche. Les relations sociales sont excellentes et les représentants du personnel travaillent avec nous dans un esprit constructif pour améliorer le quotidien des salariés. C’est pour moi une forte motivation à continuer de me battre pour améliorer encore la rentabilité de l’entreprise et ainsi partager davantage de résultats.Nous parlons ensuite des formations à dispenser aux équipes. En France, il n’existe pas d’école de câblage, c’est pourquoi le groupe s’est donnée l’ambition de former ses collaborateurs pendant des périodes longues, allant jusqu’à deux ans après leur intégration. Nous souhaitons ainsi attirer et retenir les meilleurs talents, fournir des formations internes spécifiques qui récompensent chaque collaborateur et développent davantage les manageurs de demain. Il faut six mois pour apprendre à câbler et plusieurs années avant de développer l’expertise attendue par certains de nos clients. Pour fabriquer les commandes de vol du Rafale, chaque salarié doit préalablement être audité par le client et recevoir un certificat.A l’heure du repas, je déjeune avec Christophe Brossard, le directeur général d’Anjou Electronique. Lorsque nous n’avons pas de client à inviter au restaurant, nous nous rendons à la cantine de l’entreprise où déjeunent la majorité des salariés. C’est un self lumineux et agréable, avec un coin restaurant et un espace pour lire et boire un café sous une verrière. Cela me permet de vérifier la qualité des repas que nous servons à nos équipes. L’après-midi, je retrouve les deux experts en Lean management, qui travaillent chez nous depuis septembre 2014. L’un vient de l’extérieur de l’entreprise, pour apporter un regard externe alors que l’autre a été formé au Lean en interne. Leur premier gros chantier est la réorganisation du magasin.On dit souvent que le magasin est le poumon de l’entreprise car si l’on n’envoie pas la matière au bon moment, les équipes arrêtent de produire : on perd alors du temps et de l’argent, dans l’atelier. Ce magasin de plus de 500 mètres carré stocke 43 000 références. Le chantier Lean en cours vise à accélérer la circulation des flux passant par la réception, le magasin et l’expédition. Nous avons réussi à gagner 200 m2 d’espace en optimisant la zone expédition/réception, en réorganisant les rayonnages et en intégrant dans la même cellule les pôles filaires et connectique.Mais surtout, le temps de traitement a fortement diminué,grâce à un nouveau rangement facilitant le tri de composants et grâce à des assistants électroniques, que les opérateurs tiennent en main, qui scannent les codes-barres et permettent d’automatiser les opérations de saisie et d’indiquer le chemin optimal à effectuer dans les rayonnages.Je visite ensuite l’atelier avec les experts Lean et le directeur général. Nous commentons le fonctionnement de la navette, le « train logistique » qui quitte le magasin toutes les heures pour déposer aux ateliers les pièces nécessaires à la production, pour récupérer et redistribuer les produits prêts à être testés, contrôlés ou expédiés. Les ateliers disposent d’étagères, les « gares logistiques », avec cinq codes couleurs indiquant le statut des pièces qu’elles accueillent (vert : disponible à l’expédition, bleu : à contrôler, etc). Ce train a été perçu favorablement par tous parce qu’il fluidifie la circulation des matières et des produits, contribuant ainsi à réduire le stress.A 16 heures, je rentre en TGV pour regagner Paris : le temps de lire mes mails et de passer quelques coups de fils, notamment avec le secrétaire général du groupe, sur un projet d’acquisition d’une société de câblage. En effet, nous sommes convaincus que le Lean management nous a permis d’atteindre une maturité dans nos processus industriels et de dégager une tel espace de production que nous pourrions intégrer 80 nouveaux collaborateurs dans notre atelier actuel. Nous faisons le point sur les cibles potentielles que nos grands clients nous ont conseillé d’aborder.Il est déjà 19h15 quand je sors du métro pour retrouver mes enfants et mon mari. La fin de journée est consacrée à ma famille : comment s’est passée l’école et la journée de travail de mon mari, quels sont les devoirs pour demain, qui veut la première histoire du soir. Sans surprise, pour mes enfants, j’ai inventé un avion magique, qui, tous les soirs, les emmène dans de nouvelles aventures… Ce n’est pas avant 21 heures que je rallume l’ordinateur pour traiter les derniers mails et dossiers.Lire la suite de ce témoignage lundi 29 juin sur lemonde.fr/emploi.Margherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.A 28 ans, Augustin Bianchi-Boussagnol n’a pas fait de grandes études. Depuis trois ans, il travaille comme employé dans l’épicerie italienne tenue par son père à Vanves-Malakoff (Hauts-de-Seine). Et ça lui convient parfaitement, assure-t-il. Non seulement il a le loisir de tout dire à son patron mais en plus il est toujours encouragé à progresser. L’entreprise idéale, il n’a donc pas vraiment besoin de l’imaginer. Il la touche déjà du doigt.Lire aussi :Guillaume Davies : « Mon entreprise idéale concilie performance et bien-être de ses collaborateurs »Elodie Chermann (Propos recueillis par) Audrey Tonnelier Les dix-huit mesures annoncées, mardi 9 juin au matin, par le premier ministre, Manuel Valls, afin de doper les embauches dans les TPE (très petites entreprises) et les PME (petites et moyennes entreprises), ont été saluées par les principales organisations patronales hexagonales. « De bonnes initiatives », a ainsi relevé le Medef, dont la propension au compliment est assez rare pour être soulignée.« Le gouvernement souhaite avancer sur plusieurs mesures positives : le plafonnement des indemnités prud’homales, l’assouplissement de la période d’essai des apprentis, le lissage des effets de seuils et la lutte contre la fraude aux salariés détachés. La décision permettant de renouveler deux fois un CDD va également dans le sens d’une plus grande flexibilité absolument nécessaire », a souligné l’organisation dans un communiqué.« L’aide de 4 000 euros [pour les TPE qui embauchent un premier salarié en CDI ou CDD de plus de douze mois] va aussi dans le bon sens, même si les chefs d’entreprise préfèrent généralement une baisse structurelle des charges », indique Thibault Lanxade, le vice-président du Medef en charge des TPE-PME.« Pas le choc de compétitivité attendu »« Mais ce n’est pas le choc attendu en termes de compétitivité des entreprises », nuance M. Lanxade, qui s’élève contre toute remise en cause des baisses de charge prévues par le pacte de responsabilité – une piste actuellement à l’étude au sein du gouvernement.« Qu’on ne vienne pas nous tirer les oreilles car les contreparties [en termes d’emploi, réclamées par le gouvernement après l’annonce du pacte de responsabilité] ne sont pas là. L’emploi ne se décrète pas ! », avertit M. Lanxade.Et de regretter les amendements votés dans le cadre de la loi Rebsamen sur le dialogue social, qui vont, selon le Medef, se traduire par plus de complexité pour les entreprises, comme l’élargissement des missions des commissions paritaires régionales dans les TPE.« De réelles avancées » pour la CGPMEDe son côté, la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGPME) a également salué « de réelles avancées ». « Il y a des mesures vraiment positives, comme celles sur les prud’hommes, qui mettent fin à l’insécurité juridique du chef d’entreprise », se réjouit Jean-Eudes du Mesnil, le secrétaire général de l’organisation patronale.La possibilité de renouveler deux fois les CDD au lieu d’une, fait également partie de ce que réclamait la CGPME. « 86 % des embauches se font aujourd’hui en CDD, car les chefs d’entreprise affirment n’avoir pas assez de visibilité sur leurs carnets de commande », rappelle M. du Mesnil.Quant aux 4 000 euros pour toute première embauche, « il s’agit d’un réservoir d’emplois important : un million de personnes (avocats, prestataires informatiques…) sont aujourd’hui indépendantes, sans aucun salarié », explique M. du Mesnil.La CGPME regrette toutefois plusieurs « demi-mesures », comme la persistance des seuils sociaux, notamment à 50 salariés.« 4 000 euros ne vont pas motiver ma décision »Sur le terrain, les réactions des petits patrons étaient plus mitigées, mardi. « Au-delà de la peur du tribunal qu’ont souvent les patrons de PME, et qui n’est pas toujours justifiée – on peut aussi gagner aux prud’hommes ! C’est plutôt la question de la formation des chefs d’entreprise qu’il faudrait se poser », souligne Abdenour Ain Seba, patron d’une PME informatique lyonnaise de 37 salariés, IT Partner.« Je connais des patrons qui ont perdu aux prud’hommes pour des raisons de procédure, parce qu’ils n’étaient pas assez informés en la matière », ajoute celui qui est aussi vice-président du Conseil économique, social et environnemental de Rhône-Alpes.Selon Abdenour Ain Seba, l’aide de 4 000 euros ne changera pas grand-chose : « Si j’embauche quelqu’un en CDI, c’est pour une durée moyenne de cinq ans. Ce ne sont pas 4 000 euros qui vont motiver ma décision, c’est mon carnet de commandes ! »Ce pragmatisme est partagé par Béatrice Veyrac, gérante de Soud Hydro, un sous-traitant aveyronnais d’Airbus spécialisé dans la mécanique lourde et dans l’hydraulique. « Nous n’avons pas besoin de nouvelles lois, le plus souvent inadaptées aux TPE-PME, mais de plus de flexibilité », martèle cette chef d’entreprise de dix salariés, « quand j’embauche quelqu’un, je ne pense pas aux prud’hommes. »Lire aussi :Les députés appelés à simplifier la représentation syndicale dans les TPEDavantage de souplesse sur les normesEn revanche, elle applaudit la possibilité de renouveler deux fois les CDD : « Cela me paraît plus concret, et c’est une souplesse importante quand on manque de visibilité à long terme sur son carnet de commandes. »Mme Veyrac se dit aussi favorable à davantage de souplesse en matière de normes imposées aux TPE : « il faudrait tenir compte des efforts des entreprises en matière de sécurité ou de RSE [responsabilité sociétale des entreprises] dans les marchés publics, et les traduire en allégements de charges. Aujourd’hui, l’Etat ou les collectivités locales ne regardent que le prix au moment d’accorder un marché », déplore-t-elle.Au final, de quoi ont besoin les petits patrons pour embaucher davantage ? « C’est simple : des allégements de charge, qui sont en augmentation exponentielle, et un carnet de commande rempli », conclut Mme Veyrac.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier et Frédéric Cazenave Un peu plus de 700 euros par mois pour un « charmant studio de 13 m2, à saisir » ose une petite annonce… Les loyers prohibitifs des petites surfaces ne sont pas une nouveauté à Paris, mais l’ampleur du phénomène est surprenante. Selon une étude réalisée pour Le Monde par le site MeilleursAgents, 15 % des studios proposés à la location dans la capitale depuis le début de l’année affichent des loyers de plus de 41,61 euros le m2.Nous n’avons pas choisi ce prix au hasard, c’est le seuil au-delà duquel le loyer est défini comme abusif pour les biens de moins de 14 m2. En 2012, pour éviter les montants excessifs exigés par certains bailleurs, Benoist Apparu, alors ministre du logement, avait en effet introduit cette notion de loyer abusif. Au-delà de 41,61 euros par m2, le propriétaire doit, en théorie, s’acquitter d’une taxe.Les chiffres que nous publions aujourd’hui montrent que cela n’a pas empêché les dérives de perdurer. Sur les 50 000 annonces de locations à Paris étudiées par MeilleursAgents entre janvier et mai 2015, un peu plus de 14 000 concernent des T1, dont 14 % ont une surface inférieure à 14 m2. Parmi ces derniers, près de la moitié (47 %) dépasse le seuil de 41,61 euros le m2.En prenant en compte l’ensemble des studios (donc même ceux au-delà de 14 m2), 15 % des biens entrent dans cette catégorie. Dans certains quartiers du 6e arrondissement de Paris, comme à Saint-Germain-des-Prés ou Odéon, 40 % des annonces sont concernées. C’est plus d’un studio sur quatre dans 27 autres zones de la capitale : Madeleine, Palais-Royal, Arts-et-métier, Bonne nouvelle… « Nous avons analysé tous les sites d’annonces, supprimé les doublons qui existent souvent d’un site à l’autre, et exclu les valeurs aberrantes avant de tout géolocaliser selon les 80 quartiers de Paris définis par l’Insee », explique Thomas Lefebvre, responsable de la R&D chez Meilleursagents.« Pas de volonté politique »Ces annonces ne sont pas seulement publiées sur des sites de location entre particuliers. On les observe aussi sur les grands portails spécialisés et même sur celui de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim). « Je le regrette, mais ces niveaux de loyers dramatiques s’expliquent aussi par un manque cruel d’offres de logement », tente de justifier Jean-François Buet, le président de la Fnaim.En fait, si la « taxe Apparu » n’a rien changé, c’est qu’elle comporte une faille : c’est au propriétaire de se déclarer au fisc et de remplir un formulaire ad hoc…En 2014, la taxe sur les micrologements n’a rapporté que 1 354 euros à l’EtatOn pourrait croire que les micrologements ont disparu de la capitale. Selon l’annexe au projet de loi de règlement du budget et d’approbation des comptes de l’année 2014, la taxe sur les micrologements n’a rapporté que 1 354 euros à l’Etat.« C’est le même montant qu’en 2013. En tout et pour tout, une seule personne s’est déclarée… Il n’y a pas de volonté politique de faire appliquer ce texte, pourtant les services fiscaux ont toutes les données nécessaires pour le faire », déplore René Dutrey, secrétaire général du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées.Pour mémoire, en 2012, Benoist Apparu, alors ministre du logement, avait introduit la notion de loyer abusif pour éviter les montants excessifs exigés par certains bailleurs. Au-delà de 41,61 euros par mètre carré, le propriétaire qui loue un bien d’une superficie inférieure ou égale à 14 mètres carrés doit, en théorie, s’acquitter de cette taxe.Mais voilà, le texte prévoit que c’est au propriétaire de se déclarer au fisc, chose qu’il ne fait manifestement pas. Interrogée, la Mairie de Paris renvoie également la faute sur Bercy. « C’est une responsabilité qui incombe à Bercy, explique Ian Brossat, chargé des questions de logement à la mairie. Nous avons déjà alerté le ministère des finances à ce sujet l’an dernier, nous allons recommencer. »Le Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées veut aller plus loin. Dans un rapport qui sera prochainement remis à François Hollande, il propose d’élargir cette taxe à tous les logements, en instituant un système de bonus-malus. « Les bailleurs qui sont au-dessus de ce niveau de loyer, déjà prohibitif et tellement déconnecté des revenus des ménages, paieraient cette taxe. En contrepartie, ceux qui louent au niveau du plafond de l’Anah (Agence nationale de l’habitat) et acceptent donc de baisser leur loyer, bénéficieraient de crédits d’impôts », détaille M. Dutrey.Encadrement des loyersEn attendant, l’encadrement des loyers permettra-t-il de mettre le holà à ces abus  ? Selon les chiffres compilés par MeilleursAgents, 40 % des T1 sont supérieurs au loyer maximum de chaque quartier calculé par l’Observatoire des loyers en région parisienne (OLAP).Mesure phare de la loi ALUR (pour l’Accès au logement et un urbanisme rénové), l’encadrement des loyers entrera en vigueur cet été à Paris « à titre expérimental », pour reprendre l’expression de Sylvia Pinel, la ministre du logement. Ce dispositif prévoit qu’à la signature d’un nouveau bail ou en cas de renouvellement, le loyer d’un logement ne pourra pas excéder de 20 % un loyer de référence, ni lui être inférieur de 30 %.Ce loyer de référence sera fixé par le préfet d’Ile-de-France à partir du loyer médian calculé par l’OLAP. Mais avant d’entrer en vigueur, l’encadrement doit encore être complété par un décret essentiel, précisant les cas où un complément de loyer (au-delà de la majoration de 20 %) sera accepté, ce qui revient à accepter des loyers libres.Ce décret, qui doit être communiqué dans les prochains jours par le ministère du logement, est attendu avec impatience. Dans une version de travail que Le Monde s’est procuré, le caractère « exceptionnel » des biens échappant à l’encadrement est réaffirmé (même si le terme, qui avait été retoqué par le Conseil constitutionnel, n’est plus employé).« Lobby des constructeurs »Surtout, le gouvernement déciderait d’accorder un passe-droit aux propriétaires de logements neufs. Ceux qui mettent en location un logement âgé de moins de deux ans pourraient pratiquer les loyers de leur choix. « Le gouvernement a probablement été sensible au lobby des constructeurs, commente David Rodrigues, responsable juridique à l’association de consommateurs CLCV. Mais une telle mesure poserait beaucoup de questions. Par exemple, que se passera-t-il au bout de dix ans ? Le bailleur pourra-t-il continuer à pratiquer des loyers libres ? » Cet avantage accordé aux logements neufs renforcerait l’idée que l’encadrement des loyers constitue, dans l’esprit du gouvernement, une mesure temporaire censée prendre fin lorsque les excès observés en zone tendue auront été corrigés.Quoi qu’il en soit le texte devra être très précis pour éviter une multiplication des contentieux. « Une période de rodage de deux ou trois ans est inévitable, le temps de constituer une jurisprudence, estime David Rodrigues, responsable juridique à l’association de consommateurs CLCV. Le flou juridique pourrait inciter de nombreux locataires à contester le montant de leur loyer auprès de la commission départementale de conciliation, provoquant un engorgement du dispositif. »Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteJérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave On pourrait croire que les micrologements ont disparu de la capitale. Selon l’annexe au projet de loi de règlement du budget et d’approbation des comptes de l’année 2014, la taxe sur les micrologements n’a rapporté que 1 354 euros à l’Etat.« C’est le même montant qu’en 2013. En tout et pour tout, une seule personne s’est déclarée… Il n’y a pas de volonté politique de faire appliquer ce texte, pourtant les services fiscaux ont toutes les données nécessaires pour le faire », déplore René Dutrey, secrétaire général du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées.Pour mémoire, en 2012, Benoist Apparu, alors ministre du logement, avait introduit la notion de loyer abusif pour éviter les montants excessifs exigés par certains bailleurs. Au-delà de 41,61 euros par mètre carré, le propriétaire qui loue un bien d’une superficie inférieure ou égale à 14 mètres carrés doit, en théorie, s’acquitter de cette taxe.Mais voilà, le texte prévoit que c’est au propriétaire de se déclarer au fisc, chose qu’il ne fait manifestement pas. Interrogée, la Mairie de Paris renvoie également la faute sur Bercy. « C’est une responsabilité qui incombe à Bercy, explique Ian Brossat, chargé des questions de logement à la mairie. Nous avons déjà alerté le ministère des finances à ce sujet l’an dernier, nous allons recommencer. »Le Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées veut aller plus loin. Dans un rapport qui sera prochainement remis à François Hollande, il propose d’élargir cette taxe à tous les logements, en instituant un système de bonus-malus. « Les bailleurs qui sont au-dessus de ce niveau de loyer, déjà prohibitif et tellement déconnecté des revenus des ménages, paieraient cette taxe. En contrepartie, ceux qui louent au niveau du plafond de l’Anah (Agence nationale de l’habitat) et acceptent donc de baisser leur loyer, bénéficieraient de crédits d’impôts », détaille M. Dutrey.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) et Philippe Ridet (Rome, correspondant) La frontière recule encore. Il y a six ans, Sergio Marchionne, le directeur général du groupe automobile Fiat, prophétisait qu’un constructeur ne pourrait à l’avenir survivre sans produire au moins 6 millions de véhicules par an. Un objectif désormais fixé en 2018 depuis le mariage entre la firme de Turin et Chrysler, l’américain de Détroit. Né de cette union Fiat Chrysler Automobile (FCA) reste un nain au pays des géants. Ses 4,7 millions de modèles vendus dans le monde en 2014 pèsent moins de 10 % en termes de part de marché. Un chiffre à comparer avec les 10,2 millions de véhicules écoulés par Toyota, les 10,1 de Volkswagen, les 9,9 de General Motors ou les 8,4 de Renault Nissan.10 millions, c’est désormais la nouvelle frontière de FCA. Celle à partir de laquelle un constructeur parvient à augmenter sa marge, notamment dans les pays émergents, réduire les risques financiers à l’occasion de la sortie d’un nouveau modèle et financer la recherche technologique. Présentant, le 26 avril les chiffres trimestriels, M. Marchionne avait dénoncé « une industrie automobile droguée par un recours extrême aux investissements au point que, très souvent, un produit en fin de cycle n’est pas parvenu à rémunérer le capital investi pour qu’il voie le jour ».Une manœuvre culottéeAprès avoir rationalisé les lignes de montages sur lesquels s’élaborent désormais plusieurs modèles différents, mis en commun des technologies avec des concurrents comme c’est le cas en Pologne où sont produites – sur la même plateforme – aussi bien la Ford Ka que le Fiat 500, l’homme à l’éternel pull en cachemire noir, envisage une manœuvre culottée pour une grenouille : absorber un bœuf.Lire aussi :Fiat : Groupe automobile cherche GPSSelon le Wall Street Journal du mardi 9 juin, M. Marchionne – qui bénéficie de la confiance totale de ses actionnaires représentés par John Elkann, chef de file de la famille Agnelli et président de la holding financière Exor – s’apprêterait à fondre sur General Motors avec le soutien de hedge funds. « Nous n’avons aucune restriction, aucune barrière, l’objectif est d’économiser le plus d’argent possible dans le développement de nouveaux modèles. En fait, nous discutons tout le temps entre nous mais il n’y a rien de concret pour le moment. Mais c’est techniquement faisable », expliquait-il en mars au salon de l’automobile de Genève.Mais pour être grosse, la proie n’en est pas moins digérable. L’actionnariat de la firme américaine est moins ferme que celui de ses concurrents, comme Ford par exemple, où la famille fondatrice oriente encore les décisions stratégiques. De plus M. Marchione s’est montré imaginatif dans les montages financiers, comme il l’a démontré avec la prise de contrôle de Chrysler grâce à une aide, remboursée depuis, du gouvernement américain et la bienveillance des syndicats. Enfin Exor, dont M. Marchionne est aussi vice-président, dispose d’assez de liquidités pour rendre ses arguments persuasifs.Les contre-arguments ne manquent pasToutefois, les contre-arguments ne manquent pas. Les deux entreprises avaient tenté un mariage en 2000, qui s’était très mal terminé cinq ans plus tard, obligeant GM à payer un dédit de 2 milliards de dollars pour se tirer de ce mauvais pas. Renault-Nissan avait tenté également une approche en 2006, mais les dirigeants de GM avaient conclu que le jeu n’en valait pas la chandelle. Enfin en 2008 des discussions avaient eu lieu dans le cadre du sauvetage par le gouvernement américain de Chrysler et GM pour voir si des choses pouvaient être faites en commun. Mais, là encore, elles n’avaient abouti à rien de concret.Par ailleurs, le différentiel de rentabilité avec FCA a de quoi faire réfléchir avant un éventuel rapprochement : aux Etats-Unis, GM est deux fois plus rentable que son concurrent et son PDG, Mary Barra a toujours dit qu’elle voulait se concentrer sur le renforcement de son groupe en améliorant la rentabilité du capital investi, sans se laisser distraire par une fusion avec un autre constructeur. « Nous avons nos propres plans et nous entendons les poursuivre seul », a-t-elle fait savoir à M.Marchione.Mais selon le quotidien La Repubblica du 8 juin, la démonstration d’intérêt pour GM pourrait être un leurre afin de dissimuler une négociation avec Volkswagen ou le constructeur de voitures propres Tesla.A l’occasion de l’assemblée générale des actionnaires de GM, qui se tenait mardi à Detroit, la patronne du groupe, Mary Barra, a réaffirmé que son groupe n’avait pas besoin d’une fusion, soulignant qu’il avait « l’échelle suffisante », avec 10 millions de véhicules vendus, pour se développer seul et que le groupe avait déjà « mis à profit les opportunités de bénéficier de partenariats ». GM travaille ainsi avec Ford dans les transmissions et avec Honda sur les piles à hydrogène.John Elkann, l’héritier légitimeParadoxe : Si FCA veut grandir, John Elkann cherche à diluer la part de l’industrie automobile, trop dépendante de la conjoncture, dans le portefeuille d’Exor. Alors que Ferrari devrait bientôt être côtée en bourse, Exor qui contrôle FCA, CNH (camions et machines agricoles), Ferrari, le club de football la Juventus de Turin, la totalité du quotidien La Stampa et 20 % du Corriere Della Sera, a cédé ses participations dans SGS, leader mondial de la certification, pour 2 milliards d’euros au groupe Lambert, et celles qu’elle détenait dans le colosse immobilier Cushman & Wakefield pour 1,2 milliard d’euros.La holding financière des Agnelli a lancé son dévolu sur la société de réassurance américaine basée aux Bermudes, PartnerRe, dont elle détient déjà 9,9 % du capital. D’abord amicale, l’offre publique d’achat pour un montant de 6,8 milliards d’euros (financé par deux milliards de fonds propres) est devenue plus agressive, à mesure que le refus de la direction de l’entreprise américaine, qui préfère étudier une fusion avec Axis, se renforçait. Pour les contourner, John Elkann a décidé de s’adresser directement aux actionnaires privilégiés du réassureur pour vanter les mérites de son offre et dénoncer un conflit d’intérêt entre l’actuel PDG de PartnerRe et Axis.S’il parvenait à ses fins, le discret et encore jeune John Elkann (39 ans), dont certains ne donnait pas cher de son avenir lors qu’il reçut l’empire des mains de « l’Avvocato » Gianni Agnelli en 1997, démontrerait alors que, s’il n’a pas la flamboyance de son grand-père, il n’en est pas moins l’héritier légitime. Un requin se cacherait sous son air poupin de gendre idéal. Et la Repubblica de conclure : « Le nouvel âge d’or des Agnelli commence ».Lire aussi :Sergio Marchionne, « casseur » de codesPhilippe Ridet (Rome, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard La Confédération générale des cadres (CGC) des médias a annoncé mardi 9 juin avoir déposé une plainte à Paris et un recours au Conseil d’Etat contre la nomination par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) de Delphine Ernotte à la tête de France Télévisions. Cette démarche s’ajoute à la plainte de Didier Quillot, ancien candidat à la présidence de France Télévisions et ancien cadre de Lagardère active.Une requête en annulationLa requête en « annulation » au Conseil d’Etat, déposée lundi, « s’appuie, notamment, sur le manque d’impartialité du CSA et l’opacité de la procédure de nomination », explique dans un communiqué le SNPCA-CGC, syndicat minoritaire à France Télévisions. « La loi prévoit que la décision doit être suffisamment motivée. Ce n’est pas le cas. Le CSA s’est contenté de généralités », estime l’avocat du syndicat, Me Pierre-Olivier Lambert, contacté par l’Agence France-Presse. Le CSA a publié sur son site « la décision de nomination motivée » de Delphine Ernotte, ancienne directrice exécutive d’Orange France.Une plainte du SNPCA-CGCLa plainte, qui doit être déposée, se fonde, elle, sur « des soupçons d’abus d’autorité et de manquements à l’obligation de probité du CSA dans la procédure de nomination » et « vise, en particulier, le délit de trafic d’influence », ajoute le syndicat.Le code pénal définit ainsi le trafic d’influence :« Le fait, par quiconque, de solliciter ou d’agréer, à tout moment, directement ou indirectement, des offres, des promesses, des dons, des présents ou des avantages quelconques, pour lui-même ou pour autrui, pour abuser ou avoir abusé de son influence réelle ou supposée en vue de faire obtenir d’une autorité ou d’une administration publique des distinctions, des emplois, des marchés ou toute autre décision favorable. »L’une des membres du CSA, Sylvie Pierre-Brossolette, se voit notamment reprocher, dans un article de Mediapart, d’avoir organisé un rendez-vous entre la candidate Delphine Ernotte et François Pinault, réputé proche de François Hollande. Un homme d’affaires qu’avait également rencontré Didier Quillot, un autre candidat.Une plainte de Didier QuillotMardi 2 juin, une première plainte a été déposée par Didier Quillot. Sa démarche suit ce raisonnement : l’ouverture, par le parquet, d’une enquête préliminaire est le seul moyen d’avoir des preuves d’une éventuelle infraction, la demande d’enquête parlementaire sur la nomination de Mme Ernotte ayant été rejetée.Sa plainte se fonde sur la notion d’« abus d’autorité », ainsi définie par le code pénal : « Le fait, par une personne dépositaire de l’autorité publique, agissant dans l’exercice de ses fonctions, de prendre des mesures destinées à faire échec à l’exécution de la loi. »La loi de novembre 2013 sur l’indépendance de l’audiovisuel public a confié au CSA la mission de désigner le patron de France Télévisions de façon « impartiale, transparente et indépendante », explique-t-on dans l’entourage de Didier Quillot. Donc si jamais des manœuvres avaient fait échec au respect de ces conditions, il pourrait s’agir d’un abus d’autorité. L’entourage de M. Quillot souligne au passage que le CSA a, dans un communiqué de la semaine dernière, envisagé des changements de procédure, et y voit une validation de sa démarche.De plus, M. Quillot a pris soin, avant de déposer sa plainte, d’avoir « tourné la page » et annoncé ses nouvelles activités : il a cofondé Reboot Media, un groupe qui ambitionne de peser dans le domaine de la presse sportive, comme l’a expliqué Le Figaro. Son avocat assure qu’il agit moins en tant que victime directe qu’en tant que citoyen.La défense du Conseil supérieur de l’audiovisuel« On a pu lire que la procédure au terme de laquelle [Delphine Ernotte] a été désignée aurait été l’objet de pressions. Chacun d’entre nous affirme n’en avoir subi aucune », ont déclaré dans un communiqué commun les huit membres du CSA, le 4 juin :« Nous réaffirmons ici solennellement que le délibéré s’est déroulé dans la plus totale indépendance et la plus stricte impartialité, au terme d’une procédure qui a respecté le principe d’égalité entre les candidats et dont chaque étape a été débattue et collégialement acceptée par le Conseil. »Le scrutin pour la présidence de France Télévisions avait divisé le collège en deux blocs au second tour et suscité des dissensions en interne.Lire aussi : La nomination de Mme Ernotte fait toujours grincer des dentsLes membres du CSA se sont en revanche dits « ouverts à toute modification allant dans le sens d’un renforcement de la publicité des procédures de nomination ». Cette procédure a été fixée par le collège du CSA à partir de la loi de 2013 par laquelle la majorité du président, François Hollande, lui a redonné le pouvoir de désigner les dirigeants d’audiovisuel public. Le CSA a notamment envisagé de publier le nom de tous les candidats ou seulement de ceux qu’il choisirait d’auditionner, ou encore d’ouvrir les auditions des candidats au public.Lire aussi : Les premiers pas de Delphine Ernotte à France TélévisionsAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cédric Pietralunga La nouvelle agite depuis deux jours le milieu des tintinophiles. Poursuivie en justice par les héritiers de Hergé pour avoir reproduit sans autorisation des vignettes tirées des albums de Tintin, l’association néerlandaise Herge Genootschap, un club de 680 Bataves passionnés par les aventures du reporter à la houppette, a été relaxée fin mai par la Cour d’appel de La Haye, a révélé dimanche 6 juin le quotidien NRC Handelsblad.La justice néerlandaise estime que Moulinsart SA, la société chargée de l’exploitation commerciale de l’œuvre de Hergé, ne peut pas réclamer de droits pour l’utilisation d’extraits d’albums de Tintin… parce qu’elle n’est pas autorisée à le faire.Selon un contrat signé par Hergé en 1942, présenté à l’audience par l’association de tintinophiles, c’est en effet l’éditeur français Casterman qui possède les droits sur les albums signés par le plus célèbre des Belges.La politique de Moulinsart SA remise en cause« Il est apparu d’un document de 1942 (…) que Moulinsart n’est pas celui qui peut décider de qui peut publier des images tirées des albums et ne dispose donc pas des droits d’auteurs pertinents dans cette affaire », ont indiqué les juges de la Cour d’appel de La Haye dans leur décision, citée par l’AFP. Dirigée par Nick Rodwell, le second mari de Fanny Vlamynck, la veuve de Hergé, Moulinsart SA réclamait 35 000 euros par publication à l’association Hergé Genootschap, qui édite trois fois par an un magazine intitulé Duizend Bommen, uniquement destiné à ses membres.Pour spectaculaire qu’il soit, difficile d’estimer la portée de ce jugement. Selon certains, c’est toute la politique de Moulinsart SA qui pourrait être remise en cause. Depuis le milieu des années 1990, M. Rodwell surveille de manière très scrupuleuse l’utilisation de l’œuvre de Hergé, estimant que le personnage de Tintin risquait d’être galvaudé à force d’être reproduit un peu partout.Moulinsart SA n’octroie ainsi plus aucune licence depuis 1999 et gère en direct avec des entreprises partenaires la fabrication de produits dérivés (figurines, vêtements, jouets, vaisselle, etc.). De même, M. Rodwell exige que toute reproduction d’un dessin de Hergé, dans un livre ou dans la presse, soit au préalable autorisée par ses équipes, situées à Bruxelles.Distinction entre droit de publication et droit de reproductionNéanmoins, la décision de la Cour de La Haye ne devrait pas rompre les digues érigées par les ayants droit du célèbre auteur : si ce n’est pas Moulinsart qui détient les droits, c’est en effet Casterman. Or, l’éditeur historique n’a aucune raison de se fâcher avec Nick Rodwell et sa femme, aujourd’hui âgée de 80 ans, même si leurs relations ont pu être parfois tendues : Tintin reste l’un des best-sellers de Casterman et assure encore 15 % de son chiffre d’affaires. C’est également une vitrine prestigieuse pour la filiale de Gallimard, dirigée depuis 2013 par Benoît Mouchart, l’ancien directeur artistique du Festival d’Angoulême.Tout juste, espèrent les tintinophiles, l’éditeur sera-t-il plus conciliant à autoriser des reproductions dans des publications rendant hommage à l’œuvre phare de Hergé, dont l’aura ne faiblit pas alors que le dernier album paru, Tintin et les Picaros, date de 1976 et que l’auteur est décédé en 1983 !Lire aussi :Une couverture de Tintin vendue 2,5 millions d’eurosPar ailleurs, rien ne dit que le jugement néerlandais puisse être transposé dans d’autres pays. Selon le contrat signé par Georges Rémi, alias Hergé, le 9 avril 1942, qui a été publié par le site spécialisé Actua BD, seul le « droit de publication » a été concédé à Casterman, moyennant une « redevance de 10 % du prix de vente » sur chaque album écoulé.« Or, certaines législations distinguent droit de publication et droit de reproduction, explique un bon connaisseur du dossier. Publier des vignettes de Tintin sans demander l’autorisation à ses ayants droit reste donc risqué. »« Il faut être très prudent avec cette décision de justice, abonde Benoît Peeters, conseiller éditorial chez Casterman et spécialiste reconnu de l’oeuvre de Hergé. D’abord elle ne concerne que les Pays-Bas et ne fera pas nécessairement jurisprudence ailleurs. Ensuite, elle s’appuie sur un contrat de 1942 qui a très certainement connu de nombreux avenants ensuite, signés entre Casterman et Hergé, et que l’on ne connaît pas. »Interrogé par Le Monde, Nick Rodwell s’est pour l’instant refusé à tout commentaire, indiquant simplement que le dossier est « dans les mains des avocats ».Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le geste est salué. Mais, à ce stade, il n’est pas encore jugé suffisant. Les deux textes « de propositions » que le gouvernement grec a communiqués, lundi 8 juin, au commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, sur les réformes à mettre en place afin de débloquer une aide financière de 7,2 milliards d’euros, ne représentent pas une avancée considérable du point de vue des créanciers du pays (Banque centrale européenne, Commission européenne, Fonds monétaire international). « Dans ce dossier, on fait deux pas en avant, un pas en arrière », relève une source proche des négociations.Les négociateurs grecs avaient fait des contre-propositions au « draft » d’accord rédigé en commun par les créanciers et remis en main propre par le président de la Commission, Jean-Claude Juncker au premier ministre grec, Alexis Tsipras, mercredi 3 juin à Bruxelles. Ces contre-propositions portent sur la réforme des retraites et sur la TVA. Deux des principaux points qui opposent encore les parties, avec la question de la dette.Le « draft » d’accord demandait à Athènes d’équilibrer son régime de retraite (zéro déficit) et notamment de diminuer les primes destinées aux petites pensions. Il préconise également de soumettre les prix de l’électricité au taux de TVA de 23 %.« Combler les différends »Ces propositions avaient été qualifiées « d’absurdes » par M. Tsipras, lors d’un discours très offensif, vendredi 5 juin, devant le Parlement grec, destiné à recueillir l’assentiment des députés sur sa stratégie de négociation.Lire aussi :Athènes fait des contre-propositions à ses créanciersUne source gouvernementale grecque a aussi précisé que les deux textes supplémentaires remis lundi à Pierre Moscovici visaient « d’une part à combler les différends sur les questions de finances publiques et d’autre part à définir un plan de viabilité de la dette grecque ».Selon des sources gouvernementales grecques, les discussions ont aussi porté sur les moyens de combler le « trou » dans le financement du budget de l’Etat grec jusqu’à la fin de l’année 2016. Mais aucune proposition précise n’a filtré.Mercredi 10 juin, la chancelière allemande Angela Merkel doit s’entretenir avec le premier ministre grec.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Damien Leloup C’était quasiment une nouvelle révolution (sexuelle). Lundi 8 juin, un événement sans précédent s’est produit lors de la traditionnelle présentation d’Apple à la « Worldwide Developers Conference » de l’entreprise, grand-messe huilée de deux heures et demie durant laquelle a été présenté Apple Music, le service de musique en streaming.Sur l’écran géant, devant le gratin des développeurs Apple et les journalistes – sans oublier des centaines de milliers d’internautes, des gens nus sont apparus à l’écran. Bien sûr, les personnes en question étaient floutées. Apple ne badine pas avec le respect des bonnes mœurs : sur toutes ses plateformes, les applications à contenu pornographique sont interdites, et les nus sont proscrits – l’application du tabloïd britannique The Sun, avec sa célèbre playmate dénudée en page 3, avait été refusée par le magasin d’applications d’Apple. Même les nus généralement considérés comme « artistiques » ne sont pas à l’abri : parmi d’autres, le jeu vidéo Papers, Please en a récemment fait les frais.Mais Apple est allé plus loin durant sa conférence que la simple présence de joyeux cyclistes nudistes – sommairement décrits comme « l’équipe marketing d’Apple portant sa tenue habituelle du ‘vendredi sans le bas’». Le producteur Jimmy Iovine, qui présentait Apple Music, a même fait… une blague grivoise. Alors qu’il expliquait que les algorithmes seuls sont incapables de composer des playlists adaptées à ce que vous ressentez à un moment précis, il a pris l’exemple suivant :« La seule question qui compte lorsque vous écoutez une playlist, c’est ‘quelle va être la prochaine chanson ?’ (…) Imaginez : vous vivez un moment spécial (…) vous faites de l’exercice, par exemple, ou n’importe quel autre moment spécial (…) et votre cœur bat très fort, et la chanson suivante arrive et là BIIIIP, ça vous bloque. »Quelques rires nerveux ont parcouru l’assistance. Sur Twitter, l’incrédulité le disputait au malaise.Is Jimmy Iovine giving us the sex talk? #WWDC— MrBrendanJay (@Brendan Jay Sullivan)require(["twitter/widgets"]);#SpecialMomentWhen you get a "buzzkill" song during that #SpecialMoment— moiseschiu (@Moisés Chiullan)require(["twitter/widgets"]);Jimmy Iovine roundabout talking about sex at #WWDC15 is both hysterical and awkward. Well-intentioned though #humantouch— JulianaJai (@Juliana Jai Bolden)require(["twitter/widgets"]);Pourtant, durant cette conférence, Apple a aussi su se fixer des limites. Comme cette censure, pas bien méchante, à peine un petit arrangement avec la réalité en fait, au tout début de la présentation. Tim Cook, le PDG d’Apple, racontait une anecdote tirée de l’actualité récente : Brandon Moss, le joueur de l’équipe de baseball des Cleveland Indians, avait frappé quelques jours auparavant le centième home run de sa carrière. Une étape importante pour tout joueur professionnel, notait Tim Cook, qui comprenait que le joueur ait voulu conserver ladite balle en souvenir. Manque de chance, cette dernière avait été récupérée par son équipe, qui avait décidé de lui demander une rançon en échange : une imposante liste remplie de produits Apple, affichée à l’écran. « Une vraie liste des courses pour Apple Store », a rigolé le PDG. Ou presque : la lise comportait un élément qu’on ne trouve pas en vente dans les magasins à la pomme : « un tonneau de 225 litres de lubrifiant ». Une blague de vestiaire qu’Apple a donc purement et simplement supprimée de la « liste des courses » – ce qui a permis à Tim Cook d’affirmer qu’Apple avait offert l’intégralité de la liste à l’équipe.@CaseyNewton Apple shopped #Windians ransom note, modding Zeps request to be more family friendly. #WWDC15 http://t.co/53QglKS7H8— andrewcmartin (@Andrew Martin)require(["twitter/widgets"]);Tout n’a donc pas changé dans le rapport d’Apple au sexe et à la nudité, loin de là. Mais cette conférence a marqué une évolution – encore timide – dans le rapport de l’entreprise à tout ce qui touche, de près ou de loin, au sexe : l’une des nouveautés d’IOS 9, le système d’exploitation des iPhones, sera l’ajout d’un outil de suivi des menstruations dans l’application Healthkit. Une fonctionnalité basique, qui concerne potentiellement la moitié de l’humanité, et qui est proposée par de très nombreuses applications sur l’App Store. Mais jusqu’à présent, elle n’existait pas dans Healthkit, qui permet pourtant de suivre quantité de données de santé, comme la glycémie, le rythme cardiaque, la tension ou même le sommeil…L’attitude d’Apple par rapport à la sexualité est – souvent – incompréhensible. L’entreprise allie une politique extrêmement pudibonde, qui aboutit à des censures absurdes, tout en optant pour des pratiques… très progressistes sur la sexualité. Tim Cook est l’un des tout premiers PDG de grande entreprise américaine à avoir revendiqué ouvertement son homosexualité ; l’entreprise s’est engagée en faveur du droit au mariage pour les couples de même sexe, et a été récompensée pour sa politique de ressources humaines en matière de lutte contre les discriminations. Les cyniques pourront se consoler en se disant qu’il vaut mieux cela que l’inverse.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.06.2015 à 12h18 • Mis à jour le09.06.2015 à 14h52 En attendant la mise en place du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, les contribuables ont jusqu’à ce soir minuit pour déclarer leurs revenus 2014. Du moins pour ceux habitant les départements compris entre les n° 50 à 974-976, ainsi que pour les non-résidents en France.Pour les autres contribuables, c’est trop tard. La date limite était fixée aux 26 mai et 2 juin, selon les départements. En cas de retard, le fisc prévoit des pénalités, avec l’application d’un intérêt de 0,40 % par mois et une majoration, tous les deux étant calculés sur l’impôt dû.Lire aussi : Déclaration de revenus : les sanctions en cas de retardMême quand il est réalisé sur Internet, l’exercice de la déclaration de revenus reste un casse-tête pour bon nombre de contribuables. La centaine de questions d’internautes demandant de l’aide, lors d’un appel à témoignages réalisé sur Le Monde.fr début mai, le prouve.Vous trouverez ici les réponses aux questions les plus représentatives.Vous pouvez aussi consulter notre guide de l’impôt sur le revenu. Alexandre Piquard Apple a annoncé, lundi 8 juin, le lancement prochain de « News », une nouvelle application qui promet d’offrir une sélection personnalisée d’articles de médias partenaires. Le service, gratuit, sera disponible « à l’automne », lors du déploiement d’iOS9, la prochaine version du système d’exploitation mobile, au départ aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Australie.Son interface ressemble à l’application Flipboard, un agrégateur d’informations, et sa philosophie rappelle celle des « instant articles » annoncés par Facebook mi-mai, ou du service « Discover » du réseau social Snapchat. L’initiative d’Apple illustre la volonté des grandes plate-formes de se placer en intermédiaires de distribution entre les médias et leurs lecteurs, contre la promesse d’apporter un nouveau lectorat, voire des revenus.Concrètement, « News » intégrera des flux « RSS » de résumés d’articles de tous les éditeurs qui souhaitent les partager. Mais l’application proposera surtout des contenus de médias partenaires directement hébergés par Apple. Comme Facebook, ce dernier promet un format attractif, adapté au mobile, avec des belles images, des cartes, des graphiques et des vidéos, que les médias pourront personnaliser. A la différence des articles hébergés sur les sites mobiles de ces titres, ces contenus seront en principe beaucoup plus rapides à charger, et donc susceptibles d’être davantage vus.Le gratin de la presse anglophoneAu démarrage, l’application vous demandera de nommer des sources et des thèmes qui vous plaisent, puis vous proposera une sélection d’articles, lit-on sur le site du Nieman Lab. L’algorithme qui génère « votre news » est censé se nourrir de vos habitudes de lectures voire de vos appréciations pour affiner son offre. « Ce sera du beau contenu, tiré des meilleures sources mondiales, personnalisé pour vous », a assuré Susan Prescott, vice-présidente du marketing produit chez Apple.Comme Facebook, Apple a présenté une liste de médias partenaires, qui incarnent le gratin de la presse anglophone : le quotidien britannique The Guardian, le spécialiste de sports américain ESPN, la chaîne d’information CNN, le quotidien américain New York Times, le groupe magazine Condé Nast (Vogue, Vanity Fair), le quotidien britannique Daily Mail, le magazine économique de référence The Economist, mais aussi des acteurs issus du web comme le groupe Vox Media ou le site de divertissements et d’infos Buzzfeed. Le New York Times devrait commencer par publier une trentaine d’articles par jour sur News.Pourquoi les médias donnent-ils ainsi leur contenu à des plateformes comme Apple ou Facebook, alors qu’ils essaient par ailleurs d’attirer les lecteurs directement vers leurs propres applications et sites ? Tous cherchent une puissance de distribution… Et ont peur d’être laissés pour compte si leurs concurrents pactisent avec les plateformes et qu’ils ne le font pas.« Il est parfois écrit dans la presse que nous, les médias, ne réfléchissons pas au rapport entre les coûts et les bénéfices de ces partenariats, a ainsi défendu Mark Thompson, le directeur du New York Times, cité par Mashable. L’avantage de participer aux plateformes des autres est l’accès à une distribution potentiellement beaucoup plus vaste que celle que nous pourrions espérer atteindre à court terme via nos propres offres numériques. »La publicité mais pas les donnéesPour convaincre les éditeurs, Apple, comme Facebook, a toutefois dû faire certaines concessions dans son offre initiale de partenariat : les médias pourront vendre eux-mêmes de la publicité sur leurs articles hébergés par News. Ils garderont alors 100 % des revenus. Si Apple vend des annonces sur ces contenus, les éditeurs conserveront 70 % des recettes générées.Le contrôle des données sur les habitudes des lecteurs est un autre point sensible. Alors que Facebook proposait d’agréger les « vues » des « instant articles » aux audiences des médias partenaires et de leur donner accès à tous les indicateurs, Apple propose aussi aux éditeurs de suivre les statistiques de leurs articles hébergés par News, mais précise qu’elle respectera la « vie privée » des utilisateurs : les données de lecture ne seront pas partagées avec les autres applications Apple ou des parties tierces, assure l’entreprise.N’y a-t-il pas un risque pour les médias d’abandonner trop de pouvoir aux géants du Net ? De se couper de la relation directe avec leurs lecteurs, d’autant plus dans le cas d’Apple, dont une des forces est de posséder les coordonnées bancaires de ses clients ? Le risque existe. Une fois l’usage créé, les grandes plateformes pourraient en effet changer les termes des partenariats avec les éditeurs, comme Google vient de le faire avec son fonds de soutien à la presse. Les éditeurs font le pari qu’il vaut mieux tenter cette voie.La tendance est-elle inéluctable ? Elle semble puissante, mais toutes les initiatives des grandes plateformes dans la presse n’ont pas été couronnées de succès : ainsi, News remplacera Newsstand, un kiosque numérique d’Apple lancé en 2011, dans lequel les éditeurs pouvaient vendre des journaux numériques à l’unité ou par abonnement, via leurs propres applications, moyennant une commission de 30 % pour Apple. Proposant une expérience assez banale, Newsstand n’a pas rencontré le succès escompté. De la même façon, Google Currents, agrégateur d’informations, a été renommé Google Play News, mais reste peu connu. Facebook Paper, un genre de magazine agrégé, avait lui aussi déçu.Apple cherche en tout cas à rassurer les médias. A la veille de la présentation de « News », on a ainsi appris que le géant californien pourrait infléchir la part de 30 % qu’il s’arroge sur les abonnements souscrits par son intermédiaire. Selon le Financial Times, Apple serait susceptible d’appliquer un taux inférieur aux abonnements souscrits via son kiosque ou son service de télévision, l’Apple TV.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard Les sucriers subissent de plein fouet l’effondrement du prix du sucre. Ils sont entrés dans une zone de fortes turbulences. La coopérative Tereos, premier acteur français de ce secteur, connue pour ses marques Beghin Say et La Perruche, n’échappe pas à la règle. Ses résultats pour son année fiscale 2014-2015, achevée fin mars 2015, publiés mardi 9 juin, sont en fort recul. Son chiffre d’affaires affiche une baisse de 8 %, à 4,3 milliards d’euros. Quant au résultat net, il s’effondre passant de 176 à 17 millions d’euros. La marge a, elle, littéralement fondu passant de 14,7 % à 10,5 %. De plus, Alexis Duval, le président du groupe coopératif, ne s’attend pas à une amélioration des résultats en 2015.M. Duval n’hésite pas à rappeler que les activités de Tereos, en lien direct avec les matières premières agricoles, sont par nature cycliques. C’est d’ailleurs pour se prémunir contre ces aléas que le groupe a diversifié ses activités. Partant de ses racines betteravières françaises, il a investi dans le sucre de canne en s’implantant au Brésil. Puis s’est lancé dans la transformation de ces produits en alcool et en éthanol. Enfin, il a développé ses savoir-faire dans la transformation de blé, maïs, manioc ou pommes de terre en alcool, éthanol, amidon ou produits sucrants.Les cours mondiaux au plus bas depuis sept ansMais la martingale ne joue plus. « Nous sommes face à une conjoncture exceptionnelle. Il y a une conjonction de cycles de prix très bas sur l’ensemble de nos métiers », reconnaît M. Duval. Le sucre tout d’abord. Après une cinquième année d’excédent de production, les stocks sont au plus haut depuis dix ans, et les cours mondiaux au plus bas depuis sept ans. En Europe, la chute est particulièrement brutale, le prix à la tonne étant passé de 730 à 400 euros, soit son plus bas historique, en l’espace de deux ans. Mais les marchés de l’alcool et de l’éthanol ne font pas meilleure figure, les prix étant plombés par le plongeon du cours du pétrole. « L’éthanol est à son plus bas depuis six ans », souligne M. Duval. Enfin, la demande européenne pour l’amidon et ses dérivés est en berne. « Il y a une surcapacité industrielle de 20 % sur ce marché de l’amidon, suite à des grosses fermetures d’usines de fabrication de papier et de carton en Europe », ajoute M. Duval.Dans ce contexte défavorable, le président de Tereos trouve des motifs de satisfaction. Les rendements agricoles ont été bons. Entre la betterave et la canne à sucre, la production de sucre a progressé de 4,3 % à 3,9 millions de tonnes, ce qui ferait de la coopérative picarde, le troisième acteur mondial sur ce marché. La production d’alcool, d’éthanol et d’amidon progresse aussi. Mais ces augmentations ne compensent pas la faiblesse des prix. M. Duval se félicite aussi d’avoir lancé des programmes d’économie d’énergie dans ses usines et un projet de cogénération au Brésil. Ils ont joué le rôle d’amortisseur dans cette période de crise.Investissements coûteuxMais l’équation financière du groupe s’est tendue. Les investissements dans cette industrie sont lourds. Tereos a investi 100 millions d’euros dans la construction d’une amidonnerie de maïs au Brésil et quasiment autant dans la mécanisation de la canne à sucre. Pour s’ouvrir de nouveaux marchés, il a acheté avec son partenaire Wilmar une amidonnerie de maïs en Chine pour 100 millions d’euros et construit une autre usine dans ce pays. Puis a développé une présence industrielle en Indonésie. Résultat, la dette atteint 2 milliards d’euros. Même si elle est stable, le ratio dette/Ebitda scruté par les financiers s’est, lui, dégradé passant de 2,8 à 4,5. En décembre 2014, l’agence de notation Standard & Poor’s, qui a mis sous surveillance les sucriers européens et brésiliens, a abaissé la note de Tereos.L’agence s’inquiète de l’impact de la fin des quotas sucriers européens décrétée en 2017. La production devrait encore augmenter, pesant sur les cours et donc sur la rentabilité des sucriers. Tereos se prépare à cette échéance. Il a acheté le distributeur britannique Napier et s’est lancé dans le négoce de sucre. Surtout, il souhaite fusionner avec son grand rival français, Cristal Union. La coopérative convoitée a froidement refusé cette offre de mariage. « Avec la fin des quotas, la consolidation est inévitable. Il me paraît normal et évident qu’on ait une réflexion au niveau français », affirme M. Duval, qui milite toujours pour un rapprochement de Tereos et de Cristal Union.Lire aussi :Les prix alimentaires au plus bas depuis cinq ansLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cédric Pietralunga Le tribunal de commerce de Marseille doit désigner, mercredi 10 juin, un repreneur pour la SNCM, la compagnie maritime en difficulté. Mais plusieurs événements pourraient décider les juges consulaires à reporter une nouvelle fois leur décision, au grand dam de certains acteurs du dossier. Revue des différents éléments qui pèsent sur ce dossier et des scénari possibles. Sachant, que techniquement, le tribunal a jusqu’au 28 novembre, date de fin de la période d’observation, pour statuer sur le sort de la SNCM.La menace d’une grève dureLe premier motif de report est le refus des syndicats de la compagnie des trois offres de reprise et de la menace de grève qui l’accompagne.Selon la CFE-CGC, ces offres, déposées par Daniel Berrebi, un armateur franco-tunisien, Christian Garin, l’ex-président du port de Marseille, et Patrick Rocca, un entrepreneur corse « ne présentent pas de garanties industrielle et financière de pérennité, comme de garanties pour les personnels repris ».Les syndicats dénoncent une hémorragie sociale programmée : seuls 780 à 900 salariés, sur les 2 000 de la compagnie en CDI, seraient repris selon l’offre retenue.Résultat : la CGT a déposé un préavis de grève reconductible à compter du 11 juin, « selon la décision que prendra le tribunal de commerce », indique un courrier adressé à la SNCM.« Les trois offres de reprise actuelles sont irrecevables pour les salariés », estime la CGT, qui réclame un « nouvel appel d’offres, lancé sans délais, [afin] d’étudier un plan de continuation avec un périmètre plus large socialement et industriellement ».Les syndicats militent pour que l’Etat, propriétaire de 25 % de la compagnie, au côté de Transdev (66 %) et des salariés (9 %), augmente sa participation au capital afin de garantir l’emploi et l’activité.La perspective d’une grève dure effraie des deux côtés de la Méditerranée. Lors d’un précédent mouvement social, en juin 2014, les navires de la SNCM étaient restés à quai durant plus de deux semaines, désorganisant le transport de fret avec la Corse.Dans une étude révélée le 19 mai, la CGPME a estimé que cette grève avait fait perdre 60 à 75 millions d’euros d’activité à l’économie insulaire et « près de 4 000 emplois ».Lire aussi :La reprise de la SNCM en marcheL’irruption d’offres de dernière minuteLes juges consulaires doivent aussi composer avec deux offres de dernière minute. La première émane de STEF, un géant européen de la logistique. Dans une note de six pages sans en-tête et sans signature, adressée le 1er juin au tribunal, ce spécialiste du transport frigorifique plaide pour un renvoi de la décision « à fin septembre », estimant qu’« un choix précipité sans la moindre adhésion du personnel ne peut que déboucher sur un conflit majeur, avec blocage total de l’approvisionnement de la Corse ».Déjà propriétaire de La Méridionale, la compagnie co-délégataire avec la SNCM du service public de desserte maritime de la Corse, STEF se dit prêt à jouer le rôle de « facilitateur » afin de « monter un tour de table » pour sauver la compagnie.Sans s’engager, le groupe dirigé par Francis Lemor évoque un projet reprenant six navires et 800 salariés, pour un prix entre 15 et 20 millions d’euros, soit peu ou prou ce qui est proposé par les autres candidats.L’autre offre émane d’un consortium de huit entreprises insulaires, parmi lesquelles Europcar Corse, la brasserie Pietra, Gedimat, le groupe SCA Corse-Leclerc, etc. Celles-ci disent représenter 60 % du trafic maritime corse et générer plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires.Dans une lettre adressée le 5 juin au tribunal, ces entreprises assurent que leur offre « pourrait être largement supérieure (…), tant du point de vue financier que social et commercial », sans donner de détails. Le consortium réclame lui aussi un report de la décision du tribunal afin d’affiner sa proposition.Pour sérieuses qu’elles soient, ces manœuvres de dernière minute intriguent. Les difficultés de la SNCM sont connues depuis longtemps et la compagnie cherche un repreneur depuis son dépôt de bilan, le 28 novembre 2014. « Pourquoi attendre le dernier moment, si ce n’est pour empêcher qu’un repreneur soit désigné ? », s’interroge un proche du dossier.De fait, STEF lorgne depuis longtemps les actifs de la SNCM. Dans un rapport parlementaire publié fin 2013, Stéphane Richard, ancien patron de Transdev (ex-Veolia Transport), aujourd’hui PDG d’Orange, assurait que M. Lemor « ne s’intéressait à la SNCM que pour la faire disparaître ». Interrogé, le groupe STEF n’a pas souhaité s’exprimer.La pression de la Commission européenne pour clore le dossierMais le tribunal doit aussi tenir compte du fait que la Commission européenne a clairement indiqué qu’il n’était pas question de prolonger après l’été la période de redressement judiciaire de la SNCM.« Dans une telle hypothèse, la SNCM continuerait à percevoir pendant cette période des compensations de service public (…) favorisant la continuation du versement d’aides illégales », a indiqué Bruxelles dans un courrier adressé fin avril à ParisOr, la compagnie a été condamnée en 2013 et 2014 à rembourser 440 millions d’euros (600 millions avec les intérêts) d’aides publiques jugées indues. « Reporter la décision, c’est prendre le risque que Bruxelles exige l’exécution de ces condamnations et mette à mort la SNCM », assure un bon connaisseur du dossier. Verdict attendu mercredi.Lire aussi :SNCM : Bruxelles hausse le ton contre ParisCédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Le plan de Manuel Valls en faveur des TPE et des PME devrait s’attaquer à l’un des dossiers les plus brûlants dans le monde des micro-entreprises : celui du régime social des indépendants (RSI), dont les dysfonctionnements, chroniques depuis des années, plongent dans une colère noire des milliers de petits patrons. Lundi 8 juin, le premier ministre s’est vu remettre un « rapport d’étape » rédigé par deux députés, Sylviane Bulteau (PS, Vendée) et Fabrice Verdier (PS, Gard).Il leur avait confié, début avril, une « mission d’évaluation » afin d’améliorer le fonctionnement de ce système de Sécurité sociale, issu de la fusion en 2006 de plusieurs caisses et qui couvre quelque 6 millions de travailleurs indépendants (artisans, commerçants, professions libérales, etc.). Certaines des trente préconisations formulées par les deux parlementaires devaient être reprises dans les annonces faites, mardi, par M. Valls.MécontentementIl y a urgence. Retards dans l’enregistrement des inscriptions, appels de cotisation erronés, relances injustifiées, services injoignables… Les ratés du RSI, même s’ils sont en nette diminution d’après le rapport de Mme Bulteau et de M. Verdier, alimentent un climat d’exaspération relayé par l’opposition.Le 9 mars, plusieurs milliers de personnes ont défilé à Paris pour exprimer leur ras-le-bol ; quelques élus des Républicains s’étaient glissés dans le cortège tandis que les deux députés FN, Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard, avaient fait une brève apparition au début de la manifestation.Lire aussi :Exaspérés, les petits patrons se lâchent contre le RSI... et l’Etat en généralDepuis, le mécontentement n’est pas retombé : ainsi, des commerçants et des artisans ont bloqué, lundi, les accès au siège régional du RSI à Rennes.Soucieux d’éteindre l’incendie, le premier ministre a laissé filtrer, lundi, dans un communiqué, quelques-unes des mesures « à mettre en œuvre rapidement » : généralisation des médiateurs qui avaient été expérimentés dans certaines régions pour traiter les dossiers complexes, amélioration de l’accueil téléphonique… D’autres décisions devraient suivre sur la base du rapport définitif que Mme Bulteau et M. Verdier rendront à la mi-septembre. Elles pourraient être inscrites dans un projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).« Il n’y aura pas de grand soir »Pour améliorer la couverture santé des indépendants, les deux parlementaires suggèrent de leur accorder la possibilité d’un temps partiel thérapeutique quand ils ne sont pas en mesure de travailler à temps complet à cause d’un problème de santé. Ils proposent aussi de ramener à trois le nombre de jours de carence en cas d’arrêt-maladie, afin qu’il soit identique à celui des salariés du privé.« Il n’y aura pas de grand soir du RSI », a déclaré M. Verdier, lundi, à l’issue de sa rencontre à Matignon avec le premier ministre et plusieurs membres du gouvernement. Le député du Gard a souligné la nécessité d’avancer pas à pas, dans une perspective de long terme et en soupesant les impacts de la réforme en cours. Toutes les difficultés ne seront pas résolues « en un claquement de doigt », a prévenu Mme Bulteau. Les deux parlementaires ont précisé que les hypothèses d’un rattachement du RSI au régime général de la Sécurité sociale ou à la Mutualité sociale agricole seraient étudiées, tout en rappelant que les indépendants étaient attachés à la préservation du système dans sa « configuration actuelle ».Lire aussi :Le plan Valls pour amadouer les PMEBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin L’époque est à la multiplication des trophées et palmarès en tout genre. Ainsi le Prix mondial de l’entrepreneur de l’année 2015, décerné par le cabinet d’audit EY (ex-Ernst & Young). S’il n’est pas d’une importance capitale, ce prix permet toutefois de braquer les projecteurs sur des parcours singuliers. Comme celui de Mohed Altrad, Français d’origine syrienne, distingué par une récompense décernée à un Indien en 2014 et à un Américain l’année précédente.Le parcours de M. Altrad, auquel Le Monde avait consacré une page entière le 12 février 2013, illustre combien il est possible en France de construire des réussites professionnelles et entrepreneuriales en partant de zéro. Derrière la lancinante complainte sur les terribles conditions que l’Hexagone imposerait aux entrepreneurs, sur ce pays étouffoir qui n’aimerait pas la réussite, son histoire vient témoigner d’une réalité différente. Et elle n’est pas unique.Le sexagénaire est né dans une famille de Bédouins, « les Arabes des Arabes » comme il le dit. Arrivé en France au seuil de ses 20 ans, il devient ingénieur et passe par des groupes comme Alcatel ou Thomson avant de revenir dans sa ville d’accueil, Montpellier, où il rachète, en 1985, une petite affaire d’échafaudages en faillite. Une société qu’il va diversifier dans les bétonnières et développer par de multiples acquisitions.Ses « emplettes » le feront sortir des frontières du Languedoc-Roussillon, puis de France. Jusqu’à cette opération signée en mars, la plus grosse de son histoire. En avalant le néerlandais Hertel, le groupe Altrad va doubler de taille et peser 1,6 milliard d’euros de chiffre d’affaires et employer 17 000 salariés.Atours ostentatoiresC’est un cabinet anglo-saxon qui vient saluer cette réussite à l’américaine. Il est triste de devoir dire « à l’américaine » dès qu’il s’agit d’un self-made-man, comme on dit en bon français. Il est vrai que, dans notre vieux pays, les héritiers ont toujours un sacré avantage dans le monde de l’entreprise comme ailleurs, et que l’ascenseur social semble grippé. Mais, la réussite entrepreneuriale n’est plus l’apanage d’une caste.M. Altrad, diplômé mais immigré, n’a pas eu de tapis rouge déroulé pour ses premières années d’entrepreneur. Peu l’ont. C’est à son talent et à sa ténacité qu’il doit d’être à la tête de ce petit empire et de cette grande fortune.Devenu un personnage public avec tous les atours ostentatoires de la réussite (villa de luxe, voitures de sport, etc.), il est désormais connu du monde du sport puisqu’il a racheté en 2011 le club Montpellier Hérault Rugby. Un univers où la logique est parfois bien différente de celle de l’entreprise…Ce qui compte est que son groupe a acquis une taille et une dynamique qui lui assurent aujourd’hui une pérennité. Bravo M. Altrad !Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier C’est loin d’être l’euphorie, mais c’est déjà un mieux. Une petite entreprise française sur trois envisage d’augmenter ses investissements cette année par rapport à 2014, selon le baromètre publié, mardi 9 juin, par le spécialiste de l’assurance-crédit Euler-Hermès.Réalisée tous les deux ans auprès de 800 patrons de PME et d’ETI, l’étude montre une amélioration par rapport à la précédente édition de 2013, où seuls 20 % des patrons envisageaient d’investir davantage.Cependant, le type d’investissement prévu dessine un panorama mitigé. Si 80 % des entreprises interrogées prévoient de continuer à investir cette année, seule une PME sur deux parmi ces dernières envisage de le faire de façon « offensive », c’est-à-dire pour augmenter ses capacités de production, lancer une nouvelle activité ou faire de la recherche et développement.L’autre moitié ne prévoit que des investissements « défensifs », comme par exemple le renouvellement de capacité de production, parce qu’elles n’ont plus le choix de faire autrement.Le problème de la demande« Les entreprises françaises sont prêtes pour le retournement de conjoncture, même si la question de la demande est toujours aussi complexe », indique Frédéric Andrès, économiste France chez Euler Hermes.Lire aussi :Thuasne investit et embauche en FranceDe fait, le baromètre souligne aussi que la demande reste le problème majeur pour les deux tiers des répondants : 46 % des entreprises interrogées identifient la pression sur les prix comme le risque principal pour leurs marges, soit deux fois plus qu’en 2013. Le manque d’activité arrive en deuxième position, avec 23 % des sondés. « Le coût des matières premières ou de la main-d’œuvre est passé au second plan en deux ans, de même que les coûts de financement ou la pression fiscale », souligne M. Andrès.En revanche, depuis 2013, la visibilité des chefs d’entreprise sur leur carnet de commandes s’est nettement dégradée : 76 % des entreprises déclarent avoir moins de six mois de visibilité, contre 58 % dans le baromètre précédent.Un « déficit » de 83 millions d’eurosAu final, Euler Hermès chiffre à 83 millions d’euros le déficit d’investissement des entreprises françaises. Le total de ces dépenses s’élèvera en fait à 260 millions d’euros pour 2015. Ce manque est calculé en extrapolant la tendance qui avait prévalu entre 2000 et 2008, où les investissements augmentaient de 1 % par trimestre.« Depuis 2011 et le choc d’austérité qu’ont connu les économies de la zone euro, l’investissement des entreprises est quasiment à l’arrêt (+ 0,4 % en moyenne par trimestre). Cela a été particulièrement marqué au second semestre 2014, alors que les pressions désinflationnistes jouaient à plein », détaille M. Andrès.Selon lui, « si ce déficit d’investissement va perdurer, on sent désormais les conditions d’une reprise pérenne mais lente. »Lire aussi :Les ambiguïtés de la reprise françaiseAugmentation de l’investissementLes économistes d’Euler Hermes se disent donc relativement optimistes à moyen terme. Après un deuxième semestre 2014 inquiétant pour l’investissement des entreprises (+ 0 %), celui-ci augmenterait de 1 % cette année, pour accélérer à + 2,6 % en 2016.« Le rebond de la consommation des ménages depuis l’automne dernier, couplé aux effets positifs de la baisse de l’euro, du pétrole et des taux, et à la bonne tenue du financement des entreprises (liquidités abondantes, hausse des marchés actions) nous rend optimistes pour la suite de l’année. Le chiffre d’affaires des entreprises industrielles devrait augmenter de 2 % cette année. Nous prévoyons une accélération de l’investissement au second semestre 2015, qui se fera sentir à plein début 2016 », veut croire M. Andrès.Lire aussi :Le recul de l’euro, bouffée d’oxygène pour les exportations françaisesAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicole Vulser Les suites judiciaires de la tragédie du Rana Plaza, en avril 2013 – l’accident industriel le plus meurtrier qui se soit jamais produit au Bangladesh (1 135 morts), causé par l’effondrement de cet immeuble sur des ateliers de confection –, ne sont pas terminées .Trois associations – Sherpa, Peuples solidaires et Collectif éthique sur l’étiquette – ont annoncé qu’elles comptaient se constituer partie civile dans le cadre de la plainte pour pratiques commerciales trompeuses qu’elles avaient déjà déposée contre Auchan en avril 2014. Le dépôt officiel de cette plainte est prévu mercredi matin 10 juin au tribunal de grande instance de Lille.« Nous souhaitons qu’avec cette procédure de constitution de partie civile soit désigné un magistrat chargé de l’instruction de ce dossier », a expliqué au  Monde l’avocat des associations, Me Eric Moutet. Par ailleurs cela permettra aussi qu’une commission rogatoire internationale soit mise en place. »Une première plainte classée sans suiteSelon les associations, « la communication d’Auchan sur ses engagements éthiques est de nature à tromper le consommateur ». Elles mettent en avant le fait que l’enseigne se positionne comme « discounter responsable » alors que des étiquettes de sa marque de textile, In Extenso, avaient été trouvées dans les décombres du Rana Plaza.Le parquet avait classé sans suite la première plainte en janvier, le caractère trompeur n’ayant pas pu être caractérisé par les enquêteurs.Les associations ne baissent pas la garde et affirment que « les constats qu’elles ont effectués au Bangladesh montrent que les violations des droits humains au travail persistent dans les usines d’Auchan, et sont loin d’être le fait unique d’une sous-traitance qui aurait été dissimulée par l’un de ses fournisseurs. »Par ailleurs, le rapport d’enquête s’est limité à une audition de responsables d’Auchan en France alors qu’une partie des faits dénoncés a eu lieu au Bangladesh, regrettent les associations.Auchan ne commente pas la nouvelle plainte qui n’est pas encore déposée. Son porte-parole rappelle que le groupe de distribution a engagé de nombreuses actions pour améliorer le sort des travailleurs du textile dans ce pays.L’enseigne a notamment signé l’accord sur le renforcement de la sécurité des usines textiles au Bangladesh, lancé un plan de lutte contre la sous-traitance opaque, créé une fondation à vocation sociale et médicale dans ce pays et contribué, en août 2014, à hauteur de 1,5 million de dollars (1,33 million d’euros) à l’indemnisation des victimes du Rana Plaza.Lire aussi :H&M veut distinguer les donneurs d’ordre vertueuxDepuis lundi 8 juin, le fonds d’indemnisation des victimes du Rana Plaza a enfin atteint la somme des 30 millions de dollars.« Tous les paiements en attente peuvent être soldés », a indiqué, lundi, l’Organisation internationale du travail (OIT), l’agence de l’ONU qui préside le Comité de coordination du Rana Plaza, créé en octobre 2013.Ce comité, qui représente les acteurs concernés du secteur, avait calculé que 30 millions de dollars étaient nécessaires pour garantir que les familles des 1 100 ouvriers tués et des 1 500 blessés dans l’effondrement du complexe industriel de Dacca en avril 2013, reçoivent une indemnité juste et équitable selon les conventions de l’OIT.Il a fallu plus de deux ans pour rassembler une somme pourtant infime au regard des milliards d’euros que représentent les bénéfices cumulés de l’industrie du textile.C’est l’une des rares bonnes nouvelles dans ce dossier qui avait dévoilé au monde entier les pratiques des marques occidentales de mode, capables de faire travailler des ouvriers dans des conditions déplorables et pour des salaires misérables.Lire aussi :Le « devoir de vigilance » inquiète les entreprisesNicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard Une pyramide de sacs de blé. La photo illustre le nouveau rapport sur les prix alimentaires mondiaux publiés, jeudi 4 juin, par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Les fructueuses récoltes de céréales ont entraîné, en effet, un nouveau repli de cet indice. Il s’établit à 166,8 points, soit un retrait de 1,4 % par rapport à avril. Plus spectaculaire, sur un an, la chute cumulée atteint 20,7 %. Un véritable retour sur terre pour cet indicateur, boussole des prix de l’alimentation sur la planète. Il revient à des niveaux qu’il n’avait pas connus depuis six ans.La FAO met dans le même panier à commissions céréales, lait, viande mais aussi huile ou sucre pour évaluer les prix de ces produits considérés comme la base de l’alimentation des Terriens. Les producteurs de fruits et de légumes font un peu grise mine en constatant que carottes, navets ou pommes ne sont pas au menu de la FAO. Mais ils savent qu’il leur faudra encore faire du lobbying pour être reconnus face aux grandes filières agricoles. Sachant qu’ils cherchent du côté des autorités de santé publique, soucieuses de lutter contre l’obésité, un soutien de poids pour s’inviter dans l’assiette.Ce sont les céréales qui ont, une fois de plus, fait baisser l’indice en mai. Leur cours a encore reculé de 3,8 % sur cette période. Et pour cause. Les greniers sont toujours rebondis et vu l’état des cultures, la FAO a révisé à la hausse ses prévisions de récolte pour 2015.L’organisation estime que le blé sera plus abondant en Afrique et en Amérique du Nord, et le maïs en Chine et au Mexique. Il table également sur une croissance de la production de riz.Retour d’El NiñoRésultat, la FAO anticipe désormais cette année une production mondiale de céréales de 2,524 milliards de tonnes, soit un recul de seulement 1 % par rapport au record historique atteint en 2014.Toutefois ces prévisions sont faites en excluant tout événement météorologique majeur. Or, aujourd’hui, la question du retour du phénomène climatique El Niño se pose. L’« enfant terrible du Pacifique », est à même, selon sa force, de rebattre les cartes des cours mondiaux des matières premières agricoles. Il a déjà provoqué une légère reprise des cours de l’huile de palme, qui a entraîné, selon la FAO, une hausse du prix de l’huile de 2,6 % en mai. Un léger rebond après, il est vrai, une longue glissade de 20 % en un an.En Europe, la montée subite du thermomètre est aussi suivie de près par les spéculateurs. Le mot « canicule » peut très vite enfiévrer les salles de marché, alors que les épis de blé sont déjà bien formés dans les champs.Au Brésil, c’est le rythme plus lent du broyage de la canne à sucre qui a conduit, selon la FAO, le prix du sucre à remonter de 2 % en mai. Mais la poudre blanche reste engluée dans ses stocks. En poudre ou liquide, le lait est lui aussi trop abondant. Le prix des produits laitiers s’est replié de 2,9 % en mai. Céréales, huile, sucre, lait… depuis un an la corne d’abondance déborde. L’indice de la FAO ploie sous le poids.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Voilà qui promet de gâcher un peu la « fête » du G7. Angela Merkel espérait ardemment un accord sur la Grèce afin que le sujet ne vienne pas encombrer les discussions et les esprits des grands de ce monde qu’elle reçoit ce week-end en Bavière. Il n’en sera rien. Dans un discours offensif devant son Parlement, vendredi 5 juin, le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a formellement rejeté la proposition finale d’accord des créanciers du pays, remise en main propre deux jours plus tôt à Bruxelles, qui s’apparentait trop à un plan d’austérité supplémentaire pour le pays.Lire aussi :Grèce : Tsipras veut le retrait du plan « absurde » de ses créanciersDe plus, selon nos informations, des dissensions importantes demeurent entre le FMI et les créanciers européens, notamment sur la question de la dette grecque, alors qu’ils semblaient pourtant avoir trouvé une position commune, à la suite de la forte impulsion politique donnée par le président François Hollande et la chancelière Angela Merkel, à Berlin, le 1er juin. Les deux dirigeants suivent désormais les négociations grecques au jour le jour, voulant absolument éviter un défaut de paiement d’Athènes, aux conséquences politiques, voire géopolitiques, incalculables.Une situation politique très délicateVendredi 5 juin au soir, devant la Vouli (le Parlement), Alexis Tsipras a affirmé qu’il n’acceptait pas en l’état « les propositions absurdes » des créanciers et dénoncé le manque « d’éthique » de la stratégie d’étranglement financière choisie, selon lui, par les responsables européens pour pousser la Grèce à un compromis n’ayant rien d’un « accord d’intérêt mutuel » mais traduisant « une volonté d’humilier et de faire plier un peuple ». Il a tenté d’inviter les partis d’opposition à l’unité nationale, mais a suscité de virulentes critiques du parti conservateur et du parti de centre gauche To Potami, dont le président, Stavros Theodorakis, a dénoncé dans l’hémicycle « la stratégie de négociation » du gouvernement.Lire aussi :« Syriza fait partie de l’ancien système politique »Le premier ministre, porté au pouvoir en janvier sur la promesse d’en finir avec les « diktats » de Bruxelles, se trouve dans une situation politique particulièrement délicate. Il est pris en étau entre des créanciers peu disposés au compromis et une majorité parlementaire réclamant désormais ouvertement la rupture avec Bruxelles.Le « draft » de Bruxelles conditionne de fait le versement des 7,2 milliards d’euros restant dans le deuxième plan d’aide à la Grèce à une réforme des retraites (avec baisse des pensions) et à une hausse de la TVA, notamment pour l’électricité. Deux mesures inacceptables, a martelé M. Tsipras, vendredi soir. En revanche, la proposition des créanciers donne davantage de marge de manœuvre budgétaire à Athènes, au moins pour les trois prochaines années, fixant un objectif de surplus primaire (avant paiement des dettes) d’environ 1 % en 2015 (contre un objectif initial de 3,5 %). Sur ce point, selon nos informations, il y a désormais quasi-consensus entre la Grèce et ses créanciers.Le FMI campe sur ses positionsA ce stade, étant donné les déclarations de Tsipras, difficile d’envisager un accord final si les créanciers n’amendent pas un peu leur « draft ». Encore faudrait-il qu’ils s’entendent. Or les discussions sont vives, ces derniers jours, entre le FMI et la Commission européenne. Cette dernière continue à accuser l’organisation internationale de ne pas vouloir céder d’un pouce sur les retraites et la hausse de la TVA, et de pas prendre assez en compte la difficulté, voire l’impossibilité politique pour Tsipras de « vendre » de pareilles mesures à Athènes.Lire aussi :Grèce : le FMI hausse à nouveau le tonDe son côté, le Fonds se défend d’être trop rigide, mais prévient la Commission et le reste des pays de la zone euro, tous créanciers de la Grèce : si les réformes de structure exigées d’Athènes ne sont pas assez ambitieuses et radicales, le pays ne pourra pas rembourser son énorme dette (180 % du PIB, 320 milliards d’euros) au rythme auquel ils l’espèrent. Le FMI plaide aussi pour que l’accord final comporte un engagement très clair des créanciers d’ouvrir une renégociation de la dette, alors qu’à Berlin on préférerait reporter cette question à une négociation ultérieure, dans les mois qui viennent… Sur ce point, le Fonds rejoint le gouvernement Tsipras, qui insiste beaucoup, ces derniers jours, pour que l’accord aborde la question de la viabilité de la dette.Les plus optimistes espèrent encore un accord final entériné par un Eurogroupe avant la mi-juin, afin qu’Athènes puisse recevoir des premières tranches de prêt avant la fin du mois de juin. Peut-être faudra t-il une nouvelle impulsion politique pour débloquer les dernières tensions ? Le G7, dimanche 7 et lundi 8 juin, en sera peut-être l’occasion.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi (Propos recueillis par) Evelyne Platnic Cohen a fondé en 2009 Booster Academy, un centre d’entraînement intensif à la vente. Depuis quelques mois, le développement passe à la vitesse supérieure et le concept se duplique dans un grand nombre de villes de France. Le changement d’échelle en franchise représente une nouvelle étape dans la vie d’une entreprise, qui ne va pas sans réflexion : Quelles actions mettre en place? Quels axes d’accompagnement concevoir pour assurer la cohésion et la formation continue du réseau?6 heures 30 – 8 heures. Deuxième jour de la semaine, le réveil sonne toujours à la même heure. Ce matin, je n’ai pas beaucoup de temps à m’accorder, car ma journée sera en partie prise par l’événement de la soirée : la remise des prix du Moovjee, prix pour lequel je suis, cette année encore, membre du jury et mentor pour de jeunes start-up. Je rencontre d’ailleurs de jeunes mentorés Captain Contrat dans deux heures.Bon, cela mérite un minimum de préparation alors hop, je me concentre sur ma rencontre avec les fondateurs de l’entreprise : une liste de questions sur le fonctionnement d’une vente, ou sur le référencement, sur les fonctions qu’ils occupent dans l’entreprise…Lire aussi :24 heures à la tête d’une PME avec Evelyne Platnic Cohen : ouvrir des centres franchisés (1/3)8 – 10 heures. Il est capital d’échanger entre entrepreneurs. Quand j’ai voulu développer mon entreprise, je suis allée voir des entreprises déjà établies, pour apprendre et comprendre comment y parvenir. De nos jours, il devrait être impossible, lorsqu’on monte une entreprise, de ne pas se servir du mentorat. Il faut utiliser cette opportunité et ce, peu importe le stade de développement de son projet. Notre relation fonctionne bien, car nous avons les mêmes attentes. Durant ces deux heures, nous regardons leur stratégie de développement. A mon sens, le mentoré ne doit pas attendre du mentor des conseils trop opérationnels. Il reste le dirigeant de son entreprise ! J’interviens surtout sur des questions de positionnement, de segment business, de gestion du temps.De mon côté, je repars avec une énergie supplémentaire.Echanger avec de jeunes entrepreneurs plein d’imagination et de rêves redonne du sens à mon vécu d’entrepreneur.De 10 à 12 heures. De retour au siège, je me prépare un thé et me consacre sur le dossier d’un nouveau client qui attend une proposition de formation pour ses équipes commerciales; avec mon équipe, nous établissons une proposition personnalisée à son secteur : la cosmétique. Leur volonté est de monter une école de vente pour les nouveaux, mais aussi pour les plus expérimentés.Lors de notre premier entretien, ils avaient apprécié le fait que nous allions analyser via leur management le niveau de chaque collaborateur et proposer à chacun de façon presque individualisé un parcours d’entraînement à la vente.Une fois terminé, je me prépare pour mon déjeuner qui a lieu de l’autre côté de Paris, dans le 15ème arrondissement. Vu l’heure, je choisis de faire appel à une mototaxi. Je les utilise régulièrement au vu de mon planning chargé. Je gagne un temps non négligeable.12 – 14 heures. Arrivée à l’heure, je salue mon convive, le représentant parisien de la fédération des dirigeants commerciaux de France (DCF). Le but de ce déjeuner est de dégager des axes d’actions pour la promotion et le développement de la culture commerciale en France. Car, bien que le monde de l’entreprise ait changé de visage, la fonction commerciale constitue une espèce à part dans le monde de l’entreprise et est souvent pointée du doigt. Or en impliquant les vendeurs dans les processus de création et de décision, de nombreux projets déficitaires pourraient être ajustés à la réalité du marché et devenir des moteurs de croissance exceptionnels.Promouvoir la culture commerciale, c’est donc aider la France à conquérir de nouveaux marchés, à valoriser son savoir-faire, à limiter la fuitedes talents potentiels en créant de véritables opportunités de carrière, à favoriser considérablement la croissance et à accélérer l’adaptation des entreprises dans un monde en mutation constante.14– 18 heures. Sur les coups de 14 heures, on se quitte avec une feuille de route plutôt claire concernant les prochaines actions à mettre en place. Je pensais rentrer au bureau pour assister à une réunion axée communication, lorsque je reçois le coup de fil d’un des clients les plus importants. Je préviens mes collaborateurs que je ne pourrai pas participer à leur réunion et je demande à ma directrice de la communication et du marketing de me faire un rapport. Je prends un taxi et rejoins mon client. Nous sommes en short liste et cette invitation de dernière minute devrait être un bon signe, à moins qu’ils n’osent pas me dire par téléphone que nous ne sommes pas retenus…Sur la route, j’appréhende le contexte. Je prépare tous les cas possibles avant le rendez-vous. Quand j’arrive devant mon client, je suis à l’écoute. J’aborde mon entretien sereinement et cela me rend plus efficace. Je laisse ainsi mon client s’exprimer sans l’interrompre. Bonne nouvelle, il nous fait confiance pour les trois prochaines années. Il s’agit d’une grosse chaîne de magasins qui met en place son centre d’entraînement à la vente. On commence par un groupe pilote sur douze magasins dans les trois mois.De 18 heures 30 à 22 heures 30. J’arrive assez tôt à la remise des prix du Moovjee. L’esprit de cette soirée est de récompenser la démarche de jeunes créateurs qui ont osé le pari de la création d’entreprises. Cette année, le jury du concours, dont je fais partie, a décidé de récompenser une start-up audacieuse Jimini’s qui propose une gamme d’insectes comestibles assaisonnés et prêts à manger pour l’apéritif. J’ai choisi de voter pour cette start-up au positionnement commercial intéressant et de récompenser le pari stratégique pris. Une fois la remise des prix terminée, j’échange avec plusieurs personnalités présentes.Mes collaborateurs me font souvent remarquer que je jouis d’un réseau impressionnant et que celui-ci semble me rendre service en permanence. C’est vrai, mais pour y arriver je me suis investie dans une dizaine de clubs depuis dix ans.Aujourd’hui pour rien au monde je ne me passerais de mes réseaux physiques.Je n’ai rien contre les contacts sur le web qui ont aussi leur utilité, mais ils ne remplaceront jamais une franche poignée de main, une écoute sincère, un sourire complice…Depuis que je suis chef d’entreprise, j’en ai fait une véritable stratégie. Après une soirée dense et remplie, il est temps de rentrer… et dormir.Suite de ce témoignage vendredi 5 juin sur lemonde.fr/emploiMargherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Pierre Jullien Un constat d’abord : la France affichait en 2010 le taux de syndicalisation le plus faible de l’OCDE, à l’exception de la Turquie, ce qui n’empêche pas notre pays de bénéficier d’un taux de couverture des accords collectifs de 98 % en 2012… et conduit les auteurs de Dialogue social et performance économique à considérer que ce dernier « constitue un indicateur de l’intensité du dialogue social plus fiable que le taux d’adhésion aux syndicats ». Double effet : cette faible qualité des relations sociales – corroborée par l’International Social Survey Programm selon lequel « la France est la plus mal classée pour ce qui concerne les relations entre employeurs et employés » - entraîne une « substitution de l’Etat » aux partenaires sociaux et fait obstacle aux réformes, déplorent les deux économistes.Améliorer l’informelIls rejoignent ainsi les analyses de leurs confrères Philippe Aghion, Yann Algan, Pierre Cahuc, Olivier Blanchard et Thomas Philippon qui, rappelant que « les pays où la qualité du dialogue social est plus faible connaissent des taux de chômage plus élevés », souhaitent « des évolutions substantielles de notre système de relations sociales ».Comment ? En renforçant la représentativité syndicale moyennant des contreparties, en améliorant le dialogue social informel, en développant le droit conventionnel contre le « droit réglementaire rigide » qui caractérise l’intervention de l’Etat, et en accroissant la participation des salariés aux conseils d’administration.Dialogue social et performance économique, par Marc Ferracci et Florian Guyot. Les Presses Sciences Po, coll. « Sécuriser l’emploi », 122 pages, 6 euros.Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Le drame du vol Germanwings est encore dans tous les esprits : fin mars, un des copilotes de cette compagnie a précipité son appareil au sol entrainant dans son suicide 149 passagers. Ce salarié, qui traversait une phase de dépression, avait caché à son employeur qu'il était en arrêt maladie le jour du drame. Il n’aurait donc pas dû piloter ce jour là.Cet événement dramatique démontre qu’une situation personnelle peut interférer avec le champ professionnel, et provoquer des dommages humains, sociaux et environnementaux considérables ! L’entreprise peut-elle prévenir de tels événements en contrôlant l’état de santé de ses salariés ?Lire aussi :Peut-on modifier l’organisation du travail lorsque le salarié travaille à domicile ?L’état de santé est une notion appartenant à la sphère personnelle du salarié. A ce titre, elle est protégée tout au long de la vie du contrat de travail, et les personnes informées de la santé du salarié, en raison de leurs fonctions, sont tenues au secret professionnel.L'employeur ne peut exiger du salarié qu'il lui communique des informations sur son état de santé ou son état de grossesse, que ce soit au moment de l'embauche ou pendant l'exécution du contrat de travail.Secret médicalSelon les principes édictés par l'article L 1221-6 du code du travail, les informations demandées à un candidat ne peuvent avoir comme finalité que d'apprécier sa capacité à occuper l'emploi proposé et doivent avoir un lien direct et nécessaire avec cet emploi.Lire aussi :Crash : le copilote a dissimulé un arrêt-maladieDans ce contexte, la jurisprudence a précisé que les renseignements relatifs à l'état de santé du candidat à un emploi ne peuvent être confiés qu'au médecin du travail chargé de l'examen médical d'embauche (Cass. soc. 21 septembre 2005 n° 03-44.855 FS-PBI).L’appréciation de l'aptitude médicale d'un salarié à occuper son poste de travail relève de la seule compétence du médecin du travail. Et lorsqu’il s’agit de postuler aux fonctions de pilote de ligne, ou à un poste soumis à une surveillance médicale renforcée, les salariés bénéficient de cet examen avant leur embauche (R.4624-10 du code du travail).Toutes les informations recueillies par le médecin du travail au cours des différentes visites médicales passées par un salarié au cours de la relation contractuelle sont couvertes par le secret professionnel. Le dossier médical d'un salarié, lui-même couvert par le secret médical, ne peut en aucun cas être communiqué à son employeur (Cass. soc. 10 juillet 2002 n° 00-40.209 FS-P).Tout ce que le médecin peut dire à l’employeur, c’est si la personne est apte ou inapte à remplir l’emploi envisagé, mais il ne peut pas dire pourquoi. Il lui appartient, en conséquence, de se montrer prudent dans la rédaction des déclarations et avis qu'il est amené à élaborer à l'intention de l'employeur. Le médecin qui violerait le secret médical, commettrait un délit passible d’une peine d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende (article 226-13 du Code pénal).Que peut faire l’employeur ?En vertu du principe général posé à l’article L 1132-1 du Code du travail, l’employeur ne peut prendre en considération l’état de santé du salarié pour arrêter ses décisions en matière d’évolution de carrière, de procédure disciplinaire ou de rupture du contrat. Mais pour autant, l’employeur ne peut pas rester indifférent à l’état de santé de son salarié.D’une part, il supporte l’obligation d’adapter le travail à l’homme, d’autre part, il supporte une obligation générale de sécurité. Aussi, confronté à un état de détresse psychologique, à un état d’ébriété au travail ou à une conduite addictive, toute inaction pourrait lui être reprochée puisqu’ils sont susceptibles de constituer des facteurs de risques professionnels.Lire aussi :Crash de Germanwings : hommage et questions autour du secret médicalDans le cadre général d’une politique de prévention, l’employeur peut demander un examen par le médecin du travail indépendamment des examens périodiques (R.4624-17 du code du travail), il peut également mettre en œuvre des mesures de contrôles dans des conditions strictes, prévues au règlement intérieur, respectant le principe de proportionnalité et de nécessité, tout en permettant une contestation (en matière de contrôle d’alcoolémie Cass. soc. 31 mars 2015 n°13-25436 FS-PB).Mais, au final, l’employeur se trouve placé dans une situation d’injonction paradoxale. Il supporte une obligation générale de préservation de la santé de ses salariés, il doit tenir compte de l’état physique et mental de son salarié, lorsqu’il s’agit de rechercher un poste de reclassement ou d’adapter le poste aux capacités de l’intéressé, mais il ne doit rien savoir de l’état de santé de son salarié. Efficacité ou protection de la vie personnelle du salarié ; tel est l’éternel dilemme !Bruno Fieschi, avocat associé (www.flichygrange.com)Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) 05.06.2015 à 16h35 • Mis à jour le05.06.2015 à 16h50 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) La filiale suisse de HSBC Private Banking tente de négocier une transaction avec la justice belge, comme elle l’a fait en Suisse, où elle a décroché un accord avec le procureur général de Genève et accepté une « contribution volontaire » de 40 millions de francs suisses (38 millions d’euros) pour éviter un long procès.Lire aussi :HSBC paye cher pour s’épargner un procès en SuisseEn Belgique, le parquet de Bruxelles devrait rencontrer les avocats de la banque dans les semaines à venir, indiquaient vendredi 5 juin au matin deux quotidiens économiques, De Tijd et L’Echo.Quelque 3 000 Belges fortunés possédaient 4 616 comptes chez HSBC, pour un total de 5,54 milliards d’euros, comme l’avait révélé, en février, l’enquête de l’International Consortium for Investigative Journalism (ICIJ, ou Consortium international pour le journalisme d’investigation, dont fait partie Le Monde). Ils bénéficiaient, comme de nombreux autres clients, des mécanismes de fraude et de blanchiment à grande échelle mis au point par la filiale helvétique.540 millions d’eurosLa banque tente désormais d’obtenir un règlement à l’amiable qui éviterait les poursuites en échange du versement d’une importante somme d’argent. Ni le ministère public ni les avocats ne font de commentaires à ce stade.Parallèlement, les autorités belges ont lancé, en novembre 2014, des poursuites contre les citoyens belges qui ont éludé l’impôt. Les services fiscaux leur ont déjà réclamé 540 millions d’euros et un juge d’instruction a notamment retenu les charges de fraude grave organisée, de blanchiment d’argent et de participation à une organisation criminelle. Le directeur juridique de la banque aurait admis une partie de ces accusations.HSBC a toutefois remporté une manche en Belgique, après avoir contesté l’exploitation des données, issues d’un dossier dérobé, ce qui, selon elle, viole le droit à un procès équitable. Une instance, la chambre des mises en accusation, avait estimé que les informations étaient bel et bien utilisables mais la Cour de cassation a conclu, la semaine dernière, que ce tribunal n’avait pas suffisamment motivé son arrêt. Le débat reprendra à l’automne.En Suisse, le ministère public a estimé qu’il serait difficile de mettre en évidence des actes de blanchiment international, de nombreux comptes d’anciens clients ayant été clôturés. Et HSBC a accepté le versement d’autres montants pour « les actes illégaux commis en son sein par le passé », ont ajouté les magistrats.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nathalie Cheysson-Kaplan Un des décrets les plus attendus de la loi sur logement, dite loi Alur, promulguée en mars 2014, vient enfin d’être publié au Journal officiel. Il s’agit de celui définissant les règles des contrats type de location et de colocation. Objectif de la loi : sécuriser les relations entre locataires et bailleurs.S’agissant des colocations, ce nouveau document ne concerne que celles donnant lieu à la signature d’un bail unique entre le propriétaire et les différents colocataires. Pour les colocations à baux multiples (chaque locataire signe un bail avec le propriétaire), il faudra (encore) attendre la publication d’un autre décret.Lire aussi :Logement : la loi Alur tarde à être mise en applicationCes nouveaux contrats de location devront être utilisés à partir du 1er août prochain. Ils reprennent les clauses obligatoires déjà imposées par la législation, tout en y ajoutant les nouvelles mentions résultant de la loi Alur, comme :- le montant du dernier loyer payé par le précédent locataire, s’il a quitté le logement moins de 18 mois avant la signature du bail ;- dans les zones d’encadrement des loyers, les modalités de fixation du loyer avec le montant du loyer de référence, celui du loyer de référence majoré correspondant à la catégorie de logement, ainsi que le complément de loyer s’il est appliqué ;- le montant et la description des travaux effectués depuis le départ du précédent locataire ;- la liste des équipements d’accès aux technologies de l’information : modalités de réception de la télévision dans l’immeuble, du raccordement à Internet…Notice d’informationLe propriétaire devra aussi joindre à ce contrat une notice d’information. Celle-ci rappellera les principaux droits et obligations des locataires et des bailleurs ainsi que les moyens possibles pour régler d’éventuels litiges. Le contenu de cette annexe vient aussi d’être précisé par un arrêté publié au Journal officiel. Vu la longueur du texte, il y a fort à parier que peu de locataires se donneront la peine de le lire in extenso avant de signer !Par ailleurs, bailleurs et locataires peuvent prévoir des clauses particulières qui ne figurent pas dans les modèles types dès lors qu’elles ne sont pas contraires à la réglementation en vigueur.Suite à la publication de ce décret, la ministre du logement, Sylvia Pinel, a rappelé que quatre autres mesures de la loi Alur doivent encore être précisées : le modèle type d’état des lieux ; la liste exhaustive des pièces justificatives qui pourront être réclamées au candidat locataire et à sa caution (cette liste se substituera à la liste actuelle des pièces qu’il est interdit de réclamer) ; la liste des meubles que doit nécessairement comporter un logement loué meublé ; la fourniture des diagnostics techniques de sécurité. Les décrets sont attendus au second semestre de 2015.Lire aussi : Location : quels justificatifs peut demander un bailleur ?Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Alain Salles De passage à Paris, le président du nouveau parti grec To Potami (« la rivière », centre), Stavros Theodorakis, brosse un bilan critique des premiers mois du gouvernement grec. Alors que le premier ministre Alexis Tsipras doit s’adresser vendredi au Parlement après un nouvel échec des négociations avec Bruxelles, M. Theodorakis n’exclut pas de participer à un gouvernement plus réformiste.Quel bilan faites-vous des premiers mois du gouvernement d’Alexis Tsipras ?Je voudrais être optimiste, mais je ne peux pas. Je ne crois pas que le gouvernement grec soit prêt à faire des réformes. Ils sont proeuropéens en Europe, mais populistes en Grèce. Syriza appartient à cet ancien système politique où les partis croient qu’ils peuvent s’en sortir avec des promesses. Alexis Tsipras s’inscrit dans cette tradition qui est un drame pour notre pays.Que reprochez-vous au gouvernement ?Le premier ministre dit des choses avec lesquelles nous sommes d’accord. Ce n’est pas un extrémiste, mais il ne fait rien pour changer la situation. Nous lui avons demandé, en vain, de donner la priorité à un projet de loi pour mettre fin aux rapports triangulaires entre les partis, les banques et les chaînes de télévision. Cela n’avance pas car les politiques gardent un moyen de pression sur les médias en les menaçant d’une intervention des banques pour qu’elles cessent de leur prêter de l’argent. Une telle loi ferait du bien à l’économie du pays et au journalisme. De même, nous avions demandé à ce que la loi prévoie un plafonnement qui permette aux personnes et aux entreprises d’échelonner le paiement de leurs arriérés d’impôts. Ils ne l’ont pas fait. Pourquoi les Grecs les plus riches qui doivent des dizaines de millions au fisc bénéficient-ils de ces aménagements ?Vous ne regrettez donc pas de ne pas participer à ce gouvernement ?Alexis Tsipras nous avait demandé de participer à un gouvernement qui aurait rassemblé de l’extrême droite (les Grecs indépendants) à l’extrême gauche. Je lui ai répondu que le pays avait besoin d’un gouvernement progressiste, plus large et plus ouvert, qui rassemble au-delà des partis. La plupart des ministres sont des cadres de Syriza qui ne font rien et qui passent leur temps à la télévision à expliquer ce que devraient faire les ministres français ou allemands.A quelles conditions y participeriez-vous ?S’il forme un gouvernement plus ouvert, nous sommes prêts à l’aider et à lui suggérer des noms de personnalités proeuropéennes et réformistes, à Potami et ailleurs, même au sein de Syriza. Mais il faut que ce soit une petite équipe efficace. Pour nous, les trois grandes réformes sont la justice, l’éducation et les privatisations. L’Etat pourrait conserver des parts dans les entreprises, mais les dirigeants doivent être nommés par ceux qui investissent. Tsipras dit qu’il est ouvert aux privatisations, mais la plupart de ses ministres expliquent qu’ils sont contre.Pensez-vous qu’il y aura de nouvelles élections ?Le gouvernement flirte avec l’idée de provoquer un nouveau scrutin. Ce seraient des élections qui auraient pour enjeu le retour à la drachme, l’ancienne monnaie grecque, ce qui serait une façon de jouer avec le feu. Il peut le faire s’il ne parvient pas à trouver un accord à Bruxelles. Mais s’il parvient à un accord – qu’on soutiendra au Parlement –, il risque d’être repoussé par une partie du Syriza. Un nouveau scrutin permettrait aux Grecs de valider l’accord et de repartir avec un Parlement plus rationnel. Ce pourrait être une solution. Mais je ne crois pas que Tsipras se lance dans un conflit avec les Grecs indépendants et sa gauche.Alain SallesJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Alors que le sentiment sur la solidité de l’économie américaine est entré dans une période de doute, les chiffres de l’emploi, publiés vendredi 5 juin, ont quelque peu rassuré. Le département du travail a annoncé la création de 280 000 emplois au mois de mai, un chiffre supérieur aux 220 000 attendus par les économistes.Toutefois, le taux de chômage a légèrement remonté de 0,1 point pour s’établir à 5,5 %, d’un accroissement du nombre de chercheurs d’emploi.Il s’agit d’un certain soulagement après le ralentissement économique constaté au premier trimestre au cours duquel le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,7 %.Lire aussi :La croissance américaine flanche une nouvelle foisLa Réserve fédérale ( la banque centrale, appelée communément « Fed ») estime qu’il s’agit d’un passage à vide temporaire, mais un certain nombre de statistiques sur l’évolution de la production industrielle, la consommation, le commerce extérieur ou le moral des ménages laissent craindre que le flottement ne se prolonge durant le deuxième trimestre.« Il y a plus de questions à cet instant de 2015 qu’il y en avait en 2014 à la même époque », a avoué, jeudi, Daniel Tarullo, membre du conseil des gouverneurs de la Fed, lors d’une conférence à New York. « L’économie américaine a perdu de sa dynamique », ajoutait-il.Lire aussi :L’Amérique s’interroge sur la faiblesse de la repriseDes chiffres meilleurs que prévuIl est vrai que si les chiffres du marché du travail, publiés vendredi, sont meilleurs que prévu, le rythme moyen de créations d’emploi a nettement décéléré, à 202 000 par mois contre 260 000 en 2014.Par ailleurs, les deux principaux points noirs de la situation américaine ne sont toujours pas résolus. Le taux de participation – la part de la population en âge de travailler qui occupe un emploi ou qui en recherche effectivement un – reste à ses plus bas historiques à 62,9 %, malgré une remontée de 0,1 point en mai, .Par ailleurs, la progression des salaires reste toujours aussi timide. Le salaire horaire moyen a progressé de 0,3 % par rapport à avril et de 2,3 % par rapport au même mois de 2014.Malgré cette légère amélioration, il n’y a pas de quoi parler de pression sur les employeurs, qui seraient incités à augmenter les salaires faute de ne pas pouvoir trouver la main-d’œuvre dont ils ont besoin. Signe que le marché du travail n’est pas complètement rétabliAppels à la prudence sur une hausse de tauxDans ces conditions, il semble peu probable que les chiffres de l’emploi, publiés vendredi, soient de nature à inciter la Fed à relever ses taux dès la semaine prochaine, à l’occasion de la réunion de son Comité de politique monétaire.« Je pense qu’il est très difficile de dire que l’on va normaliser les taux d’intérêt juste au moment où l’économie semble un peu plus faible », a déclaré James Bullard, le président de la Fed de Saint-Louis (Missouri).De la même façon, Lael Brainard, membre du Conseil des gouverneurs de la banque centrale, a appelé à la prudence, mardi, dans l’attente d’une « clarification de la dynamique de l’économie américaine », qui est confrontée à « des vents contraire venus de l’étranger », a-t-elle déclaré au Centre des études stratégiques et internationales (CSIS) de Washington.Lael Brainard a ajouté que, si le marché de l’emploi et l’interprétation des chiffres de l’inflation continuaient à s’améliorer, une remontée des taux pourrait être envisageable d’ici à la fin de l’année.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Yves Riesel (Cofondateur du service de musique en ligne Qobuz) L’Etat a fait peu et mal pour soutenir l’industrie du disque depuis 15 ans mais l’a assommée de missions, d’études, de tables rondes, de médiations. Il y a fort à parier que les vraies causes de la faiblesse des revenus du streaming ne seront ni décrites ni résolues par la mission de médiation confiée par la ministre de la culture Fleur Pellerin au conseiller de la Cour des Comptes Marc Schwartz.Le streaming musical illimité est une nouvelle forme de commercialisation du disque, magique et empoisonnée. Magique sur le plan de l’usage. Empoisonnée sur le plan des revenus pour beaucoup.L’arrivée prochaine d’Apple Music va montrer immédiatement que pour favoriser un modèle vertueux il faut seulement admettre que le streaming gratuit ou sans consentement à payer est une sottise ; et l’argument selon lequel il lutterait contre le piratage, un attrape-nigaud.Que le site Mediapart double ses abonnés, Mediapart ne doublera pas le coût de ses achats de marchandises. Mais en musique (ou en vidéo) le financement des périodes de gratuité appelé « freemium » déclenche l’acquisition de droits coûteux des tiers à payer, ce qui est parfaitement normal : le boulanger qui déciderait de donner son pain aurait quand même à payer la farine.Faire cesser la gratuitéLe métier des plateformes à ce jour n’a pas été la musique, mais la création de barrières financières à l’entrée du marché, pour financer la gratuité et d’interminables périodes d’essai et éliminer les gueux du métier. En France, cela a été réalisé, c’est un comble, avec le soutien du gouvernement de l’époque à l’occasion du vote de Hadopi, par distorsion de concurrence en 2010 lors de l’introduction du « bundle » [offre groupée] Orange-Deezer, sous l’égide de Christine Albanel, ministre de la culture qui pantoufle, depuis, chez Orange.Les plateformes dominantes, attachées au plus petit commun dénominateur, sont et seront toujours un obstacle dangereux à l’expression des singularités artistiques.Pour faire croître les revenus des ayants droit du streaming, les leviers d’action sont au nombre de cinq :- Faire cesser la gratuité, développer le consentement à payer. Voici la solution de bon sens pour disposer de plus d’argent à redistribuer. Le principal problème vient aujourd’hui que chaque utilisateur ne rapporte rien ou pas assez en moyenne. Rappelez-vous qu’en France, derrière les millions d’utilisateurs affichés par les services de streaming, il y a un mixte d’adresses email captées, ou d’offres reçues d’un « Telco » [compagnie de téléphone] en cadeau et non payées. La proportion de vrais abonnés au prix fort est minoritaire.Segmenter les offres- Réformer les modes de reporting et encourager une plus fine répartition de l’argent récolté. Un abonné payant 9,99 par mois qui passe ses journées à écouter exclusivement le saxophoniste Paul Dupont imagine que 100 % de sa contribution financière (après déduction des taxes, droits d’auteurs et du bénéfice de la plateforme) ira aux ayants droit et à Paul Dupont. Mais non : la contribution de notre mélomane minoritaire se trouvera noyée dans le chaudron des auditeurs bien plus innombrables des répertoires dominants, et l’argent ensuite distribué au prorata.Au siècle du Big Data, pour reconstruire le contrat moral et financier qui a toujours lié le « fan » à l’artiste, il est facile de revoir cela. Onne ne peut pas obliger l’artisan bottier à adopter le modèle économique et le mode de diffusion des chaussures André. Ayants droit : vos revenus dépendent du succès des autres !- Segmenter les offres, spécialiser, singulariser. Aucun consommateur n’est plus subtil qu’un mélomane, mais les plateformes actuelles affichent une similitude navrante. En favorisant la diversité elles créeront une pyramide de consentements à payer et augmenteront l’ARPU [Average Revenu Per User ou revenu moyen par abonné]. Cette pyramide sera actionnée par exemple par des offres basées sur la qualité de son, par les tranches de répertoires ou par des offres à options (voir plus bas).La véritable segmentation se fera par l’animation et les recommandations des services, par leur style, par leur capacité à être excellents sur tel ou tel genre musical, donc rapporter davantage aux ayants droit de telle ou telle catégorie de musique - par la relation caractéristique, enfin, qu’ils sauront créer avec leurs abonnés et leurs fournisseurs.« Téléchargement à l’acte »- Labels, ayants droit doivent oser la distribution sélective. Les contenus musicaux mis à la disposition des plateformes ont des logiques économiques différentes. Un ayant droit disposant d’un large fond de catalogue bénéficiera d’une planche à billets, légitime soit dit en passant. Ce n’est pas le cas d’un indépendant débutant.Il convient de rompre avec la religion suiviste du « tout partout » et oser la distribution sélective, ignorer l’arnaque du « gratuit qui aide la promotion », cesser de donner gratuitement sur certains ce qu’on vend ailleurs. La distribution sélective aux temps du streaming, ce n’est pas refuser le streaming mais collaborer avec les plateformes adaptées aux produits qu’on veut valoriser et à en priver les autres.Comparons avec l’audiovisuel : en aucun cas vous ne trouvez tous les nouveaux films sur Netflix ou CanalPlay. Pas davantage vous ne pouvez vous permettre, producteur de musique ou artiste, de dilapider pour des revenus minuscules vos nouveautés musicales sur une plateforme de streaming, à moins qu’elle ne vous propose une solution supplémentaire de monétisation adaptée à votre répertoire ou votre produit.- Se diriger vers des abonnements à options. Au service des répertoires en développement ou des répertoires de création, il faut, finalement, actionner le modèle de l’abonnement « incrémental » qui consiste à combiner l’abonnement généralisé à un système d’achats additionnels, qu’on appelait dans le vieux monde de iTunes « téléchargement à l’acte » et qu’il faudrait renommer « acquisition de droits définitifs », par opposition aux « droits temporaires » liés à l’abonnement.Solidarité détruiteLe modèle de demain est là : l’acquisition de « suppléments » à son abonnement, pour bénéficier de telle ou telle production, label, qualité, exclusivité, avant-première qui n’est pas incluse dans l’abonnement souscrit – et créer de la valeur supplémentaire pour les ayants droit.À considérer le potentiel du marché de la musique en ligne, la passion de ses utilisateurs, rien ne semble difficile à mettre en œuvre de ces solutions afin que le marché devienne adulte c’est-à-dire responsable vis-à-vis des ayants droit.Le streaming à ce jour a détruit le rapport économique de solidarité qui dans la musique enregistrée a toujours lié l’auditeur et le répertoire écouté. Les groupes de passionnés de musique avaient inventé bien avant l’heure le fameux crowdfounding : ils ont toujours soutenu et financé leur passion par leurs achats - en respectant un contrat implicite qui liait le producteur à son public de fans.Le producteur évaluait avant de produire le public potentiel d’un projet, et calibrait ses dépenses de production en fonction. Il y avait un rapport clair et facilement évaluable entre les moyens investis et l’espérance commerciale, qui pouvait s’évaluer au moyen d’une simple calculette sur une table de bistro. Les aléas des échecs ou des succès inattendus venaient trahir le plus souvent les prévisions, on se rattrapait de neuf échecs sur un succès.Le streaming tel qu’on le connaît aujourd’hui rend cela impossible.Yves Riesel (Cofondateur du service de musique en ligne Qobuz) 05.06.2015 à 13h04 • Mis à jour le05.06.2015 à 17h35 | Gaëlle Picut Violette Goarant, étudiante rennaise, est dépitée. En stage depuis quelques mois dans une entreprise, elle s’attendait à une gratification de 508,20 euros par mois, comme spécifié sur sa convention de stage. En avril, le compte était bon. Mais au mois de mai, elle a eu la mauvaise surprise d’apprendre qu’elle ne toucherait que 392,70 euros. « Je ne suis pas la seule dans ce cas, mes collègues de promo sont tout aussi dépités », note-t-elle.La raison ? Le mois de mai et ses quatre jours fériés ! En effet, depuis l’entrée en vigueur des décrets d’application de la réforme des stages en entreprise (loi du 30 novembre 2014), il a été décidé que la gratification des stagiaires ne serait plus mensualisée comme auparavant, mais calculée sur la base des heures réellement effectuées. « Ce n’est absolument pas dans ma convention, mais c’est totalement légal désormais », déplore Violette Goarant.« Une hécatombe »Sachant que les jours fériés (s’ils ne sont pas travaillés) ou les absences ne rentrent pas dans le décompte des jours de travail, la gratification peut varier très sensiblement d’un mois à l’autre. Ainsi, les stagiaires auront travaillé 22 jours en mars, mais seulement 17 jours en mai. « Nous sommes tributaires des jours travaillés dans le mois. Autant vous dire que mai, c’est une hécatombe », constate amèrement Violette.Pour rappel, cette gratification est obligatoire dès que le stage dépasse deux mois, soit 44 jours (à raison de 7 heures par jour), consécutifs ou non, durant la même année d’enseignement. Elle doit être au moins égale à 3,30 euros par heure depuis le 1er janvier 2015 et passera à 3,60 euros à partir du 1er septembre 2015.Ces sommes sont minimales, l’entreprise peut décider d’accorder une gratification supérieure. Elle doit aussi vérifier que la convention collective dont elle relève n’a pas fixé un montant de la gratification supérieur au montant minimum légal. L’employeur peut aussi décider de verser chaque mois la même rémunération en opérant un lissage sur la totalité des sommes dues au stagiaire à la fin du stage.Ceci n’a visiblement pas été le choix retenu par l’entreprise de notre étudiante rennaise. Et c’est ainsi que Violette a reçu légalement un virement plus faible fin mai sur son compte. Le joli mois de mai 2015 et ses 4 jours fériés n’a pas fait le bonheur de tout le monde…Gaëlle PicutJournaliste au Monde 05.06.2015 à 11h22 • Mis à jour le05.06.2015 à 12h08 | Annie Kahn Il fut un temps, pas si lointain, où traiter une personne de « robot » était insultant. On qualifiait de la sorte un chef ou un collègue sans cœur, ne manifestant aucun sentiment, ce qui ne présageait rien de bon pour la suite des relations avec l’individu concerné.Désormais, si paradoxal que cela puisse paraître, les humains préféreraient travailler avec des ordinateurs plutôt qu’avec des congénères, comme viennent de le prouver Marek Posard et Gordon Rinderknecht, deux chercheurs en sociologie de l’université du Maryland (Etats-Unis). Les résultats de leurs travaux sont publiés dans le dernier numéro de la revue Computer in Human Behavior.Leur démonstration repose sur plusieurs expériences menées avec un groupe de 114 adultes. Il leur était demandé de jouer, sur ordinateur, à un jeu de jetons classiquement utilisé en sciences humaines pour mesurer le niveau de confiance entre deux individus.Certains joueurs se voyaient confrontés, via le réseau, à des joueurs humains, leur était-il dit, d’autres à des ordinateurs. En fait, tous jouaient avec un ordinateur, mais la moitié d’entre eux pensaient donc le contraire. Il s’est avéré que les joueurs adoptaient le même comportement, qu’ils pensent jouer avec des ordinateurs ou avec des êtres humains. Leur faisant ni plus ni moins confiance.Éviter d’être jugésEn revanche, ceux qui pensaient jouer avec des ordinateurs ont, en moyenne, estimé qu’ils se sentaient plus en phase, plus impliqués dans le jeu que ceux qui pensaient jouer contre des humains.Est-ce parce que, dans la « vraie vie », les entourloupes des uns et des autres, les sautes d’humeur, les pertes de temps occasionnées par des ego surdimensionnés sont à ce point insupportables qu’il devient préférable d’interagir avec un automate évolué ?Possible. Car dans une autre étude, dont il est rendu compte dans le numéro de juin de la Harvard Business Review, Jonathan Gratch, professeur à l’université de South California, prouve que les gens se confient davantage à un robot qu’à un humain. Ils se confient, parce que parler soulage. Mais ils se confient à un robot, aussi pour éviter d’être jugés négativement ou ne pas avoir à se dévoiler devant un pair, explique M. Gratch. Faute de psychanalyste, un robot ferait donc l’affaire, pourrait-on dire, au risque de se mettre à dos toute la profession des héritiers du docteur Freud !Le robot doit néanmoins ressembler le plus possible à un humain – sans en être un, donc – pour que sa relation avec un être de chair et de sang soit la meilleure possible. Conséquence malheureuse : les humains projettent alors sur les robots les mêmes stéréotypes qu’avec les vivants. Stéréotypes de genre, en particulier.En 2006, Clifford Nass, Youngme Moon et Nancy Green, trois chercheurs de l’université Stanford, avaient déjà démontré que le seul son de la voix émis par un ordinateur suffisait à provoquer des réactions stéréotypées. Une quarantaine d’étudiants soumis à des tests d’évaluation avaient jugé les tests meilleurs quand ils étaient menés par un logiciel exprimant les résultats avec une voix masculine plutôt qu’avec une voix féminine. Ils avaient aussi estimé que des explications sur des sujets d’informatique étaient plus pertinentes lorsqu’elles étaient données par une voix masculine.Voix féminine-prénom masculinEt, à l’inverse, que la façon d’aborder des sujets mettant en jeu les sentiments était plus judicieuse lorsqu’elle était exprimée par une voix féminine. Enfin, ils avaient jugé encore plus sévèrement les évaluations menées avec une voix féminine quand celle-ci faisait preuve d’autorité, alors qu’au contraire c’était un atout pour les évaluateurs à voix masculine.Dans d’autres expériences plus récentes, menées par des chercheurs de l’université Soongsil (Corée du Sud), un robot nommé Jean, chargé d’assurer la sécurité d’un lieu, a été jugé plus fiable que son double nommé Jeanne. Tandis que d’autres études ont montré qu’il valait mieux s’appeler Jeanne quand on était un robot domestique !Cerise sur le gâteau : la valeur perçue d’un ordinateur est de 34 % plus élevée si cette machine porte un prénom masculin plutôt qu’un prénom féminin, a prouvé Marek Posard dans une autre étude, publiée en 2014 dans Computers in Human Behavior. Un écart similaire à celui observé entre les rémunérations des hommes et des femmes, à qualification et fonction équivalentes.Si ordinateurs et robots deviennent les meilleurs amis des hommes – ce qui fait frémir –, on les attend donc pour mettre leur intelligence algorithmique et rationnelle au service de la parité. Pour définir rémunérations et promotions. En bonnes copines, aussi !Annie Kahn animera le 26 septembre une table ronde sur "Robots, avenir de l'humanité" au Monde Festival :Les robots : avenir de l’humanité ? Annie KahnJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.06.2015 à 11h04 • Mis à jour le05.06.2015 à 13h48 | Anne Michel Quarante millions de francs suisses (38 millions d’euros) pour solde de tout compte. Au terme de trois mois et demi d’enquête, la justice genevoise a décidé de clore, en échange d’un gros chèque, la procédure ouverte pour « blanchiment aggravé » à l’encontre de la banque HSBC en Suisse, dans la vaste affaire de fraude fiscale SwissLeaks. Le procès est donc évité.Les poursuites contre HSBC avaient été lancées le 19 février, après que des médias internationaux, dont Le Monde, eurent révélé un vaste scandale de fraude fiscale organisée, depuis la filiale suisse du géant bancaire britannique (HSBC Private Bank Suisse), tout au long des années 2000, pour le compte d’une clientèle d’étrangers fortunés, de diamantaires, de trafiquants de drogue et de financiers d’Al-Qaida.Lire aussi :SwissLeaks : HSBC abritait l’argent du crimeD’autres procédures judiciaires restent ouvertes ailleurs, comme en France, où la maison mère de HSBC Suisse, HSBC Holdings, a été mise en examen, début avril, pour « complicité de blanchiment de fraude fiscale aggravé et complicité de démarchage illicite ». Lundi 1er juin, le parquet général de Paris a requis la confirmation du cautionnement d’un milliard d’euros imposé au groupe bancaire dans le cadre de cette enquête, dont celui-ci avait fait appel.Procédure pour blanchimentLors d’une conférence de presse, jeudi 4 juin à Genève, le procureur général, Olivier Jornot, a déclaré que la procédure pour blanchiment était « close » et que la banque avait accepté de payer une « contribution volontaire de 40 millions de francs suisses », au titre de « bénéfices indus ». « Il s’agit, a souligné M. Jornot, de la somme la plus élevée jamais encaissée par le canton de Genève dans une affaire judiciaire. »« Beaucoup de faits concernaient des anciens clients, dont les comptes étaient clôturés, il est difficile de mettre en évidence des actes de blanchiment international », a déclaré pour sa part Yves Bertossa, le premier procureur du canton. La banque « a rapidement accepté d’entrer en matière sur le versement d’un montant destiné à réparer les actes illicites commis en son sein par le passé », ont ajouté les magistrats pour justifier l’accord financier. Avant de délivrer cette mise en garde : l’argumentation de la banque, qui invoque les efforts qu’elle a faits, depuis 2008, pour corriger des défauts de contrôle de ses transactions, ne vaudra plus pour une éventuelle nouvelle affaire. « Cette excuse ne fonctionnera qu’une seule fois », a averti la justice suisse. De même, les magistrats ont pris soin de préciser que l’accord concerne la banque, et non ses anciens employés, en référence à l’ex-patron de la division Medis (Méditerranée Israël) de HSBC, Judah Elmaleh, aujourd’hui en fuite en Israël.« Bon deal »De son côté, le parquet a qualifié la transaction avec HSBC de « bon deal ». Cette somme, a-t-il précisé, est « largement supérieure à l’amende encourue par la banque tout en évitant les aléas d’une procédure longue et complexe ».Réagissant à l’accord par communiqué, la banque a renvoyé l’affaire au passé, faisant valoir que la somme versée correspondait à « une compensation aux autorités genevoises pour des défaillances organisationnelles passées ». « L’enquête a établi que ni la banque ni ses employés ne sont suspectés d’un quelconque délit criminel », explique HSBC. Qui ajoute avoir pris de nombreuses initiatives pour que ses services ne soient pas utilisés à des fins de « fraude fiscale ».Des systèmes anti-blanchiment toujours défaillantsDes pratiques appartenant au passé ? La justice américaine semble en douter. Dans un rapport publié lundi 1er juin, le département de la justice américain (DOJ) estime ainsi que la banque reste exposée à des fonds d’origine criminelle.HSBC avait été condamnée en 2012 aux Etats-Unis à 1,9 milliard de dollars d’amende (1,7 milliards d’euros), pour des faits de blanchiment de l’argent de la drogue des cartels mexicain et colombien, et d’organisations en lien avec le terrorisme. La banque s’était engagée à renforcer son dispositif anti-blanchiment tandis qu’un expert indépendant avait été nommé pour contrôler ces travaux.Or, selon cet expert, cité par le DOJ, ses systèmes anti-blanchiment demeureraient défaillants : « Le rapport de l’expert identifie des domaines dans lesquels la compréhension des signaux rouges en matière de blanchiment et de crime financier reste lacunaire, écrit le DOJ. [Il] identifie aussi des secteurs où les nouvelles règles de conformité n’ont pas encore été mises en place, y compris dans des domaines où le déficit de contrôles expose HSBC à un risque sérieux de blanchiment et de sanctions. »Lire aussi :SwissLeaks : le parquet financier requiert le renvoi en correctionnelle de HSBCAnne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Chaperon Les marchés retiennent leur souffle, les yeux rivés sur les marchés obligataires allemands. Jeudi 4 juin, après avoir subi deux journées de ventes, proches de la panique, le « Bund » – l’emprunt à 10 ans d’Etat allemand – s’est repris. « Il s’en est fallu d’un cheveu sur le 10 ans allemand, qui a frôlé le niveau symbolique des 1 % en matinée, avant de finalement refluer à 0,84 % en fin de journée », souligne une analyse d’Aurel BGC. Vendredi matin, le taux allemand de référence remontait légèrement.Mais, en attendant, les secousses violentes sur le Bund ont provoqué une onde de choc sur la planète financière, entraînant des tensions sur l’ensemble des marchés obligataires, une baisse des marchés actions et une remontée de l’euro. Et les professionnels s’attendent à des marchés très chahutés dans des prochains jours.Jeudi 4 juin, les bourses européennes avaient ainsi chuté en choeur, suivies par Wall Street. Le CAC 40 est repassé sous le seuil symbolique des 5 000 points, en perdant 0,93 %. Et il cédait 1 % à l’ouverture vendredi, les Bourses asiatiques ayant également perdu du terrain.Les marchés financiers sont en train de brûler ce qu’ils ont adoré. En avril, les investisseurs, soutenus par la politique de rachat d’actifs de la Banque centrale européenne (BCE), s’arrachaient encore le Bund, dont les taux flirtaient avec zéro. Rappelons que plus les investisseurs achètent une obligation, plus son rendement baisse et plus son prix augmente. C’est désormais l’inverse qui s’opère. Les prix dégringolent et les taux flambent.Regain de nervositéEn fait, les taux allemands ont commencé à remonter doucement depuis la mi-avril après la publication d’indicateurs, notamment montrant une remontée de l’inflation. Avec la confirmation de cette tendance, qui faisait apparaître des taux réels négatifs, conjuguée à des inquiétudes sur les discussions à rallonge autour du sauvetage de la Grèce, les gérants d’actifs sont sortis en masse de l’emprunt d’Etat allemand.Mais les tensions se sont aggravées cette semaine. « Il n’y a pas eu d’indicateur qui justifie ce regain de nervosité », s’étonne Frederik Ducrozet, économiste chez Cacib (Crédit agricole) Mardi 2 juin et mercredi 3 juin, le « Bund » a pourtant connu la plus forte baisse – ou la plus forte hausse de son rendement – sur deux séances depuis 1998. Son taux a ainsi bondi jusqu’à 0,93 % en séance. Des journées marquées par une forte volatilité, c’est-à-dire une amplitude élevée des variations durant les heures de marché.Ces secousses ont été d’autant plus fortes que Mario Draghi, le président de la BCE, généralement considéré comme le sauveur des marchés, a plutôt mis de l’huile sur le feu. Mercredi, il a en effet assuré qu’il allait falloir « s’habituer à la volatilité ».Pour les investisseurs accoutumés à décoder chaque déclaration de « super Mario », celle-ci a été prise comme le signal qu’il n’y avait rien à espérer du côté de la BCE pour calmer le jeu.« Référence »« Le mouvement de hausse enregistré récemment sur les taux souverains ne fera pas réagir la BCE. Tel est le message principal communiqué par Mario Draghi », indique ainsi une note du courtier CM-CIC. Et les ventes se sont encore accélérées. « Il y a un effet d’auto-alimentation car certains investisseurs sont obligés de vendre quand la volatilité augmente », poursuit M. Ducrozet. Cette tension subite sur le Bund a eu des répercussions massives. Les taux à 10 ans du Trésor américain se sont emballés, ainsi que les taux français, italiens ou espagnols.« Compte tenu du poids économique de l’Allemagne, de sa dominance politique en Europe et même de la localisation de la BCE à Francfort, le Bund sert de référence pour la formation de tous les prix obligataires », explique Laurent Boudoin, responsable des investissements de la société de gestion de portefeuille Amaïka. La contagion a également gagné les marchés actions, que ce soit à Wall Street ou en Europe. Pourquoi la volatilité devrait-elle s’installer ? Plus les taux sont bas, plus l’amplitude des variations est élevée, explique en substance M. Draghi.En outre, un facteur technique mais très important, les banques ont été obligées de réduire leurs stocks d’obligations pour des raisons réglementaires et, du coup, les grands gérants d’actifs peinent à rapidement trouver des acheteurs. Ce qui accentue la défiance envers le marché obligataire.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane et Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) Sous le feu de vives critiques en Israël, Stéphane Richard, le PDG d’Orange, a décidé de s’expliquer, jeudi 4 juin, sur une petite phrase qu’il a prononcée la veille et qui a mis le pays en émoi. Alors qu’il était au Caire, M. Richard avait déclaré que, s’il le pouvait, il déciderait dès « demain » le retrait d’Orange d’Israël.Le patron de l’opérateur français a tenu à rappeler que son groupe n’est pas lui-même directement présent en Israël et donc que la question de rester ou partir ne se pose pas. La question qui se pose en réalité – et c’est ce que ses propos visaient, assure M. Richard – est celle du retrait de l’usage de la marque Orange par la société Partner.Orange dispose en effet en Israël d’un accord de licence avec cet opérateur, qui, dans ce cadre, utilise la marque, en échange d’une redevance. Cet accord date toutefois de 1998, c’est-à-dire lorsque cette marque était encore la propriété du groupe chinois Hutchison, deux ans avant son rachat par France Télécom.« Le groupe Orange n’est pas actionnaire de la société Partner et n’a donc aucune influence sur la stratégie ou le développement opérationnel de celle-ci », a également expliqué la direction de l’opérateur dans un communiqué publié jeudi.« Rien à voir avec le contexte politique »« Il s’agit d’une entreprise qui utilise le nom d’Orange mais qui n’a rien à voir avec le groupe et qui n’est pas contrôlée par nous », a indiqué M. Richard au Monde, rappelant qu’aucun autre opérateur dans le monde ne dispose de l’usage de la marque Orange. Et que celle-ci est immédiatement retirée lors des cessions de filiales à un autre opérateur.« Il n’est pas dans la politique du groupe qu’un opérateur sur lequel nous n’avons aucun contrôle utilise notre marque », poursuit-il. Mais, dans le cas de Partner, l’accord d’usage de la marque court jusqu’en 2025. D’où, assure M. Richard, son propos sur le fait que, s’il le pouvait, il déciderait dès « demain » d’un retrait. De la marque donc. Et de conclure : « Tout cela n’a rien à voir avec le contexte politique. »Lire aussi :Orange évoque son retrait d’Israël, qui demande des excusesPression croissante sur OrangeM. Richard est accusé d’avoir essayé de répondre, par les mots, à la pression croissante exercée sur sa société, dans le cadre de la campagne de boycottage et d’appels aux sanctions contre le pays, en raison de la poursuite de l’occupation en Cisjordanie.Dans un rapport publié il y a quelques semaines, intitulé « Les liaisons dangereuses d’Orange dans le territoire palestinien occupé », plusieurs organisations, dont la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), la CGT et le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre solidaire), ont en effet appelé l’Etat français actionnaire à faire plier l’opérateur.Le rapport rappelait que la relation d’affaires entre Orange et Partner repose sur « un accord de licence de marque signé en 1998, renouvelé en 2011 et amendé en 2015 », permettant à Partner d’utiliser l’image d’Orange. De cette façon, Orange se rendrait complice, indirectement, de l’occupation israélienne en Cisjordanie.« L’entreprise de télécommunications israélienne Partner exerce des activités économiques et réalise des profits dans les colonies israéliennes, notait le rapport. Elle a construit et possède une centaine d’antennes sur des terres privées palestiniennes confisquées, offre ses services aux colons et à l’armée israélienne, et tire profit des restrictions à l’économie palestinienne. »Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPiotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.06.2015 à 15h44 • Mis à jour le04.06.2015 à 16h25 Aucune date n’a pour le moment été fixée, mais la privatisation totale de Royal Mail, la Poste britannique, sera bientôt effective. George Osborne, le ministre conservateur des finances, a annoncé jeudi 4 juin au Parlement que le gouvernement allait se désengager complètement de l’entreprise postale pour réduire la dette publique. Une majorité du capital de Royal Mail avait déjà été cotée à la Bourse de Londres en octobre 2013.« J’annonce aujourd’hui que le gouvernement va vendre les 30 % qui lui restent dans Royal Mail. C’est la meilleure chose à faire pour Royal Mail, ainsi que pour les entreprises et les familles qui en dépendent – et bien sûr aussi pour le contribuable », a-t-il expliqué devant les députés. Avec une action à 5,26 livres (environ 7 euros) mercredi soir, la vente pourrait rapporter jusqu’à 1,5 milliard de livres (un peu plus de 2 milliards d’euros).M. Osborne a également annoncé d’autres mesures économiques dans les ministères pour réduire le déficit public, qui a atteint 5,2 % lors de l’année budgétaire 2014-2015. Le gouvernement a promis de parvenir à l’équilibre budgétaire dès l’année 2018-2019. Ces nouvelles mesures devraient permettre de réduire la dette de 4,5 milliards de livres (6,17 milliards d’euros).Lire aussi : Avec Royal Mail Londres renoue avec les privatisations Stéphane Lauer (New York, correspondant) Dans les mois qui ont suivi le déclenchement de la crise financière, la justice américaine était-elle vraiment préoccupée à traquer les responsabilités des banques dans la catastrophe ? Pas vraiment, si l’on en juge par une série de documents exhumés grâce au Freedom of Information Act, une loi qui oblige les agences fédérales américaines à transmettre leurs documents à quiconque en fait la demande.La scène se passe au début de 2010, un peu plus d’un an après la chute de Lehman Brothers et l’effondrement du système des crédits hypothécaires américain. Plusieurs responsables de Goldman Sachs sont convoqués au département de la justice, à Washington. On aurait pu s’attendre à ce que Lanny A. Breuer, l’adjoint au ministre chargé de la division criminelle, qui mène la réunion, questionne les banquiers sur leurs pratiques en matière de subprimes. Mais ce jour-là, autour de la table, on discuta terrorisme, lutte contre le blanchiment d’argent sale, et de la crise il ne fut point question.On peut bien sûr se dire qu’au cours de cette période, toutes les réunions n’avaient pas à porter systématiquement sur le rôle qu’ont joué les grandes banques de Wall Street dans le déclenchement de la crise.Le problème, c’est que les recherches faites dans le cadre du Freedom of Information Act indiquent qu’il n’y a pas eu d’autres réunions programmées, ni avec Goldman Sachs, ni avec aucune autre grande banque, comme l’a révélé, mercredi 3 juin, le New York Times.550 millions de dollars pour éviter des poursuites pénalesCette révélation est gênante pour M. Breuer à qui il était déjà reproché le fait de n’avoir poursuivi aucun banquier au cours de son mandat, qui s’est achevé début 2013. D’autres s’en sont, il est vrai, chargés. Un mois après la fameuse réunion, la Securities and Exchange Commission (SEC), elle, ne se privait pas de déclencher une procédure contre Goldman Sachs, justement.La banque est alors accusée par le gendarme américain des marchés financiers d’avoir trompé les investisseurs lors de la vente de titres adossés à des crédits hypothécaires à risque, au moment de l’effondrement du marché immobilier aux Etats-Unis en 2007. Cette accusation obligera par la suite Goldman Sachs à négocier un accord avec les autorités, en payant 550 millions de dollars pour éviter des poursuites pénales.Dans la foulée de la procédure entamée par la SEC, une sous-commission du Sénat ne se faisait pas prier, non plus, pour organiser une audition sur les activités de Goldman pendant la crise. Comment se fait-il que ce sujet n’ait pas été évoqué par les services de M. Breuer ? Toujours est-il qu’en août 2012, le ministère de la justice, suite aux auditions de la sous-commission du Sénat, concluait que les investigations menées n’avaient pas réussi à apporter la preuve que Goldman Sachs devait être poursuivi.Cette décision fut critiquée un peu plus tard, en janvier 2013, dans un documentaire télévisé intitulé « Les intouchables », diffusé sur PBS. En réponse à ces critiques sur le manque de vigilance de M. Breuer à l’égard de Goldman Sachs, ce dernier fit parvenir aux producteurs un communiqué dans lequel il affirmait : « Nous avons regardé très attentivement chez Goldman Sachs, pendant des années et nous avons fait preuve de ténacité. »Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard Une pyramide de sacs de blé. Cette photo illustre le nouveau rapport sur les prix alimentaires mondiaux publié, jeudi 4 juin, par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Le poids des récoltes de céréales a entraîné, en effet, un nouveau repli des prix alimentaires mondiaux au mois mai.L’indice de la FAO s’établit à 166,8 points, soit un retrait de 1,4 % par rapport à avril. Mais la chute est de 20,7 % lorsque l’on compare les prix alimentaires sur un an. Les prix sont ainsi désormais à leur plus bas niveau depuis six ans.En mai 2015, le prix des céréales a encore reculé de 3,8 %. Et la FAO a revu à la hausse ses prévisions de récolte pour 2015.L’organisation estime que le blé sera plus abondant en Afrique et en Amérique du Nord, et le maïs en Chine et au Mexique. Elle table également sur une croissance de la production de riz.Résultat, la FAO anticipe cette année une production mondiale de céréales de 2,524 milliards de tonnes, soit un recul de seulement 1 % par rapport au record historique atteint en 2014.L’effet El NinoToutefois ces prévisions sont faites en excluant tout événement météorologique majeur. Or, aujourd’hui, la question du retour du phénomène climatique El Nino se pose.Il est à même, selon sa force, susceptible de rebattre les cartes des cours mondiaux des matières premières agricoles.L’annonce de son retour a déjà provoqué une légère reprise des cours de l’huile de palme, qui a entraîné, selon la FAO, une hausse du prix de l’huile de 2,6 % en mai.Lire aussi :« El Niño si » ou « El Niño no » ?Autre hausse constatée par cet organisme, celle du sucre de 2 %, après, il est vrai, une chute spectaculaire.Les produits laitiers pour leur part sont à la baisse, entraînés par une production abondante de lait, avec un repli de 2,9 % sur cette période.Lire aussi :Le rapport « Cyclope » pointe la volatilité croissante du prix des matières premièresLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué Elle n’est pas encore votée ni promulguée, mais la loi pour la croissance et l’activité du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, agite déjà le secteur des transports. Ce texte qui prévoit de libéraliser le marché des autocars longue distance pour les trajets supérieurs à 200 kilomètres, voire 100, suscite une effervescence hors du commun. Selon le comparateur en ligne Go Euro, pas moins de vingt-cinq compagnies devraient se lancer dès l’ouverture du marché, et vingt-cinq autres dans la première année de libéralisation.Des PME locales aux mastodontes européens du secteur du transport, tous sont dans les starting-blocks. Avec sa marque Megabus, le britannique Stagecoach a d’ores et déjà marqué les esprits en vendant des trajets Paris-Toulouse au prix d’appel de 1 euro. Fin mai, le leader allemand FlixBus a également annoncé sa venue.Lire aussi :Autocars : l’allemand FlixBus se lance en FranceAlors que Starshipper, qui rassemble des autocaristes français, et qu’iDBUS, la filiale autocar de la SNCF lancée en 2012, doivent encore finaliser leur offre nationale, c’est le groupe Transdev qui a véritablement lancé les hostilités, jeudi 4 juin. Le propriétaire d’Eurolines entend faire une entrée massive sur ce marché avec un service baptisé Isilines.Il ouvre à la vente des billets pour des départs dès le 10 juillet, alors que la loi ne sera sans doute pas encore effective. Dans un premier temps, pas moins de dix-sept lignes seront proposées de Paris-Lille-Calais à Rennes-Lyon en passant par Nice-Bordeaux ou Strasbourg-Lyon. En tout, cinquante villes devraient être desservies. Une fois la loi promulguée, le groupe affinera les dessertes.Ses prix seront compétitifs, sans être complètement cassés. Un Paris-Lyon devrait se négocier entre 19 et 35 euros. Un Brest-Nantes, entre 12 et 22 euros. Les moins de 26 ans, clients potentiels de ce type de service, bénéficieront de 10 % de rabais, tandis que les familles obtiendront également une réduction pour les enfants. A l’ouverture, des voyages à 5 euros seront proposés.Lire aussi :Autocar : la guerre est déjà déclaréeMarquer son territoireEn lançant dès aujourd’hui son offre, Transdev veut marquer son territoire. « En Allemagne, ce sont les premiers acteurs arrivés qui ont pris les premières places face aux grands acteurs traditionnels », rappelle Jean-Marc Janaillac. FlixBus et MeinFernbus, aujourd’hui mariés, ont confisqué 70 % d’un marché de 20 millions de passagers en 2014. Des géants européens de l’autobus comme National Express ou la Deutsche Bahn ont été sortis ou ridiculisés…Et FlixBus entend répéter son succès allemand en France. « Nous voulons devenir le premier acteur du secteur », glisse Pierre Gourdain, le directeur général de la branche française de la marque. Dès fin 2016, la société projette de desservir les trente plus grandes villes françaises avec une flotte de 80 à 100 autocars et un millier d’emplois à la clé… D’ici là, Transdev entend déjà être bien installé avec son offre.C’est que FlixBus doit avant tout trouver des sous-traitants, car la société ne détient pas en propre ses cars. « Le temps qu’elle trouve ses autocaristes, nous serons déjà en action, juge Jean-Marc Janaillac. Nous nous appuyons sur notre réseau de sous-traitants travaillant déjà avec nous sur Eurolines ainsi que sur notre réseau de distribution de tickets. Outre notre site Internet, nous sommes d’ores et déjà présents dans 800 points de vente en France »En 2017, Transdev s’est fixé comme objectif de transporter cinq millions de voyageurs, grâce à 300 cars et 600 conducteurs. Le tout pour un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros et un millier de nouveaux emplois. Quand on sait que le ministre de l’économie envisage en 2016 un marché total du car de cinq millions de passagers, les hypothèses de Transdev sont ambitieuses…Lire aussi :Transdev « va desservir une quarantaine de villes par autocar »La SNCF se prépare à la riposteLa SNCF, que ce soit avec iDBus ou avec ses offres ferroviaires traditionnelles, prépare également sa riposte. Avec les mêmes arguments que ses concurrents : confort, Wi-Fi à bord, fréquence de l’offre… Mais, pour l’instant, il reste plus que discret sur ses plans.Avec le covoiturage, et notamment Bla Bla Car, le train va être à nouveau concurrencé par l’irruption des cars longue distance. Au siège du groupe public, on sait que les résultats financiers des intercités, voire des TGV sur certains publics (retraités, jeunes), vont souffrir à l’image de ce qui s’est passé en Allemagne.Là-bas, le groupe Deutsche Bahn a perdu près de 120 millions d’euros de chiffre d’affaires du fait de la libéralisation en 2014. Certaines lignes, comme le Leipzig-Berlin, ont même été éclipsées par le bus. En France, tout le monde et notamment les défenseurs du train, craint ces conséquences. En 2013, l’Autorité de la concurrence estimait pourtant, dans un rapport sur le sujet, que « l’existence d’une concurrence entre les modes collectifs terrestres sembl[ait] loin d’être avérée, les risques de report de la clientèle des services ferroviaires vers le mode routier le sont encore moins ».La vétusté des gares routièresAu Royaume-Uni ou en Espagne, le marché des autocars, qui draine respectivement 30 et 32 millions de voyageurs, coexiste avec le train, qui ne cesse d’attirer de nouveaux voyageurs. « Les marchés français et allemands sont un peu différents, nuance Jean-Marc Janaillac. De l’autre côté du Rhin, l’autoroute est gratuite, ce qui accentue l’avantage de la route sur le rail. En France, nous allons payer les péages, cela va augmenter d’autant les coûts, et donc réduire la marge avec le ferroviaire… »Et puis, en train, on arrivera toujours en centre-ville, ce qui sera loin d’être garanti par les nouveaux opérateurs de bus. « En bout de ligne, les arrivées se feront sans doute au cœur des villes, mais pour les communes intermédiaires, pour limiter la perte de temps, les arrêts seront plus périphériques, ce qui donne un autre avantage au train », remarque Jean-Marc Janaillac. L’ouverture du marché devrait en effet avant tout souligner la vétusté des gares routières françaises, souvent plus que mal desservies, et donc forcer les collectivités à investir.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Prudhomme Le groupe suédois d’équipement de la maison Ikea s’est engagé à investir en totalité 1 milliard d’euros dans les énergies renouvelables, selon les informations parues dans le Financial Times (FT), jeudi 4 juin.La société a précisé qu’elle prévoyait d’investir 500 millions d’euros dans les éoliennes et 100 millions dans l’énergie solaire dans les cinq prochaines années. Tandis que la fondation Ikea, quant à elle, consacrera 400 millions d’euros à aider les populations dans les zones les plus affectées par le réchauffement climatique.« Si tout se passe comme prévu, nous basculerons de l’électricité filaire aux énergies renouvelables d’ici à 2020 ou peu après », a déclaré Steve Howard, responsable des investissements durables chez Ikea, cité par le FT.Cette annonce intervient au moment où 200 pays s’attellent à la rédaction de texte en faveur du climat pour parvenir à un accord en décembre lors du sommet mondial sur le climat qui se tiendra à Paris.Le groupe figure d’ailleurs dans la « première liste », rendue publique mercredi 27 mai par le ministre français des affaires étrangères Laurent Fabius, d’une vingtaine d’entreprises partenaires, françaises et étrangères, qui participeront au financement de la conférence, parmi lesquelles figurent Engie (ex-GDF Suez), EDF, Renault Nissan, Suez Environnement, Air France, Axa, BNP Paribas, LVMH, Ikea. Google aurait également fait part de son intérêt.En septembre 2014, lors de la Climate Week de New York, Steve Howard avait déjà évoqué le projet du géant suédois d’investir approximativement 1,5 milliard d’euros pour atteindre l’objectif de 100 % d’énergies renouvelables d’ici à 2020. Swiss Re, BT, Commerzbank, Formula E, H&M, KPN, Mars, Nestlé, Philips, Reed Elsevier, J. Safra Sarasin and Yoox, s’étaient également alors engagées à utiliser des énergies renouvelables. Toutes figurent parmi les quinze sociétés ayant rejoint le programme RE100, au sein duquel elles s’engagent publiquement à s’alimenter avec de l’énergie 100 % renouvelable pour 2020.Mode de vie plus durable« La décision d’investir 600 millions d’euros dans les énergies renouvelables vient s’ajouter aux 1,5 milliard d’euros déjà investis dans l’énergie éolienne et solaire depuis 2009, indique le groupe dans un communiqué. L’entreprise est bien partie pour assurer son indépendance énergétique et produire suffisamment d’électricité verte pour couvrir la totalité de ses besoins opérationnels. Elle possède et exploite déjà 314 éoliennes hors site et a équipé ses bâtiments de 700 000 panneaux solaires. L’essentiel de ce nouvel engagement [500 millions] concernera des investissements éoliens. Les 100 millions restants devraient être investis dans le solaire d’ici à 2020. »Le 28 mai, le groupe a même annoncé qu’il était devenu indépendant en matière d’énergie pour ses opérations dans les pays nordiques (Suède, Norvège, Finlande et Danemark). Ceci grâce à la mise en place d’une nouvelle éolienne à Glötesvalen en Suède portant à 46 turbines son implantation dans la région produisant environ 361 GWh d’énergie verte. Une nouvelle région, après le Canada, où le groupe a déjà, en 2014, annoncé qu’il y produisait plus d’énergies renouvelables qu’il n’en consommait. Le groupe a également déclaré que la Pologne et les Etats-Unis seraient également bientôt indépendants avec plusieurs éoliennes en construction.Le groupe suédois a déjà montré son engagement concernant toutes les questions environnementales, et multiplié les initiatives de sensibilisation des populations.En janvier, la branche française du groupe, a annoncé que 230 foyers français participaient pendant six mois à son projet « Durable & Vous » pour adopter un mode de vie plus durable à la maison. Dix des trente magasins Ikea en France participent à ce projet. Ces foyers recevront un coaching à domicile pour les aider à réduire leur consommation d’eau, d’énergie, leur gaspillage alimentaire et mieux trier leurs déchets tout en faisant des économies.De la même manière, depuis le début de l’année, le géant suédois se dirige, en France, vers un mode de livraison plus tourné vers le développement durable. Toutes les livraisons d’Ikea dans Paris intra-muros sont, depuis janvier, réalisées avec des camions utilisant comme carburant du biométhane. Une flotte de 14 véhicules effectue près de 800 livraisons par semaine dans la capitale. Le groupe a indiqué qu’il avait la volonté de développer ce système pour les livraisons dans d’autres grandes villes françaises cette année.Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Eveno Plus de 522 000 « likes », plus de 37 000 commentaires et plus de 222 000 partages. Le long message qu’a publié Sheryl Sandberg, sur le réseau social pour marquer la fin des trente jours de deuil ayant suivi le décès accidentel de son mari, Dave Goldberg, suscite émotion et empathie sur la Toile. Des anonymes, mais aussi des célébrités – dont Mark Zuckerberg, le patron et créateur du réseau social, ou Arianna Huffington, la patronne du Huffington Post – apportent leur soutien à la numéro 2 de Facebook.Dans son post – et c’est sans doute ce qui explique en partie l’écho reçu par ce dernier – Sheryl Sandberg ne masque en rien la douleur qui l’étreint depuis le décès accidentel, le 1er mai, de son époux.« J’ai vécu trente ans ces trente derniers jours. Je suis trente ans plus triste. Et je me sens trente ans plus sage (…) Quand des gens me disent “toi et tes enfants vous serez heureux à nouveau”, mon cœur me dit “oui, je le crois, mais je sais que je n’éprouverai plus jamais de joie pure”. »C’est déjà sur le réseau social qu’avait été annoncée la mort de Dave Goldberg par son frère. Et c’est déjà sur Facebook que le 6 mai, la directrice des opérations de l’entreprise avait tenu à remercier tous ceux qui s’étaient manifestés auprès d’elle après le décès de son époux.Avec ce dernier message publié ce 3 juin, Sheryl Sandberg veut à la fois marquer le fait qu’elle a choisi la vie, donner du sens à celle-ci et aussi rendre aux internautes ce qu’elle a reçu ces dernières semaines.Comme elle l’avait fait dans son livre à succès, Lean in – sorte de vade-mecum pour les femmes afin que ces dernières s’imposent dans leur vie professionnelle –, elle puise dans son expérience douloureuse pour témoigner et exposer sa faiblesse.« J’ai appris qu’on ne savait jamais quoi dire aux gens qui en ont besoin et que j’avais eu tout faux avant. J’essayais d’assurer aux gens que tout irait bien (…) La vraie empathie, c’est parfois de dire aux gens que tout ne va pas aller bien. Jusqu’à présent, j’ai été la grande sœur, la directrice d’exploitation, celle qui fait et planifie. Je n’avais pas planifié ça et quand c’est arrivé, j’étais incapable de faire quoi que ce soit. »Sur la toile, les internautes l’ont remerciée de son témoignage. Certains, en écho, partagent avec elle leur deuil, d’autres saluent son courage.Pour Mark Zuckerberg, elle est « une personne extraordinaire » et il salue sa capacité dans ses moments douloureux à « trouver le sens et la clarté », y voyant une source d’inspiration.Couple charismatique de la Silicon ValleyCette manière d’offrir au public ses pensées et douleurs les plus intimes, de rendre hommage à une personne aimée est propre à la culture américaine. On imagine assez mal un tel « déballage » en France. Récemment, la disparition, lors du tremblement de terre au Népal, de Dan Fredinburg, l’un des cadres dirigeants de Google, avait aussi donné lieu à la publication, par ses proches, de témoignages poignants et suscité une vague d’émotion sur les réseaux sociaux.Dans les cas de Sheryl Sandberg, cela prend une dimension tout autre. Sans doute parce qu’elle formait avec Dave Goldberg l’un des couples les plus puissants et charismatiques de la Silicon Valley. Dave Golberg était considéré, par nombre de jeunes entrepreneurs stars du Web, comme leur modèle. Après de brefs passages chez Yahoo et Benchmark Capital, il avait rejoint, en 2009, SurveyMonkey, une société américaine spécialisée dans les sondages sur Internet. A l’époque, l’entreprise ne comptait que quatorze employés.En cinq ans, il en avait fait un outil incontournable pour recueillir les avis des internautes sur tous les sujets possibles et imaginables (du service client à la politique, en passant par le shopping en ligne), et l’entreprise, qui compte désormais 500 salariés, était valorisée en décembre 2014 à 2 milliards de dollars.Quant à Sheryl Sandberg, elle avait été considérée, en 2012, par Forbes comme l’une des femmes les plus puissantes du monde. Son livre Lean In, dans lequel elle mettait déjà en scène sa vie privée pour expliquer à quel point son époux l’avait soutenue dans son ascension professionnelle, a largement participé à sa médiatisation en tant qu’égérie planétaire de « l’égalité professionnelle ». Une sorte de Wonder Woman féministe, qui doit désormais écrire une nouvelle page de sa légende. Sous les yeux d’Internet.Anne EvenoJournaliste au Monde Laurence Girard Le fonds d’investissement Nomad a confirmé, mercredi 3 juin, être entré en négociations préliminaires exclusives pour acquérir les activités de Findus en Europe continentale (France, Belgique, Espagne, Scandinavie), mais aussi la marque de surgelés.Cette annonce suscite beaucoup d’inquiétudes chez les 200 salariés de l’usine Findus de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), qui craignent que le site, qui fabrique les poissons surgelés pour la marque Croustibat, soit cédé à Iglo, numéro un en Europe et numéro deux mondial du secteur des surgelés, récemment racheté par… Nomad.Lire aussi :La perspective d’une cession de Findus mobilise les salariés de l’usine de Boulogne-sur-MerNomad ? Cette société était peu connue avant ces opérations. Et pour cause. Elle n’a été créée qu’il y a un peu plus d’un an. Son siège est dans les Iles Vierges britanniques. Elle a été introduite à la Bourse de Londres en 2014. C’est d’ailleurs à ce moment-là qu’elle avait affiché son objectif de faire des emplettes dans l’agroalimentaire, en levant 500 millions de dollars.Les deux cofondateurs de Nomad, eux, sont un peu plus connus. Martin E. Franklin a créé le groupe Jarden en multipliant les acquisitions de marques grand public, à l’exemple de Spontex et de Mapa en France (Jarden pèse plus de 7 milliards de dollars). Et Noam Gottesman a fait fortune dans les fonds spéculatifs.Renforcement financierPour accompagner ses ambitions, Nomad veut renforcer sa structure financière. Son tour de table s’élargit. Mardi 2 juin, le fonds a annoncé avoir obtenu le soutien du financier américain Bill Ackman, qui a pris 21,7 % du capital par le biais de son fonds Pershing Square. De plus, une mise en bourse à New York est envisagée.Nomad n’a, en effet, pas hésité à débourser 2,6 milliards de dollars pour s’emparer d’Iglo, qui était détenu par le fonds d’investissement britannique Permira.Lire aussi :Le numéro un européen du surgelé passe sous pavillon américainLe spécialiste du surgelé, avec ses marques Iglo, Birds Eye et Findus en Italie, affiche un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros et un résultat brut d’exploitation de 306 millions d’euros.La société, dont le siège est en Grande-Bretagne, revendique la place de numéro un en Europe de l’Ouest, avec 10,3 % de part de marché, selon Euromonitor. Au niveau mondial, elle se classe en deuxième position, derrière Nestlé, avec une part de 3,3 % seulement. ce qui est le signe de l’éclatement de ce marché.C’est d’ailleurs cet argument qui a été mis en avant par Nomad pour expliquer sa volonté de poursuivre ses acquisitions afin de consolider ses positions. Reprendre une grande part de Findus entre donc dans cette stratégie.Grandes manœuvresL’ex-société suédoise Findus a vécu les soubresauts des grandes manœuvres qui secouent le marché de l’agroalimentaire. Findus Italie s’était retrouvée chez Unilever avant d’être reprise par Permira. L’entité englobant Findus France, Royaume-Uni, Suède et Norvège appartenait à Nestlé avant de passer dans les mains de fonds d’investissements et de s’étendre en Espagne.C’est le fonds d’investissement britannique Lion Capital, qui avait acheté cette dernière structure il y a sept ans. Il a tenté de s’en séparer en 2011, étranglé par la dette. Sans succès, les offres reçues n’étant pas financièrement satisfaisantes.Ce sont au final les créanciers, JP Morgan et Highbridge qui ont donc pris le contrôle de Findus avec 70 % des parts, Lion Capital en gardant 30 %. Depuis, tous ces acteurs cherchent une sortie.Findus pèse 1,4 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Mais Nomad, déjà très fort en Grande-Bretagne avec Iglo, ne souhaite pas reprendre l’activité britannique de Findus. Il veut s’offrir les positions de numéro un en France et numéro un en Scandinavie que lui apporterait la reprise des activités d’Europe continentale de Findus. Et détenir la marque dont il possède déjà l’usage en Italie, Findus Italie étant dans la corbeille de… Iglo.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Adéa Guillot (Athènes, correspondance) La Grèce et ses créanciers – le Fonds monétaire international (FMI), la Banque centrale européenne (BCE), et la Commission européenne – ne sont pas encore parvenus, dans la nuit du mercredi 3 au jeudi 4 juin, à s’entendre sur une liste de réformes à mettre en place pour débloquer rapidement une aide financière, vitale pour la survie financière du pays, à court d’argent.A ce stade, aucun accord n’a été trouvé au terme d’une réunion de cinq heures, à Bruxelles, entre le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, le patron de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem et le premier ministre grec, Alexis Tsipras.Une nouvelle réunion au sommet (politique) à Bruxelles pourrait avoir lieu vendredi 5 juin au soir, indique-t-on côté grec.Un « Euroworking group », réunissant les directeurs du Trésor de la zone euro était, lui, prévu jeudi 4 juin en début de soirée, qui pourrait déboucher sur la convocation, la semaine prochaine, d’un Eurogroupe (réunion des 19 ministres des finances de l’Eurozone), seule instance habilitée à avaliser un accord définitif.Si tout le monde se félicite du « bon climat dans lequel se sont déroulées [les] discussions » de mercredi soir, plusieurs points restent toujours en suspens :Lire aussi :Le feuilleton grec souffle le chaud et le froid sur les marchésLa question des retraites au centre des blocagesLes créanciers insistent, à la demande du FMI, sur la nécessité d’aller vers un régime de retraite affichant « zéro déficit ». Ils demandent donc des coupes à hauteur de 0,5 % du PIB en 2015 et de 1 % du PIB en 2016. Cela entraînerait notamment de nouvelles coupes dans les pensions mais aussi dans les retraites complémentaires. Il semblerait également, selon la presse grecque, que le FMI et Bruxelles demandent la suppression de l’EKAS, une prime destinée aux petites retraites, inférieures à 700 euros par mois, et qui va 30 à 230 euros par mois, selon les revenus.Le gouvernement grec ne veut pas entendre parler de ces mesures. « Des propositions qui posent sur la table l’idée de supprimer l’EKAS aux petits retraités » ne peuvent « naturellement faire l’objet d’aucune discussion », a déclaré M. Tsipras.Lire aussi :Le rôle à part du FMI dans la crise grecqueLa réforme de la TVA pose aussi problème Le gouvernement grec avait bon espoir de faire-valoir ses propositions de réforme de la TVA, avec la mise en place de trois niveaux de taxes : 6 % pour les médicaments et les livres, 11 % pour les aliments, l’énergie ou l’eau et 23 % pour le reste.Les créanciers insistent pour établir un régime à deux taux : 11 % pour les médicaments, les aliments et l’hôtellerie et 23 % pour tout le reste. M. Tsipras a insisté sur le fait qu’il ne peut accepter de voir « augmenter la TVA sur l’électricité de 10 points. »Des divergences persistent sur les réformes du droit du travailLes créanciers veulent le maintien des objectifs inscrits dans le mémorandum signé avec le précédent gouvernement. Athènes refuse toujours de changer le cadre des licenciements collectifs et veut rétablir les conventions collectives. Mais M. Tsipras n’a pas abordé cette question dans sa déclaration de mercredi soir, ce qui pourrait suggérer un compromis possible.Des frictions sur les privatisations dans l’énergie et le transportM. Tsipras est revenu, depuis plusieurs semaines, sur son refus initial général de réaliser les opérations de privatisation engagées par le précédent gouvernement. Il a esquissé un compromis possible autour de la privatisation de plusieurs aéroports, du port du Pirée, etc.Mais les créanciers souhaitent que les deux entreprises de production et de transport d’électricité (ADIME et Mikri DEY) soient privatisées. Ce à quoi se refuse le premier ministre grec.Le niveau de l’excédent du budget de l’Etat reste à calerPour amorcer une baisse du recours à l’endettement, les créanciers veulent que le gouvernement grec s’engage sur un solde positif pour le budget de l’Etat, avant paiement des intérêts de la dette : cet excédent primaire doit, selon eux, s’établir à 1 % en 2015, 2 % en 2016, 3 % en 2017 et 3,5 % en 2018.Pour limiter les coupes budgétaires et se dégager quelques marges de manœuvre financières, Athènes propose de se contenter d’un excédent primaire de 0,6 % en 2015 et 1,5 % en 2016Si Alexis Tsipras se félicite de la volonté affichée par les créanciers de mettre en place « des objectifs d''excédent primaires inférieurs à ceux établis dans les précédents programmes », il s’oppose à de nouvelles mesures d’austérité dans le contexte d’un pays qui « a vécu une véritable catastrophe économique et a perdu 25 % de son PIB ces cinq dernières années. »Bataille pour mentionner ou non une future restructuration de la detteL’autre « gros » point de blocage dans les discussions en cours est la question de la restructuration de la dette publique grecque, qui atteint 177 % du PIB, soit près de 320 milliards d’euros. A défaut d’ouvrir immédiatement ce chapitre, M. Tsipras aimerait que soit inscrit dans l’accord avec les créanciers le principe de propositions pour assurer la viabilité de cette dette.Toute la journée de mardi 3 juin, l’ensemble des députés et ministres grecs issus du parti de la gauche radicale Syriza sont montés au créneau pour exiger que mention soit faite dans le texte de cette nécessaire négociation dans un avenir proche. Selon le FMI, cela semble inévitable. Mais l’Allemagne, notamment, s’y oppose, car l’idée d’effacer une partie de la dette grecque après avoir engagé des milliards pour son maintien à flot (240 milliards d’euros depuis mai 2010) est très impopulaire. « Nous avons une confiance limitée envers nos partenaires sur cette question car nous redoutons un scénario à la Samaras », explique une source gouvernementale.En novembre 2012, les créanciers s’étaient engagés lors d’un Eurogroupe à ouvrir les discussions sur une restructuration de la dette dès que la Grèce aurait dégagé un excédent primaire. Mais en janvier 2014, le premier ministre conservateur de l’époque, Antonis Samaras avait annoncé que le pays venait, pour la première fois depuis dix ans, de dégager un excédent primaire. Les créanciers avaient alors refusé d’ouvrir les discussions promises sur la dette.Une aide financière nécessaire avant le 30 juinTout l’enjeu pour la Grèce est de se voir verser avant le 30 juin les 7,2 milliards d’euros, qui restent dans le cadre du deuxième plan d’aide au pays, initié en 2012.Avant le 30 juin, parce que c’est la date d’extinction de ce plan. Au-delà, sans accord, les 7,2 milliards ne seront plus « fléchés » pour Athènes.Avant le 30 juin aussi, parce que le pays doit faire face à de lourdes échéances de remboursement : 1,6 milliard d’euros au total pour le FMI en juin, dont 300 millions dès le 5 juin ; puis près de 8 milliards à la BCE entre juillet et août.Sur l’échéance du vendredi 5 juin, M. Tsipras a déclaré mercredi soir que le remboursement sera acquitté.Lire aussi :Grèce : le scénario d’un accord en deux tempsAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.06.2015 à 07h29 • Mis à jour le04.06.2015 à 15h15 | Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) Israël attend des excuses de la part de l'opérateur français Orange après les propos de son PDG remettant en cause les relations avec son partenaire israélien, a déclaré à l'AFP, jeudi 4 juin, le porte-parole des affaires étrangères israéliennes. « Notre ambassadeur [en France] s'est adressé aux autorités françaises pour obtenir des explications », a dit Emmanuel Nahshon, par ailleurs « nous attendons des excuses de la part d'Orange. »Stéphane Richard, le PDG de l’opérateur téléphonique français , a déclaré, mercredi 3 juin, que, s’il le pouvait, il déciderait dès « demain » le retrait du groupe d’Israël. Par cette déclaration alambiquée, faite au Caire, M. Richard a provoqué un séisme dans les médias israéliens. Le dirigeant français a semblé ainsi répondre, par les mots mais pas encore par les actes, à la pression croissante exercée sur sa société, dans le cadre de la campagne de boycottage et d’appels aux sanctions contre Israël, en raison de la poursuite de l’occupation en Cisjordanie.Un « énorme risque financier »Dans un rapport publié il y a quelques semaines, intitulé Les liaisons dangereuses d’Orange dans le territoire palestinien occupé, plusieurs organisations – dont la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), la CGT et le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre solidaire) – ont appelé l’Etat français à faire plier l’opérateur dont il est actionnaire. « L’entreprise de télécommunications israélienne Partner exerce des activités économiques et réalise des profits dans les colonies israéliennes », note le rapport.Un retrait représenterait un « énorme risque financier », en termes de pénalités, car elle signifierait une rupture unilatérale avec son partenaire local, la société Partner Communications.Du côté de Partner (28 % du marché israélien), interrogé par le site Ynet dès mercredi soir, on s’est dit surpris par les propos de M. Richard. La société insiste sur le fait qu’elle est israélienne et n’appartient pas à Orange, par crainte d’un rejet de la part des consommateurs israéliens. Dans la nuit, le ministre de l’éducation Naftali Bennett, chef du parti d’extrême droite le Foyer juif, a appelé sur sa page Facebook à ne pas sanctionner la société en retour. « Partner est la victime, et non l’agresseur », a-t-il écrit.Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.06.2015 à 19h38 • Mis à jour le04.06.2015 à 11h36 | Jean-Michel Bezat L’Etat a tranché, mercredi 3 juin, sur l’avenir de la filière nucléaire, ouvrant un nouveau chapitre dans l’histoire chaotique de ce secteur industriel stratégique pour la France : EDF a « vocation à devenir actionnaire majoritaire » de l’activité réacteurs d’Areva regroupée au sein d’Areva NP, a annoncé l’Elysée après une séance de travail qui a réuni le président de la République, François Hollande, le chef du gouvernement Manuel Valls, et les quatre ministres concernés, Emmanuel Macron (économie), Ségolène Royal (énergie), Michel Sapin (finances) et Laurent Fabius (affaires étrangères).4,8 milliards d’euros de pertesIl a ajouté que l’Etat, actionnaire à 87 % du groupe nucléaire, le « recapitalisera en investisseur avisé, à la hauteur nécessaire ». Dans l’entourage du chef de l’Etat, on affirme poursuivre deux objectifs : sauver financièrement Areva, qui a accusé une perte de 4,8 milliards d’euros sur l’exercice 2014 et traîne une dette de 5,8 milliards ; mais surtout « restructurer l’ensemble de la filière », qui compte près de 200 000 emplois directs et indirects dans l’Hexagone, pour lui donner « une nouvelle perspective ». L’opération se fera en deux temps. Sans plus attendre, « les activités de conception, gestion de projets et commercialisation des réacteurs neufs d’EDF et d’Areva seront rapprochées dans une société dédiée ». Ainsi, 1 200 ingénieurs et techniciens d’Areva (sur un effectif de 44 000 salariés) vont passer chez EDF. Ils seront à pied d’œuvre pour répondre à deux grands enjeux : le début du « grand carénage » qui doit permettre de moderniser les 58 réacteurs d’EDF d’ici à 2025 ; et, selon l’Elysée, la relance d’« une politique d’exportation ambitieuse », alors qu’Areva n’a vendu que six EPR dans le monde.Lire aussi :L’Etat se penche sur la refonte de la filière nucléaireEDF comme chef de file de la filièreDans un second temps, au terme d’un processus de rapprochement qui prendra au moins un an, EDF absorbera l’ensemble d’Areva NP, qui rassemble les activités industrielles de construction de réacteurs, d’assemblage de combustible et de services aux réacteurs en exploitation (maintenance, amélioration des performances et de la sûreté). Pour le gouvernement, ce mariage ne pourra intervenir qu’après la conclusion d’un « accord de partenariat stratégique global avec Areva ». Areva a affirmé, mercredi, qu’il travaillera en « complète coopération » avec EDF sur la feuille de route définie par l’Etat.Il n’a guère le choix. Son avenir, incertain, repose en grande partie sur EDF, de loin son premier client. Ce qui reste d’Areva – recentré sur le cycle du combustible nucléaire avec l’extraction et l’enrichissement de l’uranium, les activités de chimie, le recyclage des combustibles usés et le traitement des déchets radioactifs – ne sera viable que si le groupe d’électricité lui assure un carnet de commandes suffisant.Areva a un besoin de financement estimé, selon les sources, entre 5 et 7 milliards d’euros d’ici à 2017. Il a déjà lancé un plan d’économies de 1 milliard d’euros, qui passe notamment par la suppression de 6 000 emplois dans le monde (3 500 à 4 000 en France) et prévoit d’autres cessions d’actifs qu’Areva NP.Lire aussi :EDF pose ses conditions au rachat des réacteurs d’ArevaD’autres acteurs possiblesLe gouvernement a décidé qu’Areva resterait présent dans l’activité réacteurs, puisqu’il « conservera une participation stratégique avec un pacte d’actionnaires » dans la filiale réacteurs dont EDF détiendra au moins 51 % du capital. Les deux entreprises se sont engagées à finaliser les principes de ce projet « dans un délai d’un mois », a annoncé l’Elysée. D’autres acteurs pourraient faire leur entrée dans cette filiale, notamment des groupes d’électricité chinois comme CNNC et CGN, désormais incontournables sur le marché nucléaire mondial, le fonds souverain China Investment corporation (CIC) ou Mitsubishi Heavy Industries, partenaire d’Areva dans le réacteur Atmea de 1 000 mégawatts (MW).Quant à Engie (ex-GDF Suez), il s’est déclaré intéressé par une prise de participation dans les services de maintenance des réacteurs à l’international (en dehors des 73 réacteurs d’EDF en France et au Royaume-Uni), l’une des activités les plus rentables d’Areva NP.Appuyé par le ministère de l’économie, c’est donc le schéma d’EDF qui a été retenu. Son PDG, Jean-Bernard Lévy, avait transmis aux dirigeants d’Areva, le 22 mai, une offre « indicative » de reprise des activités Areva NP (ex-Framatome) pour un montant un peu supérieur à 2 milliards d’euros. Non sans poser des conditions, compte tenu de l’endettement d’EDF (34,2 milliards) et d’un free cash flow négatif (4 milliards) : il réclamait un « prix de marché » et refusait le lourd passif d’Olkiluoto 3, le réacteur EPR qu’Areva construit en Finlande et dont le coût est passé de 3 à plus de 8 milliards d’euros.Lire aussi :Réunion au sommet pour tracer l’avenir d’ArevaLa décision du gouvernement signe le démantèlement du groupe nucléaire créé en 2001 par le rapprochement de la Cogema (cycle du combustible nucléaire), Framatome (réacteurs et services) et CEA Industrie. Areva va être amputé de 3,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit près de 40 % de son activité, et de quelque 16 000 salariés.M. Macron a rappelé jeudi, sur France Info, les exigences de l’Etat : « pas de licenciements secs » et « la préservation de tous les sites de production ». Sans convaincre les syndicats du groupe nucléaire, mais aussi d’EDF, qui restent hostiles à un projet de démantèlement. Pour la fédération mines-énergie de la CGT, « les réacteurs, ce n’est pas le métier d’EDF, mais celui d’Areva : les équipes auraient parfaitement pu collaborer sans qu’il y ait un Meccano capitalistique à la clé ». Les arrêts de travail chez Areva, très suivis mardi, ont montré, selon la CGT, que « les salariés n’étaient pas seulement inquiets pour leur emploi mais aussi pour l’avenir du groupe ». Lire aussi notre visuel interactif : Industrie nucléaire, les raisons d’une criseJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Les événements se précipitent à Bruxelles alors qu’un accord entre Athènes et ses créanciers se précise, et que l’urgence financière en Grèce est de plus en plus alarmante. Mercredi soir, le premier ministre grec Alexis Tsipras devait être reçu à Bruxelles, par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. L’accord des Grecs ne devrait pas a priori être obtenu cette nuit.Pourquoi une nouvelle réunion et avec qui ?M. Juncker devait présenter officiellement une proposition conjointe d’accord des créanciers d’Athènes (Banque centrale européenne, Commission européenne, Fonds monétaire international) à M. Tsipras.Les deux hommes ont établi une certaine relation de confiance au cours de ces quatre derniers mois d’intenses négociations entre les Grecs et leurs créanciers.« Il s’agit de créer les conditions favorables à la convocation d’un Eurogroupe conclusif », dans les jours qui viennent, a précisé Margaritis Schinas, porte-parole de la Commission européenne, mercredi midi. Cette réunion aurait lieu la semaine prochaine.À Bruxelles, mercredi soir, selon nos informations, M. Tsipras devait aussi rencontrer Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, et des représentants de la BCE et du FMI. Mais pas Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds : « elle n’est pas en Europe », justifiait, mercredi, une source européenne.Un « Euroworking group », réunion préparatoire à l’Eurogroupe, programmée mercredi après midi, a été annulé, probablement au motif qu’il fallait d’abord attendre le résultat de ces rencontres au sommet avant d’aller plus loin dans la négociation.Quelles sont les réformes demandées par les créanciers ?À cette heure, le contenu de l’accord définitif, celui qui devra être validé par un Eurogroupe (réunion des 19 ministres des finances de la zone euro), est loin d’être encore connu.Les parties continuant à négocier d’arrache-pied, le document est en effet en constante évolution. Par ailleurs, ses contours dépendent de la rapidité avec laquelle Athènes et/ou ses créanciers parviendront à s’entendre.L’accord portera quoi qu’il en soit sur une liste de réformes que les Grecs devront s’engager à mettre sur les rails.Il y aura selon toute vraisemblance une réforme de la TVA, Athènes ayant d’ores et déjà accepté de réformer son système pour que cette taxe indirecte rapporte 960 millions d’euros, avec 3 taux différents : à 6 % pour les médicaments et les livres, à 11 % pour les aliments, l’énergie ou l’eau et à 23 % pour le reste.Le système des retraites devrait être révisé pour limiter les retraites anticipées, peut-être pour porter l’âge effectif de départ à la retraite à 67 ans (demande initiale du FMI) ou à 65 ans (proposition de la Commission européenne).Le Financial Times indique que, dans le « draft » d’accord des créanciers, c’est la position du FMI, le « zéro déficit » pour le régime de retraite, qui aurait prévalu.Une réforme du marché du travail et des mesures pour libéraliser encore davantage le marché des biens et services pourraient aussi être présents.Quel montant d’aides à la Grèce pourrait être débloqué en cas d’accord ?Théoriquement, il reste 1,8 milliard d’euros de prêts encore à verser dans le cadre du deuxième plan d’aide à la Grèce (activé en 2012), qui pourraient être logiquement débloqués dans le cadre de cet accord.Une autre somme (1,9 milliard d’euros), correspondant aux profits réalisés depuis 2010 par la BCE sur les rachats d’obligations souveraines grecques, est aussi susceptible d’être versée à Athènes. « C’est le chèque qui devrait partir le plus vite », estiment plusieurs sources européennes.Le FMI doit, de son côté, encore verser un prêt de 3,5 milliards d’euros à la Grèce, que l’institution pourrait elle aussi débloquer.Une restructuration de la dette est-elle prévue ?La restructuration de la dette (près de 180 % du PIB du pays), jugée insoutenable par beaucoup, y compris des dirigeants européens, ne devrait pas faire partie formellement de l’accord.À ce stade, les créanciers proposent de réduire le recours à l’endettement en forçant l’Etat grec à afficher un budget en surplus primaire (c’est-à-dire hors paiement des intérêts de la dette) de 1 % en 2015, de 2 % en 2016 et de 3 % en 2017, selon des informations de Reuters.Pour autant, selon plusieurs sources à Bruxelles, le sujet de la restructuration de la dette devrait faire l’objet d’une nouvelle négociation, qui s’ouvrira après que ce premier accord aura été avalisé.De plus en plus de sources à Bruxelles évoquaient d’ailleurs, ces derniers jours, la nécessité que l’accord en cours de finalisation contienne une extension du deuxième plan d’aide à la Grèce, qui se termine théoriquement le 30 juin.Cette extension pourrait être de deux, trois ou quatre mois. Il s’agirait en l’occurrence de se donner le temps de pouvoir négocier sur la dette. Le gouvernement Tsipras y tient. Mais le FMI aussi.Le deuxième plan a déjà été prolongé deux fois, de fin décembre 2014 à fin février 2015 et de fin février à fin juin cette année.Dans le cadre d’une nouvelle extension, certains suggèrent également que tout ou partie des 10,9 milliards d’euros mis de côté pour recapitaliser les banques grecques en cas de coup dur soient réaffectés.Cet argent est placé au sein du Mécanisme européen de stabilité, le fonds mis en place en urgence, en 2011, pour sauver les pays européens en faillite.En autoriser l’usage pourrait permettre à Athènes de payer les traites qu’elle doit à la BCE cet été, soit plus de 7 milliards d’euros à rembourser entre juillet et août.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Chaperon Le numérique attire les foules. Le fonds londonien Felix Capital, monté notamment par des Français, a annoncé, mercredi 3 juin, avoir levé 120 millions de dollars (108 millions d’euros) afin d’investir dans les stars de demain, « à l’intersection de la technologie et de la créativité ». Une belle somme pour une nouvelle équipe de gestion.« Notre métier consiste à trouver des entrepreneurs, à les convaincre d’accepter notre argent puis à les aider à avoir du succès » : telle est la conviction de Frédéric Court, l’un des promoteurs de Felix Capital, une vision forgée à travers quinze ans d’expérience chez le britannique Advent.Ce quadragénaire a ainsi été marqué par des rencontres décisives. Celle de David Marcus, pour commencer, le célèbre Franco-suisse, qui a cédé sa start-up de paiement sur mobiles Zong à PayPal en 2011 pour 240 millions de dollars, avant de prendre la tête du géant des paiements, puis de rejoindre Facebook, en 2014. « Je l’ai croisé à Genève lorsqu’il cherchait des fonds pour sa première boîte. Je n’ai pas investi alors, mais il m’a tapé dans l’œil. Et lorsqu’il a créé Zong, nous l’avons accompagné », relate-t-il.Une belle affaire pour Advent. Et un beau tremplin pour l’investisseur français, qui en a profité pour gagner ses entrées dans la Silicon Valley, où il passe un mois tous les ans avec sa famille. En guise de retour d’ascenseur, M. Marcus fait partie des personnalités qui ont mis des économies et parrainent Felix Capital.« Grand écart culturel »Chez Advent, M. Court avait également soutenu le Portugais Jose Neves, fondateur de Farfetch, une place de marché en ligne pour le prêt-à-porter de luxe, qui a été valorisée à plus d’un milliard de dollars lors d’un tour de table début 2015.C’est d’ailleurs l’un des premiers investissements de Felix Capital, en même temps que la marque française de mode en ligne RAD et « Business of fashion », un groupe média numérique centré sur la mode.« Nous préparons un autre investissement dans l’Hexagone », souligne M. Court qui explique : « la France est un marché très intéressant. Nous pouvons faire le lien entre les dirigeants français et les fonds américains, souvent séparés par un grand écart culturel. »Signe des temps, les apporteurs de capitaux se montrent généreux avec les fonds qui promettent de dénicher le prochain Net-a-porter ou le futur Blablacar. Indivest, l’un des grands du capital-investissement français, a annoncé, en mai, avoir levé 140 millions d’euros pour son fonds spécialisé dans le numérique.De son côté, Marie Ekeland, la présidente de France Digitale, qui avait misé sur un jeune Jean-Baptiste Rudelle et Criteo quand elle travaillait chez Elaia Partners, est en train de porter sur les fonds baptismaux Daphni, un nouvel acteur centré également sur le numérique.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Nunès Futurs bacheliers 2015, sachez que vous n'êtes pas « rentables » : le verdict est celui d'un cadre d'une grande banque française, dite « coopérative ». Pas de salaires réguliers, des revenus erratiques, une épargne proche du néant et parfois même un découvert. Bref, pas le genre de client qui fournira de la trésorerie aux établissements financiers. Pourtant, chaque été, les banques redoublent d'offres alléchantes pour attirer les nouveaux bacheliers, et en priorité, les meilleurs d'entre eux.« Il est stratégique de maintenir notre présence auprès des jeunes », expose Cédric Mignon, directeur du développement des Caisses d'épargne. Les lycéens d’aujourd’hui étant les épargnants de demain, il s’agit d’« un investissement sur l'avenir », résument ses confrères. Si la recherche d'un prêt lors d’un achat immobilier peut être « un moment privilégié » pour conquérir un client, « l'année du bac en est un autre », souligne Nathalie Couveignes, directrice marketing chez Axa Banque, d’autant que ce moment de prise d’autonomie s'accompagne parfois d'un déménagement, de l'éloignement avec la famille.Comment attirer l'attention d'un lycéen sans le sou ? En lui offrant quelques dizaines d'euros pour l'ouverture d'un compte. Cette année encore, la Caisse d'épargne enverra ses conseillers bancaires les plus jeunes en opération de rabattage devant les centres d’examens qui afficheront les résulats du bac. Les guichetiers de l'écureuil iront distribuer sourires et flyers invitant les lauréats 2015 à un « after » en agence, avec une possible ouverture de compte à la clé. Le montant de la « prime » associée est décidé par chaque direction régionale.Pour attirer les étudiants les plus prometteurs, lauréats d’une mention « très bien » au bac, 160 euros de cadeau de bienvenue sont offerts. Les bacheliers moins brillants ne sont pas snobés : l’établissement accorde 120 euros aux titulaires d'une mention « bien », et 90 euros pour une mention « assez bien ». Décrocher le fameux sésame, y compris au rattrapage, suffira à obtenir une prime de 80 euros. A savoir : ce petit pécule sera d’emblée diminué de 40 euros de frais d'ouverture de compte.La Bred accorde elle 70 euros à chaque nouveau venu. Le CIC, qui n'a pas finalisé son offre pour 2015, accordait 160 euros en 2014 à tout titulaire d'une mention « très bien », la BNP, 40 euros et deux places de cinéma... La liste n'est pas exhaustive.Chasseurs de primesToutefois, plusieurs banques avouent un peu de fatigue dans la course à l'échalote à laquelle elles se livrent. La faute aux « chasseurs de prime », explique une cadre bancaire : ces étudiants qui multiplient les ouvertures de compte et, une fois la prime au bac créditée, transfèrent l'argent et laissent mourir le compte de la banque donatrice. De l'argent gagné sans peine, en quelques clics.L'objectif des agences n'est évidemment pas de jouer les philanthropes, mais de « créer et renforcer une relation dans la durée », souligne Sandrine Strauss, directrice du marketing client et produits de la Bred. Ce qui suppose de convaincre ses conseillers de terrain de l'importance de cette clientèle. « Nous faisons beaucoup de pédagogie, d'animation, de coaching, pour que nos employés soient sensibilisés aux besoins de la clientèle jeune », indique Cédric Mignon pour les Caisses d’épargne. Afin de fidéliser sa clientèle, la plupart des banques proposent une offre ciblée à ces nouveaux arrivants sur le marché de la banque. Carte de crédit gratuite, autorisation de découvert gratuite, chéquier, crédit étudiant à taux bas... Chacune a sa recette de séduction.A noter, la Bred a même créé GrandZé, une agence dédiée aux étudiants les plus prometteurs, ceux d'HEC, de l'Essec, de Polytechnique, de Centrale ou des Mines, ainsi qu’aux futurs médecins (ceux qui ont franchi la barrière du concours de fin de première année). Ils pourront bénéficier d’un package, de prêts et d’autorisations de découvert à tarif préférentiel. Les étudiants suivant des cursus moins sélectifs devront se contenter d’offres standard : la banque n'espère pas d'eux le même retour sur investissement.Lire aussi :Lycéens, la mention au bac peut vous rapporter grosEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane et Anne Eveno Artistes, maisons de disques, services de téléchargement et de musique : tous attendent, avec impatience, l’annonce d’Apple, prévue lundi 8 juin en fin de journée (heure de Paris). La firme à la pomme, qui tient sa conférence annuelle de développeurs, doit y dévoiler son tout nouveau service de streaming musical (écoute de musique en direct sans téléchargement).Le bulldozer de Cupertino arrive sur un marché aujourd’hui très fragmenté, où il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus, comme en témoignent les disparitions de Grooveshark ou de Sony Music Unlimited ou encore la relance difficile de Tidal. Même les géants du secteur, comme Spotify et Deezer peinent à trouver la voie de la rentabilité.Devenu aujourd’hui un mode incontournable de consommation de la musique, le streaming ne rémunère pas suffisamment bien les artistes et les plateformes. Du moins, pas quand il repose uniquement sur la publicité.Avec les centaines de millions de numéros de cartes bleues associées à ses iPhone déjà vendus, Apple dispose d’un avantage certain. Il aura probablement moins de difficultés à convaincre les consommateurs de payer et devrait se tailler une belle part de ce marché estimé à 1,6 milliard de dollars (1,43 milliard d’euros).Inventaire, non exhaustif, des services de streaming existantsLes « pure players », stars du marchéSpotifyLeader mondial des « jukebox célestes », le suédois Spotify a été créé en 2006 par Daniel Ek, avec Martin Lorentzon. Aujourd’hui, le site de streaming compte 60 millions d’utilisateurs, dont 15 millions d’abonnés payants, qui acceptent d’acquitter mensuellement 4,99 euros ou 9,99 euros. Le catalogue de Spotify, qui est présent dans 58 pays, contient plus de 30 millions de titres.Financée par la publicité (qui s’intercale entre les morceaux sur le service gratuit) et par les abonnements, la start-up, qui a dégagé en 2013 un chiffre d’affaires de 747 millions d’euros, n’est toujours pas rentable.Spotify, valorisée 8,4 milliards de dollars, déclare reverser aux ayants droit entre 0,006 et 0,0084 dollar par titre écouté. Soit deux milliards de dollars depuis sa création.DeezerLe champion français du streaming a été créé en 2007. Il revendique désormais 16 millions d’utilisateurs actifs, dont 6 millions d’abonnés à une offre payante pour 9,99 euros mensuels. Son catalogue comporte 35 millions de titres.Deezer, plus que ses concurrents, a choisi pour se développer de conclure des partenariats de distribution, dans une trentaine de pays, avec des opérateurs de télécommunication. En France, son développement a notamment été stimulé par un accord avec Orange qui était aussi l’un de ses actionnaires.Aux Etats-Unis, Deezer a racheté Muve Music, filiale de l’opérateur Cricket Wireless, lui-même filiale du géant AT&T. Avec à la clé un petit matelas d’utilisateurs, puisque 2,3 millions de clients de cet opérateur sont abonnés à Muve.Tout comme Spotify, Deezer a négocié des accords avec les maisons de disques et les labels pour rémunérer les ayants droit. L’entreprise, dont le chiffre d’affaires avoisine les 60 millions d’euros, ne dégage pas de bénéfice.TidalLancé par le rappeur Jay-Z le 30 mars, avec l’appui de nombreuses vedettes, dont son épouse Beyoncé, Madonna, les Daft Punk ou encore Kanye West, Tidal est un service entièrement payant, proposant 25 millions de morceaux.Plus cher (19,99 dollars) que ses concurrents Spotify et Deezer, Tidal se présente comme un service plus protecteur pour les artistes et affirme également proposer des fichiers musicaux de meilleure qualité.Un mois après le lancement, Jay-Z indiquait sur son compte Twitter que Tidal comptait 770 000 abonnés. Loin, très loin des 15 millions d’abonnés de Spotify.Les géants de l’InternetYouTubeDepuis le mois d’avril, YouTube propose, pour 9,99 dollars, un service payant de streaming musical. Sans publicité. Ce service n’est, à l’heure actuelle, accessible que depuis les Etats-Unis. L’ouverture du service en France devrait intervenir à la mi-septembre.YouTube Music Key propose en plus de l’écoute en streaming le téléchargement des clips, afin de pouvoir les visionner hors ligne. Les utilisateurs auront accès au catalogue de YouTube mais aussi à celui de Google Play.MicrosoftXbox Music, l’offre de streaming musical de Microsoft, incarne une partie de l’évolution à l’œuvre sur ce marché. Initialement gratuite avec de la publicité, cette offre est devenue totalement payante à compter de décembre 2014.Pendant un moment avaient coexisté deux offres : l’une qui permettait aux utilisateurs d’écouter de la musique en illimité pendant les six premiers mois, après quoi ils étaient limités à 10 heures de streaming par mois, avec des publicités à intervalles réguliers, l’autre qui proposait du streaming illimité et sans pub pour 10 dollars.Les alternatifsQobuzFondée en 2007, la start-up française a fait de la qualité d’écoute son cheval de bataille et son principal argument commercial. Les morceaux sont ainsi mis à disposition dans un format 24 bits moins compressé, supposé rendre une qualité sonore supérieure.La petite entreprise, cofondée par Yves Riesel, se spécialise notamment dans le classique, qui représente 30 % de son chiffre d’affaires. Pour assurer à ses clients le même confort d’usage qu’un CD, elle associe des livrets aux albums.Mais, comme le reconnaissent les fondateurs, la qualité a un prix : l’abonnement se situe en moyenne autour de 19,99 euros par mois. Les utilisateurs peuvent aussi opter pour l’offre Sublime, à 219 euros payable en une fois.PandoraCréée en 2000, Pandora diffère des autres services : il ne s’agit pas d’une plateforme de streaming où l’utilisateur choisit ses chansons mais plutôt d’une radio intelligente. Capable, en fonction des goûts de l’auditeur de s’adapter, mais aussi de lui suggérer, grâce à un algorithme spécifique, des musiques susceptibles de lui plaire. On peut ainsi créer jusqu’à une centaine de radios thématiques.Très populaire au Etats-Unis, le service, qui fait partie des applications les plus téléchargées outre-Atlantique, compte 79 millions d’utilisateurs. Au départ complètement gratuit, Pandora propose aujourd’hui un système d’abonnement sans publicité, à 4,99 dollars.HitsterCibler ceux qui ne veulent pas pirater mais n’ont pas les moyens de dépenser près de 120 euros par an pour écouter de la musique sur leurs smartphones. Tel est le business model de Hitster. Lancée en avril 2014, l’application, qui fonctionne aussi bien sous Android que sous l’iOS d’Apple, propose un service low cost de streaming à 1,99 euro par mois.Sans publicité, l’offre consiste en une play-list de 100 titres, du genre de celle que l’on peut écouter sur NRJ avec les hits du moment. A la version de base s’ajoutent des options à 99 centimes chacune, comme le mode hors connexion, la possibilité de créer sa propre compilation parmi les titres disponibles et la location pour un mois d’un album complet.Anne EvenoJournaliste au MondeSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Hache « La France aux deux visages ». Ce titre de tribune, publiée par Haaretz, n’y va pas par quatre chemins pour stigmatiser l’attitude de Stéphane Richard, PDG d’Orange, qui annonçait la semaine dernière au Caire être « prêt à abandonner » Partner, l’entreprise de télécommunications israélienne qui commercialise ses forfaits sous la marque Orange, au prétexte de ses activités dans les colonies israéliennes.Signée par l’ancien ministre de la défense de la droite conservatrice, Moshe Arens, cette tribune rappelle les rapports historiques entre la France et Israël, évoquant la bonne entente post-seconde guerre mondiale et insistant tout particulièrement sur « le coup de couteau dans le dos » symbolisé par l’embargo lors de la guerre des Six-Jours et les propos du général de Gaulle qualifiant les juifs de « peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur ».Lire aussi :Orange évoque son retrait d’Israël, qui demande des excusesEt Moshe Arens de noter que « l’imbroglio Orange a ravivé le débat autour de la campagne menée par les ennemis d’Israël pour l’étouffer sur le terrain économique » après avoir « échoué à de nombreuses reprises à battre les forces israéliennes sur le champ de bataille ». L’ancien ministre arrive à la conclusion que, jusqu’à présent, le « BDS » (pour « boycottage, désinvestissement, sanctions », un mouvement international lancé par des organisations non gouvernementales propalestiniennes) « n’a eu aucun effet perceptible sur l’économie israélienne, qui surmonte bien mieux la crise économique mondiale que la France et les autres pays de l’Europe de l’Ouest ».Un contrat avec le QatarDe son côté, le quotidien gratuit Israel Hayom affirme avoir appris les raisons pour lesquelles Stéphane Richard voudrait se désengager du pays – malgré son démenti immédiat. « Le Qatar est sur le point de signer un contrat à hauteur de 1 milliard de dollars [environ 894 millions d’euros] pour prolonger sa coopération avec l’entreprise française », explique le journal, qui met en avant pour appuyer son propos les liens entre France Télécom et le monde arabe. « Rien que l’an dernier, France Télécom a signé des contrats avec le Maroc, la Tunisie, l’Irak et l’Arabie saoudite pour un total de 3 milliards de dollars [environ 2,7 millions d’euros] ».Lire aussi :Polémique avec Israël : le PDG d’Orange s’explique, Nétanyahou s’enflammeDans une tribune publiée sur le site Internet du quotidien Yedioth Aharonoth, l’éditorialiste Sever Plocker remarque que les déclarations de Stéphane Richard, « un PDG nerveux qui voit avec anxiété de nouvelles entreprises de télécommunications éroder sa marque et affecter ses revenus », révèlent surtout un malaise plus profond dû au BDS. « Etre anti-Israël est aujourd’hui à la mode chez les étudiants et les jeunes intellectuels occidentaux. Etre progressiste, c’est soutenir le BDS », note-t-il, en appelant à un plus grand investissement dans les universités pour former des intellectuels capables de faire entendre la voix d’Israël.Mais la réponse la plus appropriée au BDS, selon lui, serait surtout que la gauche s’y oppose fermement. « Seule la gauche israélienne peut critiquer haut et fort l’occupation et ses maux – et par-dessus tout l’entreprise de colonisation – et dans le même temps rejeter avec dégoût les appels au boycott et les sanctions contre Israël. »Lire aussi :Orange : la France « fermement opposée » au boycottage d’IsraëlLes responsables politiques entre inquiétudes et menacesCette gauche israélienne, justement, a pris la parole à l’occasion de la conférence d’Herzliya, rassemblement annuel de responsables politiques israéliens et étrangers, où sont évoqués les différents enjeux internationaux stratégiques et économiques et qui se tient du 7 au 9 juin. Quelques leaders israéliens se sont exprimés et ont fait part de leur inquiétude sur les déclarations de Stéphane Richard et sur le BDS en général. Les propos sont rapportés par le Jerusalem Post. Isaac Herzog, chef de file de l’opposition et de l’Union sioniste (coalition de gauche, centre gauche et du centre), a même évoqué « une nouvelle intifada » en parlant du BDS. « Si j’étais premier ministre, j’aurais déjà mis en place un plan pour contrer ce mouvement », a-t-il affirmé, expliquant que « les boycotts touchent chaque aspect du quotidien ».Encore plus à gauche, la présidente de Meretz, Zehava Gal-On, a également reporté la responsabilité du BDS sur Benyamin Nétanyahou et sa politique « dans les colonies et la privation des libertés des Palestiniens ». « L’antisémitisme n’est pas la raison du boycott », a-t-elle asséné. Plus vindicative, Naftali Bennett, le président d’Habayit Hayehoudi (« Le Foyer juif » – parti d’extrême droite), s’est félicité de la volte-face d’Orange après la levée de boucliers en Israël. « Que cela soit bien clair pour toute compagnie désireuse de nous boycotter : nous répliquerons. Nous attaquerons ceux qui nous attaquent, nous boycotterons ceux qui nous boycottent ! » a-t-il clamé, avant de conclure : « Si vous songez à boycotter Israël, gardez bien à l’esprit qu’il y a dix millions d’amis d’Israël à travers le monde – juifs et non juifs, avec un pouvoir d’achat et un pouvoir de boycott. »Dans un autre article du Jerusalem Post, c’est la rencontre entre deux anciens chefs d’Etat qui donne l’occasion d’évoquer l’affaire Orange. Alors qu’il est en visite en Israël pour participer à la conférence d’Herzliya, Nicolas Sarkozy a rencontré l’ancien président israélien Shimon Pérès, « heureux que [le leader des Républicains] vienne à un moment aussi critique », rapporte le quotidien. Pérès a ajouté cette petite phrase qui aura sans aucun doute retenu toute l’attention de l’ex-président de la République et futur candidat potentiel en 2017 : « Je sais que vous ne soutiendrez aucun boycott, quel qu’il soit, contre l’Etat hébreu. » Lire aussi :Israël face à la menace montante du boycottageAlexis HacheJournaliste au Monde 08.06.2015 à 14h57 • Mis à jour le08.06.2015 à 18h03 Sursis pour le site Goodyear d’Amiens-Nord. Un juge des référés d’Amiens a ordonné lundi 8 juin la suspension, pendant trois mois, du démantèlement de l’usine fermée en janvier 2014, comme le demandait la CGT.Le 27 mai, la centrale avait assigné le fabricant de pneus américain devant le juge des référés du tribunal de grande instance d’Amiens pour qu’il cesse de « démanteler » les machines de l’usine que d’anciens salariés souhaiteraient reprendre pour créer une société coopérative de production (SCOP).Lire aussi :Goodyear : la CGT demande à la justice de suspendre le démantèlement du site d’AmiensLe projet présenté au début du mois de mai repose sur l’acquisition de l’activité pneu agraire, que Goodyear a décidé d’abandonner dans la région Europe-Moyen-Orient-Afrique. Il permettrait, selon le syndicat, de sauver plusieurs centaines d’emplois. Mais la direction de Goodyear a estimé le 22 mai que la proposition de SCOP « ne présent[ait] pas un projet d’entreprise viable ».Goodyear condamné à verser 50 euros à chaque plaignantSelon Fiodor Rilov, l’avocat de la CGT, Goodyear n’a cependant répondu qu’à un seul des scénarios de reprise possibles, et n’a pas examiné le rachat pur et simple des machines. « Nous espérons encore les convaincre de nous laisser récupérer un outil industriel, en le payant à son prix, au lieu d’envoyer les machines à la casse », a déclaré l’avocat.C’est dans cette perspective que le juge des référés a ordonné « le maintien sur le site d’Amiens-Nord » d’une liste d’équipements « jusqu’à l’achèvement du processus d’examen de la proposition » de rachat de ces matériels par la SCOP, « dont la durée ne pourra être inférieure à trois mois », peut-on lire dans l’ordonnance.Il a également condamné Goodyear Dunlop Tires France à verser 50 euros à chacun des quelque 90 plaignants.Un an et demi après la fermeture de l’usine, 195 des 1 143 salariés licenciés ont retrouvé un travail ou créé leur propre entreprise et 272 sont en formation.Lire aussi :Reclassement difficile pour les salariés de l’usine Goodyear d’Amiens 08.06.2015 à 13h26 • Mis à jour le08.06.2015 à 16h18 Un tiers des salariés du groupe Otis, qui gère 160 000 ascenseurs en France, étaient en grève pour la défense de l’emploi et de leurs conditions de travail, a indiqué la direction lundi.Le mouvement social initié par l’intersyndicale (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) a conduit à de nombreuses « interventions des pompiers » au cours du week-end dernier, les salariés d’astreinte ayant lancé la grève dès vendredi en province, a déclaré Franck Pfister (CFDT).Quelque « 3 200 pannes en attente » ont été relevées lundi matin par le syndicaliste. « La mobilisation est massive », selon lui, avec des rassemblements organisés « partout » en France, notamment à Lille, Nancy, Strasbourg, Marseille, Clermont-Ferrand et Bordeaux.La direction du groupe Otis, qui emploie environ 4 900 salariés, a indiqué qu’un tiers de son personnel était en grève, évoquant un mouvement « assez diffus sur toute la France ». L’entreprise s’est « organisée pour fournir les mêmes services à nos clients » qu’habituellement, a précisé un porte-parole de la filiale du groupe américain United Technologies Corporation. « La priorité va aux personnes bloquées en cabine », qui ne doivent « jamais tenter de sortir par leurs propres moyens », rappelle-t-il.Rencontre prévueUne rencontre avec les organisations syndicales devait se tenir en fin de matinée, a précisé la direction. « Les techniciens sont prêts à retourner le plus vite possible au travail, mais il faut que derrière il y ait des revendications qui aboutissent », prévient M. Pfister.Les grévistes s’élèvent contre un projet de plan social portant sur 170 suppressions de postes et la charge de travail induite par la baisse à venir des effectifs. Ils protestent également contre l’absence d’augmentation salariale collective en 2015. La précédente grève en 2011, pour les mêmes motifs, avait duré neuf jours, sans que les revendications des syndicats soient satisfaites. Sarah Belouezzane C’était une promesse, faite aux salariés lors de l’annonce de la cession de l’équipementier Alcatel-Lucent à son concurrent Nokia en avril dernier. Et Emmanuel Macron l’a tenue. Lundi 8 juin, le ministre de l’économie s’est rendu à Lannion, sur l’un des sites emblématiques de recherche et développement d’Alcatel. Un centre célèbre pour ses équipes de recherches, spécialisées notamment dans la 4G, le très haut débit mobile.Lire aussi :Nokia, un industriel adepte des nouveaux départs radicauxLoïc Le Grouïec, président d'Alcatel-Lucent international, a profité de la visite du ministre pour annoncer l’ouverture prochaine d’un Bell Lab, l’un de ces laboratoires de recherches mythiques dans lesquels ont exercé nombre de Prix Nobel. Pour l’instant, la date d’ouverture ainsi que le nombre de chercheurs attachés à l’institution n’ont pas encore été précisés. Alcatel devrait donner plus de détails dans les mois qui viennent.Lire aussi :Fusion Alcatel-Lucent - Nokia : la grogne des actionnairesRassurer les syndicatsL’autre but de la visite : rassurer des syndicats encore inquiets en dépit des promesses de maintien de l’emploi faites conjointement par les directions de Nokia et celles d’Alcatel lors de l’annonce de la cession. Les deux groupes ont promis qu’aucun poste ne serait supprimé en France pendant deux ans, à compter de la clôture de l’opération (premier semestre 2016). Ils ont par ailleurs, garanti l’embauche de 500 nouveaux chercheurs en France. L’Hexagone devenant ainsi le centre de pilotage des « capacités d’innovations » du groupe dans le monde.Lire aussi :Le rachat d’Alcatel par Nokia « va renforcer l’emploi en France »Des conditions qui avaient permis aux deux protagonistes de l’opération d’obtenir le blanc-seing d’un gouvernement dont la volonté était de voir émerger un « Airbus des télécoms ». « Dans les conditions de concurrence de plus en plus féroces que connaît le marché actuel, Alcatel n’a pas les moyens de survivre seul, il n’a pas la taille critique », indiquait-on encore récemment à Bercy.Le ministre a donc profité de sa visite pour rappeler les promesses faites par les dirigeants de Nokia. Il a ainsi rappelé que le site serait toujours au cœur de la R&D du groupe. Y seront notamment concentrées, les activités de recherche autour de la 5G et de la cybersécurité.Lire aussi :Nokia s’engage à maintenir les emplois chez Alcatel en France durant deux ansSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Le temps du rebond n’est pas encore arrivé pour la Chine malgré les efforts de Pékin pour stimuler son économie. C’est ce que montrent les chiffres relatifs à ses échanges avec le reste du monde. La demande de la deuxième économie de la planète a continué de se dégrader en mai. À 131 milliards de yuans, les importations de la Chine ont chuté pour un septième mois consécutif, baissant de 17,6 % par rapport à l’année précédente, après un recul de 16,2 % en avril, selon les statistiques publiées, lundi 8 juin, par l’administration des douanes.Ces chiffres viennent doucher, pour l’heure, les espoirs du gouvernement, qui a déployé ces derniers mois des mesures d’accélération de la dépense publique et assoupli sa politique monétaire. Malgré trois baisses des taux d’intérêt de la Banque populaire de Chine en six mois – dont une dernière datée du 10 mai – la demande intérieure demeure faible.Lire aussi :La croissance chinoise au plus bas depuis six ansChute du cours des principales matières premièresCertes, la baisse, en valeur, reflète d’abord la chute du cours des principales matières premières, elle-même liée aux mauvaises performances chinoises. Mais la chute de la demande chinoise en termes réels, une fois neutralisée la baisse des prix, s’élèverait malgré tout à 4 % en mai, selon les estimations de Louis Kuijs, chef économiste pour la Chine de la Royal Bank of Scotland, « ce qui suggère que la demande intérieure est restée faible en mai ».Le constat est similaire de la part de Julian Evans-Pritchard, qui suit la Chine chez Capital Economics à Singapour : « La croissance des importations de ressources en volume s’est également nettement détériorée le mois dernier, décevant l’espoir que les récents efforts de politique de soutien à la croissance encourageraient la demande à l’import. » Lire aussi :La Chine baisse ses taux pour doper la croissanceLes exportations de l’usine du monde se contractent de leur côté de 2,5 % sur un an mais celles-ci varient fortement d’une région à l’autre. Voilà un moment que la reprise américaine se fait sentir jusque dans les usines chinoises, tandis que l’Union européenne et le Japon restent sources de préoccupation malgré des signes d’amélioration.Les livraisons de la Chine aux États-Unis progressent ainsi de 7,8 % sur un an en mai, contre 3,1 % en avril. Les commandes des Européens et des Japonais ne baissent plus que de 6,9 % et 8,1 % respectivement sur en mai un an, contre 10,4 % et 13,3 % le mois précédent.Le yuan « n’est plus sous-évalué »La Chine a laissé le yuan s’apprécier face aux grandes devises ces derniers mois. Alors que le faible niveau de la monnaie chinoise était jusqu’à récemment source de frictions avec ses grands partenaires, notamment les États-Unis, cette récente appréciation a fait dire au Fonds monétaire international, le 26 mai, que le yuan se trouve désormais à un niveau « qui n’est plus sous-évalué ».Or, ce mouvement à la hausse, censé favoriser le pouvoir d’achat des Chinois, quitte à pénaliser la machine à exporter, ne suffit pas à compenser la faiblesse de la demande intérieure.Cette faible demande interne permet au pays de maintenir un excédent commercial élevé, de 59,49 milliards de dollars en mai, un chiffre en hausse de 65 % sur un an, mais pas nécessairement pour les bonnes raisons.« Si l’excédent commercial a jusqu’à présent été élevé cette année, sa contribution au PIB sera négligeable. Simultanément, les mauvaises performances vont continuer de peser sur l’investissement, l’emploi et le moral des entreprises », s’inquiètent, dans une note, Julia Wang et Li Jing, analystes de la HSBC.Autant de facteurs qui devraient convaincre Pékin de faire encore davantage pour stimuler l’économie.Lire aussi :Les nouveaux habits des entreprises chinoisesHarold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.06.2015 à 11h35 • Mis à jour le08.06.2015 à 13h37 | Philippe Escande Jamais à court d’un bon mot, le célèbre milliardaire Warren Buffett, furieux d’avoir laissé sa chemise dans un investissement malheureux dans US Airways, avait dit un jour que si un capitaliste avisé avait été présent lors du premier vol motorisé des frères Wright, en 1903, il aurait mieux fait d’abattre l’avion sur-le-champ ! Il signifiait par là que, dans l’histoire, le transport aérien a rarement nourri son financier.Sur le long terme, c’est un secteur largement déficitaire. Car à des coûts de personnels élevés et des prix de carburants imprévisibles s’est ajoutée, depuis l’après-guerre, une concurrence d’autant plus féroce qu’elle était attisée par des Etats qui ont longtemps considéré leurs compagnies aériennes comme l’extension naturelle de leur politique étrangère. Sans grande considération économique.On croyait être sorti de cette période compliquée depuis la sévère restructuration qui a secoué le secteur au cours des dix dernières années. Sur le seul continent européen, il ne reste aujourd’hui plus que trois acteurs de taille mondiale, British Airways, Lufthansa et Air France-KLM, et autant aux Etats-Unis. Et pourtant, à en croire Européens et Américains, nous voilà revenus aux temps anciens de la collusion entre les Etats et leurs compagnies.Lire aussi :La concurrence du Golfe inquiète les compagnies américainesEn cause, le développement spectaculaire d’Emirates, Etihad et Qatar Airways, les trois voisines de la péninsule Arabique, qui en dix ans ont conquis près du tiers du trafic aérien entre l’Europe et l’Asie, au détriment de leurs concurrentes européennes. Elles s’attaquent maintenant au trafic transatlantique, bastion américain depuis plus de cinquante ans.Lire aussi :Des émirats à la conquête du cielCatastrophe pour les compagnies européennesSur les traces de Singapour, son homologue des sables, Dubaï, a développé sa ville comme une immense plate-forme, le « hub », permettant d’amener des passagers européens pour les expédier ensuite vers l’Inde, la Chine ou le Japon. Pour les séduire, des avions neufs et surtout des tarifs très attractifs. Forcément indus, selon les plaignantes européennes et américaines qui les accusent de bénéficier d’un pétrole à prix cassé et de tarifs aéroportuaires imbattables, car aidés par leurs riches émirats.Lire aussi :Haro sur le champion EmiratesCet ouragan venu du désert est une catastrophe pour Air France-KLM ou Lufthansa, qui réalisent la quasi-totalité de leurs bénéfices sur le trafic longue distance. Leur activité de courte distance, en Europe, est généralement déficitaire, car minée par la concurrence des low-cost, mais justifiée par le besoin de « rabattre » des clients vers leurs « hubs » respectifs de Paris et Francfort.Attaquées chez elles par Ryanair et easyJet et à l’extérieur par Emirates ou Etihad, elles sont contraintes à se restructurer en permanence à coups de réduction de personnel et de fermetures de lignes, qui fragilisent encore leur situation. Gros temps à prévoir dans les années à venir. Attachez vos ceintures…Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) La croissance japonaise a finalement été plus forte que prévue au premier trimestre. D’après les données révisées, dévoilées lundi 8 juin par le gouvernement, elle a atteint 1 % par rapport au trimestre précédent, soit 3,9 % en glissement annuel. Le 20 mai, le gouvernement avait annoncé une croissance de « seulement » 0,6 % (2,4 % en glissement annuel). Cette annonce n’a pas permis à la bourse de Tokyo de terminer en hausse. Elle a clôturé en léger repli de 0,02 %, à 20 457,19 points.L’annonce confirme que la troisième économie du monde est en phase de reprise. Elle présente son deuxième trimestre consécutif d’augmentation du PIB après une plongée en récession provoquée par la hausse de la TVA, de 5 % à 8 %, en avril 2014. Pour l’exercice 2014 clos fin mars, le PIB a reculé de 0,9 %, et non plus de 1 %, comme évalué le 20 mai.Lire aussi :La croissance japonaise reprend de la vigueurLa nouvelle estimation de la croissance trimestrielle – à son plus haut niveau depuis deux ans – découle principalement d’une révision à la hausse des investissements des entreprises. Ils ont crû de 2,7 % et non pas de 0,4 % comme précédemment annoncé. Ils émanent principalement des sociétés exportatrices, notamment des fabricants de pièces détachées automobiles. D’après le gouvernement, le secteur des services, notamment la distribution, a également contribué à cette hausse.Bonnes performances des entreprises à l’exportationL’autre point positif est le maintien du chiffre des exportations, en progrès de 9,9 % en glissement annuel. Jusque-là, la baisse du yen n’avait pas véritablement favorisé leur augmentation car les grandes entreprises ont tendance, depuis plusieurs années, à délocaliser une partie de leurs activités.Ces bons chiffres ont coïncidé avec l’annonce d’un excédent de la balance des comptes courants de 1 326 milliards de yens (9,5 milliards d’euros) en avril. Ce résultat traduit les bonnes performances des entreprises à l’exportation et des rendements supérieurs des investissements à l’étranger, grâce à la faiblesse du yen.Il reste cependant inférieur aux attentes des analystes et en forte baisse par rapport au mois de mars, notamment parce que la balance commerciale est repassée en déficit, à 124 milliards de yens (890 millions d’euros), après un excédent en mars.La tendance générale confirme cependant les évaluations de la Banque du Japon (BoJ), qui considère l’économie nippone comme en phase de reprise modérée. Elle devrait permettre à l’établissement central de repousser d’éventuelles nouvelles mesures d’assouplissement monétaire.Le gouverneur de la BoJ, Haruhiko Kuroda reste confiant. Le 4 juin, il a même évoqué le personnage de Peter Pan pour expliquer que les banquiers centraux devaient adopter une « attitude positive ». « Le moment où vous perdez la confiance dans le fait que vous pouvez voler, a-t-il expliqué, vous perdez définitivement le pouvoir de le faire. »La consommation ne repart pas vraimentCela dit, l’activité présente toujours des faiblesses, qui menacent son objectif de retour à l’inflation. Elles ont déjà contraint la BoJ à reporter dans le temps son objectif d’atteindre une inflation de 2 % : ce niveau était initialement attendu pour le printemps 2015.Le principal point noir de l’activité japonaise reste la consommation, qui contribue pour 60 % au PIB. Dans les nouveaux chiffres de la croissance, elle apparaît inchangée par rapport aux données préliminaires, en progrès de 1,5 %. Mais la tendance ne semble pas positive car elle aurait reculé de 1,3 % en avril, et ce malgré les annonces de hausses de rémunération, formulées lors des négociations salariales du printemps.Autre sujet d’inquiétude pour le Japon, l’importance des inventaires qui, explique Marcel Thieliant dans une analyse pour Capital Economics, « laisse penser que les fondements de la demande ne sont pas aussi forts que les chiffres pourraient le laisser penser ».L’importance des inventaires inquiète d’autant plus que l’économie américaine, principal débouché des produits nippons, donne des signes de faiblesse, également au niveau de la consommation. Soulignant la morosité de la demande et de la production industrielle, Capital Economics n’exclut donc pas un « ralentissement au deuxième trimestre » de l’économie japonaise.Lire aussi :Le Japon face à l’atonie de la consommationPhilippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.06.2015 à 09h52 • Mis à jour le08.06.2015 à 15h01 Le revers essuyé par le Parti de la justice et du développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdogan a vivement ébranlé la Bourse d’Istanbul qui a chuté de 8 % à l’ouverture, lundi 8 juin. La banque centrale de Turquie a annoncé dans la foulée qu’elle baissait ses taux appliqués aux dépôts en devises à une semaine alors que la livre turque atteignait son niveau le plus bas face au dollar et à l’euro.Le cours de la livre turque a perdu environ 4 % face aux deux autres devises. Les taux seront donc abaissés de 4 à 3,5 % à partir de mardi 9 juin pour le dollar, et de 2 à 1,5 % pour l’euro. Après l’annonce de cette mesure, la livre turque s’échangeait à 2,76 dollars (-3,75 %) et 3,08 euros (-4 %). 08.06.2015 à 08h52 • Mis à jour le08.06.2015 à 14h13 | Cédric Pietralunga Cette fois, c’est fait ! Huit ans après une première tentative avortée, Saint-Gobain réussit à vendre sa filiale Verallia, numéro trois mondial des emballages en verre. L’heureux élu choisi par le groupe de matériaux dirigé par Pierre-André de Chalendar est l’américain Apollo Global Management, qui était en concurrence avec un industriel, le portugais Ba Vidro, et trois autres fonds (Blackstone, CVC Capital Partners et le tandem Ardian-Bain Capital). La cession est attendue pour la fin de l’année, après consultation des organisations syndicales et autorisation des autorités de la concurrence, notamment celle de la Commission européenne.Pour l’emporter, le fonds d’investissement new-yorkais a dû mettre 2,945 milliards d’euros sur la table, alors que les premières estimations tablaient sur une vente autour de 2,5 milliards d’euros. « Cela a été très compétitif, se réjouit Laurent Guillot, directeur financier de Saint-Gobain. Tout a été bouclé entre mardi soir, date à laquelle nous avons reçu cinq offres fermes et financées, et samedi après-midi, où le choix du conseil d’administration s’est porté sur Apollo. » La lutte a été particulièrement âpre avec Ba Vidro et Blackstone, qui ont tous les deux surenchéri jusque dans la nuit de vendredi à samedi.Le géant américain, créé en 1990 par Leon Black, est aussi récompensé pour sa patience. Cela faisait en effet huit ans que le fonds, à travers son associé chargé de la France, Jean-Luc Allavena, était en contact avec Saint-Gobain pour lui acheter sa filiale. Entre-temps, Apollo a gagné ses lettres de noblesse dans l’Hexagone grâce au rachat en 2009 de Constellium, le spécialiste de l’aluminium, héritier d’une partie des activités de Pechiney. Une belle opération menée conjointement avec Bpifrance qui a permis à l’investisseur américain d’acquérir la confiance des pouvoirs publics français.« Nous avons repris Constellium avec Apollo pour en faire une pépite », s’est encore félicité récemment Nicolas Dufourcq, le directeur général de BPI-Groupe (maison mère de la banque).Les salariés peu enthousiastesCes bonnes relations ont joué dans la dernière ligne droite. Si Bpifrance souhaitait s’associer avec le gagnant quel qu’il soit, Apollo s’était montré très allant à l’idée de réserver une place à la banque publique au capital de Verallia. Selon une source proche du dossier, le comité d’investissement de Bpifrance, qui doit se réunir lundi 8 juin, devait approuver une prise de participation de 10 % au capital du verrier. Une présence de nature à rassurer les organisations syndicales de Verallia : la banque publique exige traditionnellement de son partenaire l’engagement de maintenir les centres de décision en France. Preuve de sa bonne volonté, Apollo a d’ores et déjà annoncé qu’il comptait maintenir en poste la direction de Verallia, emmenée par Jean-Pierre Floris, son PDG.Lire aussi :Bpifrance, des investissements et des doutes« Le choix de Saint-Gobain s’est porté sur Apollo en raison de la qualité de son offre, de son adhésion au projet industriel et de son soutien aux salariés de Verallia », a justifié le groupe dans un communiqué publié lundi matin. « Nous sommes très enthousiastes d’acquérir Verallia [et] nous avons hâte de collaborer avec le management et les salariés dont les compétences sont reconnues », ont, de leur côté, déclaré Robert Seminara et Jean-Luc Allavena, deux des dirigeants d’Apollo, dans le même communiqué.Moins enthousiastes, les salariés demandent à être convaincus. Dans une lettre adressée au printemps à Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, les syndicats de Verallia avaient demandé à l’Etat d’intervenir pour « stabiliser l’actionnariat », disant craindre d’être dépecés par « un fonds d’investissement spéculatif ». « L’entrée de Bpifrance au capital est une bonne chose, mais nous restons inquiets, explique aujourd’hui Dominique Spinalli, délégué CGT chez Verallia. Comme tous les fonds, Apollo ne sera là que pour cinq ans et va vouloir investir au minimum dans l’entreprise. Or, on a besoin d’au moins 200 millions d’euros par an pour entretenir nos fours ! »Une réunion entre les syndicats et la direction de Verallia, lors de laquelle un accord de méthode doit être approuvé, doit avoir lieu le 11 juin.Méfiance extrêmeCette vente intervient après deux tentatives avortées. En 2007, Jean-Louis Beffa, alors PDG de Saint-Gobain, avait tenté une première fois de se séparer de sa filiale, mais avait dû tout arrêter à la suite de la crise des subprimes. En 2010, un projet d’introduction en Bourse avait été lancé avant d’être remisé au placard devant la trop grande volatilité des marchés. Conscient que le morceau était peut-être un peu gros à avaler, Saint-Gobain avait alors cédé à l’été 2014 les activités nord-américaines de sa filiale à l’irlandais Ardagh, moyennant un chèque de 1,7 milliard de dollars (1,5 milliard d’euros).Lire aussi :Les salariés de Verallia appellent M. Macron à l’aideSaint-Gobain, qui, jusqu’à présent, avait fait montre d’une extrême méfiance envers les fonds d’investissement, a finalement bénéficié de la lutte entre ces financiers. Après des levées de fonds record ces dernières années, les Blackstone, CVC ou encore Ardian peinent à investir l’argent qui leur a été confié. D’où des enchères de plus en plus compétitives pour les beaux actifs. Apollo va ainsi puiser dans une cagnotte de 18,4 milliards de dollars (16,5 milliards d’euros) constituée en 2013 pour racheter Verallia.De son côté, Saint-Gobain devrait utiliser le produit de cette cession pour poursuivre sa politique de recentrage sur les matériaux à forte valeur ajoutée, comme les ciments ou les pare-brise de voitures. En 2013, le groupe avait indiqué vouloir réaliser 4 milliards d’euros d’acquisitions. Le 8 décembre 2014, l’ex-Manufacture royale des glaces fondée par Colbert au XVIIe siècle a annoncé l’acquisition du suisse Sika, leader mondial des adjuvants pour matériaux de construction, pour 2,3 milliards d’euros. Mais le groupe français doit faire face à l’opposition de la direction du groupe chimique, qui refuse de passer sous pavillon français et a engagé plusieurs procédures judiciaires pour bloquer la vente.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.06.2015 à 18h00 • Mis à jour le01.06.2015 à 18h47 | Bertrand Bissuel Lire aussi :Pour l’Unedic, le chômage augmentera encore fortement en 2015Mois après mois, les mauvaises nouvelles continuent de tomber sur le marché du travail. En avril, le nombre de chômeurs sans aucune activité (catégorie A) s’est accru de 26 200 en métropole pour atteindre un nouveau record : 3,536 millions soit une hausse de 0,7 % d’après les chiffres rendus publics, lundi 1er juin, par le ministère du travail et par Pôle emploi.La tendance est également à la hausse en incluant les outre-mers (près de 3,795 millions personnes inscrites à Pôle emploi, soit un accroissement légèrement supérieur à 26 000). Ces statistiques montrent que l’inversion de la courbe du chômage n’est toujours pas d’actualité, malgré le rebond de la croissance observé au premier trimestre 2015 (+0,6 % selon l’Insee).Si l’on tient compte des demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite en avril (catégories B et C), les données officielles sont encore plus déprimantes : le nombre de personnes qui pointent à Pôle emploi s’élève à 5,344 millions dans l’Hexagone, soit une progression de 1 % par rapport à mars et de 7,1 % en un an. Le total atteint 5,645 millions pour l’ensemble du territoire (DOM inclus), en augmentation de 6,8 %.Indicateur particulièrement décourageant, le chômage de longue durée dont l’extension se poursuit : en métropole, le nombre d’inscrits à Pôle emploi depuis au moins un an (dans les catégories A, B et C) augmente de 1,1 % comparé au mois de mars (+10,2 % en un an). Idem pour les moins de 25 ans (+1,1 % en un mois et +4,6 % en un an) et pour les plus de 50 ans (+1,1 % et +9,8 %).Rebsamen annonce 100 000 contrats aidés supplémentairesLire aussi :Chômage : l’optimisme forcené de François RebsamenCette nouvelle aggravation de la situation n’est pas tout à fait une surprise : des économistes pensent que le mouvement de reprise, esquissé au cours des trois premiers mois de l’année, n’aura pas d’impact immédiat. C’est d’ailleurs l’analyse qu’a développée François Rebsamen dans un communiqué diffusé lundi : « Il faut (…) un délai de plusieurs mois », a indiqué le ministre du travail. En attendant, il annoncé un renforcement du traitement social du chômage « avec un renfort de 100 000 contrats aidés supplémentaires par rapport à la loi de finances initiale » ; 60 000 demandeurs d'emploi supplémentaires seront par ailleurs accueillis en formation. Pour M. Rebsamen, tout l’enjeu de la période à venir consiste à « accompagner le retour à la croissance en levant les freins au recrutement ».Une allusion directe aux rencontres qui ont lieu, lundi et mardi, à Matignon entre Manuel Valls et les partenaires sociaux. L’objet de ces entretiens est de réfléchir à des mesures susceptibles de stimuler l’embauche dans les TPE et les PME. Il n’y aura aucune annonce, les décisions du gouvernement ne devant être dévoilées que le 9 juin, à l’issue d’un conseil restreint avec les ministres concernés (économie, travail…).Lire aussi :Une faillite sans précédent dans la lutte contre le chômageA l’heure qu’il est, très peu d’indications ont filtré sur les intentions de l’exécutif. Seule une piste a réellement émergé : l’instauration d’un barème, assorti de plafonds, que les conseillers prud’homaux seraient tenus de suivre lorsqu’ils accordent des dédommagements à des salariés licenciés par leur employeur.Plusieurs leaders patronaux réclament la mise en place d’un tel dispositif, car il aurait pour effet de réduire les aléas juridiques : les chefs d’entreprises sauraient d’emblée à quoi ils s’exposent en cas de litige avec un membre du personnel. Ils n’auraient plus au-dessus de leur tête « une épée de Damoclès », pour reprendre une formule de François Asselin, le président de la CGPME. Les procédures aux prud’hommes peuvent « durer longtemps » et se solder par des dommages et intérêts « élevés », renchérit un dirigeant du Medef. Résultat : bon nombre de patrons « n’embauchent plus ou alors ils recrutent en CDD ».Lundi, M. Valls se serait déclaré ouvert à cette solution lors de ses discussions avec les partenaires sociaux. C’est en tout cas ce que confie M. Asselin. Mais aucun « engagement précis » n’a été pris, pondère le président de la CGPME.Lire aussi :Valls s’est engagé à « ne pas toucher au contrat de travail », selon la CFDT et la CGTBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marc Prévot (Président Emmaüs Solidarité) Michel Sapin, ministre du budget, a annoncé l’intention du gouvernement de réaliser des économies sur les aides au logement, particulièrement les aides personnelles, APL (aide personnalisée au logement) et allocation de logement.L’importance de ce budget, 17 milliards d’euros, est impressionnante. Malgré cela, le taux d’effort des locataires augmente. Alors il est facile de dire qu’il y a des économies à faire mais c’est un raisonnement de Gribouille.Lire aussi :Immobilier : le retour timide des acheteursCertes, des ajustements limités sont souhaitables, comme le proposent François Pupponi, député (PS) du Val-d’Oise, et un groupe de parlementaires : prise en compte des revenus des parents d’étudiants, prise en compte du patrimoine des allocataires par exemple. Mais les aides personnelles, d’après la Direction de la recherche du ministère des affaires sociales, réduisent le taux de pauvreté de trois points, soit 14 % au lieu de 17 %, soit une sortie de la pauvreté pour 1 800 000 personnes.Revenus indécentsLe gouvernement veut-il augmenter le taux de pauvreté ? Mais les aides personnelles sont concentrées sur les familles aux ressources les plus faibles, les 30 % des plus bas revenus. Le gouvernement veut-il s’attaquer aux familles modestes à un moment où la crise économique frappe en premier les plus pauvres ?Mais au moment où les inégalités se développent davantage en France que dans d’autres pays européens, d’après l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et où les revenus de certains grands dirigeants deviennent de plus en plus indécents, le gouvernement veut-il contribuer à augmenter encore ces inégalités ?Lire aussi :Michel Sapin veut économiser sur les aides au logementCertains experts essaient de nous faire croire que ces aides ne servent à rien et ne font qu’augmenter les loyers. Ils n’apportent aucun élément décisif de preuve. Au contraire les aides personnelles au logement ont été sous actualisées par rapport à l’évolution des loyers depuis de longues années. Prétendre que les loyers sont à la hausse du fait d’une aide personnelle en baisse relative n’est pas raisonnable.Ces experts nous opposent aussi l’exemple anglais, où les aides personnelles ont été réduites. Le gouvernement anglais en attendait une réduction des loyers. Une étude montre que les baisses de loyer ne représentent que 10 % de la réduction d’aide mais 90 % sont supportés par les locataires et pèsent sur le budget familial. Il en résultera probablement davantage d’impayés et d’expulsions. La réforme est récente et son évaluation évoluera dans le temps.Amortisseur socialMais le gouvernement est-il prêt à prendre le risque de multiplier les expulsions alors que leur nombre a substantiellement augmenté dans les dix dernières années ? Les aides personnelles, contrairement aux idées reçues, ont bien joué leur rôle. D’abord celui d’amortisseur social pour les personnes frappées par la précarité et le chômage.Elles ont certainement contribué à ce que les logements inconfortables rattrapent le niveau de confort des logements des catégories aisées. Elles réduisent le taux d’effort financier des familles. Elles augmentent mécaniquement en période de faible croissance et elles ralentiront si l’on crée davantage d’emplois. Elles ont soutenu la consommation et de ce fait le maintien de la production nationale.Il faudrait en fait les revaloriser par rapport à l’inflation. Le vrai problème est celui de la pénurie dans les zones tendues. Il faut rétablir l’aide à la pierre dans la construction de logements sociaux et utiliser les moyens juridiques permettant de dépasser les blocages locaux.Rappelons que le logement crée des emplois et rapporte des ressources fiscales plus importantes que les dépenses d’aide publique. Ne nous trompons pas de cible et favorisons la croissance, la lutte contre les inégalités, la lutte contre la pauvreté.Marc Prévot (Président Emmaüs Solidarité) Anne Eveno Dans l’offensive qui oppose les gouvernements aux géants de l’internet, la France n’entend pas mettre les pouces trop facilement. Selon nos informations, Bercy a sollicité du gendarme des télécoms, l’Arcep, un avis technique sur la possibilité de mesurer le trafic sur la bande passante. « L’Arcep a entamé des auditions des acteurs du web et rendra son avis en juillet » a confirmé au Monde une source proche du dossier.A Bercy, on indique que, par cette « saisine très technique », il s’agit de savoir ce que l’Arcep est « capable d'obtenir comme informations sur les flux qui transitent sur les réseaux français » : volumétrie selon les fournisseurs, types de données transmises (vidéos, musique), répartitions de ces données entre fournisseurs, etc... Voilà les informations qui pourraient intéresser Bercy. « Le tout sans contrevenir aux principes tels que la neutralité du net ou le secret des correspondances », précise-t-on évidemment au ministère.« Serpent de mer »Pour de nombreux observateurs, cette initiative prouve que la France n’a pas renoncé à instaurer une taxe sur la consommation de bande passante, idée défendue ardemment par la ministre de la Culture, Fleur Pellerin. Le scénario étudié à Bercy est celui qui permettrait de soumettre les entreprises ayant une très grosse consommation de bande passante, notamment celles offrant des vidéos ou des services de cloud, à une taxe assise sur le volume transmis de données. Seraient concernées les entreprises telles que YouTube, Netflix, Dailymotion et les sites des chaînes de télévision qui proposent du replay et de la vidéo à la demande (VOD).Lire aussi :La taxe Internet qui oppose Paris et BruxellesSelon le ministère de l’économie, la finalité de cette étude technique ne serait pas de faire renaître le « serpent de mer » de la taxe sur la bande passante. Dans le cas où l’Arcep indiquerait au terme de son travail qu’une mesure sérieuse des flux n’est pas possible, l’idée de la taxation tomberait d’elle-même. Et dans le cas où techniquement et juridiquement ces informations pourraient être collectées, Bercy estime que « ces éléments d’expertise » devraient être versés au débat. Lequel devrait, selon le ministère, se dérouler au niveau européen.Plan d’action de la Commission européenneUne analyse qui devrait satisfaire Bruxelles. La Commission européenne va lancer prochainement un plan d’action sur la fiscalité d’entreprises dans l’idée d’établir une fiscalité plus juste afin de rétablir des conditions équitables de concurrence entre les PME et les multinationales aux politiques fiscales agressives, surtout dans le numérique. Selon Bruxelles, cette initiative « devrait avoir pour effet de décourager les initiatives législatives unilatérales dans le domaine de la fiscalité du numérique », a écrit récemment la chef de cabinet de Günther Oettinger, commissaire européen à l’économie et à la société numérique dans un courrier adressé à l’ASIC, l’Association des services Internet communautaires, qui rassemble de grandes plateformes comme Google ou DailyMotion.Lire aussi :Trois pistes pour « mieux » taxer Google, Facebook et consortsAnne EvenoJournaliste au Monde 01.06.2015 à 15h28 • Mis à jour le01.06.2015 à 15h29 | Isabelle Rey-Lefebvre Les sénateurs s’opposent frontalement au gouvernement pour définir qui doit contrôler les offices publics de l’habitat (OPH), poussés par des maires soucieux de conserver le contrôle de leurs logements HLM. La discussion est particulièrement tendue au sujet des 49 offices publics du Grand Paris. Leur sort sera tranché par la loi « NOTRe » (pour « nouvelle organisation territoriale de la République »), qui définira les compétences des collectivités et dont la deuxième lecture s’achève au Sénat, mardi 2 juin.265 organismes, autrefois appelés offices publics HLM, détiennent 52 % du parc social français, soit 2,4 millions de logements. Ils ont, comme leur nom l’indique, un statut public (contrairement aux entreprises sociales de l’habitat) et dépendent aujourd’hui des collectivités locales – souvent la commune, plus rarement le département. Ils attribuent des logements sociaux, construisent, réhabilitent, commandent des marchés publics, embauchent du personnel, et sont donc des instruments de pouvoir dont les maires ne veulent pas se dessaisir. Certains construisent peu, comme c’est le cas de 40 % des offices franciliens, ou accueillent avec parcimonie les publics prioritaires.Echapper aux égoïsmes communauxLa loi ALUR (pour « accès au logement et à un urbanisme rénové ») du 24 mars 2014, portée par Cécile Duflot, l’ex-ministre du logement, a prévu que ces offices seraient, au 1er janvier 2017, rattachés à une intercommunalité dotée de la compétence habitat. L’idée est de favoriser une politique du logement plus cohérente et d’échapper aux égoïsmes communaux. Et aussi de fusionner les offices, qui dépendront ainsi de la même intercommunalité. Si ce principe est mis en œuvre sans difficulté dans la plupart des régions, la situation se révèle plus difficile à Aix et Marseille, éternelles rivales, et inextricable dans le périmètre du Grand Paris.Les sénateurs, de gauche comme de droite, bataillent ferme pour conserver le contrôle de leurs officesLa métropole comprenant Paris et les 124 communes des départements limitrophes, qui compte 6,2 millions d’habitants, devait, en principe, chapeauter les 49 offices de la petite couronne, dont l’énorme Paris Habitat (120 000 logements). Face à ce mastodonte qui effraie les élus, le gouvernement a accepté de placer les offices publics de l’habitat sous la tutelle d’établissements publics territoriaux (EPT) d’environ 300 000 habitants.En dépit de cette concession, les sénateurs, de gauche comme de droite, bataillent ferme pour conserver le contrôle de leurs offices. Roger Karoutchi, sénateur UMP des Hauts-de-Seine, a proposé le volontariat, laissant l’initiative aux maires de rallier ou non leur office à un EPT. Marylise Lebranchu, ministre de la décentralisation et de la fonction publique, a refusé net.S’assurer une majorité de contrôlePlus subtil, le socialiste Luc Carvounas, maire d’Alfortville et sénateur du Val-de-Marne, a déposé un amendement imposant le changement de tutelle aux offices qui détiennent moins de 5 000 logements ou, à défaut, proposant que le futur conseil d’administration des offices, bien que rattaché à l’établissement public territorial, comporte au moins 50 % des élus de la commune d’origine, autrement dit s’assurant ainsi une majorité de contrôle. « Ce sont seize gros offices qui ont besoin d’autonomie pour mener la politique voulue pour les habitants », plaide Luc Carvounas. Là aussi, refus du gouvernement.« Il faut rester proche du terrain, avec une gestion de proximité », tempête Philippe Laurent, maire UDI de Sceaux (Hauts-de-Seine), qui avertit : « Si la politique de l’office est contraire aux souhaits de la population, la municipalité ne mettra plus un sou dedans. » Le maire de Sceaux ne cache pas qu’il réfléchit à la fusion de Sceaux Habitat avec une société d’économie mixte de droit privé, afin de garder la maîtrise du patrimoine de l’OPH. C’est aussi le cas à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) ou dans le Val-de-Marne, à Joinville-le-Pont ou à Vitry, qui a mandaté un cabinet d’avocat pour étudier cette solution loin d’être facile à mettre en œuvre. Certains sénateurs ont d’ailleurs proposé de repousser de quatre ans le transfert des offices publics de l’habitat, histoire d’avoir le temps de s’organiser.Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) a, elle, sauté le pas. Son conseil municipal a décidé, en novembre 2014, de transférer à sa société d’économie mixte les 2 500 logements de l’OPH « afin d’optimiser la gestion du logement social ».Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Les consommateurs n’échapperont sans doute pas à une nouvelle augmentation des tarifs réglementés de l’électricité cet été, mais le gouvernement n’en a pas arrêté le niveau. Le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, aurait réclamé une hausse de 2,5 % par an sur trois ans, à compter de cette année, selon Le Journal du Dimanche.« EDF n’a fait aucune demande chiffrée », indique une source proche de l’entreprise, même si, depuis son arrivée à la présidence du groupe d’électricité fin 2014, M. Lévy réclame une hausse et une visibilité sur les tarifs. Plusieurs sources indiquent qu’il n’y a pour l’heure « pas d’accord » sur ce montant.Lire aussi :EDF : « Il faudra, indiscutablement, de nouveaux réacteurs nucléaires »Lors de l’assemblée générale des actionnaires, le 19 mai, le patron d’EDF avait de nouveau réclamé un « rattrapage tarifaire » pour permettre au géant de l’énergie de « couvrir ses coûts ». Il juge que la situation financière de l’entreprise est « délicate » au moment où elle va devoir « faire face à des investissements essentiels dans les prochaines années ». EDF doit construire deux réacteurs EPR de troisième génération au Royaume-Uni, mais aussi moderniser les réseaux électriques et financer le « grand carénage », la modernisation et l’amélioration de la sûreté des 58 réacteurs nucléaires français d’ici à 2025, pour un montant estimé à 55 milliards d’euros.Longtemps très modérée, la hausse des tarifs a commencé à être significative en 2010. Les prix ont augmenté de 2,5 % au 1er novembre 2014, après le gel par l’Etat de la hausse de 5 % initialement promise par le gouvernement Ayrault et la définition d’un nouveau mode de calcul.Cette nouvelle formule, intégrant davantage les prix de gros, très bas actuellement, et censée protéger le consommateur, comptait pour 1,6 %, les 0,9 % restant correspondant au rattrapage tarifaire sur 2012-2013 imposé par le Conseil d’Etat.ContrepartieCette insistance de M. Lévy sur les tarifs s’inscrit dans un contexte qui n’est pas si rose pour son groupe. Certes, EDF a dégagé un résultat net de 3,7 milliards d’euros en 2014, mais il traîne une dette nette de 34,2 milliards d’euros.Son patron répète aussi que le cash-flow libre est négatif. Une situation inacceptable sur le long terme, selon M. Lévy, qui a appelé à la « vigilance ».A cette dimension financière s’ajoute une donnée industrielle : l’« opération Areva NP ». Un coût supplémentaire pour EDF. Au départ, l’électricien n’avait aucun projet de reprise de l’activité réacteurs et services (ex-Framatome) du groupe nucléaire en très grande difficulté, qui n’est pas dans son cœur de métier.Pressé par l’Etat actionnaire, il a fait récemment une offre de l’ordre de 2 milliards d’euros. Mais il ne fait guère de doute qu’au nom de la défense des intérêts de son entreprise, M. Lévy a peu ou prou demandé une contrepartie, en l’occurrence une augmentation significative des tarifs.Lire aussi :EDF pose ses conditions au rachat des réacteurs d’ArevaCette relance du débat sur les tarifs de l’électricité ne tombe pas par hasard. Elle survient à la veille d’une réunion sur la réorganisation de la filière nucléaire française, mercredi 3 juin, à l’Elysée autour du chef de l’Etat, en présence du premier ministre et des ministres concernés (économie, énergie, finances, affaires étrangères).Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.06.2015 à 12h33 | Frédéric Douet (professeur à l'Université de Bourgogne) Si vous, ou un de vos ascendants, possédez un contrat d'assurance-vie ouvert avant 1991, lisez ces quelques lignes, car la Cour de cassation vient de rendre une décision qui modifie l'ADN fiscal de certains contrats et renforce leur intérêt.Pour bien comprendre cette décision, il est nécessaire de rappeler que les contrats d'assurance-vie souscrits avant le 20 novembre 1991 bénéficient d'un régime fiscal de faveur :- les sommes reçues par le bénéficiaire échappent aux droits de succession ;- les sommes versées à compter du 13 octobre 1998 sont soumises, quel que soit l'âge de l'assuré, à un prélèvement spécifique (actuellement 20 % jusqu'à 700 000 € et 31,25 % au-delà) après un abattement de 152 500 euros par bénéficiaire.Rappelons aussi que plusieurs personnes peuvent adhérer conjointement à un contrat d'assurance-vie. Ces personnes ont alors simultanément la qualité de souscripteur-assuré. L'adhésion conjointe peut avoir lieu au moment de la souscription du contrat ou postérieurement. Dans ce cas l'assureur n'est tenu de verser les fonds qu'au moment du dénouement du contrat, soit lors du décès du dernier souscripteur-assuré.Régime fiscal de faveurOr l'adhésion conjointe – même des années plus tard – à un contrat d'assurance-vie souscrit avant le 20 novembre 1991 n'empêche pas ce contrat de continuer à bénéficier du régime fiscal de faveur. C'est ce que vient de juger la Cour de cassation (Civ. 1re, 19 mars 2015, n° 13-28776).En 1988, un époux souscrit seul un contrat d'assurance-vie. Son épouse adhère conjointement à ce contrat en 1995. L'époux décède en 1999. En 2002, l'épouse verse sur le contrat d'assurance-vie 600 000 euros et désigne comme bénéficiaires à parts égales ses sept petits-neveux et nièces. Elle décède en 2003. L'administration fiscale réclame alors aux petits-neveux et nièces le paiement de droits de succession comme si le contrat avait été ouvert en 1995.Non, répond la Cour de cassation, pour qui la souscription conjointe de l'épouse en 1995 n'a pas entraîné la disparition du contrat d'assurance-vie ouvert par l'époux en 1988 au profit d'un nouveau contrat. Résultat, le contrat d'assurance-vie conserve son antériorité fiscale.Bon nombre de contribuables feront leur miel de cette solution. Il est notamment possible d'imaginer qu'un enfant, un petit-enfant, voire un arrière-petit-enfant adhère conjointement à un contrat d'assurance-vie souscrit avant le 20 novembre 1991 par l'un de ses ascendants, et ce afin de conserver l'avantage fiscal de ce type de contrat. Reste à voir comment réagira l'administration fiscale à cette décision.Frédéric Douet sur Twitter : @FiscalitorFrédéric Douet (professeur à l'Université de Bourgogne) 01.06.2015 à 11h25 • Mis à jour le01.06.2015 à 11h25 | Annie Kahn Savoir se mettre en avant est décidément tout un art. Il est souvent reproché aux femmes d’être trop discrètes à cet égard. De souvent dire qu’elles n’ont pas toutes les qualités demandées, qu’elles manquent peut-être d’expérience. Bref, de ne pas faire étalage de leurs faits d’armes, ce qui nuirait à leur carrière professionnelle, et expliquerait, disent certains, qu’elles ne progressent pas aussi vite que leurs collègues masculins.Le reproche vaut aussi, bien sûr, pour ces derniers quand ils n’ont pas pour habitude de raconter leurs derniers succès, tels ce contrat gagné à la sueur de leur front ou cette rencontre fructueuse rendue possible par un carnet d’adresses à faire blêmir d’envie toute la profession.Assurer sa promotionLe constat semblait logique, et nous l’acceptions sans broncher. Ne faut-il pas compter essentiellement sur soi-même pour assurer sa promotion ? Et si nous n’en étions pas capables, c’était tant pis pour nous.Mais voilà qu’un travail de recherche vient détruire ce postulat. Les personnes qui mettent en avant leurs succès, leurs qualités, pour impressionner les autres et donner une bonne image d’elles-mêmes obtiennent le contraire de l’effet escompté. Elles irritent, voire insupportent leurs interlocuteurs, bien plus souvent qu’elles ne suscitent l’admiration. Les récits de leurs actions sont interprétés comme des signes de vantardise, que cette autopromotion repose sur des faits réels ou pas.Autant d’affirmations démontrées par Irene Scopelliti, professeure de marketing à la Cass Business School de l’Université de Londres, George Loewenstein, professeur d’économie et de psychologie de l’Université Carnegie-Mellon (Etats-Unis) et Joachim Vosgerau, professeur de marketing de l’Université Tilburg (Pays-Bas), dans leur article sur « les erreurs d’appréciation des réponses émotionnelles à l’autopromotion », qui vient d’être publié dans le journal de l’Association for Psychological Science.L’« empathy gap »Il en est ainsi parce que « l’on apprécie mal les conséquences de ses propos. On projette ses propres sentiments sur ses interlocuteurs », expliquent les chercheurs. Chacun pense que celui à qui il s’adresse va réagir comme lui, c’est-à-dire être fier et heureux des résultats obtenus comme il l’est lui-même.En conséquence, en racontant ses performances, on surestime les émotions positives de ses interlocuteurs tels le plaisir et la fierté, et on sous-estime au contraire leurs émotions négatives, telle l’exaspération ressentie, expliquent les chercheurs. Une attitude commune, selon les psychologues, qui vient du fait que l’on pense pouvoir « se mettre à la place de quelqu’un », comme on l’entend souvent dire, et ainsi estimer que l’autre est animé des mêmes sentiments que soi-même. Ce qui est tout à fait illusoire. En raison de ce que les psychologues appellent l’« empathy gap », l’écart empathique, inéluctable.A cette erreur d’appréciation s’ajoute le fait que, « quand on se met en avant, on a tendance à en rajouter pour impressionner favorablement son auditoire », ajoutent les économistes. « Ce qui accroît l’animosité de celui qui écoute et renforce son impression d’avoir affaire à un vantard antipathique. »Emotions négatives pour l’interlocuteurLes chercheurs ont mené trois expériences avant d’arriver à cette conclusion. Ils ont d’abord interrogé 131 personnes et ont ainsi pu confirmer leur hypothèse, à savoir que ceux qui se vantent surestiment le plaisir éprouvé par ceux à qui ils s’adressent. La seconde expérience leur a permis de spécifier la nature des sentiments ressentis par l’interlocuteur. 60 % ont cité des émotions négatives : contrariété, sentiment d’infériorité, jalousie, énervement, colère ont été le plus souvent évoqués. La troisième expérience visait à vérifier que les efforts faits pour se montrer sous un jour plus favorable (en rédigeant un curriculum vitæ) risquaient d’accentuer le rejet de l’interlocuteur. Ce qui fut le cas.Ces travaux ne suffiront sans doute pas à infléchir le comportement de ceux qui n’ont de cesse de se mettre en avant vis-à-vis de leurs collègues ou de leur hiérarchie. Un travers inhérent à leur personnalité. Mais ils devraient faire réfléchir ceux qui se laissent aller à l’étalage de leurs faits et gestes sur les réseaux sociaux. Par émulation. Parce que la pratique des autres les y incite. Alors qu’au contraire ils ne devraient en user qu’avec modération. Car, « vu qu’Internet et les réseaux sociaux établissent des communications entre personnes distantes, le décalage de perceptions y est encore plus accentué », préviennent les chercheurs.Contrairement à ce que l’on pourrait penser et à ce qui est souvent proclamé, la discrétion est un excellent faire-valoir.Mieux vaut donc être modeste, quitte à l’être faussement, que de forcer sa nature en racontant ses hauts faits par le menu.Annie KahnJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard « Nous sommes aujourd’hui au cœur d’une période dite “de tuilage”. C’est en bonne intelligence avec Rémy Pflimlin qu’elle se déroule. Je ne souhaite interférer dans aucun de ses choix au quotidien. » Pour son premier acte de communication, la nouvelle présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, a envoyé lundi 1er juin un e-mail au comité exécutif. Elle y définit l’entre-deux imaginé par le législateur pour préparer l’arrivée du futur président : nommée le 23 avril par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), l’ex-dirigeante d’Orange France n’entrera en fonction que le 22 août, cinq mois plus tard.« Imaginez qu’on ne vous garde pas, mais qu’on vous demande de conseiller votre successeur, qui vous regarde travailler », ironise Eric Vial, syndicaliste Force ouvrière, à propos de M. Pflimlin, qui estime, lui, que le tuilage se passe bien. « Dans d’autres entreprises, il y a une transition : l’ancienne équipe conseille mais la nouvelle est en fonction, raconte un cadre. L’ambiance est un peu surréaliste. On doit continuer à travailler normalement mais des interlocuteurs extérieurs, dans des négociations, jouent sur l’arrivée de la nouvelle équipe. Et on lit des rumeurs dans la presse sur le départ des uns ou l’arrivée d’autres. » Lire aussi :Une « cheffe » d’entreprise ne fait pas le printempsDépart de Thierry ThuillierLe cas qui a fait couler le plus d’encre est celui de Thierry Thuillier, le directeur de l’information et directeur de France 2, qui a confirmé, lundi, rejoindre Canal+. Il y prendra en main les sports, un secteur stratégique mais aussi une passion.A en croire nombre d’échos de presse, M. Thuillier était vu comme penchant à droite par certains dans l’exécutif et indésirable de ce fait, à deux ans de la présidentielle. Interrogé, celui-ci a toujours dit que ses relations professionnelles avec l’exécutif étaient bonnes et que les accrochages sur des contenus concernaient tant la majorité que l’opposition. Dans l’entourage de Mme Ernotte, on fait remarquer qu’elle n’a pas décidé de se passer de M. Thuillier, que c’est lui qui a choisi de partir en négociant depuis plusieurs mois avec Canal+.Pour lui succéder plusieurs noms circulent en interne : Etienne Leenhardt, rédacteur en chef du service enquêtes et reportages de France 2, Yannick Letranchant, directeur de France 3 Nord-Ouest, ou Nathalie Saint-Cricq, chef du service politique de France 2, qui précise ne pas avoir rencontré Mme Ernotte. Hervé Béroud, directeur de la rédaction de la chaîne d’information BFM-TV a été cité par Le Figaro. Par ailleurs, le présentateur du 20 heures de France 2, David Pujadas, a déclaré qu’en cas de départ de M. Thuillier, il se « poserait la question » de son avenir.Rassurer les salariésConsciente que les salariés attendent d’être rassurés sur le casting de la nouvelle direction, l’équipe de Mme Ernotte ne pourra pas donner de précisions rapidement : n’étant pas mandataire social, elle ne peut pas en principe négocier d’embauches ou de départs. C’est plutôt à la faveur de départs choisis, comme celui de M. Thuillier, qu’elle pourra donner le nom de remplaçants.Pour la nouvelle présidente, la résolution du cas Thuillier clarifie l’enjeu de la composition de son équipe, qui doit comporter un directeur de la stratégie et des programmes, mais aussi – selon le projet présenté au CSA – des patrons de chaînes plus forts et autonomes qu’aujourd’hui.Mme Ernotte consulte largement en interne et en externe et a notamment rencontré Bibiane Godfroid, ex-directrice des programmes de M6. « Ses choix seront scrutés car elle ne connaît pas la télévision. Son équipe importe donc », explique une cadre.Seconde phase du tuilageMme Ernotte veut entrer aujourd’hui dans une seconde phase du tuilage : « Je vous remercie de me remettre, d’ici le vendredi 5 juin, un document écrit portant sur les dossiers sous votre responsabilité, écrit-elle au comité exécutif.Depuis un mois, la future présidente dispose – comme ses prédécesseurs – de deux bureaux et d’une salle de réunion au Ponant, un immeuble situé à 200 mètres du siège de France Télévisions.Elle y est entourée de son assistante et de son directeur de cabinet, Stéphane Sitbon-Gomez, ancien bras droit de l’écologiste Cécile Duflot, ainsi que le consultant en stratégie et communication Denis Pingaud, qui reste président de sa société Balises (et conseille également le président de Radio France, Mathieu Gallet).Lire aussi :Le bras droit de Duflot rejoint l’équipe de Delphine Ernotte à France TélévisionsA la rencontre des dirigeantsJusqu’ici, Mme Ernotte a rencontré une vingtaine de dirigeants de l’entreprise, par ordre de hiérarchie. « Elle cherchait à faire connaissance, posait surtout des questions et était très à l’écoute », raconte un cadre.Lors de ces entretiens, la nouvelle présidente s’est montrée ouverte sur son projet remis au CSA, qui en interne avait suscité des inquiétudes parce qu’il faisait de France 2 une chaîne du flux, et de France 3, une chaîne de la création. Les grilles de rentrée ont été faites par l’équipe de M. Pflimlin, qui explique qu’il y aura peu de changements majeurs.« La constitution des grilles et le tuilage se passent bien parce que nos résultats sont bons, notamment sur France 2, grâce à l’information et la fiction », souligne-t-on dans l’équipe du président sortant. Le 2 juin, une « nouvelle offre numérique » sera annoncée par Bruno Patino, directeur des programmes et du numérique.Lire aussi :La création numérique, une priorité pour le service public audiovisuelM. Pflimlin a donné la consigne d’informer Mme Ernotte des dossiers pouvant engager l’entreprise à moyen terme. Celle-ci a ainsi été consultée sur une négociation de droits sportifs ou sur la pénibilité du travail. Plusieurs discussions de dialogue social se poursuivent en effet, avec l’actuel directeur des ressources humaines Patrice Papet, qui avance un bilan de 650 postes réduits sous le mandat de M. Pflimlin à France Télévisions, « passée sous la barre des 10 000 salariés ».Côté financier, la régie publicitaire se réjouit d’un très bon premier trimestre, même si depuis, le repli des parrainages à l’antenne entraîne à fin mai un retard de 5 millions d’euros environ sur l’objectif publicitaire de 2015.Les syndicats en campagnePour les syndicats, la période de tuilage n’est pas un long fleuve tranquille. Les élections syndicales qui auront lieu dans quelques semaines au siège ont été l’occasion de tensions, le syndicat minoritaire et franc-tireur SNPCA-CGC ayant insinué que la CGT avait soutenu Mme Ernotte.Appuyé par FO sur ce point, Marc Chauvelot, délégué de la CGT, a démenti et rappelé que les syndicats avaient reçu pendant la campagne un grand nombre de candidats à la présidence. L’élu préfère insister sur une revendication syndicale de longue date – qu’il souhaite faire traduire dans une charte avant l’été : le recours prioritaire à la production interne plutôt qu’à des sociétés extérieures.« Ce sera une façon de commencer à discuter avec Mme Ernotte », dit-il, alors que la présidente va rencontrer les organisations syndicales courant juin. Mme Ernotte a également prévu, ce mois, de rencontrer les personnels de France Télévisions.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Après quatre mois de laborieuses négociations, un accord entre Athènes et ses créanciers semble désormais à portée de main. Mais, pour qu’Athènes touche enfin son chèque d’environ 7,2 milliards d’euros et que le pays sorte de l’instabilité financière et économique qui le gangrène depuis le début du bras de fer avec ses créanciers, des compromis difficiles doivent encore être faits dans les heures et les jours qui viennent. Par Athènes. Mais aussi par les bailleurs les plus intransigeants du pays, à commencer par le Fonds monétaire international (FMI).Lundi 1er juin au matin, en tout cas, personne ne se risquait à commenter, à Bruxelles, Paris ou Berlin, la tribune particulièrement véhémente du premier ministre grec, Alexis Tsipras, parue la veille sur Lemonde.fr. Il dit, en substance, que la Grèce a fait sa part du chemin, et que les créanciers du pays (FMI, UE, BCE) doivent à leur tour bouger. « Si nous ne sommes pas encore arrivés à un accord avec nos partenaires, ce n’est pas à cause de notre intransigeance », assure le leader de la gauche radicale Syriza, qui a pris personnellement en charge, ces derniers jours, la laborieuse négociation avec les bailleurs de fonds du pays.Lire aussi :Grèce : l’ex-députée socialiste Elena Panaritis renonce au FMICes propos vont-ils peser sur les discussions ou, au contraire, pousser les dirigeants politiques européens, le président français, François Hollande et la chancelière allemande, Angela Merkel en tête, à prendre clairement et publiquement position pour une sortie de crise rapide ?Intensification des discussionsLes discussions sur la liste des réformes grecques à engager, contre l’aide internationale, se sont intensifiées ces derniers jours, y compris au plus haut niveau, pour sortir de l’impasse. Le « groupe de Bruxelles », des représentants des créanciers, a repris son travail mercredi 27 mai et s’est réuni une partie du week-endM. Tsipras a eu deux conversations téléphoniques en quatre jours avec M. Hollande et Mme Merkel, jeudi 28 mai et dimanche 31 mai. Ces derniers devaient à nouveau parler de la Grèce, lundi 1er juin à Berlin, avec Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, autre protagoniste-clé du dossier.Le peu qui a filtré de ces discussions au sommet est qu’Athènes espère un accord avant le 5 juin. Et que la Commission européenne, Paris et Berlin y travaillent aussi. A cette date, la Grèce doit rembourser 300 millions d’euros au FMI.Lire aussi :Et si la Grèce ne remboursait pas le FMI ?D’après plusieurs sources proches des négociations, Athènes peut trouver cet argent. Mais le gouvernement grec craint que, s’il envoie le chèque sans assurance d’un accord avec Bruxelles, il ne puisse pas assurer les remboursements suivants au FMI (336 millions d’euros le 12 juin, 560 millions le 16 et 336 millions le 19 juin)…Quel endettement ? Quelles échéances ?Montant de la dette : elle s’élève à 321 milliards d’euros, soit 177 % du PIB du pays. La Banque centrale européenne (BCE) en détient 27 milliards d’euros. L’Europe, par le Fonds européen de stabilité financière, a prêté 142 milliards d’euros et d’autres pays ont aussi consenti des prêts bilatéraux à hauteur de 52 milliards d’euros (dont 11,4 milliards d’euros pour la France).Remboursements auprès du FMI :  Athènes doit encore rembourser 25 milliards d’euros au Fonds monétaire international. 1,6 milliard d’euros doivent être remboursés en juin, et notamment 308 millions d’euros le 5 juin.Trouver un premier compromisLes Grecs misent donc sur un accord partiel portant sur une première série de réformes, les discussions les plus dures sur le système de retraites et le fonctionnement du marché du travail étant reportées.Le ministre des finances, Yanis Varoufakis, a ainsi suggéré de remettre à l’après-30 juin, date de la fin du deuxième plan d’aide au pays, un accord plus global qui aborderait aussi une restructuration de la dette publique. « Aucun accord ne peut rendre la situation grecque viable sans régler la question de la dette », a-t-il déclaré durant le week-end.Ce scénario d’un accord en deux phases circule beaucoup à Athènes ces derniers jours. Dans cette hypothèse, un premier compromis autour des réformes liées à la fiscalité (hausse de la TVA, lutte contre la fraude fiscale, maintien de l’impôt sur la propriété, etc..) pourrait s’accompagner du versement d’une partie des 7,2 milliards d’euros encore disponibles dans le cadre du deuxième plan d’aide.Cela permettrait à la Grèce de passer le cap difficile des remboursements au FMI de juin. Et à la BCE en juillet. Les points les plus difficiles de la négociation ne seraient pas abordés avant l’automne. Retraites et marché du travail toujours sujets de désaccordIl faut dire que, même si les positions des uns et des autres se sont rapprochées ces derniers jours, les discussions achoppent toujours sur les retraites et le marché du travail. Mais pas seulement.Le FMI plaide par exemple pour un report du départ à la retraite à 67 ans. A la Commission européenne, on souhaite différer la négociation sur une réforme des retraites ambitieuse.Sur le surplus primaire du budget de l’Etat grec (surplus budgétaire hors paiement des dettes), la Commission européenne propose seulement 1 % du PIB en 2015 (contre un objectif de 3 % encore en début d’année), 2 % en 2016 et 3 % en 2017. Les Grecs seraient d’accord, mais pas le FMI.Sur la TVA, les divergences demeurent aussi : Athènes a proposé une augmentation, censée rapporter environ 900 millions d’euros, mais les créanciers estiment que la TVA devrait rapporter au moins deux fois plus.Pas sans le FMICôté créanciers, un accord partiel serait envisageable, à condition cependant d’obtenir d’Athènes suffisamment de garanties sur certaines réformes (le niveau des rentrées fiscales, probablement). Mais certains commencent à trouver le FMI trop intransigeant, même si les créanciers demeurent pour l’instant unis.Le FMI, qui a déjà prêté des sommes record à la Grèce (32 milliards d’euros depuis 5 ans), veut absolument éviter de créer un précédent avec Athènes, en traitant le pays avec plus d’indulgence que d’autres.Berlin, Helsinki ou d’autres capitales européennes se rangent pour l’instant derrière cette position pour ménager des opinions publiques particulièrement hostiles à un nouveau plan d’aide à la Grèce.Quoi qu’il en soit, un accord avec la Grèce ne sera formellement validé que lors d’un Eurogroupe, la réunion des 19 ministres des finances. Et pas question que le FMI n’en soit pas, cela a clairement été répété par M. Juncker il y a quelques jours.La sortie de crise semble donc encore tout sauf imminente. « Mais les négociations, c’est comme une course, ce sont les derniers mètres qui sont souvent les plus durs », glisse une source proche des négociations, à Bruxelles.Le niveau des dépôts au plus basSelon les chiffres de la Banque de Grèce publiés vendredi 29 mai, le niveau des dépôts des particuliers et des entreprises a atteint son plus faible niveau depuis onze ans en Grèce. 30,7 milliards d’euros ont quitté les banques depuis le mois de novembre 2014. Sur le seul mois d’avril, cette fuite des capitaux a atteint 5 milliards d’euros. Aujourd’hui, le montant global de ces dépôts s’établit à 133,6 milliards d’euros.En recul aussi, les crédits au secteur privé, – 2,4 % en avril. Les crédits aux particuliers sont les plus touchés avec un recul de 3,1 % par rapport à avril 2014, mais les entreprises aussi ont toujours du mal à accéder à l’emprunt, avec un taux de variation annuel s’établissant à – 2 % en avril.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.06.2015 à 10h48 • Mis à jour le01.06.2015 à 14h28 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) La polémique aura été vite close. L’ex-députée socialiste Elena Panaritis, qui avait été choisie par le ministre des finances, Yanis Varoufakis, comme représentante de la Grèce au Fonds monétaire international (FMI), a annoncé, lundi 1er juin à mi-journée, qu’elle renonçait à ce poste. « Il m’est impossible d’accepter ce recrutement au vu des réactions des députés et membres de Syriza », a écrit Mme Panaritis, dans une lettre rendue publique en début d’après-midi à Athènes.Il s’agit d’une victoire pour tous ceux au sein du parti majoritaire Syriza, qui s’étaient violemment élevés ces dernières heures contre cette nomination : 42 membres ou députés du parti, et non des moindres, à adresser, dimanche 31 mai, une lettre au premier ministre demandant son annulation.Elena Panaritis avait rejoint, en février, l’équipe de négociation grecque. Ce choix avait déjà provoqué pas mal de mécontentement à l’intérieur de Syriza, car Mme Panaritis avait aussi participé, au côté du précédent gouvernement de coalition droite-socialiste aux négociations avec les créanciers sur l’application du premier plan d’aide au pays de mai 2011.« Recrutée chez les néolibéraux »« Une personnalité qui représente la politique du mémorandum [d’austérité] ne peut pas représenter l’actuel gouvernement, dont les principes et les valeurs sont totalement différents », ont déploré les députés dans la lettre ouverte publiée dimanche soir par l’Agence de presse grecque Ana.« Nous avons tout de même assez d’économistes talentueux, qui partagent nos points de vue de gauche, sans aller recruter notre émissaire au FMI chez les néolibéraux. Panaritis, c’était déjà la droite du parti socialiste, alors, pour nous c’est la droite de la droite ! », déclarait lundi matin un membre du comité directeur de Syriza.Mais le renoncement de Mme Panaritis constitue aussi d’un camouflet pour Yanis Varoufakis. Elle avait en effet été choisie personnellement par le ministre des finances. L’opposition frontale de sa majorité parlementaire avait d’ailleurs conduit M. Tsipras à rencontrer, tard dimanche soir, Yanis Varoufakis pour aborder ce sujet délicat. Les deux hommes se portent mutuellement beaucoup d’estime mais la personnalité et les choix de M. Varoufakis font de plus en plus grincer des dents à l’intérieur de Syriza.Alexis Tsipras a, en quelque sorte, désavoué M. Varoufakis, faisant finalement le choix de s’éviter un nouveau front de contestation au sein de son parti, déjà très divisé sur les conditions dans lesquelles se déroulent les négociations avec les créanciers du pays. Et dont il aura besoin du soutien à l’heure où – en cas d’accord avec les créanciers – il lui faudra faire adopter au Parlement un compromis assez éloigné de ses promesses de campagne.Lire aussi :Grèce : le scénario d’un accord en deux tempsDans ce contexte, les rumeurs d’une démission imminente de Yanis Varoufakis ont couru tout le week-end à Athènes. Bien vite démenties par l’intéressé lui-même. « Les rumeurs sur ma démission sont totalement prématurées », a-t-il affirmé sur son compte Twittter. Rumours of my impending resignation are (for the umpteenth time) grossly premature...— yanisvaroufakis (@Yanis Varoufakis)require(["twitter/widgets"]);Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.06.2015 à 10h11 • Mis à jour le01.06.2015 à 12h16 | Alexis Delcambre C’est une « une » de crise qu’a choisie Libération pour lancer sa nouvelle formule papier, lundi 1er juin : les yeux inquiets de Vincent Lindon, son visage défait, sous une manchette « Le chômage superstar », consacrée au succès du film La Loi du marché.Mais ce n’est plus la crise de Libération. Un an après son sauvetage grâce à une recapitalisation menée par Patrick Drahi – le propriétaire de Numericable-SFR – et Bruno Ledoux, le titre emblématique de la gauche française veut faire de cette nouvelle maquette – larges photos, titres impactants – le premier signe visible de son renouveau.Du passé, table rase a partiellement été faite. 108 salariés ont quitté l’entreprise depuis un an, ramenant l’effectif à 180 (dont 130 journalistes). Des gardiens du temple du Libé historique sont partis, laissant une nouvelle génération s’installer aux commandes et quelques recrues rejoindre la rédaction.Lire aussi :Près de cent candidats au départ à « Libération »Le logiciel politique de cette équipe reste à découvrir, même si Laurent Joffrin, le directeur de la rédaction, met en avant « ses valeurs d’indépendance, de critique mais aussi de proposition, exprimées par la devise qui sera désormais la sienne : “La liberté, ça s’invente” ».En revanche, son logiciel éditorial est plus clairement défini : Libération se veut désormais « un site qui publie un quotidien » et même un titre « mobile first », où les informations nouvelles sont publiées en première intention sur les supports numériques. Ce n’est pas encore le cas, puisque les nouvelles formules du site et de l’application mobile sont prévues pour « l’été ».A la reconquête du lectoratMais le quotidien s’affirme déjà comme celui qui va le plus loin, en France, dans la prise en compte de la production numérique. L’actualité de base est concentrée dans une rubrique unique, « Expresso », nourrie de petits modules largement inspirés du Web. Le reste du journal – où les rubriques ont disparu – ne se compose que de doubles pages consacrées à des sujets très anglés, de production originale.Tout cela a un prix : 2 euros (contre 1,80 précédemment). Cette augmentation est l’un des leviers du retour à l’équilibre d’exploitation, que M. Drahi a demandé pour 2015. Mais les sources de revenus restent à développer. En dépit d’un mois de janvier exceptionnel, à 126 000 exemplaires, les ventes du quotidien stagnent, aux alentours de 95 000 par mois. « Il faut reconquérir un lectorat », constate-t-on en interne.Les ventes numériques restent peu développées. Le journal travaille à relancer ses forums, qui apportaient avant la crise plus de 10 % du chiffre d’affaires. D’autres activités, comme la vidéo, pourraient suivre, mais restent suspendues à un nouvel investissement des actionnaires.L’intégration de « Libé » dans un groupe est l’autre grande affaire du moment. Altice Media Groupe France rassemblera également le Groupe Express-Expansion – pour lequel M. Drahi est en négociations exclusives – et la chaîne d’information i24 News.Bruno Ledoux sera présent pour environ 9 % dans AMG France, le reste étant détenu par AMG, une holding logée au Luxembourg, rassemblant les dirigeants opérationnels du groupe (Marc Laufer, Bernard Mourad) et M. Drahi. De premières synergies (mutualisation de certaines fonctions, possible déménagement de Libération au siège de L’Express) devraient être rapidement étudiées.Lire aussi :Un banquier à la tête de « L’Express » et « Libération »Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi (Propos recueillis par) Evelyne Platnic Cohen a fondé en 2009 Booster Academy, un centre d’entraînement intensif à la vente. Depuis quelques mois, le développement passe à la vitesse supérieure et le concept se duplique dans un grand nombre de villes de France. Le changement d’échelle en franchise représente une nouvelle étape dans la vie d’une entreprise, qui ne va pas sans réflexion : Quelles actions mettre en place? Quels axes d’accompagnement concevoir pour assurer la cohésion et la formation continue du réseau?6 heures 30 – 8 heures. Deuxième jour de la semaine, le réveil sonne toujours à la même heure. Ce matin, je n’ai pas beaucoup de temps à m’accorder, car ma journée sera en partie prise par l’événement de la soirée : la remise des prix du Moovjee, prix pour lequel je suis, cette année encore, membre du jury et mentor pour de jeunes start-up. Je rencontre d’ailleurs de jeunes mentorés Captain Contrat dans deux heures.Bon, cela mérite un minimum de préparation alors hop, je me concentre sur ma rencontre avec les fondateurs de l’entreprise : une liste de questions sur le fonctionnement d’une vente, ou sur le référencement, sur les fonctions qu’ils occupent dans l’entreprise…Lire aussi :24 heures à la tête d’une PME avec Evelyne Platnic Cohen : ouvrir des centres franchisés (1/3)8 – 10 heures. Il est capital d’échanger entre entrepreneurs. Quand j’ai voulu développer mon entreprise, je suis allée voir des entreprises déjà établies, pour apprendre et comprendre comment y parvenir. De nos jours, il devrait être impossible, lorsqu’on monte une entreprise, de ne pas se servir du mentorat. Il faut utiliser cette opportunité et ce, peu importe le stade de développement de son projet. Notre relation fonctionne bien, car nous avons les mêmes attentes. Durant ces deux heures, nous regardons leur stratégie de développement. A mon sens, le mentoré ne doit pas attendre du mentor des conseils trop opérationnels. Il reste le dirigeant de son entreprise ! J’interviens surtout sur des questions de positionnement, de segment business, de gestion du temps.De mon côté, je repars avec une énergie supplémentaire.Echanger avec de jeunes entrepreneurs plein d’imagination et de rêves redonne du sens à mon vécu d’entrepreneur.De 10 à 12 heures. De retour au siège, je me prépare un thé et me consacre sur le dossier d’un nouveau client qui attend une proposition de formation pour ses équipes commerciales; avec mon équipe, nous établissons une proposition personnalisée à son secteur : la cosmétique. Leur volonté est de monter une école de vente pour les nouveaux, mais aussi pour les plus expérimentés.Lors de notre premier entretien, ils avaient apprécié le fait que nous allions analyser via leur management le niveau de chaque collaborateur et proposer à chacun de façon presque individualisé un parcours d’entraînement à la vente.Une fois terminé, je me prépare pour mon déjeuner qui a lieu de l’autre côté de Paris, dans le 15ème arrondissement. Vu l’heure, je choisis de faire appel à une mototaxi. Je les utilise régulièrement au vu de mon planning chargé. Je gagne un temps non négligeable.12 – 14 heures. Arrivée à l’heure, je salue mon convive, le représentant parisien de la fédération des dirigeants commerciaux de France (DCF). Le but de ce déjeuner est de dégager des axes d’actions pour la promotion et le développement de la culture commerciale en France. Car, bien que le monde de l’entreprise ait changé de visage, la fonction commerciale constitue une espèce à part dans le monde de l’entreprise et est souvent pointée du doigt. Or en impliquant les vendeurs dans les processus de création et de décision, de nombreux projets déficitaires pourraient être ajustés à la réalité du marché et devenir des moteurs de croissance exceptionnels.Promouvoir la culture commerciale, c’est donc aider la France à conquérir de nouveaux marchés, à valoriser son savoir-faire, à limiter la fuitedes talents potentiels en créant de véritables opportunités de carrière, à favoriser considérablement la croissance et à accélérer l’adaptation des entreprises dans un monde en mutation constante.14– 18 heures. Sur les coups de 14 heures, on se quitte avec une feuille de route plutôt claire concernant les prochaines actions à mettre en place. Je pensais rentrer au bureau pour assister à une réunion axée communication, lorsque je reçois le coup de fil d’un des clients les plus importants. Je préviens mes collaborateurs que je ne pourrai pas participer à leur réunion et je demande à ma directrice de la communication et du marketing de me faire un rapport. Je prends un taxi et rejoins mon client. Nous sommes en short liste et cette invitation de dernière minute devrait être un bon signe, à moins qu’ils n’osent pas me dire par téléphone que nous ne sommes pas retenus…Sur la route, j’appréhende le contexte. Je prépare tous les cas possibles avant le rendez-vous. Quand j’arrive devant mon client, je suis à l’écoute. J’aborde mon entretien sereinement et cela me rend plus efficace. Je laisse ainsi mon client s’exprimer sans l’interrompre. Bonne nouvelle, il nous fait confiance pour les trois prochaines années. Il s’agit d’une grosse chaîne de magasins qui met en place son centre d’entraînement à la vente. On commence par un groupe pilote sur douze magasins dans les trois mois.De 18 heures 30 à 22 heures 30. J’arrive assez tôt à la remise des prix du Moovjee. L’esprit de cette soirée est de récompenser la démarche de jeunes créateurs qui ont osé le pari de la création d’entreprises. Cette année, le jury du concours, dont je fais partie, a décidé de récompenser une start-up audacieuse Jimini’s qui propose une gamme d’insectes comestibles assaisonnés et prêts à manger pour l’apéritif. J’ai choisi de voter pour cette start-up au positionnement commercial intéressant et de récompenser le pari stratégique pris. Une fois la remise des prix terminée, j’échange avec plusieurs personnalités présentes.Mes collaborateurs me font souvent remarquer que je jouis d’un réseau impressionnant et que celui-ci semble me rendre service en permanence. C’est vrai, mais pour y arriver je me suis investie dans une dizaine de clubs depuis dix ans.Aujourd’hui pour rien au monde je ne me passerais de mes réseaux physiques.Je n’ai rien contre les contacts sur le web qui ont aussi leur utilité, mais ils ne remplaceront jamais une franche poignée de main, une écoute sincère, un sourire complice…Depuis que je suis chef d’entreprise, j’en ai fait une véritable stratégie. Après une soirée dense et remplie, il est temps de rentrer… et dormir.Suite de ce témoignage vendredi 5 juin sur lemonde.fr/emploiMargherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Pierre Jullien Un constat d’abord : la France affichait en 2010 le taux de syndicalisation le plus faible de l’OCDE, à l’exception de la Turquie, ce qui n’empêche pas notre pays de bénéficier d’un taux de couverture des accords collectifs de 98 % en 2012… et conduit les auteurs de Dialogue social et performance économique à considérer que ce dernier « constitue un indicateur de l’intensité du dialogue social plus fiable que le taux d’adhésion aux syndicats ». Double effet : cette faible qualité des relations sociales – corroborée par l’International Social Survey Programm selon lequel « la France est la plus mal classée pour ce qui concerne les relations entre employeurs et employés » - entraîne une « substitution de l’Etat » aux partenaires sociaux et fait obstacle aux réformes, déplorent les deux économistes.Améliorer l’informelIls rejoignent ainsi les analyses de leurs confrères Philippe Aghion, Yann Algan, Pierre Cahuc, Olivier Blanchard et Thomas Philippon qui, rappelant que « les pays où la qualité du dialogue social est plus faible connaissent des taux de chômage plus élevés », souhaitent « des évolutions substantielles de notre système de relations sociales ».Comment ? En renforçant la représentativité syndicale moyennant des contreparties, en améliorant le dialogue social informel, en développant le droit conventionnel contre le « droit réglementaire rigide » qui caractérise l’intervention de l’Etat, et en accroissant la participation des salariés aux conseils d’administration.Dialogue social et performance économique, par Marc Ferracci et Florian Guyot. Les Presses Sciences Po, coll. « Sécuriser l’emploi », 122 pages, 6 euros.Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Le drame du vol Germanwings est encore dans tous les esprits : fin mars, un des copilotes de cette compagnie a précipité son appareil au sol entrainant dans son suicide 149 passagers. Ce salarié, qui traversait une phase de dépression, avait caché à son employeur qu'il était en arrêt maladie le jour du drame. Il n’aurait donc pas dû piloter ce jour là.Cet événement dramatique démontre qu’une situation personnelle peut interférer avec le champ professionnel, et provoquer des dommages humains, sociaux et environnementaux considérables ! L’entreprise peut-elle prévenir de tels événements en contrôlant l’état de santé de ses salariés ?Lire aussi :Peut-on modifier l’organisation du travail lorsque le salarié travaille à domicile ?L’état de santé est une notion appartenant à la sphère personnelle du salarié. A ce titre, elle est protégée tout au long de la vie du contrat de travail, et les personnes informées de la santé du salarié, en raison de leurs fonctions, sont tenues au secret professionnel.L'employeur ne peut exiger du salarié qu'il lui communique des informations sur son état de santé ou son état de grossesse, que ce soit au moment de l'embauche ou pendant l'exécution du contrat de travail.Secret médicalSelon les principes édictés par l'article L 1221-6 du code du travail, les informations demandées à un candidat ne peuvent avoir comme finalité que d'apprécier sa capacité à occuper l'emploi proposé et doivent avoir un lien direct et nécessaire avec cet emploi.Lire aussi :Crash : le copilote a dissimulé un arrêt-maladieDans ce contexte, la jurisprudence a précisé que les renseignements relatifs à l'état de santé du candidat à un emploi ne peuvent être confiés qu'au médecin du travail chargé de l'examen médical d'embauche (Cass. soc. 21 septembre 2005 n° 03-44.855 FS-PBI).L’appréciation de l'aptitude médicale d'un salarié à occuper son poste de travail relève de la seule compétence du médecin du travail. Et lorsqu’il s’agit de postuler aux fonctions de pilote de ligne, ou à un poste soumis à une surveillance médicale renforcée, les salariés bénéficient de cet examen avant leur embauche (R.4624-10 du code du travail).Toutes les informations recueillies par le médecin du travail au cours des différentes visites médicales passées par un salarié au cours de la relation contractuelle sont couvertes par le secret professionnel. Le dossier médical d'un salarié, lui-même couvert par le secret médical, ne peut en aucun cas être communiqué à son employeur (Cass. soc. 10 juillet 2002 n° 00-40.209 FS-P).Tout ce que le médecin peut dire à l’employeur, c’est si la personne est apte ou inapte à remplir l’emploi envisagé, mais il ne peut pas dire pourquoi. Il lui appartient, en conséquence, de se montrer prudent dans la rédaction des déclarations et avis qu'il est amené à élaborer à l'intention de l'employeur. Le médecin qui violerait le secret médical, commettrait un délit passible d’une peine d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende (article 226-13 du Code pénal).Que peut faire l’employeur ?En vertu du principe général posé à l’article L 1132-1 du Code du travail, l’employeur ne peut prendre en considération l’état de santé du salarié pour arrêter ses décisions en matière d’évolution de carrière, de procédure disciplinaire ou de rupture du contrat. Mais pour autant, l’employeur ne peut pas rester indifférent à l’état de santé de son salarié.D’une part, il supporte l’obligation d’adapter le travail à l’homme, d’autre part, il supporte une obligation générale de sécurité. Aussi, confronté à un état de détresse psychologique, à un état d’ébriété au travail ou à une conduite addictive, toute inaction pourrait lui être reprochée puisqu’ils sont susceptibles de constituer des facteurs de risques professionnels.Lire aussi :Crash de Germanwings : hommage et questions autour du secret médicalDans le cadre général d’une politique de prévention, l’employeur peut demander un examen par le médecin du travail indépendamment des examens périodiques (R.4624-17 du code du travail), il peut également mettre en œuvre des mesures de contrôles dans des conditions strictes, prévues au règlement intérieur, respectant le principe de proportionnalité et de nécessité, tout en permettant une contestation (en matière de contrôle d’alcoolémie Cass. soc. 31 mars 2015 n°13-25436 FS-PB).Mais, au final, l’employeur se trouve placé dans une situation d’injonction paradoxale. Il supporte une obligation générale de préservation de la santé de ses salariés, il doit tenir compte de l’état physique et mental de son salarié, lorsqu’il s’agit de rechercher un poste de reclassement ou d’adapter le poste aux capacités de l’intéressé, mais il ne doit rien savoir de l’état de santé de son salarié. Efficacité ou protection de la vie personnelle du salarié ; tel est l’éternel dilemme !Bruno Fieschi, avocat associé (www.flichygrange.com)Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) 05.06.2015 à 16h35 • Mis à jour le05.06.2015 à 16h50 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) La filiale suisse de HSBC Private Banking tente de négocier une transaction avec la justice belge, comme elle l’a fait en Suisse, où elle a décroché un accord avec le procureur général de Genève et accepté une « contribution volontaire » de 40 millions de francs suisses (38 millions d’euros) pour éviter un long procès.Lire aussi :HSBC paye cher pour s’épargner un procès en SuisseEn Belgique, le parquet de Bruxelles devrait rencontrer les avocats de la banque dans les semaines à venir, indiquaient vendredi 5 juin au matin deux quotidiens économiques, De Tijd et L’Echo.Quelque 3 000 Belges fortunés possédaient 4 616 comptes chez HSBC, pour un total de 5,54 milliards d’euros, comme l’avait révélé, en février, l’enquête de l’International Consortium for Investigative Journalism (ICIJ, ou Consortium international pour le journalisme d’investigation, dont fait partie Le Monde). Ils bénéficiaient, comme de nombreux autres clients, des mécanismes de fraude et de blanchiment à grande échelle mis au point par la filiale helvétique.540 millions d’eurosLa banque tente désormais d’obtenir un règlement à l’amiable qui éviterait les poursuites en échange du versement d’une importante somme d’argent. Ni le ministère public ni les avocats ne font de commentaires à ce stade.Parallèlement, les autorités belges ont lancé, en novembre 2014, des poursuites contre les citoyens belges qui ont éludé l’impôt. Les services fiscaux leur ont déjà réclamé 540 millions d’euros et un juge d’instruction a notamment retenu les charges de fraude grave organisée, de blanchiment d’argent et de participation à une organisation criminelle. Le directeur juridique de la banque aurait admis une partie de ces accusations.HSBC a toutefois remporté une manche en Belgique, après avoir contesté l’exploitation des données, issues d’un dossier dérobé, ce qui, selon elle, viole le droit à un procès équitable. Une instance, la chambre des mises en accusation, avait estimé que les informations étaient bel et bien utilisables mais la Cour de cassation a conclu, la semaine dernière, que ce tribunal n’avait pas suffisamment motivé son arrêt. Le débat reprendra à l’automne.En Suisse, le ministère public a estimé qu’il serait difficile de mettre en évidence des actes de blanchiment international, de nombreux comptes d’anciens clients ayant été clôturés. Et HSBC a accepté le versement d’autres montants pour « les actes illégaux commis en son sein par le passé », ont ajouté les magistrats.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nathalie Cheysson-Kaplan Un des décrets les plus attendus de la loi sur logement, dite loi Alur, promulguée en mars 2014, vient enfin d’être publié au Journal officiel. Il s’agit de celui définissant les règles des contrats type de location et de colocation. Objectif de la loi : sécuriser les relations entre locataires et bailleurs.S’agissant des colocations, ce nouveau document ne concerne que celles donnant lieu à la signature d’un bail unique entre le propriétaire et les différents colocataires. Pour les colocations à baux multiples (chaque locataire signe un bail avec le propriétaire), il faudra (encore) attendre la publication d’un autre décret.Lire aussi :Logement : la loi Alur tarde à être mise en applicationCes nouveaux contrats de location devront être utilisés à partir du 1er août prochain. Ils reprennent les clauses obligatoires déjà imposées par la législation, tout en y ajoutant les nouvelles mentions résultant de la loi Alur, comme :- le montant du dernier loyer payé par le précédent locataire, s’il a quitté le logement moins de 18 mois avant la signature du bail ;- dans les zones d’encadrement des loyers, les modalités de fixation du loyer avec le montant du loyer de référence, celui du loyer de référence majoré correspondant à la catégorie de logement, ainsi que le complément de loyer s’il est appliqué ;- le montant et la description des travaux effectués depuis le départ du précédent locataire ;- la liste des équipements d’accès aux technologies de l’information : modalités de réception de la télévision dans l’immeuble, du raccordement à Internet…Notice d’informationLe propriétaire devra aussi joindre à ce contrat une notice d’information. Celle-ci rappellera les principaux droits et obligations des locataires et des bailleurs ainsi que les moyens possibles pour régler d’éventuels litiges. Le contenu de cette annexe vient aussi d’être précisé par un arrêté publié au Journal officiel. Vu la longueur du texte, il y a fort à parier que peu de locataires se donneront la peine de le lire in extenso avant de signer !Par ailleurs, bailleurs et locataires peuvent prévoir des clauses particulières qui ne figurent pas dans les modèles types dès lors qu’elles ne sont pas contraires à la réglementation en vigueur.Suite à la publication de ce décret, la ministre du logement, Sylvia Pinel, a rappelé que quatre autres mesures de la loi Alur doivent encore être précisées : le modèle type d’état des lieux ; la liste exhaustive des pièces justificatives qui pourront être réclamées au candidat locataire et à sa caution (cette liste se substituera à la liste actuelle des pièces qu’il est interdit de réclamer) ; la liste des meubles que doit nécessairement comporter un logement loué meublé ; la fourniture des diagnostics techniques de sécurité. Les décrets sont attendus au second semestre de 2015.Lire aussi : Location : quels justificatifs peut demander un bailleur ?Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Alain Salles De passage à Paris, le président du nouveau parti grec To Potami (« la rivière », centre), Stavros Theodorakis, brosse un bilan critique des premiers mois du gouvernement grec. Alors que le premier ministre Alexis Tsipras doit s’adresser vendredi au Parlement après un nouvel échec des négociations avec Bruxelles, M. Theodorakis n’exclut pas de participer à un gouvernement plus réformiste.Quel bilan faites-vous des premiers mois du gouvernement d’Alexis Tsipras ?Je voudrais être optimiste, mais je ne peux pas. Je ne crois pas que le gouvernement grec soit prêt à faire des réformes. Ils sont proeuropéens en Europe, mais populistes en Grèce. Syriza appartient à cet ancien système politique où les partis croient qu’ils peuvent s’en sortir avec des promesses. Alexis Tsipras s’inscrit dans cette tradition qui est un drame pour notre pays.Que reprochez-vous au gouvernement ?Le premier ministre dit des choses avec lesquelles nous sommes d’accord. Ce n’est pas un extrémiste, mais il ne fait rien pour changer la situation. Nous lui avons demandé, en vain, de donner la priorité à un projet de loi pour mettre fin aux rapports triangulaires entre les partis, les banques et les chaînes de télévision. Cela n’avance pas car les politiques gardent un moyen de pression sur les médias en les menaçant d’une intervention des banques pour qu’elles cessent de leur prêter de l’argent. Une telle loi ferait du bien à l’économie du pays et au journalisme. De même, nous avions demandé à ce que la loi prévoie un plafonnement qui permette aux personnes et aux entreprises d’échelonner le paiement de leurs arriérés d’impôts. Ils ne l’ont pas fait. Pourquoi les Grecs les plus riches qui doivent des dizaines de millions au fisc bénéficient-ils de ces aménagements ?Vous ne regrettez donc pas de ne pas participer à ce gouvernement ?Alexis Tsipras nous avait demandé de participer à un gouvernement qui aurait rassemblé de l’extrême droite (les Grecs indépendants) à l’extrême gauche. Je lui ai répondu que le pays avait besoin d’un gouvernement progressiste, plus large et plus ouvert, qui rassemble au-delà des partis. La plupart des ministres sont des cadres de Syriza qui ne font rien et qui passent leur temps à la télévision à expliquer ce que devraient faire les ministres français ou allemands.A quelles conditions y participeriez-vous ?S’il forme un gouvernement plus ouvert, nous sommes prêts à l’aider et à lui suggérer des noms de personnalités proeuropéennes et réformistes, à Potami et ailleurs, même au sein de Syriza. Mais il faut que ce soit une petite équipe efficace. Pour nous, les trois grandes réformes sont la justice, l’éducation et les privatisations. L’Etat pourrait conserver des parts dans les entreprises, mais les dirigeants doivent être nommés par ceux qui investissent. Tsipras dit qu’il est ouvert aux privatisations, mais la plupart de ses ministres expliquent qu’ils sont contre.Pensez-vous qu’il y aura de nouvelles élections ?Le gouvernement flirte avec l’idée de provoquer un nouveau scrutin. Ce seraient des élections qui auraient pour enjeu le retour à la drachme, l’ancienne monnaie grecque, ce qui serait une façon de jouer avec le feu. Il peut le faire s’il ne parvient pas à trouver un accord à Bruxelles. Mais s’il parvient à un accord – qu’on soutiendra au Parlement –, il risque d’être repoussé par une partie du Syriza. Un nouveau scrutin permettrait aux Grecs de valider l’accord et de repartir avec un Parlement plus rationnel. Ce pourrait être une solution. Mais je ne crois pas que Tsipras se lance dans un conflit avec les Grecs indépendants et sa gauche.Alain SallesJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Alors que le sentiment sur la solidité de l’économie américaine est entré dans une période de doute, les chiffres de l’emploi, publiés vendredi 5 juin, ont quelque peu rassuré. Le département du travail a annoncé la création de 280 000 emplois au mois de mai, un chiffre supérieur aux 220 000 attendus par les économistes.Toutefois, le taux de chômage a légèrement remonté de 0,1 point pour s’établir à 5,5 %, d’un accroissement du nombre de chercheurs d’emploi.Il s’agit d’un certain soulagement après le ralentissement économique constaté au premier trimestre au cours duquel le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,7 %.Lire aussi :La croissance américaine flanche une nouvelle foisLa Réserve fédérale ( la banque centrale, appelée communément « Fed ») estime qu’il s’agit d’un passage à vide temporaire, mais un certain nombre de statistiques sur l’évolution de la production industrielle, la consommation, le commerce extérieur ou le moral des ménages laissent craindre que le flottement ne se prolonge durant le deuxième trimestre.« Il y a plus de questions à cet instant de 2015 qu’il y en avait en 2014 à la même époque », a avoué, jeudi, Daniel Tarullo, membre du conseil des gouverneurs de la Fed, lors d’une conférence à New York. « L’économie américaine a perdu de sa dynamique », ajoutait-il.Lire aussi :L’Amérique s’interroge sur la faiblesse de la repriseDes chiffres meilleurs que prévuIl est vrai que si les chiffres du marché du travail, publiés vendredi, sont meilleurs que prévu, le rythme moyen de créations d’emploi a nettement décéléré, à 202 000 par mois contre 260 000 en 2014.Par ailleurs, les deux principaux points noirs de la situation américaine ne sont toujours pas résolus. Le taux de participation – la part de la population en âge de travailler qui occupe un emploi ou qui en recherche effectivement un – reste à ses plus bas historiques à 62,9 %, malgré une remontée de 0,1 point en mai, .Par ailleurs, la progression des salaires reste toujours aussi timide. Le salaire horaire moyen a progressé de 0,3 % par rapport à avril et de 2,3 % par rapport au même mois de 2014.Malgré cette légère amélioration, il n’y a pas de quoi parler de pression sur les employeurs, qui seraient incités à augmenter les salaires faute de ne pas pouvoir trouver la main-d’œuvre dont ils ont besoin. Signe que le marché du travail n’est pas complètement rétabliAppels à la prudence sur une hausse de tauxDans ces conditions, il semble peu probable que les chiffres de l’emploi, publiés vendredi, soient de nature à inciter la Fed à relever ses taux dès la semaine prochaine, à l’occasion de la réunion de son Comité de politique monétaire.« Je pense qu’il est très difficile de dire que l’on va normaliser les taux d’intérêt juste au moment où l’économie semble un peu plus faible », a déclaré James Bullard, le président de la Fed de Saint-Louis (Missouri).De la même façon, Lael Brainard, membre du Conseil des gouverneurs de la banque centrale, a appelé à la prudence, mardi, dans l’attente d’une « clarification de la dynamique de l’économie américaine », qui est confrontée à « des vents contraire venus de l’étranger », a-t-elle déclaré au Centre des études stratégiques et internationales (CSIS) de Washington.Lael Brainard a ajouté que, si le marché de l’emploi et l’interprétation des chiffres de l’inflation continuaient à s’améliorer, une remontée des taux pourrait être envisageable d’ici à la fin de l’année.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Yves Riesel (Cofondateur du service de musique en ligne Qobuz) L’Etat a fait peu et mal pour soutenir l’industrie du disque depuis 15 ans mais l’a assommée de missions, d’études, de tables rondes, de médiations. Il y a fort à parier que les vraies causes de la faiblesse des revenus du streaming ne seront ni décrites ni résolues par la mission de médiation confiée par la ministre de la culture Fleur Pellerin au conseiller de la Cour des Comptes Marc Schwartz.Le streaming musical illimité est une nouvelle forme de commercialisation du disque, magique et empoisonnée. Magique sur le plan de l’usage. Empoisonnée sur le plan des revenus pour beaucoup.L’arrivée prochaine d’Apple Music va montrer immédiatement que pour favoriser un modèle vertueux il faut seulement admettre que le streaming gratuit ou sans consentement à payer est une sottise ; et l’argument selon lequel il lutterait contre le piratage, un attrape-nigaud.Que le site Mediapart double ses abonnés, Mediapart ne doublera pas le coût de ses achats de marchandises. Mais en musique (ou en vidéo) le financement des périodes de gratuité appelé « freemium » déclenche l’acquisition de droits coûteux des tiers à payer, ce qui est parfaitement normal : le boulanger qui déciderait de donner son pain aurait quand même à payer la farine.Faire cesser la gratuitéLe métier des plateformes à ce jour n’a pas été la musique, mais la création de barrières financières à l’entrée du marché, pour financer la gratuité et d’interminables périodes d’essai et éliminer les gueux du métier. En France, cela a été réalisé, c’est un comble, avec le soutien du gouvernement de l’époque à l’occasion du vote de Hadopi, par distorsion de concurrence en 2010 lors de l’introduction du « bundle » [offre groupée] Orange-Deezer, sous l’égide de Christine Albanel, ministre de la culture qui pantoufle, depuis, chez Orange.Les plateformes dominantes, attachées au plus petit commun dénominateur, sont et seront toujours un obstacle dangereux à l’expression des singularités artistiques.Pour faire croître les revenus des ayants droit du streaming, les leviers d’action sont au nombre de cinq :- Faire cesser la gratuité, développer le consentement à payer. Voici la solution de bon sens pour disposer de plus d’argent à redistribuer. Le principal problème vient aujourd’hui que chaque utilisateur ne rapporte rien ou pas assez en moyenne. Rappelez-vous qu’en France, derrière les millions d’utilisateurs affichés par les services de streaming, il y a un mixte d’adresses email captées, ou d’offres reçues d’un « Telco » [compagnie de téléphone] en cadeau et non payées. La proportion de vrais abonnés au prix fort est minoritaire.Segmenter les offres- Réformer les modes de reporting et encourager une plus fine répartition de l’argent récolté. Un abonné payant 9,99 par mois qui passe ses journées à écouter exclusivement le saxophoniste Paul Dupont imagine que 100 % de sa contribution financière (après déduction des taxes, droits d’auteurs et du bénéfice de la plateforme) ira aux ayants droit et à Paul Dupont. Mais non : la contribution de notre mélomane minoritaire se trouvera noyée dans le chaudron des auditeurs bien plus innombrables des répertoires dominants, et l’argent ensuite distribué au prorata.Au siècle du Big Data, pour reconstruire le contrat moral et financier qui a toujours lié le « fan » à l’artiste, il est facile de revoir cela. Onne ne peut pas obliger l’artisan bottier à adopter le modèle économique et le mode de diffusion des chaussures André. Ayants droit : vos revenus dépendent du succès des autres !- Segmenter les offres, spécialiser, singulariser. Aucun consommateur n’est plus subtil qu’un mélomane, mais les plateformes actuelles affichent une similitude navrante. En favorisant la diversité elles créeront une pyramide de consentements à payer et augmenteront l’ARPU [Average Revenu Per User ou revenu moyen par abonné]. Cette pyramide sera actionnée par exemple par des offres basées sur la qualité de son, par les tranches de répertoires ou par des offres à options (voir plus bas).La véritable segmentation se fera par l’animation et les recommandations des services, par leur style, par leur capacité à être excellents sur tel ou tel genre musical, donc rapporter davantage aux ayants droit de telle ou telle catégorie de musique - par la relation caractéristique, enfin, qu’ils sauront créer avec leurs abonnés et leurs fournisseurs.« Téléchargement à l’acte »- Labels, ayants droit doivent oser la distribution sélective. Les contenus musicaux mis à la disposition des plateformes ont des logiques économiques différentes. Un ayant droit disposant d’un large fond de catalogue bénéficiera d’une planche à billets, légitime soit dit en passant. Ce n’est pas le cas d’un indépendant débutant.Il convient de rompre avec la religion suiviste du « tout partout » et oser la distribution sélective, ignorer l’arnaque du « gratuit qui aide la promotion », cesser de donner gratuitement sur certains ce qu’on vend ailleurs. La distribution sélective aux temps du streaming, ce n’est pas refuser le streaming mais collaborer avec les plateformes adaptées aux produits qu’on veut valoriser et à en priver les autres.Comparons avec l’audiovisuel : en aucun cas vous ne trouvez tous les nouveaux films sur Netflix ou CanalPlay. Pas davantage vous ne pouvez vous permettre, producteur de musique ou artiste, de dilapider pour des revenus minuscules vos nouveautés musicales sur une plateforme de streaming, à moins qu’elle ne vous propose une solution supplémentaire de monétisation adaptée à votre répertoire ou votre produit.- Se diriger vers des abonnements à options. Au service des répertoires en développement ou des répertoires de création, il faut, finalement, actionner le modèle de l’abonnement « incrémental » qui consiste à combiner l’abonnement généralisé à un système d’achats additionnels, qu’on appelait dans le vieux monde de iTunes « téléchargement à l’acte » et qu’il faudrait renommer « acquisition de droits définitifs », par opposition aux « droits temporaires » liés à l’abonnement.Solidarité détruiteLe modèle de demain est là : l’acquisition de « suppléments » à son abonnement, pour bénéficier de telle ou telle production, label, qualité, exclusivité, avant-première qui n’est pas incluse dans l’abonnement souscrit – et créer de la valeur supplémentaire pour les ayants droit.À considérer le potentiel du marché de la musique en ligne, la passion de ses utilisateurs, rien ne semble difficile à mettre en œuvre de ces solutions afin que le marché devienne adulte c’est-à-dire responsable vis-à-vis des ayants droit.Le streaming à ce jour a détruit le rapport économique de solidarité qui dans la musique enregistrée a toujours lié l’auditeur et le répertoire écouté. Les groupes de passionnés de musique avaient inventé bien avant l’heure le fameux crowdfounding : ils ont toujours soutenu et financé leur passion par leurs achats - en respectant un contrat implicite qui liait le producteur à son public de fans.Le producteur évaluait avant de produire le public potentiel d’un projet, et calibrait ses dépenses de production en fonction. Il y avait un rapport clair et facilement évaluable entre les moyens investis et l’espérance commerciale, qui pouvait s’évaluer au moyen d’une simple calculette sur une table de bistro. Les aléas des échecs ou des succès inattendus venaient trahir le plus souvent les prévisions, on se rattrapait de neuf échecs sur un succès.Le streaming tel qu’on le connaît aujourd’hui rend cela impossible.Yves Riesel (Cofondateur du service de musique en ligne Qobuz) 05.06.2015 à 13h04 • Mis à jour le05.06.2015 à 17h35 | Gaëlle Picut Violette Goarant, étudiante rennaise, est dépitée. En stage depuis quelques mois dans une entreprise, elle s’attendait à une gratification de 508,20 euros par mois, comme spécifié sur sa convention de stage. En avril, le compte était bon. Mais au mois de mai, elle a eu la mauvaise surprise d’apprendre qu’elle ne toucherait que 392,70 euros. « Je ne suis pas la seule dans ce cas, mes collègues de promo sont tout aussi dépités », note-t-elle.La raison ? Le mois de mai et ses quatre jours fériés ! En effet, depuis l’entrée en vigueur des décrets d’application de la réforme des stages en entreprise (loi du 30 novembre 2014), il a été décidé que la gratification des stagiaires ne serait plus mensualisée comme auparavant, mais calculée sur la base des heures réellement effectuées. « Ce n’est absolument pas dans ma convention, mais c’est totalement légal désormais », déplore Violette Goarant.« Une hécatombe »Sachant que les jours fériés (s’ils ne sont pas travaillés) ou les absences ne rentrent pas dans le décompte des jours de travail, la gratification peut varier très sensiblement d’un mois à l’autre. Ainsi, les stagiaires auront travaillé 22 jours en mars, mais seulement 17 jours en mai. « Nous sommes tributaires des jours travaillés dans le mois. Autant vous dire que mai, c’est une hécatombe », constate amèrement Violette.Pour rappel, cette gratification est obligatoire dès que le stage dépasse deux mois, soit 44 jours (à raison de 7 heures par jour), consécutifs ou non, durant la même année d’enseignement. Elle doit être au moins égale à 3,30 euros par heure depuis le 1er janvier 2015 et passera à 3,60 euros à partir du 1er septembre 2015.Ces sommes sont minimales, l’entreprise peut décider d’accorder une gratification supérieure. Elle doit aussi vérifier que la convention collective dont elle relève n’a pas fixé un montant de la gratification supérieur au montant minimum légal. L’employeur peut aussi décider de verser chaque mois la même rémunération en opérant un lissage sur la totalité des sommes dues au stagiaire à la fin du stage.Ceci n’a visiblement pas été le choix retenu par l’entreprise de notre étudiante rennaise. Et c’est ainsi que Violette a reçu légalement un virement plus faible fin mai sur son compte. Le joli mois de mai 2015 et ses 4 jours fériés n’a pas fait le bonheur de tout le monde…Gaëlle PicutJournaliste au Monde 05.06.2015 à 11h22 • Mis à jour le05.06.2015 à 12h08 | Annie Kahn Il fut un temps, pas si lointain, où traiter une personne de « robot » était insultant. On qualifiait de la sorte un chef ou un collègue sans cœur, ne manifestant aucun sentiment, ce qui ne présageait rien de bon pour la suite des relations avec l’individu concerné.Désormais, si paradoxal que cela puisse paraître, les humains préféreraient travailler avec des ordinateurs plutôt qu’avec des congénères, comme viennent de le prouver Marek Posard et Gordon Rinderknecht, deux chercheurs en sociologie de l’université du Maryland (Etats-Unis). Les résultats de leurs travaux sont publiés dans le dernier numéro de la revue Computer in Human Behavior.Leur démonstration repose sur plusieurs expériences menées avec un groupe de 114 adultes. Il leur était demandé de jouer, sur ordinateur, à un jeu de jetons classiquement utilisé en sciences humaines pour mesurer le niveau de confiance entre deux individus.Certains joueurs se voyaient confrontés, via le réseau, à des joueurs humains, leur était-il dit, d’autres à des ordinateurs. En fait, tous jouaient avec un ordinateur, mais la moitié d’entre eux pensaient donc le contraire. Il s’est avéré que les joueurs adoptaient le même comportement, qu’ils pensent jouer avec des ordinateurs ou avec des êtres humains. Leur faisant ni plus ni moins confiance.Éviter d’être jugésEn revanche, ceux qui pensaient jouer avec des ordinateurs ont, en moyenne, estimé qu’ils se sentaient plus en phase, plus impliqués dans le jeu que ceux qui pensaient jouer contre des humains.Est-ce parce que, dans la « vraie vie », les entourloupes des uns et des autres, les sautes d’humeur, les pertes de temps occasionnées par des ego surdimensionnés sont à ce point insupportables qu’il devient préférable d’interagir avec un automate évolué ?Possible. Car dans une autre étude, dont il est rendu compte dans le numéro de juin de la Harvard Business Review, Jonathan Gratch, professeur à l’université de South California, prouve que les gens se confient davantage à un robot qu’à un humain. Ils se confient, parce que parler soulage. Mais ils se confient à un robot, aussi pour éviter d’être jugés négativement ou ne pas avoir à se dévoiler devant un pair, explique M. Gratch. Faute de psychanalyste, un robot ferait donc l’affaire, pourrait-on dire, au risque de se mettre à dos toute la profession des héritiers du docteur Freud !Le robot doit néanmoins ressembler le plus possible à un humain – sans en être un, donc – pour que sa relation avec un être de chair et de sang soit la meilleure possible. Conséquence malheureuse : les humains projettent alors sur les robots les mêmes stéréotypes qu’avec les vivants. Stéréotypes de genre, en particulier.En 2006, Clifford Nass, Youngme Moon et Nancy Green, trois chercheurs de l’université Stanford, avaient déjà démontré que le seul son de la voix émis par un ordinateur suffisait à provoquer des réactions stéréotypées. Une quarantaine d’étudiants soumis à des tests d’évaluation avaient jugé les tests meilleurs quand ils étaient menés par un logiciel exprimant les résultats avec une voix masculine plutôt qu’avec une voix féminine. Ils avaient aussi estimé que des explications sur des sujets d’informatique étaient plus pertinentes lorsqu’elles étaient données par une voix masculine.Voix féminine-prénom masculinEt, à l’inverse, que la façon d’aborder des sujets mettant en jeu les sentiments était plus judicieuse lorsqu’elle était exprimée par une voix féminine. Enfin, ils avaient jugé encore plus sévèrement les évaluations menées avec une voix féminine quand celle-ci faisait preuve d’autorité, alors qu’au contraire c’était un atout pour les évaluateurs à voix masculine.Dans d’autres expériences plus récentes, menées par des chercheurs de l’université Soongsil (Corée du Sud), un robot nommé Jean, chargé d’assurer la sécurité d’un lieu, a été jugé plus fiable que son double nommé Jeanne. Tandis que d’autres études ont montré qu’il valait mieux s’appeler Jeanne quand on était un robot domestique !Cerise sur le gâteau : la valeur perçue d’un ordinateur est de 34 % plus élevée si cette machine porte un prénom masculin plutôt qu’un prénom féminin, a prouvé Marek Posard dans une autre étude, publiée en 2014 dans Computers in Human Behavior. Un écart similaire à celui observé entre les rémunérations des hommes et des femmes, à qualification et fonction équivalentes.Si ordinateurs et robots deviennent les meilleurs amis des hommes – ce qui fait frémir –, on les attend donc pour mettre leur intelligence algorithmique et rationnelle au service de la parité. Pour définir rémunérations et promotions. En bonnes copines, aussi !Annie Kahn animera le 26 septembre une table ronde sur "Robots, avenir de l'humanité" au Monde Festival :Les robots : avenir de l’humanité ? Annie KahnJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.06.2015 à 11h04 • Mis à jour le05.06.2015 à 13h48 | Anne Michel Quarante millions de francs suisses (38 millions d’euros) pour solde de tout compte. Au terme de trois mois et demi d’enquête, la justice genevoise a décidé de clore, en échange d’un gros chèque, la procédure ouverte pour « blanchiment aggravé » à l’encontre de la banque HSBC en Suisse, dans la vaste affaire de fraude fiscale SwissLeaks. Le procès est donc évité.Les poursuites contre HSBC avaient été lancées le 19 février, après que des médias internationaux, dont Le Monde, eurent révélé un vaste scandale de fraude fiscale organisée, depuis la filiale suisse du géant bancaire britannique (HSBC Private Bank Suisse), tout au long des années 2000, pour le compte d’une clientèle d’étrangers fortunés, de diamantaires, de trafiquants de drogue et de financiers d’Al-Qaida.Lire aussi :SwissLeaks : HSBC abritait l’argent du crimeD’autres procédures judiciaires restent ouvertes ailleurs, comme en France, où la maison mère de HSBC Suisse, HSBC Holdings, a été mise en examen, début avril, pour « complicité de blanchiment de fraude fiscale aggravé et complicité de démarchage illicite ». Lundi 1er juin, le parquet général de Paris a requis la confirmation du cautionnement d’un milliard d’euros imposé au groupe bancaire dans le cadre de cette enquête, dont celui-ci avait fait appel.Procédure pour blanchimentLors d’une conférence de presse, jeudi 4 juin à Genève, le procureur général, Olivier Jornot, a déclaré que la procédure pour blanchiment était « close » et que la banque avait accepté de payer une « contribution volontaire de 40 millions de francs suisses », au titre de « bénéfices indus ». « Il s’agit, a souligné M. Jornot, de la somme la plus élevée jamais encaissée par le canton de Genève dans une affaire judiciaire. »« Beaucoup de faits concernaient des anciens clients, dont les comptes étaient clôturés, il est difficile de mettre en évidence des actes de blanchiment international », a déclaré pour sa part Yves Bertossa, le premier procureur du canton. La banque « a rapidement accepté d’entrer en matière sur le versement d’un montant destiné à réparer les actes illicites commis en son sein par le passé », ont ajouté les magistrats pour justifier l’accord financier. Avant de délivrer cette mise en garde : l’argumentation de la banque, qui invoque les efforts qu’elle a faits, depuis 2008, pour corriger des défauts de contrôle de ses transactions, ne vaudra plus pour une éventuelle nouvelle affaire. « Cette excuse ne fonctionnera qu’une seule fois », a averti la justice suisse. De même, les magistrats ont pris soin de préciser que l’accord concerne la banque, et non ses anciens employés, en référence à l’ex-patron de la division Medis (Méditerranée Israël) de HSBC, Judah Elmaleh, aujourd’hui en fuite en Israël.« Bon deal »De son côté, le parquet a qualifié la transaction avec HSBC de « bon deal ». Cette somme, a-t-il précisé, est « largement supérieure à l’amende encourue par la banque tout en évitant les aléas d’une procédure longue et complexe ».Réagissant à l’accord par communiqué, la banque a renvoyé l’affaire au passé, faisant valoir que la somme versée correspondait à « une compensation aux autorités genevoises pour des défaillances organisationnelles passées ». « L’enquête a établi que ni la banque ni ses employés ne sont suspectés d’un quelconque délit criminel », explique HSBC. Qui ajoute avoir pris de nombreuses initiatives pour que ses services ne soient pas utilisés à des fins de « fraude fiscale ».Des systèmes anti-blanchiment toujours défaillantsDes pratiques appartenant au passé ? La justice américaine semble en douter. Dans un rapport publié lundi 1er juin, le département de la justice américain (DOJ) estime ainsi que la banque reste exposée à des fonds d’origine criminelle.HSBC avait été condamnée en 2012 aux Etats-Unis à 1,9 milliard de dollars d’amende (1,7 milliards d’euros), pour des faits de blanchiment de l’argent de la drogue des cartels mexicain et colombien, et d’organisations en lien avec le terrorisme. La banque s’était engagée à renforcer son dispositif anti-blanchiment tandis qu’un expert indépendant avait été nommé pour contrôler ces travaux.Or, selon cet expert, cité par le DOJ, ses systèmes anti-blanchiment demeureraient défaillants : « Le rapport de l’expert identifie des domaines dans lesquels la compréhension des signaux rouges en matière de blanchiment et de crime financier reste lacunaire, écrit le DOJ. [Il] identifie aussi des secteurs où les nouvelles règles de conformité n’ont pas encore été mises en place, y compris dans des domaines où le déficit de contrôles expose HSBC à un risque sérieux de blanchiment et de sanctions. »Lire aussi :SwissLeaks : le parquet financier requiert le renvoi en correctionnelle de HSBCAnne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Chaperon Les marchés retiennent leur souffle, les yeux rivés sur les marchés obligataires allemands. Jeudi 4 juin, après avoir subi deux journées de ventes, proches de la panique, le « Bund » – l’emprunt à 10 ans d’Etat allemand – s’est repris. « Il s’en est fallu d’un cheveu sur le 10 ans allemand, qui a frôlé le niveau symbolique des 1 % en matinée, avant de finalement refluer à 0,84 % en fin de journée », souligne une analyse d’Aurel BGC. Vendredi matin, le taux allemand de référence remontait légèrement.Mais, en attendant, les secousses violentes sur le Bund ont provoqué une onde de choc sur la planète financière, entraînant des tensions sur l’ensemble des marchés obligataires, une baisse des marchés actions et une remontée de l’euro. Et les professionnels s’attendent à des marchés très chahutés dans des prochains jours.Jeudi 4 juin, les bourses européennes avaient ainsi chuté en choeur, suivies par Wall Street. Le CAC 40 est repassé sous le seuil symbolique des 5 000 points, en perdant 0,93 %. Et il cédait 1 % à l’ouverture vendredi, les Bourses asiatiques ayant également perdu du terrain.Les marchés financiers sont en train de brûler ce qu’ils ont adoré. En avril, les investisseurs, soutenus par la politique de rachat d’actifs de la Banque centrale européenne (BCE), s’arrachaient encore le Bund, dont les taux flirtaient avec zéro. Rappelons que plus les investisseurs achètent une obligation, plus son rendement baisse et plus son prix augmente. C’est désormais l’inverse qui s’opère. Les prix dégringolent et les taux flambent.Regain de nervositéEn fait, les taux allemands ont commencé à remonter doucement depuis la mi-avril après la publication d’indicateurs, notamment montrant une remontée de l’inflation. Avec la confirmation de cette tendance, qui faisait apparaître des taux réels négatifs, conjuguée à des inquiétudes sur les discussions à rallonge autour du sauvetage de la Grèce, les gérants d’actifs sont sortis en masse de l’emprunt d’Etat allemand.Mais les tensions se sont aggravées cette semaine. « Il n’y a pas eu d’indicateur qui justifie ce regain de nervosité », s’étonne Frederik Ducrozet, économiste chez Cacib (Crédit agricole) Mardi 2 juin et mercredi 3 juin, le « Bund » a pourtant connu la plus forte baisse – ou la plus forte hausse de son rendement – sur deux séances depuis 1998. Son taux a ainsi bondi jusqu’à 0,93 % en séance. Des journées marquées par une forte volatilité, c’est-à-dire une amplitude élevée des variations durant les heures de marché.Ces secousses ont été d’autant plus fortes que Mario Draghi, le président de la BCE, généralement considéré comme le sauveur des marchés, a plutôt mis de l’huile sur le feu. Mercredi, il a en effet assuré qu’il allait falloir « s’habituer à la volatilité ».Pour les investisseurs accoutumés à décoder chaque déclaration de « super Mario », celle-ci a été prise comme le signal qu’il n’y avait rien à espérer du côté de la BCE pour calmer le jeu.« Référence »« Le mouvement de hausse enregistré récemment sur les taux souverains ne fera pas réagir la BCE. Tel est le message principal communiqué par Mario Draghi », indique ainsi une note du courtier CM-CIC. Et les ventes se sont encore accélérées. « Il y a un effet d’auto-alimentation car certains investisseurs sont obligés de vendre quand la volatilité augmente », poursuit M. Ducrozet. Cette tension subite sur le Bund a eu des répercussions massives. Les taux à 10 ans du Trésor américain se sont emballés, ainsi que les taux français, italiens ou espagnols.« Compte tenu du poids économique de l’Allemagne, de sa dominance politique en Europe et même de la localisation de la BCE à Francfort, le Bund sert de référence pour la formation de tous les prix obligataires », explique Laurent Boudoin, responsable des investissements de la société de gestion de portefeuille Amaïka. La contagion a également gagné les marchés actions, que ce soit à Wall Street ou en Europe. Pourquoi la volatilité devrait-elle s’installer ? Plus les taux sont bas, plus l’amplitude des variations est élevée, explique en substance M. Draghi.En outre, un facteur technique mais très important, les banques ont été obligées de réduire leurs stocks d’obligations pour des raisons réglementaires et, du coup, les grands gérants d’actifs peinent à rapidement trouver des acheteurs. Ce qui accentue la défiance envers le marché obligataire.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin Pendant que certains se volent dans les plumes au sujet de la ferme des mille vaches, l’industrie (c’en est une) du poulet parle concentration, gains de productivité, investissements industriels, innovation dans les produits et concurrence avec des groupes allemands, néerlandais et maintenant polonais. Derrière l’image d’une filière avicole française en crise qui a vu plusieurs retentissants dépôts de bilan ces dernières années, notamment avec les bretons Doux et Tilly-Sabco, le numéro un français, LDC, domine les difficultés de la crête et des ailes.L’air de rien, le groupe familial qui est sorti de l’œuf en 1968 engraisse tranquillement et sûrement. Née de l’union des volaillers Lambert et Dodard Chancereul (d’où son nom), LDC est aujourd’hui une affaire prospère de plus de 16 000 salariés, avec un chiffre d’affaires de 3,02 milliards d’euros pour son exercice 2014-2015 clos le 28 février. Il peut parader dans la basse-cour. Ses trois lettres ne sont guère connues du grand public, mais les consommateurs sont familiers des marques sous lesquelles il vend ses produits à la grande distribution : Loué, Le Gaulois, Maître Coq ou Marie.Combat de coqsCocorico ! Notre champion gaulois a lancé, jeudi 4 juin, un défi aux envahisseurs. Comprenez, les poulets étrangers. D’après les chiffres donnés par Denis Lambert, le PDG du groupe situé à Sablé (Sarthe), 1,5 million de poulets frais franchissent chaque semaine nos frontières en provenance de pays voisins. Ces importations représentent 42 % de la consommation nationale, contre moins de 9 % il y a vingt ans.Le combat de coqs s’annonce violent, alors que cette volaille d’importation s’est engouffrée sur les créneaux en croissance que sont la restauration collective et l’industrie agroalimentaire. Un marché sur lequel les coûts sont des critères d’achat autrement plus importants que les qualités gustatives ou nutritives. Afin de mieux rivaliser et regagner des parts de marché, LDC cherche les économies d’échelle.Or, gravir l’échelle du poulailler nécessite de se remplumer en rachetant des concurrents. C’est ce que le coq sarthois a fait en octobre 2014, en acquérant six usines d’abattage à Sofiprotéol, devenu depuis le groupe Avril. Certaines de ces usines venaient d’ailleurs de concurrents déplumés après un passage au tribunal de commerce. Le marché français devrait poursuivre sa concentration, et LDC compte bien continuer de picorer ici et là.Le groupe coté en Bourse, mais dont le capital reste verrouillé par quatre familles, doit également investir dans son outil pour gagner en compétitivité. Il y consacre quelque 100 millions d’euros par an. Il est vrai que le gallinacé a les moyens de voler de ses propres ailes. Son bénéfice opérationnel s’est envolé de 25 % en 2014-2015, à 153 millions d’euros.Mais on ne parlera pas de poule aux œufs d’or, tant le marché reste difficile.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adéa Guillot (Athènes, correspondance) L’issue du « dossier grec » va se jouer, pour une bonne part, vendredi 5 juin à Athènes. Sur le terrain politique. Entre Alexis Tsipras et sa majorité. Le premier ministre grec a annoncé, jeudi soir, sur son compte Twitter qu’il s’adressera au Parlement à 18 heures (17 heures, heure française) pour présenter la situation à l’ensemble des formations politiques.Tomorrow at 6pm, I will inform Parliament regarding the progress of the negotiation. #vouli #Greece http://t.co/no3nnoHJ2e— tsipras_eu (@Alexis Tsipras)require(["twitter/widgets"]);Les positions semblaient s’être un peu rapprochées, mardi, entre le gouvernement grec et ses créanciers – le Fonds monétaire international (FMI), la Banque centrale européenne (BCE) et la Commission européenne –, laissant même augurer d’un possible accord politique vendredi en fin de journée. Mais M. Tsipras doit faire face à une levée de boucliers de plusieurs membres, députés et même ministres du parti de gauche radicale Syriza, dont est issu le gouvernement. M. Tsipras doit donc rassurer et marquer sa volonté de ne pas céder sur un certain nombre de « lignes rouges ».Son discours sera attentivement scruté. A Bruxelles, le président la Commission europénne Jean-Claude Juncker est manifestement tétanisé par ce que le premier ministre grec pourrait dire.Lire aussi :La Grèce et ses créanciers échouent à aplanir leurs divergencesC’est à cette aune qu’il faut lire l’annonce inattendue, jeudi soir, par le gouvernement grec du regroupement en un seul versement, le 30 juin, de l’ensemble des remboursements dus au FMI, soit 1,6 milliard d’euros. Cela permet à M. Tsipras de gagner du temps, à la fois pour essayer de renégocier les termes de l’accord avec ses créanciers, mais aussi pour préparer sa majorité à endosser ce futur accord, qui risque d’avoir tout d’un nouveau programme d’austérité.« Pire que ce qu’ils exigeaient du précédent gouvernement »C’est aussi avec cet arrière-plan de politique intérieure qu’il convient de « décoder » le communiqué publié, jeudi soir, par les services d’Alexis Tsipras, dont le ton est particulièrement musclé : le premier ministre y souligne que l’« attitude » des créanciers « soulève des questions sur leur volonté d’aider à la conclusion d’un accord mutuellement bénéfique. »Un peu plus tôt, le premier ministre grec s’était entretenu au téléphone avec le président français, François Hollande et la chancelière allemande, Angela Merkel. Selon une source gouvernementale grecque, M. Tsipras aurait déclaré à ses partenaires que la proposition des créanciers « ne pouvait pas servir de base à la discussion car ne prenait pas en compte les quatre mois de négociations venant de s’écouler. »Ces messages s’adressent avant tout aux Grecs et surtout aux membres du parti majoritaire, Syriza. « Nous avions bon espoir d’arriver à un accord cette semaine et de régler ainsi notre premier versement au FMI comme prévu, mais l’intransigeance de la proposition de nos créanciers rend cela impossible. C’est pire que ce qu’ils exigeaient du précédent gouvernement conservateur ! », explique un membre de Syriza.Les points de blocage (les « lignes rouges ») concernent avant tout les réformes des retraites et de la TVA, demandées par les créanciers, ou encore la mention d’une future renégociation de la dette.« Syriza doit servir de rempart à l’austérité »Au plan intérieur grec, c’est aussi et surtout, à travers ces négociations, le positionnement politique du gouvernement de M. Tsipras qui est en jeu. Certains souhaitent un glissement progressif vers le centre gauche. D’autres le rejettent. Vendredi, les colonnes de tous les analystes grecs faisaient largement état de ce débat.Le leader de l’opposition conservatrice, Antonis Samaras multiplie ces derniers jours les appels à l’unité nationale, de même que le président du parti de centre gauche, La Rivière (To Potami), Stavros Théodorakis. Avec comme objectif évident la formation d’un gouvernement de coalition, traversant largement les clivages droite-gauche.« Nous ne laisserons pas ce scénario se produire, affirme Rudi Rinaldi, membre du comité directeur de Syriza. Un glissement vers le centre gauche n’est pas ce dont la Grèce a besoin aujourd’hui, et ce n’est pas non plus ce que le peuple grec nous a donné comme mandat. Au contraire, Syriza doit servir de rempart à l’austérité, pas la rendre encore plus dure. »Lire aussi :Athènes décide de retarder ses remboursements au FMIAu bout du compte, la Grèce a certainement gagné quelques jours de négociation supplémentaires, mais les problèmes aigus de liquidité demeurent. Et les doutes sur la stratégie de négociation du gouvernement aussi.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave Avant même le début d’une nouvelle réunion de négociations au sujet de l’avenir financier des régimes de retraite complémentaire (Agirc-Arrco), patronat et syndicats ont évoqué un nouveau rendez-vous « en septembre ». Les positions des partenaires sociaux restent très éloignées.Lire aussi :Retraites complémentaires : les négociations patinentUne des propositions des organisations patronales suscite particulièrement l’hostilité des syndicats : la mise en place d’une décote temporaire et dégressive pour tout départ à la retraite avant 65 ans. Selon cette proposition, à partir de 2019, un salarié arrêtant de travailler à 62 ans se verrait appliquer une décote de 30 % la première année, de 20 % la suivante, et de 10 % à 64 ans, avant de bénéficier d’une retraite à taux plein sur ses complémentaires à 65 ans.Pour bien comprendre l’impact de cette mesure sur les pensions des retraités, nous avons demandé au cabinet Opitmaretraite de réaliser cette simulation pour un salarié cadre ayant travaillé tout au long de sa carrière.Exemple : cadre gagnant 54 000 euros de salaire brut par an (salaire moyen des cadres selon l’Association pour l’emploi des cadres)Règles actuelles : A 62 ans, il perçoit 29 290 euros de pension par an (2 440 euros par mois).Règles voulues par le Medef : A 62 ans, il toucherait 25 567 euros de pension par an (2 130 euros par mois) ; puis 26 808 euros à 63 ans ; puis 28 049 euros à 64 ans, avant de retrouver le taux plein à 65 ans.Au total, ce retraité perdrait donc 7 447 euros entre 62 et 65 ans par rapport à la situation actuelle.La perte de revenu est telle que cette mesure serait de nature à obliger les Français à partir après 62 ans. La négociation autour de l’Agirc-Arrco servirait alors à repousser de facto l’âge de départ à la retraite.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.06.2015 à 15h24 • Mis à jour le22.06.2015 à 18h36 | Jean-Baptiste Chastand (envoyé spécial Bruxelles) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) « Il y a de bonnes bases ». « Mais il y a encore du travail à faire ». La nouvelle réunion de l’Eurogroupe, qui rassemble les ministres des finances de la zone euro, lundi 22 juin à mi-journée à Bruxelles, n’aura duré qu’une heure et demi, et n’aura pas débouché sur grand-chose d’autre que ce constat, pas forcément pessimiste, mais pas non plus annonciateur d’un accord. A ce stade tout du moins.En réalité, il n’y avait pas matière à discuter au cours de cette réunion préalable au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro, lundi soir. Les propositions faites par le gouvernement grec dimanche soir n’avaient en effet pas été complètement examinées par les experts des créanciers de la Grèce (Fonds monétaire international, Commission européenne, Banque centrale européenne). Les 19 ministres de la zone euro se sont contentés d’appeler les négociateurs à travailler encore plus vite pour pouvoir trouver un accord final.Lire aussi notre minute par minute consacré au sommet européen extraordinaire« Faire les calculs »« Il y a eu deux versions [des propositions grecques], une tard le soir et une tôt ce matin, on aurait aimé avoir les propositions plus tôt. Il n’y a pas d’accord pour l’instant. Il va falloir travailler sur ces propositions, faire les calculs », a expliqué Jeroen Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe.Une source européenne a précisé que « l’état d’esprit était à la frustration au sein de l’Eurogroupe, les ministres des finances n’ayant pas eu le temps de discuter des propositions grecques ». Toutefois, la Commission européenne « semble en être satisfaite, le FMI aussi », précise cette source.Lire aussi :Jour J pour la Grèce et la zone euroM. Dijsselbloem a ajouté que, si nécessaire, l’Eurogroupe se réunirait à nouveau dans la semaine. Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission européenne chargé des questions sur l’euro, a été un peu plus catégorique en évoquant un nouveau rendez-vous dans le courant de la semaine.#Greece proposals a welcome step but more work together with institutions needed. @EG to reconvene this week. We need a deal in coming days.— VDombrovskis (@Valdis Dombrovskis)require(["twitter/widgets"]);Propositions « consistantes »Le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici a évoqué « une base solide et bienvenue », tout en ajoutant lui aussi : « mais nous sommes encore à la recherche d’un accord ». M. Dijsselbloem a confirmé la tenue d’un sommet spécial zone euro lundi soir, alors que la rumeur avait couru, un peu plus tôt dans l’après-midi, que celui-ci serait annulé. Des sources européennes proches des discussions estimaient en fin de matinée lundi, que les Grecs avaient fait des propositions substantielles et que les parties étaient « tout près d’un accord. »« Nous sommes dans la recherche d’un accord, nous y sommes presque. Les Grecs ont enfin envoyé un document qui ressemble à ce que les institutions réclament depuis des semaines, avec des propositions consistantes. On se rapproche sur les cibles budgétaires et il y a eu des propositions sur la fiscalité des entreprises. On verra quel message politique les chefs d’Etat donneront ce soir. »Définir « les priorités »Deux autres sources précisent que les discussions portent sur les « priorités » : c’est-à-dire « quelles réformes M. Tsipras [est capable] de mettre en œuvre en premier. » « C’est une question essentielle », ajoute l’une de ces personnes qui ne souhaitent pas être citées.Par ailleurs, « la question de la dette est dans toutes les têtes. On sait tous que pour qu’il y ait un accord, les Grecs veulent un engagement sur la dette. Mais l’état d’esprit des ministres des finances n’est pas encore très favorable », ajoute une autre personne au fait des négociations.Elle précise que « sur la question de l’extension du deuxième plan d’aide, cela n’a pas été discuté à cet Eurogroupe, mais on sait tous qu’il faudra une extension. Et cela devra être décidé au prochain Eurogroupe ».Le sommet des dirigeants de la zone euro de ce soir devrait surtout servir à constater que les parties sont maintenant proches de cet accord. Il s’agirait de ce moment politique important que le premier ministre grec, Alexis Tsipras réclame depuis le début du bras de fer avec les créanciers du pays, en février.Les Bourses européennes clôturent en forte hausse, portées par l’optimisme sur la GrèceLes signaux positifs en provenance de Bruxelles concernant les négociations sur la Grèce ont euphorisé les places boursières européennes, qui ont clôturé en forte hausse, lundi soir. La progression la plus sensible a été observée à Athènes, où la Bourse a terminé en hausse de 9 %. La Bourse de Paris a elle fait un bond de 3,81 %, tout comme celle de Francfort. La Bourse de Londres a elle aussi profité de ce mouvement généralisé d’optimisme, terminant en hausse de 1,72 %, profitant d’un mouvement généralisé d’optimisme sur les chances de parvenir à un accord avec la Grèce.Jean-Baptiste Chastand (envoyé spécial Bruxelles)Journaliste au desk EuropeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Lundi 22 juin, à la table du Conseil européen consacré à la Grèce à Bruxelles, une bonne partie de l’attention sera de nouveau captée par Angela Merkel. En raison du poids de l’Allemagne, premier créancier européen des Grecs, la position de la chancelière sera déterminante dans le maintien ou non de la Grèce dans la zone euro.Lire aussi :Jour J pour la Grèce et la zone euroEtonnamment, même les leaders de Syriza – qui, durant la campagne, accusaient la chancelière de provoquer un « holocauste social » en Grèce – semblent reporter l’essentiel de leurs espoirs sur celle-ci. Dimanche 21 juin, Yanis Varoufakis, le ministre grec des finances, a estimé dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung que « la chancelière se [trouvait] ce lundi devant un choix décisif ».A l’opposé, fidèle à son habitude, Angela Merkel cherche à calmer les esprits, indiquant, vendredi 19 juin, que ce sommet ne serait peut-être que « consultatif ». Une tactique qu’elle utilise régulièrement avant des réunions, ce qui lui permet de présenter comme un succès des avancées même minimes.« Pourquoi “Bild” est pour le “Grexit” »Lundi 22 juin, la position d’Angela Merkel, personnellement favorable à un accord avec Athènes ne sera pas facile, tant l’opinion allemande s’est radicalisée ces dernières semaines. Selon un sondage, publié le 12 juin par la chaîne publique ZDF, 70 % des Allemands sont « contre de nouvelles concessions de l’Union européenne à la Grèce ». Seuls 24 % sont pour.Alors qu’au début de l’année, 55 % des Allemands étaient pour un maintien de la Grèce dans la zone euro et 33 % étaient contre, la tendance s’est inversée : 51 % des Allemands sont pour une sortie de la Grèce de l’euro alors que 41 % pensent l’inverse.Un sondage réalisé début juin auprès des chefs d’entreprise membres de la CDU montrait que les trois quarts d’entre eux estimaient qu’un « Grexit » (la possibilité que la Grèce sorte de la zone euro) aurait « peu ou pas de conséquences » sur l’économie allemande.Lundi 22 juin, dans une mise en scène particulière, le quotidien populaire Bild explique sur toute une demi-page « pourquoi Bild est pour le “Grexit” ».Convaincre le BundestagEn cas d’accord avec la Grèce, Angela Merkel devra ensuite convaincre le Bundestag. Ce sera loin d’être une formalité. En février, 32 députés de la CDU/CSU ont voté contre la prolongation du deuxième plan d’aide à Athènes ou se sont abstenus. Mais une centaine ont dit explicitement qu’ils approuvaient ce plan à contrecœur.« Je n’ai jamais vu une telle tension dans le parti », témoigne Gunther Krichbaum (CDU), président de la commission des affaires européennes au Bundestag. Dans tous les partis, le soutien à la Grèce fait débat. Même une majorité d’électeurs de Die Linke, le parti de la gauche radicale, sont hostiles à de nouvelles concessions face à Athènes.Et Alexis Tsipras ne doit pas s’attendre à davantage d’indulgence de la part des sociaux-démocrates que de la CDU. En indiquant la semaine dernière que les travailleurs allemands n’avaient pas à payer les promesses irréalistes des « communistes » qui gouvernent la Grèce, Sigmar Gabriel, président du SPD et vice-chancelier, a clairement indiqué qu’il était lui aussi hostile à toute nouvelle aide à Athènes sans de sérieuses réformes structurelles. « Angela Merkel a le soutien total du SPD », a-t-il déclaré dans Bild, lundi 22 juin.Lire aussi :Grèce : la zone euro à l’épreuve des intérêts nationauxAngela Merkel n’a le choix qu’entre deux solutions difficiles pour elle. Soit la Grèce reste dans l’euro au prix de concessions de ces créanciers qu’il faudra faire approuver par les contribuables allemands, soit elle sort et Angela Merkel aura échoué à maintenir l’unité de la zone euro qu’elle appelle de ses vœux.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Chastand, Claire Guélaud, Claire Gatinois et Marie Charrel Sans accord rapide, la Grèce pourrait ne pas être en mesure de rembourser les 1,6 milliard d’euros qu’elle doit au Fonds monétaire international (FMI) le 30 juin. Un incident de paiement qui pourrait avoir des conséquences dramatiques, pour Athènes comme pour la zone euro. Tour d’horizon des questions qui se posent.Lire aussi :Un « Grexit » serait un terrible échec pour l’EuropeLa perspective du contrôle des capitauxLes Argentins l’avaient surnommé le « corralito », du nom de ce petit enclos dans lequel on enferme le bétail avant de l’emmener à l’abattoir. C’est dire si le contrôle des capitaux, instauré dans le pays en faillite fin 2001, fut peu apprécié. En cas de crise financière, la mesure reste toutefois un mal nécessaire. Adoptée lors de la crise asiatique des années 1990 en Malaisie ou en Thaïlande, en Islande en 2008 ou à Chypre en 2013, la restriction des sorties d’argent doit éviter un « bank run », des retraits massifs d’argent qui conduiraient à la banqueroute des banques et à l’assèchement de l’économie.En freinant les retraits, on cherche aussi à endiguer la chute de la monnaie lorsque le pays n’appartient pas à une union monétaire ou que sa devise n’est pas, ou plus, arrimée à une autre monnaie comme le dollar.Décidé dans l’urgence, le dispositif est rarement éphémère (entre six mois et deux ans en moyenne) et peut s’éterniser (jusqu’à six ans et demi en Islande). Rétablir la libre circulation de capitaux nécessite en effet de restaurer la confiance d’épargnants et d’investisseurs échaudés. Confrontée à des sorties massives de capitaux en 2014 - 2015, la Russie a évité d’en arriver là en mettant à contribution sa banque centrale pour canaliser la chute du rouble.La semaine dernière, en Grèce, les retraits bancaires se seraient élevés entre 4 et 6 milliards d’euros. La Grèce pourrait donc ne plus avoir d’autre option que ce « mal nécessaire ».Que prévoit le FMI en cas d’incident de paiement ?La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, l’a dit : il n’y aura pas de délai de grâce pour la Grèce. Autrement dit, les dispositions prévues en cas d’incident de paiement seront appliquées à la lettre. Elles peuvent théoriquement conduire dans les deux ans à l’exclusion de l’Etat concerné, sous réserve de l’approbation du conseil d’administration du Fonds, ce qui ne s’est jamais produit. Sur les 322 milliards d’euros de dette grecque, le FMI en détient 32 milliards.Dans son rapport 2014 sur ses opérations financières, le Fonds précise qu’en cas d’incident de paiement, l’administration du FMI demande au pays concerné le règlement rapide de ses arriérés. Dans l’attente, tout accès aux ressources financières du FMI et toute demande d’aide lui sont interdits.Dans le mois suivant la constatation d’un défaut, le directeur général ou la directrice générale notifie ce dernier au conseil d’administration, dont les 24 administrateurs représentent les 188 Etats membres du FMI.« Compte tenu de l’importance des sommes en jeu (1,6 milliard d’euros sur les 9 milliards dus par la Grèce en 2015 au FMI), cette déclaration au conseil d’administration serait faite rapidement », précise au Monde le Fonds.En l’absence persistante de règlement des arriérés, la directrice générale peut, au bout de deux mois, déposer une plainte qui est examinée par le conseil d’administration dans le mois qui suit. En général, l’accès aux ressources générales et aux droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI est suspendu. Une déclaration d’inéligibilité peut être prise dans l’année suivant le défaut, une communication étant alors faite à toutes les institutions financières à ce sujet.La procédure suit en théorie son cours : déclaration de non-coopération et suspension de toute assistance technique au bout de quinze mois ; suspension du droit de vote et de la représentation un an et demi après l’incident de paiement ; exclusion du FMI au bout de deux ans. Toutefois, plusieurs pays, notamment latino-américains, ont présenté des arriérés, sans jamais avoir été exclus.Du défaut de paiement au « Grexit »C’est le scénario noir : si elle ne rembourse pas ses créanciers, la Grèce pourrait devoir quitter la zone euro. De fait, sans accord avec la « Troïka » d’ici au 30 juin, Athènes pourrait se retrouver en défaut de paiement partiel. La nouvelle tranche d’aide de 7,2 milliards d’euros promise ne serait alors pas versée. Et le pays ne pourra pas rembourser les 1,6 milliard d’euros qu’il doit au FMI. « Les agences de notation ne dégraderaient pas automatiquement la note grecque, car le FMI est un créancier à part », remarque Diego Iscaro, économiste chez IHS Global Insight.Les finances publiques grecques se sont tellement dégradées ces derniers mois que même une nouvelle aide pourrait ne pas suffire. Et le remboursement des 3,5 milliards d’euros dus à la BCE le 20 juillet s’annonce lui aussi délicat. « Quel que soit le scénario, la réaction de la BCE sera déterminante », commente M. Iscaro.Les banques grecques ne survivent que grâce aux financements d’urgence ELA (« emergency liquidity assistance ») accordés par la BCE, par le biais de la Banque de Grèce. Un défaut de paiement, même partiel, pourrait amener l’institut monétaire à considérer que les banques grecques, qui détiennent 23 milliards d’euros de créances sur les pouvoirs publics du pays, ne sont plus solvables. Et suspendre les ELA, ce qui asphyxierait aussitôt les établissements bancaires hellènes.Outre l’instauration du contrôle des capitaux, le gouvernement Tsipras pourrait alors envisager plusieurs options pour remédier à l’assèchement des liquidités. « La première serait de payer retraités et fonctionnaires avec des reconnaissances de dette, qui seraient acceptées pour le paiement des impôts et des achats courants », estime Eric Dor, économiste à l’IESEG. Si son utilisation reste temporaire, cette forme de monnaie parallèle offrirait un délai supplémentaire au pays pour négocier avec ses partenaires. Dans ce cas de figure, le défaut de paiement ne conduirait pas automatiquement au « Grexit ».Deuxième option, convertir le bilan des banques grecques en nouvelle monnaie – la drachme –, avec laquelle la banque de Grèce financerait alors les établissements bancaires. Les dettes privées et publiques soumises au droit grec ainsi que les salaires, loyers et prix dans le commerce seraient également convertis. Mais une telle mesure se ferait dans la panique et s’accompagnerait d’incertitudes juridiques énormes. La réintroduction de la drachme équivaudrait de facto à une sortie de la zone euro.L’ennui, c’est qu’il n’existe aucune procédure dans les traités communautaires permettant de quitter l’union monétaire ou d’en expulser un membre. En d’autres termes : un « Grexit » organisé et se déroulant dans le calme serait peu probable.Lire aussi :En pleine crise grecque, Bruxelles prône un renforcement de l’EurozoneLes conséquences d’un « Grexit » pour la zone euroJamais un pays n’est sorti de la zone euro – ce n’est d’ailleurs pas prévu par les traités. Si la Grèce devait abandonner la monnaie unique, les conséquences financières en seraient toutefois limitées. Le risque d’une contagion à d’autres pays, comme l’Espagne ou le Portugal, est en effet bien moindre qu’en 2012, lorsque la zone euro ne disposait d’aucun instrument de solidarité. Depuis, la mise en place du Mécanisme européen de stabilité (MES) et de programmes de rachats de dette par la BCE devrait permettre d’éviter que le défaut grec fasse plonger d’autres pays.Sur un plan politique, un « Grexit » aurait en revanche des conséquences ravageuses. Cela montrerait que la construction européenne n’est pas irréversible. L’Union européenne, qui est déjà contestée par des partis europhobes en progression sur tout le continent, en sortirait encore un peu plus déstabilisée. Une fragilité politique qui pourrait affaiblir la confiance des marchés financiers dans la monnaie unique.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJean-Baptiste ChastandJournaliste au desk EuropeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterClaire GatinoisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteClaire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.06.2015 à 11h47 • Mis à jour le22.06.2015 à 12h23 | Aline Leclerc (Athènes, envoyée spéciale) Serait-ce un hommage à leurs ancêtres stoïciens ? Face aux Cassandre qui, dans la presse mondiale, s’affolent de la « panique » qui pourrait précéder la « catastrophe » – comprendre un défaut de paiement de la Grèce, précipitant une sortie du pays de la zone euro –, les Athéniens rencontrés opposent jusqu’ici un calme… olympien. Inquiets, oui. Paniqués, non.Lire aussi :En Grèce, en euro ou en drachmes : « Nous n’avons rien maintenant, nous n’aurons rien après »« Bien sûr qu’on est angoissés : sortir de l’euro, nous n’avons aucune idée d’à quoi cela pourrait ressembler. Mais cela fait déjà sept ans que l’on vit cette crise, on a fini par s’habituer », explique Stefanos Gidaris, graphiste de 31 ans qui cherche du travail. La moitié de sa petite allocation-chômage part dans son loyer, mais il peut compter sur l’argent qu’il avait mis prudemment de côté avant d’être licencié. Tout est à la banque, il n’a rien retiré.Jusqu’ici, les Athéniens ne se ruent pas vers les distributeurs pour sauver leur épargne. Ils ne stockent pas des denrées pour tenir un siège. Ils ne restent pas non plus prostrés chez eux, en espérant échapper à la foudre. Comme beaucoup d’Européens, ils ont fait ce week-end quelques courses au marché, se sont assis en terrasse pour boire leur boisson favorite, un café « frappé ». En soirée, rouge à lèvres et longue chevelure noire bien peignée, les jeunes filles gloussent toujours aux œillades des garçons. La vie ne s’est pas arrêtée.Lire aussi :A Athènes, « ce n'est pas vraiment la panique » face au risque de crise bancaire« C’est la crise économique d’accord, mais ce n’est pas pour ça qu’on doit mourir à petit feu, sourit le vieux Thassos Anastasiadris. On n’a rien à manger et on devrait rester enfermés, sans aller à la mer, au café ? Mais, ici, on pense, au contraire, qu’il faut être plus gai encore face aux difficultés » « Je recommencerai à ne manger que des pâtes et du riz »Les Grecs aiment à rappeler qu’ils en ont vu d’autres. « Ma grand-mère, qui a connu la guerre civile et la dictature, me dit souvent de ne pas m’inquiéter, que les choses vont s’arranger », confie Ira, 31 ans, psychologue. Beaucoup disent aussi que la vie est déjà tellement dure, qu’on n’a plus grand-chose à redouter. « Je ne sais pas quoi penser de ce qui se trame. Ce que je sais, c’est que j’ai été au chômage des mois, j’ai été expulsé deux fois de mon logement. Pire y a quoi ? J’aurai plus à manger ? Eh bien, je recommencerai à ne manger que des pâtes, du riz et des lentilles », annonce tranquillement Claude, cuisinier de 22 ans.« Catastrophe ? Un tremblement de terre, ça, c’est une catastrophe. Là, je n’en suis pas sûre, estime Katarina Iatropoulou, professeur à la retraite qui a vu sa pension amputée par le plan de 2010. Depuis sept ans, elle est aussi bénévole dans une association d’aide aux familles en difficulté dans son quartier de Keramikos. Rester dans la zone euro au prix de nouvelles mesures d’austérité ou en sortir, je ne sais pas ce qui est pire. » Lire aussi :Quel est l’état des banques grecques ?D’une classe plus aisée, Stergios, 53 ans, qui travaille dans la surveillance des marchés financiers, ne se laisse pas non plus gagner par la tension. « J’ai pris mes dispositions depuis longtemps pour l’essentiel de mon argent. Ceux qui avaient vraiment quelque chose à perdre n’ont plus rien à craindre des prochains jours : leur argent est déjà à l’abri. »Aline Leclerc (Athènes, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.06.2015 à 11h35 • Mis à jour le22.06.2015 à 14h13 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Adéa Guillot (Athènes, correspondance) « Cette fois, c’est décisif. » Le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, a posé, lundi 22 juin au matin, le cadre de la journée pour la Grèce, ses créanciers (Fonds monétaire international, Commission et Banque centrale européennes) et, au-delà, la zone euro. « Le sort de la Grèce, de l’euro se joue en bonne part aujourd’hui », a indiqué M. Moscovici sur Europe 1, quelques heures avant un sommet exceptionnel des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro. Jusqu’au bout, Athènes et ses créanciers auront travaillé pour arracher un accord. Le gouvernement grec a fait, dimanche, des propositions qui étaient encore en cours d’examen par les créanciers lundi en milieu de matinée. Toutes les parties le savent, en cas d’échec des négociations, sans aide financière, Athènes va vers un défaut de paiement vis-à-vis du FMI le 30 juin. Avant même cette échéance, les autorités grecques risquent aussi de devoir introduire un contrôle des capitaux si les retraits se poursuivent dans les banques grecques (près de 5 milliards d’euros la semaine dernière).Lire aussi :Grèce : de l’incident de paiement à l’exclusion, ce que prévoit le FMIL’enjeu de la journée de lundi pour la Grèce et ses créanciers ? Une extension de quelques mois (quatre, six ou neuf) du deuxième plan d’aide dont bénéficie le pays. Avec, à la clé, le versement des 7,2 milliards d’euros de prêts encore disponibles, ainsi que quelques milliards provenant d’une partie des 10,9 milliards d’euros du Fonds européen de stabilité financière (FESF), réservés normalement à la recapitalisation des banques grecques.Nouvelles propositionsC’est sous un ciel bas et lourd, dans le massif bâtiment – ultra-sécurisé pour l’occasion – du Conseil de l’Europe, à Bruxelles, que le premier ministre grec, Alexis Tsipras, devait rencontrer, lundi matin, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, la présidente du FMI, Christine Lagarde, le président de la BCE, Mario Draghi, et le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. Juste avant un Eurogroupe d’urgence (réunion des 19 ministres des finances de la zone euro), suivi en fin de journée du sommet de la zone euro. Le gouvernement grec a formulé de nouvelles propositions, qui ont été officiellement présentées aux institutions dimanche soir tard. Elles se rapprocheraient des objectifs budgétaires exigés par les bailleurs de fonds. Notamment sur les économies demandées dans le système des retraites dès 2016 (1 % du PIB, soit 1,8 milliard d’euros), principal point d’achoppement de ces dernières semaines.« Une bonne base de progrès pour le sommet de lundi », a tout de suite réagi, via Twitter, Martin Selmayr, le chef de cabinet de M. Juncker. « Les proposions grecques vont dans la bonne direction », se réjouit une source européenne. « C’est satisfaisant, ils font des concessions sur les retraites. La journée va être intéressante », ajoute une autre source proche du dossier.Lire aussi :Quelles seraient les conséquences d’un « Grexit » pour la zone euro ?Un fossé de deux milliards d’eurosAu cœur des discussions figure toujours le montant du déficit budgétaire grec : au début du mois, les créanciers estimaient qu’entre les prévisions grecques et les leurs, il demeurait un fossé de 2 milliards d’euros. « Aujourd’hui nous sommes d’accord sur l’écart de 2015, mais nous avons toujours une différence de 450 millions d’euros pour 2016 », a assuré samedi 20 juin le ministre d’Etat, Alekos Flambouraris, un proche de M. Tsipras. Ces chiffres n’ont cependant pas été confirmés par les créanciers.Pour combler l’écart budgétaire, le gouvernement grec propose notamment une augmentation des revenus fiscaux : changement du régime de la TVA ; hausse des impôts sur les entreprises réalisant un bénéfice supérieur à 500 000 euros (la semaine dernière, le plafond de la proposition grecque était fixé à 1 million d’euros de bénéfices).Athènes souhaite aussi réduire drastiquement ses dépenses militaires et se dit prête à changer le régime des départs en préretraite dès 2016, sans période transitoire comme elle prévoyait initialement de le faire. Pas question par contre de supprimer la prime aux faibles retraites (EKAS) ou d’opérer des coupes sur l’ensemble des pensions. Mais une nouvelle hausse des cotisations patronales et salariales serait aussi envisagée. Ces propositions ne sont pas nouvelles et ont jusqu’ici toujours été rejetées par les créanciers, qui insistent sur un rééquilibrage rapide – dès 2016 – des comptes déficitaires des caisses de retraite.La confiance fait cruellement défautLa clé d’un compromis ? Il s’agit de la question de la dette publique. Athènes pourrait accepter plus de concessions sur les retraites, à condition d’obtenir l’engagement ferme de ses créanciers, accompagné d’un calendrier précis, d’une renégociation de sa dette (177 % du PIB) dans les prochains mois.Michel Sapin a estimé, sur RFI, que le travail autour des dernières propositions grecques était « de qualité » et que les négociations se passaient dans « de bonnes conditions ». Une source européenne se disait également « plus optimiste » que vendredi 19 juin, après un Eurogroupe sans avancée probante.Lire aussi :« Dans le dossier grec, plus personne n’agit de façon rationnelle »Le problème, c’est que la confiance fait désormais cruellement défaut. En février, la plupart des créanciers convenaient qu’il faudrait un jour renégocier la dette grecque. Désormais, ils refusent catégoriquement d’en parler avant qu’Athènes ait accepté les réformes de structure. Les Grecs sont eux aussi prudents et exigent la garantie que les créanciers tiendront leurs promesses sur la dette : ils se souviennent encore de l’expérience du précédent gouvernement conservateur auquel une renégociation de la dette avait été promise, en novembre 2012, mais sans suite.Quelles seraient les conséquences d’un échec des réunions de lundi ? Athènes pourrait être contrainte de fermer les banques dès mardi 23 juin, pour éviter un « bank run » (des sorties de capitaux trop fortes). Il resterait alors le Conseil européen des 25 et 26 juin, à Bruxelles, pour trouver une solution. Mais beaucoup, côté créanciers, estiment qu’il serait trop tard pour obtenir les feux verts nécessaires pour verser de l’argent à Athènes, avant le 30 juin et son remboursement au FMI de 1,6 milliard d’euros. Or, si à cette date l’institution ne touche pas son chèque, Mme Lagarde a prévenu que « la Grèce fera défaut ».Lire aussi :Grèce : les banques européennes affichent leur détachementAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.06.2015 à 11h12 Les Bourses de la zone euro sont en forte hausse lundi matin, plusieurs déclarations de responsables européens nourrissant les espoirs d’une solution au dossier de la dette grecque dans la perspective du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union monétaire prévu dans la soirée.Peu après 10 h 30, l’indice CAC 40 bondissait de plus de 3 %. « Les dernières informations sont positives avant les réunions exceptionnelles de l’après-midi et de la soirée », jugent dans une note les stratégistes du courtier Aurel BGC. Lire aussi :La Grèce intensifie ses tractations avant le sommet crucial de lundiLes taux d’emprunt des pays du sud de l’Europe (Espagne, Italie, Portugal) se détendaient sensiblement. Si un accord est trouvé entre Athènes et ses créanciers, cela signifie que l’intégrité de la zone euro est maintenue et que les autres pays du sud de l’Europe, considérés comme plus fragiles financièrement, ne seront pas attaqués par les marchés.La Bourse de Paris était aussi soutenue par un secteur des télécoms en ébullition après l’offre de Numericable-SFR pour le rachat de Bouygues Telecom. Les actions Numericable-SFR, Bouygues (maison mère de Bouygues Telecom), Iliad (maison mère de Free), qui pourrait bénéficier de l’opération, et Orange étaient toutes en vive hausse.Lire aussi :Le nouveau big bang de Patrick Drahi dans les télécoms Anne Eveno, Sarah Belouezzane et Cédric Pietralunga Martin Bouygues peut-il résister à une telle offre ? En proposant entre 10 et 11 milliards d’euros pour lui racheter Bouygues Telecom, Patrick Drahi frappe fort et le sait. Pour l’emporter, le milliardaire franco-israélien met sur la table près de deux fois la valeur estimée de l’opérateur selon les ratios du secteur et au moins 2 milliards d’euros de plus que les offres déjà évoquées en 2014. Plus spectaculaire encore, le prix proposé est presque équivalent à la valorisation totale du groupe de BTP et de médias – 11,3 milliards d’euros à la clôture de la Bourse de Paris vendredi – alors que Bouygues Telecom représente moins de 15 % du chiffre d’affaires du conglomérat.Lire aussi :Le nouveau big bang de Patrick Drahi dans les télécomsL’offre est d’autant plus alléchante que Bouygues Telecom n’est plus la pépite du groupe familial. Créé en 1994 à l’initiative de Martin Bouygues, l’opérateur a longtemps été la machine à cash de l’entreprise, ce qui faisait la fierté de l’homme d’affaires, souvent décrié comme un « président stagiaire » par ses pairs. Mais l’opérateur a basculé dans le rouge en 2012 après l’arrivée de Free et de ses prix cassés sur le marché. Sur les trois derniers exercices, Bouygues Telecom a enregistré une perte nette de 48 millions d’euros, contre un profit de 1,3 milliard d’euros sur les trois précédents.Bien sûr, l’opérateur a pris des mesures pour tenter d’enrayer la chute de ses résultats. Un plan de départs volontaires touchant 1 300 personnes sur les 9 000 de la société s’est achevé au début de l’année. De même, un plan de réduction des coûts de 300 millions d’euros d’ici à 2016 a été lancé. Côté commercial, l’accent a été mis sur le déploiement de la 4G pour attirer de nouveaux clients. Avec un certain succès, d’ailleurs : Bouygues Telecom a attiré 393 000 nouveaux clients en 2014, portant son parc total à plus de 13,5 millions d’abonnés fixe ou mobile.Chiffre d’affaires en baisseMais cela ne semble pas suffire : au premier trimestre 2015, le chiffre d’affaires de l’opérateur s’est encore tassé de 2 %, à 1,1 milliard d’euros. Pis, sur les trois premiers mois de l’année, le « bébé » de Martin Bouygues a perdu 55 millions d’euros. « C’est normal, ils recrutent des abonnés à perte en leur vendant de la 4G au prix de la 3G, c’est intenable », assure un bon connaisseur du groupe. Selon les analystes, la dépense moyenne mensuelle des abonnés de Bouygues Telecom est passée de 43,5 euros fin 2010 à… 24,4 euros aujourd’hui.Cette dégringolade est d’autant plus inquiétante pour M. Bouygues que les autres activités du groupe familial ne sont pas au mieux. Le BTP souffre toujours de la crise et TF1 voit son audience diminuer, doucement mais sûrement, sous les coups de boutoir de la TNT (− 1,1 point sur un an, au 31 mars 2015). Résultat : depuis trois ans, le chiffre d’affaires du groupe ne progresse plus, bloqué autour de 33 milliards d’euros, et son résultat net (hors éléments exceptionnels) a reculé de 25 % en 2014, à 492 millions d’euros.Lire aussi :Télécommunications : M. Macron ne veut pas moins d’opérateurs en France« Martin est à un tournant, rapporte un proche de l’homme d’affaires. Soit il s’entête, et il risque de mettre en péril l’ensemble du groupe. Soit il lâche Bouygues Telecom, mais ce sera un crève-cœur. » Selon différentes sources, un élément pourrait l’inciter à choisir la raison : ses enfants. A plusieurs reprises, l’homme d’affaires a indiqué qu’il voulait régler rapidement sa succession, en tout cas avant 2020. A 63 ans, il compte laisser l’empire familial à ses trois enfants, dont les deux plus âgés travaillent déjà dans le groupe.Mais pour cela il doit renforcer son emprise : il ne détient pour l’instant que 20,9 % du capital (27,3 % des droits de vote) avec son frère Olivier. Quelques milliards d’euros de dividendes seraient donc les bienvenus. A l’ouverture de la Bourse lundi matin, le cours de l’action Bouygues s’envolait en tout cas de près de 15 %.Anne EvenoJournaliste au MondeCédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Chastand Jamais un pays n’est sorti de la zone euro – ce n’est d’ailleurs pas prévu par les traités. Si la Grèce devait abandonner la monnaie unique, les conséquences financières en seraient toutefois limitées.Le risque d’une contagion à d’autres pays, comme l’Espagne ou le Portugal, est en effet bien moindre qu’en 2012, lorsque la zone euro ne disposait d’aucun instrument de solidarité.Depuis, la mise en place du Mécanisme européen de stabilité (MES) et de programmes de rachats de dette par la BCE devrait permettre d’éviter que le défaut grec fasse plonger d’autres pays.Sur un plan politique, un « Grexit » aurait en revanche des conséquences ravageuses.Cela montrerait que la construction européenne n’est pas irréversible. L’Union européenne, qui est déjà contestée par des partis europhobes en progression sur tout le continent, en sortirait encore un peu plus déstabilisée.Une fragilité politique qui pourrait affaiblir la confiance des marchés financiers dans la monnaie unique.Jean-Baptiste ChastandJournaliste au desk EuropeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Gatinois Les ministres de la zone euro (Eurogroupe), réunis lundi 22 juin à Bruxelles à la mi-journée, devraient évoquer la question du contrôle des capitaux en Grèce, si les dernières propositions formulées par le gouvernement grec étaient jugées insuffisamment consistantes. Il s’agirait d’endiguer une accélération des retraits dans les banques.Les Argentins l’avaient surnommé le « corralito », du nom de ce petit enclos dans lequel on enferme le bétail avant de l’emmener à l’abattoir. C’est dire si le contrôle des capitaux, instauré dans le pays en faillite fin 2001, fut peu apprécié.En cas de crise financière, la mesure reste toutefois un mal nécessaire. Adoptée lors de la crise asiatique des années 1990 en Malaisie ou en Thaïlande, en Islande en 2008 ou à Chypre en 2013, la restriction des sorties d’argent doit éviter un « bank run », des retraits massifs d’argent qui conduiraient à la banqueroute des banques et à l’assèchement de l’économie.Endiguer la chute de la monnaieEn freinant les retraits, on cherche aussi à endiguer la chute de la monnaie lorsque le pays n’appartient pas à une union monétaire ou que sa devise n’est pas, ou plus, arrimée à une autre monnaie comme le dollar.Décidé dans l’urgence, le dispositif est rarement éphémère (entre six mois et deux ans en moyenne) et peut s’éterniser (jusqu’à six ans et demi en Islande). Rétablir la libre circulation de capitaux nécessite en effet de restaurer la confiance d’épargnants et d’investisseurs échaudés.Confrontée à des sorties massives de capitaux en 2014 - 2015, la Russie a évité d’en arriver là en mettant à contribution sa banque centrale pour canaliser la chute du rouble.La semaine dernière, en Grèce, les retraits bancaires se seraient élevés entre 4 et 6 milliards d’euros. La Grèce pourrait donc ne plus avoir d’autre option que ce « mal nécessaire ».Claire GatinoisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel Si elle ne rembourse pas ses créanciers, la Grèce pourrait être contrainte de quitter la zone euro (le « Grexit ») : le risque que ce scénario noir se produise est aujourd’hui plus élevé que jamais. De fait, Athènes pourrait se retrouver en défaut de paiement partiel si elle échoue à trouver un accord avec l’ex-troïka (Fonds monétaire international, Commission européenne, Banque centrale européenne) d’ici le 30 juin. La nouvelle tranche d’aide de 7,2 milliards d’euros promise ne serait alors pas versée. Et le pays ne serait pas en mesure de rembourser les 1,6 milliard d’euros qu’il doit au FMI.« Les agences de notation ne dégraderaient pas automatiquement la note grecque, car le FMI est un créancier à part et plutôt conciliant », remarque Diego Iscaro, spécialiste de la zone euro chez IHS Global Insight. L’institution offre en effet de nombreux aménagements possibles pour limiter l’impact d’un retard de paiement.L’ennui, c’est qu’un accord avec les créanciers et le déblocage d’une nouvelle aide avant le 30 juin ne mettront pas forcément la Grèce à l’abri d’un défaut. Certains économistes jugent en effet que ses finances publiques se sont tellement dégradées ces derniers mois que les remboursements à venir, en particulier celui de 3,5 milliards d’euros dû à la BCE, le 20 juillet, seront tout aussi délicats. Les conséquences seraient alors beaucoup plus graves. « Quel que soit le scénario, la réaction de la BCE sera déterminante », commente M. Iscaro.Le rôle clé de la BCELes banques grecques ne survivent en effet que grâce aux financements d’urgence (les « ELA ») accordés par la BCE, via la Banque de Grèce. Jusqu’ici, l’institut monétaire a régulièrement augmenté les ELA, jugeant que les établissements grecs avaient un problème de liquidité, et non de solvabilité.Mais un défaut de paiement, même partiel, pourrait l’amener à considérer que l’Etat grec n’est plus solvable. Et que les banques grecques ne le sont plus non plus, puisqu’elles détiennent pour près de 23 milliards d’euros de créances sur les pouvoirs publics du pays.L’institution de Francfort pourrait alors réclamer des garanties plus importantes (les collatéraux) en échange des ELA, voire suspendre celles-ci, ce qui asphyxierait aussitôt les établissements bancaires du pays.« L’instauration du contrôle des capitaux serait dès lors inévitable pour éviter que la fuite des dépôts n’accélère », commente Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque.L’utilisation possible d’une monnaie « parallèle »Une telle mesure mettrait un coup d’arrêt à l’investissement dans le pays, déjà au plus bas, et à la production. Pour remédier à cet assèchement des liquidités et tenter de maintenir le système bancaire à flot, le gouvernement Tsipras pourrait envisager plusieurs solutions. « La première serait de payer retraités et fonctionnaires avec des reconnaissances de dette, qui seraient acceptées pour le paiement des impôts, voire des achats », estime Eric Dor, économiste à l’école de management Iéseg.Un phénomène observé en Argentine, après le défaut de 2001. Si son utilisation reste temporaire, cette forme de monnaie parallèle offrirait un délai supplémentaire au pays pour négocier avec ses partenaires. Dans ce cas de figure, le défaut de paiement ne conduirait pas automatiquement au Grexit.La deuxième option serait de convertir le bilan des banques grecques en nouvelle monnaie nationale – la drachme. La Banque de Grèce financerait alors les établissements bancaires dans la nouvelle devise. Toutes les dettes privées et publiques soumises au droit grec, ainsi que les salaires, loyers et prix dans le commerce seraient également convertis. Mais une telle mesure se ferait dans la panique et serait accompagnée d’incertitudes juridiques et opérationnelles énormes.Aucune procédure pour quitter l’union monétaireDe fait, la réintroduction de la drachme – comme l’utilisation prolongée d’une monnaie parallèle équivaudrait de facto à une sortie de la zone euro. L’ennui, c’est qu’il n’existe aucune procédure dans les traités communautaires permettant de quitter l’union monétaire, ou d’en expulser un membre. L’appartenance à l’union monétaire est en effet censée être irréversible.En d’autres termes : un « Grexit » organisé et se déroulant dans le calme semble peu probable. La panique et les incertitudes seraient plutôt de mise. « Même si l’exposition des banques européennes à la Grèce est minime, les fonds spéculatifs ne manqueraient pas de s’attaquer à l’euro », prévient M. Dembik.En quittant l’euro, la banque de Grèce retrouverait quant à elle la maîtrise de la politique monétaire et des marges de manœuvre. La valeur de la nouvelle devise grecque s’effondrerait de 50 à 70 % face à la monnaie unique. Cela profiterait au secteur touristique, mais l’inflation s’envolerait. Avec un volume d’importation trois fois supérieur à celui des exportations, la Grèce n’en sortirait probablement pas gagnante.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre « Les Échos vont bien, mais nous devons sans relâche innover. » Pour le PDG du groupe d’information économique, Francis Morel, c’est dans cette dynamique que s’inscrit l’annonce, lundi 22 juin, du lancement d’une plate-forme numérique de services aux entreprises, lesechos-solutions.fr.Partiellement financée par le fonds Google - à hauteur de 2 millions d’euros environ sur un budget total de 4 millions environ -, cette plate-forme rassemble les offres de services destinées aux entreprises actuellement proposées par le groupe : dépôt d’annonces légales, consultation d’appels d’offres, études de marché, outils de communication… L’ambition est d’en faire une plate-forme que les entreprises privilégient pour réaliser une partie de leurs démarches.La cible, ce sont ces 3,8 millions de décideurs économiques, que le groupe considère comme son bassin naturel. « Nous devons être le premier groupe d’information et de service pour les entreprises », résume M. Morel. Leur proposer des contenus ou des services relève selon lui d’un même mouvement et est cohérent avec l’engagement « pro business » du titre, que rappelle Christophe Victor, directeur général délégué du groupe.Le développement de cette plate-forme est aussi emblématique de l’évolution rapide du modèle d’affaires des Échos, l’un des titres qui tire le mieux son épingle du jeu de la transition numérique. Les services contribuent ainsi actuellement pour 31 % au chiffre d’affaires du groupe, contre 12 % en 2011 (la publicité réalise 30 % et la diffusion des contenus 39 %). Le groupe souhaite atteindre, en 2018, 50 % de chiffre d’affaires généré par les services.Réalisation de contenu pour les marques (avec Les Échos Publishing), organisation de salons comme Le Salon des Entrepreneurs (avec Les Échos Events), études de marché avec Les Échos Études, etc : le groupe a multiplié les pas de côté à partir de son métier d’origine, l’information économique et financière. Celle-ci pourrait donc devenir, à moyen terme, une part minoritaire de l’activité - sur le modèle du groupe allemand Springer par exemple.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi (Propos recueillis par) Aujourd’hui, je me rends à Longué-Jumelles dans le Maine-et-Loire, sur notre site d’Anjou Electronique. Durant mon trajet en train, je gère mes mails et révise mon discours à l’attention des salariés d’Anjou. Nous venons de remporter le Prix de la Supply Chain pour notre optimisation de la chaîne d’approvisionnement, à l’occasion des Trophées des Usines de l’Usine Nouvelle. Cette récompense est le fruit d’un travail collectif.C’était un vrai challenge étant donné le délai très réduit pour préparer notre candidature. Je me souviens avoir envoyé le dossier le 31 décembre, juste avant de sortir avec mon mari et mes trois enfants pour réveillonner en famille. L’audit a été réalisé il y a un mois en présence d’un journaliste du magazine, habitué à réaliser des visites de sites industriels toute l’année. En une journée dans l’entreprise, son analyse sur nos points forts et nos points faibles nous a apporté un regard externe pertinent et différent de celui de nos interlocuteurs habituels.Anne-Charlotte Fredenucci a rejoint le Groupe familial Deroure en 2001Spécialisé dans le design mécanique et électrique avec sa filiale Ametra Ingénierie, ainsi que dans le câblage filaire, avec sa branche Anjou Electronique, le Groupe conçoit et assemble divers produits industriels, notamment des équipements pour le Rafale ou la fusée Ariane.En 2009, alors qu’Anne-Charlotte Fredenucci reprend les rênes de l’entreprise, la crise économique frappe de plein fouet le Groupe Deroure. Comment restaurer la santé de l’entreprise familiale et sauver ses emplois ? Il s’agit bien sûr de réduire les coûts, mais aussi de lancer une stratégie offensive de croissance.Le Groupe mise sur l’innovation, opère son passage à l’ère du numérique et développe des produits et services nouveaux en déployant une offre de « work packages », de l’étude du produit à la fabrication. Un choix qui se révèle gagnant. Fin 2010, le Groupe Deroure enregistre un chiffre d’affaires de 26 millions d’euros, qui atteint quatre ans plus tard 32 millions. Près d’une centaine d’emplois ont été créés sur la même période, pour un effectif actuellement de plus de 500 collaborateurs.Arrivée à l’usine, je remercie donc chaleureusement les équipes pour les efforts réalisés et leur dis qu’ils peuvent être fiers du travail accompli ces dernières années.C’est cette stratégie d’amélioration continue et son déploiement au quotidien qui font la force du site d’Anjou.Notre atelier est ainsi devenu notre meilleur ambassadeur commercial : nous avons toujours des retours positifs de nos visiteurs, qu’ils soient clients, fournisseurs ou institutionnels. Plus important, cette réussite nous a apporté une confiance indéfectible en l'avenir et en notre capacité à rebondir dans l'adversité. En effet, nous étions dans un contexte de crise en 2009 et avions perdu 25 % de chiffre d’affaires dans la branche câblage.Lire aussi :24 heures à la tête d’une PME avec Anne-Charlotte Fredenucci au Salon du Bourget (1/3)Pour redresser l’entreprise, il a fallu la piloter par la trésorerie et revoir notre gestion logistique pour dégonfler nos stocks. Grâce aux conseils d’une amie, maintenant l’une des rares partners femmes d’un grand cabinet de conseil américain, j’ai compris comment Anjou Electronique devait passer en flux tirés et accélérer la circulation des composants et produits dans l’entreprise. Au début, les équipes n’ont pas compris l’intérêt et craignaient de ne pas savoir aborder ce changement. Fin 2009, tous adhéraient et nous avions économisé 400.000 euros de stocks, une trésorerie indispensable à notre survie.Après ces échanges avec les collaborateurs, c’est le moment de faire le point avec le directeur général et le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) sur les conditions de travail au sein de l’usine. Notre métier demande de la minutie, avec un salariat historiquement plutôt féminin. Or, nos équipements sont très lourds à manier, pendant la fabrication.Nous avons donc développé divers outillages, par exemple pour tourner sur trois axes les commandes de vol du Rafale, l’un de nos produits emblématiques, et ainsi éviter les efforts physiques excessifs. Nous échangeons également avec le CHSCT sur notre politique de réduction du risque des troubles musculo-squelettiques (TMS), des problèmes articulaires liés aux gestes répétitifs.Améliorer le quotidien et la rentabilitéNous avons acheté des pinces automatiques ou créé des supports facilitant le maniement des outillages de production, pendant l’exécution d’une tâche. Les relations sociales sont excellentes et les représentants du personnel travaillent avec nous dans un esprit constructif pour améliorer le quotidien des salariés. C’est pour moi une forte motivation à continuer de me battre pour améliorer encore la rentabilité de l’entreprise et ainsi partager davantage de résultats.Nous parlons ensuite des formations à dispenser aux équipes. En France, il n’existe pas d’école de câblage, c’est pourquoi le groupe s’est donnée l’ambition de former ses collaborateurs pendant des périodes longues, allant jusqu’à deux ans après leur intégration. Nous souhaitons ainsi attirer et retenir les meilleurs talents, fournir des formations internes spécifiques qui récompensent chaque collaborateur et développent davantage les manageurs de demain. Il faut six mois pour apprendre à câbler et plusieurs années avant de développer l’expertise attendue par certains de nos clients. Pour fabriquer les commandes de vol du Rafale, chaque salarié doit préalablement être audité par le client et recevoir un certificat.A l’heure du repas, je déjeune avec Christophe Brossard, le directeur général d’Anjou Electronique. Lorsque nous n’avons pas de client à inviter au restaurant, nous nous rendons à la cantine de l’entreprise où déjeunent la majorité des salariés. C’est un self lumineux et agréable, avec un coin restaurant et un espace pour lire et boire un café sous une verrière. Cela me permet de vérifier la qualité des repas que nous servons à nos équipes. L’après-midi, je retrouve les deux experts en Lean management, qui travaillent chez nous depuis septembre 2014. L’un vient de l’extérieur de l’entreprise, pour apporter un regard externe alors que l’autre a été formé au Lean en interne. Leur premier gros chantier est la réorganisation du magasin.On dit souvent que le magasin est le poumon de l’entreprise car si l’on n’envoie pas la matière au bon moment, les équipes arrêtent de produire : on perd alors du temps et de l’argent, dans l’atelier. Ce magasin de plus de 500 mètres carré stocke 43 000 références. Le chantier Lean en cours vise à accélérer la circulation des flux passant par la réception, le magasin et l’expédition. Nous avons réussi à gagner 200 m2 d’espace en optimisant la zone expédition/réception, en réorganisant les rayonnages et en intégrant dans la même cellule les pôles filaires et connectique.Mais surtout, le temps de traitement a fortement diminué,grâce à un nouveau rangement facilitant le tri de composants et grâce à des assistants électroniques, que les opérateurs tiennent en main, qui scannent les codes-barres et permettent d’automatiser les opérations de saisie et d’indiquer le chemin optimal à effectuer dans les rayonnages.Je visite ensuite l’atelier avec les experts Lean et le directeur général. Nous commentons le fonctionnement de la navette, le « train logistique » qui quitte le magasin toutes les heures pour déposer aux ateliers les pièces nécessaires à la production, pour récupérer et redistribuer les produits prêts à être testés, contrôlés ou expédiés. Les ateliers disposent d’étagères, les « gares logistiques », avec cinq codes couleurs indiquant le statut des pièces qu’elles accueillent (vert : disponible à l’expédition, bleu : à contrôler, etc). Ce train a été perçu favorablement par tous parce qu’il fluidifie la circulation des matières et des produits, contribuant ainsi à réduire le stress.A 16 heures, je rentre en TGV pour regagner Paris : le temps de lire mes mails et de passer quelques coups de fils, notamment avec le secrétaire général du groupe, sur un projet d’acquisition d’une société de câblage. En effet, nous sommes convaincus que le Lean management nous a permis d’atteindre une maturité dans nos processus industriels et de dégager une tel espace de production que nous pourrions intégrer 80 nouveaux collaborateurs dans notre atelier actuel. Nous faisons le point sur les cibles potentielles que nos grands clients nous ont conseillé d’aborder.Il est déjà 19h15 quand je sors du métro pour retrouver mes enfants et mon mari. La fin de journée est consacrée à ma famille : comment s’est passée l’école et la journée de travail de mon mari, quels sont les devoirs pour demain, qui veut la première histoire du soir. Sans surprise, pour mes enfants, j’ai inventé un avion magique, qui, tous les soirs, les emmène dans de nouvelles aventures… Ce n’est pas avant 21 heures que je rallume l’ordinateur pour traiter les derniers mails et dossiers.Lire la suite de ce témoignage lundi 29 juin sur lemonde.fr/emploi.Margherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.A 28 ans, Augustin Bianchi-Boussagnol n’a pas fait de grandes études. Depuis trois ans, il travaille comme employé dans l’épicerie italienne tenue par son père à Vanves-Malakoff (Hauts-de-Seine). Et ça lui convient parfaitement, assure-t-il. Non seulement il a le loisir de tout dire à son patron mais en plus il est toujours encouragé à progresser. L’entreprise idéale, il n’a donc pas vraiment besoin de l’imaginer. Il la touche déjà du doigt.Lire aussi :Guillaume Davies : « Mon entreprise idéale concilie performance et bien-être de ses collaborateurs »Elodie Chermann (Propos recueillis par) Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Les traders chinois ont un peu mal au cœur. Sur la seule journée du vendredi 26 juin, la bourse de Shanghaï a dégringolé de 7,4 %, la chute atteignant même 8,5 % en milieu d’après-midi, avant un léger ressaisissement sur les trente dernières minutes de la séance. Il y a tout juste une semaine, le recul avait déjà été fort également : 6,42 % sur la journée du vendredi 19 juin. Tout cela n’empêche pourtant pas le premier marché financier de Chine continentale d’afficher une hausse de… 104 % sur l’année écoulée.Du fait de ces mouvements de baisse sporadiques et violents, les analystes reconnaissent volontiers que le marché de Shanghaï est désormais devenu largement imprévisible.Cette volatilité est propre à la nature du principal marché d’actions de Chine continentale. La bourse de Shanghaï accueille une foule de petits boursicoteurs, des particuliers dont les connaissances en matière de finance sont celles du commun des mortels et qui suivent surtout la tendance, accroissant ainsi, encore plus qu’ailleurs, des fluctuations anxiogènes.Jusqu’alors et paradoxalement, c’est le ralentissement prolongé de l’économie chinoise qui a dopé les performances de la Bourse. Du moins jusqu’au début du mois de juin.La croissance du produit intérieur brut (PIB) est tombée à 7,4 % en 2014, en deçà de l’objectif officiel. En 2015, il a chuté à nouveau au premier trimestre à 7 %, son plus bas niveau depuis six ans.Lire aussi :Le fort recul des importations traduit la faiblesse de l’économie chinoiseL’immobilier délaisséDerrière cette décélération, il y a notamment un marché immobilier en crise, plombé par les inventaires accumulés par les promoteurs du pays. Or l’immobilier est longtemps resté le refuge des investisseurs chinois, car il garantissait toujours davantage.Jusqu’à l’actuel ralentissement, qui conduit les Chinois à s’en éloigner aujourd’hui. « Après avoir quitté l’immobilier, les investisseurs vont parier leur argent en bourse », résume Chen Jiahe, le chef de la stratégie de Cinda Securities.Un facteur nouveau a également joué : le niveau d’endettement des investisseurs sur les marchés de Shanghaï et Shenzhen, les deux principales places de Chine continentale.Pour inciter leurs clients à profiter encore davantage de la hausse des cours, née du report des investissements de l’immobilier vers la bourse, banquiers et courtiers n’ont pas hésité à leur prêter les fonds, une pratique nommée « margin trading » : l’investissement en Bourse par le levier de la dette.Le régulateur boursier chinois, inquiet de cette tendance, a annoncé le 5 juin son intention de limiter bientôt cette pratique, afin d’assurer le « développement ordonné » du marché, selon ses termes.Les traders, anticipant un prochain plafonnement de ce recours à l’endettement pour investir en bourse, ont donc commencé à sortir ces fonds tant que les cotes sont encore élevées. Ce qui explique, pour partie, les phénomènes de baisse.« Beaucoup préfèrent empocher une plus-value »Par ailleurs, inquiets de cette instabilité, les investisseurs ramassent aujourd’hui leurs gains. « Beaucoup pensent que cette progression ne repose sur rien, ils préfèrent empocher une plus-value de 100 %, c’est déjà pas mal », explique Chen Jiahe.Enfin, la politique macroéconomique de Pékin suscite des questions. Pour tenter de dynamiser la croissance, la banque centrale chinoise a déjà réduit à trois reprises ses principaux taux d’intérêt, entre novembre 2014 et mai 2015.Le rebond se fait tardif et beaucoup de banquiers espéraient un nouveau geste du pouvoir. Mais la Banque populaire de Chine semble désormais considérer que la reprise pourrait enfin arriver au deuxième semestre, douchant les espoirs de poursuite de l’assouplissement des financiers.« Elle pense en avoir fait suffisamment pour le moment et n’opérera pas de mouvement majeur », juge Shao Yu, chef de l’analyse économique et de la stratégie chez Orient Securities.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le premier ministre Alexis Tsipras a déclaré, vendredi 26 juin en début d’après-midi, qu’il refuse « chantage et ultimatums ». Le gouvernement grec a décidé de ne pas accepter en l’état le dernier plan de renflouement, proposé au pays par ses créanciers, en échange de réformes et coupes budgétaires.« La proposition soumise par les institutions au gouvernement grec consiste à lui demander de légiférer sur des mesures profondément récessionnistes comme condition d’un financement pour cinq mois, ce qui est jugé inapproprié », a justifié auprès de l’agence de presse Reuters un responsable grec sous le sceau de l’anonymat. En outre, « le gouvernement ne dispose pas du mandat populaire ni de l’autorité morale pour souscrire à un nouveau plan d’aide. »Un peu plus tôt, les créanciers de la Grèce avaient fait savoir qu’une nouvelle proposition, « argent frais contre réformes », avait été faite, la veille, au gouvernement grec. Celle-ci devrait être mise sur la table de l’Eurogroupe, la réunion des 19 ministres des finances de la zone euro, prévu à partir de 14 heures, samedi 27 juin.Lire aussi :Grèce : l’accord suspendu à un nouvel EurogroupeIl faut trouver un accord avant le 30 juin pour éviter le défaut de paiement de la Grèce vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI), un événement aux conséquences redoutables.Les créanciers (FMI, Banque centrale européenne, Commission européenne) proposent donc aux Grecs – en échange d’une liste de réformes structurelles, avec un calendrier de mise en place – un « package financier », passant par une extension de l’actuel plan d’aide de cinq mois (jusqu’à novembre 2015) et des prêts d’un montant total de 15,5 milliards d’euros.Cet argent n’est pas du tout « neuf » : il s’agit d’un recyclage des prêts encore à verser à la Grèce par le FMI (3,5 milliards d’euros), plus 3,3 milliards d’euros liés aux profits réalisés par la BCE sur les obligations grecques en 2014 et en 2015. Et 8,7 milliards d’euros provenant d’une enveloppe de 10,9 milliards, destinée initialement à recapitaliser les banques grecques en cas de coup dur.Les « institutions » ont, en outre, rejeté la proposition d’Athènes de transférer la dette grecque détenue par la Banque centrale européenne (BCE) vers le Mécanisme européen de stabilité (MES), selon la source officielle grecque, citée par Reuters.Pas d’accord à ce stadeLa chancelière allemande, Angela Merkel a déclaré qu’elle et le président français, François Hollande ont exhorté Alexis Tsipras à accepter la « généreuse proposition » des institutions et que c’est désormais à la Grèce de faire un pas en direction de ses partenaires de la zone euro.Cette proposition n’a toutefois pas été validée par l’ensemble des ministres des finances de la zone euro, dont certains étaient plus partisans d’une extension courte.Par ailleurs, si les Grecs peuvent être enclins à accepter cette proposition, compte tenu de l’état des finances du pays, encore faut-il, pour qu’ils puissent en bénéficier, qu’ils acceptent la liste des réformes structurelles qui l’accompagne, et l’agenda de leur mise en place qui y est associé.Or, sur ce plan-là, il n’y avait toujours pas d’accord vendredi. M. Tsipras dit bien vouloir faire une réforme de la TVA et des retraites, mais il assure qu’il ne peut pas mettre en place ces réformes dès le 1er juillet 2015, comme le demandent les créanciers.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil La direction d’Air France fait à nouveau pression sur les syndicats pour obtenir « des efforts importants de compétitivité ». Faute d’y parvenir, elle réfléchit à un nouveau plan social, qui pourrait entraîner 3 000 suppressions de postes parmi les personnels au sol et 300 chez les pilotes. La compagnie aérienne envisage également d’importantes fermetures de lignes, accompagnées par la sortie de la flotte de 15 à 20 avions.Lire aussi :Air France envisage plus de 3 000 suppressions de postes supplémentairesCombien de plans sociaux Air France a-t-elle engagé ces dernières années ?Depuis l’arrivée aux commandes d’Alexandre de Juniac, à l’automne 2011, trois vagues de départs volontaires se sont succédé.Elles sont intervenues dans le cadre du plan Transform 2015, qui prévoyait de dégager 20 % de rentabilité supplémentaire et de réaliser 2 milliards d’euros d’économies, avec pour principal objectif la réduction de la dette.M. Juniac a annoncé cette année le plan Perform 2020. Devant prendre effet début 2016, il a pour but de ramener Air France à la rentabilité.Combien d’emplois la compagnie a-t-elle supprimé ?Depuis la mise en œuvre en 2012 du plan Transform, 9 000 postes environ ont été supprimés, dont 5 122 pour la seule année 2012. La dernière vague de départs, annoncée en janvier, concerne 800 salariés, dont 500 parmi les personnels au sol et 300 au sein des hôtesses et stewards de la compagnie.Lire aussi :Nouvelles mesures d’économies chez Air FrancePourquoi Air France enchaîne-t-elle ainsi les plans d’économies ?Aujourd’hui, la compagnie est confrontée à une accélération de la baisse de la recette par passager sur son activité long-courrier.Cette dernière, qui était l’une des rares activités du groupe encore bénéficiaires, avec la maintenance, est passée dans le rouge en 2014.Et la crise s’aggrave. Alors que la baisse de la recette par passager était de 3 % à 4 % depuis le début de 2014, elle est montée à 7 % en avril.Lire aussi :Alexandre de Juniac est reconduit, Air France-KLM reste à redresserAlexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM a invoqué des problèmes de surcapacités pour expliquer ce recul, notamment sur les liaisons avec l’Asie.Air France, comme les autres compagnies régulières (principalement européennes), souffre aussi de la concurrence des grandes compagnies du golfe, les Emirates, Etihad et autre Qatar Airways, qui bénéficient de subventions dénoncées notamment par les compagnies américaines.Lire aussi :Des émirats à la conquête du cielPar ailleurs, Air France n’arrive pas à se défaire du poids d’une dette abyssale, qui entrave son développement, l’empêchant de moderniser sa flotte et surtout d’acheter une compagnie, dans le low cost notamment.Après avoir culminé à 6,5 milliards d’euros, la dette de la compagnie franco-néerlandaise était encore de 4,9 milliards d’euros à fin mars.Lire aussi :Alexandre de Juniac est reconduit, Air France-KLM reste à redresserGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Devailly (Montpellier, correspondante) Le groupe La Dépêche du Midi, basé à Toulouse et présidé par Jean-Michel Baylet, a finalisé, jeudi 25 juin, l’acquisition des Journaux du Midi composé de Midi Libre, L’Indépendant et Centre Presse. Les Journaux du Midi appartenaient jusqu’ici au groupe Sud-Ouest basé à Bordeaux.Jean-Michel Baylet est venu à Montpellier pour entériner la vente. Il a annoncé qu’il fallait sans doute s’attendre à des suppressions d’emploi, qui seront précisées par la suite, mais qui pourraient atteindre 150 postes dans chacun des deux groupes. Ces suppressions concerneront tous les services, des rotatives à la rédaction en passant par la régie publicitaire.Les chiffres montrent que le groupe des Journaux du Midi, malgré des plans sociaux qui se suivent depuis des années, n’a pas la même rentabilité que le groupe La Dépêche : le journal de La Dépêche du Midi emploie 800 salariés, couvre 10 départements et réalise un chiffre d’affaires de 145 millions d’euros. Le groupe Les Journaux du Midi emploie 930 salariés, couvre 5 départements et réalise un chiffre d’affaires de 120 millions d’euros.Quatrième groupe de presse quotidienne régionaleL’ensemble va maintenant couvrir un territoire de six millions d’habitants avec deux métropoles (Toulouse et Montpellier). Le nouvel ensemble se positionne comme le quatrième groupe de presse quotidienne régionale.L’audience cumulée de leurs deux sites (vingt millions de visites par mois) les place, selon Jean-Michel Baylet, en première position, devant le site de Ouest-France. Jean-Michel Baylet rachète Midi Libre pour 15 millions euros, alors que Sud-Ouest l’avait racheté au groupe Le Monde pour 90 millions d’euros en 2007.Jean-Michel Baylet, également président du PRG, a affirmé que ce rachat n’avait aucun rapport avec la fusion administrative qui se prépare entre le Languedoc-Roussillon et Midi- Pyrénées et ne cache pas d’arrière-pensées politiques : « Je suis contre cette fusion, personne dans ces deux régions n’avait rien demandé. On m’a prêté des intentions machiavéliques, alors que j’ai toujours été hostile à ce regroupement ».Investissements attendus sur le numériqueBernard Maffre, vice-président directeur général du groupe La Dépêche a été nommé président-directeur général de Midi Libre, en remplacement d’Olivier Gerolami (groupe Sud- Ouest). Jean-Nicolas Baylet, l’un des fils de Jean-Michel, est nommé vice-président du groupe, plus spécifiquement en charge du numérique. Xavier Clément devient directeur général des Journaux du Midi.Parmi les pistes envisagées, un développement des activités dans l’événementiel et des investissements attendus sur le numérique. La Dépêche estime notamment que ses propres outils numériques pourraient être étendus à Midi Libre.C’est notamment le cas du « Paywall » (le système qui fait que les internautes consultant beaucoup le site passent en mode payant) et d’un service Premium avec diffusion d’un journal vidéo tous les jours à 18 heures. « Il nous faut modifier l’équilibre des recettes entre la presse écrite et la diversification numérique, a estimé Jean-Nicolas Baylet. Depuis deux ans, on voit enfin que le payant peut être envisageable sur le web, c’est une bonne nouvelle. »Anne Devailly (Montpellier, correspondante)Journaliste au Monde Margherita Nasi Coca-Cola, General Mills, Johnson&Johnson, Kellogg’s, Kraft, Mars, Nestlé, PepsiCo, Procter & Gamble, et Unilever : dix groupes se partagent la plupart des grandes marques plebiscitées par les consommateurs du monde entier. Sans parler de Microsoft ou Apple qui ont « révolutionné notre rapport à la technologie et nos modes de travail », ou des groupes pharmaceutiques mondiaux dont les médicaments « nous accompagnent au long de notre vie ». C’est sur ces organisations géantes, véritables « piliers de notre société, qu’elles contribuent forcément à façonner », que se penche Olivier Basso dans Politique de la Très Grande Entreprise. Le professeur associé au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) se propose d’analyser cette classe très particulière d’organisations, qui ont transcendé la simple sphère économique pour devenir de véritables acteurs politiques, sans pour autant tomber dans « une évaluation morale simpliste, qui diabolise l’entreprise, ou, a contrario, la divinise », dichotomie dont le management est souvent prisonnier.« Le façonnement des vies »Le dirigeant d’Aden Executives commence par analyser la puissance d’action de la « grande entreprise », en s’interrogeant sur sa nature, sa définition et ses attributs. A travers son poids, elle pèse sur les économies et l’emploi des territoires où elle s’exerce, mais touche également « le cadre global de la vie humaine » : elle influe sur les décisions importantes qui touchent aux problèmes mondiaux comme l’écologie, la faim, les maladies… et enfin pèse sur « le façonnement des vies des individus en promouvant, notamment depuis la fin des années 1980 et la prédominance de l’intérêt des actionnaires, une certaine vision de l’efficacité et de la valeur efficacité en soi ».L’auteur se penche aussi sur la manière dont le modèle managérial de l’entreprise, élaboré à la fin du XIXe siècle, « s’est progressivement déformé sous l’effet de la puissance d’influence des marchés financiers, qui ont pris le dessus à la fin des années 1980 et posé l’intérêt de l’actionnaire comme référence ultime à prendre en compte ».C’est ainsi que la création de la valeur pour l’actionnaire serait devenue « le seul principe de régulation interne, entraînant par-delà des inquiétudes sur les effets d’une telle prédominance dans l’organisation ».« Un acteur politique »C’est le coeur de cet ouvrage, qui se propose non seulement d’analyser la « très grande entreprise », mais aussi de formuler de nouvelles formes de légitimité pour cet acteur international qui est devenu progressivement, « au-delà de sa nature économique, un acteur politique ».Dans les derniers chapitres du livre, Olivier Basso propose ainsi de renforcer la légitimité externe de la grande entreprise en la constituant pleinement comme acteur international, avec ses droits et ses devoirs, et en la protégeant des turbulences propres au système financier.Quant à la légitimité interne de la grande entreprise, l’auteur propose de la renforcer en associant une partie de l’entreprise à la validation de certains choix stratégiques pour lui donner une légitimation démocratique interne qui vienne contrebalancer la souveraineté actionnariale. Car c’est seulement en reconstruisant, en son sein, une certaine légitimité politique que la grande entreprise « pourra affirmer avec force son but social authentique, qui est de participer à une plus grande prospérité pour les sociétés qui l’accueillent ».Politique de la Très Grande Entreprise, Olivier Basso (PUF, 280 pages, 21 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde Jean-Michel Bezat Huit ans après la fin du monopole d’EDF et l’ouverture totale du marché de l’électricité à la concurrence, les Français n’y comprennent toujours goutte. Les « hommes bleus » chargés de relever les compteurs, de faire les raccordements ou de rétablir le courant après une tempête, n’appartiennent donc plus à EDF ? Plus vraiment depuis la création en 2008 d’Electricité réseau distribution France (ERDF), la filiale à 100 % d’EDF chargée de gérer les 1,3 million de kilomètres de lignes du réseau de distribution.Mais ce poids lourd de l’énergie, avec ses 36 000 salariés et ses 14 milliards d’euros de chiffre d’affaires, doit se distinguer davantage de sa maison mère EDF, insiste la Commission européenne, soucieuse que tous les fournisseurs en concurrence (EDF, Engie,EON…) aient un accès non discriminatoire aux réseaux de transport et de distribution qui, eux, restent un monopole régulé. Car toute confusion est, pour Bruxelles, préjudiciable à la concurrence.La question ne se pose plus pour le gaz, estime la Commission de régulation de l’énergie (CRE) : Engie (ex-GDF Suez), issu de l’ancien monopole Gaz de France, et son réseau de distribution GRDF sont bien distincts par leur nom et leur identité visuelle. Il n’en va pas de même pour l’électricité. ERDF doit les changer, a tranché le « gendarme » dans une délibération du 23 juin. Or ses dirigeants – soutenus par le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy – rechignent. S’ils ont accepté de modifier le logo en abandonnant la petite turbine bleue stylisée identique à la turbine orange d’EDF, ils refusent de changer le nom d’ERDF, arguant que cette marque s’est imposée chez les Français. Quant à EDF, il propose juste de « mettre à jour et préciser » certains de ses supports de communication et de « sensibiliser » ses cadres dirigeants aux obligations légales liées à l’indépendance de ses filiales ERDF et RTE (lignes à haute tension).Lire aussi : ERDF, créateur de réseaux électriques intelligentsConfusion dénoncéeLa CRE reconnaît que le projet d’ERDF comporte « des évolutions significatives », mais qu’« il ne permet pas d’écarter tout risque de confusion des marques d’ERDF et d’EDF ». Une confusion dénoncée par l’association UFC-Que choisir, qui a porté l’affaire devant le comité ad hoc de la CRE chargé de régler les différents entre gestionnaires et utilisateurs des réseaux. Et une confusion bien ancrée dans les têtes, révèle l’enquête réalisée en avril par l’institut CSA pour la CRE : 76 % des sondés pensent qu’EDF est chargé de la relève des compteurs, et 43 % attribuent à ERDF un rôle d’exploitant des centrales nucléaires !L’image d’EDF s’est dégradée au fil des ans, notamment avec la hausse des tarifs de l’électricité. Au début des années 2000, l’électricien caracolait en tête du baromètre Ifop-Claude Posternak mesurant la sympathie des Français pour leurs 30 plus grands groupes ; il n’est plus qu’en milieu de tableau. Mais ERDF est, avec la Poste, l’entreprise de service publique qu’ils préfèrent.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Si on avait voulu mettre en scène l’impuissance de l’Etat, on ne s’y serait pas pris autrement. Jeudi 25 juin, pendant que quelques manifestations de taxis étaient le théâtre d’incidents violents, Bernard Cazeneuve (ministre de l’intérieur) à Paris, le premier ministre, Manuel Valls, à Bogota (Colombie), et le président François Hollande depuis Bruxelles, ont à l’unisson rappelé que le service UberPop était « illégal » et qu’il « devait être fermé ». Le lendemain, la société américaine Uber organisait à Paris deux sessions d’information/recrutement pour les Franciliens qui souhaitent devenir chauffeur UberPop. Comme si de rien n’était…Près de 3 000 chauffeurs de taxi, soit un peu moins de 6 % des taxis déclarés, ont lancé jeudi des opérations dans toute la France. Mais le blocage des accès de l’aéroport Roissy - Charles-de-Gaulle, et certains blocus, comme à la porte Maillot, à Paris, ont donné lieu à des actes d’une violence incroyable. Selon le ministère de l’intérieur, dix personnes ont été interpellées, sept policiers ont été blessés et soixante-dix véhicules ont été dégradés au cours de cette journée.La principale revendication des syndicats de taxi porte sur l’interdiction d’UberPop. Ce service lancé en France, en février 2014, par la société américaine Uber a déjà conquis plus de 400 000 utilisateurs. Au moyen d’une application gratuite sur un smartphone, UberPop met en relation les clients avec des particuliers qui s’improvisent chauffeurs de taxi avec leur véhicule de tous les jours. Sans avoir besoin d’investir dans une licence... Cédric Pietralunga La Caisse des dépôts (CDC) a annoncé, vendredi 26 juin, la création d’un « fonds d’investissement franco-saoudien » avec le prince Al-Walid, le milliardaire le plus connu du royaume wahhabite, actionnaire notamment de Citigroup, Time Warner, Euro Disney, Twitter ou encore Apple. Objectif : aider les PME tricolores à s’implanter dans la péninsule arabique.La CDC et Kingdom Holding Company (KHC), la société mère des activités de M. Al-Walid, apporteront dans un premier temps 100 millions de dollars (90 millions d’euros) à ce fonds, répartis à parité. « Mais l’objectif est de porter la dotation totale à 400 millions de dollars, qui seront levés auprès d’investisseurs présents dans la région du Golfe », explique-t-on dans l’entourage de Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères, qui devait présider la cérémonie de signature de l’accord vendredi matin.Le fonds « aura vocation à investir dans des projets portés par des entreprises françaises, dans le cadre de leur développement en Arabie saoudite (…) et dans les pays membres du Conseil de coopération du Golfe [Oman, Koweït, Bahreïn, Emirats arabes unis et Qatar], et à bénéficier ainsi de la croissance rapide de cette région, dont l’Arabie saoudite, membre du G20, constitue la première économie », justifie le Quai d’Orsay.Embellie des relations franco-saoudiennesPreuve supplémentaire de l’embellie des relations entre la France et le royaume saoudien, le prince Al-Walid a également invité un consortium de huit entreprises tricolores à entrer au capital de sa holding. Axa, Engie, Orange, Safran, Suez environnement, Aéroports de Paris, Eiffage, Edenred vont ainsi investir un total de 150 millions de dollars (134 millions d’euros) dans KHC, soit 1 % de la capitalisation de celle-ci. Il s’agit « d’accroître leur présence économique en Arabie saoudite et dans le Golfe », explique-t-on au ministère des affaires étrangères.« C’est la première fois qu’Al-Walid accepte d’ouvrir son groupe à des entreprises étrangères, c’est une réelle marque de confiance, confie un bon connaisseur des relations franco-saoudiennes. Cela va permettre à ces sociétés de gagner en visibilité et de bénéficier de la carte de visite d’Al-Walid, qui est très influent dans la région mais également en Afrique. »Cette entrée au capital de KHC s’explique aussi par l’ouverture aux étrangers de la bourse de Riyad, première place financière de la région, avec une capitalisation de près de 600 milliards de dollars, officialisée le 15 juin.« Une fenêtre de tir que nous devons exploiter »Ces accords de coopération marquent un nouveau signe du rapprochement entre la France et l’Arabie saoudite, initié par François Hollande à son arrivée à l’Elysée en 2012. Jusqu’ici inféodé aux États-Unis, le royaume wahhabite est en désaccord avec Washington sur la question du maintien de Bachar Al-Assad à la tête de la Syrie et sur la signature d’un accord sur le nucléaire iranien. « Il y a une fenêtre de tir que nous devons exploiter », estimait un chef d’entreprise français lors d’une visite, en avril, de M. Fabius à Riyad.Lire aussi :La France, meilleure alliée des puissances sunnitesLes échanges commerciaux entre les deux pays, qui ont atteint 10 milliards d’euros l’an dernier, sont il est vrai très déséquilibrés. La France a importé, en 2013, plus de 7 milliards d’euros de produits hydrocarbures en provenance d’Arabie saoudite, soit trois fois plus qu’il y a cinq ans. Les exportations françaises n’ont, dans le même temps, progressé que de 14 %, pour atteindre péniblement 2,9 milliards d’euros.Pis, le nombre d’entreprises tricolores exportant vers le royaume, aujourd’hui estimé à 4 000, n’a cessé de diminuer ces dix dernières années.Lire aussi :La France et l’Arabie saoudite signent leurs premiers contratsCédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel Elle aurait préféré rester en coulisses, mais elle s’est retrouvée sur le devant de la scène. Dans le drame qui se joue entre Athènes et ses créanciers, qui ont encore échoué à trouver un accord jeudi 25 juin, la Banque centrale européenne (BCE) tient un rôle clé.Pour certains, elle se comporte en odieux maître chanteur menaçant de couper les vivres à la Grèce, aujourd’hui au bord du défaut de paiement. D’autres, notamment du côté de l’Allemagne, estiment à l’inverse qu’elle fait un cadeau bien trop généreux au pays d’Alexis Tsipras, le premier ministre grec, en maintenant les banques hellènes sous perfusion.Comme bien souvent, la vérité est quelque part entre les deux. « Bien qu’elle se retrouve au milieu de l’arène, la BCE est mal à l’aise et cherche à peser le moins possible dans les négociations, tout en respectant son mandat et préservant sa crédibilité », résume Thibault Mercier, spécialiste de l’institution chez BNP Paribas.Lire aussi :Grèce : l’accord suspendu à un nouvel Eurogroupe« Coup d’Etat financier »Aujourd’hui, l’institut de Francfort tient de fait le sort des banques grecques entre ses mains. Aux abois, ces dernières ne survivent que grâce aux financements d’urgence ELA (« Emergency Liquidity Assistance ») accordés par la Banque centrale de Grèce, sous supervision de la BCE. Aujourd’hui, ces aides sont plafonnées à près de 90 milliards d’euros.Le 24 février, le gouvernement nouvellement élu d’Alexis Tsipras remettant en cause le programme d’assistance européen, la BCE avait coupé son principal robinet de financement aux banques grecques. La gauche radicale de Syriza n’avait alors pas manqué de dénoncer un « coup d’État financier ».Mais la manœuvre était plus subtile : pressentant l’enlisement à venir des négociations, la BCE voulait éviter que les politiques européens ne se défaussent sur elle. En prenant une telle décision, elle les a mis face à leurs responsabilités : trouver un accord au plus vite avec Athènes. Mais, dans le même temps, elle a garanti le filet de sécurité des ELA aux banques du pays.Plus conciliante qu’à l’égard de l’Irlande ou de ChypreDepuis, l’institut de Francfort suit la même stratégie : laisser les politiques prendre les choix qui leur incombent. De fait, elle n’a cessé d’augmenter le plafond des ELA. Et ce, en dépit des résistances de la Bundesbank. Le 25 juin, le président de cette dernière, Jens Weidmann a, une fois de plus, fait part de ses réserves quant aux liquidités d’urgence offertes aux banques grecques, redoutant que celles-ci ne soient jamais remboursées.Lire aussi :La BCE apporte un soutien temporaire supplémentaire aux banques grecquesPourtant, le président de la BCE, Mario Draghi tient bon : il répète à chaque occasion que les ELA seront maintenues tant qu’un accord sera en vue. « Quoi qu’on en dise, la BCE se montre bien plus conciliante qu’elle ne l’avait été avec l’Irlande ou Chypre », souligne Frederik Ducrozet, au Crédit agricole CIB.C’est peu dire. En novembre 2010, Jean-Claude Trichet, à l’époque président de la Banque centrale, avait posé un ultimatum à Dublin : si le gouvernement n’entrait pas sous le plan de sauvetage de la troïka des créanciers (Fonds monétaire international – FMI –, BCE, Commission européenne), l’institution couperait les ELA. En mars 2013, elle a exercé le même chantage sur Chypre, alors au bord de l’explosion financière : liquidités d’urgence contre réformes. Les deux gouvernements ont cédé, non sans amertume.En comparaison, la BCE se montre infiniment plus patiente envers la Grèce. Chaque jour, elle augmente les ELA de manière à compenser les fuites de capitaux toujours plus importantes qui mettent à genoux le système bancaire – plus de 80 milliards d’euros ont quitté le pays depuis 2010. « Elle ne veut surtout pas être celle qui tirera sur la gâchette en poussant Athènes hors de la zone euro, explique un fin connaisseur de l’institution. L’angoisse de M. Draghi est que l’indécision des créanciers ne le contraigne à le faire. »De Charybde en ScyllaCar la mansuétude de la BCE ne pourra pas durer. Dans l’histoire, elle joue aussi sa crédibilité de Banque centrale et superviseur bancaire. Quoi qu’elle fasse, elle tombera de Charybde en Scylla.Tout va se jouer la semaine prochaine. Sans accord avant le 30 juin, Athènes ne sera pas en mesure de rembourser le 1,6 milliard d’euros qu’elle doit au FMI. Si les négociations sont toujours au point mort, la BCE n’aura pas le choix : elle devra, au minimum, durcir les conditions d’accès aux liquidités d’urgence – décision qui nécessite l’accord des deux tiers du conseil des gouverneurs.« Les ELA sont en théorie réservées aux banques solvables : si l’Etat fait un défaut partiel, la solvabilité de ces établissements, qui détiennent de larges créances sur les pouvoirs publics grecs, sera elle aussi dégradée », explique Eric Dor, économiste à l’école de management Iéseg.Dès lors, les aides de la BCE ne suffiraient probablement plus pour couvrir la fuite des dépôts. Athènes serait alors contrainte d’instaurer un contrôle des capitaux. Et l’institut de Francfort serait accusé d’avoir précipité le pays dans la tourmente.Lire aussi :La BCE veut éviter des retraits d’argent massifs en GrèceSeule institution supranationaleSi à l’inverse, elle choisit de continuer de soutenir les établissements hellènes au-delà du 30 juin sans qu’un accord soit en vue, elle sera violemment accusée de laxisme par l’Allemagne et une partie des marchés. Et surtout, de ne pas respecter son mandat. De fait, la mission de la BCE n’est pas de financer des banques non solvables. Elle mettrait sa propre santé financière en péril.Qu’on la juge trop dure, comme à Athènes, ou trop conciliante, comme à Berlin, une chose est sûre : « Le rôle prépondérant et inconfortable qu’a pris la BCE dans le dossier traduit avant tout la faiblesse institutionnelle européenne », résume M. Mercier. Seule institution supranationale de la zone euro, elle se retrouve malgré elle contrainte de prendre les décisions que les dix-neuf gouvernements des pays membres, comme les autres créanciers d’Athènes, peinent à assumer.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué Vendredi 26 juin, Europcar a fait son entrée à Euronext. Eurazeo, son propriétaire depuis 2006, a mis sur le marché plus de 50 % des actions à un prix de 12,25 euros l’unité. « C’est une opération à 879 millions d’euros, dont 475 millions d’euros d’augmentation de capital, et 404 millions de cessions d’action », précise avec satisfaction Philippe Germond, le PDG de l’entreprise pour qui la Bourse est une première. Eurazeo pourra vendre encore pour 132 millions d’euros d’actions s’il le souhaite.Le premier loueur européen (1,9 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2014) est valorisé à 1,751 milliard d’euros, net de la dette, soit 250 millions d’euros de plus qu’anticipé par les analystes financiers. Quel chemin pour Europcar, lancé initialement par Raoul-Louis Mattei en 1949. Connu sous le nom d’« Abonnement automobile », le loueur commence alors une longue histoire dans la location de voiture en Europe.En 1970, il passe dans le giron de Renault, avant d’atterrir en 1988 dans celui de la Compagnie des wagons-lits, qui fera entrer Volkswagen dans le capital. En 1999, l’allemand rachète la totalité du loueur, avant de le céder sept ans plus tard à Eurazeo pour 3 milliards d’euros, dont 1,8 milliard de dettes. A l’époque, l’entreprise détenait 26 % du marché européen. Aujourd’hui, sa part de marché y est de 19 %…La valeur d’Europcar est passée en neuf ans de 1,2 à 1,75 milliard d’euros. Et la dette, prévue avant l’opération à 600 millions d’euros fin 2015, devrait fondre grâce à l’introduction en Bourse et l’augmentation de capital. « Cette opération va donner les moyens d’accélérer notre développement, ainsi que notre plan de transformation lancé en 2012, assure Philippe Germond. Nous prévoyons 3 % à 5 % de croissance organique sur la période 2015-2017, pour un marché en progression de 2 % à 3 %. »Repartir à la conquêteLa restructuration financière de la société va surtout lui donner les coudées franches pour repartir à la conquête. « Il n’y aura pas d’acquisition transformante, mais il pourrait y avoir des acquisitions ciblées qui permettront de renforcer notre empreinte géographique ou de compléter notre offre, poursuit le PDG. Nous sommes également intéressés par les nouveaux services de mobilité. Nous détenons déjà 25 % de Car2Go Europe, l’offre d’autopartage de Daimler, et un peu plus de 70 % d’Ubeeqo, leader de l’autopartage sur le marché des entreprises. » Grâce à l’entrée en Bourse, Europcar dispose de 80 millions d’euros à investir pour des acquisitions ou des partenariats stratégiques.A l’image de ses concurrents du secteur, comme Avis qui s’est offert Zipcar ou Enterprise qui a racheté entre autres le service d’autopartage IGO, Europcar ne veut plus se cantonner à la seule location de voiture. « Nous évoluons d’un modèle de loueur, qui est déjà une forme d’autopartage, à celui de fournisseur de services de mobilité. Avec l’augmentation du coût de possession des voitures, nous sommes convaincus que l’ensemble de ces services ont un grand avenir. » Quant aux services de location entre particuliers, comme Drivy ou OuiCar, le patron d’Europcar botte en touche. Le chiffre d’affaires de ce secteur naissant représente moins de 1 % de celui de la location en France, estimée à 2 milliards d’euros. « Ce sont des services distincts, pas concurrents », assure-t-il.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.06.2015 à 08h12 • Mis à jour le26.06.2015 à 12h12 | Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) On n’avait plus vu, ni entendu – ou alors beaucoup moins – Wolfgang Schäuble sur le dossier grec depuis quelques jours. Depuis le 1er juin grosso modo, quand Angela Merkel ne l’avait pas invité au mini-sommet sur la Grèce auquel participaient le président Hollande, Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE) et Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne.Mais, jeudi 25 juin, le ministre allemand des finances a fait un retour fracassant. A son arrivée à la réunion de l’Eurogroupe, à Bruxelles, il a refroidi l’atmosphère en déclarant que, loin de s’être rapprochées – comme l’assurait le commissaire européen à l’économie, Pierre Moscovici –, les positions du gouvernement grec et de se créanciers dans les négociations sur les réformes à mettre en place en Grèce, étaient « encore plus éloignées » qu’auparavant. « Les Grecs ont plutôt fait des pas en arrière », a-t-il lancé.Lire aussi :Grèce : l’Eurogroupe s’achève une nouvelle fois sans accordTiraillementsSimple répartition des rôles, ou divergence plus profonde ? Depuis plusieurs semaines, Angela Merkel et Wolfgang Schäuble ne semblent plus tout à fait sur la même ligne vis-à-vis de la Grèce.Quand le ministre des finances ne jure que par le respect par Athènes de ses engagements passés, la chancelière ne cesse de répéter que « là où il y a une volonté, il y a aussi un chemin ». Le premier insiste sur le droit. La seconde sur les marges de manœuvre politiques.Alors que le ministre ne supporte pas son homologue grec, Yanis Varoufakis, la chancelière passe des heures au téléphone avec le premier ministre, Alexis Tsipras qu’elle semble parfois « coacher ».Les Grecs ne s’y trompent d’ailleurs pas. En six mois, la popularité de Mme Merkel en Grèce a bondi, passant de 20 % d’opinions favorables fin 2014 à 38 % en juin.Les intéressés nient évidemment toute divergence. Mais « hors micro », les responsables sociaux-démocrates confirment les tiraillements.Loyauté sans faille, jusque-làDepuis le début de l’année, M. Schäuble ne cesse de dire en « off » à ses interlocuteurs que la zone euro pourrait surmonter un « Grexit », une sortie de la Grèce de la zone euro. Le 13 mars, dans un entretien à la télévision autrichienne, le ministre a d’ailleurs évoqué publiquement cette possibilité, « par accident » : « Parce que nous ne savons pas exactement ce que font ceux qui sont aux responsabilités en Grèce, nous ne pouvons pas l’exclure. »Pour cet Européen convaincu, l’avenir de la zone euro passe par une intégration accrue, qui nécessite le respect des règles définies en commun et des sanctions contre les contrevenants. D’où son souhait de doter, à terme, la zone euro d’un ministre des finances qui aurait un droit de regard sur les différents budgets nationaux.Mme Merkel semble davantage comprendre les difficultés auxquelles fait face le gouvernement grec. La chancelière sait également qu’un Grexit constituerait un échec personnel majeur : elle qui n’a cessé de répéter que « l’euro est bien plus qu’une monnaie » et que « si l’euro échoue, l’Europe échoue. »Lire aussi :Pour Angela Merkel, le dossier grec se jouera aussi à BerlinM. Schäuble s’est toutefois montré jusqu’ici d’une loyauté sans faille. Néanmoins, lorsqu’il a demandé, le 27 février, aux députés allemands de prolonger jusqu’au 30 juin le deuxième plan d’aide à la Grèce, il a souligné que « ce n’était pas facile non plus » pour lui. Et il n’avait pu s’empêcher de mettre les Grecs en garde : « Avec tout le respect que l’on doit aux électeurs grecs, la Grèce ne peut pas décider, seule en Europe, quel chemin est le bon »Ce ton ferme plaît aux conservateurs. « Comme aucun autre, le ministre des finances se bat dans la crise grecque pour un euro fort », titrait Bild, jeudi 25 juin. « Comme aucun autre » ? Angela Merkel a dû apprécier.Rivaux depuis plus de quinze ansMais ces deux « animaux » politiques en ont vu d’autres. Depuis plus de quinze ans, ils sont rivaux. Président de la CDU et confident de l’ancien chancelier, Helmut Kohl, M. Schäuble aurait dû succéder à son mentor si la jeune secrétaire générale de la CDU, Mme Merkel, n’avait pas profité des irrégularités commises durant la campagne de 1998 par M. Kohl pour prendre le pouvoir, en 2000.Depuis 2005, M. Schäuble doit se contenter d’être ministre – de l’intérieur (de 2005 à 2009) puis des finances – de celle qui fut sa dauphine. Mais ce pilier de la vie politique allemande sait à chaque fois se rendre indispensable. En 2011, c’est à la demande expresse de Mme Merkel qu’il n’a pas démissionné, malgré d’importants soucis de santé.Si le Bundestag doit se prononcer dans les jours qui viennent sur un nouveau plan d’aide à la Grèce, nul doute que la façon dont le ministre le défendra devant les parlementaires sera déterminante pour son acceptation par le groupe CDU/CSU et par l’opinion allemande.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil La tension monte chez Air France. La compagnie aérienne, dont le PDG, Frédéric Gagey a admis, mi-juin, une « accentuation de la baisse de la recette unitaire » (bénéfice par passager) sur les vols long-courriers, cherche une parade à ce recul, qui a été de 7 % en avril par rapport au mois précédent. Réunie en séminaire, notamment le 25 juin, elle travaille sur des « scénarios stratégiques ». Et le « plan B », auquel elle réfléchit, promet d’être beaucoup plus sévère que le train de mesures d’économies annoncé le 15 juin par son PDG.Un nouveau plan social est à l’étude. Il s’agirait du quatrième en trois ans et il prévoirait 3 000 départs chez les personnels au sol et 300 chez les pilotes. Depuis 2012, environ 9 000 personnes ont déjà quitté la compagnie. Ces suppressions de postes s’accompagneraient aussi du retrait de quinze à vingt avions de la flotte d’Air France et de fermetures supplémentaires de lignes.C’est le blocage des négociations avec les syndicats d’hôtesses et de stewards qui a conduit la direction à hausser le ton. « C’est la menace de la direction. Elle nous parle de plan social », confirme Flore Arrighi, présidente de l’UNAC (Union des navigants de l’aviation civile).Depuis une dizaine de jours, Air France a engagé des négociations avec les trois principales organisations des PNC (personnels navigants commerciaux). Son but est d’obtenir une révision de l’accord collectif, signé pour trois ans avec les syndicats d’hôtesses et de stewards, et qui s’achève en octobre 2016.Selon Mme Arrighi, la direction veut imposer « des efforts importants de productivité » aux PNC. Elle veut tailler dans les jours de congés et de repos des hôtesses et stewards pour qu’au final leur temps de travail annuel passe de 650 heures aujourd’hui à 750 heures dès le 1er janvier 2016.Mais pour modifier l’accord collectif, il faut un avenant et il faut surtout, pour cela, obtenir l’accord d’une ou plusieurs organisations syndicale(s) ayant réuni plus de 30 % des voix aux dernières élections professionnelles.Or, pour l’heure, seule l’UNAC (22 % des voix) est prête à s’asseoir autour de la table de négociations. Les deux autres syndicats, l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) et le Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC), 23 % des voix chacun, s’y refusent.Menace de fermetures de lignesLa prochaine réunion entre la direction et les syndicats de PNC est prévue le 30 juin. Mais Air France veut aller vite. La direction ne veut pas attendre octobre 2016 pour mettre en place le plan Perform 2020, qui doit succéder à Transform 2015 qui s’achève à la fin de l’année. L’objectif de Perform est de ramener Air France à la rentabilité.La direction de la compagnie agite également la menace d’une « importante attrition du réseau ». C’est-à-dire des fermetures de lignes en nombre plus important que prévu.Le 15 juin, M. Gagey avait détaillé un plan de 80 millions d’euros d’économies « en année pleine », un train de mesures accompagné par la fermeture, dès l’hiver, de destinations déficitaires, telles que Kuala Lumpur (Malaisie), Stavanger (Norvège), Vérone (Italie) et Vigo (Espagne). Enfin, faute d’argent, la compagnie voulait aussi accélérer la sortie de sa flotte d’un troisième Airbus A340 et reporter les livraisons des long-courriers A350 et B787.Désormais, la direction d’Air France prévient qu’elle pourrait renoncer à encore plus de destinations. Et argumente que ces fermetures de lignes et ces retraits d’appareils « entraîneraient une réduction d’activité qui engendrerait un sureffectif qui ne serait pas absorbable par un plan de départs volontaires ». En clair, il y aurait alors des licenciements. De fait, pour opérer un avion, il faut au minimum sept équipages.Lire aussi :Air France: « C'est aux salariés et non aux syndicats de respecter les mesures d'un plan »Interrogée la direction d’Air France répète qu’à « la fin du mois de septembre 2015, un point sera fait sur la situation économique de l’entreprise, sur l’état d’avancement des négociations et sur les inscriptions aux deux plans de départs volontaires des PNC et des personnels au sol. Nous serons alors en mesure de décider des actions nécessaires pour l’avenir d’Air France ».Sortir du blocagePour l’heure, les syndicats de PNC ne veulent pas de ces efforts de productivité supplémentaires. Comme les personnels au sol, ils veulent d’abord que les pilotes accomplissent leur objectif de 20 % de compétitivité supplémentaire prévu par le plan Transform.Contrairement aux personnels au sol et aux PNC, qui ont atteint leurs objectifs, les pilotes seraient loin du compte : les gains de productivité seraient de 12 % au lieu des 20 % demandés, soit 130 millions d’euros d’économies à la place des 200 millions d’euros prévus.« Les autres catégories de personnels ne veulent pas entrer dans Perform avant que les pilotes aient soldé Transform », reconnaît un navigant. À l’en croire, le référé déposé par la direction contre le Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL), principal syndicat de navigant, et dont le résultat est attendu le 3 juillet, aurait pour but de sortir de ce blocage.Selon ce pilote, « ce serait une manière pour la direction de montrer aux autres syndicats qu’elle s’occupe des pilotes et donc de parvenir à faire bouger les autres catégories de personnels ».Lire aussi :Alexandre de Juniac est reconduit, Air France-KLM reste à redresserRemise en cause de la gratuité partielle des billets pour le personnelToutefois, c’est une autre décision de la direction qui risque de mettre le feu aux poudres. Pour faire des économies, elle souhaite diminuer sa participation au financement des fameux billets GP (gratuité partielle). Des billets au tarif très avantageux accordés aux personnels d’Air France et à leurs proches. Déjà, un collectif serait constitué pour s’opposer à cette remise en cause des GP.D’ici au 3 juillet, les échéances vont se précipiter. Un comité central d’entreprise d’Air France est prévu le 29 juin, notamment pour faire le « point sur l’état d’avancement de Perform ». Le 30 juin, direction et syndicats de PNC doivent se retrouver à nouveau autour de la table des négociations.Air France en chiffres4,9 milliards d’eurosMontant de la dette (donnée de fin mars)9 000Nombre de psotes supprimés depuis 2012352Nombre d’appareils qui composent la flotte d’Air France231Nombre de destinations desservies par la compagnie.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard C’est l’une des plus grandes commandes jamais vues dans le monde maritime. Maersk, le numéro un mondial du transport de conteneurs par mer, a officiellement signé, mardi 2 juin, un contrat pour l’achat de onze navires gigantesques, avec une option pour six bâtiments supplémentaires. Tous seront construits par le sud-coréen Daewoo, l’un des principaux propriétaires de chantiers navals de la planète. La transaction atteint 1,8 milliard de dollars, soit 1,6 milliard d’euros, pour les onze premiers bateaux.Ces bâtiments, longs de 400 mètres et capables de transporter 19 630 conteneurs chacun, seront les plus grands de la flotte de Maersk.Ce n’est qu’un début, proclame-t-on à Copenhague, au siège du premier groupe danois, tous secteurs confondus. Dans les cinq années à venir, l’entreprise prévoit d’investir 15 milliards de dollars « dans de nouveaux bâtiments, les économies d’énergie, les conteneurs et d’autres équipements », précisent ses dirigeants.Après quatre ans de régime sec, sans achat de nouveau bateau, ils ont déjà commandé, il y a peu, sept navires collecteurs de plus petit tonnage. Une sorte de mise en bouche.Recul des tarifsDe l’extérieur, le lancement de cette impressionnante vague d’investissement peut paraître surprenant et très risqué. Depuis 2009, le monde du transport maritime traverse en effet une crise de surcapacités dont les professionnels ne voient pas le bout.Pendant les années d’euphorie, Maersk et ses concurrents ont tous commandé des navires en masse. Or, le temps qu’ils soient construits, ces porte-conteneurs ont été livrés au moment où le marché s’est replié, du fait de la crise économique de 2008-2009.Depuis, la concurrence reste très vive, et les opérateurs ne parviennent pas à remonter durablement leurs prix. Au premier trimestre encore, Maersk a vu ses tarifs reculer en moyenne de 5 %, tandis que son volume d’activité fléchissait de 1,6 %.Lire aussi :Violente chute des prix dans le transport maritimeDans ces conditions, commander onze, voire dix-sept bateaux géants d’un coup relève du pari. Ils seront livrés entre avril 2017 et mai 2018. Pour peu que la croissance mondiale s’affaiblisse à cet horizon, l’afflux de nouveaux porte-conteneurs ne pourra qu’alimenter la guerre des prix.D’autant que Maersk n’est pas seul à avoir ce comportement. Ses grands rivaux, à commencer par l’italien MSC et le français CMA CGM, ont eux aussi passé récemment des commandes très importantes.Lire aussi :CMA CGM commande trois géants des mersPari sur la croissance des échanges entre l’Europe et l’AsieMais Soren Skou, le patron de la filiale concernée de Maersk, mise visiblement sur un autre scénario. Il veut croire à une poursuite de la croissance mondiale, en particulier des échanges entre l’Europe et l’Asie. C’est à cette grande route maritime que ces futurs bateaux sont destinés.Surtout, il tient à défendre sa part de marché. Aujourd’hui, Maersk représente 15 % de la flotte mondiale de porte-conteneurs, ce qui en fait le leader incontesté du secteur. Mais son concurrent immédiat, MSC n’est pas loin, avec 13 % de part de marché, et pourrait prendre la tête de la compétition dès 2016, selon les estimations des analystes d’Alphaliner.En outre, les dirigeants danois savent que si le marché n’est pas au rendez-vous, ils pourront toujours utiliser les navires sortis des chantiers sud-coréens non pour augmenter la capacité de Maersk, mais simplement pour la maintenir, et mettre au rebut des navires plus petits, plus gourmands en carburant, et donc moins rentables.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphanie Delestre (PDG de Qapa.fr) 900 000 emplois non pourvus ou difficilement pourvus, 5 millions de chômeurs : cherchez l’erreur. Fluidifier le marché de l’emploi passe par l’ouverture des données détenues par Pôle Emploi à tous les acteurs du marché du travail.Le système administré et centralisé qu’est Pôle emploi est inapte à réaliser de manière parfaitement efficiente l’adéquation entre les offres et les demandes sur le marché du travail. Aujourd’hui, la qualification des demandes d’emploi par les opérateurs publics se fait par des références à des nomenclatures préexistantes et faiblement évolutives (par exemple la nomenclature ROME [répertoire opérationnel des métiers et des emplois]), peu adaptées à l’accélération des mutations économiques et technologiques ou des changements de parcours professionnels.Lire aussi :Le chômage, boulet de François HollandeLes offres présentées à un demandeur d’emploi par les institutions spécialisées sont ainsi souvent peu pertinentes. Dans ces conditions, c’est souvent la stratégie individuelle d’un demandeur d’emploi qui lui permet de trouver le bon employeur, intéressé par ses compétences et son parcours et lui proposant un emploi correspondant à sa recherche et à ses souhaits d’évolution professionnelle.De 2 heures à 30 minutes par jourOr, les stratégies individuelles sur le marché de l’emploi ne font pas encore l’objet d’une observation et d’une interprétation pertinentes pour en faire émerger une intelligence collective propice à l’efficience du marché. Par ailleurs, les demandeurs d’emploi sont confrontés à des difficultés sociales directement liées à leur situation : la passivité et la rupture progressive du lien social rendent d’autant plus difficile leur réinsertion durable sur le marché du travail.De nombreux travaux de recherche (Krueger et Mueller, Université de Princeton, 2011) montrent que l’intensité de la recherche d’emploi diminue substantiellement au long d’une période de chômage. Il est ainsi observé sur un échantillon de demandeurs d’emploi américains qu’après trois mois de chômage la durée quotidienne de recherche d’emploi chute de 2 heures à 30 minutes par jour.Lire aussi :La reprise reste trop fragile pour créer des emploisAvec plus de 5 millions de chômeurs et environ 500 000 offres d’emploi disponibles à un instant « T » sur le marché, c’est la mise en relation efficiente entre l’offre et la demande, entre les candidats et les offres d’emploi, qui doit se développer grâce au numérique (qui offre la possibilité de traiter des grandes quantités de données en temps réel) et à Internet (qui met en relation automatique et en temps réel l’offre et la demande).Écosystème de servicesLa précision et la quantité des informations sont les clés pour obtenir les meilleurs résultats de matching (appariement). Pôle emploi dispose pour cela d’une énorme quantité « matière première » (les CV des chômeurs et les offres d’emploi) sur laquelle un écosystème de services et d’applications innovants peut se nourrir et se développer rapidement pour lutter contre le chômage.Ces données sont aussi intéressantes pour les acteurs publics locaux afin de comprendre les besoins de chaque bassin d’emploi, les besoins en formation par secteur d’activité, etc. Les usages sont infinis. Alors pourquoi Pôle emploi refuse-t-il l’accès à ses données, contrairement à ce que recommande le secrétariat général à la modernisation de l’action publique ? Est-ce la peur que de nouveaux acteurs apportent un meilleur service ? Est-ce la peur que le chômage baisse vraiment, et que l’activité même de Pôle Emploi soit à réinventer ?Pour accélérer le retour des chômeurs à l’emploi, Pôle emploi doit ouvrir en open data ses fichiers d’offres d’emploi et de demandeurs d’emploi. En d’autres termes, transformer ses fichiers en données publiques, accessibles à toutes les entreprises dont l’objet est la fluidité du marché de l’emploi. La lutte contre le chômage doit être la grande cause nationale de la France. Tout demandeur d’emploi doit pouvoir réclamer que sa candidature soit accessible à tous les recruteurs potentiels !Stéphanie Delestre (PDG de Qapa.fr) Laurence Girard L’avenir de l’usine Findus de Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais, inquiète les 200 salariés de l’entreprise. Alors qu’un comité central d’entreprise est programmé jeudi 4 juin, ils sont plus que jamais mobilisés pour ce site qui fabrique les poissons surgelés pour la marque Croustibat et a bénéficié d’un investissement de 10 millions d’euros entre 2012 et 2014.Les syndicats avaient déjà tiré la sonnette d’alarme début mai. Au moment où a été confirmé le départ précipité du patron Europe du Sud (France, Belgique, Espagne) de l’entreprise, Matthieu Lambeaux. Ce départ intervenait peu de temps après l’annonce de la vente, par le fonds d’investissement Permira de la société Iglo – leader des surgelés en Europe – à la société Nomad.Or, Nomad, créée il y a un an par deux entrepreneurs américains, et cotée à New York, est engagée dans une politique d’acquisitions dans l’agroalimentaire. La société a déboursé 2,6 milliards d’euros pour s’emparer d’Iglo. Et, à cette occasion, ses dirigeants ont indiqué qu’ils étaient disposés à faire d’autres achats, en particulier dans les surgelés pour conforter leurs positions. Or, Findus France leur apporterait un atout maître, en tant que leader du marché des surgelés.Désengagement des investisseursLes syndicats ont immédiatement réagi en évoquant une possible cession de Findus Europe du Sud à Nomad. D’autant que, selon eux, James Hill, le PDG de Findus, n’a jamais caché être favorable à cette option. Ils rappellent que ce dernier avait été l’artisan de la cession de Findus Italie au fonds Permira, lorsqu’il travaillait pour Unilever.En outre, le fonds d’investissement Lion Capital, qui s’était offert Findus France, Royaume-Uni et Scandinavie il y a sept ans, a tenté désespérément, en 2011, écrasé par la dette, de se séparer d’une ou plusieurs de ses entités. Sans succès, faute d’obtenir le prix souhaité. Résultat, en 2012, les principaux créanciers, la banque JPMorgan et son fonds spéculatif High Bridge, ont pris le contrôle, Lion Capital restant au capital. Mais, depuis lors, tous ces acteurs cherchent une porte de sortie.La visite de James Hill à l’usine de Boulogne-sur-Mer, le 7 mai, n’a pas rassuré les salariés sur le sort du site. Ils ont donc décidé de se mobiliser et d’en appeler aux pouvoirs publics. Une démarche qu’ils avaient déjà entreprise en 2011, en pleine campagne électorale pour la présidentielle, lorsque Lion Capital avait souhaité se désengager. François Hollande s’était déplacé en mars 2012.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maxime Vaudano Les députés ont adopté, mardi 2 juin en première lecture, le projet de loi sur le dialogue social. Cette « loi Rebsamen » aux aspects multiples modifie la vie interne des entreprises et plusieurs dispositifs adressés aux travailleurs, comme la prime d’activité ou le compte pénibilité.1. Les seuils sociaux ne bougent (presque) pasC'était l'une des pistes avancées par le ministre du travail, François Rebsamen, en 2014 : suspendre ou « lisser » les seuils sociaux, ces obligations qui s'appliquent aux entreprises quand elles dépassent un certain nombre de salariés (10, 20, 50 ou 250, par exemple). Elle n'a finalement pas été retenue, car « les responsables des centrales syndicales y étaient hostiles », contrairement au patronat, a expliqué M. Rebsamen dans une interview au Monde.Lire aussi :Rebsamen : « Je ne suis pas opposé au recours au 49-3 »La loi se contente de quelques petits ajustements, comme la possibilité de regrouper toutes les instances représentatives du personnel en une seule dès qu’une entreprise atteint 50 salariés (au lieu de 200 actuellement) ou la réduction des obligations de consultation du comité d'entreprise par la direction, qui ont fait bondir (en partie à tort) les associations féministes, qui craignaient que la lutte pour l'égalité hommes-femmes en pâtisse.Lire aussi :La loi Rebsamen va-t-elle accentuer les inégalités hommes-femmes au travail ?Le seul vrai bouleversement est la création d'instances régionales chargées de représenter les salariés des très petites entreprises (moins de 11 salariés), aujourd'hui dépourvues de délégués du personnel. La parité sera également obligatoire lors des élections professionnelles, et les parcours des représentants du personnel mieux reconnus et valorisés.Pour en savoir plus sur les changements, voir notre infographie interactive2. Le compte pénibilité assoupli ?La loi Rebsamen crée un « compte personnel d'activité » (CPA) qui regroupera à partir du 1er janvier 2017 les comptes pénibilité, formation et épargne-temps des travailleurs tout au long de leur vie. Les détails de ce qui est présenté comme « la grande réforme sociale du quinquennat » seront toutefois arrêtés par les partenaires sociaux lors d'une concertation qui commencera fin 2015.Le gouvernement souhaite également profiter de la loi sur le dialogue social pour assouplir le compte pénibilité, créé par la réforme des retraites de 2014, mais jugé inapplicable par le patronat. Rien n'est pour l'instant arrêté, mais des amendements devraient être introduits dans les prochains stades de la discussion parlementaire, en s'inspirant des propositions du rapport Siruge, remis le 2 juin à Manuel Valls. Il serait notamment question d'évaluer certains critères de pénibilité du travail par rapport à des référentiels établis par branche de métiers, plutôt qu'individuellement pour chaque salarié.3. La prime d'activité crééeLa loi Rebsamen met en place la prime d'activité pour les bas salaires, annoncée par François Hollande en fin d'année dernière. Celle-ci fusionnera à partir du 1er janvier 2016 la prime pour l'emploi (PPE) et le RSA-activité, en se recentrant sur les Français les plus modestes, dans le but de créer « une incitation à travailler davantage ».Lire nos explications : Ce que va changer la nouvelle « prime d'activité »4. Le régime des intermittents consacréLe projet consacre dans la loi la spécificité du régime d'assurance des intermittents pour le péréniser, dans la lignée des discussions entamées après la grève de l'été 2014. Il donne aux organisations représentatives des métiers concernés par l'intermittence la charge de négocier des modalités d'indemnisation différentes des autres professions. Cela accroîtra leur autonomie, bien que celle-ci reste encadrée par une « trajectoire financière » fixée par l’Etat.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bernard Benhamou (Secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique) En l’espace de quelques années, l’Internet est devenu l’épine dorsale de nos sociétés ainsi qu’un levier majeur de transformation économique, sociale et culturelle. Les révélations d’Edward Snowden et les attaques menées sur les réseaux ont mis en lumière les nouveaux défis auxquels sont confrontés les États, les acteurs économiques et les citoyens eux-mêmes, pour préserver leur souveraineté numérique.Plus récemment, les débats autour de la loi sur le renseignement ont mis en évidence la nécessaire maîtrise que devront acquérir les responsables politiques pour faire face aux enjeux issus des technologies. En effet, les architectes du réseau pourraient bientôt faire évoluer les formes mêmes de nos sociétés et à terme modifier le modèle démocratique européen.Lire aussi :Renseignement : la loi examinée en urgence au SénatAu moment où les instruments de la souveraineté sont devenus indiscernables des outils technologiques, développer auprès des citoyens une culture des choix technologiques deviendra une exigence démocratique. Une culture d’autant plus nécessaire qu’elle sera seule à même d’éviter que les mécanismes qui régissent nos sociétés ne deviennent à leur tour des « boîtes noires » pour les citoyens.L’affaire Snowden à l’origine d’une crise de confianceEn France, le débat sur le projet de la loi sur le renseignement intervient après deux ans durant lesquels ont été distillées les révélations sur les mesures de surveillance de masse mises en place par la National Security Agency (NSA). Ces révélations d’une ampleur inédite ont été à l’origine d’une remise en cause des « piliers fondamentaux » de la confiance sur Internet.Or la confiance constitue la clé de voûte du fonctionnement économique de l’Internet mais elle constitue aussi l’épine dorsale du fonctionnement des démocraties. En effet, parallèlement aux questions liées aux libertés publiques, avec la surveillance de masse, l’affaire Snowden a été à l’origine d’une remise en cause de la confiance dans les technologies de sécurité du réseau et en particulier dans la confidentialité des échanges.Ainsi, la création de failles ou de portes dérobées dans les algorithmes cryptographiques a créé de nouveaux risques pour l’ensemble des usagers de l’Internet. En effet, une fois qu’elles ont été conçues, ces failles sont « agnostiques » et sont aussi accessibles aux agences de sécurité… qu’aux cybercriminels. Comme le note Edward Snowden, les programmes de la NSA ont fragilisé les dispositifs de sécurité de l’Internet et ont rendu encore plus vulnérables nos entreprises, nos infrastructures critiques… et donc nos données.Pour établir une meilleure transparence pour les usagers ainsi qu’une meilleure protection de leurs données, il convient de développer une culture technologique qui aille au-delà de la maîtrise des usagesComme le résume la revue de la Harvard Kennedy School : « Une mauvaise crypto est mauvaise pour vous et très bonne pour les « méchants »… ». Les conséquences économiques liées à cette crise de confiance sur Internet sont devenues telles que l’agence fédérale américaine chargée d’élaborer les standards de chiffrement (NIST ou National Institute of Standards and Technology), souhaite désormais s’émanciper de la NSA.Dans le même temps, les industriels des technologies, qui ont déjà perdu d’importants contrats internationaux, en particulier en Chine, se sont adressés au gouvernement américain pour qu’il « mette fin de façon claire, nette et définitive à la surveillance de masse ».La découverte de failles introduites dans les matériels informatiques eux-mêmes pose des difficultés nouvelles. En effet, à la différence des « backdoors » [portes dérobées informatiques] présents dans les dispositifs logiciels, ces failles « hardware » nécessitent, pour être détectées, un niveau d’expertise beaucoup plus élevé et la mise en œuvre de technologies plus coûteuses.Effets de bord politiques et économiquesLa surveillance de masse a aussi pour conséquence l’établissement de nouvelles formes d’autocensures. Ainsi, comme l’ont démontré la Chine et plus récemment les États-Unis, la défiance envers les intermédiaires technologiques (comme les fournisseurs d’accès ou les fabricants de matériels informatiques) génère une autocensure diffuse et généralisée.Les conséquences de cette autocensure correspondent à un appauvrissement du débat dans les sociétés démocratiques auxquels viennent s’ajouter des effets économiques encore imprévisibles sur le développement et la diffusion des innovations. Ce que le créateur du Web, Tim Berners-Lee nomme « Les insidieux effets de refroidissement de la surveillance sur Internet… ».En plus de leurs effets de bord politiques et économiques, les mesures de surveillance de masse ne semblent pas avoir prouvé leur efficacité dans la lutte contre le terrorisme. Si l’opinion publique française a semblé être en retrait en termes de réactions aux révélations Snowden, la montée en puissance des interrogations sur ces questions pourrait intervenir avec le débat sur la discussion sur le projet de loi sur le Renseignement et ce d’autant plus que des programmes de recueil en masse des métadonnées ont été découverts en France en amont du débat parlementaire.Une autre conséquence de cette crise aura été de démontrer l’importance stratégique des structures chargées d’élaborer les normes et technologies de l’Internet. Ce constat doit désormais pousser les acteurs européens à coordonner leurs actions dans ce domaine. Ainsi, comme le rappelait Sigmar Gabriel, le ministre fédéral allemand de l’économie et de l’énergie, les acteurs européens des technologies doivent être en mesure d’élaborer les normes sur lesquelles reposeront demain les activités des entreprises européennes et ce d’autant plus que ces technologies auront progressivement un impact sur l’ensemble des secteurs économiques.Des métadonnées plus révélatrices que les donnéesL’un des points qui a soulevé le plus de controverses lors de la préparation du projet de loi sur le renseignement est lié à l’usage par les agences de sécurité des dispositifs de « boîtes noires » permettant de collecter les métadonnées. Ces métadonnées ou « données sur les données » correspondent aux informations liées à l’activité des usagers de l’Internet. Au départ associées aux informations relatives aux données des communications téléphoniques, elles ont trop longtemps été perçues comme un sous-produit « technique » d’une importance moindre que celles des contenus transmis.La particularité de ces métadonnées est que, du fait de leur structure, elles sont plus facilement intégrables dans des algorithmes informatiques que les messages écrits ou les conversations enregistrées. En raison de la montée en puissance des capacités de traitement des données en masse (big data), ces métadonnées sont devenues plus révélatrices du comportement des usagers que le contenu de leurs courriers électroniques.Le développement des algorithmes de traitement des données en masse dans la quasi-totalité des activités quotidiennes pourrait accentuer la perception d’une «société boîte noire» auprès des citoyens Ces métadonnées sont désormais au cœur des modèles économiques des acteurs de l’Internet et bientôt de l’Internet des objets. Ainsi, à partir des métadonnées comme la géolocalisation, l’adresse, l’heure et la durée de connexion, et bientôt la consommation énergétique, l’activité physique ou encore les habitudes de conduite d’un véhicule, il devient possible d’établir des profils psychologiques d’utilisateurs, mais aussi de déduire leurs convictions philosophiques, religieuses ou encore leur origine ethnique…De nouvelles générations d’algorithmes peuvent ainsi être créées pour analyser ces données et aider à prévoir le comportement des usagers. Ainsi, pour l’expert en cybersécurité Bruce Schneier, la surveillance des métadonnées a beaucoup plus d’intérêt dans le cadre de la surveillance de masse des populations que lors d’enquêtes ciblées où le contenu des messages doit être analysé. Or dans le cadre d’enquêtes criminelles, ces messages sont le plus souvent analysés in fine par des opérateurs humains.Risque de capture du pouvoirLa localisation géographique des données personnelles ainsi que leurs modalités de traitement par les entreprises, restent le plus souvent inconnues des usagers. Or cette opacité devient à la fois un facteur d’incertitude et elle représente un risque d’intrusion par des acteurs étatiques dans des pays où les législations sont différentes de celle des usagers.De plus, les mutations technologiques liées à la montée en puissance des objets connectés et le développement des algorithmes de traitement des données en masse dans la quasi-totalité des activités quotidiennes, pourraient accentuer la perception d’une « société boîte noire » auprès des citoyens. Les politiques publiques en matière de technologies doivent permettre aux citoyens d’acquérir la maîtrise des technologies de protection de la vie privée tout en permettant que les préoccupations légitimes des services de sécurité puissent coexister avec les libertés publiques sur Internet.Pour établir une meilleure transparence pour les usagers ainsi qu’une meilleure protection de leurs données, il convient de développer une culture technologique qui aille au-delà de la maîtrise des usages mais qui prenne en compte les évolutions politiques et technologiques de nos sociétés. Le risque de capture du pouvoir par une techno-élite industrielle et politique, seule à même d’établir les règles des sociétés numériques, doit aussi conduire les responsables politiques à favoriser une plus large maîtrise des enjeux de ces technologies par l’ensemble des citoyens.Il s’agit d’aider les citoyens, les entreprises ainsi que l’ensemble des acteurs publics à comprendre et maîtriser les mécanismes qui régissent l’écosystème des technologies de l’Internet. Cependant, à la différence des règles qui régissent les écosystèmes environnementaux, les éléments qui constituent l’architecture des écosystèmes technologiques sont susceptibles d’évoluer à mesure que les acteurs industriels ou les États en ressentent le besoin ou l’intérêt.Dans les pays démocratiques, la souveraineté du peuple doit ainsi s’exercer sur l’ensemble des technologies qui auront un impact sur les évolutions culturelles, sociales, économiques et politiques de nos sociétés.Bernard Benhamou (Secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique) Jean-Michel Bezat Comment « redessiner » les contours d’Areva ? Quelle forme donner à un rapprochement avec EDF, qui s’est officiellement déclaré intéressé, mais par une partie seulement du groupe nucléaire ? Quel rôle attribuer à Engie, l’ex-GDF Suez ?Autant de questions qui seront au centre d’une réunion qui se tiendra à l’Elysée mercredi 3 juin, présidée par François Hollande, en présence du premier ministre, Manuel Valls, et des ministres concernés par le nucléaire (Ségolène Royal, Emmanuel Macron et Laurent Fabius).Si ce rendez-vous « sera un moment important » pour l’avancée du dossier, comme l’a indiqué le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, le 22 mai, il ne devrait, a priori, pas être décisif. Le gouvernement, actionnaire à 87 % d’Areva et à 84,5 % d’EDF, n’a pas encore totalement tranché. M. Macron a évoqué une décision gouvernementale permettant « d’ici l’été » d’assurer « une pleine visibilité ». Tout en assurant qu’il ne s’agit pas « de faire du Meccano financier, en découpant des bouts d’entreprise. »Areva doit présenter sa feuille de route stratégique le 30 juillet lors de la publication des résultats du premier semestre.Par quoi EDF est-il intéressé et quel prix est-il prêt à payer ?Le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, a adressé, le 22 mai, au président et au directeur général d’Areva, Philippe Varin et Philippe Knoche, une « offre indicative », un peu supérieure à 2 milliards d’euros, pour racheter Areva NP, spécialiste de la conception, de la fabrication et de la maintenance des réacteurs nucléaires. Cette offre sur l’ex-Framatome exclut le passif du groupe, notamment les risques liés au chantier de l’EPR finlandais d’Olkiluoto.Lire aussi :EDF pose ses conditions au rachat des réacteurs d’ArevaM. Lévy s’était officiellement porté candidat au rachat d’Areva NP, le 19 mai, lors de l’assemblée générale des actionnaires d’EDF, prévenant qu’il proposerait « un prix de marché ». Sous-entendu : un prix inférieur à la valeur inscrite dans les comptes d’Areva (2,7 milliards).Le PDG d’EDF avait fait part à ses actionnaires de sa « préoccupation » sur le niveau d’endettement d’une entreprise à la veille des très lourds investissements : au moins 55 milliards d’euros pour le « grand carénage », le plan de modernisation et de sécurisation des 58 réacteurs français d’ici à 2025.Le rachat d’Areva NP présente néanmoins, selon lui, « une logique industrielle » en renforçant EDF dans les métiers qu’il maîtrise déjà. Elle se traduirait par la création d’une filiale indépendante dans laquelle entreraient des partenaires industriels et financiers, français et étrangers – notamment chinois.« Cette société aurait une grande autonomie industrielle et de gestion, mais elle serait proche de son actionnaire majoritaire EDF pour être plus efficace », a précisé M. Lévy.La solution avancée par EDF fait-elle consensus ?L’Etat plaide depuis des mois pour le rachat de la totalité d’Areva NP, pour sauver la filière nucléaire française après la perte de 4,8 milliards d’euros enregistrée par Areva en 2014.Mais les dirigeants du groupe nucléaire restent hostiles à une cession de la totalité de ce pôle qui représente environ 40 % du chiffre d’affaires et des effectifs, et à un recentrage sur le seul cycle du combustible (mines d’uranium, chimie, enrichissement, traitement-recyclage des combustibles usés), confié jusqu’en 2000 à la Compagnie générale des matières atomiques (Cogema).Pour leur part, les syndicats d’Areva dénoncent un « démantèlement sans logique industrielle. » Mardi 2 juin, les salariés d’Areva se sont d’ailleurs mobilisés (à travers des barrages filtrants, des arrêts sur les sites de production, des manifestations) pour défendre les emplois (3 000 à 4 000 suppressions de postes prévues en France) et dire non à un démantèlement. « Le message est clair : on veut que le groupe soit préservé et pérenne », a déclaré Jean-Pierre Bachmann (CFDT) devant le siège du groupe à la Défense (Hauts-de-Seine).Sur l’ouverture aux industriels chinois, sujet sensible, le gouvernement ne souhaite visiblement pas que les actuels partenaires d’EDF et d’Areva, China National Nuclear Corporation (CNNC) et China General Nuclear (CGN), prennent dans un premier temps plus de 10 % de cette filiale.Il réclamera, en échange, un renforcement des coopérations et des partenariats avec la filière chinoise pour participer au développement du programme nucléaire de l’empire du Milieu, le premier marché au monde, et l’accompagner dans son ambitieuse politique d’exportation.Lire aussi :Trois entreprises chinoises intéressées par ArevaLa question du prix à payer Areva NP fait par ailleurs débat. En l’état, la proposition d’EDF couvre à peine un tiers des 7 milliards de besoins d’Areva, notamment pour financer des activités dans le cycle du combustible très gourmandes en capital.Le gouvernement s’est certes engagé à aider financièrement le groupe en difficulté : « L’Etat prendra ses responsabilités en tant qu’actionnaire, y compris jusqu’aux recapitalisations en temps voulu » d’Areva, a prévenu M. Macron, dès le 13 mai. Mais, plus EDF fera d’efforts et moins la puissance publique aura à débourser d’argent.Comment Engie peut-il s’insérer dans le « jeu » ? Gérard Mestrallet, le PDG d’Engie ne veut pas laisser passer l’occasion de se renforcer dans le nucléaire. Il a réaffirmé, mardi 2 juin, l’intérêt de son groupe pour les services de maintenance nucléaire à l’international d’Areva, mais jugé qu’il était trop tôt pour évoquer la valorisation de ces activités. « On n’en est pas là », a-t-il indiqué en marge du Congrès mondial du gaz.La semaine dernière il avait déclaré qu’il n’envisageait pas une acquisition d’actifs, ni une entrée directe au capital du groupe, mais plutôt « une prise de participation dans les activités de maintenance nucléaire à l’international d’Areva, tout en gardant Areva impliqué dans ces activités ».Lire aussi :Engie dispute à EDF une partie de l’activité d’ArevaSi Gérard Mestrallet et Isabelle Kocher (directrice générale déléguée) évoquent les activités internationales d’Areva, c’est qu’ils savent qu’EDF n’acceptera jamais qu’Engie accède aux secrets de ses 58 réacteurs exploités en France et à la quinzaine de tranches d’EDF Energy au Royaume-Uni.En revanche, Engie pourrait intervenir sur le parc des électriciens étrangers, un secteur qui se développera dans les prochaines décennies avec le vieillissement des installations et le durcissement des normes de sûreté.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Larousserie Facebook a décidé d’installer une équipe de recherche permanente à Paris dans le domaine de l’intelligence artificielle. Six personnes viennent d’être recrutées et six autres devraient suivre d’ici la fin de l’année. « Nous serons ici 25 à 30 personnes dans quelques années, plus des doctorants et post-docs », indique Yann LeCun, directeur de l’unité de recherche. Son équipe compte aujourd’hui 45 membres, répartis entre le siège de Facebook à Menlo Park (Californie) et New York, où le chercheur est également professeur.Un déménagement, toujours à Paris, est d’ailleurs envisagé pour accompagner la croissance du groupe de recherche.Ce centre, baptisé Facebook Artifical Intelligence Research (FAIR), constitue le troisième pilier de la R&D futuriste de l’entreprise, avec les interfaces naturelles et la connectivité planétaire.Les premières reposent sur la réalité virtuelle autour du casque créé par la société Oculus VR, rachetée par le géant américain en 2014. Un premier modèle devrait sortir au premier trimestre 2016 pour « favoriser les interactions sociales virtuelles », explique Mike Schroepfer le directeur technique de Facebook.Le second pilier vise à connecter le plus de monde possible à Internet grâce à des satellites ou des avions solaires planant en permanence dans le ciel.Outils pour la reconnaissance de la voix, des images, la traduction automatiqueYann LeCun a été lui-même recruté par Facebook, fin 2013, pour développer les techniques d’intelligence artificielle dont il a été l’un des pionniers, le « deep learning » (ou « apprentissage statistique profond »).Ces concepts servent dans des programmes de reconnaissance vocale, de reconnaissance d’images, de classification d’objets divers, mais aussi de traduction automatique, prédiction des effets de médicaments…Ces programmes apprennent, grâce à des banques de données connues, à classer des objets (sons, images, vidéos…) inconnus. Parfois appelés réseaux de neurones, par analogie avec le fonctionnement cérébral, ils adaptent leurs centaines de millions de paramètres pour produire la meilleure réponse possible.Yann LeCun a été parmi ceux qui ont amélioré l’efficacité de ces calculs dans les années 1990 et permis leur déploiement récent. Formé en France à l’Esiee et l’université Pierre-et-Marie-Curie, il a ensuite travaillé dans les laboratoires de recherche de l’entreprise américaine AT&T.Les géants du web intéressésLes assistants numériques vocaux installés sur les smartphones des Apple, Microsoft ou Google (et son système Android) sont les exemples les plus frappants et connus de l’efficacité de ces techniques en fort développement depuis seulement quelques années.Dans Nature du 27 mai, Yann LeCun et deux autres pionniers du domaine (Yoshua Bengio et Geoffrey Hinton), en retracent d’ailleurs les succès et détaillent les défis à venir. Signe de l’intérêt des géants du web pour ces techniques, Geoffrey Hinton travaille pour un concurrent de Facebook : Google.« L’intelligence artificielle doit permettre de trier toute l’information dont un utilisateur dispose afin d’améliorer les interactions sociales », estime Mike Schroepfer.Améliorer l’apprentissage non superviséDans cette quête, le monde académique a du mal à rivaliser avec ces entreprises. Des chercheurs du CNRS, de l’Inria ou d’universités sont parmi les dernières recrues des équipes FAIR. Tout comme d’autres sont attirés chez Microsoft, Xerox ou le japonais NEC. Or, plusieurs de ces jeunes chercheurs étaient aussi visés par des établissements de recherche français.Yann LeCun estime que la France (notamment Paris) offre une concentration rare de talents et de cultures variés, en mathématiques et informatique, les deux disciplines reines du deep learning. « Nous n’avons pas de mal à les convaincre de nous rejoindre. Ils travailleront avec les meilleurs, sur des projets ambitieux et auront les moyens techniques nécessaires », souligne-t-il, restant silencieux sur les salaires.« Nous les incitons en outre à collaborer avec d’autres équipes et publier leurs résultats de recherche ». Des partenariats devraient notamment se conclure avec l’Inria.Prochain objectif : l’apprentissage non superviséParmi les défis, le chercheur parie que la compréhension du langage naturel sera techniquement possible pour un téléphone relié à des serveurs puissants dans deux ou trois ans. A l’exception peut-être des traits d’humour.L’un des défis futurs sera aussi d’améliorer l’apprentissage non supervisé, c’est-à-dire ne reposant pas sur des banques de données connues. « Nous découvrons le monde en l’observant, pas en nous indiquant le nom de tel ou tel objet », rappellent en conclusion les auteurs de l’article de Nature.L’installation de cette équipe permanente de recherche en France ne suffira cependant pas à compenser l’écart avec le Royaume-Uni et l’Allemagne. Selon le cabinet EY, notre pays comptait en 2014, 27 centres de recherche et développement (et 40 en 2013), contre respectivement 72 et 47 pour nos voisins.David LarousserieJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.06.2015 à 14h21 L'équipementier automobile japonais Takata va changer la conception de certains gonfleurs d'airbags. Takata « s'engage à cesser de produire » un certain type de gonfleurs problématiques côté conducteur, indique son vice-président pour l'Amérique du Nord, Kevin Kennedy.« Nous travaillons avec les constructeurs automobiles qui sont nos partenaires pour passer à de nouvelles versions de ces gonfleurs dans nos kits de remplacement, ou à des gonfleurs fabriqués par d'autres fournisseurs qui, eux, ne contiennent pas de nitrate d'ammonium », poursuit M. Kennedy, qui sera auditionné mardi devant la commission de l'énergie et du commerce de la Chambre des représentants américaine.Honda est le constructeur le plus affectéTakata a porté courant mai à 34 millions le nombre de véhicules rappelés aux Etats-Unis à cause de ses airbags défectueux, et des millions d'autres l'ont été ailleurs dans le monde. Le constructeur d'automobiles japonais Honda est l'un des plus touchés, mais une dizaine d'autres groupes automobiles sont aussi concernés : BMW, Fiat, Chrysler, General Motors, Ford, Mazda, Mitsubishi, Nissan, Subaru, Toyota.Les airbags défectueux peuvent exploser, même en cas de collision mineure, et projeter des fragments de métal et de plastique sur les passagers, selon les autorités américaines.Le nitrate d'ammonium a été accusé car il est susceptible de se détériorer en cas d'exposition à une humidité excessive et dans certaines circonstances liées à la conception et la fabrication, selon Takata, qui a modifié sa formule depuis l'affaire.L'équipementier envisage de conserver néanmoins ce composant chimique. « Nous allons continuer à utiliser le nitrate d'ammonium », a assuré un porte-parole de Takata, à Tokyo. Dominique Gallois (à Mérignac (Gironde)) Dassault n’a pas tiré un trait sur la possibilité de vendre plus que 36 Rafale à l’Inde. Ces avions, qui viendraient s’ajouter ainsi à la première commande, seraient fabriqués sur le territoire indien. « On verra dans un second temps, quand les 36 seront signés, comment on abordera la suite des événements », a déclaré le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, mardi 2 juin, en marge de la présentation du nouvel avion d’affaires Falcon 5X aux clients et prospects, à Mérignac (Gironde).« Les besoins de l’armée de l’air indienne dépassent, et de loin, le nombre des 36 », a souligné M. Trappier, alors que le ministre indien de la défense a déclaré ce week-end que New Delhi n’a pas l’intention d’acheter plus que 36 avions de combat en raison du coût jugé élevé de ces appareils. « Nous sommes en négociation », a ajouté M. Trappier, rappelant que des propos inverses ont été tenus quelques jours plus tôt par les autorités indiennes.Lire aussi :Rafale : l’Inde commande 36 RafalePour le PDG de Dassault Aviation, cette extension de l’accord se fera dans le cadre de la mise en place du programme « Make in India » (« Fabriquez en Inde ») lancé par le gouvernement indien. Mais, contrairement au premier projet qui avait été élaboré avec les Indiens et portait sur l’acquisition de 126 avions au total, dont 108 fabriqués en Inde, les conditions de la fabrication de Rafale en Inde ne seraient plus les mêmes.Dassault espère conclure rapidement les négociationsDassault Aviation aurait le leadership dans le choix de ses sous-traitants et l’industriel indien Hindustan Aeronautics Limited (HAL) ne serait plus co-traitant mais pourrait n’être que sous-traitant du groupe français.C’est cette coproduction qui avait notamment contribué à bloquer le projet initial : l’Inde réclamait des garanties en cas d’accident de l’avion de combat, qui peut transporter des ogives nucléaires, ce à quoi s’opposaient Dassault et ses partenaires français, faisant valoir qu’ils ne pouvaient contrôler seuls la chaîne d’assemblage en Inde, mise en place avec HAL.Lire aussi :Le Rafale remporte « son premier contrat à l'export », se félicite François HollandeEn attendant, M. Trappier se félicite d’avoir vendu 36 Rafale : « Je ne suis pas déçu de passer de 126 à 36, mais plutôt content de passer de 18 à 36 fabriqués en France », a-t-il assuré.Quant à savoir quand ce premier contrat sera conclu, le PDG de Dassault Aviation a dit espérer conclure rapidement. « Mais “vite” en Inde n’a pas le même sens que “vite” en Egypte », a-t-il relevé, faisant référence à l’allure à laquelle avait été conclue la vente de 24 Rafale à l’Egypte : trois mois, alors que les discussions avec l’Inde ont débuté en 2012.Lire aussi :Dassault, la recette Falcon à l’ombre des RafaleDominique Gallois (à Mérignac (Gironde))Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.06.2015 à 11h56 • Mis à jour le02.06.2015 à 12h29 | Jean-Baptiste Jacquin Quel plaisir quand un objet dont l’utilisation a été détournée au fil des ans retrouve l’usage pour lequel il avait été conçu. La Bourse est une institution née du besoin qu’avaient certains entrepreneurs de trouver de l’argent pour financer leurs projets. Voilà pour la théorie. En pratique, les levées de capitaux se font rares et cette place de marché financière ne conserve qu’une partie de sa fonction première, celle de l’échange… qui parfois devient spéculation.Le marqueur de cette dérive stérile est la multiplication des opérations de rachat d’actions. Plutôt que de chercher à investir pour leur avenir, c’est-à-dire soit dans la recherche et développement, soit dans le développement industriel et commercial, un nombre croissant d’entreprises consacrent une partie de leurs bénéfices à racheter leurs propres actions en Bourse. L’objectif est de faire monter les cours. Et ça marche : le CAC 40 et le Dow Jones sont euphoriques, pas l’économie réelle en France ni aux Etats-Unis.Lire aussi :L’envolée des marchés relance les entrées en BoursePorte de sortieQuand un chef d’entreprise n’a plus envie de développer son affaire, c’est assez inquiétant. Ce n’est pas le cas de Gauthier Louette, le PDG de Spie. Au contraire s’il vient en Bourse aujourd’hui c’est pour avoir les moyens de développer ce groupe de 38 000 salariés et 5,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires spécialisé dans l’ingénierie électrique (gestion de l’éclairage public ou de salles de contrôle de sites industriels, climatisation, contrôle électronique de bâtiments, etc.).L’opération qui devrait rapporter quelque 800 millions d’euros avant la première cotation de Spie prévue le 10 juin se fera essentiellement au moyen d’une augmentation du capital. Il n’est pas rare que les introductions en Bourse permettent d’abord d’offrir une porte de sortie aux actionnaires.Lire aussi :Spie entre en BourseRépartir les risquesCette fois, le holding financier Clayax qui a racheté la société en 2011 en lui faisant supporter un fort endettement (LBO) a la sagesse de ne pas demander le beurre et l’argent du beurre. Les titres qu’il cède ne représentent que 20 % du papier proposé aux investisseurs. Sa plus-value attendra encore un peu.M. Louette, qui a gravi tous les échelons de la société où il travaille depuis trente ans, compte utiliser cet argent pour le désendettement et la poursuite de son déploiement en Europe au moyen d’acquisitions. Il table ainsi sur une croissance moyenne annuelle de 5 à 7 % sur les trois prochaines années, dont 2 à 3 % hors croissance externe. Dans un marché très émietté, cela permet à la fois de répartir les risques (Spie réalise désormais plus de la moitié de son activité hors de France) et de pouvoir, grâce à l’effet taille, répondre à de plus gros appels d’offres privés ou publics.Bref, cela s’appelle une stratégie de développement. On était en passe d’oublier que cela pouvait se financer grâce à la Bourse. Merci Spie.Lire aussi :Europcar prend la route de la BourseJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adéa Guillot (Athènes, correspondance), Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Les représentants des créanciers de la Grèce (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne et Commission européenne) travaillaient d’arrache-pied, mardi 2 juin après-midi, pour être en mesure d’envoyer au gouvernement grec d’Alexis Tsipras un « draft » d’accord dans les heures qui viennent.« L’idée, c’est d’envoyer les propositions d’ici ce soir, puis d’enchaîner, peut-être, avec une conférence téléphonique avec Athènes », indique une source européenne proche des négociations.Le « draft » porte sur une liste de réformes que la Grèce est censée mettre sur les rails pour pouvoir obtenir le déblocage des prêts encore disponibles (environ 7,2 milliards d’euros) dans le cadre du deuxième plan d’aide qui a été accordé au pays en 2012.« Il ne s’agit pas d’un ultimatum à Athènes – nous discutons depuis des semaines de ces réformes avec Tsipras – mais de mettre les choses en forme », explique une source proche des négociations.A Athènes on indiquait, en début d’après-midi, n’avoir reçu aucune proposition d’accord de la part de ses partenaires.Lors d'une visite, mardi, au ministère grec de l'éducation, Alexis Tsipras a déclaré que « la Grèce a présenté des propositions ». « Nous avons fait des concessions, ce qui est normal dans une négociation , mais nous avons présenté un plan réaliste pour sortir le pays de la crise », a-t-il précisé, ajoutant que « le dilemme est aujourd'hui entre une option de sortie de crise réaliste, ou une division de l'Europe ». Pour lui c'est désormais « aux dirigeants européens  » de trancher.Réunion mercrediUn « Euroworking group », une réunion (technique) préparatoire à un Eurogroupe (politique), réunissant au téléphone les directeurs des Trésors des 19 pays de l’Eurozone, doit se tenir mercredi 2 juin. Ce rendez-vous avait été programmé dès fin mai.S’il aplanit suffisamment de différends, il pourrait ouvrir la voie à la convocation d’un Eurogroupe exceptionnel sur la Grèce, d’ici à la fin de cette semaine, ou au tout début de la semaine prochaine.Car ce n’est qu’un feu vert des 19 ministres des finances de la zone euro – y compris le Grec Yanis Varoufakis – qui peut avaliser définitivement un accord entre Athènes et ses créanciers.Lire aussi :Qui sont les protagonistes de la crise de la dette grecque ?« Des progrès sont enregistrés, mais c’est vraiment insuffisant », a toutefois déclaré, mardi, le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem, dans un entretien à la télévision néerlandaise privée RTL 7.Lundi soir, une réunion d’urgence s’était tenue à Berlin entre les principaux protagonistes de la crise grecque : Mario Draghi pour la BCE, Christine Lagarde pour le FMI, la chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande et Jean-Claude Juncker pour la Commission européenne.M. Hollande et Mme Merkel veulent absolument sortir vite de l’impasse dans laquelle se trouve la zone euro, alors que la Grèce est au bord du défaut de paiement.Après des pourparlers intenses qui ont duré deux heures et demie, les dirigeants européens et le FMI ont voulu donner une impulsion politique décisive. M. Hollande est parti le premier, vers minuit. Les autres participants se sont éclipsés une demi-heure plus tard.Il semble que ce soit Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, qui soit restée la dernière dans le bureau de Mme Merkel, dont les lumières se sont éteintes peu avant 1 heure.Lire aussi :Tsipras obtient un début de politisation du dossier grecA Athènes, dans le même temps, le premier ministre grec Alexis Tsipras avait convoqué sa garde rapprochée au palais Maximou, sa résidence. En alerte, prêt à recevoir de Berlin un appel ou même un texte de compromis.A Paris, on espère trouver un accord avant ou autour du 5 juin. De même que Berlin, qui ne voudrait pas que le sujet grec envahisse « son » sommet du G7, à Elmau à partir du 7 juin. De fait, il y a urgence. Le 5 juin, la Grèce doit rembourser 300 millions d’euros au FMI. D’après plusieurs sources proches des négociations, Athènes peut trouver l’argent.Lire aussi :Et si la Grèce ne remboursait pas le FMI ?Mais la Grèce craint que si elle envoie ce chèque, sans l’assurance d’un accord avec Bruxelles dans la foulée, elle ne puisse pas assurer les remboursements suivants au Fonds (336 millions d’euros le 12 juin, 560 le 16 et 336 le 19 juin).Par ailleurs, pour que les prêts restant à verser (les 7,2 milliards) puissent l’être, il faut un accord en Eurogroupe (réunion des 19 ministres des finances de la zone euro), puis une validation par quelques parlements nationaux – dont le Bundestag.« La séquence est serrée, il ne faut pas traîner, l’accord politique doit intervenir dans les jours qui viennent », insistait une source proche des discussions, mardi.Lire aussi :Au G7 finance, le dossier grec occupe bien des conversationsTout faire pour empêcher un « Grexit »Sur la même ligne depuis le début du printemps, la chancelière allemande et le président français veulent préserver la zone euro d’un accident grec (un défaut de paiement) aux conséquences incalculables.Tout un tas d’analyses, des petites phrases ont fleuri ces derniers mois, suggérant qu’un « grexit », une sortie de la Grèce de la zone euro, aurait désormais des conséquences limitées, grâce aux pare-feux mis en place depuis la tempête financière des années 2008-2010 et les deux précédents sauvetages grecs (2010 et 2012) : l’Union bancaire, le Mécanisme européen de stabilité, etc.Mais les dirigeants français et allemands, et M. Juncker à la Commission, estiment qu’un Grexit créerait un précédent catastrophique, portant un coup terrible à l’intégrité et à l’irréversibilité de la zone euro. Et les conséquences géopolitiques d’une « mise au ban » de la Grèce seraient redoutables.C’est parce que le groupe de Bruxelles n’a pas réussi à surmonter ses différents, le week-end dernier, que la chancelière et le président français ont pris les choses en main politiquement, ces derniers jours.De l’autre coté de l’Atlantique, le porte-parole de la maison blanche Josh Earnest a de nouveau appelé, lundi, les différentes parties « à parvenir rapidement à un accord ». Les États-Unis redoutent toujours une déstabilisation mondiale de l’économie en cas de sortie de la Grèce de la zone euro.Encore un blocage sur les retraitesPour décrocher un accord, des compromis sont encore nécessaires, à Athènes, même si Tsipras, dans une tribune au Monde.fr, dimanche 31 mai, a dit avoir déjà pris sa part. Comme du côté des créanciers.Selon nos informations, le FMI bloque toujours sur une réforme des retraites, qu’il voudrait plus radicale. Ces dernières semaines, ses représentants demandaient une nouvelle baisse des pensions versées aux retraités.Le gouvernement Tsipras s’est dit prêt à faire des concessions, mais pas sur le niveau des pensions. Un compromis serait cependant en passe d’être trouvé entre le FMI et la Commission, qui plaide, elle, pour une réforme plus étalée dans le temps pour Athènes.Le niveau du trou budgétaire pour 2015 fait lui aussi débat. Les créanciers l’estiment à 3 milliards d’euros et souhaiteraient qu’Athènes prévoie 2 milliards d’euros de nouvelles économies. Le gouvernement grec estime avoir concédé suffisamment en proposant de récolter près d’1 milliard d’euros supplémentaires grâce à un changement du régime de la TVA.Lire aussi :Alexis Tsipras : « Non à une zone euro à deux vitesses »Ne pas créer une exceptionLe FMI est dans une situation délicate. Le fonds ne veut surtout pas donner l’impression de créer une exception avec la Grèce, à laquelle il a déjà prêté beaucoup (32 milliards d’euros depuis 2010). À son « board », beaucoup de grands pays émergents estiment qu’il a déjà été trop arrangeant avec Athènes.Pour autant, ni Paris, ni Bruxelles, ni surtout Berlin ne sont prêts à signer un accord avec Athènes sans le FMI. Le fonds a été le premier à se précipiter au chevet de la Grèce, en 2010, quand le pays, déjà, était au bord du gouffre. Ses règles de fonctionnement, son savoir-faire en matière d’aide d’urgence, manquaient à l’époque aux Européens, confrontés pour la première fois à la faillite de l’un des leurs.En mai 2010, tant Nicolas Sarkozy, alors président français, que le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble voulaient aider Athènes sans le recours à l’institution de Washington. « C’est la chancelière qui a imposé le FMI et elle avait raison », reconnaît aujourd’hui Wolfgang Schäuble.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteFrédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano Les tractations en cours entre les protagonistes de la crise grecque parviendront-elles à sortir enfin de l’impasse ? En ce début du mois de juin, la situation se tend chaque jour un peu plus car Athènes est confrontée aux échéances de plusieurs remboursements, auxquels elle ne pourra pas faire face faute d'un accord avec les « institutions » (ex-Troïka). Le point sur la situation.Quel est le problème ?Sur quoi bloquent les discussions ?Pourquoi une telle urgence ?Que se passerait-il en cas d'échec des discussions ?La Grèce peut-elle vraiment sortir de l'euro ?1. Quel est le problème ?Depuis l'arrivée au pouvoir du parti de la coalition de la gauche radicale grecque, Syriza, en janvier 2015, le premier ministre, Alexis Tsipras, négocie avec les créanciers internationaux d'Athènes un compromis qui lui permettrait d'alléger le poids de sa dette tout en bénéficiant de nouvelles aides.Lors la réunion de l'Eurogroupe du 20 février, les parties sont parvenues à un accord de principe : Athènes s'est engagée à soumettre une liste de réformes structurelles aux « institutions » (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne et Commission européenne) en échange du versement de la dernière tranche du deuxième plan d'aide international de 2012, jusqu'alors gelée – un prêt de 7,2 milliards d'euros.Problème : les discussions techniques patinent, car les créanciers de la Grèce jugent insuffisantes les propositions de réformes de M. Tsipras, qui veut ménager son électorat en limitant les politiques d'austérité.2. Sur quoi bloquent les discussions ?Le FMI, qui campe sur une ligne dure, réclame plus d'efforts au gouvernement grec, mettant en avant le respect de ses « principes ». Plus exigeant que les institutions européennes, il réclame notamment un report de l'âge de la retraite à 67 ans et une libéralisation du marché du travail.Alexis Tspiras s'est quant à lui défendu, dimanche 31 mai, dans une tribune au Monde de bloquer les négociations par son intransigeance, mettant en avant les concessions faites par son gouvernement depuis le mois de janvier : une réforme de la TVA et une poursuite du programme de privatisations. Ces derniers jours, les dirigeants grecs se sont même dits prêts à repousser de six mois à un an le plan anti-austérité annoncé pendant la campagne de Syriza.3. Pourquoi une telle urgence ?Parce qu'Athènes, qui n'a plus reçu aucune aide financière internationale depuis l'été 2014, a besoin de ces 7,2 milliards d'euros rapidement. Elle doit rembourser en juin pas moins de 1,6 milliard d'euros au FMI, et 6,7 milliards à la BCE en juillet et août. Or, si les réserves de l'Etat grec devraient suffire à honorer l'échéance de 306 millions due au FMI le 5 juin, les caisses seront vides pour les suivantes, les 12, 16 et 19 juin. Mais surtout, le plan d'aide international actuel arrive à échéance le 30 juin. En l'absence d'accord avec les « institutions » d'ici à la fin du mois, la Grèce pourrait donc dire adieu à ce nouveau prêt et connaître un défaut de paiement.C'est pourquoi les discussions, bloquées depuis plusieurs semaines, sont aujourd'hui dans une phase critique.Le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, a toutefois affirmé le 2 juin dans le Wall Street Journal que si elles n’avaient pas encore tout à fait abouti, les discussions commençaient à « porter leurs fruits ». Selon les informations du Monde, le « groupe de Bruxelles », constitué de représentants de l’administration grecque et des créanciers, devait se réunir mardi pour tenter de finaliser un brouillon d’accord, avant de l’envoyer à Athènes.Lire :Les créanciers de la Grèce finalisent un projet d’accordOutre le fait d'apporter un grand bol d'air aux Grecs, un compromis ouvrirait la voie à la négociation éventuelle d'un troisième plan d'aide international, qui pourrait intervenir en 2016.Lire aussi :Grèce : le scénario d’un accord en deux temps4. Que se passerait-il en cas d'échec des discussions ?A défaut d'un accord, « la Grèce, mais aussi l'Union européenne, vont entrer en territoire inconnu », a estimé le ministre grec de l'économie, Georges Stathakis, dans un entretien au journal Realnews. Incapable d'honorer ses dettes, Athènes devrait voir s'enclencher contre elle une procédure de « mise en défaut » de la part du FMI.Elle pourrait à la rigueur bénéficier d'un mois de sursis pour regrouper ses paiements en un seul – une solution qui a été appliquée pour la dernière fois en Zambie, dans les années 1980.Lire :Et si la Grèce ne remboursait pas le FMI ?Mais surtout, un effet boule de neige pourrait accentuer la défiance de tous ses créanciers et une panique des citoyens grecs. Et pour honorer ses paiements courants (comme le salaire des fonctionnaires), la Grèce pourrait être tentée d'imprimer des monnaies parallèles, à l'image de l'Argentine au début des années 2000. Dès lors, la sortie de la Grèce de la zone euro ne serait qu'une question de temps.Lire :La Grèce risque-t-elle le scénario argentin ?5. La Grèce peut-elle vraiment sortir de l'euro ?Sur cette question hautement sensible, qui alimente le débat depuis bientôt cinq ans, les avis divergent. Les Européens rechignent à évoquer ce scénario publiquement. Du ministre français des finances, Michel Sapin, au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, tous les dirigeants européens s'opposent à un « Grexit ». A l'inverse, le FMI est beaucoup plus intransigeant. Pour faire monter la pression, sa patronne Christine Lagarde a prévenu fin mai dans une interview à la FAZ que la sortie de la Grèce de la zone euro était une « possibilité », et qu'elle ne signifierait pas « la fin de l'euro ».Juridiquement, les traités européens ne prévoient pas la possibilité pour un Etat de quitter la zone euro. La Commission européenne l'a rappelé le 5 janvier pour tenter de dissiper les rumeurs : l'appartenance d'un pays à la zone euro est « irrévocable ».Dès lors, deux possibilités s'offriraient à la Grèce si elle voulait le faire, comme l'expliquait déjà en 2011 l'économiste Eric Dor.La voie légale : elle sort de l'Union européenne (grâce à l'article 50 du traité de Lisbonne), puis y ré-adhère dans la foulée en négociant une exception lui permettant de ne pas avoir à entrer dans la zone euro (comme le Royaume-Uni, la Suède ou le Danemark l'ont fait dans les années 1990).La voie exceptionnelle : les Vingt-Huit amendent les traités européens pour y introduire une clause de sortie de la zone euro, pour permettre à la Grèce de quitter la monnaie unique sans devoir claquer la porte de l'UE. Il serait même possible, selon certains observateurs, de contourner le droit européen si tout le monde (Commission et Etats-membres) était d'accord.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.06.2015 à 08h47 • Mis à jour le02.06.2015 à 12h52 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le premier ministre grec, Alexis Tsipras est peut-être en passe d’obtenir ce qu’il cherche depuis quatre mois, c’est-à-dire un règlement politique du dossier grec dans la dernière ligne droite.Il a en tout cas pu se satisfaire de la réunion très « politique » qui a eu lieu lundi 1er juin à Berlin : dans la soirée Angela Merkel, qui accueillait François Hollande, a réuni Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE) et Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).Au menu de ce rendez-vous d’urgence : l’accélération des discussions entre la Grèce et ses créanciers afin de trouver une solution qui permette au pays d’éviter le défaut de paiement à la fin de la semaine, quand il devra rembourser des emprunts contractés auprès du FMI. Cette politisation des négociations a-t-elle porté ses fruits ? Il est trop tôt pour le dire.Ebauche d’accordÀ l’heure où les dirigeants européens et la patronne du FMI étaient réunis à Berlin, M. Tsipras avait convoqué sa garde rapprochée au palais Maximou (résidence du premier ministre) à Athènes.En alerte, prêt à recevoir de Berlin un appel ou, mieux encore, un texte de compromis, le premier ministre grec aura finalement dû se résoudre à clore cette réunion sans que rien ne soit tranché. Du moins officiellement.Car selon des sources proches des négociations, les créanciers auraient bien discuté autour d’une ébauche d’accord, sans pour autant s’entendre de manière définitive. Le FMI notamment se serait de nouveau montré assez ferme.Accélérer le processusLa seule volonté commune affichée est d’accélérer le processus et de faire pression sur le « groupe de Bruxelles » (les techniciens des créanciers), dont les travaux devaient reprendre dès mardi matin, pour arriver à dénouer les derniers points de conflit.La Commission, l’Allemagne et la France semblent désormais déterminées à maintenir à tout prix la Grèce dans la zone euro et poussent donc à trouver les moyens de sortir de l’impasse. Ils ne sont pas prêts pour autant à se passer du FMI, présent depuis le début dans la gestion du dossier grec, qui a prêté 32 milliards d’euros au pays, et reste le garant d’une certaine technicité du dossier.C’est en effet le FMI qui sait organiser le contrôle de l’avancée des réformes imposées à la Grèce, en échange des 240 milliards de prêts qu’elle a touchés au total de ses créanciers depuis 2010.Des désaccords persistentL’un des points de « crispation » dans les discussions demeure la question du système des retraites que le FMI veut voir réformer plus fortement. Dans une tribune publiée dimanche 31 mai sur LeMonde.fr, Alexis Tsipras a certes rappelé qu’il était prêt à un compromis.« Nous nous sommes mis d’accord pour mettre en œuvre une grande réforme du système de sécurité sociale avec l’unification des caisses d’assurance sociale, la suppression de dispositions autorisant à tort l’octroi de retraites anticipées, en augmentant de cette façon l’âge réel de la retraite », a-t-il écrit. Mais le premier ministre grec s’oppose à toute nouvelle baisse des pensions versées aux retraités. Or c’est sur ce point qu’insiste le FMI.Un désaccord persiste également sur le niveau du déficit affiché par le budget de l’Etat grec pour l’année 2015 et donc sur l’ampleur des mesures d’économies à réaliser pour le réduire. Les créanciers estiment le « trou » à 3 milliards d’euros et souhaiteraient qu’Athènes anticipe de nouvelles mesures permettant 2 milliards d’économies supplémentaires.Des « progrès sérieux »Là encore, le gouvernement grec estime avoir concédé suffisamment en proposant de récolter près d’un milliard d’euros supplémentaire, à travers un changement du régime de la TVA déjà bien difficile à faire passer. Il propose plutôt de s’attaquer à la fraude fiscale et d’améliorer la collecte des impôts – sans les augmenter pour autant.Par contre le niveau attendu de l’excédent primaire (hors charge de la dette) semble pouvoir être revu à la baisse pour les années 2015 et 2016 sans trop de problème maintenant.Des « progrès sérieux » sont faits mais il reste du « chemin à faire pour parvenir au bon accord », a déclaré, mardi matin, le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici au micro de France Inter. « On a avancé sur des questions concrètes », notamment sur la TVA et la réforme de l’administration en Grèce, mais le « temps presse », a ajouté le commissaire européen.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Leila Marchand (avec AFP) Pourra-t-on bientôt payer sa baguette avec sa carte bleue ? Le ministre des finances, Michel Sapin, veut développer l’usage en France des cartes bancaires et des nouveaux moyens de paiement, notamment en incitant les commerçants à accepter ce type de règlement pour des petites sommes. « Nous allons agir à la fois sur le coût induit par les transactions par carte pour les commerçants et sur la mise à niveau technique des terminaux de paiement », explique-t-il dans un entretien publié mardi 2 juin par Les Echos.Lorsqu’un client règle son achat par carte, une commission est prélevée : la commission interbancaire liée au paiement (CIP). Celle-ci est répercutée au commerçant par sa banque en plus d’autres frais généraux. Le taux de la CIP est négocié généralement entre le commerçant et son agence. Il varie entre 0,5 et 0,8 % du montant de la transaction. Michel Sapin a annoncé mardi que cette commission « sera supprimée ».Mais certaines banques appliquent, en plus, un plafond : par exemple 0,6 % pour chaque transaction à partir de 16 euros, mais paiement d’une commission de 1 euro sur chaque transaction qui se situe en deçà.En raison de cette commission, qui peut sembler trop élevée par rapport au bénéfice de la transaction, de nombreux commerces n’acceptent qu’un paiement en espèces pour de petites sommes, pratique légale s’ils en informent leur clientèle au préalable. Pour remédier à cette situation, le ministre des finances a donc annoncé que « la commission minimale supportée directement par les commerçants sur les transactions par carte (…) devra être au moins divisée par deux. »Objectif : 100 % de terminaux sans contact pour fin 2020Selon M. Sapin, les banques se sont par ailleurs engagées à ce que tous les nouveaux terminaux de paiement soient équipés de la technologie « sans contact » à partir du 1er janvier 2016. Objectif : que 50 % des terminaux de paiement acceptent les cartes sans contact fin 2016 et la totalité fin 2020.Un sondage CSA pour Bercy effectué auprès de 1 004 personnes les 29 et 30 avril, montre que la carte bancaire est le moyen de paiement favori de 71 % des Français, contre 15 % pour l’argent liquide et 9 % pour les chèques. Ce pourcentage tombe à 67 % pour les montants inférieurs à 50 euros et à 14 % sous 10 euros (l’argent liquide est alors préféré par 84 % des personnes interrogées).Les services que de la commission interbancaireLa commission interbancaire recouvre trois services :couvrir les frais de gestion lors du transfert de l’argent du compte du client vers le compte du commerçant. Cette charge est fixe : 0,0235 euro pour les montants en dessous de 15 euros et 0,0470 euro au-dessus de 15 euros.financer les mesures mises en place pour lutter contre la fraude. Son taux est de 0,18 % ou 0,20 % selon le montant de la transaction.garantir les paiements, car en cas de fraude c’est la banque du commerçant qui s’engage à prendre en charge les impayés. Le montant de ce service dépend du « TBTB » (taux bilatéral de transactions bloquées), établi en fonction des risques de fraudes. Dans la pratique, le TBTB s’élève à environ 0,04 % du montant de la transaction.Leila Marchand (avec AFP) Stéphane Lauer (New York, correspondant) Alors que les pratiques des multinationales pour échapper à l’impôt sont de plus en plus contestées, la Commission indépendante pour la réforme de l’impôt international sur les sociétés (Independent Commission for the Reform of International Corporate Taxation, Icrict) a appelé, mardi 2 juin, à une vaste refonte du système de taxation des entreprises.Dans une déclaration solennelle, cette instance, lancée en mars et composée de dirigeants internationaux, d’universitaires et de membres de la société civile, estime que les dispositifs fiscaux actuels sont « obsolètes et inefficaces dans la prévention des abus des sociétés multinationales ». Elle demande « instamment à tous les dirigeants du monde de faire preuve d’audace » pour réformer le système et les met en garde contre l’« escalade du mécontentement de l’opinion » face aux scandales qui se multiplient.L’optimisation fiscale dans le collimateurDans le viseur, l’optimisation fiscale pratiquée par les grandes entreprises, notamment révélée par le scandale LuxLeaks. Grâce à des montages juridiques astucieux, qui permettent de loger les profits dans des filiales basées dans des pays où les taux d’imposition sont les plus faibles, ces sociétés occasionnent des manques à gagner pour les Etats, qui se chiffrent en dizaines de milliards. Lire :LuxLeaks : L’évasion fiscale, un sport national pour les géants américainsFace à la pression des gouvernements et de l’opinion publique, certains groupes ont pris de timides initiatives. Amazon a ainsi promis le 27 mai de déclarer ses revenus dans chaque pays européen et non plus de regrouper sa base fiscale au Luxembourg, comme c’était le cas jusqu’à présent. Le groupe américain ne fait que se mettre en conformité avec une directive européenne sur le point d’entrer en vigueur, qui n’empêche pas des stratégies d’optimisation.« Ce débat est une question d’équité : équité entre les bons et les mauvais contribuables, équité entre les riches et ceux qui vivent dans la pauvreté, équité également entre les pays, y compris entre les pays développés et les pays en développement », affirme le président de la Commission, Antonio Ocampo, ex-sous-secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) et ancien ministre de l’économie de la Colombie. Il déplore notamment que la question des réformes de la fiscalité des multinationales ne soit pas considérée comme un sujet relevant de l’intérêt public, mais seulement, comme c’est le cas aujourd’hui, d’un simple problème d’attractivité économique.Absence d’une véritable gouvernance mondialeL’Icrict estime ainsi que ces pratiques abusives alourdissent le fardeau fiscal des autres catégories de contribuables, « viole les obligations citoyennes des entreprises, prive les pays de ressources essentielles pour lutter contre la pauvreté et financer les services publics, exacerbe les inégalités de revenu ».La Commission reconnaît que les efforts réalisés ces dernières années dans le cadre du G20 et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), notamment dans le cadre du programme Base Erosion and Profit Shifting (BEPS, « Erosion de la base d’imposition et transfert de bénéfices »), lancé en septembre 2014, vont dans la bonne direction, mais sont « inadéquats » en l’absence d’une véritable gouvernance mondiale pour faire appliquer ce type de décision.C’est d’ailleurs l’un des objectifs de l’Icrict de pousser à l’émergence d’un « organe fiscal intergouvernemental au sein des Nations unies », qui s’accompagnerait de la rédaction d’une « convention pour lutter contre les pratiques fiscales abusives ». « Ce projet sera abordé à Addis-Abeba en juillet dans le cadre de la réunion de l’ONU sur le financement de l’aide au développement », assure l’ex-juge et députée européenne écologiste, Eva Joly, membre de l’Icrict.« Criminaliser ces pratiques fiscales »Parmi les recommandations de cette commission : la demande aux Etats de taxer les multinationales sur une base consolidée et non plus filiale par filiale ; ce qui facilite l’optimisation. « Les multinationales opèrent comme des sociétés uniques, elles devraient donc être taxées en tant que telles », estime le Prix Nobel d’économie, Joseph Stiglitz, également membre de l’Icrict.Cette commission appelle également à mettre un frein au dumping fiscal auquel se livrent les Etats entre eux. L’idée serait par exemple de s’accorder sur un taux minimal d’imposition des entreprises. Elle estime par ailleurs que les gouvernements devraient sanctionner pénalement les pratiques fiscales abusives. « Beaucoup de montages sont illégaux de fait, mais ne sont pas testés devant les tribunaux faute de moyens », déplore Mme Joly, qui n’exclut pas que la Commission se saisisse des abus les plus flagrants pour les attaquer en justice. « Je suis persuadée que dans les dix années qui viennent, nous parviendrons à criminaliser ces pratiques fiscales sur le modèle de ce qui a été mené dans le domaine de la corruption », annonce-t-elle.Pour l’ex-juge, ce texte est une « boussole », chargée d’indiquer la direction à suivre. « Le chemin sera semé d’embûches », prévient Mme Joly, tout en soulignant qu’au regard « de la colère légitime des opinions publiques sur le sujet », il existe un véritable « boulevard politique » pour prendre les mesures adéquates. Reste à savoir si les décideurs sont prêts à surmonter les égoïsmes nationaux, qui jusqu’à présent ont constitué un terrain de jeu idéal pour des entreprises de plus en plus mondialisées.Lire aussi :Les Européens s’accordent pour combattre l’optimisation fiscaleStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.06.2015 à 18h22 • Mis à jour le24.06.2015 à 18h58 | Bertrand Bissuel Et un bug de plus. Les statistiques du chômage pour le mois de mai, rendues publiques mercredi 24 juin, ont encore progressé. De combien ? La réponse est tout sauf évidente car la collecte des données a été affectée par un « événement inhabituel » qui amène Pôle emploi et le ministère du travail à divulguer plusieurs chiffres. Cet épisode, qui complique la lecture des statistiques, survient presque deux ans après l’incident qui s’était produit en août 2013 : à l’époque, l’opérateur de télécommunication SFR avait commis un énorme « loupé » dans la relance par SMS des chômeurs, qui avait entraîné une forte hausse des sorties des listes de Pôle emploi.Cette fois, le pépin est différent : le nombre de personnes qui sont sorties des listings de Pôle emploi pour ne pas avoir mis à jour leur dossier a diminué dans des proportions atypiques. « Si les comportements d’actualisation des demandeurs d’emploi avaient été identiques à ceux habituellement observés », le nombre de chômeurs sans aucune activité (catégorie A) se serait accru de 7 000 à 10 000 en métropole au mois de mai, indique le ministre du travail, François Rebsamen, dans un communiqué de presse (contre +26 200 en avril). Si cette opération de correction n’est pas faite, la hausse s’avère plus importante : +16 200, ce qui porte le total à un peu plus de 3, 552 millions de personnes, un nouveau record. En tenant compte des demandeurs d’emploi ayant exercé une activité occasionnelle (catégories B et C), l’augmentation est estimée dans une fourchette comprise entre 32 000 et 42 000 (+69 600 si aucun redressement n’est effectué, soit un total de 5,414 personnes dans l’Hexagone et de près de 5,718 millions en incluant les outre-mer).Redressement de l’intérimDans son communiqué, M. Rebsamen met en avant « la tendance mieux orientée de l’économie et l’amélioration progressive de l’emploi ». Il se fonde notamment sur les déclarations d’embauche de plus d’un mois, qui « ont progressé de 1,3 % » au cours des trois derniers mois, et sur le redressement de l’intérim.  La diffusion de ces chiffres intervient alors même que de nombreux économistes s’attendent, pour les tout prochains mois, à un recul du chômage. Il s’amorcerait, selon les dernières prévisions de l’Unedic, « à partir du milieu de 2015 ». Mais pas au point d’effacer la hausse du premier semestre : le nombre de chômeurs resterait légèrement supérieur, en fin d’année, à son niveau de janvier (+ 12 000). En revanche, il devrait diminuer l’an prochain (- 68 000). Toutefois, ces évolutions positives comportent une grosse zone d’ombre : l’amplification du sous-emploi puisque le nombre de chômeurs exerçant une activité occasionnelle (catégories B et C) poursuivrait sa progression (+ 134 000 en 2015 ; + 38 000 en 2016). Au total, le taux de chômage (au sens du Bureau international du travail), qui atteignait 10 % en métropole au premier trimestre, redescendrait à 9,9 % fin décembre, et à 9,7 % fin 2016, d’après l’Unedic.« Nous nous attendons à une amélioration au second semestre », renchérit Bruno Ducoudré, en se prévalant de la dernière prévision de l’OFCE, diffusée en avril. Plusieurs facteurs contribuent à soutenir la croissance : dépréciation de l’euro qui favorise les exportations tricolores, baisse du prix du pétrole, allègement des prélèvements sur les entreprises (CICE, Pacte de responsabilité), etc. Dans ce contexte, le chômage pourrait baisser à 9,8 % de la population active, en fin d’année, selon l’OFCE.L’Insee, de son côté, se montre un peu plus prudent. Il table sur un accroissement de « l’emploi total » (secteur marchand, non marchand, indépendants…) de 114 000 postes, en 2015, avec une net accroissement au second semestre (+71 000). Cette embellie devrait suffire pour stabiliser le taux de chômage à 10,4 % sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris). « Le chômage pourrait même baisser si le découragement des chômeurs seniors [perdurait] », ajoute l’Insee.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Le groupe pétrolier Total a confirmé, mercredi 24 juin, le « transfert » au russe Gazprom des 25 % qu’il possédait dans le projet gazier géant de Chtokman, en mer de Barents (Arctique russe), confirmant une information du quotidien russe Vedomosti. Le développement de ce champ situé à 600 kilomètres de Mourmansk, et par 350 mètres de fond, avait été gelé en 2013, le groupe russe et la compagnie française n’ayant pas trouvé l’équilibre économique pour ce projet comportant d’énormes défis technologiques et financiers.Sanctions économiquesVedomosti indique que c’est au cours du Forum économique de Saint-Pétersbourg, mi-juin, que les patrons des deux compagnies, Alexeï Miller et Patrick Pouyanné, se sont entendus sur cette opération. Le retrait de Total s’explique essentiellement par les sanctions économiques infligées à la Russie dans le cadre de la crise ukrainienne, selon le journal. Il est désormais impossible de financer des projets en dollars.De plus, le schéma technique de développement de ce gisement – l’un des plus importants au monde avec ses 3 800 milliards de mètres cubes – « ne donnait pas une rentabilité acceptable », indique le document de référence de Total. Chtokman s’était traduit, en 2014, par l’inscription dans ses comptes d’une dépréciation de 350 millions de dollars (313 millions d’euros).La compagnie française suit ainsi les traces du norvégien Statoil (24 %), qui avait jeté l’éponge en 2012. La société Shtokman development AG, chargée du développement et de l’exploitation du gisement, est désormais contrôlée à 100 % par Gazprom, sans qu’il existe de projet clair de développement de ce gigantesque champ.Rentabilité aléatoireTotal n’a pourtant pas définitivement renoncé à un projet où il était entré en 2007. Il a confirmé, mercredi 24 juin, son « intérêt pour coopérer davantage sur le projet s’il devait entrer en phase active ». Il prévoyait, à l’origine, un bateau extrayant le gaz au large, dans une mer traversée par d’énormes icebergs, et son transfert par gazoduc sous-marin jusqu’à une usine de liquéfaction située près de Mourmansk.Une fois liquéfiée, une grande partie de ce gaz devait être acheminée vers les Etats-Unis. Mais ce marché s’est fermé au début de la décennie 2010 quand les Américains sont devenus autosuffisants grâce aux gaz de schiste, rendant la rentabilité encore plus aléatoire.Total se concentre désormais sur le projet Yamal LNG, un projet d’extraction et de production de gaz liquéfié dans le grand Nord, mais à terre cette fois. Le géant français partage l’effort d’investissement de 27 milliards de dollars avec le groupe privé russe Novatek et le pétrolier chinois CNPC.Lire aussi :Climat : l’industrie du gaz s’invite dans le débatTouché par l’interdiction de financer en dollars, les promoteurs de Yamal LNG se sont tournés vers d’autres devises. « La partie financement avance bien, on a maintenant les agences de crédit européennes qui sont dans les derniers « rounds » de négociations. Ca va permettre de stabiliser la tranche de financement en euro », a indiqué M. Pouyanné, le 29 mai, en marge de l’assemblée générale de Total. Quant aux fonds des banques chinoises, a-t-il ajouté, « on sera autour de 10 à 15 milliards de dollars ». Il pense disposer des fonds « avant la fin de l’année ».Lire aussi :Shell de nouveau autorisé à forer en ArctiqueJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Jacques Gounon reste droit dans ses bottes. Malgré les pressions simultanées de l’Etat, de la région Nord-Pas-de-Calais, de la mairie de Calais et des salariés concernés, pas question pour le PDG d’Eurotunnel de revenir sur la vente de ses deux principaux ferries (exploités par la compagnie MyFerryLink) au danois DFDS, même si cela doit entraîner des centaines de suppressions d’emploi. C’est ce qu’il a réaffirmé mercredi 24 juin dans un long communiqué.Cette position dure risque de provoquer de nouvelles tensions à Calais, où certains marins en colère ont déjà bloqué, mardi, le port et le tunnel, provoquant une pagaille monstre et la suspension temporaire du trafic des trains Eurostar. D’autant qu’il est apparu, mercredi après-midi, qu’Eurotunnel n’avait semble-t-il pas choisi la solution la mieux-disante en matière sociale.Lire aussi :Grève des marins de MyFerryLink : le trafic des Eurostar de nouveau normalDFDS entend reprendre 202 personnes seulement sur les 577 actuellement employées sur les trois bateaux. « C’est notre meilleure proposition pour minimiser l’impact social », indique au Monde le directeur général du groupe, Niels Smedegaard. « Au départ, notre intention était de ne reprendre que deux navires coques nues, pour les substituer aux deux nôtres, précise un de ses proches. Devant l’enjeu local, nous avons accepté de reprendre aussi des marins, et de garder trois navires sur place. »Mais dans un dossier remis mercredi à l’administrateur judiciaire, le britannique P & O propose, lui, de reprendre 350 à 390 personnes. P & O s’est-il montré socialement généreux en sachant que son offre avait déjà été écartée par Eurotunnel, et qu’il n’aurait donc pas à tenir sa promesse ? « En tous les cas, Jacques Gounon va devoir s’expliquer, commente Thierry Haxaire, de Force Ouvrière. Pourquoi n’a-t-il pas préféré l’offre qui garantissait le plus d’emplois ? » 270 à 300 salariés sur le carreauAu cœur du litige, les trois ferries dont Eurotunnel est propriétaire depuis 2012. Lassé des attaques permanentes des autorités britanniques de la concurrence – qui refusent que le groupe français soit présent à la fois sur l’eau et sous l’eau – le PDG d’Eurotunnel a décidé, en janvier, d’abandonner l’essentiel de son activité maritime entre Calais et Douvres, et lancé un appel d’offres pour la vendre.Résultat : à la mi-mai, l’exploitant du tunnel sous la Manche a annoncé qu’il allait confier deux de ses trois bateaux à DFDS, l’un des deux autres opérateurs déjà présents sur place. Eurotunnel ne compte garder qu’un ferry, le plus vieux des trois, qui assurera uniquement le transport de marchandises.Problème : cette solution s’annonce douloureuse sur le terrain social. En dehors des 202 personnes qui seraient reprises par DFDS, une grosse centaine de salariés pourrait s’occuper du Nord-Pas-de-Calais, le ferry que doit conserver Eurotunnel. Au total, cela laisserait environ 270 à 300 salariés sur le carreau, dans un bassin d’emploi déjà sinistré.La SCOP SeaFrance a obtenu l’appui de la régionC’est la raison pour laquelle de nombreuses voix tentent de faire revenir Eurotunnel sur sa décision. Les plus virulents sont les marins de la SCOP SeaFrance, la coopérative qui assure l’exploitation des navires pour le compte d’Eurotunnel. Déjà en redressement judiciaire, leur PME risque d’être liquidée à très court terme, son unique contrat, celui avec Eurotunnel, arrivant à échéance le 2 juillet.Lire aussi :SeaFrance en passe d’être placé en redressement judiciaireLe Syndicat maritime Nord, qui tient le conseil de surveillance de la SCOP, essaie depuis des mois de monter un tour de table pour racheter les trois navires. Il a obtenu l’aide de la région Nord-Pas-de-Calais, qui se dit prête à débloquer 10 millions d’euros. « Nous sommes pour un pavillon français, nous sommes pour sauver les 600 emplois », a expliqué, mercredi matin, Pierre de Saintignon, premier vice-président de la région et tête de liste PS pour les élections régionales.Mais Eurotunnel a écarté depuis longtemps cette solution mi-publique, mi-privée, qui lui paraît peu crédible, et n’entend pas l’examiner de nouveau. « Les promesses d’aides évoquées récemment sont tardives et inutiles, et ne font qu’entretenir de faux espoirs aux salariés », a commenté son PDG mercredi.La maire (UMP) soutient les marinsCe refus est très critiqué à Calais, où une partie des marins est prête à tout pour qu’Eurotunnel revoie ses plans. « L’été sera chaud », promet Eric Vercoutre, du Syndicat maritime Nord, en annonçant « des actions fortes » susceptibles de « déstabiliser l’économie dans notre région ». Il peut se montrer d’autant plus combatif qu’il a reçu des appuis inattendus.La maire de Calais, la très sarkozyste Natacha Bouchart (LR), a apporté, mardi, son soutien « aux marins qui bloquent le port », alors même qu’elle est en principe chargée de maintenir l’ordre public. Pour elle, priorité à la sauvegarde des emplois. Le député du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle (LR) a demandé lui aussi à Eurotunnel de « revoir sa copie ». Même le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, qui s’était fait traiter d’« escroc » et de « bon à rien » lors de sa rencontre d’avril avec les syndicalistes de la SeaFrance, a appelé mardi Eurotunnel à rechercher « d’autres solutions » que la vente des deux ferries à DFDS.Le patron d’Eurotunnel ne semble pas prêt à bouger pour autant. Peu lui importe, visiblement, d’être impopulaire à Calais, tant qu’il a le sentiment d’agir pour le bien de son groupe et de ses actionnaires. Or ceux-ci sont derrière lui : en Bourse, l’action Eurotunnel a grimpé de 43 % en un an.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Dominique Gallois Le Moyen-Orient réussit à Airbus Helicopters. A l’occasion de la visite à Paris du prince héritier Mohammed ben Salmane, également ministre saoudien de la défense, Laurent Fabius a annoncé, mercredi 24 juin, une série de contrats, dont la perspective d’une vente de 23 hélicoptères multifonctions Airbus H145, pour un montant de 500 millions d’euros.Un autre contrat pourrait être annoncé prochainement en Egypte. Plus modeste, car il s’agirait d’un hélicoptère pour équiper la Frégate multimissions (FREMM) dont les Egyptiens ont pris possession mardi 23 juin à Lorient. Ce pourrait être un NH9O, hélicoptère lourd de 12 tonnes destiné au transport de troupes qui peut se poser sur la plate-forme arrière de ce navire de guerreEn l’espace de quelques semaines, Airbus Helicopters aurait ainsi décroché trois commandes au Moyen-Orient. Le 10 juin, l’Elysée avait annoncé que le Koweït voulait s’équiper de « 24 hélicoptères lourds de type Caracal ». Il reste maintenant à signer tous ces contrats.Lire aussi :Le Koweït veut acheter 24 hélicoptères lourds de type Caracal à la FranceEn Arabie saoudite, les H145, appareils légers, serviront aux missions de police, de gendarmerie et de secours du royaume. Ils s’ajouteront aux 62 appareils d’Airbus Helicopters déjà exploités par Riyad, allant du Dauphin au Panther en passant par le Cougar et le Super Puma. Ils renforceront la présence du constructeur français, présent depuis 51 ans exactement, dans ce pays où il dispose d’une filiale de maintenance et de réparation.Année fasteL’année 2015 s’annonce faste pour l’hélicoptériste si toutes les annonces se concrétisent. En mars, Airbus Helicopters et le sud-coréen Korea Aerospace Industries (KAI) ont signé à Séoul un contrat de 1,5 milliard d’euros portant sur le développement et la fabrication de plus de 300 hélicoptères civils et militaires. L’accord définitif devrait être signé d’ici à la fin du mois.Quelques semaines plus tard en avril, la Pologne a choisi d’entrer en négociation exclusive avec Airbus Helicopters pour l’achat de cinquante hélicoptères militaires de transport H225M Caracal, un contrat estimé à 2 milliards d’euros. Un choix très politique de la part de Varsovie qui s’ancre ainsi en Europe, s’émancipant un peu de son traditionnel allié américain.Lire aussi :Le contrat qui arrime Varsovie à l’Europe de la défenseAirbus, qui possède déjà un centre de recherche dans le pays, devrait y ouvrir une chaîne d’assemblage d’hélicoptères puis, dans un second temps, un centre de production dans lequel les entreprises locales pourraient apporter certaines pièces des Caracal.Perspective d’un contrat de 50 Super PumaPendant plusieurs semaines, l’hélicoptère a été testé par l’armée polonaise. La phase d’essais a été concluante, l’appareil répondant bien à ses demandes. Il reste à finaliser le contrat à l’automne. Mais la partie n’est pas gagnée, l’américain Sikorsky (avec son S-70 Black Hawk) revenant en force avec le soutien du nouveau gouvernement.Mais la surprise pourrait venir du Mexique, à l’occasion des fêtes du 14 juillet. Les représentants mexicains devraient se rendre le lendemain à l’usine de Marignane voir les chaînes d’hélicoptères.La perspective d’un contrat de 50 Super Puma, pour un montant évalué à 2 milliards d’euros, a été évoquée en avril. Toutefois, en raison de la baisse de revenus liés à la chute des cours du baril, Mexico pourrait revoir ses prétentions à la baisse, voire le type d’hélicoptères.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Guélaud Pénalisé en 2014 par la faiblesse de la croissance, l’instabilité politique et l’existence de risques géopolitiques élevés, l’investissement des entreprises devrait rebondir dans le monde en 2015. Telle est la conviction de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced ou Unctad en anglais), qui prévoit une croissance des investissements directs étrangers (IDE) de 11 % en 2015, à 1 400 milliards de dollars (1 250 milliards d’euros).Dans l’édition 2015 de son rapport annuel sur l’investissement dans le monde, rendu public mercredi 24 juin à Genève, la Cnuced estime que les flux d’IDE devraient atteindre 1 500 milliards de dollars en 2016 et 1 700 milliards en 2017. Elle note qu’un tiers des entreprises multinationales prévoient d’accroître leurs dépenses entre 2015 et 2017.L’année dernière, les flux d’IDE ont diminué de 16 %, tombant à 1 200 milliards de dollars. Mais cette chute moyenne dissimule des disparités impressionnantes : une très forte chute (- 28 %, à 499 milliards de dollars) des IDE vers les pays développés, dont beaucoup étaient en quasi-stagnation économique ; une baisse sensible des flux de capitaux entrants en Amérique latine (- 16 %) et aux Caraïbes (- 14 % à 159 milliards de dollars) ; leur stagnation en Afrique à 54 milliards de dollars et leur dynamisme en Asie (+ 9 %, à 500 milliards de dollars), où l’on bat des records historiques. La Cnuced fait état d’un « désinvestissement de grande ampleur aux Etats-Unis ».La Chine premier pays bénéficiaireLes pays émergents et en développement se taillent la part du lion. Les flux d’IDE y ont augmenté de 2 % en 2014, pour atteindre le record de 681 milliards de dollars, soit 56,75 % du total des IDE entrants.La Chine reste le premier pays bénéficiaire de ces derniers. Les flux d’IDE ont augmenté de 16 % – un record toutes catégories – en Asie du Sud, à 41 milliards de dollars. La Cnuced fait état d’un record d’investissements en provenance des entreprises multinationales des pays du Sud.Près des deux tiers (63 exactement) du stock d’investissements concernent les services. C’est plus du double du secteur manufacturier, et bien plus que le secteur primaire (10 %).Les fusions et acquisitions transfrontalières ont connu un véritable renouveau, avec des opérations s’élevant à un total à 399 milliards de dollars. Le nombre de « deals » de plus d’un milliard de dollars conclus par des multinationales est passé de 168 en 2013 à 223 en 2014, du jamais vu depuis 2008.Parallèlement, le montant des sorties de capitaux a été de l’ordre de 200 milliards de dollars. Les investissements de capacité, en baisse de 2 %, se sont montés à 696 milliards. Les deux tiers d’entre eux ont été faits dans les pays en développement.L’Asie, premier investisseurL’Asie émergente est devenue la première région qui investit au monde. Par ailleurs, les multinationales des pays du Sud ont investi au total 468 milliards de dollars à l’étranger, soit une hausse de 23 %. Leur part dans les flux d’IDE est passé de 13 % en 2007 à 35 % en 2014, ce qui est un record.La Cnuced relève par ailleurs un paradoxe : la chute des investissements dans les différents pays développés négociant le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP en Anglais) – l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis – ou le Partenariat transpacifique (TPP).En revanche, les flux d’IDE ont augmenté de 5 %, à 133 milliards de dollars vers les dix pays membres de l’Asssociation des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) et de 4 %, à 363 milliards de dollars, vers les seize pays négociant un partenariat régional (les dix pays de l’Asean et six autres : Australie, Chine, Inde, Japon, Corée du Sud, Nouvelle-Zélande). Ce paradoxe reflète notamment les inégalités de croissance entre régions du monde.Les IDE dans l’UE ont reculé de 11 %, à 289 milliards de dollars en 2014. Ils représentent 24 % de l’investissement total. Le Royaume-Uni en est le premier bénéficiaire européen avec 72 milliards de dollars d’entrées de capitaux.La France, avec 15 milliards de dollars d’IDE entrants en 2014, fait partie des 18 pays européens où l’investissement a reculé. En revanche, elle a progressé de la 15e place mondiale à la 8e place pour le montant de ses investissements à l’extérieur (43 milliards de dollars).Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Ce n’est qu’une déclaration d’intention, pas un contrat commercial. Mais en ces temps de basses eaux pour la filière nucléaire française, elle est la bienvenue. A l’issue d’une réunion avec son homologue saoudien, mercredi 24 juin, le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, a indiqué que la France et l’Arabie saoudite allaient étudier la faisabilité de la construction de deux réacteurs de type EPR dans le royaume wahhabite.Paris a une fenêtre de tir diplomatique en raison de ses bonnes relations avec Ryad, au moment où le royaume doute de son allié historique, les Etats-Unis, sur des sujets aussi sensibles que le programme nucléaire iranien ou la guerre civile en Syrie. Lors de sa visite en Arabie saoudite, en décembre 2013, François Hollande était accompagné des patrons d’EDF et d’Areva.« Etre plus compétitif »La France part avec un atout : son expérience dans l’exploitation par EDF, sans accident majeur, de 58 réacteurs nucléaires, le premier parc au monde. Mais aussi lestée d’un handicap : un réacteur très puissant (1 750 MW), l’EPR, dont la construction a connu ces dix dernières années une dérive de ses coûts et de son calendrier en France (Flamanville, dans le département de la Manche) et en Finlande (Olkiluoto).Lire aussi :Nucléaire : Greenpeace souligne l’impasse française dans une énergie en déclinL’EPR doit être « optimisé » pour être « plus compétitif », répète-t-on chez EDF et Areva. Des centaines d’ingénieurs des deux entreprises y travaillent désormais activement. La reprise de l’activité ingénierie et fabrication des réacteurs d’Areva (ex-Framatome) – annoncée par l’Elysée le 3 juin – devrait accélérer le mouvement. Cela permettrait à EDF de proposer une centrale de 25 % à 30 % moins chère que les têtes de séries française et finlandaise (plus de 8 milliards d’euros).En mars 2014, alors patron de la production et de l’ingénierie d’EDF, Hervé Machenaud estimait que le nouveau design de l’EPR devait être « compatible avec les calendriers saoudiens ». L’objectif était clair : ne pas revivre le camouflet subi en 2009 à Abou Dhabi (notamment imputable au prix trop élevé du réacteur français), qui avait préféré l’offre de Corée du Sud.Ne plus brûler le pétrole pour produire de l’électricitéPourquoi ce choix du nucléaire par l’Arabie saoudite ? Ses 28 millions d’habitants consomment 2,5 millions de barils par jour pour les transports et la production de courant (climatisation, dessalement de l’eau de mer…), soit un quart des 10 millions produits chaque jour. Au rythme actuel de progression de la demande, le pays pourrait devenir importateur net d’or noir avant 2040, alors qu’il en est aujourd’hui le premier exportateur.En 2010, le roi Abdallah Ben Abdel Aziz Al-Saoud avait lancé un ambitieux plan, baptisé King Abdullah City for Atomic and Renewable Energy, destiné à développer des énergies alternatives aux hydrocarbures, comme le nucléaire et les énergies renouvelables. Objectif : ne plus brûler leur pétrole pour produire de l’électricité (les deux tiers proviennent des centrales au fioul), réduire l’énorme empreinte carbone du royaume et conserver l’or noir pour d’autres usages et les générations futures.En 2012, les Saoudiens avaient affiché un objectif ambitieux : construire seize réacteurs d’ici à 2030 d’une capacité totale de 17 gigawatts (GW), pour un budget pharaonique de 70 milliards d’euros,Un marché où se précipitent tous les grands acteursC’est pour des raisons semblables que les Emirats arabes unis (EAU) avaient fait le choix du nucléaire, avant les Saoudiens, en confiant la construction de quatre réacteurs de 1 400 mégawatts (MW) au sud-coréen Kepco, première tranche d’un programme qui se veut plus ambitieux.Le Proche et le Moyen-Orient sont devenus, en moins de dix ans, un nouveau marché nucléaire où tous les grands acteurs se précipitent. La France, les Etats-Unis, la Russie et la Corée du Sud ont déjà signé des accords intergouvernementaux sur l’énergie nucléaire.Dans la foulée, les entreprises commencent à placer leurs pions. A l’instar du russe Rosatom qui a signé, le 18 juin, dans le cadre du forum économique de Saint-Pétersbourg, un accord de coopération avec l’agence saoudienne du nucléaire.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Encore une journée marathon, mercredi 24 juin, à Bruxelles pour tenter d’obtenir, aux forceps, un accord « réformes contre argent frais » pour la Grèce. Le premier ministre de la gauche radicale Alexis Tsipras a de nouveau pris l’avion, en fin de matinée, pour rencontrer le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, celui de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).Tout le monde a désormais bien en tête le calendrier : le 30 juin à minuit heure de Washington, c’est-à-dire le 1er juillet à 6 heures du matin, heure de Bruxelles, si le FMI n’a pas reçu le remboursement de 1,6 milliard d’euros que lui doit la Grèce, celle-ci sera en défaut de paiement. Une première pour un pays développé.Mercredi 24 juin, le but de la nouvelle réunion au sommet est donc de tenter d’aplanir les dernières – et nombreuses – dissensions sur le programme de réformes présenté par Athènes, pour préparer le terrain avant un Eurogroupe (réunion des ministres des finances de la zone euro), un peu plus tard en soirée.Mais M. Tsipras devait aussi évoquer à cette occasion la question de la renégociation de la dette publique : les Grecs, qui jugent celle-ci insoutenable (environ 322 milliards d’euros, soit 177 % du PIB), veulent que les créanciers s’engagent, par écrit, à entamer une négociation sur son allégement – en allongeant sa maturité ou en abaissant les taux d’intérêts.Lire aussi :Grèce : les points de blocage à lever avant un accordManque de volonté politiqueDepuis quelques semaines, selon nos informations, les négociations entre Athènes et ses créanciers portent sur les engagements pris par ces derniers en 2012 : ils avaient promis de rouvrir des discussions pour abaisser le ratio dette/PIB si le budget grec devenait excédentaire, avant charge de la dette. Les Grecs veulent aujourd’hui faire apparaître à nouveau ces engagements dans un futur accord. Ils ont en effet le sentiment de s’être « fait avoir » en 2014.Quand Athènes avait annoncé, l’an dernier, avoir dégagé pour la première fois en dix ans un surplus primaire de 1,5 milliard d’euros en 2013 (avant service de la dette), les créanciers avaient répondu au gouvernement de l’époque – dirigé par le premier ministre de centre-droit Antonis Samaras – qu’il devait d’abord terminer la « cinquième revue » du deuxième plan d’aide, c’est-à-dire s’entendre sur une liste de réformes contre le déboursement futur de 7,2 milliards d’euros de prêts restant à verser.Aujourd’hui, on en est toujours là. Et l’appétit des créanciers – hormis le FMI – pour une telle négociation est très faible, voire nul. La volonté politique de s’engager au-delà des déclarations de 2012 manque, même si certains assurent qu’« il faut laisser des perspectives » à Athènes.Lire aussi :Grèce : Tsipras attaque le FMI, qui reste ouvert à un allégement de la dettePosition beaucoup plus raide du FMILe FMI, qui, depuis des années, prône une réduction de la dette grecque, a semble-t-il fini par comprendre « que les Européens ne veulent pas en entendre parler », indique une source proche du dossier. C’est ce qui expliquerait que l’institution a adopté une position beaucoup plus « raide » vis-à-vis du gouvernement grec sur les réformes à mettre en place et les économies à réaliser. « Du coup, le FMI insiste pour que les réformes structurelles grecques soient les plus radicales possibles. Au motif que plus elles iront loin en termes de réduction du déficit public, plus la dette sera soutenable à moyen terme », avance cette même source.Cela ne facilite pas la tâche de M. Tsipras. Ce dernier vient en effet de faire de grosses concessions, en proposant une liste de réformes censées économiser 8 milliards d’euros au budget de l’Etat grec en 2015 et 2016 (l’équivalent de 1,5 % du PIB en 2015 et de 2,87 % en 2016). Et il souhaiterait donc obtenir un geste en échange. D’autant qu’il est pressé par son parti, Syriza d’obtenir en compensation cet allégement de la dette.Lire aussi :M. Tsipras face à une majorité divisée sur l’accord qui se dessineSi les créanciers d’Athènes font un geste, ce sera peut-être au Conseil européen du 25 et 26 juin à Bruxelles. La Grèce n’est théoriquement pas au menu. Mais si l’Eurogroupe n’en a pas fini la veille, tout le monde s’attend à ce qu’un mini-sommet informel de la zone euro se tienne en marge de ce rendez-vous des 28 Etats membres de l’Union.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.06.2015 à 16h18 | Anne Eveno Le groupe de BTP, de télécommunications et de médias Bouygues a refusé, mardi 23 juin, l’offre de rachat de sa filiale de téléphonie, Bouygues Telecom, pour plus de 10 milliards d’euros, formulée par Patrick Drahi, le patron du groupe Altice, maison mère de Numericable-SFR. Didier Pouillot, responsable secteur industrie des télécoms à l'Institut de l'audiovisuel et des télécommunications en Europe (Idate), analyse les conséquences de cette décision.L’échec de l’offre de Numericable-SFR sur Bouygues signifie-t-il que la consolidation dans le secteur des télécommunications en France n’aura pas lieu ?Non. A l’Idate, nous pensons que la perspective de cette consolidation, qui semblait pouvoir se matérialiser à court terme, vient de s’éloigner, mais certainement pas de disparaître. Cela fait plus d’un an que différents montages sont étudiés, repoussés.L’opération Numericable-SFR a montré qu’il était, dans la période, plus facile de mener à bien une opération répondant à une logique de convergence fixe-mobile.Cela ne signifie certainement pas, pas plus que le veto que vient d’opposer Bouygues à l’offre d’achat qui lui était faite, que l’histoire s’arrête là.Pourquoi la plupart des opérateurs plaident-ils en faveur de cette consolidation ?L’exploitation de réseaux de télécommunications est par nature une industrie capitalistique. C’est-à-dire que les opérateurs doivent en permanence investir pour maintenir, densifier et moderniser leurs infrastructures. Avec l’explosion du trafic de données, cet impératif est encore plus d’actualité.Or, leur financement repose sur la capacité des opérateurs à créer de la valeur. Aux Etats-Unis, le chiffre d’affaires des opérateurs mobiles [ils sont quatre] a progressé de 45 % entre 2009 et 2014 et leur EBITDA [résultat opérationnel avant amortissement] de 30 % dans la période.En France, le chiffre d’affaires des opérateurs a reculé de 22 % et leur EBITDA de 33 % ! Conséquence pour partie de cet écart de dynamiques : l’investissement des opérateurs mobiles a crû, en cinq ans, de 60 % aux États-Unis, mais d’à peine plus de 5 % en France !En 2014, l’investissement mobile par habitant est en moyenne le double aux Etats-Unis de ce qu’il est en France.Avec un marché à quatre opérateurs, la France est-elle à contre-courant de la tendance observée en Europe et dans le monde ?Nous l’avons maintes fois répété. L’industrie du mobile en France pourrait se singulariser en Europe, en conservant quatre opérateurs – alors que l’Allemagne, bientôt le Royaume Uni et probablement rapidement l’Italie n’en auront que trois.Lire aussi :Bouygues veut rester seul au téléphone, mais le peut-il ?La taille du marché français permet-elle à quatre opérateurs d’être rentables ? Si oui, à quelles conditions ?La taille du marché est effectivement un facteur primordial. Aux Etats-Unis, pour une population de 320 millions d’habitants, les quatre principaux opérateurs mobiles ont une part de marché de 94 % en termes de parc et les deux leaders, AT&T et Verizon, plus de 63 % à eux seuls (et une part plus grande encore des revenus et des marges de l’industrie).En France métropolitaine, quatre opérateurs desservent un marché d’à peine 65 millions d’habitants. Les économies d’échelle et, partant, la rentabilité, ne sont logiquement pas de même niveau : en 2014, la marge d’EBITDA par exemple est près de 10 points inférieure en France, même si dans les deux cas les moyennes masquent des réalités très contrastées selon les opérateurs.Un marché à trois opérateurs serait-il vraiment plus favorable pour les investissements ?Un marché plus concentré est favorable, non pas nécessairement à l’investissement en valeur, mais certainement à une meilleure rationalisation de l’investissement. D’autre part, les conséquences de la disparition d’un opérateur et de ses investissements peuvent être compensées par une accélération des investissements des opérateurs restants dans le déploiement des réseaux en fibre ou du haut débit mobile.Entre le retour à un monopole sur les infrastructures et la duplication intensive des infrastructures, il y a la place pour une concurrence entre un nombre limité d’infrastructures fixes et mobiles distinctes, avec des stratégies d’investissement différentes.Aux côtés des opérations de fusions-acquisitions, l’efficacité de l’investissement peut aussi donner lieu à des accords de mutualisation ainsi qu’à des offres de gros [vente de minutes de trafic], notamment auprès d’opérateurs virtuels.Mais avec un retour à un marché à trois opérateurs, ne courrons-nous pas risque d’une hausse des tarifs pour les consommateurs ?C’est évidemment une question très sensible et l’exemple autrichien, souvent avancé au cours des derniers jours, montre qu’il y a effectivement un risque. Toutefois, n’oublions pas que dans ce cas précis l’Autriche avait atteint un niveau de prix très bas dans les mobiles, l’un des plus bas d’Europe occidentale en 2012.En France, on pourrait utiliser le même argument, celui d’un niveau prix parvenus à un point bas dont les opérateurs chercheraient à sortir.Mais même dans un marché ramené à trois – perspective qui vient de s’éloigner –, dès lors que Free resterait dans le marché, avec une part aujourd’hui très modeste des revenus dans les mobiles, il aura sans doute toujours intérêt à maintenir la pression sur les prix.C’est à la fois sa « marque de fabrique » et certainement un élément qui lui permettra de continuer de pousser son avantage dans sa stratégie de conquête de parts de marché.Lire aussi :Bouygues Telecom rejette l’offre de SFR-NumericableAnne EvenoJournaliste au Monde Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Les affaires Mathieu Gallet et Agnès Saal ont convaincu le ministère de la culture d’agir pour éviter toute nouvelle révélation concernant les dépenses des dirigeants d’établissements publics, potentiellement désastreuse dans l’opinion. Mercredi 24 avril, une « instruction pour la maîtrise et la transparence » de ces dépenses a été transmise aux 75 établissements culturels et audiovisuels publics.Cette instruction est le fruit d’un travail engagé dès le mois de mars et confié à l’Inspection générale des affaires culturelles (IGAC). Celle-ci a adressé un questionnaire aux établissements pour leur demander d’exposer leurs règles en matière de dépenses et les procédures de contrôles dont elles font l’objet.Après cet état des lieux, l’IGAC a rédigé un document dont l’objet est de rappeler et de rassembler les règles existantes, et parfois de les harmoniser. La circulaire ne se substitue pas aux décisions des conseils d’administration, à qui il appartient de fixer éventuellement les montants de dépenses autorisées. Mais elle fixe un cadre. Ainsi, en matière de taxis, pour l’utilisation excessive desquels Agnès Saal a dû démissionner de l’INA, le texte préconise qu’un plafond annuel soit établi.90 000 euros de taxis au total pour Agnès Saal à BeaubourgActuellement visée par une enquête préliminaire ainsi qu’une procédure disciplinaire, Mme Saal va également voir épluchées ses notes de taxis au Centre Pompidou, dont elle était directrice générale, de 2007 à 2014. Le ministère a précisé qu’elle y avait généré 38 000 euros de facture entre janvier 2013 et avril 2014. Et pour l’heure, les enquêteurs ne sont saisis que sur ce montant, précise-t-on de source judiciaire.Selon nos informations, comme l’a écrit Le Figaro, le total s’élève sur sept ans à près de 90 000 euros. Précision importante : ce montant inclut les courses légitimes à but professionnel, la TVA et les frais de gestion. Et correspond, entre 2007 et 2013, à une moyenne de 15 000 euros par an, ce qui est inférieur aux montants ultérieurs, dont les 40 000 euros dépensés en dix mois à l’INA.Mathieu Gallet s’est lui vu blanchi par l’inspection générale des finances sur ses dépenses à Radio France, où on lui a reproché les frais de rénovation de son bureau. Mais une enquête préliminaire été ouverte pour favoritisme sur les prestations de conseils extérieurs à l’INA.Lire aussi :Le souhait d’« exemplarité » du gouvernement a eu raison d’Agnès SaalIsoler les dépenses des dirigeantsPour prévenir les dérapages, le ministère propose que les dépenses des dirigeants soient précisément isolées dans la comptabilité générale. Il est fréquent que les frais des dirigeants soient intégrés dans des analytiques financiers plus larges, qui ne permettent pas de les contrôler précisément. Ces dépenses seront désormais isolées, plus facilement contrôlables et publiées dans le rapport d’activité de chaque établissement, argue le ministère.Outre les frais de déplacements, de réception, de logement etc., l’instruction concerne également des dépenses comme les frais d’études et de conseils, ceux pour lesquels une enquête relative à la présidence de Mathieu Gallet à l’INA est en cours.Lire aussi :Le CSA dans le piège de l’affaire GalletAu ministère de la culture, on insiste sur les principes d’« exemplarité » et de « transparence » désormais attendus des dirigeants publics, dont l’image a été entamée par les affaires récentes. En parallèle, l’IGAC travaille à un état des lieux qui devrait aboutir prochainement, afin de ne laisser perdurer aucune situation problématique.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Le trou d’air qu’a connu l’économie américaine au premier trimestre a été moins prononcé que ce qui avait été annoncé dans un premier temps. Le Produit Intérieur Brut (PIB) n’a finalement reculé que de 0,2 %, a annoncé, mercredi 24 juin, le département du commerce. Cette troisième estimation, qui sera à nouveau ajustée en juillet, est sensiblement meilleure que la précédente, qui avait évalué la baisse à 0,7 %.Si l’économie américaine a mieux résisté que prévu, c’est avant tout grâce à la consommation, qui constitue 70 % de l’activité économique aux Etats-Unis. Les dépenses des ménages ont ainsi progressé de 2,1 % entre janvier et mars, soit 0,3 point de mieux que la précédente estimation. Celles-ci se sont principalement portées sur l’alimentation et les services dans les transports.L’investissement des entreprises décrocheLes dépenses dans la construction résidentielle ont été également révisées à la hausse. La progression s’est établie à 6,5 %, contre 5 % annoncés précédemment. Enfin les entreprises ont stocké plus que ce qui avait été estimé dans un premier temps. Les stocks ont contribué à hauteur de 0,45 point au PIB.En revanche, l’investissement des entreprises a décroché de 2 %. Il s’agit du plus mauvais chiffre depuis 2009. De même, les exportations ont chuté de 5,9 %. Même si le chiffre est supérieur aux -7,6 % annoncés précédemment par le département du commerce, la statistique indique que l’économie américaine subit de plein fouet la forte hausse du dollar, qui renchérit la production locale au profit des biens fabriqués en Europe ou en Asie. Ainsi, les importations ont fait un bon spectaculaire de 7,1 %, très au-dessus des 5,6 % annoncés dans un premier temps. Le déficit de la balance commerciale a pesé négativement sur le PIB, à hauteur de 1,9 point. Du jamais vu depuis 1985. Enfin, les dépenses du gouvernement ont baissé de 0,6 %.Le PIB ne devrait progresser que de 1,8 % à 2 %L’hiver particulièrement rigoureux et la grève des dockers dans les ports de côte Ouest expliquent une large part de la faiblesse de l’économie américaine au premier trimestre. La présidente de la Réserve fédérale (Fed), Janet Yellen, a ainsi estimé lors d’une conférence de presse la semaine dernière qu’une « partie de cette faiblesse est vraisemblablement le résultat de facteurs transitoires », ajoutant qu’« en dépit d’un premier trimestre faible, les fondamentaux de la dépense des ménages semble favorables et le sentiment des consommateurs reste solide ».La Fed a malgré tout révisé à la baisse ses anticipations de croissance pour 2015 : le PIB ne devrait progresser que de 1,8 % à 2 %. Des anticipations modestes, qui ne devraient toutefois pas dissuader la banque centrale de relever prochainement ses taux. « L’amélioration des perspectives économiques, la pression croissante sur les salaires et les ventes sur le marché obligataire renforcent notre opinion que la Fed va relever ses taux une première fois en septembre, et de nouveau avant la fin de 2015 », estime Joseph Lake, économiste chez The Economist Intelligence Unit.Lire aussi :La hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis doit attendre encore un peuStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.06.2015 à 15h11 • Mis à jour le24.06.2015 à 15h25 | Florian Reynaud Elle n’avait pas beaucoup bougé depuis sa création, la page d’accueil d’Instagram va être complètement réaménagée. L’application de partage de photos va se mettre à rassembler les photos par thèmes et événements d’actualité. Deux nouvelles fonctionnalités vont être déployées aux Etats-Unis. La page d’accueil de l’application va d’abord proposer des tendances mises à jour en temps réel, comme des lieux ou des fêtes populaires. Des collections de photos seront également agrégées, « des musiciens aux athlètes de l’extrême en passant par l’architecture et les belles plages. » Enfin, l’utilisateur pourra plus facilement chercher les photos relatives à un événement qu’il vient de vivre ou un lieu qu’il a visité.Racheté par Facebook en 2012, Instagram cherche à marcher sur les plates-bandes de Twitter et Snapchat en agrégeant lui aussi les événements d’actualité. « Il est vraiment dur de trouver des contenus en direct qui viennent d’un endroit en particulier », a affirmé la semaine dernière Kevin Systrom, président-directeur général de l’entreprise. Jusqu’ici, il était difficile pour un internaute s’intéressant à un festival, par exemple, de trouver toutes les photos et vidéos relatives sur Instagram. Celles-ci étaient bien souvent éparpillées selon les mots-clés utilisés. De son côté, le réseau social Snapchat met régulièrement en avant des événements festifs et d’actualité, et Twitter prépare une nouvelle fonctionnalité avec des tweets, photos et vidéos rassemblées par une équipe éditoriale pour permettre à l’internaute de mieux suivre les sujets les plus chauds.Florian ReynaudJournaliste au Monde 24.06.2015 à 13h08 • Mis à jour le24.06.2015 à 14h49 | Philippe Jacqué C’est une affaire qui aurait pu rester locale. Mais elle a désormais un écho national. Mercredi 24 juin, Jacques Auxiette, le président de la région Pays de la Loire, a annoncé sa démission du conseil d’administration de Réseau ferré de France (RFF). Le geste est symbolique, car il devrait vite retrouver une place au conseil d’administration de la nouvelle SNCF, qui prendra le relais de SNCF et RFF au 1er juillet. Par ailleurs, la région, le département de Loire-Atlantique et des collectivités locales envisagent également de porter une plainte contre la SNCF pour préjudice d’image et économique.De quoi s’agit-il ? D’un retard de trois mois de la réouverture des lignes ferroviaires rénovées de Nantes–Pornic et Nantes–Saint-Gilles-Croix-de-Vie, comme le raconte, mercredi 24 juin, la lettre spécialisée Mobilettre.Certes, des retards à la SNCF, ce n’est pas franchement une nouveauté ! Mais, à moins de quelques mois des élections régionales, la coupe est pleine pour la majorité de gauche de la région, car cette affaire survient après un retard de deux ans de la mise en service du tram-train Nantes-Châteaubriant, mais aussi de multiples différends financiers avec le groupe public concernant les gares ou les tarifs de la SNCF.Lire aussi :Trains Intercités : votre ligne pourrait-elle être supprimée ?« Le management industriel de la SNCF est une disgrâce »Fermées pour travaux depuis septembre 2014, les lignes devaient rouvrir le 5 juillet pour coïncider avec la saison touristique. En lieu et place des trains TER, les touristes devront donc prendre des cars. Le chantier de quelque 108 millions d’euros, dont la majeure partie est à la charge des collectivités locales, ne sera pas terminé avant le 21 juillet. Après des contrôles supplémentaires, la voie sera rendue en septembre.« A la remise de la voie par nos sous-traitants, des malfaçons ont été repérées sur des systèmes d’électrification de passages à niveau ou des câblages, explique-t-on à la SNCF. Nous avons donc demandé des modifications, qui rallongent le délai de plusieurs mois. La priorité va à la sécurité. Nous ne ferons circuler des trains que quand nous serons sûrs de cette ligne. Cela dit, nous sommes conscients de la gêne, et nous allons proposer un service renforcé de cars de remplacement. »« Les 4 et 10 juin, des réunions ont été organisées pour évoquer la fin de ces travaux, rappelle Jacques Auxiette. Et ils ne nous ont rien dit de ce qu’il se passait. Il a fallu attendre ces derniers jours. C’est une honte. Le management industriel de la SNCF est une disgrâce. Il y a une forme de détachement, de désinvolture, de mépris et d’incompétence… Et puis, le discours est souvent de nous dire que quand ce n’est pas la SNCF qui fait, c’est mal fait. Mais c’est une question de maîtrise industrielle. Dans ma région, Airbus et les chantiers de l’Atlantique savent mener à bien des projets industriels complexes en toute sécurité. Jusqu’à preuve du contraire, aucun n’a la culture industrielle de la SNCF et cela se passe très bien ! » Alerte lancée en mai« Cela s’est mal goupillé, relativise-t-on à la SNCF. En Bretagne, les lignes remises en état ont été rouvertes en temps et en heure. En Pays de la Loire, on connaît plus de difficultés ». En mai, selon Mobilettre, « une alerte avait pourtant été lancée suite à quelques difficultés rencontrées pour les passages à niveau : peut-être pourrait-on renforcer les équipes d’ingénierie ? Mais l’arbitrage fut sans appel : on ne touchera pas aux priorités nationales, aux zones denses, lignes structurantes et autre ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique ! » Pour tenter de remédier à la situation, le patron de l’audit de la SNCF, Christian Cochet, a été dépêché sur place, tout comme Jacques Rapoport, le patron de RFF (qui devient SNCF Réseau le 1er juillet), qui doit se rendre à Nantes, jeudi. « Si nous voulons porter plainte, c’est que nous ne nous contenterons pas de la compassion de la SNCF, conclut Jacques Auxiette. Nous voulons établir les responsabilités ! » Lire aussi :Les trains de nuit et des tronçons de ligne pourraient être supprimésPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Les difficultés d’Areva et l’atonie post-Fukushima du marché nucléaire (à l’exception de la Chine) valide, aux yeux des adversaires de l’atome civil, leur analyse : cette filière est en déclin dans le monde et elle ne peut plus s’ériger en modèle industriel en France. C’est la conclusion du rapport de Wise Paris (World information service on Energy), publié mercredi 24 juin.Commandé par Greenpeace France, et intitulé « Nucléaire français : l’impasse industrielle », ce document de 72 pages souligne l’échec de la stratégie d’internationalisation lancée il y a quinze ans, notamment avec la création d’Areva par la fusion de la Cogema (matières nucléaires) et Framatome (réacteurs et services).Depuis 2000, la France n’a pas gagné de parts de marché dans la mine, l’enrichissement de l’uranium, les services de maintenance des réacteurs en service et le démantèlement, où le poids français se situe autour de 20 %.Bilan « médiocre »Les deux auteurs du rapport, Manon Besnard et Yves Marignac, estiment que le bilan de la vente des réacteurs EPR (un en Finlande, deux en Chine) est tout aussi médiocre : « Au total, en comptant les onze réacteurs exportés avant cela, la France n’a fourni que 2 % des réacteurs construits ou en construction hors de son territoire. »Le meilleur exemple de l’échec de cette stratégie reste la perte du contrat d’Abou Dhabi, en décembre 2009, où les Emiratis avaient préféré l’offre de la Corée du Sud.Ironie ou hasard du calendrier, mercredi, le gouvernement français a annoncé que la France et l'Arabie saoudite vont étudier la faisabilité de la consctruction de deux réacteurs EPR en Arabie saoudite.Pas de capacité financière suffisanteAutre activité en grande difficulté : le traitement des combustibles usés, notamment pour faire du MOX, un combustible constitué de plutonium et d’uranium appauvri. Sur 31 pays exploitant des centrales, 25 n’ont jamais choisi ce recyclage ou y ont renoncé, lui préférant le stockage.« L’usine de La Hague a pratiquement perdu ces dix dernières années l’intégralité de ses clients étrangers » et « elle ne sert ainsi que 0,2 % de la capacité nucléaire installée à l’étranger », souligne le rapport. Depuis des années, Areva cherche à vendre à la Chine une usine de retraitement de type La Hague, sans succès jusqu’à présent.On comprend, dans ces conditions, les exigences des dirigeants d’Areva dans leur négociation avec EDF, seule planche de salut de La Hague. S’ils lui cèdent l’activité de conception et de fabrication des réacteurs (ex-Framatome), ils exigent en retour des garanties sur les commandes et les prix du traitement-recyclage des combustibles afin d’assurer la survie d’une usine qui, de toute façon, va massivement réduire ses effectifs.Pour sa part, EDF n’a pas la capacité financière pour moderniser et sécuriser sa flotte de 58 réacteurs, ni de porter sa durée d’exploitation de 40 à 50 ans, ajoute Wise. Cet investissement s’élève à 55 milliards d’euros d’ici à 2025, selon le groupe d’électricité, et à 110 milliards d’ici à 2033 selon la Cour des comptes.Les prix de vente de l’électricité ne couvrent plus les coûts d’EDF, l’Etat actionnaire ponctionne 2,5 milliards par an, tout en freinant les hausses de tarifs et le groupe n’est plus capable de financer ses investissements sans s’endetter. Une situation financière difficile que le PDG, Jean-Bernard Lévy, a pointée dès sa nomination, fin 2014.Lire aussi :L’Etat lance le démantèlement d’ArevaLes nouvelles constructions pas assez nombreusesLe marché hexagonal est sans grande perspective pour Areva, et la « renaissance » mondiale annoncée par cette industrie dans les années 2000 a fait long feu, constatent les auteurs du rapport. Le nucléaire est même en déclin par rapport à d’autres sources d’énergie.« Après avoir atteint un pic de 17,6 % de la production mondiale d’électricité au milieu des années quatre-vingt-dix, le nucléaire a vu sa part décroître à 10,8 % en 2014 », soulignent les auteurs du rapport, contre 22,8 % pour les renouvelables.Entre 2000 et 2014, la capacité nucléaire en exploitation n’a augmenté que de 7,5 %, « soit environ sept fois moins vite que l’ensemble de la capacité de production électrique mondiale ». « Et si l’on déduit les 48 réacteurs arrêtés durablement au Japon, la capacité nucléaire a même diminué de 6 % sur cette période », indique Wise.Accélération du déclinPour l’association, comme pour Greenpeace, il ne fait aucun doute que ce déclin va s’accélérer « dans la mesure où les nouvelles constructions de réacteurs, entre 65 et 70 selon les décomptes, ne sont actuellement pas assez nombreuses pour compenser les fermetures d’un parc mondial vieillissant (439 unités exploitées depuis plus de 29 ans en moyenne) ».Au cours des cinq dernières années, l’investissement dans la production nucléaire a représenté en moyenne moins de 10 milliards de dollars par an, contre 150 milliards en moyenne pour les énergies renouvelables au cours des quinze dernières années.Depuis la catastrophe de Tchernobyl (1986), puis celle de Fukushima (2011), jamais l’avenir du nucléaire n’avait paru aussi bouché pour la filière française.Areva en chiffres5-7 milliards d’eurosC’est le montant des besoins de financement d’Areva d’ici à 2017.1 milliard d’eurosC’est le montant du plan d’économies annoncé par Areva le 4 mars, dont une partie porte sur la suppression de 6 000 emplois dans le monde.2 milliardsC’est l’offre « indicative » d’EDF pour Areva NP, l’activité réacteurs et services du groupe nucléaire.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué Cette fois, serait-ce la bonne ? En dévoilant, mercredi 23 juin (à la veille de ses 105 ans), la nouvelle Giulia, une grande berline haut de gamme, le fabricant italien Alfa Romeo entend enfin confirmer sa renaissance.Si Alfa Romeo, créée en 1910 en Lombardie, est devenue une marque mythique, avec une base de fans inconditionnels, sa relance commence également à relever du « mythe » pour les journalistes.Depuis qu’il a pris la tête du groupe Fiat, en 2004, Sergio Marchionne a en effet multiplié les promesses. Pas moins de quatre plans de relance ont été annoncés depuis dix ans. A chaque fois, le patron a présenté des plans mirobolants d’investissement. Et à chaque fois, cela a fait « pschitt ».Alors, quand le dirigeant du groupe rebaptisé FCA (Fiat Chrysler Automobile) a présenté, en 2014, un nouveau plan de développement de la marque premium, doté de 5 milliards d’euros pour créer une gamme de huit modèles, c’est un scepticisme généralisé qui a gagné le secteur.Des objectifs ambitieuxSergio Marchionne promet de vendre, à partir de 2018, 400 000 Alfa Romeo par an, dont 150 000 rien qu’aux Etats-Unis où la marque vient tout juste de lancer son retour avec deux petits coupés sportifs. « Si en Europe la marque a ses aficionados, aux Etats-Unis, il y a tout à faire face à des acteurs internationaux très puissants », juge Bertrand Rakoto, du cabinet D3 Intelligence.« Ces objectifs sont extrêmement ambitieux compte tenu de la concurrence des acteurs allemands, voire japonais ou américains, convient Ian Fletcher, consultant chez IHS Automotive. En 2014, la marque n’avait écoulé que 68 000 unités. Selon nos projections, Alfa Romeo devrait vendre environ 215 000 véhicules. Si le constructeur arrive à cet objectif, ce sera déjà remarquable. » A son apogée, dans les années 1980, Alfa Romeo écoulait 180 000 exemplaires par an.Pour construire, ou reconstruire, une marque haut de gamme, il faut du temps, beaucoup de temps et de la constance. Après le rachat d’Audi par Volkswagen dans les années 1960, il aura fallu attendre les années 2000 pour que la marque aux quatre anneaux s’affirme. De même, Carlos Tavares, le président du directoire de PSA, a coutume de dire qu’il faudra trente ans pour asseoir la marque DS, créée officiellement cette année.Une nouvelle gamme d’ici à 2018Pour remettre sur les rails Alfa Romeo, son dirigeant Harald Wester entend avant tout étoffer la gamme. Avec quatre véhicules, dont la Mito, une citadine, et la Giulietta, une berline compacte et deux silhouettes sportives (4C et 4C Spider), la gamme actuelle est non seulement famélique, mais également vieillissante.En 2018, outre la berline Giulia, Alfa devrait compter deux nouveaux véhicules compacts : une très grande berline, ainsi que deux crossovers/SUV (faux 4x4) avec un âge moyen largement rajeuni.Le premier test pour le marché sera donc la Giulia, qui vise au moins 40 000 ventes annuelles. Cette berline se positionne contre la Série 3 de BMW ou l’Audi A4 et devrait avant tout cibler les flottes d’entreprises, car les achats de particuliers pour ce type de modèle sont en chute libre depuis quelques années.« Alfa Romeo dispose avec Fiat d’un bon réseau de concessions et d’ateliers, mais il faudra que la Giulia soit bien plus fiable que ses prédécesseurs pour qu’elle s’impose dans les entreprises. », juge Bertrand Rakoto.Un développement à l’économieUn autre problème se pose pour Fiat et son patron : il va falloir investir effectivement les fonds promis, notamment dans de nouvelles plate-formes. Jusqu’à présent, Sergio Marchionne a préféré développer ses véhicules à l’économie, sans passer par de nouvelles plate-formes plus réduites et modulaires, dont le coût d’investissement est jugé trop important.« Officiellement, la nouvelle plate-forme de la Giulia est appelée Giorgio et équipe déjà les Maserati Quattroporte et Ghibli, indique Bertrand Rakoto. Officieusement, beaucoup d’éléments de cette plate-forme seraient hérités d’une plate-forme développée par Chrysler à partir de 1995 avec Daimler. » Si c’est le cas, sa modernité de la plateforme sera « toute relative », conclut l’analyste.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave Et si plutôt que demander conseil à votre banquier, vous laissiez la technologie gérer votre épargne ? Venus des Etats-Unis, les « robo-advisors » débarquent en France. De quoi s’agit-il ? De sites Internet qui proposent aux particuliers l’allocation d’actifs la plus adaptée à leur profil grâce à une batterie d’algorithmes et de statistiques.Outre-Atlantique, le pionnier Wealthfront affiche 2 milliards de dollars d’actifs sous gestion au compteur. Un de ses concurrents Bettermen a déjà atteint 1,4 milliard. Ils ont séduit près de 75 000 particuliers, selon une étude publiée mi-mars par Goldman Sachs. Et encore ce n’est rien : la taille de ce marché est estimé à 500 milliards de dollars par le bureau d’analyses RBC Capital Markets.Lire aussi :La folie « FinTech »En France, nous en sommes évidemment très loin, mais plusieurs sociétés de « fintech » – contraction de finance et de technologie – se positionnent sur ce marché naissant. Yomoni vient ainsi de lever 3,5 millions d’euros auprès de Crédit Mutuel Arkéa et de Iena Venture, avec l’objectif de « démocratiser la gestion de fortune ». Rien de moins. « Les Français, qui ne font pas partie des 5 % les plus riches, ne sont pas épaulés par leurs banques. Leur soi-disant conseiller leur vend des produits maisons ou les incite à ouvrir un livret A. Conséquence, leur épargne est trop souvent mal placée », explique Mourtaza Asad-Syed, le fondateur de la start-up.Génération digitaleLa cible de ces sites : les 25-30 ans, cette génération digitale qui ne se déplace jamais en agence bancaire, commence à épargner, mais est souvent démunie face à une offre de placements trop complexe. Aux Etats-Unis, Goldman Sachs les appelle les « Henry », pour « high earning, not rich yet »…« Jusqu’à présent les sites permettant de gérer son épargne en ligne offraient une multitude d’outils, de sources d’informations, de données pour investir. Mais ce n’est pas ce que cherche le particulier. Il veut qu’on s’occupe de lui, qu’on lui mâche le travail et souhaite un réel suivi de sa situation », explique Nicolas Marchandize, le cofondateur d’Advize, qui s’est lancé dès 2012.Lire aussi :Les start-up à l’assaut des banquesAprès que vous ayez précisément renseigné votre capacité d’épargne, vos projets, votre profil, votre aversion au risque, etc. Ces sociétés vous proposent donc une allocation d’actif que vous pouvez, ou non, suivre. Grâce à un outil qui « s’appuie sur des algorithmes quantitatifs », Funshop vous accompagne, par exemple, dans la constitution d’un portefeuille que vous devez ensuite dupliquer dans votre contrat d’assurance-vie.Le modèle diffère quelque peu avec Yomoni. « Le particulier nous signe un mandat de gestion et nous nous occupons de tout. Nous lui ouvrons un contrat d’assurance-vie chez notre partenaire et nous assurons la gestion de son allocation, le tout avec des frais moitié moins élevés que dans un réseau classique », promeut M. Asad-Syed.Freins à leverCes frais au ras des pâquerettes sont un autre argument mis en avant. Cela sera-t-il suffisant pour convaincre les particuliers de leur faire confiance ? Yomoni espère convaincre 5 000 clients par an et atteindre un milliard d’euros d’actifs sous gestion d’ici à 2020. Un chiffre ambitieux sachant que Advize compte 3 000 utilisateurs, dont une partie seulement –la direction refuse de communiquer le chiffre précis – sont des clients payants.Or les freins à lever sont nombreux. Le faible engouement des particuliers pour les contrats d’assurance-vie sur Internet l’illustre. Ces produits ont beau être nettement plus performants que ceux distribués dans les réseaux bancaires classiques, ils ne captent que 2 % de la collecte de l’assurance-vie. Outre la notion de confiance qui ne se gagnera qu’avec le temps, la question des performances est primordiale : les allocations proposées par ces robots tiendront-elles leurs promesses ? Il est bien évidemment trop tôt pour le dire.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.06.2015 à 16h42 • Mis à jour le10.06.2015 à 17h14 | Cédric Pietralunga Après des jours d’agitation médiatique, les héritiers de Hergé sortent enfin de leur silence. Déboutée le 26 mai par la cour d’appel de La Haye (Pays-Bas) dans l’affaire qui l’oppose à l’association néerlandaise Herge Genootschap, accusée d’avoir reproduit sans autorisation des vignettes des albums de Tintin, la société Moulinsart SA a annoncé qu’elle allait « exercer tous les recours que la loi hollandaise lui ouvre », selon un communiqué publié mercredi après-midi.La société chargée de l’exploitation commerciale de l’œuvre de Hergé, dirigée par Nick Rodwell – le second mari de Fanny Vlamynck, veuve du célèbre auteur de BD – estime que « la Cour semble avoir fait une totale confusion entre les droits sur Tintin détenus respectivement par Moulinsart SA et les éditions Casterman », qui publient depuis les années 1930 les albums du reporter à la houppette.La cour d’appel de La Haye a estimé que Moulinsart SA ne pouvait pas réclamer de droits pour l’utilisation d’extraits d’albums de Tintin… parce qu’elle n’était tout simplement pas autorisée à le faire. Selon un contrat signé par Hergé en 1942, présenté à l’audience par l’association de tintinophiles, c’est l’éditeur français Casterman (propriété de Flammarion) qui possède « le droit de publication » sur les albums signés par le plus célèbre des Belges.« Il est apparu d’un document de 1942 (…) que Moulinsart n’est pas celui qui peut décider de qui peut publier des images tirées des albums et ne dispose donc pas des droits d’auteurs pertinents dans cette affaire », ont indiqué les juges néerlandais dans leur décision.Lire aussi :Le jugement qui agite les tintinophilesPoursuites depuis 2012« En vertu des relations contractuelles entre les parties, Hergé a concédé à Casterman les droits d’édition en toutes langues et pour le monde entier des albums papier [de] Tintin », reconnaît Moulinsart. Mais « tous les autres droits sont restés propriété de Hergé y compris les vignettes et autres dessins des albums exploités séparément », assure le communiqué, cosigné par l’éditeur français.Comprenez : c’est M. Rodwell qui autorise ou non la reproduction des dessins de Hergé ailleurs que dans les albums édités par Casterman. « Seule Moulinsart SA peut exploiter ou autoriser la reproduction des dessins et vignettes représentant Tintin et tous les personnages issus de l’univers de Hergé », assène le communiqué.Depuis 2012, Moulinsart SA poursuit Herge Genootschap, une association de quelques centaines de Bataves passionnés de Tintin, pour avoir reproduit sans autorisation des dessins du héros de papier dans leur revue Duizend Bommen, éditée trois fois par an et uniquement destinée à ses membres.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Christophe Châtelot Cecil Rhodes, fondateur de la Rhodésie (aujourd’hui le Zimbabwe) en rêvait : construire un continuum économique et politique en Afrique « du Cap au Caire ». Un siècle et quelques années plus tard, à Charm el-Cheikh (en Egypte), vingt-six dirigeants de pays d’Afrique ont, mercredi 10 juin, posé les bases d’un vaste marché unique courant de l’Afrique du Sud au Caire. Ce n’est plus, là, le mythe impérial d’un colonialiste anglais qui voulait relier, à la fin du XIXème siècle, toutes les colonies de son pays, mais un projet porté par les Africains eux-mêmes, auxquels il reste nombre d’obstacles à surmonter avant d’accomplir ce rêve.Lire aussi :Le difficile chemin qui mène à la zone de libre-échange africaineSur le papier, ce projet, né après cinq ans de négociations, est séduisant. Par la fusion de trois organisations régionales – le Marché commun des états d’Afrique australe et de l’est (Comesa), la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) – la nouvelle Zone tripartite de libre-échange (TFTA) réunit 625 millions d’habitants, répartis dans 26 des 54 pays africains, cumulant un PIB de 1 000 milliards de dollars (884 milliards d’euros).Cette « Tripartite » pourra compter sur la puissance des trois locomotives économiques d’Afrique de l’Est et du Nord : l’Egypte, le Kenya et l’Afrique du Sud. Les promoteurs de ce projet – notamment l’Egypte, le Kenya et Maurice, les plus actifs lors des négociations – visent un triple objectif : libérer les échanges, développer les infrastructures et conduire des politiques industrielles communes.Nouveaux marchés« La volonté des dirigeants africains d’accélérer le processus d’intégration régionale par le biais du commerce signifie qu’ils ne veulent pas rater la période de changement que le continent connaît ces dernières années », explique Henri-Bernard Solignac-Lecomte, chef de l’Unité Europe, Moyen-Orient et Afrique au Centre de développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).La croissance économique moyenne de l’Afrique – qui dépasse les 5 % par an depuis quinze ans, très supérieure aux taux des années 1980 – et la forte vitalité démographique génèrent en effet de nouveaux marchés de consommation.Les pays africains entendent profiter de ce gâteau, ne pas le laisser exclusivement à l’appétit des exportateurs ou investisseurs originaires des économies développées ou émergentes de plus en plus présentes sur le continent.« Le lancement de la Tripartite est un message fort montrant que l’Afrique travaille à son intégration économique et à créer un environnement favorable au commerce et à l’investissement », s’était félicité le gouvernement sud-africain, quelques jours avant la signature de Charm el-Cheikh.Les statistiques économiques montrent en effet le retard de l’Afrique, peu compétitive, dont la part dans les échanges mondiaux s’élève seulement à 2 % et portent essentiellement sur des matières premières brutes. Ce que les économistes appellent « la faible participation de l’Afrique aux chaînes de valeur mondiales ».Ce phénomène apparaît également au regard de l’activité intérieure africaine. En effet, seuls 12 % des échanges commerciaux ont lieu entre pays de ce continent, contre 55 % en Asie et 70 % en Europe.Lire aussi :L’Afrique attend encore ses « trente glorieuses »Obstacles non tarifairesIl y a plusieurs raisons à cela. D’une part, les économies africaines – où 80 % de la main-d’œuvre travaille dans l’agriculture et le secteur informel – pâtissent d’une faible complémentarité entre elles. Elles sont ainsi contraintes d’importer les produits introuvables sur le continent.D’autre part, l’Afrique est handicapée par « l’épaisseur de ses frontières intérieures qui alourdissent les coûts commerciaux », rappelle Henri-Bernard Solignac-Lecomte. « Cette épaisseur » se mesure notamment par le nombre de documents qu’il faut produire pour l’importation et l’exportation – sept à huit papiers de douane en moyenne en Afrique, contre quatre ou cinq en Europe –, les délais et les coûts de franchissement des frontières.Dans un premier temps, la « Tripartite » devra donc identifier les obstacles non tarifaires au commerce et les éliminer. Il faudra ensuite faire preuve d’une volonté politique forte pour mettre en œuvre ces mesures destinées à faciliter la circulation des marchandises entre les pays avec un niveau de taxe inférieur à celui appliqué aux produits hors zone tripartite.Lire aussi :Le difficile chemin qui mène à la zone de libre-échange africaine« Ce qui veut dire, concrètement lutter contre les problèmes de corruption dans les douanes, ce qui ne sera pas facile », s’inquiète un opérateur local. Le calendrier de démantèlement des barrières douanières n’a d’ailleurs pas encore été fixé.Christophe ChâtelotJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Chaperon La nervosité des marchés ne pèse pas sur les introductions en Bourse. Spie, le groupe d’ingénierie, qui effectuait ses premiers pas sur le marché réglementé d’Euronext Paris mercredi 10 juin, a vu son cours grimper de plus de 4 % en cours de séance. Sa capitalisation boursière atteignait 2,6 milliards d’euros. La veille, le prix de vente avait été fixé à 16,5 euros par action, ce qui correspond à la « fourchette de prix » établie entre 14,5 et 17,5 euros.Echecs récentsUn soulagement pour une entreprise qui avait dû renoncer à se coter en octobre 2014, pour cause précisément de volatilité excessive des marchés financiers. Les échecs récents du producteur d’énergie solaire Solairedirect et des laboratoires d’analyse Labco, qui ont calé en avril et mai aux portes en de la Bourse, auraient pu alarmer.Mais le long travail préalable de persuasion des investisseurs mené par le PDG Gauthier Louette et ses équipes a payé. Spie a pu remettre en selle son projet et même accélérer dans la dernière ligne droite afin de griller la politesse à Europcar, le loueur de voitures, qui a prévu d’annoncer lundi 15 juin la « fourchette de prix » de son introduction en Bourse. « Le pré-marketing se passe bien », indique un proche du dossier.Lire aussi :Quand la Bourse aide les entreprises à se développerMême si l’année 2014 avait connu un festival de nouveaux entrants, d’Elior à Coface, aucune n’avait dépassé la barre du milliard d’euros. Si l’option de surallocation était exercée, l’offre de Spie devrait atteindre 1,033 milliard d’euros.Quoi qu’il en soit, il s’agit de la mise en Bourse la plus importante depuis celle de Bureau Veritas menée en 2007, année qui avait connu deux opérations supérieures à 1 milliard d’euros, l’autre étant celle du distributeur de matériel électrique, Rexel.Dans les poches des actionnairesL’essentiel des fonds récoltés, soit 700 millions d’euros, bénéficiera au groupe d’ingénierie qui compte les affecter au remboursement d’une partie de sa dette. Le reste ira dans les poches des actionnaires de Spie dont certains profitent de l’opération pour alléger leur participation. Le groupe est détenu à 89,6 % par trois fonds d’investissement (Clayton, Dubilier & Rice, Ardian et la Caisse des dépôts du Québec) et à 10,4 % par un fonds commun regroupant les parts des dirigeants et des salariés.Spie, qui emploie 38 000 personnes pour une production de 5 milliards d’euros, a fait l’objet depuis 2003 de rachats successifs sous forme de LBO (« leveraged buyout », ou achat à effet de levier,). Il avait été revendu au trio d’investisseurs actuels par PAI Partners en août 2011. Lundi 9 juin, la Caisse des dépôts du Québec avait annoncé un investissement supplémentaire de 100 millions d’euros chez le spécialiste du génie électrique et des systèmes de communication.Lire aussi :La Bourse de Paris attire à nouveau les entreprisesIsabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cédric Pietralunga Patatras ! Alors que le tribunal de commerce de Marseille devait, mercredi 10 juin, désigner un repreneur pour la SNCM, les juges consulaires ont finalement décidé de tout reprendre à zéro et de lancer un nouvel appel à candidatures, a-t-on appris de source syndicale. Les juges consulaires ont fixé au 25 septembre la date de la prochaine audience, lors de laquelle ils examineront d’hypothétiques nouvelles offres.Cette décision est une victoire pour les syndicats. Ceux-ci dénonçaient « l’inanité » des offres déposées par les trois repreneurs encore en lice, Daniel Berrebi, un armateur franco-tunisien, Christian Garin, l’ex-président du port de Marseille, et Patrick Rocca, un entrepreneur corse, anticipant notamment une hémorragie sociale programmée : seuls 780 à 900 salariés, sur les 2 000 de la compagnie en CDI, auraient été repris selon l’offre retenue.Pour faire pression sur le tribunal, les syndicats de la compagnie, placée en redressement judiciaire le 28 novembre 2014, avaient déposé un préavis de grève reconductible à compter du 11 juin, « selon la décision que prendra le tribunal de commerce », indiquait un courrier de la CGT adressé il y a quelques jours à la direction de la SNCM.« Le tribunal a rejeté les pressions inadmissibles exercées sur lui », s’est réjoui Maurice Perrin, délégué CFE-CGC de la compagnie, à l’annonce de la décision des juges consulaires.Lire aussi :SNCM : pas sûr que l’heure de la reprise ait sonnéLa Méridionale prête à jouer le rôle de « facilitateur »Le report a été décidé alors que la Commission européenne avait demandé à ce que le choix du repreneur soit fait avant le début de la saison d'été pour que cesse la distorsion de concurrence créée par le versement de subventions qu'elle juge illégales.Bruxelles avait indiqué que le remboursement de 440 millions d'euros d'aides d'Etat versées dans le passé ne serait pas exigné si une décision rapide était prise.Lire aussi :SNCM : Bruxelles hausse le ton contre ParisLa décision du tribunal est également une victoire pour le groupe STEF, un géant européen de la logistique. Dans une note de six pages, sans en-tête et sans signature, adressée le 1er juin au tribunal, ce spécialiste du transport frigorifique avait plaidé pour un renvoi de la décision « à fin septembre », estimant qu’« un choix précipité sans la moindre adhésion du personnel ne peut que déboucher sur un conflit majeur, avec blocage total de l’approvisionnement de la Corse ».Déjà propriétaire de La Méridionale, la compagnie co-délégataire avec la SNCM du service public de desserte maritime de la Corse, STEF se disait dans ce courrier prêt à jouer le rôle de « facilitateur », afin de « monter un tour de table » pour sauver la compagnie.Sans s’engager, le groupe dirigé par Francis Lemor évoquait un projet reprenant six navires et 800 salariés, pour un prix entre 15 et 20 millions d’euros, soit peu ou prou ce qui est proposé par les autres candidats.« La SNCM devra faire face le moment venu »Principal actionnaire de la SNCM, avec 66 % du capital, aux côtés de l’Etat (25 %) et des salariés (9 %), le groupe Transdev a indiqué, dans un communiqué publié après la décision du tribunal, qu’il « prend acte de cette décision qui malheureusement repousse une nouvelle fois les échéances auxquelles la SNCM devra inévitablement faire face le moment venu ».« Transdev s’étonne de ce que de nouvelles offres de reprise aient été formulées à quelques jours du délibéré du tribunal de commerce sur le plan de cession, alors même qu’elles auraient pu l’être dans le cadre de l’appel à candidatures organisé par les administrateurs judiciaires depuis le mois de décembre dernier », poursuit le communiqué.Enfin, le groupe de transports publics, filiale à parité de Veolia et de la Caisse des dépôts, rappelle que « quelle que soit la solution in fine retenue (…), il n’apportera aucune contribution supplémentaire au financement de la SNCM et n’ira pas au-delà des engagements pris à ce jour quant à l’abandon de ses créances et au financement de la restructuration sociale ».Lire aussi :SNCM : Transdev accepte de financer le plan socialCédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard La Ferme des 1 000 vaches revient au cœur de la polémique. « Je compte faire appliquer la règle et les engagements qui ont été pris (...) donc il y aura des sanctions », a affirmé, maercredi 10 juin, le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, interrogé lors du compte-rendu du Conseil des ministres. Il a précisé qu'« un contrôle » avait établi que le cheptel de cette exploitation agricole, située à Ducrat près d’Abbeville dans la Somm, avait atteint 794 vaches au lieu des 500 autorisées.Tout a débuté, lundi 7 juin, par la publication d’un article sur le site Internet Reporterre faisant état de 700 vaches laitières dans l’étable géante. Le syndicat Confédération paysanne a embrayé, mardi, en envoyant une lettre ouverte au ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, lui demandant de faire respecter les règles comme il s’y était engagé.Or, la ferme très controversée, propriété de Michel Ramery, un homme d’affaires qui a fait fortune dans le BTP, a bien obtenu un permis de construire par arrêté préfectoral, en mars 2013, pour l’ensemble de son projet. C’est-à-dire pour une étable de 1 000 vaches, associée à un bâtiment pour abriter la relève, soit 750 génisses, plus un méthaniseur (un générateur d’électricité foncionnant au méthane) de 1,3 mégawatt.Enquête publique nécessaireMais son autorisation d’exploitation, elle, est limitée à 500 vaches. Un premier troupeau de 150 bêtes est entré dans les lieux le 15 septembre 2014. M. Ramery expliquait alors qu’il n’en démordait pas et souhaitait étendre son troupeau à 1 000 vaches. Il a déposé une demande d’agrandissement à 880 bêtes, sachant que l’enquête publique devient obligatoire à partir de 900. Sauf que le troupeau semble avoir grossi et dépassé la limite des 500 sans attendre l’autorisation en bonne et due forme.« J'avais indiqué que si on devait dépasser les 500 vaches, il faudrait qu'il y ait à nouveau une enquête publique. La demande n'ayant pas été faite, l'enquête n'ayant pas eu lieu, il y a eu là un manquement donc il sera sanctionné. J'applique toutes les règles et toute la loi », a dit M. Le Foll, rappelant qu'il n'avait « pas porté » ce projet d'élevage intensif.L’exploitation a indiqué ne pas avoir voulu transgresser quoi que ce soit : « L’occasion s’est simplement présentée de récupérer un troupeau de 300 têtes, élevées dans les mêmes conditions que les nôtres », a-t-elle fait savoir. En réaction au courrier de la Confédération paysanne, M. Le Foll a expliqué, dans un communiqué publié mardi, qu’il avait demandé la veille au préfet d’effectuer un contrôle. Il a aussi répété que toute augmentation du cheptel devait être soumise à une enquête publique préalable et que toute infraction constatée serait punie.Les services de contrôle de l’Etat donnerait le chiffre de 796 vaches. Ce rebondissement intervient alors que la Confédération paysanne, qui dénonce cette exploitation qualifiée de « ferme usine » et lutte depuis de nombreux mois contre ce projet, se mobilise pour demander la relaxe de neuf militants dont le procès doit se dérouler à Amiens le 17 juin.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Angela rencontrera-t-elle Alexis ? Alexis arrêtera-t-il de dire tout et son contraire ? Jean-Claude finira-t-il par arrêter de bouder et se réconciliera-t-il avec son « ami » Alexis ? Christine arrêtera-t-elle de manier le bâton et la carotte ? L’appel à « la raison » de François finira-t-il par avoir raison de tout ?Depuis quelques semaines, le « feuilleton » grec a tout du soap opera. Ses acteurs principaux vont de « sommets » infructueux en rendez-vous ratés, oscillent entre grandes promesses et petits mensonges, gros espoirs et énormes déceptions.Au point qu’aujourd’hui, les nerfs sont à vif. Et qu’à force de nuits blanches et de migraines, la plupart des acteurs pourraient bien se préparer « des nervous breakdown », pour paraphraser l’une des répliques culte du film Les Tontons flingueurs.Pourtant, il y a huit jours, l’accord « réformes contre argent frais » entre la Grèce et ses créanciers – Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international (FMI) – semblait à portée de main. Une impulsion politique notoire avait été donnée à Berlin, le 1er juin, par la chancelière allemande Angela Merkel et le président français, François Hollande.Mais, aujourd’hui, un accord paraît à nouveau hors de portée immédiate, tant le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a soufflé le chaud et le froid.Mercredi 10 juin, M. Tsipras pourrait s’entretenir avec Mme Merkel à Bruxelles, en marge du sommet Union européenne-Communauté des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes (Celac). « Pourrait » … car ce rendez-vous n’était pas confirmé mercredi matin. Pas plus que ne l’était une éventuelle rencontre avec Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne.Néanmoins, tous les protagonistes du « drame » grec (dont Mme Merkel, M. Hollande, M. Tsipras et M. Juncker) sont à Bruxelles jusqu’à jeudi, dans le cadre de ce sommet UE-Celac. Et il paraît peu vraisemblable qu’ils n’abordent pas le sujet.Alexis Tsipras Le premier ministre grec « affole » ses interlocuteurs depuis quelques jours. Un certain nombre d’entre eux dénoncent ses volte-face. Ils lui reprochent de prendre certains engagements et de les démentir sitôt sorti des rendez-vous.Ainsi, le 3 juin, M. Tsipras avait rencontré M. Juncker à Bruxelles. Il avait alors promis de vite réagir à la proposition d’accord des créanciers. Mais, le 5 juin à Athènes, il tirait à boulets rouges sur ces propositions, qu’il qualifiait d’« absurdes » devant le Parlement grec.De sources convergentes côté créanciers, on assure aussi que les Grecs avaient accepté l’objectif d’un budget de l’Etat affichant un « surplus primaire » (avant paiement des dettes) de 1 % du produit intérieur brut en 2015. Mais, dans un document rendu public mardi 9 juin, Athènes ne s’engage que sur un excédent de 0,75 % en 2015.Le 3 juin encore, le gouvernement grec avait assuré qu’il acquitterait une première tranche de remboursement au FMI le 5 juin. « Ses mots étaient : ne vous inquiétez pas », a raconté Christine Largarde, la directrice générale du FMI. Mais, au dernier moment, le 4 juin, M. Tsipras a demandé un paiement groupé à la fin du mois.Lire aussi :La stratégie du « stop and go » d’Athènes irrite ses créanciersLa crainte de certains à Bruxelles est que M. Tsipras, qui a toujours dit qu’il voulait un accord politique sur le futur de son pays, « mise » tout sur le Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, à Bruxelles, les 25 et 26 juin, pour débloquer la situation.Jean-Claude Juncker Le président de la Commission est très remonté contre M. Tsipras, qu’il gratifiait pourtant, il y a peu encore, d’un « mon ami ». Mardi, il a indiqué qu’un nouveau rendez-vous avec le premier ministre grec serait une perte de temps.Pourtant, M. Juncker a été l’un des plus conciliants, ces dernières semaines, avec M. Tsipras, cherchant des voies de compromis. C’est d’ailleurs ce qu’il a rappelé, mardi, selon une source européenne : « La Commission s’est jusqu’à présent toujours montrée souple, et a agi avec respect à l’égard d’Athènes », a indiqué M. Juncker lors d’une réunion du collège des commissaires, avant d’ajouter : « Tsipras est en train de perdre un de ses derniers amis. »C’est le rendez-vous du 3 juin et l’intervention de M. Tsipras devant le Parlement grec, le 5 juin, qui ne sont pas « passés » : M. Juncker a accusé M. Tsipras d’avoir menti à ces deux occasions.Lire aussi :Grèce : M. Tsipras a perdu le soutien dont il bénéficiait à BruxellesAngela Merkel et François Hollande La chancelière allemande et le président français ont été contraints de s’impliquer directement dans le dossier grec ces dernières semaines. Alors qu’ils avaient souhaité que l’essentiel du travail permettant de dégager les termes d’un accord entre les créanciers et la Grèce soit mené au niveau « technique », ils ont dû prendre les choses en main politiquement.Ils ont ainsi convoqué en urgence une réunion le 1er juin à Berlin avec les principaux protagonistes de la crise grecque, parce que les discussions entre experts techniques n’avaient pas permis de surmonter les différends.Lire aussi :Les créanciers de la Grèce lui soumettent un projet d’accord« Quand on veut, on peut  » aboutir, mais  « chaque jour compte », a prévenu Mme merkel mercredi. « On n’a plus beaucoup de temps et donc, il faut travailler dur », avait-elle déjà insisté, dimanche 8 juin, lors de la conférence de presse finale du sommet du G7 qui se tenait en Bavière.« Je pense que maintenant il faut en appeler » à la raison, avait quant à lui plaidé, lors de ce même sommet, M. Hollande, assurant que « la raison conduit à aller à un bon rythme vers la conclusion d’un accord. » « Travaillons, allons vite et concluons », a-t-il lancé mercredi à Bruxelles.Les deux dirigeants sont sur la même ligne depuis le début du printemps. Ils veulent préserver la zone euro d’un accident grec (un défaut de paiement) aux conséquences incalculables. Tout comme M. Juncker, ils estiment qu’un Grexit créerait un précédent catastrophique, portant un coup terrible à l’intégrité de la zone euro, ainsi qu’au caractère irréversible de l’appartenance à cette zone. Sans oublier les conséquences géopolitiques redoutables d’une « mise au ban » de la Grèce.Christine Lagarde Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, est plus en retrait que les autres acteurs dans la gestion du dossier grec – certains le regrettent d’ailleurs à la Commission européenne. C’est surtout Poul Thomsen, un Danois de 60 ans, patron du « pôle » Europe du Fonds, qui est à la manœuvre.Néanmoins, Mme Lagarde était l’une des participantes du sommet politique du 1er juin, avec Mme Merkel et MM. Hollande et Juncker, destiné à donner un coup de pouce politique aux discussions.Elle incarne la rigidité qui est souvent reprochée, dans ce dossier, au FMI – ce dont l’institution se défend. Fin mai, dans un entretien au Frankfurter Allgemeine Zeitung, Mme Lagarde avait aussi provoqué de fortes réactions en déclarant que « la sortie de la Grèce » de la zone euro « est une possibilité », et qu’un « Grexit » ne signifierait pas « la fin de l’euro ».Mais si le FMI entretient des relations compliquées et dures avec le gouvernement Tsipras, il se trouve en phase avec ce dernier quand il plaide pour que l’accord entre Athènes et ses créanciers comporte un engagement à ouvrir une renégociation de la dette publique grecque.Lire aussi :Les dissensions demeurent entre les créanciers de la GrèceL’horloge Le « temps qui passe » est aussi « acteur » majeur du dossier grec. Car Athènes, dont les caisses sont quasi vides, a besoin de toucher d’ici au 30 juin tout ou partie des 7,2 milliards d’euros de prêts qui figurent dans le second plan d’aide dont le pays bénéficie.Au 30 juin, la Grèce doit en effet rembourser une grosse échéance au FMI (1,6 milliard d’euros) que le pays, de l’avis de nombreuses sources, ne sera pas capable d’honorer. Et le 30 juin marque aussi la fin du deuxième plan d’aide à Athènes : au-delà de cette date l’aide restante n’est théoriquement plus disponible.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Larousserie Le rapport d’une Commission d’enquête sénatoriale sur « La réalité du détournement du crédit d’impôt recherche (CIR) » a été rejeté par les 21 membres de la commission, mardi 9 juin. Le CIR est un dispositif fiscal de soutien à la recherche et développement (R&D) des entreprises. S’il existe depuis 1983, il a considérablement évolué, notamment depuis 2008, pour représenter quelque 5,5 milliards d’euros annuels bénéficiant à plus de 15 000 entreprises de toutes tailles.Dans un communiqué, la rapporteure du groupe communiste, républicain, citoyen (CRC), Brigitte Gonthier-Maurin, parle d’« omerta » à la suite de ce rejet. Elle rappelle que le CIR est de plus en plus perçu « comme un simple outil d’optimisation fiscale et de réduction de l’impôt sur les sociétés pour les grands groupes du CAC 40 qui, en volume, en sont les premiers bénéficiaires ». Et elle regrette que « la majorité des membres de la commission d’enquête, dont des sénateurs des groupes LR, UDI et PS, prennent la responsabilité de tourner le dos à des propositions qui auraient au moins permis de garantir l’efficience du CIR ».Un outil attractif pour le paysL’épisode vient rappeler que le CIR cristallise depuis quelques années les mécontentements d’une partie des acteurs du système de recherche et d’enseignement supérieur, pour qui cette baisse des rentrées fiscales se fait au détriment des moyens de recherche publique, sans être plus efficace pour son pendant privé. A l’inverse, les gouvernements de droite comme de gauche, considère l’outil comme attractif pour le pays. La France est d’ailleurs presque championne du monde en la matière : cette niche fiscale représente quelque 0,25 % du PIB. Cependant, l’Allemagne ou la Suisse, dont l’effort global de R&D rapporté au PIB est supérieur, n’ont quasiment pas d’aides indirectes sous cette forme (préférant les dispositifs d’aides directes). Ce rapport sénatorial, visiblement critique, n’est pourtant pas le premier du genre. En juillet 2013 par exemple, la Cour des comptes avait noté quelques carences du dispositif.Plusieurs travaux d’économistes, dont certains avaient été auditionnés par la commission d’enquête, ont évalué l’effet de cet instrument sur les dépenses de R&D des entreprises. L’effet levier, c’est-à-dire la quantité d’euros investis par les entreprises lorsqu’elles reçoivent 1 euro de l’Etat, ne fait pas consensus mais il est proche de 1. « Certes, l’effet levier n’est pas gigantesque, entre 0,8 et 1,1, mais même inférieur à 1, l’effet est intéressant car l’entreprise a quand même consenti un investissement en R&D dont on connaît l’effet global positif pour une société », rappelle Stéphane Lhuillery, professeur à ICN Business School, auteur d’une de ces études d’évaluation.Le ministère de la recherche a souvent souligné l’effet « anti-crise » de cet instrument : en son absence, le désinvestissement en R&D aurait été important.A l’inverse, l’association Sciences en marche, qui, le 17 octobre 2014, avait organisé une manifestation de protestation contre la baisse des moyens humains et financiers dans les laboratoires de recherche publics, a pointé des conséquences faibles du CIR sur l’emploi et des différences d’effets entre les entreprises de moins de 500 salariés et les autres. Le secteur pharmaceutique était également critiqué en raison de la baisse de l’emploi et des investissements, malgré le CIR.« J’ai accueilli ce rejet avec une certaine consternation. C’est assez incompréhensible et témoigne d’une certaine nervosité sur ces questions, estime Patrick Lemaire, coprésident de l’association, qui avait également été auditionné par la commission. Il y a un consensus fort au sein des partis majeurs pour défendre coûte que coûte une décision politique, quelles que soient les preuves qui s’accumulent contre elle, et sans même chercher à utiliser ces preuves pour améliorer le dispositif. »« Le rapport ne proposait pas une rupture franche avec le CIR. Il identifiait des questionnements sur l’éligibilité des dépenses, la faiblesse des contrôles, la rémunération des cabinets de conseil… Il faut affronter ces interrogations pour améliorer le dispositif », estime Brigitte Gonthier-Maurin. « Ce rejet risque de créer en fait de l’instabilité pour le CIR. »Lire aussi :Les universités toujours en attente de leur budgetDavid LarousserieJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Audrey Tonnelier « Mais qu’est-ce qu’ils sont encore allés chercher… » Au téléphone, Béatrice Veyrac soupire ostensiblement. La gérante de Soud Hydro, un sous-traitant aveyronnais d’Airbus, spécialisé dans la mécanique lourde et l’hydraulique, n’est pas précisément emballée à l’idée d’un nouveau train de mesures pour stimuler les embauches dans les TPE (très petites entreprises) et les PME, annoncé, mardi 9 juin, par le premier ministre, Manuel Valls. « Les petits patrons n’ont pas besoin de nouvelles lois, le plus souvent inadaptées aux TPE-PME, mais de plus de flexibilité. Que nos ministres viennent plutôt passer une journée avec nous, sur le terrain ! », assène cette chef d’entreprise de dix salariés.Lire aussi :Plan Valls pour les petites entreprises : un « coup de com’» pour la droite, du « Sarkozy » pour la gaucheSur les dix-huit mesures annoncées – instauration d’un barème pour les indemnités des prud’hommes, aide de 4 000 euros aux TPE pour l’embauche d’un premier salarié, regroupement des obligations de formation à onze salariés au lieu de neuf ou dix… –, certaines trouvent toutefois grâce à ses yeux. Comme la possibilité de renouveler un contrat à durée déterminée (CDD) deux fois plutôt qu’une. « C’est une souplesse importante quand on manque de visibilité à long terme sur son carnet de commandes. » En revanche, le barème prud’homal, qui fixe jusqu’à vingt mois de salaire maximum par année d’ancienneté les indemnités dues à un salarié, ne lui semble pas central. « Quand j’embauche quelqu’un, je ne pense pas au fait que ça puisse se finir aux prud’hommes ! »Lire aussi :Le gouvernement appuie le recours au CDD, qui a déjà le vent en poupeComme Mme Veyrac, les petits patrons se veulent circonspects, mais saluent tout de même le pragmatisme du « Small Business Act » de M. Valls – en référence au plan lancé aux Etats-Unis dans les années 1950 pour faciliter les affaires des petites entreprises. Destinées aux 140 000 PME et aux 2,1 millions de TPE françaises, ces annonces ont été bien reçues par les principales organisations patronales, qui y voient la reconnaissance d’une partie de leurs revendications. C’était d’ailleurs l’objectif du gouvernement que de « muscler » les lois Macron et Rebsamen au profit des TPE-PME, qui concentrent la moitié des emplois salariés en France – quitte à se mettre à dos les syndicats et l’aile gauche de la majorité.« Ce n’est pas le choc attendu »Le Medef a ainsi salué « de bonnes initiatives ». « L’aide de 4 000 euros va dans le bon sens, même si les chefs d’entreprise préfèrent généralement une baisse structurelle des charges », indique Thibault Lanxade, vice-président du Medef chargé des TPE-PME. « Cependant, ce n’est pas le choc attendu en termes de compétitivité des entreprises », nuance M. Lanxade, qui met en garde contre toute remise en question des baisses de charges prévues par le pacte de responsabilité – une piste actuellement à l’étude au sein du gouvernement.De son côté, l’organisation patronale CGPME a salué « de réelles avancées ». « Il y a des mesures vraiment positives, comme celles sur les prud’hommes, qui mettent fin à l’insécurité juridique du chef d’entreprise, ou la possibilité de renouveler deux fois les CDD. Aujourd’hui, 86 % des embauches se font de cette manière », souligne Jean-Eudes du Mesnil, le secrétaire général de la CGPME. Quant aux 4 000 euros pour toute première embauche, « il s’agit d’un réservoir d’emplois important : plus d’un million de personnes [avocats, prestataires informatiques…] sont aujourd’hui indépendants, sans aucun salarié », explique M. du Mesnil. La CGPME regrette toutefois des « demi-mesures », comme la persistance des seuils sociaux, notamment à cinquante salariés. Une disposition que la loi Rebsamen sur le dialogue social ne devrait pas non plus remettre en question.Lire aussi :Des mesures d’urgence pour calmer les petits patronsSur le terrain, les petits patrons auraient souhaité que l’arsenal à leur disposition aille plus loin. « Au-delà de la peur du tribunal qu’ont souvent les patrons de PME, c’est plutôt la question de la formation des chefs d’entreprise qu’il faudrait se poser. Je connais des patrons qui se sont fait avoir aux prud’hommes pour des raisons de procédure, simplement parce qu’ils n’étaient pas assez informés en la matière », souligne Abdenour Ain Seba, patron d’IT Partner, une PME informatique lyonnaise de trente-sept salariés. Mme Veyrac se dit, elle, favorable à davantage de souplesse en ce qui concerne les normes imposées aux TPE : « Il faudrait tenir compte des efforts des entreprises en matière de sécurité ou de RSE [responsabilité sociétale des entreprises] dans l’attribution des marchés publics, et les traduire en allégements de charges. Aujourd’hui, l’Etat ou les collectivités locales ne regardent que le prix le plus bas ! », déplore-t-elle.SureffectifsPatron d’une agence de communication de quinze salariés à Toulouse, Daniel Luciani salue les engagements pris mardi par le gouvernement concernant le respect des délais de paiement et de financement à court terme, par le biais de Bpifrance. « Tout ce qui peut faciliter les relations entre grands groupes et PME va dans le bon sens. Mais on voit encore trop de multinationales qui choisissent des sous-traitants sur un critère de chiffre d’affaires minimal, puis relèvent soudainement leur seuil, pour en écarter certaines », déplore-t-il.« Ce ne sont pas 4 000 euros qui vont motiver ma décision, c’est mon carnet de commandes ! », souligne Abdenour Ain Seba, patron d’IT Partner,L’aide de 4 000 euros ? Elle ne change pas grand-chose, selon M. Ain Seba : « Si j’embauche un collaborateur en CDI, c’est pour une durée moyenne de cinq ans. Ce ne sont pas 4 000 euros qui vont motiver ma décision, c’est mon carnet de commandes ! », précise celui qui est aussi vice-président du conseil économique, social et environnemental de Rhône-Alpes.Lire aussi :Encore un effort pour financer nos petites et moyennes entreprises, M. le ministre…C’est bien là que le bât blesse. « Les principaux freins à l’embauche aujourd’hui, ce sont la faiblesse du carnet de commandes et les sureffectifs hérités de la crise [150 000 postes environ]. Les entreprises nous le disent clairement : elles pourraient aujourd’hui produire plus sans embaucher », confirme Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques. Dès lors, les mesures annoncées mardi ne peuvent qu’avoir un impact limité sur l’emploi, selon lui.« Ce qui m’inciterait à embaucher davantage ? C’est simple : des allégements de charges, qui sont en augmentation exponentielle, et un carnet de commandes rempli », conclut Mme Veyrac.Lire aussi :Les PME françaises renouent progressivement avec l’investissementAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Ce n’est pas parce que les choses ont l’air facile qu’elles le sont. La société de services informatiques Capgemini enchaîne depuis le début de l’année les bonnes nouvelles comme des perles sur un collier. Dernière en date, son augmentation de capital bouclée en un tour de main.Lundi 8 juin, le conseil d’administration du groupe dirigé par Paul Hermelin autorisait le lancement d’une augmentation de capital pour financer l’acquisition de l’américain Igate annoncée le 27 avril. Sans lambiner, Capgemini lance mardi à 17 h 48, après la clôture de la Bourse, cette émission de titres dans le cadre d’un placement privé. A 22 h 13, l’opération est bouclée dans les meilleures conditions. Avec une très faible décote de 2,4 % par rapport au cours moyen de la journée, la société a émis pour 506 millions d’euros d’actions nouvelles.Cet argent frais est destiné à financer une partie du rachat d’Igate pour 4 milliards de dollars (3,6 milliards d’euros). Le reste sera payé en puisant dans sa trésorerie d’1,2 milliard d’euros et en recourant à de l’endettement.Lire aussi :Capgemini rachète Igate pour 3,6 milliards d’eurosCette acquisition est la plus grosse que le groupe français ait décidé depuis le rachat de la branche conseil d’Ernst & Young en 2000. L’opération, payée en pleine bulle Internet 11,5 milliards d’euros, s’avéra un cuisant échec. Au problème financier se sont ajoutées de graves difficultés d’intégration.100 000 salariés en Inde en 2016Le champion français mettra des années à digérer ce rêve américain devenu cauchemar. C’est à ce moment (en 2002) que Paul Hermelin prend la succession opérationnelle du fondateur, Serge Kampf, en tant que directeur général.Le métier n’a rien de glamour. Et la concurrence y est féroce avec, d’un côté, les géants américains que sont IBM et Accenture et, de l’autre, les étoiles montantes d’Inde, les Infosys et Tata Consultancy Services, qui embauchent des centaines de milliers de jeunes ingénieurs bon marché dans leurs usines à écrire des lignes de code informatique.C’est peu dire que Capgemini en a bavé pour remonter la pente. Pour être compétitif sur le marché de l’infogérance (la gestion pour le compte d’un client de son système informatique) auquel les grandes banques et groupes industriels recourent massivement, le français a lui aussi pris pied en Inde. Il y emploie plus de 60 000 salariés, auxquels s’ajouteront les 25 000 qu’Igate y compte. Le seuil des 100 000 salariés en Inde est pour l’an prochain…Parallèlement à l’acquisition d’Igate (deux fois plus rentable que Capgemini), M. Hermelin a remis le groupe sur des rails solides, misant sur l’accélération de la croissance de l’entreprise (1 % à 2 % en 2012-2013, 5 % prévus en 2015, et 5 à 7 % d’ici trois ans) afin d’améliorer les marges. Et plutôt que de gonfler exagérément le dividende, M. Hermelin continue d’investir dans le développement. Les bonnes nouvelles de demain se préparent aujourd’hui.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Jusqu’à présent discrètes, les tensions entre Areva et EDF sur la restructuration de la filière nucléaire sont apparues au grand jour, mercredi 10 juin, lors de l’audition du président du groupe nucléaire, Philippe Varin, devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. « Je vois trois conditions au succès [de la reprise par EDF de la majorité d’Areva NP] : une négociation équitable avec EDF sur la valorisation d’Areva NP [activité de conception-construction des réacteurs] ; une négociation équitable sur les contrats concernant les activités de retraitement et de conversion ; des solutions à trouver sur le partage du risque du chantier finlandais, épée de Damoclès qui pèse depuis 2003 sur le groupe et qui compromet tout scénario d’avenir », a déclaré Philippe Varin.Lire aussi :Négociation difficile entre EDF et ArevaL’Elysée avait annoncé, le 3 juin, qu’Areva NP passerait sous le contrôle du groupe d’électricité. EDF avait déposé, le 22 mai, une offre « indicative » de rachat de cette activité qui pèse près de 40 % (3,1 milliards d’euros) du chiffre d’affaires d’Areva. Cette offre était, selon plusieurs sources, d’un peu plus de 2 milliards d’euros alors que la valorisation d’Areva NP est inscrite pour 2,7 milliards dans les comptes du groupe.Ce n’est pas tout. Philippe Varin a également évoqué le chantier de l’EPR finlandais d’Olkiluoto, qui a multiplié retards et surcoûts depuis son lancement en 2005 : son coût est désormais évalué à plus de 8 milliards d’euros, pour une centrale vendue 3 milliards clés en main en 2003. Il a réclamé un « partage équitable du risque » avec EDF.Lire aussi :EDF va épauler Areva en FinlandeDes « risques opérationnels et financiers »Le son de cloche est un peu différent chez l’électricien. Son PDG, Jean-Bernard Lévy, a prévenu qu’il refusait d’exposer son groupe « aux risques liés au passé d’Areva, notamment en Finlande », et il se bat pour éviter que la facture ne soit trop lourde. M. Lévy rappelle que c’est « à la demande du gouvernement » qu’il a fait une offre de rachat d’Areva NP – un scénario qui n’était pas dans sa stratégie au moment où il a pris les commandes d’EDF, fin novembre 2014.Cette opération risque, en effet, d’avoir un impact négatif sur la situation financière d’EDF, qui a décaissé 4 milliards d’euros de plus qu’il n’a encaissé en 2014, selon M. Lévy, et qui traîne une lourde dette (34,2 milliards). « Elle pourrait augmenter le profil de risque et peser sur ses ratios de crédit », vient d’avertir Moody’s.Si l’agence de notation ne conteste pas « la logique stratégique et industrielle derrière le projet de recomposition de l’industrie nucléaire française », elle en souligne les « risques opérationnels et financiers ». En avril, elle avait justifié la baisse de la note d’EDF de « Aa3 » à « A1 » (assortie d’une perspective négative) par son exposition croissante aux prix de marché liée à la fin des tarifs réglementés pour les industriels en 2015.Avoir « une existence pérenne »Lors de son audition, Philippe Varin a également jugé que le niveau de coopération entre Areva et EDF devait changer radicalement pour aboutir à un accord entre les deux groupes d’ici un mois, comme le gouvernement l’a demandé aux dirigeants des deux entreprises.Au lendemain de la décision de l’Etat de céder Areva NP à EDF, Philippe Knoche, directeur général d’Areva, avait réuni ses cadres pour leur dire, selon Le Figaro, qu’il se plierait évidemment à l’arbitrage du président de la République. Mais il avait souligné l’importance des accords commerciaux avec EDF (dans le recyclage et la conversion d’uranium) et d’une bonne valorisation d’Areva NP.EDF, qui a diversifié ses fournisseurs ses dernières années (équipement, combustible…), notamment au profit du russe Rosatom, doit renforcer sa place de premier client d’Areva.Les dirigeants d’Areva n’ont jamais caché que, au terme de cette opération industrielle, le « nouvel Areva » – recentré sur l’extraction, la conversion et l’enrichissement de l’uranium, ainsi que sur le traitement-recyclage des combustibles brûlés dans les centrales – devait avoir « une existence pérenne ».Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.06.2015 à 11h09 • Mis à jour le10.06.2015 à 11h13 | Jérôme Porier Lentement mais sûrement, le dégel du marché immobilier se confirme. ORPI, premier réseau d’agences immobilières en France, a fait état, mardi 9 juin, d’une reprise des transactions. « Nous observons une progression de 4,5 % des promesses de vente sur les cinq premiers mois de l’année, après une hausse des ventes de 7 % en 2014 », a déclaré Bernard Cadeau, président du réseau ORPI.Lire aussi :Immobilier : le retour timide des acheteursAutre signe de reprise, le délai pour vendre un appartement, qui dépassait cent jours en 2014, est repassé sous le seuil des quatre-vingt jours. « Ce qui montre que les vendeurs deviennent plus raisonnables lorsqu’ils fixent les prix de mise en vente », analyse M. Cadeau. En revanche, la tendance des prix reste légèrement baissière. Entre avril 2014 et avril 2015, le prix moyen des appartements vendus par ORPI s’est tassé de 0,4 % et celui des maisons de 0,5 %.Le président d’ORPI insiste sur le rôle crucial que joue le bas niveau des taux d’intérêt dans cette reprise. Il estime que la légère remontée observée depuis mai ne constitue pas un signal inquiétant. « Tant que celle-ci reste mesurée, elle n’affectera pas le marché », dit-il, rappelant au passage « qu’une hausse de 100 points de base (1 %) des taux d’intérêt fait perdre aux acheteurs 10 % de pouvoir d’achat. »Lire aussi :Crédit immobilier : la baisse des taux s’achèveJérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Contrairement à ce qui existe en matière de congés payés, aucune disposition légale ou réglementaire ne traite du sort des jours de RTT non pris avant la fin de la période de référence, y compris en cas de rupture du contrat de travail.Il n’est pas rare que pour la gestion des jours de RTT soient reprises les pratiques de gestion des congés payés. Ce qui n’est juridiquement pas pertinent et entretient la tendance naturelle des salariés à confondre les régimes.La Cour de cassation prend pour la première fois position sur cette question, en recentrant le débat sur l’accord collectif (Cass. soc. 18 mars 2015, n°13-16.369).L’espèce concernait un salarié licencié avec dispense de préavis réclamant l’indemnisation d’une dizaine de jours de RTT, y compris ceux auxquels il aurait pu prétendre s’il avait exécuté son préavis. Il fondait sa demande sur les principes applicables en matière de congés payés, puisque comme chacun sait, sauf faute lourde, le Code du travail accorde un droit à indemnité compensatrice lorsque le contrat a été rompu avant que le salarié ait pu bénéficier de son congé annuel (art. L.3141-26 C. trav.). L’argument est retenu par la Cour d’appel de Paris. Il est censuré par la Cour de cassation.La Cour de cassation énonce pour principe qu’« à défaut d’un accord collectif prévoyant une indemnisation, l’absence de prise des jours de repos au titre de la réduction du temps de travail n’ouvre droit à une indemnité que si cette situation est imputable à l’employeur ».Elle adopte ainsi une solution autonome par rapport à celle applicable aux congés payés. Faut-il rappeler que les jours de RTT sont acquis dans le cadre d’un dispositif de réduction du temps de travail : ils ne constituent pas des congés payés (Cass. soc. 24 octobre 2008, n°07-42.799).En fonction de la convention collectiveConcrètement, en présence d’un solde positif de jours de RTT lors du départ, l’employeur est invité à se reporter aux dispositions conventionnelles. Soit l’accord collectif prévoit l’indemnisation des jours de RTT non pris, ses dispositions doivent alors être respectées.Soit l’accord collectif ne prévoit rien et le salarié aurait pu prendre ses jours de RTT, aucune indemnisation ne serait due au salarié à ce titre au moment de son départ. Soit l’accord collectif ne prévoit rien mais la non prise des jours de RTT est « imputable à l’employeur », ces derniers devraient alors être indemnisés.Cela sous-entendrait que le salarié démontre qu’il a été empêché de prendre ces jours de RTT. La preuve sera plus ou moins aisée à opérer en fonction des modalités d’organisation et de gestion de la réduction du temps de travail.Dans le cas d’une dispense de préavis, et en application du principe selon lequel cette dispense ne doit pas priver le salarié des rémunérations et avantages auxquels il aurait pu prétendre s’il avait travaillé pendant cette période, les jours de RTT non pris sont a priori indemnisés (Cass. soc. 17 avril 2013, n°11-29.010)Mais la Cour de cassation ne tranche pas dans le détail et renvoie à la Cour d’appel pour se prononcer sur l’imputabilité de l’absence de prise des jours. Affaire à suivre…Charlotte Michaud Avocat associé, Flichy Grangé Avocats (www.flichygrange.com)Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Collectif Le premier ministre a rappelé début juin que les PME représentent le premier gisement d’emplois en France. Il a convoqué une conférence sociale le 9 juin, dont les mesures doivent être intégrées à la loi qui portera votre nom. Celle-ci a déjà été votée par l’Assemblée et le Sénat, et viendra en seconde lecture à l’Assemblée mardi 16 juin.Lire aussi :Le plan Valls pour les PME laisse les petits patrons sur leur faimAu-delà des nouvelles idées sociales, il est important que certaines dispositions ne soient pas occultées par le débat politique et la complexité juridique. Nous sommes tous des dirigeants de PME-ETI, de différentes régions de France, et nous connaissons ou avons tous connu des difficultés de financement de nos sociétés.Seule la possibilité de financer aisément notre croissance peut nous permettre de créer les emplois attendus. Conscients de cette nécessité, le président de la République et Pierre Moscovici ont lancé, en 2014, le PEA-PME. Ses résultats sont clairement insuffisants.Un nouveau souffleAprès un lancement un peu faible mais prometteur, le PEA-PME a besoin d’un nouveau souffle. Il est nécessaire d’inciter les 80 000 Français qui ont ouvert un compte à y verser plus d’argent que les quelque 3 000 euros qu’ils ont investis pour l’instant. À moyen terme, on ne vaincra la réticence, la crainte même, que les entreprises de croissance inspirent souvent, et à tort, que si on permet aux épargnants d’obtenir un rendement régulier supérieur aux autres instruments, comme par exemple les livrets réglementés.Il suffirait pour cela d’ouvrir, sous conditions, le compartiment réservé aux actions à des titres générant un rendement, comme les obligations convertibles ou remboursables en actions. Nous demandons d’inclure cette mesure, qui ne coûte rien à l’Etat, dans la prochaine de loi de finances.L’article 34 du projet de loi sur la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, tel qu’il a été voté par le Sénat, prévoit cependant déjà une mesure de relance immédiate du PEA-PME. Actuellement, plus de 8 milliards d’euros détenus par des particuliers dorment – littéralement – dans des produits monétaires à taux zéro, qui ne rapportent plus rien ni aux épargnants ni à l’économie française.Pour reprendre les termes du premier ministre, il s’agit d’une épargne « stérile », infructueuse, morte. Les particuliers qui la détiennent sont dissuadés de l’investir par les taxes qui les attendent à la sortie. Il s’agit là d’un effet pervers imprévu de la réforme de l’imposition sur les plus-values.Mobiliser l’épargneChacun se souvient des protestations médiatiques des « pigeons », mais cet effet-ci, moins visible, se révèle bien plus néfaste pour le financement des entreprises et, donc, pour l’emploi. Nous demandons que les épargnants puissent, en franchise d’impôt, placer les sommes gelées dans leurs sicav monétaires dans le compartiment espèces de leur PEA-PME. Ce jeu d’écritures ne coûtera rien à l’Etat - au contraire, mobiliser l’épargne produira des recettes sociales immédiates et de la croissance à terme.Nous n’envisageons pas que le ministre de l’économie puisse y être hostile. La mesure de redynamisation initiée par le sénateur Adnot, président d’honneur de PME Finance, faite sienne par la Commission spéciale et retenue dans l’article 34 du projet de loi aurait précisément cet effet. Pourtant, le gouvernement s’y est opposé, pour des raisons comptables que nous ne pouvons ni comprendre ni partager.Les signatairesJean Rognetta, président de PME Finance, Pierre-Olivier Goineau, président de France Biotech, Didier Brédy, directeur général d’Ekinops et administrateur de PME Finance, Judith Greciet, directrice générale d’Onxeo, membre du Comité de place 2020 auprès de Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes Publics, Thierry Lepercq, président directeur général de SolaireDirect et administrateur de PME Finance, Edmond Abergel, directeur général, MGI Digital Graphic Tehnology, Fredrik Brag, président directeur général de Median Technologies, Jean-Paul Fèvre, président directeur général de Plant Advanced Technologies, Bernard Gilly, président du conseil d'administration de Gensight, Thierry Gadou, directeur général de Store Electronic Systems, Sylvain Gauthier, président directeur général d’Easyvista, Frédérick Goutard, président du directoire de Riber, Frédéric Granotier, président directeur général de Lucibel, Franck Grimaud, directeur général de Valneva, Thomas Kuhn, directeur général de Poxel, Luc Hautemanière, cofondateur et directeur financier d’Innoveox, Philippe Houdouin, président directeur général de Keyyo, Khalid Ishaque, directeur général de Pixium Vision, Gonzague Issenmann, directeur général de Stentys, Pierre Jérôme, président directeur général de Spineguard, Laurent de La Clergerie, président du directoire de LDLC, Pascal Langlois, directeur général de Tronics, Sacha Loiseau, directeur général, Mauna Kea Technologies, Marie Meynadier, directrice générale d’EOS Imaging, Jean Mizrahi, président d’Ymagis, Sylvain Morel, président d’Adthink Media, Julien Parrou, président directeur général de ConcoursMania, Toussaint Roze, président directeur général de NotreFamille.com, Laurent Rousseau, président directeur général d’Oceasoft, Jean-Marie Santander, président directeur général de Global EcoPower, Dan Serfaty, président directeur général de Viadeo, Jacques Souquet, président directeur général de Supersonic Imagine, Denys Sournac, président directeur général de Medicrea, Rémy de Tonnac, président directeur général d’Inside Secure, Cyril Zimmermann, président directeur général de Hi-Media.L’Etat ne perçoit aujourd’hui rien du tout puisque les épargnants jouent l’attentisme en gardant dormante leur épargne investie en monétaire : où serait donc le manque à gagner pour l’Etat qu’on a reproché aux sénateurs ? Le PEA-PME, créé sous la majorité socialiste grâce à l’impulsion du président de la République, peut encore se révéler un excellent outil pour drainer l’épargne et la diriger vers le financement de nos entreprises.Monsieur le ministre, n’en faites pas un échec. Mieux. Vous avez déclaré vouloir créer, en France, les champions européens de demain. Nous sommes prêts à relever le défi. Aidez-nous en libérant les ressources disponibles : que le gouvernement appuie l’article 34 tel qu’il a été voté !Collectif Anne Eveno Faire que le visage de la Silicon Valley ressemble un peu plus à celui de l’Amérique. Tel est, en substance, la mission dont s’est chargé Brian Krzanich. En janvier, le PDG d’Intel avait annoncé le lancement d’un plan de 300 millions de dollars sur cinq ans pour promouvoir la place des femmes et des minorités au sein du groupe. Mercredi 10 juin, M. Krzanich a présenté une nouvelle initiative : le lancement d’un fonds d’investissement de 125 millions de dollars visant à épauler les start-up dirigées par des femmes et des personnes issues des minorités.Cet effort de 125 millions de dollars est compris en partie dans l’enveloppe de 300 millions annoncée précédemment, a indiqué le groupe sans donner plus de détails.Les premières entreprises à recevoir le soutien de ce nouveau fonds sont Venafi, une entreprise spécialisée dans la cybersécurité ; CareCloud, spécialiste de logiciels pour la santé ; Brit + Co, qui fournit des cours et une plateforme de marché pour les adeptes des « produits faits soi-même » ; et Mark One, qui fabrique un gobelet intelligent (le Vessyl) qui analyse la valeur nutritionnelle des boissons.Pour pouvoir bénéficier de l’appui du fonds créé par Intel, les entreprises doivent avoir une femme ou une personne issue des minorités comme fondateur ou PDG, ou au moins trois hauts dirigeants femmes ou issus des minorités.Des initiatives similaires« Il ne s’agit pas d’un programme social. Les entreprises choisies vont subir le même examen que celles qui sont soutenues par Intel Capital », a tenu à souligner Lisa Lambert, vice-présidente de la branche investissement d’Intel Capital.Les organisations non gouvernementales (ONG), engagées dans la promotion de la diversité dans la Silicon Valley, ont salué la création de ce fonds d’investissement. « Le défi pour les start-up minoritaires ce n’est pas de prouver leur capacité mais d’avoir accès au capital », a déclaré Butch Wing, un porte-parole de l’organisation Rainbow PUSH du révérend Jesse Jackson, qui a fait pression sur les entreprises de la Silicon Valley pour améliorer la diversité.Lire aussi :Black is tech : ces bénévoles qui veulent changer la couleur de la Silicon ValleyD’autres entreprises qu’Intel ont pris des initiatives similaires. C’est le cas par exemple d’AOL ou de Comcast.Par ailleurs, en ce qui concerne ses propres pratiques sur la parité et la place des minorités au sein d’Intel, la direction du fabricant de puces s’est fixé comme objectif de faire progresser de 14 % la représentation de la gent féminine et des personnes de couleur d’ici à 2020.A l’heure actuelle, Intel compte dans ses effectifs 24 % de femmes et 12 % d’Afro-américains et d’Hispaniques, alors que les salariés américains sont pour 47 % des femmes et pour 26 % des Afro-américains et des Hispaniques.Lire aussi :La culture macho de la Silicon Valley en procèsAnne EvenoJournaliste au Monde Aline Leclerc (Athènes, envoyée spéciale) Il faut parfois se méfier des apparences. Si Vangelis Marakis, 38 ans, a deux téléphones portables, ce n’est pas par goût du luxe ou du superflu. Chez les Marakis, le luxe on ne l’a jamais connu. Et le superflu ne fait plus partie de la vie depuis 2010 et le premier plan d’austérité, corollaire du plan de sauvetage proposé par la Troïka (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne et Commission européenne) à la Grèce surendettée.La mise en place de ce plan se fait vite sentir sur le salaire de Nancy Marakis, qui travaille dans une crèche publique. Elle gagnait alors 1 250 euros pour un travail à temps plein, on ne lui en verse plus que 730 aujourd’hui. Quelques mois plus tôt, Vangelis avait perdu son emploi d’ouvrier dans l’industrie militaire. Depuis, il n’a plus fait que des petits boulots. Et ne touche aucune indemnité chômage.Alors dans l’appartement en souplex où ils vivent avec leurs deux filles, dans le quartier de Néo Kosmos à Athènes, chaque sou est compté. Le loyer ne coûte rien au couple, heureusement : comme de très nombreux Grecs, ils habitent en réalité toujours dans la maison où vivaient les parents de Vangelis, dont ils ont aménagé le sous-sol alors que son frère occupe l’étage. L’ameublement est sommaire. L’électroménager date d’avant la crise, lorsqu’il y avait encore un peu d’argent de côté. « Dieu merci, avant on ne s’était jamais endettés ! », insiste Nancy.« Gratter quelques euros »Vangelis a donc deux téléphones. Pour « gratter quelques euros ». Sur le premier, un abonnement de 28 euros par mois, lui permet d’appeler gratuitement les numéros du même opérateur. Le second, qui fonctionne avec une carte prépayée de 10 euros, lui sert à appeler les numéros des autres opérateurs. « J’ai fait le calcul, c’est moins cher comme ça qu’avec un seul abonnement pour tous les numéros, explique-t-il, mais il ne faut pas que je me trompe ! » Nancy, elle, n’a qu’un téléphone, qui lui sert principalement à être joignable. « Je fais sonner et on me rappelle. » Elle peut fonctionner six mois avec une carte prépayée de 5 euros. « Après tu dois repayer sinon tu perds ton numéro. Beaucoup de mes amies fonctionnent comme ça ! »Chaque mois, il faut payer les cours spécialisés pour leur fille handicapée et la nourriture bien sûr. Nancy fait ses courses dans plusieurs magasins, pour acheter chaque produit au meilleur prix. Vaut-il mieux acheter le lait frais moins cher mais qui se périme vite, ou le lait UHT plus cher mais qui dure plusieurs jours ? Nancy a tout réfléchi, tout comparé. « Mais je n’arrive pas à dépenser moins de 80 euros par semaine pour faire manger la famille. » Il y a aussi 100 euros d’électricité par mois et 80 euros de taxe municipale. Voilà le salaire de Nancy englouti. « Depuis deux mois, je roule sans assurance », confie Vangelis.Le salut en 100 mensualitésMais ce qui préoccupe le couple, c’est surtout de ne pas avoir payé l’Enfia, cette taxe sur la propriété instaurée par le précédent gouvernement, début 2014. « Rien que pour cette maison, c’est 400 euros par an », précise Vangelis. Sauf que lui et son frère ont également hérité de six autres propriétés. Une situation courante en Grèce. Dans ce pays qui n’a connu au XXe siècle qu’instabilité politique, guerre civile et dictature, l’idée qu’avoir un toit à soi est la meilleure sécurité est profondément ancrée dans les mentalités. Jusqu’à peu, détenir une maison ne coûtait presque rien et on ne vendait jamais un bien de sa famille. A présent, qui pourrait bien être intéressé par un achat de maison ou par une location ?Lire aussi :La Grèce en panne de recettes fiscalesVangelis allume encore une cigarette roulée. C’est comme si les soucis avaient figé son visage. Il est sombre, las. Mais son salut viendra peut-être d’une loi votée en avril par le nouveau Parlement dominé par Syriza, « la chose la plus intelligente qu’ils aient faite depuis qu’ils sont là ». Elle permet aux particuliers ayant accumulé des dettes envers l’Etat en 2014 de les regrouper et d’étaler leurs remboursements en cent mensualités. « Tu as eu le comptable ? Il ne nous reste que quelques jours pour respecter les délais », s’inquiète Nancy.En attendant que cette nouvelle procédure leur donne un peu d’air, Nancy fait le ménage chez des particuliers, le samedi, à l’issue de sa semaine de crèche. L’été dernier, elle a aussi travaillé au noir dans un centre commercial. « 180 euros pour un mois. Ils ont mis six mois pour me payer ! Et ça parce que je les ai harcelés. C’est facile d’arnaquer les gens quand ils n’ont pas de contrat ! » Vangelis ne sait plus où chercher du travail. Il a seulement trouvé un petit boulot en assurant la sécurité pendant des matchs de foot. A peine 20 euros la soirée, sur lesquels il faut retirer 2,40 euros de tickets de métro. « Ça finance quand même presque deux cartes de téléphone à 10 euros. » Vangelis et Nancy suivent aux informations les déclarations politiques, celles de Tsipras, celles des créanciers. « Pour moi, qu’on reste ou pas dans la zone euro, je ne sais pas trop ce que ça va changer. Je n’ai pas un euro de trop, je n’aurai pas une drachme de trop. Je n’ai rien maintenant, je n’aurai rien après. » Les vacances, les petits restos en famille le dimanche, les agneaux qu’on achetait à Pâques pour partager avec les copains… Tout ça a déjà disparu. « Tu as un salaire qui baisse et des dépenses qui augmentent. Alors on te dit de te restreindre pour que ton pays aille mieux. Tu le fais. Mais c’est le contraire qui se produit : la dette ne fait qu’enfler ! » Dans l’appartement de Neo Kosmos, Vangelis et Nancy se demandent encore en quoi le plan d’austérité de 2010 a bien pu les « sauver ».Aline Leclerc (Athènes, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le premier ministre grec Alexis Tsipras multiplie ces dernières heures les réunions au palais Maximou (l’équivalent de Matignon) afin de peaufiner ses propositions aux créanciers du pays avant l’Eurogroupe et le sommet européen de lundi 22 juin.Après avoir discuté longuement, samedi, avec son équipe de négociateurs, il a convoqué dimanche à 11 heures son conseil des ministres afin de leur présenter les pistes de compromis.Au début du mois, les Grecs estimaient le déficit total du budget, pour 2015, à environ 1,1 % du PIB, soit 1,995 milliard d’euros, alors que la Commission assurait qu’« entre leurs calculs et les nôtres, il demeure un fossé de 2 milliards d’euros ».Lire notre reportage :A Athènes, « ce n'est pas vraiment la panique » face au risque de crise bancaire« Aujourd’hui nous sommes d’accord sur le gap de 2015, mais nous avons toujours une différence de 450 millions d’euros pour 2016 », a affirmé samedi matin le ministre d’Etat Alekos Flambouraris, un proche d’Alexis Tsipras, sur la chaîne privée grecque Méga. Et pour combler cet écart, Athènes doit arriver lundi à l’Eurogroupe prévu à 12 h 30 avec une liste précise de mesures. Le bras droit d’Alexis Tsipras, Nikos Pappas, et le chef des négociateurs grecs, Euclide Tsakalotos, se sont envolés dès samedi pour Bruxelles. Ils devraient rencontrer dimanche des représentants des créanciers afin d’avancer sur cette liste. M. Tsipras a présenté les propositions grecques lors d’entretiens téléphoniques avec la chancelière allemande, Angela Merkel, le président de la Commision européenne, Jean-Claude Junker, et le président français, François Hollande.Augmentation des impôtsSelon des informations ayant fuité dans la presse grecque ce week-end, ces mesures tourneraient toujours autour d’une augmentation des revenus fiscaux, via d’abord un changement du régime de la TVA pouvant rapporter en l’état jusqu’à 1,4 milliard d’euros supplémentaires par an, mais aussi autour d’une hausse des impôts sur les entreprises réalisant un bénéfice supérieur à 500 000 euros (la semaine dernière, le plafond de la proposition grecque était fixé à 1 million d’euros de bénéfices).Athènes propose encore de réduire drastiquement ses dépenses militaires et se dit prêt à changer le régime des départs en préretraite dès 2016, sans période transitoire comme elle souhaitait initialement le faire. Sur ce dernier point, cela permettrait d’économiser 200 000 euros supplémentaires l’année prochaine.Si le gouvernement se refuse toujours à supprimer la prime aux faibles retraites (EKAS) ou à opérer des coupes horizontales sur l’ensemble des pensions, l’idée de diminuer les retraites complémentaires supérieures à 1 500 euros par mois serait sur la table.Athènes pour une renégociation de la dette publiqueLe gouvernement grec entend lundi insister pour qu’un processus « accompagné d’un calendrier précis » de la renégociation de la dette publique soit inscrit dans l’accord à venir, si accord il y a.Un « plan grec pour la dette », diffusé tout au long du week-end par la presse nationale, reprenait en partie les propositions déjà formulées il y a quelques mois par le ministre des finances Yanis Varoufakis, à savoir une indexation des taux de remboursement sur le taux de croissance du PIB, ainsi que la suppression de 50 % de la valeur nominale des obligations détenues par le Mécanisme européen de stabilité (141 milliards d’euros à ce jour).En cas d’échec des négociations, plusieurs ministres du gouvernement ont évoqué ces derniers jours le recours à des élections anticipées ou au référendum. « Dans tous les cas nous devrons alors consulter le peuple grec », prévenait samedi Alekos Flambouraris.Lire notre éditorial :Un « Grexit » serait un terrible échec pour l’EuropeAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.06.2015 à 04h53 • Mis à jour le21.06.2015 à 14h16 Alors que le gouvernement Tsipras est réuni en conseil des ministres, dimanche 21 juin, à la veille d’un sommet crucial à Bruxelles, Athènes hausse le ton.Le ministre d’Etat grec Nikos Pappas, un des responsables des négociations avec les créanciers d’Athènes, a déclaré dimanche, dans une interview au journal Ethnos, espérer trouver « une solution sans la participation du Fonds monétaire international ».Ce proche du premier ministre Alexis Tsipras reproche à l’institution de Washington un « agenda unilatéral et pas du tout européen ».Le FMI, qui fournit, aux côtés de l’Union européenne et de la Banque centrale européenne une aide financière à la Grèce, a été appelé à la rescousse du pays en 2009. Ce programme d’aide du FMI arrive à échéance en mars 2016. La restructuration de la dette due au FMI est l’un des trois axes – avec l’échange des obligations grecques et un programme de développement économique – d’un accord avec les créanciers de la Grèce souhaité par le gouvernement Tsipras.La Grèce interpelle Angela MerkelLe ministre grec des finances, Yanis Varoufakis, a quant à lui interpellé Angela Merkel en estimant qu’« un choix décisif » attendait la chancelière allemande lundi, lors du sommet européen où la Grèce doit émettre de nouvelles propositions pour décrocher un accord et éviter le défaut de paiement.Lire notre éditorial :Un « Grexit » serait un terrible échec pour l’EuropeM. Varoufakis appelle la dirigeante allemande, en première ligne dans les négociations, à prendre ses responsabilités. Mme Merkel peut « entrer dans un accord honorable avec un gouvernement qui a refusé le “programme de sauvetage” et aspire à une solution négociée. Ou bien céder aux sirènes de son gouvernement, qui l’encouragent à jeter par-dessus bord le seul gouvernement grec qui est fidèle à ses principes et qui peut mener le peuple grec sur le chemin de la réforme », écrit-il dans une tribune à paraître dimanche 21 juin dans le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.« Quelques concessions » encore possiblesLe gouvernement d’Alexis Tsipras estime avoir déjà fait de nombreuses concessions et présenté un catalogue cohérent de réduction des dépenses, hausse des recettes et réformes structurelles, mais un proche du premier ministre n’a pas exclu samedi de nouveaux ajustements.Lire notre reportage :A Athènes, « ce n'est pas vraiment la panique » face au risque de crise bancaire« Nous allons tenter de compléter notre proposition pour nous rapprocher d’une solution », a déclaré sur la chaîne Mega le ministre d’Etat Alekos Flambouraris. « Quelques concessions » sont encore possibles si deux conditions « indispensables » sont acceptées par les créanciers : « un assouplissement budgétaire » et une restructuration de la dette. Parmi les ajustements évoqués : accélérer la suppression des préretraites en appliquant cette décision dès 2016 et non pas progressivement.Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a sommé vendredi la Grèce de vite s’entendre avec ses créanciers UE et FMI, faute de quoi elle ira « droit vers le défaut de paiement ». La Maison Blanche a également appelé à trouver d’urgence un compromis.Lire aussi :Pressions de l’Europe sur la Grèce avant un nouveau « sommet de la dernière chance »« Les risques sont d’une ampleur inconnue »Même tonalité chez le ministre français des finances, Michel Sapin, qui dans le Journal du dimanche qualifie de « zone inconnue » les conséquences d’un défaut de la Grèce et de sa sortie de la zone euro. « Les risques sont d’une ampleur inconnue. Donc il faut éviter ce scénario », insiste M. Sapin.Alexis Tsipras et les dirigeants des 18 autres pays de la zone euro doivent se retrouver lundi lors d’un sommet exceptionnel à Bruxelles pour tenter de trouver un accord et éviter un défaut de paiement à la Grèce fin juin.Sans accord sur une série d’économies budgétaires, la Grèce à court d’argent ne touchera pas une tranche de prêts vitale de 7,2 milliards d’euros et risque de ne pouvoir honorer un remboursement de quelque 1,5 milliard d’euros au FMI le 30 juin. En Allemagne, en Italie et en France, la cause du gouvernement grec a rassemblé quelques milliers de personnes samedi lors de manifestations qui étaient également organisées en soutien avec les migrants en Europe. Un rassemblement contre l’austérité est prévu dimanche à Athènes.Lire le reportage :A Paris, plusieurs milliers de manifestants défilent contre les « diktats » européens en Grèce 20.06.2015 à 19h14 • Mis à jour le21.06.2015 à 16h32 « Dehors la Troïka ». Derrière le panneau fièrement brandi par un homme au visage masqué, ils sont plusieurs milliers – 3 500 selon la police, 10 000 selon les organisateurs – à avoir répondu à l’appel « contre l’austérité et l’injustice sociale » en Grèce, samedi 20 juin, place Stalingrad, dans le 19e arrondissement de Paris.Quelques drapeaux grecs flottaient, noyés au milieu des fanions des divers partis de gauche français (Parti communiste, Parti ouvrier indépendant, Nouveau Parti anticapitaliste, Parti de gauche...) venus lancer une semaine de mobilisation européenne de solidarité avec la Grèce. Rome, Berlin, Athènes, Londres, Madrid, Bruxelles… Du 20 au 27 juin, différentes capitales européennes accueilleront des manifestations de soutien au peuple grec, « pour une Europe de la dignité et de la solidarité et contre une Europe de profit, une Europe forteresse ». Samedi, ils étaient quelque 3 700 à Berlin, selon la police — 10 000 selon les organisateurs, et un millier à Rome.La Grèce dans l’impasse La période est cruciale pour le pays qui se rapproche d’un défaut de paiement, à mesure que la fin du mois de juin se rapproche. Le 30, la Grèce doit rembourser 1,6 milliard d’euros au Fonds monétaire international (FMI). Mais ses caisses sont vides et le gouvernement grec d’Alexis Tsipras n’obtiendra de l’argent de la part de ses créanciers (Banque centrale européenne, FMI, Union européenne) qu’à condition que des réformes soient mises en place. Pour l’heure, aucun accord n’a été trouvé.Lire aussi :Pressions de l’Europe sur la Grèce avant un nouveau « sommet de la dernière chance »« L’augmentation de la TVA, la baisse des retraites demandée par les créanciers sont des mesures inacceptables, fustige Vangelis Goulas, responsable national de Syriza France, quelques minutes avant le départ du cortège en direction de la place de la République. Le gouvernement grec a déjà fait des propositions alternatives, comme baisser ses dépenses militaires, mais les créanciers ne les ont pas acceptées. » Pour M. Goulas, la Grèce est dans l’impasse, et ce n’est pas la réunion d’urgence de l’eurogroupe du lundi 22 juin qui va y changer quelque chose. « Il n’y aura pas d’accord car les institutions n’en veulent pas vraiment. Tout ce qu’ils veulent, c’est punir la Grèce et forcer l’actuel gouvernement à appliquer la politique de l’ancien. Mais il faut arrêter le chantage par les liquidités, le chantage autour de la sortie de l’Europe. Ils sont en train de tuer la démocratie ! », regrette le responsable.Effacer la dette « Insoutenable », « injuste », « insupportable ». Dans le cortège, nombreux sont ceux qui réclament un effacement de la dette grecque, seul moyen pour le pays de s’en sortir dignement, selon eux. « Dehors cette dette injuste ! Il faut leur montrer que nous ne lâcherons pas, que l’austérité n’est pas la seule voie en Europe ! », s’exclame une manifestante, munie d’un autocollant « rupture avec les diktats de l’UE ». Devant elle, les organisateurs de la marche commencent à scander des slogans. « On veut la vie, pas la Bourse ! », « Hollande, Merkel, les dettes à la poubelle ! », reprennent les manifestants.« Si on est là, c’est aussi parce qu’on attend que François Hollande soutienne le peuple grec, qu’il ne reste pas dans une sorte de statu quo, explique Igor Zamichiei, secrétaire départemental du Parti communiste français (PCF). C’est la question du maintien de la démocratie en Europe qui est en jeu, il faut se battre pour la conserver. »Morgane Le Cam 20.06.2015 à 10h25 • Mis à jour le20.06.2015 à 11h22 | Laurence Girard Le pis des vaches est rebondi. Trop peut-être. Celles qui ont la chance de s’ébattre dans les prés ce printemps croquent une herbe drue. Résultat, le lait coule à flot. « J’ai dix vaches taries sur mon troupeau de 100, et pourtant je collecte le même volume », témoigne Alain Bonnard. Cet éleveur de la Loire, trésorier de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), n’a cependant pas le sourire. Même s’il refuse d’employer le terme de crise, galvaudé à ses yeux, il reconnaît que les éleveurs laitiers « traversent une mauvaise passe ».Car l’exemple rhônalpin n’est pas un cas isolé. Des immenses pâturages de Nouvelle-Zélande aux prés bordés de canaux de Hollande en passant par les fermes-usines allemandes, les cuves sont pleines. Météo favorable et fin des quotas laitiers européens fixée au 31 mars dernier font à nouveau monter les niveaux. Et la vague de lait douche les espoirs des éleveurs.Lire aussi :Au revoir les quotas laitiers, bienvenue aux lois du marchéNuages sur le lait ? Pis, brouillard laiteux, renchérit Benoît Rouyer, directeur économie du CNIEL, interprofession laitière. « La situation est troublante. Pour la première fois, nous ne savons pas ce qui va se passer au deuxième semestre », affirme-t-il.Pourtant, en 2014, les voyants étaient aussi verts que les bocages normands. Beurre, fromage et poudre se payaient grassement, entraînant dans leur sillage le lait. Jusqu’au record : les prix payés aux producteurs français ont atteint une moyenne de 362 euros la tonne. A l’inverse, le cours des céréales glissait, réduisant d’autant le coût des fourrages.Les marges fondentPremier coup de semonce, avec l’embargo russe décrété début août. Plongeon du beurre, du fromage et de la poudre emportés par les montagnes russes. Mais aussi par le flot de lait. Les éleveurs, souhaitant profiter de l’effet d’aubaine de prix rémunérateurs, avaient ouvert les vannes. Même en Europe, où certains n’ont pas hésité à anticiper la fin des quotas.Le prix du lait a commencé à refluer à l’automne 2014. L’impact s’est fait sentir avec un temps de retard en France. Toutefois, début février, certains gardaient espoir. Le beurre et la poudre reprenaient du gras, les robinets de lait se fermaient un peu, et le temps plus sec réduisait la production néo-zélandaise. Une embellie de courte durée.Depuis, la glissade a repris. Sous un deuxième effet : le moindre appétit des Chinois. Stocks élevés après des emplettes massives en 2014 ? Nombre de bébés en berne ? Montée en puissance de l’industrie chinoise ? Quel que soit le facteur en cause, le résultat est sans appel. Selon le CNIEL, les importations chinoises de poudre de lait entier ont plongé de moitié sur les quatre premiers mois de l’année.Les agriculteurs français ont vu le prix du lait passer sous 300 euros la tonne en avril. Les marges fondent. La FNPL a réuni la distribution puis les industriels en leur lançant un SOS : « déclencher la clause de survie ! ». De quoi leur redonner de l’air pour éviter qu’ils ne coulent dans la mer de lait.Lire aussi :Débit de lait trop haut, prix à vau-l’eauLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Veillée d’armes dans la zone euro. Lundi 22 juin doit se tenir un conseil extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement à Bruxelles pour tenter d’éviter le pire en Grèce. C’est-à-dire un défaut de paiement aux conséquences imprévisibles. En attendant ce nouveau « sommet de la dernière chance », l’Europe a décidé, vendredi, de maintenir hors de l’eau la tête des banques grecques, fragilisées par les sorties de capitaux, sinon massives, du moins très régulières, auxquelles se livrent les Grecs.Mais les « partenaires » de la Grèce ont aussi maintenu la pression sur le gouvernement d’Alexis Tsipras, certains responsables européens indiquant que les ministres de la zone euro (Eurogroupe), qui se réuniront lundi avant le Conseil européen, plancheront sur le scénario d’un défaut de la Grèce. « Nous nous rapprochons du point où le gouvernement grec va devoir choisir entre accepter ce que je pense être une bonne proposition des créanciers ou aller droit vers le défaut de paiement », a prévenu Donald Tusk, président du Conseil européen, vendredi 19 juin au soir.PosturesLe ton est grave, l’heure aussi. Ces rendez-vous vont-ils enfin permettre au gouvernement de la gauche radicale d’Alexis Tsipras et aux représentants des créanciers, qui négocient depuis cinq mois, de s’entendre sur un accord « réformes contre argent frais » ? Tout le monde, en tout cas, est conscient de l’urgence. Car les sorties de capitaux se sont accélérées en Grèce : près de 5 milliards d’euros sur la semaine écoulée. Au point que la Banque centrale européenne a de nouveau relevé, vendredi, son programme de liquidités d’urgence de 1,8 milliard d’euros. « De quoi tenir deux jours ouvrés, jusqu’à lundi soir », selon une source européenne.Lire aussi :La BCE agite le risque de panique bancaire en GrèceAu-delà, sans accord, Athènes devra probablement instaurer un contrôle des capitaux ou, à tout le moins, un « bank holliday » (fermeture temporaire des guichets) pour préserver la solvabilité de ses banques. Et le 30 juin, la Grèce risque à la fois de faire défaut vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI), à qui elle doit rembourser 1,6 milliard d’euros, et d’avoir définitivement à renoncer aux 7,2 milliards d’euros de prêts que les créanciers sont encore censés lui verser.De quel côté va pencher la balance, lundi ? Accord ou rupture définitive ? Les avis sont partagés. Un premier camp pense que tout va finir par s’arranger. Ses arguments ? L’accord est tout proche. Il suffirait que M. Tsipras fasse les propositions alternatives qu’on lui réclame à Bruxelles, sur la réforme des retraites et de la TVA. Et que, de leur côté, les créanciers fassent un geste sur la dette grecque. C’est-à-dire que, par écrit, ils s’engagent à renégocier, le plus vite possible, un allégement. C’est ce que réclame M. Tsipras depuis le début.Lire aussi :La dette grecque, enjeu central du bras de fer entre Athènes et ses créanciers« On n’a plus le temps pour un accord global »Autre argument qui plaiderait en faveur d’un accord ? M.Tsipras a le pistolet sur la tempe. Il n’a rien à gagner à attendre « le jour d’après » le sommet de lundi. La situation des banques grecques est trop fragile, les marchés financiers auraient raison très vite de son gouvernement. Les autres leaders européens sont aussi dos au mur : la chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande, sont-ils vraiment prêts à laisser s’enclencher un processus de « Grexit », une sortie de la Grèce de la zone euro ?Beaucoup, à Bruxelles, sont optimistes : comme d’habitude en Europe, on finira par trouver une solution de dernière minute, à l’issue d’une longue nuit blanche. Plusieurs sources n’excluent pas un accord provisoire, un déboursement d’argent partiel, pour passer la marche du remboursement du FMI le 30 juin, avec une extension du plan d’aide. « De toute façon, on n’a plus le temps pour un accord global », estimait, vendredi, une source européenne haut placée.Lire aussi :A Athènes, « ce n'est pas vraiment la panique » face au risque de crise bancaireMais le camp des fatalistes est, lui aussi, très fourni. Pour eux, de jour en jour, la volonté politique de conclure un accord s’effiloche en Europe, Athènes et ses créanciers s’étant enfermés dans des postures dont on voit mal comment ils peuvent sortir. Les propos de M. Tsipras, jeudi 18 juin, accusant les créanciers de « piller » la Grèce, et les mots de Christine Lagarde, la patronne du FMI, le même jour, se demandant à propos des négociateurs grecs « s’il y a des adultes dans la salle », semblent rapprocher tout le monde du point de non-retour. Dans ce contexte, la visite, vendredi, de M. Tsipras à Moscou, et sa signature avec le président russe Vladimir Poutine d’un futur gazoduc russe en Grèce, n’a rien dû arranger.Une sortie de la Grèce de l’euro signerait « le début de la fin de la zone euro », a averti M. Tsipras, vendredi. Mais cette menace fait-elle encore peur ? « J’ai averti à plusieurs reprises M. Tsipras qu’il ne devait pas compter sur le fait que je peux empêcher à tout prix un échec des discussions », a indiqué le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui a pourtant beaucoup travaillé à rapprocher les points de vue. « Je ne comprends pas Tsipras », a par ailleurs avoué M. Juncker.Entre fatalisme et lassitudeLa plupart des ministres des finances de la zone euro le répétaient à l’Eurogroupe de jeudi 18 juin : pour qu’un accord soit trouvé, il faut que les Grecs viennent avec de nouvelles propositions, « crédibles ». Sinon, un sommet n’aura rien à examiner. Et « il faut une dynamique politique pour qu’un accord de dernière minute soit possible », mettait en garde, jeudi, une source européenne haut placée.Mme Merkel et M. Hollande, qui détiennent une des clés d’un accord, sont restés très prudents, vendredi. « Maintenant, le travail doit être fait. La Grèce doit pouvoir rester dans la zone euro ; à elle de prendre les décisions qui le lui permettront », a déclaré le président français. Le Conseil de la zone euro « n’est pas un lieu de négociation », il pourra simplement « constater un accord ou, ça peut arriver, constater un désaccord », a-t-il ajouté. Pour la chancelière, ce rendez-vous sera juste « consultatif », s’il n’y a pas de « base pour un accord ».En attendant, en Grèce, le calme domine. Entre fatalisme et lassitude, beaucoup de Grecs espèrent une résolution de la crise lundi. Quarante-neuf députés du parti de la gauche radicale Syriza ont, quant à eux, envoyé un courrier à la présidente du Parlement pour exiger la tenue d’une discussion autour de la question de la dette. Le parti appelle aussi à une nouvelle mobilisation de soutien au gouvernement dimanche soir et invite l’ensemble des peuples européens à participer à « une semaine de soutien à la Grèce ». Des mouvements sont annoncés tout au long de la semaine dans la plupart des capitales européennes.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) C’est une affaire dont Toyota se passerait bien. La responsable de communication du premier constructeur automobile mondial, l’Américaine Julie Hamp, a été arrêtée le 18 juin à Tokyo pour trafic de drogue, obligeant le dirigeant du groupe Akio Toyoda à convoquer dans l’urgence, le 19 juin, une conférence de presse pour présenter ses excuses publiques.L’affaire prenant de l’importance, dans un contexte de répression accrue du trafic de drogue au Japon, l’entreprise s’est engagée à pleinement coopérer avec la police. Elle a également choisi de reporter certaines de ses annonces, notamment celle d’une nouvelle motorisation diesel.Mme Hamp est soupçonnée d’avoir été la destinataire d’un colis contenant 57 comprimés d’oxycodone, une substance antidouleur appartenant à la famille des opioïdes -ses effets étant similaires à ceux de l’opium- et inscrite par le Japon sur sa liste des produits narcotiques.Réglementation très stricteL’oxycodone peut être importé dans l’archipel uniquement s’il existe une ordonnance d’un médecin et si les autorités nippones l’acceptent. Or, Mme Hamp aurait fait venir ces médicaments sans autorisation. D’après la police, le paquet a été envoyé de l’Etat américain du Michigan.Mme Hamp aurait affirmé au moment de son arrestation qu’elle n’avait pas l’impression d’avoir importé de la drogue. Mais pour les forces de l’ordre, la manière dont étaient répartis les comprimés dans le paquet, dissimulés dans le fond ou encore dans une boîte à bijoux, indique que l’expéditeur savait que l’importation de ces produits est interdite au Japon.Les ambassades étrangères dans l’archipel diffusent des avertissements sur la sévérité de l’archipel en matière de trafic de drogue. « La réglementation japonaise en matière de consommation et de trafic de stupéfiants est très stricte, rappelle ainsi l’ambassade de France à Tokyo dans ses conseils aux voyageurs, et les autorités locales l’appliquent de manière draconienne ».En mars, une enseignante américaine avait été détenue 18 jours. Sa mère lui avait envoyé un médicament à base d’amphétamine pour soigner des troubles de la concentration. Elle avait été libérée après l’intervention de l’ambassadrice des États-Unis Caroline Kennedy.« De la responsabilité des parents de s’excuser »« Les dirigeants et les employés sont comme mes enfants, a déclaré M. Toyoda lors de sa conférence de presse. Quand ils causent des problèmes, il est de la responsabilité des parents de s’excuser ».M. Toyoda est également revenu sur la promotion de Mme Hamp, ex-salariée de General Motors ayant rejoint en 2012 la division nord-américaine de Toyota. Il a évoqué sa personnalité et ses efforts pour s’adapter à la culture japonaise, tout en rappelant qu’il choisissait toujours les meilleurs. D’après lui, Mme Hamp répond aux exigences de l’emploi qui lui a été confié.La nomination de l’Américaine, annoncée en avril, s’inscrit dans une politique de diversification lancée par Toyota. L’objectif est de donner plus de responsabilités aux femmes et aux étrangers. La nomination de Mme Hamp s’était accompagnée de celle du Français Didier Leroy à un poste de vice-président exécutif.M. Toyoda a indiqué que cette politique serait poursuivie même si, d’après le quotidien économique Nihon Keizai, certains dans l’entreprise trouvent que cela va trop vite.Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.06.2015 à 02h37 • Mis à jour le20.06.2015 à 11h36 Twitter a annoncé, vendredi 19 juin, l'expérimentation d'un nouveau service permettant d'insérer dans le flux des utilisateurs des messages sponsorisés pour des « produits et des lieux », afin de doper son chiffre d'affaires.« Nous commençons l'expérimentation avec un petit nombre de produits et de lieux », a indiqué Amaryllis Fox, chef de produit du réseau social, dans un message posté sur un blog officiel. « Pendant que nous effectuons cet essai, vous êtes susceptibles de voir dans votre flux des pages et des groupes de pages qui sont partagés par des prescripteurs et des marques », a-t-elle déclaré.Un bouton « acheter »Cette initiative permettra d'élargir la plate-forme de messages au-delà des simples tweets en proposant un accès à des informations complémentaires sur des produits et, dans certains cas, un bouton « acheter ». « Nous avons invité un groupe de personnes influentes à partager certains de leurs endroits et objets favoris », a expliqué Mme Fox.« Vous serez en mesure de parcourir des collections présentées par des personnes qui vous tiennent à cœur et d'avoir davantage d'informations sur les produits et les endroits que vous trouvez intéressants. » Cela pourrait consister en des messages de la chaîne HBO promouvant sa série télévisée Game of Thrones ou des messages de l'actrice Reese Witherspoon concernant sa ligne de vêtements, a-t-elle cité à titre d’exemples.Trouver des nouveaux relais de croissanceTwitter, qui tente de trouver de nouveaux relais de croissance, se cherche un nouveau directeur général depuis l'annonce de la démission de Dick Costolo, le 11 juin. Il était depuis cinq ans aux commandes du groupe, et était soumis à une intense pression des investisseurs pour augmenter le nombre d'abonnés et le chiffre d'affaires du réseau social.Selon les dernières données disponibles, Twitter compte environ 300 millions d'utilisateurs actifs, mais sa croissance est à la traîne par rapport à d'autres réseaux sociaux, et les bénéfices se font toujours attendre depuis sa création, en 2006. Il n'a attiré que moins de 1 % des 145 milliards de dollars dépensés dans le monde cette année en publicité sur support numérique, selon la société spécialisée eMarketer.Lire aussi :En panne de croissance, Twitter se sépare de son patron Philippe Jacqué (à Rabat) Cette fois, il n’y a pas eu de polémique. Si l’inauguration de l’usine Renault de Tanger avait donné lieu, en 2012, à une tempête politique sur le thème des délocalisations, l’annonce, vendredi 19 juin, de la création d’une usine PSA à Kenitra, au nord de Rabat, au Maroc, est bien mieux acceptée.« Que PSA investisse au Maroc, c’est le signe du redressement du groupe et de sa meilleure santé », assurent même en chœur les syndicats du groupe. Sur Twitter, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, a salué cet investissement, qui est « bon pour le Maroc et pour la France ».Capacité initiale de 90 000 véhiculesA peine sorti du rouge, le constructeur tricolore a en effet décidé de préparer l’avenir et d’ouvrir, en 2019, une usine pour desservir l’Afrique. L’investissement sera de 557 millions d’euros, sachant que 5 % de cette somme sera apportée par la Caisse de dépôt et de gestion du Maroc. Par ailleurs, le terrain est mis à disposition du constructeur, qui lancera les travaux de terrassement au début de 2016.La capacité de production initiale de ce site sera de 90 000 véhicules, le quart de celle de l’usine Renault de Tanger. En fonction de la demande, la production pourra être portée jusqu’à 200 000 véhicules, d’ici à 2023, espère le ministère de l’industrie marocain. Ce site accueillera également un atelier d’assemblage de moteurs, d’une capacité de 90 000 unités dans un premier temps, qui pourra aller ensuite jusqu’à 200 000 unités.En tout, « ce sont 4 500 emplois directs et 20 000 emplois indirects qui devraient être créés », assure Moulay Hafid Elalamy, le ministre de l’industrie. Par ailleurs, 1 500 emplois d’ingénieurs et de techniciens seront créés à l’horizon 2023, notamment par des sous-traitants de PSA sur place.Pour produire au meilleur prix, le constructeur s’appuiera tout d’abord sur des salaires très bas (un dixième du salaire français) et sur une très faible robotisation de son site. L’usine bénéficiera par ailleurs d’exemptions fiscales et douanières. Et 80 % de la production de l’usine devra être exportée hors du Maroc.S’affirmer sur la carte automobile mondialeEnfin, PSA entend s’approvisionner en composants et pièces à 60 % sur place à l’ouverture, puis faire progresser ce taux à 80 % à moyen terme. Et ce en profitant du tissu d’équipementiers qui s’est installé avec l’arrivée de Renault. « Avec deux constructeurs, de plus en plus d’équipementiers s’installeront, créant une taille critique et offrant des prix compétitifs », juge Carlos Tavares, le président du directoire de PSA.« Longtemps, avec un seul constructeur, nous n’arrivions à attirer que des équipementiers de premier rang, confirme le ministre de l’industrie. Ceux de rang deux et trois n’osaient pas investir, par peur de dépendre d’un seul donneur d’ordre. Avec deux, le risque baisse. »Outre Renault et PSA, qui s’est engagé à acheter pour un milliard d’euros de biens dans le pays contre 360 millions actuellement, Ford a annoncé, à la fin de mai, qu’il allait tripler ses approvisionnements au Maroc afin d’y dépenser jusqu’à 600 millions d’euros. Volkswagen est également en train de considérer le pays pour s’y fournir.Cela devrait permettre au Maroc de s’affirmer sur la carte automobile mondiale. En 2014, le chiffre d’affaires du secteur dans le pays a atteint 5,5 milliards d’euros, et en 2020, il vise 10 milliards d’euros. Cette ambition cadre bien avec celle de PSA dans la zone Afrique Moyen-Orient. « Nous nous sommes donné pour ambition de vendre dans cette région un million de véhicules à l’horizon 2025, contre 200 000 attendus cette année, explique Carlos Tavares. Pour ce faire, nous devrons nous appuyer sur des sites de production au cœur des marchés, comme le Maroc, le Nigeria et peut-être demain l’Algérie. » Lire aussi :Automobile : le Maroc conforte sa position de base mondialeDeux véhicules, encore en cours de développement, devraient être assemblés au Maroc pour le marché africain. Ils seront développés sur la CMP (Common Modular Platform), la nouvelle plate-forme des citadines que développe PSA avec son partenaire et actionnaire chinois Dongfeng. En industrialisant cette plate-forme, le groupe se donne de fait la possibilité d’accueillir dans l’usine des véhicules de Dongfeng, voire de produire directement pour le marché européen.« C’est techniquement possible, mais ce n’est pas notre souhait », assure Carlos Tavares. Les syndicats français ne sont pas dupes. « Quand l’usine de Trnava [Slovaquie] avait été lancée en 2006, l’objectif était de vendre la production en Europe centrale… Mais assez vite, c’est devenu la base du bas coût pour le groupe. Il faudra surveiller ce qui sera produit au Maroc », juge Franck Don, de la CFTC de PSA.Lire aussi :L’Afrique, nouvel horizon des constructeurs automobilesPhilippe Jacqué (à Rabat)Rédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Officier pilote de ligne de formation, Guillaume Davies, 43 ans, a piloté, pendant quinze ans, des avions Bombardier CRJ et des Boeing 747 pour de grosses compagnies étrangères. Durant chacun de ses vols long courrier, il était aux commandes, pendant près de douze heures, d’une équipe de 23 personnes, avec 400 clients sous sa responsabilité.Lire aussi :Mike Winter Rousset : « Mon entreprise idéale garantit une bonne gestion »Et puis, en 2012, il a abandonné les cockpits pour rejoindre le monde de l’entreprise. Il est aujourd’hui directeur opérationnel de la filiale française Flight Safety International, le plus grand groupe privé de formation de pilotes professionnels dans le monde.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 19.06.2015 à 19h36 • Mis à jour le19.06.2015 à 19h52 | Nicolas Bourcier (Rio de Janeiro, correspondant) Le scandale de corruption Petrobras vient de connaître un nouveau rebondissement judiciaire spectaculaire. La police brésilienne a arrêté, vendredi 19 juin, Marcelo Odebrecht et Octavio Azevedo, les présidents respectivement d’Odebrecht et Andrade Gutierrez, les deux des plus grandes entreprises de construction du pays qui travaillent notamment dans les infrastructures destinées aux Jeux olympiques de Rio 2016. Parmi les personnes incarcérées figurent également Marcio Faria, Rogério Araujo et Alexandrino Alencar, trois des plus hauts directeurs du groupe Odebrecht.Lire aussi :Petrobras, le scandale qui éclabousse le BrésilAu total, la police fédérale a requis 38 mandats de perquisition, 59 mandats d’arrêt, dont huit en prison préventive. L’opération, surnommée « Erga Omnes » (« A l’égard de tous », en latin), a mobilisé 220 agents à Sao Paulo, où siègent des deux entreprises, à Rio de Janeiro, dans l’Etat du Minas Gerais (sud-est) et dans le Rio Grande do Sul (sud).« Ces arrestations sont inutiles, puisque l’entreprise et ses dirigeants, depuis le début de l’affaire, ont toujours indiqué qu’ils étaient à la disposition des autorités pour collaborer avec les enquêteurs », a indiqué le groupe Odebrecht dans un communiqué.Gigantesque fraudeCette nouvelle phase de l’opération dite du « Lava Jato » (Karcher ou « lavage rapide » en français) se concentre, selon un communiqué diffusé par la police fédérale, sur les délits de « formation de cartel, fraudes dans des appels d’offres, corruption, détournements de fonds publics et blanchiment d’argent ». L’enquête, lancée depuis plus d’un an, a révélé que de nombreuses entreprises se répartissaient de 2004 à 2014 les marchés du géant pétrolier public Petrobras en payant à tour de rôle des pots-de-vin à des directeurs de la compagnie en échange de contrats. Une gigantesque fraude qui aurait coûté au géant pétrolier plus de deux milliards de dollars.Une partie de ces commissions était reversée à des personnalités politiques, en majorité des députés ou sénateurs de la coalition au pouvoir, et notamment à Joao Vaccari, ex-trésorier du Parti des travailleurs (PT) de la présidente Dilma Rousseff, placé en détention au début du mois d’avril.Réseau de pots-de-vinL’arrestation des deux chefs d’entreprise fait suite à la condamnation à cinq ans de prison, à la fin du mois de mai, de Nestor Cervero, un ancien directeur de Petrobras, et à l’assignation à résidence jusqu’à octobre 2016 de Paulo Roberto Costa, ex-directeur des approvisionnements du géant pétrolier. C’est ce dernier qui a accusé Octavio Azevedo d’être impliqué dans un réseau de pots-de-vin de plusieurs millions de dollars impliquant le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre), pilier de la coalition au pouvoir. Au sujet d’Odebrecht, l’ancien directeur a accusé plusieurs dirigeants du groupe d’être liés à un vaste système de blanchiment d’argent à travers des comptes bancaires en Suisse.Lire aussi :Au Brésil, un scandale de corruption aux ramifications internationalesEn novembre 2014, neuf entrepreneurs du secteur du BTP, impliqués dans le scandale, avaient été placés en détention préventive dans l’Etat de Parana (sud). Ils ont été libérés le 29 avril et placés sous surveillance électronique après l’ordre donné la veille par la Cour suprême de les faire relâcher. Ces entrepreneurs ont bénéficié d’une mesure de l’Habeas Corpus pour attendre leur jugement en liberté surveillée.De leur côté, ni Odebrecht ni Andrade n’ont souhaité indiquer comment elles allaient s’organiser dans les jours qui viennent pour pallier l’absence de leurs plus hauts dirigeants.Lire aussi :Comprendre le scandale Petrobras qui secoue le BrésilNicolas Bourcier (Rio de Janeiro, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pierre Jullien Vendredi 19 juin est le dernier jour de la 12e édition de la Semaine de la qualité de vie au travail, à l’occasion de laquelle l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) a publié son étude sur le dialogue en entreprise : 7 salariés sur 10 ont le sentiment de pouvoir s’exprimer facilement au sujet de leur travail.Mais la mise en place d’espace de discussion est encore peu répandue : seuls 23 % des salariés déclarent en bénéficier aujourd’hui. 79 % estiment que les espaces de discussion rendraient les salariés plus efficaces. Le dialogue au sein de l’entreprise peut encore sérieusement s’améliorer. Très nombreux sont encore les salariés qui croient aux vertus de la non-communication.Car comme le rappelle Jean-Paul Guedj, l’auteur des 50 règles d’or de la (sur) vie en entreprise (Larousse, 2012) : « tu respecteras le chef (…). Le chef a toujours raison. Et quand tu as raison contre lui, ce n’est pas une raison suffisante pour lui donner tort ».L’Académie française définit « obéir » par « se soumettre à la volonté d’une personne, exécuter ses ordres ». En termes de marine, « obéir à la barre, au gouvernail » signifie « prendre une direction nouvelle sous l’impulsion du gouvernail ».L’Académie française définit « obéir » par « se soumettre à la volonté d’une personne, exécuter ses ordres »Confucius pour lequel « celui qui sait obéir saura ensuite commander », est sans doute plus convaincant que Pierre Bernanos, cité par le Trésor de la langue française informatisé, qui écrit qu’il « est aussi difficile d’apprendre à obéir qu’à commander », ajoutant cependant qu’« obéir n’est pas se laisser passivement conduire, ainsi qu’un aveugle suit son chien » (Dialogues des carmélites).Dans 18 Bonnes raisons de détester son entreprise (François Bourin Editeur, 2012), Hubert Landier décrit « la tyrannie des procédures décidées en haut ». La crise aidant, explique-t-il, « la tentation est grande pour les managers d’utiliser la manière forte » pour en finir avec les conservatismes et les corporatismes.« Ceci se traduit par une centralisation accrue des décisions stratégiques que les instances locales n’ont qu’à appliquer sans avoir la possibilité de faire entendre leur point de vue », avec le risque de blocages, de conflits, d’efficacité en berne. Conséquence, selon Hubert Landier « le salarié n’éprouve pas de fierté pour son travail et ce mépris se retourne contre celui qui l’éprouve, dans la mesure où il accepte de se plier à ce qui lui est demandé ».« Tu respecteras le chef (…). Le chef a toujours raison. Et quand tu as raison contre lui, ce n’est pas une raison suffisante pour lui donner tort » (Jean-Paul Guedj, 50 règles d’or de la (sur) vie en entreprise, Larousse, 2012)Le mot apparu au XIIe siècle est emprunté au latin oboedire, « prêter l’oreille [alicui, à quelqu’un] », « suivre ses avis », mais aussi « obéir, être soumis », au sens propre ou au sens figuré (oboedio voluptatibus, « être esclave du plaisir »). L’obéissance peut être tout en souplesse, comme l’indique le Gaffiot avec son illustration du mot tirée de Pline, où ramus oboediturus est traduit par « rameau flexible », faisant fait écho au roseau de La Fontaine, qui plie mais ne rompt pas.Enfin, il reste la possibilité de désobéir : « sache dire non quand tu n’as pas les moyens de ta mission ou pire lorsqu’il [le chef] frôle le harcèlement et l’abus de pouvoir » (Jean-Paul Guedj)… Une désobéissance qui évoque la « désobéissance civile » au nom du changement politique d’Annah Arendt (Du Mensonge à la violence, 1972).Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste 25.06.2015 à 18h11 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) Un tribunal d’Amsterdam a ordonné, jeudi 25 juin, au réseau social de divulguer les coordonnées d’une personne qui avait publié anonymement des images à caractère sexuel impliquant une jeune femme de 21 ans.Chantal avait déposé plainte contre Facebook pour obtenir les coordonnées de la personne qui avait posté en janvier des images la montrant en train de se livrer à une fellation. Téléchargé et diffusé à des milliers de reprises, la vidéo d’une minute a transformé la vie de Chantal en « un enfer », selon son avocat, Me Thomas van Vugt. « Allez-vous faire en sorte que l’anonymat d’un malfaiteur du Web soit plus important que l’intérêt de sa victime ? » avait interrogé l’avocat, désireux de créer un précédent alors que les affaires de « revenge porn » (« vengeance pornographique ») sur Internet se multiplient.Facebook avait empêché la consultation des images au bout d’une heure. Mais, selon la société, sa possibilité d’agir contre la personne qui avait posé les images était très réduite et il lui était impossible de l’identifier, ses coordonnées ayant été effacées en février. L’avocat de Chantal contestait cette version.Rendre punissable le délit de « vengeance porno » Le tribunal lui a finalement donné raison et obligé Facebook à révéler, d’ici à deux semaines, l’adresse IP (lenuméro permettant d’identifier tout appareil connecté à Internet) et l’identité de la personne concernée. A défaut, l’entreprise devra faciliter l’accès d’un tiers à son système pour qu’une investigation indépendante puisse être menée.Le gouvernement néerlandais a décidé récemment de s’emparer du dossier des « vengeances porno » en modifiant le code pénal pour rendre punissables de tels délits.Google a annoncé la semaine dernière son intention d’éliminer, sur demande, de telles images de son moteur de recherche. Disant refuser la censure, Google a toutefois jugé « nuisibles au plan privé et émotionnel » des images « qui ne visent qu’à anéantir les victimes – des femmes en l’occurrence ».Depuis la mise en ligne des images, la jeune Chantal ne sort plus de chez elle. « C’est terrible à voir, sa vie est ruinée », a expliqué Me van Vugt.Lire aussi :Harcèlement, djihadisme : les réseaux sociaux contraints à la régulationJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) La question de la fiscalité est au cœur des blocages entre la Grèce et ses créanciers – Fonds monétaire international (FMI), Commission européenne, Banque centrale européenne. Ces derniers veulent notamment une forte augmentation des taux de TVA. Le gouvernement d’Alexis Tsipras a présenté un plan renforçant la collecte de l’impôt et proposé la création de nouvelles taxes – notamment sur les entreprises affichant un bénéfice supérieur à 500 000 euros –, ce dont le FMI ne veut pas entendre parler.Lire aussi :Grèce : l’Eurogroupe s’achève une nouvelle fois sans accordLa directrice générale du FMI, Christine Lagarde, interrogée mercredi 24 juin dans le magazine Challenges, a assuré que l’« on ne peut pas bâtir un programme sur la seule promesse d’une meilleure collecte des impôts, comme nous l’avons entendu pendant cinq ans, avec très peu de résultats ».A défaut de croire la Grèce capable d’arriver à aller chercher de l’argent dans les poches des entreprises ou des fraudeurs, les créanciers insistent donc sur des coupes dans les dépenses, mais aussi sur une nouvelle hausse de la TVA, une taxe indirecte sur les produits de consommation courante, impossible à contourner. Le gouvernement grec résiste, estimant que ponctionner les plus pauvres a été largement fait ces dernières années.Voici un tour d’horizon des principales mesures fiscales, hausse d’impôts ou création d’outils pour améliorer la collecte, de ces cinq dernières années. La plupart ont été mises en place dans le cadre des mémorandums, ces accords-cadres introduisant en droit grec les mesures exigées par les créanciers en échange de 240 milliards d’euros de prêts.La TVA a été augmentée de façon continue En 2009, au moment où la crise explose, il existe en Grèce trois taux de TVA à 4,5 %, 9 % et 19 %. Entre janvier et mai 2010, ces taux passent à 5 %, 10 % et 21 %. Et les taxes indirectes sur l’essence l’alcool et les cigarettes augmentent de 10 %.En mai 2010, dans le cadre du premier mémorandum, les taux de TVA sont relevés à 6,5 %, 13 % et 23 % et les taxes sur l’alcool, l’essence et les cigarettes de 10 %.De nombreux produits (médicaments, électricité, etc..) ont changé de tranches de TVA, passant de 6,5 % à 13 %. Aujourd’hui, les créanciers souhaiteraient réduire à deux taux seulement (13 % et 23 %) le régime de la TVA et faire basculer la nourriture (lait, huile, pâtes, etc.) de 13 % à 23 %.Le gouvernement grec refuse notamment de faire passer l’électricité au taux de 23 %. Une hausse totale de 14 points en moins de trois ans lui semble trop lourde pour les foyers les plus vulnérables.La pression fiscale s’est globalement accrueEn février 2012 le deuxième mémorandum a abaissé le seuil de non-imposition de 12 500 euros à 8 500 euros. Il sera relevé en 2014 à 9 500 euros.Le principe d’un impôt foncier unifié (l’ENFIA) a été adopté. Il a commencé à être prélevé en 2014.De nombreuses taxes d’urgences (impôts de solidarité, taxe sur la propriété) ont également été mises en place, prélevées via les factures d’électricité.Devant cette hausse brutale de la pression fiscale, de nombreux Grecs ont cessé de payer leurs factures d’électricité et se sont retrouvés privés de courant.En novembre 2012, un nouveau renforcement de la pression fiscale est survenu, mais surtout de nouvelles coupes dans les retraites et les salaires ont été pratiquées.Résultat : de nombreux Grecs ont commencé à ne plus pouvoir faire face et la collecte des recettes fiscales a reculé.En 2014, le gouvernement conservateur a réfléchi à adopter une loi permettant l’échelonnement en 100 mensualités des dettes fiscales des particuliers et entreprises grecques. Il s’est heurté à l’opposition frontale des créanciers.Une mesure similaire a été adoptée par le gouvernement Syriza d’Alexis Tsipras le 23 mars.Des mesures ont été prises pour améliorer la collecte de l’impôt et lutter contre la fraude Un secrétariat général indépendant des recettes fiscales a été créé en novembre 2012, sur l’insistance de la troïka des créanciers. Avec comme mandat, la supervision des services de contrôle de l’administration fiscale (SDOE).A son programme figurait notamment la nécessité de réussir à imposer le règlement par carte bancaire chez les commerçants, à relier les caisses enregistreuses des magasins aux ministères des finances et à organiser le recoupement des données bancaires et fiscales pour contrôler l’adéquation entre patrimoine et déclaration fiscale.Sur ces trois objectifs, seul le troisième est vraiment atteint à ce jour.Quel est l’état des rentrées de recettes fiscales ?Sur les quatre premiers mois de l’année, l’Etat grec accuse une baisse des recettes fiscales. Au total, 12,221 milliards d’euros ont été collectés sur la période, soit 884 millions de moins qu’espérés.Selon le ministère des finances, les impôts directs ont souffert d’une baisse de 11,4 % et s’élèvent à 4,869 milliards d’euros, alors que les impôts indirects ont diminué de 3,4 % par rapport aux recettes attendues.La TVA a particulièrement du mal à rentrer, ainsi que les impôts sur les revenus des particuliers et des entreprises. Même si des problèmes réels de fraude existent en Grèce, cette baisse est avant tout due à la contraction de l’économie.Le gouvernement Tsipras veut convaincre les créanciers de sa volonté de lutter contre la fraude et l’évasion fiscale. Son argument principal : nous sommes un parti neuf, pour la première fois au pouvoir et ne sommes donc pas liés par les vices de corruption et de clientélisme qui immobilisaient nos prédécesseurs.C’est précisément de cette volonté que doutent aujourd’hui les créanciers.Lire aussi :La Grèce en panne de recettes fiscalesAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Breteau Le New York Times révélait mercredi qu’Apple prévoyait de rémunérer les ayants droit à hauteur de 0,2 cents de dollars la chanson diffusée en ligne sur son service « Music » (soit 0,17 centimes d’euros), ce qui est dans les clous des autres offres, comme celles du Français Deezer ou du Suédois Spotify.Lire aussi :Streaming musical : Taylor Swift fait plier AppleRémunéré à l’écouteAujourd’hui, chaque chanson jouée en flux sur une plateforme en ligne a un prix. Ce prix est la part de cette chanson dans toutes les chansons jouées, divisée par les revenus qui proviennent des abonnements ou de la publicité.Dans un exemple fictif, si une plateforme musicale sert 100 000 chansons en un mois aux internautes et en tire 10 000 euros, chaque chanson jouée aurait une valeur théorique de 10 000 divisé par 100 000, soit dix centimes d’euro. De ces dix centimes, la plateforme de « streaming » garde 30 % et reverse les 70 % restants aux ayants droit – Apple promet entre 71,5 % et 73 %.Les ayants droit, autrement dit, les maisons de disques et les producteurs, gardent ensuite 90 % des sept centimes versés par la plateforme de « streaming ». Ils reversent en moyenne les 10 % aux artistes, selon les chiffres de l’Adami (qui milite pour une répartition favorable aux artistes).Gratuit contre payantDans la réalité cette fois, les ayants droit touchent en moyenne 0,0001 euros par écoute gratuite (financée par la publicité) et entre 0,002 et 0,004 euros en flux payant, financé par les abonnements. « Les artistes ne touchent pas assez dans le cadre d’une écoute gratuite », reconnait Simon Baldeyrou, directeur général délégué du groupe Deezer. Ces écoutes, financées par la publicité, sont un produit d’appel pour « vendre » un abonnement payant, indique-t-il. Chez le Français Deezer, qui reverse donc 70 % de son chiffre d’affaires aux ayants droit, et jusqu’à « 150 % pendant les deux premières années » à partir de 2009, on estime que les revenus pour les artistes sont corrects dans le cadre d’une écoute payante.La répartition des revenus« Nous sommes les victimes collatérales » du débat sur les revenus des artistes, déplore-t-on chez Deezer. En effet, une fois les sommes versés aux ayants droit, donc les maisons de disques, les plateformes n’ont plus la main, et ce sont les contrats qui lient producteurs et artistes qui déterminent la part des producteurs et des artistes.Si l’Adami dénonce « des contrats d’un autre temps », les producteurs répondent qu’« ils prennent tous les risques » et que « pour neuf productions sur dix », il n’y a pas de profits.En 2014, les revenus issus du « streaming » sont « majoritaires » à 55 % dans les revenus numériques (et en hausse de 34 %, là où le téléchargement baisse de 14 %), même si selon le Syndicat national de l’édition phonographique, la majorité des revenus proviennent toujours « du bon vieux CD ou du vinyle ».Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.06.2015 à 17h00 • Mis à jour le25.06.2015 à 17h36 | Alexis Delcambre L’Etat va mettre la main à la poche pour aider Radio France à sortir de l’ornière. Selon nos informations, l’entreprise publique va recevoir 80 millions d’euros de financement exceptionnel, afin de faire face aux besoins de trésorerie engendrés par l’interminable chantier de réhabilitation de la Maison de la radio.Lire aussi :L’interminable chantier de la Maison de la radioCette somme, dont le montant a été annoncé, mardi 23 juin, en conseil d’administration, sera versée sous deux formes différentes. Cinquante-cinq millions d’euros seront apportés aux fonds propres de l’entreprise sous forme d’une dotation en capital, sous l’égide de l’Agence des participations de l’Etat (APE). Répartis sur trois exercices budgétaires (de 2016 à 2018), 25 autres millions d’euros seront issus de la contribution à l’audiovisuel public (la « redevance »), au titre de l’investissement.Un geste de l’Etat était attendu et avait été promis par la ministre de la culture, Fleur Pellerin, lors de la longue grève qui a paralysé Radio France, en avril. « J’ai proposé une intervention au capital de l’entreprise, pour l’accompagner dans cette période difficile », avait-elle déclaré dans un entretien au Monde. Son montant et ses modalités restaient à définir, dans un contexte où chaque euro d’argent public compte et où il est par ailleurs demandé à l’entreprise de se réformer.Lire aussi :Fleur Pellerin : « Il faut renouer les fils du dialogue » à Radio FranceUn chantier à plus de 100 millions d’eurosAu ministère, on explique que les formes d’intervention retenues – une dotation en capital et un budget d’investissement – permettent de bien distinguer cet apport exceptionnel de ce qui relève du fonctionnement courant de l’entreprise. Cet apport ne sera par ailleurs pas le seul : Radio France a soumis une demande de prêt à trois banques et recherche 90 millions d’euros pour subvenir à ses besoins de trésorerie. Mais pour obtenir l’accord des banques, elle doit d’abord finaliser son contrat d’objectif et de moyens (COM), dont la conclusion n’est pas attendue avant septembre.L’apport de l’Etat, ainsi que cet emprunt, sont censés permettre à l’entreprise de répondre aux besoins de financement supplémentaires liés au chantier, évalués à ce stade entre 100 et 110 millions d’euros. Mais cette estimation laisse un angle mort : le sort d’une partie des studios, dits « studios moyens ». Des études doivent être menées pour déterminer comment mener leur réhabilitation.L’aide apportée par l’Etat lève une partie des incertitudes financières pesant sur Radio France. Mais elle ne résout pas la « question stratégique » qui doit être au cœur du COM, pointe-t-on au ministère. Ni la question des 44 millions d’euros d’économies, dont 24 sur la masse salariale, que l’entreprise doit dégager dans le cadre du COM.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Morgane Le Cam « Taxi en grève ». Jeudi 25 juin, sur la place Denfert-Rochereau, à Paris (14e), les chauffeurs de taxi mobilisés portaient tous le même brassard jaune enroulé autour du bras. Un brassard symbolisant le « ras-le-bol » d’une profession qui se sent menacée par un concurrent qu’elle considère comme un « clandestin déloyal » : Uber.Depuis quelques mois, le service de transport avec chauffeur (VTC) s’est engagé dans un bras de fer avec l’Etat, autour de son application mobile UberPop qui met en relation des passagers et des conducteurs particuliers.Pour que soit interdite l’application, une quarantaine de chauffeurs a bloqué les différentes artères permettant d’accéder à la place Denfert-Rochereau. « UberPop est en train de casser le marché et de voler notre métier. Nous sommes au bord du gouffre, c’est notre survie qui est en jeu », lance un chauffeur adossé à son taxi.Comme lui, Maamar, chauffeur de taxi indépendant depuis deux ans, craint pour son avenir : « J’ai acheté ma licence 235 000 euros, j’ai pris un crédit sur dix ans pour ça. Depuis qu’Uber est arrivé, mon chiffre d’affaires coule. Je regrette d’être entré dans ce métier », confie l’ancien conseiller de vente.Lire aussi :Taxis contre Uber : où sont les chiffres ?« Cela nous a forcés à nous moderniser »Là est l’un des principaux griefs des taxis à l’encontre d’UberPop : comme le service n’est pas composé de chauffeurs professionnels, il n’est pas soumis à la règle des licences, passe-droit indispensable à tout chauffeur de taxi pour rouler en règle. Ces derniers considèrent donc la concurrence d’UberPop comme déloyale.« Ils font du racolage alors que c’est interdit, souligne Amar. Il y a deux semaines, je me suis battu avec un chauffeur, devant le parc floral de Vincennes. Il y avait beaucoup de monde, les taxis étaient pris d’assaut, donc les VTC récupéraient les clients. Mais ils n’ont pas le droit de faire ça ! »Autour des voitures immobilisées, un passant engage la discussion avec un taxi. « Si les gens sont en colère contre vous, c’est peut-être parce qu’il y a un problème, non ? », suggère-t-il poliment. Immédiatement, le chauffeur s’empresse de défendre la qualité du service qu’il rend à ses clients. « Nous sommes 17 700 à Paris. Il y a peut-être une cinquantaine de chauffeurs qui font mal leur travail », relativise un autre.Pour mettre des images sur ces mots, quelques-uns de ses collègues entament la visite de leur taxi G7. Les voitures sont propres, munies d’un dispositif de carte bancaire et mettent à la disposition des clients des bouteilles d’eau, des confiseries et des dépliants touristiques. « La seule chose positive avec l’arrivée d’Uber est que cela nous a forcés à nous moderniser », reconnaît un chauffeur.« Nous reviendrons demain »Si l’ambiance de la Place Denfert-Rochereau était plutôt calme, à l’autre bout de Paris, les choses ont dégénéré. Dans le 16e arrondissement, alors que des centaines de taxis bloquaient la Porte Maillot, des incidents sont venus perturber la manifestation. Deux voitures ont notamment été retournées.Plus tard dans la matinée, plusieurs individus sont entrés en conflit avec les CRS présents sur place. « Il faut les encercler ! », a-t-on entendu parmi la petite troupe qui s’était formée autour de la ligne de policiers tenant en main des bombes lacrymogènes.Quelques minutes plus tard, la petite foule s’écartait, la gorge prise et les mains sur les yeux. « Cela fait plusieurs fois depuis ce matin, affirme un manifestant. Mais nous resterons là jusqu'à ce soir et nous reviendrons demain. » Morgane Le Cam Philippe Jacqué C’est la réponse du berger à la bergère. Ouicar, la start-up pionnière de la location de véhicules entre particuliers, lancée dès 2009 sous le nom de Zilok auto, a répondu, jeudi 25 juin, au leader du marché, Drivy. Moins d’un mois après l’augmentation de capital de 8 millions d’euros et le rachat de divers concurrents français et allemands par Drivy, Ouicar a annoncé une augmentation de capital de 28 millions d’euros.En 2012 et 2014, l’entreprise avait déjà levé 4,5 millions d’euros. Aujourd’hui, c’est la SNCF, déjà présente au capital, via le fonds Ecomobility Ventures, qui investit cette somme. Du même coup, le groupe public prend 75 % du capital. La start-up est du même coup valorisée à plus de 37,5 millions d’euros.Ouicar réalise un chiffre d’affaires estimé à quelque 2 millions d’euros. L’entreprise espère présenter des comptes à l’équilibre en 2017, pourOffrir un voyage « de bout en bout »Pour la SNCF, cet investissement entre dans la stratégie du « porte à porte » qu’elle entend développer d’ici à 2020. « La SNCF veut devenir un connecteur de mobilité, a expliqué Guillaume Pepy, son président. Nous ne vendons pas seulement des billets de trains, mais des moyens d’aller de chez soi à sa destination. Nos huit millions de clients par jour nous attendent aussi sur les nouvelles mobilités. »En plus du train ou du bus longue distance, l’entreprise publique propose désormais toute la palette des services complémentaires : voiture avec chauffeur, taxi, covoiturage (IDVroom), véhicule d’autopartage (en partenariat avec Zipcar ou Wattmobile) ou location de voiture traditionnel (Avis) ou entre particuliers (Ouicar).Nous voulons « être capables d’offrir un parcours de bout en bout à nos clients », au-delà du train, a expliqué Barbara Dalibard, directrice générale voyageurs de la SNCF.« Devenir l’acteur incontournable du marché »Pour Ouicar, « la SNCF est une opportunité rare pour élargir la visibilité du service de cette plateforme de location entre particuliers, explique Marc Simoncini, le cofondateur de Ouicar - avec Marion Carette - et aujourd’hui à la tête du fonds Jaina capital. Pour faire une plateforme de location de véhicules, il faut attirer un maximum de propriétaires de véhicules. Et offrir le service le plus fluide possible. Avec les moyens apportés par la SNCF, Ouicar pourra à la fois améliorer son offre et devenir l’acteur incontournable du marché avant de se lancer à l’étranger en tant que consolidateur naturel. » En Europe par exemple.D’ici à 2018, les nouveaux moyens doivent permettre à Ouicar d’attirer les propriétaires de 100 000 véhicules. Aujourd’hui, avec 20 000 véhicules en autopartage et 400 000 membres en France, la start-up est distancée par Drivy, qui revendique 26 000 véhicules. L’argent servira dans un premier temps à recruter 25 personnes d’ici au début de l’année 2016 afin de doubler l’effectif.Lire aussi :Les start-up françaises Blablacar et Drivy à la conquête de l’Europe« Ensuite, nous avons plusieurs axes de développement, explique Marion Carette. Outre l’amélioration de notre outil et l’étude d’une expansion internationale, nous étudions plusieurs marchés, comme marier l’offre de parking et la location entre particuliers notamment avec Effia, qui gère de nombreux parking, c’est une voie possible à l’avenir. »Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Benjamin Taupin (Maître de conférences au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam)) L’essor de la marque française de produits alimentaires Michel et Augustin tranche avec la morosité actuelle de la conjoncture économique de son secteur, comme le montre à nouveau le « succès » de l’entreprise, qui a spectaculairement décroché le statut de fournisseur de la chaîne Starbucks. Il n’en faut pas davantage pour que de nombreuses analyses érigent l’entreprise en modèle des bonnes pratiques à adopter en management.Quel est ce modèle ? La firme, célèbre pour ses petites bouteilles de yaourt liquide appelées « Vache à boire », entend aligner la gestion de son organisation sur le credo de la marque : brillant, malin, sympathique, passionné, enthousiaste. L’entreprise des « trublions du goût » mise en réalité sur une implication toujours plus grande de ses salariés sous couvert d’une culture d’entreprise « fun » qui se veut humaniste.Un article de la revue Personnel loue ainsi l’efficacité de la politique de ressources humaines de Michel et Augustin (« Michel et Augustin : de l’efficacité d’une stratégie RH », Michel Barabel et Olivier Meier, Personnel, revue de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines, n° 556, février 2015). L’article expose la manière dont, à La Bananeraie (le siège de l’entreprise), les « trublions » (les employés) sont recrutés par un processus que l’on appelle de préférence « une rencontre ». Afin de jauger si la motivation du candidat est suffisante pour rejoindre « l’Aventure », « sa gourmandise et son amour des produits sont des points-clés ». Tout est bon pour se démarquer des autres candidats – l’article relève qu’« une fille s’est fait livrer dans un colis DHL » ou qu’« un candidat est arrivé avec un gros bloc de béton sur lequel était marqué : “CV en béton” ».Sous les atours séduisants de pratiques transgressives et décalées se dévoile une nouvelle mode managériale qui promeut l’intensification du travail des salariés. Dans une interview au Monde.fr, Augustin Paluel-Marmont, codirigeant et fondateur de l’entreprise, ne s’en cache pas (« En management, la sympathie et l’exigence ne sont pas incompatibles », (Le 13 juillet 2013). Il déclare ne pas croire « à la théorie (sic) “j’ai ma vie au boulot, j’ai ma vie chez moi” », puisque Michel et Augustin « c’est plus qu’une entreprise, cela doit être une partie forte de notre vie ». L’engagement du salarié est absolu et l’effacement de la frontière entre vie privée et travail, on l’aura compris, bénéficie à l’entreprise qui obtient toujours plus de ses salariés.Cette novlangue fantaisiste, qui refuse de parler de recrutement pour privilégier « une rencontre pour savoir si l’on va faire un bout de chemin ensemble », donne à voir une nouvelle évolution de l’organisation du travail dans les entreprises. A la fin des années 1990, les sociologues Luc Boltanski et Eve Chiapello ont décrit un « nouvel esprit du capitalisme » par lequel la critique soixante-huitarde, qualifiée de critique artiste, était récupérée dans le système productif grâce à la mise en place d’une gestion par projets dans les entreprises (Le Nouvel Esprit du capitalisme, Luc Boltanski et Eve Chiapello, Gallimard, 1999). Les pratiques de management de Michel et Augustin témoignent, une nouvelle fois, de la plasticité de l’entreprise capitaliste dans sa capacité à éliminer le registre du professionnel dans les relations de travail. Cette approche de l’organisation fait directement écho à la « révolution humaniste » menée par les managers et décrite dans le dernier ouvrage de la sociologue Danièle Linhart. Le changement s’opère par l’intermédiaire d’une nouvelle mode managériale qui prône la considération de l’humain chez le salarié à travers l’intégration de son vécu, de son imagination et de ses émotions. Danièle Linhart montre que l’engagement total des individus obtenu par ce biais, couplé à la conduite d’évaluations individuelles propices à la concurrence entre salariés, conduit paradoxalement à des effets déshumanisants qui se traduisent par plus de stress et de tensions au travail (La Comédie humaine du travail. De la déshumanisation taylorienne à la surhumanisation managériale, Danièle Linhart, Paris, Erès, coll. « Sociologie clinique », 2015).Ainsi le nouveau management « humaniste » pose-t-il la question de la validité de la séduisante promesse qui est faite au salarié, celle d’un supposé épanouissement dans l’entreprise qui s’opposerait à l’aliénation engendrée dans le passé par l’application des principes organisationnels développés par Taylor et Ford. L’autonomie, la passion et le second degré sont, en effet, bien souvent mis à profit, avec un succès qui ne se dément pas, principalement pour augmenter l’engagement personnel au service de la productivité de l’entreprise. La revue de l’Association nationale des DRH relève que, chez Michel et Augustin, les adresses mail des candidats sont créées et envoyées un mois avant l’arrivée du salarié afin, selon l’entreprise, que ce dernier « ne [perçoive] pas de rupture quand il se présente à l’entreprise le premier jour ». Du point de vue de la rentabilité de l’entreprise, on comprend bien l’intérêt qu’il y a à promouvoir, en direction des salariés, ce « bon esprit ».Benjamin Taupin (Maître de conférences au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam)) Frédéric Cazenave Le fichier positif, ce dispositif destiné à lutter contre le surendettement en répertoriant l’ensemble des crédits détenus par un particulier, ne verra pas le jour. Dans un rapport, remis jeudi 25 juin, le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) estime que la « marge de manœuvre est très réduite, voire inexistante pour la mise en œuvre d’un fichier positif qui soit jugé conforme à la Constitution ».Cette mesure phare de la loi Hamon sur la consommation avait été retoquée par le Conseil constitutionnel en mars 2014, les sages du Palais-Royal estimant qu’un tel fichier portait « une atteinte au droit au respect de la vie privée ». Ce registre aurait contenu les données personnelles de plus de 12 millions de personnes, consultables par plusieurs dizaines de milliers d’employés d’établissements de crédit.Mais cette censure du Conseil constitutionnel n’avait pas découragé Michel Sapin. A l’été 2014, le ministre de l’économie et des finances demandait au CCSF d’examiner la faisabilité d’un tel registre en tenant compte de l’avis du Conseil constitutionnel. Las : après six mois de travaux, le verdict du groupe de travail est sans appel.Dispositif critiqué« Nous sommes allés le plus loin possible dans les réflexions, en réunissant toutes les parties prenantes, pour voir ce qu’il était encore envisageable de réaliser. Mais la décision du Conseil constitutionnel est tellement contraignante qu’elle limite à l’extrême la possibilité de créer un fichier positif, même allégé, explique Emmanuel Constans, le président du CCSF. Le fait que la prévention du surendettement ne constitue pas un objectif de valeur constitutionnelle, contrairement à la lutte contre la fraude par exemple, est un obstacle majeur. » Les partisans de ce dispositif – par ailleurs critiqué par le lobby bancaire et certaines associations de consommateurs – ne se faisaient guère d’illusion. Ce qui ne les empêche pas d’accuser le coup. « C’est un drame. Nous nous privons d’un outil qui permet de lutter efficacement contre le surendettement car il détecte les ménages à risque en amont. Aujourd’hui, ces personnes sont repérées bien trop tardivement », explique Jean-Louis Kiehl, le président de l’association Crésus (Chambre régionale du surendettement social).Durant ses travaux, le CCSF a étudié d’autres alternatives pour prévenir le surendettement, comme l’enrichissement d’un fichier qui existe déjà : celui répertoriant les incidents de remboursement des crédits des particuliers (FICP). Mais là encore le CCSF se montre circonspect, soulignant que ces pistes « lourdes et complexes à mettre en place » auraient « un impact sur le surendettement qui semble assez limité ».Ajouter de nouvelles données au FICP, comme une inscription dès le premier impayé du particulier, présenterait même « un risque d’accroissement de l’exclusion par l’augmentation sensible du nombre de personnes inscrites dans le fichier », note le CCSF dans son rapport.Lire aussi :Le chemin de croix des ménages surendettésLa piste d’un fichier « volontaire »L’association Crésus a pour sa part proposé la mise en place d’un fichier volontaire, qui ne recenserait les crédits d’un particulier qu’avec son accord. « Le consommateur donnerait l’autorisation à l’établissement financier de vérifier son dossier. En échange, on peut imaginer que les emprunteurs acceptant de jouer le jeu se voient accorder des taux bonifiés », précise M. Kiehl.« C’est une piste intéressante, qui mérite d’être expérimentée mais, comme ce n’est pas contraignant, le risque que la population concernée par le surendettement ne fasse pas la démarche est réel », commente Emmannuel Constans.En guide de conclusion, le rapport rendu le 25 juin préconise que le CCSF réalise… un nouveau rapport. L’objectif ? Dresser d’ici la fin 2015 un bilan des réformes du crédit à la consommation et du FICP au cours des cinq dernières années afin « de déterminer l’opportunité et la nature d’éventuelles mesures nouvelles pour renforcer la prévention du surendettement. » Une conclusion qui ne satisfait évidemment pas M. Kiehl : « Georges Clemenceau, avait une formule très juste pour cela : Quand on veut enterrer une décision, on crée une commission ».Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 25.06.2015 à 12h17 | William Audureau Le gouvernement a officiellement promulgué jeudi 25 juin le décret élargissant le crédit d’impôts aux jeux vidéo (CIJV) aux titres déconseillés aux moins de 18 ans par l’organisme de classification paneuropéen, le PEGI (pour « Pan European Game Information », en anglais), au Journal officiel. Ce dispositif fiscal permettant d’obtenir un financement à hauteur de 20 % des coûts de production est en place depuis 2008, mais excluait jusqu’à présent les jeux « + 18 », qui représentent pourtant un tiers des ventes en France pour l’année 2014 et sont souvent les jeux à plus fort budget, et générant donc le plus d’emplois.« Une excellente nouvelle pour notre secteur »« La promulgation du décret d’application de la réforme du crédit d’impôt jeu vidéo est une excellente nouvelle pour notre secteur. (…) Le CIJV s’adressera désormais tant aux développeurs indépendants produisant des projets sur les nouvelles plates-formes qu’aux studios de plus grande taille qui développent des projets d’envergure », s’est félicité Guillaume de Fondaumière, président du Syndicat national du jeu vidéo, dans un communiqué. Le décret était en attente de la signature du premier ministre, Manuel Valls, depuis près de deux mois.Lire aussi :Les œuvres « + 18 », cas extrême au cinéma, vaste catégorie en jeu vidéoContrairement à ce que leur appellation peut faire croire, les jeux vidéo « +18 » regroupent de manière très large tout jeu présentant une représentation réaliste de la violence, et non uniquement les œuvres les plus extrêmes comme au cinéma. Les jeux offrant un niveau de violence démesuré et sans justification scénaristique sont par ailleurs exclus de la nouvelle forme du dispositif. A l’E3, le Salon mondial du jeu vidéo, qui s’est déroulé du 16 au 18 juin à Los Angeles, le jeu vidéo français le plus remarqué, Dishonored 2, est ainsi la suite d’un jeu de rôle étiqueté « +18 » aux qualités esthétiques et ludiques reconnues. Développée à Lyon, il sera parmi les premiers projets à pouvoir bénéficier de cet élargissement.Le but de cet élargissement est par ailleurs de favoriser l’implantation de studios étrangers en France. L’Hexagone, qui figurait parmi les principaux producteurs de jeux vidéo au monde jusqu’au début des années 2000 (derrière le Japon, les Etats-Unis et le Royaume-Uni), est depuis tombé aux alentours du huitième rang en termes d’effectifs, notamment en raison de la concurrence fiscale agressive du Canada, où se sont exilés de nombreux développeurs français.William AudureauJournaliste au Monde Jean-Baptiste Chastand (Bruxelles, envoyé spécial) Rarement un Conseil européen aura été aussi attendu et incertain. Jeudi 25 et vendredi 26 juin, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne (UE) se retrouvent à Bruxelles pour discuter officiellement d’immigration, du référendum promis par David Cameron pour maintenir, ou non, son pays dans l’Union européenne, de l’avenir de la zone euro, de défense et du numérique. Mais il est quasiment certain que l’actualité grecque va également s’inviter à la table des dirigeants européens, faute d’accord à ce stade entre Alexis Tsipras et ses créanciers. Tour d’horizon d’un conseil explosif.La bataille des migrantsLa discussion doit être abordée en ouverture du conseil, à 16 heures, jeudi, et elle pourrait durer jusque tard dans la soirée. Les dirigeants européens doivent en effet tenter de trouver une réponse commune à la vague de migrants frappant à leurs portes via la Méditerranée, ou les Balkans. Jusqu’ici, chaque Etat a eu tendance à jouer sa propre partition, quitte à se renvoyer les migrants dans des conditions peu glorieuses.En réaction à la multiplication des drames en Méditerranée, la Commission européenne a proposé en mai d’introduire des quotas contraignants de répartition entre les différents pays de l’UE de 40 000 demandeurs d’asile recueillis par la Grèce et l’Italie. Cette proposition est inédite. Jusqu’ici, la règle est que le premier pays d’entrée des migrants doit être celui qui étudie la demande d’asile. Selon la Commission, les demandeurs l’asile seraient répartis dans toute l’UE dès qu’ils ont posé le pied sur le territoire européen pour que leur demande soit examinée.Si les chefs d’Etat et de gouvernement se disent majoritairement d’accord avec un tel principe, ils ont le plus grand mal à s’entendre sur les modalités pratiques. Pologne et Hongrie en tête, les pays d’Europe centrale ne veulent pas entendre parler de quotas contraignants fixés par Bruxelles. De leur côté, les grands pays d’Europe de l’Ouest contestent la « clef de répartition » proposée par la Commission, calculée selon plusieurs critères comme la population, la situation économique ou les efforts déjà accomplis. Pour ne rien arranger, la France repousse, depuis quelques jours à Vintimille, les réfugiés passés par l’Italie.Résultat : le projet de conclusions du conseil, consulté par Le Monde mercredi 24 juin, évoque un simple « accord » à donner sur le principe de la relocalisation – non obligatoire – de 40 000 demandeurs d’asile en deux ans. Les détails de cette mesure ne seront pas tranchés avant juillet. En revanche, les dirigeants européens comptent bien demander à l’agence européenne Frontex de s’impliquer davantage dans l’expulsion des migrants économiques dès qu’ils ont mis le pied sur le territoire européen. Autant de propositions à la fois nettement plus dures et moins ambitieuses que celles avancées par Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne.Lire aussi :L’Europe se déchire sur le sort des migrantsPremiers tours de table sur le BrexitC’est normalement au cours du dîner que David Cameron, le premier ministre britannique réélu confortablement en mai, doit détailler ses projets d’organisation d’un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne. M. Cameron a promis lors de sa campagne d’organiser ce référendum d’ici à la fin 2017, en essayant auparavant d’obtenir un aménagement des traités, et des législations en vigueur, pour accorder plus d’autonomie à son pays. Pour l’instant, M. Cameron s’est bien gardé de détailler ses prétentions exactes.Selon plusieurs sources diplomatiques, il devrait continuer à entretenir le flou jeudi soir, se contentant d’une brève intervention. Il attendrait surtout que le processus soit officiellement lancé par le Conseil européen et le calendrier, détaillé. Dans un étonnant retournement de situation, il semble même désormais attendre que les chefs d’Etat européens lui fassent des propositions d’aménagement des règles de l’Union européenne. Les discussions de fonds sur ce sujet devraient donc être renvoyées à un prochain Conseil européen.Lire aussi :David Cameron contre le reste de l’EuropeRéfléchir à l’avenir de la zone euroEntre deux discussions sur l’Europe de la défense et le développement d’un marché numérique commun, les leaders européens devraient débattre vendredi matin du futur des institutions européennes, dans le but d’approfondir l’Union monétaire, après plus de cinq ans de crise des dettes. Ils ont notamment sur la table un rapport remis lundi 22 juin par les présidents des cinq institutions européennes les plus importantes (Jean-Claude Juncker, pour la commission, Donald Tusk, pour Conseil européen, Martin Schulz, à la tête du Parlement européen, Mario Draghi, pour la Banque centrale européenne, et Jeroen Dijsselbloem, pour l’Eurogroupe). Lire aussi :En pleine crise grecque, Bruxelles prône un renforcement de l’EurozoneCeux-ci réclament un renforcement de la zone euro pour éviter que la faillite d’un Etat, comme celle de la Grèce, puisse se reproduire. Ils souhaitent notamment faire converger davantage les politiques budgétaires, économiques et sociales. En raison de l’actualité ultra-prioritaire de la crise grecque, il semble toutefois peut probable que les chefs d’Etat et de gouvernement se lancent dans de longs débats sur l’avenir des institutions européennes. Ils devraient donc se contenter de suggérer d’approfondir ces réflexions dans les prochains mois.Trouver une solution d’urgence pour la GrèceOfficiellement, la situation grecque n’était pas à l’ordre du jour du Conseil européen. Mais les ministres des finances de la zone euro ont tenu jeudi après-midi une nouvelle réunion de l’Eurogroupe pour tenter de s’entendre sur le déblocage, contre des réformes, des 7,2 milliards d’euros d’aides nécessaires à la Grèce pour rembourser le FMI le 30 juin. Cette réunion a été suspendue jeudi en fin d’après-midi, les ministres des finances convenant de se retrouver samedi.La date-limite pour tomber d’accord est dimanche, les Parlements grecs et allemands devant approuver les mesures avant lundi soir. Les Grecs et les institutions représentant les créanciers (BCE, Commission et FMI) ne sont pas encore d’accord sur les mesures à adopter. Le principal différent réside dans le calendrier du vote des différentes mesures, Athènes et les créanciers s’étant globalement entendus pour augmenter la TVA et limiter les préretraites. Il s’agit aussi de savoir dans quelle mesure la question d’une éventuelle restructuration de la dette apparaitra dans le texte final.Si le sujet est suspendu à ce nouvel Eurogroupe, il est quasi-certain que les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro vont aussi en parler en marge du sommet. Ce sera probablement à ce niveau, entre Angela Merkel et Alexis Tsipras, que se décidera l’avenir de la Grèce dans la zone euro.Lire aussi :Nouvelle journée de négociations au forceps sur la GrèceJean-Baptiste Chastand (Bruxelles, envoyé spécial)Journaliste au desk EuropeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Ce n’est pas une retraite de Russie, encore moins une bérézina, juste le résultat d’un constat simple : le projet n’était pas économiquement viable. C’est pour cette raison que Total a décidé de retirer ses « billes » de Chtokman (Arctique russe). La compagnie française a annoncé, mercredi 24 juin, le « transfert » au géant russe Gazprom des 25 % qu’elle possède dans le projet de développement de ce champ gazier situé à 600 kilomètres au large de Mourmansk, au milieu d’une mer inhospitalière parcourue d’icebergs.Lire aussi :Gaz : Total cède à Gazprom ses parts dans le projet ChtokmanL’effondrement des prix des hydrocarbures, conjugué à l’explosion des coûts de développement des projets ces dix dernières années, a contraint les pétroliers à revoir leurs projets. Ce sont ceux dont le retour sur investissement est le plus incertain qui en font les frais. Et Chtokman a beau être un des plus importants gisements au monde, le projet était trop lourd financièrement (son coût est passé de 15 milliards à 30 milliards de dollars, soit 26,8 milliards d’euros), trop risqué technologiquement et trop hasardeux commercialement en raison de la baisse de la consommation de gaz en Europe et de la concurrence inattendue du gaz de schiste américain.Après le retrait du norvégien Statoil (24 %) dès 2012, Gazprom détient désormais 100 % de Shtokman Development AG, la société basée dans le canton suisse de Zug et chargée du développement et de l’exploitation du gisement. Les mots ont leur poids : Total a certes « transféré » sa participation à Gazprom, mais son patron, Patrick Pouyanné, ne s’interdit pas de revenir dans le jeu. Et son homologue russe, Alexeï Miller, s’est empressé de préciser qu’en cas de relance de Chtokman, la compagnie française serait la première invitée à travailler avec Gazprom.M. Poutine se frotte les mainsUn mois après son arrivée à la tête de Total, en octobre 2014, M. Pouyanné rencontrait Vladimir Poutine. « Nous sommes là pour longtemps », a-t-il assuré au président russe. Total fait tout pour boucler financièrement Yamal LNG, notamment avec des banques chinoises. Ce projet à 27 milliards de dollars, destiné à produire du gaz naturel liquéfié dans le grand Nord russe, à destination de l’Asie, est conduit par le groupe privé russe Novatek (60 %) associé à Total (20 %) et au pétrolier chinois CNPC (20 %).Crise ukrainienne ou pas, la Russie reste une « province » gazière sans équivalent pour les compagnies occidentales. Moscou joue cette carte au moment même où l’Union européenne cherche par tous les moyens à réduire sa dépendance au gaz russe. Bruxelles a encore subi un camouflet quand le 18 juin, à l’ouverture du Forum économique de Saint-Pétersbourg, Gazprom a créé la surprise en annonçant la signature d’une lettre d’intention ouvrant la voie à un doublement des capacités de transport de gaz entre la Russie et l’Allemagne. Cette fois, ce n’est pas Total mais l’anglo-néerlandais Shell, l’allemand EON et l’autrichien OMV qui étaient de la partie. Et en coulisse, M. Poutine se frottait les mains.Lire aussi :La Russie et la Grèce font bande à part sur le gazJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Legros (Propos recueillis par) Ancien chef d’entreprise, Michel Bauwens étudie depuis une dizaine d’années l’économie collaborative et ses réseaux qui s’organisent pour créer des outils partagés et mutualiser les savoirs et le travail. Auteur de « Sauver le monde, vers une société post-capitaliste avec le peer-to-peer » (Les Liens qui libèrent), il est l’un des théoriciens des « communs », un modèle économique et politique d’avenir selon lui, et une réponse à la crise écologique et de civilisation liée à la raréfaction des ressources. A condition que l’Etat joue pleinement son rôle de régulateur.Comment analysez-vous la crise que provoque en France l’installation de plateformes telles qu’Uber ? Il faut faire attention au vocabulaire qu’on emploie. L’« économie de partage » que j’appelle « pair-à-pair », où les individus s’auto-organisent pour créer un bien commun, a un potentiel émancipatoire important. Mais Uber ne relève pas de cette « économie collaborative » ou « de partage ». Il s’agit plutôt d’une mise sur le marché de ressources qui, jusque-là, n’étaient pas utilisées. La différence entre une production pair-à-pair et Uber, c’est le morcellement du travail, la mise en concurrence entre les travailleurs pour obtenir un service, sans qu’ils aient accès à ce service, ce « bien commun », en l’occurrence l’algorithme contrôlé par la firme. Cela entraîne des déséquilibres, et avec eux la précarité. Quand Uber s’installe à Paris, les profits vont à ses actionnaires de la Silicon Valley. Ces entreprises sont compétitives car elles concurrencent les hôteliers et les taxis en parasitant l’infrastructure déjà existante. Elles n’ont pas à investir dans la construction d’automobiles ou d’hôtels. Cela leur donne un énorme avantage car elles captent une plus-value du fait de cette efficacité. Il y a là un vrai danger, en raison de la façon dont ce phénomène est encadré.On parle beaucoup d’« économie de partage » ou d’« économie collaborative » mais, dans les faits, on s’aperçoit que les échanges sont monopolisés par des plateformes qui concentrent les données. N’y a-t-il pas contradiction ? Pour bien comprendre le phénomène, il faut se pencher sur l’Histoire des « biens communs » qui ont toujours existé. Au Moyen Age, les paysans cultivaient des terres communes. Chacun contribuait à les entretenir et il existait des règles pour user des fruits et ne pas épuiser la terre. Ce qui change aujourd’hui, c’est qu’avec les moyens technologiques, on peut créer de grands communs de la connaissance, des logiciels, du design, à une échelle planétaire et qui permettent à toute l’humanité d’y contribuer et d’y puiser. C’est un tournant dans l’Histoire car c’est la première fois qu’une agrégation d’individus peut constituer de tels réseaux et contourner des institutions puissantes. Or ce phénomène est pour le moment dominé par l’économie politique du capitalisme. Chez Uber ou Airbnb, rien n’est partagé !Lire aussi :L’économie collaborative, entre partage et businessJustement, peut-on réguler et comment ? Il faut accompagner cette évolution, réguler pour protéger les consommateurs et les travailleurs dont les positions sont affaiblies face à ces nouveaux monopoles. Mais réguler, cela ne veut pas dire protéger les taxis professionnels. On le voit, ces nouveaux services sont utiles et si une société les interdit, elle ne va pas être crédible. Une bonne régulation doit protéger les utilisateurs et les travailleurs contre une puissance potentiellement monopolistique sans pour autant protéger l’ancien modèle contre l’innovation. De nouvelles solutions sont à imaginer.Lesquelles par exemple ? A Séoul, en Corée du Sud, la municipalité de gauche a choisi d’interdire Uber, non pas pour protéger les taxis mais pour développer des applications locales, parce qu’il n’y a aucune raison qu’une société américaine gère les trajets d’une ville asiatique. Cela peut se faire avec une coopérative d’usagers ou une coopérative municipale qui permet de stimuler l’économie locale, et où la valeur reste équitablement répartie. Il faut développer l’imaginaire social et juridique ! Il existe des groupes de juristes en France comme Share Lex qui travaillent à transformer les lois en faveur de l’économie du partage, à créer une jurisprudence du commun. Les chartes sociales telles que celle de Wikipedia, l’encyclopédie collaborative par exemple, sont déjà de bons exemples de chartes du commun.Au cœur de cette évolution, la question des données est centrale. A qui appartiennent-elles selon vous ? Il s’agit de passer d’un capital extractif, qui capte la valeur des communs sans rien reverser, à un capital génératif où ceux qui contribuent à ce commun créent leur propre économie éthique.Aujourd’hui les échanges sont dominés par de grandes firmes privées qui captent les données. Or, c’est à chacun de décider de ce qu’il veut partager. On pourrait imaginer que les usagers s’unissent pour créer des coopératives de données, des plateformes non plus capitalistiques comme aujourd’hui, mais collectivistes, où chacun serait propriétaire ou copropriétaire de ses données et du revenu qu’elles génèrent. Une plateforme vide n’a aucune valeur. Ce sont les utilisateurs qui co-créent sa valeur et pourtant trop souvent 100 % de cette valeur d’échange est captée par les propriétaires de l’outil. Il s’agit de passer d’un capital extractif, qui capte la valeur des communs sans rien reverser, à un capital génératif où ceux qui contribuent à ce commun créent leur propre économie éthique.Chacun peut maintenant échanger, créer par lui-même. Va-t-on vers une société d’entrepreneurs ? On vit dans une société où le salariat diminue et où l’activité indépendante est en croissance. De plus en plus de personnes quittent le salariat par choix, par désir d’autonomie et de sens, et de plus en plus de salariés sont aussi chassés de l’entreprise. Les deux phénomènes sont concomitants. Le problème, c’est que les investisseurs déroulent le tapis rouge seulement à ceux qui créent une start-up. Pour ceux qui veulent agir dans le cadre d’une économie solidaire et juste, il n’existe pas d’incubateur, d’accélérateur pour les aider. Il y a là un déséquilibre. Le monde de l’économie coopérative, sociale et solidaire, est en retard par rapport à la compréhension de ce potentiel et de ces nouvelles modalités.Qui peut investir dans un projet qui ne lui rapporte pas personnellement ? L’absence de brevet pose en effet un problème pour les investisseurs qui hésitent à investir s’il n’y a pas monopole, donc profits. Par exemple, une voiture comme Wikispeed, construite par une communauté sur un modèle OpenSource, et qui consomme 5 fois moins d’essence au kilomètre qu’une voiture industrielle, a du mal à trouver des investisseurs car le modèle n’est pas breveté puisqu’il s’agit d’un design ouvert. Mais parallèlement on voit apparaître des initiatives nouvelles, comme Gotéo en Espagne, une plateforme de financement participatif orientée vers le commun. Elle finance les projets à condition qu’ils produisent un bien commun et ancrent la communauté dans le processus de financement. Ce modèle, développé dans un esprit collaboratif, me semble intéressant du point de vue social et écologique, même s’il reste minoritaire aujourd’hui.En quoi la culture du bien commun peut-elle être bénéfique du point de vue écologique ? Toute la production capitaliste est fondée sur le principe de l’obsolescence programmée. L’avantage de la production pair-à-pair, c’est qu’elle ne s’inscrit pas dans cette dynamique de rareté. Concevoir un produit ou un service en communauté, pour l’utilité sociale, signifie automatiquement qu’il n’y a pas de privatisation. Les 26 voitures OpenSource qui existent aujourd’hui sont toutes conçues pour être durables. Lorsque autour du bien commun se développe une économie éthique qui permet de vivre de ces contributions, on entre dans un autre type de société.De quoi vit-on dans une économie du pair-à-pair ?Autour des biens communs se développent des services à valeur ajoutée qui créent une économie. Prenez l’exemple de Linux, un logiciel libre disponible et partageable par tous. Les trois quarts des développeurs de Linux sont payés. Quand un développeur travaille sur Linux, il peut l’utiliser comme il l’entend, et en échange, il contribue à améliorer le commun partagé. Personne ne lui est redevable puisqu’il s’agit d’un échange. Une étude américaine estime qu’un sixième du PIB est déjà partagé, ce qui représente 17 millions de travailleurs.Vous évoquez dans votre livre une société « post-capitaliste », mais pour le moment, les outils collaboratifs servent plutôt le capitalisme. Au regard de l’Histoire, quand un nouveau mode de civilisation émerge, il sert d’abord l’ancien système. Mais on voit bien aujourd’hui la contradiction entre le capitalisme et la raréfaction des ressources. A terme, je ne crois pas en un système de croissance infinie dans un monde qui lui est fini, où il faut régénérer les ressources. Dans une société en déclin, les individus inventent d’autres modèles. La production pair-à-pair apporte une réponse à cette fausse abondance matérielle. Elle renverse les valeurs. En ce sens, c’est une réponse à notre crise de civilisation.Quel peut être le rôle des Etats face à ces évolutions ? L’Etat a un rôle central à jouer dans l’organisation des biens communs. Il a le choix entre plusieurs voies possibles : freiner leur développement, comme en Espagne où le gouvernement se positionne contre la production d’énergie solaire par les particuliers par le biais de taxes, ou impose des lois contraignantes au financement participatif pour protéger les banques. Il s’agit d’une volonté politique de frein, voire de répression. Une autre façon de faire, c’est le pair-à-pair de droite comme aux Pays-Bas ou en Grande-Bretagne, où l’Etat se désengage sous prétexte que « puisque vous pouvez le faire vous-même, on ne va plus s’en occuper ». Cette politique est aussi dangereuse car il faut des infrastructures pour la collaboration.Quelle est la troisième voie ? Plutôt que d’être dans une transmission de haut en bas en considérant les citoyens comme des consommateurs, une ville ou un Etat peut devenir un partenaire et faciliter l’autonomie sociale et individuelleLa troisième voie est à mon sens celle de Bologne où la ville, à travers The Bologna Regulation for the Care and Regeneration of Urban Commons, mène une politique facilitatrice, elle crée les infrastructures pour permettre aux gens d’exercer leur autonomie, met en place une régulation municipale pour le soin des biens communs : la loi autorise les habitants à proposer des changements pour leur quartier et s’engage à les aider à réaliser ces projets, avec un processus d’évaluation à la clé. Plutôt que d’être dans une transmission de haut en bas en considérant les citoyens comme des consommateurs, une ville ou un Etat peut devenir un partenaire et faciliter l’autonomie sociale et individuelle. C’est une source de progrès social. Plusieurs projets vont en ce sens en Italie.Et en France, de telles initiatives ont-elles les conditions de se développer ? Il en existe un grand nombre, la plupart promus par la Société civile. Des éco-agriculteurs ont ainsi créé une plateforme de création d’outils agricoles en OpenSource au sein de l’association « Atelier paysan » et aident aujourd’hui des paysans dans plusieurs pays à créer leur propre atelier de machines agricoles. C’est un modèle très intéressant qui pourrait être appliqué plus largement. Dans la plupart des grandes villes, de jeunes entrepreneurs sociaux se fédèrent pour mutualiser leur activité, créer leurs mutuelles, au sein de tiers lieux comme la Coroutine ou Mutualab à Lille, dans une dynamique naissante de culture collaborative. Le beau projet « Encommun.org » s’est donné pour objectif de créer une cartographie de tous les biens communs physiques et immatériels comme les flux et la mobilité. Cette culture peut apporter une réponse à l’individualisme et à la fragmentation propres à la postmodernité, en reliant les individus. C’est en ce sens que ce modèle est une réponse à la crise de civilisation et écologique que traverse l’Occident. D’ailleurs, c’est en Occident que cette culture se développe, parce que c’est ici qu’on en a le plus besoin.Changer le monde : c’est le thème de l’édition 2015 du Monde Festival qui a lieu les 25, 26 et 27 septembre à Paris avec Anne Hidalgo, Emmanuel Macron, Thomas Piketty, Matthieu Ricard, Evgeny Morozov, Jordi Savall… Comment réguler Internet ? Va-t-on vers la fin de la croissance ? Quels contre-pouvoirs à la civilisation numérique ? La musique peut-elle changer le monde ? Retrouvez le programme sur Le Monde Festival. Claire Legros (Propos recueillis par)Journaliste au Monde 15.06.2015 à 18h07 • Mis à jour le15.06.2015 à 18h10 Air France va mettre en place une nouvelle série de mesures d'économies dont des fermetures de lignes long et moyen-courrier, afin de tenir ses objectifs de réduction de coûts cette année.Outre les fermetures de lignes (comme celle à destination de Kuala Lumpur), le groupe va réduire ses fréquences de vol sur plusieurs destinations déficitaires et réduire ses dépenses. Le groupe entend, avec ces mesures, « rattraper 80 millions d'euros pour se caler sur l'objectif [d'économies] de 2015 ».Lire aussi :Alexandre de Juniac est reconduit, Air France-KLM reste à redresser 15.06.2015 à 17h39 • Mis à jour le15.06.2015 à 17h50 | Sarah Belouezzane L’annonce a été faite au détour d’une phrase. Si bien que certains membres du public présent à la conférence de presse organisée par Samsung, lundi 15 juin dans l’après-midi, n’ont pas tout de suite compris que le géant coréen venait d’indiquer qu’il investissait dans la start-up française Sigfox.Cette société, spécialisée dans les réseaux à bas débit pour connecter les objets intelligents (bracelets, compteurs électriques, thermomètres…), finalise ainsi, grâce à l’arrivée du groupe sud-coréen à son capital, une levée de fonds de 100 millions d’euros. Les deux parties n’ont pas souhaité communiquer sur le montant de la participation de Samsung.En déplacement à Paris pour cette occasion, Young Sohn, responsable de la stratégie de Samsung Electronics, a tout de même indiqué que le groupe envisageait d’investir 10 millions d’euros en France sur les six prochains mois. Somme qui comprend la participation prise dans Sigfox.Le géant de l’électronique vient ainsi rejoindre Air Liquide, GDF Suez ou encore Idinvest parmi les actionnaires de la start-up toulousaine.« Finalement, plus que l’entrée au capital, c’est le partenariat avec un grand nom de l’électronique et tous les marchés que cela va nous ouvrir qui nous réjouit », souligne Ludovic Le Moan, PDG de la jeune pousse.Lire aussi :La France se dote d’une Cité de l’objet connectéCréation d’un centre de recherche sur le cloudCar outre la prise de participation, Samsung a annoncé le début d’un partenariat majeur dans les objets connectés avec Sigfox. Le constructeur lancera en effet très prochainement des cartes à puces spécialement conçues pour les objets connectés. Dénommées Artik, elles permettront à n’importe quel fabricant de matériel de rendre facilement ses produits connectables. Elles permettront, en outre, l’interopérabilité de ces objets (ils pourront communiquer entre eux), mais ne seront compatibles qu’avec le réseau de Sigfox.La force de frappe du coréen devrait ainsi venir soutenir la jeune start-up française dans sa quête de croissance. « La plateforme Artik sera utilisée par plein d’industriels, dans les objets destinés au grand public comme pour le monde professionnel », insiste Ludovic Le Moan.Lundi, Samsung a, par ailleurs, annoncé l’ouverture prochaine, dans l’Hexagone, d’un centre de recherche dédié au « cloud computing », cette technologie qui permet de stocker les données à distance dans de supers ordinateurs. Aucun détail n’a cependant été donné sur le montant de l’investissement ou encore la date d’ouverture du centre.De passage à la conférence, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron s’est réjoui qu’un géant international comme Samsung investisse en France. « Ce genre d’investissement correspond exactement à ce dont l’écosystème numérique français a besoin », a-t-il déclaré. Ajoutant qu’une autre série d’annonces du même type serait faite dans quelques semaines.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi Evelyne Platnic Cohen, 46 ans, a fondé en 2009 Booster Academy, un centre d’entraînement intensif à la vente. Depuis quelques mois, le développement passe à la vitesse supérieure et le concept se duplique dans un grand nombre de villes de France.La dirigeante s’implique personnellement dans le développement en franchise de son entreprise : elle rencontre les directeurs des différents centres et continue au siège la réflexion sur les actions à mettre en place. Mais c’est avec la relance des clients qu’elle termine ses matinées.Car il ne faut pas l’oublier : « le premier commercial de son entreprise quelle que soit la taille est son dirigeant. Bon nombre d’entrepreneurs pensent que ce n’est pas de leurs ressorts de « faire de la vente », car il est vrai, il est plus agréable de réfléchir à son entreprise ou de travailler son approche marketing que de rechercher un accord avec un ou plusieurs interlocuteurs. Mais c’est une erreur ! » Lire aussi :24 heures à la tête d’une PME avec Evelyne Platnic Cohen : ouvrir des centres franchisés (1/3)La fondatrice de Booster Academy milite d’ailleurs pour la promotion de la culture commerciale en France, « espèce à part dans le monde de l’entreprise et souvent pointée du doigt ». Pourquoi ne pas impliquer davantage les vendeurs dans les processus de création et de décision, afin d’ajuster des projets déficitaires à la réalité et en faire des moteurs de croissance ? « Promouvoir la culture commerciale, c’est aider la France à conquérir de nouveaux marchés, à valoriser son savoir-faire, à limiter la fuite des talents potentiels en créant de véritables opportunités de carrière, à favoriser considérablement la croissance et à accélérer l’adaptation des entreprises dans un monde en mutation constante ».Lire aussi :24 heures à la tête d’une PME avec Evelyne Platnic Cohen : La remise des prix (2/3)Autre élément capital pour Evelyne Platnic Cohen : l’échange entre entrepreneurs. « Quand j’ai voulu développer mon entreprise, je suis allée voir des entreprises déjà établies, pour apprendre et comprendre comment y parvenir. De nos jours, il devrait être impossible, lorsqu’on monte une entreprise, de ne pas se servir du mentorat ».Une opportunité à saisir à tout stade de développement de son projet. Car si les jeunes entrepreneurs repartent avec des conseils précieux, les plus chevronnés y gagneront une « énergie supplémentaire. Échanger avec de jeunes entrepreneurs pleins d’imagination et de rêves redonne du sens à mon vécu d’entrepreneur ».Lire aussi :24 heures à la tête d’une PME, avec Evelyne Platnic Cohen : la négociation (3/3)Enfin, ces échanges viennent entretenir un réseau que tout entrepreneur se doit de cultiver. Dans ce but, voilà dix ans que cette entrepreneuse s’investit dans des dizaines de club. « Aujourd’hui pour rien au monde je ne me passerais de mes réseaux physiques. Je n’ai rien contre les contacts sur le web qui ont aussi leur utilité, mais ils ne remplaceront jamais une franche poignée de main, une écoute sincère, un sourire complice… Depuis que je suis chef d’entreprise, j’en ai fait une véritable stratégie ».Margherita NasiJournaliste au Monde Claire Guélaud Les tenants de la théorie du « ruissellement », selon laquelle les revenus des plus riches contribueraient à l’activité économique générale, ont du souci à se faire : des économistes du Fonds monétaire international (FMI) contestent ouvertement cette approche. Et surtout, dans une étude sur les causes et les conséquences des inégalités, présentée lundi 15 juin, ils prouvent l’existence d’une relation inversement proportionnelle entre les revenus détenus par les 20 % les plus aisés et la croissance.Lorsque la part de gâteau des 20 % les plus aisés s’accroît de 1 %, le produit intérieur brut (PIB) progresse moins (- 0,08 point) dans les cinq années qui suivent. Cela laisse penser que les avantages des plus riches ne ruissellent pas vers le bas. En revanche, une augmentation du même montant de la part des revenus détenue par les 20 % les plus pauvres est associée à une croissance plus forte de 0,38 point.Cette corrélation positive entre parts de revenus et croissance vaut aussi pour la classe moyenne. Les auteurs de ce travail, qui n’engage pas officiellement le FMI, en tirent la conclusion que les dirigeants politiques doivent faire porter leurs efforts sur les plus pauvres et sur la classe moyenne pour réduire les inégalités.L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) était parvenue aux mêmes conclusions en 2014. L’étude du FMI est toutefois plus large puisqu’elle porte sur un échantillon d’une centaine de pays : économies avancées, émergents et pays en développement.Lire aussi :On n’en a pas fini avec les inégalitésLien entre assouplissement du marché du travail et inégalitésSes auteurs font observer que la globalisation financière et les progrès technologiques sont associés, partout, à une augmentation de la part des revenus détenue par les 10 % les plus riches, désormais neuf fois plus importante que celle détenue par les 10 % les plus pauvres.Ces effets ont été amplifiés par la crise. Dans les pays émergents et en développement, toutefois, l’augmentation des inégalités s’explique d’abord par le fait que les classes moyennes supérieures ont rejoint les classes supérieures, comme en Chine et en Afrique du sud.Autre découverte intéressante : l’assouplissement du marché du travail va de pair avec une inégalité croissante et avec l’enrichissement des 10 % les plus aisés. Les auteurs en concluent que la flexibilité du marché du travail bénéfice aux riches et réduit le pouvoir de négociation des travailleurs pauvres.Une autre étude du FMI, prochainement publiée, montre que, dans les économies avancées, le décrochage du salaire minimum par rapport au salaire médian va de pair avec une hausse des inégalités et que la diminution du taux de syndicalisation est fortement corrélée à la hausse des revenus des plus riches.En l’absence d’effets de ruissellement, les auteurs plaident logiquement pour une fiscalité plus redistributive, via des impôts sur la richesse et la propriété, et plus progressive sur les revenus.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.06.2015 à 16h25 • Mis à jour le15.06.2015 à 16h51 | Laurence Girard Le premier syndicat agricole, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), a relancé, dimanche 14 juin dans la soirée, des opérations de blocage d’abattoirs. Il veut ainsi appuyer sa demande d’une revalorisation des prix de la viande de bœuf. Des actions similaires avaient déjà été menées mi-mai. Une réunion des professionnels du secteur, le 12 mai, s’était alors tenue au ministère de l’agriculture, mais n’avait pas eu de suites concrètes. Une nouvelle réunion se tiendra au ministère de l’agriculture, mercredi 17 juin. Jean-Pierre Fleury, le président de la Fédération nationale bovine (FNB) revient sur les raisons de ce conflit et les attentes de la filière.Lire aussi :Le gouvernement convoque une table ronde sur l’élevage bovinLa Fédération nationale bovine, branche spécialisée du syndicat FNSEA a lancé un mot d’ordre de blocage des abattoirs à partir de dimanche 14 juin. Quelle est l’ampleur de la mobilisation ?Nous avions quatorze abattoirs bloqués dimanche à 19 heures et cinq de plus ce matin. Nous espérons atteindre les vingt établissements ce soir. Cela représenterait 60 % de l’abattage sur le territoire français.Pourquoi la mobilisation se déclenche-t-elle aujourd’hui ?Les éleveurs avaient fixé un ultimatum, d’un mois, le 12 mai à l’issue d’une table ronde organisée au ministère de l’agriculture avec l’ensemble des acteurs, à la suite d’une première mobilisation. Une nouvelle réunion est prévue mercredi 17 juin au ministère. Nous voulons un engagement des industriels de la viande pour retrouver le chemin des prix justes.Que demandez-vous ?Les éleveurs français n’ont plus de revenus. Ils sont incapables de régler les échéances bancaires. Les dettes fournisseurs continuent à s’accumuler. Les organisations de producteurs sont obligées d’avancer de l’argent à leurs adhérents.L’année 2014 a été une très mauvaise année, avec des revenus qui oscillent entre - 5 000 à - 25 000 euros, pour aller au maximum à 10 000 ou 12 000 euros.Nous avons décidé de mener une action contre les abatteurs et non contre la grande distribution, car 95 % de la viande vendue dans les rayons de la distribution provient de ces abatteurs. Et nous sommes payés 20 centimes de moins au kilo que les éleveurs allemands, polonais ou irlandais.Lire aussi :Agriculteurs-distributeurs : l’amour vacheNous souhaitons être au même niveau. Au nom de quoi sommes-nous moins payés ? Nous sommes devenus compétitifs, mais il n’y a pas d’effort fait par les abatteurs qui ne se bougent pas à l’export et s’étripent sur le marché français.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.06.2015 à 15h55 • Mis à jour le15.06.2015 à 15h59 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Les ministres de la justice de l’Union européenne ont clôturé, lundi 15 juin, à Luxembourg, trois ans et demi de discussions ardues sur la protection des données personnelles. Ils ont enfin approuvé une proposition adaptée au développement de l’économie numérique.Le texte doit toutefois encore être soumis au Parlement de Strasbourg, avant son éventuelle adoption. La question du niveau des sanctions pour les entreprises du Web qui enfreindraient les règles est l’un des points qui devra être débattu avec les députés.Les mesures élaborées par la Commission de Bruxelles en 2012 visaient à actualiser et moderniser les principes dépassés d’un texte de 1995. Elles comportaient à la fois un « règlement » sur la protection des données personnelles et leur circulation, ainsi qu’une « directive » sur les données traitées par la justice et la police dans le cadre d’enquêtes. La discussion sur ce deuxième point doit se poursuivre et, espère la commissaire à la justice, Vera Jourova, être conclue à la fin de l’année.Droit à l’oubliLes responsables du Conseil et de la Commission affirment que le projet approuvé lundi vise à garantir « un niveau extrêmement élevé » de protection des données. Il offre, sur le papier, de meilleures garanties de contrôle aux citoyens qui pourront exiger que certains renseignements les concernant soient effacés (le « droit à l’oubli »). Il s’agissait notamment de « protéger les mineurs qui se mettent un peu trop à nu sur le Web », selon l’expression de la Garde des Sceaux, Christiane TaubiraLire aussi :Les démocraties européennes face à la tentation de la « boîte noire »S’ils n’obtiennent pas satisfaction et qu’une infraction est constatée, les citoyens pourront s’adresser à leur autorité nationale de contrôle (la Commission nationale de l'informatique et des libertés, ou CNIL, en France), dans leur langue. Les entreprises seront, elles aussi en contact avec une seule autorité de surveillance.Un « guichet unique » devrait d’autre part être instauré. Il serait compétent pour veiller à l’application pour les transferts transfrontaliers de données collectées dans plusieurs pays par des acteurs de l’Internet, comme Google ou Facebook.Lire aussi :Le Conseil constitutionnel se prononcera sur l’accès administratif aux données de connexionSystème harmoniséLe dilemme était de concilier la protection des données et la compétitivité des entreprises, en offrant aux deux parties un système harmonisé et une simplification. Sans donner l’impression au public qu’une diminution des formalités avant la collecte des renseignements permettra aux entreprises de se comporter comme elles l’entendent. « Des normes élevées de protection permettront de renforcer la confiance des consommateurs dans les services numériques et les entreprises bénéficieront d’un ensemble unique de règles dans 28 pays », expliquait lundi Mme Jourova.A l’avenir, les Européens tenteront de renégocier l’accord, dit « Safe Harbour », qui les lie aux Etats-Unis et réglemente les transferts de données des citoyens européens collectées par des entreprises américainesJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante) La nouvelle passe souvent inaperçue. Pourtant, semaine après semaine, une banque ou un établissement financier disparaît du paysage russe. En 2014, 86 se sont vus retirer leur licence, et 30 rien que durant les cinq premiers mois de cette année, selon le décompte de la Banque centrale de Russie (BCR).Le 10 juin, RSKB, Invest-EcoBank, accusées de mener une politique « à haut risque » d’un point de vue financier, et la société d’investissement Euro-Invest, jugée coupable de ne pas respecter les normes anti-blanchiment, ont ainsi à leur tour rejoint la liste des damnés de l’économie russe, victimes de malversations, pour les uns, de la crise qui frappe le pays depuis bientôt un an, pour les autres. A peine huit jours auparavant, trois autres établissements de taille moyenne – Metrobank, OPM-Bank et Sibneftebank – avaient été rayées de la carte.Pour autant, 753 banques et 57 organismes de crédit continuent de se partager le marché en Russie où, depuis une vingtaine d’années et la fin de l’ex-URSS, le secteur bancaire a littéralement explosé. Mais avec une régularité de métronome, la BCR exécute aujourd’hui sa partition en retirant, les unes après les autres, à l’issue d’enquêtes, les autorisations des établissements indésirables : à ce jour, 99 banques ont été passées en revue par ses limiers.« Mieux vaut en avoir 200 banques solvables que 700 à risque »« Nous mettons de l’ordre », soutient Vassili Pozdichev, vice-gouverneur de la Banque centrale. « Leur situation est principalement examinée en fonction de deux critères, explique-t-il. Nous vérifions qu’elles ne sont pas impliquées dans des opérations douteuses de blanchiment et de transfert vers des paradis fiscaux, et si elles ont assez d’actifs de qualité pour compenser les dépôts et les crédits. »« C’est une tendance qui a commencé à la mi-2013 mais qui, avec la crise, est devenue beaucoup plus active, note Natalia Orlova, analyste chez Alfa-Bank. Les 200 plus grandes banques concentrent 95 % du marché, les autres sont des banques de poche et mieux vaut en avoir 200 solvables que 700 à risque. »Remise en ordreCette remise en ordre, sans doute salutaire, dépasse les objectifs. Même les banques les plus importantes ne sont désormais plus à l’abri. Le secteur a été lourdement affecté par la crise monétaire de décembre 2014, lorsque le rouble a dégringolé de façon spectaculaire entraînant un mouvement de panique et une ruée vers l’euro ou le dollar.Lire aussi :Début de panique à MoscouLa demande en devises avait alors atteint 20,8 milliards de dollars(18,5 milliards d’euros), soit le double du mois de novembre, selon le site de la BCR. Les Russes retiraient leur argent, le convertissaient et le ramenaient « à la maison ou dans un coffre ». Aux heures les plus noires de décembre, ce mouvement s’élevait à plus d’un milliard de dollars par jour…Nombre de foyers et d’entreprises se sont retrouvés dans l’incapacité de rembourser leurs dettes, obligeant les banques à chercher à se constituer d’importantes provisions. Mais, comme dans le même temps, la BCR avait augmenté drastiquement son taux directeur à 17 %, ce remède de cheval avait provoqué un coup de frein brutal de l’activité de crédit et mené à des faillites bancaires.Baisse des taux directeursDepuis, le paysage s’est éclairci mais la situation reste fragile. Lundi 15 juin, la Banque centrale a, pour la quatrième fois consécutive abaissé son taux directeur à 11,5 % tout en prévenant des « risques persistants de ralentissement économique considérable » et dressant même des perspectives plus sévères que celles du gouvernement, puisqu’elle s’attend à une chute du PIB estimée cette année à 3,2 %.Lire aussi :Russie : les raisons du (fort) rebond du roubleAu premier trimestre, l’activité économique s’est d’ailleurs contractée plus fortement que prévu, le PIB reculant de 2,2 % sur un an, selon une nouvelle estimation officielle publiée lundi 15 juin. L’estimation préliminaire de l’institut des statistiques Rosstat, publiée mi-mai, faisait état d’une baisse de 1,9 % par rapport au premier trimestre 2014.Les sanctions internationales, qui visent la Russie, accusée de soutenir et d’armer les séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine, empêchent toujours les grands établissements de se financer à l’étranger. Les cours pétroliers n’ont pas retrouvé leur niveau pour redonner de l’oxygène à l’économie. Et la fuite des capitaux, malgré l’amnistie promise par Vladimir Poutine, qui a fait l’objet d’un décret publié le 8 juin, est évaluée à 32,6 milliards de dollars rien que pour les trois premiers mois de cette année.Lire aussi :Le G7 affiche sa fermeté contre la RussieLe 22 mai, la mise en faillite de Transportny, créée en 1994 et membre du club fermé des 100 premières banques, a donc fait l’effet d’un coup de tonnerre, entraînant un niveau de compensation, 40 milliards de roubles (651 millions d’euros), jamais égalé dans le pays.« Nous prenons bien sûr en compte l’importance systémique de l’établissement mais nous ne sauverons pas obligatoirement une grande banque, tout dépend du degré de ses fautes et de l’ampleur des dégâts, assure le vice-gouverneur de la BCR, M. Pozdichev. Dans le cas de Transportny, nous avons découvert qu’elle accordait des crédits à des entreprises fictives, mais nous avons mis trois mois à le prouver car même les entreprises fictives possèdent des comptes. » Dépôts garantisD’autres banques en difficulté ont dû être renflouées sur fonds publics – le gouvernement a mis en place un programme massif à cet effet de 1 000 milliards de roubles (16,3 milliards d’euros), et plusieurs ont été rachetées.Lire aussi :Mille milliards de roubles pour sauver le secteur bancaire russeDu moins, le système de compensation a-t-il atténué le choc. En Russie, les dépôts des particuliers – pas ceux des entreprises, censées bien « choisir » leur banque – sont en effet garantis par l’Assurance des dépôts (ASV) dont le conseil des directeurs, composé de représentants du gouvernement et de la Banque centrale, est présidé par le ministre des finances, Anton Silouanov.Or, cet organisme, fondé en 2004, qui a déjà relevé au 1er janvier le seuil des dépôts garantis de 700 000 roubles à 1,4 million, voit ses réserves, alimentées par une cotisation des banques, fondre comme neige au soleil.« L’agence n’a plus d’argent, s’est alarmé, le 2 juin, l’économiste Alexei Mikhaïlov, ancien député du parti libéral d’opposition Iabloko. Et pour la première fois depuis sa création il y a douze ans, ce fonds s’est déclaré de facto en déficit (…) Le montant des indemnités versées a été multiplié par six au 1er janvier, pour atteindre 423,3 milliards de roubles. »Conséquence : l’agence a dû elle-même demander une substantielle rallonge. Malgré tout, « la présidente de la Banque centrale, Elvira Nabioullina a commencé à faire activement le ménage dans le secteur bancaire », poursuivait M. Mikhaïlov, et « les 110 milliards de crédits ne tiendront pas longtemps. »La BCR, prévient M. Pozdichev, « mène une politique de contrôle strict, d’autant plus nécessaire dans le contexte économique difficile, et celle-ci va se poursuivre. Le plus important est que la population garde confiance dans le système bancaire et le régulateur. En mars déjà, les dépôts ont recommencé à augmenter de 0,1 %, puis 0,2 % en avril, puis 1,2 % en mai… ». Un signe encore bien précaire.Lire aussi :Avec la crise, les Russes consomment autrementIsabelle Mandraud (Moscou, correspondante)Correspondante à MoscouSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adéa Guillot (Athènes, correspondance) C’est l’un des trois points de blocage entre Athènes et ses créanciers (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne), et il pourrait bien tomber. A en croire la liste des propositions présentées, dimanche 14 juin, par l’équipe de négociateurs grecs à Bruxelles – et rejetées par les créanciers –, le gouvernement grec accepte les objectifs d’excédent primaire (solde positif entre les recettes et les dépenses avant paiement des intérêts de la dette) fixés par les créanciers : 1 % du PIB en 2015 et 2 % en 2016, selon le document qui a été diffusée lundi 15 juin par le quotidien grec Kathimerini.Dans sa précédente proposition, en début de semaine dernière, Athènes proposait un excédent primaire de 0,75 % pour 2015. Mais, au-delà de ce compromis sur le chiffre, qui semble désormais acquis, des dissensions persistent sur les moyens d'y parvenir.« Un fossé de 2 milliards d’euros ».Un désaccord est toujours présent sur la façon de combler le « trou » fiscal annoncé en 2016. Les Grecs l’estiment à environ 1,1 % du PIB, soit 1,995 milliard d’euros, alors qu’un proche des négociations côté créanciers assure qu’« entre leurs calculs et les nôtres, il demeure un fossé de 2 milliards d’euros ».Lire aussi :Les négociations entre la Grèce et ses créanciers tournent court, à nouveauLes Grecs proposent entre autres :Trois taux de TVA à 6 %, 13 % et 23 %. De quoi faire rentrer 1,4 milliard d’euros supplémentaires dans les caisses de l’Etat chaque année. Mais en maintenant l’électricité à 13 % et non à 23 %, comme l’exigent les créanciers.Contribution extraordinaire de 12 % pour les entreprises ayant un bénéfice supérieur à 1 million d’euros et hausse de 26 à 29 % de l’impôt sur les bénéfices des sociétés.Hausse de l’impôt sur la solidarité à hauteur de 220 millions en 2015 et 250 en 2016 mais en augmentant notamment la participation des revenus supérieurs à 100 000 euros par an.Une baisse des dépenses militaires de 200 millions d’euros en 2016Limitation des préretraites pour l’année 2016 permettant d’économiser 71 millions d’euros.Le gouvernement grec propose aussi d’accentuer la lutte contre le trafic de faux carburants ou contre la fraude fiscale et veut exiger des médias télévisuels grecs le paiement de leurs licences d’exploitation (340 millions pour 2015), ce qui n’avait jusqu’ici jamais été demandé. Au final plusieurs dizaines de mesures permettant de faire rentrer 1,995 milliard d’euros supplémentaires en 2015.« Nos propositions ont été rejetées alors qu’elles permettent totalement de faire face au     « trou » fiscal de 2015 », affirme une source gouvernementale grecque. « La volonté de nos créanciers d’insister sur de nouvelles coupes dans les retraites est totalement idéologique et nous ne pouvons pas l’accepter ». Selon le premier ministre de la gauche radicale, Alexis Tsipras, cette insistance « sert un dessein politique. Nous allons attendre patiemment que les créanciers accèdent au réalisme ».Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil L’édition 2015 du salon de l’aéronautique du Bourget est l’occasion pour Airbus et Boeing de se livrer à une bataille rangée, et une guerre de communication.A la mi-journée, l'avionneur européen Airbus enregistrait déjà 15 milliards de dollars de commandes fermes, tandis que son concurrent américain Boeing annonçait une commande ferme de 4,8 milliards de dollars. Entre-temps, Boeing a annoncé une nouvelle commande de quatre gros porteurs, mais sans en préciser pour l’instant le montant.Celles du constructeur franco-italien ATR, spécialisé dans le transport régional, s'élèvaient de son côté à 1,14 milliards de dollars et celles de l'avionneur brésilien Embraer à 2,6 milliards de dollars, concernant les seules commandes fermes.115 commandes fermesLe constructeur européen Airbus a frappé fort, lundi 15 juin, dès l’ouverture du salon du Bourget. Il a multiplié les communiqués et a annoncé 115 commandes fermes dans la matinée.L’américain GE Capital Aviation a ainsi passé commande de soixante A320 Neo, la version remotorisée du moyen-courrier d’Airbus, pour un montant catalogue de 6,37 milliards de dollars. Le groupe de location d’avions Air Lease Corporation va acheter un long-courrier A350-900, un moyen-courrier A321ceo ainsi que trois A320ceo, pour un montant catalogue de 700 millions de dollars.Lire aussi :Un Salon du Bourget arrosé d’une pluie de commandes d’avionsL’avionneur européen a aussi annoncé que la compagnie saoudienne Saudi Arabian Airlines veut lui acheter vingt Airbus A330-300 Regional et 30 monocouloirs A320ceo, pour un montant catalogue d’environ 8 milliards de dollars. « Saudi Arabian Airlines sera la première compagnie aérienne à opérer le nouvel Airbus A330-300 Regional », a précisé Airbus.Mais Boeing n’a pas tardé à répliquer : il a annoncé que la compagnie indonésienne Garuda était intéressée par trente exemplaires de son 787 Dreamliner, fleuron de sa flotte, ainsi que trente 737. Dans la foulé, Airbus, a annoncé la signature d’une lettre d’intention avec la même Garuda, qui cette fois veut acheter trente A350, le gros porteur sur lequel mise Airbus. Un contrat évalué à 8 milliards de dollars (7,13 milliards d’euros).Boeing a clos la matinée en indiquant que Qatar Airways lui achetait 14 Boeing 777 supplémentaires, dont quatre avions-cargo.Lire aussi :Des émirats à la conquête du ciel32 600 appareils en 2034Cette rivalité entre les deux constructeurs s’est poursuivie à l’occasion de la présentation des prévisions de marché à vingt ans, publiées lundi par Airbus. A cette occasion, John Leahy, directeur commercial de l’avionneur européen, a estimé les besoins du marché d’ici à 2034 à 32 600 appareils. Une manne évaluée à 4 900 milliards de dollars.Les chiffres d’Airbus sont légèrement en retrait de ceux de Boeing, car l’avionneur européen ne prend pas en compte les avions de moins de 100 places dans ses prévisions. Toutefois, les deux constructeurs se rejoignent pour estimer que la flotte mondiale d’avions va doubler d’ici à 2034. Notamment grâce aux ventes d’appareils monocouloirs (les avions dont la cabine mesure entre trois et quatre mètres de large). Un marché sur lequel Airbus compte bien se tailler la part du lion : il détient déjà près de 70 % de part de marché sur ce secteur grâce à son best-seller, l’A320 Neo.C’est l’Asie qui va « tirer » le marché pour les vingt années à venir. Pour preuve, à cette date la moitié des destinations les plus importantes seront situées en Asie. Le patron des ventes d’Airbus prévoit que « les économies émergentes représenteront six milliards d’habitants au cours de cette période et seront donc le moteur de la croissance du trafic passager mondial. » Selon Airbus, la progression du trafic dans cette région du monde sera de 5,8 % par an, contre seulement 3,8 % par an en Occident.L’irruption des ChinoisToutefois, Airbus et Boeing divergent quant à leurs prévisions sur les besoins à venir sur le marché des très gros porteurs. Avec 1 550 super Jumbo l’estimation de l’avionneur européen est trois fois plus importante que celle de l’américain. « Cela tombe bien », commente un cadre d’Airbus, « Boeing ne produit plus de très gros porteurs ». Surtout, ajoute-t-il, « cela prouve que l’A380 à un bel avenir. »A en croire M. Leahy, « il existe une demande pour l’A380 ». A l’avenir, l’avion sera de plus en plus recherché par les compagnies aériennes notamment à cause du développement « de méga cités et de l’encombrement des aéroports. »Dans vingt ans, a prédit encore M. Leahy, le duel Airbus contre Boeing sera arbitré par un troisième acteur, les industriels chinois. D’ici 2034, « ils seront des compétiteurs mais je serai à la retraite », a ironisé le patron des ventes d’Airbus.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) À l’heure où des centaines de milliers de lycéens s’apprêtent fébrilement à passer les épreuves du baccalauréat, les sempiternels débats sur son utilité et sa possible suppression reprennent de bon train. Le fameux Graal est loin d’être une assurance face au chômage de masse.En France, les diplômes revêtent en effet un caractère obligatoire pour qui souhaite entrer sur le marché du travail, ou a minima y rester. La réussite est très tôt conditionnée au diplôme obtenu, et une véritable escalade à la qualification départage les postulants. Pas étonnant alors que les personnes peu ou pas diplômées souffrent beaucoup plus du chômage que les autres.Convaincu que le parcours scolaire n’est pas la seule voie de réussite et qu’il est nécessaire de valoriser tous les types parcours, David Rivoire a créé en 2002 la société VAE Les 2 Rives.Lire aussi :Made in France social : les différentes cordes du groupe ArcherVAE signifie « Validation des acquis de l’expérience ». Ce dispositif est issu de la loi de modernisation sociale de 2002, et permet à toute personne d’obtenir un diplôme, sans retour en formation, sans examen, en valorisant son expérience acquise lors de son parcours professionnel. Il suffit de justifier d’une expérience de trois ans minimum en relation avec le contenu du diplôme ou du titre visé.Valoriser un parcours par un diplômeLe diplôme auquel le candidat prétend est le vrai diplôme d’état, et non une équivalence. Pourtant, le processus est décrit comme un parcours du combattant et 75 % des candidats abandonnent en cours de parcours ! VAE Les 2 Rives s’est donnée pour mission d’accompagner des candidats du début à la fin de leur démarche. Demandeurs d’emploi ou salariés, les consultants de la société accompagnent chaque année entre 400 et 450 VAE partout en France.VAE Les 2 Rives remet la valeur de l’expérience au niveau de la théorie. Le but est de valoriser un parcours par un diplôme, et d’offrir une chance aux personnes dont le parcours académique a pu se révéler difficile.Afin d’être accessible à tous, et notamment aux chômeurs qui cherchent à améliorer leur employabilité et aux jeunes sans diplôme, la société a développé différents programmes (formations collectives, association des anciens diplômes de la VAE qui propose du mentorat complémentaire, etc.)Taux de réussite de 90 %Et ça marche ! L’accompagnement est de grande qualité et permet d’augmenter le taux de réussite. Il est de 90 % sur les 3 400 VAE accompagnés par la société depuis sa création. VAE Les 2 Rives voit ses demandes exploser sur un marché qui ne cesse de grandir.La société a déjà su se constituer un beau portefeuille client, avec des noms tels Air France, Coca Cola, Mars, Kraft Food, Reebok, UBS, KPMG, Manpower, Deloitte, SFR, etc. Preuve en est qu’investir dans la formation des personnes les moins qualifiées peut être un pari gagnant.Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Philippe Escande Bonne nouvelle, le travail redevient « cool ». Alors que les députés discutaient encore ce mois-ci des ravages du « burn-out », l’excès de travail, que, dans ces mêmes colonnes, on s’inquiétait récemment de l’émergence de son opposé, le « bore-out », l’ennui au travail, le sondage publié à l’occasion de la remise du Trophée du capital humain nous rassure un peu. Selon lui, 79 % des Français seraient satisfaits de leur situation professionnelle. Une avancée spectaculaire, puisqu’ils n’étaient que 74 % à le penser en 2014.Lire aussi :Les salariés des grandes entreprises plus confiants, mais sans illusionsLes optimistes prendront cela pour un indicateur très avancé de la confiance économique. Le sentiment diffus que les choses s’améliorent sur la conjoncture et regonflent le moral des salariés. Les pessimistes, eux, argueront que c’est la menace du chômage qui « dope » le moral de ceux qui ont la chance d’avoir un emploi.Troisième hypothèse, encore plus optimiste, il se passerait enfin quelque chose du côté du management des entreprises. Une thèse corroborée par le sentiment exprimé par les salariés d’être mieux entendus et plus respectés, bref plus intégrés dans le groupe, ce qui est, depuis la préhistoire, une solide recette pour une vie accomplie et heureuse.Il serait cependant hasardeux de s’arrêter à ces quelques chiffres pour crier victoire après des années de déprime salariale sous le signe du stress, de la détresse et parfois du drame. Deux indicateurs doivent d’ailleurs tempérer notre enthousiasme. D’abord, la notion de valeur et de culture d’entreprise, si souvent brandie par les sociétés, est en chute libre, de même que la capacité des jeunes à intégrer ces mêmes entreprises.Lire aussi :Malades d’ennui au travail : après le burn-out, le « bore-out »Troisième âge du managementCe qui semble se dessiner est une forme de troisième âge du management. Le premier a été l’œuvre de Frederick Taylor, qui, à la fin du XIXe siècle, s’est mis en tête d’organiser le travail des salariés dans l’entreprise, afin de le rendre plus efficace que celui des artisans. Il a démontré que le collectif ne se réduisait pas à la somme de ses individus. Cette organisation scientifique, si décriée déjà à l’époque, est à la source d’une grande partie des formidables gains de productivité réalisés dans la première moitié du XXe siècle.La deuxième époque s’est développée à partir des années 1970, sous l’égide de l’Américain Peter Drucker et du constructeur japonais Toyota, qui ont, chacun, tenté de remettre l’homme, sa responsabilité et son autonomie au centre de l’organisation. Les techniques ont été appliquées avec passion, l’esprit moins. Financiers et apprentis managers des années 1990 ont perverti l’idée originelle.Lire aussi :La troisième révolution du managementC’est elle qui revient en force aujourd’hui, notamment grâce à la pénétration du numérique, qui offre à chacun plus d’autonomie et de transparence. Réconcilier le collectif et l’individu sera la grande aventure du management au XXIe siècle. Elle attend toujours son Taylor.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Collectif Les premiers signatairesBruno Amable (Paris 1), Jérôme Bourdieu (INRA), Laurent Cordonnier (Lille-1), Thomas Dallery (Littoral côte d’opale), Christine Erhel (Paris-1), Baptiste Françon (Lorraine), Anne Fretel (Lille-1), Jérôme Gautié (Paris-1), Mathilde Guergoat-Larivière (CNAM), Stéphane Gonzalez (Paris-1), Florence Jany-Catrice (Lille-1), Dominique Méda (Paris-Dauphine), Michel Lallement (CNAM), Stefano Palombarini (Paris-8), Bénédicte Reynaud (CNRS), Damien Sauze (Université de Bourgogne), Evelyne Serverin (CNRS), Elvire Szlapczynski (Paris-1), Julie Valentin (Paris-1), Hélène Zajdela (Paris-Nord), Michaël Zemmour (Université Lille-1)…Pour accéder à la liste complète, rendez-vous sur le site dédié à l’abandon du plafonnement des indemnités pour licenciement abusif: https://abandonmesuremacron.wordpress.com/La loi « Croissance, activité et égalité des chances économiques », dite loi Macron, dont la discussion s’achève au Parlement, contient de nombreuses dispositions tout à fait contestables et largement contestées.Parmi les motifs d’inquiétude, on retiendra l’introduction, par amendement gouvernemental, d’un plafonnement des indemnités dues en cas de licenciement reconnu dénué de cause et réelle et sérieuse. Cette mesure, déjà envisagée par les signataires de l’accord national interprofessionnel du 11 janvier 2008, est lourde de menaces pour la relation salariale comme pour l’emploi.En effet, ce plafonnement est de nature à encourager les comportements abusifs, en délivrant aux employeurs peu scrupuleux une forme d’autorisation de licencier sans motif. D’un point de vue juridique, la mesure revient à supprimer le droit des salariés victimes des agissements abusifs de leur employeur à obtenir réparation de l’ensemble de leurs préjudices. L’intérêt pour l’employeur n’est pas tant de « lever l’incertitude » (les tribunaux ne sont pas moins prévisibles que le marché), que de ne pas assumer le coût complet du dommage qu’il cause.Les seniors particulièrement pénalisésEn pratique, la mesure pénalisera tout particulièrement les salariés qui subissent les préjudices les plus lourds, comme les seniors, notamment les cadres, dont le licenciement peut être à l’origine d’une coûteuse reconversion, d’une longue période de chômage ou d’une baisse durable de revenu. De ce point de vue cette mesure fonctionnera comme une incitation perverse, puisqu’elle permettra aux employeurs fautifs de faire supporter les conséquences de leurs pratiques par l’ensemble des entreprises par le biais de l’assurance chômage.Lire aussi :Indemnisation des licenciements abusifs : de la flexi-sécurité à la flexi-impunitéParadoxalement, cette mesure est soutenue au nom de l’emploi, par des arguments économiques qui ne résistent pas à l’examen : dire que l’abaissement du coût du licenciement abusif encouragerait l’embauche et réduirait le chômage est tout simplement faux.Rappelons d’abord que le chômage persistant s’explique essentiellement par le manque d’activité économique, renforcé par les politiques d’austérité françaises et européennes, non par le droit du travail. Les comparaisons internationales n’établissent d’ailleurs aucun lien univoque entre niveau d’emploi et protection des salariés ; dans bien des cas, au contraire, la protection de l’emploi a permis de freiner l’augmentation du chômage en période de crise, notamment en France.Un prix maximal non dissuasifEnsuite, cette mesure n’a aucune incidence sur les ruptures justifiées. De très nombreuses dispositions existent déjà pour les entreprises qui souhaitent licencier pour des motifs économiques réels, avec un risque contentieux qui ne dépasse pas 2,5 % des cas. L’employeur peut également licencier un salarié qui commet une faute ou n’est pas apte à remplir sa fonction. Enfin, la rupture conventionnelle, largement utilisée, permet d’ores et déjà d’encadrer le coût des ruptures acceptées par le salarié. Pourquoi alors faciliter les licenciements abusifs ?D’un point de vue économique, la mesure revient à fixer un prix maximal, non dissuasif, à n’importe quel licenciement. Un tel changement bouleversera la relation d’emploi, en plaçant le salarié dans une situation d’incertitude permanente : comment envisager, par exemple, dans ces conditions de refuser des heures supplémentaires ou de travailler le dimanche ? Comment ne pas accepter des tâches qui ne relèvent pas du poste ? Alors que les signes de souffrance au travail de tous ordres ne cessent d’augmenter, est-il vraiment urgent de diminuer les droits qui permettent encore aux salariés de discuter leurs conditions de travail ?Si le gain pour l’emploi est purement hypothétique, le risque de favoriser les abus et de dégrader encore la qualité de l’emploi et les relations sociales est bien réel. Il est urgent d’abandonner cette mesure.Collectif 15.06.2015 à 09h27 • Mis à jour le15.06.2015 à 09h27 | Collectif (Syndicat des avocats de France et Syndicat de la magistrature) Se conformant aux annonces du premier ministre, la commission spéciale de l’Assemblée nationale chargée d’examiner le projet de loi « Macron » a très vite adopté, le jeudi 11 juin, un amendement du gouvernement plafonnant la réparation des licenciements injustifiés. Une réforme passée en force, un séisme pour la justice sociale.« Lorsqu’il n’y a pas de rupture conventionnelle, une incertitude demeure avec les prud’hommes puisqu’il n’existe pas de plafond aux montants d’indemnisation prononcés », a expliqué Manuel Valls qui prétend que « renforcer la prévisibilité des décisions du juge prud’homal » sécurisera les parties au contrat de travail et, ainsi, lèvera un frein à l’embauche.Si tel est bien le calcul, aussi contestable soit-il, n’aurait-il pas été plus honnête d’admettre qu’il s’agit exclusivement de sécuriser les employeurs : ne décident-ils pas seuls des embauches comme des licenciements ?Pour favoriser les premières, il s’agirait donc de leur épargner, par privilège, les incertitudes inhérentes à toute procédure contentieuse. Car l’aléa judiciaire n’est ni réservé aux employeurs ni le fait des seuls prud’hommes, en dépit d’une rhétorique qui relève plus de l’escroquerie intellectuelle que de l’argumentation.Réparation volontairement bridéeLa même rhétorique au demeurant qui, jouant du langage courant, qualifie d’indemnités, souvent perçues comme forfaitaires, les dommages-intérêts, par nature individualisés, auxquels ouvrent droit les licenciements abusifs. Pour qui veut ouvrir les yeux, tout est là : le plafonnement de ces dommages-intérêts doit permettre à l’employeur d’évaluer par avance ce que lui coûtera le licenciement qu’un conseil de prud’hommes – ou, comme souvent, une cour d’appel – jugerait non justifié par une cause réelle et sérieuse.Car il n’est bien question, ici, que de licenciements abusifs et non de ceux qui sont dûment motivés par une difficulté économique réelle, une réorganisation légitime, ou une faute avérée du salarié.Le licenciement abusif est celui qui est contraire à la loi. Il constitue une faute de l’employeur. Une faute dont la réparation est ici volontairement bridée. Pourtant le socle protecteur du droit international qui s’impose à la France (Convention 158 de l’Organisation internationale du travail, Convention européenne des droits de l’homme, jurisprudence communautaire) tout comme les principes de la responsabilité civile, imposent la réparation intégrale du préjudice, qu’il soit matériel, moral ou caractérisé par la perte d’une chance.Faudrait-il donc que l’entreprise échappe à la règle selon laquelle « celui qui cause un dommage par sa faute s’oblige à le réparer entièrement » ? Interrogeons-nous : qui accepterait le plafonnement des réparations dues à la victime d’un accident de circulation causé par un chauffard au prétexte qu’il faudrait alléger les charges des compagnies d’assurance ? Un plafond pour la perte d’un bras, un plafond pour la perte d’un proche…Injustice et absurdeC’est pourtant bien le même principe qu’il s’agit ici d’appliquer : un plafond pour la perte d’un emploi… Ce barème au rabais gommera artificiellement l’étendue du préjudice propre à la situation de chaque salarié. Le juge prud’homal, les yeux rivés sur ses tableaux, ne pourra plus se préoccuper des pièces qui lui seront soumises, des vies qui lui seront confiées, butant sur le plafond empêchant la prise en compte de l’âge, des difficultés de réinsertion, des parcours professionnels brisés, des accusations injustement subies, des atteintes à la santé ou à la vie personnelle et familiale…À l’injustice s’ajoutera d’ailleurs l’absurde. L’inégalité entre les salariés selon la taille de leur entreprise, d’abord : prime à la manœuvre « d’optimisation sociale » des employeurs qui répartissent leurs activités en filiales de petite taille… et injustice conduisant à n’accorder qu’une misère au salarié âgé qui restera durablement privé d’emploi… L’ancienneté du salarié comme seule variable, ensuite, alors qu’elle ne cesse d’être réduite au fil de carrières de plus en plus accidentées, et qu’en outre, le salarié peut se voir licencier après avoir accepté de quitter un précédent emploi stable, victime de promesses non tenues…Pour justifier ce gâchis en forme de nouvelle et inutile concession au patronat, le gouvernement ne craint pas les contre-vérités. Indemniser les salariés à juste proportion de leurs préjudices nuirait aux embauches ? Non, le poids des condamnations prud’homales ne fait pas chavirer les entreprises en France.Moins de 2 % des licenciements économiques y sont contestés ; les salariés n’y font pas plus de recours qu’en Allemagne ; le contentieux prud’homal s’érode depuis 15 ans ; les condamnations sont très encadrées par les textes en vigueur et par le paritarisme des prud’hommes. Et l’Organisation de coopération et de développement économiques comme le Bureau international du travail confirment que l’indice de conflictualité n’a pas de répercussion réelle et significative sur les embauches en CDI.Déni de justice généraliséFaciliter les licenciements abusifs favoriserait l’emploi ? Le Medef promettait déjà en 2008 qu’assouplir la rupture des contrats allait « fluidifier le marché du travail » : à ce jour, plus d’1,8 million de contrats rompus par rupture conventionnelle, dont 80 % suivies d’une inscription à Pôle emploi.Tarifer à vil prix le coût des licenciements abusifs, c’est le premier pas vers la violation organisée de l’obligation de justifier les licenciements en décourageant les contestations des salariés, qui doivent déjà assumer les frais, les délais et la preuve dans le procès.Couplée aux délais de justice déraisonnables contre lesquels l’Etat ne fait rien, au raccourcissement de la prescription en matière prud’homale en 2013, au remboursement à Pôle emploi par les salariés d’une partie de leurs allocations en cas de succès aux prud’hommes, cette réforme est l’atteinte de trop qui organise un déni de justice généralisé.Persévérance d’un gouvernement « de gauche » appliqué à exaucer les souhaits d’un patronat insatiable. Déconstruction inexorable de notre droit du travail sacrifié aux lois du marché, au prétexte chimérique de créer des emplois. Quels emplois ? La supercherie n’est-elle pas trop criante pour ne pas pousser, enfin, au soulèvement ?Françoise Martres (Présidente du Syndicat de la magistrature) et Florian Borg (Président du Syndicat des avocats de France)Collectif (Syndicat des avocats de France et Syndicat de la magistrature) Denis Cosnard Malgré la nervosité des investisseurs liée au risque de défaut de la Grèce, Europcar est bien décidé à entrer en Bourse. Le premier loueur européen de voitures a appuyé sur le démarreur, lundi 15 juin, en annonçant le calendrier de l’opération, et une première fourchette de prix. Le début des cotations est attendu pour le 30 juin.L’entreprise française compte, comme elle l’avait indiqué en mai, lever environ 475 millions d’euros d’actions nouvelles, ce qui lui permettra d’alléger son endettement. Les titres seront proposés entre 11,50 euros et 15 euros par action. A cela s’ajoutera la vente d’actions existantes, pour environ 379,5 millions d’euros. En fonction de la demande, les propriétaires, à commencer par le principal, le fonds Eurazeo, envisagent de céder jusqu’à 15 % de titres en plus.Au total, le montant de l’opération devrait donc atteindre au minimum 854,5 millions d’euros. L’entreprise serait valorisée « entre 1,7 milliard d’euros et 2 milliards d’euros », a précisé Caroline Parot, la directrice financière, au cours d’une conférence téléphonique.Il s’agira en principe de la deuxième plus importante introduction à la bourse de Paris en 2015, après celle réussie par Spie. Le groupe d’ingénierie a effectué ses premiers pas sur le marché réglementé d’Euronext Paris mercredi 10 juin, et vu son cours légèrement progresser. Sa capitalisation boursière a ainsi atteint 2,6 milliards d’euros. Si le maximum prévu d’actions est écoulé, l’offre de Spie aura dépassé de peu 1 milliard d’euros.Lire aussi :Spie réussit son entrée à la Bourse de ParisPlan de transformation « à mi-parcours »Numéro 1 européen de la location de véhicules, Europcar a réalisé un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros en 2014. Depuis des semaines, son patron Philippe Germond fait le tour des investisseurs pour vanter les mérites du groupe.Une marque forte, un réseau mondial (malgré son absence des Etats-Unis et en Chine), une diversification en marche dans les services de mobilité : Europcar a de sérieux atouts, explique-t-il. Et financièrement, le « plan de transformation lancé en 2012 n’en est qu’à mi-parcours : nous allons encore réduire nos coûts et redynamiser notre stratégie commerciale », promet-il.Cette année, le chiffre d’affaires consolidé devrait augmenter de 3 % à 5 % à périmètre et taux de change constants, a indiqué la direction lundi. Le résultat (hors éléments exceptionnels) atteindrait 125 millions d’euros.Lire aussi :Europcar, Spie, Abivax, la tentation de la BourseDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Maurisse (Genève, correspondance) Le vote est sans appel : avec plus de 70 % de « non » selon les résultats partiels, les Suisses s’opposent en bloc à l’introduction d’un impôt national sur les successions. Le référendum, lancé par une coalition de gauche composée notamment du Parti socialiste et des Verts, proposait d’imposer à hauteur de 20 % les successions supérieures à deux millions de francs, soit 1,9 million d’euros.Taux très faiblesUn tiers des fonds récoltés aurait contribué à financer le système des retraites. Mais l’idée n’a pas séduit les électeurs, qui ont préféré maintenir en l’état la situation actuelle. En Suisse, les successions sont imposées différemment dans chaque canton : en Valais par exemple, au cœur des Alpes, les héritiers directs n’en paient aucun contrairement au canton de Vaud, dans la région de Lausanne. Les taux sont cependant très faibles, en comparaison internationale.Mais en supprimant ces différences au sein même de la Suisse, la gauche entendait lutter contre la concurrence fiscale et mieux répartir les richesses dans le pays. La droite, au contraire, craignait qu’un taux fédéral unique ne crèe un handicap pour les PME, moteurs de croissance.« Un poison pour nos entreprises »« De nouvelles charges et une insécurité juridique accrue auraient été une forme de poison pour nos entreprises », a rappelé l’organisation patronale Economiesuisse. Dans le camp d’en face, la députée socialiste Jacqueline Badran se désole : « La population pense que les personnes très riches sont utiles à la société », dit-elle au journal 24 Heures.Pour le quotidien romand Le Temps, « il faut voir dans le net échec de dimanche un sentiment de lassitude de la part de l’électorat, que la gauche a trop fréquemment convoqué aux urnes pour de nouveaux impôts ou des contraintes économiques jugées inopportunes, tout particulièrement dans le contexte difficile provoqué par l’abandon du taux plancher en début d’année ».La hausse du franc suisse qui en a découlé a récemment poussé le ministère de l’Économie à revoir ses prévisions à la baisse avec +0,9 % de croissance du PIB en 2015.Marie Maurisse (Genève, correspondance)Journaliste au Monde Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Les responsables de la zone euro se préparent au pire. Ils craignent qu’un accord « réformes contre argent frais » entre Athènes et ses créanciers – Banque centrale européenne (BCE), Commission de Bruxelles et Fonds monétaire international (FMI) – ne puisse pas être trouvé. Et qu’un défaut de paiement grec, aux conséquences imprévisibles, advienne. D’ici quelques semaines, quand la Grèce, à court d’argent, se retrouvera dans l’incapacité de rembourser le FMI (1,6 milliard d’euros, dus au 30 juin), ou la BCE (3,5 milliards d’euros dus au 20 juillet).Pour la première fois depuis le début du bras de fer avec le gouvernement de la gauche radicale du premier ministre Alexis Tsipras, il y a maintenant presque cinq mois, ses partenaires de l’union monétaire « ont évoqué la nécessité de préparer un plan B, lors de la réunion des directeurs du Trésor de la zone euro, jeudi 11 juin, à Bratislava », assure une source européenne. Selon nos informations, ces responsables se seraient inquiétés du fait que la Grèce ne dispose pas d’une loi encadrant le contrôle des capitaux. En cas de défaut de paiement de l’Etat grec, les créanciers craignent un mouvement de panique des épargnants, entrainant des sorties massives de capitaux pouvant conduire des banques à la faillite.« Il y a une prise de conscience dans les institutions [BCE, FMI, Commission européenne] qu’il faut se préparer à un défaut de paiement de la Grèce », ajoutait vendredi une autre source européenne, pourtant d’habitude très prudente. Un scénario qui a provoqué la chute de la Bourse d’Athènes le même jour (– 5,92 %).« Prendre la mesure de la situation »« Nous devons évaluer toutes les possibilités, mais j’espère que les autorités grecques vont prendre la mesure de la situation », a dit à l’AFP, vendredi, Rimantas Sadzius, le ministre lituanien des finances. Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, qui se démène depuis des semaines pour éviter le scénario du pire, et qui a passé à nouveau deux longues heures avec M. Tsipras, jeudi à Bruxelles, « a fait à ce moment-là une dernière tentative pour rendre un “deal” possible », selon une source diplomatique.Ces messages alarmistes sont-ils un moyen d’obtenir de la Grèce le compromis décisif ? Probablement. Car même si Athènes a démenti, vendredi, que de telles discussions sur un défaut aient eu lieu, même si des sources gouvernementales ont relativité les menaces – « à chaque fois, ces cinq dernières années, que les négociations se sont tendues, on nous a dit que le “Grexit” était imminent ; les Grecs n’y croient plus » –, M. Tsipras a tout de même annoncé qu’il dépêchait une nouvelle fois à Bruxelles, samedi 13 juin, une équipe de négociateurs. Dont son bras droit, Nikos Pappas, avec dans ses bagages une proposition pour sortir de l’impasse. « Les négociations devraient reprendre dimanche et lundi et se conclure si les propositions grecques sont acceptables » précise une source à Bruxelles.Malgré ce nouveau signe d’ouverture, le sentiment était au pessimisme à Bruxelles, vendredi. Car cela fait plus de dix jours que les Européens se sont mis dans la situation de « faire le deal », depuis que la chancelière Merkel et le président Hollande ont réuni à Berlin, le 1er juin, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, et M. Juncker, afin qu’ils se mettent d’accord sur un projet d’accord commun.Or, malgré la multiplication des réunions au sommet, M. Tsipras n’a pas cédé. Il a fait une première série de « contre-propositions », le 8 juin, mais n’a pas semblé comprendre que les créanciers n’étaient plus prêts à transiger. « Ils ne peuvent pas aller plus loin dans le compromis. Cette proposition de début juin est la seule qui ait une chance de passer la barre d’un eurogroupe à dix-neuf membres de la zone euro », précisait une source proche des négociations, vendredi.Joug bruxelloisIl est proposé à Athènes une marge de manœuvre budgétaire (un surplus primaire, avant paiement des dettes), de 1 % de son produit intérieur brut (PIB) en 2015 (2 % en 2016, 3 % en 2017 et 3,5 % en 2018). « On a beaucoup desserré le verrou budgétaire », assure un responsable de haut niveau de la zone euro. Les créanciers exigeaient un objectif de 3,5 % pour 2015, avant l’arrivée de M. Tsipras au pouvoir.En revanche, les créanciers imposent à Athènes une nouvelle réforme des retraites et de la TVA. Mais, ils l’ont répété au premier ministre grec, ces derniers jours : ils sont flexibles. S’il refuse de supprimer les primes aux petites retraites ou d’instaurer une TVA à 23 % pour l’électricité, libre à lui de trouver des mesures alternatives.A Athènes, vendredi – signal inquiétant – les positions politiques se figeaient. Le vice-ministre de la sécurité sociale, Dimitris Stratoulis, proche de M. Tsipras, a couru les plateaux télé pour marteler qu’il n’était pas question que le gouvernement « cède aux pressions des créanciers et accepte de nouvelles baisses des retraites ». Tout au long de la journée, à mesure que les rumeurs de défaut grec enflaient à Bruxelles, Athènes a multiplié les notes aux médias expliquant pourquoi l’offre des créanciers ne pouvait être acceptée en l’état car, à part la revue à la baisse des objectifs d’excédent primaire, elle ne « reprenait aucune des propositions formulées ces quatre derniers mois par les négociateurs grecs ».L’exercice est de fait périlleux pour M. Tsipras, élu sur la promesse d’en finir avec le joug bruxellois, mais obligé de naviguer entre un parti, Syriza, qui menace de ne pas voter au Parlement un « mauvais accord » et une opinion publique partagée entre son désir d’en finir avec l’austérité et sa volonté de rester dans la zone euro.« Faire de la pédagogie »Ce qui inquiète aussi à Bruxelles, Paris ou Berlin, où le message lui a été clairement passé, c’est que le leader grec ne semble pas vouloir non plus accepter le « processus » de décision, les « règles du jeu européennes » que les créanciers veulent lui imposer. Malgré les heures passées par M. Juncker à « faire de la pédagogie » au leader grec. De fait, M. Tsipras a toujours dit vouloir un accord politique, et pourrait parier sur une résolution du conflit au Conseil européen des 25 et 26 juin.Ce sera trop tard, lui répètent ses partenaires. D’abord, il faut que la liste des réformes auxquelles s’engage Athènes soit validée par l’Eurogroupe. Une réunion de ce type est programmée le 18 juin à Luxembourg, il faudrait qu’elle soit conclusive. Puis l’accord doit décrocher le feu vert de plusieurs Parlements nationaux. Dont le Bundestag, pas un des plus favorables à Athènes…Ce processus prenant au bas mot une petite dizaine de jours, c’est pour cela qu’il « ne reste plus que quatre ou cinq jours utiles », confiait, vendredi, une source européenne proche des négociations, pour qu’un accord soit encore possible. Et que puisse être envisagé avant le 30 juin un déboursement de tout ou partie des 7,2 milliards d’euros encore à verser à la Grèce dans le cadre de son plan d’aide internationale.« Personne ne veut passer pour le responsable de l’échec des négociations », ont confié ces derniers jours au Monde des sources diplomatiques, pour expliquer les efforts répétés, à tous les niveaux, notamment au plus haut, pour décrocher un accord. « Surtout Angela Merkel », ajoute une de ces sources. « La chancelière veut aider Tsipras, elle pense qu’il est comme un étudiant en médecine à qui on demande de faire une opération à cœur ouvert », croyait savoir une source diplomatique européenne, vendredi.A la BCE, en l’absence de signal fort avant le 18 juin, on réfléchit à la conduite à tenir. Faut-il envoyer un signal aux marchés ? Une réunion des gouverneurs devrait se tenir mercredi 17 « la question d’une réponse adéquate à la situation y sera soulevée », selon une source européenne. « Si le risque d’un défaut grec grandit, la BCE devra probablement faire une annonce aux marchés » expliquait une source de même niveau ce printemps, quand déjà les inquiétudes sur un possible accident de paiement, à Athènes, étaient apparues.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Une ombre plane sur le rachat du pôle énergie d’Alstom par General Electric (GE) : l’échec de l’acquisition d’Honeywell International, en 2001, par le conglomérat américain pour 42 milliards de dollars (37,5 milliards d’euros). La Commission européenne s’y était opposée au nom de la concurrence. Les acteurs ont changé. L’emblématique patron de GE Jack Welch et l’intraitable commissaire à la concurrence Mario Monti ont été remplacés par Jeff Immelt et Margrethe Vestager. Mais c’est toujours pour les mêmes raisons que Bruxelles menace cette opération à 12,3 milliards d’euros.Comme elle l’a fait en avril pour Google et le russe Gazprom, Mme Vestager a adressé à Alstom et à GE, vendredi 12 juin, une « communication de griefs ». Autrement dit, un acte indiquant tous les points sur lesquels le conglomérat de Fairfield (Connecticut) pourrait se rendre coupable d’abus de position dominante. L’envoi de ce document est « une étape normale dans la deuxième phase de l’enquête et ne préjuge en rien du résultat de cette enquête », a prévenu la Commission.Lire aussi :General Electric-Alstom : les points de blocage de BruxellesPlus tôt vendredi, le groupe français avait indiqué que « cela permettra à GE et à Alstom de répondre aux questions spécifiques soulevées par l’équipe en charge de cette procédure ». Cité par l’AFP, un porte-parole de l’entreprise américaine expliquait le même jour : « Nous continuons de travailler constructivement avec la Commission, y compris en explorant de potentiels remèdes qui régleraient ses inquiétudes et préserveraient l’aspect économique de la transaction. »Les dirigeants d’Alstom estiment que cette acquisition par GE aura un « impact positif pour l’Europe, y compris sur le futur environnement concurrentiel ». En l’état actuel de l’opération, ce n’est pas l’avis des autorités de la concurrence. Une « communication des griefs » intervient quand de sérieux doutes pèsent sur une fusion au regard des lois antitrust. Et c’est bien le cas aujourd’hui. Mme Vestager avait ouvert une enquête approfondie, le 23 février, puis fixé la date butoir du 21 août pour accepter ou refuser le mariage. Malgré les informations communiquées jusqu’à présent par les deux entreprises à Bruxelles, et une rencontre entre M. Immelt et Mme Vestager le 5 mai, la commissaire à la concurrence reste dubitative.En cas de fusion, note-t-on à la Commission, il n’y aura plus en Europe que deux acteurs majeurs sur le marché de la fabrication et de l’entretien des turbines à gaz de haute puissance pour centrales électriques : GE et l’allemand Siemens. Une telle concentration risque, selon elle, de freiner l’innovation et d’entraîner une augmentation des prix. Au niveau mondial, seul Mitsubishi Hitachi Power Systems peut espérer résister à ces deux concurrents. L’américain détient environ 50 % du marché, contre 23 % pour Siemens, 13 % pour la coentreprise japonaise, 7 % pour Alstom et 3 % pour l’italien Ansaldo Energia.Enjeu considérableCette perspective d’un durcissement européen a fait plonger l’action d’Alstom de 7 % en séance, jeudi, à la Bourse de Paris, avant qu’elle ne se reprenne vendredi. De nombreux experts jugent que le français n’a plus la taille critique ni la surface financière pour résister seul sur le marché de l’énergie. Il vend dix fois moins de turbines à gaz que GE, et il n’avait guère d’autre solution que de passer dans son giron.Le point dur des discussions porte sur le marché de la maintenance de la « base installée », les centrales en exploitation, puisque le marché européen des nouvelles turbines est atone. Jusqu’où ses dirigeants sont-ils prêts à aller dans les concessions ? Le 20 mai, en Floride, M. Immelt avait prévenu qu’il n’accepterait « rien qui impacte ses revenus ». L’enjeu est considérable pour le géant américain.L’acquisition d’Alstom Power lui permettra d’accroître de 50 % ce marché des services aux turbines à gaz, soit 500 gigawatts de capacités supplémentaires dans son portefeuille, a récemment indiqué M. Immelt. Ce qui explique qu’il a jusqu’à présent refusé d’en céder une partie, se contentant d’évoquer la vente de brevets. Car cette activité de services très rentable est, selon lui, « au cœur de notre avantage compétitif, au cœur des synergies » attendues de l’opération Alstom dans les cinq ans. Des économies potentielles que GE a récemment réévaluées à 3 milliards de dollars (contre 1,4 milliard en 2014).Lire aussi :Alstom : General Electric prêt à des concessions face à BruxellesLe dossier est suivi de près par le gouvernement. Mme Vestager doit participer, lundi 15 juin, avec le ministre de l’économie, à une conférence-débat sur l’Europe organisée à l’université Paris-Dauphine. Ils devraient trouver du temps pour aborder le dossier Alstom-GE. En 2014, Emmanuel Macron avait défendu l’opération et l’option GE quand Siemens avait fait une contre-offre. De son côté, la ministre de l’écologie et de l’énergie, Ségolène Royal, doit s’entretenir mardi avec la commissaire européenne.La pression monte sur Alstom et GE, une communication des griefs étant le prélude à un veto de la Commission si les entreprises ne se plient pas aux exigences bruxelloises. L’américain joue gros au moment où il se désengage des activités financières (banque, prêts…). Il a choisi de se recentrer sur l’industrie. L’acquisition d’Alstom Power est un élément-clé de cette stratégie. Ses dirigeants, comme ceux d’Alstom, se disent toujours confiants dans la perspective de conclure la transaction au second semestre. Ils devront pour cela faire plus de concessions. Et ne pas rééditer le désastre de 2001.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard Hêtre ou ne plus hêtre. La question existentielle agite le Sauternois. Avec ses corollaires. Le vin de Sauternes est-il en danger ? De même qu’une des plus vieilles hêtraies de France ? Un double patrimoine ancré dans l’histoire et s’abreuvant à la même source de vie. Celle du Ciron. Une rivière dont le cours paisible pourrait bien être bouleversé par un tracé de ligne de train à grande vitesse.Pas sûr, toutefois, que les négociants venus des quatre coins de la planète dans le Bordelais à l’occasion du Salon Vinexpo, organisé dans la capitale girondine du dimanche 14 ou jeudi 18 juin, perçoivent cette inquiétude. Les châteaux du Sauternois, avec leurs jardins piquetés de rosiers parfumés s’ouvrant sur les lignes de ceps épousant les courbes des vallons, sont prêts à les accueillir. Repas, dégustation du vin liquoreux, visite de caves, l’heure est à l’opération séduction, selon les règles de l’art viticole.Comme au château Climens à Barsac, par exemple. Sa propriétaire, Bérénice Lurton, ouvre volontiers les portes de sa tisanerie aux visiteurs. Un grenier où un lit d’orties est en train de sécher à côté de sacs de jute dûment étiquetés où sont rassemblés millepertuis, camomille ou buis. Un arsenal de plantes en lieu et place de la pharmacopée chimique pour soigner les 30 hectares de vignes de la propriété. Ce premier cru classé est, en effet, certifié en biodynamie depuis 2014. Mme Lurton parle avec autant de passion de la conversion de son domaine qu’elle dirige depuis 1992 que de la défense du Ciron.C’est elle qui a pris en main la mobilisation des maisons de Sauternes et Barsac contre le tracé de la LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. Avec le soutien déterminé de Xavier Planty, président de l’Organisme de défense et de gestion (ODG) Sauternes et Barsac et copropriétaire, aux côtés de la famille Peugeot, de Château Guiraud. Une prise de conscience tardive, reconnaissent-ils.Au départ, les promoteurs du projet leur faisaient miroiter que la ligne ne traversait aucunement leur vignoble. Pas de raison de s’inquiéter, donc. Sauf que des chercheurs ont une vue différente, cartographie à l’appui. Les grands travaux vont couper des affluents du Ciron, de quoi provoquer une déstabilisation de son alimentation. Or, lorsque cette rivière froide – car encaissée et privée de lumière par la frondaison de grands arbres – se jette dans la Garonne, plus chaude, se forme un brouillard. Un phénomène climatique propice au développement d’un champignon vénéré par les amateurs de Sauternes, le botrytis. C’est à lui que l’on doit la « pourriture noble » qui se développe sur les grains du raisin sémillon. Et si, demain, ce précieux écosystème disparaissait ?Erosion de la consommationLes chercheurs militent aussi pour sauvegarder un autre patrimoine naturel. Une hêtraie, forêt primaire, qui a survécu au bord du Ciron. Un véritable trésor de biodiversité qu’ils sont en train d’explorer. Et de mettre dans la balance les 14 minutes gagnées sur le trajet entre Bordeaux et Toulouse, ou la minute entre Bordeaux et Dax, que permettrait la construction de cette nouvelle ligne très onéreuse par rapport à une mise à niveau du tracé actuel. La commission d’enquête publique a donné un avis défavorable au projet de LGV le 30 mars. Mais l’inquiétude demeure.Cette crainte d’un bouleversement environnemental n’est pas le seul sujet de préoccupation des maisons de Sauternes. La lente érosion de la consommation des vins liquoreux en France n’épargne pas sa plus prestigieuse vitrine. Alors qu’il est de bon ton de s’extasier sur le moindre vin rosé, fût-il insipide, la mode est également à tordre la bouche devant les vins jugés trop sucrés ou trop lourds. L’image du vin de fête, réservé aux grandes occasions, colle aussi au Sauternes. « Nous souffrons d’avoir été classés dans des catégories trop étroites », souligne Mme Lurton.Autre enjeu soulevé par M. Planty : « Le Sauternes n’est pas parti collégialement à l’exportation, il reste à 70 % français ». Or, malgré sa forte notoriété, et la densité exceptionnelle de grands crus, c’est la plus petite appellation bordelaise, soit un total de 2 200 hectares, avec beaucoup de propriétés qui ne dépassent pas les 2,5 hectares en moyenne. Et les négociants sont de moins en moins enclins à collecter ces petits flux. Pour renouer le lien avec eux, la première coopérative de Sauternes, regroupant entre 20 et 30 vignerons, va voir le jour mi-juin.Cet exemple le prouve. Les vignerons de Sauternes et Barsac cherchent un nouveau souffle. Comme celui, haletant, des participants à la cinquième édition du Marathon de Sauternes, le 25 mai. Ils se sont élancés dans l’allée de platanes aux herbes folles du Château Guiraud, certification bio oblige. Les plus résistants ont foulé les pelouses du parc à l’anglaise du Château Filhot, accueillis à l’arrivée par son propriétaire, Gabriel de Vaucelles. Une manière de rajeunir l’image. « Notre idée est de revitaliser les Sauternes, de les sortir des tiroirs trop étroits où ils ont été rangés. Ce sont des vins que l’on peut boire à l’apéritif et qui se marient avec de nombreux mets, pas uniquement le foie gras. »La question des successions et de la relèveCertains vignerons ont décidé de vinifier une partie de leur vendange en blanc sec. A l’exemple des deux grands crus classés, Château Coutet et Château Guiraud. De quoi alimenter d’intenses discussions pour savoir comment les nommer. Entre les tenants d’une extension de l’appellation Sauternes au blanc sec, d’un choix de l’appellation Barsac en sec, ou de la simple indication du nom du château assortie de la mention « bordeaux blanc ».D’autres, iconoclastes, ont lancé un cocktail – le So Sauternes – à base d’un Sauternes d’entrée de gamme et de Perrier. Une opération marketing imaginée par Florence Cathiard. A l’issue d’une transaction portant sur quatre propriétés bordelaises négociées en 2014, elle s’est, en effet, retrouvée, avec la famille Moulin (Galeries Lafayette), à la tête du Château Bastor-Lamontagne. Un exemple des grandes transactions récentes qui ont agité le Sauternois. Bernard Magrez a ainsi ajouté le Château Clos Haut-Peyraguey à sa collection de domaines viticoles. Et le suisse Silvio Denz, Lafaurie-Peyraguey.Plus largement se pose dans le Sauternais, comme dans toutes les régions viticoles françaises, la question des successions et de la relève. Sandrine Daubas n’a pu empêcher la vente de la propriété familiale. Elle n’a hérité que de 25 ares de vigne. Mais la passion pour le vin liquoreux l’a poussée à créer Château d’Anna. Elle produit 3 000 bouteilles en louant 2,15 hectares de vigne. Marie-Pierre Lacoste a, elle, redonné vie avec sa mère au Château La Clotte-Cazalis, en sommeil pendant près de cinquante ans. Elle creuse son sillon dans le vignoble derrière son cheval de trait. La passion du terroir est intacte.Lire aussi :A Bordeaux, les ventes de primeurs sont plutôt calmesLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.06.2015 à 03h52 • Mis à jour le13.06.2015 à 06h08 YouTube, la filiale de vidéo en ligne de Google, prépare un nouveau produit s'adressant spécifiquement aux joueurs de jeux vidéo, et se profilant comme un concurrent pour la société Twitch, rachetée l'an dernier par Amazon.Lire : La plate-forme de vidéos Twitch expliquée à mes grands-parents« Cet été, nous lancerons YouTube Gaming, une application et un site internet tout nouveaux pour rester connecté aux jeux (...) avec des vidéos, des retransmissions en direct, et la plus grande communauté de joueurs sur la toile, tout au même endroit », a annoncé vendredi 12 juin Alan Joyce, gestionnaire de produit chez YouTube, sur le site de la société.Un premier aperçu au salon de l’E3« D'’Asteroids’ à ’Zelda’, plus de 25 000 jeux auront chacun leur propre page » avec des vidéos et des diffusions de parties en streaming (flux direct en ligne sans téléchargement préalable) spécifiques à chaque titre, promet-il notamment. En prélude au lancement de YouTube Gaming, il va y avoir « dans les prochaines semaines » de nouveaux outils facilitant la retransmission d'une partie en cours sur YouTube, entre autres en permettant au joueur de la convertir automatiquement en une vidéo YouTube.Cela s'attaque clairement au coeur d'activité de Twitch, qui propose aussi beaucoup de retransmissions en streaming de parties, de compétitions ou d'événements liés aux jeux vidéo, et se présente comme « la première plateforme de vidéo sociale et communauté pour les joueurs de jeux vidéo » dans le monde avec plus de 100 millions de visiteurs revendiqués par mois.Twitch, basée en Californie, avait été rachetée l'an dernier par Amazon pour 970 millions de dollars. Le géant de la distribution en ligne avait justement soufflé la société à Google, qui d'après les médias s'était aussi mis sur les rangs pour l'acquisition. La date exacte de lancement de YouTube Gaming, qui commencera par les Etats-Unis et le Royaume-Uni n'est pas précisée, mais Alan Joyce promet un premier aperçu la semaine prochaine au salon des jeux vidéo E3 à Los Angeles. 12.06.2015 à 21h49 | Gilles Paris (Washington, correspondant) Les visites au capitole du chef de cabinet de la Maison Blanche, jeudi, et du président lui-même, vendredi matin, n’y ont rien fait. Les démocrates ont infligé un sérieux revers à Barack Obama en bloquant vendredi 12 juin une disposition lui permettant de disposer de pouvoirs accrus pour la conclusion d’un accord de libre-échange avec onze pays riverains du Pacifique (TPP). Cette procédure dite de « fast-track » permet au président de demander au Congrès d’adopter ou de rejeter in fine un traité commercial sans pouvoir modifier son contenu par des amendements.Lire : Premier pas vers la création d'une zone de libre-échange en Asie-PacifiqueAlors que le Parti républicain avait fait valoir de longue date que ce dossier constituait l’un des rares points d’accord avec la Maison Blanche, M. Obama savait qu’il devait convaincre avant tout son propre camp. Au Sénat, les démocrates avaient d’ailleurs bloqué dans un premier temps cette disposition en mai avant de se raviser.Lire aussi :Le Sénat élargit les pouvoirs de négociation d’Obama pour les accords de libre-échangePression des organisations syndicalesEn dépit des assurances prodiguées par la Maison Blanche, les représentants de la chambre ne se sont pas laissés fléchir, placés par ailleurs sous la pression d’organisations syndicales hostiles à des mesures qui selon elles introduisent un dumping social.C’est donc au nom de la défense des intérêts des travailleurs américains que la chef de file des démocrates de la chambre, Nancy Pelosi (Californie), a choisi de ne pas soutenir la procédure de « fast-track ». Une prise de position qui a scellé le vote et qui s’est ajouté aux silences de la candidate à l’investiture démocrate pour la présidentielle de 2016, Hillary Clinton, qui avait pourtant lancé le TPP lorsqu’elle était secrétaire d’Etat, de 2009 à 2013.Lire aussi :Traités de libre-échange : le coup de frein des démocrates américainsLe vote de vendredi affaiblit M. Obama par rapport à ses partenaires du Pacifique. Ce traité constitue en effet un élément central du « pivot » américain vers l’Asie. Un revers embarrassant pour la crédibilité des Etats-Unis face aux ambitions sans cesse réaffirmées de la Chine dont le président, Xi Jinping, effectuera une visite d’Etat à Washington en septembre.Gilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bastien Bonnefous (Saint-Denis (La Réunion), envoyé spécial) « Je ne suis pas le Père Noël, je ne viens pas avec des annonces gadgets, ni avec des cadeaux. » Manuel Valls annonce la couleur. Le premier ministre est en effet arrivé à La Réunion avec peu de nouvelles mesures en poche, pour sa visite de deux jours sur l’île avant de s’envoler pour Mayotte. « Je suis toujours étonné qu’on attende du premier ministre qu’il vienne à chaque fois avec des annonces et qu’il ouvre son portefeuille. Ce qui compte, c’est avoir la bonne analyse », a-t-il déclaré, rappelant que « l’Etat consacre 4,4 milliards d’euros pour le développement de La Réunion ».Seule véritable nouveauté de son déplacement : la création de 4 400 emplois aidés supplémentaires pour le département ultramarin lourdement frappé par le chômage. A la fin de l’année, l’ensemble de ce type de contrats subventionnés devrait concerner 40 000 emplois pour La Réunion et ses 849 000 habitants. « C’est la preuve que l’Etat est là », a affirmé M. Valls à Saint-Joseph, fief du député PS et maire Patrick Lebreton, dans le sud de l’île, où il a signé une charte pour l’emploi local avec neuf entreprises privées et s’est offert un de ses rares et rapides bains de foule avec une population largement constituée pour l’occasion de militants socialistes.« Sans formations, ça ne sert pas à grand chose »Mais le coup de pouce supplémentaire du gouvernement est loin de répondre aux attentes des Réunionnais. « Les contrats aidés, c’est très bien, mais s’ils ne sont pas accompagnés de formations, ça ne sert pas à grand chose », estime un habitant qui manifestait, vendredi 12 juin au matin, devant la mairie de Saint-Denis pour protester contre le manque de formations professionnelles sur l’île. « Du coup, quand on est en contrat aidé, on est encore plus souvent précarisé car on ne coûte pas cher au patron et il en profite », ajoute son voisin.Pour tenter d’endiguer le chômage chronique à La Réunion, près de trois fois plus élevé qu’en métropole (30 %, dont 60 % chez les jeunes), Manuel Valls a également annoncé la signature d’une ordonnance d’ici à la fin de l’année pour inscrire dans les appels d’offres de marchés publics une clause favorisant les entreprises qui emploient des Réunionnais, ainsi que la mise en place à partir du 1er janvier 2016 d’une expérimentation permettant au préfet de moduler les différents dispositifs d’aide à l’emploi en fonction des besoins sur le territoire.L’essentiel de la visite de M. Valls a consisté en des inaugurations officielles dans les domaines économiques ou sociaux : une centrale de production d’électricité par des panneaux photovoltaïques, la visite d’un centre d’encadrement militaire de jeunes en difficulté qui se flatte d’un taux d’insertion de plus 70 %, un abattoir de volailles flambant neuf d’un coût de 73 millions d’euros dont 28 millions d’aides publiques via la défiscalisation, ou l’extension de l’aérogare de l’aéroport de Saint-Denis…Le premier ministre a également visité dans l’est de l’île, à Saint-Benoît, une école primaire en compagnie de la ministre de l’éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem. Le duo a assisté, dans une classe de CM2, à une leçon sur « les valeurs de la République » au cours de laquelle M. Valls a pu constater, avec le sourire, qu’il était le « modèle » de Mathis, un des élèves.Maigre récolteMais il n’a pratiquement pas évoqué durant son séjour les dossiers sécuritaires, alors qu’un coup de filet antiterroriste, le 2 juin à Saint-Denis, a conduit à l’arrestation de deux hommes, frères jumeaux âgés de 18 ans, convertis à l’islam et radicalisés, qui sont soupçonnés d’avoir préparé un départ en Syrie pour faire le djihad. Mis à part l’octroi d’une prime pour les planteurs de canne à sucre frappés par la chute des prix et la libéralisation des marchés, déjà promise en août dernier par François Hollande lors de sa venue sur l’île, la récolte réunionnaise du chef du gouvernement est assez maigre.M. Valls a surtout fait sur place le service après-vente des réformes de son gouvernement – le plan PME-TPE, la réforme du collège, le pacte de responsabilité ou le CICE – ou répondu favorablement aux demandes de certains grands groupes réunionnais, comme l’augmentation de la flotte de la compagnie aérienne Air Austral. Il a également pris fait et cause pour les entrepreneurs qui réclament la construction d’une nouvelle route longeant le littoral à Saint-Denis. Un chantier polémique, d’un montant de plus d’1,6 milliard d’euros, combattu par les écologistes locaux et qui est devenu un enjeu politique à l’approche des élections régionales de décembre. « C’est un chantier spectaculaire qui doit aller au bout tout en étant exemplaire sur le plan environnemental », s’est contenté de répondre Manuel Valls.Bastien Bonnefous (Saint-Denis (La Réunion), envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre La trêve hivernale à peine achevée (le 31 mars), les associations membres du Comité de suivi de la loi dite « Dalo » (Droit au logement opposable) tirent déjà la sonnette d’alarme. Elles ont en effet enregistré 74 cas de ménages, pourtant reconnus prioritaires, menacés d’une exécution d’expulsion ordonnée par la justice. C’est 39 % de plus qu’en 2014 à la même époque. « Et ce ne sont que les dossiers dont nous avons connaissance, s’inquiète René Dutrey, délégué général du comité. Il y en a sans doute beaucoup plus. Et la circulaire Valls-Duflot, d’octobre 2012, qui recommandait aux préfets de reloger un ménage avant de faire intervenir la force publique, reste lettre morte. Nous nous attendons à une importante vague d’expulsions en juillet, les autorités attendant généralement la fin de l’année scolaire pour les familles avec enfants », se désole-t-il.L’empressement des préfets s’explique par au moins deux raisons. Le nombre de ménages reconnus bénéficiaires du Dalo mais non relogés ne cesse de croître : en mars, ils étaient 59 502, dont 44 013 en Ile-de-France – preuve que ce droit, instauré en 2007, n’existe pas vraiment. Une autre raison, plus prosaïque cette fois, motive également les préfets : économiser l’argent de l’Etat qui, faute d’exécuter des décisions de justice, se voit régulièrement condamné à verser des indemnités aux bailleurs lésés.Epargner les deniers publicsPour ce motif, l’Etat a déboursé, en 2012, 38 millions d’euros. En 2010, la somme s’élevait à 55 millions. La raison ? Les préfets ont largement refusé le concours de la force publique, suivant en cela les orientations de la loi sur le Droit au logement opposable mais faisant mécaniquement grimper les indemnités versées aux propriétaires. La loi de finances pour 2015 n’a prévu que 40 millions d’euros, incitant donc les pouvoirs publics à prêter main-forte aux expulsions pour épargner les deniers publics : un objectif parfaitement contradictoire avec la circulaire d’octobre 2012 cosignée par Manuel Valls et Cécile DuflotLa France, pays plutôt réticent à expulser, serait-elle en train d’adopter la culture anglo-saxonne plus brutale avec les locataires défaillants ? Les statistiques démentent cette tendance. Le nombre d’expulsions menées par la police, qui représente moins de 10 % des décisions des tribunaux a, certes, progressé. Celles-ci sont passées de 10 637 en 2007 à 11 508 en 2012. Mais cette hausse est en ligne avec le nombre de décisions des tribunaux ordonnant une expulsion : de 110 000 en 2007 à 119 000 en 2012. L’Union sociale de l’habitat, fédération des bailleurs sociaux, qui détient 50 % du parc locatif, annonce 5 000 expulsions par an. Un chiffre stable, et un peu moins élevé que le parc privé.Le « maintien illicite dans le domicile d’autrui » devient un délitLes députés ont achevé, jeudi 11 juin, la discussion d’une proposition de loi sur « l’infraction de violation de domicile » portée par Natacha Bouchart, la sénatrice (Les Républicains) du Nord et maire de Calais, ville confrontée à un développement du squat. Le texte vise à sanctionner plus sévèrement les squatters. La récente affaire de Rennes, où une propriétaire de 83 ans s’est trouvée face à des squatters qui occupaient sa maison abandonnée depuis des années, a plané sur les débats. Les parlementaires ont créé, à côté de l’infraction du domicile déjà réprimée par l’article 226-4 du code pénal, un nouveau délit de « maintien illicite dans le domicile d’autrui », qui peut donc être constaté à tout moment facilitant l’évacuation par la police des intrus. « Les parlementaires ont voulu montrer aux Français avant leur départ en vacances qu’ils travaillent à protéger leur domicile », a commenté Jean Baptiste Ayrault, porte-parole de Droit au logement.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.06.2015 à 17h29 • Mis à jour le12.06.2015 à 22h23 La zone euro a commencé à envisager la possibilité d'un défaut grec. Une situation qui pourrait se produire, selon des sources européennes, si les discussions entre Athènes et ses créanciers n'aboutissent pas dans les jours qui viennent et conduisent le pays, à court d'argent, à ne pas rembourser le Fonds monétaire international (FMI) en fin de mois.Lire aussi :La menace de « Grexit » se rapproche, la zone euro retient son souffleNouveau rendez-vous samedi à Bruxelles« Nous devons évaluer toutes les possibilités, mais j'espère que les autorités grecques vont prendre la mesure de la situation », a déclaré à l'AFP Rimantas Sadzius, le ministre des finances lituanien, confirmant que cette hypothèse avait été mise sur la table. « Un défaut (grec) est en discussion », mais ce n'est pas la même chose qu'un « Grexit », terme désignant une sortie de la zone euro, a confirmé une autre source européenne.L’éventualité en a été discutée lors d'une réunion de l'Euro Working Group, l'instance préparatoire de l'Eurogroupe, qui se déroule depuis jeudi 11 juin à Bratislava, en Slovaquie. Le gouvernement grec est acculé à trouver un accord d'ici à la réunion de jeudi prochain, à Luxembourg. Ses créanciers veulent de nouvelles concessions d'Athènes pour lui verser l'aide financière, en suspens depuis des mois.Le gouvernement grec a démenti vendredi soir que de telles discussions aient eu lieu, indiquant que cela « ne correspond pas à la réalité ». Des « représentants du premier ministre » grec, Alexis Tsipras, ont d’ailleurs rendez-vous samedi matin à Bruxelles avec des représentants des créanciers de la Grèce pour déposer des « contre-propositions » en vue d'un accord sur le financement du pays. Dans un communiqué publié vendredi, le gouvernement grec estime que les deux parties « sont plus près que jamais d'un accord ».Lire aussi :Et si la Grèce ne remboursait pas le FMI ?Le FMI avait annoncé jeudi que ses négociateurs présents à Bruxelles, excédés qu’Athènes ne valide pas la proposition d’accord de ses bailleurs de fonds sur la table depuis déjà dix jours, avaient repris l’avion pour Washington. Et qu’ils n’étaient pas prêts à céder sur les réformes des retraites et de la TVA, auxquelles Athènes se refuse.Sur le papier, l’accord semble pourtant tout proche. Les créanciers sont prêts à laisser à Athènes une marge de manœuvre budgétaire plus importante, et lui proposent un objectif de surplus primaire (surplus avant de payer les dettes) de seulement 1 %. Il reste certes des divergences sur la réforme des retraites et celle de la TVA, mais les créanciers ont dit à Alexis Tsipras ces derniers jours qu’il pouvait proposer des mesures alternatives, à condition qu’il respecte l’objectif de réduction des déficits.Lire aussi :Les nouvelles propositions grecques jugées insuffisantesLa Bourse d'Athènes chute de près de 6 % avant sa fermetureLe 30 juin, la Grèce doit rembourser 1,6 milliard de prêts du FMI, et des doutes subsistent sur sa capacité financière à honorer cette échéance sans le déblocage de 7,2 milliards d'euros restant à verser dans le cadre du deuxième plan d’aide au pays, en cours depuis 2012. Ce plan expire également à la fin du mois.« L'idéal serait qu'il y ait un accord d'ici à jeudi prochain. (...) Si les Grecs travaillent ce week-end et envoient une proposition lundi, ça peut fonctionner. S'ils envoient une proposition mercredi (...), ce sera forcément beaucoup plus compliqué » pour l'Eurogroupe, a commenté une source européenne. Pour le ministre de la défense grec, Panos Kammenos, c'est « le 18 juin ou jamais » qu'un accord doit être scellé.Lire aussi :Grèce : cinq personnages clés pour une sortie de crisePlombée par le scénario d’un défaut de paiement, la Bourse d'Athènes a chuté de 5,92 % vendredi. Alexandre Piquard « Je n’ai pas participé à la campagne de Delphine Ernotte, même si je suis très content de son élection », déclare David Kessler, directeur général d’Orange Studio, parfois présenté comme un soutien actif de la nouvelle présidente de France Télévisions. Bien connu du milieu des médias et classé à gauche, le nom de cet ancien conseiller culture de l’Elysée a été cité plusieurs fois dans des articles sur la candidature de la directrice exécutive d’Orange France. Fait nouveau : il est aussi visé indirectement dans l’une des deux plaintes déposées cette semaine à la suite de la nomination opérée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).Lire : Deux plaintes et deux recours contre la nomination de Delphine ErnotteLa nomination d’Olivier SchrameckLa démarche engagée par le syndicat SNPCA-CGC met en avant la notion de trafic d’influence : le plaignant se pose des « questions » sur un éventuel « renvoi d’ascenseur » entre Olivier Schrameck, le président du CSA, et David Kessler, qui était conseiller culture de François Hollande à l’époque de la nomination du dirigeant du régulateur de l’audiovisuel, début 2013. Selon ce raisonnement, le conseiller aurait fait nommer le président du CSA qui aurait ensuite porté sa candidate à la tête de France Télévisions.Certains ont en outre rappelé que David Kessler était entre 1995 et 2002 conseiller culture à Matignon sous Lionel Jospin, quand le directeur de cabinet était Olivier Schrameck (à l’époque, François Hollande était premier secrétaire du Parti socialiste et Manuel Valls conseiller en communication du premier ministre).M. Kessler rejette l’accusation de trafic d’influence : « Quand on connaît la machine d’Etat, on sait que ce n’est pas le conseiller culture du président de la République qui choisit le président du CSA, argue-t-il. Le président peut solliciter l’avis du ministre de la culture, du premier ministre et, à l’Elysée, de son directeur de cabinet et du secrétaire général. Au final, c’est le choix du président de la République », ajoute le conseiller, qui précise avoir donné son avis sur plusieurs noms.Les relations avec Delphine ErnottePar ailleurs, M. Kessler assure qu’au moment de la nomination de M. Schrameck au CSA, il n’avait jamais rencontré Mme Ernotte, « sauf une fois, quelques minutes, sur le parvis de l’Hôtel de ville de Paris, à l’occasion de la Nuit Blanche », dont Les Inrockuptibles, journal qu’il dirigeait, était partenaire.Mme Ernotte n’aurait pas non plus participé au recrutement de M. Kessler à Orange, en novembre 2014, assure ce dernier, précisant que la filiale cinéma, dont il est directeur général, ne dépend pas d’Orange France, que dirige Mme Ernotte. Egalement connecté à droite, M. Kessler cite trois personnes ayant parrainé son arrivée chez l’opérateur : Pierre Louette, un « ami » ; Christine Albanel, ancienne ministre (UMP) de la culture et présidente d’Orange studio ; et Stéphane Richard, le PDG du groupe.M. Kessler raconte avoir rencontré Delphine Ernotte pour la première fois en décembre 2014 et avoir, en fin d’entretien, évoqué les échos la présentant comme candidate à France Télévisions. Cette dernière n’a pas démenti, sans vraiment confirmer non plus, raconte-t-il.Au sujet de France Télévisions, M. Kessler explique avoir ensuite revu Mme Ernotte, « une fois, environ une heure », mais il précise avoir eu le même genre d’entretien avec la plupart des candidats de premier plan à la présidence de France Télévisions.Lire : La nomination de Delphine Ernotte fait toujours grincer des dentsLa campagne pour la présidence de France Télévisions« A quelques personnes qui me demandaient mon avis sur la campagne, j’ai dit que je trouvais que Mme Ernotte était une candidate crédible. J’aurais peut-être dû me taire… », ajoute celui qui a également été directeur général du CSA, directeur du Centre national du cinéma et de France Culture et conseiller du président de France Télévisions Marc Tessier…Pendant la campagne, il assure n’avoir appelé aucun membre du CSA, sauf Sylvie Pierre-Brossolette, une fois : c’était pour « prendre de ses nouvelles », après qu’elle a été critiquée, début novembre, lors de la fuite dans la presse de son prérapport sévère sur le bilan du président de France Télévisions Rémy Pflimlin, précise-t-il, comme il l’avait déjà dit au JDD. M. Kessler a enfin confié avoir déjeuné avec Olivier Schrameck, en décembre. A l’époque, le nom de Delphine Ernotte avait déjà fait l’objet de quelques mentions dans la presse. « Lors du déjeuner, nous avons dû parler quelques secondes de France Télévisions, mais pas de Delphine Ernotte », assure-t-il. Sur les deux plaintes déposées, il revient maintenant aux parquets de déterminer s’ils souhaitent ouvrir une enquête.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi En quelques années de pratique professionnelle, Anton Hansen quitte le rez-de-chaussée de sa banlieue pour un bureau lumineux en cime de tour à La Défense. Une ascension fulgurante accompagnée par « l’évanouissement progressif d’abord, plus expéditif ensuite, de toute conscience morale ». À 35 ans, avec ses lunettes Ray-Ban, sa cravate impeccable et ses chaussures croco, Anton Hansen s’est transformé en « caricature du manager sans vergogne ».C’est sur cette métamorphose que se penche le nouveau roman de Dominique Julien : Consulting Underground. À travers le parcours d’Anton, l’ouvrage décrit l’extravagante réalité du milieu du consulting, un monde où on arrive « tendre et naïf » avant que le capitalisme « vous tanne la peau ».C’est en tout cas ce qui arrive au jeune Anton, fraîchement diplômé d’un master d’informatique appliqué à l’économie en milieu rural. Armé de sa confiance et de son diplôme, le jeune accumule les mois de stages intensifs, avant de ravaler ses illusions et d’intégrer la sphère des actifs précaires. Pour garder son HLM à Fleury-Mérogis et rembourser son prêt étudiant, il enchaîne les petits boulots : manutentionnaire, postier, livreur de pizza.C’est alors qu’il s’occupe du rechargement des distributeurs de friandises dans le métro que sa vie prend un nouveau tournant. À Gare du Nord, il tombe sur un ancien ami de la fac. Celui avec qui il a partagé ses folies de jeunesse arbore maintenant un costume et travaille en tant que manager dans le conseil en entreprise.Le cynisme en premier atoutMuni des conseils cyniques de son ami - « le mépris assure le rôle de pierre angulaire de toutes les relations sociales dans le consulting », ou encore « le tout, c’est de fourrer le nez de l’interlocuteur dans le piment. Comme ça, il est incapable de sentir les merdes qu’on lui fourgue » -, le jeune précaire postule auprès d’une société de services.Le voilà propulsé dans le conseil, où il passe sa journée au téléphone, à identifier les besoins potentiels de clients potentiels. « Le truc, c’est d’inventer des désirs qu’ils n’ont pas et de leur faire acheter un consultant qui restera au grenier entre le vibromixeur et le presse-agrumes ». À travers les yeux du nouveau consultant, l’auteur, qui est aussi professeur de philosophie, plonge le lecteur dans un monde très sombre, fait de harcèlement, d’« escorts » et d’ambitions démesurées.Anton, ancien banlieusard désargenté, se transforme vite en star du consulting. Impitoyable, il multiplie les coups bas pour grimper les échelons. Une stratégie gagnante : à coup d’humiliations, menaces et mensonges, il est promu manager. Loin de se satisfaire de sa promotion, il redouble de cynisme et n’hésite pas à trafiquer des curriculum vitae, ou encore faire signer aux consultants de fausses attestations de formation.Pris dans la spirale du succès, il pense toujours à l’étape suivanteSa détermination et son absence de scrupules attirent les chasseurs de tête : « pour lever ces types, il n’y a pas de secret, il faut atteindre un objectif business ambitieux. Par exemple, faire un peu de bruit en virant du personnel. Il suffit souvent de mettre du monde à la porte pour que les chasseurs se présentent à la vôtre ».Le jeune loup se fait débaucher pour devenir « responsable affaires confirmé » dans une grande boîte de Consulting de la Défense, à 7 000 euros par mois. Le cynisme atteint alors son comble, dans un milieu qui utilise le burn-out comme « arme de dégagement massif » et où tous les coups sont permis.À travers les assertions et le parcours d’un Anton qui dit ne rien regretter de ses actions car « suivre son gentil bonhomme de chemin dans le consulting suppose de neutraliser toute notion de moralité », Dominique Julien porte un regard particulièrement sévère sur le monde du consulting, dont personne ne ressort indemne. Même Anton, victime des mensonges et des trahisons qui l’ont hissé au sommet de l’échelle, avant de le faire retomber tout en bas. Peut-être une bonne nouvelle, finalement.C’est presque avec soulagement que le protagoniste du sixième roman de Dominique Julien reconnaît sa défaite« J’étais content d’avoir rompu la spirale infernale. A force d’aller de succès en succès, je ne savais plus quelle guerre j’essayais de gagner en réduisant en cendres tous mes concurrents. Sauf qu’un jour, vous êtes le marteau et le jour d’après, c’est vous le clou. Voilà tout ! »Consulting Underground, de Dominique Julien (Les Editions Ipanema, 400 pages, 18 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde Pierre Breteau et Alexandre Pouchard La 63e réunion annuelle du très discret groupe Bilderberg a débuté, jeudi 11 juin, dans un hôtel de luxe des Alpes autrichiennes. Les 131 participants issus du monde économique, politique, universitaire ou médiatique débattent entre eux de la situation économique et géopolitique du monde, en évoquant notamment des sujets comme le terrorisme, l’économie grecque, l’Iran ou la Russie. Découverte de ce forum annuel à huis clos qui alimente de nombreux fantasmes. Qu’est-ce que ce groupe ?Le groupe Bilderberg est un forum annuel de discussions entre des personnalités d’horizons divers : elles sont principalement issues du milieu économique (patrons et représentants de grands groupes, de fonds d’investissement, etc.), mais appartiennent également aux milieux politique, universitaire ou encore médiatique.Il a été créé en 1954 dans l’hôtel « De Bilderberg », à Oosterbeek, dans le centre des Pays-Bas. C’est le prince Bernhard des Pays-Bas qui en est à l’origine, il voulait « favoriser le dialogue entre l’Europe et l’Amérique du Nord », alors que l’antiaméricanisme se développait sur le Vieux Continent en pleine guerre froide. Des responsables politiques, militaires et économiques se sont alors réunis pour des discussions informelles et, devant le succès du forum, l’initiative a été instaurée chaque année.Les thèmes des discussions varient à chaque nouvelle édition. Cette année, sans grande surprise, des sujets comme le terrorisme, la cybersécurité, le Moyen-Orient, l’Iran ou la Grèce sont au menu des discussions, des thèmes plus politiques comme les élections américaines, la « stratégie européenne » ou encore l’OTAN et la Russie. A quelques mois de la cruciale conférence de Paris sur le climat (COP21), l’environnement n’y apparaît pas.Le groupe n’a aucun pouvoir institutionnel et ne formule officiellement aucune recommandation. Qui y participe ?Un comité directeur de 34 personnesLe groupe Bilderberg ne compte aucun membre permanent, mais seulement un « comité directeur » constitué de 34 personnes et élu pour quatre ans par ses anciens membres. Leurs principales missions sont de déterminer le programme de la prochaine conférence, ainsi que l’établissement de la liste des invités – en consultant les invités de chaque session sur les personnalités qui « émergeraient » dans leur pays. Actuellement, c’est le Français Henri de Castries, PDG du groupe d’assurance AXA, qui préside ce comité directeur où 19 nationalités sont représentées – les Américains y sont largement majoritaires avec 11 membres. Le monde économique largement majoritaireLes grands patrons ou représentants de grands groupes mondiaux sont largement majoritaires parmi les participants du groupe Bilderberg. Lors de l’édition 2015, ils constituent plus de la moitié des 131 invités (68), suivis des responsables politiques (26) – cette année, on trouve notamment la reine Beatrix des Pays-Bas, le premier ministre belge, Charles Michel, le président autrichien, Heinz Fischer, ou encore la ministre de la défense allemande, Ursula Von der Leyen. Un forum occidental plus que mondialHormis les membres du comité directeur, les invités de la conférence changent chaque année et sont triés sur le volet. De fait, ce n’est pas un forum mondial mais un forum occidental. Les Américains sont chaque année les plus représentés : sur les 131 participants du cru 2015, ils sont 34, devant les Britanniques (12) et les Français (10). Etonnamment, on ne compte aucun ressortissant chinois, pourtant deuxième puissance mondiale – ils étaient deux l’an dernier et déjà absents en 2013. De la même façon, aucun Japonais (3e puissance mondiale) ou Indien (8e) n’a assisté au forum lors des six dernières éditions. #container_14340302326{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14340302326{ height:500px; } #container_14340302326 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14340302326 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14340302326 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14340302326 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La France, 3e nation la plus représentée au groupe BilderbergOn compte 10 Français parmi la liste 2015 des invités du forum, contre 34 Américains, 12 Britanniques... et aucun Chinois. Le graphique ci-dessous mentionne les 15 pays les plus représentés.Source : Groupe Bilderberg(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ 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Le groupe Bilderberg alimente de nombreux fantasmes. Certains y voient un groupe de « maîtres du monde » décidant en petit comité du sort de la planète. La principale raison tient à la confidentialité des débats : contrairement au forum économique de Davos, qui se tient chaque début d’année en Suisse, la presse y est tenue à l’écart, sauf des responsables de groupes médiatiques invités par le comité directeur et quelques journalistes chargés de rédiger des comptes-rendus des discussions qui restent confidentiels. Les participants sont tenus de rester dans l’hôtel pendant deux jours et ne peuvent être accompagnés ni de leurs conjoints ni d’assistants.Le groupe défend le « caractère privé de la conférence », qui permet, selon lui, « aux participants de ne pas être liés par les conventions de leurs fonctions, ni pas des positions sur lesquelles on se serait entendus à l’avance ». Autrement dit, par exemple, la parole d’un ministre n’engage pas son gouvernement et elle n’est pas forcément restreinte par la position officielle de son pays.La suspicion à l’égard du groupe Bilderberg est notamment alimentée par des livres comme Les Maîtres du monde, essai de l’Espagnol Luis M. Gonzalez-Mata publié en 1979, ou La véritable histoire du groupe Bilderberg, de Daniel Estulin. Ils y décrivent notamment un groupe opaque où se serait décidé un « nouvel ordre mondial » par le jeu de soutiens ou d’oppositions à des gouvernements, de décision de coups d’Etat… Mais rien n’a jusqu’à maintenant permis d’étayer l’influence réelle de ce groupe, notamment comparé à d’autres espaces d’échanges informels (comme le forum de Davos) ou officiels (comme le G7, G8 ou G20) – qui intègrent, eux, les pays émergents.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.06.2015 à 14h34 • Mis à jour le12.06.2015 à 14h46 | Jean-Michel Bezat Une ombre plane sur le rachat du pôle énergie d’Alstom par General Electric (GE) : l’échec de l’acquisition d’Honeywell International, en 2001, par le conglomérat américain pour 42 milliards de dollars (37,5 milliards d’euros). La Commission européenne s’y était opposée au nom de la concurrence. Les acteurs ont changé. L’emblématique patron de GE Jack Welch et l’intraitable commissaire à la concurrence Mario Monti ont été remplacés par Jeff Immelt et Margrethe Vestager. Mais c’est toujours pour les mêmes raisons que Bruxelles menace cette opération à 12,3 milliards d’euros.Comme elle l’a fait en avril pour le géant de l’internet Google et le groupe gazier russe Gazprom, Mme Vestager s’apprête à adresser à Alstom et GE une « communication de griefs ». Autrement dit, un acte d’accusation indiquant tous les points sur lesquels le groupe de Belfort et le conglomérat de Fairfield (Connecticut) pourraient se rendre coupables d’abus de position dominante.En cas de fusion, note-t-on à la Commission, il n’y aura plus en Europe que deux acteurs majeurs sur le marché de la fabrication et de l’entretien des turbines à gaz de haute puissance pour centrales électriques : GE et l’allemand Siemens. Une telle concentration risque, selon elle, de freiner l’innovation et d’entraîner une augmentation des prix. Au niveau mondial, seul Mitsubishi Hitachi Power Systems pourra résister à ces deux concurrents. Car actuellement, l’américain détient environ 50% du marché, contre 23 % pour Siemens, 13% pour le groupe japonais, 7% pour Alstom et 3% pour l’italien Ansaldo Energia, dont 40% ont été cédés à Shanghai Electric.Lire aussi :General Electric-Alstom : les points de blocage de BruxellesAlstom tente de dédramatiserCette perspective d’un durcissement européen a fait plonger l’action d’Alstom de 7 % en séance, jeudi, à la Bourse de Paris. Selon de nombreux experts, le groupe n’a plus la taille critique ni la surface financière pour résister seul sur le marché de l’énergie. Il vend dix fois moins de turbines à gaz que GE, et il n’avait guère d’autre solution que de passer dans son giron. L’avenir d’Alstom ne pouvait plus s’écrire seul, avait plaidé son PDG, Patrick Kron, lors de l’annonce de l’opération en avril 2014.Chez Alstom, on tente de dédramatiser. « Une communication de griefs est une étape normale dans une procédure d’examen d’une concentration et ne préjuge pas de son issue, a indiqué le groupe vendredi 12 juin. Cela permettra à GE et à Alstom de répondre aux questions spécifiques soulevées par l’équipe en charge de cette procédure. » Les dirigeants d’Alstom estiment que cette opération aura un « impact positif pour l’Europe, y compris sur le futur environnement concurrentiel. »En l’état actuel du dossier, ce n’est pas l’avis des autorités de la concurrence à Bruxelles. Une « communication des griefs » intervient en effet quand de sérieux doutes pèsent sur une fusion au regard des lois antitrust. Et c’est bien le cas aujourd’hui. Mme Vestager avait ouvert une enquête approfondie, le 23 février, puis fixé la date butoir du 21 août pour accepter ou refuser l’opération. Malgré les informations jusqu’à présent communiquées par les deux entreprises à Bruxelles, et une rencontre entre M. Immelt et Mme Vestager le 5 mai, la commissaire à la concurrence reste visiblement dubitative.GE joue grosLe point dur des discussions porte sur le marché de la maintenance de la « base installée », les centrales en exploitation. Selon M. Immelt, l’acquisition d’Alstom Power permettra de l’accroître de 50 %, soit 500 gigawatts de capacités supplémentaires. Or cette activité de services très rentable est, selon lui, « au cœur de notre avantage compétitif, au cœur des synergies » attendues de l’opération dans les cinq ans, que GE a récemment réévaluée à 3 milliards de dollars.S’il est prêt à faire des concessions, M. Immelt n’acceptera « rien qui impacte ses revenus », a -t-il prévenu, le 20 mai, devant un parterre d’investisseurs réunis en Floride. Jusqu’à présent, il s’est donc refusé à céder une partie de la maintenance des turbines à gaz, évoquant seulement la vente de brevets.Lire aussi :Alstom : General Electric prêt à des concessions limitéesLe dossier est suivi de près par le gouvernement français. Mme Vestager doit participer, lundi 15 juin, avec le ministre de l’économie, à une conférence-débat sur l’Europe organisée à l’université Paris Dauphine. Ils devraient trouver du temps pour aborder le dossier Alstom-General Electric. En 2014, Emmanuel Macron avait défendu l’opération et l’option GE quand Siemens avait fait une contre-offre.La pression monte sur Alstom et GE, une communication des griefs étant souvent le prélude à un veto de la Commission. Le géant américain, qui se désengage des activités financières (banque, prêts…), joue gros. Il a choisi de se recentrer sur l’industrie. L’acquisition d’Alstom Power – la plus importante de son histoire plus que centenaire – est un élément clé de cette stratégie. Ses dirigeants, comme ceux d’Alstom, se disent toujours confiants dans la perspective de conclure la transaction au second semestre. Ils devront pour cela faire plus de concessions s’ils veulent la mener à bien. Et ne pas rééditer le désastre de 2001.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Picut Les déplacements qu’un travailleur salarié itinérant effectue en début et en fin de journée entre son domicile et le premier ou le dernier client doivent-ils être comptés comme temps de travail ? La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a été saisie de cette question par une juridiction espagnole. Dans ses conclusions rendues jeudi 11 juin, l’avocat général a proposé à la Cour de répondre par l’affirmative. En règle générale, ses avis sont suivis.L’affaire a été portée devant la Cour de justice de l’Union européenne par Tyco Integrated. Cette entreprise espagnole installe et entretient des systèmes de sécurité chez des clients situés sur tout le territoire espagnol. Mais depuis 2011, les employés ont été rattachés au bureau central de Madrid, après la fermeture de bureaux régionaux. De ce fait, ils se déplacent chaque jour depuis leur domicile vers les lieux où ils doivent effectuer les interventions, au moyen d’un véhicule de fonction.La journée de travail des employés a été calculée en fonction du temps écoulé entre leur arrivée chez le premier client de la journée et leur départ du site du dernier client. Or, la distance entre le domicile des employés et les lieux d’intervention peut varier considérablement et parfois excéder 100 kilomètres. En outre, dans certains cas, le trajet du domicile jusqu’au lieu de travail peut durer trois heures, en raison de l’intensité de la circulation.La juridiction espagnole saisie de ce litige a elle-même saisi la Cour de justice pour savoir si les déplacements en début et en fin de journée devaient être considérés comme temps de travail.Dans ses conclusions, l’avocat général Yves Bot a rappelé tout d’abord que la définition du « temps de travail » au sens de la directive du Parlement européen et du Conseil du 4 novembre 2003 sur l’aménagement du temps de travail, est fondée sur trois critères cumulatifs. Le premier un critère spatial : le salarié doit être sur le lieu de travail ; le deuxième, un critère d’autorité : être à la disposition de l’employeur ; et enfin un critère professionnel : le collaborateur doit être dans l’exercice de son activité ou de ses fonctions.La définition du « temps de travail » est respectéeM. Bot considère que ces trois critères sont remplis. En effet, les travailleurs itinérants doivent nécessairement se déplacer pour effectuer leur activité, si bien que les déplacements de ces travailleurs sont l’instrument nécessaire à l’exécution de leurs prestations chez les clients (critère professionnel).S’agissant du critère d’autorité, l’avocat général a considéré que les travailleurs itinérants ne sont pas soustraits au pouvoir de direction de leur employeur lors de leurs déplacements, puisque ceux-ci sont effectués dans le cadre de la relation hiérarchique qui les lie à leur employeur (les trajets et les distances à parcourir dépendant exclusivement de la volonté de ce dernier).Enfin, le critère spatial est également respecté, puisque le lieu de travail ne peut pas être réduit à la présence physique des techniciens chez les clients : ainsi, les travailleurs itinérants doivent être considérés comme étant « au travail » lorsqu’ils empruntent un moyen de transport pour se rendre chez un client à quelque moment que ce soit de leur journée de travail.L’avocat général a précisé enfin que qualifier de « temps de repos » les déplacements quotidiens que les travailleurs effectuent pour se rendre chez les clients et dont ils n’ont ni la maîtrise ni la connaissance jusqu’à la veille de leur journée de travail leur imposerait une charge disproportionnée et serait contraire à l’objectif de protection de la sécurité et de la santé des travailleurs visé par la directive.Impact concret en France« Ces conclusions pourraient avoir potentiellement un impact concret assez important pour les salariés itinérants français », estime Etienne Pujol, avocat d’entreprises en droit social. « Mais cela soulève plusieurs difficultés notamment liées à la question de la preuve : d’une part la preuve de la comptabilisation du temps mis entre le domicile et le premier ou dernier client d’une part, et d’autre part la preuve du caractère professionnel de l’ensemble du trajet, le salarié pouvant faire un long détour pour déposer son enfant à l’école avant de se rendre sur le lieu de sa mission ou encore aller à la piscine le soir avant de rentrer chez lui », explique-t-il.À l’heure actuelle, en France, selon l’article L 3121-4 du code du travail, le temps de déplacement professionnel pour se rendre sur le lieu d’exécution du contrat de travail n’est pas un temps de travail effectif. Toutefois, s’il est inhabituel, c’est-à-dire qu’il dépasse le temps normal de trajet entre le domicile et le lieu habituel de travail, il doit faire l’objet d’une contrepartie soit sous forme de repos, soit financière.Cette contrepartie est déterminée par convention ou accord collectif de travail ou, à défaut, par décision unilatérale de l’employeur prise après consultation du comité d’entreprise ou des délégués du personnel, s’il en existe.En revanche, le code du travail français n’envisage pas le cas du salarié itinérant ne disposant pas de lieu habituel de travail et dont le lieu de travail varie au gré des missions. Toutefois, la jurisprudence a considéré s’agissant d’un formateur ayant différents lieux de travail, qu’il revenait aux juges du fond de rechercher si le trajet entre le domicile du salarié et les différents lieux où il dispensait ses formations dérogeait au temps normal du trajet d’un travailleur se rendant de son domicile à son lieu de travail habituel (Cass.soc. 31 mai 2006, n° 04-45.217).La Cour de justice de l’Union européenne  devrait rendre un arrêt dans les prochaines semaines.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Philippe Ridet (Rome, correspondant) Secrétaire fédéral du parti anti-euro et anti-immigration de la Ligue du Nord, député européen et allié au Front national au Parlement européen, Matteo Salvini prône la sortie de l’Italie de la zone euro. Pourtant, il ne soutient pas le premier ministre grec, Alexis Tsipras, qui a décidé d’un référendum, le 5 juillet, sur le plan d’aides à la Grèce.Vous êtes allé en Ecosse pour soutenir l’indépendance. Êtes-vous prêt à vous rendre à Athènes pour soutenir le « non » au référendum que le gouvernement grec organise ?Ce sont deux choses différentes. En Ecosse c’est l’avenir d’une nation qui était en jeu. En Grèce, ce sont les choix trompeurs du passé qui sont en cause. On ne décide pas d’organiser une consultation populaire avec les banques fermées, et l’eau jusqu’au cou.Pourtant, M. Tsipras rejette le modèle européen que vous combattez également…Je suis contre cette Europe, contre ces politiques assassines. Mais, si j’avais été à la place de Tsipras, je n’aurais pas attendu si longtemps avant de décider une consultation. Il n’a jamais mis en cause la monnaie unique, au nom d’une certaine idéologie de gauche.Vous êtes en faveur du « non », mais vous ne soutenez pas TsiprasOui, c’est comme ça. Tsipras est de gauche, même si je lui reconnais le mérite de remettre en cause les politiques européennes.Comment voyez-vous l’avenir de la Grèce ?J’espère avant tout que les Grecs retrouveront du travail et cesseront de payer pour les mauvaises politiques qui leur ont été imposées.Comment réagissez-vous en voyant les files d’attentes devant les banques en Grèce ? Est-ce que vous voulez pour l’Italie en la faisant sortir de la zone euro ?Il ne faut pas tout confondre : les queues devant les banques et la panique ne sont pas la conséquence de l’imminence du référendum mais de la politique que l’Europe a eue envers la Grèce au cours de ces dernières années.C’est pourtant ce qu’il risque de se passer si vous accédez au pouvoir.Je n’ai jamais pensé qu’un pays pouvait sortir de l’euro tout seul. C’est tous ensemble que nous devons claquer la porte.Il va vous falloir du temps pour convaincre tout le monde…Tous les pays finissent par changer d’avis.Matteo Renzi ne s’est pas exprimé depuis l’annonce du référendum grec. Pourquoi selon vous ?Je n’en sais rien. Au moins, comme ça, il ne dit pas de bêtises.Philippe Ridet (Rome, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maria Koutsovoulou (Professeur à ESCP Europe) et Pascal Morand (Directeur général adjoint de la CCI Paris Ile-de-France) Faut-il s’étonner de la perspective de plus en plus tangible d’un « Grexit » [contraction de Grèce et exit], de la supposée incapacité de la Grèce à rentrer dans le rang et à gérer ses problèmes structurels ?Est-il raisonnable de s’acharner à lui asséner qu’elle est un mauvais élève qui de surcroît met en danger les autres pays du sud de l’Europe voire l’Union économique et monétaire elle-même par un effet de contagion ? Faut-il imputer uniquement à la méthode de négociation d’Alexis Tsipras, pour contestable qu’elle apparaisse, la responsabilité totale de cet échec ?Pour comprendre la situation dans laquelle la Grèce se trouve aujourd’hui, il faut en revenir aux raisons qui l’ont amenée à adhérer à la monnaie unique et donner à la politique et à la culture la place qui leur reviennent.Nous savons bien que les conditions économiques légitimant l’instauration de la monnaie unique étaient alors loin d’être réunies : l’Europe n’était pas - tant s’en faut ! - une zone monétaire optimale et le problème était beaucoup plus aigu pour la Grèce. La participation à la monnaie unique était en tant que telle déraisonnable.Théorie du complotLe politique est intervenu en toutes circonstances, c’était déjà le cas avec le « deal » passé entre Helmut Kohl et François Mitterrand en 1989 : l’acceptation par la France de la réunification allemande en échange de l’acceptation par l’Allemagne de la monnaie unique.S’agissant de la Grèce, Constantin Mitsotakis, premier ministre de 1990 à 1993, déclara au Monde en novembre 1992 : « La sécurité et l’union politique sont essentielles. Quand je parle avec mes amis danois – qui ont dit non à Maastricht –, je leur dis vous pouvez vous permettre de voter contre l’Europe et la défense commune parce que vous n’avez pas de problèmes, dans le nord. S’ils étaient à notre place, isolés et entourés de dangers, ils n’auraient sans doute pas fait le même choix ».La complexité de la situation dans les Balkans et la proximité immédiate de la Turquie ont évidemment joué un rôle important, comme lors de l’entrée dans la Communauté européenne, où la Grèce avait été accueillie avec d’autant plus de chaleur qu’elle fut le berceau de l’Europe. Des réformes structurelles « classiques » furent mises en œuvre dès 1990 et la politique de la drachme forte, qui avait été instaurée de facto en 1987, fut confirmée.Tout Grec est insupporté par la corruption et le gaspillage, mais on ne peut envisager une réforme de l’Etat sans avoir à l’esprit que cet Etat, dans la conscience grecque, n’est pas digne d’être valorisé et écouté car il rappelle ce qu’il fut sous l’ère ottomaneUn premier prêt de 2,2 milliards d’ECU fut accordé début 1991. Toutefois, les caractéristiques structurelles de la culture et de l’économie grecques n’ont pas changé. La déesse Europe s’est transformée en Danaïdes, s’étonnant de ce que les Grecs ne lui en soient pas reconnaissants. Et la situation s’est détériorée après l’instauration de la monnaie unique, les salaires et les prix ayant augmenté bien au-delà de ce qu’une économie fragile pouvait endurer.La stabilité repose toujours sur un triptyque cohérent réunissant l’économie, la politique et la culture. La défaillance de l’un met l’ensemble en danger. Probablement la Grèce n’a-t-elle pu à ce jour réunir ces trois composantes. L’identité grecque moderne s’est historiquement formée autour de trois piliers : le sentiment de sa supériorité résultant de l’expansion de la culture et de la philosophie grecques, son héroïsme, réel ou idéalisé, incarné par sa capacité à résister et à survivre à travers les multiples épreuves subies (empire ottoman, occupation nazie, dictature des colonels) et enfin son sentiment de défiance qui s’exprime le plus souvent dans « la théorie du complot » définie comme « cet autre qui nous veut du mal ».L’Europe dogmatique et manipulatriceSi les sentiments de supériorité et d’héroïsme sont plus aisément compréhensibles car ils sont partagés par la plupart des nations, le sentiment de défiance est davantage une spécificité grecque. C’est à cette défiance dirigée envers l’autre en dehors de la Grèce mais également envers l’autre au sein de la Grèce (l’Etat) que se situe la clé de la compréhension de la posture grecque actuelle face aux différents fronts de la crise, économique, sociale, politique et européenne. C’est à cette défiance par rapport à l’Europe perçue comme dogmatique et manipulatrice que se situe également l’explication de l’élection triomphante de Syriza et de la coalition de cette dernière avec le parti nationaliste des Grecs Indépendants.Quoi qu’il en soit, tout Grec est insupporté par la corruption et le gaspillage, mais on ne peut envisager une réforme de l’Etat sans avoir à l’esprit que cet Etat, dans la conscience grecque, n’est pas digne d’être valorisé et écouté car il rappelle immanquablement ce qu’il fut sous l’ère ottomane, qui n’est pas si ancienne.Sous un autre angle, l’Union économique et monétaire a déplacé le centre de gravité idéologique et culturel de l’Europe de Rome à Wittemberg : le pacte de stabilité et de croissance, conformément à l’éthique luthérienne, exhale une logique visant à donner le premier rôle au respect de l’écrit et de la règle et à l’effort, qui jamais ne doit se relâcher. L’Allemagne ne peut en être accusée, car elle est pénétrée de l’idée que la transgression des règles conduit au néant, ce que son histoire n’a pas démenti.Mais c’est une mutation qu’il est difficile d’assumer pour les pays du sud de l’Europe, davantage encore pour la Grèce, où l’Orthodoxie a donné à la voie empruntée par le christianisme la teneur d’un chemin de velours.L’euro étant un projet politique et culturel tout autant qu’il est économique, c’est aussi en fonction de ces trois champs qu’il faudra décrypter les résultats du référendum et concevoir ensuite, quels qu’en soient les résultats, une histoire partagée qui mettra un terme à l’incompréhension mutuelle et redonnera aux Grecs comme aux autres Européens une forme d’espérance.Maria Koutsovoulou (Professeur à ESCP Europe)Pascal Morand (Directeur général adjoint de la CCI Paris Ile-de-France) Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Angela Merkel n’avait plus eu recours à sa phrase fétiche depuis plusieurs semaines. Lundi, elle l’a répétée à trois reprises : « Si l’euro échoue, l’Europe échoue » a-t-elle dit. D’abord devant 600 invités réunis lundi matin à l’occasion des 70 ans de la CDU, puis lors de la conférence tenue dans l’après-midi aux côtés de Sigmar Gabriel (président du parti social-démocrate) à l’issue d’une réunion de crise tenue avec les dirigeants de la majorité mais aussi de l’opposition.Lire aussi :Pour Angela Merkel, c’est aux Grecs de trouver le moyen de sortir de la criseLes deux dirigeants ont tenu à mettre les Grecs en garde, tout en prenant soin de ne pas insulter l’avenir. La mise en garde : le référendum de dimanche est décisif pour le maintien de la Grèce dans la zone euro. Sigmar Gabriel, le vice-chancelier, a même été plus clair qu’Angela Merkel. Selon lui, la question posée est « oui ou non au maintien dans la zone euro ». Une formule qu’Angela Merkel, qui connaît la sensibilité des Grecs – un peuple qu’elle a qualifié de « fier » – a pris soin de ne pas employer.« Solidarité et efforts vont de pair »L’avenir : quelle que soit l’issue du référendum, les responsables européens sont prêts à « négocier ». Mais pas avant. « Une négociation avant le référendum n’a pas de sens » a indiqué dans la matinée Volker Kauder, président du groupe CDU au Bundestag. A Berlin, on dit qu’Angela Merkel n’était déjà pas favorable au sommet extraordinaire convoqué lundi 22 juin par Donald Tusk et qui, de fait, n’a pas servi à grand-chose. Elle est donc très « prudente » face à l’organisation d’un nouveau sommet européen cette semaine. Si elle veut bien négocier, l’Allemagne n’est pas prête à céder grand-chose. « La position ne changera pas : solidarité et efforts vont de pair », a indiqué Angela Merkel, qui a déploré que « la volonté de compromis [n’était] pas du côté grec » et que, dans une négociation, « personne ne peut obtenir 100 % ».Lire aussi :Pour Juncker, « un non des Grecs au référendum serait un non à l’Europe »Sigmar Gabriel a eu des mots très durs contre le gouvernement grec, estimant qu’Alexis Tsipras veut « politiquement, idéologiquement une autre zone euro ». Il a estimé que les Européens avaient déjà fait des propositions « généreuses » à la Grèce. Pas question d’aide « sans condition », a affirmé le vice-chancelier. A lire entre les lignes, il semble donc que l’Allemagne considère que l’Union européenne a davantage à perdre en faisant des concessions importantes à Athènes, pour maintenir la Grèce dans la zone euro, qu’à se montrer ferme face à M.Tsipras.Pas de voyage à Athènes pour Angela MerkelUn « Grexit » (la possibilité que la Grèce quitte l’Eurozone) ne serait donc pas forcément une catastrophe pour la zone euro. Sigmar Gabriel l’a d’ailleurs dit : « La zone euro demande plus d’engagements à ses membres et non pas moins d’engagements ». Pas question donc de céder face à Alexis Tsipras. Maintenant que le référendum est lancé, les Allemands espèrent manifestement que le oui va l’emporter, ce qui contraindrait Alexis Tsipras à démissionner.Mais, mieux que quiconque, Angela Merkel sait qu’elle n’a surtout pas intérêt à le dire ni même à le sous-entendre, car cela aurait un effet contre-productif. Interrogée sur un éventuel voyage à Athènes cette semaine, Angela Merkel a reconnu que, grâce aux « moyens de communication modernes », cela ne lui paraissait pas « utile ».Lire aussi :Comment la Grèce et la zone euro font face à l’urgenceFrédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.06.2015 à 16h22 • Mis à jour le29.06.2015 à 16h27 | Michel Grossetti (Directeur de recherches au CNRS et directeur d’études à l'EHESS) et Olivier Bouba-Olga (Professeur à l’université de Poitiers) Dans une tribune publiée par Le Monde du 24 avril 2015 (« Les territoires sont de plus en plus divergents »), Laurent Davezies et Thierry Pech reprennent une analyse qu’ils avaient déjà présentée dans une note de Terra Nova et qui repose sur une erreur d’interprétation.Leur analyse peut se résumer ainsi à partir de ce qu’ils écrivent : « les inégalités interrégionales de création de richesses – mesurées par le produit intérieur brut (PIB) par habitant – recommençaient à progresser, poussées par la mise en concurrence mondiale généralisée, la course à l’innovation et le basculement d’une économie de production matérielle vers une économie immatérielle (…) Depuis 2000 jusqu’à aujourd’hui, ce rythme [de variation de l’emploi salarié privé] est désormais corrélé à la taille des villes  : plus elles sont grandes, plus forte est leur dynamique ».Ils considèrent que, dans une économie mondialisée, les grandes métropoles sont les seules à permettre un niveau de créativité et de productivité suffisant pour connaître un véritable développement économique.Effet de compositionCommençons par remarquer que la surproductivité apparente des « métropoles » est principalement due à l’agglomération parisienne. Les autres grandes villes françaises ne sont pas homogènes et sont loin de présenter une différence de produit intérieur brut (PIB) par habitant aussi importante relativement à d’autres entités spatiales (pour des précisions, voir notre texte, « l’avantage économique apparent des métropoles : un problème de méthode de calcul ? »).Nous pouvons donc concentrer notre raisonnement sur la spécificité de la région capitale. Le principal problème des propos de Davezies et Pech est que le PIB régional ne mesure pas le dynamisme économique intrinsèque d’une région : il s’agit simplement d’un indicateur statistique agrégé qui reflète en réalité plutôt les inégalités salariales. En effet, l’Insee, comme d’autres organismes statistiques, calcule le PIB régional en ventilant la valeur ajoutée déclarée par les entreprises présentes dans plusieurs régions selon la masse salariale relevant de chacune de ces régions.La différence de productivité moyenne apparente ne résulte pas mécaniquement de la taille de l’agglomération parisienne comme Davezies et Pech semblent le croire, elle s’explique en réalité pour l’essentiel (le reste étant un simple effet du coût local de la vie, pour le logement en particulier) par un effet de composition.Si l’Ile-de-France semble particulièrement productive, c’est parce qu’elle comprend beaucoup d’emplois de service liés à la présence de sièges sociaux de grands groupes, de ministères et grandes administrations et de secteurs d’activité rares tels que ceux de la finance ou des industries culturelles. C’est aussi parce qu’elle concentre des services à la personne relevant du luxe, dont la présence est due à la présence de populations à très hauts revenus dans certaines parties de la région (Neuilly, certains arrondissements parisiens).Très hautes rémunérationsA cette composition des branches d’activité s’ajoute celle des types d’emplois. La région parisienne concentre tout particulièrement les très hautes rémunérations, celles des cadres de la finance et celles de cadres dirigeants.Si l’on calcule les différences de salaire moyen entre l’Ile-de-France et les autres régions, on découvre que les deux professions qui présentent les plus gros écarts sont les « cadres des marchés financiers » et les « chefs de grande entreprise de 500 salariés et plus ». Or ce sont ces emplois, notamment ceux de la finance, dont les salaires ont connu la plus forte progression dans la période récente (Olivier Godechot, « Financiarisation et fractures sociospatiales », L’année sociologique, 2013, 63, n°1, p. 17-50).C’est pourquoi l’Ile-de-France est également marquée par des inégalités de revenus importantes : « Les disparités sont les plus marquées en Ile-de-France, particulièrement dans les départements de Paris et des Hauts-de-Seine », écrivent Anne-Thérèse Aerts, Sandra Chirazi et Lucile Cros dans une note très éclairante de l’Insee (« Une pauvreté très présente dans les villes-centres des grands pôles urbains », Insee première, n° 1552, juin 2015).Pour le dire autrement, Laurent Davezies et Thierry Pech croient voir des différences de productivité là où il y a surtout des inégalités de revenus. Pourquoi certains emplois ou activités sont-ils particulièrement présents en Ile-de-France et absents ou plus rares dans les autres régions françaises ?Affirmations simplificatricesL’Ile-de-France présente deux caractéristiques, qui résultent d’une construction historique de longue durée : d’une part, c’est la capitale d’un pays dont l’administration est à la fois très centralisée et très concentrée — les ministères et la plupart des administrations centrales y sont regroupées —, et d’autre part, c’est une grande agglomération très accessible, ce qui en fait un contexte favorable pour des activités à marché mondial relativement rares (entre autres la finance et la mode).Notons toutefois que ces deux caractéristiques ne sont pas nécessaires à l’obtention d’un chiffre élevé du PIB régional par habitant : selon Eurostat, en Europe, la région de Groningen (petite région rurale et universitaire des Pays-Bas accueillant le siège social du principal transporteur de gaz en Europe, Gasunie) a un ratio plus élevé. Le PIB moyen par habitant est un indicateur statistique résultant de la composition d’activités différentes dont certaines sont présentes dans telle ou telle région à cause de processus historiques de long terme.C’est une erreur de l’interpréter comme un effet de la concentration de population qui serait homogène sur toutes les activités, de même que c’est une erreur de faire comme si les régions étaient des compétitrices indépendantes alors qu’elles entretiennent des interdépendances considérables, surtout dans un pays comme la France.Il serait temps d’en finir avec la répétition d’affirmations simplificatrices sur le surcroît de productivité lié à la taille des agglomérations. Répéter à l’infini une analyse erronée ne la rend pas plus juste. Il vaudrait mieux analyser les logiques historiques, sociales et économiques qui ont conduit à la répartition spatiale des activités que nous observons actuellement et sur les logiques qui sont en train de faire évoluer cette répartition, des logiques qui sont bien loin de se réduire à une opposition entre les « métropoles » et le reste du pays.Michel Grossetti (Directeur de recherches au CNRS et directeur d’études à l'EHESS)Olivier Bouba-Olga (Professeur à l’université de Poitiers) 29.06.2015 à 15h23 • Mis à jour le29.06.2015 à 19h02 Dans le dossier de la crise grecque, c’est un peu, comme diraient les enfants, « celui qui dit qui est » : l’heure des accusations réciproques. Celle, aussi, où l’on attend de l’autre qu’il fasse un pas, chacun estimant en avoir fait suffisamment.Celle, enfin, où rien ne se passe, où tout est figé près de trois jours après l’annonce par Alexis Tsipras, le premier ministre grec, d’un référendum sur les propositions des créanciers – Union européenne (UE), Fonds monétaire international (FMI), Banque centrale européenne (BCE), le 5 juillet.Or c’est vers un défaut de paiement de la Grèce que l’on se dirige si, comme cela semble être le cas, le gouvernement grec n’est pas en mesure de rembourser avant minuit mardi 30 juin (heure de Washington, il sera alors 10 heures mercredi matin à Athènes ) la somme de 1,6 milliard d’euros qu’il doit au FMI.Pendant que les principaux acteurs de cette crise se parlent par médias interposés, les Bourses européennes chutent, et en Grèce la fermeture des banques et l’instauration du contrôle des capitaux, décrétée par le gouvernement, aura un impact direct sur la vie quotidienne des Grecs et l’économie du pays en général.Lire aussi :Réformes ou sortie de l’euro : comprendre la situation de la GrèceJean-Claude Juncker affiche son dépit…Lundi, le président de la Commission européenne a déploré que « l’élan du compromis [ait été] brisé de façon unilatérale par la volonté grecque d’organiser un référendum ». S’estimant « trahi », après « tous les efforts [qu’il a] déployés », mais qui « ont été insuffisamment pris en compte », Jean-Claude Juncker a accusé le gouvernement grec d’avoir « quitté la table des négociations au pire moment », alors qu’elles « n’étaient pas finies ».A ce stade, M. Juncker s’est refusé « à faire de nouvelles propositions aujourd’hui », balayant donc l’idée de faire un nouveau pas en direction d’Athènes. Il a en revanche appelé les Grecs à voter oui au référendum, pour montrer leur volonté de rester dans la zone euro.… Angela Merkel pousse la balle dans le camp grec...Le gouvernement grec a aussitôt répondu, mettant en cause la « sincérité » de Jean-Claude Juncker, selon la formule de Gabriel Sakellaridis, porte-parole du gouvernement grec, rapportée par notre correspondante :1ere réponse gvrt grec à Junker par le porte parole Sakelaridis: le 1er indice de bonne foi ds une négociation est la sincérité— Adea_Guillot (@adea guillot)require(["twitter/widgets"]);Gabriel Sakellaridis a également dit qu’Alexis Tsipras s’était entretenu avec Jean-Claude Juncker par téléphone, ainsi que Martin Schulz, le président du Parlement européen. Aux deux hommes, il a renouvelé sa demande d’une extension du plan d’assistance à la Grèce – qui se termine le 30 juin – d’ici au référendum, afin de préserver l’équilibre du système bancaire grec à court de liquidité.Avant Jean-Claude Juncker, Angela Merkel – saisissant l’occasion d’une réunion pour les 70 ans de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), le parti qu’elle préside – avait elle aussi clairement signifié que la balle était dans le camp grec. C’est-à-dire que c’était au gouvernement de M. Tsipras de bouger pour sortir de l’impasse. Une façon de décliner toute responsabilité dans l’actuelle crise.Un porte-parole du gouvernement allemand a ajouté que la chancelière était « évidemment disposée » à reprendre les discussions, « si la partie grecque en ressent le besoin ». Ce que Mme Merkel a confirmé en début d’après-midi, faisant savoir que si le gouvernement grec demande de nouvelles négociations après le référendum, elle ne dira pas non.Sigmar Gabriel, le vice-chancelier – et patron du Parti social-démocrate (SPD) –, a eu des mots plus durs, estimant qu’Alexis Tsipras veut « politiquement, idéologiquement une autre zone euro ». Pas question d’aide « sans condition », a-t-il affirmé. A lire entre les lignes, il semble que l’Allemagne considère que l’Europe a davantage à perdre en faisant des concessions importantes à Athènes, pour maintenir la Grèce dans la zone euro, qu’à se montrer ferme face à M. Tsipras. Pas question donc de céder face au premier ministre de la Grèce. Maintenant que le référendum est lancé, les Allemands espèrent manifestement que le oui va l’emporter, ce qui contraindrait M. Tsipras à démissionner.... et François Hollande émet des souhaits de dialogueLors d’une brève déclaration à l’issue d’un conseil restreint consacré à la Grèce, le président François Hollande avait fait savoir que la France était « toujours disponible pour que le dialogue puisse reprendre ». « Je souhaite que si les Grecs en décident, […] cette négociation puisse reprendre », a-t-il dit.La discussion avec la Grèce « peut reprendre à tout moment », avait assuré un peu plus tôt Michel Sapin, le ministre des finances de la France, avouant toutefois que la sortie de la Grèce de la zone euro est aujourd’hui « une possibilité ».« Il faut qu’on continue à discuter. Pour la Commission européenne, la porte des négociations est toujours ouverte », avait, lui aussi, avancé Pierre Moscovici, commissaire européen aux affaires économiques et financières. Mais c’était avant le « no way », abruptement exprimé par M. Juncker.Retrouvez dernières informations et le reportage sur la crise grecque par les journalistes du Monde : Tweets from https://twitter.com/lemondelive/lists/crise-grecque!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs"); Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen), Jean-Baptiste Chastand (Bruxelles, envoyé spécial) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La semaine qui s’ouvre s’annonce explosive dans la zone euro. Impensable il y a quelques jours encore, le scénario d’une sortie grecque de l’union monétaire hante désormais tous les esprits. Depuis l’annonce, vendredi 26 juin, par le premier ministre grec, Alexis Tsipras, d’un référendum et l’Eurogroupe de samedi 27 juin, qui s’est soldé par la rupture des négociations entre Athènes et ses créanciers, la perspective d’un « Grexit » se rapproche à grands pas.Lundi, à la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dont la réaction était très attendue, a longuement pris la parole devant les journalistes. D’un ton inhabituellement grave, il a évoqué l’enjeu et l’urgence, appelant les Grecs à exprimer un vote proeuropéen lors du référendum.« Il ne faut pas se suicider parce qu’on a peur de la mort », a lancé le président de la Commission, appelant le peuple grec à « voter oui, quelle que soit la question posée ». Un « oui » signifiant, dans son esprit, un refus de se distancier de la zone euro et de l’Union. Le contraire, « serait désastreux pour la suite des événements, a-t-il prédit. Un non des Grecs au référendum serait interprété comme un non à la zone euro, un non a l’Europe ».« Je ne voulais pas voir Platon jouer en deuxième division »« Quand j’ai commencé ma carrière européenne, en décembre 1982, l’Europe comptait 10 Etats membres et la Grèce venait d’adhérer. J’étais heureux de la voir nous rejoindre. Je ne voulais pas voir Platon jouer en deuxième division », a insisté l’ancien premier ministre luxembourgeois. Qui a dit espérer que la Grèce resterait dans la monnaie unique et dans une Europe qui est « le lieu de la recherche patiente de l’intérêt commun et non le théâtre où s’affrontent les intérêts nationaux ».M. Juncker a ensuite invité à ce qu’il soit mis fin à « la partie de poker menteur » qui se déroule actuellement, affirmant que les Européens seraient, à la fin, « tous gagnants ou tous perdants ». Sans citer nommément quiconque, il a fustigé « les égoïsmes, les jeux tacticiens, voire populistes ».Il a été plus direct en se disant « trahi » et « déçu en tant que personne » lorsqu’il a appris l’intention du premier ministre Alexis Tsipras d’organiser un référendum alors que devait se négocier, au sein de l’Eurogroupe, la dernière version du plan d’aide à la Grèce, samedi 27 juin. « Je ne lui ai pas parlé depuis lors » a indiqué le président, confirmant qu’il n’y aurait pas de nouvelles propositions faites à Athènes mais qu’une négociation restait possible.Au passage, le chef du collège européen a rendu hommage aux dirigeants d’autres pays en difficulté – l’Irlande, le Portugal, l’Espagne, la Lettonie – « qui ont montré leur sens des responsabilités et ont su prendre des décisions difficiles ».« Ce plan n’a jamais été à prendre ou à laisser »C’est parce que, selon lui, la population grecque – « chère à mon cœur » – doit « voir plus clair » et qu’il estime que Bruxelles « ne mérite pas toutes ces critiques », que M. Juncker a donné sa version du plan qui était sur la table avant la réunion avortée des ministres des finances, samedi. « Ce plan n’a jamais été à prendre ou à laisser », a-t-il affirmé. Et s’il est « exigeant » il est aussi « honnête » : il ne viserait donc pas à diminuer les retraites les plus faibles, serait socialement équitable, garantirait un revenu minimum et viserait et rendre plus moderne et plus transparent le secteur public. « Il n’est pas inspiré par une austérité stupide », a encore insisté M. Juncker, mais bien par une volonté de lutter contre la corruption ou d’instaurer une administration fiscale indépendante.Dans une dernière partie (en langue allemande), M. Juncker a indiqué que le processus en cours en était « presque à sa dernière minute ». Un sommet de la zone euro pourrait encore être convoqué pour approuver un accord mais « un moment de vérité » approche.Si le peuple grec dit oui aux propositions de la Commission, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international, le message reçu signifiera que « la Grèce veut rester dans la zone euro et dans l’Union » a encore indiqué le président, soulignant qu’une majorité de Grecs voulaient, selon des sondages, rester membres de l’Europe communautaire.Mais les déclarations du patron de la Commission européenne n’ont pas ému les autorités grecques, qui, dans une déclaration lapidaire, ont dit douter de sa « sincérité ». « La [preuve] nécessaire de bonne foi et de crédibilité dans une négociation est la sincérité », a ainsi souligné le porte-parole du gouvernement, dans une sommaire déclaration écrite en réponse à l’intervention de M. Juncker.Suivez dernières infos et reportages sur la crise grecque avec nos journalistes :Tweets from https://twitter.com/lemondelive/lists/crise-grecque!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");« Un sommet européen est très improbable »Le patron de la Commission européenne n’a pas changé sa position, malgré la tension qui régnait lundi matin dans la zone euro. S’il laisse la porte ouverte à d’autres négociations, il les conditionne néanmoins à un « oui » au référendum grec, quelle que soit la question. Mais, pour qu’une telle séquence fonctionne, il faudrait d’abord que le gouvernement grec revienne très vite à la table des négociations, et qu’il appelle à voter « oui » à un accord pour le référendum. Or, « M. Tsipras a fermé encore une porte hier soir lors de son allocution télévisée, en ne revenant pas sur son appel à voter non à l’accord, explique une source européenne. Un sommet européen est très improbable ».Certains, notamment à Paris, espéraient pourtant, lundi matin encore, le retour de M. Tsipras à Bruxelles. Et peut-être, la tenue d’un sommet en urgence de la zone euro dans la semaine pour conclure un accord, avec cette fois, une discussion – réclamée depuis des mois par M. Tsipras –, sur la question de l’allégement de la dette grecque.Lire aussi :Crise grecque : l’Eurogroupe passe au « plan B »Lors d’une brève déclaration à l’issue d’un conseil restreint consacré à la Grèce, François Hollande a souligné lundi que la France était « toujours disponible pour que le dialogue puisse reprendre ». « Je souhaite que si les Grecs en décident, (…) cette négociation puisse reprendre », a-t-il dit. La discussion avec la Grèce « peut reprendre à tout moment », avait assuré, un peu plus tôt, le ministre des finances, Michel Sapin, sur France Inter, avouant toutefois que la sortie de la Grèce de la zone euro est aujourd’hui « une possibilité ».Lire aussi :Grèce : des risques de contagion limités, mais bien réelsLe commissaire européen aux affaires économiques et financières avait déclaré, sur RTL, que la Grèce et ses partenaires étaient « à quelques centimètres d’un accord », ajoutant que Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, formulerait de nouvelles propositions ce lundi à midi. « Il faut qu’on continue à discuter. Pour la Commission européenne, la porte des négociations est toujours ouverte », a ajouté M. Moscovici.Lire aussi :Dans le Péloponnèse, la chasse aux distributeursJean-Baptiste Chastand (Bruxelles, envoyé spécial)Journaliste au desk EuropeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel L’instauration du contrôle des capitaux, décrétée par le gouvernement grec, aura un impact direct sur la vie quotidienne des Grecs et l’économie du pays en général.Tout d’abord parce que les retraits d'argent aux distributeurs automatiques sont durant cette période limités à 60 euros par carte bancaire. Cette limite est très basse. Pour mémoire, à Chypre, où un contrôle des capitaux avait été instauré en mars 2013, cette limite avait été fixée à 300 euros.Même si les Grecs ont largement anticipé la mesure en mettant de l’argent liquide de côté, les paiements au jour le jour, habituellement en espèces, deviendront problématiques.Les touristes, eux, ne sont pas concernés par ces limitations, a indiqué le gouvernement grec. Ils pourront retirer autant d’argent qu'ils le souhaitent, sit tant est qu’il y ait des fonds disponibles/Les gouvernements allemand et britannique ont toutefois demandé aux vacanciers se rendant en Grèce de partir avec suffisamment d’argent liquide dans leurs bagages.Les commerces possédant un compte en banque en Grèce doivent en principe continuer d'accepter les règlements par carte. Idem pour les achats par internet.Par bailleurs, si les transferts d'argent par internet entre comptes grecs restent possibles les envois vers l'étranger devront être soumis à l'examen d'une « Commission de validation des transactions bancaires », rattachée au ministère des Finances et mise en place lundi.Elle prendra notamment en compte « l'intérêt public et social » de la transaction, notamment s'il s'agit de dépenses de santé, selon le ministère.Lire aussi :Grèce : à quoi sert le contrôle des capitaux ?Risque de pénaliser la repriseDans ce copntexte, ce sont surtout les PME, déjà affectées par la pénurie de crédit, qui devraient souffrir de cette mesure de contrôle : leurs fournisseurs exigent bien souvent des paiements en espèces, avant la livraison.Or, plus le contrôle des capitaux dure dans le temps (six mois à une décennie en moyenne), plus il risque de pénaliser la reprise.« Ce genre de mesure décourage les investisseurs étrangers, qui veulent éviter que leurs fonds se retrouvent bloqués dans le pays », explique M. Dor.Or, l’économie grecque ne pourra pas se passer d’investissements étrangers pour se relever.Lire aussi :Comment la Grèce et la zone euro font face à l’urgenceMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Gatinois Certains y voient un « Lehman Brothers » en puissance, l’étincelle qui mettra le feu aux marchés financiers, à l’euro et au projet européen tout entier. La possible banqueroute de la Grèce a beau être un scénario préparé depuis des années, elle intrigue et inquiète. Jamais un pays de la zone euro n’avait encore été « lâché » par ses partenaires.« Objectivement, il y a peu de risque de contagion », assure Patrick Artus, économiste de la banque Natixis. De fait, la plupart des banques européennes se sont débarrassées des titres de dette grecque qu’elles détenaient, notamment après la restructuration de la créance du pays en 2012.La faillite de la Grèce, dont la dette dépasse désormais 320 milliards d’euros, affecterait donc essentiellement les Etats européens, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque centrale européenne (BCE). « Mais il y a toujours des mouvements irrationnels sur les marchés. On ne peut exclure que “M. Mushimori’’, gérant à Tokyo, ait la trouille lundi matin », reconnaît M. Artus.Lire aussi :Depuis 2010, 260 milliards d’euros ont été prêtés à la GrèceCette peur, si elle se traduit en panique, pourrait faire de la faillite grecque une maladie contagieuse se propageant à toute l’Europe et au-delà. La première courroie de transmission, ce sont les banques, poumon de l’économie. La mécanique infernale de l’angoisse a déjà commencé à Athènes, obligeant le pays à imposer dimanche 28 juin un contrôle des capitaux et une limitation des retraits pour éviter que l’argent ne sorte des banques et du pays. Les files d’attente devant des guichets fermés s’allongent. Les épargnants sont pris au piège.Lire le décryptage :En Grèce, les banques et la Bourse fermées pour une semaineLes banques déjà fragilisées Ces Grecs ont des raisons de s’affoler. En cas de faillite de l’Etat, les banques hellènes, qui détiennent 30 milliards d’euros de créances grecques, auraient un genou à terre. Déjà fragilisés par la fuite des capitaux depuis plusieurs semaines, les établissements pourraient ne pas se remettre d’une telle « paume ». Or, certaines de ces banques détiennent des filiales dans des pays étrangers, comme en Roumanie, à Chypre ou en Bulgarie.Va-t-on observer ces mêmes files d’attente devant les guichets à Bucarest, à Nicosie, à Sofia ? Faudra-t-il imposer un contrôle des capitaux pour éviter que les filiales ne soient elles aussi asséchées ? Ce scénario pourrait-il mettre en danger ces pays ?La faillite de la Grèce, événement inédit en zone euro, ne manquerait pas, aussi, d’affoler les acheteurs de titres de dettes souveraines. La traque du prochain « maillon faible » de l’union monétaire, un Etat fragile et endetté susceptible d’être abandonné à son sort, pourrait alors reprendre. S’agira-t-il du Portugal, tout juste sorti d’un plan d’aide ? De l’Espagne, en pleine réinvention de son modèle économique ? De l’Italie et de sa dette à plus de 2 000 milliards d’euros ? Tout pays « suspect » pourrait voir ses taux d’intérêt monter en flèche.Lire le décryptage :La limitation des retraits aura un lourd impact pour les GrecsTensions sur le marché des dettes souverainesLundi matin, les tensions se faisaient déjà sentir sur le marché des dettes souveraines. Pour un Etat déjà en délicate posture, la sanction des marchés peut faire plonger l’économie en récession : le financement du déficit se renchérit, le coût du crédit pour les particuliers et les entreprises s’envole et toute l’économie se grippe.Il reste enfin ce que l’économiste Philippe Dessertine, professeur à l’Institut d’administration des entreprises de l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, décrit comme « des petits caillots à même de remonter jusqu’au cœur ».Des PME menacées par une possible faillite de la Grèce. De fait, si la plupart des grandes multinationales ont quitté le sol grec, il reste des petites entreprises investies à Athènes ou en affaires avec un entrepreneur grec qui devront vite renoncer à voir leurs factures honorées après le drame économique et social que vivra la Grèce.Pare-feuChiffres en main, M. Artus assure que tout cela n’a pas de quoi affoler le reste de l’Europe. Les exportations de la Grèce dit-il, représentent 0,3 % des exportations de la zone euro. Et la dette extérieure du pays (hors dette d’Etat) ne dépasserait pas 100 milliards d’euros. Un chiffre élevé dans l’absolu mais « gérable », selon lui.De plus, au fil des ans, les Etats de la zone euro se sont dotés d’un arsenal pour jouer les pare-feu en cas de nouvelle crise. Pour contrer les attaques spéculatives sur les titres de dette souveraine, la BCE pourrait ainsi dégainer l’OMT (opérations monétaires sur titre), un dispositif l’autorisant à racheter de la dette d’un Etat lorsque celui-ci est mis en danger.Il faut pour cela que le pays fasse appel à l’aide de l’Europe, mais rien n’empêche la BCE d’inonder le marché de liquidités et de racheter des titres souverains par le biais d’une opération dite de « quantitative easing » ou « QE ». Assez pour calmer la fièvre des investisseurs et faire retomber le niveau des taux d’intérêt. Mario Draghi, président de la BCE, a déjà averti les spéculateurs qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour sauver l’euro.Quant aux banques, la panique des épargnants doit être endiguée par une garantie universelle des dépôts prévue dans le cadre de l’union bancaire, à hauteur de 100 000 euros.Impossible, pourtant, d’aborder l’idée de la banqueroute grecque avec sérénité. « Ces solutions sont faites pour ne jamais avoir à s’en servir », commente M. Dessertine, qui se souvient que, lors de la faillite de la banque d’affaires Lehman Brothers, on pensait aussi, « avoir tout prévu ».Lire le décryptage :Grèce : à quoi sert le contrôle des capitaux ?Claire GatinoisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Impossible que le gouvernement renonce au référendum. » Le ministre grec de l’intérieur, Nikos Voutsis, ne pouvait être plus clair dimanche 28 juin au matin, quelques heures avant que la fermeture des banques ne soit officiellement annoncée en Grèce.Le « chantage » des créanciers n’entamera pas « le processus démocratique du référendum » ni « le libre arbitre du peuple », a renchéri le premier ministre, Alexis Tsipras, un peu plus tard dans la soirée. Une réponse sans équivoque à ceux qui, comme le leader conservateur de l’opposition, Antonis Samaras (Nouvelle Démocratie – ND), appellent le premier ministre à renoncer à son projet. « Ce référendum est une mascarade, un coup d’Etat constitutionnel », accusait dimanche M. Samaras.De fiévreux débats ont enflammé la Grèce tout au long du week-end après l’annonce par Alexis Tsipras de l’organisation d’un référendum sur la proposition d’accord des créanciers du pays, le 5 juillet. Au sein de la population d’abord, divisée entre ceux – et ils sont nombreux – qui se félicitent de ce sursaut démocratique et ceux qui redoutent que le référendum achève une économie grecque en récession.« Je ne supporte pas ce qu’ils nous infligent en ce moment »« Je soutiens Tsipras, même si ce soir est un soir difficile », expliquait entre émotion et indignation un jeune homme venu tenter de retirer un peu d’argent « pour la semaine » au guichet de la Banque nationale grecque (Ethniki), la seule distribuant encore des devises dimanche soir. Et sa jeune compagne de 22 ans d’ajouter : « Je fais la queue depuis trente-cinq minutes déjà. C’est un sentiment étrange mais nous nous relèverons, et je voterai contre l’accord des créanciers. Je ne supporte pas ce qu’ils nous infligent en ce moment. »Quelques mètres plus loin, Aris Kitsos, 42 ans, fustigeait lui « l’irresponsabilité » de Tsipras « qui va conduire la Grèce hors de l’Eurozone ». Des arguments repris dans des termes plus farouches de part et d’autre du champ politique. « Vous conduisez tout droit le pays à la drachme, le costume européen ne sied pas à Syriza », s’est emporté, samedi soir, le député conservateur Kyriakos Mitsotakis (ND) au Parlement, lors de l’interminable discussion (douze heures !) qui a précédé l’adoption à la majorité absolue (178 voix sur les 300 sièges du Parlement) du principe du référendum. Les créanciers « ne nous demandaient pas de faire des compromis mais de renoncer à notre dignité politique », a répondu le premier ministre, Alexis Tsipras.Toute la rhétorique de la très courte campagne à venir d’ici au 5 juillet s’est cristallisée lors de cette séance parlementaire. Entre d’un côté les tenants du « non » à la proposition d’accord des créanciers, le gouvernement donc, qui estime que le peuple doit résister aux pressions européennes d’imposer à la Grèce une nouvelle cure d’austérité qui ne ferait que l’appauvrir davantage. Et de l’autre les tenants du « oui » à l’accord, qui estiment qu’en le refusant le pays s’exposerait à une sortie de la zone euro. « Si le 5 juillet, la réponse était en faveur d’un compromis avec les créanciers, comment justifierez-vous de rester au pouvoir après avoir fait campagne sur le “non” ? », a demandé, samedi soir, Makis Voridis, un député ND transfuge d’un parti d’extrême droite.« Jouer à fond sur le Grexit »Un appel sans détour à des élections auquel les députés de Syriza n’ont pas répondu tout en insistant sur le fait que le premier ministre respectera la réponse du peuple, quelle qu’elle soit. « Nous savons que l’Europe et les conservateurs vont jouer à fond sur le Grexit, mais les Grecs résisteront », estime une source gouvernementale.Alors que les citoyens se divisent et que les politiques se déchirent, les médias, eux, tournent en boucle sur la constitutionnalité, ou non, du référendum. « C’est vrai que l’on frôle la limite de ce que prévoit la constitution mais sans la violer ouvertement », soutient le constitutionnaliste, Nikos Alivizatos. Selon M. Samaras, le fait de poser une question sur un texte « que les créanciers ont retiré et qui, d’ailleurs, n’a jamais été rien d’autre qu’un texte de travail » serait anticonstitutionnel. « C’est vrai que c’est inédit et que cela peut poser problème.Surtout si Tsipras veut changer la question du référendum, ou si les textes sur lesquels se fonde cette question changent entre-temps, alors il faudra recommencer la consultation parlementaire », explique M. Alivizatos.Sur le fond cette fois, la Constitution interdirait de faire un référendum sur des questions budgétaires. « En vérité, la Constitution reste floue sur ce que l’on peut qualifier de mesure préservant l’intérêt général – la justification officielle de ce référendum –, ce qui laisse de la marge à l’interprétation, même si, à titre personnel, je m’interroge sur un texte portant à 80 % sur des questions budgétaires », répond le professeur. Une polémique sur une éventuelle démission du président de la République, qui aurait entraîné de nouvelles élections et mis fin au projet de référendum, s’est éteinte d’elle-même tard dimanche lorsque le président, Prokopis Pavlopoulos, a signé le décret autorisant le référendum.Une semaine longue et tendueRestent les questions pratiques. Le gouvernement arrivera-t-il en moins d’une semaine à organiser techniquement le scrutin ? A envoyer dans chaque bureau de vote les listes électorales ou les bulletins de vote et, surtout, à garantir la meilleure information possible des citoyens ? Car un référendum doit normalement être précédé d’un débat national public. « Nous tournons autour de ces questions depuis des mois, les Grecs savent de quoi nous parlons », assure le gouvernement. « Comment peser et décider dans l’urgence sur une question engageant l’avenir du pays ? », regrette Haris Theoharis, du parti d’opposition To Potami.Tous le savent : cette semaine s’annonce longue et tendue. « Le populisme, à droite comme à gauche, m’attriste et je me demande ce qu’il restera de nous, de notre nous collectif, après tout cela », se désole Paraskevi, 78 ans, une retraitée venue samedi faire sa teinture mensuelle dans un petit salon d’un quartier du centre d’Athènes. Et de conclure : « Ce qui me peine le plus, c’est cette Europe qui n’arrive pas à s’entendre. »Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Chastand Depuis 2010 et le début de la crise de la dette grecque, les créanciers publics d’Athènes ont mis plus de 260 milliards d’euros sur la table. Sur cette somme, l’immense majorité provient des autres pays de la zone euro, qui ont fourni près de 230 milliards. Le solde provient du Fonds monétaire international (FMI).Ce financement s’est découpé en deux plans d’aide. Le premier a été décidé dans l’urgence le 2 mai 2010. 110 milliards d’euros (dont 80 milliards d’euros issus de pays de la zone euro) ont permis à la Grèce de financer son déficit, qui avait été largement sous-estimé dans les statistiques officielles. Après l’annonce de ces trucages, à l’automne 2009, en plein milieu de la crise financière des subprimes, les taux d’intérêt demandés par les banques à la Grèce avaient bondi, empêchant Athènes de se financer sur les marchés.En parallèle de ce plan d’aide, l’Union européenne a mis en place le 9 mai 2010 un Fonds européen de stabilité financière (FESF) de 750 milliards d’euros, qui doit permettre d’éviter que la crise de la dette grecque se propage à d’autres pays. Le fonds doit rassurer les marchés en garantissant le financement de leur dette. Le premier plan d’aide à la Grèce devait courir jusqu’à mai 2013. Il s’est accompagné d’une sévère cure d’austérité pour le pays, les créanciers exigeant une réduction drastique des dépenses publiques, surveillée en permanence par les représentants de la fameuse « Troïka ».Près de 200 milliards d’euros effacésMais, dès 2011, les créanciers constatent que le premier plan d’aide ne suffira probablement pas, la Grèce étant incapable de retourner financer sa dette sur les marchés. Le 12 mars 2012, la zone euro et le FMI s’entendent pour lancer un deuxième plan d’aide, pour un montant de 130 milliards d’euros. En comptant les ajustements en cours de route, ce sont même 164,5 milliards d’euros (dont 144,7 milliards d’euros issus des fonds européens) qui auront été dépensés sur toute la durée de ce programme, censé venir à son terme fin 2014. C’est le déblocage de l’ultime tranche – 7,2 milliards d’euros – de ce plan qui est à l’origine du blocage actuel.Alors que le premier programme était financé par des prêts bilatéraux entre Etats, c’est cette fois-ci le FESF qui prend le relais. Celui-ci est devenu entre-temps le Mécanisme européen de stabilité (MES), mais il est toujours financé exclusivement par les pays de la zone euro.En parallèle, la dette de la Grèce est restructurée, les créanciers privés subissant par exemple une décote de 50 % de leurs titres. Près de 200 milliards d’euros de dette grecque sont effacés et un nouveau programme de réforme et de réduction des dépenses publiques est imposé à Athènes.Au total, la dette grecque atteignait fin 2014 près de 320 milliards d’euros. Sur cette somme, 144 milliards d’euros étaient dus au FESF, 53 milliards d’euros aux Etats européens directement et 27 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE), soit en tout 224 milliards d’euros directement ou indirectement dus aux Européens.La France, à elle seule, détient 11,4 milliards d’euros de prêts directs à la Grèce et est engagée à hauteur de 32 milliards d’euros via le FESF.Génération d’intérêtsCette dette est toutefois génératrice d’intérêt. La France a par exemple perçu 700 millions d’euros d’intérêts entre 2010 et 2013 de la part de la Grèce. Ce calcul ne prend toutefois pas en compte le coût du financement de l’argent que la France a dû elle-même emprunter pour le prêter aux Grecs.Les intérêts de la dette grecque ont par ailleurs été plusieurs fois réduits pour soutenir la Grèce et les Etats ont même décidé que la BCE reverserait à la Grèce les intérêts qu’elle perçoit. Les intérêts du MES ont, eux, été suspendus pendant dix ans.Tous ces « coûts » sont cependant théoriques, étant donné qu’il s’agit de prêts et non de dons. Si la Grèce finit par rembourser les Etats et le MES en temps et en heure, la Grèce n’aura pas coûté grand-chose aux Européens. En revanche, si le pays est obligé de sortir de la zone euro, il ne fait guère de doute que les Etats devront faire une croix sur une partie de leurs créances. Et qu’ils afficheront alors des pertes sèches.Même en cas de maintien, il semble peu probable que la Grèce puisse retourner dans les prochains mois sur les marchés. La question d’une restructuration de la dette – et donc d’une perte pour les Etats de la zone euro – se posera alors inévitablement.Jean-Baptiste ChastandJournaliste au desk EuropeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Angela Merkel devait s’exprimer officiellement sur le « dossier grec  », lundi 29 juin en début d’après-midi, à l’issue d’une réunion qu’elle a convoquée (à 13 h 30) avec les présidents de l’ensemble des partis représentés au Bundestag, ainsi que les présidents des groupes parlementaires. Mais, avant même ce « mini sommet » de crise, la chancelière s’est exprimée sur le sujet. Saisissant l’occasion d’un « anniversaire » dans la matinée - les 70 ans de la CDU, qu’elle préside -, la chancelière a déclaré que c'était à la Grèce de bouger pour sortir de l'impasse, a rapporté l’agence Reuters.Les décisions concernant la Grèce, a-t-elle ajouté, ne peuvent être prises qu'au jour le jour, un porte-parole du gouvernement allemand ajoutant que Mme Merkel est « évidemment disposée » à reprendre les discussions avec le ministre grec, Alexis Tsipras. « Nous sommes ouverts à la discussion si la partie grecque en ressent le besoin », a déclaré Steffen Seibert.Lire aussi :Comment la Grèce et la zone euro font face à l’urgenceAprès avoir vanté, devant la CDU, ce que ses prédécesseurs Konrad Adenauer et Helmut Kohl ont fait pour l’Europe, Mme Merkel devait avoir à cœur, devant les différents partis allemands, de décliner toute responsabilité dans l’actuelle crise de la zone euro.Pourtant, aux yeux du président américain, Barack Obama – avec qui elle s’est entretenue dimanche soir au téléphone –, et du ministre grec des finances, Yanis Varoufakis – qui l’a redit au quotidien allemand Bild lundi –, Mme Merkel serait la seule à pouvoir « négocier » une sortie de la crise actuelle avec la Grèce.DiscrèteDiscrète depuis vendredi 26 juin et l’annonce d’un référendum par le premier ministre grec, Alexis Tsipras, Mme Merkel veut toutefois donner l’impression de se battre jusqu’au bout pour éviter un « Grexit », une sortie de la Grèce de la zone euro. Une phrase, dans le communiqué publié à l’issue de l’entretien avec Barack Obama, le confirme : il est « d’une importance cruciale de tout faire pour revenir à une voie qui permette à la Grèce de renouer avec des réformes et la croissance au sein de la zone euro », ont estimé les deux dirigeants.A Berlin, certains croyaient savoir que Mme Merkel n’excluait pas un sommet européen mercredi, si elle avait la garantie que celui-ci débouche sur un accord avec les Grecs. Son entourage semble néanmoins sceptique. Volker Kauder, président du groupe parlementaire CDU-CSU au Bundestag, et donc véritable numéro deux de la CDU, juge que les dirigeants grecs « conduisent le pays au chaos ». Mais il n’exclut pas que le « oui » l’emporte au référendum de dimanche et juge que, dans ce cas, « il faudra de nouvelles élections ».Lire aussi :Pour Angela Merkel, le dossier grec se jouera aussi à BerlinLes eurosceptiques se réjouissentLes dirigeants sociaux-démocrates sont tout aussi sévères avec Athènes. Le vice-chancelier, Sigmar Gabriel, s’est déclaré « consterné » par l’annonce du référendum. Le très mesuré Frank-Walter Steinmeier, ministre des affaires étrangères, parle de « prise d’otages ».Pour sa part, le ministre des finances, Wolfgang Schäuble, continue de jouer une partition légèrement différente. Son entourage – qui ne pouvait pas dire dimanche soir s’il était ou non invité au sommet à la chancellerie – rappelle qu’en avril il s’était prononcé pour un référendum en Grèce, mais que « malheureusement », à l’époque, M. Tsipras avait refusé.Alors qu’une bonne partie des dirigeants allemands jugent que la zone euro est désormais assez solide pour affronter un « Grexit », les eurosceptiques se réjouissent. « Le gouvernement rouge-vert [SPD-Verts] a mis en œuvre l’entrée de la Grèce dans la zone euro bien que le manque de compétitivité de l’économie et de l’Etat en Grèce soit connu. Il faut corriger maintenant cette grave erreur », juge Hans Michelbach, un député de la CSU bavaroise qui avait voté en février contre la prolongation du deuxième plan d’aide à Athènes.De même, l’économiste star, Hans-Werner Sinn (Institut IFO), juge qu’un « Grexit dans l’ordre » est possible.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil C’était attendu, ça n’a pas manqué. De passage mardi 16 jui, au salon de l’aéronautique du Bourget, Ray Conner, PDG de la branche aviation commerciale de Boeing, s’est attaqué aux subventions dont pourrait bénéficier son grand rival Airbus. Dans le collimateur du patron de Boeing, les aides financières grâce auxquelles le constructeur européen pourrait se servir pour développer la version Neo de son super jumbo A380. Un appareil moins gourmand en carburant, capable de transporter plus de passagers et réclamé par certaines compagnies aériennes, dont notamment Emirates.Au Bourget, M. Conner a donc mis en garde Airbus. Si l’avionneur européen demande aux Etats de mettre la main à la poche pour financer le développement de l’A380 Neo, « cela ne serait pas conforme à ce que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a dit ». Boeing veut interdire à Airbus le droit de solliciter, auprès des Etats, des avances remboursables.La menace du patron de Boeing a tout d’une réplique aux attaques lancées, vendredi 12 juin, par Fabrice Brégier, président d’Airbus. Invité du Colloque Paris Air Forum, le patron d’Airbus avait alors dénoncé :« Quand Boeing a lancé le 777X, une évolution de son long-courrier 777, il a obtenu une exonération d’impôts de 8,7 milliards de dollars [7,5 milliards d’euros] après un chantage à l’emploi. »Lire aussi :Au Salon du Bourget, le match des commandes entre Airbus et Boeing a commencéBataille entre Bruxelles et WashingtonDepuis plusieurs années, Bruxelles et Washington s’opposent sur le financement de leurs constructeurs respectifs, notamment sur le créneau des avions gros porteurs long-courrier. Chaque camp accuse l’autre d’être gavé de subventions. Depuis des années, les Américains pointent du doigt les subsides versés sous forme de prêts, pour développer l’A380.En décembre 2014, c’est la Commission européenne qui a décidé de faire la lumière sur les financements reçus par l’avionneur américain pour produire son 777X. Depuis, Américains et Européens se livrent à une petite guerre de déclarations assassines. Fabrice Brégier a reconnu que « la bagarre est assez sévère entre Airbus et Boeing ».La vigueur de la riposte de Boeing n’est pas une surprise. Avec le départ à la retraite du 747, un avion mythique qui a fait son premier vol en 1969, Boeing a un trou dans sa gamme. L’américain ne possède plus de super jumbo équivalent à l’A380 d’Airbus. Faute de concurrent l’avion préféré des passagers, produit par Airbus, règne en maître sur sa catégorie. Une domination qui ne manquerait pas de s’accentuer si, d’aventure, Airbus décidait de se lancer dans la production d’une version Neo de son très gros porteur long-courrier.Lire aussi :L’industrie aéronautique marche au rythme imposé par AirbusGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Rodier La direction d'Air France a annoncé, lundi 15 juin, qu'elle allait engager une procédure en référé contre le Syndicat national des pilotes (SNPL AF Alpa), à qui elle reproche de ne pas avoir mis en œuvre « les dernières mesures prévues par l'Accord Pilote-Transform 2015 ». Entretien avec Sylvain Niel, avocat conseil en droit social, directeur associé chez Fidal.Est-il juridiquement possible d'ouvrir une procédure contre un syndicat pour non-application ou mauvaise application d'un accord ?L'action judiciaire pour non-respect d'un accord signé est prévu par l'article L2262-12 du Code du travail, qui dit que :« Les personnes liées par une convention ou un accord peuvent intenter toute action visant à obtenir l'exécution des engagements contractés et, le cas échéant, des dommages-intérêts contre les autres personnes ou les organisations ou groupements, liés par la convention ou l'accord, qui violeraient à leur égard ces engagements ».Le syndicat des pilotes étant signataire de l'« Accord Pilote-Transform 2015 », la direction peut engager une procédure judiciaire à son encontre, même si je ne connais pas de précédent à l'heure actuelle d'une direction ayant intenté une procédure contre un syndicat pour faire respecter un accord collectif.La responsabilité du syndicat peut-elle être engagée alors qu'il est le représentant des salariés ?C'est toute la question. L'accord collectif s'applique au personnel. L'organisation syndicale n'en est que le représentant qui définit les conditions de mise en œuvre des efforts prévus par le plan, que ce soient des efforts de restructuration ou de productivité. C'est aux salariés et non au syndicats de respecter les mesures. Dans le cas d'un plan de départs volontaires, s'il n'y a pas suffisamment de départs, c'est au niveau des salariés que l'on constate le non-respect de l'accord. De même, pour les objectifs de productivité: ils doivent être respectés par les collaborateurs. La question posée au juge est donc en quoi le non-respect du plan constitue une violation des engagements de l'organisation syndicale.Dans une lettre aux pilotes, Gilles Laurent, le directeur général adjoint d'Air France chargé des opérations aériennes, invoque le refus du SNPL de « mettre en œuvre les dernières mesures prévues par l'« Accord Pilote-Transform 2015 ». Il souligne que le taux de mise en oeuvre des mesures du plan est de 67% chez les pilotes, contre 96% pour les hôtesses et stewards et 100% pour le personnel au sol. Sur quoi le juge pourra-t-il s'exprimer ? Le juge devra analyser les raisons du non-respect de l'accord, caractériser l'engagement et identifier si l'organisation syndicale a donné des instructions ou des revendications qui ont empêché la mise en œuvre de l'engagement signé. Auquel cas la responsabilité du syndicat de pilotes pourrait être engagée. Le juge peut alors condamner le syndicat à respecter ses engagements sous astreinte - une menace d'indemnités par jour de retard. Il faut pour ce faire qu'il y ait un calendrier des engagements dans l'« Accord Pilote-Transform 2015 ».Pour s'assurer de la bonne mise en œuvre de l'accord, un « observatoire de la transformation » est prévu par l' « Accord Pilote-Transform 2015 » dont les décisions sont paritaires. Il n'y a manifestement pas eu consensus au niveau du calendrier.Air France attaque le syndicat pour « l'absence de progrès après sept mois de négociation ». La lenteur de la mise en place de l'accord peut-elle être retenue contre le syndicat ?Tous les accords collectifs doivent être exécutés de bonne foi. Le juge devra statuer en équité pour savoir si le non-respect de l'accord ne procède pas d'une faute. Il y aura un débat contradictoire où l'employeur devra justifier en quoi l'engagement supporté par les salariés a été violé par l'organisation syndicale.Air France devra aussi prouver le caractère d'urgence de la saisine du juge. Le juge en référé peut en effet estimer qu'il n'y a pas de caractère d'urgence et renvoyer l'affaire sur le fond. C'est-à-dire inviter l'employeur à saisir le tribunal de grande instance.Lire aussi :Désastre collectif à la tête d’Air FranceAnne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Normand La société Parrot est en train de mener à bien une figure dans laquelle excellent les drones, le virage sur l’aile. Fondée en 1994 par Henri Seydoux, son actuel président, cette entreprise, qui a d’abord fait sa réputation en installant des équipements sans fil et à commande vocale dans les automobiles (des kits mains libres, notamment), voit son centre de gravité se déplacer à toute vitesse. En un an, la part de l’automobile dans son chiffre d’affaires, qui s’élevait à 243 millions d’euros l’an passé, a perdu trente points. Elle ne représente plus que 45 % des revenus au premier trimestre, alors que, dans le même temps, la contribution des drones de loisirs décollait, passant de 16 % à 49 %.« Les drones sont devenus la priorité : c’est un métier nouveau qui offre des perspectives de forte croissance », résume Henri Seydoux. Annoncée le 15 juin au salon du Bourget, la montée en charge de la société dans deux de ses filiales s’inscrit dans le cadre de ce recentrage accéléré. Parrot va passer sa part de 21,1 % à 53,3 % dans le capital d’Airinov, spécialisée dans les drones utilisés dans l’agriculture, et de 33,4 % à 68 % dans celui d’EOS Innovation, spécialisée dans la surveillance robotique.Lire aussi :100 000 drones de loisirs ont été vendus en France, en 2014Comptes dans le rougeCette « valeur technologique » française veut miser sur des niches prometteuses pour en faire de vrais marchés. Airinov cartographie les champs et permet aux agriculteurs de calibrer irrigation et traitements au plus juste, grâce aux observations réalisées par les capteurs de ses drones. EOS, pour sa part, a conçu un petit robot-vigile monté sur de grosses roues qui réalise des rondes automatisées dans les entrepôts et sites sensibles.La semaine précédente, Parrot avait annoncé la commercialisation de cinq nouveaux mini-drones (de 99 à 199 euros), dans le sillage d’une première génération qui s’est vendue à plus de 600 000 unités à travers le monde en moins d’un an et de la commercialisation, fin 2014, d’un drone de loisirs de haut de gamme, le Bebop (499 euros).Numéro deux mondial du drone de loisirs, derrière le chinois DJI, Parrot privilégie la croissance à la rentabilité. Malgré une progression annuelle de 44 % du chiffre d’affaires à 71 millions d’euros, le premier trimestre s’est soldé par une perte de 4 millions. Ce qu’Henri Seydoux assume au nom d’un « esprit Silicon Valley ».« Demain la robotisation s’imposera »Celui qui se considère comme « un industriel du software, pas un industriel classique », consacre une partie du matelas (66 millions de trésorerie nette), accumulé pendant les années fastes de l’automobile, à financer un développement accéléré fondé sur le contenu technologique de produits grand public, conçus par une société dont 53 % des 950 salariés travaillent dans le département recherche et développement.« Nous réinvestissons tout et, d’ailleurs, la Bourse nous donne raison », estime le président de Parrot, dont la valeur de l’action « a doublé en un an. » Conçus en France et fabriqués en Chine, ses produits cherchent d’abord à se fondre dans les usages et les modes de vie. Ainsi, les mini-drones se présentent comme des jouets technologiques pour adolescents (et pour adultes), capables de voler mais aussi de rouler, sauter ou filer sur l’eau comme un hydroptère (l’un de ces bateaux dont la coque finit, grâce à la vitesse, par s’élever au-dessus des flots). Le Bebop mise, de son côté sur le succès de la vidéo de plein air.Miser autant sur ce qui pourrait n’être qu’un phénomène de mode, un objet dont la popularité pourrait être contestée, ne va pas sans risques. « C’est vrai que le drone correspond à un fantasme mais, assure Henri Seydoux, je ne doute pas que demain la robotisation s’imposera auprès des agriculteurs, des policiers, des pompiers comme des architectes. »Si le président de Parrot, qui se considère comme un geek plutôt qu’un homme de l’aéronautique, tient à tenir salon au Bourget c’est, dit-il, « parce que les drones sont l’avenir de l’aviation ».Jean-Michel NormandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.06.2015 à 16h57 • Mis à jour le16.06.2015 à 17h30 Un lundi pour Airbus, un mardi pour Boeing. Les commandes continuaient d’affluer mardi 16 juin, au deuxième jour du Salon du Bourget, principalement au profit de Boeing, cette fois. L’américain a ainsi rattapé puis dépassé son concurrent Airbus, selon des estimations à partir des prix catalogues.Dans l’après-midi, les commandes fermes totales enregistrées par l’avionneur américain s’élevaient à 16,7 milliards de dollars (14,9 milliards d’euros). Celles annoncées par son concurrent européen atteignaient 15,3 milliards de dollars (13,6 milliards d’euros). #container_14321122855{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14321122855{ height:500px; } #container_14321122855 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14321122855 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14321122855 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14321122855 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Commandes fermes d'Airbus et de Boeing au Salon du Bourget (en milliards de dollars)au prix catalogue(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; 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Cette future version remotorisée de l’appareil vedette de l’avionneur de Seattle est affichée au prix catalogue unitaire de 106,9 millions de dollars, portant le total de la commande à 10,7 milliards de dollars.Le groupe américain a également bénéficié d’une commande ferme pour 10 Boeing737 MAX par une filiale du groupe bancaire japonais Sumitomo Mitsui Financial (valeur estimée à 1 milliard de dollars) et de deux Boeing 737 par la compagnie indonésienne Sriwijaya Air (valeur catalogue de 200 millions d’euros), qui a assorti ce contrat d’une lettre d’intention pour 20 appareils supplémentaires.Du côté d’Airbus, seuls deux contrats ont été officialisés après le démarrage en fanfare, lundi. L’un a été passé avec la compagnie japonaise à bas coûts Peach Aviation, portant sur trois A320, d’une valeur catalogue de 291 millions de dollars. Par ailleurs, la compagnie taïwanaise Eva Air a signé un protocole d’accord pour l’achat de 4 long-courriers A330-300, un contrat de plus de 1 milliard de dollars.Le brésilien Embraer, troisième constructeur mondial, a, lui, engrangé pour 2,6 milliards de commandes. Et le franco-italien ATR, spécialisé dans les avions régionaux, a déjà annoncé un total de 46 commandes fermes et 35 options, pour un total de près de 2 milliards de dollars.Lors du dernier salon du Bourget, en 2013, Airbus avait enregistré 39,3 milliards de dollars de commandes fermes, contre 38 milliards pour son rival de Seattle. Au total, 115 milliards d’euros de commandes avaient été passés pour l’ensemble de la filière aéronautique. 16.06.2015 à 16h26 • Mis à jour le16.06.2015 à 18h26 | Alexandre Piquard Surprise : le gouvernement a réintroduit en commission, mardi 16 juin, l’amendement qui augmente la taxe sur les reventes de chaînes de TNT, sous une forme rerédigée, a appris Le Monde d’une source gouvernementale. La semaine dernière, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, avait pourtant retiré ce texte de sa loi sur la croissance, qui doit être votée ce mardi à l’Assemblée nationale.Changement de stratégie du gouvernementM. Macron avait notamment invoqué des risques juridiques. Et il préconisait d’utiliser un autre texte pour légiférer après la revente polémique de la chaîne Numéro 23, cédée pour 90 millions d’euros à NextRadioTV par son actionnaire principal Pascal Houzelot (membre du conseil de surveillance du Monde), moins de trois ans après son attribution gratuite par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), sous une majorité de droite.Après discussion et arbitrage entre la ministre de la culture, Fleur Pellerin (qui avait initialement soutenu l’initiative de taxation à 20 %), et Bercy, sous l’égide de Matignon et de l’Elysée, il a été jugé préférable de retenir une option différente de celle envisagée par Emmanuel Macron la semaine dernière.Plafonnement de la taxation à 26 % de la plus-valueLe nouvel amendement vise à éviter le risque de voir la taxe jugée inconstitutionnelle : il plafonne son montant à 26 % de la plus-value réalisée sur la vente de la chaîne. Pour le reste, il conserve le mécanisme mis en place dans l’amendement précédent : la taxe sera de 20 % si la chaîne est cédée moins de cinq ans après son attribution, de 10 % entre cinq et dix ans et de 5 % au-delà.Jusqu’ici, le taux était de 5 % et les reventes interdites avant deux ans et demi, cette mesure adoptée en 2013 étant jugée insuffisante, à droite comme à gauche, pour éviter les « reventes spéculatives ».Les réserves initiales d’Emmanuel MacronUn autre risque, pointé par Emmanuel Macron, a finalement été jugé mineur par le gouvernement : le « risque conventionnel » car la mesure pourrait être jugée rétroactive, si elle s’applique à la vente de Numéro 23, qui a été annoncée avant l’amendement mais ne sera effective que lorsque le CSA aura donné son agrément.Le ministre de l’économie était allé plus loin, la semaine dernière, lors du débat en commission spéciale, qui a mené au retrait du premier amendement sur la taxation à 20 % : « Il faut adopter des décisions de principes plus structurantes, avait-il dit, comme l’a relevé Puremédias. Il faut pour cela définir, au moment de l’attribution des fréquences, des règles encadrant la revente et les plus-values. » Le ministre n’avait pas caché qu’il trouvait « plus adapté » d’introduire la mesure dans la future proposition de loi sur la bande des 700 MHz, portée par le président de la commission des affaires culturelles, Patrick Bloche. Tout en assurant qu’il « souscrivait à la philosophie » de lutte contre les fortes plus-values sur les fréquences gratuites. Et en rappelant que la droite avait voté contre la première taxe à 5 % en 2013. Mais M. Macron aura finalement dû adapter sa position.Des « personnalités réputés proches des cercles actuels du pouvoir »Le retrait de l’amendement introduit dans la loi Macron avait suscité de vives critiques, notamment de son auteur, la sénatrice (UDI) Catherine Morin-Desailly. L’élue de droite a appelé sur son blog la gauche à réintroduire la taxation, sous peine de devoir « assumer face aux Français d’avoir entériné des pratiques parmi les plus discutables du « monde de la finance » favorisant, qui plus est, l’enrichissement de personnalités réputées proches des cercles actuels du pouvoir ».Pascal Houzelot, qui a été lobbyiste de TF1, producteur et fondateur de la chaîne gay PinkTV, a des connexions à droite, mais aussi à gauche. Certains ont rappelé qu’il avait compté parmi les nombreux invités de ses dîners parisiens le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, mais aussi Fleur Pellerin, le premier ministre, Manuel Valls, ou le président du CSA, Olivier Schrameck (qui a succédé à Michel Boyon, qui avait attribué la fréquence de Numéro 23). Ou que son dossier avait en 2012 été défendu devant le CSA par David Kessler, ancien conseiller culture de François Hollande.M. Kessler explique aujourd’hui au Monde qu’il agissait en tant que représentant de Mathieu Pigasse qui envisageait de devenir actionnaire de Numéro 23 aux côtés d’autres investisseurs minoritaires, dont Xavier Niel, le patron de Free (tous deux sont actionnaires du Monde). Et qu’il n’a rien à voir avec la revente de Numéro 23, annoncée en avril 2015.Tensions autour de la chaîne de la « diversité »Sur le fond du projet, Numéro 23, proclamée chaîne des diversités, a été critiquée par des acteurs de la diversité comme l’ancien conseiller du CSA Rachid Arhab ou la chaîne Banlieue Diversité Média TV.De son côté, Pascal Houzelot a mis en avant d’autres acteurs réunis dans une tribune de soutien à Numéro 23. Et toujours dit que la chaîne défendait une version large de la diversité, des religions, des sexualités, des formes de familles… Une ligne éditoriale critiquée mais dont le respect a été validé par le CSA. M. Houzelot a rappelé que 40 millions des 90 millions d’euros de la vente étaient réinvestis en parts de NextRadioTV, le groupe acheteur dont M. Houzelot deviendra membre du conseil d’administration.Lire l’entretien d’Alain Weil, PDG de NextRadioTV : « Nous agissons comme TF1 ou Canal+ »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Eveno Stéphane Richard, le PDG d’Orange, et Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, ne sont pas toujours sur la même longueur d’ondes. La preuve en a été donnée, mardi 16 juin, par le patron de l’opérateur de télécommunications, dont l’Etat est actionnaire à hauteur de 24,9 %. Intervenant lors d’un colloque prospectif sur les marchés du numérique, organisé à Paris par l’Idate, M. Richard a estimé « que la taille du marché français plaide plutôt pour un marché à trois opérateurs convergents ».Ce propos était une réponse à M. Macron, qui, le 22 mai dans un entretien aux Echos, avait jugé que ce sujet de la consolidation dans l’Hexagone n’était plus d’actualité : « En France, le secteur a atteint un point d’équilibre », avait assuré le ministre, rompant ainsi avec le discours tenu par son prédécesseur, Arnaud Montebourg.Actuellement, la France compte quatre opérateurs : Bouygues Telecom, Free, Numericable-SFR et Orange. Mais, régulièrement, les marchés bruissent de rumeurs quant au sort réservé à Bouygues Telecom, qui serait le plus fragilisé de ces acteurs à la suite de l’arrivée de Free, en 2012 et de la guerre des prix qu’elle a entraînée.« L’heure n’est pas à la concentration entre opérateurs, mais à l’investissement. La concentration, c’est moins d’équipements, moins de réseaux et moins d’emplois », considère M. Macron.Lire aussi :Télécommunications : M. Macron ne veut pas moins d’opérateurs en France« La constitution de grands groupes européens a du sens »Tout en reconnaissant que « le passage de quatre à trois opérateurs pourrait prendre du temps, voire ne jamais arriver », M. Richard ne peut s’empêcher de noter que dans « les grands marchés hors d’Europe, il y a beaucoup moins d’acteurs pour des marchés plus gros ».D’autre part, en Europe, ces derniers mois, un certain nombre d’opérations de fusion-acquisition se sont produites. Certaines ont conduit à une réduction du nombre d’acteurs en présence sur le marché des mobiles, d’autres à des mariages entre opérateurs mobiles et fixes.« Pourquoi diable cette logique n’aurait-elle pas lieu en France ? », s’interroge donc le PDG d’Orange. Elle a déjà commencé d’une certaine manière avec le rachat, en 2014, de SFR par le câblo-opérateur Numericable.Lire aussi :Mariages tous azimuts dans les télécoms européensQuant à la probabilité de voir des mariages transfrontaliers se produire, M. Richard estime que, dans la perspective d’un marché unique du numérique, « la constitution de grands groupes européens a du sens » et qu’« Orange est l’un des acteurs crédibles dans une stratégie paneuropéenne ». On prête d’ailleurs régulièrement à l’opérateur historique l’intention de se rapprocher de Telecom Italia.Lire aussi :Vivendi et Orange lorgnent Telecom ItaliaInvestissements en baisseA défaut de se marier, certains opérateurs de ce grand jeu de Monopoly imaginent d’autres schémas, comme des échanges d’actifs. C’est le cas par exemple des discussions en cours entre le britannique Vodafone et l’américain Liberty Global.Lire aussi :Vodafone et Liberty Global étudient des échanges d’actifsM. Richard a par ailleurs indiqué, mardi, qu’il était en désaccord avec M. Macron quand celui-ci considère que la concentration est l’ennemie de l’investissement. A l’appui de sa thèse, le PDG d’Orange indique qu’aux Etats-Unis, marché très concentré, les investissements ont crû de plus de 50 % entre 2006 et 2013, alors que les investissements des sept principaux opérateurs européens ont baissé de 7 % sur la même période.En France, depuis l’entrée de Free, en 2012, sur le marché des mobiles, les investissements (hors achats de fréquences) des opérateurs se sont inscrits en baisse, respectivement à 7,2 milliards d’euros et 6,9 milliards d’euros en 2013 et 2014, selon les chiffres publiés par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), le gendarme des télécoms.Anne EvenoJournaliste au Monde 16.06.2015 à 13h14 | Frédéric Cazenave L’essor du marché de la location automobile s’accompagne d’un nombre massif et régulier de plaintes de consommateurs, selon l’UFC-Que choisir, qui a décidé de se pencher sur ce secteur et publie mardi 16 juin une étude « Location de voiture : tarifs et pratiques toujours aussi peu louables ! »Principale source de litige : la restitution du véhicule, avec des états des lieux non contradictoires, l’absence d’envoi de devis en cas de réparations ou des prélèvements directs grâce au dépôt de garantie.« Ce dépôt de garantie est le nœud du problème, car en raison du montant qu’il est possible de prélever, 1 500 euros en moyenne, les loueurs font fi des droits de leurs clients. Bien souvent, ils n’envoient même pas de devis et mettent le particulier devant le fait accompli. Ce dernier n’a que très peu de solutions de recours », déplore Maxime Chipoy, responsable des études au sein de l’association. Pour éviter de telle pratique, l’UFC-Que choisir demande le plafonnement des dépôts de garantie au double du montant de la location.Options et surchargesAutre point critiqué par l’association : les options et surcharges pratiquées par les loueurs, qui peuvent considérablement alourdir la facture d’une location automobile. « Les conditions tarifaires d’Avis en comptent 30, celles de Hertz 37… et celles d’Europcar, pas moins de 54 ! Et ce, sans compter les assurances facultatives… », peut-on lire dans l’étude, qui pointe notamment la facturation du second conducteur, et les frais de dossier pour amendes.La première option, qui coûte de 7 à 9 euros par jour, est non seulement injustifiée, mais aussi dangereuse, selon l’UFC-Que choisir, car cela incite à ne pas céder le volant. Quant au deuxième exemple, sachez qu’en cas d’amende, vous devrez payer de 19 à 35 euros de frais de dossier... pour une opération en grande partie automatisée. « Au grand maximum, cela coûte moins de 5 euros au loueur », précise Maxime Chipoy.L’étude s’est aussi penchée sur les pratiques tarifaires selon le pays d’origine du consommateur. L’été dernier, la Commission européenne avait noté l’existence de discriminations liées à l’origine nationale des candidats à la location. Ces pratiques n’ont plus lieu en Europe, affirme l’association, qui a effectué une batterie de simulations… sans toutefois disparaître totalement. Trois compagnies (Hertz, Avis, Budget) font ainsi payer leurs clients nord-américains en moyenne 13 % de moins que les européens pour une location en Europe, souligne l’étude.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.06.2015 à 12h16 • Mis à jour le16.06.2015 à 13h54 | Anne Michel Et si les entreprises prenaient en main la santé de leurs salariés, en leur proposant un ensemble de services clé en main, comme, par exemple trouver un rendez-vous chez un ophtalmologue en moins de trois mois, évaluer leurs risques en fonction de leur travail et de leur mode de vie, dépister les maladies graves, bénéficier d’une aide dans des situations difficiles comme le soutien d’un parent âgé, réduire le poids de leurs dépenses de soins ou bâtir des « tableaux de bord » personnalisés de santé ?Voilà la proposition de « coaching santé » qu’adresse aux entreprises de toutes tailles l’assureur complémentaire Malakoff Médéric, le groupe mutualiste paritaire dirigé par Guillaume Sarkozy, ex-patron du Medef et par ailleurs frère aîné de Nicolas Sarkozy.Dévoilée mardi 16 juin, cette démarche baptisée « Entreprise territoire de santé » repose sur la mise en place de nouveaux services pour les salariés. Mais aussi de nouveaux outils de pilotage « santé », pour les patrons d’entreprises : des outils de diagnostic et d’analyse de la situation dans l’entreprise (prévention sécurité, risques professionnels, simulateur d’absentéisme ...) et des plans d’action pour répondre aux problèmes.Lire aussi :Hôpitaux, Sécurité sociale… comment font nos voisins ?Améliorer le bien-être et optimiser les budgetsCes services ont pour but de faire coup double : améliorer le bien-être des salariés et optimiser les budgets santé-prévoyance des entreprises. Il s’agit en particulier de réduire l’absentéisme et le coût de la protection sociale... pour, in fine, améliorer les performances des sociétés.Malakoff Médéric précise qu’ils seront, dans un premier temps, proposés gratuitement pour toutes ses entreprises clientes, quel que soit leur contrat d’assurance collective.« Ce sont des services innovants pour les entreprises et pour Malakoff Médéric, un changement de business model, estime Guillaume Sarkozy. A notre métier traditionnel, qui consiste à rembourser les dépenses de santé et de prévoyance après la Sécurité sociale, nous ajoutons une nouvelle dimension : la gestion des risques. » Le groupe prévoit d’investir dans ce projet plusieurs dizaines de millions d’euros sur les trois prochaines années.Seulement 43 % des entreprises analysent leurs données d’absentéisme« Il s’agit de faire de la protection sociale un outil de productivité et de performance pour les entreprises », résume le délégué général du groupe mutualiste. Une rupture, selon le dirigeant, qui dit s’être inspiré de son passé professionnel, pour concevoir ces nouveaux services : « J’ai été patron d’une entreprise de textile pendant vingt-sept ans (Tissages de Picardie)... Je ne voyais pas le retour sur investissement de la protection sociale ». Et d’ajouter : « Il est d’autant plus important de trouver de nouveaux modèles que le déficit de la Sécurité sociale ne lui permet pas de faire beaucoup de prévention ».Lire aussi :Le déficit de la Sécurité sociale serait revu à la baisse de 400 millions d’euros en 2015En appui de son propos, Malakoff Médéric fournit des chiffres tirés d’une étude de 2015 (« Santé et bien-être au travail »), réalisée par ses soins auprès de 3 500 salariés : 21 % des salariés souffrent d’une maladie chronique, 34 % des salariés se sont arrêtés au moins une fois dans l’année en 2013 ; 30 % des arrêts maladie sont d’une durée supérieure à dix jours et seules 43 % des entreprises analysent leurs données d’absentéisme, selon d’autres études internes datées de 2014. Les arrêts maladie représenteraient « l’équivalent de 40 emplois à temps plein dans une entreprise de 1 000 salariés ».Par ailleurs, 80 % des maladies cardiovasculaires et 30 % des cancers pourraient être évités par l’élimination des facteurs de risque, selon le plan d’action 2008-2013 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la lutte contre les maladies non transmissibles.Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Pa-thé-tique ! Pendant que les difficultés s’accumulent, la direction d’Air France et ses pilotes semblent davantage préoccupés à se rejeter la responsabilité du désastre qu’à travailler ensemble à des solutions. Dernier avatar de cette guerre interne, la compagnie aérienne a décidé, lundi 15 juin, d’attaquer en justice le tout-puissant Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) pour lui faire respecter l’accord signé en 2012 sur le plan d’économies « Perform ».Lire aussi :Dans un geste de défiance, Air France traîne ses pilotes en justiceCette incapacité à s’entendre sur un cessez-le-feu, le temps au moins de colmater ensemble les voies d’eau avant que le navire coule, s’apparente à un suicide collectif. Le dialogue social n’est plus chez Air France qu’un concept mort.Pourtant, ce « concept » occupe une place démentielle dans la vie de l’entreprise. Depuis la terrible grève de septembre, les réunions entre le syndicat des pilotes et la direction se tiennent de façon hebdomadaire, sans parler des échanges de courrier. Sans le moindre résultat…Echec du syndicalisme corporatisteCe fiasco signe l’échec, sinon le poison, du syndicalisme corporatiste qu’incarne le SNPL. Trop occupés à défendre le confort de leur pont supérieur, les pilotes ne semblent pas avoir pris conscience que les passagers des ponts inférieurs (personnels de cabine ou au sol) étaient déjà sous la ligne de flottaison. Maintenant, c’est la salle des machines qui risque la submersion.Le SNPL s’imaginait en situation de cogérer la compagnie. Il porte donc, lui aussi, une lourde responsabilité dans l’impuissance qui semble caractériser Air France face à la double menace des low cost sur les vols moyen-courriers et des compagnies du Golfe sur les long-courriers. C’est qu’il n’a rien cogéré du tout, en dehors de ses intérêts particuliers.La direction a beau jeu d’invoquer la justice sociale et la répartition équitable des efforts pour tenter de forcer la main au SNPL. Elle n’a pas été la dernière à jouer, en des temps plus faciles, de la division syndicale des catégories de personnel. Elle parie aujourd’hui sur la pression du corps social de l’entreprise sur les pilotes.Comment envisager, après cela, de pouvoir emmener tout le monde dans la même direction ? Alexandre de Juniac, le PDG d’Air France-KLM, va devoir l’expliquer.Surtout que, s’il a respecté la lettre des accords sociaux signés, le patron du groupe ne semble pas avoir réussi à atteindre les objectifs du plan « Perform » qu’il avait lui-même fixés. Le navire n’a pas sensiblement amélioré sa ligne de flottaison, au point que le capitaine doit chaque année envisager de nouvelles mesures d’économies (et de délestage) qui sont censées être les « ders des ders ». La nouveauté des mesures 2015 est la fermeture de quelques lignes aériennes. Une mesure dangereuse dans l’économie des compagnies aériennes.Lire aussi :Nouvelles mesures d’économies chez Air FranceJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard Les réseaux sociaux comme Facebook s’imposent petit à petit comme des intermédiaires entre les médias et leurs lecteurs. C’est ce que souligne le rapport annuel du Reuters Institute britannique, qui s’appuie sur un sondage conduit auprès de 20 000 personnes dans 12 pays d’Europe plus les Etats-Unis, le Japon et le Brésil : 41 % des sondés ont utilisé Facebook au cours de la semaine écoulée pour trouver, lire, partager ou commenter de l’information, soit une hausse de 6 points en un an.Lire aussi :Avec « News », Apple veut attirer les médiasEn France, ils sont 35 % (+8 points). Si Facebook domine, d’autres plates-formes émergent également dans l’accès à l’information des sondés : 18 % ont utilisé Youtube, 9 % WhatsApp. Et les moyennes cachent d’autres tendances, soulignent les auteurs : pour s’informer, 34 % des sondés du Brésil urbain ont eu recours à WhatsApp et 5 % des 18-24 ans américains au réseau social éphémère Snapchat.L’annonce d’emploi publiée samedi 13 juin par Apple ne devrait donc surprendre personne : le constructeur de l’iPhone cherche des journalistes pour « identifier et transmettre les meilleurs articles de l’actualité internationale, nationale et locale ». Le rôle de ces « éditeurs » sera d’apporter une touche humaine à News, la nouvelle application mobile annoncée le 8 juin par Apple, qui promet une sélection personnalisée d’articles de médias partenaires.Le service, gratuit, sera disponible « à l’automne ». Et sa philosophie rappelle celle des « instant articles » annoncés par Facebook mi-mai ou du service « Discover » du réseau social Snapchat. Toutes ces initiatives ont en commun de proposer aux grands médias de publier des articles et des vidéos directement sur les plates-formes en échange de l’espoir de toucher un nouveau lectorat, voire des revenus publicitaires. Tous proposent un format attractif, adapté au mobile, qui se charge plus rapidement que les articles hébergés sur les sites mobiles des médias.ConcessionsComme Facebook, Apple a présenté une première liste de médias partenaires, qui incarnent le gratin de la presse anglophone : le quotidien britannique The Guardian, le spécialiste de sports américain ESPN, la chaîne d’information CNN, le quotidien américain New York Times mais aussi des acteurs issus du Web comme le groupe Vox Media ou le site de divertissements et d’infos Buzzfeed.Pourquoi les médias donnent-ils ainsi leur contenu à des plates-formes comme Apple ou Facebook, alors qu’ils essaient par ailleurs d’attirer les lecteurs directement vers leurs propres applications et sites ? « Il est parfois écrit dans la presse que nous, les médias, ne réfléchissons pas au rapport entre les coûts et les bénéfices de ces partenariats, a expliqué Mark Thompson, le directeur du New York Times, cité par Mashable. L’avantage de participer aux plates-formes des autres est l’accès à une distribution potentiellement beaucoup plus vaste que celle que nous pourrions espérer atteindre à court terme via nos propres offres numériques. »Pour convaincre les éditeurs, Apple et Facebook ont toutefois fait certaines concessions dans leur offre initiale de partenariat : les médias pourront vendre eux-mêmes de la publicité sur leurs articles hébergés par News. Ils garderont alors 100 % des revenus. Si Apple vend des annonces sur ces contenus, les éditeurs conserveront 70 % des recettes générées.Conséquences sur le pluralismeLe contrôle des données sur les habitudes des lecteurs est aussi un point sensible. Facebook a proposé aux médias d’agréger les « vues » des « instant articles » à leur audience et d’avoir accès aux statistiques. Apple ajoute qu’elle respectera la vie privée des utilisateurs : les données de lecture ne seront pas partagées avec les autres applications Apple ou des parties tierces, assure l’entreprise.Malgré cela, le débat sur le risque couru par les médias ne fait que commencer : n’abandonnent-ils pas trop de pouvoir aux géants du Net ? « Qu’une organisation comme le New York Times, si soucieux du contrôle de sa marque, choisisse ce chemin, montre à quel point le changement des usages force les entreprises les plus déterminées à faire des compromis », s’inquiète Emily Bell, directrice du Tow Center for Digital Journalism, dans un essai annexé au rapport du Reuters institute. Une fois l’usage créé, les grandes plates-formes pourraient de plus changer les termes des partenariats avec les éditeurs, comme Google l’a fait avec son fonds de soutien à la presse.Plus largement, l’absence de transparence sur les données – et sur la façon dont les contenus sont mis en avant sur des plates-formes comme Facebook – « peut créer des problèmes commerciaux pour les éditeurs, mais soulève aussi des questions démocratiques », argue Mme Bell, estimant que les algorithmes font des choix éditoriaux pouvant influer sur le pluralisme, par exemple. « La fragmentation des médias, qui affaiblit leur pouvoir de négociation, a coïncidé avec la concentration des pouvoirs dans quelques plates-formes », note Mme Bell. Face au risque de dépendance envers un gros acteur comme Facebook, Buzzfeed, grand spécialiste de la diffusion de ses contenus sur les réseaux sociaux, a choisi de coloniser le maximum de plates-formes différentes, et s’emploie donc à disséminer ses contenus sur Twitter, Instagram, Pinterest, Vine…Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Y aura-t-il un sommet européen exceptionnel dimanche, à Bruxelles, trois jours après un nouvel Eurogroupe (la réunion des dix-neuf ministres des finances de l’eurozone), dont personne n’attend rien de vraiment décisif, ou alors pas grand-chose ? Y a-t-il un plan des Européens pour « éviter le pire » en Grèce ? C’est-à-dire pour ne pas être confronté à un défaut de paiement incontrôlable d’Athènes, qui pourrait déboucher sur une sortie du pays de la zone euro. Ou alors pour contraindre le premier ministre, Alexis Tsipras, à signer l’accord « réformes contre argent frais » avec les créanciers du pays, alors que cela fait cinq mois que traînent les négociations.Ce mardi 16 juin, Alexis Tsipras a dénoncé la « responsabilité criminelle » du Fonds monétaire international dans la situation actuelle de la Grèce, et appelé les créanciers européens à se prononcer sur « les dures propositions » du Fonds dans les négociations. « Le moment est venu pour que les propositions du FMI (Fonds monétaire international) soient jugées non seulement par nous mais surtout par l’Europe (…), car l’Europe doit discuter non seulement pour la Grèce mais aussi pour l’avenir de la zone euro », a-t-il lancé devant le groupe parlementaire de son parti, Syriza.S’en prenant aux « institutions », ce qui inclut les créanciers européens UE et BCE, M. Tsipras a lancé : « L’insistance des institutions à poursuivre un programme qui a clairement échoué ne peut pas relever de l’erreur ou du zèle excessif, le plus probable est qu’elle est au service d’une motivation politique. » Il les a accusées de vouloir « sans doute faire une démonstration de force destinée à tuer toute tentative de mettre fin à l’austérité ».« Il n’y a pas un plan B »Le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung a affirmé, lundi, que les créanciers de la Grèce (Fonds monétaire international, Banque centrale et Commission européennes) préparaient un plan pour instaurer un contrôle des capitaux dans le pays. Et que celui-ci serait décidé le week-end prochain en cas d’absence d’accord à l’Eurogroupe, du 18 juin. L’article précise que le Parlement grec devrait voter une loi spécifique pour permettre la mise en place de telles mesures. Si Athènes refusait l’adoption d’un tel texte, la dernière option consisterait à « isoler » la Grèce du reste du système financier de la région, a ajouté le journal.Ces informations ont été démenties par Athènes, et la chancellerie, à Berlin, n’a pas confirmé. Mardi 16 juin, une source proche des négociations, côté créanciers, nuançait les choses : « Il n’y a pas un plan B, [mais] beaucoup de discussions sur des plans d’urgence. » « Le problème avec le contrôle des capitaux, c’est qu’il ne peut pas être imposé de l’extérieur, soulignait cette source. Le Parlement grec doit approuver une loi, car actuellement, il n’y en a pas. La Banque centrale de Grèce ne peut que décider la fermeture des banques pendant quelques jours seulement. »Campés sur leurs « lignes rouges »Une autre source haut placée relativisait, elle aussi, mardi matin : « Cela fait trois fois depuis le début de la crise grecque, en 2010, que j’entends ces rumeurs de plan B. C’est normal quand la situation est risquée qu’on envisage tous les scénarios, mais nous n’en sommes pas là avec Athènes. » Une troisième source, proche elle aussi des discussions, déclare toutefois qu’un « sommet de la zone euro est un scénario possible, mais rien n’est décidé, cela dépendra du résultat de l’Eurogroupe du 18 juin ».Or, il apparaissait peu probable, mardi, que cette réunion, programmée de longue date à Luxembourg, soit conclusive, Athènes et ses créanciers restent campés sur leurs « lignes rouges ». Le ministre des finances grec, Yanis Varoufakis, a déclaré au journal allemand Bild, mardi, qu’Athènes ne présenterait pas de nouvelle liste de réformes lors de ce rendez-vous. Selon M. Varoufakis, l’Eurogroupe « n’est pas l’endroit où l’on peut présenter des positions ou des propositions qui n’ont pas été auparavant discutées et négociées à un niveau inférieur », a justifié le ministre.Lire aussi :Grèce : le scénario du défaut de paiement se préciseLes leaders de la zone euro veulent probablement éviter d’attendre le Conseil européen, les 25 et 26 juin, pour trouver une solution. Ce serait trop tard, estiment-ils, pour trouver un accord « propre ». De fait, ils ne s’en cachent plus : ils envisagent désormais ouvertement un défaut de paiement de l’Etat grec, dont les caisses sont vides et qui doit rembourser 1,6 milliard d’euros au FMI le 30 juin et 3,5 milliards à la BCE le 20 juillet. Or, sans accord, Athènes ne pourra pas honorer ces lourdes échéances. Ce qui risquerait de se traduire pas une ruée des déposants grecs vers leurs banques et, si rien n’est entrepris, par des faillites bancaires en série.Scénario à la « chypriote »C’est pour étudier comment éviter cet emballement dévastateur, que les dix-neuf directeurs du trésor de la zone euro, réunis à Bratislava le 11 juin, se sont demandé quel était l’état de la législation grecque en matière de contrôle des capitaux. Ce scénario à la « chypriote » est dans la tête des créanciers depuis mars, quand étaient apparues les premières inquiétudes sur un défaut grec. A l’époque, déjà, certains hauts responsables confiaient qu’un contrôle des capitaux serait une alerte suffisamment forte pour contraindre M. Tsipras à conclure plus vite.D’aucuns, notamment à Athènes, soupçonnent certains acteurs du dossier, dont Wolfgang Schäuble, le ministre des finances allemand, de jouer la stratégie du pire. Difficile de savoir ce que pense ce dernier, un maître de l’ambiguïté. Mais tout indique que, depuis janvier, cet Européen convaincu pense qu’une sortie de la Grèce de la zone euro ne serait pas une catastrophe. Très attaché aux respects des règles, ce juriste s’est dit favorable, en mai, à un référendum par lequel les Grecs auraient dû dire s’ils étaient prêts ou non à faire les efforts nécessaires pour rester dans l’euro.D’autres conservateurs européens fantasment aussi, depuis des mois, sur un changement de coalition à Athènes en cas d’alerte grave sur le front financier, contraignant M. Tsipras à accueillir dans son gouvernement des modérés du Pasok (parti socialiste), de Nouvelle Démocratie (centre) ou de To Potami (centre gauche). Mais d’autres, à Bruxelles et ailleurs, font remarquer que les partis traditionnels, Nouvelle Démocratie et Pasok, ont perdu une grande partie de leur crédit auprès des Grecs et, qu’à tout prendre, il vaut peut-être mieux discuter avec Syriza plutôt qu’avec, un jour, le parti d’extrême droite Aube dorée.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Cette fois-ci, le coup de pouce est général. Mardi 16 juin, la ministre de la fonction publique, Marylise Lebranchu, a présenté aux syndicats des propositions pour augmenter la paie de près de 5 millions d’agents titulaires, du haut cadre d’administration centrale au cantonnier employé par une petite commune.Fin 2013, des mesures allant dans ce sens avaient déjà été annoncées, mais uniquement au profit des plus bas salaires. Aujourd’hui, le gouvernement prend une initiative dont la mise en œuvre devrait débuter en 2016 et durer jusqu’en 2020. Il ne relève pas la valeur du point d’indice, ce paramètre – bloqué depuis la mi-2010 – qui sert à calculer le traitement des fonctionnaires et dont le « dégel » est réclamé par l’ensemble des organisations syndicales. La revalorisation des rémunérations passera par toute une série d’ajustements techniques, qui diffèrent suivant le niveau de recrutement.« Maintenir l’attractivité »Pour les agents de catégorie C, situés en bas de l’échelle des revenus, bon nombre d’entre eux atteignent un plafond au bout d’une quinzaine d’années, en particulier ceux qui sont embauchés sans concours (agents d’entretien, aides maternelles…). Mme Lebranchu propose de résorber ces blocages dans les déroulements de carrière en réduisant le nombre de grades, qui peuvent constituer autant de barrières infranchissables.S’agissant des agents de catégorie B, l’offre de l’exécutif consiste à mieux tenir compte de leurs qualifications au commencement de leur parcours professionnel : ainsi, un nombre plus important de points sera attribué en début de carrière aux titulaires d’un bac + 2, par rapport aux personnes qui ont des diplômes d’un niveau inférieur. Le but est aussi de « maintenir l’attractivité de la fonction publique », complète-t-on dans l’entourage de Mme Lebranchu.Les agents de la filière sociale, qui relèvent à l’heure actuelle de la catégorie B, vont graduellement basculer dans la catégorie A (à l’image des infirmières, il y a plusieurs années). Environ 200 000 personnes sont concernées par cette mesure de reclassement, qui va se traduire par une reconnaissance financière accrue. Quant aux fonctionnaires de catégorie A, leur traitement sera amélioré en début et en fin de carrière.Une partie des primes accordées aux personnels sera réintégrée dans leur traitement de base, la valeur de référence pour calculer les retraites : un tel tour de passe-passe permet de peser en faveur des pensions. Un surcroît de pouvoir d’achat différé dans le temps, en quelque sorte.Quel est le montant de l’enveloppe pour toutes ces douceurs, qui vont commencer à produire leurs premiers effets quelques mois avant le scrutin présidentiel de 2017 ? Le ministère de la fonction publique ne le précise pas, mais donne des chiffres relatifs à plusieurs cas types. Ainsi, un enseignant certifié de collège, qui perçoit aujourd’hui 1 690 euros brut par mois en début de carrière, verra son traitement mensuel amélioré de 74 euros brut début 2017. Pour un agent de propreté, l’accroissement sera de 31 euros et pour un assistant social, de 40 euros.« Rendez-vous salarial »Reste à savoir comment les syndicats vont réagir. Ils ont jusqu’à la mi-septembre pour dire s’ils acceptent l’offre du gouvernement. Pour que celle-ci soit entérinée, un accord doit être signé avec des organisations représentant au moins 50 % des suffrages exprimés lors des dernières élections professionnelles, à l’automne 2014. Les syndicats dits « réformistes » (CFDT, UNSA, etc.) ne suffisent pas, à eux seuls : l’imprimatur d’une des fédérations réputées plus revêches (CGT, FO…) est nécessaire.Un « rendez-vous salarial » est par ailleurs prévu au printemps 2016, entre l’exécutif et les représentants des fonctionnaires. Si la situation économique le permet, l’hypothèse d’un dégel du point d’indice sera examinée.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Les événements se précipitent à Bruxelles alors qu’un accord entre Athènes et ses créanciers se précise, et que l’urgence financière en Grèce est de plus en plus alarmante. Mercredi soir, le premier ministre grec Alexis Tsipras devait être reçu à Bruxelles, par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. L’accord des Grecs ne devrait pas a priori être obtenu cette nuit.Pourquoi une nouvelle réunion et avec qui ?M. Juncker devait présenter officiellement une proposition conjointe d’accord des créanciers d’Athènes (Banque centrale européenne, Commission européenne, Fonds monétaire international) à M. Tsipras.Les deux hommes ont établi une certaine relation de confiance au cours de ces quatre derniers mois d’intenses négociations entre les Grecs et leurs créanciers.« Il s’agit de créer les conditions favorables à la convocation d’un Eurogroupe conclusif », dans les jours qui viennent, a précisé Margaritis Schinas, porte-parole de la Commission européenne, mercredi midi. Cette réunion aurait lieu la semaine prochaine.À Bruxelles, mercredi soir, selon nos informations, M. Tsipras devait aussi rencontrer Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, et des représentants de la BCE et du FMI. Mais pas Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds : « elle n’est pas en Europe », justifiait, mercredi, une source européenne.Un « Euroworking group », réunion préparatoire à l’Eurogroupe, programmée mercredi après midi, a été annulé, probablement au motif qu’il fallait d’abord attendre le résultat de ces rencontres au sommet avant d’aller plus loin dans la négociation.Quelles sont les réformes demandées par les créanciers ?À cette heure, le contenu de l’accord définitif, celui qui devra être validé par un Eurogroupe (réunion des 19 ministres des finances de la zone euro), est loin d’être encore connu.Les parties continuant à négocier d’arrache-pied, le document est en effet en constante évolution. Par ailleurs, ses contours dépendent de la rapidité avec laquelle Athènes et/ou ses créanciers parviendront à s’entendre.L’accord portera quoi qu’il en soit sur une liste de réformes que les Grecs devront s’engager à mettre sur les rails.Il y aura selon toute vraisemblance une réforme de la TVA, Athènes ayant d’ores et déjà accepté de réformer son système pour que cette taxe indirecte rapporte 960 millions d’euros, avec 3 taux différents : à 6 % pour les médicaments et les livres, à 11 % pour les aliments, l’énergie ou l’eau et à 23 % pour le reste.Le système des retraites devrait être révisé pour limiter les retraites anticipées, peut-être pour porter l’âge effectif de départ à la retraite à 67 ans (demande initiale du FMI) ou à 65 ans (proposition de la Commission européenne).Le Financial Times indique que, dans le « draft » d’accord des créanciers, c’est la position du FMI, le « zéro déficit » pour le régime de retraite, qui aurait prévalu.Une réforme du marché du travail et des mesures pour libéraliser encore davantage le marché des biens et services pourraient aussi être présents.Quel montant d’aides à la Grèce pourrait être débloqué en cas d’accord ?Théoriquement, il reste 1,8 milliard d’euros de prêts encore à verser dans le cadre du deuxième plan d’aide à la Grèce (activé en 2012), qui pourraient être logiquement débloqués dans le cadre de cet accord.Une autre somme (1,9 milliard d’euros), correspondant aux profits réalisés depuis 2010 par la BCE sur les rachats d’obligations souveraines grecques, est aussi susceptible d’être versée à Athènes. « C’est le chèque qui devrait partir le plus vite », estiment plusieurs sources européennes.Le FMI doit, de son côté, encore verser un prêt de 3,5 milliards d’euros à la Grèce, que l’institution pourrait elle aussi débloquer.Une restructuration de la dette est-elle prévue ?La restructuration de la dette (près de 180 % du PIB du pays), jugée insoutenable par beaucoup, y compris des dirigeants européens, ne devrait pas faire partie formellement de l’accord.À ce stade, les créanciers proposent de réduire le recours à l’endettement en forçant l’Etat grec à afficher un budget en surplus primaire (c’est-à-dire hors paiement des intérêts de la dette) de 1 % en 2015, de 2 % en 2016 et de 3 % en 2017, selon des informations de Reuters.Pour autant, selon plusieurs sources à Bruxelles, le sujet de la restructuration de la dette devrait faire l’objet d’une nouvelle négociation, qui s’ouvrira après que ce premier accord aura été avalisé.De plus en plus de sources à Bruxelles évoquaient d’ailleurs, ces derniers jours, la nécessité que l’accord en cours de finalisation contienne une extension du deuxième plan d’aide à la Grèce, qui se termine théoriquement le 30 juin.Cette extension pourrait être de deux, trois ou quatre mois. Il s’agirait en l’occurrence de se donner le temps de pouvoir négocier sur la dette. Le gouvernement Tsipras y tient. Mais le FMI aussi.Le deuxième plan a déjà été prolongé deux fois, de fin décembre 2014 à fin février 2015 et de fin février à fin juin cette année.Dans le cadre d’une nouvelle extension, certains suggèrent également que tout ou partie des 10,9 milliards d’euros mis de côté pour recapitaliser les banques grecques en cas de coup dur soient réaffectés.Cet argent est placé au sein du Mécanisme européen de stabilité, le fonds mis en place en urgence, en 2011, pour sauver les pays européens en faillite.En autoriser l’usage pourrait permettre à Athènes de payer les traites qu’elle doit à la BCE cet été, soit plus de 7 milliards d’euros à rembourser entre juillet et août.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Chaperon Le numérique attire les foules. Le fonds londonien Felix Capital, monté notamment par des Français, a annoncé, mercredi 3 juin, avoir levé 120 millions de dollars (108 millions d’euros) afin d’investir dans les stars de demain, « à l’intersection de la technologie et de la créativité ». Une belle somme pour une nouvelle équipe de gestion.« Notre métier consiste à trouver des entrepreneurs, à les convaincre d’accepter notre argent puis à les aider à avoir du succès » : telle est la conviction de Frédéric Court, l’un des promoteurs de Felix Capital, une vision forgée à travers quinze ans d’expérience chez le britannique Advent.Ce quadragénaire a ainsi été marqué par des rencontres décisives. Celle de David Marcus, pour commencer, le célèbre Franco-suisse, qui a cédé sa start-up de paiement sur mobiles Zong à PayPal en 2011 pour 240 millions de dollars, avant de prendre la tête du géant des paiements, puis de rejoindre Facebook, en 2014. « Je l’ai croisé à Genève lorsqu’il cherchait des fonds pour sa première boîte. Je n’ai pas investi alors, mais il m’a tapé dans l’œil. Et lorsqu’il a créé Zong, nous l’avons accompagné », relate-t-il.Une belle affaire pour Advent. Et un beau tremplin pour l’investisseur français, qui en a profité pour gagner ses entrées dans la Silicon Valley, où il passe un mois tous les ans avec sa famille. En guise de retour d’ascenseur, M. Marcus fait partie des personnalités qui ont mis des économies et parrainent Felix Capital.« Grand écart culturel »Chez Advent, M. Court avait également soutenu le Portugais Jose Neves, fondateur de Farfetch, une place de marché en ligne pour le prêt-à-porter de luxe, qui a été valorisée à plus d’un milliard de dollars lors d’un tour de table début 2015.C’est d’ailleurs l’un des premiers investissements de Felix Capital, en même temps que la marque française de mode en ligne RAD et « Business of fashion », un groupe média numérique centré sur la mode.« Nous préparons un autre investissement dans l’Hexagone », souligne M. Court qui explique : « la France est un marché très intéressant. Nous pouvons faire le lien entre les dirigeants français et les fonds américains, souvent séparés par un grand écart culturel. »Signe des temps, les apporteurs de capitaux se montrent généreux avec les fonds qui promettent de dénicher le prochain Net-a-porter ou le futur Blablacar. Indivest, l’un des grands du capital-investissement français, a annoncé, en mai, avoir levé 140 millions d’euros pour son fonds spécialisé dans le numérique.De son côté, Marie Ekeland, la présidente de France Digitale, qui avait misé sur un jeune Jean-Baptiste Rudelle et Criteo quand elle travaillait chez Elaia Partners, est en train de porter sur les fonds baptismaux Daphni, un nouvel acteur centré également sur le numérique.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.06.2015 à 17h26 • Mis à jour le03.06.2015 à 17h56 A quelques heures de la rencontre à Bruxelles entre le premier ministre grec Alexis Tsipras et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, plusieurs dirigeants européens ont fait part de leurs point de vue mercredi 3 juin quant à l’issue des négociations entre la Grèce et ses créanciers.Lors d’un discours à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), François Hollande s’est montré optimiste. « Nous sommes à quelques jours, (…) même à quelques heures d’un possible règlement », a déclaré le président de la République. « Tout doit être fait dans des conditions qui respectent le peuple grec mais qui respectent aussi les règles que l’Europe s’est données pour qu’une solution puisse être négociée durablement », a-t-il ajouté avant de conclure : « Trop demander à la Grèce serait empêcher le retour d’une croissance en Grèce mais ne rien lui demander ou pas assez aurait des conséquences sur l’ensemble de la zone euro. » M. Hollande a également dit à l’AFP qu’il parlerait à Alexis Tsipras et Angela Merkel dans les prochaines heures.Lire aussi :Grèce : le choix cornélien d’Alexis TsiprasLe pessimisme allemandPour Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), le maintien de la Grèce dans la zone euro ne se fera qu’en cas d’« accord solide » entre Athènes et ses créanciers. « Le conseil des gouverneurs de la BCE veut que la Grèce reste dans la zone euro », a-t-il affirmé. Mais pour cela, « il faut un accord solide (…) qui produit de la croissance, inclut de la justice sociale, est pérenne du point de vue budgétaire et assure la stabilité financière » de la Grèce. M. Draghi a indiqué qu’il ne se rendrait pas à Bruxelles mercredi soir.Du côté allemand, le pessimisme reste de mise. Wolfgang Schäuble, le ministre des finances, a pris « en partie connaissance » de la liste de réformes proposée par le gouvernement grec. Cela « ne change rien à l’opinion que j’avais exprimée » la semaine dernière – sur le fait que l’optimisme sur une issue rapide des négociations n’était pas justifié –, « ça la conforte plutôt » a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Berlin.A 21 heures, Jean-Claude Juncker présentera à Alexis Tsipras la proposition d’accord établie par la zone euro, la BCE et le Fonds monétaire international (FMI). Selon des sources de la zone euro, les créanciers de la Grèce veulent que le pays présente un excédent primaire de 1 % cette année et qu’il soit progressivement augmenté pour atteindre 3,5 % en 2018. Des réformes engagées par la Grèce dépendra le déblocage des prêts encore disponibles (environ 7,2 milliards d’euros) dans le cadre du deuxième plan d’aide accordé au pays en 2012.Lire aussi :Les créanciers de la Grèce lui soumettent un projet d’accord 03.06.2015 à 13h29 • Mis à jour le03.06.2015 à 13h38 Trois des quatre moteurs de l'A400M, qui s'est écrasé le 9 mai en Espagne, ont connu des problèmes de puissance au décollage, selon les premières analyses communiquées mercredi 3 juin par Airbus Defence and Space, la filiale du groupe Airbus.Cette perte de puissance, que l'équipage de l'avion de transport militaire n'a pas réussi à corriger, est conforme aux problèmes identifiés le 19 mai, précise Airbus Defense and Space dans un communiqué.Lire aussi :A400M : la commande des moteurs de nouveau pointée du doigtLe 19 mai, Airbus Defence and Space avait demandé à tous les pays exploitant l'A400M d'inspecter les systèmes de contrôle des moteurs de l'avion, à la suite de la découverte d'une anomalie potentielle sur le système informatique gérant les moteurs. La division précise mercredi ne pas ajouter d'autres recommandations, les autres systèmes de l'avion ayant fonctionné normalement durant le vol.Le crash avait eu lieu près de Séville lors d’un vol d’essai de l’avion de transport militaire européen, qui devait être livré à la Turquie. L’accident avait provoqué la mort de quatre des six passagers qui se trouvaient à bord.Lire aussi :L’accident d’un avion-cargo militaire ouvre une nouvelle crise pour Airbus 03.06.2015 à 12h27 • Mis à jour le03.06.2015 à 12h38 | Frédéric Cazenave Entre le chômage, la précarité croissante, et le poids des dépenses contraintes dans le budget des ménages, les raisons expliquant les difficultés financières des Français sont légion. Mais cette situation ne se limite pas aux seuls aléas conjoncturels, pointe une étude* publiée le 2 juin par la chaire Banques populaires vulnérabilité financière et microfinance de l'école Audencia Nantes.« Cette vulnérabilité financière s'explique aussi par une culture économique déficiente et par des comportements – sous-épargne, suremprunt, mauvaise planification – qui peuvent conduire à des situations compliquées, ou à les aggraver », explique Nils Poussielgues, chargé d'études à la chaire.L'an dernier, la chaire avait axé son enquête sur la seule connaissance financière des Français. Le résultat (mauvais) ne s'est guère amélioré au vu des quelques questions posées cette année.Inquiétant« C'est d'autant plus inquiétant que cette fois le questionnaire était réalisé par internet, les sondés avaient donc le temps de répondre. Or cette culture économique de base est essentielle pour ensuite gérer correctement son budget », souligne Nils Poussielgues.Un exemple avec cette question : « Imaginons que vous avez 100 euros (sans frais) sur un compte épargne rémunéré 2 % par an. Si vous ne faites aucun versement ni retrait d'argent, combien aurez-vous au bout d'un an, une fois les intérêts versés ? » Plus d'un quart des sondés ont coché la mauvaise réponse. Un taux d'échec qui grimpe à 45 %, lorsqu'il faut calculer sur une période 5 ans.Facile ? D'autres questions étaient un peu plus alambiquées. Vous pouvez vous y frotter ci-dessous.Cette année l'enquête s'est donc aussi attachée à étudier d'autres facteurs menant à cette vulnérabilité financière, comme la façon dont les Français gèrent leur budget. A les entendre tout irait pour le mieux. La majorité des personnes interrogées déclarent avoir un comportement budgétaire vertueux, disent anticiper leurs dépenses. Mais lorsque l'étude entre dans le détail, c'est une autre histoire : seuls 4 sondés sur 10 savent précisément évaluer leurs entrées et sorties d'argent et 20 % déclarent préférer dépenser leur argent à l'instant “t” plutôt que d'économiser.Difficulté à épargner« Surestimer ses compétences, ne pas bien comprendre les conséquences de ses actes, notamment en matière de crédits, sont autant d'écueils surtout lorsque les foyers ont des contraintes financières fortes », note Nils Poussielgues. Or ce sondage montre justement la grande difficulté qu'ont les Français à épargner (seulement 40 % des sondés ont pu économiser au cours de l'année écoulée) et le faible niveau de leur réserve en cas de coup dur. Ainsi, 53 % expliquent qu'ils ne pourront maintenir leur niveau de dépenses plus de six mois s'ils perdent leur emploi et 18 % fixent cette échéance à un mois. Pas étonnant alors que 58 % des personnes interrogées disent qu'il leur arrive d'être inquiets lorsqu'elles pensent à leur situation financière.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maxime Sbaihi (Economiste zone euro chez Bloomberg, à Londres) La zone euro dans sa forme actuelle est le résultat de décennies de métamorphoses. Tout a commencé avec une zone de libre-échange, promue plus tard au rang d’union douanière avant de devenir un marché commun et, enfin, d’aboutir à l’union monétaire telle que nous la connaissons. Jean Monnet a écrit en 1976 que « l’Europe se fera dans les crises et elle sera la somme des solutions apportées à ces crises ».La prochaine étape logique dans le processus d’intégration est celle d’une union budgétaire venant compléter la politique monétaire unique. Cela suppose aussi une nouvelle forme de gouvernance, afin que les décisions budgétaires soient pourvues d’une légitimité démocratique.Lire aussi :Marier Jean-Claude Juncker et Mario DraghiMais un tel changement ne peut être réalisé dans le dos des électeurs. Après d’épuisantes années d’austérité et de bricolage de crise, l’euroscepticisme a le vent en poupe. Toute perte de souveraineté qu’entraînerait une nouvelle vague d’intégration serait politiquement invendable. Comme Jean-Claude Juncker l’avait joliment résumé : « Nous savons tous ce qu’il faut faire, mais nous ne savons pas comment nous faire réélire une fois que nous l’avons fait ».Restructuration de la detteLa zone euro est aujourd’hui à la croisée de quatre chemins : le démantèlement, la séparation, le surplace ou l’intégration. Un démantèlement ou une séparation en plusieurs blocs marqueraient le retour à une fragmentation économique avec la réapparition de monnaies nationales. Un choix discutable pour des économies européennes aussi interdépendantes commercialement que financièrement.Le risque de voir les banques centrales profiter de leur indépendance retrouvée pour mener une guerre des devises continentale est non négligeable. Compte tenu de ses contradictions internes, la zone euro ne peut non plus rester dans sa forme actuelle si elle veut durer. Une coopération économique forte semble inévitable si ses membres veulent continuer à partager richesse et paix dans une économie mondialisée.Lire aussi :Pour une politique budgétaire et salariale européenneTrois mesures raisonnables et pratiques permettent de la renforcer sans toucher à la souveraineté de ses membres ni bouleverser ses institutions.La restructuration de la dette n’est pas interdite par les traités mais reste néanmoins un sujet tabou. Elle est pourtant la meilleure réponse à la question existentielle, lourde de plusieurs milliers de milliards, de la zone euro : comment réduire des dettes publiques records alors que croissance et inflation sont vouées à la modération et que les efforts d’austérité atteignent leurs limites ?Union européenne des marchés de capitauxLa restructuration offre une alternative à l’austérité poussive tout en permettant de lever l’ambiguïté qui a faussé l’évaluation du risque souverain avant la crise. L’astuce consiste à alléger le fardeau de la dette d’une manière ordonnée, en évitant les perturbations financières ou les phénomènes d’aléa moral. La palette d’instruments financiers à disposition est suffisamment large pour répondre à ces impératifs. Rappelons toutefois qu’il n’y a pas de solution miracle : une restructuration favorise toujours les débiteurs au détriment des créditeurs.L’économie européenne est trop dépendante de ses banques puisque les prêts bancaires représentent environ 80 % de la dette du secteur privé. Le problème a éclaté au grand jour pendant la crise quand ces dernières ont fermé le robinet du crédit aux premières secousses, sans aucune alternative de taille pour y remédier.L’idée est de créer cette alternative sous la forme d’une union des marchés de capitaux européenne venant compléter l’union bancaire. L’objectif est de réduire la fragmentation financière en encourageant les flux transfrontaliers. L’harmonisation des réglementations nationales est ici essentielle. L’enjeu est particulièrement important pour les PME, premier vivier d’emploi en Europe. Elles ne représentent qu’un dixième du marché de la titrisation européenne, lui-même étant cinq fois plus petit qu’aux Etats-Unis.Le marché du travail de la zone euro est davantage une juxtaposition de dix-neuf marchés nationaux qu’un seul marché commun. Les formes d’État-providence ainsi que l’organisation du dialogue social varient fortement entre pays membres. Certaines conventions du marché du travail qui affaiblissent le lien entre productivité et rémunération peuvent encore alimenter des déséquilibres salariaux au sein de la zone euro, sans possibilité de correction par les taux de change.Conseil de compétitivitéLes différences culturelles sont néanmoins trop fortes pour vouloir imposer un cadre commun. S’inspirant de la Belgique, l’économiste au think tank bruxellois Bruegel André Sapir propose une solution intermédiaire raisonnable sous la forme d’un conseil de compétitivité dans chaque état membre.Celui-ci endosserait le rôle de surveiller (et de comparer avec les voisins) des indicateurs de compétitivité puis de formuler des propositions d’évolution salariales lors des négociations entre partenaires sociaux. Des recommandations qui seraient non-contraignantes mais fourniraient un curseur précieux pour le débat public.Ces trois idées sont loin d’être des pansements. Leur mise en œuvre offrirait aux gouvernements une alternative à l’austérité, au secteur privé des nouvelles sources de financement, et à la compétitivité un nouvel œil bienveillant.Il est certainement trop tôt pour rêver, avec Victor Hugo et Winston Churchill, des Etats-Unis d’Europe. Le défi immédiat est de rendre la zone euro suffisamment robuste pour éviter les erreurs existentielles du passé sans trahir ses citoyens. La reprise aidera probablement à calmer leur défiance mais il faudra des années, voire des décennies, pour les réconcilier avec l’idée originale d’une monnaie unique. Donnons du temps au temps.Maxime Sbaihi (Economiste zone euro chez Bloomberg, à Londres) Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le FMI a toujours joué un rôle à part dans le sauvetage financier de la Grèce. Cela s’est encore vérifié ces derniers jours, alors que l’institution internationale a contribué à bloquer les négociations sur une liste de réformes contre des prêts supplémentaires à Athènes. Il exigeait encore, le week-end dernier, une réforme des retraites avec des baisses supplémentaires du niveau des pensions. Une demande inacceptable politiquement pour le gouvernement d’Alexis Tsipras.Fondé en 1944 pour assurer à l’époque la stabilité du système monétaire international (et en 1976, pour venir en aide aux pays en difficulté), le FMI n’a pas toujours joué le mauvais rôle dans le dossier grec. Au printemps 2010, quand il s’agissait de s’entendre – déjà – sur un sauvetage de la Grèce, qui menaçait de faire faillite et, à l’époque, d’entraîner l’ensemble de l’eurozone dans sa chute, c’était plutôt l’Allemagne qui se montrait la plus dure sur les mesures d’austérité devant être imposées à la Grèce.« Pompier »  des pays en criseLe 23 avril 2010, les pays de la zone euro ont fini par activer un (premier) plan d’aide à la Grèce, de 110 milliards d’euros. Dont 80 milliards de prêts en provenance de la zone euro et 30 milliards avancés par le FMI. Une somme énorme pour l’institution, compte tenu de la taille du pays (11 millions d’habitants), au regard des autres interventions du Fonds. C’est la première fois que le FMI intervient dans la zone euro. Si beaucoup d’acteurs à l’époque – Nicolas Sarkozy... Jean-Baptiste Jacquin Ah, qu’ils sont beaux, ces parangons de vertu que sont les sponsors de la Fédération internationale de football association (FIFA) ! Ils ont tous, ou presque, salué, mardi 2 juin, la démission de Joseph Blatter de la présidence de l’instance mondiale du ballon rond, en y voyant un grand pas vers la transparence et l’éradication de la corruption.L’odeur du scandale et la crainte des conséquences d’une enquête judiciaire américaine pour corruption, qui n’en est qu’au début, avaient de quoi ternir l’image des principaux sponsors de la FIFA. Ils sont au nombre de cinq : les groupes américains Coca-Cola et Visa, l’allemand Adidas, le coréen Hyundai et le russe Gazprom. Ce dernier est le seul à ne pas s’être bruyamment réjoui de l’éviction de l’indéboulonnable M. Blatter. Faut-il en conclure qu’il serait malvenu de cracher dans la soupe, alors que les faits présumés de corruption portent notamment sur le choix de la Russie pour la Coupe du monde de 2018 ? Les autres mériteraient pourtant de s’imposer un petit examen de conscience avant de se parer de la blanche cape des redresseurs de torts.Reconnaissons que ces généreux sponsors n’ont pas attendu le 2 juin pour réclamer transparence, éthique et réforme de gouvernance dans la multinationale du foot. Leur puissance financière a sans doute davantage pesé pour sortir M. Blatter du terrain de jeu que le vote « démocratique » des instances de la maison. Les sponsors apportent 350 millions de dollars (310 millions d’euros) par an dans les caisses de l’institution installée à Zurich. De quoi se faire entendre.Le même sketch qu’en 2011Il est amusant de revenir quatre ans en arrière, où le même sketch nous avait été joué. M. Blatter se représentait en juin 2011 pour un quatrième mandat à la présidence de la FIFA sur fond de scandale de corruption. Les sponsors ont tapé du point sur la table, alerté la presse, exigé des changements. M. Blatter a été réélu… et ils ont renouvelé leurs contrats.Il y a tout juste un an, c’est une enquête impartiale sur l’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar que ces mécènes intéressés ont demandée. L’enquête a eu lieu, ses conclusions ont été censurées… et Adidas a renouvelé, en novembre 2014, son partenariat officiel jusqu’en 2030. Coca-Cola renouvelle le sien de façon ininterrompue depuis 1976. Il se trouve que la compétition la plus regardée de la planète offre une vitrine publicitaire sans égale pour ces marques.L’argent « propre » des sponsors va-t-il chasser l’argent « sale » de la corruption ? Restons prudent. « Couvrez cette corruption que je ne saurais voir », aurait pu écrire Molière, s’il était entré dans un stade de football. Dans ce bal des hypocrites, la corruption ne semble déranger que lorsqu’elle est trop visible. Mais, chut, puisque M. Blatter s’en va, tout va déjà mieux…Lire aussi :FIFA : la folle semaine qui a fait tomber Joseph BlatterJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud En mars 2015, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) exprimait un optimisme tempéré au sujet de la croissance. Deux mois et demi plus tard, elle a révisé à la baisse ses prévisions pour les économies américaine, japonaise et chinoise, et envisage l’avenir avec circonspection.Après un piètre début d’année, la croissance devrait se renforcer dans les pays avancés tout au long de 2015 et de 2016, mais elle resterait modeste (+ 1,9 % et + 2,5 %). L’OCDE relève aussi que l’environnement économique global n’est pas dénué de risques, que les marges de manœuvre monétaire et budgétaire des États sont faibles et qu’il existe des « signes d’excès sur les marchés financiers ». Pas de quoi pavoiser.« Les chiffres vont être un peu décevants. Les perspectives d’amélioration restent limitées et fragiles », a concédé son secrétaire général, Angel Gurria, lundi 1er juin, devant l’Association des journalistes économiques et financiers (AJEF), au début d’une semaine qui verra pas moins de huit ministres du gouvernement Valls et le président de la République lui-même participer au Forum ou à la réunion ministérielle de l’institution.Dans son rapport sur les perspectives économiques, présenté mercredi 3 juin, l’économiste en chef de l’OCDE, Catherine Mann, décerne un « B – » à une économie mondiale en mal d’investissements.« La reprise économique qui a suivi la crise financière de 2008 a été inhabituellement faible. La croissance a été bien plus lente que dans les douze ans qui ont précédé la crise et cela a eu des conséquences bien réelles sur l’emploi, sur la stagnation du pouvoir d’achat dans les économies avancées, sur un développement moins vigoureux dans certains pays émergents ou encore sur l’augmentation des inégalités presque partout », écrit-elle dans son éditorial.Contre-performance américaineL’économiste américaine ne dit pas quelle note elle se décerne pour avoir dû réviser à la baisse et pas qu’un peu (– 1,1 point) sa prévision de croissance pour les États-Unis.À sa décharge, Mme Mann n’est pas la seule à avoir été surprise par les contre-performances américaines du premier trimestre 2015 sur fond d’hiver rigoureux, de grèves dans les ports de la côte ouest et de dollar fort. Les conjoncturistes ont quasiment tous été surpris par la contraction du PIB.Lire aussi :L’Amérique s’interroge sur la faiblesse de la repriseLes vents favorables qui portent la croissance ne manquent pourtant pas : les conditions monétaires restent très accommodantes, les politiques budgétaires sont moins restrictives, la situation financière s’est améliorée, le bas prix du pétrole devrait être à l’origine de 0,25 point de PIB supplémentaire en 2015 et en 2016.Les marchés du travail se portent mieux, à l’exception de celui de la zone euro, qui affiche toujours un taux de chômage moyen à deux chiffres.Le commerce mondial, en revanche, n’a pas retrouvé son dynamisme d’avant la crise. L’amélioration du pouvoir d’achat a eu peu d’effets sur la consommation, et la productivité augmente faiblement (+ 0,7 % par an entre 2011 et 2014, contre un peu moins de 2 % entre 1980 et 2007).La panne d’investissementsPour qu’elle passe à la vitesse supérieure, il faudrait qu’il y ait davantage d’investissements. Or c’est là que le bât blesse. « Nous avons 18 % à 20 % de flux d’investissements en moins par rapport à la période précédant la crise. Quant aux stocks d’investissements, ils sont toujours inférieurs à leur niveau de 2008 », a déploré M. Gurria.Cette faiblesse de l’investissement, qui pèse sur la productivité, la croissance et l’emploi, a plusieurs causes. Contrairement à ce qui s’est passé lors de précédentes reprises, analyse l’OCDE, les entreprises privées n’ont pas engagé d’investissements productifs, faute notamment d’une demande suffisamment dynamique.Lire aussi :Investissements : pourquoi la France doit accélérerDe nombreux gouvernements ont différé leurs investissements dans les infrastructures, pourtant jugés prioritaires par le G20, pour cause de consolidation budgétaire.« Aux États-Unis, l’investissement productif pourrait être multiplié par deux si les entreprises y consacraient les sommes qu’elles allouent aux rachats d’actions », a pointé M. Gurria. Ailleurs, notamment en Europe, l’état de certains secteurs ou de certains marchés trop fragmentés, comme celui de l’énergie, n’incitent pas à investir.Enfin, malgré des liquidités ultra-abondantes et les bas taux d’intérêt, les banques ne prêtent toujours pas aux PME. En conséquence, l’investissement n’augmentera que faiblement en 2015 (+ 2,7 %). Le vrai redémarrage serait pour 2016 avec une progression de 4 %, la plus forte depuis la crise.« Risques extraordinaires »De nombreux aléas entourent toutefois les prévisions de l’OCDE, qui identifie, entre autres sujets sensibles, la normalisation monétaire américaine, la Grèce, un atterrissage brutal de l’économie chinoise ou encore une escalade dans le conflit russo-ukrainien.L’institution précise que son rapport n’a pas pris en compte les « risques extraordinaires » résultant des effets collatéraux des politiques monétaires ultra-accommodantes adoptées pour stimuler la reprise (quête de rendement, bulles, etc.).Lire aussi :M. Draghi admet que sa politique présente des risquesL’OCDE – dans laquelle les autorités françaises voient davantage aujourd’hui une organisation de la régulation que le temple du libéralisme – rappelle le rôle central que peuvent jouer les politiques structurelles pour booster l’investissement. Elle appelle ses 34 pays membres à adopter des politiques monétaires, budgétaires et structurelles qui se renforcent mutuellement pour soutenir la croissance.S’agissant de la France, l’institution prévoit une consolidation de la reprise en 2015 (+ 1,1 %) et 2016 (+ 1,7 %) mais elle pointe aussi la faiblesse de la confiance des patrons qui pèse sur l’investissement et sur les embauches.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil Sébastien Bazin continue d’accélérer. Le PDG du groupe hôtelier Accor met son groupe en ordre de bataille avec pour objectif de faire pièce à l’emprise de plus en plus forte des agences de voyages en ligne. Les Booking.com et autres Expedia. Pour répondre à cette menace, Accor a changé de look – la bernache bleue est passée au miel – et de nom. Le groupe est désormais rebaptisé AccorHotels.com, du nom de sa plate-forme de distribution sur Internet. Une première étape indispensable pour réussir la mue du groupe hôtelier qui veut devenir une « place de marché », à l’exemple du site Amazon.com, a indiqué au Monde, mercredi 3 juin, M. Bazin.Lire aussi :Expedia : la menace fantômeEn pratique, le groupe hôtelier va ouvrir « sa plate-forme de distribution AccordHotels.com à une sélection d’hôteliers indépendants », précise M. Bazin. L’objectif est de tripler l’offre d’hôtels proposés par le portail de réservation. D’ici à fin 2018, les clients devraient avoir accès à plus de 10 000 hôtels dans plus de 300 villes et 92 pays à travers le monde. Une offre répartie à parts égales entre les 5 000 hôtels à l’enseigne des différentes marques du groupe Accor (Ibis, Sofitel, Mercure,…) et les 5 000 établissements partenaires de la plate-forme de distribution. Pour parvenir à son but, Accor devra avancer à marche forcée. Aujourd’hui, le groupe compte 3 700 hôtels et il n’ouvre « que » 180 nouveaux établissements chaque année. Cette plate-forme sera disponible dès juillet pour les clients.« Nous avons intérêt à nous réveiller »Avec ce lancement, AccordHotels.com va devoir remettre la main à la poche. Au plan d’investissements sur Internet de 225 millions d’euros sur quatre ans, annoncé à l’automne 2014, vont s’ajouter une vingtaine de millions d’euros. « Soit environ 10 % du montant du plan d’investissements dans le numérique qui seront rentables dès la troisième année », prévoit le PDG. Le groupe veut aller vite ! « Nous avons intérêt à nous réveiller, car les Booking, Expedia et autres Kayak sont en train de prendre une partie de notre valeur ajoutée, donc une partie de notre marge. »Plus encore que d’opposer une force de frappe plus importante à Booking.com et Expedia, la démarche d’Accor est « d’accroître [sa] capacité à mutualiser [ses] coûts sur une base plus large d’hôtels et d’augmenter le trafic clients sur une plate-forme unique de réservation ». A entendre le PDG, AccorHotels.com joue sur du velours. « 70 % des hôteliers dans le monde sont indépendants et 90 % de ces 70 % n’ont pas la réponse à ce monde numérique de demain », explique M. Bazin. En clair, un hôtel ne peut lutter seul face aux agences de voyages en ligne.Lire aussi :L’Autorité de la concurrence fait plier Booking.comPour séduire rapidement 5 000 établissements partenaires, M. Bazin va s’appuyer sur Fastbooking, un site spécialisé dans les solutions de réservation en ligne pour hôteliers, acquis en avril par Accor. « Il n’a pas été acheté par accident », se félicite le PDG, selon lequel « un bon tiers des 4 000 hôtels clients de Fastbooking pourraient devenir des clients d’AccorHotels.com ».« La crème de la crème »Pour séduire les établissements indépendants, le groupe hôtelier va se montrer moins gourmand que ses rivaux. AccorHotels.com prendra seulement de « 12 % à 15 % de commission » sur les réservations qui auront été passées via sa plate-forme. Nettement moins que la concurrence, dont la commission peut atteindre 20 % ou 25 %. AccorHotels.com promet d’être « entre un tiers et 50 % moins cher que Booking.com ». Surtout, à l’inverse des pratiques des grandes agences de réservation en ligne, AccorHotels.com assure que les hôteliers indépendants resteront propriétaires de leurs bases de données clients.Toutefois, prévient M. Bazin, « tout le monde ne sera pas éligible » à la plate-forme. Le PDG veut être « sélectif ». Les établissements seront d’abord choisis d’après les commentaires et « les notes laissés par les clients sur Trip Advisor », site américain de recommandations. La sélection promet d’être sévère : « Si les hôtels ne sont pas dans les 10 % les mieux notés dans leur catégorie, ils ne seront pas éligibles à l’offre Accor », annonce M. Bazin.Accor va ajouter « une double vérification ». Les bons point des clients devront être validés par la visite, in situ, des collaborateurs du groupe. Le moyen pour AccorHotels.com de ne proposer que « la crème de la crème » à ses clients.Accor attend désormais de voir quelle sera la réaction de Booking.com et d’Expedia. « Comment vont-ils réagir ? Vont-ils baisser leurs commissions ? », s’interroge M. Bazin.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.06.2015 à 09h36 • Mis à jour le03.06.2015 à 15h48 | Alexis Delcambre Il faut aborder le secteur de l’information comme un « écosystème » qui dépasse les catégories issues de l’univers imprimé : telle est la recommandation du sociologue Jean-Marie Charon, auteur d’un rapport intitulé « Presse et numérique, l’invention d’un nouvel écosystème », remis à la ministre de la culture, Fleur Pellerin, mardi 2 juin.L’objet de ce rapport était de proposer un état des lieux du secteur pour permettre aux acteurs politiques de mieux cibler leurs interventions. Les fameuses aides publiques aux entreprises de presse, qui représentent 820 millions d’euros annuels, sont régulièrement accusées d’encourager des modèles établis ou en perte de vitesse plutôt que de favoriser l’innovation.En regard, le Fonds Google (16,1 millions d’euros) a apporté l’exemple d’une aide focalisée sur les nouveaux projets. « L’intervention de l’Etat doit donner toute sa place au binôme innovation-expérimentation », recommande donc M. Charon.Lire aussi :Presse : le fonds Google n’est plus une exception françaisePriorité au pluralismeLa remise de ce rapport a été pour Fleur Pellerin l’occasion de clarifier les évolutions des aides à la presse, mais aussi de rappeler que la première préoccupation de l’Etat reste le pluralisme.Dans le contexte de l’après-Charlie, marqué par une attention accrue aux lieux du débat public, plusieurs dizaines de titres généralistes (hebdomadaires, mensuels, trimestriels…) vont désormais toucher des aides directes, jusqu’ici réservées aux quotidiens.Lire aussi le décryptage : Aides à la presse : qui touche le plus ?Ces aides directes s’élèveront dès cette année à 135 millions d’euros, contre 130 millions précédemment. En contrepartie, Mme Pellerin souhaite les conditionner à des critères éthiques ou déontologiques, aux bonnes pratiques sociales ou au respect de la diversité et de la parité.Quant aux aides indirectes (taux « super-réduit » de TVA et tarifs postaux avantageux), elles seront désormais plus sélectives. Seule la presse d’information politique et générale, ainsi que la presse « de la connaissance et du savoir », continueront de bénéficier des aides postales (130 millions d’euros annuels actuellement). La presse de loisir et de divertissement devra s’en passer.Aider les médias en créationLes détails de cette réforme des aides postales ne sont pas encore connus, puisque la ministre a lancé des missions qui seront achevées cet été. Mais le ministère compte sur ce resserrement pour dégager de quoi accompagner l’innovation.Il s’agirait de renforcer le Fonds stratégique pour le développement de la presse (en l’ouvrant davantage à des acteurs modestes), mais aussi de créer un fonds d’accompagnement à la création de nouveaux médias.Enfin, Mme Pellerin souhaite favoriser la création d’incubateurs qui, comme le suggère M. Charon, « accueillent les “pure players” d’information, les labs des entreprises de presse, ainsi que les start-up contribuant à la production d’information ».M. Charon propose aussi des formules de « start-up en résidence », où une entreprise éditrice accueillerait une start-up le temps de faire aboutir conjointement un projet innovant, avec une aide de l’Etat.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérôme Marin (San Francisco, correspondance) Pinterest lance la vague des boutons « acheter », qui permettent de commander en deux ou trois clics un produit vu sur une application mobile ou un site Internet. Le réseau social permettant d’épingler des photos devance ainsi d’autres acteurs. Facebook et Twitter mènent actuellement des tests. Instagram vient d’annoncer une phase d’expérimentation. Et Google va rapidement afficher un tel bouton sur les résultats de recherche.« C’était une demande insistante de nos utilisateurs », a assuré Ben Silbermann, le jeune co-fondateur et patron de Pinterest, lors d’une conférence de presse organisée mardi 2 juin à San Francisco (Californie). Dans les prochaines semaines, les marques et distributeurs pourront ainsi créer des « pins » commerciaux, intégrant un bouton « acheter » bleu. Après avoir cliqué dessus, les utilisateurs n’auront plus qu’à indiquer ou confirmer leur adresse de livraison et leurs informations bancaires.Aucune commission« La transaction sera entièrement sécurisée », promet M. Silbermann. La société s’est associée avec des spécialistes du paiement en ligne. Dans un premier temps, cette fonctionnalité ne sera disponible qu’aux Etats-Unis et seulement sur ses applications iPhone et iPad. Elle arrivera « plus tard » sur son site Internet traditionnel et sur ses applications Android. Même chose pour le lancement hors des frontières américaines.Pinterest ne prélèvera aucune commission sur les achats. « Nous voulons bâtir la plus large sélection d’articles », justifie Michael Yamartino, responsable du commerce. La société promet ainsi deux millions de produits au lancement. Les grands magasins Macy’s et Nordstrom utiliseront ce nouveau format.Pour gagner de l’argent, le réseau social espère convaincre les distributeurs et les marques partenaires d’acheter davantage de « pins » sponsorisés, le format publicitaire pour lequel il a opté. Ces annonceurs peuvent en effet espérer des retours sur investissement plus importants. « Cela va nous permettre d’accroître notre taux de conversion », prédit ainsi Sumeera Rasul, patronne du e-commerçant Madesmith.Lire aussi :La Silicon Valley s’interroge sur les valorisations de ses « pépites »Vers une introduction en BourseLe bouton « appuyer » est primordial sur les supports mobiles, utilisés par 80 % des utilisateurs de Pinterest. Il doit simplifier l’expérience. Actuellement, les acheteurs potentiels doivent cliquer sur un lien au sein de l’application mobile. Ils sont alors redirigés vers un site web, pas nécessairement optimisé pour la taille de leur écran. De quoi en convaincre certains d’abandonner.Lire aussi :Snapchat à la conquête de Wall StreetPlus petit que Facebook ou Instagram, Pinterest dispose cependant d’un avantage. Ses utilisateurs, dont le nombre est gardé confidentiel, « s’en servent déjà comme un outil d’achat », indique Debra Williamson, analyste chez eMarketer. Ils y cherchent l’inspiration, notamment dans les domaines de la décoration intérieure et de l’art de la table. L’entreprise souhaite en tirer profit pour accélérer son processus de monétisation. Et ainsi justifier sa valorisation de 11 milliards de dollars (9,8 milliards d’euros), avant une potentielle introduction en Bourse cette année.Jérôme Marin (San Francisco, correspondance)Journaliste au Monde 07.06.2015 à 16h50 Première banque privée allemande, la Deutsche Bank a annoncé dimanche 7 juin la démission de ses deux copatrons, Anshu Jain et Jürgen Fitschen, ébranlés par une pluie de scandales dans le monde entier et des résultats médiocres.L'Indo-Britannique Anshu Jain et l'Allemand Jürgen Fitschen étaient à la tête du groupe bancaire de Francfort depuis mai 2012 et leur contrat courait jusque fin mars 2017. Ils avaient essuyé un feu nourri de critiques de la part de plusieurs actionnaires lors de la dernière assemblée générale du groupe en mai et n'avaient recueilli que 60 % des soutiens lors du vote de confiance.Les deux hommes seront remplacés à partir de mai 2016 par le Britannique John Cryan. Ex-directeur financier de la banque helvétique UBS de 2008 à 2011 et membre du conseil de surveillance de Deutsche Bank depuis 2013, il assurera seul la fonction de président-directeur général (PDG).Amende, affaire russe et rivales ango-saxonnesCette décision intervient alors que la Deutsche Bank est aux prises avec quelque 6 000 litiges. Le groupe vient de recevoir une nouvelle amende de 2,5 milliards de dollars (2,25 milliards d'euros) dans une affaire de manipulation de taux.Lire :Banques : la facture pour « mauvaise conduite » s’alourditMi-mai, la banque avait par ailleurs confirmé l'ouverture d'une enquête interne au sein de sa division d'investissements en Russie, la presse allemande parlant alors de possibles actes de blanchiment d'argent.Pour ne rien arranger, en dépit d'efforts importants pour réduire ses coûts et se diversifier, la banque reste distancée par ses rivales anglo-saxonnes et vient de lancer une nouvelle stratégie, qui passe entre autres par une réduction drastique de la voilure dans la banque de détail.Lire aussi :Deutsche Bank change de taille, pas de modèle 06.06.2015 à 20h15 • Mis à jour le07.06.2015 à 16h37 | Denis Cosnard Fin de partie pour la SCOP SeaFrance. Cette société coopérative et participative qui exploite pour le compte d’Eurotunnel trois ferries faisant la navette entre Calais, en France, et Douvres, en Angleterre, s’apprête à fermer. Une audience est prévue le jeudi 11 juin pour placer l’entreprise en redressement judiciaire, indiquent des sources concordantes, confirmant la date donnée par la Lettre de l’Expansion. A terme, une liquidation judiciaire semble très probable. Près de 600 emplois directs sont menacés.Compte tenu de perspectives d’activité très assombries et de l’incroyable guerre entre ses dirigeants, l’entreprise qui exploite les ferries sous la marque MyFerryLink avait déjà obtenu le 10 avril de bénéficier d’une procédure de sauvegarde judiciaire. Les dettes avaient ainsi été temporairement gelées, et deux administrateurs judiciaires avaient été nommés, dans l’espoir de trouver une issue positive à la crise.Lire aussi :MyFerryLink lâché par EurotunnelFin du contrat EurotunnelUn espoir aujourd’hui réduit à néant. Fin mai, Eurotunnel, l’unique client de SeaFrance, a en effet décidé de mettre fin à son contrat à compter du 2 juillet. La raison ? Jacques Gounon, le PDG de l’opérateur du tunnel sous la Manche, se prépare à se désengager du secteur maritime. Il redoute que, même si elle n’y est pas parvenue jusqu’à présent, l’autorité britannique de la concurrence n’interdise un jour ou l’autre à Eurotunnel d’être présent à la fois sous l’eau et sur l’eau. Plutôt que de vivre sous cette menace, le PDG a choisi de mettre en vente les trois ferries dont il est propriétaire et de ne pas renouveler le contrat passé avec la SCOP qui les arme.Lire aussi :SeaFrance : 600 emplois menacés par la fin du contrat avec EurotunnelA ses yeux, l’existence de ce contrat tend à compliquer la vente des navires, en raison de la très violente bataille entre les ex-syndicalistes de choc qui tiennent le conseil de surveillance de la SCOP SeaFrance et ses dirigeants opérationnels. « Le bazar chez SeaFrance fait peur aux candidats, et aucun n’est prêt à reprendre les ferries s’ils restent exploités par avec la SCOP », confie un proche du dossier.Pour la SCOP, la fin de ce contrat clé constitue quasiment un avis de décès. C’est la raison pour laquelle les administrateurs judiciaires demandent à présent la conversion de la sauvegarde en redressement judiciaire.Une nouvelle SCOP ?Plusieurs pistes ont été étudiées ces dernières semaines pour que les 600 salariés ne perdent pas tous leur emploi. Le conseil de surveillance de SeaFrance a tenté de mettre au point un montage permettant à la SCOP de racheter les bateaux d’Eurotunnel. Visiblement sans succès. Philippe Caniot, un novice en matière maritime que le conseil de surveillance avait bombardé président du directoire en avril avec pour mission de trouver des partenaires financiers, a d’ailleurs tout récemment démissionné. Il ne sera pas resté deux mois à la barre.Des réflexions sont aussi en cours en vue de créer une nouvelle SCOP, en écartant au passage les anciens syndicalistes accusés par les commandants des ferries et l’encadrement d’être à l’origine de la crise. Mais les chances de succès paraissent minimes.A Calais, la fin annoncée de la SCOP SeaFrance a un air de déjà-vu. En janvier 2012, une première société SeaFrance, qui exploitait les mêmes ferries, avait déjà été liquidée en justice. Elle appartenait alors à la SNCF. L’entreprise ferroviaire nationale avait laissé sa filiale maritime passer en partie sous la coupe des syndicalistes locaux, et dériver mortellement.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.06.2015 à 10h35 • Mis à jour le06.06.2015 à 10h40 | Laurence Girard Une pyramide de sacs de blé. La photo illustre le nouveau rapport sur les prix alimentaires mondiaux publiés, jeudi 4 juin, par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Les fructueuses récoltes de céréales ont entraîné, en effet, un nouveau repli de cet indice. Il s’établit à 166,8 points, soit un retrait de 1,4 % par rapport à avril. Plus spectaculaire, sur un an, la chute cumulée atteint 20,7 %. Un véritable retour sur terre pour cet indicateur, boussole des prix de l’alimentation sur la planète. Il revient à des niveaux qu’il n’avait pas connus depuis six ans.La FAO met dans le même panier à commissions céréales, lait, viande mais aussi huile ou sucre pour évaluer les prix de ces produits considérés comme la base de l’alimentation des Terriens. Les producteurs de fruits et de légumes font un peu grise mine en constatant que carottes, navets ou pommes ne sont pas au menu de la FAO. Mais ils savent qu’il leur faudra encore faire du lobbying pour être reconnus face aux grandes filières agricoles. Sachant qu’ils cherchent du côté des autorités de santé publique, soucieuses de lutter contre l’obésité, un soutien de poids pour s’inviter dans l’assiette.Ce sont les céréales qui ont, une fois de plus, fait baisser l’indice en mai. Leur cours a encore reculé de 3,8 % sur cette période. Et pour cause. Les greniers sont toujours rebondis et vu l’état des cultures, la FAO a révisé à la hausse ses prévisions de récolte pour 2015.L’organisation estime que le blé sera plus abondant en Afrique et en Amérique du Nord, et le maïs en Chine et au Mexique. Il table également sur une croissance de la production de riz.Retour d’El NiñoRésultat, la FAO anticipe désormais cette année une production mondiale de céréales de 2,524 milliards de tonnes, soit un recul de seulement 1 % par rapport au record historique atteint en 2014.Toutefois ces prévisions sont faites en excluant tout événement météorologique majeur. Or, aujourd’hui, la question du retour du phénomène climatique El Niño se pose. L’« enfant terrible du Pacifique », est à même, selon sa force, de rebattre les cartes des cours mondiaux des matières premières agricoles. Il a déjà provoqué une légère reprise des cours de l’huile de palme, qui a entraîné, selon la FAO, une hausse du prix de l’huile de 2,6 % en mai. Un léger rebond après, il est vrai, une longue glissade de 20 % en un an.En Europe, la montée subite du thermomètre est aussi suivie de près par les spéculateurs. Le mot « canicule » peut très vite enfiévrer les salles de marché, alors que les épis de blé sont déjà bien formés dans les champs.Au Brésil, c’est le rythme plus lent du broyage de la canne à sucre qui a conduit, selon la FAO, le prix du sucre à remonter de 2 % en mai. Mais la poudre blanche reste engluée dans ses stocks. En poudre ou liquide, le lait est lui aussi trop abondant. Le prix des produits laitiers s’est replié de 2,9 % en mai. Céréales, huile, sucre, lait… depuis un an la corne d’abondance déborde. L’indice de la FAO ploie sous le poids.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Voilà qui promet de gâcher un peu la « fête » du G7. Angela Merkel espérait ardemment un accord sur la Grèce afin que le sujet ne vienne pas encombrer les discussions et les esprits des grands de ce monde qu’elle reçoit ce week-end en Bavière. Il n’en sera rien. Dans un discours offensif devant son Parlement, vendredi 5 juin, le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a formellement rejeté la proposition finale d’accord des créanciers du pays, remise en main propre deux jours plus tôt à Bruxelles, qui s’apparentait trop à un plan d’austérité supplémentaire pour le pays.Lire aussi :Grèce : Tsipras veut le retrait du plan « absurde » de ses créanciersDe plus, selon nos informations, des dissensions importantes demeurent entre le FMI et les créanciers européens, notamment sur la question de la dette grecque, alors qu’ils semblaient pourtant avoir trouvé une position commune, à la suite de la forte impulsion politique donnée par le président François Hollande et la chancelière Angela Merkel, à Berlin, le 1er juin. Les deux dirigeants suivent désormais les négociations grecques au jour le jour, voulant absolument éviter un défaut de paiement d’Athènes, aux conséquences politiques, voire géopolitiques, incalculables.Une situation politique très délicateVendredi 5 juin au soir, devant la Vouli (le Parlement), Alexis Tsipras a affirmé qu’il n’acceptait pas en l’état « les propositions absurdes » des créanciers et dénoncé le manque « d’éthique » de la stratégie d’étranglement financière choisie, selon lui, par les responsables européens pour pousser la Grèce à un compromis n’ayant rien d’un « accord d’intérêt mutuel » mais traduisant « une volonté d’humilier et de faire plier un peuple ». Il a tenté d’inviter les partis d’opposition à l’unité nationale, mais a suscité de virulentes critiques du parti conservateur et du parti de centre gauche To Potami, dont le président, Stavros Theodorakis, a dénoncé dans l’hémicycle « la stratégie de négociation » du gouvernement.Lire aussi :« Syriza fait partie de l’ancien système politique »Le premier ministre, porté au pouvoir en janvier sur la promesse d’en finir avec les « diktats » de Bruxelles, se trouve dans une situation politique particulièrement délicate. Il est pris en étau entre des créanciers peu disposés au compromis et une majorité parlementaire réclamant désormais ouvertement la rupture avec Bruxelles.Le « draft » de Bruxelles conditionne de fait le versement des 7,2 milliards d’euros restant dans le deuxième plan d’aide à la Grèce à une réforme des retraites (avec baisse des pensions) et à une hausse de la TVA, notamment pour l’électricité. Deux mesures inacceptables, a martelé M. Tsipras, vendredi soir. En revanche, la proposition des créanciers donne davantage de marge de manœuvre budgétaire à Athènes, au moins pour les trois prochaines années, fixant un objectif de surplus primaire (avant paiement des dettes) d’environ 1 % en 2015 (contre un objectif initial de 3,5 %). Sur ce point, selon nos informations, il y a désormais quasi-consensus entre la Grèce et ses créanciers.Le FMI campe sur ses positionsA ce stade, étant donné les déclarations de Tsipras, difficile d’envisager un accord final si les créanciers n’amendent pas un peu leur « draft ». Encore faudrait-il qu’ils s’entendent. Or les discussions sont vives, ces derniers jours, entre le FMI et la Commission européenne. Cette dernière continue à accuser l’organisation internationale de ne pas vouloir céder d’un pouce sur les retraites et la hausse de la TVA, et de pas prendre assez en compte la difficulté, voire l’impossibilité politique pour Tsipras de « vendre » de pareilles mesures à Athènes.Lire aussi :Grèce : le FMI hausse à nouveau le tonDe son côté, le Fonds se défend d’être trop rigide, mais prévient la Commission et le reste des pays de la zone euro, tous créanciers de la Grèce : si les réformes de structure exigées d’Athènes ne sont pas assez ambitieuses et radicales, le pays ne pourra pas rembourser son énorme dette (180 % du PIB, 320 milliards d’euros) au rythme auquel ils l’espèrent. Le FMI plaide aussi pour que l’accord final comporte un engagement très clair des créanciers d’ouvrir une renégociation de la dette, alors qu’à Berlin on préférerait reporter cette question à une négociation ultérieure, dans les mois qui viennent… Sur ce point, le Fonds rejoint le gouvernement Tsipras, qui insiste beaucoup, ces derniers jours, pour que l’accord aborde la question de la viabilité de la dette.Les plus optimistes espèrent encore un accord final entériné par un Eurogroupe avant la mi-juin, afin qu’Athènes puisse recevoir des premières tranches de prêt avant la fin du mois de juin. Peut-être faudra t-il une nouvelle impulsion politique pour débloquer les dernières tensions ? Le G7, dimanche 7 et lundi 8 juin, en sera peut-être l’occasion.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi (Propos recueillis par) Evelyne Platnic Cohen a fondé en 2009 Booster Academy, un centre d’entraînement intensif à la vente. Depuis quelques mois, le développement passe à la vitesse supérieure et le concept se duplique dans un grand nombre de villes de France. Le changement d’échelle en franchise représente une nouvelle étape dans la vie d’une entreprise, qui ne va pas sans réflexion : Quelles actions mettre en place? Quels axes d’accompagnement concevoir pour assurer la cohésion et la formation continue du réseau?6 heures 30 – 8 heures. Deuxième jour de la semaine, le réveil sonne toujours à la même heure. Ce matin, je n’ai pas beaucoup de temps à m’accorder, car ma journée sera en partie prise par l’événement de la soirée : la remise des prix du Moovjee, prix pour lequel je suis, cette année encore, membre du jury et mentor pour de jeunes start-up. Je rencontre d’ailleurs de jeunes mentorés Captain Contrat dans deux heures.Bon, cela mérite un minimum de préparation alors hop, je me concentre sur ma rencontre avec les fondateurs de l’entreprise : une liste de questions sur le fonctionnement d’une vente, ou sur le référencement, sur les fonctions qu’ils occupent dans l’entreprise…Lire aussi :24 heures à la tête d’une PME avec Evelyne Platnic Cohen : ouvrir des centres franchisés (1/3)8 – 10 heures. Il est capital d’échanger entre entrepreneurs. Quand j’ai voulu développer mon entreprise, je suis allée voir des entreprises déjà établies, pour apprendre et comprendre comment y parvenir. De nos jours, il devrait être impossible, lorsqu’on monte une entreprise, de ne pas se servir du mentorat. Il faut utiliser cette opportunité et ce, peu importe le stade de développement de son projet. Notre relation fonctionne bien, car nous avons les mêmes attentes. Durant ces deux heures, nous regardons leur stratégie de développement. A mon sens, le mentoré ne doit pas attendre du mentor des conseils trop opérationnels. Il reste le dirigeant de son entreprise ! J’interviens surtout sur des questions de positionnement, de segment business, de gestion du temps.De mon côté, je repars avec une énergie supplémentaire.Echanger avec de jeunes entrepreneurs plein d’imagination et de rêves redonne du sens à mon vécu d’entrepreneur.De 10 à 12 heures. De retour au siège, je me prépare un thé et me consacre sur le dossier d’un nouveau client qui attend une proposition de formation pour ses équipes commerciales; avec mon équipe, nous établissons une proposition personnalisée à son secteur : la cosmétique. Leur volonté est de monter une école de vente pour les nouveaux, mais aussi pour les plus expérimentés.Lors de notre premier entretien, ils avaient apprécié le fait que nous allions analyser via leur management le niveau de chaque collaborateur et proposer à chacun de façon presque individualisé un parcours d’entraînement à la vente.Une fois terminé, je me prépare pour mon déjeuner qui a lieu de l’autre côté de Paris, dans le 15ème arrondissement. Vu l’heure, je choisis de faire appel à une mototaxi. Je les utilise régulièrement au vu de mon planning chargé. Je gagne un temps non négligeable.12 – 14 heures. Arrivée à l’heure, je salue mon convive, le représentant parisien de la fédération des dirigeants commerciaux de France (DCF). Le but de ce déjeuner est de dégager des axes d’actions pour la promotion et le développement de la culture commerciale en France. Car, bien que le monde de l’entreprise ait changé de visage, la fonction commerciale constitue une espèce à part dans le monde de l’entreprise et est souvent pointée du doigt. Or en impliquant les vendeurs dans les processus de création et de décision, de nombreux projets déficitaires pourraient être ajustés à la réalité du marché et devenir des moteurs de croissance exceptionnels.Promouvoir la culture commerciale, c’est donc aider la France à conquérir de nouveaux marchés, à valoriser son savoir-faire, à limiter la fuitedes talents potentiels en créant de véritables opportunités de carrière, à favoriser considérablement la croissance et à accélérer l’adaptation des entreprises dans un monde en mutation constante.14– 18 heures. Sur les coups de 14 heures, on se quitte avec une feuille de route plutôt claire concernant les prochaines actions à mettre en place. Je pensais rentrer au bureau pour assister à une réunion axée communication, lorsque je reçois le coup de fil d’un des clients les plus importants. Je préviens mes collaborateurs que je ne pourrai pas participer à leur réunion et je demande à ma directrice de la communication et du marketing de me faire un rapport. Je prends un taxi et rejoins mon client. Nous sommes en short liste et cette invitation de dernière minute devrait être un bon signe, à moins qu’ils n’osent pas me dire par téléphone que nous ne sommes pas retenus…Sur la route, j’appréhende le contexte. Je prépare tous les cas possibles avant le rendez-vous. Quand j’arrive devant mon client, je suis à l’écoute. J’aborde mon entretien sereinement et cela me rend plus efficace. Je laisse ainsi mon client s’exprimer sans l’interrompre. Bonne nouvelle, il nous fait confiance pour les trois prochaines années. Il s’agit d’une grosse chaîne de magasins qui met en place son centre d’entraînement à la vente. On commence par un groupe pilote sur douze magasins dans les trois mois.De 18 heures 30 à 22 heures 30. J’arrive assez tôt à la remise des prix du Moovjee. L’esprit de cette soirée est de récompenser la démarche de jeunes créateurs qui ont osé le pari de la création d’entreprises. Cette année, le jury du concours, dont je fais partie, a décidé de récompenser une start-up audacieuse Jimini’s qui propose une gamme d’insectes comestibles assaisonnés et prêts à manger pour l’apéritif. J’ai choisi de voter pour cette start-up au positionnement commercial intéressant et de récompenser le pari stratégique pris. Une fois la remise des prix terminée, j’échange avec plusieurs personnalités présentes.Mes collaborateurs me font souvent remarquer que je jouis d’un réseau impressionnant et que celui-ci semble me rendre service en permanence. C’est vrai, mais pour y arriver je me suis investie dans une dizaine de clubs depuis dix ans.Aujourd’hui pour rien au monde je ne me passerais de mes réseaux physiques.Je n’ai rien contre les contacts sur le web qui ont aussi leur utilité, mais ils ne remplaceront jamais une franche poignée de main, une écoute sincère, un sourire complice…Depuis que je suis chef d’entreprise, j’en ai fait une véritable stratégie. Après une soirée dense et remplie, il est temps de rentrer… et dormir.Suite de ce témoignage vendredi 5 juin sur lemonde.fr/emploiMargherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Pierre Jullien Un constat d’abord : la France affichait en 2010 le taux de syndicalisation le plus faible de l’OCDE, à l’exception de la Turquie, ce qui n’empêche pas notre pays de bénéficier d’un taux de couverture des accords collectifs de 98 % en 2012… et conduit les auteurs de Dialogue social et performance économique à considérer que ce dernier « constitue un indicateur de l’intensité du dialogue social plus fiable que le taux d’adhésion aux syndicats ». Double effet : cette faible qualité des relations sociales – corroborée par l’International Social Survey Programm selon lequel « la France est la plus mal classée pour ce qui concerne les relations entre employeurs et employés » - entraîne une « substitution de l’Etat » aux partenaires sociaux et fait obstacle aux réformes, déplorent les deux économistes.Améliorer l’informelIls rejoignent ainsi les analyses de leurs confrères Philippe Aghion, Yann Algan, Pierre Cahuc, Olivier Blanchard et Thomas Philippon qui, rappelant que « les pays où la qualité du dialogue social est plus faible connaissent des taux de chômage plus élevés », souhaitent « des évolutions substantielles de notre système de relations sociales ».Comment ? En renforçant la représentativité syndicale moyennant des contreparties, en améliorant le dialogue social informel, en développant le droit conventionnel contre le « droit réglementaire rigide » qui caractérise l’intervention de l’Etat, et en accroissant la participation des salariés aux conseils d’administration.Dialogue social et performance économique, par Marc Ferracci et Florian Guyot. Les Presses Sciences Po, coll. « Sécuriser l’emploi », 122 pages, 6 euros.Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Le drame du vol Germanwings est encore dans tous les esprits : fin mars, un des copilotes de cette compagnie a précipité son appareil au sol entrainant dans son suicide 149 passagers. Ce salarié, qui traversait une phase de dépression, avait caché à son employeur qu'il était en arrêt maladie le jour du drame. Il n’aurait donc pas dû piloter ce jour là.Cet événement dramatique démontre qu’une situation personnelle peut interférer avec le champ professionnel, et provoquer des dommages humains, sociaux et environnementaux considérables ! L’entreprise peut-elle prévenir de tels événements en contrôlant l’état de santé de ses salariés ?Lire aussi :Peut-on modifier l’organisation du travail lorsque le salarié travaille à domicile ?L’état de santé est une notion appartenant à la sphère personnelle du salarié. A ce titre, elle est protégée tout au long de la vie du contrat de travail, et les personnes informées de la santé du salarié, en raison de leurs fonctions, sont tenues au secret professionnel.L'employeur ne peut exiger du salarié qu'il lui communique des informations sur son état de santé ou son état de grossesse, que ce soit au moment de l'embauche ou pendant l'exécution du contrat de travail.Secret médicalSelon les principes édictés par l'article L 1221-6 du code du travail, les informations demandées à un candidat ne peuvent avoir comme finalité que d'apprécier sa capacité à occuper l'emploi proposé et doivent avoir un lien direct et nécessaire avec cet emploi.Lire aussi :Crash : le copilote a dissimulé un arrêt-maladieDans ce contexte, la jurisprudence a précisé que les renseignements relatifs à l'état de santé du candidat à un emploi ne peuvent être confiés qu'au médecin du travail chargé de l'examen médical d'embauche (Cass. soc. 21 septembre 2005 n° 03-44.855 FS-PBI).L’appréciation de l'aptitude médicale d'un salarié à occuper son poste de travail relève de la seule compétence du médecin du travail. Et lorsqu’il s’agit de postuler aux fonctions de pilote de ligne, ou à un poste soumis à une surveillance médicale renforcée, les salariés bénéficient de cet examen avant leur embauche (R.4624-10 du code du travail).Toutes les informations recueillies par le médecin du travail au cours des différentes visites médicales passées par un salarié au cours de la relation contractuelle sont couvertes par le secret professionnel. Le dossier médical d'un salarié, lui-même couvert par le secret médical, ne peut en aucun cas être communiqué à son employeur (Cass. soc. 10 juillet 2002 n° 00-40.209 FS-P).Tout ce que le médecin peut dire à l’employeur, c’est si la personne est apte ou inapte à remplir l’emploi envisagé, mais il ne peut pas dire pourquoi. Il lui appartient, en conséquence, de se montrer prudent dans la rédaction des déclarations et avis qu'il est amené à élaborer à l'intention de l'employeur. Le médecin qui violerait le secret médical, commettrait un délit passible d’une peine d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende (article 226-13 du Code pénal).Que peut faire l’employeur ?En vertu du principe général posé à l’article L 1132-1 du Code du travail, l’employeur ne peut prendre en considération l’état de santé du salarié pour arrêter ses décisions en matière d’évolution de carrière, de procédure disciplinaire ou de rupture du contrat. Mais pour autant, l’employeur ne peut pas rester indifférent à l’état de santé de son salarié.D’une part, il supporte l’obligation d’adapter le travail à l’homme, d’autre part, il supporte une obligation générale de sécurité. Aussi, confronté à un état de détresse psychologique, à un état d’ébriété au travail ou à une conduite addictive, toute inaction pourrait lui être reprochée puisqu’ils sont susceptibles de constituer des facteurs de risques professionnels.Lire aussi :Crash de Germanwings : hommage et questions autour du secret médicalDans le cadre général d’une politique de prévention, l’employeur peut demander un examen par le médecin du travail indépendamment des examens périodiques (R.4624-17 du code du travail), il peut également mettre en œuvre des mesures de contrôles dans des conditions strictes, prévues au règlement intérieur, respectant le principe de proportionnalité et de nécessité, tout en permettant une contestation (en matière de contrôle d’alcoolémie Cass. soc. 31 mars 2015 n°13-25436 FS-PB).Mais, au final, l’employeur se trouve placé dans une situation d’injonction paradoxale. Il supporte une obligation générale de préservation de la santé de ses salariés, il doit tenir compte de l’état physique et mental de son salarié, lorsqu’il s’agit de rechercher un poste de reclassement ou d’adapter le poste aux capacités de l’intéressé, mais il ne doit rien savoir de l’état de santé de son salarié. Efficacité ou protection de la vie personnelle du salarié ; tel est l’éternel dilemme !Bruno Fieschi, avocat associé (www.flichygrange.com)Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) 05.06.2015 à 16h35 • Mis à jour le05.06.2015 à 16h50 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) La filiale suisse de HSBC Private Banking tente de négocier une transaction avec la justice belge, comme elle l’a fait en Suisse, où elle a décroché un accord avec le procureur général de Genève et accepté une « contribution volontaire » de 40 millions de francs suisses (38 millions d’euros) pour éviter un long procès.Lire aussi :HSBC paye cher pour s’épargner un procès en SuisseEn Belgique, le parquet de Bruxelles devrait rencontrer les avocats de la banque dans les semaines à venir, indiquaient vendredi 5 juin au matin deux quotidiens économiques, De Tijd et L’Echo.Quelque 3 000 Belges fortunés possédaient 4 616 comptes chez HSBC, pour un total de 5,54 milliards d’euros, comme l’avait révélé, en février, l’enquête de l’International Consortium for Investigative Journalism (ICIJ, ou Consortium international pour le journalisme d’investigation, dont fait partie Le Monde). Ils bénéficiaient, comme de nombreux autres clients, des mécanismes de fraude et de blanchiment à grande échelle mis au point par la filiale helvétique.540 millions d’eurosLa banque tente désormais d’obtenir un règlement à l’amiable qui éviterait les poursuites en échange du versement d’une importante somme d’argent. Ni le ministère public ni les avocats ne font de commentaires à ce stade.Parallèlement, les autorités belges ont lancé, en novembre 2014, des poursuites contre les citoyens belges qui ont éludé l’impôt. Les services fiscaux leur ont déjà réclamé 540 millions d’euros et un juge d’instruction a notamment retenu les charges de fraude grave organisée, de blanchiment d’argent et de participation à une organisation criminelle. Le directeur juridique de la banque aurait admis une partie de ces accusations.HSBC a toutefois remporté une manche en Belgique, après avoir contesté l’exploitation des données, issues d’un dossier dérobé, ce qui, selon elle, viole le droit à un procès équitable. Une instance, la chambre des mises en accusation, avait estimé que les informations étaient bel et bien utilisables mais la Cour de cassation a conclu, la semaine dernière, que ce tribunal n’avait pas suffisamment motivé son arrêt. Le débat reprendra à l’automne.En Suisse, le ministère public a estimé qu’il serait difficile de mettre en évidence des actes de blanchiment international, de nombreux comptes d’anciens clients ayant été clôturés. Et HSBC a accepté le versement d’autres montants pour « les actes illégaux commis en son sein par le passé », ont ajouté les magistrats.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nathalie Cheysson-Kaplan Un des décrets les plus attendus de la loi sur logement, dite loi Alur, promulguée en mars 2014, vient enfin d’être publié au Journal officiel. Il s’agit de celui définissant les règles des contrats type de location et de colocation. Objectif de la loi : sécuriser les relations entre locataires et bailleurs.S’agissant des colocations, ce nouveau document ne concerne que celles donnant lieu à la signature d’un bail unique entre le propriétaire et les différents colocataires. Pour les colocations à baux multiples (chaque locataire signe un bail avec le propriétaire), il faudra (encore) attendre la publication d’un autre décret.Lire aussi :Logement : la loi Alur tarde à être mise en applicationCes nouveaux contrats de location devront être utilisés à partir du 1er août prochain. Ils reprennent les clauses obligatoires déjà imposées par la législation, tout en y ajoutant les nouvelles mentions résultant de la loi Alur, comme :- le montant du dernier loyer payé par le précédent locataire, s’il a quitté le logement moins de 18 mois avant la signature du bail ;- dans les zones d’encadrement des loyers, les modalités de fixation du loyer avec le montant du loyer de référence, celui du loyer de référence majoré correspondant à la catégorie de logement, ainsi que le complément de loyer s’il est appliqué ;- le montant et la description des travaux effectués depuis le départ du précédent locataire ;- la liste des équipements d’accès aux technologies de l’information : modalités de réception de la télévision dans l’immeuble, du raccordement à Internet…Notice d’informationLe propriétaire devra aussi joindre à ce contrat une notice d’information. Celle-ci rappellera les principaux droits et obligations des locataires et des bailleurs ainsi que les moyens possibles pour régler d’éventuels litiges. Le contenu de cette annexe vient aussi d’être précisé par un arrêté publié au Journal officiel. Vu la longueur du texte, il y a fort à parier que peu de locataires se donneront la peine de le lire in extenso avant de signer !Par ailleurs, bailleurs et locataires peuvent prévoir des clauses particulières qui ne figurent pas dans les modèles types dès lors qu’elles ne sont pas contraires à la réglementation en vigueur.Suite à la publication de ce décret, la ministre du logement, Sylvia Pinel, a rappelé que quatre autres mesures de la loi Alur doivent encore être précisées : le modèle type d’état des lieux ; la liste exhaustive des pièces justificatives qui pourront être réclamées au candidat locataire et à sa caution (cette liste se substituera à la liste actuelle des pièces qu’il est interdit de réclamer) ; la liste des meubles que doit nécessairement comporter un logement loué meublé ; la fourniture des diagnostics techniques de sécurité. Les décrets sont attendus au second semestre de 2015.Lire aussi : Location : quels justificatifs peut demander un bailleur ?Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Alain Salles De passage à Paris, le président du nouveau parti grec To Potami (« la rivière », centre), Stavros Theodorakis, brosse un bilan critique des premiers mois du gouvernement grec. Alors que le premier ministre Alexis Tsipras doit s’adresser vendredi au Parlement après un nouvel échec des négociations avec Bruxelles, M. Theodorakis n’exclut pas de participer à un gouvernement plus réformiste.Quel bilan faites-vous des premiers mois du gouvernement d’Alexis Tsipras ?Je voudrais être optimiste, mais je ne peux pas. Je ne crois pas que le gouvernement grec soit prêt à faire des réformes. Ils sont proeuropéens en Europe, mais populistes en Grèce. Syriza appartient à cet ancien système politique où les partis croient qu’ils peuvent s’en sortir avec des promesses. Alexis Tsipras s’inscrit dans cette tradition qui est un drame pour notre pays.Que reprochez-vous au gouvernement ?Le premier ministre dit des choses avec lesquelles nous sommes d’accord. Ce n’est pas un extrémiste, mais il ne fait rien pour changer la situation. Nous lui avons demandé, en vain, de donner la priorité à un projet de loi pour mettre fin aux rapports triangulaires entre les partis, les banques et les chaînes de télévision. Cela n’avance pas car les politiques gardent un moyen de pression sur les médias en les menaçant d’une intervention des banques pour qu’elles cessent de leur prêter de l’argent. Une telle loi ferait du bien à l’économie du pays et au journalisme. De même, nous avions demandé à ce que la loi prévoie un plafonnement qui permette aux personnes et aux entreprises d’échelonner le paiement de leurs arriérés d’impôts. Ils ne l’ont pas fait. Pourquoi les Grecs les plus riches qui doivent des dizaines de millions au fisc bénéficient-ils de ces aménagements ?Vous ne regrettez donc pas de ne pas participer à ce gouvernement ?Alexis Tsipras nous avait demandé de participer à un gouvernement qui aurait rassemblé de l’extrême droite (les Grecs indépendants) à l’extrême gauche. Je lui ai répondu que le pays avait besoin d’un gouvernement progressiste, plus large et plus ouvert, qui rassemble au-delà des partis. La plupart des ministres sont des cadres de Syriza qui ne font rien et qui passent leur temps à la télévision à expliquer ce que devraient faire les ministres français ou allemands.A quelles conditions y participeriez-vous ?S’il forme un gouvernement plus ouvert, nous sommes prêts à l’aider et à lui suggérer des noms de personnalités proeuropéennes et réformistes, à Potami et ailleurs, même au sein de Syriza. Mais il faut que ce soit une petite équipe efficace. Pour nous, les trois grandes réformes sont la justice, l’éducation et les privatisations. L’Etat pourrait conserver des parts dans les entreprises, mais les dirigeants doivent être nommés par ceux qui investissent. Tsipras dit qu’il est ouvert aux privatisations, mais la plupart de ses ministres expliquent qu’ils sont contre.Pensez-vous qu’il y aura de nouvelles élections ?Le gouvernement flirte avec l’idée de provoquer un nouveau scrutin. Ce seraient des élections qui auraient pour enjeu le retour à la drachme, l’ancienne monnaie grecque, ce qui serait une façon de jouer avec le feu. Il peut le faire s’il ne parvient pas à trouver un accord à Bruxelles. Mais s’il parvient à un accord – qu’on soutiendra au Parlement –, il risque d’être repoussé par une partie du Syriza. Un nouveau scrutin permettrait aux Grecs de valider l’accord et de repartir avec un Parlement plus rationnel. Ce pourrait être une solution. Mais je ne crois pas que Tsipras se lance dans un conflit avec les Grecs indépendants et sa gauche.Alain SallesJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Alors que le sentiment sur la solidité de l’économie américaine est entré dans une période de doute, les chiffres de l’emploi, publiés vendredi 5 juin, ont quelque peu rassuré. Le département du travail a annoncé la création de 280 000 emplois au mois de mai, un chiffre supérieur aux 220 000 attendus par les économistes.Toutefois, le taux de chômage a légèrement remonté de 0,1 point pour s’établir à 5,5 %, d’un accroissement du nombre de chercheurs d’emploi.Il s’agit d’un certain soulagement après le ralentissement économique constaté au premier trimestre au cours duquel le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,7 %.Lire aussi :La croissance américaine flanche une nouvelle foisLa Réserve fédérale ( la banque centrale, appelée communément « Fed ») estime qu’il s’agit d’un passage à vide temporaire, mais un certain nombre de statistiques sur l’évolution de la production industrielle, la consommation, le commerce extérieur ou le moral des ménages laissent craindre que le flottement ne se prolonge durant le deuxième trimestre.« Il y a plus de questions à cet instant de 2015 qu’il y en avait en 2014 à la même époque », a avoué, jeudi, Daniel Tarullo, membre du conseil des gouverneurs de la Fed, lors d’une conférence à New York. « L’économie américaine a perdu de sa dynamique », ajoutait-il.Lire aussi :L’Amérique s’interroge sur la faiblesse de la repriseDes chiffres meilleurs que prévuIl est vrai que si les chiffres du marché du travail, publiés vendredi, sont meilleurs que prévu, le rythme moyen de créations d’emploi a nettement décéléré, à 202 000 par mois contre 260 000 en 2014.Par ailleurs, les deux principaux points noirs de la situation américaine ne sont toujours pas résolus. Le taux de participation – la part de la population en âge de travailler qui occupe un emploi ou qui en recherche effectivement un – reste à ses plus bas historiques à 62,9 %, malgré une remontée de 0,1 point en mai, .Par ailleurs, la progression des salaires reste toujours aussi timide. Le salaire horaire moyen a progressé de 0,3 % par rapport à avril et de 2,3 % par rapport au même mois de 2014.Malgré cette légère amélioration, il n’y a pas de quoi parler de pression sur les employeurs, qui seraient incités à augmenter les salaires faute de ne pas pouvoir trouver la main-d’œuvre dont ils ont besoin. Signe que le marché du travail n’est pas complètement rétabliAppels à la prudence sur une hausse de tauxDans ces conditions, il semble peu probable que les chiffres de l’emploi, publiés vendredi, soient de nature à inciter la Fed à relever ses taux dès la semaine prochaine, à l’occasion de la réunion de son Comité de politique monétaire.« Je pense qu’il est très difficile de dire que l’on va normaliser les taux d’intérêt juste au moment où l’économie semble un peu plus faible », a déclaré James Bullard, le président de la Fed de Saint-Louis (Missouri).De la même façon, Lael Brainard, membre du Conseil des gouverneurs de la banque centrale, a appelé à la prudence, mardi, dans l’attente d’une « clarification de la dynamique de l’économie américaine », qui est confrontée à « des vents contraire venus de l’étranger », a-t-elle déclaré au Centre des études stratégiques et internationales (CSIS) de Washington.Lael Brainard a ajouté que, si le marché de l’emploi et l’interprétation des chiffres de l’inflation continuaient à s’améliorer, une remontée des taux pourrait être envisageable d’ici à la fin de l’année.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Yves Riesel (Cofondateur du service de musique en ligne Qobuz) L’Etat a fait peu et mal pour soutenir l’industrie du disque depuis 15 ans mais l’a assommée de missions, d’études, de tables rondes, de médiations. Il y a fort à parier que les vraies causes de la faiblesse des revenus du streaming ne seront ni décrites ni résolues par la mission de médiation confiée par la ministre de la culture Fleur Pellerin au conseiller de la Cour des Comptes Marc Schwartz.Le streaming musical illimité est une nouvelle forme de commercialisation du disque, magique et empoisonnée. Magique sur le plan de l’usage. Empoisonnée sur le plan des revenus pour beaucoup.L’arrivée prochaine d’Apple Music va montrer immédiatement que pour favoriser un modèle vertueux il faut seulement admettre que le streaming gratuit ou sans consentement à payer est une sottise ; et l’argument selon lequel il lutterait contre le piratage, un attrape-nigaud.Que le site Mediapart double ses abonnés, Mediapart ne doublera pas le coût de ses achats de marchandises. Mais en musique (ou en vidéo) le financement des périodes de gratuité appelé « freemium » déclenche l’acquisition de droits coûteux des tiers à payer, ce qui est parfaitement normal : le boulanger qui déciderait de donner son pain aurait quand même à payer la farine.Faire cesser la gratuitéLe métier des plateformes à ce jour n’a pas été la musique, mais la création de barrières financières à l’entrée du marché, pour financer la gratuité et d’interminables périodes d’essai et éliminer les gueux du métier. En France, cela a été réalisé, c’est un comble, avec le soutien du gouvernement de l’époque à l’occasion du vote de Hadopi, par distorsion de concurrence en 2010 lors de l’introduction du « bundle » [offre groupée] Orange-Deezer, sous l’égide de Christine Albanel, ministre de la culture qui pantoufle, depuis, chez Orange.Les plateformes dominantes, attachées au plus petit commun dénominateur, sont et seront toujours un obstacle dangereux à l’expression des singularités artistiques.Pour faire croître les revenus des ayants droit du streaming, les leviers d’action sont au nombre de cinq :- Faire cesser la gratuité, développer le consentement à payer. Voici la solution de bon sens pour disposer de plus d’argent à redistribuer. Le principal problème vient aujourd’hui que chaque utilisateur ne rapporte rien ou pas assez en moyenne. Rappelez-vous qu’en France, derrière les millions d’utilisateurs affichés par les services de streaming, il y a un mixte d’adresses email captées, ou d’offres reçues d’un « Telco » [compagnie de téléphone] en cadeau et non payées. La proportion de vrais abonnés au prix fort est minoritaire.Segmenter les offres- Réformer les modes de reporting et encourager une plus fine répartition de l’argent récolté. Un abonné payant 9,99 par mois qui passe ses journées à écouter exclusivement le saxophoniste Paul Dupont imagine que 100 % de sa contribution financière (après déduction des taxes, droits d’auteurs et du bénéfice de la plateforme) ira aux ayants droit et à Paul Dupont. Mais non : la contribution de notre mélomane minoritaire se trouvera noyée dans le chaudron des auditeurs bien plus innombrables des répertoires dominants, et l’argent ensuite distribué au prorata.Au siècle du Big Data, pour reconstruire le contrat moral et financier qui a toujours lié le « fan » à l’artiste, il est facile de revoir cela. Onne ne peut pas obliger l’artisan bottier à adopter le modèle économique et le mode de diffusion des chaussures André. Ayants droit : vos revenus dépendent du succès des autres !- Segmenter les offres, spécialiser, singulariser. Aucun consommateur n’est plus subtil qu’un mélomane, mais les plateformes actuelles affichent une similitude navrante. En favorisant la diversité elles créeront une pyramide de consentements à payer et augmenteront l’ARPU [Average Revenu Per User ou revenu moyen par abonné]. Cette pyramide sera actionnée par exemple par des offres basées sur la qualité de son, par les tranches de répertoires ou par des offres à options (voir plus bas).La véritable segmentation se fera par l’animation et les recommandations des services, par leur style, par leur capacité à être excellents sur tel ou tel genre musical, donc rapporter davantage aux ayants droit de telle ou telle catégorie de musique - par la relation caractéristique, enfin, qu’ils sauront créer avec leurs abonnés et leurs fournisseurs.« Téléchargement à l’acte »- Labels, ayants droit doivent oser la distribution sélective. Les contenus musicaux mis à la disposition des plateformes ont des logiques économiques différentes. Un ayant droit disposant d’un large fond de catalogue bénéficiera d’une planche à billets, légitime soit dit en passant. Ce n’est pas le cas d’un indépendant débutant.Il convient de rompre avec la religion suiviste du « tout partout » et oser la distribution sélective, ignorer l’arnaque du « gratuit qui aide la promotion », cesser de donner gratuitement sur certains ce qu’on vend ailleurs. La distribution sélective aux temps du streaming, ce n’est pas refuser le streaming mais collaborer avec les plateformes adaptées aux produits qu’on veut valoriser et à en priver les autres.Comparons avec l’audiovisuel : en aucun cas vous ne trouvez tous les nouveaux films sur Netflix ou CanalPlay. Pas davantage vous ne pouvez vous permettre, producteur de musique ou artiste, de dilapider pour des revenus minuscules vos nouveautés musicales sur une plateforme de streaming, à moins qu’elle ne vous propose une solution supplémentaire de monétisation adaptée à votre répertoire ou votre produit.- Se diriger vers des abonnements à options. Au service des répertoires en développement ou des répertoires de création, il faut, finalement, actionner le modèle de l’abonnement « incrémental » qui consiste à combiner l’abonnement généralisé à un système d’achats additionnels, qu’on appelait dans le vieux monde de iTunes « téléchargement à l’acte » et qu’il faudrait renommer « acquisition de droits définitifs », par opposition aux « droits temporaires » liés à l’abonnement.Solidarité détruiteLe modèle de demain est là : l’acquisition de « suppléments » à son abonnement, pour bénéficier de telle ou telle production, label, qualité, exclusivité, avant-première qui n’est pas incluse dans l’abonnement souscrit – et créer de la valeur supplémentaire pour les ayants droit.À considérer le potentiel du marché de la musique en ligne, la passion de ses utilisateurs, rien ne semble difficile à mettre en œuvre de ces solutions afin que le marché devienne adulte c’est-à-dire responsable vis-à-vis des ayants droit.Le streaming à ce jour a détruit le rapport économique de solidarité qui dans la musique enregistrée a toujours lié l’auditeur et le répertoire écouté. Les groupes de passionnés de musique avaient inventé bien avant l’heure le fameux crowdfounding : ils ont toujours soutenu et financé leur passion par leurs achats - en respectant un contrat implicite qui liait le producteur à son public de fans.Le producteur évaluait avant de produire le public potentiel d’un projet, et calibrait ses dépenses de production en fonction. Il y avait un rapport clair et facilement évaluable entre les moyens investis et l’espérance commerciale, qui pouvait s’évaluer au moyen d’une simple calculette sur une table de bistro. Les aléas des échecs ou des succès inattendus venaient trahir le plus souvent les prévisions, on se rattrapait de neuf échecs sur un succès.Le streaming tel qu’on le connaît aujourd’hui rend cela impossible.Yves Riesel (Cofondateur du service de musique en ligne Qobuz) Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; 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Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; 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var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; 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var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; 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var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; 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var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; 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var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; 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var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; 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var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; 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var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. 27.10.2015 à 15h40 • Mis à jour le27.10.2015 à 15h50 | Denis Cosnard Pas question de toucher aux accords entre Renault et Nissan. Emmanuel Macron a adopté une position tranchée, mardi 27 octobre. « Il ne faut pas déstabiliser l’alliance par des changements, des rééquilibrages, des modifications de gouvernance, qui d’ailleurs peuvent entraîner des conflits d’intérêt », a déclaré le ministre de l’économie en marge d’une conférence de presse, parlant au nom de l’Etat actionnaire.Un message destiné en priorité à Carlos Ghosn, l’homme fort des deux constructeurs automobiles. Depuis plusieurs mois, le patron franco-brésilien, qui dirige simultanément Renault et Nissan, envisage de revoir en profondeur le montage financier qui lie le champion français et son partenaire japonais.Lire aussi :Pourquoi Renault et l'Etat s'opposentDernière salve en date : Hiroto Saikawa, le représentant de Nissan au conseil d’administration de Renault, a fait circuler en septembre une proposition de rééquilibrage de l’alliance, a révélé l’agence Reuters mardi 27 octobre. Dans ce document de trois pages daté du 3 septembre, Nissan propose un nouveau schéma. Selon ce projet, Renault descendrait au capital de Nissan, passant de 43,4 % à moins de 40 %. Simultanément, Nissan, qui ne contrôle aujourd’hui que 15 % de Renault, augmenterait sa part. Au bout du compte, les deux partenaires disposeraient de participations croisées plus équilibrées, en détenant idéalement « entre 25 % et 35 % » l’un dans l’autre. Chacun bénéficiant des droits de vote afférents.Ghosn le maître du jeuCes bisbilles ont commencé au printemps, avec la « loi Florange ». Voté en 2014, ce texte stipule notamment que les actions détenues depuis plus de deux ans bénéficient d’un droit de vote double lors des assemblées générales. L’objectif est de favoriser l’actionnariat à long terme au détriment des investisseurs spéculatifs. Problème : le conseil d’administration de Renault et son PDG sont en majorité hostiles à cette disposition.Dans le dispositif actuel, M. Ghosn est relativement maître du jeu. L’Etat, premier actionnaire de Renault avec 15 %, n’est pas en mesure de dicter sa loi ; il a par exemple contesté plusieurs fois en vain l’énorme rémunération du PDG. Nissan a encore moins voix au chapitre : considéré comme une filiale de Renault, le groupe japonais n’a pas le droit de participer aux assemblées de sa maison-mère. Le reste du capital est totalement éclaté.Avec des droits de vote double, la situation serait très différente, et l’Etat actionnaire pourrait davantage imposer ses vues. Pour M. Ghosn et son conseil, il n’en est pas question. En avril, ils soutiennent donc une résolution prévoyant de maintenir uniquement des droits de vote simple. C’est alors que le gouvernement engage l’épreuve de force. Il achète en Bourse un paquet d’actions Renault, monte provisoirement à 23,2 % des droits de vote, et parvient ainsi à bloquer la résolution litigieuse lors de l’assemblée du 30 avril.Lire aussi :Chez Renault, l’Etat impose sa loiLa messe semble alors dite. L’Etat doit certes revendre rapidement les 5 % qu’il a acquis. Mais avec ses droits de vote doubles, exerçables à partir de la fin mars 2016, il disposera enfin d’une minorité de blocage de façon durable.« Le sens de l’histoire »M. Ghosn et ses partisans ne s’avouent pas pour autant vaincus. Leur solution ? Une refonte des liens entre Renault et Nissan, celle évoquée noir sur blanc dans la note du 3 septembre. Réduire le poids de Renault au capital de son allié nippon modifierait le statut même des deux groupes. Nissan ne serait plus considéré comme une filiale du constructeur tricolore. Si bien qu’il pourrait voter lors des assemblées de Renault, et contrebalancer ainsi l’autre grand actionnaire, l’Etat français.Une telle réorganisation pourrait se justifier, notamment par l’évolution des performances des deux alliés. Nissan, au secours duquel Renault avait volé il y a une quinzaine d’années, est aujourd’hui plus rentable que son ancien « sauveur », et pèse 73 % de plus en bourse…Emmanuel Macron, lui, ne veut clairement pas de cette remise à plat. « Cette alliance, nous voulons en préserver tous les équilibres », a martelé le ministre mardi. Il tient à maintenir la prépondérance actuelle de Renault dans le dispositif, et le rôle de l’Etat, son premier actionnaire. « Il n’est pas question de détricoter l’alliance, appuie-t-on dans son entourage. Le sens de l’histoire, c’est au contraire une intégration plus forte des deux groupes. » Dans l’immédiat, l’Etat n’a d’ailleurs pas cédé les 4,8 % de Nissan qu’il avait achetés en avril et promis de revendre juste après l’assemblée générale. Officiellement, ce statu quo est lié à la chute inattendue de l’action Renault à la suite de l’affaire Volkswagen, qui a fait trembler tout le secteur automobile en Bourse. Autant patienter un peu, le temps que le titre remonte, cela évitera d’essuyer une moins-value toujours mal venue, estime-t-on à Bercy. Mais ces turbulences boursières font peut-être bien les choses : en conservant pour le moment sa participation à 19,7 %, l’Etat montre aussi qu’il faut compter avec lui.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Johan Deschamps Le placement préféré des Français demeure invariablement l’assurance-vie. Au cours des dix dernières années, les ménages ont doublé leur épargne sur leur produit fétiche, dont l’encours atteignait 1 592 milliards d’euros fin 2014 selon le rapport annuel de l’Observatoire de l’Épargne Réglementée. Soit 37,4 % de leur patrimoine financier. Et cette tendance se poursuit. Depuis le début de l’année, la collecte nette (après prise en compte des retraits) s’élève à 18,4 milliards d’euros fin septembre, selon les derniers chiffres de la Fédération française des sociétés d’assurances publiés le 26 octobre.Comment expliquer cet engouement ? La garantie du capital offert par les contrats en euro est un atout majeur. Chaque assureur garantit en effet le capital investi ainsi que les intérêts obtenus. Par définition, ces contrats ne peuvent donc pas voir leurs montants diminuer.Le sanctuaire fiscal de l’assurance-vie est le second point fort. Au-delà de huit ans, les intérêts ne sont taxés qu’à 7,5 % et les premiers 4 600 euros de gains (9 200 euros pour un couple) sont même exonérés. Côté transmission, il n’y a pas de frais de succession lorsque le bénéficiaire reçoit moins de 152 500 euros. Au-delà, la taxe est de 20 % puis elle passe à 31,25 % pour la partie dépassant 700 000 euros. Des taux sensiblement inférieurs à ceux pratiqués lors d’une succession classique où ils peuvent atteindre 60 %.Inexorable érosionA cela s’ajoute un rendement supérieur à celui des autres produits sans risque. Certes, année après année, le taux des fonds en euros poursuit son inexorable érosion, en raison de la faiblesse des rendements obligataires. La performance moyenne, qui atteignait encore 4,1 % en 2007 est tombée à 2,8 % en 2013 puis à 2,5 % l’an dernier. Mais cela reste nettement mieux que le Livret A (0,75 % net) ou le PEL (2 % brut).Seulement, les pressions se multiplient autour de cet îlot de rentabilité. Fin 2014, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, plaidait pour une diminution de la rémunération de l’assurance-vie, pointant du doigt le risque d’un dérapage des taux sur les marchés. En écho, le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) a demandé en septembre dernier un ajustement à la baisse des rendements de l’assurance-vie.Pour Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du site Facts & Figures, ces appels à la prudence sont fondés. « Dans cet environnement de taux bas, acheter des obligations d’Etat français ou allemand revient à inscrire des pertes futures certaines dans ces comptes » prévient-il.Stratégie plus risquéeEn effet, une remontée brutale des taux d’intérêt se traduirait par une baisse des cours des obligations et par un effondrement des plus-values latentes des assurance-vie. Les assureurs pourraient alors se trouver en porte-à-faux car ils sont engagés à garantir la valeur des contrats.Lire aussi :Pourquoi les taux bas donnent la migraine aux assureurs-vieEn 2015, le rendement moyen des assurances-vie ne devrait pas dépasser 2,25 % selon Cyrille Chartier-Kastler, qui table ensuite sur « une baisse moyenne de 0,20 % à 0,30 % par an ».Une perspective que semblent partager de nombreux épargnants, car s’ils privilégient toujours l’assurance-vie, ils font un pas vers les unités de compte, plus risquées (investies en actions, immobilier... elles ne bénéficient pas de garantie de capital) mais potentiellement plus rentables.Depuis le début de l’année, 20 % de la collecte a ainsi été dirigée sur les supports en unités de compte. Reste à voir si cette tendance va se poursuivre, vu les soubresauts de la Bourse depuis cet été.Johan DeschampsJournaliste au Monde William Audureau Après être monté à 10,6 % du capital d’Ubisoft, le conglomérat de Vincent Bolloré n’écarte pas l’idée de demander une place au conseil de surveillance du géant français du jeu vidéo, et son entourage laisse entendre qu’une prise de contrôle est envisageable.Lire aussi :Vivendi n’écarte pas une prise de contrôle d’Ubisoft et GameloftUne montée en puissance non sollicitée, répète Ubisoft. Une conduite qui a surpris de nombreux observateurs (et joueurs), mais qui fait sens dans la stratégie à long terme de Vivendi.1. Une stratégie numériqueDepuis l’arrivée de Vincent Bolloré à la tête de Vivendi, le groupe a annoncé vouloir renforcer son développement numérique. Il s’agit d’un des axes de croissance majeurs de Canal+, de la raison d’être de l’acquisition de Dailymotion, et d’un des savoir-faire d’Ubisoft, tant en termes de réputation en ligne que de distribution, par exemple avec sa plateforme de téléchargement U-Play.2. Se renforcer à l’internationalVivendi est déjà un groupe mondialement implanté, notamment en Afrique, au Vietnam et en Pologne via Canal+. Mais le groupe souhaite s’internationaliser davantage dans la production comme dans la distribution de contenus. Ubisoft, lui, est un groupe déjà bien installé : troisième éditeur mondial (hors sociétés japonaises), ses jeux se vendent aussi bien en Europe qu’au Moyen-Orient et aux Etats-Unis, et même depuis peu en Chine – 95 millions d’Assassin’s Creed ont ainsi été écoulés dans le monde, tous jeux confondus.3. S’appuyer sur des licences fortesLe nouveau Vivendi veut s’appuyer sur des contenus qui lui appartiennent, et l’achat de licences déjà existantes et bien implantées est la solution la plus rapide. La manne des franchises venues des comics, de la littérature et du cinéma traditionnel s’est tarie, d’autant que Marvel et Star Wars sont désormais dans l’escarcelle de Disney, et Harry Potter et DC Comics, dans celle de Warner.Lire aussi :Dans les coulisses d’Ubisoft, « l’Airbus du jeu vidéo »Le jeu vidéo offre donc un terrain intéressant pour le groupe de Vincent Bolloré. Au contraire par exemple d’Electronic Arts, tributaires de droits sportifs (FIFA) ou cinématographiques (Star Wars) extérieurs, Ubisoft s’est spécialisé ces dernières années dans la création de nouvelles propriétés intellectuelles (Assassin’s Creed, Les Lapins crétins, et bientôt For Honor…) qui répondent donc parfaitement au cahier des charges.4. Des synergies simples à mettre en placeRares sont les éditeurs de jeu vidéo à être allés aussi loin qu’Ubisoft sur le chemin du transmédia. Le géant français du jeu vidéo a déjà développé toute une gamme de produits dérivés (dessins animés, livres, bientôt films) autour de ses licences phares et notamment d’Assassin’s Creed, et a même mis en place en 2011 Ubisoft Motions Pictures, un studio de production cinématographique interne. De quoi réaliser simplement, le cas échéant, des synergies avec une société de production comme Studio Canal.De plus, le 30 septembre, Vivendi annonçait l’arrivée à la tête de la production de Studio Canal de Didier Lupfer, qui a dirigé Ubisoft Motion Pictures de 2011 à 2015. L’une des ambitions de Vincent Bolloré est de créer des « autoroutes » entre les différentes sociétés du conglomérat, et Ubisoft a déjà bitumé la voie.5. Une société française Indépendamment des caractéristiques qui font d’Ubisoft une cible idéale pour Vivendi, il s’agit par ailleurs d’une des rares entreprises françaises à succès du secteur. Un argument auquel ne semble pas insensible Vincent Bolloré, qui, dans son nouveau Vivendi, s’est entouré de fleurons français du divertissement (Canal+, Dailymotion, et désormais Ubisoft et Gameloft) et a une approche européenne. Vincent Bolloré évoque volontiers l’idée d’un « Bertelsmann à la française », en référence au conglomérat allemand du divertissement, orienté vers le numérique, et porté par des licences venues du jeu vidéo.Une manière de ressusciter le rêve de Jean-Marie Messier au début des années 2000, tout en s’épargnant au passage l’interventionnisme de l’Etat : ce dernier serait probablement monté au créneau pour protéger Ubisoft contre une OPA étrangère, mais n’a aucune légitimité à intervenir dans un rapprochement franco-français.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent et Alexandre Pouchard Le gouvernement a évidemment sauté sur cette bonne nouvelle, lundi 26 octobre : le nombre de chômeurs sans aucune activité (catégorie A) a diminué de 0,7 % en septembre (-23 800) par rapport au mois d’août. La ministre du travail, Myriam El Khomri, a salué des chiffres « satisfaisants », assurant que « seule la tendance compte [et que] c’est la première fois depuis 2011 que nous avons une tendance à la baisse du chômage en catégorie A ». Ce satisfecit est toutefois à nuancer pour plusieurs raisons. 1. Le nombre de chômeurs sans aucune activité a augmenté sur un an3,1 %Si on observe l’évolution du chômage pour la seule catégorie A (voir encadré) et pour la seule France métropolitaine, la nouvelle est plutôt bonne : avec − 0,7 %, septembre marque le plus fort recul du chômage depuis 2012, exception faite du « bug » d’août 2013 (le chômage avait reculé du fait d’un problème de comptage). C’est la sixième fois en trente mois de présidence Hollande que le chômage recule sur un mois. #container_14459377653{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459377653{ height:500px; } #container_14459377653 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459377653 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459377653 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459377653 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution mensuelle du chômage en catégorie AFrance métropolitaine, en % chaque mois(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if 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« stock » de chômeurs. À ce rythme mensuel, il faudrait six ans pour diminuer par deux le nombre de chômeurs en catégorie A.Sur un an, le chômage augmente d’ailleurs, toujours pour cette seule catégorie A, de 3,1 %. #container_14459393029{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459393029{ height:500px; } #container_14459393029 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459393029 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459393029 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459393029 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du chômage en catégorie ADepuis 1996, en France métropolitaine(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = 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Toutes catégories confondues, le chômage continue d’augmenter5,4 millionsSi l’on prend aussi en compte les catégories B et C (voir encadré ci-dessous), le chômage continue bel et bien d’augmenter. Avec 5,4 millions de demandeurs d’emploi (+1 800 en septembre), il a encore atteint un niveau record. Loin des 4,4 millions de mai 2012, lors de l’élection de François Hollande, et des 3,2 millions de mai 2007, lors de celle de Nicolas Sarkozy. #container_14459361452{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459361452{ height:500px; } #container_14459361452 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459361452 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459361452 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459361452 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du chômage depuis l'élection de François HollandeCatégories A, B, C, france entière(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} Les cinq catégories de demandeurs d’emploiPôle emploi classe les chômeurs en cinq catégories depuis 2008 – il y en avait huit auparavant – selon les contrats ou le nombre d’heures travaillées :catégorie A : ceux qui n’ont pas du tout travaillé dans le mois qui a précédé ;catégorie B : les demandeurs d’emploi ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois écoulé ;catégorie C : ceux qui ont eu une activité réduite supérieure à 78 heures ;catégorie D : les demandeurs d’emploi dispensés de recherche en raison d’un stage, d’une formation ou d’une maladie ;catégorie E : dispensés de recherche d’emploi car déjà employés (en contrat aidé, par exemple). 3. Le chômage de longue durée et des seniors toujours élevé44,8 %Au-delà de la seule catégorie A, le chômage de masse reste un fléau en France : si on observe la part des demandeurs d’emploi inscrits depuis plus d’un an, on constate une progression quasi rectiligne depuis 2010. Près d’un chômeur sur deux (44,8 %) connaît cette situation depuis plus d’une année. #container_14459391293{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459391293{ height:500px; } #container_14459391293 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459391293 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459391293 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459391293 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part des demandeurs d'emploi inscrits depuis plus d'un anFrance métropolitaine, toutes catégories de chômeursSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459391293", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { 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[ "", 32.4 ], [ "", 33.1 ], [ "", 33.8 ], [ "", 34.3 ], [ "", 34.9 ], [ "", 35.3 ], [ "", 35.6 ], [ "", 36 ], [ "", 36.3 ], [ "", 36.5 ], [ "", 37 ], [ "", 37.4 ], [ "", 37.6 ], [ "", 37.7 ], [ "", 37.7 ], [ "", 37.7 ], [ "", 37.9 ], [ "", 38 ], [ "", 38 ], [ "", 38.1 ], [ "", 38.1 ], [ "", 38 ], [ "", 38.1 ], [ "", 38 ], [ "", 37.9 ], [ "", 38 ], [ "", 38.1 ], [ "", 38.2 ], [ "", 38.2 ], [ "", 38.5 ], [ "", 38.6 ], [ "", 38.3 ], [ "", 38.4 ], [ "", 38.4 ], [ "", 38.7 ], [ "", 38.8 ], [ "", 39 ], [ "", 39.3 ], [ "", 39.5 ], [ "", 39.7 ], [ "", 40 ], [ "", 40 ], [ "", 40.3 ], [ "", 40.7 ], [ "", 41 ], [ "", 41.3 ], [ "", 41.3 ], [ "", 41.6 ], [ "", 41.7 ], [ "", 41.9 ], [ "", 42.1 ], [ "", 42.2 ], [ "", 42.3 ], [ "", 42.4 ], [ "", 42.5 ], [ "", 42.5 ], [ "", 42.7 ], [ "", 42.8 ], [ "", 42.9 ], [ "", 43.1 ], [ "", 43.1 ], [ "", 43.2 ], [ "", 43.3 ], [ "", 43.4 ], [ "", 43.6 ], [ "", 43.7 ], [ "", 43.7 ], [ "", 44.1 ], [ "", 44.2 ], [ "", 44.4 ], [ "", 44.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 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Si le chômage des jeunes connaît une légère baisse de 2,6 %, qui confirme une tendance annuelle au mieux (-2,7 % sur un an), ce n’est pas le cas des seniors : la hausse est de 0,1 % pour eux en septembre, et elle est de 8,5 % sur un an. #container_14459389459{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459389459{ height:500px; } #container_14459389459 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459389459 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459389459 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459389459 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de chômeurs par âgeCatégorie A, France métropolitaineSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459389459", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, 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Des emplois se créent… sans retrouver le niveau de 201217 847 000Le nombre d’emplois salariés en France au deuxième trimestre 2015 (hors agriculture, emploi public des secteurs non marchands et activités extraterritoriales) est en augmentation de 0,2 % par rapport au trimestre précédent. Mais, à 17,8 millions, il n’a pas encore retrouvé son niveau de 2012, quand la France comptait 18 millions d’emplois salariés. #container_14459384323{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459384323{ height:500px; } #container_14459384323 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459384323 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459384323 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459384323 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le nombre d'emplois salariés n'a pas retrouvé son niveau de 2012Emploi salarié par secteur et par trimestre, hors agriculture, emploi public des secteurs non marchands et activités extra-territoriales.Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459384323", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: -1, max: null, startOnTick: "", endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: 2, value: 18002800 , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["T1 2012","T2 2012","T3 2012","T4 2012","T1 2013","T2 2013","T3 2013","T4 2013","T1 2014","T2 2014","T3 2014","T4 2014","T1 2015","T2 2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Emplois salariés ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 18002800 ], [ "", 17987400 ], [ "", 17952100 ], [ "", 17908200 ], [ "", 17875600 ], [ "", 17827300 ], [ "", 17843300 ], [ "", 17864000 ], [ "", 17835300 ], [ "", 17837300 ], [ "", 17792100 ], [ "", 17815800 ], [ "", 17815300 ], [ "", 17847300 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}La dynamique des créations d’emploi, elle, reste faible, avec +0,2 % au deuxième trimestre 2015. #container_14459382548{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459382548{ height:500px; } #container_14459382548 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459382548 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459382548 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; 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var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459382548", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2012T1","2012T2","2012T3","2012T4","2013T1","2013T2","2013T3","2013T4","2014T1","2014T2","2014T3","2014T4","2015T1","2015T2"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Ensemble des secteurs (hors agriculture, emploi public des secteurs non marchands et activités extra-territoriales", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 0.1 ], [ "", -0.1 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.3 ], [ "", 0.1 ], [ "", 0.1 ], [ "", -0.2 ], [ "", null ], [ "", -0.3 ], [ "", 0.1 ], [ "", null ], [ "", 0.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}En outre, l’emploi intérimaire, qui augmentait depuis le début de l’année, tend à diminuer au troisième trimestre. #container_14459417916{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459417916{ height:500px; } #container_14459417916 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459417916 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459417916 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459417916 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'emplois en intérim depuis 2009En France métropolitaine, par moisSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459417916", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["décembre-2008","janvier-2009","février-2009","mars-2009","avril-2009","mai-2009","juin-2009","juillet-2009","août-2009","septembre-2009","octobre-2009","novembre-2009","décembre-2009","janvier-2010","février-2010","mars-2010","avril-2010","mai-2010","juin-2010","juillet-2010","août-2010","septembre-2010","octobre-2010","novembre-2010","décembre-2010","janvier-2011","février-2011","mars-2011","avril-2011","mai-2011","juin-2011","juillet-2011","août-2011","septembre-2011","octobre-2011","novembre-2011","décembre-2011","janvier-2012","février-2012","mars-2012","avril-2012","mai-2012","juin-2012","juillet-2012","août-2012","septembre-2012","octobre-2012","novembre-2012","décembre-2012","janvier-2013","février-2013","mars-2013","avril-2013","mai-2013","juin-2013","juillet-2013","août-2013","septembre-2013","octobre-2013","novembre-2013","décembre-2013","janvier-2014","février-2014","mars-2014","avril-2014","mai-2014","juin-2014","juillet-2014","août-2014","septembre-2014","octobre-2014","novembre-2014","décembre-2014","janvier-2015","février-2015","mars-2015","avril-2015","mai-2015","juin-2015","juillet-2015","août-2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Evolution", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 542100 ], [ "", 514200 ], [ "", 489500 ], [ "", 477100 ], [ "", 478100 ], [ "", 487100 ], [ "", 488300 ], [ "", 501700 ], [ "", 507900 ], [ "", 514500 ], [ "", 526300 ], [ "", 534600 ], [ "", 551300 ], [ "", 555600 ], [ "", 567300 ], [ "", 584400 ], [ "", 595900 ], [ "", 600600 ], [ "", 610300 ], [ "", 613600 ], [ "", 611700 ], [ "", 632100 ], [ "", 646500 ], [ "", 655500 ], [ "", 657500 ], [ "", 659600 ], [ "", 664600 ], [ "", 661700 ], [ "", 659400 ], [ "", 655500 ], [ "", 661700 ], [ "", 657500 ], [ "", 648500 ], [ "", 650700 ], [ "", 648900 ], [ "", 639300 ], [ "", 628600 ], [ "", 629000 ], [ "", 625700 ], [ "", 630200 ], [ "", 617100 ], [ "", 611700 ], [ "", 603500 ], [ "", 590000 ], [ "", 596900 ], [ "", 577400 ], [ "", 568900 ], [ "", 569200 ], [ "", 566900 ], [ "", 573600 ], [ "", 575100 ], [ "", 581200 ], [ "", 576300 ], [ "", 579000 ], [ "", 573400 ], [ "", 580200 ], [ "", 587500 ], [ "", 583100 ], [ "", 591100 ], [ "", 603700 ], [ "", 602500 ], [ "", 591600 ], [ "", 592400 ], [ "", 586300 ], [ "", 590000 ], [ "", 587700 ], [ "", 601000 ], [ "", 609500 ], [ "", 592800 ], [ "", 574100 ], [ "", 576800 ], [ "", 584400 ], [ "", 603100 ], [ "", 597300 ], [ "", 599300 ], [ "", 590900 ], [ "", 609900 ], [ "", 615100 ], [ "", 613400 ], [ "", 631000 ], [ "", 619800 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " intérimaires", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 5. L’incertitude autour des « défauts d’actualisation »212 900Parmi les motifs de fin d’inscription à Pôle emploi figurent les « cessations d’inscription pour défaut d’actualisation », autrement dit les radiations des listes de l’organisme public. Celles-ci ont représenté 212 900 sorties en septembre, soit 44 % du total.Il est impossible de savoir combien de ces personnes ont en réalité retrouvé un travail et manqué de le signaler à Pôle emploi (qui a comptabilisé 95 000 « reprises d’emploi déclarées » en septembre) et combien sont toujours sans activité, et en recherche, mais n’ont pas pointé à l’organisme comme elles doivent le faire chaque mois.À cela s’ajoutent les radiations administratives (43 000 en septembre), prononcées après de fausses déclarations ou des refus de suivre une formation, d’accepter une « offre raisonnable d’emploi » ou encore de répondre aux convocations de Pôle emploi. #container_14459410969{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459410969{ height:500px; } #container_14459410969 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459410969 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459410969 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459410969 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Plus de 200 000 cessations d'inscription et 40 000 radiations à Pôle emploi chaque moisLe pic de cessations d'inscription constaté en août 2013 était dû à un "bug" technique.Source : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Martin Untersinger et Alexandre Piquard Parlez de Popcorn Time au Monde et plusieurs collègues avoueront leurs difficultés, depuis la fermeture ce week-end de ce service, à regarder des films ou des séries. C’est dire si ce logiciel, apparu il y a deux ans et comparable à une version illégale du service de vidéo par abonnement Netflix, est grand public. Mais l’une de ses versions les plus utilisées, PopcornTime.io, a été mise hors ligne vendredi 23 octobre, en raison de dissensions dans l’équipe, sur fond de menace de procès.« J’ai fermé tous les serveurs. Il n’y a plus rien que je puisse faire », a expliqué Wally, le pseudonyme d’un des développeurs bénévoles, au site d’information spécialisé américain TorrentFreak, ce week-end. Le départ d’une partie de l’équipe à l’origine de PopcornTime.io serait notamment dû à la rumeur d’une possible attaque en justice des studios hollywoodiens, détenteurs des droits des nombreuses œuvres visionnables par Popcorn Time.La peur d’un procès aurait attisé les divergences stratégiques déjà présentes entre les développeurs, raconte TorrentFreak : l’un des points de discorde était un VPN, un service de protection codéveloppé par Wally, afin d’offrir aux internautes la possibilité de ne pas être visibles des instances de contrôle du téléchargement illégal, comme la Hadopi française.Succès auprès des utilisateurs les moins aguerrisCe système, payant, était dangereux aux yeux de certains membres de l’équipe : ces derniers étaient persuadés que l’absence de revenus du service gratuit était une des meilleures défenses juridiques de PopcornTime.io en cas de procès. Wally a eu beau affirmer ne pas « vouloir faire de l’argent » et chercher à assurer la pérennité de son service, le divorce était consommé.Cette fermeture est un nouveau déboire dans l’histoire de Popcorn Time, lancé au printemps 2014. Ce logiciel mélange l’interface claire et le visionnage immédiat d’un Netflix à la variété, la richesse, et surtout la gratuité du catalogue de films et de séries du téléchargement illégal en « pair à pair ».En quelques mois, Popcorn Time a conquis les utilisateurs moins aguerris, qui trouvent trop compliqué l’usage des logiciels classiques de téléchargement illégal. Aucune statistique fiable n’existe quant au nombre d’utilisateurs du service, mais il est régulièrement estimé à plusieurs millions. Suffisamment, en tout cas, pour que le patron de Netflix considère Popcorn Time comme l’un de ses principaux concurrents.La première version du logiciel a vu le jour, début 2014, chez un développeur argentin, dont on ne connaît que le prénom, Sebastian. Ce dernier fut bientôt rejoint par une multitude d’autres contributeurs : le code informatique du logiciel est public et n’importe qui peut y contribuer et proposer une version personnalisée.« Un problème de service »C’est ce qui avait permis, jusqu’ici, à Popcorn Time de survivre. En 2014, déjà, le fichier d’installation du logiciel avait été mis hors ligne quelques heures après son lancement, supprimé par son hébergeur. Une poignée de jours plus tard, le site sur lequel on trouvait ledit logiciel avait disparu, cette fois-ci totalement. Les créateurs de Popcorn Time avaient alors publié un texte pour justifier leur décision.« Le piratage est un problème de service », y affirmaient-ils. Un reproche fréquent, selon lequel les industries du divertissement offrent des films et séries trop anciens, à des prix trop élevés, contraignant les internautes à se rabattre sur des offres illégales. « Un problème, selon les pères de Popcorn Time, créé par une industrie qui voit l’innovation comme une menace pour leur vieille méthode pour créer de la valeur. » Ils avaient aussi évoqué des « menaces légales » qui les mettraient « en danger ».Une fermeture éclairDe quoi lancer les spéculations : les ayants droit de l’industrie du cinéma étaient-ils parvenus à avoir la peau de Popcorn Time ? La réponse n’était arrivée que plusieurs mois plus tard, dans un document interne du puissant lobby du cinéma Motion Picture Association of America (MPAA), figurant parmi les nombreux documents piratés de Sony Pictures. Dans une note, la MPAA se félicitait d’avoir « remporté une victoire majeure en forçant les principaux développeurs de Popcorn Time à fermer. »Mais le projet avait rapidement pu renaître de ses cendres et deux nouveaux sites, dont PopCornTime.io, avaient de nouveau proposé le logiciel. Les ayants droit n’avaient pas désarmé. L’autre site, Time4PopCorn.eu, s’était vu privé, sur injonction légale, de son nom, le forçant à déménager. Plusieurs organisations d’ayants droit avaient attaqué, notamment aux Etats-Unis et en Israël, des internautes soupçonnés d’avoir utilisé le logiciel pour visionner illégalement des films.Il y a quelques jours, c’est encore une autre version de Popcorn Time – utilisable avec un simple navigateur Internet, sans installation de logiciel – qui a disparu après moins de soixante-douze heures d’existence. Là encore, des menaces légales sont soupçonnées d’être à l’origine de cette fermeture éclair. L’histoire de Popcorn Time illustre la fragilité de services capables de toucher un très large public mais souvent développés par des bénévoles. Pour le moment, seul un site d’envergure propose encore de télécharger Popcorn Time. Jusqu’à, sans doute, la prochaine fermeture… et la prochaine réouverture ?Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Escande La très intello Fédération nationale d’achat des cadres (Fnac) veut se marier avec le premier vendeur de machines à laver de France, Darty. La bourgeoise du Châtelet avec le gamin de Montreuil. La demande a été faite, mais l’union est loin d’être consommée, ni même signée. Darty se fait tirer l’oreille. Inventeur du concept, le groupe exige un contrat de confiance en béton.Lire aussi :La Fnac peine à convaincre Darty d’accepter son offre d’achatPour emporter le morceau, la Fnac a couché sur le papier les termes de leur futur ménage. Ou plutôt les avantages que retireraient les deux partenaires de leur vie commune. Ce sont les fameuses synergies. Les experts d’EY (ex-Ernst & Young) les ont listées. Economies sur les achats de produits en commun, comme les téléviseurs, regroupement de la logistique, de l’informatique et autres fonctions support. Enfin, regroupement des sièges sociaux et cotation en Bourse unique. Du grand classique.Autrement dit, unifier ce qui ne se voit pas mais conserver, en l’état, ce que voit le client : les magasins, les vendeurs, les produits. La moitié des ventes de la Fnac est constituée de « produits techniques », téléviseurs, ordinateurs, téléphones, également vendus chez Darty. Il y a donc certainement de belles économies à réaliser. Plus de 85 millions d’euros par an, promet la marque jaune et noir.Part de risquePas si simple. Fnac et Darty sont, avec quelques autres comme Ikea ou Decathlon, les marques les plus familières des Français. Celles auxquelles on pense spontanément pour changer sa télévision ou son réfrigérateur et chez qui on vient parfois flâner pour le plaisir le week-end.Les mariages comportent toujours une part de risque, surtout s’ils assemblent des personnalités aux caractères aussi différents. Il suffit de côtoyer l’atmosphère cosy et chaleureuse de la Fnac pour mesurer la distance qui la sépare de l’ambiance immaculée et efficace de Darty. Culture et produits bruns d’un côté, cuisine et grand blanc de l’autre.Les économistes et les psychologues ont étudié depuis longtemps la logique des « appariements asymétriques » entre le prince et la bergère. Ils sont porteurs de grandes promesses, de créativité et d’innovation, mais aussi de grands risques. Celui de basculer de la complémentarité des débuts à l’opposition des personnalités.Lire aussi :Darty et le défi de la croissanceGénéralement, ces rapprochements sont plus fréquents dans les périodes troublées, où le besoin de changement est plus impérieux. C’est justement le cas aujourd’hui. Le barbare à la porte du commerce de spécialité s’appelle Amazon. Il grignote progressivement toutes les catégories de produits. La Fnac le connaît par cœur, cet Américain aux dents longues qui mange ses livres et ses disques. Dans un métier en déflation permanente et sans croissance – il suffit de voir les rayons télé ou photo pour s’en persuader – et aux marges squelettiques (2 % dans les bonnes années pour la Fnac), un mariage, même arrangé, peut apparaître comme la moins mauvaise des solutions.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.10.2015 à 18h58 • Mis à jour le26.10.2015 à 20h29 | Samuel Laurent Manuel Valls était lundi 26 octobre aux Mureaux (Yvelines), pour une série d’annonces symboliques, dix ans après les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises. Le premier ministre a ainsi fait trois promesses majeures : la possibilité pour les préfets de se substituer aux maires qui refusent de construire des logements sociaux dans 36 communes « récalcitrantes » ; la « généralisation » des « caméras piétons » des policiers, qui filment leur action ; et une campagne de « testing » anonyme dans les entreprises publiques pour voir si elles pratiquent une discrimination à l’embauche.Mais ces annonces n’en sont en réalité pas vraiment : elles ont, pour l’essentiel, déjà été faites voilà plusieurs mois.1. Le préfet qui se « substitue au maire » ? Très proche des annonces de l’an dernierLe gouvernement a publié une liste de 36 communes « récalcitrantes » : non pas uniquement celles qui n’ont pas 20 % de logement social sur leur territoire, comme l’impose la loi « solidarité et renouvellement urbain » (SRU), mais celles qui ont fait preuve d’une réelle mauvaise volonté, en construisant beaucoup, mais jamais de logement social.Pour ces communes, les préfets pourront imposer la construction de logements, préempter des terrains et délivrer des permis de construire, mais aussi imposer l’installation de demandeurs de logement social dans le parc privé, la commune devant alors régler la différence de loyer. Stade supplémentaire, le préfet pourra priver ces mêmes communes du droit d’attribuer leurs logements sociaux elles-mêmes.L’annonce est forte. Elle n’est pourtant pas tout à fait nouvelle. Le 29 août 2014, le même Manuel Valls présentait le « plan de relance du logement ». Ce plan prévoyait déjà des pénalités renforcées pour les communes qui ne respectent pas leurs obligations de construction de logements sociaux. L’Etat prévoyait alors que :« Dans les communes carencées qui ne souhaitent pas s’engager dans des contrats de mixité sociale, les préfets pourront utiliser des moyens coercitifs, car “tout le monde doit faire des efforts” : droit de préemption, reprise de l’instruction du permis de construire par les préfets, etc. »L’idée était alors que les préfets puissent imposer la construction de logements sociaux, non pas seulement dans 36 communes mais dans toutes celles qui ne respectent pas la loi SRU. L’ajout de cette liste de « récalcitrants » sujets de mesures spécifiques est donc un levier de plus, mais au champ assez limité : les 36 communes retenues sont plutôt peu peuplées, à l’exception de Fréjus.2. Les « caméras piétons » des policiers ? Annoncé en marsComme l’explique sur son blog Laurent Borredon, chargé des questions de police au Monde, l’autre annonce de M. Valls, sur les caméras « embarquées » sur les policiers en opération afin de les protéger mais aussi de lutter contre les « bavures », est également quelque peu ancienne.En réalité, elle date de mars et du dernier comité interministériel. La seule différence tient au délai de mise en application : une loi devait être votée en 2015, finalement ce sera 2016.3. Le testing ? Annoncé dès le printempsM. Valls a également annoncé la mise en place de « testing » : un échantillon d’entreprises sera testé pour vérifier la présence de possibles pratiques discriminatoires envers les habitants des « quartiers prioritaires », lors des recrutements.François Rebsamen, alors ministre du travail, avait annoncé dès mai, pour compenser l’abandon du CV anonyme, cette campagne, qui doit se terminer à la mi-2016. Et en 2014, Najat Vallaud-Belkacem, alors ministres des droits des femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports, avait annoncé la création d’un « fonds de promotion du testing » à destination des communes.A quelques semaines des régionales, les annonces de M. Valls ressemblent donc surtout à une manière de communiquer sur l’action du gouvernement et à le montrer « sur le terrain ».Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi Afin de sanctionner l’abus d’alcool, la ville de Londres expérimente en 2012 un nouveau dispositif : poser autour de la cheville d’individus arrêtés en état d’ébriété un boîtier électronique permettant de mesurer leur taux d’alcool toutes les 30 minutes. « C’est efficace et moins cher », commente alors le maire de la ville, Boris Johnson.Le professeur de psychopathologie clinique Roland Gori porte un regard plus sévère sur cette pratique. Une fois le dispositif enlevé, ces personnes ont tendance à récidiver comme les autres. Surtout, ce genre d’appareil - des machines miniaturisées introduites dans le corps humain pour accroître ses performances et en assurer la traçabilité - serait symptomatiques de notre civilisation. « Ne nous y trompons pas, nous nous dirigeons sans réflexion ni état d’âme vers ce type de lien social. Car il ne s’agit pas seulement d’appareils et de procédés techniques, mais de manières de gouverner, d’aider, de soigner, d’éduquer, de vivre ! », met en garde le professeur dans son nouveau livre L’Individu ingouvernable.Totalitarisme de la techniqueAu moment où les biotechnologies nourrissent les utopies transhumanistes, où certains laboratoires et juristes américains se penchent sur les droits des robots et les prescriptions éthiques qui s’imposeront aux humains, la neutralité technique apparaît comme une nouvelle forme de société. « Dans un monde qui apparaît à la fois comme chaotique et hyperformalisé, volatil et complexe, incertain et ambigu, fluctuant et insaisissable, la technique rassure », explique le professeur à l’université d’Aix-Marseille.Dans La dignité de penser (Les Liens qui libèrent, 2011), Roland Gori critiquait déjà ce totalitarisme de la technique dans la recomposition des métiers et la prolétarisation généralisée de l’existence. Dans son nouvel ouvrage, il analyse la normalisation technique de l’humain, avec son système totalitaire qui « s’impose tous les jours davantage au nom de l‘efficacité et des économies qu’il permet », et se demande comment rétablir la vie politique dans un monde ruiné par la religion du marché.Car cette normalisation des comportements par la technique « s’est très tôt alliée aux exigences de la production industrielle et aux intérêts politiques de ceux qui en tiraient profit ». Déjà en 1870, Denis Poulot, patron parisien d’une entreprise métallurgique, voit dans la machine le guide moralisateur du comportement ouvrier. Aujourd’hui, « le système technique se révèle chaque jour davantage comme un guide normatif de conduites tel que le rêvait au XIXe siècle l’ingénieur Poulot », et il a acquis, avec la mondialisation, une dimension « irréversible et universelle ».Parti unique, contrôle social et expansionnisme guerrierL’initiateur de l’Appel des appels ne souhaite pas diaboliser la technique, ni la science ou le marché, mais s’interroge sur l’usage que nous en faisons par efficacité et par économie et qui conduira, d’après lui, à un nouveau totalitarisme. « Et si aujourd’hui notre jolie joie de vivre, notre raison critique, notre conscience morale, nos valeurs humanistes se voyaient menacées par un nouveau totalitarisme, par le pouvoir suprême des techniques elles-mêmes, transformant leur exécution en techno-fascisme ? »Néolibéralisme globalisé et fascisme, une équation improbable ? Pas pour Roland Gori, qui aperçoit des similitudes entre les deux régimes : quand la démocratie libérale s’impose dans la vie politique en « triant ce qui est ou non acceptable pour les institutions internationales de la finance et du commerce », et désavoue les souverainetés populaires et nationales ; quand « la police des pensées et des comportements est assurée par les nouvelles formes sociales de l‘évaluation qui réduisent la notion de valeur à la conformité et au calcul » ; quand « la concurrence économique n’est qu’une manière de poursuivre la guerre par d’autres moyens »… on retrouve les trois caractéristiques principales du fascisme : parti unique, un contrôle social sévère et un expansionnisme guerrier. « Il est plus facile d’employer le terme de fascisme pour désigner aujourd’hui les mouvements djihadistes hostiles au discours universaliste et rationaliste des Lumières que pour caractériser une civilisation matérialiste, utilitariste et rationaliste, propre à la mondialisation ».Créer de nouveaux espaces de libertéPour Roland Gori, il s’agit alors de tirer les conséquences de ce discours technicien qui paraît irréversible. L’auteur propose de cultiver la biodiversité des langues pour lutter contre l’hégémonie culturelle du « globish » (contraction de « global english », une forme internationale d’anglais), cette nouvelle langue qui détruit, au nom de l‘efficacité technique de la fonctionnalité des entreprises, le caractère poétique de chaque langue.Il souhaite également en finir avec les grilles d’évaluation qui ne tiennent compte que des résultats immédiats et quantitatifs à une époque où tout est tourné vers le futur au mépris de la mémoire, pour restaurer au contraire la valeur de la tradition et de l’histoire.Face aux crises successives que produit ce néolibéralisme globalisé, « avec ses dispositifs de mise sous curatelle technico-financière des peuples et de leur souveraineté politique, les systèmes de terreur qu’il engendre, les politiques sécuritaires qu’il favorise », il faut savoir créer de nouveaux espaces de liberté. « Le temps presse, il est venu, de réinventer l’humanisme, sans hypocrisie, sans naïveté, sans bons sentiments dégoulinants, audacieusement ».L’Individu ingouvernable, Roland Gori (Les Liens qui Libèrent, 352 pages, 22,50 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde Patrick Roger Est-ce le début de l’inversion de la courbe du chômage ? Difficile, sur un seul mois, de tirer des conclusions hâtives. Il n’empêche que les chiffres du mois de septembre publiés lundi 26 octobre constituent, en l’état, une petite embellie. Fin septembre, en France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans activité et tenus de rechercher un emploi) a baissé de 23 800 par rapport au mois précédent, soit une diminution de 0,7 % sur un mois. Il s’établit à 3 547 800. Cela représente toutefois une augmentation de 3,1 % sur un an.Quoi qu’il en soit, la baisse du nombre de demandeurs d’emploi est la plus importante depuis le début du quinquennat de François Hollande, exception faite de celle du mois d’août 2013 qui s’avéra ultérieurement être due à un problème de comptage qualifié de « bug de SFR ». Depuis mai 2012, les seuls quatre mois où une baisse a été enregistrée n’ont jamais été suivis d’un second mois consécutif de diminution du nombre de chômeurs de catégorie A. Aussi est-il bien hasardeux, à cette heure, d’anticiper un retournement durable.Recul chez les jeunesLa baisse est particulièrement significative pour les demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, qui enregistrent un recul de 2,6 % en un mois, de 2,7 % sur un an. Dans la tranche d’âge des 25-49 ans, le nombre de demandeurs d’emploi diminue également de 0,5 % sur un mois mais augmente de 2,5 % sur un an. Quant aux plus de 50 ans, l’augmentation est continue même si son rythme diminue : 0,1 % en un mois, 8,5 % sur un an.En revanche, pour les autres catégories de demandeurs d’emploi, les chiffres sont en augmentation : 717 000 pour la catégorie B (ayant travaillé 78 heures ou moins au cours du mois), soit + 1,2 % sur un mois et + 6,3 % sur un an, et 1 157 900 pour la catégorie C (plus de 78 heures au cours du mois), soit + 1,5 % sur un mois et + 14,8 % sur un an, ce qui témoigne d’une nette augmentation des contrats dits « atypiques », à temps partiel.Au total, le nombre de chômeurs en France métropolitaine, toutes catégories confondues, s’élève à 5 422 700 fin septembre. Ce chiffre, stable sur un mois, est en augmentation de 5,8 % sur un an. En incluant les outre-mers, le nombre de demandeurs d’emploi s’élève, toutes catégories confondues, à 5 727 300.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Leroux (Marseille, correspondant) L’appartement est spacieux, lumineux, à deux pas des collines de calcaire de Val Sec qui enserrent le nord de Marseille. Pour Nadia, ce 5-pièces dans une résidence de La Gavotte, un quartier des Pennes-Mirabeau, c’est le jour et la nuit avec le 3-pièces que, trois ans durant, elle a loué contre 900 euros par mois. Divorcée en 2010, cette femme de ménage de 43 ans a emménagé en avril dans le parc social, avec ses trois filles, « après des années de galère et de découragements ». « J’avais honte d’aller toquer à toutes les portes, celle du maire, du préfet, à la Logirem [le bailleur] simplement pour réclamer mes droits. »Avec seulement 6,21 % de logements sociaux, les Pennes-Mirabeau, commune de 20 000 habitants qui s’étire entre les quartiers Nord de Marseille et les zones d’activités tertiaires d’Aix-en-Provence, est le bonnet d’âne des Bouches-du-Rhône. Le département est une classe de mauvais élèves, puisque 42 communes sur 119 sont frappées d’un arrêté préfectoral de constat de carence au titre du bilan de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) 2011-2013. Les résultats sont négatifs : 10 logements sociaux en moins sur cette période sur un objectif de 172 nouveaux, soit un taux de réalisation de – 6 %.Lire aussi :Construction de HLM : les 36 villes que le gouvernement montre du doigt42 % de voix au FN aux européennesAux Pennes-Mirabeau, on aime valoriser le côté provençal de la commune, avec son moulin à la Daudet et ses pinèdes. Une image doublée d’une prospérité due à la présence sur son territoire de Plan de Campagne, l’un plus grands centres commerciaux de France, ou encore de l’usine d’embouteillage Coca-Cola. Cette banlieue de Marseille a toujours joué la carte de la résidence individuelle pour loger les cadres du port de Marseille et les fonctionnaires des administrations de la capitale régionale. « Les Pennes, c’est un environnement pavillonnaire, explique Roger Lambert, cadre local du PS, avec une population qui refuse tout logement social. »« Au conseil municipal, à chaque fois que je parlais de logement social, je ne pouvais pas finir mes phrases »La commune est mitoyenne avec les 15e et 16e arrondissements de Marseille et leurs grandes cités (La Castellane, La Bricarde, le Plan d’Aou). Selon M. Lambert, « le slogan ici c’est : on ne veut pas être le 17e arrondissement de Marseille ». Lourds sous-entendus qu’on retrouve dans les 42 % de voix accordées au FN aux élections européennes de 2014, même si la commune est historiquement à gauche (Victor Mellan, maire de 1977 à 2001, était un proche collaborateur de Gaston Defferre, maire PS de Marseille pendant trente ans).350 000 à 400 000 euros de pénalités annuellesLe sujet des logements sociaux a longtemps été tabou, comme en témoigne Serge Baroni, conseiller municipal PCF et l’un des rares défenseurs d’un rattrapage rapide. « Au conseil municipal, à chaque fois que je parlais de logement social, je ne pouvais pas finir mes phrases alors que 50 % de la population y est éligible. » Pour ne pas respecter les engagements triennaux devant conduire à 25 % de logement social d’ici 2025, la commune débourse bon an mal 350 000 à 400 000 euros de pénalités.« C’est énorme, reconnaît Michel Amiel, maire des Pennes-Mirabeau depuis 1995. Certaines communes disent : on veut rester résidentielle et on paiera les amendes quoi qu’il arrive. Ce n’est pas notre cas et pas de mal de projets sont dans les tiroirs mais sont longs à sortir. » Ce médecin a rendu sa carte du PS pour protester contre la création de la métropole Aix-Marseille-Provence et c’est sur les listes de Jean-Nöel Guérini, l’ancien président (ex-PS) du conseil général, qu’il a été élu sénateur en 2014.« Il faut une mixité sociale de quartier, pas une mixité de palier »Frappée d’un arrêté de carence pour la quatrième période triennale successive, Les Pennes-Mirabeau pourraient bien connaître un scénario catastrophe : la multiplication jusqu’à 5 des « amendes de carence », qui ne sont jusqu’alors que doublées. Afin d’éviter cela, le préfet a proposé aux 42 communes carencées des Bouches-du-Rhône de signer avant le 31 mars 2016 un contrat de mixité sociale.Les Pennes-Mirabeau le signeront même si, précise Michel Amiel, « malgré nos efforts, on ne sera jamais dans les clous, on ne rattrapera pas le temps perdu. Sauf à changer la sociologie de la commune – et ça, je ne le veux pas car mon rôle est de défendre le cadre et la qualité de vie. » Le projet immobilier phare, c’est Pallières 2 avec 900 logements dont 30 % de logements sociaux – un minimum imposé aux communes carencées. « Si, à Pallières 2, je faisais 900 logements sociaux, cela donnerait un quartier comme ceux des années 1970, et l’on connaît la suite. Oui, il faut une mixité sociale. Mais une mixité de quartier, pas une mixité de palier. »Et Michel Amiel de pointer les contradictions de ses administrés : « Lors d’une réunion publique sur un projet de logements sociaux, j’ai affronté un fort mécontentement des riverains. A la fin de la réunion, la personne la plus virulente est venue me demander si son fils pourrait avoir un logement dans le projet contesté. »Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde Denis Cosnard Pas de miracle pour Fram. L’entreprise de tourisme créée par quelques amis à Toulouse en 1949 va déposer son bilan. La convocation du comité d’entreprise extraordinaire, indispensable en pareil cas, est partie lundi 26 octobre. Le comité doit avoir lieu jeudi. Une audience est attendue dans les jours suivants pour placer en redressement judiciaire le célèbre voyagiste, longtemps spécialiste de la clientèle populaire.Il s’agit de la conclusion provisoire d’années noires, durant lesquelles la société a enchaîné les pertes et vendu une partie de ses actifs pour tenir vaille que vaille. Surveillé de longue date par un mandataire ad hoc et par le ministère de l’économie, Fram n’a pas réussi pour autant à surmonter ses difficultés. Au-delà des problèmes de pouvoir d’achat en France, des crises à répétition dans les pays d’accueil et des bouleversements provoqués par l’essor d’Internet, l’entreprise a fondamentalement souffert de la mésentente entre ses actionnaires, souligne le personnel. Les deux branches de la famille qui détiennent chacune 40 % du capital sont à couteaux tirés.« Il n’y a plus d’argent dans les caisses »Le dépôt de bilan, c’est précisément l’issue que la direction de Fram et son premier actionnaire, Georges Colson, un des membres de la famille, voulaient à tout prix éviter. Pendant des mois, malgré une situation financière très tendue, ils se sont accrochés à l’espoir que la société soit relancée par un repreneur sans passer par le tribunal de commerce.Mais le retrait, lundi 19 octobre, de la seule offre de rachat présentée dans ce cadre a changé la donne. L’insaisissable candidat luxembourgeois HNA Group Europe, un temps présenté comme chinois, ayant renoncé à reprendre Fram avec son partenaire français Selectour Afat, il n’est plus possible d’éviter la faillite. « Il n’y a plus d’argent dans les caisses, donc on ne peut pas y échapper », résume un de ceux qui travaillent sur le dossier. Même si le dépôt de bilan est inéluctable, « la priorité reste la continuité et la pérennité de l’entreprise », précise la direction.Tous les regards sont désormais braqués sur le seul autre candidat en lice, Karavel. Depuis plusieurs mois, ce spécialiste français de la vente de séjours sur Internet, connu pour sa marque Promovacances, s’intéresse au dossier avec son actionnaire, le fonds LBO France. Il se propose d’investir au moins 50 millions d’euros dans la société, qui a réalisé 373 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014.Intenses tractationsSes avances ont longtemps été dédaignées par la direction de Fram, en dépit du soutien de Marie-Christine Chaubet, la demi-sœur de M. Colson. A présent, Karavel paraît le seul à même de sauver l’affaire, et d’intenses tractations ont eu lieu ces derniers jours en ce sens. « Fram et Karavel progressent vers une solution concertée sous l’égide du conciliateur », relate un proche des discussions.A ce stade, plusieurs solutions restent possibles. L’une consisterait à ce que Fram bénéficie d’un redressement judiciaire express, une des nouveautés de la dernière réforme du droit des entreprises en difficulté. Créé en 2014, ce dispositif que les juristes nomment dans leur jargon franglais « prépare cession » permet de négocier à l’avance une solution avec un repreneur, puis de la finaliser au tribunal de commerce juste après le dépôt de bilan. Il a notamment été utilisé pour relancer NextiraOne, une ancienne division d’Alcatel confiée à un nouveau propriétaire trois semaines seulement après le redressement judiciaire.Possible période d’observation de plusieurs moisDans le cas de Fram, une reprise par Karavel suivant cette procédure accélérée permettrait d’écourter la période d’incertitude durant laquelle les clients comme les fournisseurs hésitent à s’engager auprès de l’entreprise. « Si le tribunal retient cette solution, elle évitera aussi toute rupture dans l’acheminement des passagers », argumente un expert. Un point-clé. Pour les pouvoirs publics, il est essentiel d’éviter que des milliers de voyageurs se retrouvent piégés en pleines vacances de la Toussaint, et que l’organisme de garantie des sociétés du secteur soit mis à son tour en péril.L’autre solution consisterait pour le tribunal à suivre le processus classique, en ouvrant une période d’observation de plusieurs mois et en appelant tous les groupes intéressés à se manifester. Au risque que l’activité de Fram chute de plus belle.En tout état de cause, les déboires de la société vont inéluctablement entraîner une casse sociale. Le plan de Karavel devrait se traduire par une réduction de 25 % de l’effectif de Fram, qui emploie actuellement autour de 670 personnes.Lire aussi (édition abonnés) :Karavel-Promovacances en passe de reprendre le voyagiste FramDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Les Décodeurs Les DécodeursJournaliste au Monde Philippe Escande Au sommet de la planète industrielle, deux empires se font face. Allemagne et Japon partagent le même goût pour les mécaniques bien huilées et la même prétention d’en inonder le monde. Ce n’est pas un hasard si les deux excellent à la fois dans les machines-outils et dans les automobiles, les unes au service des autres.Leurs champions s’affrontent sur tous les terrains, et notamment sur le plus grand de tous, la Chine. En septembre dernier, à la veille du salon automobile de Francfort, le chevalier Volkswagen se voyait en vainqueur. Au premier semestre de 2015, il avait réussi contre toute attente à décrocher le titre de numéro un mondial. Éphémère couronne.A la veille de l’ouverture du salon de Tokyo, mercredi 28 octobre, le samouraï Toyota retrouve de sa superbe. Sur les neuf premiers mois de l’année, il a vendu 60 000 voitures de plus que son adversaire. Et comme pour enfoncer un peu la tête de son concurrent dans sa grande flaque de gas-oil, il s’est donné un cap bien plus ambitieux encore : parvenir en vingt-cinq ans à éliminer totalement de sa gamme les véhicules à essence et diesel. En finir avec une technologie plus que centenaire qui constitue la quasi-totalité de sa flotte aujourd’hui.Lire aussi :Pour innover, Toyota invente l’action de long termeLe porte-drapeau de cette offensive s’appelle la Toyota « Mirai » (futur en japonais). Une voiture à hydrogène dont les seuls rejets sont quelques gouttes d’eau. Comprendre : le futur appartient à Toyota. Fragilisé par des rappels en masse aux Etats-Unis puis par le tsunami de 2011 qui a touché nombre de ses usines, il est reparti à l’offensive, avec notamment de nouveaux projets, notamment au Mexique et en Chine.Regarder au-delàCe retour en forme ne se produit cependant pas au meilleur moment. Les deux constructeurs affichent pour 2015 des ventes en baisse, de près de 1,5 %, par rapport à l’année précédente. Et cela n’a rien à voir avec le scandale qui affecte l’Allemand puisqu’il est trop tôt pour qu’il apparaisse dans les statistiques. Le marché japonais dégringole, le Brésilien s’effondre et, plus grave encore, les ventes en Chine ne se redressent pas.Toyota préfère donc regarder au-delà. A court terme, il devrait être le premier gagnant de la « dédiesélisation » du parc automobile en Europe, compte tenu de son avance sur les véhicules hybrides. Même les chauffeurs de taxis parisiens troquent leurs Peugeot ou leurs Mercedes contre des Toyota « Prius ».Et son pari sur la Mirai est du même ordre. Et suscite le même scepticisme que l’hybride à son époque. La voiture est trop chère, 80 000 euros, et, surtout, son développement exige de considérables investissements dans un réseau de distribution d’hydrogène en station-service. Mais le futur est à ce prix. Et les deux pays qui investissent en ce moment dans cette technologie sont comme par hasard l’Allemagne et le Japon. La guerre des étoiles n’est donc pas terminée.Lire aussi :Volkswagen : après le scandale, du sang et des larmesPhilippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent #AirFrance : les chiffres qui parlent https://t.co/8KKBwGn6C3 https://t.co/CbWc4MH6m7— LePoint (@Le Point)require(["twitter/widgets"]);Ce n’est qu’une petite série de graphiques, mais elle a eu son petit succès : l’hebdomaire Le Point a publié, en marge d’un article consacré aux « avantages » des personnels d’Air France, une série de quatre histogrammes appuyant le propos.Pilotes mieux payés en fin de carrière, heures de vol moins élevées pour un commandant que chez la concurrence, recours à un troisième pilote plus tôt que les autres compagnies, hôtesses qui font moins d’heures de vol par an que celles des compagnies « low cost »... Autant d’éléments illustrés par des barres de couleur incarnant ces différences. Quitte parfois à les exagérer très très fortement à l’aide d’artifices graphiques.Lire les dernières informations :Air France : le DRH veut des contrats de travail en fonction de la « productivité » des salariés  Salaires : 28 % représentés par... 200 %Premier cas : la différence de salaires. Les chiffres indiquent un écart de 28 % (270 000 contre 210 000). Mais le graphique, lui, traduit cette différence par une barre plus de trois fois plus haute que l’autre, soit un différentiel de 200 % ! Qu’a fait Le Point ? Il n’a conservé que le « haut » du graphique, sans partir d’une échelle à zéro, ce qui constitue une première entorse. On peut parfois choisir une échelle qui ne commence pas à 0, mais il faut alors l’indiquer, ce qu’il ne fait pas ici. En réalité, voilà ce que donnent les mêmes chiffres présentés avec une échelle débutant à 0 : #container_14458507336{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14458507336{ height:500px; } #container_14458507336 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14458507336 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14458507336 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14458507336 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Salaire annuel brut d'un commandant en fin de carrière(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14458507336", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Air France","Swissair/Lufthansa"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "salaire commmandant fin de carrière", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 270000 ], [ "", 210000 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}On le voit, ce n’est pas tout à fait la même impression. Heures de vol : 200 % de différence pour représenter 23 %Même chose avec le différentiel du nombre d’heures de vol : Entre 650 et 800, la différence est de 23 %. Ici, Le Point affiche une barre encore une fois trois fois plus haute que l’autre, soit 200 % de différence. Voici là encore le même graphique avec une échelle normale. C’est un peu moins spectaculaire : #container_14458507940{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14458507940{ height:500px; } #container_14458507940 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14458507940 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14458507940 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14458507940 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'heures de vol en long courrier pour un commandant(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14458507940", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Air France","Swissair/Lufthansa"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Vol long courrier", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 650 ], [ "", 800 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 3e pilote, hôtesses : des graphiques corrects, une méthode qui l’est moinsSeule la seconde série de graphes se rapproche plus de la réalité. en prenant cette fois une réelle échelle à 0. On le voit, nos graphiques et ceux du Point sont ici similaires : #container_14458508458{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14458508458{ height:500px; } #container_14458508458 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14458508458 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14458508458 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14458508458 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'heures de vol au-delà desquelles un troisième pilote est nécessaire(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14458508458", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Air France","Swissair/Lufthansa"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "3e pilote", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 8 ], [ "", 9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Néanmoins, ce sont cette fois les choix de chiffres qui posent question. Ainsi, ci-dessous, après avoir comparé Air France et Swiss/Lufthansa, Le Point change soudainement et, pour évoquer le nombre d’heures de vol que font les hôtesses, préfère comparer la compagnie française et deux compagnies « low cost ». #container_14458509729{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14458509729{ height:500px; } #container_14458509729 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14458509729 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14458509729 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14458509729 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'heures annuelles pour une hôtesse de l'air basée à Orly(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14458509729", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Air France","EsayJet/vueling"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "heures de vol hôtesse", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 450 ], [ "", 850 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Johan Theuret (Président de l’Association des DRH des grandes collectivités) Aujourd’hui, la fonction publique devrait, sur le plan social comme sur le plan de la performance, être un modèle pour l’ensemble du monde du travail. Cependant, elle rencontre des difficultés à répondre à l’évolution de la société et elle échoue à trouver des solutions dans certains domaines particulièrement sensibles.La principale raison à cette difficulté d’adaptation est la complexité dans laquelle s’enferme le statut de la fonction publique au fur et à mesure des réformes : aujourd’hui la plupart des Français ignorent tout du secteur public et considèrent que la fonction publique n’est ni compréhensible, ni accessible.Lire aussi :« L’Etat employeur » à la dériveL’opinion publique ignore les conditions de fonctionnement et les perspectives de carrière des métiers du secteur public, et soupçonne les fonctionnaires de bénéficier d’un régime extrêmement favorable.C’est pourquoi, il est légitime de se demander si le statut est encore adapté à la France et aux services publics. La réponse à cette question est oui. L’Etat, comme les hôpitaux et les collectivités locales, a besoin d’agents avec une réelle motivation pour le service public menant une grande partie de leur carrière au sein de la fonction publique en apportant ainsi une mémoire, une continuité et des réflexes d’action publique qui ne sont pas les mêmes que ceux des activités privés.Harmonisation et simplification des rémunérationsPour autant, préserver le statut ne doit pas empêcher sa véritable modernisation. Si le concours doit garantir l’accès à l’emploi public de manière égale à tous les candidats, il faut prendre en compte que le concours constitue pour de nombreuses personnes un obstacle et qu’il n’est pas source d’équité. Seule une minorité maîtrise les rouages pour le préparer et le réussir.Pour que la fonction publique paraisse ouverte à tous, il est indispensable de préserver le principe du concours mais surtout de le faire évoluer. Les candidats qui ont acquis une qualification ou une expérience professionnelle avérée pourraient être recrutés grâce à des concours sur titre (les apprentis, les titulaires d’un diplôme permettant d’exercer dans des professions réglementées…).De même, il est enfin temps d’admettre que les administrations ont aussi besoin d’agents sous contrat, notamment des jeunes, qui souhaitent s’engager dans des actions d’intérêt général pour des périodes limitées. Il faut donc donner au contrat une place spécifique et ne plus le concevoir comme un substitut.Autre besoin de modernisation, l’harmonisation et la simplification des rémunérations. Un véritable statut de la fonction publique devrait tendre vers un régime harmonisé des rémunérations à niveau égal de responsabilité et de compétences. Par ailleurs, les grilles indiciaires et les conditions d’avancements entre les catégories devraient être alignées pour supprimer les différences inéquitables de déroulement de carrière. Tout ceci obligerait enfin à créer un véritable marché de l’emploi public transparent, où chacun pourrait répondre à toutes les demandes qu’il souhaite.Le licenciement plus un tabouModerniser le statut passe aussi par une modernisation de la gestion des ressources humaines des employeurs publics, davantage accaparée, encore aujourd’hui, par la gestion administrative que par la gestion humaine des agents. Le statut est aujourd’hui complexe avec des régimes statutaires parfois illisibles et des règles de gestion trop lourdes.Il conviendrait de faciliter les reclassements et reconversions en simplifiant les procédures. L’accompagnement des carrières parait indispensable pour que les agents puissent bénéficier de réelles reconversions professionnelles.Réaliser un « bilan de carrière » au milieu de la vie professionnelle d’un agent permettrait d’examiner attentivement les possibilités d’évolution professionnelle des agents. Cela devrait concerner en premier lieu les agents qui exercent des métiers dits pénibles pour anticiper les éventuelles interruptions de carrières. Il devrait aussi être mis en place des cessations progressives d’activité qui permettraient de gérer un allégement des fins de carrière des agents touchés par des inaptitudes.Enfin, en le sortant de la compétence des conseils de discipline, le licenciement pour insuffisance professionnelle ne devrait plus être un tabou. Rendu impossible, tant par la lourdeur des procédures que par la jurisprudence administrative, il conviendrait, pour faire face aux situations exceptionnelles entachant la crédibilité du service public, plutôt de le simplifier et d’offrir de véritables garanties d’accompagnement aux personnes licenciées.Restaurer la confianceOn ne compte plus les rapports proposant les réformes nécessaires. Pourtant, loin d’être une œuvre figée dans le temps, la fonction publique ne dispose plus du cadre juridique adapté aux besoins de la gestion des personnels. Alors qu’aujourd’hui, ils sont confrontés à des idées reçues, il semble urgent de restaurer la confiance dans les fonctionnaires.Cela nécessite en effet de fournir les instruments permettant de recruter le personnel nécessaire pour mener à bien l’ensemble des missions qui lui sont confiées et de simplifier le statut pour qu’il comporte suffisamment de souplesse pour une gestion moderne des ressources humaines.En effet, à l’identique du code du travail qui doit être simplifié, une modernisation du statut doit être engagée pour répondre aux enjeux des ressources humaines de la fonction publique.Johan Theuret (Président de l’Association des DRH des grandes collectivités) 12.10.2015 à 16h03 | Simon Auffret En 1960, du pain, de la viande, et des légumes ; aujourd’hui : des plats préparés, et plus de sucre et de laits, sous toutes leurs formes : en presque soixante ans, le contenu de nos assiettes – et de nos caddies – a bien changé.Ce sont les conclusions d’une étude de l’Insee, dévoilée le jeudi 9 octobre. Les auteurs y constatent une modification profonde des habitudes alimentaires des Français : la consommation de viande, par exemple, a étonnamment diminué – elle représentait 23,7 % du panier alimentaire moyen en 1960, 20,4 % aujourd’hui –, en partie remplacée par les plats préparés, dont l’utilisation a presque quadruplé en cinquante ans.1. La part de l’alimentaire dans le budget baisse depuis 1960L’étude de l’Insee constate une baisse globale du budget dédié à l’alimentation dans les dépenses des Français, avec néanmoins une nuance depuis 2008. De plus d’un tiers en 1960, il est passé à 19,4 % – son niveau le plus bas – en 2007.Puis l’année suivante, le ralentissement du pouvoir d’achat a contribué à la remontée de cet indicateur : si tous les autres postes de dépenses de consommation ont brutalement freiné avec la crise financière, l’alimentation a repris du terrain. Aujourd’hui, la part de l’alimentation dans la dépense de consommation des ménages est de 20,4 %. #container_14443814250{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14443814250{ height:500px; } #container_14443814250 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14443814250 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14443814250 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14443814250 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part de l'alimentation dans les dépenses de consommation des ménages, en France, depuis 1960. Source : Insee, comptes nationaux base 2010.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14443814250", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:0, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: 40, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1960","1961","1962","1963","1964","1965","1966","1967","1968","1969","1970","1971","1972","1973","1974","1975","1976","1977","1978","1979","1980","1981","1982","1983","1984","1985","1986","1987","1988","1989","1990","1991","1992","1993","1994","1995","1996","1997","1998","1999","2000","2001","2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Part de l'alimentation dans la dépense de consommation des ménages", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 34.6 ], [ "", 33.6 ], [ "", 33 ], [ "", 32.3 ], [ "", 31.8 ], [ "", 31.3 ], [ "", 30.8 ], [ "", 30 ], [ "", 29.1 ], [ "", 28.2 ], [ "", 27.6 ], [ "", 26.9 ], [ "", 26.7 ], [ "", 26.3 ], [ "", 25.6 ], [ "", 25.5 ], [ "", 24.8 ], [ "", 25.1 ], [ "", 24.8 ], [ "", 23.9 ], [ "", 23.4 ], [ "", 23.2 ], [ "", 23 ], [ "", 23 ], [ "", 23 ], [ "", 22.7 ], [ "", 22.5 ], [ "", 22.1 ], [ "", 21.8 ], [ "", 21.7 ], [ "", 21.7 ], [ "", 21.9 ], [ "", 21.4 ], [ "", 21.4 ], [ "", 21.2 ], [ "", 21.1 ], [ "", 20.6 ], [ "", 20.8 ], [ "", 20.8 ], [ "", 20.8 ], [ "", 20.7 ], [ "", 20.8 ], [ "", 20.9 ], [ "", 21 ], [ "", 20.5 ], [ "", 20 ], [ "", 19.7 ], [ "", 19.4 ], [ "", 19.4 ], [ "", 19.8 ], [ "", 19.8 ], [ "", 19.9 ], [ "", 20.3 ], [ "", 20.4 ], [ "", 20.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2. De nouvelles tendances dans nos assiettesAvec ce renversement, la composition des menus se modifient : « Les ménages se détournent du poisson et des crustacés au profit des œufs, meilleur marché », expliquent les auteurs de l’étude. La consommation de fruits et légumes connaît un rebond depuis 2013. Celle de l’alcool – suite à de nombreux plans de santé et une taxation plus importante – est orientée à la baisse.En parallèle, selon l’Insee, les repas s’effectuent plus souvent en dehors du domicile – de 14 % dans les années 1960, à près de 25 % aujourd’hui : au restaurant, dans des bars ou à la cantine, professionnelle ou scolaire. Une tendance soulignée par les chercheurs, qui notent aussi la réduction importante du temps passé à faire la cuisine, d’environ 25 % entre 1986 et 2010. #container_14443808213{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14443808213{ height:500px; } #container_14443808213 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14443808213 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14443808213 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14443808213 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution de la composition du panier alimentaire (en %), mesurée en 1960, 1990 et 2014Source : Source : Insee, comptes nationaux base 2010.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14443808213", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Pain et céréales","Viande","Poisson","Oeufs et laitages","Plats préparés","Fruits et légumes","Sucres","Boissons alcoolisées","Boissons non aloolisées","Autres"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": 1960, "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 14.6 ], [ "", 23.7 ], [ "", 2.8 ], [ "", 8.2 ], [ "", 0.9 ], [ "", 18 ], [ "", 5 ], [ "", 15.9 ], [ "", 4.5 ], [ "", 6.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": 1990, "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 12.5 ], [ "", 23.5 ], [ "", 5.1 ], [ "", 11.5 ], [ "", 2.9 ], [ "", 16.3 ], [ "", 6.2 ], [ "", 12.2 ], [ "", 5.3 ], [ "", 4.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": 2014, "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 12.9 ], [ "", 20.4 ], [ "", 4.8 ], [ "", 11.8 ], [ "", 3.9 ], [ "", 15.5 ], [ "", 6.8 ], [ "", 12 ], [ "", 7.5 ], [ "", 4.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Deux pratiques récentes ont participé au changement du « panier alimentaire » des ménages français :– Depuis cinquante ans, la consommation de plats préparés augmente de 4,4 % par an – en volume par habitant – ce qui profite à des produits faciles d’emploi, comme les pizzas et les desserts lactés.– Conjointement, des produits « bruts » comme la pomme de terre, ont moins de succès que leurs produits dérivés (baisse de 0,8 % chaque année pour le légume, hausse de 3 % pour les plats préparés avec de la pomme de terre).Pour les chercheurs de l’Insee, mesurer la consommation des produits alimentaires permet de cerner l’impact des nombreux plans de préventions, notamment la campagne « 5 fruits et légumes par jour », lancée en 2007. Un échec relatif : sur cette période, la consommation de légumes a augmenté de 0,6 %, quand celle des fruits a reculé, d’environ 2,3 %. Une évolution qui s’explique aussi par l’augmentation de leur prix entre 2006 et 2008.3. Moins boire, mais mieux boire ?Enfin, la consommation d’alcool a diminué en France – de plus de 50 %, comme le note l’observatoire français des drogues et toxicomanie (OFDT) – depuis les années 1960.L’Insee observe un tournant dans les pratiques des ménages français : les vins de qualité supérieure auraient remplacé les « vins de consommation courante », majoritaires dans le choix des boissons au début de la période étudiée. La proportion d’alcool fort dans la consommation globale a également doublé dans le même temps. #container_14443790731{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14443790731{ height:500px; } #container_14443790731 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14443790731 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14443790731 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14443790731 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition de la consommation de boissons alcoolisées à domicile, mesurée entre 1960 et 2014 Source : Source : Insee, comptes nationaux base 2010(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14443790731", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, 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C’est le vin, principale boisson des années 1960, qui connaît la plus forte chute. Un rapport des sénateurs sur l’avenir de la filière vinicole notait lui aussi un changement d’habitude : d’une boisson régulière, voire quotidienne, le vin devient une  boisson  « festive ».Simon AuffretJournaliste au Monde Jean-Michel Bezat Le PDG du groupe russe Gazprom a annoncé, lundi 12 octobre, la reprise des livraisons de gaz à l’Ukraine pour l’hiver 2015-2016 – suspendues depuis le 1er juillet – en application de l’accord intervenu, il y a deux semaines, entre Kiev et Moscou sous l’égide de l’Union européenne. « Nous avons reçu de l’Ukraine un acompte de 234 millions de dollars [205 millions d’euros] pour le mois d’octobre. A partir de 10 h 00 (07 h 00 GMT) ce matin, les livraisons ont repris », a indiqué Alexeï Miller dans un communiqué.Issu du ministère soviétique du gaz démantelé en 1992, le géant russe reste une société contrôlée à 51 % par l’Etat. Mais c’est aussi une entreprise cotée à la Bourse de Moscou, qui doit à la fois assurer des recettes au budget russe et des dividendes à ses actionnaires. L’exercice 2014 n’a pas été bon, les bénéfices étant amputés par la baisse des prix et la faible consommation sur le Vieux Continent.Plusieurs événements, ces dernières semaines, confirment que Gazprom tient à se débarrasser de son image de paria et à s’implanter en Europe. Elle reste son premier client, loin devant la Chine. Environ 15 % du gaz consommé par les Européens vient de Russie, la dépendance étant plus importante pour de gros consommateurs comme l’Allemagne et l’Italie, ou certains pays de l’ex-bloc communiste.L’accord avec l’ukrainien Naftogaz sur le prix du gazLa Commission européenne et les ministres russe et ukrainien de l’énergie ont paraphé à Bruxelles, le 25 septembre, un protocole d’accord pour les deux prochains trimestres. Les livraisons de gaz russe, suspendues depuis juillet, sont assurées jusqu’à la fin mars 2016. L’accord met ainsi fin, temporairement du moins, au conflit entre Moscou et le gouvernement pro-occidental de Kiev ouvert début 2014 sur la question.Kiev dépend à plus de 50 % de la Russie pour ses approvisionnements gaziers, et près de 50 % du gaz russe vers l’Europe passe encore par l’Ukraine. Les Russes, qui proposaient au départ 385 dollars (344 euros) pour 1 000 m3, ont finalement accepté 232 dollars. Autre signe d’apaisement : lors des discussions, Gazprom n’a pas mis en avant la dette gazière de l’Ukraine. Elle atteint 4,45 milliards de dollars selon Kiev, quatre fois plus selon le Kremlin.Une négociation plus ouverte avec BruxellesLa Commission européenne accuse Gazprom de plusieurs infractions : des prix trop élevés dans cinq pays de l’Union européenne ; l’interdiction faite à certains clients de revendre à des tiers le gaz acheté à Gazprom ; des abus de position dominante en Pologne et en Bulgarie. Il y a cinq ans, elle avait lancé une enquête pour pratiques anticoncurrentielles. Mi-septembre, le groupe russe a transmis aux autorités antitrust européennes sa réponse officielle aux accusations.Les arguments et les propositions de Gazprom sont aujourd’hui étudiés par les services de la commissaire à la concurrence, Margrethe Vestager. Si elle les jugent insuffisants, elle peut imposer des « mesures correctives » et une amende d’au plus 10 % de son chiffre d’affaires, soit quelque 10 milliards d’euros.Lire aussi :Gaz : protocole d’accord entre la Russie, l’Ukraine et l’UE sur les livraisonsUne ouverture au marché spot du gaz en EuropeJusqu’à présent, Gazprom ne vendait son gaz que dans le cadre de contrats à long terme (20, 25 ou 30 ans) à des acheteurs comme le français Engie, l’italien ENI ou l’allemand E.ON. Les prix, largement indexés sur le pétrole, étaient révisables en cours de l’exécution du contrat. En septembre, pour la première fois de son histoire, Gazprom a annoncé la vente aux enchères de petites quantités de gaz sur le marché spot (de court terme), signe qu’elle s’ouvre désormais à une approche plus libérale.Par ailleurs, Gazprom poursuit ses partenariats et sa coopération avec les grands groupes d’énergie européens malgré la décision du président russe, Vladimir Poutine, d’arrêter le projet de gazoduc South Stream, qui devait alimenter l’Europe en évitant l’Ukraine. Mais ses négociations avec la Turquie pour construire un pipeline de substitution, le Turkish Stream, piétinent depuis des mois.Lire aussi :Le nouveau partenariat énergétique russo-turc fait du surplaceUn doublement du gazoduc Nord StreamGazprom a annoncé, le 4 septembre, la signature d’un pacte d’actionnaires avec les allemands BASF et E.ON, le français Engie, l’autrichien OMV et l’anglo-néerlandais Shell pour la construction de Nord Stream 2. Ce gazoduc viendra doubler le Nord Stream, reliant la Russie à l’Allemagne sous la mer Baltique. De 55 milliards de mètres cubes par an, la capacité du Nord Stream passera à 110 milliards.Mais cette infrastructure n’est pas une priorité pour l’UE, a prévenu, le 8 octobre, Miguel Cañete, le commissaire européen à l’énergie, qui a rappelé le souci de l’Europe de diversifier ses sources d’approvisionnement. « L’UE reste ouverte au gaz russe et souhaite voir la Russie comme un fournisseur de gaz naturel fiable dans le futur, a t-il souligné. Mais nous souhaitons aussi que le transport de gaz russe s’inscrive dans notre stratégie de diversification et que le fournisseur russe, comme tout autre fournisseur au sein de l’UE, joue le jeu de la concurrence et du marché de l’énergie. »Un accord stratégique Gazprom-BASFLe groupe gazier et le géant allemand BASF, numéro 1 mondial de la chimie, ont annoncé début octobre la finalisation d’un important échange d’actifs – annoncé en 2012 puis remis en cause par la crise ukrainienne. L’opération prévoit que BASF cède au gazier russe les activités de commercialisation et de stockage de gaz naturel, que les deux groupes opèrent conjointement. En échange, BASF recevra 25 % plus une action d’une partie d’un gisement de gaz naturel et de condensat en Sibérie de Gazprom.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.10.2015 à 13h07 • Mis à jour le12.10.2015 à 15h08 Angus Deaton s’est vu attribuer, lundi 12 octobre, après le Français Jean Tirole, l’an dernier, le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel. Les travaux de cet économiste américano-britannique, né en Ecosse, portent sur l’inégalité des revenus et la consommation.Agé de 69 ans, professeur à l’université de Princeton, aux Etats-Unis, Angus Deaton a été primé « pour son analyse de la consommation, de la pauvreté et du bien-être », a précisé le jury dans son communiqué.Deaton’s work has helped transformed the fields of microeconomics, macroeconomics & development economics #NobelPrize http://t.co/HbhSYFQ2wv— NobelPrize (@The Nobel Prize)require(["twitter/widgets"]);« Comprendre les choix individuels de consommation »L’Académie royale des sciences suédoise estime que « pour concevoir la politique économique qui favorise le bien-être et réduit la pauvreté, nous devons d’abord comprendre les choix individuels de consommation » :« Plus que quiconque, Angus Deaton a participé à cette compréhension. En liant des choix individuels précis et des résultantes collectives, sa recherche a contribué à transformer les domaines de la microéconomie, de la macroéconomie, et de l’économie du développement. »Lire aussi :Les cinq précédents Nobel d’économieAngus Deaton a construit son travail sur trois axes principaux : comment les consommateurs répartissent leurs dépenses ; combien dans une société est consommé et épargné ; comment mesurer le bien-être individuel. Ces questions l’ont poussé à une analyse fine de « problèmes comme la relation entre le revenu et la quantité de calories consommées, et l’ampleur de la discrimination entre les sexes au sein de la famille ».Interrogé lundi sur l’actualité brûlante — les migrations de centaines de milliers de personnes venues chercher une vie meilleure en Europe — Angus Deaton a répondu :« Ce à quoi nous assistons est le résultat de centaines d’années d’un développement déséquilibré (...) qui fait qu’une partie du monde accuse un important retard [socio-économique]. »Comment aider à sortir de la pauvretéDans son livre The Great Escape: Health, Wealth, and the Origins of Inequality, Angus Deaton s’interroge sur les manières d’aider les populations défavorisées à sortir de la pauvreté. Il y dénonce les limites des programmes internationaux d’aide au développement menés au cours des dernières décennies par les pays occidentaux.Lire la critique de son livre (édition abonnés) : Comment réduire les inégalités entre pays et entre individus ?Selon l’auteur, si de telles initiatives permettent à leurs instigateurs de se donner bonne conscience, elles ont souvent peu d’impact, voire parfois un effet négatif. La mainmise de gouvernements, souvent corrompus, sur l’argent versé dans le cadre de ces programmes a nui au développement économique local, empêchant la création et le maintien d’infrastructures pérennes.Une fois ce constat posé, le professeur d’économie suggère, toujours dans ce livre, d’autres pistes prometteuses, sans toutefois les approfondir. Il recommande la mise en œuvre de mesures pour inciter les entreprises pharmaceutiques à investir dans des médicaments destinés à soigner des maladies comme le paludisme, qui affectent les populations des pays les plus démunis. Il propose aussi de faciliter de façon temporaire les flux migratoires en provenance de ces pays, en permettant aux jeunes d’obtenir des bourses pour étudier à l’étranger.En 2010, l’économiste avait été remarqué dans les médias grâce à une étude, avec le prix Nobel d’économie 2002, Daniel Kahneman, où il avait montré que l’argent faisait le bonheur, mais pas au-delà de 75 000 dollars par an.La récompense de ce lundi vaudra au chercheur la somme de huit millions de couronnes suédoises (860 000 euros). Le prix d’économie, officiellement « prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel », est le dernier de la saison des Nobel, marquée par le couronnement de la Biélorusse Svetlana Alexievitch en littérature et, pour le prestigieux Nobel de la paix, du quartette d’organisations qui a permis de sauver la transition démocratique en Tunisie.Lire aussi :Jean Tirole : « L’économie est partout, on ne peut y échapper… » Sophie Péters Que faut-il comprendre de l’agression de Xavier Broseta, le DRH d’Air France, et de la fureur de certains salariés de la compagnie ? Lorsque surgit un tel événement dans une organisation ou une relation entre personnes, il s’agit de le replacer dans le contexte. Sans prise en compte des circonstances, on se prive de l’analyse de ce qui l’a provoqué et d’une possibilité de sortie de crise.Or que dit le contexte ? S’il ne s’agit pas d’excuser la violence, qui reste en soi inacceptable. On ne peut faire l’impasse sur le vécu d’une mise en danger qui rompt le contrat relationnel entre l’employeur et les salariés et génère une colère. D’autant que cette colère trouve pour seule issue la violence.« Lorsque des individus dans un groupe se sentent violentés psychiquement, certains en viennent à l’exprimer par des actes d’agression. La façon dont on gère les relations fait le lit de la violence et favorise l’émergence de bouc émissaire », souligne Teresa Garcia, dirigeante de Circé, institut de stratégie relationnelle.Déni, frustration, colèreLa colère témoignant d’une impuissance, elle cherche alors un exutoire. D’autant plus forte, lorsque le groupe désigne inconsciemment un bouc émissaire, un coupable pour simplifier un réel devenu trop complexe à appréhender. « Toute stratégie de conduite de changement ne peut se focaliser uniquement sur ce que l’on veut changer. On doit aussi tenir compte de la manière de s’y prendre », poursuit Teresa Garcia.Ce n’est pas ici le changement en soi qui pose problème, mais la façon dont il a été conduit. Déni, frustration, colère, toutes les conditions étaient réunies pour une explosion. Si le « comment on fait ensemble n’est pas travaillé, si on ne construit pas un système dans lequel chacun peut s’exprimer, alors il y a des coupables et des boucs émissaires. Si les salariés sont accusés d’avoir rompu le dialogue, de leur point de vue, il n’y a pas eu de dialogue. C’est cette absence de dialogue, en ne donnant aucun canal à la colère pour s’exprimer, qui a débouché sur la violence », analyse Teresa Garcia.La violence naît de cette rencontre indispensable avec l’autre qui s’est révélée impossible. Les stratégies de fuite et d’évitement des responsables n’y ont pas été étrangères et ajoutent au sentiment de négation. Or, la peur de l’affrontement produit une violence encore plus grande.Il faut donc rouvrir le dialogue et la négociation au sens de donner et prendre, d’échanger, pour que cette violence soit recyclable. Le remède à la violence, c’est d’abord de pouvoir l’interpréter, la penser, de surtout ne pas se penser en victime, ce qui redouble la violence vécue.Une excuse pour ne plus dialoguerIl faut essayer de comprendre et d’interpréter la violence subie pour la transformer en action et la dépasser. Il faut essayer de mettre la parole là où il y a eu de la violence. Car la violence est née de l’absence de dialogue. Et dialoguer signifie aussi entendre ce qui est vécu et ressenti, y compris s’il s’agit de colère, à tort ou à raison.Or si cette violence devient une excuse pour ne plus dialoguer, et un motif pour imposer une stratégie, alors il y a le risque de voir ces actes se répéter et le phénomène de bouc-émissaire se prolonger.Car pour conserver un besoin de contrôle, les individus sont naturellement attirés par des idéologies attribuant la responsabilité d’éléments perçus comme négatifs aux actions d’un groupe. À défaut de pouvoir être, ils deviennent alors motivés par la nécessité d’avoir. C’est oublier que le besoin le plus profond de l’homme est de se sentir exister, accueilli. Et dans l’univers du travail de ne pas s’en tenir à la seule logique comptable mais de savoir reconnaître l’honneur d’un métier et d’en comprendre les ressorts humains. Donc tout ce qui vise à nier le « bien travailler » est une violence en soi.Sophie Péters Eric Leroux Lire aussi :Réforme des mutuelles : le guère payantA partir du 1er janvier 2016, toutes les entreprises proposeront une complémentaire santé et financeront au moins la moitié des cotisations. Les salariés vont devoir décrypter l’offre de leur employeur, vérifier que leurs enfants sont couverts, jongler avec de possibles options…Qui est concerné  ?Si la grande majorité des salariés des grandes entreprises sont déjà couverts, ce n’est pas le cas dans les petites structures. D’après le Haut Conseil pour l’avenir de l’Assurance-maladie, près d’un quart des salariés sont concernés, soit plus de quatre millions de personnes. Parmi elles, 90 % possèdent déjà une mutuelle individuelle et 10 % ne sont pas du tout couvertes.Qui est exclu  ?Les inactifs (sauf en cas de chôma­ge), les fonctionnaires et les non-salariés ne sont pas concernés. Les chômeurs bénéficieront gratuitement de la complémentaire santé de leur ancienne entreprise pendant 12 mois au ­maximum.Les CDD en bénéficient-ils  ?Oui, dès que la durée de leur contrat atteint au moins un mois. S’ils sont au chômage à la suite de ce contrat à durée déterminée, ils pourront conserver gratuitement la complémentaire de l’entreprise pendant une durée égale à leur contrat de travail (un an au maximum). Les intérimaires bénéficient d’un régime spécifique.Les contrats seront-ils protecteurs  ?La loi a défini un panier de soins minimal. Les contrats couvrent au moins le ticket modérateur, le forfait journalier hospitalier, les soins dentaires à hauteur de 125 % des tarifs de la Sécurité sociale et l’op­tique pour 100 à 200 euros. Soit l’équivalent d’une «  mutuelle  » ­individuelle très basique, qui couvre les plus gros risques mais ne compense guère les dépenses ­onéreu­ses mal prises en charge par l’Assurance-maladie (dépassements d’honoraires, prothèses et implants dentaires, optique ou le financement d’une chambre particulière en cas d’hospitalisation). Pour de jeunes salariés peu consommateurs de soins, ce contrat de base devrait largement suffire.La famille du salarié sera-t-elle couverte  ?Non, la loi ne l’impose pas. Conséquence  : les conjoints inactifs et leurs enfants peuvent ne pas être couverts par cette complémentaire santé. « En règle générale, les contrats couvrent toute la famille dans les grandes entreprises, mais ce n’est pas le cas dans les plus ­petites  », observe Olivier Pericchi, directeur général délégué du groupe d’assurances Henner.Faudra-t-il souscrire une surcomplémentaire  ?Dans les entreprises qui optent, a minima, pour le panier de base, il est probable que les assureurs proposent aux salariés des surcomplémentaires afin de bénéficier de remboursements plus étendus. Elles couvriront plus largement les dépassements d’honoraires, les frais dentaires… Vous serez libres de les choisir ou non.La surcomplémentaire ne sera pas cofinancée par l’entreprise et sera donc intégralement à la charge des salariés. Ces derniers pourront se tourner vers l’assureur ou la mutuelle de leur choix mais auront généralement intérêt à opter pour la surcomplémentaire que leur proposera l’assureur de l’entreprise. «  Celle-ci sera alors mieux articulée avec les garanties de base et évitera les doublons de garanties ou les trous dans la protection  », juge Françoise Louberssac, dirigeante d’April entreprise prévoyance. Mais attention aux prix de ces « options  ». Les courtiers en assurance observent que les assureurs bradent le prix du panier de soins minimal pour équiper les entreprises, car ils espèrent se rattraper ensuite sur les surcomplémentaires.Avec une surcomplémentaire, quelle sera la procédure pour être remboursé  ?Vous n’aurez rien à faire si vous avez choisi le même assureur que celui de l’entreprise. En revanche, si vous faites appel à une autre compagnie, vous devrez lui envoyer un justificatif des remboursements déjà reçus de la Sécu et de la complémentaire  : les procédures ne sont pas automatisées pour un deuxième assureur.Combien cela va-t-il coûter  ?Une couverture basique, reprenant le panier de soins minimal, sera facturée entre 15 et 30 euros par mois à l’entreprise et au sa­larié. « Pour une formule haut de gamme responsable, il faudra compter de 60 à 75 euros par mois environ  », estime M. Pericchi. La majorité des contrats se situeront entre ces deux extrêmes. Les entreprises financeront au moins la moitié des cotisations. La parti­cipation de l’employeur aux frais de la mutuelle étant assimilée à un revenu ­imposable, le salarié paiera des impôts sur cette somme. A cela s’ajouteront les frais éventuels des surcomplémentaires.Que faire de ma complémentaire individuelle actuelle  ?Vous pourrez la conserver jusqu’à son échéance. Ensuite, il faudra ­résilier votre contrat individuel, en informant l’assureur au moins deux mois avant l’échéance.Peut-on refuser l’assurance de l’entreprise  ?Oui, mais dans certains cas seulement et parfois uniquement de manière temporaire. Les cas de dispense concernent les salariés déjà en poste dans l’entreprise au moment de la mise en place du ­régime, si ce dernier procède d’une décision unilatérale de l’employeur et que la cotisation a pour conséquence de diminuer leurs ­revenus. En revanche, si le régime est mis en place par un accord ­collectif ou un référendum, cette exception ne peut être retenue.Autre cas de dispense  : lorsque le salarié bénéficie déjà d’une couverture obligatoire, par exemple par le biais du contrat collectif de son conjoint. De même, s’il est éligible aux dispositifs d’aide tels que la CMU-C (Couverture maladie universelle complémentaire) ou l’ACS (Aide au paiement d’une complémentaire santé), il peut aussi refuser la mutuelle. Enfin, l’assurance n’est pas obligatoire pour les CDD de moins de douze mois ou si la personne est rémunérée par plusieurs employeurs. Les salariés à temps très partiel pourront aussi dire non si la cotisation équivaut à 10 % ou plus de leur salaire. Enfin, les personnes déjà couvertes par un contrat individuel pourront être dispensées, mais seulement jusqu’à l’échéance de leur contrat individuel.Dans tous les cas, le salarié devra fournir à l’entreprise des preuves de la couverture existante ou du bénéfice des dispositifs d’aide.Que se passe-t-il lors du départ en retraite  ?L’assureur qui gère le contrat doit vous proposer le maintien des garanties existantes, mais il peut augmenter le tarif jusqu’à 50 %. Comme l’entreprise ne finance plus la cotisation, le coût risque de tripler pour le retraité. Le projet de loi de finances pour la Sécurité ­sociale 2016 prévoit d’intégrer une disposition imposant un délai de trois à cinq ans avant d’atteindre cette augmentation maximale. «  Le contrat d’entreprise n’est généralement plus adapté aux retraités. Il est souvent préférable d’opter pour un contrat individuel qui pourra coûter moins cher  », estime M. Pericchi.Et pour les salariés déjà couverts par leur entreprise  ?Pour eux, rien ne change… pour le moment. Parallèlement à cette réforme, les entreprises doivent en effet revoir les garanties de leurs contrats collectifs pour les adapter au cadre des contrats dits «  responsables  ». «  Au moins deux tiers des contrats devront être modifiés  », observe Bruno Chrétien, président de l’Institut de la protection sociale (IPS). Cela devrait se traduire par une diminution des remboursements de soins, notamment sur les dépassements d’honoraires, les soins dentaires et l’optique… et ainsi « tirer la couverture vers le bas  », selon M. Chrétien.LexiqueTaux de remboursement de la Sécurité sociale : le pourcentage du tarif (de convention ou de responsabilité) que rembourse la Sécurité sociale. Il varie entre 60 % et 100 %, selon les actes et soins prodigués.Ticket modérateur : le pourcentage du tarif non remboursé par la Sécurité sociale. Il atteint 30 % pour une consultation chez un médecin, 20 % sur l’hospitalisation…Tarif de convention : le tarif retenu par la Sécurité sociale pour calculer ses remboursements, appliqué par les professionnels « conventionnés » (et pour les médicaments) hors dépassement d’honoraires. En optique et pour les prothèses dentaires, les tarifs réellement pratiqués s’avèrent beaucoup plus élevés.Dépassement : toute somme facturée au-delà du tarif de convention, et donc non remboursée par la Sécurité sociale.Remboursement de 200 % : lorsque la mutuelle indique qu’elle rembourse à 200 %, cela signifie que l’assuré recevra deux fois le tarif de convention, remboursement de la Sécurité sociale compris. Exemple : pour une couronne dentaire, dont le tarif de convention est de 107,50 euros, le remboursement total (Sécurité sociale + mutuelle) s’élèvera à 215 euros. Soit entre la moitié et le tiers de la dépense consentie par le particulier.Participation forfaitaire : la somme systématiquement à la charge de l’assuré social (1 euro chez le médecin, 0,50 euro pour chaque boîte de médicaments…), qui n’est pas remboursée par les complémentaires dites « responsables ».Eric LerouxJournaliste au Monde 12.10.2015 à 11h09 • Mis à jour le12.10.2015 à 11h48 | Philippe Escande Tu veux ou tu veux pas ? Comme l’obsédant tube de Zanini dans les années 1970, la finance mondiale est entraînée dans une samba du diable qui plonge dans l’incertitude les esprits les plus déterminés. La clôture de la réunion du Fonds monétaire international (FMI) ce dimanche 11 octobre a été le théâtre de cette étrange comédie.D’un côté le chœur des banquiers centraux sommant la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale) d’arrêter de jouer avec les nerfs du monde entier et de relever, enfin, ses taux d’intérêt. Et de l’autre, le numéro deux de la dite institution, Stanley Fischer, affirmant la main sur le cœur que, bien sûr, la banque centrale américaine allait agir avant la fin de l’année. Et, entre les deux, des marchés qui ont interprété la sortie du banquier américain comme le signe… que la Fed n’allait pas bouger !Car il en va des déclarations des banquiers centraux comme des contrats d’assurance, il faut bien lire les petites notes de bas de page. Si d’un côté, il affirme que la situation des pays émergents n’entre pas en ligne de compte dans sa décision, il reconnaît que l’institution américaine suit de près les développements économiques américains, dont la situation de l’emploi, le risque de déflation, mais aussi la mauvaise tenue des exportations. Or celles-ci ont durement chuté cette année aux Etats-Unis… du fait notamment du ralentissement des émergents, au premier rang desquels, la Chine.Trancher le nœud gordienEn fait, il se dessine aujourd’hui un consensus mondial pour considérer que l’attente est désormais pire que le mal. Même les marchés boursiers, qui se délectent habituellement de la drogue des taux bas et des politiques monétaires généreuses n’en ressentent plus les effets. Il a suffi de trois événements totalement indépendants – le crack boursier chinois, le scandale Volkswagen et la chute du géant des matières premières Glencore – pour les faire plonger avec une violence jamais vue depuis quatre ans.La réserve fédérale américaine est donc condamnée, tel Alexandre, à trancher le nœud gordien qui relie intimement toutes les économies mondiales. Devant les propos mi-chèvre mi-chou de Stanley Fischer, les investisseurs parient désormais sur un relèvement des taux d’intérêt à la réunion du 15 décembre, plutôt qu’à celle du 27 octobre.Alors commencera une nouvelle ère. Celle, d’abord, d’une vraie divergence entre les politiques monétaires américaine et européenne. Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a répété au sommet du FMI, que son institution poursuivrait, elle, sa politique accommodante d’argent facile et de taux bas. Mais ce sera aussi le vrai test de solidité de la reprise américaine. Et de sa capacité d’entraînement de l’ensemble de l’économie mondiale dans son sillage. Divergence d’abord, convergence ensuite… si tout va bien.Lire aussi :Remonter les taux ou attendre 2016, le dilemme de la FedPhilippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sarah Belouezzane Et de trois. L’Autorité de la concurrence vient à nouveau de s’autosaisir et d’ouvrir une enquête sur Numericable-SFR. Il s’agit de la troisième fois en un an que l’institution de la rue de l’Echelle se penche sur les pratiques de l’opérateur détenu par le milliardaire Patrick Drahi. En cause, « les conditions dans lesquelles Numericable exécute ses engagements relatifs à l’accord de co-investissement conclu avec Bouygues Telecom pour le déploiement de la fibre optique », indique l’institution.En 2010, la filiale de télécoms du groupe de BTP et ce qui n’était alors encore que SFR, propriété de Vivendi, avaient signé un contrat visant à déployer conjointement et à raccorder les immeubles au très haut débit fixe (la fibre) dans des communes situées en zones très denses (les villes très peuplées comme Paris, Lyon ou Bordeaux, où l’infrastructure est plus difficile à installer). Les deux parties s’engageaient à financer les travaux, mais SFR était celui qui devait concrètement les mener à bien.Lire aussi :Le gouvernement veut accélérer le déploiement du très haut débit fixe en FranceUne question de rythmeSeulement voilà, selon Bouygues Telecom, qui en a averti l’Autorité de la concurrence, son partenaire, entre-temps passé entre les mains de Numericable, ne respecte plus le « rythme » de raccordements d’immeubles prévu. Il risque donc, selon la filiale du groupe de BTP, de ne pas tenir les « objectifs dans les délais fixés ». En clair, le réseau serait en partie installé, mais les immeubles n’y seraient pas branchés. Une opération qui nécessite d’aller dans chaque logement pour y mettre des prises raccordées à la fibre. Impossible, donc, pour Bouygues Telecom de commercialiser ses offres.Or, la tenue des engagements préalablement pris par SFR en matière de déploiement de la fibre et de son raccordement aux logements était l’une des conditions posées par l’Autorité de la concurrence pour autoriser son rachat par Numericable. Le deuxième opérateur de France, qui détient déjà un réseau câblé, était tenu de raccorder les immeubles dans un délai de deux ans pour l’infrastructure de fibre installée avant le rachat. Et de trois mois pour celle faite après la fusion, si Bouygues Telecom le demandait.Le droit de discuter« Afin d’étudier la compatibilité du comportement de Numericable-SFR avec ses obligations, le collège de l’Autorité a décidé le 5 octobre 2015 de se saisir pour vérifier le respect de ces engagements. Cette décision ne préjuge en rien des suites qui pourraient être données par l’Autorité, en fonction des pouvoirs que lui donnent les textes en matière de contrôle des concentrations », écrit l’autorité présidée par Bruno Lasserre.Pour l’institution de la rue de l’Echelle, cette nouvelle enquête s’ouvre six mois à peine après la précédente. Celle-ci devait déterminer si SFR et Numericable avaient commencé les opérations de fusion avant d’obtenir un feu vert définitif de l’autorité. Les équipes des deux opérateurs avaient, avant le 27 octobre 2014, date de l’accord définitif du rachat, le droit de discuter mais en aucun cas celui de travailler directement à l’organisation de la nouvelle entité.Quelques mois auparavant, en janvier, l’autorité s’était penchée sur les bonnes conditions de cession d’Outremer Telecom, une filiale de Numericable à La Réunion et à Mayotte.Lire aussi (édition abonnés) :Le nouveau big bang de Patrick Drahi dans les télécomsSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.10.2015 à 18h53 • Mis à jour le10.10.2015 à 22h04 | Bastien Bonnefous (Le Caire, envoyé spécial) Une poignée de mains pour des navires de guerre. A peine arrivé au Caire pour la première étape de sa tournée dans le Moyen-Orient, Manuel Valls a finalisé le contrat commercial définitif de l’achat par l’Egypte des deux navires Mistral qui n’ont pas été livrés à la Russie en raison de la crise ukrainienne. Samedi 10 octobre en fin d’après-midi, le premier ministre a annoncé la signature de l’accord lors d’une conférence de presse au Caire avec son homologue égyptien Chérif Ismaïl, après avoir été reçu pour un tête-à-tête et un déjeuner par le président maréchal Abdel Fattah al-Sissi, et avant une visite privée de l’église copte du quartier de Mar Guirguis.« C’est un très grand motif de satisfaction (…) et la preuve de la densité, de la confiance de notre coopération que nous allons prolonger car nous avons besoin d’une Egypte forte », a commenté M. Valls, accompagné au Caire par le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, et la députée socialiste Elisabeth Guigou, présidente de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale.Lire aussi :La France solde l’affaire des MistralLe premier ministre n’a pas voulu donner de détail concernant le montant du contrat, qui s’élève selon nos informations entre 910 et 950 millions d’euros, en grande partie financés par l’Arabie saoudite. Mais cet accord entre la DNCS française (Direction des constructions navales services) et la marine égyptienne témoigne quoi qu’il en soit de la coopération particulièrement active au plan militaire entre la France et l’Egypte, après l’achat en février 2015 par Le Caire de 24 avions de chasse Rafale ainsi que d’une frégate multi-missions Fremm et des missiles de courte et moyenne portée.L’entourage de M. Valls reconnaît un « contexte très porteur » et des relations commerciales « exceptionnelles » avec l’Egypte, depuis la prise de pouvoir du président Sissi en mai 2014. Annoncé le 23 septembre par François Hollande après une visite du chef de l’Etat français en Egypte un mois plus tôt, l’achat des navires Mistral, bâtiments de projection et de commandement ultra-sophistiqués, a été finalisé ces derniers jours entre les deux pays.Les représentants d’une vingtaine d’entreprises françaises sont aussi du voyage en Egypte avec Manuel Valls. Le Caire est notamment intéressé par la poursuite de l’extension et l’aménagement de son métro, ainsi que par des satellites de communication. « Nous investissons en Egypte plus de 6 milliards d’euros », a précisé le premier ministre.La lutte contre le terrorisme plutôt que les droits de l’hommeImpossible de savoir si lors de ses entretiens avec les autorités égyptiennes, M. Valls a parlé de la situation des droits de l’homme en Egypte, un pays dirigé d’une main de fer par le maréchal Sissi.Lire aussi :Remboursement des Mistral : la bataille des chiffres continuePubliquement, le premier ministre a préféré évoquer la lutte contre le terrorisme, quelques heures à peine après un attentat meurtrier dans le centre-ville d’Ankara, en Turquie. « L’Egypte est un partenaire central et indispensable pour traiter les problèmes de terrorisme », a-t-il expliqué, ajoutant que « la France croit en l’Egypte, en sa stabilité et en son développement, notamment démocratique ». En tête à tête, MM. Valls et Sissi ont longuement parlé de la situation syrienne et le nouveau contexte créé par l’intervention de la Russie, s’accordant sur la priorité donnée à la lutte contre Daech.Au cours de sa tournée moyen-orientale qui doit le conduire après l’Egypte en Jordanie et en Arabie saoudite, M. Valls compte passer en revue les différents conflits régionaux ou les fortes tensions qui ont repris depuis plusieurs semaines entre Israéliens et Palestiniens.Côté business, le régime saoudien est également intéressé par des équipements militaires français, alors que M. Valls est attendu lundi soir au dîner de gala organisé à Riyad par le Forum économique franco-saoudien auquel participent plusieurs grandes firmes hexagonales. Ce voyage quasi présidentiel de quatre jours, aux thématiques diplomatiques et commerciales très régaliennes, est le plus long à l’étranger pour le premier ministre depuis son arrivée à Matignon en avril 2014.Lire aussi :Ventes d’armes : la stratégie gagnante de la FranceBastien Bonnefous (Le Caire, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.10.2015 à 10h48 • Mis à jour le10.10.2015 à 14h06 | Claire Guélaud (envoyée spéciale à Lima) En 2009, la conférence de Copenhague avait achoppé sur la question du financement de la lutte contre le dérèglement climatique. A priori, ce ne devrait pas être le cas de la COP21 – elle se tient à Paris du 30 novembre au 11 décembre – si l’on en juge par les progrès qui ont été accomplis vendredi 9 octobre à Lima, et par l’ambiance qui régnait dans la capitale du Pérou, en marge des assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.Lire aussi :La note d’espoir de Christine Lagarde à Lima« Les choses vont dans le bon sens », a sobrement déclaré Laurent Fabius, le ministre français des affaires étrangères, à l’issue d’une réunion ministérielle sur le climat qu’il a jugée « importante » et qui, selon lui, « permet d’être optimiste ». « La question des financements est essentielle au succès de la COP21 à Paris. Nous nous sommes assurés que nous atteindrions bien l’objectif de 100 milliards de dollars [88 milliards d’euros] », a assuré, plus catégorique, Manuel Pulgar-Vidal, ministre péruvien de l’environnement et président de la COP20.Les pays développés avaient promis, en 2009, de mobiliser ensemble quelque 100 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement à faire face au dérèglement climatique. Michel Sapin l’a rappelé vendredi à l’ouverture d’un déjeuner réunissant 73 ministres des finances et patrons d’institutions multilatérales : le respect de cet engagement est « une condition nécessaire pour renforcer la confiance lors des négociations » et pour permettre la conclusion d’un accord à Paris.Fabius : L’effort qui reste à faire est « accessible »Vendredi à Lima, les banques de développement ont promis de faire un effort supplémentaire d’environ 15 milliards de dollars par an en faveur du climat à l’horizon de 2020. Les sommes concernées passeraient à 28 % du total des financements pour la Banque mondiale, à 30 % pour la Banque asiatique de développement. Elles doubleraient pour la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et la Banque africaine de développement, passant de 20 % à 40 %, et pour la Banque interaméricaine de développement, de 14 % à 28 %. Celles de la Banque européenne d’investissement (BEI) atteindraient 35 % du total contre 25 % actuellement.Cette quinzaine de milliards de dollars s’ajoutera aux 61,8 milliards que les pays développés ont consacrés en 2014, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), au financement d’actions de lutte contre le dérèglement climatique dans les pays du Sud. Si l’on y ajoute les 10 milliards de dollars espérés pour le Fonds Vert – un mécanisme financier des Nations unies –, les contributions publiques supplémentaires annoncées par plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France avec 5 milliards de dollars par an d’ici à 2020, et leurs effets de levier sur le secteur privé, on voit que la promesse des 100 milliards de dollars est à portée de main. Et que, comme l’avait déclaré le ministre français des finances, peu après son arrivée à Lima, l’effort qui reste à faire est « accessible ».Emergence d’une forme de maturité généraleAu-delà des promesses d’effort financier supplémentaire, ce sont la qualité des échanges qui ont frappé les participants à ce déjeuner ministériel et, d’une certaine manière, l’émergence d’une forme de maturité générale sur la question du climat. Les ministres péruvien et français, qui avaient demandé à l’OCDE, en collaboration avec le think tank Climate Policy Initiative, de rédiger un rapport présentant un état des lieux de la mobilisation des pays développés en faveur des pays en développement se sont tous deux félicités du bon accueil reçu par ce rapport. « Un nombre considérable d’intervenants a souligné la qualité de ce travail et de la méthodologie, claire et transparente, de l’OCDE », a observé M. Sapin. Il n’y a eu aucune fausse note, même parmi les pays généralement les plus pointilleux sur le sujet.Cette unanimité est un point d’appui important pour les négociateurs à moins de deux mois de l’ouverture de la conférence de Paris. Mais toutes les difficultés ne sont pas aplanies d’un coup de baguette magique : la part des financements allant à l’« adaptation » (les actions pour lutter contre les impacts du réchauffement) – soit 16 % en 2013-2014 –, contre 77 % consacrés à l’« atténuation » (les politiques destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre), reste un sujet sensible. Le Pérou, par exemple, souhaite que les financements consacrés à l’adaptation augmentent. De même, la question de la réduction ou de la suppression des subventions à l’économie carbonée devra être posée.Lire aussi :Pour un prix du carbone équitable et progressifEnfin et surtout, l’ampleur des investissements nécessaires pour rester en deçà d’une augmentation des températures de 2 °C est largement supérieure à 100 milliards de dollars par an. Dans les prochaines semaines, le secteur privé devrait être appelé à faire plus. Le secrétariat général des Nations unies a d’ailleurs fait le point sur la mobilisation de la communauté financière privée depuis septembre 2014 tandis que le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, par ailleurs président du Conseil de stabilité financière – groupement économique international créé en 2009 lors de la réunion du G20 à Londres –, a commencé à mobiliser les banques, les assureurs et les gestionnaires de fond. Michel Sapin l’a d’ailleurs remercié pour le « travail remarquable » qu’il avait engagé. Le 29 septembre, M. Carney avait créé une certaine sensation en parlant de la « tragédie » du réchauffement climatique.Lire aussi :Mark Carney, comme un air de rock star à la Banque d’AngleterreClaire Guélaud (envoyée spéciale à Lima)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Colette Sabarly Il aura fallu plus d’un an pour que le nouveau contrat de syndic de copropriétés devienne réalité. Prévu dans la loi ALUR (loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové) du 24 mars 2014, le décret en définissant le contenu a été publié le 26 mars pour une application à partir du 2 juillet. Depuis cette date, un contrat type fixe l’ensemble des prestations que doit fournir le syndic dans son forfait de gestion courante et celles qui peuvent faire l’objet d’une facturation complémentaire.Censé favoriser la transparence et mieux faire jouer la concurrence, ce nouveau document ne fait toujours pas l’unanimité. A tel point que certains syndics traînent des pieds pour l’appliquer. Selon l’Association des responsables de copropriété (ARC), 69% des contrats récemment épluchés présentent une ou plusieurs irrégularités ou non conformités.Lire aussi :Comment le consumérisme s’est imposé dans le droit de la copropriété« Ce nouveau contrat va dans le bon sens. Mais il est trop complet : les 13 pages à analyser n’aident pas pour comparer les offres des professionnels », estime Rachid Laaraj, directeur général de Syneval, un courtier en syndic. Les associations de consommateurs restent, elles aussi, mitigées. « Nous n’y avons jamais été favorables. Il risque de desservir les copropriétaires car il conserve des risques d’interprétation », note Stéphane Pavlovic, directeur de la confédération générale du logement (CGL).Forte inflationJusqu’à maintenant, le contrat conclu entre un gestionnaire et le syndicat de copropriétaires s’établissait sur la base d’un forfait annuel pour toutes les tâches accomplies au quotidien (comptabilité, appels de fonds, convocation aux assemblées, entretien de l’immeuble…). Hors forfait, le syndic facturait aussi des honoraires pour certaines prestations particulières (suivi des travaux, par exemple). Des missions qui, au fil des ans, ont eu une fâcheuse tendance à augmenter et donc à alourdir la facture pour les copropriétaires.Lire aussi :Copropriété : ce que change le nouveau contrat de syndicL’arrêté Novelli du 19 mars 2010 avait bien tenté de calmer le jeu en dressant une liste de 43 prestations obligatoirement incluses dans ce forfait de gestion courante. Mais sans grand succès. Et devant certains abus, le gouvernement a fini par légiférer. Le contrat type englobe davantage de prestations que l’arrêté Novelli (frais de photocopies, règlement des indemnisations en cas de sinistre…), précise la plage horaire dans laquelle l’assemblée générale est censée se tenir (pour éviter que ce soit facturé en plus par le syndic) ou le nombre de visites périodiques du syndic dans la « copro ».Oui, mais voilà, à force d’ajouter de nouvelles missions au forfait de base (immatriculation de la copropriété, fiche synthétique sur son état financier et technique, création d’un extranet pour les copropriétaires…), son coût enregistre une forte inflation.150 à… 800 euros pour un état daté« Le forfait de base est en hausse de 15 % à 20 % depuis juillet », lance Stéphane Pavlovic. L’ARC parvient au même constat. « On nous impose de plus en plus de normes et de réglementation et cela a un coût », rétorque de son côté François Davy, le président de Foncia, le leader européen des services immobiliers (transaction, gestion, location…).Lire aussi :Les pistes pour réduire les charges de copropriétéAvec le nouveau contrat type, le syndic peut toujours facturer, en plus, certaines prestations. Mais la liste en est beaucoup plus limitée qu’avant (assemblées générales extraordinaires, modifications du règlement de copropriété, gestion administrative des sinistres, suivi des travaux…).La bataille du compte séparéLes associations de consommateurs ont bataillé dur pour obtenir le compte séparé. Il s’agissait, pour elles, de combattre le manque de transparence du compte unique regroupant la trésorerie de différents immeubles.Les syndics de copropriété leur opposaient que cette solution évitait aux copropriétés débitrices d’être mises en difficulté, le syndic puisant alors dans le pot commun.Une première concession législative avait été faite aux associations avec la loi SRU du 13 décembre 2000, mais les copropriétés pouvaient y déroger par vote en assemblée générale. Arguant des surcoûts que ce compte séparé pouvait entraîner, de nombreux syndics ont aussi pu y échapper.La loi ALUR met fin à cette pratique puisqu’elle rend le compte séparé obligatoire, sauf pour les copropriétés de moins de 16 lots.Le décret liste aussi les honoraires que le professionnel peut désormais faire payer individuellement à chaque copropriétaire : mise en demeure ou production d’un état daté, ce récapitulatif des charges et travaux prévus qui est remis à l’acheteur d’un lot de copropriété. Ces honoraires restent libres et leurs tarifs varient du tout au tout. Selon l’ARC, une mise en demeure est facturée entre 10 et 60 euros, une relance après mise en demeure de 13 à 170 euros. Quant à l’état daté, il peut être facturé de 150 à… 800 euros, voire plus ! Un décret, toujours en attente, est censé plafonner ces tarifs.Colette SabarlyJournaliste au Monde Alain Beuve-Méry Il s’agit d’un mariage de raison et d’un passage de relais dans l’édition numérique. Les éditions Manuscrit.com, pionnières dans l’édition en ligne ont décidé de rejoindre l’équipe de StoryLab, un pur player du secteur créé en 2010, qui a lancé au printemps, Iggybook, une plateforme numérique dédiée aux auteurs.Fondé en 2001, par Nicolas Philippe et Martine Lemalet, Manuscrit.com a été le premier éditeur français à publier simultanément des livres en double format, papier et numérique. Ils ont aussi été les premiers à lancer un prix du premier roman en ligne.Aux termes de l’accord signé, StoryLab va développer la marque et le fond éditorial Le Manuscrit qui comprend 5 000 ouvrages. StoryLab accompagnera les auteurs dans leur stratégie web et numérique pour élargir leur lectorat grâce à l’expertise de ses équipes et à l’aide de ses nombreux outils et de son réseau de diffusion et distribution.S’adapter aux nouveaux usagesMartine Lemalet va continuer à assurer la continuité éditoriale des collections universitaires et institutionnelles. Ainsi que du Prix du Témoignage qu’elle a créé. Grâce à un partenariat avec la Fondation pour la mémoire de la Shoah, Le Manuscrit accueille une collection « Témoignages de la Shoah » qui rassemble les récits des victimes directes et indirectes et ceux des témoins des persécutions perpétrées en Europe contre les Juifs, avant et pendant la Seconde Guerre mondiale.Spécialisée dans l’édition numérique et jusqu’à présent existant uniquement sur la toile, StoryLab s’ouvre à l’édition papier. Depuis son lancement en 2010, la société a exploré plusieurs voies, pour s’adapter aux nouveaux usages, liés à la lecture sur tablette et liseuse. La société a développé un catalogue de fictions courtes, dont deux titres qui ont remporté le prix du livre numérique en 2013 et 2014. Elle collabore avec plusieurs maisons d’éditions, Place des éditeurs, XO Editions, Albin Michel, pour faire des livres augmentées, c’est-à-dire des versions enrichies de documents, de livres classiques.Fidéliser les lecteursEnfin, au salon du livre de Paris, la société a lancé Iggybook.com, la première plateforme digitale dédiée aux auteurs. Moyennant un abonnement de 15 euros par mois, (120 euros par an), Iggybook permet aux auteurs sans connaissance technique de créer leur propre site, d’identifier et de fidéliser leurs lecteurs, de fabriquer des e-books, de les vendre sur les différentes plateformes (Amazon, Apple, Google Play, Fnac, Kobo) et de toucher 100 % des revenus, en cas de vente directe.Présente à la foire du livre de Francfort qui se tient du 14 au 19 octobre, la société StoryLab va promouvoir sa plateforme web de promotion du livre et d’autoédition, à l’International. « Nous sommes des petits acteurs mais nous grossissons sur un marché qui va se développer », estime Patricia Duliscouet, responsable marketing de StoryLab. Avec 160 millions d’euros de chiffres d’affaires, l’édition numérique en France ne représente aujourd’hui 6 % des ventes de livre des éditeurs, mais ce chiffre devrait doubler pour atteindre 12 % du marché en 2019.Lire aussi :Le livre toujours en résistanceAlain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard Le repas à la française, avec la bouteille de vin au centre de la table, fait de moins en moins partie du quotidien des familles de l’Hexagone. Pour autant, le nombre de consommateurs de vin est reparti à la hausse en 2015. Grâce, surtout, à ceux qui n’hésitent pas à lever le coude occasionnellement. C’est le constat d’une enquête menée auprès d’un échantillon de 4 030 personnes à la demande de FranceAgrimer et dont les résultats ont été publiés mardi 13 octobre. Une photographie de la consommation française de vin que cet institut public commande tous les cinq ans.42 litres par an en 2015Les graphiques sont sans appel. Depuis les années 1960, les Français boivent de moins en moins de vin. Des 100 litres par an absorbés en 1960, on est passé à 42 litres par an en 2015. Malgré cette réduction de plus de moitié, la France détient toujours le record mondial de consommation de ce breuvage, devant le Portugal et l’Italie.Lire aussi :Viande, alcool et plats préparés : ce qui a changé dans nos assiettes depuis 1960La raison de cette décrue est liée à l’érosion constante du nombre de buveurs réguliers. Ils étaient encore majoritaires, à 51 % en 1980, mais ne sont plus que 16 % en 2015. Toutefois, la baisse semble se stabiliser puisque le ratio était de 17 % cinq ans plus tôt. Sans surprise, ce sont les personnes les plus âgées, souvent plus enclines à garder les habitudes alimentaires traditionnelles, qui sont les plus représentées. Les hommes sont aussi deux fois plus nombreux que les femmes à déclarer boire un verre quasiment tous les jours.L’influence de l’« apéro dînatoire »Mais la proportion de buveurs occasionnels augmente vite. Elle passe de 45 % à 51 % entre 2010 et 2015. Un bond qui fait du même coup décroître le nombre de Français déclarant ne jamais boire de vin. Ils représentent désormais un tiers de la population, contre 38 % en 2010.De plus, ces « occasionnels » multiplient les occasions de déboucher une bouteille. La consommation de vin devient en effet de plus en plus liée à un moment de convivialité choisi. L’apéritif avec sa version dînatoire, dont la fréquence augmente, donne l’occasion de déguster un verre de blanc ou de rosé, voire même de rouge. Un repas entre amis, une fête de famille, un dîner en couple, de consommer vins ou champagne. D’où aussi le désir des Français de boire « mieux », en sélectionnant les producteurs, les cuvées ou les appellations.L’étude de FranceAgrimer note également une progression du nombre de consommateurs de bière, passant de 12 % à 18 % de la population française. De même que la progression continue des amateurs de soda, avec un chiffre record : 87 % des Français déclarent en boire. Une consolation, toutefois, pour les autorités de santé : à l’heure des repas, les buveurs d’eau regagnent un peu de terrain. En 2015, 44 % des sondés déclarent boire de l’eau en bouteille et 45 % de l’eau du robinet. Deux chiffres en progression respective d’un petit point.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Retour au tribunal de commerce de Marseille pour la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM). L’avenir de cette compagnie maritime en difficulté sera au centre d’une audience importante prévue mercredi 14 octobre à 13 h 30. Celle-ci pourrait permettre de désigner enfin un repreneur afin de relancer cette entreprise majeure pour la Corse.Pourquoi cette audience a-t-elle lieu ?La SNCM, dont les ferries font la navette entre Marseille, la Corse et le Maghreb, perd de l’argent depuis des années, malgré d’importantes subventions publiques. La société a été placée en dépôt de bilan en novembre 2014, son actionnaire majoritaire, Transdev (filiale commune de Veolia et de la Caisse des dépôts), ayant décidé d’arrêter les frais. Depuis, l’entreprise cherche un repreneur. Différentes audiences ont déjà eu lieu pour examiner les offres en lice, mais aucune n’a été conclusive. Faute de candidat assez crédible à leurs yeux, les juges marseillais ont repoussé leur choix à plusieurs reprises. L’audience de mercredi pourrait être l’occasion de trancher, enfin.Qui sont les candidats en concurrence ?Longtemps considéré comme favori, le groupe de transport et de logistique STEF a annoncé le 9 octobre qu’il se retirait du dossier, faute d’avoir obtenu toutes les garanties dont il avait besoin. Trois candidats demeurent sur les rangs : l’ancien directeur du port de Marseille Christian Garin, l’entrepreneur corse Patrick Rocca, et une centaine de grands clients de la SNCM réunis sous la bannière Corsica Maritima.Mais l’armateur franco-tunisien Daniel Berrebi (Baja Ferries), qui avait déposé une première offre en juin, puis s’était allié à STEF en septembre, souhaite présenter une nouvelle candidature. Cette fois-ci, il ne se limiterait plus à reprendre l’activité vers le Maghreb, comme le prévoyait le partage des rôles avec STEF. Il entend remettre une offre globale, et assure avoir obtenu un financement de 50 millions de dollars (environ 44 millions d’euros) auprès de « financeurs externes », qui s’ajoute à la « trésorerie conséquente » de son groupe, évaluée à 29 millions d’euros.Quand les juges vont-ils trancher ?S’il ne choisit qu’entre les trois candidats officiels, le tribunal peut aller vite et rendre sa décision en quelques jours, après délibéré. Mais le retrait du groupe STEF, un candidat auquel les juges avaient donné plusieurs coups de pouce, est susceptible de changer la donne. Il pourrait inciter le tribunal à rouvrir une procédure afin de donner la possibilité à Daniel Berrebi ou d’autres de présenter de nouvelles offres.Durant l’été, la SNCM a bénéficié de la baisse des prix du carburant et enregistré une activité soutenue, notamment avec le Maghreb, si bien que la trésorerie n’est pas à sec. Les juges peuvent donc se donner un peu de temps.Sur quels critères les juges vont-ils choisir le repreneur ?Pour trancher, le tribunal s’appuie sur un rapport des administrateurs judiciaires, ainsi que sur l’avis du procureur et celui des différentes parties prenantes, dont le comité d’entreprise. Plusieurs critères sont pris en compte simultanément : le prix offert, le nombre de salariés repris (environ la moitié des postes risquent de disparaître), la solidité du montage financier, le sérieux du plan de redressement proposé…En s’appuyant sur cette batterie de critères, les juges marseillais avaient rejeté en juin les offres de Patrick Rocca, Christian Garin et Daniel Berrebi. Mais ils peuvent estimer à présent que ces candidats ont amélioré leurs offres. Quant au consortium Corsica Maritima, c’est la première fois que son offre est soumise aux juges.Lire aussi :SNCM, des vies à l’eauDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.10.2015 à 15h07 • Mis à jour le13.10.2015 à 16h37 Dix milliards d’euros : c’est la somme sur laquelle porte la série d’accords, de contrats et de lettres d’intention conclue entre la France et l’Arabie saoudite. Le premier ministre français, Manuel Valls, l’a annoncé mardi 13 octobre, lors de sa visite à Riyad. Ces accords concernent différents secteurs allant de l’énergie à l’armement.Entreprises françaises. L’un de ces accords prévoit la création d’un fonds saoudien dédié à l’investissement dans de petites et moyennes entreprises françaises, notamment dans le numérique et les énergies renouvelables, pour une valeur de 2 milliards d’euros.Usine en Arabie saoudite. Un protocole d’accord a aussi été signé entre le Fonds souverain saoudien et le Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies pour la création d’une usine de fractionnement de plasma en Arabie saoudite (900 millions d’euros).Fin d’embargos. Dans le domaine de l’agroalimentaire, l’embargo qui touchait la viande bovine française a été levé. Matignon a précisé que 37 sociétés françaises allaient à nouveau pouvoir exporter vers l’Arabie saoudite.Commandes. Dans celui de l’armement, 30 patrouilleurs rapides français seront commandés d’ici la fin de l’année par Riyad.Télécommunications. Des négociations exclusives, portant sur plusieurs milliards d’euros, ont été ouvertes dans le domaine des satellites, des télécommunications et de l’observation.Infrastructures à Riyad. Des annonces ont également été faites dans les infrastructures pour la gestion du réseau d’eau de Riyad, les transports urbains et la distribution de l’énergie dans la nouvelle cité économique de Jeddah.Il s’agit de la troisième visite des plus hauts dirigeants français en Arabie saoudite en moins de neuf mois. Avant Manuel Valls, le président François Hollande s’était rendu à Riyad le 24 janvier pour présenter personnellement ses condoléances après le décès du roi Abdallah. François Hollande avait aussi été l’invité d’honneur le 5 mai d’un sommet, à Riyad, du Conseil de coopération du Golfe à l’issue duquel un « partenariat spécial » avait été noué avec la France.Lire aussi :La France et l’Arabie saoudite signent leurs premiers contrats El Hadj Kassé (Conseiller spécial à la présidence de la République du Sénégal) et Joël Ruet (CNRS/Centre d'économie de l'université Paris-Nord et Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri-Sciences Po)) C’est au tour de l’Afrique d’émerger, disent les analystes. À condition, est-il répété, qu’un continent ouvert aux investissements mette en valeur ses ressources naturelles. Malheureusement, pour ces visionnaires « extérieurs », une partie des élites visionnaires en Afrique même cisèle plutôt trois messages à l’opposé de ces secteurs de rente, fût-elle transformée :- La rente menace d’apathie l’émergence africaine, et même les secteurs bancaire et des télécoms qui ont aujourd’hui le vent en poupe y sont en réalité essentiellement gérés comme des secteurs de rente prélevée sur l’Afrique ;- L’Afrique ne doit pas compter uniquement sur les investissements directs étrangers (IDE) mais avoir des approches endogènes de développement ;- C’est à l’agribusiness et à la manufacture, la « soft industry » de créer de la valeur, développer la formation et l’emploi.Pour l’essentiel, les investisseurs en Afrique s’orientent vers les secteurs rentiers, à savoir les mines, le pétrole, les banques, l’assurance, les télécoms. C’est important, mais ce sont des moteurs de croissance très peu transformateurs des économies africaines, ouest-africaines notamment.LeurresPar exemple, les secteurs miniers sont fluctuants et demandent un environnement financier sophistiqué pour les accompagner. Autre exemple, ce qui compte dans les télécoms c’est qu’ils permettent la bancarisation effective, fût-ce hors les banques classiques ; ce qui compte dans l’appui financier aux projets, c’est que la finance désintermédiée – les apports directs aux projets entrepreneuriaux – trouve un écosystème économique et institutionnel local offrant la qualité d’évaluation requise.Quels acteurs créent cela ? Beaucoup ont mis l’accent, politiques d’attraction incitatives à l’appui, sur les investisseurs directs étrangers (IDE). Mais cette option a ses limites. D’abord, elle ne convient que lorsque ces IDE, au-delà des montants quantitatifs investis, viennent qualitativement féconder un terreau de savoir-faire (humains, sociaux, portés par les hommes ou par les entreprises) pour les transformer.Ce sont les trajectoires qu’ont empruntées les territoires chinois ou les entreprises indiennes, qui ont su « intégrer » les IDE. À l’inverse, des investissements déconnectés des trajectoires locales, trop axés sur les infrastructures, pas assez contributifs à la formation professionnelle, sont des leurres quant à leur capacité d’entraînement et reconduisent, bien que sous l’abondance financière mondiale de « l’émergence », l’aporie conceptuelle du « développement ».Internalisation des politiques économiquesC’est pourquoi le défi majeur pour l’Afrique est celui que nous qualifions d’internalisation des politiques économiques, ou encore de vision transformatrice. Il faut que les élites africaines évaluent les potentialités en termes de ressources humaines mais également en termes de débouchés économiques dans l’agriculture, dans la manufacture et l’industrie, leviers sur lesquels impulser des dynamiques internes de transformation structurelle de nos économies.Dans l’agriculture par exemple, il faut viser la constitution d’une véritable économie intégrée rurale. Au fond, c’est de la question du leadership dont il s’agit. L’Afrique est revenue sur la scène médiatique associée à une croissance moyenne, en réalité très inégalement répartie et à des investissements qui n’ont pas démontré cette propriété transformatrice et appropriatrice indispensables à la mise en œuvre de dynamiques propres aux économies africaines.La 8e édition des Jéco de Lyon Les Journées de l’économie (Jéco) ont lieu cette année du 13 au 15 octobre, à Lyon.Au programme : environ 40 conférences et plus de 200 personnalités réunies pour échanger et partager leurs analyses autour du thème « Qu’attendons-nous… pour agir ? ».L’objectif de ces journées est de rendre accessible l’analyse économique au plus grand nombre.Elles sont organisées chaque année depuis 2008 par la Fondation pour l’université de Lyon sous la direction de Pascal Le Merrer, professeur d’économie internationale à l’Ecole normale supérieure (ENS) de Lyon, avec le soutien de l’ensemble des universités, des grandes écoles lyonnaises, des collectivités et organisations professionnelles locales et de plusieurs entreprises.Au fil des ans, les JECO sont devenues le lieu et le moment où se croisent les différentes institutions et associations qui animent l’enseignement, la recherche et le débat économique en France.Entrée libre. Inscriptions obligatoires sur www.journeeseconomie.org.Il faut que l’Afrique revienne sur la scène par elle-même. Ses pays ne sont pas peuplés à la taille d’une Chine ou d’une Inde et donc taillés pour les industries de masse ? Qu’à cela ne tienne. Certains entrepreneurs plaident pour la soft industry, autour des niches et des savoir-faire pour les filières locales, qui prenne en compte talents et réalités sociales et ceci sans fatalité.Au Sénégal par exemple, les ajustements structurels ont inauguré, par effet de débrouille d’abord, de structuration ensuite, l’émergence de nouveaux leaderships féminins. D’abord dans les secteurs de microtransformation agroalimentaire, ensuite dans le commerce, et progressivement dans les petites et moyennes entreprises.Dynamique de croissance simpleCe sont des phénomènes peu massifs pour le moment mais émergents et sur lesquels il faut s’appuyer en les accompagnant. Il s’agit d’adopter une stratégie de raccourci pour créer des dynamiques beaucoup plus simples et durables de croissance. C’est une question de courage politique.Mais défions-nous enfin de l’angélisme, tant sont nombreux les intérêts au Nord comme au Sud alignés sur le statu quo. Les relations entre l’Afrique et le reste du monde ne seront pas du jour au lendemain inspirées par le principe de respect mutuel. Face au vent, l’Afrique doit naviguer en « tirant des bords » entre ses partenaires historiques et émergents, dans les interstices de leurs inévitables rivalités.La « real politique » dessine un sentier exigu, et la multipolarité est la voie étroite par laquelle l’Afrique peut tenter d’imposer au monde l’évidence d’un devenir commun. À la seule condition de cette clarté de vue, s’avérera la pensée de l’écrivain Cheikh Hamidou Kane : « nous n’avons pas eu le même passé mais nous avons rigoureusement le même devenir. »Philosophe de formation, écrivain et journaliste, El Hadj Kassé a travaillé en tant que journaliste au sein du groupe Sud Communication. Il a dirigé par la suite le magazine L’Espace nouveau. Il a aussi présidé le comité scientifique du 15e Sommet de la francophonie.Joël Ruet préside TheBridge Tank. Il conseille actuellement des think tanks et hommes politiques en Chine, France, Inde et au Sénégal.El Hadj Kassé (Conseiller spécial à la présidence de la République du Sénégal)Joël Ruet (CNRS/Centre d'économie de l'université Paris-Nord et Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri-Sciences Po)) Denis Cosnard Les dirigeants de Fram sont soulagés. Ils ont enfin en mains l’offre de reprise de leur groupe qu’ils attendaient depuis des semaines. Le document est arrivé lundi 12 octobre, dans l’après-midi, alors que tous ceux qui tentent d’éviter la faillite du voyagiste français se trouvaient en réunion à Bercy, au Comité interministériel de restructuration industrielle, le fameux CIRI. « Soudain, il y a eu de l’agitation, tout le monde a consulté sa tablette ou son Blackberry, et compris qu’il se passait quelque chose », rapporte un témoin.Le 9 septembre, Fram avait annoncé que le groupe chinois HNA et son associé français Selectour Afat avaient marqué leur intérêt pour racheter ensemble l’entreprise toulousaine, en difficulté depuis des années. Avant de remettre une offre, les deux partenaires souhaitaient toutefois procéder à un audit financier. Ce devait être l’affaire de quelques jours.Lire aussi :Duel franco-chinois pour la reprise de FramEn réalité, le duo a tardé à donner sa réponse, au point que certains craignaient qu’elle n’arrive jamais, et que, faute d’acquéreur à même d’injecter très vite des fonds, il ne faille déposer le bilan dans les prochains jours. Les pouvoirs publics voyaient déjà se profiler une crise majeure, avec des milliers de voyageurs piégés en pleines vacances de la Toussaint, et un organisme de garantie des entreprises du secteur mis à son tour en péril… D’où le frisson qui a parcouru la salle de réunion de Bercy quand l’offre « ferme et définitive » s’est enfin matérialisée.« Interrogations légitimes »Le suspense, pourtant, reste entier. Car l’identité même du repreneur demeure floue. Jusqu’à présent, la candidature avait été présentée comme provenant du groupe chinois HNA, un puissant conglomérat présent dans l’aviation, la finance, la logistique, le tourisme, etc. Pour l’occasion, il s’associerait au réseau français Afat Selectour, le principal distributeur de Fram, qui détiendrait 10 % du tour de table.Or l’offre reçue lundi n’émane pas du groupe HNA lui-même, mais d’une petite société luxembourgeoise, HNA Group Europe. A-t-elle un lien avec le géant chinois dont elle porte le nom ? « Bien sûr, c’est une offre du conglomérat chinois », assure Marie-Laurence Vieuille-Féral, la présidente du directoire de Fram. « Il n’y a aucun doute », ajoute-t-on chez Selectour Afat. « Non, il n’y a aucun lien ni en capital, ni par les dirigeants », affirme au contraire un de ceux qui ont vu l’offre. « Personne n’en sait rien », avoue un autre proche du dossier.La société est dirigée par un homme d’affaires franco-chinois, Gérard Houa. Mais intervient-il ici pour son compte, ou représente-t-il le groupe HNA ? S’agit-il d’un intermédiaire ? Pourquoi transiter par le Luxembourg ? « Ce sont des interrogations légitimes », admet un des hommes qui gère le dossier. D’autant que les protagonistes clés de l’affaire n’ont rencontré ni les dirigeants de HNA, ni même M. Houa. « Tout est passé par un cabinet d’avocats nîmois », reconnaît la direction de Fram.Dans ces conditions, certains se demandent qui finance l’offre, et si les millions nécessaires à la relance du voyagiste seront au rendez-vous le jour venu. Aux yeux de la direction et d’une partie des actionnaires, elle présente toutefois un atout décisif : l’entreprise serait reprise immédiatement, sans dépôt de bilan. Les actionnaires peuvent ainsi espérer ne pas tout perdre.Un camp diviséSous la pression des pouvoirs publics, les dirigeants de Fram ont cependant accepté, en fin de semaine dernière, de travailler avec l’autre candidat en lice, Karavel. Depuis plusieurs mois, ce spécialiste français de la vente de séjours sur Internet connu pour sa marque Promovacances s’intéresse au dossier avec son actionnaire, le fonds LBO France. Il se propose d’investir 100 millions d’euros dans l’affaire. Ses avances étaient jusqu’ici restées sans réponse. L’opération passerait en effet par un dépôt de bilan, suivi d’une reprise rapide dans le cadre d’un plan de continuation prénégocié avec Fram.Ayant désormais accès aux éléments financiers sur Fram qui leur manquaient, les responsables de Karavel pensaient remettre une offre définitive d’ici à la fin de la semaine. L’arrivée formelle d’une proposition concurrente pourrait les amener à renoncer, s’ils jugent que les jeux sont faits d’avance.La balle est désormais dans le camp de Fram. Un camp divisé. Le premier actionnaire, Georges Colson (39 %), et sa nièce, Mme Vieuille-Féral, ont marqué depuis des semaines leur préférence pour l’offre « chinoise ». Marie-Christine Chaubet, la demi-sœur de M. Colson, qui détient 25 % du capital, se montre au contraire favorable à Karavel. Estimant que les décisions prises par le tribunal de commerce de Toulouse depuis des années dans cette affaire ont accentué les difficultés de Fram, elle a par ailleurs demandé à ce que le dossier soit transféré à une autre juridiction.Les 550 salariés de Fram, de leur côté, redoutent un scénario machiavélique. « La stratégie de HNA-Selectour Afat consiste depuis le début, par le biais de reports interminables, à pousser Fram au dépôt de bilan » tout en affirmant le contraire, a déclaré le secrétaire du comité d’entreprise lors de la dernière réunion, le 2 octobre. Le duo franco-chinois pourrait ensuite récupérer ce qu’il veut à la barre du tribunal. Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Yves Eudes Quelques jours après l’annulation par la cour de justice de l’UE de l’accord Safe Harbor, qui permet à près de 4 500 sociétés américaines de transférer aux Etats-Unis les données personnelles de leurs clients européens dans des conditions privilégiées, le département du commerce américain a annoncé qu’il allait continuer à l’administrer comme si de rien n’était. Il va même poursuivre le traitement des dossiers des nouvelles sociétés qui souhaitent bénéficier de l’accord.Cela dit, selon plusieurs cabinets juridiques interrogés par les médias anglo-saxons, il ne s’agirait pas d’un geste de défi, mais de bonne volonté. Depuis un an et demi et les révélations d’Edward Snowden sur l’espionnage de masse pratiqué par la NSA américaine, les Etats-Unis et la Commission européenne mènent des négociations discrètes pour réformer et renforcer le Safe Harbor. Malgré la décision de la justice européenne, et l’opposition de nombreux eurodéputés, les Etats-Unis souhaitent que ces discussions se poursuivent et aboutissent à un accord.Lire aussi :« La surveillance de masse » des Etats-Unis a été condamnéeD’autres instruments juridiquesPar ailleurs, dans une interview accordée au magazine français L’Usine digitale, Stephen Deadman, l’un des hauts responsables juridiques de Facebook, réaffirme qu’en réalité l’annulation de l’accord Safe Harbor n’aura pas de conséquences majeures à court terme sur le fonctionnement de sa société en Europe. En effet, le Safe Harbor n’est qu’un instrument juridique parmi d’autres : les sociétés désireuses de transférer des données personnelles vers les Etats-Unis peuvent aussi signer des contrats ad hoc, contenant des clauses contractuelles type et contrôlés par les agences européennes de protection des données. Ce mécanisme est lourd et complexe pour les entreprises petites et moyennes, mais il est tout à fait à la portée des géants américains de l’Internet, qui l’utilisent déjà dans différents pays.En revanche, depuis la décision de la CJUE invalidant Safe Harbor, les géants de l’Internet comme Facebook qui ont installé leurs filiales en Irlande, sont, en théorie, à la merci d’une décision de l’agence de protection des données irlandaise. A noter que Facebook possède déjà un data center en Suède, qu’il s’apprête à agrandir, et va bientôt en construire un en Irlande.Lire aussi :Les entreprises réclament du temps pour s’adapter à la mort du « Safe Harbor »Yves EudesGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journaliste Maxime Vaudano Le projet d’accord de libre-échange transatlantique entre l’Europe et les Etats-Unis, désigné par les acronymes Tafta et TTIP, fêtera en 2016 ses trois ans. Et s’il est encore loin d’être conclu, il suscite une opposition grandissante.1. De quoi s’agit-il ?2. Pourquoi le traité transatlantique fait-il peur ?3. Où en est-on ?4. Le Tafta peut-il voir le jour ?1. De quoi s’agit-il ?Le Transatlantic Trade and Investment Partnership (TTIP) est un projet de zone de libre-échange lancé début 2013 par Barack Obama et les dirigeants de l’Union européenne, José Manuel Barroso et Herman Von Rompuy, avec le soutien des 27 Etats-membres européens (qui sont maintenant 28).L’objectif est de libéraliser au maximum le commerce entre les deux rives de l’Atlantique, en :réduisant les droits de douane ;réduisant les « barrières réglementaires », c’est-à-dire les différences de réglementations qui empêchent l’Europe et les Etats-Unis de s’échanger tous leurs produits et services, et qui génèrent des coûts supplémentaires ;Deux exemples de barrières règlementairesAux Etats-Unis, les feux arrières d’une voiture doivent obligatoirement être couleur ambré, tandis qu’ils doivent être blancs en Europe – ce qui oblige les constructeurs à produire deux modèles différents selon le marché de destination. Tout le monde est à peu près d’accord pour dire qu’il serait plus judicieux d’harmoniser ces réglementations.En Europe, beaucoup d’Etats refusent, au nom du principe de précaution, d’autoriser la culture d’organismes génétiquement modifiées (OGM), alors que les Américains sont beaucoup plus souples pour les mettre sur le marché, et les interdire a posteriori en cas de problème. Qui a raison ?Le TTIP, surnommé Tafta (Transatlantic Free Trade agreement) par ses détracteurs, n’est pas sorti de nulle part : plusieurs instances de dialogue transatlantiques lui ont ouvert la voie depuis la fin de la Guerre froide ; mais surtout, il s’inscrit dans la course aux mégazones de libre-échange lancée au milieu des années 2000, quand les principales puissances ont pris acte de l’enlisement de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui a échoué à libéraliser le commerce mondial à cause d’intérêts trop divergents entre ses quelque 160 membres.Ainsi, les Etats-Unis viennent de conclure un partenariat transpacifique avec 11 Etats du pourtour pacifique. La Chine négocie de son côté un Regional Comprehensive Economic Partnership (RCEP) avec l’Inde et 14 autres pays asiatiques, tandis que les 54 membres de l’Union africaine discutent depuis cette année d’une Continental Free Trade Area (CFTA). Le tout dans une logique de confrontation de grands blocs économiques régionaux.2. Pourquoi le traité transatlantique fait-il peur ?Le poulet au chloreLa première vague des critiques contre le Tafta/TTIP, médiatisée à l’occasion des élections européennes de 2014, portait sur le risque de voir débouler sur le marché européen des poulets lavés au chlore, des bœufs nourris aux hormones et des OGM. De nombreux industriels américains aimeraient en effet voir ces produits, largement proscrits pour l’instant par la réglementation européenne, traverser l’Atlantique à la faveur de l’« harmonisation des réglementations » promise par le traité transatlantique. Mais ce sujet est si politiquement sensible que les dirigeants européens ont promis que cette « ligne rouge » ne serait pas franchie, et que les réglementations sanitaires européennes resteraient inchangées. Il faut pour l’instant les croire sur parole, car les négociations ne sont pas terminées, mais on les imagine mal renier leur engagement et l’assumer devant l’opinion publique le jour où l’accord sera rendu public.Les tribunaux arbitrauxAujourd’hui, l’essentiel des critiques s’est reporté vers un chapitre précis du futur TTIP, consacré au règlement des différends. Créé dans les années 1950 et présent dans l’immense majorité des accords commerciaux, ce système, baptisé Investor-State Dispute Settlement (ISDS), instaure une justice parallèle pour appliquer le contenu de l’accord, avec des arbitres privés au lieu de juges publics.Problème : à cause de la trop grande marge de manœuvre conférée à ces arbitres, et à de potentiels conflits d’intérêts, l’ISDS s’est transformée, au cours des dernières années, en arme à la disposition des multinationales pour attaquer les réglementations des Etats, sur la santé, l’environnement ou le social.Lire le décryptage sur les mythes et réalités sur les tribunaux d’arbitrage privés du traité transatlantique Sensible aux critiques, la Commission européenne a, sous l’impulsion franco-allemande, présenté en septembre 2015 un ambitieux projet de réforme de l’ISDS. Si elle prend en compte la plupart des failles pointées par les experts, cette réforme n’a pas rassuré les sceptiques, qui s’opposent au principe même d’une justice parallèle unilatérale, où seules les entreprises peuvent attaquer les Etats, et pas l’inverse.La coopération réglementaireAutre sujet moins visible, mais qui pourrait rapidement s’imposer à l’agenda : la question de la convergence réglementaire. Les négociateurs du Tafta/TTIP entendent en effet créer un Conseil de coopération réglementaire, chargé de faire vivre l’accord après sa signature en poursuivant l’effort d’harmonisation des réglementations de part et d’autre de l’Atlantique.Pour ses détracteurs, il s’agit d’un cheval de Troie qui permettra à quelques technocrates de détruire les réglementations européennes et américaines derrière des portes closes, une fois que le traité sera signé et que l’opinion publique regardera ailleurs. Tous les sujets sensibles, comme le poulet au chlore et les OGM, pourraient ainsi être évacués du corps du traité transatlantique pour revenir quelques années plus tard par cette porte dérobée.A l’inverse, les négociateurs assurent qu’il s’agira simplement d’une instance consultative, chargée de faire dialoguer Américains et Européens en amont de chaque nouvelle grande réglementation, afin de limiter au maximum les risques de divergence.S’il est acquis que ce Conseil n’aura aucun pouvoir législatif et ne pourra se substituer aux Parlements, une instance consultative est tout de même susceptible d’avoir une influence considérable. En retardant les procédures, en maîtrisant l’information et en faisant intervenir au moment adéquat les bons lobbys, il pourrait être tenté de saborder les tentatives de réglementation ambitieuses. Mais seul le texte final du traité nous permettra de nous faire une idée.Les services publicsLe TTIP se place dans la droite ligne de la politique libérale menée par la Commission européenne depuis plusieurs décennies, hostile aux monopoles publics et favorable à la libre concurrence dans le maximum de secteurs. C’est pourquoi les anti-Tafta craignent qu’il détruise les services publics européens en démembrant tous les monopoles publics.La Commission européenne tente de les rassurer en promettant d’exclure les services publics du champ de la libéralisation… sans définir clairement ce qu’elle entend par « service public ». De nombreux accords similaires au traité transatlantique ont en effet tendance à « saucissonner » les services publics, en protégeant les services de santé… tout en ouvrant les services dentaires, d’accouchement ou d’infirmerie à la concurrence.Or, si auparavant l’Europe détaillait très exhaustivement les secteurs qu’elle acceptait de libéraliser sur une « liste positive », elle a adopté depuis un an le principe américain de « liste négative ». Cette différence technique est potentiellement lourde de conséquences, car si l’Europe « oublie » (volontairement ou non) de souligner un secteur à protéger (comme l’éducation primaire, par exemple), il tombera automatiquement dans le champ de la libre concurrence… et rien ne permettra de revenir en arrière.Des effets économiques difficiles à anticiperLa principale étude économique brandie par la Commission européenne pour vanter les effets potentiels du traité transatlantique prédit un gain pour l’économie européenne de 119 milliards d’euros… d’ici 2027. Un impact très modeste, si on le ramène à un rythme annuel.Sans compter que ladite étude, financée par la Commission, a été largement critiquée pour ne prendre en compte que les effets bénéfiques du futur traité, sans se préoccuper des destructions de valeur. Dénonçant des « hypothèses irréalistes » et des méthodes « inadéquates », un chercheur italien prédit dans une autre étude un recul du PIB, des exportations et de l’emploi en Europe.La réalité est que les effets varieront largement selon les secteurs. Les services européens pourraient largement bénéficier de l’ouverture des marchés publics américains ; à l’inverse, les agriculteurs européens pourraient être frappés de plein fouet par la concurrence de l’agriculture industrielle américaine, bien moins chère, avec l’augmentation probable des quotas d’importation.Lire aussi :Libre-échange : des effets difficiles à mesurer sur l’emploi3. Où en est-on ?Dix cycles de négociations ont déjà eu lieu entre la Commission européenne et le département du commerce américain depuis le lancement officiel des discussions, à l’été 2013. D’après ce qui filtre de ces rencontres à huis clos entre fonctionnaires, peu de chapitres de l’accord ont réellement avancé, en raison de blocages politiques persistants sur les principaux dossiers. Initialement programmée pour la fin 2015, la conclusion des négociations n’aura pas lieu avant 2016, voire 2017.En parallèle, les lignes ont beaucoup bougé au niveau politique.Sous la pression d’une opinion publique toujours plus sceptique, la nouvelle Commission européenne de Jean-Claude Juncker, installée fin 2014, a adopté un discours plus accommodant avec les anti-Tafta, promettant notamment davantage de transparence dans les discussions. Si de nombreux documents sont désormais disponibles en ligne, y compris le mandat de négociation, les vrais textes de concertation restent largement secrets, réservés à quelques eurodéputés triés sur le volet et aux chancelleries européennes. La commissaire au commerce Cecilia Malmström a même durci les règles d’accès à ces dossiers sensibles, en cantonnant leur consultation à des salles de lecture ultra-sécurisées pour limiter le risque de fuites.En France, le gouvernement a également considérablement changé de discours. Secrétaire d’Etat au commerce extérieur depuis l’automne 2014, Matthias Fekl a récemment menacé de stopper les négociations si la Commission européenne ne répondait pas à ses exigences. S’il reste favorable au TTIP, le gouvernement français prévient qu’il ne le signera que sous certaines conditions – et notamment une réforme radicale des tribunaux d’arbitrage.4. Le Tafta peut-il voir le jour ?Une issue positive dépendra de la capacité des Etats-Unis et de l’Union européenne à s’entendre sur les sujets les plus sensibles. Washington refuse par exemple pour l’instant d’ouvrir ses marchés publics (aujourd’hui largement réservés aux entreprises américaines) ou de réformer les tribunaux d’arbitrage ISDS, tandis que Bruxelles reste inflexible sur la régulation de son secteur financier et sur la protection de ses indications géographiques protégées (comme les appellations Champagne ou Normandie).Même si un accord est conclu, il devra encore passer plusieurs étapes de validation.Côté européen, il devra être ratifié par :les 28 gouvernements européens (or, le gouvernement d’Alexis Tspiras en Grèce a prévenu qu’il ne « ratifierait jamais l’accord ») ;le Parlement européen, où, outre les groupes clairement anti-Tafta (la gauche radicale, les écologistes et l’extrême-droite), de nombreux élus restent dubitatifs face au tour pris par les négociations (chez les sociaux-démocrates, mais aussi au centre et à droite). Or, le Parlement européen a montré en 2012 qu’il n’était pas une simple chambre d’enregistrement en rejetant le traité anti-contrefaçon ACTA à l’issue d’une intense campagne de la société civile ;les Vingt-Huit Etats européens, qui peuvent le faire par un référendum ou un vote du Parlement.Or, la pression de l’opinion publique sur les responsables politiques européens s’accentue chaque jour un peu plus. Samedi 10 octobre, quelques jours après avoir remis une pétition de 3 millions de signatures contre le Tafta, les anti-traité transatlantique ont réuni entre 150 000 et 250 000 manifestants à Berlin – l’une des manifestations les plus importantes des dernières années en Allemagne, en pointe dans l’opposition au Tafta.La ratification prochaine de l’accord CETA entre l’Europe et le Canada – petit cousin du traité transatlantique, conclu en 2014, qui nourrit les mêmes critiques –, devrait faire office à cet égard de répétition générale en 2016, nous éclairant sur la réalité des rapports de force en Europe.Côté américain, la ratification du TTIP risque aussi de ne pas passer comme une lettre à la poste. Si Barack Obama a obtenu l’été dernier une victoire en faisant passer au Congrès une loi facilitant la ratification de tels accords, il ne sera probablement plus à la Maison Blanche quand le traité transatlantique sera conclu.Or, son (sa) successeur(e) sera sans doute moins allant(e) que lui. Hillary Clinton, la favorite des sondages côté démocrate, s’est montée très critique vis-à-vis du traité transpacifique et, par extension, de son cousin transatlantique. Son rival côté républicain, Donald Trump, est encore plus offensif contre ce type d’accord.Suivez toute l'actualité du Tafta/TTIP sur notre blog "La bataille transatlantique"Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.10.2015 à 10h06 • Mis à jour le13.10.2015 à 18h40 Cinq des six salariés d’Air France interpellés lundi dans le cadre de l’enquête sur les violences de la semaine passée ont été déférés, mardi 13 octobre, devant un magistrat du parquet de Bobigny. Les cinq hommes, en garde à vue depuis lundi matin dans les locaux de la police aux frontières de Roissy, seront jugés le 2 décembre devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour des « faits de violences en réunion ayant entraîné une ITT (incapacité temporaire de travail) n’excédant pas huit jours », a précisé le parquet.Lire aussi :Le conflit chez Air France déborde sur le terrain politiqueAgés de 35 à 48 ans, ils sont suspectés d’avoir exercé des violences sur des vigiles et sur deux DRH lors du comité central d’entreprise (CCE) de la compagnie du 5 octobre. La garde à vue d’une sixième personne interpellée a été levée lundi, le mis en cause n’ayant « pas été reconnu par une des victimes », a précisé le parquet.Quatre des personnes en garde à vue seraient des employés de la branche cargo Air France et une d’Air France Industries. D’après une source proche du dossier, certains avaient un mandat syndical à la CGT.Lire aussi :Des « frondeurs » du PS recueillent les doléances de salariés d’Air France« Méthode disproportionnée »Plusieurs centaines d’employés avaient fait irruption en CCE et deux dirigeants d’Air France avaient été bousculés et leurs chemises arrachées, des images qui ont fait le tour du monde. Au moins dix plaintes ont été déposées : celles de six vigiles et trois cadres de l’entreprise pour des « violences » et celle d’Air France pour « entrave au CCE » et « dégradations ».Lire aussi :Air France, 15 ans de perte de vitesseLe placement en garde à vue de salariés de l’entreprise, pour certains interpellés au petit matin à leur domicile, a soulevé lundi la colère de leurs collègues et des syndicats à Air France et une vague d’indignation d’une partie de la gauche. « La méthode employée est parfaitement disproportionnée. On a affaire à une interpellation assimilable aux affaires de grand banditisme, au terrorisme, alors qu’en principe, les policiers peuvent adresser une convocation écrite ou les convoquer par un appel téléphonique », a déploré mardi matin sur i-Télé Lilia Mhissen, avocate de la CGT Air France. Selon elle, il n’y avait dans ce cas pas de « risque de fuite, de concertation ».« C’est un procès d’intention qu’on fait au syndicat CGT (…). Il faut qu’à un moment on entende cette souffrance, ce cri, cette douleur, qui est réelle, qui est sincère. » 13.10.2015 à 08h52 • Mis à jour le13.10.2015 à 15h52 La colère gronde chez les chauffeurs Uber après l’annonce de la société californienne d’une réduction de 20 % des tarifs de ses courses en véhicule de tourisme avec chauffeur (VTC) à Paris. Ils se sont mobilisés, mardi 13 octobre, à 9 heures, devant le siège d’Uber France à Paris contre cette mesure, qui entend contre-attaquer les récentes offres commerciales de compagnies de taxis.Les chauffeurs Uber ont ainsi mené leur première action à l’appel du tout nouveau Syndicat des exploitants de transport des personnes et VTC, qu’ils ont créé pour l’occasion. Leur porte-parole, Mohammed Rabi, a rappelé sur France Info les objectifs du syndicat :« Défendre les intérêts des chauffeurs VTC (…) : les tarifs pratiqués par la société Uber ne permettent pas de rentrer dans nos frais. »Rue de Cambrai, dans le nord de la capitale, plusieurs dizaines de CRS empêchaient les chauffeurs de VTC, qui arboraient des autocollants « Uber m’a tuer », de pénétrer dans les locaux de la société. « On ne fait plus aucun bénéfice, ils nous ont tués, a expliqué Juba Yemmi, chauffeur Uber depuis quatre mois. C’est impossible de travailler. On ne peut même plus donner une bouteille d’eau aux clients… » D’autres chauffeurs, prenant la parole au mégaphone, appelaient à déposer un préavis de grève pour la journée de vendredi.« Les revenus ne baissent pas »Les manifestants, qui demandent à être reçus par les dirigeants de la société, protestent contre la réduction de 20 % des tarifs d’Uber pour ses courses en VTC à Paris et la baisse du minimum de course passé de 8 à 5 euros il y a quelques jours. Ces réductions surviennent dans un contexte de concurrence exacerbée entre applications pour séduire de nouveaux clients.« Uber a décidé de baisser ses tarifs de 20 % sans jamais nous consulter. On veut qu’ils nous reçoivent pour revenir à des tarifs décents, c’est-à-dire pas soixante heures par semaine pour le smic, on veut un vrai partenariat avec Uber », avait expliqué vendredi Pierre Chartier, secrétaire de l’association CAPA-VTC.Uber France a affirmé prendre acte de ce « mécontentement » des chauffeurs, qui s’étaient déjà rassemblés devant le siège de la société vendredi matin. « La grande majorité des VTC actifs sur Uber comprennent bien la logique de la baisse des prix et que cela leur est profitable », déclare la société, ajoutant que les chiffres de ce premier week-end à « moins 20 % » venaient confirmer cette tendance.« A nous de faire plus de pédagogie avec les 1 % qui manifestaient ce matin. Les premiers résultats de cette baisse des prix montrent que les revenus ne baissent pas et qu’il y a plus de passagers. »Un marché très disputéCette réduction de tarifs survient quelques semaines après que deux compagnies de taxis parisiens ont dévoilé des offres commerciales visant les noctambules circulant le week-end, grâce à des ristournes de 20 % réservées aux 15-25 ans pour la G7, ou un forfait de 10 euros la course pour les Taxis bleus.Ce marché est particulièrement disputé, avec la présence de la start-up Heetch, qui se décrit comme « une plate-forme nocturne dédiée aux jeunes pour aller et rentrer de soirée en toute sécurité », à des prix inférieurs à ceux des taxis.Lire aussi :Heetch, concurrent d’UberPop refuse de plier face à l’interdictionLa réduction annoncée par Uber prend aussi effet deux semaines après que le Conseil constitutionnel a définitivement interdit le service controversé et bon marché UberPOP, dont les chauffeurs n’étaient pas des professionnels du VTC dûment formés, mais de simples particuliers.Uber poursuit son activité de mise en relation avec des VTC, légale celle-là, et revendique pour elle « plus d’un million » d’utilisateurs en France, à Paris et dans huit grandes villes de région. Lancé en 2009 aux Etats-Unis, Uber a révolutionné le secteur du transport avec l’application sur téléphone portable du même nom. Mais l’entreprise, aujourd’hui valorisée à quelque 50 milliards de dollars, s’est heurtée aux taxis et aux régulateurs, en particulier en Europe.Lire aussi :Taxis et VTC, un futur à imaginerUber se lance dans la livraison de repas à ParisAprès les taxis, Uber se positionne sur un marché en plein essor, la livraison de plats à des particuliers disposant de l’application. La plate-forme numérique de réservation a annoncé lundi soir dans le magazine numérique Maddyness le déploiement de son service UberEATS.Ce dernier est aujourd’hui opérationnel dans sept villes des Etats-Unis – Los Angeles, Chicago, New York, Austin, San Francisco, Washington et Seattle –, à Toronto et à Barcelone. La promesse faite au client est de « passer à table en un clic » avec une « livraison en moins de dix minutes ». Sébastien Jean (Directeur au Centre d’études prospectives et d’informations internationales, Cepii) L’accord sur le Partenariat transpacifique, annoncé le lundi 5 octobre, est sans précédent par son ampleur, puisque les douze pays y prenant part comptent 800 millions d’habitants et produisent environ deux cinquièmes du produit intérieur brut (PIB) mondial.L’aboutissement de cette négociation, épine dorsale de la politique commerciale américaine depuis déjà plusieurs années, représente sans conteste un succès politique et diplomatique pour Barack Obama. Mais que change-t-il pour les relations commerciales internationales, et quelles sont les conséquences potentielles pour l’Union européenne ?Il faut d’abord remettre cette annonce dans son contexte. Beaucoup des parties prenantes sont déjà liées par des accords commerciaux, à commencer par l’Alena [accord de libre-échange nord-américain signé en 1994 entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique], ce qui diminue d’autant la portée réelle des concessions octroyées. Ensuite, les Etats-Unis ont claironné pendant des années qu’ils établissaient « l’étalon-or » des accords commerciaux du XXIe siècle, mais les derniers mois ont vu se succéder les crispations à propos des droits de douanes sur les importations de bœuf au Japon et d’automobile aux Etats-Unis, ou sur les contingents tarifaires appliqués par la Canada sur leurs importations de lait.Rien là de bien nouveau. La dimension politique évidente de l’accord, utilisé par les Etats-Unis pour s’efforcer de contenir la puissance commerciale chinoise, n’est pas plus innovante, ni exemplaire. Il n’en reste pas moins que cet accord peut bouleverser durablement le paysage des politiques commerciales, pour deux raisons, liées à ses acteurs et à ses règles.IncitatifMême si beaucoup a été dit sur le déclin de la puissance américaine, les Etats-Unis restent le leader de l’économie mondiale. Qu’ils signent ainsi un accord de grande envergure, qui plus est incluant un partenaire aussi important que le Japon, ne manquera pas de susciter des réactions significatives de ses partenaires. La Chine, en particulier, y trouvera sans doute une incitation à accélérer les différentes négociations commerciales auxquelles elle prend part.Comme le passé récent l’a bien montré, rien n’incite autant un pays à conclure des accords commerciaux que les accords conclus par ses concurrents.Lire aussi :Le Partenariat transpacifique, précurseur d’une nouvelle génération de méga-traités commerciaux ?La seconde raison est liée aux règles. Même si les marchandages d’accès au marché ont été au cœur des négociations récentes, l’accord conclu serait contraignant sur différents points. Du moins à en juger par les comptes rendus, puisque le texte de l’accord n’est pas encore disponible, ce qui illustre au passage le déficit de transparence de ces négociations.Certaines de ces règles restent dans une logique de marchandage, voire d’accaparement de rentes. C’est en particulier le cas de celles concernant la période d’exclusivité des données sur les médicaments dits « biotechnologiques », sur lesquels les partenaires des Etats-Unis ont heureusement tenu bon face aux pressions éhontées des laboratoires américains, qui essayaient d’imposer des règles controversées aux Etats-Unis mêmes.« Plan de cohérence » au VietnamOn peut également citer les disciplines sur les entreprises d’Etat ou les marchés publics. D’autres sont d’une nature différente, portant notamment sur le droit du travail ou la défense de l’environnement. Peut-être plus significative encore est la volonté affichée de rendre ces règles effectivement opposables.L’instauration d’un mécanisme de règlement des différends efficace, calqué sur celui de l’Organisation mondiale du commerce (un pays ne respectant pas ses engagements pourrait se voir retirer par ses partenaires le bénéfice d’avantages que lui procure l’accord, même s’il s’agit d’un domaine différent), fait déjà partie de différents accords bilatéraux, mais l’échelle du Partenariat transpacifique est susceptible de lui donner une dimension nouvelle.Lire aussi :Libre-échange : douze pays, dont les Etats-Unis, signent un accord historiqueDans le cas du Vietnam, il est en outre assorti d’un « plan de cohérence » (« consistency plan »), par lequel le Vietnam s’engage sur l’existence d’un salaire minimum et sur la liberté syndicale, en acceptant que les Etats-Unis puissent ne pas le faire bénéficier des libéralisations prévues, voire lui appliquer des représailles commerciales, s’il ne tenait pas ses engagements.La portée réelle de ces dispositions ne sera connue que lorsque le détail en sera dévoilé, et surtout lorsque le recul permettra d’observer leur mise en pratique. Mais le principe en lui-même représente un changement de nature, donnant une dimension nouvelle à la menace que les accords régionaux représentent pour le système commercial multilatéral.Sprint improbableDes conséquences bénéfiques en termes de gouvernance sont possibles, mais le risque de balkanisation du commerce mondial s’en trouve sensiblement aggravé. Quelles leçons l’Union européenne doit-elle en tirer ? En faisant peser la menace d’une concurrence accrue sur les exportateurs européens et en dédramatisant les conséquences d’un échec pour les Etats-Unis, cet accord renforce la position de ces derniers dans la négociation transatlantique.Faut-il pour autant accélérer la négociation en cours, comme plusieurs voix l’ont suggéré ces derniers jours ? À mon sens, ce serait une erreur. Les enjeux du Partenariat transatlantique sont trop grands pour être expédiés à la hâte, or c’est la seule option possible désormais : les responsables américains seront encore très occupés à essayer de faire ratifier le Partenariat transpacifique au cours de prochains mois, et la campagne présidentielle va bientôt faire peser une chape de plomb sur les positions politiques américaines dans les négociations. Vouloir conclure sous l’administration Obama serait se condamner à un sprint improbable, dont le résultat ne pourrait être qu’un accord bâclé, qui a peu de chances d’être favorable pour les Européens.La portée du Partenariat transpacifique, dans un monde marqué par le fractionnement international des chaînes de valeur, est difficile à anticiper. Mais il concerne pour l’essentiel des marchés assez distants, les concessions commerciales qu’il accorde sont pour la plupart d’une ampleur limitée, et les périodes de transition sont très longues pour les produits les plus sensibles. En outre, les engagements concernant les aspects réglementaires ne semblent pas avoir une grande portée.La dégradation de la position concurrentielle des exportateurs européens devrait donc rester limitée. D’autant que l’Union européenne a déjà un accord avec deux des partenaires impliqués et négocie avec sept autres. Face à l’onde de choc du Partenariat transpacifique, l’Union européenne ne doit pas céder à la précipitation mais prendre le temps d’en tirer les enseignements et de poursuivre ses propres objectifs de politique commerciale, dont la reformulation est en cours.Sébastien Jean (Directeur au Centre d’études prospectives et d’informations internationales, Cepii) Eric Albert (Londres, correspondance) Quand le scandale Volkswagen a éclaté, l’action du constructeur allemand s’est immédiatement effondrée en Bourse. Trois semaines plus tard, elle demeure en recul de 20 %, soit 15 milliards d’euros partis en fumée. Très inquiet que le même phénomène puisse se répéter chez la concurrence, un groupe de grands investisseurs institutionnels vient d’envoyer une série de lettres aux principaux constructeurs automobiles mondiaux, pour leur demander des explications. « En tant qu’investisseurs, nous voulons comprendre l’attitude et les agissements de l’industrie automobile sur les questions réglementaires et environnementales », écrivent-ils, dans une initiative dévoilée mardi 13 octobre. Leur objectif : détecter le plus tôt possible les risques d’un nouveau scandale, et éventuellement retirer leurs investissements à temps.L’initiative, coordonnée par Share Action, une association britannique qui promeut l’actionnariat responsable, rassemble dix-neuf grands investisseurs, qui gèrent au total un portefeuille de 850 milliards d’euros. Parmi elles se trouvent le géant AXA Investment Managers, quatre fonds de retraite suédois et une série de petits fonds connus pour leur activisme dans les affaires sociales et environnementales. Leur lettre a été envoyée à Volkswagen, BMW, Honda, Daimler, General Motors, Ford, Fiat, Peugeot et Toyota.Elle interroge chacun d’entre eux sur la façon dont ils se préparent aux nouvelles régulations d’émission de gaz à effet de serre en Europe et aux Etats-Unis, pour le diesel comme pour les autres carburants. « Nous sommes inquiets de voir qu’une analyse indépendante en 2014 classe Honda à la 15e place sur 15 pour les émissions (…), écrivent par exemple les investisseurs au constructeur japonais. Nous aimerions connaître vos estimations actuelles d’émissions pour votre flotte en 2020 et 2025 [prochaines dates pour les nouvelles réglementations]. »Un lobbying anti-climat très actifLa lettre s’inquiète particulièrement du lobbying anti-climat très actif mené par les constructeurs automobiles. Les investisseurs constatent que ceux-ci mènent un travail de sape auprès des régulateurs européens et américains, qui semble aller à l’opposé de leurs discours publics en faveur de l’environnement.Ils s’appuient pour cela sur le travail mené par Influence Map, une association britannique à but non lucratif qui documente le travail de lobbying des grandes entreprises. Selon elle, Volkswagen, BMW et Daimler – les trois constructeurs allemands – sont parmi ceux qui cherchent le plus à mettre des bâtons dans les roues des autorités. Ford et Hyundai sont également identifiés comme les mauvais élèves de ce classement. Renault-Nissan est le mieux noté.« On ne peut évidemment pas demander aux entreprises si elles utilisent des logiciels illégaux pour frauder les contrôles, explique Dylan Tanner, d’Influence Map. En revanche, connaître le travail de lobbying est une bonne façon de comprendre l’attitude réelle des entreprises, et cela peut servir de signal d’alarme. » En d’autres termes, plus le lobbying est développé, plus l’entreprise a des choses à cacher…Quel rôle joué par Renault-Nissan ?Les constructeurs automobiles sont particulièrement actifs auprès des institutions européennes. Ils ont dépensé 18,5 millions d’euros à Bruxelles rien qu’en 2014, selon des chiffres de la Commission européenne compilés par Greenpeace. Ils employaient alors 184 lobbyistes, dont une cinquantaine ayant des badges d’accès au Parlement européen. Mais la disparité était forte, entre Volkswagen qui avait dix-huit employés à temps plein sur place et a dépensé 3,3 millions d’euros, et Renault qui en avait deux et a dépensé moins de 400 000 euros.La lettre envoyée par les investisseurs s’inquiète aussi du travail des organisations qui représentent les constructeurs automobiles. L’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) en particulier, basée à Bruxelles, « s’est opposée systématiquement aux régulations sur le climat », dénonce Influence Map. Dans une lettre ouverte en 2014, elle demandait à ce que les « objectifs d’émission de gaz à effet de serre et d’énergie renouvelable ne soient pas fixés aux dépens de la compétitivité et de la croissance de l’industrie ».Dans ce contexte, Influence Map s’étonne du rôle joué par Renault-Nissan. D’un côté, les deux marques sont parmi celles qui mènent le lobbying anti-climat le moins actif à Bruxelles. De l’autre, Carlos Ghosn, leur patron, est actuellement le président de l’ACEA. « Il semble y avoir un “mauvais alignement” [entre les deux] », s’inquiète l’association. Les dix-neuf investisseurs lui ont donc envoyé une lettre séparée, pour lui demander des explications.Au Royaume-Uni, Volkswagen sur le gril des députésLe patron de Volkswagen au Royaume-Uni, Paul Willis, a présenté lundi 12 octobre ses excuses « sincères et sans réserves » pour la fraude aux émissions de CO2 dont a été coupable le constructeur automobile. Convoqué par un comité parlementaire pour s’expliquer sur le scandale, il a reconnu que « VW doit regagner la confiance des consommateurs ». Au total, 1,2 million de véhicules seront rappelés au Royaume-Uni, dans un processus qui commencera au premier trimestre 2016. « Il y a soixante modèles de cinq marques différentes affectées », s’est défendu M. Willis face aux députés qui l’accusaient d’être trop long à réagir. « Volkswagen a agi de manière abjecte et va beaucoup en souffrir, ce qui est mérité », a ensuite réagi le ministre des transports, Patrick McLoughlin.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Antoine Reverchon En récompensant l’économiste américano-britannique Angus Deaton, lundi 12 octobre, le jury du « prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel » a reconnu la montée en puissance d’une tendance à l’œuvre depuis plus de vingt ans dans la science économique, celle d’un aller-retour permanent entre la théorie – construite à coups de modèle économétrique – et les données empiriques – fournies par l’observation obstinée des réalités de terrain.Jusqu’ici, le prix avait plus souvent honoré les initiateurs d’avancées théoriques marquantes (sur le comportement des marchés, la construction des prix, les modèles de croissance, etc.). Mais Angus Deaton, né en 1945, professeur à l’université de Princeton (Etats-Unis), « tient les deux bouts », remarque Camille Landais, économiste à la London School of Economics, dans tous les champs qu’il a explorés : la consommation, la pauvreté, le développement et la mesure du bien-être. Il n’a cessé de confronter les modèles avec les données qu’il réunit ; et de construire de nouveaux modèles à partir de ces données.Un modèle pour comprendre les variations de la consommationAinsi, Angus Deaton est « le père de l’analyse de la demande des consommateurs », rappelle Marc Fleurbaey, un collègue de M. Deaton à Princeton. Il a construit à la fin des années 1970 le modèle encore le plus utilisé pour comprendre les variations de la consommation. A l’époque, il s’agit de comprendre pourquoi les politiques keynésiennes de relance ne parviennent pas à dissiper la prudence des consommateurs. Les keynésiens prônent une accentuation de ces politiques, les néoclassiques affirment que les consommateurs « anticipent rationnellement » une ponction prochaine de leur pouvoir d’achat due à l’accroissement des déficits publics.Lire aussi :Le « prix Nobel d’économie » décerné à Angus DeatonAngus Deaton, lui, s’efforce de recueillir toutes les données possibles sur la consommation réelle, les motivations des consommateurs, leurs réactions face aux changements de prix. Il s’intéresse aux comportements individuels, et non à des données agrégées de consommation, afin de nourrir de nouveaux modèles explicatifs. Sa publication avec son collègue John Muellbauer en 1980 dans l’American Economic Review fait sensation. Ses travaux débouchent sur une application concrète : la comparaison entre les niveaux de vie de pays différents, grâce au calcul en « parité de pouvoir d’achat » (PPA). Jusque-là, en effet, les économistes faisaient ce type de comparaison à partir d’échantillons représentatifs des biens consommés dans chaque pays. Angus Deaton met au point un modèle de révision régulière des PPA.Une nouvelle approche de « l’économie du développement »Dans les années 1980, fidèle à sa méthode, il étudie les comportements des plus pauvres en Inde, au Sri Lanka, en Côte d’Ivoire, et en particulier l’influence réciproque entre état de santé et niveau de revenu. En Inde, il travaille sur le terrain avec l’économiste Jean Drèze, par ailleurs activiste engagé dans la lutte contre la pauvreté. Ce n’est pas un hasard si le premier hommage rendu sur le site du prix Nobel pour la réception de son prix est celui d’un collègue indien. Il réunit là encore des milliers de données sur la consommation des pauvres, s’interrogeant par exemple sur la différence des réactions selon qu’une aide sociale est donnée à la femme plutôt qu’à l’homme au sein d’un ménage, etc.Lire aussi :Qui sont les lauréats de la saison 2015 des Nobel ?Cette approche microéconomique ouvre la voie à une nouvelle approche de « l’économie du développement », attachée jusqu’alors à déterminer des « modèles de croissance » aptes à dicter les choix des gouvernements. « La mesure de la pauvreté et la collecte soigneuse de données sont de la plus haute importance, et je suis ravie que cela ait été reconnu » à travers ce prix, se réjouit Esther Duflo, professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT), dont les travaux sur la lutte contre la pauvreté s’appuient d’abord sur des expérimentations de terrain.Cette approche a aussi débouché sur un outil pratique : le calcul par la Banque mondiale du seuil de pauvreté, qui détermine le champ des politiques publiques. Julien Damon, professeur à Sciences Po, rappelle que ce seuil a été révisé il y a quelques jours pour la troisième fois en trente ans (il est passé de 1,08 dollar par jour à l’origine à 1,25 dollar en 2005 et 1,90 dollar aujourd’hui) par la commission dirigée par Tony Atkinson, un collègue d’Angus Deaton dont les travaux sur le sujet ont compté tout autant.La mesure subjective du bien-êtrePlus récemment, dans les années 2000, Angus Deaton s’est intéressé à la mesure subjective du bien-être, là encore plus attentif au vécu des individus qu’à la théorisation de leur rationalité. « Il a par exemple montré que l’indicateur de bien-être des Américains est plus élevé le jour de la Saint-Valentin, quelle que soit la situation objective », s’amuse Marc Fleurbaey, qui explique qu’Angus Deaton a aussi montré que, au-delà d’un certain seuil de revenus, il n’y a pas de lien entre sentiment de bien-être et niveau de revenus…Lire aussi :Ces femmes oubliées ou sous-estimées des prix NobelAngus Deaton a réuni la somme de ses observations dans un ouvrage publié en 2013, hélas non traduit : The Great Escape – Health, Wealth, and the Origins of Inequality (La Grande Evasion : santé, richesse et les origines de l’inégalité), une sorte d’équivalent américain du Capital au XXIe siècle, de Thomas Piketty, mais plongeant plus loin dans l’histoire humaine pour analyser celle-ci comme une succession de transitions technologiques améliorant sans cesse la productivité et la santé, affranchissant ainsi un nombre croissant d’êtres humains de la pauvreté et de la maladie. Mais ce bel optimisme est aussitôt tempéré par l’observation que tous les hommes ne bénéficient pas de ces transitions en même temps ; ce qui creuse régulièrement d’immenses fossés d’inégalités au sein de l’humanité, fossés que seul le temps efface… jusqu’à la prochaine transition. Nous sommes, actuellement, au beau milieu d’un tel fossé.Antoine ReverchonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.10.2015 à 18h11 • Mis à jour le13.10.2015 à 09h09 | Gunther Capelle-Blancard (Professeur à l’Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne) La Commission des finances de l’Assemblée nationale a adopté, mercredi 7 octobre, un amendement visant à étendre la taxe sur les transactions financières (TTF) aux transactions intrajournalières. La TTF, en vigueur en France depuis août 2012, ne porte en effet que sur les transferts de propriété, ce qui exclut de fait les opérations dénouées au cours d’une seule et même journée.Cette exemption est clairement en contradiction avec l’objectif de la taxe censée viser essentiellement le trading à court terme. Cette « anomalie », souvent critiquée, est-elle sur le point d’être levée ?La situation fait un peu penser à celle vécue par Bill Murray, dans le film Un jour sans fin, où il incarne un journaliste météo condamné à revivre indéfiniment la célébration du « Jour de la marmotte ». Nous en sommes en effet à la quatrième tentative d’amendement en deux ans – quasiment jour pour jour. Les amendements du 26 novembre 2014, du 23 juin 2014 et du 8 octobre 2013 ont tous subi un sort funeste : soit non soutenu, soit rejeté, soit adopté puis retiré quelques semaines plus tard après intervention du gouvernement.Quelques calculs simplesLe texte de l’amendement n’a presque pas changé. L’objectif annoncé est toujours d’augmenter les recettes fiscales, à ceci près cette année - COP 21 oblige -, qu’il est explicitement question de financer la lutte contre le changement climatique.L’exposé des motifs fait aussi référence à la future taxe européenne dont l’assiette devrait, dit-on, intégrer les transactions intrajournalières. De fait, l’exemption des transactions intrajournalière limite considérablement le revenu de la TTF.Livrons-nous à quelques calculs simples. En 2014, la TTF française a rapporté 771 millions d’euros. Le taux nominal de la TTF étant de 0,2 %, l’assiette est donc de 385 milliards. Étant donné que le volume total de transactions sur les actions françaises, en 2014, s’est élevé entre 1 500 et 2 700 milliards, seules 15 % à 25 % des transactions sont effectivement soumises à la TTF. Les 75 % à 85 % restants (constitué pour une très large part de transactions intrajournalières) en sont tout simplement exemptés.Dit autrement, le taux d’imposition « implicite » de la TTF n’est que de 0,03 % à 0,05 % ! On comprend aisément que la TTF soit quasi indolore. Alors comment la rendre plus profitable ?Un obstacle techniqueTaxer les transactions intrajournalières nécessite de revoir en profondeur le dispositif de collecte aujourd’hui fondé sur le transfert de propriété (comme dans tous les pays où la TTF existe d’ailleurs). S’agissant de la TTF française, l’essentiel de la collecte est géré par le dépositaire central Euroclear, qui centralise l’information sur le solde des achats et des ventes en fin de journée, mais pas celle sur les allers-retours réalisés au cours de la journée.Au-delà de la volonté politique, il y a donc un obstacle technique : disposer d’une information fiable sur les transactions boursières, y compris les transactions haute fréquence et/ou celles réalisées sur les plateformes de négociation alternatives.Cet obstacle n’est pas insurmontable. Le problème de la mesure de l’assiette se pose toujours lorsqu’il s’agit de lever un nouvel impôt (voir le débat récent sur la taxation de la bande passante). C’est même une raison supplémentaire pour élargir la taxe : on disposerait enfin d’une information fiable et précise sur le volume colossal des transactions boursières.Gunther Capelle-Blancard (Professeur à l’Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne) Johan Theuret (Président de l’Association des DRH des grandes collectivités) Aujourd’hui, la fonction publique devrait, sur le plan social comme sur le plan de la performance, être un modèle pour l’ensemble du monde du travail. Cependant, elle rencontre des difficultés à répondre à l’évolution de la société et elle échoue à trouver des solutions dans certains domaines particulièrement sensibles.La principale raison à cette difficulté d’adaptation est la complexité dans laquelle s’enferme le statut de la fonction publique au fur et à mesure des réformes : aujourd’hui la plupart des Français ignorent tout du secteur public et considèrent que la fonction publique n’est ni compréhensible, ni accessible.Lire aussi :« L’Etat employeur » à la dériveL’opinion publique ignore les conditions de fonctionnement et les perspectives de carrière des métiers du secteur public, et soupçonne les fonctionnaires de bénéficier d’un régime extrêmement favorable.C’est pourquoi, il est légitime de se demander si le statut est encore adapté à la France et aux services publics. La réponse à cette question est oui. L’Etat, comme les hôpitaux et les collectivités locales, a besoin d’agents avec une réelle motivation pour le service public menant une grande partie de leur carrière au sein de la fonction publique en apportant ainsi une mémoire, une continuité et des réflexes d’action publique qui ne sont pas les mêmes que ceux des activités privés.Harmonisation et simplification des rémunérationsPour autant, préserver le statut ne doit pas empêcher sa véritable modernisation. Si le concours doit garantir l’accès à l’emploi public de manière égale à tous les candidats, il faut prendre en compte que le concours constitue pour de nombreuses personnes un obstacle et qu’il n’est pas source d’équité. Seule une minorité maîtrise les rouages pour le préparer et le réussir.Pour que la fonction publique paraisse ouverte à tous, il est indispensable de préserver le principe du concours mais surtout de le faire évoluer. Les candidats qui ont acquis une qualification ou une expérience professionnelle avérée pourraient être recrutés grâce à des concours sur titre (les apprentis, les titulaires d’un diplôme permettant d’exercer dans des professions réglementées…).De même, il est enfin temps d’admettre que les administrations ont aussi besoin d’agents sous contrat, notamment des jeunes, qui souhaitent s’engager dans des actions d’intérêt général pour des périodes limitées. Il faut donc donner au contrat une place spécifique et ne plus le concevoir comme un substitut.Autre besoin de modernisation, l’harmonisation et la simplification des rémunérations. Un véritable statut de la fonction publique devrait tendre vers un régime harmonisé des rémunérations à niveau égal de responsabilité et de compétences. Par ailleurs, les grilles indiciaires et les conditions d’avancements entre les catégories devraient être alignées pour supprimer les différences inéquitables de déroulement de carrière. Tout ceci obligerait enfin à créer un véritable marché de l’emploi public transparent, où chacun pourrait répondre à toutes les demandes qu’il souhaite.Le licenciement plus un tabouModerniser le statut passe aussi par une modernisation de la gestion des ressources humaines des employeurs publics, davantage accaparée, encore aujourd’hui, par la gestion administrative que par la gestion humaine des agents. Le statut est aujourd’hui complexe avec des régimes statutaires parfois illisibles et des règles de gestion trop lourdes.Il conviendrait de faciliter les reclassements et reconversions en simplifiant les procédures. L’accompagnement des carrières parait indispensable pour que les agents puissent bénéficier de réelles reconversions professionnelles.Réaliser un « bilan de carrière » au milieu de la vie professionnelle d’un agent permettrait d’examiner attentivement les possibilités d’évolution professionnelle des agents. Cela devrait concerner en premier lieu les agents qui exercent des métiers dits pénibles pour anticiper les éventuelles interruptions de carrières. Il devrait aussi être mis en place des cessations progressives d’activité qui permettraient de gérer un allégement des fins de carrière des agents touchés par des inaptitudes.Enfin, en le sortant de la compétence des conseils de discipline, le licenciement pour insuffisance professionnelle ne devrait plus être un tabou. Rendu impossible, tant par la lourdeur des procédures que par la jurisprudence administrative, il conviendrait, pour faire face aux situations exceptionnelles entachant la crédibilité du service public, plutôt de le simplifier et d’offrir de véritables garanties d’accompagnement aux personnes licenciées.Restaurer la confianceOn ne compte plus les rapports proposant les réformes nécessaires. Pourtant, loin d’être une œuvre figée dans le temps, la fonction publique ne dispose plus du cadre juridique adapté aux besoins de la gestion des personnels. Alors qu’aujourd’hui, ils sont confrontés à des idées reçues, il semble urgent de restaurer la confiance dans les fonctionnaires.Cela nécessite en effet de fournir les instruments permettant de recruter le personnel nécessaire pour mener à bien l’ensemble des missions qui lui sont confiées et de simplifier le statut pour qu’il comporte suffisamment de souplesse pour une gestion moderne des ressources humaines.En effet, à l’identique du code du travail qui doit être simplifié, une modernisation du statut doit être engagée pour répondre aux enjeux des ressources humaines de la fonction publique.Johan Theuret (Président de l’Association des DRH des grandes collectivités) Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) La Commission européenne, qui a convoqué pour dimanche 25 octobre après-midi, à Bruxelles, un mini-sommet extraordinaire sur la « route des Balkans », empruntée par des milliers de demandeurs d’asile, veut agir très vite. Et éviter qu’après la Hongrie d’autres Etats (Slovénie, Croatie, Macédoine, etc.) érigent des murs à leurs frontières, ce qui aggraverait le chaos.Dans un document, que Le Monde a pu consulter, version provisoire d’un texte qu’il espère voir approuver par les chefs d’Etat et de gouvernement, le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, prône une action « collective et concrète ». Il évoque différentes pistes. Parmi celles-ci le déploiement immédiat d’un contingent de 400 gardes-frontières en Slovénie, un pays qui a officiellement demandé l’aide de Bruxelles, jeudi.Le président de la Commission propose aussi l’établissement d’une ligne téléphonique directe, un « téléphone rouge » entre les dirigeants de tous les pays concernés pour qu’ils puissent se tenir informés en temps réel des mouvements de réfugiés et mieux anticiper ceux-ci. La Slovénie a, par exemple, beaucoup reproché à ses voisins croates d’avoir redirigé en masse les réfugiés vers son territoire au cours des derniers jours. La Commission veut aussi que les pays s’engagent à enregistrer tous les réfugiés pour que s’organise un minimum de contrôle sur les mouvements massifs de personnes.Lire aussi :L’Europe sous pression face à un nouvel afflux de réfugiés dans les BalkansUne action plus vigoureuse aux frontières La grande crainte à Bruxelles, mais aussi à Berlin – la chancelière Angela Merkel a beaucoup poussé à la tenue de cette réunion – est que la situation dégénère et que des violences se produisent entre les forces de sécurité et des réfugiés. Divers experts redoutent aussi que la détérioration des conditions climatiques entraîne des décès le long d’itinéraires dont le tracé change d’un jour à l’autre.Le brouillon des conclusions à adopter dimanche – et qui sera débattu jusqu’à la dernière minute entre les « sherpas » des Etats membres, de la Serbie et de la Macédoine – évoque encore une intervention humanitaire, par le biais du Mécanisme de protection civile, une aide financière à négocier avec des institutions, dont la Banque européenne d’investissement.Il promet une coopération pratique pour faciliter les réadmissions des déboutés du droit d’asile par les pays tiers. Il mentionne une action plus ferme contre les « mouvements secondaires », à savoir le passage de réfugiés et de migrants d’un pays à l’autre. Une action plus vigoureuse – réclamée par une majorité de pays, désormais – est également promise : en mer, ainsi qu’aux frontières gréco-macédonienne, gréco-albanaise, en Croatie, etc.Le texte stipule encore qu’un demandeur d’asile qui refuserait d’accomplir les formalités en vue d’obtenir une protection internationale pourrait se voir refuser l’entrée dans le pays concerné.Lire aussi :Le retour des contrôles aux frontières en Europe signe-t-il la mort de l’espace Schengen ?Mécanisme permanent de relocalisationPar son initiative, la Commission veut faire retomber la tension entre les pays concernés : la fermeture des frontières hongroises ou les polémiques entre la Slovénie et la Croatie inquiètent les diplomates. D’où ce rendez-vous inédit, pris « en concertation » avec Angela Merkel, l’Allemagne étant la destination finale de la plupart des réfugiés.Dans l’entourage du président Juncker, on dément que ce rendez-vous sera aussi l’occasion de relancer un débat sur l’espace Schengen ou sur une réforme du règlement de Dublin, qui oblige le pays de première arrivée à gérer le dossier d’un demandeur d’asile.Angela Merkel souhaite en tout cas que ce règlement soit rapidement revu : l’opinion publique allemande commence à douter que le pays arrive à surmonter la crise actuelle et s’inquiète du manque de solidarité de ses partenaires dans le partage des réfugiés.En mettant en présence les dirigeants d’une bonne partie des Etats concernés, M. Juncker se montre prêt à l’aider. Et à réenclencher la discussion sur un mécanisme permanent de relocalisation. « Les yeux dans les yeux, il leur sera plus difficile de fuir leurs responsabilités ou d’accepter des engagements qu’ils ne tiendraient pas », commente un haut responsable bruxellois.Ce ne serait pourtant pas la première fois, comme l’a montré l’épisode précédent du partage promis de 160 000 réfugiés, très loin d’être concrétisé aujourd’hui.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sandrine Morel (Madrid, correspondance) Deux ans de prison. Le verdict a été prononcé, jeudi 22 octobre, contre quatre anciens directeurs de la banque régionale espagnole NovaCaixaGalicia, accusés de s’être attribués des parachutes dorés alors même que l’établissement financier se trouvait au bord de faillite.Les quatre banquiers n’iront probablement pas en prison car ils n’ont pas d’antécédents pénaux. A condition toutefois qu’ils restituent les 19 millions d’euros qu’ils avaient perçus de manière « indue » et s’acquittent d’une amende de 75 000 euros chacun.La sentence vient confirmer le pillage dont ont été victimes les cajas, ces caisses d’épargne semi-publiques au cœur de la crise bancaire qui a secoué l’Espagne entre 2008 et 2013. Pour partir avec une confortable préretraite, les dirigeants de NovaCaixaGalicia, établissement né de la fusion de deux cajas, avaient modifié leurs contrats alors même que l’Etat avait déjà dû injecter des fonds pour sauver l’établissement de la faillite.Une « farce »Le scandale est d’autant plus grand que la banque avait auparavant vendu des milliers d’actions préférentielles – produits financiers complexes et risqués – à près de 40 000 petits épargnants qui pensaient faire un placement sûr, parmi lesquels des enfants ou des personnes âgées, parfois analphabètes, qui signaient d’une simple croix ou de leur empreinte digitale.Au total, le gouvernement espagnol a injecté via le Fonds de restructuration bancaire (FROB) 9 milliards d’euros dans la banque de Galice, minée par une gestion désastreuse et une forte exposition à la bulle immobilière. Nationalisée et assainie, elle a été revendue fin 2013 pour à peine 1 milliard d’euros au groupe vénézuélien Banesco.Pour toutes ces raisons, l’association de clients de banques et d’assurances Adicae a annoncé son intention de déposer un recours contre un verdict qu’elle considère comme une « farce ». Elle estime que les dirigeants méritent d’être condamnés pour « escroquerie » et doivent « aller en prison ».Falsification, détournement, corruption…De nombreux procès contre des banquiers sont attendus dans les prochains mois. L’an dernier, plusieurs responsables de Caixa Penedès ont déjà été condamnés à deux ans de prison, pour « administration déloyale », pour avoir empoché 30 millions d’euros d’épargne retraite. Actuellement, une vaste enquête judiciaire porte sur les conditions d’entrée en Bourse de Bankia, la banque issue de la fusion, en 2010, de sept caisses d’épargne. Elle a depuis reçu 23 milliards d’euros d’aide publique pour ne pas sombrer et contraint l’Espagne à demander à Bruxelles en 2012 une aide de 40 milliards d’euros. Plus d’une trentaine de responsables de Bankia sont mis en examen, dont son ancien président, par ailleurs ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Rodrigo Rato, accusé d’escroquerie, falsification, détournement de fonds, corruption et fraude fiscale dans « l’affaire Bankia » et ses ramifications.Des accusations de « falsification comptable » touchent aussi des dirigeants de Banco de Valencia, la CAM ou de Caja Castilla-La Mancha. « Le FROB a présenté une quarantaine de plaintes devant le parquet », résume le ministre de l’économie, Luis de Guindos. Pour sauver une douzaine d’établissements financiers, l’Espagne a injecté plus de 56 milliards d’euros dans le secteur durant la crise et ne détient plus que des participations dans Bankia. Le sous-gouverneur de la Banque d’Espagne et président du FROB, Fernando Restoy, a estimé en avril que 40 milliards d’euros de ces aides ne pourront jamais être récupérés.Lire aussi (édition abonnés) :Bruxelles invite l’Espagne à actualiser son budget « dès que possible »Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Chloé Hecketsweiler C’est une affaire qui relance le débat sur l’indépendance des experts chargés d’évaluer les médicaments. Elle oppose la Haute Autorité de santé (HAS) au laboratoire Genevrier, l’un de ces nombreux seconds rôles de l’industrie pharmaceutique. Créé en 1920 à Neuilly-sur-Seine et aujourd’hui installé près de Nice, Genevrier commercialise une gamme hétéroclite de médicaments, exploitant des molécules anciennes : des sirops et pastilles contre la toux (sous la célèbre marque Codotussyl), des anti-épileptiques, et même une série de traitements cosmétiques à base d’acide hyaluronique (le principe actif du Botox).Un médicament l’a bien malgré lui projeté sur le devant de la scène, le Chondrosulf, un anti-arthrosique destiné à atténuer les douleurs articulaires. Il appartient à une classe de molécules déremboursées depuis le début de l’année, et c’est lui qui au cœur d’un bras de fer avec la HAS.Genevrier conteste le secret qui entoure les débats et le vote de la Commission de la transparence – le collège de la HAS qui « note » les médicaments. Le nom des 26 membres est connu, mais on ne sait pas qui a voté quoi, puisque seul le résultat est consigné. En outre, dans les procès-verbaux des réunions, le nom des agents de la HAS qui ont travaillé sur le dossier est occulté. Le laboratoire – qui soupçonne certains intervenants d’être biaisés en sa défaveur – a contesté la légalité de cet anonymat devant le tribunal administratif de Montreuil, qui lui a donné raison vendredi 23 octobre.Face à la HAS, Genevrier avait un argument de poids : un avis de la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) publié en septembre 2014, rappelant que « le procès-verbal doit permettre de connaître les opinions exprimées individuellement par les membres des commissions ainsi que l’identité de leurs auteurs ». Compte tenu de « l’objectif de transparence poursuivi par le législateur », la Commission ajoute que l’on doit pouvoir  « identifier le détail nominatif des votes de chacun des membres de la Haute Autorité ».La HAS, qui n’est pas tenue de se conformer à l’avis de la CADA, avait alors objecté qu’« un document comportant ces informations n’existe pas ». Le vote ayant lieu à main levée, il n’y a aucune trace écrite, et selon elle, le détail des procès-verbaux – qui attribue chaque intervention à son auteur – suffit à se faire une idée de qui pense quoi. La décision du tribunal administratif la contraindra néanmoins à dévoiler le nom de ses agents. Ce qui n’est pas sans conséquence : « Cet anonymat les préserve des pressions que les laboratoires exercent sur eux, souligne un bon connaisseur du milieu. Les coups de fil insistants des industriels qui souhaitent faire passer leur message ne sont pas rares… »La HAS acceptera-t-elle de jouer le jeu de la transparence en consignant à l’avenir le nom des membres qui ont voté pour ou contre le déremboursement d’un médicament ? Les laboratoires en profiteront-ils pour tenter d’influencer davantage ses décisions ? Ces questions sont d’autant plus d’actualité que le parquet de Paris a ouvert en avril une enquête sur de possibles conflits d’intérêts dans le monde des médicaments après les révélations de Mediapart sur des liens entre experts des autorités de santé et laboratoires pharmaceutiques.Conseils rémunérésDans une enquête titrée « Les gendarmes du médicament faisaient affaire avec les laboratoires », le site d’investigation faisait état de réunions fréquentes où des « membres éminents » de la HAS et de l’Agence du médicament (ANSM) donnaient des conseils rémunérés aux laboratoires sur la meilleure manière de monter leur dossier. « Si les faits rapportés sont exacts, ils sont inacceptables, et même d’une extrême gravité », avait réagi la ministre de la santé, Marisol Touraine, en demandant à la HAS et à l’ANSM de « faire la lumière sur ces affirmations ».Pour Genevrier, la décision du tribunal administratif ne changera in fine pas la donne. Depuis que les patients doivent le payer de leur poche, les ventes du Chondrosulf se sont effondrées. Pour 2015, la société estime qu’elles ne dépasseront pas 10 millions d’euros, contre 40 millions l’an passé. Son chiffre d’affaires devrait ainsi passer de 120 millions à 90 millions. « Et cette baisse n’est pas définitive », précise Noëlle Lenoir, qui défend les intérêts du laboratoire. Un plan de restructuration concernant un tiers du personnel est en cours. « C’était ça ou la clé sous la porte », indique l’avocate.Ce n’est cependant pas la première fois que le laboratoire croise le fer avec les autorités de santé. En 2011, l’agence du médicament avait ainsi interdit une campagne de communication vantant indûment le Chondrosulf. Elle reprochait à cette publicité destinée aux professionnels de santé (médecins, pharmaciens) de prétendre que ce médicament permet de « limiter la polymédication », c’est-à-dire de réduire la prise d’autres médicaments destinés à soulager la douleur du genou atteint d’arthose, notamment des anti-inflammatoires. Or, cet argument – que continue d’avancer le laboratoire – n’est pas étayé par des données probantes, comme l’indique clairement un avis publié par la HAS en 2008. Sa conclusion était déjà sans appel : «Chondrosulf ne présente pas d’intérêt de santé publique ».Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Escande Il faut moins de deux heures pour joindre Ergué-Gabéric, dans le Finistère, depuis Carentoir dans le Morbihan. Mais pour Yves Guillemot, suivre cette route, qui sépare son fief de celui des Bolloré, serait comme aller à Canossa en robe de bure. Et ce n’est pas le genre du bonhomme. Durant près de six ans, il a ferraillé contre les Californiens d’Electronic Arts, le numéro un mondial du secteur des jeux vidéos ; ils voulaient s’emparer du joyau familial. Et il les a vaincus.Lire aussi :L’étau de Vivendi se resserre sur UbisoftMais, cette fois, la bagarre revêt une autre allure, celle d’un derby régional entre deux fortes têtes, des « pen carn » (tête dure) comme on dit au pays. Avec ses quatre frères, Michel, Claude, Gérard et Christian, Yves Guillemot a fondé en un petit empire du jeu vidéo, dans le tiercé mondial de sa spécialité. Chaque frère prenant la tête d’une des entreprises du groupe. C’est ainsi qu’Yves s’est retrouvé à la tête de Ubisoft Entertainment, la plus grosse entité du groupe. Avec plus de 1,4 milliard d’euros de chiffre d’affaires, elle est spécialisée dans les jeux sur consoles et PC. Michel s’est chargé de Gameloft, l’autre société cotée en Bourse, et active dans les jeux sur mobile ou tablettes. Cette dernière, six fois plus petite qu’Ubisoft, a connu un parcours plus heurté depuis sa création en 1999. Alors que sa grande sœur maintient des profits confortables, elle est tombée dans le rouge en 2014, ainsi qu’au premier semestre de cette année.Bolloré obtiné et pragmatiqueVoici donc un groupe breton, familial, bien positionné mondialement sur un marché en croissance et essentiel dans l’univers médiatique contemporain. Mais il est fragilisé par la petite forme de l’une de ses composantes et son capital est relativement éclaté. Yves Guillemot ne détient que 9,4 % du capital d’Ubisoft, juste derrière le fonds américain Fidelity.Voilà qui « coche toutes les cases » quand on s’appelle Vincent Bolloré et que l’on cherche à consolider un conglomérat médiatique comme Vivendi, riche d’une trésorerie de près de cinq milliards d’euros. Du potentiel et de la fragilité. Tout ce qu’aime l’homme d’affaires qui peut déployer sa stratégie habituelle : entrée discrète, déclaration de bonnes intentions, montée au capital. Puis viendront les demandes, celles de plus de transparence, puis d’une représentation au conseil d’administration, et enfin d’une nécessaire restructuration du groupe. Par exemple en exigeant une fusion entre Ubisoft et Gameloft.En bon capitaliste, le raider Bolloré connaît la manœuvre par cœur. Et en bon breton, il est assez obstiné pour jouer avec le temps et assez pragmatique pour se replier quand les éléments ne sont pas favorables. Pourquoi alors avoir laissé Vivendi vendre le groupe californien Activision Blizzard, probablement la plus belle entreprise du secteur avec son célèbre jeu en ligne « World of Warcaft » ? Trop loin, trop cher. Plus de 8 milliards de dollars (7,2 milliards d’euros) encaissés, trois fois la valeur d’Ubisoft. Et puis, pour surveiller les affaires et garder les créatifs, Carentoir est plus proche des rives de l’Odet que Los Angeles.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Combien coûtera au groupe Volkswagen (VW) l’affaire des moteurs diesel truqués ? La somme sera sans nul doute astronomique. Mais, sur le montant exact, les paris restent ouverts, tant les inconnues demeurent nombreuses. La journée de jeudi 22 octobre en est un parfait exemple. Après que le constructeur a indiqué au matin à l’agence de presse allemande DPA qu’un de ses moteurs diesel les plus récents était peut-être aussi concerné par la fraude, les observateurs ont cru à une nouvelle dimension de l’affaire, pouvant aller jusqu’à plusieurs millions de véhicules supplémentaires impliqués… jusqu’à ce que le groupe assure, en fin d’après-midi, que ces moteurs étaient finalement bien conformes à la législation.Lire aussi :Scandale Volkswagen : quelles suites ?Cette fausse alerte, qui a agité la presse allemande pendant des heures, en dit long sur l’état de défiance généralisée qui règne au sein du groupe de Wolfsburg. Les experts estiment déjà que le scandale des moteurs truqués pourrait entraîner l’opération de rappel la plus chère de l’histoire automobile. Car, si les moteurs diesel dernière génération du constructeur sont finalement mis hors de cause, la remise aux normes des moteurs dont la manipulation a été confirmée se révèle bien plus compliquée et coûteuse que prévu. Au total, 11 millions de voitures VW sont équipées du fameux moteur EA189 au logiciel manipulé par le constructeur pour échapper aux contrôles sur les émissions polluantes. 8,5 millions d’entre elles sont immatriculées en Europe.Casse-têteSelon les informations du quotidien économique Handelsblatt, il est peu probable que le groupe parvienne, comme il l’a annoncé, à « réparer » l’ensemble des véhicules incriminés au cours de l’année 2016. Jusqu’ici, le constructeur pensait que la majeure partie des voitures concernées pourrait être mise en conformité par une simple actualisation du logiciel du moteur, comme on le fait par exemple avec les téléphones portables. En réalité, seuls les gros moteurs 2 l et les petits moteurs 1,2 l pourront se contenter de cette mesure. Les autres, ceux de 1,6 l de cylindrée, devront être équipés d’un nouveau système de traitement des gaz d’échappement. Trois millions de véhicules sont dans ce cas en Europe.Lire aussi :Volkswagen contraint à une mue douloureusePour les ingénieurs du groupe, c’est un véritable casse-tête : le système à trouver doit s’adapter à la morphologie des voitures et être agréé par l’autorité de contrôle automobile allemande, qui veille désormais au grain. Or, les modèles à réparer sont très variés. Le principe du système modulaire qui a tant contribué à la fortune de VW montre son douloureux revers : le moteur truqué a été installé sur plusieurs marques du groupe, en l’occurrence Audi, Skoda, Seat et Volkswagen, y compris sur ses véhicules utilitaires, en différents modèles.Les pièces nécessaires devront être commandées chez les sous-traitants puis intégrées aux véhicules en usine. L’opération de rappel de ces véhicules ne pourra donc pas commencer avant septembre 2016, a confirmé mercredi 21 un porte-parole du groupe, ce qui laisse augurer de grosses difficultés pour tenir les délais.Réduction probable de la performance des véhiculesAutre conséquence : les experts automobiles s’accordent à dire que la remise aux normes des véhicules, quelle qu’elle soit, se traduira par une réduction de leur performance ou une augmentation de leur consommation… et donc une probable baisse de leur valeur de revente. Or, c’est le groupe Volkswagen lui-même qui a financé une partie de ces véhicules par le biais de ses services financiers, qui gèrent des millions de voitures en leasing.Une perte de valeur obligerait la banque VW à opérer une importante dépréciation d’actifs, avec un risque notable sur les résultats du groupe. « En Allemagne, ces charges et pertes pourraient s’élever à un milliard d’euros », estime l’expert automobile Ferdinand Dudenhöffer, qui a calculé que, sur les 2,4 millions de véhicules concernés par la fraude en Allemagne, la moitié ont été financés par les services financiers de VW. Il estime que pour les véhicules impliqués la perte de valeur pourra s’élever jusqu’à 1 000 euros par voiture. Quant aux clients qui n’ont pas profité des services financiers de VW, ils devraient être nombreux à faire valoir leur droit à des dommages et intérêts.« Les récents exemples de rappels automobiles ont montré qu’ils n’ont pas nécessairement un effet négatif sur les ventes de véhicules une fois que les problèmes ont été résolus »L’agence de notation Moody’s, dans un rapport publié jeudi 22 octobre, considère que les dommages financiers se situeront entre 9,5 et 31 milliards d’euros pour Volkswagen, le scénario moyen prévoyant une facture à 20,5 milliards d’euros. Un chiffre proche de celui estimé par Max Warburton, analyste chez Bernstein. Ce dernier évalue le coût total de l’affaire entre 15 et 20 milliards d’euros. Une des variables est l’effet de la crise sur le comportement des consommateurs, en particulier en Europe. « Les récents exemples de rappels automobiles ont montré que ces derniers n’ont pas nécessairement un effet négatif sur les ventes de véhicules une fois que les problèmes ont été résolus. Les ventes de General Motors ont bien résisté après le rappel de 2,6 millions de voitures pour corriger le système d’allumage », juge Yasmina Serghini-Douvin, analyste chez Moody’s.Lire aussi :Volkswagen : le plus gros vendeur mondial de voitures en trois graphiquesAu vu d’un sondage publié lundi 19 octobre, réalisé pour le compte du cabinet de conseil Prophet, les Allemands continuent d’être fidèles à VW. Deux tiers d’entre eux sont convaincus que VW construit toujours d’excellentes voitures et 75 % se disent même prêts à acheter un modèle du groupe si une offre et un modèle leur convenaient. Durant les neuf premiers mois de l’année 2015, Volkswagen a vendu 7,43 millions de véhicules dans le monde, en légère baisse de 1,5 % par rapport à l’an dernier. 2,6 millions ont été écoulés en Europe occidentale, en hausse de 6,1 % par rapport à 2014.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde Eric Albert (Londres, correspondance) Xi Jinping pourrait quitter le Royaume-Uni avec un joli jouet sous le bras. Le président chinois termine, vendredi 23 octobre, une visite d’Etat de quatre jours, pendant laquelle de très nombreux contrats ont été signés. Jeudi, un nouvel accord commercial s’est ajouté. L’entreprise chinoise C. Banner a annoncé être en négociations avancées pour acheter Hamleys.Lire aussi :Xi Jinping accueilli comme un roi chez les BritanniquesLe plus vieux magasin de jouets du monde trône au 188-196 Regent Street, à Londres. Il appartient depuis 2012 au français Ludendo (La Grande Récré, Starjouet… ). La transaction s’élèverait à 100 millions de livres (140 millions d’euros), selon Reuters.Hamleys est une véritable institution. Avec ses 50 000 jouets savamment installés sur sept étages, ses démonstrations, ses vendeurs connaissant très bien leurs joujoux, ce temple dédié aux peluches, Lego et autres petites voitures attire chaque année des millions de visiteurs. Et les touristes s’y ruent un peu comme chez Harrods.Avec un propriétaire chinois, Hamleys s’ouvre maintenant les portes d’un immense marchéL’histoire débute en 1760, avec l’ouverture, par un certain William Hamley, d’un magasin de jouets et de bonbons à Londres, à Holborn. Un siècle plus tard, en 1881, ses héritiers inauguraient l’emplacement actuel. Depuis, la première boutique a été détruite dans un incendie, l’enseigne a fait faillite en 1931 et le magasin de Regent Street a été bombardé cinq fois pendant la seconde guerre mondiale.Une histoire tourmentée qui se poursuit en 2003. L’islandais Baugur achète Hamleys, avant une faillite retentissante pendant la crise financière et une cession en 2012 à Ludendo.La stratégie des différents acquéreurs a cependant toujours été la même : faire fructifier la marque au-delà du seul navire amiral de Regent Street. De petits magasins ont été ouverts dans les aéroports et dans le reste du Royaume-Uni et la marque s’est développée en Inde, en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis. L’enseigne en compte désormais cinquante, dont quarante en franchise. Avec un propriétaire chinois, Hamleys s’ouvre maintenant les portes d’un immense marché… et d’un pays qui fabrique la grande majorité des jouets du monde.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.10.2015 à 06h39 • Mis à jour le23.10.2015 à 12h22 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Depuis 2007, clients et chauffeurs des “yellow cabs” devaient supporter, durant leur trajet, des programmes de divertissement diffusés en boucles et entrecoupés de nombreuses publicités. Face au tollé, ils vont enfin disparaître. Pour les touristes, les écrans de télévision placés à l’arrière des taxis font partie du pittoresque de la ville. Mais pour la plupart des New-Yorkais, ils sont devenus une véritable nuisance. Dès que le yellow cab entame sa course, le jingle annonçant le système de tarification vous fait sursauter, avant que ne démarre la diffusion de programmes courts, allant de « Jeopardy ! », le jeu où il faut deviner la question à partir de la réponse, aux derniers spectacles de Broadway, en passant par un extrait du late-night show de la veille, le tout bien entendu entrecoupé de publicités qui n’en finissent plus.Pour peu que le trajet dure plus d’un quart d’heure, la séance peut virer au supplice, car elle tourne en boucle jusqu’à ce que, d’un geste rageur, vous appuyiez sur le bouton off, en poussant un ouf de soulagement.Le smartphone ou l’appli à la placeLes fameux écrans, installés en 2007, ont fini par faire l’unanimité contre eux, au point que la Commission des taxis et limousines, qui régit la flotte new-yorkaise, a décidé, jeudi 15 octobre, de les éradiquer progressivement, au profit d’un système moins intrusif. Il est question de les remplacer par un smartphone ou une tablette, dotés d’un système de paiement, mais silencieux cette fois. Les téléviseurs sont en effet partie intégrante du système TPEP, le terminal permettant de payer par carte de crédit, avec un avantage : indiquer le montant de la course et éviter au client de se tordre le cou pour scruter le compteur situé à l’avant du véhicule.Une étude réalisée en 2011 avait porté un premier coup de boutoir à ces télévisions embarquées. Sur les 22 000 New-Yorkais interrogés, près d’un tiers estimait que le visionnage des programmes courts était la partie la moins agréable du voyage… loin devant le prix de la course ! « La plupart du temps, ce que veulent les gens en montant dans le taxi, c’est un peu de calme, explique Meera Joshi, la présidente de la Commission des taxis et limousines. Ils ne comprennent pas pourquoi ils auraient l’obligation de regarder quelque chose. Ils se sentent comme un spectateur captif sur le siège arrière. »Un premier test sur 4 000 taxisLes chauffeurs ne regretteront pas non plus la disparition des écrans : « Malgré la vitre de protection, on entend le son comme si l’on était à l’arrière, raconte Mohammod Armed, un chauffeur qui habite dans le Queens. Le client subit ça une ou deux fois dans la journée. Nous, c’est en permanence. »Dans un premier temps, 4 000 des 13 500 yellow cabs vont tester le nouvel équipement, qui devrait être généralisé d’ici à 2017. Le renouvellement de la flotte de taxis avec l’arrivée d’un nouveau modèle, le Nissan NV200, devenu depuis le 1er septembre le véhicule officiel des taxis de New York, devrait faciliter la transition.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.10.2015 à 19h43 Bouygues Télécom, Free, Orange et SFR ont été retenus pour participer aux enchères pour l’attribution de la bande 700 MHz dans le cadre du déploiement de la 4G.Dans un communiqué publié jeudi 22 octobre, l’Arcep, le régulateur des télécoms, rappelle que les enchères débuteront le 16 novembre.Les opérateurs misent gros sur cette bande, qui permettra le déploiement de la 4G puis de la 5G. Dans le cadre de ces enchères, des blocs de fréquences de 5 MHz vont être alloués. Chaque opérateur pourra enchérir sur un maximum de deux blocs sur les six mis aux enchères, sauf Free, dernier arrivé sur le marché, qui possède moins de fréquences que les autres et peut donc postuler pour trois blocs.A 416 millions d’euros par bloc de fréquences comme prix d’entrée, plus 5 millions par tour, l’Etat français compte engranger 2,5 milliards d’euros minimum.Lire aussi :Le gouvernement veut accélérer le déploiement du très haut débit fixe en France   22.10.2015 à 16h51 • Mis à jour le22.10.2015 à 18h35 Un nouveau cycle de négociations des accords de libre-échange Europe-Etats-Unis a débuté le 19 octobre, toujours dans le secret. Le volet « arbitrage » pourrait être revu.Effet de la pétition contre le grand marché transatlantique récoltant 3 millions de signatures en un an ? De la multiplication des déclarations de collectivités territoriales contre les projets d’accords de libre-échange avec les Etats-Unis et le Canada - Transatlantic Free Trade Agreement/Tafta (appelé aussi Transatlantic Trade and Investment Partnership/TTIP) et Comprehensive Economic and Trade Agreement (CETA) ? Cecilia Malmström, commissaire européenne chargée du commerce international, tente de vendre une version édulcorée du mécanisme de règlement des différends investisseurs-Etats prévu dans le Tafta.Lire aussi :Traité transatlantique: une harmonie encore à trouverIl faut dire que le projet initial est inadmissible : permettre à des entreprises transnationales de poursuivre des États devant des arbitres internationaux – avocats d’affaires pour la plupart, choisis par les parties - pour obtenir des compensations au cas où ne seraient pas satisfaites leurs « attentes légitimes » a quelque chose d’ahurissant et de choquant.Motifs baroquesQue ce scandaleux mécanisme existe et prospère déjà ailleurs ne le justifie en rien, bien au contraire : des indemnisations colossales ont été octroyées pour des motifs baroques à des entreprises transnationales qui n’ont pas admis que l’Argentine ait fixé un prix maximal d’accès à l’eau et à l’énergie (pour la bagatelle de 600 millions de dollars à la faveur d’entreprises telles que Aguas de Barcelona, CMS Energy ou Vivendi), que l’Equateur ait nationalisé son industrie pétrolière (1,8 milliard de dollars de compensation pour Occidental Petroleum).Des demandes extravagantes visant à punir des choix politiques sont en cours d’examen (Vattenfall réclamant à l’Allemagne plus de 3 milliards de dollars parce que ce pays a décidé de sortir du nucléaire et que cette entreprise y possède deux centrales ; Véolia poursuivant l’Egypte qui a osé faire passer son salaire minimum de 41 à 71 euros par mois). Les exemples abondent des compensations punitives brandies contre les États, leurs choix politiques et leurs réglementations protectrices des populations.Les investisseurs conserveront le privilège de pouvoir attaquer des décisions publiques devant un organe d’arbitrage, sans que l’inverse soit possibleFace aux critiques, la commissaire européenne Cecilia Malmström propose de doter ce système d’arbitrage de quelques caractéristiques destinées à lui donner l’apparence d’une juridiction. Et qu’il soit pour cela assorti d’un mécanisme d’appel, que les « arrêts soient rendus par des juges hautement qualifiés nommés par les pouvoirs publics », qu’une « définition précise » de la capacité des entreprises à saisir l’organe d’arbitrage soit établie et que le droit des États de réglementer soit inscrit dans les accords.Mais les aménagements proposés ne purgent pas le système de son vice fondamental, qui consiste à conforter une catégorie de « super-justiciables » profitant d’un droit et de dispositifs de règlement des litiges spécifiquement dédiés à leurs objectifs propres. L’idée maîtresse est toujours la même : les entreprises ne doivent pas plus avoir à assumer les conséquences des changements politiques – découleraient-ils de choix démocratiques – qu’elles ne doivent tenir compte des contingences territoriales.Nul ne peut choisir son jugeDans ce projet, présenté à tort par la Commission européenne comme le symbole de sa résistance aux Etats-Unis, les investisseurs conserveront le privilège de pouvoir attaquer des décisions publiques devant un organe d’arbitrage, sans que l’inverse soit possible. Seules les entreprises auront ainsi le choix de porter leur demande soit devant une juridiction nationale soit devant un organe arbitral.La responsabilité des entités publiques restera analysée à l’aune du traité de libre-échange, explicitement conçu pour favoriser les firmes transnationales, en retenant des notions aussi floues et extensives que le respect des « attentes légitimes », « l’expropriation partielle » ou le « traitement juste et équitable », inconnues des droits nationaux. Il demeure in fine l’opportunité offerte à des entreprises privées de remettre en cause, sur le terrain judiciaire, des décisions démocratiques prises par les gouvernements.À cette procédure anti-démocratique a posteriori le traité ajoute le mécanisme a priori de la coopération réglementaire. Il s’agit d’instituer une consultation préalable obligatoire des lobbies industriels transnationaux très en amont dans le processus législatif : un véritable droit de veto donné aux multinationales avant toute délibération de la loi.Magistrats, juristes, citoyens et citoyennes, nous rappelons que dans un état de droit, nul ne peut choisir son juge ni le droit qui lui est applicable, que l’égalité de tous devant la loi est une garantie fondamentale de la démocratie et que celle-ci ne saurait admettre de privilège de juridiction. Un état de droit démocratique ne saurait consentir, non plus, à ce que certains, fussent-ils des entreprises transnationales, ne se voient accorder le privilège d’être déliés du droit commun s’imposant à tous pour bénéficier d’un système normatif entièrement tourné vers la satisfaction de leurs intérêts.Frédéric Viale (Économiste, membre du conseil d’administration d’Attac) et Marion Lagaillarde (Juge, secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature) William Audureau et Alexis Delcambre Le temps est désormais compté pour l’indépendance d’Ubisoft. Après une entrée au capital de 6,6 % le 13 octobre, Vivendi a fait passer sa participation à 10,39 %, a annoncé le groupe jeudi 22 octobre. Il devient, du même coup, l’actionnaire principal du leader français de l’édition de jeux vidéo.Dans le même temps, le groupe présidé par Vincent Bolloré a acquis 10,20 % des titres de Gameloft, une autre société de jeux vidéo spécialisée dans le mobile, fondée, comme Ubisoft, par la famille Guillemot, et au capital de laquelle Vivendi était entré à hauteur de 6,2 % la semaine dernière. « L’acquisition sur le marché de ces titres pour un montant total respectivement de 244 millions d’euros et 34,41 millions d’euros a été financée à l’aide de la trésorerie », a indiqué Vivendi, qui dispose de 9 milliards d’euros de réserve.D’un point de vue stratégique, cette double offensive répond à l’ambition de Vivendi de bâtir un groupe de contenus. « Quand on veut se développer dans les contenus, le jeu vidéo fait partie du dispositif », éclaire une source au sein du groupe, qui qualifie de « contrainte » la cession, en 2013, d’une large partie du capital d’Activision Blizzard, éditeur de séries au succès planétaire.Cela fait plusieurs mois que Vivendi grappille des actions Ubisoft et Gameloft. L’Autorité des marchés financiers (AMF) permet à un actionnaire de ne pas communiquer sur sa montée au capital tant que celle-ci n’excède pas 5 % du titre. C’est pourquoi le cours de l’action de Gameloft restait à flot, malgré des résultats financiers décevants.« On monte, on monte et on ne s’interdit pas de prendre le contrôle », reconnaît-on au sein du groupe. Vivendi « n’exclut pas d’augmenter sa participation dans ces deux sociétés en fonction des conditions de marché » et se réserve la faculté, le moment venu, de demander à être représenté à leur conseil d’administration. Cette montée progressive en capital correspond à la stratégie habituelle de Vincent Bolloré, qui aime mettre graduellement la pression sur ses cibles. Celui qui avait d’abord communiqué sur un simple « placement de liquidités » est surnommé en Italie « Il Scalatore » (« le grimpeur ») et a désormais les cartes en main. Même si, « par le jeu des droits de vote double », les frères Guillemot, fondateurs d’Ubisoft au milieu des années 1980, « restent les principaux décisionnaires », souligne le courtier Gilbert Dupont dans une note.Outre Canal+, Vivendi s’est constitué ces derniers mois une collection d’entreprises dans les médias et contenus, dont la plate-forme de vidéo en ligne Dailymotion et une part du producteur de télévision Banijay-Zodiak. En sortant brutalement du bois, l’industriel français a acculé ses deux proies et réduit leur marge de manœuvre. « Le clan Guillemot doit désormais fraterniser avec le groupe Vivendi et son dirigeant, ou chercher un chevalier blanc dans les leaders du divertissement américain tels que Disney, Time Warner, Viacom, etc., estime Charles-Louis Planade, analyste chez Midcap Partners. Même l’ennemi juré d’hier, Electronic Arts, pourrait aujourd’hui devenir un allié. » Celui-ci avait détenu 15 % des parts d’Ubisoft de 2007 à 2010.« L’annonce de ce matin ne change rien à notre position. Ubisoft est une société qui est mondialement reconnue pour sa créativité, c’est notre modèle, nous ne voulons pas le mettre en danger, et c’est pourquoi nous voulons conserver notre indépendance, » a expliqué un porte-parole de la société au Monde, jeudi après-midi. L’inquiétude traverse le groupe. En marge de la conférence de presse du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL), mardi 20 octobre, le directeur général d’Ubisoft France, John Parkes, concédait au Monde « une véritable surprise » après l’entrée au capital de Vivendi, liée au fait qu’« il n’y a pas eu d’avertissement ». La semaine dernière, le groupe breton avait qualifié l’entrée à son capital de Vivendi de « non sollicitée » et affiché dans un bref communiqué sa volonté « de rester indépendant ».La semaine dernière, dans un mail envoyé en interne et rendu public par Le Figaro, Yves Guillemot avait fait part à ses employés de sa détermination : « Nous nous battrons pour conserver notre indépendance. […] Nous ne laisserons pas cette situation – ni les futures actions de Vivendi, ou d’autres – nous distraire de nos objectifs. »Mardi soir, John Parkes décrivait le groupe comme « concentré sur la semaine à venir, qui est la plus importante de l’année pour Ubisoft avec le lancement d’Assassin’s Creed Syndicate et Just Dance 2016 », les deux derniers opus de ses deux séries les plus juteuses (respectivement 95 et 55 millions d’unités vendues au cumul à juin 2015). Selon un autre mail interne évoqué par GamesIndustry, Yves Guillemot aurait averti que tout rachat d’Ubisoft jetterait le groupe aux mains de « personnes qui ne comprennent pas notre expertise ni ce qui est nécessaire pour réussir dans cette industrie ».Les analystes s’interrogent désormais sur les ambitions de Vivendi. « Vivendi pourrait envisager de forcer les frères Guillemot à se marier avec un rapprochement Gameloft-Ubisoft, suggère Charles-Louis Planade. Mais ce serait fortement destructeur de valeur selon nous, l’alliance du pot de fer et du pot de terre. »Selon le courtier Gilbert Dupont, s’il venait à acquérir les deux sociétés, « Vivendi mettrait la main sur une société créatrice de contenus, Ubisoft, en s’assurant une audience importante et diversifiée avec Gameloft, le tout devant s’intégrer dans la galaxie média mise en place par Bolloré ». « Dans le secteur du jeu vidéo, l’histoire montre que les prises de contrôle hostiles échouent toujours, tempère Richard-Maxime Beaudoux, de Bryan, Garnier & Co. Mais sa double présence au capital peut lui permettre d’accélérer une fusion entre Ubisoft et Gameloft. »La situation est désormais critique pour le leader français de l’édition de jeux vidéo. Après une année 2014 record en termes de chiffre d’affaires, l’entreprise fait face à un catalogue 2015 bien moins étoffé et à des premières critiques contrastées pour Assassin’s Creed Syndicate. Une faiblesse momentanée dont a su profiter M. Bolloré.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (Le Caire, envoyé spécial) Une poignée de mains pour des navires de guerre. A peine arrivé au Caire pour la première étape de sa tournée dans le Moyen-Orient, Manuel Valls a finalisé le contrat commercial définitif de l’achat par l’Egypte des deux navires Mistral qui n’ont pas été livrés à la Russie en raison de la crise ukrainienne. Samedi 10 octobre en fin d’après-midi, le premier ministre a annoncé la signature de l’accord lors d’une conférence de presse au Caire avec son homologue égyptien Chérif Ismaïl, après avoir été reçu pour un tête-à-tête et un déjeuner par le président maréchal Abdel Fattah al-Sissi, et avant une visite privée de l’église copte du quartier de Mar Guirguis.« C’est un très grand motif de satisfaction (…) et la preuve de la densité, de la confiance de notre coopération que nous allons prolonger car nous avons besoin d’une Egypte forte », a commenté M. Valls, accompagné au Caire par le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, et la députée socialiste Elisabeth Guigou, présidente de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale.Lire aussi :La France solde l’affaire des MistralLe premier ministre n’a pas voulu donner de détail concernant le montant du contrat, qui s’élève selon nos informations entre 910 et 950 millions d’euros, en grande partie financés par l’Arabie saoudite. Mais cet accord entre la DNCS française (Direction des constructions navales services) et la marine égyptienne témoigne quoi qu’il en soit de la coopération particulièrement active au plan militaire entre la France et l’Egypte, après l’achat en février 2015 par Le Caire de 24 avions de chasse Rafale ainsi que d’une frégate multi-missions Fremm et des missiles de courte et moyenne portée.L’entourage de M. Valls reconnaît un « contexte très porteur » et des relations commerciales « exceptionnelles » avec l’Egypte, depuis la prise de pouvoir du président Sissi en mai 2014. Annoncé le 23 septembre par François Hollande après une visite du chef de l’Etat français en Egypte un mois plus tôt, l’achat des navires Mistral, bâtiments de projection et de commandement ultra-sophistiqués, a été finalisé ces derniers jours entre les deux pays.Les représentants d’une vingtaine d’entreprises françaises sont aussi du voyage en Egypte avec Manuel Valls. Le Caire est notamment intéressé par la poursuite de l’extension et l’aménagement de son métro, ainsi que par des satellites de communication. « Nous investissons en Egypte plus de 6 milliards d’euros », a précisé le premier ministre.La lutte contre le terrorisme plutôt que les droits de l’hommeImpossible de savoir si lors de ses entretiens avec les autorités égyptiennes, M. Valls a parlé de la situation des droits de l’homme en Egypte, un pays dirigé d’une main de fer par le maréchal Sissi.Lire aussi :Remboursement des Mistral : la bataille des chiffres continuePubliquement, le premier ministre a préféré évoquer la lutte contre le terrorisme, quelques heures à peine après un attentat meurtrier dans le centre-ville d’Ankara, en Turquie. « L’Egypte est un partenaire central et indispensable pour traiter les problèmes de terrorisme », a-t-il expliqué, ajoutant que « la France croit en l’Egypte, en sa stabilité et en son développement, notamment démocratique ». En tête à tête, MM. Valls et Sissi ont longuement parlé de la situation syrienne et le nouveau contexte créé par l’intervention de la Russie, s’accordant sur la priorité donnée à la lutte contre Daech.Au cours de sa tournée moyen-orientale qui doit le conduire après l’Egypte en Jordanie et en Arabie saoudite, M. Valls compte passer en revue les différents conflits régionaux ou les fortes tensions qui ont repris depuis plusieurs semaines entre Israéliens et Palestiniens.Côté business, le régime saoudien est également intéressé par des équipements militaires français, alors que M. Valls est attendu lundi soir au dîner de gala organisé à Riyad par le Forum économique franco-saoudien auquel participent plusieurs grandes firmes hexagonales. Ce voyage quasi présidentiel de quatre jours, aux thématiques diplomatiques et commerciales très régaliennes, est le plus long à l’étranger pour le premier ministre depuis son arrivée à Matignon en avril 2014.Lire aussi :Ventes d’armes : la stratégie gagnante de la FranceBastien Bonnefous (Le Caire, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.10.2015 à 10h48 • Mis à jour le10.10.2015 à 14h06 | Claire Guélaud (envoyée spéciale à Lima) En 2009, la conférence de Copenhague avait achoppé sur la question du financement de la lutte contre le dérèglement climatique. A priori, ce ne devrait pas être le cas de la COP21 – elle se tient à Paris du 30 novembre au 11 décembre – si l’on en juge par les progrès qui ont été accomplis vendredi 9 octobre à Lima, et par l’ambiance qui régnait dans la capitale du Pérou, en marge des assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.Lire aussi :La note d’espoir de Christine Lagarde à Lima« Les choses vont dans le bon sens », a sobrement déclaré Laurent Fabius, le ministre français des affaires étrangères, à l’issue d’une réunion ministérielle sur le climat qu’il a jugée « importante » et qui, selon lui, « permet d’être optimiste ». « La question des financements est essentielle au succès de la COP21 à Paris. Nous nous sommes assurés que nous atteindrions bien l’objectif de 100 milliards de dollars [88 milliards d’euros] », a assuré, plus catégorique, Manuel Pulgar-Vidal, ministre péruvien de l’environnement et président de la COP20.Les pays développés avaient promis, en 2009, de mobiliser ensemble quelque 100 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement à faire face au dérèglement climatique. Michel Sapin l’a rappelé vendredi à l’ouverture d’un déjeuner réunissant 73 ministres des finances et patrons d’institutions multilatérales : le respect de cet engagement est « une condition nécessaire pour renforcer la confiance lors des négociations » et pour permettre la conclusion d’un accord à Paris.Fabius : L’effort qui reste à faire est « accessible »Vendredi à Lima, les banques de développement ont promis de faire un effort supplémentaire d’environ 15 milliards de dollars par an en faveur du climat à l’horizon de 2020. Les sommes concernées passeraient à 28 % du total des financements pour la Banque mondiale, à 30 % pour la Banque asiatique de développement. Elles doubleraient pour la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et la Banque africaine de développement, passant de 20 % à 40 %, et pour la Banque interaméricaine de développement, de 14 % à 28 %. Celles de la Banque européenne d’investissement (BEI) atteindraient 35 % du total contre 25 % actuellement.Cette quinzaine de milliards de dollars s’ajoutera aux 61,8 milliards que les pays développés ont consacrés en 2014, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), au financement d’actions de lutte contre le dérèglement climatique dans les pays du Sud. Si l’on y ajoute les 10 milliards de dollars espérés pour le Fonds Vert – un mécanisme financier des Nations unies –, les contributions publiques supplémentaires annoncées par plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France avec 5 milliards de dollars par an d’ici à 2020, et leurs effets de levier sur le secteur privé, on voit que la promesse des 100 milliards de dollars est à portée de main. Et que, comme l’avait déclaré le ministre français des finances, peu après son arrivée à Lima, l’effort qui reste à faire est « accessible ».Emergence d’une forme de maturité généraleAu-delà des promesses d’effort financier supplémentaire, ce sont la qualité des échanges qui ont frappé les participants à ce déjeuner ministériel et, d’une certaine manière, l’émergence d’une forme de maturité générale sur la question du climat. Les ministres péruvien et français, qui avaient demandé à l’OCDE, en collaboration avec le think tank Climate Policy Initiative, de rédiger un rapport présentant un état des lieux de la mobilisation des pays développés en faveur des pays en développement se sont tous deux félicités du bon accueil reçu par ce rapport. « Un nombre considérable d’intervenants a souligné la qualité de ce travail et de la méthodologie, claire et transparente, de l’OCDE », a observé M. Sapin. Il n’y a eu aucune fausse note, même parmi les pays généralement les plus pointilleux sur le sujet.Cette unanimité est un point d’appui important pour les négociateurs à moins de deux mois de l’ouverture de la conférence de Paris. Mais toutes les difficultés ne sont pas aplanies d’un coup de baguette magique : la part des financements allant à l’« adaptation » (les actions pour lutter contre les impacts du réchauffement) – soit 16 % en 2013-2014 –, contre 77 % consacrés à l’« atténuation » (les politiques destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre), reste un sujet sensible. Le Pérou, par exemple, souhaite que les financements consacrés à l’adaptation augmentent. De même, la question de la réduction ou de la suppression des subventions à l’économie carbonée devra être posée.Lire aussi :Pour un prix du carbone équitable et progressifEnfin et surtout, l’ampleur des investissements nécessaires pour rester en deçà d’une augmentation des températures de 2 °C est largement supérieure à 100 milliards de dollars par an. Dans les prochaines semaines, le secteur privé devrait être appelé à faire plus. Le secrétariat général des Nations unies a d’ailleurs fait le point sur la mobilisation de la communauté financière privée depuis septembre 2014 tandis que le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, par ailleurs président du Conseil de stabilité financière – groupement économique international créé en 2009 lors de la réunion du G20 à Londres –, a commencé à mobiliser les banques, les assureurs et les gestionnaires de fond. Michel Sapin l’a d’ailleurs remercié pour le « travail remarquable » qu’il avait engagé. Le 29 septembre, M. Carney avait créé une certaine sensation en parlant de la « tragédie » du réchauffement climatique.Lire aussi :Mark Carney, comme un air de rock star à la Banque d’AngleterreClaire Guélaud (envoyée spéciale à Lima)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat A l’image des divergences qui opposaient récemment encore les Etats-Unis et l’Union européenne (UE), les compagnies pétrolières américaines et celles du Vieux Continent sont divisées sur les remèdes à administrer pour enrayer le réchauffement climatique.On a eu une nouvelle illustration de cette « fracturation pétrolière » à Londres, mardi 6 et mercredi 7 octobre, lors de la conférence annuelle Oil & Money où intervenaient les PDG d’ExxonMobil et de Shell. Face aux campagnes de plus en plus vigoureuses des militants qui réclament une sortie urgente des énergies fossiles, le premier reste droit dans ses bottes, quand le second s’implique au moins dans le débat.A ma droite, Rex Tillerson, PDG d’ExxonMobil, major héritière de la titanesque Standard Oil de John D. Rockefeller, qui a financé, un temps, les études de climatosceptiques. Pour la première compagnie pétrolière mondiale, on peut très bien se passer d’un prix du carbone. Et si un mauvais génie venait à l’instaurer, cette mesure devrait être neutre sur la pression fiscale. Car rien ne vaut la sainte alliance du libre marché et du progrès technique, illustrée par le gaz de schiste, a-t-il plaidé lors de la conférence. Cette révolution a permis de réduire l’empreinte carbone des Etats-Unis en substituant le gaz au charbon, ce dernier émettant deux fois plus de CO2 en brûlant. Imparable !Vertus salvatrices de la technologieA ma gauche, Ben Van Beurden. Il a réitéré, à Londres, l’appel en faveur d’un prix du carbone (seules 12 % des émissions sont « taxées ») lancé en juin avec les patrons de Total, BP, BG, ENI et Statoil. Tous européens. « Prendre en compte les coûts de la lutte contre le changement climatique et la pollution de l’air poussera producteurs et consommateurs à avoir le comportement adéquat », a-t-il défendu. Les premiers seront incités à investir dans les énergies propres, les autres à utiliser moins d’énergies fossiles renchéries par cette taxe. Logique !Le monde pétrolier n’est certes pas aussi manichéen, partagé entre le M. Propre de Shell et le « sale type » d’Exxon : quand la compagnie anglo-néerlandaise joue avec le feu en Arctique (elle a finalement arrêté ses forages), le géant américain finance des recherches sur de nouveaux carburants ; MM. Tillerson et Van Beurden affirment d’une même voix que pétrole, gaz et charbon fourniront encore les trois quarts de l’énergie en 2030 ; et ils croient, comme leurs collègues de Total ou de BP, aux vertus salvatrices de la technologie pour limiter le réchauffement de la planète.Cependant une ligne de fracture demeure. A la veille de la conférence COP21 sur le climat, des dirigeants de groupe pétrolier se réunissent la semaine prochaine à Paris. Les grands d’Europe seront rejoints par le groupe mexicain Pemex, le saoudien Saudi Aramco et l’indien Reliance pour jeter les bases d’une coopération – fin du torchage du gaz, capture-stockage du CO2…. Mais toujours pas d’Américains en vue.Lire aussi :Shell : plus vert que moi…Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Roger Guesnerie (Professeur honoraire au Collège de France et président de l’Ecole d’économie de Paris) Les Journées de l’économie de Lyon ont pour ambition de toucher un large public et de développer le dialogue avec le monde des économistes. Le succès de la formule nous interroge sur le rôle des économistes dans la cité et sur la légitimité de leur intervention.Pourquoi écouter les économistes ? N’ont-ils pas été incapables de prévoir la crise de 2008 ? Il est vrai que la lucidité de la profession a été limitée, c’est un euphémisme. Les avertissements sur les crises récurrentes, voire la crise finale du capitalisme, de la part de certains fidèles de la tradition marxiste étaient de moins en moins fréquents et de moins en moins convaincus.Maurice Allais, Prix Nobel d’économie 1988, et Nouriel Roubini avaient mis en garde contre les dérèglements du système financier mais, réputation de Cassandre oblige, ils étaient peu écoutés. Peu suspecté de pessimisme systématique, l’économiste indien Raghuram Rajan fera pourtant, en 2007, un constat prémonitoire qui lui vaudra d’être vivement rabroué.Paradoxalement, cette cécité sur la crise n’a pas discrédité les économistes mais a, semble-t-il, renforcé l’intérêt pour leurs analyses. Serait-ce avec juste raison ? Parce que, en dépit de ses défaillances, le savoir économique serait utile, voire essentiel ?Naissance avec Adam SmithCe savoir provient d’une histoire complexe. La naissance de la discipline est en général associée à l’œuvre de l’économiste écossais Adam Smith à la fin du XVIIIe siècle. Sa montée en régime se fait au XIXe siècle dans le cadre de débats tumultueux, nourris par des personnalités aussi diverses que David Ricardo, Karl Marx, Léon Walras ou Vilfredo Pareto. Ces débats se poursuivront au XXe siècle, où la vision d’Alfred Marshall, un temps dominante dans le monde anglo-saxon, sera remise en question par la crise de 1929.En dépit de la variété de son inspiration, le savoir économique a une forte identité dans le monde des sciences sociales. Son image contemporaine fait écho au succès d’une innovation méthodologique, portée par la Société d’économétrie, créée en 1930. Cette société savante a promu l’usage des mathématiques, associant théorisation à modélisation, et investigations empiriques à statistiques.Ce modèle de travail, très minoritaire à l’origine, même s’il a eu l’appui de personnalités aussi différentes que John Maynard Keynes et Joseph Schumpeter, est devenu, à partir du milieu des années 1980, dominant dans le monde voire hégémonique. Et ce, même s’il est en régression depuis le début des années 2000.L’histoire marque donc fortement la personnalité de la discipline, sans en faire pour autant un espace intellectuel homogène. Aujourd’hui continuent à coexister sensibilités intellectuelles politiques et options épistémologiques différentes. Et aux marges des unes et des autres, les frontières entre orthodoxie et hétérodoxies sont floues.Savoir parcelliséQue dire sur l’état du savoir ?La mathématisation s’est faite, pour le meilleur, en créant un large espace de laïcité intellectuelle grâce à un outil neutre et puissant, et, pour le moins bon, en risquant de rendre le savoir moins accessible à l’extérieur, plus balkanisé à l’intérieur.Au cours de son développement, le savoir économique s’est en effet peu à peu parcellisé. Il y a une économie du travail, une économie industrielle, une macroéconomie… et l’expertise passe par la spécialisation. La conquête de nouveaux domaines et une logique perverse de compétition hyperspécialisée ont, dans un passé récent, fait monter le niveau du risque de balkanisation. Certains ont d’ailleurs vu la cécité sur la crise comme l’effet d’un émiettement du savoir sur le monde de la finance.De fait, cette cécité représentait aussi et plutôt l’effet de la « vague libérale ». Le tsunami qui a suivi la chute du mur de Berlin a aussi touché le monde savant, occultant, jusqu’à ce que la crise les remettre à l’ordre du jour, les points de vue critiques sur le marché.Compétence au détriment du brioLe dernier, mais non le moindre, des obstacles à la légitimité des sciences économiques est constitué des limites objectives de notre savoir sur la société. Elles sont évidentes dans les temps courts, comme celui des bulles, comme dans le temps long, celui de la mondialisation. Reconnaître ses vraies limites ne conduit pas à nier une forte accumulation de savoir, un savoir indispensable pour apporter plus de lucidité à la marche de nos sociétés.Les économistes peuvent donc éclairer le débat public. Et non seulement ils le peuvent, mais ils le doivent. La recette d’une bonne communication n’est pas pour autant aisée. Parce que les spécialistes ont des talents différents pour communiquer et parce que les plus agiles ou les plus prévisibles – les économistes médiatiques – sont rarement les plus fiables.Il faut ensuite, sur chaque sujet, trouver un double équilibre, celui des regards spécialisés et celui des sensibilités intellectuelles et politiques. Il faut éviter de donner au public le sentiment qu’il y a une vérité économique universelle qui imposerait sa conclusion. Ce n’est pas le cas : sur beaucoup de grands sujets, comme l’euro, la mondialisation, la dette, les inégalités, il n’y a pas de consensus entre économistes. Mais le débat n’est intéressant que s’il mobilise des avis divergents légitimes, et qu’il s’appuie sur la compétence, fût-ce au détriment du brio.Des recettes plus difficiles à mettre en place qu’à évoquer : nous voilà revenus aux défis des Journées de l’économie de Lyon.A lire aussi :- Climat: le progrès technique pourrait pallier la paralysie politique, par Thomas Sterner, professeur d’économie de l’environnement à l’Université de Göteborg (Suède). Les négociations internationales iront moins vite que l’abaissement du coût des innovations énergétiques… à condition que les Etats les favorisent,- Agir pour le climat, ce n’est pas que pour les générations futures, c’est aussi pour nous, par Carlo Carraro (Professeur à l’université de Venise et directeur de l’International Center for Climate Governance (ICCG). Le réchauffement a d’ores et déjà des effets négatifs sur notre vie. Il nous oblige à investir dès maintenant dans un nouveau mode de développement.- Face à la mondialisation, le modèle français peut être renouvelé, par James K. Galbraith, professeur à la Lyndon B. Johnson School of Public Affairs de l’université du Texas . Si l’on consent à rompre avec les dogmes de la « compétitivité », de l’austérité budgétaire et du démantèlement des services publics, la quête d’un meilleur bien-être social reste un objectif à la portée de la France.- Mondialisation : changer de stratégie pour mieux nous adapter, par Philippe Aghion, professeur au Collège de France, chaire « Economie des institutions, de l’innovation et de la croissance ». La France peine à sortir du modèle économique des « trente glorieuses ». Elle doit résolument s’orienter vers une politique de soutien à l’innovation, respectueuse de l’environnement et maîtrisant les inégalités.- A Lyon, une synergie créatrice face à la mondialisation, par Gérard Collomb, sénateur, maire et président de la métropole de Lyon. Seuls un diagnostic et une pratique partagée entre tous les acteurs d’un territoire permettent d’effectuer des choix collectifs gagnants.- Avenirs du capitalisme : entre crises et rebonds, un futur ouvert à tous les possibles, par Robert Boyer, qui a été directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales et directeur de recherche au CNRS. Si l’histoire démontre la résilience du système économique, y compris de ses pires aspects, la variété des formes adoptées montre aussi que le meilleur n’est pas impensable, pour l’économiste Robert Boyer.- L’œil de l’historien sur les avenirs du capitalisme, par Patrick Fridenson, historien, directeur d’études à l’EHESS. La réinterprétation permanente de la genèse de ce système est le miroir de la difficulté à prévoir les multiples avatars de son futur.Roger Guesnerie (Professeur honoraire au Collège de France et président de l’Ecole d’économie de Paris) 10.10.2015 à 09h06 • Mis à jour le10.10.2015 à 14h12 | Martin Untersinger La présidente de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) et du « G29 », le groupement européen des autorités de protection des données personnelles, réagit à l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne qui a invalidé l’accord « Safe Harbor ».Lire notre décryptage :Les conséquences de l’invalidation de l’accord « Safe Harbor » sur les données personnellesL’occasion également de revenir sur le projet du gouvernement de fusionner la CNIL avec la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA), dans le cadre de la loi numérique.Etes-vous favorable au projet du gouvernement de fusionner la CNIL et la CADA ?Réfléchir à un rapprochement entre nos deux institutions me paraît parfaitement légitime. Dans les textes, dans les recours que nous examinons, il y a une convergence autour de la gouvernance de la donnée. Pour autant, désosser ces deux institutions, remettre à plat immédiatement leur composition, leurs missions, leurs procédures est un travail considérable qui, aujourd’hui, me paraît déraisonnable. D’autant plus que nous avons le projet de règlement européen sur les données qui va aboutir d’ici la fin de l’année et qui va conduire à une réécriture de la loi CNIL.Lire aussi :Le gouvernement veut fusionner la CNIL et la CADAPour vous, insérer cette réforme dans la loi numérique, qui sera examinée en 2016, est une mauvaise idée ?Cela dépend de ce qu’il y a dedans. Il faut faire les choses au bon moment. Je suggère une solution en deux temps : à court-terme, on peut adosser les deux institutions, en mettant en place un mécanisme de participation croisée entre les deux autorités.La justice européenne a invalidé, mardi, l’accord Safe Harbor sur les données personnelles. Que vont faire les autorités européennes de protection des données ?Il existe des outils alternatifs au Safe Harbor. Il est légitime de se demander si les arguments de la Cour s’y appliquent. Nous allons analyser les conséquences sur les autres outils légaux de transfert pour mesurer l’impact de la décision de la Cour. Ce que souhaitent les entreprises c’est d’avoir une lisibilité, une cohérence du dispositif européen. Nous voulons donc leur offrir une réponse coordonnée.Justement, que doivent faire les entreprises qui avaient recours au Safe Harbor ?Il ne faut pas nous précipiter en recommandant des outils. Ce serait ennuyeux si dans un mois et demi ces outils souffrent des mêmes vices que le Safe Harbor. Il faut nous donner du temps pour établir une réponse robuste. Dès que nous aboutirons à une conclusion solide, on la communiquera.Cela signifie donc que certaines entreprises transfèrent des données d’Européens de manière illégale ?Elles prennent un risque. Sachant que le Safe Harbor est invalide, et qu’il n’a pas été procédé à une évaluation de la solidité des autres outils, il y a non pas un vide juridique, mais une question juridique sur la base légale de ces transferts.Qu’est-ce que la décision implique quant au rôle des autorités de protection des données ?La décision de la Cour donne effectivement la possibilité aux autorités de protection des données de réexaminer les transferts de données. La Cour a confié un rôle renouvelé aux autorités de protection des données, elle les a remis dans le jeu aux côtés de la Commission.Cela signifie-t-il que les internautes pourront saisir la CNIL pour empêcher que leurs données partent aux Etats-Unis ?Il faut être prudent. Les internautes ont certainement des attentes ambivalentes et n’ont pas non plus envie que les services qui leur sont offerts s’interrompent. Notre métier c’est de faire que les données des Européens soient protégées : aujourd’hui, il faut regarder si la protection apportée par les outils alternatifs au Safe Harbor est satisfaisante. La réponse n’est pas seulement dans ces outils : la Cour a pointé le système de surveillance de masse des Etats-Unis.Est-ce qu’au final ce n’est pas surtout la politique américaine qui est sanctionnée par la CJUE ?La Cour n’a pas invalidé le Safe Harbor à cause du contenu de ce dernier, mais à cause de la législation américaine. Il y a des éléments du droit américain qui n’ont pas été pris en compte par Commission et qui rendent le Safe Harbor invalide. La faiblesse juridique, aux Etats-Unis, c’est la possibilité de la surveillance de masse, le manque de contrôle par une autorité indépendante, la difficulté de former un recours… C’est ça qui motive l’arrêt de la CJUE. Compte tenu de ce que dit la Cour, la responsabilité est dans les mains des gouvernements, américain et européens.Vous faites ici référence à la renégociation du Safe Harbor, antérieure à la décision de la Cour. Comment un simple accord peut prendre en compte les remarques de la justice et donner des garanties sur les pratiques de surveillance des Etats-Unis ?L’arrêt n’invalide pas les renégociations. On peut adjoindre un volet complémentaire qui répondrait aux observations de la Cour. Aujourd’hui, la Commission est en position de demander aux Etats-Unis quelles garanties ils peuvent accorder aux citoyens européens. Il n’est pas illégitime de leur demander ça.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil L’heure est à l’apaisement chez Air France, cinq jours après les violences qui ont conduit à l’interruption du comité central d’entreprise (CCE) de la compagnie aérienne. Le rendez-vous, vendredi 9 octobre, entre la direction d’Air France et les deux principales organisations de navigants de la compagnie aérienne, le Syndicat des pilotes de lignes (SNPL) et le Syndicat des pilotes d’Air France (SPAF) « s’est très bien passé », reconnaît Véronique Damon, la secrétaire générale du SNPL. « On a tous cherché l’apaisement », ajoute-t-elle. Un état d’esprit partagé, semble-t-il, par la direction.Pour cette « reprise du dialogue » avec le SNPL, comme la qualifie le syndicat de pilotes, Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM, qui était resté jusqu’ici à l’écart des négociations, s’était joint à Frédéric Gagey, PDG d’Air France, et à Xavier Broseta, le directeur des ressources humaines.Qu’est-ce qui a été décidé ?Direction et syndicats n’ont pas abordé les sujets qui fâchent, c’est-à-dire le détail des mesures de productivité à mettre en place. La réunion a seulement permis « de fixer le cadre » des négociations qui auront lieu dans les prochaines semaines. « J’ai l’impression que tout le monde a envie de trouver des points d’entente », explique Mme Damon.Quel est désormais le calendrier ?La direction va mener des « rencontres bilatérales avec tous les syndicats représentatifs de la compagnie jusqu’à la fin de la semaine prochaine ». A l’issue de ces discussions, elle produira un bilan, un cadrage pour conduire les négociations avec toutes les catégories de personnels. Cette démarche n’est toutefois pas totalement partagée par tous les syndicats.Direction et syndicats sont-ils prêts à faire, chacun, des concessions ?Apparemment oui. Il le faudra car, à la date butoir du 30 septembre, fixée par la direction aux syndicats pour qu’ils donnent leur accord à son plan de productivité, les positions étaient alors très éloignées : quand la direction demandait un effort de productivité de 17 % à ses pilotes, soit une centaine d’heures de vol de plus par an, le SNPL ne voulait pas aller au-delà de 4 %.Ce blocage ne serait plus d’actualité. La direction « se refuse à tout commentaire » sur le sujet. Mais ces dernières semaines, elle a laissé entendre qu’elle pourrait modérer ses exigences.Tout cela permettrait d’éviter la mise en œuvre du « plan B », comprenant 2 900 suppressions de postes, notamment avec des licenciements secs, et une réduction de 10 % du réseau long-courrier – un plan présenté comme inévitable par la direction après l’échec des négociations avec les pilotes, et dont l’annonce a engendré les violences en marge du CCE.Jusqu’où les pilotes sont-ils prêts à aller ?Du côté des pilotes, le conseil du SNPL, réuni jeudi 8 octobre, a voté à l’unanimité, moins huit abstentions, une motion en trois points qui dégage de nouvelles perspectives pour le nouveau round de négociations qui s’ouvre. Les pilotes refusent les licenciements et souhaitent le « maintien de l’emploi ». Pour y parvenir, le SNPL se dit « prêt à faire des efforts pour améliorer l’efficacité économique ». Enfin, le SNPL réclame que l’Etat crée « les conditions d’une concurrence équitable » pour Air France, c’est-à-dire joue sur le montant des taxes et les règles de concurrence.S’il obtient des avancées, notamment « pour l’emploi des jeunes pilotes », le SNPL pourrait aussi faire preuve de souplesse sur la « saisonnalité ». C’est-à-dire que les pilotes accepteraient de travailler plus l’été, quand les passagers sont plus nombreux, et de déplacer leurs congés en hiver, quand les clients se font plus rares.Mais le SNPL ne veut pas d’un accord qui n’aurait d’autre but que de tailler dans les coûts, les effectifs et le réseau de la compagnie pour ramener une rentabilité temporaire. En contrepartie de leurs efforts, les pilotes réclament de la direction « une stratégie de développement ambitieuse s’appuyant sur une capacité d’investissement retrouvée [pour] assurer l’avenir de la compagnie ».Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier Les associations spécialisées dans le mal-logement le disent  : les dispositifs de location solidaire ne sont pas assez connus. « En 2014, ils nous ont permis de mobiliser 400 nouveaux logements pour des personnes en ­situation d’exclusion, un chiffre en recul de 18,3 % sur un an », dit Sylvie Eschalier, responsable de la mobilisation de logements dans le parc privé chez Habitat et humanisme. Les besoins sont pourtant énormes : le Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées (HCLPD) estime qu’il faudrait créer 120 000 logements ­sociaux dans le parc privé en trois ans.Les dispositifs de location solidaire constituent une partie de la solution. Solibail, le plus répandu, existe dans neuf régions où les marchés immobiliers présentent des tensions. Un mécanisme dont les modalités varient dans chaque ville car certaines localités peuvent y ajouter des subventions.A Paris, son nom est « Louer solidaire ». Actuellement, ce dispositif permet de loger 2 900 per­sonnes dans 902 habitations de la capitale. « Ce sont des familles logées à l’hôtel, souvent monoparentales, et qui ont un emploi, précise Ian Brossat, adjoint à la Mairie de Paris chargé du logement. Notre objectif est de doubler le nombre de ces ­logements d’ici à 2020, en élargissant le dispositif à des populations plus précaires. »Comment fonctionne-t-il ? Le propriétaire d’un logement loue à un tarif dit « intermédiaire » à une association, en respectant des plafonds qui varient selon les régions et la surface du logement.« La plupart des propriétaires choisissent de s’engager sur six ans pour obtenir l’abattement maximal » Denis Laurent, délégué général de SNLIls sont calculés grâce à la formule suivante : loyer intermédiaire (par mètre carré) = loyer de base x (0,7 + 19/surface en m²). Avec une petite subtilité : pour les appartements de moins de 38 m2, le coefficient multiplicateur est limité à 1,2. A chaque degré de tension du marché correspond un loyer de base qui sert donc de référence. Pour 2015, il a été fixé à 16,82 euros en zone A bis (Paris et 29 communes de la petite couronne), 12,49 euros en zone A (Lyon, Lille…), 10,06 euros en zone B1 (Annecy, Bayonne, Chambéry, Saint-Malo, La Rochelle…) et 8,74 euros en zone B2 (autres communes de plus de 50 000 habitants). Pour savoir dans quelle zone est classée une ville, il suffit de se rendre sur le site du ministère du logement.Le propriétaire qui accepte de confier son logement à une association obtient plusieurs avantages. D’abord, les loyers perçus sont largement défiscalisés. Selon la durée du bail (trois ou six ans), l’abattement est de 30 % ou de 70 %. « La plupart des propriétaires choisissent de s’engager sur six ans pour obtenir l’abattement maximal », précise Denis Laurent, délégué général de Solidarités nouvelles pour le logement (SNL). Agréée par l’Etat, l’association s’occupe de tout, encaisse les loyers, paie les charges, assure le suivi du locataire… « Le propriétaire évite les périodes de vacance ; il est certain de toucher ses loyers et de retrouver son bien en parfait état à l’issue du bail », précise Mme Eschalier.Le prix de la tranquillité et de la bonne consciencePlus le propriétaire est dans une tranche d’imposition élevée, plus l’opération est rentable. Par exemple, si vous louez un T2 de 50 m2 à Paris (zone A bis), le plafond sera de 18,17 euros par mètre carré. Ce qui correspond à un loyer mensuel de 908,30 euros, contre 1 240 euros dans le secteur libre (le loyer moyen dans la capitale est estimé à 24,80 euros le m2 par l’observatoire Clameur).Au final, le bailleur solidaire, si sa tranche marginale d’impôt sur le revenu est à 30 %, et compte tenu de l’abattement de 70 %, obtiendra un revenu après impôt de 9 918,40 euros par an, contre 10 416 euros pour le bailleur « classique », soit un manque à gagner de seulement 4,8 %. En revanche, s’il est imposé à 14 %, l’écart monte à 18,4 % sur Paris : l’opération est beaucoup moins intéressante.Dans les villes où le marché est moins tendu et où il y a peu d’écart entre le plafond et les loyers libres, l’opération est, en théorie, beaucoup plus avantageuse. A Lyon, par exemple, le plafond autorisé par le dispositif est de 13,50 euros par mètre carré pour le même bien, alors que le loyer moyen est de 12,60 euros selon Clameur. Mais, dans la pratique, les associations acceptent un logement uniquement si le bien est loué à un tarif inférieur d’au moins 20 % au prix du marché. Malgré tout, dans cet exemple lyonnais, et à condition de s’engager sur six ans, le bailleur solidaire imposé à 30 % peut obtenir une rentabilité supérieure de 10 % à celle d’une location classique. S’il est imposé à 14 %, le manque à gagner se limite à seulement 4,6 %. Le prix de la tranquillité et de la bonne conscience, en quelque sorte.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Le droit du travail combat avec entrain les agissements sous-tendus par des considérations tenant au sexe. Sont interdites les discriminations fondées sur le sexe ou sur l’orientation sexuelle. Est prohibé le harcèlement qui a une considération sexuelle, soit directement (harcèlement sexuel), soit de façon indirecte (harcèlement moral lié au sexe).La loi du 17 août 2015 relative au dialogue sociale et à l’emploi, dite « loi Rebsamen », ajoute à cet arsenal législatif un nouvel article L. 1142-2-1 du Code du travail, selon lequel « nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant ». Cet article résulte d’un amendement adopté contre l’avis du gouvernement, qui soutenait que ce texte pourrait ne pas être appliqué.Inefficacité des règles précédentesSur le principe, pourquoi pas, même si l’on doute qu’en ce domaine le droit puisse tout : l’accumulation de règles paraît au contraire témoigner de l’inefficacité des règles précédentes. Les actions de sensibilisation du personnel sur ces sujets sont tout aussi importante pour parvenir à l’objectif poursuivi.Également, il faudra, dans la pratique judiciaire, trouver une place à ce nouveau texte entre les discriminations et le harcèlement dont elle emprunte certains éléments de formule. Pour l’instant, elle paraît avant tout symbolique, aucune règle d’aménagement de la charge de la preuve ni sanction spécifique n’étant prévue.Par ailleurs, la loi est rédigée en des termes qui suscitent la discussion. Qu’est-ce qu’un « agissement lié au sexe » ? Quand crée-t-il un « environnement intimidant » ? Qu’est-ce d’ailleurs qu’un « environnement intimidant » ?Appréhension puritaineLa loi, d’inspiration européenne, emprunte des mots venus d’ailleurs qui perdent beaucoup de leur sens quand ils sont traduits en français. La loi ne sera pas précisée par un texte ultérieur et il reviendra aux juges d’indiquer ce que ces notions recouvrent, avec de possibles divergences d’appréciation entre le juge de Strasbourg et celui de Marseille.Une appréhension puritaine pourrait conduire à proscrire la blague de carabin. Que le collègue soit indélicat, on peut le lui reprocher, mais d’ici à lui faire un procès ou engager la responsabilité de son employeur pour une blague…Et bientôt ne tardera pas à germer l’idée d’une sanction pénale pour donner plus de force à la loi… avant qu’elle soit rangée dans le placard des fausses bonnes idées d’un législateur qui, malgré les mises en garde, croit toujours que légiférer, c’est progresser.Laurent Gamet, avocat associé chez Flichy Grangé avocats (www.flichygrange.com)Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Alexandre Piquard Les sociétés de rédacteurs de L’Express, L’Expansion, L’Etudiant, Mieux vivre votre argent, Point de vue et Studio Ciné Live ont adopté, jeudi 8 octobre, le principe d’une motion de défiance contre leurs actionnaires, dont Patrick Drahi, et le directeur des rédactions et directeur général délégué, Christophe Barbier, par 112 voix contre 64, et 7 blancs ou nuls. Les journalistes avaient aussi validé le principe d’une motion visant seulement les actionnaires, par 141 voix contre 32, et 10 blancs ou nuls.En revanche, le boycott de la conférence de rédaction du mardi a été rejeté. Et l’idée de formuler des contre-propositions au plan de sauvegarde de l’emploi en cours a été validée.Débat autour de Christophe BarbierLe groupe L’Express entre en négociation autour d’un plan de départ de 125 postes, décidé par les actionnaires en sus des départs liés à la clause de conscience (qui permet aux journalistes de bénéficier d’un licenciement en cas de rachat ou de modification de la ligne éditoriale) qui a suivi le rachat des titres, effectif en juin 2015.Lire aussi :« L’Express » doute de son avenir après le plan socialLes syndicats ont relayé les protestations des salariés, avant d’accepter de discuter des conditions du plan, puisque les actionnaires avaient concédé de rencontrer les élus beaucoup plus de fois que prévu. Ces entrevues ont commencé cette semaine.Les salariés de L’Express, eux, espèrent en parallèle maintenir une certaine pression. La motion de défiance témoigne de cette volonté. Ils ciblent particulièrement Patrick Drahi, industriel des télécoms avec son groupe Altice, propriétaire de Numericable et SFR, mais aussi possesseur de médias, dont Libération (à 100 %) et BFM-TV et RMC (à 49 %).Lire aussi :La boulimie d’achat de Patrick Drahi, patron d’Altice, en quatre questionsVendredi midi, une assemblée générale a suscité des débats autour de Christophe Barbier : plusieurs journalistes ont regretté que la motion de défiance puisse le fragiliser, raconte un participant. D’autres estiment qu’il faut adresser le texte au directeur des rédactions car il est porteur du plan de départs. Il a été décidé d’un vote sur le texte de la motion mardi.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau Jeudi 8 octobre, à trois semaines de l’ouverture de la Paris Games Week, l’éditeur américain Activision a annoncé dans un communiqué un « line-up » – une sélection de jeux accessibles au public – « historique ». Le géant américain de l’édition ne présentera pourtant que 4 titres différents : les jeux de tir Call of Duty : Black Ops III et Destiny : Le Roi des corrompus, le jeu d’aventure pour enfants Skylanders SuperChargers et le jeu musical Guitar Hero Live. Il n’a par ailleurs rien d’original. Le 10 octobre 2013, l’éditeur communiquait sur un autre « line-up exceptionnel » qui comportait (déjà) Call of Duty Ghosts, Destiny, et Skylanders SWAP Force, soit les mêmes séries. Elles étaient également présentes lors de l’édition 2014. Bref, rien de très « historique ».Le communiqué de presse d'Activision qui parle d'un "LINE-UP HISTORIQUE"Call of Duty 12Guitar Hero 7L'extension de Destiny— Pipomantis (@- ̗̀ apiipo ̖́-)require(["twitter/widgets"]);En fait, seul Guitar Hero n’a jamais été montré à la Paris Games Week, mais tout simplement parce que le plus grand salon français de jeu vidéo n’existait pas encore en 2010, quand est sorti le dernier épisode, Guitar Hero : Warriors of Rock. Il était en revanche présent au Micromania Game Show, son prédécesseur en termes de dates et d’importance.Coté en Bourse, Activision a en fait pour stratégie d’annoncer un record à chaque communication – et ce, coûte que coûte, en choisissant le périmètre qui l’arrange, comme le nombre de jours de commercialisation, le type de support ou même la marque de console.Des « records » à géométrie variableFin 2014, Call of Duty : Advanced Warfare a ainsi été présenté comme le jeu le plus streamé au monde, mais « sur console » et « sur la semaine de lancement », et avec 1,5 million de visionnages pour une partie sur Twitch (plate-forme de streaming et de VOD de jeux vidéo), Destiny : La Maison des Loups la plus importante annonce de jeu de l’année… « durant ces trois dernières semaines ».La plate-forme de jeux vidéo commentés ne garde pas d’archives publiques du nombre de visionnages. Mais au 8 octobre, Destiny n’était que le 6e jeu le plus regardé sur Twitch, très loin derrière League of Legends, un jeu qui est justement sur ordinateurs et non sur consoles.L’éditeur américain a également annoncé, le 10 septembre 2014, avoir réalisé plus de 500 millions de dollars (385 millions d’euros) de recettes en une journée avec son nouveau titre Destiny, sorti la veille. Mais ce montant correspondait aux jeux vendus par l’éditeur aux magasins de détail et autres revendeurs, pas aux achats par les consommateurs finaux. Succès commercial aux Etats-Unis (n° 1 de l’année) et en Angleterre (n° 3), le jeu s’est contenté d’un top 10 en France et dans de nombreux pays d’Europe.Le chef-d’œuvre de l’éditeur reste toutefois Destiny : le Roi des Corrompus, présenté comme « le jeu le plus téléchargé le jour de sa sortie de l’histoire de la PlayStation ». Un record impossible à vérifier, Sony (le producteur de la console) ne communiquant pas ses chiffres, mais au périmètre absurde, puisque ni la PlayStation 1 ni la PlayStation 2 ne permettaient de télécharger des jeux.Le budget fantaisiste de « Destiny »Quand Activision ne diffuse pas ses propres records par ses communiqués, c’est à Reuters que son président, Bobby Kotick, glisse en 2014 le chiffre de 500 millions de dollars de budget pour le développement et la promotion du jeu Destiny. « Brisant probablement des records dans l’industrie », relève l’agence de presse.Depuis, Destiny est considéré un peu rapidement comme le jeu vidéo le plus cher de l’histoire, très loin devant les 260 millions revendiqués par Rockstar pour Grand Theft Auto (GTA), marketing et achats de publicité inclus. Mais les 500 millions de dollars de Destiny correspondent à un plan de développement d’une décennie, comprenant non pas seulement un, mais quatre titres dans la série, comme l’a révélé le contrat entre les deux sociétés, qui a fuité sur Internet. Selon les termes de celui-ci, Bungie, le studio de production, a touché d’Activision 10 millions de dollars entre 2010 et 2013, les 4 années correspondant au développement du jeu initial.« Skylanders » et le mélange des genresSkylanders, lui, a encore été présenté au printemps comme « le jeu vidéo n° 1 » sur le premier trimestre 2015, en toute modestie – et sans détailler sa méthodologie. Comme le précise cependant le communiqué, le calcul a été effectué « lorsqu’on inclut les figurines », des jouets à collectionner vendus une quinzaine d’euros, et qui faussent évidemment la comparaison avec un jeu vidéo classique.En 2013 déjà, la société californienne annonçait le 18 août que Skylanders Giants restait « à ce jour la meilleure vente jeux vidéo en Europe et aux Etats-Unis pour cette année ». Une proclamation doublement trompeuse, d’une part parce qu’elle se basait sur les revenus des ventes (figurines intégrées, donc), d’autre part parce qu’elle arrivait au lendemain de la sortie de Grand Theft Auto V, qui venait de battre six records commerciaux à son lancement, et qui a sans surprise fini en tête des ventes sur l’année 2013 – loin devant Skylanders.« Call of Duty », l’obsession du recordC’est toutefois sur la série Call of Duty qu’Activision a battu des records réels, puis des records de mauvaise foi. Fin 2010, Black Ops se vend pour 360 millions de dollars rien qu’en Amérique du Nord et au Royaume-Uni, annonce Activision, fier de ce « nouveau record de ventes », après les 310 millions de l’épisode précédent, Modern Warfare 2. En 2012, ce n’est pas moins de 400 millions de dollars de chiffre d’affaires que la firme revendique au lancement de Modern Warfare 3.Un an plus tard, incroyable, nouveau record : Activision évoque pour le lancement de Black Ops II le chiffre colossal de 500 millions de dollars, soit 28 % de plus que le premier épisode. Sauf que cette fois, l’éditeur intègre le monde entier, et non plus le seul monde anglo-saxon, faussant la comparaison. Comme le relèvera le site spécialisé Gamekult en 2014, après un pic sur Black Ops I en Europe et Modern Warfare 3 aux Etats-Unis, les ventes de la série ont en fait connu une dégringolade continue de près de 30 % dans les années 2010, avant un très léger rebond l’an passé.Le record du meilleur démarrage, attesté par le Guiness, appartient lui à GTA V avec 817,7 millions de dollars au lancement. Fin 2014, pour la sortie d’Advanced Warfare, Activision avait sensiblement changé son fusil d’épaule et annoncé « le plus gros lancement de l’industrie du divertissement de l’année », en s’appuyant cette fois sur… le nombre de parties jouées à son lancement.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Jean Dalla Torre ne connaîtra jamais le résultat de l’action judiciaire qu’il a intentée pour faire juger les responsables du scandale de l’amiante. Il est décédé le 10 septembre, emporté par un mésothéliome, le cancer de l’amiante.Une victime comme tant d’autres, d’Eternit, de Valéo, de l’université Jussieu, d’Amisol, de la Normed… à ceci près que M. Della Torre a été le premier à déposer une plainte pénale contre X, en 1996. Cette procédure n’a toujours pas abouti. C’est pourquoi la manifestation nationale organisée vendredi 8 octobre, à Paris, par l’Association nationale des victimes de l’amiante (Andeva), dont il a été l’un des cofondateurs, lui est dédiée.« On va repartir pour un tour »Cette manifestation a lieu depuis une dizaine d’années à cette même période. Victimes, familles, des milliers de personnes sont attendues. Mais la colère est encore plus forte aujourd’hui. Au lieu d’avancer, l’affaire semble en effet avoir reculé avec, dans le dossier emblématique de Condé-sur-Noireau (Calvados), l’annulation, le 14 avril, par la Cour de cassation, de la mise en examen des membres de la haute administration, des pouvoirs publics et du Comité permanent amiante (CPA), cette structure de lobbying montée par des industriels contre l’interdiction de cette fibre. Le CPA prônait un « usage contrôlé » de l’amiante, qui a conduit à cette catastrophe. L’interdiction totale de l’amiante n’interviendra qu’en 1997, alors que les connaissances sur ses dangers mortels sont bien antérieures, affirme l’Andeva. « On va repartir pour un tour » dans la procédure judiciaire, déplore François Desriaux, vice-président de l’Andeva et rédacteur en chef de la revue Santé et travail.Lire aussi :Pas de protection supplémentaire pour les travailleurs de l’amianteLes scientifiques estiment que l’amiante causera au total 100 000 décès, les maladies ne se déclenchant que vingt à trente ans après l’exposition. « 100 000 morts, zéro responsable, nous ne l’acceptons pas ! » clame un slogan de l’Andeva.Une situation que connaît aussi l’Italie, avec l’annulation, en novembre 2014, par la Cour de cassation, de la condamnation à 18 ans de prison du magnat suisse Stephan Schmidheiny, ancien dirigeant d’Eternit, après trente années de combat des victimes.A la différence de l’Italie, où cette décision, constate M. Desriaux, a provoqué une « forte émotion nationale », conduisant le président du conseil, Matteo Renzi, à annoncer la révision du code pénal, « en France, ça a été l’encéphalogramme plat. L’annulation des mises en examen n’a déclenché aucune réaction du gouvernement, du Parlement, dénonce-t-il. Comme si cela était normal, alors qu’il ne s’agit pas du tout d’une catastrophe naturelle ! »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Escande A moins de travailler dans le domaine, personne en France n’a entendu parler d’EMC. Et pourtant, ce poids lourd du secteur du high-tech aux Etats-Unis pourrait être à l’origine de la plus importante opération d’acquisition de l’histoire de l’informatique. Selon le Wall Street Journal, la société, leader mondial du matériel de stockage de données, d’immenses armoires remplies de disques durs, pourrait être achetée par Dell pour la coquette somme de 50 milliards de dollars (environ 44 milliards d’euros).Lire aussi :Dell serait tenté de racheter le spécialiste du stockage EMCConnue pour ses PC, Dell a été rachetée en 2013 par son fondateur, Michael Dell, avec l’aide d’un fonds californien pour 25 milliards de dollars « seulement ». Explication : Dell est considérée comme une entreprise sur le déclin, tandis qu’EMC cache en son sein une pépite, la société VMware, qui représente à elle seule près des deux tiers de la valorisation de sa maison mère.Les négociations n’iront peut-être pas à leur terme. Mais elles traduisent une évolution de fond de tout le gigantesque secteur de l’informatique aux Etats-Unis : la mise à mort des fabricants de matériels.Nouveau paradigmeTrois raisons poussent à cette disparition. D’abord, les rois du numérique d’aujourd’hui ne sont plus ceux d’hier. Le cabinet d’analyse Gartner a récemment fait sensation en présentant un graphique montrant les gagnants et les perdants de la vague actuelle. En tête de classement, loin devant, trois acteurs : Google, Amazon et Salesforce.com. En queue, Oracle, Dell, HP et IBM.Les premiers sont les champions du nouveau paradigme informatique. Les ordinateurs quittent les entreprises pour se regrouper dans de grands entrepôts qui constituent l’ossature du cloud computing. Google et Amazon sont les champions de cette nouvelle donne.L’informatique suit ainsi le chemin de l’électricité, d’abord produite localement dans chaque site avant d’être regroupée dans de grandes centrales thermiques ou nucléaires. Et l’EDF du numérique s’appelle Google.Echapper au piègeD’où l’angoisse des derniers informaticiens « à l’ancienne », comme Dell, HP, EMC ou IBM. Ce dernier a été le premier à prendre la mesure du basculement en cédant au chinois Lenovo ses PC puis ses serveurs. HP a réagi trop tard et tente d’échapper au piège en se séparant de ses PC. Dell a préféré sortir de la Bourse pour se restructurer discrètement. EMC n’a plus de croissance.Comme dans toute activité déclinante, deux phénomènes se produisent alors. L’arrivée d’actionnaires activistes et une vague de fusions destinées à réduire la concurrence et mutualiser les coûts. Mais l’ouragan ne s’apaisera pas pour autant. Bientôt, ce seront les logiciels qui gèrent ces machines, grande spécialité de HP, qui seront dans le collimateur sous la poussée des nouveaux acteurs du service comme Salesforce.com et face à la montée des logiciels libres, portés par de nouveaux acteurs. Dur métier.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil L’heure est à nouveau au dialogue chez Air France cinq jours après les heurts qui ont brutalement interrompu, lundi 5 octobre, le comité central d’entreprise (CCE) de la compagnie aérienne. Les deux syndicats de pilotes, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL, majoritaire), et le Syndicat des pilotes d’Air France (SPAF) ont rendez-vous vendredi avec le PDG d’Air France-KLM, Alexandre de Juniac, et Frédéric Gagey et Xavier Broseta, respectivement PDG et directeur des ressources humaines d’Air France.Cette entrevue va lancer une semaine de « consultations » de la direction d’Air France avec tous les syndicats représentatifs de la compagnie. A l’issue de ce « cycle d’échanges », comme on l’appelle dans l’entourage de la direction, cette dernière espère établir un calendrier des négociations pour enfin parvenir à un accord sur Perform 2020. Ce plan de productivité sur cinq ans, rejeté fin septembre par les pilotes, la direction aimerait le mettre en œuvre dès janvier 2016. Syndicats et direction ont donc jusqu’à la fin décembre pour boucler un accord.Cela permettrait d’éviter la mise en œuvre du « plan B », comprenant 2 900 suppressions de postes, notamment avec des licenciements secs, et une réduction de 10 % du réseau long-courrier – un plan présenté comme inévitable par la direction après l’échec des négociations avec les pilotes, et dont l’annonce a engendré les violences en marge du CCE.Lire aussi :Air France, 15 ans de perte de vitesseQuelle est la position de la direction ?Avant même leur premier rendez-vous, pilotes et direction ont déjà prévu de se revoir. Il est vrai que leur agenda est chargé. Les positions du SNPL et d’Air France sont toujours très éloignées. Quand la direction leur demandait un effort de productivité de 17 %, soit une centaine d’heures de vol de plus par an, le principal syndicat de pilotes ne voulait aller au-delà de 4 %. Un blocage qui ne serait plus d’actualité. La direction « se refuse à tout commentaire ». Mais ces dernières semaines, elle a déjà laissé entendre qu’elle pourrait modérer ses exigences. Elle pourrait se contenter de 14 %, 13 % ou 12 % d’efforts de productivité. Pour décrocher un accord, on la dit même prête à descendre jusqu’à 10 % de gains de productivité.Lire aussi :Le détail du « plan B » d’Air FranceQuelle est la position des pilotes ?Les pilotes jouent un rôle important dans le climat d’apaisement qui semble s’annoncer. Le conseil du SNPL, réuni jeudi 8 octobre, a voté à l’unanimité moins huit abstentions une motion en trois points qui trace le cadre du nouveau round de négociations qui s’ouvre ce vendredi. En premier lieu, les pilotes refusent les licenciements et souhaitent le « maintien de l’emploi ». Pour y parvenir, le SNPL se dit « prêt à faire des efforts pour améliorer l’efficacité économique ». Enfin, le troisième point évoque ce que le SNPL nomme « la place de l’Etat ». Les pilotes réclament que l’Etat crée « les conditions d’une concurrence équitable » pour Air France. C’est-à-dire jouer sur le montant des taxes et les règles de la concurrence.S’il obtient des avancées, notamment « pour l’emploi des jeunes pilotes », le SNPL pourrait aussi faire preuve de souplesse sur la « saisonnalité ». C’est-à-dire qu’ils accepteraient de travailler plus l’été, quand les passagers sont plus nombreux, et de déplacer leurs congés en hiver, quand les clients se font plus rares. Les pilotes semblent avoir entendu l’appel du premier ministre, Manuel Valls, qui les avait appelé à plus de « responsabilité ».Pour le SNPL, l’entrée en lice d’Alexandre de Juniac, qui s’est tenu jusqu’ici à l’écart des négociations entre Air France et les syndicats, est une bonne chose. Le PDG d’Air France-KLM serait favorable, croit savoir le principal syndicat de pilotes, à « une évolution du modèle du “hub” de Roissy-Charles-de-Gaulle » – l’aéroport vers lequel Air France fait converger ses vols court et moyen-courriers pour alimenter ses destinations longue distance. Cette réorganisation serait une revendication des pilotes, car elle simplifierait leur travail en permettant une meilleure rotation des avions.Quels sont les points de blocage ?Cette fois, la négociation a de bonnes chances d’aboutir. « Il y a moyen d’arriver à un accord », indique le SNPL. « Est-ce que nous avons le choix ? Non, mais la direction non plus », ajoute le syndicat. De son côté, Air France exprime sa volonté de « sortir par le haut » de cette crise.Mais le SNPL n’est pas prêt à tous les sacrifices. « Il est hors de question de conclure un accord où les pilotes feraient des efforts sans que la compagnie y gagne à long terme », tempère le syndicat. En clair, les pilotes ne veulent pas d’un accord de type « plan B », qui n’aurait d’autres buts que de tailler dans les coûts, les effectifs et le réseau de la compagnie pour ramener une rentabilité temporaire. En contrepartie de leurs efforts, ils réclament de la direction « une stratégie de développement ambitieuse s’appuyant sur une capacité d’investissement retrouvée [pour] assurer l’avenir de la compagnie ».La direction aimerait, elle aussi, éviter de mettre en place le plan B. Elle pourrait donc se satisfaire de la motion votée par le conseil du SNPL. Dans ce ciel qui se dégage, il reste au moins un gros nuage : selon nos informations, la direction tiquerait sur l’appel à une intervention de l’Etat exprimé par le SNPL.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Beuve-Méry La direction de Sony a affirmé, jeudi 8 octobre, être en négociation pour céder la part détenue par le géant japonais de l’électronique et des médias dans le capital de Sony ATV (Associated Television), le premier éditeur mondial de musique, confirmant une information du Wall Street Journal. Dans une note interne, le directeur général de Sony, Michael Lynton, estime qu’il est temps de revoir « notre statut de propriétaire ». La valeur de Sony ATV est estimée autour de 2 milliards de dollars (1,77 milliard d’euros).Sony ATV possède notamment les droits sur la plupart des chansons des Beatles mais aussi de Michael Jackson, et, plus récemment, de Kanye West ou de Taylor Swift. Le capital de Sony ATV est aujourd’hui partagé à parité entre Sony Music et la société qui gère les droits de Michael Jackson.L’histoire de ce catalogue a déjà défrayé la chronique, puisque c’est sur les conseils de Paul McCartney que Michael Jackson avait fait l’acquisition des droits des Beatles, pour 47,5 millions de dollars, en 1985, au grand dam de l’artiste anglais, qui n’avait pas à l’époque les moyens de mener cette opération. Dix ans plus tard, le « King of Pop » avait décidé de former un catalogue commun avec Sony, un accord qui lui avait rapporté 100 millions de dollars.Lire aussi (édition abonnés) : Comment les Beatles ont cédé la majeure partie de leurs chansonsSi la gestion des droits revient aujourd’hui sur le devant de la scène économique, c’est en raison de l’essor du streaming, l’écoute en ligne sans téléchargement de la musique, qui permet de faire remonter à la surface les fonds musicaux et de les mettre en valeur. Or, on ne trouve actuellement les titres des Beatles sur aucune plate-forme de streaming, que ce soit sur Spotify, Deezer ou Apple. L’Américaine Taylor Swift a également émis des réserves sur le streaming, pointant l’absence de retombées financières de ce nouveau mode de consommation musicale.Lire aussi :Le streaming donne un coup de fouet au marché de la musiqueDécouplageEn 2012, Sony avait également acheté EMI Music Publishing qui détient le catalogue de la Motown ou bien encore Police et Queen, moyennant 2,2 milliards de dollars. Pour l’instant, on ignore les intentions du groupe japonais concernant cet actif, complémentaire de Sony ATV. Seule certitude : le géant tokyoïte détient un catalogue de plus de 2 millions de chansons, dont 750 000 dans Sony ATV. Sa part de marché est évaluée à 30 %.Les acheteurs potentiels des 50 % de Sony ATV détenus par le groupe d’électronique sont nombreux. Le plus évident est Universal Music Group, le numéro un mondial de la musique, propriété de Vivendi, qui s’est renforcé sur ce terrain depuis dix ans. Mais Warner Music, l’autre grande major, pourrait aussi être intéressée.Ces négociations ne concernent pas en revanche le label Sony Music Entertainment, qui continue de développer des artistes et de vendre de la musique, sous forme physique (CD, vinyle) ou numérique. Le découplage entre les deux activités s’est accéléré dans les années 2000. Il n’est aujourd’hui pas rare qu’un artiste soit en contrat chez une major ou un label indépendant et que les droits de ses chansons anciennes soit détenus par son précédent éditeur. Jusqu’à présent, l’édition musicale était plutôt la partie cachée des grands deals musicaux. Les enjeux du streaming lui donnent une plus grande acuité.Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent En 2020, le diesel pourrait coûter le prix de l’essence (selon la ministre de l’écologie Ségolène Royal). Le scandale des contrôles antipollution maquillés par Volkswagen a accéléré une réflexion déjà ancienne sur ce carburant, préféré des Français et longtemps avantagé par l’Etat. Mais quelles seraient les conséquences concrètes pour les 19,6 millions de véhicules diesel qui roulent en France et surtout pour leurs propriétaires ?1. Deux tiers des véhicules roulent au dieselLe diesel est une vieille passion française. L’histoire est connue : la France des années 1960 a fait le pari industriel du diesel produit en masse dans ses raffineries, notamment pour le chauffage au fuel. Durant des décennies, les gouvernements ont avantagé fiscalement le diesel face à l’essence.Résultat : le parc automobile français est l’un des plus « diésélisés » d’Europe, avec plus des deux tiers des véhicules (67,6 %, répartis entre 62,1 % pour les particuliers et 93,8 % pour les utilitaires) qui utilisent ce carburant. #container_14430029953{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430029953{ height:500px; } #container_14430029953 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430029953 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430029953 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430029953 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part de diesel dans le parc automobile français depuis 1980Pour les véhicules particuliers et utilitaires. Source : CCFA(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430029953", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#f19300","#285a82","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Milliers de véhicules" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1980","1990","2000","2010","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "véhic. partic. essence", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 17710 ], [ "", 16745 ], [ "", 18219 ], [ "", 13592 ], [ "", 12685 ], [ "", 12223 ], [ "", 12005 ], [ "", 11964 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "véhic. partic. diesel", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 730 ], [ "", 3265 ], [ "", 9261 ], [ "", 17458 ], [ "", 18865 ], [ "", 19377 ], [ "", 19645 ], [ "", 19836 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "véhic. util. essence", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 1517 ], [ "", 2338 ], [ "", 1327 ], [ "", 671 ], [ "", 490 ], [ "", 418 ], [ "", 371 ], [ "", 328 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Vehic. util. diesel", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 976 ], [ "", 2342 ], [ "", 4202 ], [ "", 5632 ], [ "", 5941 ], [ "", 6033 ], [ "", 6091 ], [ "", 6280 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliers de véhicules", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2. Un différentiel de prix qui reste important…Le choix du diesel est essentiellement une affaire de prix : si les véhicules diesel sont généralement plus chers à l’achat, ce surcoût était jusqu’ici rapidement compensé par le gain à chaque plein. Voici les prix comparés d’un litre de diesel et d’un litre de sans-plomb 95, à la pompe, sur deux ans : #container_14443033749{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14443033749{ height:500px; } #container_14443033749 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14443033749 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14443033749 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14443033749 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Prix à la pompe entre 2011 et 2013En France métropolitaine, hors Corse.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14443033749", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%d/%m/%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Prix SP95", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1299020400000, 1.506 ], [ 1301695200000, 1.533 ], [ 1304287200000, 1.53 ], [ 1306965600000, 1.5 ], [ 1309557600000, 1.503 ], [ 1312236000000, 1.495 ], [ 1314914400000, 1.515 ], [ 1317506400000, 1.495 ], [ 1320188400000, 1.488 ], [ 1322780400000, 1.492 ], [ 1325458800000, 1.55 ], [ 1328137200000, 1.583 ], [ 1330642800000, 1.636 ], [ 1333317600000, 1.652 ], [ 1335909600000, 1.581 ], [ 1338588000000, 1.529 ], [ 1341180000000, 1.55 ], [ 1343858400000, 1.609 ], [ 1346536800000, 1.563 ], [ 1349128800000, 1.545 ], [ 1351810800000, 1.491 ], [ 1354402800000, 1.499 ], [ 1357081200000, 1.551 ], [ 1359759600000, 1.605 ], [ 1362178800000, 1.596 ], [ 1364853600000, 1.552 ], [ 1367445600000, 1.528 ], [ 1370124000000, 1.532 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Prix gazole", "color": "#FFc832", "data": [ [ 1299020400000, 1.36 ], [ 1301695200000, 1.364 ], [ 1304287200000, 1.322 ], [ 1306965600000, 1.319 ], [ 1309557600000, 1.322 ], [ 1312236000000, 1.311 ], [ 1314914400000, 1.333 ], [ 1317506400000, 1.347 ], [ 1320188400000, 1.378 ], [ 1322780400000, 1.371 ], [ 1325458800000, 1.409 ], [ 1328137200000, 1.419 ], [ 1330642800000, 1.445 ], [ 1333317600000, 1.432 ], [ 1335909600000, 1.399 ], [ 1338588000000, 1.342 ], [ 1341180000000, 1.378 ], [ 1343858400000, 1.427 ], [ 1346536800000, 1.386 ], [ 1349128800000, 1.391 ], [ 1351810800000, 1.368 ], [ 1354402800000, 1.353 ], [ 1357081200000, 1.379 ], [ 1359759600000, 1.406 ], [ 1362178800000, 1.39 ], [ 1364853600000, 1.346 ], [ 1367445600000, 1.327 ], [ 1370124000000, 1.324 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Et voici le différentiel constaté, en centimes d’euros, sur la même période. #container_14443049311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14443049311{ height:500px; } #container_14443049311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14443049311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14443049311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14443049311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Différentiel de prix entre sans plomb 95 et diesel(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14443049311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} euros", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} euros", zIndex: -1 }, min: -0.5, max: 1, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%d/%m/%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Différentiel gazole-diesel", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1299020400000, -0.146 ], [ 1301695200000, -0.169 ], [ 1304287200000, -0.208 ], [ 1306965600000, -0.181 ], [ 1309557600000, -0.181 ], [ 1312236000000, -0.184 ], [ 1314914400000, -0.182 ], [ 1317506400000, -0.148 ], [ 1320188400000, -0.11 ], [ 1322780400000, -0.121 ], [ 1325458800000, -0.141 ], [ 1328137200000, -0.164 ], [ 1330642800000, -0.191 ], [ 1333317600000, -0.22 ], [ 1335909600000, -0.182 ], [ 1338588000000, -0.187 ], [ 1341180000000, -0.172 ], [ 1343858400000, -0.182 ], [ 1346536800000, -0.177 ], [ 1349128800000, -0.154 ], [ 1351810800000, -0.123 ], [ 1354402800000, -0.146 ], [ 1357081200000, -0.172 ], [ 1359759600000, -0.199 ], [ 1362178800000, -0.206 ], [ 1364853600000, -0.206 ], [ 1367445600000, -0.201 ], [ 1370124000000, -0.208 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Le diesel est en moyenne 11 % moins cher par litre. Ainsi, jeudi 8 octobre, on trouve du gazole à 1,067 euro le litre, contre 1,24 euro pour du sans-plomb 95, et 1,291 euro pour du sans-plomb 98 (prix moyen constaté par l’observatoire des prix des carburants). Soit 18 centimes de différence au litre entre gazole et sans plomb 95. Multiplié par les 50 litres d’un réservoir moyen, cela représente tout de même 9 euros de différence pour un plein.En outre, les véhicules diesel consomment souvent moins que les véhicules essence. Le ministère de l’économie estimait qu’en 2006, la consommation moyenne d’un véhicule essence était de 7,8 litres aux 100 km, contre 6,58 litres pour le diesel. Soit 1,22 litre de différence.3.… Et qui tient surtout à la taxationCette différence de prix s’explique facilement en 2013, selon l’observatoire des prix des carburants, car le diesel était moins taxé : dans le prix d’un litre, 56,2 % proviennent de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) pour le diesel, contre 61,9 % pour le sans-plomb 95. #container_14443070812{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14443070812{ height:500px; } #container_14443070812 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14443070812 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14443070812 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14443070812 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Composition du prix d'un litre de carburantEn mars 2015, en pourcentage du prix totalSource : Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'environnement(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14443070812", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#191919","#285a82","#0386c3","#ff3232","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Gazole","Sans plomb 95"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Cout du brut", "color": "#191919", "data": [ [ "", 27.3 ], [ "", 23.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Cout du raffinage", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 9.1 ], [ "", 7.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Couts de distribution", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 7.4 ], [ "", 7.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Taxes", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 56.2 ], [ "", 61.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}La différence vaut encore plus pour le fuel, moins taxé. Voici la taxation par litre de carburant pour divers fluides : #container_14443059207{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14443059207{ height:500px; } #container_14443059207 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14443059207 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14443059207 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14443059207 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taxe intérieure sur la consommation énergétique par type de carburantTaxe pour un litre de carburant en 2015Source : Ministère du développement durable(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}On le voit, le gazole (et plus encore le fioul de chauffage) est largement moins taxé que l’essence. Mais il faut ajouter un autre facteur : les régions ont désormais la possibilité d’appliquer une surtaxe sur le carburant vendu sur leur territoire. Une possibilité dont elles se sont emparées, en surtaxant de 2,5 centimes par litre essence et diesel indifféremment. Seules deux régions ne l’ont pas fait : La Corse et… le Poitou-Charentes, longtemps dirigé par l’actuelle ministre de l’écologie, Ségolène Royal.4. Jusqu’à 4 milliards d’euros de recettes supplémentairesCombien rapporte la TICPE ? Au global, elle représente une manne importante : jusqu’à 20 à 25 milliards d’euros par an, soit 3,5 % du budget de l’Etat environ. Pour 2014, la TICPE avait rapporté moins, environ 14 milliards d’euros.Le projet de loi de finances 2014 permet d’estimer la part de chaque carburant : sur 13,9 milliards, la TICPE sur le gazole ramène environ 10 milliards, et les supercarburants (sans plomb 95 et 98) environ 2,9 milliards. En clair, le diesel, moins taxé mais largement plus vendu, rapporte déjà trois fois plus que l’essence à l’Etat. #container_14443095113{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14443095113{ height:500px; } #container_14443095113 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14443095113 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14443095113 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14443095113 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part de chaque carburant dans le produit de la TICPEPrévisions pour 2014Source : Projet de loi de finances(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14443095113", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#f19300","#821400","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} mds €", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} mds €", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Gazole","Supercarburants","Fioul domestique","Gazole non routier"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "TICPE 2014", "showInLegend": true, "innerSize": "40%", "data": [ { "name": "Gazole", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Supercarburants", "y": 2.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Fioul domestique", "y": 0.5, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Gazole non routier", "y": 0.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " Mds €", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Combien rapporterait un alignement complet de la fiscalité du diesel sur celle de l’essence ? Il est toujours difficile d’extrapoler, notamment car les ventes de véhicules au gazole risquent de plonger si l’avantage comparatif avec l’essence se réduit. Néanmoins, la plupart des études évaluent le gain de recettes à 3 à 4 milliards d’euros par an, ce qui est loin d’être négligeable, mais ne risque pas de compenser le coût estimé de la pollution de l’air, d’environ 100 milliards d’euros, selon une enquête sénatoriale en juillet.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau Ni César ni Oscar, mais plutôt un beau bazar. Alors qu’Angoulême et Cannes sont mondialement reconnus pour leurs récompenses dans les domaines de la bande dessinée et du cinéma, le jeu vidéo, lui, court toujours après son rendez-vous français de référence. Ce n’est pourtant pas faute de tenter : rien qu’entre le lundi 26 et le vendredi 30 octobre, l’Hexagone a abrité quatre remises de prix différentes, les EIGD Awards à Montreuil, les Ping Awards à la Cité des sciences et de l’industrie, les Game Connection Development Awards ainsi que les trophées Paris Games Week au parc des Expositions de Paris.Derrière chacun de ses prix, un organisateur de type différent : syndicat représentant la filière nationale (SNJV) côté EIGD Awards ; syndicat d’éditeurs de taille mondiale présents en France (Sell) pour les trophées Paris Games Week ; organisateur d’événements professionnels internationaux (Connection Events) pour les Game Connection Development Awards ; et même agence indépendante multitâche pour les Ping Awards (l’AFJV, mini-structure qui sert notamment de portail informatif et de site de recrutement aux professionnels de France).Objectifs différentsDans le détail, les quatre prix répondent à des objectifs différents. Les Ping Awards récompensent la création franco-française, les EIGD Awards les indépendants européens, les Game Connection Awards sont un trophée professionnel et les trophées Paris Games Week, des récompenses adossées à un salon consumériste.La cérémonie de remise des prix des European Indie Game Days Awards, présidée par F. Raynal (Alone in the Dark) https://t.co/0eCwhm5lNf— Willvs (@William Audureau)require(["twitter/widgets"]);Ces différences de vues se traduisent dans le palmarès. Le jeu narratif Life is Strange, développé à Paris, a remporté le Ping d’or du meilleur jeu français ; le jeu mobile suisse Cloud Chasers l’EIGD Award du meilleur jeu indépendant européen ; le jeu britannique Lumino City le Game Connection Development Award du meilleur jeu indépendant selon la profession, et Uncharted 4 le trophée du meilleur jeu présent sur le salon grand public de la Paris Games Week. « Ces récompenses ont toutes des objectifs différents », résume Julien Villedieu, délégué général du SNJV.Avec des contraintes propres. Life is Strange, sensation française de l’année, n’était ainsi éligible ni aux EIGD ni aux GCD Awards, car il est édité par le géant japonais Square Enix, et ne rentrait pas dans la catégorie jeu indépendant. Il ne satisfaisait pas non plus aux critères d’admissibilité de la Paris Games Week, car il figurait sur le stand de l’éditeur sous forme de vidéo. « La seule condition, c’est d’être présent et jouable sur le salon », précise Emmanuel Martin, pour qui ces trophées sont aussi un moyen d’inviter les joueurs à se rendre au parc des Expositions pour essayer les jeux.« Bienvenue en Union soviétique »Vu de l’extérieur, ces récompenses évoquent parfois plus des réunions au sein de microcosme qu’une célébration nationale, d’autant que le choix des lauréats prête parfois à confusion. Jeudi soir, Fabien Delpiano, nouveau président de Capital Games et fondateur du studio Pastagames, était ainsi tout penaud en découvrant le contenu de l’enveloppe finale. Le Grand Ping 2015, saluant la personnalité de l’année, était en effet décerné à Cédric Laguarrigue, président de Focus Home Interactive, et accessoirement son éditeur sur le jeu Pix the Cat.Vendredi, Jean-Claude Ghinozzi, directeur commercial et marketing de Microsoft France, mais aussi président du SELL et, à ce titre, organisateur de la Paris Games Week, s’est remis à lui-même trois trophées pour des jeux Xbox One. « Bienvenue en Union soviétique, nous sommes très heureux de recevoir ce prix, ce soir », a-t-il fini par commenter avec humour au moment de brandir le troisième trophée, en réalité, décerné par un jury de journalistes spécialisés.« Je conçois qu’on puisse y voir de l’entre-soi, mais il faut voir à qui vont ces prix, tempère Julien Villedieu, délégué général du SNJV. Focus Home Interactive est un éditeur de premier plan, et son dirigeant Cédric Lagarrigue une personnalité de premier ordre de notre secteur, qui a réussi au niveau professionnel la transformation d’un petit éditeur en acteur qui concurrence les plus gros. C’est quelqu’un d’extrêmement légitime, qui a déjà été distingué par le Syntec l’an passé. Quant à Jean-Claude Ghinozzi, s’il a reçu ces trophées, c’est que les jeux proposés ont paru les meilleurs au jury. C’est ce qu’il faut regarder. » Peu de temps pour les jurys« Si on veut que ces trophées soient crédibles, on a besoin d’un jury qui travaille en profondeur », confirme Emmanuel Martin, du Sell. Celui de la Paris Games Week était présidé par Alain-Huygues Lacour, vétéran de la presse jeux vidéo. « Quelqu’un qui n’a pas la langue dans sa poche et a imposé ses conditions », promet Emmanuel Martin.Chaque organisateur est conscient de l’importance d’arriver à des récompenses légitimes et respectées. Emmanuel Forsans, président de l’AFJV et coorganisateur des Ping Awards, ne cache pas son ambition d’en faire un jour l’équivalent des Césars du jeu vidéo, tandis qu’Emmanuel Martin, du Sell, rêve d’un parterre de jurés composé de plusieurs dizaines ou centaines de professionnels, à la manière des Oscars. Mais ces récompenses sont tenues par des contraintes de temps, et la difficulté de faire essayer une trentaine de jeux vidéo parfois longs de plusieurs heures à un jury qui n’a souvent qu’un après-midi pour se réunir. Une des raisons, sans doute, pour laquelle le jeu de rallye WRC 5 a reçu le Ping du meilleur jeu français sur console : une dizaine de minutes suffit à n’importe quel juré pour terminer plusieurs courses, là où un jeu de rôle ne « démarre » traditionnellement qu’au bout de six à dix heures de jeu.Des catégories à géométrie variableIl arrive également que le jury s’arrange avec les catégories. Par exemple, à la Paris Games Week, le prix du meilleur jeu du salon a été remis à Uncharted 4, un jeu d’action-aventure, alors que le prix du meilleur jeu d’action-aventure a été octroyé à The Rise of Tomb Raider. « Cela a permis d’équilibrer un peu les choses entre ces deux jeux qu’on avait du mal à départager », décrypte Alain-Huygues Lacour.Plus étonnant, deux casques de réalité virtuelle ont été primés dans deux catégories différentes, le HTC Vive côté accessoire et le PlayStation VR côté innovation technologique. « Deux démarches différentes », assure Emmanuel Martin. Aux Ping Awards, c’est un prix spécial spécialement créé pour l’occasion qui a récompensé A Blind Legend, jeu vidéo-audio à l’écran noir et accessible aux non-voyants. Il a été présenté dans un malaise ambiant comme « le prix du politiquement correct » par les deux coprésidents, les animateurs de radio Manu Levy et Florian Gazan.Lire aussi :« A Blind Legend », le jeu d’aventure sonore à tester les yeux fermésHeureusement, à la marge, ces récompenses mettent aussi en avant des jeux prometteurs en manque de visibilité. A l’image de Shiness, un jeu de rôle à la japonaise dans un univers à la Naruto, mené depuis cinq ans par de jeunes et ambitieux Lillois (trophée du meilleur jeu manga à la Paris Games Week). Ou de Zodiac : Orcanon Odyssey, création franco-écossaise en partenariat avec des anciens de Final Fantasy (Ping du meilleur jeu mobile et tablette). « On essaie de faire de la place à tout le monde, et que le meilleur gagne », se félicite Emmanuel Martin.« On essaie de créer des passerelles »Il reste qu’avec quatre cérémonies différentes et plus de soixante prix contradictoires remis dans la même semaine, personne n’est dupe du message brouillé qu’envoient toutes ces récompenses. « Elles ont toutes des objectifs différents, mais c’est vrai que l’on peut regretter qu’il y ait autant d’initiatives, concède Julien Villedieu. On ne va pas se satisfaire d’avoir quatre ou cinq cérémonies, c’est regrettable. » « On est la risée de l’Europe », grince un professionnel en privé.Certains rapprochements existent déjà, grâce notamment à des associations impliquées dans plusieurs événements, comme Capital Games. Ce groupement francilien est à la fois l’organisateur du stand made in France à la Paris Games Week et l’un des principaux partenaires des Ping Awards. Ce qui a permis d’arriver à un intitulé à rallonge, celui du « prix du meilleur jeu exposé sur le stand made in France », remporté par Blood Bowl Kerrunch.Le plus difficile reste toutefois de concilier l’approche cocardière des Ping Awards et l’approche consumériste de la Paris Games Week. Un faux problème, estime Julien Villedieu. « Nos entreprises font 50 % de leur chiffre d’affaires à l’international, donc ce qu’elles attendent, ce n’est pas une reconnaissance juste locale. Si, un jour, il y a une volonté de faire quelque chose d’unifié, il faudra que le jeu vidéo français soit récompensé au sein du jeu vidéo international. » Mais le premier Ping du jeu international, prévu cette année, n’a pas été décerné faute de candidats.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre Le président de la République, François Hollande, a annoncé, lors de son déplacement à Nancy, jeudi 29 octobre, des mesures « pour permettre au plus grand nombre de Français de devenir propriétaires ». Le chef de l’Etat a pris garde de se démarquer du slogan sarkozien « la France de propriétaires », en précisant qu’il agissait ainsi « non pas parce que l’on considérerait qu’être propriétaire est finalement un but dans la vie, mais c’est une sécurité et aussi une fierté ».Sans attendre que tous les arbitrages soient rendus, M. Hollande a annoncé un renforcement significatif du prêt à taux zéro (PTZ), inventé en 1995 par Pierre-André Périssol, alors ministre du logement dans le gouvernement d’Alain Juppé. Ce désormais vieil outil a fait ses preuves pour doper l’achat, par des ménages aux revenus modestes ou moyens, de leur premier logement. Autre avantage : il suffit d’un décret pour en modifier les paramètres, avec une application rapide, en l’occurrence dès le 1er janvier 2016.Quatre améliorations sont envisagéesAccordé par les banques, le PTZ est réservé aux primo-accédants pour l’achat de leur résidence principale et consenti sans intérêt, le capital étant remboursable sur des durées variées, selon cinq tranches de revenus des emprunteurs. Plus ceux-ci sont modestes, plus long est le prêt, jusqu’à 21 ans.Quatre améliorations sont envisagées. Tout d’abord, le PTZ permettra d’acheter un logement ancien à condition d’y réaliser des travaux d’une valeur de 25 % du prix d’achat. Cet élargissement à l’ancien avait déjà été amorcé en septembre 2014, mais réservé aux acquisitions réalisées dans 6 000 puis 30 000 communes rurales (dites de la zone C). Le nombre de PTZ est ainsi passé de 44 000, en 2014, à 65 000, en 2015. Bientôt éligible à « la quasi-totalité du territoire », comme l’a annoncé le chef de l’Etat, sans plus de précision, il devrait concerner aussi les zones urbaines.Le montant prêté, dans le neuf comme l’ancien, sera aussi augmenté, jusqu’à 40 % du prix d’achat, alors qu’il est plutôt, en 2015, de 13 % à 26 % d’un montant moyen de 37 000 euros, pour une acquisition de 190 000 euros, soit 20 % de l’achat.« Une excellente nouvelle »Autre bonification, tous les ménages éligibles bénéficieront de cinq ans de différé de remboursement, jusqu’ici réservé aux accédants des tranches de revenus les plus basses. Il est aussi envisagé de relever les plafonds de ressources des emprunteurs qui, aujourd’hui, concernent déjà les deux tiers de ménages français.Ces coups de pouce peuvent être facilement absorbés par le budget de l’Etat, et la dépense, contenue grâce aux faibles taux d’intérêt, ne se fera sentir qu’en 2017, puisque l’Etat compense le manque à gagner des banques avec un an de décalage. Dans les budgets 2015, il était prévu une enveloppe d’un milliard d’euros, qui n’a été consommée qu’à hauteur de 600 millions d’euros (pour 65 000 PTZ). Avec les nouvelles mesures, ce montant devrait plus que doubler.Lire aussi :Les agents immobiliers retrouvent le sourireLes professionnels de l’immobilier se réjouissent de ces annonces. « C’est une excellente nouvelle, se félicite Bernard Cadeau, président du réseau d’agences ORPI, même si nous regrettons que la mesure n’aille pas aussi loin qu’espéré. » En solvabilisant beaucoup d’acquéreurs, le gouvernement compte redonner le moral à la filière bâtiment mais le risque, à trop distribuer de crédits, est de relancer l’inflation des prix des logements.Paris : reprise des ventes dans l’ancienDans leur note de conjoncture publiée vendredi 30 octobre, les notaires franciliens confirment l’activité soutenue du marché du logement ancien, avec un rebond de 18 % du nombre de ventes entre juin et août, comparé à la même période de 2014. La grande couronne de Paris est particulièrement dynamique (+ 23 % de transactions), la petite couronne aussi (+ 17 %). Paris se redresse également (+ 8 %). Les prix sont, toujours en juin et août mais comparés au trimestre précédent, globalement en légère hausse, de + 0,9 % pour les maisons et + 0,1 % pour les appartements, en données corrigées des variations saisonnières. A Paris, le prix moyen du mètre carré atteint, fin août, 8 000 euros et est attendu à 8 010 euros, fin décembre. Les notaires ne pronostiquent donc pas de flambée des prix.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Faut-il vraiment construire un deuxième crématorium à Paris, en plus du Père-Lachaise, comme l’a promis la maire, Anne Hidalgo ? Celui en projet à Réty (Pas-de-Calais) se justifie-t-il, alors qu’un tout neuf existe à 17 kilomètres de là ? Depuis des années, les installations de crémation poussent à travers la France tels des champignons en automne. A présent, les professionnels s’interrogent.« Il faudrait peut-être se calmer », reconnaît Jo Le Lamer, le président de la Fédération française de crémation. « On a ce qu’il faut pour les besoins actuels », appuie Jean Ruellan, un des dirigeants d’OGF, le leader français du secteur sous les marques PFG, Roblot, Borniol… A la veille de la Toussaint, deux études tendent en effet à montrer que l’impressionnant essor de la crémation en France atteint ses limites.Lire aussi :Quand les croque-morts font grise mineLa première émane de la Fédération française de crémation elle-même. Chaque année, ce regroupement d’associations recense les décès à l’issue desquels le corps a été incinéré. En une génération, cette pratique est devenue un phénomène de masse. Elle concerne désormais plus d’un tiers des obsèques, contre 1 % en 1980. A Paris, le taux de crémation atteint même 47 %. Mais cette ascension se révèle de moins en moins rapide. En 2014, la part des crémations dans l’Hexagone est modestement passée de 34,1 % à 34,5 %, la plus faible hausse depuis des décennies. « Le mouvement se tasse », constate M. Le Lamer, qui s’attendait à un chiffre supérieur.Le premier crématorium a été installé en 1889 au Père-Lachaise. Neuf étaient recensés en 1980. Ils sont 176 aujourd’huiLe deuxième signal provient du dernier sondage d’Ipsos sur les Français et la mort. « Pour vos propres obsèques, que préféreriez-vous ? », demande régulièrement l’institut aux Français. Depuis quelques années, la part de ceux penchant pour une crémation stagne autour de 51 %. Et la dernière vague, réalisée en juillet auprès de 1 010 personnes, marque une nette remontée de la préférence pour l’inhumation dans deux types de populations. Parmi les moins de 35 ans, 60 % sont désormais tenants de l’enterrement, contre 50 % en 2007. Leur part est passée dans le même temps de 72 % à 80 % au sein des croyants et pratiquants.L’explication de ce mouvement inattendu ? Elle tient sans doute au retour du religieux, sensible en France comme ailleurs. « Pendant des décennies, on a assisté à un assouplissement des pratiques cultuelles, décrypte François Michaud Nérard, le directeur général des services funéraires de la Ville de Paris, commanditaire du sondage. Depuis quelques années, c’est l’inverse. La pratique religieuse se reformalise, les rites sont plus suivis. »Une évolution enregistrée chez les chrétiens comme chez les juifs et surtout les musulmans, dont le nombre va croissant. Or les grandes religions monothéistes ne sont guère favorables à la crémation. Le Consistoire l’interdit, de même que l’Eglise orthodoxe et les responsables de l’islam. L’Eglise catholique la tolère depuis 1963, tout en recommandant l’enterrement. Seuls les protestants s’y montrent plus ouverts.Ce retour du religieuxCe retour du religieux freine le développement de la crémation, porté jusqu’à présent par la volonté de plus en plus de Français de ne pas constituer une charge pour leurs proches et de maîtriser leur corps, même post-mortem. Dans ces conditions, certains s’alarment de la construction un peu anarchique de crématoriums. Le premier du pays a été installé en 1889 à Paris, au Père-Lachaise. Neuf étaient recensés en 1980. Ils sont 176 à présent, avec le tout dernier inauguré fin septembre à Orchies (Nord). « Au moins une trentaine est en projet », selon M. Le Lamer.Gérés pour les trois quarts d’entre eux par des opérateurs privés dans le cadre de délégations de service public, tous n’ont pas trouvé leur équilibre financier. Avec les nouvelles normes sur le traitement et la filtration des fumées, l’investissement de départ est de plus en plus élevé. De l’ordre de 3 millions d’euros. D’autant que les crématoriums ne sont plus de simples sites techniques pour brûler des corps, mais deviennent des lieux de cérémonie, ce qui nécessite des locaux assez spacieux.Résultat : au moins 700 à 800 crémations par an sont nécessaires pour amortir la mise en place d’un four. Un seuil qu’un tiers des installations n’atteint pas. Surtout dans les zones où la concurrence fait rage. A Roanne et Mably, deux crématoriums situés à quelques centaines de mètres sont en rivalité directe. « Avec 420 crémations chacun en 2014, aucun n’est en mesure d’être rentable », commente un professionnel.Deux sites sont sortis de terre en deux ansSituation voisine autour de Meaux, où deux sites sont sortis de terre en deux ans. En Haute-Savoie, celui de la Balme, concurrencé par deux autres, a même déposé son bilan. Après dix-huit mois de restructuration, ses dirigeants espèrent bien que leur plan de continuation sera validé par le tribunal le 17 novembre.Des pertes à n’en plus finir, c’est bien ce que veut éviter Patrick Gomel, le directeur du crématorium de Boulogne (Pas-de-Calais). Ouvert par les collectivités locales en 2013, cet équipement s’acheminait doucement vers l’équilibre financier au bout de cinq ou six ans. Une perspective chamboulée par la création d’une unité concurrente à Réty, à quinze minutes en voiture, par le principal entrepreneur local de pompes funèbres. « Il n’y a pas la population suffisante pour deux crématoriums, peste M. Gomel. Si ce projet voit le jour, il ne pourra pas trouver les recettes nécessaires et notre propre activité s’effondrera. C’est un non-sens qui risque de coûter cher à tout le monde ! » Tous ses espoirs reposent désormais sur la préfète du Pas-de-Calais, appelée à donner ou non son feu vert à la création du site.Au-delà, nombre de professionnels aimeraient que les régions se dotent de schémas directeurs pour que les implantations soient mieux réparties. C’est ce que suggère depuis longtemps le sénateur (PS) Jean-Pierre Sueur. Sa proposition en ce sens a été adoptée à l’unanimité par le Sénat en mai 2014. L’Assemblée nationale ne paraît pas pressée de lui donner force de loi.Lire aussi :Remue-ménage dans les pompes funèbresDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Juliette Harau La qualité de la connexion disponible dans la Silicon Valley n’est pas la règle, et Facebook l’a bien compris. Ses développeurs vont désormais recevoir un message un peu particulier en arrivant devant leur ordinateur le mardi matin. Il leur sera proposé de brider leur connexion pendant une heure pour surfer en bas débit. L’opération « mardi en 2G » doit permettre aux équipes du géant du Web de mieux comprendre les utilisateurs des pays en voie de développement, marché très convoité par la firme californienne.Une équipe de la société se concentre déjà sur la version de son réseau social destinée aux zones à faible débit. Pour comprendre comment adapter leur offre, ils utilisent des téléphones fonctionnant en 2G et se rendent dans les pays concernés. Désormais, c’est l’ensemble du personnel qui pourra tenir compte des problématiques liées aux connexions plus lentes. « Ils vont voir les éléments que nous devons améliorer, mais aussi ceux pour lesquels nous avons fait beaucoup de progrès », se réjouit le directeur technique Tom Alison.Parmi les évolutions, le programme Lite : il détecte la vitesse du réseau pour permettre une navigation plus fluide. Devant une connexion lente, Facebook présente une version allégée du site. Elle favorise les contenus sans image ni vidéo et charge moins d’éléments à la fois sur le fil d’actualité de l’internaute.« L’Internet des pauvres »Pour attirer plus d’utilisateurs, Facebook et les autres leaders du marché veulent donner accès à Internet à ceux qui en sont encore dépourvus pour des raisons financières ou par manque d’infrastructure. Comme Google, la firme de Mark Zuckerberg s’est lancé le défi de fournir une connexion Internet aux quatre milliards de personnes concernées, soit plus de la moitié de la planète.Le patron de Facebook est venu rappeler ses intentions louables devant les Nations unies en septembre : « Si vous voulez aider les gens à se nourrir, se guérir, s’éduquer et trouver un emploi partout dans le monde, il faut connecter le monde. Internet ne devrait pas appartenir à seulement trois milliards de personnes, comme c’est le cas aujourd’hui. Il devrait être considéré comme un impératif pour le développement. »Lire aussi :Mark Zuckerberg veut « connecter le monde » à Internet d’ici cinq ansPour apporter Internet dans les zones reculées, Facebook développe des modèles de drones, quand Google planche sur des ballons gonflés à l’hélium et capables de compenser les lacunes d’infrastructure. L’opérateur européen Eutelsat et Facebook vont proposer du haut débit en Afrique dès 2016 grâce au satellite géostationnaire AMOS-6. L’Inde et son 1,31 milliard d’habitants (18 % de la population mondiale) sont également au cœur de plusieurs projets. Google promet d’équiper 400 gares indiennes en Wi-fi et Facebook a lancé Free Basics, une offre Internet limitée à quelques sites mais gratuite.Lire aussi :Facebook dévoile son système de drones pour l’accès à InternetSurnommée « l’Internet des pauvres », cette initiative permettait d’accéder, entre autres, à Facebook mais pas aux concurrents Google ou YouTube, ce qui lui a valu plusieurs critiques.Juliette HarauJournaliste au Monde 31.10.2015 à 03h50 • Mis à jour le31.10.2015 à 09h52 Les propriétaires de voitures Volkswagen équipées de moteurs truqués pourraient obtenir, « sous certaines conditions », le remboursement de leur véhicule par le constructeur, selon un rapport parlementaire cité vendredi 30 octobre par la presse allemande.« Si le véhicule consomme davantage de diesel après son passage à l’atelier et la désactivation du logiciel », il sera alors possible d’invoquer une « violation grave des obligations du vendeur », indique l’hebdomadaire Der Spiegel, citant les conclusions d’une expertise juridique effectuée par le service scientifique du Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand.Augmentation de 10 % de la consommationUne telle situation pourrait permettre aux propriétaires de véhicules concernés de dénoncer le contrat de vente et d’exiger un remboursement, poursuit le magazine, qui précise toutefois que l’augmentation de la consommation de carburant devrait être de l’ordre d’environ 10 %.Ce rapport, commandé par les députés verts (opposition), défend par ailleurs la validité du principe de dédommagement, car Volkswagen a « dupé » les acheteurs avec de fausses affirmations concernant les émissions d’oxyde d’azote des véhicules. Le géant automobile encourt par ailleurs le risque d’une amende d’un montant maximal de 10 millions d’euros à verser à l’Etat.Lire aussi :La facture pourrait encore s’alourdir pour Volkswagen8,5 millions de véhicules concernés en EuropeLe mastodonte allemand aux 12 marques a avoué le mois dernier que les moteurs diesels de 11 millions de véhicules dans le monde étaient équipés d’un logiciel capable de fausser les résultats des tests antipollution, précipitant l’entreprise dans la pire crise de son histoire et la contraignant à un gigantesque rappel.Sur les 2,8 millions de véhicules aux moteurs truqués, écoulés en Allemagne, au moins 2,4 millions devront être remis aux normes à partir de début 2016. En Europe, 8,5 millions de véhicules sont concernés par la tricherie.Lire aussi :Moteurs truqués : Volkswagen affiche ses premières pertes depuis quinze ansPas de sanction pour les salariés qui avoueront leurs tortsPar ailleurs, face à la pression qu’il subit pour fournir des résultats aux autorités américaines, le constructeur va proposer d’exonérer de toute sanction les salariés du groupe qui dévoileront aux enquêteurs ce qu’ils savent sur le système de trucage des tests antipollution, a rapporté vendredi le journal allemand Süddeutsche Zeitung.Le groupe a annoncé avoir embauché la société de conseil Deloitte et le cabinet d’avocats américain Jones Day pour enquêter sur les circonstances dans lesquelles la société a installé des logiciels frauduleux sur ses voitures diesels.Volkswagen va donc promettre à ses salariés qu’ils pourront conserver leur emploi et qu’ils ne devront pas verser de dommages s’ils apportent des éclaircissements sur le scandale, mais les membres du directoire et les responsables « à hauts salaires » seront exclus du programme, précise le journal, qui cite des hauts dirigeants du groupe non identifiés.Lire aussi :Scandale Volkswagen : quelles suites ? 30.10.2015 à 18h01 | Pierre Louette (Directeur général adjoint d’Orange, membre du conseil d’administration de Deezer) Un vent d’optimisme souffle sur le numérique français, certains parlent même de « troisième révolution industrielle à la française », et l’ensemble du pays ne peut que s’en réjouir.Progressivement, le numérique s’est imposé à tous. Il n’est plus réservé aux technophiles, il n’est plus non plus considéré comme une niche par les acteurs économiques, mais comme une vague de fond qui touche tous les secteurs de façon transversale. Son poids de 100 milliards d’euros dans le produit intérieur brut (PIB) est supérieur à celui des services financiers ou de l’agriculture, et un quart de la croissance de l’économie lui est déjà attribué.D’où vient cette effervescence autour du numérique ? D’abord certaines start-up ont rapidement, profondément, et visiblement modifié nos habitudes de vie (Blablacar, Vente-privée…), certaines d’entre elles ont contribué à des bouleversements politiques et sociaux majeurs (on pense rôle de Twitter dans les printemps arabes).Ensuite, les entrepreneurs, « start-uppers » ont pris leur destin en main et se sont mobilisés à travers différentes initiatives. Sans porter de jugement sur le fond du mouvement des Pigeons, on peut le considérer comme un fait fondateur. En s’exprimant d’une seule voix, ils ont acquis une crédibilité et une lisibilité auprès de l’opinion.Une impression de déjà-vu ?Enfin, la volonté politique, tant sur le plan national que sur le plan européen, a fortement contribué à cette dynamique via la Banque publique d’investissement, la création du label « French Tech » [lancé en 2014], la recherche d’un cadre européen à travers le Digital Single Market [marché unique numérique], ou encore en organisant, il y a quelques jours, la conférence franco-allemande pour le numérique.Lire aussi :Paris et Berlin misent sur l’Europe du numériqueCet engouement doit-il susciter chez nous une impression de déjà-vu ? Les start-up d’aujourd’hui n’ont pas grand-chose à voir avec celles de la génération précédente, caractérisée par la bulle spéculative, précisément parce que la précédente bulle a existé. Les investisseurs sont sans doute plus rigoureux aujourd’hui que par le passé dans les projets qu’ils financent et s’impliquent davantage dans l’analyse de la traction du produit et de son business model.Le marché adressable, celui des humains connectés est trois ou quatre fois plus grand. Le coût du passage de l’idée au produit ou au service mis sur le marché a été énormément abaissé : l’open source et le cloud sont passés par là. Cette nouvelle génération de start-up peut compter également sur l’aide de nouveaux acteurs en particulier celle des grands groupes qui peuvent faciliter leur développement via des incubateurs, des accélérateurs ou encore à travers le Corporate Venture [en français, « fonds captifs ». Investissement des grandes entreprises dans les entreprises innovantes, directement ou au travers de fonds dédiés] qui représente seulement 10 % des investissements en France contre 30 % aux États-Unis.Cet engouement est-il fantasmé ? La France peut se féliciter d’avoir fait naître des Blablacar, Criteo… même si leur nombre est plus faible que dans d’autres pays comme la Grande-Bretagne, ou l’Allemagne, ces start-up ont su proposer de nouveaux services capables d’internationalisation.Frilosité des investisseursNéanmoins, il est légitime de s’interroger sur la capacité du marché à faire émerger des pépites lorsque certaines pourtant exemplaires comme Deezer, font les frais de la frilosité d’investisseurs sacrifiant la perspective stratégique sur l’autel de la volatilité. Les investisseurs institutionnels ont leur rôle à jouer dans des cas comme celui-là. Ils sont déterminants car l’image de sérieux qu’ils véhiculent permet d’attirer des cofinancement privés, et a un effet de levier décisif sur l’argent privé.L’industrie de la musique est sans doute une de celles qui ont connu le plus de mutations et sur l’ensemble des maillons de la chaîne de valeur : du CD à une dématérialisation totale, des mégastores physiques aux boutiques en ligne, de l’agent d’artiste à l’autoproduction et à l’auto-distribution sur le web, de la production par un label au crowdfunding.Lire aussi :Deezer reporte son introduction en BourseQuand Deezer a proposé son modèle original de streaming gratuit et payant, il y a seulement huit ans, personne ne croyait à la possibilité de réinstaurer un consentement à payer sur ce marché. Aujourd’hui, la baisse des revenus du physique est presque intégralement compensée par les autres modèles et les revenus de l’industrie musicale se maintiennent ainsi autour de 20 milliards d’euros dans le monde.La croissance annuelle des revenus du streaming musical dans les cinq prochaines années est estimée à 25 %, permettant à cette industrie de renouer avec une croissance qu’elle n’a plus connue depuis 15 ans. Pour la première fois en 2015, ils seront supérieurs en valeur à ceux du téléchargement. La qualité du service Deezer a su convaincre plus de 6,3 millions d’abonnés, dans plus de 180 pays. La croissance de son chiffre d’affaires en 2014 était de 53 % et devrait progresser sur le même rythme dans les prochaines années.Lire aussi :Apple-Deezer : La loi du plus fortCela n’en fera pas forcément le leader international du streaming, mais comment désavouer de telles performances ? Évidemment, l’entrée en Bourse n’est pas le seul salut pour une start-up de cette qualité et Deezer a d’autres moyens de financer son développement, il faut cependant s’interroger sur la capacité collective à laisser passer une telle occasion dans un contexte si favorable – en apparence ? – au numérique, et que l’ensemble des acteurs se mobilisent.Pierre Louette (Directeur général adjoint d’Orange, membre du conseil d’administration de Deezer) Pierre Jullien Le conseil d’administration d’Eiffage a annoncé le 26 octobre une nouvelle « gouvernance » temporaire du troisième groupe de BTP en France, après la mort de son PDG Pierre Berger, décédé d’une crise cardiaque trois jours plus tôt... Mais de quoi parle-t-on?Le mot « Gouvernance », en usage au XIIIe siècle, fait référence selon le dictionnaire Robert aux « baillages de l’Artois et de la Flandre ». Dans un sens actuel, récent – en effet, ni Littré ni le Centre national de ressources textuelles et lexicales ne le définissent -, le mot relève de l’anglicisme, issu du latin gubernare (« diriger un navire » et « diriger, gouverner »), le dictionnaire Harrap’s définissant la governance, soit par « gouvernement » (d’une province...), soit par « maîtrise » ou « empire ».« Gestion d’entreprise »Pour sa part, le Robert & Collins du management commercial, financier, économique, juridique, traduit governance par « gestion », précisant « gestion d’entreprise » pour corporate governance.Le Monde ironisait en 1994, sur le sommet franco-africain organisé à Ouagadougou (Burkina Faso) sur le thème de « la bonne gouvernance » « au moment même où la presse internationale se déchaîne sur l’incapacité de l’exécutif parisien à gouverner ! », ajoutant que «plutôt que de recourir à un vocabulaire d’origine anglo-saxonne, n’aurait-on pu attendre de Paris une défense plus ardente de la langue française ? »Le portail de l’économie et des finances explique que le gouvernement ou la gouvernance d’entreprise, concept développé à partir des années 1990, « peut se définir comme l’ensemble des règles qui régissent la manière dont les entreprises sont contrôlées et dirigées. Il répartit les droits et les obligations des différents intervenants au sein de l’entreprise, tels que les actionnaires ou les dirigeants, et pose les règles et les procédures de prise de décision ».A partir du rapport ViénotLe rapport Viénot, du nom de Marc Viénot, président de la Société générale, publié en juillet 1995, constitue le premier code de gouvernance des grandes entreprises françaises dont le «Code de gouvernement d’entreprise des sociétés cotées», édité ultérieurement par l’Association française des entreprises privées (Afep) et le Medef, est l’héritier.Révisé régulièrement, il précise « certains principes de bon fonctionnement et de transparence propres à améliorer leur gestion et à répondre à la demande des investisseurs et du public ».Pour l’OCDE, « le gouvernement d’entreprise fait référence aux relations entre la direction d’une entreprise, son conseil d’administration, ses actionnaires et d’autres parties prenantes. Il détermine également la structure par laquelle sont définis les objectifs d’une entreprise, ainsi que les moyens de les atteindre et d’assurer une surveillance des résultats obtenus » («Principes de gouvernement d’entreprise de l’OCDE », 2004).Non sans ironie, l’entrepreneur Samuel Marckett (auteur d’En Attendant le week-end, Max Milo, 2012) explique que le mot récupère au profit de l’entreprise « les valeurs de moralité, de probité et d’efficacité quand on prononce le mot gouvernement », ce que disent autrement Paul Desalmand et Yves Stalloni (365 mots nouveaux expliqués, Chêne, 2013) quand ils écrivent que « gouvernance » veut signifier « dans de nombreux contextes “art de bien gouverner”. Reste à s’entendre sur ce “bien” ».Surtout, « celui qui ne sait se gouverner lui-même, comment pourra-t-il gouverner les autres ? » (Les Entretiens de Confucius et de ses disciples, chapitre XIII,13, traduit par Séraphin Couvreur, Club des libraires de France, 1956).Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Picut Le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et le groupe Malakoff Médéric ont inauguré le 14 octobre, une chaire partenariale « Entreprises et santé ». Elle vise à développer grâce à la formation et à la recherche une plus large culture de la prévention des risques professionnels et de la promotion de la santé.Malakoff Médéric, assureur en santé et prévoyance de 200 000 entreprises en France (soit 3,5 millions de salariés), mène depuis 2009 des études sur l’évolution de la santé et du bien-être des salariés afin d’identifier et de comprendre l’impact des déterminants de la santé sur la performance des entreprises. Ses études portent sur l’absentéisme, les risques physiques et psychosociaux, l’allongement de la durée de vie au travail, la qualité de vie au travail, la santé des dirigeants.Après le premier MOOCLe CNAM et l’assureur avaient déjà travaillé ensemble sur le premier MOOC (cours en ligne ouvert et massif, en anglais Massive Open Online Course) Santé Travail pour les ingénieurs et managers lancé en 2014 et suivi par 10 000 stagiaires. Par ailleurs, depuis avril, le CNAM forme 400 collaborateurs commerciaux de Malakoff Médéric aux enjeux de santé au travail.Destinée à tous les acteurs de la santé au travail (dirigeants de TPE/PME, DRH, managers, collaborateurs, partenaires sociaux et cabinets conseils) et dirigée par le professeur William Dab (déjà professeur titulaire de la chaire d’Hygiène et sécurité du CNAM), la chaire s’articulera autour de trois axes.Tout d’abord, elle proposera un ensemble de parcours pédagogiques certifiants qui s’appuieront sur la transversalité des compétences disponibles dans les laboratoires du CNAM (Big data, psychologie du travail, addictions, médecine prédictive…) et sur le développement de nouveaux outils pédagogiques via le numérique (serious games, MOOC…). « À l’heure actuelle, il existe surtout des spécialistes du stress, de l’action sociale, de la santé, etc. L’objectif est de développer des compétences transverses, par rapport à la fonction exercée dans l’entreprise, afin d’avoir une vision plus globale de la santé », indique Guillaume Sarkozy, délégué général de Malakoff Médéric.Impact des changements d’organisationEnsuite, des projets de recherche appliquée seront lancés, visant, d’une part à évaluer l’efficacité et le retour sur investissement (ROI) des actions de prévention et d’autre part, à construire des modèles permettant d’évaluer l’impact sanitaire et humain des changements organisationnels ou techniques dans les entreprises.Enfin, elle proposera des lieux de débat, de dialogue et de partage d’expériences. « L’objectif de cette chaire est de créer des liens de confiance et une intelligence collective afin que la santé devienne un atout stratégique pour le monde du travail », a annoncé William Dab lors de l’inauguration.La création de cette chaire intervient alors que le système de santé français est impacté par des évolutions et des ruptures majeures qui le rendent d’autant plus complexe et sensible : augmentation des dépenses de santé, allongement de la durée de vie, essor des nouvelles technologies qui rendent possibles de nouvelles formes de diagnostic ou de prise en charge, contexte économique qui pousse à la recherche de performance et à l’optimisation des dépenses, environnement réglementaire toujours plus exigeant pour les entreprises tant en matière de protection sociale qu’en matière de santé et de sécurité (plus de 2 000 obligations en la matière), attentes plus fortes des salariés, réforme de la médecine du travail…« L’ensemble du système de santé français est construit autour d’une approche curative, qui fonctionne bien. Mais il est temps de passer vers un modèle où l’on intègre davantage la prévention », conclut Guillaume Sarkozy.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Frédéric Cazenave A l’issue d’une ultime séance de négociations au siège du Medef, le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) ont validé, vendredi 30 octobre, l’accord sur la réforme du régime des retraites complémentaires, destiné à renflouer les caisses de l’Agirc-Arrco.Cet accord, qui doit être formellement signé dans les jours qui viennent, comporte une mesure phare : la mise en place d’un système de bonus-malus pour inciter les salariés à décaler leur départ à la retraite.Lire aussi :Patronat et syndicats valident l’accord sur les retraites complémentairesÀ partir de 2019, les salariés qui auront atteint l’âge légal de départ à la retraite (62 ans) et la durée de cotisation requise pour obtenir une pension à taux plein, devront quand même travailler un an de plus. Sinon ? Ils subiront une décote de 10 % pendant deux ans (voire trois) sur leurs retraites complémentaires.Ceux qui travailleront deux années de plus - soit jusqu’à 64 ans - bénéficieront au contraire d’un bonus de 10 % pendant un an. Ce bonus grimpe respectivement à 20 % et 30 % pour trois et quatre années de travail supplémentaires.L’accord prévoit aussi une moindre revalorisation des pensions pendant trois ans. Celles-ci augmenteraient à un rythme inférieur à l’inflation de 1 point. Une mesure synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les retraités. De même, décaler la revalorisation des pensions des régimes complémentaires au 1er novembre 2016, plutôt qu’en avril, entraînera un petit manque à gagner.Pour appréhender l’impact de ces mesures nous avons demandé au cabinet de conseils Optimaretraite de réaliser des simulations pour deux types de profils : un cadre gagnant 54 000 euros de salaire brut par an (salaire moyen des cadres selon l’Association pour l’emploi des cadres), et un salarié non cadre gagnant 20 544 euros annuels (salaire médian de 1 772 euros en France). Les deux ont travaillé tout au long de leur carrière et partent à la retraite à taux plein à 62 ans. 1 - Impact du bonus-malus pour un cadreMontant de la pension avec les règles actuelles :Pour un départ en retraite à 62 ans il touche chaque année 29 290 euros.Montant de la pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il subit la décote de 10 % sur les régimes complémentaires et perçoit donc 28 049 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher à 65 ans le taux plein soit 29 290 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), sa perte de pension atteint donc 3 723 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, il n’aura pas d’abattement sur ses régimes complémentaires. Comme il a travaillé une année de plus que le taux plein, il a généré de nouveaux droits. Il touchera donc une pension annuelle de 30 740 euros. La réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, il bénéficie d’un bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année. Il percevra donc 33 512 euros à 64 ans et 32 189 euros ensuite. Soit un gain de 1 323 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus est de 20 % sur les complémentaires. Il touche donc 36 372 euros la première année, puis 33 645 euros ensuite. Soit un gain de 2 727 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 2 - Impact du bonus-malus pour un salarié non-cadreMontant de la retraite avec les règles actuelles :Départ en retraite à 62 ans, il touche chaque année une pension de 12 783 eurosMontant de le pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il perçoit 12 404 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher le taux plein à 65 ans soit 12 783 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), la perte de pension atteint donc 1 136 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, la réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, le bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année, permet un gain de 400 euros (pour une pension de 14 515 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus de 20 % sur les complémentaires engendre un gain de 820 euros (pour une pension de 15 614 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 3 - Impact de la revalorisation des pensionsLa revalorisation des retraites pendant trois ans se fera donc à un rythme inférieur de 1 point à l’évolution des prix. La simulation ci-dessous se base sur une inflation de 1,5 % pendant 3 ans et intègre en 2016 le report de la revalorisation au 1er novembre.Cadre (pension annuelle de 29 290 euros)Manque à gagner en 2016 : 129 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 769 eurosNon cadre (pension annuelle de 12 783 euros)Manque à gagner en 2016 : 39 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 235 eurosFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le sujet est complexe, mais il est crucial pour l’économie grecque. Vendredi 30 octobre, le projet de loi encadrant la recapitalisation des quatre principales banques grecques – la Banque nationale de Grèce (BNG), la banque du Pirée, Alpha et Eurobank – a enfin été déposé au parlement hellène. Il devrait être adopté en procédure d’urgence d’ici à dimanche soir, au lendemain de la publication des résultats des « stress tests » de la Banque centrale européenne (BCE) évaluant les besoins en argent frais de ces établissements.Pour Athènes, l’enjeu est de taille : permettre aux banques grecques, très fragiles, de fonctionner à nouveau normalement.Lire aussi (édition abonnés) :En Grèce, Alexis Tsipras coincé entre Bruxelles et la rueDans quel état sont les banques grecques ? Elles sont le talon d’Achille de l’économie hellène. « Elles ne remplissent plus leur mission, à savoir financer les entreprises et les ménages », résume Nikolaos Georgikopoulos, économiste à la Stern Business School de l’université de New York. Il y a un an, elles allaient pourtant mieux. Les « tests de résistance » de novembre 2014 de la BCE avaient révélé qu’elles étaient à peu près solides. Il faut dire que, depuis 2009, elles ont été recapitalisées sous différentes formes à hauteur de 56 milliards d’euros, selon les calculs de M. Georgikopoulos. Le Fonds hellénique de stabilité financière (FHSF) a notamment injecté 25 milliards d’euros.Depuis, les troubles politiques qui ont suivi l’élection d’Alexis Tsipras au poste de premier ministre, en janvier 2015, et les craintes de la sortie du pays de la zone euro ont nui aux quatre principaux établissements nationaux. La fuite des dépôts s’est accélérée – plus de 100 milliards de dollars (91 milliards d’euros) ont quitté le pays depuis 2010. En raison du retour de la récession, le nombre de prêts non performants aux entreprises et ménages, qui ne seront probablement jamais remboursés, a explosé. De 35 % fin 2014, leur taux frôlerait aujourd’hui les 45 %, selon une source bancaire.Résultat : aujourd’hui, personne n’est capable de dire ce que valent exactement les banques grecques, qui survivent grâce aux aides d’urgence de la BCE, les « emergency liquidity assistance ».Que révéleront les stress tests de la BCE ?Pour déterminer l’état de santé réel de ces établissements et quels sont leurs besoins en argent frais, le superviseur bancaire unique, logé au sein de la BCE, a lancé dès cet été une nouvelle série de tests de résistance. Le résultat de ce check-up sera rendu public samedi 31 octobre au matin. Cet été, les besoins de recapitalisation étaient estimés entre 10 et 25 milliards d’euros. En début de semaine, des sources bancaires, à la fois grecques et européennes, assuraient que « les besoins seraient au final moins élevés que prévu, certainement en dessous du seuil de 20 milliards d’euros ».Lire aussi :L’Eurogroupe s’apprête à débloquer un nouveau prêt à la GrèceComment seront recapitalisés les établissements ?Quels que soient les montants annoncés par la BCE, le gouvernement grec espère faire passer avant dimanche soir le projet de loi qui permettra de mettre en œuvre la recapitalisation.Annoncé à maintes reprises et systématiquement repoussé depuis plus de trois semaines, ce texte a fait l’objet d’âpres négociations avec les représentants des créanciers du pays.Il s’agit en effet de déterminer d’où proviendra l’argent qui renflouera les banques. A priori, 10 milliards d’euros seront mis à la disposition du Fonds hellénique de stabilité financière, qui renforcerait ainsi sa participation dans les établissements. « Le HFSF fournira toute aide publique qui s’avérera nécessaire », a déclaré une autre source bancaire à l’agence Reuters, mardi. Les banques feront également appel aux investisseurs privés, par le biais d’une levée de capitaux sur les marchés qui pourrait commencer dès le 2 novembre.Si cela ne suffit pas, 15 milliards d’euros supplémentaires, provenant du nouveau plan d’aide (86 milliards d’euros) accordé au pays cet été, pourraient être débloqués. Mais uniquement quand les créanciers d’Athènes auront terminé leur première évaluation des mesures de rigueur adoptées par le gouvernement ces dernières semaines. Ce qui ne devrait pas intervenir avant courant novembre.Alexis Tsipras a bien tenté d’obtenir que la recapitalisation soit séparée de cette évaluation. Mais il s’est vu opposer un refus catégorique des créanciers.Pourquoi le gouvernement grec est-il si pressé ?Pour le gouvernement Tsipras, il y a urgence. La Grèce, comme la BCE, a en effet intérêt à ce que la recapitalisation soit bouclée au plus vite. Si elle a lieu aujourd’hui, le pays est en effet libre de décider comment renflouer ses établissements. En revanche, si elle a lieu après le 31 décembre, la directive européenne sur le redressement et la résolution des crises bancaires s’appliquera pleinement. Or, celle-ci prévoit la possibilité d’un « bail-in », c’est-à-dire une participation forcée des gros déposants (plus de 100 000 euros) au sauvetage de leur banque, comme ce fut le cas à Chypre en 2013. Les gros déposants étaient alors, pour la plupart, des Russes aisés.Mais dans le cas grec, les gros déposants sont des PME déjà exsangues. Une telle mesure serait donc particulièrement pénalisante. « Voilà pourquoi nous ferons tout pour que la recapitalisation intervienne avant décembre : un bail-in serait un désastre pour le pays », confie une source bancaire.Lire aussi :Athènes va présenter un nouveau budget d’austéritéAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Damien LeloupL’entrée de Vivendi au capital d’Ubisoft l’a mis en lumière : les très grands éditeurs de jeux vidéo ne sont pas à l’abri d’une tentative de prise de contrôle. Qu’ils soient américains, japonais ou européens, la quasi-totalité d’entre eux sont en effet cotés en Bourse.Qui sont les actionnaires des géants du jeu ?En s’emparant de plus de 10 % des parts du premier éditeur français de jeu vidéo, Vivendi, la multinationale du divertissement dirigée par Vincent Bolloré, a créé la surprise. Pour Ubisoft, tout d’abord, qui affirme n’avoir pas été prévenu de cette entrée au capital jugée « agressive ».Lire aussi :Le PDG d’Ubisoft dénonce « l’agression » de VivendiMais ce mouvement apparaît aussi peu commun car les multinationales du divertissement investissent en général peu dans les géants du jeu vidéo – la trajectoire de Blizzard (Warcraft, Diablo…), passé par Universal puis Vivendi avant de fusionner avec Activision, faisant figure d’exception. Chez les principaux éditeurs au monde, en termes de ventes et de chiffre d’affaires, la vaste majorité des actionnaires appartiennent à deux catégories : les fondateurs et salariés de l’entreprise (qui détiennent par exemple un quart d’Activision-Blizzard) et surtout les fonds d’investissement, les banques privées et autres sociétés spécialisées dans la gestion d’actifs.Excepté Vivendi, une seule autre grande société internationale du divertissement investit de manière importante dans des éditeurs de jeux vidéo : Sony, qui édite aussi ses propres jeux, et possède un peu plus de 8 % de son partenaire historique Square Enix (Final Fantasy…). Un élément souligné par Yves Guillemot, le PDG d’Ubisoft, dans un entretien aux Echos : « Dans le jeu vidéo, pas une seule société ne fonctionne à l’intérieur d’un groupe de ce genre ».Vivendi peut-elle prendre le contrôle d’Ubisoft avec seulement 10,4 % des actions ?En théorie, pour contrôler une entreprise, il faut en détenir la majorité des actions - un actionnaire possédant plus de 50 % du capital obtient, sauf cas particulier, la majorité absolue des droits de vote au conseil d’administration, où se prennent toutes les décisions stratégiques de la société.En pratique, c’est plus compliqué, notamment dans les grandes entreprises cotées en Bourse. Ces dernières comptent en effet de très nombreux investisseurs détenant chacun une petite partie du capital (moins de 2 %). Lorsque le capital est ainsi émietté, aucun actionnaire ne peut imaginer rassembler 50 % des actions. Dès lors, les plus « gros » détiennent le pouvoir sur l’entreprise, même s’ils ne possèdent « que » 10 %, 20 % ou 30 % des parts.Ces « actionnaires de référence » disposent alors de sièges supplémentaires au conseil d’administration, doublé d’un poids considérable de fait. Leurs propositions sur la stratégie de l’entreprise sont en général suivies par les « petits » investisseurs, qui ne souhaitent pas participer activement à la gestion de la société et attendent simplement un rendement de leur placement.Ubisoft présente le même cas de figure : une multitude de « petits » investisseurs, qui possèdent chacun moins d’un pour cent de la société et six investisseurs détenant plus de 2 % du capital. Parmi ces derniers, des fonds d’investissement, mais aussi et surtout la famille Guillemot, les fondateurs de l’entreprise, qui ont gardé un peu moins de 10 % des actions. En montant à 10,4 % du capital, Vivendi devient donc le premier actionnaire d’Ubisoft - une position de force.Peut-on empêcher la prise de contrôle par un acheteur extérieur ?Mais toutes les actions ne se valent pas : dans certaines sociétés, dont Ubisoft, il existe différentes catégories, ouvrant des droits différents à leurs propriétaires. Certaines peuvent ainsi ne pas accorder de droits de vote au conseil d’administration, ou, au contraire, « peser » plus lourd en termes de voix. Les actions détenues par la famille Guillemot, comme souvent pour les fondateurs d’une entreprise, lui octroient en réalité 16 % des droits de vote.Au-delà de ce mécanisme, les sociétés peuvent également, si leur trésorerie le leur permet, racheter leurs propres actions pour se protéger de prises de contrôle non souhaitées, comme Nintendo, qui a émis des actions pour financer ses développements, avant d’en racheter une partie. Dans un autre secteur, Apple procède également régulièrement à des rachats d’actions.Quelles sont les conséquences des changements d’actionnaires ?Lorsqu’une société change d’actionnaire majoritaire, le nouvel entrant cherche en général à appliquer une nouvelle stratégie. Les conséquences peuvent être très diverses : historiquement, dans le domaine des jeux, les rachats se sont souvent traduits par l’annulation de projets, des changements de modes de distribution ou la mise en place de nouveaux projets.Lire aussi :« Star Wars », « Crash Bandicoot »… Ces jeux vidéo annulés à la suite d’un rachatDans le cas d’Ubisoft, Vivendi, qui a pendant plusieurs années possédé Sierra et Blizzard avant la fusion Activision-Blizzard, a laissé entendre qu’il souhaitait mettre en place des synergies avec ses autres sociétés. Vivendi possède notamment Canal+, tandis qu’Ubisoft a lancé son propre studio de production vidéo en 2001.Lire aussi :Pourquoi Ubisoft intéresse VivendiLes géants du jeu vidéo sont-ils aux mains des sociétés d’investissement ?Au premier regard, on pourrait croire que les sociétés de gestion d’actifs contrôlent, indirectement, certains très grands éditeurs. Les dix principaux actionnaires d’Electronic Arts, par exemple, sont des fonds de placement ou des sociétés de gestion d’actifs, qui possèdent chacune entre 2,75 % et 8 % du capital. Pour autant, ces sociétés ne s’impliquent pas nécessairement directement dans la gestion de l’entreprise. Surtout, Electronic Arts et Take-Two, qui est dans le même cas de figure, ne sont pas représentatifs de l’ensemble des grandes sociétés du jeu vidéo. Chez Activision-Blizzard, les actionnaires internes, regroupés, constituent l’actionnaire de référence. Chez Square-Enix, le fondateur de la société détient directement ou indirectement plus d’un quart des parts et reste le premier actionnaire.Peut-on encore parler d’entreprises « françaises », « américaines », ou « japonaises » ?Cela dépend… du critère qui est privilégié. Les géants du jeu vidéo sont aujourd’hui tous des multinationales, avec des filiales et des bureaux partout dans le monde. Ils possèdent tous des studios dans le pays où se situe leur siège social, mais aussi à l’étranger, notamment au Canada (Ubisoft, EA…).La question de la nationalité des actionnaires principaux de ces sociétés demeure en revanche un sujet sensible. Pour des raisons symboliques et historiques, les sociétés japonaises tentent de ne pas dépendre d’investisseurs étrangers, même si la société est présente à l’étranger depuis des décennies et travaille avec des studios et des distributeurs du monde entier. Ainsi, Nintendo, qui classe dans ses documents financiers ses investisseurs en fonction de leur nationalité, a pris soin de faire en sorte que la part des non-japonais dans son capital reste sous la barre des 50 %. La nationalité a sans doute facilité la tâche de Vincent Bolloré pour entrer au capital d’Ubisoft : si elle avait été menée par une entreprise étrangère, une opération de ce type aurait vraisemblablement provoqué une réaction du gouvernement français, qui cite régulièrement Ubisoft comme exemple des réussites françaises en matière de jeux vidéo. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave « Une bouffée d’oxygène, cela change du scepticisme ambiant. » Michel Sapin, le ministre des finances, semblait ravi jeudi 29 octobre de sa visite chez Ulule, un des champions français de la finance participative.Au cours de cette rencontre, où le staff du ministre et les journalistes ont envahi le petit open space de la start-up située dans le quartier du Sentier à Paris, plusieurs porteurs de projets – comme Glowee, une société qui conçoit un système de bioéclairage urbain à partir de… bactéries – ont présenté leur société au ministre et dit tout le bien qu’ils pensaient de cette façon de se financer.Cette visite ministérielle s’est déroulée un an après la mise en place d’un nouveau cadre législatif pour le « crowdfunding ». La réglementation entrée en vigueur le 1er octobre 2014 permet notamment aux particuliers de prêter aux petites et moyennes entreprises contre rémunération. Une activité jusqu’alors réservée aux banques. De même, ce texte a assoupli les démarches en cas d’appel public à l’épargne.Lire aussi : La France veut accélérer l’essor du financement participatif« Source de financement complémentaire »L’occasion pour Bercy de réaffirmer son intérêt pour cette nouvelle façon de lever des fonds. Certes, bien qu’en forte croissance, les montants restent encore faibles (133,2 millions d’euros ont été collectés auprès des internautes au premier semestre 2015), mais « cette source de financement complémentaire est particulièrement adaptée au démarrage d’une entreprise », estime Michel Sapin.Ceux qui espéraient des annonces permettant de donner une nouvelle impulsion au secteur sont en revanche restés sur leur faim. L’association Financement participatif France avait pourtant récemment fait toute une série de propositions qui permettraient, selon elle, d’accélérer le tempo. Les acteurs du secteur souhaitent notamment relever les seuils maximaux de 1 000 euros par prêteur et par projet pour un prêt rémunéré.Lire aussi :Les sites de finance participative veulent transformer l’essai« Avant d’envisager de nouvelles mesures, nous allons déjà réaliser un bilan complet de cette réglementation, car il faut garder le bon équilibre entre essor de la finance participative et protection des particuliers », a affirmé Michel Sapin.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste William Audureau La Paris Games Week, qui se tient jusqu’au dimanche 1er novembre au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, partage pour la première fois une frontière commune avec la Game Connection, réservée aux professionnels du jeu vidéo, dont les portes ferment ce vendredi. Un simple mur blanc, au sein du hall des jeux Made In France, marque une césure nette entre ces deux rendez-vous, entre joueurs et créateurs.« On n’a jamais été aussi près d’eux. On se sent même un peu trop près », sourit l’un des accrédités de la Game Connection. Comme la plupart des professionnels du jeu, il ne s’aventurera presque jamais côté Paris Games Week. « Trop de monde, trop bruyant ».Certains joueurs, rapidement refoulés par les deux agents qui gardent l’entrée, tentent, eux, parfois de pénétrer de l’autre côté. Le plus souvent par erreur : le plan distribué à l’entrée place, à tort, la très feutrée Game Connection sur le chemin du hall du jeu Call of Duty : Black Ops III.« On ne sait pas vraiment qui sont les gens derrière les jeux »Mais cette séparation entre les deux salons traduit aussi et surtout le manque de visibilité et de reconnaissance des créateurs (programmeurs, concepteurs, producteurs, etc.) de jeux vidéo par leur public. « On ne sait pas vraiment qui sont les gens derrière les jeux, ni comment ça se passe, il faudrait voir derrière le mur en fait », reconnaît Albéric, 21 ans, qui développe un jeu amateur sur Steam avec des amis de l’école des Beaux-Arts de Nancy. « On connaît quelques trucs sur le jeu indépendant comme Super Meat Boy ou Fez mais parce qu’on a regardé des documentaires », nuance Clara, 21 ans, l’une des plus renseignées ce jour-là.Chez les autres visiteurs, c’est surtout le flou et l’indifférence qui domine. « Ubisoft, je sais que Michel Ancel travaille dedans, c’est tout », reconnaît Émilien, 25 ans, citant le premier éditeur français et le créateur de la série Rayman. « Oui, je connais des noms du jeu vidéo, Call of Duty. Activision. Treyarch », évacue de son côté Ilias, citant le jeu le plus vendu de ces dernières années, ainsi que son éditeur et l’un de ses studios. Sur le stand Made In France, un joueur rangera avec désinvolture Ubisoft parmi les sociétés américaines, tandis que plusieurs avouent ne s’être jamais posé la question.Un salon consommateur« C’est évident que si je fais traverser le salon à Miyamoto [le plus célèbre concepteur de jeux vidéo, père de Donkey Kong, Super Mario ou Zelda], ce sera tranquille, alors que Cyprien [connu pour ses vidéos sur YouTube], lui, se ferait croquer », sourit Emmanuel Martin, délégué général du SELL, le syndicat professionnel qui organise l’événement. D’une manière générale, les visiteurs semblent bien plus intéressés par les T-shirt gratuits et les YouTubeurs célèbres que par les créateurs de jeux.Certains viennent pourtant avec des envies de carrière derrière la tête. « On est un des seuls salons au monde où il y a la queue devant les stands des écoles de jeux vidéo », relativise ainsi Emmanuel Martin, qui souligne par ailleurs que les votes pour les Game Connection Awards sont également ouverts au public. « Et si l’on a mis en place la zone Made In France c’est surtout pour que les créateurs et les joueurs puissent échanger. » Mais, reconnaît-il, la PGW reste un salon consommateur, où sur les 2 000 à 3 000 badges professionnels, la majorité vont à des animateurs d’événement, des showmen, plutôt qu’à des créateurs. Même si certains éditeurs, comme Square Enix, mettent les concepteurs en avant, sur scène.Stars françaises et développeurs étrangers« La PGW un salon consumériste, peut-être que cela ferait davantage sens de rapprocher le public et l’industrie sur un salon du jeu vidéo plus culturel », suggère de son côté Pierre Carde, l’homologue d’Emmanuel Martin, côté Game Connection. « C’est vrai que c’est un peu comme l’eau et l’huile, cela ne se mélange pas vraiment. Le seul point de contact est l’espace des lauréats des Game Connection Awards, mais au-delà, ce serait peut-être déceptif pour le public. »En effet, la Game Connection ne réserve aucune borne jouable, juste des allées propres où se croisent, au hasard des stands, Frédérick Raynal, créateur du célèbre jeu des années 1990 Alone in the Dark, des développeurs serbes ou croates à la recherche d’un éditeur, un barbier (!), ou le très couru président de Focus Home Interactive, troisième éditeur français de jeu vidéo, qui édite Tour de France et Blood Bowl.Bref, l’industrie de la création, parfois très éloignée de ce que les joueurs se représentent - du moins quand ils soupçonnent son existence. À l’image de Karim, 15 ans, alerté de la présence de professionnels derrière le mur : « Hein ? Des professionnels ? Il y a des joueurs professionnels de League of Legend ? On peut aller les voir ? »William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.10.2015 à 11h00 • Mis à jour le30.10.2015 à 11h18 | Margherita Nasi Il y a Madame P., qui apprend qu’elle est radiée de Pôle emploi pour non-comparution à un rendez-vous dont elle n’avait pas été informée ; Mlle I.L., qui affirme perdre sa mémoire à cause d’une dépression ; ou encore M. S.F., qui a oublié son rendez-vous « parce que j’ai beaucoup de chose en tête, mon frère est décédé, donc j’ai oublié plein de choses et j’ai plus d’emploi ». Une autre personne dont la mère déchire les courriers, une autre encore qui s’est trompée sur l’heure du rendez-vous, puis celle dont le mari a été incarcéré.Ces lettres de justification, de colère, ces appels au secours répondent pour la plupart à un avis de radiation émis par Pôle emploi. Elles font tout autant partie du quotidien de l’établissement que les sessions de recrutement, le guichet, les salles de réunion, la plateforme téléphonique. Mais elles sont moins visibles : « plusieurs dizaines de ces lettres parviennent chaque jour aux portes de l’agence, un chœur de voix qui grondent ou pleurent sans qu’on le voie jamais vraiment », explique Nora Philippe, la réalisatrice du documentaire « Pôle emploi, ne quittez pas ! », qui a voulu rendre compte dans son livre Cher Pôle emploi de cette correspondance massive et hétéroclite, qui ne sort jamais des murs de Pôle emploi.Le résultat : un recueil de courriers reçus à l’agence Pôle emploi de Livry-Gargan, en Seine-Saint-Denis, entre janvier et juillet 2013, lors du tournage du documentaire « Pôle emploi, ne quittez pas ! ». « Pendant trois mois, j’ai lu ces bouts de paille adressés à des rouages, numérotés-signés-cachetés, une Babel mort-née dont la langue à chaque fois individuelle, parfois rompue à l’exercice de la réclamation, souvent maladroite ou matinée d’algérien, de portugais, de wolof ou de turc, traduit la palette de figures que l’on adopte face à l’administration quand on vit en dehors d’elle ».Les courriers, écrits par des demandeurs d’emploi à l’attention de la direction, en réponse à un avis de radiation ou un avertissement, sont donnés à lire dans le respect des particularités stylistiques, syntaxiques et orthographiques de leurs auteurs. Ils témoignent du désespoir, de la lassitude, du sentiment d’injustice des demandeurs d’emploi.Car souvent, si les chômeurs ont manqué leur rendez-vous, c’est parce qu’ils n’ont jamais reçu de convocation. Un empêchement qui suscite une recrudescence de courrier, dans un engrenage qui finit par relever de l’absurde : « le courrier suscite le courrier, qui suscite le courrier, qui suscite encore le courrier ».Un documentQuand il n’est pas le résultat d’une société cynique qui veut se débarrasser de ses chômeurs : « une radiation, c’est un chômeur de moins, soit son opportune disparition des chiffres du chômage. Même si sa suppression de la liste n’est pas due à la reprise du travail et qu’elle n’est que temporaire, on n’est pas trop regardant : il faut juste faire baisser les chiffres ».Le décalage entre le caractère anodin de l’événement - une absence à un rendez-vous - et la puissance de ces lettres, « le caractère formidable et intime de la justification invoquée » est alors frappant. Certains chômeurs font part de leurs problèmes personnels, de leurs angoisses les plus profondes.D’autres encore arrivent à se moquer du système. Comme ce sexagénaire, qui après avoir trouvé un emploi au Luxembourg via LinkedIn, écrit à Pôle emploi une lettre de désinscription du chômage qui est aussi un pied de nez au système : « Devenu dépressif du au fait de me triturer le nombril à longueur de journée depuis juillet 2012 vu que question de boulot en France, chacun s’occupe surtout du sien en se foutant pas mal de ceux qui en cherchent, j’ai pris la sage décision d’aller voir chez vos voisins comment ils font pour ne pas avoir de crampes avec l’index masturbateur (celui qui soulage le résidu du cordon ombilical dont nous sommes tous propriétaires) et, réponse, stupéfiante… ils pratiquent un massage corporel et journalier qui s’appelle “TRAVAIL” ! »Si cette correspondance constitue un document intéressant, c’est aussi qu’elle traduit « l’évolution profonde qu’a connue en un peu plus d’un siècle le rapport des institutions et de l’imaginaire collectif au chômeur ». Alors qu’à la fin du XIXe siècle le chômeur était perçu comme « victime involontaire d’un état de fait dégradant », cette idée a laissé place à la « culpabilisation du chômeur, qui ferait presque du chômage un choix, plus profitable que l’emploi. Et de la providence, l’Etat est passé à la surveillance, au contrôle, à la sanction ».Nora Philippe évoque la machine infernale de La Colonie pénitentiaire de Franz Kafka, qui inscrit dans la chair du condamné « le motif de sa punition avant de le faire mourir, machine qui se retourne finalement contre son opérateur - la machine tue aussi les employés de Pôle emploi, mais ceci est une autre histoire ».Cher Pôle emploi, de Nora Philippe (Textuel, 108 pages, 11,90 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde Sarah Belouezzane et Alexandre Piquard Que cherche à faire Xavier Niel, le fondateur de Free (actionnaire à titre personnel du Monde), en Italie ? La question agite tous les milieux d’affaires parisiens depuis l’annonce, jeudi 29 octobre, de sa prise de participation potentielle de 11,2 % dans Telecom Italia, augmentée à 15,1 % vendredi matin. S’il concrétisait ces options, M. Niel pourrait débourser 2,2 milliards d’euros de sa propre poche, l’investissement étant personnel et ne concernant pas Iliad, la maison mère de Free.L’information, dévoilée par l’agence Bloomberg avant d’être confirmée par Consob, l’autorité italienne des marchés financiers, a de quoi surprendre. Jusqu’ici, l’ex-monopole d’Etat de la Péninsule était le terrain de jeu d’un autre milliardaire français : Vincent Bolloré. Vivendi, le géant des médias et du divertissement, dont l’homme d’affaires breton est le premier actionnaire, était entré au capital de Telecom Italia à la faveur de la vente, en septembre 2014, de l’opérateur brésilien GVT à Telefonica.A eux deux, MM. Bolloré et Niel pourraient détenir un peu plus de 35 % du capital de l’opérateur italienA l’époque, la société espagnole était indirectement le plus gros actionnaire du groupe italien. Le conglomérat français est ensuite progressivement monté au capital, jusqu’à annoncer, en octobre, en détenir 20,3 %. A eux deux, MM. Niel et Bolloré posséderaient un peu plus de 35 % du capital de Telecom Italia.En s’invitant dans la partie, M. Niel s’engage dans un mano a mano avec l’une des entreprises les plus puissantes et les plus riches de l’Hexagone en matière de communication : Vivendi détient un trésor de guerre 9 milliards d’euros, accumulé grâce à la vente, ces dernières années, de plusieurs actifs (GVT, Maroc Telecom, Activision et SFR).« C’est à y perdre son latin »Si l’ex-Générale des eaux est montée au capital de Telecom Italia, c’est parce qu’elle est guidée par la foi dans la convergence entre télécommunications et médias, secteur autour duquel le groupe est aujourd’hui centré, avec des actifs comme Canal+ ou Universal Music. Pour autant, Vivendi ne souhaiterait pas franchir le seuil des 25 % et lancer une offre publique d’achat (OPA) sur un groupe valant quelque 20 milliards d’euros.Chez le groupe de médias, « on ne commente pas » cette arrivée soudaine du trublion des télécoms français dans les affaires italiennes. Mais MM. Niel et Bolloré se connaissent. Ils entretiendraient même une bonne mais distante relation, selon certains de leurs proches. Le premier a racheté une maison au second, dans la Villa Montmorency, enclave huppée du 16e arrondissement de Paris. Par ailleurs, Antoine Bernheim, longtemps mentor de Vincent Bolloré (et son guide en Italie, où il dirigeait Generali), avait également pris M. Niel sous son aile à la fin de sa vie.Ceci dit, Vivendi et les observateurs ne peuvent que s’interroger sur les intentions de M. Niel. Simple placement financier opportuniste, motivé par les perspectives de rapprochement entre Telecom Italia et un autre acteur du secteur ? Ou tentative de prise de contrôle ? « C’est à y perdre son latin », soupire un patron français, bon connaisseur des milieux des télécoms.Un autre acteur pourrait attendre son tourEn tout état de cause, pour Vivendi comme pour d’autres, il semble difficile de croire, vu son montant, que cet investissement, fait à titre personnel, soit un simple coup financier, comme le suggèrent certains. Le conglomérat et les observateurs s’interrogent plutôt sur l’éventualité de l’existence d’un partenaire de l’ombre.De fait, M. Niel n’a pas, a priori, la surface financière pour prendre seul le contrôle du groupe italien. De plus, il est connu pour son aversion à la dette, à l’inverse d’un Patrick Drahi. Selon la presse italienne, un autre acteur pourrait être tapi dans l’ombre et attendre son tour. Le nom de Naguib Sawiris, homme d’affaires égyptien et ex-patron de l’opérateur Wind, est notamment cité.Lire aussi :Bolloré, Drahi, Malone : la tentation de faire converger télécoms et médiasL’ex-monopole d’Etat de la Péninsule est une proie de choix. Certes, l’opérateur est endetté, avec un ratio dette sur excédent brut d’exploitation de 3 (Orange, par exemple, est à 2,5 et devrait bientôt passer à 2). Mais il est bien positionné sur le marché italien pour profiter de la future stabilisation, voire de la montée des prix qui s’annonce. Wind et Tre, les troisième et quatrième opérateurs du pays, n’attendent que le feu vert de la Commission européenne pour fusionner. Une opération qui devrait, selon les analystes financiers, créer de la valeur pour tous les acteurs.Objet de toutes les convoitisesPar ailleurs, contrairement à la France avec Numericable-SFR, l’Italie ne dispose pas d’un acteur fort sur le câble. Telecom Italia peut donc déployer de la fibre sans craindre la concurrence d’un opérateur disposant déjà d’une infrastructure de très haut débit fixe.Une situation qui pourrait permettre à M. Niel d’appliquer au pays ce qu’il sait faire le mieux : le « quadruple play », ces offres qui permettent de garder les clients, en leur offrant à la fois Internet, la télévision, le téléphone fixe mais aussi le mobile. Des forfaits qui ne sont pas encore très répandus dans la Péninsule.Autre atout de poids de Telecom Italia : TIM Brazil, sa filiale dans le plus grand pays d’Amérique latine. « Il y a quelque chose à faire avec cet actif, commente un observateur. On peut soit le restructurer, soit le vendre. Dans tous les cas, il est possible de créer de la valeur. »Lire aussi :Telecom Italia, la tentation milanaiseEnfin, aucune partie en présence n’ignore que Telecom Italia est aujourd’hui l’objet de toutes les convoitises de la part des géants des télécoms européens. Orange, Deutsche Telecom et même Telefonica ont fait savoir, à un moment ou à un autre, qu’ils étaient intéressés. Qu’ils en prennent le contrôle ou qu’ils placent seulement leur argent, MM. Bolloré et Niel seraient gagnants en cas de cession de l’opérateur à un de ses concurrents.Lire aussi :L’Europe au cœur d’un grand Monopoly des télécomsAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.10.2015 à 18h01 | Pierre Louette (Directeur général adjoint d’Orange, membre du conseil d’administration de Deezer) Un vent d’optimisme souffle sur le numérique français, certains parlent même de « troisième révolution industrielle à la française », et l’ensemble du pays ne peut que s’en réjouir.Progressivement, le numérique s’est imposé à tous. Il n’est plus réservé aux technophiles, il n’est plus non plus considéré comme une niche par les acteurs économiques, mais comme une vague de fond qui touche tous les secteurs de façon transversale. Son poids de 100 milliards d’euros dans le produit intérieur brut (PIB) est supérieur à celui des services financiers ou de l’agriculture, et un quart de la croissance de l’économie lui est déjà attribué.D’où vient cette effervescence autour du numérique ? D’abord certaines start-up ont rapidement, profondément, et visiblement modifié nos habitudes de vie (Blablacar, Vente-privée…), certaines d’entre elles ont contribué à des bouleversements politiques et sociaux majeurs (on pense rôle de Twitter dans les printemps arabes).Ensuite, les entrepreneurs, « start-uppers » ont pris leur destin en main et se sont mobilisés à travers différentes initiatives. Sans porter de jugement sur le fond du mouvement des Pigeons, on peut le considérer comme un fait fondateur. En s’exprimant d’une seule voix, ils ont acquis une crédibilité et une lisibilité auprès de l’opinion.Une impression de déjà-vu ?Enfin, la volonté politique, tant sur le plan national que sur le plan européen, a fortement contribué à cette dynamique via la Banque publique d’investissement, la création du label « French Tech » [lancé en 2014], la recherche d’un cadre européen à travers le Digital Single Market [marché unique numérique], ou encore en organisant, il y a quelques jours, la conférence franco-allemande pour le numérique.Lire aussi :Paris et Berlin misent sur l’Europe du numériqueCet engouement doit-il susciter chez nous une impression de déjà-vu ? Les start-up d’aujourd’hui n’ont pas grand-chose à voir avec celles de la génération précédente, caractérisée par la bulle spéculative, précisément parce que la précédente bulle a existé. Les investisseurs sont sans doute plus rigoureux aujourd’hui que par le passé dans les projets qu’ils financent et s’impliquent davantage dans l’analyse de la traction du produit et de son business model.Le marché adressable, celui des humains connectés est trois ou quatre fois plus grand. Le coût du passage de l’idée au produit ou au service mis sur le marché a été énormément abaissé : l’open source et le cloud sont passés par là. Cette nouvelle génération de start-up peut compter également sur l’aide de nouveaux acteurs en particulier celle des grands groupes qui peuvent faciliter leur développement via des incubateurs, des accélérateurs ou encore à travers le Corporate Venture [en français, « fonds captifs ». Investissement des grandes entreprises dans les entreprises innovantes, directement ou au travers de fonds dédiés] qui représente seulement 10 % des investissements en France contre 30 % aux États-Unis.Cet engouement est-il fantasmé ? La France peut se féliciter d’avoir fait naître des Blablacar, Criteo… même si leur nombre est plus faible que dans d’autres pays comme la Grande-Bretagne, ou l’Allemagne, ces start-up ont su proposer de nouveaux services capables d’internationalisation.Frilosité des investisseursNéanmoins, il est légitime de s’interroger sur la capacité du marché à faire émerger des pépites lorsque certaines pourtant exemplaires comme Deezer, font les frais de la frilosité d’investisseurs sacrifiant la perspective stratégique sur l’autel de la volatilité. Les investisseurs institutionnels ont leur rôle à jouer dans des cas comme celui-là. Ils sont déterminants car l’image de sérieux qu’ils véhiculent permet d’attirer des cofinancement privés, et a un effet de levier décisif sur l’argent privé.L’industrie de la musique est sans doute une de celles qui ont connu le plus de mutations et sur l’ensemble des maillons de la chaîne de valeur : du CD à une dématérialisation totale, des mégastores physiques aux boutiques en ligne, de l’agent d’artiste à l’autoproduction et à l’auto-distribution sur le web, de la production par un label au crowdfunding.Lire aussi :Deezer reporte son introduction en BourseQuand Deezer a proposé son modèle original de streaming gratuit et payant, il y a seulement huit ans, personne ne croyait à la possibilité de réinstaurer un consentement à payer sur ce marché. Aujourd’hui, la baisse des revenus du physique est presque intégralement compensée par les autres modèles et les revenus de l’industrie musicale se maintiennent ainsi autour de 20 milliards d’euros dans le monde.La croissance annuelle des revenus du streaming musical dans les cinq prochaines années est estimée à 25 %, permettant à cette industrie de renouer avec une croissance qu’elle n’a plus connue depuis 15 ans. Pour la première fois en 2015, ils seront supérieurs en valeur à ceux du téléchargement. La qualité du service Deezer a su convaincre plus de 6,3 millions d’abonnés, dans plus de 180 pays. La croissance de son chiffre d’affaires en 2014 était de 53 % et devrait progresser sur le même rythme dans les prochaines années.Lire aussi :Apple-Deezer : La loi du plus fortCela n’en fera pas forcément le leader international du streaming, mais comment désavouer de telles performances ? Évidemment, l’entrée en Bourse n’est pas le seul salut pour une start-up de cette qualité et Deezer a d’autres moyens de financer son développement, il faut cependant s’interroger sur la capacité collective à laisser passer une telle occasion dans un contexte si favorable – en apparence ? – au numérique, et que l’ensemble des acteurs se mobilisent.Pierre Louette (Directeur général adjoint d’Orange, membre du conseil d’administration de Deezer) Pierre Jullien Le conseil d’administration d’Eiffage a annoncé le 26 octobre une nouvelle « gouvernance » temporaire du troisième groupe de BTP en France, après la mort de son PDG Pierre Berger, décédé d’une crise cardiaque trois jours plus tôt... Mais de quoi parle-t-on?Le mot « Gouvernance », en usage au XIIIe siècle, fait référence selon le dictionnaire Robert aux « baillages de l’Artois et de la Flandre ». Dans un sens actuel, récent – en effet, ni Littré ni le Centre national de ressources textuelles et lexicales ne le définissent -, le mot relève de l’anglicisme, issu du latin gubernare (« diriger un navire » et « diriger, gouverner »), le dictionnaire Harrap’s définissant la governance, soit par « gouvernement » (d’une province...), soit par « maîtrise » ou « empire ».« Gestion d’entreprise »Pour sa part, le Robert & Collins du management commercial, financier, économique, juridique, traduit governance par « gestion », précisant « gestion d’entreprise » pour corporate governance.Le Monde ironisait en 1994, sur le sommet franco-africain organisé à Ouagadougou (Burkina Faso) sur le thème de « la bonne gouvernance » « au moment même où la presse internationale se déchaîne sur l’incapacité de l’exécutif parisien à gouverner ! », ajoutant que «plutôt que de recourir à un vocabulaire d’origine anglo-saxonne, n’aurait-on pu attendre de Paris une défense plus ardente de la langue française ? »Le portail de l’économie et des finances explique que le gouvernement ou la gouvernance d’entreprise, concept développé à partir des années 1990, « peut se définir comme l’ensemble des règles qui régissent la manière dont les entreprises sont contrôlées et dirigées. Il répartit les droits et les obligations des différents intervenants au sein de l’entreprise, tels que les actionnaires ou les dirigeants, et pose les règles et les procédures de prise de décision ».A partir du rapport ViénotLe rapport Viénot, du nom de Marc Viénot, président de la Société générale, publié en juillet 1995, constitue le premier code de gouvernance des grandes entreprises françaises dont le «Code de gouvernement d’entreprise des sociétés cotées», édité ultérieurement par l’Association française des entreprises privées (Afep) et le Medef, est l’héritier.Révisé régulièrement, il précise « certains principes de bon fonctionnement et de transparence propres à améliorer leur gestion et à répondre à la demande des investisseurs et du public ».Pour l’OCDE, « le gouvernement d’entreprise fait référence aux relations entre la direction d’une entreprise, son conseil d’administration, ses actionnaires et d’autres parties prenantes. Il détermine également la structure par laquelle sont définis les objectifs d’une entreprise, ainsi que les moyens de les atteindre et d’assurer une surveillance des résultats obtenus » («Principes de gouvernement d’entreprise de l’OCDE », 2004).Non sans ironie, l’entrepreneur Samuel Marckett (auteur d’En Attendant le week-end, Max Milo, 2012) explique que le mot récupère au profit de l’entreprise « les valeurs de moralité, de probité et d’efficacité quand on prononce le mot gouvernement », ce que disent autrement Paul Desalmand et Yves Stalloni (365 mots nouveaux expliqués, Chêne, 2013) quand ils écrivent que « gouvernance » veut signifier « dans de nombreux contextes “art de bien gouverner”. Reste à s’entendre sur ce “bien” ».Surtout, « celui qui ne sait se gouverner lui-même, comment pourra-t-il gouverner les autres ? » (Les Entretiens de Confucius et de ses disciples, chapitre XIII,13, traduit par Séraphin Couvreur, Club des libraires de France, 1956).Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Picut Le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et le groupe Malakoff Médéric ont inauguré le 14 octobre, une chaire partenariale « Entreprises et santé ». Elle vise à développer grâce à la formation et à la recherche une plus large culture de la prévention des risques professionnels et de la promotion de la santé.Malakoff Médéric, assureur en santé et prévoyance de 200 000 entreprises en France (soit 3,5 millions de salariés), mène depuis 2009 des études sur l’évolution de la santé et du bien-être des salariés afin d’identifier et de comprendre l’impact des déterminants de la santé sur la performance des entreprises. Ses études portent sur l’absentéisme, les risques physiques et psychosociaux, l’allongement de la durée de vie au travail, la qualité de vie au travail, la santé des dirigeants.Après le premier MOOCLe CNAM et l’assureur avaient déjà travaillé ensemble sur le premier MOOC (cours en ligne ouvert et massif, en anglais Massive Open Online Course) Santé Travail pour les ingénieurs et managers lancé en 2014 et suivi par 10 000 stagiaires. Par ailleurs, depuis avril, le CNAM forme 400 collaborateurs commerciaux de Malakoff Médéric aux enjeux de santé au travail.Destinée à tous les acteurs de la santé au travail (dirigeants de TPE/PME, DRH, managers, collaborateurs, partenaires sociaux et cabinets conseils) et dirigée par le professeur William Dab (déjà professeur titulaire de la chaire d’Hygiène et sécurité du CNAM), la chaire s’articulera autour de trois axes.Tout d’abord, elle proposera un ensemble de parcours pédagogiques certifiants qui s’appuieront sur la transversalité des compétences disponibles dans les laboratoires du CNAM (Big data, psychologie du travail, addictions, médecine prédictive…) et sur le développement de nouveaux outils pédagogiques via le numérique (serious games, MOOC…). « À l’heure actuelle, il existe surtout des spécialistes du stress, de l’action sociale, de la santé, etc. L’objectif est de développer des compétences transverses, par rapport à la fonction exercée dans l’entreprise, afin d’avoir une vision plus globale de la santé », indique Guillaume Sarkozy, délégué général de Malakoff Médéric.Impact des changements d’organisationEnsuite, des projets de recherche appliquée seront lancés, visant, d’une part à évaluer l’efficacité et le retour sur investissement (ROI) des actions de prévention et d’autre part, à construire des modèles permettant d’évaluer l’impact sanitaire et humain des changements organisationnels ou techniques dans les entreprises.Enfin, elle proposera des lieux de débat, de dialogue et de partage d’expériences. « L’objectif de cette chaire est de créer des liens de confiance et une intelligence collective afin que la santé devienne un atout stratégique pour le monde du travail », a annoncé William Dab lors de l’inauguration.La création de cette chaire intervient alors que le système de santé français est impacté par des évolutions et des ruptures majeures qui le rendent d’autant plus complexe et sensible : augmentation des dépenses de santé, allongement de la durée de vie, essor des nouvelles technologies qui rendent possibles de nouvelles formes de diagnostic ou de prise en charge, contexte économique qui pousse à la recherche de performance et à l’optimisation des dépenses, environnement réglementaire toujours plus exigeant pour les entreprises tant en matière de protection sociale qu’en matière de santé et de sécurité (plus de 2 000 obligations en la matière), attentes plus fortes des salariés, réforme de la médecine du travail…« L’ensemble du système de santé français est construit autour d’une approche curative, qui fonctionne bien. Mais il est temps de passer vers un modèle où l’on intègre davantage la prévention », conclut Guillaume Sarkozy.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Frédéric Cazenave A l’issue d’une ultime séance de négociations au siège du Medef, le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) ont validé, vendredi 30 octobre, l’accord sur la réforme du régime des retraites complémentaires, destiné à renflouer les caisses de l’Agirc-Arrco.Cet accord, qui doit être formellement signé dans les jours qui viennent, comporte une mesure phare : la mise en place d’un système de bonus-malus pour inciter les salariés à décaler leur départ à la retraite.Lire aussi :Patronat et syndicats valident l’accord sur les retraites complémentairesÀ partir de 2019, les salariés qui auront atteint l’âge légal de départ à la retraite (62 ans) et la durée de cotisation requise pour obtenir une pension à taux plein, devront quand même travailler un an de plus. Sinon ? Ils subiront une décote de 10 % pendant deux ans (voire trois) sur leurs retraites complémentaires.Ceux qui travailleront deux années de plus - soit jusqu’à 64 ans - bénéficieront au contraire d’un bonus de 10 % pendant un an. Ce bonus grimpe respectivement à 20 % et 30 % pour trois et quatre années de travail supplémentaires.L’accord prévoit aussi une moindre revalorisation des pensions pendant trois ans. Celles-ci augmenteraient à un rythme inférieur à l’inflation de 1 point. Une mesure synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les retraités. De même, décaler la revalorisation des pensions des régimes complémentaires au 1er novembre 2016, plutôt qu’en avril, entraînera un petit manque à gagner.Pour appréhender l’impact de ces mesures nous avons demandé au cabinet de conseils Optimaretraite de réaliser des simulations pour deux types de profils : un cadre gagnant 54 000 euros de salaire brut par an (salaire moyen des cadres selon l’Association pour l’emploi des cadres), et un salarié non cadre gagnant 20 544 euros annuels (salaire médian de 1 772 euros en France). Les deux ont travaillé tout au long de leur carrière et partent à la retraite à taux plein à 62 ans. 1 - Impact du bonus-malus pour un cadreMontant de la pension avec les règles actuelles :Pour un départ en retraite à 62 ans il touche chaque année 29 290 euros.Montant de la pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il subit la décote de 10 % sur les régimes complémentaires et perçoit donc 28 049 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher à 65 ans le taux plein soit 29 290 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), sa perte de pension atteint donc 3 723 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, il n’aura pas d’abattement sur ses régimes complémentaires. Comme il a travaillé une année de plus que le taux plein, il a généré de nouveaux droits. Il touchera donc une pension annuelle de 30 740 euros. La réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, il bénéficie d’un bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année. Il percevra donc 33 512 euros à 64 ans et 32 189 euros ensuite. Soit un gain de 1 323 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus est de 20 % sur les complémentaires. Il touche donc 36 372 euros la première année, puis 33 645 euros ensuite. Soit un gain de 2 727 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 2 - Impact du bonus-malus pour un salarié non-cadreMontant de la retraite avec les règles actuelles :Départ en retraite à 62 ans, il touche chaque année une pension de 12 783 eurosMontant de le pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il perçoit 12 404 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher le taux plein à 65 ans soit 12 783 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), la perte de pension atteint donc 1 136 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, la réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, le bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année, permet un gain de 400 euros (pour une pension de 14 515 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus de 20 % sur les complémentaires engendre un gain de 820 euros (pour une pension de 15 614 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 3 - Impact de la revalorisation des pensionsLa revalorisation des retraites pendant trois ans se fera donc à un rythme inférieur de 1 point à l’évolution des prix. La simulation ci-dessous se base sur une inflation de 1,5 % pendant 3 ans et intègre en 2016 le report de la revalorisation au 1er novembre.Cadre (pension annuelle de 29 290 euros)Manque à gagner en 2016 : 129 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 769 eurosNon cadre (pension annuelle de 12 783 euros)Manque à gagner en 2016 : 39 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 235 eurosFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le sujet est complexe, mais il est crucial pour l’économie grecque. Vendredi 30 octobre, le projet de loi encadrant la recapitalisation des quatre principales banques grecques – la Banque nationale de Grèce (BNG), la banque du Pirée, Alpha et Eurobank – a enfin été déposé au parlement hellène. Il devrait être adopté en procédure d’urgence d’ici à dimanche soir, au lendemain de la publication des résultats des « stress tests » de la Banque centrale européenne (BCE) évaluant les besoins en argent frais de ces établissements.Pour Athènes, l’enjeu est de taille : permettre aux banques grecques, très fragiles, de fonctionner à nouveau normalement.Lire aussi (édition abonnés) :En Grèce, Alexis Tsipras coincé entre Bruxelles et la rueDans quel état sont les banques grecques ? Elles sont le talon d’Achille de l’économie hellène. « Elles ne remplissent plus leur mission, à savoir financer les entreprises et les ménages », résume Nikolaos Georgikopoulos, économiste à la Stern Business School de l’université de New York. Il y a un an, elles allaient pourtant mieux. Les « tests de résistance » de novembre 2014 de la BCE avaient révélé qu’elles étaient à peu près solides. Il faut dire que, depuis 2009, elles ont été recapitalisées sous différentes formes à hauteur de 56 milliards d’euros, selon les calculs de M. Georgikopoulos. Le Fonds hellénique de stabilité financière (FHSF) a notamment injecté 25 milliards d’euros.Depuis, les troubles politiques qui ont suivi l’élection d’Alexis Tsipras au poste de premier ministre, en janvier 2015, et les craintes de la sortie du pays de la zone euro ont nui aux quatre principaux établissements nationaux. La fuite des dépôts s’est accélérée – plus de 100 milliards de dollars (91 milliards d’euros) ont quitté le pays depuis 2010. En raison du retour de la récession, le nombre de prêts non performants aux entreprises et ménages, qui ne seront probablement jamais remboursés, a explosé. De 35 % fin 2014, leur taux frôlerait aujourd’hui les 45 %, selon une source bancaire.Résultat : aujourd’hui, personne n’est capable de dire ce que valent exactement les banques grecques, qui survivent grâce aux aides d’urgence de la BCE, les « emergency liquidity assistance ».Que révéleront les stress tests de la BCE ?Pour déterminer l’état de santé réel de ces établissements et quels sont leurs besoins en argent frais, le superviseur bancaire unique, logé au sein de la BCE, a lancé dès cet été une nouvelle série de tests de résistance. Le résultat de ce check-up sera rendu public samedi 31 octobre au matin. Cet été, les besoins de recapitalisation étaient estimés entre 10 et 25 milliards d’euros. En début de semaine, des sources bancaires, à la fois grecques et européennes, assuraient que « les besoins seraient au final moins élevés que prévu, certainement en dessous du seuil de 20 milliards d’euros ».Lire aussi :L’Eurogroupe s’apprête à débloquer un nouveau prêt à la GrèceComment seront recapitalisés les établissements ?Quels que soient les montants annoncés par la BCE, le gouvernement grec espère faire passer avant dimanche soir le projet de loi qui permettra de mettre en œuvre la recapitalisation.Annoncé à maintes reprises et systématiquement repoussé depuis plus de trois semaines, ce texte a fait l’objet d’âpres négociations avec les représentants des créanciers du pays.Il s’agit en effet de déterminer d’où proviendra l’argent qui renflouera les banques. A priori, 10 milliards d’euros seront mis à la disposition du Fonds hellénique de stabilité financière, qui renforcerait ainsi sa participation dans les établissements. « Le HFSF fournira toute aide publique qui s’avérera nécessaire », a déclaré une autre source bancaire à l’agence Reuters, mardi. Les banques feront également appel aux investisseurs privés, par le biais d’une levée de capitaux sur les marchés qui pourrait commencer dès le 2 novembre.Si cela ne suffit pas, 15 milliards d’euros supplémentaires, provenant du nouveau plan d’aide (86 milliards d’euros) accordé au pays cet été, pourraient être débloqués. Mais uniquement quand les créanciers d’Athènes auront terminé leur première évaluation des mesures de rigueur adoptées par le gouvernement ces dernières semaines. Ce qui ne devrait pas intervenir avant courant novembre.Alexis Tsipras a bien tenté d’obtenir que la recapitalisation soit séparée de cette évaluation. Mais il s’est vu opposer un refus catégorique des créanciers.Pourquoi le gouvernement grec est-il si pressé ?Pour le gouvernement Tsipras, il y a urgence. La Grèce, comme la BCE, a en effet intérêt à ce que la recapitalisation soit bouclée au plus vite. Si elle a lieu aujourd’hui, le pays est en effet libre de décider comment renflouer ses établissements. En revanche, si elle a lieu après le 31 décembre, la directive européenne sur le redressement et la résolution des crises bancaires s’appliquera pleinement. Or, celle-ci prévoit la possibilité d’un « bail-in », c’est-à-dire une participation forcée des gros déposants (plus de 100 000 euros) au sauvetage de leur banque, comme ce fut le cas à Chypre en 2013. Les gros déposants étaient alors, pour la plupart, des Russes aisés.Mais dans le cas grec, les gros déposants sont des PME déjà exsangues. Une telle mesure serait donc particulièrement pénalisante. « Voilà pourquoi nous ferons tout pour que la recapitalisation intervienne avant décembre : un bail-in serait un désastre pour le pays », confie une source bancaire.Lire aussi :Athènes va présenter un nouveau budget d’austéritéAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Damien LeloupL’entrée de Vivendi au capital d’Ubisoft l’a mis en lumière : les très grands éditeurs de jeux vidéo ne sont pas à l’abri d’une tentative de prise de contrôle. Qu’ils soient américains, japonais ou européens, la quasi-totalité d’entre eux sont en effet cotés en Bourse.Qui sont les actionnaires des géants du jeu ?En s’emparant de plus de 10 % des parts du premier éditeur français de jeu vidéo, Vivendi, la multinationale du divertissement dirigée par Vincent Bolloré, a créé la surprise. Pour Ubisoft, tout d’abord, qui affirme n’avoir pas été prévenu de cette entrée au capital jugée « agressive ».Lire aussi :Le PDG d’Ubisoft dénonce « l’agression » de VivendiMais ce mouvement apparaît aussi peu commun car les multinationales du divertissement investissent en général peu dans les géants du jeu vidéo – la trajectoire de Blizzard (Warcraft, Diablo…), passé par Universal puis Vivendi avant de fusionner avec Activision, faisant figure d’exception. Chez les principaux éditeurs au monde, en termes de ventes et de chiffre d’affaires, la vaste majorité des actionnaires appartiennent à deux catégories : les fondateurs et salariés de l’entreprise (qui détiennent par exemple un quart d’Activision-Blizzard) et surtout les fonds d’investissement, les banques privées et autres sociétés spécialisées dans la gestion d’actifs.Excepté Vivendi, une seule autre grande société internationale du divertissement investit de manière importante dans des éditeurs de jeux vidéo : Sony, qui édite aussi ses propres jeux, et possède un peu plus de 8 % de son partenaire historique Square Enix (Final Fantasy…). Un élément souligné par Yves Guillemot, le PDG d’Ubisoft, dans un entretien aux Echos : « Dans le jeu vidéo, pas une seule société ne fonctionne à l’intérieur d’un groupe de ce genre ».Vivendi peut-elle prendre le contrôle d’Ubisoft avec seulement 10,4 % des actions ?En théorie, pour contrôler une entreprise, il faut en détenir la majorité des actions - un actionnaire possédant plus de 50 % du capital obtient, sauf cas particulier, la majorité absolue des droits de vote au conseil d’administration, où se prennent toutes les décisions stratégiques de la société.En pratique, c’est plus compliqué, notamment dans les grandes entreprises cotées en Bourse. Ces dernières comptent en effet de très nombreux investisseurs détenant chacun une petite partie du capital (moins de 2 %). Lorsque le capital est ainsi émietté, aucun actionnaire ne peut imaginer rassembler 50 % des actions. Dès lors, les plus « gros » détiennent le pouvoir sur l’entreprise, même s’ils ne possèdent « que » 10 %, 20 % ou 30 % des parts.Ces « actionnaires de référence » disposent alors de sièges supplémentaires au conseil d’administration, doublé d’un poids considérable de fait. Leurs propositions sur la stratégie de l’entreprise sont en général suivies par les « petits » investisseurs, qui ne souhaitent pas participer activement à la gestion de la société et attendent simplement un rendement de leur placement.Ubisoft présente le même cas de figure : une multitude de « petits » investisseurs, qui possèdent chacun moins d’un pour cent de la société et six investisseurs détenant plus de 2 % du capital. Parmi ces derniers, des fonds d’investissement, mais aussi et surtout la famille Guillemot, les fondateurs de l’entreprise, qui ont gardé un peu moins de 10 % des actions. En montant à 10,4 % du capital, Vivendi devient donc le premier actionnaire d’Ubisoft - une position de force.Peut-on empêcher la prise de contrôle par un acheteur extérieur ?Mais toutes les actions ne se valent pas : dans certaines sociétés, dont Ubisoft, il existe différentes catégories, ouvrant des droits différents à leurs propriétaires. Certaines peuvent ainsi ne pas accorder de droits de vote au conseil d’administration, ou, au contraire, « peser » plus lourd en termes de voix. Les actions détenues par la famille Guillemot, comme souvent pour les fondateurs d’une entreprise, lui octroient en réalité 16 % des droits de vote.Au-delà de ce mécanisme, les sociétés peuvent également, si leur trésorerie le leur permet, racheter leurs propres actions pour se protéger de prises de contrôle non souhaitées, comme Nintendo, qui a émis des actions pour financer ses développements, avant d’en racheter une partie. Dans un autre secteur, Apple procède également régulièrement à des rachats d’actions.Quelles sont les conséquences des changements d’actionnaires ?Lorsqu’une société change d’actionnaire majoritaire, le nouvel entrant cherche en général à appliquer une nouvelle stratégie. Les conséquences peuvent être très diverses : historiquement, dans le domaine des jeux, les rachats se sont souvent traduits par l’annulation de projets, des changements de modes de distribution ou la mise en place de nouveaux projets.Lire aussi :« Star Wars », « Crash Bandicoot »… Ces jeux vidéo annulés à la suite d’un rachatDans le cas d’Ubisoft, Vivendi, qui a pendant plusieurs années possédé Sierra et Blizzard avant la fusion Activision-Blizzard, a laissé entendre qu’il souhaitait mettre en place des synergies avec ses autres sociétés. Vivendi possède notamment Canal+, tandis qu’Ubisoft a lancé son propre studio de production vidéo en 2001.Lire aussi :Pourquoi Ubisoft intéresse VivendiLes géants du jeu vidéo sont-ils aux mains des sociétés d’investissement ?Au premier regard, on pourrait croire que les sociétés de gestion d’actifs contrôlent, indirectement, certains très grands éditeurs. Les dix principaux actionnaires d’Electronic Arts, par exemple, sont des fonds de placement ou des sociétés de gestion d’actifs, qui possèdent chacune entre 2,75 % et 8 % du capital. Pour autant, ces sociétés ne s’impliquent pas nécessairement directement dans la gestion de l’entreprise. Surtout, Electronic Arts et Take-Two, qui est dans le même cas de figure, ne sont pas représentatifs de l’ensemble des grandes sociétés du jeu vidéo. Chez Activision-Blizzard, les actionnaires internes, regroupés, constituent l’actionnaire de référence. Chez Square-Enix, le fondateur de la société détient directement ou indirectement plus d’un quart des parts et reste le premier actionnaire.Peut-on encore parler d’entreprises « françaises », « américaines », ou « japonaises » ?Cela dépend… du critère qui est privilégié. Les géants du jeu vidéo sont aujourd’hui tous des multinationales, avec des filiales et des bureaux partout dans le monde. Ils possèdent tous des studios dans le pays où se situe leur siège social, mais aussi à l’étranger, notamment au Canada (Ubisoft, EA…).La question de la nationalité des actionnaires principaux de ces sociétés demeure en revanche un sujet sensible. Pour des raisons symboliques et historiques, les sociétés japonaises tentent de ne pas dépendre d’investisseurs étrangers, même si la société est présente à l’étranger depuis des décennies et travaille avec des studios et des distributeurs du monde entier. Ainsi, Nintendo, qui classe dans ses documents financiers ses investisseurs en fonction de leur nationalité, a pris soin de faire en sorte que la part des non-japonais dans son capital reste sous la barre des 50 %. La nationalité a sans doute facilité la tâche de Vincent Bolloré pour entrer au capital d’Ubisoft : si elle avait été menée par une entreprise étrangère, une opération de ce type aurait vraisemblablement provoqué une réaction du gouvernement français, qui cite régulièrement Ubisoft comme exemple des réussites françaises en matière de jeux vidéo. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave « Une bouffée d’oxygène, cela change du scepticisme ambiant. » Michel Sapin, le ministre des finances, semblait ravi jeudi 29 octobre de sa visite chez Ulule, un des champions français de la finance participative.Au cours de cette rencontre, où le staff du ministre et les journalistes ont envahi le petit open space de la start-up située dans le quartier du Sentier à Paris, plusieurs porteurs de projets – comme Glowee, une société qui conçoit un système de bioéclairage urbain à partir de… bactéries – ont présenté leur société au ministre et dit tout le bien qu’ils pensaient de cette façon de se financer.Cette visite ministérielle s’est déroulée un an après la mise en place d’un nouveau cadre législatif pour le « crowdfunding ». La réglementation entrée en vigueur le 1er octobre 2014 permet notamment aux particuliers de prêter aux petites et moyennes entreprises contre rémunération. Une activité jusqu’alors réservée aux banques. De même, ce texte a assoupli les démarches en cas d’appel public à l’épargne.Lire aussi : La France veut accélérer l’essor du financement participatif« Source de financement complémentaire »L’occasion pour Bercy de réaffirmer son intérêt pour cette nouvelle façon de lever des fonds. Certes, bien qu’en forte croissance, les montants restent encore faibles (133,2 millions d’euros ont été collectés auprès des internautes au premier semestre 2015), mais « cette source de financement complémentaire est particulièrement adaptée au démarrage d’une entreprise », estime Michel Sapin.Ceux qui espéraient des annonces permettant de donner une nouvelle impulsion au secteur sont en revanche restés sur leur faim. L’association Financement participatif France avait pourtant récemment fait toute une série de propositions qui permettraient, selon elle, d’accélérer le tempo. Les acteurs du secteur souhaitent notamment relever les seuils maximaux de 1 000 euros par prêteur et par projet pour un prêt rémunéré.Lire aussi :Les sites de finance participative veulent transformer l’essai« Avant d’envisager de nouvelles mesures, nous allons déjà réaliser un bilan complet de cette réglementation, car il faut garder le bon équilibre entre essor de la finance participative et protection des particuliers », a affirmé Michel Sapin.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste William Audureau La Paris Games Week, qui se tient jusqu’au dimanche 1er novembre au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, partage pour la première fois une frontière commune avec la Game Connection, réservée aux professionnels du jeu vidéo, dont les portes ferment ce vendredi. Un simple mur blanc, au sein du hall des jeux Made In France, marque une césure nette entre ces deux rendez-vous, entre joueurs et créateurs.« On n’a jamais été aussi près d’eux. On se sent même un peu trop près », sourit l’un des accrédités de la Game Connection. Comme la plupart des professionnels du jeu, il ne s’aventurera presque jamais côté Paris Games Week. « Trop de monde, trop bruyant ».Certains joueurs, rapidement refoulés par les deux agents qui gardent l’entrée, tentent, eux, parfois de pénétrer de l’autre côté. Le plus souvent par erreur : le plan distribué à l’entrée place, à tort, la très feutrée Game Connection sur le chemin du hall du jeu Call of Duty : Black Ops III.« On ne sait pas vraiment qui sont les gens derrière les jeux »Mais cette séparation entre les deux salons traduit aussi et surtout le manque de visibilité et de reconnaissance des créateurs (programmeurs, concepteurs, producteurs, etc.) de jeux vidéo par leur public. « On ne sait pas vraiment qui sont les gens derrière les jeux, ni comment ça se passe, il faudrait voir derrière le mur en fait », reconnaît Albéric, 21 ans, qui développe un jeu amateur sur Steam avec des amis de l’école des Beaux-Arts de Nancy. « On connaît quelques trucs sur le jeu indépendant comme Super Meat Boy ou Fez mais parce qu’on a regardé des documentaires », nuance Clara, 21 ans, l’une des plus renseignées ce jour-là.Chez les autres visiteurs, c’est surtout le flou et l’indifférence qui domine. « Ubisoft, je sais que Michel Ancel travaille dedans, c’est tout », reconnaît Émilien, 25 ans, citant le premier éditeur français et le créateur de la série Rayman. « Oui, je connais des noms du jeu vidéo, Call of Duty. Activision. Treyarch », évacue de son côté Ilias, citant le jeu le plus vendu de ces dernières années, ainsi que son éditeur et l’un de ses studios. Sur le stand Made In France, un joueur rangera avec désinvolture Ubisoft parmi les sociétés américaines, tandis que plusieurs avouent ne s’être jamais posé la question.Un salon consommateur« C’est évident que si je fais traverser le salon à Miyamoto [le plus célèbre concepteur de jeux vidéo, père de Donkey Kong, Super Mario ou Zelda], ce sera tranquille, alors que Cyprien [connu pour ses vidéos sur YouTube], lui, se ferait croquer », sourit Emmanuel Martin, délégué général du SELL, le syndicat professionnel qui organise l’événement. D’une manière générale, les visiteurs semblent bien plus intéressés par les T-shirt gratuits et les YouTubeurs célèbres que par les créateurs de jeux.Certains viennent pourtant avec des envies de carrière derrière la tête. « On est un des seuls salons au monde où il y a la queue devant les stands des écoles de jeux vidéo », relativise ainsi Emmanuel Martin, qui souligne par ailleurs que les votes pour les Game Connection Awards sont également ouverts au public. « Et si l’on a mis en place la zone Made In France c’est surtout pour que les créateurs et les joueurs puissent échanger. » Mais, reconnaît-il, la PGW reste un salon consommateur, où sur les 2 000 à 3 000 badges professionnels, la majorité vont à des animateurs d’événement, des showmen, plutôt qu’à des créateurs. Même si certains éditeurs, comme Square Enix, mettent les concepteurs en avant, sur scène.Stars françaises et développeurs étrangers« La PGW un salon consumériste, peut-être que cela ferait davantage sens de rapprocher le public et l’industrie sur un salon du jeu vidéo plus culturel », suggère de son côté Pierre Carde, l’homologue d’Emmanuel Martin, côté Game Connection. « C’est vrai que c’est un peu comme l’eau et l’huile, cela ne se mélange pas vraiment. Le seul point de contact est l’espace des lauréats des Game Connection Awards, mais au-delà, ce serait peut-être déceptif pour le public. »En effet, la Game Connection ne réserve aucune borne jouable, juste des allées propres où se croisent, au hasard des stands, Frédérick Raynal, créateur du célèbre jeu des années 1990 Alone in the Dark, des développeurs serbes ou croates à la recherche d’un éditeur, un barbier (!), ou le très couru président de Focus Home Interactive, troisième éditeur français de jeu vidéo, qui édite Tour de France et Blood Bowl.Bref, l’industrie de la création, parfois très éloignée de ce que les joueurs se représentent - du moins quand ils soupçonnent son existence. À l’image de Karim, 15 ans, alerté de la présence de professionnels derrière le mur : « Hein ? Des professionnels ? Il y a des joueurs professionnels de League of Legend ? On peut aller les voir ? »William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.10.2015 à 11h00 • Mis à jour le30.10.2015 à 11h18 | Margherita Nasi Il y a Madame P., qui apprend qu’elle est radiée de Pôle emploi pour non-comparution à un rendez-vous dont elle n’avait pas été informée ; Mlle I.L., qui affirme perdre sa mémoire à cause d’une dépression ; ou encore M. S.F., qui a oublié son rendez-vous « parce que j’ai beaucoup de chose en tête, mon frère est décédé, donc j’ai oublié plein de choses et j’ai plus d’emploi ». Une autre personne dont la mère déchire les courriers, une autre encore qui s’est trompée sur l’heure du rendez-vous, puis celle dont le mari a été incarcéré.Ces lettres de justification, de colère, ces appels au secours répondent pour la plupart à un avis de radiation émis par Pôle emploi. Elles font tout autant partie du quotidien de l’établissement que les sessions de recrutement, le guichet, les salles de réunion, la plateforme téléphonique. Mais elles sont moins visibles : « plusieurs dizaines de ces lettres parviennent chaque jour aux portes de l’agence, un chœur de voix qui grondent ou pleurent sans qu’on le voie jamais vraiment », explique Nora Philippe, la réalisatrice du documentaire « Pôle emploi, ne quittez pas ! », qui a voulu rendre compte dans son livre Cher Pôle emploi de cette correspondance massive et hétéroclite, qui ne sort jamais des murs de Pôle emploi.Le résultat : un recueil de courriers reçus à l’agence Pôle emploi de Livry-Gargan, en Seine-Saint-Denis, entre janvier et juillet 2013, lors du tournage du documentaire « Pôle emploi, ne quittez pas ! ». « Pendant trois mois, j’ai lu ces bouts de paille adressés à des rouages, numérotés-signés-cachetés, une Babel mort-née dont la langue à chaque fois individuelle, parfois rompue à l’exercice de la réclamation, souvent maladroite ou matinée d’algérien, de portugais, de wolof ou de turc, traduit la palette de figures que l’on adopte face à l’administration quand on vit en dehors d’elle ».Les courriers, écrits par des demandeurs d’emploi à l’attention de la direction, en réponse à un avis de radiation ou un avertissement, sont donnés à lire dans le respect des particularités stylistiques, syntaxiques et orthographiques de leurs auteurs. Ils témoignent du désespoir, de la lassitude, du sentiment d’injustice des demandeurs d’emploi.Car souvent, si les chômeurs ont manqué leur rendez-vous, c’est parce qu’ils n’ont jamais reçu de convocation. Un empêchement qui suscite une recrudescence de courrier, dans un engrenage qui finit par relever de l’absurde : « le courrier suscite le courrier, qui suscite le courrier, qui suscite encore le courrier ».Un documentQuand il n’est pas le résultat d’une société cynique qui veut se débarrasser de ses chômeurs : « une radiation, c’est un chômeur de moins, soit son opportune disparition des chiffres du chômage. Même si sa suppression de la liste n’est pas due à la reprise du travail et qu’elle n’est que temporaire, on n’est pas trop regardant : il faut juste faire baisser les chiffres ».Le décalage entre le caractère anodin de l’événement - une absence à un rendez-vous - et la puissance de ces lettres, « le caractère formidable et intime de la justification invoquée » est alors frappant. Certains chômeurs font part de leurs problèmes personnels, de leurs angoisses les plus profondes.D’autres encore arrivent à se moquer du système. Comme ce sexagénaire, qui après avoir trouvé un emploi au Luxembourg via LinkedIn, écrit à Pôle emploi une lettre de désinscription du chômage qui est aussi un pied de nez au système : « Devenu dépressif du au fait de me triturer le nombril à longueur de journée depuis juillet 2012 vu que question de boulot en France, chacun s’occupe surtout du sien en se foutant pas mal de ceux qui en cherchent, j’ai pris la sage décision d’aller voir chez vos voisins comment ils font pour ne pas avoir de crampes avec l’index masturbateur (celui qui soulage le résidu du cordon ombilical dont nous sommes tous propriétaires) et, réponse, stupéfiante… ils pratiquent un massage corporel et journalier qui s’appelle “TRAVAIL” ! »Si cette correspondance constitue un document intéressant, c’est aussi qu’elle traduit « l’évolution profonde qu’a connue en un peu plus d’un siècle le rapport des institutions et de l’imaginaire collectif au chômeur ». Alors qu’à la fin du XIXe siècle le chômeur était perçu comme « victime involontaire d’un état de fait dégradant », cette idée a laissé place à la « culpabilisation du chômeur, qui ferait presque du chômage un choix, plus profitable que l’emploi. Et de la providence, l’Etat est passé à la surveillance, au contrôle, à la sanction ».Nora Philippe évoque la machine infernale de La Colonie pénitentiaire de Franz Kafka, qui inscrit dans la chair du condamné « le motif de sa punition avant de le faire mourir, machine qui se retourne finalement contre son opérateur - la machine tue aussi les employés de Pôle emploi, mais ceci est une autre histoire ».Cher Pôle emploi, de Nora Philippe (Textuel, 108 pages, 11,90 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde Sarah Belouezzane et Alexandre Piquard Que cherche à faire Xavier Niel, le fondateur de Free (actionnaire à titre personnel du Monde), en Italie ? La question agite tous les milieux d’affaires parisiens depuis l’annonce, jeudi 29 octobre, de sa prise de participation potentielle de 11,2 % dans Telecom Italia, augmentée à 15,1 % vendredi matin. S’il concrétisait ces options, M. Niel pourrait débourser 2,2 milliards d’euros de sa propre poche, l’investissement étant personnel et ne concernant pas Iliad, la maison mère de Free.L’information, dévoilée par l’agence Bloomberg avant d’être confirmée par Consob, l’autorité italienne des marchés financiers, a de quoi surprendre. Jusqu’ici, l’ex-monopole d’Etat de la Péninsule était le terrain de jeu d’un autre milliardaire français : Vincent Bolloré. Vivendi, le géant des médias et du divertissement, dont l’homme d’affaires breton est le premier actionnaire, était entré au capital de Telecom Italia à la faveur de la vente, en septembre 2014, de l’opérateur brésilien GVT à Telefonica.A eux deux, MM. Bolloré et Niel pourraient détenir un peu plus de 35 % du capital de l’opérateur italienA l’époque, la société espagnole était indirectement le plus gros actionnaire du groupe italien. Le conglomérat français est ensuite progressivement monté au capital, jusqu’à annoncer, en octobre, en détenir 20,3 %. A eux deux, MM. Niel et Bolloré posséderaient un peu plus de 35 % du capital de Telecom Italia.En s’invitant dans la partie, M. Niel s’engage dans un mano a mano avec l’une des entreprises les plus puissantes et les plus riches de l’Hexagone en matière de communication : Vivendi détient un trésor de guerre 9 milliards d’euros, accumulé grâce à la vente, ces dernières années, de plusieurs actifs (GVT, Maroc Telecom, Activision et SFR).« C’est à y perdre son latin »Si l’ex-Générale des eaux est montée au capital de Telecom Italia, c’est parce qu’elle est guidée par la foi dans la convergence entre télécommunications et médias, secteur autour duquel le groupe est aujourd’hui centré, avec des actifs comme Canal+ ou Universal Music. Pour autant, Vivendi ne souhaiterait pas franchir le seuil des 25 % et lancer une offre publique d’achat (OPA) sur un groupe valant quelque 20 milliards d’euros.Chez le groupe de médias, « on ne commente pas » cette arrivée soudaine du trublion des télécoms français dans les affaires italiennes. Mais MM. Niel et Bolloré se connaissent. Ils entretiendraient même une bonne mais distante relation, selon certains de leurs proches. Le premier a racheté une maison au second, dans la Villa Montmorency, enclave huppée du 16e arrondissement de Paris. Par ailleurs, Antoine Bernheim, longtemps mentor de Vincent Bolloré (et son guide en Italie, où il dirigeait Generali), avait également pris M. Niel sous son aile à la fin de sa vie.Ceci dit, Vivendi et les observateurs ne peuvent que s’interroger sur les intentions de M. Niel. Simple placement financier opportuniste, motivé par les perspectives de rapprochement entre Telecom Italia et un autre acteur du secteur ? Ou tentative de prise de contrôle ? « C’est à y perdre son latin », soupire un patron français, bon connaisseur des milieux des télécoms.Un autre acteur pourrait attendre son tourEn tout état de cause, pour Vivendi comme pour d’autres, il semble difficile de croire, vu son montant, que cet investissement, fait à titre personnel, soit un simple coup financier, comme le suggèrent certains. Le conglomérat et les observateurs s’interrogent plutôt sur l’éventualité de l’existence d’un partenaire de l’ombre.De fait, M. Niel n’a pas, a priori, la surface financière pour prendre seul le contrôle du groupe italien. De plus, il est connu pour son aversion à la dette, à l’inverse d’un Patrick Drahi. Selon la presse italienne, un autre acteur pourrait être tapi dans l’ombre et attendre son tour. Le nom de Naguib Sawiris, homme d’affaires égyptien et ex-patron de l’opérateur Wind, est notamment cité.Lire aussi :Bolloré, Drahi, Malone : la tentation de faire converger télécoms et médiasL’ex-monopole d’Etat de la Péninsule est une proie de choix. Certes, l’opérateur est endetté, avec un ratio dette sur excédent brut d’exploitation de 3 (Orange, par exemple, est à 2,5 et devrait bientôt passer à 2). Mais il est bien positionné sur le marché italien pour profiter de la future stabilisation, voire de la montée des prix qui s’annonce. Wind et Tre, les troisième et quatrième opérateurs du pays, n’attendent que le feu vert de la Commission européenne pour fusionner. Une opération qui devrait, selon les analystes financiers, créer de la valeur pour tous les acteurs.Objet de toutes les convoitisesPar ailleurs, contrairement à la France avec Numericable-SFR, l’Italie ne dispose pas d’un acteur fort sur le câble. Telecom Italia peut donc déployer de la fibre sans craindre la concurrence d’un opérateur disposant déjà d’une infrastructure de très haut débit fixe.Une situation qui pourrait permettre à M. Niel d’appliquer au pays ce qu’il sait faire le mieux : le « quadruple play », ces offres qui permettent de garder les clients, en leur offrant à la fois Internet, la télévision, le téléphone fixe mais aussi le mobile. Des forfaits qui ne sont pas encore très répandus dans la Péninsule.Autre atout de poids de Telecom Italia : TIM Brazil, sa filiale dans le plus grand pays d’Amérique latine. « Il y a quelque chose à faire avec cet actif, commente un observateur. On peut soit le restructurer, soit le vendre. Dans tous les cas, il est possible de créer de la valeur. »Lire aussi :Telecom Italia, la tentation milanaiseEnfin, aucune partie en présence n’ignore que Telecom Italia est aujourd’hui l’objet de toutes les convoitises de la part des géants des télécoms européens. Orange, Deutsche Telecom et même Telefonica ont fait savoir, à un moment ou à un autre, qu’ils étaient intéressés. Qu’ils en prennent le contrôle ou qu’ils placent seulement leur argent, MM. Bolloré et Niel seraient gagnants en cas de cession de l’opérateur à un de ses concurrents.Lire aussi :L’Europe au cœur d’un grand Monopoly des télécomsAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicole Vulser Après un échec, un succès, même s’il apparaît quelque peu mitigé. Annoncé le 28 octobre, le report in extremis de la cotation du pionnier du streaming musical, Deezer, qui espérait lever 300 millions d’euros, avait jeté un froid sur la place de Paris.Lire aussi :Deezer reporte son introduction en BourseDe courte durée, puisque le groupe français de déstockage en ligne Showroomprivé.com a, lui, réussi son entrée à la Bourse de Paris vendredi 30 octobre au matin.S’ils n’ont pas reculé devant l’obstacle comme Deezer qui avait évoqué « des conditions de marchés » défavorables, les dirigeants de Showroomprivé avaient sans doute rêvé meilleur baptême boursier. La déception est venue du prix de l’offre, situé dans le plus bas de la fourchette. A 19,50 euros l’action, alors que les estimations les plus élevées se situaient initialement à 26,30 euros. L’offre, qui représente 35 % du capital, a été souscrite pour un montant de 226 millions. Et pourra atteindre 260 millions d’euros en cas d’exercice intégral de l’option de surallocation.Le ministre n’a pas boudé son plaisirMalgré tout, Emmanuel Macron n’a pas boudé son plaisir. Le ministre de l’économie, qui fait du numérique l’un de ses chevaux de bataille, s’est félicité vendredi de cette levée de fonds, la plus importante d’une société Internet dans l’Hexagone depuis 2006. Présidant la cérémonie d’ouverture du marché, il a donc sonné la cloche. Un geste symbolique et médiatique, puisque les marchés électroniques démarrent et s’arrêtent automatiquement.La Bourse de Paris considère, elle aussi, les nouvelles technologies comme une réelle priorité et multiplie les initiatives pour attirer les pépites de ce secteur. Dans cette veine, Euronext a ainsi lancé le label Tech 40 et le programme Tech Share, pour sensibiliser les acteurs du Web aux marchés financiers et faire de l’accès à ceux-ci une étape du développement de ces entreprises.Showroomprivé.com est né en 2006, de la rencontre d’un ingénieur, Thierry Petit, le créateur du premier comparateur de prix en France, toobo.com, et d’un autodidacte, David Dayan, qui travaillait avec son père dans des solderies. Leur PME a grandi, ils l’ont professionnalisée et elle emploie plus de 700 salariés. Ces deux quadras ont fait fortune en dix ans.A l’issue de la mise en Bourse, la famille des fondateurs conservera 41,86 % du capital et 56,9 % des droits de vote. Leur ambition d’expansion n’est pas un vain mot : alors que le chiffre d’affaires a atteint en 2014 350 millions d’euros et le bénéfice net 5,87 millions, leur objectif est de conserver une croissance annuelle de 20 % pour atteindre 750 millions d’euros de ventes d’ici à 2018.Doper les ventes à l’étrangerAvec cette opération, le site est donc valorisé à 660 millions d’euros. Mieux que les 625 millions d’euros retenus en mars lorsqu’un groupe d’investisseurs du Moyen-Orient était entré au capital. Cette introduction en Bourse va permettre au site d’accélérer son développement et accroître sa visibilité. Une stratégie d’autant plus urgente que la concurrence des grands groupes, comme le numéro un français Vente-privée.com ou l’américain Amazon, s’aiguise chaque jour.Le nouvel entrant à la Bourse de Paris reste encore très focalisé sur la mode féminine (le déstockage de ses invendus représente plus des deux tiers des ventes) et s’est diversifié doucement dans la beauté, la maison, la gastronomie, les voyages ou les spectacles. Le site – le deuxième après Vente-privée –, propose des réductions allant jusqu’à 70 % et collabore avec 1 300 marques.Avec plus de 20 millions de membres en Europe où il est installé dans neuf pays, Showroomprivé veut renforcer sa présence en Espagne, en Italie et au Portugal. L’ambition est de doper les ventes à l’international pour les porter de 15 à 25 % d’ici trois ans. A la faveur de cette levée de fonds, le groupe a accueilli dans son capital (à hauteur de 4,7 %), le chinois Vipshop Holdings, un des leaders mondiaux de la vente privée. Un moyen de préparer son arrivée en Asie.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Escande Depuis Jules César, le trafic a toujours été intense sur les cols alpins. Passages des légions romaines, des éléphants d’Hannibal, des conscrits de Bonaparte, des capitaux en tous genres. Ceux de Vincent Bolloré et de Xavier Niel, par exemple. Et le nouveau pont d’Arcole des deux conquérants s’appelle Telecom Italia.M. Niel, patron d’Iliad, maison mère de Free (et copropriétaire du journal Le Monde), détient désormais une « participation potentielle » de 15,143 % dans le capital de Telecom Italia, a indiqué, vendredi 30 octobre, l’autorité boursière italienne (Consob).MM. Niel et Bolloré avancent en terrain connu. L’entrepreneur breton est l’actionnaire incontournable de la banque d’investissement milanaise Mediobanca, et Xavier Niel a racheté en 2008 les activités françaises de l’opérateur téléphonique italien et fréquente le milliardaire égyptien Naguib Sawiris, très présent dans le secteur.Lire aussi (édition abonnés) :Xavier Niel s’invite dans la course à Telecom ItaliaA priori, les deux hommes n’agissent pas de concert. Ce qui serait immédiatement sanctionné par les autorités boursières qui les obligeraient à lancer une OPA à plus de 20 milliards d’euros sur l’entreprise.L’affaire ne fait donc que commencer. Très accueillants, mais tout de même sourcilleux sur leur indépendance, les Italiens n’ont jamais prisé cette arrogance française à les considérer comme l’arrière-cour de leurs jeux capitalistiques. D’autant que les mêmes montagnes les séparent à égale distance des Suisses et des Allemands.L’imbroglio des télécoms italien suffit à rappeler cette évidence. Et l’imprévisibilité des affaires dans la péninsule. En 1997, France Télécom avait déjà tenté de rentrer sur ce marché. Il avait conclu un accord avec la toute jeune entreprise Omnitel, propriété à l’époque d’un autre milliardaire célèbre, Carlo De Benedetti, via sa filiale Olivetti. Le Français devait prendre la moitié du capital de la nouvelle filiale spécialisée dans le téléphone fixe.Prestidigitateur financierTrois mois plus tard, revirement d’Olivetti qui choisit finalement de s’allier avec l’Allemand Mannesmann. Dommage pour le Français puisque deux ans plus tard, le même opérateur germanique rachetait la totalité d’Omnitel, deuxième opérateur italien, pour près de 10 milliards d’euros… Avant de céder le tout au britannique Vodafone en 2001.Dans le même temps, le patron d’Omnitel, Roberto Colaninno, un petit comptable devenu prestidigitateur financier, réussit l’exploit, non seulement de tout vendre aux Allemands mais, quasiment en même temps, de racheter l’opérateur public Telecom Italia à l’occasion de l’une des plus grosses opérations financières de l’histoire italienne. Avant de céder le tout aux familles Benetton et Pirelli.France Télécom retentera sa chance, cette fois allié à Deutsche Telekom avec la constitution du troisième opérateur italien, Wind… qui sera revendu plus tard à Naguib Sawiris, qui lui-même le cédera au Russe Vimpelcom en 2011. C’est peu dire que le soleil d’Italie échauffe les esprits. Mais c’est finalement tout ce qui excite les deux tycoon français. Ce tourbillon milanais.Lire aussi (édition abonnés) :Bolloré, Drahi, Malone : la tentation de faire converger télécoms et médiasPhilippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.10.2015 à 09h27 | Jean-Baptiste Jacquin Il était sans doute l’un des directeurs de Saint-Gobain les moins favorables au projet de cession des activités d’emballage en verre. Paradoxalement, il se retrouve à piloter cette filiale au moment où elle largue les amarres. Jean-Pierre Floris, désormais PDG de Verallia, avait plaidé pour le maintien au sein du groupe dirigé par Pierre-André de Chalendar de cette activité protégée des cycles économiques – c’est la branche qui a le mieux résisté au moment de la crise de 2009, contrairement aux verres plats. Mais le groupe, parti à l’assaut du suisse Sika il y a près d’un an, en a décidé autrement.Lire aussi :Saint-Gobain - Sika : Avoir raison ne suffit pasVerallia, numéro trois mondial et premier fabricant européen de bouteilles et autres pots en verre pour l’agroalimentaire, a changé de propriétaire jeudi 29 octobre. C’est la concrétisation de la vente pour 2,9 milliards d’euros par Saint-Gobain annoncée avant l’été au fonds d’investissement américain Apollo.Cette affaire de quelque 10 000 salariés passe du giron d’un industriel français fondé il y a trois-cents-cinquante ans à un fonds américain. Un choc qui a suscité de l’inquiétude parmi les salariés. Et ce, en dépit de la caution de Bpifrance. Cette dernière s’est invitée dans la transaction en acquérant 10 % du capital aux côtés d’Apollo, notamment pour affirmer l’ancrage français de l’industriel. Près d’un quart des effectifs du groupe sont implantés en France.Lire aussi (édition abonnés) :Razzia des firmes américaines en Europe« Aucune fermeture d’usine »La CGT, opposée à l’opération, a encore récemment appelé à des arrêts de travail. M. Floris répond avec sérénité à cette inquiétude. « Le fonds Apollo a validé le plan stratégique que j’avais établi du temps de Saint-Gobain, la croissance externe en plus », affirme-t-il.« Mon plan ne prévoit aucune fermeture d’usine », assène ce patron de 67 ans qui a, toute sa vie, côtoyé les fours de fusion pour le verre. Pour gagner des parts de marché sur ce produit très local (le rayon de livraison est de 300 km autour des usines), il va mettre l’accent sur la qualité de service, l’innovation (le poids, la couleur et la forme des bouteilles) et la productivité en baissant au fil des ans l’âge moyen des fours. Le groupe investit en moyenne 7 % de son chiffre d’affaires chaque année.Actuellement présent dans treize pays en Europe et en Amérique latine, Verallia, qui a réalisé 2,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2014 avec une marge d’exploitation (Ebitda) de 17 %, pourrait étoffer son empreinte géographique. Avant même la finalisation de l’acqusition, Apollo a demandé à M. Floris d’étudier plusieurs dossiers de croissance externe. Ce dernier promet que cela serait fait de façon prudente.Une opération dite « tendue »Reste le risque financier propre aux opérations de LBO (leveraged buy-out), ces rachats dans lesquels la dette joue l’effet de levier pour le financement. D’après les informations du Monde, Apollo n’aurait mis que 600 millions d’euros de capital pour une transaction à 2,9 milliards… Ce qui range ce LBO parmi les opérations dites « tendues ». Le montage financier prévoit un remboursement de la dette in fine, au-delà de sept ans. Le pari de ce fonds spécialisé en LBO est d’introduire la société en Bourse avant cette échéance. D’ici là, M. Floris aura dû se trouver un successeur et mettre en place une nouvelle équipe.De son côté, Saint-Gobain clôt une cession majeure dans de meilleures conditions que prévu. Il va pouvoir se consacrer à un autre volet de son plan stratégique, plus difficile à mener à bien : le rachat du suisse Sika, toujours soumis à de multiples procédures juridiques des actionnaires minoritaires et du management.Jean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.10.2015 à 08h11 • Mis à jour le30.10.2015 à 08h13 Le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, a affirmé jeudi 29 octobre que la priorité n’était pas de « changer la gouvernance » de Renault, employant dans un entretien donné aux Echos un ton très ferme vis-à-vis de projets de « rééquilibrage » prêtés au PDG, Carlos Ghosn.Les tensions sont remontées d’un cran depuis le début du mois à la suite d’informations de presse faisant état d’une volonté du constructeur japonais Nissan, également présidé par M. Ghosn, de peser davantage dans le capital de son partenaire français pour contrer l’influence renforcée de l’Etat français.Conflit autour de la place de Nissan« Ma volonté c’est que Renault réussisse avec l’alliance ; son avenir se construit avec Nissan. La priorité n’est pas de changer la gouvernance mais de se concentrer totalement sur la réussite industrielle du groupe, de réussir la course aux volumes et à l’innovation », a affirmé Emmanuel Macron.Le ministre a rejeté l’idée de revenir sur l’accord-cadre de 2002 « qui définit parfaitement les relations entre Renault et Nissan » selon lui. Les deux parties sont liées par des participations croisées : Renault détient 43,4 % de Nissan, et ce dernier 15 % du français.Cependant, au titre de règles sur « l’autocontrôle » – aux termes du code du commerce français, une société en contrôle une autre lorsqu’elle détient au moins 40 % de ses parts –, les parts de Nissan ne lui confèrent pas de droit de vote à l’assemblée générale des actionnaires de Renault.Des rumeurs de rééquilibrageCes dernières semaines, les rumeurs ont enflé sur la possibilité que Renault passe sous la barre des 40 % de Nissan, afin de débloquer les droits de vote du japonais chez Renault, voire que Nissan monte au capital de son partenaire pour contrer l’influence de l’Etat. Un rééquilibrage que M. Macron a rejeté jeudi. « Il serait contre-productif d’aborder le sujet par la préservation d’équilibres passés, comme cela est affiché aujourd’hui », a-t-il prévenu.Bien qu’il n’ait pas voix au chapitre chez Renault, Nissan « pèse » aujourd’hui 42 milliards d’euros en Bourse, contre 17,6 milliards pour l’entreprise française, avait relevé mercredi le cabinet d’analystes Invest Securities.Quant à la participation de Renault dans Nissan, « c’est un sujet d’actionnaire, qui ne relève pas d’un comité exécutif et qui ne saurait être prisonnier des problèmes d’ego. Ceux qui proposent un rééquilibrage des pouvoirs avec un agenda caché prennent le risque d’abîmer l’alliance », a lancé M. Macron.Il a aussi relevé que Carlos Ghosn « est PDG, pas actionnaire, de même que je représente l’actionnaire et n’ai pas vocation à interférer dans la gestion de l’entreprise. Quand les uns veulent faire le métier des autres, cela ne donne jamais de bons résultats ».Lire aussi :L’Etat refuse de modifier l’alliance Renault-NissanLes tensions de la loi FlorangeLes tensions entre le gouvernement et le PDG avaient déjà connu un pic en avril avant l’assemblée générale du groupe, quand l’Etat était monté, temporairement selon lui, de 15 à 19,7 % du capital de l’ex-Régie pour imposer l’application de la « loi Florange » qui récompense les actionnaires de long terme par des droits de vote double.« L’Etat n’est pas un actionnaire naïf, de seconde catégorie. L’Etat est un investisseur de long terme, exigeant », a affirmé Emmanuel Macron dans les Echos. Anne Pélouas (Montréal, correspondance) « Nous avons le produit, la bonne équipe et nous allons retrouver la confiance de nos clients actuels et potentiels. » Alain Bellemare, président du fleuron canadien de l’industrie ferroviaire et aéronautique Bombardier depuis février, se voulait rassurant, jeudi 29 octobre, à propos des futurs avions de sa « C Series » – une gamme d’appareils commerciaux de 110 à 160 places –, tout en dévoilant des résultats trimestriels décevants.Le groupe a enregistré une perte de 4,5 milliards d’euros au troisième trimestre, dont 2,9 milliards liés au développement de la C Series et 1,1 milliard en raison des difficultés du programme d’avions d’affaires Learjet 85. Bombardier a d’ailleurs décidé d’y mettre fin faute de marché, après l’avoir suspendu en janvier.Craignant une nouvelle saignée en terme d’emplois – la société a déjà supprimé 2 750 postes dans sa division d’avions d’affaires depuis janvier – le gouvernement du Québec investira, en 2016, 910 millions d’euros dans le capital d’une co-entreprise prenant en charge le développement et la commercialisation de la C Series, dont il détiendra 49,5 % du capital.Très prometteur en 2008, notamment en matière d’économies de carburant, ce programme a connu de nombreux déboires et suscité peu de commandes. Pour justifier sa décision, le premier ministre de la Belle Province, Philippe Couillard, a indiqué que « l’aéronautique au Québec, un secteur stratégique avec 40 000 emplois, est aussi importante que l’automobile en Ontario ».RetardsBombardier manque de liquidités pour aller de l’avant. Des rumeurs ont fait état cette année de discussions avortées avec Airbus et Embraer pour son secteur aéronautique, mais aussi avec Siemens et la Chine pour sa division ferroviaire. D’où l’idée d’une participation du Québec, grâce à laquelle M. Bellemare pense pouvoir boucler son plan de redressement et disposer de « 6 milliards de dollars canadiens [4,1 milliards d’euros] de fonds liquides fin 2015 ».Bombardier Aéronautique se concentre désormais sur l’homologation et la mise en production des avions de la C Series, de même que sur ses nouveaux jets d’affaires Global. En juillet, l’entreprise avait reporté les premières livraisons du modèle Global 7000 à 2018. Le secteur des jets d’affaires a connu, avec 41 commandes, « son meilleur trimestre », assure M. Bellemare, et « le feedback [le retour des clients] sur les gros Global 5000 et 6000 est très positif ».Quant à la C Series, pas question de lâcher le morceau mais « il faut, dit le président de Bombardier, 2 milliards de dollars canadiens sur quatre à cinq ans pour compléter le programme ». Québec en fournira la moitié et Bombardier l’autre moitié. La C Series a déjà coûté plus de 4,6 milliards d’euros au groupe. Après bien des retards – ils ont permis à Airbus et à Boeing d’entrer dans le marché –, les démarches pour l’homologation des appareils du programme sont « complétées à 90 % », dit le président. Il prévoit de « fabriquer 15 à 20 avions en 2016 », avec un seuil de rentabilité à l’horizon 2020-2021.En attendant, le patron de Bombardier donne rendez-vous aux investisseurs à New York le 24 novembre pour en savoir plus sur le plan stratégique de l’entreprise, avec, peut-être, une autre annonce concernant une prise de participation minoritaire dans sa division rail.Lire aussi :Bombardier ouvre le capital de sa branche ferroviaireAnne Pélouas (Montréal, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé Depuis le mois d’août, la loi relative au dialogue social et à l’emploi impose, pour les élections professionnelles (qui élisent les délégués du personnel, les représentants syndicaux, les membres du CHSCT…), des listes syndicales alternant les candidats de chaque sexe. Reste que, « plus on monte dans la hiérarchie, moins les instances [représentatives] sont féminisées ». C’est la conclusion du dernier rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur « Les forces vives au féminin » qui, reprenant la phrase de la féministe Françoise Héritier, assure : « La parité s’arrête là où le pouvoir commence. »Les femmes au secours du syndicalismeLa Confédération européenne des syndicats (CES) mesure chaque année depuis 2008 les tendances de l’affiliation féminine dans les confédérations syndicales nationales.En se basant sur les 40 confédérations pour lesquelles elle dispose de chiffres pour 2013 et 2014, l’enquête constate que l’augmentation du nombre d’affiliées permet de limiter la diminution du taux de syndicalisation général en Europe :« Parmi les 22 confédérations qui font état d’une baisse de leurs effectifs totaux, 12 ont enregistré une augmentation du nombre de leurs membres féminins. 10 autres ont enregistré une baisse, mais dans 4 d’entre elles l’affiliation féminine était plus élevée en dépit de cette baisse globale, et chez 4 autres, le pourcentage des femmes est inchangé. »Pour les sept dernières années, la CES dispose des données de 24 confédérations, données qui confirment une tendance longue à l’augmentation du nombre de membres féminins en termes bruts (487 965 personnes), contre une diminution du nombre total de membres (-496 813). Une tendance qui se vérifie dans la proportion d’hommes et de femmes au sein des syndicats. Peu de postes à responsabilités au fémininMalgré un nombre de militantes et bénévoles en augmentation, et une part de femmes syndiquées qui tend à se rapprocher de leur poids sur le marché du travail, la participation des femmes aux exécutifs syndicaux ne progresse que très lentement. Et le nombre de dirigeantes reste en retrait par rapport à celui des dirigeants. #container_14460405738{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14460405738{ height:500px; } #container_14460405738 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14460405738 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14460405738 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14460405738 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Un tiers des postes à responsabilités pour les femmesEn 2014 en Europe, on ne relève à la tête des confédérations nationales affiliées à la CES que 4 présidentes pour 35 présidents et 9 secrétaires générales pour 27 secrétaires généraux.Source : Confédération européenne des syndicats(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Par ailleurs, seules deux confédérations ont un organe de décision où les femmes sont majoritaires : l’Organisation centrale des travailleurs intellectuels de Suède (SACO), dont le conseil d’administration est composé de 55 % de femmes, et l’Association des syndicats d’Estonie (EAKL) dont le comité exécutif comporte 52 % de femmes et son comité de direction, 42 %. Dans ce dernier, néanmoins, aucun des postes les plus importants n’est occupé par une femme.Quant aux postes ayant une dimension de « leadership » politique, ils ne sont occupés qu’à 10 % par des femmes en Europe. La France à la traîneSi, sur l’ensemble des salariées européennes, le CES évalue à un peu plus de 44 % en 2014 la part des femmes syndiquées, le chiffre tombe à 7,5 % en France.En 2014, il y avait 37 % de femmes parmi les adhérents de la CGT, 47 % à la CFDT, 45 % à FO, 42 % à la CFTC, 29 % à la CFE-CGC et 52 % à l’Unsa. Mais seule Nicole Notat (CFDT) a accédé à la tête de l’une des principales centrales syndicales.La CGT est la seule des grandes confédérations syndicales à avoir mis en œuvre une Charte de l’égalité hommes-femmes qui fixe des règles précises concernant notamment la parité au sein de ses instances dirigeantes (bureau et commission exécutive).La CFDT a commencé à exiger que 30 % des membres du bureau national soient des femmes, ce qui lui a permis de passer de 13 femmes (sur 38 membres) en 2007 à 16 aujourd’hui. En parallèle, depuis le dernier congrès, les femmes représentent la moitié de la commission exécutive, composée de 10 membres.« Cependant, si le volontarisme de ces deux confédérations a permis de faire avancer rapidement l’égalité d’accès des femmes aux instances confédérales, le cumul des mandats dans le temps, qui concerne majoritairement les hommes, continue de leur donner un avantage en termes d’influence », regrette la rapporteuse de l’enquête, Claire Guichet, membre du CESE et candidate EELV aux élections régionales en Ile-de-France.Bastions masculinsEt les syndicats patronaux ne font pas mieux : en 2015, le conseil exécutif du Medef compte 17 % de femmes, le conseil national de l’Union professionnelle artisanale (UPA) 19 % et le bureau national de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) 16 %. En revanche, la nouvelle équipe dirigeante de la CGPME en compte 36 %.En outre, dans les organisations patronales, il y a aussi une division sexuée du travail de la représentation. Il existe plus de 70 000 mandats à pourvoir dans plus de 500 organisations différentes : les prud’hommes, les mandats sociaux, ceux liés à l’emploi ou à l’apprentissage sont les plus confiés aux femmes tandis que les mandats économiques, notamment dans les chambres consulaires, ou plus stratégiques comme le 1 % logement, sont des bastions masculins.Il s’agit d’un choix politique de la part des dirigeants actuels, insiste le CESE, puisque « l’engagement militant constitue souvent un marchepied vers la prise de responsabilités dans d’autres domaines, notamment politiques et économiques ».Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Les tests d’émissions des gaz polluants par les véhicules automobiles seront désormais un peu plus contraignants en Europe. Mais ils ne le seront pas autant que la Commission européenne l’aurait voulu. Les pays européens n’ont pas souhaité se montrer aussi fermes avec les constructeurs que ce que leur proposait Bruxelles.Près de deux mois après que le groupe allemand Volkswagen a reconnu avoir triché sur les émissions de gaz polluants de 11 millions de ses véhicules, les 28 pays membres de l’Union européenne ont accepté à une large majorité, mercredi 28 octobre, la mise en place progressive, à partir de 2017, de tests d’émissions des gaz polluants Nox (oxydes de nitrate, principaux composants du diesel), supposés être mieux à même de déceler les tricheurs.Lire aussi :Volkswagen va rappeler 8,5 millions de véhicules en EuropeMais pour arracher cet accord, la Commission a dû revoir ses ambitions, jugées déjà particulièrement modestes par les ONG. Les constructeurs auront ainsi jusqu’à quatre ans pour se mettre en conformité avec les nouveaux tests pour les émissions de Nox. Ceux-ci se dérouleront désormais en condition réelle de conduite, et plus seulement en laboratoire, à partir du 1er janvier 2017.Entre 2017 et 2019, les voitures devront, lors de ces tests « en situation réelle », ne pas émettre plus de 2,1 fois le plafond autorisé dans l’Union, qui se situe à 80 mg de Nox par kilomètres. À partir de 2020, les véhicules pourront encore dépasser ce plafond de 50 %.« Il faut voir le verre à moitié plein »Selon les experts bruxellois, ce « facteur de conformité » de 1,5 a été décidé pour tenir compte des éventuelles erreurs de relevé des mesures durant les tests. Le délai de trois ans pour y parvenir – de 2017 à fin 2020 – a été jugé nécessaire pour laisser le temps aux industriels d’adapter leurs lignes de production.On est toutefois loin des premières propositions de la Commission : elle avançait initialement, selon nos informations, un « facteur de conformité » de seulement 1,6 entre 2017 et 2019 (soit 60 % de dépassement du plafond de 80 mg/km), et d’un peu moins de 1,2 au-delà.« Il faut voir le verre à moitié plein. Le scandale Volkswagen a mis la pression sur les Etats et a permis qu’on obtienne une très large majorité pour changer les procédures, explique après le vote une source européenne proche des discussions. Il fallait transiger par rapport à la proposition initiale de la Commission parce que beaucoup d’Etats refusaient de la voter en l’état. Maintenant qu’on a ce vote, les tests en conditions réelles de conduite vont pouvoir démarrer vite, c’est un point positif. Et la période transitoire sera courte »La République tchèque a voté contre le compromisDe fait, les tests effectués en conditions réelles sont une réelle avancée, puisqu’ils ne devraient plus permettre aux constructeurs d’« optimiser » leurs véhicules, comme ils le font couramment pour les tests en laboratoires. Soit en trichant délibérément, comme l’a fait Volkswagen, grâce à un logiciel embarqué dans les voitures. Soit en préparant les véhicules spécialement pour les tests (en gonflant les pneus, etc.).Lire aussi :Volkswagen : les défis des pouvoirs publics à l’ère des algorithmesD’après nos informations, l’Italie, l’Espagne ou la République tchèque réclamaient un « facteur de conformité » de 2,6, pour 2017 et au-delà. Plus restrictive, l’Allemagne défendait un facteur de 2,1 fois le plafond pour 2017-2019. La France, elle, défendait un facteur de conformité de 1,8 pour 2017-2019, et de 1,4 au-delà.Seule la République tchèque a finalement voté contre le compromis de Bruxelles, mercredi, l’estimant encore trop exigeant pour son industrie automobile. A contrario, les Pays-Bas se sont abstenus pour marquer leur déception face à une proposition jugée insuffisamment contraignante : c’est l’un des rares pays européens à prendre régulièrement position pour des normes environnementales plus contraignantes dans le secteur automobile.« Les gouvernements ont fait fi du scandale Volkswagen »Les Verts et les ONG environnementales ont vivement réagi, mercredi, à ce vote bruxellois. « Les gouvernements européens se sont mis d’accord sur des émissions de Nox pour les véhicules diesel qui seront doubles des plafonds autorisés par une législation européenne datant de 2007 [les fameux 80 mg/km] », insiste l’ONG bruxelloise Transport & Environment dans un communiqué.À la pointe du combat pour une industrie automobile plus propre, le lobby environnemental prônait un facteur de conformité de seulement 1,5 dès le 1er janvier 2017, et un strict respect du plafond d’émissions de Nox dès 2019.« La décision prise par les gouvernements européens, sous la pression de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni, est scandaleuse et d’un cynisme sans nom. Non seulement ils ont décidé de faire fi du scandale Volkswagen, mais en plus ils ont décidé d’ignorer les problèmes de santé publique liés à la pollution de l’air et les près de 100 000 décès prématurés causés par le diesel en Europe », a réagi, pour sa part, l’eurodéputé vert Yannick Jadot.Manque de transparenceAutre sujet de critiques, la manière dont cette décision a été prise. Non pas lors d’une réunion – relativement publique – des ministres européens de l’environnement. Mais portes closes au sein du Technical Committee on Motor Vehicles (TCMV). Composée de représentants des 28 Etats membres et de la Commission européenne, cette instance est chargée de fixer les règles au niveau européen quand elles sont jugées très techniques.Le fait de confier aux experts le soin de trancher autoriserait encore plus qu’ailleurs à Bruxelles, le jeu des lobbys.C’est en tout cas au sein du TCMV que, depuis 2011, la Commission et les Etats membres sont censés discuter de la mise en place des tests d’émissions de gaz polluants en condition réelle. Or, ces tests n’ont été agréés qu’en mai, alors que, depuis 2013, selon des documents publics (notamment une étude du Joint Research Center, un groupe de chercheurs de la Commission), il était notoire que les tests en laboratoires minoraient très largement les émissions réelles des véhicules.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.10.2015 à 17h01 • Mis à jour le28.10.2015 à 18h34 | Sarah Belouezzane et Alexandre Piquard Le conseil d’administration du groupe Bouygues, qui s’est tenu mercredi 28 octobre, a choisi Gilles Pélisson pour succéder à Nonce Paolini au poste de président-directeur général de TF1. M. Pélisson prendra ses fonctions le 17 février 2016.« Jusqu’à cette date Gilles Pélisson se préparera à l’exercice de ses fonctions avec le concours de Nonce Paolini », précise le communiqué.« Le choix a été fait conjointement par Martin Bouygues et Nonce Paolini, qui a participé à la désignation de son successeur », explique une source proche du dossier. L’actionnaire et le dirigeant ont chacun fait une première liste de noms avant de trancher.« Il y avait deux choix stratégiques : soit prendre un homme de médias, télévision ou radio, plutôt extérieur, soit prendre quelqu’un qui connaît le groupe. C’est le critère Bouygues qui l’a emporté », résume cette source. Ancien patron du groupe hôtelier Accor, M. Pélisson, 58 ans, est un fin connaisseur de la maison Bouygues et de TF1, dont il est administrateur depuis 2009.Lire aussi :Les défis de TF1 en quatre chiffres« Président qui préside »Parmi les autres candidats figurait par exemple Olivier Roussat, patron de Bouygues Telecom, jugé prometteur mais plus jeune (51 ans).« Martin Bouygues a choisi quelqu’un avec qui il a déjà travaillé et qu’il connaît bien. Ayant de moins en moins de choses à faire au sein de son groupe, il souhaite garder la main sur TF1, ce que le choix de Pélisson, à ce poste, vu son caractère, devrait lui permettre », glisse un bon connaisseur dans les milieux d’affaires parisiens.M. Pélisson est en l’occurrence appelé à être un « président qui préside », c’est-à-dire qui représente l’entreprise et gère les relations avec les pouvoirs publics. Les orientations éditoriales ne devraient pas, par conséquent, être au centre de ses préoccupations.« C’est davantage un choix de continuité que de rupture », commente Philippe Bailly, de NPA Conseil. De fait, la maison ne devrait pas connaître de grand bouleversement. M. Paolini, qui a appuyé la candidature de M. Pélisson, devrait rester conseiller du groupe Bouygues, dans des fonctions qui restent à définir.ProximitéCette évolution est rendue possible par la proximité des deux hommes : MM. Pélisson et Paolini se connaissent bien, ayant travaillé ensemble chez Bouygues Telecom au début des années 2000, le premier à la direction générale et le second à la direction des ressources humaines. Ils se côtoient de nouveau depuis 2009 au sein du conseil d’administration de TF1.Pour M. Pélisson, prendre la tête de TF1 était un « rêve » de longue date, précise une source proche du dossier. « Il se prépare depuis longtemps », ajoute-t-elle. Son nom avait circulé à la fin du mandat de Patrick Le Lay, auquel avait succédé M. Paolini, en 2008.C’est pourtant chez l’hôtelier que le futur dirigeant de TF1 a fait ses premières armes. Diplômé de l’Essec et titulaire d’un MBA obtenu à Harvard, M. Pélisson a commencé sa carrière chez Accor, maison cofondée par son oncle Gérard. Après plusieurs postes dans le groupe, il est devenu, en 1993, coprésident de la filiale Novotel. L’homme connaît également le secteur du divertissement : il avait rejoint Euro Disney en 1995, et en était devenu le président-directeur général en 1997.Les télécommunications sont aussi un domaine qu’il maîtrise. Après un passage chez Noos et Suez Connect, M. Pélisson avait rejoint Bouygues Telecom, en 2001, avant d’en devenir le directeur général, puis le président-directeur général en 2004.A la fin de 2005, il était revenu à ses premières amours chez Accor. Cette fois en tant que président-directeur général du groupe, en remplacement de Jean-Marc Espalioux.Traversée du désertLe reste de sa carrière a ensuite été marqué par une traversée du désert, ponctuée de jetons de présence dans divers conseils d’administration (Bic, NH Hotels).Décrit comme sympathique, chaleureux et plutôt accessible, M. Pélisson serait, selon certains observateurs, la personne idéale pour gérer les questions réglementaires, par exemple le passage de LCI en gratuit, sur lequel le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) doit se prononcer pour la deuxième fois. M. Pélisson est bien introduit au sein des réseaux parisiens, habitué du club d’influence Le Siècle et fin connaisseur des milieux d’affaires.« Il est avenant et sympathique, mais il n’a pas laissé une trace indélébile lors de ses passages chez Accor ou Bouygues Telecom par exemple, relativise un dirigeant d’entreprise. Il n’a pas su faire ce qu’il fallait chez le premier et n’a rien eu de bouleversant à gérer chez le second : ni le lancement de l’opérateur, ni la concurrence féroce de Free. »Chez Accor, M. Pélisson s’est fait quelques ennemis. Ses détracteurs qualifient son passage chez l’hôtelier de « catastrophique ». Gardant le souvenir d’une personnalité chaleureuse de prime abord, mais « difficile » au quotidien.Lire aussi :Bolloré, Drahi, Malone : la tentation de faire converger télécoms et médiasAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard Finalement, les vendanges françaises ont été plus abondantes que prévues. Alors que les prévisions évoquaient en septembre, une érosion de la production dans l’Hexagone en 2015, l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) table finalement, selon les chiffres publiés mercredi 28 octobre, sur une progression de 1 %. La très bonne récolte en Languedoc-Roussillon, première région viticole française, en augmentation de 7 %, ainsi qu’une hausse attendue dans le Bordelais, ont plus que compensé la moindre opulence en vallée du Rhône, en Bourgogne et dans le Beaujolais. Pas suffisant toutefois pour conserver le titre de premier producteur mondial de vin, repris cette année par l’Italie.Lire aussi :La très lucrative route des vinsLa roulette russe de la météo fait et défait les règnes. Cette année, les cieux ont été favorables aux vignes transalpines. Selon l’OIV, la production viticole italienne affiche une hausse de 10 % à 48,8 millions d’hectolitres. Un fort rebond, après, il est vrai, des vendanges 2014 maigrelettes. De quoi dépasser d’une courte tête la France qui totalise 47,3 millions d’hectolitres. Suit l’Espagne, en retrait cette année de 4 % à 36,6 millions d’hectolitres.Les Etats-Unis quatrièmeCes performances du trio de tête du classement mondial confortent la domination européenne. Ces trois pays représentent à, eux seuls, 48 % de la production mondiale, estimée cette année par l’OIV à 275,6 millions d’hectolitres, en progression de 2 %. Pas de risque de pénurie donc, alors que la consommation mondiale devrait osciller entre 235,7 et 248,8 millions d’hectolitres.Parmi les autres pays gagnants en 2015, les Etats-Unis se distinguent. Le quatrième producteur mondial progresse de 1 % à 22,1 millions d’hectolitres. Mais la palme de la hausse est décrochée par le Chili, avec un bond de 23 %, à 12,8 millions d’hectolitres, talonnant le numéro cinq mondial l’Argentine en repli de 12 % à 13,35 millions d’hectolitres. La Chine reste au huitième rang mondial, avec une production estimée par l’OIV, à 11,17 millions d’hectolitres, sachant que la situation réelle de ce pays est difficile à évaluer.La France conserve toutefois une couronne, celle de premier producteur mondial de vins rosés. Avec un tiers des volumes totaux, soit 7,6 millions d’hectolitres, elle devance cette fois l’Espagne (5,5 millions d’hectolitres) et les Etats-Unis (3,5 millions d’hectolitres). L’Italie avec 2,5 millions d’hectolitres ne se classant qu’en quatrième position.Lire aussi :Les consommateurs de vin de plus en plus nombreux en FranceLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel C’est une bonne nouvelle pour l’exécutif. Dans une étude publiée mercredi 28 octobre, l’Insee montre que l’écart entre la France et l’Allemagne en matière de coût du travail, un critère souvent avancé pour justifier les différences de performance entre les deux pays, s’est resserré. Et le phénomène s’est même accentué ces derniers mois.Combien coûte le travail en France ? L’indice du coût du travail dans l’industrie a progressé de 1,1 % dans l’Hexagone entre 2012 et fin 2014, contre 2,1 % dans la zone euro et 3,2 % en Allemagne. Entre 2000 et 2012, l’évolution était inverse : le coût du travail progressait plus vite chez nous qu’outre-Rhin.Si l’on s’en tient à la seule industrie manufacturière, le coût horaire de la main-d’œuvre au deuxième trimestre 2015 est désormais inférieur à Paris (37,50 euros) qu’à Berlin (39,50 euros), selon les chiffres compilés par Coe-Rexecode. « La stratégie suivie par le gouvernement pour regagner du terrain en la matière porte ses fruits, souligne Gilles Moec, économiste chez Bank of America Merrill Lynch. L’écart entre nos deux pays se resserre, même si le coût du travail ne peut être le seul critère à prendre en compte. »Si l’on prend également en compte les services marchands, l’Allemagne reste en revanche en tête, avec un coût horaire de la main-d’œuvre de 33,90 euros, contre 36,30 euros en France.Lire aussi (édition abonnés) :Le conseil des patrons allemands à la France : encore un effort, Herr MacronPourquoi cette amélioration ?La principale raison de cette évolution est à chercher du côté du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Entré en vigueur en 2013, ce crédit d’impôt porte sur les salariés dont la rémunération n’excède pas 2,5 fois le Smic. Selon l’Insee, il a contribué à améliorer le taux de marge des sociétés financières de 0,9 point en 2014. Mais il a aussi permis de modérer l’évolution du coût du travail.L’étude montre ainsi que le coût du travail français s’est nettement tassé lorsque le CICE a été introduit, au premier trimestre 2013. Puis une nouvelle fois début 2014, lorsque son taux a été relevé de 4 % à 6 %. L’institut conclut donc que le dispositif a bien atteint son objectif.Lire aussi :« Le CICE a atteint son rythme de croisière »Où en sont les autres pays de la zone euro ?L’étude révèle également que la convergence des coûts horaires du travail observée avant la crise entre les pays de la zone euro est désormais terminée. « Dans l’industrie, les coûts ne se rapprochent plus depuis 2008, explique l’Insee. Dans les services marchands, la convergence s’était déjà interrompue dès 2004, après une période de rattrapage pourtant très dynamique entre 1996 et 2004. »En cause : les politiques de rigueur salariale mises en œuvre dans les pays du sud de la zone euro, en particulier en Grèce, en Espagne et au Portugal, ainsi que l’envolée du chômage observée dans ces pays.Lire aussi :Le CICE, un dispositif entré dans les mœurs des entreprisesMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.10.2015 à 09h15 • Mis à jour le28.10.2015 à 16h14 La police turque a pris, mercredi 28 octobre, le contrôle de la régie des télévisions Bugün TV et Kanaltürk à Istanbul, dont le groupe fait l’objet d’une mise sous tutelle controversée à la veille des législatives.L’intervention s’est faite en direct. Devant les caméras, les forces de l’ordre ont pénétré dans le siège des deux chaînes, propriété du groupe Koza-Ipek – considéré comme proche de Fethullah Gülen, ennemi politique du président Recep Tayyip Erdogan – en dispersant les salariés qui le protégeaient avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau, selon les images retransmises en direct par Bugün TV sur son site Internet.Lire :Erdogan le despote et la presse turque« Propagande »Des policiers et un des nouveaux administrateurs du groupe nommés par la justice ont investi la régie des deux télévisions et en ont pris le contrôle, malgré l’opposition d’un de ses rédacteurs en chef. « Quel est votre titre ? Ici, c’est ma chaîne », a lancé Tarik Toros. Des affrontements ont éclaté devant le bâtiment entre les manifestants, dont des députés de l’opposition, et la police. Plusieurs personnes ont été arrêtées, a rapporté la chaîne de télévision privée NTV.Polisten canlı yayında muhabirlerimize müdahale! Kameraların kablosunu kestiler...https://t.co/I1M9xmawbh https://t.co/kM38UCnuIV— BugunTV (@Bugün TV)require(["twitter/widgets"]);UTANÇ GÖRÜNTÜLERİ! YAYINIMIZ TÜM DÜNYANIN GÖZÜ ÖNÜNDE KESİLMEYE ÇALIŞILIYOR— BugunTV (@Bugün TV)require(["twitter/widgets"]);Elections législatives dimancheLa justice turque a décidé lundi de mettre sous tutelle la holding Koza-Ipek, accusée selon un procureur d’Ankara de « financer », « recruter » et « faire de la propagande » pour le compte de l’imam Fethullah Gülen, qui dirige des Etats-Unis un influent réseau d’ONG, médias et entreprises qualifié par les autorités d’« organisation terroriste ».Ancien allié du président Erdogan, M. Gülen est devenu son « ennemi public no 1 » depuis le scandale de corruption qui a visé des proches de l’homme fort du pays et des membres de son gouvernement à la fin de 2013.La décision de la justice turque a été violemment dénoncée par l’opposition comme une atteinte à la liberté de la presse, à la veille des élections législatives anticipées qui se déroulent dimanche en Turquie. La Turquie pointe à la 149e place, sur 180, au classement mondial de la liberté de la presse établi le mois dernier par l’ONG Reporters sans frontières, derrière la Birmanie (144e) et devant la Russie (152e).L’Union européenne préoccupéeL’Union européenne (UE) a fait part mercredi de sa « préoccupation » à la suite de la prise d’assaut. « La situation concernant la holding Koza-Ipek est inquiétante et nous continuons à la suivre de près », a réagi Catherine Ray, porte-parole pour les affaires étrangères de l’UE, lors d’un point presse à Bruxelles.« Comme tout pays qui négocie son adhésion [à l’UE], la Turquie doit s’assurer qu’elle respecte les droits de l’homme, y compris la liberté d’expression, conformément à la Convention européenne des droits de l’homme », a-t-elle ajouté.Lire aussi :L’attentat d’Ankara jette une ombre sur les prochaines législatives en Turquie 28.10.2015 à 04h00 L’action Twitter plongeait de plus de 12 % mardi 27 octobre dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York, suite à des résultats d’audience décevants du réseau social. Twitter revendiquait 320 millions d’utilisateurs fin septembre, soit seulement 4 millions de plus que trois mois plus tôt. En excluant les abonnés recevant un service allégé par SMS, la progression est encore plus faible (+3 millions à 307 millions fin septembre). Pour le trimestre entamé début octobre, le groupe a par ailleurs dit tabler sur un chiffre d’affaires de 695 à 710 millions de dollars, quand les analystes espéraient en moyenne jusqu’ici 740 millions.Lire aussi :En panne de recettes, Twitter va tailler dans ses effectifs Stéphane Lauer (New York, correspondant) Une fois de plus, ceux qui attendaient Apple au tournant en sont pour leurs frais. Même si, trimestre après trimestre, la barre est de plus en plus haute pour maintenir ses taux de croissance stratosphériques, le groupe de Cupertino (Californie) a réussi, mardi 27 octobre, à dépasser les anticipations des analystes en termes de bénéfices et de chiffre d’affaires.Lire aussi :Apple dévoile deux nouveaux iPhone et l’iPad Pro lors de sa « keynote » à San FranciscoLe fabricant de l’iPhone a publié au titre du quatrième trimestre de son exercice fiscal clos le 26 septembre un bénéfice net de 11,1 milliards de dollars (10 milliards d’euros), en hausse de 31 % par rapport à la même période de l’année précédente. Sur l’ensemble de son exercice, c’est un bénéfice de 53,4 milliards de dollars qu’affiche la firme à la pomme.Côté ventes, les performances sont tout aussi impressionnantes. Apple a réalisé au quatrième trimestre de son exercice un chiffre d’affaires de 51,5 milliards (46,6 milliards d’euros), soit un bond de 22 %. Des résultats qui ont permis au groupe d’amasser une trésorerie pléthorique de 205,7 milliards de dollars (186,4 milliards d’euros), en hausse de 33 % en un an, alors que ses pratiques d’optimisation fiscale sont de plus en plus contestées.Les ventes d’iPad déçoiventSi l’argent continue de couler à flot chez Apple, deux petites déceptions sont toutefois venues nuancer ce tableau impressionnant. D’abord, les ventes d’iPhone, qui représentent 63 % du chiffre d’affaires et un pourcentage encore plus important du bénéficedu groupe, sont légèrement en dessous de ce que prévoyaient les analystes. Apple a ainsi vendu 48 millions de smartphones. C’est 8,7 millions de plus qu’au cours du quatrième trimestre de l’exercice précédent, mais le marché s’attendait à légèrement mieux (48,72 millions d’unités).Point positif, néanmoins, Apple gagne des parts de marché : sur la période trimestrielle considérée, 30 % des acheteurs d’iPhone étaient des clients d’Android, le système d’exploitation de Google, un « record », selon Tim Cook, le PDG du géant californien.Moins stratégiques, les ventes d’iPad n’ont pas été à la hauteur des attentes, avec 9,9 millions d’unités vendues, soit 1 million de moins qu’au trimestre précédent. Pour le septième trimestre d’affilée, les ventes de tablettes chutent. Ce reflux s’explique notamment par le lancement il y a un an de l’iPhone 6 Plus, un smartphone doté d’un grand écran, qui vient cannibaliser les ventes de l’iPad.Mais plus que par le passé, M. Cook était attendu sur l’avenir, notamment sur les prévisions pour les mois d’octobre à décembre, une période cruciale, rythmée par la saison des fêtes. « Nous sommes assez confiants sur notre croissance », a-t-il affirmé. Le PDG table sur des ventes comprises entre 75,5 milliards et 77,5 milliards de dollars. Wall Street, qui s’attendait à un minimum de 77 milliards de dollars, a de quoi rester sur sa fin.La Chine, deuxième marché du groupeM. Cook a toutefois souligné, au cours d’une conférence avec les analystes, que cette croissance devait être jugée à l’aune de l’impact de la hausse du dollar sur ses comptes. Entre juillet et septembre, les effets de change lui ont ainsi coûté 8 points de croissance en termes de chiffre d’affaires. Ce phénomène continuera à jouer sur la fin de l’année, a affirmé le PDG. « Il est question de savoir si nous allons réaliser une croissance à un chiffre ou deux », a-t-il insisté, laissant entendre que dans le contexte monétaire actuel, cette incertitude restait un luxe. D’autant que la marge brute, la part du chiffre d’affaires, une fois retranchés les coûts de fabrication, devrait se maintenir aux alentours de 40 %, un niveau très confortable.Lire aussi :Apple Music débarque en Chine dans un marché habitué à la gratuitéPour nourrir la croissance, Apple mise sur le lancement de nouveaux produits. « Nous entrons dans la période des fêtes avec notre meilleure gamme de produits », a affirmé M. Cook. Il s’agit d’abord des nouvelles versions de l’iPhone 6, commercialisées depuis la fin septembre, même si le saut technologique par rapport à l’ancienne version peut laisser sceptique. Un nouvel iPad doté d’un grand écran a également été annoncé, tandis que les livraisons de l’Apple TV devraient commencer cette semaine. Quant à l’Apple Watch, la montre connectée, le groupe est resté très discret sur ses performances. Les ventes sont noyées au milieu de celles de l’iPod, de l’Apple TV et de Beats, son service de streaming musical. Un ensemble d’activités qui a réalisé un chiffre d’affaires de 3 milliards de dollars, en hausse de 61 %.L’autre préoccupation des analystes porte sur la croissance d’Apple en Chine. Les chiffres publiés mardi sont plutôt de nature à rassurer. Le pays est désormais le deuxième marché du groupe, représentant 24 % des ventes, derrière les Etats-Unis. Les ventes d’iPhone ont quasiment doublé en un an. Toutefois, c’est 700 000 de moins qu’au cours du trimestre précédent. Les premiers effets du ralentissement de l’économie chinoise ? « Pour le moment, on ne peut pas vraiment dire que l’on ressent une différence », a assuré M. Cook. Mais qu’il s’agisse de la Chine ou de l’iPhone en général, chaque trimestre qui passe rend le rythme de croissance de plus en plus compliqué à tenir.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.10.2015 à 19h47 • Mis à jour le27.10.2015 à 22h40 Les frais facturés aux utilisateurs de téléphones mobiles quand ils voyagent à l’étranger dans l’Union européenne – aussi appelés frais de « roaming » – seront bannis à partir de juin 2017, selon une nouvelle loi définitivement adoptée mardi 27 octobre par le Parlement européen.Bannis à partir du 15 juin 2017, ces frais d’itinérance sont tous les frais supplémentaires facturés pour les appels, l’envoi de SMS ou l’utilisation de l’Internet mobile à l’étranger au sein de l’UE.Une première limitation en 2016En attendant leur interdiction, il est déjà prévu que ces frais ne pourront pas dépasser certains montants à partir du 30 avril 2016 : 5 centimes d’euro par minute pour les appels vocaux, 2 centimes pour les SMS, 5 centimes par mégaoctet pour l’usage de l’Internet mobile. Un plafond pour les appels vocaux entrants doit également être déterminé d’ici à la fin de l’année et devrait être beaucoup moins élevé que celui pour les appels sortants.« Les Européens vont payer le même prix pour utiliser leur appareil mobile quand ils voyagent dans l’UE que chez eux », s’est félicité le commissaire européen Andrus Ansip, saluant « un premier pas vers un marché unique des télécommunications », à l’issue du vote des eurodéputés.La neutralité du Net entérinéeLe texte interdit par ailleurs aux fournisseurs d’accès à Internet (FAI) de bloquer ou de ralentir les flux en fonction de l’expéditeur ou du destinataire. Un opérateur pourra cependant continuer de proposer une amélioration de la qualité d’Internet pour certains services, « à condition que cela n’ait pas de conséquence sur la qualité générale d’Internet », a précisé le Parlement.Sur le volet « neutralité du Net », des exceptions à l’égalité de traitement des utilisateurs sont prévues, quand il s’agit de répondre à une décision judiciaire, d’empêcher la congestion des réseaux ou de lutter contre des cyberattaques.Les défenseurs de la neutralité du Net ne sont pas tous rassurés, et les eurodéputés Verts ont estimé qu’elle était toujours menacée, du fait de ces exceptions. La nouvelle loi « empêchera d’avoir un Internet à deux vitesses », affirme de son côté la rapporteuse du texte, l’eurodéputée espagnole Pilar del Castillo Vera (PPE).Lire aussi :La fin du « roaming » : « une étape décisive pour un marché unique des télécoms »Le vote de mardi entérine un accord survenu le 30 juin entre les institutions européennes (Commission, Parlement et Conseil représentant les Etats), sur cette mesure emblématique du « paquet télécoms » défendu par la précédente Commission.Cette dernière avait proposé la fin du « roaming » dès décembre 2015, mais les Etats membres de l’UE ont freiné le processus, demandant que la question soit réexaminée en 2018, avant de consentir un horizon moins lointain. Alexandre Piquard La polémique autour du « M. Météo » de France 2 n’est pas finie : Philippe Verdier, auteur d’un livre qui conteste l’idée d’un consensus scientifique sur le réchauffement climatique, a été convoqué par la direction à un entretien en vue d’une sanction pouvant aller jusqu’au licenciement, a-t-on appris mardi 27 octobre. L’entrevue a eu lieu le 22 octobre en présence d’un représentant de la direction des ressources humaines du siège de France Télévisions, ainsi que d’un représentant de Force ouvrière (FO), selon ce syndicat.Contrairement aux autres syndicats de l’entreprise d’audiovisuel public, FO soutient ouvertement M. Verdier. « Il n’a fait qu’user de sa liberté d’expression », affirme Eric Vial, élu du syndicat. Joint par Le Monde, M. Verdier ne veut plus s’exprimer.La direction ne commente pas, car il s’agit d’un différend en cours avec un salarié. Mais elle a invoqué plusieurs fois le « principe déontologique » selon lequel les salariés ne devraient pas s’exprimer de leur propre chef publiquement en engageant la responsabilité de l’entreprise.« Pas de délit d’opinion », selon la directionM. Verdier a fait dans les médias une promotion active de son ouvrage, Climat investigation (éd. Ring), en dénonçant un « scandale planétaire » à propos du réchauffement climatique. Dans une lettre ouverte à François Hollande, à l’approche du sommet sur le climat COP21, il a estimé que le président de la République ne pouvait cautionner « les scientifiques ultrapolitisés du GIEC, les lobbys d’entreprises, les ONG environnementales, ni les chefs religieux autoproclamés nouveaux apôtres du climat ».En congé pour le lancement de son livre, paru le 1er octobre, Philippe Verdier, qui présente la météo et a le titre de chef de service, a été mis à pied par la direction de France Télévisions à la mi-octobre.Lire aussi :France 2 met à pied son « M. Météo », Philippe Verdier« Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, estime qu’il n’y a pas de délit d’opinion. Pour elle, la faute de Philippe Verdier est liée à l’exécution de son contrat de travail, car il a mis en avant sa fonction et son employeur France Télévisions dans le cadre de la communication autour de son livre », explique Serge Cimino, élu du Syndicat national des journalistes (SNJ), un autre syndicat de France Télévisions. Ce dernier résume un échange vif qui a eu lieu sur le cas de M. Verdier entre Eric Vial, de FO, et Mme Ernotte, en comité de groupe, le 19 octobre.Prudence des autres syndicatsLe SNJ est prudent et dit s’être jusqu’ici surtout assuré que le salarié mis à pied soit bien reçu en entretien. Il dit attendre que la direction prononce la sanction, dans un délai d’un mois, avec un avis motivé.En interne, on sent une réserve de certains salariés, par rapport aux accents complotistes du discours du « M. Météo » de France 2, qui en a surpris certains car il ne s’était pas exprimé en interne contre le consensus sur le réchauffement, avant son livre. De plus, certaines de ses affirmations sont contestées.Lire aussi :Les erreurs sur le climat de Philippe Verdier, le M. Météo de France 2Le soutien du journaliste de France 3 lié à l’affaire du « mur des cons » FO a davantage le souhait de politiser l’affaire : le syndicat a d’abord publié un communiqué et interpellé Delphine Ernotte en comité de groupe. Puis il a accompagné M. Verdier pour son entretien, lui suggérant de se faire accompagner par Clément Weill-Raynal, un journaliste de France 3 qui a « comme lui connu des pressions », raconte M. Vial. En effet, M. Weill-Raynal a notamment été en conflit avec sa direction pour avoir filmé avec son téléphone le « mur des cons » dans un local du syndicat de la magistrature, et diffusé la vidéo sur le site Atlantico. Il avait aussi accusé Charles Enderlin, le correspondant de France 2 en Israël, d’avoir « manipulé » les images du petit Mohammed Al-Dura, mort dans les bras de son père lors d’un échange de tirs entre Palestiniens et Israéliens.Contestation possible de la sanctionDe son côté, M. Verdier avait estimé, après sa mise à pied : « Je me suis mis sur la route de la COP21, qui est un bulldozer, voilà le résultat. »« M. Verdier n’a pas commis de faute professionnelle », argumente M. Vial. Ce dernier souligne que M. Verdier n’a pas utilisé l’antenne de France 2 pour faire la promotion de son livre. Plutôt que de convoquer un conseil de discipline paritaire, FO laisse à Mme Ernotte le choix de la sanction et se réserve la possibilité de la contester, aux prud’hommes ou auprès de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde). Pour le syndicat, le cas d’un journaliste qui promeut un livre ou exprime des opinions dans des médias est banal.Au même moment, France Télévisions doit aussi gérer le cas du « M. Météo » de… France 3Un autre cas télescope celui de M. Verdier : Jean-Marc Souami, le « M. Météo » de France 3, Jean-Marc Souami, a été convoqué mardi pour un rappel à l’ordre, rapporte Pure Médias. On lui reproche notamment d’avoir publiquement critiqué Laurent Ruquier, l’accusant d’être « complice » des « délires racistes » de l’élu de droite Nadine Morano sur la « France, pays de race blanche ». Il prend très régulièrement position sur son compte Twitter, rappelle le site.La direction a « désapprouvé qu’un présentateur du groupe s’en prenne à un animateur de France Télévisions », dans une réaction sur le site de l’animateur Jean-Marc Morandini.« Les cas de M. Verdier et de M. Souami sont différents », estime M. Cimino. Membre de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), M. Souami semble disposer d’un plus large soutien en interne.Pour Mme Ernotte, l’affaire de M. Verdier et celle de M. Souami sont des cas à régler. Avec une pression médiatique et syndicale importante, apanage de France Télévisions, la maison qu’elle dirige depuis deux mois.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.10.2015 à 15h40 • Mis à jour le28.10.2015 à 11h36 | Denis Cosnard La tension monte entre Renault et son premier actionnaire, l’Etat. Après le bras de fer du printemps autour de l’instauration de droits de vote double chez le constructeur français, une nouvelle passe d’armes est engagée. Au centre du débat, cette fois, l’alliance entre Renault et le japonais Nissan, qui fait de ce duo le quatrième constructeur au monde derrière Toyota, Volkswagen et General Motors.Faut-il modifier les accords financiers entre Renault et Nissan ? Retoucher l’architecture de cette association très exceptionnelle dans le monde industriel ? Carlos Ghosn en est persuadé. « Il faut fortifier cette alliance », a réaffirmé, mercredi 28 octobre, le patron franco-brésilien, qui dirige simultanément les deux groupes. Selon le PDG, Renault, Nissan et leurs différents actionnaires seraient d’ailleurs « tous d’accord » sur ce point.« A partir du moment où nous partageons tous cette conviction, tout le reste est facile à résoudre, et je n’ai absolument aucun doute sur le fait que l’on continuera à trouver des points de convergence entre les différentes parties pour que cette alliance continue de progresser », a souligné M. Ghosn, à l’occasion de l’ouverture du Salon de l’automobile de Tokyo.M. Ghosn, maître du jeuPas question de revoir les accords, avait au contraire assuré la veille Emmanuel Macron. « Il ne faut pas déstabiliser l’alliance par des changements, des rééquilibrages, des modifications de gouvernance, qui d’ailleurs peuvent entraîner des conflits d’intérêts », avait déclaré le ministre de l’économie, au nom de l’Etat, toujours principal actionnaire de Renault.Les bisbilles entre l’Etat et le constructeur ont commencé au printemps, avec la « loi Florange ». Voté en 2014, ce texte prévoit que les actions détenues depuis plus de deux ans bénéficient d’un droit de vote double lors des assemblées générales. L’objectif est de favoriser l’actionnariat à long terme au détriment des investisseurs spéculatifs. Problème : le conseil d’administration de Renault et son PDG sont en majorité hostiles à cette disposition.Lire aussi :Pourquoi Renault et l'Etat s'opposentAvant son application, M. Ghosn était en effet relativement maître chez lui. L’Etat, premier actionnaire de Renault avec 15 % du capital à l’époque, n’était pas en mesure de dicter sa loi ; il avait par exemple contesté plusieurs fois, en vain, l’énorme rémunération du PDG. Nissan a encore moins voix au chapitre. Considéré comme une filiale de Renault, le groupe japonais n’a pas le droit de voter aux assemblées de sa maison mère. Le reste du capital est totalement éclaté.Un casus belliAvec des droits de vote double, la situation sera très différente, l’Etat actionnaire pourra davantage imposer ses vues. Pour Carlos Ghosn et son conseil, c’est un casus belli. En avril, ils ont soutenu une résolution prévoyant de maintenir uniquement des droits de vote simple. Pour imposer sa position, le gouvernement a alors engagé l’épreuve de force. Il a acheté en Bourse un paquet d’actions Renault, est monté provisoirement à 23,2 % des droits de vote, et est ainsi parvenu à bloquer la résolution litigieuse lors de l’assemblée du 30 avril.Depuis, la situation semblait normalisée. L’Etat s’est engagé à revendre rapidement les 4,8 % qu’il a acquis, pour revenir à la situation antérieure. Mais grâce à ses droits de vote double, exerçables à partir de mars 2016, il disposera enfin d’une minorité de blocage de façon durable.Lire aussi :Chez Renault, l’Etat impose sa loiM. Ghosn et ses partisans ne s’avouent cependant pas vaincus. Leur solution ? Une refonte des liens entre Renault et Nissan. Hiroto Saikawa, le représentant de Nissan au conseil de Renault, a récemment fait circuler une note en ce sens, a révélé l’agence Reuters, mardi 27 octobre. Dans ce document de trois pages, daté du 3 septembre, Nissan propose un « rééquilibrage » de l’alliance.Selon ce projet, Renault descendrait au capital de Nissan, passant de 43,4 % à moins de 40 %. Simultanément, Nissan, qui ne contrôle aujourd’hui que 15 % de Renault, augmenterait sa part. Au bout du compte, les deux partenaires disposeraient de participations croisées plus équilibrées, en détenant idéalement « entre 25 % et 35 % » l’un dans l’autre.« Le sens de l’histoire »Conséquence directe de cette refonte : Nissan ne serait plus considéré comme une filiale du constructeur tricolore. Il pourrait voter lors des assemblées de Renault, et contrebalancer ainsi l’autre grand actionnaire, l’Etat français.Une telle réorganisation pourrait se justifier par l’évolution des performances des deux alliés. Nissan, au secours duquel Renault avait volé en 1999, est aujourd’hui plus rentable que son ancien « sauveur », et pèse 73 % de plus en Bourse…Mais M. Macron ne veut clairement pas de cette remise à plat. « Cette alliance, nous voulons en préserver tous les équilibres », a martelé le ministre, mardi. Il tient à maintenir la prépondérance actuelle de Renault dans le dispositif, et le rôle de l’Etat, son premier actionnaire. « Il n’est pas question de détricoter l’alliance, appuie-t-on dans son entourage. Le sens de l’histoire, c’est au contraire une intégration plus forte des deux groupes. »Dans l’immédiat, l’Etat n’a d’ailleurs pas cédé les 4,8 % de Nissan qu’il avait achetés en avril et promis de revendre juste après l’assemblée générale. Officiellement, ce statu quo est lié à la chute inattendue de l’action Renault à la suite de l’affaire Volkswagen, qui a fait trembler tout le secteur automobile en Bourse. Autant patienter un peu, le temps que le titre remonte, cela évitera d’essuyer une moins-value toujours malvenue, estime-t-on à Bercy. Mais ces turbulences boursières font peut-être bien les choses : en conservant pour le moment sa participation à 19,7 %, l’Etat montre aussi qu’il faut compter avec lui.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérôme Porier Les associations spécialisées dans le mal-logement le disent  : les dispositifs de location solidaire ne sont pas assez connus. « En 2014, ils nous ont permis de mobiliser 400 nouveaux logements pour des personnes en ­situation d’exclusion, un chiffre en recul de 18,3 % sur un an », dit Sylvie Eschalier, responsable de la mobilisation de logements dans le parc privé chez Habitat et humanisme. Les besoins sont pourtant énormes : le Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées (HCLPD) estime qu’il faudrait créer 120 000 logements ­sociaux dans le parc privé en trois ans.Les dispositifs de location solidaire constituent une partie de la solution. Solibail, le plus répandu, existe dans neuf régions où les marchés immobiliers présentent des tensions. Un mécanisme dont les modalités varient dans chaque ville car certaines localités peuvent y ajouter des subventions.A Paris, son nom est « Louer solidaire ». Actuellement, ce dispositif permet de loger 2 900 per­sonnes dans 902 habitations de la capitale. « Ce sont des familles logées à l’hôtel, souvent monoparentales, et qui ont un emploi, précise Ian Brossat, adjoint à la Mairie de Paris chargé du logement. Notre objectif est de doubler le nombre de ces ­logements d’ici à 2020, en élargissant le dispositif à des populations plus précaires. »Comment fonctionne-t-il ? Le propriétaire d’un logement loue à un tarif dit « intermédiaire » à une association, en respectant des plafonds qui varient selon les régions et la surface du logement.« La plupart des propriétaires choisissent de s’engager sur six ans pour obtenir l’abattement maximal » Denis Laurent, délégué général de SNLIls sont calculés grâce à la formule suivante : loyer intermédiaire (par mètre carré) = loyer de base x (0,7 + 19/surface en m²). Avec une petite subtilité : pour les appartements de moins de 38 m2, le coefficient multiplicateur est limité à 1,2. A chaque degré de tension du marché correspond un loyer de base qui sert donc de référence. Pour 2015, il a été fixé à 16,82 euros en zone A bis (Paris et 29 communes de la petite couronne), 12,49 euros en zone A (Lyon, Lille…), 10,06 euros en zone B1 (Annecy, Bayonne, Chambéry, Saint-Malo, La Rochelle…) et 8,74 euros en zone B2 (autres communes de plus de 50 000 habitants). Pour savoir dans quelle zone est classée une ville, il suffit de se rendre sur le site du ministère du logement.Le propriétaire qui accepte de confier son logement à une association obtient plusieurs avantages. D’abord, les loyers perçus sont largement défiscalisés. Selon la durée du bail (trois ou six ans), l’abattement est de 30 % ou de 70 %. « La plupart des propriétaires choisissent de s’engager sur six ans pour obtenir l’abattement maximal », précise Denis Laurent, délégué général de Solidarités nouvelles pour le logement (SNL). Agréée par l’Etat, l’association s’occupe de tout, encaisse les loyers, paie les charges, assure le suivi du locataire… « Le propriétaire évite les périodes de vacance ; il est certain de toucher ses loyers et de retrouver son bien en parfait état à l’issue du bail », précise Mme Eschalier.Le prix de la tranquillité et de la bonne consciencePlus le propriétaire est dans une tranche d’imposition élevée, plus l’opération est rentable. Par exemple, si vous louez un T2 de 50 m2 à Paris (zone A bis), le plafond sera de 18,17 euros par mètre carré. Ce qui correspond à un loyer mensuel de 908,30 euros, contre 1 240 euros dans le secteur libre (le loyer moyen dans la capitale est estimé à 24,80 euros le m2 par l’observatoire Clameur).Au final, le bailleur solidaire, si sa tranche marginale d’impôt sur le revenu est à 30 %, et compte tenu de l’abattement de 70 %, obtiendra un revenu après impôt de 9 918,40 euros par an, contre 10 416 euros pour le bailleur « classique », soit un manque à gagner de seulement 4,8 %. En revanche, s’il est imposé à 14 %, l’écart monte à 18,4 % sur Paris : l’opération est beaucoup moins intéressante.Dans les villes où le marché est moins tendu et où il y a peu d’écart entre le plafond et les loyers libres, l’opération est, en théorie, beaucoup plus avantageuse. A Lyon, par exemple, le plafond autorisé par le dispositif est de 13,50 euros par mètre carré pour le même bien, alors que le loyer moyen est de 12,60 euros selon Clameur. Mais, dans la pratique, les associations acceptent un logement uniquement si le bien est loué à un tarif inférieur d’au moins 20 % au prix du marché. Malgré tout, dans cet exemple lyonnais, et à condition de s’engager sur six ans, le bailleur solidaire imposé à 30 % peut obtenir une rentabilité supérieure de 10 % à celle d’une location classique. S’il est imposé à 14 %, le manque à gagner se limite à seulement 4,6 %. Le prix de la tranquillité et de la bonne conscience, en quelque sorte.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Le droit du travail combat avec entrain les agissements sous-tendus par des considérations tenant au sexe. Sont interdites les discriminations fondées sur le sexe ou sur l’orientation sexuelle. Est prohibé le harcèlement qui a une considération sexuelle, soit directement (harcèlement sexuel), soit de façon indirecte (harcèlement moral lié au sexe).La loi du 17 août 2015 relative au dialogue sociale et à l’emploi, dite « loi Rebsamen », ajoute à cet arsenal législatif un nouvel article L. 1142-2-1 du Code du travail, selon lequel « nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant ». Cet article résulte d’un amendement adopté contre l’avis du gouvernement, qui soutenait que ce texte pourrait ne pas être appliqué.Inefficacité des règles précédentesSur le principe, pourquoi pas, même si l’on doute qu’en ce domaine le droit puisse tout : l’accumulation de règles paraît au contraire témoigner de l’inefficacité des règles précédentes. Les actions de sensibilisation du personnel sur ces sujets sont tout aussi importante pour parvenir à l’objectif poursuivi.Également, il faudra, dans la pratique judiciaire, trouver une place à ce nouveau texte entre les discriminations et le harcèlement dont elle emprunte certains éléments de formule. Pour l’instant, elle paraît avant tout symbolique, aucune règle d’aménagement de la charge de la preuve ni sanction spécifique n’étant prévue.Par ailleurs, la loi est rédigée en des termes qui suscitent la discussion. Qu’est-ce qu’un « agissement lié au sexe » ? Quand crée-t-il un « environnement intimidant » ? Qu’est-ce d’ailleurs qu’un « environnement intimidant » ?Appréhension puritaineLa loi, d’inspiration européenne, emprunte des mots venus d’ailleurs qui perdent beaucoup de leur sens quand ils sont traduits en français. La loi ne sera pas précisée par un texte ultérieur et il reviendra aux juges d’indiquer ce que ces notions recouvrent, avec de possibles divergences d’appréciation entre le juge de Strasbourg et celui de Marseille.Une appréhension puritaine pourrait conduire à proscrire la blague de carabin. Que le collègue soit indélicat, on peut le lui reprocher, mais d’ici à lui faire un procès ou engager la responsabilité de son employeur pour une blague…Et bientôt ne tardera pas à germer l’idée d’une sanction pénale pour donner plus de force à la loi… avant qu’elle soit rangée dans le placard des fausses bonnes idées d’un législateur qui, malgré les mises en garde, croit toujours que légiférer, c’est progresser.Laurent Gamet, avocat associé chez Flichy Grangé avocats (www.flichygrange.com)Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Alexandre Piquard Les sociétés de rédacteurs de L’Express, L’Expansion, L’Etudiant, Mieux vivre votre argent, Point de vue et Studio Ciné Live ont adopté, jeudi 8 octobre, le principe d’une motion de défiance contre leurs actionnaires, dont Patrick Drahi, et le directeur des rédactions et directeur général délégué, Christophe Barbier, par 112 voix contre 64, et 7 blancs ou nuls. Les journalistes avaient aussi validé le principe d’une motion visant seulement les actionnaires, par 141 voix contre 32, et 10 blancs ou nuls.En revanche, le boycott de la conférence de rédaction du mardi a été rejeté. Et l’idée de formuler des contre-propositions au plan de sauvegarde de l’emploi en cours a été validée.Débat autour de Christophe BarbierLe groupe L’Express entre en négociation autour d’un plan de départ de 125 postes, décidé par les actionnaires en sus des départs liés à la clause de conscience (qui permet aux journalistes de bénéficier d’un licenciement en cas de rachat ou de modification de la ligne éditoriale) qui a suivi le rachat des titres, effectif en juin 2015.Lire aussi :« L’Express » doute de son avenir après le plan socialLes syndicats ont relayé les protestations des salariés, avant d’accepter de discuter des conditions du plan, puisque les actionnaires avaient concédé de rencontrer les élus beaucoup plus de fois que prévu. Ces entrevues ont commencé cette semaine.Les salariés de L’Express, eux, espèrent en parallèle maintenir une certaine pression. La motion de défiance témoigne de cette volonté. Ils ciblent particulièrement Patrick Drahi, industriel des télécoms avec son groupe Altice, propriétaire de Numericable et SFR, mais aussi possesseur de médias, dont Libération (à 100 %) et BFM-TV et RMC (à 49 %).Lire aussi :La boulimie d’achat de Patrick Drahi, patron d’Altice, en quatre questionsVendredi midi, une assemblée générale a suscité des débats autour de Christophe Barbier : plusieurs journalistes ont regretté que la motion de défiance puisse le fragiliser, raconte un participant. D’autres estiment qu’il faut adresser le texte au directeur des rédactions car il est porteur du plan de départs. Il a été décidé d’un vote sur le texte de la motion mardi.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau Jeudi 8 octobre, à trois semaines de l’ouverture de la Paris Games Week, l’éditeur américain Activision a annoncé dans un communiqué un « line-up » – une sélection de jeux accessibles au public – « historique ». Le géant américain de l’édition ne présentera pourtant que 4 titres différents : les jeux de tir Call of Duty : Black Ops III et Destiny : Le Roi des corrompus, le jeu d’aventure pour enfants Skylanders SuperChargers et le jeu musical Guitar Hero Live. Il n’a par ailleurs rien d’original. Le 10 octobre 2013, l’éditeur communiquait sur un autre « line-up exceptionnel » qui comportait (déjà) Call of Duty Ghosts, Destiny, et Skylanders SWAP Force, soit les mêmes séries. Elles étaient également présentes lors de l’édition 2014. Bref, rien de très « historique ».Le communiqué de presse d'Activision qui parle d'un "LINE-UP HISTORIQUE"Call of Duty 12Guitar Hero 7L'extension de Destiny— Pipomantis (@- ̗̀ apiipo ̖́-)require(["twitter/widgets"]);En fait, seul Guitar Hero n’a jamais été montré à la Paris Games Week, mais tout simplement parce que le plus grand salon français de jeu vidéo n’existait pas encore en 2010, quand est sorti le dernier épisode, Guitar Hero : Warriors of Rock. Il était en revanche présent au Micromania Game Show, son prédécesseur en termes de dates et d’importance.Coté en Bourse, Activision a en fait pour stratégie d’annoncer un record à chaque communication – et ce, coûte que coûte, en choisissant le périmètre qui l’arrange, comme le nombre de jours de commercialisation, le type de support ou même la marque de console.Des « records » à géométrie variableFin 2014, Call of Duty : Advanced Warfare a ainsi été présenté comme le jeu le plus streamé au monde, mais « sur console » et « sur la semaine de lancement », et avec 1,5 million de visionnages pour une partie sur Twitch (plate-forme de streaming et de VOD de jeux vidéo), Destiny : La Maison des Loups la plus importante annonce de jeu de l’année… « durant ces trois dernières semaines ».La plate-forme de jeux vidéo commentés ne garde pas d’archives publiques du nombre de visionnages. Mais au 8 octobre, Destiny n’était que le 6e jeu le plus regardé sur Twitch, très loin derrière League of Legends, un jeu qui est justement sur ordinateurs et non sur consoles.L’éditeur américain a également annoncé, le 10 septembre 2014, avoir réalisé plus de 500 millions de dollars (385 millions d’euros) de recettes en une journée avec son nouveau titre Destiny, sorti la veille. Mais ce montant correspondait aux jeux vendus par l’éditeur aux magasins de détail et autres revendeurs, pas aux achats par les consommateurs finaux. Succès commercial aux Etats-Unis (n° 1 de l’année) et en Angleterre (n° 3), le jeu s’est contenté d’un top 10 en France et dans de nombreux pays d’Europe.Le chef-d’œuvre de l’éditeur reste toutefois Destiny : le Roi des Corrompus, présenté comme « le jeu le plus téléchargé le jour de sa sortie de l’histoire de la PlayStation ». Un record impossible à vérifier, Sony (le producteur de la console) ne communiquant pas ses chiffres, mais au périmètre absurde, puisque ni la PlayStation 1 ni la PlayStation 2 ne permettaient de télécharger des jeux.Le budget fantaisiste de « Destiny »Quand Activision ne diffuse pas ses propres records par ses communiqués, c’est à Reuters que son président, Bobby Kotick, glisse en 2014 le chiffre de 500 millions de dollars de budget pour le développement et la promotion du jeu Destiny. « Brisant probablement des records dans l’industrie », relève l’agence de presse.Depuis, Destiny est considéré un peu rapidement comme le jeu vidéo le plus cher de l’histoire, très loin devant les 260 millions revendiqués par Rockstar pour Grand Theft Auto (GTA), marketing et achats de publicité inclus. Mais les 500 millions de dollars de Destiny correspondent à un plan de développement d’une décennie, comprenant non pas seulement un, mais quatre titres dans la série, comme l’a révélé le contrat entre les deux sociétés, qui a fuité sur Internet. Selon les termes de celui-ci, Bungie, le studio de production, a touché d’Activision 10 millions de dollars entre 2010 et 2013, les 4 années correspondant au développement du jeu initial.« Skylanders » et le mélange des genresSkylanders, lui, a encore été présenté au printemps comme « le jeu vidéo n° 1 » sur le premier trimestre 2015, en toute modestie – et sans détailler sa méthodologie. Comme le précise cependant le communiqué, le calcul a été effectué « lorsqu’on inclut les figurines », des jouets à collectionner vendus une quinzaine d’euros, et qui faussent évidemment la comparaison avec un jeu vidéo classique.En 2013 déjà, la société californienne annonçait le 18 août que Skylanders Giants restait « à ce jour la meilleure vente jeux vidéo en Europe et aux Etats-Unis pour cette année ». Une proclamation doublement trompeuse, d’une part parce qu’elle se basait sur les revenus des ventes (figurines intégrées, donc), d’autre part parce qu’elle arrivait au lendemain de la sortie de Grand Theft Auto V, qui venait de battre six records commerciaux à son lancement, et qui a sans surprise fini en tête des ventes sur l’année 2013 – loin devant Skylanders.« Call of Duty », l’obsession du recordC’est toutefois sur la série Call of Duty qu’Activision a battu des records réels, puis des records de mauvaise foi. Fin 2010, Black Ops se vend pour 360 millions de dollars rien qu’en Amérique du Nord et au Royaume-Uni, annonce Activision, fier de ce « nouveau record de ventes », après les 310 millions de l’épisode précédent, Modern Warfare 2. En 2012, ce n’est pas moins de 400 millions de dollars de chiffre d’affaires que la firme revendique au lancement de Modern Warfare 3.Un an plus tard, incroyable, nouveau record : Activision évoque pour le lancement de Black Ops II le chiffre colossal de 500 millions de dollars, soit 28 % de plus que le premier épisode. Sauf que cette fois, l’éditeur intègre le monde entier, et non plus le seul monde anglo-saxon, faussant la comparaison. Comme le relèvera le site spécialisé Gamekult en 2014, après un pic sur Black Ops I en Europe et Modern Warfare 3 aux Etats-Unis, les ventes de la série ont en fait connu une dégringolade continue de près de 30 % dans les années 2010, avant un très léger rebond l’an passé.Le record du meilleur démarrage, attesté par le Guiness, appartient lui à GTA V avec 817,7 millions de dollars au lancement. Fin 2014, pour la sortie d’Advanced Warfare, Activision avait sensiblement changé son fusil d’épaule et annoncé « le plus gros lancement de l’industrie du divertissement de l’année », en s’appuyant cette fois sur… le nombre de parties jouées à son lancement.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Jean Dalla Torre ne connaîtra jamais le résultat de l’action judiciaire qu’il a intentée pour faire juger les responsables du scandale de l’amiante. Il est décédé le 10 septembre, emporté par un mésothéliome, le cancer de l’amiante.Une victime comme tant d’autres, d’Eternit, de Valéo, de l’université Jussieu, d’Amisol, de la Normed… à ceci près que M. Della Torre a été le premier à déposer une plainte pénale contre X, en 1996. Cette procédure n’a toujours pas abouti. C’est pourquoi la manifestation nationale organisée vendredi 8 octobre, à Paris, par l’Association nationale des victimes de l’amiante (Andeva), dont il a été l’un des cofondateurs, lui est dédiée.« On va repartir pour un tour »Cette manifestation a lieu depuis une dizaine d’années à cette même période. Victimes, familles, des milliers de personnes sont attendues. Mais la colère est encore plus forte aujourd’hui. Au lieu d’avancer, l’affaire semble en effet avoir reculé avec, dans le dossier emblématique de Condé-sur-Noireau (Calvados), l’annulation, le 14 avril, par la Cour de cassation, de la mise en examen des membres de la haute administration, des pouvoirs publics et du Comité permanent amiante (CPA), cette structure de lobbying montée par des industriels contre l’interdiction de cette fibre. Le CPA prônait un « usage contrôlé » de l’amiante, qui a conduit à cette catastrophe. L’interdiction totale de l’amiante n’interviendra qu’en 1997, alors que les connaissances sur ses dangers mortels sont bien antérieures, affirme l’Andeva. « On va repartir pour un tour » dans la procédure judiciaire, déplore François Desriaux, vice-président de l’Andeva et rédacteur en chef de la revue Santé et travail.Lire aussi :Pas de protection supplémentaire pour les travailleurs de l’amianteLes scientifiques estiment que l’amiante causera au total 100 000 décès, les maladies ne se déclenchant que vingt à trente ans après l’exposition. « 100 000 morts, zéro responsable, nous ne l’acceptons pas ! » clame un slogan de l’Andeva.Une situation que connaît aussi l’Italie, avec l’annulation, en novembre 2014, par la Cour de cassation, de la condamnation à 18 ans de prison du magnat suisse Stephan Schmidheiny, ancien dirigeant d’Eternit, après trente années de combat des victimes.A la différence de l’Italie, où cette décision, constate M. Desriaux, a provoqué une « forte émotion nationale », conduisant le président du conseil, Matteo Renzi, à annoncer la révision du code pénal, « en France, ça a été l’encéphalogramme plat. L’annulation des mises en examen n’a déclenché aucune réaction du gouvernement, du Parlement, dénonce-t-il. Comme si cela était normal, alors qu’il ne s’agit pas du tout d’une catastrophe naturelle ! »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Escande A moins de travailler dans le domaine, personne en France n’a entendu parler d’EMC. Et pourtant, ce poids lourd du secteur du high-tech aux Etats-Unis pourrait être à l’origine de la plus importante opération d’acquisition de l’histoire de l’informatique. Selon le Wall Street Journal, la société, leader mondial du matériel de stockage de données, d’immenses armoires remplies de disques durs, pourrait être achetée par Dell pour la coquette somme de 50 milliards de dollars (environ 44 milliards d’euros).Lire aussi :Dell serait tenté de racheter le spécialiste du stockage EMCConnue pour ses PC, Dell a été rachetée en 2013 par son fondateur, Michael Dell, avec l’aide d’un fonds californien pour 25 milliards de dollars « seulement ». Explication : Dell est considérée comme une entreprise sur le déclin, tandis qu’EMC cache en son sein une pépite, la société VMware, qui représente à elle seule près des deux tiers de la valorisation de sa maison mère.Les négociations n’iront peut-être pas à leur terme. Mais elles traduisent une évolution de fond de tout le gigantesque secteur de l’informatique aux Etats-Unis : la mise à mort des fabricants de matériels.Nouveau paradigmeTrois raisons poussent à cette disparition. D’abord, les rois du numérique d’aujourd’hui ne sont plus ceux d’hier. Le cabinet d’analyse Gartner a récemment fait sensation en présentant un graphique montrant les gagnants et les perdants de la vague actuelle. En tête de classement, loin devant, trois acteurs : Google, Amazon et Salesforce.com. En queue, Oracle, Dell, HP et IBM.Les premiers sont les champions du nouveau paradigme informatique. Les ordinateurs quittent les entreprises pour se regrouper dans de grands entrepôts qui constituent l’ossature du cloud computing. Google et Amazon sont les champions de cette nouvelle donne.L’informatique suit ainsi le chemin de l’électricité, d’abord produite localement dans chaque site avant d’être regroupée dans de grandes centrales thermiques ou nucléaires. Et l’EDF du numérique s’appelle Google.Echapper au piègeD’où l’angoisse des derniers informaticiens « à l’ancienne », comme Dell, HP, EMC ou IBM. Ce dernier a été le premier à prendre la mesure du basculement en cédant au chinois Lenovo ses PC puis ses serveurs. HP a réagi trop tard et tente d’échapper au piège en se séparant de ses PC. Dell a préféré sortir de la Bourse pour se restructurer discrètement. EMC n’a plus de croissance.Comme dans toute activité déclinante, deux phénomènes se produisent alors. L’arrivée d’actionnaires activistes et une vague de fusions destinées à réduire la concurrence et mutualiser les coûts. Mais l’ouragan ne s’apaisera pas pour autant. Bientôt, ce seront les logiciels qui gèrent ces machines, grande spécialité de HP, qui seront dans le collimateur sous la poussée des nouveaux acteurs du service comme Salesforce.com et face à la montée des logiciels libres, portés par de nouveaux acteurs. Dur métier.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil L’heure est à nouveau au dialogue chez Air France cinq jours après les heurts qui ont brutalement interrompu, lundi 5 octobre, le comité central d’entreprise (CCE) de la compagnie aérienne. Les deux syndicats de pilotes, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL, majoritaire), et le Syndicat des pilotes d’Air France (SPAF) ont rendez-vous vendredi avec le PDG d’Air France-KLM, Alexandre de Juniac, et Frédéric Gagey et Xavier Broseta, respectivement PDG et directeur des ressources humaines d’Air France.Cette entrevue va lancer une semaine de « consultations » de la direction d’Air France avec tous les syndicats représentatifs de la compagnie. A l’issue de ce « cycle d’échanges », comme on l’appelle dans l’entourage de la direction, cette dernière espère établir un calendrier des négociations pour enfin parvenir à un accord sur Perform 2020. Ce plan de productivité sur cinq ans, rejeté fin septembre par les pilotes, la direction aimerait le mettre en œuvre dès janvier 2016. Syndicats et direction ont donc jusqu’à la fin décembre pour boucler un accord.Cela permettrait d’éviter la mise en œuvre du « plan B », comprenant 2 900 suppressions de postes, notamment avec des licenciements secs, et une réduction de 10 % du réseau long-courrier – un plan présenté comme inévitable par la direction après l’échec des négociations avec les pilotes, et dont l’annonce a engendré les violences en marge du CCE.Lire aussi :Air France, 15 ans de perte de vitesseQuelle est la position de la direction ?Avant même leur premier rendez-vous, pilotes et direction ont déjà prévu de se revoir. Il est vrai que leur agenda est chargé. Les positions du SNPL et d’Air France sont toujours très éloignées. Quand la direction leur demandait un effort de productivité de 17 %, soit une centaine d’heures de vol de plus par an, le principal syndicat de pilotes ne voulait aller au-delà de 4 %. Un blocage qui ne serait plus d’actualité. La direction « se refuse à tout commentaire ». Mais ces dernières semaines, elle a déjà laissé entendre qu’elle pourrait modérer ses exigences. Elle pourrait se contenter de 14 %, 13 % ou 12 % d’efforts de productivité. Pour décrocher un accord, on la dit même prête à descendre jusqu’à 10 % de gains de productivité.Lire aussi :Le détail du « plan B » d’Air FranceQuelle est la position des pilotes ?Les pilotes jouent un rôle important dans le climat d’apaisement qui semble s’annoncer. Le conseil du SNPL, réuni jeudi 8 octobre, a voté à l’unanimité moins huit abstentions une motion en trois points qui trace le cadre du nouveau round de négociations qui s’ouvre ce vendredi. En premier lieu, les pilotes refusent les licenciements et souhaitent le « maintien de l’emploi ». Pour y parvenir, le SNPL se dit « prêt à faire des efforts pour améliorer l’efficacité économique ». Enfin, le troisième point évoque ce que le SNPL nomme « la place de l’Etat ». Les pilotes réclament que l’Etat crée « les conditions d’une concurrence équitable » pour Air France. C’est-à-dire jouer sur le montant des taxes et les règles de la concurrence.S’il obtient des avancées, notamment « pour l’emploi des jeunes pilotes », le SNPL pourrait aussi faire preuve de souplesse sur la « saisonnalité ». C’est-à-dire qu’ils accepteraient de travailler plus l’été, quand les passagers sont plus nombreux, et de déplacer leurs congés en hiver, quand les clients se font plus rares. Les pilotes semblent avoir entendu l’appel du premier ministre, Manuel Valls, qui les avait appelé à plus de « responsabilité ».Pour le SNPL, l’entrée en lice d’Alexandre de Juniac, qui s’est tenu jusqu’ici à l’écart des négociations entre Air France et les syndicats, est une bonne chose. Le PDG d’Air France-KLM serait favorable, croit savoir le principal syndicat de pilotes, à « une évolution du modèle du “hub” de Roissy-Charles-de-Gaulle » – l’aéroport vers lequel Air France fait converger ses vols court et moyen-courriers pour alimenter ses destinations longue distance. Cette réorganisation serait une revendication des pilotes, car elle simplifierait leur travail en permettant une meilleure rotation des avions.Quels sont les points de blocage ?Cette fois, la négociation a de bonnes chances d’aboutir. « Il y a moyen d’arriver à un accord », indique le SNPL. « Est-ce que nous avons le choix ? Non, mais la direction non plus », ajoute le syndicat. De son côté, Air France exprime sa volonté de « sortir par le haut » de cette crise.Mais le SNPL n’est pas prêt à tous les sacrifices. « Il est hors de question de conclure un accord où les pilotes feraient des efforts sans que la compagnie y gagne à long terme », tempère le syndicat. En clair, les pilotes ne veulent pas d’un accord de type « plan B », qui n’aurait d’autres buts que de tailler dans les coûts, les effectifs et le réseau de la compagnie pour ramener une rentabilité temporaire. En contrepartie de leurs efforts, ils réclament de la direction « une stratégie de développement ambitieuse s’appuyant sur une capacité d’investissement retrouvée [pour] assurer l’avenir de la compagnie ».La direction aimerait, elle aussi, éviter de mettre en place le plan B. Elle pourrait donc se satisfaire de la motion votée par le conseil du SNPL. Dans ce ciel qui se dégage, il reste au moins un gros nuage : selon nos informations, la direction tiquerait sur l’appel à une intervention de l’Etat exprimé par le SNPL.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Beuve-Méry La direction de Sony a affirmé, jeudi 8 octobre, être en négociation pour céder la part détenue par le géant japonais de l’électronique et des médias dans le capital de Sony ATV (Associated Television), le premier éditeur mondial de musique, confirmant une information du Wall Street Journal. Dans une note interne, le directeur général de Sony, Michael Lynton, estime qu’il est temps de revoir « notre statut de propriétaire ». La valeur de Sony ATV est estimée autour de 2 milliards de dollars (1,77 milliard d’euros).Sony ATV possède notamment les droits sur la plupart des chansons des Beatles mais aussi de Michael Jackson, et, plus récemment, de Kanye West ou de Taylor Swift. Le capital de Sony ATV est aujourd’hui partagé à parité entre Sony Music et la société qui gère les droits de Michael Jackson.L’histoire de ce catalogue a déjà défrayé la chronique, puisque c’est sur les conseils de Paul McCartney que Michael Jackson avait fait l’acquisition des droits des Beatles, pour 47,5 millions de dollars, en 1985, au grand dam de l’artiste anglais, qui n’avait pas à l’époque les moyens de mener cette opération. Dix ans plus tard, le « King of Pop » avait décidé de former un catalogue commun avec Sony, un accord qui lui avait rapporté 100 millions de dollars.Lire aussi (édition abonnés) : Comment les Beatles ont cédé la majeure partie de leurs chansonsSi la gestion des droits revient aujourd’hui sur le devant de la scène économique, c’est en raison de l’essor du streaming, l’écoute en ligne sans téléchargement de la musique, qui permet de faire remonter à la surface les fonds musicaux et de les mettre en valeur. Or, on ne trouve actuellement les titres des Beatles sur aucune plate-forme de streaming, que ce soit sur Spotify, Deezer ou Apple. L’Américaine Taylor Swift a également émis des réserves sur le streaming, pointant l’absence de retombées financières de ce nouveau mode de consommation musicale.Lire aussi :Le streaming donne un coup de fouet au marché de la musiqueDécouplageEn 2012, Sony avait également acheté EMI Music Publishing qui détient le catalogue de la Motown ou bien encore Police et Queen, moyennant 2,2 milliards de dollars. Pour l’instant, on ignore les intentions du groupe japonais concernant cet actif, complémentaire de Sony ATV. Seule certitude : le géant tokyoïte détient un catalogue de plus de 2 millions de chansons, dont 750 000 dans Sony ATV. Sa part de marché est évaluée à 30 %.Les acheteurs potentiels des 50 % de Sony ATV détenus par le groupe d’électronique sont nombreux. Le plus évident est Universal Music Group, le numéro un mondial de la musique, propriété de Vivendi, qui s’est renforcé sur ce terrain depuis dix ans. Mais Warner Music, l’autre grande major, pourrait aussi être intéressée.Ces négociations ne concernent pas en revanche le label Sony Music Entertainment, qui continue de développer des artistes et de vendre de la musique, sous forme physique (CD, vinyle) ou numérique. Le découplage entre les deux activités s’est accéléré dans les années 2000. Il n’est aujourd’hui pas rare qu’un artiste soit en contrat chez une major ou un label indépendant et que les droits de ses chansons anciennes soit détenus par son précédent éditeur. Jusqu’à présent, l’édition musicale était plutôt la partie cachée des grands deals musicaux. Les enjeux du streaming lui donnent une plus grande acuité.Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent En 2020, le diesel pourrait coûter le prix de l’essence (selon la ministre de l’écologie Ségolène Royal). Le scandale des contrôles antipollution maquillés par Volkswagen a accéléré une réflexion déjà ancienne sur ce carburant, préféré des Français et longtemps avantagé par l’Etat. Mais quelles seraient les conséquences concrètes pour les 19,6 millions de véhicules diesel qui roulent en France et surtout pour leurs propriétaires ?1. Deux tiers des véhicules roulent au dieselLe diesel est une vieille passion française. L’histoire est connue : la France des années 1960 a fait le pari industriel du diesel produit en masse dans ses raffineries, notamment pour le chauffage au fuel. Durant des décennies, les gouvernements ont avantagé fiscalement le diesel face à l’essence.Résultat : le parc automobile français est l’un des plus « diésélisés » d’Europe, avec plus des deux tiers des véhicules (67,6 %, répartis entre 62,1 % pour les particuliers et 93,8 % pour les utilitaires) qui utilisent ce carburant. #container_14430029953{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430029953{ height:500px; } #container_14430029953 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430029953 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430029953 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430029953 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part de diesel dans le parc automobile français depuis 1980Pour les véhicules particuliers et utilitaires. Source : CCFA(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430029953", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#f19300","#285a82","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Milliers de véhicules" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1980","1990","2000","2010","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "véhic. partic. essence", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 17710 ], [ "", 16745 ], [ "", 18219 ], [ "", 13592 ], [ "", 12685 ], [ "", 12223 ], [ "", 12005 ], [ "", 11964 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "véhic. partic. diesel", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 730 ], [ "", 3265 ], [ "", 9261 ], [ "", 17458 ], [ "", 18865 ], [ "", 19377 ], [ "", 19645 ], [ "", 19836 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "véhic. util. essence", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 1517 ], [ "", 2338 ], [ "", 1327 ], [ "", 671 ], [ "", 490 ], [ "", 418 ], [ "", 371 ], [ "", 328 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Vehic. util. diesel", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 976 ], [ "", 2342 ], [ "", 4202 ], [ "", 5632 ], [ "", 5941 ], [ "", 6033 ], [ "", 6091 ], [ "", 6280 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliers de véhicules", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2. Un différentiel de prix qui reste important…Le choix du diesel est essentiellement une affaire de prix : si les véhicules diesel sont généralement plus chers à l’achat, ce surcoût était jusqu’ici rapidement compensé par le gain à chaque plein. Voici les prix comparés d’un litre de diesel et d’un litre de sans-plomb 95, à la pompe, sur deux ans : #container_14443033749{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14443033749{ height:500px; } #container_14443033749 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14443033749 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14443033749 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14443033749 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Prix à la pompe entre 2011 et 2013En France métropolitaine, hors Corse.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Et voici le différentiel constaté, en centimes d’euros, sur la même période. #container_14443049311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14443049311{ height:500px; } #container_14443049311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14443049311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14443049311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14443049311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Différentiel de prix entre sans plomb 95 et diesel(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14443049311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} euros", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} euros", zIndex: -1 }, min: -0.5, max: 1, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%d/%m/%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Différentiel gazole-diesel", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1299020400000, -0.146 ], [ 1301695200000, -0.169 ], [ 1304287200000, -0.208 ], [ 1306965600000, -0.181 ], [ 1309557600000, -0.181 ], [ 1312236000000, -0.184 ], [ 1314914400000, -0.182 ], [ 1317506400000, -0.148 ], [ 1320188400000, -0.11 ], [ 1322780400000, -0.121 ], [ 1325458800000, -0.141 ], [ 1328137200000, -0.164 ], [ 1330642800000, -0.191 ], [ 1333317600000, -0.22 ], [ 1335909600000, -0.182 ], [ 1338588000000, -0.187 ], [ 1341180000000, -0.172 ], [ 1343858400000, -0.182 ], [ 1346536800000, -0.177 ], [ 1349128800000, -0.154 ], [ 1351810800000, -0.123 ], [ 1354402800000, -0.146 ], [ 1357081200000, -0.172 ], [ 1359759600000, -0.199 ], [ 1362178800000, -0.206 ], [ 1364853600000, -0.206 ], [ 1367445600000, -0.201 ], [ 1370124000000, -0.208 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Le diesel est en moyenne 11 % moins cher par litre. Ainsi, jeudi 8 octobre, on trouve du gazole à 1,067 euro le litre, contre 1,24 euro pour du sans-plomb 95, et 1,291 euro pour du sans-plomb 98 (prix moyen constaté par l’observatoire des prix des carburants). Soit 18 centimes de différence au litre entre gazole et sans plomb 95. Multiplié par les 50 litres d’un réservoir moyen, cela représente tout de même 9 euros de différence pour un plein.En outre, les véhicules diesel consomment souvent moins que les véhicules essence. Le ministère de l’économie estimait qu’en 2006, la consommation moyenne d’un véhicule essence était de 7,8 litres aux 100 km, contre 6,58 litres pour le diesel. Soit 1,22 litre de différence.3.… Et qui tient surtout à la taxationCette différence de prix s’explique facilement en 2013, selon l’observatoire des prix des carburants, car le diesel était moins taxé : dans le prix d’un litre, 56,2 % proviennent de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) pour le diesel, contre 61,9 % pour le sans-plomb 95. #container_14443070812{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14443070812{ height:500px; } #container_14443070812 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14443070812 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14443070812 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14443070812 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Composition du prix d'un litre de carburantEn mars 2015, en pourcentage du prix totalSource : Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'environnement(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14443070812", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#191919","#285a82","#0386c3","#ff3232","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Gazole","Sans plomb 95"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Cout du brut", "color": "#191919", "data": [ [ "", 27.3 ], [ "", 23.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Cout du raffinage", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 9.1 ], [ "", 7.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Couts de distribution", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 7.4 ], [ "", 7.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Taxes", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 56.2 ], [ "", 61.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}La différence vaut encore plus pour le fuel, moins taxé. Voici la taxation par litre de carburant pour divers fluides : #container_14443059207{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14443059207{ height:500px; } #container_14443059207 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14443059207 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14443059207 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14443059207 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taxe intérieure sur la consommation énergétique par type de carburantTaxe pour un litre de carburant en 2015Source : Ministère du développement durable(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14443059207", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Supercarbuarnt sans plomb (sp95 - E10)","Gazole","GPL carburant","Superéthanol E 85","Gazole non routier","Fioul domestique","Fioul lourd","Gaz naturel carburant","Gaz naturel combustible (PCI)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Taxe au litre", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 0.6241 ], [ "", 0.4682 ], [ "", 0.13 ], [ "", 0.1262 ], [ "", 0.1084 ], [ "", 0.0764 ], [ "", 0.0453 ], [ "", 0.0309 ], [ "", 0.0293 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}On le voit, le gazole (et plus encore le fioul de chauffage) est largement moins taxé que l’essence. Mais il faut ajouter un autre facteur : les régions ont désormais la possibilité d’appliquer une surtaxe sur le carburant vendu sur leur territoire. Une possibilité dont elles se sont emparées, en surtaxant de 2,5 centimes par litre essence et diesel indifféremment. Seules deux régions ne l’ont pas fait : La Corse et… le Poitou-Charentes, longtemps dirigé par l’actuelle ministre de l’écologie, Ségolène Royal.4. Jusqu’à 4 milliards d’euros de recettes supplémentairesCombien rapporte la TICPE ? Au global, elle représente une manne importante : jusqu’à 20 à 25 milliards d’euros par an, soit 3,5 % du budget de l’Etat environ. Pour 2014, la TICPE avait rapporté moins, environ 14 milliards d’euros.Le projet de loi de finances 2014 permet d’estimer la part de chaque carburant : sur 13,9 milliards, la TICPE sur le gazole ramène environ 10 milliards, et les supercarburants (sans plomb 95 et 98) environ 2,9 milliards. En clair, le diesel, moins taxé mais largement plus vendu, rapporte déjà trois fois plus que l’essence à l’Etat. #container_14443095113{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14443095113{ height:500px; } #container_14443095113 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14443095113 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14443095113 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14443095113 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part de chaque carburant dans le produit de la TICPEPrévisions pour 2014Source : Projet de loi de finances(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14443095113", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#f19300","#821400","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} mds €", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} mds €", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Gazole","Supercarburants","Fioul domestique","Gazole non routier"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "TICPE 2014", "showInLegend": true, "innerSize": "40%", "data": [ { "name": "Gazole", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Supercarburants", "y": 2.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Fioul domestique", "y": 0.5, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Gazole non routier", "y": 0.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " Mds €", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Combien rapporterait un alignement complet de la fiscalité du diesel sur celle de l’essence ? Il est toujours difficile d’extrapoler, notamment car les ventes de véhicules au gazole risquent de plonger si l’avantage comparatif avec l’essence se réduit. Néanmoins, la plupart des études évaluent le gain de recettes à 3 à 4 milliards d’euros par an, ce qui est loin d’être négligeable, mais ne risque pas de compenser le coût estimé de la pollution de l’air, d’environ 100 milliards d’euros, selon une enquête sénatoriale en juillet.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Fouad Benseddik (Directeur des méthodes à Vigéo) et Jean-Claude Dupuis (Professeur à l’Institut de gestion sociale) Du côté de l’entreprise, l’époque n’est plus où le secret des affaires permettait de limiter l’information au public à un petit nombre d’indicateurs financiers, édictés par la loi, difficiles et rebutants pour les non-spécialistes.Les entreprises communiquent désormais sur une diversité grandissante de thèmes. Le code du commerce français, avec l’article 225 de la loi dite Grenelle 2, puis la directive européenne de décembre 2014 sur le reporting consacrent cette évolution. Ce n’est plus une mode mais une obligation pour les sociétés, au-delà d’un certain seuil en capitalisation ou en effectifs, d’informer sur les impacts de leur activité et leurs engagements en matière de droits sociaux, de droits de l’homme, de protection de l’environnement, d’éthique des affaires, de liens avec les communautés environnantes et de gouvernance.Comment interpréter cette évolution ? Volonté des entreprises de rassurer sur leur responsabilité sociale ? De séduire sur leur capacité à créer de la valeur ? Reconnaissance d’un rôle social et environnemental à l’égard d’un ensemble de parties prenantes plus large que les actionnaires ? Ou reddition de comptes additionnels aux apporteurs de capitaux ? Ces finalités ne sont pas inconciliables.Un même mouvement d’élargissement de l’information s’observe du côté des États. Il consiste à informer sur les composantes qualitatives de la richesse des nations, de façon à mieux apprécier la réalité du bien-être des populations ou la durabilité des modèles de croissance des nations.Tentation de la monétarisation généralisée de la richesseC’est à ce titre que le gouvernement remettra au parlement d’ici à la fin octobre son premier rapport annuel sur « les nouveaux indicateurs de richesse ». Y figureront des indicateurs d’inégalités, de qualité de vie et de développement durable. S’ils sont construits et discutés avec sérieux, ces indicateurs renforceront le débat démocratique sur la durabilité du modèle de croissance du pays.Ce débat parlementaire prolongera les travaux initiés en 2014 par le Conseil d’analyse stratégique (CAS) puis en 2015 par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) en faveur d’indicateurs de richesse non financiers. Les autorités françaises ont su ne pas céder à la tentation de la monétarisation généralisée de la richesse à laquelle aurait pu les conduire une interprétation simpliste de la méthode développée par la Banque mondiale en 2006 et reprise en 2011 dans son rapport sur « la richesse des nations ».Le mérite de la Banque mondiale était de plaider une vision de la richesse qui intègre, aux côtés des facteurs économiques, les dimensions environnementales, sociales et institutionnelles. Mais sa faiblesse fut d’imaginer que la richesse de chaque pays, et ses composantes, peuvent être rapportées à une valeur financière de marché, comme si les nations étaient des marchandises susceptibles d’être vendues.Pour préserver cette valeur, la Banque mondiale préconisait de consacrer les revenus tirés des ressources naturelles non renouvelables à la mise en valeur du « capital immatériel ». Mais cette démarche, bien que nourrie de bonnes intentions, réintroduisait les indicateurs financiers comme outils ultimes, indépassables, de mesure de la richesse des États et du bien-être des peuples.Génie collectif ou goût de l’effortSa faiblesse est de confondre la notion de « patrimoine immatériel » qui ne se vend ni ne s’achète, mais se protège et se transmet, avec celle de capital qui, dès lors qu’il est valorisé comme un actif, devrait être amorti. Ce qui n’a pas de sens quand il s’agit de facteurs clés de la richesse des nations, comme le génie collectif, la cohésion sociale, le goût de l’effort, l’attachement aux valeurs du travail, ou la solidité des institutions.La financiarisation de l’idée de richesse nationale a pour faiblesse de supposer équivalentes des grandeurs qui dans la vraie vie ne sont pas interchangeables. On ne remplace pas des vies humaines par des arbres. Cette évolution vers des indicateurs non financiers est congruente avec celle qui se dessine en comptabilité d’entreprise. La description du modèle économique de l’entreprise commence à y jouer un rôle plus structurant.Pour améliorer l’information sur les performances futures, il y a besoin d’une connaissance fine des objectifs et des hypothèses qui les sous-tendent, qui permet de questionner les risques, inclus les risques de responsabilité sociale, et leurs impacts sur ces actifs immatériels, à la valeur souvent incommensurable, que sont la cohésion du capital humain, le goût de l’innovation, le dialogue social, l’équilibre des relations avec les différentes parties prenantes ou la gouvernance.L’institution en France de l’obligation pour le gouvernement de rendre annuellement au parlement des comptes qualitatifs sur la richesse nationale est un vrai progrès. Il faut souhaiter que cette expérience fasse école ailleurs. Et que, de leur côté, les conseils d’administration et les assemblées générales d’actionnaires se mettent à analyser les indicateurs de responsabilité sociale et en débattre.Jean-Claude Dupuis est l’auteur d’Économie et Comptabilité de l’Immatériel. Enjeux du reporting non financier (Editions de Boeck, coll. « Méthodes & Recherches », 2014, 102 pages, 18 euros).Jean-Claude Dupuis (Professeur à l’Institut de gestion sociale)Fouad Benseddik (Directeur des méthodes à Vigéo) Claire Guélaud (Lima, Pérou, envoyée spéciale) La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, et le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, ont donné, jeudi 8 octobre, le coup d’envoi officiel des assemblées annuelles de leurs institutions, en Amérique latine pour la première fois depuis quarante-neuf ans et dans un contexte de croissance affaiblie et de lutte contre le dérèglement climatique.Entre le ralentissement économique général et les difficultés grandissantes des pays émergents, l’ambiance est plutôt sombre, à l’image du ciel plombé de la capitale péruvienne, Lima. Mais, comme à son habitude, Mme Lagarde a refusé de céder au pessimisme, tandis que M. Kim a redit que 2015 serait à marquer d’une pierre blanche : la proportion de personnes vivant dans l’extrême pauvreté (avec moins de 1,25 dollar par jour, soit 1,10 euro) doit tomber cette année sous la barre des 10 %, probablement autour de 9,6 %. Une première.Lire aussi :Le FMI s’inquiète du surendettement dans les pays émergents« Si nous restons confiants dans notre capacité à mettre un terme à l’extrême pauvreté d’ici à 2030, la dernière partie de ce programme sera très difficile à mettre en œuvre parce que nous sommes entrés dans une période de croissance faible, de fin du super-cycle des matières premières, de hausse attendue des taux d’intérêt américains et de sorties continues des capitaux des pays émergents », a toutefois ajouté l’Américain, médecin de formation. Cette réalité économique risque de compliquer la tâche de la Banque mondiale. L’institution devrait être davantage sollicitée pour aider les pays les plus en difficulté et/ou ceux qui accueillent massivement des réfugiés (Liban, Jordanie, Turquie, etc.) et pour lutter davantage contre le dérèglement climatique : toute la question est de savoir si elle disposera de capitaux suffisants pour mener à bien l’ensemble de ses missions.Lire aussi :L’extrême pauvreté tombe sous les 10 % de la population mondiale en 2015Accroître les financements climatA peine arrivé à Lima, le ministre français des finances, Michel Sapin, a formulé le vœu, jeudi, que les organismes multilatéraux et le secteur privé accroissent leurs financements climat. « L’Organisation de coopération et de développement économiques [OCDE] a établi que près de 62 milliards de dollars ont été mobilisés en 2014 pour aider les pays du Sud, sur un objectif de 100 milliards par an d’ici à 2020. Ce chiffre n’est pas décevant. Il montre qu’un effort est fait et qu’il en reste un, accessible, à faire », a estimé M. Sapin. Le ministre a fait observer que la Banque mondiale, tout en soutenant la dynamique de la COP21, n’avait pas révisé à la hausse la part de ses financements climat (20 %). Pour faire bonne mesure, il a également jugé que la Banque européenne d’investissement (BEI) pouvait faire plus. La France, qui accueille la COP21 à Paris à partir du 30 novembre, espère bien engranger de nouveaux financements à Lima.Lire aussi :L’OCDE évalue à 62 milliards de dollars les financements climatDe son côté, la directrice générale du FMI a assuré qu’il existait « un scénario de sortie possible vers un renforcement de nos économies et vers un redressement de la croissance potentielle ». Elle a regretté que les prescriptions du Fonds ne soient « pas toujours appliquées ni entendues », et défendu la nécessité de soutenir la demande, de prendre des mesures en faveur de la stabilité financière et d’engager des réformes structurelles. Par ailleurs, alors que les prévisions de croissance du FMI pour le Pérou, basses, ont beaucoup fait jaser à Lima, Mme Lagarde a cherché à mettre du baume au cœur des Péruviens, qui se sont décarcassés pour accueillir les assemblées annuelles, en précisant qu’elle « espérait se tromper ».Interrogée, enfin, sur l’éventualité d’un deuxième mandat à la tête du FMI – le premier prend fin en juillet 2016 –, la Française a reconnu qu’elle y réfléchissait mais a rappelé que la décision ne lui appartenait pas. « J’ai fait du mieux que j’ai pu », a confié Mme Lagarde, qui semble avoir vraiment pris ses distances avec la politique française. Rien ni personne ne semble devoir s’opposer à ce deuxième mandat, ni dans les économies avancées ni dans les pays émergents, qui ne semblent pas encore prêts à s’accorder sur le nom d’une personnalité issue de leurs rangs.Claire Guélaud (Lima, Pérou, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Le Hir Une quarantaine de pays et une vingtaine de régions, provinces ou villes ont déjà mis en place, ou s’apprêtent à le faire, un système de tarification du carbone. Ces dispositifs couvrent 12 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, une proportion qui reste modeste, mais qui a triplé en dix ans. Et cela, sans nuire à la compétitivité économique des Etats ou collectivités concernés.C’est ce que fait apparaître une étude, rendue publique vendredi 9 octobre, du New Climate Economy (Commission mondiale sur l’économie et le climat), un think tank international créé par d’anciens chefs d’Etat et de gouvernement et des économistes. Confirmant une tendance déjà soulignée dans le dernier rapport Carbon Pricing Watch de la Banque mondiale, publié en mai, ce travail conclut à la nécessité de développer une tarification du carbone à l’échelle planétaire.L’idée de donner un prix au carbone, selon le principe du pollueur-payeur, afin de pénaliser financièrement les émissions de gaz à effet de serre responsables du dérèglement climatique, gagne donc du terrain. Concrètement, elle se traduit par deux types de dispositifs. Le premier, la taxe carbone, appliquée par exemple aux carburants ou aux combustibles fossiles, revient à renchérir leur coût, ce qui a un effet dissuasif sur leur utilisation. Le second, le marché du carbone, consiste à plafonner les émissions des industriels par un mécanisme de quotas annuels, qui peuvent être rachetés ou revendus dans une Bourse d’échanges.Réforme du marché européenC’est cette seconde option qu’a choisie l’Union européenne. Elle a été la première à instaurer, en 2005, un marché d’échanges de quotas de CO2 (Emission Trading Scheme, ou ETS), appliqué à environ douze mille installations industrielles (centrales thermiques, réseaux de chaleur, raffineries, aciéries, cimenteries, papeteries…), auxquelles a été adjoint, en 2012, le secteur aérien.Ce dispositif couvre aujourd’hui plus de 40 % des émissions européennes de gaz à effet de serre. Mais, du fait de l’attribution initiale d’un volume trop important de quotas, ainsi que de la récession économique, le prix de la tonne de carbone a chuté de 30 euros en 2005 à seulement 5 euros ces dernières années, un niveau trop bas pour avoir un réel effet d’entraînement sur les entreprises. Une réforme du marché communautaire du carbone est en cours.Lire : Un plan de sauvetage pour le marché européen du carboneNeuf Etats américains ont mis eux aussi sur pied un marché commun du CO2, le Regional Greenhouse Gas Initiative (RGGI). Le Québec et la province canadienne de l’Ontario ont institué des dispositifs similaires, de même que la Corée du Sud. Surtout, la Chine, premier pollueur de la planète, après avoir expérimenté ce système dans sept villes et provinces, a annoncé son intention de créer en 2017 un marché national du carbone, qui serait le plus important au monde.Lire : Pourquoi Pékin s’engage sur la limitation des gaz à effet de serrePlusieurs pays — France, Royaume-Uni, Portugal, Suisse, Suède, Norvège, Finlande, Pologne, Slovénie, Estonie, Lettonie — allient un double mécanisme de marché et de taxe carbone. Quant à l’Afrique du Sud, elle prévoit d’instituer une taxe carbone en 2016. A l’inverse, en juillet 2014, l’Australie a supprimé sa taxe carbone introduite deux ans plus tôt.Pas un handicap économiqueOr, pointe l’étude, « la tarification du carbone n’est pas un handicap pour la croissance économique ». Pour preuve l’exemple des neuf Etats américains engagés dans le RGGI : entre 2009 et 2013, ils ont globalement enregistré une croissance économique légèrement supérieure au reste des Etats-Unis (9,2 % contre 8,8 %), tout en réduisant leurs émissions totales de gaz à effet de serre à un rythme bien supérieur (18 % contre 4 %). De même, la Suède, qui s’est dotée d’une taxe carbone au début des années 1990, a fait chuter ses émissions de 23 %, tout en bénéficiant d’une croissance économique de près de 60 %.A ces dispositifs nationaux ou régionaux, note l’étude, s’ajoute l’initiative privée d’un nombre croissant d’entreprises : elles sont aujourd’hui près de quatre cent cinquante, contre cent cinquante un an plus tôt, à avoir fixé un « prix interne » du carbone, qu’elles prennent en compte dans leurs bilans. Cela, afin de réorienter leurs investissements vers des activités bas carbone et d’anticiper l’impact de futures tarifications obligatoires. C’est le cas de Google, Microsoft, BP, Shell ou Exxon Mobil, et, en France, de Total, EDF, Engie (ex GDF-Suez), Renault, Vinci, Veolia, Saint-Gobain, Lafarge, Danone, BNP-Paribas ou la Société générale.Pour autant, si « la tarification du carbone progresse au niveau mondial », on est encore très loin d’un mécanisme harmonisé couvrant l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre. « C’est le bon moment pour introduire un prix du carbone dans le monde, en même temps que de rechercher des mesures complémentaires telles qu’une réforme des subventions aux fossiles », plaide l’économiste britannique Nicholas Stern, ancien vice-président de la Banque mondiale et coprésident de la Commission mondiale sur l’économie et le climat.Aide aux pays du SudCelle-ci préconise que « tous les pays développés et émergents s’engagent à mettre en place une tarification du carbone d’ici à 2020 ». Cette mesure, évalue-t-elle, permettrait, à l’horizon 2030, de réduire dans un volume de 2,8 à 5,6 milliards de tonnes les émissions mondiales annuelles de CO2. Des chiffres à comparer aux quelque 40 milliards de tonnes par an actuellement rejetées dans l’atmosphère par les activités humaines.Comme en écho, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a déclaré, mercredi 7 octobre, lors de l’assemblée générale de la Banque mondiale et du FMI à Lima (Pérou) : « C’est simplement le bon moment pour introduire une taxe carbone. » Elle fait valoir qu’une telle taxe, si elle était généralisée, constituerait « un matelas de sécurité » pour « les ministres des finances [qui] cherchent des sources de revenus ». Et Mme Lagarde d’ajouter que cet impôt pourrait contribuer aux 100 milliards de dollars (89 milliards d’euros) que les pays développés ont promis de mobiliser, d’ici à 2020, pour aider les pays du Sud à faire face aux conséquences du changement climatique.Un prix plancher en France ?Le mouvement est en tout cas lancé. Jeudi 8 octobre, devant le colloque annuel de l’Union française de l’électricité, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a émis une nouvelle proposition : « Quoique nous n’en soyons pas encore à adopter un prix du carbone mondial et unifié — mais ça viendra —, pourquoi en France ne pas avancer dans le bon sens, avec un prix plancher du quota de CO2 pour le secteur électrique ? » La ministre a précisé : « Nous pourrions, pour accélérer le mouvement à l’échelle européenne, faire cause commune avec le Royaume-Uni, qui a déjà mis cela en place, l’Espagne, l’Italie, la Belgique et, pourquoi pas, l’Allemagne, qui fait de ses centrales à charbon un palliatif transitoire à l’abandon du nucléaire, mais certainement pas une énergie d’avenir. »Il faudrait alors articuler ce nouvel instrument avec le marché communautaire d’échanges de quotas en vigueur, comme avec la taxe carbone déjà appliquée dans l’Hexagone, sous forme de « contribution climat-énergie », aux produits énergétiques d’origine fossile. Cette taxe, actuellement de 14,50 euros la tonne de CO2, doit monter à 56 euros en 2020, pour atteindre 100 euros en 2030. Mais cette trajectoire reste à transcrire dans les lois de finances.Lire : Ségolène Royal se résout à une vraie taxe carbonePierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Béatrice Jérôme Les rues de Paris devraient progressivement se vider des poubelles pleines qui encombrent les trottoirs depuis lundi 5 octobre. La grève des éboueurs, mais également des égoutiers et des fossoyeurs, ne sera pas reconduite vendredi 9 octobre. La CGT, seul syndicat à avoir appelé à un arrêt de travail, est parvenue à un accord avec l’exécutif municipal jeudi.Il prévoit un meilleur déroulement de carrière. « Nous avons obtenu satisfaction sur la plupart des sujets et cela va se traduire par du plus-plus pour les éboueurs et les égoutiers en termes de rémunérations », se félicite Frédéric Aubisse, secrétaire général de la CGT-Egouts de Paris.« Surpris par l’accès de fièvre » des éboueursCette grève est survenue alors que la mairie mène des négociations triennales avec l’ensemble des syndicats représentatifs des personnels de la ville sur l’évolution des salaires pour la période 2016-2018. Une réunion est prévue vendredi 9 octobre, au cours de laquelle la municipalité devrait présenter des propositions plus précises sur les modalités d’avancement pour tous les personnels.L’entourage d’Anne Hidalgo se dit « surpris par l’accès de fièvre » des éboueurs, « auquel nous ne nous attendions pas. La Ville envisage un plan général d’amélioration de la propreté à Paris, qui prévoit la création de quelques dizaines de postes. Nous avions également l’intention d’augmenter le nombre d’agents promus avant que la grève ne se déclenche », insiste le cabinet de la maire de Paris.La Ville s’explique cet arrêt de travail par le contexte national. Jeudi 8 octobre, la CGT a appelé à une journée d’action interprofessionnelle « contre la loi Macron, le travail du dimanche et pour la hausse des salaires ». Des manifestations ont eu lieu à Paris et en province. De nombreux agents CGT de la Ville de Paris se sont joints au cortège dans la capitale.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel François Hollande l’avait présenté en avril comme « la grande réforme sociale du quinquennat ». Six mois après cette déclaration du chef de l’Etat sur Canal+, on commence à entrapercevoir les contours du compte personnel d’activité (CPA). France Stratégie, un organisme de réflexion placé auprès du premier ministre, a remis à Manuel Valls, vendredi 9 octobre, un rapport qui doit nourrir les débats sur ce sujet inscrit à l’ordre du jour de la prochaine conférence sociale, le 19 octobre.Le chef de gouvernement ne privilégie pour l’heure aucun scénario, le patronat et les syndicats devant encore être consultés. Mais il a indiqué vendredi, dans un communiqué, que ce nouveau dispositif sera ambitieux et constituera une étape-clé dans la mise en place d’une « Sécurité sociale professionnelle ».A ce stade, le CPA n’est qu’un embryon de projet dont les bases ont été jetées dans un article de la loi sur le « dialogue social » du 17 août. Le texte prévoit que « chaque personne » disposera, à partir du 1er janvier 2017, d’un compte « qui rassemble, dès son entrée sur le marché du travail et tout au long de sa [carrière], les droits sociaux personnels utiles pour sécuriser son parcours professionnel ».Lire aussi :Que contient la loi Rebsamen sur le dialogue social ?Une disposition extrêmement vague, que le rapport de France Stratégie permet de mieux cerner. L’organisme dirigé par l’économiste Jean Pisani-Ferry part du constat que le marché du travail a profondément changé depuis la fin des Trente Glorieuses : la part des personnes qui, sur une année donnée, changent d’activité, s’inscrivent à Pôle emploi ou sortent du chômage, est passée de 12 % à 20 % entre 1975 et 2009. La précarité touche de plein fouet les jeunes, les moins qualifiés et les seniors. Dans le même temps, de nouvelles formes d’emploi émergent, « à la frontière du salariat et du travail indépendant » (auto-entrepreneurs, portage salarial...).Faire tomber les cloisonsOr notre modèle social « n’a pas été pensé pour ceux qui alternent les contrats très courts, cumulent deux emplois ou changent de statut, de salarié à indépendant par exemple », relève le rapport. Le CPA vise à mieux protéger ceux qui se trouvent dans ces situations et à leur éviter de perdre des droits.Pour France Stratégie, le dispositif doit s’appliquer à l’ensemble des actifs : salariés du privé, fonctionnaires, indépendants... Il a vocation à fusionner le compte personnel de formation, le compte épargne temps et le compte personnel de prévention de la pénibilité. Ouvert dès l’âge de 16 ans, il suit le travailleur tout au long de sa vie professionnelle et stocke les droits que celui-ci a capitalisés, à travers un système de points. Avec une telle unité de mesure, des droits à l’assurance-chômage pourraient, par exemple, être convertis en heures de formation.A une échéance plus lointaine, le but du dispositif, selon France Stratégie, est aussi de faire tomber les cloisons qui s’élèvent dans notre système de protection sociale. Aujourd’hui, de multiples régimes, d’assurance-maladie et de retraites, coexistent. En les mettant « côte à côte », le CPA est susceptible de contribuer à leur rapprochement.Lire aussi :Hollande entend défendre un modèle social « du XXIe siècle »Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Michael Horn a passé sans doute les deux heures les plus inconfortables de son existence, jeudi 8 octobre. Lors d’une audition devant le Congrès, le patron de Volkswagen aux Etats-Unis a dû expliquer les circonstances dans lesquelles le constructeur automobile a été amené à tricher sur les normes de pollution en installant un « logiciel trompeur » sur ses moteurs diesel, capable de modifier les résultats des tests de l’EPA, l’agence fédérale de la protection de l’environnement. Plus de 11 millions de voitures dans le monde sont concernées, dont cinq cent mille aux Etats-Unis.Après avoir présenté ses « excuses au nom de l’entreprise, de [ses] collègues et de [lui]-même », M. Horn a répondu au feu roulant des questions de parlementaires outragés par les pratiques de Volkswagen et impatients d’obtenir des réponses. « Nous avons brisé la confiance de nos clients, de nos concessionnaires et de nos employés », a-t-il reconnu en préambule. « A ma connaissance » : la phrase a été répétée une bonne trentaine de fois par le dirigeant avec un accent allemand, qui a tenté de s’abriter derrière son niveau de responsabilité régional pour esquiver certaines questions.M. Horn a répété plusieurs fois n’avoir appris la supercherie qu’« autour du 3 septembre », soulignant que l’efficacité des moteurs était du ressort du département de l’ingénierie au siège du groupe, à Wolfsburg, en Allemagne. « Ce n’était pas une décision d’entreprise, aucun conseil d’administration n’a approuvé cela », a-t-il affirmé, ajoutant que seules quelques personnes en avaient pris l’initiative.« Cela ne se fait pas en un claquement de doigts »Chris Collins, le représentant républicain de l’Etat de New York, est resté dubitatif face à cette manière de présenter le problème. Dans un réquisitoire de cinq minutes, sans même poser une question, le parlementaire a dit ne pas croire que « c’était le travail d’une poignée d’ingénieurs voyous. Cela ne se fait pas en un claquement de doigts ». L’un de ses collègues a ironisé sur le fait que c’est une petite unité de recherche de l’université de Virginie Occidentale, qui a découvert le pot aux roses, alors que « votre brillante armée d’ingénieurs n’a rien vu ».Les questions étaient d’autant plus virulentes que chacun des parlementaires y est allé de sa petite anecdote sur le fait qu’un membre de sa famille ou lui-même étaient propriétaires d’une Volkswagen, avaient fait confiance à la marque et s’étaient fait berner.« Volkswagen a fait l’objet d’un véritable culte remontant à la Coccinelle, a rappelé Fred Upton, le représentant républicain du Michigan, terre d’industrie automobile s’il en est. Mais au fil du temps, quelque chose s’est pourri à Wolfsburg et la tricherie et la trahison ont fini par faire partie de la stratégie de VW. »« Une culture généralisée de la tromperie »« Pourquoi ? » La question est revenue en boucle dans la bouche des parlementaires. « De mon point de vue, c’est la pression du système pour trouver des solutions [au problème] et la pression pour réduire les coûts », a fini par lâcher M. Horn, admettant que placer les profits avant l’intérêt des gens était une « mauvaise » attitude « Je pense que nous devons donner la priorité aux gens au détriment des bénéfices de l’entreprise », a-t-il admis.Franck Pallone, le représentant démocrate du New Jersey, lui, ne s’est pas embarrassé pour mettre tous les constructeurs dans le même panier. « Jusqu’à quel point pouvons-nous avoir confiance dans l’industrie automobile ? », a-t-il demandé en référence aux différentes affaires de rappel qui ont concerné Toyota en 2010, General Motors et le fabricant d’airbags Takata en 2014. « Il semble que nous soyons face à une culture généralisée de la tromperie et il faut que cela cesse », a-t-il martelé. « Comment pouvez-vous dormir la nuit, alors que vous avez empoisonné la planète entière », lui a lancé Peter Welch, le représentant démocrate du Vermont, comparant l’affaire Volkswagen au scandale Madoff ou à Enron.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.10.2015 à 17h07 • Mis à jour le06.10.2015 à 17h39 Les tensions se sont brutalement aggravées chez Air France, lundi, en marge du comité central d’entreprise (CCE) au cours duquel la compagnie aérienne a détaillé un nouveau plan de réduction d’emplois (2 900 au total), le quatrième en quatre ans. Les incidents qui ont émaillé ce CCE traduisent la singulière dégradation des relations sociales à l’oeuvre au sein de l’entreprise depuis un an. Tout particulièrement entre direction et pilotes, longtemps habitués à « co-gérer » la compagnie. Trois dates marquent ce durcissement des rappots sociaux.Septembre 2014 : la très longue grève Du 15 au 28 septembre, les pilotes, emmenés par le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), majoritaire, débrayent. Ils réclament un contrat unique aux conditions d’Air France pour aller travailler sur Transavia, filiale à bas coût de la compagnie. Une revendication inacceptable pour la direction. Ils ne parviendront à un accord formel qu’en novembre, au terme de la plus longue grève de l’histoire de la compagnie et de longues négociations. Coût pour Air France : 500 millions d’euros.15 juin 2015 : la direction déclare la guerre aux pilotes La direction annonce qu’elle engage « une procédure juridique en référé » contre le Syndicat national des pilotes de ligne. Air France lui reproche de ne pas avoir mis en œuvre la totalité des engagements du plan Transform 2015. Ce plan d’économies, de trois ans, prévoyait 20 % d’efforts de compétitivité pour toutes les catégories de personnel. Trois ans plus tard, les personnels au sol ont atteint 100 % des objectifs. Avec 96 %, les hôtesses et stewards sont près du but. Seuls les pilotes seraient loin du compte : 67 % de mise en œuvre seulement, déplore la direction. Le 3 juillet, le juge des référés du tribunal de grande instance de Bobigny se déclare incompétent et renvoie l’affaire sur le fond.Lire aussi :Dans un geste de défiance, Air France traîne ses pilotes en justiceLire aussi :Divorce entre pilotes et direction à Air France30 septembre 2015 : l’échec des négociationsDate butoir, fixée par la direction de la compagnie aérienne, pour obtenir la signature par les organisations de pilotes – le SNPL et le Syndicat des pilotes d’Air France (SPAF) –, d’un accord de productivité et lancer le plan Perform 2020. Air France réclamait 17 % d’effort de productivité supplémentaire à ses navigants, tandis que les pilotes ne voulaient pas aller au-delà de 4 %.Faute d’accord, la direction a annoncé, lundi 5 octobre, la mise en place d’un « plan B » qui prévoit, notamment, 2 900 suppressions de poste et une réduction de 10 % de l’activité long-courrier. C’est l’élément déclencheur des violences survenues lundi 5 octobre, en marge du comité central d’entreprise, qui ont fait sept blessés, dont un grave, et donné lieu à des dépôts de plainte d’Air France et à une série de réactions politiques.Lire aussi :Air France : après une journée agitée,  la direction se dit prête à reprendre les négociationsLire aussi :Air France : l’exécutif s’immisce dans la crise Martin Untersinger et Damien LeloupLa justice européenne a invalidé, mardi 6 octobre, l’accord « Safe Harbor » qui encadrait le transfert de données personnelles de l’Union européenne vers les Etats-Unis.En quoi consiste Safe Harbor et que dit la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) ?En Français « sphère de sécurité », le « Safe Harbor » est une décision de la Commission européenne, datant de 2000, qui affirme que le transfert de données personnelles d’Europe vers les Etats-Unis est possible car ce pays présente des garanties suffisantes pour la protection de la vie privée.Très controversé, cet accord a notamment été mis à mal par les révélations d’Edward Snowden, en 2013, sur les programmes de surveillance de masse de la NSA. Les adversaires du Safe Harbor, dont Max Schrems, un Autrichien qui a déposé plusieurs plaintes contre Facebook, estimaient que ces révélations montraient que les données personnelles des Européens n’étaient en fait pas protégées lorsqu’elles étaient stockées aux Etats-Unis.Dans son arrêt rendu mardi, la CJUE estime que le Safe Harbor n’est pas conforme au droit européen, pour plusieurs raisons détaillées sur une trentaine de pages. La Cour a notamment estimé que les recours possibles pour les citoyens européens estimant leurs droits malmenés étaient beaucoup trop faibles. Elle juge également que les programmes de surveillance de masse des Etats-Unis sont incompatibles avec une protection adéquate des droits des citoyens européens.Cela veut-il dire que Facebook ne peut plus fonctionner en Europe, ou va devoir stocker les données des citoyens européens en Europe ?Non : l’arrêt invalide un accord très générique. Facebook peut continuer à fonctionner comme il le faisait jusqu’à aujourd’hui, mais l’entreprise – tout comme Google ou tout autre entreprise qui stocke des données de citoyens européens aux Etats-Unis – ne peut plus s’abriter, en cas de procédure, derrière le fait qu’elle fait partie du Safe Harbor et que ses flux de données entre l’Europe et l’Amérique sont présumés légaux.Facebook affirme en fait ne pas s’appuyer uniquement sur le Safe Harbor, mais « sur d’autres méthodes recommandées par l’Union européenne pour transférer légalement des données de l’Europe vers les Etats-Unis ».Il existe en effet d’autres normes de transfert de données, comme par exemple les « clauses contractuelles type »  ou les « règles internes d’entreprise »  (dans le cas de transfert de données entre filiales), le Safe Harbor étant le cadre juridique simplifié et « par défaut ». Certaines entreprises du numérique utilisent déjà ces cadres juridiques alternatifs.La Commission craint d’ailleurs que la décision de la CJUE ne favorise la multiplication de contrats spécifiques établis entre des entreprises et des pays européens, au détriment d’un cadre générique européen. Frans Timmermans, le vice-président de la Commission, a d’ailleurs annoncé que des « lignes directrices » à destination des autorités de protection des données seraient publiées afin d’éviter un « patchwork avec des décisions nationales ».Par ailleurs, sans aller jusqu’à ces procédures juridiques, la loi européenne – plus spécifiquement l’article 26 de la directive de 1995 sur la protection des données personnelles – prévoit qu’un transfert vers un pays tiers peut être autorisé dans plusieurs cas. Par exemple, pour assurer la bonne exécution du contrat commercial (dans le cas d’une réservation d’hôtel par exemple, où les coordonnées du client sont nécessaires) ou lorsque intervient le consentement explicite de l’internaute à ce que ses données soient transférées.Le Safe Harbor va-t-il être renégocié ?La renégociation de cet accord était déjà en cours avant l’arrêt de la Cour. Malgré l’expiration de plusieurs dates butoirs, les négociateurs ont récemment affirmé qu’ils faisaient des progrès dans les discussions. Mais il sera difficile d’obtenir rapidement un accord qui puisse satisfaire les exigences de la CJUE : cette dernière rappelle dans son arrêt que, pour obtenir un régime de ce type, un pays doit faire la preuve qu’il offre des garanties de protection de la vie privée comparables à celles en vigueur au sein de l’UE.Cela signifie qu’il faudrait des changements majeurs dans le droit américain pour qu’un nouvel accord ne soit pas, à son tour, invalidé par la Cour.Que se passe-t-il dans l’immédiat ?Plus de 4 000 entreprises étaient soumises à l’accord Safe Harbor. Nombre d’entre elles, particulièrement les plus petites, se retrouvent brusquement, au moins jusqu’à l’adoption d’un nouvel accord Safe Harbor, dans un vide juridique.Les grands acteurs du Web, eux, sont dans l’attente. L’annulation du Safe Harbor semble les avoir pris de court. Dans un communiqué, l’association professionnelle Digital Europe, qui regroupe tous les grands acteurs du secteur (d’Apple à Toshiba en passant par Google, à l’exception de Facebook), « demande de toute urgence à la Commission européenne et au gouvernement américain de conclure leurs négociations pour parvenir à un nouvel accord “Safe Harbor” aussi vite que possible ».« Nous demandons également à la Commission européenne d’expliquer immédiatement aux entreprises qui fonctionnaient sous le régime du Safe Harbor comment elles doivent opérer pour maintenir leurs activités essentielles durant ce vide juridique », poursuit l’association.Facebook a, de son côté, estimé également qu’il « fallait impérativement que les gouvernements européens et américain donnent des méthodes légales pour le transfert des données et règlent toutes les questions de sécurité nationale ».Quelles seront les conséquences plus larges de cette décision ?Si l’arrêt de la CJUE ne porte que sur le Safe Harbor, il dénonce avec des mots très durs les programmes de surveillance de masse de la NSA américaine, présentés comme incompatibles avec les droits fondamentaux garantis par le droit européen.Le jugement pourrait aussi influencer deux dossiers européens brûlants dont les négociations arrivent dans leur dernière ligne droite : l’accord « parapluie » sur l’échange de données personnelles pour la coopération policière, entre Europe et Etats-Unis, et le projet de règlement sur les données personnelles.La commissaire européenne à la justice, Vera Jourova, a indiqué que l’arrêt de la Cour confortait la position de la Commission, notamment sur la nécessité d’avoir « des garde-fous solides » en matière de protection des données.Lire le portrait :Max Schrems, le « gardien » des données personnelles qui fait trembler les géants du Web //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) et Philippe Jacqué Le scandale du logiciel truqueur de Volkswagen marque un tournant dans la vie du groupe allemand. Mardi 6 octobre, Matthias Müller, le nouveau président du directoire, a estimé devant quelque 20 000 employés réunis au siège de Wolfsbourg (Basse-Saxe) que « les conséquences financières et commerciales sont encore aujourd’hui impossibles à prévoir. C’est pourquoi nous allons une nouvelle fois passer en revue tous les investissements prévus ». Il a surtout précisé que les 6,5 milliards d’euros déjà provisionnés dans les comptes « ne suffiraient pas » à faire face à ce scandale de dimension mondiale. Le patron du groupe s’est aussi engagé devant les salariés à « tout faire » pour limiter les conséquences sur les emplois. Il a cependant déclaré que « tous les projets d’investissements » allaient être réexaminés. « Tout ce qui n’est pas nécessaire de manière urgente sera abandonné ou reporté, a-t-il ajouté. Et en conséquence, nous allons ajuster notre programme d’efficacité. Je vais être très transparent : cela ne se fera pas sans douleur. »Revue de détail des risques financiers encourus par un groupe qui a réalisé un chiffre d’affaires de 202,5 milliards d’euros et 10,5 milliards de bénéfices en 2014.Lire aussi :Six clés pour comprendre le scandale qui secoue VolkswagenCombien coûtera le scandale ? C’est toute la question. Et tout le monde y va de ses estimations. Pour Crédit suisse, l’affaire pourrait coûter de 23 à 78 milliards d’euros. Pour Exane, c’est au minimum 25 milliards d’euros, tandis que la Deutsche Bank ne s’engage pas sur un montant. « C’est impossible, juge un analyste de cette banque. Il y a beaucoup trop d’inconnues encore pour évaluer les dommages. » Les amendes et les sanctionsDans le détail, cependant, on peut réaliser une première estimation. Aux Etats-Unis, le groupe risque théoriquement jusqu’à 16 milliards d’euros d’amendes de la part de l’Etat américain. Cependant, après négociation, le montant de la pénalité devrait fortement baisser, aux alentours de 10 milliards, selon Exane.En y ajoutant les amendes européennes, le groupe peut s’attendre à payer près de 15 milliards d’euros, estime la banque. Mais le paiement ne devrait pas intervenir avant 2016 et 2017 au plus tôt.Le coût des rappelsA cela, s’ajoute bien entendu, le coût des rappels, des réparations à engager pour que les 11 millions de moteurs fautifs soient remis aux normes, ainsi que les compensations proposées aux clients floués. Le groupe pourrait dépenser jusqu’à 10 milliards d’euros, évalue Exane. Et ces dépenses pénaliseront le résultat opérationnel dès cette année.Une baisse des ventes Le scandale pourrait également peser sur les résultats commerciaux du groupe. Les ventes pourraient baisser du fait de la défiance du grand public. Exane prévoit une baisse de 5 % du chiffre d’affaires en 2016, tandis que la Deutsche Bank l’estime à 3 %. Cela dit, comme l’affaire est tout à fait inédite, ces prévisions demeurent très théoriques.La facture des procèsLà, tout se complique. Aujourd’hui attaqué de toute part en justice, le constructeur allemand devra engager d’importantes dépenses pour se défendre. Tant contre les propriétaires trompés, qui lancent partout dans le monde des actions de groupe, que contre les actionnaires ayant perdu leur chemise après la chute de près de 40 % du cours du groupe. Ces derniers entendent poursuivre le constructeur en Europe et aux Etats-Unis.Quelle est la situation financière de VW et comment peut-il faire face ?Avant sa provision de 6,5 milliards d’euros, passée mi-septembre, la trésorerie du groupe affichait 21 milliards d’euros à la fin du premier semestre. Cette somme devrait suffire pour finir l’année et le début de l’année 2016 tout en conservant sa notation de crédit des principales agences Fitch (A–), Moody’s (Aa3) et Standard & Poor’s (A), une note importante pour la filiale bancaire du groupe.Le constructeur doit encore récupérer près de 5 milliards d’euros en compensation de la vente de 20 % de sa participation dans le constructeur japonais Suzuki et de 50 % de LeasePlan, le premier loueur longue durée mondial.Plan d’économies et baisse des investissementsQuand un poste de dépense augmente, on baisse les autres. Et c’est exactement ce que le groupe entend faire. « Il faudra revoir l’ensemble de nos investissements », a annoncé le patron, Matthias Müller, mardi. Selon l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, de 15 à 20 milliards d’euros de dépenses pourraient être supprimés sur l’enveloppe de 100 milliards d’investissements prévue sur la période 2015-2018 (recherche et développement, nouveaux modèles, nouvelles usines, etc.).A cela devraient s’ajouter des plans de compétitivité pour l’ensemble de ses marques, et notamment Volkswagen, qui a d’ores et déjà engagé un plan d’économies de 5 milliards d’euros. Enfin, le groupe, comme il l’a déjà fait aux Etats-Unis, pourra rallonger le cycle de vie de certains de ses modèles, ce qui lui permet de déplacer des dépenses… Pendant la crise, Renault, PSA ou Fiat en sont passés par là en parallèle de leurs plans de compétitivité respectifs.Augmentation de capital En cas de dérive des coûts, une augmentation de capital pourrait rapidement intervenir. Der Spiegel évoque la somme de 8 milliards d’euros. Les actionnaires, et notamment les familles Porsche et Piëch, qui détiennent plus de 50 % du capital, ainsi que le Land de Basse-Saxe, pourraient remettre au pot ou se faire diluer un peu, s’ils doivent faire entrer un nouvel actionnaire. Cette augmentation de capital ne changerait pas fondamentalement le rapport de force entre les actionnaires. Selon la loi allemande dite « Volkswagen », un actionnaire ne peut détenir plus de 20 % des droits de vote au sein du conseil de surveillance…Ventes d’actifs Le groupe Volkswagen n’ira pas de gaîté de cœur vers un démantèlement, dans la mesure où cela remettrait en question toute l’histoire récente du groupe. Ferdinand Piëch, le patriarche et toujours un actionnaire de poids, n’autoriserait pas facilement une telle solution. Reste que c’est une éventualité.Ses actifs valent beaucoup d’argent. En premier lieu, Porsche. Selon la banque Metzler, le constructeur pèse quelque 39 milliards d’euros. Audi est estimé à 30 milliards d’euros, Skoda à 10 milliards d’euros, mais céder ces marques, aujourd’hui très liées techniquement à la marque Volkswagen, mettrait en danger le groupe.En revanche, le constructeur pourrait chercher à céder certaines marques de luxe, au moins partiellement, comme Bentley ou Bugatti (Lamborghini fait partie d’Audi). Il pourrait suivre l’exemple de Fiat, qui introduit 10 % de sa marque Ferrari en Bourse.Enfin, le groupe pourrait céder sa branche camion et bus, qu’il vient tout juste de constituer en rapprochant MAN et Scania. Cette division est évaluée à 30 milliards d’euros.Comment faire face à la crise interne ?En dehors des répercussions financières, le scandale Volkswagen est à l’origine d’une crise de confiance immense au sein du groupe. La nouvelle équipe ne répond que partiellement au besoin de réassurance. Malgré toute la détermination dont il a fait preuve depuis sa nomination, le nouveau patron, Matthias Müller, est un tel habitué de VW qu’il lui sera sans doute difficile d’insuffler le véritable tournant culturel dont le groupe a besoin. D’autant qu’il est déjà âgé de 62 ans, ce qui implique un nouveau changement de direction dans quelques années.Quant à Hans Dieter Pötsch, qui devrait être élu au poste de conseil de surveillance du groupe mercredi 7 octobre, il fait l’objet de discussions en interne. Certains reprochent à l’ancien directeur financier d’avoir averti trop tard les actionnaires des pertes qui se profilaient. Par ailleurs, Hans Dieter Pötsch, 64 ans, est également un homme du sérail. Il veille aux finances de VW depuis septembre 2003. C’est l’artisan de l’acquisition de Porsche par VW en 2012 et il jouit de la confiance de la famille Porsche-Piëch, qui détient 52,2 % des actions. Il est loin d’être certain que les deux dirigeants seront capables de faire la lumière sur le scandale Volkswagen, le plus violent de l’histoire du groupe.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au MondePhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane Bouygues Telecom ne veut plus être la cible des prédateurs et entend le montrer. La filiale du groupe de BTP a ainsi annoncé, mardi 6 octobre, à l’occasion d’une journée pour les investisseurs, avoir relevé ses prévisions de croissance pour 2017. L’opérateur prévoit un chiffre d’affaires de 10 % supérieur à celui qu’il a enregistré en 2014 (3,87 milliards d’euros). Il espère, en outre, voir son taux d’excédent brut d’exploitation atteindre 25 % en 2017 et 35 % à plus long terme.Signe que les temps sont meilleurs, il envisage même d’augmenter ses investissements dans l’infrastructure de réseau (fixe et mobile) pour les faire passer à 750 millions d’euros par an.Particulièrement fragilisé par l’arrivée de Free sur le marché du mobile en 2012 et par la baisse des prix qui s’en est suivie, Bouygues Telecom avait été contraint de lancer une cure d’austérité sans précédent : 300 millions d’euros d’économies entre 2013 et 2016. Le groupe révise aujourd’hui à la hausse ces réductions de coûts, à 400 millions d’euros en trois ans.Tentatives de rachat« Afin de réaliser ces objectifs, Bouygues Telecom a mis en place une simplification drastique de l’entreprise : le nombre d’offres et le portefeuille de marques, les réseaux de distribution, l’organisation des fonctions support ont été simplifiés […] et ont entraîné une baisse significative des coûts de structure avec, notamment, le départ de plus de 2 000 collaborateurs », précise l’opérateur dans un communiqué.Si Bouygues Telecom communique ainsi, c’est que l’opérateur, considéré comme le plus vulnérable, est depuis un peu plus d’un an l’objet de tentatives de rachat répétées par ses concurrents. Ces derniers rêvent d’un passage de quatre à trois acteurs, considérant qu’il s’agit là d’une condition sine qua non à la stabilisation du marché et donc à un retour de la croissance. La dernière offre en date remonte d’ailleurs au mois de juin. A l’époque, Numericable-SFR, l’opérateur de Patrick Drahi, s’était allié à Free pour proposer un peu plus de 10 milliards d’euros à Martin Bouygues, propriétaire du groupe de BTP et fondateur de Bouygues Telecom.Lire aussi :Bouygues Telecom rejette l’offre de SFR-NumericableComme à chaque fois, M. Bouygues avait fini par dire non. L’homme d’affaires explique à qui veut l’entendre que son bébé (Bouygues Telecom a été fondé en 1994, peu après la mort de son père, Francis) n’a besoin de personne et qu’il est parfaitement en mesure de demeurer seul sur le marché des télécoms français. Et d’y prospérer, à condition d’avoir une structure de coûts moins importante. Aujourd’hui, l’opérateur veut montrer que cette stratégie est payante. Il espère sûrement que ses concurrents recevront le message.Lire aussi :Bouygues veut rester seul au téléphone, mais le peut-il ?Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sandrine Morel (Madrid, correspondance) Madrid ne renouvellera pas ses contrats d’audit avec les agences de notation américaines Fitch et Standard & Poor’s. La décision est intervenue après la diffusion, par la radio espagnole Cadena Ser, d’une réunion téléphonique tendue. Dans l’enregistrement audio diffusé en boucle, lundi 5 octobre, on entend les auditeurs de Standard & Poor’s interroger les responsables du département économique de la mairie de Madrid, administrée depuis juin par une « plateforme citoyenne » soutenue par le parti anti-austérité Podemos.L’un d’eux demande, « par curiosité », si la subvention attribuée à l’école de formation de toreros va être supprimée. Les responsables municipaux, sceptiques, répondent qu’ils ne voient pas en quoi cela affecte la qualification de la dette. D’un montant de 61 000 euros annuels, cette subvention représente une goutte d’eau par rapport aux 5,9 milliards d’euros de dette municipale (au 31 décembre 2014), mais a généré une vive polémique ces dernières semaines.Lire aussi :En Espagne, la gauche radicale veut mettre à mort les corridasVérifier la légitimité de la detteLes représentants des agences de notation paraissent surtout irrités par la décision de la mairie de réaliser son propre audit interne de la dette. Annoncé fin août, cet audit a pour but, selon Madrid, de « vérifier si la dette a été contractée dans un cadre légal » par l’administration précédente, de droite.« Nous espérons que cela n’aura pas de répercussions sur les engagements financiers de la mairie », conclut l’auditeur. L’agence de notation a déjà manifesté sa désapprobation quant à cet audit interne. En septembre, Standard & Poor’s avait ainsi décidé de maintenir la dette de la mairie à BBB/A-2 (moyenne) tout en abaissant ses perspectives de « stables » à « négatives ». La raison : la crainte que cet audit ne conduise la mairie à déclarer une partie de la dette illégitime et à décider de ne pas la payer.« Nous espérons qu’il n’y a pas eu d’arnaque », rétorque, crispée, la responsable municipale, exprimant sa méfiance envers la gestion financière de l’ancienne administration.« De quoi faire réfléchir »Après la diffusion de cet enregistrement, la Ville a décidé de mettre fin aux contrats qu’elle signe chaque année depuis 2002 avec les agences de notation Fitch et Standard & Poor’s. Elle a expliqué sa décision par sa « volonté ferme d’amplifier les économies dans les domaines qui ne bénéficient pas directement aux citoyens ». Le montant des audits de sa dette s’élève à près de 110 000 euros par an. Or la municipalité a jugé cette dépense « superflue » car elle s’est engagée à ne pas contracter de nouvelles dettes. Certains économistes ont cependant averti du risque de voir bondir les taux d’intérêts lors des refinancements de sa dette.Alors que le parti de centre droit Ciudadanos s’est inquiété d’une résiliation des contrats qui risque, selon lui, de « faire fuir les investisseurs », le porte-parole de la mairie, Luis Cueto, a ironisé sur les agences de notation : « Le fait qu’elles aient dit, quelques jours avant la faillite de Lehman Brothers, que la solvabilité de la banque était irréprochable a de quoi faire réfléchir. »Lire aussi :Les régions espagnoles ne sont pas sorties de la criseSandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le rapport sur « la négociation collective, le travail et l’emploi » de Jean-Denis Combrexelle, remis au premier ministre, Manuel Valls, le 9 septembre, n’est « ni de droite, ni de gauche, mais politique ». C’est l’auteur de ce document qui l’a affirmé, lors d’une rencontre organisée à Paris, lundi 5 octobre, par l’Association des journalistes d’information sociale (AJIS). Prononcée par le président de la section sociale du Conseil d’Etat, qui fut directeur général du travail sous la droite puis sous la gauche, de 2006 à 2014, cette phrase avait quelque chose de savoureux.Lire aussi :Le rapport qui veut révolutionner le droit du travail« Bien sûr, le code du travail doit changer », a-t-il expliqué. Mais « quelle que soit l’ubérisation » de l’économie, « il reste une communauté de travail qui doit être organisée par du dialogue social ». C’est « de ce point de vue », dit-il, que ce rapport est « politique », car il ne cède pas aux idées qui circulent dans « des cercles » de pensée sur la fin du salariat, du « tous indépendants », Sur ce plan, patronat et syndicats, droite et gauche, seront sûrement d’accord avec lui.Limiter le nombre de loisEn revanche, M. Combrexelle n’est pas forcément convaincant dans la capacité de la France à mener à bien la réforme dont il trace les grandes lignes dans son rapport. Il s’agit de donner une plus grande place à la négociation d’entreprise sur certains sujets (conditions de travail, emploi, salaires...), tout en réduisant celle de la place de la négociation de branche et en limitant la loi à quelques règles d’ordre public social. Le but affiché étant à la fois de rendre le droit social plus adapté à la réalité des entreprises et plus lisible pour ses utilisateurs.Cela passe entre autres par une limitation du nombre de lois votées, qui aujourd’hui s’empilent et dans lesquels les utilisateurs ont du mal à naviguer. « On est dans un système de flux de règles de droit social que plus personne ne parvient à assimiler, appuie-t-il. Il y a eu une année où ont été faites trois lois sur l’épargne salariale ! Personne n’y comprend plus rien. Ce n’est pas normal que nous n’ayons en France que 50 spécialistes de l’épargne salariale. Il faut calmer le jeu. »Créer de la confianceA l’inverse, renvoyer l’élaboration de certaines règles à la négociation d’entreprise, « cela parle plus aux gens que la négociation de branche, interprofessionelle, ou bien la loi ». Mais aussitôt, M. Combrexelle met en évidence des freins sérieux à cette évolution. « La machine à négocier est bloquée, dit-il. S’il n’y a pas la confiance [entre les partenaires sociaux], vous ne pouvez pas négocier » des normes innovantes. « Vous pouvez avoir un code du travail de 1 000 pages » au lieu des 3 000 actuelles, « s’il n’y a pas la confiance… » Mais comment créer de la confiance ?Certes, les « acteurs sont face à un problème de passage de génération, côté syndicats comme côté DRH » (directeurs des ressources humaines). « Quand je parle de négociation, de dialogue social à mes enfants qui ont 20/30 ans, cela ne leur parle pas. On est dans le monde d’Internet et il faut que la négociation attire les jeunes. Il faut donc [leur offrir] de la formation » sur ces sujets, peut-être dès l’université.Et, à nouveau, les freins réapparaissent. « La société française a une appétence pour la norme verticale et étatique. Si on renvoie [des sujets] à la négociation, c’est perçu comme du désordre. On n’est pas dans un pays qui aime, qui recherche, la négociation. »Le gouvernement ne donne pas forcément l’exemple. Une loi a été annoncée d’ici à l’été 2016 sur cette réforme, avant même que les partenaires sociaux aient été consultés sur le sujet. « Ils vont l’être », assure M. Combrexelle.Lire aussi :La révolution culturelle du rapport Combrexelle Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pauline Janicot Vous avez oublié de préciser une dépense permettant de bénéficier d’un crédit d’impôt, vous n’avez pas compté votre enfant nouvellement majeur au sein de votre foyer fiscal… Si vous avez fait une erreur dans votre déclaration en ligne, il n’est pas trop tard pour la modifier. Le service « Corriger ma déclaration » est encore disponible durant quelques semaines.Qui peut rectifier sa déclaration ? Tous les contribuables ayant déclaré leurs revenus de 2014 sur Internet. Ce service permet de corriger en ligne ses erreurs sans pénalités, ni intérêt de retard. Il est accessible via le site www.impots.gouv.fr jusqu’au 27 novembre 2015. Pour vous y rendre, il suffit de vous authentifier dans votre espace personnel en donnant votre numéro fiscal et votre mot de passe puis de cliquer sur « Corriger ma déclaration en ligne 2015 ».Lire aussi :Impôts : Bercy veut rendre la télédéclaration obligatoireQue peut-on corriger ?Vous pouvez rectifier vos revenus, charges, réductions et crédits d’impôt ou encore les personnes à charge de votre foyer fiscal. Si vous être redevable de l’impôt de solidarité sur la fortune, vous pouvez aussi modifier vos données en ligne, à condition que votre patrimoine soit inférieur à 2,57 millions d’euros. En revanche, le service ne permet pas de changer votre adresse de résidence, votre état civil ou votre situation de famille (mariage, Pacs, divorce…). Dans ce dernier cas, vous devrez passer par le service « Faire une réclamation ». Si vous avez oublié de signaler votre changement d’adresse, vous pouvez toujours l’indiquer via l’espace « Faire une démarche ».Comment se déroule la procédure ?Une fois que vous avez modifié les montants ou décoché les cases erronées, vous recevez un accusé de réception à conserver ainsi qu’un mail de confirmation. Vous n’avez pas besoin d’envoyer les justificatifs, mais il est recommandé de les conserver en cas de demande de l’administration fiscale.Vous allez ensuite recevoir un avis d’impôt correctif par courrier qui précisera, en cas de supplément d’impôt à payer, la date limite et les modalités de paiement. En cas de diminution de votre impôt, le trop-perçu vous sera remboursé si vous l’avez déjà payé.Peut-on rectifier sa déclaration papier ?Tant que vous n’avez pas reçu votre avis d’imposition, vous pouvez envoyer à votre service des impôts une lettre datée et signée qui détaille les modifications, ou une nouvelle déclaration de revenus n° 2042. Dans ce cas, vous devez écrire sur la première page que cette « déclaration rectificative annule et remplace » la précédente et repréciser tous les éléments figurant dans la première déclaration.En revanche, si vous avez déjà reçu votre avis d’imposition ou payé votre impôt, vous devrez faire une réclamation. Cela à l’aide d’un courrier détaillé, en faisant une réclamation en ligne via le site ou en vous rendant à votre centre des impôts. Sachez que vous avez jusqu’au 31 décembre de la deuxième année qui suit la date limite de paiement figurant sur l’avis pour le faire, soit le 31 décembre 2017 pour l’impôt à payer en 2015 sur les revenus 2014.Lire aussi : Le guide de l’impôt sur le revenuPauline JanicotJournaliste au Monde Patrick Roger C’est un des chevaux de bataille de la droite, qui accuse le gouvernement, en concentrant de plus en plus l’impôt sur le revenu sur un nombre réduit de foyers, de multiplier les risques d’exil fiscal des hauts revenus. A cet effet, le Parlement a demandé à Bercy de lui fournir un rapport annuel sur l’évolution des départs et des retours de contribuables français, que le ministère des finances a transmis mardi 6 octobre aux commissions des finances des deux assemblées et dont Le Monde a pu prendre connaissance.Il s’agit des données portant sur l’année 2013, une année charnière qui vit le ministre de l’économie et des finances de l’époque, Pierre Moscovici, s’inquiéter du « ras-le-bol fiscal ». Cette année-là, 714 redevables de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) se sont installés à l’étranger. Ils étaient 620 l’année précédente. Cela représente une augmentation de 15 % en un an. Il convient toutefois de relativiser ces éléments. Tout d’abord, le nombre de départs de redevables de l’ISF a fortement progressé entre 2002 et 2006, passant de 383 à 901, puis s’est stabilisé jusqu’en 2009 et a baissé jusqu’à 540 en 2011, du fait du relèvement du seuil d’imposition à l’ISF. Entre 2010 et 2011, le nombre d’assujettis à l’ISF a ainsi brusquement diminué de moitié, passant de 593 878 à 291 630. Sur les trois dernières années, il est reparti à la hausse, sans retrouver son niveau antérieur, passant de 290 065 à 331 010 (+14 %). Les exilés redevables de l’ISF représentent 0,2 % de ceux qui y sont assujettis.Le nombre de redevables de l’ISF revenant de l’étranger décroîtDepuis 2000, les caractéristiques des contribuables partis pour l’étranger ne varient guère. Leurs destinations principales sont la Suisse (19 %), le Royaume-Uni (16 %), la Belgique (13 %) et les Etats-Unis (6 %) ; ils disposent d’un patrimoine plus élevé que la moyenne des redevables de l’ISF. Parmi les 714 contribuables astreints à l’ISF ayant quitté la France en 2013, 319 avaient un patrimoine supérieur à 3 millions d’euros. Leur patrimoine taxable net approchait 2,7 milliards d’euros, soit un patrimoine moyen de 8,4 millions d’euros.Lire aussi :Londres, Berlin: le nouveau terreau des start-upEn sens inverse, le nombre de redevables de l’ISF revenant de l’étranger décroît sensiblement. Après avoir augmenté régulièrement entre 2006 et 2009, passant de 226 à 344, il a brusquement chuté à 129 en 2010 – cette chute s’expliquant également par le relèvement du seuil d’imposition – et, depuis, n’a cessé de diminuer pour atteindre 74 en 2013. En outre, en 2013, 437 déclarations d’exit tax ont été déposées : 401 d’entre elles portaient sur un montant de plus-values positif, pour un total de 2,3 milliards d’euros, soit un montant moyen de plus-values de 5,7 millions d’euros.L’année 2013 marque également une nette recrudescence du nombre de départs à l’étranger de redevables à l’impôt sur le revenu. Ils sont 46 896 à s’être installés hors du territoire, contre 34 524 l’année précédente, soit une augmentation de près de 36 %. Ces exilés représentent 0,13 % des foyers fiscaux. Leur revenu fiscal de référence moyen approche 50 000 euros alors qu’il est d’un peu plus de 25 000 euros pour l’ensemble des foyers fiscaux. Parmi ces contribuables, un peu plus de 3 700 avaient un revenu fiscal de référence supérieur à 100 000 euros, 659 un revenu supérieur à 300 000 euros, 179 supérieur à 700 000 euros, 115 supérieur à 1 million d’euros et 84 supérieur à 1,2 million d’euros.Des motivations d’ordre professionnelIl convient cependant de mettre ces chiffres en regard du nombre de foyers fiscaux : 37 119 219 en 2013, soit une augmentation de près de 730 000 en deux ans. Parmi ceux-là, on comptabilise 211 301 non-résidents (+ 10 500 foyers en un an), qui représentent environ 0,6 % de la population totale des redevables de l’impôt sur le revenu.Alors, faut-il en déduire que l’on assiste depuis 2013 à une fuite des « forces vives », corroborant l’adage selon lequel « trop d’impôt tue l’impôt » ? Pas si simple. Incontestablement, ces chiffres montrent qu’il y a eu en 2013 un mouvement de départs. Cependant, il faut le mettre en relation avec l’augmentation constante et quasi linéaire du nombre de ressortissants français établis hors de France depuis vingt ans, qui s’accroît de l’ordre de 3 % par an. Leur population est évaluée entre 2 et 2,5 millions.Il est très hâtif d’imputer tous ces départs à des raisons purement fiscales. Selon l’enquête de la direction des Français de l’étranger et de l’administration consulaire réalisée en 2012, pour plus de la moitié des personnes interrogées, l’expatriation répondait à des motivations d’ordre professionnel et, pour près de 30 %, à des raisons familiales ou personnelles. La mobilité et la globalisation sont aujourd’hui des facteurs socioprofessionnels majeurs qui expliquent en partie l’accélération de ces mouvements, dans les deux sens.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.10.2015 à 11h27 • Mis à jour le06.10.2015 à 11h46 | Dominique Gallois S’adapter ou disparaître. Plus le temps passe, moins la pérennité d’Air France est assurée. Après PanAm puis TWA dans les années 1990 et 2000, ou plus récemment Swissair, Malev ou Sabena, la compagnie française pourrait rejoindre la longue liste des compagnies aujourd’hui disparues ou, ce qui revient au même, elle pourrait passer sous le contrôle d’un concurrent. Ce qui était perçu, voici quelques mois encore, comme une menace brandie par la direction pour pousser le personnel à la négociation, est devenu crédible : même les marques prestigieuses peuvent sombrer.« Si pendant vingt ans les directions de l’entreprise n’avaient pas acheté la paix sociale, on en serait pas là », regrette un cadre dirigeant d’Air France. L’amertume est d’autant plus grande que, durant cette période, la compagnie a été dynamique et précurseur dans les mouvements de restructuration européens. En 2004, dans la foulée de sa privatisation, elle avait repris son homologue néerlandais KLM. Elle devenait ainsi leader mondial et diversifiait ses alliances au sein du réseau Skyteam.Au même moment, émergeaient dans le ciel de redoutables concurrents, les transporteurs low cost mais aussi les compagnies venues du Golfe et des pays émergents. Les premières, comme Easy Jet, Ryanair ou Vueling, avec des charges allégées, lui prennent des parts de marché sur les vols court et moyen-courriers.Lire aussi :Ryanair et easyJet : des compagnies low cost championnes d’Europe des bénéficesLes secondes proposent, à des prix compétitifs, des vols luxueux sur de longues distances. Air France est ainsi attaquée sur ses deux principaux marchés.Lire aussi :Des émirats à la conquête du cielL’entreprise est d’autant plus affaiblie qu’à la différence de ses concurrents européens comme Lufthansa ou British Airways, elle n’a pas profité de ses années fastes pour améliorer sa compétitivité. Aujourd’hui, les coûts d’Air France sont, selon sa direction, supérieurs de 20 % à 25 % à ceux de ses rivales du Vieux continent.En 2008, Air France avait essuyé la première perte nette de son histoire et lancé un plan de 3 000 suppressions de postes, sans licenciement et avec gel des embauches. Mais le plan ne comprenait aucune mesure structurelle. Sur fond de crise économique, le trou n’a fait alors que se creuser.« Je n’ai pas de trésor caché » et « encore moins de baguette magique ». Pour Alexandre de Juniac, nommé PDG d’Air France fin 2011, pas question de cacher les difficultés financières de la compagnie quand il en prend les commandes. Ce sera alors le lancement des plans Transform entre 2012 et 2015, et aujourd’hui Perform jusqu’en 2020.Toutes les catégories de personnels sont cette fois concernées, avec des objectifs d’amélioration de compétitivité à tenir. Une première dans l’histoire de la compagnie. Si les personnels au sol et les navigants (hôtesses et stewards) tiennent leurs engagements, les pilotes en revanche en sont loin. Et pour cause : ils refusent le changement de pilotage de la compagnie, impulsé par M. Juniac, qui a mis fin à la cogestion historique. Cela s’est traduit, en septembre 2014, par une grève de deux semaines, les pilotes refusant à l’époque la création de Transavia Europe, filiale low cost européenne d’Air France. Du jamais vu !S’il a dénoncé la gréve des pilotes de l’automne 2014, comme l’échec des négociations de ces derniers jours, l’Etat actionnaire d’Air France, dont il détient 17 % du capital, a aussi sa part de responsabilité. Pendant des années, qu’il soit de droite ou de gauche, l’exécutif a soutenu la politique d’achat de la paix sociale, afin d’éviter les grèves, avant de prendre la mesure de l’ampleur de la crise et le risque de disparition de la compagnie. Air France passant sous pavillon étranger serait pour l’Etat un échec cuisant.Lire aussi :Air France : après les heurts, la compagnie veut rétablir le dialogueDominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.10.2015 à 10h43 • Mis à jour le06.10.2015 à 13h58 Volkswagen s’apprête à connaître des changements qui ne seront pas sans douleur, a prévenu mardi 6 octobre le nouveau président du directoire, Matthias Müller, laissant pour la première fois entrevoir des réductions d’effectifs à la suite du scandale des émissions polluantes.« Les conséquences financières et commerciales sont encore aujourd’hui impossibles à prévoir. C’est pourquoi nous allons une nouvelle fois passer en revue tous les investissements prévus », a déclaré M. Müller, précisant que les 6,5 milliards d’euros déjà provisionnés dans les comptes « ne suffiraient pas » à faire face à ce scandale de dimension mondiale. Le patron de Volkwagen s’est aussi engagé devant les salariés du groupe à « tout faire » pour limiter les conséquences sur les emplois.« Des solutions techniques aux problèmes rencontrés sont en vue. Cependant, les conséquences sur l’activité et les finances ne sont pas encore claires », a encore admis Matthias Müller, selon un compte-rendu fourni par Volkswagen de son intervention devant le personnel, au siège du groupe, à Wolfsburg. Volkswagen emploie 60 000 personnes dans la région de Wolfsburg dans le Land de Basse-Saxe, dans l’est de l’Allemagne.Huit millions de véhicules en EuropeVolkswagen a précisé que huit millions de ses véhicules diesel dans l’Union européenne étaient équipés du logiciel de manipulation des émissions polluantes. Cette précision est issue d’un courrier que Reuters a pu consulter, adressée par le constructeur allemand aux membres de la commission des transports du Bundestag et aux députés des circonscriptions accueillant des usines Volkswagen.Lire aussi :Affaire Volkswagen : la tricherie était « systématique »Cette missive, dont le journal Handelsblatt a le premier fait état, est datée du 2 octobre et cosignée par le responsable des relations extérieures du groupe, Thomas Steg, ancien porte-parole du gouvernement allemand. Elle précise que les véhicules concernés sont dotés des motorisations 1,2, 1,6 et 2,0 litres du moteur de type EA 189. Volkswagen avait jusqu’à présent évoqué un total de 11 millions de véhicules concernés à travers le monde.Lire aussi :Volkswagen : le plus gros vendeur mondial de voitures en trois graphiques  Jean-Michel Bezat Le risque d’une « cyberattaque sérieuse » sur les installations nucléaires « s’accroît » et leurs opérateurs n’y sont pas suffisamment préparés, révèle un rapport publié lundi 5 octobre par le prestigieux think tank britannique Chatham House. Les exploitants seraient même dans « une culture du déni » de ces risques, soulignent les trois auteurs de ce document de 40 pages (consultable sur chathamhouse.org). Leur travail est le fruit d’entretiens réalisés avec trente responsables (industriels, hauts fonctionnaires, spécialistes de cybersécurité, qui ont tous requis l’anonymat pour eux comme pour leur employeur), d’une étude de la littérature dans ce domaine et des tables rondes d’experts. L’enquête, qui a duré dix-huit mois, a porté sur sept pays exploitant des réacteurs nucléaires (Etats-Unis, Canada, France, Allemagne, Japon, Royaume-Uni, Ukraine).Le risque grandit avec la numérisation croissante de l’industrie nucléaire, offrant de nouvelles cibles pour quatre types d’« attaquants », selon le rapport : des « hacktivistes » antinucléaires, le crime organisé – qui peut monnayer son intrusion dans le système d’une centrale –, des Etats et services secrets, ou des groupes terroristes – au premier rang desquels Chatham House cite le groupe Etat islamique. « De nombreuses centrales sont connectées à des réseaux extérieurs, et il existe différentes voies par lesquelles un acteur malveillant peut exploiter ces dépendances pour entraîner un incident de sécurité », indiquent les auteurs. A les lire, on constate qu’une petite partie seulement des incidents est répertoriée et fait l’objet d’une communication publique.Lire aussi :La France doit investir davantage dans la cybersécuritéEn outre, un manque de vigilance dans la chaîne d’approvisionnement de composants informatiques est un risque supplémentaire d’intrusion dans le système que les Russes, par exemple, essaient de réduire au maximum, note le rapport. Enfin, le facteur humain peut peser lourd : manque de formation, mauvaise communication entre ingénieurs et personnels de sécurité freinant la mise en œuvre des procédures clés de cybersécurité par le personnel, manque d’anticipation qui peut faire qu’une centrale ne se rende compte d’une attaque informatique qu’une fois celle-ci enclenchée.L’exemple de l’Iran montre, selon le rapport, qu’on n’est pas dans la science-fiction. En 2010, le programme nucléaire de la République islamique avait été attaqué par un virus, Stuxnet, fruit d’un programme lancé en 2007 par les Etats-Unis, alliés avec Israël. Cette attaque avait gravement perturbé l’activité des centrifugeuses – et même détruit 1 000 d’entre elles – du centre d’enrichissement de l’uranium de Natanz. Il avait retardé la mise en service de la centrale électrique de Bouchehr construite par Rosatom.Lire aussi :Espionnage des négociations sur le nucléaire iranien : la Suisse et l’Autriche enquêtentAu même moment, le géant de l’atome russe avait aussi vu l’une de ses centrales en Russie attaquée par Stuxnet, selon Eugène Kaspersky, fondateur du Kaspersky Lab, l’un des spécialistes mondiaux de la cybersécurité.Le virus Stuxnet a été introduit au moyen d’un périphérique USB. Selon Chatham House, cette attaque est devenue une référence dans le monde des cybercriminels et leur a même permis d’améliorer leur technique. « Une fois l’existence de Stuxnet connue, les pirates à travers le monde se sont inspirés de son fonctionnement et ont incorporé certaines de ses fonctionnalités à leurs propres logiciels à visée malveillante », révèlent les auteurs.Données publiées sur TwitterDans cette cyber-guerre, précisent les auteurs du rapport, il y a un risque de « représailles », et donc de dangereuse « escalade dans les hostilités ». En décembre 2014, le groupe public d’électricité sud-coréen KHNP a été victime d’une attaque, sans que les hackers n’atteignent le « cœur technologique » des centrales au point de rendre leur exploitation dangereuse. L’opération avait été revendiquée depuis Hawaï par un groupe antinucléaire. Les hackers avaient eu accès à des données internes, publiées sur Twitter, mais cette opération n’avait pas affecté le fonctionnement des trois réacteurs visés. D’autres exemples sont cités, notamment des virus introduits dans la centrale lituanienne d’Ignalina et trois centrales américaines dans les années 1990-2000.La communauté nucléaire commence à s’en inquiéter. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a réuni à Vienne, début juin, 650 experts de 92 pays pour une conférence internationale sur la sécurité informatique dans le monde nucléaire. Une première, réalisée en collaboration avec les policiers d’Interpol. « Les cyberattaques ou les tentatives de cyberattaques sont désormais une occurrence quotidienne », avait alors prévenu Yukiya Amano, le directeur général de l’AIEA. Il constatait que « les terroristes et autres criminels sont à la tête de réseaux internationaux et sont susceptibles de frapper partout ». L’industrie nucléaire « n’est pas une exception ». En 2014, avait-il ajouté, « il y a eu des cas d’attaques aléatoires de programmes malveillants contre des centrales nucléaires et d’installations prises pour cible spécifiquement ». La coopération internationale commence à se mettre en place et à se renforcer.Lire aussi :L’AIEA, acteur-clé en cas d’accord sur le nucléaire iranienJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.10.2015 à 03h13 • Mis à jour le06.10.2015 à 09h44 Facebook a annoncé lundi 5 octobre le lancement d’un satellite baptisé AMOS-6, en partenariat avec le groupe français Eutelsat, pour développer Internet en Afrique subsaharienne, où de vastes territoires n’ont pas d’accès au Web. L’annonce a été faite sur le compte Facebook de Mark Zuckerberg, fondateur et dirigeant du réseau social.Le satellite est actuellement en construction, ont précisé les deux groupes dans un communiqué et il doit être lancé en 2016. Le projet s’inscrit dans le cadre de la plateforme Internet.org développée par Facebook qui vise à étendre les zones de couverture du réseau en facilitant son accès via la téléphonie mobile.Plusieurs géants du Net, dont Facebook, ont investi quelque 2 milliards de dollars depuis un an dans divers projets visant à relier les 4 milliards de personnes qui, en Afrique ou dans les pays émergents, n’ont toujours pas accès au Web. Des investissements modestes, mais en croissance et qui concentrent de plus en plus d’intérêt, autant comme relais de croissance que comme projets de développement.Lire aussi :Les géants de l’Internet à la conquête du cielFacebook développe déjà un prototype d’avion à hélices sans pilote fonctionnant à l’énergie solaire, nommé Aquila, dont le groupe souhaite déployer une escadrille pouvant planer trois mois au-dessus de la Terre à une altitude oscillant entre 18 et 27 kilomètres pour connecter des clients. Ce nouveau projet représente la première incursion de Facebook dans l’espace.D’autres acteurs du secteur misent déjà sur le satellite, privilégiant l’orbite basse, à 1 000 kilomètres de la Terre, contrairement aux pratiques des opérateurs de télévision et de haut débit qui placent leurs satellites de télécommunications à 36  000 kilomètres de la Terre. Ces orbites basses permettent de limiter les coûts de lancement, et facilitent une transmission rapide de données.Le français Eutelsat, numéro trois du secteur, demeure concentré sur les satellites géostationnaires, en orbite haute. Les très grandes distances dans lesquelles ils évoluent leur permettent de diffuser dans de vastes régions, et limitent les risques de collisions entre satellites ou avec les multiples débris présents à de plus basses altitudes. Facebook avait déjà lancé en début d’année un appel d’offres afin d’acquérir un satellite géostationnaire, avant d’y renoncer en raison du coût élevé. Stéphane Lauer (New York, correspondant) La lutte contre les délits d’initiés à Wall Street vient de prendre un sacré coup. La Cour suprême des États-Unis a refusé, lundi 5 octobre, de se prononcer sur une décision rendue par une cour d’appel fédérale en janvier. Or ce jugement remet en cause toute la jurisprudence sur ce type de fraudes en complexifiant le travail des procureurs pour apporter la preuve d’une tricherie.Le cas en question concerne Todd Newman, ancien gérant de portefeuille chez Diamondback Capital Management, et Anthony Chiasson, cofondateur du fonds spéculatif Level Global Investors. À l’initiative de Preet Bharara, le procureur du district sud de Manhattan, les deux hommes avaient été condamnés en 2012 pour délit d’initiés à respectivement 54 et 78 mois de prison. Mais, lors du jugement d’appel, à la surprise générale, les magistrats ont estimé que les preuves présentées par l’accusation étaient insuffisantes.Leur argument ? Il aurait fallu prouver que les accusés savaient que la source à l’origine de la fuite avait touché pour cela une récompense tangible. Les procureurs, eux, n’avaient fait que démontrer que les accusés savaient que l’information avait fuité illégalement, mais pas nécessairement en échange d’un bénéfice sonnant et trébuchant. La cour d’appel a même été plus loin dans ses attendus en rejetant les affirmations des procureurs selon lesquelles un conseil professionnel ou amical pouvait constituer une récompense.De nombreuses condamnations fragiliséesCette interprétation constitue une révolution dans la lutte contre les délits d’initiés. De l’aveu même de M. Bharara, la décision de la Cour d’appel fragilise plus de 90 % des affaires qu’il a instruites ces dernières années comme par exemple la condamnation en 2011 de Raj Rajaratnam, le fondateur du fonds spéculatif Galleon, qui purge actuellement une peine de 11 ans de prison. De la même façon, Michael Steinberg, un gestionnaire de portefeuille du fonds spéculatif SAC Capital condamné en 2014 à trois ans de prison, devrait s’engouffrer dans la brèche ouverte par la Cour d’appel. Sans compter les poursuites contre Steven Cohen, le fondateur de SAC Capital, qui devraient rester lettre morte. Au total, les investigations de M. Bharara ont abouti à quatre-vingt-six condamnations pour délit d’initié pour un seul acquittement.Le département de la justice américaine avait placé tous ses espoirs dans la Cour suprême, arguant que la décision de la Cour d’appel « entrave de façon injustifiée la capacité à empêcher et à punir » les délits d’initiés. Dans sa requête, le ministère estimait que ce jugement allait : « nuire aux différents intervenants sur les marchés financiers, désavantager les analystes scrupuleux et gêner la capacité du gouvernement à protéger l’équité et l’intégrité de la Bourse ».En vain. La Cour suprême n’a pas voulu se saisir du cas sans même en donner les raisons. Le cabinet d’avocats, qui assure la défense de Todd Newman et Anthony Chiasson, tout en se félicitant de ce dénouement, regrette que « malheureusement, cette victoire n’intervient qu’après plusieurs années de perquisitions disproportionnées de la part du gouvernement », déplorant « des attaques sans fondement contre les fonds spéculatifs, qui ont conduit des centaines d’employés innocents à perdre leur emploi ».Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La Grèce sera à nouveau au menu de la réunion des ministres des finances de la zone euro, qui se retrouvent à Luxembourg lundi 5 octobre. Cet Eurogroupe devrait en effet valider une nouvelle liste de réformes que le gouvernement grec doit faire voter au Parlement. Après celles de mi-juillet, de fin juillet et de fin août, cette nouvelle liste de mesures doit ouvrir la voie au déblocage d’un nouveau prêt dans le cadre du troisième plan d’aide au pays (86 milliards d’euros) consenti, cet été, par l’Union européenne, la Banque centrale européenne, le Fonds monétaire international.Le montant en discussion, lundi ? A priori, 2 milliards d’euros, qui s’ajouteront aux 23 milliards d’ores et déjà versés depuis fin août.La liste des réformes à mettre en place (augmentation de la fiscalité, modernisation de l’administration, ouverture de pans entiers de l’économie à la concurrence), avait été établie cet été au moment de la signature du troisième plan d’aide.Mais elle a été ajustée - en fait, raccourcie - ces derniers jours, pour tenir compte du mois de septembre, en grande partie perdu à Athènes en raison de l’organisation des élections législatives qui ont vu revenir au pouvoir le premier ministre Alexis Tsipras.Lire aussi :La Grèce s’apprête à détailler ses nouvelles mesures d’austéritéAmbiance plus sereineRestera encore à verser 1 milliard d’euros de prêts dans le cadre de la première tranche de 26 milliards négociée fin août. Ce versement est lié à une liste de réformes supplémentaire qui devra être validée dans les semaines qui viennent.Euclide Tsakalotos, le ministre des finances grecs (reconduit à son poste, fin septembre, par le premier ministre, Alexis Tsipras, après l’avoir occupé entre début juillet et fin août), fera le déplacement à Luxembourg. La discussion devrait se passer dans une ambiance sereine.Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciersLe contraste avec les six premiers mois de l’année, qui ont vu Athènes et ses créanciers se déchirer, est saisissant. Maintenant que M. Tsipras a accepté les conditions des créanciers du pays, les uns et les autres discutent « entre gentlemen ». Et M. Tsakalotos est très apprécié à Bruxelles pour son pragmatisme, ses compétences et ses convictions européennes.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Chastand Lorsqu’on demande à Ana Rocha si elle ira voter dimanche 4 octobre aux législatives portugaises, elle se met en colère. « Non ! Clairement, non ! » Mère de famille célibataire âgée de 41 ans, elle est venue prendre un rendez-vous pour son fils chez un dentiste bénévole de l’association paroissiale de Tetra, quartier pauvre de la ville industrielle de Setubal, à une trentaine de kilomètres au sud de Lisbonne. « A l’Assemblée, personne ne sait ce que c’est de gagner 500 euros [le niveau du smic au Portugal], pour eux on ne compte pas. Je ne leur fais pas confiance », lâche cette serveuse qui n’arrive pas à s’en sortir.Lire aussi :Au Portugal, des élections sous le signe de la criseElle doit notamment encore rembourser 250 euros de crédit par mois pendant treize ans pour son appartement. « Avant la crise, je gagnais 200 euros de plus en faisant des ménages chez quelqu’un. Mais j’ai perdu cet emploi. » Comme son procès avec son ex-mari pour obtenir une pension est toujours en attente, elle ne peut compter que sur l’aide de sa famille pour boucler les fins de mois. Au Portugal, malgré le retour de la croissance depuis 2014, un cinquième des travailleurs ne gagnent, comme Ana Rocha, que le salaire minimum. Celui-ci est bien passé de 485 euros à 505 euros en 2014 après quatre ans de gel, mais il reste l’un des plus bas d’Europe de l’Ouest et inférieur à son niveau de 1974, lors de la « révolution des œillets ».Lire aussi :Sortie de récession, le Portugal face aux électeursAlors ce ne sont pas ces 20 euros, ni les débats de la campagne sur la réalité de la reprise de l’économie portugaise, qui vont convaincre Ana Rocha d’aller voter. « Ici, les gens sont désinvestis, ils s’en foutent complètement », regrette Oliverio Jorge, un bénévole « catholique de gauche » de l’association paroissiale. Lui n’a pas « ressenti du tout » la reprise économique vantée par Pedro Passos Coelho, le premier ministre de droite, qui espère pourtant être réélu sur la base de l’amélioration des indicateurs économiques.Le tourisme exploseQuelques kilomètres plus loin, devant l’usine Volkswagen Autoeuropa, l’un des plus gros sites industriels du Portugal, les dizaines d’ouvriers passant les tourniquets à l’heure du roulement d’équipe affichent le même scepticisme. « J’aimerais bien que ça change, mais je sais qu’on va rester dans la même situation », se lamente Idalina Menes, une technicienne de montage de 37 ans. Ici, on n’ose pas trop se plaindre car « les salaires sont bons », « même si c’est très physique et fatiguant ». Le principal problème sont les impôts, brutalement relevés pour boucher le déficit public. « En net, je gagne moins que lors de mon embauche il y a huit ans, alors même que mon brut a augmenté : 931 euros contre 1 050 », confie Mme Menes. Elle compte voter pour le Parti communiste, très présent dans l’usine, mais sans trop y croire.Pourtant, la situation des 120 000 habitants de Setubal s’est améliorée ces derniers mois, assure l’adjoint au maire écolo-communiste. « Cinq mille emplois ont été créés en quatre ans », vante même Andre Martins, en citant l’installation d’une zone commerciale et d’un Décathlon. Surtout, le tourisme explose, la ville réussissant à valoriser sa magnifique baie pour faire oublier son image de territoire déshérité. Bien sûr, il regrette que sa mairie ait dû supprimer 200 postes de fonctionnaires depuis le plan d’austérité de 2011 et qu’« il y ait beaucoup trop d’embauches avec des salaires bas et des contrats précaires. Mais c’est quand même mieux que le chômage ».C’est tout le Portugal qui a cherché dans le tourisme son salut. A Lisbonne, 21 nouveaux hôtels doivent ouvrir en 2015, contre 12 en 2014. Dans les rues du centre historique, on n’entend quasiment plus parler portugais et les Lisboètes se plaignent désormais de la hausse des loyers générée par les locations par l’intermédiaire d’Airbnb. « En 2011-2013, 30 % des magasins avaient fermé à cause de la crise et de la loi sur la libéralisation des loyers commerciaux », rappelle Carla Salsinha, présidente de l’union des petits commerçants de Lisbonne.Prudence des grands patronsAvant cette loi, les commerçants de la ville pouvaient se transmettre leurs locaux de génération en génération en gardant le même loyer. Plusieurs commerçants âgés ont subitement dû fermer, certains loyers étant multipliés par « deux, quatre ou même cinq ! » Mais elle doit bien avouer que, aujourd’hui, les « deux tiers des commerces fermés ont rouvert ». Et que l’afflux de jeunes avec des « idées différentes » a redynamisé le commerce.Chez les grands patrons, on affiche aussi sa confiance dans la reprise, mais la prudence prévaut. « Elle est encore naissante et balbutiante, mais peu de personnes pensaient en 2011 que le bout du tunnel serait si proche », juge Diogo da Silveira, le PDG franco-portugais du groupe de papeterie Portucel. Son entreprise, très internationalisée, n’a pas trop pâti de la crise. « Mais mes fournisseurs et les Portugais ont souffert. Il reste que le pays n’aurait probablement jamais fait toutes ces réformes fondamentales si on n’avait pas été obligé et contraint. » Le patron pense surtout à la brutale diminution des indemnités de licenciements votée par la droite. « Le coût des licenciements a été réduit de moitié, et grâce à ça on recrute plus », assure-t-il, en ne cachant pas sa préférence pour la réélection du premier ministre libéral.Si le taux de chômage a en effet officiellement reculé de 17,5 % à 12,4 % entre 2013 et 2015, la gauche conteste vivement la réalité de cette baisse et dénonce la hausse de la précarité. Sara Simoes, animatrice de l’association Précaires inflexibles (Precarios Inflexiveis) fondée en 2008 au début de la crise des subprimes, assure notamment que le gouvernement « cache la réalité » en utilisant massivement les contrats aidés ou en comptant sur la démotivation des chômeurs. Sous l’effet de l’émigration et du vieillissement, la population active du Portugal a en plus reculé de plus de 250 000 personnes entre 2010 et 2014, ce qui a clairement facilité la baisse du chômage.Après huit ans de CDD dans des centres d’appels, Sara Simoes, qui est également militante du Bloc de gauche (extrême gauche), a toutefois fini par décrocher un CDI dans une banque en janvier. A 27 ans, elle vient tout juste de célébrer la fin de sa période d’essai et se réjouit de gagner plus que le smic. « Ma situation personnelle s’est améliorée », convient-elle, contente de n’avoir pas fait le choix de l’émigration lorsqu’elle était au chômage, comme nombre de ses amis. Quelque 400 000 Portugais sont partis tenter leur chance à l’étranger depuis 2011. Sara le constate avec regret : il n’y a d’ailleurs plus grand monde au Portugal pour protester contre l’austérité depuis l’échec des grandes manifestations de 2012. « Les gens ont arrêté d’espérer. Ou sont partis. »Lire aussi :« Le Portugal a appliqué à la lettre les réformes exigées par la troïka »Jean-Baptiste ChastandJournaliste au desk EuropeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat L’Europe reste l’horizon indépassable de Gazprom. Au cours des deux dernières années, marquées par la crise ukrainienne, la Russie avait fait croire qu’elle pouvait pénaliser le Vieux Continent en se tournant vers l’Asie. En 2014, deux décisions majeures avaient illustré cette réorientation politico-économique : la signature d’un contrat gazier de 360 milliards d’euros entre Gazprom et le pétrolier chinois CNPC ; et l’arrêt brutal, décidé par Vladimir Poutine, du projet de gazoduc South Stream traversant l’Europe, au profit du Turkish Stream transitant par la Turquie. Le président russe répondait aux sanctions occidentales décrétées après l’annexion de la Crimée, mais aussi aux poursuites des autorités antitrust de Bruxelles contre le groupe gazier accusé d’abus de position dominante en Europe de l’Est. Dans les deux cas, Gazprom était au centre du jeu.Est-ce parce qu’ils font l’amère expérience de la dureté en affaires de leurs « amis » chinois et turcs ? Depuis quelques semaines, le Kremlin et les dirigeants de Gazprom sont plus conciliants avec les Européens. Ils viennent de trouver un accord sur le prix du gaz vendu à l’Ukraine et semblent disposés à des concessions avec les pays-clients d’Europe de l’Est. Le groupe russe a signé un pacte d’actionnaires avec les allemands E.ON et BASF, l’anglo-néerlandais Shell, l’autrichien OMV et le français Engie pour doubler le gazoduc Nord Stream acheminant du gaz russe vers Allemagne en passant sous la Baltique. Dans la foulée, Gazprom a conclu avec BASF un échange d’actifs (bloqué depuis 2013) resserrant ses liens avec le numéro un mondial de la chimie.Train de la libéralisationC’est de la « real » économie. On a oublié que Gazprom n’est pas que le bras armé du Kremlin, mais aussi une société cotée à Moscou pesant 124 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Un géant qui, pour ne pas perdre de parts de marché, doit prendre en marche le train de la libéralisation du secteur de l’énergie en assouplissant les contrats à long terme signés avec ses clients européens. Une entreprise également dans le viseur de Bruxelles depuis des lustres. Ce n’est pas un hasard si, en septembre, sa filiale export a pour la première fois vendu un peu de son gaz aux enchères. Une révolution pour le conglomérat issu du ministère soviétique du gaz !Lire aussi :Gazprom espère un accord amiable avec BruxellesC’est la preuve, une fois de plus, que l’Europe reste un débouché vital pour le gaz russe, surtout depuis que la production de gaz de schiste aux Etats-Unis lui a fermé l’accès au marché américain. « La sécurité gazière est meilleure qu’on ne le proclame souvent et place l’Union européenne dans une position favorable pour discuter avec la Russie, son principal fournisseur » (30 % de ses importations), souligne Claude Mandil, ancien patron de l’Agence internationale de l’énergie. Tous les différends ne sont pas aplanis, bien sûr. Mais tout se passe comme si – pour l’heure, du moins – les dirigeants européens et russes ne voulaient pas en rajouter dans une situation politique tendue.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Chloé Hecketsweiler Les extraits d’algues fabriqués par Cargill dans son usine de Lannilis (Finistère) ne pourront plus entrer dans la composition des médicaments et des cosmétiques. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé, mardi 29 septembre, la suspension d’une partie des activités du géant américain de l’agroalimentaire. La décision a été prise à la suite d’une inspection conduite entre le 21 et le 24 juillet, après l’alerte donnée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) en Bretagne.La liste des griefs, exposée dans la décision de police sanitaire, est longue : « risque de contamination et de détérioration des matières premières », « absence de propreté de l’environnement », « carences dans la traçabilité de la production », « produits non conformes aux spécifications en matière de qualité microbiologique »…« Les équipements sont très vétustes, et pas appropriés à la fabrication de substances pharmaceutiques, indique Gaëtan Rudant, qui dirige les inspections à l’ANSM. Les conditions de fabrication doivent être irréprochables, même s’il n’y a pas d’effet sur la qualité du produit final. »Pour Cargill, cette décision est « complètement disproportionnée ». « C’est un site industriel, il ne faut pas s’attendre à une salle blanche ! », constate un porte-parole du groupe en France. « Lannilis est le principal port goémonier du Finistère : c’est un univers maritime, iodé. Chaque jour les pêcheurs nous livrent les algues qu’ils viennent de pêcher au large. »Extraits d’algues brunesLe groupe produit à Lannilis des alginates, extraits d’algues brunes pêchées par les goémoniers dans la mer d’Iroise. Ces substances sont utilisées pour leurs propriétés stabilisantes et gélifiantes dans les domaines de la nutrition et de la pharmacie.Jusqu’en décembre, Cargill fabriquait aussi un autre dérivé de ces algues, l’acide alginique, utilisé comme excipient dans de nombreux médicaments et cosmétiques. Cette activité n’avait pas reçu l’autorisation de l’ANSM, est-il indiqué dans la décision de police sanitaire.Les laboratoires pharmaceutiques sont soumis à des inspections régulières mais ce n’est pas le cas des fabricants d’excipients.Par mesure de précaution, l’ANSM a demandé à tous les laboratoires clients de Cargill de mener des analyses afin de vérifier la qualité de leurs médicaments et cosmétiques. Des dizaines de laboratoires sont concernés, mais l’ANSM préfère ne pas dévoiler leur nom « afin de ne pas affoler inutilement les patients ». « Nous avons déjà reçu les rapports de plusieurs fabricants et aucun problème de qualité n’a été décelé », insiste Gaëtan Rudant.Pas de risque de rupture de stockL’alginate de sodium est notamment l’une des matières premières du Gaviscon, un médicament courant utilisé dans le traitement du reflux gastro-œsophagien, mais le laboratoire qui le commercialise, Reckitt Benckiser, ne s’approvisionne pas auprès de Cargill.Idem, les « façonniers » qui fabriquent son générique pour le compte de laboratoires comme Teva, Sandoz ou Biogaran. Contactés par Le Monde, tous indiquent acheter leurs alginates auprès du même fournisseur norvégien. Le Maalox, du laboratoire Sanofi, n’est pas non plus concerné.Pierre Fabre, qui commercialise le Topaal, un médicament de la même famille, doit en revanche retirer du marché certains lots, des patients s’étant plaints d’une odeur de poisson. « Il n’y a cependant aucun danger identifié pour les patients », précise Gaëtan Rudant. Le laboratoire n’a pas répondu aux sollicitations du Monde.Il n’y a, selon l’ANSM, aucun risque de rupture de stock lié à la suspension des activités de Cargill, car il existe d’autres sources d’approvisionnement. Et si l’un des clients de Cargill constatait un problème, la décision de retirer les médicaments du marché serait prise en tenant compte de l’existence ou non d’une autre option pour les patients.Les investissements sur le site pourraient être remis en causeCargill avait annoncé en 2013 un investissement de plus de 11 millions d’euros en trois ans sur son site de Lannilis pour développer la filière goémonière bretonne. Sept millions ont déjà été investis et six autres devaient l’être prochainement.«La décision des autorités nous a déçus. A ce stade, vu la lourdeur des mesures qui nous sont imposées, nous ne pouvons pas prévoir quel sera l’impact final de cette décision sur les investissements planifiés pour le site de Lannilis», indique un porte-parole du groupe en France, en soulignant que Cargill avait cessé sa production d’acide alginique six mois avant l’inspection de l’ANSM.Les alginates destinés aux laboratoires pharmaceutiques et cosmétiques représentent encore 10 % de l’activité de l’usine, qui travaille essentiellement pour l’industrie agroalimentaire.La DGCCRF, qui a inspecté le site le 28 mai, n’a pris aucune mesure. Le groupe américain est présent depuis 1964 en France, où il emploie près de 2 500 personnes sur 20 sites.Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.10.2015 à 12h00 • Mis à jour le02.10.2015 à 14h42 | Pierre Le Hir A quelques semaines de l’ouverture de la conférence mondiale sur le climat (COP 21) à Paris, le gouvernement multiplie les signaux pour le moins contradictoires avec la volonté d’« exemplarité » affichée par la France. Mercredi 30 septembre, le projet de loi de finances de 2016 entérinait une baisse du budget du ministère de l’écologie, en même temps que de l’aide au développement. La veille, le Journal officiel publiait cinq arrêtés qui, cosignés le 21 septembre par les ministres de l’écologie, Ségolène Royal, et de l’économie, Emmanuel Macron, accordent trois permis exclusifs de recherches d’hydrocarbures liquides ou gazeux et en prolongent deux autres.Lire aussi :Aide publique au développement, des paroles et des actesLes trois premiers permis, dits de Champfolie (Seine-et-Marne), Herbsheim (Bas-Rhin) et Estheria (Marne), sont respectivement octroyés aux sociétés Vermilion, Bluebach Ressources et Lundin International. Les deux prolongations, dites de Bleue Lorraine (Moselle) et de Juan de Nova (Terres australes et antarctiques françaises), sont au bénéfice de groupements formés, l’un par European Gas et Heritage Petroleum, l’autre par South Atlantic Petroleum et Marex Petroleum.Hydrocarbures conventionnelsSur le papier, il s’agit de la recherche de pétrole et de gaz conventionnels. A l’exclusion, donc, des huiles et gaz de schiste, dont la seule technique d’extraction aujourd’hui disponible, la fracturation hydraulique, a été bannie en France par la loi du 13 juillet 2011, en raison de ses dangers pour l’environnement. La filiale française du groupe canadien Vermilion assure ainsi, dans les documents transmis au ministère de l’écologie, qu’elle « n’aura pas recours à la fracturation hydraulique ».Ségolène Royal, qui, en octobre 2014, avait mis son veto à des forages dans le parc naturel régional du Luberon, a du reste réaffirmé à plusieurs reprises que « les gaz de schiste ne sont plus d’actualité » et qu’« il n’y aura pas d’investigation sur le gaz de schiste ».Lire aussi : Ségolène Royal refuse les forages dans le parc du LuberonLes anti-gaz de schiste n’en suspectent pas moins les pétroliers de se « positionner dans la perspective d’une révision future de la loi française ». Certaines de leurs demandes avaient été déposées avant l’interdiction de la fracturation hydraulique et visaient donc l’ensemble des hydrocarbures, conventionnels ou non.Discours sans lendemainEn tout état de cause, une vingtaine d’ONG, d’associations et de collectifs (dont 350.org, Agir pour l’environnement, les Amis de la Terre, Attac, la Confédération paysanne, la FSU ou le Réseau Action-Climat) demande « que le gouvernement annule les permis qu’il vient de délivrer et mette fin à la prospection pétrolière, gazière et charbonnière sur le territoire. Pour que les discours sur l’urgence climatique ne restent plus sans lendemain ».Maxime Combes, du mouvement altermondialiste Attac, rappelle qu’en juillet, le président François Hollande lui-même, dans son allocution d’ouverture du Sommet des consciences pour le climat, avait déclaré : « Un accord pour le climat signifie renoncer à utiliser 80 % des ressources d’énergie fossiles facilement accessibles dont nous disposons encore. »« Que valent donc les promesses de François Hollande et des négociateurs d’obtenir un “accord historique”  à Paris et de “tout faire” pour rester en deçà des 2 °C [de réchauffement], si c’est pour entretenir cette fuite en avant extractiviste ?", questionnent aujourd’hui les associations.Derniers permisInterrogée par Le Monde, Mme Royal fait valoir que les permis délivrés concernent « des zones où il y a déjà des forages », si bien qu’ils n’ont pas d’impact sur de nouveaux territoires, et que, dans le même temps, « quatre autres permis ont été refusés ». La décision a fait l’objet d’un « arbitrage interministériel au niveau de Matignon », précise-t-elle : « Bercy voulait donner tous les permis, j’ai obtenu d’en bloquer quatre. »« Sauf erreur de ma part, ajoute la ministre, c’est la première fois que des demandes sont rejetées. C’est une avancée et une première étape ». Et d’annoncer : « Sous réserve d’un inventaire complet, je pense que ce sont les derniers permis qui seront accordés. » Dont acte.Lire l'enquête : A la recherche du pétrole de schiste du Bassin parisienPierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Piel L’organisme antiblanchiment Tracfin a travaillé dans le plus grand secret pendant de long mois. Main dans la main avec le Money Laundering Reporting Office-Switzerland (MROS), son homologue suisse, il a suivi pas à pas le chemin complexe emprunté par plusieurs millions de dollars depuis des places offshore vers des comptes liés à Olivier Fric, homme d’affaires discret. Cet intermédiaire dans le secteur de l’énergie est par ailleurs l’époux d’Anne Lauvergeon, patronne pendant dix ans et jusqu’en 2011 d’Areva.A la clé, peut-être, un début d’explication sur le flou qui entoure l’acquisition en 2007 de la société UraMin pour 1,8 milliard d’euros par le groupe qui s’est soldée par un fiasco industriel.Malgré les réticences des institutions bancaires suisses, le MROS est parvenu à obtenir des documents sur les comptes détenus par M. Fric. Au milieu de nombreux flux financiers, plusieurs ont intrigué les enquêteurs. Ils relient directement le mari de Mme Lauvergeon à l’acquisition de la société UraMin. Dans une note transmise pendant l’été au parquet national financier, l’organisme antiblanchiment français a détaillé ses trouvailles.Selon les informations du Monde, elles ont conduit le parquet national financier à délivrer début septembre un réquisitoire supplétif aux magistrats enquêtant sur l’acquisition d’UraMin pour qu’ils puissent instruire sur les faits de délits d’initiés.Lire aussi :Areva, chantier de démantèlementUne plus-value d’environ 300 000 eurosCe volet vient élargir la première information judiciaire qui visait jusqu’ici des faits présumés d’escroquerie, d’abus de bien social et de corruption d’agent public étranger. Une autre enquête est par ailleurs ouverte pour diffusion de fausses informations boursières, de présentation de comptes inexacts, d’abus de pouvoir, de faux et d’usage de faux.La question est désormais posée par la justice : Olivier Fric a-t-il bénéficié d’informations privilégiées sur l’acquisition de la société UraMin afin de réaliser des mouvements financiers spéculatifs ? Son avocat, Mario-Pierre Stasi, affirme au Monde que son client conteste tout délit d’initiés et réserve ses explications à la justice.Selon les extraits de la note de Tracfin rendus publics, mercredi 30 septembre, par Charlie Hebdo et dont Le Monde a pu obtenir confirmation, plusieurs sociétés domiciliées dans des paradis fiscaux ont acquis des titres UraMin à la Bourse de Toronto entre le 18 mai et le 12 juin 2007 avant de les revendre à la société Amlon Limited peu après. Le 20 juin, soit cinq jours après l’annonce officielle de l’offre publique d’achat amicale d’Areva sur la société canadienne, ces actions étaient toutes revendues. La plus-value, environ 300 000 euros, aurait ensuite atterri sur un compte bancaire au Crédit suisse avant de rebondir au Liechtenstein puis à nouveau en Suisse sur des comptes liés à Olivier Fric ainsi qu’à la société International Trade and Finance dont il est l’un des associés.Sur la base de ces informations, les enquêteurs de Tracfin écrivent qu’il peut être « raisonnablement envisagé que M. Fric ait disposé d’une information dont n’ont pas bénéficié les autres acteurs du marché boursier, pour en tirer un profit par l’entremise d’entités juridiques sous son contrôle ». Ils s’interrogent ensuite sur une volonté supposée « de masquer l’opération ».« Cette opération est douteuse »Depuis l’acquisition d’UraMin et son épilogue en forme de fiasco industriel, les interrogations étaient légion sur le choix stratégique d’Anne Lauvergeon. Dès 2010, des cadres de l’entreprise commandaient un audit discret sur l’acquisition d’UraMin. Dans ses conclusions, l’auteur du rapport notait : « J’ai le regret de vous informer que cette opération boursière est particulièrement douteuse. Il y a un faisceau d’indices sérieux et concordants qui montre qu’Areva a été victime d’une escroquerie. » En 2011, le directeur du département minier, Sébastien de Montessus, mandatait un cabinet suisse d’intelligence économique pour enquêter sur cette acquisition. A aucun moment, Anne Lauvergeon ne fut informée de cette initiative.Le nom d’Olivier Fric, cité dans cette enquête privée, est venu faire écho aux interrogations de nombreux cadres sur les immixtions répétées du mari de la dirigeante dans les affaires d’Areva. M. Fric avait notamment participé au recrutement de Daniel Wouters, entré fin 2006 chez Areva, où il a ensuite géré le rachat d’UraMin… L’enquête menée par Alp Services, qui vaudra à son auteur d’être condamné en France pour s’être procuré les fadettes de M. Fric, ne conclura à aucune malversation de ce dernier dans UraMin. Mais le mystère autour des activités de M. Fric n’en fut pas pour autant dissipé.Si Mme Lauvergeon a reconnu fin 2013 que l’acquisition d’UraMin s’était « faite au mauvais moment », elle a expliqué à plusieurs reprises publiquement depuis son départ du groupe en 2011 avoir été l’objet d’une cabale politique ourdie par ceux qui souhaitaient la voir partir. Au premier rang desquels Claude Guéant, François Roussely et Henri Proglio, deux anciens dirigeants d’EDF. Contacté, Jean-Pierre Versini-Campinchi, avocat de Mme Lauvergeon, n’a pas souhaité réagir.Lire aussi :Areva, la faillite d’une ambition nucléaireSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.10.2015 à 10h04 • Mis à jour le02.10.2015 à 11h09 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le temps des élections est passé. Le gouvernement grec doit désormais se mettre au travail en lançant notamment l’application du nouveau mémorandum adopté le 14 août par le Parlement. Les créanciers du pays (Banque centrale européenne, Commission européenne, Fonds monétaire International [FMI], Mécanisme européen de stabilité) attendent des résultats rapides. Ils ont donné au ministre des finances grec, Euclide Tsakalotos, jusqu’au prochain Eurogroupe – la réunion des ministres des finances de la zone euro – du 5 octobre pour établir une liste des actions à mener prioritairement avant que ne soit débloquée une première tranche de trois milliards d’euros de prêts d’ici à la fin novembre. Athènes aura besoin de cet argent frais pour faire face à de nouveaux remboursements au FMI en décembre.Le gouvernement d’Alexis Tsipras s’est engagé à adopter près de 223 nouvelles mesures d’austérité dans les trois prochaines années, contre 86 milliards d’euros de prêts. 127 mesures doivent être lancées dans les quatre prochains mois, dont près d’une soixantaine de mesures prioritaires dès octobre.Lire aussi :Dette : en tournée américaine, Alexis Tsipras se cherche des alliésLes Grecs résignésComme par le passé, le versement de chaque nouvelle tranche sera conditionné à la bonne application des mesures exigées. Une première mission d’évaluation a ainsi commencé cette semaine avec l’arrivée à Athènes d’une première vague de représentants des créanciers venus observer dans quel état se trouve le système bancaire grec ainsi que le budget de l’Etat.Le retour de la fameuse et longtemps détestée « troïka », devenue depuis un quartet, ne bouleverse pas outre mesure les Grecs, résignés à la mise sous tutelle économique que prévoit le nouveau mémorandum. Alexis Tsipras a répété tout au long de sa campagne qu’il respecterait ses engagements tout en soulignant qu’il n’était pas d’accord sur le fond avec cette nouvelle cure d’austérité.Un paradoxe qui rend les créanciers un peu fébriles. Ils s’inquiètent d’un éventuel manque de zèle des équipes ministérielles grecques à appliquer une politique qu’elles continuent de critiquer ouvertement. Ils attendent donc prudemment les déclarations de politique générale du nouveau gouvernement qui n’ont toujours pas eu lieu. Depuis son élection le 20 septembre, M. Tsipras est en effet constamment en voyage. Il était au sommet européen sur les migrants la semaine dernière et au sommet de l’ONU cette semaine à New York.Lire aussi :Tsipras dévoile un nouveau gouvernement de fidèlesLes retraites, chantier prioritaireLa liste des mesures prioritaires devait être discutée vendredi 2 octobre au niveau de l’Euroworking group, la réunion préparatoire à l’Eurogroupe. Les autorités grecques doivent avant tout présenter leur budget amendé pour 2015 et préparer celui de 2016. Selon le ministère des finances grec, les objectifs d’excédent primaire (0,25 % du PIB pour 2015 et 0,5 % du PIB pour 2016) seront tenus, voire dépassés, avec la mise en œuvre des mesures déjà adoptées en juillet et en août (relèvement de la TVA de 13 % à 23 % sur une série de biens et services, élargissement des bases de l’impôt sur le revenu, hausse des cotisations sociales, transposition de la directive sur la résolution des crises bancaires, etc.).Plusieurs gros chantiers doivent ensuite être entrepris prioritairement. A commencer par un changement dans les régimes de retraites. Le gouvernement s’est engagé à économiser dès cette année 1 % du PIB, soit 1,8 milliard d’euros, mais les modalités pour y arriver sont négociables à la marge. Si Athènes ne veut pas d’une mesure proposée par les créanciers, elle peut lui substituer une autre mesure à revenu égal.La recapitalisation des banques doit aussi intervenir rapidement. Une enveloppe de 10 milliards d’euros a été mise à disposition à cet effet en août par les créanciers. Un calendrier de réformes du marché intérieur suivant les recommandations de l’OCDE doit également être établi, notamment sur le marché des médicaments. Des professions fermées comme les notaires doivent être libéralisées. Et plus largement le cadre du marché du travail (conventions collectives, licenciements de masse) va être revu.Le nouvel effort s’annonce douloureuxSur les privatisations, enfin, le cadre légal du nouveau fonds de privatisation prévu par le mémorandum doit être adopté et certains projets en cours (privatisation d’aéroports, du port du Pirée, etc..) finalisés.Ce nouvel effort s’annonce douloureux. En contrepartie, Alexis Tsipras veut donc obtenir rapidement une renégociation de la dette publique qui s’élevait toujours, en juin, à 312 milliards d’euros. Une façon de dire aux Grecs qu’ils ne font pas ces nouveaux sacrifices en vain. Un processus qu’il espère bien enclencher dès fin octobre mais qui dépendra de l’évaluation du quartet.Dans un entretien au Financial Times jeudi 1er octobre, Klaus Regling, le directeur du Mécanisme européen de stabilité, qui devrait très largement participer au financement des 86 milliards d’euros de prêts dans les trois ans à venir, a prévenu que la Grèce ne devait pas s’attendre à une large renégociation de sa dette. Le bras de fer n’a pas encore officiellement commencé qu’il s’annonce déjà musclé.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Arnaud À l’origine de ce livre, il y a une enquête menée auprès des agents de conduite de centrales nucléaires, au milieu des années 1990. Si Guy Jobert s’est décidé à publier tardivement ses résultats, c’est explique-t-il parce que « les questions qu’il aborde, loin d’avoir vieilli, sont tout au contraire devenues d’une grande actualité ». Grâce, en particulier, aux travaux de Christophe Dejours, spécialiste de psychologie du travail, ou encore du sociologue allemand Axel Honneth, auxquels l’auteur fait référence, la souffrance au travail et le besoin de reconnaissance sont devenus des sujets de réflexion de premier plan.Ceux qui ont regardé la série Les Simpson, dont le héros Homer, inspecteur de la sécurité dans une centrale nucléaire, provoque des catastrophes en série, imaginent combien la fonction d’agent de conduite dans l’industrie nucléaire est cruciale.Ces agents sont chargés à la fois de la production de l’électricité et de la sûreté des installations. Un peu comme les conducteurs de TGV à la SNCF, ils occupent une place enviable dans la hiérarchie de l’entreprise.De l’extérieur, ils apparaissent comme un « groupe fusionnel, crispé sur ses privilèges ». Or ce qu’entend le sociologue, de l’intérieur, c’est une « plainte lancinante et paradoxale ». Une plainte qui, dit-il, a un sens, et qui exprime une souffrance, dont la source doit être recherchée du côté du « manque de reconnaissance de leur contribution ».De ses observations sur le terrain, l’auteur aujourd’hui membre du Centre de recherche sur le travail et le développement (CRTD) dégage plusieurs lignes de force. D’abord, le travail occupe aujourd’hui une place énorme dans la construction de notre identité. En travaillant, nous n’accomplissons pas seulement une tâche. Nous existons aussi « personnellement », affirme le sociologue.Le caractère réducteur de la notion de « compétence »Le manque de reconnaissance a des effets « délétères ». Le travail est « un fait social total », souligne Guy Jobert, en référence au sociologue Marcel Mauss, pour qui le fait social total non seulement concerne tous les membres de la société, mais a la caractéristique de dire quelque chose sur chacun d’entre eux.Pour Guy Jobert, les relations du travail se déploient dans un espace régulé d’échanges, mais aussi un espace de socialité basé sur le don et le contre-don. Il y a de la gratuité au travail. C’est peut-être pour cela que, même si le rapport salarial est vécu péniblement, « ça fonctionne tout de même », écrit-il.Mais le livre montre également combien la question de la reconnaissance est compliquée. Chaque salarié entretient avec elle un rapport que les psychologues qualifieraient de double bind, de double lien. L’auteur l’analyse ainsi : « La non-reconnaissance de la partie subjectivement investie de la contribution est analysable comme une dénégation érigée en idéologie défensive de métier »Autrement dit, la différence entre le travail prescrit et le travail réel est aussi source de liberté du salarié. D’où, selon Guy Jobert, le caractère réducteur de la notion de « compétence », qui a tendance à se substituer de plus en plus à la notion de qualification (c’est aussi vrai dans l’éducation). « Les compétences ne se gèrent pas plus que la motivation », n’hésite-t-il pas à affirmer, en ajoutant malicieusement : « Ce qui met du plaisir dans le travail fait le désespoir des classificateurs et autres gestionnaires de ressources humaines. »La morale de l’histoire ? « L’homme n’est jamais achevé, il a besoin d’être sans cesse remis au monde, de créer pour être recréé dans l’échange avec autrui », écrit joliment le sociologue.Exister au travail. Les hommes du nucléaire, de Guy Jobert. Éditions Érès, 2014, 400 pages, 18 euros.Philippe Arnaud Jean-Baptiste Chastand Les Portugais vont-ils réélire leur premier ministre de droite malgré quatre années d’austérité ? C’est fortement probable, si l’on en croit les sondages publiés jeudi 1er octobre, à trois jours des législatives, prévues dimanche. Avec environ 38 % des intentions de vote, le très libéral Pedro Passos Coelho pourrait parvenir à rester premier ministre, en battant son adversaire socialiste Antonio Costa, crédité d’environ 32 % des voix. La droite ne serait toutefois pas en mesure de conserver la majorité absolue qu’elle avait obtenue en 2011 alors que le pays était au bord de la faillite.S’ils se confirment dimanche, ces sondages étonnent à plusieurs titres. D’abord parce qu’Antonio Costa, 54 ans, ancien maire de Lisbonne, était parti favori après sa victoire aux primaires socialistes, en septembre 2014. En promettant d’adoucir les mesures d’austérité et de combattre la précarité, tout en s’engageant à respecter le cadre budgétaire européen, sa campagne avait tout pour séduire la gauche, sans inquiéter le centre.Timide reprise de l’économieMais Pedro Passos Coelho, 51 ans, a réussi à renverser la tendance dans les sondages en s’appuyant sur la petite reprise de l’économie portugaise. Après avoir été saignée par les mesures d’austérité décidées en 2011 en échange d’un plan d’aide de 78 milliards d’euros de l’Union européenne et du Fonds monétaire international, celle-ci connaît en effet un léger rebond depuis 2014. La croissance est timidement repartie, le pays est sorti du plan d’aide international et le chômage a reculé fortement. Les socialistes défendent que ces indicateurs sont trompeurs en raison de l’émigration massive des Portugais ces dernières années, mais la droite leur rétorque que s’ils reviennent au pouvoir, le pays risque à nouveau la faillite.De quoi perturber des électeurs portugais, plus fatalistes que révoltés depuis l’échec des grandes manifestations anti-austérité de 2012. Les deux grands camps devraient ainsi récolter ensemble deux tiers des voix, empêchant toute véritable percée des partis contestataires. L’extrême droite portugaise est inexistante, et l’extrême gauche eurosceptique est divisée entre un parti communiste resté très traditionnel et un parti contestataire (le Bloc de gauche) qui n’a jamais vraiment percé. Même si ces deux partis pourraient récolter chacun près de 10 % des voix, ils restent loin des niveaux de Podemos en Espagne ou Syriza en Grèce.@jbchastandchastand@lemonde.frJean-Baptiste ChastandJournaliste au desk EuropeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard La croissance est revenue en France — le gouvernement table sur une progression du produit intérieur brut de 1 % cette année —, mais cela ne signifie pas que le processus de désindustrialisation est interrompu. La vigueur de la reprise est encore insuffisante.Lire aussi :Une reprise trop fragile pour sauver l’emploiRésultat, mois après mois, la désindustrialisation de la France se poursuit, en dépit des efforts des pouvoirs publics. Les données publiées vendredi 2 octobre par l’observatoire de l’investissement Trendeo sont parlantes : au premier semestre 2015, les annonces de fermeture d’usine ont une nouvelle fois été plus nombreuses que celles d’ouverture. Trente-deux usines ont été perdues en six mois, sans amélioration par rapport aux périodes précédentes. Depuis le début de la crise, en 2009, la France compte environ six cent trente usines de moins, selon les pointages de Trendeo.Dernier exemple en date : mercredi 30 septembre, l’usine d’électronique de l’américain Jabil à Brest (Finistère) a fermé définitivement ses portes, à l’issue d’une longue agonie. Longtemps propriété d’Alcatel, le site créé en 1971 avait compté plus de 1 000 salariés. Désormais, il est vide. Le terrain est à vendre.En termes sociaux, les créations d’emplois dans l’ensemble de l’économie ont dépassé les suppressions au premier semestre, pour la première fois depuis la fin de 2012, estime Trendeo. Mais, dans l’industrie manufacturière et l’énergie, le solde reste clairement négatif (– 8 780 postes), et s’est même légèrement dégradé en un an. Autant dire que « l’amélioration générale de l’économie reste très fragile », comme le commente David Cousquer, le gérant de Trendeo.Lire aussi :Encore 217 usines fermées en France en 2014Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier Ceux qui attendaient un verdict tranché, à même, soit de valider la politique économique du gouvernement, soit d’en souligner les limites, en seront pour leurs frais. Au lendemain de la présentation en conseil des ministres du projet de loi de finances 2016, les prévisions de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dressent un tableau en demi-teinte de l’économie hexagonale pour la fin de l’année.« Le produit intérieur brut (PIB) français a déçu au deuxième trimestre [avec une croissance nulle, après + 0,7 % au premier trimestre], après un début d’année dynamique. Mais les vents favorables qui existaient il y a trois mois [recul du pétrole, de l’euro et mesures de soutien du gouvernement] sont encore bien présents », a résumé, jeudi 1er octobre, Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l’Insee.Lire aussi :Des indicateurs économiques toujours contrastés en FranceParmi les bonnes nouvelles, la demande des ménages reste bien orientée, souligne l’Institut. Ces derniers « bénéficient de salaires qui augmentent encore, alors que l’inflation reste basse » en raison du repli des cours du pétrole, détaille M. Passeron. Le pouvoir d’achat devrait ainsi augmenter de 1,7 % en 2015. Un record depuis 2007.Des chefs d’entreprise plus confiantsQuant aux exportations, elles bénéficient d’un euro bas et du dynamisme des partenaires commerciaux européens de la France, ainsi que des succès commerciaux tricolores en matière navale et aéronautique, Airbus et Rafale en tête.Côté entreprises, le climat des affaires, c’est-à-dire le regard que portent les chefs d’entreprise sur la conjoncture hexagonale, « s’est de nouveau amélioré cet été ». Il a notamment décollé dans les services, longtemps restés à la traîne de l’industrie, et s’établit, au total, à un plus haut de quatre ans en France pour le mois de septembre. Les marges des entreprises se sont également nettement redressées au premier semestre : elles devraient atteindre 31,3 % sur l’ensemble de l’année 2015, contre 29,5 % un an plus tôt. Un rebond dû autant à la faible facture pétrolière qu’aux mesures mises en place par le gouvernement pour relancer l’économie (crédit d’impôt compétitivité emploi, ou CICE, et pacte de responsabilité).Lire aussi :Deux ans après sa mise en place, l’efficacité du CICE fait toujours débatMais ces bonnes nouvelles doivent être relativisées : les entreprises tricolores restent toutefois moins rentables que début 2011 (31,7 %) et nettement en-deçà de leur niveau d’avant la crise financière (33,7 % fin 2007).C’est bien là que le bât blesse : malgré un alignement des planètes inédit depuis huit ans, la France reste engluée dans une croissance poussive et heurtée, qui la place à la traîne de la zone euro.L’ingrédient manquant : l’investissement« L’ingrédient qui manque à la reprise française par rapport [aux pays voisins], c’est l’investissement dans le secteur de la construction », souligne l’Insee. Les dépenses en logement des ménages ont payé un lourd tribu à la crise : elles ont chuté de 25 % depuis 2007 et devraient continuer de reculer au second semestre. De quoi peser pour 0,4 point de PIB sur les prévisions de croissance tricolores.Lire aussi :La déprime du secteur de la construction s’installe dans la duréeConséquence : la hausse du PIB devrait atteindre 1,1 % en 2015, légèrement au-dessus de la prévision du gouvernement (1 %) mais en-dessous de la précédente estimation de l’Insee (1,2 %). « C’est mieux qu’au cours des trois dernières années, où l’on avait en moyenne + 0,4 %, mais c’est moins que dans la zone euro, où la croissance devrait atteindre 1,6 % cette année », indique M. Passeron. Dans le détail, la hausse du PIB devrait atteindre 0,2 % au troisième trimestre, puis 0,4 % au quatrième.Surtout, en dépit d’une demande robuste, de conditions de financement arrangeantes et d’une rentabilité retrouvée, le franc redémarrage de l’investissement des entreprises, attendu comme le Graal pour une véritable reprise économique, se fait toujours désirer. Il devrait « accélérer modérément » au second semestre, note l’Insee, à + 0,5 % au troisième trimestre et 0,6 % au quatrième.Trou d’airPas assez pour inverser la courbe du chômage. L’emploi en France devrait augmenter de 116 000 postes en 2015, après seulement 24 000 en 2014, grâce au double effet de la reprise et des mesures de soutien économique (CICE et pacte de responsabilité). De quoi compenser l’augmentation de la population active, donc stabiliser le taux de chômage (10,3 % fin 2015 en France, dont 10 % en métropole). Mais pas le faire reculer…Lire aussi :La reprise reste trop fragile pour créer des emploisAu final, « l’activité devrait progresser par à-coups, et le troisième trimestre pâtira encore de la baisse temporaire de la production industrielle, survenue au printemps et en juillet », souligne M. Passeron. Un trou d’air a priori dû à des facteurs ponctuels (grèves, arrêts techniques d’usines) mais qui « tranche avec les réponses optimistes des chefs d’entreprise à nos enquêtes de conjoncture », souligne Dorian Roucher, chef de la division synthèse conjoncturelle de l’Insee.Une croissance en éternelle convalescence, une forte demande qui n’incite ni à pousser les feux de la production, ni à investir… Ces paradoxes font perdre leur latin à plus d’un économiste. Et accréditent l’idée, de plus en plus répandue, que la période actuelle de sortie de crise diffère beaucoup des précédentes. « En France, on assiste à un phénomène de rétention de main d’œuvre : les chefs d’entreprises sont nombreux à indiquer qu’ils peuvent encore produire plus sans embaucher davantage », souligne Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui estime ce sureffectif à 85 000 postes.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard En entendant le nom « CCM Benchmark », peu connu du grand public, on ne comprend pas forcément l’importance de son rachat pour le groupe Le Figaro, jeudi 1er octobre. L’intérêt de la prise pour le groupe de presse est beaucoup plus évident lorsqu’on lit les adresses des sites spécialisés à très forte audience de CCM Benchmark : Commentcamarche, Le Journal du Net, L’Internaute ou Copains d’avant. Les deux groupes sont entrés en négociations exclusives.« Cette acquisition nous permet de changer de dimension et de nous battre directement contre Facebook ou Orange en France », se félicite Marc Feuillée, directeur général du Figaro, qui revendique, avec CCM Benchmark, la place de « leader français des médias numériques ».Les chiffres d’audience sont éloquents : dans le Web hors-mobile, CCM Benchmark occupait la 6e place en France (avec 19 millions de visiteurs uniques en juin selon Mediametrie-Netratings). Le Figaro pointait à la 15e place (avec 12 millions de visiteurs uniques environ), comme les groupes Le Monde et M6.Dans le mobile, CCM Benchmark est actuellement classé 19e (avec 7,2 millions de visiteurs uniques), proche de groupes comme Le Monde, Yahoo! ou Wikimedia. Le Figaro était 10e (avec 8,2 millions).Importance de l’investissement, pour Le FigaroLe nouvel ensemble revendiquera près de 24 millions de visiteurs uniques dans le Web hors mobile, ce qui le placera à la 4e place en France, derrière le moteur de recherche américain Google (41 millions) et l’éditeur de logiciel Microsoft (35 millions), mais à portée du leader des réseaux sociaux Facebook (26 millions). Et devant l’opérateur télécoms historique français Orange (21 millions), ou des groupes comme le spécialiste du divertissement Webedia (19 millions), l’encyclopédie de Wikimedia (18 millions), le groupe de presse norvégien Schibsted éditeur de 20Minutes.fr et de Leboncoin.fr (17 millions) ou encore le distributeur en ligne Amazon (16 millions).Le prix de la transaction indique aussi l’importance de l’investissement, pour Le Figaro et le secteur des médias français : son montant précis n’est pas communiqué mais CCM Benchmark avait assuré, fin 2014, avoir refusé des offres entre 150 et 200 millions d’euros. Le prix est aujourd’hui estimé entre 110 et 130 millions d’euros, selon une source proche du dossier citée par Les Echos. Si les comparaisons ont leurs limites, le prix de l’ensemble des titres du groupe L’Express-Roularta avait été évalué entre 50 et 70 millions d’euros, tandis que la plateforme de vidéo en ligne Dailymotion, « pépite » de l’Internet français, a été cédée à 80 % à Vivendi pour 217 millions d’euros.La totalité de l’argent a été amené par le groupe d’aviation de Serge Dassault, propriétaire du Figaro, par l’intermédiaire la société Groupe Figaro, qui acquiert 95 % du capital de CCM Benchmark.A l’image de l’allemand Axel SpringerPour Le Figaro, racheter CCM Benchmark est d’abord un moyen de renforcer sa rentabilité : les activités d’information pratique et spécialisée et les sites thématiques ou de service sont financièrement plus attractifs que la presse d’information générale et d’actualité. Le groupe acquis, qui compte cent quatre-vingt-dix employés, affiche une marge opérationnelle de 25 % pour un chiffre d’affaires de 36 millions d’euros.Or, Le Figaro était déjà bénéficiaire, ce qui n’est pas courant dans le secteur des médias : il revendique un résultat d’exploitation de 20 millions d’euros environ pour 500 millions de chiffres d’affaires, en 2014 et 2015. Le futur ensemble réalisera désormais 34 % de son chiffre d’affaires total dans le numérique, qui représentera 60 % de son bénéfice opérationnel.« C’est la preuve qu’on peut rééquilibrer nos activités en tant que groupe de presse, grâce au numérique », affirme Marc Feuillée.La stratégie du Figaro rappelle fortement celle d’un autre groupe de presse européen qui a fortement investi dans le numérique en se diversifiant dans les services : l’allemand Axel Springer. Celui-ci possède des titres de presse comme Die Welt ou Bild, mais aussi des quantités de sites thématiques et des plateformes comme Seloger.com, Aufeminin ou Marmiton.org. Il a racheté, mardi 29 septembre, le site Web américain d’économie Business Insider.Savoir-faire« Nous avons des marques de presse traditionnelle fortes et des diversifications pour aller chercher de la croissance », décrit M. Feuillée, qui reconnaît le parallèle avec Springer mais rappelle que Le Figaro suit cette voie depuis plusieurs années déjà. En effet, le groupe de presse de Serge Dassault a une histoire de rachat d’entreprises de services et de sites thématiques : il possède Cadremploi et des sites de petites annonces immobilières. Mais aussi de l’e-commerce avec la billetterie Ticketac ou La Chaîne météo, sans compter les annuaires comme Evene ou Le Conjugueur.C’est ce savoir-faire qui a convaincu les propriétaires de CCM Benchmark, groupe indépendant né en 2007 du mariage de Commentcamarche et Benchmark (Journal du Net). Jusqu’ici, malgré des offres, ils avaient préféré garder les 60 % du capital : désormais, Benoît Sillard et Jean-François Pillou vendent mais ce dernier intègre la direction du Figaro.Les titres de CCM Benchmark viennent renforcer le groupe Figaro dans des thématiques éditoriales qui sont autant de territoires publicitaires : l’actualité (avec lefigaro.fr et L’Internaute), le féminin (Madame Figaro et Le Journal des femmes), l’économie et la finance (Le Figaro Economie, Journal du Net, Droit-finances.net, Le Particulier), la santé (Santé-médecine.net et Le Figaro santé) et enfin le high-tech (CCM), énumère le groupe.Enfin, cet accord est le signe d’une tendance forte dans les médias : celle de la recherche d’une plus grande taille afin de s’adapter à la nouvelle donne de la publicité en ligne, dont la promesse est de toujours mieux cibler les consommateurs. Très technologique, le groupe CCM est spécialiste de la « qualification » de ses audiences. il possède des bases de données précieuses comme les 12 millions d’inscrits du site Copains d’avant. Autant d’informations que le groupe pourra croiser avec la masse de données des habitudes de ses lecteurs sur tous ses sites et thématiques. Un jeu de « data », de logiciels et de puissance.A lire aussi : Le groupe Internet français CCM Benchmark refuse de se vendreAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.10.2015 à 17h16 | Johan Deschamps Certains établissements bancaires proposent d’investir dans le cinéma à travers des Sociétés de financement de l’industrie cinématographique et de l’audiovisuel (Sofica), un placement qui assure certes une forte baisse d’impôt mais aux contreparties significatives et au rendement aléatoire.Les Sofica ont vu le jour en 1985, lors du lancement de Canal+, de l’arrivée de la VHS et des premiers « blockbusters » américains. Créées pour soutenir le cinéma français et pour promouvoir de jeunes auteurs, les Sofica doivent répondre à une charte stricte. Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), qui est chargé d’agréer les Sofica, s’assure que les sommes levées serviront à financer en priorité le cinéma indépendant, avec des premiers et des seconds films.Sans les Sofica, peut-être que Dheepan (Jacques Audiard, Palme d’or), Mon Roi (Maïwenn, prix d’interprétation), Trois Souvenirs de ma jeunesse (d’Arnaud Desplechin, prix SACD) ou Ni le ciel ni la terre (Clément Cogitore, prix d’aide à la diffusion de la fondation GAN) n’auraient vu le jour alors qu’ils ont été couronnés au Festival de Cannes 2015. Les Sofica peuvent aussi investir dans de plus gros budgets et ont ainsi contribué au financement de succès comme Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? (Philippe de Chauveron) ou Babysitting (Philippe Lachau et Nicolas Benamou).Un placement peu rentableFinancer le septième art est un acte qui peut être flatteur quand on voit sa Sofica en bas du générique d’un film à succès mais ce n’est pas un placement rentable. « Le potentiel d’appréciation est quasi inexistant », précise José Fernandez, directeur de l’offre financière de l’UFF, organisme bancaire qui représente près du quart du marché des Sofica. « Au mieux, on peut espérer récupérer entre 80 % et 90 % de son investissement initial », précise-t-il. Et encore, il faut attendre que la Sofica soit liquidée. Cela prend six ans en moyenne (le temps de développer le projet du film, de le produire, de l’exploiter en salles et à la télévision et de revendre le catalogue) mais en cas d’impondérables (retards lors de la production et le montage d’un film, par exemple), la durée peut grimper à dix ans. Et comme il n’y a pas de marché secondaire, l’investisseur reste bloqué sur cette période. Or, plus la durée de détention est longue et plus la performance annualisée sera décevante.L’Association de représentation des Sofica (ARS) a beau jeu dans un communiqué du 6 octobre de mettre en avant des taux de rendement interne annuels qui ont pu atteindre entre 2 % et 6 %, mais ces chiffres ne présagent pas de la rentabilité des nouvelles Sofica. En effet, depuis 2010, les Sofica à valeur de rachat garantie n’existent plus (le risque de perte en capital est donc plus grand mais la perspective de gain aussi en cas de financement de plusieurs films à succès) et leur avantage fiscal a été rogné par les coups de rabot successifs. Or les premières n’ont que 5 ans et n’ont pas encore été liquidées. L’incertitude sur la rentabilité de ces produits est donc réelle.Avantage fiscalFace à cette double contrainte de temps et de rentabilité aléatoire, les Sofica disposent d’une arme redoutable : l’avantage fiscal. C’est tout l’attrait de ce type de produit. Il permet d’obtenir une réduction d’impôt représentant 36 % de son investissement lors de l’année de souscription. Attention toutefois, un contribuable ne peut investir que dans la double limite de 18 000 euros et de 25 % de son revenu net global, soit une réduction maximale de 6 480 euros par foyer fiscal (que l’on soit célibataire ou en couple). Mieux encore, les Sofica n’entrent pas dans le plafonnement des niches fiscales de 10 000 euros mais dans celui plus avantageux de 18 000 euros. Le gain fiscal est tel qu’il faudrait que la Sofica ne soit remboursée qu’à 64 % de son prix de souscription, pour annihiler la réduction d’impôt.Ces avantages fiscaux mais aussi la rareté du produit, organisée à la fois par le CNC, qui n’agrée qu’une douzaine de Sofica par an pour une enveloppe globale de 63 millions, et par les établissements bancaires qui rechignent à en créer (le produit étant peu rémunérateur pour eux et chronophage), contribuent au succès des Sofica. Cette année n’échappera pas à la règle. Alors que leur souscription est ouverte depuis le 5 octobre, 80 % des Sofica sont déjà préréservées.Johan DeschampsJournaliste au Monde François Meunier (Président d'Alsis professeur associé de finance à l'Ensae - ParisTech) On ne sait encore le montant des indemnités et amendes que le groupe Volkswagen (VW) devra acquitter suite au scandale de la manipulation des tests. Les chiffres les plus divers circulent, dont certains dépassent aisément les 100 milliards d’euros. Le montant est gigantesque.Par comparaison, le coût pour BP pour la marée noire dans les Caraïbes est estimé à « seulement » 40 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros), dont 20,8 milliards de dollars qui viennent de faire l’objet d’un accord au titre de dédommagement pour les administrations américaines. On parle désormais d’une possible faillite de VW, et sachant son importance et son actionnariat, le groupe ferait dans ce cas l’objet d’un renflouement par le Land de Basse-Saxe, voire du gouvernement fédéral.Il ne faut pas désespérer Wolfsburg, pour reprendre un mot célèbre. Les dommages économiques et industriels pour l’Allemagne sont considérables et dépassent de loin le seul cas du groupe VW. L’incertitude générée n’est pas une bonne nouvelle. Mais pour le reste, l’addition des 100 milliards d’euros ne serait-elle pas une bonne chose, la manne céleste qu’on attendait ?Un solde commercial de 217 milliards d’eurosReprenons les termes d’un débat que la crise grecque et le drame des réfugiés ont fait passer à l’arrière-plan. L’Allemagne a eu en 2014 un solde commercial de 217 milliards d’euros, soit plus de 7 % de son produit intérieur brut (PIB), un chiffre qui risque fort d’approcher les 9 % en 2015 et qui pulvérise le record de tous les pays (la Chine est désormais quasiment à l’équilibre, pour donner une référence).Les réserves de la Bundesbank auprès de la Banque centrale européenne (son compte dit Target 2, une sorte de substitut de réserves de change) s’élèvent à 555 milliards d’euros. En bref, si VW est Das Auto, l’Allemagne est Das Export, forte d’une compétitivité et d’une qualité industrielle hors pair (au détail près des trucages de tests). Mais aussi, d’une stratégie résolue, initiée au début des années 2000, de restriction de sa demande intérieure.Une stratégie qui se maintient aujourd’hui, précisément à un moment où la zone euro aurait besoin d’éléments de relance pour faciliter sa remise sur pied budgétaire. Il y a ainsi une dissymétrie entre l’Allemagne et la plupart des autres pays de la zone euro, voire de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) : l’ajustement des conjonctures, aux fins de rétablissement des comptes publics, se fait par le bas, c’est-à-dire par austérité en dehors de l’Allemagne, et non par le haut, c’est-à-dire par un partage raisonnable entre austérité chez les pays en déficit et relance dans les pays en excédent.10 milliards d’euros pour la FranceIl n’y avait pas cette dissymétrie au début des années 2000 : le rétablissement de l’Allemagne, appelée à l’époque l’homme malade de l’Europe, s’était fait par austérité en Allemagne, mais très largement par la forte croissance (bien imprudente) des autres pays européens. Les 100 milliards d’euros font la moitié de l’excédent commercial d’une année. C’est du pouvoir d’achat pour les pays qui recevront cette somme, y compris pour les États-Unis qui n’en ont pas forcément besoin, mais qui montrent comment rétablir rapidement leurs comptes publics à coût d’amendes sur les grandes multinationales fautives. C’est un véritable plan de relance.On dit qu’il n’y pas loin d’un million de voitures VW concernées en France. Si on prend le chiffre conservateur de 10 000 euros par véhicule, entre l’amende, le dédommagement, le coût de remise aux normes (qui fait de la valeur ajoutée française dans les garages du groupe Volkswagen), cela fait une somme de 10 milliards d’euros pour le pays. Un vrai plan de relance, donc.On souhaite en écrivant ces lignes que le scandale n’aille pas toucher PSA ni Renault, auquel cas, par le même raisonnement, on aurait un autre plan de relance, mais à l’envers !François Meunier (Président d'Alsis professeur associé de finance à l'Ensae - ParisTech) 08.10.2015 à 15h34 • Mis à jour le08.10.2015 à 16h41 | Philippe Jacqué Le conseil des ministres européens des transports doit adopter, jeudi 8 octobre, le « quatrième paquet ferroviaire », la dernière mouture réformant le système ferroviaire européen. Après l’ouverture de la concurrence dans le fret et sur les lignes internationales, la Commission européenne avait lancé, en 2013, le processus de libéralisation des réseaux nationaux afin de réduire les coûts des systèmes ferroviaires et de relancer le secteur.Deux ans plus tard, l’ambition d’origine a été revue largement à la baisse. Si huit pays ont déjà ouvert tout ou partie de leur réseau à des acteurs privés, ceux qui rechignent à ouvrir leur marché, notamment pour les lignes subventionnées (comme les TER), pourront toujours trouver une argutie juridique pour repousser ad vitam æternam cette libéralisation.La libéralisation suscite de tels débats, et est porteuse de tels fantasmes, qu’il est important de préciser de quoi on parle. A terme, dans le domaine ferroviaire, deux types de concurrence existeront : l’« open access », qui concerne les lignes TGV, et les concessions de service public, qui recouvrent les autres lignes.Le cas des lignes TGV Comme dans le transport de passagers par autocar, toute société pourra offrir, à partir de décembre 2019, des trajets sur les réseaux nationaux de n’importe quel pays (c’est l’« open access »). Par exemple, sur des lignes longue distance type TGV.Cependant, sur ce marché, les barrières à l’entrée sont très importantes. Il faut, pour un opérateur, acquérir ou louer son matériel, mettre en place un réseau de distribution de billets, s’implanter dans les gares ou à proximité et développer son dispositif de maintenance, recruter ses personnels, etc. Le tout à ses risques et périls.Aujourd’hui, en Europe, seulement une demi-douzaine de pays expérimentent cette forme de concurrence. La France n’en fait pas partie. En Italie, NTV est venu concurrencer la société nationale, Trenitalia, sur le TGV entre Rome et Milan. Mais la société privée accumule les pertes et ne sait toujours pas quand elle arrivera à devenir rentable. En Autriche, Westbahn s’oppose à l’opérateur public ÖBB sur le trajet Vienne-Salzbourg. A noter que la SNCF a pris une participation dans ces deux opérateurs privés.« A l’avenir, cette forme de concurrence va peut-être se développer un peu sur certaines lignes très rentables, mais il ne faut pas rêver, mobiliser plusieurs milliards d’euros pour cela sera difficile pour n’importe quel acteur, assure un observateur. Les sociétés historiques pourront se permettre d’aller sur ce terrain, mais aujourd’hui, elles sont majoritairement liées entre elles, comme la DB et la SNCF qui opèrent ensemble sur certains trains. Demain, ils pourront changer d’avis… Et puis peut-être que Trenitalia se lancera un jour sur le Paris-Lyon-Milan. Il faut voir. » Fut un temps, Veolia et Air France avaient caressé l’idée d’offrir en France des TGV en concurrence de la SNCF.A lire (édition abonnés) : En Europe, de nouveaux opérateurs s’attaquent aux trains de voyageursLe cas des autres lignes Depuis de nombreuses années, les villes ont le choix entre une régie propre et un contrat de gestion de service public avec un spécialiste du secteur.Dans le cadre de la libéralisation du transport ferroviaire pour les réseaux ou les lignes subventionnées, les régions, qui gèrent les TER, ou l’Etat, qui gère les Intercités, pourront ouvrir leur réseau à la concurrence lors d’appels d’offres.Ce système de concession est bien moins cher que l’« open access » pour les opérateurs. Généralement, c’est l’autorité organisatrice des transports qui investit dans le matériel, mais aussi dans l’outil de maintenance. Une fois gagné un appel d’offres, l’opérateur gère l’organisation du transport et ses personnels dans le cadre d’un contrat qui peut aller de cinq à dix ans selon les territoires.Déjà exploité depuis plus d’une dizaine d’années par le Royaume-Uni, ce système est extrêmement cadré et plébiscité par les acteurs privés du secteur, car il mobilise bien moins de capitaux. Keolis, la filiale de la SNCF, ne tarit pas d’éloge. Reste que sa maison mère est toujours réticente à la mise en œuvre du système en France, qui interviendra au plus tard en… 2026, soit dix ans après l’adoption attendue du texte.Cependant, la réglementation en discussion propose tellement d’exemptions à la règle que beaucoup d’Etats pourront toujours passer les contrats ferroviaires en gré à gré avec les opérateurs nationaux.A lire : Deutsche Bahn-SNCF : guerre des nerfs sur les railsPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi Attention aux insultes entre collègues ! Elles peuvent désormais vous valoir un avertissement, même si c’est hors du temps et lieu de travail que volent les injures. En effet, d’après l’arrêt du 16 septembre 2015 de la Cour de cassation, proférer des insultes et menaces visant l’attitude et les compétences d’un autre salarié de l’entreprise devant plusieurs membres du personnel justifie un avertissement. Même si l’altercation se produit en dehors de l’entreprise.L’arrêt est l’aboutissement d’une querelle qui remonte au 9 février 2011. Ce jour-là, dans l’enceinte de l’Evian Resort, l’ambiance est tendue. Un salarié employé de l’hôtel de luxe, s’en prend à un collègue de travail M. Sihad, qu’il insulte devant d’autres membres du personnel : « Ne commence pas à reprendre du poil de la bête… Tu t’étais calmé et je t’ai à l’œil… Tu nous as déjà mis le bordel avec les Arabes et les Comoriens, crois bien que je ne vais pas te laisser faire. Baisse les yeux ou je t’emplâtre… Tu es un incompétent irresponsable… J’aurai ta peau ! ».Vie personnelle ?La scène se déroule devant d’autres membres du personnel, que M. Roger prend à témoin en partant : « Tu peux te plaindre à B… et prendre M. C… pour témoin, rien à foutre ». Indigné par les injures à caractère raciste et les menaces, M. Sihad est choqué.Quatre jours plus tard, le 13 février, M. Roger reçoit un avertissement de son employeur. Convaincu d’être dans son bon droit puisque l’altercation s’est produite hors du temps et du lieu de travail, M. Roger saisit la justice pour obtenir l’annulation de l’avertissement et réclame le paiement de dommages et intérêts en réparation de son préjudice moral.En principe, un motif tiré de la vie personnelle du salarié ne peut en effet pas justifier d’une sanction disciplinaire, sauf s’il constitue un manquement de l’intéressé à une obligation découlant de son contrat de travail. Mais s’agit-il là vraiment de vie personnelle ?Menaces visant les compétencesPas pour la Cour de cassation : ce comportement se rattache à la vie professionnelle de l’entreprise. La plus haute instance judiciaire française approuve donc la décision de la cour d’appel, qui déboute la demande de M. Roger. D’après l’arrêt du 16 septembre 2015, proférer des insultes et menaces visant l’attitude et les compétences d’un autre salarié de l’entreprise lors d’une altercation sur la voie publique devant plusieurs membres du personnel justifie donc un avertissement.Si « l’agression verbale litigieuse s’est déroulée sur la voie publique et en dehors des heures de travail de M. Roger…, il n’en demeure pas moins que les insultes et menaces proférées avaient un lien direct avec le travail du salarié dans la mesure où elles visaient le comportement et les compétences de M. Sihad… employé de la SA Evian Royal Resort, au sein de l’entreprise », lit-on dans la décision de la Cour de cassation.Margherita NasiJournaliste au Monde Nicole Vulser Le textile français a connu une embellie en 2014 grâce « à un alignement des planètes », a assuré Yves Dubief, président de l’Union des industries textiles, jeudi 8 octobre. En effet, le secteur a profité « d’une évolution de la parité euro/dollar favorable », « d’une baisse des prix des matières premières » (le coton, mais aussi le pétrole) ainsi que des « taux bas propices aux investissements ». Si bien que la production a augmenté de 1 % l’an dernier, les exportations de 4 %, à 8,1 milliards d’euros, et le chiffre d’affaires de 3 %, à 12,9 milliards d’euros.Cette bonne tendance s’est confirmée au cours du premier semestre 2015, avec une production toujours en croissance de 2 % à la fin juin, des carnets de commandes orientés à la hausse et des exportations toujours dynamiques (+5 %).L’industrie textile s’est profondément modifiée depuis cinq ans dans l’Hexagone puisque les textiles techniques, qui ne représentaient guère qu’un quart du chiffre d’affaires du secteur, constituent désormais 40 % du total. Aujourd’hui les industriels travaillent bien sûr pour la mode mais presque autant pour l’agriculture, l’aéronautique, la santé, le bâtiment et les travaux publics, l’automobile, voire les cosmétiques. C’est d’ailleurs le dynamisme de ces marchés qui dope aujourd’hui les exportations françaises.Lire aussi :Les dessous de l’industrie de la lingerieLaboratoires des futurs usagesDans le cadre du soutien des pouvoirs publics à l’innovation textile au sein des Projets industriels d’avenir (PIAVE), l’Etat a mobilisé 20 millions d’euros pour des initiatives destinées aux nouveaux usages et procédés dans le textile. Il s’agit de mieux utiliser des fibres biosourcées et recyclables, exploiter les nanotechnologies grâce aux textiles intelligents ou encore optimiser l’utilisation d’outils digitaux dans la fabrication des tissus (dans les phases d’ennoblissement et d’assemblage).Un premier appel à projets, clos fin juin, a permis de sélectionner quatre projets. Parmi ces derniers, le producteur de lin Depestele a développé des rubans et tissus techniques en fibres de lin pour créer des matériaux composites très solides qui sont également des isolants thermiques et acoustiques. Autre société sélectionnée, MDB Texinov travaille quant à elle sur des pansements adaptés à des pathologies mal prises en compte, comme les plaies chroniques, ou encore les implants comme les ligaments artificiels, les implants pariétaux ou des implants cardiaques. Les cœurs seront bientôt guéris grâce à du textile… Un deuxième appel à projets a été publié mercredi au Journal Officiel.De nombreuses autres initiatives ont vu le jour, notamment au sein des pôles de compétitivité textile UP-tex à Roubaix (Nord) et Techtera à Lyon (Rhône). Sans compter les initiatives du R3iLab, qui joue un rôle de laboratoire des usages futurs de la filière textile. Dix programmes menés conjointement par des chefs d’entreprise, des designers et des experts en marketing élaborent des projets aussi variés qu’un t-shirt qui facilitera le diagnostic de l’épilepsie ou un textile producteur d’énergie grâce au soleil.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Rodier Lorsque le mensonge devient un outil de travail, qui contredit les valeurs élaborées à travers le temps par la communauté professionnelle, il crée de la souffrance au travail. C’est la conclusion établie par le psychologue du travail Duarte Rolo dans son essai Mentir au travail, préfacé par Christophe Dejours, le psychiatre qui a théorisé la souffrance au travail (Souffrance en France. La banalisation de l’injustice sociale, Le Seuil, 1998).À partir d’une enquête réalisée dans un centre d’appel téléphonique, emblématique des nouvelles formes d’organisation du travail mises en place dans les sociétés de services ces dernières années, Duarte Rolo décortique le concept du mensonge et raconte, par l’exemple, comment il s’est installé dans l’entreprise au service d’un « néotaylorisme », provoquant des divorces au sein des métiers entre les vendeurs et les salariés attachés au service public.Trahison du métierL’auteur analyse pourquoi le mensonge est pourtant porteur de valeur lorsqu’il comble « le décalage irréductible entre travail prescrit et travail réel » au bénéfice de la qualité du travail et donc de l’intérêt général. Ou encore lorsqu’il permet « de rassurer, d’amadouer ou de contenter les clients » et de réduire les efforts des salariés.Mais aussi comment le mensonge devient destructeur, lorsqu’il est imposé par l’organisation pour ne répondre qu’à une logique de rentabilité, au détriment du service rendu au public. « Dans le cadre d’une relation de service, où le cœur du métier a affaire avec le souci de l’autre, cette opposition est vécue comme une atteinte à la conscience professionnelle », écrit l’auteur.« Le mensonge prescrit écorne le sens du travail et mène potentiellement à la trahison du métier, voire de soi-même », précise-t-il. L’auteur décrit enfin le processus de fabrication de la soumission volontaire, non tant pour dénoncer que pour indiquer la voie à laquelle il croit : « changer le travail pour changer les hommes ». De quoi rester optimiste !Mentir au travail de Duarte Rolo, PUF, 146 pages, 21 euros, Prix « Le Monde » de la recherche universitaire.Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Picut « Durant sa campagne de 2012, François Hollande a eu une très bonne idée. Pour les TPE-PME, il avait parlé d’exonérer de charges sociales un senior en échange de l’embauche d’un jeune en contrat à durée indéterminée [CDI]. En gros, le montant de ces charges correspond au coût d’un jeune. Cela effaçait vraiment la prise de risque pour le chef d’entreprise. Et pour l’Etat, cela ne coûtait pas très cher puisque le jeune allait consommer, sortir des rangs des chômeurs, etc. C’était également une bonne chose de mettre en place une mesure à destination des TPE-PME car un important gisement d’emplois se trouve dans ces entreprises. Mais lorsque la loi est passée, la mesure a été vidée de son contenu », estime Julien Leclercq, à la tête de Com’Presse, une PME de 48 personnes et auteur de Journal d’un salaud de patron (Fayard, 2015) dans lequel il raconte son quotidien de « petit » patron et ses efforts pour développer son activité et l’emploi.Petit rappel : le contrat de génération est un dispositif lancé en 2013 par le gouvernement visant à favoriser le maintien en emploi des seniors, l’insertion durable de jeunes dans l’emploi ainsi que la transmission de compétences. Un concept en phase avec l’anticipation des départs estimés à 600 000 par an et des arrivées sur le marché de l’emploi (700 000 par an).La loi du 1er mars 2013 a instauré une aide financière de 4 000 euros par an (pendant trois ans) à destination des petites et moyennes entreprises, pour l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans, en CDI à temps complet (ou au minimum à 80 %) à la condition de garder un salarié âgé de 57 ans ou plus.Le contrat de génération impose, en outre, aux entreprises de taille intermédiaire (entre 50 et 300 salariés) de signer des accords collectifs sur l’emploi des seniors et des jeunes ou à défaut un plan d’action, sous peine de sanction financière. Enfin, un tutorat entre le nouvel arrivant et le senior doit être mis en place (un volet plus difficile à contrôler d’ailleurs).Le taux de chômage a continué d’augmenterMais le bilan, deux ans et demi après, reste maigre. Seuls 51 000 contrats ont été signés selon les données publiées par le ministère du travail à l’occasion de la Semaine « contrat de génération » qui a eu lieu du 28 septembre au 2 octobre, alors qu’un objectif de 75 000 par an, soit 500 000 en cinq ans, avait été fixé.Par ailleurs, le taux de chômage des jeunes a continué d’augmenter (23,4 % au 2e trimestre 2015 versus 22,8 % au 2e trimestre 2012). Le gouvernement a essayé à plusieurs reprises de modifier le dispositif pour le relancer.Par exemple, depuis septembre 2014, en cas de double recrutement d’un jeune et d’un senior, l’aide est portée à 8 000 euros par an. Mais les résultats restent peu significatifs. Par ailleurs, parmi ces contrats signés, un certain nombre d’entre eux ne répond pas vraiment à la problématique initiale. En effet, selon une étude de la Dares (ministère du travail) publiée en mars, seuls 22 % des jeunes qui ont bénéficié d’un contrat de génération étaient au chômage, la majorité d’entre eux étaient déjà dans l’entreprise (en CDD, en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation).Difficile dans ces conditions de savoir parmi ces 51 000 contrats signés ceux qui ont vraiment été déclenchés par le contrat de génération et ceux où l’aide financière a constitué une aubaine pour les entreprises en mesure de présenter dans leur dossier de demande un profil senior en regard de celui du jeune qui aurait été de toute manière gardé ou embauché. « On subventionne des emplois qui auraient été créés », a indiqué Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) à l’AFP.Réflexion relancée sur la gestion des âges« Au moment où la loi est passée, j’étais moi-même en train de réfléchir à recruter un jeune. Mais ce n’est pas l’aide de 4 000 euros qui a influencé ma décision finale, confirme Julien Leclerq. En effet, un tel montant ne diminue quasiment en rien la prise de risque financier et juridique que représente une embauche en CDI d’un jeune en ces temps d’incertitude économique ».« L’échec de cette mesure était couru d’avance. Face à la problématique de création d’emplois, on se retrouve face à des mesures soit méconnues - toutes les TPE-PME n’ont pas de DRH -, soit trop faibles », explique-t-il.En revanche, un certain nombre de chefs d’entreprise reconnaissent publiquement que le dispositif a eu le mérite de (re) lancer la réflexion autour de la gestion des âges, de la transmission des compétences et des conditions de travail des seniors.Tel était notamment le message des dirigeants des deux entreprises, Convers Télémarketing et MANE, lauréates du Trophée « Contrat de génération » qui leur ont été décerné le 29 septembre. C’est également celui du gouvernement qui estime que « qualitativement, on a de bonnes retombées » grâce aux 31 accords de branches (soit 3,2 millions de salariés couverts) et aux 14 900 accords d’entreprises (8,8 millions) comptabilisés depuis le lancement du dispositif.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Mathilde Damgé A l’image de Munich, capitale allemande de la bière, Paris a décidé d’organiser sa première Oktoberfest, qui commence jeudi 8 octobre.Une opération très « marketing » (avec un prix d’entrée à 35 euros), à l’image d’un marché très concentré en dépit des centaines de marques proposées dans les bars, restaurants et grandes surfaces aux quatre coins de la planète.Et la tendance à la concentration pourrait s’accélérer : le numéro deux mondial de la bière SABMiller a rejeté mercredi une nouvelle offre d’achat de plus de 90 milliards d’euros présentée par son rival, le numéro un AB InBev, visant à créer un mastodonte du secteur mariant la Stella Artois et la Pilsner Urquell.Lire aussi :SABMiller rejette l’offre à 92 milliards d’euros du géant de la bière AB InBevLes quatre leaders mondiaux, AB InBev, suivi de SABMiller, de Heineken et de Carlsberg, brassent près de la moitié de la bière mondiale et exploitent près de 800 marques à eux seuls.Ci-dessous, les marques exploitées par le néerlandais Heineken (18,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012), le belge Anheuser-Busch InBev (29 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012), le britannique SABMiller (25,42 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012) et le danois Carlsberg (9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012).Certaines marques sont exploitées sous licence par différents producteurs ; ainsi, les droits sur la marque Foster sont partagés dans le monde entre différents groupes, dont Heineken et SABMiller.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alain Beuve-Méry Pour sa première vente en Asie, qui s’est tenue les 5 et 6 octobre à Hongkong, la maison de vente aux enchères Artcurial a récolté 63 millions de dollars hongkongais, soit 7,25 millions d’euros. Ce montant est inférieur à la fourchette escomptée, qui se situait entre 8 millions et 12 millions d’euros. La raison principale en revient à un tableau de Picasso, Buste de femme (1967), qui n’a pas trouvé acquéreur. Il était évalué entre 2,5 millions et 3 millions d’euros, mais n’a pas atteint son prix de réserve.Lire aussi :Tintin et Picasso aux enchères d’Artcurial en ChineMalgré cette contre-performance, la direction d’Artcurial se montre très satisfaite de ses premiers pas sur le marché chinois. « Le résultat obtenu est à la hauteur de nos espérances. Il salue brillamment notre vente à Hongkong », estime Isabelle Bresset, directrice associée d’Artcurial. L’un des buts de la vente était de déployer le savoir-faire de la maison parisienne auprès de la clientèle asiatique. Dans les secteurs de la bande dessinée et des voitures de collection, qui comptent parmi ses points forts, Artcurial a même décroché deux records de vente.1,1 million pour un dessin du « Lotus bleu »Tous les lots de bandes dessinées ont trouvé acquéreurs, pour un montant total de 3,8 millions d’euros. Le clou de la vente, un dessin tiré de l’album Le Lotus bleu, a été remporté pour 1,1 million d’euros par un collectionneur asiatique. La deuxième meilleure vente en BD revient à des planches d’Enki Bilal, extraits de La Femme Piège, le deuxième tome de La Trilogie Nikopol, qui ont atteint 361 000 euros. De même, Le Garage hermétique de Moebius, de son vrai nom Jean Giraud (1938-2012), s’est vendu à 280 000 euros.Lire aussi :Le 9e art, nouvelle marotte des collectionneurs internationauxLa Mercedes 300 SL Roadster Hard Top qu’Artcurial avait spécialement convoyée d’Europe en Chine a, elle, atteint 1,135 million d’euros, confirmant l’engouement des Chinois pour les voitures de collection européennes.Parmi les œuvres d’art, les toiles des peintres chinois ont suscité l’intérêt des collectionneurs. Ainsi, la grande toile de Yan Pei-ming, intitulée Timonier, datant de 2000, représentant Mao sur fond rouge, a été adjugée 292 000 euros. Quatre peintures de Bernard Buffet, dont Le Cri du clown – qui a fait trois fois son estimation –, ont atteint la somme de 924 430 euros. En revanche, la toile représentant Edmond Renoir junior, peinte par son oncle, Pierre Renoir, n’a pas trouvé acquéreur.Du côté du mobilier et des objets d’art, un autre domaine dans lequel Artcurial se défend bien, les résultats ont été très satisfaisants. Soixante-dix-sept pour cent des lots d’une importante collection d’objets, en provenance d’une famille aristocratique européenne, ont été vendus. Une pendulette cage de l’horloger londonien James Cox, datant des années 1770, a ainsi rapporté 170 000 euros. Ce département a rapporté 529 000 euros.Lire aussi :Les maisons d’enchères ne connaissent pas la criseAlain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Escande Ce n’est pas demain la veille que vous pourrez vous rendre de Paris à Lyon à bord d’un TGV siglé Virgin ou Trenitalia. Le conseil des ministres décisif qui se tient ce jeudi 8 octobre à Luxembourg va décider de repousser aux calendes grecques, c’est-à-dire au-delà de 2025, la fameuse libéralisation du transport ferroviaire en Europe. Plus subtile, la Commission européenne, qui a élaboré le document final, se contente de laisser le choix aux Etats membres…, qui dans leur écrasante majorité ne sont pas pressés de voir arriver la concurrence.Lire aussi :Concurrence dans le rail : la reculade de l’EuropeLes temps ont changé. La libéralisation forcenée des biens et des services ne figure plus au sommet des priorités, ni des Etats membres ni de la Commission de Bruxelles. Et les infrastructures de transport ne sont pas les seules « victimes » de ce qui n’est pas encore un revirement, mais tout de même un changement de cap. Et on constate le même phénomène sur le dossier énergétique.En prenant ses fonctions à l’été 2014, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, avait fixé dix priorités. En tête figurent l’emploi et la croissance, puis le marché unique numérique, celui des banques et de l’énergie. D’où l’importance accordée au plan d’investissement de 300 milliards d’euros.De nouvelles infrastructures plutôt que de la concurrence à tout prix. Dans le texte de quatorze pages présenté aux députés, le terme de concurrence n’apparaît que deux fois à propos du marché numérique, tandis que le mot de libéralisation n’y figure pas et que l’emploi et la sécurité sont évoqués presque à chaque page.Contingences socialesLa crise est passée par là. Et la montée des populismes aussi, qui a achevé de convaincre les Etats membres de l’urgence d’un retour à meilleure forme économique. La crise et la guerre aussi. Le conflit ukrainien a replacé au premier plan l’impératif de l’indépendance énergétique.Cela ne signifie pas que Bruxelles abdique sa croyance dans les vertus de la concurrence pour stimuler l’économie. Une libéralisation des transports, hors infrastructures, serait un formidable aiguillon pour des services publics parfois trop installés dans le confort de leur monopole. Ce pourrait être un pourvoyeur d’emplois également. Mais l’exemple récent d’Air France montre la brutalité avec laquelle se font les ajustements quand la concurrence resserre son étau.Chrétien démocrate, M. Juncker tente de concilier sa vision libérale de long terme avec les contingences économiques et sociales de pays fragilisés par les événements et dont le tissu social menace à tout instant de se déchirer. Dans un contexte de faible popularité de son institution, la Commission européenne tente de tenir ces fils sans qu’ils se cassent. « Je veux une Union européenne plus grande et plus ambitieuse pour les grands enjeux, plus petite et plus modeste pour les petits dossiers », explique M. Juncker. On sait désormais de quelle catégorie relèvent les dossiers de concurrence.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil Un milliard d’euros sur cinq ans pour renforcer l’attrait touristique de la France. C’est l’annonce faite, jeudi 8 octobre, par le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Pierre-René Lemas, lors de la première conférence annuelle sur le tourisme, organisée au ministère des affaires étrangères sous l’égide de Laurent Fabius.L’objectif du ministre est d’aider la France à tenir son rang de première destination touristique du monde pour les vingt prochaines années. M. Fabius souhaite atteindre le seuil des 100 millions de touristes par an d’ici à 2020, contre 84 millions en 2014. En juin 2014, dans un entretien au Monde, M. Fabius s’était fixé comme objectif de capter 5 %, au moins, du milliard de touristes supplémentaires qui sont attendus à l’horizon 2030. Selon le ministre, ce nouvel afflux pourrait permettre de « quasiment doubler l’excédent que rapporte le tourisme à notre balance extérieure, actuellement 12 milliards d’euros ».L’importance du tourisme fluvialDans le détail, la plate-forme d’investissement sera gérée par la CDC, qui pilotera la levée des fonds et la répartition de ce pactole. Le premier volet du dispositif sera la création d’une foncière de 500 millions d’euros consacrée à la rénovation et à la construction d’infrastructures hôtelières. La mise de fonds initiale de la CDC sera comprise entre 100 millions et 150 millions d’euros, et la Caisse espère attirer les investisseurs institutionnels de manière à atteindre 500 millions d’euros.Il s’agit ensuite de financer les territoires et leurs équipements touristiques (ports de plaisance, parcs d’exposition, thermalisme, tourisme culturel, etc.), à l’aide d’« un fonds doté de 400 millions », a précisé M. Lemas. M. Fabius a insisté sur l’importance de développer le tourisme fluvial.Enfin, un fonds de capital-développement sera créé par la Banque publique d’investissement (Bpifrance) pour les petites et moyennes de la filière tourisme, notamment des secteurs de l’innovation et de l’e-tourisme, et sera « doté de 100 millions d’euros », a ajouté le directeur général de la CDC.Lire aussi :La très lucrative route des vinsLire aussi : Le tourisme, un secteur essentiel de l’économieGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Prudhomme Le site Internet de vente de chaussures Sarenza embauche pour accompagner son développement international. La société française doit annoncer, jeudi 8 octobre, l’embauche de 100 personnes en 2016, après un plan de recrutement équivalent en 2015.En 2007, lorsque Hélène Boulet-Supau (ex-directrice financière de Pierre & Vacances) et Stéphane Treppoz (ancien PDG d’AOL France et ex-président de Meccano à New York) ont repris les rênes de l’entreprise, celle-ci avait 28 salariés et frôlait le dépôt de bilan. A la fin septembre, elle comptait 293 salariés, dont 94 recrutés en 2015.Ces embauches, réalisées à 90 % en contrat à durée indéterminée (CDI), témoignent de l’expansion internationale de cette entreprise présente dans vingt-sept pays européens, où « tout est fait depuis la France, précise M. Treppoz. Les salariés, comme les entrepôts, sont en France ».La montée en puissance de l’exportEn 2014, 75 % du chiffre d’affaires de Sarenza était fait en France et 25 % dans le reste de l’Europe. En 2015, « nous passerons à 60 % pour la France et 40 % pour l’Europe et, en 2016, l’international passera devant la France », ajoute M. Treppoz.Plusieurs raisons à cela. D’abord, la volonté de ne pas être dépendant d’un seul marché : « Lorsque l’on est présent dans un seul pays, on peut être plus vulnérable à la concurrence », estime M. Treppoz. Mais également de profiter du pouvoir d’achat dans certains pays européens, plus important qu’en France. « Le dynamisme économique est plus fort hors de France, comme par exemple en Allemagne ou aux Pays-Bas, et cela se ressent sur le pouvoir d’achat dans certains pays européens, constate M. Treppoz. En Allemagne, notre panier moyen d’achat est de 50 % plus élevé que le panier moyen français. En Grande-Bretagne de 18 %, au Luxembourg de 28 %, en Autriche de 29 %… »Sarenza a vocation à rester un acteur de la chaussure sur Internet, lorsque ses deux principaux concurrents ont des projets différents. Spartoo a ouvert cette année des magasins physiques, tandis que le géant allemand Zalando a étendu son offre au prêt-à-porter. « Nous ne sommes pas du tout intéressés par l’ouverture de magasins physiques, car nous ne pourrions y présenter que 1 % de notre offre, avec des coûts associés aux magasins », estime M. Treppoz.Un marché français stablePour accompagner sa croissance interne, Sarenza a réalisé une levée de fonds, en 2014, de 74 millions d’euros auprès de quatre investisseurs, dont ­BPI-France et HLD (holding créée par Jean-Bernard Lafonta, ex-patron de Wendel). Ces sommes sont destinées tant à renforcer les équipes qu’à investir en marketing (la marque Sarenza est présente en publicité télévisée dans huit pays européens).Des investisseurs qui, à un moment ou à un autre, devront sortir du capital. « Il y aura forcément une sortie des actionnaires un jour, et l’introduction en Bourse est une possibilité à moyen terme, mais elle n’est pas du tout d’actualité aujourd’hui », précise M. Treppoz.En attendant, il faudra faire croître le chiffre d’affaires. « De 200 millions d’euros en 2015, nous visons les 500 millions en 2019 », prévoit M. Treppoz. Sans croissance externe, auquel le groupe ne croit pas. Et dans un marché de la chaussure qui, en France, est stable depuis plusieurs années, alors que le segment textile de l’équipement de la personne est en baisse tous les ans. « Mais dans la chaussure, précise M. Treppoz, nous n’avons pas eu l’effet Primark [l’enseigne irlandaise de vêtements à prix cassés], car les marges sont bien moins élevées que dans l’habillement et un acteur ne peut pas arriver et casser les prix. »Lire aussi : « Le e-commerce, bulle 2.0 »Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.10.2015 à 20h40 • Mis à jour le08.10.2015 à 12h03 | Claire Guélaud Il fut un temps, pas si lointain, où les dettes souveraines de la zone euro ou la crainte d’un défaut grec monopolisaient l’attention du Fonds monétaire international (FMI). Désormais, c’est du côté des pays émergents, où « les risques financiers ont basculé », que regarde l’institution. Elle évalue à « 3 000 milliards de dollars le surendettement » de ces économies.Dans son rapport sur la stabilité financière mondiale, rendu public mercredi 7 octobre à Lima, au Pérou, le Fonds invite les gouvernements des pays membres de l’organisation à prendre d’urgence les mesures qui s’imposent pour assurer une stabilité financière générale, qui fait toujours défaut, et pour consolider ainsi la reprise.En présentant ces travaux, José Vinals, directeur du département des marchés et conseiller financier, a exhorté de nouveau la Réserve fédérale américaine à différer – au minimum jusqu’au début de 2016 – la hausse annoncée de ses taux.S’il a salué quelques « bonnes nouvelles », parmi lesquelles l’amélioration de la stabilité financière dans les économies avancées, M. Vinals a aussi pointé « le basculement des risques financiers » du côté de pays émergents qui font face à une cinquième année consécutive de ralentissement, à la fin du supercycle des matières premières et du boom du crédit.« Le surendettement dans les économies émergentes atteint 3 000 milliards de dollars », a-t-il observé. L’endettement élevé des entreprises et l’ouverture plus grande aux conditions financières mondiales renforcent la vulnérabilité des firmes et exposent les pays émergents aux sorties de capitaux et à la détérioration de la qualité du crédit, a-t-il précisé.Les turbulences financières de l’été dernier en Chine donnent une petite idée de l’ampleur des défis à relever, a ajouté M. Vinals. Le conseiller financier du Fonds en a cité trois, valables pour tous les pays : la nécessité de l’assainissement des bilans des banques et du désendettement des entreprises dans les émergents, la poursuite dans les pays avancés du travail engagé pour solder l’héritage de la crise (par exemple, en finir avec les créances douteuses dans les banques européennes, ce qui permettrait d’accroître de 600 millions d’euros la capacité de prêt) et l’effort nécessaire à conduire pour limiter les réactions des marchés à la pression (moindre liquidité, volatilité accrue...). M. Vinals a déclaré :« Nous avons appris que les marchés financiers pouvaient amplifier les chocs et agir comme une source de volatilité et de contagion quand la liquidité est faible. Or, l’édition 2016 de notre rapport montre que c’est le cas actuellement. C’est d’autant plus important que les politiques monétaires ont été extraordinairement accommodantes et ont réduit au minimum le montant des primes de risques sur un certain nombre d’actifs. La sortie de cette période peut se traduire par une hausse brutale de ces primes et accroître la volatilité des marchés. »Le FMI s’inquiète aussi de la capacité des fonds d’investissement, via les effets de levier, à amplifier les chocs. Or, selon l’institution, les effets de levier sur le marché des dérivés porte sur quelque 1 500 milliards de dollars.« Un travail collectif urgent est nécessaire pour affronter la montée des défis dans un monde incertain, pour assurer la stabilité financière et de meilleures perspectives de croissance. C’est rien moins que 3 % de la production globale qui est en jeu d’ici 2017. »Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.10.2015 à 16h13 • Mis à jour le01.10.2015 à 16h25 | Julien Grobert (Chercheur au Centre de recherche en management de Toulouse) Dure période pour les réseaux bancaires ! Depuis vingt ans, elles se sont multipliées de manière exponentielle, dans les moindres villages, à chaque coin de rue. Mais selon un sondage du cabinet Bain publié au printemps, un tiers des Français se disent désormais prêts à se passer de leurs services.Déjà, la majorité ne se rend plus dans son agence pour souscrire un crédit immobilier ou réaliser une opération complexe (enquête annuelle Deloitte) ! Dans ce contexte, neuf dirigeants de banques françaises sur dix estiment que les revenus générés ne permettront bientôt plus d’assumer les charges opérationnelles.Lire aussi :La Société générale pourrait supprimer 20 % de ses agences d’ici à 2020Pas étonnant si la Société générale vient d’annoncer qu’elle comptait fermer 20 % de ses agences d’ici 2020. L’agence, pour survivre, est en fait condamnée à se réinventer. À Singapour, de nouveaux concept stores sont testés par le réseau Franck by OCBC, où les jeunes viennent travailler, boire un verre et - pourquoi pas - discuter avec leur conseiller financier, guère plus âgé qu’eux !Le Crédit agricole précurseurIl s’agit de créer des lieux ouverts, attractifs pour la génération Y, dans lesquels le banquier n’apparaît plus en notable, détenteur unique de la connaissance. Dans ses banques-cafés, ING met à disposition de ses clients des tablettes leur permettant de se renseigner avant d’aller plus loin, s’ils le souhaitent, avec des professionnels. Changer l’ambiance, apporter plus de décontraction, plus de bien-être, telles sont les tendances phare. C’est dans ce contexte qu’est née l’idée de parfumer les agences.La Leumi Bank, en Israël, a été à la pointe en 2008. La China Merchant Bank s’est lancée un peu plus tard. De même que le groupe britannique HSBC, qui varie les arômes au rythme des saisons. Aux Etats-Unis, la Ocean Bank et la Helm Bank de Floride jouent les pionnières. Parfum de mandarine mâtiné de cardamome, pour la première, notes de chocolat et de menthe pour la seconde. L’idée est de rassurer le client au moment où il négocie un prêt ou place ses économies.En France, le Crédit agricole est précurseur de ce marketing olfactif et plus généralement sensoriel. Dans la région de Lyon, le réseau a missionné voici cinq ans un « nez » et un compositeur de musique pour enrichir l’expérience des clients. Mais comment choisir la senteur adéquate, la mélodie ad hoc ? Peu de travaux de recherche ont été menés dans le secteur des services pour aider à s’orienter dans un tel univers.Une odeur de cèdre peut avoir un effet délétèreLe secteur marchand est plus en avance. Les constructeurs automobiles savent l’attrait de l’odeur du cuir pour évoquer un univers de luxe. Les boulangeries industrielles diffusent à tout va des arômes de beurre pour attirer le chaland. Les stratégies s’affinent progressivement. En 2013, Lieve Doucé et ses collègues ont mis en évidence l’impact significatif d’une diffusion d’odeur de chocolat sur le comportement des clients d’une librairie (notamment les clientes qui achetaient alors plus de romans à l’eau de rose et de livres de cuisine). Nicolas Guéguen et Christine Petr ont prouvé que les clients d’une pizzeria passaient plus de temps à table et consommaient davantage si la salle à manger sentait légèrement la lavande.Une étude réalisée par l’institut BVA a montré que des senteurs bien choisies peuvent augmenter les achats d’impulsion de plus d’un tiers lors d’une étude réalisée au sein d’un magasin de l’enseigne Conforama. Mais comment parfumer une banque ? Une fragrance peut-elle évoquer l’image d’une banque et susciter la confiance ? Pour conforter le client, l’odeur doit-elle être absolument « congruente » avec la marque ? L’enjeu est considérable. Certaines odeurs testées dans les préfectures australiennes diminuent la sensation d’attente des administrés. La perception temporelle est modifiée.Mais une recherche menée en 2011 montre qu’un parfum mal choisi, une odeur de cèdre par exemple, peut avoir un effet délétère et accroître le niveau de stress ! Pour le Crédit agricole, dans le cadre d’une thèse de doctorat, nous avons testé des effluves variées, certaines extrêmement champêtres (il s’agit d’une banque verte !), d’autres plus classiques. Les collaborateurs et clients se sont exprimés de manière réitérée sur plusieurs offres.Baisse du stress et de l’agressivité de la clientèleRésultat ? Coller à l’idée d’une banque très agricole est une fausse piste. Un parfum composé de notes de thé vert (note de tête), d’aiguilles de pin et de bois de cèdre (notes de cœur), de musc et d’ambre (notes de fonds), se voulant frais, léger et floral donne finalement les meilleurs résultats. Diffusé par micro-nébulisation dans trois agences, son impact a impressionné. Non seulement, la perception générale du lieu s’améliore, le client se sent dans une agence bien tenue, mais il est plus satisfait aussi de son interaction avec le conseiller, ressenti comme aimable et intéressant !Les collaborateurs de la banque, interrogés dans le cadre de la recherche, ont également perçu une baisse du stress et de l’agressivité de la clientèle. Suite à ces résultats, la caisse régionale du Crédit agricole Centre-Est a donc généralisé la solution dans l’ensemble de ses 300 agences. La démarche a convaincu au point d’inciter la fédération nationale du Crédit agricole à communiquer activement pour que d’autres caisses régionales mettent en place cette solution et que le groupe puisse développer une signature olfactive globale.La Banque Postale, qui avait mené une étude voici dix ans pourrait également relancer son projet. L’expérience musicale en revanche a tourné court. Après avoir testé des options très diverses (jazz, pop rock et RnB), nous avons pu constater que les résultats étaient négatifs. Le jazz, jugé trop élitiste, a été largement rejeté. Le RnB était plus apprécié des jeunes. Mais rien n’y a fait. Les clients, la tête ailleurs, écoutaient les conseillers avec moins d’attention et ensuite se plaignaient de leurs prestations !Julien Grobert (Chercheur au Centre de recherche en management de Toulouse) Samuel Laurent Pas un jour sans une nouvelle intox à propos des réfugiés. Une vieille rumeur a refait surface récemment : la région Ile-de-France aurait octroyé « 75 % de réduction » aux « clandestins » sur leur passe Navigo, le titre des transports francilien.1. Une intox du camp Pécresse…L’histoire remonte à 2014. A l’époque, Valérie Pécresse accuse la gauche au pouvoir en Ile-de-France, de « favoriser » les immigrés en situation irrégulière. Son attaque porte sur le forfait Solidarité transports, une réduction de 75 % accordée à plusieurs types de publics : chômeurs, personnes en difficulté financière, etc.Pour obtenir ce tarif avantageux, il faut être allocataire d’un minimum social : revenu de solidarité active (RSA), allocation spécifique de solidarité (ASS, l’indemnité chômage la plus fréquente), couverture maladie universelle (CMU) ou aide médicale d’Etat (AME).C’est cette dernière qui est visée par Mme Pécresse. En effet, elle bénéficie essentiellement à des immigrés en situation irrégulière. Comme nous l’expliquions alors, cependant, les bénéficiaires du forfait Solidarité transports sont en large majorité des allocataires du RSA et de la CMU. Les bénéficiaires de l’AME ne sont que 17 % du total des publics concernés par ce forfait.Lire aussi :Les « sans-papiers » sont-ils les seuls à bénéficier d’une réduction sur le passe Navigo ?Cela n’a pas empêché le porte-parole de Valérie Pécresse de remettre le sujet sur la table cet été. Geoffroy Didier affirmait en effet que « le PS trait (ait) mieux les clandestins que les policiers ». En effet, la région Ile-de-France a arrêté d’accorder la gratuité des transports pour les policiers après une note de la Cour des comptes.2. Reprise par le FN contre Pécresse…La rumeur qui est repartie en cette rentrée est subtilement différente. Il s’agit cette fois d’impliquer la droite dans l’affaire. D’où une nouvelle version : le conseil régional aurait voté cette aide, droite incluse. C’est le candidat du Front national aux régionales, Wallerand de Saint-Just, qui ressort cette version à l’occasion du passage en tarif unique du passe Navigo, à l’été 2015.Le site Fdesouche, navire amiral de la « fachosphère », relaie ensuite l’angle « gauche et droite aident les clandestins », en republiant les minutes d’une séance de 2012, au cours de laquelle a été voté le prolongement pour trois ans du forfait solidarité transports, afin de montrer que le groupe UMP a voté l’amendement en question.3. Mais qui reste une intoxIl suffit pourtant de se plonger dans le texte pour découvrir qu’il ne s’agit là que d’un vote de prolongation, puisque ce forfait existe depuis plus longtemps. C’est la loi solidarité et renouvellement urbain (SRU) qui rend obligatoire une politique de tarification sociale dans les réseaux de transports en commun.En 2004, le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF), alors directement administré par l’Etat, a accordé la tarification sociale aux bénéficiaires de minima sociaux, dont l’AME et la CMU. Parmi les critères figure le revenu, avec un plafond défini. Le reproche de « complicité » fait à Mme Pécresse pour avoir voté le renouvellement de cette aide semble donc tiré par les cheveux. La loi oblige à accorder cette tarification sociale, et en exclure les bénéficiaires de l’AME, qui est un minimum social, serait sans doute attaquable en justice.Enfin, le glissement sémantique est également impressionnant : la prolongation en 2012 d’une mesure de tarification sociale, obligatoire depuis quinze ans, et qui concerne à 83 % d’autres publics que les immigrés en situation irrégulière, se transforme en une « aide aux clandestins » votée par gauche et droite…Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elodie Chermann Et si la diversité était un facteur de réussite pour les entreprises ? Au-delà des discours d’affichage, l’idée semble bel et bien faire son chemin. Le symposium « Management, diversité, égalité des chances et cohésion sociale - Comparaisons internationales », organisé, jeudi 1er et vendredi 2 octobre, à Paris par la Fondation Dauphine en présence d’une trentaine de chercheurs et de responsables opérationnels du monde entier vise précisément à mettre en lumière les avancées enregistrées en matière de gestion des différences dans le milieu professionnel.« La notion de diversité est apparue au début des années 1990 aux Etats-Unis après l’échec des politiques d’« affirmative action » mises en place dans les années 1960 pour résoudre les discriminations subies en particulier par les minorités noires », rappelle Franklin Oikelome, professeur à l’Eastern University de Philadelphie aux Etats-Unis. « Mais loin de faire évoluer les mentalités, ces mesures de discrimination positive n’ont fait que renforcer les préjugés à l’égard des minorités. » D’où l’émergence progressive d’un nouveau concept, aux Etats-Unis mais aussi en Europe : celui de management de la diversité.Le contexte politique porteurLe contexte politique a été particulièrement porteur au Danemark, où la gestion des différences a été associée à la nécessaire intégration des immigrés.En France, « on pense toujours que c’est mieux ailleurs, notamment dans les pays anglo-saxons », regrette Jean-François Chanlat, professeur et codirecteur scientifique de la chaire management et diversité à l’université Paris-Dauphine. « Mais on ne peut appréhender la question des différences sans prendre en compte l’histoire, la culture et le cadre juridique de chaque pays. Au Royaume-Uni, les communautés vivent souvent les unes à côté des autres, tandis qu’en France on est très attaché à notre modèle d’intégration. »Lire aussi :Ces travailleurs handicapés qui forcent les portes de l’emploiL’engagement des entreprises en matière de mixité et d’égalité des chances a d’ailleurs progressé depuis une dizaine d’années, aidé par le durcissement du cadre réglementaire. Désormais, toutes les entreprises privées et publiques de plus de 20 salariés doivent employer au moins 6 % de personnes handicapées ou à défaut, verser une contribution annuelle à l’Agefiph, l’association chargée de favoriser l’insertion professionnelle et le maintien dans l’emploi des personnes handicapées.Celles qui comptent cinquante salariés au minimum sont également soumises à une pénalité de 1 % de la masse salariale lorsqu’elles ne sont pas couvertes par un accord de branche, de groupe ou d’entreprise ou un plan d’action relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Idem pour l’emploi des seniors.Lire aussi :En entreprise, les cercles du pouvoir se féminisentSouci d’image ou réelle conviction ? Certaines ont décidé d’aller plus loin dans la démarche en signant par exemple la « Charte de la diversité », un texte qui les engage à lutter contre toute forme de discrimination et à mettre en place des mesures en faveur de la diversité. Parmi les pionnières, Adecco, BNP Paribas, Lafarge, France Télécom, la RATP ou encore IBM. « Chez nous, la diversité fait partie de la culture de l’entreprise », assure Jean-Louis Carvès, responsable diversité chez IBM France qui participera à la table ronde sur le thème « Catégories, discriminations et diversités ». « Dès 1953, le fondateur Thomas Watson interdit de recruter des candidats sur des critères de race, de couleur ou de croyance. » Il y a tout à y gagner.L’engagement des salariés est renforcéA commencer par une image de marque. « Les clients sont très attentifs à la non-discrimination », insiste Laurent Depond, qui cumule les casquettes de directeur de la diversité du groupe Orange, vice-président de l’Association française des managers de la diversité et président du comité diversité au Medef. « Une organisation capable de mettre en cohérence son discours externe et sa politique interne en tirera donc forcément profit. »Les salariés en interne afficheront aussi davantage de motivation, de fierté et donc un plus fort sentiment d’appartenance. D’après une étude interne réalisée par Sodexo auprès de 50 000 managers dans 80 pays, le taux d’engagement dans les équipes affichant un taux de mixité optimal (entre 40 % et 60 %) a augmenté en moyenne de 4 points, contre 1 point seulement dans les autres équipes.Lire aussi :Créer l’événement pour faciliter l’accès des handicapés à l’entrepriseLa performance économique aussi s’en ressent : ainsi, 23 % des équipes mixtes avaient davantage fait progresser leur marge brute et 13 % leur croissance interne sur les trois dernières années. « Dans un monde où les choses bougent très vite, les entreprises ne peuvent plus se permettre de reproduire indéfiniment le même modèle et de faire du clonage », analyse Laurent Depond. « Pour rester agiles et innovantes, elles ont besoin de mixer les profils, les modes de pensée et les parcours de vie. »Fortes discriminations persistantesPourtant, toutes les entreprises ne semblent pas encore en avoir pris conscience. Dans le 8e baromètre sur la perception des discriminations au travail publié, en février 2015, par le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail (OIT), 34 % des demandeurs d’emploi disaient ainsi avoir été victimes de discrimination à l’embauche, dont 19 % de façon répétée.Avoir plus de 55 ans (88 %), être enceinte (85 %), afficher un style (vêtements, coiffure, tatouages…) qui ne correspond pas aux codes du milieu professionnel (81 %), avoir un handicap visible (77 %) ou être obèse (75 %) apparaissent comme les critères les plus discriminants. Six personnes sur dix citent également comme un frein pour l’accès à l’emploi le fait d’avoir un nom à consonance étrangère, une autre nationalité ou un accent étranger. Bref, il y a encore du travail.Les 1er et 2 octobre de 8 heures 30 à 17 heures 30. Université Paris Dauphine - Salle Raymond Aron, Place du Maréchal de Lattre de Tassigny, Paris 16e. Métro : Porte Dauphine. Inscriptions sur http://www.fondation.dauphine.fr/index.php?id=5842#62771Elodie Chermann Gaëlle Picut Le droit du travail français indique que l’indemnité de fin de contrat n’est pas due pour les jeunes effectuant des CDD (contrat à durée déterminée) pendant leurs vacances scolaires ou universitaires.Un étudiant français a récemment saisi les prud’hommes de Paris estimant qu’il s’agissait de discrimination en raison de son âge. Mais interrogée sur cette affaire, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) vient de confirmer ce jeudi 1er octobre la validité de la législation française, au nom de la différence de situation.Le Conseil constitutionnel avait déjà été saisi, en juin 2014, pour savoir si cette différence de traitement était conforme à la constitution. Dans l’affaire soumise à l’examen des Sages, un salarié avait contesté la constitutionnalité de l’article L1243-10 du code du travail, qui selon lui méconnaîtrait le principe d’égalité de traitement (entre les salariés en CDD qui poursuivent leurs études et les autres salariés). Mais le Conseil constitutionnel avait jugé cette différence de traitement fondée.Différence de situationSon raisonnement avait été le suivant : l’indemnité de fin de CDD est destinée à compenser la situation précaire dans laquelle le salarié est placé du fait de son CDD lorsqu’à l’issue de celui-ci les relations contractuelles de travail ne se poursuivent pas par un contrat à durée indéterminée.Or les Sages avaient estimé que les jeunes, à l’issue de leurs vacances, reprennent leur scolarité ou leurs études et ne sont donc pas dans la même situation que les autres salariés puisqu’ils ne sont pas des travailleurs précaires. La différence de situation justifiait donc une différence de traitement. Les limites posées concernant la prime de précarité pouvaient continuer à s’appliquer.L’arrêt de la CJUE rendu ce jeudi 1er octobre va exactement dans le même sens. Le Conseil des prud’hommes de Paris avait été saisi par un étudiant embauché par une société pendant une durée de quatre jours au cours des vacances universitaires de fin d’année 2010. À l’issue de son contrat, l’indemnité de fin de contrat (qui se serait élevée dans son cas à 23,21 euros) ne lui a pas été versée, conformément à ce que prévoit le droit français.Due pour un cumul études-emploiL’étudiant estimait qu’en lui refusant le bénéfice de l’indemnité de fin de contrat, la réglementation française le discriminait en raison de son âge. La Cour de justice européenne, interrogée sur cette affaire, a rendu son arrêt ce matin. Comme le Conseil constitutionnel, la Cour a estimé que « la situation des jeunes n’étant pas comparable à celle des travailleurs en CDD éligibles à l’indemnité de fin de contrat, le législateur français peut traiter de manière différente ces deux catégories de travailleurs sans violer le principe de non-discrimination fondée sur l’âge ».Pour information, l’indemnité de fin de contrat est en revanche due lorsque le jeune vient d’achever sa scolarité ou ses études universitaires ou lorsque l’étudiant cumule son emploi avec ses études. Cette indemnité est alors égale à 10 % de la rémunération totale brute versée au salarié (article L.1243-8 du code du travail). Son taux peut être réduit à 6 % sous certaines conditions par un accord collectif.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Frédéric Cazenave Huit millions, c’est le nombre de foyers qui verront leur impôt sur le revenu baisser en 2016. Parmi eux, 3 millions n’avaient pas profité des réductions d’impôt précédentes. L’ampleur de ce geste fiscal, évalué à 2,1 milliards d’euros, a été confirmée lors de la présentation du projet de loi de finances.Pour savoir si vous faites partie de ces heureux élus, nous avons demandé à la société Fidroit de calculer le montant de l’impôt sur le revenu 2016 pour une cinquantaine de tranches de revenus et sept situations familiales différentes, en intégrant les nouveautés du projet de loi de finances.Après la réduction d’impôt exceptionnelle en 2014 et la suppression de la première tranche d’imposition en 2015, le gouvernement a décidé d’agir sur la décote, un mécanisme qui permet de réduire la note pour les foyers faiblement imposés. Bercy a ainsi relevé la limite d’application de cette décote, tout en modifiant, une nouvelle fois, son mode de calcul.« La facture diminue franchement pour les célibataires qui déclarent jusqu’à 20 000 euros de revenus nets imposables ; jusqu’à 36 000 euros pour les couples mariés ou pacsés sans enfants ou jusqu’à 46 000 euros pour ces mêmes couples avec deux enfants », précise Brice Laurent, consultant chez Fidroit.Au-delà de ces revenus, rien ne change pour les contribuables, pas de baisse à l’horizon. Ce qui ne manquera pas de raviver les critiques contre un impôt sur le revenu de plus en plus concentré, la proportion de Français s’en acquittant retombant à 46 %. Car cette nouvelle baisse d’impôt, après les 3,2 milliards accordés en 2015, ne fait pas oublier qu’entre 2010 et 2014, les recettes de l’impôt sur le revenu ont crû de 20 milliards d’euros.Inflexion de la courbe de l’impôt payé depuis 2012C’est là l’autre intérêt de ce simulateur : observer l’évolution de l’impôt payé depuis 2012 par un même ménage, même si nous n’avons pas pu intégrer l’intégralité des changements fiscaux intervenus depuis le début du quinquennat (comme l’imposition de la part employeur des mutuelles de santé, par exemple, dont l’impact n’est pas anodin).L’inflexion est réelle pour les personnes situées dans le bas de l’échelle des revenus :un célibataire avec 15 000 euros de revenus nets imposables, par exemple, payait 636 euros d’impôts en 2013, 373 euros en 2015 et n’acquittera que 156 euros en 2016.un couple avec trois enfants et 48 000 euros de revenus imposables, payait 1 310 euros en 2013, 784 euros en 2 015 et paiera 405 euros en 2016.La trajectoire n’est évidemment pas la même pour les ménages aux revenus conséquents. Un couple avec deux enfants et 71 000 euros de revenus nets imposables a vu son impôt passer de 5 650 euros en 2012 à 7 119 euros en 2016. Soit une hausse de 26 %.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier et Frédéric Cazenave Créer une économie plus solidaire, plus responsable. L’idée, si elle n’était défendue depuis longtemps par des hommes de la trempe d’Edgar Morin ou de Claude Alphandéry, paraîtrait naïve, presque saugrenue. Elle correspond pourtant à une réalité. Celle d’hommes et de femmes qui ne se contentent de pas de disserter sur l’impact du réchauffement climatique ou de théoriser le drame social du chômage, mais qui agissent.A la tête d’entreprises, d’associations, ou de société coopérative et participative, ils permettent à des personnes éloignées du marché du travail de se réinsérer, à des exclus de retrouver un logement, et popularisent les énergies renouvelables… Plus fort encore : ils démontrent qu’il est possible de mener à bien ces missions en respectant des impératifs de rentabilité.Marginale cette économie sociale et solidaire (ESS) ? Plus vraiment puisqu’elle emploi en France 2,38 millions de salariés dans plus de 200 000 entreprises, selon les chiffres publiés en 2014 à l’occasion de l’adoption de la loi sur l’ESS.Plus d’un million de Français acceptent déjà de donner tout ou partie des intérêts de leurs produits d’épargne à des entreprises de l’économie sociale et solidaireC’est pour promouvoir cette autre économie que Le Monde et l’association Finansol, qui vise à développer la solidarité dans l’épargne et la finance, ont lancé il y a maintenant six ans les Grands Prix de la finance solidaire. Cette manifestation récompense chaque année des structures à fort impact social et ou environnementale, qui ont bénéficié des subsides de la finance solidaire pour se développer.Une aide souvent indispensable : au démarrage, il est rare que les banques ouvrent leurs coffres à ces entrepreneurs autant soucieux de cohésion sociale et d’environnement que de profits. Le rôle des financeurs solidaires, maillons clés de cette chaîne de solidarité, est essentiel et méconnu du grand public.Finance, solidaire… Les deux termes ont bien du mal à cohabiter. Et pourtant plus d’un million de Français acceptent déjà de donner tout ou partie des intérêts de leurs produits d’épargne à des entreprises de l’ESS, voire à investir directement dedans.Que ce soit par le biais de livrets, de contrats d’assurance-vie, de l’épargne salariale… il existe une large palette de placements disponibles. C’est aussi pour mettre un coup de projecteur sur cette épargne vertueuse que nous rééditons ces prix, organisés grâce au soutien de nos partenaires : France active, Fondation Crédit Coopératif, la Carac et Amundi.Pour cette sixième édition, nous invitons les internautes à voter pour le prix « coup de cœur du public ». Quatre candidats, qui symbolisent la vitalité et la diversité de cette économie sont en lice. La structure qui recueillera le plus de votes recevra une dotation de 5 000 euros, lors de la cérémonie de remise des prix prévue le 2 novembre au siège du Monde.Découvrez les quatre nominés de la catégorie « coup de cœur du public » :Lire aussi :A Romainville, Baluchon prépare une cuisine aux saveurs solidairesLire aussi :Dowino place le jeu vidéo au service de l’intérêt généralLire aussi :Fleurs de Cocagne : des roses bios pour aider les femmesLire aussi :Pour la bonne cause, Moulinot fait les poubelles des restaurants parisiens  Méthodologie, prix, jury et dotationsFinansol a reçu près de 80 dossiers d’associations, de SCOP (sociétés coopératives de production) et d’entreprises solidaires. La rédaction du Monde argent & placements et Finansol ont alors effectué un premier tri en prenant en compte l’impact sociétal et environnemental de chaque projet, sa solidité financière et son caractère innovant.Prix coup de cœur : les internautes peuvent voter du 1er octobre jusqu’au 15 octobre. Chaque internaute identifié par son adresse IP ne peut voter qu’une seule fois. La Société éditrice du Monde se réserve le droit de décompter du résultat final toute participation multiple.Pour les quatre autres catégories (« Lutte contre l’exclusion », « Activités écologiques », « Innovation sociétale », « Entrepreneuriat dans les pays en développement »), le jury des Grands Prix de la finance solidaire départage les candidats.Les gagnants seront connus le 2 novembre lors de la remise des prix au siège du journal Le Monde. Tous les lauréats recevront une dotation de 5 000 euros.Le jury France :Maria Nowak, présidente fondatrice de l’ADIE et présidente de l’ADIE International. Présidente du jury.Géraldine Lacroix, directrice du département développement économique et économie sociale à la Caisse des Dépôts.Jean-Paul Planchou, vice-président du Conseil régional d’Ile-de-FranceArnaud Poissonnier, président fondateur de Babyloan.Christophe Robert, délégué général de Fondation Abbé Pierre.Le jury international :Bénédicte Faivre-Tavignot, dirige le master développement durable et la Chaire social business, entreprises et pauvreté à HEC. Présidente du jury.Xavier de Bayser, banquier et économiste français, spécialiste de l’investissement socialement responsable.Jérôme Auriac, directeur général de l’agence Be-Linked.Les partenaires : France active, Fondation du crédit coopératif, Carac, Amundi.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteJérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave Dowino est un des quatre nominés de la catégorie « coup de cœur » des Grands Prix de la finance solidaire, organisés par Le Monde et l’association Finansol. Les internautes sont invités à les départager.A première vue, la scène pourrait se dérouler dans n’importe quelle start-up. Six jeunes entassés derrière leurs écrans dans deux petites pièces de 26 mètres carrés mettent la touche finale à leur dernière application de jeu sur mobile. A première vue, car ce studio de création, qui édite des serious games et produit des films d’animation, n’est pas comme les autres. Dowino s’est positionné sur un créneau bien particulier, en développant uniquement des jeux et applications ludiques ayant une portée sociale (santé, environnement, handicap…). Le choix du statut n’est pas non plus anodin : il s’agit d’une Société coopérative et participative (SCOP), synonyme de gouvernance partagée, où chaque salarié a voix au chapitre pour les petites comme pour les grandes décisions.La jeune structure, installée dans une pépinière d’entreprises de Villeurbanne, a par exemple développé une application destinée aux enfants diabétiques afin qu’ils appréhendent mieux leur maladie, en jouant à une sorte de Tamagotchi. Pour l’Association des accidentés de la vie (Fnath), elle a conçu une application dédiée aux travailleurs handicapés et à leurs employeurs…« Nous souhaitions avoir une portée sociale »Tout commence en 2013, lorsque Nordine Ghachi et Jérôme Cattenot, respectivement game designer et directeur de production, quittent leur société d’animation qui vient de se faire racheter. Ils rencontrent Pierre-Alain Gagne, le commercial de l’équipe, et ensemble cogitent autour de leur concept : « L’idée était de faire du jeu vidéo, bien sûr, mais nous souhaitions avoir une portée sociale, être en phase avec nos valeurs », explique M. Gagne.Ce positionnement séduit et leur permet de se démarquer. Rapidement, Dowino signe un premier contrat, puis un autre… la machine est lancée. En 2015, la société devrait réaliser 370 000 euros de chiffre d’affaires, soit 85 % de plus qu’en 2014. Et 2016 s’annonce sous de bons auspices. A tel point que la SCOP n’a pas eu besoin d’utiliser les aides apportées au début du projet par France active.Cette croissance ne se fait pas sur l’autel des convictions, assure M. Gagne. « Nous ne participons pas aux appels d’offres ou refusons les commandes de groupes qui agissent dans des secteurs contraires à nos valeurs. Nous avons par exemple refusé de travailler avec la Seita, qui souhaitait un serious game pour former les buralistes. Comment voulez-vous ensuite que nous soyons crédibles pour développer notre projet d’appli pour arrêter de fumer ? ». Dans la même veine, la société dit haut et fort faire uniquement appel à des prestataires basés en France, lorsque les développeurs coûtent quatre fois moins cher en Inde.Un jeu mobile sans… imageA côté de cette activité dédiée aux entreprises, qui génère 80 % de l’activité, la SCOP développe d’autres projets, à destination cette fois du grand public, mais là encore avec un prisme particulier.Dowino va ainsi lancer le 6 octobre un jeu sur smartphone et tablette sans… image. A Blind Legend est un jeu d’aventures qui s’adresse aux personnes malvoyantes, mais pas seulement. Tout se joue à l’oreille : vous vous déplacez au son en faisant glisser vos doigts sur l’écran de votre mobile, pour vous protéger ou assener des coups d’épée, il suffit de tapoter sur l’écran… L’expérience est bluffante, même si la prise en main n’est pas évidente au départ. « A Blind Legend illustre notre volonté de nous adresser à des publics qui n’ont pas accès aux jeux vidéos. Grâce aux fonds levés auprès des internautes par le biais d’une opération de crowdfunding et un partenariat avec Radio France, nous avons pu boucler un budget de 250 000 euros car nous voulions développer une application de qualité », explique M. Gagne.En attendant que l’aventure A Blind Legend donne un coup de projecteur sur Dowino, ce jeu leur a déjà permis d’entrer en contact avec l’Institut de la vision, pour qui l’entreprise développe une application. Grâce à ce cercle vertueux entre les deux activités, Dowino entend bien accélérer. La société, qui a embauché son quatrième salarié en 2015, prévoit un autre recrutement dans les prochains mois, et s’apprête à déménager à l’étage du dessus dans un royal 40 mètres carrés.Conditions de participation au vote sur Internet : Le vote est ouvert du jeudi 1er au jeudi 15 octobre. Chaque internaute identifié par son adresse IP ne peut voter qu’une seule fois. La Société éditrice du Monde se réserve le droit de décompter du résultat final toute participation multiple.Lire aussi :Votez pour les Grands Prix de la finance solidaireFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave Baluchon est un des quatre nominés de la catégorie « coup de cœur » des Grands Prix de la finance solidaire, organisés par Le Monde et Finansol. Les internautes sont invités à les départager.Coup de feu en cuisine. Il est 10 heures en ce début septembre. Abdel, le chef, est aux manettes. Sous ses ordres une quinzaine de personnes s’activent pour préparer les repas qui seront livrés à des entreprises de la région parisienne. Chaque jour, entre 400 et 1 000 petits plats mitonnés avec des produits frais sortent de cette cuisine un peu particulière. Particulière, car la moitié de l’escouade n’avait jamais mis les pieds dans la restauration auparavant.Bienvenue chez Baluchon. Située en plein cœur de la cité Marcel Cachin de Romainville (Seine-Saint-Denis), cette entreprise permet à des personnes éloignées du monde du travail, habituées aux contrats précaires ou aux décrocheurs scolaires, de bénéficier d’une formation de deux ans devant déboucher sur un emploi stable.« Nous allons chercher du chiffre d’affaires dans les zones dynamiques d’Ile-de-France pour créer de l’emploi ici, dans le quartier. Dans la cité, le taux chômage pointe à 25 %, et 40 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. Or, paradoxalement, l’offre d’insertion est faible », note François Dechy le fondateur, qui, après dix années dans le secteur de la finance solidaire à conseiller des entrepreneurs, est passé de l’autre côté de la barrière.L’idée de ce trentenaire ? Créer une activité dans la restauration, secteur où la demande d’emploi est constante, tout en répondant à une réalité bien parisienne : permettre aux salariés pressés de pouvoir ramener à la maison des repas livrés sur leur lieu de travail. À côté de ces « baluchons », la société concocte aussi des plateaux-repas pour les entreprises et a récemment ouvert deux points de vente à Romainville, dans des zones où l’offre de restauration est rare.Avant de se lancer, François Dechy a utilisé un dispositif aussi méconnu qu’efficace pour peaufiner son projet : le fonds de confiance. Pendant dix mois, il a été salarié d’une entreprise solidaire où il a pu bénéficier de conseils pour réaliser son étude de faisabilité, la confronter avec les dirigeants… De quoi partir sur de bonnes bases pour aller solliciter les financeurs : le Crédit coopératif et France active ont apporté 90 000 euros en prêts.Lorsque le dossier ficelé, le jeune entrepreneur fait le tour des municipalités de son département, la mairie de Romainville, qui mène une vaste transformation urbaine du quartier de la cité Marcel Cachin, se laisse séduire. Elle lui met à disposition une ancienne cuisine centrale inutilisée depuis des années.Ecoute et dialogueBien lui en a pris. Deux ans après son lancement, la société, qui vise 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires en 2015, emploie déjà 34 salariés, dont 20 en parcours d’insertion ou d’apprentissage. « C’est un tremplin, explique Najeeb tout en dressant les plats qui doivent ensuite être conditionnés pour être livrés. Depuis 18 mois j’acquiers l’expérience qui me permettra ensuite de trouver un emploi. » Âgé de 28 ans, cet afghan, qui obtenu l’asile en 2010, ne devrait pas avoir besoin de chercher longtemps. Baluchon compte l’embaucher en CDI en tant que responsable du conditionnement. Même dénouement pour Carinne qui après une dizaine d’années au RSA va, à l’approche de la quarantaine, enfin fêter un CDI. « J’enchaînais les missions courtes, les temps partiels… Ici on m’a donné le temps d’apprendre un métier, raconte la future responsable de l’approvisionnement. Je travaille à temps plein et comme je vis dans le quartier, je peux même aller chercher ma fille à la sortie de l’école. »Les salariés en parcours d’insertion ne sont pas les seuls à plébisciter ce modèle. L’équipe encadrante y trouve aussi satisfaction. « J’en ai fait des cuisines avant, raconte Zhaia, chef de partie auprès d’Abdel. Mais ici c’est différent. Nous ne sommes pas une entreprise classique. Nous devons former les nouveaux arrivants qui n’ont pas d’expérience, ce qui passe par beaucoup d’écoute, de dialogue… Ce côté humain est épanouissant. »Quant aux autres, ceux qui ne pourront pas être embauchés au sein de l’entreprise ? « Nous avons des pistes sérieuses pour leur trouver un emploi pérenne, la restauration est une activité sous tension. Et comme nous allons monter en puissance, nous pourrons à l’avenir nouer des partenariats avec des groupes de restauration collective » explique M. Dechy, qui prévoit d’embaucher dix personnes supplémentaires l’an prochain.Conditions de participation au vote sur Internet : Le vote est ouvert du jeudi 1er au jeudi 15 octobre. Chaque internaute identifié par son adresse IP ne peut voter qu’une seule fois. La Société éditrice du Monde se réserve le droit de décompter du résultat final toute participation multiple.Lire aussi :Votez pour les Grands Prix de la finance solidaireFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier Moulinot fait partie des quatre nominés de la catégorie « coup de cœur » des Grands Prix de la finance solidaire, organisés par Le Monde et Finansol. Les internautes sont invités à les départager.La société Moulinot est née de l’idée de Stephan Martinez, gérant du bistrot Le Petit Choiseul, dans le 2e arrondissement de Paris, de créer un dispositif permettant de recycler les déchets des restaurants parisiens. « En Ile-de-France, le secteur de la restauration génère 350 000 tonnes de biodéchets par an, explique-t-il. Faute de tri, la grande majorité est enfouie ou incinérée. » Pourtant, ces déchets pourraient être valorisés, notamment en servant de matière première pour produire du méthane ou du compost, comme c’est le cas dans certaines villes d’Amérique du Nord comme San Francisco.Grâce au soutien de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), de la mairie de Paris et du conseil régional d’Ile-de-France, un test de grande envergure a été réalisé en 2014 pour un coût de 308 000 euros. Quatre-vingts restaurants parisiens, dont les prestigieux Mollard et Taillevent, ont accepté de participer à l’opération. Ils ont été recrutés dans les arrondissements huppés de la capitale (1er, 2e et 8e arrondissements) par l’intermédiaire de leur syndicat professionnel, le Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs (Synhorcat).Il est vrai que le contexte législatif, fruit de la seconde édition du Grenelle de l’environnement, incite la profession à bouger : à partir de 2016, les entreprises produisant annuellement plus de 10 tonnes de déchets auront l’obligation de les trier et de les valoriser, sous peine d’une amende pouvant atteindre 75 000 euros. Or, beaucoup de restaurants atteignent cette limite : un établissement de taille moyenne qui sert environ 180 repas par jour est dans ce cas. Société encore en phase d’investissementQuotidiennement, de petits camions roulant au gaz ont fait la tournée des établissements participant à l’opération pour peser et collecter les déchets triés par les restaurants eux-mêmes suivant la méthode enseignée par Moulinot. Leur contenu était ensuite convoyé par camion-benne jusqu’à l’usine de méthanisation d’Etampes (Essonne), la seule d’Ile-de-France. Le succès a dépassé les espérances. « Nous avons collecté 560 tonnes de déchets en 2014, trois fois plus que prévu, avec une très bonne qualité de tri. Tout le monde a joué le jeu ! », se félicite M. Martinez.A la fin de l’expérience, la moitié des restaurateurs ont accepté de continuer l’aventure, même si elle représente désormais pour eux un coût non négligeable, qui peut dépasser 10 000 euros par restaurant et par an pour ceux qui produisent le plus de déchets. « En France, il n’existe pas de dispositif fiscal encourageant les restaurateurs au recyclage », regrette Fabien Delory, directeur de la société Moulinot.La prochaine étape ? « Nous voulons créer un centre de production de compost à grande échelle, ce qui n’existe pas en Ile-de-France. Le compost sera commercialisé auprès des particuliers et des maraîchers bios », confie M. Martinez. Pour financer le développement de la société, France active, le Crédit coopératif, le Comptoir de l’innovation (groupe SOS), et plusieurs clients particuliers de la banque Wormser Frères, ont apporté un peu plus de 1 million d’euros.Une injection de capitaux propres indispensable pour une société encore en phase d’investissement et dont le chiffre d’affaires 2015 ne devrait pas dépasser 300 000 euros. Moulinot, qui emploie déjà dix personnes (dont 5 chauffeurs) devra grandir dans l’ombre des géants du recyclage comme Veolia, Suez Environnement ou Derichebourg. Aux côtés de ce dernier, la société vient d’ailleurs d’obtenir le contrat de recyclage des déchets produits lors de la COP21, la conférence sur le climat qui se tiendra en fin d’année à Paris.Conditions de participation au vote sur Internet : Le vote est ouvert du jeudi 1er au jeudi 15 octobre. Chaque internaute identifié par son adresse IP ne peut voter qu’une seule fois. La Société éditrice du Monde se réserve le droit de décompter du résultat final toute participation multiple.Lire aussi :Votez pour les Grands Prix de la finance solidaireJérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier Fleurs de Cocagne fait partie des quatre nominés de la catégorie « coup de cœur » des Grands Prix de la finance solidaire, organisés par Le Monde et Finansol. Les internautes sont invités à les départager.Premier acteur à se lancer sur le marché de la fleur bio en France, Fleurs de Cocagne est né en 2014 dans le giron des Jardins de Cocagne, la plus importante entreprise d’insertion spécialisée dans le maraîchage bio, soutenue par France active et BNP Paribas. Ce projet représente une petite révolution dans un marché où 80 % des fleurs coupées proviennent de l’étranger (Afrique, Amérique du Sud, Pays-Bas) et 85 % voyagent par avion, un désastre sur le plan environnemental.« Nous sommes partis du constat qu’il existait peu d’emplois valorisants pour les femmes en insertion. La culture des fleurs nous a semblé une voie à explorer », déclare François Bataillard, directeur technique de l’association. En 2013, Fleurs de Cocagne repère à Avrainville, près d’Arpajon (Essonne), une petite exploitation horticole à l’abandon susceptible d’abriter le projet. Les 18 000 pieds de rosiers sont remis en exploitation et l’activité commerciale redémarre en 2015.« Nous sommes locataires. En un an, nous avons investi 150 000 euros pour relancer l’exploitation, afin de pouvoir garantir des flux de production réguliers à nos clients. C’est difficile en bio car nous ne pouvons utiliser que des produits inoffensifs pour les plantes pour lutter contre les champignons et des insectes contre les pucerons », dit M. Bataillard. Trouver un modèle économique rentableLa clientèle se répartit de façon équilibrée entre les habitants et les fleuristes du sud de la région parisienne, des grossistes de Rungis (Val-de-Marne) et des enseignes bio comme Botanic ou Naturéo.Parvenir à trouver un modèle économique rentable pour produire des fleurs en version bio est un challenge, car les coûts de production sont plus élevés que ceux d’une exploitation classique. Un surcoût que Fleurs de Cocagne ne peut répercuter sur ses prix de vente tant que l’association n’a pas obtenu le label bio AB décerné par Ecocert, ce qui n’interviendra pas avant 2016. « Pourtant, une fois coupées, nos fleurs résistent deux à trois fois plus longtemps ! », affirme M. Bataillard.Le budget global de fonctionnement de l’association atteint 300 000 euros par an. Fleurs de Cocagne bénéficie de 80 000 euros de subventions publiques annuelles. Et 130 000 euros sont apportés chaque année par des fondations privées, notamment par celles de Chanel, Carrefour, PAI Partners, du cabinet de recrutement Boyden et par la fondation Raja-Danièle Marcovici qui soutient des projets en faveur des femmes.L’entreprise emploie dix-huit personnes, dont une douzaine de salariés en contrat d’insertion. Cette population fragilisée, exclue du marché du travail, peut rester jusqu’à deux ans à Avrainville, le temps de se reconstruire et d’apprendre un métier. Elle est féminine à 70 %. « Sur les vingt personnes qui sont venues chez nous depuis le lancement, huit sont reparties et 30 % ont décroché un travail, quand d’autres ont repris des études », précise M. Bataillard.Dans les trois prochaines années, les responsables de Fleurs de Cocagne prévoient d’investir 40 000 euros pour remplacer 10 000 pieds de rosier afin de rajeunir le parc existant. À plus long terme, l’ambition est de mettre au point une méthode de production de fleurs bios qui puisse être dupliquée dans le réseau des Jardins de Cocagne.Conditions de participation au vote sur Internet : Le vote est ouvert du jeudi 1er au jeudi 15 octobre. Chaque internaute identifié par son adresse IP ne peut voter qu’une seule fois. La Société éditrice du Monde se réserve le droit de décompter du résultat final toute participation multiple.  Lire aussi :Votez pour les Grands Prix de la finance solidaireJérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Damien Leloup et Pauline Croquet « A priori, on va jusqu’à Noël, pas plus. » Le 15 septembre, le président-directeur-général de la chaîne de télévision Nolife, Sébastien Ruchet, a pris la parole en direct pour informer les téléspectateurs de la situation de la chaîne. Le message est bref : la chaîne, dont la devise est « Y a pas que la vraie vie dans la vie », spécialisée dans le jeu vidéo et la culture populaire japonaise, perd de l’argent. Et risque de ne pas y survivre – la trésorerie de cette PME atypique devrait lui permettre de tenir jusqu’aux fêtes de fin d’année, mais l’avenir est incertain.Lire aussi : Nolife, « cinq années de rollercoaster émotionnel »Nolife est un ovni dans le paysage télévisuel français. Présente sur le câble, le satellite et l’ADSL, la chaîne diffuse plus de 50 % de clips musicaux, français et japonais principalement, des dessins animés japonais, et produit une dizaine d’heures de contenus originaux chaque semaine sur des thématiques allant du jeu vidéo à la littérature japonaise. Résolument geek, la chaîne est animée par une quinzaine de salariés. Elle est la chaîne indépendante encore en activité la plus ancienne, avec plus de huit années de diffusion. « Même la cinquième [chaîne] de Berlusconi n’avait tenu que cinq ans », s’amuse aujourd’hui Sébastien Ruchet.Concurrence de la chaîne J-OneIntégralement réalisée par une équipe réduite, et avec un million de téléspectateurs par mois en moyenne, la chaîne a trouvé au fil des ans un relatif équilibre économique grâce à une audience de passionnés fidèles et des recettes publicitaires provenant essentiellement d’éditeurs de jeux vidéo et de mangas. Mais elle fait face au ralentissement du secteur publicitaire. « Il y a un double effet depuis la fin de l’année dernière : la montée en puissance de la TNT et la baisse globale des budgets publicitaires, qui ont plombé nos revenus plus lourdement que ce que nous avions anticipé. Or, nous sommes une chaîne indépendante : nous n’avons pas les ressources d’un groupe derrière nous pour traverser une passe difficile », explique M. Ruchet.Le début de l’année 2015 a été particulièrement difficile pour l’entreprise, qui continue de perdre de l’argent chaque mois, mais traîne surtout le passif du printemps. Ce n’est pas la première fois que Nolife traverse des difficultés – la chaîne avait déjà fait appel à ses téléspectateurs pour qu’ils s’abonnent à son service de streaming payant, Noco, afin d’équilibrer son budget. Mais cette fois, les pertes du premier trimestre sont trop importantes pour que l’aide des téléspectateurs permette, seule, de remonter la pente, estime M. Ruchet. Fonctionnant déjà avec des moyens très réduits, la chaîne ne peut pas couper davantage dans ses coûts, constitués pour l’essentiel des salaires des employés.L’option d’un passage à 100 % sur le Web sur la tableLa chaîne subit aussi la concurrence indirecte d’autres chaînes consacrées aux amateurs de culture japonaise. Ainsi, le groupe Viacom France, qui détient notamment MTV, a lancé il y a deux ans J-One, spécialisée dans les dessins animés japonais, et qui vise principalement les 15-25 ans. M. Ruchet estime toutefois que les programmes de cette nouvelle chaîne diffèrent vraiment de ceux de Nolife, dont l’audience est un peu plus âgée : « Nous faisons trois à cinq fois plus de contenus sur les jeux vidéo, et nous diffusons beaucoup plus de musique japonaise. »Menacée de dépôt de bilan, Nolife conserve cependant des atouts : une communauté fidèle et une plate-forme de streaming en haute définition entièrement conçue en interne. De quoi intéresser d’éventuels investisseurs ? En 2008, déjà menacée, la chaîne avait trouvé un soutien auprès de l’éditeur de jeux vidéo Ankama, qui lui avait permis de tenir jusqu’à son inclusion dans les bouquets de diffusion câble et satellite. M. Ruchet, qui dit voir des « signes positifs » de reprise du marché publicitaire pour début 2016, multiplie ces jours-ci les rendez-vous pour tenter de trouver une solution, sans aller jusqu’au rachat complet et à la perte d’indépendance du média. Un dilemme bien connu des radios libres ou des pures players d’information, des entreprises où les salariés participent à la fois à la production éditoriale des émissions mais aussi à la logistique d’entreprise, et comptent beaucoup sur un soutien financier et militant de leurs abonnés.Dernière option, suggérée notamment sur les forums de la chaîne par des téléspectateurs : un passage à 100 % sur le Web. Une piste qui ne changerait pas grand-chose à la situation de Nolife, estime M. Ruchet : « Les coûts de diffusion télé sont faibles, et cela couperait encore davantage nos ressources publicitaires. »Pauline CroquetJournaliste au MondeDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué Un scandale Volkswagen ? Quel scandale ? En septembre, le groupe allemand n’a pas du tout souffert de l’affaire du logiciel truqueur, qui n’a éclaté il est vrai que le 18 du mois aux Etats-Unis. En France, les ventes du constructeur ont bondi de 12,8 %, selon les données publiées jeudi 1er octobre par le Comité des constructeurs français d’automobiles, pour un marché en progression de 9 % au mois de septembre.Pour l’instant, toutes les marques commercialisées par le géant allemand profitent de l’embellie du marché national. Audi (+ 6,3 %), VW (+ 12,1 %), mais aussi Seat (+ 21,2 %) et Skoda (+ 28,1 %) progressent. Leur dynamique commerciale est bien plus forte que celle des constructeurs tricolores. Au mois de septembre, Renault (+ 5,8 %) a connu un meilleur mois que PSA (+ 3,9 %), bien loin de leur concurrent germanique.Renault progresseSur neuf mois, si les immatriculations rebondissent au niveau français de 5,4 %, celles des constructeurs nationaux augmentent bien plus modestement de 2,6 %, tandis que Volkswagen affiche une croissance de 4,6 %. Renault, porté par le renouveau de sa gamme, progresse de 4,7 % sur les trois premiers trimestres. Dacia, sa marque à bas coûts qui soutenait le groupe en 2014, est en plus grande difficulté, en retrait de 6 % depuis le début de l’année.PSA bénéficie pour sa part toujours de la bonne tenue de Peugeot. Les véhicules du « Lion » sont toujours aussi demandés (6,7 % de croissance) alors que Citroën (– 1,3 %) et DS (– 11,3 %) connaissent une année bien plus compliquée avec un renouvellement de l’offre qui tarde encore à produire ses effets.Du côté des constructeurs étrangers, BMW (+ 20,2 %), Hyundai (+ 18,4 %) et Mercedes (+ 11,7 %) se distinguent depuis le début de l’année, après il faut le dire une année 2014 particulièrement médiocre. Ford, Nissan et Toyota progressent au rythme du marché.Lire aussi :La France demande des comptes à VolkswagenEn septembre, la part de marché du diesel dans les ventes est tombée à 55 %, un niveau particulièrement bas. Et depuis le début de l’année, la part de marché de cette motorisation est en moyenne de 58 % des véhicules vendus, contre 64 % en 2014 et 73 % en 2012, son plus haut niveau historique. Alors que les constructeurs s’attendaient à voir passer la part de marché à 50 % à l’horizon 2020, ce taux pourrait être atteint bien plus tôt.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil Ils ne seront même pas allés jusqu’au bout de la nuit. C’est en début de soirée, mercredi 30 septembre, que la direction d’Air France a pris acte de « l’échec des négociations » avec ses syndicats de pilotes. Qualifiée de « réunion de la dernière chance », et alors que tous les regards des personnels étaient tournés vers les pilotes, cette rencontre n’aura pas permis de rapprocher suffisamment les positions du Syndicat des pilotes de ligne (SNPL) et celles de la direction pour trouver un accord.Comme découragée, Air France a sifflé la fin de la partie : « Les nombreuses heures de discussion et de négociation, suivies de près par le président-directeur général d’Air France, n’ont pas pu aboutir, dans des délais raisonnables, à un accord permettant d’assurer la croissance et la compétitivité de la compagnie. » A l’inverse, le SNPL voulait conserver une lueur d’espoir.« Nous sommes convenus d’un nouveau rendez-vous avec la direction après le comité central d’entreprise du 5 octobre », a assuré Véronique Damon, secrétaire générale du SNPL. Au grand étonnement de la direction qui, visiblement, n’a pas inscrit cette rencontre à son agenda. Furieuse, elle indiquait au contraire qu’il n’en était pas question, car le SNPL « n’avait même pas fait semblant de négocier »…Lire aussi :Air France veut faire travailler plus ses pilotes et navigants à salaire constantPour la direction, qui a fait tourner ses calculettes, le compte n’y est pas. Loin de là ! Alors qu’Air France réclamait 17 % d’effort de productivité aux pilotes, les propositions de ces derniers ne permettaient qu’une « économie évaluée de 2 % à 4 %. Très loin d’un compromis ». Le SNPL rejette la faute sur la direction. Nous étions « face à un mur », a indiqué Mme Damon, la direction répétait inlassablement « 17 %, 17 %, 17 %… » Pourtant, du côté d’Air France, on affirme avoir été « prêt à abaisser nos propositions de 17 % à 12 % ou 13 % ».Le cauchemar du plan BDésormais, faute d’avoir pu conclure un accord de productivité avec les pilotes, la direction d’Air France-KLM « va sans doute demander au management d’Air France de mettre en place le plan B ». C’est le cauchemar des personnels de la compagnie. Un plan d’attrition, comme le redoutent notamment les pilotes. Il prévoit la fermeture d’au moins cinq lignes, parmi les plus déficitaires du réseau. Une décision qui entraînera le retrait d’une quinzaine d’appareils. L’objectif d’Air France est de faire passer la proportion de lignes non rentables de 50 % à 20 % d’ici 2018.Pire, ce plan B sera accompagné, comme la direction en menaçait les syndicats depuis des mois, de plusieurs milliers de licenciements. Plus de 3 300, selon certaines organisations syndicales. Et cette fois, « il y aura sans doute des licenciements parmi les pilotes », laisse entendre Air France. La compagnie pourrait ainsi se séparer de 300 de ses navigants. Dans le même temps, Air France devrait repousser l’arrivée dans sa flotte de nouveaux appareils, notamment des long-courriers Boeing 787.Une fois de plus, ce sont les autres catégories de salariés qui devraient néanmoins être les plus touchées par les suppressions de postes. Les hôtesses et les stewards ainsi que les personnels au sol devraient payer le plus lourd tribut à cette impasse sociale. Selon les syndicats, 2 000 postes d’hôtesses et de stewards pourraient être supprimés. Les coupes parmi les personnels au sol devraient être localisées dans certaines escales.Les détails de ce plan B devraient être dévoilés par la direction lors du comité centrale d’entreprise du 5 octobre. A cette date, la CGT, la CFE-CGC et la CFDT ont appelé à une « grève dure » et à une manifestation devant le siège de la compagnie.Lire aussi :L’ultimatum de la direction d’Air France à ses pilotesGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Margherita Nasi « En période de désastres naturels, les plus affectés sont toujours ceux qui sont le moins bien équipés », rappelle en septembre 2014 la présidente du Chili, Michelle Bachelet. Triste vérité confirmée dans un rapport récent de la Banque mondiale : l’institution redoute une hausse de 4°C dès 2060, provoquant un cataclysme qui frappera en priorité les pays pauvres.Si les dommages environnementaux ne sont pas équitablement répartis entre les différents groupes sociaux, les plus vulnérables sur le plan économique n’ont pas non plus « le même pouvoir d’influence sur les décisions concernant, par exemple, l’organisation de l’espace ou l’aménagement de leur environnement résidentiel », constatent Floran Augagneur et Jeanne Fagnani.« Double ou triple peine »Pour le philosophe et la directrice de recherche honoraire au CNRS, les pouvoirs publics devront mobiliser de nouvelles ressources pour répondre à ces enjeux, le système de protection sociale devra affronter de nouveaux défis « et ne pourra éviter de procéder à des réformes ». L’ouvrage Environnement et inégalités sociales, sous leur direction, souhaite contribuer à enrichir les débats sur toutes ces questions, à la veille de la 21e conférence sur le climat (COP21), qui se tiendra en France du 30 novembre au 11 décembre.Le volume reprend un dossier publié dans la Revue française des affaires sociales, et s’ouvre par un entretien avec Nicolas Hulot, qui rappelle les enjeux de la COP21, revient sur l’engagement de contenir le changement climatique à 2 %, et détaille la double peine qui conduit les plus pauvres à être davantage victimes de la crise écologique : « Quelles sont ces femmes qui sont obligées de partir trois jours pour chercher de l’eau dans le désert, abandonnant leurs enfants ? (…) Qui sont ces populations aux Philippines qui ont été frappées par plusieurs typhons successifs ? Ce ne sont pas les bourgeois de Manille ou les nantis, ce sont toujours les mêmes. Les extrêmes climatiques, aux Etats-Unis, frappent d’abord les plus pauvres, rappelez-vous ce qui s’est passé avec Katrina à la Nouvelle-Orléans… les autres seront touchés à un moment ou à un autre mais dans un premier temps, ce sont toujours les populations les plus démunies, les plus vulnérables, qui sont frappées. C’est la double ou la triple peine. Elles n’ont même pas bénéficié des bienfaits du progrès et elles en subissent nos conséquences », rappelle l’envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète.« Justice globale »S’ensuivent plusieurs articles qui explorent les concepts de « justice environnementale » et « justice globale », mais aussi des articles centrés sur la France : un chapitre examine les liens et contradictions entre l’impératif écologique et le traitement des inégalités sociales dans le domaine de l’accès à l’eau ; un autre aborde les questions liées à d’autres types d’inégalités en étudiant les effets néfastes sur la santé d’un pesticide utilisé dans les bananeraies de 1972 à 1993 en Guadeloupe et Martinique.« Ce dossier n’a pu apporter que des réponses partielles à quelques-unes des questions posées dans l’appel à propositions et bien des sujets resteraient à explorer », écrivent Floran Augagneur et Jeanne Fagnani. Car c’est un défi majeur que pose l’insoutenabilité de la croissance actuelle, et reléguer au second plan les problèmes environnementaux en hiérarchisant les crises est une erreur. « La réponse à la crise écologique passe par la transformation à la fois de notre système économique et de notre modèle social ».Environnement et inégalités sociales, sous la direction de Floran Augagneur et Jeanne Fagnani (La Documentation française, 348 pages, 11,90 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde 01.10.2015 à 09h23 • Mis à jour le01.10.2015 à 11h29 Le cours d’Altice n’en finit plus de baisser. Après une journée difficile mardi 29 septembre où l’action de la maison mère de Numericable-SFR a perdu 9,4 % à la bourse d’Amsterdam, voila qu’elle a nouveau dégringolé de 7,5 % jeudi 1er octobre à l’ouverture de la bourse. La raison : une augmentation de capital de 10 % (1,8 milliards d’euros) visant à assurer, pour partie, le financement du rachat de l’opérateur new yorkais Cablevision. La holding du milliardaire Patrick Drahi avait annoncé, le 17 septembre dernier, l’acquisition du cablô-opérateur pour la somme de 17,7 milliards de dollars (15, 25 milliards d’euros).Certes, cette baisse de l’action est mécanique : le prix chute car le nombre de titres est plus important. Il n’empêche, selon les données compilées par Bloomberg, l’action d’Altice est en baisse de 40 % depuis la fin du mois d’août. Les investisseurs auraient-ils perdu confiance en les talents financiers de M. Drahi ?Un sentiment renforcé par le revers inédit essuyé récemment par l’homme d’affaires, nouveau tycoon des télécoms et des médias. Sa dernière émission obligataire réalisée dans l’objectif de financer une partie de l’acquisition du câblo-opérateur new-yorkais Cablevision, racheté 17 milliards de dollars (15 milliards d’euros), n’a pas eu le succès escompté. M. Drahi qui s’attendait, selon les analystes de Goldman Sachs, à lever pour 6,3 milliards de dollars, n’a trouvé preneur « que » pour 4,8 milliards.Lire aussi :Patrick Drahi et Altice rachètent un deuxième câblo-opérateur aux Etats-UnisJusqu’à présent, la question du financement par la dette du groupe de télécommunications ne semblait pourtant pas être un problème pour les investisseurs. Le passif d’Altice, qui n’a cessé d’augmenter ces deux dernières années pour atteindre 42 milliards d’euros, était, selon eux, parfaitement gérable. Car dans un secteur à haute croissance comme le câble et le très haut débit fixe, ce n’est pas tant le montant de l’emprunt que le ratio dette sur marge brute d’exploitation qui compte. Or celui d’Altice est certes haut (autour de 5), mais il demeure dans les standards du marché. A titre de comparaison, celui de Liberty Global, le groupe de l’Américain John Malone, modèle de Patrick Drahi, tourne autour de 5,2.Glencore met le feu aux poudres« Les financements d’Altice sont garantis, sécurisés et de long terme », rassure un proche du dossier. De fait, le gros du remboursement de la dette n’intervient pas avant 2022 et les emprunts réalisés par le groupe sont à 85 % réalisés à taux fixes. Et donc peu sensibles à une variation de ces derniers.Pourquoi dès lors cette soudaine inquiétude des marchés ? Même si l’aventure américaine de M. Drahi n’est pas pertinente aux yeux de tous, la chute d’Altice tient beaucoup à une méfiance plus globale envers les groupes lestés de fortes dettes. Depuis un peu plus d’un mois, les marchés financiers sont particulièrement nerveux. Le ralentissement économique chinois, ses répercussions sur les pays émergents et les matières premières, sans oublier les tergiversations de la Fed (banque centrale américaine) sur une possible remontée de ses taux directeurs rendent les investisseurs fébriles. Conséquence : la volatilité (forts mouvements à la hausse ou à la baisse des actions) est de retour sur les marchés.Dans ce contexte, l’affaire Glencore a mis le feu aux poudres. Très endetté, le producteur de matières premières s’est effondré en Bourse lundi 28 septembre, provoquant une vague de défiance vis-à-vis des groupes au profil similaire.Lire aussi :Glencore : les raisons de la chute du roi du négoce« Vu les conditions de marché actuelles, le secteur des obligations high yield [à fort rendement, car risquées] est soumis à une forte pression. Il ne s’agit pas d’un jugement négatif de Wall Street sur la stratégie de M. Drahi, mais certainement le reflet d’un marché sur lequel l’ensemble des entreprises ont un peu plus de peine à lever des fonds », estime Gregori Volokhine, président de Meeschaert aux Etats-Unis.« Cet attentisme de beaucoup d’investisseurs affecte toutes les entreprises. Certains attendent des jours meilleurs, d’autres réussissent à exploiter des petites fenêtres de marché, mais au prix de coupons [taux d’intérêts] plus élevés, ou d’une taille d’émission réduite. Il faudrait plusieurs jours de stabilité pour ramener un peu de sérénité », indique Félix Orsini, coresponsable des émissions de dette d’entreprise à la Société générale.Une chose est certaine : l’époque où il était possible de s’endetter à peu de frais semble sur le point de s’achever. Pas étonnant dans ce contexte que Dexter Goei, le numéro deux d’Altice, ait pris la peine de rassurer les marchés dans une interview à la presse anglo-saxonne : cette fois, c’est promis, la holding de M. Drahi va faire une pause dans ses acquisitions.Lire aussi :La boulimie d’achat de Patrick Drahi, patron d’Altice, en quatre questions Laurence Girard Nestlé poursuit le toilettage de ses rayonnages. Cette fois, au menu, glaces et surgelés. Le leader mondial de l’agroalimentaire a annoncé, lundi 5 octobre, une alliance avec la société spécialisée britannique R&R Ice Cream. Le projet, qui doit encore obtenir le feu vert réglementaire, donnerait naissance à une société détenue à parité par les deux entreprises. Elle engloberait le périmètre actuel de R&R et, côté Nestlé, ses activités glaces en Europe, en Egypte, aux Philippines, au Brésil et en Argentine. Le groupe suisse y glisse également sa filiale de produits surgelés européen, à l’exception des pizzas.Cette initiative intervient alors que le groupe Nestlé est engagé depuis deux ans dans une révision drastique de son portefeuille de marques. Confronté à une baisse de régime, le géant tente de retrouver un rythme de croissance de 5 % à 6 %, conforme à ses performances historiques. Ce grand ménage l’a déjà conduit à céder la société de régime Jenny Craig, les marques de nutrition sportive PowerBar et Musaki, les boissons Juicy Juice, mais aussi les 10 % qu’il détenait dans la société suisse Givaudan, ou l’activité de surgelés pour la restauration Davigel. A l’inverse, Nestlé a créé une nouvelle filiale de soins de la peau enrichie par des acquisitions.Equation délicate dans les surgelésTout récemment, au printemps, le suisse a cédé à R&R son activité de glaces en Afrique du Sud. Une transaction qui prouvait à la fois l’appétit du britannique et les impératifs de réorganisation de Nestlé. Or, sur le marché de la glace, Nestlé a fort à faire avec son grand rival Unilever. Le géant anglo-néerlandais domine ce marché, avec des marques comme Magnum. Selon le cabinet d’études Euromonitor, il voit sa position se renforcer légèrement, avec 21,9 % de parts de marché en 2014, loin devant le numéro deux Nestlé, dont la part s’érode quelque peu à 10,8 %. Unilever, soucieux également de muscler sa croissance et ses profits, vient d’ailleurs de s’offrir la jeune marque de glace turinoise Grom, qui revendique l’usage d’ingrédients naturels pour compléter son offre. Mais c’est surtout sur le marché des plats surgelés que l’équation est délicate pour Nestlé aux Etats-Unis mais aussi en Europe, où le succès des pizzas fait exception.Lire aussi :Unilever fond pour le glacier italien Grom« Nous nous attendions à une décision stratégique de Nestlé d’abord aux Etats-Unis plutôt qu’en Europe, sur le front des surgelés incluant probablement les glaces. Finalement, cela se passe à l’envers, mais la baisse de la demande dans un environnement très compétitif est un sujet pour les surgelés en Europe comme aux Etats-Unis. Cela rend l’activité moins intéressante à garder. D’un autre côté, la décision de placer les produits surgelés dans une société commune suggère que Neslé ne souhaite pas perdre le bénéfice d’échelle que lui procure cette activité lors des négociations avec la distribution », analyse Giulio Lombardi, directeur en charge des industries de grande consommation chez FitchRatings.Rapprochement avec LactalisPour Nestlé, ce modèle de société commune a déjà fait ses preuves. Il s’est ainsi allié à l’américain General Mills pour les céréales de petit-déjeuner. Les deux associés produisent ensemble depuis vingt-cinq ans, les marques Chocapic, Nesquik ou Crunch. En France, le suisse s’est rapproché de Lactalis pour fabriquer de concert les yaourts Nestlé ou La Laitière. Et s’est allié en Europe avec Coca-Cola pour ses boissons Nestea.Dans le cas du rapprochement avec R&R, les deux partenaires se connaissent bien. L’entreprise britannique, créée en 1985, s’est développée en fabricant des glaces sous marque distributeur et sous licence et en multipliant les acquisitions. Elle s’est illustrée en France lors du rachat en 2011 de la société Pilpa à Carcassonne. Il s’agissait alors de récupérer les licences que détenait Pilpa, dont Disney, puis de fermer l’usine.Des salariés de ce site ont décidé depuis de crééer une Scop « La fabrique du Sud » pour élaborer des crèmes glacées. Le fond d’investissements PAI a pris le contrôle de R&R Ice Cream en 2013, avec la sortie du fond américain Oaktree. Le fabricant de glace a, alors exprimé sa volonté de sortir des frontières européennes. Elle a pris pied en Australie et donc depuis peu en Afrique du Sud. Elle pesait 700 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014.Le nouvel ensemble, qui emploierait 10 000 personnes, devrait être dirigé par l’actuel PDG de R&R Ice Cream, Ibrahim Najafi et présidé par Luis Cantarell, de Nestlé.Lire aussi :Nestlé : Une transparence de plombLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.10.2015 à 17h13 • Mis à jour le05.10.2015 à 17h53 | Guy Dutheil Frédéric Gagey, président-directeur général d’Air France, a détaillé le plan B de la compagnie aérienne, les mesures d’économie envisagées, lors du comité central d’entreprise, lundi 5 octobre, qui a été interrompu dans la matinée par des violences, et ajourné.Fermeture de lignes. Air France a annoncé une réduction de 10 % de son activité long-courrier. La compagnie aérienne a aussi détaillé aux délégués syndicaux sa volonté « de réduire ses capacités de manière saisonnière ». Vingt-deux lignes pourraient être fermées ou voir leurs fréquences réduites d’ici à 2017.En 2016, la compagnie procédera surtout à la baisse de la fréquence sur certaines destinations et à ce qu’elle nomme la « saisonnalisation » de son offre. En pratique, la direction veut adapter sa flotte et le nombre de ses dessertes au flux de passagers ; plus nombreux en été et plus rares en hiver.Diminution de la flotte. La compagnie va accélérer la sortie de sa flotte des Airbus A340. Surtout, elle va négocier avec Boeing l’annulation de sa commande de long-courriers 787. Une économie de 1,4 milliard d’euros. La flotte d’Air France diminuera de quatorze appareils d’ici à 2017. Une « stratégie de restructuration » qui a pour objectif « d’arriver à une activité rentable ». Cette diminution s’effectuera sur deux ans. Cinq avions sortiront de la flotte d’ici à l’été 2016, et neuf appareils seront poussés dehors avant l’été 2017.Suppression de postes. La mise en pratique de 10 % supplémentaires d’effort de productivité aura « un impact sur l’emploi ». La direction veut supprimer deux mille neuf cents postes, dont trois cents pilotes, neuf cents hôtesses et stewards et mille sept cents parmi le personnel au sol. En majorité, espère la direction, les suppressions se feront sous la forme de plan de départs volontaires. Par contre, a-t-elle prévenu, « là où il y a danger pour la pérennité de l’entreprise, des départs contraints ne sont pas exclus ».La direction de la compagnie aérienne a précisé que le plan B serait appliqué en deux temps d’ici à 2017. Sur les 10 % d’effort de productivité, 3 % seront demandés en 2016 et 7 % en 2017. Un découpage qui laisse le temps aux pilotes et à Air France de trouver un terrain d’entente. Si un accord était conclu, la direction affirme ainsi qu’elle reviendrait au plan Perform d’origine, c’est-à-dire un effort de productivité pour atteindre 740 millions d’euros de résultat d’exploitation d’ici à 2017, mais pas de licenciement.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Le Partenariat transpacifique (TPP) a accouché d’un accord de principe, lundi 5 octobre, mais ce ne fut pas sans mal. Les représentants des douze pays concernés (Etats-Unis, Canada, Mexique, Chili, Pérou, Japon, Malaisie, Vietnam, Singapour, Brunei, Australie et Nouvelle-Zélande) n’ont réussi à trouver un compromis qu’à l’issue d’une réunion marathon de plus de cinq jours, qui s’est déroulée à Atlanta (Etats-Unis).Il s’agit de l’aboutissement de discussions entamées en 2008, qui ouvre la porte à l’un des plus importants traités de libre-échange jamais signé. L’accord de principe doit maintenant être ratifié par les parlements de chacun des pays.Couper la poire en deuxLe suspense a été prolongé jusqu’à lundi matin en raison, notamment, d’un différend sur la question de la protection des brevets dans le domaine des médicaments biotechnologiques. L’Australie, mais aussi le Chili et le Pérou, s’opposaient fermement à la protection dont jouissent les entreprises américaines du secteur. Celles-ci disposent de douze ans avant qu’un concurrent puisse copier le médicament et le vendre meilleur marché. Une durée qui n’est que de cinq ans dans d’autres pays.Il était donc question de couper la poire en deux en allongeant le délai à huit ans. Cette disposition était également très contestée par les organisations non gouvernementales, qui considèrent que cela va conduire à renchérir le prix des médicaments.Autre pomme de discorde qui a dû être résolue : l’ouverture du marché des produits laitiers canadien, japonais et américain aux importations en provenance de Nouvelle-Zélande et d’Australie.Enfin, les négociateurs ont dû surmonter les réticences canadiennes et mexicaines sur une plus grande ouverture du marché nord-américain dans le secteur des pièces détachées automobiles. Un domaine qui profiterait en priorité aux constructeurs japonais.Suppression de 18 000 droits de douaneL’enjeu du TPP est multiple. D’abord, en harmonisant les normes et en abaissant les droits de douane, il est censé doper les échanges commerciaux entre les douze pays de part et d’autre du Pacifique. Ceux-ci représentent environ les deux cinquièmes du commerce mondial. Concernant les normes, le traité tend à aligner sur les standards occidentaux la notion de propriété intellectuelle. Il est question aussi de la reconnaissance d’un Internet ouvert, y compris au Vietnam, où le régime communiste s’y opposait jusqu’à présent. Tout un volet du traité concerne enfin l’interdiction des trafics d’animaux sauvages et certains abus environnementaux.L’accord prévoit en outre la disparition de 18 000 droits de douane auxquels étaient assujetties les exportations américaines en direction de ses onze partenaires dans des secteurs aussi divers que l’industrie mécanique, les technologies de l’information, la chimie ou les produits agricoles. Par ailleurs, un chapitre est consacré à l’élévation des normes en termes de droit du travail dans des pays comme le Vietnam, la Malaisie et Brunei.Contrebalancer l’influence chinoiseSur le plan diplomatique, pour les Etats-Unis, le TPP est l’aboutissement de la stratégie dite du « pivot », qui consiste à resserrer les liens commerciaux avec les pays de l’Asie-Pacifique pour contrebalancer l’influence grandissante de la Chine. De ce point de vue, c’est un succès pour Barack Obama, qui n’a pas compté ses efforts auprès de ses partenaires commerciaux pour parvenir à un accord.Lire (en édition abonnés) : Les Etats-Unis et le Vietnam se rapprochent face à PékinEnfin, cet accord est susceptible de créer une dynamique pour accélérer les négociations du Traité transatlantique entre l’Europe et les Etats-Unis (TTIP). Celles-ci, qui n’ont débuté qu’en 2013, avancent à pas comptés, les Etats-Unis étant concentrés jusqu’à présent sur la réussite du TPP.Pour ce dernier, le processus n’est toutefois pas encore achevé. Concernant les Etats-Unis, il doit passer l’obstacle d’un vote par le Congrès. Celui-ci devrait être facilité par la procédure du « Trade Promotion Authority » ou « Fast Track ». Adopté cet été par le Congrès, ce processus permet aux parlementaires américains de voter le texte en bloc, évitant ainsi une longue procédure d’adoption, article par article. Barack Obama n’avait obtenu le feu vert pour déclencher cette procédure que grâce au soutien des Républicains, traditionnellement favorables au libre-échange, le camp démocrate du président étant plus dispersé sur la question.Va débuter maintenant une période de décryptage des détails de l’accord de principe trouvé lundi, avec le risque que les parlementaires américains trouvent le verre à moitié plein, alors que les Etats-Unis entrent en période électorale.A propos du TTIP entre l’Europe et les Etats-Unis, lire aussi : Pourquoi il faut s’intéresser au traité transatlantiqueStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Réunis mardi 6 octobre à Luxembourg, les ministres des finances de l’Union européenne (Ecofin) discuteront des budgets prévisionnels des États pour 2016, sachant que ceux-ci doivent être soumis au plus tard le 15 octobre à la Commission européenne.Cette dernière, en tant que gardienne des traités, va devoir vérifier, tout au long de l’année 2015-2016, que ces budgets sont en ligne avec le pacte de stabilité et de croissance, qui fixe notamment comme objectif des déficits publics inférieurs à 3 % des produits intérieurs bruts (PIB) des États.L’année dernière, la France, deuxième économie de la zone euro, a été dans l’œil du cyclone, avec un budget 2014 et 2015 largement hors des clous, malgré les engagements réitérés de Paris. Cette année, comme elle a obtenu un délai de deux ans pour revenir sous la barre des 3 % (en 2017, donc), le sujet est bien moins conflictuel.Lire aussi :Budget : Bruxelles ne relâche pas la pression sur la FranceUn débat pourrait cependant s’instaurer entre ministres concernant le coût de la crise des migrants. Lors du dernier Ecofin, fin septembre, l’Autriche et l’Italie avaient ainsi suggéré que cette crise puisse être considérée comme une « circonstance exceptionnelle », permettant d’introduire une dose de flexibilité dans le pacte de stabilité, pour prendre en compte le coût d’accueil des réfugiés dans les pays de l’Union. La Commission a été mandatée pour étudier cette éventualité.Lire aussi :L’UE mobilise 1 milliard d’euros pour les réfugiésDu cas par casMais déjà, les « orthodoxes » à Bruxelles ou Berlin, tiquent. Très attachés au respect du pacte, ils rechignent à accepter ces flexibilités supplémentaires qui pourraient servir de cheval de Troie à d’autres. La France demande depuis longtemps que soit mieux prises en compte ses dépenses militaires, par exemple.« Si un pays dépasse de 0,1 ou de 0,2 point de pourcentage l’objectif de 3 % de déficit, en raison de la crise des migrants, évidemment, on prendra sa situation en considération, mais ce sera du cas par cas », veut croire une source européenne proche de l’Eurogroupe.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Barroux Comment sortir du diesel alors que la France dispose du parc automobile le plus diéselisé au monde, avec plus de 64 % de véhicules particuliers équipés de ces moteurs ? Le débat s’accélère, relancé par le scandale de la marque automobile allemande Volkswagen qui a triché sur les contrôles antipollution de ses véhicules diesel. Dimanche 4 octobre, la ministre de l’écologie Ségolène Royal a estimé dans l’émission « C politique » sur France 5, « qu’un jour ou l’autre, il faudra en terminer avec le diesel ». La discussion est sur la table, a indiqué la ministre, en précisant qu’il fallait « programmer les choses sur cinq ans, sortir de l’avantage du diesel sur cinq ans ». Alors que le projet de loi de finances 2016 va être discuté par les parlementaires, rien n’est précisé sur la fiscalité du diesel. Cette question sensible devrait être intégrée au projet de loi de finances rectificative, début décembre, précise-t-on à Bercy.Actuellement, le différentiel entre le diesel et l’essence est de 15 centimes d’euro. Depuis cette année, le gouvernement a commencé le rattrapage fiscal, à raison de 2 centimes par litre de diesel, afin de pallier notamment la perte due à l’abandon, à l’automne 2014, de l’écotaxe poids lourds. Dimanche, Mme Royal évoque l’échéance de 2020, pour l’alignement entre diesel et essence, soit régler le problème en cinq ans. La ministre de l’écologie propose donc de continuer à augmenter la fiscalité sur le diesel et, pour éviter une augmentation des charges fiscales pesant sur les Français, de baisser celle sur l’essence. « Je veux que cela soit neutre, que la fiscalité écologique ne se traduise pas par des impôts en plus », a-t-elle expliqué au Monde.Lire aussi :Ségolène Royal annonce cinq mesures contre la pollution de l’air, mais rien sur le dieselAlignement des deux fiscalitésMais la baisse de la fiscalité sur l’essence n’est pas au goût du secrétaire d’Etat chargé du budget. Interrogé le 25 septembre sur RMC sur la possibilité d’abaisser la fiscalité de l’essence tout en relevant celle du diesel, Christian Eckert a répondu: « C’est un sujet qui est à l’étude, comme d’autres dispositifs fiscaux ». « A titre personnel, je suis pour un rapprochement progressif » de la fiscalité sur ces deux types de carburants, aujourd’hui favorable au gazole qui alimente les véhicules diesel, a-t-il répondu.Cet alignement des deux fiscalités était proposé dans le rapport d’une commission d’enquête sénatoriale sur le coût de la pollution de l’air, le 15 juillet, qui pressait l’Etat de mettre fin sans tarder à « l’anomalie de la France » sur le diesel, en alignant progressivement, d’ici à 2020, la fiscalité de l’essence et du gazole, estimant à plus de cent milliards le coût de la pollution par le diesel. Son président, le sénateur (Les Républicains) de Meurthe-et-Moselle Jean-François Husson, insistait alors : « Il est tout à fait possible de gagner à l’horizon de cinq ans les 17 centimes d’écart entre l’essence et le diesel, à moins de manquer de volonté. »Lire aussi :Hollande promet une « écologie citoyenne » aux acteurs de l’environnementA la réception du rapport, la ministre de l’écologie avait reconnu « l’alignement souhaitable », tout en excluant de le faire dès 2020. Aujourd’hui, cette échéance lui semble réalisable. En baissant l’essence et en augmentant en parallèle le diesel, à raison d’1 ou 2 centimes, le différentiel de 15 centimes peut être vite résolu.Trois centimes par anLes organisations de défense de l’environnement souhaitent, elles, une accélaration de l’augmentation de la fiscalité, proposant une augmentation de trois centimes par an sur un litre de gazole. « Le niveau de taxe sur le gazole pourrait ainsi rejoindre celui sur l’essence en moins de cinq ans tout en permettant de collecter environ un milliard d’euros dès la première année », explique Lorelei Limousin, du Réseau action climat (RAC).Selon elle, cette question de l’alignement en appelle une autre. « L’affectation des recettes que ce rattrapage permettra doit être affectée au développement d’alternative à la route, à des modes de transports collectifs », dit Loreleï Limousin.Alors que le dispositif sur la fiscalité sur le diesel sera présenté début décembre, en pleine conférence internationale sur le climat qui se tient au Bourget, le gouvernement va devoir choisir. Lors de la troisième conférence environnementale, en septembre 2014, le premier ministre Manuel Valls avait ouvert le débat : « en France, le moteur diesel a longtemps été privilégié. Il l’est encore. (...) Cela a été une erreur, il faut progressivement revenir dessus avec intelligence et pragmatisme », avait-il alors déclaré.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.10.2015 à 10h36 • Mis à jour le05.10.2015 à 11h07 | Nicole Vulser Confrontée à des problèmes financiers depuis cinq ans, la marque californienne de prêt-à-porter American Apparel Inc. a été placée sous la protection de la loi des faillites américaines, a annoncé le groupe, lundi 5 octobre. La direction a indiqué avoir conclu un accord de restructuration de sa dette avec 90 % de ses bailleurs de fonds : celle-ci pourra être réduite de 300 à 135 millions de dollars (120,1 millions d’euros). Cette procédure, qui devrait durer six mois, n’affectera pas la vente en boutiques. Tout au long du processus, les magasins de détail et les usines resteront ouverts.Fondée en 1989 à Montréal par Dov Charney, American Apparel s’est rapidement installée aux Etats-Unis en se faisant l’apôtre du « made in downtown Los Angeles ». Si ses sweat-shirts en coton très doux ont conquis les adolescents du monde entier, lassés d’Abercrombie & Fitch, le groupe n’a pas réussi à sortir d’une situation financière de plus en plus inextricable. American Apparel accumule les pertes, qui se montent à 338 millions de dollars depuis 2010, sans compter les 92,9 millions de dollars de déficit enregistrés au cours des six premiers mois de l’année 2015.Un conflit interne très médiatiqueJusqu’à présent, American Apparel avait évité la banqueroute grâce à des injections de fonds de la banque Capital One et du fonds d’investissement new-yorkais Standard General, son principal actionnaire, qui a déjà augmenté sa ligne de crédit de 50 à 90 millions de dollars. Dès le mois d’août, la marque avait tiré la sonnette d’alarme, en annonçant ne pas disposer d’une trésorerie suffisante pour les douze prochains mois et craindre de ne plus pouvoir lever de capitaux.La restructuration prévoit de convertir plus de 200 millions de dollars d’obligations en actions de la société restructurée. « Avec l’amélioration de notre situation financière, nous pourrons recentrer nos efforts sur la mise en œuvre de notre stratégie de redressement », a déclaré la directrice générale d’American Apparel, Paula Schneider.La marque de mode a également subi une violente tourmente interne, avec le conflit très médiatique qui l’a opposé pendant un an à Dov Charney, accusé à de multiples reprises de harcèlement sexuel à l’encontre des salariés du groupe. Une jeune fille de 21 ans a notamment poursuivi le fondateur d’American Apparel, assurant avoir été gardée prisonnière chez lui afin d’assouvir ses fantasmes sexuels. Cette plainte a été classée sans suite.M. Charney a été également accusé de salaires impayés, de licenciements abusifs, d’embauche de travailleurs étrangers en situation illégale… Pour la survie du groupe, le PDG, âgé de 45 ans, a d’abord été évincé de son poste en juin 2014, avant d’être purement et simplement remercié en fin d’année 2014.Publicités polémiquesS’il se vante de sa politique environnementale – utilisation de coton bio, recyclage des déchets, énergie solaire – et de ses engagements civils, rarement un groupe a fait autant l’objet de polémiques. American Apparel a très tôt déchaîné les critiques, en faisant poser en 2008 des actrices de cinéma pornographique dans ses affiches de publicité.L’enseigne a, par la suite, été accusée d’un sexisme d’une grande vulgarité dans ses campagnes de promotion. Elle a notamment été épinglée en 2012, par les autorités britanniques, pour une publicité exhibant une jeune fille ne portant qu’un pull, une culotte et des chaussettes, assise de manière à laisser voir ses cuisses et son entrejambe.En 2007, Woody Allen avait obtenu 5 millions de dollars pour l’utilisation sans son consentement de son image, qui le montrait dans une campagne publicitaire déguisé en rabbin et parodiait l’un de ses films, Annie Hall. Plus récemment, pendant l’ouragan Sandy qui avait fait 210 morts en octobre 2012, American Apparel avait eu l’immense mauvais goût de promouvoir des soldes spéciaux : moins 20 % pour les consommateurs des neuf Etats de la côte Est, avec le slogan « si jamais vous vous ennuyez pendant la tempête »…Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Michel Un accord politique à 62 pays contre l’évasion fiscale des multinationales telles que Apple, Google ou Amazon, susceptible de coûter à ces dernières entre 100 et 240 milliards de dollars d’impôts sur les sociétés par an (89 à 213 milliards d’euros)…L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a annoncé, lundi 5 octobre, avoir obtenu un large consensus sur son plan de lutte contre « l’optimisation fiscale agressive » des grands groupes – pratique consistant à user d’artifices comptables, pour délocaliser les profits dans des paradis fiscaux où ils n’ont aucune activité réelle.Baptisé BEPS (Base erosion and profit shifting, Erosion des bases taxables et transfert de bénéfices), ce plan conçu comme une boîte à outils anti-abus est l’aboutissement de deux ans d’intenses tractations diplomatiques. Il sera officiellement adopté par les ministres des finances du G20 (les 20 pays les plus puissants), à Lima, le 9 octobre.Lire aussi :Evasion fiscale : la revanche des EtatsVéritable tour de forceL’accord est cependant bien plus large, et figureront parmi les signataires grandes puissances économiques (Etats-Unis, Russie, Royaume-Uni, Allemagne, France, etc.), mais aussi pays en voie de développement et centres offshore bien connus (Irlande, Pays-Bas, Luxembourg, etc.).Un tel consensus relève d’un tour de force, tant la question de l’évasion fiscale des entreprises se heurte à des intérêts économiques divergents, entre pays lésés et pays bénéficiaires d’un business fiscal qui emploie des bataillons de banques et d’avocats.Tant cette question bute aussi sur l’ambivalence de grandes économies abritant sous leurs ailes des pavillons de complaisance financiers, comme le Royaume-Uni (îles Vierges, îles Caïmans, Jersey, etc.), ou tentées de protéger leurs industries, comme les Etats-Unis, sous pression des lobbies au Congrès. Le lobbying contre BEPS fut puissant ces derniers mois…« On obtient un accord auquel personne ne croyait il y a deux ans. Un vrai accord ! Un paquet global est adopté. Aucune des quinze mesures n’est vidée de son contenu », affirme Pascal Saint-Amans, directeur du Centre de politique et d’administration fiscales de l’OCDE. « Nous ne sommes pas assez naïfs pour penser que l’évasion fiscale, c’est fini. Mais ce plan va inverser le mouvement », poursuit-il.Lire aussi :LuxLeaks : L’évasion fiscale, un sport national pour les géants américainsEncadrer les « prix de transfert »« Jusqu’ici, argumente M. Saint-Amans, l’évasion fiscale était facilitée par des règles fiscales inadaptées à la mondialisation. Des règles insoutenables, qui faisaient qu’aucun redressement n’était possible. Eh bien, nous changeons ces règles. En fait, on arme la police ! »Concrètement, BEPS tient en quinze mesures, dont une grande partie seront appliquées dès 2016 et s’imposeront comme nouvelles normes mondiales. Les autres sont optionnelles, mais le fait qu’elles soient incluses au plan est capital. C’est la reconnaissance que les Etats seront légitimes à les appliquer.Au premier rang des mesures appliquées par tous : l’encadrement des « prix de transfert », technique dont les multinationales font un usage abusif, exportant des profits réalisés dans les pays où elles ont outils de production et employés, vers des territoires à fiscalité zéro.Cette mesure, qu’ont soutenue la Chine et l’Inde, lésées, bloquera ces transferts, estime l’OCDE. Ainsi, une société avec 20 000 chercheurs à Palo Alto (berceau de la Silicon Valley) ne pourra plus délocaliser ses profits aux Bermudes en y domiciliant tous ses actifs incorporels (marques, brevets, etc.), alors qu’elle n’y emploie que 20 salariés. Les profits seront taxés là où la valeur est produite.Lire aussi :« LuxLeaks » : voyage au paradis des multinationalesNeutralisation des montages hybridesLes autres mesures mises en œuvre d’emblée par tous sont : l’échange automatique entre Etats des rulings, ces accords fiscaux consentis par des Etats, dont le Luxembourg, aux multinationales étrangères ; la localisation des « boîtes à brevets » (régimes fiscaux privilégiés offerts aux sociétés exploitant des brevets) là où se trouvent leurs chercheurs ; l’obligation pour les entreprises de déclarer leurs activités pays par pays ; et l’encadrement du chalandage fiscal, tactique de l’investisseur s’implantant dans un pays pour profiter de traités fiscaux avantageux avec d’autres pays…Du côté des dispositions optionnelles figurent le renforcement des règles CFC (Controlled foreign companies) permettant aux Etats de taxer les profits transférés par leurs entreprises résidentes dans des paradis fiscaux et l’obligation pour les entreprises de déclarer leurs montages fiscaux. De telles obligations existent aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.En marge de ces mesures, les Etats s’engagent aussi à converger sur la neutralisation des montages hybrides – schémas artificiels visant à obtenir déductions et crédits d’impôts – et le plafonnement de la déduction des intérêts, selon le modèle allemand.Enfin, le plan de l’OCDE s’achève sur l’engagement de traiter les problèmes posés par la numérisation de l’économie, au-delà des seules entreprises technologiques. Les règles de TVA seront clarifiées, la définition de « l’établissement stable » (permettant d’identifier les revenus imposables) modifiée, afin de régler le cas d’Amazon.Un « forum mondial » sera créé pour suivre la mise en place de BEPS et vérifier que l’accord politique est bel et bien mis en œuvre et ces réformes fiscales bel et bien faites.Lire aussi :Evasion fiscale : la revanche des EtatsAnne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.10.2015 à 06h46 • Mis à jour le05.10.2015 à 14h08 | Jean-Baptiste Chastand (Lisbonne, envoyé spécial) Après quatre ans de gouvernement relativement stable, la situation politique s’annonce nettement plus compliquée au Portugal. A l’issue des élections législatives organisées dimanche 4 octobre, aucun des quatre principaux candidats n’a en effet vraiment voulu reconnaître sa défaite, cherchant à se laisser la possibilité de participer au futur gouvernement. De quoi fragiliser ce pays qui sort à peine de la crise après la sévère cure d’austérité décidée en 2011 en échange d’un plan d’aide de 78 milliards d’euros de l’Union européenne et du FMI.Pedro Passos Coelho, le premier ministre sortant de centre droit, qui avait fait voter toutes ces mesures, espérait bien bénéficier du retour timide de la croissance pour rester en place. S’il est arrivé en tête avec une coalition regroupant son parti – le PSD – et les chrétiens-démocrates du CDS, il est toutefois loin de la majorité absolue obtenue lors des législatives de 2011. Selon des résultats quasi définitifs, les deux partis obtiennent 38,6 % des voix, contre 50,4 % en 2011. Avec 104 députés élus, ils sont bien loin des 116 requis pour gouverner seuls.Lire aussi :Au Portugal, des élections sous le signe de la crise« L’alliance de droite a gagné ce soir », a toutefois proclamé M. Passos Coelho devant les caméras, affichant sa volonté de former un gouvernement, même s’il a reconnu que « la majorité claire » qu’il avait espérée « n’y était pas ». S’il veut rester en place, M. Passos Coelho devra s’entendre pour que le Parti socialiste (PS) ne lui barre pas la route. Celui-ci est arrivé second dimanche, avec 32,4 % des voix et 85 sièges. Mais un élément perturbe la stratégie du premier ministre sortant : les forces de gauche sont majoritaires dans le nouveau parlement.Percée historique du « Bloc de gauche » Arrivé troisième, le « Bloc de gauche », un parti anti-austérité apparenté à Syriza, a en effet réalisé une percée historique avec 10,2 % des voix (contre 5,2 % en 2011). Derrière, les écologistes communistes obtiennent 8,3 % des suffrages, en hausse par rapport à 2011. A eux trois, les partis de gauche obtiennent donc au moins 121 sièges et 50,9 % des voix. De quoi renverser un gouvernement de droite minoritaire. Mais surtout potentiellement former une majorité alternative.Interrogé dimanche soir, le leader du PS Antonio Costa s’est bien gardé de donner sa préférence entre soutenir la droite et s’allier avec l’extrême gauche. « Le PS va se réunir mardi et évaluer les résultats électoraux. La majorité des Portugais a voté pour un changement de politique, mais ce n’est pas encore une majorité de gouvernement », a-t-il seulement expliqué. Il a promis que « le PS ne fera pas obstacle », ni ne constituera « de majorité négative », tout en disant que « le bloc de droite a perdu sa majorité » et « qu’il ne peut pas continuer à gouverner comme si rien ne s’était passé ».Une position volontairement ambiguë qui lui permet de rester au centre du jeu. Malgré des appels à la démission de certains cadres du parti, M. Costa a d’ailleurs refusé de la présenter. Il a juste admis que « le PS n’avait pas rempli ses objectifs électoraux ». Parti leader dans les sondages, l’ancien maire de Lisbonne a pourtant connu une campagne difficile. En hésitant entre faire campagne au centre et la faire à gauche, il a perdu des voix des deux côtés. Peu avant le scrutin, il a déclaré qu’il ne voterait pas un budget de droite, ce qui l’empêche de soutenir désormais un gouvernement minoritaire de M. Passos Coelho.« Les élections ont laissé le pays dans une impasse »Mais gouverner en alliance avec les deux partis d’extrême gauche serait, de l’autre côté, un véritable bouleversement politique. Jusqu’ici, les clivages étaient trop forts entre les convictions pro-euro des socialistes qui soutiennent globalement la réduction des déficits publics, et une extrême gauche nettement plus sceptique sur la monnaie unique. « Le PS a été le punching-ball des communistes pendant la campagne. Ils nous ont attaqués plus que la droite », n’oublie pas Antonio Serzedelo, un retraité venu soutenir Antonio Costa. Pour autant, « il faut négocier avec eux et avec le Bloc de gauche. Ils sont comme Syriza. Il faut juste qu’ils ne demandent pas la sortie de l’OTAN et de l’euro », assume-t-il, à l’unisson de nombre de militants socialistes présents dans la salle, dimanche soir. Les dirigeants du parti sont, eux, nettement plus sceptiques. « Je ne vois pas comment ce serait possible de gouverner avec eux », lâche un membre de l’équipe d’Antonio Costa.Lire aussi :Blasés, les Portugais se prononcent sur l’austéritéSentant le danger venir, la coalition de droite a insisté de son côté pour mettre en avant l’autre majorité qui est sortie des urnes dimanche, celle pro-euro. « La grande partie du Parlement est composée de partis qui ne rejettent pas les plans internationaux, les partis de la gauche de la gauche ne sont pas dans la situation de la Grèce ou de l’Espagne. On ne peut pas transformer une défaite dans les urnes en une sorte de victoire », a expliqué Paulo Portas, le leader du CDS. « Les Portugais ont élu à 70 % un Parlement qui est prêt à respecter les règles européennes », a insisté Pedro Passos Coelho. Et de se dire prêt à faire des « compromis » avec le Parti socialiste.La Constitution portugaise est très floue sur les possibilités qu’a désormais le président de la République, Anibal Cavaco Silva (PSD). Le texte précise seulement qu’il doit « prendre en compte les résultats électoraux ». Et quoi qu’il arrive, les Portugais ne pourront pas être rappelés aux urnes avant juin 2016, la Constitution interdisant la dissolution du Parlement dans les six mois précédant ou suivant l’élection présidentielle, qui est prévue en janvier. « Les élections de dimanche ont laissé le pays dans une impasse », notait dans son éditorial le quotidien Publico, lundi matin. Et personne ne sait si le Portugal, encore convalescent, peut se permettre que cela dure trop longtemps.Jean-Baptiste Chastand (Lisbonne, envoyé spécial)Journaliste au desk EuropeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.10.2015 à 18h47 • Mis à jour le05.10.2015 à 14h29 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Ce devait être l’essentiel du menu de l’Ecofin (réunion des ministres des finances de l’Union européenne), du mardi 6 octobre à Luxembourg. Les grands argentiers européens pourraient – enfin – trouver un accord politique sur la transparence des « rulings », ces contrats fiscaux ultra-avantageux signés entre des administrations et certaines multinationales, et dénoncés par les révélations LuxLeaks visant le Luxembourg, en novembre 2014.Lire aussi : Bruxelles soupçonne le Luxembourg d’aides fiscales illégales à AmazonCritiquée pour son manque de volonté jusqu’alors pour régenter ce type de pratiques choquantes (certaines sociétés parvenant à échapper totalement à l’impôt), la Commission européenne avait voulu réagir vite et fort, en 2014. D’autant plus que son tout nouveau président, Jean-Claude Juncker, était personnellement attaqué, certains dénonçant sa supposée tolérance à l’égard de tels contrats quand il était premier ministre du Luxembourg (il a occupé ce poste pendant près de dix-neuf ans).Le commissaire en charge de la fiscalité, le Français Pierre Moscovici, a fait une proposition de directive dès mars 2015. Elle rendait obligatoire la transmission automatique des accords fiscaux entre Etats membres de l’Union. Avec une réactivité de dix ans : tous les rulings des dix dernières années, y compris ceux n’ayant plus cours aujourd’hui, devaient être déclarés par les administrations fiscales.Un secteur sanctifiéLe pari de Bruxelles ? Que les rulings, une fois connus, soient dénoncés par les Etats s’estimant lésés, et que ces pratiques finissent du coup par disparaître. Mais si, fin 2014, tout le monde y est allé de sa déclaration sur la nécessité d’une plus grande justice fiscale, les mois passant, et d’autres crises s’accumulant (les migrants, la Grèce, etc.), le « momentum » politique européen s’est un peu dilué. La proposition de la Commission a fait son chemin, mais laborieusement.Il faut dire que la fiscalité est un des secteurs les plus sanctifiés de l’Europe. Pour y toucher, il faut l’unanimité des Etats membres et certains rechignent. Ce sont en général toujours les mêmes : l’Irlande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, le Luxembourg, qui ont fait de la fiscalité une des armes de leur attractivité économique.Mardi, cependant, les chances pour un accord à 28 sont conséquentes, estime-t-on à Bruxelles. Ne reste plus qu’un point à trancher : la rétroactivité des rulings. Le texte de compromis propose qu’elle ne soit plus que de 5 ans (les Etats devraient s’échanger tous leurs rulings émis, renouvelés ou amendés dans les 5 ans avant l’entrée en vigueur de la directive). L’enjeu de la rétroactivité est conséquent : elle peut permettre de lancer des redressements fiscaux potentiellement lucratifs.Lire aussi : LuxLeaks : le Parlement européen met en place une commission « spéciale »Il est en tout cas notable que le Luxembourg, qui occupe la présidence tournante de l’Union depuis juillet et jusqu’à fin 2015, fait beaucoup pour faire avancer le dossier. Il est manifeste qu’il veut être irréprochable sur ce sujet, pour ne pas prêter, à nouveau, le flanc à la critique.Si l’accord est trouvé à 28 Etats membres, mardi, il ne manquera plus que l’avis du Parlement pour une entrée en vigueur prévue au 1er janvier 2017.Lire aussi :Bruxelles veut mieux détecter les pratiques fiscales abusivesCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La Grèce sera à nouveau au menu de la réunion des ministres des finances de la zone euro, qui se retrouvent à Luxembourg lundi 5 octobre. Cet Eurogroupe devrait en effet valider une nouvelle liste de réformes que le gouvernement grec doit faire voter au Parlement. Après celles de mi-juillet, de fin juillet et de fin août, cette nouvelle liste de mesures doit ouvrir la voie au déblocage d’un nouveau prêt dans le cadre du troisième plan d’aide au pays (86 milliards d’euros) consenti, cet été, par l’Union européenne, la Banque centrale européenne, le Fonds monétaire international.Le montant en discussion, lundi ? A priori, 2 milliards d’euros, qui s’ajouteront aux 23 milliards d’ores et déjà versés depuis fin août.La liste des réformes à mettre en place (augmentation de la fiscalité, modernisation de l’administration, ouverture de pans entiers de l’économie à la concurrence), avait été établie cet été au moment de la signature du troisième plan d’aide.Mais elle a été ajustée - en fait, raccourcie - ces derniers jours, pour tenir compte du mois de septembre, en grande partie perdu à Athènes en raison de l’organisation des élections législatives qui ont vu revenir au pouvoir le premier ministre Alexis Tsipras.Lire aussi :La Grèce s’apprête à détailler ses nouvelles mesures d’austéritéAmbiance plus sereineRestera encore à verser 1 milliard d’euros de prêts dans le cadre de la première tranche de 26 milliards négociée fin août. Ce versement est lié à une liste de réformes supplémentaire qui devra être validée dans les semaines qui viennent.Euclide Tsakalotos, le ministre des finances grecs (reconduit à son poste, fin septembre, par le premier ministre, Alexis Tsipras, après l’avoir occupé entre début juillet et fin août), fera le déplacement à Luxembourg. La discussion devrait se passer dans une ambiance sereine.Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciersLe contraste avec les six premiers mois de l’année, qui ont vu Athènes et ses créanciers se déchirer, est saisissant. Maintenant que M. Tsipras a accepté les conditions des créanciers du pays, les uns et les autres discutent « entre gentlemen ». Et M. Tsakalotos est très apprécié à Bruxelles pour son pragmatisme, ses compétences et ses convictions européennes.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Emmanuel Schafroth Pas de chance ! Début septembre, les promoteurs de l’indice DJSI (Dow Jones Sustainability Index) mettaient en avant les entreprises considérées comme les meilleures de leur secteur en matière de pratiques liées à l’environnement, aux questions sociales et à la gouvernance (ESG). Pour l’automobile, l’heureux élu était… Volkswagen!D’autres acteurs de l’investissement socialement responsable (ISR), cette stratégie qui consiste à sélectionner les investissements en fonction d’indicateurs ESG, ont eu le nez plus creux. Mirova, société de gestion de Natixis, mettait justement en doute la stratégie environnementale de VW avant que l’affaire n’éclate.Voilà qui démontre que l’ISR n’est pas parfait. Cela ne veut pas dire qu’il soit inutile, mais pour l’investisseur particulier, choisir parmi les 328 fonds ISR du marché français n’est pas facile. « L’ISR n’est ni normé ni régulé : chaque acteur a sa définition et sa pratique », regrette Anne-Catherine Husson-Traoré, directrice générale de Novethic, un centre de recherches spécialisé dans l’ISR.Qu’on ne s’y trompe d’ailleurs pas, l’essentiel des 223 milliards d’euros gérés en ISR en France sont le fait d’investisseurs institutionnels. Une majorité de l’offre répond à une logique dite « best in class » (meilleur de la classe) : le gérant du fonds va privilégier, à l’intérieur de chaque secteur, les sociétés ayant les meilleures notes ESG, celles-ci pouvant être établies en interne ou issues d’une agence de notation spécialisée, comme Vigeo.L’engagement actionnarialCette approche est rassurante pour un institutionnel, car elle lui permet de respecter une répartition des risques similaire à celle des grands indices. Pour le particulier, elle est en revanche difficile à comprendre : de tels fonds intègrent par exemple des valeurs controversées comme les pétrolières et, si les cancres de chaque secteur sont éliminés du portefeuille de valeurs, les élèves médiocres auront souvent une place.Cette démarche a cependant une logique, celle de l’engagement actionnarial. « Rester actionnaire de certaines sociétés aux pratiques ESG perfectibles permet d’instaurer un dialogue avec elles pour les inciter à s’améliorer », explique Aurélie Baudhuin, responsable de la recherche ISR de Meeschaert AM.Lire aussi :La gestion éthique à la recherche d’un nouveau souffleCela a un sens quand des entreprises sont à la fois source d’un problème (comme la pollution dans le secteur de l’énergie) et apporteur potentiel de solutions. Si le dialogue est infructueux, les gérants pratiquant cette démarche ont aussi l’arme du droit de vote aux assemblées générales : ceux du fonds Fédéris ISR Euro indiquent ainsi avoir rejeté 34 % des résolutions qu’ils ont eu l’occasion de voter en 2014. Un acteur comme Mirova met aussi l’accent sur la nécessité pour une gestion ISR de prendre des paris sectoriels forts, dans les énergies renouvelables, par exemple.Un futur label ISR publicA cette vision positive de l’ISR s’opposent les fonds dits « d’exclusion », souvent issus de la gestion éthique. Avec ce type de fonds, vous êtes assuré qu’aucun centime de votre épargne ne sera investi dans certains secteurs économiques donnés : il peut s’agir de l’alcool, de l’armement, de la pornographie ou encore du pétrole, etc. Une version nettement plus militante de l’ISR que celle pratiquée par la plupart des fonds.Pour tenter d’y voir plus clair, direction le site Internet de Novethic, qui a développé un moteur de recherche permettant d’appliquer de nombreux filtres. Vous pouvez ainsi choisir l’approche de l’ISR qui vous convient, faire une croix sur certaines activités, trouver des fonds qui investissent une partie de leurs encours dans des entreprises de l’économie sociale et solidaire… Vous y apprendrez, par exemple, que huit fonds ISR de La Banque postale sont les seuls à exclure le secteur aérien.Un label publicLe label public « investissement socialement responsable », officiellement lancé par Michel Sapin le 28 septembre, verra le jour en 2016.Le ministre de l’économie et des finances entend qu’il « favorise la lisibilité de l’ISR » auprès des épargnants et « donne du sens » à cette thématique.Les prétendants au label devront afficher des « résultats mesurables » : ils sont ainsi appelés à démontrer que leur gestion ISR élimine un certain nombre d’investissements potentiels de leur portefeuille sur des critères sociaux ou environnementaux.Reste maintenant à savoir si ce label suffira pour séduire le grand public.De même, pour juger de la qualité d’un fonds ISR, le fait qu’il soit labellisé Novethic (113 fonds le sont) est un bon début. « Depuis sa création en 2009, le label a évolué et vise à valider que le filtre ISR aboutit effectivement à éliminer un certain nombre de sociétés du portefeuille », explique Anne-Catherine Husson-Traoré. Mais ce n’est pas suffisant, car, depuis 2012, la société de gestion Amundi a tourné le dos à ce label, préférant une démarche de certification auprès de l’Afnor. Or, Amundi n’est autre que le principal émetteur de fonds ISR en France. Peut-être le futur label ISR public, officiellement présenté par Michel Sapin le 28 septembre, mettra-t- il tout le monde d’accord ?Emmanuel SchafrothJournaliste au Monde Jean-Baptiste Chastand Lorsqu’on demande à Ana Rocha si elle ira voter dimanche 4 octobre aux législatives portugaises, elle se met en colère. « Non ! Clairement, non ! » Mère de famille célibataire âgée de 41 ans, elle est venue prendre un rendez-vous pour son fils chez un dentiste bénévole de l’association paroissiale de Tetra, quartier pauvre de la ville industrielle de Setubal, à une trentaine de kilomètres au sud de Lisbonne. « A l’Assemblée, personne ne sait ce que c’est de gagner 500 euros [le niveau du smic au Portugal], pour eux on ne compte pas. Je ne leur fais pas confiance », lâche cette serveuse qui n’arrive pas à s’en sortir.Lire aussi :Au Portugal, des élections sous le signe de la criseElle doit notamment encore rembourser 250 euros de crédit par mois pendant treize ans pour son appartement. « Avant la crise, je gagnais 200 euros de plus en faisant des ménages chez quelqu’un. Mais j’ai perdu cet emploi. » Comme son procès avec son ex-mari pour obtenir une pension est toujours en attente, elle ne peut compter que sur l’aide de sa famille pour boucler les fins de mois. Au Portugal, malgré le retour de la croissance depuis 2014, un cinquième des travailleurs ne gagnent, comme Ana Rocha, que le salaire minimum. Celui-ci est bien passé de 485 euros à 505 euros en 2014 après quatre ans de gel, mais il reste l’un des plus bas d’Europe de l’Ouest et inférieur à son niveau de 1974, lors de la « révolution des œillets ».Lire aussi :Sortie de récession, le Portugal face aux électeursAlors ce ne sont pas ces 20 euros, ni les débats de la campagne sur la réalité de la reprise de l’économie portugaise, qui vont convaincre Ana Rocha d’aller voter. « Ici, les gens sont désinvestis, ils s’en foutent complètement », regrette Oliverio Jorge, un bénévole « catholique de gauche » de l’association paroissiale. Lui n’a pas « ressenti du tout » la reprise économique vantée par Pedro Passos Coelho, le premier ministre de droite, qui espère pourtant être réélu sur la base de l’amélioration des indicateurs économiques.Le tourisme exploseQuelques kilomètres plus loin, devant l’usine Volkswagen Autoeuropa, l’un des plus gros sites industriels du Portugal, les dizaines d’ouvriers passant les tourniquets à l’heure du roulement d’équipe affichent le même scepticisme. « J’aimerais bien que ça change, mais je sais qu’on va rester dans la même situation », se lamente Idalina Menes, une technicienne de montage de 37 ans. Ici, on n’ose pas trop se plaindre car « les salaires sont bons », « même si c’est très physique et fatiguant ». Le principal problème sont les impôts, brutalement relevés pour boucher le déficit public. « En net, je gagne moins que lors de mon embauche il y a huit ans, alors même que mon brut a augmenté : 931 euros contre 1 050 », confie Mme Menes. Elle compte voter pour le Parti communiste, très présent dans l’usine, mais sans trop y croire.Pourtant, la situation des 120 000 habitants de Setubal s’est améliorée ces derniers mois, assure l’adjoint au maire écolo-communiste. « Cinq mille emplois ont été créés en quatre ans », vante même Andre Martins, en citant l’installation d’une zone commerciale et d’un Décathlon. Surtout, le tourisme explose, la ville réussissant à valoriser sa magnifique baie pour faire oublier son image de territoire déshérité. Bien sûr, il regrette que sa mairie ait dû supprimer 200 postes de fonctionnaires depuis le plan d’austérité de 2011 et qu’« il y ait beaucoup trop d’embauches avec des salaires bas et des contrats précaires. Mais c’est quand même mieux que le chômage ».C’est tout le Portugal qui a cherché dans le tourisme son salut. A Lisbonne, 21 nouveaux hôtels doivent ouvrir en 2015, contre 12 en 2014. Dans les rues du centre historique, on n’entend quasiment plus parler portugais et les Lisboètes se plaignent désormais de la hausse des loyers générée par les locations par l’intermédiaire d’Airbnb. « En 2011-2013, 30 % des magasins avaient fermé à cause de la crise et de la loi sur la libéralisation des loyers commerciaux », rappelle Carla Salsinha, présidente de l’union des petits commerçants de Lisbonne.Prudence des grands patronsAvant cette loi, les commerçants de la ville pouvaient se transmettre leurs locaux de génération en génération en gardant le même loyer. Plusieurs commerçants âgés ont subitement dû fermer, certains loyers étant multipliés par « deux, quatre ou même cinq ! » Mais elle doit bien avouer que, aujourd’hui, les « deux tiers des commerces fermés ont rouvert ». Et que l’afflux de jeunes avec des « idées différentes » a redynamisé le commerce.Chez les grands patrons, on affiche aussi sa confiance dans la reprise, mais la prudence prévaut. « Elle est encore naissante et balbutiante, mais peu de personnes pensaient en 2011 que le bout du tunnel serait si proche », juge Diogo da Silveira, le PDG franco-portugais du groupe de papeterie Portucel. Son entreprise, très internationalisée, n’a pas trop pâti de la crise. « Mais mes fournisseurs et les Portugais ont souffert. Il reste que le pays n’aurait probablement jamais fait toutes ces réformes fondamentales si on n’avait pas été obligé et contraint. » Le patron pense surtout à la brutale diminution des indemnités de licenciements votée par la droite. « Le coût des licenciements a été réduit de moitié, et grâce à ça on recrute plus », assure-t-il, en ne cachant pas sa préférence pour la réélection du premier ministre libéral.Si le taux de chômage a en effet officiellement reculé de 17,5 % à 12,4 % entre 2013 et 2015, la gauche conteste vivement la réalité de cette baisse et dénonce la hausse de la précarité. Sara Simoes, animatrice de l’association Précaires inflexibles (Precarios Inflexiveis) fondée en 2008 au début de la crise des subprimes, assure notamment que le gouvernement « cache la réalité » en utilisant massivement les contrats aidés ou en comptant sur la démotivation des chômeurs. Sous l’effet de l’émigration et du vieillissement, la population active du Portugal a en plus reculé de plus de 250 000 personnes entre 2010 et 2014, ce qui a clairement facilité la baisse du chômage.Après huit ans de CDD dans des centres d’appels, Sara Simoes, qui est également militante du Bloc de gauche (extrême gauche), a toutefois fini par décrocher un CDI dans une banque en janvier. A 27 ans, elle vient tout juste de célébrer la fin de sa période d’essai et se réjouit de gagner plus que le smic. « Ma situation personnelle s’est améliorée », convient-elle, contente de n’avoir pas fait le choix de l’émigration lorsqu’elle était au chômage, comme nombre de ses amis. Quelque 400 000 Portugais sont partis tenter leur chance à l’étranger depuis 2011. Sara le constate avec regret : il n’y a d’ailleurs plus grand monde au Portugal pour protester contre l’austérité depuis l’échec des grandes manifestations de 2012. « Les gens ont arrêté d’espérer. Ou sont partis. »Lire aussi :« Le Portugal a appliqué à la lettre les réformes exigées par la troïka »Jean-Baptiste ChastandJournaliste au desk EuropeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué (Göteborg et Stockholm (Suède)) Le diesel, quel diesel ? Alors que la France cherche à sortir de son carburant fétiche, tant pour ses voitures particulières que pour ses bus urbains, la Suède montre la voie. Engagé de longue date dans la transition énergétique, le pays est un véritable laboratoire des nouvelles énergies pour tous les grands opérateurs mondiaux du transport public, comme les français Keolis, Transdev ou Arriva, filiale britannique de la Deutsche Bahn.Pour réduire son empreinte écologique, le pays scandinave a décidé d’agir sur deux leviers : réduire, d’une part, les émissions de gaz à effet de serre, et s’attaquer, d’autre part, aux principaux polluants produits par les transports, notamment les oxydes d’azote et autres particules fines.Des subventions massivesLa Suède s’est avant tout organisée pour abandonner toute énergie fossile, en subventionnant massivement les carburants alternatifs. « Sur les 1 800 bus que nous exploitons aujourd’hui dans l’ensemble de nos réseaux dans le pays, nous n’en n’avons que 18 qui roulent encore au diesel. Soit 1 % du parc qui fonctionne encore grâce à une source carbonée », indique Magnus Akerhielm, le patron de Keolis Suède, le second exploitant de bus urbains du pays.« C’est comme si nous enlevions chaque année 40 000 voitures de la circulation »« En 2014, 93 % de nos bus et trains fonctionnaient grâce aux énergies renouvelables, contre à peine 73 % en 2007, résume Ragna Forslund, la patronne de l’autorité organisatrice des transports de la capitale suédoise. Nous avons déjà dépassé notre objectif [90 %] prévu à l’origine pour 2020. En 2030, l’objectif est de 100 %. » A Stockholm, les 950 bus du réseau fonctionnent grâce aux biocarburants comme l’éthanol, le biodiesel, le HVO (issus des huiles) ou le biogaz. « En utilisant 100 % de biocarburants, nous économisons annuellement 80 000 tonnes de CO2. C’est comme si nous enlevions chaque année 40 000 voitures de la circulation », traduit Alexis Kahlmann, le directeur du secteur de Stockholm pour Keolis.« Le cycle parfait »Si l’éthanol et le biodiesel sont souvent importés, ce qui réduit leur intérêt dans l’économie globale du système, le biogaz est, lui, produit sur place. A Stockholm, c’est l’usine d’Henriksdal de traitement des eaux usées, construite au cœur d’une montagne à quelques centaines de mètres du centre-ville, qui alimente en méthane les bus de la capitale.« Les boues issues du traitement sont récupérées et dégradées dans de vastes “digesteurs” sur le site, explique Andreas Carlsson, ingénieur de Vatten, la compagnie publique des eaux de Stockholm. Le gaz produit est ensuite raffiné avant d’être envoyé par pipeline directement vers le dépôt de bus de Keolis, à quelques centaines de mètres. » « C’est le cycle parfait, salue Jean-Pierre Farandou, le PDG de Keolis. Les déchets locaux sont traités et recyclés localement pour ravitailler les bus de la ville. » Reste que les bus au gaz, ou ceux fonctionnant au biodiesel ou à l’éthanol, ont un désavantage : ils émettent toujours des polluants nocifs, même si le pays a décidé d’exiger les dernières générations de véhicules, respectant les normes Euro VI, les plus strictes.« D’ici à 2020, nous entendons réduire de moitié nos émissions d’oxyde d’azote et de particules fines par rapport à 2009, reprend Ragna Forslund. Aujourd’hui, nous les avons baissées de 35 % pour les oxydes d’azote et de 52 % pour les particules fines. Mais il va falloir aller plus loin. » La prochaine étape : l’électrification des flottes de busLa prochaine étape : l’électrification des flottes de bus, avec des véhicules hybrides ou tout électriques, énergie produite ici grâce à l’eau abondante et aux éoliennes. Si Paris s’est donné jusqu’en 2025 pour convertir 80 % de sa flotte de bus à l’électricité, la Suède reste bien plus prudente. « Il faut apprendre. Et cela passe par une expérimentation importante », indique Lars Backström, le patron de l’autorité organisatrice des transports de Göteborg, sur la côte ouest du pays.Lire aussi :La RATP prépare l’après-dieselDepuis juin, la ligne 55 de la ville, qui relie les deux campus de l’université technique locale, est équipée de trois bus tout électriques et sept hybrides (biodiesel et électricité), développés par Volvo, le constructeur local. Pas moins de quatorze partenaires (Volvo, Keolis, mais aussi la compagnie d’électricité ou les universités) se sont associés pour mesurer toutes les conséquences d’un basculement vers l’électromobilité.L’objectif du test sera de vérifier la tenue des batteries, de valider le type de recharge rapide tout en répondant aux questions sur la maintenance des véhicules, l’avenir des batteries ou la réaction des conducteurs ou des utilisateurs… L’avenir est peut-être au tout électrique, mais « à l’heure actuelle, il est encore bien trop tôt pour avoir des certitudes sur cette rupture technologique », conclut Jean-Pierre Farandou.Philippe Jacqué (Göteborg et Stockholm (Suède))Rédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Même si la photographie générale de la solidité des banques américaines au troisième trimestre reste assez flatteuse, avec plus de 22 milliards de dollars (plus de 19 milliards d’euros) de profits pour les cinq principaux établissements (JPMorgan Chase, Bank of America, Wells Fargo, Goldman Sachs et Citigroup, Morgan Stanley ne publiant ses résultats que la semaine du 19 octobre), la période a été néanmoins agitée et révélatrice des mutations qui sont à l’œuvre dans le secteur.Lire aussi :La rentabilité des banques américaines se dégradePremier enseignement, les banques affirment que les activités spéculatives dans le courtage ont subi de plein fouet la volatilité des marchés financiers. Cette instabilité, qui a atteint son paroxysme lors du krach boursier du 24 août, est alimentée par les incertitudes sur la croissance mondiale et les atermoiements de la Réserve fédérale (Fed) pour relever ses taux d’intérêt. Fort logiquement, l’établissement le plus exposé à ces activités de trading, Goldman Sachs (GS), a été le plus affecté. Le bénéfice net de la banque d’affaires a ainsi plongé de 36,4 % à 1,43 milliard de dollars. Pour la première fois depuis quatre ans, la star de Wall Street fait moins bien que ce qu’anticipaient les analystes, tandis que son chiffre d’affaires est passé pour la première fois depuis deux ans sous la barre des 7 milliards (à 6,86 milliards en baisse de 18 %). En cause, son activité de courtage, qui a chuté de 15 %. « Nous avons connu des niveaux d’activité plus bas et un déclin du prix des actifs », s’est justifié Lloyd Blankfein, le PDG de Goldman Sachs.Le courtage dans le domaine des obligations, des devises, des taux d’intérêt et des matières premières, ce que l’on appelle dans le jargon le FICC, a ainsi décroché de 33 % chez GS. Alors que la plupart de ses rivaux, à commencer par Morgan Stanley, ont replié la voilure sur les activités spéculatives, sous la pression de la nouvelle régulation financière, GS a été moins prompt à réduire ses positions s’exposant à une baisse d’activité dans ce domaine. Alors qu’en 2009, en pleine crise financière, le FICC représentait encore 50 % de ses revenus, cette part est tombée à 25 % en 2014 et pourrait encore baisser sur l’année 2015.« Quelque chose d’assez sain »Goldman Sachs n’a pas été la seule victime du mouvement. JP Morgan a subi une sanction équivalente avec une chute de 15 % de ses opérations de trading. « Nous avons ressenti l’impact d’un environnement mondial compliqué », a expliqué Jamie Dimon, le PDG de JPMorgan Chase. Certes la banque a vu son bénéfice net bondir de plus de 22 % à 6,27 milliards de dollars, mais ce résultat doit beaucoup à un encaissement d’impôts différés d’un montant de 2,2 milliards.Simplement un mauvais moment à passer ? Pas vraiment selon Gregori Volokhine, président de Meeschaert Capital Markets, à New York. « La volatilité a bon dos, explique-t-il. Ces banques, sous la pression de la loi Dodd Frank, ont été obligées de beaucoup diminuer les fonds propres qu’elles consacrent à ces activités spéculatives. Il n’y a pas vraiment de raison à court terme que les volumes de ces fonds propres repartent à la hausse. »En fait, il semblerait que ces résultats du troisième trimestre reflètent une certaine normalisation du secteur vers un modèle moins spéculatif auquel les banques vont devoir s’habituer. « Ce déclin des activités de trading, qui finalement n’apportent pas grand-chose à l’économie réelle, est d’ailleurs quelque chose d’assez sain », ajoute M. Volokhine.Reste qu’il faut maintenant trouver de nouveaux de relais de croissance. La bonne nouvelle, c’est la bonne progression des prêts, qui eux profitent aux ménages et aux entreprises. Mais la décision de la Fed de maintenir ses taux proches de zéro pèse sur la rentabilité de cette activité.Aucune fatalitéLe cas de Wells Fargo est symptomatique. La première banque de dépôts et premier fournisseur de prêts aux États-Unis a réalisé un bénéfice net en légère hausse de 1,22 % à 5,8 milliards de dollars. Mais si le groupe a vu ses volumes de crédit augmenter, la rentabilité de cette activité, elle, s’est dégradée. Sa marge d’intérêt nette, c’est-à-dire la différence entre le loyer de l’argent qu’elle demande à ses clients et son propre coût de financement est tombé à 2,96 % contre 3,06 %. La banque n’avait plus connu un niveau de rentabilité aussi bas depuis 1990.Toutefois, il n’y a pas de fatalité. La faiblesse des taux a également entraîné une baisse du chiffre d’affaires de l’activité banque de détail de JPMorgan Chase de 4 % mais, en revanche, le groupe a mieux résisté en termes de rentabilité : sa profitabilité a progressé de 4 % au troisième trimestre par rapport à la même période de 2014.Le relèvement des taux d’intérêt aux États-Unis va donc se révéler crucial dans la construction du nouveau modèle économique des banques américaines. Bank of America a ainsi expliqué qu’un relèvement d’un point de base du loyer de l’argent aux États-Unis améliorerait mécaniquement de 4,5 milliards de dollars son chiffre d’affaires et de 3 milliards son résultat net.Course contre la montreLe problème est qu’au regard du ralentissement mondial et de son impact sur l’économie américaine, l’imminence d’une remontée des taux de la part de la Fed reste très incertaine. « C’est un vrai défi pour les banques américaines, insiste M. Volokhine. Entre une inflation très faible et des taux qui pourraient rester bas plus longtemps que prévu, elles pourraient être confrontées à une impossibilité de générer de la croissance organique. On assiste vraiment à la fin d’un âge d’or, il faut que les investisseurs se mettent dans la tête que l’on ne va pas retrouver les taux de rentabilité d’avant 2008. »Face à ce changement de modèle, les banques américaines sont engagées dans une course contre la montre, qui consiste à réduire leurs dépenses plus vite que ne s’érode leur chiffre d’affaires. Ces efforts sont particulièrement spectaculaires chez Citigroup. La baisse de 18 % de ses coûts au troisième trimestre a permis au groupe d’enregistrer un bénéfice net en progression de 51 % à 4,3 milliards d’euros. Bank of America réduit également la voilure. Ses effectifs sont tombés à 215 000 personnes, contre 300 000 en 2009. Mais jusqu’à quand ce malthusianisme pourra faire office de stratégie ?Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard et Alexis Delcambre « Un abus de droit entaché de fraude. » La sentence, infamante, illustre la force du camouflet essuyé par l’homme d’affaires Pascal Houzelot (par ailleurs membre du conseil de surveillance du Groupe Le Monde). Mercredi 14 octobre, le CSA a torpillé la vente de sa chaîne de télévision, Numéro 23, pour laquelle il avait obtenu une fréquence en 2012. Fréquence qui sera perdue au 30 juin s’il ne modifie pas la composition du capital de sa société, Diversité TV.Lire aussi :L’autorisation de diffusion de la chaîne Numéro 23 suspendueRien ne laissait présager que cet habitué des cénacles médiatiques allait subir un tel affront. L’homme dispose de toutes les connexions pour prospérer aux confins de la politique et des médias. Parmi les nombreux invités de ses dîners ont figuré Olivier Schrameck, le président du CSA, ou Fleur Pellerin, la ministre de la culture et de la communication. Des relations qui ont pu paradoxalement se transformer en handicap pour un CSA désireux de montrer son indépendance.Longue séance du CSAEn 2011, lors de la présentation de son projet face à l’autorité, M. Houzelot était accompagné de David Kessler, futur conseiller culture et communication de François Hollande. M. Kessler représentait Mathieu Pigasse, qui comptait parmi les investisseurs intéressés, au même titre qu’un autre actionnaire du Monde, Xavier Niel, l’actionnaire principal de Free. Il a choisi comme directeur général Damien Cuier, un proche de Jean-François Copé.Faut-il aller jusqu’à remplacer la chaîne par un écran noir ? Certains sont pour.Ayant endossé l’habit de l’entrepreneur – comme producteur de films et comme patron de la chaîne gay PinkTV puis de Numéro 23 – M. Houzelot a gardé l’image d’un lobbyiste et d’un homme de réseaux, gouailleur, drôle et culotté. Le rôle qu’il a joué à Matignon sous Jacques Chirac, puis surtout dans le premier cercle d’Etienne Mougeotte, à la grande époque de TF1, ainsi qu’à Canal +.Las ! Tout cela n’a pas fait trembler le CSA. Ce n’est pas parce qu’il était divisé que le Conseil a tenu, mercredi, une des séances les plus longues de son histoire. Dès le matin, ses huit membres se sont accordés sur la nécessité de sanctionner Diversité TV. Pour eux, l’entrée au capital de la société russe UTH, dont le CSA a été tardivement informé, est bien un « cas de modification substantielle des données au vu desquelles l’autorisation avait été délivrée », selon l’article 42.3 de la loi de 1986 sur l’audiovisuel. Un cas dans lequel, précise la loi, « l’autorisation peut être retirée, sans mise en demeure préalable ».Faut-il aller jusqu’à remplacer la chaîne par un écran noir ? Certains sont pour. Mais la solution d’une suspension avec délai, au 30 juin, s’impose. Les conseillers passent le reste de la journée à rédiger l’imposant avis, en relation constante avec les services du CSA, pour consolider juridiquement la décision.« Quelque chose a changé sur ce dossier entre le début de son examen et la fin », relate un membre du collège. A l’origine, plusieurs conseillers étaient partagés sur la cession de Numéro 23 à NextRadioTV, annoncée début avril. Le Conseil se veut très prudent, encore marqué par la polémique née de la nomination de la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, en avril.Des conseillers agacésAu printemps, un élément a pu jouer en défaveur de M. Houzelot : le CSA a mis du temps à récupérer l’intégralité des documents liés à l’arrivée, en 2013, de l’actionnaire russe UTH, notamment le pacte d’actionnaires qui n’a été reçu que le 26 mai, après plusieurs rappels. Numéro 23 assure alors avoir été transparent et accuse en privé l’autorité de vouloir temporiser, mais pour certains conseillers, l’épisode marque le début de leurs soupçons.Un autre moment a joué un rôle important : l’audition, le 22 juillet, de M. Houzelot et M. Cuier. L’occasion de débattre des conclusions du rapport d’instruction commandé par le CSA à un conseiller d’Etat indépendant – rapport clairement favorable à Numéro 23. Mais lors des échanges émergent de nouvelles interrogations, notamment celle qui fondera finalement le refus du CSA : le groupe russe a-t-il investi avec la promesse d’une revente rapide de la chaîne ?M. Houzelot assure que les clauses du pacte – qu’il refuse de rendre public au nom du secret des affaires – sont de banales clauses de liquidité permettant à un actionnaire de sortir du capital au bout d’un délai. Mais les conseillers s’agacent et demandent un nouveau rapport d’instruction, pour mi-septembre. Celui-ci recommandera de ne pas sanctionner mais suggérera, dans le cas contraire, d’assortir la décision d’un délai, comme cela sera fait.«  Impact médiatique et émotionnel  »A partir de la rentrée, l’hostilité à la cession de Numéro 23 se renforce. Plusieurs offensives médiatiques sont conduites, dont celle de sociétés de perception de droits, qui disent ne pas avoir été payées, avant que le différend ne se règle. Au Parlement, des initiatives sont prises pour renforcer la taxe sur la revente de chaînes, mais aussi pour obliger le CSA à prendre en compte le respect des obligations dans sa décision.« En trois ans et demi, j’ai acquis le sentiment d’avoir été trompé par la candidature de M. Houzelot »Ce thème prend de l’ampleur et donne lieu à de vifs échanges lors de la dernière audition de Pascal Houzelot, mardi 13 octobre. Ce dernier a beau assurer que son groupe remplit « 58 obligations et demi sur 60 », les conseillers ne se privent pas de rappeler sa mise en demeure pour non-respect des quotas de diffusion de cinéma étranger ou pour ironiser sur la présence importante d’émissions de téléréalité américaines sur le tatouage.Chahuté, l’habile Pascal Houzelot a soudain du mal à trouver le ton pour répondre, hésitant entre un profil bas de bon élève et des répliques ironiques : « Je ne comprends pas votre question », dit-il à Mémona Hintermann-Afféjée qui lui demande si, en cas de refus du CSA, il « rendra sa fréquence » à l’Etat. Il regrette « l’impact médiatique et émotionnel » du dossier.Il est trop tard : le sentiment d’avoir été abusés a gagné les conseillers. « En trois ans et demi, j’ai acquis le sentiment d’avoir été trompé par la candidature de M. Houzelot », déclare avec amertume Patrice Gélinet, déçu de lui avoir accordé sa confiance en 2012.Face à la sanction, M. Houzelot étudie toutes ses options : l’une plus offensive, par une contestation juridique ; l’autre plus amiable. Il s’agirait de chercher à se mettre en conformité d’ici au 30 juin avec les désirs du CSA : changer le pacte avec l’actionnaire russe et renoncer – pour l’heure – à la vente. « Je me battrai jusqu’au bout », a-t-il annoncé mardi.Lire aussi :Cinq questions sur la suspension de l’autorisation de diffusion de Numéro 23Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.10.2015 à 16h58 | Samuel Laurent Il n’y aura pas de baisse des prix pour les protections hygiéniques féminines en France, actuellement taxées à 20 %, taux qu’un amendement, porté par la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, voulait ramener à 5,5 %. Les députés ont rejeté ce texte, pourtant accepté en commission. Le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, a expliqué que le gouvernement ne souhaite aucun mouvement sur les taux pour l’instant, en faisant valoir que la TVA à 20 % est également « appliquée aux mousses à raser pour les hommes ».Lire aussi :La « taxe tampon » ne va pas disparaître1. Les trois taux de TVALa taxe sur la valeur ajoutée (TVA) frappe tout produit ou service acheté en France. C’est la principale source de revenus de l’Etat, auquel elle devrait rapporter une manne de 193 milliards d’euros d’après le projet de loi de finances pour 2016.Le taux de TVA « normal » s’élève, en France, à 20 %. Mais il existe en fait trois taux : 5,5 % (réduit), 10 % (intermédiaire) et 20 %, plus un taux particulier à 2,1 %. La différence tient au bien ou service vendu.- Le taux normal de 20 % s’applique par défaut- Le taux à 10 % touche divers domaines :produits agricoles non transformés,alimentation animale et produits à usage agricole,transports de voyageurs,travaux d’amélioration des logements,musées, zoo, etc.certains médicaments non rembourséscertains restaurants- Le taux à 5,5 %, dit « réduit », concerne, en théorie, les produits de première nécessité :eau et boissons sans alcool, produits alimentaires (avec quatre exceptions : caviar, margarine, graisses végétales, chocolat…)appareillages spécialisés pour les handicapés ou les personnes souffrant de maladies chroniques (diabète par exemple)les livresles abonnements énergétiquesles maisons de retraite et les prestations de santé pour les handicapés et personnes âgées dépendantesles cantines scolairescertains spectacles vivantsle cinémales œuvres d’artcertaines constructions et équipementsles préservatifs masculins et fémininscertains restaurants- Le taux à 2,1 % s’applique à quelques éléments seulement :médicaments remboursés et produits sanguinsrestauration en Corse, Guadeloupe, Martinique, Réunionpublications de pressevente d’animaux vivants de boucherieune série de produits et services vendus en Corse, Guadeloupe, Martinique, Réunion2. L’hygiène ne bénéficie pas de taux réduitsOn le voit, la liste, qui date en bonne partie des années 1950, est pleine d’absurdités et de « trous », correspondant à autant de décisions et de pressions de divers lobbies. Par exemple, le caviar est le seul produit alimentaire taxé à 20 %, quand le foie gras ou la truffe sont à 5,5 %. De même, si le chocolat n’a pas droit au taux réduit, les bonbons, eux, sont bien à 5,5 % ! Même chose avec les sodas, taxés, comme l’eau, à 5,5 % (même s’ils subissent une surtaxe par ailleurs), etc.Les produits d’hygiène, eux, sont tous taxés au taux normal, du savon au dentifrice en passant par les tampons et serviettes hygiéniques. La parapharmacie (pansements, crèmes, etc.), est également au taux normal.En clair, la logique qui gouverne la fiscalité des « produits de première nécessité » n’a pas considéré que le savon en était un. Ce qui est évidemment discutable, qu’il s’agisse des produits d’hygiène féminine comme les tampons et les serviettes ou d’autres produits plus génériques.L’association Georgette Sand, à l’origine de la demande de baisse de TVA sur les tampons et serviettes, grâce à une pétition qui a réuni 17 000 signatures, demandait d’ailleurs qu’une série de produits d’hygiène « de première nécessité » (savon, shampooing…) bénéficient du même taux.3. La question de la « women’s tax »Derrière cette revendication d’une TVA réduite pour les produits d’hygiène féminine, dont l’achat est de facto obligatoire pour les femmes, figure aussi un autre débat, autour de l’existence d’une « women’s tax », une fiscalité spécifique aux femmes.Ces dernières seraient plus taxées que les hommes à cause d’un certain nombre de dépenses contraintes supérieures, dues à des « impératifs sociaux » différents (maquillage, produits de beauté, épilation, etc.), alors qu’elles gagnent des salaires inférieurs en moyenne à ceux des hommes.En outre, une « taxe rose » serait en vigueur dans le marketing à destination des femmes, rendant un produit plus cher que son équivalent masculin (le cas le plus typique est celui du rasoir jetable). Deux rapports sur la question doivent être rendus bientôt.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.10.2015 à 14h58 | Pauline Janicot Peu de gens le savent et pourtant, depuis le 1er janvier, il est possible de résilier à tout moment un contrat d’assurance auto, moto ou habitation souscrit depuis un an au moins, sans aucun motif, ni pénalité. Objectif de cette mesure, votée dans le cadre de la loi Hamon sur la consommation, adoptée le 17 mars 2014 : permettre aux consommateurs de faire jouer davantage la concurrence et réaliser ainsi des économies.La mesure reste peu connue, soulignait, fin septembre, une étude du cabinet de conseil Olivier Wyman, qui a sondé 4 000 assurés en auto et habitation. « Près de la moitié des personnes interrogées dans notre enquête n’ont pas entendu parler de la loi et un quart ne connaissent pas ses implications », précisait le cabinet de conseil. Mais lorsque ces mêmes sondés comprennent les tenants et aboutissants de la mesure, près de 30 % se disent enclins à changer d’assureur.« La loi Hamon s’applique de manière progressive. Ses effets devraient monter en puissance dans les prochains mois », estime Roxane Delamare, experte en assurance chez AcommeAssure.com.Que change la loi ?Avant 2015, les contrats d’assurance auto, moto et habitation étaient reconduits tacitement chaque année. Pour en changer, il fallait les résilier deux mois avant leur date d’échéance annuelle en envoyant un courrier en recommandé. Sinon, il fallait justifier de l’un des rares cas permettant de casser son contrat en dehors de la période d’échéance (déménagement, vente du véhicule, changement de situation familiale ou professionnelle…).Depuis 2015, vous n’avez plus besoin d’invoquer ces motifs pour résilier votre contrat à tout moment et sans aucun frais. Sachez en revanche que les assurances santé ne sont pas concernées par cette mesure.Quelles sont les économies possibles ?En assurance, la fidélité ne paye pas toujours. Plus votre contrat est ancien, plus les primes sont élevées car les tarifs des assurances ont flambé ces dernières années. Faire le tour du marché est donc indispensable pour vérifier que son assureur reste compétitif.L’écart de prix pour une assurance habitation peut, par exemple, atteindre 39 % pour un étudiant habitant un deux-pièces à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, soit 56 euros, selon Mme Delamare. A Brest, dans le Finistère, le conducteur d’une Renault Clio IV pourra économiser 30 % sur son assurance tout risque entre l’offre la moins chère du marché et la plus onéreuse - soit 130 euros.Quelles sont les conditions nécessaires pour résilier ?Votre assurance doit avoir au moins un an d’ancienneté. Par exemple, si vous avez souscrit votre contrat le 1er janvier 2015, vous pourrez le résilier si vous le souhaitez dès le 1er janvier 2016. Pour les assurances souscrites avant le 1er janvier 2015, une autre condition s’applique : la date de reconduction de votre contrat doit être atteinte. Par exemple, si votre contrat se termine le 31 octobre 2015, vous ne pouvez le résilier qu’à compter du 1er novembre 2015, même si ce dernier a plus d’un an d’ancienneté.Comment changer d’assureur ?Pour l’assurance habitation, tout dépend si vous êtes locataire ou propriétaire. Dans le premier cas, elle est obligatoire. Vous devez contacter le nouvel assureur qui prendra en charge toutes les démarches de résiliation à votre place. Il vous suffit de lui indiquer certains éléments de votre contrat (numéro d’assuré, vos coordonnées et celles de l’assureur).« Le nouvel assureur vous fait généralement signer un mandat pour ne pas essuyer un refus de la part de l’ancienne compagnie », précise Mme Delamare. La résiliation prend effet un mois après la réception de votre demande par l’assureur et vous serez ensuite remboursé de la prime versée en trop. Cela permet d’éviter que vous ne soyez pas assuré, même pendant un court laps de temps.Si vous êtes propriétaire de votre logement, vous pouvez envoyer vous-même la demande de résiliation par courrier simple ou par mail.L’assurance auto ou deux-roues est également obligatoire (garantie responsabilité civile). Vous devez donc impérativement contacter votre nouvel assureur qui se chargera de résilier votre ancien contrat dans un délai d’un mois.Pauline JanicotJournaliste au Monde Damien Leloup « On s’est plantés. » Dès la première ligne, le communiqué publié jeudi 15 octobre par l’Interactive Advertising Bureau (IAB), la puissante fédération mondiale de la publicité en ligne, détonne. Plus souvent coutumière des communiqués vantant l’efficacité du ciblage publicitaire ou présentant les innovations du secteur, l’IAB se livre pourtant à un mea culpa en bonne et due forme dans ce long texte sur l’évolution de la publicité en ligne.Au début des années 2000, rappelle l’organisation, l’explosion de la bulle Internet s’est traduite par des milliers de fermetures d’entreprises. Après ce « Moyen Age », selon les termes de l’association, est venue la « Renaissance ». « La publicité en ligne est devenue la base d’un moteur économique qui, aujourd’hui encore, fait tourner le Web gratuit et démocratique. » Mais l’industrie publicitaire s’est ensuite « plantée » : trop de publicités invasives, trop de ciblage des utilisateurs, trop de course au profit, écrit l’IAB, en des termes que ne renieraient pas bon nombre de militants anti-publicité.« Dans notre recherche d’une plus grande automatisation et de maximisation des profits […] nous avons construit des technologies pour optimiser les revenus durant la baisse des marchés publicitaires. Avec le recul, nous avons perdu l’équivalent de beaucoup d’euros en termes de confiance des consommateurs pour faire la chasse à des centimes. Les systèmes de ciblage des utilisateurs, rapides, simples d’utilisation et rapportant gros, ont ralenti l’Internet grand public et vidé bien des batteries de téléphones. Nous étions tellement bons à ce jeu que nous sommes allés au-delà des capacités des tuyaux que nous avions nous-mêmes créés. Cela a dépassé les utilisateurs, vidé leurs terminaux, et mis leur patience à bout. »Une certification pour répondre aux bloqueurs de publicitéIl a fallu, reconnaît l’IAB, le déploiement massif des bloqueurs de publicité pour que l’industrie prenne conscience du problème. Pour autant, l’organisation estime que la partie n’est pas perdue. Et a annoncé le lancement de « Lean », une nouvelle certification pour les publicités en ligne réservée aux formats qui sont « légers, chiffrés, qui donnent le choix à l’utilisateur et qui ne sont pas invasifs ». Le grand public sera invité à participer aux discussions fixant le cadre précis de ce nouveau standard.Les critères retenus par l’IAB rappellent quelque peu ceux des « publicités acceptables » définis par certains bloqueurs de publicité. Le plus connu d’entre eux, Adblock Plus, utilise une « liste blanche » de publicités qui ne sont pas bloquées par défaut – pour y figurer, les publicités doivent ne pas perturber la lecture et ne pas être agressives (pas de publicités animées ou clignotantes, pas de pop-up surgissant lors de la navigation, etc.).Mais Adblock Plus demande également aux éditeurs de payer d’importants « frais techniques » pour figurer dans cette liste, même lorsque leurs publicités remplissaient les critères d’acceptabilité. Une pratique s’assimilant à un racket, dénoncée par de nombreux éditeurs qui ont intenté plusieurs procès – jusqu’à présent toujours remportés par Adblock Plus – à Eyeo, le concepteur du logiciel.Lire aussi :La grande guerre des bloqueurs de publicitéDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.10.2015 à 12h01 | Philippe Escande Une société minière vacille, la colère gronde et le gouvernement est interpellé. Nous ne sommes pas en Australie mais en France. La seule société privée française active dans ce secteur, Eramet, a annoncé, mercredi 14 octobre, le gel de la plupart de ses investissements. Notamment ceux de Nouvelle-Calédonie, où sa filiale SLN exploite des gisements de nickel essentiels à l’économie de l’île et à la stabilité de ce caillou turbulent. Deux jours plus tard, le député (UDI) Philippe Gomes s’adressait au premier ministre en lui demandant de « jouer pleinement son rôle d’Etat actionnaire ». Eramet n’est pas Air France, mais tout ce qui touche au « métal du diable », le nickel calédonien, est une matière ultrasensible. Les émeutes de 1988 entre indépendantistes kanaks et « Caldoches » loyalistes avaient amené à une nouvelle répartition des fruits de la mine, et chaque accès de fièvre trouve son origine dans les entrailles de ses montagnes.Dur métier que la mineD’où l’émotion suscitée par cette annonce, renforcée, vendredi, par celle du report du projet de centrale électrique de son usine métallurgique aux portes de Nouméa. Un projet de près de 900 millions d’euros. Réponse molle de la ministre des Outre-Mer, George Pau-Langevin, qui rappelle les perspectives « extrêmement ternes sur le marché international ».Une fois de plus, l’Etat, volontiers matamore quand les cours sont au plus haut, doit rabattre ses ambitions. Dur métier que la mine. En une dizaine d’années, les cours du nickel peuvent être multipliés par dix, puis s’effondrer d’autant, tout cela pour une demande qui ne varie guère plus de 20 %. Il faut donc avoir le cœur bien accroché et les poches très profondes.Un métier de capitaliste pur et dur qui colle rarement au tempérament français. D’où les déboires de l’établissement public BRGM hier, et ceux d’Areva ou d’Eramet aujourd’hui. La capitalisation boursière d’Eramet est passée d’un pic de 17 milliards d’euros en 2007 à un peu plus d’un milliard aujourd’hui ! Son cours de Bourse s’est effondré de 50 % depuis le début de l’année.Lire aussi :Les groupes miniers dans la tourmente chinoiseLa société est née de la fusion de SLN, fondée en 1880 pour exploiter le minerai de Nouvelle-Calédonie, et du spécialiste des aciers spéciaux Aubert & Duval. Elle s’est diversifiée depuis dans le manganèse, grâce, notamment, à l’exploitation de gisements en Afrique. Mais elle reste un nain face aux géants Glencore ou Vale, également présents sur le caillou. D’autant que le manganèse et le nickel, qui représentent 70 % de son chiffre d’affaires, sont tous les deux étroitement dépendants de la demande mondiale d’acier.Son usine calédonienne perdrait plus de 12 millions d’euros par mois, et le gel des investissements n’améliorera pas sa rentabilité. Le français tente de rassurer en affirmant disposer d’une « réserve de liquidité financière » de 1,8 milliard d’euros. Mais ce sera insuffisant pour conjurer la malédiction du métal du diable.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guillaume Fraissard et Guy Dutheil Dix jours après la brutale interruption du comité central d’entreprise d’Air France, le 5 octobre, Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM, revient sur ces violences. Il justifie les procédures engagées contre les salariés impliqués. Il revendique le soutien du premier ministre, Manuel Valls, et estime que « le dialogue social est permanent » dans son groupe. Extraits de cet entretien (accessible en intégralité en édition abonnés).François Hollande a fustigé la violence « d’où qu’elle vienne ». Est-ce une forme de désaveu pour la direction d’Air France ?Le gouvernement, par la voix du premier ministre, a clairement exprimé, à plusieurs reprises, qu’il soutenait la politique de l’entreprise et qu’il appelait à la réouverture des négociations. C’est exactement ce que nous sommes en train de mettre en œuvre avec un mandat unanime et un soutien très clair du conseil d’administration d’AF-KLM qui s’est tenu ce jeudi. Je n’ai pas à me prononcer sur ce que dit le président de la République. Je lis les propos tels qu’ils sont exprimés et je n’y ai pas vu de mention ou de référence explicite à Air France.Jeudi, cinq salariés ont été mis à pied suite aux violences du 5 octobre. Ces procédures vont-elles peser sur les négociations ?Absolument pas. Il y a deux types de procédures. L’une pénale sous l’autorité du procureur de la République et des procédures disciplinaires que nous avons lancées. Elles aboutiront dans les délais normaux pour ce type d’actions et suivront les règles juridiques et d’équité les plus rigoureuses. Quand il y a violence, il ne peut pas y avoir d’ambiguïté : soit on sanctionne, soit on encourage.(...)Cette crise aurait-elle pu être évitée ?Le plan « Perform 2020 » est un plan de retour à la croissance. Mais devant l’échec des négociations qui étaient pourtant ouvertes depuis plusieurs mois notamment avec les syndicats de pilotes, nous avons été amenés à présenter un plan de restructurations et de réductions des capacités. Sans ces violences, tout se serait passé comme nous avons toujours mené le dialogue social chez Air France : dans le respect, dans la transparence et conformément aux engagements pris.(...) On se moque du monde quand on dit que le dialogue social est bloqué à Air France. Nous avons signé plus de 100 accords en 2013, 95 en 2014 avec toutes les catégories de personnels.(...)Maintenez-vous les licenciements dans votre plan B ?Le plan de réduction de nos activités, présenté le 5 octobre, comporte 2 900 suppressions d’emplois qui ne sont pas des licenciements secs dans leur très grande majorité. J’ai dit que nous avions encore plusieurs semaines pour reprendre les négociations et éviter la mise en place des mesures les plus dures en 2017.Si la négociation aboutit et qu’il reste des sureffectifs, alors nous mettrons en place des mesures de départs volontaires. Partout où la négociation sera réussie, il n’y aura pas de départs contraints. Il n’y a d’ailleurs eu aucun départ contraint depuis 2012 grâce au dialogue. Cela fait des mois que nous le répétons. Tous nos interlocuteurs le comprennent aujourd’hui et je suis optimiste pour les négociations qui viennent de s’ouvrir.(...)Guillaume FraissardJournaliste - Supplément TéléVisionsSuivreAller sur la page de ce journalisteGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.10.2015 à 07h59 • Mis à jour le16.10.2015 à 11h40 | Sarah Belouezzane C’est la pomme de la discorde, celle qui empoisonne les relations entre opérateurs depuis aujourd’hui trois ans : l’itinérance. Ce contrat par lequel Free est autorisé à utiliser le réseau mobile d’Orange en attendant de construire sa propre infrastructure n’en finit pas de faire enrager les autres opérateurs, Bouygues Telecom et Numericable-SFR, qui le voient comme une distorsion de concurrence. Voilà pourquoi l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) a décidé, vendredi 16 octobre, de s’exprimer officiellement sur le sujet.Lire aussi :Bataille des fréquences : pas de cadeau pour FreeSon message au secteur est clair : pas de panique. « Nous sommes au travail, ces accords sont structurants pour le secteur et nous prenons notre tâche très au sérieux. Les règles du jeu ont été fixées et l’arbitre est sur le terrain », indique Sébastien Soriano, le président de l’Arcep.D’ici à la fin de l’année, le gendarme des télécoms dévoilera ses grandes lignes directrices en matière de partage de réseaux mobiles en France, pour une adoption définitive au premier trimestre de 2016.Affaire sensibleL’Arcep réagit ainsi plus particulièrement à une décision rendue par le Conseil d’Etat le 9 octobre dernier, et qui a ravivé le débat autour de l’itinérance. La plus haute juridiction civile du pays a jugé que l’autorité, qui clamait le contraire, avait pleinement la capacité de se pencher sur le contrat liant Free à Orange. Elle a ainsi donné raison à Bouygues Telecom qui s’en était plaint.A l’époque de la plainte, l’autorité, présidée par Jean-Ludovic Silicani, avait estimé qu’elle n’avait pas les moyens juridiques pour statuer sur un contrat commercial entre deux parties privées. Une situation corrigée par la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances, adoptée cet été. Le texte porté par Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, confère en effet à l’Arcep le droit de « demander à des opérateurs la modification de leurs contrats de partage de réseaux mobiles lorsque cela est nécessaire à la réalisation des objectifs de la régulation », précise-t-on à l’Autorité.C’est que l’affaire est sensible. Pour Bouygues Telecom et Numericable-SFR, l’itinérance permet à Free de prendre son temps avant de construire son propre réseau. Et de profiter des antennes du premier opérateur de France en cas de pépin ou de difficulté liées à l’installation des siennes. Ils estiment que cette situation annule de fait la concurrence par les infrastructures. Ce que Free récuse, indiquant qu’il est plutôt dans son intérêt financier de construire son propre réseau, le passage par celui d’Orange n’étant pas gratuit.Réactions épidermiquesEn mars 2013, un avis de l’autorité de la concurrence avait indiqué que l’itinérance devait s’arrêter en 2018. Depuis, tous souhaitent voir arriver sur la table les modalités concrètes de cette extinction.M. Soriano tient à préciser qu’il y travaille et que le gendarme des télécoms n’a pas attendu la décision du Conseil d’Etat pour mettre ses services en branle. Marie-Laure Denis et Philippe Distler, deux membres du collège de l’Arcep, se penchent en effet sur le sujet depuis la fin de l’été. Les deux experts ont pour tâche de conduire des auditions auprès des opérateurs pour recueillir remarques et autres commentaires. Mais aussi de leur envoyer des questionnaires afin d’avoir la photo, la plus claire possible, de la situation.« Nous avons un calendrier ambitieux et nous mettrons les éléments sur la table dès la fin de l’année », indique M. Soriano.Fait notable, Mme Denis et M. Distler ne se penchent pas uniquement sur l’itinérance qui lie Free à Orange, mais aussi sur le contrat de partage de réseau signé en janvier 2014 par Bouygues Telecom et SFR. La « mutualisation » prévoit que les deux acteurs disposent d’un seul et même réseau sur un territoire couvrant 57 % de la population (soit les zones peu denses et les villes de moins de 200 000 habitants). Pour y arriver, les deux opérateurs se sont attribué des zones sur lesquels les clients de l’un passeront par le réseau de l’autre. Même si cela implique de démonter et de remonter des antennes. Au début coûteux, ce processus vise à faire faire des économies à des entreprises soumises à une forte pression concurrentielle.« Je ne m’attends pas à ce qu’on soit populaires auprès des opérateurs. »Si l’Arcep se penche aussi sur cette question, c’est qu’elle ne veut pas avoir l’air inéquitable : Free estime qu’il s’agit là aussi d’un contrat d’itinérance. « L’idée est de bien étudier les deux contrats. Voir ce qu’ils apportent comme avantage pour le secteur, ou à l’inverse les risques qu’ils font courir en termes de concurrence, d’investissement ou encore d’innovation. Nous pourrons ainsi dire si les contrats vont trop loin par rapport à notre grille d’analyse et s’il faut les modifier », précise le président de l’Arcep. Comprendre : comment et quand arrêter l’itinérance.A sujet sensible, réactions épidermiques. M. Soriano indique savoir ce qui l’attend et être prêt à assumer les réactions du secteur : « Je ne m’attends pas à ce qu’on soit populaires auprès des opérateurs. Nous pouvons faire quatre mécontents, mais ça fait partie de notre responsabilité. »Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Chloé Hecketsweiler Les dépenses de « médicaments » de la France sont reparties à la hausse en 2014. Selon les chiffres publiés jeudi 15 octobre par l’Assurance maladie, elles se sont élevées à 23 milliards d’euros en 2014, soit 845 millions d’euros de plus qu’un an plus tôt. À l’origine de ce dérapage prévisible, le lancement il y a un an d’une nouvelle génération de molécules contre l’hépatite C, dont le Sovaldi.Premier arrivé sur le marché français, ce médicament développés par l’américain Gilead est commercialisé 41 000 euros. Sa prescription est souvent associée à celle d’autres antiviraux onéreux, comme le Daklinza du britannique Bristol-Myers Squibb ou l’Olysio de l’américain Johnson & Johnson. Au total, l’enveloppe de dépenses liées à l’hépatite a atteint 514 millions d’euros en 2014,Après deux années successives de recul des remboursements, 2014, a représenté une « année de rupture [..] mais elle ne témoigne pas d’une dérive de la prescription », a tenu à préciser l’Assurance maladie lors d’une conférence de presse. Les dépenses liées aux médicaments délivrés dans les pharmacies ont même diminué de 1 % en 2014. La baisse des prix des médicaments et le développement des génériques, qui a permis de réaliser 1,7 milliard d’euros d’économies, expliquent pour partie cette diminution.Acteurs à la carrière bien établieOutre les traitements contre l’hépatite C et le cancer, les médicaments dont les remboursements augmentent le plus sont les antirhumatismaux (+10,9 % par rapport à 2013) et les antidiabétiques (+3,3 %). Dans les officines, l’Humira de l’américain Abbott, arrive pour la première fois en tête du « hit parade » des ventes. L’injection de cet antirhumatismal coûte plus de 830 euros, et doit être renouvelée toutes les deux semaines, voire toutes les semaines à partir du moment où son efficacité diminue.Autres stars : les molécules pour traiter la DMLA, une maladie oculaire liée à l’âge. Elles coûtent de plus en plus cher à l’assurance maladie (+7,4 %), et seuls deux médicaments se partagent le marché : le Lucentis, du suisse Novartis, (318 millions d’euros remboursés), longtemps en situation de monopole, et l’Eylea, du laboratoire allemand Bayer, lancé en 2013 (plus de 160 millions remboursés).Au classement figure aussi des acteurs à la carrière déjà bien établi, comme le Lantus de Sanofi (7e poste de dépense). Cette insuline, la plus vendue au monde, a coûté près de 240 millions à l’Assurance maladie. Bonne nouvelle pour les finances publiques : son brevet ayant expiré au début de l’année, une copie « low cost » devrait arriver d’ici quelques semaines sur le marché français. Reste à savoir si les médecins changeront leurs habitudes.Le Crestor, un anticholestérol qui représente le 2e poste de dépense de l’Assurance maladie, est un cas d’école. Ce médicament appartient à une classe de molécules appelées statines : quasiment toutes génériquées, elles sont autant d’alternatives bon marché… que les médecins ignorent. Autre « exception culturelle », le Doliprane, qui représente le 3e poste de dépense de l’Assurance maladie (plus de 320,9 millions d’euros en 2014 contre 295 millions en 2013). Bien qu’il soit aussi vendu sans ordonnance, les Français profitent le plus souvent d’une visite chez le médecin pour se le faire prescrire.Les 10 médicaments qui coûtent le plus cher à l’assurance maladie en 2014 (délivrés en officine)1.HUMIRA (antirhumatismal) : 395,2 millions d’euros2.CRESTOR (anticholestérol) : 322,2 millions d’euros3.DOLIPRANE (antalgique) : 320,9 millions d’euros4.LUCENTIS (traitement de la DMLA) : 318,3 millions d’euros5.ENBREL (antirhumatismal) : 264,5 millions d’euros6.SERETIDE (antiasthmatique) : 257,2 millions d’euros7.LANTUS (antidiabétique) : 236,8 millions d’euros8.GLIVEC (anticancéreux) : 184,7 millions d’euros9.ZYTIGA (anticancéreux) : 180,4 millions d’euros10.INEGY (anticholestérol) : 173,4 millions d’eurosTotal : 2,65 milliards de remboursements.Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.10.2015 à 18h31 En France, le dialogue social est-il possible ? Les images du DRH d’Air France, chemise en lambeaux, escaladant un grillage sous la protection d’agents de sécurité de la compagnie pour échapper à des syndicalistes en colère, en disent long sur l’incapacité des partenaires sociaux à bâtir des compromis dans notre pays.Certes, les relations sociales houleuses inscrites dans l’histoire de la compagnie aérienne et les violences commises sous l’œil des caméras sont des épiphénomènes que ne vivent pas la majorité des entreprises. Mais Air France est aussi le reflet d’un dialogue social hexagonal malade. Et que dire du référendum sur un retour aux 39 heures (payées 37 heures) organisé chez Smart pour contourner les organisations syndicales, ou du tirage au sort envisagé par La Redoute pour dénicher des « volontaires », trop peu nombreux pour travailler jusqu’à 21 heures 20 ?Lire aussi :De la colère à la violenceLe chemin à parcourir pour que la négociation collective puisse effectivement être une source de droit, comme le prône le rapport Combrexelle (« La négociation collective, le travail et l’emploi », rapport de Jean-Denis Combrexelle, président de la section sociale du Conseil d’Etat, remis au premier ministre le 9 septembre), reste sans doute très long. D’ailleurs, ce rapport, rédigé par le président de la section sociale du Conseil d’Etat, entouré d’une brochette des meilleurs experts du social et du droit, dresse un panorama sans concession de l’état des relations sociales en France.Un changement de culture sur des annéesPeu d’accords sont porteurs d’innovation sociale. Et ceci est particulièrement vrai pour le domaine des conditions de travail ou encore de la pénibilité. Les raisons de ce phénomène sont nombreuses : une faible représentativité des organisations syndicales et patronales et des négociateurs, des deux camps, insuffisamment formés à la négociation.Ce changement de culture devrait s’étaler sur des années, concède la commission Combrexelle. Sans compter qu’on ne discerne pas encore précisément quelle forme cette évolution des mentalités pourrait prendre. Mais au-delà de ces lieux communs souvent dénoncés, deux autres causes mériteraient d’être travaillées pour sortir de l’impasse sociale.Tout d’abord, n’est-ce pas commettre un abus de langage que de parler de « dialogue » social à propos des échanges entre patronat et syndicats dans les entreprises ou les branches professionnelles ? Dans bien des cas, il s’agit davantage d’un dialogue de sourds. Les directions d’entreprises ou de branches n’abandonnent que très rarement leurs prérogatives, manient la langue de bois avec les instances représentatives du personnel et élaborent minutieusement leurs positions, en amont et en comité restreint…Ensuite, le dialogue social peut se résumer selon la formule suivante : « Je veux bien discuter avec vous, mais à la fin, on fera comme j’ai décidé ! » On est donc très loin de la Mitbestimmung, la co-construction à l’allemande.Confiance : un gros mot absent du vocabulaire socialDans l’Hexagone, depuis la loi sur la sécurisation de l’emploi de 2013, des représentants de salariés doivent siéger dans les conseils d’administration des entreprises. L’avancée est réelle mais trop timide. Ces élus ne sont que très rarement associés au processus d’élaboration des décisions, voire tout simplement informés des enjeux économiques.Exiger des sacrifices salariaux en cas de réelles difficultés, aboutir à des compromis, par essence imparfaits, demande de la confiance. Un gros mot absent du vocabulaire social. Les directions des ressources humaines lui préfèrent de plus en plus le « marketing social », avec des éléments de langage soigneusement élaborés, de véritables stratégies de communication en direction des salariés… Qui ne s’y trompent pas.Geeks, makers : le retour inattendu des... par lemondefrLes images de ce cadre d’Air France face aux dirigeants de la compagnie, réclamant de la considération, leur rappelant tous les sacrifices déjà consentis, leurs promesses d’un avenir meilleur témoignent tout autant d’une violence psychologique et du sentiment d’avoir été trompés. Impossible, ensuite, de faire l’économie d’une réflexion sur le travail lui-même.L’intensification des tâches enregistrée ces vingt dernières années dans toutes les enquêtes, qui provoque perte de sens et épuisement physique et psychique, constitue une réalité incontournable. Dans ce contexte, demander des efforts supplémentaires aux salariés passe de plus en plus mal. D’autant que l’encadrement de proximité – débordé par les réunions de coordination de projet en tous genres, ou par les tâches de reporting pour alimenter la machine de gestion - a perdu le contact avec le travail réel des opérateurs.Des managers qui ne connaissent plus le travailLe travail est devenu invisible aux yeux de ceux qui décident pourtant de son contenu, comme l’explique très bien Pierre-Yves Gomez (Le travail invisible. Enquête sur une disparition. François Bourin éditeur, 2013). Dans ces conditions, toute nouvelle réorganisation ou plan conçu par des managers qui ne connaissent plus le travail est forcément mal accueilli.Il ne s’agit donc pas simplement d’en appeler à la responsabilité des acteurs sociaux et de réclamer davantage de dialogue social comme l’a fait le président de la République, interpellé par des syndicalistes ce mardi 13 octobre, à Saint-Nazaire. On ne fera pas grandir les rapports sociaux sans changer le travail, sans ouvrir la gouvernance des entreprises à une représentation du travail, sans remettre les managers au contact du travail réel, sans leur redonner des marges de manœuvre.Tout un programme dont la conférence sociale du lundi 19 octobre ferait bien de s’inspirer.François Desriaux (Rédacteur en chef de Santé & Travail) et Sandrine Foulon (Rédactrice en chef adjointe d’Alternatives économiques) 22.10.2015 à 16h45 | William Audureau et Alexis Delcambre Le temps est désormais compté pour l’indépendance d’Ubisoft. Après une entrée au capital de 6,6 % le 13 octobre, Vivendi a fait passer sa participation à 10,39 %, a annoncé le groupe jeudi 22 octobre, devenant du même coup l’actionnaire principal du leader français de l’édition de jeux vidéo.Dans le même temps, le groupe présidé par Vincent Bolloré a acquis 10,20 % des titres de Gameloft, une autre société de jeux vidéo spécialisée dans le mobile, également fondée par la famille Guillemot, et au capital duquel Vivendi était entré à hauteur de 6,2 % la semaine dernière.« L’acquisition sur le marché de ces titres pour un montant total respectivement de 244 millions d’euros et 34,41 millions d’euros a été financée à l’aide de la trésorerie », a indiqué Vivendi, qui dispose de 9 milliards d’euros de réserve.Lire aussi :Vivendi se renforce dans les jeux vidéo avec Ubisoft et GameloftVivendi redécouvre le jeuD’un point de vue stratégique, cette double offensive répond à l’ambition de Vivendi de bâtir un groupe de contenus. « Quand on veut se développer dans les contenus, le jeu vidéo fait partie du dispositif », éclaire une source au sein du groupe, qui qualifie de « contrainte » la cession, en 2013, d’une large partie du capital d’Activision Blizzard, éditeur de séries au succès planétaire.Cela fait plusieurs mois que Vivendi grappille des actions Ubisoft et Gameloft. L’Autorité des marchés financiers (AMF) permet à un actionnaire de ne pas communiquer sur sa montée au capital tant que celle-ci n’excède pas 5 % du titre. C’est pourquoi le cours de l’action de Gameloft restait à flot, malgré des résultats financiers décevants.« On monte, on monte et on ne s’interdit pas de prendre le contrôle », reconnaît-on au sein du groupe. Vivendi « n’exclut pas d’augmenter sa participation dans ces deux sociétés en fonction des conditions de marché » et se réserve la faculté, le moment venu, de demander à être représenté à leur conseil d’administration.Cette montée progressive en capital correspond à la stratégie habituelle de Vincent Bolloré, qui aime mettre graduellement la pression sur ses cibles. Celui qui avait initialement communiqué sur un simple « placement de liquidités » est surnommé en Italie « Il Scalatore » (« le grimpeur ») et a désormais les cartes en main, même si « par le jeu des droits de vote double », les frères Guillemot, fondateurs d’Ubisoft au milieu des années 1980, « restent encore les principaux décisionnaires », souligne le courtier Gilbert Dupont dans une note.Lire aussi :Vivendi investit dans Ubisoft et Gameloft, deux sœurs aux destins opposésOutre Canal +, Vivendi s’est constitué ces derniers mois une collection d’entreprises dans les médias et contenus, dont la plateforme de vidéo en ligne Dailymotion et une part du producteur de télévision Banijay-Zodiak.Ubisoft veut rester indépendantEn sortant brutalement du bois, l’industriel français a acculé ses deux proies et réduit leur marge de manœuvre. « Le clan Guillemot doit désormais fraterniser avec le groupe Vivendi et son dirigeant, ou chercher un chevalier blanc dans les leaders du divertissement américain tels que Disney, Time Warner, Viacom, etc., estime Charles-Louis Planade, analyste chez Midcap Partners. Même l’ennemi juré d’hier, Electronic Arts, pourrait aujourd’hui devenir un allié. » Celui-ci avait détenu 15 % des parts d’Ubisoft de 2007 à 2010. Joint par Le Monde, le géant américain du jeu vidéo s’est refusé à tout commentaire.Jeudi matin, Ubisoft adoptait également un mutisme total. C’est pourtant bien l’inquiétude qui semble traverser le groupe. En marge de la conférence de presse du Syndicat des éditeurs de loisirs électroniques (SELL), mardi 20 octobre, le directeur général d’Ubisoft France, John Parkes, concédait au Monde « une véritable surprise » après l’entrée au capital de Vivendi, liée au fait qu’« il n’y a pas eu d’avertissement ». La semaine dernière, le groupe breton avait qualifié l’entrée à son capital de Vivendi de « non sollicitée » et affiché dans un bref communiqué sa volonté « de rester indépendant ».La semaine dernière, dans un mail envoyé en interne et rendu public par Le Figaro, Yves Guillemot avait fait part à ses employés de sa détermination :« Nous nous battrons pour conserver notre indépendance. […] Nous ne laisserons pas cette situation – ni les futures actions de Vivendi, ou d’autres – nous distraire de nos objectifs. »Mardi soir, John Parkes décrivait le groupe comme « concentré sur la semaine à venir, qui est la plus importante de l’année pour Ubisoft avec le lancement d’Assassin’s Creed Syndicate et Just Dance 2016 », les deux derniers opus de ses deux séries les plus juteuses (respectivement 95 et 55 millions d’unités vendues au cumul à juin 2015).Selon un autre mail interne évoqué par GamesIndustry, Yves Guillemot aurait averti que tout rachat d’Ubisoft jetterait le groupe aux mains de « personnes qui ne comprennent pas notre expertise ni ce qui est nécessaire pour réussir dans cette industrie ».Flou sur les intentions de M. BolloréLes analystes s’interrogent désormais sur les ambitions de Vivendi. « Vivendi pourrait envisager de forcer les frères Guillemot à se marier avec un rapprochement Gameloft-Ubisoft, suggère Charles-Louis Planade. Mais ce serait fortement destructeur de valeur selon nous, l’alliance du pot de fer et du pot de terre. »Selon le courtier Gilbert Dupont, s’il venait à acquérir les deux sociétés, « Vivendi mettrait la main sur une société créatrice de contenus, Ubisoft, tout en s’assurant une audience importante et diversifiée avec Gameloft, le tout devant s’intégrer dans la galaxie média mise en place par Bolloré ».« Dans le secteur du jeu vidéo, l’histoire montre que les prises de contrôle hostiles échouent toujours, tempère Richard-Maxime Beaudoux, de Bryan, Garnier & Co. Mais sa double présence au capital peut lui permettre d’accélérer une fusion entre Ubisoft et Gameloft. »La situation est désormais critique pour le leader français de l’édition de jeux vidéo. Après une année 2014 record en termes de chiffre d’affaires, l’entreprise fait face à un catalogue 2015 bien moins étoffé et à des premières critiques contrastées pour Assassin’s Creed Syndicate. Une faiblesse momentanée dont a su profiter M. Bolloré.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Aurélie Blondel Entre l’élimination de candidats d’une émission de télé-réalité ou l’achat d’une sonnerie de téléphone par envoi de mots-clés à un numéro court, il est possible, en France, de payer du contenu ou des services numériques par SMS. La somme payée est alors débitée sur votre facture téléphonique. En revanche, faire un don direct à une association par texto n’est pas autorisé.Pour le moment du moins car Axelle Lemaire, la secrétaire d’Etat chargée du numérique, entend y remédier. L’article 27 de son projet de loi pour une République numérique prévoit la possibilité de donner jusqu’à 50 euros par SMS, dans la limite de 300 euros par mois.Cette faculté d’exercer sa générosité en trois coups de pouce a reçu un accueil mitigé des internautes, qui étaient invités à donner leur avis dans le cadre de la consultation sur le projet de loi organisée jusqu’au 18 octobre. « C’est une belle idée mais c’est jouer avec le feu » écrit un contributeur. « Trop dangereux », renchérit un autre. Sur 1 380 votants, seule une courte majorité (52 %) a répondu « d’accord ». À la grande surprise du gouvernement et des associations, qui espèrent avec le SMS recruter de nouveaux donateurs, surtout chez les jeunes.Résultats concluants à l’étranger« Si le montant du don moyen est en hausse – 60,60 euros en 2014 contre 57,90 euros en 2013 – le nombre de donateurs stagne et ils vieillissent, explique Nolwenn Poupon, chez France générosités, qui fédère 86 associations et fédérations. Le SMS simplifie l’acte de don et permet de répondre plus vite aux situations d’urgence. Avec le texto, c’est immédiat : je suis touché par une cause, je donne. »Cette possibilité existe déjà dans 14 pays de l’Union européenne, avec des résultats concluants selon Mme Poupon. En 2013, l’Unicef a par exemple récolté 5,9 millions d’euros au Royaume-Uni par ce biais, soit 12 % de sa collecte totale auprès des particuliers.Malgré la frilosité des internautes, cette mesure n’est pas remise en cause. Le cabinet d’Axelle Lemaire estime qu’elle a été mal comprise, par manque de pédagogie. Elle figurera donc bien dans le projet de loi qui doit être finalisé d’ici au 26 octobre, pour être présentée en conseil des ministres fin novembre et soumis aux députés en première lecture en janvier.À l’Association française du multimédia mobile (AFMM), les opérateurs sont techniquement prêts. Des expérimentations ont déjà été menées – la principale avec la Croix-Rouge de juin 2013 à septembre 2014. « Plus de 214 000 donateurs avaient soutenu l’association en envoyant des textos », rappelle Nathalie Chabert, responsable des relations institutionnelles à l’AFMM.Ni TVA, ni ponction de l’opérateurLorsque le don par SMS sera autorisé, chaque association intéressée réservera un numéro à cinq chiffres auprès de l’AFMM. Les donateurs enverront à ce numéro un message standardisé précisant le montant consenti – par exemple « DON5 », pour un don de cinq euros. Celui-ci apparaîtra sur leur facture téléphonique. Il ne sera pas soumis à la TVA et « l’opérateur ne prendra pas de marge », précise Mme Chabert.Avec cette solution, les associations n’auront pas vos coordonnées, sauf si vous les donnez pour recevoir le reçu fiscal, nécessaire pour obtenir la réduction d’impôt liée aux dons. Pour les abonnés qui refusent le paiement à un tiers via leur facture mobile, il sera toujours possible de désactiver cette fonction.Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendraNotez que le projet de loi, qui a vocation à être voté d’ici l’été 2016, ne concerne pas uniquement les dons et pas seulement les SMS. Il vise plus globalement à autoriser le « paiement sur facture opérateur » (par SMS, mais aussi Internet) pour divers tickets à petits prix : les entrées de musée, le stationnement, les transports en commun…Aurélie Blondel Collectif « Un moment de vérité pour le climat et le développement soutenable. » Tel est le titre d’une déclaration publiée lors de l’ouverture de la réunion de Bonn cette semaine, dernière rencontre préparatoire à la conférence mondiale sur le climat (COP21) qui se tiendra à Paris en décembre. Une de plus dira-t-on, qui ne concerne que ceux qui l’écrivent. Originellement fruit des travaux du réseau LCS-Rnet, plate-forme internationale de dialogue entre scientifiques et responsables politiques, cette déclaration est aujourd’hui portée par 212 experts dont 72 auteurs du groupe III du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), de grands noms de l’économie du développement et cinq anciens ministres.Cette mobilisation de scientifiques imprégnés de cultures diverses et venant de 48 pays de niveaux de développement très inégaux, mais tous ayant une longue expérience de l’affaire climatique et des enjeux de développement, témoigne de leur volonté de formuler une vision commune de la tâche qui incombe à la COP21. Cette conférence sur le climat se prépare dans un contexte économique défavorable où la tentation est grande de repousser encore l’enclenchement de politiques climatiques ambitieuses.Mais succomber c’est en même temps prendre le risque de dérèglements irréversibles du climat futur. C’est aussi se priver d’un levier important pour tirer l’économie mondiale hors des turbulences qu’elle vit depuis la crise financière de 2008 et l’orienter vers un développement solidaire et vers la réduction de la pauvreté.Enjeux économiques autant que climatiquesRéunissant un ensemble représentatif d’expertises dans les domaines de l’énergie, des transports, de l’industrie, de la ville, du monde rural, de l’industrie et de la finance, ce texte rappelle que la transition bas carbone mobilise des secteurs d’infrastructures (énergie, transport, habitat) qui ont un fort pouvoir d’entraînement sur l’activité économique et sont décisifs pour un développement solidaire. Mais on ne changera pas les politiques dans ces secteurs uniquement pour des enjeux climatiques ; on les changera si elles contribuent à relever d’autres défis comme la sécurité énergétique, la réduction des pollutions atmosphériques locales, la valorisation des ressources locales, la création d’emplois et la réduction des fractures sociales.Les politiques climatiques ne peuvent donc plus être un exercice sans espoir de partage plus ou moins équitable des restes d’un budget d’émission. Comme l’a déclaré la conférence sur le climat de Cancún (2010), le défi est celui d’un « accès équitable à un développement bas carbone ». Le dépôt des « contributions volontaires » (les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre) par les gouvernements permet d’identifier les synergies positives entre politique et développement. Mais l’enjeu est de sécuriser leur application et d’inciter à leur renforcement. C’est dans cette perspective que doit se traduire le principe de responsabilités communes mais différenciées qui est au fondement de la convention climat.Le financement est le moyen privilégié de traduire ce principe, mais les budgets publics sont tendus, d’où les inquiétudes sur l’approvisionnement du Fonds vert pour le climat, qui doit financer les politiques d’adaptation au changement climatique des pays en développement. Or le monde l’épargne disponible est abondante qui hésite à s’investir sur des projets de long terme, ce qui mine l’activité économique. L’enjeu est donc de baisser les risques sur les investissements bas carbone et de réorienter vers eux une épargne qui va « ailleurs », dans des placements purement spéculatifs et l’immobilier. Cela passe par des réformes des mécanismes d’intermédiation financière qui dépassent les compétences de la convention climat.Mais la COP21 doit donner les principes de base pour que de telles réformes servent vraiment la lutte contre le réchauffement climatique : une valeur sociale des activités d’atténuation du changement climatique qui puisse être insérée dans les mécanismes de financement des contributions volontaires, un dispositif solide de suivi et contrôle des projets, une faible taxe sur les revenus des projets pour financer le fonds vert pour le climat et garantir l’existence d’une aide multilatérale. Cette déclaration n’est pas un vœu pieux. La déclaration commune de la présidente brésilienne Dilma Rousseff et du président américain Barack Obama, le 30 juin dernier, reprenait la référence à la valeur sociale des activités d’atténuation (baisse des émissions) et le G77, le groupe des pays en développement, a demandé que cette référence soit retenue. Cela permettrait d’ouvrir, après la COP21, un processus qui permette, selon l’image de Keynes, de dompter les « esprits animaux » de la finance et de les mettre au service d’une cause commune pour l’humanité.Manfred Fischedick (Allemagne) vice président du Wüppertal institute, professeur à la Schumpeter School, Wüppertal University auteur du Giec ; Jean-Charles Hourcade (France), directeur de recherche émérite CNRS, CIRED, auteur du Giec pour le 2°, 3°, 4° et 5° rapports ; Bert Metz (Pays-Bas), European Climate Foundation, président du Groupe 3 pour les 3° et 4° rapports du Giec ; Irving Minzer (États-Unis), professeur à la Johns Hopkins University ; Emilio La Rovere (Brésil), professeur à la COPPE, Université Fédérale de Rio de Janeiro, auteur du Giec pour les troisièmes, quatrième et cinquième rapports du Giec ; Pryadarshi Shukla (Inde), professeur à l’Université de Management d’Ahmenabad, auteur du Giec pour les troisièmes, quatrième et cinquième rapports du Giec ; Youba Sokona (Mali), co-président du Groupe III du Giec pour le 5° rapport.Collectif Philippe Escande Vous avez aimé les aventures du petit Uber au pays des taxis ? Vous adorerez la saison 2, intitulée « YouTube et ses amis au pays des télés ». Attention, certaines scènes pourront choquer les âmes sensibles. Il y aura du sang et des larmes, sûrement un peu de sexe, mais aussi de la tendresse. Winnie l’Ourson et Blanche-Neige s’en chargeront.Coup sur coup, YouTube et Disney ont annoncé, mercredi 21 octobre, le lancement de services de vidéo à la demande illimitée par abonnement sur Internet. On connaissait Netflix, le robinet à films et séries déjà présent en France, les Américains ont expérimenté ceux de la chaîne HBO, le créateur de Game of Thrones, mais aussi de CBS, Nickelodeon ou NBCUniversal. Mais l’arrivée simultanée, sur ce marché, du géant de l’Internet mondial et du plus célèbre groupe de médias au monde apporte une nouvelle dimension au phénomène. Le tsunami Internet est désormais en vue des côtes du paysage audiovisuel. Avec deux conséquences majeures.Lire aussi :YouTube cherche un relais de croissance en lançant un abonnement payantLa première est que cette vague va redessiner en profondeur le monde de la télévision. Déjà, en août, les résultats d’audience mitigés des grands réseaux télévisés américains au premier semestre 2015 avaient provoqué un crack du secteur en Bourse. En cause, les usagers américains, de plus en plus nombreux à « couper le cordon ». Autrement dit, se désabonner du câble pour ne garder que l’Internet et se reporter sur des abonnements de type Netflix.Le risque pour les chaînes de télévision va bien au-delà de la simple perte d’abonnés. Ils touchent le nerf de la guerre, la publicité. Face à la chute d’audience, les tarifs baissent et les annonceurs, eux aussi, se replient sur le numérique. La télévision traditionnelle, celle du 20 heures de TF1 ou de France 2 et des jeux de M6, est déjà en train de s’affranchir du temps, avec la télévision de rattrapage. Elle est maintenant en train de s’atomiser en myriades de services, à l’image du Web, ou plutôt des applications de son smartphone.La fin d’une époqueD’ailleurs, Apple, l’inventeur des applications mobiles, va annoncer la semaine prochaine sa nouvelle « Apple TV box » avec l’espoir, enfin, de percer dans ce domaine. Cette fois pourrait être la bonne et représenter le futur grand relais de croissance à ses iPhone. « The next big thing », comme aurait dit Steve Jobs.La seconde conséquence de cette nouvelle vague est la validation d’un modèle économique pérenne pour financer le contenu sur Internet. Les succès mondiaux de Netflix et Spotify ont démontré que les clients étaient partout prêts à payer 10 dollars – ou 10 euros – par mois pour l’accès illimité à un contenu de qualité et une ergonomie séduisante. Désormais, les poids lourds, Apple et Google en tête, s’engouffrent dans la brèche. Nous sommes en train de vivre en direct, comme on dit sur TF1, la fin d’une époque, celle du tout-gratuit sur Internet.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.10.2015 à 11h17 | Eric Albert (Londres, correspondance) Quand le président chinois est venu mardi 20 octobre s’exprimer devant les deux chambres du Parlement britannique, un honneur relativement rare, il s’est contenté du strict minimum. Son discours a duré un petit quart d’heure, et il s’en est tenu à quelques platitudes et à une citation de William Shakespeare.Mercredi en revanche, Xi Jinping était nettement plus dans son élément. Sous les ors de Mansion House, la résidence du lord-maire de la City, il s’exprimait devant deux cents hommes d’affaires triés sur le volet. Face à cette marée de costumes bleu marine – à peine égayée de quelques taches rouges et roses des tailleurs des rares femmes présentes – il s’est lancé dans un grand panorama de l’économie mondiale pendant près d’une demi-heure. Dans la salle, l’ambiance oscillait entre le révérencieux et l’obséquieux.Lire aussi :Xi Jinping accueilli comme un roi chez les BritanniquesLe Parlement ou le portefeuille : le choix est fait. La réception à Mansion House était le point d’orgue de la visite d’Etat du président chinois, qui continue jusqu’à jeudi. Et le Royaume-Uni a déroulé le plus rouge des tapis à son hôte. « Nous voulons être l’économie européenne la plus ouverte aux investissements chinois », avait promis en septembre le chancelier de l’Echiquier, George Osborne, lors d’une visite préparatoire en Chine. Les Britanniques veulent l’argent chinois et ils le font savoir.Cette attitude s’est concrétisée mardi par la signature d’une série d’accords commerciaux totalisant presque 40 milliards de livres (55 milliards d’euros). La moitié vient de la construction des centrales nucléaires EPR, qui seront financées conjointement par EDF et CGN, une société chinoise.Lire aussi :Le grand pari chinois d’EDFUn autre gros accord concerne le secteur pétrolier : BP va fournir en gaz liquéfié le producteur d’électricité Huadian, pour un total de 9 milliards d’euros (sur vingt ans).« C’est bon pour la Chine »Legoland a aussi annoncé qu’il allait ouvrir un parc d’attractions près de Shanghaï, les navires de croisière de Carnival vont se lancer sur le marché chinois et Rolls-Royce a obtenu une grosse commande de moteurs.David Cameron ne cachait pas sa satisfaction. « C’est bon pour la Chine, et bon pour le Royaume-Uni. » Mais essayez de dire ça aux ouvriers des aciéries de Tata dans le nord de l’Angleterre ! Le sidérurgiste a annoncé mardi la suppression de 1 200 emplois. La semaine précédente, une autre aciérie dans une ville voisine avait définitivement mis la clé sous la porte. En cause : un afflux d’acier à bas coût venant de Chine. Avec le ralentissement économique de l’empire du Milieu, ses usines se retrouvent en surcapacité, provoquant un effondrement des prix.Lire aussi :Le moteur chinois tourne au ralentiMais si le gouvernement britannique s’est démené pour décrocher les contrats chinois, il n’a absolument pas réagi à la crise sidérurgique. « Osborne préfère la Chine à nos industries », accusait, amer, le panneau d’un manifestant britannique.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre Facebook a déployé, mardi 20 octobre, son nouveau format destiné aux publications de médias. Baptisé « Instant Article », ce format uniquement disponible sur l’application de Facebook pour iPhone permet un chargement beaucoup plus rapide du contenu et offre une ergonomie censée favoriser sa lisibilité.Les contenus publiés au format « instant article » se distinguent par une icône en forme d’éclair. Selon Facebook, ils se chargent dix fois plus vite qu’un contenu standard – une vitesse censée encourager la lecture sur mobile, qui peut être ralentie par un réseau insuffisant. Une quinzaine d’éditeurs anglo-saxons (The New York Times, The Washington Post, The Daily Mail, National Geographic, BuzzFeed, Slate…) ont commencé à publier leurs contenus dans ce format, soit des milliers de publications par jour selon Facebook. Plusieurs dizaines d’autres titres doivent adopter le format prochainement. Le réseau social annonce aussi préparer une version pour Android.Sujets magazineL’enjeu pour les éditeurs est d’aller à la rencontre des internautes présents sur Facebook et d’être de ceux dont les contenus sont le plus rapidement lisibles. Ils conservent l’exploitation publicitaire de leurs pages, sauf quand c’est Facebook qui l’assure, auquel cas le réseau prélève 30 % du chiffre d’affaires. Facebook s’est aussi engagé auprès des éditeurs à leur donner accès aux données collectées sur les lecteurs de leurs articles.Lire aussi :Facebook devient hébergeur d’articles de presseNéanmoins, en livrant tout ou partie de leurs contenus à Facebook, les éditeurs contribuent à renforcer le poids de cette plate-forme dans l’accès à l’information. Les internautes lisent des articles produits par des médias reconnus, mais sans se connecter à leurs sites. Un changement qui pourrait se traduire par une chute de leurs revenus publicitaires.C’est la raison pour laquelle, à l’exception du Washington Post, la plupart des participants ont choisi de ne publier au nouveau format qu’une partie de leur production, en général des sujets magazine.Lire aussi :Les médias face au pouvoir des réseaux sociauxAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Auffret L’Assemblée nationale a voté, lors de l’examen du projet de loi de finances 2016, le principe « d’un rapprochement en cinq ans entre le prix du gazole et celui de l’essence ». La répercussion à la pompe est estimée à 1 centime supplémentaire par litre de diesel en 2016 puis en 2017. L’essence connaîtra à l’inverse une baisse équivalente sur la même période.Invitée, mardi 20 octobre, par La Chaîne parlementaire (LCP), Delphine Batho, l’ex-ministre ministre de l’écologie et députée socialiste des Deux-Sèvres, rapporteuse d’une mission d’information sur le diesel à l’Assemblée nationale, a détaillé l’important poids du secteur automobile dans l’économie française :« Un secteur industriel qui représente 200 000 salariés en France. Soit quasiment 9 % de la population active si on prend en compte les emplois indirects. »En réalité, les emplois dépendant de l’industrie automobile représentent plutôt entre 1 % et 3 % de la population active.Emplois directs, indirects ou induits ?En 2009 déjà, Nicolas Sarkozy, alors président de la République, avait expliqué que le secteur automobile représentait « 10 % des emplois privés ». Trois ans plus tard, c’est un rapport du Conseil économique, social et environnemental qui recense 2,4 millions d’emplois « induits par l’automobile » soit, là encore, environ 9 % de la population active.L’origine de la statistique est systématiquement la même : le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), représentant des professionnels du secteur, dont la méthode élargit de manière importante les emplois pris en compte.Pourquoi c’est inexactLes secteurs englobés dans le décompte par le CCFA sont divers : de l’industrie pétrolière – labellisée « matières premières et services » – aux groupes automobiles eux-mêmes, en passant par la construction et l’entretien des routes, sans oublier une partie des services de police, les auto-écoles, les salariés des titres de presses consacrés à l’automobile…Au total, sur l’année 2014, 2 323 000 emplois seraient « induits par l’automobile », selon le CCFA, soit 9 % de la population active en France. Mais seuls 201 000 emplois viennent directement de l’industrie automobile française – les constructeurs et équipementiers, de voitures et de caravanes – ce qui représente 0,7 % de la population active. « L’erreur qui consiste à dire que le secteur automobile concerne 10 % de l’emploi provient de la confusion entre […] l’usage et la production d’automobile : on peut tout à fait utiliser des voitures sans en produire ! », avait pour sa part souligné, en février 2009, Sylvain Barde, membre de l’Observatoire français des conjonctures économiques. Interpellé par ce chiffre « pour le moins contestable », il avait rédigé une courte note à ce sujet.A cette occasion, il opérait une distinction entre emplois directs et indirects dans la filière automobile. « En partant du chiffre donné par l’Unedic de 256 000 personnes directement employées dans le secteur automobile en 2007, on obtient un total de 737 000 emplois directs et indirects, soit environ 3 % des actifs », soulignait M. Barde. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui a consacré en 2012 une étude à l’industrie automobile, juge de son côté que le secteur emploie 229 400 personnes, dans lesquels sont compris « le commerce et la réparation d’automobiles et de motocycles », soit 0,8 % de la population active.L’Insee juge par ailleurs que le poids des entreprises de l’industrie automobile représente près de 9 %… de l’ensemble des entreprises de l’industrie manufacturière.Simon AuffretJournaliste au Monde Guy Dutheil La brutale interruption du comité central d’entreprise (CCE) d’Air France a laissé des traces. Sans doute pour éviter de nouveaux débordements, la direction de la compagnie aérienne a-t-elle choisi de « délocaliser » les deux CCE prévus jeudi 22 et vendredi 23 octobre. Cette fois, les deux réunions sont organisées dans les locaux de la Maisons des arts et métiers, avenue d’Iéna, à Paris. C’est la première fois que syndicats et direction se rencontrent officiellement depuis le 5 octobre.A l’issue de ce premier CCE, le PDG d’Air France, Frédéric Gagey, a annoncé que malgré les « bons résultats », la restructuration de l’entreprise reste nécessaire. Dans cette optique, il a confirmé le chiffre, déjà évoqué ces dernières semaines, de 1 000 départs volontaires en 2016. La CGT a confirmé ce chiffre, tout en regrettant que la direction soit « incapable de dire dans quels secteurs ils seront supprimés ».Presque au même moment, plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées à l’appel des syndicats aux abords de l’Assemblée nationale, pour signifier leur opposition à la suppression de 2 900 postes et aux licenciements secs contenus dans le « plan B », un sévère plan d’attrition du réseau et de la flotte de la compagnie, présenté le 5 octobre par la direction.A la « défense de l’emploi », la CGT a ajouté le « soutien aux salariés incriminés » après les incidents du 5 octobre. Cinq salariés ont déjà été placés en garde à vue par la police, tandis que plus d’une vingtaine ont été identifiés par l’enquête interne d’Air France. Enfin, les syndicats devaient à nouveau saisir l’occasion du CCE pour, comme ils l’avaient annoncé, utiliser leur « droit d’alerte ». Une procédure qui lancera une expertise, effectuée par un cabinet indépendant, sur les comptes et la stratégie de la compagnie.Le « plan B » prévoit le licenciement de 300 pilotes Comme les autres organisations, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) place « le maintien de l’emploi » au premier rang de ses préoccupations. Le plan B, présenté par Air France, faute d’avoir obtenu un accord des syndicats sur son plan Perform avant la date butoir du 30 septembre, prévoit notamment le licenciement de 300 pilotes. Une extrémité à laquelle syndicats de pilotes comme direction voudraient éviter d’arriver. D’où la nécessité d’aboutir à un accord d’ici à la fin de l’année. A défaut, c’est le « plan B » qui s’appliquera dès le 1er janvier 2016.Lundi 19 octobre, Alexandre de Juniac et Frédéric Gagey, respectivement PDG d’Air France-KLM et PDG d’Air France, ont adressé un courrier aux organisations syndicales de la compagnie. Une « lettre d’intention » pour cadrer, avec chaque catégorie de personnel, le nouveau round de négociations qui s’ouvre. Les deux patrons promettent aux syndicats, « si nous parvenons rapidement à un accord », de revenir « sur la trajectoire du plan Perform initial ».Pour lancer son plan Perform 2020, qui doit prendre effet à partir de janvier, la direction d’Air France voudrait obtenir des salariés 15 % à 20 % de productivité supplémentaire, mais à salaire constant. Pour satisfaire à cette exigence, les pilotes devraient voler en moyenne une centaine d’heures de plus par an. Le SNPL ne s’y oppose pas sur le principe.Toutefois, il remarque qu’à la fin de 2015, les pilotes ne devraient plus être très loin des objectifs attendus par la direction. Selon leurs calculs, un commandant de bord sur long-courrier aura, par exemple, volé en moyenne environ spte cent cinquante heures en 2015 contre six cent soixante-quinze heures en 2014 d’après les décomptes d’Air France. En pratique, déplore le SNPL, l’adoption du plan Perform se traduirait pour les pilotes par une perte de rémunération de 15 % à 20 %.Lire aussi :Air France : où en est le plan de restructuration ?Air France promet une enveloppe si la croissance revient Pour voler plus, les pilotes réclament donc que « l’Etat, actionnaire à 17,6 % d’Air France, fasse des efforts ». Ils voudraient que les pouvoirs publics poussent à la baisse les redevances aéroportuaires ou qu’ils suppriment la taxe de solidarité sur les billets d’avion. A elle seule, la « taxe Chirac » a coûté 71 millions d’euros à Air France-KLM en 2014. Mais le SNPL n’y croit guère. « Les signaux reçus vont plutôt dans l’autre sens et les arbitrages de l’Etat » ne sont pas favorables à Air France, s’inquiète le syndicat des pilotes. La preuve, Aéroports de Paris, dont l’Etat détient 50,63 % du capital, a obtenu d’augmenter ses redevances de 1,25 %, en plus de l’inflation. De même, Qatar Airways devrait décrocher prochainement de nouveaux droits de trafic après l’achat par le Qatar de 24 avions de chasse Rafale en mai.Outre l’Etat, le SNPL souhaite que la compagnie soit plus généreuse avec ses pilotes, comme elle a su l’être avec les navigants de KLM. En échange d’un accord de productivité, les pilotes néerlandais ont obtenu 4,5 % d’actions d’Air France KLM qui seront versées en trois tranches à partir de 2016.Ce versement d’actions gratuites est évalué à environ 100 millions d’euros au cours actuel. La participation permettra aux pilotes de KLM d’obtenir un siège au conseil d’administration d’Air France-KLM. En cas de retour de la croissance, les pilotes de KLM toucheront aussi une participation aux bénéfices qui pourra représenter jusqu’à 20 % de leur salaire annuel. Pour l’heure, la direction d’Air France a seulement promis une enveloppe de 100 millions d’euros à répartir entre les 50 000 salariés de l’entreprise si la croissance était de retour et indexée sur les prix du carburant.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.10.2015 à 20h17 YouTube a annoncé, mercredi 21 octobre, le lancement d’une offre d’abonnement payante, baptisée « YouTube Red », permettant de visionner les vidéos sans publicité.L’offre sera lancée aux États-Unis le 28 octobre au prix de 9,99 dollars par mois. Le géant de la vidéo en ligne, qui revendique plus d’un milliard d’utilisateurs dans le monde, a également annoncé le lancement d’une nouvelle application, « YouTube Music », qui offrira les catalogues de vidéos d’artistes. Cette application sera liée à la boutique en ligne Google Play, a précisé le groupe.« YouTube Red marque une évolution dans notre désir de donner aux fans davantage de choix et de contenu qu’ils apprécient, ainsi qu’une utilisation plus plaisante », a commenté Robert Kyncl, responsable opérationnel de YouTube. YouTube Red permettra également aux abonnés de sauvegarder des vidéos sur leur ordinateur ou leur support mobile pour les visionner plus tard, même sans connexion internet.Lire aussi :YouTube revendique une forte hausse des annonceurs Pierre Le Hir Comme il existe en géométrie un nombre d’or, étalon de l’harmonie universelle, il existerait aussi, en matière d’activité économique, une température idéale. Une « Goldilocks temperature », disent les scientifiques, en référence au conte des frères Grimm, Boucle d’or, dans lequel la fillette aux mèches blondes se régale du brouet destiné à un ourson, ni trop chaud, ni trop froid. C’est la thèse que soutiennent des chercheurs des universités californiennes Stanford et de Berkeley, dans une étude que publie, jeudi 22 octobre, la revue Nature.Marshall Burke (département des sciences de la Terre de l’université Stanford) et ses collègues ont corrélé l’évolution du produit intérieur brut (PIB) de 166 pays, sur la période 1960-2010, avec les fluctuations de la colonne de mercure. La productivité – l’efficacité avec laquelle les sociétés transforment ressources naturelles, énergie, capital et travail en biens ou en services – « atteint son pic à une température annuelle moyenne de 13° C », au-delà de laquelle elle « décline fortement ». Un climat trop chaud nuit non seulement aux productions agricoles, expliquent les auteurs, mais aussi aux performances et à la santé des travailleurs de l’ensemble des secteurs d’activité.Les pays du Sud désavantagésCe résultat donne à penser que l’économie de la planète est déjà en surchauffe. Selon les relevés de l’Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA), sur l’ensemble de l’année 2014, le thermomètre a en effet grimpé, à la surface des terres et des océans, au niveau moyen de 14,59 °C.Il montre aussi que les pays du Sud sont déjà désavantagés dans la compétition économico-climatique, puisque si la France (12,6 °C en moyenne sur la période 1981-2010), le Royaume-Uni, l’Allemagne, les Etats-Unis ou le Japon connaissent des températures médianes légèrement en dessous ou voisines du seuil fatidique, le Brésil dépasse allègrement les 20 °C, tandis que l’Inde, l’Indonésie, le Nigeria ou le Mali flambent entre 25 et 30 °C. Pour ces nations, chaque degré supplémentaire au-delà de l’optimum de 13 °C ampute davantage le PIB, alors que dans les zones froides ou tempérées, chaque degré de plus en deçà de cette limite se traduit en gain de richesse.Les chercheurs se sont projetés vers l’horizon de la fin du siècle, en modélisant l’impact du réchauffement climatique en cours sur la productivité mondiale. C’est l’enseignement principal de leur étude, et il n’a rien d’un conte pour enfants. Dans un scénario « business as usual » – avec une poursuite de la trajectoire actuelle des émissions de gaz à effet de serre –, cette productivité sera, globalement, inférieure de 23 % au niveau qu’elle atteindrait sans réchauffement et 77 % des pays connaîtront une croissance moindre que si le globe restait à température constante.Revenu en baisse de 75 % pour les pays plus pauvresSurtout, sans politiques d’atténuation du réchauffement, l’écart de revenu par habitant va continuer de se creuser. Tandis que « les 20 % de pays les plus riches enregistreront de légers gains » par rapport à un monde au climat inchangé, notamment sur le continent européen, « le revenu moyen baissera de 75 % dans les 40 % de pays les plus pauvres », en Afrique, en Amérique du Sud ou en Asie.« On peut discuter des projections, sur les décennies à venir, de modèles calés sur les données économiques du passé, commente Stéphane Hallegatte, économiste senior à la Banque mondiale. Les capacités d’adaptation des économies du Sud sont sans doute sous-estimées. » Pour autant, poursuit-il, « ce travail met en évidence que plus on s’écarte de températures adaptées aux activités humaines et plus les coûts sont importants ».Redistribution des revenus« L’étude pose la question de la redistribution des revenus, ajoute-t-il. Un degré de plus en Europe ou en Afrique a des conséquences très différentes. Cela est vrai aussi à l’intérieur d’un même pays, où certains secteurs, comme l’agriculture, seront fortement pénalisés par le réchauffement, quand d’autres, par exemple le tourisme, en profiteront peut-être. »Les pays du Sud, qui, à l’approche de la COP21, la conférence mondiale sur le climat de Paris, pressent les nations développées de mobiliser les 100 milliards de dollars annuels (88 milliards d’euros) promis pour les aider à faire face aux dérèglements climatiques, trouveront là un argument supplémentaire pour plaider leur cause.Pierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.10.2015 à 17h00 • Mis à jour le21.10.2015 à 17h02 | Stanislas de Bentzmann (Président de Croissance Plus) Alors que l’on est entré dans le vif de la réforme du marché du travail, le récent spectacle médiatique de certaines actions syndicales « coup de poing«  laisse perplexe au regard du rapport Combrexelle qui propose de placer les acteurs syndicaux d’entreprise au cœur de l’élaboration de la norme sociale en « subsidiarisant » le code du travail.Si cette proposition est intéressante en soi en ce qu’elle fait privilégier le contrat sur la loi, l’image des deux cadres dirigeants d’Air France quittant torse nu la réunion du comité central d’entreprise a de quoi jeter la suspicion sur une mesure censée dépolitiser le droit du travail, pacifier les relations sociales et surtout faciliter les réformes structurelles.Lire aussi :Travail : changer les règles du jeuOutre le discrédit porté une nouvelle fois sur l’image de notre pays, se trouve posée d’emblée et de manière brutale la viabilité d’une mesure qui fait de l’entreprise le niveau de droit commun d’élaboration de la norme sociale.Car elle comporte le risque d’importer une conflictualité sociale inédite au cœur de l’entreprise.Un vent d’air frais salutaireNotre pays n’a plus droit à l’erreur sur le sujet. La réforme de notre marché du travail, et la capacité des pouvoirs publics à la mener à bien sont scrutées par tous les observateurs étrangers et attendus par toutes les entreprises. Comme le disent les économistes Elie Cohen, Philippe Aghion et Gilbert Cette (Changer de Modèle, Odile Jacob, 2014), cette réforme est la « mère des réformes ».Ce n’est pas pour rien que le ministre de l’économie a fait souffler un vent d’air frais salutaire sur les 35 heures ou le statut des fonctionnaires pour rappeler cette réalité. Le cas Air France tombe mal pour l’exécutif, obligé d’être défensif juste au moment où il a choisi d’avancer sur la réforme du marché du travail.François Hollande défend sa méthode tandis que Manuel Valls ne cesse de marteler qu’il ne faut pas amalgamer tous les syndicats sous le même anathème. Pourtant, ce sont bien la majorité des syndicats qui refusent l’accord sur la rémunération dans la fonction publique ou qui prolongent le bras de fer à l’AP-HP sur les jours de RTT. Ce qui veut dire que la réforme de 2008 sur la représentativité syndicale, censée les responsabiliser, n’est pas suffisante.Ne nous trompons pas de problème. Il ne s’agit pas de discréditer la primauté de l’accord d’entreprise parce que certains syndicats ne joueraient pas le jeu, mais d’éviter qu’ils se retrouvent en situation de pouvoir tout bloquer. L’accord Smart fixant un retour aux 39 heures, rejeté par les syndicats de l’entreprise mais validé par référendum interne des salariés, montre d’ailleurs un hiatus de plus en plus grand entre les représentants syndicaux et les salariés qu’ils sont censés représenter.Des organisations de plus en plus décaléesCe décalage est aussi flagrant concernant les dérogations au repos dominical ou le travail en soirée. Quand les syndicats contestataires continuent leur guérilla contre le travail en soirée, 96 % des salariés de Sephora approuvent l’accord paraphé par leur direction et les syndicats réformistes.Lire aussi :Smart  : vers un retour aux 39 heuresQuand un sondage montre que les trois-quarts des Français estiment urgent de réformer en profondeur les régimes sociaux, Jean-Claude Mailly (FO) menace de « déclarer la guerre » si le patronat n’augmente pas les cotisations sur les retraites complémentaires, puis refuse de signer l’accord une fois conclu. Sans compter la CGT qui boycotte la grande conférence sociale et profère des menaces à peine voilées sur le thème de l’explosion sociale.Il est temps de mettre fin à un certain syndicalisme qui confond son intérêt avec celui des salariés, la protection de l’emploi avec la défense du code du travail et l’idéologie avec le syndicalisme. L’actualité montre ainsi des syndicats de plus en plus décalés.Il faut maintenant en finir avec leur droit de veto si l’on veut enfin réformer et pour cela éviter la professionnalisation des représentants du personnel dans les entreprises en ne permettant pas plus de deux mandats de suite et en supprimant l’exclusivité syndicale au premier tour des élections, un vrai déni de démocratie.Stanislas de Bentzmann (Président de Croissance Plus) Jean-Michel Bezat et Eric Albert (Londres, correspondance) L’accord aura finalement été conclu dimanche soir, tout juste vingt-quatre heures avant l’arrivée du président chinois Xi Jinping à Londres. « A temps ! », sourit Vincent de Rivaz, le patron d’EDF Energy, filiale du groupe français au Royaume-Uni. Après des années d’âpres négociations, EDF a finalement signé, mercredi 21 octobre, un accord prévoyant une coentreprise avec son partenaire historique, la China General Nuclear Power Corporation (CGN) : elle construira deux réacteurs EPR (troisième génération) à Hinkley Point (sud-ouest de l’Angleterre), qui n’entreront en service qu’en 2025. Une signature en grande pompe par les patrons des deux groupes, Jean-Bernard Lévy et He Yu, sous les ors de Mansion House, au cœur de la City. Et en présence du premier ministre britannique, David Cameron, et du président chinois, Xi Jinping.Lire aussi :EDF s’allie aux chinois pour construire une centrale nucléaire au Royaume-Uni« C’est “la” bonne nouvelle qu’attendait la filière française », souligne M. Lévy, qui rappelle que ce sont les premiers réacteurs vendus en Occident depuis la catastrophe de Fukushima en mars 2011. Areva (îlot nucléaire), Alstom (turbo-alternateur) et Bouygues (génie civil) notamment participeront à un chantier largement ouvert aux entreprises britanniques et aux équipementiers chinois. EDF financera 66,5 % du projet et CGN 33,5 %, pour 18 milliards de livres (24,5 milliards d’euros), hors coûts de financement. Dans un second temps, explique M. Lévy, des investisseurs seront sollicités pour faire redescendre la part d’EDF à 51 %. Après d’ultimes mises en forme juridiques, le groupe prendra sa décision d’investissement « dans quelques semaines ».Un réacteur adapté aux pays émergentsSi l’accord est un soulagement évident pour ses dirigeants, c’est aussi un énorme pari. L’électricien français a besoin des capitaux chinois pour financer Hinkley Point, puis les deux EPR de Sizewell (est), dont il prendra en charge 80 % des coûts. Mais il offre en échange à CGN la possibilité d’introduire sa technologie au Royaume-Uni, et plus largement en Occident. Le « Hualong 1 » (« Dragon »), réacteur de troisième génération 100 % chinois, doit en effet être construit à Bradwell, au nord-est de Londres, au cours de la prochaine décennie. Le financement sera inversé : 66,5 % pour CGN et 33,5 % pour EDF, qui s’est engagé à aider son partenaire à le faire certifier par l’autorité de sûreté nucléaire britannique.M. de Rivaz estime que ce n’est là que le début d’une coopération plus fructueuse. L’objectif est de faire de ce « UK Hualong » la tête de série d’un réacteur destiné à être vendu à travers le monde par la coentreprise CGN-EDF. « Nous posséderons des droits de propriété industrielle sur le Hualong adapté pour le Royaume-Uni », réacteur dont un premier exemplaire est par ailleurs en construction sur le sol chinois. « C’est une opportunité de le développer, pour ensuite l’exporter. »Pour M. Lévy, ce réacteur est complémentaire de l’EPR. Celui-ci a surtout vocation à remplacer le parc français de 58 réacteurs qui fermeront progressivement entre 2030 et 2050. Le réseau de lignes à haute tension de RTE est, en effet, dimensionné pour recevoir sa forte puissance (1 650 MW). Le « Hualong 1 » (1 000 MW) permet à EDF de disposer d’une autre offre pour la plupart des pays émergents, qui privilégient ces réacteurs de moyenne puissance. « C’est une bonne chose pour nous d’avoir plusieurs modèles », souligne M. de Rivaz.Relents post-coloniauxMais dans cette gamme de puissance, la France a un autre modèle à proposer : l’Atmea (1 100 MW). Conçu et developpé par Areva et le conglomérat japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI), il devrait être acheté à quatre exemplaires par la Turquie, son premier client. « On a plusieurs fers au feu », reconnaît M. Lévy, rappelant que l’Atmea a déjà été certifié par l’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN), alors que le « gendarme » du nucléaire britannique mettra des années à valider le Hualong 1. Il n’est donc pas question, pour l’heure, de choisir entre les Chinois et les Japonais.M. Lévy s’irrite des relents post-coloniaux qui soutendraient l’inquiétude entourant le nucléaire chinois. « Arrêtons de considérer les Chinois comme des petits garçons ! Ce sont de grands experts, qui construisent actuellement la moitié des centrales nucléaires au monde », tranche-t-il. C’est dans l’empire du Milieu que seront construites la moitié des centrales atomiques d’ici à 2040, prévoit l’Agence internationale de l’énergie (AIE). En se liant ainsi à la filière chinoise, le patron d’EDF estime que son entreprise a plus à y gagner qu’à y perdre.Lire aussi :Faut-il avoir peur d’une centrale nucléaire chinoise au Royaume-Uni ?En trente ans, les ingénieurs chinois se sont émancipés de la tutelle technologique française. Un processus inévitable, même s’il a été plus rapide que certains ne le prévoyaient. EDF ne met-il pas le pied à l’étrier à un de ses plus redoutables concurrents ? « Au contraire, réplique M. de Rivaz, nous créons ensemble une nouvelle technologie, un nouveau produit. Nous nous lançons dans une joint-venture commune. » Depuis plusieurs années, les dirigeants d’EDF jugent qu’ils n’ont pas d’autre choix que de s’allier à des partenaires chinois. Sans être sûr que cette nouvelle page de la coopération nucléaire, où les rôles sont rééquilibrés voire inversés, sera gagnante-gagnante pour la filière française.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteEric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Est-ce le début de l’inversion de la courbe du chômage ? Difficile, sur un seul mois, de tirer des conclusions hâtives. Il n’empêche que les chiffres du mois de septembre publiés lundi 26 octobre constituent, en l’état, une petite embellie. Fin septembre, en France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans activité et tenus de rechercher un emploi) a baissé de 23 800 par rapport au mois précédent, soit une diminution de 0,7 % sur un mois. Il s’établit à 3 547 800. Cela représente toutefois une augmentation de 3,1 % sur un an.Quoi qu’il en soit, la baisse du nombre de demandeurs d’emploi est la plus importante depuis le début du quinquennat de François Hollande, exception faite de celle du mois d’août 2013 qui s’avéra ultérieurement être due à un problème de comptage qualifié de « bug de SFR ». Depuis mai 2012, les seuls quatre mois où une baisse a été enregistrée n’ont jamais été suivis d’un second mois consécutif de diminution du nombre de chômeurs de catégorie A. Aussi est-il bien hasardeux, à cette heure, d’anticiper un retournement durable.Recul chez les jeunesLa baisse est particulièrement significative pour les demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, qui enregistrent un recul de 2,6 % en un mois, de 2,7 % sur un an. Dans la tranche d’âge des 25-49 ans, le nombre de demandeurs d’emploi diminue également de 0,5 % sur un mois mais augmente de 2,5 % sur un an. Quant aux plus de 50 ans, l’augmentation est continue même si son rythme diminue : 0,1 % en un mois, 8,5 % sur un an.En revanche, pour les autres catégories de demandeurs d’emploi, les chiffres sont en augmentation : 717 000 pour la catégorie B (ayant travaillé 78 heures ou moins au cours du mois), soit + 1,2 % sur un mois et + 6,3 % sur un an, et 1 157 900 pour la catégorie C (plus de 78 heures au cours du mois), soit + 1,5 % sur un mois et + 14,8 % sur un an, ce qui témoigne d’une nette augmentation des contrats dits « atypiques », à temps partiel.Au total, le nombre de chômeurs en France métropolitaine, toutes catégories confondues, s’élève à 5 422 700 fin septembre. Ce chiffre, stable sur un mois, est en augmentation de 5,8 % sur un an. En incluant les outre-mers, le nombre de demandeurs d’emploi s’élève, toutes catégories confondues, à 5 727 300.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Leroux (Marseille, correspondant) L’appartement est spacieux, lumineux, à deux pas des collines de calcaire de Val Sec qui enserrent le nord de Marseille. Pour Nadia, ce 5-pièces dans une résidence de La Gavotte, un quartier des Pennes-Mirabeau, c’est le jour et la nuit avec le 3-pièces que, trois ans durant, elle a loué contre 900 euros par mois. Divorcée en 2010, cette femme de ménage de 43 ans a emménagé en avril dans le parc social, avec ses trois filles, « après des années de galère et de découragements ». « J’avais honte d’aller toquer à toutes les portes, celle du maire, du préfet, à la Logirem [le bailleur] simplement pour réclamer mes droits. »Avec seulement 6,21 % de logements sociaux, les Pennes-Mirabeau, commune de 20 000 habitants qui s’étire entre les quartiers Nord de Marseille et les zones d’activités tertiaires d’Aix-en-Provence, est le bonnet d’âne des Bouches-du-Rhône. Le département est une classe de mauvais élèves, puisque 42 communes sur 119 sont frappées d’un arrêté préfectoral de constat de carence au titre du bilan de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) 2011-2013. Les résultats sont négatifs : 10 logements sociaux en moins sur cette période sur un objectif de 172 nouveaux, soit un taux de réalisation de – 6 %.Lire aussi :Construction de HLM : les 36 villes que le gouvernement montre du doigt42 % de voix au FN aux européennesAux Pennes-Mirabeau, on aime valoriser le côté provençal de la commune, avec son moulin à la Daudet et ses pinèdes. Une image doublée d’une prospérité due à la présence sur son territoire de Plan de Campagne, l’un plus grands centres commerciaux de France, ou encore de l’usine d’embouteillage Coca-Cola. Cette banlieue de Marseille a toujours joué la carte de la résidence individuelle pour loger les cadres du port de Marseille et les fonctionnaires des administrations de la capitale régionale. « Les Pennes, c’est un environnement pavillonnaire, explique Roger Lambert, cadre local du PS, avec une population qui refuse tout logement social. »« Au conseil municipal, à chaque fois que je parlais de logement social, je ne pouvais pas finir mes phrases »La commune est mitoyenne avec les 15e et 16e arrondissements de Marseille et leurs grandes cités (La Castellane, La Bricarde, le Plan d’Aou). Selon M. Lambert, « le slogan ici c’est : on ne veut pas être le 17e arrondissement de Marseille ». Lourds sous-entendus qu’on retrouve dans les 42 % de voix accordées au FN aux élections européennes de 2014, même si la commune est historiquement à gauche (Victor Mellan, maire de 1977 à 2001, était un proche collaborateur de Gaston Defferre, maire PS de Marseille pendant trente ans).350 000 à 400 000 euros de pénalités annuellesLe sujet des logements sociaux a longtemps été tabou, comme en témoigne Serge Baroni, conseiller municipal PCF et l’un des rares défenseurs d’un rattrapage rapide. « Au conseil municipal, à chaque fois que je parlais de logement social, je ne pouvais pas finir mes phrases alors que 50 % de la population y est éligible. » Pour ne pas respecter les engagements triennaux devant conduire à 25 % de logement social d’ici 2025, la commune débourse bon an mal 350 000 à 400 000 euros de pénalités.« C’est énorme, reconnaît Michel Amiel, maire des Pennes-Mirabeau depuis 1995. Certaines communes disent : on veut rester résidentielle et on paiera les amendes quoi qu’il arrive. Ce n’est pas notre cas et pas de mal de projets sont dans les tiroirs mais sont longs à sortir. » Ce médecin a rendu sa carte du PS pour protester contre la création de la métropole Aix-Marseille-Provence et c’est sur les listes de Jean-Nöel Guérini, l’ancien président (ex-PS) du conseil général, qu’il a été élu sénateur en 2014.« Il faut une mixité sociale de quartier, pas une mixité de palier »Frappée d’un arrêté de carence pour la quatrième période triennale successive, Les Pennes-Mirabeau pourraient bien connaître un scénario catastrophe : la multiplication jusqu’à 5 des « amendes de carence », qui ne sont jusqu’alors que doublées. Afin d’éviter cela, le préfet a proposé aux 42 communes carencées des Bouches-du-Rhône de signer avant le 31 mars 2016 un contrat de mixité sociale.Les Pennes-Mirabeau le signeront même si, précise Michel Amiel, « malgré nos efforts, on ne sera jamais dans les clous, on ne rattrapera pas le temps perdu. Sauf à changer la sociologie de la commune – et ça, je ne le veux pas car mon rôle est de défendre le cadre et la qualité de vie. » Le projet immobilier phare, c’est Pallières 2 avec 900 logements dont 30 % de logements sociaux – un minimum imposé aux communes carencées. « Si, à Pallières 2, je faisais 900 logements sociaux, cela donnerait un quartier comme ceux des années 1970, et l’on connaît la suite. Oui, il faut une mixité sociale. Mais une mixité de quartier, pas une mixité de palier. »Et Michel Amiel de pointer les contradictions de ses administrés : « Lors d’une réunion publique sur un projet de logements sociaux, j’ai affronté un fort mécontentement des riverains. A la fin de la réunion, la personne la plus virulente est venue me demander si son fils pourrait avoir un logement dans le projet contesté. »Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde Denis Cosnard Pas de miracle pour FRAM. L’entreprise de tourisme créée à Toulouse en 1949 sous le nom de Fer, Route, Air, Mer, va déposer son bilan. La convocation du comité d’entreprise extraordinaire, indispensable en pareil cas, est partie lundi 26 octobre, font savoir des sources concordantes. Le comité devrait avoir lieu jeudi. Une audience est attendue dans la semaine pour placer le voyagiste en redressement judiciaire.Le dépôt de bilan, c’est précisément l’issue que la direction de FRAM et son premier actionnaire, Georges Colson, voulaient à tout prix éviter depuis des mois. Pendant des semaines, malgré une situation financière très tendue, ils se sont accrochés à l’espoir que la société soit relancée par un repreneur sans passer par le tribunal de commerce.Mais le retrait, lundi 19 octobre, de la seule offre de rachat présentée dans ce cadre a changé la donne. Le mystérieux candidat luxembourgeois HNA Group Europe ayant renoncé à reprendre FRAM avec son partenaire français Selectour AFAT, plus possible d’éviter la faillite. « Il n’y a plus d’argent dans les caisses, donc on ne peut pas échapper au redressement judiciaire », résume un de ceux qui travaillent sur le dossier. Même si le dépôt de bilan est inéluctable, « la priorité reste la continuité et la pérennité de l’entreprise », précise la direction.D’intenses tractationsTous les regards sont désormais braqués sur le seul autre candidat en lice, Karavel. Depuis plusieurs mois, ce spécialiste français de la vente de séjours sur Internet, connu pour sa marque Promovacances, s’intéresse au dossier avec son actionnaire, le fonds LBO France. Il se propose d’investir au moins 50 millions d’euros dans l’affaire. Ses avances sont longtemps restées sans réponse. A présent, il paraît le seul à même de sauver FRAM, et d’intenses tractations ont eu lieu ces derniers jours en ce sens.« FRAM et Karavel progressent vers une solution concertée, sous l’égide du conciliateur », relate un proche des discussions.Lire aussi (édition abonnés) :Karavel-Promovacances en passe de reprendre le voyagiste FramA ce stade, plusieurs solutions restent possibles. L’une consisterait à profiter de la dernière réforme du droit des entreprises en difficulté : la création d’une sorte de redressement judiciaire express. Ce que les juristes appellent dans leur jargon franglais « prepack cession ». Ce dispositif a été introduit par l’ordonnance du 12 mars 2014 sur les entreprises en difficulté, qui vise à limiter les faillites et les licenciements. Il permet de négocier à l’avance une solution avec un repreneur, puis de la finaliser au tribunal de commerce juste après le dépôt de bilan.Eviter une crise majeure« Si le tribunal retient cette solution, elle évitera toute rupture dans l’acheminement des passagers », argumente un des experts au chevet de l’entreprise. Un point-clé. Pour les pouvoirs publics, il est en effet essentiel d’éviter une crise majeure, avec des milliers de voyageurs piégés en pleines vacances de la Toussaint, et un organisme de garantie des entreprises du secteur mis à son tour en péril…L’autre solution consisterait pour le tribunal à suivre le processus classique en cas de dépôt de bilan d’une entreprise importante, en ouvrant une période d’observation de plusieurs mois et en appelant tous les groupes intéressés à se manifester. Au risque que l’activité de FRAM chute de plus belle à la suite du dépôt de bilan.En tout état de cause, les déboires de la société vont inéluctablement entraîner une casse sociale. Le plan de Karavel devrait se traduire par une réduction de 25 % de l’effectif de FRAM. Selon des proches du dossier, alors que le chiffre d’affaires du voyagiste a baissé de 30 % en trois ans, les effectifs sont restés stables, autour de 550 personnes.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Les Décodeurs Les DécodeursJournaliste au Monde Philippe Escande Au sommet de la planète industrielle, deux empires se font face. Allemagne et Japon partagent le même goût pour les mécaniques bien huilées et la même prétention d’en inonder le monde. Ce n’est pas un hasard si les deux excellent à la fois dans les machines-outils et dans les automobiles, les unes au service des autres.Leurs champions s’affrontent sur tous les terrains, et notamment sur le plus grand de tous, la Chine. En septembre dernier, à la veille du salon automobile de Francfort, le chevalier Volkswagen se voyait en vainqueur. Au premier semestre de 2015, il avait réussi contre toute attente à décrocher le titre de numéro un mondial. Éphémère couronne.A la veille de l’ouverture du salon de Tokyo, mercredi 28 octobre, le samouraï Toyota retrouve de sa superbe. Sur les neuf premiers mois de l’année, il a vendu 60 000 voitures de plus que son adversaire. Et comme pour enfoncer un peu la tête de son concurrent dans sa grande flaque de gas-oil, il s’est donné un cap bien plus ambitieux encore : parvenir en vingt-cinq ans à éliminer totalement de sa gamme les véhicules à essence et diesel. En finir avec une technologie plus que centenaire qui constitue la quasi-totalité de sa flotte aujourd’hui.Lire aussi :Pour innover, Toyota invente l’action de long termeLe porte-drapeau de cette offensive s’appelle la Toyota « Mirai » (futur en japonais). Une voiture à hydrogène dont les seuls rejets sont quelques gouttes d’eau. Comprendre : le futur appartient à Toyota. Fragilisé par des rappels en masse aux Etats-Unis puis par le tsunami de 2011 qui a touché nombre de ses usines, il est reparti à l’offensive, avec notamment de nouveaux projets, notamment au Mexique et en Chine.Regarder au-delàCe retour en forme ne se produit cependant pas au meilleur moment. Les deux constructeurs affichent pour 2015 des ventes en baisse, de près de 1,5 %, par rapport à l’année précédente. Et cela n’a rien à voir avec le scandale qui affecte l’Allemand puisqu’il est trop tôt pour qu’il apparaisse dans les statistiques. Le marché japonais dégringole, le Brésilien s’effondre et, plus grave encore, les ventes en Chine ne se redressent pas.Toyota préfère donc regarder au-delà. A court terme, il devrait être le premier gagnant de la « dédiesélisation » du parc automobile en Europe, compte tenu de son avance sur les véhicules hybrides. Même les chauffeurs de taxis parisiens troquent leurs Peugeot ou leurs Mercedes contre des Toyota « Prius ».Et son pari sur la Mirai est du même ordre. Et suscite le même scepticisme que l’hybride à son époque. La voiture est trop chère, 80 000 euros, et, surtout, son développement exige de considérables investissements dans un réseau de distribution d’hydrogène en station-service. Mais le futur est à ce prix. Et les deux pays qui investissent en ce moment dans cette technologie sont comme par hasard l’Allemagne et le Japon. La guerre des étoiles n’est donc pas terminée.Lire aussi :Volkswagen : après le scandale, du sang et des larmesPhilippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent #AirFrance : les chiffres qui parlent https://t.co/8KKBwGn6C3 https://t.co/CbWc4MH6m7— LePoint (@Le Point)require(["twitter/widgets"]);Ce n’est qu’une petite série de graphiques, mais elle a eu son petit succès : l’hebdomaire Le Point a publié, en marge d’un article consacré aux « avantages » des personnels d’Air France, une série de quatre histogrammes appuyant le propos.Pilotes mieux payés en fin de carrière, heures de vol moins élevées pour un commandant que chez la concurrence, recours à un troisième pilote plus tôt que les autres compagnies, hôtesses qui font moins d’heures de vol par an que celles des compagnies « low cost »... Autant d’éléments illustrés par des barres de couleur incarnant ces différences. Quitte parfois à les exagérer très très fortement à l’aide d’artifices graphiques.Lire les dernières informations :Air France : le DRH veut des contrats de travail en fonction de la « productivité » des salariés  Salaires : 28 % représentés par... 200 %Premier cas : la différence de salaires. Les chiffres indiquent un écart de 28 % (270 000 contre 210 000). Mais le graphique, lui, traduit cette différence par une barre plus de trois fois plus haute que l’autre, soit un différentiel de 200 % ! Qu’a fait Le Point ? Il n’a conservé que le « haut » du graphique, sans partir d’une échelle à zéro, ce qui constitue une première entorse. On peut parfois choisir une échelle qui ne commence pas à 0, mais il faut alors l’indiquer, ce qu’il ne fait pas ici. En réalité, voilà ce que donnent les mêmes chiffres présentés avec une échelle débutant à 0 : #container_14458507336{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14458507336{ height:500px; } #container_14458507336 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14458507336 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14458507336 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14458507336 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Salaire annuel brut d'un commandant en fin de carrière(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14458507336", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Air France","Swissair/Lufthansa"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "salaire commmandant fin de carrière", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 270000 ], [ "", 210000 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}On le voit, ce n’est pas tout à fait la même impression. Heures de vol : 200 % de différence pour représenter 23 %Même chose avec le différentiel du nombre d’heures de vol : Entre 650 et 800, la différence est de 23 %. Ici, Le Point affiche une barre encore une fois trois fois plus haute que l’autre, soit 200 % de différence. Voici là encore le même graphique avec une échelle normale. C’est un peu moins spectaculaire : #container_14458507940{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14458507940{ height:500px; } #container_14458507940 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14458507940 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14458507940 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14458507940 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'heures de vol en long courrier pour un commandant(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14458507940", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Air France","Swissair/Lufthansa"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Vol long courrier", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 650 ], [ "", 800 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 3e pilote, hôtesses : des graphiques corrects, une méthode qui l’est moinsSeule la seconde série de graphes se rapproche plus de la réalité. en prenant cette fois une réelle échelle à 0. On le voit, nos graphiques et ceux du Point sont ici similaires : #container_14458508458{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14458508458{ height:500px; } #container_14458508458 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14458508458 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14458508458 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14458508458 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'heures de vol au-delà desquelles un troisième pilote est nécessaire(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14458508458", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Air France","Swissair/Lufthansa"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "3e pilote", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 8 ], [ "", 9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Néanmoins, ce sont cette fois les choix de chiffres qui posent question. Ainsi, ci-dessous, après avoir comparé Air France et Swiss/Lufthansa, Le Point change soudainement et, pour évoquer le nombre d’heures de vol que font les hôtesses, préfère comparer la compagnie française et deux compagnies « low cost ». #container_14458509729{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14458509729{ height:500px; } #container_14458509729 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14458509729 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14458509729 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14458509729 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'heures annuelles pour une hôtesse de l'air basée à Orly(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14458509729", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Air France","EsayJet/vueling"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "heures de vol hôtesse", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 450 ], [ "", 850 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard, Cécile Prudhomme et Isabelle Chaperon Le mariage entre Darty et la Fnac aura-t-il lieu ? Le conseil d’administration de Darty a annoncé lundi 26 octobre avoir demandé un nouveau délai pour se prononcer sur la proposition de rachat faite par le libraire, et ce « afin de pouvoir examiner la possibilité d’une offre améliorée » de la part du groupe d’Alexandre Bompard. La décision, initialement attendue pour le 28 octobre, est donc reportée au 11 novembre.  En jeu, un des plus importants rapprochements tentés depuis des années dans la distribution en France.Peu de chances que Darty accepte en l’état l’offre, qui valorise l’enseigne d’électroménager à 533 millions de livres (720 millions d’euros). « A priori, le conseil va plutôt rejeter la proposition, pronostique un proche du dossier. La Fnac n’a pas réussi à convaincre Darty de l’intérêt de l’opération. » Régis Schultz, le directeur général de Darty, ne semble guère enthousiaste non plus : « Je ne suis ni pour ni contre, le conseil prendra sa décision avec les éléments en sa possession », déclare-t-il sobrement.En fonction de la décision de Darty, la Fnac fixera sa propre conduite. Le plus grand libraire de France a jusqu’au mercredi 28 octobre à 17 heures pour confirmer ou non son projet d’offre, selon la réglementation britannique. Vestige de l’empire de la distribution Kingfisher, Darty est en effet coté à Londres, même si l’essentiel de ses activités se trouve en France.Lire aussi :4 questions pour comprendre le possible rachat de Darty par la Fnac85 millions d’euros d’économies d’échelleEn cas de rejet de sa proposition, la Fnac garde la possibilité de mener l’affaire de façon hostile. « Mais elle n’osera pas », veut croire un proche de Darty.Depuis l’annonce de son projet, le 30 septembre, Alexandre Bompard, le patron de la Fnac, a tenté de faire valoir tous les atouts de son projet, destiné à créer le « leader de la distribution de produits techniques, culturels et électroménagers en France ». Il a rencontré à plusieurs reprises Alan Parker, le président de Darty, et fait le tour de ses actionnaires, jusqu’à Edimbourg, en Ecosse.Dimanche 25 octobre encore, il a mis en avant les économies d’échelle, plus importantes que prévu, que permettrait l’association des deux rivaux. Pas moins de 85 millions d’euros à terme, selon un rapport du cabinet EY (ex-Ernst & Young). Près de la moitié des gains proviendrait des achats de matériel électronique, un domaine dans lequel les deux réseaux sont présents. L’optimisation de la logistique, l’intégration de certaines fonctions dans les sièges sociaux et les achats de prestations de service fourniraient l’autre moitié des économies. Pour la direction de la Fnac, pareille perspective « renforce la conviction » que ce mariage représenterait une occasion de « création de valeur unique pour les deux groupes ».La Fnac a d’ores et déjà obtenu le soutien écrit de deux actionnaires importants de Darty, qui détiennent au total 23,6 % du capital : le fonds activiste Knight Vinke, et le fonds français DNCA.Une prime jugée un peu chicheMais le conseil de Darty, dont ces deux actionnaires sont absents, reste dubitatif. Avec trois grandes interrogations. La première porte évidemment sur le prix. La Fnac propose de payer toute la facture en titres, sans versement de cash, en donnant une de ses actions contre 39 actions Darty. Cela équivaut à 27 % de plus que le dernier cours de Darty avant l’annonce de l’offre. Une prime jugée un peu chiche par certains. « Dans les OPA en général, c’est plutôt 30 % à 40 % qui est proposé », glisse un membre du camp Darty.Lire aussi :Darty et le défi de la croissanceEn outre, les actionnaires outre-Manche n’apprécient guère les offres en titres. Encore moins lorsqu’il s’agit, comme ici, d’actions cotées seulement à Paris. Cela implique de faire confiance à la fois à la Fnac, dont le titre est jugé surévalué par certains, et à l’euro. Des fonds qui n’ont pas le droit de détenir d’euros devront d’ailleurs vendre leurs titres, met en garde un financier.Deuxième sujet de préoccupation, la réalisation concrète de la fusion. Les économies d’échelle promises seront-elles au rendez-vous ? Celles annoncées dans les sièges risquent de se traduire par des suppressions d’emplois, redoute-t-on chez Darty. Quant à effectuer des achats en commun, une alliance limitée à ce but aurait pu suffire.Enfin, l’examen du projet par les autorités de la concurrence en France et en Belgique soulève aussi des questions. Côté Fnac, on assure que le dossier a été préparé bien en amont et que, s’il faut vendre des magasins pour ne pas constituer de position dominante, ces cessions resteront minimes. Les responsables de Darty n’en sont pas si sûrs.Autant d’interrogations qui nourrissent le doute. Refuser l’offre s’annonce cependant délicat, tant la Bourse de Londres, elle, a parié sur son succès. Le projet de la Fnac a fait grimper l’action Darty de 22 % en un mois. Sans offre, elle risque de rechuter.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterCécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre Après le décès brutal dans la nuit du 22 au 23 octobre, de Pierre Berger, le PDG d’Eiffage, les membres du conseil d’administration se sont réunis lundi 26 octobre tôt dans la matinée au siège, à Vélizy (Yvelines). Selon le communiqué publié dans la foulée, les administrateurs ont décidé de dissocier les fonctions de président et celle de directeur général. Jean-François Roverato, l’emblématique patron, 71 ans, reprend la présidence, et Max Roche est nommé directeur général.Lire aussi (édition abonnés) :Mort de Pierre Berger, l’homme de la rigueur chez EiffageCe polytechnicien de 62 ans, fidèle de M. Roverato, connaît parfaitement l’entreprise, aussi bien la branche « concession » que celle des travaux, et en a été le grand argentier de 2003 à 2011. C’est donc un retour des anciens, mais provisoire, une nouvelle direction devant être désignée lors du prochain conseil administration de février 2016.Pas de successeur « naturel »C’est à Thérèse Cornil, administratrice qui a mené pour la Ville de Paris la grande opération de la ZAC Seine rive gauche, le quartier de la grande bibliothèque, en charge du comité des nominations et des rémunérations, que revient la délicate mission de faire des propositions de candidats.Il n’y a guère de successeur qui s’impose en interne. Circule le nom de Jean-Louis Servranckx, 54 ans, que Pierre Berger avait débauché de Vinci en juillet 2011 pour lui confier la direction de la branche « travaux publics », élargie en septembre 2015 à la construction métallique pour faire une nouvelle branche dénommée « infrastructure ». Inconvénient, M. Servranckx n’est diplômé « que » de l’école des Mines et de l’Insead. Ne pas être polytechnicien est un véritable handicap dans ce milieu.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi et Isabelle Rey-Lefebvre « Casser les logiques de ségrégation et d’apartheid » et « lutter contre les discriminations ». Réuni lundi 26 octobre aux Mureaux (Yvelines), le deuxième comité interministériel « égalité et citoyenneté » s’est fixé deux objectifs dans les quartiers prioritaires. Reprenant les termes de Manuel Valls utilisés le 20 janvier après les attentats des 7 et 9 janvier, le gouvernement veut faire de la lutte contre la ségrégation territoriale une priorité.M. Valls entend la mettre en œuvre avec un outil principal : la coercition vis-à-vis des communes refusant la construction de HLM sur leur territoire. Le premier ministre publie ainsi une liste de 36 villes qui se sont toujours montrées rétives à la création des logements sociaux que leur imposait la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) du 13 décembre 2000. Voir notre infographie en grand formatL’objectif est de répartir les HLM avec équité entre toutes les communes d’une même agglomération. L’idée est populaire : selon une enquête du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie publiée en septembre, 80 % des Français interrogés sont favorables à la présence de logements sociaux dans les villes riches, souhait partagé par 70 % des habitants de ces mêmes villes. « Actionner tous les leviers possibles »« Nous avons fait une analyse fine des communes en expansion démographique et qui ont beaucoup construit, mais pas de logements sociaux, explique Thierry Repentin, délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat. Les préfets devront actionner tous les leviers possibles, préemption, délivrance de permis de construire mais aussi mobilisation des logements vacants du parc privé, pour aider ces communes à atteindre leurs objectifs. »Les quatre bilans dressés, par périodes de trois ans, permettent d’établir la carte précise des communes urbaines obstinément réfractaires à la perspective de se doter, d’ici à 2020, de logements sociaux à hauteur de 20 % du nombre de résidences principales, voire 25 % d’ici à 2025 dans les zones dites tendues.Selon le bilan publié au printemps, sur 1 022 communes assujetties à la loi SRU, un tiers d’entre elles n’ont pas atteint leur objectif et 221 ont fait l’objet d’un arrêté de carence, ce qui ouvre au préfet la possibilité d’infliger des amendes, de préempter et de délivrer les permis de construire en lieu et place du maire. Une seconde liste de communes parmi celles déclarées en carence sera publiée d’ici quelques mois.Lire aussi :Patrick Kanner en « visite coup de poing » pour défendre les logements sociauxAmendes multipliées par trois, voire quatre ou cinqJusqu’en 2014, les sanctions étaient peu dissuasives. Le temps de l’indulgence est révolu. Désormais, les préfets feront preuve de fermeté. Des villes ont vu leurs amendes multipliées par trois, voire quatre ou cinq, comme cela est possible depuis 2013, pouvant atteindre 7,5 % du budget communal (contre 5 % auparavant). Dans le Val-de-Marne, Saint-Maur-des-Fossés va devoir acquitter une pénalité triplée de 3,5 millions d’euros, comme Ormesson-sur-Marne (900 000 euros) et Saint-Mandé (450 000 euros).Agde, dans l’Hérault, ville de 25 000 habitants avec 7 % de logements sociaux, doit payer 450 000 euros de pénalité. « L’objectif assigné de 2 900 logements sociaux est matériellement impossible à atteindre étant donné que je délivre des permis pour 100 à 120 logements par an, se défend Gilles d’Ettore, maire (LR) d’Agde. Mais la préemption de l’Etat va nous aider pour rattraper une partie du retard », admet-il.Car l’Etat est passé à l’offensive en préemptant des bâtiments et des terrains, comme il l’a fait à Barberaz, dans l’agglomération de Chambéry, où l’établissement public foncier a capté une villa et deux terrains. « J’ai pris le taureau par les cornes et inscrit dans le nouveau plan local d’urbanisme l’obligation de construire 30 % de logements sociaux. Mais les effets sont longs à se faire sentir », plaide David Dubonnet, maire (divers droite) de Barberaz, commune de 4 500 habitants avec 11 % de logements sociaux. « Ces prochaines années, nous en construirons 300 à 400 et rattraperons notre retard », promet-il.Lire aussi :Logements sociaux : l’Etat préempte des terrains dans une commune du Val-de-MarneLes préfets pourront imposer du logement dans le parc privéL’Etat, pour démontrer que le foncier disponible existe, quoi qu’en disent les maires, a également préempté des terrains à Vence (Alpes-Maritimes), Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), Saint-Maur-des-Fossés, Périgny-sur-Yerres et Ormesson-sur-Marne (Val-de-Marne). Les 36 communes carencées seront, en outre, les sites d’expérimentation de la future loi « pour une égalité d’accès au logement », qui sera présentée en conseil des ministres en février 2016.Le texte prévoit que les préfets pourront, faute de logements sociaux, imposer de loger des demandeurs dans le parc privé, à charge pour la commune de payer l’écart de loyer. Les attributions de logements sociaux seront réformées, moins cloisonnées, et devront partout, sauf dans les quartiers sensibles, accueillir un pourcentage encore indéterminé des ménages les plus pauvres (vraisemblablement autour de 30 %).Les communes carencées pourront se voir privées du droit d’attribuer leur contingent de logements sociaux, qui reviendra au préfet : une mesure dissuasive, les maires étant très attachés à leur pouvoir d’attribution.Campagne nationale de « testing »Si le logement reste le gros des annonces du comité interministériel, le premier ministre devrait aussi dessiner une série de mesures de lutte contre les discriminations. Ainsi, une campagne nationale de « testing » sera lancée au premier semestre 2016 sur un échantillon d’entreprises de plus de 1 000 salariés, afin de vérifier que leurs offres d’emploi ne sont pas discriminatoires. Un programme de renouvellement des origines sociales des élèves des écoles administratives sera également lancé à partir de la rentrée 2016, car, selon le premier ministre : « Il n’y a pas assez de hauts fonctionnaires issus des milieux populaires, et ce n’est pas normal ».Le gouvernement entend aussi répondre à l’attente forte concernant les relations entre la police et les habitants des quartiers populaires. Il devrait annoncer l’équipement des policiers de « caméras piétons » qui enregistreront leurs actions en situation d’interpellation et de contrôle d’identité. La mesure avait été expérimentée et Manuel Valls avait déjà annoncé sa généralisation en mars. Si le bilan de l’expérimentation est jugé positif, reste à savoir quand et comment elle sera mise en pratique partout sur le territoire.Lire le post de blog : Les caméras piétons n’en finissent plus d’être généralisées dans la policePar ailleurs, Manuel Valls a annoncé qu’il allait nommer dix délégués du gouvernement dans dix villes ayant des quartiers considérés comme difficiles. Trois communes ont déjà été retenues : Trappes (Yvelines), avec le quartier des Merisiers-Plaine de Neauphle, Mulhouse-Illzach (Haut-Rhin), avec le quartier intercommunal Drouot-Jonquilles, et Avignon (Vaucluse), avec le quartier Monclar-Rocade Sud. Ces délégués, qui agiront « en lien avec le maire », auront pour mission de redonner « force et cohérence à l’action publique locale » a indiqué le premier ministre.Lire sur Les Décodeurs : Logements sociaux, comment votre commune s’en sort-elle ?HLM : la liste des 36 communes pointées du doigt en logements sociauxHLM : la liste des 36 communes pointées du doigt en logements sociauxAquitaine • Le Pian-Médoc (33)Île-de-France • Gournay-sur-Marne (93) • Maisons-Laffitte (78) • Montlignon (95) • Neuilly-sur-Seine (92) • Ormesson-sur-Marne (94) • Périgny-sur-Yerres (94) • Saint-Maur-des-Fossés (94) • Yerres (91)Languedoc-Roussillon • Canet-en-Roussillon (66) • Les Angles (66) • Saint-Georges-d’Orques (34) • Saint-Privat-des-Vieux (30) • Villeneuve-lès-Béziers (34)Provence-Alpes-Côte d’Azur • Carqueiranne (83) • Carry-le-Rouet (13) • Contes (06) • Eguilles (13) • Fréjus (83) • Gémenos (13) • La Crau (83) • Le Cannet (06) • Le Castellet (83) • Les Pennes-Mirabeau (13) • Lorgues (83) • Mimet (13) • Pégomas (06) • Pernes-les-Fontaines (84) • Plan-de-Cuques (13) • Saint-Saturnin-lès-Avignon (84) • Solliès-Toucas (83)Rhône-Alpes • Charbonnières-les-Bains (69) • Chazay-d’Azergues (69) • Collonges-sous-Salève (74) • Reyrieux (01) • Saint-Jorioz (74)Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Christine Legrand (Buenos Aires, correspondante) Le candidat de droite, Mauricio Macri, est arrivé au coude-à-coude avec le péroniste Daniel Scioli, au premier tour de l’élection présidentielle, dimanche 25 octobre. Avec 34,5 % des voix, M. Macri talonne M. Scioli, le favori des sondages, qui a remporté 36,6 % des suffrages. Un demi-million de voix les sépare. Un second tour aura lieu le 22 novembre.« Nous allons construire l’Argentine dont nous rêvons », a scandé M. Macri, ancien maire anti-péroniste de Buenos Aires, tout au long de sa campagne. Lors de l’élection de gouverneur dans la province de Buenos Aires, fief historique du péronisme, la jeune candidate de droite, Maria Eugenia Vidal, l’a emporté sur le péroniste Anibal Fernandez, ancien chef de cabinet de la présidente sortante, Cristina Kirchner. Mme Vidal, qui sillonnait depuis des mois la plus importante province du pays, est une des révélations de ce scrutin.M. Fernandez a été montré du doigt comme « le père de la défaite » dans le bunker de M. Scioli, où les militants ne pouvaient contenir leurs larmes. À la veille de l’élection, M. Fernandez avait été soupçonné de liens avec le narcotrafic, ce qu’il avait démenti. M. Macri a également remporté une victoire emblématique dans la province pauvre de Jujuy (nord), bastion péroniste, où son allié radical, Gerardo Morales, a été élu gouverneur, face au kirchnériste Eduardo Fellner.Annonce des résultats repoussée Ce scrutin est un immense revers pour Cristina Kirchner, qui entendait conserver son emprise sur le pays en désignant M. Scioli comme son dauphin, malgré une méfiance réciproque, et qui avait parié sur M. Fernandez, un de ses plus farouches partisans. Autre souci pour la présidente : la bonne élection du péroniste dissident Sergio Massa, qui est arrivé en troisième position (21,14 % des voix). Il s’est imposé comme le représentant d’une nouvelle force politique et pèsera sur le second tour de la présidentielle.Dimanche, une page de l’histoire argentine a été tournée, quel que soit le vainqueur le 22 novembre, après douze ans des Kirchner au pouvoir, Nestor (2003-2007), puis son épouse, Cristina (2007-2015).La présidente ne s’est pas montrée dimanche soir. Le gouvernement a repoussé pendant plus de six heures l’annonce des résultats officiels. « Honte nationale », disaient les réseaux sociaux.Avant l’annonce des résultats, M. Scioli, gouverneur de la province de Buenos Aires, était apparu, optimiste, avec un discours défendant le « modèle » actuel, flanqué du candidat à la vice-présidence, Carlos Zannini, homme de confiance des Kirchner depuis trente ans.Pendant toute sa campagne, M. Scioli a tenu un discours ambigu, se présentant comme le candidat de la « continuité », tout en promettant « des changements ». Cherchant à concilier l’héritage controversé des Kirchner et ses aspirations à gouverner « à sa manière », il n’a pas réussi à s’imposer comme une figure forte, capable de rassembler les péronistes, divisés sur les Kirchner.Christine Legrand (Buenos Aires, correspondante)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.10.2015 à 04h24 • Mis à jour le26.10.2015 à 10h11 La Commission européenne savait que des constructeurs automobiles truquaient des moteurs pour fausser les tests antipollution dès 2013, bien avant que le scandale Volkswagen n’éclate, a affirmé dimanche 25 août le Financial Times.Le quotidien britannique estime que les autorités européennes ont ignoré un avertissement du commissaire à l’environnement, Janez Potocnik, qui aurait mentionné ce problème dans une lettre adressée en février 2013 au commissaire à la politique industrielle, Antonio Tajani. M. Potocnik aurait écrit :« Il y a des préoccupations répandues sur le fait que la performance [des moteurs] ait été ajustée pour se conformer au cycle de tests, en dépit d’une spectaculaire augmentation des émissions en dehors de ce contexte. »Lire sur Les Décodeurs :Volkswagen : 4 questions sur les normes de pollution et les tests sur les véhicules diesel« Pas un secret »La Commission européenne a réagi lundi matin, affirmant qu’elle était bien au courant du problème, mais qu’elle l’avait signalé, contrairement à ce qu’affirme le quotidien britannique :« Ça n’a jamais été un secret. Ces défaillances ont amené la Commission à sonner l’alarme régulièrement dans des rapports et des discours, disponibles sur Internet depuis plusieurs années. C’est pour cela que nous avons œuvré pour que les tests reflètent les vrais niveaux de pollution. »Lire aussi :Scandale Volkswagen : Bruxelles accusée d’avoir fermé les yeuxLe scandale Volkswagen a éclaté en septembre lorsque les autorités américaines ont accusé le groupe allemand d’avoir équipé des millions de moteurs diesel d’un logiciel qui active les systèmes de limitation de la pollution lorsque le véhicule subit un test environnemental, mais les désactive lorsqu’il circule, ce qui entraîne des taux d’émission dangereux.Le numéro un mondial de l’automobile a reconnu que jusqu’à 11 millions de véhicules dans le monde, de marques VW et d’autres marques du groupe, étaient équipés du logiciel tricheur. Le groupe, dont le patron, Martin Winterkorn, a dû démissionner, va devoir payer des milliards d’euros en coûts de rappel de véhicules et en contentieux juridiques. Des enquêtes sur la gigantesque fraude sont ouvertes en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne et aux Etats-Unis. 25.10.2015 à 18h28 • Mis à jour le25.10.2015 à 20h51 Mieux intégrer les 800 000 migrants attendus en Allemagne cette année en dérèglementant davantage son marché du travail. Voilà l’idée défendue dimanche 25 octobre par le patron d’Arbus, Tom Enders. Selon lui, une telle dérèglementation permettrait de créer plus d’emplois faiblement rémunérés, qui aideraient les réfugiés à trouver du travail et à mieux s’intégrer dans la société.Lire aussi :Crise migratoire : Berlin instaure de nouvelles règles, la Suède durcit sa législationDans une tribune à paraître lundi dans le Süddeutsche Zeitung, mais dont des extraits ont été publiés, l’homme fort d’Airbus, lui-même allemand, estime que son pays devrait prévoir des exceptions au salaire minimum et permettre davantage de fléxibilité avec des contrats courts, en s’inspirant du modèle américain.« Nous devons avoir le courage de déréglementer de la même manière qu’ont su le faire les Etats-Unis. Cela semble difficile à imaginer mais, là-bas, on voit l’intégration réussie de migrants qui sont autorisés à travailler très vite après leur arrivée. »« Mieux vaut un ’mini-job’ que l’assistanat »L’Allemagne attend l’afflux de 800 000 migrants sur son sol cette année, soit environ 1 % de sa population, pour la plupart des réfugiés fuyant la guerre en Syrie et ailleurs. Plusieurs hommes politiques et économistes ont mis en garde contre le risque d’une hausse du chômage dans la première économie européenne, quand d’autres mettent en avant un apport de main-d’oeuvre souvent qualifiée dans des secteurs en tension comme la construction mécanique.Le président exécutif d’Airbus poursuit : « Si la barrière à l’entrée sur le marché du travail est trop élevée, l’intégration des immigrants échouera. » Et de conclure : « Il vaut mieux entrer sur le marché du travail avec un ’mini-job’ ou un emploi mal payé que d’être condamné à l’assistanat, à l’inactivité et à la frustration ».Lire aussi :L’Union européenne a reçu plus de 213 000 demandes d’asile d’avril à juin Claire Guélaud Les Argentins sont appelés à désigner, dimanche 25 octobre, le successeur de Cristina Fernandez de Kirchner, dont le deuxième mandat de présidente, placé sous le signe de difficultés économiques et financières croissantes, touche à sa fin.Longtemps absente des débats électoraux, l’économie y a fait récemment son retour. Les difficultés économiques et financières du pays s’aggravent et l’horizon est assombri par le ralentissement chinois et par la baisse du prix des matières premières.Lire aussi :Argentine : qui sont les candidats à la présidentielle et leurs programmesLa dégringolade de la croissanceLa deuxième moitié des années Kirchner a été assombrie par la diminution de la croissance, passée de 8,7 % en moyenne entre 2003 et 2007 à moins de 4 % par la suite. Pour 2014, le Fonds monétaire international parle de récession (–1,7 %), alors que le ministre argentin de l’économie, Axel Kicillof, retient une modeste croissance de + 0,5 %. Si leur différend persiste pour 2015 et 2016, personne ne conteste l’importance du ralentissement économique actuel.Le ralentissement chinois et la baisse du prix des matières premières pèsent sur le secteur agroalimentaire argentin. Principal pourvoyeur de devises, ce dernier est aussi pénalisé – comme l’industrie, peu compétitive – par la surévaluation du peso.Lire aussi :L’Argentine à la recherche de sa croissance perdueDes réserves de change grignotéesLes prochains mois seront difficiles. Les réserves de change de l’Argentine, qui n’a plus accès aux marchés des capitaux depuis son défaut souverain en 2001, sont tombées officiellement de 52 milliards de dollars en juillet 2011 à 32,5 milliards de dollars (29,5 milliards d’euros). Mais un rapport de Morgan Stanley, cité le 9 octobre par Emerging Markets, les évalue plutôt à « 10-12 milliards ».Pour se procurer des devises, le gouvernement a alourdi les « retenciones », ces taxes sur les exportations qui atteignent 35 % sur le soja. Il a limité, parfois interdit les importations, et ressuscité le troc.De lourdes échéances Début octobre, le gouvernement a remboursé 5,9 milliards de dollars (5,3 milliards d’euros) d’obligations. Il en aura autant à sortir en 2016. Mais le pays n’a plus d’argent. Alejandro Vanoli, le gouverneur de la banque centrale, a bouclé à Lima, au Pérou, en marge des assemblées d’octobre du FMI et de la Banque mondiale, un prêt de 2 milliards avec la People’s Bank of China.Lire aussi (édition abonnés) :En Argentine, le crépuscule des années KirchnerUne inflation très élevéeL’inflation élevée, enfin, complique la vie des Argentins. La hausse des prix a accéléré à 12,3 % en 2004 et en 2005. Elle serait de 25 % aujourd’hui. À défaut de la maîtriser par le contrôle des prix, le gouvernement manipule les statistiques, ruine la crédibilité du pays et provoque des fuites de capitaux.La course aux dollarsFace à l’inflation qui dilue les dettes mais complique la vie des Argentins, la course au dollar se généralise. Il y a trois à quatre taux de change dans le pays. « Le premier, aligné sur le dollar, est comme une star. On en rêve sans y avoir jamais accès », ironise M. Echagüe d’Allianz. Les autres sont des dollars « bleus » échangés sur un marché parallèle, qui a presque pignon sur rue, à raison de 16 pesos pour 1 dollar, au lieu de 10 pour 1 au taux officiel.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.10.2015 à 12h00 • Mis à jour le02.10.2015 à 14h42 | Pierre Le Hir A quelques semaines de l’ouverture de la conférence mondiale sur le climat (COP 21) à Paris, le gouvernement multiplie les signaux pour le moins contradictoires avec la volonté d’« exemplarité » affichée par la France. Mercredi 30 septembre, le projet de loi de finances de 2016 entérinait une baisse du budget du ministère de l’écologie, en même temps que de l’aide au développement. La veille, le Journal officiel publiait cinq arrêtés qui, cosignés le 21 septembre par les ministres de l’écologie, Ségolène Royal, et de l’économie, Emmanuel Macron, accordent trois permis exclusifs de recherches d’hydrocarbures liquides ou gazeux et en prolongent deux autres.Lire aussi :Aide publique au développement, des paroles et des actesLes trois premiers permis, dits de Champfolie (Seine-et-Marne), Herbsheim (Bas-Rhin) et Estheria (Marne), sont respectivement octroyés aux sociétés Vermilion, Bluebach Ressources et Lundin International. Les deux prolongations, dites de Bleue Lorraine (Moselle) et de Juan de Nova (Terres australes et antarctiques françaises), sont au bénéfice de groupements formés, l’un par European Gas et Heritage Petroleum, l’autre par South Atlantic Petroleum et Marex Petroleum.Hydrocarbures conventionnelsSur le papier, il s’agit de la recherche de pétrole et de gaz conventionnels. A l’exclusion, donc, des huiles et gaz de schiste, dont la seule technique d’extraction aujourd’hui disponible, la fracturation hydraulique, a été bannie en France par la loi du 13 juillet 2011, en raison de ses dangers pour l’environnement. La filiale française du groupe canadien Vermilion assure ainsi, dans les documents transmis au ministère de l’écologie, qu’elle « n’aura pas recours à la fracturation hydraulique ».Ségolène Royal, qui, en octobre 2014, avait mis son veto à des forages dans le parc naturel régional du Luberon, a du reste réaffirmé à plusieurs reprises que « les gaz de schiste ne sont plus d’actualité » et qu’« il n’y aura pas d’investigation sur le gaz de schiste ».Lire aussi : Ségolène Royal refuse les forages dans le parc du LuberonLes anti-gaz de schiste n’en suspectent pas moins les pétroliers de se « positionner dans la perspective d’une révision future de la loi française ». Certaines de leurs demandes avaient été déposées avant l’interdiction de la fracturation hydraulique et visaient donc l’ensemble des hydrocarbures, conventionnels ou non.Discours sans lendemainEn tout état de cause, une vingtaine d’ONG, d’associations et de collectifs (dont 350.org, Agir pour l’environnement, les Amis de la Terre, Attac, la Confédération paysanne, la FSU ou le Réseau Action-Climat) demande « que le gouvernement annule les permis qu’il vient de délivrer et mette fin à la prospection pétrolière, gazière et charbonnière sur le territoire. Pour que les discours sur l’urgence climatique ne restent plus sans lendemain ».Maxime Combes, du mouvement altermondialiste Attac, rappelle qu’en juillet, le président François Hollande lui-même, dans son allocution d’ouverture du Sommet des consciences pour le climat, avait déclaré : « Un accord pour le climat signifie renoncer à utiliser 80 % des ressources d’énergie fossiles facilement accessibles dont nous disposons encore. »« Que valent donc les promesses de François Hollande et des négociateurs d’obtenir un “accord historique”  à Paris et de “tout faire” pour rester en deçà des 2 °C [de réchauffement], si c’est pour entretenir cette fuite en avant extractiviste ?", questionnent aujourd’hui les associations.Derniers permisInterrogée par Le Monde, Mme Royal fait valoir que les permis délivrés concernent « des zones où il y a déjà des forages », si bien qu’ils n’ont pas d’impact sur de nouveaux territoires, et que, dans le même temps, « quatre autres permis ont été refusés ». La décision a fait l’objet d’un « arbitrage interministériel au niveau de Matignon », précise-t-elle : « Bercy voulait donner tous les permis, j’ai obtenu d’en bloquer quatre. »« Sauf erreur de ma part, ajoute la ministre, c’est la première fois que des demandes sont rejetées. C’est une avancée et une première étape ». Et d’annoncer : « Sous réserve d’un inventaire complet, je pense que ce sont les derniers permis qui seront accordés. » Dont acte.Lire l'enquête : A la recherche du pétrole de schiste du Bassin parisienPierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Piel L’organisme antiblanchiment Tracfin a travaillé dans le plus grand secret pendant de long mois. Main dans la main avec le Money Laundering Reporting Office-Switzerland (MROS), son homologue suisse, il a suivi pas à pas le chemin complexe emprunté par plusieurs millions de dollars depuis des places offshore vers des comptes liés à Olivier Fric, homme d’affaires discret. Cet intermédiaire dans le secteur de l’énergie est par ailleurs l’époux d’Anne Lauvergeon, patronne pendant dix ans et jusqu’en 2011 d’Areva.A la clé, peut-être, un début d’explication sur le flou qui entoure l’acquisition en 2007 de la société UraMin pour 1,8 milliard d’euros par le groupe qui s’est soldée par un fiasco industriel.Malgré les réticences des institutions bancaires suisses, le MROS est parvenu à obtenir des documents sur les comptes détenus par M. Fric. Au milieu de nombreux flux financiers, plusieurs ont intrigué les enquêteurs. Ils relient directement le mari de Mme Lauvergeon à l’acquisition de la société UraMin. Dans une note transmise pendant l’été au parquet national financier, l’organisme antiblanchiment français a détaillé ses trouvailles.Selon les informations du Monde, elles ont conduit le parquet national financier à délivrer début septembre un réquisitoire supplétif aux magistrats enquêtant sur l’acquisition d’UraMin pour qu’ils puissent instruire sur les faits de délits d’initiés.Lire aussi :Areva, chantier de démantèlementUne plus-value d’environ 300 000 eurosCe volet vient élargir la première information judiciaire qui visait jusqu’ici des faits présumés d’escroquerie, d’abus de bien social et de corruption d’agent public étranger. Une autre enquête est par ailleurs ouverte pour diffusion de fausses informations boursières, de présentation de comptes inexacts, d’abus de pouvoir, de faux et d’usage de faux.La question est désormais posée par la justice : Olivier Fric a-t-il bénéficié d’informations privilégiées sur l’acquisition de la société UraMin afin de réaliser des mouvements financiers spéculatifs ? Son avocat, Mario-Pierre Stasi, affirme au Monde que son client conteste tout délit d’initiés et réserve ses explications à la justice.Selon les extraits de la note de Tracfin rendus publics, mercredi 30 septembre, par Charlie Hebdo et dont Le Monde a pu obtenir confirmation, plusieurs sociétés domiciliées dans des paradis fiscaux ont acquis des titres UraMin à la Bourse de Toronto entre le 18 mai et le 12 juin 2007 avant de les revendre à la société Amlon Limited peu après. Le 20 juin, soit cinq jours après l’annonce officielle de l’offre publique d’achat amicale d’Areva sur la société canadienne, ces actions étaient toutes revendues. La plus-value, environ 300 000 euros, aurait ensuite atterri sur un compte bancaire au Crédit suisse avant de rebondir au Liechtenstein puis à nouveau en Suisse sur des comptes liés à Olivier Fric ainsi qu’à la société International Trade and Finance dont il est l’un des associés.Sur la base de ces informations, les enquêteurs de Tracfin écrivent qu’il peut être « raisonnablement envisagé que M. Fric ait disposé d’une information dont n’ont pas bénéficié les autres acteurs du marché boursier, pour en tirer un profit par l’entremise d’entités juridiques sous son contrôle ». Ils s’interrogent ensuite sur une volonté supposée « de masquer l’opération ».« Cette opération est douteuse »Depuis l’acquisition d’UraMin et son épilogue en forme de fiasco industriel, les interrogations étaient légion sur le choix stratégique d’Anne Lauvergeon. Dès 2010, des cadres de l’entreprise commandaient un audit discret sur l’acquisition d’UraMin. Dans ses conclusions, l’auteur du rapport notait : « J’ai le regret de vous informer que cette opération boursière est particulièrement douteuse. Il y a un faisceau d’indices sérieux et concordants qui montre qu’Areva a été victime d’une escroquerie. » En 2011, le directeur du département minier, Sébastien de Montessus, mandatait un cabinet suisse d’intelligence économique pour enquêter sur cette acquisition. A aucun moment, Anne Lauvergeon ne fut informée de cette initiative.Le nom d’Olivier Fric, cité dans cette enquête privée, est venu faire écho aux interrogations de nombreux cadres sur les immixtions répétées du mari de la dirigeante dans les affaires d’Areva. M. Fric avait notamment participé au recrutement de Daniel Wouters, entré fin 2006 chez Areva, où il a ensuite géré le rachat d’UraMin… L’enquête menée par Alp Services, qui vaudra à son auteur d’être condamné en France pour s’être procuré les fadettes de M. Fric, ne conclura à aucune malversation de ce dernier dans UraMin. Mais le mystère autour des activités de M. Fric n’en fut pas pour autant dissipé.Si Mme Lauvergeon a reconnu fin 2013 que l’acquisition d’UraMin s’était « faite au mauvais moment », elle a expliqué à plusieurs reprises publiquement depuis son départ du groupe en 2011 avoir été l’objet d’une cabale politique ourdie par ceux qui souhaitaient la voir partir. Au premier rang desquels Claude Guéant, François Roussely et Henri Proglio, deux anciens dirigeants d’EDF. Contacté, Jean-Pierre Versini-Campinchi, avocat de Mme Lauvergeon, n’a pas souhaité réagir.Lire aussi :Areva, la faillite d’une ambition nucléaireSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.10.2015 à 10h04 • Mis à jour le02.10.2015 à 11h09 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le temps des élections est passé. Le gouvernement grec doit désormais se mettre au travail en lançant notamment l’application du nouveau mémorandum adopté le 14 août par le Parlement. Les créanciers du pays (Banque centrale européenne, Commission européenne, Fonds monétaire International [FMI], Mécanisme européen de stabilité) attendent des résultats rapides. Ils ont donné au ministre des finances grec, Euclide Tsakalotos, jusqu’au prochain Eurogroupe – la réunion des ministres des finances de la zone euro – du 5 octobre pour établir une liste des actions à mener prioritairement avant que ne soit débloquée une première tranche de trois milliards d’euros de prêts d’ici à la fin novembre. Athènes aura besoin de cet argent frais pour faire face à de nouveaux remboursements au FMI en décembre.Le gouvernement d’Alexis Tsipras s’est engagé à adopter près de 223 nouvelles mesures d’austérité dans les trois prochaines années, contre 86 milliards d’euros de prêts. 127 mesures doivent être lancées dans les quatre prochains mois, dont près d’une soixantaine de mesures prioritaires dès octobre.Lire aussi :Dette : en tournée américaine, Alexis Tsipras se cherche des alliésLes Grecs résignésComme par le passé, le versement de chaque nouvelle tranche sera conditionné à la bonne application des mesures exigées. Une première mission d’évaluation a ainsi commencé cette semaine avec l’arrivée à Athènes d’une première vague de représentants des créanciers venus observer dans quel état se trouve le système bancaire grec ainsi que le budget de l’Etat.Le retour de la fameuse et longtemps détestée « troïka », devenue depuis un quartet, ne bouleverse pas outre mesure les Grecs, résignés à la mise sous tutelle économique que prévoit le nouveau mémorandum. Alexis Tsipras a répété tout au long de sa campagne qu’il respecterait ses engagements tout en soulignant qu’il n’était pas d’accord sur le fond avec cette nouvelle cure d’austérité.Un paradoxe qui rend les créanciers un peu fébriles. Ils s’inquiètent d’un éventuel manque de zèle des équipes ministérielles grecques à appliquer une politique qu’elles continuent de critiquer ouvertement. Ils attendent donc prudemment les déclarations de politique générale du nouveau gouvernement qui n’ont toujours pas eu lieu. Depuis son élection le 20 septembre, M. Tsipras est en effet constamment en voyage. Il était au sommet européen sur les migrants la semaine dernière et au sommet de l’ONU cette semaine à New York.Lire aussi :Tsipras dévoile un nouveau gouvernement de fidèlesLes retraites, chantier prioritaireLa liste des mesures prioritaires devait être discutée vendredi 2 octobre au niveau de l’Euroworking group, la réunion préparatoire à l’Eurogroupe. Les autorités grecques doivent avant tout présenter leur budget amendé pour 2015 et préparer celui de 2016. Selon le ministère des finances grec, les objectifs d’excédent primaire (0,25 % du PIB pour 2015 et 0,5 % du PIB pour 2016) seront tenus, voire dépassés, avec la mise en œuvre des mesures déjà adoptées en juillet et en août (relèvement de la TVA de 13 % à 23 % sur une série de biens et services, élargissement des bases de l’impôt sur le revenu, hausse des cotisations sociales, transposition de la directive sur la résolution des crises bancaires, etc.).Plusieurs gros chantiers doivent ensuite être entrepris prioritairement. A commencer par un changement dans les régimes de retraites. Le gouvernement s’est engagé à économiser dès cette année 1 % du PIB, soit 1,8 milliard d’euros, mais les modalités pour y arriver sont négociables à la marge. Si Athènes ne veut pas d’une mesure proposée par les créanciers, elle peut lui substituer une autre mesure à revenu égal.La recapitalisation des banques doit aussi intervenir rapidement. Une enveloppe de 10 milliards d’euros a été mise à disposition à cet effet en août par les créanciers. Un calendrier de réformes du marché intérieur suivant les recommandations de l’OCDE doit également être établi, notamment sur le marché des médicaments. Des professions fermées comme les notaires doivent être libéralisées. Et plus largement le cadre du marché du travail (conventions collectives, licenciements de masse) va être revu.Le nouvel effort s’annonce douloureuxSur les privatisations, enfin, le cadre légal du nouveau fonds de privatisation prévu par le mémorandum doit être adopté et certains projets en cours (privatisation d’aéroports, du port du Pirée, etc..) finalisés.Ce nouvel effort s’annonce douloureux. En contrepartie, Alexis Tsipras veut donc obtenir rapidement une renégociation de la dette publique qui s’élevait toujours, en juin, à 312 milliards d’euros. Une façon de dire aux Grecs qu’ils ne font pas ces nouveaux sacrifices en vain. Un processus qu’il espère bien enclencher dès fin octobre mais qui dépendra de l’évaluation du quartet.Dans un entretien au Financial Times jeudi 1er octobre, Klaus Regling, le directeur du Mécanisme européen de stabilité, qui devrait très largement participer au financement des 86 milliards d’euros de prêts dans les trois ans à venir, a prévenu que la Grèce ne devait pas s’attendre à une large renégociation de sa dette. Le bras de fer n’a pas encore officiellement commencé qu’il s’annonce déjà musclé.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Arnaud À l’origine de ce livre, il y a une enquête menée auprès des agents de conduite de centrales nucléaires, au milieu des années 1990. Si Guy Jobert s’est décidé à publier tardivement ses résultats, c’est explique-t-il parce que « les questions qu’il aborde, loin d’avoir vieilli, sont tout au contraire devenues d’une grande actualité ». Grâce, en particulier, aux travaux de Christophe Dejours, spécialiste de psychologie du travail, ou encore du sociologue allemand Axel Honneth, auxquels l’auteur fait référence, la souffrance au travail et le besoin de reconnaissance sont devenus des sujets de réflexion de premier plan.Ceux qui ont regardé la série Les Simpson, dont le héros Homer, inspecteur de la sécurité dans une centrale nucléaire, provoque des catastrophes en série, imaginent combien la fonction d’agent de conduite dans l’industrie nucléaire est cruciale.Ces agents sont chargés à la fois de la production de l’électricité et de la sûreté des installations. Un peu comme les conducteurs de TGV à la SNCF, ils occupent une place enviable dans la hiérarchie de l’entreprise.De l’extérieur, ils apparaissent comme un « groupe fusionnel, crispé sur ses privilèges ». Or ce qu’entend le sociologue, de l’intérieur, c’est une « plainte lancinante et paradoxale ». Une plainte qui, dit-il, a un sens, et qui exprime une souffrance, dont la source doit être recherchée du côté du « manque de reconnaissance de leur contribution ».De ses observations sur le terrain, l’auteur aujourd’hui membre du Centre de recherche sur le travail et le développement (CRTD) dégage plusieurs lignes de force. D’abord, le travail occupe aujourd’hui une place énorme dans la construction de notre identité. En travaillant, nous n’accomplissons pas seulement une tâche. Nous existons aussi « personnellement », affirme le sociologue.Le caractère réducteur de la notion de « compétence »Le manque de reconnaissance a des effets « délétères ». Le travail est « un fait social total », souligne Guy Jobert, en référence au sociologue Marcel Mauss, pour qui le fait social total non seulement concerne tous les membres de la société, mais a la caractéristique de dire quelque chose sur chacun d’entre eux.Pour Guy Jobert, les relations du travail se déploient dans un espace régulé d’échanges, mais aussi un espace de socialité basé sur le don et le contre-don. Il y a de la gratuité au travail. C’est peut-être pour cela que, même si le rapport salarial est vécu péniblement, « ça fonctionne tout de même », écrit-il.Mais le livre montre également combien la question de la reconnaissance est compliquée. Chaque salarié entretient avec elle un rapport que les psychologues qualifieraient de double bind, de double lien. L’auteur l’analyse ainsi : « La non-reconnaissance de la partie subjectivement investie de la contribution est analysable comme une dénégation érigée en idéologie défensive de métier »Autrement dit, la différence entre le travail prescrit et le travail réel est aussi source de liberté du salarié. D’où, selon Guy Jobert, le caractère réducteur de la notion de « compétence », qui a tendance à se substituer de plus en plus à la notion de qualification (c’est aussi vrai dans l’éducation). « Les compétences ne se gèrent pas plus que la motivation », n’hésite-t-il pas à affirmer, en ajoutant malicieusement : « Ce qui met du plaisir dans le travail fait le désespoir des classificateurs et autres gestionnaires de ressources humaines. »La morale de l’histoire ? « L’homme n’est jamais achevé, il a besoin d’être sans cesse remis au monde, de créer pour être recréé dans l’échange avec autrui », écrit joliment le sociologue.Exister au travail. Les hommes du nucléaire, de Guy Jobert. Éditions Érès, 2014, 400 pages, 18 euros.Philippe Arnaud Jean-Baptiste Chastand Les Portugais vont-ils réélire leur premier ministre de droite malgré quatre années d’austérité ? C’est fortement probable, si l’on en croit les sondages publiés jeudi 1er octobre, à trois jours des législatives, prévues dimanche. Avec environ 38 % des intentions de vote, le très libéral Pedro Passos Coelho pourrait parvenir à rester premier ministre, en battant son adversaire socialiste Antonio Costa, crédité d’environ 32 % des voix. La droite ne serait toutefois pas en mesure de conserver la majorité absolue qu’elle avait obtenue en 2011 alors que le pays était au bord de la faillite.S’ils se confirment dimanche, ces sondages étonnent à plusieurs titres. D’abord parce qu’Antonio Costa, 54 ans, ancien maire de Lisbonne, était parti favori après sa victoire aux primaires socialistes, en septembre 2014. En promettant d’adoucir les mesures d’austérité et de combattre la précarité, tout en s’engageant à respecter le cadre budgétaire européen, sa campagne avait tout pour séduire la gauche, sans inquiéter le centre.Timide reprise de l’économieMais Pedro Passos Coelho, 51 ans, a réussi à renverser la tendance dans les sondages en s’appuyant sur la petite reprise de l’économie portugaise. Après avoir été saignée par les mesures d’austérité décidées en 2011 en échange d’un plan d’aide de 78 milliards d’euros de l’Union européenne et du Fonds monétaire international, celle-ci connaît en effet un léger rebond depuis 2014. La croissance est timidement repartie, le pays est sorti du plan d’aide international et le chômage a reculé fortement. Les socialistes défendent que ces indicateurs sont trompeurs en raison de l’émigration massive des Portugais ces dernières années, mais la droite leur rétorque que s’ils reviennent au pouvoir, le pays risque à nouveau la faillite.De quoi perturber des électeurs portugais, plus fatalistes que révoltés depuis l’échec des grandes manifestations anti-austérité de 2012. Les deux grands camps devraient ainsi récolter ensemble deux tiers des voix, empêchant toute véritable percée des partis contestataires. L’extrême droite portugaise est inexistante, et l’extrême gauche eurosceptique est divisée entre un parti communiste resté très traditionnel et un parti contestataire (le Bloc de gauche) qui n’a jamais vraiment percé. Même si ces deux partis pourraient récolter chacun près de 10 % des voix, ils restent loin des niveaux de Podemos en Espagne ou Syriza en Grèce.@jbchastandchastand@lemonde.frJean-Baptiste ChastandJournaliste au desk EuropeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard La croissance est revenue en France — le gouvernement table sur une progression du produit intérieur brut de 1 % cette année —, mais cela ne signifie pas que le processus de désindustrialisation est interrompu. La vigueur de la reprise est encore insuffisante.Lire aussi :Une reprise trop fragile pour sauver l’emploiRésultat, mois après mois, la désindustrialisation de la France se poursuit, en dépit des efforts des pouvoirs publics. Les données publiées vendredi 2 octobre par l’observatoire de l’investissement Trendeo sont parlantes : au premier semestre 2015, les annonces de fermeture d’usine ont une nouvelle fois été plus nombreuses que celles d’ouverture. Trente-deux usines ont été perdues en six mois, sans amélioration par rapport aux périodes précédentes. Depuis le début de la crise, en 2009, la France compte environ six cent trente usines de moins, selon les pointages de Trendeo.Dernier exemple en date : mercredi 30 septembre, l’usine d’électronique de l’américain Jabil à Brest (Finistère) a fermé définitivement ses portes, à l’issue d’une longue agonie. Longtemps propriété d’Alcatel, le site créé en 1971 avait compté plus de 1 000 salariés. Désormais, il est vide. Le terrain est à vendre.En termes sociaux, les créations d’emplois dans l’ensemble de l’économie ont dépassé les suppressions au premier semestre, pour la première fois depuis la fin de 2012, estime Trendeo. Mais, dans l’industrie manufacturière et l’énergie, le solde reste clairement négatif (– 8 780 postes), et s’est même légèrement dégradé en un an. Autant dire que « l’amélioration générale de l’économie reste très fragile », comme le commente David Cousquer, le gérant de Trendeo.Lire aussi :Encore 217 usines fermées en France en 2014Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier Ceux qui attendaient un verdict tranché, à même, soit de valider la politique économique du gouvernement, soit d’en souligner les limites, en seront pour leurs frais. Au lendemain de la présentation en conseil des ministres du projet de loi de finances 2016, les prévisions de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dressent un tableau en demi-teinte de l’économie hexagonale pour la fin de l’année.« Le produit intérieur brut (PIB) français a déçu au deuxième trimestre [avec une croissance nulle, après + 0,7 % au premier trimestre], après un début d’année dynamique. Mais les vents favorables qui existaient il y a trois mois [recul du pétrole, de l’euro et mesures de soutien du gouvernement] sont encore bien présents », a résumé, jeudi 1er octobre, Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l’Insee.Lire aussi :Des indicateurs économiques toujours contrastés en FranceParmi les bonnes nouvelles, la demande des ménages reste bien orientée, souligne l’Institut. Ces derniers « bénéficient de salaires qui augmentent encore, alors que l’inflation reste basse » en raison du repli des cours du pétrole, détaille M. Passeron. Le pouvoir d’achat devrait ainsi augmenter de 1,7 % en 2015. Un record depuis 2007.Des chefs d’entreprise plus confiantsQuant aux exportations, elles bénéficient d’un euro bas et du dynamisme des partenaires commerciaux européens de la France, ainsi que des succès commerciaux tricolores en matière navale et aéronautique, Airbus et Rafale en tête.Côté entreprises, le climat des affaires, c’est-à-dire le regard que portent les chefs d’entreprise sur la conjoncture hexagonale, « s’est de nouveau amélioré cet été ». Il a notamment décollé dans les services, longtemps restés à la traîne de l’industrie, et s’établit, au total, à un plus haut de quatre ans en France pour le mois de septembre. Les marges des entreprises se sont également nettement redressées au premier semestre : elles devraient atteindre 31,3 % sur l’ensemble de l’année 2015, contre 29,5 % un an plus tôt. Un rebond dû autant à la faible facture pétrolière qu’aux mesures mises en place par le gouvernement pour relancer l’économie (crédit d’impôt compétitivité emploi, ou CICE, et pacte de responsabilité).Lire aussi :Deux ans après sa mise en place, l’efficacité du CICE fait toujours débatMais ces bonnes nouvelles doivent être relativisées : les entreprises tricolores restent toutefois moins rentables que début 2011 (31,7 %) et nettement en-deçà de leur niveau d’avant la crise financière (33,7 % fin 2007).C’est bien là que le bât blesse : malgré un alignement des planètes inédit depuis huit ans, la France reste engluée dans une croissance poussive et heurtée, qui la place à la traîne de la zone euro.L’ingrédient manquant : l’investissement« L’ingrédient qui manque à la reprise française par rapport [aux pays voisins], c’est l’investissement dans le secteur de la construction », souligne l’Insee. Les dépenses en logement des ménages ont payé un lourd tribu à la crise : elles ont chuté de 25 % depuis 2007 et devraient continuer de reculer au second semestre. De quoi peser pour 0,4 point de PIB sur les prévisions de croissance tricolores.Lire aussi :La déprime du secteur de la construction s’installe dans la duréeConséquence : la hausse du PIB devrait atteindre 1,1 % en 2015, légèrement au-dessus de la prévision du gouvernement (1 %) mais en-dessous de la précédente estimation de l’Insee (1,2 %). « C’est mieux qu’au cours des trois dernières années, où l’on avait en moyenne + 0,4 %, mais c’est moins que dans la zone euro, où la croissance devrait atteindre 1,6 % cette année », indique M. Passeron. Dans le détail, la hausse du PIB devrait atteindre 0,2 % au troisième trimestre, puis 0,4 % au quatrième.Surtout, en dépit d’une demande robuste, de conditions de financement arrangeantes et d’une rentabilité retrouvée, le franc redémarrage de l’investissement des entreprises, attendu comme le Graal pour une véritable reprise économique, se fait toujours désirer. Il devrait « accélérer modérément » au second semestre, note l’Insee, à + 0,5 % au troisième trimestre et 0,6 % au quatrième.Trou d’airPas assez pour inverser la courbe du chômage. L’emploi en France devrait augmenter de 116 000 postes en 2015, après seulement 24 000 en 2014, grâce au double effet de la reprise et des mesures de soutien économique (CICE et pacte de responsabilité). De quoi compenser l’augmentation de la population active, donc stabiliser le taux de chômage (10,3 % fin 2015 en France, dont 10 % en métropole). Mais pas le faire reculer…Lire aussi :La reprise reste trop fragile pour créer des emploisAu final, « l’activité devrait progresser par à-coups, et le troisième trimestre pâtira encore de la baisse temporaire de la production industrielle, survenue au printemps et en juillet », souligne M. Passeron. Un trou d’air a priori dû à des facteurs ponctuels (grèves, arrêts techniques d’usines) mais qui « tranche avec les réponses optimistes des chefs d’entreprise à nos enquêtes de conjoncture », souligne Dorian Roucher, chef de la division synthèse conjoncturelle de l’Insee.Une croissance en éternelle convalescence, une forte demande qui n’incite ni à pousser les feux de la production, ni à investir… Ces paradoxes font perdre leur latin à plus d’un économiste. Et accréditent l’idée, de plus en plus répandue, que la période actuelle de sortie de crise diffère beaucoup des précédentes. « En France, on assiste à un phénomène de rétention de main d’œuvre : les chefs d’entreprises sont nombreux à indiquer qu’ils peuvent encore produire plus sans embaucher davantage », souligne Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui estime ce sureffectif à 85 000 postes.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard En entendant le nom « CCM Benchmark », peu connu du grand public, on ne comprend pas forcément l’importance de son rachat pour le groupe Le Figaro, jeudi 1er octobre. L’intérêt de la prise pour le groupe de presse est beaucoup plus évident lorsqu’on lit les adresses des sites spécialisés à très forte audience de CCM Benchmark : Commentcamarche, Le Journal du Net, L’Internaute ou Copains d’avant. Les deux groupes sont entrés en négociations exclusives.« Cette acquisition nous permet de changer de dimension et de nous battre directement contre Facebook ou Orange en France », se félicite Marc Feuillée, directeur général du Figaro, qui revendique, avec CCM Benchmark, la place de « leader français des médias numériques ».Les chiffres d’audience sont éloquents : dans le Web hors-mobile, CCM Benchmark occupait la 6e place en France (avec 19 millions de visiteurs uniques en juin selon Mediametrie-Netratings). Le Figaro pointait à la 15e place (avec 12 millions de visiteurs uniques environ), comme les groupes Le Monde et M6.Dans le mobile, CCM Benchmark est actuellement classé 19e (avec 7,2 millions de visiteurs uniques), proche de groupes comme Le Monde, Yahoo! ou Wikimedia. Le Figaro était 10e (avec 8,2 millions).Importance de l’investissement, pour Le FigaroLe nouvel ensemble revendiquera près de 24 millions de visiteurs uniques dans le Web hors mobile, ce qui le placera à la 4e place en France, derrière le moteur de recherche américain Google (41 millions) et l’éditeur de logiciel Microsoft (35 millions), mais à portée du leader des réseaux sociaux Facebook (26 millions). Et devant l’opérateur télécoms historique français Orange (21 millions), ou des groupes comme le spécialiste du divertissement Webedia (19 millions), l’encyclopédie de Wikimedia (18 millions), le groupe de presse norvégien Schibsted éditeur de 20Minutes.fr et de Leboncoin.fr (17 millions) ou encore le distributeur en ligne Amazon (16 millions).Le prix de la transaction indique aussi l’importance de l’investissement, pour Le Figaro et le secteur des médias français : son montant précis n’est pas communiqué mais CCM Benchmark avait assuré, fin 2014, avoir refusé des offres entre 150 et 200 millions d’euros. Le prix est aujourd’hui estimé entre 110 et 130 millions d’euros, selon une source proche du dossier citée par Les Echos. Si les comparaisons ont leurs limites, le prix de l’ensemble des titres du groupe L’Express-Roularta avait été évalué entre 50 et 70 millions d’euros, tandis que la plateforme de vidéo en ligne Dailymotion, « pépite » de l’Internet français, a été cédée à 80 % à Vivendi pour 217 millions d’euros.La totalité de l’argent a été amené par le groupe d’aviation de Serge Dassault, propriétaire du Figaro, par l’intermédiaire la société Groupe Figaro, qui acquiert 95 % du capital de CCM Benchmark.A l’image de l’allemand Axel SpringerPour Le Figaro, racheter CCM Benchmark est d’abord un moyen de renforcer sa rentabilité : les activités d’information pratique et spécialisée et les sites thématiques ou de service sont financièrement plus attractifs que la presse d’information générale et d’actualité. Le groupe acquis, qui compte cent quatre-vingt-dix employés, affiche une marge opérationnelle de 25 % pour un chiffre d’affaires de 36 millions d’euros.Or, Le Figaro était déjà bénéficiaire, ce qui n’est pas courant dans le secteur des médias : il revendique un résultat d’exploitation de 20 millions d’euros environ pour 500 millions de chiffres d’affaires, en 2014 et 2015. Le futur ensemble réalisera désormais 34 % de son chiffre d’affaires total dans le numérique, qui représentera 60 % de son bénéfice opérationnel.« C’est la preuve qu’on peut rééquilibrer nos activités en tant que groupe de presse, grâce au numérique », affirme Marc Feuillée.La stratégie du Figaro rappelle fortement celle d’un autre groupe de presse européen qui a fortement investi dans le numérique en se diversifiant dans les services : l’allemand Axel Springer. Celui-ci possède des titres de presse comme Die Welt ou Bild, mais aussi des quantités de sites thématiques et des plateformes comme Seloger.com, Aufeminin ou Marmiton.org. Il a racheté, mardi 29 septembre, le site Web américain d’économie Business Insider.Savoir-faire« Nous avons des marques de presse traditionnelle fortes et des diversifications pour aller chercher de la croissance », décrit M. Feuillée, qui reconnaît le parallèle avec Springer mais rappelle que Le Figaro suit cette voie depuis plusieurs années déjà. En effet, le groupe de presse de Serge Dassault a une histoire de rachat d’entreprises de services et de sites thématiques : il possède Cadremploi et des sites de petites annonces immobilières. Mais aussi de l’e-commerce avec la billetterie Ticketac ou La Chaîne météo, sans compter les annuaires comme Evene ou Le Conjugueur.C’est ce savoir-faire qui a convaincu les propriétaires de CCM Benchmark, groupe indépendant né en 2007 du mariage de Commentcamarche et Benchmark (Journal du Net). Jusqu’ici, malgré des offres, ils avaient préféré garder les 60 % du capital : désormais, Benoît Sillard et Jean-François Pillou vendent mais ce dernier intègre la direction du Figaro.Les titres de CCM Benchmark viennent renforcer le groupe Figaro dans des thématiques éditoriales qui sont autant de territoires publicitaires : l’actualité (avec lefigaro.fr et L’Internaute), le féminin (Madame Figaro et Le Journal des femmes), l’économie et la finance (Le Figaro Economie, Journal du Net, Droit-finances.net, Le Particulier), la santé (Santé-médecine.net et Le Figaro santé) et enfin le high-tech (CCM), énumère le groupe.Enfin, cet accord est le signe d’une tendance forte dans les médias : celle de la recherche d’une plus grande taille afin de s’adapter à la nouvelle donne de la publicité en ligne, dont la promesse est de toujours mieux cibler les consommateurs. Très technologique, le groupe CCM est spécialiste de la « qualification » de ses audiences. il possède des bases de données précieuses comme les 12 millions d’inscrits du site Copains d’avant. Autant d’informations que le groupe pourra croiser avec la masse de données des habitudes de ses lecteurs sur tous ses sites et thématiques. Un jeu de « data », de logiciels et de puissance.A lire aussi : Le groupe Internet français CCM Benchmark refuse de se vendreAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.10.2015 à 19h44 • Mis à jour le01.10.2015 à 19h50 Annoncées après les révélations sur les tricheries de Volkswagen en matière de tests antipollution, les vérifications aléatoires sur des véhicules diesel ont commencé en France. Ségolène Royal, ministre de l’écologie, à l’origine de la mesure, s’est félicitée de cette « grande première mondiale », lors de la visite qu’elle a effectuée au centre d’essais du laboratoire d’homologation UTAC Ceram à Linas-Montlhéry (Essonne), où seront menés les tests, jeudi 1er octobre.Un premier lot de dix véhicules sélectionnés par une société de location, dont deux Volkswagen frauduleuses, ont commencé à être testés pour éprouver la méthodologie de vérifications élaborée par l’UTAC Ceram en collaboration avec la direction générale de l’énergie et du climat.Au total, une centaine de voitures devraient être testées en France, tirées au sort dans le tout-venant de la circulation, sur la base du volontariat de leurs propriétaires, et choisies en respectant un équilibre entre tous les types et les marques de véhicules représentatifs du parc diesel.Lire aussi :Volkswagen : 4 questions sur les normes de pollution et les tests sur les véhicules diesel 01.10.2015 à 16h13 • Mis à jour le01.10.2015 à 16h25 | Julien Grobert (Chercheur au Centre de recherche en management de Toulouse) Dure période pour les réseaux bancaires ! Depuis vingt ans, elles se sont multipliées de manière exponentielle, dans les moindres villages, à chaque coin de rue. Mais selon un sondage du cabinet Bain publié au printemps, un tiers des Français se disent désormais prêts à se passer de leurs services.Déjà, la majorité ne se rend plus dans son agence pour souscrire un crédit immobilier ou réaliser une opération complexe (enquête annuelle Deloitte) ! Dans ce contexte, neuf dirigeants de banques françaises sur dix estiment que les revenus générés ne permettront bientôt plus d’assumer les charges opérationnelles.Lire aussi :La Société générale pourrait supprimer 20 % de ses agences d’ici à 2020Pas étonnant si la Société générale vient d’annoncer qu’elle comptait fermer 20 % de ses agences d’ici 2020. L’agence, pour survivre, est en fait condamnée à se réinventer. À Singapour, de nouveaux concept stores sont testés par le réseau Franck by OCBC, où les jeunes viennent travailler, boire un verre et - pourquoi pas - discuter avec leur conseiller financier, guère plus âgé qu’eux !Le Crédit agricole précurseurIl s’agit de créer des lieux ouverts, attractifs pour la génération Y, dans lesquels le banquier n’apparaît plus en notable, détenteur unique de la connaissance. Dans ses banques-cafés, ING met à disposition de ses clients des tablettes leur permettant de se renseigner avant d’aller plus loin, s’ils le souhaitent, avec des professionnels. Changer l’ambiance, apporter plus de décontraction, plus de bien-être, telles sont les tendances phare. C’est dans ce contexte qu’est née l’idée de parfumer les agences.La Leumi Bank, en Israël, a été à la pointe en 2008. La China Merchant Bank s’est lancée un peu plus tard. De même que le groupe britannique HSBC, qui varie les arômes au rythme des saisons. Aux Etats-Unis, la Ocean Bank et la Helm Bank de Floride jouent les pionnières. Parfum de mandarine mâtiné de cardamome, pour la première, notes de chocolat et de menthe pour la seconde. L’idée est de rassurer le client au moment où il négocie un prêt ou place ses économies.En France, le Crédit agricole est précurseur de ce marketing olfactif et plus généralement sensoriel. Dans la région de Lyon, le réseau a missionné voici cinq ans un « nez » et un compositeur de musique pour enrichir l’expérience des clients. Mais comment choisir la senteur adéquate, la mélodie ad hoc ? Peu de travaux de recherche ont été menés dans le secteur des services pour aider à s’orienter dans un tel univers.Une odeur de cèdre peut avoir un effet délétèreLe secteur marchand est plus en avance. Les constructeurs automobiles savent l’attrait de l’odeur du cuir pour évoquer un univers de luxe. Les boulangeries industrielles diffusent à tout va des arômes de beurre pour attirer le chaland. Les stratégies s’affinent progressivement. En 2013, Lieve Doucé et ses collègues ont mis en évidence l’impact significatif d’une diffusion d’odeur de chocolat sur le comportement des clients d’une librairie (notamment les clientes qui achetaient alors plus de romans à l’eau de rose et de livres de cuisine). Nicolas Guéguen et Christine Petr ont prouvé que les clients d’une pizzeria passaient plus de temps à table et consommaient davantage si la salle à manger sentait légèrement la lavande.Une étude réalisée par l’institut BVA a montré que des senteurs bien choisies peuvent augmenter les achats d’impulsion de plus d’un tiers lors d’une étude réalisée au sein d’un magasin de l’enseigne Conforama. Mais comment parfumer une banque ? Une fragrance peut-elle évoquer l’image d’une banque et susciter la confiance ? Pour conforter le client, l’odeur doit-elle être absolument « congruente » avec la marque ? L’enjeu est considérable. Certaines odeurs testées dans les préfectures australiennes diminuent la sensation d’attente des administrés. La perception temporelle est modifiée.Mais une recherche menée en 2011 montre qu’un parfum mal choisi, une odeur de cèdre par exemple, peut avoir un effet délétère et accroître le niveau de stress ! Pour le Crédit agricole, dans le cadre d’une thèse de doctorat, nous avons testé des effluves variées, certaines extrêmement champêtres (il s’agit d’une banque verte !), d’autres plus classiques. Les collaborateurs et clients se sont exprimés de manière réitérée sur plusieurs offres.Baisse du stress et de l’agressivité de la clientèleRésultat ? Coller à l’idée d’une banque très agricole est une fausse piste. Un parfum composé de notes de thé vert (note de tête), d’aiguilles de pin et de bois de cèdre (notes de cœur), de musc et d’ambre (notes de fonds), se voulant frais, léger et floral donne finalement les meilleurs résultats. Diffusé par micro-nébulisation dans trois agences, son impact a impressionné. Non seulement, la perception générale du lieu s’améliore, le client se sent dans une agence bien tenue, mais il est plus satisfait aussi de son interaction avec le conseiller, ressenti comme aimable et intéressant !Les collaborateurs de la banque, interrogés dans le cadre de la recherche, ont également perçu une baisse du stress et de l’agressivité de la clientèle. Suite à ces résultats, la caisse régionale du Crédit agricole Centre-Est a donc généralisé la solution dans l’ensemble de ses 300 agences. La démarche a convaincu au point d’inciter la fédération nationale du Crédit agricole à communiquer activement pour que d’autres caisses régionales mettent en place cette solution et que le groupe puisse développer une signature olfactive globale.La Banque Postale, qui avait mené une étude voici dix ans pourrait également relancer son projet. L’expérience musicale en revanche a tourné court. Après avoir testé des options très diverses (jazz, pop rock et RnB), nous avons pu constater que les résultats étaient négatifs. Le jazz, jugé trop élitiste, a été largement rejeté. Le RnB était plus apprécié des jeunes. Mais rien n’y a fait. Les clients, la tête ailleurs, écoutaient les conseillers avec moins d’attention et ensuite se plaignaient de leurs prestations !Julien Grobert (Chercheur au Centre de recherche en management de Toulouse) Samuel Laurent Pas un jour sans une nouvelle intox à propos des réfugiés. Une vieille rumeur a refait surface récemment : la région Ile-de-France aurait octroyé « 75 % de réduction » aux « clandestins » sur leur passe Navigo, le titre des transports francilien.1. Une intox du camp Pécresse…L’histoire remonte à 2014. A l’époque, Valérie Pécresse accuse la gauche au pouvoir en Ile-de-France, de « favoriser » les immigrés en situation irrégulière. Son attaque porte sur le forfait Solidarité transports, une réduction de 75 % accordée à plusieurs types de publics : chômeurs, personnes en difficulté financière, etc.Pour obtenir ce tarif avantageux, il faut être allocataire d’un minimum social : revenu de solidarité active (RSA), allocation spécifique de solidarité (ASS, l’indemnité chômage la plus fréquente), couverture maladie universelle (CMU) ou aide médicale d’Etat (AME).C’est cette dernière qui est visée par Mme Pécresse. En effet, elle bénéficie essentiellement à des immigrés en situation irrégulière. Comme nous l’expliquions alors, cependant, les bénéficiaires du forfait Solidarité transports sont en large majorité des allocataires du RSA et de la CMU. Les bénéficiaires de l’AME ne sont que 17 % du total des publics concernés par ce forfait.Lire aussi :Les « sans-papiers » sont-ils les seuls à bénéficier d’une réduction sur le passe Navigo ?Cela n’a pas empêché le porte-parole de Valérie Pécresse de remettre le sujet sur la table cet été. Geoffroy Didier affirmait en effet que « le PS trait (ait) mieux les clandestins que les policiers ». En effet, la région Ile-de-France a arrêté d’accorder la gratuité des transports pour les policiers après une note de la Cour des comptes.2. Reprise par le FN contre Pécresse…La rumeur qui est repartie en cette rentrée est subtilement différente. Il s’agit cette fois d’impliquer la droite dans l’affaire. D’où une nouvelle version : le conseil régional aurait voté cette aide, droite incluse. C’est le candidat du Front national aux régionales, Wallerand de Saint-Just, qui ressort cette version à l’occasion du passage en tarif unique du passe Navigo, à l’été 2015.Le site Fdesouche, navire amiral de la « fachosphère », relaie ensuite l’angle « gauche et droite aident les clandestins », en republiant les minutes d’une séance de 2012, au cours de laquelle a été voté le prolongement pour trois ans du forfait solidarité transports, afin de montrer que le groupe UMP a voté l’amendement en question.3. Mais qui reste une intoxIl suffit pourtant de se plonger dans le texte pour découvrir qu’il ne s’agit là que d’un vote de prolongation, puisque ce forfait existe depuis plus longtemps. C’est la loi solidarité et renouvellement urbain (SRU) qui rend obligatoire une politique de tarification sociale dans les réseaux de transports en commun.En 2004, le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF), alors directement administré par l’Etat, a accordé la tarification sociale aux bénéficiaires de minima sociaux, dont l’AME et la CMU. Parmi les critères figure le revenu, avec un plafond défini. Le reproche de « complicité » fait à Mme Pécresse pour avoir voté le renouvellement de cette aide semble donc tiré par les cheveux. La loi oblige à accorder cette tarification sociale, et en exclure les bénéficiaires de l’AME, qui est un minimum social, serait sans doute attaquable en justice.Enfin, le glissement sémantique est également impressionnant : la prolongation en 2012 d’une mesure de tarification sociale, obligatoire depuis quinze ans, et qui concerne à 83 % d’autres publics que les immigrés en situation irrégulière, se transforme en une « aide aux clandestins » votée par gauche et droite…Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elodie Chermann Et si la diversité était un facteur de réussite pour les entreprises ? Au-delà des discours d’affichage, l’idée semble bel et bien faire son chemin. Le symposium « Management, diversité, égalité des chances et cohésion sociale - Comparaisons internationales », organisé, jeudi 1er et vendredi 2 octobre, à Paris par la Fondation Dauphine en présence d’une trentaine de chercheurs et de responsables opérationnels du monde entier vise précisément à mettre en lumière les avancées enregistrées en matière de gestion des différences dans le milieu professionnel.« La notion de diversité est apparue au début des années 1990 aux Etats-Unis après l’échec des politiques d’« affirmative action » mises en place dans les années 1960 pour résoudre les discriminations subies en particulier par les minorités noires », rappelle Franklin Oikelome, professeur à l’Eastern University de Philadelphie aux Etats-Unis. « Mais loin de faire évoluer les mentalités, ces mesures de discrimination positive n’ont fait que renforcer les préjugés à l’égard des minorités. » D’où l’émergence progressive d’un nouveau concept, aux Etats-Unis mais aussi en Europe : celui de management de la diversité.Le contexte politique porteurLe contexte politique a été particulièrement porteur au Danemark, où la gestion des différences a été associée à la nécessaire intégration des immigrés.En France, « on pense toujours que c’est mieux ailleurs, notamment dans les pays anglo-saxons », regrette Jean-François Chanlat, professeur et codirecteur scientifique de la chaire management et diversité à l’université Paris-Dauphine. « Mais on ne peut appréhender la question des différences sans prendre en compte l’histoire, la culture et le cadre juridique de chaque pays. Au Royaume-Uni, les communautés vivent souvent les unes à côté des autres, tandis qu’en France on est très attaché à notre modèle d’intégration. »Lire aussi :Ces travailleurs handicapés qui forcent les portes de l’emploiL’engagement des entreprises en matière de mixité et d’égalité des chances a d’ailleurs progressé depuis une dizaine d’années, aidé par le durcissement du cadre réglementaire. Désormais, toutes les entreprises privées et publiques de plus de 20 salariés doivent employer au moins 6 % de personnes handicapées ou à défaut, verser une contribution annuelle à l’Agefiph, l’association chargée de favoriser l’insertion professionnelle et le maintien dans l’emploi des personnes handicapées.Celles qui comptent cinquante salariés au minimum sont également soumises à une pénalité de 1 % de la masse salariale lorsqu’elles ne sont pas couvertes par un accord de branche, de groupe ou d’entreprise ou un plan d’action relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Idem pour l’emploi des seniors.Lire aussi :En entreprise, les cercles du pouvoir se féminisentSouci d’image ou réelle conviction ? Certaines ont décidé d’aller plus loin dans la démarche en signant par exemple la « Charte de la diversité », un texte qui les engage à lutter contre toute forme de discrimination et à mettre en place des mesures en faveur de la diversité. Parmi les pionnières, Adecco, BNP Paribas, Lafarge, France Télécom, la RATP ou encore IBM. « Chez nous, la diversité fait partie de la culture de l’entreprise », assure Jean-Louis Carvès, responsable diversité chez IBM France qui participera à la table ronde sur le thème « Catégories, discriminations et diversités ». « Dès 1953, le fondateur Thomas Watson interdit de recruter des candidats sur des critères de race, de couleur ou de croyance. » Il y a tout à y gagner.L’engagement des salariés est renforcéA commencer par une image de marque. « Les clients sont très attentifs à la non-discrimination », insiste Laurent Depond, qui cumule les casquettes de directeur de la diversité du groupe Orange, vice-président de l’Association française des managers de la diversité et président du comité diversité au Medef. « Une organisation capable de mettre en cohérence son discours externe et sa politique interne en tirera donc forcément profit. »Les salariés en interne afficheront aussi davantage de motivation, de fierté et donc un plus fort sentiment d’appartenance. D’après une étude interne réalisée par Sodexo auprès de 50 000 managers dans 80 pays, le taux d’engagement dans les équipes affichant un taux de mixité optimal (entre 40 % et 60 %) a augmenté en moyenne de 4 points, contre 1 point seulement dans les autres équipes.Lire aussi :Créer l’événement pour faciliter l’accès des handicapés à l’entrepriseLa performance économique aussi s’en ressent : ainsi, 23 % des équipes mixtes avaient davantage fait progresser leur marge brute et 13 % leur croissance interne sur les trois dernières années. « Dans un monde où les choses bougent très vite, les entreprises ne peuvent plus se permettre de reproduire indéfiniment le même modèle et de faire du clonage », analyse Laurent Depond. « Pour rester agiles et innovantes, elles ont besoin de mixer les profils, les modes de pensée et les parcours de vie. »Fortes discriminations persistantesPourtant, toutes les entreprises ne semblent pas encore en avoir pris conscience. Dans le 8e baromètre sur la perception des discriminations au travail publié, en février 2015, par le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail (OIT), 34 % des demandeurs d’emploi disaient ainsi avoir été victimes de discrimination à l’embauche, dont 19 % de façon répétée.Avoir plus de 55 ans (88 %), être enceinte (85 %), afficher un style (vêtements, coiffure, tatouages…) qui ne correspond pas aux codes du milieu professionnel (81 %), avoir un handicap visible (77 %) ou être obèse (75 %) apparaissent comme les critères les plus discriminants. Six personnes sur dix citent également comme un frein pour l’accès à l’emploi le fait d’avoir un nom à consonance étrangère, une autre nationalité ou un accent étranger. Bref, il y a encore du travail.Les 1er et 2 octobre de 8 heures 30 à 17 heures 30. Université Paris Dauphine - Salle Raymond Aron, Place du Maréchal de Lattre de Tassigny, Paris 16e. Métro : Porte Dauphine. Inscriptions sur http://www.fondation.dauphine.fr/index.php?id=5842#62771Elodie Chermann Gaëlle Picut Le droit du travail français indique que l’indemnité de fin de contrat n’est pas due pour les jeunes effectuant des CDD (contrat à durée déterminée) pendant leurs vacances scolaires ou universitaires.Un étudiant français a récemment saisi les prud’hommes de Paris estimant qu’il s’agissait de discrimination en raison de son âge. Mais interrogée sur cette affaire, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) vient de confirmer ce jeudi 1er octobre la validité de la législation française, au nom de la différence de situation.Le Conseil constitutionnel avait déjà été saisi, en juin 2014, pour savoir si cette différence de traitement était conforme à la constitution. Dans l’affaire soumise à l’examen des Sages, un salarié avait contesté la constitutionnalité de l’article L1243-10 du code du travail, qui selon lui méconnaîtrait le principe d’égalité de traitement (entre les salariés en CDD qui poursuivent leurs études et les autres salariés). Mais le Conseil constitutionnel avait jugé cette différence de traitement fondée.Différence de situationSon raisonnement avait été le suivant : l’indemnité de fin de CDD est destinée à compenser la situation précaire dans laquelle le salarié est placé du fait de son CDD lorsqu’à l’issue de celui-ci les relations contractuelles de travail ne se poursuivent pas par un contrat à durée indéterminée.Or les Sages avaient estimé que les jeunes, à l’issue de leurs vacances, reprennent leur scolarité ou leurs études et ne sont donc pas dans la même situation que les autres salariés puisqu’ils ne sont pas des travailleurs précaires. La différence de situation justifiait donc une différence de traitement. Les limites posées concernant la prime de précarité pouvaient continuer à s’appliquer.L’arrêt de la CJUE rendu ce jeudi 1er octobre va exactement dans le même sens. Le Conseil des prud’hommes de Paris avait été saisi par un étudiant embauché par une société pendant une durée de quatre jours au cours des vacances universitaires de fin d’année 2010. À l’issue de son contrat, l’indemnité de fin de contrat (qui se serait élevée dans son cas à 23,21 euros) ne lui a pas été versée, conformément à ce que prévoit le droit français.Due pour un cumul études-emploiL’étudiant estimait qu’en lui refusant le bénéfice de l’indemnité de fin de contrat, la réglementation française le discriminait en raison de son âge. La Cour de justice européenne, interrogée sur cette affaire, a rendu son arrêt ce matin. Comme le Conseil constitutionnel, la Cour a estimé que « la situation des jeunes n’étant pas comparable à celle des travailleurs en CDD éligibles à l’indemnité de fin de contrat, le législateur français peut traiter de manière différente ces deux catégories de travailleurs sans violer le principe de non-discrimination fondée sur l’âge ».Pour information, l’indemnité de fin de contrat est en revanche due lorsque le jeune vient d’achever sa scolarité ou ses études universitaires ou lorsque l’étudiant cumule son emploi avec ses études. Cette indemnité est alors égale à 10 % de la rémunération totale brute versée au salarié (article L.1243-8 du code du travail). Son taux peut être réduit à 6 % sous certaines conditions par un accord collectif.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Claire Guélaud Les Argentins sont appelés à désigner, dimanche 25 octobre, le successeur de Cristina Fernandez de Kirchner, dont le deuxième mandat de présidente, placé sous le signe de difficultés économiques et financières croissantes, touche à sa fin.Longtemps absente des débats électoraux, l’économie y a fait récemment son retour. Les difficultés économiques et financières du pays s’aggravent et l’horizon est assombri par le ralentissement chinois et par la baisse du prix des matières premières.Lire aussi :Argentine : qui sont les candidats à la présidentielle et leurs programmesLa dégringolade de la croissanceLa deuxième moitié des années Kirchner a été assombrie par la diminution de la croissance, passée de 8,7 % en moyenne entre 2003 et 2007 à moins de 4 % par la suite. Pour 2014, le Fonds monétaire international parle de récession (–1,7 %), alors que le ministre argentin de l’économie, Axel Kicillof, retient une modeste croissance de + 0,5 %. Si leur différend persiste pour 2015 et 2016, personne ne conteste l’importance du ralentissement économique actuel.Le ralentissement chinois et la baisse du prix des matières premières pèsent sur le secteur agroalimentaire argentin. Principal pourvoyeur de devises, ce dernier est aussi pénalisé – comme l’industrie, peu compétitive – par la surévaluation du peso.Lire aussi :L’Argentine à la recherche de sa croissance perdueDes réserves de change grignotéesLes prochains mois seront difficiles. Les réserves de change de l’Argentine, qui n’a plus accès aux marchés des capitaux depuis son défaut souverain en 2001, sont tombées officiellement de 52 milliards de dollars en juillet 2011 à 32,5 milliards de dollars (29,5 milliards d’euros). Mais un rapport de Morgan Stanley, cité le 9 octobre par Emerging Markets, les évalue plutôt à « 10-12 milliards ».Pour se procurer des devises, le gouvernement a alourdi les « retenciones », ces taxes sur les exportations qui atteignent 35 % sur le soja. Il a limité, parfois interdit les importations, et ressuscité le troc.De lourdes échéances Début octobre, le gouvernement a remboursé 5,9 milliards de dollars (5,3 milliards d’euros) d’obligations. Il en aura autant à sortir en 2016. Mais le pays n’a plus d’argent. Alejandro Vanoli, le gouverneur de la banque centrale, a bouclé à Lima, au Pérou, en marge des assemblées d’octobre du FMI et de la Banque mondiale, un prêt de 2 milliards avec la People’s Bank of China.Lire aussi (édition abonnés) :En Argentine, le crépuscule des années KirchnerUne inflation très élevéeL’inflation élevée, enfin, complique la vie des Argentins. La hausse des prix a accéléré à 12,3 % en 2004 et en 2005. Elle serait de 25 % aujourd’hui. À défaut de la maîtriser par le contrôle des prix, le gouvernement manipule les statistiques, ruine la crédibilité du pays et provoque des fuites de capitaux.La course aux dollarsFace à l’inflation qui dilue les dettes mais complique la vie des Argentins, la course au dollar se généralise. Il y a trois à quatre taux de change dans le pays. « Le premier, aligné sur le dollar, est comme une star. On en rêve sans y avoir jamais accès », ironise M. Echagüe d’Allianz. Les autres sont des dollars « bleus » échangés sur un marché parallèle, qui a presque pignon sur rue, à raison de 16 pesos pour 1 dollar, au lieu de 10 pour 1 au taux officiel.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.10.2015 à 10h43 • Mis à jour le24.10.2015 à 11h02 | Eric Albert (Londres, correspondance) Toujours excellent en communication, le gouvernement britannique a décidé de surfer sur la vague James Bond, dont les nouvelles aventures, Spectre, sortent lundi 26 octobre sur les écrans outre-Manche (le 11 novembre en France). « Bond is Great » titrent les affiches officielles, variation sur le slogan habituel « Britain is great ». Et de mettre en avant les réussites commerciales du pays : les costumes Savile Row portés par l’acteur Daniel Craig, le tourisme à Londres là où 007 est passé, et bien sûr, les incontournables Aston Martin.Pas de chance pourtant. La marque automobile de luxe britannique se trouve dans une bien mauvaise situation financière. En 2014, Aston Martin a enregistré une perte avant impôts de 72 millions de livres (100 millions d’euros), avec seulement 3 661 véhicules écoulés. C’est la quatrième année de suite dans le rouge pour la prestigieuse marque qui... Laurence Girard Jeu de chaises musicales chez Auchan. L’enseigne de distribution a annoncé, vendredi 23 octobre, un vaste plan de réorganisation du groupe, qui emploie 330 700 collaborateurs dans le monde pour un chiffre d’affaires de 63 milliards d’euros. Avec, à la clé, une redistribution des rôles. Auchan affirme vouloir de cette manière « gagner en souplesse et en rapidité », en simplifiant organisation et gouvernance. Reste à savoir si chacun retrouvera un siège à sa mesure. Toutes ces nouvelles orientations entreront en vigueur le 16 novembre.Les activités françaises, navire amiral du groupe, tanguent. C’est pourquoi un nouveau président France, Patrick Espasa, actuel patron d’Auchan Italie, est nommé. Entré tardivement dans la guerre des prix sans merci que se livrent ses concurrents, Auchan perd du terrain sur son territoire national. Entre janvier et juin 2015, son chiffre d’affaires en France a encore reculé de 2,9 %. Les ventes dans ses 126 hypers tricolores baissant, elles, de 2 % sur cette période. De quoi faire peser une forte pression sur les épaules de Vincent Mignot, directeur général d’Auchan France, qui chapeaute aujourd’hui les hypermarchés. Son nom n’apparaît pas dans le communiqué publié vendredi, qui présente les grandes lignes de la réorganisation.Magasins modernisésLe groupe précise que ce sera à M. Espasa de construire son équipe dans l’Hexagone. Il y a un an, Arnaud Mulliez, le fils du fondateur, avait quitté la présidence d’Auchan France, un poste qu’il occupait depuis onze ans, à la suite des difficultés du groupe familial sur son territoire historique. Il n’avait pas été formellement remplacé depuis.Mais Auchan s’est félicité, lors de la présentation de ses résultats semestriels, début septembre, d’une amélioration de son résultat d’exploitation et de ses marges. Une performance liée en partie à l’alliance dans le domaine des achats nouée il y a un an avec Système U. En septembre, Metro Cash & Carry, la filiale française du groupe allemand Metro spécialisée dans la vente en gros, a rejoint la centrale d’achat commune aux deux distributeurs pour négocier les produits à marque nationale, la renforçant d’autant. Le groupe nordiste souhaiterait maintenant resserrer encore plus les liens avec Système U, avec la mise en place d’une structure de gouvernance commune et des échanges d’enseignes. Début septembre, la Commission européenne a officiellement demandé à l’Autorité de la concurrence de vérifier la conformité de ce rapprochement.Lire aussi :Les distributeurs trouvent leurs marquesPour séduire le client, Auchan vient par ailleurs d’annoncer qu’il était prêt à investir un milliard d’euros dans ses hypermarchés d’ici à fin 2017. De quoi redonner une touche de modernité au parc existant.Les changements ne concernent pas qu’Auchan France. Le mode de gouvernance du groupe va changer. L’entreprise du Nord était pilotée jusqu’alors par un PDG et un conseil d’administration. Ils seront remplacés par un directoire et un conseil de surveillance. C’est Vianney Mulliez, neveu du fondateur, Gérard Mulliez, actuel président du conseil d’administration, qui prendra la présidence du conseil de surveillance. Une fonction qu’il avait déjà occupée entre 2006 et 2010.Trois branches autonomes« On revient à une formule qui était la règle dans la famille Mulliez, avec une dissociation des fonctions d’actionnaire et de direction », analyse Bertrand Gobin, auteur de l’ouvrage La Face cachée de l’empire Mulliez (La Borne Seize, 296 pages, 22 euros). De quoi permettre au représentant des intérêts familiaux de prendre un peu de distance avec la marche quotidienne des affaires.Deuxième évolution pour le groupe : rebaptisé Auchan Holding, il sera structuré en trois branches autonomes. Le pôle immobilier Immochan et le pôle bancaire Oney Banque Accord, déjà existants, côtoieront un nouveau pôle, Auchan Retail. Ce dernier regroupera tous les formats de commerce alimentaire, qu’il s’agisse des hypermarchés, des supermarchés, des magasins de proximité mais aussi des activités d’e-commerce et des drives.Cette entité, Auchan Retail, sera dirigée par Wilhelm Hubner. Il sera également membre du directoire du groupe, au même titre que Benoît Lheureux et Jean-Pierre Viboud, les patrons respectifs actuels d’Immochan et d’Oney Banque Accord, et que Xavier de Mézerac, nommé secrétaire général d’Auchan Holding. Mais il en assurera, en plus, la présidence.Lire aussi :Auchan et Système U veulent étendre leur partenariatJusqu’à présent, M. Hubner avait la responsabilité d’Auchan Russie. Un pays où l’enseigne est particulièrement bien implantée, même si elle a dû subir des contrôles sanitaires des autorités publiques russes cet été, et a écopé, à ce titre, d’une amende, elle revendique la place de troisième distributeur en Russie. Elle possède 84 hypermarchés sur ce territoire. Toutefois, Auchan souffre, comme d’autres acteurs occidentaux, de la chute du rouble, qui pénalise ses comptes.M. Hubner aura sous ses ordres, au sein d’Auchan Retail, six directeurs de fonction et sept présidents de pays, dont M. Espasa pour la France. Avec l’ensemble des équipes de direction remises dans un nouvel ordre de marche, il aura pour mission de renouer avec la croissance en France.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat EDF n’est pas prêt à sortir du nucléaire, ni même à en réduire la voilure. Si le plan stratégique CAP 2030 prévoit un doublement des capacités du groupe dans les énergies renouvelables en Europe (à plus de 50 gigawatts) à l’horizon 2030, ses dirigeants comptent bien maintenir la puissance installée de son parc nucléaire à son niveau actuel de 63,4 GW. La hausse de la consommation de courant (véhicules électriques, nouveaux appareils…) permettra en même temps de respecter l’objectif inscrit dans la loi de transition énergétique de ramener de 75 % à 50 % la part de l’électricité nucléaire en France en 2025.Deux jours après la signature avec l’électricien China General Nuclear Power Corporation (CGN) d’un accord pour la construction de deux réacteurs EPR au Royaume-Uni pour 24,5 milliards d’euros (hors coûts de financement), le PDG d’EDF est revenu, vendredi 23 octobre, devant des journalistes, sur l’avenir du nucléaire en France. Jean-Bernard Lévy ne doute guère que l’Autorité de sûreté nucléaire donnera son feu vert à la prolongation à cinquante ans, voire soixante ans, de la durée d’exploitation de « la plupart » des 58 réacteurs français.Lire aussi :Le grand pari chinois d’EDFUne nouvelle génération de réacteursMais le patron d’EDF réfléchit déjà à l’après, convaincu qu’il faudra les remplacer progressivement entre 2030 et 2050. Ce qui suppose une mise en chantier d’un nouvel EPR, en plus de celui de Flamanville (Manche), dès le début de la prochaine décennie. Il ne s’agira pas de cette « tête de série » normande, mais d’un « EPR nouveau modèle » (EPR NM), dont le « design » est réalisé par une équipe composée d’ingénieurs d’EDF et d’Areva. Il est censé être moins coûteux et plus facile à construire – sans sacrifier pour autant la sûreté – que l’EPR actuel : son coût dépasse désormais 8 milliards d’euros à Olkiluoto (Finlande) et atteint 10,5 milliards (en l’état actuel du chantier) à Flamanville, pour des devis initiaux inférieurs à 3,5 milliards.« A partir de 2028-2030, ce n’est pas une science exacte, nous allons commencer à installer en France des EPR nouveau modèle », a indiqué le PDG, précisant que la construction se ferait « par paquets de deux ». « En 2050-2055, on n’en aura plus de la génération actuelle [conçus dans les années 1970-1980], a-t-il ajouté. On aura 30, 35 ou 40 EPR NM. »Jamais ses prédécesseurs, Pierre Gadonneix (2004-2009) et Henri Proglio (2009-2014), n’avaient été aussi explicites sur le renouvellement complet du parc nucléaire. Mais si les prix de gros de l’électricité, actuellement très bas, ne se redressent pas, EDF ne sera plus capable de financer seul un programme qui se chiffrera sans doute à plus de 200 milliards d’euros. « Est-ce qu’EDF a les moyens, aujourd’hui, de reconstruire pour 60 gigawatts de nucléaire sur son bilan actuel ? Je pense que non », a reconnu M. Lévy. Avant de renouveler son parc actuel, l’électricien doit en effet investir 55 milliards pour prolonger jusqu’à 60 ans la durée de vie de la plupart de ses réacteurs actuels et dégager 16 milliards pour ses deux EPR britanniques.Lire aussi :Nucléaire : un deal « Flamanville contre Fessenheim »« Faire entrer des partenaires »Le groupe, qui a toujours piloté ses centrales, en détient 100 % du capital à de rares exceptions près, comme Fessenheim (Haut-Rhin), détenue à un tiers par des électriciens suisses et allemands, ou Chooz (Ardennes), sur laquelle Engie (ex-GDF Suez) a des droits de tirage au pro rata de son investissement initial. Pour le parc français, « la question se posera, le moment venu, de faire entrer des partenaires », a reconnu le PDG.Si rien n’exclut, comme au Royaume-Uni, que des industriels et des investisseurs chinois interviennent, M. Lévy reconnaît qu’une telle décision « relève de l’Etat actionnaire ». Pour « partenaire », le dirigeant d’EDF n’a cité que son concurrent Engie. En 2009, le groupe présidé par Gérard Mestrallet avait été associé au projet d’EPR de Penly (Seine-Maritime) ; EDF y avait renoncé face à la stagnation de la demande d’électricité. Depuis, le lobbying d’EDF a toujours empêché Engie de développer le nucléaire en France. M. Mestrallet confiait récemment n’avoir plus aucun projet dans l’Hexagone.Mais la donne a changé. Depuis la fin de son monopole en 2007 et l’extinction des tarifs réglementés de vente aux gros consommateurs (tarifs verts et jaunes) prévue au 1er janvier, l’opérateur historique subit une rude concurrence. EDF n’est plus la superpuissance d’antan, M. Lévy en a pris acte.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) La Commission européenne, qui a convoqué pour dimanche 25 octobre après-midi, à Bruxelles, un mini-sommet extraordinaire sur la « route des Balkans », empruntée par des milliers de demandeurs d’asile, veut agir très vite. Et éviter qu’après la Hongrie d’autres Etats (Slovénie, Croatie, Macédoine, etc.) érigent des murs à leurs frontières, ce qui aggraverait le chaos.Dans un document, que Le Monde a pu consulter, version provisoire d’un texte qu’il espère voir approuver par les chefs d’Etat et de gouvernement, le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, prône une action « collective et concrète ». Il évoque différentes pistes. Parmi celles-ci le déploiement immédiat d’un contingent de 400 gardes-frontières en Slovénie, un pays qui a officiellement demandé l’aide de Bruxelles, jeudi.Le président de la Commission propose aussi l’établissement d’une ligne téléphonique directe, un « téléphone rouge » entre les dirigeants de tous les pays concernés pour qu’ils puissent se tenir informés en temps réel des mouvements de réfugiés et mieux anticiper ceux-ci. La Slovénie a, par exemple, beaucoup reproché à ses voisins croates d’avoir redirigé en masse les réfugiés vers son territoire au cours des derniers jours. La Commission veut aussi que les pays s’engagent à enregistrer tous les réfugiés pour que s’organise un minimum de contrôle sur les mouvements massifs de personnes.Lire aussi :L’Europe sous pression face à un nouvel afflux de réfugiés dans les BalkansUne action plus vigoureuse aux frontières La grande crainte à Bruxelles, mais aussi à Berlin – la chancelière Angela Merkel a beaucoup poussé à la tenue de cette réunion – est que la situation dégénère et que des violences se produisent entre les forces de sécurité et des réfugiés. Divers experts redoutent aussi que la détérioration des conditions climatiques entraîne des décès le long d’itinéraires dont le tracé change d’un jour à l’autre.Le brouillon des conclusions à adopter dimanche – et qui sera débattu jusqu’à la dernière minute entre les « sherpas » des Etats membres, de la Serbie et de la Macédoine – évoque encore une intervention humanitaire, par le biais du Mécanisme de protection civile, une aide financière à négocier avec des institutions, dont la Banque européenne d’investissement.Il promet une coopération pratique pour faciliter les réadmissions des déboutés du droit d’asile par les pays tiers. Il mentionne une action plus ferme contre les « mouvements secondaires », à savoir le passage de réfugiés et de migrants d’un pays à l’autre. Une action plus vigoureuse – réclamée par une majorité de pays, désormais – est également promise : en mer, ainsi qu’aux frontières gréco-macédonienne, gréco-albanaise, en Croatie, etc.Le texte stipule encore qu’un demandeur d’asile qui refuserait d’accomplir les formalités en vue d’obtenir une protection internationale pourrait se voir refuser l’entrée dans le pays concerné.Lire aussi :Le retour des contrôles aux frontières en Europe signe-t-il la mort de l’espace Schengen ?Mécanisme permanent de relocalisation Par son initiative, la Commission veut faire retomber la tension entre les pays concernés : la fermeture des frontières hongroises ou les polémiques entre la Slovénie et la Croatie inquiètent les diplomates. D’où ce rendez-vous inédit, pris « en concertation » avec Angela Merkel, l’Allemagne étant la destination finale de la plupart des réfugiés.Dans l’entourage du président Juncker, on dément que ce rendez-vous sera aussi l’occasion de relancer un débat sur l’espace Schengen ou sur une réforme du règlement de Dublin, qui oblige le pays de première arrivée à gérer le dossier d’un demandeur d’asile.Angela Merkel souhaite en tout cas que ce règlement soit rapidement revu : l’opinion publique allemande commence à douter que le pays arrive à surmonter la crise actuelle et s’inquiète du manque de solidarité de ses partenaires dans le partage des réfugiés.En mettant en présence les dirigeants d’une bonne partie des Etats concernés, M. Juncker se montre prêt à l’aider. Et à réenclencher la discussion sur un mécanisme permanent de relocalisation. « Les yeux dans les yeux, il leur sera plus difficile de fuir leurs responsabilités ou d’accepter des engagements qu’ils ne tiendraient pas », commente un haut responsable bruxellois.Ce ne serait pourtant pas la première fois, comme l’a montré l’épisode précédent du partage promis de 160 000 réfugiés, très loin d’être concrétisé aujourd’hui.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sandrine Morel (Madrid, correspondance) Deux ans de prison. Le verdict a été prononcé, jeudi 22 octobre, contre quatre anciens directeurs de la banque régionale espagnole NovaCaixaGalicia, accusés de s’être attribués des parachutes dorés alors même que l’établissement financier se trouvait au bord de faillite.Les quatre banquiers n’iront probablement pas en prison car ils n’ont pas d’antécédents pénaux. A condition toutefois qu’ils restituent les 19 millions d’euros qu’ils avaient perçus de manière « indue » et s’acquittent d’une amende de 75 000 euros chacun.La sentence vient confirmer le pillage dont ont été victimes les cajas, ces caisses d’épargne semi-publiques au cœur de la crise bancaire qui a secoué l’Espagne entre 2008 et 2013. Pour partir avec une confortable préretraite, les dirigeants de NovaCaixaGalicia, établissement né de la fusion de deux cajas, avaient modifié leurs contrats alors même que l’Etat avait déjà dû injecter des fonds pour sauver l’établissement de la faillite.Une « farce »Le scandale est d’autant plus grand que la banque avait auparavant vendu des milliers d’actions préférentielles – produits financiers complexes et risqués – à près de 40 000 petits épargnants qui pensaient faire un placement sûr, parmi lesquels des enfants ou des personnes âgées, parfois analphabètes, qui signaient d’une simple croix ou de leur empreinte digitale.Au total, le gouvernement espagnol a injecté via le Fonds de restructuration bancaire (FROB) 9 milliards d’euros dans la banque de Galice, minée par une gestion désastreuse et une forte exposition à la bulle immobilière. Nationalisée et assainie, elle a été revendue fin 2013 pour à peine 1 milliard d’euros au groupe vénézuélien Banesco.Pour toutes ces raisons, l’association de clients de banques et d’assurances Adicae a annoncé son intention de déposer un recours contre un verdict qu’elle considère comme une « farce ». Elle estime que les dirigeants méritent d’être condamnés pour « escroquerie » et doivent « aller en prison ».Falsification, détournement, corruption…De nombreux procès contre des banquiers sont attendus dans les prochains mois. L’an dernier, plusieurs responsables de Caixa Penedès ont déjà été condamnés à deux ans de prison, pour « administration déloyale », pour avoir empoché 30 millions d’euros d’épargne retraite. Actuellement, une vaste enquête judiciaire porte sur les conditions d’entrée en Bourse de Bankia, la banque issue de la fusion, en 2010, de sept caisses d’épargne. Elle a depuis reçu 23 milliards d’euros d’aide publique pour ne pas sombrer et contraint l’Espagne à demander à Bruxelles en 2012 une aide de 40 milliards d’euros. Plus d’une trentaine de responsables de Bankia sont mis en examen, dont son ancien président, par ailleurs ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Rodrigo Rato, accusé d’escroquerie, falsification, détournement de fonds, corruption et fraude fiscale dans « l’affaire Bankia » et ses ramifications.Des accusations de « falsification comptable » touchent aussi des dirigeants de Banco de Valencia, la CAM ou de Caja Castilla-La Mancha. « Le FROB a présenté une quarantaine de plaintes devant le parquet », résume le ministre de l’économie, Luis de Guindos. Pour sauver une douzaine d’établissements financiers, l’Espagne a injecté plus de 56 milliards d’euros dans le secteur durant la crise et ne détient plus que des participations dans Bankia. Le sous-gouverneur de la Banque d’Espagne et président du FROB, Fernando Restoy, a estimé en avril que 40 milliards d’euros de ces aides ne pourront jamais être récupérés.Lire aussi (édition abonnés) :Bruxelles invite l’Espagne à actualiser son budget « dès que possible »Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Chloé Hecketsweiler C’est une affaire qui relance le débat sur l’indépendance des experts chargés d’évaluer les médicaments. Elle oppose la Haute Autorité de santé (HAS) au laboratoire Genevrier, l’un de ces nombreux seconds rôles de l’industrie pharmaceutique. Créé en 1920 à Neuilly-sur-Seine et aujourd’hui installé près de Nice, Genevrier commercialise une gamme hétéroclite de médicaments, exploitant des molécules anciennes : des sirops et pastilles contre la toux (sous la célèbre marque Codotussyl), des anti-épileptiques, et même une série de traitements cosmétiques à base d’acide hyaluronique (le principe actif du Botox).Un médicament l’a bien malgré lui projeté sur le devant de la scène : le Chondrosulf, un anti-arthrosique destiné à atténuer les douleurs articulaires. Il appartient à une classe de molécules déremboursées depuis le début de l’année, et se retrouve au cœur d’un bras de fer avec la HAS.Argument de poidsGenevrier conteste le secret qui entoure les débats et le vote de la commission de la transparence – le collège de la HAS qui « note » les médicaments. Le nom des 26 membres est connu, mais on ne sait pas qui a voté quoi, puisque seul le résultat est consigné. En outre, dans les procès-verbaux des réunions, le nom des agents de la HAS qui ont travaillé sur le dossier est occulté. Le laboratoire, qui soupçonne certains intervenants d’être biaisés en sa défaveur, a contesté la légalité de cet anonymat devant le tribunal administratif de Montreuil, qui lui a donné raison vendredi 23 octobre.Face à la HAS, Genevrier avait un argument de poids : un avis de la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) publié en septembre 2014, rappelant que « le procès-verbal doit permettre de connaître les opinions exprimées individuellement par les membres des commissions ainsi que l’identité de leurs auteurs ». Compte tenu de « l’objectif de transparence poursuivi par le législateur », la Commission ajoute que l’on doit pouvoir « identifier le détail nominatif des votes de chacun des membres de la Haute Autorité ».La HAS, qui n’est pas tenue de se conformer à l’avis de la CADA, avait alors objecté qu’« un document comportant ces informations n’existe pas ». Le vote ayant lieu à main levée, il n’y a aucune trace écrite et, selon elle, le détail des procès-verbaux – qui attribuent chaque intervention à son auteur – suffit à se faire une idée de qui pense quoi. La décision du tribunal administratif la contraindra néanmoins à dévoiler le nom de ses agents. Ce qui n’est pas sans conséquence : « Cet anonymat les préserve des pressions que les laboratoires exercent sur eux, souligne un bon connaisseur du milieu. Les coups de fil insistants des industriels qui souhaitent faire passer leur message ne sont pas rares… »Conseils rémunérésLa HAS acceptera-t-elle de jouer le jeu de la transparence en consignant à l’avenir le nom des membres qui ont voté pour ou contre le déremboursement d’un médicament ? Les laboratoires en profiteront-ils pour tenter d’influencer davantage ses décisions ? Ces questions sont d’autant plus d’actualité que le parquet de Paris a ouvert en avril une enquête sur de possibles conflits d’intérêts dans le monde des médicaments après les révélations de Mediapart sur des liens entre experts des autorités de santé et laboratoires.Dans une enquête titrée « Les gendarmes du médicament faisaient affaire avec les laboratoires », le site d’investigation faisait état de réunions fréquentes où des « membres éminents » de la HAS et de l’Agence nationale de sécurité du médicament donnaient des conseils rémunérés aux laboratoires sur la meilleure manière de monter leur dossier. « Si les faits rapportés sont exacts, ils sont inacceptables, et même d’une extrême gravité », avait réagi la ministre de la santé, Marisol Touraine, en demandant aux deux organismes visés de « faire la lumière sur ces affirmations ».Pour Genevrier, la décision du tribunal administratif ne changera in fine pas la donne. Depuis que les patients doivent le payer de leur poche, les ventes du Chondrosulf se sont effondrées. Pour 2015, la société estime qu’elles ne dépasseront pas 10 millions d’euros, contre 40 millions l’an passé. Son chiffre d’affaires devrait ainsi passer de 120 millions à 90 millions. « Et cette baisse n’est pas définitive », précise Noëlle Lenoir, qui défend les intérêts du laboratoire. Un plan de restructuration concernant un tiers du personnel est en cours. « C’était ça ou la clé sous la porte », indique l’avocate.Ce n’est cependant pas la première fois que le laboratoire croise le fer avec les autorités de santé. En 2011, l’Agence nationale de sécurité du médicament avait ainsi interdit une campagne de communication vantant indûment le Chondrosulf. Elle reprochait à cette publicité destinée aux professionnels de santé de prétendre que ce médicament permettait de « limiter la polymédication », c’est-à-dire de réduire la prise d’autres médicaments destinés aux douleur du genou atteint d’arthose, notamment des anti-inflammatoires. Or, cet argument, que continue d’avancer le laboratoire, n’est pas étayé par des données probantes, comme l’indique clairement un avis publié par la HAS en 2008. Sa conclusion était déjà sans appel : « Chondrosulf ne présente pas d’intérêt de santé publique. »Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Robert Bell (Brooklyn College, City University de New-York) Volkswagen a besoin de se faire pardonner, et vite. L’entreprise risque une amende de 18 milliards de dollars (15,9 milliards d’euros) aux Etats-Unis, et elle devra verser des compensations à d’autres pays ainsi qu’à des plaignants un peu partout dans le monde. Chacun sait, aujourd’hui, qu’elle a admis avoir introduit un logiciel dans 11 millions de véhicules diesel, afin de fausser les tests de pollution.Un problème d’éthique et de gouvernance ? Certes, mais le fond de la question est ailleurs : c’est la dissimulation d’une « déception technologique », qu’Elon Musk, le fondateur de Tesla, exprime en ces termes (Le Monde, daté 27-28 septembre) : « J’imagine que Volkswagen était sous une énorme pression et s’est retrouvée coincée par ce qui est effectivement possible. Après cela, la tricherie est la seule option… le diesel atteint ses limites… le seul moyen de réduire les émissions, c’est de changer de technologie. »Lire aussi :L’américain Tesla veut profiter des déboires du dieselJ’ai donné, dans deux livres (Impure Science, Wiley, 1992 ; Les Péchés capitaux de la haute technologie, Seuil, 1998), d’autres exemples de technologies qui s’étaient avérées décevantes : armes pour le Pentagone, projets de la NASA, médicaments, appareils médicaux, projets européens de haute technologie… Les dirigeants se rendent compte trop tard qu’ils se sont lancés dans une technologie qui ne répond pas aux attentes. Presque toujours, ils écrasent alors quiconque dit la vérité et se met en travers de leur passage.Une voiture électrique moins chèrePresque inévitablement, la direction nie avoir eu connaissance de toute malversation, comme cela a été le cas avec Volkswagen. « Je sais que c’est très difficile à croire, a affirmé, devant le Congrès américain, le plus haut dirigeant du groupe aux Etats-Unis. Moi aussi, je lutte. » Quant aux régulateurs, ils ont généralement un temps de retard, souvent à cause de conflits d’intérêts ou d’incompétence.Comment Volkswagen peut-il se faire pardonner ?Pas en développant une voiture électrique moins chère que celles d’Elon Musk. Il y en a déjà, et beaucoup de marques ont annoncé des gammes comparables à Tesla. Pas non plus en lançant une campagne publicitaire ; pourquoi leur ferait-on confiance de nouveau ? Pour se racheter, Volkswagen doit faire (au sens de « fabriquer ») quelque chose qui détourne l’attention de cette tache sur sa réputation, et qui soit au profit d’un avenir plus propre.De nombreux observateurs pensent que cet avenir propre réside dans les voitures électriques. La rédemption de Volkswagen pourrait se trouver dans la lutte contre le principal obstacle au développement des voitures électriques : le manque criant d’infrastructures de recharge.Un « fonds de rédemption vert »La firme pourrait trouver sa rédemption en investissant volontairement dans un fonds pour développer ces infrastructures. D’autres constructeurs automobiles – peut-être plus nombreux qu’on ne le pense – pourraient bien se trouver obligés de s’amender, eux aussi. Ils pourraient le faire en investissant dans le même fonds, que l’on pourrait nommer le « fonds de rédemption vert » (green redemption fund). Qui dit rédemption dit culpabilité – pour le réchauffement climatique, la pollution de l’air, les dommages à la planète, etc. Et Volkswagen a reconnu sa culpabilité.J’ai proposé ce concept en 2010 dans une conférence au G20 en Corée (www.dailymotion.com/video/xg8inc_g20-seoul-robert-bell-green-redemption-speech-full-text_tech). L’idée est simplement que les investisseurs disposant de grosses sommes d’argent bloquent des fonds sur des investissements à très long terme dans l’infrastructure verte, en réinvestissant tous les bénéfices.Volkswagen et les autres investisseurs de ce fonds vert pourront être propriétaires des actifs du fonds, mais ils ne seront pas en mesure de sortir l’argent avant un nombre d’années déterminé – disons 20, ou même 40. Ce « sacrifice » leur donne deux occasions de se faire pardonner. Tout d’abord, la valeur de l’actif va à la génération suivante, celle que tout le monde entend sauver du réchauffement climatique. Ensuite, Volkswagen construit une infrastructure qu’elle-même ne peut pas utiliser — jusqu’à ce qu’elle se lance, elle aussi, massivement dans les voitures électriques.Un « green redemption fund » pourrait sauver Volkswagen, mais aussi et surtout contribuer à nous sauver de la pollution atmosphérique et du réchauffement climatiqueSi Volkswagen lance immédiatement un « green redemption fund » pour créer un réseau de bornes de recharge, il pourra en appeler à la miséricorde de l’opinion publique. Si le gouvernement américain se montre inflexible sur le paiement des 18 milliards de dollars d’amende, alors c’est lui qui deviendra le coupable.Volkswagen, rétablissant son image de marque comme un voyou qui se repend, pourrait même vendre beaucoup de voitures, faisant ainsi de ces 18 milliards un levier. Versés par Volkswagen au green redemption fund, ils permettraient de construire un réseau national de bornes de recharge. Selon un rapport de septembre de l’Idaho National Laboratory, les bornes les plus rapides, les DC Fast Chargers, offrent une autonomie de 55 km en dix minutes. Leur coût moyen est de 23 662 dollars, même si certaines valent le double.Dix-huit milliards de dollars pourraient financer un grand nombre de stations de recharge rapide – environ 800 000 bornes – dans les parkings, les supermarchés, les stations d’essence, etc. Les amendes encourues par Volkswagen, dans d’autres pays, pourraient également abonder ce fonds vert et contribuer à construire des réseaux nationaux de stations de recharge dans ces pays.Un green redemption fund pourrait sauver Volkswagen, mais aussi et surtout contribuer à nous sauver de la pollution atmosphérique et du réchauffement climatique. (Traduit de l’anglais par Richard Robert)Robert Bell, professeur de management, a présidé le département de finance et de management au Brooklyn College (City University de New York). Son ouvrage le plus récent est La Bulle verte (Scali, 2007).Robert Bell (Brooklyn College, City University de New-York) Philippe Escande Il faut moins de deux heures pour joindre Ergué-Gabéric, dans le Finistère, depuis Carentoir dans le Morbihan. Mais pour Yves Guillemot, suivre cette route, qui sépare son fief de celui des Bolloré, serait comme aller à Canossa en robe de bure. Et ce n’est pas le genre du bonhomme. Durant près de six ans, il a ferraillé contre les Californiens d’Electronic Arts, le numéro un mondial du secteur des jeux vidéos ; ils voulaient s’emparer du joyau familial. Et il les a vaincus.Lire aussi :L’étau de Vivendi se resserre sur UbisoftMais, cette fois, la bagarre revêt une autre allure, celle d’un derby régional entre deux fortes têtes, des « pen carn » (tête dure) comme on dit au pays. Avec ses quatre frères, Michel, Claude, Gérard et Christian, Yves Guillemot a fondé en un petit empire du jeu vidéo, dans le tiercé mondial de sa spécialité. Chaque frère prenant la tête d’une des entreprises du groupe. C’est ainsi qu’Yves s’est retrouvé à la tête de Ubisoft Entertainment, la plus grosse entité du groupe. Avec plus de 1,4 milliard d’euros de chiffre d’affaires, elle est spécialisée dans les jeux sur consoles et PC. Michel s’est chargé de Gameloft, l’autre société cotée en Bourse, et active dans les jeux sur mobile ou tablettes. Cette dernière, six fois plus petite qu’Ubisoft, a connu un parcours plus heurté depuis sa création en 1999. Alors que sa grande sœur maintient des profits confortables, elle est tombée dans le rouge en 2014, ainsi qu’au premier semestre de cette année.Bolloré obtiné et pragmatiqueVoici donc un groupe breton, familial, bien positionné mondialement sur un marché en croissance et essentiel dans l’univers médiatique contemporain. Mais il est fragilisé par la petite forme de l’une de ses composantes et son capital est relativement éclaté. Yves Guillemot ne détient que 9,4 % du capital d’Ubisoft, juste derrière le fonds américain Fidelity.Voilà qui « coche toutes les cases » quand on s’appelle Vincent Bolloré et que l’on cherche à consolider un conglomérat médiatique comme Vivendi, riche d’une trésorerie de près de cinq milliards d’euros. Du potentiel et de la fragilité. Tout ce qu’aime l’homme d’affaires qui peut déployer sa stratégie habituelle : entrée discrète, déclaration de bonnes intentions, montée au capital. Puis viendront les demandes, celles de plus de transparence, puis d’une représentation au conseil d’administration, et enfin d’une nécessaire restructuration du groupe. Par exemple en exigeant une fusion entre Ubisoft et Gameloft.En bon capitaliste, le raider Bolloré connaît la manœuvre par cœur. Et en bon breton, il est assez obstiné pour jouer avec le temps et assez pragmatique pour se replier quand les éléments ne sont pas favorables. Pourquoi alors avoir laissé Vivendi vendre le groupe californien Activision Blizzard, probablement la plus belle entreprise du secteur avec son célèbre jeu en ligne « World of Warcaft » ? Trop loin, trop cher. Plus de 8 milliards de dollars (7,2 milliards d’euros) encaissés, trois fois la valeur d’Ubisoft. Et puis, pour surveiller les affaires et garder les créatifs, Carentoir est plus proche des rives de l’Odet que Los Angeles.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Combien coûtera au groupe Volkswagen (VW) l’affaire des moteurs diesel truqués ? La somme sera sans nul doute astronomique. Mais, sur le montant exact, les paris restent ouverts, tant les inconnues demeurent nombreuses. La journée de jeudi 22 octobre en est un parfait exemple. Après que le constructeur a indiqué au matin à l’agence de presse allemande DPA qu’un de ses moteurs diesel les plus récents était peut-être aussi concerné par la fraude, les observateurs ont cru à une nouvelle dimension de l’affaire, pouvant aller jusqu’à plusieurs millions de véhicules supplémentaires impliqués… jusqu’à ce que le groupe assure, en fin d’après-midi, que ces moteurs étaient finalement bien conformes à la législation.Lire aussi :Scandale Volkswagen : quelles suites ?Cette fausse alerte, qui a agité la presse allemande pendant des heures, en dit long sur l’état de défiance généralisée qui règne au sein du groupe de Wolfsburg. Les experts estiment déjà que le scandale des moteurs truqués pourrait entraîner l’opération de rappel la plus chère de l’histoire automobile. Car, si les moteurs diesel dernière génération du constructeur sont finalement mis hors de cause, la remise aux normes des moteurs dont la manipulation a été confirmée se révèle bien plus compliquée et coûteuse que prévu. Au total, 11 millions de voitures VW sont équipées du fameux moteur EA189 au logiciel manipulé par le constructeur pour échapper aux contrôles sur les émissions polluantes. 8,5 millions d’entre elles sont immatriculées en Europe.Casse-têteSelon les informations du quotidien économique Handelsblatt, il est peu probable que le groupe parvienne, comme il l’a annoncé, à « réparer » l’ensemble des véhicules incriminés au cours de l’année 2016. Jusqu’ici, le constructeur pensait que la majeure partie des voitures concernées pourrait être mise en conformité par une simple actualisation du logiciel du moteur, comme on le fait par exemple avec les téléphones portables. En réalité, seuls les gros moteurs 2 l et les petits moteurs 1,2 l pourront se contenter de cette mesure. Les autres, ceux de 1,6 l de cylindrée, devront être équipés d’un nouveau système de traitement des gaz d’échappement. Trois millions de véhicules sont dans ce cas en Europe.Lire aussi :Volkswagen contraint à une mue douloureusePour les ingénieurs du groupe, c’est un véritable casse-tête : le système à trouver doit s’adapter à la morphologie des voitures et être agréé par l’autorité de contrôle automobile allemande, qui veille désormais au grain. Or, les modèles à réparer sont très variés. Le principe du système modulaire qui a tant contribué à la fortune de VW montre son douloureux revers : le moteur truqué a été installé sur plusieurs marques du groupe, en l’occurrence Audi, Skoda, Seat et Volkswagen, y compris sur ses véhicules utilitaires, en différents modèles.Les pièces nécessaires devront être commandées chez les sous-traitants puis intégrées aux véhicules en usine. L’opération de rappel de ces véhicules ne pourra donc pas commencer avant septembre 2016, a confirmé mercredi 21 un porte-parole du groupe, ce qui laisse augurer de grosses difficultés pour tenir les délais.Réduction probable de la performance des véhiculesAutre conséquence : les experts automobiles s’accordent à dire que la remise aux normes des véhicules, quelle qu’elle soit, se traduira par une réduction de leur performance ou une augmentation de leur consommation… et donc une probable baisse de leur valeur de revente. Or, c’est le groupe Volkswagen lui-même qui a financé une partie de ces véhicules par le biais de ses services financiers, qui gèrent des millions de voitures en leasing.Une perte de valeur obligerait la banque VW à opérer une importante dépréciation d’actifs, avec un risque notable sur les résultats du groupe. « En Allemagne, ces charges et pertes pourraient s’élever à un milliard d’euros », estime l’expert automobile Ferdinand Dudenhöffer, qui a calculé que, sur les 2,4 millions de véhicules concernés par la fraude en Allemagne, la moitié ont été financés par les services financiers de VW. Il estime que pour les véhicules impliqués la perte de valeur pourra s’élever jusqu’à 1 000 euros par voiture. Quant aux clients qui n’ont pas profité des services financiers de VW, ils devraient être nombreux à faire valoir leur droit à des dommages et intérêts.« Les récents exemples de rappels automobiles ont montré qu’ils n’ont pas nécessairement un effet négatif sur les ventes de véhicules une fois que les problèmes ont été résolus »L’agence de notation Moody’s, dans un rapport publié jeudi 22 octobre, considère que les dommages financiers se situeront entre 9,5 et 31 milliards d’euros pour Volkswagen, le scénario moyen prévoyant une facture à 20,5 milliards d’euros. Un chiffre proche de celui estimé par Max Warburton, analyste chez Bernstein. Ce dernier évalue le coût total de l’affaire entre 15 et 20 milliards d’euros. Une des variables est l’effet de la crise sur le comportement des consommateurs, en particulier en Europe. « Les récents exemples de rappels automobiles ont montré que ces derniers n’ont pas nécessairement un effet négatif sur les ventes de véhicules une fois que les problèmes ont été résolus. Les ventes de General Motors ont bien résisté après le rappel de 2,6 millions de voitures pour corriger le système d’allumage », juge Yasmina Serghini-Douvin, analyste chez Moody’s.Lire aussi :Volkswagen : le plus gros vendeur mondial de voitures en trois graphiquesAu vu d’un sondage publié lundi 19 octobre, réalisé pour le compte du cabinet de conseil Prophet, les Allemands continuent d’être fidèles à VW. Deux tiers d’entre eux sont convaincus que VW construit toujours d’excellentes voitures et 75 % se disent même prêts à acheter un modèle du groupe si une offre et un modèle leur convenaient. Durant les neuf premiers mois de l’année 2015, Volkswagen a vendu 7,43 millions de véhicules dans le monde, en légère baisse de 1,5 % par rapport à l’an dernier. 2,6 millions ont été écoulés en Europe occidentale, en hausse de 6,1 % par rapport à 2014.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde Eric Albert (Londres, correspondance) Xi Jinping pourrait quitter le Royaume-Uni avec un joli jouet sous le bras. Le président chinois termine, vendredi 23 octobre, une visite d’Etat de quatre jours, pendant laquelle de très nombreux contrats ont été signés. Jeudi, un nouvel accord commercial s’est ajouté. L’entreprise chinoise C. Banner a annoncé être en négociations avancées pour acheter Hamleys.Lire aussi :Xi Jinping accueilli comme un roi chez les BritanniquesLe plus vieux magasin de jouets du monde trône au 188-196 Regent Street, à Londres. Il appartient depuis 2012 au français Ludendo (La Grande Récré, Starjouet… ). La transaction s’élèverait à 100 millions de livres (140 millions d’euros), selon Reuters.Hamleys est une véritable institution. Avec ses 50 000 jouets savamment installés sur sept étages, ses démonstrations, ses vendeurs connaissant très bien leurs joujoux, ce temple dédié aux peluches, Lego et autres petites voitures attire chaque année des millions de visiteurs. Et les touristes s’y ruent un peu comme chez Harrods.Avec un propriétaire chinois, Hamleys s’ouvre maintenant les portes d’un immense marchéL’histoire débute en 1760, avec l’ouverture, par un certain William Hamley, d’un magasin de jouets et de bonbons à Londres, à Holborn. Un siècle plus tard, en 1881, ses héritiers inauguraient l’emplacement actuel. Depuis, la première boutique a été détruite dans un incendie, l’enseigne a fait faillite en 1931 et le magasin de Regent Street a été bombardé cinq fois pendant la seconde guerre mondiale.Une histoire tourmentée qui se poursuit en 2003. L’islandais Baugur achète Hamleys, avant une faillite retentissante pendant la crise financière et une cession en 2012 à Ludendo.La stratégie des différents acquéreurs a cependant toujours été la même : faire fructifier la marque au-delà du seul navire amiral de Regent Street. De petits magasins ont été ouverts dans les aéroports et dans le reste du Royaume-Uni et la marque s’est développée en Inde, en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis. L’enseigne en compte désormais cinquante, dont quarante en franchise. Avec un propriétaire chinois, Hamleys s’ouvre maintenant les portes d’un immense marché… et d’un pays qui fabrique la grande majorité des jouets du monde.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.10.2015 à 10h48 • Mis à jour le10.10.2015 à 14h06 | Claire Guélaud (envoyée spéciale à Lima) En 2009, la conférence de Copenhague avait achoppé sur la question du financement de la lutte contre le dérèglement climatique. A priori, ce ne devrait pas être le cas de la COP21 – elle se tient à Paris du 30 novembre au 11 décembre – si l’on en juge par les progrès qui ont été accomplis vendredi 9 octobre à Lima, et par l’ambiance qui régnait dans la capitale du Pérou, en marge des assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.Lire aussi :La note d’espoir de Christine Lagarde à Lima« Les choses vont dans le bon sens », a sobrement déclaré Laurent Fabius, le ministre français des affaires étrangères, à l’issue d’une réunion ministérielle sur le climat qu’il a jugée « importante » et qui, selon lui, « permet d’être optimiste ». « La question des financements est essentielle au succès de la COP21 à Paris. Nous nous sommes assurés que nous atteindrions bien l’objectif de 100 milliards de dollars [88 milliards d’euros] », a assuré, plus catégorique, Manuel Pulgar-Vidal, ministre péruvien de l’environnement et président de la COP20.Les pays développés avaient promis, en 2009, de mobiliser ensemble quelque 100 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement à faire face au dérèglement climatique. Michel Sapin l’a rappelé vendredi à l’ouverture d’un déjeuner réunissant 73 ministres des finances et patrons d’institutions multilatérales : le respect de cet engagement est « une condition nécessaire pour renforcer la confiance lors des négociations » et pour permettre la conclusion d’un accord à Paris.Fabius : L’effort qui reste à faire est « accessible »Vendredi à Lima, les banques de développement ont promis de faire un effort supplémentaire d’environ 15 milliards de dollars par an en faveur du climat à l’horizon de 2020. Les sommes concernées passeraient à 28 % du total des financements pour la Banque mondiale, à 30 % pour la Banque asiatique de développement. Elles doubleraient pour la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et la Banque africaine de développement, passant de 20 % à 40 %, et pour la Banque interaméricaine de développement, de 14 % à 28 %. Celles de la Banque européenne d’investissement (BEI) atteindraient 35 % du total contre 25 % actuellement.Cette quinzaine de milliards de dollars s’ajoutera aux 61,8 milliards que les pays développés ont consacrés en 2014, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), au financement d’actions de lutte contre le dérèglement climatique dans les pays du Sud. Si l’on y ajoute les 10 milliards de dollars espérés pour le Fonds Vert – un mécanisme financier des Nations unies –, les contributions publiques supplémentaires annoncées par plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France avec 5 milliards de dollars par an d’ici à 2020, et leurs effets de levier sur le secteur privé, on voit que la promesse des 100 milliards de dollars est à portée de main. Et que, comme l’avait déclaré le ministre français des finances, peu après son arrivée à Lima, l’effort qui reste à faire est « accessible ».Emergence d’une forme de maturité généraleAu-delà des promesses d’effort financier supplémentaire, ce sont la qualité des échanges qui ont frappé les participants à ce déjeuner ministériel et, d’une certaine manière, l’émergence d’une forme de maturité générale sur la question du climat. Les ministres péruvien et français, qui avaient demandé à l’OCDE, en collaboration avec le think tank Climate Policy Initiative, de rédiger un rapport présentant un état des lieux de la mobilisation des pays développés en faveur des pays en développement se sont tous deux félicités du bon accueil reçu par ce rapport. « Un nombre considérable d’intervenants a souligné la qualité de ce travail et de la méthodologie, claire et transparente, de l’OCDE », a observé M. Sapin. Il n’y a eu aucune fausse note, même parmi les pays généralement les plus pointilleux sur le sujet.Cette unanimité est un point d’appui important pour les négociateurs à moins de deux mois de l’ouverture de la conférence de Paris. Mais toutes les difficultés ne sont pas aplanies d’un coup de baguette magique : la part des financements allant à l’« adaptation » (les actions pour lutter contre les impacts du réchauffement) – soit 16 % en 2013-2014 –, contre 77 % consacrés à l’« atténuation » (les politiques destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre), reste un sujet sensible. Le Pérou, par exemple, souhaite que les financements consacrés à l’adaptation augmentent. De même, la question de la réduction ou de la suppression des subventions à l’économie carbonée devra être posée.Lire aussi :Pour un prix du carbone équitable et progressifEnfin et surtout, l’ampleur des investissements nécessaires pour rester en deçà d’une augmentation des températures de 2 °C est largement supérieure à 100 milliards de dollars par an. Dans les prochaines semaines, le secteur privé devrait être appelé à faire plus. Le secrétariat général des Nations unies a d’ailleurs fait le point sur la mobilisation de la communauté financière privée depuis septembre 2014 tandis que le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, par ailleurs président du Conseil de stabilité financière – groupement économique international créé en 2009 lors de la réunion du G20 à Londres –, a commencé à mobiliser les banques, les assureurs et les gestionnaires de fond. Michel Sapin l’a d’ailleurs remercié pour le « travail remarquable » qu’il avait engagé. Le 29 septembre, M. Carney avait créé une certaine sensation en parlant de la « tragédie » du réchauffement climatique.Lire aussi :Mark Carney, comme un air de rock star à la Banque d’AngleterreClaire Guélaud (envoyée spéciale à Lima)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat A l’image des divergences qui opposaient récemment encore les Etats-Unis et l’Union européenne (UE), les compagnies pétrolières américaines et celles du Vieux Continent sont divisées sur les remèdes à administrer pour enrayer le réchauffement climatique.On a eu une nouvelle illustration de cette « fracturation pétrolière » à Londres, mardi 6 et mercredi 7 octobre, lors de la conférence annuelle Oil & Money où intervenaient les PDG d’ExxonMobil et de Shell. Face aux campagnes de plus en plus vigoureuses des militants qui réclament une sortie urgente des énergies fossiles, le premier reste droit dans ses bottes, quand le second s’implique au moins dans le débat.A ma droite, Rex Tillerson, PDG d’ExxonMobil, major héritière de la titanesque Standard Oil de John D. Rockefeller, qui a financé, un temps, les études de climatosceptiques. Pour la première compagnie pétrolière mondiale, on peut très bien se passer d’un prix du carbone. Et si un mauvais génie venait à l’instaurer, cette mesure devrait être neutre sur la pression fiscale. Car rien ne vaut la sainte alliance du libre marché et du progrès technique, illustrée par le gaz de schiste, a-t-il plaidé lors de la conférence. Cette révolution a permis de réduire l’empreinte carbone des Etats-Unis en substituant le gaz au charbon, ce dernier émettant deux fois plus de CO2 en brûlant. Imparable !Vertus salvatrices de la technologieA ma gauche, Ben Van Beurden. Il a réitéré, à Londres, l’appel en faveur d’un prix du carbone (seules 12 % des émissions sont « taxées ») lancé en juin avec les patrons de Total, BP, BG, ENI et Statoil. Tous européens. « Prendre en compte les coûts de la lutte contre le changement climatique et la pollution de l’air poussera producteurs et consommateurs à avoir le comportement adéquat », a-t-il défendu. Les premiers seront incités à investir dans les énergies propres, les autres à utiliser moins d’énergies fossiles renchéries par cette taxe. Logique !Le monde pétrolier n’est certes pas aussi manichéen, partagé entre le M. Propre de Shell et le « sale type » d’Exxon : quand la compagnie anglo-néerlandaise joue avec le feu en Arctique (elle a finalement arrêté ses forages), le géant américain finance des recherches sur de nouveaux carburants ; MM. Tillerson et Van Beurden affirment d’une même voix que pétrole, gaz et charbon fourniront encore les trois quarts de l’énergie en 2030 ; et ils croient, comme leurs collègues de Total ou de BP, aux vertus salvatrices de la technologie pour limiter le réchauffement de la planète.Cependant une ligne de fracture demeure. A la veille de la conférence COP21 sur le climat, des dirigeants de groupe pétrolier se réunissent la semaine prochaine à Paris. Les grands d’Europe seront rejoints par le groupe mexicain Pemex, le saoudien Saudi Aramco et l’indien Reliance pour jeter les bases d’une coopération – fin du torchage du gaz, capture-stockage du CO2…. Mais toujours pas d’Américains en vue.Lire aussi :Shell : plus vert que moi…Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Roger Guesnerie (Professeur honoraire au Collège de France et président de l’Ecole d’économie de Paris) Les Journées de l’économie de Lyon ont pour ambition de toucher un large public et de développer le dialogue avec le monde des économistes. Le succès de la formule nous interroge sur le rôle des économistes dans la cité et sur la légitimité de leur intervention.Pourquoi écouter les économistes ? N’ont-ils pas été incapables de prévoir la crise de 2008 ? Il est vrai que la lucidité de la profession a été limitée, c’est un euphémisme. Les avertissements sur les crises récurrentes, voire la crise finale du capitalisme, de la part de certains fidèles de la tradition marxiste étaient de moins en moins fréquents et de moins en moins convaincus.Maurice Allais, Prix Nobel d’économie 1988, et Nouriel Roubini avaient mis en garde contre les dérèglements du système financier mais, réputation de Cassandre oblige, ils étaient peu écoutés. Peu suspecté de pessimisme systématique, l’économiste indien Raghuram Rajan fera pourtant, en 2007, un constat prémonitoire qui lui vaudra d’être vivement rabroué.Paradoxalement, cette cécité sur la crise n’a pas discrédité les économistes mais a, semble-t-il, renforcé l’intérêt pour leurs analyses. Serait-ce avec juste raison ? Parce que, en dépit de ses défaillances, le savoir économique serait utile, voire essentiel ?Naissance avec Adam SmithCe savoir provient d’une histoire complexe. La naissance de la discipline est en général associée à l’œuvre de l’économiste écossais Adam Smith à la fin du XVIIIe siècle. Sa montée en régime se fait au XIXe siècle dans le cadre de débats tumultueux, nourris par des personnalités aussi diverses que David Ricardo, Karl Marx, Léon Walras ou Vilfredo Pareto. Ces débats se poursuivront au XXe siècle, où la vision d’Alfred Marshall, un temps dominante dans le monde anglo-saxon, sera remise en question par la crise de 1929.En dépit de la variété de son inspiration, le savoir économique a une forte identité dans le monde des sciences sociales. Son image contemporaine fait écho au succès d’une innovation méthodologique, portée par la Société d’économétrie, créée en 1930. Cette société savante a promu l’usage des mathématiques, associant théorisation à modélisation, et investigations empiriques à statistiques.Ce modèle de travail, très minoritaire à l’origine, même s’il a eu l’appui de personnalités aussi différentes que John Maynard Keynes et Joseph Schumpeter, est devenu, à partir du milieu des années 1980, dominant dans le monde voire hégémonique. Et ce, même s’il est en régression depuis le début des années 2000.L’histoire marque donc fortement la personnalité de la discipline, sans en faire pour autant un espace intellectuel homogène. Aujourd’hui continuent à coexister sensibilités intellectuelles politiques et options épistémologiques différentes. Et aux marges des unes et des autres, les frontières entre orthodoxie et hétérodoxies sont floues.Savoir parcelliséQue dire sur l’état du savoir ?La mathématisation s’est faite, pour le meilleur, en créant un large espace de laïcité intellectuelle grâce à un outil neutre et puissant, et, pour le moins bon, en risquant de rendre le savoir moins accessible à l’extérieur, plus balkanisé à l’intérieur.Au cours de son développement, le savoir économique s’est en effet peu à peu parcellisé. Il y a une économie du travail, une économie industrielle, une macroéconomie… et l’expertise passe par la spécialisation. La conquête de nouveaux domaines et une logique perverse de compétition hyperspécialisée ont, dans un passé récent, fait monter le niveau du risque de balkanisation. Certains ont d’ailleurs vu la cécité sur la crise comme l’effet d’un émiettement du savoir sur le monde de la finance.De fait, cette cécité représentait aussi et plutôt l’effet de la « vague libérale ». Le tsunami qui a suivi la chute du mur de Berlin a aussi touché le monde savant, occultant, jusqu’à ce que la crise les remettre à l’ordre du jour, les points de vue critiques sur le marché.Compétence au détriment du brioLe dernier, mais non le moindre, des obstacles à la légitimité des sciences économiques est constitué des limites objectives de notre savoir sur la société. Elles sont évidentes dans les temps courts, comme celui des bulles, comme dans le temps long, celui de la mondialisation. Reconnaître ses vraies limites ne conduit pas à nier une forte accumulation de savoir, un savoir indispensable pour apporter plus de lucidité à la marche de nos sociétés.Les économistes peuvent donc éclairer le débat public. Et non seulement ils le peuvent, mais ils le doivent. La recette d’une bonne communication n’est pas pour autant aisée. Parce que les spécialistes ont des talents différents pour communiquer et parce que les plus agiles ou les plus prévisibles – les économistes médiatiques – sont rarement les plus fiables.Il faut ensuite, sur chaque sujet, trouver un double équilibre, celui des regards spécialisés et celui des sensibilités intellectuelles et politiques. Il faut éviter de donner au public le sentiment qu’il y a une vérité économique universelle qui imposerait sa conclusion. Ce n’est pas le cas : sur beaucoup de grands sujets, comme l’euro, la mondialisation, la dette, les inégalités, il n’y a pas de consensus entre économistes. Mais le débat n’est intéressant que s’il mobilise des avis divergents légitimes, et qu’il s’appuie sur la compétence, fût-ce au détriment du brio.Des recettes plus difficiles à mettre en place qu’à évoquer : nous voilà revenus aux défis des Journées de l’économie de Lyon.A lire aussi :- Climat: le progrès technique pourrait pallier la paralysie politique, par Thomas Sterner, professeur d’économie de l’environnement à l’Université de Göteborg (Suède). Les négociations internationales iront moins vite que l’abaissement du coût des innovations énergétiques… à condition que les Etats les favorisent,- Agir pour le climat, ce n’est pas que pour les générations futures, c’est aussi pour nous, par Carlo Carraro (Professeur à l’université de Venise et directeur de l’International Center for Climate Governance (ICCG). Le réchauffement a d’ores et déjà des effets négatifs sur notre vie. Il nous oblige à investir dès maintenant dans un nouveau mode de développement.- Face à la mondialisation, le modèle français peut être renouvelé, par James K. Galbraith, professeur à la Lyndon B. Johnson School of Public Affairs de l’université du Texas . Si l’on consent à rompre avec les dogmes de la « compétitivité », de l’austérité budgétaire et du démantèlement des services publics, la quête d’un meilleur bien-être social reste un objectif à la portée de la France.- Mondialisation : changer de stratégie pour mieux nous adapter, par Philippe Aghion, professeur au Collège de France, chaire « Economie des institutions, de l’innovation et de la croissance ». La France peine à sortir du modèle économique des « trente glorieuses ». Elle doit résolument s’orienter vers une politique de soutien à l’innovation, respectueuse de l’environnement et maîtrisant les inégalités.- A Lyon, une synergie créatrice face à la mondialisation, par Gérard Collomb, sénateur, maire et président de la métropole de Lyon. Seuls un diagnostic et une pratique partagée entre tous les acteurs d’un territoire permettent d’effectuer des choix collectifs gagnants.- Avenirs du capitalisme : entre crises et rebonds, un futur ouvert à tous les possibles, par Robert Boyer, qui a été directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales et directeur de recherche au CNRS. Si l’histoire démontre la résilience du système économique, y compris de ses pires aspects, la variété des formes adoptées montre aussi que le meilleur n’est pas impensable, pour l’économiste Robert Boyer.- L’œil de l’historien sur les avenirs du capitalisme, par Patrick Fridenson, historien, directeur d’études à l’EHESS. La réinterprétation permanente de la genèse de ce système est le miroir de la difficulté à prévoir les multiples avatars de son futur.Roger Guesnerie (Professeur honoraire au Collège de France et président de l’Ecole d’économie de Paris) 10.10.2015 à 09h06 • Mis à jour le10.10.2015 à 14h12 | Martin Untersinger La présidente de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) et du « G29 », le groupement européen des autorités de protection des données personnelles, réagit à l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne qui a invalidé l’accord « Safe Harbor ».Lire notre décryptage :Les conséquences de l’invalidation de l’accord « Safe Harbor » sur les données personnellesL’occasion également de revenir sur le projet du gouvernement de fusionner la CNIL avec la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA), dans le cadre de la loi numérique.Etes-vous favorable au projet du gouvernement de fusionner la CNIL et la CADA ?Réfléchir à un rapprochement entre nos deux institutions me paraît parfaitement légitime. Dans les textes, dans les recours que nous examinons, il y a une convergence autour de la gouvernance de la donnée. Pour autant, désosser ces deux institutions, remettre à plat immédiatement leur composition, leurs missions, leurs procédures est un travail considérable qui, aujourd’hui, me paraît déraisonnable. D’autant plus que nous avons le projet de règlement européen sur les données qui va aboutir d’ici la fin de l’année et qui va conduire à une réécriture de la loi CNIL.Lire aussi :Le gouvernement veut fusionner la CNIL et la CADAPour vous, insérer cette réforme dans la loi numérique, qui sera examinée en 2016, est une mauvaise idée ?Cela dépend de ce qu’il y a dedans. Il faut faire les choses au bon moment. Je suggère une solution en deux temps : à court-terme, on peut adosser les deux institutions, en mettant en place un mécanisme de participation croisée entre les deux autorités.La justice européenne a invalidé, mardi, l’accord Safe Harbor sur les données personnelles. Que vont faire les autorités européennes de protection des données ?Il existe des outils alternatifs au Safe Harbor. Il est légitime de se demander si les arguments de la Cour s’y appliquent. Nous allons analyser les conséquences sur les autres outils légaux de transfert pour mesurer l’impact de la décision de la Cour. Ce que souhaitent les entreprises c’est d’avoir une lisibilité, une cohérence du dispositif européen. Nous voulons donc leur offrir une réponse coordonnée.Justement, que doivent faire les entreprises qui avaient recours au Safe Harbor ?Il ne faut pas nous précipiter en recommandant des outils. Ce serait ennuyeux si dans un mois et demi ces outils souffrent des mêmes vices que le Safe Harbor. Il faut nous donner du temps pour établir une réponse robuste. Dès que nous aboutirons à une conclusion solide, on la communiquera.Cela signifie donc que certaines entreprises transfèrent des données d’Européens de manière illégale ?Elles prennent un risque. Sachant que le Safe Harbor est invalide, et qu’il n’a pas été procédé à une évaluation de la solidité des autres outils, il y a non pas un vide juridique, mais une question juridique sur la base légale de ces transferts.Qu’est-ce que la décision implique quant au rôle des autorités de protection des données ?La décision de la Cour donne effectivement la possibilité aux autorités de protection des données de réexaminer les transferts de données. La Cour a confié un rôle renouvelé aux autorités de protection des données, elle les a remis dans le jeu aux côtés de la Commission.Cela signifie-t-il que les internautes pourront saisir la CNIL pour empêcher que leurs données partent aux Etats-Unis ?Il faut être prudent. Les internautes ont certainement des attentes ambivalentes et n’ont pas non plus envie que les services qui leur sont offerts s’interrompent. Notre métier c’est de faire que les données des Européens soient protégées : aujourd’hui, il faut regarder si la protection apportée par les outils alternatifs au Safe Harbor est satisfaisante. La réponse n’est pas seulement dans ces outils : la Cour a pointé le système de surveillance de masse des Etats-Unis.Est-ce qu’au final ce n’est pas surtout la politique américaine qui est sanctionnée par la CJUE ?La Cour n’a pas invalidé le Safe Harbor à cause du contenu de ce dernier, mais à cause de la législation américaine. Il y a des éléments du droit américain qui n’ont pas été pris en compte par Commission et qui rendent le Safe Harbor invalide. La faiblesse juridique, aux Etats-Unis, c’est la possibilité de la surveillance de masse, le manque de contrôle par une autorité indépendante, la difficulté de former un recours… C’est ça qui motive l’arrêt de la CJUE. Compte tenu de ce que dit la Cour, la responsabilité est dans les mains des gouvernements, américain et européens.Vous faites ici référence à la renégociation du Safe Harbor, antérieure à la décision de la Cour. Comment un simple accord peut prendre en compte les remarques de la justice et donner des garanties sur les pratiques de surveillance des Etats-Unis ?L’arrêt n’invalide pas les renégociations. On peut adjoindre un volet complémentaire qui répondrait aux observations de la Cour. Aujourd’hui, la Commission est en position de demander aux Etats-Unis quelles garanties ils peuvent accorder aux citoyens européens. Il n’est pas illégitime de leur demander ça.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil L’heure est à l’apaisement chez Air France, cinq jours après les violences qui ont conduit à l’interruption du comité central d’entreprise (CCE) de la compagnie aérienne. Le rendez-vous, vendredi 9 octobre, entre la direction d’Air France et les deux principales organisations de navigants de la compagnie aérienne, le Syndicat des pilotes de lignes (SNPL) et le Syndicat des pilotes d’Air France (SPAF) « s’est très bien passé », reconnaît Véronique Damon, la secrétaire générale du SNPL. « On a tous cherché l’apaisement », ajoute-t-elle. Un état d’esprit partagé, semble-t-il, par la direction.Pour cette « reprise du dialogue » avec le SNPL, comme la qualifie le syndicat de pilotes, Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM, qui était resté jusqu’ici à l’écart des négociations, s’était joint à Frédéric Gagey, PDG d’Air France, et à Xavier Broseta, le directeur des ressources humaines.Qu’est-ce qui a été décidé ?Direction et syndicats n’ont pas abordé les sujets qui fâchent, c’est-à-dire le détail des mesures de productivité à mettre en place. La réunion a seulement permis « de fixer le cadre » des négociations qui auront lieu dans les prochaines semaines. « J’ai l’impression que tout le monde a envie de trouver des points d’entente », explique Mme Damon.Quel est désormais le calendrier ?La direction va mener des « rencontres bilatérales avec tous les syndicats représentatifs de la compagnie jusqu’à la fin de la semaine prochaine ». A l’issue de ces discussions, elle produira un bilan, un cadrage pour conduire les négociations avec toutes les catégories de personnels. Cette démarche n’est toutefois pas totalement partagée par tous les syndicats.Direction et syndicats sont-ils prêts à faire, chacun, des concessions ?Apparemment oui. Il le faudra car, à la date butoir du 30 septembre, fixée par la direction aux syndicats pour qu’ils donnent leur accord à son plan de productivité, les positions étaient alors très éloignées : quand la direction demandait un effort de productivité de 17 % à ses pilotes, soit une centaine d’heures de vol de plus par an, le SNPL ne voulait pas aller au-delà de 4 %.Ce blocage ne serait plus d’actualité. La direction « se refuse à tout commentaire » sur le sujet. Mais ces dernières semaines, elle a laissé entendre qu’elle pourrait modérer ses exigences.Tout cela permettrait d’éviter la mise en œuvre du « plan B », comprenant 2 900 suppressions de postes, notamment avec des licenciements secs, et une réduction de 10 % du réseau long-courrier – un plan présenté comme inévitable par la direction après l’échec des négociations avec les pilotes, et dont l’annonce a engendré les violences en marge du CCE.Jusqu’où les pilotes sont-ils prêts à aller ?Du côté des pilotes, le conseil du SNPL, réuni jeudi 8 octobre, a voté à l’unanimité, moins huit abstentions, une motion en trois points qui dégage de nouvelles perspectives pour le nouveau round de négociations qui s’ouvre. Les pilotes refusent les licenciements et souhaitent le « maintien de l’emploi ». Pour y parvenir, le SNPL se dit « prêt à faire des efforts pour améliorer l’efficacité économique ». Enfin, le SNPL réclame que l’Etat crée « les conditions d’une concurrence équitable » pour Air France, c’est-à-dire joue sur le montant des taxes et les règles de concurrence.S’il obtient des avancées, notamment « pour l’emploi des jeunes pilotes », le SNPL pourrait aussi faire preuve de souplesse sur la « saisonnalité ». C’est-à-dire que les pilotes accepteraient de travailler plus l’été, quand les passagers sont plus nombreux, et de déplacer leurs congés en hiver, quand les clients se font plus rares.Mais le SNPL ne veut pas d’un accord qui n’aurait d’autre but que de tailler dans les coûts, les effectifs et le réseau de la compagnie pour ramener une rentabilité temporaire. En contrepartie de leurs efforts, les pilotes réclament de la direction « une stratégie de développement ambitieuse s’appuyant sur une capacité d’investissement retrouvée [pour] assurer l’avenir de la compagnie ».Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier Les associations spécialisées dans le mal-logement le disent  : les dispositifs de location solidaire ne sont pas assez connus. « En 2014, ils nous ont permis de mobiliser 400 nouveaux logements pour des personnes en ­situation d’exclusion, un chiffre en recul de 18,3 % sur un an », dit Sylvie Eschalier, responsable de la mobilisation de logements dans le parc privé chez Habitat et humanisme. Les besoins sont pourtant énormes : le Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées (HCLPD) estime qu’il faudrait créer 120 000 logements ­sociaux dans le parc privé en trois ans.Les dispositifs de location solidaire constituent une partie de la solution. Solibail, le plus répandu, existe dans neuf régions où les marchés immobiliers présentent des tensions. Un mécanisme dont les modalités varient dans chaque ville car certaines localités peuvent y ajouter des subventions.A Paris, son nom est « Louer solidaire ». Actuellement, ce dispositif permet de loger 2 900 per­sonnes dans 902 habitations de la capitale. « Ce sont des familles logées à l’hôtel, souvent monoparentales, et qui ont un emploi, précise Ian Brossat, adjoint à la Mairie de Paris chargé du logement. Notre objectif est de doubler le nombre de ces ­logements d’ici à 2020, en élargissant le dispositif à des populations plus précaires. »Comment fonctionne-t-il ? Le propriétaire d’un logement loue à un tarif dit « intermédiaire » à une association, en respectant des plafonds qui varient selon les régions et la surface du logement.« La plupart des propriétaires choisissent de s’engager sur six ans pour obtenir l’abattement maximal » Denis Laurent, délégué général de SNLIls sont calculés grâce à la formule suivante : loyer intermédiaire (par mètre carré) = loyer de base x (0,7 + 19/surface en m²). Avec une petite subtilité : pour les appartements de moins de 38 m2, le coefficient multiplicateur est limité à 1,2. A chaque degré de tension du marché correspond un loyer de base qui sert donc de référence. Pour 2015, il a été fixé à 16,82 euros en zone A bis (Paris et 29 communes de la petite couronne), 12,49 euros en zone A (Lyon, Lille…), 10,06 euros en zone B1 (Annecy, Bayonne, Chambéry, Saint-Malo, La Rochelle…) et 8,74 euros en zone B2 (autres communes de plus de 50 000 habitants). Pour savoir dans quelle zone est classée une ville, il suffit de se rendre sur le site du ministère du logement.Le propriétaire qui accepte de confier son logement à une association obtient plusieurs avantages. D’abord, les loyers perçus sont largement défiscalisés. Selon la durée du bail (trois ou six ans), l’abattement est de 30 % ou de 70 %. « La plupart des propriétaires choisissent de s’engager sur six ans pour obtenir l’abattement maximal », précise Denis Laurent, délégué général de Solidarités nouvelles pour le logement (SNL). Agréée par l’Etat, l’association s’occupe de tout, encaisse les loyers, paie les charges, assure le suivi du locataire… « Le propriétaire évite les périodes de vacance ; il est certain de toucher ses loyers et de retrouver son bien en parfait état à l’issue du bail », précise Mme Eschalier.Le prix de la tranquillité et de la bonne consciencePlus le propriétaire est dans une tranche d’imposition élevée, plus l’opération est rentable. Par exemple, si vous louez un T2 de 50 m2 à Paris (zone A bis), le plafond sera de 18,17 euros par mètre carré. Ce qui correspond à un loyer mensuel de 908,30 euros, contre 1 240 euros dans le secteur libre (le loyer moyen dans la capitale est estimé à 24,80 euros le m2 par l’observatoire Clameur).Au final, le bailleur solidaire, si sa tranche marginale d’impôt sur le revenu est à 30 %, et compte tenu de l’abattement de 70 %, obtiendra un revenu après impôt de 9 918,40 euros par an, contre 10 416 euros pour le bailleur « classique », soit un manque à gagner de seulement 4,8 %. En revanche, s’il est imposé à 14 %, l’écart monte à 18,4 % sur Paris : l’opération est beaucoup moins intéressante.Dans les villes où le marché est moins tendu et où il y a peu d’écart entre le plafond et les loyers libres, l’opération est, en théorie, beaucoup plus avantageuse. A Lyon, par exemple, le plafond autorisé par le dispositif est de 13,50 euros par mètre carré pour le même bien, alors que le loyer moyen est de 12,60 euros selon Clameur. Mais, dans la pratique, les associations acceptent un logement uniquement si le bien est loué à un tarif inférieur d’au moins 20 % au prix du marché. Malgré tout, dans cet exemple lyonnais, et à condition de s’engager sur six ans, le bailleur solidaire imposé à 30 % peut obtenir une rentabilité supérieure de 10 % à celle d’une location classique. S’il est imposé à 14 %, le manque à gagner se limite à seulement 4,6 %. Le prix de la tranquillité et de la bonne conscience, en quelque sorte.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Le droit du travail combat avec entrain les agissements sous-tendus par des considérations tenant au sexe. Sont interdites les discriminations fondées sur le sexe ou sur l’orientation sexuelle. Est prohibé le harcèlement qui a une considération sexuelle, soit directement (harcèlement sexuel), soit de façon indirecte (harcèlement moral lié au sexe).La loi du 17 août 2015 relative au dialogue sociale et à l’emploi, dite « loi Rebsamen », ajoute à cet arsenal législatif un nouvel article L. 1142-2-1 du Code du travail, selon lequel « nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant ». Cet article résulte d’un amendement adopté contre l’avis du gouvernement, qui soutenait que ce texte pourrait ne pas être appliqué.Inefficacité des règles précédentesSur le principe, pourquoi pas, même si l’on doute qu’en ce domaine le droit puisse tout : l’accumulation de règles paraît au contraire témoigner de l’inefficacité des règles précédentes. Les actions de sensibilisation du personnel sur ces sujets sont tout aussi importante pour parvenir à l’objectif poursuivi.Également, il faudra, dans la pratique judiciaire, trouver une place à ce nouveau texte entre les discriminations et le harcèlement dont elle emprunte certains éléments de formule. Pour l’instant, elle paraît avant tout symbolique, aucune règle d’aménagement de la charge de la preuve ni sanction spécifique n’étant prévue.Par ailleurs, la loi est rédigée en des termes qui suscitent la discussion. Qu’est-ce qu’un « agissement lié au sexe » ? Quand crée-t-il un « environnement intimidant » ? Qu’est-ce d’ailleurs qu’un « environnement intimidant » ?Appréhension puritaineLa loi, d’inspiration européenne, emprunte des mots venus d’ailleurs qui perdent beaucoup de leur sens quand ils sont traduits en français. La loi ne sera pas précisée par un texte ultérieur et il reviendra aux juges d’indiquer ce que ces notions recouvrent, avec de possibles divergences d’appréciation entre le juge de Strasbourg et celui de Marseille.Une appréhension puritaine pourrait conduire à proscrire la blague de carabin. Que le collègue soit indélicat, on peut le lui reprocher, mais d’ici à lui faire un procès ou engager la responsabilité de son employeur pour une blague…Et bientôt ne tardera pas à germer l’idée d’une sanction pénale pour donner plus de force à la loi… avant qu’elle soit rangée dans le placard des fausses bonnes idées d’un législateur qui, malgré les mises en garde, croit toujours que légiférer, c’est progresser.Laurent Gamet, avocat associé chez Flichy Grangé avocats (www.flichygrange.com)Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Alexandre Piquard Les sociétés de rédacteurs de L’Express, L’Expansion, L’Etudiant, Mieux vivre votre argent, Point de vue et Studio Ciné Live ont adopté, jeudi 8 octobre, le principe d’une motion de défiance contre leurs actionnaires, dont Patrick Drahi, et le directeur des rédactions et directeur général délégué, Christophe Barbier, par 112 voix contre 64, et 7 blancs ou nuls. Les journalistes avaient aussi validé le principe d’une motion visant seulement les actionnaires, par 141 voix contre 32, et 10 blancs ou nuls.En revanche, le boycott de la conférence de rédaction du mardi a été rejeté. Et l’idée de formuler des contre-propositions au plan de sauvegarde de l’emploi en cours a été validée.Débat autour de Christophe BarbierLe groupe L’Express entre en négociation autour d’un plan de départ de 125 postes, décidé par les actionnaires en sus des départs liés à la clause de conscience (qui permet aux journalistes de bénéficier d’un licenciement en cas de rachat ou de modification de la ligne éditoriale) qui a suivi le rachat des titres, effectif en juin 2015.Lire aussi :« L’Express » doute de son avenir après le plan socialLes syndicats ont relayé les protestations des salariés, avant d’accepter de discuter des conditions du plan, puisque les actionnaires avaient concédé de rencontrer les élus beaucoup plus de fois que prévu. Ces entrevues ont commencé cette semaine.Les salariés de L’Express, eux, espèrent en parallèle maintenir une certaine pression. La motion de défiance témoigne de cette volonté. Ils ciblent particulièrement Patrick Drahi, industriel des télécoms avec son groupe Altice, propriétaire de Numericable et SFR, mais aussi possesseur de médias, dont Libération (à 100 %) et BFM-TV et RMC (à 49 %).Lire aussi :La boulimie d’achat de Patrick Drahi, patron d’Altice, en quatre questionsVendredi midi, une assemblée générale a suscité des débats autour de Christophe Barbier : plusieurs journalistes ont regretté que la motion de défiance puisse le fragiliser, raconte un participant. D’autres estiment qu’il faut adresser le texte au directeur des rédactions car il est porteur du plan de départs. Il a été décidé d’un vote sur le texte de la motion mardi.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau Jeudi 8 octobre, à trois semaines de l’ouverture de la Paris Games Week, l’éditeur américain Activision a annoncé dans un communiqué un « line-up » – une sélection de jeux accessibles au public – « historique ». Le géant américain de l’édition ne présentera pourtant que 4 titres différents : les jeux de tir Call of Duty : Black Ops III et Destiny : Le Roi des corrompus, le jeu d’aventure pour enfants Skylanders SuperChargers et le jeu musical Guitar Hero Live. Il n’a par ailleurs rien d’original. Le 10 octobre 2013, l’éditeur communiquait sur un autre « line-up exceptionnel » qui comportait (déjà) Call of Duty Ghosts, Destiny, et Skylanders SWAP Force, soit les mêmes séries. Elles étaient également présentes lors de l’édition 2014. Bref, rien de très « historique ».Le communiqué de presse d'Activision qui parle d'un "LINE-UP HISTORIQUE"Call of Duty 12Guitar Hero 7L'extension de Destiny— Pipomantis (@- ̗̀ apiipo ̖́-)require(["twitter/widgets"]);En fait, seul Guitar Hero n’a jamais été montré à la Paris Games Week, mais tout simplement parce que le plus grand salon français de jeu vidéo n’existait pas encore en 2010, quand est sorti le dernier épisode, Guitar Hero : Warriors of Rock. Il était en revanche présent au Micromania Game Show, son prédécesseur en termes de dates et d’importance.Coté en Bourse, Activision a en fait pour stratégie d’annoncer un record à chaque communication – et ce, coûte que coûte, en choisissant le périmètre qui l’arrange, comme le nombre de jours de commercialisation, le type de support ou même la marque de console.Des « records » à géométrie variableFin 2014, Call of Duty : Advanced Warfare a ainsi été présenté comme le jeu le plus streamé au monde, mais « sur console » et « sur la semaine de lancement », et avec 1,5 million de visionnages pour une partie sur Twitch (plate-forme de streaming et de VOD de jeux vidéo), Destiny : La Maison des Loups la plus importante annonce de jeu de l’année… « durant ces trois dernières semaines ».La plate-forme de jeux vidéo commentés ne garde pas d’archives publiques du nombre de visionnages. Mais au 8 octobre, Destiny n’était que le 6e jeu le plus regardé sur Twitch, très loin derrière League of Legends, un jeu qui est justement sur ordinateurs et non sur consoles.L’éditeur américain a également annoncé, le 10 septembre 2014, avoir réalisé plus de 500 millions de dollars (385 millions d’euros) de recettes en une journée avec son nouveau titre Destiny, sorti la veille. Mais ce montant correspondait aux jeux vendus par l’éditeur aux magasins de détail et autres revendeurs, pas aux achats par les consommateurs finaux. Succès commercial aux Etats-Unis (n° 1 de l’année) et en Angleterre (n° 3), le jeu s’est contenté d’un top 10 en France et dans de nombreux pays d’Europe.Le chef-d’œuvre de l’éditeur reste toutefois Destiny : le Roi des Corrompus, présenté comme « le jeu le plus téléchargé le jour de sa sortie de l’histoire de la PlayStation ». Un record impossible à vérifier, Sony (le producteur de la console) ne communiquant pas ses chiffres, mais au périmètre absurde, puisque ni la PlayStation 1 ni la PlayStation 2 ne permettaient de télécharger des jeux.Le budget fantaisiste de « Destiny »Quand Activision ne diffuse pas ses propres records par ses communiqués, c’est à Reuters que son président, Bobby Kotick, glisse en 2014 le chiffre de 500 millions de dollars de budget pour le développement et la promotion du jeu Destiny. « Brisant probablement des records dans l’industrie », relève l’agence de presse.Depuis, Destiny est considéré un peu rapidement comme le jeu vidéo le plus cher de l’histoire, très loin devant les 260 millions revendiqués par Rockstar pour Grand Theft Auto (GTA), marketing et achats de publicité inclus. Mais les 500 millions de dollars de Destiny correspondent à un plan de développement d’une décennie, comprenant non pas seulement un, mais quatre titres dans la série, comme l’a révélé le contrat entre les deux sociétés, qui a fuité sur Internet. Selon les termes de celui-ci, Bungie, le studio de production, a touché d’Activision 10 millions de dollars entre 2010 et 2013, les 4 années correspondant au développement du jeu initial.« Skylanders » et le mélange des genresSkylanders, lui, a encore été présenté au printemps comme « le jeu vidéo n° 1 » sur le premier trimestre 2015, en toute modestie – et sans détailler sa méthodologie. Comme le précise cependant le communiqué, le calcul a été effectué « lorsqu’on inclut les figurines », des jouets à collectionner vendus une quinzaine d’euros, et qui faussent évidemment la comparaison avec un jeu vidéo classique.En 2013 déjà, la société californienne annonçait le 18 août que Skylanders Giants restait « à ce jour la meilleure vente jeux vidéo en Europe et aux Etats-Unis pour cette année ». Une proclamation doublement trompeuse, d’une part parce qu’elle se basait sur les revenus des ventes (figurines intégrées, donc), d’autre part parce qu’elle arrivait au lendemain de la sortie de Grand Theft Auto V, qui venait de battre six records commerciaux à son lancement, et qui a sans surprise fini en tête des ventes sur l’année 2013 – loin devant Skylanders.« Call of Duty », l’obsession du recordC’est toutefois sur la série Call of Duty qu’Activision a battu des records réels, puis des records de mauvaise foi. Fin 2010, Black Ops se vend pour 360 millions de dollars rien qu’en Amérique du Nord et au Royaume-Uni, annonce Activision, fier de ce « nouveau record de ventes », après les 310 millions de l’épisode précédent, Modern Warfare 2. En 2012, ce n’est pas moins de 400 millions de dollars de chiffre d’affaires que la firme revendique au lancement de Modern Warfare 3.Un an plus tard, incroyable, nouveau record : Activision évoque pour le lancement de Black Ops II le chiffre colossal de 500 millions de dollars, soit 28 % de plus que le premier épisode. Sauf que cette fois, l’éditeur intègre le monde entier, et non plus le seul monde anglo-saxon, faussant la comparaison. Comme le relèvera le site spécialisé Gamekult en 2014, après un pic sur Black Ops I en Europe et Modern Warfare 3 aux Etats-Unis, les ventes de la série ont en fait connu une dégringolade continue de près de 30 % dans les années 2010, avant un très léger rebond l’an passé.Le record du meilleur démarrage, attesté par le Guiness, appartient lui à GTA V avec 817,7 millions de dollars au lancement. Fin 2014, pour la sortie d’Advanced Warfare, Activision avait sensiblement changé son fusil d’épaule et annoncé « le plus gros lancement de l’industrie du divertissement de l’année », en s’appuyant cette fois sur… le nombre de parties jouées à son lancement.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Jean Dalla Torre ne connaîtra jamais le résultat de l’action judiciaire qu’il a intentée pour faire juger les responsables du scandale de l’amiante. Il est décédé le 10 septembre, emporté par un mésothéliome, le cancer de l’amiante.Une victime comme tant d’autres, d’Eternit, de Valéo, de l’université Jussieu, d’Amisol, de la Normed… à ceci près que M. Della Torre a été le premier à déposer une plainte pénale contre X, en 1996. Cette procédure n’a toujours pas abouti. C’est pourquoi la manifestation nationale organisée vendredi 8 octobre, à Paris, par l’Association nationale des victimes de l’amiante (Andeva), dont il a été l’un des cofondateurs, lui est dédiée.« On va repartir pour un tour »Cette manifestation a lieu depuis une dizaine d’années à cette même période. Victimes, familles, des milliers de personnes sont attendues. Mais la colère est encore plus forte aujourd’hui. Au lieu d’avancer, l’affaire semble en effet avoir reculé avec, dans le dossier emblématique de Condé-sur-Noireau (Calvados), l’annulation, le 14 avril, par la Cour de cassation, de la mise en examen des membres de la haute administration, des pouvoirs publics et du Comité permanent amiante (CPA), cette structure de lobbying montée par des industriels contre l’interdiction de cette fibre. Le CPA prônait un « usage contrôlé » de l’amiante, qui a conduit à cette catastrophe. L’interdiction totale de l’amiante n’interviendra qu’en 1997, alors que les connaissances sur ses dangers mortels sont bien antérieures, affirme l’Andeva. « On va repartir pour un tour » dans la procédure judiciaire, déplore François Desriaux, vice-président de l’Andeva et rédacteur en chef de la revue Santé et travail.Lire aussi :Pas de protection supplémentaire pour les travailleurs de l’amianteLes scientifiques estiment que l’amiante causera au total 100 000 décès, les maladies ne se déclenchant que vingt à trente ans après l’exposition. « 100 000 morts, zéro responsable, nous ne l’acceptons pas ! » clame un slogan de l’Andeva.Une situation que connaît aussi l’Italie, avec l’annulation, en novembre 2014, par la Cour de cassation, de la condamnation à 18 ans de prison du magnat suisse Stephan Schmidheiny, ancien dirigeant d’Eternit, après trente années de combat des victimes.A la différence de l’Italie, où cette décision, constate M. Desriaux, a provoqué une « forte émotion nationale », conduisant le président du conseil, Matteo Renzi, à annoncer la révision du code pénal, « en France, ça a été l’encéphalogramme plat. L’annulation des mises en examen n’a déclenché aucune réaction du gouvernement, du Parlement, dénonce-t-il. Comme si cela était normal, alors qu’il ne s’agit pas du tout d’une catastrophe naturelle ! »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Escande A moins de travailler dans le domaine, personne en France n’a entendu parler d’EMC. Et pourtant, ce poids lourd du secteur du high-tech aux Etats-Unis pourrait être à l’origine de la plus importante opération d’acquisition de l’histoire de l’informatique. Selon le Wall Street Journal, la société, leader mondial du matériel de stockage de données, d’immenses armoires remplies de disques durs, pourrait être achetée par Dell pour la coquette somme de 50 milliards de dollars (environ 44 milliards d’euros).Lire aussi :Dell serait tenté de racheter le spécialiste du stockage EMCConnue pour ses PC, Dell a été rachetée en 2013 par son fondateur, Michael Dell, avec l’aide d’un fonds californien pour 25 milliards de dollars « seulement ». Explication : Dell est considérée comme une entreprise sur le déclin, tandis qu’EMC cache en son sein une pépite, la société VMware, qui représente à elle seule près des deux tiers de la valorisation de sa maison mère.Les négociations n’iront peut-être pas à leur terme. Mais elles traduisent une évolution de fond de tout le gigantesque secteur de l’informatique aux Etats-Unis : la mise à mort des fabricants de matériels.Nouveau paradigmeTrois raisons poussent à cette disparition. D’abord, les rois du numérique d’aujourd’hui ne sont plus ceux d’hier. Le cabinet d’analyse Gartner a récemment fait sensation en présentant un graphique montrant les gagnants et les perdants de la vague actuelle. En tête de classement, loin devant, trois acteurs : Google, Amazon et Salesforce.com. En queue, Oracle, Dell, HP et IBM.Les premiers sont les champions du nouveau paradigme informatique. Les ordinateurs quittent les entreprises pour se regrouper dans de grands entrepôts qui constituent l’ossature du cloud computing. Google et Amazon sont les champions de cette nouvelle donne.L’informatique suit ainsi le chemin de l’électricité, d’abord produite localement dans chaque site avant d’être regroupée dans de grandes centrales thermiques ou nucléaires. Et l’EDF du numérique s’appelle Google.Echapper au piègeD’où l’angoisse des derniers informaticiens « à l’ancienne », comme Dell, HP, EMC ou IBM. Ce dernier a été le premier à prendre la mesure du basculement en cédant au chinois Lenovo ses PC puis ses serveurs. HP a réagi trop tard et tente d’échapper au piège en se séparant de ses PC. Dell a préféré sortir de la Bourse pour se restructurer discrètement. EMC n’a plus de croissance.Comme dans toute activité déclinante, deux phénomènes se produisent alors. L’arrivée d’actionnaires activistes et une vague de fusions destinées à réduire la concurrence et mutualiser les coûts. Mais l’ouragan ne s’apaisera pas pour autant. Bientôt, ce seront les logiciels qui gèrent ces machines, grande spécialité de HP, qui seront dans le collimateur sous la poussée des nouveaux acteurs du service comme Salesforce.com et face à la montée des logiciels libres, portés par de nouveaux acteurs. Dur métier.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil L’heure est à nouveau au dialogue chez Air France cinq jours après les heurts qui ont brutalement interrompu, lundi 5 octobre, le comité central d’entreprise (CCE) de la compagnie aérienne. Les deux syndicats de pilotes, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL, majoritaire), et le Syndicat des pilotes d’Air France (SPAF) ont rendez-vous vendredi avec le PDG d’Air France-KLM, Alexandre de Juniac, et Frédéric Gagey et Xavier Broseta, respectivement PDG et directeur des ressources humaines d’Air France.Cette entrevue va lancer une semaine de « consultations » de la direction d’Air France avec tous les syndicats représentatifs de la compagnie. A l’issue de ce « cycle d’échanges », comme on l’appelle dans l’entourage de la direction, cette dernière espère établir un calendrier des négociations pour enfin parvenir à un accord sur Perform 2020. Ce plan de productivité sur cinq ans, rejeté fin septembre par les pilotes, la direction aimerait le mettre en œuvre dès janvier 2016. Syndicats et direction ont donc jusqu’à la fin décembre pour boucler un accord.Cela permettrait d’éviter la mise en œuvre du « plan B », comprenant 2 900 suppressions de postes, notamment avec des licenciements secs, et une réduction de 10 % du réseau long-courrier – un plan présenté comme inévitable par la direction après l’échec des négociations avec les pilotes, et dont l’annonce a engendré les violences en marge du CCE.Lire aussi :Air France, 15 ans de perte de vitesseQuelle est la position de la direction ?Avant même leur premier rendez-vous, pilotes et direction ont déjà prévu de se revoir. Il est vrai que leur agenda est chargé. Les positions du SNPL et d’Air France sont toujours très éloignées. Quand la direction leur demandait un effort de productivité de 17 %, soit une centaine d’heures de vol de plus par an, le principal syndicat de pilotes ne voulait aller au-delà de 4 %. Un blocage qui ne serait plus d’actualité. La direction « se refuse à tout commentaire ». Mais ces dernières semaines, elle a déjà laissé entendre qu’elle pourrait modérer ses exigences. Elle pourrait se contenter de 14 %, 13 % ou 12 % d’efforts de productivité. Pour décrocher un accord, on la dit même prête à descendre jusqu’à 10 % de gains de productivité.Lire aussi :Le détail du « plan B » d’Air FranceQuelle est la position des pilotes ?Les pilotes jouent un rôle important dans le climat d’apaisement qui semble s’annoncer. Le conseil du SNPL, réuni jeudi 8 octobre, a voté à l’unanimité moins huit abstentions une motion en trois points qui trace le cadre du nouveau round de négociations qui s’ouvre ce vendredi. En premier lieu, les pilotes refusent les licenciements et souhaitent le « maintien de l’emploi ». Pour y parvenir, le SNPL se dit « prêt à faire des efforts pour améliorer l’efficacité économique ». Enfin, le troisième point évoque ce que le SNPL nomme « la place de l’Etat ». Les pilotes réclament que l’Etat crée « les conditions d’une concurrence équitable » pour Air France. C’est-à-dire jouer sur le montant des taxes et les règles de la concurrence.S’il obtient des avancées, notamment « pour l’emploi des jeunes pilotes », le SNPL pourrait aussi faire preuve de souplesse sur la « saisonnalité ». C’est-à-dire qu’ils accepteraient de travailler plus l’été, quand les passagers sont plus nombreux, et de déplacer leurs congés en hiver, quand les clients se font plus rares. Les pilotes semblent avoir entendu l’appel du premier ministre, Manuel Valls, qui les avait appelé à plus de « responsabilité ».Pour le SNPL, l’entrée en lice d’Alexandre de Juniac, qui s’est tenu jusqu’ici à l’écart des négociations entre Air France et les syndicats, est une bonne chose. Le PDG d’Air France-KLM serait favorable, croit savoir le principal syndicat de pilotes, à « une évolution du modèle du “hub” de Roissy-Charles-de-Gaulle » – l’aéroport vers lequel Air France fait converger ses vols court et moyen-courriers pour alimenter ses destinations longue distance. Cette réorganisation serait une revendication des pilotes, car elle simplifierait leur travail en permettant une meilleure rotation des avions.Quels sont les points de blocage ?Cette fois, la négociation a de bonnes chances d’aboutir. « Il y a moyen d’arriver à un accord », indique le SNPL. « Est-ce que nous avons le choix ? Non, mais la direction non plus », ajoute le syndicat. De son côté, Air France exprime sa volonté de « sortir par le haut » de cette crise.Mais le SNPL n’est pas prêt à tous les sacrifices. « Il est hors de question de conclure un accord où les pilotes feraient des efforts sans que la compagnie y gagne à long terme », tempère le syndicat. En clair, les pilotes ne veulent pas d’un accord de type « plan B », qui n’aurait d’autres buts que de tailler dans les coûts, les effectifs et le réseau de la compagnie pour ramener une rentabilité temporaire. En contrepartie de leurs efforts, ils réclament de la direction « une stratégie de développement ambitieuse s’appuyant sur une capacité d’investissement retrouvée [pour] assurer l’avenir de la compagnie ».La direction aimerait, elle aussi, éviter de mettre en place le plan B. Elle pourrait donc se satisfaire de la motion votée par le conseil du SNPL. Dans ce ciel qui se dégage, il reste au moins un gros nuage : selon nos informations, la direction tiquerait sur l’appel à une intervention de l’Etat exprimé par le SNPL.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Beuve-Méry La direction de Sony a affirmé, jeudi 8 octobre, être en négociation pour céder la part détenue par le géant japonais de l’électronique et des médias dans le capital de Sony ATV (Associated Television), le premier éditeur mondial de musique, confirmant une information du Wall Street Journal. Dans une note interne, le directeur général de Sony, Michael Lynton, estime qu’il est temps de revoir « notre statut de propriétaire ». La valeur de Sony ATV est estimée autour de 2 milliards de dollars (1,77 milliard d’euros).Sony ATV possède notamment les droits sur la plupart des chansons des Beatles mais aussi de Michael Jackson, et, plus récemment, de Kanye West ou de Taylor Swift. Le capital de Sony ATV est aujourd’hui partagé à parité entre Sony Music et la société qui gère les droits de Michael Jackson.L’histoire de ce catalogue a déjà défrayé la chronique, puisque c’est sur les conseils de Paul McCartney que Michael Jackson avait fait l’acquisition des droits des Beatles, pour 47,5 millions de dollars, en 1985, au grand dam de l’artiste anglais, qui n’avait pas à l’époque les moyens de mener cette opération. Dix ans plus tard, le « King of Pop » avait décidé de former un catalogue commun avec Sony, un accord qui lui avait rapporté 100 millions de dollars.Lire aussi (édition abonnés) : Comment les Beatles ont cédé la majeure partie de leurs chansonsSi la gestion des droits revient aujourd’hui sur le devant de la scène économique, c’est en raison de l’essor du streaming, l’écoute en ligne sans téléchargement de la musique, qui permet de faire remonter à la surface les fonds musicaux et de les mettre en valeur. Or, on ne trouve actuellement les titres des Beatles sur aucune plate-forme de streaming, que ce soit sur Spotify, Deezer ou Apple. L’Américaine Taylor Swift a également émis des réserves sur le streaming, pointant l’absence de retombées financières de ce nouveau mode de consommation musicale.Lire aussi :Le streaming donne un coup de fouet au marché de la musiqueDécouplageEn 2012, Sony avait également acheté EMI Music Publishing qui détient le catalogue de la Motown ou bien encore Police et Queen, moyennant 2,2 milliards de dollars. Pour l’instant, on ignore les intentions du groupe japonais concernant cet actif, complémentaire de Sony ATV. Seule certitude : le géant tokyoïte détient un catalogue de plus de 2 millions de chansons, dont 750 000 dans Sony ATV. Sa part de marché est évaluée à 30 %.Les acheteurs potentiels des 50 % de Sony ATV détenus par le groupe d’électronique sont nombreux. Le plus évident est Universal Music Group, le numéro un mondial de la musique, propriété de Vivendi, qui s’est renforcé sur ce terrain depuis dix ans. Mais Warner Music, l’autre grande major, pourrait aussi être intéressée.Ces négociations ne concernent pas en revanche le label Sony Music Entertainment, qui continue de développer des artistes et de vendre de la musique, sous forme physique (CD, vinyle) ou numérique. Le découplage entre les deux activités s’est accéléré dans les années 2000. Il n’est aujourd’hui pas rare qu’un artiste soit en contrat chez une major ou un label indépendant et que les droits de ses chansons anciennes soit détenus par son précédent éditeur. Jusqu’à présent, l’édition musicale était plutôt la partie cachée des grands deals musicaux. Les enjeux du streaming lui donnent une plus grande acuité.Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent En 2020, le diesel pourrait coûter le prix de l’essence (selon la ministre de l’écologie Ségolène Royal). Le scandale des contrôles antipollution maquillés par Volkswagen a accéléré une réflexion déjà ancienne sur ce carburant, préféré des Français et longtemps avantagé par l’Etat. Mais quelles seraient les conséquences concrètes pour les 19,6 millions de véhicules diesel qui roulent en France et surtout pour leurs propriétaires ?1. Deux tiers des véhicules roulent au dieselLe diesel est une vieille passion française. L’histoire est connue : la France des années 1960 a fait le pari industriel du diesel produit en masse dans ses raffineries, notamment pour le chauffage au fuel. Durant des décennies, les gouvernements ont avantagé fiscalement le diesel face à l’essence.Résultat : le parc automobile français est l’un des plus « diésélisés » d’Europe, avec plus des deux tiers des véhicules (67,6 %, répartis entre 62,1 % pour les particuliers et 93,8 % pour les utilitaires) qui utilisent ce carburant. #container_14430029953{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430029953{ height:500px; } #container_14430029953 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430029953 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430029953 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430029953 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part de diesel dans le parc automobile français depuis 1980Pour les véhicules particuliers et utilitaires. Source : CCFA(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430029953", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#f19300","#285a82","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Milliers de véhicules" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1980","1990","2000","2010","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "véhic. partic. essence", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 17710 ], [ "", 16745 ], [ "", 18219 ], [ "", 13592 ], [ "", 12685 ], [ "", 12223 ], [ "", 12005 ], [ "", 11964 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "véhic. partic. diesel", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 730 ], [ "", 3265 ], [ "", 9261 ], [ "", 17458 ], [ "", 18865 ], [ "", 19377 ], [ "", 19645 ], [ "", 19836 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "véhic. util. essence", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 1517 ], [ "", 2338 ], [ "", 1327 ], [ "", 671 ], [ "", 490 ], [ "", 418 ], [ "", 371 ], [ "", 328 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Vehic. util. diesel", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 976 ], [ "", 2342 ], [ "", 4202 ], [ "", 5632 ], [ "", 5941 ], [ "", 6033 ], [ "", 6091 ], [ "", 6280 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliers de véhicules", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2. Un différentiel de prix qui reste important…Le choix du diesel est essentiellement une affaire de prix : si les véhicules diesel sont généralement plus chers à l’achat, ce surcoût était jusqu’ici rapidement compensé par le gain à chaque plein. Voici les prix comparés d’un litre de diesel et d’un litre de sans-plomb 95, à la pompe, sur deux ans : #container_14443033749{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14443033749{ height:500px; } #container_14443033749 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14443033749 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14443033749 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14443033749 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Prix à la pompe entre 2011 et 2013En France métropolitaine, hors Corse.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Et voici le différentiel constaté, en centimes d’euros, sur la même période. #container_14443049311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14443049311{ height:500px; } #container_14443049311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14443049311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14443049311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14443049311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Différentiel de prix entre sans plomb 95 et diesel(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14443049311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} euros", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} euros", zIndex: -1 }, min: -0.5, max: 1, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%d/%m/%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Différentiel gazole-diesel", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1299020400000, -0.146 ], [ 1301695200000, -0.169 ], [ 1304287200000, -0.208 ], [ 1306965600000, -0.181 ], [ 1309557600000, -0.181 ], [ 1312236000000, -0.184 ], [ 1314914400000, -0.182 ], [ 1317506400000, -0.148 ], [ 1320188400000, -0.11 ], [ 1322780400000, -0.121 ], [ 1325458800000, -0.141 ], [ 1328137200000, -0.164 ], [ 1330642800000, -0.191 ], [ 1333317600000, -0.22 ], [ 1335909600000, -0.182 ], [ 1338588000000, -0.187 ], [ 1341180000000, -0.172 ], [ 1343858400000, -0.182 ], [ 1346536800000, -0.177 ], [ 1349128800000, -0.154 ], [ 1351810800000, -0.123 ], [ 1354402800000, -0.146 ], [ 1357081200000, -0.172 ], [ 1359759600000, -0.199 ], [ 1362178800000, -0.206 ], [ 1364853600000, -0.206 ], [ 1367445600000, -0.201 ], [ 1370124000000, -0.208 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Le diesel est en moyenne 11 % moins cher par litre. Ainsi, jeudi 8 octobre, on trouve du gazole à 1,067 euro le litre, contre 1,24 euro pour du sans-plomb 95, et 1,291 euro pour du sans-plomb 98 (prix moyen constaté par l’observatoire des prix des carburants). Soit 18 centimes de différence au litre entre gazole et sans plomb 95. Multiplié par les 50 litres d’un réservoir moyen, cela représente tout de même 9 euros de différence pour un plein.En outre, les véhicules diesel consomment souvent moins que les véhicules essence. Le ministère de l’économie estimait qu’en 2006, la consommation moyenne d’un véhicule essence était de 7,8 litres aux 100 km, contre 6,58 litres pour le diesel. Soit 1,22 litre de différence.3.… Et qui tient surtout à la taxationCette différence de prix s’explique facilement en 2013, selon l’observatoire des prix des carburants, car le diesel était moins taxé : dans le prix d’un litre, 56,2 % proviennent de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) pour le diesel, contre 61,9 % pour le sans-plomb 95. #container_14443070812{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14443070812{ height:500px; } #container_14443070812 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14443070812 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14443070812 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14443070812 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Composition du prix d'un litre de carburantEn mars 2015, en pourcentage du prix totalSource : Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'environnement(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14443070812", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#191919","#285a82","#0386c3","#ff3232","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Gazole","Sans plomb 95"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Cout du brut", "color": "#191919", "data": [ [ "", 27.3 ], [ "", 23.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Cout du raffinage", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 9.1 ], [ "", 7.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Couts de distribution", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 7.4 ], [ "", 7.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Taxes", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 56.2 ], [ "", 61.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}La différence vaut encore plus pour le fuel, moins taxé. Voici la taxation par litre de carburant pour divers fluides : #container_14443059207{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14443059207{ height:500px; } #container_14443059207 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14443059207 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14443059207 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14443059207 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taxe intérieure sur la consommation énergétique par type de carburantTaxe pour un litre de carburant en 2015Source : Ministère du développement durable(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}On le voit, le gazole (et plus encore le fioul de chauffage) est largement moins taxé que l’essence. Mais il faut ajouter un autre facteur : les régions ont désormais la possibilité d’appliquer une surtaxe sur le carburant vendu sur leur territoire. Une possibilité dont elles se sont emparées, en surtaxant de 2,5 centimes par litre essence et diesel indifféremment. Seules deux régions ne l’ont pas fait : La Corse et… le Poitou-Charentes, longtemps dirigé par l’actuelle ministre de l’écologie, Ségolène Royal.4. Jusqu’à 4 milliards d’euros de recettes supplémentairesCombien rapporte la TICPE ? Au global, elle représente une manne importante : jusqu’à 20 à 25 milliards d’euros par an, soit 3,5 % du budget de l’Etat environ. Pour 2014, la TICPE avait rapporté moins, environ 14 milliards d’euros.Le projet de loi de finances 2014 permet d’estimer la part de chaque carburant : sur 13,9 milliards, la TICPE sur le gazole ramène environ 10 milliards, et les supercarburants (sans plomb 95 et 98) environ 2,9 milliards. En clair, le diesel, moins taxé mais largement plus vendu, rapporte déjà trois fois plus que l’essence à l’Etat. #container_14443095113{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14443095113{ height:500px; } #container_14443095113 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14443095113 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14443095113 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14443095113 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part de chaque carburant dans le produit de la TICPEPrévisions pour 2014Source : Projet de loi de finances(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14443095113", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#f19300","#821400","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} mds €", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} mds €", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Gazole","Supercarburants","Fioul domestique","Gazole non routier"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "TICPE 2014", "showInLegend": true, "innerSize": "40%", "data": [ { "name": "Gazole", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Supercarburants", "y": 2.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Fioul domestique", "y": 0.5, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Gazole non routier", "y": 0.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " Mds €", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Combien rapporterait un alignement complet de la fiscalité du diesel sur celle de l’essence ? Il est toujours difficile d’extrapoler, notamment car les ventes de véhicules au gazole risquent de plonger si l’avantage comparatif avec l’essence se réduit. Néanmoins, la plupart des études évaluent le gain de recettes à 3 à 4 milliards d’euros par an, ce qui est loin d’être négligeable, mais ne risque pas de compenser le coût estimé de la pollution de l’air, d’environ 100 milliards d’euros, selon une enquête sénatoriale en juillet.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stanislas de Bentzmann (Président de Croissance Plus) Alors que l’on est entré dans le vif de la réforme du marché du travail, le récent spectacle médiatique de certaines actions syndicales « coup de poing«  laisse perplexe au regard du rapport Combrexelle qui propose de placer les acteurs syndicaux d’entreprise au cœur de l’élaboration de la norme sociale en « subsidiarisant » le code du travail.Si cette proposition est intéressante en soi en ce qu’elle fait privilégier le contrat sur la loi, l’image des deux cadres dirigeants d’Air France quittant torse nu la réunion du comité central d’entreprise a de quoi jeter la suspicion sur une mesure censée dépolitiser le droit du travail, pacifier les relations sociales et surtout faciliter les réformes structurelles.Lire aussi :Travail : changer les règles du jeuOutre le discrédit porté une nouvelle fois sur l’image de notre pays, se trouve posée d’emblée et de manière brutale la viabilité d’une mesure qui fait de l’entreprise le niveau de droit commun d’élaboration de la norme sociale.Car elle comporte le risque d’importer une conflictualité sociale inédite au cœur de l’entreprise.Un vent d’air frais salutaireNotre pays n’a plus droit à l’erreur sur le sujet. La réforme de notre marché du travail, et la capacité des pouvoirs publics à la mener à bien sont scrutées par tous les observateurs étrangers et attendus par toutes les entreprises. Comme le disent les économistes Elie Cohen, Philippe Aghion et Gilbert Cette (Changer de Modèle, Odile Jacob, 2014), cette réforme est la « mère des réformes ».Ce n’est pas pour rien que le ministre de l’économie a fait souffler un vent d’air frais salutaire sur les 35 heures ou le statut des fonctionnaires pour rappeler cette réalité. Le cas Air France tombe mal pour l’exécutif, obligé d’être défensif juste au moment où il a choisi d’avancer sur la réforme du marché du travail.François Hollande défend sa méthode tandis que Manuel Valls ne cesse de marteler qu’il ne faut pas amalgamer tous les syndicats sous le même anathème. Pourtant, ce sont bien la majorité des syndicats qui refusent l’accord sur la rémunération dans la fonction publique ou qui prolongent le bras de fer à l’AP-HP sur les jours de RTT. Ce qui veut dire que la réforme de 2008 sur la représentativité syndicale, censée les responsabiliser, n’est pas suffisante.Ne nous trompons pas de problème. Il ne s’agit pas de discréditer la primauté de l’accord d’entreprise parce que certains syndicats ne joueraient pas le jeu, mais d’éviter qu’ils se retrouvent en situation de pouvoir tout bloquer. L’accord Smart fixant un retour aux 39 heures, rejeté par les syndicats de l’entreprise mais validé par référendum interne des salariés, montre d’ailleurs un hiatus de plus en plus grand entre les représentants syndicaux et les salariés qu’ils sont censés représenter.Des organisations de plus en plus décaléesCe décalage est aussi flagrant concernant les dérogations au repos dominical ou le travail en soirée. Quand les syndicats contestataires continuent leur guérilla contre le travail en soirée, 96 % des salariés de Sephora approuvent l’accord paraphé par leur direction et les syndicats réformistes.Lire aussi :Smart  : vers un retour aux 39 heuresQuand un sondage montre que les trois-quarts des Français estiment urgent de réformer en profondeur les régimes sociaux, Jean-Claude Mailly (FO) menace de « déclarer la guerre » si le patronat n’augmente pas les cotisations sur les retraites complémentaires, puis refuse de signer l’accord une fois conclu. Sans compter la CGT qui boycotte la grande conférence sociale et profère des menaces à peine voilées sur le thème de l’explosion sociale.Il est temps de mettre fin à un certain syndicalisme qui confond son intérêt avec celui des salariés, la protection de l’emploi avec la défense du code du travail et l’idéologie avec le syndicalisme. L’actualité montre ainsi des syndicats de plus en plus décalés.Il faut maintenant en finir avec leur droit de veto si l’on veut enfin réformer et pour cela éviter la professionnalisation des représentants du personnel dans les entreprises en ne permettant pas plus de deux mandats de suite et en supprimant l’exclusivité syndicale au premier tour des élections, un vrai déni de démocratie.Stanislas de Bentzmann (Président de Croissance Plus) Jean-Michel Bezat et Eric Albert (Londres, correspondance) L’accord aura finalement été conclu dimanche soir, tout juste vingt-quatre heures avant l’arrivée du président chinois Xi Jinping à Londres. « A temps ! », sourit Vincent de Rivaz, le patron d’EDF Energy, filiale du groupe français au Royaume-Uni. Après des années d’âpres négociations, EDF a finalement signé, mercredi 21 octobre, un accord prévoyant une coentreprise avec son partenaire historique, la China General Nuclear Power Corporation (CGN) : elle construira deux réacteurs EPR (troisième génération) à Hinkley Point (sud-ouest de l’Angleterre), qui n’entreront en service qu’en 2025. Une signature en grande pompe par les patrons des deux groupes, Jean-Bernard Lévy et He Yu, sous les ors de Mansion House, au cœur de la City. Et en présence du premier ministre britannique, David Cameron, et du président chinois, Xi Jinping.Lire aussi :EDF s’allie aux chinois pour construire une centrale nucléaire au Royaume-Uni« C’est “la” bonne nouvelle qu’attendait la filière française », souligne M. Lévy, qui rappelle que ce sont les premiers réacteurs vendus en Occident depuis la catastrophe de Fukushima en mars 2011. Areva (îlot nucléaire), Alstom (turbo-alternateur) et Bouygues (génie civil) notamment participeront à un chantier largement ouvert aux entreprises britanniques et aux équipementiers chinois. EDF financera 66,5 % du projet et CGN 33,5 %, pour 18 milliards de livres (24,5 milliards d’euros), hors coûts de financement. Dans un second temps, explique M. Lévy, des investisseurs seront sollicités pour faire redescendre la part d’EDF à 51 %. Après d’ultimes mises en forme juridiques, le groupe prendra sa décision d’investissement « dans quelques semaines ».Un réacteur adapté aux pays émergentsSi l’accord est un soulagement évident pour ses dirigeants, c’est aussi un énorme pari. L’électricien français a besoin des capitaux chinois pour financer Hinkley Point, puis les deux EPR de Sizewell (est), dont il prendra en charge 80 % des coûts. Mais il offre en échange à CGN la possibilité d’introduire sa technologie au Royaume-Uni, et plus largement en Occident. Le « Hualong 1 » (« Dragon »), réacteur de troisième génération 100 % chinois, doit en effet être construit à Bradwell, au nord-est de Londres, au cours de la prochaine décennie. Le financement sera inversé : 66,5 % pour CGN et 33,5 % pour EDF, qui s’est engagé à aider son partenaire à le faire certifier par l’autorité de sûreté nucléaire britannique.M. de Rivaz estime que ce n’est là que le début d’une coopération plus fructueuse. L’objectif est de faire de ce « UK Hualong » la tête de série d’un réacteur destiné à être vendu à travers le monde par la coentreprise CGN-EDF. « Nous posséderons des droits de propriété industrielle sur le Hualong adapté pour le Royaume-Uni », réacteur dont un premier exemplaire est par ailleurs en construction sur le sol chinois. « C’est une opportunité de le développer, pour ensuite l’exporter. »Pour M. Lévy, ce réacteur est complémentaire de l’EPR. Celui-ci a surtout vocation à remplacer le parc français de 58 réacteurs qui fermeront progressivement entre 2030 et 2050. Le réseau de lignes à haute tension de RTE est, en effet, dimensionné pour recevoir sa forte puissance (1 650 MW). Le « Hualong 1 » (1 000 MW) permet à EDF de disposer d’une autre offre pour la plupart des pays émergents, qui privilégient ces réacteurs de moyenne puissance. « C’est une bonne chose pour nous d’avoir plusieurs modèles », souligne M. de Rivaz.Relents post-coloniauxMais dans cette gamme de puissance, la France a un autre modèle à proposer : l’Atmea (1 100 MW). Conçu et developpé par Areva et le conglomérat japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI), il devrait être acheté à quatre exemplaires par la Turquie, son premier client. « On a plusieurs fers au feu », reconnaît M. Lévy, rappelant que l’Atmea a déjà été certifié par l’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN), alors que le « gendarme » du nucléaire britannique mettra des années à valider le Hualong 1. Il n’est donc pas question, pour l’heure, de choisir entre les Chinois et les Japonais.M. Lévy s’irrite des relents post-coloniaux qui soutendraient l’inquiétude entourant le nucléaire chinois. « Arrêtons de considérer les Chinois comme des petits garçons ! Ce sont de grands experts, qui construisent actuellement la moitié des centrales nucléaires au monde », tranche-t-il. C’est dans l’empire du Milieu que seront construites la moitié des centrales atomiques d’ici à 2040, prévoit l’Agence internationale de l’énergie (AIE). En se liant ainsi à la filière chinoise, le patron d’EDF estime que son entreprise a plus à y gagner qu’à y perdre.Lire aussi :Faut-il avoir peur d’une centrale nucléaire chinoise au Royaume-Uni ?En trente ans, les ingénieurs chinois se sont émancipés de la tutelle technologique française. Un processus inévitable, même s’il a été plus rapide que certains ne le prévoyaient. EDF ne met-il pas le pied à l’étrier à un de ses plus redoutables concurrents ? « Au contraire, réplique M. de Rivaz, nous créons ensemble une nouvelle technologie, un nouveau produit. Nous nous lançons dans une joint-venture commune. » Depuis plusieurs années, les dirigeants d’EDF jugent qu’ils n’ont pas d’autre choix que de s’allier à des partenaires chinois. Sans être sûr que cette nouvelle page de la coopération nucléaire, où les rôles sont rééquilibrés voire inversés, sera gagnante-gagnante pour la filière française.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteEric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Debras (Avocat au barreau de Paris et Solicitor)) Les principes dits du « Safe Harbor » (« sphère de sécurité ») permettaient le transfert de données personnelles vers des pays non européens dès lors qu’un niveau de protection adéquat était proposé par l’entité destinataire des données personnelles.Jusqu’à son invalidation par l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne du 6 octobre 2015, le dispositif avait vocation à garantir la protection de données personnelles à l’occasion de transferts internationaux, notamment vers les Etats-Unis d’Amérique, puisque les sociétés adhérentes au Safe Harbor s’engageaient à respecter un certain nombre d’obligations en matière de traitement des données personnelles.Lire aussi :Le trompe-l’œil de la fin du « Safe Harbor »La décision de la Commission européenne créant ce cadre juridique en 2000 avait permis d’éviter de nuire au développement de ce qui est devenu l’économie numérique. Le mouvement d’internationalisation des traitements de données personnelles s’est poursuivi à mesure que la dématérialisation des services et du développement de nouveaux outils comme les réseaux sociaux le permettait.La fin d’un cadre de protection ineffectifNéanmoins, le Safe Harbor ne permettait pas en pratique une protection effective des données personnelles conforme au standard européen : de nombreux transferts internationaux de données pouvaient être conformes au principe du Safe Harbor sans pour autant être conformes aux principes du droit des états membres de l’Union européenne et des États membres du conseil de l’Europe.Des sociétés étrangères agissant conformément aux Safe Harbor ont ainsi été ouvertement condamnées par les autorités de contrôle des États membres de l’Union européenne pour le traitement des données personnelles auquel elles procédaient en Europe.Lire aussi :Nos données nous appartiennentEn France, une décision de la Commission informatique et libertés (Cnil) du 3 janvier 2014 a prononcé une sanction pécuniaire de 150 000 euros à l’encontre de Google pour violation de la loi informatique et libertés. L’agence espagnole de la protection des données personnelles (AEPD) avait précédemment condamné Google au paiement d’une sanction de 900 000 euros.Promotion du standard européen de protection des droitsLa période post Safe Harbor qui s’ouvre constitue donc une opportunité de progrès en faveur d’un respect effectif du standard européen de protection des droits des individus sur les données personnelles les concernant.Les autorités nationales seront dorénavant clairement fondées à poursuivre les sociétés étrangères pour non-respect du standard européen de protection des données personnelles correspondant aux exigences les plus élevées au monde.Lire aussi :Les vrais garants de la protection de nos donnéesLe problème essentiel des bases de données personnelles numériques tient à la facilité avec lesquelles elles sont copiées et circulent dans une économie des services internet mondialisés. Ainsi cette situation requiert de fait le respect du standard de protection le plus élevé, sauf à créer des murailles entre des bases de données distinctes par continent, étanches les unes avec les autres. Cette option rendrait possible un respect de règles différentes selon les continents, mais rétablirait les frontières techniques qu’Internet avait de fait aboli.Le cadre juridique de référence ne peut en réalité être que celui du respect du droit européen imposant aux opérateurs étrangers une protection conforme à laquelle ils s’engageraient par contrat vis-à-vis des citoyens et consommateurs européens.Une voie ouverte à des accords adaptés à chaque situationLa garde des sceaux Christine Taubira a déclaré qu’il y a nécessité à agir « vite » afin de s’accorder sur un cadre juridique de substitution. Néanmoins, le succès d’une renégociation d’un accord de substitution offrant un standard de protection suffisant est très incertain. En effet, un tel régime de protection équivalent imposerait une législation « équivalente » dans les États tiers alors qu’elle est insuffisante, voire inexistante.La négociation de contrats spécifiques, notamment selon des formes déjà utilisées (« clauses contractuelles types » ou « binding corporate rules ») est en mesure d’apporter une réponse appropriée à chaque situation, en fonction des services concernés et des finalités des traitements en cause. Le souci d’opérateurs économiques responsables à l’égard du respect des droits des individus étant moteur de la bonne fin des négociations.L’arrêt de la Cour européenne de justice enclenche donc un processus salutaire de nature à renforcer la protection des droits fondamentaux des citoyens de l’Union européenne, tout en offrant aux entreprises concernées une opportunité d’autorégulation par le contrat, en conformité avec les dispositifs impératifs de protection des données personnelles.Jérôme Debras (Avocat au barreau de Paris et Solicitor))Journaliste au Monde Pierre Breteau A peine sortis de la conférence sociale, et des discussions ayant abouti à un accord de principe sur les retraites complémentaires, les partenaires sociaux sont retournés à la gestion des organismes paritaires qui leur est dévolue par la loi. Syndicats et patronat se partagent la gestion de nos caisses de sécurité sociale, de l’assurance chômage ou des complémentaires de retraite.Lire aussi :Social : François Hollande choisit ses partenaires1. Qu’est-ce qu’une institution paritaire ?En France, les institutions paritaires sont des organismes à but non-lucratif qui agissent dans le domaine de la protection sociale. Institution paritaire signifie que l’institution est gérée conjointement, et à parts égales, par des représentants des salariés – généralement des syndicats – et des représentants des employeurs.Elles sont réunies à l’échelle européenne au sein de l’AEIP (Association européenne des institutions paritaires).Parmi ces institutions, on retrouve des acronymes bien connus :CNAM : la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés, créée en 1967, est présidée par un représentant CFDT, William Gardey, depuis novembre 2014 ;CNAV : la Caisse nationale d’assurance vieillesse, créée elle aussi en 1967, est présidée par Gérard Rivière (FO) depuis novembre 2011 ;CNAF : la Caisse nationale d’allocations familiales, souvent appelée « CAF », née en 1967, est présidée par un membre de la CFTC depuis sa création - en l’occurrence par Jean-Louis Deroussen depuis 2006 ;ACOSS : l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale – qui coordonne les 22 URSSAF régionaux – est présidée par Jean-Eudes Tesson (Medef, patrons) depuis 2011 ;UCANSS : l’Union des caisses nationales de sécurité sociale, créée en 1970, est chargée d’assurer les tâches d’intérêt commun pour les caisses de sécurité sociale, elle est codirigée par Pierre Mayeur et par Jean-Eudes Tesson ;Unédic : autrefois Union nationale interprofessionnelle pour l’emploi dans l’industrie et le commerce, devenue Unédic en 2001, elle gère l’assurance chômage et est présidée par Patricia Ferrand de la CFDT depuis 2014 ;Arrco : l’Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés a été créée en 1947, elle est présidée depuis 2013 par Didier Weckner (Medef).Agirc : l’Association générale des institutions de retraite des cadres a vu le jour en même temps que sa cousine l’Arrco ; elle est présidée depuis 2012 par Jean-Paul Bouchet de la CFDT.2. Qui gère une institution paritaire ?Comme son nom l’indique, elle est gérée conjointement par des représentants des salariés et des employeurs et lorsque le président ou la présidente est issue (e) d’un collège (salarié ou employeur), le vice-président ou la vice-présidente vient de l’autre.Toutefois, dans le cas de l’Agirc, c’est toujours un représentant des employeurs qui dirige le conseil d’administration et un représentant des employés pour la CNAF.Plus largement, patronat et syndicat se partagent à égalité les 26 sièges – 13 chacun – au Conseil d’administration des quatre Caisses nationales du régime général de la sécurité sociale (maladie, vieillesse, famille et trésorerie). Pour tous les autres organismes, seul le nombre de sièges diffère, mais le principe d’égalité en reste le socle, gravé dans la loi.3. Quelles sont les missions des gestionnaires ?Le conseil d’administration, réparti de manière égale entre salariés et employeurs, doit gérer l’institution comme une entreprise « classique ».L’article R121-1 du Code de la sécurité sociale précise qu’il doit « établir les statuts et le règlement intérieur », « voter les budgets » mais aussi « attribuer aux caisses mutuelles régionales [dans le cas de la CNAM par exemple] leur dotation ». Bien entendu, le conseil est chargé de contrôler et « d’approuver les comptes de l’organisme ».4. Comment les représentants sont-ils choisis ?Consacrés par la loi et, notamment, l’ordonnance Jeanneney du 21 août 1967 pour la Sécurité sociale, les organisations syndicales des employés et les représentants des employeurs nomment les membres du conseil d’administration.Dans le cas de l’Agirc – le fonctionnement n’est pas différent pour les autres organismes –, l’arrêté du 22 juin 2015 fixe la composition du conseil d’administration à « 10 à 30 membres » avec « pour moitié des représentants des adhérents de l’institution, et pour moitié, des représentants des participants » que le texte liste.D’un côté, les administrateurs « représentant les adhérents » sont « désignés par le Medef, conjointement avec la CGPME et l’UPA », de l’autre, leurs homologues du collège « syndical » sont choisis par les syndicats « CFDT Cadres administrateurs, CFE-CGC administrateurs, FO-Cadres administrateurs, UGICA-CFTC administrateurs, UGICT-CGT administrateurs ».Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Cheysson-Kaplan Depuis 2013, les gains réalisés lors de la vente d’actions ne sont plus imposables au taux forfaitaire de 24 % mais soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu avec les autres revenus du foyer fiscal. En contrepartie et afin d’inciter les épargnants à conserver leurs titres le plus longtemps possible, le législateur a prévu un abattement pour durée de détention : cet abattement revient à minorer la plus-value imposable de 50 % lorsque les titres sont revendus entre 2 ans et 8 ans après leur acquisition et de 65 % lorsque cette vente intervient 8 ans après.Pour calculer le montant de la plus-value nette imposable au titre d’une année, les pertes viennent en déduction des gains réalisés. Mais l’administration fiscale considère que pour effectuer cette opération, l’abattement pour durée de détention s’applique aussi aux moins-values. Une mauvaise affaire pour le contribuable.Prenons l’exemple d’un épargnant qui détient des titres de la société A depuis moins de deux ans et des titres de la société B depuis plus de 5 ans. Il décide de liquider son portefeuille. Il réalise 10 000 euros de plus-value sur les titres de la société A et 10 000 euros de moins-value sur les titres de la société B. Économiquement, il n’enregistre ni gain, ni perte.Pour le calcul de la plus-value imposable réalisée sur les titres A, il ne peut prétendre à aucun abattement puisqu’il les détient depuis moins de 2 ans. Celle-ci est donc de 10 000 euros. En revanche, la moins-value enregistrée sur les titres B est réduite d’un abattement de 50 % (car il détenait les titres depuis plus de 2 ans). Résultat, le montant de la moins-value imputable est de 5 000 euros.« Ce sujet fait l’objet de plusieurs contentieux »Au final, après compensation entre les plus et moins values réalisées au cours de la même année, il se retrouve avec une plus-value imposable de 5 000 euros, alors même qu’il n’a rien gagné.« Cette prise de position risque d’entraîner des comportements davantage guidés par l’optimisation du régime d’abattement que par une décision rationnelle », peut-on lire dans un rapport sur l’investissement productif de long terme adopté par la Commission des finances de l’Assemblée nationale dans le cadre de la préparation du projet de loi de finances pour 2016.Autrement dit, un contribuable qui détient des titres en moins-values latentes a tout intérêt à les revendre au plus vite, avant le délai de détention de 2 ans. Cela lui évite de subir l’abattement pour durée de détention et lui permet d’imputer sa moins-value à 100 % sur des plus-values réalisées au cours de la même année ou se constituer des moins-values reportables sur les 10 prochaines années. C’est pour cette raison que le rapport recommande à l’administration fiscale de revoir sa copie. Mais il est peu probable qu’elle le fasse spontanément…« Ce sujet fait l’objet de plusieurs contentieux. Un recours pour excès de pouvoir a été déposé devant le Conseil d’Etat pour faire annuler l’instruction de l’administration fiscale. Mais compte tenu des délais, il y a peu de chance que cela aboutisse avant la fin de l’année », estime Florent Ruault, avocat chez CMS Bureau Francis Lefebvre.Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Jade Grandin de l'Eprevier Dix ans après les émeutes brûlantes de 2005, l’enclavement économique et social de certaines banlieues est toujours d’actualité. François Hollande s’est rendu à La Courneuve, mardi 20 octobre, pour lancer l’Agence nationale pour le développement économique sur les territoires. Le même jour BNP Paribas a fêté les dix ans de son « Projet Banlieues » pour l’inclusion sociale dans les quartiers défavorisés. Depuis 2005, ce sont 35 millions d’euros de subventions qui ont été distribués via la fondation du groupe. « Le traumatisme des émeutes de 2005 a mobilisé la direction générale de l’époque, soucieuse de réagir », explique Michel Pébereau, président d’honneur de BNP Paribas et président de la Fondation BNP Paribas.Lire aussi :La « séquence banlieues » de François Hollande légèrement perturbée à La CourneuveL’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie), partenaire historique de BNP, se taille la part du lion avec 1 million d’euros reçus en 2015. L’association accompagne des entrepreneurs en situation de grande fragilité économique via des microcrédits. La subvention couvre 10 % de son budget dédié aux zones prioritaires. Elle permet une « stratégie offensive », explique Nicolas Hamel, directeur des partenariats de l’Adie : « On peut décider de s’implanter quelque part sans attendre l’aide publique. »« L’avenir des associations »BNP zoome aussi sur l’ultra-local : les directeurs des réseaux régionaux d’agences, sollicités par des associations, sélectionnent des projets à défendre. Les gagnants remportent 3 000 euros par an pendant trois ans et peuvent bénéficier de dons de matériels et de publicité. « Pour ces associations qui ont du mal à être connues en dehors de leur quartier, une publicité dans la vitrine de l’agence permet de trouver de nouveaux bénévoles et financements », raconte Laurent Nilles, directeur du réseau nantais de la banque.« Ce type de partenariats privés, c’est l’avenir des associations », commente Saïd Hammouche, fondateur de Mozaïk RH, un cabinet associatif spécialisé dans la promotion de l’égalité des chances et de la diversité. A elles de « se méfier du marketing social, lorsque le rapport est déséquilibré entre l’entreprise et l’association (peu d’argent investi mais beaucoup de communication). […] Face à un spécialiste de la communication et de l’investissement, les partenaires associatifs n’ont pas toujours les clefs pour comprendre la négociation ».Les associations semblent apprécier la durée d’engagement de BNP (trois ans) qui leur donne une « vision financière » et peut « jouer comme levier auprès des collectivités locales pour obtenir d’autres aides publiques », souligne Christophe Paris, directeur de l’Association de la fondation étudiante pour la ville (Afev), une association de soutien scolaire dans les quartiers populaires, dont la banque soutient treize antennes. Elle a versé à chacune 10 000 euros sur 60 000 euros de budget en 2014. « Nos agences du neuf-trois »BNP n’est pas la seule banque à soutenir les associations impliquées dans les banlieues. L’une des plus connues, Nos quartiers ont des talents, compte également le Crédit agricole, la Société générale, Natixis, la Banque populaire ou encore BPCE parmi ses mécènes. Pourtant, il peut y avoir « réticences et incompréhension » du réseau associatif face à la banque, jugée loin des problématiques de lutte contre les inégalités, explique Christophe Paris de l’Afev. Et inversement « le professionnalisme du réseau associatif est souvent ignoré du secteur privé ». Bénévole depuis 2012 en tant que parrain pour Nos quartiers ont des talents, Bernard Labous, responsable retail Afrique chez BNP Paribas, a découvert que le monde associatif n’était pas si « artisanal ».Fringant septuagénaire, Michel Pébereau a rappelé mardi l’implantation historique de la banque en Seine-Saint-Denis, vantant « nos agences du neuf-trois ». Alors que tout le secteur est confronté à la chute de fréquentation des agences – la Société générale pourrait en fermer une sur cinq d’ici à 2020 – Marie-Claire Capobianco, directrice des réseaux France, a précisé qu’elles avaient « vocation à rester », précisant qu’elles pourraient « à la rigueur être transférées si une implantation n’était plus pertinente ».Jade Grandin de l'Eprevier Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Près d’un an après les révélations « Luxleaks », qui mettaient au jour l’existence de nombreux accords fiscaux très avantageux entre le fisc du Luxembourg et les multinationales, la Commission européenne a rendu public, mercredi 21 octobre, ses premières condamnations contre cette pratique abusive des « rulings ».Lire aussi :« LuxLeaks » : voyage au paradis des multinationalesDans le collimateur de Bruxelles, le groupe Starbucks et une filiale de Fiat (Fiat Finance and Trade, la banque interne du constructeur), épinglés pour avoir passé des accords jugés illégaux au regard du droit européen de la concurrence, avec l’administration néerlandaise dans le cas de la chaîne de cafés américaine, et luxembourgeoise, pour le groupe italien.Les amendes s’élèvent à plusieurs dizaines de millions d’euros pour chacune des deux sociétésLes services de la Commissaire européenne à la concurrence, la Danoise Margrethe Vestager, ont soumis mercredi pour approbation au collège de la Commission les amendes qu’à l’issue de longs mois d’enquête ils ont fini par établir dans ces deux cas. Chacune des sociétés est sommée de rembourser 20 à 30 millions d’euros.La procédure menée par Bruxelles concerne les « aides d’Etat illégales ». Fiat et Starbucks ont, selon la Commission, bénéficié d’avantages sélectifs nuisant à la concurrence de la part du Luxembourg et des Pays-Bas. En conséquence, ils sont censés verser leurs amendes directement aux Etats (et pas à la Commission, comme dans le cas d’un abus de position dominante).Dossiers très techniquesCes montants équivalent à une sorte de redressement fiscal : ce sont les sommes, majorées d’un taux d’intérêt, que ces groupes auraient dû payer s’ils avaient été soumis au même taux d’imposition que d’autres dans une situation comparable.Qu’est-il reproché, dans les détails, à Starbucks ? D’après les documents intermédiaires rendus publics en novembre 2014, Bruxelles concentrait son enquête sur l’accord signé en 2008 entre les Pays-Bas et une entité néerlandaise du groupe, Starbucks Manufacturing BV. Le pays validait un « prix de transfert » (prix facturé pour les échanges entre filiales) avec d’autres entités de Starbucks, notamment une en Suisse, que Bruxelles soupçonnait d’être trop élevé afin de réduire la base fiscale de Starbucks Manufacturing.Lire aussi :Optimisation fiscale : l’Europe impose plus de transparenceConcernant Fiat, là aussi selon un document rendu public en novembre 2014, la Commission relevait que la banque interne du groupe avait signé en 2012 un accord fiscal avec le Grand-Duché qui déterminait une base imposable fixe pour la société, quel que soit son développement ultérieur.Ces deux cas sont instruits formellement depuis juin 2014, mais n’aboutissent que maintenant, car ils sont très techniques, et la nature abusive des rulings n’est pas aisée à démontrer. Le ruling ou « rescrit fiscal » étant lui-même parfaitement légal, la Commission doit prouver, pour le dénoncer, qu’il introduit un avantage par rapport à d’autres entreprises. Elle est aussi tributaire du zèle avec lequel les administrations visées envoient les documents requis.Un signal fortUne troisième enquête a été ouverte en juin 2014 visant le géant américain Apple en Irlande, dont il ne devait pas être question mercredi. Outre le temps d’instruction des dossiers, qui peut expliquer ce décalage, Mme Vestager a jusqu’à présent été très habile dans sa communication, évitant d’en faire « trop » avec un pays (notamment les Etats-Unis), pour échapper aux critiques sur une soi-disant « politisation » des dossiers de concurrence.Mme Vestager marque de nouveaux points à titre personnelEn plus de ces trois cas, deux autres enquêtes formelles tout aussi sensibles concernant des rulings ont été lancées par Bruxelles. L’une, en octobre 2014, portant sur des accords entre Amazon et le Luxembourg, et l’autre, en février 2015, au sujet des abattements fiscaux proposés par la Belgique aux multinationales étrangères.Lire aussi :Optimisation fiscale : la Belgique en accusationMercredi, la Commission, qui jusqu’à présent ne s’était jamais penchée sur ce type de contrats, envoie un signal fort. Les cadeaux fiscaux permettant à des sociétés d’échapper quasiment à l’impôt ne sont plus tolérés. Ses décisions concernant Fiat et Starbucks interviennent alors que le commissaire à l’économie, Pierre Moscovici, a obtenu, début octobre, un accord politique pour que les rulings soient transmis automatiquement et obligatoirement entre administrations fiscales des vingt-huit pays de l’Union.Mme Vestager marque de nouveaux points à titre personnel. Elle passe déjà pour l’un des commissaires majeurs de Bruxelles après avoir choisi d’adopter depuis sa prise de fonctions, en novembre 2014, une approche beaucoup plus musclée que son prédécesseur, Joaquin Almunia. Outre les cas d’aides illégales concernant les rulings, elle a ainsi décidé d’envoyer des actes d’accusation formels contre Google et Gazprom pour abus de position dominante. Ces deux géants risquent des amendes de plusieurs milliards d’euros chacun.Lire aussi :Amazon cède face à Bruxelles sur la fiscalitéCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre L’Autorité de la concurrence a autorisé, mercredi 21 octobre, le rachat du Parisien et de sa déclinaison Aujourd’hui en France par le groupe de luxe LVMH, déjà propriétaire du quotidien économique Les Echos. Cette autorisation est accordée « sans engagements », ce qui signifie que le rapprochement des deux journaux ne pose aucun problème au marché de la presse écrite et de la publicité.Dans sa décision, l’Autorité relève que « les profils de lectorat du Parisien et Aujourd’hui en France et de celui des Echos et Investir sont éloignés, ce qui réduit l’intérêt d’une vente couplée entre ces titres ». Et pointe, pour la publicité, que « les risques d’atteinte à la concurrence peuvent être écartés, compte tenu notamment de l’étroitesse du marché de la PQR en Ile-de-France et du caractère improbable d’une stratégie dite de “verrouillage”, LVMH n’ayant jusqu’à présent pas privilégié ses propres marques dans les ventes d’espaces publicitaires des titres que le groupe détient ».Cette décision était la dernière marche à franchir pour LVMH, qui était entré en négociations exclusives avec la famille Amaury, propriétaire du Parisien, à la surprise générale, en mai. Le montant de la transaction n’a pas été rendu public mais serait légèrement supérieur à 50 millions d’euros.Lire aussi :LVMH va tenter le mariage du « Parisien » et des « Echos »D’ores et déjà, le PDG des Echos, Francis Morel, a recruté comme patron de sa régie l’expérimenté Daniel Saada. Celui-ci devrait se voir confier une responsabilité transversale. Les deux régies, dont Amaury Médias qui continue pour le moment à commercialiser L’Equipe, affichent une force de frappe importante, avec plus de 700 000 exemplaires quotidiens, 15 millions de visiteurs uniques numériques, deux magazines de fin de semaine, une chaîne de télévision (L’Equipe 21)…M. Morel entend également travailler à améliorer la diffusion du Parisien, un quotidien très dépendant de la vente en kiosques, alors que Les Echos ont fortement accru leur diffusion numérique. Les deux titres devraient croiser leurs expériences en matière de diffusion et de gestion des abonnés.Enfin, ce rachat ouvre une clause de cession pour les journalistes du Parisien qui souhaitent partir. Les termes de l’accord avec les syndicats sur les conditions de cette clause devraient être prochainement connus.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.10.2015 à 02h56 • Mis à jour le21.10.2015 à 14h57 A l’occasion d’une visite à Paris de Jaber Al-Moubarak Al-Ahmad Al-Sabah, le premier ministre du Koweït, la France et le Koweït ont signé, mercredi 21 octobre, plusieurs accords et déclarations d’intention portant sur trois volets de contrats d’armement terrestre, aérien et maritime, pour un montant de 2,5 milliards d’euros. Dans les milieux de la défense, on va encore se dire que l’alignement des planètes est favorable.L’« arrangement technique » relatif à l’acquisition de vingt-quatre hélicoptères lourds Caracal, accompagné d’une option pour six autres appareils, porte à lui seul sur la somme de 1 milliard d’euros, a précisé Matignon.Le petit émirat pétrolier du Golfe avait dit en juin son intention d’acquérir ces hélicoptères. Ces appareils, fabriqués par Airbus Helicopters, filiale d’Airbus Group, sont conçus spécialement pour les missions de sauvetage au combat et de transport de troupes sur longue distance. Ils sont dotés d’un système de blindage et d’autoprotection comprenant la détection radar des missiles. L’armée française possède dix-neuf appareils de ce type, utilisés notamment par les forces spéciales.Lire aussi :Le Koweït veut acheter 24 hélicoptères lourds de type Caracal à la FranceVéhicules blindés légers et patrouilleursDeux autres déclarations d’intention sur l’acquisition de matériel, tel que des véhicules blindés légers, et pour la maintenance de patrouilleurs, ont été signées lors de la rencontre entre Manuel Valls et son homologue.« Il y a une partie très importante sur les véhicules terrestres, avait-on dit avant cette rencontre dans l’entourage de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la défense. Renault Trucks Défense est très bien implanté au Koweït, ils ont déjà un marché Sherpa [nom d’un véhicule blindé] assez significatif, il se pourrait que, dans les semaines qui viennent, ils annoncent d’autres choses, sur les Sherpa et sur un autre segment. »Le prestataire privé français Défense Conseil International (DCI) devait lui se voir attribuer le programme de modernisation et de réarmement des patrouilleurs lance-missiles P37 koweïtiens.Après la vente de vingt-quatre Rafale à l’Egypte en février et de vingt-quatre Rafale au Qatar en mai, ces contrats avec le Koweït confirment la bonne santé des exportations françaises d’armes. Les commandes sont passées de 4,8 milliards d’euros en 2012 à 8,2 milliards en 2014. Elles dépassent même 12 milliards sur les premiers mois de 2015.Engagé dans la lutte contre l’Etat islamique, le Koweït a été pris pour cible cette année par l’organisation djihadiste, qui a revendiqué l’attaque contre une mosquée chiite en juin à Koweït, la capitale. A la suite de cet attentat qui a fait vingt-sept morts, les autorités koweïtiennes ont déclaré que pays était en « état de guerre » contre les djihadistes.Lire aussi :Ventes d’armes : la stratégie gagnante de la France Jean-Michel Bezat et Eric Albert (Londres, correspondance) Faut-il avoir peur de l’entrée des Chinois dans le nucléaire britannique ? Et voir dans leur financement de nouvelles centrales le cheval de Troie de Pékin dans un secteur industriel très stratégique ? A Londres, la question se posait à la veille de la signature, mercredi 21 octobre, en présence du président chinois, Xi Jinping, en visite d’Etat au Royaume-Uni, d’un important accord entre EDF et son partenaires China General Nuclear Power Corporation (CGN).Cet accord prévoit, en effet, que le groupe français investira les deux tiers des 18 milliards de livres (24 milliards d’euros) que coûteront les deux premiers EPR (réacteur pressurisé européen, dit de troisième génération) d’Hinkley Point, et l’entreprise chinoise le tiers restant. Il prévoit également deux autres EPR cofinancés par les Chinois sur le site de Sizewell (est) et la construction d’un « Hualong » (« Dragon »), le réacteur de troisième génération de 1 000 mégawatts (MW) 100 % chinois.Lire aussi :Xi Jinping accueilli comme un roi chez les BritanniquesUne centrale nucléaire chinoise peut-elle menacer les intérêts britanniques ? Les services de renseignement expriment clairement leurs inquiétudes. « Il y a un grand désaccord entre les hommes d’argent et ceux chargés de la sécurité, note un membre des services de renseignement britanniques dans le Times. Le Trésor public n’écoute personne – il considère la Chine comme une opportunité ; nous, nous voyons la menace. »Dans les mêmes colonnes, Jeffrey Henderson, de l’université de Bristol, estime que « ce serait une dangereuse folie de laisser cet accord se faire », rappelant que China National Nuclear Corporation (CNNC) est partie intégrante du complexe militaro-industriel chinois. Le groupe ne participe pas au projet, comme il avait été envisagé initialement, mais il développe le Hualong avec CGN. Et des dirigeants de CNNC étaient à Londres, mercredi, pour la cérémonie de signature. Le conglomérat est un des dix consortiums de l’industrie de défense (aviation, missiles, blindés, frégates…) sur lesquels repose la puissance militaire chinoise, indique le Centre de recherches internationales dépendant de Sciences Po.Le MI5 (services de contre-espionnage britannique) a publiquement déclaré que « les services de renseignement chinois continuent de travailler contre les intérêts britanniques », notamment à travers le cyberespionnage.Certains responsables imaginent un scénario où les Chinois installent des « portes secrètes » dans le système informatique permettant de contourner le contrôle des autorités britanniques sur la centrale nucléaire. En cas de crise diplomatique aiguë, la Chine pourrait en profiter pour arrêter la centrale, privant le Royaume-Uni d’une partie de son électricité.« Aucun autre pays en Europe ne signerait un tel accord, souligne Paul Dorfman, de l’Institut sur l’énergie de l’University College de Londres. L’Amérique n’imaginerait jamais de laisser la Chine avoir une telle infrastructure stratégique. L’idée que le Royaume-Uni soit prêt à le faire est hallucinante. »Outre-Atlantique, aucun groupe étranger ne peut détenir la majorité dans une entreprise nucléaire. En 2008, EDF n’avait pu prendre que 49,9 % de l’électricien nucléaire Constellation Energy.Y a-t-il des craintes à avoir sur la qualité de la construction ? « Les Chinois construisent leurs centrales très vite, constate un spécialiste de la sûreté nucléaire, qui a travaillé en Chine et au Royaume-Uni. En partie parce qu’ils peuvent mobiliser des effectifs plus vite et accélérer les chantiers, mais en partie aussi parce que l’autorité de sûreté est beaucoup moins stricte. »En l’espèce, ce ne sera pas elle, mais le « gendarme » du nucléaire britannique qui assurera le contrôle du chantier et des installations. Et il n’a pas une réputation de laxisme. De surcroît, EDF s’est engagé à aider CGN dans ses démarches de certification du « Hualong ». On voit mal ses ingénieurs se montrer complaisants vis-à-vis d’un réacteur qui peut-être, sur certains marchés, concurrent de l’EPR français.Enfin, il devrait être construit selon les normes sociales en vigueur sur les chantiers nucléaires britanniques. On peut aussi faire confiance aux mouvements antinucléaires pour faire pression sur les constructeurs pour qu’ils ne transigent pas sur la sûreté.Néanmoins, le nucléaire chinois a connu des problèmes, comme à la centrale de Daya Bay, près de Hongkong. En 1987, un sous-traitant de son maître d’œuvre CGN avait « oublié » plus de la moitié des structures d’acier censées renforcer une des plates-formes de béton : 316 sur 576 d’entre eux n’ont pas été installés.Qui sont réellement CGN et CNNC, les deux partenaires d’EDF et d’Areva ?Ces deux géants de l’atome chinois ne sont pas des inconnus. Ils ont récemment introduit en Bourse leurs filiales de production d’électricité, CGN à Hongkong et CNNC à Shanghaï. Deux opérations à succès qui ont démontré le potentiel de développement de ces sociétés, en Chine et à l’international.CGN est un géant de l’électricité de la province du Guangdong. Partenaire historique d’EDF, il a fortement contribué à la relance du programme nucléaire chinois décidée dès le début des années 1980 par Deng Xiaoping.L’histoire et la structure de CNNC sont très différentes. Ce conglomérat tentaculaire, créé en 1988 à partir de l’ex-ministère de l’énergie nucléaire, a conservé des liens étroits avec l’appareil militaire. Son activité regroupe ce que font EDF, Areva et le Commissariat à l’énergie atomique. Depuis des années, Areva négocie avec CNNC la vente d’une usine de traitement des combustibles usés du type La Hague (Manche).Après avoir pris le contrôle de CGN, Pékin pousse à la fusion des deux groupes, qui travaillent sur le Hualong. CNNC a lancé la construction de ce réacteur, début mai, dans la province du Fujian (est).Est-on allé trop loin dans les transferts de technologies ?L’EPR actuel ne doit plus avoir de secrets pour CGN puisqu’il en construit deux, avec EDF, sur le site de Taïshan, près de Macao. CGN est le partenaire historique du groupe français, qui a construit avec lui deux centrales : inaugurées respectivement en 1994 et 2002, Daya Bay et Ling Ao fonctionnent sans difficultés. Ces modèles ont été « sinisés », comme la deuxième tranche de Taïshan, et reproduits ailleurs.Une question demeure : en s’associant aussi étroitement aux Chinois contre la promesse de partir avec eux à la conquête du marché mondial, les Français n’ont-ils pas lâché la proie pour l’ombre ? L’histoire du partenariat nucléaire sino-français parle d’elle-même : on est passé de la construction de centrales de technologie française dans l’empire du milieu dans les années 1980-1990 à la construction de centrales de dernière génération par la Chine aujourd’hui. Seule, sans l’aide des Français. Et le Royaume-Uni sera, dans la décennie 2020, la vitrine internationale de sa technologie.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteEric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.10.2015 à 17h17 • Mis à jour le20.10.2015 à 18h10 L’Assemblée nationale a adopté, mardi 20 octobre, la partie « recettes » du projet de loi de finances du budget 2016, par 277 voix contre 247 et 32 abstentions.La plupart des socialistes, la quasi-totalité des radicaux de gauche et une moitié des 18 écologistes ont approuvé le texte. Les Républicains, l’Union des démocrates et indépendants et le Front de gauche ont voté contre.Par rapport au même vote en 2014, le nombre d’abstentions est passé de 56 à 32. Font partie des abstentionnistes 18 députés socialistes considérés comme « frondeurs » (contre 39 l’année dernière). Le député socialiste Pouria Amirshahi avait annoncé qu’il voterait contre.Ah non même pas en fait. C'est 18 abstentions socialistes et 1 contre #PLF2016 #directAN https://t.co/HBqt8gEFk3— Bekouz (@Helene Bekmezian)require(["twitter/widgets"]);2 milliards d’euros de baisse de l’impôt sur le revenuConstruit sur une hypothèse de croissance de 1,5 % et un déficit public ramené à 3,3 % du produit intérieur brut, ce projet de loi de finances est le dernier de plein exercice du quinquennat de François Hollande. Il prévoit une baisse de l’impôt sur le revenu de 2,1 milliards d’euros pour huit millions de contribuables modestes.Le texte inclut également une nouvelle réduction de 3,7 milliards d’euros de la dotation globale de fonctionnement pour les collectivités locales. Il intègre une réforme du financement de l’aide juridictionnelle – autre sujet de controverse – ,qui permet aux démunis d’avoir l’aide d’un avocat, ce qui a fait descendre les robes noires dans la rue.L’Assemblée va maintenant examiner le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2016 avant d’engager le 27 octobre l’examen de la seconde partie du projet de loi de finances, celle des dépenses. Lire aussi :Du diesel aux parachutes dorés, voici les amendements au projet de loi de finances Simon Auffret Après une semaine d’examen, le projet de loi de finances pour 2016 devrait voir sa partie consacrée aux recettes être votée mardi 20 octobre. Avec ce texte, l’Etat vise la « maîtrise des dépenses » inscrite dans le plan d’économie de 50 milliards d’euros, décidé en 2014. Jusqu’ici, 961 amendements ont été déposés pour ce premier examen par l’Assemblée nationale.Parmi ces amendements, 338 ont été rejetés, 167 n’ont simplement pas été défendus dans l’Hémicycle, et n’ont donc pas été retenus ; 154 autres ont été retirées du texte pour être modifiés, et devront réapparaître plus avant dans l’examen du projet de loi. Quatre amendements sont également « tombés » : la procédure est habituelle en cas de découverte de doublon dans les propositions des parlementaires.  Au total, seuls 117 amendements ont été validés. Petit tour d’horizon des débats qui ont agité les bancs du Palais-Bourbon.Deux milliards d’euros de baisse d’impôt sur le revenuMis sous pression par le scandale de la fraude aux émissions diesel par le constructeur Volkswagen, Matignon a confirmé « le principe d’un rapprochement en cinq ans entre le prix du gazole et celui de l’essence ». La répercussion à la pompe est estimée à un centime supplémentaire par litre de diesel en 2016 puis en 2017. L’essence connaîtra à l’inverse une baisse équivalente sur la même période. Saluée par les écologistes – la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse, a constaté une « avancée intéressante » – la mesure devrait également profiter aux collectivités locales : selon le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, les 245 millions d’euros de recettes doivent servir à alléger les impôts locaux.Autre grand sujet de débat à l’Assemblée : l’impôt sur le revenu. Une baisse de 2 milliards d’euros a été validée par les parlementaires : 8 millions de foyers fiscaux sont concernés par cette baisse, dont 3 millions pour la première fois – une précédente baisse avait été actée en 2014. Un million de foyers seront eux, dès 2016, exonérés de tout impôt sur le revenu. En revanche, d’autres amendements n’ont pas eu la faveur des élus. Catherine Coutelle, la députée (PS) de la Vienne, proposait d’individualiser cet impôt, qui touche aujourd’hui des « foyers fiscaux » et non des individus. Une mesure « nécessaire pour construire l’égalité professionnelle » selon la députée. L’amendement a été rejeté par les parlementaires.La « taxe tampon » maintenueCatherine Coutelle s’est également illustrée grâce à une autre proposition : un amendement demandant la baisse de la TVA sur les produits hygiéniques féminins au motif que ceux-ci sont des produits de première nécessité. Il a finalement été retoqué, le secrétaire d’Etat chargé du budget Christian Eckert lui répondant que d’autres produits d’hygiène – mousse à raser ou couche de nouveau-nés – étaient eux aussi taxés « à 20 % ».Lire aussi :TVA sur les tampons : qu’est-ce qu’un « produit de première nécessité » ?Enfin, les députés ont modifié la fiscalisation des parachutes dorés : en effet, si les indemnités de licenciement ne sont aujourd’hui pas taxées en dessous de la somme de 218 000 euros, le député de Côte-d’Or Laurent Grandguillaume (PS) a proposé de réduire ce plafond : seules les indemnités inférieures à 114 120 euros seront exonérées.En procédant au vote de la première partie du budget de l’Etat, le mardi 20 octobre, les députés mettent en marche la navette parlementaire : après un passage par le Sénat, le projet de loi de finances 2016 ne devrait être validé à l’Assemblée nationale qu’à la mi-novembre. La proposition de l’ancien ministre Jean-Marc Ayrault, un « impôt citoyen sur le revenu » – signé par 137 députés de gauche – est l’une des mesures attendues des prochains débats.Les députés socialistes, premiers à amender le PLFMajoritaires à l’Assemblée nationale, les députés du Parti socialiste apportent le plus d’amendements au projet de loi de finances 2016. Le parti Les Républicains (LR) et l’Union des démocrates et indépendants (UDI) viennent ensuite. Gilbert Collard et Marion Maréchal-Le Pen, non-inscrits mais affiliés au Front national (FN), n’ont pas soutenu trois des quatre amendements dont ils sont signataires. #container_14452595088{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452595088{ height:500px; } #container_14452595088 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452595088 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452595088 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452595088 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Dépôts d'amendements par groupes parlementairesEn cas d'alliance, le groupe sélectionné est celui du député présentant l'amendement. Source : Assemblée nationale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452595088", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#D40000","#80B904","#F96996","#A2A9AE","#5BC1F4","#2C59A8","#04103F ","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Gauche démocrate et républicaine","Écologistes","Socialiste, républicain et citoyen","Radical, républicain, démocrate et progressiste","Union des démocrates et indépendants","Les Républicains","Non inscrits (FN)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Amendements", "showInLegend": true, "innerSize": "40%", "startAngle": -90, "endAngle": 90, "center": [ "50%", "70%" ], "data": [ { "name": "Gauche démocrate et républicaine", "y": 55, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Écologistes", "y": 94, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Socialiste, républicain et citoyen", "y": 327, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Radical, républicain, démocrate et progressiste", "y": 27, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Union des démocrates et indépendants", "y": 146, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Les Républicains", "y": 299, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Non inscrits (FN)", "y": 6, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: "", valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}À l’inverse, certains députés sont très actifs lors de cette première lecture du PLF 2016 : la députée LR du Jura, Marie-Christine Dalloz, est par exemple citée dans 131 procédures de dépôts d’amendements. Avec 99 contributions, l’écologiste Eric Alauzet a lui participé à l’intégralité des amendements déposés par son groupe parlementaire. #container_14452656754{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452656754{ height:500px; } #container_14452656754 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452656754 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452656754 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452656754 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les députés participant le plus au dépôt d'amendementLes amendements collectifs et individuels sont comptabilisésSource : assemblée nationale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452656754", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#285a82","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Marie Christine Dalloz (LR)","Charles de Courson (UDI)","Marc Le Fur (LR)","Éric Alauzet (EELV)","Eva Sas (EELV)","Laurent Wauquiez (LR)","Jean-Christophe Lagarde (UDI)","Philippe Armand Martin (LR)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Amendements", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 131 ], [ "", 129 ], [ "", 112 ], [ "", 99 ], [ "", 95 ], [ "", 84 ], [ "", 71 ], [ "", 70 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Selon les groupes parlementaires, les amendements ont plus ou moins de chance d’aboutir. Ainsi, la plupart des amendements déposés par les membres d’EELV ont été rejetés, et seules quatre des 299 propositions des députés LR ont été acceptées, quand la totalité des propositions du gouvernement étudiées ont eu l’aval des parlementaires. La majorité socialiste est pour l’instant respectée – l’an dernier, les « frondeurs » du PS s’étaient abstenus lors du vote final. #container_14452610962{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452610962{ height:500px; } #container_14452610962 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452610962 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452610962 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452610962 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Sorts des amendements déposésProjet de loi de finances 2016 - Partie ISource : assemblée nationale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452610962", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#285a82","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: 165, startOnTick: "", endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Socialiste, républicain et citoyen","Les Républicains","Union des démocrates et indépendants","Écologistes","Gauche démocrate et républicaine","Radical, républicain, démocrate et progressiste","Gouvernement"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Amendements adoptés", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 92 ], [ "", 4 ], [ "", 5 ], [ "", 7 ], [ "", null ], [ "", 3 ], [ "", 6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Amendements rejetés", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 59 ], [ "", 106 ], [ "", 87 ], [ "", 42 ], [ "", 33 ], [ "", 11 ], [ "", 0 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Après des annonces de suppressions de postes par deux acteurs du secteur ces dernières semaines, le groupe indien Tata Steel a confirmé, mardi 20 octobre, qu’il allait arrêter la production de plaques d’acier en Europe et supprimer 1 200 emplois au Royaume-Uni.Quelque 900 emplois devraient notamment disparaître à Scunthorpe, dans le Nord-Ouest, où se trouve la plus grande usine métallurgique du Royaume-Uni. Environ 270 autres seront supprimés en Ecosse et « un petit nombre d’emplois » sur d’autres sites en Europe, a ajouté Tata Steel.Dans un communiqué, le groupe indien a justifié cette mesure par un « déferlement » de produits chinois bon marché :« Cette décision répond à un changement des conditions du marché provoqué par un déferlement d’importations peu chères, particulièrement en provenance de Chine, ainsi que par la vigueur de la livre et des coûts élevés d’électricité. Lors des deux dernières années, les importations de plaques d’acier en Europe ont doublé et les importations de Chine ont quadruplé, entraînant une chute des prix de l’acier. Au même moment, une livre plus forte a sapé la compétitivité de notre activité d’exportation [du Royaume-Uni] vers l’Europe et a dopé les importations. »Cette annonce aggrave la crise dans laquelle est plongée la sidérurgie britannique, avec la suppression de 1 700 emplois dans l’aciérie de Redcar (nord-est de l’Angleterre) annoncée à la fin de septembre par le groupe thaïlandais Sahaviriya Steel Industries (SSI). Le sidérurgiste Caparo Industries a en outre déposé le bilan lundi, menaçant quelque 1 800 autres emplois. Avant l’annonce de mardi, Tata Steel avait déjà annoncé d’autres suppressions de postes. Au total, c’est près d’un employé du secteur sur six qui devrait voir son emploi disparaître.Des syndicats britanniques ont lancé un appel au gouvernement pour agir de manière « concrète et positive » afin de sauver la sidérurgie, qui emploie quelque 30 000 personnes au Royaume-Uni. 18.10.2015 à 15h05 • Mis à jour le18.10.2015 à 18h39 Le plan de restructuration d’Air France n’est pas suspendu. Invité du « Grand Jury Le Figaro-LCI-RTL » dimanche 18 octobre, le PDG d’Air France-KLM Alexandre de Juniac, a indiqué que près d’un millier d’emplois seraient supprimés en 2016 sur les 2 900 suppressions prévues par le plan B.« 2016 est lancé », a affirmé le PDG, avant de préciser que la seconde partie, pour 2017, du plan annoncé par la direction le 5 octobre était encore négociable. Cette déclaration est conforme à ce qu’Alexandre de Juniac avait déjà annoncé dans un entretien au Monde, le 15 octobre : « J’ai dit que nous avions encore plusieurs semaines pour reprendre les négociations et éviter la mise en place des mesures les plus dures en 2017. »Lire l'entretien :Alexandre de Juniac : « Le dialogue social chez Air France est permanent »« 2017 concentre l’essentiel des mesures du plan B », a insisté M. de Juniac dimanche, notant que les suppressions d’emplois concernent « moins d’un tiers du total » en 2016. Interrogé sur un chiffre plus précis, il est resté très évasif, répondant « moins que ça », quand on lui demandait s’il y aurait « presque 1 000 » suppressions d’emplois.Pour la CGT, « les instances représentatives ne sont pas respectées »Le chiffre sera discuté au prochain comité central d’entreprise (CCE), jeudi, « et il y aura des mesures de départs volontaires », a-t-il précisé. Ce même jour, une manifestation est organisée aux abords de l’Assemblée nationale, à l’initiative d’une large intersyndicale représentant tous les personnels.Dimanche, les syndicats se sont émus des déclarations de M. de Juniac. Miguel Fortea, secrétaire général de la CGT à Air France s’est ainsi plaint du fait que « les instances représentatives ne sont pas respectées, une fois de plus, et les organisations syndicales non plus ». C’est « à se demander s’il faut aller chez RTL pour discuter avec (Alexandre) de Juniac », a-t-il raillé.Force ouvrière relève pour sa part que la colère exprimée par les salariés au début du mois, quand des violences avaient interrompu le CCE, n’a pas été entendue au sommet de la compagnie. M. de Juniac « continue sa feuille de route sans même prendre la peine d’analyser ce qui s’est passé le 5 » octobre, a réagi Christophe Malloggi, numéro un de FO qui estime qu’« éluder les problèmes ne les fait pas disparaître ».18 procédures disciplinairesAu sujet des violents débordements qui ont eu lieu lors du CCE du 5 octobre, Alexandre de Juniac a justement indiqué que 18 procédures disciplinaires avaient été engagées en parallèle de l’enquête judiciaire qui concerne cinq salariés. Des licenciements sont selon lui « une des sanctions possibles, mais (...) pas la seule ». Quant aux conséquences commerciales de ces violences dont les images ont fait le tour du monde, « il y a eu de très légères baisses de réservations sur notre réseau moyen-courrier, mais qui sont maintenant atténuées, qui étaient dues plutôt à de potentiels risques de grève (...) mais qui ne sont pas dues aux images qu’on a vues », assure Alexandre de Juniac.Lire aussi :Air France : récit d’une manifestation qui a dégénéré 18.10.2015 à 07h08 • Mis à jour le18.10.2015 à 13h35 | Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)  A la veille de la publication des chiffres de la croissance chinoise au troisième trimestre qui devraient tomber en deçà de l’objectif d’une progression de 7 % du PIB, le président Xi Jinping a reconnu avoir des « inquiétudes ». Le chef d’état chinois, dans un entretien écrit accordé à l’agence Reuters en amont de sa visite au Royaume-Uni, explique « travailler dur » pour y répondre.M. Xi se veut toutefois rassurant et fait valoir qu’ayant dépassé les 10 000 milliards de dollars, la masse de l’économie chinoise augmente annuellement de la taille de celle d’un pays de taille moyenne. De son côté, le premier ministre, Li Keqiang, a reconnu samedi qu’atteindre 7 % de croissance n’est « pas facile ».Lire aussi :Entre course à la croissance et défi climatique, où en est la Chine ?Une compétitivité écornéePremier exportateur mondial, la Chine souffre de la hausse des salaires de ses ouvriers, pourtant nécessaire pour faire d’eux des consommateurs. Il faut pour palier à cette perte de compétitivité-prix face à des pays à bas revenus, d’Asie du Sud-Est par exemple, développer le secteur des services et progresser dans des industries à plus forte valeur ajoutée — Pékin souhaite par exemple profiter du passage de Xi Jinping à Londres et Manchester pour faire la promotion de centrales nucléaires chinoises.Etre au premier rang des exportateurs expose par ailleurs lourdement le pays aux risques externes. Comme le relève le président Xi :« En tant qu’économie liée de près aux marchés internationaux, la Chine ne peut pas rester indemne à la performance terne de l’économie mondiale »Une transition délicateLa deuxième économie de la planète est dans une phase de rééquilibrage délicate. Le modèle reposant sur les investissements colossaux de l’état dans les infrastructures (routes, nouveaux quartiers, ports, voies ferrées, etc…) a permis une ascension spectaculaire depuis les débuts de la politique dite de « réforme et d’ouverture » initiée par Deng Xiaoping au tournant des années 80, mais il a vécu.La nécessité pour les collectivités locales de sans cesse investir davantage pour tirer la croissance s’est traduite par une expansion de leur endettement. La République populaire étant depuis devenue un pays à revenus intermédiaires, c’est le moteur de la consommation des ménages qui doit progressivement prendre le relais.Or, après une phase de confiance sans limite, s’est ouverte une période d’interrogations, notamment sur la capacité même du régime à réformer pour que le secteur étatique cède de l’espace.Une volatilité symptomatiqueCes questionnements sont source de volatilité. L’exemple du marché boursier est révélateur : l’indice de Shanghaï a gagné un peu plus de 150 % sur l’année courant jusqu’au 12 juin et ce malgré une croissance morose à l’échelle chinoise, avant une spectaculaire dégringolade. L’ascension se fondait précisément sur une confiance aveugle en le pouvoir de Xi Jinping d’adapter le système pour maintenir le rythme, un dogme aujourd’hui remis en question.Ces à coups sont à leur tour source d’une difficulté nouvelle, car ils incitent l’état à recourir précisément aux méthodes dont il promet de se départir. Le gouvernement a par exemple menacé d’enquête les traders qui parieraient sur la baisse des cours et a investi massivement pour stabiliser l’indice alors que le même Xi Jinping s’est engagé à laisser le marché jouer un rôle « décisif ».Lire aussi :Les nuages s’accumulent sur la croissance mondialeHarold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué (Göteborg et Stockholm (Suède)) Le diesel, quel diesel ? Alors que la France cherche à sortir de son carburant fétiche, tant pour ses voitures particulières que pour ses bus urbains, la Suède montre la voie. Engagé de longue date dans la transition énergétique, le pays est un véritable laboratoire des nouvelles énergies pour tous les grands opérateurs mondiaux du transport public, comme les français Keolis, Transdev ou Arriva, filiale britannique de la Deutsche Bahn.Pour réduire son empreinte écologique, le pays scandinave a décidé d’agir sur deux leviers : réduire, d’une part, les émissions de gaz à effet de serre, et s’attaquer, d’autre part, aux principaux polluants produits par les transports, notamment les oxydes d’azote et autres particules fines.Des subventions massivesLa Suède s’est avant tout organisée pour abandonner toute énergie fossile, en subventionnant massivement les carburants alternatifs. « Sur les 1 800 bus que nous exploitons aujourd’hui dans l’ensemble de nos réseaux dans le pays, nous n’en n’avons que 18 qui roulent encore au diesel. Soit 1 % du parc qui fonctionne encore grâce à une source carbonée », indique Magnus Akerhielm, le patron de Keolis Suède, le second exploitant de bus urbains du pays.« C’est comme si nous enlevions chaque année 40 000 voitures de la circulation »« En 2014, 93 % de nos bus et trains fonctionnaient grâce aux énergies renouvelables, contre à peine 73 % en 2007, résume Ragna Forslund, la patronne de l’autorité organisatrice des transports de la capitale suédoise. Nous avons déjà dépassé notre objectif [90 %] prévu à l’origine pour 2020. En 2030, l’objectif est de 100 %. » A Stockholm, les 950 bus du réseau fonctionnent grâce aux biocarburants comme l’éthanol, le biodiesel, le HVO (issus des huiles) ou le biogaz. « En utilisant 100 % de biocarburants, nous économisons annuellement 80 000 tonnes de CO2. C’est comme si nous enlevions chaque année 40 000 voitures de la circulation », traduit Alexis Kahlmann, le directeur du secteur de Stockholm pour Keolis.« Le cycle parfait »Si l’éthanol et le biodiesel sont souvent importés, ce qui réduit leur intérêt dans l’économie globale du système, le biogaz est, lui, produit sur place. A Stockholm, c’est l’usine d’Henriksdal de traitement des eaux usées, construite au cœur d’une montagne à quelques centaines de mètres du centre-ville, qui alimente en méthane les bus de la capitale.« Les boues issues du traitement sont récupérées et dégradées dans de vastes “digesteurs” sur le site, explique Andreas Carlsson, ingénieur de Vatten, la compagnie publique des eaux de Stockholm. Le gaz produit est ensuite raffiné avant d’être envoyé par pipeline directement vers le dépôt de bus de Keolis, à quelques centaines de mètres. » « C’est le cycle parfait, salue Jean-Pierre Farandou, le PDG de Keolis. Les déchets locaux sont traités et recyclés localement pour ravitailler les bus de la ville. » Reste que les bus au gaz, ou ceux fonctionnant au biodiesel ou à l’éthanol, ont un désavantage : ils émettent toujours des polluants nocifs, même si le pays a décidé d’exiger les dernières générations de véhicules, respectant les normes Euro VI, les plus strictes.« D’ici à 2020, nous entendons réduire de moitié nos émissions d’oxyde d’azote et de particules fines par rapport à 2009, reprend Ragna Forslund. Aujourd’hui, nous les avons baissées de 35 % pour les oxydes d’azote et de 52 % pour les particules fines. Mais il va falloir aller plus loin. » La prochaine étape : l’électrification des flottes de busLa prochaine étape : l’électrification des flottes de bus, avec des véhicules hybrides ou tout électriques, énergie produite ici grâce à l’eau abondante et aux éoliennes. Si Paris s’est donné jusqu’en 2025 pour convertir 80 % de sa flotte de bus à l’électricité, la Suède reste bien plus prudente. « Il faut apprendre. Et cela passe par une expérimentation importante », indique Lars Backström, le patron de l’autorité organisatrice des transports de Göteborg, sur la côte ouest du pays.Lire aussi :La RATP prépare l’après-dieselDepuis juin, la ligne 55 de la ville, qui relie les deux campus de l’université technique locale, est équipée de trois bus tout électriques et sept hybrides (biodiesel et électricité), développés par Volvo, le constructeur local. Pas moins de quatorze partenaires (Volvo, Keolis, mais aussi la compagnie d’électricité ou les universités) se sont associés pour mesurer toutes les conséquences d’un basculement vers l’électromobilité.L’objectif du test sera de vérifier la tenue des batteries, de valider le type de recharge rapide tout en répondant aux questions sur la maintenance des véhicules, l’avenir des batteries ou la réaction des conducteurs ou des utilisateurs… L’avenir est peut-être au tout électrique, mais « à l’heure actuelle, il est encore bien trop tôt pour avoir des certitudes sur cette rupture technologique », conclut Jean-Pierre Farandou.Philippe Jacqué (Göteborg et Stockholm (Suède))Rédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Même si la photographie générale de la solidité des banques américaines au troisième trimestre reste assez flatteuse, avec plus de 22 milliards de dollars (plus de 19 milliards d’euros) de profits pour les cinq principaux établissements (JPMorgan Chase, Bank of America, Wells Fargo, Goldman Sachs et Citigroup, Morgan Stanley ne publiant ses résultats que la semaine du 19 octobre), la période a été néanmoins agitée et révélatrice des mutations qui sont à l’œuvre dans le secteur.Lire aussi :La rentabilité des banques américaines se dégradePremier enseignement, les banques affirment que les activités spéculatives dans le courtage ont subi de plein fouet la volatilité des marchés financiers. Cette instabilité, qui a atteint son paroxysme lors du krach boursier du 24 août, est alimentée par les incertitudes sur la croissance mondiale et les atermoiements de la Réserve fédérale (Fed) pour relever ses taux d’intérêt. Fort logiquement, l’établissement le plus exposé à ces activités de trading, Goldman Sachs (GS), a été le plus affecté. Le bénéfice net de la banque d’affaires a ainsi plongé de 36,4 % à 1,43 milliard de dollars. Pour la première fois depuis quatre ans, la star de Wall Street fait moins bien que ce qu’anticipaient les analystes, tandis que son chiffre d’affaires est passé pour la première fois depuis deux ans sous la barre des 7 milliards (à 6,86 milliards en baisse de 18 %). En cause, son activité de courtage, qui a chuté de 15 %. « Nous avons connu des niveaux d’activité plus bas et un déclin du prix des actifs », s’est justifié Lloyd Blankfein, le PDG de Goldman Sachs.Le courtage dans le domaine des obligations, des devises, des taux d’intérêt et des matières premières, ce que l’on appelle dans le jargon le FICC, a ainsi décroché de 33 % chez GS. Alors que la plupart de ses rivaux, à commencer par Morgan Stanley, ont replié la voilure sur les activités spéculatives, sous la pression de la nouvelle régulation financière, GS a été moins prompt à réduire ses positions s’exposant à une baisse d’activité dans ce domaine. Alors qu’en 2009, en pleine crise financière, le FICC représentait encore 50 % de ses revenus, cette part est tombée à 25 % en 2014 et pourrait encore baisser sur l’année 2015.« Quelque chose d’assez sain »Goldman Sachs n’a pas été la seule victime du mouvement. JP Morgan a subi une sanction équivalente avec une chute de 15 % de ses opérations de trading. « Nous avons ressenti l’impact d’un environnement mondial compliqué », a expliqué Jamie Dimon, le PDG de JPMorgan Chase. Certes la banque a vu son bénéfice net bondir de plus de 22 % à 6,27 milliards de dollars, mais ce résultat doit beaucoup à un encaissement d’impôts différés d’un montant de 2,2 milliards.Simplement un mauvais moment à passer ? Pas vraiment selon Gregori Volokhine, président de Meeschaert Capital Markets, à New York. « La volatilité a bon dos, explique-t-il. Ces banques, sous la pression de la loi Dodd Frank, ont été obligées de beaucoup diminuer les fonds propres qu’elles consacrent à ces activités spéculatives. Il n’y a pas vraiment de raison à court terme que les volumes de ces fonds propres repartent à la hausse. »En fait, il semblerait que ces résultats du troisième trimestre reflètent une certaine normalisation du secteur vers un modèle moins spéculatif auquel les banques vont devoir s’habituer. « Ce déclin des activités de trading, qui finalement n’apportent pas grand-chose à l’économie réelle, est d’ailleurs quelque chose d’assez sain », ajoute M. Volokhine.Reste qu’il faut maintenant trouver de nouveaux de relais de croissance. La bonne nouvelle, c’est la bonne progression des prêts, qui eux profitent aux ménages et aux entreprises. Mais la décision de la Fed de maintenir ses taux proches de zéro pèse sur la rentabilité de cette activité.Aucune fatalitéLe cas de Wells Fargo est symptomatique. La première banque de dépôts et premier fournisseur de prêts aux États-Unis a réalisé un bénéfice net en légère hausse de 1,22 % à 5,8 milliards de dollars. Mais si le groupe a vu ses volumes de crédit augmenter, la rentabilité de cette activité, elle, s’est dégradée. Sa marge d’intérêt nette, c’est-à-dire la différence entre le loyer de l’argent qu’elle demande à ses clients et son propre coût de financement est tombé à 2,96 % contre 3,06 %. La banque n’avait plus connu un niveau de rentabilité aussi bas depuis 1990.Toutefois, il n’y a pas de fatalité. La faiblesse des taux a également entraîné une baisse du chiffre d’affaires de l’activité banque de détail de JPMorgan Chase de 4 % mais, en revanche, le groupe a mieux résisté en termes de rentabilité : sa profitabilité a progressé de 4 % au troisième trimestre par rapport à la même période de 2014.Le relèvement des taux d’intérêt aux États-Unis va donc se révéler crucial dans la construction du nouveau modèle économique des banques américaines. Bank of America a ainsi expliqué qu’un relèvement d’un point de base du loyer de l’argent aux États-Unis améliorerait mécaniquement de 4,5 milliards de dollars son chiffre d’affaires et de 3 milliards son résultat net.Course contre la montreLe problème est qu’au regard du ralentissement mondial et de son impact sur l’économie américaine, l’imminence d’une remontée des taux de la part de la Fed reste très incertaine. « C’est un vrai défi pour les banques américaines, insiste M. Volokhine. Entre une inflation très faible et des taux qui pourraient rester bas plus longtemps que prévu, elles pourraient être confrontées à une impossibilité de générer de la croissance organique. On assiste vraiment à la fin d’un âge d’or, il faut que les investisseurs se mettent dans la tête que l’on ne va pas retrouver les taux de rentabilité d’avant 2008. »Face à ce changement de modèle, les banques américaines sont engagées dans une course contre la montre, qui consiste à réduire leurs dépenses plus vite que ne s’érode leur chiffre d’affaires. Ces efforts sont particulièrement spectaculaires chez Citigroup. La baisse de 18 % de ses coûts au troisième trimestre a permis au groupe d’enregistrer un bénéfice net en progression de 51 % à 4,3 milliards d’euros. Bank of America réduit également la voilure. Ses effectifs sont tombés à 215 000 personnes, contre 300 000 en 2009. Mais jusqu’à quand ce malthusianisme pourra faire office de stratégie ?Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard et Alexis Delcambre « Un abus de droit entaché de fraude. » La sentence, infamante, illustre la force du camouflet essuyé par l’homme d’affaires Pascal Houzelot (par ailleurs membre du conseil de surveillance du Groupe Le Monde). Mercredi 14 octobre, le CSA a torpillé la vente de sa chaîne de télévision, Numéro 23, pour laquelle il avait obtenu une fréquence en 2012. Fréquence qui sera perdue au 30 juin s’il ne modifie pas la composition du capital de sa société, Diversité TV.Lire aussi :L’autorisation de diffusion de la chaîne Numéro 23 suspendueRien ne laissait présager que cet habitué des cénacles médiatiques allait subir un tel affront. L’homme dispose de toutes les connexions pour prospérer aux confins de la politique et des médias. Parmi les nombreux invités de ses dîners ont figuré Olivier Schrameck, le président du CSA, ou Fleur Pellerin, la ministre de la culture et de la communication. Des relations qui ont pu paradoxalement se transformer en handicap pour un CSA désireux de montrer son indépendance.Longue séance du CSAEn 2011, lors de la présentation de son projet face à l’autorité, M. Houzelot était accompagné de David Kessler, futur conseiller culture et communication de François Hollande. M. Kessler représentait Mathieu Pigasse, qui comptait parmi les investisseurs intéressés, au même titre qu’un autre actionnaire du Monde, Xavier Niel, l’actionnaire principal de Free. Il a choisi comme directeur général Damien Cuier, un proche de Jean-François Copé.Faut-il aller jusqu’à remplacer la chaîne par un écran noir ? Certains sont pour.Ayant endossé l’habit de l’entrepreneur – comme producteur de films et comme patron de la chaîne gay PinkTV puis de Numéro 23 – M. Houzelot a gardé l’image d’un lobbyiste et d’un homme de réseaux, gouailleur, drôle et culotté. Le rôle qu’il a joué à Matignon sous Jacques Chirac, puis surtout dans le premier cercle d’Etienne Mougeotte, à la grande époque de TF1, ainsi qu’à Canal +.Las ! Tout cela n’a pas fait trembler le CSA. Ce n’est pas parce qu’il était divisé que le Conseil a tenu, mercredi, une des séances les plus longues de son histoire. Dès le matin, ses huit membres se sont accordés sur la nécessité de sanctionner Diversité TV. Pour eux, l’entrée au capital de la société russe UTH, dont le CSA a été tardivement informé, est bien un « cas de modification substantielle des données au vu desquelles l’autorisation avait été délivrée », selon l’article 42.3 de la loi de 1986 sur l’audiovisuel. Un cas dans lequel, précise la loi, « l’autorisation peut être retirée, sans mise en demeure préalable ».Faut-il aller jusqu’à remplacer la chaîne par un écran noir ? Certains sont pour. Mais la solution d’une suspension avec délai, au 30 juin, s’impose. Les conseillers passent le reste de la journée à rédiger l’imposant avis, en relation constante avec les services du CSA, pour consolider juridiquement la décision.« Quelque chose a changé sur ce dossier entre le début de son examen et la fin », relate un membre du collège. A l’origine, plusieurs conseillers étaient partagés sur la cession de Numéro 23 à NextRadioTV, annoncée début avril. Le Conseil se veut très prudent, encore marqué par la polémique née de la nomination de la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, en avril.Des conseillers agacésAu printemps, un élément a pu jouer en défaveur de M. Houzelot : le CSA a mis du temps à récupérer l’intégralité des documents liés à l’arrivée, en 2013, de l’actionnaire russe UTH, notamment le pacte d’actionnaires qui n’a été reçu que le 26 mai, après plusieurs rappels. Numéro 23 assure alors avoir été transparent et accuse en privé l’autorité de vouloir temporiser, mais pour certains conseillers, l’épisode marque le début de leurs soupçons.Un autre moment a joué un rôle important : l’audition, le 22 juillet, de M. Houzelot et M. Cuier. L’occasion de débattre des conclusions du rapport d’instruction commandé par le CSA à un conseiller d’Etat indépendant – rapport clairement favorable à Numéro 23. Mais lors des échanges émergent de nouvelles interrogations, notamment celle qui fondera finalement le refus du CSA : le groupe russe a-t-il investi avec la promesse d’une revente rapide de la chaîne ?M. Houzelot assure que les clauses du pacte – qu’il refuse de rendre public au nom du secret des affaires – sont de banales clauses de liquidité permettant à un actionnaire de sortir du capital au bout d’un délai. Mais les conseillers s’agacent et demandent un nouveau rapport d’instruction, pour mi-septembre. Celui-ci recommandera de ne pas sanctionner mais suggérera, dans le cas contraire, d’assortir la décision d’un délai, comme cela sera fait.«  Impact médiatique et émotionnel  »A partir de la rentrée, l’hostilité à la cession de Numéro 23 se renforce. Plusieurs offensives médiatiques sont conduites, dont celle de sociétés de perception de droits, qui disent ne pas avoir été payées, avant que le différend ne se règle. Au Parlement, des initiatives sont prises pour renforcer la taxe sur la revente de chaînes, mais aussi pour obliger le CSA à prendre en compte le respect des obligations dans sa décision.« En trois ans et demi, j’ai acquis le sentiment d’avoir été trompé par la candidature de M. Houzelot »Ce thème prend de l’ampleur et donne lieu à de vifs échanges lors de la dernière audition de Pascal Houzelot, mardi 13 octobre. Ce dernier a beau assurer que son groupe remplit « 58 obligations et demi sur 60 », les conseillers ne se privent pas de rappeler sa mise en demeure pour non-respect des quotas de diffusion de cinéma étranger ou pour ironiser sur la présence importante d’émissions de téléréalité américaines sur le tatouage.Chahuté, l’habile Pascal Houzelot a soudain du mal à trouver le ton pour répondre, hésitant entre un profil bas de bon élève et des répliques ironiques : « Je ne comprends pas votre question », dit-il à Mémona Hintermann-Afféjée qui lui demande si, en cas de refus du CSA, il « rendra sa fréquence » à l’Etat. Il regrette « l’impact médiatique et émotionnel » du dossier.Il est trop tard : le sentiment d’avoir été abusés a gagné les conseillers. « En trois ans et demi, j’ai acquis le sentiment d’avoir été trompé par la candidature de M. Houzelot », déclare avec amertume Patrice Gélinet, déçu de lui avoir accordé sa confiance en 2012.Face à la sanction, M. Houzelot étudie toutes ses options : l’une plus offensive, par une contestation juridique ; l’autre plus amiable. Il s’agirait de chercher à se mettre en conformité d’ici au 30 juin avec les désirs du CSA : changer le pacte avec l’actionnaire russe et renoncer – pour l’heure – à la vente. « Je me battrai jusqu’au bout », a-t-il annoncé mardi.Lire aussi :Cinq questions sur la suspension de l’autorisation de diffusion de Numéro 23Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.10.2015 à 16h58 | Samuel Laurent Il n’y aura pas de baisse des prix pour les protections hygiéniques féminines en France, actuellement taxées à 20 %, taux qu’un amendement, porté par la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, voulait ramener à 5,5 %. Les députés ont rejeté ce texte, pourtant accepté en commission. Le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, a expliqué que le gouvernement ne souhaite aucun mouvement sur les taux pour l’instant, en faisant valoir que la TVA à 20 % est également « appliquée aux mousses à raser pour les hommes ».Lire aussi :La « taxe tampon » ne va pas disparaître1. Les trois taux de TVALa taxe sur la valeur ajoutée (TVA) frappe tout produit ou service acheté en France. C’est la principale source de revenus de l’Etat, auquel elle devrait rapporter une manne de 193 milliards d’euros d’après le projet de loi de finances pour 2016.Le taux de TVA « normal » s’élève, en France, à 20 %. Mais il existe en fait trois taux : 5,5 % (réduit), 10 % (intermédiaire) et 20 %, plus un taux particulier à 2,1 %. La différence tient au bien ou service vendu.- Le taux normal de 20 % s’applique par défaut- Le taux à 10 % touche divers domaines :produits agricoles non transformés,alimentation animale et produits à usage agricole,transports de voyageurs,travaux d’amélioration des logements,musées, zoo, etc.certains médicaments non rembourséscertains restaurants- Le taux à 5,5 %, dit « réduit », concerne, en théorie, les produits de première nécessité :eau et boissons sans alcool, produits alimentaires (avec quatre exceptions : caviar, margarine, graisses végétales, chocolat…)appareillages spécialisés pour les handicapés ou les personnes souffrant de maladies chroniques (diabète par exemple)les livresles abonnements énergétiquesles maisons de retraite et les prestations de santé pour les handicapés et personnes âgées dépendantesles cantines scolairescertains spectacles vivantsle cinémales œuvres d’artcertaines constructions et équipementsles préservatifs masculins et fémininscertains restaurants- Le taux à 2,1 % s’applique à quelques éléments seulement :médicaments remboursés et produits sanguinsrestauration en Corse, Guadeloupe, Martinique, Réunionpublications de pressevente d’animaux vivants de boucherieune série de produits et services vendus en Corse, Guadeloupe, Martinique, Réunion2. L’hygiène ne bénéficie pas de taux réduitsOn le voit, la liste, qui date en bonne partie des années 1950, est pleine d’absurdités et de « trous », correspondant à autant de décisions et de pressions de divers lobbies. Par exemple, le caviar est le seul produit alimentaire taxé à 20 %, quand le foie gras ou la truffe sont à 5,5 %. De même, si le chocolat n’a pas droit au taux réduit, les bonbons, eux, sont bien à 5,5 % ! Même chose avec les sodas, taxés, comme l’eau, à 5,5 % (même s’ils subissent une surtaxe par ailleurs), etc.Les produits d’hygiène, eux, sont tous taxés au taux normal, du savon au dentifrice en passant par les tampons et serviettes hygiéniques. La parapharmacie (pansements, crèmes, etc.), est également au taux normal.En clair, la logique qui gouverne la fiscalité des « produits de première nécessité » n’a pas considéré que le savon en était un. Ce qui est évidemment discutable, qu’il s’agisse des produits d’hygiène féminine comme les tampons et les serviettes ou d’autres produits plus génériques.L’association Georgette Sand, à l’origine de la demande de baisse de TVA sur les tampons et serviettes, grâce à une pétition qui a réuni 17 000 signatures, demandait d’ailleurs qu’une série de produits d’hygiène « de première nécessité » (savon, shampooing…) bénéficient du même taux.3. La question de la « women’s tax »Derrière cette revendication d’une TVA réduite pour les produits d’hygiène féminine, dont l’achat est de facto obligatoire pour les femmes, figure aussi un autre débat, autour de l’existence d’une « women’s tax », une fiscalité spécifique aux femmes.Ces dernières seraient plus taxées que les hommes à cause d’un certain nombre de dépenses contraintes supérieures, dues à des « impératifs sociaux » différents (maquillage, produits de beauté, épilation, etc.), alors qu’elles gagnent des salaires inférieurs en moyenne à ceux des hommes.En outre, une « taxe rose » serait en vigueur dans le marketing à destination des femmes, rendant un produit plus cher que son équivalent masculin (le cas le plus typique est celui du rasoir jetable). Deux rapports sur la question doivent être rendus bientôt.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.10.2015 à 14h58 | Pauline Janicot Peu de gens le savent et pourtant, depuis le 1er janvier, il est possible de résilier à tout moment un contrat d’assurance auto, moto ou habitation souscrit depuis un an au moins, sans aucun motif, ni pénalité. Objectif de cette mesure, votée dans le cadre de la loi Hamon sur la consommation, adoptée le 17 mars 2014 : permettre aux consommateurs de faire jouer davantage la concurrence et réaliser ainsi des économies.La mesure reste peu connue, soulignait, fin septembre, une étude du cabinet de conseil Olivier Wyman, qui a sondé 4 000 assurés en auto et habitation. « Près de la moitié des personnes interrogées dans notre enquête n’ont pas entendu parler de la loi et un quart ne connaissent pas ses implications », précisait le cabinet de conseil. Mais lorsque ces mêmes sondés comprennent les tenants et aboutissants de la mesure, près de 30 % se disent enclins à changer d’assureur.« La loi Hamon s’applique de manière progressive. Ses effets devraient monter en puissance dans les prochains mois », estime Roxane Delamare, experte en assurance chez AcommeAssure.com.Que change la loi ?Avant 2015, les contrats d’assurance auto, moto et habitation étaient reconduits tacitement chaque année. Pour en changer, il fallait les résilier deux mois avant leur date d’échéance annuelle en envoyant un courrier en recommandé. Sinon, il fallait justifier de l’un des rares cas permettant de casser son contrat en dehors de la période d’échéance (déménagement, vente du véhicule, changement de situation familiale ou professionnelle…).Depuis 2015, vous n’avez plus besoin d’invoquer ces motifs pour résilier votre contrat à tout moment et sans aucun frais. Sachez en revanche que les assurances santé ne sont pas concernées par cette mesure.Quelles sont les économies possibles ?En assurance, la fidélité ne paye pas toujours. Plus votre contrat est ancien, plus les primes sont élevées car les tarifs des assurances ont flambé ces dernières années. Faire le tour du marché est donc indispensable pour vérifier que son assureur reste compétitif.L’écart de prix pour une assurance habitation peut, par exemple, atteindre 39 % pour un étudiant habitant un deux-pièces à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, soit 56 euros, selon Mme Delamare. A Brest, dans le Finistère, le conducteur d’une Renault Clio IV pourra économiser 30 % sur son assurance tout risque entre l’offre la moins chère du marché et la plus onéreuse - soit 130 euros.Quelles sont les conditions nécessaires pour résilier ?Votre assurance doit avoir au moins un an d’ancienneté. Par exemple, si vous avez souscrit votre contrat le 1er janvier 2015, vous pourrez le résilier si vous le souhaitez dès le 1er janvier 2016. Pour les assurances souscrites avant le 1er janvier 2015, une autre condition s’applique : la date de reconduction de votre contrat doit être atteinte. Par exemple, si votre contrat se termine le 31 octobre 2015, vous ne pouvez le résilier qu’à compter du 1er novembre 2015, même si ce dernier a plus d’un an d’ancienneté.Comment changer d’assureur ?Pour l’assurance habitation, tout dépend si vous êtes locataire ou propriétaire. Dans le premier cas, elle est obligatoire. Vous devez contacter le nouvel assureur qui prendra en charge toutes les démarches de résiliation à votre place. Il vous suffit de lui indiquer certains éléments de votre contrat (numéro d’assuré, vos coordonnées et celles de l’assureur).« Le nouvel assureur vous fait généralement signer un mandat pour ne pas essuyer un refus de la part de l’ancienne compagnie », précise Mme Delamare. La résiliation prend effet un mois après la réception de votre demande par l’assureur et vous serez ensuite remboursé de la prime versée en trop. Cela permet d’éviter que vous ne soyez pas assuré, même pendant un court laps de temps.Si vous êtes propriétaire de votre logement, vous pouvez envoyer vous-même la demande de résiliation par courrier simple ou par mail.L’assurance auto ou deux-roues est également obligatoire (garantie responsabilité civile). Vous devez donc impérativement contacter votre nouvel assureur qui se chargera de résilier votre ancien contrat dans un délai d’un mois.Pauline JanicotJournaliste au Monde Damien Leloup « On s’est plantés. » Dès la première ligne, le communiqué publié jeudi 15 octobre par l’Interactive Advertising Bureau (IAB), la puissante fédération mondiale de la publicité en ligne, détonne. Plus souvent coutumière des communiqués vantant l’efficacité du ciblage publicitaire ou présentant les innovations du secteur, l’IAB se livre pourtant à un mea culpa en bonne et due forme dans ce long texte sur l’évolution de la publicité en ligne.Au début des années 2000, rappelle l’organisation, l’explosion de la bulle Internet s’est traduite par des milliers de fermetures d’entreprises. Après ce « Moyen Age », selon les termes de l’association, est venue la « Renaissance ». « La publicité en ligne est devenue la base d’un moteur économique qui, aujourd’hui encore, fait tourner le Web gratuit et démocratique. » Mais l’industrie publicitaire s’est ensuite « plantée » : trop de publicités invasives, trop de ciblage des utilisateurs, trop de course au profit, écrit l’IAB, en des termes que ne renieraient pas bon nombre de militants anti-publicité.« Dans notre recherche d’une plus grande automatisation et de maximisation des profits […] nous avons construit des technologies pour optimiser les revenus durant la baisse des marchés publicitaires. Avec le recul, nous avons perdu l’équivalent de beaucoup d’euros en termes de confiance des consommateurs pour faire la chasse à des centimes. Les systèmes de ciblage des utilisateurs, rapides, simples d’utilisation et rapportant gros, ont ralenti l’Internet grand public et vidé bien des batteries de téléphones. Nous étions tellement bons à ce jeu que nous sommes allés au-delà des capacités des tuyaux que nous avions nous-mêmes créés. Cela a dépassé les utilisateurs, vidé leurs terminaux, et mis leur patience à bout. »Une certification pour répondre aux bloqueurs de publicitéIl a fallu, reconnaît l’IAB, le déploiement massif des bloqueurs de publicité pour que l’industrie prenne conscience du problème. Pour autant, l’organisation estime que la partie n’est pas perdue. Et a annoncé le lancement de « Lean », une nouvelle certification pour les publicités en ligne réservée aux formats qui sont « légers, chiffrés, qui donnent le choix à l’utilisateur et qui ne sont pas invasifs ». Le grand public sera invité à participer aux discussions fixant le cadre précis de ce nouveau standard.Les critères retenus par l’IAB rappellent quelque peu ceux des « publicités acceptables » définis par certains bloqueurs de publicité. Le plus connu d’entre eux, Adblock Plus, utilise une « liste blanche » de publicités qui ne sont pas bloquées par défaut – pour y figurer, les publicités doivent ne pas perturber la lecture et ne pas être agressives (pas de publicités animées ou clignotantes, pas de pop-up surgissant lors de la navigation, etc.).Mais Adblock Plus demande également aux éditeurs de payer d’importants « frais techniques » pour figurer dans cette liste, même lorsque leurs publicités remplissaient les critères d’acceptabilité. Une pratique s’assimilant à un racket, dénoncée par de nombreux éditeurs qui ont intenté plusieurs procès – jusqu’à présent toujours remportés par Adblock Plus – à Eyeo, le concepteur du logiciel.Lire aussi :La grande guerre des bloqueurs de publicitéDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.10.2015 à 12h01 | Philippe Escande Une société minière vacille, la colère gronde et le gouvernement est interpellé. Nous ne sommes pas en Australie mais en France. La seule société privée française active dans ce secteur, Eramet, a annoncé, mercredi 14 octobre, le gel de la plupart de ses investissements. Notamment ceux de Nouvelle-Calédonie, où sa filiale SLN exploite des gisements de nickel essentiels à l’économie de l’île et à la stabilité de ce caillou turbulent. Deux jours plus tard, le député (UDI) Philippe Gomes s’adressait au premier ministre en lui demandant de « jouer pleinement son rôle d’Etat actionnaire ». Eramet n’est pas Air France, mais tout ce qui touche au « métal du diable », le nickel calédonien, est une matière ultrasensible. Les émeutes de 1988 entre indépendantistes kanaks et « Caldoches » loyalistes avaient amené à une nouvelle répartition des fruits de la mine, et chaque accès de fièvre trouve son origine dans les entrailles de ses montagnes.Dur métier que la mineD’où l’émotion suscitée par cette annonce, renforcée, vendredi, par celle du report du projet de centrale électrique de son usine métallurgique aux portes de Nouméa. Un projet de près de 900 millions d’euros. Réponse molle de la ministre des Outre-Mer, George Pau-Langevin, qui rappelle les perspectives « extrêmement ternes sur le marché international ».Une fois de plus, l’Etat, volontiers matamore quand les cours sont au plus haut, doit rabattre ses ambitions. Dur métier que la mine. En une dizaine d’années, les cours du nickel peuvent être multipliés par dix, puis s’effondrer d’autant, tout cela pour une demande qui ne varie guère plus de 20 %. Il faut donc avoir le cœur bien accroché et les poches très profondes.Un métier de capitaliste pur et dur qui colle rarement au tempérament français. D’où les déboires de l’établissement public BRGM hier, et ceux d’Areva ou d’Eramet aujourd’hui. La capitalisation boursière d’Eramet est passée d’un pic de 17 milliards d’euros en 2007 à un peu plus d’un milliard aujourd’hui ! Son cours de Bourse s’est effondré de 50 % depuis le début de l’année.Lire aussi :Les groupes miniers dans la tourmente chinoiseLa société est née de la fusion de SLN, fondée en 1880 pour exploiter le minerai de Nouvelle-Calédonie, et du spécialiste des aciers spéciaux Aubert & Duval. Elle s’est diversifiée depuis dans le manganèse, grâce, notamment, à l’exploitation de gisements en Afrique. Mais elle reste un nain face aux géants Glencore ou Vale, également présents sur le caillou. D’autant que le manganèse et le nickel, qui représentent 70 % de son chiffre d’affaires, sont tous les deux étroitement dépendants de la demande mondiale d’acier.Son usine calédonienne perdrait plus de 12 millions d’euros par mois, et le gel des investissements n’améliorera pas sa rentabilité. Le français tente de rassurer en affirmant disposer d’une « réserve de liquidité financière » de 1,8 milliard d’euros. Mais ce sera insuffisant pour conjurer la malédiction du métal du diable.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guillaume Fraissard et Guy Dutheil Dix jours après la brutale interruption du comité central d’entreprise d’Air France, le 5 octobre, Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM, revient sur ces violences. Il justifie les procédures engagées contre les salariés impliqués. Il revendique le soutien du premier ministre, Manuel Valls, et estime que « le dialogue social est permanent » dans son groupe. Extraits de cet entretien (accessible en intégralité en édition abonnés).François Hollande a fustigé la violence « d’où qu’elle vienne ». Est-ce une forme de désaveu pour la direction d’Air France ?Le gouvernement, par la voix du premier ministre, a clairement exprimé, à plusieurs reprises, qu’il soutenait la politique de l’entreprise et qu’il appelait à la réouverture des négociations. C’est exactement ce que nous sommes en train de mettre en œuvre avec un mandat unanime et un soutien très clair du conseil d’administration d’AF-KLM qui s’est tenu ce jeudi. Je n’ai pas à me prononcer sur ce que dit le président de la République. Je lis les propos tels qu’ils sont exprimés et je n’y ai pas vu de mention ou de référence explicite à Air France.Jeudi, cinq salariés ont été mis à pied suite aux violences du 5 octobre. Ces procédures vont-elles peser sur les négociations ?Absolument pas. Il y a deux types de procédures. L’une pénale sous l’autorité du procureur de la République et des procédures disciplinaires que nous avons lancées. Elles aboutiront dans les délais normaux pour ce type d’actions et suivront les règles juridiques et d’équité les plus rigoureuses. Quand il y a violence, il ne peut pas y avoir d’ambiguïté : soit on sanctionne, soit on encourage.(...)Cette crise aurait-elle pu être évitée ?Le plan « Perform 2020 » est un plan de retour à la croissance. Mais devant l’échec des négociations qui étaient pourtant ouvertes depuis plusieurs mois notamment avec les syndicats de pilotes, nous avons été amenés à présenter un plan de restructurations et de réductions des capacités. Sans ces violences, tout se serait passé comme nous avons toujours mené le dialogue social chez Air France : dans le respect, dans la transparence et conformément aux engagements pris.(...) On se moque du monde quand on dit que le dialogue social est bloqué à Air France. Nous avons signé plus de 100 accords en 2013, 95 en 2014 avec toutes les catégories de personnels.(...)Maintenez-vous les licenciements dans votre plan B ?Le plan de réduction de nos activités, présenté le 5 octobre, comporte 2 900 suppressions d’emplois qui ne sont pas des licenciements secs dans leur très grande majorité. J’ai dit que nous avions encore plusieurs semaines pour reprendre les négociations et éviter la mise en place des mesures les plus dures en 2017.Si la négociation aboutit et qu’il reste des sureffectifs, alors nous mettrons en place des mesures de départs volontaires. Partout où la négociation sera réussie, il n’y aura pas de départs contraints. Il n’y a d’ailleurs eu aucun départ contraint depuis 2012 grâce au dialogue. Cela fait des mois que nous le répétons. Tous nos interlocuteurs le comprennent aujourd’hui et je suis optimiste pour les négociations qui viennent de s’ouvrir.(...)Guillaume FraissardJournaliste - Supplément TéléVisionsSuivreAller sur la page de ce journalisteGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.10.2015 à 07h59 • Mis à jour le16.10.2015 à 11h40 | Sarah Belouezzane C’est la pomme de la discorde, celle qui empoisonne les relations entre opérateurs depuis aujourd’hui trois ans : l’itinérance. Ce contrat par lequel Free est autorisé à utiliser le réseau mobile d’Orange en attendant de construire sa propre infrastructure n’en finit pas de faire enrager les autres opérateurs, Bouygues Telecom et Numericable-SFR, qui le voient comme une distorsion de concurrence. Voilà pourquoi l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) a décidé, vendredi 16 octobre, de s’exprimer officiellement sur le sujet.Lire aussi :Bataille des fréquences : pas de cadeau pour FreeSon message au secteur est clair : pas de panique. « Nous sommes au travail, ces accords sont structurants pour le secteur et nous prenons notre tâche très au sérieux. Les règles du jeu ont été fixées et l’arbitre est sur le terrain », indique Sébastien Soriano, le président de l’Arcep.D’ici à la fin de l’année, le gendarme des télécoms dévoilera ses grandes lignes directrices en matière de partage de réseaux mobiles en France, pour une adoption définitive au premier trimestre de 2016.Affaire sensibleL’Arcep réagit ainsi plus particulièrement à une décision rendue par le Conseil d’Etat le 9 octobre dernier, et qui a ravivé le débat autour de l’itinérance. La plus haute juridiction civile du pays a jugé que l’autorité, qui clamait le contraire, avait pleinement la capacité de se pencher sur le contrat liant Free à Orange. Elle a ainsi donné raison à Bouygues Telecom qui s’en était plaint.A l’époque de la plainte, l’autorité, présidée par Jean-Ludovic Silicani, avait estimé qu’elle n’avait pas les moyens juridiques pour statuer sur un contrat commercial entre deux parties privées. Une situation corrigée par la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances, adoptée cet été. Le texte porté par Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, confère en effet à l’Arcep le droit de « demander à des opérateurs la modification de leurs contrats de partage de réseaux mobiles lorsque cela est nécessaire à la réalisation des objectifs de la régulation », précise-t-on à l’Autorité.C’est que l’affaire est sensible. Pour Bouygues Telecom et Numericable-SFR, l’itinérance permet à Free de prendre son temps avant de construire son propre réseau. Et de profiter des antennes du premier opérateur de France en cas de pépin ou de difficulté liées à l’installation des siennes. Ils estiment que cette situation annule de fait la concurrence par les infrastructures. Ce que Free récuse, indiquant qu’il est plutôt dans son intérêt financier de construire son propre réseau, le passage par celui d’Orange n’étant pas gratuit.Réactions épidermiquesEn mars 2013, un avis de l’autorité de la concurrence avait indiqué que l’itinérance devait s’arrêter en 2018. Depuis, tous souhaitent voir arriver sur la table les modalités concrètes de cette extinction.M. Soriano tient à préciser qu’il y travaille et que le gendarme des télécoms n’a pas attendu la décision du Conseil d’Etat pour mettre ses services en branle. Marie-Laure Denis et Philippe Distler, deux membres du collège de l’Arcep, se penchent en effet sur le sujet depuis la fin de l’été. Les deux experts ont pour tâche de conduire des auditions auprès des opérateurs pour recueillir remarques et autres commentaires. Mais aussi de leur envoyer des questionnaires afin d’avoir la photo, la plus claire possible, de la situation.« Nous avons un calendrier ambitieux et nous mettrons les éléments sur la table dès la fin de l’année », indique M. Soriano.Fait notable, Mme Denis et M. Distler ne se penchent pas uniquement sur l’itinérance qui lie Free à Orange, mais aussi sur le contrat de partage de réseau signé en janvier 2014 par Bouygues Telecom et SFR. La « mutualisation » prévoit que les deux acteurs disposent d’un seul et même réseau sur un territoire couvrant 57 % de la population (soit les zones peu denses et les villes de moins de 200 000 habitants). Pour y arriver, les deux opérateurs se sont attribué des zones sur lesquels les clients de l’un passeront par le réseau de l’autre. Même si cela implique de démonter et de remonter des antennes. Au début coûteux, ce processus vise à faire faire des économies à des entreprises soumises à une forte pression concurrentielle.« Je ne m’attends pas à ce qu’on soit populaires auprès des opérateurs. »Si l’Arcep se penche aussi sur cette question, c’est qu’elle ne veut pas avoir l’air inéquitable : Free estime qu’il s’agit là aussi d’un contrat d’itinérance. « L’idée est de bien étudier les deux contrats. Voir ce qu’ils apportent comme avantage pour le secteur, ou à l’inverse les risques qu’ils font courir en termes de concurrence, d’investissement ou encore d’innovation. Nous pourrons ainsi dire si les contrats vont trop loin par rapport à notre grille d’analyse et s’il faut les modifier », précise le président de l’Arcep. Comprendre : comment et quand arrêter l’itinérance.A sujet sensible, réactions épidermiques. M. Soriano indique savoir ce qui l’attend et être prêt à assumer les réactions du secteur : « Je ne m’attends pas à ce qu’on soit populaires auprès des opérateurs. Nous pouvons faire quatre mécontents, mais ça fait partie de notre responsabilité. »Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.10.2015 à 14h56 • Mis à jour le20.10.2015 à 15h19 | Simon Auffret Après une semaine d’examen, le projet de loi de finances pour 2016 devrait voir sa partie consacrée aux recettes être votée mardi 20 octobre. Avec ce texte, l’Etat vise la « maîtrise des dépenses » inscrite dans le plan d’économie de 50 milliards d’euros, décidé en 2014. Jusqu’ici, 961 amendements ont été déposés pour ce premier examen par l’Assemblée nationale.Parmi ces amendements, 338 ont été rejetés, 167 n’ont simplement pas été défendus dans l’Hémicycle, et n’ont donc pas été retenus ; 154 autres ont été retirées du texte pour être modifiés, et devront réapparaître plus avant dans l’examen du projet de loi. Quatre amendements sont également « tombés » : la procédure est habituelle en cas de découverte de doublon dans les propositions des parlementaires.  Au total, seuls 117 amendements ont été validés. Petit tour d’horizon des débats qui ont agité les bancs du Palais-Bourbon.Deux milliards d’euros de baisse d’impôt sur le revenuMis sous pression par le scandale de la fraude aux émissions diesel par le constructeur Volkswagen, Matignon a confirmé « le principe d’un rapprochement en cinq ans entre le prix du gazole et celui de l’essence ». La répercussion à la pompe est estimée à un centime supplémentaire par litre de diesel en 2016 puis en 2017. L’essence connaîtra à l’inverse une baisse équivalente sur la même période. Saluée par les écologistes – la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse, a constaté une « avancée intéressante » – la mesure devrait également profiter aux collectivités locales : selon le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, les 245 millions d’euros de recettes doivent servir à alléger les impôts locaux.Autre grand sujet de débat à l’Assemblée : l’impôt sur le revenu. Une baisse de 2 milliards d’euros a été validée par les parlementaires : 8 millions de foyers fiscaux sont concernés par cette baisse, dont 3 millions pour la première fois – une précédente baisse avait été actée en 2014. Un million de foyers seront eux, dès 2016, exonérés de tout impôt sur le revenu. En revanche, d’autres amendements n’ont pas eu la faveur des élus. Catherine Coutelle, la députée (PS) de la Vienne, proposait d’individualiser cet impôt, qui touche aujourd’hui des « foyers fiscaux » et non des individus. Une mesure « nécessaire pour construire l’égalité professionnelle » selon la députée. L’amendement a été rejeté par les parlementaires.La « taxe tampon » maintenueCatherine Coutelle s’est également illustrée grâce à une autre proposition : un amendement demandant la baisse de la TVA sur les produits hygiéniques féminins au motif que ceux-ci sont des produits de première nécessité. Il a finalement été retoqué, le secrétaire d’Etat chargé du budget Christian Eckert lui répondant que d’autres produits d’hygiène – mousse à raser ou couche de nouveau-nés – étaient eux aussi taxés « à 20 % ».Lire aussi :TVA sur les tampons : qu’est-ce qu’un « produit de première nécessité » ?Enfin, les députés ont modifié la fiscalisation des parachutes dorés : en effet, si les indemnités de licenciement ne sont aujourd’hui pas taxées en dessous de la somme de 218 000 euros, le député de Côte-d’Or Laurent Grandguillaume (PS) a proposé de réduire ce plafond : seules les indemnités inférieures à 114 120 euros seront exonérées.En procédant au vote de la première partie du budget de l’Etat, le mardi 20 octobre, les députés mettent en marche la navette parlementaire : après un passage par le Sénat, le projet de loi de finances 2016 ne devrait être validé à l’Assemblée nationale qu’à la mi-novembre. La proposition de l’ancien ministre Jean-Marc Ayrault, un « impôt citoyen sur le revenu » – signé par 137 députés de gauche – est l’une des mesures attendues des prochains débats.Les députés socialistes, premiers à amender le PLFMajoritaires à l’Assemblée nationale, les députés du Parti socialiste apportent le plus d’amendements au projet de loi de finances 2016. Le parti Les Républicains (LR) et l’Union des démocrates et indépendants (UDI) viennent ensuite. Gilbert Collard et Marion Maréchal-Le Pen, non-inscrits mais affiliés au Front national (FN), n’ont pas soutenu trois des quatre amendements dont ils sont signataires. #container_14452595088{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452595088{ height:500px; } #container_14452595088 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452595088 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452595088 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452595088 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Dépôts d'amendements par groupes parlementairesEn cas d'alliance, le groupe sélectionné est celui du député présentant l'amendement. Source : Assemblée nationale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452595088", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#D40000","#80B904","#F96996","#A2A9AE","#5BC1F4","#2C59A8","#04103F ","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Gauche démocrate et républicaine","Écologistes","Socialiste, républicain et citoyen","Radical, républicain, démocrate et progressiste","Union des démocrates et indépendants","Les Républicains","Non inscrits (FN)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Amendements", "showInLegend": true, "innerSize": "40%", "startAngle": -90, "endAngle": 90, "center": [ "50%", "70%" ], "data": [ { "name": "Gauche démocrate et républicaine", "y": 55, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Écologistes", "y": 94, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Socialiste, républicain et citoyen", "y": 327, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Radical, républicain, démocrate et progressiste", "y": 27, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Union des démocrates et indépendants", "y": 146, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Les Républicains", "y": 299, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Non inscrits (FN)", "y": 6, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: "", valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}À l’inverse, certains députés sont très actifs lors de cette première lecture du PLF 2016 : la députée LR du Jura, Marie-Christine Dalloz, est par exemple citée dans 131 procédures de dépôts d’amendements. Avec 99 contributions, l’écologiste Eric Alauzet a lui participé à l’intégralité des amendements déposés par son groupe parlementaire. #container_14452656754{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452656754{ height:500px; } #container_14452656754 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452656754 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452656754 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452656754 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les députés participant le plus au dépôt d'amendementLes amendements collectifs et individuels sont comptabilisésSource : assemblée nationale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452656754", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#285a82","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Marie Christine Dalloz (LR)","Charles de Courson (UDI)","Marc Le Fur (LR)","Éric Alauzet (EELV)","Eva Sas (EELV)","Laurent Wauquiez (LR)","Jean-Christophe Lagarde (UDI)","Philippe Armand Martin (LR)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Amendements", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 131 ], [ "", 129 ], [ "", 112 ], [ "", 99 ], [ "", 95 ], [ "", 84 ], [ "", 71 ], [ "", 70 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Selon les groupes parlementaires, les amendements ont plus ou moins de chance d’aboutir. Ainsi, la plupart des amendements déposés par les membres d’EELV ont été rejetés, et seules quatre des 299 propositions des députés LR ont été acceptées, quand la totalité des propositions du gouvernement étudiées ont eu l’aval des parlementaires. La majorité socialiste est pour l’instant respectée – l’an dernier, les « frondeurs » du PS s’étaient abstenus lors du vote final. #container_14452610962{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452610962{ height:500px; } #container_14452610962 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452610962 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452610962 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452610962 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Sorts des amendements déposésProjet de loi de finances 2016 - Partie ISource : assemblée nationale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452610962", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#285a82","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: 165, startOnTick: "", endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Socialiste, républicain et citoyen","Les Républicains","Union des démocrates et indépendants","Écologistes","Gauche démocrate et républicaine","Radical, républicain, démocrate et progressiste","Gouvernement"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Amendements adoptés", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 92 ], [ "", 4 ], [ "", 5 ], [ "", 7 ], [ "", null ], [ "", 3 ], [ "", 6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Amendements rejetés", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 59 ], [ "", 106 ], [ "", 87 ], [ "", 42 ], [ "", 33 ], [ "", 11 ], [ "", 0 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Simon AuffretJournaliste au Monde 20.10.2015 à 12h45 • Mis à jour le20.10.2015 à 16h00 C’est un mois noir pour l’industrie sidérurgique britannique. Après des annonces de suppressions de postes par deux acteurs du secteur ces dernières semaines, le groupe indien Tata Steel a confirmé, mardi 20 octobre, qu’il allait arrêter la production de plaques d’acier en Europe et supprimer 1 200 emplois au Royaume-Uni.Quelque 900 emplois devraient notamment disparaître à Scunthorpe, dans le Nord-Ouest, où se trouve la plus grande usine métallurgique du Royaume-Uni. Environ 270 autres seront supprimés en Ecosse et « un petit nombre d’emplois » sur d’autres sites en Europe, a ajouté Tata Steel.Dans un communiqué, le groupe indien a justifié cette mesure par un « déferlement » de produits chinois bon marché :« Cette décision répond à un changement des conditions du marché provoqué par un déferlement d’importations peu chères, particulièrement en provenance de Chine, ainsi que par la vigueur de la livre et des coûts élevés d’électricité. Lors des deux dernières années, les importations de plaques d’acier en Europe ont doublé et les importations de Chine ont quadruplé, entraînant une chute des prix de l’acier. Au même moment, une livre plus forte a sapé la compétitivité de notre activité d’exportation [du Royaume-Uni] vers l’Europe et a dopé les importations. »Cette annonce aggrave la crise dans laquelle est plongée la sidérurgie britannique, avec la suppression de 1 700 emplois dans l’aciérie de Redcar (nord-est de l’Angleterre) annoncée à la fin de septembre par le groupe thaïlandais Sahaviriya Steel Industries (SSI). Le sidérurgiste Caparo Industries a en outre déposé le bilan lundi, menaçant quelque 1 800 autres emplois. Avant l’annonce de mardi, Tata Steel avait déjà annoncé d’autres suppressions de postes. Au total, c’est près d’un employé du secteur sur six qui devrait voir son emploi disparaître.Des syndicats britanniques ont lancé un appel au gouvernement pour agir de manière « concrète et positive » afin de sauver la sidérurgie, qui emploie quelque 30 000 personnes au Royaume-Uni. Philippe Escande La petite bourgade de Bridgewater, sur la côte du Somerset, dans le sud-ouest de l’Angleterre, s’enorgueillit d’organiser l’un des plus célèbres carnavals du monde. Célèbre, elle le sera bientôt pour avoir été le théâtre d’un autre événement, celui du débarquement chinois sur la scène mondiale du nucléaire civil. Et c’est un français, le plus réputé au monde dans ce domaine, qui lui ouvre la porte. Un nouveau concurrent pour un nouveau marché, c’est le dilemme auquel n’a pu échapper EDF.Lire aussi :EDF s’allie aux chinois pour construire une centrale nucléaire au Royaume-UniL’accord qui devrait être annoncé mercredi 21 octobre scelle l’ancrage britannique du français, qui construira en Angleterre quatre réacteurs nucléaires EPR. Et il aidera par la même occasion son partenaire chinois CGN à installer une centrale de sa propre technologie. Offrant ainsi à l’empire du Milieu une vitrine exceptionnelle de son savoir-faire technologique.L’énergie nucléaire est considérée, avec la construction aéronautique, l’automobile et le ferroviaire, comme l’un des sommets de l’excellence industrielle. Par la complexité des technologies mises en œuvre, mais aussi par l’exigence de sécurité qui lui est imposée. Une étape qui marque pour la Chine la fin du rattrapage technologique et le début d’une nouvelle ère. Tout comme le Japon y était parvenu au cours des années 1980, et la Corée au début des années 2000.EDF, premier exploitant mondial de réacteurs nucléaires, n’avait pas vraiment d’autre choix que d’inviter Pékin à sa table. Sa stratégie internationale lui est indispensable, et elle passe par Hinkley Point. D’abord parce qu’elle est supposée préparer son avenir en diversifiant ses sources de revenus, à l’heure où la concurrence rogne ses perspectives de développement en France. Mais aussi car elle lui permet de préparer, sur le plan technologique, la modernisation prochaine de son parc français.Trouver des poches profondesUn simple coup d’œil aux déboires de son chantier de Flamanville permet de mesurer l’urgence d’une amélioration du savoir faire dans ce domaine. L’avenir de l’EPR, et par la même occasion, des ambitions nucléaires d’EDF, se joue donc à Hinkley Point.Car l’EPR est aussi la source de bien des malheurs français. Trop grosse, trop complexe, trop tardive, la technologie française portée par Areva s’est embourbée dans la toundra finlandaise, chantier cauchemardesque au prix toujours revu à la hausse. Appelé au secours de son meilleur ennemi, EDF voit désormais ses finances se tendre à grande vitesse. La dette explose et des ventes d’actifs sont programmées.D’où l’obligation de trouver des poches profondes. Les pays du Golfe ayant décliné, restait l’allié chinois et ses milliers de milliards de dollars qu’il ne peut rapatrier au pays, sous peine de voir la valeur de sa monnaie s’envoler. Alors, il achète son expansion internationale et sa place de grande nation technologique. Quitte à arriver bien tard sur un marché déjà très concurrentiel et sans croissance.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie-Anne Verdier (Chercheur au Centre de recherche en management de Toulouse) La crise qui vient de secouer Air France et les actions violentes qui ont fait la une des médias montrent l’échec du dialogue social au sein de certaines entreprises françaises. Pourquoi les salariés - et ceux d’Air France ne sont pas les seuls - ne croient-ils généralement plus aux mesures proposées pour redresser leurs entreprises ? Pourquoi le niveau de confiance dans les décisions des directions est-il si bas ?L’une des raisons de cette situation est le manque de confiance que certains salariés et leurs représentants accordent aux informations fournies par leur direction. Parmi ces informations, il en est une qui est cruciale lors des réductions d’effectifs : l’information « comptable ». Celle-ci doit théoriquement permettre aux différentes parties prenantes de comprendre la situation économique de l’entreprise et de dialoguer à partir d’un constat économique partagé. Or, la forte technicité de cette information et les possibilités de gestion de celle-ci par les directions constituent deux freins à l’instauration d’un climat social sain et propice à la négociation.Lire aussi :Social : François Hollande choisit ses partenairesLorsqu’en juillet 2012 par exemple, PSA annonce un plan massif de 8 000 suppressions de postes pour faire face aux difficultés subies par l’entreprise, le constructeur automobile fait état d’une perte colossale de 5 milliards d’euros en entamant la discussion avec les partenaires sociaux. Or, une analyse plus fine des comptes montre que cette année-là, PSA a comptabilisé 4,5 milliards d’euros de charges qui visent à anticiper la restructuration envisagée (suppressions d’emplois et fermetures d’usines).500 millions d’euros au lieu des 5 milliardsEn l’absence de la comptabilisation de ces charges, la perte économique réelle en 2012 aurait été de 500 millions d’euros au lieu des 5 milliards annoncés. Bien que cette gestion des comptes se fasse dans le strict respect des normes comptables et de la législation, on comprend bien l’enjeu que revêt le fait de mettre en avant l’un ou l’autre de ces deux chiffres lorsque l’on souhaite négocier un plan social.Quelques syndicats de PSA ont dénoncé à cette occasion un « artifice comptable » de la part de la direction mais la technicité du propos les a rendus inaudibles dans le tumulte des débats publics. Cette manière de présenter les comptes au moment où la direction annonce un plan de licenciement n’est de loin pas spécifique à PSA.Lire aussi :Travail : changer les règles du jeuDe manière plus générale, une recherche récente montre que cet exemple est révélateur d’une pratique courante qui consiste à présenter un résultat comptable volontairement affaibli en période de suppressions d’emplois afin de faciliter l’acceptation de ces mesures par les représentants des salariés et par l’opinion publique.Dans ces conditions comment favoriser un dialogue social sain entre la direction et les représentants des salariés ? L’un des moyens serait de rendre obligatoire le recours par les comités d’entreprise à un expert-comptable en période de réductions d’effectifs. En effet, bien que la loi française les autorise à recourir à un expert, en pratique, seulement un tiers des comités d’entreprise font aujourd’hui la démarche.Loin de la cogestion à l’allemandeCela leur permettrait pourtant de bénéficier d’un regard expert, indépendant de la direction, sur une information comptable complexe. Une présence accrue des représentants des salariés dans les conseils de direction pourrait également avoir des effets bénéfiques dans la mesure où elle leur ferait prendre part en amont aux décisions stratégiques et permettrait ainsi de rechercher ensemble des solutions aux difficultés supportées par l’entreprise.Le rapport Gallois préconisait ainsi en 2012 d’attribuer dans les conseils d’administration et de surveillance 4 sièges aux salariés (sans dépasser le tiers des membres). La loi sur la sécurisation de l’emploi de juin 2013 n’est pas allée si loin. Les entreprises françaises qui emploient plus de 5 000 permanents doivent désormais avoir au moins deux représentants des salariés au sein de ses conseils quand elles ont plus de douze administrateurs.Même s’il s’agit d’un progrès, on reste loin de la cogestion à l’allemande qui prévoit que les salariés occupent la moitié des sièges dans les conseils de direction des entreprises de plus de 2000 salariés.Pour que le dialogue social ne conduise plus en France à de violentes dérives entre directions et salariés, il est crucial aujourd’hui d’améliorer la qualité de l’information transmise aux salariés et d’engager une véritable dynamique de confiance entre les individus en associant davantage les salariés aux décisions majeures de l’entreprise. Ce n’est qu’à ce prix qu’on pourra envisager un dialogue social sain et équitable.Marie-Anne Verdier (Chercheur au Centre de recherche en management de Toulouse) William Audureau « Vous créez de l’emploi et participez au rayonnement de la France, car j’estime que le jeu vidéo appartient au patrimoine culturel de notre pays. » C’est en des termes élogieux que la ministre de la culture a annoncé, lundi 19 octobre lors de la présentation annuelle du Livre blanc de l’industrie française du jeu vidéo, un nouveau plan de soutien aux entreprises nationales, cette fois orienté vers le développement des entreprises et l’exportation.Baptisé Fonds d’avance participative jeu vidéo (FAPJV), le système de fonds d’investissement sera doté de 20 millions d’euros, à hauteur de 5 millions par le Comité national pour le cinéma (CNC) et de 15 millions par la Caisse des dépôts. Il sera débloquable sous forme de prêt, et « vise à soutenir la croissance du secteur par le développement des entreprises plutôt que des jeux » explique Julien Villedieu, délégué général du Syndicat national du jeu vidéo (SNJV), initiateur du projet.Il doit répondre au problème de la méfiance suscitée par le secteur auprès des investisseurs : 91 % des sociétés s’autofinancent actuellement, relève le deuxième Livre blanc sur l’industrie.Lire aussi :Les œuvres « + 18 », cas extrême au cinéma, vaste catégorie en jeu vidéoUn nouveau pasAvec le FAPJV, dont la mise en place devrait se faire en 2016, le gouvernement fait un nouveau pas dans son soutien à l’industrie française, après la reconduction du crédit d’impôt et son ouverture au printemps aux jeux pour adultes. « L’élargissement des aides aux jeux visés par le PEGI +18 a permis de relocaliser la production de jeux narratifs ambitieux », s’est félicité Fleur Pellerin, en référence au développement à Lyon de Dishonored 2, une superproduction à l’esthétique et au scénario très travaillés.A l’occasion de la publication du deuxième Livre blanc sur l’industrie du jeu vidéo, le SNJV et le cabinet d’étude Idate ont dressé un tableau globalement encourageant de la situation du secteur, deux ans après une année 2013 noire. Le chiffre d’affaires moyen des sociétés françaises a progressé de 15,6 % en un an, et 800 embauches sont prévues en 2016. Ce regain d’optimisme reste toutefois fragile : la part des CDI est passée de 70 % à 63 %, et la majorité des entreprises sondées continuent de voir Etats-Unis et Canada comme des pays plus attractifs que la France pour créer des jeux vidéo.Lire aussi :Activision, grand habitué de l’exagérationWilliam AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Martine Valo et Laetitia Van Eeckhout Un clic et l’on se retrouve en 2030 à flâner dans les rues vertes d’Astana, capitale du Kazakhstan depuis 1998, à découvrir les nouveaux quartiers situés sur le fleuve Ishim, monter dans le téléphérique qui traverse la ville… Un autre et nous voilà à Santiago du Chili, lorsque l’autoroute Panamerica aura cessé de tracer une monstrueuse balafre de 100 mètres de large au centre de cette agglomération sud-américaine de 7 millions d’habitants.L’urbanisme peut se réinventer quasiment sans limite grâce à de nouvelles maquettes numériques sophistiquées. Avec une fluidité digne des jeux vidéo, ces simulateurs doivent permettre d’élaborer des villes plus durables et apaisées mais aussi de promouvoir des cités portant haut les couleurs de la « French tech ».Lundi 19 octobre, Eiffage et ses partenaires Egis et Engie (ex-GDF Suez) présentaient ainsi leur démonstrateur urbain 3D, baptisé Astainable. En juin, le groupe d’ingénierie Artelia, avec Veolia et Architecture-Studio notamment, avait remis le sien à Michelle Bachelet lors de la visite de la présidente du Chili à Paris. Ces deux réalisations, qui ont chacune répondu à un appel d’offres du gouvernement en 2013 sur une idée lancée par Nicole Bricq, alors ministre du commerce extérieur, ont vocation à être des vitrines à l’international de l’urbanisme français, sous la marque ombrelle Vivapolis, créée à cette fin la même année. Ces deux supports vont être généreusement mis à disposition des ambassades françaises.Repérage aérienLe ministère des finances a mis deux millions d’euros sur la table pour financer le développement de ces produits qui constituent certes des prouesses numériques, mais qui renouvellent aussi l’approche du développement urbain. Les deux villes concernées, Astana et Santiago, qui n’ont rien payé, ont été choisies l’une comme l’autre pour leur croissance urbaine mal contrôlée.Astana, qui s’étend sur 720 kilomètres carrés et dont la population a augmenté de 250 % en quatorze ans, présente tous les maux d’une urbanisation rapide : empreinte énergétique croissante (électricité et chaleur exclusivement produites à base de charbon), pollution atmosphérique, congestion des axes de circulation, gestion obsolète des déchets, dont 97 % sont mis en décharge… Sans compter les températures qui varient de 40 °C à – 40 °C l’hiver. La capitale du Chili voit pour sa part défiler le long de son centre historique une bonne partie du trafic routier transaméricain.Dans les deux cas, les simulateurs 3D reposent sur un diagnostic préalable très fin. « La municipalité de Santiago a joué le jeu à fond et nous a ouvert tous ses tiroirs », témoigne Charline Froitier, ingénieure en chef du projet d’Artelia. Résultat : avec ces données complétées par des repérages aériens, il suffit de pointer un immeuble sur la maquette numérique Santiago pour en connaître les dimensions et le nombre d’habitants. Ce « scan de la ville » permet d’élaborer des stratégies sans a priori à partir de la carte du bruit, de l’offre scolaire ou de la densité d’espaces verts par exemple.Le visiteur découvre un système de valorisation des ordures breveté par la PME d’Aquitaine PENA ou des jardins filtrants absorbant la pollution réalisés par un spécialiste de l’épuration par les plantesChez Artelia, on a recensé onze « clés » de la ville durable, qui vont de la mobilité à l’équité sociale en passant par la sécurité, la présence de la nature et l’identité de la ville. Tandis que du côté d’Eiffage on présente des scénarios à l’échelle de l’agglomération par chacune des « briques » de la ville – transports, énergie, construction durable, eau, déchets, air – abordées sous forme d’infographies animées. Son démonstrateur suggère aussi des scénarios à l’échelle de quartiers particulièrement emblématiques.En s’immergeant dans l’une ou l’autre ville en 3D, le visiteur découvre un bouquet de solutions intégrées de toute nature, immédiatement suivi de suggestions d’entreprises françaises prêtes à les fournir. Cela va d’une Zoe électrique résistant au grand froid proposée par Renault à un système de valorisation des ordures ménagères en combustible breveté par la PME d’Aquitaine PENA, en passant par des jardins filtrants absorbant la pollution réalisés par Phytorestore, un spécialiste de l’épuration par les plantes.« Dans toutes les “briques” de la ville durable, la France compte des pépites de toutes tailles. 60 % des 340 solutions proposées par Astainable émanent de sociétés de moins de cent salariés, souligne Valérie David, directrice du développement durable d’Eiffage. Ce travail collaboratif a fédéré 104 entreprises. Nous sommes sortis du travail par métier et, insiste la coordinatrice du projet, nous avons développé une approche globale, systémique, de la ville, intégrant toutes ses dimensions. »Révolution des transports urbainsAfin d’étoffer son catalogue de solutions, Artelia avait de son côté créé un site ouvert aux propositions et en a reçu 200, dans tous les domaines, du mobilier urbain doté de discrets capteurs pour informer sur le trafic des bus en temps réel aux vitres photovoltaïques. A Santiago, il a beaucoup été question de révolution des transports urbains, sur la base, notamment, du travail mené pour la couverture de l’A1 en Seine-Saint-Denis. Artelia a même intégré dans sa réflexion le concessionnaire privé de l’autoroute urbaine chilienne.Alors, ces démonstrateurs vont-ils s’imposer comme des outils indispensables ? « Ils permettent de se projeter de manière attrayante dans l’avenir, relève Jean-François Doulet, maître de conférences à l’institut d’urbanisme de Paris. Ce travail collaboratif, où les entreprises se fédèrent pour mener ensemble un projet, n’a encore été développé qu’à titre expérimental. Or cette approche intégrée de la ville se heurte encore à de fortes inerties dans leur mode de fonctionnement. Et l’expert de mettre en garde : « La cité durable ne doit pas devenir le nouveau référentiel techniciste que furent hier les grands programmes – autoritaires – des villes nouvelles. Elle appelle une participation et une appropriation des citoyens. »Lire aussi : Paris veut vendre des villes durables à PékinLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteMartine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre La tension est montée chez Vivendi, lundi 19 octobre, au lendemain de la publication par Le Parisien d’un article faisant état d’une « chute des abonnés » de Canal+ qui, selon le quotidien, « atteint 10 % en septembre ». Le soir même, le groupe de médias a publié un communiqué dénonçant « la propagation de fausses informations » et a demandé une enquête à l’Autorité des marchés financiers (AMF) après avoir vu son cours de Bourse baisser de 2,12 % en clôture de la séance du jour. Vivendi s’apprête ainsi à déposer une plainte pour divulgation d’informations trompeuses.Selon Vivendi, « ce chiffre est positif ». Mieux, le groupe assure que ses recrutements ont progressé, alors que Le Parisien écrit désormais que c’est « le nombre de nouveaux abonnés [qui] a baissé de 10 % en septembre » - un mois décisif où Canal+ proposait une partie des matchs de la Coupe du monde de rugby et la saison 2 d’une de ses séries phares, Les Revenants.La concurrence de nouveaux entrantsEn France métropolitaine, Canal+ indique compter 43 900 nouveaux abonnés en septembre 2015, contre 36 100 un an plus tôt. Pour autant, Canal+ ne donne pas le volume global de ses abonnés.Trésor de Canal+, les abonnements font l’objet de toutes les attentions, mais le groupe ne communique pas à leur sujet. On estime que la chaîne en compte environ 9 millions en France, en ajoutant ceux de Canal+ au sens strict, ceux du bouquet CanalSat et ceux de l’offre de vidéo à la demande CanalPlay.Dans l’Hexagone, la baisse des abonnements à CanalSat a un temps été gommée par la progression des recrutements de CanalPlay. Selon plusieurs sources, ce ne serait plus le cas. BFM-TV a chiffré à 185 000 la baisse des abonnements en 2013 et Le Figaro a récemment évoqué un rythme annuel de 240 000 pour 2015.Le modèle premium de Canal+, placé en haut de gamme – environ 40 euros par mois pour le bouquet Canal+ et 65 euros en ajoutant CanalSat –, subit la concurrence de nouveaux entrants, comme BeINSports (13 euros par mois) ou Netflix, le service de vidéo à la demande par abonnement, dont la première offre est à 8 euros par mois. BeINSports revendique « autour » de 2,5 millions d’abonnés et on estime à 500 000 le nombre de clients conquis par Netflix en un an.Lire aussi :Netflix s’installe dans le paysage françaisArrivé à la tête de Vivendi et de Canal+ en juillet, Vincent Bolloré n’a pas caché que l’affaiblissement du modèle historique du groupe le préoccupait. Devant le Conseil supérieur de l’audiovisuel, le 24 septembre, il avait même indiqué que Canal+ pourrait devenir déficitaire en 2016, après avoir subi une baisse de son résultat opérationnel en 2014, à 20 millions d’euros (et 583 millions pour l’ensemble du groupe).Internationalisation croissanteMais, s’il recule en France, le nombre d’abonnés à Canal+ dans le monde progresse, et il atteindrait près de 6 millions hors de l’Hexagone. Historiquement présent en Pologne et au Vietnam, le groupe se développe fortement sur le continent africain et nourrit des ambitions en Europe du Sud via Telecom Italia, dont Vincent Bolloré détient plus de 19 %. Depuis son arrivée, celui-ci défend l’internationalisation du groupe. Une façon d’assumer que le chiffre d’affaires réalisé en France a vocation sinon à se réduire, du moins à devenir minoritaire dans l’ensemble.Intitulé « La chute de la maison Canal+ », l’article du Parisien s’arrêtait aussi sur les mauvaises performances des tranches en clair, symbolisées par la relance manquée du « Grand Journal », tombé à moins de 650 000 spectateurs par jour, loin de la formule précédente.Lire aussi :Canal+ : Vincent Bolloré confirme Maïtena Biraben à la tête du « Grand Journal »M. Bolloré clame depuis son arrivée que le seul indicateur de résultats qui lui importe est le nombre d’abonnés et il fait comprendre qu’il va réduire le clair sur Canal+, même si le modèle historique de la chaîne repose sur une corrélation entre la puissance des audiences en clair et la vigueur des recrutements. Vivendi semble vouloir privilégier d’autres leviers de recrutement.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat et Eric Albert (Londres, correspondance) Après des années de retard et de nombreuses incertitudes, EDF est sur le point de boucler le financement de la construction de ses deux réacteurs nucléaires au Royaume-Uni. Son PDG, Jean-Bernard Lévy, doit signer à Londres, mercredi 21 octobre, un accord avec ses partenaires China General Nuclear (CGN) et China National Nuclear Corporation (CNNC). Les deux géants publics du nucléaire chinois s’engagent à financer 33,5 % de la construction des deux EPR d’Hinkley Point (sud-ouest de l’Angleterre), dont le prix s’élève à 33 milliards d’euros si l’on y inclut les coûts de financement, indiquent Les Echos et le Financial Times dans leurs éditions du 20 octobre.La signature aura lieu en grande pompe à Mansion House, la résidence officielle du Lord-Maire de la City, au beau milieu de la visite d’Etat de quatre jours que le président chinois Xi Jinping effectue au Royaume-Uni. Ce paraphe mettra fin à de longues et difficiles négociations entre EDF et les acteurs de la filière nucléaire chinoise. Il y a quelques jours, l’accord n’était toujours pas conclu, et il a fallu des négociations de la dernière heure pour y parvenir. « Avec les Chinois, sur ce dossier, les décisions se prennent au niveau du gouvernement. Quand le président se déplace, ça avance », témoigne une source proche des négociations. Du côté français, l’Elysée a suivi le dossier de très près jusqu’au bout.Lire aussi (édition abonnés) :Xi Jinping accueilli comme un roi chez les BritanniquesUn autre réacteur 100 % chinois prévuRépliques de l’EPR construit par EDF à Flamanville (Manche), les deux réacteurs sont d’une grande importance pour la Royaume-Uni, dont le parc de centrales nucléaires acquis par EDF en 2009 est l’un des plus anciens du monde : ce sont les premiers d’une nouvelle génération et ils fourniront 7 % de l’électricité britannique lors de leur mise en service à l’horizon 2025. Plusieurs questions légales restent à régler, ainsi que de nombreux détails dans la cascade de plus de 150 contrats avec les sous-traitants, avant qu’EDF ne prenne sa décision finale d’investissement. M. Lévy se montre confiant, le projet se fera, assure-t-il.Le projet d’Hinkley Point est la première pierre d’un partenariat franco-chinois plus global au Royaume-Uni. Deux autres EPR doivent aussi être construits sur le site de Sizewell (est) par le trio EDF-CGN-CNNC. Surtout, Pékin a obtenu de Londres et de Paris le droit de construire ultérieurement son propre réacteur de troisième génération 100 % chinois. Baptisé « Hualong » (« Dragon »), il sera exploité à Bradwell, un site au nord-est de Londres où deux réacteurs anciens sont en cours de démantèlement. Le gouvernement britannique a donné son feu vert en septembre. Et EDF s’est engagé à favoriser la certification de ce concurrent de l’EPR auprès de l’autorité de sûreté nucléaire britannique.Lire aussi :Nucléaire : en Angleterre, EDF invite le nouveau concurrent chinois à sa tableLe projet d’Hinkley Point a longtemps buté sur le prix des EPR. Le coût a dérapé une première fois à la suite de la catastrophe de Fukushima, en mars 2011 au Japon. L’autorité de sûreté nucléaire britannique a alors multiplié les exigences supplémentaires. Des doutes sont aussi apparus après les difficultés rencontrées par Areva sur le chantier de l’EPR finlandais d’Olkiluoto et par EDF sur celui de Flamanville. Deux chantiers qui ont connu une dérive du calendrier et une multiplication du devis initial par plus de trois (entre 8,5 et 10,5 milliards par EPR).Malgré ces déboires, EDF avait signé un accord capital avec le gouvernement britannique en octobre 2013 lui garantissant un prix d’achat de son électricité à 92,5 livres (126 euros) par mégawattheure (MWh), soit le double du prix actuel. La garantie court sur trente-cinq ans, plus de la moitié de la durée de vie de la centrale prévue pour soixante ans (au minimum). Cette aide avait suscité de nombreuses critiques outre-Manche, y compris au sein des pronucléaires. Une partie de patronat estime que le prix est tout simplement trop élevé. En octobre 2014, la Commission européenne avait donné son feu vert à ce prix subventionné.Victoire politique et économiqueRestait à boucler le financement. EDF, endetté à hauteur de 37,5 milliards et incapable de dégager une trésorerie libre positive, ne pouvait se permettre de payer seule la facture. Dans un premier temps, Areva devait prendre une participation de 10 %. La situation financière catastrophique du groupe nucléaire le lui interdisant, l’électricien français a cherché à ce que CGN et CNNC, déjà partenaires sur des chantiers chinois, prennent une part de 40 %. Et que des financiers du golfe arabo-persique mettent également au pot. Les Saoudiens, qui préparent le lancement d’un programme nucléaire, ont décliné.Sur le papier, l’accord est intéressant pour tous. Les partenaires chinois d’EDF ont indéniablement joué de ses capacités financières limitées pour obtenir le droit d’introduire leur propre technologie et de s’offrir ainsi une vitrine internationale. La Chine rejoint ainsi le club très fermé des pays exportateurs de centrales nucléaires (Etats-Unis, Japon, France, Russie, Corée du Sud, Canada). Même si les travaux de Bradwell ne commenceront pas avant la prochaine décennie, cette percée en Europe dans un secteur hautement technologique et très sensible représente une victoire politique et économique inimaginable il y a seulement dix ans. Au point que certains membres des services de renseignement britanniques jugent, selon The Times, que cet accord constitue « une menace pour la sécurité ».De son côté, EDF avait besoin de l’argent chinois. Et avec ce partenariat stratégique au Royaume-Uni, il resserre ses liens avec CGN et CNNC pour ne pas être exclu du marché nucléaire chinois. C’est de loin le plus prometteur pour EDF, numéro un mondial du nucléaire, à condition que Pékin ne se montre pas ingrat vis-à-vis d’un partenaire qui a été un des piliers de la relance du programme chinois sous Deng Xiaoping, dans les années 1980.Mais l’enjeu est énorme pour EDF, qui va financer cet investissement sur fonds propres « au moins dans une première étape », a annoncé son PDG. Avec plus de 50 % du projet d’Hinkley Point, il devra le consolider par intégration globale. Ce qui signifie qu’il va devoir mobiliser des capitaux financiers supplémentaires par rapport au schéma initial pour le financer. « Cela implique des cessions », a reconnu M. Lévy après le retrait d’Areva et de potentiels investisseurs arabes.Il a déjà annoncé une « revue stratégique » de ses actifs dans les énergies fossiles hors de France, notamment le charbon et le gaz. EDF pourrait vendre des centrales au charbon détenues en Italie et en Pologne, l’activité exploration-production de gaz de sa filiale italienne Edison ou ses 49,9 % dans l’américain CENG. Au total, ce sont plus de 10 milliards d’euros qu’il pourrait céder dans les prochaines années. Car hormis ses projets britanniques, le groupe doit aussi racheter l’activité réacteurs et services d’Areva (Areva NP), payer 55 milliards pour moderniser ses 58 réacteurs français et dégager de l’argent pour doubler de taille dans les énergies renouvelables en Europe d’ici à 2030. Il faut remonter à la construction du parc nucléaire, dans les années 1970-1990, pour trouver un « mur d’investissements » aussi haut.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteEric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent La quatrième conférence sociale qu’a ouvert, lundi 19 octobre, François Hollande, commence dans un climat tendu : si les partenaires sociaux ont réussi à trouver un accord à l’arraché sur les retraites complémentaires vendredi, les tensions nées des mobilisations du personnel d’Air France peinent à retomber. Mais au-delà de cette conjoncture, le marché français du travail continue de changer de visage du fait de la crise.1. Un chômage endémiqueEn septembre 2015, plus de 3,5 millions de personnes sont inscrites dans la seule catégorie « A », qui rassemble ceux qui n’ont pas du tout travaillé durant le mois précédent. En agrégeant ces derniers avec les catégories B (les inscrits qui ont travaillé moins de 78 heures dans le mois précédent) et C (activité réduite supérieure à 78 heures sur la même période), ils sont 5,4 millions. Une situation qui ne s’améliore pas, malgré les promesses de l’exécutif. #container_14452507468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452507468{ height:500px; } #container_14452507468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452507468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452507468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452507468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de chômeurs depuis 1991Pour la catégorie A et les catégories A,B et C.Source : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', 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En premier lieu des jeunes. Le taux de chômage des 15-24 ans était, en 2013, de 23,9 %, deux fois et demi supérieur au taux général. Les catégories populaires (employés, ouvriers) connaissent davantage le chômage, de même que les non-diplômés. #container_14452493453{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452493453{ height:500px; } #container_14452493453 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452493453 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452493453 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452493453 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taux de chômage selon diverses catégories de populationEn 2013, selon l'Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if 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(el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Les fins de contrats (c’est-à-dire les fins de CDD, à la différence des fins de mission qui désignent les fins d’intérims) sont – de loin – le premier motif d’inscription au chômage, devant les licenciements économiques. #container_14452570784{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452570784{ height:500px; } #container_14452570784 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452570784 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452570784 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452570784 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Motifs d'inscription à Pôle emploi depuis 1996Les fins de contrat sont et restent, de loin, le premier motif d'inscription(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452570784", 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La crise s’enkysteCorollaire d’une crise qui ne se résorbe pas, la situation des personnes hors de l’emploi tend à se fixer. Sur le graphique ci-dessous, on peut constater la hausse spectaculaire du nombre de chômeurs inscrits depuis plus de trois ans, dont la courbe rejoint désormais celle des inscrits depuis 3 à 6 mois. #container_14452557467{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452557467{ height:500px; } #container_14452557467 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452557467 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452557467 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452557467 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Chômeurs par durée d'inscription à Pôle EmploiDepuis 1996, en milliers(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = 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function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Le fait d’avoir retrouvé du travail ne représente plus, depuis longtemps, la voie de sortie principale du chômage. A peine 40,3 % des sortants avaient retrouvé un emploi en mars 2015, quand 13,2 % suivaient une formation, et 20 % n’avaient pas actualisé leur situation auprès de Pôle emploi. #container_14452561510{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452561510{ height:500px; } #container_14452561510 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452561510 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452561510 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452561510 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Motifs de sortie de Pôle emploi depuis 2002Sur les quatre motif principaux, en % des sorties(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452561510", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, 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données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452554551", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, 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L’emploi se précariseSi, depuis 2012, on constate un léger mieux dans les offres collectées par Pôle emploi, avec des postes durables en hausse et des emplois temporaires et occasionnels en baisse, la tendance lourde est celle d’un travail moins stable. #container_14452549468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452549468{ height:500px; } #container_14452549468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452549468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452549468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452549468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Offres collectées par Pôle emploi depuis 1996En France métropolitaine Source : DARES(function(window){ 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population active (hors secteur public) par statut : si le CDI reste la norme (76,8 % pour 8,4 % de CDD), il s’agit là d’un effet de stock. Si l’on compare la situation de la population active globale et celle des 15-24 ans, on voit que cette forme est loin d’être la norme chez les plus jeunes. #container_14452485402{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452485402{ height:500px; } #container_14452485402 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452485402 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452485402 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452485402 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Population active par type de contratPour la population active totale et pour les 15-24 ans.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452485402", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Non-salariés","Intérimaires"," Apprentis"," Contrats à durée déterminée"," Contrats à durée indéterminée"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Ensemble", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 11.2 ], [ "", 2 ], [ "", 1.6 ], [ "", 8.4 ], [ "", 76.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "15-24 ans", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 2.5 ], [ "", 5.9 ], [ "", 18.1 ], [ "", 28.3 ], [ "", 45.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}La part de CDD dans les embauches a par ailleurs atteint un record en 2015, avec plus de 85 % des recrutements qui se font sous cette forme.Lire aussi :Travail : changer les règles du jeu #container_14452619750{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452619750{ height:500px; } #container_14452619750 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452619750 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452619750 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452619750 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part des CDD dans les embauches en FranceEvolution depuis 2007, tous établissements(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452619750", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%d/%m/%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Part des CDD dans les embauches", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1167692400000, 70.8 ], [ 1175464800000, 71 ], [ 1183327200000, 71.5 ], [ 1191276000000, 70.9 ], [ 1199228400000, 70.1 ], [ 1207087200000, 71.4 ], [ 1214949600000, 71.5 ], [ 1222898400000, 72.9 ], [ 1230850800000, 75.3 ], [ 1238623200000, 76.9 ], [ 1246485600000, 77.3 ], [ 1254434400000, 77.3 ], [ 1262386800000, 76.5 ], [ 1270159200000, 76.5 ], [ 1278021600000, 77.1 ], [ 1285970400000, 76.2 ], [ 1293922800000, 77.7 ], [ 1301695200000, 77.4 ], [ 1309557600000, 78.3 ], [ 1317506400000, 79.3 ], [ 1325458800000, 80 ], [ 1333317600000, 80.7 ], [ 1341180000000, 81.8 ], [ 1349128800000, 82.3 ], [ 1357081200000, 83.1 ], [ 1364853600000, 83.4 ], [ 1372716000000, 83.6 ], [ 1380664800000, 84 ], [ 1388617200000, 84.4 ], [ 1396389600000, 84.8 ], [ 1404252000000, 84.2 ], [ 1412200800000, 85.9 ], [ 1420153200000, 85.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 4. Des comptes sociaux dans le rougeConséquence du chômage endémique : les comptes sociaux demeurent dans le rouge, notamment ceux de l’assurance chômage, qui creuse son déficit chaque année depuis 2009. #container_14452581973{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452581973{ height:500px; } #container_14452581973 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452581973 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452581973 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452581973 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Recettes et dépenses de l'assurance chômageDepuis 2009Source : UNEDIC, comptes annuels(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Le chômage de masse pèse également sur les comptes sociaux en général, puisque moins de travailleurs signifie moins de cotisations sociales pour alimenter le régime. Si celui-ci a subi nombre de réformes, notamment concernant les retraites, et si sa situation s’améliore lentement depuis 2010, il reste mal en point. #container_14430863468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430863468{ height:500px; } #container_14430863468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430863468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430863468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430863468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde du régime général (RG) de la sécurité sociale depuis 2001Il tient compte également du solde du Fonds de solidarité vieillesse (FSV)(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430863468", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} Mds", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Milliards d'euros" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} Mds", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Solde RG+FSV", "color": "#0386c3", "data": [ [ 978390000000, 1 ], [ 1009926000000, -4.8 ], [ 1041462000000, -11.2 ], [ 1072998000000, -12.5 ], [ 1104620400000, -13.6 ], [ 1136156400000, -10.1 ], [ 1167692400000, -9.3 ], [ 1199228400000, -9.3 ], [ 1230850800000, -23.7 ], [ 1262386800000, -27.3 ], [ 1293922800000, -20.9 ], [ 1325458800000, -17.5 ], [ 1357081200000, -15.4 ], [ 1388617200000, -13.2 ], [ 1420153200000, -12.8 ], [ 1451689200000, -9.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.10.2015 à 17h02 • Mis à jour le19.10.2015 à 18h36 | Jean-Michel Bezat Le dialogue social semble mieux fonctionner chez Areva qu’à Air France, malgré une situation financière bien plus dégradée. Est-ce précisément parce qu’il y a le feu à la maison ? Mais aussi que Philippe Varin et Philippe Knoche, le président et le directeur général du groupe nucléaire, se sont engagés à ce qu’il n’y ait « aucun départ contraint » parmi les 18 000 salariés concernés par ce plan en France, sur un effectif total de 44 000 salariés dans le monde ?Quatre syndicats (CFDT, CFE-CGC, FO, Unsa-Spaen) ont signé, lundi 19 octobre, le projet d’accord encadrant les 3 000 à 4 000 suppressions d’emplois annoncées le 7 mai, auxquelles s’ajouteront quelque 2 000 emplois à l’étranger, surtout en Allemagne et aux Etats-Unis.Ces organisations représentent « plus de 75 % des salariés », indique la direction, et leur signature ouvre la voie au processus d’information-consultation des employés dans chaque entreprise. Le plan est ouvert pour deux ans, jusqu’en octobre 2017.Seule la CGT a décidé de ne pas le parapher, refusant de « cautionner la suppression » de ces postes. Au moment où quatre syndicats signaient, François Hollande ouvrait à Paris la quatrième conférence sociale – boycottée par la CGT – en dénonçant l’attitude globale de la centrale de Philippe Martinez. « Il est commode de ne jamais s’engager à signer le moindre accord en espérant que d’autres le feront à leur place, tout en dénonçant les insuffisances du dialogue social », a souligné le président de la république.Lire aussi :L’Etat prêt à injecter 3 milliards d’euros dans ArevaLe maintien des compétences « dans la durée »Négocié entre juillet et septembre, ce plan contribuera pour plus de la moitié au 1 milliard d’euros d’économies d’ici à 2017 inscrites dans le « plan de compétitivité » annoncé le 4 mars, après la publication d’un exercice 2014 marqué par une perte de 4,8 milliards d’euros. Le projet concerne six entreprises du groupe, notamment Areva NP, l’activité réacteurs et services, dont EDF prendra le contrôle à 51 % dans un an.D’autres activités sont touchées, comme le combustible et le traitement-recyclage (Areva NC), l’enrichissement de l’uranium (Eurodif Production) ou son extraction (Areva Mines). Les détails des suppressions de postes par filiales et par site n’ont pas été communiqués. Des interrogations portent, par exemple, sur Areva NP. Interrogé dimanche au Grand Rendez-vous Europe 1-Le Monde-i-Télé, le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, a indiqué qu’« EDF va faire en sorte que nous maintenions des compétences dans la durée ».Cette question de leur maintien était d’ailleurs un des points sensibles de la négociation, pour la direction comme pour les syndicats. Dans son communiqué, Areva affirme que l’accord assure « la protection et le transfert des compétences-clés du groupe » et que « la priorité a été donnée à la production et à la sûreté ». Ce dernier point est particulièrement surveillé par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui a invité Areva à ne pas baisser la garde sur la qualité de ses équipements et de ses process industriels.Un « socle minimum » pour FOFrançois Nogué, le directeur général adjoint en charge des ressources humaines, s’est félicité de « la qualité du dialogue social » et de « l’esprit de responsabilité des partenaires sociaux ». L’ex-DRH de la SNCF estime que l’accord sécurise les départs et les fins de carrière. Il prévoit, en effet, que les cessations anticipées d’activités sont « conditionnées à la liquidation d’une retraite à taux plein » et qu’Areva veillera à ce que ceux qui restent en activité aient « un projet professionnel validé ».Pour la CFDT, cet accord « permet une meilleure protection des salariés dans le cadre de départs volontaires en retraite ou pour reclassement externe ». Il offre aussi « des dispositions substantielles en faveur de la mobilité interne, géographique et/ou professionnelle ». La CFE-CGC et FO ont approuvé le dispositif de mobilité interne, qui se fera sans perte de rémunération. Même si, pour FO, il s’agit d’un « socle minimum » dans le cadre de l’application de l’accord entreprise par entreprise et site par site.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.10.2015 à 14h13 • Mis à jour le19.10.2015 à 18h39 La durée légale de travail, le smic et ou encore les contrats de travail existants ne seront pas remis en cause. Le gouvernement ne va « évidemment pas toucher aux principes du code du travail », a promis François Hollande lors de son discours à la conférence sociale pour l’emploi. Il y aura en revanche une « clarification ».Dans ce domaine, M. Hollande a présente deux alternatives :« La réforme ou la rupture. La rénovation du modèle social ou sa disparition. Le dialogue social est donc, non pas une formalité, non pas une obligation, mais une condition du progrès. »Dans cette optique, le chef de l’Etat en a profité pour s’adresser, sans jamais la nommer, à la CGT, qui avait choisi de boycotter le rendez-vous pour la deuxième année consécutive, notamment en raison de la situation de tensions qui rythme les plans de restructurations chez Air France, en déclarant :« Il est commode de ne jamais s’engager à signer le moindre accord en espérant que d’autres le feront à leur place, tout en dénonçant les insuffisances du dialogue social. Le conflit à Air France ne résume pas l’état de la France ».Lire les réactions :« Cette conférence sociale est à bout de souffle »La priorité à la formation pour les jeunes et les chômeurs En ouverture du rendez-vous annuel entre partenaires sociaux qu’il a instauré, M. Hollande a fait quelques annonces, notamment concernant les formations prioritaires, dont le plan va être renouvelé en 2016.« Ce potentiel sera porté l’an prochain à 150 000, et encore davantage tourné vers les chômeurs de longue durée, les seniors et vers les jeunes. »A quoi s’ajoute l’extension de la garantie jeunes, le dispositif d’accompagnement des jeunes décrocheurs vers l’emploi, expérimenté depuis septembre 2013.« Dans le cadre de sa montée en charge, la garantie jeunes offrira 100 000 places en 2017 et sera étendue à l’ensemble des territoires volontaires dès mars 2016, c’est-à-dire, je l’espère, à la totalité du territoire (…) On ne peut pas laisser un jeune sans formation, sans qualification et sans emploi. »Le dispositif offre à des jeunes de 18 à 25 ans, sans emploi ni formation, un accompagnement renforcé vers l’emploi, des périodes en entreprise et une allocation mensuelle de 450 euros. La durée d’un an peut être prolongée de six mois au cas par cas. L’objectif visé est de toucher 50 000 jeunes à la fin de 2015 et 100 000 en 2017.Enfin, concernant le compte personnel d’activité (qui additionne les droits acquis dans les comptes personnels de formation, les comptes pénibilité et les comptes épargne-temps), M. Hollande a promis une concertation d’ici la fin de l’année.Le premier ministre, Manuel Valls, a clôturé la conférence en annonçant que les orientations de la réforme du Code du travail seront dévoilées le 28 octobre. Un dossier qui était devenu « illisible », selon François Hollande. Concernant le « pacte de responsabilité », M. Valls a annoncé que « seules 14 des 50 branches qui emploient le plus ont conclu un accord (…) C’est trop peu. On ne peut pas en rester là ».Lire aussi :Les dix articles à lire à l’occasion de la conférence sociale 19.10.2015 à 13h49 • Mis à jour le19.10.2015 à 17h35 | Gaëlle Picut « Pendant ces trois jours, oubliez tout : mari, enfants, business. Oubliez la culpabilité, profitez d’être ici pour échanger avec les autres participantes, vous ressourcer et trouver de l’énergie à ramener dans vos entreprises », a exhorté Clara Gaymard, présidente et CEO de GE France, en ouvrant la 11e édition du Women’s Forum qui s’est tenu à Deauville du 14 au 16 octobre et qu’elle présidait pour la première fois, prenant la succession de Véronique Morali.1 500 personnes de 70 pays, dont plus de 80 % de femmes, ont participé à ce « Davos des femmes », autour du thème « Dynamiser le monde » (« Energizing the World »). Au programme, de nombreuses conférences et ateliers pour mettre en lumière la voix des femmes sur les principaux enjeux économiques et sociaux : le climat, l’environnement, la santé, l’éducation, les dernières avancées technologiques et scientifiques, le big data, la robotisation, mais aussi les réflexions autour d’une économie alternative, collaborative ou frugale, les nouveaux modes de travail à l’heure du numérique.Ces temps forts ont été l’occasion d’écouter des personnes inspirantes et emblématiques, telles que Anousheh Ansari, ingénieure irano-américaine, première femme musulmane à avoir évolué dans la Station spatiale internationale ; la navigatrice Isabelle Autissier, première femme à avoir accompli une course autour du monde en compétition et présidente de la branche française du World Wide Fund for Nature (WWF) ; Anmeenah Gurib-Fakim, biologiste de renom et première femme présidente de l’île Maurice depuis juin 2015 ; Apollonia Poilâne, qui a repris à 18 ans l’entreprise familiale suite au décès brutal de ses parents en 2002, tout en poursuivant ses études à Harvard ; ou encore Barbara Hendricks, la cantatrice d’origine américaine très engagée dans le domaine humanitaire auprès du Haut-Commissariat aux réfugiés rattaché aux Nations unies (UNHCR). Des « rôles modèles » féminins précieux pour toutes les participantes.L’Europe de l’Ouest pourrait gagner 9 % de PIBMais le Women’s Forum est aussi l’opportunité de rappeler la place des femmes dans le monde, l’importance de la mixité dans les sphères de pouvoir (économique ou politique) et des combats en faveur de l’égalité hommes/femmes. Si dans les pays occidentaux, des progrès notables ont été réalisés, dans d’autres régions du monde, beaucoup reste à faire. L’étude Mc Kinsey & Company « The Power of parity : how advancing women’s equality can add $ 12 trillion to global growth » présentée, publiée en septembre, montre qu’une plus grande mixité constituerait un formidable gisement de croissance et de compétitivité dans le monde.A l’heure actuelle, les femmes ne contribuent qu’à 37 % du produit intérieur brut (PIB) mondial, alors qu’elles représentent 50 % de la population en âge de travailler. L’Inde, l’Amérique latine, la Chine et l’Afrique subsaharienne seraient les zones où une meilleure intégration des femmes se traduirait par les hausses les plus importantes de PIB (entre 12 % et 16 %). L’Europe de l’Ouest pourrait gagner 9 % de PIB, estime Mc Kinsey.Pour montrer que les femmes font avancer le monde, le Women’s Forum récompense chaque année des femmes du monde entier pour leur création d’entreprises innovantes et socialement utiles à travers les Cartier Awards, mais aussi des femmes africaines et du pourtour méditerranéen pour leurs actions en faveur des droits des femmes à travers le prix Women for change décerné par la Fondation Orange.De son côté, le réseau Rising Talent a pour but de distinguer chaque année en une quinzaine de femmes âgées de 26 à 40 ans du monde entier et destinées à devenir influentes sur les plans économique et social.Deux Françaises en font partie : Julia Maris, directrice générale adjointe de DCI (Défense Conseil International), ancienne conseillère pour les affaires européennes de Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense et Laetitia Puyfaucher, fondatrice et CEO du groupe Pelham Media (communication éditoriale et digitale). Elles bénéficieront d’un mentor pendant une année et seront mises en relation avec les femmes sélectionnées les années passées.Un réseau professionnel mondialMais le Women’s Forum c’est aussi (et avant tout ?) un réseau professionnel à l’échelle mondiale - avec l’occasion de rencontrer des femmes des cinq continents avec, cette année, des délégations venues de Singapour, d’Afrique du sud, de Dubaï et de Tunisie - et de poursuivre les échanges une fois la parenthèse Deauville refermée. L’importance d’appartenir à des réseaux (féminins ou mixtes) est d’ailleurs régulièrement rappelée et le mentoring largement encouragé. « Le Women’s Forum permet de mieux comprendre les transformations en cours et de s’inspirer de bonnes pratiques pour les intégrer dans notre business model ou dans notre façon de manager », analyse Nathalie Le Brun, directrice générale de San Marina.« À mon retour, je vais faire un débriefing avec les femmes de mon entreprise. Toutes ces conférences et ces échanges sont très stimulants, estime Julia Maris. J’ai eu la chance d’en profiter, j’ai envie de rendre la pareille aux femmes de mon entourage professionnel ». Marion Borot, directrice des ventes province au sein du groupe Accor et membre du réseau WAAG (Women at Accor Generation) se sent « privilégiée » d’assister au Women’s Forum. « C’est très inspirant. Cela me fait reconsidérer certaines de mes pratiques de management, notamment à l’égard de mes jeunes collaborateurs et imaginer d’autres façons de travailler. Je repars motivée et nourrie de toutes ces rencontres », indique-t-elle avec enthousiasme.Et bien sûr pour les entreprises partenaires, cet événement est une excellente tribune pour présenter ce qu’elles font en faveur des femmes. Michel Landel, directeur général, administrateur et président du comité exécutif de Sodexo (420 000 salariés dans le monde) a indiqué que « les premières années de notre participation au Women’s Forum ont été l’occasion pour nous d’écouter et de prendre des idées, par exemple créer un groupe de femmes au sein de l’entreprise pour qu’elles fassent davantage entendre leur voix ».L’impact positif de la mixitéMaintenant il peut annoncer que dans son entreprise les femmes représentent 38,5 % des membres du conseil d’administration et 43 % du comité exécutif du groupe. Il a également évoqué l’étude interne que Sodexo a menée et qui démontre l’impact positif de la mixité, à tout niveau hiérarchique, sur la performance au travers de différents indicateurs (la croissance interne, le résultat opérationnel, les liquidités générées, mais aussi sur l’engagement des collaborateurs et la fidélisation des clients).« Si on y met les moyens et que l’on est déterminé, la mixité progresse, » assure Michel Landel, qui reconnaît l’influence de son séjour américain dans sa prise de conscience en faveur d’une meilleure mixité. Le leader mondial des services est d’ailleurs arrivé, pour la deuxième année consécutive, en tête du palmarès des grandes entreprises les plus vertueuses en termes de féminisation de leurs instances dirigeantes (suivi par Korian et Engie) réalisé par Ethics & Board et présenté le 8 octobre.Quant à Mouna Sepehri, directrice déléguée à la présidence du groupe Renault, elle a rappelé que « la diversité de genre est une bonne chose à la fois pour la société et pour le business ». Elle a indiqué que 60 % de leurs clients étaient des femmes et qu’une voiture comme la Renault Captur représentait « un bel exemple de parité » puisqu’elle était issue d’équipes mixtes. « Les femmes ont représenté 47 % des décideurs impliqués dans l’ingénierie, le design, le marketing et le commercial de ce modèle ».Prochains forums à Dubaï puis en TunisieDes avancées qui ne peuvent que réjouir Jacqueline Franjou, directrice générale du Women’s Forum depuis 2010 et qui lors de la conférence de presse de présentation de cette édition à Paris rappelait que « les discussions menées à Deauville ont contribué au vote de la loi Copé-Zimmerman en 2011 qui avait fixé pour 2014 un objectif de 20 % de femmes dans les conseils d’administration et de surveillance des entreprises et de 40 % d’ici à 2017 ».Le Women’s Forum 2015 s’est achevé avec l’intervention de la Tunisienne Wided Bouchamaoui, présidente de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (l’UTICA, l’équivalent du Medef) et qui vient de remporter le prix Nobel de la paix 2015 (conjointement avec le syndicat UGTT, l’ordre national des avocats et la Ligue tunisienne des droits de l’homme). Son intervention s’est faite à distance, par écran interposé, car elle avait été retenue à Paris, invitée par le président François Hollande. « Tunisien n’est pas seulement une nationalité, mais c’est une voix sur le monde », a-t-elle dit. Elle a aussi lancé un appel à soutenir le processus démocratique en cours et à participer à la relance de l’économie tunisienne.Il a d’ailleurs été décidé qu’un prochain Women’s Forum se tiendrait en Tunisie, en septembre 2016 sur le thème « Nous devons réussir » (en plus d’un Forum à Dubaï en février 2016 et à Mexico en avril 2016). « La volonté du Women’s Forum est de se développer dans des pays où de tels événements n’avaient jamais eu lieu auparavant, comme nous l’avons fait en Birmanie ou au Brésil », a indiqué Jacqueline Franjou. La prochaine édition à Deauville aura lieu du 30 novembre au 2 décembre 2016.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Claire Guélaud Les Argentins sont appelés à désigner, dimanche 25 octobre, le successeur de Cristina Fernandez de Kirchner, dont le deuxième mandat de présidente, placé sous le signe de difficultés économiques et financières croissantes, touche à sa fin.Longtemps absente des débats électoraux, l’économie y a fait récemment son retour. Les difficultés économiques et financières du pays s’aggravent et l’horizon est assombri par le ralentissement chinois et par la baisse du prix des matières premières.Lire aussi :Argentine : qui sont les candidats à la présidentielle et leurs programmesLa dégringolade de la croissanceLa deuxième moitié des années Kirchner a été assombrie par la diminution de la croissance, passée de 8,7 % en moyenne entre 2003 et 2007 à moins de 4 % par la suite. Pour 2014, le Fonds monétaire international parle de récession (–1,7 %), alors que le ministre argentin de l’économie, Axel Kicillof, retient une modeste croissance de + 0,5 %. Si leur différend persiste pour 2015 et 2016, personne ne conteste l’importance du ralentissement économique actuel.Le ralentissement chinois et la baisse du prix des matières premières pèsent sur le secteur agroalimentaire argentin. Principal pourvoyeur de devises, ce dernier est aussi pénalisé – comme l’industrie, peu compétitive – par la surévaluation du peso.Lire aussi :L’Argentine à la recherche de sa croissance perdueDes réserves de change grignotéesLes prochains mois seront difficiles. Les réserves de change de l’Argentine, qui n’a plus accès aux marchés des capitaux depuis son défaut souverain en 2001, sont tombées officiellement de 52 milliards de dollars en juillet 2011 à 32,5 milliards de dollars (29,5 milliards d’euros). Mais un rapport de Morgan Stanley, cité le 9 octobre par Emerging Markets, les évalue plutôt à « 10-12 milliards ».Pour se procurer des devises, le gouvernement a alourdi les « retenciones », ces taxes sur les exportations qui atteignent 35 % sur le soja. Il a limité, parfois interdit les importations, et ressuscité le troc.De lourdes échéances Début octobre, le gouvernement a remboursé 5,9 milliards de dollars (5,3 milliards d’euros) d’obligations. Il en aura autant à sortir en 2016. Mais le pays n’a plus d’argent. Alejandro Vanoli, le gouverneur de la banque centrale, a bouclé à Lima, au Pérou, en marge des assemblées d’octobre du FMI et de la Banque mondiale, un prêt de 2 milliards avec la People’s Bank of China.Lire aussi (édition abonnés) :En Argentine, le crépuscule des années KirchnerUne inflation très élevéeL’inflation élevée, enfin, complique la vie des Argentins. La hausse des prix a accéléré à 12,3 % en 2004 et en 2005. Elle serait de 25 % aujourd’hui. À défaut de la maîtriser par le contrôle des prix, le gouvernement manipule les statistiques, ruine la crédibilité du pays et provoque des fuites de capitaux.La course aux dollarsFace à l’inflation qui dilue les dettes mais complique la vie des Argentins, la course au dollar se généralise. Il y a trois à quatre taux de change dans le pays. « Le premier, aligné sur le dollar, est comme une star. On en rêve sans y avoir jamais accès », ironise M. Echagüe d’Allianz. Les autres sont des dollars « bleus » échangés sur un marché parallèle, qui a presque pignon sur rue, à raison de 16 pesos pour 1 dollar, au lieu de 10 pour 1 au taux officiel.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.10.2015 à 10h43 • Mis à jour le24.10.2015 à 11h02 | Eric Albert (Londres, correspondance) Toujours excellent en communication, le gouvernement britannique a décidé de surfer sur la vague James Bond, dont les nouvelles aventures, Spectre, sortent lundi 26 octobre sur les écrans outre-Manche (le 11 novembre en France). « Bond is Great » titrent les affiches officielles, variation sur le slogan habituel « Britain is great ». Et de mettre en avant les réussites commerciales du pays : les costumes Savile Row portés par l’acteur Daniel Craig, le tourisme à Londres là où 007 est passé, et bien sûr, les incontournables Aston Martin.Pas de chance pourtant. La marque automobile de luxe britannique se trouve dans une bien mauvaise situation financière. En 2014, Aston Martin a enregistré une perte avant impôts de 72 millions de livres (100 millions d’euros), avec seulement 3 661 véhicules écoulés. C’est la quatrième année de suite dans le rouge pour la prestigieuse marque qui... Laurence Girard Jeu de chaises musicales chez Auchan. L’enseigne de distribution a annoncé, vendredi 23 octobre, un vaste plan de réorganisation du groupe, qui emploie 330 700 collaborateurs dans le monde pour un chiffre d’affaires de 63 milliards d’euros. Avec, à la clé, une redistribution des rôles. Auchan affirme vouloir de cette manière « gagner en souplesse et en rapidité », en simplifiant organisation et gouvernance. Reste à savoir si chacun retrouvera un siège à sa mesure. Toutes ces nouvelles orientations entreront en vigueur le 16 novembre.Les activités françaises, navire amiral du groupe, tanguent. C’est pourquoi un nouveau président France, Patrick Espasa, actuel patron d’Auchan Italie, est nommé. Entré tardivement dans la guerre des prix sans merci que se livrent ses concurrents, Auchan perd du terrain sur son territoire national. Entre janvier et juin 2015, son chiffre d’affaires en France a encore reculé de 2,9 %. Les ventes dans ses 126 hypers tricolores baissant, elles, de 2 % sur cette période. De quoi faire peser une forte pression sur les épaules de Vincent Mignot, directeur général d’Auchan France, qui chapeaute aujourd’hui les hypermarchés. Son nom n’apparaît pas dans le communiqué publié vendredi, qui présente les grandes lignes de la réorganisation.Magasins modernisésLe groupe précise que ce sera à M. Espasa de construire son équipe dans l’Hexagone. Il y a un an, Arnaud Mulliez, le fils du fondateur, avait quitté la présidence d’Auchan France, un poste qu’il occupait depuis onze ans, à la suite des difficultés du groupe familial sur son territoire historique. Il n’avait pas été formellement remplacé depuis.Mais Auchan s’est félicité, lors de la présentation de ses résultats semestriels, début septembre, d’une amélioration de son résultat d’exploitation et de ses marges. Une performance liée en partie à l’alliance dans le domaine des achats nouée il y a un an avec Système U. En septembre, Metro Cash & Carry, la filiale française du groupe allemand Metro spécialisée dans la vente en gros, a rejoint la centrale d’achat commune aux deux distributeurs pour négocier les produits à marque nationale, la renforçant d’autant. Le groupe nordiste souhaiterait maintenant resserrer encore plus les liens avec Système U, avec la mise en place d’une structure de gouvernance commune et des échanges d’enseignes. Début septembre, la Commission européenne a officiellement demandé à l’Autorité de la concurrence de vérifier la conformité de ce rapprochement.Lire aussi :Les distributeurs trouvent leurs marquesPour séduire le client, Auchan vient par ailleurs d’annoncer qu’il était prêt à investir un milliard d’euros dans ses hypermarchés d’ici à fin 2017. De quoi redonner une touche de modernité au parc existant.Les changements ne concernent pas qu’Auchan France. Le mode de gouvernance du groupe va changer. L’entreprise du Nord était pilotée jusqu’alors par un PDG et un conseil d’administration. Ils seront remplacés par un directoire et un conseil de surveillance. C’est Vianney Mulliez, neveu du fondateur, Gérard Mulliez, actuel président du conseil d’administration, qui prendra la présidence du conseil de surveillance. Une fonction qu’il avait déjà occupée entre 2006 et 2010.Trois branches autonomes« On revient à une formule qui était la règle dans la famille Mulliez, avec une dissociation des fonctions d’actionnaire et de direction », analyse Bertrand Gobin, auteur de l’ouvrage La Face cachée de l’empire Mulliez (La Borne Seize, 296 pages, 22 euros). De quoi permettre au représentant des intérêts familiaux de prendre un peu de distance avec la marche quotidienne des affaires.Deuxième évolution pour le groupe : rebaptisé Auchan Holding, il sera structuré en trois branches autonomes. Le pôle immobilier Immochan et le pôle bancaire Oney Banque Accord, déjà existants, côtoieront un nouveau pôle, Auchan Retail. Ce dernier regroupera tous les formats de commerce alimentaire, qu’il s’agisse des hypermarchés, des supermarchés, des magasins de proximité mais aussi des activités d’e-commerce et des drives.Cette entité, Auchan Retail, sera dirigée par Wilhelm Hubner. Il sera également membre du directoire du groupe, au même titre que Benoît Lheureux et Jean-Pierre Viboud, les patrons respectifs actuels d’Immochan et d’Oney Banque Accord, et que Xavier de Mézerac, nommé secrétaire général d’Auchan Holding. Mais il en assurera, en plus, la présidence.Lire aussi :Auchan et Système U veulent étendre leur partenariatJusqu’à présent, M. Hubner avait la responsabilité d’Auchan Russie. Un pays où l’enseigne est particulièrement bien implantée, même si elle a dû subir des contrôles sanitaires des autorités publiques russes cet été, et a écopé, à ce titre, d’une amende, elle revendique la place de troisième distributeur en Russie. Elle possède 84 hypermarchés sur ce territoire. Toutefois, Auchan souffre, comme d’autres acteurs occidentaux, de la chute du rouble, qui pénalise ses comptes.M. Hubner aura sous ses ordres, au sein d’Auchan Retail, six directeurs de fonction et sept présidents de pays, dont M. Espasa pour la France. Avec l’ensemble des équipes de direction remises dans un nouvel ordre de marche, il aura pour mission de renouer avec la croissance en France.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat EDF n’est pas prêt à sortir du nucléaire, ni même à en réduire la voilure. Si le plan stratégique CAP 2030 prévoit un doublement des capacités du groupe dans les énergies renouvelables en Europe (à plus de 50 gigawatts) à l’horizon 2030, ses dirigeants comptent bien maintenir la puissance installée de son parc nucléaire à son niveau actuel de 63,4 GW. La hausse de la consommation de courant (véhicules électriques, nouveaux appareils…) permettra en même temps de respecter l’objectif inscrit dans la loi de transition énergétique de ramener de 75 % à 50 % la part de l’électricité nucléaire en France en 2025.Deux jours après la signature avec l’électricien China General Nuclear Power Corporation (CGN) d’un accord pour la construction de deux réacteurs EPR au Royaume-Uni pour 24,5 milliards d’euros (hors coûts de financement), le PDG d’EDF est revenu, vendredi 23 octobre, devant des journalistes, sur l’avenir du nucléaire en France. Jean-Bernard Lévy ne doute guère que l’Autorité de sûreté nucléaire donnera son feu vert à la prolongation à cinquante ans, voire soixante ans, de la durée d’exploitation de « la plupart » des 58 réacteurs français.Lire aussi :Le grand pari chinois d’EDFUne nouvelle génération de réacteursMais le patron d’EDF réfléchit déjà à l’après, convaincu qu’il faudra les remplacer progressivement entre 2030 et 2050. Ce qui suppose une mise en chantier d’un nouvel EPR, en plus de celui de Flamanville (Manche), dès le début de la prochaine décennie. Il ne s’agira pas de cette « tête de série » normande, mais d’un « EPR nouveau modèle » (EPR NM), dont le « design » est réalisé par une équipe composée d’ingénieurs d’EDF et d’Areva. Il est censé être moins coûteux et plus facile à construire – sans sacrifier pour autant la sûreté – que l’EPR actuel : son coût dépasse désormais 8 milliards d’euros à Olkiluoto (Finlande) et atteint 10,5 milliards (en l’état actuel du chantier) à Flamanville, pour des devis initiaux inférieurs à 3,5 milliards.« A partir de 2028-2030, ce n’est pas une science exacte, nous allons commencer à installer en France des EPR nouveau modèle », a indiqué le PDG, précisant que la construction se ferait « par paquets de deux ». « En 2050-2055, on n’en aura plus de la génération actuelle [conçus dans les années 1970-1980], a-t-il ajouté. On aura 30, 35 ou 40 EPR NM. »Jamais ses prédécesseurs, Pierre Gadonneix (2004-2009) et Henri Proglio (2009-2014), n’avaient été aussi explicites sur le renouvellement complet du parc nucléaire. Mais si les prix de gros de l’électricité, actuellement très bas, ne se redressent pas, EDF ne sera plus capable de financer seul un programme qui se chiffrera sans doute à plus de 200 milliards d’euros. « Est-ce qu’EDF a les moyens, aujourd’hui, de reconstruire pour 60 gigawatts de nucléaire sur son bilan actuel ? Je pense que non », a reconnu M. Lévy. Avant de renouveler son parc actuel, l’électricien doit en effet investir 55 milliards pour prolonger jusqu’à 60 ans la durée de vie de la plupart de ses réacteurs actuels et dégager 16 milliards pour ses deux EPR britanniques.Lire aussi :Nucléaire : un deal « Flamanville contre Fessenheim »« Faire entrer des partenaires »Le groupe, qui a toujours piloté ses centrales, en détient 100 % du capital à de rares exceptions près, comme Fessenheim (Haut-Rhin), détenue à un tiers par des électriciens suisses et allemands, ou Chooz (Ardennes), sur laquelle Engie (ex-GDF Suez) a des droits de tirage au pro rata de son investissement initial. Pour le parc français, « la question se posera, le moment venu, de faire entrer des partenaires », a reconnu le PDG.Si rien n’exclut, comme au Royaume-Uni, que des industriels et des investisseurs chinois interviennent, M. Lévy reconnaît qu’une telle décision « relève de l’Etat actionnaire ». Pour « partenaire », le dirigeant d’EDF n’a cité que son concurrent Engie. En 2009, le groupe présidé par Gérard Mestrallet avait été associé au projet d’EPR de Penly (Seine-Maritime) ; EDF y avait renoncé face à la stagnation de la demande d’électricité. Depuis, le lobbying d’EDF a toujours empêché Engie de développer le nucléaire en France. M. Mestrallet confiait récemment n’avoir plus aucun projet dans l’Hexagone.Mais la donne a changé. Depuis la fin de son monopole en 2007 et l’extinction des tarifs réglementés de vente aux gros consommateurs (tarifs verts et jaunes) prévue au 1er janvier, l’opérateur historique subit une rude concurrence. EDF n’est plus la superpuissance d’antan, M. Lévy en a pris acte.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) La Commission européenne, qui a convoqué pour dimanche 25 octobre après-midi, à Bruxelles, un mini-sommet extraordinaire sur la « route des Balkans », empruntée par des milliers de demandeurs d’asile, veut agir très vite. Et éviter qu’après la Hongrie d’autres Etats (Slovénie, Croatie, Macédoine, etc.) érigent des murs à leurs frontières, ce qui aggraverait le chaos.Dans un document, que Le Monde a pu consulter, version provisoire d’un texte qu’il espère voir approuver par les chefs d’Etat et de gouvernement, le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, prône une action « collective et concrète ». Il évoque différentes pistes. Parmi celles-ci le déploiement immédiat d’un contingent de 400 gardes-frontières en Slovénie, un pays qui a officiellement demandé l’aide de Bruxelles, jeudi.Le président de la Commission propose aussi l’établissement d’une ligne téléphonique directe, un « téléphone rouge » entre les dirigeants de tous les pays concernés pour qu’ils puissent se tenir informés en temps réel des mouvements de réfugiés et mieux anticiper ceux-ci. La Slovénie a, par exemple, beaucoup reproché à ses voisins croates d’avoir redirigé en masse les réfugiés vers son territoire au cours des derniers jours. La Commission veut aussi que les pays s’engagent à enregistrer tous les réfugiés pour que s’organise un minimum de contrôle sur les mouvements massifs de personnes.Lire aussi :L’Europe sous pression face à un nouvel afflux de réfugiés dans les BalkansUne action plus vigoureuse aux frontières La grande crainte à Bruxelles, mais aussi à Berlin – la chancelière Angela Merkel a beaucoup poussé à la tenue de cette réunion – est que la situation dégénère et que des violences se produisent entre les forces de sécurité et des réfugiés. Divers experts redoutent aussi que la détérioration des conditions climatiques entraîne des décès le long d’itinéraires dont le tracé change d’un jour à l’autre.Le brouillon des conclusions à adopter dimanche – et qui sera débattu jusqu’à la dernière minute entre les « sherpas » des Etats membres, de la Serbie et de la Macédoine – évoque encore une intervention humanitaire, par le biais du Mécanisme de protection civile, une aide financière à négocier avec des institutions, dont la Banque européenne d’investissement.Il promet une coopération pratique pour faciliter les réadmissions des déboutés du droit d’asile par les pays tiers. Il mentionne une action plus ferme contre les « mouvements secondaires », à savoir le passage de réfugiés et de migrants d’un pays à l’autre. Une action plus vigoureuse – réclamée par une majorité de pays, désormais – est également promise : en mer, ainsi qu’aux frontières gréco-macédonienne, gréco-albanaise, en Croatie, etc.Le texte stipule encore qu’un demandeur d’asile qui refuserait d’accomplir les formalités en vue d’obtenir une protection internationale pourrait se voir refuser l’entrée dans le pays concerné.Lire aussi :Le retour des contrôles aux frontières en Europe signe-t-il la mort de l’espace Schengen ?Mécanisme permanent de relocalisation Par son initiative, la Commission veut faire retomber la tension entre les pays concernés : la fermeture des frontières hongroises ou les polémiques entre la Slovénie et la Croatie inquiètent les diplomates. D’où ce rendez-vous inédit, pris « en concertation » avec Angela Merkel, l’Allemagne étant la destination finale de la plupart des réfugiés.Dans l’entourage du président Juncker, on dément que ce rendez-vous sera aussi l’occasion de relancer un débat sur l’espace Schengen ou sur une réforme du règlement de Dublin, qui oblige le pays de première arrivée à gérer le dossier d’un demandeur d’asile.Angela Merkel souhaite en tout cas que ce règlement soit rapidement revu : l’opinion publique allemande commence à douter que le pays arrive à surmonter la crise actuelle et s’inquiète du manque de solidarité de ses partenaires dans le partage des réfugiés.En mettant en présence les dirigeants d’une bonne partie des Etats concernés, M. Juncker se montre prêt à l’aider. Et à réenclencher la discussion sur un mécanisme permanent de relocalisation. « Les yeux dans les yeux, il leur sera plus difficile de fuir leurs responsabilités ou d’accepter des engagements qu’ils ne tiendraient pas », commente un haut responsable bruxellois.Ce ne serait pourtant pas la première fois, comme l’a montré l’épisode précédent du partage promis de 160 000 réfugiés, très loin d’être concrétisé aujourd’hui.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sandrine Morel (Madrid, correspondance) Deux ans de prison. Le verdict a été prononcé, jeudi 22 octobre, contre quatre anciens directeurs de la banque régionale espagnole NovaCaixaGalicia, accusés de s’être attribués des parachutes dorés alors même que l’établissement financier se trouvait au bord de faillite.Les quatre banquiers n’iront probablement pas en prison car ils n’ont pas d’antécédents pénaux. A condition toutefois qu’ils restituent les 19 millions d’euros qu’ils avaient perçus de manière « indue » et s’acquittent d’une amende de 75 000 euros chacun.La sentence vient confirmer le pillage dont ont été victimes les cajas, ces caisses d’épargne semi-publiques au cœur de la crise bancaire qui a secoué l’Espagne entre 2008 et 2013. Pour partir avec une confortable préretraite, les dirigeants de NovaCaixaGalicia, établissement né de la fusion de deux cajas, avaient modifié leurs contrats alors même que l’Etat avait déjà dû injecter des fonds pour sauver l’établissement de la faillite.Une « farce »Le scandale est d’autant plus grand que la banque avait auparavant vendu des milliers d’actions préférentielles – produits financiers complexes et risqués – à près de 40 000 petits épargnants qui pensaient faire un placement sûr, parmi lesquels des enfants ou des personnes âgées, parfois analphabètes, qui signaient d’une simple croix ou de leur empreinte digitale.Au total, le gouvernement espagnol a injecté via le Fonds de restructuration bancaire (FROB) 9 milliards d’euros dans la banque de Galice, minée par une gestion désastreuse et une forte exposition à la bulle immobilière. Nationalisée et assainie, elle a été revendue fin 2013 pour à peine 1 milliard d’euros au groupe vénézuélien Banesco.Pour toutes ces raisons, l’association de clients de banques et d’assurances Adicae a annoncé son intention de déposer un recours contre un verdict qu’elle considère comme une « farce ». Elle estime que les dirigeants méritent d’être condamnés pour « escroquerie » et doivent « aller en prison ».Falsification, détournement, corruption…De nombreux procès contre des banquiers sont attendus dans les prochains mois. L’an dernier, plusieurs responsables de Caixa Penedès ont déjà été condamnés à deux ans de prison, pour « administration déloyale », pour avoir empoché 30 millions d’euros d’épargne retraite. Actuellement, une vaste enquête judiciaire porte sur les conditions d’entrée en Bourse de Bankia, la banque issue de la fusion, en 2010, de sept caisses d’épargne. Elle a depuis reçu 23 milliards d’euros d’aide publique pour ne pas sombrer et contraint l’Espagne à demander à Bruxelles en 2012 une aide de 40 milliards d’euros. Plus d’une trentaine de responsables de Bankia sont mis en examen, dont son ancien président, par ailleurs ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Rodrigo Rato, accusé d’escroquerie, falsification, détournement de fonds, corruption et fraude fiscale dans « l’affaire Bankia » et ses ramifications.Des accusations de « falsification comptable » touchent aussi des dirigeants de Banco de Valencia, la CAM ou de Caja Castilla-La Mancha. « Le FROB a présenté une quarantaine de plaintes devant le parquet », résume le ministre de l’économie, Luis de Guindos. Pour sauver une douzaine d’établissements financiers, l’Espagne a injecté plus de 56 milliards d’euros dans le secteur durant la crise et ne détient plus que des participations dans Bankia. Le sous-gouverneur de la Banque d’Espagne et président du FROB, Fernando Restoy, a estimé en avril que 40 milliards d’euros de ces aides ne pourront jamais être récupérés.Lire aussi (édition abonnés) :Bruxelles invite l’Espagne à actualiser son budget « dès que possible »Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Chloé Hecketsweiler C’est une affaire qui relance le débat sur l’indépendance des experts chargés d’évaluer les médicaments. Elle oppose la Haute Autorité de santé (HAS) au laboratoire Genevrier, l’un de ces nombreux seconds rôles de l’industrie pharmaceutique. Créé en 1920 à Neuilly-sur-Seine et aujourd’hui installé près de Nice, Genevrier commercialise une gamme hétéroclite de médicaments, exploitant des molécules anciennes : des sirops et pastilles contre la toux (sous la célèbre marque Codotussyl), des anti-épileptiques, et même une série de traitements cosmétiques à base d’acide hyaluronique (le principe actif du Botox).Un médicament l’a bien malgré lui projeté sur le devant de la scène : le Chondrosulf, un anti-arthrosique destiné à atténuer les douleurs articulaires. Il appartient à une classe de molécules déremboursées depuis le début de l’année, et se retrouve au cœur d’un bras de fer avec la HAS.Argument de poidsGenevrier conteste le secret qui entoure les débats et le vote de la commission de la transparence – le collège de la HAS qui « note » les médicaments. Le nom des 26 membres est connu, mais on ne sait pas qui a voté quoi, puisque seul le résultat est consigné. En outre, dans les procès-verbaux des réunions, le nom des agents de la HAS qui ont travaillé sur le dossier est occulté. Le laboratoire, qui soupçonne certains intervenants d’être biaisés en sa défaveur, a contesté la légalité de cet anonymat devant le tribunal administratif de Montreuil, qui lui a donné raison vendredi 23 octobre.Face à la HAS, Genevrier avait un argument de poids : un avis de la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) publié en septembre 2014, rappelant que « le procès-verbal doit permettre de connaître les opinions exprimées individuellement par les membres des commissions ainsi que l’identité de leurs auteurs ». Compte tenu de « l’objectif de transparence poursuivi par le législateur », la Commission ajoute que l’on doit pouvoir « identifier le détail nominatif des votes de chacun des membres de la Haute Autorité ».La HAS, qui n’est pas tenue de se conformer à l’avis de la CADA, avait alors objecté qu’« un document comportant ces informations n’existe pas ». Le vote ayant lieu à main levée, il n’y a aucune trace écrite et, selon elle, le détail des procès-verbaux – qui attribuent chaque intervention à son auteur – suffit à se faire une idée de qui pense quoi. La décision du tribunal administratif la contraindra néanmoins à dévoiler le nom de ses agents. Ce qui n’est pas sans conséquence : « Cet anonymat les préserve des pressions que les laboratoires exercent sur eux, souligne un bon connaisseur du milieu. Les coups de fil insistants des industriels qui souhaitent faire passer leur message ne sont pas rares… »Conseils rémunérésLa HAS acceptera-t-elle de jouer le jeu de la transparence en consignant à l’avenir le nom des membres qui ont voté pour ou contre le déremboursement d’un médicament ? Les laboratoires en profiteront-ils pour tenter d’influencer davantage ses décisions ? Ces questions sont d’autant plus d’actualité que le parquet de Paris a ouvert en avril une enquête sur de possibles conflits d’intérêts dans le monde des médicaments après les révélations de Mediapart sur des liens entre experts des autorités de santé et laboratoires.Dans une enquête titrée « Les gendarmes du médicament faisaient affaire avec les laboratoires », le site d’investigation faisait état de réunions fréquentes où des « membres éminents » de la HAS et de l’Agence nationale de sécurité du médicament donnaient des conseils rémunérés aux laboratoires sur la meilleure manière de monter leur dossier. « Si les faits rapportés sont exacts, ils sont inacceptables, et même d’une extrême gravité », avait réagi la ministre de la santé, Marisol Touraine, en demandant aux deux organismes visés de « faire la lumière sur ces affirmations ».Pour Genevrier, la décision du tribunal administratif ne changera in fine pas la donne. Depuis que les patients doivent le payer de leur poche, les ventes du Chondrosulf se sont effondrées. Pour 2015, la société estime qu’elles ne dépasseront pas 10 millions d’euros, contre 40 millions l’an passé. Son chiffre d’affaires devrait ainsi passer de 120 millions à 90 millions. « Et cette baisse n’est pas définitive », précise Noëlle Lenoir, qui défend les intérêts du laboratoire. Un plan de restructuration concernant un tiers du personnel est en cours. « C’était ça ou la clé sous la porte », indique l’avocate.Ce n’est cependant pas la première fois que le laboratoire croise le fer avec les autorités de santé. En 2011, l’Agence nationale de sécurité du médicament avait ainsi interdit une campagne de communication vantant indûment le Chondrosulf. Elle reprochait à cette publicité destinée aux professionnels de santé de prétendre que ce médicament permettait de « limiter la polymédication », c’est-à-dire de réduire la prise d’autres médicaments destinés aux douleur du genou atteint d’arthose, notamment des anti-inflammatoires. Or, cet argument, que continue d’avancer le laboratoire, n’est pas étayé par des données probantes, comme l’indique clairement un avis publié par la HAS en 2008. Sa conclusion était déjà sans appel : « Chondrosulf ne présente pas d’intérêt de santé publique. »Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Robert Bell (Brooklyn College, City University de New-York) Volkswagen a besoin de se faire pardonner, et vite. L’entreprise risque une amende de 18 milliards de dollars (15,9 milliards d’euros) aux Etats-Unis, et elle devra verser des compensations à d’autres pays ainsi qu’à des plaignants un peu partout dans le monde. Chacun sait, aujourd’hui, qu’elle a admis avoir introduit un logiciel dans 11 millions de véhicules diesel, afin de fausser les tests de pollution.Un problème d’éthique et de gouvernance ? Certes, mais le fond de la question est ailleurs : c’est la dissimulation d’une « déception technologique », qu’Elon Musk, le fondateur de Tesla, exprime en ces termes (Le Monde, daté 27-28 septembre) : « J’imagine que Volkswagen était sous une énorme pression et s’est retrouvée coincée par ce qui est effectivement possible. Après cela, la tricherie est la seule option… le diesel atteint ses limites… le seul moyen de réduire les émissions, c’est de changer de technologie. »Lire aussi :L’américain Tesla veut profiter des déboires du dieselJ’ai donné, dans deux livres (Impure Science, Wiley, 1992 ; Les Péchés capitaux de la haute technologie, Seuil, 1998), d’autres exemples de technologies qui s’étaient avérées décevantes : armes pour le Pentagone, projets de la NASA, médicaments, appareils médicaux, projets européens de haute technologie… Les dirigeants se rendent compte trop tard qu’ils se sont lancés dans une technologie qui ne répond pas aux attentes. Presque toujours, ils écrasent alors quiconque dit la vérité et se met en travers de leur passage.Une voiture électrique moins chèrePresque inévitablement, la direction nie avoir eu connaissance de toute malversation, comme cela a été le cas avec Volkswagen. « Je sais que c’est très difficile à croire, a affirmé, devant le Congrès américain, le plus haut dirigeant du groupe aux Etats-Unis. Moi aussi, je lutte. » Quant aux régulateurs, ils ont généralement un temps de retard, souvent à cause de conflits d’intérêts ou d’incompétence.Comment Volkswagen peut-il se faire pardonner ?Pas en développant une voiture électrique moins chère que celles d’Elon Musk. Il y en a déjà, et beaucoup de marques ont annoncé des gammes comparables à Tesla. Pas non plus en lançant une campagne publicitaire ; pourquoi leur ferait-on confiance de nouveau ? Pour se racheter, Volkswagen doit faire (au sens de « fabriquer ») quelque chose qui détourne l’attention de cette tache sur sa réputation, et qui soit au profit d’un avenir plus propre.De nombreux observateurs pensent que cet avenir propre réside dans les voitures électriques. La rédemption de Volkswagen pourrait se trouver dans la lutte contre le principal obstacle au développement des voitures électriques : le manque criant d’infrastructures de recharge.Un « fonds de rédemption vert »La firme pourrait trouver sa rédemption en investissant volontairement dans un fonds pour développer ces infrastructures. D’autres constructeurs automobiles – peut-être plus nombreux qu’on ne le pense – pourraient bien se trouver obligés de s’amender, eux aussi. Ils pourraient le faire en investissant dans le même fonds, que l’on pourrait nommer le « fonds de rédemption vert » (green redemption fund). Qui dit rédemption dit culpabilité – pour le réchauffement climatique, la pollution de l’air, les dommages à la planète, etc. Et Volkswagen a reconnu sa culpabilité.J’ai proposé ce concept en 2010 dans une conférence au G20 en Corée (www.dailymotion.com/video/xg8inc_g20-seoul-robert-bell-green-redemption-speech-full-text_tech). L’idée est simplement que les investisseurs disposant de grosses sommes d’argent bloquent des fonds sur des investissements à très long terme dans l’infrastructure verte, en réinvestissant tous les bénéfices.Volkswagen et les autres investisseurs de ce fonds vert pourront être propriétaires des actifs du fonds, mais ils ne seront pas en mesure de sortir l’argent avant un nombre d’années déterminé – disons 20, ou même 40. Ce « sacrifice » leur donne deux occasions de se faire pardonner. Tout d’abord, la valeur de l’actif va à la génération suivante, celle que tout le monde entend sauver du réchauffement climatique. Ensuite, Volkswagen construit une infrastructure qu’elle-même ne peut pas utiliser — jusqu’à ce qu’elle se lance, elle aussi, massivement dans les voitures électriques.Un « green redemption fund » pourrait sauver Volkswagen, mais aussi et surtout contribuer à nous sauver de la pollution atmosphérique et du réchauffement climatiqueSi Volkswagen lance immédiatement un « green redemption fund » pour créer un réseau de bornes de recharge, il pourra en appeler à la miséricorde de l’opinion publique. Si le gouvernement américain se montre inflexible sur le paiement des 18 milliards de dollars d’amende, alors c’est lui qui deviendra le coupable.Volkswagen, rétablissant son image de marque comme un voyou qui se repend, pourrait même vendre beaucoup de voitures, faisant ainsi de ces 18 milliards un levier. Versés par Volkswagen au green redemption fund, ils permettraient de construire un réseau national de bornes de recharge. Selon un rapport de septembre de l’Idaho National Laboratory, les bornes les plus rapides, les DC Fast Chargers, offrent une autonomie de 55 km en dix minutes. Leur coût moyen est de 23 662 dollars, même si certaines valent le double.Dix-huit milliards de dollars pourraient financer un grand nombre de stations de recharge rapide – environ 800 000 bornes – dans les parkings, les supermarchés, les stations d’essence, etc. Les amendes encourues par Volkswagen, dans d’autres pays, pourraient également abonder ce fonds vert et contribuer à construire des réseaux nationaux de stations de recharge dans ces pays.Un green redemption fund pourrait sauver Volkswagen, mais aussi et surtout contribuer à nous sauver de la pollution atmosphérique et du réchauffement climatique. (Traduit de l’anglais par Richard Robert)Robert Bell, professeur de management, a présidé le département de finance et de management au Brooklyn College (City University de New York). Son ouvrage le plus récent est La Bulle verte (Scali, 2007).Robert Bell (Brooklyn College, City University de New-York) Philippe Escande Il faut moins de deux heures pour joindre Ergué-Gabéric, dans le Finistère, depuis Carentoir dans le Morbihan. Mais pour Yves Guillemot, suivre cette route, qui sépare son fief de celui des Bolloré, serait comme aller à Canossa en robe de bure. Et ce n’est pas le genre du bonhomme. Durant près de six ans, il a ferraillé contre les Californiens d’Electronic Arts, le numéro un mondial du secteur des jeux vidéos ; ils voulaient s’emparer du joyau familial. Et il les a vaincus.Lire aussi :L’étau de Vivendi se resserre sur UbisoftMais, cette fois, la bagarre revêt une autre allure, celle d’un derby régional entre deux fortes têtes, des « pen carn » (tête dure) comme on dit au pays. Avec ses quatre frères, Michel, Claude, Gérard et Christian, Yves Guillemot a fondé en un petit empire du jeu vidéo, dans le tiercé mondial de sa spécialité. Chaque frère prenant la tête d’une des entreprises du groupe. C’est ainsi qu’Yves s’est retrouvé à la tête de Ubisoft Entertainment, la plus grosse entité du groupe. Avec plus de 1,4 milliard d’euros de chiffre d’affaires, elle est spécialisée dans les jeux sur consoles et PC. Michel s’est chargé de Gameloft, l’autre société cotée en Bourse, et active dans les jeux sur mobile ou tablettes. Cette dernière, six fois plus petite qu’Ubisoft, a connu un parcours plus heurté depuis sa création en 1999. Alors que sa grande sœur maintient des profits confortables, elle est tombée dans le rouge en 2014, ainsi qu’au premier semestre de cette année.Bolloré obtiné et pragmatiqueVoici donc un groupe breton, familial, bien positionné mondialement sur un marché en croissance et essentiel dans l’univers médiatique contemporain. Mais il est fragilisé par la petite forme de l’une de ses composantes et son capital est relativement éclaté. Yves Guillemot ne détient que 9,4 % du capital d’Ubisoft, juste derrière le fonds américain Fidelity.Voilà qui « coche toutes les cases » quand on s’appelle Vincent Bolloré et que l’on cherche à consolider un conglomérat médiatique comme Vivendi, riche d’une trésorerie de près de cinq milliards d’euros. Du potentiel et de la fragilité. Tout ce qu’aime l’homme d’affaires qui peut déployer sa stratégie habituelle : entrée discrète, déclaration de bonnes intentions, montée au capital. Puis viendront les demandes, celles de plus de transparence, puis d’une représentation au conseil d’administration, et enfin d’une nécessaire restructuration du groupe. Par exemple en exigeant une fusion entre Ubisoft et Gameloft.En bon capitaliste, le raider Bolloré connaît la manœuvre par cœur. Et en bon breton, il est assez obstiné pour jouer avec le temps et assez pragmatique pour se replier quand les éléments ne sont pas favorables. Pourquoi alors avoir laissé Vivendi vendre le groupe californien Activision Blizzard, probablement la plus belle entreprise du secteur avec son célèbre jeu en ligne « World of Warcaft » ? Trop loin, trop cher. Plus de 8 milliards de dollars (7,2 milliards d’euros) encaissés, trois fois la valeur d’Ubisoft. Et puis, pour surveiller les affaires et garder les créatifs, Carentoir est plus proche des rives de l’Odet que Los Angeles.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Combien coûtera au groupe Volkswagen (VW) l’affaire des moteurs diesel truqués ? La somme sera sans nul doute astronomique. Mais, sur le montant exact, les paris restent ouverts, tant les inconnues demeurent nombreuses. La journée de jeudi 22 octobre en est un parfait exemple. Après que le constructeur a indiqué au matin à l’agence de presse allemande DPA qu’un de ses moteurs diesel les plus récents était peut-être aussi concerné par la fraude, les observateurs ont cru à une nouvelle dimension de l’affaire, pouvant aller jusqu’à plusieurs millions de véhicules supplémentaires impliqués… jusqu’à ce que le groupe assure, en fin d’après-midi, que ces moteurs étaient finalement bien conformes à la législation.Lire aussi :Scandale Volkswagen : quelles suites ?Cette fausse alerte, qui a agité la presse allemande pendant des heures, en dit long sur l’état de défiance généralisée qui règne au sein du groupe de Wolfsburg. Les experts estiment déjà que le scandale des moteurs truqués pourrait entraîner l’opération de rappel la plus chère de l’histoire automobile. Car, si les moteurs diesel dernière génération du constructeur sont finalement mis hors de cause, la remise aux normes des moteurs dont la manipulation a été confirmée se révèle bien plus compliquée et coûteuse que prévu. Au total, 11 millions de voitures VW sont équipées du fameux moteur EA189 au logiciel manipulé par le constructeur pour échapper aux contrôles sur les émissions polluantes. 8,5 millions d’entre elles sont immatriculées en Europe.Casse-têteSelon les informations du quotidien économique Handelsblatt, il est peu probable que le groupe parvienne, comme il l’a annoncé, à « réparer » l’ensemble des véhicules incriminés au cours de l’année 2016. Jusqu’ici, le constructeur pensait que la majeure partie des voitures concernées pourrait être mise en conformité par une simple actualisation du logiciel du moteur, comme on le fait par exemple avec les téléphones portables. En réalité, seuls les gros moteurs 2 l et les petits moteurs 1,2 l pourront se contenter de cette mesure. Les autres, ceux de 1,6 l de cylindrée, devront être équipés d’un nouveau système de traitement des gaz d’échappement. Trois millions de véhicules sont dans ce cas en Europe.Lire aussi :Volkswagen contraint à une mue douloureusePour les ingénieurs du groupe, c’est un véritable casse-tête : le système à trouver doit s’adapter à la morphologie des voitures et être agréé par l’autorité de contrôle automobile allemande, qui veille désormais au grain. Or, les modèles à réparer sont très variés. Le principe du système modulaire qui a tant contribué à la fortune de VW montre son douloureux revers : le moteur truqué a été installé sur plusieurs marques du groupe, en l’occurrence Audi, Skoda, Seat et Volkswagen, y compris sur ses véhicules utilitaires, en différents modèles.Les pièces nécessaires devront être commandées chez les sous-traitants puis intégrées aux véhicules en usine. L’opération de rappel de ces véhicules ne pourra donc pas commencer avant septembre 2016, a confirmé mercredi 21 un porte-parole du groupe, ce qui laisse augurer de grosses difficultés pour tenir les délais.Réduction probable de la performance des véhiculesAutre conséquence : les experts automobiles s’accordent à dire que la remise aux normes des véhicules, quelle qu’elle soit, se traduira par une réduction de leur performance ou une augmentation de leur consommation… et donc une probable baisse de leur valeur de revente. Or, c’est le groupe Volkswagen lui-même qui a financé une partie de ces véhicules par le biais de ses services financiers, qui gèrent des millions de voitures en leasing.Une perte de valeur obligerait la banque VW à opérer une importante dépréciation d’actifs, avec un risque notable sur les résultats du groupe. « En Allemagne, ces charges et pertes pourraient s’élever à un milliard d’euros », estime l’expert automobile Ferdinand Dudenhöffer, qui a calculé que, sur les 2,4 millions de véhicules concernés par la fraude en Allemagne, la moitié ont été financés par les services financiers de VW. Il estime que pour les véhicules impliqués la perte de valeur pourra s’élever jusqu’à 1 000 euros par voiture. Quant aux clients qui n’ont pas profité des services financiers de VW, ils devraient être nombreux à faire valoir leur droit à des dommages et intérêts.« Les récents exemples de rappels automobiles ont montré qu’ils n’ont pas nécessairement un effet négatif sur les ventes de véhicules une fois que les problèmes ont été résolus »L’agence de notation Moody’s, dans un rapport publié jeudi 22 octobre, considère que les dommages financiers se situeront entre 9,5 et 31 milliards d’euros pour Volkswagen, le scénario moyen prévoyant une facture à 20,5 milliards d’euros. Un chiffre proche de celui estimé par Max Warburton, analyste chez Bernstein. Ce dernier évalue le coût total de l’affaire entre 15 et 20 milliards d’euros. Une des variables est l’effet de la crise sur le comportement des consommateurs, en particulier en Europe. « Les récents exemples de rappels automobiles ont montré que ces derniers n’ont pas nécessairement un effet négatif sur les ventes de véhicules une fois que les problèmes ont été résolus. Les ventes de General Motors ont bien résisté après le rappel de 2,6 millions de voitures pour corriger le système d’allumage », juge Yasmina Serghini-Douvin, analyste chez Moody’s.Lire aussi :Volkswagen : le plus gros vendeur mondial de voitures en trois graphiquesAu vu d’un sondage publié lundi 19 octobre, réalisé pour le compte du cabinet de conseil Prophet, les Allemands continuent d’être fidèles à VW. Deux tiers d’entre eux sont convaincus que VW construit toujours d’excellentes voitures et 75 % se disent même prêts à acheter un modèle du groupe si une offre et un modèle leur convenaient. Durant les neuf premiers mois de l’année 2015, Volkswagen a vendu 7,43 millions de véhicules dans le monde, en légère baisse de 1,5 % par rapport à l’an dernier. 2,6 millions ont été écoulés en Europe occidentale, en hausse de 6,1 % par rapport à 2014.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde Eric Albert (Londres, correspondance) Xi Jinping pourrait quitter le Royaume-Uni avec un joli jouet sous le bras. Le président chinois termine, vendredi 23 octobre, une visite d’Etat de quatre jours, pendant laquelle de très nombreux contrats ont été signés. Jeudi, un nouvel accord commercial s’est ajouté. L’entreprise chinoise C. Banner a annoncé être en négociations avancées pour acheter Hamleys.Lire aussi :Xi Jinping accueilli comme un roi chez les BritanniquesLe plus vieux magasin de jouets du monde trône au 188-196 Regent Street, à Londres. Il appartient depuis 2012 au français Ludendo (La Grande Récré, Starjouet… ). La transaction s’élèverait à 100 millions de livres (140 millions d’euros), selon Reuters.Hamleys est une véritable institution. Avec ses 50 000 jouets savamment installés sur sept étages, ses démonstrations, ses vendeurs connaissant très bien leurs joujoux, ce temple dédié aux peluches, Lego et autres petites voitures attire chaque année des millions de visiteurs. Et les touristes s’y ruent un peu comme chez Harrods.Avec un propriétaire chinois, Hamleys s’ouvre maintenant les portes d’un immense marchéL’histoire débute en 1760, avec l’ouverture, par un certain William Hamley, d’un magasin de jouets et de bonbons à Londres, à Holborn. Un siècle plus tard, en 1881, ses héritiers inauguraient l’emplacement actuel. Depuis, la première boutique a été détruite dans un incendie, l’enseigne a fait faillite en 1931 et le magasin de Regent Street a été bombardé cinq fois pendant la seconde guerre mondiale.Une histoire tourmentée qui se poursuit en 2003. L’islandais Baugur achète Hamleys, avant une faillite retentissante pendant la crise financière et une cession en 2012 à Ludendo.La stratégie des différents acquéreurs a cependant toujours été la même : faire fructifier la marque au-delà du seul navire amiral de Regent Street. De petits magasins ont été ouverts dans les aéroports et dans le reste du Royaume-Uni et la marque s’est développée en Inde, en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis. L’enseigne en compte désormais cinquante, dont quarante en franchise. Avec un propriétaire chinois, Hamleys s’ouvre maintenant les portes d’un immense marché… et d’un pays qui fabrique la grande majorité des jouets du monde.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.10.2015 à 17h16 | Frédéric Cazenave Dans un marché immobilier difficile, où les acheteurs sont attentistes, la « valeur verte » des logements devient un élément clé de la négociation. L’Association Dinamic, émanation du Conseil supérieur du notariat et de la chambre des notaires de Paris, a mesuré l’impact de la performance énergétique d’un bien sur son prix de vente.Pour cela, l’association a retenu des biens de même typologie vendus en 2014 et a ensuite comparé la différence de prix selon l’étiquette énergétique, en prenant comme base un bien affichant une étiquette D, plutôt moyenne et la plus répandue selon les notaires. Un bémol toutefois, la taille parfois réduite des échantillons nécessite de prendre ces résultats avec prudence.Lire : Rénover pour mieux économiserDécote plus faible pour les appartementsPour mémoire, le diagnostic de performance énergétique, obligatoire depuis 2011, indique la consommation énergétique annuelle du logement sur une échelle allant de A (consommation faible) à G (consommation importante). En clair, il permet de savoir si le logement est une « passoire » thermique ou au contraire économe.Le résultat de l’étude est sans appel. Pour les maisons, la décote, qui varie selon les régions, va de 5 % à 18 % pour des biens affichant la moins bonne note (F ou G), par rapport à l’étiquette D. En Bretagne par exemple, une maison avec une étiquette F ou G se vend 13 % moins cher.Pour les appartements, l’impact est légèrement moindre (de 2 % à 14 %, selon la région). En revanche les meilleurs élèves (maison affichant une étiquette AB) se vendent de 5 % à 12 % plus cher.Lire aussi :Les travaux rentables… et les autresFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Grégoire Orain Pour la première fois de son histoire, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a abrogé l’autorisation de diffusion d’une chaîne. Accessible sur la télévision numérique terrestre (TNT), Numéro 23 ne pourra plus diffuser ses programmes à partir du 30 juin 2016, date à laquelle la décision du CSA prendra effet. Cette annonce porte un coup d’arrêt à la vente de la chaîne à NextRadioTV (BFM-TV, RMC, etc.). C’est aussi le dernier acte d’un long conflit opposant le propriétaire de Numéro 23, le groupe Diversité TV, au gendarme de l’audiovisuel. Qu’est-ce que la chaîne Numéro 23 ?En novembre 2012, le CSA décide d’attribuer six nouvelles chaînes accessibles sur la TNT. Parmi elles, Numéro 23. Créée à l’initiative de Pascal Houzelot (également membre du conseil de surveillance du groupe Le Monde) qui en est le principal actionnaire, elle se présente comme « la chaîne de la diversité », qu’il s’agisse des origines culturelles ou sociales, de l’orientation sexuelle ou du handicap.Lire : La future chaîne de la diversité présente sa grilleElle espère alors atteindre 1 % de part d’audience fin 2015, notamment grâce à un talk-show mené par Christophe Hondelatte le dimanche. En réalité, elle n’attirera que 0,7 % des spectateurs. Le 2 avril, Numéro 23 annonce être entrée en négociations exclusives avec le groupe audiovisuel NextRadioTV en vue d’un rachat pour un montant de 88,3 millions d’euros.Lire aussi :TNT : Numéro 23 dans l’escarcelle de NextRadioTV Pour quels motifs le CSA a-t-il abrogé l’autorisation de diffusion de Numéro 23 ?Pour être effective, la vente doit cependant être approuvée par le CSA. En juin, le gendarme de l’audiovisuel saisit son rapporteur indépendant pour éclaircir les conditions de la présence d’un actionnaire russe arrivé fin 2013 dans la société. L’investisseur est le groupe audiovisuel russe UTH. Pour 10 millions d’euros, il a acquis 15 % de la chaîne. Une opération qui a conduit à la modification du pacte d’actionnaires de Diversité TV.« Cette opération a été dissimulée au Conseil malgré plusieurs relances de sa part, le pacte n’ayant été finalement reçu que le 25 mai 2015 », observe le CSA. Aux yeux du régulateur, cette opacité se double d’un manquement de la chaîne au respect de ses obligations en matière de représentation de la diversité.Surtout, le Conseil a la conviction que les conditions de ce pacte d’actionnaires anticipaient sur une « cession rapide » de la chaîne. Un objectif contraire aux déclarations de Numéro 23, qui s’était engagée en 2012 au moins jusqu’en 2019.Lire aussi :L’autorisation de diffusion de la chaîne Numéro 23 suspenduePour le CSA, les 88,3 millions d’euros promis par NextRadioTV reposent, « à titre principal, sur la valeur de l’autorisation qui lui a été donnée ». En clair, ses actionnaires vont s’enrichir en vendant une fréquence qui leur a été attribuée gratuitement. Pascal Houzelot aurait ainsi « dès mai 2013 […] cherché avant tout à valoriser à son profit l’autorisation obtenue ». « Le Conseil a considéré qu’une telle démarche était constitutive d’un abus de droit entaché de fraude », achève le communiqué du CSA. Qu’attendre après la décision du CSA ?Sans autorisation de diffuser, Numéro 23 ne présente plus d’intérêt à court terme pour NextRadioTV, même si le patron de ce groupe, Alain Weill, assure maintenir son intérêt. L’autorité a laissé une porte de sortie à Diversité TV : la chaîne pourrait retrouver son autorisation de diffusion si elle modifie son pacte d’actionnaires d’ici au 30 juin 2016. Mais même dans ce cas de figure, la perspective d’une vente à court terme s’éloigne pour M. Houzelot. Celui-ci, comme Alain Weill, a la possibilité d’attaquer la décision du CSA devant le Conseil d’Etat. Pourquoi la vente de Numéro 23 fait-elle polémique ?A l’Assemblée, des députés de droite et de gauche ont dénoncé, dès l’annonce de la vente, la plus-value escomptée par les actionnaires de Numéro 23 : puisque le CSA attribue les fréquences audiovisuelles gratuitement, les actionnaires de la chaîne pouvaient réaliser « des bénéfices sur une ressource publique », estimait alors la députée (PS) Martine Martinel.Lire aussi :Numéro23 : polémique sur une plus-value « scandaleuse »Jusqu’alors, les ventes devaient répondre à des obligations législatives : une chaîne de la TNT ne pouvait être cédée qu’après deux ans et demi de détention, et toute plus-value était taxée à hauteur de 5 %. La vente de Numéro 23 à NextRadioTV ne contrevenait cependant pas à ces règles. Ce débat a-t-il eu un impact législatif ?Oui. En juin 2015, les parlementaires ont conçu une nouvelle mesure : en cas de vente d’une chaîne, la taxation appliquée a été fixée à 20 % du prix de vente si la chaîne est vendue moins de cinq ans après son attribution, à 10 % entre cinq et dix ans, et à 5 % au-delà.Cette mesure devait d’abord être intégrée à la loi Macron, votée durant l’été. Mais le Conseil constitutionnel a estimé qu’elle était un « cavalier législatif » sans rapport avec l’objet de la loi, et l’a donc censurée. La mesure sera finalement adoptée dans le cadre d’un texte à part, le 5 octobre.Grégoire OrainJournaliste au Monde Laurence Girard Après la fermeture à titre conservatoire de l’abattoir municipal d’Alès, à la suite de la diffusion sur Internet de vidéos tournées par l’association de défense des animaux L214, et montrant des animaux encore vivants au moment de la découpe, de nombreuses questions se posent sur la réglementation en vigueur dans ces entreprises.Au niveau européen, le bien-être animal est une composante prise en compte. Pour preuve, le règlement communautaire publié en septembre 2009, intitulé « protection des animaux au moment de leur mise à mort ». Ce texte qui a remplacé une directive datant de 1993, a renforcé les règles en vigueur et a souhaité mieux harmoniser les pratiques entre les 28 Etats membres.Lire aussi :L’abattoir municipal d’Alès fermé après la diffusion d’images choquantesLe texte reconnaît en préambule que la mise à mort « provoque douleur, peur, détresse et autres formes de souffrance » et qu’il faut prendre toutes les mesures possibles pour tenter de les atténuer. « C’est une question d’intérêt public qui influe sur les consommateurs vis-à-vis des produits agricoles », ajoute le règlement.Le texte est entré en vigueur dans chaque Etat membre en janvier 2013. Avec la liberté laissée à chacun de durcir encore les règles s’il le souhaitait. Il fixe un cadre avec quelques grands chapitres.Les prescriptions sur l’installation et l’environnement de la mise à mortL’installation doit être prévue pour que les animaux soient propres, ne soient pas blessés, ne glissent pas, ne souffrent pas de faim ou de soif, de froid ou de chaud, et ne présentent pas de signe de peur.Les méthodes d’étourdissementLes animaux ne doivent être mis à mort qu’après étourdissement. L’animal doit être maintenu en état d’inconscience et d’insensibilité jusqu’à sa mort. Et si la méthode d’étourdissement n’entraîne pas la mort, le procédé de mise à mort doit s’appliquer le plus tôt possible.Les méthodes d’étourdissement ou de mise à mort peuvent évoluer techniquement à condition qu’elles apportent un plus pour le bien-être de l’animal. Toutefois, en cas d’abattage rituel, le texte européen souligne que le principe d’étourdissement peut ne pas être appliqué.Contrôle de l’étourdissementLa personne chargée de l’étourdissement ou une autre personne désignée dans l’entreprise doit régulièrement contrôler l’état des animaux pour vérifier que les méthodes d’étourdissement fonctionnent. Les abattoirs doivent mettre en place des procédures de contrôle avec des critères et des indicateurs.Certificat de compétenceLa mise à mort et les opérations annexes sont effectuées uniquement par des personnels possédant le niveau de compétences approprié. Chaque Etat membre doit désigner une autorité compétente qui délivrera un certificat de compétence accordé après une formation et un examen.Matériel d’étourdissementLes appareils d’étourdissement doivent aussi être contrôlés et entretenus. Toutes les opérations doivent être notées sur un registre. De plus, un matériel de rechange doit être disponible en cas de problème.Guide de bonnes pratiquesChaque Etat membre doit élaborer et diffuser un guide des bonnes pratiques.Interdiction de méthodes d’immobilisation des bovinsDes méthodes comme suspendre ou hisser des animaux conscients, endommager la moelle épinière ou utiliser des courants électriques pour immobiliser sans étourdir sont interdites.Nomination d’un responsable du bien-être animalChaque abattoir doit nommer un responsable du bien-être animal qui doit veiller à l’application de ce règlement européen. Il est sous l’autorité directe de l’exploitant et est en mesure d’exiger du personnel de modifier ses pratiques. Il doit tenir un registre des améliorations apportées. Il doit posséder le certificat de compétence.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Naulot (Ancien membre du Collège de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF)) Depuis vingt ans, l’Europe construit de grandes cathédrales, mais elle refuse parfois de s’interroger sur leur utilité réelle quelques années après !Au cours des années 1990, dans une période où la créativité financière battait son plein, l’Europe a ainsi créé deux outils, chacun d’une extraordinaire complexité : la pondération des risques bancaires et le marché du carbone.Proposée en juin 2004 par le Comité de Bâle et validée en 2006 par la Commission européenne, la pondération des risques a constitué une vraie révolution dans l’allocation des financements par les banques.Selon l’Institut de l’économie pour le climat, la contribution du marché de carbone européen à la lutte contre le réchauffement climatique est comprise entre zéro et 10 % depuis sa créationCette réforme permet en effet aux banques, pour le calcul des ratios réglementaires de fonds propres, de déclarer des financements inférieurs aux montants réellement prêtés lorsque les emprunteurs sont jugés financièrement solides. Une boîte noire qui a révolutionné la distribution du crédit. De très nombreuses critiques ont été émises mais le système semble inébranlable tant les experts restent attachés à un outil dans lequel l’Union européenne a beaucoup investi.Le marché des quotas de carbone instauré en 2005 est un autre exemple emblématique de cette imagination financière débordante, sur un sujet encore plus important, la lutte contre le réchauffement climatique. Pour réduire les émissions de carbone des grands sites industriels en Europe, Bruxelles a décidé en 2002 de créer un marché d’une complexité infinie dont les caractéristiques sont inédites : l’offre est planifiée sur une quinzaine d’années (le plafond des émissions de carbone), la demande est nécessairement variable (en fonction de la conjoncture, de la météo, du prix des énergies fossiles) et le prix de marché (celui du carbone) doit impérativement se situer à un niveau élevé et stable.Un message envoyé aux industriels calamiteuxEn 2010, le rapport Prada avait tenté de qualifier ce marché totalement atypique en évoquant un « marché réglementaire »… Presque un oxymore ! Selon l’Institut de l’économie pour le climat, la contribution du marché de carbone européen à la lutte contre le réchauffement climatique est comprise entre zéro et 10 % depuis sa création. Le prix du carbone est inférieur à 8 euros la tonne depuis 2012 alors qu’un prix minimum de 30 euros serait nécessaire pour freiner l’exploitation des centrales à charbon les plus polluantes.Face à ce fiasco, les Anglais ont décidé en 2013 d’ajouter une taxe carbone au prix du marché européen. Actuellement, le prix appliqué aux producteurs d’électricité est ainsi de 32 euros et non de 8 euros. Faut-il que le marché soit malade pour que les Anglais décident d’abandonner le marché au profit d’une taxe ! Pour remédier à ces dysfonctionnements, la Commission européenne a certes décidé de créer à partir de 2019 une réserve de stabilité afin d’y loger une partie des quotas excédentaires mais les surplus resteront considérables.Pourquoi la Commission européenne ne propose-t-elle pas, comme les Anglais, de créer un prix plancher applicable dès maintenant ?L’inertie de la Commission est inexplicable. Pourquoi ne propose-t-elle pas d’annuler des quotas au lieu de les reporter ? Pourquoi ne propose-t-elle pas, comme les Anglais, de créer un prix plancher applicable dès maintenant ? Le message envoyé aux industriels est pour le moment calamiteux.Le 7 octobre à Lima, au cours de l’assemblée générale du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, Christine Lagarde a fait une déclaration qui a surpris par sa franchise à quelques semaines de la COP21 : « C’est le bon moment pour introduire des taxes carbone. […]. Je sais que beaucoup de gens préféreraient les systèmes d’échanges de quotas d’émissions mais nous pensons que la taxation du carbone est une bien meilleure solution ».Hommage lui soit rendu ! Écoutant ce sage conseil, les dirigeants européens devraient s’engager, dès maintenant, en faveur d’une taxe carbone applicable à partir de 2020, dans l’hypothèse où d’ici là le prix du carbone ne se stabiliserait pas au-dessus de 30 euros. La défiance à l’égard de l’Europe se combattra plus efficacement par la reconnaissance des erreurs commises que par la dénonciation constante des populismes.Jean-Michel Naulot (Ancien membre du Collège de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF)) 15.10.2015 à 14h54 • Mis à jour le15.10.2015 à 14h56 Cinq salariés d’Air France ont été mis, jeudi 15 octobre, à pieds pour leur rôle supposé dans des « violences aggravées » lors d’un comité d’entreprise et une vingtaine d’autres est concernée par les procédures disciplinaires en cours. Entre une entreprise qui licencie massivement et des employés en révolte, à qui revient la faute des débordements. Véronique Darmon, secrétaire générale Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL) Air France Alpa et Stéphane Albernhe Managing Partner du cabinet Archery Strategy Consulting donnent leur réponseº Comment la négociation d’un simple accord entre Air France et ses pilotes est-elle devenue « l’affaire Air France » ? Par Véronique Damon : « Afin d’obtenir rapidement un accord de productivité, en fait une baisse massive du salaire des pilotes, la Direction les a pointés comme seuls responsables de l’avenir de l’entreprise. Cette stratégie -ultimatum et chantage à l’emploi- a échoué. Au Comité central d’entreprise la menace devient alors réelle : suppression de lignes, d’avions, d’emplois. Et les pilotes sont à nouveau désignés comme fautifs. Pourtant, les salariés restent unis, agents sol, navigants commerciaux et pilotes, pour défendre leur emploi, leur compagnie. Ce cri de désespoir dégénère brutalement. Une litanie médiatique expose des dirigeants piteusement en fuite devant leurs employés désemparés. Les réactions outrées fusent devant la violence, physique ou sociale c’est selon. Le politique, longtemps resté au loin, est contraint de s’impliquer. Parce que régulateur, l’État définit l’environnement concurrentiel d’Air France, parce qu’actionnaire, il nomme ses dirigeants, son rôle est primordial et conditionne la crédibilité des négociations. L’enjeu sera la pérennité du pavillon français. » º Compagnie aérienne en danger recherche convergence !Par Stéphane Albernhe : « Air France, au même titre que toutes les compagnies historiques, se voit depuis plusieurs années confrontée à un enjeu de transformation majeur. Ces compagnies ont longtemps adressé l’ensemble des segments de marché - le long courrier, les destinations spécifiques (par exemple les Antilles), le moyen- courrier et le domestique - avec le même Business Model. Or sur ces 4 segments, elles sont concurrencées aujourd’hui par 4 types d’acteurs aux Business Models spécifiques, chacun étant meilleur sur son segment. L’enjeu de ces compagnies est donc vital : se reconfigurer, et le plus vite possible, ou disparaître (comme Swissair, Sabena, Malev…) ! On n’est donc pas dans le cas d’un capitalisme international (~75 % est du capital est flottant et ~25 % est non européen) réclamant toujours plus d’une structure de coûts européenne, jugée insuffisamment compétitive. Il s’agit ici d’un problème de survie liée à la capacité à adapter les stratégies de positionnement d’offres et les modèles de production associés. Alors à qui la faute, le champ de bataille étant en place depuis 20 ans ? Le management et l’actionnaire de référence (Etat) n’a certainement pas engagé les réformes suffisamment tôt. D’un autre côté le corps social, qui a su se mobiliser (cf. plan Transform 2015) est aujourd’hui dans le déni. La direction d’Air France sait aujourd’hui comment repositionner la compagnie, il faut donc lui souhaiter la convergence de l’ensemble des collaborateurs, car le temps presse… » 15.10.2015 à 11h27 • Mis à jour le15.10.2015 à 11h34 | William Audureau et Sarah Belouezzane Il ne faut jamais dire fontaine, je ne boirai pas de ton eau. Deux ans à peine après la vente de la quasi-totalité d’Activision, voilà que Vivendi investit à nouveau dans le jeu vidéo. Mercredi 14 octobre, le groupe dirigé par Vincent Bolloré a annoncé avoir pris une participation minoritaire, de respectivement, 6,6 % et 6,2 %, dans Ubisoft et Gameloft, deux éditeurs de jeux tricolores.« Cela représente l’acquisition sur le marché de 7,36 millions d’actions Ubisoft pour un montant de 140,3 millions d’euros et de 5,24 millions d’actions Gameloft pour un montant de 19,7 millions d’euros », a précisé le groupe de média dans un communiqué.Beaucoup voient dans cette opération un retournement. Les années 2013 et 2014 avaient en effet été émaillées d’une série de cessions dont le but était de recentrer le conglomérat autour de la musique, du cinéma et de la télévision. Exit donc les télécoms et le jeu. C’est ainsi que furent vendus Activision, mais aussi le brésilien GVT, Maroc Telecom et bien sûr SFR, racheté par Numericable. L’entreprise a, en revanche, gardé dans son giron Canal + et Universal Music Group et a récemment acquis la plateforme de vidéo Dailymotion. Comment expliquer ce retour en grâce d’un secteur autrefois décrit comme incompatible avec la stratégie du groupe ?Un modèle de production unique« Ce n’est pas du tout contradictoire », explique un proche du dossier qui rappelle que l’ex-Générale des eaux possède encore 5,7 % d’Activision. L’éditeur de jeux aurait surtout été vendu pour désendetter le groupe et lui éviter les risques associés au caractère cyclique de cette industrie, trop dépendante des blockbusters. « Posséder la totalité et une minorité, ce n’est en effet pas pareil », estime un expert du secteur.Dans ce contexte, l’opération annoncée mercredi soir ne serait pas un mouvement stratégique, mais simplement une prise de participation dans deux entreprises intéressantes, sur un secteur instable mais prometteur. Un discours qui ne convainc pas les analystes. Stéphane Beyazian, de la banque Raymond James, anticipe par exemple, la possibilité, avec 6 % du capital, de peser dans les discussions pour faire fusionner les deux sociétés.Fondées toutes les deux par les frères Guillemot, Ubisoft et Gameloft, n’ont pourtant aujourd’hui pas exactement le même profil.Supervision artistique à Paris, studios de création éparpillés dans le monde, et mutualisation des projets : grâce à un modèle de production unique, Ubisoft, fondée par les cinq frères Guillemot en 1986 est désormais une machine à grosses productions. Et n’a rien à envier aux américains Electronic Arts et Activision. Alors que l’environnement créatif de ses concurrents s’est standardisé, la société se démarque par sa capacité à lancer de nouveaux univers (Watch Dogs), de nouveaux concepts (O. zen, un capteur de respiration) ou d’explorer des thèmes rares (l’âge de pierre, dans Far Cry Primal en 2016).Lire aussi :Ubisoft annonce « Far Cry Primal », un jeu vidéo au temps des mammouthsRésultat, la société éditrice d’Assassin’s Creed et des Lapins crétins est aujourd’hui le troisième éditeur indépendant au niveau mondial, avec un chiffre d’affaires d’1,4 milliard d’euros pour l’exercice fiscal clos en mars 2015. Et ce n’est peut-être qu’un début : l’an prochain sortira un film dérivé d’Assassin’s Creed. En 2020, la société ambitionne même l’ouverture d’un parc d’attraction en Malaisie. Objectif : passer de géant du jeu vidéo à géant du divertissement.Gameloft, elle, ne se porte pas aussi bien. Malgré une production abondante, l’entreprise, dont les revenus proviennent à 98 % du mobile, n’est que le 20e éditeur de jeux vidéo sur smartphones en termes de revenus sur l’année 2014, selon le cabinet App Annie. Quant à son chiffre d’affaires, il est en baisse de 2 %, à 0,23 milliard d’euros.Le virage du smartphoneLorsque Michel Guillemot fonde Gameloft en 1999, son idée est pourtant visionnaire : créer une entreprise spécialisée dans le jeu vidéo mobile. Mais après s’être fait connaître avec des licences comme Asphalt ou Real Soccer sur la première génération de téléphones portables, la société rate le virage du smartphone et des nouveaux modèles économiques gratuits, puis payants (« freemium »), comme le célèbre Candy Crush. En 2015, Gameloft est obligé de fermer sept studios. Aujourd’hui, l’entreprise semble désormais miser sur la publicité pour mobiles ainsi que sur les partenariats de licence (Les Minions, Trivial Pursuit). Un moindre mal.Lire aussi :Ubisoft et Electronic Arts, grands gagnants du marché du jeu vidéo en 2014William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Escande « Ils ont des idées plein la tête, des idées pour faire la fête  », chantait France Gall dans Tout pour la musique. Des idées sur la musique, ils en ont beaucoup chez Deezer mais la fête, ce sera pour plus tard. La société s’engage aujourd’hui dans un marathon qui décidera de son avenir. Et elle n’a pas choisi la facilité.Lire aussi :Deezer s’introduit en BourseEn pleine turbulence boursière, elle lance son introduction sur le marché parisien qui devrait lui permettre de lever 300 millions d’euros d’argent frais. L’opération, qui devrait valoriser la société entre 900 millions et un milliard, sera l’une des plus importantes de l’année. Un pari risqué, si l’on en juge par le résultat très mitigé du réseau social professionnel Viadeo, introduit en Bourse l’an dernier et qui a depuis perdu la moitié de sa valeur.La lessiveuse de l’InternetMais Deezer veut croire en sa bonne étoile. Elle s’estime bien plus solide   : son chiffre d’affaires a été de 142 millions en 2014, soit six fois plus que Viadeo. Et, surtout, elle surfe sur une croissance forte, 50 % en 2014 et plus de 40 % cette année.Car la société est au cœur d’une transformation radicale de son environnement. La musique, première filière à être entrée violemment dans la grande lessiveuse de l’Internet, avec le piratage, est aussi la première à en être sortie. Fortement rétrécie au lavage, puisque, sur les six majors de l’édition musicale qui dominaient le paysage en 2000, il n’en reste que trois et que le marché a été divisé par deux en dix ans.Mais le secteur a trouvé enfin un modèle pérenne, au prix d’un changement conceptuel. De la vente d’un produit, le CD, l’industrie musicale évolue à grande vitesse vers la vente d’un service, en l’occurrence un abonnement à un flux de musique illimité, appelé streaming.Lire aussi :Musique : le streaming en hausse, le CD en baisse, la niche vinyle se porte bienAprès plus de dix ans de baisse, le marché devrait repartir, et le streaming en sera la clé de voûte. Les consommateurs ont démontré qu’ils étaient prêts à payer 10 euros par mois pour avoir toute la musique partout et tout le temps. Deezer revendique 6,3 millions d’abonnés payants dans 180 pays, et son principal concurrent, Spotify, plus de 15 millions.Autre élément d’optimisme, cette révolution n’est pas venue des Etats-Unis mais d’Europe. Le suédois Spotify et le français Deezer en ont été les pionniers, et Spotify est également le numéro un du secteur en Amérique.Mais rien n’est joué. Dans l’économie des plates-formes Internet, le gagnant rafle la mise en profitant de l’effet de réseau. Spotify est déjà six fois plus gros en chiffre d’affaires que le français, Apple vient de se lancer, et Google, déjà présent avec YouTube, ne restera pas à l’écart. D’où les 300 millions espérés pour rivaliser en marketing avec ses concurrents.Mais il faudra surtout un produit attractif et une gestion sans faille, notamment dans ses relations avec les opérateurs téléphoniques qui proposent son service. Etre à la fois créatif et éviter, comme le raconte France Gall, que « le feeling prime la raison ».Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jade Grandin de l'Eprevier Un cadeau fiscal que certains ont encore en travers de la gorge. Jeudi 15 octobre, le tribunal administratif de Paris a ajouté sa pierre à la polémique des 2 milliards d’euros de deniers publics reçus par la Société générale dans l’affaire Kerviel. Une somme qui a compensé presque la moitié de ses pertes.En 2008, la banque déclare 4,9 milliards d’euros de pertes dues à la fraude commise par l’ex-trader Jérôme Kerviel. La loi veut que dans ce cas, une entreprise bénéficie d’une créance d’impôt sur les montants perdus. Aussi l’Etat verse-t-il à la Société générale d’abord 1,7 milliard d’euros en 2009, puis 500 millions d’euros en 2010, pour un total de 2,197 milliards d’euros.Lire aussi :Affaire Kerviel : sept ans de mystèresDemandes sans réponseDepuis, le flou sur la responsabilité de la banque remet en question la légitimité de cette déduction fiscale. En effet, il faut que la fraude ait été commise à l’insu des dirigeants, et que ces derniers n’aient pas été, directement ou indirectement, à l’origine de la perte. Or, si en octobre 2010, Jérôme Kerviel est reconnu seul coupable au pénal et condamné à cinq ans de prison pour « abus de confiance, introduction frauduleuse de données dans un système automatisé et de faux et usage de faux », de leur côté le Trésor et la Commission bancaire (devenue Autorité de contrôle prudentiel) pointent chez la banque de graves défaillances du système de contrôle et de hiérarchie.Résultat, en mars 2014, la Cour de cassation casse le volet civil du jugement, renvoyé à janvier 2016. Elle annule ainsi les dommages et intérêts de 4,9 milliards d’euros dus par Jérôme Kerviel et rappelle « l’existence de fautes commises par la Société Générale [qui ont] concouru au développement de la fraude et à ses conséquences financières ». Enfin, en mai 2015, Nathalie Le Roy, qui était commandante de police à la brigade financière chargée des investigations sur l’affaire Kerviel assure avoir « la certitude que la hiérarchie de Jérôme Kerviel ne pouvait ignorer les positions prises par ce dernier », dans des déclarations relayées par le site Mediapart.Conseiller EELV d'Île-de-France, @julienbayou demande à Bercy de publier son rapport sur le "cadeau fiscal" à la SG http://t.co/Fox2BvffIW— jadegrandin (@Jade Grandin)require(["twitter/widgets"]);L’administration fiscale a-t-elle mal ou trop vite agi ? La réponse pourrait se trouver dans un rapport interne réalisé en 2012, à Bercy, par la direction des Vérifications nationales et internationales (DVNI). Depuis deux ans, le conseiller régional EELV d’Ile-de-France Julien Bayou réclame sa publication. « Si ce rapport disculpe l’administration, très bien. Si, au contraire, il dit “on n’aurait pas dû payer”… » explique ce jeune élu qui a saisi le juge administratif après des demandes restées sans réponse auprès de Bercy et de la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada). Cité par l’AFP, Michel Sapin a estimé mercredi que ce n’était « pas à l’administration fiscale de reconsidérer elle-même sa position ». Le ministre des finances a invité à attendre le procès civil en appel de Jérôme Kerviel, qui doit se dérouler du 20 au 22 janvier 2016, expliquant qu’on pouvait « reconsidérer [ce crédit d’impôt] mais dans le cadre d’une décision de justice ». Lire aussi :L’affaire Kerviel pourrait être relancée par le témoignage d’une commandante de police« Poil à gratter » De son côté, la Société générale se refuse pour l’instant à tout commentaire. La banque « était en droit de prétendre [à ce crédit d’impôt], mais c’était à l’administration de refuser », estime l’empathique M. Bayou. « Si j’ai une fuite d’eau dont je suis responsable, je tente quand même auprès de mon assureur… » Pour lui, « si quelqu’un a fauté, c’est Christine Lagarde », à l’époque ministre de l’économie et des finances.Celui qui se définit comme un « poil à gratter » n’est pas le premier à dénoncer le cadeau de « 30 euros par Français » fait à l’établissement financier. François Hollande et Nicolas Dupont-Aignan l’ont déploré en 2010. En 2013, la sénatrice socialiste Marie-Noëlle Lienemann et quatre députés UMP, dont Benoist Apparu, en ont appelé au ministre de l’économie et des finances de l’époque, Pierre Moscovici, qui a donc « demandé aux services compétents de [son] département de faire le point sur le dossier ».Aujourd’hui, c’est au tour de Julien Bayou de se demander « pourquoi chez M. Sapin on ne s’obstine pas à récupérer ces sommes, alors que de l’autre côté on privatise des aéroports ». Prochaine étape, le Conseil d’EtatJeudi, le rapporteur public a conseillé de rejeter les requêtes de M. Bayou. Le juge a indiqué qu’il rendrait sa décision d’ici deux semaines. « Dans deux semaines et un jour, je saisirai le Conseil d’Etat », a répliqué Julien Bayou à la sortie de l’audience, refusant de croire que sa démarche soit « vouée à l’échec ». Le conseiller régional, campé sur ses deux jambes parfois parcourues de trépidations nerveuses, a déploré l’absence du ministère de l’Economie.Acerbe, l’avocat de Jérôme Kerviel, M. David Koubbi, a déclaré qu’ « au lieu de payer bêtement leurs impôts les citoyens feraient mieux d’écrire au Fisc ».Durant toute la matinée, l’ancien trader se tenait légèrement en retrait du jeune conseiller régional, fumant plusieurs cigarettes dans la cour du tribunal tandis que son avocat préférait vapoter. En manteau noir, jean et bottines pointues, il a indiqué d’une voix basse et la tête inclinée qu’il ne « lâchait rien » sur son propre dossier.Jérôme Kerviel attend l'audience du juge administratif sur le crédit d'impôt de la SG. Lui fume, son avocat vapote http://t.co/yHBLbeUHos— jadegrandin (@Jade Grandin)require(["twitter/widgets"]);Le rapporteur public conseille de rejeter la requête de @julienbayou, "rdv ds 15 jours pr saisir le conseil d'Etat" http://t.co/77XgNP1nIO— jadegrandin (@Jade Grandin)require(["twitter/widgets"]);Lire aussi (édition abonnés) :Etat actionnaire cherche argent désespérémentJade Grandin de l'Eprevier Nicolas Scelles (Maître de conférences en économie du sport à l’Université de Stirling, Ecosse) Les droits télévisés nationaux de la Premier League anglaise de football vont atteindre un record de 5,136 milliards de livres sterling (près de 7 milliards d’euros) pour les trois saisons de 2016-2017 à 2018-2019.Cela signifie que les droits TV globaux de la première division du championnat britannique de football pourraient monter à environ 8,4 milliards de livres sterling (près de 11,4 milliards d’euros) pour ces trois saisons une fois la vente des droits internationaux complétée.Ces 3,8 milliards d’euros annuels potentiels sont à comparer aux 2,35 pour la saison 2015-2016 ou encore avec les 748,5 millions d’euros annuels pour les droits TV du football professionnel français sur la période 2016-2020, droits qui ne reviennent pas intégralement aux clubs de Ligue 1. L’avantage des clubs anglais par rapport aux clubs français est indéniable. Quelles sont les variables explicatives et les conséquences de l’explosion des droits TV de la Premier League anglaise ?La 8e édition des Jéco de Lyon Les Journées de l’économie (Jéco) ont lieu cette année du 13 au 15 octobre, à Lyon.Au programme : environ 40 conférences et plus de 200 personnalités réunies pour échanger et partager leurs analyses autour du thème « Qu’attendons-nous… pour agir ? ».L’objectif de ces journées est de rendre accessible l’analyse économique au plus grand nombre.Elles sont organisées chaque année depuis 2008 par la Fondation pour l’université de Lyon sous la direction de Pascal Le Merrer, professeur d’économie internationale à l’Ecole normale supérieure (ENS) de Lyon, avec le soutien de l’ensemble des universités, des grandes écoles lyonnaises, des collectivités et organisations professionnelles locales et de plusieurs entreprises.Au fil des ans, les JECO sont devenues le lieu et le moment où se croisent les différentes institutions et associations qui animent l’enseignement, la recherche et le débat économique en France.Entrée libre. Inscriptions obligatoires sur www.journeeseconomie.org.Il existe deux points clés, aussi bien pour une chaîne TV nationale (côté demande) que pour une ligue (côté offre) : pour une chaîne TV nationale, il s’agit de proposer suffisamment d’argent non seulement pour obtenir les droits (battre la concurrence nationale) mais aussi pour permettre aux clubs nationaux de pouvoir attirer/retenir/payer les meilleurs joueurs mondiaux.Vente à l’internationalPar conséquent, même sans concurrence nationale, une chaîne TV est incitée à dépenser plus que les chaînes étrangères pour leurs championnats domestiques (concurrence indirecte entre chaînes étrangères). Pour une ligue, les deux points clés sont d’avoir un bon produit et de pouvoir le vendre à l’international. Reste à identifier quelles sont les variables explicatives - les caractéristiques - d’un bon produit pouvant être vendu à l’international.Nous en avons relevé six :- Au moins un club fort économiquement et sportivement (locomotive).- Au moins un rival crédible sur le territoire national (incertitude pour le titre).- Compétitivité continentale (garante de la qualité du produit et facteur d’attractivité en soi, sans oublier que les chaînes TV nationales cherchent aussi à acheter les droits TV des Coupes d’Europe).- Capacité, taux de remplissage et qualité des stades (potentiel télégénique).- Travailleurs internationaux (meilleurs joueurs dans le monde et marchés à l’international).- Capacité à attirer des investisseurs et générer des revenus au-delà des droits TV (chaînes TV pas seules à assurer la compétitivité économique et donc sportive).Plus de 36 000 spectateurs par matchDans quelle mesure la Premier League anglaise respecte-t-elle ces six conditions ?Depuis sa création en 1992, sa locomotive (souvent sportivement et toujours économiquement) a été le club de Manchester United.La lutte pour le titre est incertaine avec la concurrence d’Arsenal, Chelsea et Manchester City.L’Angleterre est 2e au classement UEFA des clubs, après avoir été 1re de 2008 à 2012.Le potentiel télégénique de la Premier League anglaise est largement assuré par un taux de remplissage des stades supérieur à 90 % (plus de 36 000 spectateurs par match en moyenne).Elle compte entre 65 % et 70 % de joueurs étrangers et parvenait à 78 % d’audiences cumulées hors Royaume-Uni en 2008-2009.Elle génère des investissements et revenus au-delà des droits TV, particulièrement grâce à de riches investisseurs internationaux (propriétaires, sponsors).A ces variables côté offre doit être ajoutée la concurrence entre Sky et son rival BT côté demande nationale.Quelles sont les conséquences ? Le tableau ci-dessous retrace l’évolution récente et à venir des droits TV/recettes distribuées aux clubs (en millions d’euros) en Premier League anglaise, Ligue des champions de l’Union des associations européennes de football (UEFA) et Ligue 1 française. Il montre que la Premier League est non seulement loin devant la Ligue 1 française, mais également devant la Ligue des champions. Dès lors, la perspective d’une Premier League s’ouvrant aux meilleurs clubs européens non anglais (FC Barcelone, Real Madrid, Bayern Munich, Juventus Turin, Paris-Saint-Germain) – évoquée par Jean-Pascal Gayant, le coordinateur de la session « L’économie du sport – mondialisation et football », lors d’échanges préalables aux Jéco 2015 – pourrait recevoir un écho favorable auprès des principaux intéressés.Une Super Ligue européenneIl existe néanmoins une interrogation quant à la capacité de Sky – principal diffuseur national de la Premier League – à assumer le très lourd investissement consenti lors du dernier appel d’offres (4,176 milliards de livres sterling, soit plus de 5,6 milliards d’euros).Cet investissement doit peut-être être appréhendé du point de vue de la stratégie globale du groupe Sky plc et pas seulement Sky au Royaume-Uni, avec l’internationalisation du groupe britannique de télévision par satellite qui détient depuis 2014 Sky Italia et depuis 2015 Sky Deutschland, diffuseurs respectifs des championnats italien et allemand.Lire aussi :L’inflation sans fin des droits du football anglaisÀ la lumière de ces éléments, une option autre qu’une Premier League plus seulement anglaise peut être envisagée à terme, où Sky plc aurait l’initiative d’une Super Ligue européenne en convainquant les meilleurs clubs continentaux de se partager entre eux l’argent qu’il distribue aux championnats anglais, italien et allemand mais aussi espagnol (Sky est le diffuseur de la Liga espagnole au Royaume-Uni).Cela lui donnerait un fort degré de contrôle sur le football européen alors qu’il n’est plus le diffuseur de la Ligue des champions au Royaume-Uni depuis cette saison, BT ayant remporté l’exclusivité des droits 2015-2018 fin 2013 auprès de l’UEFA. Avec la possibilité de dicter les règles du jeu pour les années à venir et ainsi « prendre sa revanche » sur BT et l’UEFA ?Nicolas Scelles (Maître de conférences en économie du sport à l’Université de Stirling, Ecosse) Alain Ayong Le Kama (Professeur d’économie à l’Université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, président de l’Association française des économistes de l’environnement et des ressources naturelles) Au-delà de la nécessaire efficacité des mesures qui seront retenues lors de la COP21 pour véritablement lutter contre le changement climatique, il faudrait d’abord garantir un minimum d’acceptabilité de celles-ci par les différentes parties prenantes.Une des clés de cette acceptabilité - et donc de la réussite de la COP21 - est le traitement qui sera réservé aux pays dits « vulnérables », et aux pays africains en particulier… Si les mesures proposées ne vont pas dans le sens d’une réduction des injustices qu’ils subissent en matière de capacité d’adaptation au changement climatique, aucun accord ne pourra être obtenu.Il est en effet connu que l’Afrique, notamment, souffrira davantage des effets du changement climatique, quels que soient les efforts qu’elle entreprendra en matière d’adaptation, alors que sa contribution aux émissions de gaz à effet de serre est inférieure à 4 % du total mondial. Le principe de responsabilité commune, mais différenciée, a été retenu pour tenir compte ce différentiel, de ces injustices, dans le degré d’adaptation, et donc de résilience, des pays face au risque de changement climatique. Mais sera-t-il suffisant pour permettre d’aboutir à un consensus à Paris ?« Responsabilité historique » du NordEt plus généralement, dans une perspective de long terme, permettra-t-il de réduire les injustices climatiques ?Voilà ce qui me semble être les deux questions centrales à se poser avant la COP21. Il est important de souligner que ces inégalités/injustices climatiques sont certes engendrées par l’évolution actuelle du climat, mais que celle-ci résulte principalement des choix d’orientations politiques passés des pays riches en matière de lutte contre le changement climatique.Les pays vulnérables, ainsi que les ONG qui les soutiennent, imputent ainsi au Nord une certaine « responsabilité historique » dans l’accroissement des émissions de gaz à effet de serre depuis la révolution industrielle, au milieu du XIXe siècle. Ces pays réclament donc un certain droit à réparation et à compensation, dont on ne pourra pas faire fi lors des négociations à venir…Les mesures qui seront proposées devront pleinement intégrer cette dimension, indispensable pour leur admissibilité, et donc pour l’efficacité à terme de la lutte contre le changement. Le principe de responsabilité commune, mais différenciée, qui s’inscrit dans l’esprit des « grands principes de justice distributive » provenant de la philosophie morale et politique, même s’il semble de « bon sens », sera très difficile à mettre en œuvre dans la pratique.La 8e édition des Jéco de Lyon Les Journées de l’économie (Jéco) ont lieu cette année du 13 au 15 octobre, à Lyon.Au programme : environ 40 conférences et plus de 200 personnalités réunies pour échanger et partager leurs analyses autour du thème « Qu’attendons-nous… pour agir ? ».L’objectif de ces journées est de rendre accessible l’analyse économique au plus grand nombre.Elles sont organisées chaque année depuis 2008 par la Fondation pour l’université de Lyon sous la direction de Pascal Le Merrer, professeur d’économie internationale à l’Ecole normale supérieure (ENS) de Lyon, avec le soutien de l’ensemble des universités, des grandes écoles lyonnaises, des collectivités et organisations professionnelles locales et de plusieurs entreprises.Au fil des ans, les JECO sont devenues le lieu et le moment où se croisent les différentes institutions et associations qui animent l’enseignement, la recherche et le débat économique en France.Entrée libre. Inscriptions obligatoires sur www.journeeseconomie.org.Toute la question est donc de savoir comment ce principe sera-t-il « mis en musique », comment prendra-t-il en compte les nécessaires compensations des injustices climatiques… Bref, comment sa mise œuvre sera-t-elle appréhendée par les pays du Sud ?La COP21 représente une étape cruciale dans notre capacité collective à organiser la lutte contre le changement climatique. Et, une des clés de sa réussite, sera le dosage que nous arriverons à proposer entre l’efficacité des mesures et leur capacité à être acceptée.Car si l’on recherche une efficacité immédiate, en raison de l’urgence, et par la mise en œuvre de mécanismes et d’instruments très sophistiqués, mais susceptibles d’être rejetés par les pays Sud, nous risquerons de pénaliser encore plus durement notre capacité à lutter efficacement à moyen et long termes.Alain Ayong Le Kama (Professeur d’économie à l’Université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, président de l’Association française des économistes de l’environnement et des ressources naturelles) 15.10.2015 à 06h45 • Mis à jour le15.10.2015 à 09h40 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Après le transport de personnes, Uber s’attaque à la livraison de repas. La société de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) a lancé, mercredi 14 octobre, une nouvelle offre à Paris, baptisée UberEats. Le service consiste à se faire livrer en moins de dix minutes un plat, au moyen de son smartphone, grâce à la même application que pour commander une VTC.UberEats a été lancé il y a environ un an aux Etats-Unis. D’abord en test à Los Angeles, le concept est disponible depuis le printemps à New York et Chicago. Il est aujourd’hui déployé dans une dizaine de villes. Ce projet cadre avec l’ambition d’Uber de devenir un « réseau logistique urbain ». « Dans un monde où la technologie vous permet de commander en cinq minutes une voiture pour faire un trajet, imaginez tous les autres biens et services que l’on pourrait obtenir rapidement et sûrement à l’aide d’une seule touche », promettait Travis Kalanick, le fondateur d’Uber, lors du cinquième anniversaire de la société, en juin. Cette dernière en a désormais les moyens avec ses 200 000 chauffeurs qui sillonnent les villes américaines. C’est deux fois plus que le spécialiste de la logistique UPS.« Une arme anti-Amazon »UberEats avait été lancé initialement sous le nom d’UberFresh avant de prendre un nom plus générique, mieux adapté à une offre qui reste assez sommaire. Salades, sandwichs, burritos : au regard de la promesse en termes de délai, le client ne doit pas s’attendre à de la grande cuisine. D’ailleurs, si le service s’est rapidement développé aux Etats-Unis, c’est parce qu’il surfe sur la tradition de la « lunch box », ce panier-repas que l’on consomme au moment du déjeuner à son bureau, devant son écran d’ordinateur. UberEats n’est ainsi accessible que dans les quartiers d’affaires : dans le sud de Manhattan ou bien dans le Financial District de San Francisco. A Paris, ne sont concernés que les 8e, 1er, 2e arrondissements et une partie du 9e. Aux Etats-Unis, le prix du repas varie entre 8 et 12 dollars (de 7 à 10,50 euros environ), auquel il faut ajouter 3 dollars (2,60 euros) de frais de livraison. Elle est assurée par un chauffeur d’Uber, payé 12 dollars de l’heure, plus 2 dollars par livraison (1,70 euro). Pour gagner du temps, il n’est pas question qu’il monte des étages pour vous livrer le repas. Le client est invité à surveiller l’arrivée de la voiture grâce à son smartphone avant de descendre récupérer sa commande.Evidemment, ces tarifs ne vont pas réellement doper la rentabilité du groupe. L’intérêt est ailleurs. Le créneau du déjeuner est en effet considéré comme une période creuse pour le transport de personnes. UberEats offre la possibilité à ses chauffeurs de gagner un revenu complémentaire grâce aux livraisons de repas.L’autre objectif consiste à augmenter la fréquence d’utilisation de l’application. « Le but ultime d’Uber est d’en faire un service quotidien quasi incontournable pour l’utilisateur. De ce point de vue, UberEats est une étape », explique un expert marketing du secteur à New York qui souhaite conserver l’anonymat. UberRush, un service de livraison d’objets le jour même, lancé à New York en 2014, participe de la même logique. « La stratégie d’Uber consiste à se mettre au cœur de l’écosystème des distributeurs et des restaurateurs pour devenir l’arme anti-Amazon », affirme-t-il. Pour le moment, Uber peine à nouer des partenariats avec les distributeurs. Apple et Starbucks ont ainsi préféré faire affaire avec son concurrent, Postmates. Toutefois, le domaine de la livraison s’annonce prometteur pour Uber : le marché est immense et beaucoup moins régulé que celui des taxis.Lire aussi :Uber baisse ses tarifs de 20 % à ParisStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter JP Géné Il est bien loin le temps du wagon-restaurant avec nappes blanches amidonnées. Aujourd’hui, malgré de louables efforts, la restauration en gare et dans les trains reste très médiocre. En installant son stand au pied de l’escalier majestueux qui conduit au Train bleu, le restaurant de la gare de Lyon, Carinne Teyssandier, animatrice de l’opération « Gares gourmandes », ne pouvait choisir lieu plus emblématique de la malbouffe ferroviaire. Le Train bleu est sans doute la seule table où l’on mange mal, classée aux monuments historiques. Paris regorge de déçus du Train bleu qui ajoutent souvent : « De toute façon ce sera pire dans le train. »SNCF et casse-croûte n’ont jamais fait bon ménage. Sur les quais comme dans les trains. Heureusement Patrick Ropert, directeur général de SNCF Gares & connexions, est arrivé pour « surprendre » les milliers de visiteurs quotidiens et leur proposer des animations avec des grands chefs, des menus régionaux et des offres gourmandes à prix réduits. Dans 28 gares, du 2 au 18 octobre, plusieurs dizaines de chefs et d’artisans des métiers de bouche ont fait démonstration de leur talent et étalage de leurs produits.De Lille à Agen, de Poitiers à Dijon, Périgueux, Avignon, Strasbourg et dans les principales gares parisiennes, le passant a goûté, peut-être traîné un peu et une fois les tréteaux pliés s’en est reparti vers sa banlieue ou le wagon-bar de son TGV. Le Train bleu, imperturbable, a continué le service. Si l’on en croit la rumeur, le succès de Lazare, la brasserie d’Eric Fréchon (trois étoiles au Bristol) gare Saint-Lazare susciterait des émules dans la confrérie des macaronés. Thierry Marx à la gare du Nord, Ducasse à Montparnasse, on en parle… Pourquoi pas, tant il paraît lointain le temps où l’on allait au buffet de la gare de Metz pour s’y régaler de la meilleure choucroute de la ville.Appel aux chefs renommésDe même le wagon-restaurant avec nappes, serviettes amidonnées et maître d’hôtel a vécu ses derniers jours avec le Trans-Europ-Express (TEE) disparu dans les années 1980 au profit du TGV et des Intercités. Fini le cuistot au corps à corps avec l’entrecôte dans un réduit enfumé. La flamme est désormais interdite dans les wagons mais le café ou le thé sont toujours brûlants parce qu’ils doivent « être faits à l’eau minérale », faute d’eau courante à bord selon une confidence de barman TGV. Les sandwichs, eux, restent glacés.Lors d’un récent voyage à Lausanne à bord du Lyria, j’ai bénéficié du déjeuner compris dans le billet première classe. « Poulet, saumon ou végétarien ? » m’a interrogé d’une voix ferme le conducteur du chariot dans l’allée. Prudent, j’ai choisi le végétarien : salade de pommes de terre, maïs, un quartier de tomate ; salade de petites pâtes, courgette, cube de fromage, deux brins de laitue, une feuille de vigne affaissée ; rondelle de fromage de chèvre et gâteau genre moelleux chocolat mais avec du caramel coulant à l’intérieur. Vaisselle en dur et couverts métal. Vin rouge, rosé, blanc, soda, eau minérale servis au verre. « Vous en voulez deux ? », demande gentiment le personnel qui passe une seconde fois pour le café, normalement médiocre. Un plateau identique à celui d’une classe éco lambda en avion : bas de gamme comestible.Et pourtant elle se décarcasse la SNCF sur ce créneau qui représente 17 millions de consommations annuelles et sur lequel elle a toujours perdu de l’argent. Après une collaboration peu concluante avec la Société Cremonini, la restauration à bord des TGV et des Intercités a été confiée en 2013 à la coentreprise Newrest/Elior avec un contrat de trois ans plus deux renouvelables. Pour relever ce défi, les impétrants ont repris une formule éprouvée : l’appel aux marques connues et aux chefs renommés.Des progrès dans le casse-croûteAu bar, viennoiseries Paul, sandwiches, salades ou fruits frais Monop’Daily, café Illy, chocolat chaud Angelina, gourmandises de Michel & Augustin, etc. Rien de tel pour gagner une respectabilité alimentaire voire gastronomique avec le repas des Chefs étoilés (17 €) servi à la place en première classe. Ils sont passés par la maison « boco » des frères Ferniot qui mettent en bocaux des plats conçus pour être réchauffés sur des recettes de trois étoiles : Anne-Sophie Pic (œuf moelleux, lentilles fondantes et oignons rouges), Jean-Michel Lorain (épaule d’agneau au colombo aubergines et figues) ou Philippe Conticini (pana cotta vanille et pralin) qui tournent à la carte de boco/TGV avec leurs collègues Gilles Goujon, Emmanuel Renaut, Régis Marcon ou Christophe Michalak.En usager assidu de la SNCF depuis des décennies, reconnaissons avec fair-play que le casse-croûte s’est amélioré. Le sandwich club jambon-emmental à 5,40 €, le croque-monsieur à 6,40 euros, le yaourt bio à 3,20 euros, le plat cuisiné du chef boco à 9,90 euros, la Vittel (33 cl) à 2 euros et l’espresso à 2,50 euros, la nourriture a de la tenue et les tarifs restent raisonnables, dans la moyenne haute. On reprochera cependant le manque de choix au fil du voyage. Ravitaillé à flux tendu à bord de TGV, on préfère le manque aux invendus ; alors pour goûter aux « bocos » mieux vaut se précipiter à la voiture-bar dès le départ du train.Lazare, parvis de la gare Saint-Lazare, Paris 8e. Tél. : 01-44-90-80-80. Ouvert tous les jours. lazare-paris.frJP Géné Alexandre Piquard et Alexis Delcambre C’est une décision inédite dans l’histoire de l’audiovisuel français : le Conseil supérieur de l’audiovisuel a décidé mercredi 14 octobre « d’abroger l’autorisation de diffusion accordée le 3 juillet 2012 » à la chaîne télévisée Numéro 23. L’autorité a décidé de frapper fort dans un dossier très sensible, celui de la revente de la chaîne à NextRadioTV, rapidement devenue symbolique pour certains d’une « spéculation » sur les canaux de télévision. En effet, cette chaîne de la « diversité des origines et des modes de vie » avait, lors de l’appel d’offres pour créer six nouvelles chaînes de la TNT, obtenu sa fréquence gratuitement, comme c’est toujours le cas en télévision.La décision du CSA ne prendra toutefois effet que le 30 juin 2016 : l’autorité veut éviter un écran noir pour les téléspectateurs. De plus, ce délai « permet aussi à la société Diversité TV de renoncer aux conditions du pacte d’actionnaires et de la cession qui ont conduit le conseil à retirer l’autorisation », suggère le CSA. En attendant, la décision suspend de facto la vente de la chaîne, cédée au début d’avril pour 88,3 millions d’euros.Numéro 23 garde une petite porte ouverte : elle pourrait renoncer à la vente et reprendre son exploitation, quitte à éventuellement envisager une cession plus tard, pourquoi pas avec NextRadioTV, qui continuera à suivre le dossier.Toutefois, le coup d’arrêt est brutal : la veille, les intéressés n’envisageaient pas une telle décision. Celle-ci ne respecterait pas le droit et serait disproportionnée, pensaient en privé l’actionnaire principal de Numéro 23, Pascal Houzelot (également membre du conseil de surveillance du Monde), et NextRadioTV.« Un abus de droit entaché de fraude »Le 23 juin, le CSA avait ouvert une procédure de sanction envers Diversité TV en raison d’une modification de son pacte d’actionnaires survenue en 2013 pour permettre l’entrée de la société russe UTH. « Cette opération a été dissimulée au Conseil malgré plusieurs relances de sa part, le pacte n’ayant été finalement reçu que le 25 mai 2015 », observe le CSA.Le conseil a la conviction que les conditions de ce pacte d’actionnaires anticipaient sur une « cession rapide » de la chaîne. Or, en 2012, Diversité TV s’était engagée au moins jusqu’en 2019. En outre, « la société n’a que très partiellement rempli les objectifs affirmés lors de sa candidature ; elle a ainsi fait l’objet de plusieurs rappels, mises en garde et mises en demeure. »Pour le CSA, les 88,3 millions d’euros promis par NextRadioTV reposent, « à titre principal, sur la valeur de l’autorisation qui lui a été donnée ». Son actionnaire principal, Pascal Houzelot, aurait ainsi « dès mai 2013 (…) cherché avant tout à valoriser à son profit l’autorisation obtenue ». « Le Conseil a considéré qu’une telle démarche était constitutive d’un abus de droit entaché de fraude », ajoute le communiqué du CSA. Il est interdit de revendre une chaîne moins de deux ans et demi après son autorisation.Alain Weill regrette une décision « plus morale que juridique »« C’est une décision plus morale que juridique. Or, c’est le droit qui doit primer », a regretté Alain Weill, PDG de NextRadioTV, joint par Le Monde. Le propriétaire de BFM-TV et de RMC n’a pas encore pris de décision, mais il est fort probable que la sanction du CSA soit attaquée devant le Conseil d’Etat.« Je ne suis pas surpris, car on sentait que le CSA voulait vraiment sanctionner Pascal Houzelot », a commenté M. Weill. « C’est une petite victoire pour les acteurs historiques qui ne veulent pas que les nouveaux entrants prennent de l’importance dans le secteur », a-t-il ajouté, sous-entendant que M6 ou TF1 avaient été hostiles à la vente.« Je trouve que nous avons un vrai problème de régulation : les décisions sont beaucoup trop longues et paralysent les entreprises », a encore regretté le patron de NextRadioTV, également en attente du choix du CSA dans le dossier de la chaîne d’information LCI, un rival potentiel de sa chaîne BFM-TV.Un très long feuilleton politiqueDe fait, la procédure « Numéro 23 » a été un long feuilleton, lancé à l’annonce de la cession de la chaîne, au début d’avril. Le dossier est instantanément devenu politique : pour des élus et des observateurs, il symbolisait l’abus du bien public que sont les fréquences, attribuées gratuitement, contrairement à celles du secteur des télécommunications, vendues aux enchères.Le dossier a été très riche en rebondissements : le CSA a longuement mené ses travaux pour déterminer s’il agréait la vente, en réalisant notamment une étude d’impact. Mais il a aussi demandé une instruction spéciale — puis un complément d’instruction — sur la question de l’actionnariat et notamment sur l’arrivée de l’investisseur russe à hauteur de 15 %.Le dossier a suscité un débat juridique : sur la question de l’actionnariat, le rapporteur mandaté par le CSA, issu du Conseil d’Etat, avait conclu qu’il n’y avait pas lieu de sanctionner, le pacte était considéré comme une mesure classique de protection d’un actionnaire minoritaire.Lire aussi :La vente de Numéro 23 fait face à de nouvelles complicationsLa décision du CSA rappelle l’ambiance très froide de la dernière audition de Pascal Houzelot, mardi 13 octobre : le propriétaire de la chaîne a été entendu par les huit conseillers du CSA, qui n’ont pas cherché à cacher dans cet entretien public une certaine hostilité à la transaction.L’un ironisait sur la forte présence à l’antenne d’émissions de téléréalité consacrées au tatouage, un choix jugé hors sujet par rapport à l’objet de la chaîne, consacrée à la diversité des origines et des modes de vie. Une autre conseillère demandait à M. Houzelot s’il « rendrait la fréquence » en cas de refus d’agrément de la vente par le CSA. Diversité TV avait obtenu cette autorisation de diffusion en 2012, lors de l’attribution de fréquences en haute définition par le CSA.Par le passé, plusieurs acteurs ont pu céder au prix fort des chaînes fraîchement attribuées par le CSA. Vincent Bolloré a ainsi cédé ses chaînes Direct 8 et Direct Star au groupe Canal+. La seconde, alors sous le nom de Virgin 17, avait été cédée à Bolloré par le groupe Lagardère. TF1 a également racheté NT1 et TMC à AB Production. La décision du 14 octobre montre que le CSA entend désormais mieux encadrer ces pratiques.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.10.2015 à 19h07 • Mis à jour le14.10.2015 à 19h23 La CGT est agacée par ce nouveau report. Les offres de reprise de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) ne seront pas examinées avant le 28 octobre, date à laquelle le tribunal de commerce de Marseille a renvoyé, à la demande du procureur de la République, l’audience qui devait se dérouler mercredi 14 octobre.La SNCM, placée en redressement judiciaire en novembre 2014, cherche encore son repreneur. Quatre propositions sont encore en lice :celle de l’armateur franco-tunisien Daniel Berrebi, avec Baja Ferries (préalablement associé au favori, le groupe Stef, qui s’est retiré) ;celle de l’ex-directeur du port de Marseille Christian Garinle ;celle du groupe corse RoccaCorsica Maritima ;celle d’un consortium d’entrepreneurs insulaires.Le tribunal a fixé au 21 octobre à midi le délai pour le dépôt de l’ensemble des offres. Faute de candidat assez crédible à leurs yeux, les juges marseillais ont repoussé leur choix à plusieurs reprises.Deux raisons justifieraient cette fois le délai supplémentaire. Rocca aurait déposé une requête demandant l’autorisation du tribunal d’embaucher d’anciens dirigeants de la SNCM en cas de reprise. La nouvelle échéance donnerait également à Baja Ferries le temps d’étayer son offre en solitaire, déposée par courrier le 9 octobre et jugée recevable.Lire aussi :SNCM : une audience-clé mercredi à MarseilleLe groupe de transport et de logistique Stef avait renoncé à son offre de reprise des activités « Corse » de la SNCM faute d’avoir obtenu notamment la garantie des autorités de la concurrence européennes qu’il n’aurait pas à rembourser à l’Etat plus de 400 millions d’euros d’aides publiques considérées comme illégales par Bruxelles. Baja Ferries a alors proposé de reprendre seul toutes les activités de la compagnie. Il assure avoir obtenu « un financement de 50 millions de dollars [environ 44 millions d’euros] auprès de financeurs externes » et prévoit de conserver 750 employés en CDI, sur un peu plus de 1 400.700 emplois seraient en jeuMarcel Faure, secrétaire CGT du comité d’entreprise de la SNCM, n’y croit pas : « Les marins ne vont pas se faire imposer Baja Ferries, qui fait croire qu’il a 15 millions et peut reprendre toutes les lignes », a-t-il affirmé. Daniel Berrebi a estimé quant à lui que « la raison avait parlé. Nous espérons présenter une meilleure offre pour la prochaine séance, et sommes les seuls à avoir des moyens financiers ».Les conseils de Corsica Maritima ont réagi, se disant « choqués par cette demande de report ». « Cette nouvelle démarche du procureur de la République est inexplicable en droit et nous attendons d’en connaître les véritables motifs d’opportunité ».Pour la CGT, Frédéric Alpozzo a prévenu : « Dans tous les cas, quel que soit le candidat, M. Berrebi ou un autre, le personnel n’acceptera pas une reprise qui conduise à 700 à 800 licenciements et à la découpe de l’entreprise sans garantie pour le futur ». Maryline Baumard Les migrants voyagent-ils gratuitement dans les trains français ? Comme tous les usagers de la SNCF, ils doivent s’acquitter du prix du billet pour voyager. Mais une note interne de la SNCF a semé le doute, savamment entretenu par l’extrême droite et une partie de la droite. La réalité est que les migrants ne bénéficient pas de la gratuité, mais certains ont été exonérés du prix de la réservation (entre 3 et 10 euros par voyage), afin d’éviter « tout risque de conflit entre voyageurs si jamais [les migrants] allaient occuper des places réservées par d’autres ». Une procédure qui n’a été utilisée que quatre fois, assure la SNCF.Une note interne de la SNCF Tout commence par une note de la SNCF. Une directive interne de la direction régionale de Boulogne qui précise qu’une réservation TGV peut être effectuée gratuitement dans le cadre d’une « procédure exceptionnelle », à la suite de la crise migratoire. Très vite la photographie de la note se retrouve sur les réseaux sociaux et le sujet s’emballe.Des réactions outrées à droite et à l’extrême droiteLa présidente du Front nationale, Marine Le Pen, s’est insurgée contre ce texte qui « appelle sous certaines conditions les responsables des gares à émettre des billets de train à zéro euro pour des groupes de clandestins qui se trouveraient dans leurs gares ». Elle estime « irresponsable de laisser voyager en toute tranquillité des groupes entiers de personnes qui viendront s’ajouter à tous ceux qui s’entassent déjà dans des campements insalubres, livrés aux trafics et aux mafias ». Marion Maréchal Le Pen remercie, elle, la SNCF et conclut dans un message retwitté 430 fois : « les autres avant les nôtres : pour les #migrants, le train c’est gratuit ! ».De son côté Xavier Bertrand, candidat LR (Les Républicains) à la présidence de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, s’insurge sur le même média que « les migrants pourraient voyager sans payer ». Il écrit même au président de la SNCF Guillaume Pépy, qualifiant la situation de « non seulement incompréhensible mais aussi inacceptable ».Les explications de la SNCFDepuis, la SNCF s’est expliquée. Christophe Piednoël, le directeur de l’information a précisé à l’AFP qu’« il n’y a pas de billets gratuits » pour les migrants. « Ces personnes sont contrôlées comme les autres, doivent être munies d’un billet comme les autres, peuvent faire l’objet d’un PV comme les autres », a-t-il insisté.En revanche, « ce qu’on a mis en place est une possible gratuité de la réservation, pour attribuer des places numérotées à ces populations afin qu’elles restent groupées et qu’on évite tout risque de conflit entre voyageurs si jamais elles allaient occuper des places réservées par d’autres », a ajouté ce responsable. Il reconnaît au passage que les « équipes, soit en gare, soit à bord des trains, ont été appelées au discernement ».Un étranger a parfois du mal à comprendre qu’en plus de son billet il doit disposer d’une réservation dont le prix varie d’un train à l’autre… Il peine souvent à utiliser les automates de réservation, faute d’un maniement précis de la langue ou de possession d’une carte de crédit. « Pour nous, ce ne sont pas des fraudeurs qui cherchent à profiter du système. Ce sont des gens qui sont dans une situation exceptionnelle très souvent de détresse et de fatigue, il est normal de les gérer avec humanité », a encore ajouté le porte-parole de l’entreprise. D’ailleurs, « les migrants voyagent en quasi-totalité avec des titres de transport, parce qu’ils sont souvent munis d’argent pour assurer leur voyage, ou soutenus par des associations qui prennent en charge le montant des billets.La crainte de compromettre leur épopée migratoire par une irrégularité de titre de transport n’est pas rare et fait que « ce ne sont pas des personnes qui souhaitent se mettre dans l’illégalité », selon le directeur de l’information.D’ailleurs, mise en place depuis le 26 septembre, la procédure n’aurait été utilisée que quatre fois.Manuel Valls : « Tout le monde est soumis à la même procédure de contrôle »Lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le premier ministre, Manuel Valls, a été interpellé par le député Gérald Darmanin (LR, Nord) qui évoque « la gratuité en première classe » pour les migrants. « Aucune instruction n’a été donnée à la SNCF de relâcher ses contrôles. Tout voyageur doit être muni d’un titre de transport et tout le monde est soumis à la même procédure de contrôle », a rétorqué le premier ministreLire aussi :« L’extrême droite fonde son succès sur la peur »Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.10.2015 à 16h05 • Mis à jour le14.10.2015 à 16h16 | Eric Albert (Londres, correspondance) A la Chambre des communes, lors des questions hebdomadaires au parlement, David Cameron a brandi avec un plaisir non dissimulé les nouveaux chiffres du chômage, mercredi 14 octobre. « Ces chiffres sont extrêmement bons, s’est vanté le premier ministre britannique. Il y a 140 000 personnes supplémentaires au travail [par rapport à trois mois plus tôt], le taux d’emploi est à son plus haut niveau historique, le chômage est en baisse, y compris pour les jeunes et pour le chômage de long terme. »Le taux de chômage en août a effectivement baissé à 5,4 %. C’est au plus bas depuis mai 2008, avant le gros de la crise financière, et loin du pic de 8,5 % atteint en 2011. Tous les secteurs de l’économie recrutent, particulièrement les services professionnels et techniques, qui ont créé près de 100 000 emplois en un an. Austérité oblige, seul le secteur public continue à débaucher : 46 000 emplois y ont été perdus sur un an.Lire aussi :Les ambiguïtés de la reprise britanniqueTaux d’emploi recordLa chute du chômage n’est pas un tour de passe-passe statistique, dans lequel les sans-emploi auraient été simplement changés de catégorie. Preuve en est, le taux d’emploi atteint de son côté un record absolu, à 73,6 % (au plus haut depuis la création de cette série statistique en 1971). C’est presque 10 points de plus qu’en France.Cet indéniable dynamisme du marché du travail s’est longtemps expliqué par deux facteurs : le développement du travail précaire, et des salaires en baisse. En d’autres termes, si les Britanniques ont un emploi, celui-ci est souvent mal payé et dans des conditions difficiles : auto-entreprenariat plus ou moins forcé, contrats à zéro-heure, paiements à la commission… Ces deux phénomènes, s’ils demeurent toujours très réels, commencent pourtant à s’estomper.Les autoentrepreneurs, qui avaient fourni les deux-tiers des nouveaux emplois au pire de la crise, ne se développent plus. Sur les douze derniers mois, leur nombre s’est stabilisé autour de 4,5 millions, tandis que le travail salarié a augmenté de 441 000 employés (sur 26,4 millions d’individus). Le nombre de personnes qui ont un temps partiel parce qu’ils ne trouvent pas de temps plein recule également. « La sécurité de l’emploi s’améliore », se félicite Nika Skero, économiste au Centre for Economic and Business Research.Hausse des prix attendueQuant aux salaires, ils ont progressé de 2,9 % en valeur réelle sur les douze derniers mois. Il ne s’agit cependant que d’un rattrapage. Selon la Resolution Foundation, les salaires moyens demeurent 6 % en dessous de leur pic de 2009, après avoir connu une période de recul sans précédent. « La progression des salaires demeure lente », souligne Simon Wells, économiste à HSBC.De plus, l’augmentation du pouvoir d’achat devrait ralentir, selon Nika Skero. Actuellement, les salariés britanniques profitent de la déflation (prix en baisse de 0,1 % en septembre), qui améliore leur pouvoir d’achat. Mais les économistes prédisent une hausse des prix dans les mois à venir.Lire aussi :Le Royaume-Uni coupe les aides sociales et augmente le salaire minimumEnfin, même avec le récent rattrapage, le Royaume-Uni reste l’un des pays où le nombre de bas salaires est le plus élevé d’Europe. Des statistiques publiées lundi soulignaient que près du quart des Britanniques gagnent moins que le « salaire de vie » (« living wage »), le minimum pour avoir un niveau de vie décent.Lire aussi :Au Royaume-Uni, le travail précaire s’ancre plus fortementEric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave C’est l’histoire de David contre Goliath, version business, avec en plus une petite touche d’authenticité régionale. Celle d’une coopérative laitière qui décide en 2011 de créer une fromagerie afin de valoriser sa production, maîtriser l’ensemble de la chaîne et ainsi offrir à sa centaine d’éleveurs un nouveau débouché. Mais les industriels du lait qui lui achètent sa production ne l’entendent pas de cette oreille. Si la Coopérative laitière du Pays Basque poursuit son projet, ils cesseront de s’approvisionner chez elle dans les deux années, menacent-ils.« Ils ont pris le prétexte que nous allions leur faire de la concurrence, mais nous représentons à peine 3,5 % de la production du lait de brebis sur le bassin. Non, ils ont voulu se débarrasser d’une coopérative, qui a toujours joué un rôle de poil à gratter, avance David Pagès, le directeur de la coopérative. Nous militons pour un modèle d’agriculture local, responsable, à taille humaine… à 1 000 lieues de celui des industriels. »Malgré la menace, 70 éleveurs poursuivent l’aventure. Ils investissent leurs deniers personnels, utilisent la trésorerie de la coopérative, obtiennent des subventions. En février 2014, l’usine, qui a nécessité 6 millions d’euros d’investissement, est inaugurée, la Fromagerie des Aldudes, qui fabrique Ossau-Iraty, bûchettes de brebis, et fromages au piment d’Espelette, est née. Mais le début de la production connaît quelques ratés et le projet prend encore un an de retard. Un coup dur : les finances sont tendues et l’équilibre n’est pas attendu avant… 2016. « Nous allons produire une centaine de tonnes de fromage cette année et nous devons tripler pour atteindre 6 millions d’euros de chiffre d’affaires et ainsi être rentable », souligne M. Pagès.« En phase avec l’attente des citoyens »D’où l’idée, ou plutôt la nécessité, de lancer une campagne de financement participatif sur le site Bulb in Town. Le montant recherché est à la hauteur de leur défi. La Fromagerie des Aldudes a placé la barre à 600 000 euros, avec un minimum de 200 000 euros pour concrétiser l’opération. À 15 jours de la clôture, 55 000 euros ont été investis en capital dans la filiale commerciale de la coopérative et 130 000 euros récoltés sous forme de dons. « Cette somme nous permettra de nous financer et surtout de décrocher plus facilement un emprunt bancaire, puisque nous apporterons des fonds propres. Nous sommes aussi convaincus que notre démarche, qui promeut l’agriculture locale, la sauvegarde d’un territoire, est en phase avec l’attente des citoyens », poursuit David Pagès.Ce n’est pas la première fois que des projets d’agriculteurs tentent de se financer par le biais du crowdfunding. Les sites, comme Kisskissbankbank ou Ulule, proposent régulièrement de tels dossiers, et certaines plateformes s’en sont fait une spécialité.C’est le cas de Blue bees. Ce site met uniquement en ligne des projets dédiés à l’agro-écologie et à l’alimentation. Depuis son lancement début 2013, 26 structures (maraîchage bio, magasins de producteurs locaux…) se sont vues prêter 600 000 euros. Et Maxime de Rostolan, le fondateur, compte accélérer. Début octobre, le site a lancé une campagne visant à financer « 13 fermes d’avenir », une par (nouvelle) région.Agro-écologie, bio…« Nous en avions assez d’entendre toujours parler dans les médias des mêmes agriculteurs, les industriels de l’agriculture intensive. Nous avons imaginé un concours pour donner un coup de projecteur sur cette autre façon de concevoir l’agriculture », explique Maxime de Rostolan. Sur plus de 200 dossiers reçus, 13 ont donc été sélectionnés. Leur point commun : ce sont des jeunes, installés depuis au moins deux ans, qui promeuvent l’agro-écologie, le bio… et ont difficilement accès aux sources de financement classiques. Les sommes levées lors de cette opération doivent leur permettre de se développer, d’améliorer leurs conditions de travail, leur impact écologique… L’objectif – ambitieux – est de récolter 300 000 euros en deux mois. Et la campagne démarre doucement. Mais si cela permet déjà de populariser l’idée qu’une autre agriculture est possible, Maxime de Rostolan estime qu’il aura déjà fait un petit bout de chemin.À côté de Blue bees, un autre site – MiiMOSA – s’est lui aussi dédié aux acteurs de l’agriculture et de l’alimentation. Mais le côté militant en moins. Le macaron de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) en bas du site plante le décor. « Nous ne sommes pas là pour cliver l’agriculture, mais pour apporter des financements alternatifs à des petits producteurs. D’ailleurs, deux tiers des projets financés depuis notre lancement font du bio », explique Florian Breton, le président de la plateforme. Le site, qui fonctionne sur le principe du don contre don – en échange de votre soutien vous recevez une partie de la production, a permis en moins d’un an à 92 agriculteurs d’obtenir, en moyenne, 6 500 euros. MiiMOSA, qui s’appuie sur les syndicats agricoles et les chambres d’agriculture pour battre le rappel espère l’an prochain parvenir à faire financer 700 projets par les internautes.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Olivier Hairault (Professeur d’économie à l’université Panthéon-Sorbonne-Paris-I et à l’Ecole d’économie de Paris) La France doute de son avenir, et d’abord de sa capacité à maintenir son modèle social qui garantit encore aux Français un niveau d’assurance élevé contre les grands risques subis au cours de la vie : la maladie, la vieillesse, le chômage et la pauvreté.L’augmentation de l’espérance de vie, les aspirations de plus en plus grandes en matière de santé, des carrières de plus en plus discontinues, les grands bouleversements technologiques participent de la montée de ses risques.Ces mutations ont augmenté considérablement les dépenses d’assurance depuis plusieurs décennies. Leur part dans le produit intérieur brut (PIB) a explosé, passant de moins de 20 % en 1970 à 34 % actuellement, et cela entraîne automatiquement une montée des prélèvements obligatoires et de la dette sociale.Cette situation est devenue insoutenable, tant du point de vue de l’acceptation du niveau de l’impôt que de ses conséquences délétères sur les incitations à créer des richesses en France. La tentation est alors de rogner sur la générosité de ces assurances, et c’est ce processus qui se cache derrière la désindexation des retraites ou la rationalisation de l’offre de soins.Un décrochage lent et continuLe quinquennat de François Hollande n’échappe pas à cette tendance, en dépit du discours officiel du gouvernement autour de la célébration des 70 ans de la Sécurité sociale. Une autre voie est-elle possible, qui assurerait la pérennité de notre modèle social ? Tous les pays développés sont touchés par les mêmes grandes mutations, et pourtant ils semblent mieux y faire face, en tout cas dans le Nord de l’Europe.Ils ont connu la même augmentation des dépenses d’assurance, mais avec une croissance économique plus soutenue que la France, environ un demi-point de taux de croissance annuel en plus depuis 30 ans. Le déclin de la France, dont il est souvent question dans les médias, c’est avant tout ce décrochage objectif dans la hiérarchie des pays développés en termes de revenu par habitant.La 8e édition des Jéco de Lyon Les Journées de l’économie (Jéco) ont lieu cette année du 13 au 15 octobre, à Lyon.Au programme : environ 40 conférences et plus de 200 personnalités réunies pour échanger et partager leurs analyses autour du thème « Qu’attendons-nous… pour agir ? ».L’objectif de ces journées est de rendre accessible l’analyse économique au plus grand nombre.Elles sont organisées chaque année depuis 2008 par la Fondation pour l’université de Lyon sous la direction de Pascal Le Merrer, professeur d’économie internationale à l’Ecole normale supérieure (ENS) de Lyon, avec le soutien de l’ensemble des universités, des grandes écoles lyonnaises, des collectivités et organisations professionnelles locales et de plusieurs entreprises.Au fil des ans, les JECO sont devenues le lieu et le moment où se croisent les différentes institutions et associations qui animent l’enseignement, la recherche et le débat économique en France.Entrée libre. Inscriptions obligatoires sur www.journeeseconomie.org.Ce décrochage est lent et continu depuis le milieu des années 1970. Il n’est donc pas une évolution récente, que le passage si souvent honni à la monnaie unique européenne au début des années 2000 expliquerait, comme on l’entend parfois aux deux marges de l’échiquier politique.Cette situation n’est également en rien imputable à la crise actuelle qui sévit depuis 2008. En fait, les Français ne travaillent plus assez pour se payer leur modèle social. Notre retard de croissance traduit un déficit d’heures travaillées par habitant, 20 % en moins par rapport à 1975, tandis que le volume d’heures travaillées est resté plutôt stable dans la plupart des autres pays. À l’arrivée, lorsqu’un Français travaille 100 heures, un Allemand travaille 110 heures, un Britannique 124 heures, un Suédois 129 heures, un Américain 131 heures et un Canadien 139 heures.Préretraite universelleCe déficit d’heures travaillées en France vient d’abord des choix malthusiens de la puissance publique : le mythe du partage du travail comme solution au chômage s’est traduit par une réduction du temps de travail sur la semaine, sur l’année, sur la vie active. Ainsi, le taux de chômage n’explique presque rien des différences d’heures travaillées en France par rapport aux autres pays : la population française travaille moins que celle des autres pays développés, parce que la durée annuelle moyenne du travail ou la part des actifs dans la population, souvent les deux à la fois, est plus faible que dans les autres pays : autrement dit il y a en France moins de personnes participant au marché du travail et moins d’heures passées au travail pour les employés.Au total, le modèle social français se distingue par un temps de travail réduit. Ce que l’on prend pour un « acquis social » semble aussi être une forme d’assurance contre les nouvelles violences du monde du travail. Mais supprimer le travail n’est pas la solution ; cela conduit à scier la branche sur laquelle reposent les assurances sociales traditionnelles et leur mode de financement presque entièrement assis sur les cotisations prélevées sur les salaires.Lire aussi :Chère inactivitéIl est urgent de faire comprendre aux Français que travailler davantage constitue le seul moyen de préserver leur modèle social. L’augmentation du temps de travail sur l’année et sur la vie est un moyen d’atteindre cet objectif, à moins de considérer qu’un temps de travail réduit est notre acquis social premier. Notre société peut faire le choix de consacrer plus de temps au loisir que d’autres, mais cela a un coût dont il faut enfin prendre toute la mesure.Si tel n’est pas notre choix, il faut alors augmenter l’âge de la retraite, réformer l’assurance-chômage des seniors, qui est en fait une préretraite universelle, et renégocier le temps de travail dans les entreprises et les branches. Ces mesures constituent les meilleurs leviers potentiels de la croissance en France, les meilleurs instruments de la politique de l’offre dont le Président Hollande s’est fait le chantre sans pour l’instant traduire cette parole en actes.Jean-Olivier Hairault est directeur adjoint chargé des formations à l’Ecole d’économie de Paris. Il est l’auteur de Ce modèle social que le monde ne nous envie plus (Albin Michel).Jean-Olivier Hairault (Professeur d’économie à l’université Panthéon-Sorbonne-Paris-I et à l’Ecole d’économie de Paris) Margherita Nasi 4 000 emplois créés, 50 millions d’euros levés et 450 millions d’euros de chiffre d’affaires générés : en 2014, les start-up parisiennes ont fait preuve d’un beau foisonnement. « Il y a la France des moroses... et puis la France de ceux et celles, toujours plus nombreux, qui veulent changer le monde... et la France. Ce livre s’adresse évidemment à ceux-là, les optimistes », lit-on dans la préface du nouveau livre de Guy Kawasaki L’art de se lancer 2.0.L’auteur, connu pour avoir été un des premiers responsables marketing chez Apple, avait déjà partagé son expérience dans un ouvrage : c’était en 2005, et Guy Kawasaki publiait une première version de l’Art de se lancer afin de rendre l’entrepreneuriat plus facile.Le crowdfunding a bouleversé la levée de fondsMais dix ans plus tard, le monde technologique a évolué, et l’entrepreneuriat avec : les médias sociaux ont changé le marketing et la communication, le crowdfunding a bouleversé la levée de fonds, les services du cloud ont rendu l’infrastructure bien moins onéreuse. « Mon intention de départ était de faire simplement une mise à jour du livre L’Art de se lancer. Mais je n’en finissais pas d’ajouter, de modifier et de supprimer du texte, si bien qu’il ne s’agissait plus d’une révision dans le genre « 1.1 » mais d’une version « 2.0 » à part entière », raconte Guy Kawasaki.Dans les quatre parties de son livre - la conception, l’activation, la prolifération et l’obligation -, l’auteur aborde toutes les étapes qu’un entrepreneur va devoir affronter. La première partie se concentre sur le lancement de l’entreprise. Le lecteur explorera les moteurs à l’origine d’un projet : la curiosité intellectuelle, l’indifférence de vos employeurs, mais aussi la frustration.La deuxième partie, l’activation, se concentre sur le lancement du produit, le choix d’un bon nom, l’art de diriger, de faire un pitch et de « bootstrapper », c’est-à-dire débuter une société avec peu d’argent. L’apport des nouvelles technologies est ici frappant : les employés peuvent travailler chez eux, les réseaux sociaux sont la forme la plus puissante de marketing et aussi la plus économique, les infrastructure sont devenues bien moins coûteuses avec les services dans le Cloud.Savoir différencier les plateformesDans la troisième partie sur la prolifération, Guy Kawasaki se penche sur la construction d’une équipe, l’art d’être connecté… et encore une fois, les évolutions technologiques ont bouleversé les moeurs entrepreneuriales. « A l’époque où j’évangélisais le Macintosh, le téléphone, le fax et l’avion étaient les outils de marketing puissants. Avoir de l’influence consistait à réunir quelques centaines de personnes dans la salle de bal d’un hôtel ».Avec les réseaux sociaux, « meilleur cadeau jamais donné aux entrepreneurs », on peut toucher des millions de gens n’importe où dans le monde en quelques secondes et sans frais. Leur utilisation n’est pourtant pas simple : il faut savoir différencier les plateformes, optimiser le profil de l’entreprise, trouver du contenu à partager…L’ouvrage est enrichi de cas pratiques, FAQ (foire aux questions), exercices, et références à personnages divers et variés : des entrepreneurs bien sûr, mais aussi des films, des poètes, des compositeurs et même Mao Zedong auquel Guy Kawasaki vole un concept : « semez beaucoup de graines, voyez ce qui prend et fleurit ensuite et entretenez ces marchés. Malheureusement, beaucoup d’entreprises paniquent quand des clients inattendus utilisent leur produit de façon inattendue. Elles réagissent en essayant de repositionner le produit pour que les clients s’en servent comme cela était prévu. C’est stupide (et tout d’abord, soyez tactique et prenez l’argent !). Quand les fleurs s’épanouissent, vous devez savoir où et pourquoi elles le font, puis adapter votre affaire pour tirer parti de cette chance ».Enfin, la dernière partie transcende les simples conseils pratiques: « j’aimerais que vous aspiriez à un but plus élevé que celui de faire beaucoup d’argent et de construire une grande entreprise », philosophe Guy Kawasaki. Le chapitre est dédié au mensch, c’est-à-dire l’état atteint lorsque les personnes qui importent vous reconnaissent comme quelqu’un d’éthique, d’aimable et d’admirable. « C’est le plus bel éloge et l’apogée d’une carrière. »L’art de se lancer 2.0. Le guide tout-terrain pour tout entrepreneur, Guy Kawasaki (Diateino, 420 pages, 22 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde Enora Ollivier Cinq salariés d’Air France, soupçonnés d’avoir participé à des violences, à l’occasion d’un comité central d’entreprise sur le plan de restructuration de la compagnie, contre des cadres de l’entreprise et des vigiles le 5 octobre, seront jugés le 2 décembre devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour des « faits de violences en réunion ayant entraîné une ITT (incapacité temporaire de travail) n’excédant pas huit jours ». Le délit est passible de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.Lire aussi :Ce qui est reproché aux cinq salariés d’Air France mis en cause pour « violences en réunion »« On tente de criminaliser l’action syndicale et les salariés », s’est ému lundi Miguel Fortea, secrétaire général de la CGT Air France au moment de l’arrestation de ses collègues. Les plans sociaux qui se sont succédé ces dernières années ont entraîné des tensions et des actes qui peuvent donner lieu à des poursuites. Mais les sanctions restent limitées.Des condamnations peu fréquentes Séquestrations : peu de poursuitesKleber à Toul, Caterpillar à Grenoble, Molex à Villemur-sur-Tarn, Sony France à Pontonx-sur-l’Adour… les séquestrations de dirigeants se sont multipliées en France à partir de 2009. Ces actes sont théoriquement punis de cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende (à condition que les personnes retenues soient libérées sous moins de sept jours). Mais les dirigeants ne déposent pas forcément plainte et, de son côté, la justice se montre généralement clémente.En 2013, la justice avait relaxé en appel 12 postiers – dont l’ex-porte parole du Nouveau Parti anticapitaliste Olivier Besancenot – poursuivis pour avoir séquestré pendant 2 heures et demi des cadres de La Poste en 2010. En revanche, deux salariés de l’usine de chaussures Myrys ont eux été condamnés à deux mois de prison avec sursis pour avoir retenu deux cadres, en 1997. Le 24 novembre, huit salariés de Goodyear seront jugés après avoir, les 6 et 7 janvier 2014, occupé illégalement leur usine d’Amiens-Nord et retenu deux cadres. Si l’entreprise avait renoncé à toute poursuite judiciaire et disciplinaire dans le cadre d’un accord de fin de conflit, les deux dirigeants retenus ont dans un premier temps maintenu leur plainte. Mais lors d’une audience, le 30 juin, les prévenus ont assuré que les cadres ont finalement retiré leur plainte – une décision qui permet à Mickaël Wamen, délégué CGT, de se dire « serein » quant à l’issue de l’affaire. Saccages : dommages et intérêtsEn 2009, FO s’était aussi inquiétée de la « judiciarisation » des conflits sociaux après la condamnation de six salariés de l’usine Continental de Clairoix pour le saccage de la sous-préfecture de Compiègne. Les ouvriers, d’abord condamnés à de la prison avec sursis, ont finalement dû verser solidairement 1 280 euros de dommages et intérêt à l’Etat.Par ailleurs, le délégué CGT de l’usine, Xavier Mathieu, a été condamné en appel, après avoir été relaxé en première instance, à 1 200 euros d’amende pour avoir refusé des prélèvements ADN.Violences : poursuites et mesures en interneReste que, indépendamment des poursuites judiciaires, les salariés s’exposent à des mesures disciplinaires en interne. Dans le cas d’Air France, la direction a prévenu que les personnes identifiées comme ayant participé aux violences du 5 octobre pourraient être victimes de sanctions allant du blâme au licenciement.Des entreprises aussi sanctionnéesMardi, François Hollande a déploré « la brutalité », « pas simplement la brutalité dans les mouvements » mais « aussi la brutalité d’un certain nombre de décisions qui peuvent être celles des patrons ». La « violence sociale », celle des licenciements massifs prévus par les plans sociaux, peut également être condamnée. La justice a ainsi annulé en 2011 et 2013 trois plans sociaux chez le fabriquant de thé Fralib – que des salariés ont depuis transformé en société coopérative de production (SCOP).Parmi les exemples les plus marquants, figure aussi Goodyear, qui a fermé son site d’Amiens-Nord en janvier 2014, licenciant dans la foulée 1 143 salariés. L’entreprise a été condamnée en juin à suspendre le démantèlement de l’usine commencé alors que des ex-salariés souhaitent récupérer les machines pour créer une SCOP et à verser 50 euros à 90 plaignants.En 2013, c’est le licenciement de 683 salariés de l’usine Continental de Clairoix qui a été invalidé par les prud’hommes, pour « défaut de motif économique » et non-respect des obligations de reclassement. L’entreprise a décidé de se pourvoir en cassation. La cour administrative d’appel de Douai a aussi confirmé en mai 2014 l’annulation du licenciement de 22 anciens salariés protégés, dont le délégué CGT Xavier Mathieu, qui a par ailleurs été reconnu victime de discrimination syndicale.Enora OllivierJournaliste au Monde Jean-Michel Bezat La « route du soleil ». C’est ainsi que l’on pourrait baptiser l’innovation annoncée, mardi 13 octobre, par la société Colas, qui prévoit de la commercialiser à partir du 1er janvier. La filiale de construction d’infrastructures de Bouygues a mis au point un revêtement routier incorporant des cellules photovoltaïques enrobées dans un matériau multicouche fait de résines et de polymères. L’énergie solaire est captée à travers une feuille de silicium polycristallin très fine qui produit du courant. Raccordées à un bâtiment ou au réseau de distribution d’électricité géré par ERDF, les dalles « Wattway » peuvent « s’adapter à tous les types de route » et « supporter la circulation de tout type de véhicule, y compris les poids lourds », a affirmé la société.Malgré une épaisseur de quelques millimètres seulement, ce revêtement est en effet présenté comme « résistant », « antidérapant » et « conçu pour durer ». Autre avantage, selon ses promoteurs, les dalles peuvent être posées et collées directement sur la chaussée, et ne nécessitent donc pas de travaux de génie civil préalables. Enfin, elles ne requièrent aucun entretien particulier par rapport aux routes existantes. L’entreprise a déposé deux brevets pour protéger l’innovation que constitue ce revêtement protecteur des cellules photovoltaïques.Un tronçon de 4 mètres pour un foyerLes dalles photovoltaïques pourront alimenter le réseau d’éclairage public, les enseignes commerciales, les parkings, les tramways, mais aussi des logements et des bureaux. Voire recharger les véhicules électriques par induction (sans fil). Un tronçon de 4 mètres (20 m2 de surface équipée) permettra d’approvisionner un foyer en électricité (hors chauffage), selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Et un kilomètre de route assurera l’éclairage d’une ville de 5 000 habitants.Les ingénieurs de Colas travaillent sur ce projet depuis cinq ans avec l’Institut national de l’énergie solaire (Ines), basé au Bourget-du-Lac (Savoie). C’est d’ailleurs lors d’une visite du président de la République au siège de l’institut, le 20 août, que l’innovation avait été en partie dévoilée. « Aujourd’hui réalisée par un laboratoire de l’Ines, la fabrication des panneaux photovoltaïques passera au stade industriel dans un avenir proche », indique la filiale de Bouygues. Lancée pour des sites pilotes de taille restreinte (de 20 m2 à 100 m2) testé à Chambéry et à Grenoble (Isère), la Wattway sera d’abord commercialisée par les 400 agences françaises de Colas avant de se déployer à l’international, en priorité en Amérique du Nord.Une révolution ? Un couple américain, Julie and Scott Brusaw, fondateur de Solar Roadways, a ouvert la voie il y a plusieurs années. Sur le papier, les chiffres avancés par Colas sont impressionnants. La couverture d’un quart du réseau routier « assurerait l’indépendance énergétique de la France », résume son PDG, Hervé Le Bouc, dans un entretien aux Echos du 14 octobre. « Le procédé Wattway est aujourd’hui sans équivalent dans le monde, souligne-t-il. La route solaire participe au défi de la transition énergétique et constitue une brique essentielle de la smart city. » Des villes durables bas carbone et autosuffisantes en énergie, intégrant les réseaux électriques intelligents, une gestion optimale de l’eau et des déchets, et des transports urbains sans émissions de CO2.Pour les villes densément peupléesDans les zones urbaines, cette technologie apportera « une énergie renouvelable au plus près des lieux où la consommation d’électricité est la plus élevée et où la demande est en croissance constante », précise l’entreprise. Les villes abritent déjà 55 % de la population mondiale, mais absorbent 75 % de l’énergie et rejettent 80 % du gaz carbonique. Et l’urbanisation va croissante. Dans les régions où la faible densité démographique rend le coût de raccordement au réseau prohibitif, la route solaire permettra « une production d’énergie locale et pérenne en circuit court ».Rien n’est pourtant gagné tant que Colas n’aura pas aussi séduit les clients potentiels en gagnant la bataille des coûts. A terme, le groupe prévoit de vendre son produit autour de 6 euros par watt-crête, qui mesure la puissance maximale des installations solaires. Le rendement des panneaux est proche de celui des parcs solaires, assure M. Le Bouc. La route solaire sera « au même prix qu’une ferme solaire » et constituera, selon lui, une alternative susceptible de séduire particuliers, collectivités locales ou gestionnaires d’hypermarchés.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Larousserie Le crédit d’impôt recherche (CIR) est la deuxième niche fiscale du budget 2016, avec 5,5 milliards d’euros remboursés pour soutenir l’effort de recherche et développement (R&D) de plus de 20 400 entreprises déclarant avoir de telles activités. Environ 1,7 % de cette enveloppe cible plus spécifiquement l’emploi des jeunes docteurs. Pour l’entreprise, signer un CDI avec un docteur lui rapporte 20 % de plus qu’il ne lui coûte, depuis la dernière réforme du CIR, en 2008. Le dispositif prend, en effet, en compte le salaire, dont l’assiette de calcul est quadruplée, mais aussi les frais de fonctionnement pendant deux ans.« Effets d’aubaine »Pourtant, malgré cette offre, seules 1 300 entreprises recevant du CIR y recourent (en 2012), soit environ 6 % des déclarantes. « Cette proportion stagne, car si le nombre de docteurs concernés augmente, le nombre d’entreprises demandant un crédit d’impôt recherche aussi », estime François Métivier, spécialiste de géoscience à l’Institut de physique du globe de Paris et coauteur d’un rapport critique sur ce dispositif pour l’association Sciences en marche, en avril. « Le CIR ne répond pas aux problèmes de l’emploi des docteurs », conclut-il.Des députés essaient de corriger ce dispositif. Un amendement du groupe écologiste a été, par exemple, rejeté en commission des finances, mais sera défendu en séance. Il propose de conditionner l’octroi du CIR à l’embauche de docteur par tranche de 1 million d’euros de dépenses déclarées. « Il y a clairement des effets d’aubaine du CIR pour les grandes entreprises. Il faut réorienter le dispositif, car ses objectifs ne sont pas remplis », regrette Eva Sas, députée EELV.En juin, les crispations sur cette niche fiscale s’étaient matérialisées par le rejet d’un rapport d’enquête sénatoriale sur le sujet. Sa rapporteure, la sénatrice communiste Brigitte Gonthier-Maurin, dans une synthèse mise en ligne mercredi 14 octobre, pointe aussi les défauts sur l’emploi scientifique du CIR. Ainsi, la proportion des docteurs dans la R&D des entreprises a baissé, tombant à 12 % en 2011, contre près de 15 % en 1997.En juillet 2013, la Cour des comptes critiquait le taux de 120 % : « Un tel taux de soutien public, supérieur à la dépense engagée, n’apparaît pas justifié. » Elle attendait une évaluation plus précise du dispositif « Jeune docteur ». Celle-ci, en cours de validation au ministère, vise notamment à comparer les durées pour trouver un emploi en CDI en R&D pour différents diplômes, doctorats, ingénieurs…David LarousserieJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Escande Nos deux capitaines voient l’horizon industriel de la France s’éclaircir. En déplacement à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), le mardi 13 octobre, le président François Hollande s’est félicité du très bon cap suivi par les chantiers navals dont le carnet de commandes est rempli jusqu’en 2020.Des paquebots bien sûr, mais aussi de beaux vaisseaux militaires, comme les deux Mistral accostés non loin de là. En dépit de l’annulation de leur livraison à la Russie, le président s’est montré confiant quant à la conclusion de nouveaux partenariats avec Moscou pour la vente d’autres navires. Les Mistral refusés aux Russes ont quant à eux trouvé preneur auprès du nouvel ami égyptien, aujourd’hui considéré comme plus présentable que le pays de Vladimir Poutine.A 6 000 kilomètres de Saint-Nazaire, Manuel Valls s’est rengorgé en annonçant « dix milliards de contrats ! » à l’issue de sa visite en Arabie saoudite. Parmi les engagements évoqués, des trains, des métros, et bien sûr encore des armes. Des patrouilleurs, dans un premier temps, et dans un second des moyens antimissiles et des satellites.Le poids de l’Arabie saouditeLes milliards pleuvent sur l’industrie d’armement française. Les commandes à l’exportation pourraient cette année dépasser les 18 milliards d’euros. Ce serait alors plus que la Chine ou la Russie, et une nouvelle formidable pour le commerce extérieur. La France touche les dividendes économiques d’une politique volontariste en soutien d’une filière qui emploie 165 000 personnes réparties dans 4 000 entreprises.Nous voilà loin du 5 juin 1981, quand François Mitterrand, tout nouveau président, faisait désarmer les avions pour montrer sa réticence vis-à-vis de ce commerce particulier. Ce faisant, au-delà de toute considération morale, la stratégie française n’est pas sans risques.Le premier est celui de sa dépendance vis-à-vis de quelques clients, au premier rang desquels l’Arabie saoudite et ses voisins du golfe Arabo-Persique. La France profite du désamour de la région envers le traditionnel partenaire américain. Le royaume des Saoud a été, en 2014, le premier client étranger de l’industrie d’armement française. Et cela sans compter ses coups de pouce ou financements directs à ses alliés libanais, voire égyptiens.Le second risque découle du premier. Est-ce l’industrie d’armement qui est au service d’une politique étrangère ou l’inverse ? L’argument économique l’emportera-t-il sur le souci d’un rapprochement avec l’Iran, ennemi juré du clan sunnite ? Avec, là encore, des retombées économiques non négligeables. Et pas seulement avec l’Iran. Pour vendre ses Rafale au Qatar, la France a autorisé Qatar Airways à ouvrir des lignes vers Lyon et Nice pour mieux concurrencer Air France sur les lignes vers l’Asie. On connaît la suite. Comme le pilotage en eau trouble, l’art de la vente d’armes demande un certain cynisme, mais aussi pas mal de discernement.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.10.2015 à 10h10 • Mis à jour le14.10.2015 à 12h51 Facebook continue de mettre l’accent sur la vidéo : le réseau social est en train de tester une nouvelle fonctionnalité, qui permettra de retrouver dans un lieu unique, les vidéos partagées par ses contacts, explique le site Recode.Proposée à un petit nombre d’utilisateurs, cette fonction serait accessible directement depuis l’application mobile. Actuellement, les vidéos s’affichent sur l’écran d’accueil de l’application ou du site, mais ne sont pas agrégées ou réunies.Lire : Pourquoi vous n'échapperez pas à la vidéo sur Facebook Arnaud Simon (Maître de conférences en finance, université Paris-Dauphine) La chose est entendue, l’économie numérique crée de la valeur. Par conséquent… nous n’en parlerons pas. Cette tribune pose une autre question : qu’est-ce qui peut ralentir, stopper voire même inverser ce mouvement ?Dans ce contexte fantasmatique et mythique de la « big data », de quels écueils et de quelles naïvetés faut-il être averti ? Car tout cela se prête facilement à la futurologie, à ces discours qui nous promettent d’avoir des voitures volantes pour l’an 2000. L’engouement que ces discours suscitent, en particulier auprès des jeunes générations, si promptes à suivre les bannières flottant à l’horizon, est un élément de vitalité évident.Mais une bannière, cela peut aussi servir à brasser de l’air, ou à dissimuler le fait que les choses ne sont pas toujours réalisées sérieusement. Nous commentons ci-après sept points, sur un mode impressionniste.« La vérité est dans le code ». Phrase de développeur et grand fantasme de l’automatisme. La fascination pour le déterminisme humain, pour l’analyse neurobiologique du cerveau, est du même ordre ; elles sont une opinion politique. Gödel, Cantor et Turing par leurs résultats sur l’incomplétude, l’indécidabilité et l’inconsistance de tout système algorithmique prédisent l’échec de cette ambition.Sur un autre plan, le phénomène du vieillissement du code mérite également de l’attention. Les lettres d’un programme ne s’érodent pas, bien sûr, mais c’est son environnement qui évolue. Les demandes adressées au code changent. Il devient obsolète grâce aux caprices de la demande. La vérité n’est donc pas dans le code, ni théoriquement, ni pratiquement.« Big Brother ». La question est ici composite. Elle présente deux versants. Le premier est constitué par des questions légitimes en termes d’éthique, de liberté individuelle, mais aussi d’ajustement des offres commerciales à une demande qui peut vite se lasser si la proposition est trop insistante. Le second versant est la réalité du fantasme de contrôle. Ce fantasme existe. De par son ambivalence, il se rattache au fantasme du « complot ».« Il n’y a pas d’algorithmes, il n’y a que des modèles ». Les mystérieux algorithmes… Mais il n’y a pas d’algorithmes, il n’y a que des modèles. Le vocabulaire n’a ici rien d’anodin. Le discours sur les algorithmes tend à exclure l’homme, mais en pratique il ne fait qu’essayer de le dissimuler. Le modèle, la modélisation, de par la connotation de relativité qu’ils portent, témoignent, au minimum, de leur origine humaine, voire ils la revendiquent. Le modèle est le travail du modélisateur. L’algorithme prétend exister sans son « algorithmicien »…« Les développeurs et le marketing ». « Les spécifications étaient mal écrites ! » : symptôme des développeurs qui ne prennent pas en compte la demande et ses caprices, symptôme du marketing qui ne prend pas la mesure des possibilités des nouvelles technologies et ne les considère que comme un outil. Notons que la question est très « genrée ». Les développeurs sont très souvent des hommes, et l’on trouve une majorité de femmes dans les fonctions marketing…« Stocker n’est pas exploité ». Il existe un fantasme industriel, une croyance un peu naïve, que la profitabilité jaillit toute seule de la base de données, qu’il n’y a qu’à se baisser pour la ramasser. Rien n’est plus faux. Le stockage, le raffinage et la modélisation représentent un travail conséquent. Il est fréquemment sous-estimé.« L’usine à gaz ». Mais ce travail peut aussi être mal fait et c’est alors la redoutable… usine à gaz. Les entreprises, qui en voulant assigner de trop grands objectifs, ou des objectifs mal réfléchis, ou encore stéréotypés, à leur système de CRM (Customer Relationship Management), et qui ont douloureusement échoué, ne sont pas rares…Le CRM est emblématique des risques de l’économie numérique. Il s’agit d’une tendance néoadministrative qui veut s’épargner le travail de faire émerger de l’activité de l’entreprise et de son marché des conceptualisations convenables. Or on ne peut jamais faire d’économies sur la réflexion.La 8e édition des Jéco de Lyon Les Journées de l’économie (Jéco) ont lieu cette année du 13 au 15 octobre, à Lyon.Au programme : environ 40 conférences et plus de 200 personnalités réunies pour échanger et partager leurs analyses autour du thème « Qu’attendons-nous… pour agir ? ».L’objectif de ces journées est de rendre accessible l’analyse économique au plus grand nombre.Elles sont organisées chaque année depuis 2008 par la Fondation pour l’université de Lyon sous la direction de Pascal Le Merrer, professeur d’économie internationale à l’Ecole normale supérieure (ENS) de Lyon, avec le soutien de l’ensemble des universités, des grandes écoles lyonnaises, des collectivités et organisations professionnelles locales et de plusieurs entreprises.Au fil des ans, les JECO sont devenues le lieu et le moment où se croisent les différentes institutions et associations qui animent l’enseignement, la recherche et le débat économique en France.Entrée libre. Inscriptions obligatoires sur www.journeeseconomie.org.Au-delà des pertes financières, des déceptions, le plus redoutable dans le phénomène de l’usine à gaz est qu’il peut conduire les décideurs qui l’ont vécu à porter des jugements d’inutilité envers ces outils. Ils resteront alors éloignés des transformations numériques, à tort, et finiront par être déclassés.« Modernité ? ». Enfin, il est important de remarquer que beaucoup des écueils dont on parle ne sont pas si nouveaux. Une corrélation n’est pas plus une causalité aujourd’hui qu’hier. Le risque d’une information trop étendue dans les assurances est une chose déjà bien connue, et le risque de surveillance des citoyens n’est pas non plus une innovation.L’économie numérique rencontre en fait beaucoup de problématiques anciennes. Et cela n’est pas surprenant. Car la question n’est pas tant de savoir comment elle remplace, mais comment elle transforme. Or, aujourd’hui comme demain, si l’on ne traite pas correctement une question, l’échec est certain.Arnaud Simon est directeur scientifique de la société MeilleursAgents.com.Arnaud Simon (Maître de conférences en finance, université Paris-Dauphine) 13.10.2015 à 18h17 • Mis à jour le13.10.2015 à 18h48 | Alain Beuve-Méry Il s’agit d’un mariage de raison et d’un passage de relais dans l’édition numérique. Les éditions Manuscrit.com, pionnières dans l’édition en ligne ont décidé de rejoindre l’équipe de StoryLab, un pur player du secteur créé en 2010, qui a lancé au printemps, Iggybook, une plateforme numérique dédiée aux auteurs.Fondé en 2001, par Nicolas Philippe et Martine Lemalet, Manuscrit.com a été le premier éditeur français à publier simultanément des livres en double format, papier et numérique. Ils ont aussi été les premiers à lancer un prix du premier roman en ligne.Aux termes de l’accord signé, StoryLab va développer la marque et le fond éditorial Le Manuscrit qui comprend 5 000 ouvrages. StoryLab accompagnera les auteurs dans leur stratégie web et numérique pour élargir leur lectorat grâce à l’expertise de ses équipes et à l’aide de ses nombreux outils et de son réseau de diffusion et distribution.S’adapter aux nouveaux usagesMartine Lemalet va continuer à assurer la continuité éditoriale des collections universitaires et institutionnelles. Ainsi que du Prix du Témoignage qu’elle a créé. Grâce à un partenariat avec la Fondation pour la mémoire de la Shoah, Le Manuscrit accueille une collection « Témoignages de la Shoah » qui rassemble les récits des victimes directes et indirectes et ceux des témoins des persécutions perpétrées en Europe contre les Juifs, avant et pendant la Seconde Guerre mondiale.Spécialisée dans l’édition numérique et jusqu’à présent existant uniquement sur la toile, StoryLab s’ouvre à l’édition papier. Depuis son lancement en 2010, la société a exploré plusieurs voies, pour s’adapter aux nouveaux usages, liés à la lecture sur tablette et liseuse. La société a développé un catalogue de fictions courtes, dont deux titres qui ont remporté le prix du livre numérique en 2013 et 2014. Elle collabore avec plusieurs maisons d’éditions, Place des éditeurs, XO Editions, Albin Michel, pour faire des livres augmentées, c’est-à-dire des versions enrichies de documents, de livres classiques.Fidéliser les lecteursEnfin, au salon du livre de Paris, la société a lancé Iggybook.com, la première plateforme digitale dédiée aux auteurs. Moyennant un abonnement de 15 euros par mois, (120 euros par an), Iggybook permet aux auteurs sans connaissance technique de créer leur propre site, d’identifier et de fidéliser leurs lecteurs, de fabriquer des e-books, de les vendre sur les différentes plateformes (Amazon, Apple, Google Play, Fnac, Kobo) et de toucher 100 % des revenus, en cas de vente directe.Présente à la foire du livre de Francfort qui se tient du 14 au 19 octobre, la société StoryLab va promouvoir sa plateforme web de promotion du livre et d’autoédition, à l’International. « Nous sommes des petits acteurs mais nous grossissons sur un marché qui va se développer », estime Patricia Duliscouet, responsable marketing de StoryLab. Avec 160 millions d’euros de chiffres d’affaires, l’édition numérique en France ne représente aujourd’hui 6 % des ventes de livre des éditeurs, mais ce chiffre devrait doubler pour atteindre 12 % du marché en 2019.Lire aussi :Le livre toujours en résistanceAlain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard Le repas à la française, avec la bouteille de vin au centre de la table, fait de moins en moins partie du quotidien des familles de l’Hexagone. Pour autant, le nombre de consommateurs de vin est reparti à la hausse en 2015. Grâce, surtout, à ceux qui n’hésitent pas à lever le coude occasionnellement. C’est le constat d’une enquête menée auprès d’un échantillon de 4 030 personnes à la demande de FranceAgrimer et dont les résultats ont été publiés mardi 13 octobre. Une photographie de la consommation française de vin que cet institut public commande tous les cinq ans.42 litres par an en 2015Les graphiques sont sans appel. Depuis les années 1960, les Français boivent de moins en moins de vin. Des 100 litres par an absorbés en 1960, on est passé à 42 litres par an en 2015. Malgré cette réduction de plus de moitié, la France détient toujours le record mondial de consommation de ce breuvage, devant le Portugal et l’Italie.Lire aussi :Viande, alcool et plats préparés : ce qui a changé dans nos assiettes depuis 1960La raison de cette décrue est liée à l’érosion constante du nombre de buveurs réguliers. Ils étaient encore majoritaires, à 51 % en 1980, mais ne sont plus que 16 % en 2015. Toutefois, la baisse semble se stabiliser puisque le ratio était de 17 % cinq ans plus tôt. Sans surprise, ce sont les personnes les plus âgées, souvent plus enclines à garder les habitudes alimentaires traditionnelles, qui sont les plus représentées. Les hommes sont aussi deux fois plus nombreux que les femmes à déclarer boire un verre quasiment tous les jours.L’influence de l’« apéro dînatoire »Mais la proportion de buveurs occasionnels augmente vite. Elle passe de 45 % à 51 % entre 2010 et 2015. Un bond qui fait du même coup décroître le nombre de Français déclarant ne jamais boire de vin. Ils représentent désormais un tiers de la population, contre 38 % en 2010.De plus, ces « occasionnels » multiplient les occasions de déboucher une bouteille. La consommation de vin devient en effet de plus en plus liée à un moment de convivialité choisi. L’apéritif avec sa version dînatoire, dont la fréquence augmente, donne l’occasion de déguster un verre de blanc ou de rosé, voire même de rouge. Un repas entre amis, une fête de famille, un dîner en couple, de consommer vins ou champagne. D’où aussi le désir des Français de boire « mieux », en sélectionnant les producteurs, les cuvées ou les appellations.L’étude de FranceAgrimer note également une progression du nombre de consommateurs de bière, passant de 12 % à 18 % de la population française. De même que la progression continue des amateurs de soda, avec un chiffre record : 87 % des Français déclarent en boire. Une consolation, toutefois, pour les autorités de santé : à l’heure des repas, les buveurs d’eau regagnent un peu de terrain. En 2015, 44 % des sondés déclarent boire de l’eau en bouteille et 45 % de l’eau du robinet. Deux chiffres en progression respective d’un petit point.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Retour au tribunal de commerce de Marseille pour la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM). L’avenir de cette compagnie maritime en difficulté sera au centre d’une audience importante prévue mercredi 14 octobre à 13 h 30. Celle-ci pourrait permettre de désigner enfin un repreneur afin de relancer cette entreprise majeure pour la Corse.Pourquoi cette audience a-t-elle lieu ?La SNCM, dont les ferries font la navette entre Marseille, la Corse et le Maghreb, perd de l’argent depuis des années, malgré d’importantes subventions publiques. La société a été placée en dépôt de bilan en novembre 2014, son actionnaire majoritaire, Transdev (filiale commune de Veolia et de la Caisse des dépôts), ayant décidé d’arrêter les frais. Depuis, l’entreprise cherche un repreneur. Différentes audiences ont déjà eu lieu pour examiner les offres en lice, mais aucune n’a été conclusive. Faute de candidat assez crédible à leurs yeux, les juges marseillais ont repoussé leur choix à plusieurs reprises. L’audience de mercredi pourrait être l’occasion de trancher, enfin.Qui sont les candidats en concurrence ?Longtemps considéré comme favori, le groupe de transport et de logistique STEF a annoncé le 9 octobre qu’il se retirait du dossier, faute d’avoir obtenu toutes les garanties dont il avait besoin. Trois candidats demeurent sur les rangs : l’ancien directeur du port de Marseille Christian Garin, l’entrepreneur corse Patrick Rocca, et une centaine de grands clients de la SNCM réunis sous la bannière Corsica Maritima.Mais l’armateur franco-tunisien Daniel Berrebi (Baja Ferries), qui avait déposé une première offre en juin, puis s’était allié à STEF en septembre, souhaite présenter une nouvelle candidature. Cette fois-ci, il ne se limiterait plus à reprendre l’activité vers le Maghreb, comme le prévoyait le partage des rôles avec STEF. Il entend remettre une offre globale, et assure avoir obtenu un financement de 50 millions de dollars (environ 44 millions d’euros) auprès de « financeurs externes », qui s’ajoute à la « trésorerie conséquente » de son groupe, évaluée à 29 millions d’euros.Quand les juges vont-ils trancher ?S’il ne choisit qu’entre les trois candidats officiels, le tribunal peut aller vite et rendre sa décision en quelques jours, après délibéré. Mais le retrait du groupe STEF, un candidat auquel les juges avaient donné plusieurs coups de pouce, est susceptible de changer la donne. Il pourrait inciter le tribunal à rouvrir une procédure afin de donner la possibilité à Daniel Berrebi ou d’autres de présenter de nouvelles offres.Durant l’été, la SNCM a bénéficié de la baisse des prix du carburant et enregistré une activité soutenue, notamment avec le Maghreb, si bien que la trésorerie n’est pas à sec. Les juges peuvent donc se donner un peu de temps.Sur quels critères les juges vont-ils choisir le repreneur ?Pour trancher, le tribunal s’appuie sur un rapport des administrateurs judiciaires, ainsi que sur l’avis du procureur et celui des différentes parties prenantes, dont le comité d’entreprise. Plusieurs critères sont pris en compte simultanément : le prix offert, le nombre de salariés repris (environ la moitié des postes risquent de disparaître), la solidité du montage financier, le sérieux du plan de redressement proposé…En s’appuyant sur cette batterie de critères, les juges marseillais avaient rejeté en juin les offres de Patrick Rocca, Christian Garin et Daniel Berrebi. Mais ils peuvent estimer à présent que ces candidats ont amélioré leurs offres. Quant au consortium Corsica Maritima, c’est la première fois que son offre est soumise aux juges.Lire aussi :SNCM, des vies à l’eauDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent La quatrième conférence sociale qu’a ouvert, lundi 19 octobre, François Hollande, commence dans un climat tendu : si les partenaires sociaux ont réussi à trouver un accord à l’arraché sur les retraites complémentaires vendredi, les tensions nées des mobilisations du personnel d’Air France peinent à retomber. Mais au-delà de cette conjoncture, le marché français du travail continue de changer de visage du fait de la crise.1. Un chômage endémiqueEn septembre 2015, plus de 3,5 millions de personnes sont inscrites dans la seule catégorie « A », qui rassemble ceux qui n’ont pas du tout travaillé durant le mois précédent. En agrégeant ces derniers avec les catégories B (les inscrits qui ont travaillé moins de 78 heures dans le mois précédent) et C (activité réduite supérieure à 78 heures sur la même période), ils sont 5,4 millions. Une situation qui ne s’améliore pas, malgré les promesses de l’exécutif. #container_14452507468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452507468{ height:500px; } #container_14452507468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452507468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452507468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452507468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de chômeurs depuis 1991Pour la catégorie A et les catégories A,B et C.Source : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', 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En premier lieu des jeunes. Le taux de chômage des 15-24 ans était, en 2013, de 23,9 %, deux fois et demi supérieur au taux général. Les catégories populaires (employés, ouvriers) connaissent davantage le chômage, de même que les non-diplômés. #container_14452493453{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452493453{ height:500px; } #container_14452493453 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452493453 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452493453 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452493453 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taux de chômage selon diverses catégories de populationEn 2013, selon l'Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452493453", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, 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(el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Les fins de contrats (c’est-à-dire les fins de CDD, à la différence des fins de mission qui désignent les fins d’intérims) sont – de loin – le premier motif d’inscription au chômage, devant les licenciements économiques. #container_14452570784{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452570784{ height:500px; } #container_14452570784 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452570784 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452570784 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452570784 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Motifs d'inscription à Pôle emploi depuis 1996Les fins de contrat sont et restent, de loin, le premier motif d'inscription(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452570784", 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La crise s’enkysteCorollaire d’une crise qui ne se résorbe pas, la situation des personnes hors de l’emploi tend à se fixer. Sur le graphique ci-dessous, on peut constater la hausse spectaculaire du nombre de chômeurs inscrits depuis plus de trois ans, dont la courbe rejoint désormais celle des inscrits depuis 3 à 6 mois. #container_14452557467{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452557467{ height:500px; } #container_14452557467 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452557467 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452557467 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452557467 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Chômeurs par durée d'inscription à Pôle EmploiDepuis 1996, en milliers(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = 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function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Le fait d’avoir retrouvé du travail ne représente plus, depuis longtemps, la voie de sortie principale du chômage. A peine 40,3 % des sortants avaient retrouvé un emploi en mars 2015, quand 13,2 % suivaient une formation, et 20 % n’avaient pas actualisé leur situation auprès de Pôle emploi. #container_14452561510{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452561510{ height:500px; } #container_14452561510 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452561510 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452561510 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452561510 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Motifs de sortie de Pôle emploi depuis 2002Sur les quatre motif principaux, en % des sorties(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452561510", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, 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données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452554551", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, 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L’emploi se précariseSi, depuis 2012, on constate un léger mieux dans les offres collectées par Pôle emploi, avec des postes durables en hausse et des emplois temporaires et occasionnels en baisse, la tendance lourde est celle d’un travail moins stable. #container_14452549468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452549468{ height:500px; } #container_14452549468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452549468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452549468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452549468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Offres collectées par Pôle emploi depuis 1996En France métropolitaine Source : DARES(function(window){ 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population active (hors secteur public) par statut : si le CDI reste la norme (76,8 % pour 8,4 % de CDD), il s’agit là d’un effet de stock. Si l’on compare la situation de la population active globale et celle des 15-24 ans, on voit que cette forme est loin d’être la norme chez les plus jeunes. #container_14452485402{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452485402{ height:500px; } #container_14452485402 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452485402 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452485402 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452485402 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Population active par type de contratPour la population active totale et pour les 15-24 ans.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452485402", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Non-salariés","Intérimaires"," Apprentis"," Contrats à durée déterminée"," Contrats à durée indéterminée"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Ensemble", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 11.2 ], [ "", 2 ], [ "", 1.6 ], [ "", 8.4 ], [ "", 76.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "15-24 ans", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 2.5 ], [ "", 5.9 ], [ "", 18.1 ], [ "", 28.3 ], [ "", 45.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}La part de CDD dans les embauches a par ailleurs atteint un record en 2015, avec plus de 85 % des recrutements qui se font sous cette forme.Lire aussi :Travail : changer les règles du jeu #container_14452619750{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452619750{ height:500px; } #container_14452619750 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452619750 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452619750 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452619750 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part des CDD dans les embauches en FranceEvolution depuis 2007, tous établissements(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452619750", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%d/%m/%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Part des CDD dans les embauches", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1167692400000, 70.8 ], [ 1175464800000, 71 ], [ 1183327200000, 71.5 ], [ 1191276000000, 70.9 ], [ 1199228400000, 70.1 ], [ 1207087200000, 71.4 ], [ 1214949600000, 71.5 ], [ 1222898400000, 72.9 ], [ 1230850800000, 75.3 ], [ 1238623200000, 76.9 ], [ 1246485600000, 77.3 ], [ 1254434400000, 77.3 ], [ 1262386800000, 76.5 ], [ 1270159200000, 76.5 ], [ 1278021600000, 77.1 ], [ 1285970400000, 76.2 ], [ 1293922800000, 77.7 ], [ 1301695200000, 77.4 ], [ 1309557600000, 78.3 ], [ 1317506400000, 79.3 ], [ 1325458800000, 80 ], [ 1333317600000, 80.7 ], [ 1341180000000, 81.8 ], [ 1349128800000, 82.3 ], [ 1357081200000, 83.1 ], [ 1364853600000, 83.4 ], [ 1372716000000, 83.6 ], [ 1380664800000, 84 ], [ 1388617200000, 84.4 ], [ 1396389600000, 84.8 ], [ 1404252000000, 84.2 ], [ 1412200800000, 85.9 ], [ 1420153200000, 85.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 4. Des comptes sociaux dans le rougeConséquence du chômage endémique : les comptes sociaux demeurent dans le rouge, notamment ceux de l’assurance maladie, qui creuse son déficit chaque année depuis 2009. #container_14452581973{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452581973{ height:500px; } #container_14452581973 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452581973 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452581973 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452581973 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Recettes et dépenses de l'assurance chômageDepuis 2009Source : UNEDIC, comptes annuels(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Le chômage de masse pèse également sur les comptes sociaux en général, puisque moins de travailleurs signifie moins de cotisations sociales pour alimenter le régime. Si celui-ci a subi nombre de réformes, notamment concernant les retraites, et si sa situation s’améliore lentement depuis 2010, il reste mal en point. #container_14430863468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430863468{ height:500px; } #container_14430863468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430863468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430863468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430863468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde du régime général (RG) de la sécurité sociale depuis 2001Il tient compte également du solde du Fonds de solidarité vieillesse (FSV)(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430863468", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} Mds", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Milliards d'euros" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} Mds", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Solde RG+FSV", "color": "#0386c3", "data": [ [ 978390000000, 1 ], [ 1009926000000, -4.8 ], [ 1041462000000, -11.2 ], [ 1072998000000, -12.5 ], [ 1104620400000, -13.6 ], [ 1136156400000, -10.1 ], [ 1167692400000, -9.3 ], [ 1199228400000, -9.3 ], [ 1230850800000, -23.7 ], [ 1262386800000, -27.3 ], [ 1293922800000, -20.9 ], [ 1325458800000, -17.5 ], [ 1357081200000, -15.4 ], [ 1388617200000, -13.2 ], [ 1420153200000, -12.8 ], [ 1451689200000, -9.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.10.2015 à 17h02 • Mis à jour le19.10.2015 à 18h36 | Jean-Michel Bezat Le dialogue social semble mieux fonctionner chez Areva qu’à Air France, malgré une situation financière bien plus dégradée. Est-ce précisément parce qu’il y a le feu à la maison ? Mais aussi que Philippe Varin et Philippe Knoche, le président et le directeur général du groupe nucléaire, se sont engagés à ce qu’il n’y ait « aucun départ contraint » parmi les 18 000 salariés concernés par ce plan en France, sur un effectif total de 44 000 salariés dans le monde ?Quatre syndicats (CFDT, CFE-CGC, FO, Unsa-Spaen) ont signé, lundi 19 octobre, le projet d’accord encadrant les 3 000 à 4 000 suppressions d’emplois annoncées le 7 mai, auxquelles s’ajouteront quelque 2 000 emplois à l’étranger, surtout en Allemagne et aux Etats-Unis.Ces organisations représentent « plus de 75 % des salariés », indique la direction, et leur signature ouvre la voie au processus d’information-consultation des employés dans chaque entreprise. Le plan est ouvert pour deux ans, jusqu’en octobre 2017.Seule la CGT a décidé de ne pas le parapher, refusant de « cautionner la suppression » de ces postes. Au moment où quatre syndicats signaient, François Hollande ouvrait à Paris la quatrième conférence sociale – boycottée par la CGT – en dénonçant l’attitude globale de la centrale de Philippe Martinez. « Il est commode de ne jamais s’engager à signer le moindre accord en espérant que d’autres le feront à leur place, tout en dénonçant les insuffisances du dialogue social », a souligné le président de la république.Lire aussi :L’Etat prêt à injecter 3 milliards d’euros dans ArevaLe maintien des compétences « dans la durée »Négocié entre juillet et septembre, ce plan contribuera pour plus de la moitié au 1 milliard d’euros d’économies d’ici à 2017 inscrites dans le « plan de compétitivité » annoncé le 4 mars, après la publication d’un exercice 2014 marqué par une perte de 4,8 milliards d’euros. Le projet concerne six entreprises du groupe, notamment Areva NP, l’activité réacteurs et services, dont EDF prendra le contrôle à 51 % dans un an.D’autres activités sont touchées, comme le combustible et le traitement-recyclage (Areva NC), l’enrichissement de l’uranium (Eurodif Production) ou son extraction (Areva Mines). Les détails des suppressions de postes par filiales et par site n’ont pas été communiqués. Des interrogations portent, par exemple, sur Areva NP. Interrogé dimanche au Grand Rendez-vous Europe 1-Le Monde-i-Télé, le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, a indiqué qu’« EDF va faire en sorte que nous maintenions des compétences dans la durée ».Cette question de leur maintien était d’ailleurs un des points sensibles de la négociation, pour la direction comme pour les syndicats. Dans son communiqué, Areva affirme que l’accord assure « la protection et le transfert des compétences-clés du groupe » et que « la priorité a été donnée à la production et à la sûreté ». Ce dernier point est particulièrement surveillé par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui a invité Areva à ne pas baisser la garde sur la qualité de ses équipements et de ses process industriels.Un « socle minimum » pour FOFrançois Nogué, le directeur général adjoint en charge des ressources humaines, s’est félicité de « la qualité du dialogue social » et de « l’esprit de responsabilité des partenaires sociaux ». L’ex-DRH de la SNCF estime que l’accord sécurise les départs et les fins de carrière. Il prévoit, en effet, que les cessations anticipées d’activités sont « conditionnées à la liquidation d’une retraite à taux plein » et qu’Areva veillera à ce que ceux qui restent en activité aient « un projet professionnel validé ».Pour la CFDT, cet accord « permet une meilleure protection des salariés dans le cadre de départs volontaires en retraite ou pour reclassement externe ». Il offre aussi « des dispositions substantielles en faveur de la mobilité interne, géographique et/ou professionnelle ». La CFE-CGC et FO ont approuvé le dispositif de mobilité interne, qui se fera sans perte de rémunération. Même si, pour FO, il s’agit d’un « socle minimum » dans le cadre de l’application de l’accord entreprise par entreprise et site par site.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.10.2015 à 14h13 • Mis à jour le19.10.2015 à 18h39 La durée légale de travail, le smic et ou encore les contrats de travail existants ne seront pas remis en cause. Le gouvernement ne va « évidemment pas toucher aux principes du code du travail », a promis François Hollande lors de son discours à la conférence sociale pour l’emploi. Il y aura en revanche une « clarification ».Dans ce domaine, M. Hollande a présente deux alternatives :« La réforme ou la rupture. La rénovation du modèle social ou sa disparition. Le dialogue social est donc, non pas une formalité, non pas une obligation, mais une condition du progrès. »Dans cette optique, le chef de l’Etat en a profité pour s’adresser, sans jamais la nommer, à la CGT, qui avait choisi de boycotter le rendez-vous pour la deuxième année consécutive, notamment en raison de la situation de tensions qui rythme les plans de restructurations chez Air France, en déclarant :« Il est commode de ne jamais s’engager à signer le moindre accord en espérant que d’autres le feront à leur place, tout en dénonçant les insuffisances du dialogue social. Le conflit à Air France ne résume pas l’état de la France ».Lire les réactions :« Cette conférence sociale est à bout de souffle »La priorité à la formation pour les jeunes et les chômeurs En ouverture du rendez-vous annuel entre partenaires sociaux qu’il a instauré, M. Hollande a fait quelques annonces, notamment concernant les formations prioritaires, dont le plan va être renouvelé en 2016.« Ce potentiel sera porté l’an prochain à 150 000, et encore davantage tourné vers les chômeurs de longue durée, les seniors et vers les jeunes. »A quoi s’ajoute l’extension de la garantie jeunes, le dispositif d’accompagnement des jeunes décrocheurs vers l’emploi, expérimenté depuis septembre 2013.« Dans le cadre de sa montée en charge, la garantie jeunes offrira 100 000 places en 2017 et sera étendue à l’ensemble des territoires volontaires dès mars 2016, c’est-à-dire, je l’espère, à la totalité du territoire (…) On ne peut pas laisser un jeune sans formation, sans qualification et sans emploi. »Le dispositif offre à des jeunes de 18 à 25 ans, sans emploi ni formation, un accompagnement renforcé vers l’emploi, des périodes en entreprise et une allocation mensuelle de 450 euros. La durée d’un an peut être prolongée de six mois au cas par cas. L’objectif visé est de toucher 50 000 jeunes à la fin de 2015 et 100 000 en 2017.Enfin, concernant le compte personnel d’activité (qui additionne les droits acquis dans les comptes personnels de formation, les comptes pénibilité et les comptes épargne-temps), M. Hollande a promis une concertation d’ici la fin de l’année.Le premier ministre, Manuel Valls, a clôturé la conférence en annonçant que les orientations de la réforme du Code du travail seront dévoilées le 28 octobre. Un dossier qui était devenu « illisible », selon François Hollande. Concernant le « pacte de responsabilité », M. Valls a annoncé que « seules 14 des 50 branches qui emploient le plus ont conclu un accord (…) C’est trop peu. On ne peut pas en rester là ».Lire aussi :Les dix articles à lire à l’occasion de la conférence sociale 19.10.2015 à 13h49 • Mis à jour le19.10.2015 à 17h35 | Gaëlle Picut « Pendant ces trois jours, oubliez tout : mari, enfants, business. Oubliez la culpabilité, profitez d’être ici pour échanger avec les autres participantes, vous ressourcer et trouver de l’énergie à ramener dans vos entreprises », a exhorté Clara Gaymard, présidente et CEO de GE France, en ouvrant la 11e édition du Women’s Forum qui s’est tenu à Deauville du 14 au 16 octobre et qu’elle présidait pour la première fois, prenant la succession de Véronique Morali.1 500 personnes de 70 pays, dont plus de 80 % de femmes, ont participé à ce « Davos des femmes », autour du thème « Dynamiser le monde » (« Energizing the World »). Au programme, de nombreuses conférences et ateliers pour mettre en lumière la voix des femmes sur les principaux enjeux économiques et sociaux : le climat, l’environnement, la santé, l’éducation, les dernières avancées technologiques et scientifiques, le big data, la robotisation, mais aussi les réflexions autour d’une économie alternative, collaborative ou frugale, les nouveaux modes de travail à l’heure du numérique.Ces temps forts ont été l’occasion d’écouter des personnes inspirantes et emblématiques, telles que Anousheh Ansari, ingénieure irano-américaine, première femme musulmane à avoir évolué dans la Station spatiale internationale ; la navigatrice Isabelle Autissier, première femme à avoir accompli une course autour du monde en compétition et présidente de la branche française du World Wide Fund for Nature (WWF) ; Anmeenah Gurib-Fakim, biologiste de renom et première femme présidente de l’île Maurice depuis juin 2015 ; Apollonia Poilâne, qui a repris à 18 ans l’entreprise familiale suite au décès brutal de ses parents en 2002, tout en poursuivant ses études à Harvard ; ou encore Barbara Hendricks, la cantatrice d’origine américaine très engagée dans le domaine humanitaire auprès du Haut-Commissariat aux réfugiés rattaché aux Nations unies (UNHCR). Des « rôles modèles » féminins précieux pour toutes les participantes.L’Europe de l’Ouest pourrait gagner 9 % de PIBMais le Women’s Forum est aussi l’opportunité de rappeler la place des femmes dans le monde, l’importance de la mixité dans les sphères de pouvoir (économique ou politique) et des combats en faveur de l’égalité hommes/femmes. Si dans les pays occidentaux, des progrès notables ont été réalisés, dans d’autres régions du monde, beaucoup reste à faire. L’étude Mc Kinsey & Company « The Power of parity : how advancing women’s equality can add $ 12 trillion to global growth » présentée, publiée en septembre, montre qu’une plus grande mixité constituerait un formidable gisement de croissance et de compétitivité dans le monde.A l’heure actuelle, les femmes ne contribuent qu’à 37 % du produit intérieur brut (PIB) mondial, alors qu’elles représentent 50 % de la population en âge de travailler. L’Inde, l’Amérique latine, la Chine et l’Afrique subsaharienne seraient les zones où une meilleure intégration des femmes se traduirait par les hausses les plus importantes de PIB (entre 12 % et 16 %). L’Europe de l’Ouest pourrait gagner 9 % de PIB, estime Mc Kinsey.Pour montrer que les femmes font avancer le monde, le Women’s Forum récompense chaque année des femmes du monde entier pour leur création d’entreprises innovantes et socialement utiles à travers les Cartier Awards, mais aussi des femmes africaines et du pourtour méditerranéen pour leurs actions en faveur des droits des femmes à travers le prix Women for change décerné par la Fondation Orange.De son côté, le réseau Rising Talent a pour but de distinguer chaque année en une quinzaine de femmes âgées de 26 à 40 ans du monde entier et destinées à devenir influentes sur les plans économique et social.Deux Françaises en font partie : Julia Maris, directrice générale adjointe de DCI (Défense Conseil International), ancienne conseillère pour les affaires européennes de Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense et Laetitia Puyfaucher, fondatrice et CEO du groupe Pelham Media (communication éditoriale et digitale). Elles bénéficieront d’un mentor pendant une année et seront mises en relation avec les femmes sélectionnées les années passées.Un réseau professionnel mondialMais le Women’s Forum c’est aussi (et avant tout ?) un réseau professionnel à l’échelle mondiale - avec l’occasion de rencontrer des femmes des cinq continents avec, cette année, des délégations venues de Singapour, d’Afrique du sud, de Dubaï et de Tunisie - et de poursuivre les échanges une fois la parenthèse Deauville refermée. L’importance d’appartenir à des réseaux (féminins ou mixtes) est d’ailleurs régulièrement rappelée et le mentoring largement encouragé. « Le Women’s Forum permet de mieux comprendre les transformations en cours et de s’inspirer de bonnes pratiques pour les intégrer dans notre business model ou dans notre façon de manager », analyse Nathalie Le Brun, directrice générale de San Marina.« À mon retour, je vais faire un débriefing avec les femmes de mon entreprise. Toutes ces conférences et ces échanges sont très stimulants, estime Julia Maris. J’ai eu la chance d’en profiter, j’ai envie de rendre la pareille aux femmes de mon entourage professionnel ». Marion Borot, directrice des ventes province au sein du groupe Accor et membre du réseau WAAG (Women at Accor Generation) se sent « privilégiée » d’assister au Women’s Forum. « C’est très inspirant. Cela me fait reconsidérer certaines de mes pratiques de management, notamment à l’égard de mes jeunes collaborateurs et imaginer d’autres façons de travailler. Je repars motivée et nourrie de toutes ces rencontres », indique-t-elle avec enthousiasme.Et bien sûr pour les entreprises partenaires, cet événement est une excellente tribune pour présenter ce qu’elles font en faveur des femmes. Michel Landel, directeur général, administrateur et président du comité exécutif de Sodexo (420 000 salariés dans le monde) a indiqué que « les premières années de notre participation au Women’s Forum ont été l’occasion pour nous d’écouter et de prendre des idées, par exemple créer un groupe de femmes au sein de l’entreprise pour qu’elles fassent davantage entendre leur voix ».L’impact positif de la mixitéMaintenant il peut annoncer que dans son entreprise les femmes représentent 38,5 % des membres du conseil d’administration et 43 % du comité exécutif du groupe. Il a également évoqué l’étude interne que Sodexo a menée et qui démontre l’impact positif de la mixité, à tout niveau hiérarchique, sur la performance au travers de différents indicateurs (la croissance interne, le résultat opérationnel, les liquidités générées, mais aussi sur l’engagement des collaborateurs et la fidélisation des clients).« Si on y met les moyens et que l’on est déterminé, la mixité progresse, » assure Michel Landel, qui reconnaît l’influence de son séjour américain dans sa prise de conscience en faveur d’une meilleure mixité. Le leader mondial des services est d’ailleurs arrivé, pour la deuxième année consécutive, en tête du palmarès des grandes entreprises les plus vertueuses en termes de féminisation de leurs instances dirigeantes (suivi par Korian et Engie) réalisé par Ethics & Board et présenté le 8 octobre.Quant à Mouna Sepehri, directrice déléguée à la présidence du groupe Renault, elle a rappelé que « la diversité de genre est une bonne chose à la fois pour la société et pour le business ». Elle a indiqué que 60 % de leurs clients étaient des femmes et qu’une voiture comme la Renault Captur représentait « un bel exemple de parité » puisqu’elle était issue d’équipes mixtes. « Les femmes ont représenté 47 % des décideurs impliqués dans l’ingénierie, le design, le marketing et le commercial de ce modèle ».Prochains forums à Dubaï puis en TunisieDes avancées qui ne peuvent que réjouir Jacqueline Franjou, directrice générale du Women’s Forum depuis 2010 et qui lors de la conférence de presse de présentation de cette édition à Paris rappelait que « les discussions menées à Deauville ont contribué au vote de la loi Copé-Zimmerman en 2011 qui avait fixé pour 2014 un objectif de 20 % de femmes dans les conseils d’administration et de surveillance des entreprises et de 40 % d’ici à 2017 ».Le Women’s Forum 2015 s’est achevé avec l’intervention de la Tunisienne Wided Bouchamaoui, présidente de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (l’UTICA, l’équivalent du Medef) et qui vient de remporter le prix Nobel de la paix 2015 (conjointement avec le syndicat UGTT, l’ordre national des avocats et la Ligue tunisienne des droits de l’homme). Son intervention s’est faite à distance, par écran interposé, car elle avait été retenue à Paris, invitée par le président François Hollande. « Tunisien n’est pas seulement une nationalité, mais c’est une voix sur le monde », a-t-elle dit. Elle a aussi lancé un appel à soutenir le processus démocratique en cours et à participer à la relance de l’économie tunisienne.Il a d’ailleurs été décidé qu’un prochain Women’s Forum se tiendrait en Tunisie, en septembre 2016 sur le thème « Nous devons réussir » (en plus d’un Forum à Dubaï en février 2016 et à Mexico en avril 2016). « La volonté du Women’s Forum est de se développer dans des pays où de tels événements n’avaient jamais eu lieu auparavant, comme nous l’avons fait en Birmanie ou au Brésil », a indiqué Jacqueline Franjou. La prochaine édition à Deauville aura lieu du 30 novembre au 2 décembre 2016.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Collectif La conférence sociale doit discuter de la mise en œuvre d’un compte personnel d’activité (CPA) prévue au 1er janvier 2017, présenté comme un outil de sécurisation des parcours professionnels. La présentation habituelle de la logique de la sécurisation des parcours consiste à dire que dans un contexte marqué par une discontinuité grandissante des parcours, les droits ne doivent plus être attachés au poste de travail, mais à la personne. Comme nous l’avons développé dans une note pour France Stratégie, nous partageons l’objectif mais contestons l’effectivité de l’attachement à la personne dans les scenarii proposés.Le support des droits des personnes n’est certes plus le poste de travail mais il reste le parcours sur le marché du travail. Si la nuance est de taille, les droits sociaux demeurent dans les deux cas dépendants de la situation présente ou passée des personnes par rapport à l’emploi. En somme, le support des droits n’est plus un emploi, mais des emplois, ce qui est loin de modifier en profondeur les implications sur la nature des droits sociaux. Prenons le cas du futur compte personnel d’activité (CPA). Il doit permettre de rassembler en un seul compte un certain nombre de comptes sociaux existants (compte personnel de formation, compte pénibilité, droits rechargeables à l’assurance-chômage, etc.).Si cela permet effectivement de faciliter les transitions professionnelles en faisant du parcours d’emplois plutôt que d’un poste le support des droits, le CPA continue de lier les droits des personnes à leurs emplois passés ou présents. De ce point de vue, le modèle du compte par points des droits sociaux n’est pas neutre. Cette logique contributive reproduit nécessairement les inégalités face à l’emploi, à tel point que ses promoteurs en viennent à imaginer des systèmes de discrimination positive pour que ceux qui ont le plus besoin de sécurisation n’en soient pas exclus.Ne pas prêter qu’aux richesS’il ne fallait que corriger cette logique selon laquelle « on ne prête qu’aux riches », on pourrait peut- être se contenter de correctifs. Mais la dépendance des droits au passage par l’emploi, et donc à la subordination aux employeurs et à leurs relais, parait aussi en deçà des objectifs affichés de liberté des travailleurs à construire leurs parcours de vie et a fortiori de reconnaissance des temps hors- emploi que le CPA serait censé permettre (bénévolat, temps familiaux, congé sabbatique, etc.).Tant que l’ouverture des droits sera conçue sur le modèle de l’épargne, l’emploi restera l’origine mais aussi l’objectif du droit. Et ce dernier restera soumis à la subordination aux employeurs, relayés par les intermédiaires du marché du travail et les représentants patronaux dans les instances de gestion des dispositifs de sécurisation des parcours professionnels. Dans ce cadre, difficile d’imaginer que les usages du CPA autres que ceux visant à répondre aux besoins des employeurs (amélioration de l’employabilité par la formation, reconversion, etc.) puissent être mobilisés sans conséquence sur les carrières des personnes.Il n’est qu’à voir les effets des congés parentaux ou même simplement du congé maternité sur les carrières professionnelles et la rémunération des personnes pour savoir qu’il ne suffit pas de créer de nouveaux droits pour qu’ils soient effectifs et pleinement émancipateurs. Il ne s’agit pas pour nous de défendre un retour de l’attachement des droits au poste de travail. Nous plaidons au contraire pour une véritable attribution des droits à la personne, qui soit fonction de sa situation et non d’un capital de droits constitué par ses passages par l’emploi.Nous pouvons pour cela nous appuyer sur l’expérience de la Sécurité sociale dont nous fêtons le 70e anniversaire. Ce que fait la « Sécu » en 1945 c’est précisément attribuer des droits sociaux à la personne déconnectés de l’emploi, ce que les réformes remettent en cause en liant toujours plus cotisations passées et niveau de prestation. À rebours de cette logique contributive, c’est la situation des personnes (âge, maladie, enfants, etc.) qui dans la « Sécu », ouvre droit à un salaire de remplacement, à une prestation forfaitaire ou un remboursement.Tirons une leçon de cette histoire et étendons ses réussites : la condition pour offrir un droit à la carrière véritablement attaché à la personne c’est, à l’inverse du CPA, de déconnecter les droits sociaux de l’emploi. La version la plus aboutie d’un tel projet serait l’attribution d’un salaire à vie comme un droit civique. Mais il est possible d’imaginer des modalités intermédiaires : attribution d’un nombre de jours de formation par an sur le modèle des congés payés ; bilan sur les besoins en formation avec un tiers indépendant (dans le cadre d’un service public de l’emploi renouvelé dans ses missions) ; salaire étudiant pendant la durée des études en remplacement des aides et bourses existantes, etc. - qui au lieu de nous soumettre aux exigences des employeurs, permettraient de nous en émanciper.Aurélien Casta, Maël Dif-Pradalier, Bernard Friot, Jean-Pascal Higelé, Claire Vivés chercheurs, membres de l’Institut Européen du SalariatCollectif 19.10.2015 à 10h50 Comme un signe de gratitude à l’égard des banques centrales, qui les ont sortis du gouffre après la grande crise de 2008 et les ont même copieusement enrichis depuis lors, les investisseurs semblent prêts à continuer à leur accorder leur confiance quoi qu’il arrive.La psychologie humaine est ainsi faite, qu’elle a besoin de se rassurer de ses propres convictions, donc aime à perpétuer les tendances. On aime tenir pour vrai ce que nous désirons. Cela jusqu’au jour où survient le moment d’inflexion et sans d’autre raison que la satiété, la tendance commence à montrer des signes d’épuisement, d’hésitation, de doute, puis se saisit d’un catalyseur quelconque pour s’orienter dans une autre direction.Envie d’y croireLa confiance des marchés, régulièrement réitérée depuis 2009, repose sur la foi que les banques centrales, à la manière de ce que promit le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi en 2012, feront « ce qu’il faut » quoi qu’il arrive. Le fait que l’économie mondiale ralentisse (en septembre, l’indice PMI manufacturier global a atteint son plus bas niveau depuis le début 2013, et pour la première fois l’indice PMI des services était aussi en baisse), à cause du ralentissement du monde émergent, mais aussi des Etats-Unis (l’indice PMI manufacturier américain a de nouveau baissé en septembre) importe peu, voire devrait même réjouir les investisseurs, au motif que moins de croissance garantit davantage de soutien monétaire.Lire aussi :Etats-Unis  : la Fed coincée par la faiblesse de l’emploiL’envie d’y croire est si forte que certains souhaitent même que la Réserve fédérale américaine (Fed) monte ses taux, parce qu’ils considèrent que ce serait un signe de confiance. Si la banque centrale monte ses taux, c’est que tout va bien. C’est bien sûr l’inverse qui est vrai : si la Fed monte ses taux dans un environnement de ralentissement économique global, elle ne fera qu’empirer les choses.La croissance n’a pas accéléréDans une telle période de transition, l’expérience suggère que la majorité des acteurs de marché auront tendance d’abord à résister au changement. Puis ils devront reconnaître que sortir du quantitative easing (QE, rachat massif de dettes publiques) et des politiques monétaires à taux zéro n’est décidément pas chose aisée. En cas de succès, c’est-à-dire de remontée de l’inflation et d’accélération de la croissance, il s’en serait suivi un risque majeur de remontée des taux d’intérêt. Dans la situation d’échec où nous sommes, puisque le QE américain est terminé depuis un an, et l’inflation n’est pas remontée, et la croissance n’a pas accéléré, le risque est celui d’une perte de confiance dans l’efficacité de la politique monétaire. C’est alors la valorisation des marchés d’actions qui se retrouvera très vulnérable.Lire aussi :Pourquoi l’économie mondiale est-elle suspendue au choix de la Fed sur ses taux directeurs ?Bien sûr, on espérera que les économies émergentes se ressaisissent, que la consommation américaine compense le ralentissement du rythme des investissements, que la zone euro s’engage dans des programmes de réformes susceptibles de rendre crédible une véritable hausse de sa croissance potentielle. Mais refuser de voir le risque que présente la divergence considérable entre économie réelle et valorisation des actifs financiers, qu’une foi inébranlable dans le pouvoir des banques centrales justifie de moins en moins, serait dangereusement complaisant.Didier Saint-Georges, membre du comité d’investissement de Carmignac. Collectif CollectifJusqu’à la publication du rapport de France Stratégie, le compte personnel d’activité ne restait qu’un nouvel avatar d’une idée jamais aboutie d’évolution de notre société. Aujourd’hui, nous savons qu’il peut avoir une portée considérable en créant une nouvelle génération de droits sociaux face au chômage de masse et aux parcours professionnels discontinus qui ne protègent plus de la pauvreté.Plus de 5 millions de personnes sont privées d’emploi, plus de 14 % des travailleurs sont en contrat précaire – un phénomène croissant puisque 86 % des nouveaux contrats signés en 2014 étaient des CDD, d’une durée très souvent inférieure à un mois – et près de 20 % travaillent à temps partiel. 150 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans qualification alors qu’un actif sans diplôme sur deux est au chômage. Lier les droits sociaux à l’exercice d’un emploi à temps plein revient dès lors, malgré l’accès aux minima sociaux, à priver toutes ces personnes des droits dont elles ont besoin pour sortir de la précarité.Associations de solidarité, nous savons que les minima sociaux, dont nous rappelons que les montants sont trop faibles, permettent rarement de conserver son logement, de se soigner ou d’éduquer ses enfants. Quant à la formation, elle est aussi capitale pour ces personnes qu’inaccessible, faute de financements fléchés, de lisibilité et de pédagogie adaptée. Nous le savons : la perte d’emploi et la précarité de l’emploi font courir un risque d’exclusion. Les personnes à faible revenu connaissent elles-mêmes la peur du déclassement et de l’exclusion. En créant une nouvelle forme de sécurité sociale professionnelle, l’Etat et les partenaires sociaux ont une occasion unique de dédramatiser le changement d’emploi, redonner espoir aux précaires et lutter contre le sentiment de déclassement des classes moyennes.Compte personnel d’activitéLa Conférence Sociale doit permettre d’abonder, dès 2016, le compte personnel d’activité pour doter les plus fragiles des droits à la formation et à l’accompagnement qu’ils ne peuvent acquérir par leur travail. L’abondement du compte personnel de formation de 100 heures par demandeur d’emploi du plan Nouvelles solutions contre le chômage de longue durée doit être doublé pour les jeunes sans qualification, les chômeurs de longue durée et les personnes en parcours d’insertion. Le compte personnel d’activité doit aussi donner des droits aux personnes pour réduire leurs freins à l’emploi comme leur mobilité, ou la garde de leurs enfants.À terme, nous demandons la création d’un véritable droit à l’éducation/formation tout au long de la vie, avec un capital initial de 20 années couvrant la scolarité obligatoire et un socle d’études ou de formation continue pour répondre à la situation des 2 millions de jeunes sans travail ni qualification. Organisons également l’accompagnement pour permettre à tous d’accéder réellement à ce compte. Rien ne serait pire qu’un dispositif que l’on ne saurait pas utiliser. N’en doutons pas : la complexité de nos systèmes de protection sociale et de formation rend ce risque bien réel.Construisons donc avec les personnes en situation de précarité un outil complet mais simple et élaborons avec elles une offre de conseil à l’utilisation du compte avec le service public et les associations de solidarité, d’insertion et de défense des chômeurs. Répondre à ces objectifs, et à d’autres permettant la valorisation du temps familial et associatif, éviter les pièges que pointe le rapport demanderont du temps et des moyens considérables. Car il s’agit de donner à chacun la possibilité de réaliser ses projets professionnels et personnels sans risquer de tomber dans la précarité. Cette idée peut redonner de la confiance et de l’espoir à notre société ; il ne faut pas reculer. L’Etat et les partenaires sociaux doivent s’engager lors de la Conférence Sociale pour un compte personnel d’activité ambitieux et courageux.Les 2 millions de personnes très éloignées de l’emploi ne peuvent cependant pas attendre la fin de ce chantier et rester plus longtemps en marge d’un marché du travail toujours plus dual. Outre la réorientation des crédits de la formation et des moyens d’accompagnement en faveur des plus précaires que nous demandons dès 2016, des emplois aidés, des postes d’insertion par l’activité économique ou des contrats d’alternance supplémentaires doivent être créés rapidement. Ces engagements sont essentiels pour les personnes et participeront, à travers la mise en œuvre progressive du compte personnel d’activité, à la refondation nécessaire de notre protection sociale.Louis Gallois, président de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS) ; Thierry Kuhn, président d’Emmaüs ; France Pierre Langlade, président de Coorace ; François Soulage, président du Collectif ALERTE ; Véronique Fayet, présidente du Secours Catholique ; Chantale Gauthier, présidente du Mouvement national des chômeurs et précairesCollectif 19.10.2015 à 06h44 • Mis à jour le19.10.2015 à 07h29 La grande « conférence sociale pour l’emploi » instaurée par François Hollande réunissant gouvernement, patronat et syndicats, se tient lundi 19 octobre dans un contexte peu amène, avec le boycott de la CGT, le conflit à Air France et des interrogations sur l’état du dialogue social en France.Juste avant de rencontrer les partenaires sociaux à huis clos, le président devait s’exprimer sur RTL pendant une heure à partir de 7 h 30. Il interviendra en fin de matinée devant l’ensemble des participants réunis au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Nonobstant l’intitulé de la rencontre, la quatrième du genre, l’emploi ne figure pas au menu, malgré un chômage record. Pas plus que le Code du travail, sujet sensible évité à quelques mois de la présentation d’un projet de loi de réforme.Lire aussi :Avant la conférence sociale, les syndicats pointés du doigtLa CGT, premier syndicat français, a créé la surprise en annonçant qu’elle ne viendrait pas. Son secrétaire général, Philippe Martinez, a fustigé dans le Journal du dimanche une « grand-messe d’experts patronaux » destinée « uniquement » à servir « la communication » du gouvernement. Taclant au passage le président de la République qui est, selon lui, « dans la continuité de son prédécesseur [Nicolas Sarkozy] sur le plan social ». La centrale dénonce également l’attitude du premier ministre, qui « s’entête à ignorer les salariés » dans le conflit à Air France.Lire l'entretien :Philippe Martinez : « Le syndicalisme est par essence réformiste »La CGT encourage « ceux qui ne croient plus aux syndicats »En réaction, Manuel Valls a estimé que « quand on ne participe pas à la conférence sociale, quand on ne serre pas la main du président de la République, on fait croire que le dialogue social est mort », en allusion au syndicaliste CGT de STX qui a refusé de serrer la main de François Hollande la semaine dernière. Dans Le Parisien de lundi, la ministre du travail, Myriam El Khomry, déplore « qu’avec cette attitude, la CGT [fasse] le jeu de ceux qui ne croient plus aux syndicats dans notre pays ». Pour le gouvernement, l’accord sur l’avenir des retraites complémentaires, vendredi, est arrivé à point nommé. Cet accord entre le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) « apporte la preuve de la capacité du dialogue social dans notre pays », s’est réjoui Manuel Valls. Solidaires sera aussi absent « en raison du lynchage des salariés d’Air France » et du passage en force du gouvernement sur la rémunération des fonctionnaires, fin septembre. En juillet 2014, la troisième conférence avait été plombée par l’absence de la CGT, FO, la FSU et Solidaires.Après l’intervention de François Hollande, se tiendront trois tables rondes thématiques plutôt consensuelles, dont l’une sur la création du compte personnel d’activité (CPA). Ce dernier, considéré par François Hollande comme la grande réforme de son quinquennat, doit faire l’objet d’une loi au premier semestre 2016. Il prévoit de rattacher tous les droits sociaux (formation, pénibilité, assurance chômage) à la personne et non plus au contrat de travail. Les syndicats y sont globalement favorables, quand la CGPME agite le risque d’une « usine à gaz » et le Medef exige un dispositif « neutre » en terme de coût.Lire aussi :Hollande entend défendre un modèle social « du XXIe siècle » Daniel Psenny La direction de Canal + a décidé de ne pas poursuivre la procédure de licenciement contre le journaliste Jean- Baptiste Rivoire, rédacteur-en-chef adjoint du magazine Spécial Investigation. Convoqué lundi 19 octobre par la direction des ressources humaines de la chaîne, M. Rivoire, assisté du délégué syndical CGT, s’est vu remettre une lettre en mains propres dans laquelle il est informé que Canal+ ne poursuivra pas la procédure initiée à son encontre le 9 octobre.La DRH ne lui avait pas fourni le motif de cette convocation. « Ainsi, l’entretien ’à un éventuel licenciement’ fixé au 19 octobre n’a plus lieu d’être », est-il écrit.La censure de l’enquête sur le Crédit mutuel par Vincent Bolloré n’en finit pas de faire des vagues à Canal+. Patrick Menais, le responsable du Zapping de Canal+, a également été reçu par la direction de Canal+. Celle-ci a démenti lui avoir ordonné de passer l’émission sous silence. Le 8 octobre, le Zapping a proposé six extraits de l’enquête diffusée sur France 3 deux jours auparavant. Pour le moment, il n’y a pas eu de sanctions à l’encontre de M. Menais.Nomination comme représentant syndicalEn revanche, il semble que la direction de Canal+ a tenté de solder le contentieux avec l’équipe du magazine « Spécial investigation » qui avait exprimé son mécontentement après la censure de l’enquête sur le Crédit mutuel. Dimanche soir, la direction de Canal+, jointe par Le Monde, démentait, dans un premier temps, avoir envoyé la convocation.Puis, quelques minutes plus tard, elle expliquait que Jean-Baptiste Rivoire « n’était pas en procédure de licenciement ». Or, le journaliste a affirmé au Monde n’avoir pas reçu cette annulation.Cette dernière a été envoyée alors que le matin du 9 octobre, Jean-Baptiste Rivoire a expédié un courriel interne à ses collègues de Spécial investigation pour leur annoncer qu’il avait adhéré au syndicat SNJ-CGT et que ce dernier l’avait nommé « représentant syndical » à Canal+. Il leur expliquait que ce mandat allait lui permettre d’assister aux comités d’entreprise mensuels, et de poser des questions à la direction, notamment sur la façon dont elle « traite » l’investigation sur la chaîne.Lire aussi :Fleur Pellerin se penche sur l’indépendance des rédactions« Mise en cause à peine masquée » de la directionLa démarche syndicale de Jean-Baptiste Rivoire fait suite à la censure de l’enquête sur le Crédit Mutuel. Après l’annonce de sa déprogrammation, le journaliste a envoyé le 4 juin un courriel à M. Saada, cosigné par deux de ses collègues de Spécial Investigation, Steeve Baumann, rédacteur en chef adjoint, et Nathalie Moutoz, chef d’édition, dans lequel ils demandaient des explications sur cette déprogrammation.Les trois signataires interrogaient également M. Saada sur le nouveau processus de décision du Comité d’investigation concernant le lancement des enquêtes. Ils pointaient son refus de rediffuser une enquête sur la coupe du monde 2022 au Qatar, et l’absence de réponse de la direction de Canal concernant des investigations sur la BNP et Center Parcs proposées par KM, la société de Renaud Le Van Kim qui a produit le documentaire sur le Crédit Mutuel.Quelques jours plus tard, M. Saada a reçu les journalistes du magazine. Il s’est agacé de « la mise en cause à peine masquée » de la direction de Canal+ concernant l’investigation. Il leur a également expliqué que le processus de décision pour le lancement des enquêtes « n’avait pas changé ». « Il n’y a pas eu de déprogrammation, mais KM nous a informé directement auprès de la direction de l’antenne que le programme ne nous serait pas livré », a-t-il avancé à propos de l’enquête sur le Crédit mutuel, en soulignant qu’il n’était en rien intervenu dans la non-diffusion de ce programme. Or, il a été révélé depuis par le site Médiapart, que le documentaire avait bien été censuré par M. Bolloré.Regrettant ce qui s’était passé, M. Saada a assuré à l’équipe que l’investigation serait renforcée sur Canal+. Dans sa prochaine édition, le 26 octobre, Spécial investigation diffusera finalement l’enquête « Hollande-Sarkozy, la guerre secrète » qui avait été déprogrammée de la grille le 28 septembre.Lire aussi :La reprise en main continue à Canal +Daniel PsennyjournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.10.2015 à 15h05 • Mis à jour le18.10.2015 à 18h39 Le plan de restructuration d’Air France n’est pas suspendu. Invité du « Grand Jury Le Figaro-LCI-RTL » dimanche 18 octobre, le PDG d’Air France-KLM Alexandre de Juniac, a indiqué que près d’un millier d’emplois seraient supprimés en 2016 sur les 2 900 suppressions prévues par le plan B.« 2016 est lancé », a affirmé le PDG, avant de préciser que la seconde partie, pour 2017, du plan annoncé par la direction le 5 octobre était encore négociable. Cette déclaration est conforme à ce qu’Alexandre de Juniac avait déjà annoncé dans un entretien au Monde, le 15 octobre : « J’ai dit que nous avions encore plusieurs semaines pour reprendre les négociations et éviter la mise en place des mesures les plus dures en 2017. »Lire l'entretien :Alexandre de Juniac : « Le dialogue social chez Air France est permanent »« 2017 concentre l’essentiel des mesures du plan B », a insisté M. de Juniac dimanche, notant que les suppressions d’emplois concernent « moins d’un tiers du total » en 2016. Interrogé sur un chiffre plus précis, il est resté très évasif, répondant « moins que ça », quand on lui demandait s’il y aurait « presque 1 000 » suppressions d’emplois.Pour la CGT, « les instances représentatives ne sont pas respectées »Le chiffre sera discuté au prochain comité central d’entreprise (CCE), jeudi, « et il y aura des mesures de départs volontaires », a-t-il précisé. Ce même jour, une manifestation est organisée aux abords de l’Assemblée nationale, à l’initiative d’une large intersyndicale représentant tous les personnels.Dimanche, les syndicats se sont émus des déclarations de M. de Juniac. Miguel Fortea, secrétaire général de la CGT à Air France s’est ainsi plaint du fait que « les instances représentatives ne sont pas respectées, une fois de plus, et les organisations syndicales non plus ». C’est « à se demander s’il faut aller chez RTL pour discuter avec (Alexandre) de Juniac », a-t-il raillé.Force ouvrière relève pour sa part que la colère exprimée par les salariés au début du mois, quand des violences avaient interrompu le CCE, n’a pas été entendue au sommet de la compagnie. M. de Juniac « continue sa feuille de route sans même prendre la peine d’analyser ce qui s’est passé le 5 » octobre, a réagi Christophe Malloggi, numéro un de FO qui estime qu’« éluder les problèmes ne les fait pas disparaître ».18 procédures disciplinairesAu sujet des violents débordements qui ont eu lieu lors du CCE du 5 octobre, Alexandre de Juniac a justement indiqué que 18 procédures disciplinaires avaient été engagées en parallèle de l’enquête judiciaire qui concerne cinq salariés. Des licenciements sont selon lui « une des sanctions possibles, mais (...) pas la seule ». Quant aux conséquences commerciales de ces violences dont les images ont fait le tour du monde, « il y a eu de très légères baisses de réservations sur notre réseau moyen-courrier, mais qui sont maintenant atténuées, qui étaient dues plutôt à de potentiels risques de grève (...) mais qui ne sont pas dues aux images qu’on a vues », assure Alexandre de Juniac.Lire aussi :Air France : récit d’une manifestation qui a dégénéré 29.10.2015 à 15h11 • Mis à jour le29.10.2015 à 15h43 | Denis Cosnard Dix jours. Tel est le délai, très court, visé désormais par les professionnels au chevet de FRAM pour sauver le voyagiste en péril, en le confiant aux mains d’un repreneur.Jeudi 29 octobre au matin, la direction a confirmé lors d’un comité d’entreprise extraordinaire que la célèbre entreprise toulousaine était en cessation de paiement et allait déposer son bilan. La présidente des voyages FRAM, Marie-Laurence Vieuille-Feral, « va déposer une déclaration de cessation de paiement aujourd’hui », a précisé la syndicaliste de la CFDT Thouraya Ferchichi à l’AFP, à l’issue de la réunion.Lire aussi (édition abonnés) :La fin des vacances « à la FRAMçaise »Une première audience est prévue dès vendredi au tribunal de commerce de Toulouse. Celui-ci devrait placer FRAM en redressement judiciaire. Mais au lieu d’ouvrir une période d’observation de plusieurs mois, comme c’est généralement le cas pour les groupes de cette taille, le tribunal a de fortes chances, cette fois-ci, d’opter pour un calendrier très serré.C’est ce que demandent à la fois le seul repreneur encore sur les rangs, Karavel, et maître Christian Caviglioli, le mandataire ad hoc qui suit l’entreprise depuis des années, indique un proche du dossier. L’objectif est de pouvoir attribuer la reprise de FRAM à un nouvel actionnaire dans un délai maximum de dix jours, en utilisant une procédure créée tout récemment, le « prepack cession ».Limiter la période d’incertitudeInstauré en 2014 lors de la dernière réforme du droit des entreprises en difficulté, ce dispositif permet de négocier à l’avance une solution avec un repreneur, puis de la finaliser au tribunal de commerce juste après le dépôt de bilan. Il a notamment été utilisé pour relancer NextiraOne, une ancienne division d’Alcatel confiée à un nouveau propriétaire, Walter Butler, trois semaines seulement après le redressement judiciaire.Ce redressement judiciaire accéléré permet de limiter la période d’incertitude, très déstabilisante pour les entreprises en cause.Après avoir privilégié d’autres options, la direction de FRAM travaille depuis une semaine sur ce schéma avec Karavel et son actionnaire, le fonds LBO France. Le tribunal de commerce reste néanmoins libre de fixer un calendrier plus classique, s’il souhaite ouvrir le jeu à d’autres hypothétiques repreneurs.Lire aussi (édition abonnés) :Karavel-Promovacances en passe de reprendre le voyagiste Fram« On espère que ce voyage FRAM ne sera pas une destination finale, mais une escale simplement », a déclaré Thouraya Ferchichi pour résumer l’état d’esprit du personnel.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) L’euphorie qu’avait connue l’économie américaine au deuxième trimestre aura été de courte durée. La croissance du produit intérieur brut (PIB) de la première puissance mondiale est retombée à 1,5 % entre juillet et septembre (0,37 % en croissance acquise), selon la première estimation publiée jeudi 29 octobre par le département américain du commerce. Il s’agit d’un net ralentissement, après les 3,9 % enregistrés lors des trois mois précédents. Après la publication décevante des chiffres de l’emploi en septembre, ce nouvel accès de faiblesse ne fait qu’ajouter à l’embarras de la Réserve fédérale (Fed) devant une éventuelle hausse des taux d’intérêt dès le mois de décembre, comme elle l’avait envisagé dans un premier temps.Toutefois, le principal moteur de l’économie américaine, la consommation – qui compte pour 70 % de l’activité –, continue à tourner raisonnablement. Les dépenses des ménages ont progressé de 3,2 % en rythme annuel. C’est certes moins que les 3,6 % enregistrés au deuxième trimestre, mais suffisant pour contribuer à hauteur de 2,2 points de pourcentage de croissance du PIB. Cette bonne tenue de la consommation est à mettre à l’actif de la hausse des revenus des Américains, qui, après impôts, ont augmenté de 3,5 % en rythme annuel.Lire aussi :« L’économie reprend, mais les gens ne le ressentent pas encore »Le chômage au plus basLes ménages continuent également à profiter de la faiblesse du prix de l’essence. Du fait du faible niveau de taxes, la baisse des prix du baril de pétrole se répercute quasi mécaniquement à la pompe, offrant aux consommateurs un surplus de pouvoir d’achat. Le gallon d’essence tourne actuellement autour de 2,20 dollars (2 euros), soit un dollar de moins qu’il y a un an. Toutefois, cette marge de manœuvre n’est pas entièrement dépensée, comme le montre la remontée du taux d’épargne (+0,1 point, à 4,7 %).La consommation est aussi soutenue par un marché de l’emploi dynamique. Les demandes d’inscription au chômage ont ainsi atteint leur plus bas niveau depuis quarante-deux ans, selon les derniers chiffres du département du travail publié également jeudi. Même si cet indicateur est à prendre avec des pincettes pour juger de la solidité du marché du travail, il indique néanmoins que l’environnement reste favorable à l’emploi.En revanche, la baisse des stocks des entreprises ont pesé sur la croissance du troisième trimestre. Celles-ci ont levé le pied à la veille de la saison des fêtes, ce qui a coûté 1,4 point de PIB à l’économie américaine. Cette chute peut avoir deux origines : la confiance relative des entreprises dans la progression de l’activité au quatrième trimestre, qui déstockent pour éviter la surproduction, et/ou l’impact de la baisse des prix des matières premières, qui fait diminuer la valeur des stocks.Les importations en nette décrueAutre point négatif, les exportations, qui ont sérieusement ralenti. Cela est dû à la récente hausse du dollar, qui rend plus cher les produits fabriqués aux Etats-Unis. Conséquence : elles ne progressent plus que de 1,9 %, contre 5,1 % au deuxième trimestre. Quant aux importations, elles connaissent, elles aussi, une nette décrue, passant de 3 % à 1,8 %. Toutefois, le commerce extérieur a un impact neutre sur la croissance du dernier trimestre.Le contexte d’investissement reste irrégulier. Les dépenses des entreprises n’ont progressé que modestement entre juillet et septembre, au rythme de 2,1 %, soit deux fois moins qu’au trimestre précédent. Les investissements dans la construction baissent, la recherche et développement ralentit, tandis que les dépenses en matériel ont accéléré depuis le printemps.Ce tableau contrasté doit être affiné lors des prochaines estimations (il y en aura trois au total), mais donne peu de grain à moudre à la Fed pour une hausse des taux – la première depuis 2006.Lire aussi :Les grandes entreprises américaines commencent à ralentirStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.10.2015 à 13h50 • Mis à jour le29.10.2015 à 15h57 | Alexandre Pouchard Le 20 octobre 2014, le PDG de Total, Christophe de Margerie, mourait dans un accident d’avion sur le tarmac de l’aéroport de Vnoukovo, à Moscou. Au moment du décollage, l’appareil avait heurté un chasse-neige sur la piste, tuant également trois membres d’équipage. Diffusée quelques jours après l’accident, une « information » revient avec insistance un an après les faits : la mort du patron du groupe pétrolier français aurait été commanditée par la CIA.Les services secrets américains auraient ainsi voulu « faire taire » Christophe de Margerie, qui venait de se prononcer contre les sanctions occidentales lors d’une réunion avec le premier ministre russe, Dmitri Medvedev.Quelqu’un a dit que quelqu’un aurait évoqué l’éventualité d’un complotComme souvent dans ce genre de cas, les sites qui relaient cette rumeur, en français comme en anglais, mentionnent des sources floues mais prises comme avérées :« Le quotidien américain, Wall Street Journal, a rapporté qu’en Russie, la télévision d’Etat a rapporté que le PDG de Total, Christophe de la Margerie, était, farouchement, opposé aux sanctions des Etats-Unis et de l’Union européenne contre Moscou, et que la CIA avait programmé sa mort, pour le faire taire. »L’article en question du Wall Street Journal est une chronique (et donc un article d’opinion plus que factuel) de Stephen Fidler, chef du bureau du journal américain à Bruxelles. Publiée le 23 octobre 2014, elle analyse la différence de traitements médiatiques, et plus largement de visions du monde, entre Russes et Occidentaux. C’est là qu’est évoqué le passage ensuite repris pour alimenter la rumeur :« Quand le patron de Total, Christophe de Margerie, a été tué (…), cela ressemblait à un accident. Les téléspectateurs russes ont eu une tout autre version. Selon une grande chaîne russe, l’hypothèse d’un complot par la CIA pourrait ne pas être exclue. Après tout, M. de Margerie était opposé aux sanctions occidentales contre Moscou et Washington aurait voulu le faire taire. Cette histoire n’a pas été relayée par un nationaliste un peu fou mais par un présentateur.Cela illustre une tendance de plus en plus évidente : Russes et Occidentaux se parlent sans se comprendre. Ce n’est pas seulement une différence d’opinions à propos d’un même événement, mais ils ne croient pas aux mêmes faits. C’est comme “deux personnes dans une pièce plongée dans le noir”, comme l’a dit un Américain après une conférence avec experts russes et occidentaux. »Un glissement progressif vers la « certitude »Le scénario d’un complot par la CIA est donc ici mentionné comme une thèse absurde, le journaliste américain s’étonnant qu’elle émane d’un présentateur, a priori plus sensible aux faits, plutôt que d’un militant cherchant à atteindre un objectif politique. Mais le simple fait de mentionner les trois lettres C, I, A, a visiblement transformé la chronique en article de référence pour nombre de sites friands des thèses complotistes.Nous ne sommes pas parvenus à retrouver cet instant où le présentateur d’une chaîne russe aurait évoqué ce complot. Quoi qu’il en soit, il est intéressant de constater l’évolution du niveau de « certitude » au fur et à mesure des reprises :Selon l’article du Wall Street Journal, la chaîne russe aurait dit que « l’hypothèse d’un complot pourrait ne pas être exclue ».Selon l’hebdomadaire britannique The Week, « une chaîne russe voit un complot de la CIA derrière l’accident d’avion ». La source est la chronique du Wall Street Journal, mais le conditionnel a ici disparu.Le site WikiStrike, spécialiste des thèses farfelues et complotistes, assure que « selon les Russes, le PDG de Total aurait été assassiné par la CIA ». Le conditionnel est ici présent, mais ce n’est plus « une chaîne russe » mais bien « les Russes » – sous-entendu, l’Etat. Une variante au présent : « La Russie révèle que le PDG de Total a été assassiné par la CIA ».Une étape supplémentaire est franchie avec le site « Stopmensonges.com » [sic], selon lequel « la Russie classifie comme assasinat [sic] par la CIA la mort PDG de Total ».Six personnes mises en examen dans l’enquête Un an après les faits, l’accident demeure la thèse retenue par les enquêteurs. Cinq personnes ont été inculpées, dont le chef des travaux de déneigement, le chef d’escale de l’aéroport, des contrôleurs aériens et surtout le conducteur du chasse-neige, Vladimir Martynenko, qui a passé onze mois en prison avant d’être libéré le 21 septembre dans l’attente de son procès, selon les médias russes.Interrogé par le site Lenta.ru, M. Martynenko reconnaît être « coupable d’avoir roulé sans autorisation sur la piste d’envol » mais invoque les mauvaises conditions météorologiques le jour de l’accident. « Je ne savais pas où je me trouvais », affirme-t-il.Quoi qu’il en soit, aucun élément ne vient étayer la thèse d’un supposé complot visant le patron de Total.Le mari de l’une des victimes, une hôtesse qui se trouvait à bord du jet, a toutefois émis des doutes sur la thèse officielle, s’interrogeant sur le nombre de chasse-neige (« il y avait trois déneigeuses, alors qu’il ne neigeait pas », assure-t-il) et sur la version du conducteur (« cela fait dix ans qu’il travaille sur cet aéroport, (…) il sait très bien qu’on ne traverse pas une piste sans l’autorisation de son convoyeur ou de la tour de contrôle »).Sans toutefois émettre d’hypothèses infondées, il a demandé à ce que « la justice russe et française essaient de [lui] apporter des réponses ».Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.10.2015 à 12h02 | Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) La Deutsche Bank, première banque allemande, s’apprête à opérer l’une des plus grosses restructurations de son histoire. Selon un communiqué paru jeudi 29 octobre, l’établissement a annoncé une suppression de 9 000 emplois, soit près de 10 % de ses effectifs, ainsi qu’une forte réduction des activités dans des secteurs non prioritaires. La banque va ainsi se retirer de dix pays.L’objectif pour la Deutsche Bank est d’économiser 3,8 milliards d’euros, dont les deux tiers d’ici à la fin 2016. Plus tôt dans la matinée, jeudi, la banque avait rendu publique une perte de 6 milliards d’euros pour le troisième trimestre 2015, la plus lourde de son histoire. Ces résultats étaient attendus : début octobre, le PDG de la banque, John Cryan, avait annoncé une très forte dépréciation d’actifs et une possible suppression des dividendes, ce qui a été confirmé jeudi. Les actionnaires ne seront rémunérés ni en 2015 ni en 2016, a annoncé la DB.Lire aussi (édition abonnés) :Deutsche Bank fait le grand ménage dans ses comptesPourquoi la Deutsche Bank opère-t-elle une restructuration si massive ?La Deutsche Bank est, depuis la fin de la crise financière de 2008-2009, en proie à de graves difficultés. Il y a d’abord le changement du paysage bancaire mondial, soumis à davantage de régulation, notamment sur les activités de banque d’investissement, ce qui réduit les possibilités de gain pour tous les établissements bancaires.Il y a ensuite le comportement de la DB elle-même. La banque allemande a fortement développé sa banque d’investissement dans les années 2000, jusqu’à se hisser au niveau des plus grandes américaines. Mais la crise financière a montré le revers de cette ascension : de nombreuses activités de banque d’investissement ont été réalisées au mépris des lois. La banque est aujourd’hui impliquée dans plus de 6 000 litiges. Elle s’est acquittée au printemps d’une amende record de 2,5 milliards d’euros auprès des autorités américaines dans le scandale du Libor, et a provisionné début octobre 1,2 milliard d’euros pour faire face aux risques judiciaires à venir.Lire aussi (édition abonnés) :Banques : la facture pour « mauvaise conduite » s’alourditPourquoi la banque a-t-elle tant tardé à se restructurer ?Josef Ackermann, l’artisan de la croissance internationale de la DB, a quitté son poste en 2012 au terme de son mandat. Il a été remplacé au poste de PDG par un duo de dirigeants : Anshu Jain, ancien directeur du département d’investissement à Londres, et Jürgen Fitschen, garant de l’ancrage allemand de l’établissement. Les deux dirigeants ont promis un changement culturel et une série de restructurations de la banque.Mais ces annonces ont été peu efficaces. Faible rentabilité, cours de l’action au plus bas, avis défavorable des autorités de régulation bancaire : autant de griefs qui ont provoqué la colère des actionnaires, qui ont sanctionné les deux dirigeants par un vote très défavorable lors de l’assemblée générale de mai 2015.Que penser de la restructuration en cours ?John Cryan a été appelé à la tête de l’établissement cet été, à la suite de la démission d’Anshu Jain. C’est quelqu’un qui vient de l’exérieur, sans aucun réseau dans la banque. Le banquier britannique a passé de longues années chez UBS, dont il a apuré le bilan après la crise financière. Il doit faire la même chose à la tête de la banque allemande.Il a engagé une série de réformes massives : après avoir opéré, début octobre, une dépréciation massive de 5,8 milliards d’euros, il a annoncé, le 18 octobre, un vaste programme de réorganisation du haut management. Plusieurs têtes sont tombées, dont quelques-uns des fidèles d’Anshu Jain.Jeudi, il a fait connaître le troisième volet de réformes, la réduction des coûts. Il dispose pour cela du soutien des actionnaires. Selon la presse allemande, il envisage de quitter la banque une fois sa mission achevée, ce qui laisse penser qu’il ne reculera devant aucune réforme, fût-elle douloureuse.Lire aussi (édition abonnés) :La Deustche Bank veut faire table rase de son passéCécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde 29.10.2015 à 11h28 • Mis à jour le29.10.2015 à 11h44 | Philippe Escande Voilà un paradoxe qui va faire jaser. La direction de l’usine Smart de Hambach (Moselle) vient de signer un accord avec les syndicats CFE-CGC et CFTC sur un retour provisoire à la semaine de 39 heures payée 37. Cette solution avait fait l’objet d’un référendum, le 11 septembre, approuvé par 56 % des salariés du site. Pourtant cet accord ne sera pas appliqué. La CFDT et la CGT, qui détiennent 53 % de la représentation syndicale, y ont mis leur veto.Ce droit d’opposition des syndicats majoritaire était l’épée de Damoclès suspendue au-dessus de la table des négociations. On imagine que le scrutin avait en partie pour objectif de faire pencher du côté du oui, la CFDT déjà signataire de ce type d’accord dans d’autres entreprises.La proposition de la direction consistait à travailler 12 % de plus pour un salaire accru de seulement 6 %. L’objectif était de rétablir la compétitivité de l’usine tricolore par rapport à sa jumelle de Slovénie.Lire aussi :Smart  : vers un retour aux 39 heuresRésultat, 74 % des cadres et des techniciens avaient adhéré à ce plan et 61 % des ouvriers l’avaient rejeté. Un clivage bien net qui va diviser durablement la société sans rien résoudre pour autant. Et un grand retour de la lutte des classes qui illustre la difficulté de laisser aux seules entreprises le soin de bricoler les règles sociales pour retrouver leur compétitivité perdue.La question du coût du travailUn déclin industriel, aussi, qui s’est accéléré, selon nombre d’études économiques, après l’application des 35 heures. Dans une note récente, les analystes de Natixis ont comparé sur longue période les performances de plusieurs grands pays en matière d’évolution du chômage structurel, c’est-à-dire hors effet de la conjoncture. En moyenne, sur vingt ans, le taux de chômage évolue peu, voire baisse aux Etats-Unis, au Royaume Uni, en Allemagne et en Suède – il se situe entre 4 % et 6 % de la population active. En revanche, en Espagne, en France et en Italie, il a augmenté alors qu’il était déjà nettement plus haut, dans le voisinage des 10 %, voir 20 % pour le premier cité de ces pays.Conclusion de Natixis : ce qui fait la différence, ce n’est pas forcément la facilité à licencier en cas de coup dur, comme au Royaume Uni ou aux Etats-Unis, mais plutôt le niveau des charges, du salaire minimum. En résumé, le coût du travail au sens large auquel il faut ajouter la question des compétences dans la population active.L’« affaire » Smart démontre la nécessité d’agir en profondeur sur ces trois leviers. Petit point d’optimisme, la fragile reprise qui s’amorce sur le front de l’emploi. Le nouvel indicateur mis en place par l’institut ADP Research qui a sondé 75 000 entreprises tricolores, montre que l’économie française a créé en moyenne 14 000 emplois chaque mois en 2015. Et notamment dans l’industrie. Un frémissement certes mais qui devrait encourager l’Etat à bouger.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.10.2015 à 10h02 • Mis à jour le29.10.2015 à 11h19 | Denis Cosnard C’est une perte aussi profonde que les creux de la mer du Nord en pleine tempête. Shell, le champion européen du pétrole, a annoncé, jeudi 29 octobre, un déficit net de 7,4 milliards de dollars, soit 6,8 milliards d’euros, au titre du troisième trimestre. Il s’agit de la perte la plus massive essuyée par le groupe anglo-néerlandais depuis plus de dix ans. Un an plus tôt, Shell avait, au contraire, dégagé un solide profit de 4,4 milliards de dollars.Cette contre-performance est emblématique des difficultés dans lesquelles se débat toute l’industrie pétrolière. Pendant des années, la montée des cours de l’or noir a permis à ce secteur d’engranger des bénéfices plantureux et incité les compagnies à lancer des projets toujours plus audacieux et coûteux pour extraire cette matière première en voie de raréfaction. Aujourd’hui, le retournement de tendance est violent.Lire aussi :Les pétroliers se préparent à une déprime prolongée de l’or noirEn un an, le prix du brut a été divisé par deux. Les grands projets ne sont plus rentables, et les ex-maîtres du monde peinent à gagner de l’argent. Le bénéfice trimestriel de Total a chuté de 69 %, celui de BP a quasiment disparu.Pendant des mois, les industriels sont largement restés dans le déni. Ils misaient sur une remontée plus ou moins rapide des cours et ne voulaient pas remettre en question les projets dans lesquels ils avaient commencé à investir des milliards. A présent, tous reconnaissent que la situation a changé. La faiblesse des cours « pourrait durer plusieurs années », a reconnu la direction de Shell en août.Elle en tire les conséquences dans les comptes du trimestre. Les résultats de l’exploration et de la production, la branche maîtresse, ont été amputés par des charges et provisions de 8,2 milliards de dollars. C’est en quelque sorte la facture des Années folles. Ce montant doit couvrir le coût des restructurations à venir dans ce secteur, celui des licenciements inéluctables, et des dépréciations d’actifs.Lire aussi :Confronté à la chute du prix du pétrole, Shell va supprimer 6 500 emploisPour 2,3 milliards de dollars, il correspond ainsi à une révision à la baisse des gisements de Shell dans le gaz de schiste aux Etats-Unis.Persévérer n’a plus de sensL’abandon de deux projets majeurs revient aussi très cher à Shell. Le groupe a décidé, fin septembre, de cesser toute exploration au large de l’Alaska. La compagnie comptait pourtant beaucoup sur cette zone pour assurer sa croissance. Elle y avait investi 7 milliards de dollars. Mais sans grand succès. Aux cours actuels, persévérer n’avait plus de sens, d’autant que ces forages étaient violemment contestés par les écologistes. Prix de cette douloureuse révision stratégique : 2,6 milliards de dollars.Mardi, Shell a également renoncé à un énorme projet visant à exploiter les sables bitumineux à Carmon Creek, dans l’ouest du Canada. La production devait débuter en 2019. Il n’en est plus question. A la clé, une charge de 2 milliards de dollars.La chute des prix n’a pas fait que des malheureux au sein du groupe. Les activités dans la chimie et le raffinage ont, au contraire, bénéficié d’une matière première moins chère. Mais cela n’a pas suffi à compenser les déboires de l’exploration-production, même si cette branche a commencé à réduire ses coûts et augmenté ses volumes d’hydrocarbures.Malgré cette perte trimestrielle record, Shell affiche encore, sur l’ensemble des neuf premiers mois de l’année, un bénéfice de 1 milliard de dollars. C’est toutefois 93 % de moins qu’un an auparavant. Et les mauvaises nouvelles ne sont sans doute pas terminées. Les mesures déjà prises pour faire de Shell un groupe « plus concentré et plus compétitif » ne constituent que des « premiers pas », a glissé la direction jeudi.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.10.2015 à 06h45 • Mis à jour le29.10.2015 à 12h42 | Marie Charrel Une polémique de plus pour le roi de la provoc. Mercredi 28 octobre, les médias sociaux se sont enflammés à propos de Yanis Varoufakis, l’ancien ministre des finances grec, qui a démissionné en juillet. Motif : l’hebdomadaire athénien Proto Thema accuse l’économiste de 54 ans, connu pour son franc-parler, de réclamer des sommes faramineuses pour les conférences qu’il donne depuis cet été.En guise de preuve, le journal publie un échange de mails avec le London Speaker Bureau, une agence spécialisée dans le placement de personnalités. Celle-ci indique que les « frais standards de M. Varoufakis sont de 60 000 dollars [54 140 euros] pour les engagements hors d’Europe », sans compter la prise en charge du transport « en business class » et les repas. En Europe, ses tarifs s’élèveraient à 5 000 dollars, et à 1 500 dollars pour les interventions en université, selon l’hebdomadaire.« Transparence partout ! »Quelques heures plus tard, l’information a été reprise par le Telegraph et le Times. Les internautes n’ont pas tardé à se déchirer sur le cas Varoufakis. Le nouveau chef de file de la gauche antiaustérité européenne profiterait-il de son aura pour s’enrichir ?Réputé pour ses répliques cinglantes, le concerné n’a pas tardé à répondre à ses détracteurs. Dans la matinée, il a posté sur son blog une note intitulée « Transparence partout ! Mes frais et la dernière campagne de dénigrement de la troïka ». Et de détailler les sommes reçues pour les 25 conférences qu’il a tenues, ou s’apprête à donner, depuis sa démission.On y découvre que le Grec n’a rien touché pour son intervention à la Fête de la rose de Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire), le 23 août, où l’ancien ministre de l’économie Arnaud Montebourg l’avait invité. Seul son billet – en classe éco, précise-t-il – lui a été remboursé. Au total, sur 25 interventions, seules cinq ont été rémunérées, de 500 à 28 000 euros, après impôts. Loin des montants stratosphériques évoqués par Proto Thema, donc.Le post révèle également que l’ancien ministre a été rémunéré 24 000 euros pour une interview de 22 minutes, le 27 septembre, sur la télévision publique italienne RAI 3. Selon plusieurs médias italiens, il aurait également bénéficié d’un billet en première classe.Cette révélation n’a pas tardé à soulever un tollé en Italie. « C’est extrêmement grave, du jamais vu », a réagi Renato Brunetta, chef des députés de Forza Italia (FI), le parti de Silvio Berlusconi. « Mais les Italiens versent l’abonnement à la RAI pour payer Varoufakis? J’espère que non », a écrit sur Twitter Mara Carfagna, porte-parole de FI à la Chambre des députés.La chaîne italienne s’est défendue en affirmant que c’est la société produisant le programme, Endemol, qui a contacté M. Varoufakis, et a négocié directement le montant du cachet avec lui.Dans son billet, le trublion grec dénonce la « campagne de dénigrement » que les médias « pro-troïka » mènent contre lui. Mais il les remercie de lui fournir l’occasion d’appliquer le principe de transparence qu’il aimerait voir respecter par l’ensemble des politiques européens. Il omet en revanche de préciser s’il est en effet représenté, ou non, par le London Speaker Bureau…Lire aussi :La « star » Varoufakis se cherche un destinMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.10.2015 à 23h39 • Mis à jour le29.10.2015 à 10h08 Une « agression », menée avec des « méthodes d’activistes ». Yves Guillemot, le PDG et cofondateur de l’éditeur français de jeux vidéo Ubisoft, s’est expliqué pour la première fois depuis l’irruption du groupe Vivendi dans le capital de son entreprise. Dans une interview au quotidien Les Echos, il a vivement dénoncé les pratiques de Vincent Bolloré, le PDG de Vivendi.« Nous avons le sentiment d’avoir vécu une agression. J’ai reçu un appel de Vincent Bolloré deux heures avant l’annonce de son entrée dans le capital d’Ubisoft. Il ne m’en a même pas parlé ! (…) Prendre un pourcentage dans notre société sans discuter avec nous au préalable, ce sont des méthodes d’un autre temps. On n’entre pas dans une société en cassant la porte ! »Il y a deux semaines, Vivendi est d’abord entré au capital des éditeurs de jeux vidéo français Ubisoft et Gameloft à hauteur respectivement de 6,6 % et 6,2 %. Jeudi 22 octobre, il a augmenté sa participation au capital des deux entreprises, pour la porter à 10,39 % et 10,20 %. Le groupe est ainsi devenu le premier actionnaire d’Ubisoft, devant le fonds FMR LLC et la famille Guillemot. Lundi 26 octobre, Vivendi a même affirmé qu’il n’excluait pas une prise de contrôle d’Ubisoft et de Gameloft.Lire aussi :Pourquoi Ubisoft intéresse VivendiRésister à « l’agression » Dans Les Echos, Yves Guillemot réaffirme la volonté d’indépendance de son entreprise, « la clé pour assurer la réactivité et la liberté de ton », et explique « étudier toutes les options possibles, y compris auprès de nouveaux partenaires » pour faire face au raid de Vivendi. « Dans le jeu vidéo, je ne connais pas une seule société qui fonctionne à l’intérieur d’un groupe de ce genre », souligne-t-il.Le cofondateur d’Ubisoft estime par ailleurs que sa société est en conflit d’intérêts avec Vivendi, puisque le groupe de médias et de contenus détient 6 % du capital d’Activision Blizzard, géant américain du jeu vidéo.Troisième éditeur de jeux vidéo occidental, Ubisoft a réalisé un chiffre d’affaires de 96,6 millions d’euros au premier trimestre, en baisse de 73,2 % par rapport à la même période l’an dernier. Son dernier jeu vidéo, Assassin’s Creed, a connu un lancement très décevant en Angleterre et en France.Lire aussi :Dans les coulisses d’Ubisoft, « l’Airbus du jeu vidéo » Samuel Laurent Il n’y aura pas de baisse des prix pour les protections hygiéniques féminines en France, actuellement taxées à 20 %, taux qu’un amendement, porté par la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, voulait ramener à 5,5 %. Les députés ont rejeté ce texte, pourtant accepté en commission. Le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, a expliqué que le gouvernement ne souhaite aucun mouvement sur les taux pour l’instant, en faisant valoir que la TVA à 20 % est également « appliquée aux mousses à raser pour les hommes ».Lire aussi :La « taxe tampon » ne va pas disparaître1. Les trois taux de TVALa taxe sur la valeur ajoutée (TVA) frappe tout produit ou service acheté en France. C’est la principale source de revenus de l’Etat, auquel elle devrait rapporter une manne de 193 milliards d’euros d’après le projet de loi de finances pour 2016.Le taux de TVA « normal » s’élève, en France, à 20 %. Mais il existe en fait trois taux : 5,5 % (réduit), 10 % (intermédiaire) et 20 %, plus un taux particulier à 2,1 %. La différence tient au bien ou service vendu.- Le taux normal de 20 % s’applique par défaut- Le taux à 10 % touche divers domaines :produits agricoles non transformés,alimentation animale et produits à usage agricole,transports de voyageurs,travaux d’amélioration des logements,musées, zoo, etc.certains médicaments non rembourséscertains restaurants- Le taux à 5,5 %, dit « réduit », concerne, en théorie, les produits de première nécessité :eau et boissons sans alcool, produits alimentaires (avec quatre exceptions : caviar, margarine, graisses végétales, chocolat…)appareillages spécialisés pour les handicapés ou les personnes souffrant de maladies chroniques (diabète par exemple)les livresles abonnements énergétiquesles maisons de retraite et les prestations de santé pour les handicapés et personnes âgées dépendantesles cantines scolairescertains spectacles vivantsle cinémales œuvres d’artcertaines constructions et équipementsles préservatifs masculins et fémininscertains restaurants- Le taux à 2,1 % s’applique à quelques éléments seulement :médicaments remboursés et produits sanguinsrestauration en Corse, Guadeloupe, Martinique, Réunionpublications de pressevente d’animaux vivants de boucherieune série de produits et services vendus en Corse, Guadeloupe, Martinique, Réunion2. L’hygiène ne bénéficie pas de taux réduitsOn le voit, la liste, qui date en bonne partie des années 1950, est pleine d’absurdités et de « trous », correspondant à autant de décisions et de pressions de divers lobbies. Par exemple, le caviar est le seul produit alimentaire taxé à 20 %, quand le foie gras ou la truffe sont à 5,5 %. De même, si le chocolat n’a pas droit au taux réduit, les bonbons, eux, sont bien à 5,5 % ! Même chose avec les sodas, taxés, comme l’eau, à 5,5 % (même s’ils subissent une surtaxe par ailleurs), etc.Les produits d’hygiène, eux, sont tous taxés au taux normal, du savon au dentifrice en passant par les tampons et serviettes hygiéniques. La parapharmacie (pansements, crèmes, etc.), est également au taux normal.En clair, la logique qui gouverne la fiscalité des « produits de première nécessité » n’a pas considéré que le savon en était un. Ce qui est évidemment discutable, qu’il s’agisse des produits d’hygiène féminine comme les tampons et les serviettes ou d’autres produits plus génériques.L’association Georgette Sand, à l’origine de la demande de baisse de TVA sur les tampons et serviettes, grâce à une pétition qui a réuni 17 000 signatures, demandait d’ailleurs qu’une série de produits d’hygiène « de première nécessité » (savon, shampooing…) bénéficient du même taux.3. La question de la « women’s tax »Derrière cette revendication d’une TVA réduite pour les produits d’hygiène féminine, dont l’achat est de facto obligatoire pour les femmes, figure aussi un autre débat, autour de l’existence d’une « women’s tax », une fiscalité spécifique aux femmes.Ces dernières seraient plus taxées que les hommes à cause d’un certain nombre de dépenses contraintes supérieures, dues à des « impératifs sociaux » différents (maquillage, produits de beauté, épilation, etc.), alors qu’elles gagnent des salaires inférieurs en moyenne à ceux des hommes.En outre, une « taxe rose » serait en vigueur dans le marketing à destination des femmes, rendant un produit plus cher que son équivalent masculin (le cas le plus typique est celui du rasoir jetable). Deux rapports sur la question doivent être rendus bientôt.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.10.2015 à 14h58 | Pauline Janicot Peu de gens le savent et pourtant, depuis le 1er janvier, il est possible de résilier à tout moment un contrat d’assurance auto, moto ou habitation souscrit depuis un an au moins, sans aucun motif, ni pénalité. Objectif de cette mesure, votée dans le cadre de la loi Hamon sur la consommation, adoptée le 17 mars 2014 : permettre aux consommateurs de faire jouer davantage la concurrence et réaliser ainsi des économies.La mesure reste peu connue, soulignait, fin septembre, une étude du cabinet de conseil Olivier Wyman, qui a sondé 4 000 assurés en auto et habitation. « Près de la moitié des personnes interrogées dans notre enquête n’ont pas entendu parler de la loi et un quart ne connaissent pas ses implications », précisait le cabinet de conseil. Mais lorsque ces mêmes sondés comprennent les tenants et aboutissants de la mesure, près de 30 % se disent enclins à changer d’assureur.« La loi Hamon s’applique de manière progressive. Ses effets devraient monter en puissance dans les prochains mois », estime Roxane Delamare, experte en assurance chez AcommeAssure.com.Que change la loi ?Avant 2015, les contrats d’assurance auto, moto et habitation étaient reconduits tacitement chaque année. Pour en changer, il fallait les résilier deux mois avant leur date d’échéance annuelle en envoyant un courrier en recommandé. Sinon, il fallait justifier de l’un des rares cas permettant de casser son contrat en dehors de la période d’échéance (déménagement, vente du véhicule, changement de situation familiale ou professionnelle…).Depuis 2015, vous n’avez plus besoin d’invoquer ces motifs pour résilier votre contrat à tout moment et sans aucun frais. Sachez en revanche que les assurances santé ne sont pas concernées par cette mesure.Quelles sont les économies possibles ?En assurance, la fidélité ne paye pas toujours. Plus votre contrat est ancien, plus les primes sont élevées car les tarifs des assurances ont flambé ces dernières années. Faire le tour du marché est donc indispensable pour vérifier que son assureur reste compétitif.L’écart de prix pour une assurance habitation peut, par exemple, atteindre 39 % pour un étudiant habitant un deux-pièces à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, soit 56 euros, selon Mme Delamare. A Brest, dans le Finistère, le conducteur d’une Renault Clio IV pourra économiser 30 % sur son assurance tout risque entre l’offre la moins chère du marché et la plus onéreuse - soit 130 euros.Quelles sont les conditions nécessaires pour résilier ?Votre assurance doit avoir au moins un an d’ancienneté. Par exemple, si vous avez souscrit votre contrat le 1er janvier 2015, vous pourrez le résilier si vous le souhaitez dès le 1er janvier 2016. Pour les assurances souscrites avant le 1er janvier 2015, une autre condition s’applique : la date de reconduction de votre contrat doit être atteinte. Par exemple, si votre contrat se termine le 31 octobre 2015, vous ne pouvez le résilier qu’à compter du 1er novembre 2015, même si ce dernier a plus d’un an d’ancienneté.Comment changer d’assureur ?Pour l’assurance habitation, tout dépend si vous êtes locataire ou propriétaire. Dans le premier cas, elle est obligatoire. Vous devez contacter le nouvel assureur qui prendra en charge toutes les démarches de résiliation à votre place. Il vous suffit de lui indiquer certains éléments de votre contrat (numéro d’assuré, vos coordonnées et celles de l’assureur).« Le nouvel assureur vous fait généralement signer un mandat pour ne pas essuyer un refus de la part de l’ancienne compagnie », précise Mme Delamare. La résiliation prend effet un mois après la réception de votre demande par l’assureur et vous serez ensuite remboursé de la prime versée en trop. Cela permet d’éviter que vous ne soyez pas assuré, même pendant un court laps de temps.Si vous êtes propriétaire de votre logement, vous pouvez envoyer vous-même la demande de résiliation par courrier simple ou par mail.L’assurance auto ou deux-roues est également obligatoire (garantie responsabilité civile). Vous devez donc impérativement contacter votre nouvel assureur qui se chargera de résilier votre ancien contrat dans un délai d’un mois.Pauline JanicotJournaliste au Monde Damien Leloup « On s’est plantés. » Dès la première ligne, le communiqué publié jeudi 15 octobre par l’Interactive Advertising Bureau (IAB), la puissante fédération mondiale de la publicité en ligne, détonne. Plus souvent coutumière des communiqués vantant l’efficacité du ciblage publicitaire ou présentant les innovations du secteur, l’IAB se livre pourtant à un mea culpa en bonne et due forme dans ce long texte sur l’évolution de la publicité en ligne.Au début des années 2000, rappelle l’organisation, l’explosion de la bulle Internet s’est traduite par des milliers de fermetures d’entreprises. Après ce « Moyen Age », selon les termes de l’association, est venue la « Renaissance ». « La publicité en ligne est devenue la base d’un moteur économique qui, aujourd’hui encore, fait tourner le Web gratuit et démocratique. » Mais l’industrie publicitaire s’est ensuite « plantée » : trop de publicités invasives, trop de ciblage des utilisateurs, trop de course au profit, écrit l’IAB, en des termes que ne renieraient pas bon nombre de militants anti-publicité.« Dans notre recherche d’une plus grande automatisation et de maximisation des profits […] nous avons construit des technologies pour optimiser les revenus durant la baisse des marchés publicitaires. Avec le recul, nous avons perdu l’équivalent de beaucoup d’euros en termes de confiance des consommateurs pour faire la chasse à des centimes. Les systèmes de ciblage des utilisateurs, rapides, simples d’utilisation et rapportant gros, ont ralenti l’Internet grand public et vidé bien des batteries de téléphones. Nous étions tellement bons à ce jeu que nous sommes allés au-delà des capacités des tuyaux que nous avions nous-mêmes créés. Cela a dépassé les utilisateurs, vidé leurs terminaux, et mis leur patience à bout. »Une certification pour répondre aux bloqueurs de publicitéIl a fallu, reconnaît l’IAB, le déploiement massif des bloqueurs de publicité pour que l’industrie prenne conscience du problème. Pour autant, l’organisation estime que la partie n’est pas perdue. Et a annoncé le lancement de « Lean », une nouvelle certification pour les publicités en ligne réservée aux formats qui sont « légers, chiffrés, qui donnent le choix à l’utilisateur et qui ne sont pas invasifs ». Le grand public sera invité à participer aux discussions fixant le cadre précis de ce nouveau standard.Les critères retenus par l’IAB rappellent quelque peu ceux des « publicités acceptables » définis par certains bloqueurs de publicité. Le plus connu d’entre eux, Adblock Plus, utilise une « liste blanche » de publicités qui ne sont pas bloquées par défaut – pour y figurer, les publicités doivent ne pas perturber la lecture et ne pas être agressives (pas de publicités animées ou clignotantes, pas de pop-up surgissant lors de la navigation, etc.).Mais Adblock Plus demande également aux éditeurs de payer d’importants « frais techniques » pour figurer dans cette liste, même lorsque leurs publicités remplissaient les critères d’acceptabilité. Une pratique s’assimilant à un racket, dénoncée par de nombreux éditeurs qui ont intenté plusieurs procès – jusqu’à présent toujours remportés par Adblock Plus – à Eyeo, le concepteur du logiciel.Lire aussi :La grande guerre des bloqueurs de publicitéDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.10.2015 à 12h01 | Philippe Escande Une société minière vacille, la colère gronde et le gouvernement est interpellé. Nous ne sommes pas en Australie mais en France. La seule société privée française active dans ce secteur, Eramet, a annoncé, mercredi 14 octobre, le gel de la plupart de ses investissements. Notamment ceux de Nouvelle-Calédonie, où sa filiale SLN exploite des gisements de nickel essentiels à l’économie de l’île et à la stabilité de ce caillou turbulent. Deux jours plus tard, le député (UDI) Philippe Gomes s’adressait au premier ministre en lui demandant de « jouer pleinement son rôle d’Etat actionnaire ». Eramet n’est pas Air France, mais tout ce qui touche au « métal du diable », le nickel calédonien, est une matière ultrasensible. Les émeutes de 1988 entre indépendantistes kanaks et « Caldoches » loyalistes avaient amené à une nouvelle répartition des fruits de la mine, et chaque accès de fièvre trouve son origine dans les entrailles de ses montagnes.Dur métier que la mineD’où l’émotion suscitée par cette annonce, renforcée, vendredi, par celle du report du projet de centrale électrique de son usine métallurgique aux portes de Nouméa. Un projet de près de 900 millions d’euros. Réponse molle de la ministre des Outre-Mer, George Pau-Langevin, qui rappelle les perspectives « extrêmement ternes sur le marché international ».Une fois de plus, l’Etat, volontiers matamore quand les cours sont au plus haut, doit rabattre ses ambitions. Dur métier que la mine. En une dizaine d’années, les cours du nickel peuvent être multipliés par dix, puis s’effondrer d’autant, tout cela pour une demande qui ne varie guère plus de 20 %. Il faut donc avoir le cœur bien accroché et les poches très profondes.Un métier de capitaliste pur et dur qui colle rarement au tempérament français. D’où les déboires de l’établissement public BRGM hier, et ceux d’Areva ou d’Eramet aujourd’hui. La capitalisation boursière d’Eramet est passée d’un pic de 17 milliards d’euros en 2007 à un peu plus d’un milliard aujourd’hui ! Son cours de Bourse s’est effondré de 50 % depuis le début de l’année.Lire aussi :Les groupes miniers dans la tourmente chinoiseLa société est née de la fusion de SLN, fondée en 1880 pour exploiter le minerai de Nouvelle-Calédonie, et du spécialiste des aciers spéciaux Aubert & Duval. Elle s’est diversifiée depuis dans le manganèse, grâce, notamment, à l’exploitation de gisements en Afrique. Mais elle reste un nain face aux géants Glencore ou Vale, également présents sur le caillou. D’autant que le manganèse et le nickel, qui représentent 70 % de son chiffre d’affaires, sont tous les deux étroitement dépendants de la demande mondiale d’acier.Son usine calédonienne perdrait plus de 12 millions d’euros par mois, et le gel des investissements n’améliorera pas sa rentabilité. Le français tente de rassurer en affirmant disposer d’une « réserve de liquidité financière » de 1,8 milliard d’euros. Mais ce sera insuffisant pour conjurer la malédiction du métal du diable.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guillaume Fraissard et Guy Dutheil Dix jours après la brutale interruption du comité central d’entreprise d’Air France, le 5 octobre, Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM, revient sur ces violences. Il justifie les procédures engagées contre les salariés impliqués. Il revendique le soutien du premier ministre, Manuel Valls, et estime que « le dialogue social est permanent » dans son groupe. Extraits de cet entretien (accessible en intégralité en édition abonnés).François Hollande a fustigé la violence « d’où qu’elle vienne ». Est-ce une forme de désaveu pour la direction d’Air France ?Le gouvernement, par la voix du premier ministre, a clairement exprimé, à plusieurs reprises, qu’il soutenait la politique de l’entreprise et qu’il appelait à la réouverture des négociations. C’est exactement ce que nous sommes en train de mettre en œuvre avec un mandat unanime et un soutien très clair du conseil d’administration d’AF-KLM qui s’est tenu ce jeudi. Je n’ai pas à me prononcer sur ce que dit le président de la République. Je lis les propos tels qu’ils sont exprimés et je n’y ai pas vu de mention ou de référence explicite à Air France.Jeudi, cinq salariés ont été mis à pied suite aux violences du 5 octobre. Ces procédures vont-elles peser sur les négociations ?Absolument pas. Il y a deux types de procédures. L’une pénale sous l’autorité du procureur de la République et des procédures disciplinaires que nous avons lancées. Elles aboutiront dans les délais normaux pour ce type d’actions et suivront les règles juridiques et d’équité les plus rigoureuses. Quand il y a violence, il ne peut pas y avoir d’ambiguïté : soit on sanctionne, soit on encourage.(...)Cette crise aurait-elle pu être évitée ?Le plan « Perform 2020 » est un plan de retour à la croissance. Mais devant l’échec des négociations qui étaient pourtant ouvertes depuis plusieurs mois notamment avec les syndicats de pilotes, nous avons été amenés à présenter un plan de restructurations et de réductions des capacités. Sans ces violences, tout se serait passé comme nous avons toujours mené le dialogue social chez Air France : dans le respect, dans la transparence et conformément aux engagements pris.(...) On se moque du monde quand on dit que le dialogue social est bloqué à Air France. Nous avons signé plus de 100 accords en 2013, 95 en 2014 avec toutes les catégories de personnels.(...)Maintenez-vous les licenciements dans votre plan B ?Le plan de réduction de nos activités, présenté le 5 octobre, comporte 2 900 suppressions d’emplois qui ne sont pas des licenciements secs dans leur très grande majorité. J’ai dit que nous avions encore plusieurs semaines pour reprendre les négociations et éviter la mise en place des mesures les plus dures en 2017.Si la négociation aboutit et qu’il reste des sureffectifs, alors nous mettrons en place des mesures de départs volontaires. Partout où la négociation sera réussie, il n’y aura pas de départs contraints. Il n’y a d’ailleurs eu aucun départ contraint depuis 2012 grâce au dialogue. Cela fait des mois que nous le répétons. Tous nos interlocuteurs le comprennent aujourd’hui et je suis optimiste pour les négociations qui viennent de s’ouvrir.(...)Guillaume FraissardJournaliste - Supplément TéléVisionsSuivreAller sur la page de ce journalisteGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.10.2015 à 07h59 • Mis à jour le16.10.2015 à 11h40 | Sarah Belouezzane C’est la pomme de la discorde, celle qui empoisonne les relations entre opérateurs depuis aujourd’hui trois ans : l’itinérance. Ce contrat par lequel Free est autorisé à utiliser le réseau mobile d’Orange en attendant de construire sa propre infrastructure n’en finit pas de faire enrager les autres opérateurs, Bouygues Telecom et Numericable-SFR, qui le voient comme une distorsion de concurrence. Voilà pourquoi l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) a décidé, vendredi 16 octobre, de s’exprimer officiellement sur le sujet.Lire aussi :Bataille des fréquences : pas de cadeau pour FreeSon message au secteur est clair : pas de panique. « Nous sommes au travail, ces accords sont structurants pour le secteur et nous prenons notre tâche très au sérieux. Les règles du jeu ont été fixées et l’arbitre est sur le terrain », indique Sébastien Soriano, le président de l’Arcep.D’ici à la fin de l’année, le gendarme des télécoms dévoilera ses grandes lignes directrices en matière de partage de réseaux mobiles en France, pour une adoption définitive au premier trimestre de 2016.Affaire sensibleL’Arcep réagit ainsi plus particulièrement à une décision rendue par le Conseil d’Etat le 9 octobre dernier, et qui a ravivé le débat autour de l’itinérance. La plus haute juridiction civile du pays a jugé que l’autorité, qui clamait le contraire, avait pleinement la capacité de se pencher sur le contrat liant Free à Orange. Elle a ainsi donné raison à Bouygues Telecom qui s’en était plaint.A l’époque de la plainte, l’autorité, présidée par Jean-Ludovic Silicani, avait estimé qu’elle n’avait pas les moyens juridiques pour statuer sur un contrat commercial entre deux parties privées. Une situation corrigée par la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances, adoptée cet été. Le texte porté par Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, confère en effet à l’Arcep le droit de « demander à des opérateurs la modification de leurs contrats de partage de réseaux mobiles lorsque cela est nécessaire à la réalisation des objectifs de la régulation », précise-t-on à l’Autorité.C’est que l’affaire est sensible. Pour Bouygues Telecom et Numericable-SFR, l’itinérance permet à Free de prendre son temps avant de construire son propre réseau. Et de profiter des antennes du premier opérateur de France en cas de pépin ou de difficulté liées à l’installation des siennes. Ils estiment que cette situation annule de fait la concurrence par les infrastructures. Ce que Free récuse, indiquant qu’il est plutôt dans son intérêt financier de construire son propre réseau, le passage par celui d’Orange n’étant pas gratuit.Réactions épidermiquesEn mars 2013, un avis de l’autorité de la concurrence avait indiqué que l’itinérance devait s’arrêter en 2018. Depuis, tous souhaitent voir arriver sur la table les modalités concrètes de cette extinction.M. Soriano tient à préciser qu’il y travaille et que le gendarme des télécoms n’a pas attendu la décision du Conseil d’Etat pour mettre ses services en branle. Marie-Laure Denis et Philippe Distler, deux membres du collège de l’Arcep, se penchent en effet sur le sujet depuis la fin de l’été. Les deux experts ont pour tâche de conduire des auditions auprès des opérateurs pour recueillir remarques et autres commentaires. Mais aussi de leur envoyer des questionnaires afin d’avoir la photo, la plus claire possible, de la situation.« Nous avons un calendrier ambitieux et nous mettrons les éléments sur la table dès la fin de l’année », indique M. Soriano.Fait notable, Mme Denis et M. Distler ne se penchent pas uniquement sur l’itinérance qui lie Free à Orange, mais aussi sur le contrat de partage de réseau signé en janvier 2014 par Bouygues Telecom et SFR. La « mutualisation » prévoit que les deux acteurs disposent d’un seul et même réseau sur un territoire couvrant 57 % de la population (soit les zones peu denses et les villes de moins de 200 000 habitants). Pour y arriver, les deux opérateurs se sont attribué des zones sur lesquels les clients de l’un passeront par le réseau de l’autre. Même si cela implique de démonter et de remonter des antennes. Au début coûteux, ce processus vise à faire faire des économies à des entreprises soumises à une forte pression concurrentielle.« Je ne m’attends pas à ce qu’on soit populaires auprès des opérateurs. »Si l’Arcep se penche aussi sur cette question, c’est qu’elle ne veut pas avoir l’air inéquitable : Free estime qu’il s’agit là aussi d’un contrat d’itinérance. « L’idée est de bien étudier les deux contrats. Voir ce qu’ils apportent comme avantage pour le secteur, ou à l’inverse les risques qu’ils font courir en termes de concurrence, d’investissement ou encore d’innovation. Nous pourrons ainsi dire si les contrats vont trop loin par rapport à notre grille d’analyse et s’il faut les modifier », précise le président de l’Arcep. Comprendre : comment et quand arrêter l’itinérance.A sujet sensible, réactions épidermiques. M. Soriano indique savoir ce qui l’attend et être prêt à assumer les réactions du secteur : « Je ne m’attends pas à ce qu’on soit populaires auprès des opérateurs. Nous pouvons faire quatre mécontents, mais ça fait partie de notre responsabilité. »Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Chloé Hecketsweiler Les dépenses de « médicaments » de la France sont reparties à la hausse en 2014. Selon les chiffres publiés jeudi 15 octobre par l’Assurance maladie, elles se sont élevées à 23 milliards d’euros en 2014, soit 845 millions d’euros de plus qu’un an plus tôt. À l’origine de ce dérapage prévisible, le lancement il y a un an d’une nouvelle génération de molécules contre l’hépatite C, dont le Sovaldi.Premier arrivé sur le marché français, ce médicament développés par l’américain Gilead est commercialisé 41 000 euros. Sa prescription est souvent associée à celle d’autres antiviraux onéreux, comme le Daklinza du britannique Bristol-Myers Squibb ou l’Olysio de l’américain Johnson & Johnson. Au total, l’enveloppe de dépenses liées à l’hépatite a atteint 514 millions d’euros en 2014,Après deux années successives de recul des remboursements, 2014, a représenté une « année de rupture [..] mais elle ne témoigne pas d’une dérive de la prescription », a tenu à préciser l’Assurance maladie lors d’une conférence de presse. Les dépenses liées aux médicaments délivrés dans les pharmacies ont même diminué de 1 % en 2014. La baisse des prix des médicaments et le développement des génériques, qui a permis de réaliser 1,7 milliard d’euros d’économies, expliquent pour partie cette diminution.Acteurs à la carrière bien établieOutre les traitements contre l’hépatite C et le cancer, les médicaments dont les remboursements augmentent le plus sont les antirhumatismaux (+10,9 % par rapport à 2013) et les antidiabétiques (+3,3 %). Dans les officines, l’Humira de l’américain Abbott, arrive pour la première fois en tête du « hit parade » des ventes. L’injection de cet antirhumatismal coûte plus de 830 euros, et doit être renouvelée toutes les deux semaines, voire toutes les semaines à partir du moment où son efficacité diminue.Autres stars : les molécules pour traiter la DMLA, une maladie oculaire liée à l’âge. Elles coûtent de plus en plus cher à l’assurance maladie (+7,4 %), et seuls deux médicaments se partagent le marché : le Lucentis, du suisse Novartis, (318 millions d’euros remboursés), longtemps en situation de monopole, et l’Eylea, du laboratoire allemand Bayer, lancé en 2013 (plus de 160 millions remboursés).Au classement figure aussi des acteurs à la carrière déjà bien établi, comme le Lantus de Sanofi (7e poste de dépense). Cette insuline, la plus vendue au monde, a coûté près de 240 millions à l’Assurance maladie. Bonne nouvelle pour les finances publiques : son brevet ayant expiré au début de l’année, une copie « low cost » devrait arriver d’ici quelques semaines sur le marché français. Reste à savoir si les médecins changeront leurs habitudes.Le Crestor, un anticholestérol qui représente le 2e poste de dépense de l’Assurance maladie, est un cas d’école. Ce médicament appartient à une classe de molécules appelées statines : quasiment toutes génériquées, elles sont autant d’alternatives bon marché… que les médecins ignorent. Autre « exception culturelle », le Doliprane, qui représente le 3e poste de dépense de l’Assurance maladie (plus de 320,9 millions d’euros en 2014 contre 295 millions en 2013). Bien qu’il soit aussi vendu sans ordonnance, les Français profitent le plus souvent d’une visite chez le médecin pour se le faire prescrire.Les 10 médicaments qui coûtent le plus cher à l’assurance maladie en 2014 (délivrés en officine)1.HUMIRA (antirhumatismal) : 395,2 millions d’euros2.CRESTOR (anticholestérol) : 322,2 millions d’euros3.DOLIPRANE (antalgique) : 320,9 millions d’euros4.LUCENTIS (traitement de la DMLA) : 318,3 millions d’euros5.ENBREL (antirhumatismal) : 264,5 millions d’euros6.SERETIDE (antiasthmatique) : 257,2 millions d’euros7.LANTUS (antidiabétique) : 236,8 millions d’euros8.GLIVEC (anticancéreux) : 184,7 millions d’euros9.ZYTIGA (anticancéreux) : 180,4 millions d’euros10.INEGY (anticholestérol) : 173,4 millions d’eurosTotal : 2,65 milliards de remboursements.Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.10.2015 à 18h31 En France, le dialogue social est-il possible ? Les images du DRH d’Air France, chemise en lambeaux, escaladant un grillage sous la protection d’agents de sécurité de la compagnie pour échapper à des syndicalistes en colère, en disent long sur l’incapacité des partenaires sociaux à bâtir des compromis dans notre pays.Certes, les relations sociales houleuses inscrites dans l’histoire de la compagnie aérienne et les violences commises sous l’œil des caméras sont des épiphénomènes que ne vivent pas la majorité des entreprises. Mais Air France est aussi le reflet d’un dialogue social hexagonal malade. Et que dire du référendum sur un retour aux 39 heures (payées 37 heures) organisé chez Smart pour contourner les organisations syndicales, ou du tirage au sort envisagé par La Redoute pour dénicher des « volontaires », trop peu nombreux pour travailler jusqu’à 21 heures 20 ?Lire aussi :De la colère à la violenceLe chemin à parcourir pour que la négociation collective puisse effectivement être une source de droit, comme le prône le rapport Combrexelle (« La négociation collective, le travail et l’emploi », rapport de Jean-Denis Combrexelle, président de la section sociale du Conseil d’Etat, remis au premier ministre le 9 septembre), reste sans doute très long. D’ailleurs, ce rapport, rédigé par le président de la section sociale du Conseil d’Etat, entouré d’une brochette des meilleurs experts du social et du droit, dresse un panorama sans concession de l’état des relations sociales en France.Un changement de culture sur des annéesPeu d’accords sont porteurs d’innovation sociale. Et ceci est particulièrement vrai pour le domaine des conditions de travail ou encore de la pénibilité. Les raisons de ce phénomène sont nombreuses : une faible représentativité des organisations syndicales et patronales et des négociateurs, des deux camps, insuffisamment formés à la négociation.Ce changement de culture devrait s’étaler sur des années, concède la commission Combrexelle. Sans compter qu’on ne discerne pas encore précisément quelle forme cette évolution des mentalités pourrait prendre. Mais au-delà de ces lieux communs souvent dénoncés, deux autres causes mériteraient d’être travaillées pour sortir de l’impasse sociale.Tout d’abord, n’est-ce pas commettre un abus de langage que de parler de « dialogue » social à propos des échanges entre patronat et syndicats dans les entreprises ou les branches professionnelles ? Dans bien des cas, il s’agit davantage d’un dialogue de sourds. Les directions d’entreprises ou de branches n’abandonnent que très rarement leurs prérogatives, manient la langue de bois avec les instances représentatives du personnel et élaborent minutieusement leurs positions, en amont et en comité restreint…Ensuite, le dialogue social peut se résumer selon la formule suivante : « Je veux bien discuter avec vous, mais à la fin, on fera comme j’ai décidé ! » On est donc très loin de la Mitbestimmung, la co-construction à l’allemande.Confiance : un gros mot absent du vocabulaire socialDans l’Hexagone, depuis la loi sur la sécurisation de l’emploi de 2013, des représentants de salariés doivent siéger dans les conseils d’administration des entreprises. L’avancée est réelle mais trop timide. Ces élus ne sont que très rarement associés au processus d’élaboration des décisions, voire tout simplement informés des enjeux économiques.Exiger des sacrifices salariaux en cas de réelles difficultés, aboutir à des compromis, par essence imparfaits, demande de la confiance. Un gros mot absent du vocabulaire social. Les directions des ressources humaines lui préfèrent de plus en plus le « marketing social », avec des éléments de langage soigneusement élaborés, de véritables stratégies de communication en direction des salariés… Qui ne s’y trompent pas.Geeks, makers : le retour inattendu des... par lemondefrLes images de ce cadre d’Air France face aux dirigeants de la compagnie, réclamant de la considération, leur rappelant tous les sacrifices déjà consentis, leurs promesses d’un avenir meilleur témoignent tout autant d’une violence psychologique et du sentiment d’avoir été trompés. Impossible, ensuite, de faire l’économie d’une réflexion sur le travail lui-même.L’intensification des tâches enregistrée ces vingt dernières années dans toutes les enquêtes, qui provoque perte de sens et épuisement physique et psychique, constitue une réalité incontournable. Dans ce contexte, demander des efforts supplémentaires aux salariés passe de plus en plus mal. D’autant que l’encadrement de proximité – débordé par les réunions de coordination de projet en tous genres, ou par les tâches de reporting pour alimenter la machine de gestion - a perdu le contact avec le travail réel des opérateurs.Des managers qui ne connaissent plus le travailLe travail est devenu invisible aux yeux de ceux qui décident pourtant de son contenu, comme l’explique très bien Pierre-Yves Gomez (Le travail invisible. Enquête sur une disparition. François Bourin éditeur, 2013). Dans ces conditions, toute nouvelle réorganisation ou plan conçu par des managers qui ne connaissent plus le travail est forcément mal accueilli.Il ne s’agit donc pas simplement d’en appeler à la responsabilité des acteurs sociaux et de réclamer davantage de dialogue social comme l’a fait le président de la République, interpellé par des syndicalistes ce mardi 13 octobre, à Saint-Nazaire. On ne fera pas grandir les rapports sociaux sans changer le travail, sans ouvrir la gouvernance des entreprises à une représentation du travail, sans remettre les managers au contact du travail réel, sans leur redonner des marges de manœuvre.Tout un programme dont la conférence sociale du lundi 19 octobre ferait bien de s’inspirer.François Desriaux (Rédacteur en chef de Santé & Travail) et Sandrine Foulon (Rédactrice en chef adjointe d’Alternatives économiques) 15.10.2015 à 17h16 | Frédéric Cazenave Dans un marché immobilier difficile, où les acheteurs sont attentistes, la « valeur verte » des logements devient un élément clé de la négociation. L’Association Dinamic, émanation du Conseil supérieur du notariat et de la chambre des notaires de Paris, a mesuré l’impact de la performance énergétique d’un bien sur son prix de vente.Pour cela, l’association a retenu des biens de même typologie vendus en 2014 et a ensuite comparé la différence de prix selon l’étiquette énergétique, en prenant comme base un bien affichant une étiquette D, plutôt moyenne et la plus répandue selon les notaires. Un bémol toutefois, la taille parfois réduite des échantillons nécessite de prendre ces résultats avec prudence.Lire : Rénover pour mieux économiserDécote plus faible pour les appartementsPour mémoire, le diagnostic de performance énergétique, obligatoire depuis 2011, indique la consommation énergétique annuelle du logement sur une échelle allant de A (consommation faible) à G (consommation importante). En clair, il permet de savoir si le logement est une « passoire » thermique ou au contraire économe.Le résultat de l’étude est sans appel. Pour les maisons, la décote, qui varie selon les régions, va de 5 % à 18 % pour des biens affichant la moins bonne note (F ou G), par rapport à l’étiquette D. En Bretagne par exemple, une maison avec une étiquette F ou G se vend 13 % moins cher.Pour les appartements, l’impact est légèrement moindre (de 2 % à 14 %, selon la région). En revanche les meilleurs élèves (maison affichant une étiquette AB) se vendent de 5 % à 12 % plus cher.Lire aussi :Les travaux rentables… et les autresFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Grégoire Orain Pour la première fois de son histoire, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a abrogé l’autorisation de diffusion d’une chaîne. Accessible sur la télévision numérique terrestre (TNT), Numéro 23 ne pourra plus diffuser ses programmes à partir du 30 juin 2016, date à laquelle la décision du CSA prendra effet. Cette annonce porte un coup d’arrêt à la vente de la chaîne à NextRadioTV (BFM-TV, RMC, etc.). C’est aussi le dernier acte d’un long conflit opposant le propriétaire de Numéro 23, le groupe Diversité TV, au gendarme de l’audiovisuel. Qu’est-ce que la chaîne Numéro 23 ?En novembre 2012, le CSA décide d’attribuer six nouvelles chaînes accessibles sur la TNT. Parmi elles, Numéro 23. Créée à l’initiative de Pascal Houzelot (également membre du conseil de surveillance du groupe Le Monde) qui en est le principal actionnaire, elle se présente comme « la chaîne de la diversité », qu’il s’agisse des origines culturelles ou sociales, de l’orientation sexuelle ou du handicap.Lire : La future chaîne de la diversité présente sa grilleElle espère alors atteindre 1 % de part d’audience fin 2015, notamment grâce à un talk-show mené par Christophe Hondelatte le dimanche. En réalité, elle n’attirera que 0,7 % des spectateurs. Le 2 avril, Numéro 23 annonce être entrée en négociations exclusives avec le groupe audiovisuel NextRadioTV en vue d’un rachat pour un montant de 88,3 millions d’euros.Lire aussi :TNT : Numéro 23 dans l’escarcelle de NextRadioTV Pour quels motifs le CSA a-t-il abrogé l’autorisation de diffusion de Numéro 23 ?Pour être effective, la vente doit cependant être approuvée par le CSA. En juin, le gendarme de l’audiovisuel saisit son rapporteur indépendant pour éclaircir les conditions de la présence d’un actionnaire russe arrivé fin 2013 dans la société. L’investisseur est le groupe audiovisuel russe UTH. Pour 10 millions d’euros, il a acquis 15 % de la chaîne. Une opération qui a conduit à la modification du pacte d’actionnaires de Diversité TV.« Cette opération a été dissimulée au Conseil malgré plusieurs relances de sa part, le pacte n’ayant été finalement reçu que le 25 mai 2015 », observe le CSA. Aux yeux du régulateur, cette opacité se double d’un manquement de la chaîne au respect de ses obligations en matière de représentation de la diversité.Surtout, le Conseil a la conviction que les conditions de ce pacte d’actionnaires anticipaient sur une « cession rapide » de la chaîne. Un objectif contraire aux déclarations de Numéro 23, qui s’était engagée en 2012 au moins jusqu’en 2019.Lire aussi :L’autorisation de diffusion de la chaîne Numéro 23 suspenduePour le CSA, les 88,3 millions d’euros promis par NextRadioTV reposent, « à titre principal, sur la valeur de l’autorisation qui lui a été donnée ». En clair, ses actionnaires vont s’enrichir en vendant une fréquence qui leur a été attribuée gratuitement. Pascal Houzelot aurait ainsi « dès mai 2013 […] cherché avant tout à valoriser à son profit l’autorisation obtenue ». « Le Conseil a considéré qu’une telle démarche était constitutive d’un abus de droit entaché de fraude », achève le communiqué du CSA. Qu’attendre après la décision du CSA ?Sans autorisation de diffuser, Numéro 23 ne présente plus d’intérêt à court terme pour NextRadioTV, même si le patron de ce groupe, Alain Weill, assure maintenir son intérêt. L’autorité a laissé une porte de sortie à Diversité TV : la chaîne pourrait retrouver son autorisation de diffusion si elle modifie son pacte d’actionnaires d’ici au 30 juin 2016. Mais même dans ce cas de figure, la perspective d’une vente à court terme s’éloigne pour M. Houzelot. Celui-ci, comme Alain Weill, a la possibilité d’attaquer la décision du CSA devant le Conseil d’Etat. Pourquoi la vente de Numéro 23 fait-elle polémique ?A l’Assemblée, des députés de droite et de gauche ont dénoncé, dès l’annonce de la vente, la plus-value escomptée par les actionnaires de Numéro 23 : puisque le CSA attribue les fréquences audiovisuelles gratuitement, les actionnaires de la chaîne pouvaient réaliser « des bénéfices sur une ressource publique », estimait alors la députée (PS) Martine Martinel.Lire aussi :Numéro23 : polémique sur une plus-value « scandaleuse »Jusqu’alors, les ventes devaient répondre à des obligations législatives : une chaîne de la TNT ne pouvait être cédée qu’après deux ans et demi de détention, et toute plus-value était taxée à hauteur de 5 %. La vente de Numéro 23 à NextRadioTV ne contrevenait cependant pas à ces règles. Ce débat a-t-il eu un impact législatif ?Oui. En juin 2015, les parlementaires ont conçu une nouvelle mesure : en cas de vente d’une chaîne, la taxation appliquée a été fixée à 20 % du prix de vente si la chaîne est vendue moins de cinq ans après son attribution, à 10 % entre cinq et dix ans, et à 5 % au-delà.Cette mesure devait d’abord être intégrée à la loi Macron, votée durant l’été. Mais le Conseil constitutionnel a estimé qu’elle était un « cavalier législatif » sans rapport avec l’objet de la loi, et l’a donc censurée. La mesure sera finalement adoptée dans le cadre d’un texte à part, le 5 octobre.Grégoire OrainJournaliste au Monde Laurence Girard Après la fermeture à titre conservatoire de l’abattoir municipal d’Alès, à la suite de la diffusion sur Internet de vidéos tournées par l’association de défense des animaux L214, et montrant des animaux encore vivants au moment de la découpe, de nombreuses questions se posent sur la réglementation en vigueur dans ces entreprises.Au niveau européen, le bien-être animal est une composante prise en compte. Pour preuve, le règlement communautaire publié en septembre 2009, intitulé « protection des animaux au moment de leur mise à mort ». Ce texte qui a remplacé une directive datant de 1993, a renforcé les règles en vigueur et a souhaité mieux harmoniser les pratiques entre les 28 Etats membres.Lire aussi :L’abattoir municipal d’Alès fermé après la diffusion d’images choquantesLe texte reconnaît en préambule que la mise à mort « provoque douleur, peur, détresse et autres formes de souffrance » et qu’il faut prendre toutes les mesures possibles pour tenter de les atténuer. « C’est une question d’intérêt public qui influe sur les consommateurs vis-à-vis des produits agricoles », ajoute le règlement.Le texte est entré en vigueur dans chaque Etat membre en janvier 2013. Avec la liberté laissée à chacun de durcir encore les règles s’il le souhaitait. Il fixe un cadre avec quelques grands chapitres.Les prescriptions sur l’installation et l’environnement de la mise à mortL’installation doit être prévue pour que les animaux soient propres, ne soient pas blessés, ne glissent pas, ne souffrent pas de faim ou de soif, de froid ou de chaud, et ne présentent pas de signe de peur.Les méthodes d’étourdissementLes animaux ne doivent être mis à mort qu’après étourdissement. L’animal doit être maintenu en état d’inconscience et d’insensibilité jusqu’à sa mort. Et si la méthode d’étourdissement n’entraîne pas la mort, le procédé de mise à mort doit s’appliquer le plus tôt possible.Les méthodes d’étourdissement ou de mise à mort peuvent évoluer techniquement à condition qu’elles apportent un plus pour le bien-être de l’animal. Toutefois, en cas d’abattage rituel, le texte européen souligne que le principe d’étourdissement peut ne pas être appliqué.Contrôle de l’étourdissementLa personne chargée de l’étourdissement ou une autre personne désignée dans l’entreprise doit régulièrement contrôler l’état des animaux pour vérifier que les méthodes d’étourdissement fonctionnent. Les abattoirs doivent mettre en place des procédures de contrôle avec des critères et des indicateurs.Certificat de compétenceLa mise à mort et les opérations annexes sont effectuées uniquement par des personnels possédant le niveau de compétences approprié. Chaque Etat membre doit désigner une autorité compétente qui délivrera un certificat de compétence accordé après une formation et un examen.Matériel d’étourdissementLes appareils d’étourdissement doivent aussi être contrôlés et entretenus. Toutes les opérations doivent être notées sur un registre. De plus, un matériel de rechange doit être disponible en cas de problème.Guide de bonnes pratiquesChaque Etat membre doit élaborer et diffuser un guide des bonnes pratiques.Interdiction de méthodes d’immobilisation des bovinsDes méthodes comme suspendre ou hisser des animaux conscients, endommager la moelle épinière ou utiliser des courants électriques pour immobiliser sans étourdir sont interdites.Nomination d’un responsable du bien-être animalChaque abattoir doit nommer un responsable du bien-être animal qui doit veiller à l’application de ce règlement européen. Il est sous l’autorité directe de l’exploitant et est en mesure d’exiger du personnel de modifier ses pratiques. Il doit tenir un registre des améliorations apportées. Il doit posséder le certificat de compétence.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Naulot (Ancien membre du Collège de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF)) Depuis vingt ans, l’Europe construit de grandes cathédrales, mais elle refuse parfois de s’interroger sur leur utilité réelle quelques années après !Au cours des années 1990, dans une période où la créativité financière battait son plein, l’Europe a ainsi créé deux outils, chacun d’une extraordinaire complexité : la pondération des risques bancaires et le marché du carbone.Proposée en juin 2004 par le Comité de Bâle et validée en 2006 par la Commission européenne, la pondération des risques a constitué une vraie révolution dans l’allocation des financements par les banques.Selon l’Institut de l’économie pour le climat, la contribution du marché de carbone européen à la lutte contre le réchauffement climatique est comprise entre zéro et 10 % depuis sa créationCette réforme permet en effet aux banques, pour le calcul des ratios réglementaires de fonds propres, de déclarer des financements inférieurs aux montants réellement prêtés lorsque les emprunteurs sont jugés financièrement solides. Une boîte noire qui a révolutionné la distribution du crédit. De très nombreuses critiques ont été émises mais le système semble inébranlable tant les experts restent attachés à un outil dans lequel l’Union européenne a beaucoup investi.Le marché des quotas de carbone instauré en 2005 est un autre exemple emblématique de cette imagination financière débordante, sur un sujet encore plus important, la lutte contre le réchauffement climatique. Pour réduire les émissions de carbone des grands sites industriels en Europe, Bruxelles a décidé en 2002 de créer un marché d’une complexité infinie dont les caractéristiques sont inédites : l’offre est planifiée sur une quinzaine d’années (le plafond des émissions de carbone), la demande est nécessairement variable (en fonction de la conjoncture, de la météo, du prix des énergies fossiles) et le prix de marché (celui du carbone) doit impérativement se situer à un niveau élevé et stable.Un message envoyé aux industriels calamiteuxEn 2010, le rapport Prada avait tenté de qualifier ce marché totalement atypique en évoquant un « marché réglementaire »… Presque un oxymore ! Selon l’Institut de l’économie pour le climat, la contribution du marché de carbone européen à la lutte contre le réchauffement climatique est comprise entre zéro et 10 % depuis sa création. Le prix du carbone est inférieur à 8 euros la tonne depuis 2012 alors qu’un prix minimum de 30 euros serait nécessaire pour freiner l’exploitation des centrales à charbon les plus polluantes.Face à ce fiasco, les Anglais ont décidé en 2013 d’ajouter une taxe carbone au prix du marché européen. Actuellement, le prix appliqué aux producteurs d’électricité est ainsi de 32 euros et non de 8 euros. Faut-il que le marché soit malade pour que les Anglais décident d’abandonner le marché au profit d’une taxe ! Pour remédier à ces dysfonctionnements, la Commission européenne a certes décidé de créer à partir de 2019 une réserve de stabilité afin d’y loger une partie des quotas excédentaires mais les surplus resteront considérables.Pourquoi la Commission européenne ne propose-t-elle pas, comme les Anglais, de créer un prix plancher applicable dès maintenant ?L’inertie de la Commission est inexplicable. Pourquoi ne propose-t-elle pas d’annuler des quotas au lieu de les reporter ? Pourquoi ne propose-t-elle pas, comme les Anglais, de créer un prix plancher applicable dès maintenant ? Le message envoyé aux industriels est pour le moment calamiteux.Le 7 octobre à Lima, au cours de l’assemblée générale du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, Christine Lagarde a fait une déclaration qui a surpris par sa franchise à quelques semaines de la COP21 : « C’est le bon moment pour introduire des taxes carbone. […]. Je sais que beaucoup de gens préféreraient les systèmes d’échanges de quotas d’émissions mais nous pensons que la taxation du carbone est une bien meilleure solution ».Hommage lui soit rendu ! Écoutant ce sage conseil, les dirigeants européens devraient s’engager, dès maintenant, en faveur d’une taxe carbone applicable à partir de 2020, dans l’hypothèse où d’ici là le prix du carbone ne se stabiliserait pas au-dessus de 30 euros. La défiance à l’égard de l’Europe se combattra plus efficacement par la reconnaissance des erreurs commises que par la dénonciation constante des populismes.Jean-Michel Naulot (Ancien membre du Collège de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF)) Jean-Michel Bezat L’Europe reste l’horizon indépassable de Gazprom. Au cours des deux dernières années, marquées par la crise ukrainienne, la Russie avait fait croire qu’elle pouvait pénaliser le Vieux Continent en se tournant vers l’Asie. En 2014, deux décisions majeures avaient illustré cette réorientation politico-économique : la signature d’un contrat gazier de 360 milliards d’euros entre Gazprom et le pétrolier chinois CNPC ; et l’arrêt brutal, décidé par Vladimir Poutine, du projet de gazoduc South Stream traversant l’Europe, au profit du Turkish Stream transitant par la Turquie. Le président russe répondait aux sanctions occidentales décrétées après l’annexion de la Crimée, mais aussi aux poursuites des autorités antitrust de Bruxelles contre le groupe gazier accusé d’abus de position dominante en Europe de l’Est. Dans les deux cas, Gazprom était au centre du jeu.Est-ce parce qu’ils font l’amère expérience de la dureté en affaires de leurs « amis » chinois et turcs ? Depuis quelques semaines, le Kremlin et les dirigeants de Gazprom sont plus conciliants avec les Européens. Ils viennent de trouver un accord sur le prix du gaz vendu à l’Ukraine et semblent disposés à des concessions avec les pays-clients d’Europe de l’Est. Le groupe russe a signé un pacte d’actionnaires avec les allemands E.ON et BASF, l’anglo-néerlandais Shell, l’autrichien OMV et le français Engie pour doubler le gazoduc Nord Stream acheminant du gaz russe vers Allemagne en passant sous la Baltique. Dans la foulée, Gazprom a conclu avec BASF un échange d’actifs (bloqué depuis 2013) resserrant ses liens avec le numéro un mondial de la chimie.Train de la libéralisationC’est de la « real » économie. On a oublié que Gazprom n’est pas que le bras armé du Kremlin, mais aussi une société cotée à Moscou pesant 124 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Un géant qui, pour ne pas perdre de parts de marché, doit prendre en marche le train de la libéralisation du secteur de l’énergie en assouplissant les contrats à long terme signés avec ses clients européens. Une entreprise également dans le viseur de Bruxelles depuis des lustres. Ce n’est pas un hasard si, en septembre, sa filiale export a pour la première fois vendu un peu de son gaz aux enchères. Une révolution pour le conglomérat issu du ministère soviétique du gaz !Lire aussi :Gazprom espère un accord amiable avec BruxellesC’est la preuve, une fois de plus, que l’Europe reste un débouché vital pour le gaz russe, surtout depuis que la production de gaz de schiste aux Etats-Unis lui a fermé l’accès au marché américain. « La sécurité gazière est meilleure qu’on ne le proclame souvent et place l’Union européenne dans une position favorable pour discuter avec la Russie, son principal fournisseur » (30 % de ses importations), souligne Claude Mandil, ancien patron de l’Agence internationale de l’énergie. Tous les différends ne sont pas aplanis, bien sûr. Mais tout se passe comme si – pour l’heure, du moins – les dirigeants européens et russes ne voulaient pas en rajouter dans une situation politique tendue.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Chloé Hecketsweiler Les extraits d’algues fabriqués par Cargill dans son usine de Lannilis (Finistère) ne pourront plus entrer dans la composition des médicaments et des cosmétiques. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé, mardi 29 septembre, la suspension d’une partie des activités du géant américain de l’agroalimentaire. La décision a été prise à la suite d’une inspection conduite entre le 21 et le 24 juillet, après l’alerte donnée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) en Bretagne.La liste des griefs, exposée dans la décision de police sanitaire, est longue : « risque de contamination et de détérioration des matières premières », « absence de propreté de l’environnement », « carences dans la traçabilité de la production », « produits non conformes aux spécifications en matière de qualité microbiologique »…« Les équipements sont très vétustes, et pas appropriés à la fabrication de substances pharmaceutiques, indique Gaëtan Rudant, qui dirige les inspections à l’ANSM. Les conditions de fabrication doivent être irréprochables, même s’il n’y a pas d’effet sur la qualité du produit final. »Pour Cargill, cette décision est « complètement disproportionnée ». « C’est un site industriel, il ne faut pas s’attendre à une salle blanche ! », constate un porte-parole du groupe en France. « Lannilis est le principal port goémonier du Finistère : c’est un univers maritime, iodé. Chaque jour les pêcheurs nous livrent les algues qu’ils viennent de pêcher au large. »Extraits d’algues brunesLe groupe produit à Lannilis des alginates, extraits d’algues brunes pêchées par les goémoniers dans la mer d’Iroise. Ces substances sont utilisées pour leurs propriétés stabilisantes et gélifiantes dans les domaines de la nutrition et de la pharmacie.Jusqu’en décembre, Cargill fabriquait aussi un autre dérivé de ces algues, l’acide alginique, utilisé comme excipient dans de nombreux médicaments et cosmétiques. Cette activité n’avait pas reçu l’autorisation de l’ANSM, est-il indiqué dans la décision de police sanitaire.Les laboratoires pharmaceutiques sont soumis à des inspections régulières mais ce n’est pas le cas des fabricants d’excipients.Par mesure de précaution, l’ANSM a demandé à tous les laboratoires clients de Cargill de mener des analyses afin de vérifier la qualité de leurs médicaments et cosmétiques. Des dizaines de laboratoires sont concernés, mais l’ANSM préfère ne pas dévoiler leur nom « afin de ne pas affoler inutilement les patients ». « Nous avons déjà reçu les rapports de plusieurs fabricants et aucun problème de qualité n’a été décelé », insiste Gaëtan Rudant.Pas de risque de rupture de stockL’alginate de sodium est notamment l’une des matières premières du Gaviscon, un médicament courant utilisé dans le traitement du reflux gastro-œsophagien, mais le laboratoire qui le commercialise, Reckitt Benckiser, ne s’approvisionne pas auprès de Cargill.Idem, les « façonniers » qui fabriquent son générique pour le compte de laboratoires comme Teva, Sandoz ou Biogaran. Contactés par Le Monde, tous indiquent acheter leurs alginates auprès du même fournisseur norvégien. Le Maalox, du laboratoire Sanofi, n’est pas non plus concerné.Pierre Fabre, qui commercialise le Topaal, un médicament de la même famille, doit en revanche retirer du marché certains lots, des patients s’étant plaints d’une odeur de poisson. « Il n’y a cependant aucun danger identifié pour les patients », précise Gaëtan Rudant. Le laboratoire n’a pas répondu aux sollicitations du Monde.Il n’y a, selon l’ANSM, aucun risque de rupture de stock lié à la suspension des activités de Cargill, car il existe d’autres sources d’approvisionnement. Et si l’un des clients de Cargill constatait un problème, la décision de retirer les médicaments du marché serait prise en tenant compte de l’existence ou non d’une autre option pour les patients.Les investissements sur le site pourraient être remis en causeCargill avait annoncé en 2013 un investissement de plus de 11 millions d’euros en trois ans sur son site de Lannilis pour développer la filière goémonière bretonne. Sept millions ont déjà été investis et six autres devaient l’être prochainement.«La décision des autorités nous a déçus. A ce stade, vu la lourdeur des mesures qui nous sont imposées, nous ne pouvons pas prévoir quel sera l’impact final de cette décision sur les investissements planifiés pour le site de Lannilis», indique un porte-parole du groupe en France, en soulignant que Cargill avait cessé sa production d’acide alginique six mois avant l’inspection de l’ANSM.Les alginates destinés aux laboratoires pharmaceutiques et cosmétiques représentent encore 10 % de l’activité de l’usine, qui travaille essentiellement pour l’industrie agroalimentaire.La DGCCRF, qui a inspecté le site le 28 mai, n’a pris aucune mesure. Le groupe américain est présent depuis 1964 en France, où il emploie près de 2 500 personnes sur 20 sites.Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.10.2015 à 12h00 • Mis à jour le02.10.2015 à 14h42 | Pierre Le Hir A quelques semaines de l’ouverture de la conférence mondiale sur le climat (COP 21) à Paris, le gouvernement multiplie les signaux pour le moins contradictoires avec la volonté d’« exemplarité » affichée par la France. Mercredi 30 septembre, le projet de loi de finances de 2016 entérinait une baisse du budget du ministère de l’écologie, en même temps que de l’aide au développement. La veille, le Journal officiel publiait cinq arrêtés qui, cosignés le 21 septembre par les ministres de l’écologie, Ségolène Royal, et de l’économie, Emmanuel Macron, accordent trois permis exclusifs de recherches d’hydrocarbures liquides ou gazeux et en prolongent deux autres.Lire aussi :Aide publique au développement, des paroles et des actesLes trois premiers permis, dits de Champfolie (Seine-et-Marne), Herbsheim (Bas-Rhin) et Estheria (Marne), sont respectivement octroyés aux sociétés Vermilion, Bluebach Ressources et Lundin International. Les deux prolongations, dites de Bleue Lorraine (Moselle) et de Juan de Nova (Terres australes et antarctiques françaises), sont au bénéfice de groupements formés, l’un par European Gas et Heritage Petroleum, l’autre par South Atlantic Petroleum et Marex Petroleum.Hydrocarbures conventionnelsSur le papier, il s’agit de la recherche de pétrole et de gaz conventionnels. A l’exclusion, donc, des huiles et gaz de schiste, dont la seule technique d’extraction aujourd’hui disponible, la fracturation hydraulique, a été bannie en France par la loi du 13 juillet 2011, en raison de ses dangers pour l’environnement. La filiale française du groupe canadien Vermilion assure ainsi, dans les documents transmis au ministère de l’écologie, qu’elle « n’aura pas recours à la fracturation hydraulique ».Ségolène Royal, qui, en octobre 2014, avait mis son veto à des forages dans le parc naturel régional du Luberon, a du reste réaffirmé à plusieurs reprises que « les gaz de schiste ne sont plus d’actualité » et qu’« il n’y aura pas d’investigation sur le gaz de schiste ».Lire aussi : Ségolène Royal refuse les forages dans le parc du LuberonLes anti-gaz de schiste n’en suspectent pas moins les pétroliers de se « positionner dans la perspective d’une révision future de la loi française ». Certaines de leurs demandes avaient été déposées avant l’interdiction de la fracturation hydraulique et visaient donc l’ensemble des hydrocarbures, conventionnels ou non.Discours sans lendemainEn tout état de cause, une vingtaine d’ONG, d’associations et de collectifs (dont 350.org, Agir pour l’environnement, les Amis de la Terre, Attac, la Confédération paysanne, la FSU ou le Réseau Action-Climat) demande « que le gouvernement annule les permis qu’il vient de délivrer et mette fin à la prospection pétrolière, gazière et charbonnière sur le territoire. Pour que les discours sur l’urgence climatique ne restent plus sans lendemain ».Maxime Combes, du mouvement altermondialiste Attac, rappelle qu’en juillet, le président François Hollande lui-même, dans son allocution d’ouverture du Sommet des consciences pour le climat, avait déclaré : « Un accord pour le climat signifie renoncer à utiliser 80 % des ressources d’énergie fossiles facilement accessibles dont nous disposons encore. »« Que valent donc les promesses de François Hollande et des négociateurs d’obtenir un “accord historique”  à Paris et de “tout faire” pour rester en deçà des 2 °C [de réchauffement], si c’est pour entretenir cette fuite en avant extractiviste ?", questionnent aujourd’hui les associations.Derniers permisInterrogée par Le Monde, Mme Royal fait valoir que les permis délivrés concernent « des zones où il y a déjà des forages », si bien qu’ils n’ont pas d’impact sur de nouveaux territoires, et que, dans le même temps, « quatre autres permis ont été refusés ». La décision a fait l’objet d’un « arbitrage interministériel au niveau de Matignon », précise-t-elle : « Bercy voulait donner tous les permis, j’ai obtenu d’en bloquer quatre. »« Sauf erreur de ma part, ajoute la ministre, c’est la première fois que des demandes sont rejetées. C’est une avancée et une première étape ». Et d’annoncer : « Sous réserve d’un inventaire complet, je pense que ce sont les derniers permis qui seront accordés. » Dont acte.Lire l'enquête : A la recherche du pétrole de schiste du Bassin parisienPierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Piel L’organisme antiblanchiment Tracfin a travaillé dans le plus grand secret pendant de long mois. Main dans la main avec le Money Laundering Reporting Office-Switzerland (MROS), son homologue suisse, il a suivi pas à pas le chemin complexe emprunté par plusieurs millions de dollars depuis des places offshore vers des comptes liés à Olivier Fric, homme d’affaires discret. Cet intermédiaire dans le secteur de l’énergie est par ailleurs l’époux d’Anne Lauvergeon, patronne pendant dix ans et jusqu’en 2011 d’Areva.A la clé, peut-être, un début d’explication sur le flou qui entoure l’acquisition en 2007 de la société UraMin pour 1,8 milliard d’euros par le groupe qui s’est soldée par un fiasco industriel.Malgré les réticences des institutions bancaires suisses, le MROS est parvenu à obtenir des documents sur les comptes détenus par M. Fric. Au milieu de nombreux flux financiers, plusieurs ont intrigué les enquêteurs. Ils relient directement le mari de Mme Lauvergeon à l’acquisition de la société UraMin. Dans une note transmise pendant l’été au parquet national financier, l’organisme antiblanchiment français a détaillé ses trouvailles.Selon les informations du Monde, elles ont conduit le parquet national financier à délivrer début septembre un réquisitoire supplétif aux magistrats enquêtant sur l’acquisition d’UraMin pour qu’ils puissent instruire sur les faits de délits d’initiés.Lire aussi :Areva, chantier de démantèlementUne plus-value d’environ 300 000 eurosCe volet vient élargir la première information judiciaire qui visait jusqu’ici des faits présumés d’escroquerie, d’abus de bien social et de corruption d’agent public étranger. Une autre enquête est par ailleurs ouverte pour diffusion de fausses informations boursières, de présentation de comptes inexacts, d’abus de pouvoir, de faux et d’usage de faux.La question est désormais posée par la justice : Olivier Fric a-t-il bénéficié d’informations privilégiées sur l’acquisition de la société UraMin afin de réaliser des mouvements financiers spéculatifs ? Son avocat, Mario-Pierre Stasi, affirme au Monde que son client conteste tout délit d’initiés et réserve ses explications à la justice.Selon les extraits de la note de Tracfin rendus publics, mercredi 30 septembre, par Charlie Hebdo et dont Le Monde a pu obtenir confirmation, plusieurs sociétés domiciliées dans des paradis fiscaux ont acquis des titres UraMin à la Bourse de Toronto entre le 18 mai et le 12 juin 2007 avant de les revendre à la société Amlon Limited peu après. Le 20 juin, soit cinq jours après l’annonce officielle de l’offre publique d’achat amicale d’Areva sur la société canadienne, ces actions étaient toutes revendues. La plus-value, environ 300 000 euros, aurait ensuite atterri sur un compte bancaire au Crédit suisse avant de rebondir au Liechtenstein puis à nouveau en Suisse sur des comptes liés à Olivier Fric ainsi qu’à la société International Trade and Finance dont il est l’un des associés.Sur la base de ces informations, les enquêteurs de Tracfin écrivent qu’il peut être « raisonnablement envisagé que M. Fric ait disposé d’une information dont n’ont pas bénéficié les autres acteurs du marché boursier, pour en tirer un profit par l’entremise d’entités juridiques sous son contrôle ». Ils s’interrogent ensuite sur une volonté supposée « de masquer l’opération ».« Cette opération est douteuse »Depuis l’acquisition d’UraMin et son épilogue en forme de fiasco industriel, les interrogations étaient légion sur le choix stratégique d’Anne Lauvergeon. Dès 2010, des cadres de l’entreprise commandaient un audit discret sur l’acquisition d’UraMin. Dans ses conclusions, l’auteur du rapport notait : « J’ai le regret de vous informer que cette opération boursière est particulièrement douteuse. Il y a un faisceau d’indices sérieux et concordants qui montre qu’Areva a été victime d’une escroquerie. » En 2011, le directeur du département minier, Sébastien de Montessus, mandatait un cabinet suisse d’intelligence économique pour enquêter sur cette acquisition. A aucun moment, Anne Lauvergeon ne fut informée de cette initiative.Le nom d’Olivier Fric, cité dans cette enquête privée, est venu faire écho aux interrogations de nombreux cadres sur les immixtions répétées du mari de la dirigeante dans les affaires d’Areva. M. Fric avait notamment participé au recrutement de Daniel Wouters, entré fin 2006 chez Areva, où il a ensuite géré le rachat d’UraMin… L’enquête menée par Alp Services, qui vaudra à son auteur d’être condamné en France pour s’être procuré les fadettes de M. Fric, ne conclura à aucune malversation de ce dernier dans UraMin. Mais le mystère autour des activités de M. Fric n’en fut pas pour autant dissipé.Si Mme Lauvergeon a reconnu fin 2013 que l’acquisition d’UraMin s’était « faite au mauvais moment », elle a expliqué à plusieurs reprises publiquement depuis son départ du groupe en 2011 avoir été l’objet d’une cabale politique ourdie par ceux qui souhaitaient la voir partir. Au premier rang desquels Claude Guéant, François Roussely et Henri Proglio, deux anciens dirigeants d’EDF. Contacté, Jean-Pierre Versini-Campinchi, avocat de Mme Lauvergeon, n’a pas souhaité réagir.Lire aussi :Areva, la faillite d’une ambition nucléaireSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.10.2015 à 10h04 • Mis à jour le02.10.2015 à 11h09 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le temps des élections est passé. Le gouvernement grec doit désormais se mettre au travail en lançant notamment l’application du nouveau mémorandum adopté le 14 août par le Parlement. Les créanciers du pays (Banque centrale européenne, Commission européenne, Fonds monétaire International [FMI], Mécanisme européen de stabilité) attendent des résultats rapides. Ils ont donné au ministre des finances grec, Euclide Tsakalotos, jusqu’au prochain Eurogroupe – la réunion des ministres des finances de la zone euro – du 5 octobre pour établir une liste des actions à mener prioritairement avant que ne soit débloquée une première tranche de trois milliards d’euros de prêts d’ici à la fin novembre. Athènes aura besoin de cet argent frais pour faire face à de nouveaux remboursements au FMI en décembre.Le gouvernement d’Alexis Tsipras s’est engagé à adopter près de 223 nouvelles mesures d’austérité dans les trois prochaines années, contre 86 milliards d’euros de prêts. 127 mesures doivent être lancées dans les quatre prochains mois, dont près d’une soixantaine de mesures prioritaires dès octobre.Lire aussi :Dette : en tournée américaine, Alexis Tsipras se cherche des alliésLes Grecs résignésComme par le passé, le versement de chaque nouvelle tranche sera conditionné à la bonne application des mesures exigées. Une première mission d’évaluation a ainsi commencé cette semaine avec l’arrivée à Athènes d’une première vague de représentants des créanciers venus observer dans quel état se trouve le système bancaire grec ainsi que le budget de l’Etat.Le retour de la fameuse et longtemps détestée « troïka », devenue depuis un quartet, ne bouleverse pas outre mesure les Grecs, résignés à la mise sous tutelle économique que prévoit le nouveau mémorandum. Alexis Tsipras a répété tout au long de sa campagne qu’il respecterait ses engagements tout en soulignant qu’il n’était pas d’accord sur le fond avec cette nouvelle cure d’austérité.Un paradoxe qui rend les créanciers un peu fébriles. Ils s’inquiètent d’un éventuel manque de zèle des équipes ministérielles grecques à appliquer une politique qu’elles continuent de critiquer ouvertement. Ils attendent donc prudemment les déclarations de politique générale du nouveau gouvernement qui n’ont toujours pas eu lieu. Depuis son élection le 20 septembre, M. Tsipras est en effet constamment en voyage. Il était au sommet européen sur les migrants la semaine dernière et au sommet de l’ONU cette semaine à New York.Lire aussi :Tsipras dévoile un nouveau gouvernement de fidèlesLes retraites, chantier prioritaireLa liste des mesures prioritaires devait être discutée vendredi 2 octobre au niveau de l’Euroworking group, la réunion préparatoire à l’Eurogroupe. Les autorités grecques doivent avant tout présenter leur budget amendé pour 2015 et préparer celui de 2016. Selon le ministère des finances grec, les objectifs d’excédent primaire (0,25 % du PIB pour 2015 et 0,5 % du PIB pour 2016) seront tenus, voire dépassés, avec la mise en œuvre des mesures déjà adoptées en juillet et en août (relèvement de la TVA de 13 % à 23 % sur une série de biens et services, élargissement des bases de l’impôt sur le revenu, hausse des cotisations sociales, transposition de la directive sur la résolution des crises bancaires, etc.).Plusieurs gros chantiers doivent ensuite être entrepris prioritairement. A commencer par un changement dans les régimes de retraites. Le gouvernement s’est engagé à économiser dès cette année 1 % du PIB, soit 1,8 milliard d’euros, mais les modalités pour y arriver sont négociables à la marge. Si Athènes ne veut pas d’une mesure proposée par les créanciers, elle peut lui substituer une autre mesure à revenu égal.La recapitalisation des banques doit aussi intervenir rapidement. Une enveloppe de 10 milliards d’euros a été mise à disposition à cet effet en août par les créanciers. Un calendrier de réformes du marché intérieur suivant les recommandations de l’OCDE doit également être établi, notamment sur le marché des médicaments. Des professions fermées comme les notaires doivent être libéralisées. Et plus largement le cadre du marché du travail (conventions collectives, licenciements de masse) va être revu.Le nouvel effort s’annonce douloureuxSur les privatisations, enfin, le cadre légal du nouveau fonds de privatisation prévu par le mémorandum doit être adopté et certains projets en cours (privatisation d’aéroports, du port du Pirée, etc..) finalisés.Ce nouvel effort s’annonce douloureux. En contrepartie, Alexis Tsipras veut donc obtenir rapidement une renégociation de la dette publique qui s’élevait toujours, en juin, à 312 milliards d’euros. Une façon de dire aux Grecs qu’ils ne font pas ces nouveaux sacrifices en vain. Un processus qu’il espère bien enclencher dès fin octobre mais qui dépendra de l’évaluation du quartet.Dans un entretien au Financial Times jeudi 1er octobre, Klaus Regling, le directeur du Mécanisme européen de stabilité, qui devrait très largement participer au financement des 86 milliards d’euros de prêts dans les trois ans à venir, a prévenu que la Grèce ne devait pas s’attendre à une large renégociation de sa dette. Le bras de fer n’a pas encore officiellement commencé qu’il s’annonce déjà musclé.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Arnaud À l’origine de ce livre, il y a une enquête menée auprès des agents de conduite de centrales nucléaires, au milieu des années 1990. Si Guy Jobert s’est décidé à publier tardivement ses résultats, c’est explique-t-il parce que « les questions qu’il aborde, loin d’avoir vieilli, sont tout au contraire devenues d’une grande actualité ». Grâce, en particulier, aux travaux de Christophe Dejours, spécialiste de psychologie du travail, ou encore du sociologue allemand Axel Honneth, auxquels l’auteur fait référence, la souffrance au travail et le besoin de reconnaissance sont devenus des sujets de réflexion de premier plan.Ceux qui ont regardé la série Les Simpson, dont le héros Homer, inspecteur de la sécurité dans une centrale nucléaire, provoque des catastrophes en série, imaginent combien la fonction d’agent de conduite dans l’industrie nucléaire est cruciale.Ces agents sont chargés à la fois de la production de l’électricité et de la sûreté des installations. Un peu comme les conducteurs de TGV à la SNCF, ils occupent une place enviable dans la hiérarchie de l’entreprise.De l’extérieur, ils apparaissent comme un « groupe fusionnel, crispé sur ses privilèges ». Or ce qu’entend le sociologue, de l’intérieur, c’est une « plainte lancinante et paradoxale ». Une plainte qui, dit-il, a un sens, et qui exprime une souffrance, dont la source doit être recherchée du côté du « manque de reconnaissance de leur contribution ».De ses observations sur le terrain, l’auteur aujourd’hui membre du Centre de recherche sur le travail et le développement (CRTD) dégage plusieurs lignes de force. D’abord, le travail occupe aujourd’hui une place énorme dans la construction de notre identité. En travaillant, nous n’accomplissons pas seulement une tâche. Nous existons aussi « personnellement », affirme le sociologue.Le caractère réducteur de la notion de « compétence »Le manque de reconnaissance a des effets « délétères ». Le travail est « un fait social total », souligne Guy Jobert, en référence au sociologue Marcel Mauss, pour qui le fait social total non seulement concerne tous les membres de la société, mais a la caractéristique de dire quelque chose sur chacun d’entre eux.Pour Guy Jobert, les relations du travail se déploient dans un espace régulé d’échanges, mais aussi un espace de socialité basé sur le don et le contre-don. Il y a de la gratuité au travail. C’est peut-être pour cela que, même si le rapport salarial est vécu péniblement, « ça fonctionne tout de même », écrit-il.Mais le livre montre également combien la question de la reconnaissance est compliquée. Chaque salarié entretient avec elle un rapport que les psychologues qualifieraient de double bind, de double lien. L’auteur l’analyse ainsi : « La non-reconnaissance de la partie subjectivement investie de la contribution est analysable comme une dénégation érigée en idéologie défensive de métier »Autrement dit, la différence entre le travail prescrit et le travail réel est aussi source de liberté du salarié. D’où, selon Guy Jobert, le caractère réducteur de la notion de « compétence », qui a tendance à se substituer de plus en plus à la notion de qualification (c’est aussi vrai dans l’éducation). « Les compétences ne se gèrent pas plus que la motivation », n’hésite-t-il pas à affirmer, en ajoutant malicieusement : « Ce qui met du plaisir dans le travail fait le désespoir des classificateurs et autres gestionnaires de ressources humaines. »La morale de l’histoire ? « L’homme n’est jamais achevé, il a besoin d’être sans cesse remis au monde, de créer pour être recréé dans l’échange avec autrui », écrit joliment le sociologue.Exister au travail. Les hommes du nucléaire, de Guy Jobert. Éditions Érès, 2014, 400 pages, 18 euros.Philippe Arnaud Jean-Baptiste Chastand Les Portugais vont-ils réélire leur premier ministre de droite malgré quatre années d’austérité ? C’est fortement probable, si l’on en croit les sondages publiés jeudi 1er octobre, à trois jours des législatives, prévues dimanche. Avec environ 38 % des intentions de vote, le très libéral Pedro Passos Coelho pourrait parvenir à rester premier ministre, en battant son adversaire socialiste Antonio Costa, crédité d’environ 32 % des voix. La droite ne serait toutefois pas en mesure de conserver la majorité absolue qu’elle avait obtenue en 2011 alors que le pays était au bord de la faillite.S’ils se confirment dimanche, ces sondages étonnent à plusieurs titres. D’abord parce qu’Antonio Costa, 54 ans, ancien maire de Lisbonne, était parti favori après sa victoire aux primaires socialistes, en septembre 2014. En promettant d’adoucir les mesures d’austérité et de combattre la précarité, tout en s’engageant à respecter le cadre budgétaire européen, sa campagne avait tout pour séduire la gauche, sans inquiéter le centre.Timide reprise de l’économieMais Pedro Passos Coelho, 51 ans, a réussi à renverser la tendance dans les sondages en s’appuyant sur la petite reprise de l’économie portugaise. Après avoir été saignée par les mesures d’austérité décidées en 2011 en échange d’un plan d’aide de 78 milliards d’euros de l’Union européenne et du Fonds monétaire international, celle-ci connaît en effet un léger rebond depuis 2014. La croissance est timidement repartie, le pays est sorti du plan d’aide international et le chômage a reculé fortement. Les socialistes défendent que ces indicateurs sont trompeurs en raison de l’émigration massive des Portugais ces dernières années, mais la droite leur rétorque que s’ils reviennent au pouvoir, le pays risque à nouveau la faillite.De quoi perturber des électeurs portugais, plus fatalistes que révoltés depuis l’échec des grandes manifestations anti-austérité de 2012. Les deux grands camps devraient ainsi récolter ensemble deux tiers des voix, empêchant toute véritable percée des partis contestataires. L’extrême droite portugaise est inexistante, et l’extrême gauche eurosceptique est divisée entre un parti communiste resté très traditionnel et un parti contestataire (le Bloc de gauche) qui n’a jamais vraiment percé. Même si ces deux partis pourraient récolter chacun près de 10 % des voix, ils restent loin des niveaux de Podemos en Espagne ou Syriza en Grèce.@jbchastandchastand@lemonde.frJean-Baptiste ChastandJournaliste au desk EuropeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard La croissance est revenue en France — le gouvernement table sur une progression du produit intérieur brut de 1 % cette année —, mais cela ne signifie pas que le processus de désindustrialisation est interrompu. La vigueur de la reprise est encore insuffisante.Lire aussi :Une reprise trop fragile pour sauver l’emploiRésultat, mois après mois, la désindustrialisation de la France se poursuit, en dépit des efforts des pouvoirs publics. Les données publiées vendredi 2 octobre par l’observatoire de l’investissement Trendeo sont parlantes : au premier semestre 2015, les annonces de fermeture d’usine ont une nouvelle fois été plus nombreuses que celles d’ouverture. Trente-deux usines ont été perdues en six mois, sans amélioration par rapport aux périodes précédentes. Depuis le début de la crise, en 2009, la France compte environ six cent trente usines de moins, selon les pointages de Trendeo.Dernier exemple en date : mercredi 30 septembre, l’usine d’électronique de l’américain Jabil à Brest (Finistère) a fermé définitivement ses portes, à l’issue d’une longue agonie. Longtemps propriété d’Alcatel, le site créé en 1971 avait compté plus de 1 000 salariés. Désormais, il est vide. Le terrain est à vendre.En termes sociaux, les créations d’emplois dans l’ensemble de l’économie ont dépassé les suppressions au premier semestre, pour la première fois depuis la fin de 2012, estime Trendeo. Mais, dans l’industrie manufacturière et l’énergie, le solde reste clairement négatif (– 8 780 postes), et s’est même légèrement dégradé en un an. Autant dire que « l’amélioration générale de l’économie reste très fragile », comme le commente David Cousquer, le gérant de Trendeo.Lire aussi :Encore 217 usines fermées en France en 2014Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier Ceux qui attendaient un verdict tranché, à même, soit de valider la politique économique du gouvernement, soit d’en souligner les limites, en seront pour leurs frais. Au lendemain de la présentation en conseil des ministres du projet de loi de finances 2016, les prévisions de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dressent un tableau en demi-teinte de l’économie hexagonale pour la fin de l’année.« Le produit intérieur brut (PIB) français a déçu au deuxième trimestre [avec une croissance nulle, après + 0,7 % au premier trimestre], après un début d’année dynamique. Mais les vents favorables qui existaient il y a trois mois [recul du pétrole, de l’euro et mesures de soutien du gouvernement] sont encore bien présents », a résumé, jeudi 1er octobre, Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l’Insee.Lire aussi :Des indicateurs économiques toujours contrastés en FranceParmi les bonnes nouvelles, la demande des ménages reste bien orientée, souligne l’Institut. Ces derniers « bénéficient de salaires qui augmentent encore, alors que l’inflation reste basse » en raison du repli des cours du pétrole, détaille M. Passeron. Le pouvoir d’achat devrait ainsi augmenter de 1,7 % en 2015. Un record depuis 2007.Des chefs d’entreprise plus confiantsQuant aux exportations, elles bénéficient d’un euro bas et du dynamisme des partenaires commerciaux européens de la France, ainsi que des succès commerciaux tricolores en matière navale et aéronautique, Airbus et Rafale en tête.Côté entreprises, le climat des affaires, c’est-à-dire le regard que portent les chefs d’entreprise sur la conjoncture hexagonale, « s’est de nouveau amélioré cet été ». Il a notamment décollé dans les services, longtemps restés à la traîne de l’industrie, et s’établit, au total, à un plus haut de quatre ans en France pour le mois de septembre. Les marges des entreprises se sont également nettement redressées au premier semestre : elles devraient atteindre 31,3 % sur l’ensemble de l’année 2015, contre 29,5 % un an plus tôt. Un rebond dû autant à la faible facture pétrolière qu’aux mesures mises en place par le gouvernement pour relancer l’économie (crédit d’impôt compétitivité emploi, ou CICE, et pacte de responsabilité).Lire aussi :Deux ans après sa mise en place, l’efficacité du CICE fait toujours débatMais ces bonnes nouvelles doivent être relativisées : les entreprises tricolores restent toutefois moins rentables que début 2011 (31,7 %) et nettement en-deçà de leur niveau d’avant la crise financière (33,7 % fin 2007).C’est bien là que le bât blesse : malgré un alignement des planètes inédit depuis huit ans, la France reste engluée dans une croissance poussive et heurtée, qui la place à la traîne de la zone euro.L’ingrédient manquant : l’investissement« L’ingrédient qui manque à la reprise française par rapport [aux pays voisins], c’est l’investissement dans le secteur de la construction », souligne l’Insee. Les dépenses en logement des ménages ont payé un lourd tribu à la crise : elles ont chuté de 25 % depuis 2007 et devraient continuer de reculer au second semestre. De quoi peser pour 0,4 point de PIB sur les prévisions de croissance tricolores.Lire aussi :La déprime du secteur de la construction s’installe dans la duréeConséquence : la hausse du PIB devrait atteindre 1,1 % en 2015, légèrement au-dessus de la prévision du gouvernement (1 %) mais en-dessous de la précédente estimation de l’Insee (1,2 %). « C’est mieux qu’au cours des trois dernières années, où l’on avait en moyenne + 0,4 %, mais c’est moins que dans la zone euro, où la croissance devrait atteindre 1,6 % cette année », indique M. Passeron. Dans le détail, la hausse du PIB devrait atteindre 0,2 % au troisième trimestre, puis 0,4 % au quatrième.Surtout, en dépit d’une demande robuste, de conditions de financement arrangeantes et d’une rentabilité retrouvée, le franc redémarrage de l’investissement des entreprises, attendu comme le Graal pour une véritable reprise économique, se fait toujours désirer. Il devrait « accélérer modérément » au second semestre, note l’Insee, à + 0,5 % au troisième trimestre et 0,6 % au quatrième.Trou d’airPas assez pour inverser la courbe du chômage. L’emploi en France devrait augmenter de 116 000 postes en 2015, après seulement 24 000 en 2014, grâce au double effet de la reprise et des mesures de soutien économique (CICE et pacte de responsabilité). De quoi compenser l’augmentation de la population active, donc stabiliser le taux de chômage (10,3 % fin 2015 en France, dont 10 % en métropole). Mais pas le faire reculer…Lire aussi :La reprise reste trop fragile pour créer des emploisAu final, « l’activité devrait progresser par à-coups, et le troisième trimestre pâtira encore de la baisse temporaire de la production industrielle, survenue au printemps et en juillet », souligne M. Passeron. Un trou d’air a priori dû à des facteurs ponctuels (grèves, arrêts techniques d’usines) mais qui « tranche avec les réponses optimistes des chefs d’entreprise à nos enquêtes de conjoncture », souligne Dorian Roucher, chef de la division synthèse conjoncturelle de l’Insee.Une croissance en éternelle convalescence, une forte demande qui n’incite ni à pousser les feux de la production, ni à investir… Ces paradoxes font perdre leur latin à plus d’un économiste. Et accréditent l’idée, de plus en plus répandue, que la période actuelle de sortie de crise diffère beaucoup des précédentes. « En France, on assiste à un phénomène de rétention de main d’œuvre : les chefs d’entreprises sont nombreux à indiquer qu’ils peuvent encore produire plus sans embaucher davantage », souligne Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui estime ce sureffectif à 85 000 postes.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard En entendant le nom « CCM Benchmark », peu connu du grand public, on ne comprend pas forcément l’importance de son rachat pour le groupe Le Figaro, jeudi 1er octobre. L’intérêt de la prise pour le groupe de presse est beaucoup plus évident lorsqu’on lit les adresses des sites spécialisés à très forte audience de CCM Benchmark : Commentcamarche, Le Journal du Net, L’Internaute ou Copains d’avant. Les deux groupes sont entrés en négociations exclusives.« Cette acquisition nous permet de changer de dimension et de nous battre directement contre Facebook ou Orange en France », se félicite Marc Feuillée, directeur général du Figaro, qui revendique, avec CCM Benchmark, la place de « leader français des médias numériques ».Les chiffres d’audience sont éloquents : dans le Web hors-mobile, CCM Benchmark occupait la 6e place en France (avec 19 millions de visiteurs uniques en juin selon Mediametrie-Netratings). Le Figaro pointait à la 15e place (avec 12 millions de visiteurs uniques environ), comme les groupes Le Monde et M6.Dans le mobile, CCM Benchmark est actuellement classé 19e (avec 7,2 millions de visiteurs uniques), proche de groupes comme Le Monde, Yahoo! ou Wikimedia. Le Figaro était 10e (avec 8,2 millions).Importance de l’investissement, pour Le FigaroLe nouvel ensemble revendiquera près de 24 millions de visiteurs uniques dans le Web hors mobile, ce qui le placera à la 4e place en France, derrière le moteur de recherche américain Google (41 millions) et l’éditeur de logiciel Microsoft (35 millions), mais à portée du leader des réseaux sociaux Facebook (26 millions). Et devant l’opérateur télécoms historique français Orange (21 millions), ou des groupes comme le spécialiste du divertissement Webedia (19 millions), l’encyclopédie de Wikimedia (18 millions), le groupe de presse norvégien Schibsted éditeur de 20Minutes.fr et de Leboncoin.fr (17 millions) ou encore le distributeur en ligne Amazon (16 millions).Le prix de la transaction indique aussi l’importance de l’investissement, pour Le Figaro et le secteur des médias français : son montant précis n’est pas communiqué mais CCM Benchmark avait assuré, fin 2014, avoir refusé des offres entre 150 et 200 millions d’euros. Le prix est aujourd’hui estimé entre 110 et 130 millions d’euros, selon une source proche du dossier citée par Les Echos. Si les comparaisons ont leurs limites, le prix de l’ensemble des titres du groupe L’Express-Roularta avait été évalué entre 50 et 70 millions d’euros, tandis que la plateforme de vidéo en ligne Dailymotion, « pépite » de l’Internet français, a été cédée à 80 % à Vivendi pour 217 millions d’euros.La totalité de l’argent a été amené par le groupe d’aviation de Serge Dassault, propriétaire du Figaro, par l’intermédiaire la société Groupe Figaro, qui acquiert 95 % du capital de CCM Benchmark.A l’image de l’allemand Axel SpringerPour Le Figaro, racheter CCM Benchmark est d’abord un moyen de renforcer sa rentabilité : les activités d’information pratique et spécialisée et les sites thématiques ou de service sont financièrement plus attractifs que la presse d’information générale et d’actualité. Le groupe acquis, qui compte cent quatre-vingt-dix employés, affiche une marge opérationnelle de 25 % pour un chiffre d’affaires de 36 millions d’euros.Or, Le Figaro était déjà bénéficiaire, ce qui n’est pas courant dans le secteur des médias : il revendique un résultat d’exploitation de 20 millions d’euros environ pour 500 millions de chiffres d’affaires, en 2014 et 2015. Le futur ensemble réalisera désormais 34 % de son chiffre d’affaires total dans le numérique, qui représentera 60 % de son bénéfice opérationnel.« C’est la preuve qu’on peut rééquilibrer nos activités en tant que groupe de presse, grâce au numérique », affirme Marc Feuillée.La stratégie du Figaro rappelle fortement celle d’un autre groupe de presse européen qui a fortement investi dans le numérique en se diversifiant dans les services : l’allemand Axel Springer. Celui-ci possède des titres de presse comme Die Welt ou Bild, mais aussi des quantités de sites thématiques et des plateformes comme Seloger.com, Aufeminin ou Marmiton.org. Il a racheté, mardi 29 septembre, le site Web américain d’économie Business Insider.Savoir-faire« Nous avons des marques de presse traditionnelle fortes et des diversifications pour aller chercher de la croissance », décrit M. Feuillée, qui reconnaît le parallèle avec Springer mais rappelle que Le Figaro suit cette voie depuis plusieurs années déjà. En effet, le groupe de presse de Serge Dassault a une histoire de rachat d’entreprises de services et de sites thématiques : il possède Cadremploi et des sites de petites annonces immobilières. Mais aussi de l’e-commerce avec la billetterie Ticketac ou La Chaîne météo, sans compter les annuaires comme Evene ou Le Conjugueur.C’est ce savoir-faire qui a convaincu les propriétaires de CCM Benchmark, groupe indépendant né en 2007 du mariage de Commentcamarche et Benchmark (Journal du Net). Jusqu’ici, malgré des offres, ils avaient préféré garder les 60 % du capital : désormais, Benoît Sillard et Jean-François Pillou vendent mais ce dernier intègre la direction du Figaro.Les titres de CCM Benchmark viennent renforcer le groupe Figaro dans des thématiques éditoriales qui sont autant de territoires publicitaires : l’actualité (avec lefigaro.fr et L’Internaute), le féminin (Madame Figaro et Le Journal des femmes), l’économie et la finance (Le Figaro Economie, Journal du Net, Droit-finances.net, Le Particulier), la santé (Santé-médecine.net et Le Figaro santé) et enfin le high-tech (CCM), énumère le groupe.Enfin, cet accord est le signe d’une tendance forte dans les médias : celle de la recherche d’une plus grande taille afin de s’adapter à la nouvelle donne de la publicité en ligne, dont la promesse est de toujours mieux cibler les consommateurs. Très technologique, le groupe CCM est spécialiste de la « qualification » de ses audiences. il possède des bases de données précieuses comme les 12 millions d’inscrits du site Copains d’avant. Autant d’informations que le groupe pourra croiser avec la masse de données des habitudes de ses lecteurs sur tous ses sites et thématiques. Un jeu de « data », de logiciels et de puissance.A lire aussi : Le groupe Internet français CCM Benchmark refuse de se vendreAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.10.2015 à 19h44 • Mis à jour le01.10.2015 à 19h50 Annoncées après les révélations sur les tricheries de Volkswagen en matière de tests antipollution, les vérifications aléatoires sur des véhicules diesel ont commencé en France. Ségolène Royal, ministre de l’écologie, à l’origine de la mesure, s’est félicitée de cette « grande première mondiale », lors de la visite qu’elle a effectuée au centre d’essais du laboratoire d’homologation UTAC Ceram à Linas-Montlhéry (Essonne), où seront menés les tests, jeudi 1er octobre.Un premier lot de dix véhicules sélectionnés par une société de location, dont deux Volkswagen frauduleuses, ont commencé à être testés pour éprouver la méthodologie de vérifications élaborée par l’UTAC Ceram en collaboration avec la direction générale de l’énergie et du climat.Au total, une centaine de voitures devraient être testées en France, tirées au sort dans le tout-venant de la circulation, sur la base du volontariat de leurs propriétaires, et choisies en respectant un équilibre entre tous les types et les marques de véhicules représentatifs du parc diesel.Lire aussi :Volkswagen : 4 questions sur les normes de pollution et les tests sur les véhicules diesel Margherita Nasi Une tribune sur le New York Times pour se plaindre de ses impôts, pas assez élevés ? La démarche est d’autant plus étonnante qu’elle provient de Warren Buffett : l’un des hommes les plus riches au monde prend la plume en août 2011 pour critiquer sa feuille d’imposition. Ses impôts, ainsi que ceux de ses amis nantis, ne seraient pas assez élevés alors que la crise frappe essentiellement la classe moyenne. « Cette répartition de la richesse est tellement absurde que même dans ce 0,1% il s’en trouve pour dire que quelque chose ne tourne pas rond et que ça ne durera pas », s’indigne Bruno Gaccio dans Mais non Madame Martin, c’est pas compliqué l’économie!Chômage de masse, travailleurs précaires, dérèglement climatique... alors que le modèle social se délite, l’écrivain et scénariste s’interroge sur la faiblesse voire l’absence d’indignation dans la société civile : d’après M. Gaccio, nous resterons peut-être dans l’histoire de l’humanité « comme la génération qui fut la mieux informée des risques de sa disparition et qui fit le moins d’efforts pour l’empêcher ».Une vraie pathologie qui risque de nous tuerPlus qu’une doctrine - le capitalisme - c’est une vraie pathologie qui risque de nous tuer selon l’ancien auteur des Guignols de l’info : le 1% des plus riches se partage 50% de la richesse globale du monde, 80% de la population mondiale doit se contenter de se partager 6% des richesses et « entre les deux, ça vivote comme ça peut ». C’est à cet entre-deux que s’intéresse le co-fondateur du parti politique Nouvelle Donne.Pour illustrer les mécanismes économiques régissant nos existences, Bruno Gaccio se penche sur le quotidien de « Madame tout le monde ». Le résultat : sept portraits drôles et tristes à la fois d’anonymes « Madame Martin ».Il y a Madame Martin de Rouen, qui suite à un contrôle cadastral doit négocier un prêt et se retrouve à chercher un emploi à 53 ans; Madame Martin de Londres, qui avec son boulot à la City de Londres pourrait être l’incarnation de la réussite sociale et financière si elle ne vivait pas une crise existentielle; Madame Martin de Lisieux, responsable de clientèle dans une compagnie d’assurances, qui n’aime pas les chômeurs et n’admet pas qu’on puisse rester plusieurs années sans travailler… jusqu’au jour où elle se fait renverser par une camionnette de La Poste.Sombre tableauA travers ces portraits, c’est un tableau sombre de l’économie de marché que dresse Bruno Gaccio. Les récits de ces madame Martin anonymes lui permettent de pointer les failles de celle qu’on nous présente comme la seule forme d’organisation possible. Ainsi quand Madame Martin d’Ailleurs, après avoir perdu son travail se retrouve à la rue et fait la manche pour s’acheter un billet de train, on est bien loin d’une organisation censée donner à chacun sa chance : « les passants honnêtes ne veulent pas être importunés. C’est dans ce monde qu’elle vit aujourd’hui. Un monde dans lequel on contrôle plus les chômeurs qui ne chercheraient pas assez activement du boulot que les entreprises multimilliardaires qui pratiquent l’évasion fiscale .»Impuissantes face aux conséquences de l’économie mondiale sur leur petit quotidien, les madame Martin ont un autre point en commun : elles sont toutes amenées à croiser le chemin du Front national. Madame Martin de Rennes, qui à 28 ans n’a eu accès qu’à des petits métiers de service, et qui fait partie de cette catégorie de gens dont « l’existence économique pose aujourd’hui un problème clef : ceux dont on n’a pas besoin pour que la machine fonctionne », finit même par avoir une histoire avec un responsable local du FN, et se retrouve à travailler comme standardiste à la permanence du parti.« Beaucoup de madame Martin vont réagir de façon extrême aux prochaines élections. Comment honnêtement leur en vouloir ? Comment les juger mal ? Connaissons-nous vraiment leurs vies ? En voici sept. (...) Ces sept vies sont presque vraies. Tous les faits le sont ».Mais non Mme Martin, c’est pas compliqué l’économie ! par Bruno Gaccio (Les Liens qui Libèrent, 192 pages, 15 euros)Margherita NasiJournaliste au Monde Isabelle Chaperon Le numérique a fait beaucoup de mal à La Poste. Elle entend désormais s’en servir pour simplifier la vie des Français et, au passage, récupérer une partie des 600 millions d’euros de chiffre d’affaires qu’elle perd chaque année dans son activité courrier (à prix du timbre constant). L’opérateur postal a ainsi annoncé, mercredi 7 octobre, le lancement d’une nouvelle offre permettant d’envoyer un colis de son salon, sans passer par un bureau de poste — « une petite révolution », selon Philippe Dorge, directeur général adjoint chargé de la branche Services–courrier–colis —, rendue possible grâce au numérique.Comment ce service fonctionne-t-il ?C’est le facteur qui vient chercher le colis dans la boîte aux lettres de l’expéditeur au cours de sa tournée. Pour cela, il faut se connecter la veille au soir sur le site de Colissimo. Evaluer le poids de son colis, payer l’affranchissement et l’imprimer, et enfin déposer le paquet dans sa boîte aux lettres, avant 8 heures du matin. Le coût de l’affranchissement est le même que si le particulier se rendait dans un bureau de poste.Qui peut en profiter ?Toute personne qui dispose d’une boîte aux lettres « normalisée », c’est-à-dire à laquelle le facteur a accès et qui soit d’une taille suffisante pour contenir des paquets, même volumineux. « 75 % des boîtes aux lettres sont normalisées », précise Philippe Wahl, le PDG de La Poste, qui va lancer une campagne pour inciter les foyers à s’équiper de ce matériel : « Mais après ce sont les Français qui choisissent… »Quand ce service fonctionnera-t-il ?En fait, il est déjà disponible, sans que cela se sache, sur le site de Colissimo. Quelque 210 000 colis ont déjà été envoyés par ce moyen et 9 000 sites de commerce y ont recours. Cela représente à ce stade un flux de 1 700 paquets collectés par jour dans les boîtes aux lettres. « Nous avons réalisé un crash-test pour voir si notre dispositif pouvait absorber de gros volumes. Quelque 6 500 colis ont été envoyés au même moment. Notre système est robuste », souligne M. Dorge.Quel est l’objectif pour La Poste ?La France est en retard sur le trafic de colis par rapport à ses voisins. Les Britanniques, par exemple, expédient deux fois et demie plus de colis que les Français. Les Allemands deux fois plus, notamment parce qu’ils retournent souvent les commandes effectuées sur des sites d’e-commerce. La Poste, qui prend en charge deux colis sur trois envoyés en France, espère combler le retard en simplifiant l’usage. Autre avantage, elle espère conquérir davantage d’e-commerçants, avec un service qui serait plébiscité par les internautes. « Nous sommes le premier partenaire de l’e-commerce », insiste Nathalie Collin, directrice générale adjointe, chargée du numérique.Est-ce un coup isolé ?Non. La Poste multiplie initiatives et expérimentations tous azimuts. « Quand le numérique s’est présenté, La Poste a d’abord pensé à ce qu’elle perdait. Désormais, l’optique est de nous concentrer sur ce que nous allons gagner et donner à nos clients en simplifiant leur vie », explique M. Wahl. Il chiffre à 550 millions d’euros sur trois ans l’investissement en équipements des postiers et des bureaux de poste — smartphones, tablettes… —, plus 450 millions d’euros de dépenses de formation.Ainsi, 85 000 facteurs et cadres sont connectés grâce au smartphone Facteo. A Angers, l’opérateur a testé un système de double tournée afin de livrer en soirée colis et lettres recommandées. Désormais, c’est à Lyon que le facteur sonne deux fois.Lire aussi : La Poste veut restructurer son réseau en villeIsabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Franck Morel : « Mon entreprise idéale allie qualité et convivialité »Pour Sylvain Plunian, il n’y a pas de solution plus efficace pour résoudre les problèmes internes d’une entreprise.À 34 ans, cet électronicien sécurité aérienne à l’aviation civile à Roissy prône donc un management qui écoute le personnel qui opère. Une entreprise qui fait confiance aux salariés sur le terrain est un idéal.Elodie Chermann (Propos recueillis par) Mathilde Damgé Le procès de six anciens intermédiaires financiers accusés d’avoir participé à la manipulation du taux de référence interbancaire Libor s’est ouvert, mardi 6 octobre, devant un tribunal de Londres.Ce n’est que le deuxième procès dans cet énorme scandale, après la condamnation, en juillet, de Tom Hayes, un ancien courtier de Citigroup et d’UBS, accusé d’être au cœur de ces manipulations de taux. Mais ce procès devrait permettre de montrer qu’un véritable système était en place, et qu’il ne s’agissait pas seulement de l’action d’un « rogue trader » isolé.Lire aussi :Manipulation du Libor : le procès d’un réseau mondialQu’est-ce que l’affaire du Libor ?L’affaire dite du « Libor » recoupe en fait plusieurs manipulations des taux interbancaires (les taux auxquels les banques se prêtent de l’argent entre elles) : les taux britannique (Libor) et européen (Euribor). Cette affaire n’est pas limitée à la Grande-Bretagne et à l’Union européenne, puisque ces taux (qui s’appliquent à chaque fois à une quinzaine de maturités, de 1 jour à 1 an, et une dizaine de monnaies, donc au total environ 150 taux) servent de référence sur tous les marchés financiers de la planète. C’est d’ailleurs aux Etats-Unis que les questions autour d’irrégularités sur la fixation du taux ont été soulevées en premier : en 2008, un banquier de Barclays a reconnu, dans une conversation téléphonique avec un analyste de la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed), que sa banque avait modifié des données concernant les taux pour éviter d’attirer une « attention indésirable ».Quel était l’intérêt de manipuler les taux ?En l’occurrence, il s’agissait d’annoncer un taux plus bas que celui des concurrents : dans le contexte de crise financière qui prévalait alors, une banque qui reconnaissait qu’elle empruntait (plus) cher (que les autres) risquait d’être immédiatement soupçonnée de fragilité : tout prêt à risque étant plus cher, les autres banques se méfient d’une concurrente qui n’arrive pas à emprunter à un taux bon marché.Dans un rapport publié mi-2012, le gendarme des banques à Londres, la Financial Service Authority (FSA), citait cette demande d’un dirigeant de Barclays :« Essaie de mettre le Libor en yens [la monnaie japonaise] un peu plus en adéquation avec les autres contributeurs [du panel], ou sinon les rumeurs vont aller bon train sur les besoins d’argent de Barclays parce que ses Libors sont tellement hauts. »Quels bénéfices en retiraient les banques ?Une annonce à la hausse ou à la baisse par rapport aux taux que la banque anticipe vraiment peut permettre de dégager des profits indus. C’est aussi ce dont a été accusé Barclays : en fonction de l’évolution du taux (à la hausse ou à la baisse), et selon la position acheteur ou vendeur de produits financiers des traders, ces derniers ont pu réaliser des gains juteux.Etant donné que le taux est déterminé par les annonces chaque matin des banques faisant partie du panel, dont Barclays, il suffisait pour les banquiers d’annoncer un taux différent du taux réel, dans le sens qui les avantageait.Le rapport de la FSA rapporte un échange de « bons procédés » entre un trader de la banque et une des personnes chargées de soumettre le taux à Reuters (qui compile les données), un « submitter », en date du 13 mars 2006 :Trader : Que penses-tu déclarer pour le Libor à trois mois ?Submitter : Je suis sur 90 mais je vais déclarer 91Trader : Quand je prendrai ma retraite et écrirai un bouquin sur ce métier, ton nom sera écrit en lettres d’orSubmitter : Je préférerais que tout cela n’apparaisse dans aucun livre !Les traders ne s’entendent pas seulement avec les « submitters » de leur banque, ils s’entendent aussi entre eux pour faire bouger le marché dans le sens qui les intéresse : séjours à Chamonix ou participation au Grand Prix de Monaco, les rencontres informelles entre les traders dont témoigne Bloomberg, qui a suivi le cas d’UBS à Londres (condamnée à 1,5 milliard de dollars d’amende) est édifiant. Des sommes d’argent ont même été déboursées directement auprès d’acteurs du marché pour faire évoluer le taux dans le sens voulu.Quelles ont été les conséquences de ces manipulations ?Selon le Trésor britannique, l’ensemble des outils financiers basés sur le Libor représente environ 300 000 milliards de dollars. On imagine les conséquences que peut avoir une faible variation de taux sur des volumes aussi gigantesques.Les simulations concernant l’impact des manipulations du Libor n’ont pas été faites car de nombreux paramètres varient (valeur et maturité des taux interbancaires aux différentes dates des manipulations, taux de change…).Mais, en revanche, on sait combien les banques pourraient devoir payer pour leurs pratiques répréhensibles : selon les analystes cités par le Fonds monétaire international (FMI), les amendes pourraient représenter 50 milliards de dollars.Les analystes de Morgan Stanley ont calculé en juillet que, sur le seul Vieux continent, les institutions financières devraient mettre de côté environ 35 milliards d’euros d’ici à 2016 pour s’acquitter de l’ensemble de leurs amendes, dont 10 % pour les manipulations des taux Libor et Euribor.Libor : la chronologie des événementsLe procès de six courtiers soupçonnés d’avoir pris une part active dans la manipulation du taux interbancaire londonien, le Libor, a débuté, mardi 6 octobre à Londres. Voici quelques-unes des dates clés de ce scandale financier.2005 : à partir de cette date et jusqu’en 2009, les traders de la banque britannique Barclays procèdent à 257 manipulations du taux interbancaire londonien, le Libor, et de son équivalent européen (l’Euribor), selon un rapport (de 2012) du gendarme britannique des marchés.Avril 2008 : le Wall Street Journal publie une enquête mentionnant des doutes importants sur la véracité des déclarations du panel chargé d’élaborer le Libor.Eté 2008 : les banques centrales américaine et britannique décident officiellement de se pencher sur ce qui commence à devenir une « affaire », à la suite de mails d’avertissement, ainsi que d’appels téléphoniques, notamment de la part de responsables de Barclays. Ces derniers voulaient avertir les autorités d’actions « problématiques » de la part des autres banques...2010 : Barclays donne des règles à suivre en interne pour éviter les collusions entre les personnes chargées de déclarer les taux au panel (les « submitters ») et ceux qui auraient intérêt à voir ces taux bouger dans un sens ou dans l’autre, les traders des marchés de produits dérivés en particulier.2011 : Royal Bank of Scotland (RBS) licencie quatre personnes soupçonnées d’avoir participé à la manipulation des taux interbancaires.Juillet 2012 : Bob Diamond démissionne de son poste de PDG de Barclays, qui paye 60 millions de livres sterling d’amende (et 200 millions de dollars aux Etats-Unis) après avoir reconnu sa culpabilité dans la manipulation du Libor. Dans la foulée, des enquêtes sont lancées contre une dizaine de banques aux Etats-Unis et l’Association des banquiers britanniques est démise de son rôle de supervision du Libor.Décembre 2012 : trois hommes sont arrêtés à Londres par l’autorité britannique de lutte contre la fraude dans le cadre de l’enquête sur le Libor. La banque suisse UBS paie 1,2 milliard de dollars d’amende aux Etats-Unis, 160 millions de livres au Royaume-Uni et 59 millions de francs suisses aux autorités helvètes.Décembre 2013 : l’Union européenne condamne huit banques à 1,7 milliard d’euros d’amende pour s’être entendues sur la manipulation des taux Libor et Euribor.Avril 2015 : Deutsche Bank débourse 2,5 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros) pour régler les poursuites sur la manipulation du Libor sur les marchés britannique et américain.3 août 2015 : Tom Hayes, ancien trader d’UBS et de Citigroup, est condamné à 14 ans de prison à Londres.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.10.2015 à 17h01 • Mis à jour le07.10.2015 à 18h33 | Samuel Laurent Les images, spectaculaires, des membres de la direction des relations humaines d’Air France quittant en urgence et sous escorte leurs locaux, chemises déchirées, après une intrusion de syndicalistes, ont déclenché une tempête de réactions. Pourtant, le conflit qui sous-tend ces actions et qui a provoqué la colère des salariés est parfois mal connu. Retour sur une crise ancienne.Lire les dernières informations :Air France a identifié des salariés impliqués dans les violences contre la directionPrivatisé en 1999, introduite en Bourse en 2002, le fleuron de l’aviation française a dû se transformer en profondeur durant les années 2000. Déjà dans le rouge à la fin des années 1990, Air France avait redressé la barre une décennie plus tard.En s’alliant avec la compagnie néerlandaise KLM, en 2003, l’entreprise veut obtenir un premier rang européen en matière de transports, et mise sur le « premium », les classes affaires et une clientèle aisée.Mais la crise financière, et surtout l’explosion du « low cost », qui conquiert le ciel européen, qu’elle ne voit pas venir et qu’elle rejette dans un premier temps, replonge la compagnie dans les difficultés financières, avec des années de pertes impressionnantes.Parallèlement, sur le créneau du luxe et du « business », un autre acteur majeur émerge durant cette décennie : les compagnies du Golfe persique, soutenues par les monarchies pétrolières, qui raflent d’importants pans du marché.Résultat : Air France n’est plus la première compagnie en nombre de voyageurs sur les aéroports parisiens, la place étant prise par EasyJet. Et Transavia, la filiale bon marché que finalement Air France s’est décidée à créer, n’arrive sur le marché qu’à partir de 2007, alors que ce segment du low cost est déjà occupé par les Ryanair et autres Easyjet.2. Des suppressions de postes en série #container_14442341039{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14442341039{ height:500px; } #container_14442341039 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14442341039 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14442341039 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14442341039 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Effectifs d'Air France-KLM depuis 2004Selon les bilans annuels du groupe, en poste équivalents plein temps(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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L’idée est notamment de monter en gamme sur les prestations offertes sur les longs courriers et sur le service clients. Mais le plan s’accompagne de réductions d’effectifs importantes, planifiées sur cinq ans : 5 122 postes, dont 450 pilotes, 904 hôtesses et stewarts et 2 056 personnels au sol.Entre 2012 et 2015, les annonces de suppressions se succèdent : 1 826 personnels au sol en 2013, 700 autres en 2014… Et la direction d’Air France a commencé l’élaboration d’un plan « Transform 2020 » qui fixe là encore des objectifs de productivité à atteindre, qui conditionnent parfois les suppressions de poste.En 2014, les pilotes, que la direction souhaite pouvoir employer sur Transavia, mènent une longue grève, du 15 au 28 septembre, sans succès.Lire : Grève des pilotes d'Air France : un mouvement corporatiste ?3. Des syndicats longtemps divisésAir France souffre d’une profonde dispersion interne entre corps de métier : les pilotes ont leur propre syndicat, différent de ceux des personnels au sol ou des hôtesses et stewards. Et chaque branche de salariés mène ses négociations de manière indépendante. Une division que la direction a longtemps utilisée à son profit, mais qui n’aide pas à la lisibilité des revendications.Le plan « Transform 2015 » demandait aux personnels au sol, hôtesses et stewards, et pilotes, des objectifs séparés d’amélioration de la productivité. Si les deux premières catégories ont peu ou prou atteint leur but, ce n’est pas le cas des pilotes. Ce qui a conduit la direction à engager une action en justice contre leur syndicat, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), accusé de bloquer la mise en œuvre de la réforme.Lire : Le litige entre Air France et les pilotes renvoyé sur le fondC’est du SNPL que viendra la nouvelle « crise » : le syndicat avait jusqu’au 30 septembre pour négocier avec la direction un accord sur le plan « Perform 2020 » et sur les sacrifices exigés des pilotes (plus d’heures de vol pour un même salaire). A défaut d’accord, la direction a brandi un « plan B » qui prévoit 2 900 suppressions de postes et une réduction de l’activité long courrier.Dans le récent conflit, cependant, les syndicats ont réussi à s’entendre contre la direction. C’est le manque de dialogue que déplorent les personnels d’Air France, et qu’ils invoquent pour expliquer la tension et les violences survenues lundi.Lire aussi :Le détail du « plan B » d’Air FranceSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.10.2015 à 16h48 • Mis à jour le07.10.2015 à 16h49 Face à des chiffres en baisse, le groupe Monsanto a annoncé, mercredi 7 octobre, qu’il supprimerait 2 600 emplois dans les 18 à 24 prochains mois, soit environ 13 % de ses effectifs totaux, pour faire entre 275 et 300 millions de dollars d’économies.Monsanto emploie quelque 20 000 personnes à travers le monde. Les fonctions marketing et commerciales seront particulièrement touchées, sans que l’on sache quels pays seront concernés.Il fait face à des difficultés économiques et financières. Ses actions ont reculé de 26 % en 2015. Ses bénéfices ont reculé de 15,5 %, à 2,31 milliards de dollars lors de son dernier exercice fiscal, et ses prévisions jusqu’en 2016 sont nettement en dessous des attentes.Les ventes de semences transgéniques, sa principale source de revenus, ont reculé de 4,6 % l’an dernier, dans le sillage de la baisse de 2 % des prix du maïs et de 12,7 % de ceux du soja. Quant aux engrais et désherbants, leurs revenus ont décroché de 7 %.Monsanto est aussi rattrapé par des enjeux environnementaux. Il pâtit du gel dans différents pays de la commercialisation de son désherbant vedette, Roundup, régulièrement mis en cause dans la surmortalité des abeilles. Il s’est aussi trouvé récemment au cœur de l’actualité après le classement en mars du glyphosate, son principe actif, comme « cancérogène probable » par l’agence du cancer de l’Organisation mondiale de la santé.Lire le récit : Monsanto, un demi-siècle de scandales sanitaires 07.10.2015 à 16h39 Le comité central d’entreprise du 5 octobre chez Air France, au cours duquel un plan de restructuration menaçant 2 900 postes a été annoncé, a été interrompu par des salariés manifestants. Le directeur des ressources humaines (DRH), Xavier Broseta, et le directeur long-courrier, Pierre Plissonnier, ont alors été agressés. Ces incidents doivent-ils être considérés comme une triste exception ou la traduction d’un malaise plus large au sein de la société française ?  « Des relations sociales réduites à un rite primitif »par Dominique Andolfatto, professeur de science politique à l’université de Bourgogne. Il est notamment coauteur avec Dominique Labbé de Sociologie des syndicats, (La découverte, 2 011), et Toujours moins ! Déclin du syndicalisme à la française, (Gallimard, 2 009).« Le lynchage de deux dirigeants d’Air France, lors d’une réunion du comité d’entreprise, ne peut qu’interroger sur les relations professionnelles “à la française”. Dire qu’elles sont sans qualité serait encore les embellir. La flopée de rapports rendus publics en cette rentrée pour refonder le droit du travail sur le dialogue collectif se montre curieusement très ignorante de cette réalité. Ces relations interrogent ensuite sur des syndicats qui ne sont plus que des machines électorales (ainsi qu’eux-mêmes et l’Etat l’ont voulu) et n’assurent plus leur rôle de fédérateur et de médiateur. C’est enfin un type de management descendant, et agitant le chiffon rouge, qui est en cause. Au fond, ces relations sociales réduites à un rite primitif, témoignent d’une démission collective que traduisent le renoncement à une régulation économique et sociale effective (sauf scandale), le conservatisme d’institutions de toute nature, l’aveuglement. Le boomerang de la réalité produit alors régression et destruction. » « Cet épisode ne doit pas ternir les débats sur le dialogue d’entreprise »Par Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne : « L’agression dont ont fait l’objet des représentants de la direction d’Air France en début semaine a largement choqué l’opinion publique. Les auteurs de ces actes, que rien ne peut excuser, ont abîmé l’image d’un fleuron français où le dialogue social existe véritablement puisque 95 accords d’entreprise y ont été signés en 2014 et 107 en 2013. Cet épisode inacceptable ne doit cependant pas ternir les débats en cours sur la place croissante à accorder au dialogue d’entreprise auquel nous avons contribué. Pour la compétitivité et l’emploi, nous ne pouvons plus tourner le dos à un dialogue social plus représentatif, plus fort et plus constructif. Le rôle de l’Etat, pour sa part, est clair : il ne peut empêcher la destruction d’emplois au sein d’une économie moderne… Il doit en revanche s’assurer que les mécanismes publics et paritaires permettent de protéger les salariés et de garantir leur employabilité. Aux entreprises d’assumer la prise de risque et un dialogue social plus dense, à l’Etat de faire fonctionner mieux les systèmes publics et de montrer une grande exigence d’efficacité vis-à-vis des systèmes paritaires – assurance chômage et formation professionnelle - financièrement garantis par lui. » Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Il était l’éditeur français le plus engagé dans le combat contre la position dominante de Google en Europe. Mercredi 7 octobre, à la surprise générale, Lagardère Active (Europe 1, Elle, Paris Match, Le Journal du dimanche, Doctissimo ou encore le producteur Lagardère Entertainment) a annoncé la signature d’un « partenariat stratégique de long terme » avec le géant du Web américain.Selon un communiqué, ce partenariat « comprend le développement sur YouTube des chaînes et vidéos de marques existantes et de contenus originaux, la commercialisation d’inventaires numériques, le développement et la promotion des applications des titres, stations et chaînes du groupe, et le co-sponsoring et co-marketing d’opérations spéciales ». C’est-à-dire que toutes les activités de Lagardère Active sont concernées.A court terme, selon une source interne, l’objet du partenariat est de réaliser « des choses très concrètes », comme de nouvelles chaînes YouTube ou des applications sous Android. A moyen terme, il s’agit d’identifier de nouveaux développements que les deux groupes pourraient mener de concert, sous l’œil d’un comité de suivi où siégeront notamment Denis Olivennes, le président de Lagardère Active, et Carlo d’Asaro Biondo, responsable des relations stratégiques chez Google pour la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique – et ancien de Lagardère. Google allouera un budget spécifique aux projets élaborés avec Lagardère.Plainte à BruxellesCette annonce surprend, compte tenu des relations jusqu’ici tendues entre les deux groupes. Avec d’autres éditeurs européens, comme Axel Springer ou CCM Benchmark, Lagardère Active a été à l’origine de la création de l’Open Internet Project (OIP), en 2014. Ce lobby a attaqué à Bruxelles la position dominante de Google dans les résultats de recherche en ligne.Lagardère a été très engagé dans l’OIP : son directeur de la communication, Thierry Orsoni, est devenu secrétaire général du regroupement. De son côté, Denis Olivennes a plusieurs fois pris la parole et échangé avec des journalistes pour dénoncer la position dominante de Google. Lagardère Active déplorait notamment les dégâts subis par son comparateur de prix, Leguide.com, en raison de la concurrence des services maison de Google, qui seraient promus par le moteur de recherche américain.Lire aussi :La fronde européenne anti-Google se durcitSituation schizophréniqueDu côté de l’OIP, l’annonce de Lagardère Active a beaucoup surpris. Pour les observateurs de la lutte entre Google et certains éditeurs européens, le deal passé avec Lagardère peut ressembler à un plat de lentilles. « C’est la France qui abandonne son futur », a déploré sur Twitter Tariq Krim, entrepreneur du Web français.Parallèlement, une autre annonce récente vient affaiblir potentiellement le front des « anti-Google » en Europe : le rachat de CCM Benchmark par le groupe Figaro. Cet acteur indépendant de l’Internet français était lui aussi un membre très actif de l’OIP, présidé par son cofondateur Benoît Sillard. Or, l’éditeur de Comment ça marche ou de L’Internaute rejoint un groupe beaucoup moins hostile à Google. Le Figaro a fait partie – comme Le Monde – des 23 projets financés par le « fonds Google-AIPG pour l’innovation numérique ». Il avait reçu 1,8 million d’euros pour cofinancer un renforcement de son offre vidéo.Le Figaro, comme Le Monde, était néanmoins membre du Geste, le groupement des éditeurs de service en ligne, dont le conseil d’administration avait décidé d’adhérer à l’OIP. « C’est une situation schizophrénique, reconnaît M. Sillard. L’ambiguïté vient du fait que nous sommes dans un écosystème où tous les acteurs doivent travailler avec Google et que, dans le même temps, nous devons nous défendre contre ses abus de position dominante. »Un discours similaire à celui tenu aujourd’hui chez Lagardère Active, qui rappelle qu’il entretenait déjà des relations avec Google. « La stratégie de Lagardère Active est de nouer avec les plus grands acteurs du numérique, tels que Google, des partenariats permettant de conjuguer des savoir-faire et des forces complémentaires », justifie Denis Olivennes.Une initiative envers les éditeurs européensCe partenariat apparaît comme un joli coup pour Google, qui est en pleine reconstruction de sa relation avec les médias. En France, le Fonds pour l’innovation numérique de la presse (FINP) doit cesser son activité en 2016, après avoir distribué environ 60 millions d’euros à des projets d’éditeurs français en trois ans. A l’époque, la création du FINP par Google et l’Association de la presse d’information politique et générale (AIPG) avait mis fin à un conflit entre les éditeurs français et le moteur de recherche américain, accusé de profiter des contenus des médias, notamment avec Google Actualités, sans compensation suffisante.Google s’apprête à lancer un nouveau fonds, Digital News Initiative (DNI), doté de 150 millions d’euros pour trois ans, à destination d’éditeurs de toute l’Europe. Ce dernier nouera aussi des collaborations avec les médias.Lire aussi :Presse : le fonds Google n’est plus une exception françaiseEn ouvrant son aide hors de France, l’entreprise américaine tend la main à des éditeurs dans des pays où le conflit avec la presse n’est pas encore réglé. Et Google sait que les éditeurs ne sont pas unis. En Allemagne, par exemple, la société de collecte de droits des éditeurs papier et audiovisuel allemands (VG Media), qui représente 50 % des éditeurs, a déposé une plainte pour demander l’application d’une loi de 2013 obligeant Google à rémunérer les médias dont il reproduit une partie des contenus. En Espagne, une loi d’inspiration similaire a mené à la fermeture de Google News.Dans sa version future, l’initiative de Google se veut aussi plus collaborative : Google et les éditeurs mettront en place des groupes de travail pour réfléchir à des produits. Le géant investira dans la formation et la recherche, en proposant aux médias des outils repensés pour les journalistes. En principe, il ne sera toujours pas nécessaire d’utiliser des technologies de Google pour bénéficier de l’aide du fonds, mais le groupe américain renforce les liens qu’il tisse avec les éditeurs.Lire aussi :Enquête antitrust : Google répond aux accusations de l’Union européenneAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.10.2015 à 16h01 • Mis à jour le07.10.2015 à 17h39 | Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Et de trois… Après Facebook et Apple, Google a annoncé, mercredi 7 octobre, une initiative pour accélérer le web mobile : il lance « Accelerated mobile pages », un format que tout éditeur pourra utiliser pour publier des pages qui seront lisibles beaucoup plus rapidement quand on les consulte depuis un téléphone ou une tablette. C’est une réponse à la lenteur de chargement des contenus sur support mobile, dénoncée quasi unanimement par nos partenaires, a expliqué Google à la presse, mercredi. Un sujet déjà mis en avant par Facebook et Apple quand ils ont lancé leurs initiatives Instant Articles et News.Lire aussi :Facebook devient hébergeur d’articles de presseLire aussi :Avec « News », Apple veut attirer les médiasConcrètement, le format Amp allège le poids d’une page en simplifiant les éléments techniques, a expliqué Google. Et il utilise le « cache » de Google : le moteur de recherche stockera sur ses serveurs les pages au format Amp comme il stocke déjà les pages en format classique. Mais quand un internaute utilisant un smartphone ou une tablette cliquera sur le lien d’un contenu disponible au format Amp, le fichier « caché » par Google s’affichera, très rapidement. Une démo est disponible, via mobile, à l’adresse G. co/ampdemo.Soutien des réseaux Twitter, Pinterest et LinkedinPour l’heure, Google a publié les spécificités de son format, ce qui doit permettre à tout éditeur qui le souhaite de commencer à publier des pages « Amp ». Et aux robots de Google de commencer à les indexer et à les stocker en cache. Puis, « en 2016 », Google commencera à intégrer les pages « Amp » dans les résultats de son moteur de recherche.Point important : le géant du Web et la publicité dispose de partenariats avec d’autres plateformes puissantes comme les réseaux sociaux Twitter, Pinterest et Linkedin. Sur ces derniers, les liens renverront vers les formats « Amp » des pages, quand ils seront disponibles. Par ailleurs, l’éditeur de blogs Wordpress proposera un « plugin » pour permettre une publication « Amp ».Google précise que n’importe qui peut utiliser son nouveau forma, t mais se félicite d’avoir d’ores et déjà trente éditeurs de presse partenaires, dont le français Les Echos, l’anglais The Guardian, les américains The New York Times, Buzzfeed ou The Washington Post, l’espagnol El Pais… Une énumération qui rappelle les titres mis en avant par Apple et Facebook lors de leurs lancements de solutions mobiles.« Les médias traditionnels doivent atteindre leurs lecteurs hors de leurs propres sites web et aller les chercher où ils se trouvent », a expliqué Mario Calabresi, un responsable du quotidien italien La Stampa, invité par Google, tout rappelant son attachement aux valeurs de « qualité et de confiance ».Google se pose en défenseur du « Web ouvert »En quoi la solution de Google est-elle différente de celles de Facebook et Apple ? « Nous avons une approche ouverte du Web et même open source », a expliqué, mercredi, un responsable de l’équipe « produits » de Google, Danny Bernstein, en référence aux logiciels libres dont le code est public. Pour Google, ce discours est une façon, dans sa communication, de tenter de se démarquer de Facebook et Apple, accusés en creux de proposer des solutions propriétaires, et d’être des tenants d’un web « fermé ».L’annonce de Google apparaît donc comme une réponse aux initiatives prises par ses concurrents. Ces nouveaux services ont en commun de proposer aux grands médias de publier des articles et des vidéos directement sur ces plates-formes en échange de l’espoir de toucher un nouveau lectorat plus jeune, voire des revenus publicitaires. Ils proposent un format attractif, adapté au mobile, qui se charge plus rapidement que les articles hébergés sur les sites mobiles des médias.La publicité, point sensibleGoogle, comme ses rivaux, est bien conscient que les éditeurs de contenus ont peur que publier sur une autre plateforme que leur propre site ou application leur fasse perdre une partie de leur pouvoir dans la chaîne de valeur. Et une part de contrôle sur la publicité et sur les données concernant les lecteurs. Il a donc décidé de ne prendre aucun pourcentage de la publicité qui sera montrée sur les pages « Amp ». Google assure aussi que tous les systèmes de gestion de publicité seront convertibles, même si l’on peut se demander si tous les types de bannières seront utilisables dans Amp, qui est un format allégé.Par ailleurs Google promet que ces pages « seront comme votre site », et que les clics seront comptabilisés dans l’audience des éditeurs, à la faveur de discussions en cours avec les prestataires comme Chartbeat ou Parse.ly.Chez Apple et Facebook, les éditeurs peuvent conserver leurs revenus publicitaires, s’ils ont eux-mêmes commercialisé leur contenu. Par contre, si l’annonceur a été trouvé par Apple ou Facebook, la plate-forme conserve 30 % des revenus. En matière de données, Facebook autorise les éditeurs à collecter des données à propos de leurs lecteurs. Apple propose aussi aux éditeurs de suivre les statistiques de leurs articles hébergés par News.« Devenir un standard »« Google offre toutes les possibilités de monétisation des articles publiés sur Amp : les publicités mais aussi les paywalls » donc le paiement à l’acte ou l’abonnement, s’est félicité Frédéric Filloux, ex-responsable numérique des Echos, lors de la conférence organisée par Google. Une spécificité également mise en avant par Naomi Ramirez, responsable numérique d’El Pais. « Amp a le potentiel de devenir un standard », pense-t-elle.C’est aussi l’espoir de Google, dans la bataille qu’il livre contre Facebook et Apple, particulièrement dans le mobile, dont les audiences deviennent primordiales. Pour attirer les éditeurs de sites, les trois plateformes rivalisent en proposant des solutions aux conditions assez avantageuses. Leur concurrence est un des antidotes contre la dépendance que peut créer, pour les médias, le fait de publier sur ces grandes plateformes. Qui pourront toujours, éventuellement, faire évoluer plus tard les conditions qu’ils proposent.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Christophe Pélissié du Rausas (Président de l’Association des gestionnaires d’infrastructure ferroviaires indépendants - AGIFI) Les décisions concernant l’ouverture à la concurrence des services commerciaux qui seront prises lors du conseil des ministres des transports du 8 octobre au Luxembourg influeront de manière décisive et durable sur l’avenir de l’industrie ferroviaire.Nous devons nous doter d’un cadre économique et réglementaire précis, fiable et prévisible.Trois nouvelles lignes de TGV sont en cours de construction en France ; la rénovation de la radio sol-train sur l’ensemble du réseau est, elle aussi, en cours. Entre 2011 et 2017, ce sont ainsi plus de 13 milliards d’euros qui seront injectés dans le système ferroviaire français, dans le cadre de projets gérés par des acteurs privés.Ces financements contribuent significativement à la création de valeur pour le pays et les territoires traversés. La mobilisation des acteurs industriels et financiers participant à ces projets est avant tout une opportunité pour notre pays. Si les investisseurs concernés ont accepté de prendre les risques qui sont inévitablement liés à ces projets, c’est parce qu’ils sont convaincus que ce secteur est porteur. Il est à la confluence de révolutions sociologiques, technologiques, environnementales et économiques majeures.Un marché plus ouvert et plus compétitifEncore faut-il que les dates clef sur la base desquelles les investisseurs ont basé leur confiance, les dates qui ont été annoncées au marché, soient respectées. Aucun système économique ne peut fonctionner durablement sans concurrence.Sur le marché du transport aérien par exemple, la libéralisation communautaire a commencé dès 1993. La nouvelle donne économique mondiale a permis aux différents acteurs de rester compétitifs, elle a incité l’industrie du transport aérien à se réorganiser et à renouer avec les gains de productivité.Le marché ferroviaire du transport de voyageurs ne peut pas vivre en autarcie, sans prendre le risque de se marginaliser ou de dépérir. Ses enjeux sont mondiaux et, à l’heure de la multimodalité, la concurrence entre les différents moyens de transport est rude. Le secteur ferroviaire doit prendre toute sa place, aux côtés du transport routier et du transport aérien.Certains Etats ont déjà ouvert leur marché. L’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Italie et l’Autriche ont ainsi, dans des proportions diverses, franchi des étapes vers un marché plus ouvert et plus compétitif, surmontant les inévitables craintes qui entourent la nécessaire mutation du cadre réglementaire.Qualité de service et sécuritéCelles-ci sont de deux ordres : la peur que la sécurité des passagers ne soit pas assurée avec le niveau d’exigence requis et celle que la qualité du service soit altérée. Ces points de vigilance sont évidemment légitimes et doivent être évalués régulièrement. Regardons les pays qui ont fait le choix de l’ouverture à la concurrence. Les résultats sont au rendez-vous : qu’il s’agisse de sécurité, de qualité de service, de développement de l’offre, de compétitivité du secteur.Contrairement aux idées reçues, le transport ferroviaire outre-Manche est bien noté. Une étude Eurobaromètre montre que le Royaume-Uni compte 73 % de clients satisfaits de la ponctualité et de la fiabilité des trains, contre 57 % en France, et 77 % évaluent positivement la fréquence de circulation des trains, contre 67 % en France.En Allemagne, les chiffres sont aussi très parlants. La part modale du ferroviaire [le pourcentage des déplacements faits avec ce moyen] dans le transport de personnes a ainsi progressé passant de 6,7 % en 1994 à 8,2 % en 2012. En termes de sécurité, le directeur général de l’Agence ferroviaire européenne (ERA), Josef Doppelbauer, notait ainsi dans un récent colloque à Paris que les pays ayant opté pour un cadre plus ouvert obtenaient les meilleures progressions en ce domaine, du fait probablement de la plus forte formalisation de la responsabilité de chaque acteur.Le 17 avril, dans une interview donnée à un grand média économique, le président de la SNCF, Guillaume Pepy, affirmait : « La SNCF n’a pas peur de la concurrence ». Il invitait les uns et les autres à préparer la fin du monopole ferroviaire en procédant à des expérimentations. Nous en sommes bien entendu d’accord.Des expérimentations obligatoiresLe conseil des ministres des transports du 8 octobre arrive en ce sens au bon moment pour impulser une réelle ambition, à la fois sur les questions de gouvernance et sur l’ouverture à la concurrence, traitées dans le pilier politique du « 4e paquet ferroviaire ». L’ouverture du marché peut faciliter son développement sans remettre en cause ses fondamentaux et au bénéfice de l’ensemble des parties prenantes : états, acteurs historiques, investisseurs privés, usagers…Le défi de ces prochains jours réside dans la détermination d’une date d’ouverture à la concurrence qui devra être respectée pour créer un cadre réglementaire propice à la confiance. Les gestionnaires d’infrastructures ferroviaires indépendants que je représente, ne peuvent que s’inquiéter du nouveau report de cette échéance, à 2020 telle qu’elle apparaît dans le document qui servira de base aux discussions du conseil.Lire aussi :Pierre Cardo, le rail inoxydableQuelle que soit la date choisie in fine, il est nécessaire de prévoir rapidement une phase provisoire d’expérimentations obligatoires, sous le contrôle du régulateur, l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer, ex-Araf), afin de trouver le plus tôt possible et de manière concertée des solutions aux obstacles pouvant entraver l’ouverture à la concurrence : accès aux gares, aux aires de maintenance, attribution des sillons…L’ouverture progressive du marché ferroviaire, reposant sur des règles claires, fiables, non discriminatoires, annoncées et respectées, sera en définitive un aiguillon de compétitivité. Elle conditionnera la capacité de mobilisation des investisseurs privés sur le long terme dans ce secteur des infrastructures ferroviaire, où les besoins sont considérables.Christophe Pélissié du Rausas (Président de l’Association des gestionnaires d’infrastructure ferroviaires indépendants - AGIFI) Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Et si Martin Winterkorn, le patron de Volkswagen (VW) démissionné d’un groupe qu’il avait contribué à hisser au sommet de l’automobile mondiale, n’avait rien su de la gigantesque manipulation de ses moteurs diesel ? Ce qui paraît invraisemblable, au vu de sa réputation d’ingénieur obsédé du détail, devient plausible si on considère la culture de management en vigueur au sein du groupe VW. Un groupe où la peur est érigée en mode de direction et où exprimer la moindre objection peut signer la fin de la carrière d’un cadre expérimenté.« Volkswagen est une entreprise dirigée comme une monarchie absolue, où ce qui n’est pas autorisé ne peut pas arriver », explique au Monde un très bon connaisseur du groupe, régulièrement en contact avec les cadres. « On donne des instructions sur les objectifs à atteindre, et personne n’ose dire que cela n’est tout simplement pas possible, pas faisable techniquement. Parce que si quelqu’un dit cela, il peut se chercher un nouvel emploi ! »Le fameux moteur truqué, l’EA189, était considéré comme une des réussites du groupe : une mécanique efficiente, peu gourmande en carburant et étonnamment faible en émissions. Depuis quelques jours, les témoignages se multiplient dans la presse pour soutenir la thèse qu’un petit cercle d’ingénieurs, sans doute désespérés, ont pu manipuler le logiciel du moteur, paniqués à l’idée de devoir demander une rallonge de moyens pour développer un nouveau système d’échappement.La marque de Ferdinand Piëch« Le haut management n’avait même pas besoin de savoir qu’un logiciel avait été installé, ils n’ont peut-être rien su effectivement ou n’ont pas voulu le savoir, mais ils ont certainement contribué à faire en sorte que certains ne trouvent pas d’autre issue que de faire cela », poursuit l’expert. « C’est bien simple : Martin Winterkorn ne tolérait aucune discussion ou critique. Cela vaut pour toute la vieille garde du haut management. Si vous comparez avec d’autres entreprises, même du secteur automobile, et que vous observez la façon non prétentieuse et ouverte avec laquelle on y dirige, vous constatez que VW, avec ses chefs inaccessibles, est un cas extrême », tranche-t-il. « Chez VW, ça marche comme en Corée du Nord, les camps de travail en moins », dit une célèbre boutade du Spiegel.Cette culture de la peur, rarement évoquée, notamment en raison des succès du groupe, n’est pas uniquement la marque de Martin Winterkorn. Elle date au moins de son prédécesseur, Ferdinand Piëch, connu pour être impitoyable avec ses opposants et critiques. La violence de la guerre des chefs qui a miné VW au printemps est le dernier exemple d’une longue série de conflits qui émaille l’histoire du groupe et de la famille actionnaire, depuis que M. Piëch y travaille.Dans une critique d’une rare violence, parue dans le journal Berliner Morgenpost du 21 septembre, Thomas Sattelberger, ancien directeur du personnel du groupe Deutsche Telekom, dénonce tout le « système Volkswagen ». Selon lui, l’ancien duo à la tête de VW aurait installé une culture d’entreprise « où les porteurs de mauvaises nouvelles sont guillotinés, même s’ils ne sont pas responsables ». Une culture qui peut conduire à des erreurs dramatiques, si des problèmes ne sont pas relayés à la hiérarchie.« J’attends de l’ouverture et de la sincérité, j’y tiens. La critique constructive est autorisée à tous les niveaux », a insisté Matthias Müller, le nouveau PDG du groupe, devant les salariés rassemblés mardi 6 octobre à Wolfsburg.Lire aussi :Volkswagen peut-il survivre au scandale ?Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde 07.10.2015 à 10h01 • Mis à jour le07.10.2015 à 11h51 | Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Avec l’arrivée du numérique et des nouvelles technologies, les entrepreneurs inventent de nouveaux modèles économiques qui modifient en profondeur nos modes de production, le marché de l’emploi et notre façon de travailler. Dans cette rubrique, Nicolas Hazard décrypte les grandes tendances de ces entreprises qui changent l’économie et fait chaque mois le portrait d’une start-up qui illustre la manière dont notre société se transforme. L’application américaine Chegg surfe sur les métiers de l’éducation.La transformation digitale de notre société n’épargne aucun métier. Nous avions eu l’ubérisation des tâches quotidiennes avec TaskRabbit, l’agonie du métier de taxi avec Uber, la déferlante des métiers de l’hôtellerie avec Airbnb. Doit-on désormais craindre une disparition des professeurs de la fonction publique avec les applications mobiles de pédagogie en ligne ?L’application américaine Chegg offre plusieurs services pour aider les étudiants en difficultés : cours et exercices en ligne, service de tutorat, e-livres, informations sur les bourses et subventions, offres de stages et emplois… Une application tout en un qui fait fortement concurrence au système éducatif public, au risque – sur le long terme - de remplacer les professeurs par une école virtuelle disponible à la demande.Grâce à sa plateforme en ligne de tutorat, Chegg facilite l’enseignement pour les étudiants américains nécessitant un appui pédagogique. Sur son site (décliné en application), les élèves peuvent contacter un tuteur, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Chacun derrière son ordinateur, élèves comme professeurs, peut corriger ensemble et de manière instantanée les exercices de leur cours.Légitimité pédagogiquePour exercer, les tuteurs doivent justifier d’une légitimité pédagogique. Ainsi, Chegg leur demande d’avoir eu une première expérience dans l’enseignement ainsi qu’un diplôme de niveau bac + 4 au minimum. Les matières enseignées sont variées : de la physique à la psychologie. Rémunérés 20 dollars maximum de l’heure (soit près de 18 euros), les élèves peuvent les noter après chaque leçon, comme le ferait un client d’Uber sur l’application.Selon Dan Rosenweig, Président de Chegg, son site connaît une telle réussite aux États-Unis, qu’en août 2014, 50 % des étudiants américains au collège l’utilisaient et près de 500 000 étudiants s’en étaient servis dès les six premiers mois. À sa création en 2005, l’ex start-up de Santa Clara avait soulevé 195 millions de dollars (173,5 millions d’euros). Depuis son entrée en Bourse en 2013, elle pèse désormais presque le double et emploie aujourd’hui 709 personnes.Si le succès de Chegg s’explique par son rôle de « service après-vente » une fois l’école terminée, il s’explique également parce qu’il répond aux manques du système scolaire, dont les conseillers d’orientation font parfois cruellement défaut. Chegg diffuse des offres de stages et d’emplois, le montant des salaires en fonction des professions, et met à disposition des vidéos d’employés qui expliquent leur métier.Peu probable que cela débarque en France ? Pas si sûr. La création en France Kartable.fr (site qui propose des cours et services en lignes) montre que la pratique gagne aussi le vieux continent. De quoi sans doute aider ceux qui ont les moyens de bénéficier de ce type d’accompagnement. Pour les autres, il reste l’école publique. Reste à savoir si elle capable de soutenir de manière individualisée tous ses élèves et si elle a bien pris le virage de la révolution numérique…Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; 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var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. 12.11.2015 à 12h27 • Mis à jour le12.11.2015 à 12h28 | Aurélie Blondel C’était un des décrets attendus de la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR). Vingt mois après la promulgation du texte, le décret fixant les pièces justificatives qu’un propriétaire peut réclamer à son locataire est (enfin) paru le 7 novembre.Jusqu’alors, la loi énumérait les documents qu’il était interdit de demander à un potentiel locataire. C’est donc désormais l’inverse. Ces documents sont de quatre natures : un justificatif d’identité (un seul), un justificatif de domicile (un seul), un ou plusieurs justificatifs d’activité professionnelle, et un ou plusieurs justificatifs de ressources.Lire aussi :Les droits des locataires renforcés au compte-gouttesPour prouver son identité, le locataire pourra au choix présenter, sa carte d’identité, son passeport, son permis de conduire ou un titre de droit de séjour. Pour le justificatif de domicile, il s’agit des trois dernières quittances de loyer, ou du dernier avis de taxe foncière, ou d’une attestation sur l’honneur de l’hébergeant, ou encore d’une attestation d’élection de domicile.Solvabilité du candidatPour prouver son activité professionnelle, le futur locataire devra fournir, selon sa situation : son contrat de travail ou, à défaut, une attestation de son employeur (s’il est salarié) ; un extrait K, Kbis ou D1 (s’il est commerçant ou artisan) ; sa carte professionnelle (s’il est libéral) ; son certificat d’identification Insee (pour les indépendants) ; sa carte d’étudiant.Enfin, pour s’assurer de la solvabilité du candidat, un propriétaire a le droit de lui demander les pièces suivantes, selon la nature de ses revenus : son dernier ou avant-dernier avis d’impôt ; ses trois derniers bulletins de salaire ; ses deux derniers bilans comptables ; le titre de propriété d’un bien immobilier ou le dernier avis de taxe foncière ; un justificatif de revenus fonciers, de rentes viagères ou de revenus mobiliers ; un avis d’attribution de bourse ; une simulation d’aide au logement ; un justificatif d’indemnité de stage ; un justificatif de pensions, retraites, prestations sociales et familiales et d’allocations perçues les trois derniers mois.Plus de RIB ni de livret de familleEn pratique, cette liste exhaustive ne révolutionnera pas les relations entre propriétaires et locataires. « Elle correspond à un détail près à ce que les agences immobilières et les propriétaires demandent déjà », souligne Jean-Marc Torrollion, président délégué de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim). « Elle ne me choque pas », renchérit de son côté Frédéric Zumbiehl, juriste au sein de l’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI).Ce dernier regrette toutefois « qu’il ne soit plus possible de demander un relevé d’identité bancaire ou la copie du livret de famille, même si l’avis d’impôt peut permettre de connaître le nombre d’enfants ». Rappelons que RIB et livret de famille ne figuraient pas sur l’ancienne liste des documents interdits, qui mentionnait 17 pièces, dont la copie de relevés de compte, le contrat de mariage et l’extrait de casier judiciaire.Une amende pour les bailleurs trop curieuxDu côté des défenseurs des droits des locataires, l’heure est à la satisfaction. « Pour chaque catégorie de locataires, il n’y a qu’un nombre restreint de pièces exigibles et rien d’attentatoire à la vie privée », note David Rodrigues, juriste à l’association de consommateurs CLCV.Il se réjouit d’autant plus des nouvelles règles qu’elles s’appliquent aux meublés, en sus des biens loués nus. Et qu’une amende administrative est maintenant expressément prévue pour ceux qui réclament des pièces non autorisées – 3 000 euros maximum pour une personne physique, 15 000 euros pour une personne morale. « C’est dissuasif, estime David Rodrigues, même si, bien sûr, on ne pourra pas empêcher certains propriétaires de continuer à exiger des documents interdits sous peine de mettre un dossier sous la pile, notamment à Paris. » Autre avancée du décret, à ses yeux : il énumère les documents exigibles aux cautions du locataire.Lire aussi :Location : préavis réduit et restitution plus rapide du dépôt de garantie s’appliquent à tous les contratsAurélie Blondel Nicole Vulser Loin, bien loin du doux froissement de la soie. Lanvin, la plus ancienne des maisons de couture française, est entrée dans l’ère de la colère et des invectives. Le départ brutal le 28 octobre d’Alber Elbaz, directeur artistique depuis quatorze ans, a suscité un rare émoi au sein du personnel. Le comité d’entreprise a déclenché dans la foulée un droit d’alerte, exigeant de la direction des réponses précises à 31 questions. Ce défilé d’interrogations n’élude rien de ce qui peut fâcher les 330 salariés : de l’exclusion du créateur israélo-américain (qui n’a même pas eu le temps de saluer ses équipes) à la chute de 30 millions d’euros des ventes enregistrées entre 2012 et 2014 (elles stagnaient à 168,3 millions l’an dernier) en passant par la dégradation des bénéfices ou la très forte rotation de l’emploi…Lire aussi :Le mercato du luxe chez Dior et Lanvin fait parler... et vendreParoxysmeNi la milliardaire taïwanaise Shaw-Lan Wang, PDG qui a racheté la majorité de Lanvin voici quinze ans, ni Michèle Huiban, directrice générale déléguée, n’ont souhaité y répondre. Charles-Henry Paradis, élu au comité d’entreprise et représentant des salariés au conseil d’administration, déplore que jamais les réunions sollicitées par les élus du personnel les 3, 5 et 6 novembre ne se soient tenues. M. Paradis assure que « le dialogue social est de plus en plus difficile », comme en témoignent « les multiples pressions » intervenues pour dissuader de désigner un expert pour examiner des comptes en juin ou la présence d’un huissier lors de l’annonce du départ d’Alber Elbaz.L’incompréhension est à son paroxysme et les choses s’enveniment puisque la direction vient d’assigner le comité d’entreprise en référé au tribunal de grande instance de Paris, de déclarer abusif le droit d’alerte exercé par le CE, lui interdire l’usage de la messagerie interne et lui demander 2000 euros de dommages et intérêts. L’audience est prévue le 17 novembre.« Injustifiable »Quant aux raisons du départ d’Alber Elbaz, chacun se renvoie la balle. Dans un courrier au personnel daté du 6 novembre, Mme Huiban reproche au styliste « d’avoir cherché dans un premier temps, et à l’insu de l’actionnaire majoritaire, à vendre sa participation indirecte dans le capital de la société ». N’y ayant pas réussi, il a, selon la directrice générale déléguée, « pressé » en vain Mme Wang de se retirer du capital du couturier.De son côté, Alber Elbaz rétorque par lettre recommandée du 9 novembre être très choqué « par ces affirmations radicalement fausses ». Jugeant « injustifiable […] la mise en cause de [son] travail », il rappelle aux deux dirigeantes qu’elles sont « seules responsables des échecs de Lanvin ». La maison ne dispose pas à ses yeux « du management, des moyens de fonctionnement, d’une stratégie marketing »… et « n’a effectué aucun investissement pour prétendre imposer ses créations dans les circuits de vente mondiaux ». Un air d’O.K. Corral, rue du faubourg Saint-Honoré.Lire aussi :Jeanne Lanvin, créatrice visionnaireNicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat E.ON paye très cher la faiblesse persistante des prix de l’électricité, au plus bas depuis douze ans, et la transition énergétique (Energiewende) lancée par la chancelière Angela Merkel au début de la décennie. Le groupe d’énergie allemand a annoncé, mercredi 11 novembre, une perte de 7 milliards d’euros – la plus lourde depuis sa création en 2000 – due à 8,3 milliards de dépréciations d’actifs sur la période de juillet à septembre.Une annonce attendue qui n’a pas ébranlé l’action d’E.ON, qui a même pris près de 4 % à la Bourse de Francfort. Le groupe de Düsseldorf avait prévenu en septembre qu’il allait inscrire au bilan l’argent perdu dans ses centrales au charbon et au gaz. Les analystes s’attendent en 2015 à une perte supérieure à celle de 2014 (3,2 milliards d’euros).Grand nettoyageLe patron d’E.ON, Johannes Teyssen, n’avait pas le choix : il devait faire ce grand nettoyage avant la scission du groupe annoncée fin 2014 et effective début 2016. Le nouvel E.ON (40 000 salariés) ne se consacrera plus qu’aux activités « propres » (solaire, éolien, réseaux électriques, services d’efficacité énergétique) et à l’exploitation des réacteurs nucléaires. Tous les autres moyens de production fortement émetteurs de CO2, ses centrales au gaz et au charbon durement concurrencées par des énergies renouvelables gorgées de subventions, seront cantonnés au sein d’Uniper (20 000 personnes). L’année 2015 a été consacrée à cette restructuration et M. Teyssen estime qu’après le big bang « les employés savent où ils vont travailler ».La crise de l’énergie dure depuis plus de cinq ans en Europe, mais aucun des grands groupes du secteur n’a pris des mesures aussi radicales qu’E.ON pour s’y adapter. Il est vrai que, contrairement à EDF, Engie ou l’italien Enel, le géant allemand a subi de plein fouet la sortie du nucléaire programmée pour 2022 par Mme Merkel après la catastrophe de Fukushima. Même arrêtées, ses centrales continueront à peser sur ses comptes puisque le gouvernement l’a mis en demeure, comme les autres exploitants allemands (RWE, EnBW, Vattenfall), d’assumer les coûts de démantèlement des dix-sept réacteurs, provisionnés à hauteur de 38 milliards (16,6 milliards pour E.ON). Une provision jugée insuffisante par certains experts.Lire aussi :Les géants allemands de l’énergie en crise profondeIl faut mesurer la restructuration radicale d’E.ON à l’aune des ambitions énergétiques affichées par Berlin : 80 % d’énergies renouvelables en 2050 et une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre. L’Energiewende est « le projet d’infrastructure le plus important de l’après-guerre », souligne la Fondation Heinrich Böll, proche des écologistes. Malgré son coût exorbitant (y compris en termes de rejet de carbone à court terme), ses partisans ne doutent pas que l’Allemagne est sur la bonne voie. La purge d’E.ON est peut-être la promesse de succès futurs.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier Après sept ans de crise, le marché du logement rebondira enfin en 2016. La Fédération des promoteurs immobiliers de France (FPI) a annoncé le 12 novembre une progression des ventes de logements neufs de 18 % en rythme annuel au troisième trimestre, avec un total de 25 247 logements réservés. Il s’agit du quatrième trimestre d’affilée de hausse de cette statistique. Elle montre cependant une décélération, puisque la progression atteignait 23,1 % au trimestre précédent.Néanmoins, les tendances observées depuis le début de l’année se confirment. Le marché du neuf est tiré par le dynamisme des ventes aux investisseurs (+ 55,5 % au troisième trimestre). Le dispositif d’incitation à l’investissement locatif Pinel, qui procure à ceux qui achètent un logement neuf une réduction d’impôt pouvant aller jusqu’à 21 % du montant investi, rencontre davantage de succès que son prédécesseur, le Duflot.Pa contre, les ventes en accession à la propriété patinent. Elles n’ont progressé que de 4,7 % au troisième trimestre. Et accusent même un recul de 4,9 % en Ile-de-France. « Pour la première fois depuis trois ans, leur part dans le total des ventes de logements neufs est inférieure à celles des ventes aux investisseurs », remarque Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI.Dans le neuf, le PTZ pourra représenter jusqu’à 40 % du montant de l’emprunt contracté pour financer l’acquisitionCes statistiques tombent à point nommé. Le ministère du logement a détaillé il y a trois jours la réforme du prêt à taux zéro (PTZ), annoncée le 30 octobre par François Hollande. Accordé sous conditions de ressources, ce prêt sans intérêt est réservé aux ménages qui acquièrent un premier logement. Des primo-accédants qui ne représentent plus aujourd’hui que 35 % des acquéreurs d’un bien immobilier, contre 55 % en 2010. L’assouplissement des critères d’attribution doit permettre de doubler le nombre de bénéficiaires du PTZ en 2016, pour le porter à 120 000. Les plafonds de revenus ont été relevés, les durées allongées. Les ménages pourront commencer à rembourser au bout de cinq ans, dix ans ou quinze ans, selon leurs revenus.Dans le neuf, le PTZ pourra représenter jusqu’à 40 % du montant de l’emprunt contracté pour financer l’acquisition, contre 18 à 26 % actuellement. Jusque-là réservé à 6 000 communes rurales, le PTZ « dans l’ancien » sera, lui, élargi à tout le territoire, à condition de réaliser des travaux pour au moins 25 % du prix d’achat. Le coût de ces mesures est estimé à 2 milliards d’euros sur cinq ans à compter de 2017, contre 700 millions d’euros pour le PTZ actuel. Le surcoût sera donc de 250 millions d’euros par an.Beaucoup de professionnels réclamaient depuis longtemps de nouvelles aides à l’accession à la propriété pour les ménages modestes. La plupart se disent satisfaits des mesures annoncées. Pour Michel Mouillart, professeur d’économie à l’université Paris-Ouest, il faut même aller encore plus loin. « Il y aura cette année environ 185 000 ventes en accession à la propriété dans le neuf, dit-il. Pour atteindre l’objectif gouvernemental de 500 000 nouveaux logements construits par an, il en faudrait 120 000 à 130 000 de plus. Le rôle des primo-accédants est essentiel ! » En dépit de cette réserve, il estime que la réforme du PTZ va permettre d’accélérer la reprise tant attendue dans le BTP.Lumière au bout du tunnelUne reprise qui joue l’Arlésienne, alors que les bons chiffres de vente se succèdent depuis novembre 2014. En octobre, l’Union des maisons françaises (UMF) a ainsi annoncé que les ventes de maisons individuelles devraient progresser de 6 % à 7 % en 2015. Ce qui serait la première hausse de ce marché depuis quatre ans. « Tous les signaux passent au vert les uns après les autres, affirme M. Mouillart. La reprise est déjà là, même si elle ne se manifeste pas encore dans les chiffres du bâtiment. »Lire aussi :Le secteur de la construction n’est toujours pas sorti de la criseEn effet, côté construction, les dernières statistiques n’ont montré aucune amélioration. Au contraire, selon la Fédération française du bâtiment (FFB), les demandes de permis de construire déposées entre janvier et juillet ont diminué de 7,9 % par rapport à la même période de 2014, tout comme les mises en chantier, en baisse de 5,8 %. L’année devrait se conclure sur un bilan décevant de 334 000 logements construits, contre 355 000 en 2014.Pourtant, les professionnels du BTP commencent, eux-aussi, à apercevoir la lumière au bout du tunnel. « Pour la première fois depuis 2012, il n’y a pas eu de dégradation sur le marché de la construction de maisons individuelles en octobre, révèle Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment (FFB). L’année 2016 devrait marquer la reprise de l’ensemble du secteur de la construction. » Les délais de construction étant deux fois plus longs pour les logements collectifs que pour les maisons individuelles, le véritable rebond ne devrait cependant pas avoir lieu avant le printemps prochain.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.11.2015 à 06h54 • Mis à jour le12.11.2015 à 09h45 | Hélène Bekmezian Jean-Marc Ayrault arrivera-t-il au bout de sa revanche fiscale ? Jeudi 12 novembre, la bataille parlementaire menée depuis des semaines par l’ancien premier ministre, redevenu simple député de Loire-Atlantique, et son collègue Pierre-Alain Muet, élu du Rhône, arrivera enfin à son terme.Alors que l’examen du projet de loi de finances 2016 doit reprendre jeudi en séance publique à l’Assemblée nationale, l’amendement porté par les deux hommes et soutenu par plus de 190 députés de gauche pourrait être adopté par un vote ou repris à son compte par le gouvernement.Ce pourrait être le premier pas vers une refonte fiscale d’ampleur, qui verrait fusionner l’impôt sur le revenu et la contribution sociale généralisée (CSG) que tous les salariés payent, via un prélèvement direct de 7,5 % sur leur salaire. Pour le moment, les deux hommes ne proposent que de rendre la CSG dégressive, c’est-à-dire de la moduler pour que son taux soit plus faible sur les bas salaires (entre 1 et 1,3 Smic). En outre, au lieu de toucher a posteriori leur prime d’activité en fin d’année, comme le prévoit pour le moment le budget, les contribuables concernés la recevraient automatiquement par le biais de cette nouvelle réduction d’impôt.Lire aussi :La revanche fiscale de Jean-Marc AyraultAller vers un impôt uniqueMais ceux qui soutiennent cette mesure voient déjà plus loin. Ils espèrent par la suite aller vers un impôt unique, prélevé à la source sur les salaires, et qui serait par ailleurs progressif, comme l’est actuellement l’impôt sur le revenu. Sauf que le gouvernement, qui a déjà engagé la réforme du prélèvement de l’impôt sur le revenu à la source, le sait bien : une réforme fiscale d’ampleur ne se fait pas en fin de mandat, d’autant moins quand ce dernier a déjà connu de multiples ajustements fiscaux, souvent mal compris par les Français. C’est pourquoi l’exécutif a posé une condition avant d’accepter l’amendement Ayrault-Muet et de céder à la pression parlementaire : que le dispositif qu’il propose s’applique au 1er janvier 2017 et non au 1er juillet 2016 comme initialement prévu. D’ici là, beaucoup de choses peuvent encore changer…Lire aussi :La CSG, un impôt qui rapporte 90 milliards d’euros par anHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès Une pointe de rage perce dans sa voix : « Elle m’a fait perdre une chance d’obtenir un contrat de travail ». L’objet de la colère d’Alexandre Murer, étudiant en ingénierie urbaine de l’université de technologie de Compiègne (Oise), c’est la loi du juillet 2014 sur l’encadrement du recours aux stages par les entreprises.L’été 2015 commençait pourtant sous les meilleurs auspices pour l’apprenti ingénieur. À l’occasion d’un forum étudiants-entreprises, une société confirme l’intérêt qu’elle porte à son profil. Un stage est sur la table, antichambre du CDD. Mais la belle rencontre tourne court, les services administratifs de l’université, soucieux de suivre à la lettre la nouvelle loi, refusent de conventionner le stage qu’ils jugent hors cursus. Le projet d’Alexandre est mort.« J’encadrerai les stages pour empêcher les abus », avait promis François Hollande avant d’être élu président. Seize mois après le vote de la loi « stagiaires », la rigidité du texte exaspère des centaines d’étudiants. Première évaluation d’un engagement de campagne.Des règles strictes« Pour lutter contre les abus, il a fallu redéfinir ce qu’est un stage », souligne Chaynesse Khirouni, députée socialiste de Meurthe-et-Moselle et rapporteure de la loi sur l’encadrement des stages. Le texte, assorti de décrets d’applications dont le dernier vient d’être publié, est clair  : il fixe le nombre maximal de stagiaires, qui ne doit pas dépasser 15 % de l’effectif (3 stagiaires pour les sociétés de moins de 20 employés). La durée du stage est limitée à six mois et son intérêt pédagogique est renforcé avec l’obligation d’un référent au sein de l’établissement de formation et d’un tuteur en entreprises. Une gratification de plus de 554 euros est obligatoire ainsi que les tickets restaurant et indemnités transports. Enfin, le stage ne peut être conventionné s’il n’est pas prévu en binôme avec un cursus d’au moins 200 heures de cours, répondant aux mêmes objectifs pédagogiques.Le recours de stagiaires à répétition est rendu plus difficile et surtout rapidement réprimable : pour un étudiant dont l’activité en entreprise est requalifié en travail dissimulé, l’employeur indélicat s’expose à une amende de 2 000 euros par stagiaire, 4 000 euros en cas de récidive… Dissuasif.Lire aussi :Les entreprises ne pourront pas avoir plus de 15 % de stagiairesPression des directeurs d’écolesSi la législation a changé, sur le marché de l’emploi, des habitudes perdurent. Diplôme en poche, Lucile, qui n’a pas voulu témoigner sous son nom, traverse plusieurs mois de recherche d’emploi sans succès. Plutôt que l’inactivité, elle postule au sein d’un bureau d’étude « dans l’espoir d’être embauchée par la suite », avoue t-elle. Un stage hors cursus, une prestation qui vise seulement à convaincre son potentiel employeur de ses compétences. Une stratégie rendue obsolète par la loi, qui ne « l’autorise plus », rappelle Mme Khirouni.« Les jeunes subissent un taux de chômage de plus de 20 % (24 % selon l’Insee). Ils sont dans une telle position de faiblesse qu’ils sont prêts à faire des stages pour rien si on leur laisse seulement miroiter une possible embauche, constate la parlementaire. Le stage est une période de formation. Si une entreprise est intéressée pas le profil d’un jeune, le contrat de travail prévoit une période d’essai pour l’évaluer. S’il ne convient pas, des dispositions du droit du travail prévoient que l’entreprise se sépare du jeune sans difficulté particulière. »Les forces manquent aussi pour veiller au respect de la loi. « Nous ne disposons pas de moyens humains supplémentaires pour exercer ces nouvelles missions », regrette un inspecteur du travail, sous le sceau de l’anonymat. Mais surtout, « dans certains territoires ruraux ou périurbains où les entreprises susceptibles de proposer des stages sont si rares, alors qu’ils sont nécessaires pour valider un diplôme, les directeurs d’établissement font pression pour que nous fermions les yeux sur le maintien de pratiques clairement hors la loi », révèle-t-il.Marchands de conventionsLe décalage entre l’offre de stages et la demande des étudiants est tel que le conventionnement est devenu un business. Ont ainsi fleuri des « boîtes à stages », pointe William Martinet, président du syndicat étudiant Unef, des entreprises qui, sous couvert de formation à distance (e-learning), vendent des conventions de stages pour plusieurs centaines d’euros à des jeunes qui sont dos au mur. »Une recherche sur Google avec les mots « obtenir une convention de stage rapidement » fait apparaître plusieurs sites, ayant pignon sur web, qui ont payé pour figurer en tête de référencement sur le moteur de recherche. Paris executive Business School (PEBS) propose ainsi une convention de stage en 24 heures, il suffit de s’inscrire et débourser la somme de 500 euros. Facforpro.com avance son offre « objectif stage » pour 550 euros, une Marianne bleu-blanc rouge, logo du rectorat de Paris figure en tête du site, en signe de garantie. Quant à Bestudentagain, qui annonce des formations en ligne et une convention de stage pour 430 euros, c’est le logo du ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur qu’il affiche sur sa page dédiée au paiement. Toutes assurent néanmoins de la réalité de leur programme pédagogique.« Un organisme qui propose des conventions sans lien avec des formations pédagogiques réelles s’expose à des poursuites au pénal et au civil », avertit Mme Khirouni. Au ministère de l’éducation nationale, on affirme ne rien ignorer de l’activité de marchands de convention de stages, en assurant que des « actions » seront très prochainement « engagées ».Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.11.2015 à 18h41 | Pascal de Lima (économiste, fondateur d'Economic Cell) Le débat sur le lien entre la flexibilité du marché de travail et le niveau d’emploi est aujourd’hui obscurci par une confusion entre deux questions qu’il faut soigneusement distinguer. Le premier est de savoir si la flexibilisation du marché du travail modifie son degré de réactivité, et la seconde concerne son effet sur le volume de l’emploi. Sur le premier point, l’idée consiste à avancer que la flexibilité augmente la vitesse d’ajustement de l’emploi à la demande. On assisterait donc à une plus grande rotation sur le marché du travail. Intuitivement on est tous ou presque d’accord pour accepter cette idée, si toutefois elle se vérifie dans la réalité. Or, une étude sur la question a le mérite d’exister, celle de Cadiou Guichard (1999), toujours d’actualité sur cette question presque physique. Il constate en effet que l’on ne trouve pas de véritables supports à l’hypothèse qu’une réglementation plus libérale du marché du travail conduit à plus de flexibilité salariale et à un ajustement plus rapide de l’emploi au niveau macroéconomique. Le délai d’ajustement de l’emploi est comparable en France, aux Pays Bas et en Italie alors que ces pays ont des niveaux de règlementation très différents. Les différences d’ajustement entre pays européens ne correspondant donc pas à des réalités institutionnelles linéaires et simplistes. Passons au second point : admettons en effet une certaine liaison entre flexibilité et rotation de la main d’œuvre. Et bien même à ce niveau-là, ce serait une erreur d’en déduire que la flexibilité pourrait être une source de création d’emploi. Il est juste d’imaginer que lorsque la demande et le carnet de commande croissent, alors l’emploi aussi, mais on oublie totalement la question des destructions d’emplois lors des phases de ralentissement ou de baisse de la demande. L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) calcule depuis 1999 un indice synthétique qui mesure le degré de flexibilité permettant de distinguer trois groupes de pays en Europe : la France se trouve avec les pays scandinaves et méditerranéens, dans la catégorie des pays « rigides », tandis que le Danemark, l’Irlande, et le Royaume-Uni sont les pays les plus flexibles. Mais il n’est pas pour autant possible d’établir un lien entre cet indicateur et les performances en matière d’emploi, comme le reconnaissait déjà l’OCDE en 1999. En conclusion, on ne peut mettre en lumière un effet positif des fameuses réformes structurelles du marché du travail (en particulier la question de la flexibilité) sur l’emploi. Au contraire, la précarisation à laquelle se ramène au fond ces réformes frappe spécialement les jeunes et les femmes qui pourraient être encore plus touchés en accentuant ainsi la dualité du marché du travail entre temporaires et permanents. L’emploi dépendra toujours des performances macroéconomiques, de la croissance de la productivité et bien sûr de la durée du travail. On peut donc très bien penser qu’une forte règlementation est un obstacle à la précarisation et à l’ouverture de l’éventail des salaires.Pascal de Lima (économiste, fondateur d'Economic Cell) William Audureau Non, cet article ne parlera pas d’andouillettes. Pourtant l’industrie du jeu vidéo emploie si souvent l’expression « AAA » qu’il en faudrait peu pour y lire une référence à l’Association amicale des amateurs d’andouillette authentique (AAAAA)…Assassin’s Creed Syndicate, Call of Duty : Black Ops 3, Fallout 4 ou encore Halo 5 : Guardians : ce mois de novembre voit déferler des « vagues incessantes de triple A », constatait il y a quelques jours le site JeuxVideo.com. D’après le site d’actualité financière TradingSat, l’éditeur français Ubisoft prévoit « 5 triple A pour l’année fiscale 2015/2016 ». Un jeu AAA, ou triple A, est manifestement une superproduction qui coûte cher en production, cher en marketing, et doit rapporter très gros. Mais sa définition semble avoir évolué avec le temps.Une expression à la popularité tardiveUne recherche sur Google Trends, qui permet de calculer les volumes de recherche sur une expression donnée, montre, après un premier pic en 2007, année de la sortie d’Assassin’s Creed, une hausse constante de la récurrence du terme dans les années 2010.En 2009, déjà, le blog Untold Entertainment, tenu par un professionnel anonyme, s’appliquait à donner une définition de l’appellation. Il y voyait un moyen de différencier les jeux destinés au tout-venant, dont le marché a explosé avec la Nintendo DS en 2005 puis l’iPhone à partir de 2008, et les jeux consoles traditionnels, destinés à des joueurs plus regardants, notamment sur l’ambition technique.« Aujourd’hui, vous êtes soit un ’développeur de petit jeu grand public’, soit un ’développeur console triple-A’. Il n’y a pas de terme pour vous décrire si vous êtes un ’développeur de jeux console naze’. Si c’est de la console, c’est ’triple A’. »Jargon commercial ou financier ?Au-delà du parallèle simpliste mais historiquement intéressant, le blog suggère une autre piste : celle du jargon commercial. Les éditeurs, au moment d’envoyer leurs listings de sorties aux distributeurs, notent leurs jeux, d’un AAA, d’un A, ou d’un B, en fonction de leur potentiel commercial. « Comme par magie, il n’y a aucun jeu en dessous de B », sourit l’auteur du blog.Dans les commentaires, un internaute dresse un parallèle tentant avec le vocabulaire de la finance, dans lequel le AAA constitue la note maximale attribuée par les agences de notation financières quand elles mesurent la solvabilité d’une entreprise, d’un Etat, etc. Le triple A identifie un risque de défaut de remboursement minimal, voire nul.Dans un lexique destiné aux professionnels du jeu vidéo et régulièrement mis à jour, un vétéran du secteur, Tom Sloper, concède que plusieurs acceptions dans le jeu vidéo circulent, mais souligne que l’ambition du titre reste le principal critère. « Pour l’essentiel, il s’agit d’un jeu qui coûte des dizaines de millions de dollars à produire, des dizaines de millions à “marketer”, et qui a des “production values” [des standards cinématographiques, comme le doublage, la musique ou la mise en scène] très élevées. » Une expression qui évolue avec l’industrieDans sa version initiale de juin 2003, le lexique, qui contient la plus vieille mention en ligne de l’expression AAA, se montre plus laconique. Un jeu triple A y est alors tout simplement décrit comme un jeu « qui atteint le top 10 des ventes sur le marché », la performance commerciale l’emportant sur les questions de budget.La mention ultérieure du coût global du jeu dans la mise à jour de sa définition n’est pas anodine. Elle répond à la hausse exponentielle des budgets de production, notamment avec le passage à la génération des jeux vidéo en haute définition, dans la seconde moitié des années 2000. Un jeu console moyen, qui coûtait 1 à 5 millions au début des années 2000, en nécessite aujourd’hui plusieurs dizaines.L’expression est par ailleurs contemporaine de la montée en puissance d’Ubisoft, qui, à partir de Splinter Cell et Prince of Persia au début des années 2000, a développé une stratégie basée sur des superproductions reposant sur de gros effectifs, une prise de risque commerciale et de très lourds investissements marketing.Lire aussi :Dans les coulisses d’Ubisoft, « l’Airbus du jeu vidéo »Vers des jeux AA et AAAADepuis le début des années 2010, le terme AAA sert également à opposer la production jugée standardisée des géants de l’industrie, comme Ubisoft et Electronic Arts, à une production indépendante, plus artisanale et créative, aux budgets plus modestes et aux risques financiers moindres.La situation évolue toutefois vite et les budgets grimpent continuellement, que ce soit sur smartphones ou sur la plateforme Steam. Aujourd’hui, certains éditeurs, comme Focus en France, s’amusent à parler de jeux « AA » pour leurs titres, des productions au budget plafonné, avec un niveau d’ambition technique moindre, mais placées sur des niches porteuses.Parce que la technologie ne fait que progresser et le jeu vidéo avec lui, d’autres ont par ailleurs anticipé l’avenir, à l’image de Microsoft, qui dans une offre d’emploi sur son réseau en 2012, cherchait un producteur exécutif pour un jeu « AAAA ». Oui, quadruple A. L’andouillette n’a jamais paru aussi près.Lire aussi :Qui possède les géants du jeu vidéo ?William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.11.2015 à 11h41 • Mis à jour le11.11.2015 à 12h08 | Laurence Girard Une des plus grosses fusions de l’histoire est lancée. A la manœuvre, AB InBev, le bouillonnant numéro un mondial du secteur de la bière. Il a formellement déposé, mercredi 11 novembre, une offre de 112 milliards d’euros pour s’emparer de son plus proche rival SABMiller. Le brasseur belgo-brésilien, connu pour ses marques Stella Artois, Budweiser, Beck’s ou Corona, va pouvoir ajouter à son portefeuille Coors, Foster’s ou Peroni. Et assouvir ainsi sa soif de conquête en absorbant le numéro deux mondial d’origine sud-africaine.L’affaire avait débuté le 16 septembre, lorsque l’entreprise courtisée avait dévoilé faire l’objet d’avances pressantes. Après avoir fait à plusieurs reprises monter les enchères, le conseil d’administration de SABMiller avait finalement accepté un contrat de mariage un mois plus tard. Le groupe dont le siège est à Louvain en Belgique, excluait une offre publique d’achat (OPA) hostile. Il a donc convaincu les principaux actionnaires, le groupe de tabac américain Altria, propriétaire de Marlboro, détenteur de 27 % du capital de SABMiller, et la famille colombienne Alejandro Santo Domingo, qui en possède 14 %, de soutenir sa proposition financière.62 euros par actionRestait à boucler le projet. SABMiller a accordé plusieurs délais à AB InBev pour formuler officiellement son offre. Comme prévu, le géant belgo-brésilien versera 44 livres (62 euros) par action du numéro deux mondial, aux actionnaires de cette entreprise. Soit un bonus de près de 50 % par rapport au cours de SAB Miller, le jour avant l’officialisation des premières approches. Cette offre valorise l’entreprise à 80 milliards de livres (112 milliards d’euros), dettes comprises.Lire aussi :SABMiller rejette l’offre à 92 milliards d’euros du géant de la bière AB InBevAB InBev a également annoncé l’accord des actionnaires de SABMiller pour céder sa participation majoritaire dans le brasseur américain MillerCoors. Elle sera vendue à son compatriote Molson Coors pour un montant de 12 milliards de dollars (11,2 milliards d’euros). Une opération attendue, pour obtenir l’accord des autorités de la concurrence et qui réduit également d’autant la facture de l’opération.Si elle se concrétise, la fusion donnera naissance à un géant de la bière qui contrôlera près d’une bière sur trois vendues dans le monde.Cette mégafusion doit, en effet, obtenir encore le feu vert des autorités. Si elle se concrétise, elle donnera naissance à un géant de la bière qui contrôlera près d’une bière sur trois vendues dans le monde. AB InBev a toujours mis en exergue la complémentarité géographique des deux groupes. Objet de toutes ses convoitises, SAB Miller lui ouvre les portes du marché de l’Amérique hispanophone et surtout celles de l’Afrique.Tirés par l’AfriqueLes résultats du groupe d’origine sud-africaine, qui s’est installé à Londres à la fin de l’apartheid, sont tirés par l’Afrique. Il s’était d’ailleurs encore renforcé sur ce continent en fusionnant ses activités d’embouteillage avec Coca-Cola, avec le soutien du français Castel. L’Afrique où la consommation de bière progresse, fait figure de relais de croissance privilégié pour AB Inbev, qui souffre d’une érosion de ses ventes aux Etats-Unis et en Europe.Cette mégafusion est une victoire pour l’homme d’affaires brésilien Jorge Paulo Lemann, premier actionnaire d’ABInBev avec ses deux associés. En s’emparant de SAB Miller il poursuit sa course au gigantisme. M. Lemann a fait sa réputation de coupeur de coûts et de têtes sans état d’âme. Une gestion de fer appliquée depuis aux autres entreprises d’agroalimentaires qu’il a mis sous sa coupe, comme Burger King, Heinz ou Kraft.Lire aussi :Après Burger King, l’ogre brésilien Jorge Paulo Lemann s’attaque au marché de la bièreCarlsberg taille dans ses effectifsLe brasseur danois Carlsberg, en difficulté en Russie, a annoncé, mercredi 11 novembre, une restructuration comprenant la suppression de 2 000 emplois de cadres. Le groupe, estimant que « l’évolution des bénéfices ces dernières années n’a pas été satisfaisante », a passé une lourde provision, de près de 10 milliards de couronnes danoises (1,34 milliard d’euros), qui a enfoncé dans le rouge son résultat au troisième trimestre. « Au total, nous allons réduire nos effectifs dans l’encadrement d’environ 2 000 salariés, ce qui correspond à 15 %, dont 1 300 ont déjà été prévenus », a indiqué Carlsberg dans un communiqué. Trois marchés sont visés en priorité : la Russie, la Chine et le Royaume-Uni.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.11.2015 à 11h38 • Mis à jour le11.11.2015 à 11h43 | Alain Beuve-Méry Yves Riesel se désole. « Ce n’est pas la peine d’entretenir une Jaguar, si l’on ne peut pas mettre de l’essence dedans. » Le patron du site haut de game de streaming Qobuz a préféré annoncer lui-même, mardi 10 novembre, que sa société, qui compte une quarantaine de collaborateurs, était placée en redressement judiciaire. C’est, en un sens, un dernier appel à sauver « une entreprise musicale innovante », dit-il. « Si un industriel de la culture a un remords, qu’il ose se manifester… » L’avenir de Qobuz est désormais entre les mains d’un administrateur. La date de dépôt des offres de reprise est fixée au lundi 16 novembre, au plus tard. Cela fait deux ans, que l’entreprise va de période de sauvegarde en période de sauvegarde. Dans le même temps, elle a vu son chiffre d’affaires décoller de 55 %, passant de 4,7 à 7,4 millions d’euros.Un prophète qui n’a pas réussi à convaincre« Il nous manque une poignée de millions », lâche M. Riesel. Depuis son lancement, Qobuz a dépensé 13 millions d’euros, là où Deezer a levé 250 millions d’euros, et Spotify près d’un milliard. Or, pour se développer dans un marché sans frontières et pour accroître sa notoriété, l’argent demeure le nerf de la guerre.Lire aussi :Streaming musical : des plates-formes alternatives à Spotify, Deezer et Apple MusicAujourd’hui, Qobuz est un service de musique en ligne, présent dans neuf pays européens (France, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Royaume-Uni, Irlande, Allemagne, Autriche et Suisse). Le site a concentré ses efforts sur la qualité du son « de qualité CD en streaming » et sur l’accompagnement éditorial. Dans le comparatif des principales plates-formes de musique à la demande, fait par le Monde au moment où l’offre d’essai gratuite d’Apple Music expirait, Qobuz était un des mieux notés, mais aussi le plus cher pour l’usager.En 2014, le marché numérique a progressé de 3,5 points pour atteindre 29 % du marché total de la musique. A lui seul, le streaming représente 16 % de ce secteur, alors que ce mode de consommation de la musique n’a que sept ans d’âge. Mais il ne permet ni ne promet pour l’instant la rentabilité à ses acteurs.Prophète en son pays, Yves Riesel avait écrit une tribune, en mai, intitulée « Pourquoi le streaming musical ne rapporte rien et comment y remédier ». Malgré tous ses efforts, il n’y est pas parvenu, alors qu’il est persuadé que l’abonnement payant comme modèle économique du streaming est sur le point de s’imposer.Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gaëlle Picut Le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) a publié, lundi 9 novembre, un rapport consacré aux réformes du marché du travail dans dix pays européens depuis 2008. Il met en avant le fait que la crise a exacerbé les déséquilibres du marché du travail existants, mais « a pu aussi cristalliser un certain nombre de défis communs auxquels sont confrontés aujourd’hui l’ensemble des pays européens ». Les deux principaux enjeux communs concernent l’éloignement d’une partie grandissante des jeunes du marché de l’emploi et l’augmentation du chômage de longue durée.Le taux de chômage des jeunes au sein de l’Union européenne est ainsi passé de 15,5 % en 2007 à 22,2 % en 2014, soit une hausse de 6,7 points en sept ans. En Italie et au Portugal, la situation est encore plus préoccupante puisque les taux atteignent respectivement 42,7 % et 34,8 %.« Dernier arrivé, dernier parti »Les jeunes ont souvent servis de variable d’ajustement et ont été victimes de la logique « dernier arrivé, premier parti », sans oublier la faiblesse des embauches. Par ailleurs, la crise immobilière a provoqué un effondrement du secteur du BTP qui recrute habituellement beaucoup de jeunes parmi les moins qualifiés. Par exemple, en Espagne, le secteur de la construction représentait 12,7 % des emplois fin 2007 pour 5,3 % début 2014. Autre élément préoccupant, le taux de jeunes ne travaillant pas et ne suivant ni études ni formation a augmenté entre 2007 et 2014, passant de 14,4 % à 16,6 % (avec un pic à 17,7 % en 2013).Quant au chômage de longue durée, il prend des proportions importantes dans plusieurs pays européens. En Espagne, il est passé de 20,4 % en 2007 à 52,8 % en 2014 ; en Irlande, de 30 % à 59,2 % sur la même période. Et il augmente même en Suède de 8 points, et passe de 13 à 21% entre 2008 et 2010. Cette évolution pèse immanquablement sur l’employabilité des demandeurs d’emploi. A ces deux tendances lourdes s’ajoutent des déséquilibres plus ou moins développés selon les pays. C’est le cas du temps partiel subi qui augmente de façon significative dans certains pays. Ainsi en Italie, fin 2014, 63,4 % des salariés en situation de temps partiel déclaraient vouloir travailler davantage (sachant que la part de salariés en situation de temps partiel entre 2007 et 2014 est passée de 13,4 % à 18,1 %).Autre tendance : le taux de transition à trois ans d’un contrat temporaire vers un contrat indéterminé a fortement chuté dans la plupart des dix pays européens étudiés. Parallèlement, la diversification des formes de travail atypiques s’est maintenue, soit sous forme d’emplois salariés (mini-jobs en Allemagne, contrat zéro heures en Grande-Bretagne) soit sous forme de travail indépendant non salarié (recibo verdes au Portugal ou para subordini en Italie).Or ces formes de travail sont « préoccupantes », selon le COE, car elles n’accordent souvent que des droits sociaux restreints et peuvent alimenter le risque de pauvreté, même si « les systèmes de redistribution et de solidarité informels peuvent plus ou moins atténuer cette appauvrissement » précise le rapport.L’emploi informel renforcéPar ailleurs, la crise a renforcé l’emploi informel. Le rapport du COE ne s’étend pas longuement sur ce phénomène. Il rappelle toutefois que « les conséquences sont lourdes : préjudices pour les droits des travailleurs, distorsion de concurrence entre employeurs, phénomène d’évasion fiscale et sociale, affaiblissement de la soutenabilité des finances sociales ».Le COE rappelle que si certains pays (Royaume-Uni, Allemagne Suède) ont retrouvé leur taux d’emploi d’avant la crise, d’autres restent dans une situation durablement dégradée (Italie, Espagne, Portugal). Enfin dans une situation intermédiaire, qui se rapproche du niveau d’emploi d’avant-crise sans encore l’atteindre, se retrouvent le Danemark, les Pays-Bas, l’Autriche et l’Irlande.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Eric Nunès Alors que les derniers décrets d’application de la loi sur l’encadrement des stages ont été publiés fin octobre 2015, la première offensive contre les sites qui ont fait du conventionnement de stages un business est lancée. Le ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur a envoyé deux mises en demeure aux éditeurs des sites facforpro.com et bestudentagain.com. Ces courriers datés du 12 novembre et que le Monde s’est procuré leur enjoignent de supprimer de leurs pages les mentions affirmant qu’ils sont aptes à délivrer ou éditer une convention de stage. Ils ont deux semaines pour s’exécuter avant une action en justice.Un certain nombre de jeunes désirant effectuer un stage n’obtiennent pas de convention de leur établissement, ou n’en ont plus, alors que les entreprises exigent un tel document pour les accueillir. « Le conventionnement est devenu un business », témoigne Alexandre Leroy, président de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), l’un des deux principaux syndicats étudiants. Plusieurs entreprises se sont donc lancées sur le marché, proposant des conventionnements pour des sommes allant de 430 euros pour bestudentagain à 550 euros sur facforpro.Lire aussi :Malgré la loi « stagiaires », les abus continuent« Les cours en ligne ne permettent pas d’effectuer des stages »Dans les courriers adressés aux deux sociétés, le ministère rappelle la loi. Pour être en mesure de conventionner un stage, « le code de l’éducation nationale impose un volume pédagogique minimal de formation de l’établissement ». Ces deux établissements font valoir qu’ils répondent à cette exigence, en proposant un système de formation à distance (e-learning). Le ministère coupe court à cette défense dans la suite du courrier : les « cours en ligne ne permettent pas de signer une convention de stage conforme à la loi française et donc d’effectuer des stages ».Par ailleurs, les deux sites utilisent des logos officiels – celui du rectorat de Paris pour facforpro, celui du ministère pour bestudentagain – en guise de garantie de la légalité de leur activité. « Le logotype de la République française est une marque déposée », leur rappelle le ministère, et sauf autorisation, son utilisation constitue une contrefaçon réprimée par le code de la propriété intellectuelle.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Avec l’arrivée du numérique et des nouvelles technologies, les entrepreneurs inventent de nouveaux modèles économiques qui modifient en profondeur nos modes de production, le marché de l’emploi et notre façon de travailler. Dans cette rubrique, Nicolas Hazard décrypte les grandes tendances de ces entreprises qui changent l’économie et fait chaque mois le portrait d’une start-up qui illustre la manière dont notre société se transforme.Quand on est citadin, il est agréable de flâner dans les marchés alimentaires des week-ends pour changer des hypermarchés. Au contact des commerçants, on redécouvre l’authenticité des produits. On apprécie le travail d’orfèvre de l’artisan boucher, on s’émeut de la vivacité des salades qu’on ne connaissait que sous cellophane. Les marchés offrent un rapport direct avec les producteurs qui nous font redécouvrir ce qui fait la fierté de la gastronomie française. Enfin, un exemple de secteurs économiques échappant à la révolution numérique ? Pas tout à fait…La Ruche Qui dit Oui est l’un des succès récents de l’économie collaborative qui surfe sur la vogue de la consommation de proximité. C’est un réseau de distribution sans intermédiaire (en « circuit court ») entre les producteurs et les particuliers. Les clients commandent leur produit (viandes, beurre, légumes, céréales…) sur une plateforme internet qui les met en relation directe avec des producteurs.Ces derniers livrent leur marchandise dans une « ruche » (un point relais) dans lequel les consommateurs viennent les chercher. Ils ne livrent que ce qui a été prépayé sur Internet afin d’éviter tout type de gaspillage. Les ruches, quant à elles, sont généralement ouvertes une fois par semaine voire tous les quinze jours, à un horaire et une date donnés par leur responsable. Sur le marché du travail, ce succès s’est traduit par plus de 250 créations d’emplois.La Ruche Qui dit Oui a été créée en 2011 par Guilhem Chéron et Marc-David Choukroun. Pour se développer, ils font appels aux habitués des success-story numériques françaises : Xavier Niel et Jérémie Berrebi (via le fonds Kima Ventures), Marc Simoncini (Meetic) et Christophe Duhamel (Marmiton).Quatre années plus tard, La Ruche est en pleine expansion. Elle affiche un chiffre d’affaires de 2,3 millions d’euros pour l’année 2014 et a permis à des producteurs locaux de réaliser près de 20 millions d’euros de ventes.En Juin 2015, elle réussit une troisième levée de fonds de 8 millions d’euros auprès d’investisseurs étrangers comme Union Square Ventures, Felix Capital, et Quadia (afin de poursuivre leur stratégie d’expansion en Union européenne et sur les autres continents).Aujourd’hui, la start-up alimentaire est présente dans six pays en Europe. En mai 2015, elle revendiquait un total de 745 ruches (dont 657 en France), près de 5000 producteurs (4355 en France), et quelques 140 000 clients inscrits (129 165 en France).Au total, la Ruche emploie 100 salariés (dont 60 personnes en France). En s’ouvrant à un nouveau marché de commercialisation, les producteurs eux-mêmes ont pu créer 150 emplois pour couvrir leur besoin en termes de logistiques, d’élevages etc. Une rémunération moyenne de 300 euros par mois.Au même titre qu’Uber qui ne paie pas les voitures et ses chauffeurs, La Ruche ne paie ni les locaux ni les responsables des ruches qui tirent leur rémunération de leur client. Les responsables des ruches locales sont chargés de trouver un lieu d’installation, développer un réseau de clients et pérenniser la relation avec les producteurs.Souvent, les locaux sont mis à disposition à titre gracieux, parfois par les collectivités ou les mairies. Rares sont les cas où les propriétaires des lieux exigent d’être payés.Lire aussi :L’ubérisation peut-elle concerner les métiers de l’éducation : Chegg, l’école 2.0 à domicileLa rémunération des responsables est basée sur les ventes effectuées par les producteurs. Ces derniers sont chargés de verser une commission de 8,35% au responsable de la ruche ainsi qu’à la start-up mère. Si le producteur a vendu pour 100 euros de produits, il doit reverser 8,35 euros au responsable de la ruche et cette même commission à la start-up. Les clients paient leurs achats directement sur la plateforme en ligne qui se charge de répartir les recettes entre le producteur, le responsable de la ruche et la start-up.Selon La Ruche Qui dit Oui, le revenu moyen d’un responsable de ruche est de 300 euros par mois pour 10 heures de travail par semaine. Les profils des responsables sont variés. En octobre 2014, 66 % d’entre eux avaient un statut d’entreprise individuelle (autoentrepreneur, EURL…), 18% un statut associatif, 9% celui d’une entreprise commerciale (SARL, SAS…) et 7% étaient rattachées à une entreprise agricole.Avec son développement, l’entreprise grignote petit à petit des parts de marché des acteurs traditionnels de la distribution.Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Jean-Michel Bezat Il y a, à Paris, de mauvais et de bons « marchands de sommeil ». Ceux qui louent des gourbis hors de prix aux plus pauvres, souvent immigrés ; et ceux qui proposent des chambres cosy aux touristes toujours plus nombreux dans la capitale, comme Airbnb. Les premiers sont dans le collimateur de la maire socialiste, Anne Hidalgo, qui réclame au gouvernement un durcissement des sanctions ; le second suscite l’intérêt gêné des pouvoirs publics, conscients que le site de location entre particuliers draine de nouveaux visiteurs, mais inquiets de l’émergence d’une « économie grise », et attentifs aux critiques des hôteliers et des restaurateurs hurlant à la « concurrence déloyale ».La plate-forme américaine, créée fin 2008 à San Francisco et valorisée plus de 25 milliards de dollars (23,2 milliards d’euros), ne cesse de montrer patte blanche. A la veille de ses « rencontres d’hôtes  » venus du monde entier, jeudi 12 et vendredi 13 novembre à Paris, Airbnb s’est engagé à plus de transparence. A vérifier, par exemple, que son activité se limite aux courts séjours et qu’elle n’assèche pas le marché des locations de plus longue durée. Désormais, l’entreprise collecte aussi la taxe de séjour de 0,83 euro par jour et par personne. Mais elle souligne en même temps tout le bien qu’elle fait à notre économie.Airbnb a publié, jeudi, une étude du cabinet de conseil économique Asterès qui, selon elle, confirme les vertus de l’activité d’Airbnb en France, où le site compte 200 000 logements (dont 60 000 à Paris). Retenez ces chiffres : 2,5 milliards d’euros de retombées directes et indirectes d’Airbnb sur l’économie entre septembre 2014 et août 2015, partagés entre les recettes réalisées par les hôtes (à raison de 1 970 euros par an en moyenne pour 26 nuitées) et les dépenses des voyageurs ; et 13 300 emplois générés par la présence des touristes dans l’Hexagone.Paris, première « ville Airbnb »A Airbnb qui dit s’inscrire dans une « économie du partage », l’hôtellerie réplique qu’il s’agit tout bonnement d’une « industrialisation » de la location, mortifère pour un secteur déjà fragilisé par des plates-formes de réservation en ligne captant une partie de ses marges. Il est également vrai que le combat ne se joue pas toujours à la loyale. Et que certains hôtes « oublient » parfois de déclarer en mairie la location d’une partie de leur résidence principale ou la proposent pour plusieurs mois à des salariés en mission, et non à de vrais touristes.Les pouvoirs publics semblent jouer un double jeu, dépassés par un phénomène qui a explosé depuis 2012. Brian Chesky, le patron-fondateur d’Airbnb, a ses entrées à la Mairie de Paris, finalement assez fière que la capitale soit devenue la première « ville Airbnb » au monde. Et le gouvernement ne perd pas de vue l’objectif fixé par Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères, de 100 millions de touristes en 2020 (contre 85 millions en 2015). N’en déplaise aux hôteliers, Airbnb participe à la croissance de l’offre touristique en France.Lire aussi :Airbnb : Paris veut éviter le syndrome de « Barceloneta »Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Audrey Tonnelier C’est (enfin) une bonne nouvelle pour le gouvernement, à moins d’un mois du premier tour des élections régionales. Le produit intérieur brut (PIB) de la France a progressé de 0,3 % au troisième trimestre, a annoncé l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), vendredi 13 novembre. C’est légèrement plus que ce qu’anticipait l’Institut (+ 0,2 %). Dès lors, même si la croissance s’avérait nulle au quatrième trimestre, sa prévision de 1,1 % pour 2015 serait atteinte – ce que les économistes appellent l’« acquis de croissance ». Michel Sapin, le ministre des finances, a saisi l’occasion pour souligner, vendredi matin, que la croissance pour 2015 en France serait « au minimum de 1,1 % ».« C’est un chiffre qui est supérieur à l’hypothèse de 1 % sur laquelle nous avons construit le budget, et c’est le plus haut niveau atteint depuis quatre ans » s’est-il réjoui, allant même jusqu’à déclarer : le pays est « sorti de cette trop longue période de croissance extrêmement faible […]. Cela présage, sans pour autant que ce soit une certitude, une croissance plus élevée pour l’année prochaine ». Le gouvernement table sur une hausse de 1,5 % du PIB en 2016.La consommation, principale moteur de la repriseLa réalité est un peu plus nuancée. Certes, la croissance a rebondi au troisième trimestre. Un soulagement après le zéro pointé enregistré trois mois plus tôt, qui avait traumatisé politiques et économistes et fait douter de la réalité d’une reprise sans cesse repoussée. « Le mouvement de reprise amorcé en 2015 est bien là, même s’il reste modéré » confirme Xavier Timbeau, directeur de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).« On retrouve un rythme de croissance en phase avec les chiffres du climat des affaires » souligne Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l’Insee. Ces derniers, qui traduisent le regard porté par les chefs d’entreprises sur la santé de l’économie tricolore, sont en effet revenus à leur moyenne de long terme depuis le mois d’août. Ils ont même atteint en octobre un plus haut depuis août 2011, avant la dernière crise. La consommation, principal moteur de la reprise depuis des mois, continue de se redresser (+0,3 % sur le trimestre), « en ligne avec l’accélération du pouvoir d’achat des ménages », note M. Passeron. Mieux, l’embellie se dessine du côté de l’investissement des entreprises, talon d’Achille de la France depuis la crise. Il a progressé de 0,7 % au troisième trimestre, et l’Insee a revu en hausse les progressions des deux premiers trimestres (+0,8 % et +0,5 %). « L’image devient plus favorable, nous sommes dans une phase d’accélération », note M. Passeron.Les exportations causent une grosse frayeurEn revanche, l’investissement des ménages (dépenses d’immobilier pour l’essentiel) reste le gros point noir. Il poursuit son repli, même moins marqué (–0,5 %). « L’investissement des ménages en produits du secteur de la construction a plongé de 28 % depuis début 2008 ! », calcule Denis Ferrand, directeur général de l’institut de conjoncture Coe-Rexecode.Surtout, les exportations constituent la grosse frayeur de cette publication : jusqu’ici dopées par l’euro faible et les beaux « coups » commerciaux tricolores (aéronautique, naval), elles reculent de 0,6 %, après une hausse de 1,9 % au deuxième trimestre. « Il peut s’agir soit d’une correction après quatre trimestres très dynamiques, soit d’une inversion de tendance en raison du ralentissement des pays émergents », avertit M. Passeron. Une question à laquelle il semble trop tôt pour répondre, même si nombre de commentateurs y voient plutôt le contrecoup des belles ventes de frégates et autres rafales dans les derniers mois. Au global, l’Insee retient « une reprise modérée, même si les chiffres sont plutôt positifs ». C’est tout le paradoxe du redémarrage économique français : malgré un alignement des planètes inédit depuis huit ans (euro faible, taux d’intérêt au tapis, prix du baril de pétrole en chute), la France reste engluée dans une croissance poussive. Elle devrait d’ailleurs continuer d’être à la traîne de ses voisins européens cette année. « Une croissance de 1,1 %, ce n’est pas extraordinaire, c’est toujours moins que celle attendue en zone euro cette année, autour de 1,5 % » rappelle M. Ferrand. « Même compte tenu des aides à l’emploi mises en place par l’Etat, on est à peine sur le niveau qui permet de stabiliser le taux de chômage, » renchérit M. Timbeau. L’économie a tout de même continué à créer des emplois au troisième trimestre : +14 900 dans le secteur marchand.Lire aussi :Consommation, exportations, croissance... le coup d’arrêt de l’économie en graphiques« Impression mitigée »Surtout, explique M. Ferrand, « la reprise reste liée à des phénomènes circonstanciels, consommation notamment ». En dépit de l’amélioration de ce trimestre, la question de l’investissement des entreprises, dont seul le redémarrage pourrait assurer un véritable décollage durable de la croissance, reste posée. Les investissements des chefs d’entreprise de l’industrie ne devraient augmenter que de 1 % cette année, selon la dernière enquête de l’Insee sur le sujet, alors que les patrons prévoyaient encore une hausse de 2 % en juillet. « La décomposition de la croissance a réservé quelques surprises qui laissent, au bout du compte, une impression mitigée. Le rebond manque de vigueur. Il y a des signes qu’une reprise auto-entretenue s’amorce, mais ils restent encore trop timides pour être certain de ce diagnostic », confirme Hélène Baudchon, économiste France chez BNP Paribas.Pour le quatrième trimestre, l’Insee table sur une hausse de 0,4 % du PIB. Quant à la prévision du gouvernement de 1,5 % de croissance en 2016, « cela reste un scénario prudent, de très légère hausse. Si la croissance devait vraiment s’enclencher l’an prochain, on devrait avoir une accélération plus marquée » estime M. Timbeau. La longue convalescence de l’économie tricolore n’a pas encore pris fin.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.11.2015 à 11h12 Nouveau déboire pour Uber en Europe. L’entreprise de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) valorisée à plusieurs dizaines de milliards de dollars va perdre son principal lobbyiste européen, alors que le service Uber rencontre des obstacles juridiques dans de nombreux pays, rapporte vendredi 13 novembre le Financial Times.Mark McGann est un lobbyiste expérimenté débauché par Uber en 2014 pour superviser l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. Il a annoncé qu’il quitterait l’entreprise à la fin de janvier pour rejoindre une société dont le nom n’a pour le moment pas été révélé. « J’ai fait dix-huit mois chez Uber ; ce qui correspond à cinq ans partout ailleurs », confie-t-il au Financial Times.Lire aussi :Comment Uber échappe au fisc françaisDes déboires juridiques en EuropeUber doit affronter de nombreuses procédures juridiques en Europe et dans le monde, tout en essuyant la colère des taxis qui ont manifesté à Bruxelles à la mi-septembre. En France, l’entreprise se bat au niveau européen et national contre la loi Thévenoud, qui freine ses activités. Les dirigeants d’Uber France et Europe retourneront devant le tribunal en février 2016, principalement pour répondre du service controversé UberPop.En Allemagne, l’entreprise se bat également contre les régulateurs et a dû faire marche arrière à la fin d’octobre en réduisant son offre dans trois grandes villes, dont Berlin.Lire aussi :Le procès UberPop renvoyé à février 2016 Cécile Prudhomme Le budget des dépenses de Noël des Français en 2015 devrait être à peine plus élevé que celui de 2014, à en croire l’étude du cabinet Deloitte publiée vendredi 13 novembre. Les Français ont prévu de consacrer 577 euros, soit 0,23 % de plus qu’en 2014, aux repas, cadeaux et loisirs des fêtes de fin d’année. Cela fait cinq ans que cette enveloppe prévisionnelle est supérieure à celle de la moyenne des consommateurs européens (513 euros, en repli de 0,3 %).Pour Stéphane Rimbeuf, associé responsable distribution et biens de consommation au cabinet Deloitte, cette hausse, aussi faible soit-elle, est notable, surtout si on la compare à la contraction de 4,5 % des intentions enregistrées en 2014. « Il s’agit surtout du budget d’intentions d’achats le plus élevé depuis 2011, où il avait atteint 606 euros », précise-t-il. L’étude témoigne également d’une meilleure confiance des Français dans la reprise économique. « Un espoir assez fort pour le futur pointe cette année », poursuit M. Rimbeuf. L’inquiétude des consommateurs régresse : selon l’étude, ils ne sont plus que la moitié à estimer que l’économie est en récession, contre 68 % en 2014. Il s’agit du résultat le plus faible depuis le début de la crise, en 2009. Le pourcentage de pessimistes... 12.11.2015 à 22h56 • Mis à jour le13.11.2015 à 01h39 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Le phénomène Tanguy, illustré par le film d’Etienne Chatiliez, qui décrit la difficulté des jeunes adultes à quitter le domicile de leurs parents, a pris une ampleur quasi inédite aux Etats-Unis. Selon une étude publiée mercredi 11 novembre par le Pew Research Center, à partir des données du Census Bureau, 36,4 % des femmes âgées de 18 à 34 ans habitent encore chez leurs parents.« Nous devons remonter soixante-quatorze ans en arrière pour observer des modes de vie similaires chez les jeunes Américaines », souligne Richard Fry, économiste au Pew Research Center et auteur de l’enquête. La proportion de garçons de cette génération n’ayant pas encore quitté le domicile familial est encore plus impressionnante avec 42,6 %. Toutefois, ce niveau reste inférieur au record de 47,5 % atteint en 1940, date à partir de laquelle les statistiques ont commencé à être compilées.Le nombre de jeunes filles vivant chez leurs parents avait significativement baissé au cours des années 1940 et 1950 pour tomber à un plus bas de 20 %. L’augmentation du taux de mariage et la hausse de la participation féminine au marché du travail avaient contribué à ce phénomène. Mais au détour des années 1960, la courbe a commencé à s’inverser pour atteindre les sommets d’aujourd’hui avec une franche accélération à partir de 2000.Près d’un tiers des filles entre désormais à l’universitéL’évolution la plus notable par rapport à l’Amérique de l’après-guerre réside dans la capacité à poursuivre des études. Ainsi, dans les années 1960, les jeunes Américaines n’étaient que 5 % à entrer à l’université. Elles sont aujourd’hui 27 %. Or les étudiantes sont plus enclines à rester chez leurs parents, faute d’autonomie financière : en 2014, 45 % des jeunes femmes ayant suivi des études habitaient encore au domicile familial, contre 33 % pour celles qui les avaient arrêtées après le lycée. Le recul du mariage et l’augmentation de l’âge moyen auquel on se marie ont également joué en faveur du phénomène Tanguy. En 1940, 62 % des femmes de 18 à 34 ans se mariaient en moyenne à 27 ans. Aujourd’hui, elles ne sont plus que 21,5 % à convoler à un âge moyen de 27 ans.Le phénomène est encore plus spectaculaire pour les garçons. Toutefois, le record de 1940, lorsqu’un garçon de 18 à 34 ans sur deux restait chez ses parents, s’expliquait essentiellement par des facteurs économiques. Le taux de chômage de cette génération était alors de 15 %. La crise de 2008 a-t-elle joué un rôle dans la récente accélération ? M. Fry estime qu’elle peut expliquer une partie du phénomène, mais une partie seulement, dans la mesure où le marché du travail s’est significativement amélioré depuis 2009, le taux de chômage des 18-34 ans étant passé de 12,4 % à 7,7 %. Malgré la reprise économique, le nombre de jeunes Américains ayant fondé un foyer fait toutefois du surplace, alors que dans le même temps la population des 18-34 ans s’est accrue de 3 millions depuis 2007.Des frais de scolarité qui ont exploséLà encore, les études universitaires jouent un rôle significatif. D’abord, entre 1990 et 2014, le nombre d’étudiants a progressé de 52 %, selon le National Center for Education Statistics. C’est autant de Tanguy potentiels. Ensuite, dans le même temps, diplôme rime de plus en plus avec emprunt. En trente-cinq ans, les frais de scolarité du premier cycle universitaire (college) ont augmenté de 1 120 % soit deux fois plus vite que le coût de la santé ou quatre fois plus vite que les prix de l’alimentation.Aujourd’hui, les droits annuels représentent plusieurs dizaines de milliers de dollars, dont il faut s’acquitter pendant trois ou quatre ans dans le meilleur des cas (niveau licence ou master), sans compter le logement et les frais de la vie quotidienne. Résultat : la génération des 18-34 ans est une grosse contributrice à la dette étudiante américaine, qui approche désormais les 1 200 milliards de dollars.« Cela peut avoir d’importantes conséquences sur la reprise du marché immobilier, alors que les jeunes adultes n’alimentent pas la demande de logements, de meubles et d’équipements qui sont achetés traditionnellement lors d’une installation », souligne M. Fry. Ce qui n’a toutefois pas empêché de grandes métropoles comme New York ou San Francisco de connaître une flambée des loyers, qui là aussi dissuade de quitter le foyer parental.Enfin dernier élément susceptible d’inciter les jeunes à rester chez leurs parents : l’évolution du taux d’activité des femmes. Entre 1970 et 1990, la féminisation du marché de l’emploi a été un puissant moteur de l’augmentation de la population active. Mais, depuis les années 2000, il a calé.Ainsi, les Etats-Unis, qui occupaient en 1990 le sixième rang au sein des pays de l’OCDE pour son taux de participation des femmes au marché du travail, sont désormais en dix-septième place. Selon Lawrence Kahn, de l’université Cornell (New York), une partie de ce déclin est attribuable à la politique familiale, moins généreuse que dans d’autres pays, notamment en matière de congé parental. Sans travail, un certain nombre de jeunes femmes ne disposent pas de l’autonomie financière qui leur permettrait de quitter plus tôt le domicile des parents.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard Jusqu’à présent, Jean-Pierre Mas commentait le dossier Fram en tant que président du Syndicat national des agences de voyages (SNAV) et grande figure du monde du tourisme. « C’est une société qui n’a pas évolué, qui n’a pas vu que le monde évoluait autour d’elle », analysait-il encore sur France Info le 29 octobre, juste après le dépôt de bilan du tour-opérateur français.Mais M. Mas, ex-président du réseau Sélectour Afat, n’était pas uniquement un expert de l’industrie du voyage. Dans la plus grande discrétion, il préparait sa propre offre d’achat d’une partie de Fram, qu’il a déposée mardi 10 novembre auprès des administrateurs judiciaires. Les salariés de l’entreprise toulousaine en redressement judiciaire l’ont découvert avec surprise jeudi, lorsque les différents candidats à la reprise de Fram ont présenté leurs projets devant les représentants du personnel. L’information a été confirmée jeudi soir au Monde par M. Mas.Lire aussi :Trois candidats sur les rangs pour racheter FramPrésident du syndicat du secteur, M. Mas a aussi sa propre entreprise, une agence de voyage appelée JPF Travel, qu’il détient à 50 % avec d’autres professionnels du tourisme et qui a réalisé 580 000 euros de chiffre d’affaires en 2014. C’est à ce titre qu’il intervient dans l’affaire Fram. En voisin, aussi, puisque M. Mas est toulousain et que JPF Travel a son siège dans la ville rose, comme Fram.Deux offres complémentairesContrairement aux candidats LBO France (Karavel) et Doctegestio, M. Mas et ses associés n’entendent pas reprendre tout Fram. Leur offre ne vise que ses activités de voyages d’affaires, qui représentent environ 75 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit 20 % du total annuel. Ils proposent de reprendre 58 salariés à Toulouse et Castres et de débourser 1 million d’euros.Cette offre partielle se présente comme complémentaire de celle de NG Travel (Directours), qui porte sur toutes les autres activités de Fram. Les deux offres sont « réciproquement conditionnées à leur adoption commune et simultanée par le tribunal » et doivent donc être appréciées comme un tout, affirment leurs promoteurs. Ensemble, les deux partenaires prévoient ainsi de reprendre plus de 360 postes en CDI, dont 313 pour NG Travel.Ces deux offres liées seront examinées par le tribunal de commerce de Toulouse le 18 novembre avec celles de LBO France et de NG Travel.Lire aussi :La fin des vacances « à la FRAMçaise »Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.11.2015 à 18h44 • Mis à jour le13.11.2015 à 10h16 L’Assemblée nationale a repris ses travaux, jeudi 11 novembre, sur le projet de budget de l’Etat pour 2016. Les députés ont notamment adopté, par 35 voix contre 21, l’amendement déposé par l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault, malgré l’opposition du gouvernement.Un amendement qui rend la CSG dégressiveL’ancien premier ministre proposait de rendre la CSG dégressive, c’est-à-dire la moduler pour que son taux soit plus faible sur les bas salaires (entre 1 et 1,3 smic).Le ministre des finances, Michel Sapin, a déploré un amendement « pas bien ficelé » et estime qu’il peut poser « un problème de constitutionnalité ». Il a également regretté la division créée par un amendement « dont les Français ne verront pas l’application, en tout cas pas tout de suite ».Le Conseil constitutionnel a déjà rejeté, en 2000, une réforme visant à baisser la CSG pour les salariés modestes. Ce qui fait dire au patron des élus socialistes à l’Assemblée, Bruno Le Roux, « qu’il y a un problème de constitutionnalité sur cet amendement. »  « Les finalités qui sont celles de Jean-Marc Ayrault, je les respecte. Simplement, je le dis à tous les socialistes, en matière fiscale faisons attention aux choses qui sont mal ficelées. Or à l’évidence aujourd’hui le dispositif, techniquement, n’était pas bien ficelé. »Lire aussi :L’heure de la revanche fiscale pour Jean-Marc Ayrault ?Interrogé sur i-Télé après le vote, M. Ayrault a invité le gouvernement « à poursuivre le chantier de la simplification fiscale ». En outre, au lieu de toucher a posteriori leur prime d’activité en fin d’année, comme le prévoit pour le moment le budget, les contribuables concernés la recevraient automatiquement par le biais de cette nouvelle réduction d’impôt.Un dispositif qui coûterait quelques milliards de plus : alors que le gouvernement estime que 50 % de ceux qui ont droit à la prime d’activité ne la réclament pas, le nouveau dispositif bénéficiera à tous les ayants droit grâce à la réduction d’impôt automatique.Les députés ont également supprimé toute référence à la perspective d’un « impôt citoyen sur le revenu » fusionnant impôt sur le revenu et contribution sociale généralisée (CSG).Lire aussi :Mais au fait, c’est quoi la CSG ?L’Assemblée a voté une première étape vers le prélèvement à la sourceL’Assemblée nationale a voté jeudi, les bases du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, qui révolutionnera, s’il s’applique comme prévu au 1er janvier 2018, les habitudes fiscales des Français.Actuellement, le contribuable s’acquitte de ses impôts sur les revenus de l’année précédente, alors qu’environ 30 % des contribuables voient leurs revenus diminuer d’une année sur l’autre. Avec le prélèvement à la source, l’impôt sera collecté au moment du versement du revenu, ce qui implique, pour passer d’un système à l’autre, une année de transition.Lire aussi :Impôts et prestations : 80 % de perdants en 2014Cette réforme « sera sans doute l’une des plus grandes modernisations de l’impôt sur le revenu depuis des décennies », a martelé dans l’hémicycle le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert. Pour engager ce chantier – dont Bercy estime qu’il sera complexe, du fait de son ampleur – le ministère prévoit d’ouvrir une période de concertation, qui se matérialisera par un livre blanc au printemps 2016. Les modalités de mise en œuvre de la réforme, quant à elles, seront présentées au Parlement d’ici au 1er octobre 2016, sans doute sous la forme d’un projet de loi.Les députés ont adopté le maintien des exonérations pour des retraités en 2015 et 2016Comme annoncé par le gouvernement pour remédier aux effets de la suppression de la « demi-part des veuves », instaurée sous Nicolas Sarkozy, l’Assemblée nationale a voté jeudi le maintien des exonérations pour certains retraités modestes en 2015 et 2016.Le secrétaire d’Etat chargé du budget, Christian Eckert, a précisé que 600 000 personnes allaient être concernées. Dans le détail, il est prévu pour les personnes exonérées en 2014 le maintien de ces exonérations d’impôts locaux et de contribution à l’audiovisuel public pour 2015 et 2016. Le gouvernement entend aussi les maintenir au-delà, en cas de revenus inchangés.En outre, il existera, à partir de 2017, un mécanisme de « lissage dans le temps » pour éviter à certains contribuables toute entrée trop brutale dans la fiscalité locale. 12.11.2015 à 12h27 • Mis à jour le12.11.2015 à 12h28 | Aurélie Blondel C’était un des décrets attendus de la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR). Vingt mois après la promulgation du texte, le décret fixant les pièces justificatives qu’un propriétaire peut réclamer à son locataire est (enfin) paru le 7 novembre.Jusqu’alors, la loi énumérait les documents qu’il était interdit de demander à un potentiel locataire. C’est donc désormais l’inverse. Ces documents sont de quatre natures : un justificatif d’identité (un seul), un justificatif de domicile (un seul), un ou plusieurs justificatifs d’activité professionnelle, et un ou plusieurs justificatifs de ressources.Lire aussi :Les droits des locataires renforcés au compte-gouttesPour prouver son identité, le locataire pourra au choix présenter, sa carte d’identité, son passeport, son permis de conduire ou un titre de droit de séjour. Pour le justificatif de domicile, il s’agit des trois dernières quittances de loyer, ou du dernier avis de taxe foncière, ou d’une attestation sur l’honneur de l’hébergeant, ou encore d’une attestation d’élection de domicile.Solvabilité du candidatPour prouver son activité professionnelle, le futur locataire devra fournir, selon sa situation : son contrat de travail ou, à défaut, une attestation de son employeur (s’il est salarié) ; un extrait K, Kbis ou D1 (s’il est commerçant ou artisan) ; sa carte professionnelle (s’il est libéral) ; son certificat d’identification Insee (pour les indépendants) ; sa carte d’étudiant.Enfin, pour s’assurer de la solvabilité du candidat, un propriétaire a le droit de lui demander les pièces suivantes, selon la nature de ses revenus : son dernier ou avant-dernier avis d’impôt ; ses trois derniers bulletins de salaire ; ses deux derniers bilans comptables ; le titre de propriété d’un bien immobilier ou le dernier avis de taxe foncière ; un justificatif de revenus fonciers, de rentes viagères ou de revenus mobiliers ; un avis d’attribution de bourse ; une simulation d’aide au logement ; un justificatif d’indemnité de stage ; un justificatif de pensions, retraites, prestations sociales et familiales et d’allocations perçues les trois derniers mois.Plus de RIB ni de livret de familleEn pratique, cette liste exhaustive ne révolutionnera pas les relations entre propriétaires et locataires. « Elle correspond à un détail près à ce que les agences immobilières et les propriétaires demandent déjà », souligne Jean-Marc Torrollion, président délégué de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim). « Elle ne me choque pas », renchérit de son côté Frédéric Zumbiehl, juriste au sein de l’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI).Ce dernier regrette toutefois « qu’il ne soit plus possible de demander un relevé d’identité bancaire ou la copie du livret de famille, même si l’avis d’impôt peut permettre de connaître le nombre d’enfants ». Rappelons que RIB et livret de famille ne figuraient pas sur l’ancienne liste des documents interdits, qui mentionnait 17 pièces, dont la copie de relevés de compte, le contrat de mariage et l’extrait de casier judiciaire.Une amende pour les bailleurs trop curieuxDu côté des défenseurs des droits des locataires, l’heure est à la satisfaction. « Pour chaque catégorie de locataires, il n’y a qu’un nombre restreint de pièces exigibles et rien d’attentatoire à la vie privée », note David Rodrigues, juriste à l’association de consommateurs CLCV.Il se réjouit d’autant plus des nouvelles règles qu’elles s’appliquent aux meublés, en sus des biens loués nus. Et qu’une amende administrative est maintenant expressément prévue pour ceux qui réclament des pièces non autorisées – 3 000 euros maximum pour une personne physique, 15 000 euros pour une personne morale. « C’est dissuasif, estime David Rodrigues, même si, bien sûr, on ne pourra pas empêcher certains propriétaires de continuer à exiger des documents interdits sous peine de mettre un dossier sous la pile, notamment à Paris. » Autre avancée du décret, à ses yeux : il énumère les documents exigibles aux cautions du locataire.Lire aussi :Location : préavis réduit et restitution plus rapide du dépôt de garantie s’appliquent à tous les contratsAurélie Blondel Nicole Vulser Loin, bien loin du doux froissement de la soie. Lanvin, la plus ancienne des maisons de couture française, est entrée dans l’ère de la colère et des invectives. Le départ brutal le 28 octobre d’Alber Elbaz, directeur artistique depuis quatorze ans, a suscité un rare émoi au sein du personnel. Le comité d’entreprise a déclenché dans la foulée un droit d’alerte, exigeant de la direction des réponses précises à 31 questions. Ce défilé d’interrogations n’élude rien de ce qui peut fâcher les 330 salariés : de l’exclusion du créateur israélo-américain (qui n’a même pas eu le temps de saluer ses équipes) à la chute de 30 millions d’euros des ventes enregistrées entre 2012 et 2014 (elles stagnaient à 168,3 millions l’an dernier) en passant par la dégradation des bénéfices ou la très forte rotation de l’emploi…Lire aussi :Le mercato du luxe chez Dior et Lanvin fait parler... et vendreParoxysmeNi la milliardaire taïwanaise Shaw-Lan Wang, PDG qui a racheté la majorité de Lanvin voici quinze ans, ni Michèle Huiban, directrice générale déléguée, n’ont souhaité y répondre. Charles-Henry Paradis, élu au comité d’entreprise et représentant des salariés au conseil d’administration, déplore que jamais les réunions sollicitées par les élus du personnel les 3, 5 et 6 novembre ne se soient tenues. M. Paradis assure que « le dialogue social est de plus en plus difficile », comme en témoignent « les multiples pressions » intervenues pour dissuader de désigner un expert pour examiner des comptes en juin ou la présence d’un huissier lors de l’annonce du départ d’Alber Elbaz.L’incompréhension est à son paroxysme et les choses s’enveniment puisque la direction vient d’assigner le comité d’entreprise en référé au tribunal de grande instance de Paris, de déclarer abusif le droit d’alerte exercé par le CE, lui interdire l’usage de la messagerie interne et lui demander 2000 euros de dommages et intérêts. L’audience est prévue le 17 novembre.« Injustifiable »Quant aux raisons du départ d’Alber Elbaz, chacun se renvoie la balle. Dans un courrier au personnel daté du 6 novembre, Mme Huiban reproche au styliste « d’avoir cherché dans un premier temps, et à l’insu de l’actionnaire majoritaire, à vendre sa participation indirecte dans le capital de la société ». N’y ayant pas réussi, il a, selon la directrice générale déléguée, « pressé » en vain Mme Wang de se retirer du capital du couturier.De son côté, Alber Elbaz rétorque par lettre recommandée du 9 novembre être très choqué « par ces affirmations radicalement fausses ». Jugeant « injustifiable […] la mise en cause de [son] travail », il rappelle aux deux dirigeantes qu’elles sont « seules responsables des échecs de Lanvin ». La maison ne dispose pas à ses yeux « du management, des moyens de fonctionnement, d’une stratégie marketing »… et « n’a effectué aucun investissement pour prétendre imposer ses créations dans les circuits de vente mondiaux ». Un air d’O.K. Corral, rue du faubourg Saint-Honoré.Lire aussi :Jeanne Lanvin, créatrice visionnaireNicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.11.2015 à 12h37 • Mis à jour le23.11.2015 à 12h51 | Sandrine Cassini L’Etat sera désormais intraitable avec les mauvais payeurs. C’est le message qu’a voulu faire passer Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, en annonçant, lundi 23 novembre au matin, un train de mesures destinées à réduire les délais de paiement en France. Malgré l’entrée en vigueur en mars 2014 de la loi Hamon, censée forcer les entreprises à payer dans un délai compris entre quarante-cinq et soixante jours, le fléau n’a en effet cessé de grandir.En un an, les retards de paiements par rapport aux obligations légales se sont allongés de presque quatre jours, atteignant 13,9 jours pour les PME et 12,1 jours pour les grands comptes, selon le cabinet de recouvrement de créances, ARC. D’après le ministère de l’économie, seulement un tiers des entreprises règle ses factures en temps et en heure, ce qui génère un trou de trésorerie de 15 milliards d’euros pour les TPE-PME.Pour contenir le phénomène, le ministre compte d’abord sur les commissaires aux comptes des entreprises. Ces derniers pourront désormais indiquer, dans leurs rapports de gestion, les délais de paiement en cours, autant du côté du client que de celui du fournisseur. Le décret à ce sujet, initié par Arnaud Montebourg lorsqu’il était à Bercy et attendu depuis un an, a enfin été signé par M. Macron.Critique récurrente à l’encontre de l’EtatLe ministre a également réactivé l’Observatoire des délais de paiement, mis en sommeil après la démission de son ancien président, l’économiste Jean-Hervé Lorenzi, à l’automne 2014. Ancienne médiatrice du crédit, Jeanne-Marie Prost, a été chargée de prendre sa suite. La mission de l’Observatoire sera élargie au secteur public. M. Macron a décidé de répondre à une critique récurrente formulée à l’encontre de l’Etat, connu pour être un mauvais payeur. Les retards de paiement des grandes collectivités atteignent jusqu’à vingt jours, et ceux de certains ministères seize jours, reconnaît Bercy.Le ministre a annoncé que l’Etat, qui s’est engagé à payer ses fournisseurs dans un délai maximum de dix jours d’ici à 2017, contre trente jours actuellement, pourrait également être passible d’amendes en cas de manquement. Enfin, le ministère a créé un guichet unique en fusionnant la médiation inter-entreprises, chargée d’aider clients et fournisseurs à régler leurs différends, à celle dévolue au secteur public.M. Macron compte aussi sur la mauvaise publicité pour décourager les hors-la-loi.Mais la mesure la plus spectaculaire réside dans la révision à la hausse de la sanction maximale infligée par l’administration aux payeurs récalcitrants. Le ministre de l’économie a porté ce plafond à 2 millions d’euros, contre 375 000 euros actuellement. M. Macron compte aussi sur la mauvaise publicité pour décourager les hors-la-loi. Ainsi, toutes les sanctions seront publiques. Joignant l’acte à la parole, Bercy a révélé le nom de cinq mauvais payeurs lourdement sanctionnés par la Direction générale à la concurrence (DGCCRF). Une première depuis l’instauration de la loi Hamon.Numericable-SFR essuie la plus lourde peine. L’opérateur télécoms a reçu le maximum des sanctions prévues par les services de la répression des fraudes, à savoir deux amendes de 375 000 euros, l’une au nom de SFR, l’autre de Numericable. Airbus Helicopters s’est également vu infliger 375 000 euros d’amende, tandis que l’entreprise de charcuterie Paul Prédault devra s’acquitter de 100 000 euros, et la Comasud, une société de matériel de construction, de 87 500 euros.Lire aussi :L’appel à l’aide des fournisseurs de Numericable-SFRAirbus Helicopters s’insurgeVisiblement marri de voir son nom jeter en pâture, Airbus Helicopters a déjà saisi le tribunal administratif, et s’insurge contre une sanction jugée « totalement disproportionnée », selon un communiqué publié lundi 23 novembre. Il assure que le retard pris n’est « que » de huit jours, et ne concerne qu’un nombre « très limité » de factures. De son côté, Numericable-SFR, qui n’a pas fait appel de la décision, tente de minimiser la sanction, en indiquant qu’elle reflète « une situation passée », dit un porte-parole. Ces retards feraient « suite au rapprochement des deux sociétés et la nécessaire remise à plat de certaines méthodes héritées du passé. Aujourd’hui, Numericable-SFR a normalisé ses relations avec ses partenaires et fournisseurs », assure l’opérateur.« Nous n’avons plus reçu de factures en souffrance depuis fin juillet. SFR a redressé la barre », confirme le médiateur inter-entreprises, Pierre Pelouzet, qui, au printemps, avait joué les arbitres entre l’opérateur et ses fournisseurs. Mais la fin de la médiation ne signifie pas la fin des problèmes. Selon nos informations, certaines sociétés de services informatiques et centres d’appels, prestataires de SFR-Numericable, connaissent toujours de grandes difficultés à obtenir le règlement de leurs factures. Sans pour autant se résoudre à faire appel au médiateur. « Les entreprises sont tétanisées à l’idée même de relancer leurs clients », explique Denis Le Bossé, à la tête du cabinet ARC. « Il faut que l’entreprise vienne nous saisir. C’est la limite de l’exercice », reconnaît M. Pelouzet.Lire aussi :Les retards de paiement au plus haut depuis 10 ansEn un an, le médiateur a traité 250 dossiers liés à des problèmes de paiement, avec un taux de réussite de 80 %. De son côté, la DGCCRF a contrôlé 2 249 entreprises et prononcé 110 sanctions, pour un total de 3,5 millions d’euros. Depuis l’entrée en vigueur de la loi Hamon, le montant des amendes atteint 6,3 millions d’euros. Un début mais une goutte d’eau au regard de l’ampleur du phénomène, selon le cabinet ARC. « Il y a des dizaines de milliers d’entreprises, des grands comptes mais aussi beaucoup de PME, qui instaurent des rapports de force en ne payant pas leurs fournisseurs. Ces chiffres signifient soit que tout va bien, soit que les contrôles sont mal ciblés », estime M. Le Bossé.Les délais de paiementLes délais de paiement ont été plafonnés par la loi de modernisation de l’économie de 2009, elle-même renforcée par la « loi Hamon » de 2014. D’une manière générale, les entreprises sont tenues de régler leurs fournisseurs dans un délai de soixante jours maximum à compter de la date d’émission de la facture. En parallèle, il existe un autre délai, baptisé « 45 jours fin de mois », qui court à partir de la fin du mois après émission de la facture, pour une période de quarante-cinq jours. Ce dernier délai doit être inscrit dans le contrat.Sandrine CassiniJournaliste au Monde Catherine Quignon Mohammed Jamad a fait le choix des pays du Golfe il y a déjà six ans. Après un BTS en électrotechnique et une licence commerciale, le jeune homme de 25 ans se voit proposer en 2009 un poste de commercial au Moyen-Orient. Avec sa femme et sa petite fille, Mohammed décide alors de faire le grand saut.Le jeune homme enchaîne un autre contrat avant de trouver son poste actuel, conseiller en ventes aux Emirats arabes unis pour le compte d’une entreprise pétrolière américaine. « Je suis parti pour des raisons économiques, mais aussi parce que j’étais assuré de trouver au Moyen-Orient un environnement plus accommodant qu’en France en matière de religion, explique-t-il. Ici, si je m’absente lors d’un dîner d’affaires pour faire ma prière, cela ne choque personne. En France, on vous colle une étiquette, même si je comprends aussi qu’il y ait des amalgames. »Mohammed Jamad est loin d’être le seul jeune diplômé français à s’être installé dans un pays musulman pour des raisons religieuses. Le phénomène a d’ailleurs un nom dans l’islam : la hijrah, l’émigration en terre musulmane. En l’absence de chiffres officiels sur ce sujet, difficile d’estimer l’ampleur du phénomène. Mais la tendance est réelle, au vu du nombre de forums et d’associations qui y sont consacrés sur le Net.Partisans d’un islam « orthodoxe »« Dans le cadre de mon activité, je rencontre assez souvent des jeunes diplômés qui ne veulent pas faire le compromis de la religion lorsqu’ils se lancent sur le marché du travail, notamment les femmes qui portent le voile », indique Abdelillah Talbioui, coach et fondateur du site changedecarriere.com. Dans un sondage lancé en février 2015 par le site islamique Katibin, qui a recueilli plus de 3 000 réponses, 47 % des répondants déclarent envisager la hijrah.« On voit de plus en plus de jeunes musulmans français qui viennent ici trouver du travail », confirme Mohammed Jamad. Les partisans d’un islam « orthodoxe » cherchent dans les pays du Golfe et du Maghreb un environnement plus favorable à leurs pratiques religieuses. « Par rapport aux pays anglo-saxons, qui sont très ouverts sur le fait religieux, les pays musulmans offrent encore plus de facilités d’accès : il y a plus de mosquées, le week-end tombe les vendredis et samedis… », détaille Abdelillah Talbioui.Au-delà de la recherche d’un cadre de vie islamique, les motivations des candidats au départ sont souvent plurielles : trouver de meilleures opportunités d’emploi, fuir la discrimination… « Ici, la double culture est considérée comme un atout, fait valoir Mohammed Jamad. Les postes proposés sont aussi plus intéressants du point de vue des responsabilités et du salaire : on peut gagner trois à quatre fois plus qu’en France. »L’eldorado islamique pas toujours au rendez-vousQuelle que soit la pratique religieuse des jeunes exilés musulmans, un point commun les unit : le désir de se fondre dans la masse et de fuir le climat tendu en France. « Le Golfe est la destination privilégiée des plus diplômés, ceux qui n’arrivent pas forcément à vendre leurs qualifications en France du fait de la discrimination ou de l’interprétation de la laïcité à la française, détaille Abdelillah Talbioui. Le Maghreb attire tous types de profils et généralement les musulmans français qui y ont des racines familiales, ce qui facilite leur embauche ou l’entrepreneuriat. »Mais l’eldorado islamique n’est pas toujours au rendez-vous. « J’ai beaucoup de connaissances venues avec l’espoir de trouver du travail et qui sont reparties au bout de trois ou quatre mois en ayant dépensé toutes leurs économies », avertit Mohammed Jamad. Au Moyen-Orient, la vie est chère et la concurrence rude avec des travailleurs venus des pays asiatiques. « Dans les pays du Golfe, l’anglais est indispensable et les profils peu qualifiés ont peu de chances de trouver du travail, prévient Abdelillah Talbioui. Par ailleurs, quand on se retrouve sans emploi, on n’a pas d’autre choix que de retourner dans son pays d’origine. »« Ici, il n’y a pas de Sécurité sociale ou de retraite », enchérit Mohammed Jamad. Bien qu’il n’ait pas l’intention de rentrer en France, le jeune homme garde une pointe de nostalgie : « Comme je viens de Grenoble, mes montagnes me manquent. »Catherine QuignonJournaliste au Monde Denis Cosnard Qui va reprendre FRAM (Fer route air mer), le spécialiste des « vacances à la FRAMçaise », placé en redressement judiciaire le 30 octobre ? Alors que trois candidats sont sur les rangs, le fonds LBO France fait plus que jamais figure de favori à quelques jours de la décision du tribunal de commerce Toulouse, attendue le 25 novembre.Lire aussi :Trois candidats sur les rangs pour racheter FRAMLes deux autres repreneurs potentiels semblent en effet mal partis. Lors de la dernière audience, NG Travel, un petit groupe de tourisme propriétaire notamment de Directours, a reconnu qu’il n’était pas en mesure de s’aligner sur l’offre plus généreuse de LBO France. « Son patron, Olivier Kervella, n’a pas retiré formellement son offre, mais en pratique il a jeté l’éponge », commente l’un de ceux qui ont assisté à l’audience.Bernard Bensaid s’est accroché davantage. Constatant que son offre était financièrement inférieure à celle de LBO France, le fondateur du groupe DocteGestio n’a pas lâché prise pour autant. Juridiquement, il n’avait plus le droit d’améliorer son offre. Il a alors approché les actionnaires actuels de FRAM, en leur proposant de leur acheter leurs titres. Son objectif consistait à devenir le propriétaire majoritaire de l’entreprise, ce qui lui aurait permis de déposer in extremis un plan de continuation auprès du tribunal de commerce. Or, selon la loi, les juges doivent donner la priorité aux plans de ce type, présentés par les actionnaires, sur les offres de cession venues de candidats extérieurs.Lire aussi :LBO France veut reprendre FRAM en dix jours chrono« Aller au bout de la logique »Mais cette manœuvre a échoué. Le premier actionnaire contacté, Georges Colson, a donné son accord de principe. Sa demi-sœur, Marie-Christine Chaubet, a en revanche décliné, lundi 23 novembre, la proposition d’achat de ses parts. « Je vais malgré tout aller au bout de la logique, et déposer un plan de continuation », précise au Monde Bernard Bensaid. Il a toutefois très peu de chances d’aboutir. Sa première tentative en ce sens a été jugée irrecevable.Tentant le tout pour le tout, M. Bensaid entend aussi jouer une deuxième carte, et demander l’application de la loi Macron. Une des dispositions du texte voté en juillet permet de forcer le propriétaire d’une entreprise à vendre ses parts à un créancier ou un tiers présentant un plan de redressement.Là encore, toutefois, les chances de succès de M. Bensaid paraissent minces. Ce texte n’a encore jamais été appliqué. Et la cession forcée n’est envisagée que si elle apparaît comme la seule solution sérieuse permettant d’éviter la disparition de l’entreprise en cause. Or, dans le cas de FRAM, la société n’est pas menacée de liquidation : LBO France est prêt à relancer l’affaire. « Oui, LBO France est là, mais son plan ne reprend que 575 personnes sur un total de 1 350 en France et à l’étranger, plaide M. Bensaid. Nous, nous proposons de reprendre tout le monde. » Le tribunal sera-t-il sensible à ces arguments ? Réponse mercredi.Lire aussi :La fin des vacances « à la FRAMçaise »Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Escande Le géant pharmaceutique Pfizer va absorber son concurrent Allergan pour 150 milliards de dollars (141 milliards d’euros). La plus grosse fusion de l’histoire dans ce secteur. Pourquoi ? Pour faire des économies… et pour échapper à l’impôt. En s’arrangeant pour que le mariage prenne la forme d’un achat de l’américain par sa cible, le nouvel ensemble pourra, en effet, adopter la nationalité de cette dernière et donc installer son siège en Irlande. Gain espéré, une diminution par deux du taux d’imposition, moins de 15 %, contre 35 % aux Etats-Unis. Des milliards d’économie à la clé.Lire aussi :Pfizer sur le point de fusionner avec AllerganJoli coup. Mais est-ce bien moral tout cela ? Pas moins, en tout cas, que certains agissements quotidiens en France, qui consistent benoîtement à attendre l’huissier avant de payer son fournisseur. Selon le ministère de l’économie, les deux tiers des entreprises ne respecteraient pas la loi, qui impose de payer ses factures dans les deux mois. Une gestion très agressive de sa trésorerie, qui se fait au détriment des plus fragiles, petites entreprises, particuliers, etc. Sans parler bien évidemment de l’arnaque du siècle, celle de Volkswagen avec ses logiciels truqueurs.Un sport internationalContourner la loi, ou ne pas la respecter, est un sport international pratiqué depuis plusieurs siècles par les seigneurs du capitalisme. Ian Read, le patron de Pfizer, est le lointain successeur des fameux « robber barons », ces barons voleurs de la fin du XIXe siècle, prêts à tout pour agrandir leur empire, au mépris des règles de la morale individuelle et des lois collectives. La lutte entre le plus célèbre d’entre eux, John Rockefeller, patron tout-puissant de la compagnie pétrolière Standard Oil, et l’Etat américain fut sanglante et aboutit au démantèlement de son empire au nom de la concurrence.Largement atténuée durant les « trente glorieuses », la bagarre a repris de la vigueur avec l’avènement de la mondialisation et de la libéralisation de la finance au début des années 1990. Progressivement, nombre d’entreprises ont adopté les tactiques d’« optimisation » mises au point par les financiers pour améliorer la rentabilité de leurs actifs : chasse aux coûts, gestion serrée de la trésorerie, fiscalité agressive. « Les barbares sont à la porte » (Bryan Burrough et John Helyar, non traduit) titrait en 1989 un célèbre livre, décrivant les méthodes de ces nouveaux loups du capitalisme.La barbarie s’est banalisée. Elle n’en est pas moins nocive. D’abord parce qu’elle fait nombre de victimes, ensuite parce qu’elle prive les Etats de ressources, enfin parce qu’elle sape la crédibilité de la loi. Que devient la valeur d’une obligation que plus personne ne respecte ?Les Etats organisent la riposte. L’Amérique frappe juridiquement hors de ses frontières, et les grands pays font désormais cause commune pour lutter contre l’évasion fiscale et ses paradis en tout genre. La survie du capitalisme se joue aussi sur le maintien d’une certaine éthique des affaires.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Pour certaines multinationales, tous les moyens semblent bons afin de payer moins d’impôts. Le laboratoire pharmaceutique américain Pfizer est ainsi sur le point de finaliser une fusion géante de 150 milliards de dollars (141 milliards d’euros) avec Allergan. L’opération, qui pourrait être annoncée lundi 23 novembre selon le Wall Street Journal, doit aboutir au transfert du siège social du nouvel ensemble en Irlande, où est déjà installé Allergan, pour profiter d’un régime fiscal plus avantageux qu’aux Etats-Unis.Selon l’accord qui était en cours d’aboutissement dimanche, la fusion prendrait la forme d’un rachat de Pfizer par Allergan par le biais d’un échange de 11,3 actions Pfizer contre un titre Allergan, auquel s’ajouterait le versement d’une somme en cash. La formule retenue a de quoi surprendre dans la mesure où le groupe, basé à New York, est censé être le prédateur et celui domicilié à Dublin, la proie. Mais le schéma initial se heurte au durcissement de la réglementation américaine qui vise à limiter le phénomène dit de l’« inversion ». Celui-ci consiste à racheter une entreprise située dans un pays où la pression fiscale est moindre qu’aux Etats-Unis pour y transférer son siège social, une fois l’opération bouclée.Lire aussi :Pfizer prêt à casser sa tirelire pour acquérir AllerganInquiet de cette pratique qui aboutit à un manque à gagner fiscal de plusieurs milliards de dollars pour le gouvernement américain, celui-ci a annoncé le 19 novembre de nouvelles mesures, censées rendre plus compliquées ces opérations d’inversion. Jusqu’à présent, une entreprise américaine n’est autorisée à en réaliser une que si ses actionnaires ne détiennent pas plus de 80 % du nouvel ensemble une fois la fusion achevée. Cette règle aurait pu toutefois être contournée en faisant grossir artificiellement la proie pour aboutir à une dilution plus forte des actionnaires du groupe américain (ce que l’on appelle le « stuffing »). Les nouvelles mesures ont pour but d’empêcher de tels montages. Elles doivent également permettre de limiter la possibilité de choisir tel ou tel pays au gré des politiques fiscales.Conscient que ces mesures rétroactives vont lui être directement appliquées, Pfizer a donc cherché la parade en renversant la logique du rapprochement. A l’arrivée, les actionnaires d’Allergan se retrouveraient à la tête de 40 % à 45 % du capital, ce qui rendrait l’opération tout à fait légale au regard de la nouvelle réglementation. Malgré tout, le PDG de Pfizer, Ian Read, prendrait la tête de l’ensemble, tandis que Brent Saunders, son homologue d’Allergan prendrait le rôle de numéro 2. Logique quand on compare la taille des deux entreprises. En 2014, Pfizer a réalisé 50 milliards de dollars de chiffre d’affaires contre seulement 13 milliards pour Allergan.Economiser jusqu’à 1,4 milliard par anPfizer n’en est pas à son coup d’essai : en mai 2014, le groupe avait déjà tenté de s’implanter au Royaume-Uni en rachetant son concurrent AstraZeneca. Mais son offre de 117 milliards de dollars avait été rejetée. Allergan est lui-même issu d’une fusion basée sur la même logique. Actavis l’avait racheté en novembre 2014 pour 66 milliards de dollars et cette société, américaine à l’origine, avait choisi d’implanter son siège social en Irlande dès mai 2013 pour profiter d’un impôt sur les sociétés plus bas : les bénéfices n’y sont taxés qu’à 12,5 %, contre 35 % aux Etats-Unis. Un avantage qu’elle a conservé après le rachat d’Allergan, dont elle a gardé le nom et dont Pfizer souhaite désormais bénéficier.Grâce à sa localisation irlandaise, le laboratoire américain pourrait économiser jusqu’à 1,4 milliard de dollars par an, selon les calculs des analystes de Barclays. Autre avantage pour Pfizer : la trésorerie du groupe logée à l’étranger, qui a atteint en 2014 une cinquantaine de milliards de dollars, échapperait à l’impôt. Celle-ci n’est en effet taxée que lorsqu’elle est rapatriée aux Etats-Unis.Séparer génériques et blockbustersLa fiscalité, même si elle est un élément moteur de l’opération, n’est évidemment pas la seule motivation de Pfizer pour racheter Allergan. D’abord, elle permet à Pfizer de redevenir numéro 1 mondial de la pharmacie devant le Suisse Novartis. Ensuite, le rapprochement avec Allergan s’inscrit dans un vaste projet stratégique. Pfizer envisage en effet de se diviser en deux entités distinctes, avec d’un côté les médicaments génériques et de l’autre les blockbusters, ces médicaments sous brevets capables de générer plus d’un milliard de dollars de chiffre d’affaires.Ce projet ne peut voir le jour que si les deux activités sont suffisamment solides pour affronter la concurrence. Pfizer a déjà récemment consolidé son pôle générique avec le rachat cette année de Hospira pour 17 milliards de dollars. La fusion avec Allergan viserait cette fois à renforcer son portefeuille de médicaments sous brevet en mettant la main sur le Botox, le célèbre traitement antirides, mais aussi le Restasis, un traitement ophtalmique contre le syndrome de l’œil sec. De quoi compenser le déclin des revenus sur le Lipitor, son anticholestérol phare, ou sur le Viagra, sa pilule contre les troubles de l’érection. D’autant que la liste des médicaments de Pfizer en passe d’être copiés ne cesse de s’allonger avec notamment le Celebrex (anti-inflammatoire), l’Enbrel (polyarthrite rhumatoïde), le Zyvox (antibiotique).De son côté, Allergan est en train de finaliser la cession de ses activités dans les médicaments génériques, que l’israélien Teva Pharmaceutical est prêt à racheter pour 40 milliards de dollars.Pfizer et Allergan espèrent boucler leur opération d’ici sept à neuf mois. Si la fusion se concrétise, elle risque, en pleine campagne électorale pour l’élection présidentielle de 2016, relancer de plus belle le débat sur l’urgence de la remise à plat de la fiscalité aux États-Unis. Paul Ryan, le nouveau leader républicain à la Chambre des représentants en a fait l’un de ses chevaux de bataille, tandis que la plupart des candidats à l’investiture républicaine ont déjà promis une baisse substantielle de l’impôt sur les sociétés pour dissuader celles-ci d’imiter Pfizer.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.11.2015 à 10h40 • Mis à jour le22.11.2015 à 13h36 | Claire Guélaud En Argentine plus qu’ailleurs, il faut se méfier des sondages. A de rares exceptions près, ils donnaient le péroniste Daniel Scioli potentiellement victorieux dès le premier tour des élections du 25 octobre. Les sondeurs n’avaient pas vu venir l’impressionnante remontée du libéral Mauricio Macri, qui était au coude à coude avec le candidat de Cristina Fernandez de Kirchner.Lire aussi :Argentine : campagne tendue avant le second tourLes instituts de sondage prédisent désormais sa victoire, dimanche 22 novembre, lors d’un second tour historique dans l’histoire politique du troisième plus grand pays d’Amérique latine. M. Macri, candidat de Cambiemos (Changeons), est à la tête d’une large coalition allant des radicaux de feu le président Raul Alfonsin (centre gauche) à la droite conservatrice. Il n’est pas seulement le chouchou des milieux d’affaires, il est aussi soutenu par à peu près tous les Argentins qui veulent, provisoirement ou durablement, en finir avec le kirchnérisme. Leur désir de changement semble suffisamment fort pour porter M. Macri, donné gagnant, jusqu’à la Casa Rosada, le siège de la présidence.Son principal adversaire, M. Scioli, a été intronisé candidat par la présidente Cristina Kirchner, qui jouit encore d’une grande popularité en Argentine. Daniel Scioli a joué la continuité, sans réaliser combien l’idée de l’alternance pouvait séduire les Argentins, après une décennie de kirchnérisme, plusieurs années de sérieuses difficultés économiques et des scandales de corruption à répétition.Le candidat kirchnériste s’est aussi montré peu soucieux d’être crédible sur le plan économique à un moment particulièrement délicat de l’histoire argentineL’ex-gouverneur de la province de Buenos Aires et vice-président du Parti justicialiste a bâti toute sa campagne sur l’idée du changement dans la continuité, sans juger utile de préciser le contenu de son programme. Il s’en est tenu à des généralités économiques et sociales souvent confondantes dans un pays où la récession menace et où la pauvreté s’étend, promettant par exemple de trouver 20 milliards de dollars (18,7 miliards d’euros) pour renflouer les caisses de la Banque centrale, alors que l’Argentine n’a plus accès au marché des capitaux depuis le défaut sur sa dette souveraine de 2001 et que ses réserves de change ont fondu.Le candidat kirchnériste s’est aussi montré peu soucieux d’être crédible sur le plan économique à un moment particulièrement délicat de l’histoire argentine. Interrogé par le quotidien Clarin, le 19 novembre, sur la manière dont il financerait la baisse de l’impôt sur les sociétés (IS), Daniel Scioli s’est contenté de dire qu’il comptait « sur la croissance ». Ce discours est d’une étonnante légèreté dans un pays où la progression du produit intérieur brut (PIB) n’a cessé de ralentir ces dernières années et qui se trouve fragilisé par la récession brésilienne. En le tenant, le candidat kirchnériste a alimenté le procès en incompétence que lui a fait son rival libéral : « Les kirchnéristes ? Ils ont perdu la capacité de conduire l’Argentine vers la croissance », a déclaré Mauricio Macri dans le même journal.Dans l’ombre de la présidenteDesservi par le soutien appuyé de Mme Kirchner, M. Scioli est resté du début à la fin de la campagne dans l’ombre de la présidente, à côté de laquelle il faisait pâle figure. Cela ne l’a pas aidé. Mais il a aussi commis des erreurs, comme celle de refuser de prendre part au débat télévisé qui a précédé le premier tour de l’élection ou celle de chercher à faire peur aux Argentins. « Les idées, les mesures d’ores et déjà décidées et les propositions de M. Macri constituent un danger pour la société argentine », a-t-il asséné, dimanche 15 novembre, lors du débat télévisé de l’entre-deux-tours, présentant le maire de Buenos Aires comme un apôtre du néolibéralisme, soutenu par les grands propriétaires terriens et par les milieux industriels. En bon péroniste, lui s’est présenté comme un défenseur d’un Etat populiste et protectionnisme. Mais la magie ne semble guère avoir opéré.Dans un pays en grande difficulté, fragilisé par des déficits jumeaux – ceux du compte courant et du budget –, en panne de croissance et avec une inflation galopante, la continuité est difficile à vendre. Le pays va avoir besoin d’assistance financière. Celle de la Chine ne sera probablement pas suffisante. Rompus aux crises économiques et financières, les Argentins semblent pressentir que leur prochain président n’aura pas d’autre choix que de trouver un accord avec les « fonds vautours » pour permettre au pays de sortir de son isolement et d’avoir à nouveau accès au marché des capitaux.« Il y a un accord entre le Fonds monétaire international (FMI), les “fonds vautours” et Macri sur la nécessité de supprimer les subventions et de dévaluer », a insisté M. Scioli. Son adversaire, qui s’est engagé à lever les contrôles de capitaux et à réduire les taxes sur les exportations honnies des milieux d’affaires dès le premier jour de sa présidence, est acquis à la nécessité d’un tour de vis et au caractère incontournable de la dévaluation. Mais il parie aussi sur le retour de la confiance des milieux d’affaires et des investisseurs pour faire durer l’austérité le moins longtemps possible. A charge pour les électeurs de trancher, dimanche, entre la promesse de continuité de M. Scioli et la volonté de rupture de son rival Mauricio Macri.Lire aussi :Argentine : le crépuscule des années KirchnerClaire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier Malgré le tapage médiatique, il faut croire que de nombreux bailleurs n’ont pas entendu parler du plafonnement des loyers à Paris. Selon une enquête de la CLCV (Association nationale de défense des consommateurs et usagers) publiée le 3 novembre, 42 % des locations parisiennes proposées sur les sites de petites annonces ne respectent pas la loi.Pourtant, pratiquer des loyers raisonnables est souvent une bonne stratégie sur le plan patrimonial. « Cela fidélise le locataire et permet d’éviter les périodes de vacance qui plombent le rendement de la location », déclare Jean-François Buet, président de la Fnaim.Comment viser juste ? Beaucoup de propriétaires bailleurs se posent la question au moment de fixer le montant du loyer qu’ils vont réclamer à leur locataire. Des interrogations qui s’expliquent notamment par la complexité et l’instabilité du cadre légal, que la loi Alur a encore modifié.Belle vue sur la SeineSi le bien n’a jamais été loué, le loyer n’est encadré qu’à Paris (Lille prévoit d’adopter un dispositif similaire fin 2015 et Grenoble en 2016). Il en va de même pour les logements qui sont vacants depuis au moins dix-huit mois et ceux qui ont fait l’objet de travaux au cours des six derniers mois pour un montant au moins égal à la dernière année de loyer.Depuis le 1er août, les loyers parisiens ne peuvent pas être supérieurs de plus de 20 % à un loyer de référence publié par le préfet sur la base des loyers médians calculés par l’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne (OLAP). Pour connaître le loyer de référence de son quartier, il suffit de se rendre sur le site de la Direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement (Drihl) d’Ile-de-France et de renseigner l’époque de construction du bâtiment, le nombre de pièces et l’adresse du logement.Lire aussi :Encadrement des loyers : l’expérience débute à ParisLes propriétaires de logements présentant des caractéristiques particulières de localisation et de confort, par exemple une terrasse avec une belle vue sur la Seine, peuvent exiger un complément de loyer, mais ils doivent pouvoir le justifier par des éléments objectifs. Sur ce plan, la loi est floue et il faudra attendre qu’une jurisprudence soit constituée pour y voir plus clair.Evolution encadréeEn cas de changement de locataire, le bailleur est libre de fixer le loyer de son choix si le bien est situé dans une zone non tendue. En revanche, dans les zones où le marché immobilier présente des tensions, l’évolution des loyers est encadrée. Il s’agit des 28 zones urbaines de plus de 50 000 habitants où s’applique la taxe sur les logements vacants : Ajaccio, Annecy, Beauvais, Bordeaux, Fréjus, Grenoble, Lille, Lyon, Paris, Toulon, Toulouse…Lire aussi :L’encadrement des loyers profite aux locatairesDans ces villes, le propriétaire peut augmenter le loyer du nouvel occupant, à condition de ne pas l’avoir déjà fait au cours des douze derniers mois. Cette hausse ne doit pas dépasser celle de l’indice de référence des loyers (IRL), publié chaque trimestre par l’Insee.Lorsque le bien est en cours de location, le montant du loyer peut être modifié, mais cette modification ne peut intervenir qu’à la date anniversaire du contrat de location, et à condition qu’une clause d’indexation y soit bien inscrite. Enfin, le loyer ne peut pas augmenter plus vite que l’IRL. A noter : depuis le vote de la loi Alur, si un bailleur laisse passer un an sans réclamer d’augmentation, un rattrapage rétroactif n’est plus possible.CompliquéEn dehors de Paris, si le loyer pratiqué est « manifestement sous-évalué » par rapport à des biens similaires situés dans le voisinage, le propriétaire peut proposer un nouveau loyer à son locataire. A condition de lui présenter trois ou six références précisant le montant du loyer (hors charges), l’adresse, l’étage, la surface, le nombre de pièces, etc. Dans les zones tendues, « une fois la sous-évaluation démontrée, il peut augmenter le loyer, mais la hausse ne peut pas dépasser la moitié de la différence entre l’ancien loyer et le loyer moyen du voisinage. Et si cela représente une augmentation de plus de 10 %, celle-ci doit être lissée sur six ans », précise Roselyne Conan, responsable du pôle juridique à l’Agence nationale pour l’information sur le logement (ANIL).Contester son loyerÀ Paris, si un bailleur ne respecte pas la loi, le locataire peut contester son loyer dans les trois ans à compter de la signature du bail auprès de la commission de conciliation des loyers.Lire aussi :Contester son loyer, mode d’emploiCette instance paritaire a deux mois pour rendre son avis. Faute d’accord, le tribunal d’instance est compétent. Le locataire qui veut contester le complément de loyer dispose de trois mois après la signature du contrat de bail pour le faire.Une actualisation du loyer est aussi possible si le bailleur a réalisé, depuis la conclusion du dernier contrat de bail, des travaux d’amélioration d’un montant au moins égal à la moitié de la dernière année de loyer. Mais dans ce cas, le relèvement du loyer annuel ne peut excéder 15 % du coût réel des travaux TTC. Surtout, les interventions réalisées doivent apporter des éléments de confort réels : changement d’une chaudière, réfection de l’isolation…Compliqué ? Plutôt, et à Paris, la loi Alur ajoute une complexité supplémentaire puisque le loyer ne peut dépasser de 20 % le loyer de référence, sauf si le bien présente des caractéristiques particulières. « Mais cela ne concerne que les contrats signés depuis le 1er août 2015. Les contrats signés avant et qui se reconduisent tacitement ne sont pas concernés », ajoute Arnaud Couvelard, juriste à l’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI).Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.11.2015 à 19h21 • Mis à jour le21.11.2015 à 16h42 | Mathilde Damgé Les attentats du 13 novembre ont, légitimement, éclipsé le reste de l’actualité. Mais, pour se donner un peu de baume au cœur, voici tout de même sept bonnes nouvelles, qui ont pu passer inaperçues. Premiers mariages homosexuels en Irlande. Les premiers mariages homosexuels peuvent se tenir depuis lundi 15 novembre en Irlande, six mois après une consultation historique qui a vu ce pays devenir la première nation au monde à l’autoriser par référendum. Son entrée en vigueur a toutefois été freinée par de nombreux recours, dans ce pays de tradition catholique où l’homosexualité n’a été dépénalisée qu’en 1993. Les mariages homosexuels déjà contractés à l’étranger seront, eux, automatiquement reconnus par les autorités irlandaises.Mariage, union civile, criminalisation… les droits des homosexuels dans le mondeA la suite de l’Irlande, qui a voté le 23 mai dernier en faveur du mariage gay, la Cour suprême américaine a légalisé le 26 juin le mariage homosexuel dans les cinquante Etats du pays. Ainsi, quatorze Etats américains doivent modifier leur législation pour autoriser les couples de même sexe à se marier. Mais dans nombre d’autres Etats, être homosexuel reste un délit, voire un crime.La carte ci-dessous figure les droits accordés aux homosexuels dans le monde, ou à l’inverse la pénalisation de l’homosexualité. Passez votre souris sur un pays pour avoir plus de détails. Le dernier cas connu d’Ebola en Guinée déclaré guéri. Une petite fille de 3 semaines dont la mère est morte, a été officiellement déclarée guérie lundi. La fin de l’épidémie pourra être annoncée à Conakry dans quarante-deux jours (deux fois la durée maximale d’incubation du virus), après le second test négatif, si aucun cas n’est signalé d’ici là. L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, la plus grave depuis l’identification du virus en Afrique centrale, en 1976, a fait au moins 11 300 morts sur 29 000 cas recensés. Les victimes se concentrent à 99 % dans trois pays limitrophes : la Guinée, d’où est partie l’épidémie en décembre 2013, la Sierra Leone et le Liberia. Cette nouvelle est entachée par l’annonce vendredi soir de trois nouveaux cas au Liberia, alors que le pays avait été officiellement déclaré débarrassé du virus le 9 mai par l’Organisation mondiale de la santé.Lire aussi : Plus aucun cas d’Ebola signalé en Guinée Les nouveaux tests prénataux de dépistage de la trisomie 21 jugés efficaces. Ces tests (facturés entre 400 et 600 euros et non remboursés), sur simple prélèvement de sang maternel, ont été reconnus mercredi par la Haute Autorité de santé (HAS), qui étudie désormais le cadre de son utilisation. L’objectif est de diminuer le nombre de recours non justifiés à l’amniocentèse, qui peut se solder par une fausse couche. Cet examen était jusqu’à présent proposé aux femmes enceintes lorsque les tests sanguins révèlent une perturbation des taux d’hormones et de protéines pouvant évoquer la présence d’une trisomie 21, et que l’échographie du premier trimestre présume une irrégularité des proportions morphologiques (mesure de la clarté nucale, des membres, os du nez, taille de l’enfant…). Londres arrête ses centrales au charbon les plus polluantes d’ici 2025. La ministre de l’énergie et du changement climatique britannique, Amber Rudd, a annoncé, mercredi, que toutes les centrales électriques du pays fonctionnant au charbon réduiront leur production dès 2023 et qu’elles auront cessé leur activité en 2025.Lire aussi : Les zigzags de Londres sur la transition énergétique Un trésor découvert en Suisse. C’est dans un verger planté de cerisiers, dans le nord de la Suisse, qu’un maraîcher helvétique a fait, par hasard, une découverte surprenante : un trésor numismatique, enterré là depuis mille sept cents ans et datant du IIIe siècle après Jésus-Christ. Les pièces de monnaie sont dans un excellent état de conservation, les inscriptions qu’elles portent sont encore bien lisibles. Les chimpanzés ne seront plus des cobayes. En tout cas, ils ne serviront plus à la recherche gouvernementale aux Etats-Unis. Ces animaux, qui sont les plus proches de l’homme avec 98 % de gènes communs, ont été enregistrés parmi les espèces menacées par le service de la pêche et de la vie sauvage américain. En outre, les cinquante derniers représentants de l’espèce encore captifs vont être mis à la retraite dans un sanctuaire. Remise en liberté d’un panda. Hua Jiao, une femelle panda géante âgée de 2 ans, a été relâchée dans la nature au sein de la réserve naturelle de Liziping, dans la province du Sichuan. En 2012, un panda issu des mêmes parents que Hua Jiao, et baptisé Tao Tao, avait déjà été relâché dans cette région, connue pour être l’habitat naturel de cette espèce menacée.   Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Martine Delahaye « C’est récent, mais on me demande maintenant des scénaristes capables d’écrire en anglais, pour monter des coproductions », note Catherine Winckelmuller, agent d’auteurs et de réalisateurs travaillant pour le cinéma ou la télévision. « Cela ne date que d’un an, mais des producteurs indépendants m’ont envoyé des projets depuis l’Angleterre, Israël ou le Danemark pour que je les lise, les propose à mes client(e)s, et que l’on voie si un scénario peut être mené en commun. Pour une série partiellement financée par la France et son système d’aides. » Agent, notamment, des auteures Virginie Brac et Anne Landois, à l’origine de la reconnaissance internationale de la série « Engrenages », Catherine Winckelmuller exerce le même métier que les personnages de « Dix pour cent », la série créée par Fanny Herrero d’après une idée originale de Dominique Besnehard, diffusée récemment sur France 2. Si ce n’est qu’elle a décidé, il y a vingt-cinq ans, en créant Agents Associés (l’une des quarante agences artistiques à Paris), de représenter non pas des comédiens mais des auteurs et des réalisateurs.« Je dis non 363 fois sur 365 »Sur quels critères accepte-t-elle ou non quelqu’un dans son agence ? « D’abord, je représente peu de gens, même pas une cinquantaine, explique-t-elle. Je n’ai qu’un assistant, c’est tout. Et puis je ne rencontre jamais les gens d’abord. Parce qu’ils sont presque toujours extrêmement séduisants, lors d’un entretien. Moi, je veux lire et voir. Si ça me plaît et que j’ai le sentiment de pouvoir apporter quelque chose, j’y vais ; sinon, je n’y vais pas. Ce qui m’intéresse chez les créateurs, c’est leur regard, ce qui fait leur originalité, ce qui les distingue de la masse. Je reçois une demande par jour, je dis non 363 fois sur 365. »Au-delà de la disponibilité et de la réactivité qu’exige ce métier tout de relations, il revient à l’agent de lire ce que lui envoient « ses » scénaristes, de les dissuader ou de les encourager au fil de leurs tentations et tentatives. En un mot, de les accompagner dans leur processus de création, pour qu’un de leurs projets aboutisse à l’écran. D’où la nécessité d’acquérir une fine connaissance des attentes des chaînes et des besoins des producteurs.Lire aussi :Succès français en sérieAprès avoir reconnu les qualités de la série « Dix pour cent » (ce qui correspond au taux de rémunération de tout agent artistique français à la signature d’un contrat par l’un de ses clients), Catherine Winckelmuller fustige, avec force, le manque de confiance et de considération accordé aux auteurs en France : « La chaîne a demandé l’écriture d’une saison 2 de “Dix pour cent”, mais les contrats que les producteurs proposent aux scénaristes en font des auteurs “substituables”, ce qui veut dire que l’on peut les renvoyer et les remplacer à volonté. C’est hallucinant ! » Les professionnels dans une impasseC’est bien simple, estime cette professionnelle : en un quart de siècle, la situation des auteurs de télévision, après une courte embellie, n’a au final pas évolué. Au-delà de quelques réussites, « qui ne sont jamais que l’arbre qui cache la forêt » (« Un village français », « Engrenages », « Ainsi soient-ils »…), la structure même de France Télévisions, la frilosité des chaînes et l’incompétence d’un grand nombre de producteurs ont rendu l’ensemble du système public français obsolète, acculant les professionnels dans une impasse.D’où la grande question que se posent les agents artistiques qui, comme elle, ont affaire à l’audiovisuel : comment Delphine Ernotte, nouvelle présidente de France Télévisions, pourra-t-elle mettre en actes sa volonté de faire de la fiction « une priorité », comme elle l’a annoncé en septembre à La Rochelle, quand on voit à quoi a abouti, jusqu’ici, en termes de création, un groupe qui emploie 10 000 personnes et dispose d’un budget plutôt conséquent…« Pas de vision »« Qu’attendre d’un service public qui est capable de dire “Ce projet est trop bien pour nous”, comme je l’ai entendu encore récemment ? », s’insurge l’agent de Pierre Schoeller, auteur et réalisateur de L’exercice de l’Etat. « A France Télévisions, on me demande : auriez-vous un auteur qui puisse rassurer France 2 ? Je ne vois que frilosité, aucune idée de ce que l’on attend, pas de vision de ce que va devenir la fiction dans les cinq ans ! En revanche, un conseiller à la fiction, dans le service public, se prend souvent tout à la fois pour un scénariste, pour un réalisateur, pour un directeur de casting, en plus de croire savoir ce qu’attend le public… »Alors que TF1 et Canal+ créent d’imposantes unités de fiction, alors que les sociétés de production cinématographiques commencent à investir le monde sériel, le mammouth France Télévisions pourrait bientôt ne plus reconnaître le paysage dans lequel il évoluait jusqu’ici, pronostique Catherine Winckelmuller…Martine DelahayeJournaliste au Monde Margherita Nasi L’exemple le plus emblématique des décalages entre l’élite et le peuple est peut-être celui de la reine Marie-Antoinette, connue pour avoir supposément suggéré au peuple affamé marchant sur Versailles de manger de la brioche. Une déclaration probablement imaginaire, mais qui n’en reste pas moins emblématique, et qui semblerait avoir quelques échos avec l’actualité. « En ce début de XXIe siècle, les élites sont-elles atteintes du syndrome de Marie-Antoinette, c’est-à-dire déconnectées de la réalité vécue par le peuple et incapables d’envisager que le pouvoir leur échappe ? », se demande ainsi Jean-Luc Wingert dans Le syndrome de Marie-Antoinette.C’est en effet un personnel politique crispé sur une vision dogmatique de l’économie, exclusivement préoccupé par la défense de ses intérêts, que décrit le consultant en innovation sociale et en organisation.Ainsi, au moment où la crise touche tous les domaines, du social à l’environnement en passant par l’économie, la finance et éducation, les pays occidentaux apparaissent désemparés : les élites se battent pour sauvegarder leurs avantages et ceux de leurs pays respectifs, le Royaume-Uni continuant de défendre les intérêts de la finance, dans laquelle il a beaucoup investi, l’Allemagne focalisée, quant à elle, sur la défense de son industrie.Évolution de schémas de penséeMais ce n’est pas d’un pamphlet contre les élites dont il s’agit ici. Si dans son premier ouvrage, La vie après le pétrole. De la pénurie aux énergies nouvelles (Autrement, 2005), Jean-Luc Wingert présentait la problématique de la transition énergétique, la crise actuelle pousse l’auteur à envisager des solutions encore plus globales : c’est à une crise de la civilisation occidentale et de son modèle de développement que nous avons à faire.La première partie de l’ouvrage est ainsi consacrée à la possible évolution des schémas de pensée : après avoir analysé le cercle vicieux dans lequel nous entraîne le système marchand, l‘auteur s’interroge sur les croyances occidentales et la « science économique ».Dans la deuxième partie de l’ouvrage, l’auteur détaille une série de propositions pour changer la société : des réformes de la finance à des formes autres d’organisation d’entreprise, en passant par la création d’un Sénat citoyen, une chambre tirée au sort sur les listes électorales pour questionner les propositions, redonner de l’oxygène aux institutions et retrouver des débats contradictoires et de qualité.Révolution en matière de financeMais c’est en matière de finance que la révolution semble le plus s’imposer : « ce secteur est devenu un casino géant, bien éloigné des préoccupations du financement de l’économie réelle qui, pourtant, devrait être son objectif ». L’auteur suggère donc de séparer les activités des banques d’affaires des banques de détail afin de protéger les activités bancaires destinées à l’économie réelle.En peignant plusieurs révolutions possibles, liées, et qui dessinent des futurs différents, c’est surtout à un changement de paradigme qu’appelle l’auteur. L’enjeu n’étant plus de croire à une nouvelle vérité, mais de prendre conscience que si une fable de cohésion est indispensable pour faire société, il ne s’agit pas d’une vérité, mais d’un récit comportant simplification et imaginaire, qui met en avant certains aspects et en met d’autres dans l’ombre.Ainsi, l’abondance énergétique qui depuis près de trois siècles rend possible l’autonomie ou l’agriculture industrielle est un élément du contexte historique qui n’est pas considéré à sa juste valeur, et dont il nous est difficile d’imaginer la fin. « Jadis on demandait au peuple de sacrifier sa vie présente pour un salut dans l’au-delà, on lui demande maintenant de la sacrifier pour la futilité d’une utopie marchande. »Le syndrome de Marie-Antoinette. Que faire quand les élites ont perdu la tête ? de Jean-Luc Wingert (Les Liens qui Libèrent, 224 pages, 18 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde Gaëlle Picut Trois médias numériques, lancés en 2014 et 2015, tournent autour du travail. Leur point commun : mettre en valeur les récits des travailleurs eux-mêmes.Le premier projet éditorial, Raconter la vie (raconterlavie.fr) a été lancé en janvier 2014 par Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France, et soutenu par les Editions du Seuil. Il accueille des textes écrits essentiellement par des anonymes, dont un certain nombre autour de différents métiers.« Ce projet a l’ambition de répondre au besoin de voir les vies ordinaires racontées, les voix de faible ampleur écoutées, la réalité quotidienne mieux prise en compte », écrivait Pierre Rosanvallon lors du lancement dans un manifeste intitulé « Le parlement des invisibles » : « Donner la parole, rendre visible, c’est aider les personnes à retrouver leur dignité, à résister. C’est leur permettre de rassembler leur vie dans un récit qui fait sens, de l’insérer dans une histoire collective ».On y trouve des témoignages très variés : un conducteur de métro, une psychologue, une caissière, une conseillère d’orientation, un infirmier, un routier, un boulanger, une employée de fast-food, un directeur d’agence bancaire, un charpentier…Dans l’Education nationaleDans le sillage du projet « Raconter la vie », le SGEN-CFDT, un syndicat de l’Education nationale, a lancé en septembre 2014, Raconter le travail (raconterletravail.fr), un espace où les professionnels de l’enseignement peuvent témoigner de leur travail, de ce qu’ils vivent au quotidien, sur ce qu’il se passe de façon invisible au sein des établissements scolaires.Le but est de raconter le concret et la diversité des situations. « La représentation du travail dans l’Education nationale fait aujourd’hui défaut. La méconnaissance du travail réel des personnels, par les médias et les corps intermédiaires comme par les intéressés eux-mêmes, explique à la fois les carences des politiques publiques et l’incapacité des personnels à agir collectivement », estime Frédéric Sève, secrétaire général du SGEN-CFDT dans le manifeste de lancement du site. Cette initiative a été parrainée par Pierre Rosanvallon et son équipe.Le dernier né est le site Dire le travail (direletravail.coop), lancé en avril 2015 par la coopérative du même nom regroupant une cinquantaine de sociétaires et animée par Patrice Bride, ancien rédacteur en chef des Cahiers pédagogiques.Ce média publie aussi des écrits signés des travailleurs eux-mêmes. Des professionnels les aident à mettre en forme leurs récits. « Nous cherchons avant tout à mettre en avant le travail, plutôt que le métier : non pas ce que fait en général un maçon, un gardien de musée ou un policier, mais la façon très particulière dont une personne forcément unique s’est débrouillée de ce qu’elle avait à faire, dans son contexte propre », explique Patrice Bride. Une vingtaine de récits sont déjà en ligne, rédigés par un dermatologue, un caissier, une infirmière, une accompagnatrice en soins palliatifs, etc.Ce qui se fait au-delà du métierCe travail d’expression écrite produirait plusieurs effets. « Dire son travail est important. Poser des mots permet de prendre de la distance par rapport au quotidien, à l’apparente routine ou à la course permanente, constate Patrice Bride. On réalise tout ce que l’on arrive à faire malgré les difficultés, les prescriptions parfois contradictoires, voire la souffrance. À cet effet révélateur, vient s’ajouter un effet assurance ou réassurance quand on n’est pas très sûr de ce que l’on fait. Enfin, l’écriture est une manière de partager avec d’autres son expérience et ses histoires de travail, de les faire reconnaître ».Nadir Abdelgaber, un jeune caissier a rédigé un texte sur son quotidien, en partant de la façon dont il plie le ticket de caisse avant de le tendre au client. « Pour lui, écrire sur son travail, être publié, lu, est une manière de montrer son travail sous un angle positif. Il ne s’agit pas seulement de montrer comment il fait son travail mais aussi la façon dont il se l’approprie », témoigne Patrice Bride.Ariane Grumbach a publié un texte (« Des mots pour mieux manger ») sur son activité de diététicienne. « J’avais déjà un certain recul sur mon vécu professionnel. En revanche, je n’avais jamais formalisé des mots dessus et en ce sens, la démarche était fructueuse », estime-t-elle. « J’aime cette façon de passer » de l’autre côté du miroir « de métiers que l’on ne connaît que très partiellement. Cela me paraît une démarche extrêmement intéressante que l’on travaille seul ou en entreprise car elle peut aider à prendre conscience de la valeur de son travail, des compétences acquises au fil du temps. C’est aussi une façon de fixer la mémoire du travail », poursuit-elle.Faire partie d’un toutAude Baron, qui a écrit un texte sur son activité de paludière, a également ressenti l’importance de transmettre sa passion pour son métier. Au-delà, elle compare cette démarche à un « travail thérapeutique ». « J’avais témoigné une première fois sur mon métier pour un blog. Cela avait enclenché quelque chose chez moi. J’ai eu envie de poursuivre cette réflexion. Cela m’a fait du bien et m’a conforté dans mon choix de vie. Avant de devenir paludière comme mon père, j’ai été chargée de communication au sein d’une collectivité locale. Écrire ce texte m’a fait réaliser un certain nombre de choses dont je n’avais pas conscience sur le sens de ce que je faisais. Depuis, je les vis de façon encore plus intense », analyse-t-elle. « En décrivant mon activité, j’ai l’impression de faire partie d’un tout, d’être en accord avec la nature, le cycle des saisons. C’est un travail sur soi en permanence ».Par ailleurs, la publication de ce texte a favorisé des discussions avec ses proches. Elle s’est rendu compte qu’elle préférait utiliser le terme d’activité qui renvoie à des choses positives, à un épanouissement, plutôt que celui de travail associé à quelque chose de laborieux, de pénible.« En période de crise économique, d’événements tragiques comme nous le vivons actuellement, il est important de revenir aux fondamentaux, de faire son travail avec amour, de remettre les relations humaines au cœur de nos activités. Le métier de paludier est à la fois solitaire et solidaire. Le monde du marais est une grande famille alors que lorsque je travaillais dans la fonction publique j’avais le sentiment d’être très isolée », conclut-elle.Etre connecté à l’actualitéL’une des ambitions de Dire le travail est aussi de chercher des connexions avec l’actualité. Il accueille par exemple le témoignage d’Adèle Wine, partie en mission comme responsable d’approvisionnement dans un Centre de traitement Ebola de Médecins sans frontières en Guinée. « Derrière chaque événement de l’actualité, il y a toujours du travail, des femmes et des hommes qui font ce qu’ils ont à faire avec de l’intelligence, des émotions, des convictions, des valeurs », résume Patrice Brice.Outre cette publication web, la coopérative Dire le travail développe d’autres activités tels que des ateliers à destination de particuliers souhaitant écrire sur leur travail, ou des interventions auprès d’organismes (associations, syndicats, entreprises, etc.), en particulier dans le cadre de formations autour de questions liées à l’expression sur le travail. Elle est actuellement en discussion avec l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) et la CFDT intéressées par la démarche.Pour compléter ce tour d’horizon de cette « démocratie narrative » (selon l’expression de Pierre Rosanvallon), il faut également évoquer les blogs, un média personnel parfois utilisé par leurs auteur(e) s pour s’interroger sur leurs pratiques professionnelles. Le milieu médical est incontestablement surreprésenté. On peut citer Jaddo (rédigé par une jeune généraliste), Vieux et merveilles (une auxiliaire de vie), Boules de fourrure (un vétérinaire) ou encore 10 lunes (une sage-femme).Ces différentes initiatives montrent que parler du travail n’est pas réservé aux sociologues, aux économistes, aux politiques ou aux journalistes. Derrière les notions de marché du travail, de chômage, de productivité, d’innovation, de management… il y a le travail réel, l’humain. « Nous voulons donner à lire le travail réel. De l’engagement, du conflit, de la solidarité : ce qui se joue au travail, parfois envahissant, parfois dépourvu de sens, avec ses grandeurs comme ses difficultés, toujours au cœur du fonctionnement de la société », résume Patrice Bride.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Anne Rodier et Francine Aizicovici La cellule d’écoute psychologique à La Poste a enregistré une centaine d’appels depuis les attentats, le double de l’usage ordinaire. Une équipe de psychologues spécialisés est à disposition chez L’Oréal, un numéro d’appel chez Allianz global assistance, et les médecins du travail accompagnent les salariés d’EDF qui sont sous le choc, après la perte de leur collègue, Juan Alberto Gonzalez Garrido, 29 ans, vendredi 13 novembre au Bataclan. La majorité des grandes entreprises ont un dispositif d’accompagnement psychologique interne ou en partenariat avec des cabinets privés, qu’elles ont activé ces derniers jours.« Les militaires nous ont appris qu’on ne peut pas vivre normalement après avoir vu mourir quelqu’un sous ses yeux », explique Xavier ALas Luquetas, président du cabinet Eleas, spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux. Mais surtout l’employeur est légalement responsable de la santé de ses salariés. Selon l’article L. 4121-1, « l’employeur prend les mesures nécessaires pour (…) protéger la santé physique et mentale des travailleurs ».La responsabilité des employeursHistoriquement, ce sont les entreprises privées de sécurité qui, les premières, se sont dotées de « cellules de soutien » pour leur personnel à la suite d’un choc psychologique, suivies des entreprises victimes d’attaques à mains armées (banques, commerces).Puis la jurisprudence a renforcé la responsabilité des employeurs, lorsque en 2002 l’obligation de moyens exigée de l’employeur pour assurer la santé des salariés est devenue une obligation de résultat. Enfin en réaction à la crise des suicides chez France Télécom en 2008, le ministre du travail Xavier Darcos a réaffirmé que toutes les grandes entreprises devaient évaluer les risques et mettre en place un plan d’action. Ce fut le début de l’essor des cellules de soutien.Elles sont organisées d’une part au sein des grandes entreprises (avec les assistantes sociales et le médecin du travail, s’il est psychologue clinicien) et d’autre part en faisant appel à des cabinets privés qui mettent à disposition des psychologues en consultation téléphonique ou en intervenant dans les établissements. Les cabinets pionniers, créés à la fin des années 1990, sont Stimulus, Eleas et Psya. Puis de nombreux autres ont été créés réunis depuis 2011 en fédération (la Fédération des intervenants en risques psychosociaux).Des mutuelles pour les PMEEnfin, de leur côté, les mutuelles, comme Malakoff Médéric ou Audiens, proposent des services d’accompagnement par leurs équipes de psychologues aux salariés des PME et aux intermittents. « Il y a le temps de l’urgence immédiate, puis le suivi des salariés dans la durée, expose Stéphane Lecoq, responsable des relations clients entreprise chez Audiens, qui vient d’ouvrir un dispositif de soutien aux collaborateurs du Bataclan. Certaines populations sont particulièrement en risque, souligne-t-il. 40 des 129 décès ont touché les métiers de la culture »Les cabinets privés et les mutuelles ont enregistré une augmentation des demandes depuis le 13 novembre, comme ce fut le cas en janvier, après l’attaque contre Charlie Hebdo. « 50 % de nos clients nous avaient appelés dès samedi pour savoir comment réagir auprès de leurs salariés », indique M. Alas Luquetas, dont la première recommandation a été de rappeler aux salariés les dispositifs déjà en place dans l’entreprise « pour rappeler la dimension protectrice de l’organisation ».Bilan de la première semaine post-attentat, le cabinet Psya a, de son côté, effectué 40 jours d’intervention par ses psychologues au sein d’une trentaine d’entreprises, alors que le volume annuel moyen du cabinet est de 200 à 250 jours. Psya a fait intervenir sa vingtaine de psychologues salariés. Mais il a aussi dû faire appel à des professionnels externes, compte tenu de l’afflux de demandes. Enfin, « Audiens a reçu une demande d’accompagnement psychologique d’une soixantaine de salariés et d’intervention de psychologues sur site de la part de huit entreprises », précise M. Lecoq.Phénomène de résonanceTous les salariés d’Ile-de-France n’ont pas exprimé un besoin de soutien psychologique depuis les attentats. Mais la population à risque va bien au-delà des quelques centaines de salariés qui ont été témoins directs des attaques. Car un phénomène de résonance réactive les traumatismes des attentats précédents : « une salariée m’a appelé aujourd’hui pour me parler de l’attaque de Toulouse, qu’elle revivait depuis vendredi », témoigne M. Alas Luquetas.D’autres situations plus personnelles de confrontation avec l’idée de mort (un suicide ou la mort brutale d’un proche) prennent une ampleur particulière. « C’est important que les entreprises puissent proposer cette aide, dans la mesure où ces situations que vivent leurs salariés ont un impact sur le quotidien de travail, l’état psychologique des salariés, la motivation », estime Emmanuel Charlot, directeur associé chez Psya.Les entreprises sont confrontées à trois cas de figure. Soit elles comptent un salarié décédé ou grièvement blessé dans leur effectif, et sont amenées à organiser des groupes de parole et adapter le management. Soit les salariés sont concernés indirectement, auquel cas la cellule d’écoute téléphonique par des psychologues accessibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 permet de soutenir les gens qui ne vont pas bien.« Les salariés d’Allianz Global assistance ont reçu dimanche un mail leur indiquant un numéro de téléphone pour pouvoir parler en français ou en anglais à un des six psychologues de la société de téléassistance GTS », indique Candice Bosson, responsable RH chez Allianz Global Assistance. « Si les demandes de salariés devaient dépasser 5 % de l’effectif, on aurait besoin de faire venir des psychologues sur site », ajoute Mme Bosson.Enfin, le troisième cas de figure concerne les salariés qui sont affectés par l’événement, à savoir potentiellement tous les salariés français. « En janvier, ce sont des journalistes qui étaient visés, aujourd’hui c’est tout le monde », constate M. Alas Luquetas. Les cabinets d’accompagnement seront probablement mieux connus après ce vendredi 13, mais toutes les entreprises n’auront pas besoin de faire appel à des psychologues.Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journalisteFrancine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gary Dagorn Dans son rapport annuel sur le terrorisme (le Global Terrorism Index), l’Institute for Economics and Peace (IEP) publie une estimation du coût mondial des attaques terroristes. Ce coût a atteint un niveau sans précédent depuis 2000, dépassant même l’année 2001, marquée par les attentats du 11 septembre perpétrés par Al-Qaida contre les États-Unis.Selon l’IEP, le coût des attaques terroristes est estimé en 2014 à 52,9 milliards de dollars (environ 49,5 milliards d’euros), soit une augmentation de 60 % par rapport à 2013.Ces chiffres sont toutefois à relativiser – puisque le coût des violences criminelles et les homicides est 32 fois plus élevé (1 700 milliards de dollars). Surtout, ce montant est à prendre avec la plus grande précaution en raison de la méthodologie employée. #container_14478421999{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14478421999{ height:500px; } #container_14478421999 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14478421999 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14478421999 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14478421999 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Coût mondial estimé du terrorisme depuis 2000En milliards de dollarsSource : Institute for Economics and Peacerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Les coûts totaux sont ensuite rapportés au produit intérieur brut par habitant du pays de la victime. Selon cette méthodologie, la vie d’un citoyen américain ainsi a plus de « valeur économique » que la vie d’un citoyen égyptien.Dépenses de sécurité et contrats d’assurance exclus du calculLe coût des morts et blessés représente la plus grande partie des coûts liés au terrorisme recensés dans cette étude : en 2014, 97 % des 53 milliards de dollars annoncés proviennent directement du coût économique des victimes, le reste (détournements, dommages matériels…) représente 705 millions de dollars. table{ width:90%; margin:auto; font-size:1.5rem; } th,td{ padding:5px; border:1px solid #999; } th{ background-color:#eee; }Type de dommagesMontant(millions de dollars)Morts51 275Blessés918Explosions410Dommages sur les infractuctures104Attaques armées99Détournements67Prises d'otage20Attaques non-armés3Assassinats2Mais l’étude n’inclut pas d’autres coûts supplémentaires liés au terrorisme comme par exemple le renforcement des effectifs de sécurité ou l’augmentation des prix des contrats d’assurance. Dans le cas des attentats du 13 novembre, Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics, a d’ores et déjà annoncé que ces créations de postes et le déploiement de nouveaux moyens matériels se chiffreraient à 600 millions d’euros, pour la seule année 2016.Gary DagornJournaliste au Monde Alexis Delcambre et Alexandre Piquard C’est une polémique née d’un dossier qui aurait dû être consensuel. Destinée à élargir le soutien public à un plus grand nombre de publications après les attentats contre Charlie Hebdo, la réforme des aides à la presse a fait l’objet, ces derniers jours, de vives critiques.En cause : la volonté du gouvernement de priver de ces nouvelles aides les publications ayant fait l’objet de condamnations pour racisme, antisémitisme, incitation à la haine raciale ou à la violence au cours des cinq dernières années. La mesure concerne des titres d’extrême droite comme Minute et Rivarol, ou encore l’hebdomadaire Valeurs actuelles, positionné à la droite de la droite et par deux fois condamné ces derniers mois, même s’il a fait appel.Lire aussi : Aides à la presse : qui touche le plus ? Dans son décret du 6 novembre 2015, le gouvernement a étendu le champ de l’aide aux publications nationales d’information politique et générale à faibles ressources publicitaires : elle concerne désormais tous les périodiques et pas uniquement les quotidiens. Il s’agit d’une démarche en faveur du pluralisme, initiée au lendemain de l’attentat qui a décimé l’hebdomadaire Charlie Hebdo, en janvier (celui-ci ne bénéficiera toutefois pas de l’aide, qui est limitée aux publications dont la diffusion est inférieure à 300 000 exemplaires, un seuil que l’hebdomadaire a dépassé depuis janvier).Plainte à BruxellesLe fait que ce renforcement des aides directes ne touche pas les titres ayant fait l’objet de condamnation a fait rapidement réagir. Mardi 17 novembre, Valeurs actuelles s’en est pris au système d’aide dans sa globalité en indiquant avoir « adressé une plainte formelle contre la France pour aide d’Etat incompatible avec le Traité de l’Union européenne dans le secteur de la presse d’information politique et générale de diffusion nationale ».Le lendemain, son directeur, Yves de Kerdrel, a également annoncé un recours au Conseil d’Etat. Il croit avoir identifié une fragilité juridique au sein du décret, dans la mesure où dans les faits, ce sont les directeurs de publication qui sont condamnés, non les titres. Or le décret fait référence à ces derniers.Plus surprenant : jeudi 19 novembre, c’est l’ensemble des quotidiens et magazines qui s’est ému de la mesure, à travers un communiqué commun du syndicat de la presse magazine (SEPM) et de la presse d’information générale (AIPG). Ce texte reprend l’argument de M. de Kerdrel en constatant que « le décret (…) soulève plusieurs points de droit, dont, mais non exclusivement –, celui du non-respect du principe de la personnalité des peines, en raison des règles particulières de responsabilité en matière de presse posées par la loi de 1881, et qui excluent la responsabilité directe de la société éditrice ».Le ministère « serein »En réponse, le ministère de la culture, joint par Le Monde, se dit « serein » sur les contestations juridiques de son décret : les condamnations touchent certes des individus, mais ils sont visés en tant que directeur de la publication, les condamnations ne sont pas personnelles, argumente-t-on. On ajoute que les amendes sont souvent payées par les titres, pas par les dirigeants.Sur la contestation des aides à la presse au niveau européen, le ministère de Fleur Pellerin ne s’affiche pas plus inquiet. Ce type de soutien public à un secteur est un choix politique, au même titre que la neutralité technologique invoquée pour accorder récemment un taux de TVA « super réduit » aux titres de presse sur Internet. Malgré une certaine opposition, Paris estime engranger des soutiens, au niveau européen, sur ces sujets.Sur le fond, cette réforme des aides au pluralisme vise à soutenir des titres qui contribuent à la « vitalité démocratique », argumente le ministère. Exclure les publications condamnées pour propos racistes ou discriminatoires est « dans l’esprit de la loi de 1881 sur la liberté de la presse ». L’article 24 de ce texte rappelle que seront notamment condamnés ceux qui auront « provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes ».Une réforme politique ?Personne n’est visé en particulier à cause de sa ligne éditoriale, c’est un principe républicain, soutient-on au cabinet de Fleur Pellerin. Une tentative de couper court à l’argument selon lequel la réforme est politique et vise à affaiblir des titres d’opposition frontale à François Hollande, comme Valeurs Actuelles, ou proches de l’extrême droite.Enfin, le ministère rappelle que cette aide au pluralisme ne représente qu’une faible partie de l’ensemble des aides directes et indirectes (via les aides postales notamment). En 2014, un titre d’extrême droite comme Présent a touché 362 745 euros d’aides au total (dont 226 888 euros d’aides directes). Valeurs Actuelles a touché 961 026 euros d’aides à son transport postal mais zéro aide directe. Minute et Rivarol n’ont rien touché.Parmi la cinquantaine de titres qui pourraient bénéficier des nouvelles aides au pluralisme, on trouve les publications de gauche Le Monde diplomatique ou Politis, les publications chrétiennes Témoignage chrétien, Pèlerin magazine ou Golias, le magazine féministe Causette, le mensuel et site sur l’écologie Terra Eco, voire le bihebdomadaire généraliste Society.Malgré les arguments du ministère, les fédérations d’éditeurs de presse risquent de ne pas désarmer immédiatement : « Quelles que soient les justifications politiques et morales censées la justifier, une telle exclusion, dans son essence même, rompt avec le principe démocratique intangible de la neutralité de l’action publique vis-à-vis de la presse d’opinion », écrivent-ils, avant d’invoquer Tocqueville : « Pour recueillir les biens inestimables qu’assure la liberté de la presse, il faut savoir se soumettre aux maux inévitables qu’elle fait naître. »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau Non, cet article ne parlera pas d’andouillettes. Pourtant l’industrie du jeu vidéo emploie si souvent l’expression « AAA » qu’il en faudrait peu pour y lire une référence à l’Association amicale des amateurs d’andouillette authentique (AAAAA)…Assassin’s Creed Syndicate, Call of Duty : Black Ops 3, Fallout 4 ou encore Halo 5 : Guardians : ce mois de novembre voit déferler des « vagues incessantes de triple A », constatait il y a quelques jours le site JeuxVideo.com. D’après le site d’actualité financière TradingSat, l’éditeur français Ubisoft prévoit « 5 triple A pour l’année fiscale 2015/2016 ». Un jeu AAA, ou triple A, est manifestement une superproduction qui coûte cher en production, cher en marketing, et doit rapporter très gros. Mais sa définition semble avoir évolué avec le temps.Une expression à la popularité tardiveUne recherche sur Google Trends, qui permet de calculer les volumes de recherche sur une expression donnée, montre, après un premier pic en 2007, année de la sortie d’Assassin’s Creed, une hausse constante de la récurrence du terme dans les années 2010.En 2009, déjà, le blog Untold Entertainment, tenu par un professionnel anonyme, s’appliquait à donner une définition de l’appellation. Il y voyait un moyen de différencier les jeux destinés au tout-venant, dont le marché a explosé avec la Nintendo DS en 2005 puis l’iPhone à partir de 2008, et les jeux consoles traditionnels, destinés à des joueurs plus regardants, notamment sur l’ambition technique.« Aujourd’hui, vous êtes soit un ’développeur de petit jeu grand public’, soit un ’développeur console triple-A’. Il n’y a pas de terme pour vous décrire si vous êtes un ’développeur de jeux console naze’. Si c’est de la console, c’est ’triple A’. »Jargon commercial ou financier ?Au-delà du parallèle simpliste mais historiquement intéressant, le blog suggère une autre piste : celle du jargon commercial. Les éditeurs, au moment d’envoyer leurs listings de sorties aux distributeurs, notent leurs jeux, d’un AAA, d’un A, ou d’un B, en fonction de leur potentiel commercial. « Comme par magie, il n’y a aucun jeu en dessous de B », sourit l’auteur du blog.Dans les commentaires, un internaute dresse un parallèle tentant avec le vocabulaire de la finance, dans lequel le AAA constitue la note maximale attribuée par les agences de notation financières quand elles mesurent la solvabilité d’une entreprise, d’un Etat, etc. Le triple A identifie un risque de défaut de remboursement minimal, voire nul.Dans un lexique destiné aux professionnels du jeu vidéo et régulièrement mis à jour, un vétéran du secteur, Tom Sloper, concède que plusieurs acceptions dans le jeu vidéo circulent, mais souligne que l’ambition du titre reste le principal critère. « Pour l’essentiel, il s’agit d’un jeu qui coûte des dizaines de millions de dollars à produire, des dizaines de millions à “marketer”, et qui a des “production values” [des standards cinématographiques, comme le doublage, la musique ou la mise en scène] très élevées. » Une expression qui évolue avec l’industrieDans sa version initiale de juin 2003, le lexique, qui contient la plus vieille mention en ligne de l’expression AAA, se montre plus laconique. Un jeu triple A y est alors tout simplement décrit comme un jeu « qui atteint le top 10 des ventes sur le marché », la performance commerciale l’emportant sur les questions de budget.La mention ultérieure du coût global du jeu dans la mise à jour de sa définition n’est pas anodine. Elle répond à la hausse exponentielle des budgets de production, notamment avec le passage à la génération des jeux vidéo en haute définition, dans la seconde moitié des années 2000. Un jeu console moyen, qui coûtait 1 à 5 millions au début des années 2000, en nécessite aujourd’hui plusieurs dizaines.L’expression est par ailleurs contemporaine de la montée en puissance d’Ubisoft, qui, à partir de Splinter Cell et Prince of Persia au début des années 2000, a développé une stratégie basée sur des superproductions reposant sur de gros effectifs, une prise de risque commerciale et de très lourds investissements marketing.Lire aussi :Dans les coulisses d’Ubisoft, « l’Airbus du jeu vidéo »Vers des jeux AA et AAAADepuis le début des années 2010, le terme AAA sert également à opposer la production jugée standardisée des géants de l’industrie, comme Ubisoft et Electronic Arts, à une production indépendante, plus artisanale et créative, aux budgets plus modestes et aux risques financiers moindres.La situation évolue toutefois vite et les budgets grimpent continuellement, que ce soit sur smartphones ou sur la plateforme Steam. Aujourd’hui, certains éditeurs, comme Focus en France, s’amusent à parler de jeux « AA » pour leurs titres, des productions au budget plafonné, avec un niveau d’ambition technique moindre, mais placées sur des niches porteuses.Parce que la technologie ne fait que progresser et le jeu vidéo avec lui, d’autres ont par ailleurs anticipé l’avenir, à l’image de Microsoft, qui dans une offre d’emploi sur son réseau en 2012, cherchait un producteur exécutif pour un jeu « AAAA ». Oui, quadruple A. L’andouillette n’a jamais paru aussi près.Lire aussi :Qui possède les géants du jeu vidéo ?William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.11.2015 à 11h41 • Mis à jour le11.11.2015 à 12h08 | Laurence Girard Une des plus grosses fusions de l’histoire est lancée. A la manœuvre, AB InBev, le bouillonnant numéro un mondial du secteur de la bière. Il a formellement déposé, mercredi 11 novembre, une offre de 112 milliards d’euros pour s’emparer de son plus proche rival SABMiller. Le brasseur belgo-brésilien, connu pour ses marques Stella Artois, Budweiser, Beck’s ou Corona, va pouvoir ajouter à son portefeuille Coors, Foster’s ou Peroni. Et assouvir ainsi sa soif de conquête en absorbant le numéro deux mondial d’origine sud-africaine.L’affaire avait débuté le 16 septembre, lorsque l’entreprise courtisée avait dévoilé faire l’objet d’avances pressantes. Après avoir fait à plusieurs reprises monter les enchères, le conseil d’administration de SABMiller avait finalement accepté un contrat de mariage un mois plus tard. Le groupe dont le siège est à Louvain en Belgique, excluait une offre publique d’achat (OPA) hostile. Il a donc convaincu les principaux actionnaires, le groupe de tabac américain Altria, propriétaire de Marlboro, détenteur de 27 % du capital de SABMiller, et la famille colombienne Alejandro Santo Domingo, qui en possède 14 %, de soutenir sa proposition financière.62 euros par actionRestait à boucler le projet. SABMiller a accordé plusieurs délais à AB InBev pour formuler officiellement son offre. Comme prévu, le géant belgo-brésilien versera 44 livres (62 euros) par action du numéro deux mondial, aux actionnaires de cette entreprise. Soit un bonus de près de 50 % par rapport au cours de SAB Miller, le jour avant l’officialisation des premières approches. Cette offre valorise l’entreprise à 80 milliards de livres (112 milliards d’euros), dettes comprises.Lire aussi :SABMiller rejette l’offre à 92 milliards d’euros du géant de la bière AB InBevAB InBev a également annoncé l’accord des actionnaires de SABMiller pour céder sa participation majoritaire dans le brasseur américain MillerCoors. Elle sera vendue à son compatriote Molson Coors pour un montant de 12 milliards de dollars (11,2 milliards d’euros). Une opération attendue, pour obtenir l’accord des autorités de la concurrence et qui réduit également d’autant la facture de l’opération.Si elle se concrétise, la fusion donnera naissance à un géant de la bière qui contrôlera près d’une bière sur trois vendues dans le monde.Cette mégafusion doit, en effet, obtenir encore le feu vert des autorités. Si elle se concrétise, elle donnera naissance à un géant de la bière qui contrôlera près d’une bière sur trois vendues dans le monde. AB InBev a toujours mis en exergue la complémentarité géographique des deux groupes. Objet de toutes ses convoitises, SAB Miller lui ouvre les portes du marché de l’Amérique hispanophone et surtout celles de l’Afrique.Tirés par l’AfriqueLes résultats du groupe d’origine sud-africaine, qui s’est installé à Londres à la fin de l’apartheid, sont tirés par l’Afrique. Il s’était d’ailleurs encore renforcé sur ce continent en fusionnant ses activités d’embouteillage avec Coca-Cola, avec le soutien du français Castel. L’Afrique où la consommation de bière progresse, fait figure de relais de croissance privilégié pour AB Inbev, qui souffre d’une érosion de ses ventes aux Etats-Unis et en Europe.Cette mégafusion est une victoire pour l’homme d’affaires brésilien Jorge Paulo Lemann, premier actionnaire d’ABInBev avec ses deux associés. En s’emparant de SAB Miller il poursuit sa course au gigantisme. M. Lemann a fait sa réputation de coupeur de coûts et de têtes sans état d’âme. Une gestion de fer appliquée depuis aux autres entreprises d’agroalimentaires qu’il a mis sous sa coupe, comme Burger King, Heinz ou Kraft.Lire aussi :Après Burger King, l’ogre brésilien Jorge Paulo Lemann s’attaque au marché de la bièreCarlsberg taille dans ses effectifsLe brasseur danois Carlsberg, en difficulté en Russie, a annoncé, mercredi 11 novembre, une restructuration comprenant la suppression de 2 000 emplois de cadres. Le groupe, estimant que « l’évolution des bénéfices ces dernières années n’a pas été satisfaisante », a passé une lourde provision, de près de 10 milliards de couronnes danoises (1,34 milliard d’euros), qui a enfoncé dans le rouge son résultat au troisième trimestre. « Au total, nous allons réduire nos effectifs dans l’encadrement d’environ 2 000 salariés, ce qui correspond à 15 %, dont 1 300 ont déjà été prévenus », a indiqué Carlsberg dans un communiqué. Trois marchés sont visés en priorité : la Russie, la Chine et le Royaume-Uni.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.11.2015 à 11h38 • Mis à jour le11.11.2015 à 11h43 | Alain Beuve-Méry Yves Riesel se désole. « Ce n’est pas la peine d’entretenir une Jaguar, si l’on ne peut pas mettre de l’essence dedans. » Le patron du site haut de game de streaming Qobuz a préféré annoncer lui-même, mardi 10 novembre, que sa société, qui compte une quarantaine de collaborateurs, était placée en redressement judiciaire. C’est, en un sens, un dernier appel à sauver « une entreprise musicale innovante », dit-il. « Si un industriel de la culture a un remords, qu’il ose se manifester… » L’avenir de Qobuz est désormais entre les mains d’un administrateur. La date de dépôt des offres de reprise est fixée au lundi 16 novembre, au plus tard. Cela fait deux ans, que l’entreprise va de période de sauvegarde en période de sauvegarde. Dans le même temps, elle a vu son chiffre d’affaires décoller de 55 %, passant de 4,7 à 7,4 millions d’euros.Un prophète qui n’a pas réussi à convaincre« Il nous manque une poignée de millions », lâche M. Riesel. Depuis son lancement, Qobuz a dépensé 13 millions d’euros, là où Deezer a levé 250 millions d’euros, et Spotify près d’un milliard. Or, pour se développer dans un marché sans frontières et pour accroître sa notoriété, l’argent demeure le nerf de la guerre.Lire aussi :Streaming musical : des plates-formes alternatives à Spotify, Deezer et Apple MusicAujourd’hui, Qobuz est un service de musique en ligne, présent dans neuf pays européens (France, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Royaume-Uni, Irlande, Allemagne, Autriche et Suisse). Le site a concentré ses efforts sur la qualité du son « de qualité CD en streaming » et sur l’accompagnement éditorial. Dans le comparatif des principales plates-formes de musique à la demande, fait par le Monde au moment où l’offre d’essai gratuite d’Apple Music expirait, Qobuz était un des mieux notés, mais aussi le plus cher pour l’usager.En 2014, le marché numérique a progressé de 3,5 points pour atteindre 29 % du marché total de la musique. A lui seul, le streaming représente 16 % de ce secteur, alors que ce mode de consommation de la musique n’a que sept ans d’âge. Mais il ne permet ni ne promet pour l’instant la rentabilité à ses acteurs.Prophète en son pays, Yves Riesel avait écrit une tribune, en mai, intitulée « Pourquoi le streaming musical ne rapporte rien et comment y remédier ». Malgré tous ses efforts, il n’y est pas parvenu, alors qu’il est persuadé que l’abonnement payant comme modèle économique du streaming est sur le point de s’imposer.Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre « Soutenez Mediapart ! » Depuis jeudi 5 novembre, ce message est affiché sur les pages du site d’information dirigé par Edwy Plenel, contraint d’en appeler à la générosité de ses lecteurs pour acquitter une ardoise fiscale de 4,1 millions d’euros. Une démarche parallèle dont le site Arrêt sur images (ASI) est à l’origine, qui doit 540 000 euros à l’administration fiscale.L’origine de cette situation remonte à la création de ces médias, en 2008. « Pure players » distribués uniquement sur Internet, sans version papier, ceux-ci sont alors, selon la lettre de la loi, soumis à un taux de TVA de 19,6 %. En regard, les médias imprimés bénéficient d’un taux « super réduit » de 2,1 %.Ces médias en ligne engagent alors un combat pour obtenir un alignement de leur taux sur celui de leurs homologues de la presse papier. Cette démarche s’incarne notamment dans la création du Spiil (Syndicat de la presse d’information indépendante en ligne), un groupement qui rassemble aujourd’hui près de 150 membres. En 2011, celui-ci avait explicitement encouragé ses membres à appliquer d’eux-mêmes le taux de 2,1 %, afin de faire pression sur les pouvoirs publics.Ses membres mettent notamment en avant la notion de « neutralité » du support : la loi serait injuste en taxant davantage les supports en ligne que les supports papier, alors que les deux ont une activité identique, qui est de diffuser de l’information.« Une affaire de principe »Cette argumentation a fini par porter puisque le Parlement français a modifié la loi en ce sens, en février 2014. Depuis cette date, les sites comme Mediapart bénéficient eux aussi du taux « super réduit ». Une décision politique qui a pour le moment motivé l’ouverture d’une procédure contre la France à Bruxelles, même si le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, s’est montré favorable à une évolution de la directive concernée.Mais cette modification du cadre légal ne solde pas les comptes de la période 2008-2014. Aux yeux de l’administration fiscale, les sites qui ont appliqué le taux « super réduit » sans en avoir le droit sont redressables. C’est pourquoi Mediapart et ASI, ou encore le groupe Indigo Publications, se sont vu notifier des arriérés, pénalités et majorations.« Nous devons plusieurs centaines de milliers d’euros, et les services de Bercy en font une affaire de principe », avait estimé Daniel Schneidermann, fondateur d’Arrêt sur images, en 2013. De son côté, M. Plenel a ciblé la « haute administration du ministère des finances », désireuse selon lui de se venger d’un média qui a poussé à la démission de l’ancien ministre du budget Jérôme Cahuzac.« Dans l’obligation de payer »Mediapart, qui compte plus de 110 000 abonnés, a réalisé en 2014 un chiffre d’affaires de 9 millions d’euros pour un bénéfice d’un million. « Mediapart va saisir la justice administrative, a annoncé Edwy Plenel. Mais ce recours n’étant pas suspensif, nous sommes dans l’obligation de payer. » Mardi 10 novembre, le site annonçait avoir collecté 330 000 euros. Il dispose toutefois de la trésorerie nécessaire au paiement de la somme réclamée par le fisc.De son côté, Arrêt sur images, avec 26 000 abonnés, a dégagé 5 500 euros de bénéfice annuel pour un chiffre d’affaires de 900 000 euros en 2014. Sur la plate-forme Ulule, ASI avait collecté, mardi soir, près de 170 000 euros.Lire aussi :Le droit à l’information se superpose à l’affaire BettencourtAlexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Johan Deschamps À la belle époque, c’est-à-dire avant 2009, les parts sociales faisaient le bonheur de leurs détenteurs. Considérées comme un placement sans risque, elles offraient plus de 4 % de rendement brut par an et ne supportaient aucun frais. Alors quand les banques mutualistes (ce sont les seules pouvant proposer des parts sociales) conseillaient à leurs clients de souscrire des parts, souvent lors de la signature d’un prêt immobilier, histoire de les fidéliser, ils avaient l’impression de faire un bon placement.Lire : Epargne : les parts sociales des banques, un bon complément au Livret A Aujourd’hui les caisses régionales du Crédit agricole, de la Caisse d’épargne, de la Banque populaire et du Crédit Mutuel incitent toujours leurs clients à devenir sociétaires. Pour elles, c’est l’occasion de renforcer leurs fonds propres à moindres frais. Mais pour l’épargnant ce placement de « bon père de famille » a perdu de sa superbe.Une rémunération en berneÊtre sociétaire donne droit de se rendre à l’assemblée générale, permet parfois de bénéficier d’événements privés (vernissages, visites…) et surtout de percevoir des intérêts. Seulement, contrairement à ce que l’on peut penser, ces derniers ne dépendent pas de la santé de la banque mais de la loi du 10 septembre 1947 sur le statut de la coopération. En vertu de ce texte, le rendement offert des parts sociales ne peut dépasser le taux moyen des obligations des sociétés privées.Or celui-ci ne cesse de baisser. Alors qu’il était de 2,46 % en 2013, il est tombé à 1,89 % en 2014 et ce sera pire au titre de 2015 puisque le taux moyen est ressorti à 0,96 % au premier semestre selon le ministère des finances et des comptes publics. Et tant que la Banque centrale européenne injectera 60 milliards d’euros de liquidités sur les marchés tous les mois, les taux resteront faibles et la rentabilité des parts sociales limitée.Si le rendement baisse, la fiscalité n’a pas suivi la même trajectoire. Les intérêts de parts sociales sont considérés comme des dividendes. Ils sont donc soumis aux prélèvements sociaux de 15,5 % et à l’impôt sur le revenu (sur 60 % de la somme). Si l’on se base sur un rendement brut moyen estimé de 1,10 % en 2015, la performance nette variera entre 0,92 % et 0,63 % selon la tranche de l’impôt sur le revenu de l’épargnant.Une revente parfois compliquéeAutre limite des parts sociales : leur liquidité. La revente peut, en effet, se révéler compliquée. D’ailleurs nombreuses sont les banques à prévenir que le délai de cession peut atteindre… cinq ans.Pour vendre, il faut prévenir son conseiller au plus tard un mois avant la tenue de l’assemblée générale annuelle (elles ont souvent lieu en mai). Dans certains cas, toutefois, des caisses régionales peuvent racheter les parts rapidement si elles ont d’autres clients intéressés pour les acquérir.Quant au prix de cession, il est garanti uniquement à hauteur de la valeur nominale, qui peut être différente du prix d’achat. Une banque peut faire augmenter cette valeur nominale. C’est ce qu’à fait par exemple Banque populaire Rives de Paris en relevant la valeur de ses parts sociales de 15 à 16 euros en 2006. La réciproque est tout aussi vraie. Un établissement pourrait très bien, en cas d’exercices déficitaires, voter une réduction du capital par diminution de la valeur nominale. Mais cette mesure n’a jamais été mise en application.Johan DeschampsJournaliste au Monde Eric Albert (Londres, correspondance) Le coût économique d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) est au cœur du référendum organisé par le premier ministre conservateur David Cameron. Pourtant, personne ne semble en mesure de l’évaluer. Un récent rapport d’Open Europe, un think tank eurosceptique, liste les différentes études réalisées : celles-ci concluent, au pire, qu’un Brexit coûterait au Royaume-Uni cinq points de PIB, au mieux, qu’il lui rapporterait six points.Si elles divergent sur leurs conclusions, les études sont en revanche d’accord sur les domaines qui seraient impactés. Le premier est le commerce. Le Royaume-Uni réalise 45 % de ses exportations dans l’UE. En cas de Brexit, les conséquences dépendraient de ce que le pays pourrait alors négocier comme accès au marché unique.Sans accord, les règles de l’Organisation mondiale du commerce s’appliqueraient : de nombreux produits britanniques devraient s’acquitter de tarifs douaniers. C’est improbable. Après tout, le Royaume-Uni enregistre un important déficit commercial avec l’UE, et les vingt-huit auraient beaucoup à y perdre aussi. « Croyez-vous que l’Allemagne va renoncer à exporter ses voitures ici ? », interroge régulièrement Nigel Farage, le leader du parti europhobe UKIP.Le Royaume-Uni pourrait alors se retrouver dans la situation de la Norvège, qui n’est pas dans l’Union mais contribue au budget européen et en respecte les régulations, en échange d’un accès au marché unique. Ou dans une situation suisse, où l’accès au marché unique est négocié secteur par secteur.Far West capitalistiqueSortir de l’UE pourrait cependant permettre à Londres de conclure des accords de libre-échange avec d’autres pays, alors que le pays est aujourd’hui obligé de passer par Bruxelles. Les eurosceptiques s’agacent par exemple de ne pas avoir d’accord avec la Chine, alors que l’Islande en a un.L’autre grand impact d’un Brexit concernerait la régulation. En sortant de l’UE, le pays serait « libéré » du poids des nombreuses règles bruxelloises, selon les eurosceptiques. Faux, répliquent leurs opposants, qui pensent que la plupart des règles (environnementales, de sécurité, etc.) resteraient en place, les Britanniques refusant de se retrouver dans un Far West capitaliste.« Le Royaume-Uni pourrait prospérer hors de l’Union européenne, ce n’est pas la question. La question est de savoir si nous serions plus prospères en dehors qu’en dedans ? », a résumé M. Cameron. Les économistes étant incapables de trancher, les Britanniques devront y répondre eux-mêmes.Lire aussi :Les patrons anglais disent « no » au « Brexit »Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.11.2015 à 21h20 • Mis à jour le10.11.2015 à 21h23 Commencée le 6 novembre, la grève du personnel de cabine de la compagnie aérienne Lufthansa va se poursuivre jusqu’au 13 novembre inclus, a annoncé le syndicat UFO. Les différends entre la compagnie allemande et le syndicat, qui représente 19 000 salariés, concernent notamment les salaires, le régime des départs en préretraite et retraite des salariés.Vers la grève la plus longue de l’histoire de la compagnie Si elle se poursuit jusqu’à la date prévue, la grève serait la plus longue de l’histoire de la Lufthansa. Le président de l’UFO, Nicoley Baublies, a indiqué que le personnel navigant était prêt à reprendre le travail « d’une minute à l’autre, dès lors que Lufthansa accepte une conciliation avec nous sans condition préalable ».Le groupe, numéro un européen dans son secteur, est engagé dans un effort de restructuration et de réduction des coûts qui, selon lui, doit lui permettre de tenir tête aux compagnies à bas coûts et à celles du Golfe, mais qui passe mal en interne. Il est aussi en conflit ouvert avec ses pilotes, qui ont fait grève à de multiples reprises depuis le printemps 2014. M. Baublies a ajouté qu’un éventuel prolongement de la grève au-delà du 13 novembre était en « réflexion ».Combien de personnes touchées ? Au quatrième jour de la grève, mardi, plus de 1 800 vols ont été annulés et des centaines de milliers de passagers se sont retrouvés bloqués. Selon le syndicat UFO, davantage de salariés devraient se mobiliser à partir du 11 novembre.Si dimanche dernier le mouvement de grève a été suspendu – « la plupart des voyages ayant un caractère privé ce jour-là » – il a repris dès le lendemain. La compagnie se prépare à l’annulation d’au moins 930 vols dans les aéroports de Francfort, Dusseldorf et Munich, ce qui pourrait affecter jusqu’à 100 000 passagers.Victoire en justice de LufthansaLa compagnie a pu compter sur une victoire en justice, mardi, pour contrer le mouvement. Les prud’hommes de Düsseldorf ont interdit la grève pour le reste de la journée dans l’aéroport de la ville, estimant que les motifs de l’arrêt de travail n’avaient pas été formulés assez clairement. Mais sa décision tardive rend, dans les faits, la reprise du trafic difficile. Un autre recours est encore à l’étude aux prud’hommes de Darmstadt, non loin de Francfort.Le syndicat Cockpit a contre-attaqué devant la Cour constitutionnelle en déposant un recours et une plainte « pour atteinte aux droits fondamentaux devant le tribunal régional de Hesse ». En septembre, ce tribunal avait ordonné la fin d’une grève des pilotes, la quatorzième en dix-huit mois. Denis Cosnard Olivier Kervella en est persuadé : « Les grandes marques ne meurent jamais ». C’est la raison pour laquelle le patron de NG Travel, un petit groupe de tourisme, créé en 2008, a décidé de se porter candidat à la reprise de Fram. Il n’est pas seul à faire ce pari. Trois sociétés ont déposé des offres en bonne et due forme mardi 10 novembre à minuit, date butoir fixée par la justice. Chacun espère être désigné pour relancer ce symbole des « trente glorieuses » et des vacances populaires au soleil, aujourd’hui en faillite.Le tribunal de commerce de Toulouse aura donc le choix entre trois professionnels du tourisme, tous prêts à racheter l’ensemble du groupe. D’un part le fonds LBO France, propriétaire de Karavel-Promovacances, qui travaille à la reprise de Fram depuis mars. D’autre part NG Travel. Et un troisième larron, le groupe Doctegestio. Un candidat totalement imprévu mais à prendre au sérieux : c’est lui qui, socialement, s’annonce le mieux disant. « Je propose de reprendre tous les salariés, les 510 CDI et tous les CDD », indique Bernard Bensaid, le fondateur et actionnaire majoritaire de Doctegestio. Les différents candidats présenteront leurs projets au comité d’entreprise, jeudi et vendredi.Mésentente entre les actionnaires familiauxConnu pour son slogan vantant les « vacances à la Framçaise », Fram souffre depuis des années d’une conjonction de problèmes. Au manque de pouvoir d’achat de ses clients français se sont ajoutés les crises à répétition dans les pays d’accueil, notamment au Maghreb, et les bouleversements provoqués par l’essor d’Internet. Des vagues qui ont fait d’autant plus de dégats que l’entreprise toulousaine fondée en 1949 était fragilisée par une profonde mésentente entre ses actionnaires familiaux.Ces derniers mois, la recherche d’un partenaire auquel s’adosser en a fourni un bon exemple. Marie-Christine Chaubet, l’une des actionnaires, était favorable au projet présenté par Karavel et LBO France. Mais son demi-frère Georges Colson et la direction ne voulaient pas de cette solution qui passait par un dépôt de bilan, une issue qu’ils entendaient éviter à tout prix. Sans succès.La mise en redressement judiciaire de Fram, le 30 octobre, a changé la donne. La direction de l’entreprise de tourisme a alors accepté de discuter avec LBO France, qui a mis au point un plan de redressement représentant un investissement global proche de 40 millions d’euros. NG Travel, qui avait regardé le dossier plus tôt dans l’année puis renoncé, s’est finalement lancé. M. Bensaid aussi, à la toute dernière heure.« Etant donné la situation très dégradée de Fram, reprendre l’entreprise avant le dépôt de bilan n’était réaliste pour personne, confirme un financier qui a examiné le dossier. Le redressement judiciaire permet de repartir dans de meilleures conditions, en apurant les dettes et en ne reprenant que le personnel nécessaire. »« Dégager de la rentabilité en 2017 »NG Travel est un petit groupe de tourisme, constitué en 2008 par M. Kervella, son dirigeant actuel, avec Christian Mazeau et Karim Massoud. Ensemble, les trois hommes ont notamment repris Directours et Boomerang Voyages. NG Travel dispose également des marques Iléatours, Kappa Clubs, Promoséjours et Plus Voyages/Promovols. L’ensemble a représenté un chiffre d’affaires de 189 millions d’euros en 2014.« Après avoir bien étudié la position actuelle de Fram, nous pensons, très optimistes, rétablir un équilibre dès 2016 et dégager de la rentabilité en 2017 », indique M. Kervella dans un entretien au site Tourmag. L’acquisition de Fram, qui a réalisé 373 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014, serait l’occasion pour NG Travel de changer de dimension moyennant un investissement limité. Pour boucler son projet, NG Travel serait associé à un professionnel du tourisme, un particulier qui détiendrait 25 à 30 % du capital, et peut-être au réseau Sélectour Afat, le principal distributeur de Fram.Le groupe Doctegestio, le troisième candidat, a une activité diversifiée. Fondé en 2000, il exploite des maisons de retraite, quelques cliniques, et gère des actifs imobiliers. Il est présent dans le tourisme, avec 90 hôtels, campings, et résidences de vacances en France. Au total, il emploie 3 700 personnes pour un chiffre d’affaires de 165 millions d’euros prévu en 2015.« Nous avons une forte complémentarité avec Fram », juge M. Bensaid, qui propose un prix de 5 millions d’euros. « Fram a fait un choix funeste en se focalisant sur le Maghreb et en délaissant la France, juge-t-il. Avec nos hôtels, nous pouvons redonner à l’entreprise une forte présence dans l’Hexagone, et l’aider à capter les touristes internationaux qui veulent venir en France. » En sens inverse, le rapprochement permettrait à Doctegestio de remplir plus aisément ses hôtels et de mieux négocier avec les autres distributeurs.Un quatrième groupe a marqué son intérêt pour le dossier : Homair Vacances, un spécialiste de l’hôtellerie de plein air. Mais il n’a des vues que sur Fram Nature, la filiale qui exploite un camping à Soustons (Landes), ainsi que l’ont indiqué Les Echos. Homair Vacances interviendrait donc dans un deuxième temps, une fois un repreneur choisi pour le groupe.Le tribunal a prévu de se réunir le 18 novembre pour examiner les différentes offres. Sa décision devrait être rendue peu après. Pour trancher, il devra tenir compte du nombre d’emplois sauvés, du prix offert, et de la solidité du montage économique et financier.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Il faudra attendre 2020 pour voir le marché pétrolier se rééquilibrer et le baril revenir à 80 dollars (74 euros), soit environ 30 dollars au-dessus de son cours actuel. C’est l’une des principales conclusions du rapport 2015 (World Energy Outlook) de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) présenté à Londres, mardi 10 novembre, par son nouveau directeur exécutif, Fatih Birol. Ses experts n’excluent pas, pour autant, le scénario d’un accès de faiblesse durable des prix, qui continueraient à évoluer autour de 50 dollars le baril jusqu’à la fin de la décennie.L’agence, qui dépend de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), reconnaît qu’une longue période de prix bas bénéficierait aux consommateurs. Par contre, elle risque d’entraîner des inquiétudes sur la sécurité énergétique en augmentant la dépendance vis-à-vis d’un nombre restreint de producteurs à bas coûts, comme l’Arabie saoudite. Et si les prix bas dissuadent les compagnies pétrolières de relancer leurs investissements, la pénurie d’or noir pourrait entraîner un brusque rebond des prix, indique M. Birol.Lire aussi :Le pétrole restera bon marché pour longtempsEn novembre 2014, les douze membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) avaient décidé de laisser les vannes grandes ouvertes. Les pétromonarchies du golfe Arabo-Persique entendaient ainsi, par la baisse des cours, déstabiliser les producteurs américains d’huiles de schiste, dont les coûts d’extraction sont beaucoup plus élevés. Ils escomptaient ainsi conserver leurs parts de marché.Rôle central dans le monde pétrolierCette politique imposée par l’Arabie saoudite commence à porter ses fruits, et le cartel ne devrait pas la modifier lors de sa prochaine réunion, le 4 décembre, à Vienne. La production des Etat-Unis a en effet atteint un pic en juin (9,6 millions) et la baisse a été de 450 000 barils par jour depuis.Si l’effondrement des prix depuis son record de juin 2014 (115 dollars) a touché tous les pays du cartel, surtout les plus fragiles (Venezuela, Nigeria, Algérie, Libye, etc.), leur remontée bénéficiera à ceux qui, comme l’Irak et l’Iran, sont capables de pomper davantage de brut, analyse l’agence.L’AIE considère que l’OPEP continuera à jouer un rôle central dans le monde pétrolier. Sa part de marché s’accroîtra d’ici à 2020 pour atteindre 41 %, alors que celle des autres pays (Russie, Norvège, Etats-Unis, etc.) stagnera dans les cinq prochaines années. Cette part devrait grimper à 44 % en 2025, soit 2 % de plus que les prévisions faites par l’AIE en 2014.Pour l’heure, l’offre est très supérieure à la demande. Mais dans les gisements arrivés à maturité (mer du Nord, Moyen Orient, golfe du Mexique, etc.), la production recule naturellement de plus de 5 % par an. Pour maintenir la production à son niveau actuel de 92 millions de barils par jour, estime M. Birol, les compagnies devront investir 630 milliards de dollars (589 milliards d’euros) chaque année dans l’exploration et la production.« Sérieux défis »Elles ont réduit ces investissements de 20 % en 2015 et la baisse se poursuivra en 2016. Deux années consécutives de réduction, « c’est du jamais-vu depuis vingt-cinq ans », a souligné M. Birol. Une fois les prix stabilisés autour de 80 dollars le baril, la production américaine de shale oil devrait repartir au cours de la prochaine décennie et atteindre 5 millions de barils par jour.L’AIE n’hésite pas à se projeter en 2040, même si l’exercice est aléatoire. Avec 49,2 millions de barils par jour, l’OPEP assurerait presque la moitié de la production mondiale de pétrole. Les pays d’Asie seraient alors dangereusement dépendants de leurs fournisseurs du Moyen Orient, notamment les Saoudiens, les Iraniens et les Irakiens, mais aussi les Vénézuéliens.L’avenir n’est pourtant pas écrit, nuance l’AIE. Car certains pays à fortes ressources en hydrocarbures font aussi face à des « sérieux défis ». L’instabilité politique et le manque de sécurité risquent, selon elle, de dissuader les investisseurs internationaux. En attendant, prévient M. Birol, « ce n’est surtout pas le moment de se relâcher ». Cette période de prix bas doit être mise à profit, selon lui, pour « renforcer notre capacité à affronter les futures menaces pesant sur notre sécurité énergétique ». Lire aussi :Vallourec : pétrole meurtrierJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Alexis Delcambre « On a tout entendu ces dernières semaines au sujet d’Altice… » Michel Combes, le président de SFR-Numericable, n’a pas caché l’un des objectifs de la conférence de presse spectaculaire organisée par l’opérateur téléphonique lundi 9 novembre : couper court aux différents « bad buzz » qui circulent quant au groupe façonné par Patrick Drahi.Dans une longue prise de parole, l’ancien patron d’Alcatel-Lucent, qui a rejoint l’empire Drahi en septembre, s’est attaché à convaincre qu’Altice suivait une stratégie claire, malgré l’impression d’emballement qu’a donnée sa succession d’acquisitions menées en un peu plus d’un an (SFR, Portugal Telecom, Suddenlink, NextRadioTV, Cablevision…)Cet ensemble forme « un puzzle dont les morceaux se mettent progressivement en place », a défendu le directeur général d’Altice, Dexter Goei. Celui-ci a rappelé le postulat fait par le groupe d’une « double convergence » (du fixe et du mobile d’un côté, des médias et des télécoms de l’autre) pour justifier sa démarche d’investissement, qualifiée d’« éminemment rationnelle ».Lire aussi :Bolloré, Drahi, Malone : la tentation de faire converger télécoms et médias40 millions de clients« On nous voit souvent comme des financiers alors que nous sommes avant tout une équipe d’ingénieurs », a poursuivi Michel Combes, mettant l’accent sur la dimension « industrielle » d’Altice. Une réponse aux observateurs qui doutent de la cohérence de l’ensemble et de la capacité du groupe à réaliser d’importantes synergies ou à investir dans son développement.Rappelant qu’Altice compte désormais plus de 40 millions de clients grand public, le président de SFR – qui va abandonner la marque Numericable – a expliqué que le groupe était « en train de s’industrialiser », avec par exemple la mise en place d’une structure unique pour les achats. Au passage, il a rappelé que le ratio d’endettement du groupe (4,5 fois l’Ebitda) était, aux yeux de son management, « classique et raisonnable ».Pour montrer qu’Altice invente, M. Combes a annoncé la création des « Altice labs », qui doivent permettre aux équipes de recherche et développement de ses différentes entités d’échanger. Leur objectif sera de « reprendre le leadership sur l’expérience client » – une façon de reconnaître un certain recul en la matière.Reprise des investissements dans le réseauOutre sa stratégie, Altice a également été mis en cause pour la qualité de son réseau. « Nous allons accélérer nos investissements dès ce trimestre », a promis Michel Combes, évoquant notamment un effort dans la couverture des grandes villes en 4G. « Nous sommes l’opérateur de la fibre en France », s’est-il emporté, accusant ses concurrents de faire de la communication.Lire aussi :Numericable-SFR accusé de vendre de la fibre qui n’en est pasAutre annonce : le lancement d’un service de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) baptisé Zive, dès le 17 novembre. Ce service donnera accès à 5 000 films ou séries – 15 000 d’ici à la fin 2016. Il s’appuie sur des accords avec Disney, Pixar, ABC Studios, Warner Bros, Europa, Miramax, Sony Pictures Télévision ou encore France Télévisions.Ce service sera proposé à tous les clients SFR au tarif de 9,99 euros par mois et offert à ceux qui disposent déjà des offres Premium. En complément, l’opérateur met sur le marché une nouvelle box, également baptisée Zive, qui offrira notamment une fonction « Restart » (pour reprendre un programme au début). Sur un positionnement haut de gamme et « résolument tourné vers la famille, avec des programmes ludo-éducatifs », selon M. Combes.Alexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau Ils sont les vedettes de la génération 2000, comptent jusqu’à 8 millions d’abonnés à leurs chaînes YouTube, et 120 d’entre eux ont rempli à eux seuls le pavillon 1 du Parc des expositions de Paris les 7 et 8 novembre pour Video City, le premier festival parisien dédié aux fameux youtubeurs.Lire aussi :Hystérie adolescente à Video city, premier festival des youTubeurs françaisMais dans le joli petit monde tout rose des vidéos en ligne, il y a des questions à ne pas poser. Celle de leur rémunération, notamment, comme l’a appris France Info à ses dépens. « Parce qu’on a osé demander en interview à une jeune youtubeuse si elle était payée, son attaché de presse, furieux, a annulé tous les autres entretiens prévus et a convaincu l’agent des poids lourds Norman, Cyprien et Squeezie de faire de même », raconte la journaliste Sandrine Etoa-Andegue dans un article sur le « business des youtubeurs ».L’argent, une question taboueObtenir des réponses est en effet difficile. Ni EnjoyPhoenix, la youtubeuse la plus célèbre de France, ni l’agent de Jhon Rachid, l’une des étoiles montantes de la plateforme, ni Ubisoft, l’un des principaux annonceurs, ni la plupart des agences impliquées dans le secteur n’ont donné suite à nos sollicitations. Et les rares à avoir répondu ont tous demandé l’anonymat.C’est peu dire que la question de la rémunération fâche. En juillet dernier, le Suédois Felix Kjellberg, plus connu sous son pseudonyme de PewDiePie, star de YouTube avec sa chaîne spécialisée dans les parties de jeux vidéo à laquelle 40 millions d’internautes sont abonnés, avait dû se défendre après la publication de sa rémunération annuelle, 6,7 millions d’euros.Lire aussi :« PewDiePie », le youtubeur millionnaire, répond aux critiques sur ses gains« Cela a explosé. Ce dont les gens ne se rendent pas compte, c’est que mes vidéos ont neuf milliards de vues [au total], ça se convertit en quelque chose, il y a des publicités, je gagne de l’argent avec celles-ci », expliquait-il.Il s’agit d’« un sujet très demandé et un peu tabou », reconnaissait de son côté l’humoriste Le rire jaune dans une vidéo du printemps dernier sur la question, évoquant des « clauses de confidentialité avec YouTube ».Système complexeCertaines informations sont toutefois connues. Si le système de rémunération employé par Google varie en fonction du type de contenu produit, en moyenne, un youtubeur gagne environ un dollar tous les mille visionnages entamés, expliquait au printemps Le Rire jaune, suivi par plus de 2 millions d’internautes. Mais tout un système complexe existe derrière.Le jeune youtubeur évoquait notamment ces structures méconnues que sont les « networks », des réseaux « comme la NBA ou des maisons de disque, chargés de protéger les droits d’auteur [des youtubeurs] en échange d’un pourcentage », de l’ordre de 10 à 20 %, et auxquels le ralliement est obligatoire dans le cas de vidéos sur des propriétés intellectuelles déposées, comme les films ou les jeux vidéo.Regardée un peu plus de 4,8 millions de fois, sa vidéo explicative lui a donc rapporté un peu moins de 4 500 euros, essentiellement grâce aux « preroll », les spots publicitaires précédant une vidéo. Une bagatelle, en réalité, rapporté aux sommes que peuvent engranger certaines stars de la plateforme – et notamment grâce au placement de produit.Jusqu’à 5 000 euros le tweetLa rémunération d’un youtubeur comporte en effet un second volet, qui provient non pas de la diffusion de spots mais de contrats passés avec des marques de cosmétiques ou de jeux vidéo.Celles-ci déboursent plusieurs milliers, voire des dizaines de milliers d’euros pour placer leur produit chez les plus influents. « Le tarif dépend du youtubeur, c’est lui qui décide de sa rémunération, explique au Monde un responsable d’agence tenu par des accords de confidentialité. Cela peut monter jusqu’à 50 000 euros pour les plus gros, comme Cyprien, Norman et Squeezie, mais certains acceptent de faire certaines “opé” gratuitement si le sujet les intéresse. »Aujourd’hui, s’offrir une star de YouTube passe par des grilles tarifaires évolutives : chaque commentaire sur Twitter, chaque post Facebook, et bien sûr chaque vidéo publiée sur la chaîne officielle sont rémunérés. Un simple tweet vers une vidéo comportant un placement produit peut être facturé de 1 000 à 5 000 euros selon la notoriété du créateur.Lire : L’engouement soudain, et suspect, de stars pour un concert à la piscine MolitorA l’étranger, les tarifs s’envolent : outre-Manche, Yogscast, 7 millions d’abonnés au compteur, facture à partir de 5 000 livres sterling (7 000 euros) un test de jeu, quand l’agent d’un célèbre youtubeur international offrait les services de la star pour 250 000 dollars (232 000 euros) dans les travées de l’E3, la grand-messe du jeu vidéo.« C’est la loi de l’offre et la demande, on est dans un système dont ils vont profiter un petit moment avant qu’il ne finisse par s’écrouler », veut croire un professionnel, qui ne cache pas la surprise de certains nouveaux annonceurs face aux cachets demandés.Agences et managersCes négociations engagent parfois plusieurs intermédiaires entre l’annonceur et le youtubeur lui-même, comme l’agence de création numérique chargée de réfléchir à un concept de vidéo pertinent. A la manière des sportifs de haut niveau, les plus courtisés ont un manager chargé de faire l’interface avec ces dernières.Les trois géants français de YouTube, Norman, Squeezie et Cyprien, sont quant à eux chez Mixicom, une agence de communication leur servant à la fois de régie publicitaire et de conseil marketing. « Notre but, c’est de fournir aux créateurs des services pour qu’ils puissent se concentrer sur l’artistique », expliquait en septembre Thierry Boyer, cofondateur de Mixicom, à la revue Stratégies.La société, qui édite également les sites d’information JeuxActu et FilmActu, a souvent créé des passerelles entre ces différentes activités (à l’image de cette vidéo de Norman diffusée sur la chaîne FilmActu). Elle a depuis été achetée par Webedia (AlloCiné, JeuxVideo.com) pour une somme estimée à 14 millions d’euros.Mais les autres géants de la vidéo francophone sont également détenus par de grands groupes médias : Studio Bagel par Canal+, Golden Moustache et EnjoyPhoenix par M6.Problèmes éthiquesCes régies publicitaires posent un problème éthique. Comme le relève L’Express, l’article 20 de la loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN) oblige toute publicité à « rendre clairement identifiable la personne physique ou morale pour le compte de laquelle elle est réalisée ». Mais dans la pratique, c’est le flou qui prédomine.Le 23 octobre dernier, Norman poste ainsi sur sa chaîne Youtube une vidéo intitulée « Assassin des templiers », et présentée comme « inspirée de l’univers du jeu vidéo Assassin’s Creed ». Aucune mention du commanditaire de la vidéo. Au Monde, la boîte de production IDZ confirme pourtant avoir été en contact avec Mixicom et Ubisoft, l’éditeur du jeu vidéo Assassin’s Creed. La vidéo tournait d’ailleurs en boucle sur le stand de ce dernier au Salon du jeu vidéo Paris Games Week, une semaine plus tard.« La déontologie, j’en ai rarement vu »Une vidéo promotionnelle, en somme, mais qui n’est jamais explicitement présentée comme telle. C’est que les youtubeurs les plus importants, conscients que la mode dont ils jouissent peut être éphémère, réfléchissent rarement en termes d’éthique. « La déontologie, j’en ai rarement vu, épingle un responsable d’agence. On essaie de faire des choses cohérentes, ce sont les agences qui réfléchissent et non les youtubeurs. »Certains, malgré tout, réussissent à se distinguer. Jhon Rachid ferait partie des rares à ne pas faire payer l’annonceur lorsqu’un sujet lui est proposé et l’intéresse. Dans la sphère anglophone, TotalBiscuit, sévère critique des dérives déontologiques de la presse jeu vidéo – et l’une des figures de la nébuleuse antiféministe GamerGate – ne demanderait aucun cachet pour tester les jeux envoyés par les éditeurs. Ils font toutefois figure d’exception.Pour Cyprien, Norman, EnjoyPhoenix et tous ceux dont le contenu des vidéos est en partie négocié avec une régie, leur mission consiste à mettre leur popularité au service de la marque, et peu importe que leurs vidéos soient massivement regardées par des enfants peu préparés à faire la part des choses. « Il n’est jamais stipulé dans les contrats qu’ils doivent dire du bien du produit, mais si on pose un paquet de céréales sur la table et que le gars critique, il sait que ça ne va pas le faire, explique la même source. L’intérêt du youtubeur est de ne pas cracher dans la soupe. »William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste François Colcombet (magistrat honoraire, ancien député (PS) et président de la commission d’enquête parlementaire sur les tribunaux de commerce (1998-1999)) Ce printemps, la loi Macron a provoqué beaucoup de remous. Il est vrai qu’elle abordait des sujets les plus divers et concernait pêle-mêle notaires, pharmaciens, taxis, juges consulaires, agents SNCF – j’en passe, et de plus importants – dont les dignes représentants étaient sur le pied de guerre. Voici maintenant l’automne, la saison des décrets d’application. Elle n’est pas moins agitée, du moins dans les coulisses ministérielles où s’affairent les lobbies.Mais une disposition de cette loi, curieusement, n’a guère fait l’objet de débats devant les assemblées et a été apparemment votée dans l’indifférence. Pourtant, elle est sans doute l’une des plus révolutionnaires : en cas de cessation d’activité d’une entreprise de plus de 150 salariés ou d’une entreprise dont dépendent au moins 150 salariés de ses sous-traitants, l’article 70 de la loi introduit dans le Code de commerce la possibilité de remplacer un actionnaire défaillant au profit de personnes s’engageant à effectuer un plan de reprise. Autrement dit, l’expropriation peut être prononcée pour sauver l’emploi.Le même article décrit la procédure à suivre, les personnes qui peuvent agir (le mandataire ou le procureur), l’autorité qui statue (le président du tribunal en référé et sans doute, en appel, la cour d’appel), le mode d’évaluation des droits de cession, etc.Ce n’est pas trahir un bien grand secret : au Conseil d’État, lorsqu’il fut consulté, cette innovation choqua les conservateurs qui font passer la protection du capital avant celle du travail, mais l’avis prononcé après bien des discussions fut, de justesse, favorable. Beaucoup d’observateurs avertis pensent d’ailleurs qu’aussi bien au Sénat qu’à l’Assemblée nationale les élus qui connaissent le monde des affaires et celui du travail ont préféré rester discrets. Sans doute les opposants essaieront-ils de limiter les dégâts à l’occasion des décrets d’application. Quant aux partisans de cette réforme, ils auront voulu éviter de rouvrir le beau mais périlleux débat qu’Arnaud Montebourg avait naguère lancé en tentant de sauver les hauts-fourneaux de Florange. Il avait échoué parce qu’à l’époque il n’y avait pas de texte adapté à la situation.Or, à l’époque, un jeune homme plein d’avenir qui travaillait discrètement à l’Élysée au service du bon président Hollande essayait d’imaginer quelle pouvait être la bonne solution. Cet apprenti-réformateur n’était autre qu’Emmanuel Macron, celui-là même qui a été appelé à succéder à Arnaud Montebourg avec lequel il avait, on peut en être sûr, discuté de cette réforme. Admirons cette heureuse rencontre des trois meilleurs hommes politiques de la gauche réformiste. Macron, Montebourg, Hollande, même combat.           François Colcombet (magistrat honoraire, ancien député (PS) et président de la commission d’enquête parlementaire sur les tribunaux de commerce (1998-1999)) Guy Dutheil Les suppliques récurrentes de Tim Clark, le PDG d’Emirates, n’y changeront rien. Airbus n’est pas encore décidé à se lancer dans la mise au point d’un A380 Neo, une version plus économe en carburant et capable de transporter plus de passagers que son actuel « superjumbo ». Loin s’en faut ! « Il n’y a pas urgence », a déclaré, lundi 9 novembre, Fabrice Brégier, le PDG d’Airbus, dans le cadre du salon de l’aéronautique de Dubaï. Selon lui, le groupe a « encore beaucoup d’A380 à livrer à Emirates ».La compagnie de Dubaï, premier client de l’A380 avec près de la moitié des commandes de cet appareil, devrait recevoir, selon M. Brégier, « 16 à 17 superjumbo cette année ». Emirates compte déjà une flotte de 75 A380 sur les 140 qu’elle a commandés.En fait, ni Airbus ni les compagnies aériennes ne semblent pressés de développer ou d’acquérir un A380 Neo. La faute à la baisse des prix des carburants. « Le prix actuel du pétrole rend l’A380 encore plus économique », a reconnu le patron d’Airbus. En clair, avec un Neo, le gain réalisé sur la consommation de kérosène ne serait pas significatif. « En version bi-classes, business et economy, l’A380 peut transporter 615 passagers. Dès lors que l’on arrive à remplir cet avion, il est de loin le plus compétitif au monde », s’est-il félicité.Lire aussi (édition abonnés) :La Russie se sent pousser des ailes sur le marché de l’aéronautique civileCap des 1 000 commandesIl n’empêche, un A380 remotorisé et éventuellement agrandi (« streched ») est bien dans les cartons. « Techniquement, nous avons la solution » pour lancer le programme, a signalé M. Brégier. En pratique, Airbus veut garnir son carnet de commandes avant de se lancer dans cette aventure dispendieuse. Il nous faut « un “business case” justifié », un chiffre d’affaires garanti, s’est-il écrié. Car développer ce nouveau type d’appareil coûte cher : de 1,5 à 2 milliards de dollars. In fine, « l’A380 Neo attendra », a conclu le PDG.La priorité de l’avionneur européen est « de faire la promotion de cet avion » qui a du mal à trouver preneur. En 2015, Airbus n’a enregistré aucune nouvelle commande d’A380. Mais M. Brégier se veut optimiste : « Je pense que nous aurons une nouvelle commande avant la fin de l’année. Ce prochain client ne serait pas une compagnie du Golfe », a-t-il glissé, préférant garder le mystère sur l’identité de l’acheteur.Avant même la fin du salon de Dubaï, le patron d’Airbus a déjà laissé entendre que 2015 ne connaîtra pas de records de ventes. Avec « 899 commandes fermes, 2015 sera une année de consolidation », a-t-il pointé. A l’en croire, « le cap des 1 000 commandes est atteignable ». Pour l’avenir, M. Brégier ne se veut « pas inquiet », car Airbus a « 6 750 avions en carnet de commandes ».Lire aussi :EasyJet : 20 ans de course contre la montreGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Normand En pleine tourmente, le départ inattendu de Walter de Silva, qui supervisait depuis 2007 le style des marques du groupe, suggère que le langage formel du constructeur va évoluer. Le départ de Walter de Silva, prend soin de préciser Volkswagen, n’a rien à voir avec la tumultueuse affaire de logiciels tricheurs dans laquelle le groupe se débat. Il n’empêche que la mise à la retraite du designer italien de 64 ans, qui supervisait depuis 2007 l’ensemble du style des marques du groupe, n’était pas vraiment attendue. Ce changement n’est donc pas sans signification pour un groupe qui va devoir affronter une période délicate, en particulier dans son rapport avec les consommateurs.Si les évolutions du style ne peuvent, par définition, intervenir très rapidement, il sera intéressant à court terme de savoir si Walter de Silva, qui quittera ses fonctions dans trois semaines, sera remplacé dans sa fonction de coordonnateur du style des différentes marques du groupe allemand. On saura alors si la nouvelle direction entend donner un signal favorable à une certaine prise d’autonomie de la part de ses différentes composantes.Le maître d’œuvre du “style Audi”Entré il y a seize ans dans le groupe allemand, Walter de Silva, né à Lecco, en Lombardie, a largement contribué à la réussite du style Audi dont il prend les rênes en 2002 après trois années passées à faire ses preuves chez Seat. Pour la marque aux anneaux, une voiture ne doit pas seulement être belle, son design doit aussi suggérer qu’elle a été parfaitement fabriquée etqu’elle recèle des trésors de technologie. A cette approche, qui génère des formes élégantes mais un peu austères, De Silva a apporté une certaine chaleur sans pour autant renier l’inspiration très Bauhaus chère à Ferdinand Piëch, le patron de Volkswagen, qui l’avait recruté.La plus belle réalisation de l’Italien est sans conteste l’Audi A5 (2007), un coupé « grand tourisme » aux lignes parfaitement équilibrées et intemporelles. De Silva, homme plutôt réservé, estime qu’une automobile désirable se dessine d’abord autour d’une large calandre : celle, triangulaire, d’Alfa Romeo, où il travaille de 1986 à 1999 après avoir œuvré chez Fiat, et qu’il remet dans le droit chemin au milieu des années 1990 en dessinant l’Alfa 156 ; ou celle dite « single frame », imposante et verticale, des Audi de ces dernières années. Propulsé en 2007 à la tête du design du tentaculaire groupe Volkswagen, Walter de Silva a depuis lors fait évoluer le style des différentes marques sans prendre de grands risques, s’attachant à bonifier un classicisme qui semble avoir parfaitement trouvé sa clientèle.Aujourd’hui, il est pourtant devenu nécessaire de faire bouger les lignes, y compris en matière de style. Après quelques années flamboyantes, Audi s’est enfermé dans un conservatisme qui commence à devenir pesant. La dernière A4 s’autoparodie sans complexe alors que le nouveau Q7 tente sans beaucoup de génie d’instiller des influences non européennes dans le style maison.Chargé du design Audi depuis un an, Marc Lichte souhaite redonner du tranchant aux futurs modèles mais ce ne sera pas pour tout de suite. Quant à la marque Volkswagen, obsédée ces dernières années par sa volonté de prendre pied dans l’univers du premium, elle va peut-être devoir, elle aussi, changer son langage stylistique, très « Das Auto ». Comprendre : classicisme assumé et confiance en soi affichée, à l’image de la très hiératique dernière Passat. Dorénavant, le message à faire passer aux acheteurs de Volkswagen ne sera plus tout à fait celui-là…Lire aussi :Pour s’y retrouver dans les différents scandales qui secouent VolkswagenJean-Michel NormandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.11.2015 à 11h49 • Mis à jour le09.11.2015 à 18h03 | Audrey Tonnelier Primes de départ de Michel Combes chez Alcatel-Lucent, de Bruno Lafont chez Lafarge, de Christopher Viehbacher chez Sanofi... L’opinion publique et le gouvernement ne sont pas les seuls à s’émouvoir des conditions de départ des dirigeants du CAC 40 qui ont fait polémique, à des degrés divers, ces derniers mois. L’autorité des marchés financiers (AMF), qui a publié, lundi 9 novembre, la version 2015 de son « rapport sur le gouvernement d’entreprise et la rémunération des dirigeants de sociétés cotées », est longuement revenue sur le sujet. « En matière de rémunération, l’AMF a relevé plusieurs cas de départ de dirigeants à l’occasion desquels des sommes importantes ont pu être versées sans avoir à respecter les conditions contraignantes attachées aux indemnités de départ (conditions de performance, plafond de deux ans etc) » indique le rapport. « Les règles fixées se prêtent donc à des écarts [...], ce qui pose la question de l’efficacité des règles du code Afep-Medef », assène l’AMF.Ce code de bonne conduite des entreprises, censé régir les questions de gouvernance, a pourtant été renforcé depuis deux ans. Un haut comité de gouvernance d’entreprise (HCGE) a été mis en place en octobre 2013 pour surveiller l’application du code Afep-Medef.Objectif  : épargner aux entreprises un encadrement législatif plus contraignant et privilégier un corpus de règles « souples », auquel les poids lourds de la cote peuvent cependant déroger, si tant est qu’ils justifient leurs pratiques. Les résultats ne sont pas toujours satisfaisants, à en croire l’AMF. Pour M. Combes, l’ex-directeur général d’Alcatel, l’Autorité a commencé à enquêter, prélude à d’ éventuelles sanctions, bien que le parachute doré ait finalement été divisé par près de deux (à 7,9 millions d’euros).« L’AMF s’interroge sur la conformité aux dispositions du code s’agissant du « say on pay » »L’AMF continue de tiquer sur la somme attribuée à M. Combes au titre de sa clause de non-concurrence. Cette dernière a été « conclue le 29 juillet 2015 », une fois connu le nouveau point de chute du dirigeant, chez Altice, qui n’est pas un concurrent d’Alcatel. Le rapport appelle à ce que « le code Afep-Medef évolue afin de prévoir le cas de la conclusion d’une indemnité de non-concurrence au moment du départ du dirigeant alors qu’aucune clause n’avait été préalablement stipulée ».Lire aussi :Le PDG d’Alcatel-Lucent, Michel Combes, quitte l’entreprise pour AlticeAutre grief : « l’AMF s’interroge sur la conformité aux dispositions du code s’agissant du « say on pay » [possibilité donnée aux actionnaires de se prononcer, a posteriori, sur la rémunération des dirigeants] ». Une récrimination qu’avait déjà adressé le gendarme de la Bourse à Alcatel et au HCGE en septembre. « Introduire un “say on pay” ex ante, comme le prévoit une directive européenne, serait une bonne chose », avait alors indiqué au Monde Gérard Ra­meix, le président de l’AMF.Le cas de Bruno Lafont, l’ancien PDG du cimentier Lafarge, qui devrait recevoir au total 8,4 millions d’euros à la suite de la fusion avec le suisse Holcim, semble tout aussi problématique. Ce montant comprend notamment une indemnité équivalente à une prime de départ, alors que M. Lafont restera coprésident non exécutif du nouvel ensemble. « L’AMF a relevé une contradiction importante dans la mise en œuvre des différents éléments de rémunération octroyés par le conseil d’administration. Selon l’élément de rémunération pris en considération, le président-directeur-général est, en effet, traité soit comme quittant le groupe, ce qui lui permet de prétendre à une indemnité de départ, soit comme restant dans le groupe afin de pouvoir bénéficier de son régime de retraite supplémentaire […]. Tentation de légiférer« L’approche retenue varie en fonction de chaque élément de rémunération, ce qui aboutit au résultat le plus favorable au dirigeant dans les deux cas, alors que ces deux approches sont normalement inconciliables », s’émeut l’AMF.L’AMF a demandé début octobre au HCGE de se saisir de la question. « Aucune information n’a été rendue publique ni par le Haut Comité, ni par la société », note-t-elle. Selon les informations du Monde, le HCGE a remis son avis à Lafarge. « La balle est désormais dans leur camp », indique-t-on.Lire aussi :Les indemnités des dirigeants de Sanofi, un « sujet délicat »Dans le cas de Sanofi, enfin, l’AMF tique sur la prime de départ du directeur général Christopher Viehbacher, décidée en janvier. « Une indemnité transactionnelle de 2 961 000 euros et une indemnité de non-concurrence lui ont été versées. Bien que le montant accordé respecte le plafond de deux ans de rémunération [ ...], la conclusion de cette transaction a conduit la société à ne pas avoir à respecter les autres dispositions du code [...] puisque le code n’encadre pas les indemnités transactionnelles. » L’AMF presse le HCGE de se saisir de cette question.Lire aussi :Carlos Ghosn et Chris Viehbacher, patrons les mieux payés du CAC 40 en 2014Compte tenu de ces précédents, l’AMF demande qu’« en cas de départ d’un dirigeant, les sociétés [publient] un communiqué détaillant de façon exhaustive les conditions financières de ce départ ». L’ensemble de ces récriminations alimente surtout le procès en complaisance fait aux entreprises en matière de gouvernance. Au risque de relancer, une fois de plus, la tentation de légiférer sur le sujet. L’Afep et le Medef ont toujours dit qu’une loi serait trop complexe à appliquer, et que l’approche « souple » permet d’adapter au mieux les règles aux réalités des entreprises, dans l’intérêt de tous. La réalité semble leur donner tort.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Guélaud Les grandes institutions économiques broient du noir. Du Fonds monétaire international, (FMI) et de la Banque mondiale, en octobre, à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), aujourd’hui, tous trois ont révisé à la baisse leurs scénarios de croissance, en raison des difficultés des pays émergents et d’une reprise globalement poussive dans les économies avancées. Toutes tablent sur une amélioration en 2016 et en 2017, mais aucune n’a vraiment l’air d’y croire !Les prévisions de l’OCDE, présentées lundi 9 novembre, ne font pas exception à la règle. Les experts du château de la Muette – le siège de l’organisation à Paris – ont légèrement revu à la baisse leurs hypothèses de croissance pour le monde, à + 2,9 % en 2015 (– 0,1 point par rapport à septembre) et à + 3,3 % en 2016 (– 0,3 point). En 2017, la barre des + 4 % ne serait pas franchie (+ 3,6 %). Dans les économies avancées, la reprise resterait laborieuse (+ 2 % en 2015, + 2,2 % en 2016 et + 2,3 % en 2017), tandis que les pays émergents et en développement verraient leur croissance ramenée de 4,7 % en 2014 à 3,7 % en 2015. Une chute importante qui freine l’ensemble de l’économie mondiale. L’amélioration attendue ensuite (+ 4,2 % en 2016 et + 4,6 % en 2017) est loin d’être « assurée », en raison notamment de la montée des risques macroéconomiques et des vulnérabilités financières de ces pays.Lire aussi (édition abonnés) :Le Nobel d’économie Angus Deaton fustige les statistiques indiennesMontée du protectionnismePlus encore que ces difficultés, ce sont la stagnation et le ralentissement marqué du commerce mondial, dont la progression est tombée de 3,4 % à 2 % cette année, qui inquiètent l’OCDE. Dans un éditorial consacré au souffle mauvais du commerce international (« Trade Winds Blowing No Good ? »), l’économiste en chef de l’organisation, l’Américaine Catherine Mann, qualifie de « profondément inquiétants » les chiffres des échanges en 2015, parmi les plus mauvais des cinquante dernières années. La croissance va généralement de pair avec un commerce robuste, souligne-t-elle, et les niveaux de progression du commerce enregistrés en 2015 étaient synonymes, autrefois, de récession mondiale.Le ralentissement du commerce mondial (– 1,4 point de croissance sur un an) s’explique pour un tiers par la baisse du volume des importations des émergents – elle a coûté 0,4 point de croissance à la zone OCDE – et pour un autre tiers par la réduction de la demande de la Chine, ainsi que par son changement de modèle économique (plus de consommation et moins d’investissement, plus de services et moins d’industrie).L’OCDE souligne aussi l’ampleur de la chute des importations en provenance du Brésil (– 10 %) et de la Russie (– 20 %), dont le produit intérieur brut (PIB) se contracterait respectivement de 3,1 % et 4 % en 2015. Ces deux grands pays ne sortiraient pas de récession avant 2017. L’institution mentionne également la montée du protectionnisme dans de nombreux pays.Conditionné à l’économie chinoiseMalgré ces constats préoccupants, l’OCDE parie sur une « modeste reprise » de la croissance et du commerce dans les deux prochaines années, notamment sur fond de relâchement des contraintes pesant sur les pays producteurs de matières premières. Les émergents, prévient-elle toutefois, restent une source d’inquiétude majeure. « Un ralentissement plus marqué de la demande chinoise pourrait saper la confiance des marchés et les perspectives de croissance de nombreuses économies, y compris les économies avancées », soulignent les auteurs des « Perspectives économiques ». Selon eux, une baisse de 2 points de la demande chinoise en 2016 et en 2017, conjuguée à la montée des tensions financières, pourrait coûter plus d’un demi-point de croissance par an à l’économie mondiale.Les importations chinoises en chuteLes dernières statistiques de la balance commerciale chinoise, rendues publiques dimanche 8 novembre, révèlent, pour le huitième mois d’affilée, une dégradation des échanges en raison de la faiblesse de la demande intérieure et extérieure. Selon les douanes, les exportations ont baissé de 6,9 % en octobre sur un an, tandis que les importations ont reculé de 18,8 %. La balance commerciale affiche un excédent record de 61,64 milliards de dollars (57,39 milliards d’euros). La chute des importations traduit la faiblesse persistante de la demande chinoise et relance les spéculations sur l’état réel de l’économie.Le scénario de reprise dans les pays émergents hors Chine est conditionné à un atterrissage et à une transformation en douceur de l’économie chinoise, à la stabilité des prix des matières premières et des taux de change et à une confiance retrouvée qui rend possibles des politiques plus accommodantes. Mais il suffirait qu’une seule de ces conditions vienne à manquer pour que la croissance y soit à nouveau plus faible que prévu.Dans les pays avancés, les Etats-Unis se portent bien et leur croissance devrait rester solide, même si les salaires n’ont pas encore accéléré, ce qui pèsera à terme sur le dynamisme de leur économie. La zone euro, elle, continuerait à se redresser laborieusement. Moins, toutefois, que le Japon. Les politiques monétaires divergeraient en 2015 avec la hausse à venir des taux d’intérêt américains et la nécessaire poursuite d’une politique accommodante ailleurs.Lire aussi (édition abonnés) :Les grandes entreprises américaines commencent à ralentirClaire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Angela Bolis Les énergies renouvelables, en pleine croissance, ont un rôle majeur à jouer pour limiter le réchauffement climatique. La combustion d’énergie fossile est en effet responsable de plus de 80 % des émissions de CO2 dans le monde. Actuellement, les renouvelables – éolien, solaire, hydroélectricité, etc. – représentent à peine 5 % de la consommation totale d’énergie, dominée par le charbon et le pétrole. Toutefois, de plus en plus de territoires, comme la Basse-Autriche cette semaine, atteignent 100 % d’énergies renouvelables.La Basse-Autriche et ses riches ressources hydroélectriquesJeudi 5 novembre, la Basse-Autriche – l’une des principales provinces autrichiennes, qui compte 1,65 million d’habitants – a annoncé couvrir l’intégralité de sa consommation d’électricité avec des énergies renouvelables. Son mix électrique : 63 % d’énergie hydraulique, 26 % d’éolien, 9 % de biomasse et 2 % de solaire.La province a consacré 2,8 milliards d’euros depuis 2002 afin de réussir à réduire à zéro la part des énergies fossiles. Selon le gouvernement provincial, 300 000 personnes ont pris part à un programme local de transition énergétique, notamment en isolant leurs logements et en installant des panneaux solaires.Cette annonce coïncide avec le 37e anniversaire d’un référendum par lequel l’Autriche a renoncé à l’exploitation de l’énergie nucléaire, le 5 novembre 1978. A l’échelle nationale, la république alpine veut subvenir d’ici à quinze ans à la moitié de ses besoins énergétiques totaux – chauffage, transports et industrie compris – grâce aux énergies renouvelables, lesquelles couvrent déjà un peu plus du tiers de sa consommation.Le Costa Rica : eau, soleil, vent et volcans Ce petit pays de près de 5 millions d’habitants prévoit d’atteindre dès l’année prochaine 100 % d’électricité verte. En 2015, il produisait déjà, selon l’Institut costaricain d’électricité, 98,7 % de son électricité à partir d’énergies renouvelables, dont 74 % hydroélectrique, 13 % géothermique, 10 % éolienne, 0,9 % issue de la biomasse et 0,01 % solaire.Pour parvenir aux 100 % d’énergies renouvelables, cet Etat d’Amérique central a lancé à Reventazon, à une centaine de kilomètres de sa capitale, l’un des principaux chantiers d’Amérique centrale après celui du canal de Panama et la construction du canal du Nicaragua, pour construire une centrale hydraulique. Un barrage de 130 mètres de haut et un réservoir de 118 millions de m3, qui doivent entrer en service en mars, avec une production, à terme, de 305,5 mégawatts (MW) d’électricité. Dans le sud du pays, un autre barrage, encore plus grand, est prévu. La future centrale d’El Diquis doit atteindre une puissance de 650 MW en 2025. A condition d’obtenir l’approbation des populations indiennes habitant la région, opposées au projet.Le Costa Rica compte par ailleurs neuf parcs éoliens et prévoit d’en construire huit autres d’ici à 2017. Une septième centrale géothermique est prévue en 2019 sur les flancs du volcan Rincon de la Vieja, au nord-ouest du pays. Et ce n’est pas tout : le pays rêve de devenir la première nation neutre en CO2, à l’horizon 2021.Lire aussi :Au Costa Rica, 98,7 % de l’électricité produite est « verte »L’île danoise de Samso, des éoliennes sur terre et sur mer A la fin des années 1990, le gouvernement danois a mis en compétition cinq îles chargées de devenir autosuffisantes en dix ans grâce à des énergies 100 % renouvelables. Le projet de Samso a gagné. L’île tire aujourd’hui toute son électricité du vent, et sa chaleur du soleil, du bois ou de la paille.Les parcs terrestres d’éoliennes, d’une puissance totale de 11 MW, tournent depuis 2001, et la ferme marine, de 23 MW, depuis 2003. L’île, qui importait auparavant son électricité produite par des centrales au charbon par un câble sous-marin, est ainsi devenue la première au monde à devenir autonome. Au total, 55 millions d’euros ont été engagés dans sa reconversion durable.Laboratoire expérimental pour le Danemark, qui vise le « sans fossile » en 2050, Samso s’est désormais fixé comme objectif de s’affranchir complètement des ressources fossiles en 2030, en renouvelant son parc de transports.Lire aussi :Samso, l’île danoise aux énergies vertesEl Hierro, l’île sous le ventCet îlot volcanique de 278 km2 et près de 11 000 habitants, le plus petit de l’archipel des Canaries, produit toute son électricité à partir de sources renouvelables grâce à une centrale hydroéolienne mise en route en 2014 pour la somme de 80 millions d’euros. Celle-ci combine les énergies du vent et de la pluie, assurant ainsi une production constante. Et ce à un coût moindre que les sources conventionnelles avec lesquelles l’île fonctionnait auparavant.La centrale hydraulique et le parc éolien ont une capacité de 11,5 MW chacune, soit plus que la consommation de l’île. L’électricité produite par les éoliennes est en partie utilisée pour pomper l’eau d’un bassin artificiel de 150 000 m3, qui est ensuite pulsée jusqu’à un réservoir supérieur de 550 000 m3, à 700 m d’altitude, dans un vaste cratère volcanique. Si le vent cesse de souffler – fait rare sur cette île –, un lâcher d’eau, alimentant un groupe de six turbines hydrauliques, prendra le relais.Lire le reportage : El Hierro, l'île dans le ventL’île écossaise d’Eigg, et son trio d’énergies renouvelables Eigg, petite île d’une centaine d’habitants dans la mer des Hébrides, en Ecosse, s’est presque entièrement débarrassée des combustibles fossiles. Elle se repose à 98 % sur une source triple d’énergies renouvelables : éolienne, solaire et hydraulique. Dans le détail, ce sont une plate-forme photovoltaïque (50 KWh maximum), trois petites centrales hydro-électriques (110 KWh) et un parc de quatre éoliennes (24 KWh) qui fonctionnent depuis 2008, pour un coût de 2,1 million d’euros. Un générateur diesel et des batteries permettent de garantir un approvisionnement continu.Les habitants, qui ont acheté leur île en 1997, doivent limiter leur consommation d’énergie à 5 KW par foyer, 10 par entreprise. Si le vent, le soleil ou le courant ne sont pas au rendez-vous, ils sont prévenus automatiquement, et doivent alors baisser leur consommation au minimum.Début novembre, le gouvernement régional écossais a donné son feu vert à un projet de parc éolien flottant au large de ses côtes, premier du genre au Royaume-Uni, qui doit entrer en service en 2017 et alimenter 19 000 foyers. L’Ecosse s’est fixé comme objectif 100 % d’énergies renouvelables en 2020. Selon son gouvernement, elle dispose du quart du potentiel européen en matière d’énergie marémotrice (qui provient des marées), 10 % en matière d’énergie houlomotrice (vagues), et d’un quart des ressources européennes en éoliennes offshore.Sein, la prochaine île verte ?Certains des quelque 120 habitants de l’île bretonne de Sein rêvent de suivre l’exemple de ces terres autonomes en énergies vertes, et de ne plus dépendre que du vent, des courants marins et du soleil. L’île, d’une altitude moyenne de 1,50 m, particulièrement exposée au changement climatique, est actuellement alimentée par trois groupes électrogènes fonctionnant au fioul – son réseau électrique n’étant pas relié au continent.Réunis depuis 2013 au sein de l’entreprise Ile de Sein Energies (IDSE), une quarantaine de Sénans veulent en faire un territoire alimenté à 100 % par des énergies vertes, ce qui serait une première en France, grâce une éolienne, quelques petites hydroliennes et des panneaux solaires. Ils dénoncent cependant l’opposition d’EDF, qui a l’exclusivité du service public de l’électricité sur l’île.L’électricien indique de son côté travailler sur un projet d’installation d’une ou deux éoliennes, couvrant de 40 à 50 % des besoins. Mais pas davantage, car la réglementation sur les territoires insulaires limite à 30 %, selon EDF, la puissance d’énergie dite intermittente (éolien, photovoltaïque…), en raison d’un risque de coupure.Lire aussi :100 % d’électricité verte en France : pas plus cher que le nucléaireL’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie a dévoilé fin octobre son scénario d’une France avec une électricité 100 % issue des énergies renouvelables. La recette : 63 % d’éolien, 17 % de solaire, 13 % d’hydraulique et 7 % de géothermie et thermique renouvelable. Toutefois, Paris en est encore bien loin : le Syndicat des énergies renouvelables, principale organisation professionnelle du secteur, estimait fin septembre que l’objectif de porter à 23 % la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique finale en 2020 ne sera pas atteint.Lire aussi :Comment les énergies vertes font leur chemin dans les campagnes françaisesAngela BolisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sandrine Cassini Rendez-vous au sommet, lundi 9 novembre, à l’Elysée. François Hollande reçoit Satya Nadella lors d’un rendez-vous en tête à tête. Pour sa première rencontre avec le chef de l’Etat français, le patron de Microsoft a apporté dans sa besace 83 millions d’euros d’investissements. Le premier éditeur de logiciels mondial va donner le coup d’envoi à un nouveau programme d’aides aux start-up de la « French Tech ». En partenariat avec une dizaine d’accélérateurs en France, ces nids à start-up parmi lesquels le Numa, à Paris, ou Euratechnologies, à Lille, Microsoft fournira aux jeunes pousses des services de « cloud » – l’informatique dans les nuages – et des outils de big data. La première année, 300 start-up devraient en bénéficier. Montant de l’investissement : 70 millions d’euros. Le géant du logiciel va également passer un partenariat de 13 millions d’euros avec l’éducation nationale visant à aider au déploiement du numérique à l’école. A l’étude, l’utilisation du jeu Minecraft pour l’apprentissage du code.Lire aussi :French Tech : l’appel de Versailles de M. MacronSi les grands patrons ont l’habitude de rendre visite au locataire de l’Elysée, quelle que soit sa couleur politique, la tendance s’est accélérée sous la mandature de François Hollande, et les chèques se sont multipliés. Cette année, le chef de l’Etat a reçu le patron de l’éditeur de logiciels SAP, Bill McDermott, et deux fois le patron de Cisco, John Chambers. Le premier a promis d’investir 100 millions d’euros dans les start-up françaises, le second 200 millions. En parallèle, Facebook, Intel, Samsung et Salesforce ont ouvert de nouveaux centres de recherche à Paris. Des annonces dont le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, qui s’est rendu à plusieurs inaugurations, s’est réjoui. Chez Microsoft, on tente de se démarquer, en rappelant que l’éditeur de logiciels, sur une dizaine d’années, a aidé 1 500 start-up, parmi lesquelles Criteo, et créé 7 000 emplois dans l’Hexagone.Lire aussi :Facebook ouvre un laboratoire d’intelligence artificielle à ParisComment expliquer cet engouement soudain ? « Il y a une guerre mondiale pour les talents, on s’arrache les développeurs. Nous bénéficions du couple formation en école d’ingénieurs et crédit d’impôt recherche. C’est très attractif », analyse Guy Mamou-Mani, président du Syntec numérique, le syndicat des sociétés de services informatiques. « Les entreprises américaines ont, pour la plupart, compris que le numérique ne peut pas les dispenser d’adopter des stratégies très localisées et d’investissements de long terme. L’Europe n’est ni un pays, ni un marché unique… », dit pour sa part Loïc Rivière, délégué général de l’Afdel, qui défend les éditeurs de logiciels.Contexte réglementaire délicatMais, si ces géants investissent, c’est en espérant s’y retrouver. Tout d’abord, ils prennent des risques limités. Le centre français de R&D de Facebook emploie seulement 25 ingénieurs, et celui de Samsung devrait compter une dizaine de personnes en fin d’année. Ensuite, ils ont tout à gagner en rachetant des start-up, dans lesquelles ils trouveront une technologie qui leur manque. Adobe n’a pas eu besoin de rencontrer François Hollande pour mettre la main sur le Français Neolane pour 600 millions d’euros.Souvent, ces géants font de leurs investissements un des leviers visant à résoudre les problèmes qu’ils rencontrent. En délicatesse avec la presse, Google a lancé un fonds de 60 millions d’euros qui lui était destiné. Reçu en grande pompe à l’Elysée, Cisco, qui compte parmi ses clients l’Etat et le ministère de la défense, revient de loin. Il y a quelques années, l’entreprise, qui vend de l’équipement télécoms, était persona non grata au sein de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, qui a voix au chapitre dans le matériel utilisé par l’Etat. A force d’avoir montré patte blanche, le géant américain, récemment ébranlé par l’affaire Snowden, est désormais fréquentable.La recrudescence d’investissements s’inscrit dans un contexte réglementaire de plus en plus délicat. Au niveau national, le projet de loi porté par la secrétaire d’Etat au numérique, Axelle Lemaire, comporte des mesures anti-géants américains, comme la régulation des plates-formes ou la portabilité des données, facilitant leur récupération par les internautes. Cette ligne ne fait pas consensus au sein du gouvernement. Emmanuel Macron promeut de son côté des dispositions destinées à renforcer l’attractivité de la France et à attirer les capitaux étrangers. En le soutenant, les géants américains espèrent que le ministre de l’économie l’emportera face à sa secrétaire d’Etat.Lire aussi :Presse : le fonds Google n’est plus une exception française« Les forces sont dissymétriques »En attendant, de nombreux observateurs ont remarqué que la version finale de ce texte, présentée vendredi après consultation du public, n’avait retenu aucune des dispositions plébiscitées par les internautes en faveur du logiciel libre. Des mesures qui auraient défavorisé Microsoft à deux jours de la visite de Satya Nadella à Paris. Sans y voir de lien de cause à effet, Frédéric Couche t, délégué général de l’April, une association de défense du logiciel, s’en désole. « Les forces sont dissymétriques. Voilà dix ans que je propose une rencontre avec Richard Stallman [l’initiateur du mouvement du logiciel libre], en vain. C’est sûr que lui n’arrive pas avec son chéquier. »Mais le plus gros enjeu se situe au sein de la Commission européenne, qui tente de créer un marché unique du numérique. La France s’est associée à l’Allemagne pour défendre un certain nombre de mesures, telles que la régulation des plates-formes ou un label européen du cloud, favorisant les entreprises locales au détriment des groupes extra-européens. En misant notamment sur la France, les groupes étrangers veulent changer la donne.Lire aussi :PC haut de gamme, smartphones et casque holographique : les principales annonces de MicrosoftSandrine CassiniJournaliste au Monde Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) L’étonnante bonne entente qui règne, depuis fin août, entre Athènes et ses créanciers (Banque centrale européenne, Fonds monétaire international, Union européenne) serait-elle déjà en passe de disparaître ? La réunion des 19 ministres des finances de l’eurozone, lundi 9 novembre à Bruxelles, était à cet égard un bon test.Les deux parties n’ont pas réussi à s’accorder sur le déboursement d’une tranche de prêts de 2 milliards d’euros, dans le cadre du troisième plan d’aide au pays – qui prévoit un total de 86 milliards d’euros, a indiqué le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.« Les deux milliards seront seulement déboursés lorsque les institutions donneront leur feu vert et déclareront que toutes les mesures qui ont été convenues ont été appliquées. Ce n’est toujours pas le cas. »Les tractations achoppaient, avant même la réunion, sur une poignée de réformes sur les dizaines qu’Athènes s’est engagée à mettre sur les rails en échange de l’aide. Nombre de mesures ont déjà été avalisées en un temps record par le Parlement grec, mais le gouvernement d’Alexis Tsipras, le leader de la gauche radicale, refusait ces derniers jours de céder aux propositions de ses créanciers concernant le paiement des arriérés fiscaux et les saisies des résidences principales.Sur le premier point, les créanciers jugent que la loi grecque est trop généreuse et veulent qu’elle soit révisée. Les créanciers souhaitent ainsi que les Grecs qui ont d’importants arriérés fiscaux soient exclus immédiatement de la possibilité de les rembourser en 100 fois, alors qu’Athènes plaide pour un délai de trente jours. Une révision de la loi qui ne ciblerait que les personnes en grande détresse financière, vivant autour du seuil de pauvreté.Pour ce qui est des saisies immobilières, les créanciers proposent que ne soient protégés que les foyers gagnant au plus 1 100 euros net par mois pour quatre personnes. Alors que le gouvernement Tsipras plaide pour un revenu plafond à environ 2 000 euros par mois.Lire aussi :En Grèce, « le système en place était un cocktail de fraude et de corruption »Un mois de perduLes Grecs disent vouloir faire un test de ces discussions sur les saisies. « Nous sommes pleins de bonne volonté, mais il faut que les créanciers comprennent qu’on ne peut pas mettre en place des réformes qui pourraient déstabiliser notre société. Le programme d’aide ne fonctionnera pas de cette manière », expliquait, dimanche, une source grecque proche des négociateurs. « Athènes s’est engagé [lors du sommet sur les Balkans de fin octobre] à proposer en urgence 50 000 places d’accueil pour les réfugiés. Impossible d’exproprier des familles pendant que l’on reloge des migrants. Cela sera instrumentalisé par le parti d’extrême droite, Aube dorée », met en garde cette source.L’entourage de M. Tsipras a fait savoir, dimanche soir, que le premier ministre avait abordé ces sujets lors d’entretiens téléphoniques avec le président François Hollande, la chancelière Angela Merkel et Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne.Le ministre des finances français, Michel Sapin, a jugé lundi qu’un accord était « parfaitement possible ». Il a estimé qu’il ne fallait cependant pas « exiger de la Grèce plus que ce qui existe » dans les pays créanciers.Ces tensions risquent de compromettre le succès de la première « revue », l’examen sur place, par les créanciers, des premières réformes devant être adoptées dans le cadre du troisième plan d’aide. A la fin de l’été, à Bruxelles, on espérait qu’elle pourrait commencer mi-octobre. Mais la campagne des élections parlementaires, à Athènes, a fait perdre un mois à tout le monde. Dimanche, elle devait toujours débuter lundi 9 novembre, dans la foulée de l’Eurogroupe.Or, le début de la renégociation de l’énorme dette du pays – un gros enjeu politique pour M. Tsipras – est conditionné au succès de cette revue. Tout comme la recapitalisation des banques grecques. La BCE a évalué récemment leurs besoins à un peu plus de 14 milliards d’euros.Lire aussi :En Grèce, les banques entament leur recapitalisationLa crise des migrants a changé la donneMême si les relations se tendent, on est très loin du degré de tension qui régnait entre M. Tsipras, ses équipes et leurs créanciers, jusqu’à la mi-juillet, quand le pays, en quasi-faillite, risquait d’être poussé hors de la zone euro. Une certaine confiance s’est installée, grâce notamment à l’engagement, au sérieux et aux convictions européennes du ministre grec des finances, Euclide Tsakalotos, et de son adjoint, George Chouliarakis. Deux hommes très appréciés à Bruxelles.Par ailleurs, Athènes est dans une bien meilleure position de négociation. Les 2 milliards d’euros toujours attendus des créanciers, elle n’en a pas un besoin crucial, les caisses de l’Etat n’étant plus complètement vides comme au printemps et au début de l’été. Aucune échéance de remboursement conséquente à la BCE ou au FMI ne sont, en outre, à prévoir dans les mois qui viennent.Mais, surtout, la crise des migrants change – beaucoup – la donne entre Athènes et ses partenaires. A Bruxelles ou à Berlin, tous les esprits et l’essentiel du capital politique des dirigeants y sont désormais consacrés. « En juillet, quand l’option du “Grexit” était sur la table, ceux qui la soutenaient disaient que les arguments géopolitiques avancés pour plaider un maintien de la Grèce dans la zone euro n’étaient qu’un prétexte. Désormais, plus personne ne conteste que la Grèce, première porte d’entrée des réfugiés en Europe, a une importance géopolitique majeure », explique une source européenne proche des créanciers.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Roger « Une espèce de répétition générale avant la conférence de Paris. » Les mots choisis par le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, pour qualifier la « pré-COP » qui s’est ouverte dimanche 8 novembre, rappellent – s’il en était besoin – l’imminence de l’événement. Dans trois semaines commencera au Bourget, au nord de Paris, la 21e conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP21), où pourrait être conclu un accord pour contenir la hausse du thermomètre sous les 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle.La soixantaine de ministres de l’environnement et de l’énergie réunis jusqu’au 10 novembre à l’invitation de la France, présidence montante de la COP, pourrait difficilement oublier l’échéance, rappelée à chaque prise de parole de la France sur le climat. Sans doute sont-ils moins au fait du résultat des discussions conclues fin octobre à Bonn (Allemagne) par leurs négociateurs : un texte de 55 pages esquissant une trame d’accord mais comportant encore de nombreuses options. Trop. L’enjeu de la pré-COP est de permettre à ces ministres de se saisir du texte, d’en identifier les points de tension et, si possible, d’en dégager des zones de convergence.« Le but n’est pas de renégocier le texte de Bonn mais de donner un élan politique et de faciliter l’accord final, a souligné M. Fabius en assemblée d’ouverture. Il faut trouver des chemins de compromis sur le plus grand nombre possible de sujets. » Les quelque 60 ministres représentatifs de l’ensemble des groupes de négociations, arrivés sous bonne escorte policière au centre de conférence du ministère des affaires étrangères, n’ont pas mandat pour retravailler le texte mais sont invités à soumettre des propositions. « Ces propositions devraient permettre de progresser pendant la première semaine de Paris, en vue d’y conclure un accord ambitieux et équitable », indique une note interne du Quai d’Orsay.Revoir les scénarios à la hausse« La plénière de clôture [de la pré-COP] sera l’occasion d’envoyer un message clair sur les attentes des ministres et autres chefs de délégation », explique le document de cinq pages, qui détaille ensuite l’organisation de la session en « quatre groupes de travail parallèles, animés par deux ministres, qui se pencheront sur des problèmes spécifiques ayant trait à l’accord de Paris ».Le premier thème à l’ordre du jour est celui de l’équité, qui renvoie à la répartition de l’effort contre le réchauffement entre pays développés, émergents et vulnérables. Ciment de ces négociations associant 195 pays, l’équité se traduira pendant la pré-COP parisienne par une coprésidence de chaque groupe de travail partagée entre un ministre du Nord et un ministre du Sud.Deuxième sujet en discussion, l’ambition de l’accord. Au 30 octobre, à un mois de l’échéance, 155 pays avaient annoncé leur engagement de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Ce jour-là était également rendu public un bilan de ces contributions nationales. Il mène à un réchauffement de la planète proche de 3 °C. Une clause de révision est impérative pour revoir ces scénarios et espérer rejoindre la piste des 2 °C, un seuil déjà élevé qui n’empêchera pas des catastrophes, en particulier l’élévation du niveau des mers. Selon une étude américaine de l’institut de recherche Climate Central, publiée le 8 novembre, à + 2 °C, la montée des eaux pourrait couvrir des territoires habités aujourd’hui par 280 millions de personnes. De grandes villes comme Shanghaï, Bombay, Hongkong ou encore New York et Tokyo sont vouées à long terme à disparaître en partie sous les eaux. A + 4 °C, le phénomène concernerait plus de 600 millions d’habitants. La Chine est en première ligne, selon les chercheurs.L’idée d’un accord révisable, portée notamment par la France, a reçu, le 2 novembre, l’aval de la Chine, plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre et voix forte dans le concert des nations en développement. C’était le principal objet d’une visite d’Etat de deux jours de François Hollande en Chine, qui s’est conclue par une déclaration commune pointant l’importance d’intégrer à l’accord de Paris un mécanisme de révision, tous les cinq ans.Finances climatiquesLes discussions de la pré-COP vont également porter sur l’objectif de long terme. Le cap de zéro émission nette de carbone d’ici à la fin du siècle, avancé par les scientifiques, ne suscite pas partout le même enthousiasme, entre les nations qui fondent leur transition énergétique sur un recours massif aux renouvelables… ou les pays pétroliers du Golfe, pour qui le renoncement aux énergies fossiles, socle de leur prospérité économique, est inenvisageable.Les ministres doivent évoquer par ailleurs les actions à mener avant 2020 (date d’entrée en vigueur de l’accord), notamment en matière de finances climatiques. « L’engagement des pays développés de mobiliser 100 milliards de dollars [93 milliards d’euros] par an, d’ici à 2020, pour les pays en développement, de sources publiques et privées, bilatérales et multilatérales, doit être honoré, signale la note du Quai d’Orsay. C’est un point-clé pour construire la confiance post-2020. »Publié début octobre à Lima, un rapport de l’OCDE chiffre à 61,8 milliards de dollars l’ensemble des flux Nord-Sud collectés en 2014 pour le climat. Les contributions annoncées en 2015 par l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France, l’implication du secteur privé, des banques de développement (qui ont promis un effort supplémentaire de 15 milliards de dollars par an) et du Fonds vert pour le climat devraient combler la part manquante pour atteindre les 100 milliards, assurent les pays donateurs.« Plus tard, ce sera trop tard »Face à cette belle opération de méthode Coué, le Fonds vert a apporté quelques éléments concrets, le 5 novembre. Son conseil d’administration a validé la participation du fonds, pour 168 millions de dollars, à huit projets d’atténuation et d’adaptation aux effets du réchauffement climatique au Bangladesh, aux Fidji, au Malawi, aux Maldives, au Pérou, au Sénégal, en Afrique de l’Est et dans la zone Caraïbe. « En allant à la COP21, les pays en développement savent qu’ils peuvent compter sur le Fonds vert comme partenaire financier », se félicite Héla Cheikhrouhou, la directrice générale de l’institution.Le financement, cette fois sur la période post-2020, devrait être le quatrième sujet soumis aux participants à la pré-COP. « Les prises de position sont encore peu développées » sur ce point, a réagi Laurent Fabius dans son allocution, axée surtout sur l’urgence à agir. « Plus tard, ce sera trop tard », a insisté le chef de la diplomatie française, dévoilant au passage l’un des slogans de la campagne de communication sur la COP21 qui démarre le 9 novembre par voie d’affiches dans 55 agglomérations et dans la presse.Pour Manuel Pulgar-Vidal, ministre péruvien de l’environnement et président de la COP jusqu’au 30 novembre, « les Français font de leur mieux, mais la responsabilité incombe à nous tous. Chaque pays doit agir ». Samedi, Barack Obama a annoncé le rejet du projet controversé d’oléoduc Keystone XL reliant le Canada aux Etats-Unis et confirmé sa présence à l’ouverture de la COP21, aux côtés de plus de cent chefs d’Etat et de gouvernement, dont le Russe Vladimir Poutine et le Chinois Xi Jinping.Simon RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jade Grandin de l'Eprevier C’était la dernière grande banque de réseau à garantir la gratuité. BNP Paribas a décidé de facturer à ses clients les frais de tenue de compte, à hauteur de 2,50 euros par mois et par compte, soit 30 euros par an, largement au-dessus de la moyenne nationale à 17,99 euros par an, d’après le comparateur « Choisir-ma-banque.com » pour Le Monde. Sont néanmoins exonérés les clients ayant opté pour un forfait « esprit libre » doublé d’un relevé en ligne (soit un quart des clients), ainsi que les moins de 26 ans. Le plus original des frais, puisqu’il revient à payer pour être client, consiste chez les banques à actualiser les comptes courants d’un jour sur l’autre en fonction des montants crédités et débités. Cela couvre aussi « la surveillance des comptes et la protection des données personnelles », ajoute-t-on chez BNP.N’en déplaise aux associations de consommateurs, depuis quelques années, la pratique se généralise. Derniers convertis, le Crédit mutuel a commencé à facturer les comptes courants en octobre, et la Société générale commencera en janvier prochain. LCL pourrait suivre, selon le quotidien Les Echos. Résultat, au 1er janvier 2016, au moins 80 % des banques françaises factureront les frais de tenue de compte. Sur les 133 établissements étudiés par Choisir ma banque, 16 ont décidé de commencer à les faire payer entre 2015 et 2016. Depuis deux ans, 44 banques ont mis en place une tarification.Comme BNP, la plupart exonèrent les détenteurs de forfait ainsi que les jeunes. « En règle générale, les banques mettent en avant des formules tout compris avec des services qui seront à peine utilisés. Beaucoup de clients en ont une mais ne s’en souviennent pas », raconte Saïd Fadil, analyste chez Choisir ma banque.Lire aussi :Ces petits frais bancaires qui finissent par peser lourd...Compenser la baisse de rentabilitéLes frais bancaires tendaient pourtant à se stabiliser grâce à de nouvelles réglementations européennes. La création de l’espace unique des paiements en euros (SEPA) a contribué à limiter les frais de prélèvements. Ceux pour incidents de paiement et dépassement de découvert autorisé sont désormais plafonnés. Les banques doivent en outre envoyer à leurs clients un relevé périodique des frais prélevés. Selon le rapport annuel de l’Observatoire des tarifs bancaires du Comité consultatif du secteur financier (CCSF) publié en septembre 2015, les tarifs des services de base (retrait dans un distributeur automatique, mise en place d’un prélèvement ou d’un virement…) ont peu progressé depuis la fin 2013. Mais les banques subissent aussi le contexte de taux bas pesant sur la rentabilité des dépôts. Une rentabilité si faible que « ne pas facturer les frais de tenue de compte revient à vendre à perte », estime le dirigeant d’une grande banque.Les établissements cherchent donc des moyens de compensation en augmentant d’autres coûts. Retraits déplacés (au distributeur d’une autre banque), prix des cartes de paiement, possibilité de gérer son compte sur internet… et frais de tenue de compte. En moyenne, ces derniers auront grimpé de presque 50 % dans les banques de réseaux entre 2013 et 2016. Pour y échapper, les épargnants n’ont d’autre choix que de se convertir aux banques en ligne, qui garantissent presque toute la gratuité.Lire aussi :Les dernières heures de la banque à papaJade Grandin de l'Eprevier 08.11.2015 à 21h07 • Mis à jour le09.11.2015 à 14h25 | Laetitia Van Eeckhout Sans mesures immédiates de réduction des émissions de gaz à effets de serre conjuguées à des politiques de développement « solidaire et durable », plus de 100 millions de personnes supplémentaires pourraient tomber sous le seuil de pauvreté à l’horizon 2030. A trois semaines de la COP 21, la Banque mondiale publie, dimanche 8 novembre, un rapport, « Shock waves : managing the impacts of climate change on poverty », qui vient rappeler aux Etats le caractère indissociable de la lutte contre le réchauffement de la planète et du combat contre la pauvreté.Déployer un effort immédiat en faveur d’un développement respectueux du climat est un défi d’autant plus pressant que les impacts du réchauffement mettent à mal l’éradication de la pauvreté. « Changement climatique et pauvreté sont inextricablement liés », insiste la Banque mondiale qui s’est appuyée pour son analyse sur une enquête ménages réalisée dans 92 pays en développement.Les pauvres sont les plus exposésLes gens les plus pauvres, vivant dans des logements précaires et sur des territoires vulnérables, sont les plus affectés par les chocs climatiques. En Indonésie, par exemple, les populations défavorisées ont un risque 30 % plus élevé d’être touchées par une inondation, et un risque 50 % plus élevé de subir une sécheresse. « Les plus pauvres sont non seulement plus exposés mais ils perdent beaucoup plus quand ils sont frappés par ces fléaux, insiste Stéphane Hallegatte, économiste à la Banque mondiale qui a dirigé l’équipe à l’origine de ce rapport. Car leur patrimoine, qui n’est pas placé sur un compte bancaire mais se résume souvent à du bétail ou à leur logement, est beaucoup plus vulnérable et peut être complètement détruit lors d’un choc. »Lire aussi :Le changement climatique menace la sécurité alimentaire mondialeDépendant majoritairement de revenus tirés de l’agriculture et consacrant une large part de leur budget à l’alimentation, ces ménages ressentent d’autant plus les impacts des mauvaises récoltes, ou de la hausse des prix alimentaires induits par les sécheresses ou tout autre événement climatique extrême. Ils sont aussi plus sévèrement touchés par les maladies favorisées ou aggravées par le changement climatique, telles la diarrhée ou le paludisme. Des maladies qui, de surcroît, peuvent avoir des effets irréversibles sur la croissance des enfants.Amortir les chocsOr, ces ménages les plus démunis sont généralement non couverts par une assurance maladie et n’ont pas un matelas d’économies suffisamment épais pour amortir les chocs importants. Ils peuvent se voir contraints de liquider une partie de leur patrimoine pour payer leurs soins. « Même les gens vivant juste au-dessus du seuil de pauvreté peuvent basculer dans la pauvreté quand une inondation détruit leur microentreprise ou quand une sécheresse décime leur troupeau », alertent les auteurs du rapport.Face à cette spirale, la Banque mondiale appelle à un renforcement des systèmes de protection sociale, qui lors d’une catastrophe peuvent faire office d’assurance auprès des ménages les plus vulnérables. « En cas de choc, il est plus facile d’étendre ou de renforcer un système de protection sociale préexistant pour accompagner les populations les plus affectées, que de créer un système de toutes pièces », souligne Stéphane Hallegatte.Lire aussi :Une stratégie prometteuse contre l’extrême pauvretéA la suite du passage du typhon Yolanda en 2013, les Philippines ont ainsi mobilisé leur programme « 4P » (Pantawid Pamilyang Pilipino Program) de subventions monétaires aux plus pauvres, pour dégager des fonds d’urgence et augmenter le versement à ces ménages. Après une catastrophe, la rapidité de l’aide et son ciblage sont en effet essentiels pour éviter les effets irréversibles sur la santé des enfants et la vente en catastrophe et à bas prix d’actifs comme le bétail.Des études de cas en Éthiopie et au Malawi montrent que le coût d’une sécheresse peut passer de quelque 50 dollars à 1 300 dollars, si la prise en charge est retardée de six à neuf mois. « Un programme comme le « 4P » des Philippines est d’autant plus pertinent que les bénéficiaires s’engagent à faire un suivi médical de leurs enfants et à les inscrire à l’école », souligne l’économiste.L’urgence d’une « offensive » contre les émissionsCe renforcement de la protection sociale des plus démunis, tout comme la mise en œuvre de politiques de développement, notamment agricoles, atténuant la vulnérabilité face au changement climatique et bénéficiant aux plus pauvres, va de pair avec une « offensive » contre les émissions de gaz à effet de serre. « Des mesures immédiates de réduction des émissions sont nécessaires pour stabiliser le changement climatique et réduire la menace qu’il représente pour l’éradication de la pauvreté à long terme. Car si on n’agit pas dès à présent, les effets après 2030 seront beaucoup importants », insiste Stéphane Hallegatte.Les politiques climatiques peuvent en soi constituer un levier de ressources pour financer les programmes de protection sociale ou de développement. « Une taxe carbone, même modeste, à 10 dollars la tonne, permettrait d’intensifier considérablement, de 50 %, la protection sociale. Ou de financer d’autres investissements (comme l’accès à l’eau, à l’assainissement ou à l’énergie moderne) qui profitent aux gens pauvres », fait valoir la Banque mondiale.Un soutien « essentiel » de la communauté internationale« Les politiques de réduction des émissions doivent protéger et même profiter aux gens pauvres », plaident les auteurs du rapport. En Indonésie, les revenus tirés de la baisse des subventions aux énergies fossiles ont été réinvestis dans la création d’une aide financière aux 30 % de personnes les plus pauvres : 30 dollars par trimestre « qui, pour ces personnes, fait plus que compenser le renchérissement de l’énergie, celles-ci en utilisant peu », souligne Stéphane Hallegatte.Dans certains pays à bas revenus cependant, relève la Banque mondiale, le soutien de la communauté internationale sera « essentiel », « surtout pour les investissements présentant un coût initial élevé - tels les transports urbains, les infrastructures énergétiques résilientes ou la lutte contre la déforestation – mais qui sont urgents pour empêcher toute irréversibilité et tout enfermement dans un développement très carboné ».« Les fonds dédiés au climat doivent contribuer à la réduction de la pauvreté », insiste Stéphane Hallegatte rappelant que le déficit de financements des infrastructures dans les pays en développement s’élève à quelque 1 000 milliards de dollars par an. Une somme bien supérieure aux 100 milliards de dollars annuels (88 milliards d’euros) promis en 2009 à Copenhague par les pays développés pour aider les pays en développement à faire face au dérèglement climatique, et dont la mobilisation fait encore l’objet de discussion à l’approche de la COP 21.Lire aussi :« La COP21 ne pourra pas ignorer la question de la faim »Laetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Roger et Jean-Michel Bezat « Le Monde », en partenariat avec l’Institut Montaigne, a confronté les analyses de Patrick Pouyanné, PDG de Total, et de Jean Jouzel, climatologue et ancien vice-président du GIEC.Patrick Pouyanné a été nommé directeur général de Total le 22 octobre 2014, deux jours après la mort accidentelle de son PDG, Christophe de Margerie. Il était alors patron de la branche raffinage-chimie. Ce polytechnicien-ingénieur des Mines de 52 ans deviendra PDG du groupe pétrolier en 2016.Jean Jouzel, climatologue et glaciologue, 68 ans, est l’ancien vice-président du groupe scientifique du GIEC, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Il a reçu la Médaille d’or du CNRS en 2002 et le prix Vetlesen en 2012.L’urgence à agir contre le réchauffement climatique est-elle une idée partagée dans le monde de l’entreprise ?Patrick Pouyanné : Oui, il y a une prise de conscience collective sur l’urgence à agir. Dix, voire cinq ans en arrière, nous n’aurions pas eu autant d’entreprises qui s’exprimaient sur le sujet, y compris les pétroliers qui sont une partie du problème du changement climatique, mais qui sont aussi une partie de la solution. Nous avons eu longtemps une position défensive, mais il est important aujourd’hui d’accepter nos responsabilités.Maintenant, comment passe-t-on de la conscience à l’action ? Dès que l’on commence à parler de dérèglement climatique, nous sommes confrontés à l’équation climat = énergie. Or, l’énergie, c’est le temps long. Les choix que l’on fait aujourd’hui influencent les politiques énergétiques, avec des impacts sur le climat à l’horizon 2025, 2030 ou 2035. Sans doute est-il nécessaire d’infléchir la tendance du « business as usual », qui nous emmènerait à 5 °C supplémentaires, ce qui n’est pas acceptable.Jean Jouzel : J’observe en effet une prise de conscience, mais est-elle à la hauteur de l’enjeu ? Nous sommes tous d’accord pour dire qu’il faut éviter d’aller vers un réchauffement de 4 à 5 °C de plus en 2100. C’est le « scénario émetteur » dans lequel rien n’est fait pour lutter contre le réchauffement climatique. Dans ce cas, l’élévation du niveau de la mer, par exemple, se poursuivra, avec environ 80 cm supplémentaires à la fin du siècle. La communauté scientifique le dit depuis une trentaine d’années, nous avons déjà émis les deux tiers du volume des gaz à effet de serre issus des combustibles fossiles qu’il est possible d’émettre pour rester sous le seuil de 2°C de réchauffement.Il ne nous reste plus que 210 milliards de tonnes de carbone à utiliser, ce qui correspond à une vingtaine d’années de production au rythme actuel. C’est un chiffre clairement exprimé dans le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) : il nous amène à ne pas exploiter 80 % des réserves facilement accessibles, qui représentent environ 1 500 milliards de tonnes de carbone.Nous sommes au pied du mur dans l’utilisation des combustibles fossiles, qui jouent, chaque année, pour 70 % dans l’augmentation de l’effet de serre. Je précise que cette limitation drastique de l’utilisation des combustibles fossiles est une condition nécessaire mais pas suffisante. Il faut aussi agir sur les autres gaz à effet de serre (méthane, protoxyde d’azote). Ce qui est actuellement sur la table, c’est d’infléchir d’au moins 15 % les émissions d’ici à 2020 et de les diviser par deux ou trois (entre − 40 et −70 %) entre 2020 et 2050, pour accéder à la neutralité carbone à la fin du siècle.Cela ne revient-il pas à demander à Total de se priver de son cœur de métier ?P.P. : Total, par ses activités de production de pétrole et de gaz, est au cœur du défi, puisque le pétrole et le gaz représentent environ 40 % des émissions de gaz carbonique. Mais n’oublions pas une troisième source d’énergie fossile, le charbon, qui est pour moi le premier fauteur de troubles, « l’ennemi » en quelque sorte. L’électricité produite avec du gaz émet deux fois moins de CO2 qu’avec du charbon.L’autre point important dans le débat sur les énergies fossiles, c’est que, dans tous les scénarios pour rester à 2 °C maximums supplémentaires, dont le scénario de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), il y a du pétrole et du gaz au moins à hauteur de 40 %. Le monde en a besoin ! La vraie question est celle du mix énergétique. Total deviendra de plus en plus gazier.J.J. : A condition de ne pas dépasser 210 milliards de tonnes !P.P. : Il faut faire le tri et voir quelles énergies sont les plus économiques à produire et les moins émettrices. Une première solution pour le CO2, c’est déjà de ne pas émettre. L’efficacité énergétique, pour un groupe pétrolier et gazier comme Total, cela représente deux choses. Nous avons des installations lourdes qui sont consommatrices d’énergie et l’énergie a un coût élevé. Nous faisons des efforts, avec un objectif de 1-1,5 % d’amélioration d’efficacité par an. Par ailleurs, Total brûle du gaz. Entre 2005 et 2015, nous avons divisé par deux le « flaring », ou torchage du gaz, et nous avons pris cette année un engagement volontaire avec la Banque mondiale stipulant qu’à l’horizon 2030 nous allions mettre fin au brûlage continu du gaz dans nos opérations.Au Nigeria, le torchage des unités de production de Total reste une menace pour la santé des populations locales…P.P. : Nous avons divisé par deux le torchage, mais cela ne veut pas dire qu’il est égal à zéro ! Ce n’est pas si simple que cela, il faut trouver les technologies, trouver les financements nécessaires. Les acteurs économiques sont rationnels. Fondamentalement, si nous voulons arrêter le flaring, c’est parce que brûler du gaz, c’est brûler une ressource naturelle qui peut être valorisée si nous arrivons à la récupérer. Il y a une logique économique.Quelle est la stratégie d’un groupe comme le vôtre dans le secteur des énergies renouvelables ? P.P. : Total est l’un des groupes les plus engagés dans ce secteur. Nous avons fait le choix d’investir dans le solaire, nous y avons aujourd’hui 3 milliards de dollars de capitaux. C’est seulement 3 % de ce que pèsent nos capitaux, mais cela fait de nous le numéro deux du secteur du solaire mondial. Nous avons la conviction qu’il s’agit d’un marché croissant et que, dans une quinzaine d’années, ce ne sera plus 3 % mais de l’ordre de 10 à 15 % de notre portefeuille.Je suis conscient que la part du fossile ira en décroissant dans le mix énergétique mondial. C’est une réalité qui va s’imposer à nous, même si j’espère que le charbon décroîtra plus vite. Les renouvelables vont progresser au contraire, ainsi que les biocarburants. Longtemps, les compagnies pétrolières ont cherché à protéger leurs carburants fossiles en critiquant les biocarburants, mais si l’on peut aider à les rendre profitables, il faut investir dans ces technologies, comme nous le faisons par exemple à la raffinerie de La Mède, dans le sud de la France.J.J. : Je remercie M. Pouyanné d’avoir donné un chiffre. J’ai été corapporteur d’un avis du Conseil économique, social et environnemental sur la transition énergétique il y a deux ans. Nous avions alors interrogé Total, qui n’avait pas voulu donner de données sur ce qui était investi dans le renouvelable, parce que ce chiffre était très faible. Vous parlez aujourd’hui de 3 %. Il est certain qu’il faut aller bien au-delà. Quand vous parlez des pays en développement, l’Afrique est un continent béni des dieux pour développer le secteur renouvelable, même si un Etat comme le Nigeria a du gaz ou du pétrole. Il faut y changer de modèle de développement.Puisque vous parlez d’investissement, un chiffre avancé régulièrement estime à 500 milliards de dollars par an les subventions aux énergies fossiles à l’échelle planétaire alors que seulement 100 milliards de dollars sont investis chaque année pour les énergies renouvelables. Il faut inverser cette logique.P.P. : Ces subventions aux énergies fossiles n’existent pas vraiment dans les pays développés puisque ceux-ci ont, au contraire, des logiques de taxation des carburants fossiles. Mais pourquoi a-t-on de tels montants dans les pays en développement ? Parce que, en Indonésie par exemple, où la population aspire à la mobilité et au développement, une essence à 100 dollars le baril était devenue une charge insupportable. En Afrique, en effet, il y a un potentiel pour les énergies renouvelables. Je crois que le solaire peut être à l’énergie ce que le téléphone mobile est aux télécoms. Le solaire, par l’énergie décentralisée qu’il peut apporter, évite de bâtir des réseaux d’électrification qui nécessiteraient des décennies.Mais ces mêmes pays africains ont aussi des ressources naturelles, du pétrole et du gaz, qui représentent une partie significative du budget de l’Etat. L’un des enjeux de la COP21 sera d’organiser des mécanismes de transferts financiers des pays développés vers les pays du Sud pour accompagner leur transition énergétique.La décroissance est-elle une piste intéressante à explorer ?J.J. : Je suis un décroissant pour l’énergie, mais je ne suis pas un décroissant en termes d’emploi ou de qualité de vie. Les chiffres du GIEC nous disent que cette transition énergétique, si elle était réussie au niveau mondial, nous ferait perdre un an de PIB tous les trente ans. Cela me semble acceptable, d’autant plus que ça ne prend pas en compte les bénéfices en termes de qualité de vie générale et de catastrophes évitées. J’aimerais insuffler à M. Pouyanné un certain enthousiasme vers cette transition !P.P. : L’enthousiasme peut venir si l’on réfléchit à l’horizon de quinze à vingt ans. Lorsque Total a investi dans le solaire, certains actionnaires nous ont critiqués. C’est la difficulté dans les secteurs qui émergent et dont la rentabilité n’est pas immédiate : ils imposent de convaincre les investisseurs et d’être patient. Un groupe de la taille de Total peut se le permettre.Le marché carbone est-il un autre levier important ?P.P. : Bien sûr, il faut donner un prix au carbone, c’est un signal très important pour orienter les choix des acteurs économiques. Chez Total, nous testons tous nos investissements et leur rentabilité en intégrant dans le coût un prix de 25 euros la tonne de CO2. Ce prix augmente avec l’inflation au fur et à mesure des années. Les pétroliers européens ont lancé un appel en ce sens en juin. Je ne crois pas à un prix du carbone unique au niveau mondial, mais nous devons encourager l’émergence de mécanismes de prix du carbone dans un maximum de régions du monde. Car je suis convaincu que donner un prix au carbone pourrait être une clé essentielle de la réussite de la lutte contre le changement climatique.J.J. : Si l’on ne donne pas un prix au carbone, il sera très difficile de développer le piégeage du CO2, et très difficile d’investir sur d’autres énergies qui restent non compétitives si elles ne sont pas aidées. Il y a des verrous technologiques à faire sauter. Mais un groupe comme le vôtre a des cartes à jouer dans ce domaine comme dans celui de l’efficacité énergétique, de la mobilité.Lire aussi :Climat : des ministres à Paris pour une répétition générale avant la COP21Simon RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.11.2015 à 17h18 • Mis à jour le06.11.2015 à 18h01 | Florence Evin Fermé le 15 février, pour dépôt de bilan, le Musée Maillol rouvrira en septembre 2016, comme l’a annoncé Olivier Lorquin, président de la Fondation Dina Vierny, propriétaire du musée. Culturespaces prend en charge la totalité du fonctionnement muséal, comme elle le fait déjà à Paris pour le Musée Jacquemart-André, propriété de l’Institut de France.La future programmation devrait remettre à l’honneur l’art moderne et contemporain, « l’ADN du Musée Maillol », tel que l’avait voulu sa fondatrice Dina Vierny, modèle et muse du sculpteur Aristide Maillol (1861-1944) de cinquante-huit ans son aîné. Dina Vierny s’est consacrée jusqu’à sa mort, en 2009, à rendre publique l’œuvre de son mentor, après avoir offert à l’Etat, en 1964, sous l’égide d’André Malraux, la vingtaine de figures féminines monumentales exposées dans le jardin du Carrousel aux Tuileries, à Paris. C’est elle aussi qui a acquis et restauré l’hôtel particulier de la rue de Grenelle, à Paris, pour y loger le Musée Maillol, en 1995, et exposer l’œuvre et les collections de l’artiste.Olivier Lorquin, fils de Dina Vierny, « le patron [du Musée Maillol] nous a confié la production des expositions temporaires, celle de la collection permanente, de l’audio-guide, et de la gestion, tout ça à nos risques et périls, avec la mise à disposition des lieux bien entretenus, bien climatisés, précise Bruno Monnier, fondateur et président de Culturespaces. Il n’y aura plus de direction artistique, nous déciderons ensemble de la programmation. Avec Sophie Aurand-Hovanessian, administratrice, directrice de la programmation culturelle de Culturespaces, qui pilote le service des expositions avec une équipe de dix personnes, à Jacquemart-André, comme à Caumont Centre d’Art ouvert au printemps dernier à Aix-en-Provence ». Des expositions moins courues qu’espéréCette annonce met un terme à l’incertitude qui pesait sur le sort du Musée Maillol fermé dans l’urgence, il y a huit mois, alors qu’était annoncée une exposition sur le thème du baiser dans l’art, depuis la Renaissance, et qui devait ouvrir un mois plus tard. « Je retrouve mes ailes, la liberté que j’avais perdue, une envie de faire. On déborde d’idées. C’est un accord sur l’émotion, s’emporte Olivier Lorquin. Avec Patrizia Nitti, j’étais un peu en deçà, j’observais ce qui se passait chez moi. Patrizia Nitti avait de l’entregent , on a fait des choses formidables ensemble. Sa société Tecniarte a déposé le bilan, il y a eu rupture de contrat. J’ai tourné la page. »Tecniarte, qui gérait le musée, a fait les frais d’une baisse de fréquentation avec des expositions moins courues qu’espéré, plombant la trésorerie, après des investissements colossaux et nécessaires pour la mise aux normes du musée. La pétulante Patrizia Nitti, qui a retrouvé son fief romain, estime que l’arrivée de Culturespaces à Maillol « est une révolution ». « Jamais, dit-elle, Culturespaces n’acceptera les conditions qui m’étaient imposées. Olivier Lorquin m’a donné les clefs du musée et la mauvaise gestion de la Fondation Dina Vierny, avec l’impossibilité d’y remédier. J’ai été très mal conseillée par mes avocats. Toutes les améliorations extrêmement coûteuses, c’est moi qui les ai faites, pour plus d’un million d’euros. C’était vital. J’ai rendu un musée moderne ».Entre 180 000 et 350 000 visiteurs annuelsCe qu’apprécie son successeur Bruno Monnier : « J’ai été agréablement surpris, reconnait-il, de trouver des infrastructures au top niveau. L’équipement du musée est prêt ». Le contrat signé avec M. Lorquin prévoit le versement, par Culturespaces au Musée Maillol, d’un « loyer fixe pour les mille mètres carrés d’exposition et un partage des excédents de la billetterie – sur les frais engagés », ajoute Bruno Monnier qui vise 300 000 visiteurs par an. Un objectif raisonnable pour un musée dont les entrées oscillaient, selon les têtes d’affiche, entre 180 000 et 350 000 visiteurs – notamment pour Basquiat, en 1997, et Pompéi en 2011.« Revenir aux fondamentaux », telle est l’obsession d’Olivier Lorquin. D’ores et déjà, les thèmes porteurs retenus pour les deux expositions temporaires annuelles, de l’automne et du printemps, confirment le parti-pris : « la représentation du corps dans l’art moderne et contemporain », « Aristide Maillol, ses amis et les artistes de son temps », « Dina Vierny, muse de Maillol, galeriste et collectionneuse », ou encore « les couples artistes ».Culturespaces, société privée, s’occupera de tout, de l’accueil, de la billetterie, des visites comme de la gestion des activités annexes – librairie-boutique, café, réceptions. Sur le modèle de ce qu’elle fait dans les treize autres sites à sa charge, des Carrières de lumière des Baux-de-Provence aux Théâtre et Arènes de Nîmes, jusqu’à la Villa Ephrussi de Rothschild sur la Méditerranée .La cour pavée de l’Hôtel Bouchardon, qu’a connue Alfred de Musset qui logeait au premier étage, va retrouvera son éclat d’origine derrière le fameux porche d’entrée, dit « de la Fontaine aux quatre saisons » pour ses figures sculptées. Florence EvinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Cette fois, un grand pas a été franchi dans la direction d’un relèvement des taux d’intérêt aux Etats-Unis dès le mois de décembre. Le rebond enregistré en octobre sur le marché de l’emploi constitue en effet un signal clair pour que la Réserve fédérale (Fed) décide d’un resserrement monétaire. L’économie américaine a ainsi créé 271 000 emplois le mois dernier, a annoncé, vendredi 6 novembre, le département du travail. Le taux de chômage est tombé à 5 %, soit 0,1 point de moins qu’en septembre. La Fed considère que l’économie est en situation de plein emploi lorsque le taux de sans-emploi de 4,9 % est atteint.Après trois mois décevants au cours desquels le nombre de créations d’emploi était en moyenne de 187 000, le marché du travail est donc reparti nettement de l’avant, alors que le consensus des économistes tablait sur un peu plus de 180 000 créations. Mieux : les salaires ont connu une légère embellie, avec une progression de 2,5 % sur un an, supérieure à la moyenne de 2 % qui était jusqu’à présent constatée.Lire aussi :Etats-Unis  : la Fed coincée par la faiblesse de l’emploi« L’issue la plus probable »« Une hausse des taux d’intérêt apparaît désormais comme l’issue la plus probable, estiment les analystes de Capital Economics. Indépendamment de la date exacte de la première hausse des taux, nous croyons toujours qu’il y aura, l’an prochain, une amélioration plus forte que prévu de la croissance des salaires et de l’inflation. Ce qui forcera la Fed à être plus agressive dans le resserrement de sa politique qu’elle ne le projette actuellement », soulignent-ils.Les traders sur les marchés à terme estiment à 70 % la probabilité d’une hausse des taux dès le mois de décembre, alors que celle-ci n’était que de 58 % avant la publication des chiffres de l’emploi. A ceux-ci se sont ajoutées les dernières déclarations de la présidente de la Fed, Janet Yellen, qui, lors d’une audition devant le Congrès américain cette semaine, a évoqué une « possibilité réelle » d’un relèvement des taux en décembre. « Si les prochaines données vont dans le sens des attentes [d’une amélioration] », a-t-elle ajouté.Les données publiées vendredi vont clairement dans ce sens. Parmi les secteurs qui ont le plus recruté, on retrouve les services aux entreprises, avec 78 000 créations d’emploi, la santé (45 000), la distribution (44 000) et la restauration (42 000). En revanche, le secteur de l’énergie et de l’extraction minière a encore perdu 5 000 emplois, portant le nombre de destructions de postes à 109 000 depuis le pic de décembre 2014. Plus globalement, la situation dans l’industrie est restée stable sur le front de l’emploi.Salaires horaires au plus hautLorsque l’on prend en compte les personnes qui ont abandonné leurs recherches et celles qui occupent un travail à temps partiel, mais qui voudraient un poste à plein temps, le chômage s’établit à 9,8 %, soit son plus bas niveau depuis mai 2008. Toutefois, il reste largement supérieur à ce qu’il était dans les phases précédentes de reprise.En revanche, le nombre de chômeurs de longue durée, lui, ne bouge pas, à 2,1 millions de personnes, ce qui représente 26,8 % de la totalité des chômeurs américains. Un taux stable depuis le mois de juin. Le point noir reste le taux de participation de la population au marché du travail, c’est-à-dire le nombre de personnes en âge de travailler qui ont un emploi ou qui en cherchent effectivement un. Celui-ci affiche une nouvelle fois un recul de 0,2 point, à 62,4 %, un plancher qui n’avait plus été atteint depuis les années 1970.Malgré ce bémol Joseph Lake, économiste chez The Economist Intelligence Unit, souligne que « l’économie américaine a créé plus d’emplois en octobre qu’aucun autre mois cette année, les salaires horaires sont les plus élevés depuis 2009 et le taux de chômage est tombé à 5 %. C’est un contexte idéal pour rassurer la Fed sur le fait que le ralentissement sur le marché du travail entre août et septembre était transitoire, explique-t-il. Cela signifie que la première hausse des taux depuis neuf ans va presque certainement se produire en décembre. »Lire aussi :Fed, une insupportable attenteStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Cheysson-Kaplan #container_14467314135{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14467314135{ height:400px; } #container_14467314135 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14467314135 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14467314135 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14467314135 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Évolution du nombre de mariages et de pacsSource : Inseerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14467314135", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2000","2001","2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Mariages", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 305234 ], [ "", 295720 ], [ "", 286169 ], [ "", 282756 ], [ "", 278439 ], [ "", 283036 ], [ "", 273914 ], [ "", 273669 ], [ "", 265404 ], [ "", 251478 ], [ "", 251654 ], [ "", 236826 ], [ "", 245930 ], [ "", 231225 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Pacs", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 22271 ], [ "", 19629 ], [ "", 25305 ], [ "", 31570 ], [ "", 40080 ], [ "", 60462 ], [ "", 77347 ], [ "", 101992 ], [ "", 145938 ], [ "", 174584 ], [ "", 205561 ], [ "", 152169 ], [ "", 160639 ], [ "", 168126 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Avec plus de 168 200 pacs conclus en 2013, selon les derniers chiffres disponibles, le nombre de couples pacsés avoisine les deux millions. Au fil du temps, leur statut a progressivement été aligné sur celui des couples mariés. Mais il subsiste encore quelques différences dont les partenaires n’ont pas toujours conscience. Petit tour des principales limites du pacs.Lire aussi :Pacs, mariage : les précautions à prendre avant de s’engagerPas de filiation automatiqueLe partenaire de pacs n’est pas présumé être le père des enfants de sa compagne et doit les reconnaître pour établir son lien de parenté à leur égard. Si cette reconnaissance est effectuée dans l’année de la naissance, les couples pacsés ont alors les mêmes droits et les mêmes devoirs à l’égard de leurs enfants que les couples mariés. Pas de prestation compensatoire En cas de séparation, le partenaire de pacs qui se retrouve dans une situation financière difficile ne peut pas prétendre au versement d’une prestation compensatoire, à l’instar de ce qui est prévu pour les couples mariés qui divorcent.Pas d’héritage sans testamentBien qu’étant exonérés de droits de succession dans les mêmes conditions que les couples mariés, les partenaires de pacs ne sont pas héritiers l’un de l’autre. S’ils souhaitent transmettre tout ou partie de leurs biens à leur décès à leur partenaire survivant, ils doivent rédiger un testament. Avec une contrainte supplémentaire s’ils ont des enfants : leur marge de manœuvre est plus réduite que celle des couples mariés. En présence d’enfants, qu’ils soient communs ou nés d’une union précédente, ils ne peuvent pas léguer à l’autre plus que la quotité disponible ordinaire de leur succession (c’est-à-dire la moitié de sa succession si la personne a un enfant, le tiers si elle en a deux et le quart si elle en a trois ou plus).Pas de pension de réversion Tous les régimes de retraite obligatoires prévoient le versement d’une partie de la pension de retraite d’un assuré décédé (ou de celle à laquelle il aurait pu prétendre) à son conjoint survivant. Ce droit n’a pas été étendu aux partenaires de pacs : ils n’ont droit à rien au décès de leur partenaire.Lire aussi :Pour partager sa retraite, l’amour ne suffit pasDes donations sous conditionsLes donations entre partenaires de pacs sont soumises aux droits de donation après un abattement de 80 724 euros, comme pour les couples mariés. Mais attention, si le pacs est rompu dans l’année de sa signature ou l’année suivante pour un motif autre que le mariage des partenaires entre eux ou le décès de l’un deux, l’abattement est remis en cause. Autrement dit, les droits de donation seront dus sur la totalité de la donation.Lire aussi :« Le piège fiscal des donations entre pacsés »Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Jean-Michel Bezat L’or noir brille aujourd’hui d’un bien sombre éclat – surtout pour les entreprises fournissant des services aux compagnies pétrolières. Depuis que les cours se sont effondrés pour tomber à 50 dollars le baril, Exxon, Shell, BP ou Total sont devenus très regardants sur leurs dépenses d’exploration-production d’hydrocarbures et leur commandent moins d’études sismiques et moins d’équipements pour exploiter leurs découvertes. Les grands du métier, comme Schlumberger, Halliburton, Baker Hughes, Technip ou Saipem, résistent grâce à leur poids financier et à la diversité de leurs activités – non sans tailler à la hache dans leurs effectifs.Pour son malheur, le français CGG (ex-Compagnie générale de géophysique) n’a pas cette taille critique et souffre dans son cœur de métier de l’« échographie » des fonds marins, recueil de données précieuses qu’elle vend aux pétroliers. Après la perte de près d’un milliard d’euros au troisième trimestre annoncée le 5 novembre, la société va supprimer 930 emplois, dont un tiers en France. Ils s’ajouteront aux 2 000 départs annoncés il y a quelques mois.Des acteurs devenus économesLe patron de la CGG, Jean-Georges Malcor, reconnaît qu’il n’entrevoit toujours pas la fin de la tempête. Pas plus que son vieux comparse, Thierry Pilenko. Le PDG du français Technip se prépare aussi à « une crise profonde et durable », sans précédent depuis le contre-choc de 1986 et l’effondrement des prix, et il a dû annoncer 6 000 suppressions de postes (sur 38 000) en juillet.M. Malcor, un centralien arrivé de Thales (marine, aéronautique) en 2010, se dit prêt à ouvrir la porte à des minoritaires pour recapitaliser sa société. « J’insiste sur le mot “minoritaires” », souligne-t-il, comme pour conjurer le spectre d’une nouvelle OPA hostile. Il y a un an, M. Pilenko lui avait offert 1,5 milliard d’euros pour le racheter. Il avait rejeté l’offre, notamment parce que le patron de Technip voulait en profiter pour vendre les onze navires restants à CGG… qui vient de se résoudre à en céder six en 2016. La pépite CGG vaut sans doute moins de 1 milliard aujourd’hui. Une cible en or.M. Pilenko dit avoir tourné la page de CGG. Mais pourquoi cette société aurait-elle aussi vite perdu de son intérêt ? Et jusqu’à quand le « capitaine Malcor » pourra-t-il tenir la barre seul et CGG rester un « pure player » ? La consolidation du secteur est en cours. Ceux qui n’ont qu’un métier seront « les premiers à souffrir », analyse le patron de Technip. Les autres devront leur salut à la qualité financière et technique de leurs offres. Celles-ci devront, selon lui, mieux intégrer tous les métiers et participer dès leur conception à des projets pétro-gaziers très gourmands en capitaux.Naguère follement dispendieux, les pétroliers sont devenus économes, aiguillonnés par les actionnaires et la chute des prix du brut. Ils ne reviendront pas avant longtemps à leur exubérance passée.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.11.2015 à 13h36 • Mis à jour le06.11.2015 à 15h41 | Martin Untersinger et Sarah Belouezzane Enfin là. Un mois après sa présentation initiale et sa mise en ligne pour consultation par le grand public, le projet de loi pour une République numérique devait être présenté par Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat chargée du secteur, vendredi 6 novembre à Bercy.Attendu à l’Assemblée nationale en décembre, ce texte, qui a vocation selon le gouvernement à accompagner la société dans sa transition numérique, a été élaboré de façon inédite  : d’abord rédigé à partir d’une grande consultation publique, il a été soumis, pendant plusieurs semaines, aux commentaires des citoyens qui pouvaient proposer des modifications.Résultat, 8  500 contributions ont été apportées par un peu plus de 20 000 personnes. Le gouvernement a fait son tri   : 10 nouveaux articles ont été ajoutés à un projet de loi qui en comportait 30. Sept d’entre eux sont directement inspirés des propositions des citoyens, les autres ont subi de multiples modifications.Davantage de transparence dans les algorithmesPréoccupés par les décisions administratives prises par des algorithmes, les citoyens ont, par exemple, demandé à être mieux informés sur leur fonctionnement. Une situation qui concerne, entre autres, les futurs bacheliers voulant s’inscrire à l’université. Les logiciels utilisés pour les choix d’admission post-bac sont gérés par ce genre de formules mathématiques. Cette année, plusieurs dizaines de milliers d’étudiants n’ont obtenu aucun de leurs choix. Un article prévoyant ce cas de figure a été ajouté   : l’utilisation d’un algorithme pour la prise d’une décision administrative sera désormais systématiquement notifiée. La formule pourra même être rendue publique pour plus de transparence en cas de litige.Lire aussi :Des centaines de bacheliers n’ont toujours pas d’université pour la rentréeAutre demande forte des contributeurs   : la facilitation de la publication des données par les administrations, les services publics industriels et commerciaux et les établissements publics à caractères industriel et commercial.Liste noire publique«  Aujourd’hui, pour créer de la valeur, il faut favoriser la circulation des données  », déclarait Mme Lemaire au Monde en septembre. Un article a ainsi été modifié pour donner des pouvoirs plus contraignants à la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA). L’institution pourra désormais, par exemple, mettre en demeure les administrations qui refuseront de se plier à la loi. Et les mettre sur une liste noire publique ou saisir le tribunal administratif si elles ne s’exécutent pas. «  L’objectif est que les administrations publiques appliquent effectivement les obligations d’ouverture des données publiques prévues par la loi  », indique le gouvernement. Le projet de loi prévoit désormais aussi d’empêcher les administrations qui doivent publier leurs données de mettre en place des règles pour en bloquer la réutilisation.La fusion de la CNIL et de la CADA, un temps annoncée, devrait finalement prendre la forme d’un simple rapprochement : le président de la CADA siégera dans le collège de la CNIL, et inversement. Sur certains sujets concernant les deux institutions, ces dernières pourront se réunir sous la forme d’un collège unique.Lire aussi :Le gouvernement veut fusionner la CNIL et la CADALa mort numérique est aussi au menu, avec la possibilité de faire certifier une personne de confiance auprès d’un notaire. Ce tiers devra être reconnu par les plates-formes et pourra ensuite gérer les comptes mail ou réseaux sociaux et les informations d’un internaute après sa mort, conformément à ses volontés. Plus largement, les directives concernant l’attitude à adopter vis-à-vis des comptes d’une personne décédée ne devront finalement pas suivre un format précis, ce qui laissera plus de latitude aux internautes désireux d’assurer leur héritage numérique.Sur la question du libre accès aux articles scientifiques financés par des fonds publics, les contributions des chercheurs ont été nombreuses. Certaines se sont frayé un chemin dans le projet de loi, comme la réduction du délai pendant lequel un article scientifique ne peut pas être diffusé librement.« La consultation en ligne a démontré une très forte mobilisation des internautes demandant la reconnaissance et la promotion du chiffrement des communications », note par ailleurs le gouvernement, qui a donc choisi de confier à la CNIL une mission de promotion des technologies de chiffrement des données. Cette question fait l’objet d’un débat entre les géants de la technologie, qui proposent de plus en plus d’outils en ce sens, et les autorités de plusieurs pays occidentaux qui accusent ces entreprises de compliquer les enquêtes criminelles et terroristes. Le gouvernement a choisi de ne pas faire droit à la demande, formulée notamment par La Quadrature du Net, d’abroger l’article 132-79 du code pénal qui prévoit d’aggraver certaines peines lorsque la cryptographie est impliquée.Lire aussi :Chiffrement des téléphones : le procureur de Paris rejoint la lutte contre Apple et GoogleA l’instar de cette demande, de nombreuses propositions issues de la consultation n’ont pas été retenues. On peut par exemple citer la réintroduction du juge judiciaire dans l’architecture mise en place par la très contestée loi sur le renseignement. De même, malgré l’insistance exprimée par les internautes sur la plate-forme de consultation en ligne pour introduire une forme d’obligation pour l’administration d’utiliser les logiciels libres, le gouvernement a préféré ne pas aborder cette question dans la loi. Selon lui, l’ordonnance publiée par le gouvernement à ce sujet en 2012, un « accompagnement sur le terrain et [la] promotion des initiatives des administrations » sont préférables.Lire aussi :Données et vie privée... ce que contient le rapport de la Commission numériqueEnfin, un article a été spécialement ajouté pour garantir aux e-sportifs, ces spécialistes des compétitions de jeux vidéo, un statut officiel. Le gouvernement devra préciser ultérieurement les contours de la loi sur les jeux d’argent, afin d’en extraire les compétitions d’e-sport. L’économie des start-up est toujours absente du projet de loi, elle sera intégrée à d’autres textes.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard « L’argent de la redevance ne doit pas servir à consolider le cours de Bourse de TF1. » Ce genre de phrases offensives, la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, et son entourage, en ont prononcé plusieurs depuis l’annonce, jeudi 29 octobre, du rachat par TF1 du troisième producteur français, Newen. Dans la polémique qui agite depuis le secteur, plane une menace latente : des programmes du service public pourraient-ils passer aux mains de TF1 ? Jeudi, les scénaristes de « Plus belle la vie » ont même demandé que « Newen garantisse contractuellement que [la série qu’elle produit] sera diffusée sur France 3 dans les années qui viennent ».Clause tacite de reconductionPourtant, selon une source proche du dossier, les contrats de « Plus belle la vie » contiennent une clause de tacite reconduction. Celle-ci donne le pouvoir à France Télévisions de garder l’émission sur ses antennes. Le risque que « Plus belle la vie » soit accaparée par TF1 contre la volonté de l’entreprise publique serait donc exagéré. France Télévisions « ne commente pas le contenu des contrats ». Fabrice Larue, le patron de Newen, ne s’est pas exprimé publiquement depuis l’annonce de la transaction. « Mme Ernotte utilise le deal Newen-TF1 pour obtenir des choses en contrepartie, notamment auprès des pouvoirs publics », estime une source proche des discussions.Au-delà, chacun dans ce dossier joue sa partition, avec des stratégies de communication différentes. « Le projet de Newen et TF1 cristallise une partie des questions qui traversent le secteur depuis des années », estime une source au ministère de la culture. Deux logiques entrent en collision : celle qui a mené à la législation actuelle, imposant aux chaînes de faire produire la majorité de leurs programmes par des sociétés « indépendantes », pour favoriser la créativité. L’autre, en vogue au gouvernement, souhaite voir créer des « champions » français de l’audiovisuel, plus gros et diversifiés, pour répondre à la concentration en Europe et à la montée en puissance des plateformes « dérégulées » comme Google ou Netflix. Le rachat de Newen est dans cet air du temps, à ceci près que TF1 a choisi une entreprise qui fait les trois quarts de son chiffre d’affaires avec le service public.Que cherche à obtenir Delphine Ernotte ? D’abord, des contreparties dans les contrats qu’elle a avec Newen, qui comprennent « Plus belle la vie », mais aussi « Les maternelles » ou « Le journal de la santé », pour un montant annuel total estimé à 100 millions d’euros.« Plus belle la vie », que « France Télévisions finance depuis le début il y a dix ans, appartient juridiquement à Newen, mais je ne vois pas pourquoi on ne peut pas dire qu’il appartient aussi à France Télévisions », a dit Delphine Ernotte à un colloque de NPA Conseil, mardi 3 novembre. Toutefois, ce programme a été réalisé avant que la loi donne en 2013 le droit aux chaines de détenir des parts de coproduction sur les œuvres. Tout est donc affaire de négociation avec Newen, qui sera peut-être plus enclin à proposer davantage de programmes pour le même prix, plutôt qu’à céder des droits.En parallèle, France Télévisions menace d’arrêter certains contrats avec Newen : « Les maternelles », à l’audience fragilisée, pourrait ne pas passer l’été 2016. Et, pour la suite de « Plus belle la vie », qui doit être renégociée en 2016, « rien n’est sûr », a dit le secrétaire général de France Télévisions Christian Vion, sur France Inter jeudi. Pour Newen, c’est le risque de voir son entreprise affaiblie.Eviter les réformes gênantesAutre angle d’attaque important : Mme Ernotte a demandé à avoir « comme pour les chaînes privées, une part de 25 % de production “dépendante”». En effet, France Télévisions n’a le droit de produire que 5 % de ses programmes en interne. Fleur Pellerin envisage de relever ce taux.Ce chantier explique en partie la réaction d’un autre acteur : les producteurs, qui ont soutenu Mme Ernotte, via les syndicats SPI et USPA. Ce dernier a publié, mardi 3 novembre, un communiqué de soutien à Delphine Ernotte et exclu Newen de ses rangs. L’USPA a aussi taclé Fleur Pellerin, qui a qualifié à chaud le deal Newen-TF1 de « beau projet ». Pour le président du syndicat, Thomas Anargyros, « la décision de Newen de se vendre à TF1 porte un coup sévère aux discussions plus globales que nous menions avec France Télévisions ». L’enjeu : trouver de nouveaux partages de droits avec le groupe, notamment pour la plateforme de vidéo à la demande envisagée par Mme Ernotte. France Télévisions dépense 400 millions d’euros par an en production extérieure. En négociant avec Mme Ernotte, les producteurs veulent éviter des réformes plus gênantes, comme le relèvement des parts de production internes aux chaînes.Fleur Pellerin, elle, assume s’être exprimée tôt sur le rachat. Elle n’avait pas seulement salué un projet qui rencontre sa volonté de faire émerger des « champions » français, rappelle-t-on. Elle avait aussi dit qu’elle veillerait à « l’indépendance » de l’activité de Newen. A ce sujet, selon une source proche du dossier, le projet d’accord avec TF1 – transmis à l’autorité de la concurrence – prévoit que la chaîne n’aura pas accès aux conditions et aux marges des contrats passés avec ses concurrentes.Du côté de TF1, on s’exprime peu, en raison des négociations en cours. Mais on insiste sur le fait qu’acheter Newen vise à diversifier les recettes, pas à nourrir les antennes. La filiale du groupe Bouygues a toutefois sous-estimé la vivacité de la réaction de Mme Ernotte, s’étonne un connaisseur du dossier. Contrairement à Mme Pellerin, la présidente de France Télévisions n’a pas été prévenue avant l’annonce de la transaction, jeudi 29 octobre. « TF1 a voulu communiquer vite car, la veille, était annoncée le successeur du PDG Nonce Paolini et des résultats trimestriels mitigés », pense cette source. Fabrice Larue, le PDG de Newen, doit revoir Delphine Ernotte dans les prochains jours. La première entrevue, mardi, a été jugée très froide. La prochaine sera-t-elle l’occasion d’un dégel ?Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pierre Breteau et Samuel Laurent A 13 613 euros le scanner et l’imprimante, plus de 5 000 euros pour ajouter un œilleton à la porte… les militaires de l’Hexagone Balard — le « Pentagone à la française », construit par l’intermédiaire d’un partenariat public-privé (dit aussi « PPP ») et inauguré jeudi 5 novembre —, vont de surprise en surprise.Ce bâtiment, qui abrite le ministère de la défense mais aussi les états-majors de l’armée, a été construit par un consortium d’entreprises, et ce sont ces entreprises qui le gèrent désormais, le ministère n’est qu’un client dans ses propres murs. Ce qu’on appelle un « partenariat public-privé ». Une forme de contrat entre Etat et secteur marchand, qui a connu un grand succès durant la décennie 2000, mais devient de plus en plus décrié.1. Qu’est-ce qu’un PPP ?C’est un mode de financement dans lequel une autorité publique fait appel à des prestataires privés pour financer et gérer un équipement qui assure un service public ; une « mission globale », et donc négociée comme un tout. Apparu au Royaume-Uni en 1992, le modèle a été importé en France en 2004 sous le nom de « contrat de partenariat (CDP) de l’Etat et de ses établissements publics ».Il a connu un fort succès durant les années 2000, car il permet à des collectivités locales et un Etat toujours plus endettés de continuer à assumer des investissements et de nouvelles compétences, en les déléguant en pratique au privé. L’idée est de permetrteEn effet, dans plusieurs types de montage, l’Etat ou la collectivité transfère les gros investissements nécessaires à la construction d’un ouvrage public au secteur privé, sans les porter sur sa dette. Pour une collectivité déjà lourdement endettée, le PPP est donc un moyen de continuer à agir et à afficher des réalisations.Mais il s’agit là souvent d’un choix de court terme : l’Etat ou la collectivité, en faisant ce transfert, se condamne à régler, durant des années un loyer ou des frais à son partenaire marchand, selon des contrats aux clauses multiples et souvent peu à l’avantage des collectivités ou de l’Etat.2. Qui peut faire appel à un PPP ?Toute autorité publique peut recourir à ce type de contrat : une collectivité territoriale (région, département, commune), l’Etat ou tout établissement public (SNCF, Pôle Emploi...).En revanche, tout le monde ne peut pas y répondre. L’ordonnance qui a créé les contrats de partenariat a prévu toute une série de personnes exclues de ces contrats, dont les individus condamnés dans des affaires de stupéfiants, de terrorisme ou plus simplement de fraude au Trésor public, trafic d’influence ou malversations.3. Quels types de PPP existent ?Le terme de « PPP » désigne l’ensemble des partenariats, mais il en existe de nombreuses formes  :Les plus nombreux sont :les délégations de service public (DSP) : il s’agit non d’un bien ou d’un terrain, mais d’un service public, dont la gestion est confiée au privé. A la différence d’un marché public, dans le cas d’une DSP, le partenaire privé se rémunère à partir de l’exploitation du service. Les cas classiques de DSP sont la gestion d’un théâtre ou d’un cinéma appartenant à la ville, ou le fait de confierLa forme la plus critiquée est :les contrats de partenariat (CDP). Introduite en 2004, cette forme juridique permet à l’Etat ou à une collectivité locale de déléguer tout ou partie d’une série d’actions : financement, entretien, rénovation, exploitation, maintenance et gestion d’ouvrages ou équipements nécessaires à un service public. Ces contrats, les plus souvent décriés, sont en cours de réforme  ;Les autres cas :les baux emphytéotiques administratifs (BEA) : ce type de contrat permet à une collectivité (il n’est pas autorisé pour l’Etat) de louer un terrain à un acteur privé, qui construira un ouvrage immobilier sur ce terrain, ouvrage qu’il pourra ensuite exploiter, la collectivité conservant la propriété du terrain, et récupérant l’ouvrage construit dessus à l’issue du bail (qui peut durer de 18 à 99 ans) ;les baux emphytéotiques hospitaliers (BEH), selon le même principe que les précédents, mais pour les hôpitaux. Ces derniers peuvent céder une partie de leurs terrains dans à peu près les mêmes conditions que les collectivités ;les autorisations d’occupation temporaire-location avec option d’achat (AOT-LOA) : proches de baux emphytéotiques, ces dispositifs permettent là encore à une collectivité ou à l’Etat de céder temporairement une propriété à un tiers privé pour qu’il y réalise un ouvrage. La différence étant dans le fait que l’Etat ou la collectivité peuvent ensuite racheter l’ouvrage avant la fin du bail.4. Combien de partenariats sont en cours en France ?On l’a vu, ce sont avant tout les contrats de partenariat (CP) qui concentrent les critiques. Au mois d’août 2014, la mission d’appui aux partenariats public-privé (MAPPP), un organisme public chargé de faciliter ces partenariats – et dont l’impartialité est parfois critiquée – comptabilisait ainsi 149 contrats de partenariat (hors délégations de service public, qu’elle ne compte pas) signés par des collectivités locales, pour un montant d’investissement de 4,07 milliards d’euros, à comparer aux 10,7 milliards d’euros de contrats de partenariat signés dans le même temps par l’Etat.Plus de 540 projets de contrats de partenariat ont été identifiés par la MAPPP depuis la publication de l’ordonnance de 2004. Sur 149 contrats passés par des collectivités recensés en 2014, pour un total de plus de 4 milliards d’euros, 41 % concernaient des équipements urbains, 22 % des bâtiments, 14 % des équipements sportifs et culturels. #container_14467384667{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14467384667{ height:500px; } #container_14467384667 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14467384667 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14467384667 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14467384667 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de partenariats public-privé depuis 2011Source : CEFOPPrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14468032759{ height:500px; } #container_14468032759 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14468032759 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14468032759 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14468032759 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le communes sont les collectivités qui ont le plus souvent recours aux PPPSource : MAPPPrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Quels sont les avantages et les inconvénients des partenariats?Le principal intérêt de ces partenariats est de ne pas avoir à s’endetter au moment du financement d’un stade ou de la construction d’un hôpital, puisque la construction est à la charge du partenaire privé. Pour l’autorité publique, ce type de contrat offre une solution séduisante car elle n’a qu’un seul interlocuteur.En 2014, la commission des lois du Sénat a publié un rapport qui dénonce la formule du PPP en les qualifiant de « bombes à retardement ». La Haute Assemblée évoque des « effets néfastes notamment pour les générations futures » en particulier en raison des « loyers » dont doit s’acquitter l’autorité publique, parfois pour de très longues durées. Les sénateurs pointent également l’« effet d’éviction des petites et moyennes entreprises » dont la capacité d’investissement est limitée. ESelon les parlementaires, la plupart de ces contrats sont raflés par les grands groupes de BTP comme Bouygues, Eiffage ou Vinci.Même avis pour la Cour des comptes, dans un rapport de février 2015 centré sur les PPP des collectivités territoriales : les sages dénoncent des partenariats utilisés avant tout comme « un moyen de s’affranchir des contraintes budgétaires qui pèsent sur la collectivité », tout en prenant des risques. Selon eux, les contrats sont souvent signés dans des conditions encore trop floues, qui ne protègent pas assez les collectivités locales. Conséquence, selon la Cour : « Le contrat de partenariat ne s’avère pas pleinement efficient et peut même avoir un impact important à long terme sur leurs budgets. »Communes et « petites » structures publiques qui ont recours à ces contrats sont souvent mal armées juridiquement pour évaluer les risques et les conséquences de la signature du partenariat. Il arrive également qu’elles souhaitent à tout prix, pour des raisons d’affichage politique, le mettre en oeuvre, quitte à « enjoliver » le dossier. Une réflexion est en cours sur la réforme de ces partenariats pour les rendre moins dagereuxPierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.11.2015 à 07h57 • Mis à jour le06.11.2015 à 11h31 | Isabelle Chaperon, Denis Cosnard et Cécile Prudhomme Il a dit oui ! Après quatre mois d’une cour pressante et quatre semaines de négociations intenses, Darty a accepté de convoler en justes noces avec la Fnac. Les deux groupes ont annoncé vendredi 6 novembre avoir trouvé un accord pour marier disques et réfrigérateurs, livres et cuisines. Sous réserve du feu vert des autorités de la concurrence, deux des enseignes les plus connues des Français seront bientôt réunies sous une même ombrelle.Comme le lui demandait Darty, la Fnac a un peu relevé son offre. Elle propose désormais d’échanger 37 titres Darty contre une de ses actions. Cela valorise le spécialiste de l’électroménager à 615 millions de livres (860 millions d’euros), soit 47 % de plus que ce qu’il valait avant l’officialisation des premiers contacts. La Fnac a aussi accepté de payer 10 % de la facture en cash, comme le souhaitait la City, où est coté Darty.C’est le soutien des investisseurs au projet d’Alexandre Bompard, le PDG de la Fnac, qui a vaincu les réticences initiales de Darty. Depuis l’annonce de ses intentions, l’action Fnac a grimpé de plus de 10 %, améliorant d’autant la valorisation de Darty. « Pour les administrateurs de Darty, cela devenait irrésistible », estime un proche de la Fnac.« C’est un mariage de raison. Ni Darty ni la Fnac n’ont d’avenir dans le célibat. La seule réponse possible face à la concurrence d’Amazon et des autres est dans l’union de leurs forces », martèle Jean-Charles Mériaux, fondateur de la société de gestion DNCA Finance, actionnaire des deux enseignes.« C’est une bonne opération financière, reconnaît Régis Schultz, le directeur général de Darty, réservé depuis le départ. Elle valorise le travail de redressement effectué depuis deux ans et demi. »Mesures d’économiesTrouver un terrain d’entente entre les deux groupes n’a pas été facile. Un tour au centre commercial Italie 2, dans l’est de Paris, suffit pour mesurer à quel point les deux maisons sont de plus en plus rivales. Darty et la Fnac y sont tous deux présents. A deux étages d’écart, l’un comme l’autre proposent des cafetières high-tech, des montres connectées Apple, d’immenses écrans plats. Une compétition farouche ? Au sous-sol, un vendeur vêtu du veston jaune et vert de la Fnac évacue la question d’un revers de main : « Cela fait très longtemps que je ne suis pas monté chez Darty. Il n’y a personne, je crois… »Au premier étage, au rayon télévision de Darty, Jean-Pierre se montre tout aussi fier de son entreprise : « Au début, on s’est inquiété du projet de fusion. Maintenant, on a compris que ce qui intéresse la Fnac, c’est notre service après-vente et l’électroménager, deux domaines dans lesquels ils ont beaucoup moins d’expérience que nous. Et puis on est moins chers qu’eux. Donc ça ne devrait pas changer grand-chose. »Un cadre de Darty laisse percer un peu plus de dépit : « Dire qu’il y a deux ans nous étions meilleurs que la Fnac. Aujourd’hui, c’est eux qui sont en position de nous acheter… »Car l’histoire de cette OPA est avant tout celle d’une hiérarchie qui s’est inversée. A la fin janvier 2014, Darty vaut deux fois plus que la Fnac, qui effectue dans la douleur ses premiers pas en Bourse. Faute d’avoir réussi à vendre sa filiale à problèmes, le groupe Kering (ex-Pinault Printemps Redoute) a choisi de distribuer les titres Fnac à ses actionnaires. Ceux-ci s’empressent de revendre leurs actions, à l’exception de la famille Pinault, qui s’est engagée à garder ses 39 % du capital.« Comment a-t-on pu laisser entrer en Bourse une entreprise condamnée par la baisse de la lecture, la crise du disque et la concurrence d’Amazon ? C’est un scandale ! »,vitupère alors un financier. Aux yeux de beaucoup, la Fnac risque de sombrer à court terme, comme Virgin, mais aussi Surcouf, ou les librairies Chapitre. A l’époque, l’équipe de la Fnac craint que Darty ne profite de cette période difficile pour racheter son concurrent à bon compte. C’est d’ailleurs une idée que plusieurs banques viennent souffler au roi de l’électroménager.Vingt mois plus tard, c’est l’inverse qui se produit, avec la Fnac à la manœuvre. Que s’est-il passé ? Côté Fnac, Alexandre Bompard, le transfuge d’Europe 1 à qui les Pinault ont confié les clés de l’entreprise en 2011, a mis en œuvre un programme vigoureux pour adapter au nouveau monde l’ex-Fédération nationale d’achats des cadres fondée en 1954 par deux anciens militants trotskistes, Max Théret et André Essel.Le premier ingrédient de ce cocktail détonnant est classique : des mesures d’économies. « Des centaines de salariés ont été rayées des registres », regrette Bruno Marc, de la CFTC. Les coûts ont ainsi été rabotés de 12 %, et ce n’est pas fini : ils doivent encore baisser de 30 à 40 millions d’euros en 2015.Un plan « parfaitement exécuté »Dans le même temps, tout est fait pour enrayer la chute des ventes. Pour redevenir compétitive face à la montée en puissance d’Amazon, la Fnac baisse ses prix et investit dans un nouvel entrepôt, afin que les clients soient livrés aussi vite que ceux du géant américain. En parallèle, elle se met à vendre de nouveaux articles, plutôt haut de gamme et peu menacés par l’essor d’Internet : des cafetières, de la papeterie de luxe, des téléphones mobiles, etc. Ensemble, ils représentent à présent 16 % du chiffre d’affaires.« Le plan a été parfaitement exécuté », constate Marie-Line Fort, analyste à la Société Générale. En dépit de marchés toujours en berne, l’« agitateur culturel » sort du rouge, après avoir accumulé 170 millions d’euros de pertes en deux ans. L’entreprise cesse de brûler de la trésorerie, les marges s’améliorent. La Bourse applaudit : en un peu plus d’un an et demi, le titre bondit de 130 % !L’action Darty, elle, recule de plus de 30 % durant la même période. « La Fnac a été très performante en matière de gestion des coûts ces dernières années. C’est un très beau succès. En revanche, le redressement de Darty se fait attendre », déplore M. Mériaux, de DNCA.Là aussi, pourtant, la direction tente de relancer la vieille maison, fondée par les trois frères Darty en 1957, trois ans après la Fnac. Là aussi, Régis Schultz, le nouveau directeur général, réduit les coûts, supprime des centaines de postes, stoppe des activités déficitaires. Pour retrouver de la croissance, il mise sur le développement de la franchise et la vente par Internet avec l’achat, en 2014, du site Mistergooddeal. « Il a fait un travail exceptionnel », juge un syndicaliste CFDT.Les comptes de l’exercice 2014-2015, clos fin avril, ont d’ailleurs été marqués par le premier bénéfice net après quatre années de déficit. Pas suffisant pour les investisseurs. « La nouvelle direction de Darty avait présenté en 2014 une stratégie ambitieuse. Ses effets tardent à se matérialiser dans les chiffres, contrairement à ce qui s’est passé à la Fnac », souligne Marie Guigou, gérante chez Mandarine Gestion.La diversification dans la pose de cuisines s’est révélée un peu décevante, l’intégration de Mistergooddeal plus coûteuse que prévu, et la concurrence, notamment de Cdiscount, fait craindre de nouvelles difficultés. A cela s’ajoute l’héritage de l’histoire : de son ancien actionnaire britannique Kingfisher, Darty a gardé un passif élevé, et deux sièges, l’un en région parisienne, l’autre à Londres.Le défi industriel de Bompard commenceEvidemment, ce nouveau rapport de force n’a pas échappé à M. Bompard. Début 2015, lorsqu’il lance ses équipes sur le chantier du nouveau plan stratégique à l’horizon 2020, le dirigeant se garde bien de leur dire que lui-même et son directeur financier, Mathieu Malige, étudient d’autres pistes. Très vite, il n’en reste qu’une seule : Darty. Au début de l’été, M. Bompard prend l’Eurostar pour rencontrer Alan Parker, le président du distributeur. Mais ce dernier ne donne pas suite.M. Bompard ne renonce pas et va sonder les actionnaires de Darty, dont le principal, le fonds Knight Vinke, ne cache pas depuis des années qu’il rêve de sortir du capital. Face à la détermination de la Fnac, le conseil d’administration du groupe britannique rend finalement publique l’approche de son concurrent.Les vraies négociations démarrent. Elles se sont intensifiées cette semaine. Lundi 2 novembre, Alexandre Bompard a présenté son offre améliorée à Alan Parker à Londres. Côté Fnac, les banquiers de Rothschild et Ondra, les avocats de BDGS et Simpson Thatcher se sont activés d’arrache-pied en face de Lazard, Morgan Stanley, Bredin Prat et Slaughter and May. Jeudi soir, le conseil de Darty a cédé. Pour M. Bompard, le défi industriel commence.Lire aussi :Fnac-Darty : le contrat de confianceIsabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterCécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Il n’y a plus aucun doute possible : le simple appel à boycotter des produits israéliens est totalement illégal en France. Et sévèrement puni. Deux arrêts de la Cour de cassation du 20 octobre, passés inaperçus en dehors des réseaux militants et des juristes spécialisés, font de la France l’un des rares pays du monde, et la seule démocratie, où l’appel au boycott par un mouvement associatif ou citoyen pour critiquer la politique d’un Etat tiers est interdit.Concrètement, la Cour de cassation a confirmé la condamnation par la cour d’appel de Colmar de 14 militants du mouvement Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) à 28 000 euros de dommages et intérêts aux parties civiles et chacun à une amende de 1 000 euros avec sursis. Il leur est reproché d’avoir, le 26 septembre  2009 pour les uns et le 22 mai  2010 pour les autres, participé à une manifestation dans un magasin Carrefour à Illzach, près de Mulhouse (Haut-Rhin), «  appelant au boycott des produits en provenance d’Israël  ». Ils portaient des tee-shirts avec le slogan «  Palestine vivra, boycott Israël  » et distribuaient des tracts aux clients sur lesquels était écrit   : «  Acheter les produits importés d’Israël, c’est légitimer les crimes à Gaza, c’est approuver la politique menée par le gouvernement israélien.  »Il n’a été relevé aucune dégradation, aucune entrave au fonctionnement du magasin (qui n’a pas porté plainte) ni aucun propos antisémite. Le mouvement BDS déploie sa stratégie dans de nombreux pays (Grande-Bretagne, Etats-Unis, Belgique, Allemagne, etc.) au moyen d’appels aux boycotts commerciaux, universitaires ou culturels pour faire pression sur Israël.Lire aussi :Le boycott d’Israël torpille la paixPour la haute juridiction française, cela est néanmoins constitutif du délit de «  provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race, ou une religion déterminée  » (article 24 alinéa 8 de la loi sur la presse).Seuls les embargos sont légauxLa campagne BDS lancée par des militants propalestiniens en 2005 à travers le monde fait l’objet depuis 2010 de poursuites systématiques dans l’Hexagone. Une circulaire aux procureurs datant de février 2010 – Michèle Alliot-Marie était alors ministre de la justice – visait spécifiquement les «  appels au boycott de produits israéliens  » et recommandait aux parquets d’apporter «  une réponse ferme  ».Mais les tribunaux et cours d’appel ont hésité et divergé, entre annulations de poursuites, relaxes au nom de la «  liberté d’expression  » et condamnations au titre de la «  provocation à la discrimination  ». Désormais, l’interprétation de la Cour de cassation s’impose à tous. Seuls les boycotts décidés par l’Etat, à savoir les embargos, sont légaux.«  C’est une grande régression  », s’offusque Antoine Comte, l’avocat de BDS, qui se dit « déterminé à porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme  ». Il compte invoquer l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme sur la liberté d’expression. La Cour de Strasbourg ne devrait pas trancher avant deux ou trois ans. M. Comte insiste sur le fait que la loi de 1972 introduisant ce délit de provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence «  était destinée à protéger les individus contre le racisme  ».La France est isolée sur cette voieGlenn Greenwald, le journaliste américain connu pour avoir publié les révélations d’Edward Snowden sur les programmes de surveillance des Etats-Unis, a vertement réagi sur son site (The Intercept) à la décision du 20 octobre. Il raille la «  France, autoproclamé pays de la liberté, qui fait de vous un criminel  » pour être allé dans un supermarché vêtu d’un tee-shirt appelant à boycotter d’Israël.Pour Pascal Markowicz, avocat, membre du comité directeur du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), la Cour de cassation «  se contente d’appliquer la loi  ». Si la France est isolée sur cette voie, «  c’est que beaucoup de pays n’ont pas de lois aussi poussées en matière de lutte contre les discriminations », analyse-t-il. « Le problème est que derrière BDS il n’y a pas que la volonté de critiquer un Etat ou de défendre une cause. » Certaines actions du BDS ont parfois donné lieu à des propos antisémites.Le cas français «  pose problème  » en revanche à Patricia Vendramin, coauteure d’un livre d’analyse sur les pratiques du boycott (Le Boycott, Ingrid Nyström et Patricia Vendramin, Presses de Sciences Po, 144 p., 13  euros). Directrice d’un centre de recherche en sociologie et sciences politiques à l’université de Louvain-la-Neuve, elle constate qu’en France «  tous les appels au boycott ne sont pas traités de la même manière  ». Les appels au boycott contre l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid, contre la Birmanie du temps de la junte ou même le Mexique au moment de l’affaire Florence Cassez n’ont jamais fait l’objet de poursuites.«  Liberté de choix  »«  La décision de la Cour de cassation est totalement contraire à ce mouvement de fond de la société civile où les consommateurs se mobilisent sur des questions d’éthique  », dénonce Ghislain Poissonnier, un magistrat qui soutient le mouvement BDS. « Perçu à certains moments comme l’arme des pauvres, le boycott trouve aujourd’hui toute sa place dans l’univers des activistes contemporains », soulignent Mmes Nyström et Vendramin en conclusion de leur ouvrage. Sauf en France.Dans leur arrêt, les juges constatent que cet appel au boycott discrimine «  à raison de l’origine et de l’appartenance nationale des producteurs et des distributeurs israéliens  ». Ils concluent que la liberté d’expression peut être soumise à « des restrictions ou sanctions qui constituent (…) des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la défense de l’ordre et à la protection des droits d’autrui  ».Une interprétation que conteste Jean-Christophe Duhamel, ingénieur en recherche en droit à l’université de Lille-II. «  Le droit d’autrui est respecté puisque l’appel au boycott est un appel au consommateur à exercer sa liberté de choix. Il ne s’agit pas d’une action qui, par exemple, empêcherait la livraison de produits israéliens dans le magasin, et cela n’entrave en rien la liberté économique du producteur israélien. »Cette «  défense de l’ordre et de la protection des droits d’autrui  » invoquée par la Cour de cassation fait craindre à M. Poissonnier «  des conséquences en chaîne pour la liberté d’expression ». Et d’interroger  : «  Les droits de producteurs étrangers doivent-ils prédominer sur une liberté politique ? Où est la limite ?  »Lire aussi :Israël face à la menace montante du boycottageJean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Chloé Hecketsweiler C’est un première pour la biotech française Cellectis. La start-up spécialisée dans l’immunothérapie - une approche qui consiste à booster le système immunitaire pour l’aider à lutter contre la maladie - a annoncé jeudi 5 novembre que son médicament expérimental avait été utilisé avec succès chez l’humain. La première patiente soignée est une petite fille britannique de 11 mois atteinte d’un cancer du sang (leucémie) ayant résisté à tous les autres traitements. « Sa leucémie était tellement agressive qu’une telle réponse est presque un miracle », a déclaré le professeur Paul Veys, directeur de l’unité de transplantation de moelle osseuse du Great Ormond Street Hospital (GOSH) de Londres où était traitée Layla Richards.La start-up basée à Paris développe des cellules immunitaires dont l’ADN a été modifié grâce à des ciseaux moléculaires et que l’on appelle dans le jargon des « CAR-T ». Ainsi « customisées », elle sont capables de détecter et de détruire des tumeurs qui échappent aux mécanismes de défense classique du corps.Entre 250 000 et 1 million de dollars par patientDepuis cinq ans, plusieurs laboratoires dont le suisse Novartis ainsi que les biotechs américains Kite et Juno, proposent ce type de thérapies. Très efficaces (plus de 90 % des patients sont guéris) elle sont cependant très peu utilisées : selon les estimations seuls 200 patients dans le monde ont pu en bénéficier. Pourquoi ce paradoxe ? Dans leur version actuelle, les CAR-T sont fabriquées à partir des propres cellules immunitaires du patient, afin de limiter le risque de rejet. Chaque dose étant unique, la production reste anecdoctique, et le coût du traitement s’avère astronomique : entre 250 000 et 1 million de dollars par patient. « La demande est immense et mais faute d’industrialisation, les listes d’attentes sont interminables », souligne André Choulika, le fondateur de la start-up.Standardiser la fabrication des médicamentsL’approche de Cellectis est différente. « Notre technologie permet de supprimer un récepteur bien précis à la surface des cellules immunitaires que nous inoculons aux patients de façon à ce qu’elles ne soient plus vues comme des corps étrangers », explique le scientifique et chef d’entreprise. Si cela fonctionne, le médicament permet d’obtenir des résultats aussi spectaculaires que les immunothérapies existantes, il sera possible de standardiser la fabrication des médicaments et de les commercialiser à un prix plus raisonnable. « Un changement de paradigme ! », se félicite André Choulika.La petite patiente londoniennen a reçu en juin ce traitement baptisé UCART19 à titre exceptionnel. Les essais cliniques ne commenceront en effet qu’à la fin de l’année, avec douze patients britanniques et la commercialisation n’est pas prévue avant au moins cinq ans.L’action a bondi de 11 %Cellectis développe parallèlement d’autres CAR-T équipés d’autres « têtes chercheuses » capables de détruire différents tissus. « Nous sommes très prudent dans le développement car il faut s’assurer que les cellules génétiquement modifiées ne s’attaquent pas aux organes », insiste André Choulika. Il est également important de les administrer à des patients encore en bonne forme, car elles déclenchent une réaction semblable à une très forte grippe, qui peut être fatale.A l’annonce de cette première réussite, le cours de Cellectis a bondi de plus de 11 %. Cotée à Paris et New York, elle affiche déjà une capitalisation de près de 1,4 milliards de dollars, et gagne peu à peu du terrain sur ses rivales, Kite (3,1 milliards) et Juno (5,1 milliards). Les « big pharmas » ne s’y sont pas trompés : en 2014, Pfizer s’est emparé de 10 % du capital de la start-up et Pfizer compte tester ses candidats-médicaments sur quinze tumeurs différentes. Il a déjà versé 80 millions de dollars à Cellectis, auxquels s’ajouteront des paiements allant jusqu’à 185 millions de dollars par médicament. De son côté, le laboratoire français Servier a conclu en février 2014 un accord pour développer et éventuellement commercialiser cinq autres médicaments dont le UCART 19.Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) ExxonMobil a-t-il été suffisamment transparent vis-à-vis du public et des investisseurs à propos de l’impact de ses activités sur le réchauffement climatique ? C’est en résumé le sens de l’assignation adressée, mercredi 4 novembre, par le procureur de New York, Eric Schneiderman, au géant du pétrole. La procédure est inédite et pourrait ouvrir un vaste front juridique pour toutes les entreprises qui vivent des énergies fossiles.La justice exige ainsi d’ExxonMobil de lui fournir un certain nombre de documents, courriels, rapports financiers, afin de vérifier si la compagnie pétrolière, par le lobbying qu’elle a pu exercer ces dernières années, n’a pas cherché, d’une part, à masquer les conclusions des scientifiques sur le changement climatique, et, d’autre part, n’a pas manqué à ses obligations en n’alertant pas ses actionnaires sur les risques pesant sur les activités de l’entreprise et de sa capacité à continuer à utiliser des énergies fossiles.La justice s’intéresse notamment au financement par ExxonMobil de recherches climatosceptiques qui visaient à nier le changement climatique. L’assignation s’appuie sur le Martin Act, une législation datant de 1921, propre à l’Etat de New York, qui octroie des pouvoirs discrétionnaires très étendus au procureur pour lutter contre la fraude financière. Cette loi interdit notamment « toute fraude, tromperie, dissimulation, suppression, faux semblant » ou « toute fausse représentation ou déclaration » et donne à l’Etat toute latitude pour mettre au jour ces manquements.Le document, qui comporte dix-huit pages, vise à décortiquer la façon dont le groupe a communiqué ces dernières années vis-à-vis de toutes les parties prenantes : clients, investisseurs et même salariés. La procédure n’a rien d’un exercice de style. D’ailleurs, en son temps, l’ex-procureur de l’Etat de New York (entre 2006 et 2010) Andrew Cuomo, désormais gouverneur, avait utilisé le Martin Act pour contraindre des centrales à charbon à changer leur communication financière à propos des risques sur le changement climatique.Par ailleurs, le New York Times a révélé jeudi que Peabody Energy, le plus gros producteur de charbon américain faisait l’objet depuis deux ans d’une enquête similaire. La procédure est toujours en cours.« Ils ont nié la science »Depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, la pression de plusieurs associations de protection de l’environnement, de scientifiques, de parlementaires et aujourd’hui de candidats à l’élection présidentielle américaine, est devenue de plus en plus forte pour que la justice lance une enquête afin de confondre les groupes pétroliers à propos de leur discours sur le réchauffement climatique.Hillary Clinton, la favorite de l’investiture à la primaire démocrate, a ainsi déclaré, fin octobre, lors d’un déplacement dans le New Hampshire (nord-est des Etats-Unis), qu’ExxonMobil devrait faire l’objet d’une enquête, indiquant qu’il « existe beaucoup de preuves qu’ils ont trompé les gens » à propos du changement climatique. Son principal challenger, Bernie Sanders, sénateur du Vermont, a envoyé une lettre dans le même sens à la ministre de la justice, Loretta Lynch. Les représentants démocrates de Californie, Mark DeSaulnier et Ted Lieu, se sont joints à ces demandes il y a quelques jours.Celles-ci font suite à deux enquêtes, l’une du site InsideClimate, l’autre du Los Angeles Times, qui affirment que des chercheurs d’ExxonMobil, à la fin des années 1970 et 1980, avaient averti les dirigeants de l’entreprise de la menace que faisait peser le changement climatique sur les activités de la compagnie pétrolière. Mais celle-ci avait ensuite coupé les budgets de recherche dans ce sens pour au contraire fonder sa communication sur les doutes qui entourent la responsabilité humaine dans l’accélération du phénomène.Le cofondateur du site écologiste 350.org, Bill McKibben, mène depuis plusieurs semaines des actions pour attirer l’attention sur les manquements auxquels ExxonMobil se serait livré. Il a notamment publié plusieurs tribunes dans le magazine américain The New Yorker et dans le quotidien britannique The Guardian. « Exxon savait tout ce qu’il y avait à savoir sur le changement climatique il y a des décennies et, au lieu de nous alerter, ils ont nié la science et ont fait obstruction à la lutte contre le changement climatique », explique M. McKibben.« Nous rejetons catégoriquement les allégations selon lesquelles ExxonMobil a arrêté les recherches sur le changement climatique », a fait savoir un porte-parole du groupe, ajoutant que la compagnie pétrolière avait publié des dizaines d’articles scientifiques sur le sujet, et avait prévenu les investisseurs des risques climatiques.En attendant, cette enquête fait planer sur l’industrie pétrolière le risque de procès en série, sur le modèle de ceux qui ont coûté des dizaines de milliards de dollars au secteur du tabac, il y a quelques années.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.11.2015 à 17h36 • Mis à jour le05.11.2015 à 18h12 | Claire Ané Créer son entreprise, une ambition fortement partagée parmi les jeunes entrés cette année dans une grande école de commerce : 33 % s’imaginent ainsi entrepreneurs d’ici à cinq ans, plutôt que salariés, alors qu’ils n’étaient que 22 % en 2014. Ces chiffres sont issus d’une enquête que l’Edhec NewGen Talent Centre vient de publier, même si le sondage lui-même a été effectué en mai auprès de 2 250 élèves achevant leurs deux années classes préparatoires économiques et commerciales (CPGE ECE).« L’envie est légèrement plus forte chez les hommes (36 %) que chez les femmes (30 %) et accentuée davantage chez les étudiants internationaux (48 %) que chez les étudiants français (31 %) », soulignent les auteurs de l’étude. Parmi les élèves sondés lors de cette enquête, 12 % étaient de nationalité étrangère.Si les étudiants se rejoignent par leur perception positive du monde de l’entreprise (96 %) et leur sentiment qu’il est une source d’épanouissement (avec une note moyenne de 7, 2 sur une échelle de 1 à 10), les « aspirants entrepreneurs » se distinguent des « aspirants salariés » par leurs motivations, secteurs et lieu d’exercice préférés, ainsi que par leurs objectifs de carrière.Quelles motivations ? Les aspirants à l’entrepreneuriat citent l’« envie de relever ce challenge » (96 %) et de « voir directement l’impact de son travail » (93 %). Seuls 55 % se reconnaissent dans la proposition « Je veux gagner plus d’argent », un chiffre toutefois plus élevé chez les hommes (61 %) que chez les femmes (47 %). « Le souhait de devenir son propre patron (87 %) ou de transformer sa passion en activité professionnelle (81 %) est en revanche un motif encourageant profondément les jeunes à la création, particulièrement chez les étudiants internationaux. », Ceux qui souhaitent s’intégrer au sein d’entreprises existantes mettent en avant leur souhait d’apprendre « au contact d’autres salariés » (91 %) et le désir de stabilité professionnelle (85 %, dont 88 % des femmes). Ils jugent aussi que leur évolution professionnelle y sera « meilleure » (84 %).Quels secteurs d’activité ? Les futurs entrepreneurs se projettent plutôt dans les secteurs de l’enseignement/recherche, de l’éco-industrie/environnement et de la santé. À l’inverse, les étudiants voulant devenir salariés se projettent largement dans des cabinets d’audit ou de conseil et dans l’industrie chimique, pharmaceutique, cosmétique. Les entrepreneurs se dirigent, en outre, davantage vers les fonctions informatique/digital.Dans quelle région du monde ? Autorisés à citer plusieurs lieux d’exercices pour leur première expérience, les « entrepreneurs » se projettent majoritairement en Afrique et au Moyen-Orient (52 %), tandis que les « salariés » plébiscitent l’Europe, hors de France. A noter que l’Hexagone attire deux fois plus cette dernière catégorie (66 %) que les « entrepreneurs » (34 %).Quel objectif de carrière ? « Acquérir de nouvelles compétences et se développer personnellement », « avoir une perspective internationale » et « avoir la responsabilité d’une équipe » constituent les trois principaux objectifs de carrière des jeunes qui souhaitent devenir entrepreneurs. Chez ceux qui s’imaginent salariés, « la diversité des missions » se place en revanche en troisième position. « La possibilité d’innovation est également un critère majeur pour les futurs entrepreneurs (15 %), alors qu’il est quasi sans importance pour ceux qui désirent être salariés », note l’étude.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel C’est une pièce de plus, versée à un dossier déjà explosif. Le Monde s’est procuré une copie des documents que les juges civils ont transmis, jeudi 30 octobre, à l’ensemble des plaignants dans le cadre de l’affaire des prêts en francs suisses, dite « Helvet Immo », mettant en cause une filiale de BNP Paribas.Ces documents, officialisés par le procureur de la République, comportent le compte rendu de l’audition d’une ancienne cadre de BNP Paribas Personal Finance. Les propos de celle-ci semblent accablants contre la filiale mise en examen pour « pratique commerciale trompeuse ». Cette ex-directrice d’agence régionale confie en effet qu’elle savait, et avait établi, que les crédits immobiliers Helvet Immo imaginés par son établissement étaient dangereux. Elle a même refusé de les vendre.Les prêts en question ont été commercialisés entre 2008 et 2009 par BNP Paribas Personal Finance. Leur spécificité : contractés en francs suisses, ils étaient remboursables en euros. Problème : alors que ces prêts étaient présentés comme des placements de bons pères de famille, 4 655 emprunteurs se sont retrouvés pris au piège lorsque le franc suisse a décollé de plus de 40 % face à l’euro pendant la crise. A l’exemple de ce couple de Metz qui a découvert, en juin 2012, que les 145 000 euros qu’il avait empruntés sur vingt ans en 2009 pesaient désormais 180 000 euros.Présentés comme sûrs« Quand on a découvert le produit, on s’est rendu compte que c’était hyper compliqué », témoigne Nathalie Chevallier, directrice régionale de l’agence BNP Paris-Etoile à l’époque des faits, dans le compte rendu d’audition consulté par Le Monde. « J’ai alerté tout le monde sur ce produit. J’expliquais que c’était un très gros risque d’image pour BNP. A l’époque, je pensais même plus à ça qu’au client car BNP répétait que quoi qu’il se passe, ils seraient là pour le client […], détaille-t-elle. Ils m’ont demandé si je croyais au produit, je leur ai dit que non, que je refusais de le vendre et que c’était un risque pour l’image de BNP. Ce à quoi on m’a répondu “est-ce que tu te crois plus intelligente que ceux qui ont conçu ce produit ?” »« Cette audition atteste de l’ampleur de la fraude et confirme tous les éléments que j’ai versés au dossier pénal depuis trois ans », estime l’avocat Charles Constantin-Vallet, qui représente plus de 650 souscripteurs des prêts en question, rassemblés au sein du collectif Helvet Immo. Selon lui, les crédits de BNP Paribas Personal Finance, qu’il qualifie de « toxiques », ont été présentés comme sûrs et stables. « Deux arguments trompeurs : BNP savait que ces prêts comportaient des risques », juge-t-il, en s’appuyant sur les documents utilisés à l’époque par la banque pour former les intermédiaires qui commercialisaient ses prêts.Lire aussi :Un cauchemar en francs suissesPour lui, cela ne fait pas de doute : la filiale ne pouvait pas ignorer le danger que représentaient ces crédits. Il a assigné la filiale de BNP Paribas au tribunal de grande instance de Paris en mars 2014 et réclame 40 millions d’euros à la banque en réparation des préjudices subis et la déchéance des droits à intérêts. D’autres souscripteurs ont également attaqué la banque de façon individuelle depuis 2012. Certains ont gagné. Mais pas tous.Ouverture d’une information judiciaireLes avocats de l’établissement, eux, réfutent les arguments du collectif Helvet Immo. Ils assurent que la hausse possible des mensualités était indiquée dans les contrats et que les clients ont tous signé un accusé de réception rappelant les risques. En outre, soulignent-ils, personne ne pouvait prévoir l’envolée du franc suisse à l’époque.Ils refusent, en revanche, de commenter l’audition de Mme Chevallier. « La communication par le parquet de certaines pièces d’un dossier pénal dans plusieurs procédures civiles, alors qu’une instruction est en cours, est pour le moins inhabituelle, explique ainsi Me Ludovic Malgrain, associé chez White & Case et avocat de l’établissement. BNP Paribas Personal Finance n’entend pas commenter dans la presse la déposition d’un témoin en particulier, recueillie dans le cadre d’une information judiciaire en cours depuis plusieurs années et comportant de nombreuses autres pièces et témoignages. »A côté des procédures civiles entamées par Me Constantin-Vallet, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire. L’enquête a été confiée en avril 2013 à la juge d’instruction Claire Thépaut. Dans ce cadre, BNP Paribas Personal Finance a été mis en examen pour « pratique commerciale trompeuse » en avril 2015.Aujourd’hui, des procédures civiles et une procédure pénale, toujours en cours, sont donc menées en parallèle. Mais elles ne sont pas déconnectées : en leur transférant l’audition de l’ancienne cadre de la banque, le procureur de la république apporte aux juges civils des éléments sur lesquels ils pourront s’appuyer. Le collectif Helvet Immo espère que cela fera pencher la balance en sa faveur.Au demeurant, les prêts aux particuliers en devises étrangères remboursés en euros font désormais partie du passé. La loi du 26 mars 2013 sur la séparation des activités bancaires les a en effet interdits, à quelques exceptions près. Une mesure saluée par les associations de consommateurs. Helvet Immo Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre L’heure de vérité approche pour Molotov.tv, ce service prochainement lancé qui promet de réinventer la distribution télévisée. Depuis plusieurs mois, l’identité et les intentions de ses fondateurs, dont Jean-David Blanc, créateur d’Allociné, et Pierre Lescure, ancien président de Canal+, suscitent la curiosité, mais les détails du service restaient un mystère. Un mystère en voie de se dissiper, puisque l’interface de Molotov.tv a été présentée aux membres du CSA, mercredi 4 novembre, et que Le Monde a pu parallèlement l’explorer.Lire aussi :La télévision est morte, vive la télévision !La conviction de l’équipe de Molotov.tv est que le problème qu’affronte la télévision, notamment vis-à-vis des plus jeunes, est d’abord ergonomique. Selon elle, les contenus de l’industrie télévisée restent riches et attractifs - un discours positif qui explique que les chaînes soutiennent la plate-forme.Mais les modes de circulation dans le contenu progressivement imposés par les acteurs numériques, qui permettent de choisir non seulement un programme, mais aussi un moment et un support, auraient ringardisé l’usage se limitant à aller d’une chaîne à l’autre grâce à une télécommande. C’est pourquoi Molotov se définit au croisement de « la télévision d’hier et du monde d’aujourd’hui », selon Jean-David Blanc.Flux et alternativesOn peut évidemment y choisir une chaîne et accéder au direct. Mais on peut également reprendre au début un programme qui a déjà commencé. Ou explorer la liste des diffusions passées, et visionner un contenu de son choix - comme sur une plate-forme de rattrapage. Ou encore voir la liste des programmes à venir et sélectionner ceux qui nous intéressent. Le système les « enregistrera » et ils rejoindront un panier de programmes sélectionnés, visionnables à tout moment depuis n’importe quel appareil (téléphone, tablette, PC ou télévision connectée).L’utilisateur peut également rechercher ce qui l’intéresse, parmi tous les programmes de télévision, à l’aide d’un moteur de recherche, et par catégories (films, séries, documentaires, enfants…) L’usage se veut en effet nomade : un compte Molotov est par nature multisupports et on peut passer de l’un à l’autre en reprenant le visionnage d’un contenu à l’endroit précis où il a été interrompu. Le système peut également alerter l’utilisateur par e-mail en cas de prochain passage à la télévision d’une personnalité ou d’une entité qu’il a déclaré suivre.Diffusion socialeMolotov est également une plate-forme sociale : en visionnant un programme live, on voit défiler les tweets qui lui sont associés. L’utilisateur peut voir ce que ses amis regardent ou ont regardé, et visionner les séquences télé qui « buzzent » sur les réseaux sociaux. Il peut aussi témoigner de ce qu’il regarde. Enfin, un outil permet de sélectionner soi-même une séquence pour la partager sur les réseaux sociaux.Avant son lancement prévu en décembre, l’équipe de Molotov.tv continue d’élargir son nombre de chaînes partenaires - L’Equipe 21 vient ainsi de rejoindre la plate-forme. Avec le groupe Canal+, à ce jour le grand absent de l’offre, les discussions ne sont pas arrêtées. Misant sur un modèle freemium, avec une couche payante, les fondateurs doivent encore choisir les services qui ne seront pas gratuits et fixer les prix. Et ils réfléchissent également à des formats publicitaires plus « comestibles » que les spots diffusés à l’ouverture des programmes.Lire aussi :L’énigmatique Molotov.tv séduit 80 chaînesAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jade Grandin de L'Eprevier Prémédité ou non, c’est un succès. Mercredi 4 novembre, François Pérol a été renouvelé jusqu’en 2020 à la tête du groupe BPCE, à l’unanimité de son conseil de surveillance. Le président présentera son nouveau directoire le 16 novembre. Cette reconduite anticipée, qu’il avait demandée le 30 septembre, sonne le glas d’un mois de manœuvres discrètes et de grande méfiance parmi les dirigeants régionaux du groupe, qui en sont aussi les actionnaires.Lire aussi :BPCE : le renouvellement de François Pérol crée des frictionsEn 2009, la Banque populaire et la Caisse d’épargne sont regroupées sous l’enseigne commune BPCE, dont elles détiennent 100 % des parts. A la demande de Nicolas Sarkozy, François Pérol, alors secrétaire général adjoint de l’Elysée, prend la direction du groupe nouvellement créé. A ce titre, il est poursuivi, en 2013, pour « prise illégale d’intérêts ».Le 24 septembre 2015, il est relaxé, mais le parquet financier fait immédiatement appel, faisant peser sur François Pérol une nouvelle échéance judiciaire, en 2017 — année de fin de son mandat actuel. Et, le comble, année de l’élection présidentielle. Une inquiétude de plus pour le banquier, dans un groupe historiquement proche du monde politique.Boîte de PandoreOn comprend donc la volonté du président de s’assurer une marge de manœuvre plus confortable pour lancer un nouveau plan stratégique. D’autant que les méthodes de François Pérol peuvent faire grincer des dents dans un groupe mutualiste où la coopération est reine. Entre les dix-huit Banques populaires et les dix-sept Caisses d’épargne régionales, chacune dotée d’un dirigeant exécutif et d’un président non exécutif, ce sont plus de soixante-dix dirigeants régionaux qui ont leur mot à dire. Or, certains ont été irrités qu’il les mette ainsi au pied du mur. Par ailleurs, il aurait plusieurs fois laissé entendre, à demi-mot, sa volonté de centralisation et ses réserves sur le modèle mutualiste.Là-dessus, le procès de François Pérol est venu ouvrir une boîte de Pandore en interne. Les dirigeants régionaux ont préparé sa succession dans le cas où il aurait été déclaré coupable. De quoi réveiller des ambitions. « Guerre des chefs », « guéguerre des ambitions personnelles », dénoncent les syndicats, qui insistent sur le fait que François Pérol a à son actif un impeccable bilan économique et financier. La pérennité de François Pérol à la tête de BPCE permet aussi à certains dirigeants régionaux « de tirer des avantages pour leur carrière personnelle », souligne l’un d’entre eux.Pour obtenir la confiance des membres du conseil de surveillance, M. Pérol aurait fait valoir que son renouvellement serait un gage de stabilité. « S’il y a déstabilisation, elle provient de lui », réplique un dirigeant régional. « Il n’y avait aucun caractère d’urgence, [sa demande] rajoute une perturbation inutile ». Stratégie assumée ou coïncidence, elle semble idéale : si ses détracteurs s’activaient, ils lui donnaient raison sur l’instabilité du groupe, sinon, ils lui laissaient le champ libre.Jade Grandin de L'Eprevier 04.11.2015 à 12h14 • Mis à jour le04.11.2015 à 16h49 Editorial. Ce devait être un automne budgétaire sans histoires à dix-huit mois de l’élection présidentielle. C’est raté. Encore raté ! Voilà en effet le gouvernement contraint d’éteindre en catastrophe une série d’incendies fiscaux dont l’accumulation menaçait d’être dévastatrice : envolée de la taxe foncière sur les terrains non bâtis, impact sur les impôts locaux de la suppression de la demi-part dont bénéficiaient quelque 250 000 veufs et veuves dans le calcul de leur impôt sur le revenu, réforme du mode de calcul de l’allocation adulte handicapé, sans parler de la réforme de la dotation de fonctionnement des collectivités locales et de ses incidences prévisibles sur la fiscalité locale…Lire aussi :Impôts locaux, dotations, allocations… Hollande et Valls plombés par le boulet fiscalLe gouvernement a jugé plus prudent de renoncer à ces réformes, ou du moins de les reporter à plus tard. Au risque de céder, une nouvelle fois, à l’improvisation et au bricolage. Car la malédiction fiscale poursuit François Hollande, pourtant réputé expert en fiscalité, depuis le début de son mandat.Le candidat socialiste était parti d’un constat juste : il fallait réduire le déficit budgétaire. Mais au lieu de diminuer la dépense, il a augmenté les impôts. Ce choc fiscal fut dévastateur pour la croissance et le moral des Français. Le chef de l’Etat avait laissé entendre que seuls les riches paieraient et Jean-Marc Ayrault avait promis que neuf Français sur dix seraient épargnés par les hausses d’impôts. En réalité, il a fallu faire payer tout le monde, d’une manière ou d’une autre.Ras-le-bolComme vient de révéler l’Insee, la hausse des prélèvements et la baisse des prestations sociales ont réduit de 220 euros le niveau de vie des ménages en 2014. Le gouvernement s’est en effet attaqué à de nombreuses niches fiscales : coup de rabot sévère sur le quotient familial, taxation des plus-values des autoentrepreneurs comme des revenus, etc. Mais, comme on dit, derrière chaque niche, il y a un chien, prêt à mordre pour se défendre. Toucher à l’édifice fiscal français, mité et rafistolé de tous côtés, instable, fragile et d’une opacité coupable, c’est inévitablement prendre le risque de déclencher des hausses d’impôts jugées injustes par les intéressés. Et qui déclenchent leur ras-le-bol.Lire aussi :Impôts et prestations : 80 % de perdants en 2014Longtemps, le gouvernement a fait planer le mythe de la miraculeuse réforme fiscale, faite d’une fusion entre l’impôt sur le revenu et la CSG qui deviendrait progressive. C’était une fausse bonne idée : la progressivité de la CSG pose des problèmes de constitutionnalité et conduirait à alourdir encore plus la charge de l’impôt sur les classes moyennes. François Hollande est donc revenu aux vieilles recettes, en décidant de faire sortir de l’impôt sur le revenu plusieurs millions de ménages. La bombe à retardement de la demi-part des veuves, adoptée en 2008 par le gouvernement Fillon sans que les socialistes ne reviennent dessus, anéantit le bénéfice politique de ce choix.Lire aussi :Impôts locaux des retraités : le casse-tête législatifIl n’est pas normal que la moitié des ménages soient exemptés d’impôt direct (impôt sur le revenu, taxe d’habitation, redevance audiovisuelle). L’effet de bascule est trop fort lorsqu’on passe d’un camp à l’autre. La déclaration des droits de l’homme de 1789 rappelle qu’« une contribution commune est indispensable. Elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés ». L’inégalité entre les exemptés et ceux qui paient les impôts directs ne peut perdurer. Michel Noblecourt Moins de deux mois après la remise du rapport de Jean-Denis Combrexelle sur « la négociation collective, le travail et l’emploi », la ministre du travail, Myriam El Khomri, devait présenter à Manuel Valls, mercredi 4 novembre, ses premières pistes de réforme du code du travail. A ce stade, il ne s’agit que d’une déclaration d’intention, la concertation avec les partenaires sociaux devant encore se poursuivre. Le projet de loi – qui inclura la création du compte personnel d’activité, avec des droits attachés à la personne indépendamment de son statut tout au long de la vie professionnelle – devrait être examiné par le conseil des ministres en février puis débattu au Parlement à partir de mars.Lire aussi (édition abonnés) :Les chefs d’entreprise favorables à une réforme plus large du code du travailSelon nos informations, l’ébauche de la ministre ne vise pas à « détricoter » le code du travail mais à refonder son architecture, pour « revivifier » la négociation collective et donner un nouvel élan à la démocratie sociale chère à François Hollande. Trois niveaux seraient proposés. Le premier concerne « l’ordre public social », un socle minimal de droits qu’il n’est pas question de modifier. Le second a trait au renforcement de la négociation dans les branches et, surtout, dans les entreprises. A cet égard, l’idée du rapport Combrexelle d’instaurer un ordre public conventionnel dans les branches opposable aux accords d’entreprise, qui ne pourraient le modifier que dans un sens plus favorable, pourrait être reprise. Le champ de la négociation d’entreprise – temps de travail, salaires, emploi, conditions de travail – pourrait être élargi.La réduction du nombre de branches devrait s’accélérer, pour passer, à terme, de 700 à une centaineMme El Khomri devrait accélérer le mouvement de réduction du nombre de branches pour passer, à terme, de 700 à une centaine. Elle pourrait aussi prévoir la généralisation de l’accord majoritaire à partir de 2017, le texte devant alors être signé par un ou plusieurs syndicats représentant 50 % des voix aux élections professionnelles. Mais, conformément aux engagements du président de la République, il n’est pas question de toucher à la durée légale hebdomadaire de trente-cinq heures, au smic ou au contrat de travail. Le troisième niveau porterait sur les dispositions législatives supplétives déterminant les règles applicables à défaut d’accord de branche ou d’entreprise.Respecter « la hiérarchie »Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO, a averti qu’il serait « très attentif ». Plaidant pour un renforcement de la négociation de branche, il a réitéré son opposition à « toute inversion de la hiérarchie des normes » – la loi en haut, puis la branche et l’entreprise, chaque niveau ne pouvant déroger que dans un sens plus favorable – et aux dispositions supplétives. M. Mailly se montre très réservé sur les accords majoritaires qui, selon François Asselin, président de la CGPME, vont « poser beaucoup de difficultés dans les PME ». Mardi 3 novembre, devant le club Réalités du dialogue social, M. Asselin a insisté sur le rôle « extrêmement prépondérant de la branche ».Dans une note diffusée mardi, la CFDT privilégie « la qualité du dialogue social à tous les niveaux ». Les normes sociales relèveraient de quatre piliers : un « ordre public absolu » qui ne peut être modifié ; un ordre public social pouvant être aménagé dans un sens plus favorable ; les règles permettant de conclure des accords dérogatoires (par rapport à la loi ou au niveau supérieur) ; les dispositions supplétives. « Le soutien de la CFDT, prévient le syndicat, sera conditionné à l’assurance de moyens permettant un véritable appui à la négociation, afin que les parties soient à armes égales. » Lire aussi (édition abonnés) :Réforme du travail : le CDI, contesté, reste un sujet tabouMichel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Escande Sale temps pour les ingénieurs. Alors que la tricherie Volkswagen gagne chaque jour en ampleur, à l’autre bout de la planète une autre entreprise automobile est en train de s’effondrer. Ce mercredi 4 septembre, le fabricant japonais d’airbag Takata s’est écroulé de 20 % en Bourse après la défection de son plus gros client, Honda.Le constructeur automobile affirme que son fournisseur a manipulé les données de test de ses produits. Voilà qui rappelle étrangement l’affaire allemande. D’autant que dans les deux cas, ce sont les autorités américaines qui ont dévoilé le pot aux roses. En mai 2015, elles avaient mis en lumière la présence d’airbag défectueux susceptible d’exploser à la tête du conducteur ou du passager au moindre petit choc, projetant des morceaux de plastique ou d’acier, parfois mortels.Lire aussi :Airbags défectueux : Honda évalue l’addition à plus de 300 millions d’eurosCes deux désastres mettent en lumière la supériorité des contrôles américains sur ceux des Européens ou des Japonais qui auraient pu détecter eux aussi de tels défauts majeurs, mais qui n’ont rien vu. Au passage, ils révèlent également une bizarrerie de l’arsenal judiciaire américain.Alors que les airbags japonais « explosifs » ont causé la mort d’au moins sept personnes et fait plus de cent blessés, le total des amendes qui seront infligées au fabricant se monte à un maximum de 200 millions de dollars (183,15 millions d’euros). De son coté Volkswagen risque, lui, une pénalité de 18 milliards de dollars pour avoir triché sur les taux d’émission de ses moteurs, ce qui pour l’instant n’a tué personne. Étonnante hiérarchie.Jusqu’à présent les constructeurs automobiles, japonais et américains avaient plutôt joué la solidarité avec Takata. Les déclarations de Honda changent la donne. D’autres grands constructeurs pourraient suivre son exemple. Interrogé ce mercredi pour savoir si la survie de la société était en jeu, le président de l’entreprise a reconnu « qu’il y avait un risque ». En effet.Pronostics vitaux engagésVoilà donc deux entreprises dont le pronostic vital est engagé pour avoir non seulement mis en circulation des produits dangereux ou non conformes, mais surtout pour avoir sciemment caché l’ampleur du scandale. Les premiers incidents sur des airbags défectueux remontent à 2004 et les premiers doutes émis sur la sincérité des tests de Volkswagen datent également de plusieurs années. On minimise et on continue, en klaxonnant !Lire aussi :Le scandale Volkswagen concerne aussi les émissions de dioxyde de carboneIl serait peut-être donc temps de se rappeler que l’éthique, si elle est avant tout une affaire d’homme, peut être mise en échec par des comportements d’entreprise.Takata et Volkswagen ont poussé leurs ingénieurs à la faute, alors que leur rigueur scientifique et leur sens moral personnel auraient du les conduire à un moment donné à dire non. Évidemment de telles attitudes sont courantes sous toutes les latitudes. C’est pour cela qu’il est urgent de renforcer l’indépendance et l’efficacité des autorités de contrôle partout dans le monde.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.11.2015 à 09h38 • Mis à jour le04.11.2015 à 10h06 | Corine Lesnes (San Francisco, correspondante) L’investissement a payé. La compagnie Airbnb qui avait dépensé 8 millions de dollars en publicités pour combattre un encadrement plus strict de la location de logements à court terme dans son fief de San Francisco peut crier victoire. A une large majorité (plus de 55 %), les électeurs de la ville ont rejeté la « proposition F » qui visait à limiter les locations entre particuliers à 75 nuits par an, que les logeurs soient ou non présents sur place (contre 90 actuellement).Lire aussi :Airbnb : Paris veut éviter le syndrome de « Barceloneta »Fleuron de « l’économie de partage », l’ex-start up aujourd’hui valorisée à plus de 25 milliards de dollars, a fait la démonstration de son poids politique dans une ville divisée par les inégalités et les conséquences sociales du boom de la high-tech. Le maire démocrate Edwin Mah Lee, grand défenseur d’une industrie qui, souligne-t-il, a contribué à ramener le taux de chômage à 3,2 %, a été facilement réélu. Il avait soutenu Airbnb au contraire de l’une des figures nationales du parti, la sénatrice Dianne Feinstein. « Essayons d’assurer la prospérité à tous », a-t-il lancé après sa victoire.La campagne d’HalloweenLe débat a été vif entre ceux qui rendent Airbnb responsable de la pénurie de logements abordables dans la ville, les propriétaires qui préfèrent la rentabilité supérieure apportée par les locations aux touristes, et les résidents qui utilisent les plateformes de location pour essayer d’arrondir leurs fins de mois en proposant leur chambre d’amis. Lundi, à la veille du scrutin, une vingtaine de défenseurs des sans-abri avaient brièvement occupé le siège de la compagnie, sur Brannan Street, avant d’aller distribuer des sandwichs aux « homeless » nombreux dans ce quartier surplombé par l’autoroute.La plateforme de location avait recruté Chris Lehane, un ancien chargé de communication de Bill Clinton, après avoir réussi à enrôler en août l’ex conseiller économique de Barack Obama, Gene Sperling, pour une étude qui avait conclu qu’Airbnb œuvre de fait à combattre la paupérisation de la classe moyenne (elle a versé 12 millions de dollars d’impôts à la ville en 2014). Pendant le week-end d’Halloween, des bénévoles ont frappé à 236 000 portes et contacté 226 000 électeurs par téléphone en les mettant en garde contre le spectacle d’horreur qui les attendait si la « proposition F » était adoptée : non seulement les voisins surveilleraient les invités de leurs voisins, mais ils pourraient les poursuivre et toucher des compensations.4 000 dollars pour un deux piècesLe référendum sur la proposition F n’était qu’une des questions posées aux électeurs de San Francisco. Sept des 11 initiatives soumises au vote portaient directement ou indirectement sur la high-tech. La « proposition I » demandait aux électeurs d’interdire pour 18 mois les projets de développement dans le quartier latino de Mission, menacé par la gentrification. Elle a été rejetée. La « proposition A », qui prévoyait un emprunt de 310 millions pour financer des logements sociaux et empêcher les expulsions de locataires installés de longue date, mais chassés par l’augmentation des loyers (4 000 dollars en moyenne pour un deux pièces), a été adoptée.Lire aussi :Airbnb et les frontières de l’économie collaborativeLes opposants à Airbnb, une coalition d’activistes, de syndicats d’employés de l’hôtellerie, et de petits propriétaires, ont reconnu leur défaite tout en assurant que leurs actions commencent à porter. Bousculé par les critiques, le maire a renforcé à l’été les effectifs du service municipal de supervision des locations à court terme. Pour l’instant seuls 730 logeurs (pour quelque 9 000 offres d’appartements) se sont enregistrés auprès de la municipalité, malgré l’obligation qui existe depuis un an. Jusqu’ici Airbnb s’est refusée à écarter les contrevenants et à collaborer avec la mairie, au nom du respect de la confidentialité due aux usagers de la plateforme. Sa victoire de mardi ne risque pas de la pousser au compromis mais, à un an de l’élection générale de 2016 aux Etats-Unis, le débat sur la bulle technologique et « l’économie de partage » ne fait que commencer.Corine Lesnes (San Francisco, correspondante)Correspondante du Monde aux Etats-Unis basée à San FranciscoSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.11.2015 à 06h26 • Mis à jour le04.11.2015 à 09h46 | William Audureau Il court il court, le serpent. Depuis le succès populaire de Snake à partir de 1997, le jeu mobile est devenu ce que tous attendaient : un géant du niveau du jeu vidéo traditionnel, ou presque. Mardi 3 novembre, l’éditeur n° 1 sur consoles et PC, Activision Blizzard, a déboursé pas moins de 5,9 milliards de dollars (5,4 milliards d’euros) pour s’offrir la société londonienne derrière Candy Crush Saga, King. Soit 1,5 fois ce qu’a mis Disney pour Star Wars, deux fois le prix d’achat du casque de réalité virtuelle Oculus Rift par Facebook, et six fois la mise d’Amazon pour Twitch.Dire que le potentiel du marché du jeu vidéo sur mobile a échappé à l’industrie serait faire entorse à la réalité : la plupart des grands noms du secteur sont nés il y a plus de dix ans, comme Rovio (alors Relude, en 2003) ou King Digital Entertainment (alors King.com, en 2003). Et même plus de quinze, dans le cas du français Gameloft (en 1999) ou du japonais Gung Ho (1998), même si les téléphones n’ont pas toujours été leur premier marché.Un clavier pour jouerView post on imgur.comC’est que, contrairement aux consoles, qui à la fin des années 1990 disposent d’un réseau de distribution et d’une ergonomie adaptées, le jeu mobile doit faire avec des contraintes extrêmement lourdes. Le succès de Snake, à partir de 1997, est intimement lié à celles-ci. Ce n’est pas tant que le jeu est innovant : le concept existe déjà depuis de nombreuses années. Mais parce que ses déplacements minimalistes s’adaptent à un clavier numérique et qu’il est suffisamment léger en taille pour être incorporé dans la mémoire par défaut des téléphones Nokia, il deviendra le premier ambassadeur du jeu mobile, à une époque où la phrase « télécharger un jeu en 3G » n’a même pas encore de sens.La première moitié des années 2000 voit apparaître les premiers systèmes de distribution dématérialisés, comme le WAP, avec des boutiques où des jeux rudimentaires côtoient sonneries personnalisées et messages répondeurs rigolos. Mais ces lointains précurseurs de l’AppStore sont peu ergonomiques, les débits extrêmement lents, les jeux eux-mêmes poussifs, et histoire de ne rien arranger, demandent des surcoûts liés au téléchargement.Gameloft parvient malgré tout à connaître quelques premiers succès grâce à des jeux de tir, de course ou de football directement inspirés des titres vedettes sur consoles, mais à l’exception de quelques titres emblématiques qui s’y prêtent, comme Tetris, le téléphone reste un pis-aller pour les joueurs.En 2004, Nokia essaie bien de jeter un pont entre ces deux univers avec la N-Gage, une console équipée d’une carte Sim (ou un téléphone équipé de boutons et d’une fente pour des cartouches de jeux). Mais l’ergonomie mal pensée de l’engin, et notamment sa taille et l’obligation d’enlever la carte Sim pour jouer, ont vite raison de ses ambitions commerciales. Moqué sur Internet, il enterre pour plusieurs années l’idée d’un jeu vidéo mobile accessible et de qualité.La révolution du tactileL’arrivée de l’iPhone en 2007, et surtout de l’iPhone 3G en 2008, marquent une révolution. Coup sur coup, le jeu mobile découvre le haut débit, une boutique en ligne ergonomique, une facturation intuitive, et un confort de maniement nouveau, grâce au tout-tactile.via GIPHYL’offre explose rapidement, d’abord des petits jeux amateurs sommaires – piloter un avion en papier, réussir un panier avec un ballon de basket…. Angry Birds, en 2009, a le même effet que Space Invaders en 1978 : dans une jungle des productions rudimentaires, il apporte un soin du détail, un univers reconnaissable et des mécaniques de jeu à la fois adaptées et travaillées. Avec son pouce, le joueur tire sur des petits oiseaux colorés qu’il envoie valdinguer contre des constructions à l’équilibre précaire.C’est la mode du tout tactile, et des jeux comme Fruit Ninja ou Cut the Rope, qui transforment le moindre pouce en instrument tout puissant, tantôt pour charcuter des pastèques au vol, tantôt pour faire tomber des friandises dans la bouche d’un adorable monstre glouton. Les ventes de Wii et de DS, consoles ultra grand public, s’effondrent. Le marché du smartphone s’envole, les jeux les plus populaires se téléchargent par dizaines de millions à un euro l’unité, et même les géants du jeu vidéo commencent à se pencher sur ce marché de plus en plus mûr. En 2010, Electronic Arts rachète Chillingo, l’éditeur d’Angry Birds, puis PopCap, qui possède la licence Plants Vs Zombie.L’histoire du jeu vidéo est rythmée de crises, comme celles de 1974, 1983, 1995, 2003 ou encore 2012. Mais le jeu mobile, lui, ne décroît jamais. Il ne sait faire qu’une chose : se transformer. Le parc installé, désormais colossal, de smartphones en circulation incite les éditeurs traditionnels à convertir tant bien que mal leurs vieux classiques. Facilement, dans le cas des jeux d’aventure en point & click, comme Monkey Island. Avec plus de fracas, pour les jeux de combat comme Street Fighter. Mais certaines rééditions connaissent des succès étonnants, comme Metal Slug, initialement sortis dans les années 1990 sur une des consoles les plus chères, la Neo Geo.Temple Run et le virage du free to playSurtout, le début des années 2010 voit l’arrivée conjointe de trois tendances. La montée en gamme technologique, l’expérimentation de nouveaux modèles économiques, et l’irruption de nouveaux genres. Un jeu concentre toutes ces nouveautés : Temple Run, et surtout Temple Run 2, de la jeune entreprise Imangi Studios. Le principe ? Un aventurier à la Indiana Jones qui court sans cesse devant lui, fuyant des singes qui le pourchassent, tout en récoltant des trésors et en évitant des obstacles.Le jeu, entièrement en 3D dimensions et vu de dos, rend obsolète toute la première génération de productions pour smartphone. Il démocratise également un genre, le « endless runner » (un jeu qui consiste à courir sans fin), qui deviendra avec les jeux de puzzle le canevas par défaut de nombreux titres – Sonic, Pitfall, et prochainement Prince of Persia en reprendront le principe. Mais surtout, le jeu est gratuit, avec à partir de 2013 des célébrités à débloquer pour quelques dizaines de centimes, comme Usain Bolt. C’est la révolution du free to play (littéralement « gratuit à jouer »).Des genres de plus en plus « nobles »via GIPHYL’année 2013 est celle du grand basculement. Candy Crush, Clash of Clans, Les Simpsons Springfield ou encore Hay Day rationalisent jusqu’à des niveaux de maîtrise inédits ce nouveau modèle économique. Le jeu vidéo n’est plus un artisanat mais une science comportementale, avec ses revenus moyens par utilisateurs, ses coûts d’acquisition et ses fameuses baleines, ces joueurs obsessionnels capables de dépenser plusieurs milliers d’euros dans un seul jeu. Désormais, à part Minecraft, rare sont les jeux à oser sortir sur le vieux modèle du « Pay to play » (payer pour jouer).Mais derrière ces titres emblématiques, le marché s’est considérablement diversifié. Des productions indépendantes vertigineuses d’astuce et d’audace, comme Monument Valley en 2014 et Her Story en 2015, ont réconcilié de nombreux joueurs avec un support encore souvent méprisé des passionnés. Genre noble par excellence, le jeu de rôle s’est également considérablement développé sur smartphones avec des titres comme Brave Frontier, ou dans un registre hybride, inspiré de Puzzle & Dragons, des jeux de réflexion dans un univers fantastique. Et ce n’est sans doute qu’un début. Comme son nom l’indique, le jeu mobile n’arrête pas de bouger.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.11.2015 à 18h56 • Mis à jour le03.11.2015 à 19h05 | Marie Charrel Le sujet est ultrasensible, car il concerne l’institution économique la plus puissante de la zone euro. D’après le Financial Times du 3 novembre, plusieurs dirigeants de la Banque centrale européenne (BCE) ont rencontré des banquiers et financiers quelques jours – voire quelques heures – avant des décisions monétaires déterminantes.Les journalistes du quotidien britannique ont obtenu l’agenda sur un an de six membres de l’institution en appliquant le « droit d’accès aux documents européens », prévu par les traités communautaires. En d’autres termes : ils ont envoyé leur demande à la BCE, qui l’a acceptée, jugeant qu’elle n’avait rien à cacher.On découvre dans ces agendas qu’Yves Mersch, membre du directoire de l’institut de Francfort, a rencontré des cadres de la banque UBS deux jours avant la réunion monétaire du 4 septembre 2014, où la BCE avait annoncé une baisse surprise de son taux directeur, ramené à 0,05 %. Le matin même, le Français Benoît Cœuré, également membre du directoire, avait rencontré un banquier de BNP Paribas.Ce n’est pas tout : Vitor Constâncio, le vice-président de la BCE, et Peter Praet, son chef économiste, ont quant à eux rencontré le hedge fund londonien Algebris le 23 juin dernier. Soit au plus fort de la crise grecque, où l’institution décidait, chaque jour, si elle devait maintenir ou non ses aides d’urgence (« Emergency liquidity assistance », ou ELA) aux banques hellènes. Faut-il s’en offusquer ?Pas forcément. Les dirigeants de l’institution sont, il est vrai, censés respecter une période de silence une semaine avant les réunions du conseil des gouverneurs. Pendant celle-ci, ils doivent se garder de s’exprimer publiquement, et dans les médias, sur la politique monétaire à venir.Pas d’informations confidentiellesMais il ne leur est pas interdit de rencontrer des financiers avant les décisions clés. À condition qu’ils ne leur dévoilent pas d’informations confidentielles concernant les décisions à venir sur la politique monétaire. Comme par exemple, une future hausse ou baisse des taux. « Pour le reste, Il ne faut pas oublier que les banques et les marchés sont le principal canal par lequel la politique monétaire se transmet à l’économie », rappelle Grégory Claeys, économiste et chercheur spécialiste du sujet au think tank Bruegel. « Il est donc important que la BCE rencontre ces acteurs pour leur expliquer ses mesures, qui sont de plus en plus complexes, mais aussi pour prendre le pouls des marchés ». Exemple : c’est après avoir discuté avec des banquiers que le président de l’institution Mario Draghi aurait annoncé, le 26 juillet 2012, qu’il ferait « tout ce qu’il faut » (« whatever it takes » en anglais) pour sauver l’euro – une célèbre phrase qui, selon les experts, a mis un terme à la fièvre qui s’était emparée des marchés. Les financiers lui auraient en effet confié qu’ils considéraient désormais que la monnaie unique n’existait virtuellement plus. Et qu’ils l’intégraient dans leurs calculs. M. Draghi comprit alors qu’il devait alors agir sans attendre pour éteindre la spéculation.Mais alors, quel est le problème ? La suspicion que ce genre de rencontres soulèvent inévitablement. « La BCE doit être au-dessus de tout soupçon », explique M. Claeys. « Pour conserver sa crédibilité, elle ne doit jamais donner le sentiment d’être trop proche du lobby bancaire ou de favoriser un acteur financier en particulier ». Naturellement, la BCE affirme qu’aucune information sensible n’a été échangée lors des rencontres entre M. Coeuré, Mersch, Constâncio et les banquiers. Mais comment en être certain, puisque le contenu de ces discussions reste privé ?Cas exceptionnelD’autant qu’en la matière, il y a un malheureux précédent. Le 18 mai dernier, lors d’une conférence à Londres réunissant des dirigeants de fonds spéculatifs, M. Coeuré avait ainsi indiqué que la BCE s’apprêtait à augmenter le volume de ses achats d’actifs sur les marchés. A sa décharge, le Français était sincèrement convaincu que le contenu de son discours était publié sur internet au moment même où il parlait, comme l’exige dans ce cas les règles de l’institution. L’ennui, c’est que le discours en question n’avait été publié que le lendemain matin. « Une erreur de procédure », avait expliqué l’institution, soulignant qu’il s’agissait là d’un cas exceptionnel.Pour éviter ce genre de problème et surtout, limiter que les risques de suspicion, d’autres banques centrales ont adopté des règles plus strictes. « C’est notamment le cas de la Fed, qui a publié des régulations détaillées et complètes sur la communication extérieure de ses membres », remarque Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG. Ou encore de la Banque d’Angleterre, qui interdit aux membres de son comité de politique monétaire tout contact avec les médias et les autres acteurs extérieurs trois jours avant les réunions clés.La BCE devrait-elle en faire de même, afin d’éviter toute ambiguïté ? Certains experts estiment que oui. D’autres jugent qu’une telle mesure serait inutile. « Il est excessif de fantasmer sur le bénéfice que les banques pourraient tirer d’informations privilégiées sur la politique monétaire qui leur seraient livrées accidentellement », explique M. Dor. « Avec les nouvelles régulations financières, tirer profit de telles informations serait en effet jugé comme un délit d’initié. L’institution coupable risquerait même de perdre son accréditation. Désormais, plus aucune banque d’affaires ne prendrait un tel risque ».Dans tous les cas, la BCE ne se montre pas insensible aux critiques dont elle fait l’objet - que celles-ci soit justifiées ou non. À partir de février 2016, elle publiera en effet sur son site internet l’agenda de ses dirigeants sur les trois derniers mois. « Nous prenons la transparence très au sérieux », assure-t-on dans la maison. Qui en fait ici la preuve…Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.11.2015 à 17h30 • Mis à jour le03.11.2015 à 18h03 | Philippe Portier (Avocat aux barreaux de Paris, New York et Luxembourg, JeantetAssociés) Les Français plébiscitent, à l’usage et par sondage, les percées de nouvelles formes organisationnelles d’une économie dopée au numérique. Les expérimentations se démultiplient dans des domaines aussi variés que le transport de personnes (le symbolique Blablacar, le polémique UberPop…) ou de colis (You2You, GoGoRunRun…), le « coavionnage » (Wingly), la finance (crowdfunding, Bitcoin…), la location de logements (AirbnB), le partage de livres (Booxup) ou de canapés (Couchsurfing)…La liste est longue et la presse se fait l’écho journalier de cette vague sociétale qui bouscule les habitudes, les acquis, les rôles, les structures et le rapport à autrui, à la croissance ou à la propriété. Blablacar a réalisé en septembre une levée de fonds record de 200 millions de dollars (183 millions d’euros). Certains mènent cette révolution à coups de hache, pour l’« uberiser », prenant le risque d’être donnés aux lions, mais gagnant d’autant en notoriété et, in fine, sans doute, en parts de marché. Cynisme ? Réalisme ? Vision ?Avant de porter sur tout cela un jugement d’ensemble sur cette révolution impulsée par la technologie, encore faut-il en définir les contours pour éviter les amalgames, et distinguer deux tendances, techniquement proches, mais économiquement différentes.L’économie collaborative stricto sensu, s’appuie sur une mutualisation des biens, des espaces et des outils (l’usage plutôt que la possession, dans la logique de l’économie du partage), l’organisation des citoyens en « réseau » ou en communautés et l’intermédiation par des plateformes internet.Économie uberiséeL’économie collaborative, dans un sens large, inclut la consommation collaborative (couchsurfing, covoiturage, etc.) mais également les modes de vie collaboratifs (coworking, colocation, habitat collectif), la finance collaborative (crowdfunding désintéressé) voire la production contributive (fabrication numérique, DIY, Fablabs…) et la culture libre (Wikipedia).L’économie uberisée (la notion d’uberisation est notamment employée par l’Observatoire de l’ubérisation récemment lancé par des entrepreneurs), qui traduit l’émergence de professionnels d’un nouveau genre, concurrençant les modèles traditionnels grâce à la combinaison d’outils technologiques, communs à l’économie collaborative (les plateformes, les outils numériques et les objets connectés) et de l’autoentrepreneuriat.Lire aussi :Les nouveaux visages de l’économie collaborativeLe premier modèle s’inscrit dans une dynamique non professionnelle, non concurrentielle et fondamentalement non lucrative, qui l’inscrit dans le périmètre non marchand de l’« économie domestique ». Les flux financiers, quand ils existent, relèvent du don (approche volontaire) ou de l’amortissement de frais (cas du covoiturage). Ils servent également à rémunérer les services de la plateforme de mise en relations de particuliers mutualisant leurs biens, leurs savoirs, leur temps : se rendant service, au sens non marchand du terme.Le second modèle est en rupture, puisqu’il décrit un nouveau modèle d’entreprise horizontalisée, dématérialisée, idéalement sans salariés ni bureaux, capable de concurrencer les acteurs traditionnels via la mobilisation (par les technologies numériques) d’un grand nombre de prestataires, sans en assumer la charge.Dans sa version extrême, l’économie uberisée s’affranchit également des monopoles : ceux des taxis, avec UberPop, des banques avec Bitcoin ou le crowdfunding en fonds propres ou encore des avocats avec Weclaim.Risque de précarisationC’est cette nouvelle forme de concurrence, semi-professionnelle, semi-régulée (voire pas), ultra-technologique, en réseau… qui inquiète le plus aujourd’hui. Le risque de précarisation sociale est souvent avancé, au risque de faire abstraction du choix des Français de diversifier leurs sources de revenus, de sortir du cadre traditionnel du rapport hiérarchique, honni semble-t-il, par les générations Y et suivantes….Du côté des entreprises, comme l’indiquait Maurice Lévy, le patron de Publicis, en décembre 2014 au Financial Times : « tout le monde commence à avoir peur de se faire uberiser. De se réveiller un matin pour s’apercevoir que son business traditionnel a disparu ». L’économie uberisée, ou « capitalisme des plateformes », qui incarne une vision néolibérale de l’économie dans un pays traditionnellement rétif au libéralisme économique, soulève en conséquence des questions de société.Il est essentiel que, tout comme pour le covoiturage de personnes, distingué du modèle UberPop, nos gouvernants continuent à distinguer uberisation et collaboratif, de manière à permettre aux particuliers de mutualiser leurs véhicules pour en amortir la charge obligéeOr, s’il convient d’aborder ces questions sans œillères, ni tabou, il ne faut pour autant pas leur amalgamer celles afférentes à l’économie collaborative, qui relève d’une philosophie différente. Qu’attendre dès lors des pouvoirs publics s’agissant de cette économie collaborative qui se développe ? Certes, les enjeux sont d’importance, et nécessitent a minima une certaine neutralité, par exemple sur le plan fiscal, pour éviter les faux-semblants de la gratuité ou les excès du partage de frais, ou sur le plan social en évitant une nouvelle forme de salariat dérégulée.Mais s’il s’agit d’éviter des effets d’aubaine, faut-il en outre dépasser cet objectif en protégeant les acteurs classiques – au nom d’une protection du citoyen-consommateur qu’il ne demande pas – grâce à un renforcement des réglementations propres aux secteurs concernés ?Tradition bien françaiseLe cas du transport est topique : objet d’une réglementation lourde, le transport public de personnes ou de biens (réservé à des professionnels déclarés) aurait pu nuire à l’émergence de Blablacar, promoteur hier de l’auto-stop universel, aujourd’hui à la conquête du marché mondial, n’eut été une position favorable de la Cour de cassation en 2013, de la DGCCRF ensuite et du législateur enfin (la loi sur la transition énergétique l’ayant enfin légalisé en août 2015, s’agissant du transport de personnes).Ce pragmatisme, inspiré par la logique écologique du concept (puisqu’une voiture doit accomplir un trajet, autant qu’elle soit remplie de personnes qui, à défaut, auraient pris un autre véhicule ou un autre moyen de transport), a été rendu possible par la finalité non lucrative de cette activité.Lire aussi :L'uberisation de la société est en marche et rien ne l'arrêteraOr, dans le même secteur, mais s’agissant du covoiturage de colis (GoGoRunRun, You2You, Expédiezentrevous, Driivoo, Toktoktok…), la réponse semble paradoxalement - la sécurité des personnes n’étant pas en jeu - moins claire. Le Syndicat national du transport léger (SNTL) tente en effet d’alerter les pouvoirs publics devant le risque consistant, « sous couvert de transport écologique », à laisser faire « de nouveaux acteurs en dehors de toute contrainte légale et administrative ». Et les pouvoirs publics d’envisager, semble-t-il, dans une tradition bien française, de réguler cette nouvelle forme de concurrence, afin de ne pas fragiliser davantage le pavillon français.Il est toutefois essentiel que, tout comme pour le covoiturage de personnes, opportunément distingué du modèle UberPop, nos gouvernants continuent en la matière à distinguer uberisation et collaboratif, de manière à permettre aux particuliers de mutualiser leurs véhicules pour en amortir la charge obligée. Et ainsi contribuer à répondre à l’équation - à ce stade non résolue - des livraisons dites « du dernier kilomètre », dont le coût prohibitif interdit le développement. Et ce, alors même qu’il s’agit, selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), de l’un des enjeux les plus marqués de la croissance du marché des ventes, qui pourrait engendrer une croissance de 400 millions des colis à transporter vers les clients.Ne « pas chercher à définir un secteur du numérique »Nous ne pouvons dans ce cadre qu’adhérer aux recommandations du Conseil d’analyse économique qui, dans sa note « économie numérique » d’octobre 2015, préconise de ne « pas chercher à définir un « secteur du numérique », quels qu’en soient les contours, auquel s’appliqueraient des régimes particuliers ». Et de conclure qu’à l’inverse, « c’est l’ensemble des réglementations sectorielles qu’il convient de rendre plus dynamiques et accueillantes pour l’innovation numérique, en offrant un droit à l’expérimentation de nouveaux modèles d’affaires ».Lire aussi :Vers une « uberisation » du droit ?Il est également à espérer dans ce même esprit, sur le plan fiscal, notamment, que des règles simples et efficaces permettront, comme l’a récemment suggéré la commission des finances du Sénat, à la fois d’éviter des effets d’aubaine et distinguer amortissements de charge (domaine de l’économie collaborative) et vraies recettes d’exploitation (domaine de l’autoentrepreneuriat et de l’économie uberisée).Quand le système D à la française se trouve saisi par la technologie et offre des perspectives de croissance et d’accroissement du niveau de vie des citoyens, tout en mutualisant des sources de pollution et en générant de « licornes » à vocation internationale, il est temps que les pouvoirs publics s’inspirent a minima de la devise de Jean Cocteau : « puisque ces mystères me dépassent, feignons d’en être l’organisateur ».Philippe Portier (Avocat aux barreaux de Paris, New York et Luxembourg, JeantetAssociés) Simon Roger et Jean-Michel Bezat Patrick Pouyanné a été nommé directeur général de Total le 22 octobre 2014, deux jours après la mort accidentelle de son PDG, Christophe de Margerie. Il était alors patron de la branche raffinage-chimie. Ce polytechnicien-ingénieur des Mines de 52 ans deviendra PDG du groupe pétrolier en 2016.Jean Jouzel, climatologue et glaciologue, 68 ans, est l’ancien vice-président du groupe scientifique du GIEC, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Il a reçu la Médaille d’or du CNRS en 2002 et le prix Vetlesen en 2012.L’urgence à agir contre le réchauffement climatique est-elle une idée partagée dans le monde de l’entreprise ?Patrick Pouyanné : Oui, il y a une prise de conscience collective sur l’urgence à agir. Dix, voire cinq ans en arrière, nous n’aurions pas eu autant d’entreprises qui s’exprimaient sur le sujet, y compris les pétroliers qui sont une partie du problème du changement climatique, mais qui sont aussi une partie de la solution. Nous avons eu longtemps une position défensive, mais il est important aujourd’hui d’accepter nos responsabilités.Maintenant, comment passe-t-on de la conscience à l’action ? Dès que l’on commence à parler de dérèglement climatique, nous sommes confrontés à l’équation climat = énergie. Or, l’énergie, c’est le temps long. Les choix que l’on fait aujourd’hui influencent les politiques énergétiques, avec des impacts sur le climat à l’horizon 2025, 2030 ou 2035. Sans doute est-il nécessaire d’infléchir la tendance du « business as usual », qui nous emmènerait à 5 °C supplémentaires, ce qui n’est pas acceptable.Jean Jouzel : J’observe en effet une prise de conscience, mais est-elle à la hauteur de l’enjeu ? Nous sommes tous d’accord pour dire qu’il faut éviter d’aller vers un réchauffement de 4 à 5 °C de plus en 2100. C’est le « scénario émetteur » dans lequel rien n’est fait pour lutter contre le réchauffement climatique. Dans ce cas, l’élévation du niveau de la mer, par exemple, se poursuivra, avec environ 80 cm supplémentaires à la fin du siècle. La communauté scientifique le dit depuis une trentaine d’années, nous avons déjà émis les deux tiers du volume des gaz à effet de serre issus des combustibles fossiles qu’il est possible d’émettre pour rester sous le seuil de 2°C de réchauffement.Il ne nous reste plus que 210 milliards de tonnes de carbone à utiliser, ce qui correspond à une vingtaine d’années de production au rythme actuel. C’est un chiffre clairement exprimé dans le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) : il nous amène à ne pas exploiter 80 % des réserves facilement accessibles, qui représentent environ 1 500 milliards de tonnes de carbone.Nous sommes au pied du mur dans l’utilisation des combustibles fossiles, qui jouent, chaque année, pour 70 % dans l’augmentation de l’effet de serre. Je précise que cette limitation drastique de l’utilisation des combustibles fossiles est une condition nécessaire mais pas suffisante. Il faut aussi agir sur les autres gaz à effet de serre (méthane, protoxyde d’azote). Ce qui est actuellement sur la table, c’est d’infléchir d’au moins 15 % les émissions d’ici à 2020 et de les diviser par deux ou trois (entre − 40 et −70 %) entre 2020 et 2050, pour accéder à la neutralité carbone à la fin du siècle.Cela ne revient-il pas à demander à Total de se priver de son cœur de métier ?P.P. : Total, par ses activités de production de pétrole et de gaz, est au cœur du défi, puisque le pétrole et le gaz représentent environ 40 % des émissions de gaz carbonique. Mais n’oublions pas une troisième source d’énergie fossile, le charbon, qui est pour moi le premier fauteur de troubles, « l’ennemi » en quelque sorte. L’électricité produite avec du gaz émet deux fois moins de CO2 qu’avec du charbon.L’autre point important dans le débat sur les énergies fossiles, c’est que, dans tous les scénarios pour rester à 2 °C maximums supplémentaires, dont le scénario de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), il y a du pétrole et du gaz au moins à hauteur de 40 %. Le monde en a besoin ! La vraie question est celle du mix énergétique. Total deviendra de plus en plus gazier.J.J. : A condition de ne pas dépasser 210 milliards de tonnes !P.P. : Il faut faire le tri et voir quelles énergies sont les plus économiques à produire et les moins émettrices. Une première solution pour le CO2, c’est déjà de ne pas émettre. L’efficacité énergétique, pour un groupe pétrolier et gazier comme Total, cela représente deux choses. Nous avons des installations lourdes qui sont consommatrices d’énergie et l’énergie a un coût élevé. Nous faisons des efforts, avec un objectif de 1-1,5 % d’amélioration d’efficacité par an. Par ailleurs, Total brûle du gaz. Entre 2005 et 2015, nous avons divisé par deux le « flaring », ou torchage du gaz, et nous avons pris cette année un engagement volontaire avec la Banque mondiale stipulant qu’à l’horizon 2030 nous allions mettre fin au brûlage continu du gaz dans nos opérations.Au Nigeria, le torchage des unités de production de Total reste une menace pour la santé des populations locales…P.P. : Nous avons divisé par deux le torchage, mais cela ne veut pas dire qu’il est égal à zéro ! Ce n’est pas si simple que cela, il faut trouver les technologies, trouver les financements nécessaires. Les acteurs économiques sont rationnels. Fondamentalement, si nous voulons arrêter le flaring, c’est parce que brûler du gaz, c’est brûler une ressource naturelle qui peut être valorisée si nous arrivons à la récupérer. Il y a une logique économique.Quelle est la stratégie d’un groupe comme le vôtre dans le secteur des énergies renouvelables ? P.P. : Total est l’un des groupes les plus engagés dans ce secteur. Nous avons fait le choix d’investir dans le solaire, nous y avons aujourd’hui 3 milliards de dollars de capitaux. C’est seulement 3 % de ce que pèsent nos capitaux, mais cela fait de nous le numéro deux du secteur du solaire mondial. Nous avons la conviction qu’il s’agit d’un marché croissant et que, dans une quinzaine d’années, ce ne sera plus 3 % mais de l’ordre de 10 à 15 % de notre portefeuille.Je suis conscient que la part du fossile ira en décroissant dans le mix énergétique mondial. C’est une réalité qui va s’imposer à nous, même si j’espère que le charbon décroîtra plus vite. Les renouvelables vont progresser au contraire, ainsi que les biocarburants. Longtemps, les compagnies pétrolières ont cherché à protéger leurs carburants fossiles en critiquant les biocarburants, mais si l’on peut aider à les rendre profitables, il faut investir dans ces technologies, comme nous le faisons par exemple à la raffinerie de La Mède, dans le sud de la France.J.J. : Je remercie M. Pouyanné d’avoir donné un chiffre. J’ai été corapporteur d’un avis du Conseil économique, social et environnemental sur la transition énergétique il y a deux ans. Nous avions alors interrogé Total, qui n’avait pas voulu donner de données sur ce qui était investi dans le renouvelable, parce que ce chiffre était très faible. Vous parlez aujourd’hui de 3 %. Il est certain qu’il faut aller bien au-delà. Quand vous parlez des pays en développement, l’Afrique est un continent béni des dieux pour développer le secteur renouvelable, même si un Etat comme le Nigeria a du gaz ou du pétrole. Il faut y changer de modèle de développement.Puisque vous parlez d’investissement, un chiffre avancé régulièrement estime à 500 milliards de dollars par an les subventions aux énergies fossiles à l’échelle planétaire alors que seulement 100 milliards de dollars sont investis chaque année pour les énergies renouvelables. Il faut inverser cette logique.P.P. : Ces subventions aux énergies fossiles n’existent pas vraiment dans les pays développés puisque ceux-ci ont, au contraire, des logiques de taxation des carburants fossiles. Mais pourquoi a-t-on de tels montants dans les pays en développement ? Parce que, en Indonésie par exemple, où la population aspire à la mobilité et au développement, une essence à 100 dollars le baril était devenue une charge insupportable. En Afrique, en effet, il y a un potentiel pour les énergies renouvelables. Je crois que le solaire peut être à l’énergie ce que le téléphone mobile est aux télécoms. Le solaire, par l’énergie décentralisée qu’il peut apporter, évite de bâtir des réseaux d’électrification qui nécessiteraient des décennies.Mais ces mêmes pays africains ont aussi des ressources naturelles, du pétrole et du gaz, qui représentent une partie significative du budget de l’Etat. L’un des enjeux de la COP21 sera d’organiser des mécanismes de transferts financiers des pays développés vers les pays du Sud pour accompagner leur transition énergétique.La décroissance est-elle une piste intéressante à explorer ?J.J. : Je suis un décroissant pour l’énergie, mais je ne suis pas un décroissant en termes d’emploi ou de qualité de vie. Les chiffres du GIEC nous disent que cette transition énergétique, si elle était réussie au niveau mondial, nous ferait perdre un an de PIB tous les trente ans. Cela me semble acceptable, d’autant plus que ça ne prend pas en compte les bénéfices en termes de qualité de vie générale et de catastrophes évitées. J’aimerais insuffler à M. Pouyanné un certain enthousiasme vers cette transition !P.P. : L’enthousiasme peut venir si l’on réfléchit à l’horizon de quinze à vingt ans. Lorsque Total a investi dans le solaire, certains actionnaires nous ont critiqués. C’est la difficulté dans les secteurs qui émergent et dont la rentabilité n’est pas immédiate : ils imposent de convaincre les investisseurs et d’être patient. Un groupe de la taille de Total peut se le permettre.Le marché carbone est-il un autre levier important ?P.P. : Bien sûr, il faut donner un prix au carbone, c’est un signal très important pour orienter les choix des acteurs économiques. Chez Total, nous testons tous nos investissements et leur rentabilité en intégrant dans le coût un prix de 25 euros la tonne de CO2. Ce prix augmente avec l’inflation au fur et à mesure des années. Les pétroliers européens ont lancé un appel en ce sens en juin. Je ne crois pas à un prix du carbone unique au niveau mondial, mais nous devons encourager l’émergence de mécanismes de prix du carbone dans un maximum de régions du monde. Car je suis convaincu que donner un prix au carbone pourrait être une clé essentielle de la réussite de la lutte contre le changement climatique.J.J. : Si l’on ne donne pas un prix au carbone, il sera très difficile de développer le piégeage du CO2, et très difficile d’investir sur d’autres énergies qui restent non compétitives si elles ne sont pas aidées. Il y a des verrous technologiques à faire sauter. Mais un groupe comme le vôtre a des cartes à jouer dans ce domaine comme dans celui de l’efficacité énergétique, de la mobilité.Lire aussi :Répétition générale à trois semaines de la COP21Simon RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.11.2015 à 10h21 • Mis à jour le08.11.2015 à 11h43 Les salariés sont libres de venir travailler sans sac s’ils veulent s’épargner un contrôle à leur sortie, a fait valoir le juge américain William Alsup samedi 7 novembre. Il donnait ainsi raison à Apple, qui fouille systématiquement les sacs de ses employés après leur service. Ceux-ci avaient engagé un recours collectif – la class action – pour exiger l’arrêt de cette pratique qu’ils jugent dégradante.Ils souhaitaient également être remboursés du temps perdu à se prêter à cette surveillance, explique la chaîne de télévision américaine CNBC, qui assure que 12 000 employés sont engagés dans cette démarche juridique. Les plaignants affirment que les fouilles sont systématiques, y compris pendant la pause déjeuner.La justice de San Francisco a pourtant tranché en faveur de la firme américaine avec cette explication, rapportée par CNBC :« Plutôt que d’interdire aux employés d’apporter des sacs et des appareils personnels de la marque Apple dans le magasin, Apple a une approche plus douce pour prévenir les vols. Il donne à ses employés la possibilité de ramener des sacs et des affaires personnelles à condition que ces articles puissent être fouillés quand ils quittent le magasin. »L’avocat des plaignants, Lee Shalov, a fait part de sa déception et envisage la possibilité de faire appel. La société Apple n’a en revanche pas souhaité s’exprimer auprès de nos confrères. 07.11.2015 à 17h28 La grève du personnel de cabine de la Lufthansa s’est poursuivie samedi 7 novembre dans les aéroports de Francfort et Düsseldorf, avec 520 vols courts et moyen-courriers annulés et environ 58 000 passagers affectés, selon la compagnie aérienne allemande. Les vols longue distance ont été maintenus, à l’exception d’une liaison Düsseldorf-Newark (New Jersey).Environ 1 600 chambres d’hôtel ont été réservées par le groupe pour la nuit de vendredi à samedi, principalement à Francfort, afin d’héberger ses passagers en déroute, tandis qu’une cinquantaine de voyageurs ont dû passer la nuit en zone de transit, faute de visa les autorisant à entrer sur le territoire allemand, a précisé une porte-parole de la compagnie. Les aéroports de Francfort et Düsseldorf, respectivement numéro un et numéro trois en Allemagne, sont touchés par une grève d’une durée de 17 heures, de 6 heures à 23 heures.Il s’agit du deuxième jour d’une grève prévue pour durer jusqu’au 13 novembre – avec des pauses –, puisque le syndicat du personnel de cabine UFO a annoncé sa suspension dimanche, « la plupart des voyages ayant un caractère privé ce jour-là ».Les négociations entre le transporteur aérien et les délégués du personnel navigant, entamées en décembre 2013, portent sur des questions de salaire, mais aussi sur la protection contre les licenciements ou encore les retraites et les départs en préretraites, définis par conventions collectives. 07.11.2015 à 08h17 • Mis à jour le07.11.2015 à 10h21 | Joël Morio A l’occasion des élections régionales, le Conseil supérieur de l’audiovisuel veille. Les télés et les radios composent.La campagne pour les élections régionales des 6 et 13 décembre s’intensifie. Moins d’un mois nous sépare du premier tour de ce scrutin, le dernier avant la présidentielle. Et les calculettes commencent à chauffer, pas seulement du côté des instituts de sondage, mais au sein même des rédactions des radios et des télévisions. Désormais, elles doivent respecter l’équité entre les différents candidats, sous peine de s’attirer les foudres du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).Chronomètre en main, des bataillons traquent la moindre seconde de temps de parole. Ils sont constitués d’une dizaine de salariés à France Télévisions, trois en moyenne pour TF1 et LCI. « Je n’avais pas mesuré que les règles étaient aussi strictes. Dans la presse écrite, on essaie d’être vigilant à interroger toutes les formations, mais à la radio et à la télévision tout est calculé à la seconde près », confie Christophe Jakubyszyn, chef du service politique des deux chaînes.Question d’équitéA Radio France, c’est une société externe qui est chargée de cette tâche fastidieuse. Une personne pilote le travail de plusieurs stagiaires à BFM-TV ; elle est en relation quasi quotidienne avec la direction de la rédaction pour veiller au respect des équilibres. Pas question de se faire accuser encore une fois de favoriser tel ou tel parti comme ce fut le cas lors des dernières élections départementales. Une critique qui a laissé des... 06.11.2015 à 23h55 • Mis à jour le07.11.2015 à 07h51 | Gilles Paris (Washington, correspondant) Barack Obama a fini par trancher. En annonçant, vendredi 6 novembre, que les Etats-Unis rejetaient la demande de permis de la société TransCanada pour la construction d’un nouvel oléoduc reliant la province canadienne de l’Alberta au golfe du Mexique, le poumon pétrolier du pays, le président des Etats-Unis a mis un terme à des années de polémiques. Le projet Keystone XL nécessitait une autorisation présidentielle du fait de son caractère transfrontalier. D’une capacité d’environ 800 000 barils par jour, courant sur près de 1 900 kilomètres à travers le Montana, le Dakota du Sud et le Nebraska, il devait être raccordé à des tronçons déjà réalisés.Parmi toutes les explications fournies pour justifier sa décision, la plus convaincante a sans doute été la dernière avancée. « Approuver un tel projet aurait affaibli notre position de leader sur le climat », a assuré M. Obama. Le président a également annoncé à cette occasion qu’il sera bien présent à la conférence de Paris sur le climat (COP21) avec ses homologues, en décembre, « autour d’un plan ambitieux pour protéger la planète pendant que nous le pouvons encore ». De nombreux candidats à l’investiture républicaine, dont Marco Rubio et Ted Cruz, l’ont vivement critiqué, assurant qu’ils reviendront sur sa décision s’ils sont élus à la Maison Blanche en 2016.Lire aussi :Keystone XL : sept ans de tractations politiquesL’affaire Keystone XL commence dans une quasi-indifférence en septembre 2008. Une demande de permis est adressée par TransCanada à la Maison Blanche, quelque mois avant que M. Obama ne s’y installe. Le projet fait l’objet tout d’abord de divergences de vue feutrées entre le département d’Etat et l’Agence de protection de l’environnement avant de devenir un sujet de préoccupation pour les défenseurs de l’environnement. En juin 2011, un climatologue de la NASA engagé contre le réchauffement climatique, James Hansen, publie un article retentissant dans lequel il assure que l’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta, plus polluante que la production conventionnelle, va rendre « impossible » une stabilisation du climat.Keystone devient un symboleDeux mois plus tard, des milliers d’opposants se massent pendant deux semaines devant la Maison Blanche (plus de 1 200 sont arrêtés). Des Prix Nobel prennent position contre le projet et chaque déplacement de M. Obama dans le pays est ponctué de manifestations. En novembre, pour tenter de calmer les esprits, les autorités américaines annoncent le lancement d’une étude d’impact approfondie. La mobilisation des opposants provoque celle des défenseurs du projet, longtemps silencieux. Le candidat républicain à la présidentielle de 2012, Mitt Romney, prend fait et cause pour Keystone XL. Après la réélection de M. Obama, le projet devient un sujet de contentieux récurrent entre le Parti républicain et le président, qui se retranche derrière l’étude en cours au département d’Etat pour éviter de se prononcer.Rejoints par les démocrates élus d’Etats concernés par l’exploitation pétrolière, les républicains devenus majoritaires au Sénat, en plus de la Chambre des représentants, finissent par adopter en février un projet de loi en faveur de la construction de l’oléoduc, promesse, selon eux, de la création de milliers d’emplois (pendant les deux années de construction). M. Obama le bloque par son veto. Les mois passent. Redoutant un rejet imminent, TransCanada demande à la surprise générale, le 2 novembre, une pause dans l’étude du département d’Etat. Le consortium a vu juste : le rejet de cette requête précède de quarante-huit heures seulement l’annonce du refus.Vendredi, M. Obama s’est étonné de la dimension symbolique prise par un projet qui n’était, selon lui, ni « l’occasion unique » pour l’économie américaine décrite par ses défenseurs, compte tenu des prix actuellement très bas du pétrole, ni « la voie rapide » pour un « désastre climatique ». Les Etats-Unis, qui consomment toujours plus de pétrole qu’ils n’en produisent, malgré la révolution des huiles de schiste, vont d’ailleurs continuer à importer massivement du pétrole du Canada, devenu en quelques années leur premier fournisseur, loin devant l’Arabie saoudite, le Mexique et le Venezuela. Le refus opposé à Keystone XL ne va pas en effet dissuader les pétroliers présents dans l’Alberta à produire. « Même avec un baril à environ 50 dollars, les installations en place restent rentables. Le prix est actuellement trop faible pour lancer de nouveaux projets, mais il faut plutôt avoir en tête un baril à 70 dollars à moyen et à long terme », estime un expert du secteur s’exprimant sous couvert d’anonymat compte tenu de la consigne de silence en vigueur dans son institution.L’alternance politique survenue en octobre au Canada a privé Keystone XL de son plus fervent défenseur, le premier ministre battu aux législatives, le conservateur Stephen Harper, qui l’avait placé au cœur de la relation bilatérale. Son successeur, le libéral Justin Trudeau, soutient cependant lui aussi l’exploitation des sables bitumineux. Selon l’expert du pétrole, l’alternative au refus du permis annoncée vendredi devrait passer par la modernisation du réseau américain existant, moins direct, et le recours au chemin de fer, plus lent, plus coûteux, et également risqué pour l’environnement. « Cela pourrait jouer pour environ 70 % de ce qui aurait transité par Keystone », assure-t-il.Gilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Tiberghien (Président de Finansol) La loi de transition énergétique du 17 août 2015 et la COP21 de Paris placent inévitablement au centre des débats la question du financement de cette transition, tant au Nord qu’au Sud.L’application de cette loi implique un triplement des investissements nationaux à hauteur de 60 à 70 milliards d’euros par an et le Fonds Vert devrait être doté de 100 milliards de dollars par an à compter de 2020. Ces chiffres vertigineux pourraient démobiliser des citoyens s’estimant impuissants face à des enjeux globaux qui les dépassent.Lire aussi :Climat : la course aux 100 milliards de dollars est bien engagéePourtant, la loi de la transition énergétique ne s’y trompe pas. Pour concourir à la réalisation des objectifs de la politique énergétique, elle prévoit que, « l’Etat, les collectivités territoriales et leurs groupements, les entreprises, les associations et les citoyens associent leurs efforts pour développer des territoires à énergie positive. Est dénommé “territoire à énergie positive” un territoire qui s’engage dans une démarche permettant d’atteindre l’équilibre entre la consommation et la production d’énergie à l’échelle locale en réduisant autant que possible les besoins énergétiques et dans le respect des équilibres des systèmes énergétiques nationaux. Un territoire à énergie positive doit favoriser l’efficacité énergétique, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la diminution de la consommation des énergies fossiles et viser le déploiement d’énergies renouvelables dans son approvisionnement. »Aucun recours n’a été forméLa question posée au Nord et au Sud est celle de savoir comment mobiliser les citoyens à l’échelle locale et sous quelle forme. Des produits d’épargne bancaire comme le Codevair permettent déjà aux épargnants de financer la rénovation énergétique. De même, l’investissement solidaire dans des habitats à basse consommation énergétique ou des projets d’énergies renouvelables (EnR) connaît un essor remarquable.Exemplaire a été la constitution de l’association Éoliennes en Pays de Vilaine. Plus de 1 000 citoyens se sont groupés pour construire deux groupes de quatre éoliennes de 2 MW, assurant l’équivalent de la consommation électrique hors chauffage de 8 000 foyers, et les financer en fonds propres à hauteur de 20 % (2,7 millions d’euros) grâce à l’épargne collectée par des clubs Cigales et par la coopérative Énergie partagée. Signe intéressant de l’acceptation de ces projets dès lors qu’ils sont portés collectivement, aucun recours n’a été formé contre lui.Lire aussi :« Produisons nous-mêmes notre énergie ! »Deux projets identiques sont en cours dans la même région. En Allemagne, 51 % des capacités de production d’EnR sont directement détenues par les habitants. Au vu des expériences étrangères, du Danemark et de l’Allemagne notamment, le Conseil économique et social européen vient de conclure, dans un rapport de janvier 2015, que « le déploiement des énergies renouvelables s’effectue tout particulièrement à un rythme plus soutenu dans les États membres qui ont donné à leurs habitants la possibilité de lancer leurs propres initiatives énergétiques citoyennes, à titre individuel ou de manière collective » et recommande donc aux États membres de faire figurer l’appropriation citoyenne de la production d’énergie renouvelable au rang de leurs priorités.Vers un modèle décentraliséLe système français de production et de distribution d’électricité relevant d’un modèle centralisé depuis sa nationalisation en 1946, il faut le faire évoluer vers un modèle plus décentralisé et redonner des marges de manœuvre aux citoyens et aux territoires : 1 % seulement de la production d’EnR est actuellement détenue par les citoyens !Lire aussi :Climat : ultimes négociations avant ParisLa France devrait donc se fixer un objectif ambitieux en cette matière, par exemple 15 % d’EnR produite par les citoyens en 2030. Il n’y aura pas de transition énergétique ni de succès dans la lutte contre la précarité énergétique si les citoyens ne sont pas mobilisés pour lancer de tels projets et les financer et, par là, incités à changer leur mode de vie et de consommation sur leur territoire.Oui, les citoyens peuvent, en leur triple qualité de consommateur, de producteur et d’épargnant, jouer un rôle dans la transition énergétique, en se réappropriant la production et la consommation d’énergie. La finance solidaire et la coopérative sont deux leviers qui peuvent catalyser ce mouvement redonnant toute sa place à la société civile entre l’Etat et le marché et un sens concret et pratique à l’épargne.Frédéric Tiberghien (Président de Finansol) 06.11.2015 à 17h18 • Mis à jour le07.11.2015 à 12h53 | Florence Evin Fermé le 15 février, pour dépôt de bilan, le Musée Maillol rouvrira en septembre 2016, comme l’a annoncé Olivier Lorquin, président de la Fondation Dina Vierny, propriétaire du musée. Culturespaces prend en charge la totalité du fonctionnement muséal, comme elle le fait déjà à Paris pour le Musée Jacquemart-André, propriété de l’Institut de France.La future programmation devrait remettre à l’honneur l’art moderne et contemporain, « l’ADN du Musée Maillol », tel que l’avait voulu sa fondatrice Dina Vierny, modèle et muse du sculpteur Aristide Maillol (1861-1944) de cinquante-huit ans son aîné. Dina Vierny s’est consacrée jusqu’à sa mort, en 2009, à rendre publique l’œuvre de son mentor, après avoir offert à l’Etat, en 1964, sous l’égide d’André Malraux, la vingtaine de figures féminines monumentales exposées dans le jardin du Carrousel aux Tuileries, à Paris. C’est elle aussi qui a acquis et restauré l’hôtel particulier de la rue de Grenelle, à Paris, pour y loger le Musée Maillol, en 1995, et exposer l’œuvre et les collections de l’artiste.Olivier Lorquin, fils de Dina Vierny, « le patron [du Musée Maillol] nous a confié la production des expositions temporaires, celle de la collection permanente, de l’audio-guide, et de la gestion, tout ça à nos risques et périls, avec la mise à disposition des lieux bien entretenus, bien climatisés, précise Bruno Monnier, fondateur et président de Culturespaces. Il n’y aura plus de direction artistique, nous déciderons ensemble de la programmation. Avec Sophie Aurand-Hovanessian, administratrice, directrice de la programmation culturelle de Culturespaces, qui pilote le service des expositions avec une équipe de dix personnes, à Jacquemart-André, comme à Caumont Centre d’Art ouvert au printemps dernier à Aix-en-Provence ». Des expositions moins courues qu’espéréCette annonce met un terme à l’incertitude qui pesait sur le sort du Musée Maillol fermé dans l’urgence, il y a huit mois, alors qu’était annoncée une exposition sur le thème du baiser dans l’art, depuis la Renaissance, et qui devait ouvrir un mois plus tard. « Je retrouve mes ailes, la liberté que j’avais perdue, une envie de faire. On déborde d’idées. C’est un accord sur l’émotion, s’emporte Olivier Lorquin. Avec Patrizia Nitti, j’étais un peu en deçà, j’observais ce qui se passait chez moi. Patrizia Nitti avait de l’entregent , on a fait des choses formidables ensemble. Sa société Tecniarte a déposé le bilan, il y a eu rupture de contrat. J’ai tourné la page. »Tecniarte, qui gérait le musée, a fait les frais d’une baisse de fréquentation avec des expositions moins courues qu’espéré, plombant la trésorerie, après des investissements colossaux et nécessaires pour la mise aux normes du musée. La pétulante Patrizia Nitti, qui a retrouvé son fief romain, estime que l’arrivée de Culturespaces à Maillol « est une révolution ». « Jamais, dit-elle, Culturespaces n’acceptera les conditions qui m’étaient imposées. Olivier Lorquin m’a donné les clefs du musée et la mauvaise gestion de la Fondation Dina Vierny, avec l’impossibilité d’y remédier. J’ai été très mal conseillée par mes avocats. Toutes les améliorations extrêmement coûteuses, c’est moi qui les ai faites, pour plus d’un million d’euros. C’était vital. J’ai rendu un musée moderne ».Entre 180 000 et 350 000 visiteurs annuelsCe qu’apprécie son successeur Bruno Monnier : « J’ai été agréablement surpris, reconnait-il, de trouver des infrastructures au top niveau. L’équipement du musée est prêt ». Le contrat signé avec M. Lorquin prévoit le versement, par Culturespaces au Musée Maillol, d’un « loyer fixe pour les mille mètres carrés d’exposition et un partage des excédents de la billetterie – sur les frais engagés », ajoute Bruno Monnier qui vise 300 000 visiteurs par an. Un objectif raisonnable pour un musée dont les entrées oscillaient, selon les têtes d’affiche, entre 180 000 et 350 000 visiteurs – notamment pour Basquiat, en 1997, et Pompéi en 2011.« Revenir aux fondamentaux », telle est l’obsession d’Olivier Lorquin. D’ores et déjà, les thèmes porteurs retenus pour les deux expositions temporaires annuelles, de l’automne et du printemps, confirment le parti-pris : « la représentation du corps dans l’art moderne et contemporain », « Aristide Maillol, ses amis et les artistes de son temps », « Dina Vierny, muse de Maillol, galeriste et collectionneuse », ou encore « les couples artistes ».Culturespaces, société privée, s’occupera de tout, de l’accueil, de la billetterie, des visites comme de la gestion des activités annexes – librairie-boutique, café, réceptions. Sur le modèle de ce qu’elle fait dans les treize autres sites à sa charge, des Carrières de lumière des Baux-de-Provence aux Théâtre et Arènes de Nîmes, jusqu’à la Villa Ephrussi de Rothschild sur la Méditerranée .La cour pavée de l’Hôtel Bouchardon, qu’a connue Alfred de Musset qui logeait au premier étage, va retrouver son éclat d’origine derrière le fameux porche d’entrée, dit « de la Fontaine aux quatre saisons » pour ses figures sculptées. Florence EvinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Cette fois, un grand pas a été fait dans la direction d’un relèvement des taux d’intérêt aux Etats-Unis dès le mois de décembre. Le rebond enregistré en octobre sur le marché de l’emploi constitue, en effet, un signal clair pour que la Réserve fédérale (Fed) décide d’un resserrement monétaire lors de sa prochaine réunion.Lire aussi :Etats-Unis  : la Fed coincée par la faiblesse de l’emploiL’économie américaine a créé 271 000 emplois le mois dernier, a annoncé, vendredi 6 novembre, le département du travail. Le taux de chômage est ainsi tombé à 5 %, soit 0,1 point de moins qu’en septembre. C’est le niveau le plus faible depuis avril 2008. Surtout, la Fed considère que l’économie est en situation de plein-emploi lorsqu’un taux de sans-emploi de 4,9 % est atteint.Après trois mois décevants au cours desquels le nombre de créations d’emploi était en moyenne de 187 000, le marché du travail est donc reparti nettement de l’avant en octobre. Mieux : le salaire horaire du secteur privé a connu une légère embellie, avec une progression de 2,5 % sur un an, supérieure à la moyenne de 2 % qui était jusqu’à présent constatée.Un plus bas niveau depuis mai 2008« Une hausse des taux d’intérêt apparaît désormais comme l’issue la plus probable », estime Paul Ashworth, le chef économiste de Capital Economics. « Ce n’est qu’un chiffre », a relativisé Charles Evans, le président de la Fed de Chicago, sur la chaîne CNBC, indiquant que l’accélération de la hausse des salaires et de l’inflation sont les indicateurs qui détermineront un éventuel resserrement monétaire.Les traders sur les marchés à terme estiment désormais à 70 % la probabilité d’une hausse des taux dès le mois de décembre, alors que celle-ci n’était que de 58 % avant la publication des chiffres de l’emploi du mois d’octobre. Ceux-ci s’ajoutent aux dernières déclarations de la présidente de la Fed, Janet Yellen, qui, lors d’une audition devant le Congrès américain, a évoqué une « possibilité réelle » d’un relèvement des taux en décembre.L’amélioration du marché de l’emploi est palpable quand on prend en compte une mesure plus large du chômage. Ce que le département du travail appelle dans son jargon le « U6 », c’est-à-dire le taux comprenant également les personnes qui ont abandonné leurs recherches et celles qui occupent un travail à temps partiel, mais qui voudraient un poste à plein temps. Le U6 est également en baisse.Pris sous cet angle, le chômage s’établit à 9,8 %, soit son plus bas niveau depuis mai 2008. Toutefois, il reste largement supérieur à ce qu’il était dans les phases précédentes de reprise. Octobre marque donc une étape importante du redressement du marché de l’emploi. Plus de 122 millions d’Américains ont un emploi à plein temps, un niveau désormais supérieur à ce qu’il était en décembre 2007 (121,6 millions), date du début officiel de la récession.AnomaliesL’embellie sur le front de l’emploi doit être relativisée, car, dans le même temps, la population globale a continué à augmenter. Ainsi, le taux de participation, c’est-à-dire le nombre de personnes en âge de travailler qui ont un emploi ou qui en cherchent effectivement un, continue de baisser. En octobre, le recul est encore de 0,2 point, à 62,4 %, un plancher qui n’avait plus été atteint depuis 1977.Ce qui est encore plus troublant, c’est l’évolution de l’emploi dans la catégorie des 25-54 ans. Alors que l’économie américaine a créé plus de 2 millions d’emplois en un an, cette catégorie fait du surplace, elle devrait pourtant constituer le principal moteur du marché du travail. Sur les douze derniers mois, le taux de participation des 25-54 ans est stable à 77 %, à comparer avec les 80 % de 2007. Les chiffres du mois d’octobre sont encore plus parlants. On s’aperçoit que l’essentiel des gains de créations d’emploi est capté par les plus de 55 ans. En données brutes (sans retrancher les destructions d’emplois), cette dernière tranche d’âge a gagné 378 000 emplois, alors que les 25-45 ans en ont perdu 35 000 !L’amélioration est donc bien là, mais elle cache de fortes disparités et des anomalies, qui indiquent que la crise a laissé des traces profondes. Comme le souligne le think tank The Hamilton Project, l’économie américaine a encore besoin de créer 2,9 millions de postes pour retrouver les niveaux d’emploi d’avant récession, compte tenu de l’accroissement de la population. Même si les statistiques d’octobre sont de nature à inciter la Fed à agir, l’idée que le plein-emploi serait atteint reste néanmoins toute relative.Lire aussi :Fed, une insupportable attenteStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Cheysson-Kaplan #container_14467314135{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14467314135{ height:400px; } #container_14467314135 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14467314135 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14467314135 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14467314135 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Évolution du nombre de mariages et de pacsSource : Inseerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14467314135", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2000","2001","2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Mariages", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 305234 ], [ "", 295720 ], [ "", 286169 ], [ "", 282756 ], [ "", 278439 ], [ "", 283036 ], [ "", 273914 ], [ "", 273669 ], [ "", 265404 ], [ "", 251478 ], [ "", 251654 ], [ "", 236826 ], [ "", 245930 ], [ "", 231225 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Pacs", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 22271 ], [ "", 19629 ], [ "", 25305 ], [ "", 31570 ], [ "", 40080 ], [ "", 60462 ], [ "", 77347 ], [ "", 101992 ], [ "", 145938 ], [ "", 174584 ], [ "", 205561 ], [ "", 152169 ], [ "", 160639 ], [ "", 168126 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Avec plus de 168 200 pacs conclus en 2013, selon les derniers chiffres disponibles, le nombre de couples pacsés avoisine les deux millions. Au fil du temps, leur statut a progressivement été aligné sur celui des couples mariés. Mais il subsiste encore quelques différences dont les partenaires n’ont pas toujours conscience. Petit tour des principales limites du pacs.Lire aussi :Pacs, mariage : les précautions à prendre avant de s’engagerPas de filiation automatiqueLe partenaire de pacs n’est pas présumé être le père des enfants de sa compagne et doit les reconnaître pour établir son lien de parenté à leur égard. Si cette reconnaissance est effectuée dans l’année de la naissance, les couples pacsés ont alors les mêmes droits et les mêmes devoirs à l’égard de leurs enfants que les couples mariés. Pas de prestation compensatoire En cas de séparation, le partenaire de pacs qui se retrouve dans une situation financière difficile ne peut pas prétendre au versement d’une prestation compensatoire, à l’instar de ce qui est prévu pour les couples mariés qui divorcent.Pas d’héritage sans testamentBien qu’étant exonérés de droits de succession dans les mêmes conditions que les couples mariés, les partenaires de pacs ne sont pas héritiers l’un de l’autre. S’ils souhaitent transmettre tout ou partie de leurs biens à leur décès à leur partenaire survivant, ils doivent rédiger un testament. Avec une contrainte supplémentaire s’ils ont des enfants : leur marge de manœuvre est plus réduite que celle des couples mariés. En présence d’enfants, qu’ils soient communs ou nés d’une union précédente, ils ne peuvent pas léguer à l’autre plus que la quotité disponible ordinaire de leur succession (c’est-à-dire la moitié de sa succession si la personne a un enfant, le tiers si elle en a deux et le quart si elle en a trois ou plus).Pas de pension de réversion Tous les régimes de retraite obligatoires prévoient le versement d’une partie de la pension de retraite d’un assuré décédé (ou de celle à laquelle il aurait pu prétendre) à son conjoint survivant. Ce droit n’a pas été étendu aux partenaires de pacs : ils n’ont droit à rien au décès de leur partenaire.Lire aussi :Pour partager sa retraite, l’amour ne suffit pasDes donations sous conditionsLes donations entre partenaires de pacs sont soumises aux droits de donation après un abattement de 80 724 euros, comme pour les couples mariés. Mais attention, si le pacs est rompu dans l’année de sa signature ou l’année suivante pour un motif autre que le mariage des partenaires entre eux ou le décès de l’un deux, l’abattement est remis en cause. Autrement dit, les droits de donation seront dus sur la totalité de la donation.Lire aussi :« Le piège fiscal des donations entre pacsés »Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Jean-Michel Bezat L’or noir brille aujourd’hui d’un bien sombre éclat – surtout pour les entreprises fournissant des services aux compagnies pétrolières. Depuis que les cours se sont effondrés pour tomber à 50 dollars le baril, Exxon, Shell, BP ou Total sont devenus très regardants sur leurs dépenses d’exploration-production d’hydrocarbures et leur commandent moins d’études sismiques et moins d’équipements pour exploiter leurs découvertes. Les grands du métier, comme Schlumberger, Halliburton, Baker Hughes, Technip ou Saipem, résistent grâce à leur poids financier et à la diversité de leurs activités – non sans tailler à la hache dans leurs effectifs.Pour son malheur, le français CGG (ex-Compagnie générale de géophysique) n’a pas cette taille critique et souffre dans son cœur de métier de l’« échographie » des fonds marins, recueil de données précieuses qu’elle vend aux pétroliers. Après la perte de près d’un milliard d’euros au troisième trimestre annoncée le 5 novembre, la société va supprimer 930 emplois, dont un tiers en France. Ils s’ajouteront aux 2 000 départs annoncés il y a quelques mois.Des acteurs devenus économesLe patron de la CGG, Jean-Georges Malcor, reconnaît qu’il n’entrevoit toujours pas la fin de la tempête. Pas plus que son vieux comparse, Thierry Pilenko. Le PDG du français Technip se prépare aussi à « une crise profonde et durable », sans précédent depuis le contre-choc de 1986 et l’effondrement des prix, et il a dû annoncer 6 000 suppressions de postes (sur 38 000) en juillet.M. Malcor, un centralien arrivé de Thales (marine, aéronautique) en 2010, se dit prêt à ouvrir la porte à des minoritaires pour recapitaliser sa société. « J’insiste sur le mot “minoritaires” », souligne-t-il, comme pour conjurer le spectre d’une nouvelle OPA hostile. Il y a un an, M. Pilenko lui avait offert 1,5 milliard d’euros pour le racheter. Il avait rejeté l’offre, notamment parce que le patron de Technip voulait en profiter pour vendre les onze navires restants à CGG… qui vient de se résoudre à en céder six en 2016. La pépite CGG vaut sans doute moins de 1 milliard aujourd’hui. Une cible en or.M. Pilenko dit avoir tourné la page de CGG. Mais pourquoi cette société aurait-elle aussi vite perdu de son intérêt ? Et jusqu’à quand le « capitaine Malcor » pourra-t-il tenir la barre seul et CGG rester un « pure player » ? La consolidation du secteur est en cours. Ceux qui n’ont qu’un métier seront « les premiers à souffrir », analyse le patron de Technip. Les autres devront leur salut à la qualité financière et technique de leurs offres. Celles-ci devront, selon lui, mieux intégrer tous les métiers et participer dès leur conception à des projets pétro-gaziers très gourmands en capitaux.Naguère follement dispendieux, les pétroliers sont devenus économes, aiguillonnés par les actionnaires et la chute des prix du brut. Ils ne reviendront pas avant longtemps à leur exubérance passée.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.11.2015 à 13h36 • Mis à jour le06.11.2015 à 15h41 | Martin Untersinger et Sarah Belouezzane Enfin là. Un mois après sa présentation initiale et sa mise en ligne pour consultation par le grand public, le projet de loi pour une République numérique devait être présenté par Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat chargée du secteur, vendredi 6 novembre à Bercy.Attendu à l’Assemblée nationale en décembre, ce texte, qui a vocation selon le gouvernement à accompagner la société dans sa transition numérique, a été élaboré de façon inédite  : d’abord rédigé à partir d’une grande consultation publique, il a été soumis, pendant plusieurs semaines, aux commentaires des citoyens qui pouvaient proposer des modifications.Résultat, 8  500 contributions ont été apportées par un peu plus de 20 000 personnes. Le gouvernement a fait son tri   : 10 nouveaux articles ont été ajoutés à un projet de loi qui en comportait 30. Sept d’entre eux sont directement inspirés des propositions des citoyens, les autres ont subi de multiples modifications.Davantage de transparence dans les algorithmesPréoccupés par les décisions administratives prises par des algorithmes, les citoyens ont, par exemple, demandé à être mieux informés sur leur fonctionnement. Une situation qui concerne, entre autres, les futurs bacheliers voulant s’inscrire à l’université. Les logiciels utilisés pour les choix d’admission post-bac sont gérés par ce genre de formules mathématiques. Cette année, plusieurs dizaines de milliers d’étudiants n’ont obtenu aucun de leurs choix. Un article prévoyant ce cas de figure a été ajouté   : l’utilisation d’un algorithme pour la prise d’une décision administrative sera désormais systématiquement notifiée. La formule pourra même être rendue publique pour plus de transparence en cas de litige.Lire aussi :Des centaines de bacheliers n’ont toujours pas d’université pour la rentréeAutre demande forte des contributeurs   : la facilitation de la publication des données par les administrations, les services publics industriels et commerciaux et les établissements publics à caractères industriel et commercial.Liste noire publique«  Aujourd’hui, pour créer de la valeur, il faut favoriser la circulation des données  », déclarait Mme Lemaire au Monde en septembre. Un article a ainsi été modifié pour donner des pouvoirs plus contraignants à la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA). L’institution pourra désormais, par exemple, mettre en demeure les administrations qui refuseront de se plier à la loi. Et les mettre sur une liste noire publique ou saisir le tribunal administratif si elles ne s’exécutent pas. «  L’objectif est que les administrations publiques appliquent effectivement les obligations d’ouverture des données publiques prévues par la loi  », indique le gouvernement. Le projet de loi prévoit désormais aussi d’empêcher les administrations qui doivent publier leurs données de mettre en place des règles pour en bloquer la réutilisation.La fusion de la CNIL et de la CADA, un temps annoncée, devrait finalement prendre la forme d’un simple rapprochement : le président de la CADA siégera dans le collège de la CNIL, et inversement. Sur certains sujets concernant les deux institutions, ces dernières pourront se réunir sous la forme d’un collège unique.Lire aussi :Le gouvernement veut fusionner la CNIL et la CADALa mort numérique est aussi au menu, avec la possibilité de faire certifier une personne de confiance auprès d’un notaire. Ce tiers devra être reconnu par les plates-formes et pourra ensuite gérer les comptes mail ou réseaux sociaux et les informations d’un internaute après sa mort, conformément à ses volontés. Plus largement, les directives concernant l’attitude à adopter vis-à-vis des comptes d’une personne décédée ne devront finalement pas suivre un format précis, ce qui laissera plus de latitude aux internautes désireux d’assurer leur héritage numérique.Sur la question du libre accès aux articles scientifiques financés par des fonds publics, les contributions des chercheurs ont été nombreuses. Certaines se sont frayé un chemin dans le projet de loi, comme la réduction du délai pendant lequel un article scientifique ne peut pas être diffusé librement.« La consultation en ligne a démontré une très forte mobilisation des internautes demandant la reconnaissance et la promotion du chiffrement des communications », note par ailleurs le gouvernement, qui a donc choisi de confier à la CNIL une mission de promotion des technologies de chiffrement des données. Cette question fait l’objet d’un débat entre les géants de la technologie, qui proposent de plus en plus d’outils en ce sens, et les autorités de plusieurs pays occidentaux qui accusent ces entreprises de compliquer les enquêtes criminelles et terroristes. Le gouvernement a choisi de ne pas faire droit à la demande, formulée notamment par La Quadrature du Net, d’abroger l’article 132-79 du code pénal qui prévoit d’aggraver certaines peines lorsque la cryptographie est impliquée.Lire aussi :Chiffrement des téléphones : le procureur de Paris rejoint la lutte contre Apple et GoogleA l’instar de cette demande, de nombreuses propositions issues de la consultation n’ont pas été retenues. On peut par exemple citer la réintroduction du juge judiciaire dans l’architecture mise en place par la très contestée loi sur le renseignement. De même, malgré l’insistance exprimée par les internautes sur la plate-forme de consultation en ligne pour introduire une forme d’obligation pour l’administration d’utiliser les logiciels libres, le gouvernement a préféré ne pas aborder cette question dans la loi. Selon lui, l’ordonnance publiée par le gouvernement à ce sujet en 2012, un « accompagnement sur le terrain et [la] promotion des initiatives des administrations » sont préférables.Lire aussi :Données et vie privée... ce que contient le rapport de la Commission numériqueEnfin, un article a été spécialement ajouté pour garantir aux e-sportifs, ces spécialistes des compétitions de jeux vidéo, un statut officiel. Le gouvernement devra préciser ultérieurement les contours de la loi sur les jeux d’argent, afin d’en extraire les compétitions d’e-sport. L’économie des start-up est toujours absente du projet de loi, elle sera intégrée à d’autres textes.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.10.2015 à 16h35 • Mis à jour le31.10.2015 à 16h57 | William Audureau Ni César ni Oscar, mais plutôt un beau bazar. Alors qu’Angoulême et Cannes sont mondialement reconnus pour leurs récompenses dans les domaines de la bande dessinée et du cinéma, le jeu vidéo, lui, court toujours après son rendez-vous français de référence. Ce n’est pourtant pas faute de tenter : rien qu’entre le lundi 26 et le vendredi 30 octobre, l’Hexagone a abrité quatre remises de prix différentes, les EIGD Awards à Montreuil, les Ping Awards à la Cité des sciences et de l’industrie, les Game Connection Development Awards ainsi que les trophées Paris Games Week au parc des Expositions de Paris.Derrière chacun de ses prix, un organisateur de type différent : syndicat représentant la filière nationale (SNJV) côté EIGD Awards ; syndicat d’éditeurs de taille mondiale présents en France (Sell) pour les trophées Paris Games Week ; organisateur d’événements professionnels internationaux (Connection Events) pour les Game Connection Development Awards ; et même agence indépendante multitâche pour les Ping Awards (l’AFJV, mini-structure qui sert notamment de portail informatif et de site de recrutement aux professionnels de France).Objectifs différentsDans le détail, les quatre prix répondent à des objectifs différents. Les Ping Awards récompensent la création franco-française, les EIGD Awards les indépendants européens, les Game Connection Awards sont un trophée professionnel et les trophées Paris Games Week, des récompenses adossées à un salon consumériste.La cérémonie de remise des prix des European Indie Game Days Awards, présidée par F. Raynal (Alone in the Dark) https://t.co/0eCwhm5lNf— Willvs (@William Audureau)require(["twitter/widgets"]);Ces différences de vues se traduisent dans le palmarès. Le jeu narratif Life is Strange, développé à Paris, a remporté le Ping d’or du meilleur jeu français ; le jeu mobile suisse Cloud Chasers l’EIGD Award du meilleur jeu indépendant européen ; le jeu britannique Lumino City le Game Connection Development Award du meilleur jeu indépendant selon la profession, et Uncharted 4 le trophée du meilleur jeu présent sur le salon grand public de la Paris Games Week. « Ces récompenses ont toutes des objectifs différents », résume Julien Villedieu, délégué général du SNJV.Avec des contraintes propres. Life is Strange, sensation française de l’année, n’était ainsi éligible ni aux EIGD ni aux GCD Awards, car il est édité par le géant japonais Square Enix, et ne rentrait pas dans la catégorie jeu indépendant. Il ne satisfaisait pas non plus aux critères d’admissibilité de la Paris Games Week, car il figurait sur le stand de l’éditeur sous forme de vidéo. « La seule condition, c’est d’être présent et jouable sur le salon », précise Emmanuel Martin, pour qui ces trophées sont aussi un moyen d’inviter les joueurs à se rendre au parc des Expositions pour essayer les jeux.« Bienvenue en Union soviétique »Vu de l’extérieur, ces récompenses évoquent parfois plus des réunions au sein de microcosme qu’une célébration nationale, d’autant que le choix des lauréats prête parfois à confusion. Jeudi soir, Fabien Delpiano, nouveau président de Capital Games et fondateur du studio Pastagames, était ainsi tout penaud en découvrant le contenu de l’enveloppe finale. Le Grand Ping 2015, saluant la personnalité de l’année, était en effet décerné à Cédric Laguarrigue, président de Focus Home Interactive, et accessoirement son éditeur sur le jeu Pix the Cat.Vendredi, Jean-Claude Ghinozzi, directeur commercial et marketing de Microsoft France, mais aussi président du SELL et, à ce titre, organisateur de la Paris Games Week, s’est remis à lui-même trois trophées pour des jeux Xbox One. « Bienvenue en Union soviétique, nous sommes très heureux de recevoir ce prix, ce soir », a-t-il fini par commenter avec humour au moment de brandir le troisième trophée, en réalité, décerné par un jury de journalistes spécialisés.« Je conçois qu’on puisse y voir de l’entre-soi, mais il faut voir à qui vont ces prix, tempère Julien Villedieu, délégué général du SNJV. Focus Home Interactive est un éditeur de premier plan, et son dirigeant Cédric Lagarrigue une personnalité de premier ordre de notre secteur, qui a réussi au niveau professionnel la transformation d’un petit éditeur en acteur qui concurrence les plus gros. C’est quelqu’un d’extrêmement légitime, qui a déjà été distingué par le Syntec l’an passé. Quant à Jean-Claude Ghinozzi, s’il a reçu ces trophées, c’est que les jeux proposés ont paru les meilleurs au jury. C’est ce qu’il faut regarder. » Peu de temps pour les jurys« Si on veut que ces trophées soient crédibles, on a besoin d’un jury qui travaille en profondeur », confirme Emmanuel Martin, du Sell. Celui de la Paris Games Week était présidé par Alain-Huygues Lacour, vétéran de la presse jeux vidéo. « Quelqu’un qui n’a pas la langue dans sa poche et a imposé ses conditions », promet Emmanuel Martin.Chaque organisateur est conscient de l’importance d’arriver à des récompenses légitimes et respectées. Emmanuel Forsans, président de l’AFJV et coorganisateur des Ping Awards, ne cache pas son ambition d’en faire un jour l’équivalent des Césars du jeu vidéo, tandis qu’Emmanuel Martin, du Sell, rêve d’un parterre de jurés composé de plusieurs dizaines ou centaines de professionnels, à la manière des Oscars. Mais ces récompenses sont tenues par des contraintes de temps, et la difficulté de faire essayer une trentaine de jeux vidéo parfois longs de plusieurs heures à un jury qui n’a souvent qu’un après-midi pour se réunir. Une des raisons, sans doute, pour laquelle le jeu de rallye WRC 5 a reçu le Ping du meilleur jeu français sur console : une dizaine de minutes suffit à n’importe quel juré pour terminer plusieurs courses, là où un jeu de rôle ne « démarre » traditionnellement qu’au bout de six à dix heures de jeu.Des catégories à géométrie variableIl arrive également que le jury s’arrange avec les catégories. Par exemple, à la Paris Games Week, le prix du meilleur jeu du salon a été remis à Uncharted 4, un jeu d’action-aventure, alors que le prix du meilleur jeu d’action-aventure a été octroyé à The Rise of Tomb Raider. « Cela a permis d’équilibrer un peu les choses entre ces deux jeux qu’on avait du mal à départager », décrypte Alain-Huygues Lacour.Plus étonnant, deux casques de réalité virtuelle ont été primés dans deux catégories différentes, le HTC Vive côté accessoire et le PlayStation VR côté innovation technologique. « Deux démarches différentes », assure Emmanuel Martin. Aux Ping Awards, c’est un prix spécial spécialement créé pour l’occasion qui a récompensé A Blind Legend, jeu vidéo-audio à l’écran noir et accessible aux non-voyants. Il a été présenté dans un malaise ambiant comme « le prix du politiquement correct » par les deux coprésidents, les animateurs de radio Manu Levy et Florian Gazan.Lire aussi :« A Blind Legend », le jeu d’aventure sonore à tester les yeux fermésHeureusement, à la marge, ces récompenses mettent aussi en avant des jeux prometteurs en manque de visibilité. A l’image de Shiness, un jeu de rôle à la japonaise dans un univers à la Naruto, mené depuis cinq ans par de jeunes et ambitieux Lillois (trophée du meilleur jeu manga à la Paris Games Week). Ou de Zodiac : Orcanon Odyssey, création franco-écossaise en partenariat avec des anciens de Final Fantasy (Ping du meilleur jeu mobile et tablette). « On essaie de faire de la place à tout le monde, et que le meilleur gagne », se félicite Emmanuel Martin.« On essaie de créer des passerelles »Il reste qu’avec quatre cérémonies différentes et plus de soixante prix contradictoires remis dans la même semaine, personne n’est dupe du message brouillé qu’envoient toutes ces récompenses. « Elles ont toutes des objectifs différents, mais c’est vrai que l’on peut regretter qu’il y ait autant d’initiatives, concède Julien Villedieu. On ne va pas se satisfaire d’avoir quatre ou cinq cérémonies, c’est regrettable. » « On est la risée de l’Europe », grince un professionnel en privé.Certains rapprochements existent déjà, grâce notamment à des associations impliquées dans plusieurs événements, comme Capital Games. Ce groupement francilien est à la fois l’organisateur du stand made in France à la Paris Games Week et l’un des principaux partenaires des Ping Awards. Ce qui a permis d’arriver à un intitulé à rallonge, celui du « prix du meilleur jeu exposé sur le stand made in France », remporté par Blood Bowl Kerrunch.Le plus difficile reste toutefois de concilier l’approche cocardière des Ping Awards et l’approche consumériste de la Paris Games Week. Un faux problème, estime Julien Villedieu. « Nos entreprises font 50 % de leur chiffre d’affaires à l’international, donc ce qu’elles attendent, ce n’est pas une reconnaissance juste locale. Si, un jour, il y a une volonté de faire quelque chose d’unifié, il faudra que le jeu vidéo français soit récompensé au sein du jeu vidéo international. » Mais le premier Ping du jeu international, prévu cette année, n’a pas été décerné faute de candidats.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre Le président de la République, François Hollande, a annoncé, lors de son déplacement à Nancy, jeudi 29 octobre, des mesures « pour permettre au plus grand nombre de Français de devenir propriétaires ». Le chef de l’Etat a pris garde de se démarquer du slogan sarkozien « la France de propriétaires », en précisant qu’il agissait ainsi « non pas parce que l’on considérerait qu’être propriétaire est finalement un but dans la vie, mais c’est une sécurité et aussi une fierté ».Sans attendre que tous les arbitrages soient rendus, M. Hollande a annoncé un renforcement significatif du prêt à taux zéro (PTZ), inventé en 1995 par Pierre-André Périssol, alors ministre du logement dans le gouvernement d’Alain Juppé. Ce désormais vieil outil a fait ses preuves pour doper l’achat, par des ménages aux revenus modestes ou moyens, de leur premier logement. Autre avantage : il suffit d’un décret pour en modifier les paramètres, avec une application rapide, en l’occurrence dès le 1er janvier 2016.Quatre améliorations sont envisagéesAccordé par les banques, le PTZ est réservé aux primo-accédants pour l’achat de leur résidence principale et consenti sans intérêt, le capital étant remboursable sur des durées variées, selon cinq tranches de revenus des emprunteurs. Plus ceux-ci sont modestes, plus long est le prêt, jusqu’à 21 ans.Quatre améliorations sont envisagées. Tout d’abord, le PTZ permettra d’acheter un logement ancien à condition d’y réaliser des travaux d’une valeur de 25 % du prix d’achat. Cet élargissement à l’ancien avait déjà été amorcé en septembre 2014, mais réservé aux acquisitions réalisées dans 6 000 puis 30 000 communes rurales (dites de la zone C). Le nombre de PTZ est ainsi passé de 44 000, en 2014, à 65 000, en 2015. Bientôt éligible à « la quasi-totalité du territoire », comme l’a annoncé le chef de l’Etat, sans plus de précision, il devrait concerner aussi les zones urbaines.Le montant prêté, dans le neuf comme l’ancien, sera aussi augmenté, jusqu’à 40 % du prix d’achat, alors qu’il est plutôt, en 2015, de 13 % à 26 % d’un montant moyen de 37 000 euros, pour une acquisition de 190 000 euros, soit 20 % de l’achat.« Une excellente nouvelle »Autre bonification, tous les ménages éligibles bénéficieront de cinq ans de différé de remboursement, jusqu’ici réservé aux accédants des tranches de revenus les plus basses. Il est aussi envisagé de relever les plafonds de ressources des emprunteurs qui, aujourd’hui, concernent déjà les deux tiers de ménages français.Ces coups de pouce peuvent être facilement absorbés par le budget de l’Etat, et la dépense, contenue grâce aux faibles taux d’intérêt, ne se fera sentir qu’en 2017, puisque l’Etat compense le manque à gagner des banques avec un an de décalage. Dans les budgets 2015, il était prévu une enveloppe d’un milliard d’euros, qui n’a été consommée qu’à hauteur de 600 millions d’euros (pour 65 000 PTZ). Avec les nouvelles mesures, ce montant devrait plus que doubler.Lire aussi :Les agents immobiliers retrouvent le sourireLes professionnels de l’immobilier se réjouissent de ces annonces. « C’est une excellente nouvelle, se félicite Bernard Cadeau, président du réseau d’agences ORPI, même si nous regrettons que la mesure n’aille pas aussi loin qu’espéré. » En solvabilisant beaucoup d’acquéreurs, le gouvernement compte redonner le moral à la filière bâtiment mais le risque, à trop distribuer de crédits, est de relancer l’inflation des prix des logements.Paris : reprise des ventes dans l’ancienDans leur note de conjoncture publiée vendredi 30 octobre, les notaires franciliens confirment l’activité soutenue du marché du logement ancien, avec un rebond de 18 % du nombre de ventes entre juin et août, comparé à la même période de 2014. La grande couronne de Paris est particulièrement dynamique (+ 23 % de transactions), la petite couronne aussi (+ 17 %). Paris se redresse également (+ 8 %). Les prix sont, toujours en juin et août mais comparés au trimestre précédent, globalement en légère hausse, de + 0,9 % pour les maisons et + 0,1 % pour les appartements, en données corrigées des variations saisonnières. A Paris, le prix moyen du mètre carré atteint, fin août, 8 000 euros et est attendu à 8 010 euros, fin décembre. Les notaires ne pronostiquent donc pas de flambée des prix.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Faut-il vraiment construire un deuxième crématorium à Paris, en plus du Père-Lachaise, comme l’a promis la maire, Anne Hidalgo ? Celui en projet à Réty (Pas-de-Calais) se justifie-t-il, alors qu’un tout neuf existe à 17 kilomètres de là ? Depuis des années, les installations de crémation poussent à travers la France tels des champignons en automne. A présent, les professionnels s’interrogent.« Il faudrait peut-être se calmer », reconnaît Jo Le Lamer, le président de la Fédération française de crémation. « On a ce qu’il faut pour les besoins actuels », appuie Jean Ruellan, un des dirigeants d’OGF, le leader français du secteur sous les marques PFG, Roblot, Borniol… Deux études tendent en effet à montrer que l’impressionnant essor de la crémation en France atteint ses limites.Lire aussi :Quand les croque-morts font grise mineLa première émane de la Fédération française de crémation elle-même. Chaque année, ce regroupement d’associations recense les décès à l’issue desquels le corps a été incinéré. En une génération, cette pratique est devenue un phénomène de masse. Elle concerne désormais plus d’un tiers des obsèques, contre 1 % en 1980. A Paris, le taux de crémation atteint même 47 %. Mais cette ascension se révèle de moins en moins rapide. En 2014, la part des crémations dans l’Hexagone est modestement passée de 34,1 % à 34,5 %, la plus faible hausse depuis des décennies. « Le mouvement se tasse », constate M. Le Lamer, qui s’attendait à un chiffre supérieur.Le premier crématorium a été installé en 1889 au Père-Lachaise. Neuf étaient recensés en 1980. Ils sont 176 aujourd’huiLe deuxième signal provient du dernier sondage d’Ipsos sur les Français et la mort. « Pour vos propres obsèques, que préféreriez-vous ? », demande régulièrement l’institut aux Français. Depuis quelques années, la part de ceux penchant pour une crémation stagne autour de 51 %. Et la dernière vague, réalisée en juillet auprès de 1 010 personnes, marque une nette remontée de la préférence pour l’inhumation dans deux types de populations. Parmi les moins de 35 ans, 60 % sont désormais tenants de l’enterrement, contre 50 % en 2007. Leur part est passée dans le même temps de 72 % à 80 % au sein des croyants et pratiquants.L’explication de ce mouvement inattendu ? Elle tient sans doute au retour du religieux, sensible en France comme ailleurs. « Pendant des décennies, on a assisté à un assouplissement des pratiques cultuelles, décrypte François Michaud Nérard, le directeur général des services funéraires de la Ville de Paris, commanditaire du sondage. Depuis quelques années, c’est l’inverse. La pratique religieuse se reformalise, les rites sont plus suivis. »Une évolution enregistrée chez les chrétiens comme chez les juifs et surtout les musulmans, dont le nombre va croissant. Or les grandes religions monothéistes ne sont guère favorables à la crémation. Le Consistoire l’interdit, de même que l’Eglise orthodoxe et les responsables de l’islam. L’Eglise catholique la tolère depuis 1963, tout en recommandant l’enterrement. Seuls les protestants s’y montrent plus ouverts.Ce retour du religieuxCe retour du religieux freine le développement de la crémation, porté jusqu’à présent par la volonté de plus en plus de Français de ne pas constituer une charge pour leurs proches et de maîtriser leur corps, même post-mortem. Dans ces conditions, certains s’alarment de la construction un peu anarchique de crématoriums. Le premier du pays a été installé en 1889 à Paris, au Père-Lachaise. Neuf étaient recensés en 1980. Ils sont 176 à présent, avec le tout dernier inauguré fin septembre à Orchies (Nord). « Au moins une trentaine est en projet », selon M. Le Lamer.Gérés pour les trois quarts d’entre eux par des opérateurs privés dans le cadre de délégations de service public, tous n’ont pas trouvé leur équilibre financier. Avec les nouvelles normes sur le traitement et la filtration des fumées, l’investissement de départ est de plus en plus élevé. De l’ordre de 3 millions d’euros. D’autant que les crématoriums ne sont plus de simples sites techniques pour brûler des corps, mais deviennent des lieux de cérémonie, ce qui nécessite des locaux assez spacieux.Résultat : au moins 700 à 800 crémations par an sont nécessaires pour amortir la mise en place d’un four. Un seuil qu’un tiers des installations n’atteint pas. Surtout dans les zones où la concurrence fait rage. A Roanne et Mably, deux crématoriums situés à quelques centaines de mètres sont en rivalité directe. « Avec 420 crémations chacun en 2014, aucun n’est en mesure d’être rentable », commente un professionnel.Deux sites sont sortis de terre en deux ansSituation voisine autour de Meaux, où deux sites sont sortis de terre en deux ans. En Haute-Savoie, celui de la Balme, concurrencé par deux autres, a même déposé son bilan. Après dix-huit mois de restructuration, ses dirigeants espèrent bien que leur plan de continuation sera validé par le tribunal le 17 novembre.Des pertes à n’en plus finir, c’est bien ce que veut éviter Patrick Gomel, le directeur du crématorium de Boulogne (Pas-de-Calais). Ouvert par les collectivités locales en 2013, cet équipement s’acheminait doucement vers l’équilibre financier au bout de cinq ou six ans. Une perspective chamboulée par la création d’une unité concurrente à Réty, à quinze minutes en voiture, par le principal entrepreneur local de pompes funèbres. « Il n’y a pas la population suffisante pour deux crématoriums, peste M. Gomel. Si ce projet voit le jour, il ne pourra pas trouver les recettes nécessaires et notre propre activité s’effondrera. C’est un non-sens qui risque de coûter cher à tout le monde ! » Tous ses espoirs reposent désormais sur la préfète du Pas-de-Calais, appelée à donner ou non son feu vert à la création du site.Au-delà, nombre de professionnels aimeraient que les régions se dotent de schémas directeurs pour que les implantations soient mieux réparties. C’est ce que suggère depuis longtemps le sénateur (PS) Jean-Pierre Sueur. Sa proposition en ce sens a été adoptée à l’unanimité par le Sénat en mai 2014. L’Assemblée nationale ne paraît pas pressée de lui donner force de loi.Lire aussi :Remue-ménage dans les pompes funèbresDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Juliette Harau La qualité de la connexion disponible dans la Silicon Valley n’est pas la règle, et Facebook l’a bien compris. Ses développeurs vont désormais recevoir un message un peu particulier en arrivant devant leur ordinateur le mardi matin. Il leur sera proposé de brider leur connexion pendant une heure pour surfer en bas débit. L’opération « mardi en 2G » doit permettre aux équipes du géant du Web de mieux comprendre les utilisateurs des pays en voie de développement, marché très convoité par la firme californienne.Une équipe de la société se concentre déjà sur la version de son réseau social destinée aux zones à faible débit. Pour comprendre comment adapter leur offre, ils utilisent des téléphones fonctionnant en 2G et se rendent dans les pays concernés. Désormais, c’est l’ensemble du personnel qui pourra tenir compte des problématiques liées aux connexions plus lentes. « Ils vont voir les éléments que nous devons améliorer, mais aussi ceux pour lesquels nous avons fait beaucoup de progrès », se réjouit le directeur technique Tom Alison.Parmi les évolutions, le programme Lite : il détecte la vitesse du réseau pour permettre une navigation plus fluide. Devant une connexion lente, Facebook présente une version allégée du site. Elle favorise les contenus sans image ni vidéo et charge moins d’éléments à la fois sur le fil d’actualité de l’internaute.« L’Internet des pauvres »Pour attirer plus d’utilisateurs, Facebook et les autres leaders du marché veulent donner accès à Internet à ceux qui en sont encore dépourvus pour des raisons financières ou par manque d’infrastructure. Comme Google, la firme de Mark Zuckerberg s’est lancé le défi de fournir une connexion Internet aux quatre milliards de personnes concernées, soit plus de la moitié de la planète.Le patron de Facebook est venu rappeler ses intentions louables devant les Nations unies en septembre : « Si vous voulez aider les gens à se nourrir, se guérir, s’éduquer et trouver un emploi partout dans le monde, il faut connecter le monde. Internet ne devrait pas appartenir à seulement trois milliards de personnes, comme c’est le cas aujourd’hui. Il devrait être considéré comme un impératif pour le développement. »Lire aussi :Mark Zuckerberg veut « connecter le monde » à Internet d’ici cinq ansPour apporter Internet dans les zones reculées, Facebook développe des modèles de drones, quand Google planche sur des ballons gonflés à l’hélium et capables de compenser les lacunes d’infrastructure. L’opérateur européen Eutelsat et Facebook vont proposer du haut débit en Afrique dès 2016 grâce au satellite géostationnaire AMOS-6. L’Inde et son 1,31 milliard d’habitants (18 % de la population mondiale) sont également au cœur de plusieurs projets. Google promet d’équiper 400 gares indiennes en Wi-fi et Facebook a lancé Free Basics, une offre Internet limitée à quelques sites mais gratuite.Lire aussi :Facebook dévoile son système de drones pour l’accès à InternetSurnommée « l’Internet des pauvres », cette initiative permettait d’accéder, entre autres, à Facebook mais pas aux concurrents Google ou YouTube, ce qui lui a valu plusieurs critiques.Juliette HarauJournaliste au Monde 31.10.2015 à 03h50 • Mis à jour le31.10.2015 à 09h52 Les propriétaires de voitures Volkswagen équipées de moteurs truqués pourraient obtenir, « sous certaines conditions », le remboursement de leur véhicule par le constructeur, selon un rapport parlementaire cité vendredi 30 octobre par la presse allemande.« Si le véhicule consomme davantage de diesel après son passage à l’atelier et la désactivation du logiciel », il sera alors possible d’invoquer une « violation grave des obligations du vendeur », indique l’hebdomadaire Der Spiegel, citant les conclusions d’une expertise juridique effectuée par le service scientifique du Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand.Augmentation de 10 % de la consommationUne telle situation pourrait permettre aux propriétaires de véhicules concernés de dénoncer le contrat de vente et d’exiger un remboursement, poursuit le magazine, qui précise toutefois que l’augmentation de la consommation de carburant devrait être de l’ordre d’environ 10 %.Ce rapport, commandé par les députés verts (opposition), défend par ailleurs la validité du principe de dédommagement, car Volkswagen a « dupé » les acheteurs avec de fausses affirmations concernant les émissions d’oxyde d’azote des véhicules. Le géant automobile encourt par ailleurs le risque d’une amende d’un montant maximal de 10 millions d’euros à verser à l’Etat.Lire aussi :La facture pourrait encore s’alourdir pour Volkswagen8,5 millions de véhicules concernés en EuropeLe mastodonte allemand aux 12 marques a avoué le mois dernier que les moteurs diesels de 11 millions de véhicules dans le monde étaient équipés d’un logiciel capable de fausser les résultats des tests antipollution, précipitant l’entreprise dans la pire crise de son histoire et la contraignant à un gigantesque rappel.Sur les 2,8 millions de véhicules aux moteurs truqués, écoulés en Allemagne, au moins 2,4 millions devront être remis aux normes à partir de début 2016. En Europe, 8,5 millions de véhicules sont concernés par la tricherie.Lire aussi :Moteurs truqués : Volkswagen affiche ses premières pertes depuis quinze ansPas de sanction pour les salariés qui avoueront leurs tortsPar ailleurs, face à la pression qu’il subit pour fournir des résultats aux autorités américaines, le constructeur va proposer d’exonérer de toute sanction les salariés du groupe qui dévoileront aux enquêteurs ce qu’ils savent sur le système de trucage des tests antipollution, a rapporté vendredi le journal allemand Süddeutsche Zeitung.Le groupe a annoncé avoir embauché la société de conseil Deloitte et le cabinet d’avocats américain Jones Day pour enquêter sur les circonstances dans lesquelles la société a installé des logiciels frauduleux sur ses voitures diesels.Volkswagen va donc promettre à ses salariés qu’ils pourront conserver leur emploi et qu’ils ne devront pas verser de dommages s’ils apportent des éclaircissements sur le scandale, mais les membres du directoire et les responsables « à hauts salaires » seront exclus du programme, précise le journal, qui cite des hauts dirigeants du groupe non identifiés.Lire aussi :Scandale Volkswagen : quelles suites ? 30.10.2015 à 18h01 | Pierre Louette (Directeur général adjoint d’Orange, membre du conseil d’administration de Deezer) Un vent d’optimisme souffle sur le numérique français, certains parlent même de « troisième révolution industrielle à la française », et l’ensemble du pays ne peut que s’en réjouir.Progressivement, le numérique s’est imposé à tous. Il n’est plus réservé aux technophiles, il n’est plus non plus considéré comme une niche par les acteurs économiques, mais comme une vague de fond qui touche tous les secteurs de façon transversale. Son poids de 100 milliards d’euros dans le produit intérieur brut (PIB) est supérieur à celui des services financiers ou de l’agriculture, et un quart de la croissance de l’économie lui est déjà attribué.D’où vient cette effervescence autour du numérique ? D’abord certaines start-up ont rapidement, profondément, et visiblement modifié nos habitudes de vie (Blablacar, Vente-privée…), certaines d’entre elles ont contribué à des bouleversements politiques et sociaux majeurs (on pense rôle de Twitter dans les printemps arabes).Ensuite, les entrepreneurs, « start-uppers » ont pris leur destin en main et se sont mobilisés à travers différentes initiatives. Sans porter de jugement sur le fond du mouvement des Pigeons, on peut le considérer comme un fait fondateur. En s’exprimant d’une seule voix, ils ont acquis une crédibilité et une lisibilité auprès de l’opinion.Une impression de déjà-vu ?Enfin, la volonté politique, tant sur le plan national que sur le plan européen, a fortement contribué à cette dynamique via la Banque publique d’investissement, la création du label « French Tech » [lancé en 2014], la recherche d’un cadre européen à travers le Digital Single Market [marché unique numérique], ou encore en organisant, il y a quelques jours, la conférence franco-allemande pour le numérique.Lire aussi :Paris et Berlin misent sur l’Europe du numériqueCet engouement doit-il susciter chez nous une impression de déjà-vu ? Les start-up d’aujourd’hui n’ont pas grand-chose à voir avec celles de la génération précédente, caractérisée par la bulle spéculative, précisément parce que la précédente bulle a existé. Les investisseurs sont sans doute plus rigoureux aujourd’hui que par le passé dans les projets qu’ils financent et s’impliquent davantage dans l’analyse de la traction du produit et de son business model.Le marché adressable, celui des humains connectés est trois ou quatre fois plus grand. Le coût du passage de l’idée au produit ou au service mis sur le marché a été énormément abaissé : l’open source et le cloud sont passés par là. Cette nouvelle génération de start-up peut compter également sur l’aide de nouveaux acteurs en particulier celle des grands groupes qui peuvent faciliter leur développement via des incubateurs, des accélérateurs ou encore à travers le Corporate Venture [en français, « fonds captifs ». Investissement des grandes entreprises dans les entreprises innovantes, directement ou au travers de fonds dédiés] qui représente seulement 10 % des investissements en France contre 30 % aux États-Unis.Cet engouement est-il fantasmé ? La France peut se féliciter d’avoir fait naître des Blablacar, Criteo… même si leur nombre est plus faible que dans d’autres pays comme la Grande-Bretagne, ou l’Allemagne, ces start-up ont su proposer de nouveaux services capables d’internationalisation.Frilosité des investisseursNéanmoins, il est légitime de s’interroger sur la capacité du marché à faire émerger des pépites lorsque certaines pourtant exemplaires comme Deezer, font les frais de la frilosité d’investisseurs sacrifiant la perspective stratégique sur l’autel de la volatilité. Les investisseurs institutionnels ont leur rôle à jouer dans des cas comme celui-là. Ils sont déterminants car l’image de sérieux qu’ils véhiculent permet d’attirer des cofinancement privés, et a un effet de levier décisif sur l’argent privé.L’industrie de la musique est sans doute une de celles qui ont connu le plus de mutations et sur l’ensemble des maillons de la chaîne de valeur : du CD à une dématérialisation totale, des mégastores physiques aux boutiques en ligne, de l’agent d’artiste à l’autoproduction et à l’auto-distribution sur le web, de la production par un label au crowdfunding.Lire aussi :Deezer reporte son introduction en BourseQuand Deezer a proposé son modèle original de streaming gratuit et payant, il y a seulement huit ans, personne ne croyait à la possibilité de réinstaurer un consentement à payer sur ce marché. Aujourd’hui, la baisse des revenus du physique est presque intégralement compensée par les autres modèles et les revenus de l’industrie musicale se maintiennent ainsi autour de 20 milliards d’euros dans le monde.La croissance annuelle des revenus du streaming musical dans les cinq prochaines années est estimée à 25 %, permettant à cette industrie de renouer avec une croissance qu’elle n’a plus connue depuis 15 ans. Pour la première fois en 2015, ils seront supérieurs en valeur à ceux du téléchargement. La qualité du service Deezer a su convaincre plus de 6,3 millions d’abonnés, dans plus de 180 pays. La croissance de son chiffre d’affaires en 2014 était de 53 % et devrait progresser sur le même rythme dans les prochaines années.Lire aussi :Apple-Deezer : La loi du plus fortCela n’en fera pas forcément le leader international du streaming, mais comment désavouer de telles performances ? Évidemment, l’entrée en Bourse n’est pas le seul salut pour une start-up de cette qualité et Deezer a d’autres moyens de financer son développement, il faut cependant s’interroger sur la capacité collective à laisser passer une telle occasion dans un contexte si favorable – en apparence ? – au numérique, et que l’ensemble des acteurs se mobilisent.Pierre Louette (Directeur général adjoint d’Orange, membre du conseil d’administration de Deezer) Pierre Jullien Le conseil d’administration d’Eiffage a annoncé le 26 octobre une nouvelle « gouvernance » temporaire du troisième groupe de BTP en France, après la mort de son PDG Pierre Berger, décédé d’une crise cardiaque trois jours plus tôt... Mais de quoi parle-t-on?Le mot « Gouvernance », en usage au XIIIe siècle, fait référence selon le dictionnaire Robert aux « baillages de l’Artois et de la Flandre ». Dans un sens actuel, récent – en effet, ni Littré ni le Centre national de ressources textuelles et lexicales ne le définissent -, le mot relève de l’anglicisme, issu du latin gubernare (« diriger un navire » et « diriger, gouverner »), le dictionnaire Harrap’s définissant la governance, soit par « gouvernement » (d’une province...), soit par « maîtrise » ou « empire ».« Gestion d’entreprise »Pour sa part, le Robert & Collins du management commercial, financier, économique, juridique, traduit governance par « gestion », précisant « gestion d’entreprise » pour corporate governance.Le Monde ironisait en 1994, sur le sommet franco-africain organisé à Ouagadougou (Burkina Faso) sur le thème de « la bonne gouvernance » « au moment même où la presse internationale se déchaîne sur l’incapacité de l’exécutif parisien à gouverner ! », ajoutant que «plutôt que de recourir à un vocabulaire d’origine anglo-saxonne, n’aurait-on pu attendre de Paris une défense plus ardente de la langue française ? »Le portail de l’économie et des finances explique que le gouvernement ou la gouvernance d’entreprise, concept développé à partir des années 1990, « peut se définir comme l’ensemble des règles qui régissent la manière dont les entreprises sont contrôlées et dirigées. Il répartit les droits et les obligations des différents intervenants au sein de l’entreprise, tels que les actionnaires ou les dirigeants, et pose les règles et les procédures de prise de décision ».A partir du rapport ViénotLe rapport Viénot, du nom de Marc Viénot, président de la Société générale, publié en juillet 1995, constitue le premier code de gouvernance des grandes entreprises françaises dont le «Code de gouvernement d’entreprise des sociétés cotées», édité ultérieurement par l’Association française des entreprises privées (Afep) et le Medef, est l’héritier.Révisé régulièrement, il précise « certains principes de bon fonctionnement et de transparence propres à améliorer leur gestion et à répondre à la demande des investisseurs et du public ».Pour l’OCDE, « le gouvernement d’entreprise fait référence aux relations entre la direction d’une entreprise, son conseil d’administration, ses actionnaires et d’autres parties prenantes. Il détermine également la structure par laquelle sont définis les objectifs d’une entreprise, ainsi que les moyens de les atteindre et d’assurer une surveillance des résultats obtenus » («Principes de gouvernement d’entreprise de l’OCDE », 2004).Non sans ironie, l’entrepreneur Samuel Marckett (auteur d’En Attendant le week-end, Max Milo, 2012) explique que le mot récupère au profit de l’entreprise « les valeurs de moralité, de probité et d’efficacité quand on prononce le mot gouvernement », ce que disent autrement Paul Desalmand et Yves Stalloni (365 mots nouveaux expliqués, Chêne, 2013) quand ils écrivent que « gouvernance » veut signifier « dans de nombreux contextes “art de bien gouverner”. Reste à s’entendre sur ce “bien” ».Surtout, « celui qui ne sait se gouverner lui-même, comment pourra-t-il gouverner les autres ? » (Les Entretiens de Confucius et de ses disciples, chapitre XIII,13, traduit par Séraphin Couvreur, Club des libraires de France, 1956).Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Picut Le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et le groupe Malakoff Médéric ont inauguré le 14 octobre, une chaire partenariale « Entreprises et santé ». Elle vise à développer grâce à la formation et à la recherche une plus large culture de la prévention des risques professionnels et de la promotion de la santé.Malakoff Médéric, assureur en santé et prévoyance de 200 000 entreprises en France (soit 3,5 millions de salariés), mène depuis 2009 des études sur l’évolution de la santé et du bien-être des salariés afin d’identifier et de comprendre l’impact des déterminants de la santé sur la performance des entreprises. Ses études portent sur l’absentéisme, les risques physiques et psychosociaux, l’allongement de la durée de vie au travail, la qualité de vie au travail, la santé des dirigeants.Après le premier MOOCLe CNAM et l’assureur avaient déjà travaillé ensemble sur le premier MOOC (cours en ligne ouvert et massif, en anglais Massive Open Online Course) Santé Travail pour les ingénieurs et managers lancé en 2014 et suivi par 10 000 stagiaires. Par ailleurs, depuis avril, le CNAM forme 400 collaborateurs commerciaux de Malakoff Médéric aux enjeux de santé au travail.Destinée à tous les acteurs de la santé au travail (dirigeants de TPE/PME, DRH, managers, collaborateurs, partenaires sociaux et cabinets conseils) et dirigée par le professeur William Dab (déjà professeur titulaire de la chaire d’Hygiène et sécurité du CNAM), la chaire s’articulera autour de trois axes.Tout d’abord, elle proposera un ensemble de parcours pédagogiques certifiants qui s’appuieront sur la transversalité des compétences disponibles dans les laboratoires du CNAM (Big data, psychologie du travail, addictions, médecine prédictive…) et sur le développement de nouveaux outils pédagogiques via le numérique (serious games, MOOC…). « À l’heure actuelle, il existe surtout des spécialistes du stress, de l’action sociale, de la santé, etc. L’objectif est de développer des compétences transverses, par rapport à la fonction exercée dans l’entreprise, afin d’avoir une vision plus globale de la santé », indique Guillaume Sarkozy, délégué général de Malakoff Médéric.Impact des changements d’organisationEnsuite, des projets de recherche appliquée seront lancés, visant, d’une part à évaluer l’efficacité et le retour sur investissement (ROI) des actions de prévention et d’autre part, à construire des modèles permettant d’évaluer l’impact sanitaire et humain des changements organisationnels ou techniques dans les entreprises.Enfin, elle proposera des lieux de débat, de dialogue et de partage d’expériences. « L’objectif de cette chaire est de créer des liens de confiance et une intelligence collective afin que la santé devienne un atout stratégique pour le monde du travail », a annoncé William Dab lors de l’inauguration.La création de cette chaire intervient alors que le système de santé français est impacté par des évolutions et des ruptures majeures qui le rendent d’autant plus complexe et sensible : augmentation des dépenses de santé, allongement de la durée de vie, essor des nouvelles technologies qui rendent possibles de nouvelles formes de diagnostic ou de prise en charge, contexte économique qui pousse à la recherche de performance et à l’optimisation des dépenses, environnement réglementaire toujours plus exigeant pour les entreprises tant en matière de protection sociale qu’en matière de santé et de sécurité (plus de 2 000 obligations en la matière), attentes plus fortes des salariés, réforme de la médecine du travail…« L’ensemble du système de santé français est construit autour d’une approche curative, qui fonctionne bien. Mais il est temps de passer vers un modèle où l’on intègre davantage la prévention », conclut Guillaume Sarkozy.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Frédéric Cazenave A l’issue d’une ultime séance de négociations au siège du Medef, le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) ont validé, vendredi 30 octobre, l’accord sur la réforme du régime des retraites complémentaires, destiné à renflouer les caisses de l’Agirc-Arrco.Cet accord, qui doit être formellement signé dans les jours qui viennent, comporte une mesure phare : la mise en place d’un système de bonus-malus pour inciter les salariés à décaler leur départ à la retraite.Lire aussi :Patronat et syndicats valident l’accord sur les retraites complémentairesÀ partir de 2019, les salariés qui auront atteint l’âge légal de départ à la retraite (62 ans) et la durée de cotisation requise pour obtenir une pension à taux plein, devront quand même travailler un an de plus. Sinon ? Ils subiront une décote de 10 % pendant deux ans (voire trois) sur leurs retraites complémentaires.Ceux qui travailleront deux années de plus - soit jusqu’à 64 ans - bénéficieront au contraire d’un bonus de 10 % pendant un an. Ce bonus grimpe respectivement à 20 % et 30 % pour trois et quatre années de travail supplémentaires.L’accord prévoit aussi une moindre revalorisation des pensions pendant trois ans. Celles-ci augmenteraient à un rythme inférieur à l’inflation de 1 point. Une mesure synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les retraités. De même, décaler la revalorisation des pensions des régimes complémentaires au 1er novembre 2016, plutôt qu’en avril, entraînera un petit manque à gagner.Pour appréhender l’impact de ces mesures nous avons demandé au cabinet de conseils Optimaretraite de réaliser des simulations pour deux types de profils : un cadre gagnant 54 000 euros de salaire brut par an (salaire moyen des cadres selon l’Association pour l’emploi des cadres), et un salarié non cadre gagnant 20 544 euros annuels (salaire médian de 1 772 euros en France). Les deux ont travaillé tout au long de leur carrière et partent à la retraite à taux plein à 62 ans. 1 - Impact du bonus-malus pour un cadreMontant de la pension avec les règles actuelles :Pour un départ en retraite à 62 ans il touche chaque année 29 290 euros.Montant de la pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il subit la décote de 10 % sur les régimes complémentaires et perçoit donc 28 049 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher à 65 ans le taux plein soit 29 290 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), sa perte de pension atteint donc 3 723 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, il n’aura pas d’abattement sur ses régimes complémentaires. Comme il a travaillé une année de plus que le taux plein, il a généré de nouveaux droits. Il touchera donc une pension annuelle de 30 740 euros. La réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, il bénéficie d’un bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année. Il percevra donc 33 512 euros à 64 ans et 32 189 euros ensuite. Soit un gain de 1 323 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus est de 20 % sur les complémentaires. Il touche donc 36 372 euros la première année, puis 33 645 euros ensuite. Soit un gain de 2 727 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 2 - Impact du bonus-malus pour un salarié non-cadreMontant de la retraite avec les règles actuelles :Départ en retraite à 62 ans, il touche chaque année une pension de 12 783 eurosMontant de le pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il perçoit 12 404 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher le taux plein à 65 ans soit 12 783 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), la perte de pension atteint donc 1 136 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, la réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, le bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année, permet un gain de 400 euros (pour une pension de 14 515 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus de 20 % sur les complémentaires engendre un gain de 820 euros (pour une pension de 15 614 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 3 - Impact de la revalorisation des pensionsLa revalorisation des retraites pendant trois ans se fera donc à un rythme inférieur de 1 point à l’évolution des prix. La simulation ci-dessous se base sur une inflation de 1,5 % pendant 3 ans et intègre en 2016 le report de la revalorisation au 1er novembre.Cadre (pension annuelle de 29 290 euros)Manque à gagner en 2016 : 129 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 769 eurosNon cadre (pension annuelle de 12 783 euros)Manque à gagner en 2016 : 39 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 235 eurosFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le sujet est complexe, mais il est crucial pour l’économie grecque. Vendredi 30 octobre, le projet de loi encadrant la recapitalisation des quatre principales banques grecques – la Banque nationale de Grèce (BNG), la banque du Pirée, Alpha et Eurobank – a enfin été déposé au parlement hellène. Il devrait être adopté en procédure d’urgence d’ici à dimanche soir, au lendemain de la publication des résultats des « stress tests » de la Banque centrale européenne (BCE) évaluant les besoins en argent frais de ces établissements.Pour Athènes, l’enjeu est de taille : permettre aux banques grecques, très fragiles, de fonctionner à nouveau normalement.Lire aussi (édition abonnés) :En Grèce, Alexis Tsipras coincé entre Bruxelles et la rueDans quel état sont les banques grecques ? Elles sont le talon d’Achille de l’économie hellène. « Elles ne remplissent plus leur mission, à savoir financer les entreprises et les ménages », résume Nikolaos Georgikopoulos, économiste à la Stern Business School de l’université de New York. Il y a un an, elles allaient pourtant mieux. Les « tests de résistance » de novembre 2014 de la BCE avaient révélé qu’elles étaient à peu près solides. Il faut dire que, depuis 2009, elles ont été recapitalisées sous différentes formes à hauteur de 56 milliards d’euros, selon les calculs de M. Georgikopoulos. Le Fonds hellénique de stabilité financière (FHSF) a notamment injecté 25 milliards d’euros.Depuis, les troubles politiques qui ont suivi l’élection d’Alexis Tsipras au poste de premier ministre, en janvier 2015, et les craintes de la sortie du pays de la zone euro ont nui aux quatre principaux établissements nationaux. La fuite des dépôts s’est accélérée – plus de 100 milliards de dollars (91 milliards d’euros) ont quitté le pays depuis 2010. En raison du retour de la récession, le nombre de prêts non performants aux entreprises et ménages, qui ne seront probablement jamais remboursés, a explosé. De 35 % fin 2014, leur taux frôlerait aujourd’hui les 45 %, selon une source bancaire.Résultat : aujourd’hui, personne n’est capable de dire ce que valent exactement les banques grecques, qui survivent grâce aux aides d’urgence de la BCE, les « emergency liquidity assistance ».Que révéleront les stress tests de la BCE ?Pour déterminer l’état de santé réel de ces établissements et quels sont leurs besoins en argent frais, le superviseur bancaire unique, logé au sein de la BCE, a lancé dès cet été une nouvelle série de tests de résistance. Le résultat de ce check-up sera rendu public samedi 31 octobre au matin. Cet été, les besoins de recapitalisation étaient estimés entre 10 et 25 milliards d’euros. En début de semaine, des sources bancaires, à la fois grecques et européennes, assuraient que « les besoins seraient au final moins élevés que prévu, certainement en dessous du seuil de 20 milliards d’euros ».Lire aussi :L’Eurogroupe s’apprête à débloquer un nouveau prêt à la GrèceComment seront recapitalisés les établissements ?Quels que soient les montants annoncés par la BCE, le gouvernement grec espère faire passer avant dimanche soir le projet de loi qui permettra de mettre en œuvre la recapitalisation.Annoncé à maintes reprises et systématiquement repoussé depuis plus de trois semaines, ce texte a fait l’objet d’âpres négociations avec les représentants des créanciers du pays.Il s’agit en effet de déterminer d’où proviendra l’argent qui renflouera les banques. A priori, 10 milliards d’euros seront mis à la disposition du Fonds hellénique de stabilité financière, qui renforcerait ainsi sa participation dans les établissements. « Le HFSF fournira toute aide publique qui s’avérera nécessaire », a déclaré une autre source bancaire à l’agence Reuters, mardi. Les banques feront également appel aux investisseurs privés, par le biais d’une levée de capitaux sur les marchés qui pourrait commencer dès le 2 novembre.Si cela ne suffit pas, 15 milliards d’euros supplémentaires, provenant du nouveau plan d’aide (86 milliards d’euros) accordé au pays cet été, pourraient être débloqués. Mais uniquement quand les créanciers d’Athènes auront terminé leur première évaluation des mesures de rigueur adoptées par le gouvernement ces dernières semaines. Ce qui ne devrait pas intervenir avant courant novembre.Alexis Tsipras a bien tenté d’obtenir que la recapitalisation soit séparée de cette évaluation. Mais il s’est vu opposer un refus catégorique des créanciers.Pourquoi le gouvernement grec est-il si pressé ?Pour le gouvernement Tsipras, il y a urgence. La Grèce, comme la BCE, a en effet intérêt à ce que la recapitalisation soit bouclée au plus vite. Si elle a lieu aujourd’hui, le pays est en effet libre de décider comment renflouer ses établissements. En revanche, si elle a lieu après le 31 décembre, la directive européenne sur le redressement et la résolution des crises bancaires s’appliquera pleinement. Or, celle-ci prévoit la possibilité d’un « bail-in », c’est-à-dire une participation forcée des gros déposants (plus de 100 000 euros) au sauvetage de leur banque, comme ce fut le cas à Chypre en 2013. Les gros déposants étaient alors, pour la plupart, des Russes aisés.Mais dans le cas grec, les gros déposants sont des PME déjà exsangues. Une telle mesure serait donc particulièrement pénalisante. « Voilà pourquoi nous ferons tout pour que la recapitalisation intervienne avant décembre : un bail-in serait un désastre pour le pays », confie une source bancaire.Lire aussi :Athènes va présenter un nouveau budget d’austéritéAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Damien LeloupL’entrée de Vivendi au capital d’Ubisoft l’a mis en lumière : les très grands éditeurs de jeux vidéo ne sont pas à l’abri d’une tentative de prise de contrôle. Qu’ils soient américains, japonais ou européens, la quasi-totalité d’entre eux sont en effet cotés en Bourse.Qui sont les actionnaires des géants du jeu ?En s’emparant de plus de 10 % des parts du premier éditeur français de jeu vidéo, Vivendi, la multinationale du divertissement dirigée par Vincent Bolloré, a créé la surprise. Pour Ubisoft, tout d’abord, qui affirme n’avoir pas été prévenu de cette entrée au capital jugée « agressive ».Lire aussi :Le PDG d’Ubisoft dénonce « l’agression » de VivendiMais ce mouvement apparaît aussi peu commun car les multinationales du divertissement investissent en général peu dans les géants du jeu vidéo – la trajectoire de Blizzard (Warcraft, Diablo…), passé par Universal puis Vivendi avant de fusionner avec Activision, faisant figure d’exception. Chez les principaux éditeurs au monde, en termes de ventes et de chiffre d’affaires, la vaste majorité des actionnaires appartiennent à deux catégories : les fondateurs et salariés de l’entreprise (qui détiennent par exemple un quart d’Activision-Blizzard) et surtout les fonds d’investissement, les banques privées et autres sociétés spécialisées dans la gestion d’actifs.Excepté Vivendi, une seule autre grande société internationale du divertissement investit de manière importante dans des éditeurs de jeux vidéo : Sony, qui édite aussi ses propres jeux, et possède un peu plus de 8 % de son partenaire historique Square Enix (Final Fantasy…). Un élément souligné par Yves Guillemot, le PDG d’Ubisoft, dans un entretien aux Echos : « Dans le jeu vidéo, pas une seule société ne fonctionne à l’intérieur d’un groupe de ce genre ».Vivendi peut-elle prendre le contrôle d’Ubisoft avec seulement 10,4 % des actions ?En théorie, pour contrôler une entreprise, il faut en détenir la majorité des actions - un actionnaire possédant plus de 50 % du capital obtient, sauf cas particulier, la majorité absolue des droits de vote au conseil d’administration, où se prennent toutes les décisions stratégiques de la société.En pratique, c’est plus compliqué, notamment dans les grandes entreprises cotées en Bourse. Ces dernières comptent en effet de très nombreux investisseurs détenant chacun une petite partie du capital (moins de 2 %). Lorsque le capital est ainsi émietté, aucun actionnaire ne peut imaginer rassembler 50 % des actions. Dès lors, les plus « gros » détiennent le pouvoir sur l’entreprise, même s’ils ne possèdent « que » 10 %, 20 % ou 30 % des parts.Ces « actionnaires de référence » disposent alors de sièges supplémentaires au conseil d’administration, doublé d’un poids considérable de fait. Leurs propositions sur la stratégie de l’entreprise sont en général suivies par les « petits » investisseurs, qui ne souhaitent pas participer activement à la gestion de la société et attendent simplement un rendement de leur placement.Ubisoft présente le même cas de figure : une multitude de « petits » investisseurs, qui possèdent chacun moins d’un pour cent de la société et six investisseurs détenant plus de 2 % du capital. Parmi ces derniers, des fonds d’investissement, mais aussi et surtout la famille Guillemot, les fondateurs de l’entreprise, qui ont gardé un peu moins de 10 % des actions. En montant à 10,4 % du capital, Vivendi devient donc le premier actionnaire d’Ubisoft - une position de force.Peut-on empêcher la prise de contrôle par un acheteur extérieur ?Mais toutes les actions ne se valent pas : dans certaines sociétés, dont Ubisoft, il existe différentes catégories, ouvrant des droits différents à leurs propriétaires. Certaines peuvent ainsi ne pas accorder de droits de vote au conseil d’administration, ou, au contraire, « peser » plus lourd en termes de voix. Les actions détenues par la famille Guillemot, comme souvent pour les fondateurs d’une entreprise, lui octroient en réalité 16 % des droits de vote.Au-delà de ce mécanisme, les sociétés peuvent également, si leur trésorerie le leur permet, racheter leurs propres actions pour se protéger de prises de contrôle non souhaitées, comme Nintendo, qui a émis des actions pour financer ses développements, avant d’en racheter une partie. Dans un autre secteur, Apple procède également régulièrement à des rachats d’actions.Quelles sont les conséquences des changements d’actionnaires ?Lorsqu’une société change d’actionnaire majoritaire, le nouvel entrant cherche en général à appliquer une nouvelle stratégie. Les conséquences peuvent être très diverses : historiquement, dans le domaine des jeux, les rachats se sont souvent traduits par l’annulation de projets, des changements de modes de distribution ou la mise en place de nouveaux projets.Lire aussi :« Star Wars », « Crash Bandicoot »… Ces jeux vidéo annulés à la suite d’un rachatDans le cas d’Ubisoft, Vivendi, qui a pendant plusieurs années possédé Sierra et Blizzard avant la fusion Activision-Blizzard, a laissé entendre qu’il souhaitait mettre en place des synergies avec ses autres sociétés. Vivendi possède notamment Canal+, tandis qu’Ubisoft a lancé son propre studio de production vidéo en 2001.Lire aussi :Pourquoi Ubisoft intéresse VivendiLes géants du jeu vidéo sont-ils aux mains des sociétés d’investissement ?Au premier regard, on pourrait croire que les sociétés de gestion d’actifs contrôlent, indirectement, certains très grands éditeurs. Les dix principaux actionnaires d’Electronic Arts, par exemple, sont des fonds de placement ou des sociétés de gestion d’actifs, qui possèdent chacune entre 2,75 % et 8 % du capital. Pour autant, ces sociétés ne s’impliquent pas nécessairement directement dans la gestion de l’entreprise. Surtout, Electronic Arts et Take-Two, qui est dans le même cas de figure, ne sont pas représentatifs de l’ensemble des grandes sociétés du jeu vidéo. Chez Activision-Blizzard, les actionnaires internes, regroupés, constituent l’actionnaire de référence. Chez Square-Enix, le fondateur de la société détient directement ou indirectement plus d’un quart des parts et reste le premier actionnaire.Peut-on encore parler d’entreprises « françaises », « américaines », ou « japonaises » ?Cela dépend… du critère qui est privilégié. Les géants du jeu vidéo sont aujourd’hui tous des multinationales, avec des filiales et des bureaux partout dans le monde. Ils possèdent tous des studios dans le pays où se situe leur siège social, mais aussi à l’étranger, notamment au Canada (Ubisoft, EA…).La question de la nationalité des actionnaires principaux de ces sociétés demeure en revanche un sujet sensible. Pour des raisons symboliques et historiques, les sociétés japonaises tentent de ne pas dépendre d’investisseurs étrangers, même si la société est présente à l’étranger depuis des décennies et travaille avec des studios et des distributeurs du monde entier. Ainsi, Nintendo, qui classe dans ses documents financiers ses investisseurs en fonction de leur nationalité, a pris soin de faire en sorte que la part des non-japonais dans son capital reste sous la barre des 50 %. La nationalité a sans doute facilité la tâche de Vincent Bolloré pour entrer au capital d’Ubisoft : si elle avait été menée par une entreprise étrangère, une opération de ce type aurait vraisemblablement provoqué une réaction du gouvernement français, qui cite régulièrement Ubisoft comme exemple des réussites françaises en matière de jeux vidéo. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave « Une bouffée d’oxygène, cela change du scepticisme ambiant. » Michel Sapin, le ministre des finances, semblait ravi jeudi 29 octobre de sa visite chez Ulule, un des champions français de la finance participative.Au cours de cette rencontre, où le staff du ministre et les journalistes ont envahi le petit open space de la start-up située dans le quartier du Sentier à Paris, plusieurs porteurs de projets – comme Glowee, une société qui conçoit un système de bioéclairage urbain à partir de… bactéries – ont présenté leur société au ministre et dit tout le bien qu’ils pensaient de cette façon de se financer.Cette visite ministérielle s’est déroulée un an après la mise en place d’un nouveau cadre législatif pour le « crowdfunding ». La réglementation entrée en vigueur le 1er octobre 2014 permet notamment aux particuliers de prêter aux petites et moyennes entreprises contre rémunération. Une activité jusqu’alors réservée aux banques. De même, ce texte a assoupli les démarches en cas d’appel public à l’épargne.Lire aussi : La France veut accélérer l’essor du financement participatif« Source de financement complémentaire »L’occasion pour Bercy de réaffirmer son intérêt pour cette nouvelle façon de lever des fonds. Certes, bien qu’en forte croissance, les montants restent encore faibles (133,2 millions d’euros ont été collectés auprès des internautes au premier semestre 2015), mais « cette source de financement complémentaire est particulièrement adaptée au démarrage d’une entreprise », estime Michel Sapin.Ceux qui espéraient des annonces permettant de donner une nouvelle impulsion au secteur sont en revanche restés sur leur faim. L’association Financement participatif France avait pourtant récemment fait toute une série de propositions qui permettraient, selon elle, d’accélérer le tempo. Les acteurs du secteur souhaitent notamment relever les seuils maximaux de 1 000 euros par prêteur et par projet pour un prêt rémunéré.Lire aussi :Les sites de finance participative veulent transformer l’essai« Avant d’envisager de nouvelles mesures, nous allons déjà réaliser un bilan complet de cette réglementation, car il faut garder le bon équilibre entre essor de la finance participative et protection des particuliers », a affirmé Michel Sapin.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste William Audureau La Paris Games Week, qui se tient jusqu’au dimanche 1er novembre au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, partage pour la première fois une frontière commune avec la Game Connection, réservée aux professionnels du jeu vidéo, dont les portes ferment ce vendredi. Un simple mur blanc, au sein du hall des jeux Made In France, marque une césure nette entre ces deux rendez-vous, entre joueurs et créateurs.« On n’a jamais été aussi près d’eux. On se sent même un peu trop près », sourit l’un des accrédités de la Game Connection. Comme la plupart des professionnels du jeu, il ne s’aventurera presque jamais côté Paris Games Week. « Trop de monde, trop bruyant ».Certains joueurs, rapidement refoulés par les deux agents qui gardent l’entrée, tentent, eux, parfois de pénétrer de l’autre côté. Le plus souvent par erreur : le plan distribué à l’entrée place, à tort, la très feutrée Game Connection sur le chemin du hall du jeu Call of Duty : Black Ops III.« On ne sait pas vraiment qui sont les gens derrière les jeux »Mais cette séparation entre les deux salons traduit aussi et surtout le manque de visibilité et de reconnaissance des créateurs (programmeurs, concepteurs, producteurs, etc.) de jeux vidéo par leur public. « On ne sait pas vraiment qui sont les gens derrière les jeux, ni comment ça se passe, il faudrait voir derrière le mur en fait », reconnaît Albéric, 21 ans, qui développe un jeu amateur sur Steam avec des amis de l’école des Beaux-Arts de Nancy. « On connaît quelques trucs sur le jeu indépendant comme Super Meat Boy ou Fez mais parce qu’on a regardé des documentaires », nuance Clara, 21 ans, l’une des plus renseignées ce jour-là.Chez les autres visiteurs, c’est surtout le flou et l’indifférence qui domine. « Ubisoft, je sais que Michel Ancel travaille dedans, c’est tout », reconnaît Émilien, 25 ans, citant le premier éditeur français et le créateur de la série Rayman. « Oui, je connais des noms du jeu vidéo, Call of Duty. Activision. Treyarch », évacue de son côté Ilias, citant le jeu le plus vendu de ces dernières années, ainsi que son éditeur et l’un de ses studios. Sur le stand Made In France, un joueur rangera avec désinvolture Ubisoft parmi les sociétés américaines, tandis que plusieurs avouent ne s’être jamais posé la question.Un salon consommateur« C’est évident que si je fais traverser le salon à Miyamoto [le plus célèbre concepteur de jeux vidéo, père de Donkey Kong, Super Mario ou Zelda], ce sera tranquille, alors que Cyprien [connu pour ses vidéos sur YouTube], lui, se ferait croquer », sourit Emmanuel Martin, délégué général du SELL, le syndicat professionnel qui organise l’événement. D’une manière générale, les visiteurs semblent bien plus intéressés par les T-shirt gratuits et les YouTubeurs célèbres que par les créateurs de jeux.Certains viennent pourtant avec des envies de carrière derrière la tête. « On est un des seuls salons au monde où il y a la queue devant les stands des écoles de jeux vidéo », relativise ainsi Emmanuel Martin, qui souligne par ailleurs que les votes pour les Game Connection Awards sont également ouverts au public. « Et si l’on a mis en place la zone Made In France c’est surtout pour que les créateurs et les joueurs puissent échanger. » Mais, reconnaît-il, la PGW reste un salon consommateur, où sur les 2 000 à 3 000 badges professionnels, la majorité vont à des animateurs d’événement, des showmen, plutôt qu’à des créateurs. Même si certains éditeurs, comme Square Enix, mettent les concepteurs en avant, sur scène.Stars françaises et développeurs étrangers« La PGW un salon consumériste, peut-être que cela ferait davantage sens de rapprocher le public et l’industrie sur un salon du jeu vidéo plus culturel », suggère de son côté Pierre Carde, l’homologue d’Emmanuel Martin, côté Game Connection. « C’est vrai que c’est un peu comme l’eau et l’huile, cela ne se mélange pas vraiment. Le seul point de contact est l’espace des lauréats des Game Connection Awards, mais au-delà, ce serait peut-être déceptif pour le public. »En effet, la Game Connection ne réserve aucune borne jouable, juste des allées propres où se croisent, au hasard des stands, Frédérick Raynal, créateur du célèbre jeu des années 1990 Alone in the Dark, des développeurs serbes ou croates à la recherche d’un éditeur, un barbier (!), ou le très couru président de Focus Home Interactive, troisième éditeur français de jeu vidéo, qui édite Tour de France et Blood Bowl.Bref, l’industrie de la création, parfois très éloignée de ce que les joueurs se représentent - du moins quand ils soupçonnent son existence. À l’image de Karim, 15 ans, alerté de la présence de professionnels derrière le mur : « Hein ? Des professionnels ? Il y a des joueurs professionnels de League of Legend ? On peut aller les voir ? »William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.10.2015 à 11h00 • Mis à jour le30.10.2015 à 11h18 | Margherita Nasi Il y a Madame P., qui apprend qu’elle est radiée de Pôle emploi pour non-comparution à un rendez-vous dont elle n’avait pas été informée ; Mlle I.L., qui affirme perdre sa mémoire à cause d’une dépression ; ou encore M. S.F., qui a oublié son rendez-vous « parce que j’ai beaucoup de chose en tête, mon frère est décédé, donc j’ai oublié plein de choses et j’ai plus d’emploi ». Une autre personne dont la mère déchire les courriers, une autre encore qui s’est trompée sur l’heure du rendez-vous, puis celle dont le mari a été incarcéré.Ces lettres de justification, de colère, ces appels au secours répondent pour la plupart à un avis de radiation émis par Pôle emploi. Elles font tout autant partie du quotidien de l’établissement que les sessions de recrutement, le guichet, les salles de réunion, la plateforme téléphonique. Mais elles sont moins visibles : « plusieurs dizaines de ces lettres parviennent chaque jour aux portes de l’agence, un chœur de voix qui grondent ou pleurent sans qu’on le voie jamais vraiment », explique Nora Philippe, la réalisatrice du documentaire « Pôle emploi, ne quittez pas ! », qui a voulu rendre compte dans son livre Cher Pôle emploi de cette correspondance massive et hétéroclite, qui ne sort jamais des murs de Pôle emploi.Le résultat : un recueil de courriers reçus à l’agence Pôle emploi de Livry-Gargan, en Seine-Saint-Denis, entre janvier et juillet 2013, lors du tournage du documentaire « Pôle emploi, ne quittez pas ! ». « Pendant trois mois, j’ai lu ces bouts de paille adressés à des rouages, numérotés-signés-cachetés, une Babel mort-née dont la langue à chaque fois individuelle, parfois rompue à l’exercice de la réclamation, souvent maladroite ou matinée d’algérien, de portugais, de wolof ou de turc, traduit la palette de figures que l’on adopte face à l’administration quand on vit en dehors d’elle ».Les courriers, écrits par des demandeurs d’emploi à l’attention de la direction, en réponse à un avis de radiation ou un avertissement, sont donnés à lire dans le respect des particularités stylistiques, syntaxiques et orthographiques de leurs auteurs. Ils témoignent du désespoir, de la lassitude, du sentiment d’injustice des demandeurs d’emploi.Car souvent, si les chômeurs ont manqué leur rendez-vous, c’est parce qu’ils n’ont jamais reçu de convocation. Un empêchement qui suscite une recrudescence de courrier, dans un engrenage qui finit par relever de l’absurde : « le courrier suscite le courrier, qui suscite le courrier, qui suscite encore le courrier ».Un documentQuand il n’est pas le résultat d’une société cynique qui veut se débarrasser de ses chômeurs : « une radiation, c’est un chômeur de moins, soit son opportune disparition des chiffres du chômage. Même si sa suppression de la liste n’est pas due à la reprise du travail et qu’elle n’est que temporaire, on n’est pas trop regardant : il faut juste faire baisser les chiffres ».Le décalage entre le caractère anodin de l’événement - une absence à un rendez-vous - et la puissance de ces lettres, « le caractère formidable et intime de la justification invoquée » est alors frappant. Certains chômeurs font part de leurs problèmes personnels, de leurs angoisses les plus profondes.D’autres encore arrivent à se moquer du système. Comme ce sexagénaire, qui après avoir trouvé un emploi au Luxembourg via LinkedIn, écrit à Pôle emploi une lettre de désinscription du chômage qui est aussi un pied de nez au système : « Devenu dépressif du au fait de me triturer le nombril à longueur de journée depuis juillet 2012 vu que question de boulot en France, chacun s’occupe surtout du sien en se foutant pas mal de ceux qui en cherchent, j’ai pris la sage décision d’aller voir chez vos voisins comment ils font pour ne pas avoir de crampes avec l’index masturbateur (celui qui soulage le résidu du cordon ombilical dont nous sommes tous propriétaires) et, réponse, stupéfiante… ils pratiquent un massage corporel et journalier qui s’appelle “TRAVAIL” ! »Si cette correspondance constitue un document intéressant, c’est aussi qu’elle traduit « l’évolution profonde qu’a connue en un peu plus d’un siècle le rapport des institutions et de l’imaginaire collectif au chômeur ». Alors qu’à la fin du XIXe siècle le chômeur était perçu comme « victime involontaire d’un état de fait dégradant », cette idée a laissé place à la « culpabilisation du chômeur, qui ferait presque du chômage un choix, plus profitable que l’emploi. Et de la providence, l’Etat est passé à la surveillance, au contrôle, à la sanction ».Nora Philippe évoque la machine infernale de La Colonie pénitentiaire de Franz Kafka, qui inscrit dans la chair du condamné « le motif de sa punition avant de le faire mourir, machine qui se retourne finalement contre son opérateur - la machine tue aussi les employés de Pôle emploi, mais ceci est une autre histoire ».Cher Pôle emploi, de Nora Philippe (Textuel, 108 pages, 11,90 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde Claire Ané Créer son entreprise, une ambition fortement partagée parmi les jeunes entrés cette année dans une grande école de commerce : 33 % s’imaginent ainsi entrepreneurs d’ici à cinq ans, plutôt que salariés, alors qu’ils n’étaient que 22 % en 2014. Ces chiffres sont issus d’une enquête que l’Edhec NewGen Talent Centre vient de publier, même si le sondage lui-même a été effectué en mai auprès de 2 250 élèves achevant leurs deux années classes préparatoires économiques et commerciales (CPGE ECE).« L’envie est légèrement plus forte chez les hommes (36 %) que chez les femmes (30 %) et accentuée davantage chez les étudiants internationaux (48 %) que chez les étudiants français (31 %) », soulignent les auteurs de l’étude. Parmi les élèves sondés lors de cette enquête, 12 % étaient de nationalité étrangère.Si les étudiants se rejoignent par leur perception positive du monde de l’entreprise (96 %) et leur sentiment qu’il est une source d’épanouissement (avec une note moyenne de 7, 2 sur une échelle de 1 à 10), les « aspirants entrepreneurs » se distinguent des « aspirants salariés » par leurs motivations, secteurs et lieu d’exercice préférés, ainsi que par leurs objectifs de carrière.Quelles motivations ? Les aspirants à l’entrepreneuriat citent l’« envie de relever ce challenge » (96 %) et de « voir directement l’impact de son travail » (93 %). Seuls 55 % se reconnaissent dans la proposition « Je veux gagner plus d’argent », un chiffre toutefois plus élevé chez les hommes (61 %) que chez les femmes (47 %). « Le souhait de devenir son propre patron (87 %) ou de transformer sa passion en activité professionnelle (81 %) est en revanche un motif encourageant profondément les jeunes à la création, particulièrement chez les étudiants internationaux. », Ceux qui souhaitent s’intégrer au sein d’entreprises existantes mettent en avant leur souhait d’apprendre « au contact d’autres salariés » (91 %) et le désir de stabilité professionnelle (85 %, dont 88 % des femmes). Ils jugent aussi que leur évolution professionnelle y sera « meilleure » (84 %).Quels secteurs d’activité ? Les futurs entrepreneurs se projettent plutôt dans les secteurs de l’enseignement/recherche, de l’éco-industrie/environnement et de la santé. À l’inverse, les étudiants voulant devenir salariés se projettent largement dans des cabinets d’audit ou de conseil et dans l’industrie chimique, pharmaceutique, cosmétique. Les entrepreneurs se dirigent, en outre, davantage vers les fonctions informatique/digital.Dans quelle région du monde ? Autorisés à citer plusieurs lieux d’exercices pour leur première expérience, les « entrepreneurs » se projettent majoritairement en Afrique et au Moyen-Orient (52 %), tandis que les « salariés » plébiscitent l’Europe, hors de France. A noter que l’Hexagone attire deux fois plus cette dernière catégorie (66 %) que les « entrepreneurs » (34 %).Quel objectif de carrière ? « Acquérir de nouvelles compétences et se développer personnellement », « avoir une perspective internationale » et « avoir la responsabilité d’une équipe » constituent les trois principaux objectifs de carrière des jeunes qui souhaitent devenir entrepreneurs. Chez ceux qui s’imaginent salariés, « la diversité des missions » se place en revanche en troisième position. « La possibilité d’innovation est également un critère majeur pour les futurs entrepreneurs (15 %), alors qu’il est quasi sans importance pour ceux qui désirent être salariés », note l’étude.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel C’est une pièce de plus, versée à un dossier explosif. Le Monde s’est procuré une copie des documents que les juges civils ont transmis, jeudi 30 octobre, à l’ensemble des plaignants dans le cadre de l’affaire des prêts en francs suisses « Helvet Immo », mettant en cause une filiale de BNP Paribas.Ces documents, officialisés par le procureur de la République, comportent le compte-rendu de l’audition d’une ancienne cadre de BNP Paribas Personal Finance. Les propos de celle-ci semblent accablants contre la filiale, mise en examen pour « pratique commerciale trompeuse ». Elle y confie en effet qu’elle savait, et avait établi, que les crédits Helvet Immo commercialisés par son établissement étaient dangereux. Elle a même refusé de les vendre.« Cette audition atteste de l’ampleur de la fraude et confirme tous les éléments que j’ai versés au dossier pénal depuis trois ans », estime l’avocat Charles Constantin-Vallet, qui représente plusieurs centaines de particuliers ayant souscrit les crédits en question. « La communication par le Parquet de certaines pièces d’un dossier pénal dans plusieurs procédures civiles, alors qu’une instruction est en cours, est pour le moins inhabituelle », commente pour sa part Me Ludovic Malgrain, associé chez White & Case et avocat de l’établissement. « BNP Paribas Personal Finance n’entend pas commenter dans la presse la déposition d’un témoin en particulier, recueillie dans le cadre d’une information judiciaire en cours depuis plusieurs années, et comportant de nombreux autres pièces et témoignages ».Des procédures dès 2012L’affaire des prêts en francs suisses a démarré entre début 2008 et fin 2009, lorsque près de 6 000 foyers ont contracté des prêts dans la devise helvète, conçus par le Crédit mutuel, le Crédit agricole, et surtout BNP Paribas Personal Finance, qui a écoulé 4 655 crédits Helvet Immo sur la période. Ces derniers sont alors commercialisés par des intermédiaires, comme des agents immobiliers, dans le cadre d’investissements locatifs défiscalisés, de type Robien ou Scellier.Lire aussi :Un cauchemar en francs suissesUn produit qui, à première vue, présentait tous les atouts d’un placement de bon père de famille. Mais qui s’est mué en piège quand, pendant la crise, le franc suisse a décollé face à l’euro : entre le 1er janvier 2008 et juin 2012, la devise helvétique s’est appréciée de 38 %. Désormais, la hausse dépasse les 50 %. Le capital restant à rembourser pour les souscripteurs a augmenté d’autant. À l’exemple de cette famille de Metz qui a découvert, en juin 2012, que les 145 000 euros empruntés sur vingt ans en 2009 pesaient désormais 180 000 euros.D’abord sous le choc, plusieurs dizaines de souscripteurs de ces prêts ont entamé des procédures contre la banque dès 2012. Certains ont gagné. Mais pas tous. Par ailleurs, plus de 650 d’entre eux, rassemblés au sein du collectif « Helvet Immo », sont représentés par l’avocat Charles Constantin-Vallet. Ce dernier qualifie les prêts en francs suisses de « toxiques ». Il a assigné la filiale de BNP Paribas au tribunal de grande instance de Paris en mars 2014. Il réclame 40 millions d’euros à la banque en réparation des préjudices subis et la déchéance des droits à intérêts.« Pratiques commerciales trompeuses »De son côté, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour « pratiques commerciales trompeuses ». L’enquête a été confiée à la juge d’instruction Claire Thépaut. Dans ce cadre, BNP Paribas Personal Finance a été mis en examen en mai 2015. Les avocats de BNP Paribas Personal Finance, eux, affirmaient au Monde, en février, que les griefs portés contre l’institution étaient injustifiés. « Tout était indiqué dans le contrat, y compris la hausse des mensualités, et tous les clients ont signé un accusé de réception rappelant les risques », expliquait ainsi Me Malgrain.En résumé, des procédures civiles et une procédure pénale, toujours en cours, sont aujourd’hui menées en parallèle. Mais elles ne sont pas déconnectées : en leur transférant l’audition de l’ancienne cadre de la banque, le procureur de la République apporte aux juges civils des éléments sur lesquels ils pourront s’appuyer. Le collectif Helvet Immo espère que cela fera pencher la balance en sa faveur.Voici un extrait de l’audition de l’ancienne cadre de la banque, directrice régionale de l’agence BNP Paris-Etoile à l’époque des faits :« On s’attendait à avoir un produit classique et quand on a découvert le produit, on s’est rendu compte que c’était hyper compliqué. Au sein de mon groupe de travail, nous avons trois postures différentes. Mon premier collègue Patrick Tixier (chef d’agence à Marseille) a dit qu’il ne comprenait rien à ce produit et ne pouvait pas apporter son aide et son analyse.Ma deuxième collègue, chef d’agence à Lyon, Muriel Fermeli Furic, a émis de sérieuses réserves mais a continué à travailler avec le groupe de travail en cherchant des solutions. Moi, j’ai demandé qu’on m’apporte la preuve que la variation du taux de change telle qu’elle était présentée dans le produit n’impactait pas le capital restant dû car j’ai tout de suite compris que c’était ça le danger du produit. J’ai demandé des crash tests comme dans tout lancement de produits. (…)Je résumais les choses ainsi : en empruntant 100 000 euros à une parité de 1,60, si la parité passe à 0,80 (ce qui s’est quasiment produit), le capital restant double. (…)J’ai alerté tout le monde sur ce produit, j’expliquais que c’était un très gros risque d’image pour BNP. À l’époque je pensais même plus à ça qu’au client car BNP répétait que quoi qu’il se passe ils seraient là pour le client. J’ai été convoquée par mon N + 1 et, avec mon N + 2 et mon N + 3 (le DG). Ils m’ont demandé si je croyais au produit, je leur ai dit que non, que je refusais de le vendre et que c’était un risque pour l’image de BNP. Ce à quoi on m’a répondu “est-ce que tu te crois plus intelligente que ceux qui ont conçu ce produit ? ” Je précise que ce produit a été conçu en interne par un membre de la BNP. Toutes les personnes en charge de la conception de ce produit ont été promues ». Helvet Immo Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elvire Camus La première affaire Volkswagen en cachait d’autres. Depuis le mois de septembre et la révélation du truquage de millions de ses moteurs diesels pour les faire passer pour moins polluants, le groupe automobile allemand est au cœur d’un scandale tentaculaire, qui s’amplifie à mesure que l’enquête progresse.Le volet « oxydes d’azote »De quoi s’agit-il ?Le scandale des moteurs truqués comporte lui-même deux volets. Il a éclaté le 20 septembre 2015, lorsque Volkswagen a admis avoir utilisé un logiciel interdit permettant de fausser les résultats de tests antipollution mesurant les concentrations d’oxydes azote (NOx).Les oxydes d’azote sont des gaz dangereux qui désignent principalement le monoxyde d’azote (NO) et le dioxyde d’azote (NO2). Ce dernier est un gaz irritant pour les bronches et participe aux phénomènes des pluies acides ainsi qu’à l’atteinte de la couche d’ozone stratosphérique et à l’effet de serre.Volkswagen a avoué avoir triché à la suite de tests réalisés sur certaines voitures diesel par l’International Council for Clean Transportation (ICCT), une organisation non gouvernementale spécialisée dans les transports propres. L’ICCT décide alors d’alerter l’agence de l’environnement américaine (EPA) qui procède à ses propres tests avant d’envoyer une lettre de grief au constructeur allemand.Lire nos explications :Scandale Volkswagen : comment un logiciel a-t-il pu tromper les tests antipollution ?Le 2 novembre, le groupe allemand s’enfonce un peu plus dans la crise. L’EPA, encore elle, affirme qu’aux Etats-Unis, le constructeur a également fraudé pour des moteurs puissants. Seules de plus petites motorisations étaient jusqu’ici en cause. Volkswagen a démenti cette seconde vague d’accusations.Quels véhicules sont concernés ?Pour les véhicules moyenne gamme : dans un premier temps, seuls des moteurs diesel de type EA 189, montés sur des véhicules de motorisation 2 litres, 1,6 litre et 1,2 litre équipant des voitures de moyenne gamme étaient concernés. Sur les douze marques du groupe, cinq sont concernées : Volkswagen, Audi, Seat, Skoda ainsi que les utilitaires VW. Le groupe a admis avoir trafiqué 11 millions de voitures à travers le monde, dont 946 092 en France.Pour les véhicules haut de gamme : la seconde accusation de l’EPA porte sur les moteurs diesels 3 litres de Volkswagen. Au moins 10 000 voitures, des Volkswagen Touareg, des Porsche Cayenne, différents modèles d’Audi Quattro ainsi que des Audi Q5, seraient concernées sur le marché américain. On ne connaît pas encore le détail des véhicules incriminés au mois de novembre par l’EPA.Où en sont les procédures ?Pour les véhicules moyenne gamme : en plus de l’enquête interne menée par Volkswagen, une série de tests ont été réclamés au niveau européen, notamment par les gouvernements français et allemand. Aux Etats-Unis, une enquête pénale a été ouverte, en parallèle de l’enquête de l’EPA.Selon le nouveau patron de Volkswagen, Matthias Müller, la procédure de rappel des véhicules incriminés devrait commencer en janvier pour s’étaler jusqu’à la fin de 2016. Les propriétaires de ces voitures doivent être contactés directement par leur concessionnaire qui leur indiquera la marche à suivre.Pour les véhicules haut de gamme : Volkswagen et sa filiale Audi ont annoncé la suspension de la vente de certains modèles diesels neufs et d’occasion aux Etats-Unis.Le volet « CO2 »De quoi s’agit-il ?Cinq semaines après les révélations sur le truquage des niveaux d’émission d’oxydes d’azote (NO2), Volkswagen a fait état, mardi 3 novembre, « d’irrégularités » sur les émissions de dioxyde de carbone (CO2). Concrètement, les émissions de CO2 de ces véhicules seraient plus élevées que ce que le constructeur affirmait.Lire aussi :Diesel, essence et freins : Volkswagen affaibli sur tous les frontsA titre d’exemple, selon le quotidien allemand FAZ qui a consulté des documents internes de Volkswagen, la Golf BlueMotion de VW émet plus de 100 grammes de CO2 par kilomètre, au lieu des 90 affichés dans ses spécifications techniques. Le plafond imposé par les normes européennes est actuellement de 130 g/km.Ces « irrégularités » — qui n’impliqueraient pas cette fois le recours à un logiciel — ont été découvertes au cours de l’enquête interne menée par le groupe suite au scandale des moteurs truqués.Quels véhicules sont concernés ?Il s’agit principalement de voitures à moteur diesel, mais sur les 800 000 véhicules pour l’instant pointés du doigt, 98 000 sont cette fois des voitures à moteur essence, selon le ministre allemand aux transports, Alexander Dobrindt. Quant aux marques concernées il s’agit de Volkswagen, Skoda, Audi et Seat.Selon Volkswagen, les voitures incriminées ne se trouvent ni aux Etats-Unis ni en Chine et ne sont pas les mêmes que les 11 millions du « volet oxydes d’azote ».Où en est l’enquête ?Peu de choses étant pour l’heure connues sur ces nouvelles révélations, il s’agit dans un premier temps de tenter d’y voir plus clair. Le gouvernement allemand et la Commission européenne ont demandé à Volkswagen d’accélérer son enquête interne.Elvire CamusJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste William Audureau Si le jeu vidéo doit être reconnu comme un art, il y a peu de chances que ses partisans mettent Call of Duty en avant. Chaque année depuis 2007 et l’épisode Modern Warfare, qui lui a fait prendre une dimension nouvelle, la poule aux œufs d’or d’Activision véhicule tout ce que le jeu vidéo moderne peut offrir de plus clivant : esthétique militariste, scénarios manichéens, ambiance pompeuse, discours ethnocentrique, prise de risque minimale et production surindustrialisée. Et pourtant.Advanced Warfare, l’épisode sorti fin 2014, s’est écoulé à 900 000 exemplaires en France en moins de deux mois – seul FIFA 15 a fait mieux l’an passé. Au niveau mondial, son éditeur Activision annonçait en mars avoir vendu 175 millions de jeux dans l’histoire de la série, depuis ses débuts en 2003, soit un exemplaire toutes les deux secondes en moyenne. Et à la Paris Games Week, ils étaient encore plusieurs centaines, voire plusieurs milliers chaque jour, à venir faire la queue parfois plus de deux heures pour essayer Black Ops III, qui sort vendredi 6 novembre.La file d'attente pour Call of Duty, c'est pire que Space Mountain #PGW https://t.co/qGB8vHojDI— jib_caillet (@Jean-Baptist Caillet)require(["twitter/widgets"]);« Le plaisir est l’excitation de la nouveauté »Chez les fans de la série d’Activision, une chose frappe : leur fidélité et leur exclusivité à la license. La plupart achètent chaque année le nouvel épisode, voire ne jouent à aucun autre jeu que lui. « Call of Duty, ça reste gravé dans le sang », se justifie Oussama, 18 ans, les yeux plein d’étoiles. Et de se justifier :« Une fois qu’on y a touché une fois, on ne peut pas lâcher. Le mode multijoueur, les combats contre zombies, les nouvelles armes chaque année… C’est le plaisir et l’excitation de la nouveauté. Je ne joue qu’à ça. »Call of Duty, pour de nombreux joueurs, c’est en fait avant tout un contrat. L’assurance de prendre la manette et de pouvoir s’amuser aussitôt. « Il est rapide, prenant et simple à jouer », résume spontanément Guilhem, 14 ans.La série a notamment construit sa longévité sur son mode multijoueur en ligne, qui avec ses arènes diaboliques, ses matchs par équipe nerveux et son impressionnante marge de progression, offre l’équivalent virtuel de parties de paintball. Certes en moins physique, mais en tout aussi intense et social. « L’opus Black Ops II, j’y suis resté deux-trois ans, surtout sur les zombies et le multi, atteste Jonathan, 18 ans. C’est un très bon jeu pour se défouler et communiquer avec ses amis. »« Pas besoin de réfléchir »Dans la foule, essentiellement des jeunes hommes, entre 14 et 22 ans. Le jeu est pourtant déconseillé aux mineurs par l’organisme de classification européen, le PEGI. Mais cela n’alerte pas la maman de Quentin, Véronique, employée dans une jardinerie. « C’est déconseillé aux moins de 18 ans à cause de la violence et de l’image de la guerre que cela véhicule, surtout en ce moment, mais il y a des films pires. Tant qu’on surveille… ». Un peu plus loin, Djibril, 14 ans, en survêtement du Paris-Saint-Germain, ne comprend d’ailleurs pas bien la pertinence de déconseiller Call of Duty à des mineurs. « Ce n’est pas gore comme des jeux de zombie, ce n’est pas traumatisant et ça ne change pas notre manière de penser », assure-t-il. Interrogé sur le contenu idéologique des jeux, développés parfois en proche collaboration avec des sous-traitants de l’armée américaine, il ne bronche pas : « Quand on y joue, on ne pense pas à l’aspect politique. »« Ce n’est pas très recherché, mais ça marche »Sous ses abords immédiats de jeu de boum-boum va-t-en-guerre et américano-centré, Call of Duty jouit surtout de mécanismes ludiques très étudiés. Lointain héritier de classiques des années 1990 comme GoldenEye et du premier Medal of Honor (la série a d’ailleurs été imaginée par les créateurs de ce dernier), il a développé et perfectionné une formule infaillible : des niveaux en couloir avec des objectifs toujours clairement identifiables, une mise en scène à la fois immersive et cinématographique, un système de visée permissif et gratifiant, et des sensations prononcées.Le résultat, c’est un jeu accessible et plaisant même aux joueurs peu intéressés par le genre. « Je ne suis pas plus fan que ça, mais c’est sympa de temps en temps », reconnaît ainsi Alexandre, 21 ans, le regard perdu dans l’écran géant qui diffuse la bande-annonce. « C’est juste pour se défouler, ce n’est pas très recherché, mais ça marche », continue-t-il ainsi sans réaliser qu’avec ses équipes annuelles de près de 400 personnes et l’analyse massive des données de consommation récoltées en ligne, Call of Duty est tout sauf un jeu artisanal.A l’image d’un film hollywoodien, la série n’est jamais aussi efficace que pour paraître moins cérébrale qu’elle ne l’est. Pour Quentin, 18 ans, « c’est un jeu de tir qui s’améliore graphiquement année après année et tout le monde peut y jouer. La marque est connue. Moi il me sert à me détendre, à me relaxer quand j’ai du temps libre, juste pendant 15-30 minutes, sans forcément réfléchir. » Et d’assumer : « J’aime les jeux où je n’ai pas besoin de réfléchir ».Une machine sans visagesRéfléchie, l’organisation industrielle de Call of Duty l’est pourtant. Elle s’organise aujourd’hui en sous-séries, une par studio. La trilogie Modern Warfare (2007, 2009, 2011) et son hors-série Ghosts (2013), par Infinity Ward, a relancé l’intérêt pour la licence en la sortant du contexte de la seconde guerre mondiale, qui était celui des trois premiers opus.La trilogie Black Ops (2010, 2012, 2015), par Treyarch, a introduit une narration plus présente et un ton paranoïaque, ainsi qu’un mode zombie aussi décomplexé que prenant.Et enfin la dernière, Advanced Warfare (débutée en 2014), du nouveau venu le studio Sledgehammer, venu se joindre à la rotation pour permettre aux jeux d’être désormais développés sur trois ans aux lieux de deux.Tous ne sont pas à la même enseigne. Après avoir longtemps été dans l’ombre d’Infinity Ward, Treyarch est désormais le studio en vogue, grâce aux deux premiers Black Ops. « Depuis deux ans, ils nous sortent des jeux nuls avec Ghosts et Advanced Warfare, mais j’ai adoré Black Ops II », explique ainsi Djibril, qui se vante d’avoir joué à tous les épisodes malgré son jeune âge.Un « Black Ops III » très attenduDisponible à la vente vendredi 6 novembre, Black Ops III est très attendu. A la fois par Activision, qui a vu les ventes de sa licence reculer depuis trois ans, et par les joueurs, qui espèrent le renouveau d’une série souvent critiquée pour son inertie. « Black ops 3 a l’air énorme, il est très différent des autres, il y a un niveau de personnalisation inédit, » veut croire Jonathan.Bien sûr, le nouvel épisode aura ses éternels détracteurs. A l’image de Robert, 21 ans, qui rôde autour du stand Activision. « Je déteste Call of Duty, c’est comme tous les jeux de tir, c’est toujours la même chose. De temps en temps ça m’arrive d’essayer avec des amis, mais ce n’est pas mon jeu de choix », assure-t-il, avant de citer Grand Theft Auto, Metal Gear Solid et Bloodborne comme jeux de chevet. Ce qui ne l’empêchait pas de regarder, d’un air curieux, si une place ne se libérait pas sur le stand.Lire aussi :Activision, grand habitué de l’exagérationWilliam AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.11.2015 à 11h47 | Frédéric Cazenave #container_14467139876{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14467139876{ height:400px; } #container_14467139876 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14467139876 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14467139876 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14467139876 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les placements sans risque ont la coteTaux de détention chez les ménagesSource : Inseerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14467139876", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1998","2004","2010","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Patrimoine immobillier", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 58.5 ], [ "", 60.5 ], [ "", 61.9 ], [ "", 62.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Livrets défiscalisés (Livret A, LDD...)", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 82.5 ], [ "", 82.6 ], [ "", 84.7 ], [ "", 85.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Plan Épargne-Logement (PEL)", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 34.5 ], [ "", 33.6 ], [ "", 22.5 ], [ "", 25.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Assurance-vie", "color": "#F19300", "data": [ [ "", 28.9 ], [ "", 26.2 ], [ "", 34.7 ], [ "", 36.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Actions", "color": "#28beaa", "data": [ [ "", 21.2 ], [ "", 24.2 ], [ "", 19.3 ], [ "", 16.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Malgré des rendements anémiques les placements sans risque ont la faveur des particuliers, rapporte une étude publiée le 5 novembre par l’Insee.Certes, depuis le début de l’année l’encours du Livret A ne cesse de reculer, son taux (0,75 %) étant depuis cet été fixé à un niveau historiquement bas, mais les particuliers se sont orientés vers d’autres produits sécurisés comme le Plan d’épargne logement (PEL) ou le fonds en euros de l’assurance, qui offrent des rendements un peu plus élevés.Première forme d’épargne des ménages, les livrets (Livret A, livret jeune, livret bancaire…) constituent un placement de base complètement sécurisé. Début 2015, 85,9 % des ménages déclarent en posséder au moins un, note l’étude de l’Insee. En 10 ans, la part de ménages détenant un livret défiscalisé a ainsi augmenté de 3 points, avec notamment la forte croissance du taux de détention de Livret A ou Bleu, passé de 57 % en 2004 à 75,8 % en 2015.Le PEL connaît un retour en grâce, avec un taux de détention de 25,2 %, contre 22,5 % en 2010. Son taux, qui dépend de son année d’ouverture (2 %, pour ceux ouverts après le 31 janvier  2015) « a relancé l’intérêt du PEL comme placement d’épargne, alors que sa vocation initiale était de faciliter l’achat d’un bien immobilier par le biais de prêt à taux négocié », note l’Insee.Lire aussi :Epargne : les rares alternatives au Livret ACrises financières à répétitionAprès les livrets d’épargne, l’assurance-vie reste le placement financier privilégié des ménages : 36,5 % des ménages métropolitains en possèdent au moins une, contre 28,9 % en 1998. Malgré la baisse de son rendement, passée de 4,1 % en 2007 à 2,5 % en 2014, les particuliers privilégient massivement le fonds en euros des contrats, pour sa sécurité (le capital investi ainsi que les intérêts obtenus sont garantis) au détriment d’autres supports (actions, immobilier) qui sont plus risqués.Lire aussi :Les taux en berne de l’assurance-vie ne freinent pas l’appétit des épargnantsSymbole de cette aversion au risque, la part de ménage détenant des actions a fondu. En 2004, un quart des ménages en métropole détenait des valeurs mobilières ; ils ne sont plus qu’un sur six début 2015 (16,5 %), note l’Insee. Il faut dire que les crises financières à répétition et la volatilité des marchés ont de quoi découragé les particuliers.Enfin, impossible de parler de patrimoine sans évoquer la passion des Français pour la pierre. Début 2015, 62,7 % des ménages métropolitains possèdent leur résidence principale ou un autre logement. La détention de patrimoine immobilier ne cesse de progresser depuis 2004, même si le rythme ralentit depuis 2010.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Escande Combien d’amis avez-vous ? Si l’on en croit, l’Insee, dans une étude réalisée en 2011, le Français en compterait en moyenne… six. Pas très lourd. Légèrement plus optimiste, une étude plus récente de l’université d’Oxford affirme que le cerveau ne peut pas tolérer d’interactions sociales avec plus de 150 amis. Facebook, lui, en a 1,5 milliard.Sur ce nombre d’utilisateurs mensuels de son site, plus d’un milliard est vraiment accro et se connecte au moins un fois par jour. Et ce n’est pas fini. Après tout, la terre compte trois milliards d’individus connectés à Internet, et donc quatre milliards qui ne le sont pas encore.Les Cassandre contreditIl reste donc une belle marge de progression au réseau fondé par Mark Zuckerberg qui présentait, mercredi 4 novembre, des résultats trimestriels dont la croissance a même surpris les analystes les plus optimistes. Un chiffre d’affaires sur les trois derniers mois en hausse de 41 % à plus de 4,5 milliards de dollars (4,1 milliards d’euros). Et des bénéfices qui s’approchent du milliard de dollars. Autrement dit, cette société créée en 2004 devrait flirter cette année, ou au plus tard l’an prochain, avec les vingt milliards de dollars de chiffres d’affaires et les 4 milliards de dollars de bénéfices.Lire aussi :Facebook veut sensibiliser ses salariés aux contraintes de l’Internet bas débitIl en va ainsi de l’économie des grandes plates-formes Internet. Les leaders captent l’essentiel de la valeur ajoutée. Dans son étude annuelle sur l’économie des Google, Apple Facebook et Amazon, surnommés les GAFA, le cabinet de conseil FaberNovel nous rappelle que le revenu de ces seules quatre entreprises, qui emploient moins de 300 000 personnes, dépasse la richesse (PIB) produite par l’Afrique du Sud. Quand à leur valorisation boursière, elle dépasse celle de tout le CAC40 de plus de 200 milliards de dollars.Des chiffres qui contredisent les Cassandre qui annoncent régulièrement l’effondrement de ces géants et notamment celui de Facebook, le plus jeune et plus petit d’entre eux. Longtemps, on a douté de la capacité de ce dernier d’abord à monétiser son succès, ensuite à vendre de la publicité sur le mobile, et enfin à garder tous ses amis, notamment les plus jeunes.Le défi de la fidélitéDésormais près de 80 % de ces revenus proviennent du mobile. Son succès est tel, que le tarif de ses publicités a progressé de 61 % en un an. Reste le troisième défi, le plus crucial, dans la vie comme sur Internet, celui de la fidélité. Et derrière, celui de la croissance.Lire aussi :La pub en ligne à la recherche des clics perdusDéjà en Amérique du Nord, son premier marché, celle-ci s’approche de zéro (2 %). Aussi Facebook profite de sa valorisation boursière stratosphérique pour dépenser sans compter, près de 2,5 milliards de dollars d’investissement en capital en 2015 pour couvrir la planète de satellites afin d’aller chercher de nouveaux amis toujours plus loin, pour se développer dans l’intelligence artificielle. Mais pas plus que dans la vie réelle, l’éternité n’est promise aux GAFA.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Ricard et Marie Charrel Au printemps, la France s’était engagée à ramener son déficit public dans les normes européennes d’ici à 2017. Mais la Commission européenne n’y croit guère. D’après ses nouvelles prévisions, publiées jeudi 5 novembre, le déficit public français devrait encore atteindre 3,3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2017, après 3,8 % cette année et 3,4 % l’an prochain.Dans son programme de stabilité budgétaire, transmis au printemps à Bruxelles, le gouvernement français avait pourtant affirmé être en mesure de ramener le déficit à 2,7 % du PIB à l’issue d’un nouveau délai de grâce, âprement négocié.En février, la Commission avait en effet accordé à Paris un nouveau délai de deux ans, jusqu’en 2017, pour ramener son déficit public à 3 % du PIB. Mais à condition d’élaborer un programme de réformes ambitieux. Et de réduire forcement le déficit structurel.Le ministre des finances, Michel Sapin, a répondu aux prévisions de Bruxelles jeudi, assurant que la France serait « au rendez-vous de ses engagements européens ». Il a tenu à rappeler que Bruxelles raisonne « à politique inchangée », sans prendre en compte toutes les économies prévues. Pour M. Sapin, le pointage de la Commission européenne « signifie simplement que le déficit ne reviendra pas spontanément sous les 3 % » dans deux ans.Lire aussi :Déficits français : le délai de deux ans passe malParis et Bruxelles n’ont pas la même appréciation de la croissanceLa Commission est un peu moins optimiste que les autorités françaises à propos de la croissance. Celle-ci devrait se situer à 1,1 % cette année, puis 1,4 % l’an prochain, et 1,7 % en 2017. Du côté de Bercy, on table sur une croissance de 1,5 % en 2016. Or, l’ampleur des recettes attendues varie avec le niveau de la croissance.Bruxelles a des craintes sur la mise en œuvre du plan d’économiesEnsuite, entre Paris et Bruxelles, les avis divergent sur la façon d’apprécier certaines mesures d’économies. La Commission incite le gouvernement de Manuel Valls à respecter, d’ici à la fin du quinquennat, le plan de réduction des dépenses publiques (50 milliards d’euros) mis sur les rails pour tenter de sortir de la « procédure de déficit excessif ». « Clairement, la poursuite de ce plan contribuerait à réduire l’écart » entre les prévisions françaises et bruxelloises, note un expert.La Commission constate que le déficit structurel, celui qui ne dépend pas de la conjoncture, devrait à peine s’améliorer : de 0,1 point de pourcentage cette année, puis 0,3 point de pourcentage en 2016, soit loin des standards en principe fixés pour des pays en situation de déficit excessif.C’est pourtant le terrain sur lequel le gouvernement français se targuait de tenir ses objectifs au début du quinquennat.A ce stade, certains regrettent presque à Bruxelles que la France ne tire pas davantage partie d’une conjoncture en voie d’amélioration pour conforter le redressement de ses comptes. Et l’on craint que le budget 2017 ne permette pas de corriger le tir en raison de l’élection présidentielle.Pour Bruxelles, les cibles de dépenses publiques « deviennent plus difficiles à respecter », et les investissements des collectivités locales « pourraient être plus forts qu’escompté ».La Cour des comptes dénonce, elle aussi, le flou du plan d’économiesLe 24 juin, dans son rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques, la Cour des comptes (CDC) s’était elle aussi interrogée – encore – sur la capacité de la France à tenir ses objectifs. « Confrontée, comme ses partenaires, à la nécessité de consolider ses finances publiques au sortir de la crise financière, la France a effectué un effort structurel moindre », jugeait la Cour.Principal doute : le flou planant sur le programme d’économie du gouvernement, d’environ 14,5 milliards d’euros par an. Celui-ci repose sur des hypothèses « peu documentées à ce jour », jugeait la CDC.Lire aussi :La Cour des comptes, poil à gratter du gouvernementCe constat est partagé par Gilles Carrez, président (Les Républicains) de la commission des finances à l’Assemblée nationale. « Je suis plutôt optimiste pour 2015, où l’on devrait atteindre sans mal la cible de 3,8 % pour le déficit, explique-t-il. J’ai en revanche de sérieux doutes pour 2016, ne serait-ce que parce que de nouvelles dépenses engagées ces derniers mois joueront à plein, telles que les embauches dans la sécurité, l’accueil des migrants, les emplois aidés. »Comment Paris compte-t-il revenir dans les clous ? La question est délicate, d’autant que le gouvernement vient de reculer sur plusieurs mesures fiscales. A l’instar de la réforme du calcul de l’allocation aux adultes handicapés (AAH), retirée du projet de budget 2016. Ou encore le choix de rembourser les retraités modestes, désormais assujettis à l’impôt local, dont ils étaient jusqu’ici dispensés en vertu de la « demi-part des veuves ».La dette publique va encore grossirCette réduction moins importante que prévu du déficit public va se traduire par une progression de l’endettement de la France, certes « à un rythme ralenti », mais pour atteindre tout de même 97,4 % du PIB d’ici à deux ans.La courbe du chômage, elle, ne devrait pas s’inverser avant 2017, pour s’infléchir légèrement, avec un taux de demandeurs d’emploi passant alors de 10,4 % à 10,2 % de la population active.Lire aussi :Grèce, France, Etats-Unis, Japon... les dettes des pays industrialisés, une bombe à retardementDes sanctions peu probablesTous les ans, ou presque, le même scénario se répète : prévisions de croissance trop optimistes, révision à la baisse, visite à Bruxelles afin d’obtenir la mansuétude de la Commission.Le 2 juillet, Bruxelles s’était résolue à suspendre sa procédure de déficit excessif engagée contre la France, jugeant que celle-ci respectait la trajectoire de déficit public fixée. Mais soulignant, une nouvelle fois, que les efforts structurels étaient insuffisants, et seraient réévalués à l’automne. C’est désormais chose faite.Lire aussi :Déficits : le changement de ton de Bruxelles à l’égard de ParisComme d’habitude, les services de Pierre Moscovici, le commissaire européen chargé des affaires économiques, précisent que leur pronostic, dévoilé aujourd’hui, est calculé « à politique constante », sans prendre en compte d’éventuelles inflexions d’ici là.Cette approche « a conduit par le passé à sous-estimer l’effort finalement réalisé par la France, mais nous jugerons sur pièce », explique-t-on dans l’entourage de l’ancien ministre français des finances.Reste à savoir si Bruxelles relancera ou non cette procédure de déficit excessif contre la France. A ce stade, il ne semble pas qu’il soit question de brandir de nouveau la menace de sanctions, comme il y a un an.« Dans tous les cas, Paris obtiendra sans doute un nouveau délai, comme tous les ans », ironise un économiste.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe RicardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Rien ne va plus dans les sociétés de services pétroliers, surtout les poids moyens. Son patron avait beau afficher publiquement une relative confiance, le français CGG est rattrapé par la chute des prix du pétrole, tombés en dix-huit mois de 115 dollars à 50 dollars le baril.Jean-Georges Malcor a dû annoncer, jeudi 5 novembre, une perte de 1,07 milliard de dollars (984 millions d’euros) au troisième trimestre (contre une perte de 116 millions de dollars un an plus tôt), la suppression de 930 emplois supplémentaires dans le monde et une nouvelle réduction de sa flotte de navires d’exploration sismique. Des annonces immédiatement sanctionnées à la Bourse de Paris, jeudi matin, où l’action CGG a dégringolé de près de 10 % (à 3,62 euros) une heure après l’ouverture.Réduction drastique des investissementsCe n’est qu’un épisode de plus dans la plongée de ce groupe de très haute technologie qui fabrique des équipements parapétroliers et mène des campagnes de recherche sismique pour les compagnies pétrolières. CGG avait en effet annoncé la suppression d’environ 2 000 postes (20 % de ses effectifs) il y a quelques mois.Cette perte de près de 1 milliard d’euros est très supérieure à la capitalisation boursière du groupe, qui s’élevait à 711 millions d’euros, mercredi, à la veille de l’annonce de ces pertes. Le résultat opérationnel reste certes légèrement positif entre juillet et septembre (4 millions de dollars), mais il est près de quatre fois moindre qu’il y a un an. Et le chiffre d’affaires a reculé de 32 % (à 470 millions de dollars).CGG subit de plein fouet, comme ses concurrents, la réduction drastique des investissements des compagnies pétrolières en 2014-2015. Dès la fin 2013, Jean-Georges Malcor avait lancé un plan de réduction des coûts, qu’il avait amplifié mi-2014 puis en 2015. Alors que le groupe comptait encore 9 700 salariés il y a trois ans, ce chiffre devrait être ramené à moins de 7 000 en 2016. Et sa flotte passer de 18 navires en 2013 à 5 seulement l’année prochaine.Lire aussi :La filière pétrolière souffre de la chute des prixPrudente, CGG n’a pas donné d’objectifs de résultats pour l’ensemble de l’exercice. Dans son communiqué, elle indique seulement que « le financement de sa transformation se fera par ventes d’actifs non stratégiques et par augmentation des capitaux propres ou entrée d’intérêts minoritaires ».« Douloureux » planM. Malcor « insiste » sur le caractère minoritaire d’une telle participation. Il assure que ce nouveau plan, qu’il qualifie de « douloureux », est « dimensionné pour passer cette crise de manière durable » et mettre la société en position de « rebondir » quand le marché pétrolier repartira. Un rebond qui n’est plus attendu avant 2017.L’ancienne Compagnie générale de géophysique – renforcée au fil des ans par l’acquisition de Veritas puis de l’activité géosciences du néerlandais Fugro – est plus que jamais à la merci d’une OPA hostile d’un concurrent aux reins plus solides.En novembre 2014, le français Technip avait proposé 1,5 milliard d’euros pour son rachat. Une offre « non sollicitée » que M. Malcor avait jugée de toute façon insuffisante. Il assurait alors que « CGG est en mesure de faire face aux difficiles conditions de marché actuelles ».Lire aussi :Technip renonce à CGG… pour le momentDepuis, le prix de l’or noir n’est toujours pas remonté et la situation de son entreprise n’a cessé de se dégrader. La consolidation a commencé dans le secteur, notamment avec le mariage annoncé en 2014 des géants américains Halliburton et Baker Hughes, numéro 2 et 3 du secteur parapétroliers, pour créer un groupe dépassant en taille le franco-américain Schlumberger.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nathalie Guibert et Dominique Gallois La gauche critiquait le projet pendant la campagne électorale de 2012 et envisageait de le remettre en cause. Il n’en fut rien. Au contraire. Trois ans et demi plus tard, François Hollande devait inaugurer jeudi 5 novembre, l’Hexagone Balard, le nouveau ministère de la défense installé à Paris dans le 15e arrondissement sur un terrain de 16,5 hectares. Le Pentagone à la française regroupe 9 300 personnes jusqu’alors dispersés sur douze sites, dans un ensemble de 330 000 m2 pour les trois armées terre, air et marine, les états-majors, la Direction générale de l’armement (DGA) et différents services.Le bâtiment principal de 150 000 m2 abrite le bunker ultra-moderne du centre des opérations consacré à l’armée du XXIe siècle. Cet origami porte quelques prouesses architecturales, dont la plus vaste toiture photovoltaïque de la capitale (5 000 m2) et des bâtiments montés sur pilotis pour réguler la circulation de l’air. Ses murs bétonnés sont conçus pour résister à un éventuel tir de missiles.Lire aussi (édition abonnés) :La France revendique sa place dans la cyberguerre offensiveLe déménagement, une opération militaireCe regroupement historique de tous les services de la défense s’est concrétisé en mai 2011 par la décision du gouvernement Fillon de confier à Opale, un consortium d’entreprises mené par Bouygues associant Thales, Dalkia et Sodexo, la construction et la maintenance de ce siège par un partenariat public privé (PPP). Opale loue pendant vingt-sept ans l’ensemble au ministère de la défense moyennant un loyer annuel de 150 millions d’euros, soit au total de 4 milliards d’euros sur la période, à l’issue de laquelle l’Etat deviendra propriétaire. Ce montant inclut le remboursement des équipements (construction et rénovation) pour 1,28 milliard d’euros, les dépenses de fonctionnement, et la maintenance (prévue à 20 % des coûts) assurée par 700 salariés d’Opale en permanence à Balard.On évoque des prises de courant facturées 5 000 euros, et des cloisons à 10 000 euros« Il n’y a pas de dépenses supplémentaires », affirme le secrétaire général pour l’administration Jean-Paul Bodin. Le loyer correspond au coût du fonctionnement des douze anciens sites, qui étaient vétustes. De plus, apprécie-t-il, « nous avons négocié pour 84 millions de travaux supplémentaires et obtenu une baisse de 4 millions du loyer annuel ». Pour M. Bodin, la réussite du chantier est liée à la prise en main du projet dès le départ, en 2008, par une équipe d’une quinzaine de cadres de la défense de haut niveau. De fait, le déménagement, conçu comme une opération militaire, s’est déroulé sans heurts majeurs sur l’essentiel : les guerres françaises n’ont pas été interrompues. « On nous a livré ce que nous avons demandé », assure-t-il.La question portera au fil des années sur la tenue des bâtiments livrés par Bouygues. Quelques défauts sont déjà apparus. L’immeuble de haute qualité environnementale réserve déjà des surprises. Avec la canicule de juillet, « le bâtiment a bien tenu », assure-t-on au ministère, mais il faisait tout de même 29 degrés dans les étages, pour 39 degrés dehors… Plus embêtant, des relents pestilentiels d’égouts obligent certains personnels à utiliser des désodorisants.Lire aussi :Les dix chantiers de l’armée française« De vrais mécontentements »Si les occupants essuient les plâtres comme n’importe quel entrant dans un nouveau lieu, ils critiquent surtout la lourdeur des aménagements par le prestataire Opale. On évoque des prises de courant facturées 5 000 euros, et des cloisons à 10 000 euros. L’un des hauts cadres ministériel a voulu changer de sens la porte d’entrée de son bureau qui était orientée à l’envers de sa table de travail et a dû y renoncer face au prix de la manipulation. Un autre envisageait de mettre un œilleton sur sa porte : le coût estimé par ses services était de… 2 000 euros. Le trop faible nombre de prises de courant irrite également. « On ne peut même pas mettre de machine à café dans les bureaux, s’énerve un colonel, car les prises sont contingentées. » Contactés, Opale et Bouygues renvoient sur le ministère de la défense.« Quand nos élus se retrouvent dans des réunions et demandent un aménagement, on leur explique que ce n’est pas prévu et que cela va coûter très cher », raconte Franck Hueber, secrétaire général CFDT-Défense d’Ile-de-France. « Nous ne pensons pas que le service rendu est à la hauteur des espérances. Les agents ont de vrais mécontentements », ajoute-t-il en évoquant la partie du site qui fait l’objet d’une rénovation, ou encore le prix de la cantine, en augmentation par rapport au prestataire précédent. Christian Prévot, délégué fédéral CGT pour l’administration centrale, déplore lui le manque de souplesse du contrat. « Ce qui nous inquiète c’est la dépendance à l’égard du privé. » « Nous avons un catalogue de prix d’Opale selon les aménagements demandés et à partir de là, nous allons continuer de négocier pied à pied les devis », affirme Jean-Paul Bodin. Les nouveaux entrants sont en train de faire remonter leurs doléances. Parmi celles-ci, le rétrécissement des espaces des chefs d’état-major. « C’est humiliant. En plus ils doivent se partager de trop rares salles de réunion, c’est l’embouteillage », illustre un gradé. Une réunion est prévue le 17 novembre pour faire un premier point. L’administration de la défense donne rendez-vous aux critiques à l’été 2016.Lire aussi :L’armée de terre devient le premier recruteur de FranceNathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.11.2015 à 10h03 | Charles Gillibert (Producteur) Les tournages de films représentent une manne financière pour les États qui les accueillent, raison pour laquelle ils ont pour la plupart mis en place un système d’incitation fiscale souvent appelé « crédit d’impôt ».En France, ce système si nécessaire du fait du poids des charges sur les salaires présente un angle mort : les producteurs étrangers y ont accès sur notre territoire, mais pas les producteurs français à l’initiative de films en langue étrangère.Lire aussi :Le cinéma français, en anglais dans le texte, en millions dans le budgetLa première conséquence est qu’un cinéaste français ne peut pas réaliser un film en langue étrangère en France. Cette question ne doit pas être envisagée du seul point de vue économique, elle a de graves enjeux artistiques. En particulier l’incapacité pour notre cinéma de rendre compte des transformations du monde qui nous entoure, où les échanges entre les cultures sont de plus en plus rapides, de plus en plus fluides, et dont l’anglais est la langue véhiculaire.Selon une autre perspective, on ne peut pas non plus ignorer la réalité d’une société française multiculturelle où des communautés existent aussi selon une autonomie linguistique, le cinéma devrait-il être aveugle face à cette réalité ? Il est indispensable d’instituer un crédit d’impôt pour les films français justifiant l’usage d’une langue étrangère pour des raisons ayant trait à leur thème ou tout simplement à la représentation véridique du réel.Leader d’une internationalisation du cinéma indépendantEn effet comment peut-on demander aux cinéastes français de s’extraire d’une histoire contemporaine dont l’Europe n’est plus qu’un moteur parmi d’autres, et pas forcément le plus dynamique, de renoncer aux flux d’une modernité transnationale qui depuis plusieurs décennies déjà transforme en profondeur le terrain même du cinéma ?Cela équivaudrait à interdire aux romanciers d’évoquer des pans entiers de la réalité où nous sommes immergés, de ne pas voyager, de ne décrire qu’un monde dont la francophonie serait la totalité. On pense aussi à l’histoire de la « french touch ». Quand à la fin des années 1990, les DJs et les musiciens français qui réinventaient la musique électronique avaient adopté l’anglais afin de dialoguer d’égal à égal avec la totalité de leurs contemporains et se voyaient de ce fait exclus des aides à la création, quotas radiophoniques ou encore télévisuels dans leur propre pays.Lire aussi :Petit écran et grand écran créent de l’emploi en Ile-de-FranceIls se sont pour la plupart installés aux Etats-Unis, base plus propice pour l’immense reconnaissance internationale que l’on sait. Aujourd’hui le cinéma français déborde largement de ses frontières et rayonne par sa puissance créatrice et économique. Il est même le leader d’une internationalisation du cinéma indépendant, au sens le plus bénéfique du terme – fidèle en cela à une idée ambitieuse, et généreuse, du Septième Art qu’il a toujours incarnée. Elle est déterminée par des valeurs d’exigence autant éthique qu’esthétique, et la seule véritable alternative à la logique brutalement commerciale de Hollywood.En dehors de l’accompagnement de ses auteurs, la France reste le symbole même du multiculturalisme, en plus d’être la capitale de la mode et du tourisme, elle est celle du cinéma international : faut-il énumérer les grands cinéastes d’Asie, d’Afrique, d’Amérique Latine ayant trouvé à Paris les moyens de poursuivre librement leur œuvre quand leur industrie était ravagée par l’hégémonie hollywoodienne ?Liberté européenneEnfin, grâce à ses politiques de coproduction, le cinéma français permet à de jeunes auteurs d’éclore dans le monde entier, il doit pouvoir désormais tirer profit de cet engagement et ne plus se contenter de financer le développement de cinéastes que l’industrie américaine récupérera à moindres frais. Comme elle récupère les grands acteurs européens, reconnus par les prix les plus prestigieux, y compris les Oscars, et qui savent depuis longtemps combien le déploiement de leur talent dépend de leur capacité à circuler librement d’une langue à l’autre…Dans un mouvement inverse, combien de stars internationales, frustrées par le rétrécissement de l’industrie hollywoodienne où les acteurs ne servent plus que de faire-valoir aux effets spéciaux, rêvent de la liberté d’un cinéma européen fondé sur la richesse, la complexité de ses personnages.Se donner les moyens de prolonger à l’échelle mondiale un engagement au service d’une haute idée du cinéma, renouvelée génération après génération, défendue pied à pied dans un contexte où la doxa libérale le tient pour une industrie comme une autre, lui donner les moyens de mieux accueillir des artistes venus de toutes les cultures, d’accompagner ses grands auteurs sur des projets internationaux ambitieux, c’est aussi affirmer la montée en puissance d’un cinéma européen dont la France doit rester le modèle économique vertueux. Qui tout en préservant ses principes et sa singularité saura préserver toutes ses chances de s’imposer à l’échelle globale.Charles Gillibert est le producteur des films d’Olivier Assayas, de Mia Hansen-Love, Xavier Dolan ou ou Deniz Gamze Ergüven.Charles Gillibert (Producteur) Marie-Claire Carrère-Gée (Présidente du Conseil d’orientation pour l’emploi (COE)) Les débats sur les nouvelles formes d’emploi sont marqués par la nostalgie d’un passé imaginaire – l’âge d’or du CDI – et la fascination pour un avenir fantasmagorique – la fin du salariat.Or, l’âge d’or du CDI n’a jamais existé. La construction législative et jurisprudentielle du CDI comme emploi protégé et stable ne date que des crises des années 1970. Au même moment, le législateur reconnaissait l’intérim et le CDD, leur assurant ainsi une progression fulgurante.En fait, depuis le début des années 2000, la répartition des grandes composantes de l’emploi – en CDI, temporaires, indépendant – est stable. En France, comme ailleurs, le CDI demeure la forme ultradominante d’emploi, autour de 87 % de l’emploi salarié. L’explosion du CDD et de l’intérim est derrière nous. Et nous n’assistons pas non plus à une explosion du travail indépendant : il s’est stabilisé autour de 10 % de l’emploi total, avec un regain récent tiré par l’autoentrepreneuriat.C’est vrai, on assiste à une diversification des formes juridiques d’emploi aux confins du salariat et du travail indépendant, avec le portage salarial, les coopératives d’activité et d’emploi, ou lorsqu’un indépendant exerce son activité dans un cadre contraint (la franchise, l’agent commercial mandataire indépendant, le gérant non-salarié de succursales de commerce de détail). Mais ces formes d’emploi, récentes ou plus anciennes, sont ultraminoritaires.Le CDI déjà minoritaireAlors, rien n’aurait changé ? Si, bien sûr. C’est même à un véritable bouleversement auquel nous assistons, avec une grande vague de flexibilisation et d’individualisation, qui touchent toutes les conditions d’emploi.A tout seigneur, tout honneur, le premier concerné est le CDI : le fameux « CDI à temps plein avec des horaires stables et chez un seul employeur » est déjà minoritaire, avec la progression du temps partiel, qui concerne un peu plus de 4 millions de salariés, et des horaires décalés et variables. Près d’un tiers des salariés travaillent habituellement ou occasionnellement le dimanche, contre un sur cinq il y a vingt ans. La part des horaires à la carte a aussi quasiment doublé et dépasse les 10 %. L’unité de lieu du travail est également remise en question avec l’essor du télétravail, qui concerne près de 17 % des actifs.La flexibilisation progresse aussi de façon fulgurante au sein des CDD : les contrats temporaires les plus courts explosent. Les flux d’emploi de moins de trois mois en CDD ou intérim représentent neuf embauches sur dix. L’explosion est encore plus forte pour les contrats de moins d’un mois.L’emploi indépendant s’individualise également de plus en plus : c’est, en son sein, l’emploi indépendant sans aucun salarié qui progresse avec notamment 1 million d’autoentrepreneurs.Individualisation de l’activitéMais le phénomène le plus marquant de ces dernières années est l’individualisation de l’activité elle-même, avec l’explosion de la pluriactivité – avoir plusieurs emplois salariés, ou un emploi salarié et un autre indépendant. Elle concerne aujourd’hui plus de 2,3 millions d’actifs, contre 1 million il y a dix ans. Un tiers des autoentrepreneurs le sont en complément d’un emploi salarié.A l’origine de ces évolutions, il y a des facteurs économiques : la crise, la financiarisation et la mondialisation de l’économie, qui conduisent les entreprises à réduire leurs coûts ; l’essor du secteur tertiaire ; l’installation d’un chômage de masse, qui réduit les capacités de négociation des actifs.Mais des facteurs sociologiques sont aussi à l’œuvre, avec des aspirations croissantes à davantage d’autonomie dans le travail, et de liberté dans la gestion de son temps. Enfin, l’essor des nouvelles technologies donne un formidable élan à toutes les formes d’activité dans lesquelles le travail ne s’exerce pas dans l’entreprise qui embauche.C’est le cas des sites de « jobbing » entre particuliers, des plates-formes de services entre professionnels, des sites de free-lance, où un nombre important de personnes, rémunérées ou non, contribuent à la réalisation d’un projet divisé en microtâches.Stress, flou entre vie professionnelle et personnellePour les entreprises, les avantages vont de soi. Mais, énormément d’actifs y trouvent également leur compte, et davantage encore le pourraient : meilleur accès à l’emploi, revenus supplémentaires parfois très significatifs, diminution du risque en multipliant les employeurs ou donneurs d’ordre, souplesse dans l’organisation de son temps, plus grand intérêt d’un travail autonome et varié, acquisition de nouvelles compétences, possibilités accrues de reconversion, envie de faire autre chose en plus ou à la place de l’activité habituelle.Les risques sont tout aussi clairs : stress, flou entre vie professionnelle et personnelle, enfermement dans la précarité, difficulté d’accès aux prêts et au logement pour les CDD très courts et les indépendants, déplacement du partage du risque économique, pertes de chance d’accéder à la formation, perte de ressources pour les assurances sociales, difficulté d’application de la législation du travail (notamment pour la rémunération minimale, la durée maximale et la santé), nécessité d’inventer d’autres formes de dialogue social…Il n’y a pas l’ancienne économie, d’un côté, et la nouvelle économie, de l’autre, les salariés et les « anciens indépendants » contre les « ubérisés » : la nouvelle économie est partout. L’enjeu n’est pas d’inventer de nouvelles formes juridiques d’activité, mais de maximiser les avantages de la flexibilisation et de l’individualisation de toutes les formes d’emploi, et d’en minimiser les risques pour tous.Marie-Claire Carrère-Gée (Présidente du Conseil d’orientation pour l’emploi (COE)) Jean-Michel Bezat L’américain General Electric (GE) a pris, lundi 2 novembre, le contrôle des activités d’Alstom dans l’énergie pour 9,7 milliards d’euros. « Je suis convaincu que les activités énergie d’Alstom sont en de bonnes mains », assure, dans un entretien au Monde, le PDG du groupe français, Patrick Kron.Lire aussi :Le patron d’Alstom assure n’avoir « de leçon de patriotisme économique à recevoir de personne »Revenant sur les attaques dont il avait fait l’objet, notamment de la part du ministre de l’économie de l’époque Arnaud Montebourg, M. Kron déclare n’avoir « de leçon de patriotisme économique à recevoir de quiconque, fût-ce de M. Montebourg ».« Je ne vois pas en quoi l’Etat aurait permis à Alstom de vendre plus de turbines et d’atteindre la taille critique qui nous manquait. GE, lui, apportait cette réponse. Mais quand un ministre joue au banquier d’affaires sans en avoir la compétence, il sort de son rôle. »« Toutes les solutions ont fait pschitt, sauf celle de GE »M. Kron défend à nouveau le choix de General Electric. Interrogé sur le fait de savoir si toutes les options avaient été étudiées, il répond :« Bien sûr ! Une solution française ? Le gouvernement l’a cherchée, il n’y en avait pas. Une solution européenne ? L’offre Siemens associée aux Japonais ne tenait pas la route au plan industriel, elle aurait conduit à un bain de sang social et était irréaliste au regard du droit de la concurrence. Toutes les solutions ont fait pschitt !, sauf celle de GE, qui était la bonne. Des “aboyeurs” ont dit que l’on faisait passer une grande entreprise française sous pavillon américain. Je leur réponds qu’avoir un emploi durable est plus important que la nationalité de l’employeur. »Interrogé sur les 4 millions d’euros qu’il va toucher en quittant le groupe, le PDG d’Alstom dit comprendre et accepter « le débat sur ce sujet », mais assume cette somme : elle « était conditionnée à l’aboutissement de l’opération avec GE », dit-il, rappelant qu’elle « a été votée par le conseil d’administration d’Alstom, soumise aux instances de gouvernance qui ont confirmé qu’elle était conforme au code AFEP-Medef et approuvée à 87 % par l’assemblée générale des actionnaires ».Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gilles Paris (Washington, correspondant) Le président Barack Obama décidera du sort de l’oléoduc Keystone XL avant son départ de la Maison Blanche, le 20 janvier 2017. En indiquant mercredi 4 novembre qu’il avait rejeté la demande de pause dans le processus de validation adressée lundi par la compagnie TransCanada, le département d’Etat a témoigné de la volonté de l’administration américaine de trancher dans les prochaines semaines, ou les prochains mois.TransCanada, qui défend le projet de nouveau raccordement des champs de sables bitumineux de la province canadienne de l’Alberta au golfe du Mexique, le poumon pétrochimique américain, avait pris tout le monde de court en demandant aux autorités américaines d’« interrompre l’étude de la demande de permis présidentiel » déposée en 2008. L’obtention de ce permis est indispensable compte tenu du caractère transfrontalier de l’oléoduc. M. Obama attend pour se prononcer les conclusions d’une étude du département d’Etat examinant son utilité pour les intérêts américains.Tous les candidats républicains favorables à Keystone XLKeystone XL fait l’objet depuis des années d’une sourde bataille entre les protecteurs de l’environnement, qui rappellent que l’extraction coûteuse de ce type de pétrole est extrêmement polluante, et ceux qui mettent en avant ses retombées économiques pour les États-Unis. La décision de la compagnie canadienne était sans doute tactique. Une pause de plusieurs mois visait sans doute à éviter un refus, tout en misant sur une alternance plus favorable à ses intérêts à la Maison Blanche après l’élection de 2016.En février, M. Obama, a déjà opposé son veto à un texte voté par le Congrès dominé par les républicains autorisant sa construction. Après avoir longtemps tergiversé, la favorite de la course à l’investiture démocrate, Hillary Clinton, a finalement exprimé son opposition à Keystone XL, tout comme ses rivaux Bernie Sanders et Martin O’Maley. Au contraire, tous les candidats républicains le défendent sans nuances. L’initiative surprise de TransCanada est intervenue après la défaite du premier ministre canadien sortant, le conservateur Stephen Harper, qui s’était beaucoup mobilisé en faveur du projet. Son successeur, le libéral Justin Trudeau, intronisé mercredi, a exprimé un soutien plus mesuré à Keystone XL.Gilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste William Audureau La recherche d’un partenaire capable de racheter Ubisoft « n’est qu’une de nos options » pour échapper à une prise de contrôle de Vivendi, a expliqué Yves Guillemot, son président, lors d’une conférence téléphonique en marge de la présentation de ses résultats financiers semestriels. Elle reste toutefois la priorité actuelle du groupe.« Nous cherchons un potentiel investisseur ou partenaire qui jugerait la coopération pertinente, pour que cela booste les profits de la compagne et que cela soit positif pour les actionnaires », a détaillé Yves Guillemot lors d’une conférence téléphonique. Si Ubisoft a souligné dans un communiqué ses accords passés avec de « puissants partenaires internationaux » comme Columbia, Fox New Regency, Nickelodeon et Warner, le président de la plus grosse entreprise française de jeu vidéo n’a pas précisé vers quel chevalier blanc Ubisoft cherchait à se tourner pour empêcher une prise de contrôle par Vivendi.Plus aucun contact avec Vincent BolloréFace à ses actionnaires, Yves Guillemot est resté fidèle à la ligne de défense de son groupe : Ubisoft détient un savoir-faire et une connaissance du métier qui sont étrangers à Vivendi, et un rachat mettrait son modèle créatif en danger. Le président de l’entreprise a notamment relevé les quatre fondamentaux de sa stratégie : le développement de jeux en ligne avec une forte composante multijoueur, des jeux en mode ouvert, une capacité à créer de nouvelles licences de A à Z et un élargissement au-delà du jeu vidéo, notamment dans le cinéma. « Nous commençons tout juste à toucher les dividendes de cette stratégie », a assuré Yves Guillemot, qui a une nouvelle fois rappelé sa volonté d’indépendance.« Nous pensons que les synergies sont difficiles à voir surtout quand nous avons un contrôle étroit comme aujourd’hui, et dans le passé Vivendi ne voyait pas de synergie avec Activision Blizzard [dont le groupe a revendu l’essentiel de ses parts en 2013], nous ne voyons donc pas pourquoi ils en verraient aujourd’hui. »M. Guillemot a par ailleurs confié n’avoir eu aucun contact avec Vincent Bolloré depuis l’appel téléphonique de ce dernier le jour de l’entrée de Vivendi au capital d’Ubisoft – le géant des loisirs a depuis porté sa participation à 10,6 % d’Ubisoft, et reconfirmé sa volonté de rester indépendant. Ubisoft a par ailleurs annoncé mardi 2 novembre avoir signé un contrat avec l’agence de communication Mindshare, alors que la société était liée jusqu’à présent à Havas, qui appartient au groupe Vivendi.Trois jeux à gros budget dans les quatre moisPour son premier rapport financier depuis l’entrée non sollicitée de Vivendi dans son capital, Ubisoft a annoncé un chiffre d’affaires semestriel de 207,3 millions d’euros, en recul de 57 % par rapport à 2014, et 65,7 millions d’euros de pertes nettes (contre un bénéfice de 17,5 millions d’euros l’an passé). Un résultat prévisible : l’éditeur n’a lancé aucun jeu majeur au printemps de cette année, au contraire de Watch Dogs, sa nouvelle licence phare, en 2014.Principale sortie de l’éditeur pour ce Noël, le jeu Assassin’s Creed Syndicate a connu un lancement compliqué, avec des critiques partagées et des résultats commerciaux très en deçà des précédents opus (66 000 exemplaires en France en première semaine, contre 167 000 pour Unity). Mais la seconde semaine a renversé la tendance, assure l’éditeur. « Les notes que nous avons eues sur ce jeu ont été très élevées, notamment les plus gros sites spécialisés, et le bouche-à-oreille est actuellement favorable au jeu », a soutenu Yves Guillemot.Ubisoft publiera par ailleurs le jeu d’action Rainbow Six Siege le 1er décembre, ainsi que The Division et Far Cry Primal au premier trimestre 2016, qu’Ubisoft veut croire « historique ». Il est en effet rare de lancer deux jeux à gros budget en début d’année.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué D’une modification de l’actionnariat de Renault à une fusion Renault-Nissan. Le bras de fer entre l’Etat et Renault-Nissan autour de la montée, au printemps, de l’Etat au capital de l’ex-Régie (de 15% à 19,7 %) est en train de prendre une tout autre ampleur.Pourquoi cette hypothèse émerge ?Après le Journal du Dimanche, c’est Reuters qui affirme, mercredi 4 novembre, que l’Etat pousserait désormais Renault et Nissan à accélérer leur rapprochement et à fusionner tout simplement. Le tout en respectant certains termes de l’Etat, comme conserver en France un certain nombre d’implantations industrielles ou de recherche et développement.Le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, demanderait depuis plusieurs mois à Carlos Ghosn, le PDG des deux entreprises, de mettre en place des groupes de travail sur la question. Objectif d’une fusion : assurer le rôle prépondérant de l’Etat dans l’alliance Renault-Nissan.Selon le JDD, l’un des schémas possibles serait la création d’une société unique où cohabiteraient les actionnaires japonais de Nissan et ceux de Renault, et l’Etat au premier chef. Le groupe pourrait être basé aux Pays-Bas, comme l’est l’alliance actuellement, et serait dirigé par une seule personne, Carlos Ghosn étant incontournable.Si l’Etat avance dans ce sens, c’est que depuis plusieurs mois, Carlos Ghosn menace de « rééquilibrer » l’alliance au profit de Nissan, ce qui pourrait aller au détriment de l’Etat. Face à l’offensive de l’Etat, Carlos Ghosn chercherait à réactiver un projet de rapprochement, toujours secret et élaboré avec la banque Goldman Sachs, datant de 2013.A Bercy, on s’en tient aux déclarations du ministre de l’économie. Dans Les Echos du 30 octobre, Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, assurait qu’il était « prêt à avoir une discussion ouverte sur l’alliance. Mais il serait contre-productif d’aborder le sujet par la préservation d’équilibres passés, comme cela est affiché aujourd’hui. Notre vision stratégique, pleinement partagée avec Carlos Ghosn, est d’aller vers plus d’intégration entre les deux entités. Il faut définir les modalités de ce rapprochement, et cela reste à écrire. C’est une question industrielle et stratégique, la question actionnariale viendra le moment venu. »« La fusion est bien l’étape ultime d’un rapprochement des deux entités », confirme un connaisseur du dossier. Cependant, regrette-t-il, Carlos Ghosn n’a pas encore indiqué comment y arriver.Au sein du conseil d’administration, on nuance. Depuis 2013, Renault et Nissan ont progressivement fait converger des fonctions essentielles afin d’améliorer les synergies dans le respect des identités de chaque groupe. « Carlos Ghosn a opté pour une patiente construction interne. Imposer une fusion de l’extérieur est voué à l’échec », assure un administrateur. Quoi qu’il en soit, une fusion serait lourde à mettre en place. « C’est techniquement compliqué à mettre en place », juge un connaisseur.Comment en est-on arrivé là ? Tout a commencé le 8 avril, quand l’Agence des participations de l’Etat (APE) annonce le rachat de 4,7 % d’actions de Renault, afin de sécuriser l’application de la loi Florange, qui attribue un droit de vote double aux titres détenus durant au moins deux ans dans les sociétés cotées.À l’époque, M. Macron promet que ces actions seront revendues après l’assemblée générale du groupe, prévue en mai. « Et à cette époque, on ne parlait pas d’autre chose que d’imposer la loi Florange. Pas question de modifier la gouvernance », se rappelle-t-on à Bercy.Reste que le 4 novembre, l’Etat n’a toujours pas cédé ses actions. Au printemps 2016, l’Etat détiendra près de 40 % des droits de vote de Renault, soit la minorité de blocage, s’il n’a pas revendu d’actions d’ici là.Que pense Carlos Ghosn ? Pour le PDG, cette montée au capital de Renault a été un véritable affront. M. Ghosn, qui a relancé le constructeur japonais en faillite en 1999, et, depuis lors, a construit patiemment une alliance entre Renault et Nissan, ne veut pas voir revenir l’Etat aux avant-postes. Pourtant, en 1999, l’Etat détenait encore 40 % du capital et n’a pas renâclé à reprendre Nissan…« Lors des conseils d’administration consacrés à la montée au capital de l’Etat ces derniers mois, Carlos Ghosn a plusieurs fois critiqué cette action, mais il n’a jamais expliqué sur le fond ce qui posait problème, explique une source proche de Bercy. Il dit ou fait dire par Nissan que cela mettrait en danger l’alliance, car cela rompt la confiance entre les deux entreprises via une perte d’équilibre de l’actionnariat. Mais personne ne comprend ni pourquoi, ni comment. »Pour Carlos Ghosn, et Nissan, qui détient 15 % du capital du français, le fait qu’un actionnaire augmente ses droits de vote quand l’autre n’en a même pas n’est pas juste. « Mais cela a toujours été le cas, même quand l’Etat avait plus de poids dans le capital », assure Emmanuel Macron.Pour faire pression sur l’Etat, Nissan, et donc Carlos Ghosn, a fait circuler chez les administrateurs de Renault une proposition qui visait la révision des accords financiers entre les deux constructeurs. En prime, le projet propose de retoucher l’architecture de cette alliance élaborée en 2002. Nissan, qui réalise un chiffre d’affaires deux fois plus important que Renault, reprendrait ainsi le leadership sur l’ensemble. M. Macron s’y est fermement opposé.Comment sortir de l’impasse entre l’Etat et Renault-Nissan ?« La sortie de crise passera par une revente des 4,7 % de l’Etat », juge une source proche du dossier. À 91 euros mercredi, le cours de l’action Renault est au niveau d’achat du gouvernement au printemps. Dans ces conditions, Bercy pourrait revendre rapidement sa participation, sans moins-value.Nissan veut cependant davantage. « L’activation des droits de vote de Nissan serait une étape cruciale pour Nissan », confirme une source. Bercy pourrait passer un compromis sur l’application des droits de vote double que l’Etat doit acquérir au printemps 2016, selon Les Échos. Ou proposer un rapprochement plus radical des deux entreprises…Il faudra de toute façon revoir, à terme, le schéma actuel de l’alliance Renault-Nissan. Carlos Ghosn n’est en effet pas éternel. Au moment du départ de celui qui a cimenté le rapprochement entre les deux groupes, si deux PDG distincts sont nommés à la tête des deux alliés, « l’alliance pourrait être en péril. Pour qu’elle réussisse, il ne faut pas d’équilibre parfait, qui bloquerait tout, mais un déséquilibre fonctionnant dans la confiance », assure un membre du conseil de Renault.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau Olivier Bernard, directeur Europe et Moyen Orient chez App Annie, principal institut de suivi et d’analyse de la consommation de jeux vidéo sur iPhone et smartphones Android, dresse un état des lieux du marché, quelques jours après l’annonce du rachat de King par Activision Blizzard. Le groupe américain a annoncé lundi 2 novembre qu’il allait acquérir l’éditeur anglais de Candy Crush Saga pour 5,4 milliards d’euros.Quel est le poids de King sur le marché du jeu vidéo mobile ?Ils sont dans le top 5 depuis trois ans en termes de revenus. C’est l’un des poids lourds du mobile, notamment en Occident. Il s’agit du deuxième européen derrière Supercell (Clash of Clans, Boom Beach). Clash of Clans, Candy Crush Saga et compagnie figurent parmi les jeux les plus consommés et les plus rentables depuis plus de deux ans. Où en sont-ils de leur vie commerciale ? Il est difficile de tirer une conclusion de l’évolution de leurs revenus. Supercell et King travaillent leurs bases de données utilisateurs de manière très professionnelle, leurs productions ont une longévité bien plus conséquente que les autres jeux populaires : on ne peut plus parler de cycle de vie commercial. Et même si Candy Crush Saga est légèrement descendu dans les classements, King a lancé d’autres jeux qui sont déjà dans le top 25 comme Soda Saga ou Farming Heroes Saga. Pareil pour Supercell. Pourquoi cette longévité exceptionnelle ?Ces éditeurs savent comment parler au consommateur. Leur force, c’est de toujours lui donner ce qu’il veut. Dans Clash of Clans, il y a toujours une évolution des clans, avec des ajouts constants de caractéristiques, d’objets à aller acheter, plus de sociabilisation. Sur Candy Crush Saga, ils rajoutent des niveaux, des extensions, des effets visuels, grâce aux avis de joueurs laissés sur les stores. Ils ont une écoute maximale.Quelles sont les tendances les plus récentes sur le marché du jeu mobile ?Il y a plus de jeux de stratégie qu’avant dans le top 25-50, on le constate depuis six mois. On trouve bien sûr plein de jeux « casual » [petits jeux faciles d’accès], mais les jeux de stratégie rapportent plus facilement en termes de monétisation. Pour les types d’univers, c’est plus difficile à voir, mais il y a une prédominance sur les six derniers mois de l’Asie (Chine, Japon, Corée, Vietnam), avec des jeux de cartes ou d’aventure. C’est parce que le marché devient plus asiatique. Si vous regardez le top français, anglais ou européen, on voit arriver quelques jeux de rôle, quoique bien moins qu’en Asie. Mais les éditeurs asiatiques commencent à arriver au niveau mondial, depuis ces deux dernières années. Peut-on tracer un parallèle avec les années 1980, quand les japonais Nintendo et Sega ont conquis un marché du jeu vidéo alors occidental ?Je n’irais pas jusque-là, parce que, sur le marché mobile, la Chine, Taïwan et Hong Kong sont très importants, contrairement à ce qui prévalait pour les consoles à l’époque et encore aujourd’hui. Certes, le Japon est le deuxième marché sur mobiles, mais la Chine est troisième et peut-être même plus haut avec les données Android, qui ne sont pas accessibles. Ce n’est pas comme dans les années 1980, donc, il n’y a pas de japonisation. En revanche, c’est effectivement un marché global, où l’Asie constitue un marché bien plus important que l’Europe et les Etats-Unis. Et elle investit, comme on peut le voir avec le rachat de Miniclip.com (8 Ball Pool) et Glü (Kim Kardashian : Hollywood) par le chinois Tencent, ou de Supercell (Clash of Clans) par le japonais Softbank. C’est toutefois une tendance qui reste encore à confirmer. Ce sera très intéressant de voir comment évolueront les classements sur les six premiers mois.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le Français Pierre Moscovici, ex-ministre des finances du gouvernement Ayrault, aujourd’hui commissaire européen en charge de l’économie, explique au Monde que l’Union européenne (UE), dans son ensemble, est solidaire de la France, et est résolue à l’aider.Le président Hollande a dit lors du Congrès que la France est en guerre. N’est-ce pas exagéré ? Qu’en pensent nos partenaires européens ? L’expression du président de la République devant le Congrès français était à la hauteur de l’émotion ressentie par l’ensemble de nos concitoyens. Et malgré quelques réserves qui se sont exprimées, on a senti une forme d’union nationale naître autour du chef de l’Etat, comme c’est normal dans ces moments tragiques, ce qui n’entrave en rien la perspective de futurs débats électoraux nationaux. Je n’ai pas à commenter ses propos, ils correspondent à ce que ressentent, à ce que vivent les Français, tout simplement.Je peux ajouter que la France n’est pas seule. L’Union européenne est à ses côtés, à la fois sur ses demandes de solidarité sur le plan sécuritaire et militaire, sur le plan politique également et sur celui de l’appréciation de l’impact des mesures à prendre en matière de finances publiques. Au G20 d’Antalya (Turquie), des déclarations très fortes ont aussi été faites dans la lutte contre le terrorisme, en particulier au sujet de son financement. Ses racines doivent être combattues avec beaucoup de force.Pensez-vous que la Commission, garante du respect du pacte de stabilité et de croissance, pourrait prendre en considération les dépenses militaires et de sécurité françaises ?Il est parfaitement compréhensible que la priorité des priorités pour la France comme pour l’Europe d’ailleurs, soit la protection et la sécurité des citoyens. Le président de la République a parlé d’un pacte de sécurité, ce pacte doit être pris en compte par les Européens, l’attitude de la Commission sera compréhensive. Il faudra certes apprécier l’impact des mesures annoncées lundi sur les finances publiques de la France, mais nous le ferons de manière constructive.Lire aussi :Postes supplémentaires de policiers et de gendarmes : le détails des annonces de HollandeCe mardi, j’ai formulé l’opinion de la Commission sur l’avant-projet de budget français pour 2016, qui est globalement en conformité avec les règles du pacte de stabilité et de croissance. Bien évidemment, cette opinion ne prend pas en compte les mesures à venir. Nous réévaluerons les possibles incidences budgétaires en temps voulu. Il est trop tôt pour spéculer maintenant sur la façon dont cela va se répercuter sur la trajectoire budgétaire de la France. Mais je n’ai pas de raison de penser que celle-ci soit spectaculairement modifiée.Et les règles du pacte de stabilité n’empêchent pas les gouvernements de décider de leurs priorités. Je ne vois pas d’opposition entre les enjeux de sécurité et la garantie de finances publiques saines. Les règles du pacte de stabilité ne doivent pas être vues comme rigides et stupides. Elles sont intelligentes et flexibles. Le pacte de sécurité voulu par François Hollande n’est à mes yeux pas incompatible avec le pacte de stabilité et de croissance.Suite aux attentats de janvier, le gouvernement français était arrivé à Bruxelles avec des demandes précises : contrôle systématique aux frontières extérieures de l’UE pour les ressortissants européens revenant de Syrie, l’établissement rapide d’un PNR (données passager des compagnies aériennes). Rien de tout cela n’a été adopté : la machine européenne n’est-elle pas trop lente ?Il faut tirer des leçons de tout cela sur le fonctionnement de la prise de décision en Europe. J’ai été pendant plus de 20 ans un responsable politique français, je connais bien le fonctionnement de l’ensemble des institutions ici – le Conseil, le Parlement européen et le Berlaymont [où se trouve le siège de la commission]. Je pense que la remise en cause doit être valable pour tous. C’est à la Commission de faire des propositions. Qu’il s’agisse des problèmes de sécurité, de la question des réfugiés, il y a eu ici, à la Commission, des réponses fortes. Il importe aussi que les Etats membres s’en saisissent. Ce n’est pas le moment de se renvoyer la balle des causes ou des responsabilités, de pointer les insuffisances de l’Europe. Nous devons tous être côte à côte, prendre des décisions plus rapides, plus fortes.La crise économique, qui n’est pas entièrement derrière nous, en tout cas qui continue à marquer nos sociétés par la faible croissance et le chômage, laisse petit à petit place à une reprise dont je souhaiterais qu’elle soit plus forte. Nous avons à faire face maintenant à d’autres défis, sans précédent, qui menacent notre vivre ensemble, remettent en cause l’identité européenne. La crise écologique, que la conférence des Nations unies pour le climat (COP21) va affronter, avec succès, je le crois ; Il est important qu’elle se tienne, à Paris. Mais aussi la crise des réfugiés et du terrorisme. Sur tous ces sujets-là nous avons besoin de plus d’Europe, de plus d’actions communes.Ne craignez-vous pas que le débat sur les migrants se durcisse encore ?lI ne faut pas tout confondre comme l’ont dit beaucoup de leaders au G20, dont le président américain, M. Obama, et la chancelière allemande, Mme Merkel. Les réfugiés sont les premières victimes du terrorisme, des victimes indirectes qui fuient les exactions de ceux qui viennent frapper nos territoires, comme l’a dit Jean-Claude Juncker, le président de la Commission. Il faut éviter les amalgames qui vont nourrir les populismes et le repli sur soi, sources du déclin de nos différents pays.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué Des bouchons en forte augmentation et une baisse de fréquentation des transports en commun ? En Ile-de-France, c’est peut-être l’une des premières conséquences visibles des attentats qui ont secoué la capitale vendredi 13 novembre. Mardi au matin, le site Sytadin, qui dépend de la direction des routes d’Ile-de-France, a enregistré un pic de bouchons de 530 km dans la région, contre quelque 370 km habituellement.A 16 heures, mardi, ni la RATP ni la SNCF n’étaient encore en mesure de confirmer une baisse de fréquentation dans les métros et les RER. « Nous n’avons aucune alerte particulière à ce sujet », indique-t-on à la RATP. « De ce qui remonte du terrain, nous vivons un mardi relativement normal », juge-t-on à la SNCF.Pour lutter contre une éventuelle psychose et éviter que les usagers se détournent des transports en commun, les pouvoirs publics ont annoncé ce même jour un renforcement des dispositifs de sécurité sur le terrain. Au menu, plus de policiers, de militaires et d’agents de sécurité afin de les rendre encore plus visibles. Et rassurer.« Nous leur avons demandé une accélération des recrutements »Dès samedi, les effectifs des agents en tenue dans les transports en commun de la RATP et de la SNCF et dans les gares, sont passés « de 300 à 600 », a ainsi souligné mardi Jean-Paul Huchon, le président de la région Ile-de-France et du Syndicat des transports d’île de France (STIF).Désormais, selon Jean-Paul Huchon, la sécurité dans les transports en commun franciliens « est au niveau humain maximum », avec environ un millier d’agents de sécurité et des forces de l’ordre en permanence sur le terrain.Un millier de militaires supplémentaires ont été mobilisés en Ile-de-France. Cela porte à 4 000 leur nombre dans les réseaux et les gares où convergent bus, métros et RER à Paris et en proche banlieue. À ces personnels s’ajoutent les 1 200 agents de la Surveillance générale de la SNCF (SUGE) et les 1 100 personnels du Groupe de protection et de sécurisation des réseaux (GPSR).« Il faut que la préfecture de police autorise les nouvelles recrues à porter une arme »Dans le cadre des tout nouveaux contrats pluriannuels entre le Stif et les deux opérateurs SNCF et RATP, un renforcement de la présence humaine avait été prévu. « Nous leur avons demandé une accélération des recrutements », a dit M. Huchon.À la SNCF, Guillaume Pepy, son président, a assuré que les embauches allaient être « anticipées » pour être faites « d’ici fin 2015 ». Avec le temps de formation incompressible de « cinq à six mois », ces renforts seront opérationnels d’ici à l’été 2016. « Par ailleurs, il faut que la préfecture de police autorise les nouvelles recrues à porter une arme », précise-t-on à la RATP, ce qui peut rallonger le temps d’arriver de nouveaux personnels.En attendant, Elisabeth Borne, la PDG de la RATP, a demandé « aux équipes de différer des formations et des repos » afin de pouvoir déployer « 400 agents du GPSR de manière permanente » sur le terrain avec des « consignes de visibilité maximum pour rassurer les voyageurs ».Lire aussi :Après les attentats, la sécurité à tout prix ?« Tester un contrôle à l’entrée des gares »Parallèlement, Ségolène Royal, la ministre du développement durable, la tutelle de la SNCF, s’est déclarée favorable, mardi sur iTélé, à l’introduction de portiques de sécurité dans les gares pour contrôler l’accès aux trains, aujourd’hui réservés aux liaisons internationales. Elle a indiqué avoir demandé à la SNCF « d’examiner cette action à mettre rapidement en place, qu’il y ait le même type de contrôles que pour l’accès aux avions ». Valérie Pécresse, candidate Les Républicains aux régionales, a également proposé la mise en place de portiques. Jean-Paul Huchon a affirmé, de son côté, que de tels portiques « contreviendraient aux impératifs de sécurité parce qu’elle freinerait la circulation des voyageurs ». L’actuel président de la région a précisé « en avoir parlé avec le préfet de police ».La SNCF assure également étudier des systèmes de portiques, notamment pour les grandes lignes. « Nous allons lancer un test de faisabilité début 2016 dans une grande gare parisienne, que l’on a pas encore choisie. L’idée serait de tester un contrôle à l’entrée des gares », a expliqué un porte-parole du groupe public.« Palpations de sécurité »Après l’attaque avortée fin août dans le Thalys sur la ligne reliant Amsterdam à Paris, la SNCF a créé un groupe de travail afin d’évaluer l’efficacité des portiques de sécurité dans les gares françaises. Ses conclusions sont attendues d’ici quatre à six semaines.Cette option, si elle est retenue, risque d’être très dommageable pour la SNCF. Pour deux raisons essentielles. D’abord le coût, en sachant que les gares, largement ouvertes, n’étaient pas pensées pour la mise en place d’une telle mesure. L’installation de portiques pourrait par ailleurs réduire l’attractivité de ce mode de transport. S’il faut venir une heure avant le départ d’un train, contre quelques minutes aujourd’hui, des contrôles très lourds pourraient rendre les autres modes de transports, notamment routiers, bien plus compétitifs.Une chose est cependant sûre. L’examen à l’Assemblée nationale d’une proposition de loi sur la fraude et la sécurité dans les transports va être reporté, sur demande du président du groupe PS Bruno Le Roux, qui a souhaité mardi que la mesure soit reprise dans un projet de loi « global ».Cette proposition de loi visait notamment à autoriser les agents de la SUGE et du GPRS « à procéder à des palpations de sécurité » et à la fouille des bagages, avec l’accord des passagers, ou à autoriser les policiers, sous certaines conditions, à procéder « à l’inspection visuelle des bagages à main et à leur fouille » en vue de « prévenir une atteinte grave à la sécurité des personnes et des biens ».Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Houser (Maître de conférences en droit public à l’université de Bourgogne-Franche-Comté) On le redoutait, le renoncement a bien eu lieu. La réforme des critères de la principale dotation de l’Etat aux collectivités territoriales – la dotation globale de fonctionnement (DGF) - qui devait instaurer une plus grande égalité entre les territoires, a été repoussée par le Premier Ministre devant la fronde de certains élus locaux.Certes, le projet n’était pas parfait, mais il reposait sur un subtil équilibre, en reprenant nombre de propositions émises par le rapport parlementaire de Christine Pires-Beaune (PS, Puy-de-Dôme), remis au Premier ministre le 24 juillet. L’idée la plus discutée malgré sa réelle utilité, à savoir le versement de la DGF des communes aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), aptes à répartir la manne financière entre lui-même et ses communes membres, avait pourtant été écartée. En outre, une garantie de + ou - 5 % du montant avait été instaurée afin de limiter l’ampleur des mouvements financiers la première année de mise en œuvre.Il convient de réaffirmer l’urgence de cette réforme, à l’heure où les arguments contradictoires se multiplient.Selon certains, le renforcement du phénomène de métropolisation doperait la croissance et l’emploi. Dès lors, pourquoi chercher une répartition la plus équitable possible des ressources financières ? Cette approche néglige deux aspects : d’une part l’importance des territoires dans la création de synergies entre les personnes et les activités ; d’autre part l’urgence d’une politique d’aménagement du territoire ne délaissant pas certaines régions.La réforme de la taxe professionnelle en de 2010 et la répartition de la fiscalité locale entre les collectivités territoriales a considérablement accru les inégalités entre territoires. L’utilisation de la valeur ajoutée comme nouvelle base d’imposition, avec des critères de territorialisation pour les entreprises multi-établissements imparfaitement mesurés, aboutit à concentrer une partie importante de la richesse fiscale sur les territoires comptant beaucoup d’emplois, notamment dans le secteur tertiaire.Déjà avant cette réforme, l’indicateur principal de richesse fiscale (le « potentiel fiscal ») variait du simple au quadruple entre départements, et même de un à mille entre les communes.A ces inégalités fiscales s’ajoutent une double peine pour les territoires défavorisés. Plus celui-ci sera en difficulté, plus ses taux de fiscalité seront élevés, alors que ses besoins de services publics seront extrêmement importants.Dès lors, la péréquation permettrait une égalisation fiscale sur le territoire et limiterait ainsi les délocalisations internes au territoire national.Il est extrêmement frappant de constater qu’une nouvelle fois le mal français frappe là où on l’attendait. Les rapports de nombreuses institutions (Cour des comptes, Inspection générale des finances, Parlement…) se succèdent avec la même tonalité, et pourtant le renoncement du gouvernement sur un projet préparé et présenté fin septembre par…le gouvernement a bien eu lieu.Dans ce contexte, il faut une évolution institutionnelle majeure : élargissons les compétences du Comité des finances locales (CFL, institué en 1979, il comprend 32 représentants des élus nationaux et locaux et 11 représentants de l’Etat, en charge d’harmoniser les points de vue sur la répartition de la DGF). Donnons lui le pouvoir de placer le curseur où il le souhaite en matière de péréquation. Une telle instance pourra apporter la transparence nécessaire dans un contexte où les ajustements de la DGF s’avèrent extrêmement fréquents. Le CFL pourra ainsi expliquer et comprendre sereinement les enjeux de l’évaluation de la dépense des collectivités territoriales dans la définition des critères de péréquation. Une telle instance indépendante du pouvoir politique saura trouver le subtil équilibre dont la France a besoin.Matthieu Houser est maître de conférences en droit public à l’université de Bourgogne-Franche-Comté, membre du Groupement de recherche sur l’administration locale en Europe (GRALE-CNRS), auteur de l’ouvrage Le droit de la péréquation financière, L’Harmattan, 2015.Matthieu Houser (Maître de conférences en droit public à l’université de Bourgogne-Franche-Comté) Pauline Janicot En plus du prêt à taux zéro (PTZ), qui va être élargi dès l’an prochain, ou au prêt à l’accession sociale (PAS), il est possible de bénéficier d’un prêt à taux nul ou très faible auprès de votre ville, département ou région pour compléter votre emprunt principal.Souvent méconnues, ces aides sont destinées aux ménages modestes qui souhaitent devenir propriétaires. Chaque collectivité fixe ses propres modalités (montant, taux d’intérêt, durée de remboursement…) pour obtenir le prêt. « L’avantage de ces crédits aidés est qu’ils peuvent être cumulés avec un PTZ », explique Ludovic Huzieux, fondateur de la société Artémis Courtage. Entre 2004 et 2013, le prêt Paris logement (PPL 0 %) a par exemple permis à 20 000 ménages de réaliser leur projet immobilier.Lire aussi :Le nouveau prêt à taux zéro « comble un vide », selon les professionnelsComment peut-on en bénéficier ?D’abord, il faut être primo-accédant, donc ne pas avoir été propriétaire de votre résidence principale au cours des deux dernières années. Ensuite, vos revenus doivent être inférieurs à certains plafonds fixés par les collectivités. Par exemple, pour bénéficier du PPL 0 %, le revenu fiscal d’un couple parisien, avec un enfant à charge, ne doit pas dépasser 67 731 euros par an. Pour avoir accès au « Passeport 1er logement » à Bordeaux (il s’agit d’une subvention comprise entre 3 000 et 6 000 euros), les revenus ne doivent pas excéder 51 850 euros. En outre, à Toulouse ou à Paris vous devez habiter depuis au moins un an dans la ville au jour du dépôt de la demande.S’ajoutent parfois d’autres critères. « Les conditions pour obtenir ces aides ont été régulièrement durcies ces dernières années », remarque Ludovic Huzieux. Dans les Hauts-de-Seine, par exemple, il faut notamment répondre à l’un des cas suivants pour obtenir le prêt logement à 0 % : être locataire d’un logement social conventionné, avoir un enfant né ou à naître ou encore une personne invalide ou handicapée dans votre foyer. Il faut aussi être bénéficiaire du PTZ. Certaines collectivités imposent enfin de résider pendant un certain temps dans le logement qui sera acheté : au moins cinq ans à Bordeaux, voire toute la durée du prêt à Toulouse (aide « premier logement »).Quel est le montant de ces prêts ?Leur montant varie selon les collectivités et la composition de votre foyer. Il est le plus élevé en région parisienne. Dans la capitale, il s’élève à 24 200 euros pour une personne seule et à 39 600 euros pour les ménages de plus de deux personnes pour l’achat un bien neuf ou ancien, avec ou sans travaux. Dans les Hauts-de-Seine, il peut atteindre 33 500 euros (logement social) ou 55 200 euros (logement neuf). A Tours (« Prêt Imm0 % »), il oscille entre 15 000 et 40 000 euros. « La durée de remboursement de ces prêts peut s’échelonner sur plusieurs années, mais elle dépasse rarement quinze ans », ajoute Ludovic Huzieux.Sachez, enfin, que pour obtenir le prêt, vous devez passer par une banque qui a conclu un partenariat avec la collectivité. Si la quasi-totalité des établissements bancaires propose le PPL 0 % à Paris, ils ne sont, en revanche, qu’une petite poignée à le faire à Bordeaux ou encore à Tours.Pauline JanicotJournaliste au Monde Jean-Michel Bezat Les dirigeants d’Engie (ex-GDF Suez) respirent. L’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) belge a annoncé, mardi 17 novembre, qu’elle autorisait le redémarrage de deux réacteurs de sa filiale Electrabel : Doel 3 près de Anvers et Tihange 2 près de Liège. Ce redémarrage prendra quatre semaines, a indiqué l’exploitant. La fermeture du premier est programmée pour le 1er octobre 2022 et celle du second pour le 1er février 2023.Lire aussi :Engie : la facture de l’aventure nucléaire belge s’alourditLes deux tranches, qui assurent un tiers de la production électronucléaire du pays, avaient été mises à l’arrêt à l’été 2012 puis, après une remise en service de onze mois en mars 2014 en raison « d’incertitudes quant à leur sûreté », selon le gendarme du nucléaire. De nombreux défauts avaient en effet été décelés dans l’acier des cuves, la zone la plus sensible du réacteur où se produit la fission des atomes et la réaction nucléaire en chaîne.L’autorité de sûreté estime qu’au terme d’« études scientifiques approfondies », Electrabel « a pu démontrer de manière convaincante que les microbulles d’hydrogène présentes dans les parois des cuves n’avaient pas d’impact inacceptable sur la sûreté des réacteurs ». Ces bulles se sont formées au cours du forgeage de la cuve et non durant l’exploitation du réacteur.Défauts « stables »Des experts redoutaient qu’en cas d’incident nécessitant l’injection d’eau froide, le choc thermique n’entraîne une rupture de la paroi des cuves et l’écoulement de magma radioactif. Le groupe d’électricité affirme que ces défauts sont restés « stables » au cours des décennies d’exploitation et qu’« ils n’impactent pas son intégrité structurelle ».Cet arrêt de deux de ses sept réacteurs belges ont obligé Engie à abaisser deux fois en cinq mois ses objectifs financiers pour 2015. Ils amputaient en effet de 40 millions d’euros par mois le bénéfice net de la maison mère. Ce sont déjà plus de 700 millions d’euros de manque à gagner que le groupe a enregistré depuis mars 2014. Le nucléaire belge a fortement contribué, avec la chute de la demande de gaz, à la baisse du résultat d’Engie (– 56 %) au premier semestre.Lire aussi :La Belgique prolonge de dix ans ses vieux réacteurs nucléairesJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sandrine Cassini et Sarah Belouezzane Le suspense aura été bref. Les opérateurs télécoms se sont rués sur les « fréquences en or », cette bande « 700 » du spectre radio qui sera principalement utilisée pour faire de la 4G et mieux pénétrer dans les bâtiments. L’appel d’offres lancé lundi par l’Arcep, le régulateur des télécoms, aura duré moins de deux jours.Lire aussi :« Fréquences en or » : les enchères sont ouvertesSelon nos informations, à l’issue d’une journée et demie, et de 10 tours d’enchères, les 6 blocs de fréquences de 5 megahertz avaient tous trouvé preneur mardi 17 novembre au matin avant même la fin de la deuxième séance du processus, censée s’achever à 13h30. Les prix seraient montés jusqu’à 466 millions d’euros par lot. A l’issue de la procédure, l’Etat a donc touché presque 2,8 milliards d’euros, au-dessus des 2,5 milliards d’euros qu’il s’était fixé. Orange et Free ont obtenu chacun deux lots de fréquences. SFR et Bouygues Telecom auraient chacun récupéré un bloc.Si les opérateurs ont répondu présents, malgré un investissement particulièrement élevé, c’est parce qu’il s’agit pour eux de la dernière chance avant longtemps d’enrichir leur patrimoine immatériel, et de répondre aux besoins croissants de leurs utilisateurs en termes de communications. Ainsi, Orange et Free devront débourser chacun au minimum 932 millions d’euros, sans compter les frais de déploiement du réseau.Sandrine CassiniJournaliste au MondeSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Rodier Le Monde-Campus novembre 201523 800 chômeurs de moins en septembre ! Enfin une bonne nouvelle pour l’emploi, mais pas pour tout le monde. Deux indicateurs résonnent à l’unisson cet automne : l’Association pour l’emploi des cadres et le baromètre Edhec-Cadremploi d’octobre 2015 (sur les intentions de recrutement) qui constatent la frilosité de plus en plus grande des entreprises à recruter les jeunes diplômés. La consultation, par exemple, des offres d’emploi d’ingénieurs « environnement » immédiatement disponibles sur Jobthis.fr le confirme : seule 1 sur 6 s’adresse aux jeunes diplômés débutants.« Le recrutement se décide en temps réel pour coller au plus près des besoins », commente l’Edhec. Offres instantanées, recrutements en temps réel, profils formatés pour être immédiatement productifs. La loi du court terme évince les débutants.Doivent-ils chercher à se faire recruter à tout prix ? Continuer à cumuler les stages une fois le diplôme obtenu, voire travailler gratuitement dans l’espoir de décrocher le Saint Graal : le CDI... Qu’à moins de 30 ans et bac + 5, on ne voit plus comme le Saint-Graal.Les jeunes regardent le travail autrement : créer un projet, le booster et devenir autonome. La courbe du chômage ne fléchit pas, mais celle du travail se porte bien. Alors, oui, ils travaillent gratuitement, mais pas à tout prix. « Ils veulent y gagner quelque chose, acquérir de nouvelles compétences », souligne Yoann Kassi-Vivier, cofondateur de Pro Bono Lab, spécialisé dans l’intermédiation entre entreprises et associations pour promouvoir le bénévolat.« Impacter l’entreprise tout de suite »Pour se réapproprier leur vie, les jeunes cherchent à mettre la flexibilité à leur service. L’entrée dans l’entreprise se fait à 86 % par un contrat précaire, dit le ministère du travail. Soit ! Les jeunes diplômés débutants ne s’arrêtent plus à la nature du contrat pour accepter une embauche, c’était le combat de leurs aînés. Eux regardent le contenu de la mission, la fonction, leurs marges d’autonomie et de perspectives… à court terme.48 % d’entre eux souhaitent trouver un poste au plus vite, indique l’étude Les Jeunes Diplômés et l’accès à l’emploi publiée en octobre par le cabinet de recrutement Page Personnel. Les moins de 30 ans veulent « impacter l’entreprise tout de suite », ajoute Julien Barrois, directeur exécutif senior de Page Personnel.Ils ont fait du court terme leur credo : la majorité d’entre eux prévoit d’ailleurs de ne pas rester plus de trois ans sur un même poste. Si les perspectives ne sont pas visibles en interne, ils les trouveront ailleurs, dans d’autres entreprises, d’autres secteurs, voire d’autres pays.Le green business attire beaucoup. La lutte contre le réchauffement climatique, dont parlera tout Paris à l’occasion de la COP21 qui commence le 30 novembre, a ouvert un marché qui induit l’émergence et le développement de nouveaux métiers, pas tous porteurs. Mais des spécialisations ont déjà fait des heureux, comme la « réglementation environnementale » ou l’« efficacité énergétique », qui sont de vrais succès en termes d’emploi. En pensant court terme, les candidats remettent l’emploi à sa place : au service du travail.Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard, Nicole Vulser, Claire Guillot et Denis Cosnard Evelyne Maes n’arrive pas à y croire. D’habitude, son hôtel trois étoiles, situé à deux pas de la porte de Versailles, affiche complet en cette période, grâce aux salons qui se succèdent dans le Parc des expositions voisin. La décoration est un peu vieillotte, mais le petit jardin séduit les touristes. Or, ce lundi, 60 % des réservations de la semaine ont été annulées en quelques heures. Une grande partie des 70 chambres va rester vide, et Mme Maes s’inquiète : « Combien de temps cela va-t-il durer ? » En cause, dans l’immédiat, le report du Salon des maires, qui devait se tenir du mardi 17 au jeudi 19 novembre à la porte de Versailles. Plus de 60 000 personnes étaient attendues pendant trois jours pour ce grand rassemblement annuel. De quoi laisser espérer une belle semaine à de nombreux hôtels. Mais samedi, juste après les attentats, l’Association des maires de France a décidé, « à la demande de l’Etat », de reporter la manifestation à juin. « Je ne comprends pas, se désole Mme Maes. Si des gens doivent montrer l’exemple et continuer à vivre normalement, ce sont bien les élus, non ? » « Les demandes d’annulation pour des séjours en décembre n’arrêtent pas de tomber »Elle n’est pas la seule à se désespérer. Tout le secteur du tourisme et de l’hôtellerie est mis à l’épreuve par les attaques du 13 novembre et les changements de comportement qu’elles ont immédiatement provoqués. Au point que des mesures de soutien aux hôteliers en difficulté ont été annoncées dès lundi.Lire aussi :Attaques à Paris : le quartier touristique de l’Opéra sous le chocBpifrance, la Banque publique d’investissement, auprès de laquelle 30 % à 40 % des professionnels sont endettés, a décidé de suspendre pour six mois les échéances de ses crédits. « Tous les hôteliers parisiens et de la petite couronne » touchés par les baisses de fréquentation attendues pourront en bénéficier. De son côté, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), le principal syndicat patronal du secteur, prépare un « fonds de soutien » pour les patrons et les salariés d’hôtels, de restaurants ou de cafés ayant perdu un proche dans les attentats.« Dès minuit, nous avons été confrontés à l’inquiétude de nos clients, expliquait samedi matin Maurizio, réceptionniste à l’Hôtel de Noailles, rue de la Michodière, en plein centre de Paris. Nous avons eu cinq ou six départs précipités, trois annulations pour ce soir et dimanche, et les demandes d’annulation pour des séjours en décembre n’arrêtent pas de tomber. » Selon lui, « la panique est sans commune mesure avec les événements de Charlie Hebdo, car cette fois, c’est Paris dans son ensemble qui est visé, chacun se sent une cible. »Avec les annulations à chaud, le chiffre d’affaires par chambre disponible de l’hôtellerie parisienne a chuté de 21 % samedi, par rapport au même jour de la semaine de l’année précédente, et de 28,5 % dimanche, selon les estimations du cabinet spécialisé MKG. La profession s’attend à 40 % d’annulations sur la semaine.Le cœur n’est pas à la fête« Les hôtels les plus touchés sont ceux qui dépendent beaucoup du tourisme de loisirs, en particulier le haut de gamme, très lié à la clientèle internationale », commente Jean-Marc Palhon, président de la société Extendam, qui a investi dans 80 établissements en France.Les brasseries et les restaurants ont aussi souffert. Flo, le groupe propriétaire de lieux fameux comme Bofinger, a enregistré « 50 % d’annulations dans ce type d’établissements » depuis samedi, a indiqué son directeur général, Vincent Lemaître. Lui-même a reporté l’événement qui devait célébrer, jeudi, le renouveau de La Coupole. Le cœur n’est pas à la fête…La liste des manifestations annulées est longue. La 19e édition de Paris Photo, au Grand Palais, a été fermée prématurément, vendredi soir, sur décision du ministère de la culture. « La foire avait très, très bien commencé, avec une augmentation du public de 17 % par rapport à 2014. Nous attendions entre 13 000 et 15 000 visiteurs par jour le week-end », se désole Jean-Daniel Compain, de Reed Expositions, l’organisateur de l’événement. Le Salon de l’étudiant à Paris a aussi été reporté, de même que le Salon du Lego à Reims, Tous en cuisine à Caen, etc. Une conférence sur le luxe, organisée par le quotidien américain The New York Times à Versailles, devrait être repoussée au printemps. Reed a toutefois maintenu cinq salons importants cette semaine : Top Franchise Méditerranée à Marseille, Satis et Supply Chain Event à la porte de Versailles, Midest et Funéraire Paris à Villepinte (Seine-Saint-Denis).« Plus on prononce le mot “guerre”, plus on fait peur aux touristes, particulièrement aux Américains et aux Japonais »Bon nombre de dirigeants d’entreprises ont également renoncé à prendre l’avion pour Paris, comme le PDG de Shiseido, Masahiko Uotani, qui était attendu mardi. Les salariés expatriés de L’Oréal ont aussi reçu la consigne de ne pas venir dans l’Hexagone avant le 23 novembre.En janvier, le mouvement était resté d’une bien moindre ampleur. Le revenu des hôtels n’avait reculé en moyenne que de 7 % à 8 % les deux premiers jours suivant les attentats. Le repli s’était poursuivi pendant deux semaines, avec des baisses de 25 % certains jours. Puis l’activité était remontée, et l’été s’était révélé très honorable. Au total, depuis le début de l’année, le nombre de nuits d’hôtel commercialisées à Paris n’avait ainsi fléchi que de 1 %, selon le bilan établi fin août.A présent, les professionnels redoutent une rechute durable. La tour Eiffel, fermée depuis les attentats, a certes rouvert lundi, et Disneyland Paris devrait faire de même mercredi, après une interruption de quatre jours inédite pour le parc de Marne-la-Vallée, qui emploie 15 000 personnes. Mais les touristes seront-ils au rendez-vous ? « Les réservations vont s’effondrer, surtout avec l’état d’urgence qui doit être prolongé pendant trois mois », prédit un professionnel. De même, les déclarations du premier ministre, Manuel Valls, selon qui la France risque d’être de nouveau frappée « dans les jours qui viennent, dans les semaines qui viennent », ne peuvent qu’inciter les voyageurs à différer leur venue.Le secteur secoué en Bourse lundi« Plus on prononce le mot “guerre”, plus on fait peur aux touristes, particulièrement aux Américains et aux Japonais, très sensibles aux questions de sécurité, s’alarme Mme Maes, également responsable de l’UMIH à Paris. La destination France dans son ensemble risque d’être remise en cause, comme c’est déjà le cas de l’Egypte et de la Tunisie. » Philippe Villin, banquier d’affaires et propriétaire de cinq hôtels à Paris, a fait ses comptes. Au vu des annulations, il estime entre 20 % et 25 % sa perte de chiffre d’affaires sur la deuxième quinzaine de novembre.Les investisseurs ont eux aussi tiré les conséquences de la nouvelle donne. En Bourse, les actions des entreprises liées au tourisme et à la restauration ont été très secouées lundi, d’Air France-KLM (– 6 %) à Accor (– 5 %), en passant par le groupe Flo (– 11 %) et Aéroports de Paris (– 4 %).Lire aussi :Attentats : un impact sans doute limité sur la croissanceDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterClaire GuillotJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteNicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Marriott International a annoncé, lundi 16 novembre, le rachat de son concurrent, Starwood Hotels pour 12,2 milliards de dollars (11,37 milliards d’euros), donnant naissance au premier groupe hôtelier mondial, devant Hilton. Le nouvel ensemble regroupera plus de 5 500 établissements et 1,1 million de chambres réparties dans une centaine de pays.« Le moteur de cette transaction est la croissance », explique Arne Sorenson, le PDG de Marriott, dans un communiqué. Ce changement d’échelle vise à « proposer un large choix de marques aux clients, améliorer la rentabilité pour les propriétaires et les franchisés, augmenter la croissance [de chaque hôtel] et accroître la valeur à long terme pour les actionnaires », a-t-il ajouté.L’américain Marriott met ainsi la main sur de prestigieuses enseignes comme Sheraton, W, Westin et St. Regis, qui s’ajouteront à son portefeuille, qui compte déjà, outre Marriott, Ritz-Carlton, Residence Inn, et Courtyard. Son compatriote Starwood « possède un portefeuille de marques mondiales de bonne réputation, et il a une présence importante à l’échelle internationale, ainsi qu’aux Etats-Unis », note Robert LaFleur, analyste spécialisé du secteur chez JMP Securities, à New York.Starwood était sur le marché depuis plusieurs mois. Le groupe a, en effet, commencé à travailler avec des banquiers d’affaires en avril pour étudier un rapprochement avec un concurrentEn fait, Starwood était sur le marché depuis plusieurs mois. Le groupe a, en effet, commencé à travailler avec des banquiers d’affaires en avril pour étudier un rapprochement avec un concurrent. Deux mois auparavant, le PDG du groupe, Frits van Paasschen, avait été remercié, faute de résultats suffisants. Son successeur, Adam Aron, avait été désigné pour assurer l’intérim. Malgré ses marques emblématiques, Starwood éprouve des difficultés à trouver la formule gagnante dans le très lucratif segment du limited-service-hotel (sans service de restauration). Par ailleurs, sa marque Sheraton, qui représente plus de 40 % de ses chambres, n’a cessé de perdre des parts de marché.Environnement américain plutôt prospèreEn octobre, trois acquéreurs chinois, Shanghai Jin Jiang International Hotels, HNA Group (Hainan Airlines) et le fonds souverain China Investment Corp., s’étaient manifestés pour racheter Starwood. L’américain Hyatt s’était également penché sur le dossier.La première solution s’annonçait compliquée, alors que le Comité sur les investissements étrangers aux Etats-Unis aurait eu son mot à dire. Les marques d’intérêt de Hyatt ont sans doute aiguisé les appétits de Marriott, qui n’avait probablement pas envie de laisser grossir un concurrent qui ne pèse, aujourd’hui, qu’un cinquième de sa taille.Le rachat intervient dans un environnement américain plutôt prospère, qui a connu six années successives de croissance depuis le début de la reprise, fin 2009. Le revenu par chambre affiche une hausse de 6,7 % depuis janvier 2015 à plus de 120 dollars par nuit. Le précédent record datait de 2008. Quant au taux d’occupation, qui s’élevait à 65,4 % en septembre, il est à son plus haut depuis 1988, selon le cabinet de recherche STR.Programme de fidélitéPour M. Sorenson, l’opération va permettre d’être davantage focalisé sur ses clients en mettant notamment en place un programme de fidélité élargi à près d’une trentaine de marques. Mariott mise sur des économies d’environ 200 millions de dollars par an, et en particulier grâce au regroupement d’un certain nombre de fonctions support. « Les économies d’échelle comptent réellement dans le secteur hôtelier, parce que, lorsque le système de réservation gère de plus gros volumes, cela permet d’orienter la demande vers les établissements qui ont des taux d’occupation plus faibles », a expliqué à l’agence Bloomberg James Corl, responsable de l’immobilier chez Siguler Guff & Co.Les rênes du futur ensemble seront confiées à M. Sorenson, qui, en succédant à J.W. Marriott Jr. en mars 2012, est le premier patron du groupe n’appartenant pas à la famille fondatrice. Reste à obtenir le feu vert des autorités américaines de la concurrence. Le PDG se dit confiant, soulignant que Marriott ne détient que 10 % de l’offre hôtelière aux Etats-Unis, quand Starwood en revendique 3 % à 4 %. Selon lui, ce total de moins de 15 % ne devrait pas être un obstacle dans « un secteur hautement compétitif et très émietté ».Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.11.2015 à 10h45 • Mis à jour le17.11.2015 à 14h26 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Patrick Roger Le budget français sera réévalué lorsque l’impact des dépenses de sécurité, annoncée sera connu, a déclaré, mardi 17 novembre, le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici. Interrogé sur un possible assouplissement de l’application des règles budgétaires, il a ajouté que la Commission fera preuve de compréhension. Bruxelles comprend la « priorité » donnée par la France « à la sécurité ».La veille, devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles, François Hollande avait déclaré : «  je considère que le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité », faisant référence aux contraintes du traité européen, qui impose à chaque pays membre un déficit public inférieur à 3 % du produit intérieur brut.Manuel Valls a reconnu, mardi, sur France Inter, que les objectifs prévus dans le programme de stabilité transmis à Bruxelles « seront forcément dépassés, puisque ces moyens que nous allons mettre au service des forces de sécurité ne se feront pas au détriment des autres budgets ». « Nous devons l’assumer et l’Europe doit le comprendre. Il est temps aussi que l’Union européenne, que la Commission comprennent que c’est un combat qui concerne la France mais qui concerne aussi l’Europe », a ajouté le premier ministre.Pour autant, le « surcroît de dépenses » annoncé par le président de la République pour faire face aux menaces terroristes « reste compatible avec nos équilibres et ne remet pas en cause nos engagements européens », assure Bercy. Même si elles auront nécessairement une incidence sur la trajectoire de réduction des déficits publics.« En contact étroit avec les autorités françaises »Entre stabilité budgétaire et sécurité, M. Hollande a donc choisi. En d’autres circonstances, une telle déclaration aurait fait bondir à Bruxelles, surtout venant des Français, déjà montrés du doigt depuis des années pour leur manque de respect des règles communes en matière budgétaire : cela fait sept ans, depuis 2008, que le déficit public n’est pas repassé sous la barre des 3 % du PIB.En février, après de houleuses négociations, la Commission européenne avait accordé à la France un délai supplémentaire de deux ans, jusqu’en 2017, pour revenir « dans les clous » ?Lundi soir, la réaction bruxelloise a été particulièrement modérée. « Il y a déjà des flexibilités dans le pacte. Nous sommes en contact étroit avec les autorités françaises sur ce sujet, et sur beaucoup d’autres sujets », a indiqué une source à la Commission.De fait, le pacte de stabilité autorise un Etat membre, en cas de chocs économiques imprévus, à repasser la barre d’un déficit à 3 % du PIB – ou à une dette supérieure à 60 % du PIB –, sans qu’il soit sanctionné.Mardi, la Commission a estimé que le projet de budget français, dans l’état actuel des choses, était « globalement en conformité avec le pacte » et que « la France devrait atteindre les objectifs intermédiaires fixés pour 2015 et 2016 [des déficits de respectivement 3,8 % et 3,3 %] », même si « une correction du déficit excessif pour 2017 n’est pas assurée ».Lire aussi :L’exécution du budget 2015 n’a pas dérapéCréations d’emploisLundi, M. Hollande a annoncé la création de 5 000 emplois supplémentaires dans la police et la gendarmerie en deux ans, accompagnés de « moyens d’équipement et d’investissement ». En outre, 2 500 postes de plus vont être accordés à la justice et 1 000 aux douanes. Soit 8 500 créations de postes en deux ans, auxquels s’ajoute la décision de ne procéder à « aucune diminution d’effectif » dans les armées jusqu’en 2019.Le 29 avril, le chef de l’Etat avait déjà révisé la loi de programmation militaire en décidant de dégager 3,8 milliards d’euros de crédits supplémentaires entre 2016 et 2019 et de maintenir 18 750 emplois dont la disparition était programmée. Au total, 9 218 postes qui devaient être supprimés dans la défense pourraient donc être préservés.Lire aussi :Postes supplémentaires de policiers et de gendarmes : le détails des annonces de HollandeProjet de loi caducAlors que le projet de loi de finances pour 2016 devait être voté mardi en première lecture à l’Assemblée nationale, il est d’ores et déjà caduc, puisque ces nouveaux éléments vont être intégrés en cours de discussion, par voie d’amendements gouvernementaux, probablement lors de l’examen au Sénat avant que le projet de budget ne revienne en deuxième lecture devant les députés.Pour l’heure, cependant, Bercy travaille à déterminer le chiffrage des mesures de renforcement des effectifs et des moyens annoncées par M. Hollande. En tout état de cause, plusieurs centaines de millions d’euros sur chacune des deux années à venir.De nombreuses questions restent en suspens. Quels types d’emplois vont être créés ? Comment les créations de postes vont-elles être ventilées sur les deux exercices 2016 et 2017 ? Est-ce que cela va entraîner des diminutions d’effectifs supplémentaires dans d’autres secteurs dits non prioritaires ou de moindres créations là où elles étaient prévues, comme dans l’éducation nationale ? A cette heure, aucune de ces questions ne trouve réponse.Coût d’accueil des migrantsCe n’est pas la première fois que la France tente d’infléchir l’orthodoxie européenne. Réussira-t-elle, cette fois, à peser ? Pas impossible, car elle pourrait ne pas être la seule à solliciter des aménagements du pacte. Tout récemment, l’Italie et l’Autriche, deux pays faisant face à un énorme afflux de réfugiés, ont demandé à la Commission qu’elle prenne en considération le coût d’accueil des migrants. L’institution en tiendra compte. Elle l’a fait savoir, mardi 17 novembre, lors de la publication de ses « avis » sur les projets de budget 2016 des 28 pays de l’Union.« Ces données seront prises en compte lors de l’examen, ex post, de l’exécution des budgets 2015 et 2016. […] Toute déviation des objectifs de déficit qui ne résulterait que du coût additionnel des migrants ne conduira pas au passage à un stade supérieur de la procédure », explique la Commission.Lire aussi :Et si l’Europe se montrait plus souple sur les déficits en raison de la crise des migrants ?En janvier, la commission Juncker a ajouté une série d’exceptions, permettant aux pays qui investissent, se réforment et dont les déficits ne sont pas déjà considérés comme excessifs d’être traités avec une relative mansuétude.Enfin, la commission Juncker a montré que, quand la situation l’exigeait, elle savait aussi être politique, comme quand, au premier semestre, se posait la question de maintenir la Grèce dans l’euro. Dans la situation actuelle exceptionnelle, marquée à la fois par les menaces terroristes à grande échelle et l’afflux de réfugiés, elle pourrait elle aussi considérer que les enjeux politiques s’imposent de fait aux obligations budgétaires.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Catherine Quignon Lire aussi :Une protection sociale limitée Il a fallu passer par des quotas pour inciter les employeurs à embaucher des travailleurs handicapés. Depuis 1987, la loi impose aux entreprises de plus de 20 salariés de compter au moins 6 % de travailleurs handicapés dans leurs effectifs. Les sanctions financières ont été durcies par la loi handicap de 2005. La loi Macron pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances ouvre discrètement de nouvelles possibilités pour les entreprises de s’acquitter de leur obligation. Des mesures saluées par les entreprises, mais qui sont loin de faire l’unanimité parmi les associations de personnes handicapées.Lire aussi :Emploi handicap : Les établissements d’aide par le travail victimes de la criseDésormais, les entreprises pourront remplir en partie leur obligation d’emploi en accueillant des personnes handicapées dans le cadre de stages de « mise en situation professionnelle », un dispositif d’une durée de un à deux mois introduit en 2014 par la loi sur la formation professionnelle. Jusqu’à 2 % de leur quota pourront être atteints par ce biais.Les stages d’observation accomplis par des collégiens et des lycéens handicapés pourront également être comptabilisés, là aussi à hauteur de 2 % au maximum.Les innovationsAutre nouveauté introduite par la loi Macron : les entreprises pourront déduire de leur obligation d’emploi des contrats passés avec des travailleurs indépendants handicapés. Les modalités de mise en œuvre de ces dispositions ne sont pas encore connues, les décrets d’application sont attendus courant novembre.Sans surprise, le Medef se dit favorable à ces dispositions. Concernant les stages de découverte et de mise en situation professionnelle, « cette mesure est de nature à favoriser l’accès des jeunes en situation de handicap à l’entreprise. Il faut donc s’en réjouir », nous déclare le Medef. Même approbation concernant le recours aux travailleurs indépendants : « nous ne pouvons que saluer cette mesure, qui a le mérite de valoriser l’initiative entrepreneuriale des personnes en situation de handicap, tout en restant attentif à la mise en œuvre de cette disposition », poursuit le syndicat patronal.Lire aussi :Une protection sociale limitéeAvant la loi Macron, les entreprises qui n’atteignaient pas 6 % de travailleurs handicapés dans leurs effectifs pouvaient déjà s’acquitter partiellement de leur obligation d’emploi en recourant à des établissements et services d’aide par le travail (ESAT) ou des entreprises adaptées (EA) qui employaient, elles, des handicapés, mais aussi inclure dans leurs quotas des stagiaires handicapés en alternance ou dans le cadre de la formation professionnelle.L’introduction de ces nouvelles dispositions ne seraient-elles qu’un simple alignement de la loi sur l’existant ? Pas aux yeux de Véronique Bustreel, conseillère nationale emploi à l’Association des paralysés de France (APF). « Il s’agit de facilités supplémentaires accordées aux entreprises, sans que cela se traduise pour les personnes en situation de handicap par une amélioration de leur place dans le monde du travail, dénonce-t-elle. Des stages de courte durée, mis bout à bout, permettent aux entreprises de remplir partiellement leur obligation, sans équivaloir à des emplois directs. » Dans les cas de stages de « mise en situation professionnelle », le demandeur d’emploi n’est ni rémunéré ni employé par l’entreprise.Recours aux indépendantsLa conseillère emploi à l’APF se montre plus mitigée sur la mesure concernant le recours aux travailleurs indépendants, réclamée par l’Union professionnelle des travailleurs indépendants handicapés (UPTIH). « Bien que nous soyons favorables à une démarche en direction de ce public, ce dispositif n’est pas de nature à favoriser l’intégration des personnes handicapées dans l’entreprise et présente des risques d’abus, considère-t-elle. Par exemple, si le coût de la prestation d’un indépendant est comptabilisé comme équivalant à l’emploi de plusieurs salariés handicapés, ou encore si celui-ci a des salariés, rien ne garantit que la prestation a bien été accomplie par la personne handicapée ». Selon l’UPTIH, 71 600 personnes handicapées exercent en France une activité sous le statut de travailleur indépendant.Lire aussi :Près d’un demi-million de handicapés au chômageDu côté de l’Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées (Agefiph), sa présidente, Anne Baltazar, se montre d’un avis moins tranché sur l’ensemble des mesures : « Ces dispositions ne concourent pas à l’emploi pérenne de salariés dans les entreprises, confirme-t-elle. Mais on peut aussi espérer un effet positif sur la création d’activité par les entrepreneurs indépendants handicapés, ainsi que sur l’insertion de jeunes handicapés en entreprise. » La formation insuffisante des personnes handicapées – selon l’Insee, 75 % n’ont pas le niveau bac − est régulièrement pointée du doigt par les employeurs. En offrant aux entreprises plus de possibilités de s’acquitter de leur obligation d’emploi par le biais de stages, la loi Macron pourrait encourager leur formation professionnelle.La présidente de l’Agefiph s’inquiète toutefois des conséquences de ces mesures sur le fonds de développement pour l’insertion professionnelle des handicapés : « Ces dispositions contribuent à émietter la participation des entreprises au financement de l’Agefiph », regrette-t-elle. Les entreprises qui ne comprennent pas 6 % de travailleurs handicapés dans leurs effectifs doivent en effet verser une contribution financière s’élevant jusqu’à 1 500 fois le smic horaire. En offrant davantage de modalités aux entreprises pour répondre à leur obligation d’emploi, « ces mesures vont mécaniquement avoir un impact sur la contribution versée par les entreprises, même si le degré de cet impact est très difficile à établir », explique Stéphane Clavé, le directeur général de l’Agefiph.Surtout, « le gouvernement ne fait pas ce à quoi il s’était engagé par ailleurs », enchérit Mme Bustreel, en référence à l’alignement de l’obligation d’emploi du secteur public sur celui du secteur privé. « Cet engagement figurait dans la feuille de route du conseil interministériel du handicap de septembre 2013, poursuit la conseillère emploi à l’APF. Or, on n’a toujours pas de réponse à ce sujet aujourd’hui. » Catherine QuignonJournaliste au Monde Sandrine Cassini et Sarah Belouezzane « Mes chers amis entrepreneurs, vous êtes nombreux, très nombreux à avoir quitté la France, pour des raisons personnelles parfois et fiscales souvent. » C’est par une phrase, qui sonne comme un reproche, que commence l’appel de Marc Simoncini. Alors que la France panse ses plaies, le serial entrepreneur français (Sensee, Meetic, ifrance) a invité dimanche 15 novembre à 23 heures sur Twitter et Facebook les entrepreneurs français exilés à l’étranger à rentrer créer de la richesse dans leur pays. « Revenez, payez-y vos impôts, vous verrez, ça n’est pas si difficile ! Revenez, parce que si nous ne sauvons pas notre nation, vous aurez vous aussi bientôt tout perdu », a-t-il lancé.Lire aussi (édition abonnés) : Entrepreneurs au bord de la crise de nerf Cette initiative, Marc Simoncini l’a prise seul, sans en avoir préalablement discuté avec d’autres entrepreneurs de la Netosphère. « J’ai eu une réaction épidermique. Cela m’est venu en voyant le désarroi des forces de sécurité [à la suite des attentats du 13 novembre], qui manquent de moyens. On a beau retourner le problème dans tous les sens, à la fin, c’est quand même un problème d’argent », explique l’entrepreneur.« La question n’est plus de savoir si l’on va payer 40 % ou 45 % d’impôts. La question est de savoir si l’on va continuer à vivre dans le même pays », poursuit l’investisseur, qui cible les très nombreux entrepreneurs partis mettre leur argent à l’abri, après avoir vendu leur entreprise.« Entendre la vérité ne fait plaisir à personne »Sur Facebook, son message a été partagé 775 fois. Sur Twitter, il a été retwitté 561 fois et « liké » (apprécié) 309 fois. L’appel du créateur de Meetic a été diversement apprécié. Ses supporters l’ont félicité. « Tellement juste. Ne pas déserter et continuer de se battre – économiquement pour la France – you’re right », a lancé sur Facebook Hugo Brugière, vice-président de Cybergun, fabricant d’armes factices.D’autres, qui se sont sentis visés, ont vertement répondu au fondateur de Meetic. Développeur dans une start-up américaine et partageant son temps entre San Francisco et la France, Pierre Vannier a trouvé le message de Marc Simoncini « pathétique », considérant qu’il y a là un « mélange des genres inacceptable ». « C’est surtout la fin du message qui rapproche le départ de certains des attentats, qui m’a choqué, explique-t-il. C’est de la récupération. »Marc Simoncini a bien conscience d’avoir jeté un pavé dans la mare. « Je me suis fâché avec beaucoup de mes amis. Entendre la vérité ne fait plaisir à personne. Mais pour dix critiques, j’ai eu 100 soutiens », veut croire l’entrepreneur, qui a lui-même songé à s’installer à l’étranger il y a deux ou trois ans. Pierre Kosciuszko-Morizet, qui a vendu PriceMinister à Rakuten en 2010, a volé au secours de l’entrepreneur. « Je suis exactement sur la même ligne, même si cela fait donneur de leçon. Et Marc n’en est pas un. Moi-même, j’ai ressenti l’envie de partir après avoir vendu, mais la fiscalité n’est pas une bonne raison de déménager », explique celui qui a également vu de nombreux entrepreneurs aller se réfugier à Londres ou à Bruxelles.« Ce n’est pas vraiment le moment »D’ailleurs, certains démentent un exil fiscal massif. Pierre Vannier explique qu’il a souhaité rester en France, mais qu’il n’a pas trouvé le travail adéquat. « On devrait prêcher la solidarité et l’unité en ces temps difficiles plutôt que de stigmatiser telle ou telle classe », estime-t-il. De son côté, Jérome Lecat, fondateur de Scality, justifie son départ en Californie. « Marc Simoncini oublie que beaucoup d’entre nous ne sont pas partis pour échapper à l’impôt, mais plutôt pour faire croître leur business. Il n’y a que 3 % des clients mondiaux pour mon activité en France, dit le patron. Ceux qui partent ne sont pas légion. »De son côté, Jean-David Chamboredon, qui avait lancé en septembre 2012 le mouvement des Pigeons, dénonçant une loi de finance jugée « anti-start-up », modère. « Les entrepreneurs peuvent être partis pour des raisons fiscales, mais ils refont leur vie, et oublient ensuite les raisons de leur départ. » Surtout, le landerneau des start-up a trouvé qu’évoquer la fiscalité au lendemain de terribles attentats était déplacé. « Ce n’est pas vraiment le moment. Aujourd’hui, il vaut mieux penser à la solidarité et à la générosité, peut-être aider les familles de victime d’une manière ou d’une autre, mais pas stigmatiser les uns et les autres », lance Ludovic Le Moan, le co-fondateur de Sigfox, spécialiste des objets connectés qui a levé en février dernier 100 millions d’euros. Jean-David Chamboredon abonde. « Je comprends ce qui anime Marc Simoncini, car il est vrai que la France est en faillite. Mais je ne suis pas sûr que faire rentrer 50 ou 100 entrepreneurs va résoudre un problème d’ampleur », dit le président exécutif du fonds d’investissement ISAI.Sandrine CassiniJournaliste au MondeSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard Les restaurateurs sont soucieux d’attirer à nouveau les Parisiens dans les cafés et aux terrasses, après les terribles attentats terroristes qui ont touché le cœur de la capitale et Saint-Denis, vendredi 13 novembre. Un groupe anonyme de restaurateurs a décidé de lancer l’opération « Tous au bistrot », appelant les Français à sortir dans leurs établissements mardi 17 novembre au soir. Et organisent, ce jour-là, une minute de silence à 21 heures.Tout savoir en direct dans notre LiveL’initiative a vite été relayée à la fois par le guide Le Fooding et par le Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs (Synhorcat). Cet organisme s’est fortement mobilisé après les attentats, qui ont fait des victimes parmi les clients de trois restaurants parisiens, un dans le 10e arrondissement, Le Petit Cambodge, et deux dans le 11e, Casa Nostra et La Belle Equipe. Tués alors qu’ils dînaient en terrasse.Le logo « Peace to Paris » détournéSamedi, la ville se réveillait sous le choc et salles de restaurants comme terrasses de café peinaient à se remplir. « La baisse de fréquentation a été drastique. Le chiffre d’affaires des établissements parisiens était en baisse de 60 % par rapport à un samedi normal », affirme Didier Chenet, président du Synhorcat. Il est vrai que certains avaient choisi de baisser le rideau. « L’activité est toutefois repartie dimanche, atteignant environ les deux tiers d’une journée normale », ajoute M. Chenet.Lire aussi :Attentats : un impact sans doute limité sur la croissanceSamedi, Alexandre Cammas, le fondateur du Fooding, a lancé le mot d’ordre « Tous au bistrot » sur les réseaux sociaux. Le logo de l’opération reprend le dessin de « Peace to Paris », une Tour Eiffel dans un rond noir, réalisé par le graphiste Jean Jullien, transformée pour l’occasion en une assiette encadrée d’une fourchette et d’un couteau. Cellule de criseL’initiative veut « rendre hommage aux victimes des attentats, soutenir les professionnels de la restauration et de l’entertainment, mortellement ciblés » et éviter que « ce qui fait Paris, la France, ne soit pas à son tour trahi par nos peurs », explique le guide du Fooding dans un communiqué. Et de préciser que l’appel ne se limite pas aux restaurants sélectionnés par ce guide.Le Synhorcat a également activé, lundi, une cellule de crise pour ses adhérents. « Nous sommes dans notre rôle d’assistance matérielle et psychologique », explique M. Chenet. L’objectif : répondre au mieux aux questions posées sur les règles de sécurité, sur la gestion des impacts économiques et sur les contrats d’assurance. Mais aussi soutenir ceux qui se sentent fragilisés par le drame et ses conséquences.Le syndicat est d’autant plus attentif que la conjoncture est morose. « Le chiffre d’affaires des restaurateurs est en baisse de 7 % à 10 % depuis le début de l’année. Même si à Paris, le recul est plus limité, à environ 5 % », selon M. Chenet.Par ailleurs, même si son arrivée est chaque année moins tonitruante, la sortie du Beaujolais nouveau, jeudi 19 novembre, reste l’occasion pour certains établissements de proposer leur sélection de vins avec menu lyonnais, voire ambiance musicale. Une autre date festive fixée sur la devanture des bistrotiers en ces temps tourmentés.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Audrey Tonnelier Trois jours après les plus terribles attentats que la France ait jamais connus, les économistes peinent encore à déterminer leurs conséquences, alors que le pays est resté englué dans une croissance poussive depuis le début de l’année. Vendredi 13 novembre au matin, l’Insee a annoncé une hausse de 0,3 % du produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre, à peine meilleure qu’attendu. Une menace terroriste désormais tangible aura-t-elle un impact sur le comportement des ménages et des entreprises ?Lire aussi :La Bourse de Paris peu affectée par les attentats« On est dans une zone inconnue, et les précédents ne nous aident guère. Malgré les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Casher de la Porte de Vincennes [en janvier], la croissance française avait vivement rebondi au premier trimestre 2015, à + 0,7 %. Mais les attaques visaient une population particulière, à la différence des attentats du 13 novembre, bien plus massifs », explique Denis Ferrand, directeur général de l’institut de conjoncture Coe-Rexecode.« Davantage de prudence » côté entreprises« Si Paris est de nouveau attaqué, les consommateurs étrangers ne prendront pas le risque d’une escapade dans la capitale, ni même peut-être ailleurs en France. Les compagnies aériennes, les groupes d’infrastructure de transports [ADP, Eurotunnel], les vendeurs de produits de luxe et l’hôtellerie, c’est-à-dire des secteurs dépendants du tourisme et de la consommation, seront les premiers touchés », s’inquiète Tangi Le Liboux, stratégiste chez Aurel BGC.« Les attaques terroristes ont des effets négatifs à long terme sur la croissance économique. Elles rendent les finances publiques plus tendues et mènent à une hausse des coûts d’emprunt des Etats », indiquait l’agence de notation Moody’s dans une étude, publiée le 5 octobre dernier, sur les effets du terrorisme. « L’étude des attaques terroristes dans les 10 pays les plus touchés en 2013 [montre] que le PIB est affecté de 0,51 à 0,8 point de pourcentage à court terme [...] La croissance des investissements est réduite de 1,3 à 2,1 points dans l’année des attaques terroristes », conclut l’étude, qui rappelle que pour l’année 2013, les deux tiers des attentats concernent l’Irak, le Pakistan, l’Afghanistan et l’Inde.Il existe « un flou important sur la situation à venir. [Pour le] consommateur, il serait rationnel de réduire sa consommation aujourd’hui et d’épargner davantage pour faire face à une situation dégradée dans le futur », juge Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis AM, dans une note publiée lundi.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : les questions que vous nous posez  « Du côté des entreprises, on peut imaginer que l’incertitude puisse se traduire par davantage de prudence, notamment dans les décisions d’investissement. Pourtant, ce n’est pas si simple. Les épisodes passés d’attentats n’ont pas plongé l’économie locale dans une phase de ralentissement marqué », complète M. Waechter.Un retour en récession « peu probable »De fait, l’observation des précédents en la matière plaide plutôt en faveur d’un impact limité sur l’économie. « Après les attentats du 11-Septembre aux Etats-Unis, la consommation des ménages a crû de 1,5 % au dernier trimestre 2001, contre 0,2 % à 0,3 % lors des trois trimestres précédents », rappelle M. Ferrand.« En Espagne, après l’attentat à la gare d’Atocha [de Madrid] en mars 2004, [la] croissance n’a pas été affectée. L’expansion soutenue de l’Espagne n’a pas été remise en question. Les attentats de Londres, en juillet 2005, n’ont pas modifié la tendance de l’économie britannique », complète M. Waechter, pour qui le retour en récession de l’économie française est peu probable. « Cela semble toujours difficile à imaginer au moment où les événements se passent, [mais] on note généralement dans ces périodes une dynamique collective forte pour faire face à l’adversité », ajoute-t-il.Par ailleurs, la reprise à l’œuvre en zone euro et le renforcement attendu de la politique monétaire de la Banque centrale européenne, par le biais d’achats plus massifs ou plus diversifiés de dettes publiques, devraient constituer des soutiens non négligeables. « La macroéconomie a un impact plus important sur la croissance que des événements comme celui du 13 novembre, si dramatique soit-il », conclut M. Ferrand.Lire aussi :Mario Draghi déterminé à frapper fort pour soutenir la zone euroAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Audrey Tonnelier La psychologie des marchés financiers n’est pas celle des citoyens. Trois jours après les plus terribles attentats qu’ait connus la France, le CAC 40 a ouvert en légère baisse de 1,06 %, lundi 16 novembre au matin. Francfort perdait 0,93 %, Londres glissait de 0,61 %… Loin, très loin d’un séisme comparable à la monstruosité des attaques. Au sein du CAC 40, le groupe hôtelier Accor plongeait tout de même plus de 6 % lundi matin, suivi par les spécialistes du luxe LVMH (– 2 %) et Kering (– 1,5 %). Air France-KLM perdait plus de 5 %.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : ce que l’on ignore encore« Bien sûr, la réaction à court terme des marchés ne peut pas être positive pour les valeurs en lien avec la consommation et le tourisme [chaînes hôtelières, compagnies aériennes, luxe, distribution…]. Mais je ne crois pas à une chute durable. De plus, avec Internet et l’essor de groupes comme Amazon, on dispose aujourd’hui de canaux nouveaux permettant de continuer à consommer, même sans sortir de chez soi. Par ailleurs, on peut aussi avoir une réaction inverse, avec des personnes qui vont plutôt désépargner et consommer afin de se rendre la vie plus douce, dans un monde incertain », détaille Sylvain Goyon, responsable de la stratégie actions chez Natixis Global Research.Le 8 janvier dernier, au lendemain de l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, le CAC 40 avait terminé en forte hausse de 3,59 %. A l’époque, les investisseurs pariaient – déjà – sur une action forte de la Banque centrale européenne (BCE) afin de soutenir l’économie du Vieux Continent. C’est ce qu’ils avaient pris en compte, davantage que les attentats français. « Seule une détérioration marquée de la situation en France, avec l’instauration d’une psychose qui se propagerait aux pays voisins, pourrait vraiment affecter la Bourse. Pour l’heure, on voit plutôt une population qui fait front, et cela est de nature à rassurer les investisseurs », indiquait alors un analyste au Monde.« Environnement très incertain »Les précédentes attaques terroristes ont pourtant souvent fait trébucher les indices boursiers. Le 11 mars 2004, les attentats dans des trains de banlieue à Madrid avaient fait chuter la Bourse espagnole de plus de 2 %, et le CAC 40 de près de 3 %.Le 7 juillet 2005, les bombes placées dans le métro et dans un autobus londonien avaient provoqué un plongeon de plus de 3 % du Footsie britannique en séance, imité par les autres places européennes et par la livre sterling.« L’impact à moyen terme des attentats pourrait être davantage visible dans les perspectives d’investissement des entreprises, déjà poussives en France »Sans parler du 11 septembre 2001 : après l’effondrement des tours jumelles, Wall Street avait été fermée quatre jours, et il avait fallu la mobilisation des opérateurs financiers pour que le Dow Jones ne cède « que » 7 % à la réouverture des marchés, le 17 septembre.« Plutôt que sur la consommation, l’impact à moyen terme des attentats du 13 novembre pourrait être davantage visible dans les perspectives d’investissement des entreprises, déjà poussives en France. Les investisseurs risquent de reporter encore davantage leurs décisions d’investissement, dans un environnement très incertain » estime M. Goyon.Lire aussi :Comment les entreprises gèrent l’après-attentatAu-delà des conséquences économiques, les investisseurs devraient s’interroger également sur les implications géopolitiques, alors que la France a riposté dimanche en bombardant un fief du groupe Etat islamique en Syrie. «  La grande question est de savoir si nous assisterons à une escalade du conflit en Syrie et en Irak «, a indiqué à l’AFP Angus Nicholson, analyste au sein du courtier britannique IG, rappelant que le président François Hollande a parlé d’ « acte de guerre » au sujet des attentats.Les attaques interviennent toutefois dans un contexte de renforcement de l’action de la Banque centrale européenne (BCE). Les observateurs attendaient déjà un renforcement des mesures de rachats d’actifs (« QE ») de l’institution pour décembre. Il n’en devient que plus probable, ce qui devrait soutenir les marchés.Lire aussi :La France bombarde le fief de l’Etat islamique en SyrieAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.11.2015 à 10h40 • Mis à jour le22.11.2015 à 13h36 | Claire Guélaud En Argentine plus qu’ailleurs, il faut se méfier des sondages. A de rares exceptions près, ils donnaient le péroniste Daniel Scioli potentiellement victorieux dès le premier tour des élections du 25 octobre. Les sondeurs n’avaient pas vu venir l’impressionnante remontée du libéral Mauricio Macri, qui était au coude à coude avec le candidat de Cristina Fernandez de Kirchner.Lire aussi :Argentine : campagne tendue avant le second tourLes instituts de sondage prédisent désormais sa victoire, dimanche 22 novembre, lors d’un second tour historique dans l’histoire politique du troisième plus grand pays d’Amérique latine. M. Macri, candidat de Cambiemos (Changeons), est à la tête d’une large coalition allant des radicaux de feu le président Raul Alfonsin (centre gauche) à la droite conservatrice. Il n’est pas seulement le chouchou des milieux d’affaires, il est aussi soutenu par à peu près tous les Argentins qui veulent, provisoirement ou durablement, en finir avec le kirchnérisme. Leur désir de changement semble suffisamment fort pour porter M. Macri, donné gagnant, jusqu’à la Casa Rosada, le siège de la présidence.Son principal adversaire, M. Scioli, a été intronisé candidat par la présidente Cristina Kirchner, qui jouit encore d’une grande popularité en Argentine. Daniel Scioli a joué la continuité, sans réaliser combien l’idée de l’alternance pouvait séduire les Argentins, après une décennie de kirchnérisme, plusieurs années de sérieuses difficultés économiques et des scandales de corruption à répétition.Le candidat kirchnériste s’est aussi montré peu soucieux d’être crédible sur le plan économique à un moment particulièrement délicat de l’histoire argentineL’ex-gouverneur de la province de Buenos Aires et vice-président du Parti justicialiste a bâti toute sa campagne sur l’idée du changement dans la continuité, sans juger utile de préciser le contenu de son programme. Il s’en est tenu à des généralités économiques et sociales souvent confondantes dans un pays où la récession menace et où la pauvreté s’étend, promettant par exemple de trouver 20 milliards de dollars (18,7 miliards d’euros) pour renflouer les caisses de la Banque centrale, alors que l’Argentine n’a plus accès au marché des capitaux depuis le défaut sur sa dette souveraine de 2001 et que ses réserves de change ont fondu.Le candidat kirchnériste s’est aussi montré peu soucieux d’être crédible sur le plan économique à un moment particulièrement délicat de l’histoire argentine. Interrogé par le quotidien Clarin, le 19 novembre, sur la manière dont il financerait la baisse de l’impôt sur les sociétés (IS), Daniel Scioli s’est contenté de dire qu’il comptait « sur la croissance ». Ce discours est d’une étonnante légèreté dans un pays où la progression du produit intérieur brut (PIB) n’a cessé de ralentir ces dernières années et qui se trouve fragilisé par la récession brésilienne. En le tenant, le candidat kirchnériste a alimenté le procès en incompétence que lui a fait son rival libéral : « Les kirchnéristes ? Ils ont perdu la capacité de conduire l’Argentine vers la croissance », a déclaré Mauricio Macri dans le même journal.Dans l’ombre de la présidenteDesservi par le soutien appuyé de Mme Kirchner, M. Scioli est resté du début à la fin de la campagne dans l’ombre de la présidente, à côté de laquelle il faisait pâle figure. Cela ne l’a pas aidé. Mais il a aussi commis des erreurs, comme celle de refuser de prendre part au débat télévisé qui a précédé le premier tour de l’élection ou celle de chercher à faire peur aux Argentins. « Les idées, les mesures d’ores et déjà décidées et les propositions de M. Macri constituent un danger pour la société argentine », a-t-il asséné, dimanche 15 novembre, lors du débat télévisé de l’entre-deux-tours, présentant le maire de Buenos Aires comme un apôtre du néolibéralisme, soutenu par les grands propriétaires terriens et par les milieux industriels. En bon péroniste, lui s’est présenté comme un défenseur d’un Etat populiste et protectionnisme. Mais la magie ne semble guère avoir opéré.Dans un pays en grande difficulté, fragilisé par des déficits jumeaux – ceux du compte courant et du budget –, en panne de croissance et avec une inflation galopante, la continuité est difficile à vendre. Le pays va avoir besoin d’assistance financière. Celle de la Chine ne sera probablement pas suffisante. Rompus aux crises économiques et financières, les Argentins semblent pressentir que leur prochain président n’aura pas d’autre choix que de trouver un accord avec les « fonds vautours » pour permettre au pays de sortir de son isolement et d’avoir à nouveau accès au marché des capitaux.« Il y a un accord entre le Fonds monétaire international (FMI), les “fonds vautours” et Macri sur la nécessité de supprimer les subventions et de dévaluer », a insisté M. Scioli. Son adversaire, qui s’est engagé à lever les contrôles de capitaux et à réduire les taxes sur les exportations honnies des milieux d’affaires dès le premier jour de sa présidence, est acquis à la nécessité d’un tour de vis et au caractère incontournable de la dévaluation. Mais il parie aussi sur le retour de la confiance des milieux d’affaires et des investisseurs pour faire durer l’austérité le moins longtemps possible. A charge pour les électeurs de trancher, dimanche, entre la promesse de continuité de M. Scioli et la volonté de rupture de son rival Mauricio Macri.Lire aussi :Argentine : le crépuscule des années KirchnerClaire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.11.2015 à 19h21 • Mis à jour le21.11.2015 à 16h42 | Mathilde Damgé Les attentats du 13 novembre ont, légitimement, éclipsé le reste de l’actualité. Mais, pour se donner un peu de baume au cœur, voici tout de même sept bonnes nouvelles, qui ont pu passer inaperçues. Premiers mariages homosexuels en Irlande. Les premiers mariages homosexuels peuvent se tenir depuis lundi 15 novembre en Irlande, six mois après une consultation historique qui a vu ce pays devenir la première nation au monde à l’autoriser par référendum. Son entrée en vigueur a toutefois été freinée par de nombreux recours, dans ce pays de tradition catholique où l’homosexualité n’a été dépénalisée qu’en 1993. Les mariages homosexuels déjà contractés à l’étranger seront, eux, automatiquement reconnus par les autorités irlandaises.Mariage, union civile, criminalisation… les droits des homosexuels dans le mondeA la suite de l’Irlande, qui a voté le 23 mai dernier en faveur du mariage gay, la Cour suprême américaine a légalisé le 26 juin le mariage homosexuel dans les cinquante Etats du pays. Ainsi, quatorze Etats américains doivent modifier leur législation pour autoriser les couples de même sexe à se marier. Mais dans nombre d’autres Etats, être homosexuel reste un délit, voire un crime.La carte ci-dessous figure les droits accordés aux homosexuels dans le monde, ou à l’inverse la pénalisation de l’homosexualité. Passez votre souris sur un pays pour avoir plus de détails. Le dernier cas connu d’Ebola en Guinée déclaré guéri. Une petite fille de 3 semaines dont la mère est morte, a été officiellement déclarée guérie lundi. La fin de l’épidémie pourra être annoncée à Conakry dans quarante-deux jours (deux fois la durée maximale d’incubation du virus), après le second test négatif, si aucun cas n’est signalé d’ici là. L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, la plus grave depuis l’identification du virus en Afrique centrale, en 1976, a fait au moins 11 300 morts sur 29 000 cas recensés. Les victimes se concentrent à 99 % dans trois pays limitrophes : la Guinée, d’où est partie l’épidémie en décembre 2013, la Sierra Leone et le Liberia. Cette nouvelle est entachée par l’annonce vendredi soir de trois nouveaux cas au Liberia, alors que le pays avait été officiellement déclaré débarrassé du virus le 9 mai par l’Organisation mondiale de la santé.Lire aussi : Plus aucun cas d’Ebola signalé en Guinée Les nouveaux tests prénataux de dépistage de la trisomie 21 jugés efficaces. Ces tests (facturés entre 400 et 600 euros et non remboursés), sur simple prélèvement de sang maternel, ont été reconnus mercredi par la Haute Autorité de santé (HAS), qui étudie désormais le cadre de son utilisation. L’objectif est de diminuer le nombre de recours non justifiés à l’amniocentèse, qui peut se solder par une fausse couche. Cet examen était jusqu’à présent proposé aux femmes enceintes lorsque les tests sanguins révèlent une perturbation des taux d’hormones et de protéines pouvant évoquer la présence d’une trisomie 21, et que l’échographie du premier trimestre présume une irrégularité des proportions morphologiques (mesure de la clarté nucale, des membres, os du nez, taille de l’enfant…). Londres arrête ses centrales au charbon les plus polluantes d’ici 2025. La ministre de l’énergie et du changement climatique britannique, Amber Rudd, a annoncé, mercredi, que toutes les centrales électriques du pays fonctionnant au charbon réduiront leur production dès 2023 et qu’elles auront cessé leur activité en 2025.Lire aussi : Les zigzags de Londres sur la transition énergétique Un trésor découvert en Suisse. C’est dans un verger planté de cerisiers, dans le nord de la Suisse, qu’un maraîcher helvétique a fait, par hasard, une découverte surprenante : un trésor numismatique, enterré là depuis mille sept cents ans et datant du IIIe siècle après Jésus-Christ. Les pièces de monnaie sont dans un excellent état de conservation, les inscriptions qu’elles portent sont encore bien lisibles. Les chimpanzés ne seront plus des cobayes. En tout cas, ils ne serviront plus à la recherche gouvernementale aux Etats-Unis. Ces animaux, qui sont les plus proches de l’homme avec 98 % de gènes communs, ont été enregistrés parmi les espèces menacées par le service de la pêche et de la vie sauvage américain. En outre, les cinquante derniers représentants de l’espèce encore captifs vont être mis à la retraite dans un sanctuaire. Remise en liberté d’un panda. Hua Jiao, une femelle panda géante âgée de 2 ans, a été relâchée dans la nature au sein de la réserve naturelle de Liziping, dans la province du Sichuan. En 2012, un panda issu des mêmes parents que Hua Jiao, et baptisé Tao Tao, avait déjà été relâché dans cette région, connue pour être l’habitat naturel de cette espèce menacée.   Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi L’exemple le plus emblématique des décalages entre l’élite et le peuple est peut-être celui de la reine Marie-Antoinette, connue pour avoir supposément suggéré au peuple affamé marchant sur Versailles de manger de la brioche. Une déclaration probablement imaginaire, mais qui n’en reste pas moins emblématique, et qui semblerait avoir quelques échos avec l’actualité. « En ce début de XXIe siècle, les élites sont-elles atteintes du syndrome de Marie-Antoinette, c’est-à-dire déconnectées de la réalité vécue par le peuple et incapables d’envisager que le pouvoir leur échappe ? », se demande ainsi Jean-Luc Wingert dans Le syndrome de Marie-Antoinette.C’est en effet un personnel politique crispé sur une vision dogmatique de l’économie, exclusivement préoccupé par la défense de ses intérêts, que décrit le consultant en innovation sociale et en organisation.Ainsi, au moment où la crise touche tous les domaines, du social à l’environnement en passant par l’économie, la finance et éducation, les pays occidentaux apparaissent désemparés : les élites se battent pour sauvegarder leurs avantages et ceux de leurs pays respectifs, le Royaume-Uni continuant de défendre les intérêts de la finance, dans laquelle il a beaucoup investi, l’Allemagne focalisée, quant à elle, sur la défense de son industrie.Évolution de schémas de penséeMais ce n’est pas d’un pamphlet contre les élites dont il s’agit ici. Si dans son premier ouvrage, La vie après le pétrole. De la pénurie aux énergies nouvelles (Autrement, 2005), Jean-Luc Wingert présentait la problématique de la transition énergétique, la crise actuelle pousse l’auteur à envisager des solutions encore plus globales : c’est à une crise de la civilisation occidentale et de son modèle de développement que nous avons à faire.La première partie de l’ouvrage est ainsi consacrée à la possible évolution des schémas de pensée : après avoir analysé le cercle vicieux dans lequel nous entraîne le système marchand, l‘auteur s’interroge sur les croyances occidentales et la « science économique ».Dans la deuxième partie de l’ouvrage, l’auteur détaille une série de propositions pour changer la société : des réformes de la finance à des formes autres d’organisation d’entreprise, en passant par la création d’un Sénat citoyen, une chambre tirée au sort sur les listes électorales pour questionner les propositions, redonner de l’oxygène aux institutions et retrouver des débats contradictoires et de qualité.Révolution en matière de financeMais c’est en matière de finance que la révolution semble le plus s’imposer : « ce secteur est devenu un casino géant, bien éloigné des préoccupations du financement de l’économie réelle qui, pourtant, devrait être son objectif ». L’auteur suggère donc de séparer les activités des banques d’affaires des banques de détail afin de protéger les activités bancaires destinées à l’économie réelle.En peignant plusieurs révolutions possibles, liées, et qui dessinent des futurs différents, c’est surtout à un changement de paradigme qu’appelle l’auteur. L’enjeu n’étant plus de croire à une nouvelle vérité, mais de prendre conscience que si une fable de cohésion est indispensable pour faire société, il ne s’agit pas d’une vérité, mais d’un récit comportant simplification et imaginaire, qui met en avant certains aspects et en met d’autres dans l’ombre.Ainsi, l’abondance énergétique qui depuis près de trois siècles rend possible l’autonomie ou l’agriculture industrielle est un élément du contexte historique qui n’est pas considéré à sa juste valeur, et dont il nous est difficile d’imaginer la fin. « Jadis on demandait au peuple de sacrifier sa vie présente pour un salut dans l’au-delà, on lui demande maintenant de la sacrifier pour la futilité d’une utopie marchande. »Le syndrome de Marie-Antoinette. Que faire quand les élites ont perdu la tête ? de Jean-Luc Wingert (Les Liens qui Libèrent, 224 pages, 18 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde Gaëlle Picut Trois médias numériques, lancés en 2014 et 2015, tournent autour du travail. Leur point commun : mettre en valeur les récits des travailleurs eux-mêmes.Le premier projet éditorial, Raconter la vie (raconterlavie.fr) a été lancé en janvier 2014 par Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France, et soutenu par les Editions du Seuil. Il accueille des textes écrits essentiellement par des anonymes, dont un certain nombre autour de différents métiers.« Ce projet a l’ambition de répondre au besoin de voir les vies ordinaires racontées, les voix de faible ampleur écoutées, la réalité quotidienne mieux prise en compte », écrivait Pierre Rosanvallon lors du lancement dans un manifeste intitulé « Le parlement des invisibles » : « Donner la parole, rendre visible, c’est aider les personnes à retrouver leur dignité, à résister. C’est leur permettre de rassembler leur vie dans un récit qui fait sens, de l’insérer dans une histoire collective ».On y trouve des témoignages très variés : un conducteur de métro, une psychologue, une caissière, une conseillère d’orientation, un infirmier, un routier, un boulanger, une employée de fast-food, un directeur d’agence bancaire, un charpentier…Dans l’Education nationaleDans le sillage du projet « Raconter la vie », le SGEN-CFDT, un syndicat de l’Education nationale, a lancé en septembre 2014, Raconter le travail (raconterletravail.fr), un espace où les professionnels de l’enseignement peuvent témoigner de leur travail, de ce qu’ils vivent au quotidien, sur ce qu’il se passe de façon invisible au sein des établissements scolaires.Le but est de raconter le concret et la diversité des situations. « La représentation du travail dans l’Education nationale fait aujourd’hui défaut. La méconnaissance du travail réel des personnels, par les médias et les corps intermédiaires comme par les intéressés eux-mêmes, explique à la fois les carences des politiques publiques et l’incapacité des personnels à agir collectivement », estime Frédéric Sève, secrétaire général du SGEN-CFDT dans le manifeste de lancement du site. Cette initiative a été parrainée par Pierre Rosanvallon et son équipe.Le dernier né est le site Dire le travail (direletravail.coop), lancé en avril 2015 par la coopérative du même nom regroupant une cinquantaine de sociétaires et animée par Patrice Bride, ancien rédacteur en chef des Cahiers pédagogiques.Ce média publie aussi des écrits signés des travailleurs eux-mêmes. Des professionnels les aident à mettre en forme leurs récits. « Nous cherchons avant tout à mettre en avant le travail, plutôt que le métier : non pas ce que fait en général un maçon, un gardien de musée ou un policier, mais la façon très particulière dont une personne forcément unique s’est débrouillée de ce qu’elle avait à faire, dans son contexte propre », explique Patrice Bride. Une vingtaine de récits sont déjà en ligne, rédigés par un dermatologue, un caissier, une infirmière, une accompagnatrice en soins palliatifs, etc.Ce qui se fait au-delà du métierCe travail d’expression écrite produirait plusieurs effets. « Dire son travail est important. Poser des mots permet de prendre de la distance par rapport au quotidien, à l’apparente routine ou à la course permanente, constate Patrice Bride. On réalise tout ce que l’on arrive à faire malgré les difficultés, les prescriptions parfois contradictoires, voire la souffrance. À cet effet révélateur, vient s’ajouter un effet assurance ou réassurance quand on n’est pas très sûr de ce que l’on fait. Enfin, l’écriture est une manière de partager avec d’autres son expérience et ses histoires de travail, de les faire reconnaître ».Nadir Abdelgaber, un jeune caissier a rédigé un texte sur son quotidien, en partant de la façon dont il plie le ticket de caisse avant de le tendre au client. « Pour lui, écrire sur son travail, être publié, lu, est une manière de montrer son travail sous un angle positif. Il ne s’agit pas seulement de montrer comment il fait son travail mais aussi la façon dont il se l’approprie », témoigne Patrice Bride.Ariane Grumbach a publié un texte (« Des mots pour mieux manger ») sur son activité de diététicienne. « J’avais déjà un certain recul sur mon vécu professionnel. En revanche, je n’avais jamais formalisé des mots dessus et en ce sens, la démarche était fructueuse », estime-t-elle. « J’aime cette façon de passer » de l’autre côté du miroir « de métiers que l’on ne connaît que très partiellement. Cela me paraît une démarche extrêmement intéressante que l’on travaille seul ou en entreprise car elle peut aider à prendre conscience de la valeur de son travail, des compétences acquises au fil du temps. C’est aussi une façon de fixer la mémoire du travail », poursuit-elle.Faire partie d’un toutAude Baron, qui a écrit un texte sur son activité de paludière, a également ressenti l’importance de transmettre sa passion pour son métier. Au-delà, elle compare cette démarche à un « travail thérapeutique ». « J’avais témoigné une première fois sur mon métier pour un blog. Cela avait enclenché quelque chose chez moi. J’ai eu envie de poursuivre cette réflexion. Cela m’a fait du bien et m’a conforté dans mon choix de vie. Avant de devenir paludière comme mon père, j’ai été chargée de communication au sein d’une collectivité locale. Écrire ce texte m’a fait réaliser un certain nombre de choses dont je n’avais pas conscience sur le sens de ce que je faisais. Depuis, je les vis de façon encore plus intense », analyse-t-elle. « En décrivant mon activité, j’ai l’impression de faire partie d’un tout, d’être en accord avec la nature, le cycle des saisons. C’est un travail sur soi en permanence ».Par ailleurs, la publication de ce texte a favorisé des discussions avec ses proches. Elle s’est rendu compte qu’elle préférait utiliser le terme d’activité qui renvoie à des choses positives, à un épanouissement, plutôt que celui de travail associé à quelque chose de laborieux, de pénible.« En période de crise économique, d’événements tragiques comme nous le vivons actuellement, il est important de revenir aux fondamentaux, de faire son travail avec amour, de remettre les relations humaines au cœur de nos activités. Le métier de paludier est à la fois solitaire et solidaire. Le monde du marais est une grande famille alors que lorsque je travaillais dans la fonction publique j’avais le sentiment d’être très isolée », conclut-elle.Etre connecté à l’actualitéL’une des ambitions de Dire le travail est aussi de chercher des connexions avec l’actualité. Il accueille par exemple le témoignage d’Adèle Wine, partie en mission comme responsable d’approvisionnement dans un Centre de traitement Ebola de Médecins sans frontières en Guinée. « Derrière chaque événement de l’actualité, il y a toujours du travail, des femmes et des hommes qui font ce qu’ils ont à faire avec de l’intelligence, des émotions, des convictions, des valeurs », résume Patrice Brice.Outre cette publication web, la coopérative Dire le travail développe d’autres activités tels que des ateliers à destination de particuliers souhaitant écrire sur leur travail, ou des interventions auprès d’organismes (associations, syndicats, entreprises, etc.), en particulier dans le cadre de formations autour de questions liées à l’expression sur le travail. Elle est actuellement en discussion avec l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) et la CFDT intéressées par la démarche.Pour compléter ce tour d’horizon de cette « démocratie narrative » (selon l’expression de Pierre Rosanvallon), il faut également évoquer les blogs, un média personnel parfois utilisé par leurs auteur(e) s pour s’interroger sur leurs pratiques professionnelles. Le milieu médical est incontestablement surreprésenté. On peut citer Jaddo (rédigé par une jeune généraliste), Vieux et merveilles (une auxiliaire de vie), Boules de fourrure (un vétérinaire) ou encore 10 lunes (une sage-femme).Ces différentes initiatives montrent que parler du travail n’est pas réservé aux sociologues, aux économistes, aux politiques ou aux journalistes. Derrière les notions de marché du travail, de chômage, de productivité, d’innovation, de management… il y a le travail réel, l’humain. « Nous voulons donner à lire le travail réel. De l’engagement, du conflit, de la solidarité : ce qui se joue au travail, parfois envahissant, parfois dépourvu de sens, avec ses grandeurs comme ses difficultés, toujours au cœur du fonctionnement de la société », résume Patrice Bride.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Anne Rodier et Francine Aizicovici La cellule d’écoute psychologique à La Poste a enregistré une centaine d’appels depuis les attentats, le double de l’usage ordinaire. Une équipe de psychologues spécialisés est à disposition chez L’Oréal, un numéro d’appel chez Allianz global assistance, et les médecins du travail accompagnent les salariés d’EDF qui sont sous le choc, après la perte de leur collègue, Juan Alberto Gonzalez Garrido, 29 ans, vendredi 13 novembre au Bataclan. La majorité des grandes entreprises ont un dispositif d’accompagnement psychologique interne ou en partenariat avec des cabinets privés, qu’elles ont activé ces derniers jours.« Les militaires nous ont appris qu’on ne peut pas vivre normalement après avoir vu mourir quelqu’un sous ses yeux », explique Xavier ALas Luquetas, président du cabinet Eleas, spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux. Mais surtout l’employeur est légalement responsable de la santé de ses salariés. Selon l’article L. 4121-1, « l’employeur prend les mesures nécessaires pour (…) protéger la santé physique et mentale des travailleurs ».La responsabilité des employeursHistoriquement, ce sont les entreprises privées de sécurité qui, les premières, se sont dotées de « cellules de soutien » pour leur personnel à la suite d’un choc psychologique, suivies des entreprises victimes d’attaques à mains armées (banques, commerces).Puis la jurisprudence a renforcé la responsabilité des employeurs, lorsque en 2002 l’obligation de moyens exigée de l’employeur pour assurer la santé des salariés est devenue une obligation de résultat. Enfin en réaction à la crise des suicides chez France Télécom en 2008, le ministre du travail Xavier Darcos a réaffirmé que toutes les grandes entreprises devaient évaluer les risques et mettre en place un plan d’action. Ce fut le début de l’essor des cellules de soutien.Elles sont organisées d’une part au sein des grandes entreprises (avec les assistantes sociales et le médecin du travail, s’il est psychologue clinicien) et d’autre part en faisant appel à des cabinets privés qui mettent à disposition des psychologues en consultation téléphonique ou en intervenant dans les établissements. Les cabinets pionniers, créés à la fin des années 1990, sont Stimulus, Eleas et Psya. Puis de nombreux autres ont été créés réunis depuis 2011 en fédération (la Fédération des intervenants en risques psychosociaux).Des mutuelles pour les PMEEnfin, de leur côté, les mutuelles, comme Malakoff Médéric ou Audiens, proposent des services d’accompagnement par leurs équipes de psychologues aux salariés des PME et aux intermittents. « Il y a le temps de l’urgence immédiate, puis le suivi des salariés dans la durée, expose Stéphane Lecoq, responsable des relations clients entreprise chez Audiens, qui vient d’ouvrir un dispositif de soutien aux collaborateurs du Bataclan. Certaines populations sont particulièrement en risque, souligne-t-il. 40 des 129 décès ont touché les métiers de la culture »Les cabinets privés et les mutuelles ont enregistré une augmentation des demandes depuis le 13 novembre, comme ce fut le cas en janvier, après l’attaque contre Charlie Hebdo. « 50 % de nos clients nous avaient appelés dès samedi pour savoir comment réagir auprès de leurs salariés », indique M. Alas Luquetas, dont la première recommandation a été de rappeler aux salariés les dispositifs déjà en place dans l’entreprise « pour rappeler la dimension protectrice de l’organisation ».Bilan de la première semaine post-attentat, le cabinet Psya a, de son côté, effectué 40 jours d’intervention par ses psychologues au sein d’une trentaine d’entreprises, alors que le volume annuel moyen du cabinet est de 200 à 250 jours. Psya a fait intervenir sa vingtaine de psychologues salariés. Mais il a aussi dû faire appel à des professionnels externes, compte tenu de l’afflux de demandes. Enfin, « Audiens a reçu une demande d’accompagnement psychologique d’une soixantaine de salariés et d’intervention de psychologues sur site de la part de huit entreprises », précise M. Lecoq.Phénomène de résonanceTous les salariés d’Ile-de-France n’ont pas exprimé un besoin de soutien psychologique depuis les attentats. Mais la population à risque va bien au-delà des quelques centaines de salariés qui ont été témoins directs des attaques. Car un phénomène de résonance réactive les traumatismes des attentats précédents : « une salariée m’a appelé aujourd’hui pour me parler de l’attaque de Toulouse, qu’elle revivait depuis vendredi », témoigne M. Alas Luquetas.D’autres situations plus personnelles de confrontation avec l’idée de mort (un suicide ou la mort brutale d’un proche) prennent une ampleur particulière. « C’est important que les entreprises puissent proposer cette aide, dans la mesure où ces situations que vivent leurs salariés ont un impact sur le quotidien de travail, l’état psychologique des salariés, la motivation », estime Emmanuel Charlot, directeur associé chez Psya.Les entreprises sont confrontées à trois cas de figure. Soit elles comptent un salarié décédé ou grièvement blessé dans leur effectif, et sont amenées à organiser des groupes de parole et adapter le management. Soit les salariés sont concernés indirectement, auquel cas la cellule d’écoute téléphonique par des psychologues accessibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 permet de soutenir les gens qui ne vont pas bien.« Les salariés d’Allianz Global assistance ont reçu dimanche un mail leur indiquant un numéro de téléphone pour pouvoir parler en français ou en anglais à un des six psychologues de la société de téléassistance GTS », indique Candice Bosson, responsable RH chez Allianz Global Assistance. « Si les demandes de salariés devaient dépasser 5 % de l’effectif, on aurait besoin de faire venir des psychologues sur site », ajoute Mme Bosson.Enfin, le troisième cas de figure concerne les salariés qui sont affectés par l’événement, à savoir potentiellement tous les salariés français. « En janvier, ce sont des journalistes qui étaient visés, aujourd’hui c’est tout le monde », constate M. Alas Luquetas. Les cabinets d’accompagnement seront probablement mieux connus après ce vendredi 13, mais toutes les entreprises n’auront pas besoin de faire appel à des psychologues.Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journalisteFrancine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gary Dagorn Dans son rapport annuel sur le terrorisme (le Global Terrorism Index), l’Institute for Economics and Peace (IEP) publie une estimation du coût mondial des attaques terroristes. Ce coût a atteint un niveau sans précédent depuis 2000, dépassant même l’année 2001, marquée par les attentats du 11 septembre perpétrés par Al-Qaida contre les États-Unis.Selon l’IEP, le coût des attaques terroristes est estimé en 2014 à 52,9 milliards de dollars (environ 49,5 milliards d’euros), soit une augmentation de 60 % par rapport à 2013.Ces chiffres sont toutefois à relativiser – puisque le coût des violences criminelles et les homicides est 32 fois plus élevé (1 700 milliards de dollars). Surtout, ce montant est à prendre avec la plus grande précaution en raison de la méthodologie employée. #container_14478421999{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14478421999{ height:500px; } #container_14478421999 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14478421999 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14478421999 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14478421999 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Coût mondial estimé du terrorisme depuis 2000En milliards de dollarsSource : Institute for Economics and Peacerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Les coûts totaux sont ensuite rapportés au produit intérieur brut par habitant du pays de la victime. Selon cette méthodologie, la vie d’un citoyen américain ainsi a plus de « valeur économique » que la vie d’un citoyen égyptien.Dépenses de sécurité et contrats d’assurance exclus du calculLe coût des morts et blessés représente la plus grande partie des coûts liés au terrorisme recensés dans cette étude : en 2014, 97 % des 53 milliards de dollars annoncés proviennent directement du coût économique des victimes, le reste (détournements, dommages matériels…) représente 705 millions de dollars. table{ width:90%; margin:auto; font-size:1.5rem; } th,td{ padding:5px; border:1px solid #999; } th{ background-color:#eee; }Type de dommagesMontant(millions de dollars)Morts51 275Blessés918Explosions410Dommages sur les infractuctures104Attaques armées99Détournements67Prises d'otage20Attaques non-armés3Assassinats2Mais l’étude n’inclut pas d’autres coûts supplémentaires liés au terrorisme comme par exemple le renforcement des effectifs de sécurité ou l’augmentation des prix des contrats d’assurance. Dans le cas des attentats du 13 novembre, Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics, a d’ores et déjà annoncé que ces créations de postes et le déploiement de nouveaux moyens matériels se chiffreraient à 600 millions d’euros, pour la seule année 2016.Gary DagornJournaliste au Monde Alexis Delcambre et Alexandre Piquard C’est une polémique née d’un dossier qui aurait dû être consensuel. Destinée à élargir le soutien public à un plus grand nombre de publications après les attentats contre Charlie Hebdo, la réforme des aides à la presse a fait l’objet, ces derniers jours, de vives critiques.En cause : la volonté du gouvernement de priver de ces nouvelles aides les publications ayant fait l’objet de condamnations pour racisme, antisémitisme, incitation à la haine raciale ou à la violence au cours des cinq dernières années. La mesure concerne des titres d’extrême droite comme Minute et Rivarol, ou encore l’hebdomadaire Valeurs actuelles, positionné à la droite de la droite et par deux fois condamné ces derniers mois, même s’il a fait appel.Lire aussi : Aides à la presse : qui touche le plus ? Dans son décret du 6 novembre 2015, le gouvernement a étendu le champ de l’aide aux publications nationales d’information politique et générale à faibles ressources publicitaires : elle concerne désormais tous les périodiques et pas uniquement les quotidiens. Il s’agit d’une démarche en faveur du pluralisme, initiée au lendemain de l’attentat qui a décimé l’hebdomadaire Charlie Hebdo, en janvier (celui-ci ne bénéficiera toutefois pas de l’aide, qui est limitée aux publications dont la diffusion est inférieure à 300 000 exemplaires, un seuil que l’hebdomadaire a dépassé depuis janvier).Plainte à BruxellesLe fait que ce renforcement des aides directes ne touche pas les titres ayant fait l’objet de condamnation a fait rapidement réagir. Mardi 17 novembre, Valeurs actuelles s’en est pris au système d’aide dans sa globalité en indiquant avoir « adressé une plainte formelle contre la France pour aide d’Etat incompatible avec le Traité de l’Union européenne dans le secteur de la presse d’information politique et générale de diffusion nationale ».Le lendemain, son directeur, Yves de Kerdrel, a également annoncé un recours au Conseil d’Etat. Il croit avoir identifié une fragilité juridique au sein du décret, dans la mesure où dans les faits, ce sont les directeurs de publication qui sont condamnés, non les titres. Or le décret fait référence à ces derniers.Plus surprenant : jeudi 19 novembre, c’est l’ensemble des quotidiens et magazines qui s’est ému de la mesure, à travers un communiqué commun du syndicat de la presse magazine (SEPM) et de la presse d’information générale (AIPG). Ce texte reprend l’argument de M. de Kerdrel en constatant que « le décret (…) soulève plusieurs points de droit, dont, mais non exclusivement –, celui du non-respect du principe de la personnalité des peines, en raison des règles particulières de responsabilité en matière de presse posées par la loi de 1881, et qui excluent la responsabilité directe de la société éditrice ».Le ministère « serein »En réponse, le ministère de la culture, joint par Le Monde, se dit « serein » sur les contestations juridiques de son décret : les condamnations touchent certes des individus, mais ils sont visés en tant que directeur de la publication, les condamnations ne sont pas personnelles, argumente-t-on. On ajoute que les amendes sont souvent payées par les titres, pas par les dirigeants.Sur la contestation des aides à la presse au niveau européen, le ministère de Fleur Pellerin ne s’affiche pas plus inquiet. Ce type de soutien public à un secteur est un choix politique, au même titre que la neutralité technologique invoquée pour accorder récemment un taux de TVA « super réduit » aux titres de presse sur Internet. Malgré une certaine opposition, Paris estime engranger des soutiens, au niveau européen, sur ces sujets.Sur le fond, cette réforme des aides au pluralisme vise à soutenir des titres qui contribuent à la « vitalité démocratique », argumente le ministère. Exclure les publications condamnées pour propos racistes ou discriminatoires est « dans l’esprit de la loi de 1881 sur la liberté de la presse ». L’article 24 de ce texte rappelle que seront notamment condamnés ceux qui auront « provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes ».Une réforme politique ?Personne n’est visé en particulier à cause de sa ligne éditoriale, c’est un principe républicain, soutient-on au cabinet de Fleur Pellerin. Une tentative de couper court à l’argument selon lequel la réforme est politique et vise à affaiblir des titres d’opposition frontale à François Hollande, comme Valeurs Actuelles, ou proches de l’extrême droite.Enfin, le ministère rappelle que cette aide au pluralisme ne représente qu’une faible partie de l’ensemble des aides directes et indirectes (via les aides postales notamment). En 2014, un titre d’extrême droite comme Présent a touché 362 745 euros d’aides au total (dont 226 888 euros d’aides directes). Valeurs Actuelles a touché 961 026 euros d’aides à son transport postal mais zéro aide directe. Minute et Rivarol n’ont rien touché.Parmi la cinquantaine de titres qui pourraient bénéficier des nouvelles aides au pluralisme, on trouve les publications de gauche Le Monde diplomatique ou Politis, les publications chrétiennes Témoignage chrétien, Pèlerin magazine ou Golias, le magazine féministe Causette, le mensuel et site sur l’écologie Terra Eco, voire le bihebdomadaire généraliste Society.Malgré les arguments du ministère, les fédérations d’éditeurs de presse risquent de ne pas désarmer immédiatement : « Quelles que soient les justifications politiques et morales censées la justifier, une telle exclusion, dans son essence même, rompt avec le principe démocratique intangible de la neutralité de l’action publique vis-à-vis de la presse d’opinion », écrivent-ils, avant d’invoquer Tocqueville : « Pour recueillir les biens inestimables qu’assure la liberté de la presse, il faut savoir se soumettre aux maux inévitables qu’elle fait naître. »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.11.2015 à 14h56 Depuis 2013, les gains réalisés lors de la vente d’actions sont soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu avec les autres revenus du foyer fiscal. Afin d’inciter les épargnants à conserver leurs titres le plus longtemps possible, le législateur a prévu un abattement pour durée de détention : cet abattement revient à minorer la plus-value imposable de 50 % lorsque les titres sont revendus entre deux ans et huit ans après leur acquisition, et de 65 % lorsque cette vente a lieu au moins huit ans après.Pour calculer le montant de la plus-value nette imposable au titre d’une année, les pertes enregistrées sur certains titres viennent en déduction des gains réalisés sur d’autres. Mais l’administration fiscale considérait, ce qui semblait d’ailleurs critiquable, que l’abattement pour durée de détention s’appliquait aussi aux moins-values.Le Conseil d’Etat lui a donné tort dans une décision du 12 novembre. Selon la haute juridiction, les abattements pour durée de détention ne sont pas applicables aux moins-values et ne s’appliquent, conformément à la loi, qu’aux « gains nets ».Attention aux modalités de calculIl s’agit d’une bonne nouvelle, dans la mesure où un contribuable n’est pas pénalisé par le choix d’une détention durable lorsqu’il constate une moins-value sur des titres détenus depuis plus de deux ans. Que la moins-value soit faite plus ou moins de deux ans après l’acquisition, elle demeure intégralement utilisable pour réduire l’assiette de l’impôt.Mais la décision du Conseil d’Etat comporte une mauvaise surprise. Il convient en effet de faire très attention aux modalités de calcul de l’abattement de détention définies par le Conseil d’Etat. Selon lui, l’abattement pour durée de détention ne joue en effet que sur les plus-values diminuées des moins-values de l’année ou de celles d’années antérieures qui étaient en report d’imputation.En pratique, cela signifie que, avant d’appliquer l’abattement pour durée de détention, il faut déduire les moins-values de même nature, sans aucun abattement, quelle que soit la durée de détention. Dans un second temps, on applique au gain net ainsi obtenu les abattements prévus par la loi.Rappelons, s’agissant des prélèvements sociaux, qu’ils sont applicables sur les plus-values nettes réalisées par les contribuables sans abattement pour durée de détention.Grâce à la décision du Conseil d’Etat, les actionnaires qui ont imputé des moins-values sur leurs plus-values de 2013 et/ou 2014 et ceux qui ont réalisé au cours de ces années des moins-values diminuées de l’abattement peuvent déposer une déclaration rectificative afin de retrouver le plein usage de leurs moins-values.Ce nouveau mode d’imputation peut leur permettre, en outre, d’obtenir la restitution des prélèvements sociaux payés ainsi que de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus qu’ils auraient éventuellement acquittée.Daniel Gutmann, avocat associé de CMS Bureau Francis Lefebvre et professeur à l’Ecole de droit de la Sorbonne. Denis Cosnard La Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) passe entre des mains corses. L’entrepreneur Patrick Rocca a été choisi, vendredi 20 novembre, par le tribunal de commerce de Marseille pour reprendre la compagnie maritime en difficulté.Lire aussi :Les mystères de Patrick Rocca, le repreneur corse de la SNCMDébut novembre, ce Corse de 50 ans avait, lors de la dernière audience, reçu le soutien des juges-commissaires chargés de veiller au bon déroulement de la procédure, du représentant du régime de garantie des salaires (AGS) et surtout du procureur de la République de Marseille. Les juges du tribunal de commerce ont donc suivi leurs recommandations, et confié les clés de l’entreprise à M. Rocca. Celui-ci doit reprendre six bateaux sur sept, et 865 salariés sur 1438. Son offre était celle qui limitait le plus les licenciements.Trois autres candidats étaient sur les rangs pour acheter la compagnie, dont les ferries font la navette entre Marseille, la Corse et le Maghreb : l’armateur franco-tunisien Daniel Berrebi, l’armateur grec Arista et le groupement d’entreprises Corsica Maritima.Préavis de grèveM. Rocca était initialement parti avec un handicap. En février 2014, le tribunal correctionnel d’Ajaccio l’a en effet condamné à trois mois de prison avec sursis et 100 000 euros d’amende pour abus de bien social, escroquerie, faux et usage de faux. « Le prévenu confond le patrimoine de ses sociétés avec le sien propre, à son bénéfice exclusif », résume le jugement. Mais cette tache sur le CV ne lui interdit pas de reprendre une entreprise, et son projet a convaincu les parties prenantes.Lire aussi :La SNCM penche vers la CorseL’interminable feuilleton de la SNCM n’est pas fini pour autant. Les syndicats qui demandaient le report de la décision du tribunal ont appelé à la grève. Sans attendre la décision, un préavis avait été déposé à la date de samedi 21 novembre.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Escande Dans un monde en furie, un peu de tendresse ne peut pas faire de mal. Jack Dorsey a laissé le soin à sa maman de lancer l’introduction en Bourse de sa société, Square, spécialisée dans le paiement par mobile. Elle l’a fait en achetant un bouquet chez sa fleuriste grâce à l’application mise au point par son fiston. Son ordre a automatiquement actionné la cloche qui traditionnellement sonne l’ouverture des cotations à Wall Street.Lire aussi :Parrot lance la plus importante levée de fonds de l’année en FranceC’est la façon originale qu’a trouvée l’entreprise californienne pour passer de l’autre côté du miroir, celui qui sépare le monde de l’argent privé et des investisseurs professionnels de celui de la Bourse, ouverte à tous. Un passage guetté avec anxiété par le secteur financier qui redoute depuis quelques semaines un éclatement de la bulle des valeurs technologiques.Examen réussi pour Square, dont le cours s’est finalement envolé de 45 % pour sa première séance, jeudi 19 novembre. Mais au prix d’un sacrifice. La société a dû réviser sérieusement à la baisse son prix d’introduction. Le même jour, le groupe Match.com a lui aussi connu une belle envolée de 23 % de son cours en entrant sur le marché concurrent du Nasdaq. Le propriétaire des sites de rencontre Meetic ou Tinder avait également été contraint de revoir ses ambitions à la baisse.Lire aussi :Sale temps pour les licornes : Square et Match vont entrer en Bourse à prix cassésRetour sur terre, donc, pour les étoiles de l’Internet, valorisées jusqu’à présent des sommes stratosphériques, plus de 8 milliards de dollars pour Square en 2014, et qui valent désormais moitié moins cher. Pour Square, l’atterrissage a un coût immédiat puisqu’elle récupérera moins d’argent que prévu et devra verser près de 100 millions de dollars d’indemnités à ses premiers actionnaires, à qui elle avait garanti un prix de cession en cas de mise en Bourse.Un océan d’argent facileLa bonne nouvelle de cette journée particulière est donc que les marchés ont salué ce retour à la raison de la part d’entreprises devenues trop gourmandes face à la générosité d’acteurs privés en quête désespérée de rendements élevés dans un océan d’argent facile.Et quoi de plus risqué, et de potentiellement rémunérateur, que ces sociétés du nouveau monde du numérique constamment en quête d’argent frais. Jamais, depuis les temps glorieux de la bulle Internet des années 2000, des sociétés n’avaient connu de telles valorisations. Airbnb vaut 26 fois son propre chiffre d’affaires et Uber trente fois.Et cette ivresse des sommets s’est répercutée sur toutes les start-up. Par exemple jusqu’à des sociétés comme le français Deezer, qui a raté son introduction en Bourse pour avoir eu les yeux plus gros que le ventre en voulant se vendre près d’un milliard d’euros.Curieusement, c’est la Bourse, temple supposé du court terme et de la spéculation effrénée, et sa multitude d’actionnaires, qui ramène le secteur à un peu plus de raison. Tous trouvent encore quelques vertus à un mode de financement de l’économie qui s’appuie sur la transparence, dans un monde si facilement tenté par l’opacité et l’aveuglement.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué Un quasi-statu quo. Tel est le premier enseignement des élections professionnelles qui ont eu lieu jeudi 19 novembre à la SNCF. Les quelque 160 000 cheminots du groupe public, qui incluait pour la première fois cette année les 1 500 cadres de l’ex-Réseau ferré de France, devenu SNCF Réseau, ont été moins mobilisés qu’en mars 2014, lors du dernier scrutin. Le taux de participation s’établit à 68,65 %, contre 69,37 % l’an dernier.Lire aussi :SNCF : une élection, trois enjeuxLes résultats n’ont, semble-t-il, pas été particulièrement influencés par le récent accident de TGV. Des évolutions sont tout de même en vue. La CGT conserve son leadership mais celui-ci s’érode. La centrale de Montreuil a rassemblé 34,33 % des voix, soit un peu plus d’un point de moins qu’en 2014 (35,7 %). « Ce glissement confirme la tendance observée depuis une dizaine d’années. Il n’y a aucune accélération, ni décélération », indique-t-on à la SNCF.Lire aussi :Accident de TGV en Alsace : la SNCF met en avant un freinage « tardif »Le second syndicat reste l’UNSA, dont la progression se poursuit, avec 23,86 %, contre 22,98 % en 2014. SUD Rail reste pour sa part extrêmement stable : 16,83 % cette année pour 16,99 % l’an dernier. La CFDT est pour sa part en progression : 15,15 %, contre 14,70 % lors du dernier scrutin.Droit d’oppositionLa liste FO, qui rassemble la CFE-CGC et First, ne passe toujours pas la barre des 10 %, au-delà de laquelle la liste est considérée comme représentative. Son score s’est même un peu affaissé. Cette liste a réuni 9,16 % des votants, contre 9,4 % un an plus tôt. Enfin, la CFTC, quasi inexistante, reprend un peu du poil de la bête avec 0,68 % des suffrages, contre 0,29 % en 2014…En résumé, les syndicats les plus revendicatifs, CGT et SUD Rail, conservent leur droit d’opposition avec 51,1 % des voix. Ils pourront donc peser largement lors des négociations du nouveau cadre social, prévues d’ici l’été 2016, et du nouvel accord de gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC), deux rendez-vous importants du premier semestre 2016.Le pôle réformiste (UNSA, CFDT), pour sa part, poursuit son renforcement et représente désormais 39,01 % des salariés du groupe SNCF. Ils peuvent à deux signer des accords, mais ils ne sont toujours pas majoritaires.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Michel C’est une initiative qui tombe à point nommé. Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy, et l’autorité de tutelle des banques devaient publier, vendredi 20 novembre, une liste précise et renforcée des obligations s’imposant aux banques et autres établissements financiers en matière de lutte contre le financement du terrorisme et l’argent sale. L’Etat islamique est visé au premier chef.Fondé sur une vigilance accrue des clients et des déclarations de soupçons élargies, ce plan d’action vise à mieux enrôler les banques dans la détection des flux illicites. Un rôle que leur a assigné le législateur depuis la fin des années 1990 et dont l’importance ne cesse de se renforcer avec la mondialisation financière et la montée du terrorisme.Elaboré à la demande de Michel Sapin, ministre des finances, après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de Vincennes, ce document de 62 pages (dans sa version courte) prend tout son sens aujourd’hui, alors qu’il se trouve publié, par un hasard du calendrier, une semaine après les attentats du 13 novembre. Selon nos informations, ce plan avait été validé juste deux jours avant les attaques terroristes de vendredi.« Les changements dans l’attitude d’un client, doivent alerter »« Beaucoup de leçons peuvent être tirées des dramatiques attentats à Paris et en région parisienne, qui doivent nous conduire à une mobilisation totale. Face à ces actes barbares, je veux rappeler la détermination de la Banque de France à participer à la lutte contre le terrorisme, en s’attaquant à son financement », déclare François Villeroy de Galhau, nouveau gouverneur de la Banque de France et président de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). « Je n’ai pas de doute que l’implication du secteur financier dans [la] mise en œuvre [de ce plan] sera totale, nous y veillerons avec les professionnels », poursuit-il.Concrètement, ce document va de la surveillance des transferts d’argent effectués par des clients occasionnels à destination de la Syrie, de l’Irak ou d’autres territoires exposés au risque de blanchiment et de financement du terrorisme aux opérations soudaines et inexpliquées de clients réguliers et sans histoire, en passant par la vérification poussée des documents d’identité ou attestations fournies.« Les changements dans l’attitude d’un client, doivent alerter, mettent en garde les autorités. Le financement du terrorisme peut s’appuyer sur une grande variété d’opérations : virements domestiques ou internationaux, transferts d’espèces, retraits, opérations de change, ouverture ou fermeture de comptes, opérations de crédit, dont l’une des principales caractéristiques est de porter sur de faibles montants financiers. »L’argent anonyme, une des clés du problèmeIl s’agit en fait de rappeler le devoir fondamental des banques de « connaître leurs clients » et de vérifier la cohérence des transferts ou rapatriements de fonds opérés. Et ce, de bout en bout. Une obligation collective et globale dont les récents scandales financiers en matière de fraude et d’évasion fiscales (HSBC, LuxLeaks, etc.) ont montré qu’elle n’était pas toujours scrupuleusement assumée.« L’ACPR et Tracfin appellent tout particulièrement l’attention des organismes financiers sur la lutte contre le financement du terrorisme, écrivent en préambule ces autorités de tutelle et de renseignement financier. (…) Il est attendu qu’ils exercent une vigilance renforcée sur les transferts de fonds en provenance et surtout à destination de zones géographiques considérées comme risquées en matière de terrorisme ou de financement du terrorisme ou sur les opérations effectuées dans ces zones. »Les autorités rappellent aux banques et compagnies d’assurances que leurs dispositifs de contrôle doivent « intégrer les risques liés [à ces] pays ». « Il leur incombe aussi » de vérifier que certains Etats ne soient pas utilisés comme des « pays de transit », « pour cacher le pays final de destination ou de provenance des fonds ».L’argent anonyme étant une des clés du problème dans le financement des actes terroristes – utilisation d’espèces et de cartes prépayées, pour payer personnes ou matériel… –, des déclarations systématiques sont prévues, notamment au-delà de 1 000 euros pour les opérations effectuées à partir de versements d’espèces ou au moyen de monnaie électronique.Finalement, les superviseurs invitent banquiers et assureurs à « suivre l’actualité nationale et internationale, les communiqués du ministère des finances et les rapports annuels de Tracfin ou du GAFI [Groupe d’action financière, organisme intergouvernemental antiblanchiment] ». Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sandrine Cassini et Isabelle Chaperon Les drones ont la cote dans la Silicon Valley. C’est en espérant surfer sur cette vague que le français Parrot a lancé, jeudi 19 novembre, une augmentation de capital de 300 millions d’euros au prix de 17 euros l’action, signant la plus grosse opération de ce type réalisée en France en 2015. A la faveur de cette levée de fonds, le groupe, connu pour ses kits mains libres et ses drones grand public, va accueillir à son capital un nouvel investisseur, Bpifrance.La banque publique a annoncé son intention d’acquérir 5 % du capital de Parrot pour 33 millions d’euros. « Depuis dix-huit mois, les drones attirent massivement les capitaux de la Silicon Valley. Il faut donc que nous nous mettions au niveau d’acteurs internationaux », dit Henri Seydoux, PDG et fondateur de Parrot. Selon lui, cette année, une petite dizaine de start-up américaines, comme Airware, ont levé 350 millions de dollars (325,67 millions d’euros). Le numéro un mondial des drones n’est d’ailleurs pas américain mais chinois, et s’appelle DJI.Pour le groupe, il s’agit d’une augmentation de capital massive puisqu’elle équivaut aux trois quarts de sa capitalisation boursière. Le fondateur prend lui-même un risque important en investissant, via sa holding personnelle, 90 millions d’euros, une somme financée par endettement. Le prix à payer pour limiter la baisse de sa participation à 34 %, soit trois points de moins qu’aujourd’hui. Le fonds chinois IDG va également injecter 10 millions d’euros pour 1,4 % du capital. Reste à trouver plus de la moitié de la somme. A ce stade, le deuxième actionnaire de la société, le hedge fund américain HG Vora, détenteur de 10 % du capital, va remettre au pot.Ces 300 millions d’euros doivent permettre à Parrot, après les drones de loisir, de se renforcer dans les drones à usage professionnel, un marché naissant mais dont les marges sont plus élevées. Cette année, le groupe a acquis Airinov, dont les drones utilisés dans l’agriculture permettent de doser au plus juste l’engrais à semer dans les champs, et Pix4D, qui a développé des drones adaptés à la construction. « Le bâtiment et l’agriculture sont deux gros axes de développement », reconnaît M. Seydoux.En croissance de 139 % par an, les drones pèsent désormais la moitié du chiffre d’affaires, qui a fait un bond de 22 % sur neuf mois à 218 millions d’euros. En revanche, Parrot, en perte de vitesse dans son métier historique, l’automobile, a essuyé un déficit de 2,9 millions d’euros.Dynamisme françaisL’opération symbolise en tout cas le dynamisme des jeunes pousses françaises et leurs ambitions de conquête à l’international. Jusque-là, la palme de la plus importante levée de fonds réalisée en 2015 à Paris était détenue par Blablacar. Dans le cadre d’un placement privé, le leader du covoiturage avait rassemblé 200 millions de dollars auprès d’investisseurs le 16 septembre.On se souvient que, lorsque, le 12 février, le toulousain Sigfox (réseau pour les objets connectés) avait récolté 100 millions d’euros, un tel montant paraissait alors relever de l’exploit sur un marché français à des années-lumière des milliards brassés par leurs concurrents anglo-saxons.« En 2013, une seule start-up française avait levé plus de 100 millions d’euros, c’était Criteo [ciblage publicitaire]. En 2015, on en compte déjà six », se félicite Paul-François Fournier, directeur exécutif de l’innovation de Bpifrance. Et d’insister : « Nous avons, en France, les projets, les outils et les financements pour créer des leaders mondiaux dans des secteurs d’avenir. »La banque publique casse sa tirelire pour entrer au capital de Parrot. Les 33 millions d’euros apportés représentent un record pour son fonds Large Venture lancé en novembre 2013 afin d’aider les PME innovantes à franchir un palier en termes de taille. Au total, la moitié de cette enveloppe de 600 millions d’euros a déjà été investie au capital des stars tricolores que sont Sigfox, Withings (objets connectés), ou encore DBV Technologies (traitement contre les allergies).Sandrine CassiniJournaliste au MondeIsabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) C’est un étrange jeu du chat et de la souris auquel sont en train de se livrer le groupe Pfizer et le gouvernement américain. Alors que le département du Trésor a annoncé, jeudi 19 novembre, de nouvelles mesures pour empêcher les entreprises américaines de racheter des concurrents étrangers uniquement dans un but de défiscalisation, le laboratoire pharmaceutique est en train d’élaborer une stratégie d’évitement de ces nouvelles contraintes en… se faisant racheter par l’entreprise qu’il convoite, Allergan.Lire aussi :Pfizer prêt à casser sa tirelire pour acquérir AllerganDepuis plusieurs années, de nombreuses entreprises américaines utilisent la technique de l’« inversion » pour alléger leur impôt. Celle-ci consiste à racheter une entreprise située dans un pays où la pression fiscale est moindre qu’aux Etats-Unis pour y transférer son siège social, une fois l’opération bouclée.Depuis les années 1980, plus d’une cinquantaine d’entreprises ont utilisé cette ficelle pour payer moins de taxes. Dernier candidat en date : Pfizer, qui a entamé des discussions avec Allergan, dont le siège social se trouve en Irlande, où l’impôt sur les sociétés n’est que de 12,5 %, contre 35 % aux Etats-Unis (33 % en France). Le PDG du groupe ne s’en est jamais caché, se plaignant encore récemment d’être obligé de se battre avec ses concurrents « avec une main attachée dans le dos » du fait d’un taux d’imposition trop élevé.Fleuron de l’industrie américaineIl y a un an le gouvernement américain avait déjà pris un premier train de mesures pour endiguer le phénomène, mais celles-ci n’ont visiblement pas dissuadé Pfizer de tenter sa chance. Cette nouvelle initiative, qui menace de voir partir à l’étranger un fleuron de l’industrie américaine, a incité jeudi le département du Trésor à durcir encore la réglementation. « C’est de la responsabilité du Trésor de protéger la base fiscale américaine », a expliqué Jack Lew, le secrétaire au Trésor, en présentant les nouvelles mesures, qui sont censées « réduire les avantages de l’inversion et de rendre ces transactions plus difficiles à réaliser ».Jusqu’à présent, une entreprise américaine n’est autorisée à réaliser une inversion que si ses actionnaires ne détiennent pas plus de 80 % du nouvel ensemble, une fois la fusion achevée. Cette règle pouvait toutefois être contournée en faisait grossir artificiellement la proie pour aboutir à une dilution plus forte des actionnaires du groupe américain (ce que l’on appelle le « stuffing »). Les nouvelles mesures ont pour but d’empêcher de tels montages. Elles doivent également permettre de limiter la possibilité de choisir tel ou tel pays au gré des politiques fiscales.« Nous saluons les efforts du Trésor pour freiner les inversions », a déclaré le sénateur de l’Oregon, Ron Wyden, le leader démocrate au sein de la commission des finances du Sénat, qui appelle à une réforme fiscale urgente. « Si nous voulons protéger la puissance économique des Etats-Unis et créer des emplois, ce doit être une priorité absolue pour tous les législateurs dans l’année à venir. »Vers une fusion géante avec Allergan ?Le problème, c’est que Pfizer a bien compris qu’une véritable course contre la montre était engagée. Alors qu’il convoite Allergan, pour constituer le premier laboratoire pharmaceutique mondial à l’issue d’une fusion géante évaluée à plus de 140 milliards de dollars, le groupe américain envisagerait désormais de se faire racheter par sa proie, selon des sources citées par le Wall Street Journal.Cette initiative permettrait de contourner le dispositif gouvernemental anti-inversion. A l’arrivée, les actionnaires d’Allergan se retrouveraient à la tête de 40 % à 45 % du capital, ce qui rendrait l’opération tout à fait légale au regard de la nouvelle réglementation. Le tour de passe-passe est d’autant plus malin que le gouvernement américain a annoncé que ses mesures seraient rétroactives à compter du 22 septembre 2014. Même si M. Lew n’a cité à aucun moment le nom de Pfizer, il est évident que le rapprochement avec Allergan est directement la cible des nouvelles mesures.Rien ne dit que les discussions entre les deux groupes vont aboutir. Ce qui est certain en revanche, c’est que les dissensions entre républicains et démocrates sur le sujet font en attendant le jeu des multinationales. La plupart des candidats à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de 2016 plaident pour un abaissement généralisé de l’impôt sur les sociétés. Ils souhaitent également accorder une ristourne aux multinationales qui accepteraient de rapatrier leur trésorerie logée à l’étranger. Tant que cet argent ne revient pas aux Etats-Unis, il reste non imposable. Le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, a tenté de trouver un compromis avec les démocrates sur la réduction qui serait accordée dans les deux cas, jusque-là sans succès.Alors que la réunion des chefs d’Etat du G20 a adopté elle aussi des mesures pour limiter l’optimisation fiscale des multinationales, celles-ci semblent faire preuve d’une inventivité toujours plus grande pour s’adapter aux changements réglementaires que les politiques tentent de leur imposer.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave Créé en 1986, le Fonds de garantie des victimes d’actes de terrorisme et d’autres infractions (FGTI) est chargé d’indemniser les victimes et leurs familles. Les attentats du 13 novembre ayant eu lieu sur le territoire national, toutes les victimes sont concernées quelle que soit leur nationalité.Si le Fonds de garantie prend contact directement avec elles ou avec leur famille, « il est indispensable de se faire épauler par des avocats spécialisés. En raison de l’état de choc, il est difficile d’évaluer toutes les conséquences à long terme de l’attentat », explique Stéphane Gicquel, à la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (FENVAC). Et celui-ci de noter « des écarts d’indemnisation importants entre une personne conseillée et une autre ».Nature des blessuresL’indemnisation dépendra bien sûr de la nature des blessures. En cas de guérison sans séquelle, le FGTI indemnise à partir des certificats médicaux transmis, des justificatifs des frais restés à la charge de la victime et des pertes de revenus, précise sur son site internet la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA). En cas de séquelles, le FGTI verse à la victime des indemnités provisionnelles, puis une fois l’état de santé stabilisé lui adresse une proposition d’indemnité. En cas de décès, cette même proposition est adressée aux ayants droit.Côté délai, le FGTI doit verser une première aide au bout d’un mois maximum. « Nous sommes en train d’effectuer les premiers versements », précise Guillaume Clerc, directeur de la communication.Vendredi 20 novembre, Michel Sapin confirmait, lors d’une visite au siège du Fonds à Vincennes. « Dès ce matin déjà, des premiers versements ont eu lieu, des premières provisions, sur les comptes des victimes ou des familles de victimes et de tous ceux qui ont besoin de cette solidarité », a déclaré le ministre des Finances. Pour l’instant, une dizaine de personnes ont reçu ces premières avances. « Parcours du combattant »« Obtenir une première aide est rapide, mais pour recevoir l’indemnisation définitive cela peut virer au parcours du combattant. Son calcul peut être compliqué selon les préjudices subis. Il faut des expertises, contre-expertise, attendre que l’état de santé soit stabilisé… Pour les victimes c’est une violence supplémentaire », indique maître Dominique Attias, chargée de coordonner l’action des avocats au service des victimes et de leurs familles.« Dans certains cas, la procédure peut-être longue, admet Guillaume Clerc, mais tant qu’une proposition d’indemnisation définitive n’est pas établie, nous continuons à verser des indemnités provisionnelles. » Si les victimes ou leurs ayants droit refusent l’offre d’indemnisation, ce sont les tribunaux qui déterminent le montant que le fonds devra régler.En revanche, cette structure ne prend pas en charge les dommages matériels, ce sont les compagnies d’assurance. Les victimes et leurs familles peuvent aussi se tourner vers leurs assureurs s’ils sont titulaires de contrats, comme une assurance-décès ou une protection contre les accidents de la vie. Du moins en théorie. « Dans ces contrats, le risque d’attentat est très souvent une clause d’exclusion, explique Roxane Delamare, chef de projet chez Acommeassure. Les ayants droit ne toucheront dès lors rien des assureurs privés. »Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Margherita Nasi (Propos recueillis par) Pour le philosophe Bernard Stiegler, « la guerre est économique ». L’effondrement de l’emploi engendre le désespoir qui engendre à son tour la violence. « Il n’y a pas d’avenir hors d’un renversement fondamental de la valeur en économie », explique-t-il.« Nous sommes en guerre », martèle le président de la République depuis les attentats du 13 novembre. Est-ce que vous vous reconnaissez dans cette guerre ?Bernard Stiegler. – Non. Que veut dire ce “nous” ? Ils sont en guerre, pas moi. La guerre est économique, c’est la leur, et elle fait des victimes, dont moi, qui ne dors plus la nuit, non pas à cause des terroristes, mais à cause de l’absence d’avenir de mes enfants. Ce n’est pas de guerre contre Daech qu’il s’agit, mais de guerre économique et mondiale, qui nous entraînera dans la guerre civile si nous ne la combattons pas.L’emploi va s’effondrer, notamment auprès des jeunes. Et le désespoir engendre la violence… On ne produit plus de raisons d’espérer aujourd’hui. Les attentats du 13 novembre sont des attentats-suicides, et ce n’est pas anodin : le suicide est en voie de développement dans le monde entier, et en particulier auprès d’une jeunesse qui sait qu’elle sera au chômage pendant très longtemps.Ni Hollande ni Sarkozy n’ont donné la moindre perspective à ces jeunes. C’est contre cette bêtise, cette folie, que je suis en guerre. Une guerre contre moi-même aussi : nous sommes tous soumis à cette tendance qui consiste à trouver des boucs émissaires, à ne pas réfléchir, à cogner. C’est cela la barbarie, et c’est exactement ce que veut Daech : créer la guerre civile. ll y aura d’autres attentats si on ne change pas de politique. C’est le contexte de mon prochain livre, Dans la disruption.Lire aussi :« Pour les désespérés, l’islamisme radical est un produit excitant »Qu’entendez-vous par disruption ?La disruption est un phénomène d’accélération de l’innovation qui est à la base de la stratégie développée dans la Silicon Valley : il s’agit d’aller plus vite que les sociétés pour leur imposer des modèles qui détruisent les structures sociales et rendent la puissance publique impuissante. C’est une stratégie de tétanisation de l’adversaire.Dans mon ouvrage, j’analyse un texte signé Abu Bakr Al-Naji, tel que le résume Ignace Leverrier, qui désigne un collectif, dont d’anciens agents de Saddam Hussein devenus islamistes. C’est une sorte de « book » de Daech : à l’image des bibles d’entreprise qui détaillent les règles pour monter une concession, ce livre explique aux acteurs de Daech comment prendre le pouvoir. Il faut semer le chaos et à partir de là exploiter le besoin d’autorité.La pratique disruptive détruit les équilibres sociauxJe compare cette stratégie à celle du site Les barbares attaquent, fondé par Nicolas Colin, un ancien inspecteur des finances, connu pour son rapport sur la fiscalité du numérique, où il mettait en évidence l’inadéquation du système fiscal face à l’industrie numérique, qu’il décrivait comme des « cavaliers de l’Apocalypse », en l’occurrence les GAFA [acronyme pour Google, Apple, Facebook et Amazon].Il est désormais passé de l’autre côté, du service public à l’économie dont il décrivait les dégâts, pour créer un fonds d’investissement qui collecte de l’argent pour pratiquer la disruption à la française. Mais qui, répétant la stratégie des GAFA, ne peut qu’étendre leur écosystème et intensifier la colonisation de l’Europe : faire exploser les transports, l’immobilier, l’éducation, toutes les filières, via de nouveaux modèles type Uber. Or cette pratique disruptive détruit les équilibres sociaux – ce que [le philosophe allemand] Theodor W. Adorno anticipait en parlant dès 1944 de « nouvelle forme de barbarie » à propos des industries culturelles.Ce n’est pas en déclarant la guerre à Daech que cela s’arrangera. Cette déclaration n’est qu’une manière de se débarrasser de ses propres responsabilités en faisant porter le chapeau à des gens devenus extrêmement dangereux et que nous avons coproduit avec Daech.C’est donc sur les ruines de l’ultralibéralisme que se construit la radicalisation ?Oui. On ramène le radicalisme à une question de religion, et c’est scandaleux. La plupart des recrues de l’islam radical n’ont pas de culture religieuse. Ce n’est pas de religion dont il s’agit, mais de désespoir. Richard Durn, l’assassin de huit membres du conseil municipal de Nanterre en mars 2002, anticipe son acte en parlant de son sentiment de ne pas exister : il a voulu devenir quelqu’un par ce geste.En 2012, vous lanciez un appel pour un traité mondial de paix économique. Est-ce une solution toujours d’actualité pour éradiquer la barbarie ?Il faut ouvrir un débat en Europe, regarder les choses en face : depuis la naissance du Web, nous sommes totalement perdants. Exploitées à la façon disruptive telle que les GAFA la pratiquent, les technologies numériques accentuent la toxicité environnementale qui ne cesse de croître depuis le début de l’Anthropocène – cette ère où l’humain est devenu un facteur géologique majeur - en termes climatiques, atmosphériques, mentaux.Il n’y a pas d’avenir hors d’un renversement fondamental de la valeur en économie : seul le passage à une économie productrice de valeur durable permettra de surmonter le défi qui sera l’objet de la COP21 dès la semaine prochaine.Lançons une nouvelle politique européenne plutôt que de nous aligner sur un modèle américain disruptif qui est suicidaire. Inventons un nouveau Web, au service d’un modèle macroéconomique viable, plutôt que de développer une data economy totalement ruineuse. Ce sera le thème des « Entretiens du nouveau monde industriel », organisés au Centre Pompidou les 14 et 15 décembre. Ce n’est qu’en projetant un véritable avenir pour la planète que l’on pourra combattre Daech, c’est-à-dire le désespoir.Margherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485562076{ height:400px; } #container_14485562076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485562076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485562076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485562076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des donateurs par âge en 2014Source : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.Statuant en référé, la cour d’appel de Paris n’a, en effet, ce jeudi 26 novembre, pas pris position sur la reprise des salariées, estimant que leurs réclamations « ne peuvent être jugées en référé », indique leur avocat Fiodor Rilov. Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. « Chacun appréciera cette décision alors que les salariés sont sans employeur depuis juillet 2015 et qu’aux dires de la procureure de la République les différentes juridictions sollicitées auraient dû statuer ! », s’indigne le syndicat FO des services (FEETS-FO) qui les soutient depuis le début. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise M. Rilov. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déboutées pour le même motif.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauAvocat de 6 des 11 salariées, Fiodor Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin 2015, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet, mais pas les contrats de travail. Cette société, qui s’occupe des toilettes en y adjoignant une petite boutique, estime ne pas relever de la convention collective de la propreté qui prévoit la reprise automatique des personnels en cas de transfert de l’entité économique.La ville de Paris, sensible à leur détresseMalgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.De son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « 11 propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, 6 de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Trois autres sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux autres sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. 02.11.2015 à 15h12 • Mis à jour le02.11.2015 à 15h20 | Sarah Belouezzane Le Hewlett-Packard tel que l’ont conçu Bill Hewlett et Dave Packard en 1939 n’est plus. Depuis lundi 2 novembre, le groupe d’informatique, autrefois numéro un du marché des PC, est scindé en deux entités, toutes les deux cotées en Bourse : HP Entreprises, qui regroupe toutes les activités professionnelles (services, logiciel, cloud computing) et HP Inc., dont le but sera de produire et de vendre les PC et les imprimantes (le « hardware »).Décidée en 2014 par Meg Whitman, PDG du groupe, cette nouvelle organisation a pour but de mieux armer l’entreprise contre les défis d’un marché en pleine mutation. Autrefois champion absolu des ordinateurs personnels, HP a beaucoup souffert, ces dernières années, de la baisse des ventes de PC.Incapable de faire faceAvec l’arrivée des tablettes et des smartphones, les consommateurs se sont en effet mis à renouveler moins souvent leur ordinateur personnel, lui préférant ces nouveaux terminaux multimédias. L’ancien centre des activités informatiques du foyer est désormais surtout consacré au travail. La consultation d’Internet, le visionnage de vidéos, ou encore les achats en ligne sont, eux, de plus en plus effectués sur la tablette et le smartphone, mieux adaptés aux besoins du quotidien.Lire aussi :Hewlett Packard prévoit de supprimer jusqu’à 30 000 postesOutre l’évolution des usages, HP a aussi dû faire face à l’arrivée d’un nouveau concurrent : Lenovo. Le groupe chinois, qui avait racheté la division PC d’IBM en 2005, est devenu en quelques années un adversaire extrêmement agressif, jusqu’à devenir numéro un du marché.Ces deux transformations, HP s’est révélé incapable d’y faire face avec son ancienne organisation. Le groupe a même songé, en 2011, à se séparer de son activité PC. A l’époque, l’annonce de Léo Apotheker, alors PDG, avait provoqué un vent de panique sur les marchés. Et l’entreprise avait dû vite y renoncer.Lire aussi :Hewlett-Packard dans l’enfer du high-techAujourd’hui, Mme Whitman espère qu’en scindant cette antique et vénérable maison en deux, elle arrivera à la faire revenir dans le jeu et surtout à la faire croître.Gagner en réactivitéUne bonne idée ? Crawford Del Prete, analyste au cabinet IDC, y voit, lui, quelques avantages. « Deux entreprises, dont l’une qui n’aura d’autre objectif dans le viseur que de travailler pour les entreprises, sont plus faciles à manier. Tel qu’il est, HP est trop gros, pas assez agile », explique le spécialiste. Le groupe pourrait donc, à terme, gagner en réactivité pour mieux prendre les nouveaux virages technologiques et éviter de reproduire le désastre qu’a été l’arrivée du mobile.Pour lui, il sera, par ailleurs, plus facile de faire croître deux entités, car « leurs chiffres d’affaires seront moins importants au départ. La croissance en pourcentage sera donc mécaniquement plus élevée ». Pour Crawford Del Prete, cependant, il s’agit là de la dernière chance du groupe. Mme Whitman joue son va-tout.Lire aussi :Hewlett-Packard se sépare en deux entreprisesSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Areva a annoncé, lundi 2 novembre, la signature avec son partenaire CNNC (China National Nuclear Corporation) d’un protocole d’accord sur une possible coopération approfondie qui pourrait passer par une prise de participation minoritaire du groupe chinois à son capital.Le protocole d’accord, signé à l’occasion de la visite de François Hollande en Chine, prévoit aussi une coopération industrielle de CNNC à l’ensemble des activités du futur groupe Areva, qui sera recentré sur le cycle du combustible nucléaire.Pourquoi Areva va-t-il ouvrir son capital ?L’augmentation de capital sera la bienvenue pour le groupe nucléaire français, mal en point financièrement. Areva a certes signé un accord pour céder à EDF la majorité de son activité réacteurs et services (Areva NP) pour plus de 2 milliards d’euros.Lire aussi :EDF va prendre le contrôle des réacteurs nucléaires d’ArevaLe groupe a aussi engagé un plan d’économie de 1 milliard d’ici à 2017. Mais cela ne suffit pas et le besoin de financement est encore évalué à 3,4 milliards d’euros pour les toutes prochaines années, ont prévenu le président du conseil d’administration d’Areva, Philippe Varin, et le directeur général, Philippe Knoche.L’Etat s’est engagé à faire connaître, en décembre, le montant de sa contribution au renflouement du groupe. Mais tous les capitaux extérieurs permettront de réduire la facture de l’Etat actionnaire, qui devra probablement céder d’autres actifs.Lire aussi :L’Etat prêt à injecter 3 milliards d’euros dans ArevaQuelle sera l’importance de l’ouverture du capital ?M. Varin s’était dit depuis longtemps ouvert à une entrée de groupes chinois au capital de la société, afin d’alléger la facture de sa recapitalisation pour l’Etat français, propriétaire d’Areva à hauteur de 87 %.« La coopération envisagée porte sur une possible prise de participation minoritaire de CNNC au capital d’Areva », a précisé Areva, lundi, dans son communiqué.Areva a fait savoir que les décisions concernant son augmentation de capital, dont il a prévenu qu’elle serait « significative », seraient prises avant la fin de l’année.Le gouvernement a donné son accord de principe à une augmentation de capital, et à l’apport de capitaux étrangers, mais il souhaite en limiter le montant.« Sur le nouvel Areva, nous définirons le montant de l’augmentation de capital sans la pression que certains voudraient mettre », a prévenu le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, la semaine dernière.Sur quoi les coopérations industrielles porteront-elles ?La coopération couvrira « l’ensemble des activités du cycle de l’uranium : mines, amont, recyclage, logistique, déconstruction et démantèlement, activités qui ne sont pas directement concernées par la prise de contrôle d’Areva NP par EDF en cours de préparation », a indiqué Areva.« L’approfondissement de la coopération avec nos partenaires chinois est un facteur primordial du succès futur d’Areva », a souligné M. Varin. Cet approfondissement passe par un grand contrat commercial, négocié depuis des années entre Areva et CNNC : la construction en Chine d’une usine de retraitement des combustibles brûlés dans les centrales, du type de celle de La Hague (Manche), d’une capacité de 800 tonnes par an.Pourquoi se tourner vers les Chinois ?Depuis son arrivée à la présidence du groupe, fin 2014, M. Varin comme son directeur général, Philippe Knoche, répètent à l’Etat actionnaire que les Chinois sont « incontournables » dans ce secteur, puisque près de 40 % des nouveaux réacteurs sont construits en Chine.Ils ont, selon lui, besoin de la France pour exporter leurs réacteurs, fussent-ils de conception chinoise. Ils ont aussi besoin de son savoir-faire dans le cycle du combustible : extraction et enrichissement de l’uranium, traitement-recyclage des combustibles usés, transport et stockage des déchets, déconstruction des centrales.Autant d’activités qui resteront chez Areva et qui, selon le communiqué, « ne sont pas directement concernées par la prise de contrôle d’Areva NP [réacteurs et services] par EDF ».Lire aussi :Trois entreprises chinoises intéressées par ArevaL’identité de CNNC ne suscite-t-elle pas des réserves ?CNNC est un groupe public issu de l’ex-ministère de l’industrie nucléaire et très impliqué dans l’industrie de défense chinoise. Son entrée au capital d’Areva n’allait donc pas de soi.L’Elysée et Matignon y étaient pourtant très favorables, comme une partie de Bercy. En visite en Chine, fin janvier, Manuel Valls s’était montré « très bullish sur la coopération nucléaire », avait alors noté M. Varin.Le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, y a aussi regardé de près. Christian Masset, secrétaire général du Quai d’Orsay et membre du conseil d’administration d’Areva, ne s’est jamais opposé à l’arrivée de CNNC.Les deux groupes se connaissent et les partenariats industriels sont anciens. Ces dernières années, Areva et CNNC ont créé plusieurs coentreprises, notamment pour le contrôle commande numérique des centrales, les services de maintenance et d’optimisation des centrales en services ou la fabrication de pompes.Lire aussi :Faut-il avoir peur d’une centrale nucléaire chinoise au Royaume-Uni ?Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Auffret et Mathilde Damgé Le 22 octobre 2014, deux jours après la mort de Christophe de Margerie dans un accident d’avion sur le tarmac de l’aéroport de Vnoukovo, à Moscou, le nom de son successeur à la tête du groupe Total est publiquement annoncé : ce sera Patrick Pouyanné, ancien responsable de la branche raffinage-chimie du géant pétrolier français.Entré chez Total par sa filière angolaise en 1997, Patrick Pouyanné correspond au profil « type » du dirigeant d’une entreprise du CAC 40, l’indice des principales capitalisations boursières françaises : un homme, plutôt âgé et passé par de grandes écoles. En l’occurrence, le nouveau patron de Total, né en 1963, est diplômé de polytechnique et ingénieur du corps des mines.L’exemple de M. Pouyanné n’est pas un cas isolé. Il illustre le manque de diversité du « corps » dirigeant en France. Ce que confirme - s’il le fallait - l’analyse des mouvements survenus au sein des directions des entreprises du CAC 40 au cours de l’année écoulée.Des profils homogènesEntre les mois d’octobre 2014 et d’octobre 2015, on recense 50 hommes passés par les directions générales des firmes du CAC 40, sachant que neuf directions ont été renouvelées et que PSA est revenu dans l’indice. Leurs profils demeurent assez homogènes :Pas de femmesAucune des 40 entreprises cotées composant l’indice boursier n’a de femme à sa tête. Isabelle Kocher, qui doit succéder à Gérard Mestrallet à la tête d’Engie - anciennement GDF Suez - en 2016, devrait être la première à rejoindre ce club très exclusif des PDG du CAC 40, près de 30 ans après la création de l’indice phare de la Bourse de Paris.La loi dite « Copé Zimmermann » impose de fait qu’au moins 40 % des administrateurs des entreprises cotées en bourse soient des femmes. Cette obligation prendra effet au 1er janvier 2017.Au sein du CAC 40, les femmes occupent, au total, un tiers des sièges d’administrateurs. L’objectif de 40 % est déjà atteint dans neuf entreprises – Alstom, Engie, PSA Peugeot Citroën notamment.A titre de comparaison, à Londres, les entreprises membres du « footsie » – FTSE 100 – comptent sept femmes « CEO » ou « chief executive officer ». Aux Etats-Unis, elles sont 24 à diriger des entreprises cotées dans l’indice S&P 500.Lire aussi :En entreprise, les cercles du pouvoir se féminisentPeu d’étrangersLes patrons d’origine étrangère restent rares au sein du CAC 40. On en compte trois : l’Indien Lakshmi Mittal (Arcelor Mittal), l’Allemand Thomas Enders (Airbus) et le Portugais Carlos Tavares (PSA).Des dirigeants relativement âgésDans sa dernière « étude de la gouvernance des sociétés du CAC 40 », l’agence de conseil en communication Image 7 relève également que l’âge moyen des administrateurs est de 59,3 ans. Au sein du groupe Capgemini, cette moyenne culmine à 64,7 ans.L’arrivée d’Alexandre Ricard à la tête du groupe (fondé par son grand-père) Pernod-Ricard fait un peu baisser la moyenne d’âge des PDG du CAC 40 : à seulement 43 ans, il a huit ans d’écart avec le second plus jeune, Emmanuel Faber (Danone), né en 1964.Le poids des grandes écolesStéphane Richard (Orange), Henri de Castries (AXA) et Bruno Lafont (Lafarge) ont tous les trois suivi un parcours identique, passant des bancs de l’Ecole des hautes études commerciales de Paris (HEC) à ceux de l’Ecole nationale de l’administration (ENA).A elles deux, ces écoles ont d’ailleurs accueilli 12 des 40 dirigeants actuels des entreprises du CAC 40. Avec l’Ecole polytechnique et l’Ecole des mines de Paris, elles forment un carré d’institutions qui a formé plus de la moitié des grands patrons. #container_14461995592{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461995592{ height:500px; } #container_14461995592 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461995592 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461995592 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461995592 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les grandes écoles forment les dirigeants du CAC 40Certains dirigeants ont étudié dans deux de ces grandes écoles.require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461995592", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Polytechnique","HEC Paris","ENA","Ecole des Mines"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Dirigeants", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 11 ], [ "", 8 ], [ "", 7 ], [ "", 5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Il existe toutefois des cursus plus « variés », tournés vers l’international, parmi les dirigeants du CAC 40. Le patron de Publicis Maurice Lévy possède un diplôme en informatique de l’université du New Jersey, quand le Franco-Américain Eric Olsen, président du groupe Lafarge, cumule un passage à l’université du Colorado et à HEC Paris.L’actionnaire majoritaire du groupe Vivendi, Vincent Bolloré, a lui préféré le cursus public, en obtenant son diplôme de droits des affaires à l’université Paris X.Sur ce critère, Martin Bouygues reste une exception : en place depuis 1989, le fils cadet de Francis Bouygues n’a pas effectué d’études supérieures.Simon AuffretJournaliste au MondeMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.11.2015 à 11h54 • Mis à jour le02.11.2015 à 12h29 | Philippe Escande Lovée dans un coude du Yangzi, cernée de montagnes et hérissée de gratte-ciel, Chongqing est à l’image de la Chine : une mégapole qui a grandi trop vite. Trente millions d’habitants s’affairent dans une atmosphère brumeuse et polluée. C’est là que vient d’atterrir le président François Hollande pour une visite officielle, placée sous le signe de la lutte contre le réchauffement climatique.Lire aussi :Climat : François Hollande se félicite du soutien de PékinPerdue à près de 2 000 kilomètres à l’ouest de Shanghaï, Chongqing symbolise à la fois l’ambition et les limites du modèle chinois. Et la volonté du pays d’en changer. Une mutation regardée avec inquiétude par le monde entier. Car il n’y a pas qu’en matière d’émissions de CO2 que le sort de Chine se confond avec celui de la planète.En matière économique aussi, le pays est devenu « systémique », comme disent les économistes. L’empire du Milieu ne représente, certes, que 15 % du produit intérieur brut (PIB) mondial, mais il concentre 45 % de sa croissance. C’est pourquoi les signes de ralentissement qui se multiplient depuis le printemps ont un impact planétaire.Le PIB chinois est composé à 50 % par de l’investissement. Or, moins d’investissement signifie moins de matériaux et de machines pour construire des immeubles, des routes ou faire tourner des usines. Pour nombre de matières premières, comme le fer ou le cuivre, le pays pèse près de la moitié du commerce mondial.Un pays drogué aux investissementsLe ralentissement actuel, dû essentiellement à l’éclatement de la bulle immobilière et aux surcapacités industrielles, a provoqué l’effondrement des cours de pratiquement tous les minerais, mais aussi la chute des ventes de tous les biens d’équipements, des bulldozers géants de Caterpillar aux machines-outils allemandes.C’est une catastrophe pour les pays émergents puisque ce coup d’arrêt se double de la baisse continue de la valeur de la devise chinoise, qui accélère la chute de leur propre monnaie et la fuite des investisseurs.Le problème est que petite forme de la deuxième économie de la planète n’est pas uniquement conjoncturelle. Elle donne le signal d’un changement profond de modèle. Aujourd’hui, la Chine investit énormément, 50 % de son PIB, contre 15 % pour les Etats-Unis ou 17 % pour le Brésil, et la consommation de ses ménages est trop faible, inférieure à 40 % du PIB, contre près de 70 % en Amérique.Pas facile. Le pays est drogué aux investissements, notamment aux plans de relance qui lui ont permis de passer au travers de la crise financière de 2008. Pour rééquilibrer son économie, la Chine doit réduire sa croissance et diminuer la part de l’investissement, sans casser la machine à emplois, qui lui assure sa stabilité sociale. C’est l’obsession du pouvoir à Pékin. Un casse-tête dont la résolution conditionne largement le retour à meilleure fortune de l’économie mondiale.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Alstom est désormais américain, du moins ses activités dans l’énergie, qui pèsent 70 % de son chiffre d’affaires. Seize mois après la signature de la plus importante acquisition de son histoire – et après le feu vert de Bruxelles début septembre –, General Electric (GE) a bouclé avec le groupe français, lundi 2 novembre, une opération de plus de 12 milliards d’euros. Pour la France, c’est la perte d’un fleuron industriel, même si GE s’est engagé à maintenir et développer dans l’Hexagone toutes les activités rachetées (turbines à gaz et à vapeur, éolien en mer, réseaux électriques). Le conglomérat de Belfort est désormais réduit à son pôle de construction ferroviaire (TGV, trains, métros, signalisation), qui bénéficiera d’une partie du produit de la vente d’Alstom Energie.Lire aussi :General Electric, une leçon… et une revanche industriellePour GE, c’est au contraire une acquisition « stratégique », déclare son PDG dans Les Echos du 2 novembre, et même « une chance qu’on ne voit qu’une fois par génération ». La France est devenue, selon Jeff Immelt, « la deuxième maison de notre groupe ». Il y emploiera plus de 20 000 personnes après l’arrivée des 9 000 employés français d’Alstom, les 1 000 emplois nets promis dans les trois prochaines années (développement de logiciels industriels, énergie…) et les 500 postes délocalisés des Etats-Unis après l’obtention de crédits-exports par la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface) pour la vente de turbines dans les pays émergents (Indonésie notamment).M. Immelt avait confirmé, jeudi 29 octobre, que « la France aura deux grands sièges mondiaux, celui des énergies renouvelables et celui des réseaux », dirigés par les deux vice-présidents d’Alstom qui en ont actuellement la charge.Lire aussi (édition abonnés) :Jeffrey Immelt : «  Les turbines fabriquées aux Etats-Unis, on peut les faire en France  »Craintes pour l’emploiAu final, Alstom ne touchera pas 12,35 milliards mais 9,7 milliards d’euros. Sous la pression d’Arnaud Montebourg, alors ministre de l’économie, le gouvernement avait en effet imposé la création de deux coentreprises (à 50/50) dans les réseaux et les énergies renouvelables (hydraulique et éolien offshore), et d’une joint-venture (80 % GE et 20 % Alstom) dans les turbines à vapeur pour centrales nucléaires.Ces trois entités seront financées à hauteur de 2,4 milliards par Alstom. Il pourra céder ses parts fin 2018 pour renforcer Alstom Transport, mais ce montage réduit dans l’immédiat la rentrée de liquidités. Le groupe va aussi débourser 800 millions de dollars pour l’activité signalisation ferroviaire de GE. Convoqué mercredi, le conseil d’administration d’Alstom doit décider de la répartition du produit de la vente entre le désendettement, le versement d’un dividende aux actionnaires et le financement d’Alstom Transport.Les engagements de GE ne lèvent pas complètement l’hypothèque de suppressions d’emplois. En mai, M. Immelt avait relevé de 1,2 milliard à 3 milliards de dollars (1,08 à 2,72 milliards d’euros) le montant des synergies attendues de l’opération « au bout de cinq ans ». Il ne fait pas de doute, pour les syndicats, que de nombreux emplois sont menacés dans les fonctions support (comptabilité, ressources humaines, informatique…), notamment au siège de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).Se recentrer sur l’industrieAvec Alstom, le conglomérat de Fairfield (Connecticut) confirme sa stratégie de recentrage sur ses métiers de l’industrie. Depuis un an, il cède par pans entiers ses activités financières (GE Capital), qui pesaient 43 milliards de dollars en 2014, soit 27 % de son chiffre d’affaires. Jusqu’à présent, 126 milliards de dollars ont déjà été cédés. Il se renforce dans l’énergie, un de ses métiers clé avec l’aéronautique, les appareils médicaux, les équipements et solutions parapétrolières et les logiciels industriels regroupés au sein de GE Digital. Ainsi accroît-il de 50 % son portefeuille de turbines en service et confirme sa place de numéro 1 mondial des équipements dans l’énergie, loin devant l’allemand Siemens, avec 50 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 126 000 salariés.« Nous avons toujours cru en un large portefeuille de technologies à haute efficacité énergétique » et, avec un euro à 1,15 dollar, « l’Europe est assez compétitive dans toutes les zones du monde, y compris en Asie », se félicite M. Immelt. Et quelles que soient les énergies. A la veille de la conférence mondiale sur le climat (COP 21), réunie à Paris du 30 novembre au 11 décembre, il ne craint pas de souligner que la moitié des projets de centrales électriques en Asie sont au charbon, et juge donc illusoire de vouloir en sortir. D’autant que la « technologie à charbon » d’Alstom est, dit-il, « la plus efficace en la matière ».Lire aussi (édition abonnés) :Eolien marin : démarrage poussif de la filière françaiseJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.11.2015 à 10h39 • Mis à jour le02.11.2015 à 15h37 | Patrick Roger Depuis que la réforme du mode de calcul de la dotation globale de fonctionnement (DGF) a été inscrite dans le projet de loi de finances pour 2016, les parlementaires ne cessent de réclamer à Bercy des simulations précises pour avoir une idée de ses effets pour les communes et les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Depuis lundi 2 novembre, ils les ont à leur disposition. Le Monde a eu accès à ces simulations.Lire aussi :Cinq chiffres pour comprendre le projet de budget pour 2016Cette réforme de la DGF vient se greffer à la baisse des dotations de l’Etat (11 milliards sur trois ans), qui concernera pour 2 milliards d’euros en 2016 les communes et les EPCI. Ce qui suscite de fortes appréhensions chez les élus, qui, pour certains, demandent un report de la réforme.Lire aussi :Que représentent les dotations de l’Etat dans le budget d’une commune ?Pourquoi la DGF a-t-elle été réformée ?Créée en 1979, la DGF représente, avec 36 milliards d’euros, le principal concours financier de l’Etat aux collectivités. Elle était devenue illisible et injuste. Elle a subi des ajustements réguliers mais qui n’ont pas permis d’en corriger les défauts majeurs et parfois, même, les ont accentués.Lire aussi :Les dotations de l’Etat aux collectivités simplifiéesQuel est l’impact sur les communes ?Sur 36 641 communes, 25 251 (69 %), représentant 65 % de la population, verront leur dotation « brute » augmenter. Précision importante : cela n’inclus pas la « contribution au redressement des finances publiques » (CRFP), prélèvement imposé par l’Etat et qui pèse largement sur les budgets, mais dont nous n’avons malheureusement pas pu nous procurer le détail.Le pourcentage de communes « gagnantes », cependant, n’est pas identique selon les strates de population. Il y a, dans chaque strate, des gagnants et des perdants.Ainsi, moins de la moitié (44 %) des communes de 100 000 à 199 999 habitants y gagnera, et tout juste 50 % dans la strate de 15 000 à 19 999 habitants.En revanche, c’est dans les tranches de 1 000 à 3 499 habitants que le pourcentage de communes gagnantes est le plus important (78 %).« Notre réforme réduit les écarts injustifiés dans chaque strate et creuse les écarts justifiés, défend le secrétariat d’Etat au budget. Les villes pauvres y gagnent et les villes riches y perdent. »Cherchez dans notre tableau :Votre commune va-t-elle gagner ou perdre sur sa dotation brute en 2016 ?Quel est l’impact sur les établissements publics de coopération intercommunale ?89 % d’entre eux, représentant 74 % de la population, seront bénéficiaires de la réforme.Les communautés d’agglomération et les communautés de communes sont les principales gagnantes : elles verront leurs dotations par habitant augmenter respectivement de 3,06 % et de 2,76 %.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard Une nouvelle fois, les buralistes devaient manifester lundi 2 novembre. Une mobilisation organisée dans cinq villes françaises pour réaffirmer leur opposition au paquet de cigarettes neutre. Une mesure que la ministre de la Santé, Marisol Touraine, pourrait réintroduire dans le projet de loi santé. L’Assemblée nationale doit bientôt entamer l’examen en deuxième lecture du texte, dont l’un des objectifs est de lutter contre le développement du tabagisme en France.L’une des mesures phares du texte était à l’origine l’instauration du paquet de cigarettes sans logo.Lire aussi :Oui, le paquet de cigarettes neutre est efficace contre la tabagieUne règle déjà appliquée en Australie et qui devrait l’être en Grande-Bretagne et en Irlande. Elle est vivement rejetée par les industriels du tabac, qui trouve auprès de la Confédération des buralistes un appui indéfectible dans leurs opérations de lobbying en France.25 235 buralistesCe puissant groupement revendique de parler au nom des 25 235 buralistes répartis sur le territoire national et qui ont vu passer dans leurs caisses 24 milliards d’euros en 2014, résultant de ventes de produits aussi divers que des tickets de jeu ou de la confiserie. Ce montant ne représente pas, à proprement parler, un chiffre d’affaires car les buralistes touchent une commission sur la vente de produits du tabac.Cette commission fixée dans le cadre d’un contrat d’avenir négocié avec le gouvernement a progressé. Elle est passée de 6,5 % en 2010 à 6,85 % en 2015 et devrait atteindre 6,9 % l’an prochain, date à laquelle le contrat devra être rediscuté. Cette revalorisation avait été accordée lorsque l’Etat avait souhaité augmenter fortement le prix des cigarettes. Les buralistes affirmaient alors qu’ils allaient perdre une partie de leur activité.17,8 milliards d’eurosRésultat, malgré une baisse de la consommation, la hausse du prix du paquet de 25 % depuis 2010 a fait progresser le marché du tabac de 7 %, à 17,8 milliards d’euros en 2014. C’est sur ce montant que s’applique la commission des buralistes. Avec un marché et une commission en hausse, le revenu lié à la vente de tabac des buralistes a donc progressé de plus de 7 % sur cette période.Lire aussi :Les chiffres chocs du coût social de l’alcool et du tabacMais ce surcroît de revenu n’est pas équitablement réparti. La Confédération des buralistes affirme que les établissements frontaliers ont vu le leur baisser de 10,6 %. La tentation des clients de passer la frontière pour acheter des cigarettes moins chères est grande. De même, elle évoque le développement du marché parallèle et brandit le chiffre d’un paquet de cigarettes sur quatre vendu hors du circuit des buralistes, que ce soit sur Internet, dans la rue ou hors des frontières.1 000 buralistes de moins chaque annéeLe président de la Confédération des buralistes, Pascal Montredon, affirme que cette tendance va se renforcer en cas d’adoption du paquet neutre et évoque même « un risque de disparition de notre réseau alors que nous perdons chaque année 1 000 buralistes ». Et de mettre en avant l’ancrage rural de certains établissements, un argument qui fait mouche auprès des élus.Mais les fermetures peuvent avoir de nombreux facteurs, liés à la diversité de situation des buralistes et à leur palette d’activités, très large. Bar, restaurant, distribution des paris du PMU et des jeux de la FDJ… Le chiffre d’affaires peut être inférieur à 160 000 euros par an comme dépasser le million. Dans leur offensive, les buralistes ont récemment marqué des points, obtenant le droit de commercialiser les timbres fiscaux ­désormais dématérialisés. Et les députés viennent de renoncer à augmenter le prix du tabac.Lire aussi :Les mesures antitabac, un sujet embarrassant pour le gouvernementLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.11.2015 à 03h36 La chaîne de restauration rapide Chipotle Mexican Grill a annoncé dimanche 1er novembre qu’elle avait fermé temporairement tous ses restaurants à Seattle et Portland, deux des principales villes de la côte Ouest des Etats-Unis, après plusieurs contaminations à la bactérie E. coli. Les autorités sanitaires l’ont notifié qu’elles enquêtaient sur 22 cas depuis la mi-octobre. Un tiers des patients ont dû être hospitalisés, mais aucun cas mortel n’a été signalé. 31.10.2015 à 16h35 • Mis à jour le31.10.2015 à 16h57 | William Audureau Ni César ni Oscar, mais plutôt un beau bazar. Alors qu’Angoulême et Cannes sont mondialement reconnus pour leurs récompenses dans les domaines de la bande dessinée et du cinéma, le jeu vidéo, lui, court toujours après son rendez-vous français de référence. Ce n’est pourtant pas faute de tenter : rien qu’entre le lundi 26 et le vendredi 30 octobre, l’Hexagone a abrité quatre remises de prix différentes, les EIGD Awards à Montreuil, les Ping Awards à la Cité des sciences et de l’industrie, les Game Connection Development Awards ainsi que les trophées Paris Games Week au parc des Expositions de Paris.Derrière chacun de ses prix, un organisateur de type différent : syndicat représentant la filière nationale (SNJV) côté EIGD Awards ; syndicat d’éditeurs de taille mondiale présents en France (Sell) pour les trophées Paris Games Week ; organisateur d’événements professionnels internationaux (Connection Events) pour les Game Connection Development Awards ; et même agence indépendante multitâche pour les Ping Awards (l’AFJV, mini-structure qui sert notamment de portail informatif et de site de recrutement aux professionnels de France).Objectifs différentsDans le détail, les quatre prix répondent à des objectifs différents. Les Ping Awards récompensent la création franco-française, les EIGD Awards les indépendants européens, les Game Connection Awards sont un trophée professionnel et les trophées Paris Games Week, des récompenses adossées à un salon consumériste.La cérémonie de remise des prix des European Indie Game Days Awards, présidée par F. Raynal (Alone in the Dark) https://t.co/0eCwhm5lNf— Willvs (@William Audureau)require(["twitter/widgets"]);Ces différences de vues se traduisent dans le palmarès. Le jeu narratif Life is Strange, développé à Paris, a remporté le Ping d’or du meilleur jeu français ; le jeu mobile suisse Cloud Chasers l’EIGD Award du meilleur jeu indépendant européen ; le jeu britannique Lumino City le Game Connection Development Award du meilleur jeu indépendant selon la profession, et Uncharted 4 le trophée du meilleur jeu présent sur le salon grand public de la Paris Games Week. « Ces récompenses ont toutes des objectifs différents », résume Julien Villedieu, délégué général du SNJV.Avec des contraintes propres. Life is Strange, sensation française de l’année, n’était ainsi éligible ni aux EIGD ni aux GCD Awards, car il est édité par le géant japonais Square Enix, et ne rentrait pas dans la catégorie jeu indépendant. Il ne satisfaisait pas non plus aux critères d’admissibilité de la Paris Games Week, car il figurait sur le stand de l’éditeur sous forme de vidéo. « La seule condition, c’est d’être présent et jouable sur le salon », précise Emmanuel Martin, pour qui ces trophées sont aussi un moyen d’inviter les joueurs à se rendre au parc des Expositions pour essayer les jeux.« Bienvenue en Union soviétique »Vu de l’extérieur, ces récompenses évoquent parfois plus des réunions au sein de microcosme qu’une célébration nationale, d’autant que le choix des lauréats prête parfois à confusion. Jeudi soir, Fabien Delpiano, nouveau président de Capital Games et fondateur du studio Pastagames, était ainsi tout penaud en découvrant le contenu de l’enveloppe finale. Le Grand Ping 2015, saluant la personnalité de l’année, était en effet décerné à Cédric Laguarrigue, président de Focus Home Interactive, et accessoirement son éditeur sur le jeu Pix the Cat.Vendredi, Jean-Claude Ghinozzi, directeur commercial et marketing de Microsoft France, mais aussi président du SELL et, à ce titre, organisateur de la Paris Games Week, s’est remis à lui-même trois trophées pour des jeux Xbox One. « Bienvenue en Union soviétique, nous sommes très heureux de recevoir ce prix, ce soir », a-t-il fini par commenter avec humour au moment de brandir le troisième trophée, en réalité, décerné par un jury de journalistes spécialisés.« Je conçois qu’on puisse y voir de l’entre-soi, mais il faut voir à qui vont ces prix, tempère Julien Villedieu, délégué général du SNJV. Focus Home Interactive est un éditeur de premier plan, et son dirigeant Cédric Lagarrigue une personnalité de premier ordre de notre secteur, qui a réussi au niveau professionnel la transformation d’un petit éditeur en acteur qui concurrence les plus gros. C’est quelqu’un d’extrêmement légitime, qui a déjà été distingué par le Syntec l’an passé. Quant à Jean-Claude Ghinozzi, s’il a reçu ces trophées, c’est que les jeux proposés ont paru les meilleurs au jury. C’est ce qu’il faut regarder. » Peu de temps pour les jurys« Si on veut que ces trophées soient crédibles, on a besoin d’un jury qui travaille en profondeur », confirme Emmanuel Martin, du Sell. Celui de la Paris Games Week était présidé par Alain-Huygues Lacour, vétéran de la presse jeux vidéo. « Quelqu’un qui n’a pas la langue dans sa poche et a imposé ses conditions », promet Emmanuel Martin.Chaque organisateur est conscient de l’importance d’arriver à des récompenses légitimes et respectées. Emmanuel Forsans, président de l’AFJV et coorganisateur des Ping Awards, ne cache pas son ambition d’en faire un jour l’équivalent des Césars du jeu vidéo, tandis qu’Emmanuel Martin, du Sell, rêve d’un parterre de jurés composé de plusieurs dizaines ou centaines de professionnels, à la manière des Oscars. Mais ces récompenses sont tenues par des contraintes de temps, et la difficulté de faire essayer une trentaine de jeux vidéo parfois longs de plusieurs heures à un jury qui n’a souvent qu’un après-midi pour se réunir. Une des raisons, sans doute, pour laquelle le jeu de rallye WRC 5 a reçu le Ping du meilleur jeu français sur console : une dizaine de minutes suffit à n’importe quel juré pour terminer plusieurs courses, là où un jeu de rôle ne « démarre » traditionnellement qu’au bout de six à dix heures de jeu.Des catégories à géométrie variableIl arrive également que le jury s’arrange avec les catégories. Par exemple, à la Paris Games Week, le prix du meilleur jeu du salon a été remis à Uncharted 4, un jeu d’action-aventure, alors que le prix du meilleur jeu d’action-aventure a été octroyé à The Rise of Tomb Raider. « Cela a permis d’équilibrer un peu les choses entre ces deux jeux qu’on avait du mal à départager », décrypte Alain-Huygues Lacour.Plus étonnant, deux casques de réalité virtuelle ont été primés dans deux catégories différentes, le HTC Vive côté accessoire et le PlayStation VR côté innovation technologique. « Deux démarches différentes », assure Emmanuel Martin. Aux Ping Awards, c’est un prix spécial spécialement créé pour l’occasion qui a récompensé A Blind Legend, jeu vidéo-audio à l’écran noir et accessible aux non-voyants. Il a été présenté dans un malaise ambiant comme « le prix du politiquement correct » par les deux coprésidents, les animateurs de radio Manu Levy et Florian Gazan.Lire aussi :« A Blind Legend », le jeu d’aventure sonore à tester les yeux fermésHeureusement, à la marge, ces récompenses mettent aussi en avant des jeux prometteurs en manque de visibilité. A l’image de Shiness, un jeu de rôle à la japonaise dans un univers à la Naruto, mené depuis cinq ans par de jeunes et ambitieux Lillois (trophée du meilleur jeu manga à la Paris Games Week). Ou de Zodiac : Orcanon Odyssey, création franco-écossaise en partenariat avec des anciens de Final Fantasy (Ping du meilleur jeu mobile et tablette). « On essaie de faire de la place à tout le monde, et que le meilleur gagne », se félicite Emmanuel Martin.« On essaie de créer des passerelles »Il reste qu’avec quatre cérémonies différentes et plus de soixante prix contradictoires remis dans la même semaine, personne n’est dupe du message brouillé qu’envoient toutes ces récompenses. « Elles ont toutes des objectifs différents, mais c’est vrai que l’on peut regretter qu’il y ait autant d’initiatives, concède Julien Villedieu. On ne va pas se satisfaire d’avoir quatre ou cinq cérémonies, c’est regrettable. » « On est la risée de l’Europe », grince un professionnel en privé.Certains rapprochements existent déjà, grâce notamment à des associations impliquées dans plusieurs événements, comme Capital Games. Ce groupement francilien est à la fois l’organisateur du stand made in France à la Paris Games Week et l’un des principaux partenaires des Ping Awards. Ce qui a permis d’arriver à un intitulé à rallonge, celui du « prix du meilleur jeu exposé sur le stand made in France », remporté par Blood Bowl Kerrunch.Le plus difficile reste toutefois de concilier l’approche cocardière des Ping Awards et l’approche consumériste de la Paris Games Week. Un faux problème, estime Julien Villedieu. « Nos entreprises font 50 % de leur chiffre d’affaires à l’international, donc ce qu’elles attendent, ce n’est pas une reconnaissance juste locale. Si, un jour, il y a une volonté de faire quelque chose d’unifié, il faudra que le jeu vidéo français soit récompensé au sein du jeu vidéo international. » Mais le premier Ping du jeu international, prévu cette année, n’a pas été décerné faute de candidats.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Emmanuel Schafroth (Em. S.) Investir tout en sauvant la planète ? A la veille de la conférence mondiale sur le climat, à Paris, du 30 novembre au 11 décembre, voici une proposition a priori séduisante pour tout épargnant soucieux de donner un sens à son argent. En effet, certains fonds – ils sont une cinquantaine en Europe – concentrent leurs investissements en Bourse sur des activités à fort contenu écologique : traitement de l’eau, énergies renouvelables ou économies d’énergie, par exemple. Mais, sont-ils aussi « verts » que leur dénomination laisse penser ?A vrai dire, certains l’ont parfois été… aux dépens des investisseurs. Pour le fonds Performance Environnement (Financière de Champlain), tout avait bien commencé en 2004. Mais, avec une forte concentration de ses investissements sur le solaire et l’éolien, il a subi de plein fouet la crise du secteur, commencée en 2008.Lire aussi :La gestion éthique à la recherche d’un nouveau souffleDepuis cette date, le fonds a perdu les trois quarts de sa valeur. Cela illustre le risque élevé propre aux fonds sectoriels, peu adaptés à une gestion de long terme. Depuis, Performance Environnement a tenté de réorienter sa stratégie, sans résultats probants. Le fonds vient d’être repris par Ecofi, maison mère de son promoteur, ce qui semble annoncer sa disparition prochaine.Pour investir vert sans perdre sa chemise, un minimum de diversification s’impose. C’est sans doute la clé du succès, tant financier que commercial, des fonds « eau » comme BNP Paribas Aqua. Thématique, plus que sectoriel, il répartit ses investissements, donc ses risques, entre des fabricants de pompes à eau, des acteurs du contrôle ou des gestionnaires de réseaux (Veolia, Suez). Cette stratégie, qui a permis une performance annuelle de 15,5 % sur cinq ans, reste porteuse, les enjeux liés à l’eau étant cruciaux dans des pays comme la Chine, où les investissements liés à l’environnement progressent de 15 % par an.Un bémol, le pragmatisme financierPour aiguiller l’investisseur, il existe bien un label « fonds vert » décerné par Novethic : il permet de s’assurer que l’incidence environnementale de la gestion a été contrôlée par un tiers, mais, parmi les lauréats, la biodiversité n’est pas au rendez-vous : seuls sept fonds ont obtenu le label, dont cinq du groupe BNP Paribas et un fonds Mirova, investi dans les « green bonds », ces emprunts émis pour financer des projets liés à la transition énergétique.Il est vrai que certains fonds investis dans des thématiques environnementales ne revendiquent pas explicitement l’étiquette verte. C’est le cas de Pictet Asset Management, qui offre la gamme de fonds la plus riche en la matière. A côté d’un fonds « eau », qui est le plus ancien et le plus important de sa catégorie, la société en propose un consacré à l’« agriculture ». Celui-ci investit à la fois dans des fermes et d’autres acteurs de la filière (fabricants de tracteurs, producteurs de semences…).Lire aussi :La jungle de l’investissement socialement responsableIl en propose également un autre spécialisé dans les actifs forestiers cotés. Son fonds énergie propre affiche une performance sur cinq ans (+ 21,6 %), qui le classe parmi les meilleurs de ce segment. Un bémol, toutefois, car, dans la gestion de ce fonds, le pragmatisme financier l’emporte sur l’écologique.« On ne va pas remplacer du jour au lendemain l’ensemble des énergies fossiles, explique Hervé Thiard, directeur général de Pictet Asset Management, en France. Dans un pays comme la Chine, le gaz, moins émetteur que le pétrole ou le charbon, sera ainsi une étape-clé de la transition énergétique. » Ce secteur fait partie du portefeuille, à côté des énergies renouvelables ou de fournisseurs de solutions d’efficacité énergétique, comme Schneider Electric ou l’équipementier automobile Delphi.Une nouvelle génération de fonds?Pour les investisseurs plus exigeants sur les questions écologiques, une solution consiste à opter pour des fonds généralistes, qui excluent les énergies fossiles, comme Amundi Valeurs Durables ou le fonds solidaire Ethique et Partage.Grâce à la loi sur la transition énergétique, promulguée mi-août, les particuliers seront aussi mieux informés, puisque le texte contraint les fonds à mesurer l’empreinte carbone de leurs investissements. De nouvelles offres, conciliant forte incidence environnementale et diversification importante des placements, devraient alors se développer. A l’image du tout nouveau fonds Sycomore Eco Solutions.Plutôt séduisant sur le papier, il exclut de son spectre d’investissement certains secteurs particulièrement polluants, comme l’électricité au charbon, le ciment ou le transport aérien. Et il cultive une approche multithématique des enjeux environnementaux, ce qui va l’amener à investir à la fois dans les énergies renouvelables, l’économie circulaire, la construction, les transports propres… C’est peut-être une nouvelle génération de fonds verts qui est en train de naître.Emmanuel Schafroth (Em. S.)Journaliste au Monde Isabelle Rey-Lefebvre Le président de la République, François Hollande, a annoncé, lors de son déplacement à Nancy, jeudi 29 octobre, des mesures « pour permettre au plus grand nombre de Français de devenir propriétaires ». Le chef de l’Etat a pris garde de se démarquer du slogan sarkozien « la France de propriétaires », en précisant qu’il agissait ainsi « non pas parce que l’on considérerait qu’être propriétaire est finalement un but dans la vie, mais c’est une sécurité et aussi une fierté ».Sans attendre que tous les arbitrages soient rendus, M. Hollande a annoncé un renforcement significatif du prêt à taux zéro (PTZ), inventé en 1995 par Pierre-André Périssol, alors ministre du logement dans le gouvernement d’Alain Juppé. Ce désormais vieil outil a fait ses preuves pour doper l’achat, par des ménages aux revenus modestes ou moyens, de leur premier logement. Autre avantage : il suffit d’un décret pour en modifier les paramètres, avec une application rapide, en l’occurrence dès le 1er janvier 2016.Quatre améliorations sont envisagéesAccordé par les banques, le PTZ est réservé aux primo-accédants pour l’achat de leur résidence principale et consenti sans intérêt, le capital étant remboursable sur des durées variées, selon cinq tranches de revenus des emprunteurs. Plus ceux-ci sont modestes, plus long est le prêt, jusqu’à 21 ans.Quatre améliorations sont envisagées. Tout d’abord, le PTZ permettra d’acheter un logement ancien à condition d’y réaliser des travaux d’une valeur de 25 % du prix d’achat. Cet élargissement à l’ancien avait déjà été amorcé en septembre 2014, mais réservé aux acquisitions réalisées dans 6 000 puis 30 000 communes rurales (dites de la zone C). Le nombre de PTZ est ainsi passé de 44 000, en 2014, à 65 000, en 2015. Bientôt éligible à « la quasi-totalité du territoire », comme l’a annoncé le chef de l’Etat, sans plus de précision, il devrait concerner aussi les zones urbaines.Le montant prêté, dans le neuf comme l’ancien, sera aussi augmenté, jusqu’à 40 % du prix d’achat, alors qu’il est plutôt, en 2015, de 13 % à 26 % d’un montant moyen de 37 000 euros, pour une acquisition de 190 000 euros, soit 20 % de l’achat.« Une excellente nouvelle »Autre bonification, tous les ménages éligibles bénéficieront de cinq ans de différé de remboursement, jusqu’ici réservé aux accédants des tranches de revenus les plus basses. Il est aussi envisagé de relever les plafonds de ressources des emprunteurs qui, aujourd’hui, concernent déjà les deux tiers de ménages français.Ces coups de pouce peuvent être facilement absorbés par le budget de l’Etat, et la dépense, contenue grâce aux faibles taux d’intérêt, ne se fera sentir qu’en 2017, puisque l’Etat compense le manque à gagner des banques avec un an de décalage. Dans les budgets 2015, il était prévu une enveloppe d’un milliard d’euros, qui n’a été consommée qu’à hauteur de 600 millions d’euros (pour 65 000 PTZ). Avec les nouvelles mesures, ce montant devrait plus que doubler.Lire aussi :Les agents immobiliers retrouvent le sourireLes professionnels de l’immobilier se réjouissent de ces annonces. « C’est une excellente nouvelle, se félicite Bernard Cadeau, président du réseau d’agences ORPI, même si nous regrettons que la mesure n’aille pas aussi loin qu’espéré. » En solvabilisant beaucoup d’acquéreurs, le gouvernement compte redonner le moral à la filière bâtiment mais le risque, à trop distribuer de crédits, est de relancer l’inflation des prix des logements.Paris : reprise des ventes dans l’ancienDans leur note de conjoncture publiée vendredi 30 octobre, les notaires franciliens confirment l’activité soutenue du marché du logement ancien, avec un rebond de 18 % du nombre de ventes entre juin et août, comparé à la même période de 2014. La grande couronne de Paris est particulièrement dynamique (+ 23 % de transactions), la petite couronne aussi (+ 17 %). Paris se redresse également (+ 8 %). Les prix sont, toujours en juin et août mais comparés au trimestre précédent, globalement en légère hausse, de + 0,9 % pour les maisons et + 0,1 % pour les appartements, en données corrigées des variations saisonnières. A Paris, le prix moyen du mètre carré atteint, fin août, 8 000 euros et est attendu à 8 010 euros, fin décembre. Les notaires ne pronostiquent donc pas de flambée des prix.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Faut-il vraiment construire un deuxième crématorium à Paris, en plus du Père-Lachaise, comme l’a promis la maire, Anne Hidalgo ? Celui en projet à Réty (Pas-de-Calais) se justifie-t-il, alors qu’un tout neuf existe à 17 kilomètres de là ? Depuis des années, les installations de crémation poussent à travers la France tels des champignons en automne. A présent, les professionnels s’interrogent.« Il faudrait peut-être se calmer », reconnaît Jo Le Lamer, le président de la Fédération française de crémation. « On a ce qu’il faut pour les besoins actuels », appuie Jean Ruellan, un des dirigeants d’OGF, le leader français du secteur sous les marques PFG, Roblot, Borniol… Deux études tendent en effet à montrer que l’impressionnant essor de la crémation en France atteint ses limites.Lire aussi :Quand les croque-morts font grise mineLa première émane de la Fédération française de crémation elle-même. Chaque année, ce regroupement d’associations recense les décès à l’issue desquels le corps a été incinéré. En une génération, cette pratique est devenue un phénomène de masse. Elle concerne désormais plus d’un tiers des obsèques, contre 1 % en 1980. A Paris, le taux de crémation atteint même 47 %. Mais cette ascension se révèle de moins en moins rapide. En 2014, la part des crémations dans l’Hexagone est modestement passée de 34,1 % à 34,5 %, la plus faible hausse depuis des décennies. « Le mouvement se tasse », constate M. Le Lamer, qui s’attendait à un chiffre supérieur.Le premier crématorium a été installé en 1889 au Père-Lachaise. Neuf étaient recensés en 1980. Ils sont 176 aujourd’huiLe deuxième signal provient du dernier sondage d’Ipsos sur les Français et la mort. « Pour vos propres obsèques, que préféreriez-vous ? », demande régulièrement l’institut aux Français. Depuis quelques années, la part de ceux penchant pour une crémation stagne autour de 51 %. Et la dernière vague, réalisée en juillet auprès de 1 010 personnes, marque une nette remontée de la préférence pour l’inhumation dans deux types de populations. Parmi les moins de 35 ans, 60 % sont désormais tenants de l’enterrement, contre 50 % en 2007. Leur part est passée dans le même temps de 72 % à 80 % au sein des croyants et pratiquants.L’explication de ce mouvement inattendu ? Elle tient sans doute au retour du religieux, sensible en France comme ailleurs. « Pendant des décennies, on a assisté à un assouplissement des pratiques cultuelles, décrypte François Michaud Nérard, le directeur général des services funéraires de la Ville de Paris, commanditaire du sondage. Depuis quelques années, c’est l’inverse. La pratique religieuse se reformalise, les rites sont plus suivis. »Une évolution enregistrée chez les chrétiens comme chez les juifs et surtout les musulmans, dont le nombre va croissant. Or les grandes religions monothéistes ne sont guère favorables à la crémation. Le Consistoire l’interdit, de même que l’Eglise orthodoxe et les responsables de l’islam. L’Eglise catholique la tolère depuis 1963, tout en recommandant l’enterrement. Seuls les protestants s’y montrent plus ouverts.Ce retour du religieuxCe retour du religieux freine le développement de la crémation, porté jusqu’à présent par la volonté de plus en plus de Français de ne pas constituer une charge pour leurs proches et de maîtriser leur corps, même post-mortem. Dans ces conditions, certains s’alarment de la construction un peu anarchique de crématoriums. Le premier du pays a été installé en 1889 à Paris, au Père-Lachaise. Neuf étaient recensés en 1980. Ils sont 176 à présent, avec le tout dernier inauguré fin septembre à Orchies (Nord). « Au moins une trentaine est en projet », selon M. Le Lamer.Gérés pour les trois quarts d’entre eux par des opérateurs privés dans le cadre de délégations de service public, tous n’ont pas trouvé leur équilibre financier. Avec les nouvelles normes sur le traitement et la filtration des fumées, l’investissement de départ est de plus en plus élevé. De l’ordre de 3 millions d’euros. D’autant que les crématoriums ne sont plus de simples sites techniques pour brûler des corps, mais deviennent des lieux de cérémonie, ce qui nécessite des locaux assez spacieux.Résultat : au moins 700 à 800 crémations par an sont nécessaires pour amortir la mise en place d’un four. Un seuil qu’un tiers des installations n’atteint pas. Surtout dans les zones où la concurrence fait rage. A Roanne et Mably, deux crématoriums situés à quelques centaines de mètres sont en rivalité directe. « Avec 420 crémations chacun en 2014, aucun n’est en mesure d’être rentable », commente un professionnel.Deux sites sont sortis de terre en deux ansSituation voisine autour de Meaux, où deux sites sont sortis de terre en deux ans. En Haute-Savoie, celui de la Balme, concurrencé par deux autres, a même déposé son bilan. Après dix-huit mois de restructuration, ses dirigeants espèrent bien que leur plan de continuation sera validé par le tribunal le 17 novembre.Des pertes à n’en plus finir, c’est bien ce que veut éviter Patrick Gomel, le directeur du crématorium de Boulogne (Pas-de-Calais). Ouvert par les collectivités locales en 2013, cet équipement s’acheminait doucement vers l’équilibre financier au bout de cinq ou six ans. Une perspective chamboulée par la création d’une unité concurrente à Réty, à quinze minutes en voiture, par le principal entrepreneur local de pompes funèbres. « Il n’y a pas la population suffisante pour deux crématoriums, peste M. Gomel. Si ce projet voit le jour, il ne pourra pas trouver les recettes nécessaires et notre propre activité s’effondrera. C’est un non-sens qui risque de coûter cher à tout le monde ! » Tous ses espoirs reposent désormais sur la préfète du Pas-de-Calais, appelée à donner ou non son feu vert à la création du site.Au-delà, nombre de professionnels aimeraient que les régions se dotent de schémas directeurs pour que les implantations soient mieux réparties. C’est ce que suggère depuis longtemps le sénateur (PS) Jean-Pierre Sueur. Sa proposition en ce sens a été adoptée à l’unanimité par le Sénat en mai 2014. L’Assemblée nationale ne paraît pas pressée de lui donner force de loi.Lire aussi :Remue-ménage dans les pompes funèbresDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Juliette Harau La qualité de la connexion disponible dans la Silicon Valley n’est pas la règle, et Facebook l’a bien compris. Ses développeurs vont désormais recevoir un message un peu particulier en arrivant devant leur ordinateur le mardi matin. Il leur sera proposé de brider leur connexion pendant une heure pour surfer en bas débit. L’opération « mardi en 2G » doit permettre aux équipes du géant du Web de mieux comprendre les utilisateurs des pays en voie de développement, marché très convoité par la firme californienne.Une équipe de la société se concentre déjà sur la version de son réseau social destinée aux zones à faible débit. Pour comprendre comment adapter leur offre, ils utilisent des téléphones fonctionnant en 2G et se rendent dans les pays concernés. Désormais, c’est l’ensemble du personnel qui pourra tenir compte des problématiques liées aux connexions plus lentes. « Ils vont voir les éléments que nous devons améliorer, mais aussi ceux pour lesquels nous avons fait beaucoup de progrès », se réjouit le directeur technique Tom Alison.Parmi les évolutions, le programme Lite : il détecte la vitesse du réseau pour permettre une navigation plus fluide. Devant une connexion lente, Facebook présente une version allégée du site. Elle favorise les contenus sans image ni vidéo et charge moins d’éléments à la fois sur le fil d’actualité de l’internaute.« L’Internet des pauvres »Pour attirer plus d’utilisateurs, Facebook et les autres leaders du marché veulent donner accès à Internet à ceux qui en sont encore dépourvus pour des raisons financières ou par manque d’infrastructure. Comme Google, la firme de Mark Zuckerberg s’est lancé le défi de fournir une connexion Internet aux quatre milliards de personnes concernées, soit plus de la moitié de la planète.Le patron de Facebook est venu rappeler ses intentions louables devant les Nations unies en septembre : « Si vous voulez aider les gens à se nourrir, se guérir, s’éduquer et trouver un emploi partout dans le monde, il faut connecter le monde. Internet ne devrait pas appartenir à seulement trois milliards de personnes, comme c’est le cas aujourd’hui. Il devrait être considéré comme un impératif pour le développement. »Lire aussi :Mark Zuckerberg veut « connecter le monde » à Internet d’ici cinq ansPour apporter Internet dans les zones reculées, Facebook développe des modèles de drones, quand Google planche sur des ballons gonflés à l’hélium et capables de compenser les lacunes d’infrastructure. L’opérateur européen Eutelsat et Facebook vont proposer du haut débit en Afrique dès 2016 grâce au satellite géostationnaire AMOS-6. L’Inde et son 1,31 milliard d’habitants (18 % de la population mondiale) sont également au cœur de plusieurs projets. Google promet d’équiper 400 gares indiennes en Wi-fi et Facebook a lancé Free Basics, une offre Internet limitée à quelques sites mais gratuite.Lire aussi :Facebook dévoile son système de drones pour l’accès à InternetSurnommée « l’Internet des pauvres », cette initiative permettait d’accéder, entre autres, à Facebook mais pas aux concurrents Google ou YouTube, ce qui lui a valu plusieurs critiques.Juliette HarauJournaliste au Monde Stéphane Lauer (New York, correspondant) Les raisons de retarder davantage un relèvement des taux d’intérêt aux Etats-Unis disparaissent les unes après les autres au fil de la publication des différents indicateurs économiques. Après de bons chiffres de l’emploi en octobre, la révision à la hausse du chiffre du produit intérieur brut (PIB) pour le troisième trimestre, mardi 24 novembre, donne à son tour un signal positif à la Réserve fédérale (Fed) pour déclencher un resserrement monétaire dès décembre. Dans un premier temps, le Département du commerce avait évalué la progression de l’économie américaine à seulement 1,5 %. Ce chiffre vient d’être relevé à 2,1 % en attendant une troisième estimation le 22 décembre.Lire aussi :La croissance américaine perd son élanMême s’il s’agit d’un net ralentissement par rapport au rythme du deuxième trimestre au cours duquel le PIB avait augmenté de 3,9 %, le chiffre publié mardi est en ligne avec les 2,3 % de progression observés sur l’ensemble du premier semestre.L’essentiel de la révision à la hausse vient des stocks des entreprises, qui ont finalement doublé par rapport à la première estimation. Ces stocks ont progressé entre juillet et septembre au rythme de 90,2 milliards de dollars (84,5 milliards d’euros). Toutefois, on observe une nette décélération par rapport aux 113,5 milliards du deuxième trimestre. L’effet rattrapage après un premier trimestre très médiocre semble donc se tasser. La bonne tenue des dépenses dans l’immobilier, qui ont bondi de 7,3 %, a également contribué à réviser à la hausse le PIB.Le taux d’épargne progresseSur le front de la consommation, le bilan est mitigé. Les dépenses des ménages, qui représentent 70 % de l’activité économique aux Etats-Unis, n’ont augmenté que de 3 %, soit 0,2 point de moins que la première estimation et 0,6 point de moins par rapport au deuxième trimestre. En revanche, la bonne nouvelle, c’est la hausse des revenus des ménages, qui, calculés après impôts et ajustés de l’inflation, ont progressé de 3,8 % au troisième trimestre. Il s’agit de la meilleure performance depuis la fin 2012. Entre des dépenses, dont le rythme progression ralentit, et des revenus à la hausse, cela aboutit en toute logique à un taux d’épargne qui progresse de 0,2 point à 5,2 %.La question est de savoir désormais si ce matelas sera dépensé au cours de la saison des fêtes qui débute cette semaine avec le fameux « Black Friday », coup d’envoi de la période des soldes.Mais comme le souligne Jan Hatzius, le chef économiste de Goldman Sachs, nous sommes en présence d’une « croissance tortueuse ». En témoignent les bénéfices avant impôt des entreprises, qui chutent de 1,1 %, après avoir augmenté de 3,5 % au deuxième trimestre. Le recul s’explique principalement par la contre-performance des filiales des entreprises américaines situées à l’étranger. Celles-ci sont lourdement touchées par le ralentissement de la croissance mondiale et la hausse du dollar, qui renchérit le prix des produits américains destinés à l’exportation.Lire aussi :Les grandes entreprises américaines commencent à ralentirCe phénomène se lit également dans les chiffres de la balance commerciale. Les exportations n’ont progressé que de 0,9 % entre juillet et septembre (au lieu des 1,9 % estimés dans un premier temps), tandis que les importations sont en augmentation de 2,1 %. Résultat : le déficit commercial a contribué négativement à hauteur de 0,22 point de pourcentage sur la progression globale du PIB.Faible taux de chômageAutre mauvaise nouvelle, les investissements des entreprises dans les infrastructures, qui ont chuté de 7,1 %, soit 3,1 points de plus que la première estimation. Une dégringolade qui s’explique notamment par les difficultés du secteur pétrolier, frappé de plein fouet par la chute des cours du baril.Mais ces vents contraires ne semblent pas peser sur les créations d’emplois, qui ont été de 271 000 en octobre, faisant tomber le taux de chômage à 5 %. Si les pressions inflationnistes sur les salaires se confirment, la Fed pourrait enfin agir. Sa présidente, Janet Yellen, a redit, lundi 23 novembre, dans une lettre au défenseur des droits des consommateurs Ralph Nader, que, si « l’économie continue de croître, le marché de l’emploi de progresser et si l’inflation remonte vers notre objectif de stabilité des prix de 2 % (…), mes collègues et moi avons indiqué qu’il serait approprié de commencer à normaliser les taux d’intérêt ». Elle précise toutefois que la normalisation serait « graduelle ».Lire aussi :Taux d’intérêt : le grand embarras de la Réserve fédérale américaineStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.11.2015 à 16h44 | Yves Eudes Satoshi Nakamoto, l’inventeur du bitcoin, la monnaie numérique circulant sur Internet, vient d’être présélectionné pour le prix Nobel d’économie 2016. Cette candidature est soutenue par l’économiste américain Bhagwan Chowdhry, professeur à l’université de Californie à Los Angeles et membre du groupe de présélection des candidats à la récompense. Sur son blog, M. Chowdhry explique ce choix :« Le bitcoin, qui existe uniquement en tant qu’objet mathématique, a de nombreux avantages sur les monnaies physiques et papier. Il est sûr, car il repose sur un code cryptographique quasiment inviolable. Il court-circuite les gouvernements, les banques centrales, les intermédiaires financiers tels que Visa, MasterCard, Paypal et les banques commerciales – éliminant ainsi les délais et les coûts des transactions. »M. Chowdhry rappelle aussi que le « protocole du bitcoin » (le programme informatique qui permet à cette monnaie d’exister, appelé aussi blockchain, ou chaîne de blocs de données) peut servir à sécuriser, stocker et transférer toutes sortes de transactions : « les implications sont immenses. Cela va sans doute créer une infrastructure publique, ouverte et décentralisée […] Les grands bénéficiaires seront les consommateurs » – y compris les populations pauvres et marginalisées, qui pourront enfin être incluses dans les circuits financiers.Seul problème : Satoshi Nakamoto est un pseudonyme, et personne ne connaît la véritable identité du père du bitcoin. Dans ces conditions, M. Chowdhry admet que les organisateurs du Nobel hésitent à valider cette candidature, mais il propose une solution : si le prix est décerné à Satoshi Nakamoto, le professeur le recevra en son nom, une pratique courante quand un lauréat ne peut pas se déplacer. La récompense financière, 8 millions de couronnes suédoises (863 000 euros), pourra être changée en bitcoins et versée sur l’un des portefeuilles en ligne de Satoshi Nakamoto. Et qui sait ? On peut même imaginer que, flatté par l’honneur qui lui serait fait, il déciderait de venir chercher son prix Nobel, révélant enfin son visage.Lire : La révolution cachée du bitcoinDéveloppement chaotiqueCela dit, même si Satoshi Nakamoto ne devient pas Prix Nobel, son génie est désormais reconnu de tous – y compris des banquiers internationaux et des traders de Wall Street. Lorsque le bitcoin fit son apparition sur Internet en 2009, il fut d’abord adopté par des geeks rebelles, des cyberanarchistes et des altermondialistes. Pour eux, le bitcoin était un instrument anti-système qui allait concurrencer la finance capitaliste, et créer une structure parallèle plus équitable. Dans le même temps, le bitcoin devint un outil de blanchiment et d’évasion fiscale pour des aventuriers de la finance – oligarques, escrocs, hackers, trafiquants de drogue, marchands d’armes… Résultat de ce développement chaotique : le bitcoin, qui valait 13 dollars en janvier 2013, atteignit 1 124 dollars en novembre de la même année, avant de retomber en dessous de 300 dollars (281 euros).En cette fin 2015, le bitcoin repart à la hausse, mais sagement : son cours dépasse les 300 dollars, et plusieurs millions de transactions sont enregistrées chaque mois. Après six ans et demi d’existence, le bitcoin semble sur le point de passer à l’âge adulte. Les professionnels de la finance ont cessé de le dédaigner ou de s’en méfier, et se sont mis à l’étudier, puis à l’adopter. Au lieu d’abattre le vieux système, le bitcoin va peut-être le rajeunir et le renforcer.Lire aussi :Le « blockchain », nouvel eldorado numérique des banquesLa « blockchain », cœur du systèmePlus précisément, les financiers s’intéressent au système informatique qui sous-tend le bitcoin : la « blockchain », le grand livre comptable crypté et unifié, qui valide et mémorise chaque transaction, à l’échelle mondiale. La blockchain est gérée et stockée collectivement, en temps réel, par l’ensemble de ses utilisateurs, ce qui élimine les risques de fraudes et d’erreurs. Contrairement à une base de données ordinaire, elle ne peut pas être modifiée a posteriori. En outre, au-delà de son usage strictement monétaire, une blockchain peut servir à créer, authentifier, stocker et publier n’importe quel type de transaction – par exemple des achats d’actions, ou des contrats d’assurance « malins » capables d’ouvrir automatiquement un dossier en cas de sinistre…Sur la place de New York, les initiatives se multiplient. Depuis l’été 2015, les opérateurs du Nasdaq testent l’utilisation d’une blockchain sur leur « Private Market », une plateforme de vente préférentielle d’actions de sociétés qui ne sont pas encore cotées en bourse. Si l’essai est concluant, la blockchain pourrait être introduite dans des places boursières plus importantes.Intérêt des banques et des assureursParallèlement, la société de technologie financière new-yorkaise R3 a monté un consortium baptisé R3 CEV, réunissant des banques d’affaires intéressées par la blockchain. L’un de ses objectifs est de concevoir une nouvelle plateforme de compensation interbancaire qui serait plus rapide, plus fiable et plus transparente que le système actuel, le vieux réseau Swift, lourd, lent, cher et mal sécurisé. Aujourd’hui, un virement entre l’Amérique du Nord et la Chine peut prendre trois jours. Avec une blockchain, il prendrait une fraction de seconde.En novembre 2015, le R3 CEV rassemblait déjà 25 grandes banques américaines, asiatiques, australiennes et européennes, dont la française Société Générale. Jamie Dimon, le patron de la banque JP Morgan, a expliqué lors d’une conférence qu’à son avis, le bitcoin lui-même n’a pas d’avenir, car les gouvernements ne vont pas longtemps tolérer une devise échappant à leur contrôle. En revanche, il est persuadé que la technologie de la blockchain est très prometteuse : « Nous avons beaucoup à apprendre dans le domaine des systèmes en temps réel, du chiffrement, de la réduction des coûts et des soucis pour nos clients. ». L’une des dirigeantes de JM Morgan, Blythe Masters, a quitté la banque pour devenir directrice générale de Digital Assets Holdings, une société informatique proposant aux institutions financières une plateforme fondée sur un « hyper-registre crypté et distribué » – en d’autres termes, une blockchain privée. D’autres banques comme Citi, HSBC, Barclays ou la Société Générale proposent des stages à des développeurs spécialisés dans la blockchain, afin de créer des cellules de recherche. D’autres se rapprochent de « start-up bitcoin » : dans sa pépinière d’entreprises londonienne, Barclays accueille des créateurs d’entreprise proposant des usages innovants de la blockchain dans le secteur des cartes de crédit et de l’assurance. En septembre, elle a passé un accord avec un petit site de change de bitcoins, tourné vers les ONG.En France, les experts en blockchain de la Maison du Bitcoin, installée à Paris, sont invités par des banques mutuelles et des compagnies d’assurances qui souhaitent former leur personnel. De son côté, BNP Paribas tente de familiariser ses employés avec le bitcoin et la blockchain, en publiant des articles didactiques dans son magazine interne Quintessence : « étant donné le potentiel des crypto-monnaies à révolutionner les pratiques bancaires dans la prochaine décennie, les banques doivent investir du temps et de l’énergie afin de comprendre comment elles peuvent les utiliser au mieux, avant que d’autres acteurs interviennent et imposent ces décisions pour elles ».Un bouleversement « comparable à celui de l’Internet »Les analystes de BNP Paribas imaginent que l’adoption généralisée de la blockchain provoquerait des bouleversements comparables à l’impact de l’Internet sur de nombreux secteurs économiques depuis une quinzaine d’années, et notamment l’élimination des intermédiaires. En d’autres termes, le jour où les investisseurs disposeront sur Internet d’une blockchain ouverte, fiable et quasiment gratuite pour acheter et vendre des actions, les courtiers deviendront superflus.On n’en est pas là, mais dans différents pays, les pouvoirs publics commencent à réglementer le bitcoin – ce qui revient à le légitimer. Le gouvernement britannique a investi dix millions de livres sterling dans un projet de recherche pour étudier « les opportunités et les défis de la technologie de registre distribué », ainsi que « le potentiel économique des devises virtuelles et de l’argent numérique ». Lire : Comment la France veut réguler le bitcoinEn octobre, la Cour de justice de l’Union européenne a décidé que les ventes de bitcoins ne seraient pas soumises à la TVA. En Europe, le bitcoin est donc bien une monnaie, et non pas une marchandise. Avec ou sans prix Nobel, Satoshi Nakamoto vient de remporter une nouvelle victoire.Yves EudesGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.11.2015 à 16h09 • Mis à jour le24.11.2015 à 16h21 | Audrey Tonnelier (avec Reuters) Cela peut paraître technique, mais pour l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), c’est une petite révolution. Il publiera, à compter de 2016, des chiffres d’inflation, de croissance et de chômage en France plus rapidement que jusqu’à présent, a-t-il annoncé, mardi 24 novembre.La première estimation du produit intérieur brut (PIB) d’un trimestre sera annoncée trente jours après la fin de celui-ci, contre quarante-cinq jusqu’à présent. Une deuxième estimation le sera à soixante jours, puis les comptes trimestriels définitifs seront publiés dans un délai de quatre-vingt-cinq jours, comme c’est déjà le cas.Ce nouveau calendrier, destiné à rapprocher la France des délais européens, est rendu possible par le fait que de nombreuses sources sont elles-mêmes disponibles plus tôt qu’avant, souligne l’Insee. « Il s’agit de sortir la même statistique qu’auparavant, mais plus tôt, en essayant d’améliorer les remontées d’information et les applications que nous utilisons », explique Jean-Luc Tavernier, directeur général de l’Insee.La première estimation du PIB nécessitera toutefois d’extrapoler certaines données non disponibles pour le dernier mois du trimestre sous revue, comme la production industrielle et le commerce extérieur. Mais l’Insee explique que des tests menés depuis plusieurs années assurent un taux de révision maximal de 0,07 point entre la première et la deuxième estimation du taux de croissance de l’économie.Lire aussi :Le PIB de la France augmente de 0,3 % au 3e trimestre« Nouvelle organisation »L’Insee publiera également une estimation provisoire de l’inflation (indice des prix à la consommation) dès la fin de chaque mois, soit deux semaines avant le chiffre définitif (seul donné jusqu’à présent). Ce dernier continuera cependant de faire foi pour les indexations des contrats privés et de diverses prestations (pensions alimentaires, rentes viagères, smic). Là encore, l’Insee fait valoir que des tests l’ont amené à considérer que les estimations précoces étaient fiables pour les tarifs qui ne seraient pas encore disponibles (prix des médicaments, des services de santé, des télécommunications, des transports…).« Nous fournissons déjà des données sur le sujet à Eurostat [l’office statistique de l’Union européenne], qui l’utilise pour ses calculs au niveau européen ; il semblait logique pour nous de le publier également », explique M. Tavernier.Les indicateurs trimestriels concernant le marché du travail (notamment le taux de chômage au sens du Bureau international du travail) seront également avancés de deux semaines, grâce à « une nouvelle organisation des traitements de l’enquête emploi : modification des questionnaires et nouvelle chaîne de traitement informatique », fait valoir l’Insee.Enfin, l’Insee annonce qu’il sera en mesure de publier, dès la fin de 2015, une estimation du taux de pauvreté de l’année 2014 en France, une statistique qu’il mettait jusqu’ici plus de dix-huit mois à compiler dans le cadre de ses enquêtes annuelles sur les revenus fiscaux et les inégalités. « Nous utiliserons une méthode nouvelle, dite de microsimulation, fondée sur un échantillon de ménages », précise M. Tavernier.Ces évolutions ne vont pas sans changements à l’Insee. « Si on veut continuer à avoir la même qualité de données, il faut pouvoir investir dans ces nouvelles méthodes tout en assurant la production courante de données, c’est donc plus de travail pour chacun », convient M. Tavernier.Lire aussi :Pourquoi la croissance française reste (malgré tout) poussiveAudrey Tonnelier (avec Reuters)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre Les salariés du Groupe Altice Média (L’Express, L’Expansion…) poursuivent leur mobilisation contre les mesures d’économies envisagées par leur direction. Mardi 24 novembre a été prévu un arrêt de travail de quelques heures, alors qu’environ 120 suppressions de postes restent envisagées.Lancé par tous les syndicats et sociétés de journalistes, cet arrêt de travail se veut une réponse à la « vacuité du projet stratégique » présenté lors des comités d’entreprise du 30 octobre et du 18 novembre, estiment ces représentants.« Ligne éditoriale positive »Le mécontentement touche notamment la rédaction de L’Expansion où la société des rédacteurs juge le projet de nouvelle formule « contraire aux principes et aux règles éthiques ». Elle réagi ainsi à un projet qui revendique une « ligne éditoriale positive », qui valorise les entreprises et noue des relations avec elles à travers notamment le développement d’événements.À L’Express, le projet de nouvelle formule présenté par Christophe Barbier suscite également des interrogations. L’objectif du directeur des rédactions est de faire de l’hebdomadaire un titre « premium » et « référent », un projet perçu par certains comme trop élitiste.Lire aussi :La tension monte d’un cran à « L’Express » après le vote d’une double motion de défiancePlus généralement, les représentants des salariés dénoncent l’écart entre les ambitions affichées et la sévère réduction des coûts et des effectifs conduite par l’équipe dirigeante choisie par l’actionnaire Patrick Drahi. Le groupe devrait perdre 3,5 millions d’euros cette année, hors coût de la clause de cession actuellement ouverte.Lire aussi :« L’Express » doute de son avenir après le plan socialAlexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Escande En matière de commerce, comme en Bourse, tout est affaire de confiance. C’est toujours sur son retour que tablent toutes les politiques économiques pour enclencher la reprise. En matière automobile, ce lien délicat entre consommateur et constructeur a été brisé en septembre avec la révélation du scandale des moteurs diesels truqués par Volkswagen.Lire aussi :Volkswagen peut-il survivre au scandale ?Son nouveau patron, Matthias Müller, ne s’y est pas trompé en affirmant ce lundi 23 novembre que la ressource principale de son groupe n’était pas ses chiffres de vente mais « la crédibilité et la confiance dans nos marques ». Il se voulait rassurant en présentant les détails du rappel de plus de 8,5 millions de voitures auquel le constructeur va procéder à partir de janvier 2016. Pas sûr pourtant que la confiance revienne de sitôt.C’est pourquoi les autres constructeurs européens tentent par tous les moyens de prendre leurs distances par rapport à cet encombrant concurrent. Premier concerné, le français PSA, encore convalescent, a passé une alliance avec la très active ONG européenne, Transport & Environnement. Tous deux mèneront en commun des tests de consommation et d’émission dont les résultats seront vérifiés par le Bureau Veritas et publiés à partir du printemps 2016.Transition délicatePour PSA, l’enjeu est vital. Il est le constructeur le plus « diésélisé » sur un marché français et européen qui dépend encore à plus de 50 % de ce type de motorisation. Depuis plus de trente ans, il est l’artisan et le défenseur inlassable de cette technologie supposée moins gourmande et plus économique que l’essence. Cet avantage est en train d’être tué à petit feu.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attraitPour respecter les nouvelles normes européennes, les moteurs deviennent de plus en plus chers. A tel point que les analystes de Credit Suisse estiment qu’en 2024 les véhicules diesel ne seront rentables qu’à partir de 26 000 kilomètres par an, ce qui concerne moins de 10 % des voitures. Pour les 91 % restant, l’essence sera plus intéressante.Depuis trois ans, et donc bien avant le scandale allemand, le groupe a senti le vent tourner et commencé à adapter ses capacités de production en conséquence. Le problème pour PSA est que cette affaire donne un coup d’accélérateur inattendu à ce basculement alors que le diesel représente encore presque 60 % de ses ventes européennes, et plus encore de ses marges.Au sortir de l’une des plus graves crises financières de son histoire, qui a fait perdre le contrôle du groupe à la famille Peugeot, et au moment où il pensait pouvoir enfin profiter du rebond du marché européen, l’entreprise doit gérer une transition extraordinairement délicate, à la fois sur le plan commercial et technologique. Il lui faut revoir sa politique de prix, ses priorités en matière de développement et sa communication. Ecrire un nouveau contrat de confiance avec ses clients.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave   #container_14483587866{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14483587866{ height:500px; } #container_14483587866 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14483587866 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14483587866 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14483587866 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Achat immobilier : d'importantes disparités selon les villes Source : Meilleurtauxrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Tel est le portait robot de l’emprunteur en 2015, dressé par le courtier de crédits immobiliers Meilleurtaux, à partir des dossiers ayant transité sur son site et ayant reçu au moins une réponse positive d’une banque. Evidemment, le profil diffère du tout au tout selon les régions, les villes.Lire aussi :Fixer le montant du loyer en respectant la loiLe revenu net moyen d’un foyer d’emprunteurs en France en 2015 s’élève ainsi à 5 316 euros, en légère hausse par rapport à 2014. Mais ils fluctuent de 4 380 euros dans l’est de la France à 6 445 euros en Ile-de-France et 8 215 euros à Paris.La somme empruntée à tendance à augmenterLe montant moyen de l’acquisition est stable (249 406 euros) mais varie de 186 392 euros dans le Nord à 331 783 euros en Ile-de-France (426 180 euros à Paris).Lire aussi :Immobilier : les aides des collectivités locales pour devenir propriétaireMalgré la baisse des taux (2,45 % sur 20 ans actuellement, contre 3,05 % en juin 2014) la somme empruntée a tendance à augmenter légèrement (180 222 euros), tout comme la durée des prêts (18,9 ans). Signe selon le courtier que les particuliers n’ont pas profité de ces conditions avantageuses « pour emprunter plus, mais ont choisi de rembourser moins ».En revanche, ces conditions d’emprunt plus avantageuses ont permis aux emprunteurs de réduire leur apport personnel (57 735 euros contre 69 000 euros l’an dernier) et ainsi « aux plus modestes, ne disposant pas d’un gros apport, de revenir dans le marché », note le courtier dans son communiqué.Lire aussi :Des crédits encore bon marchéFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Le retour de la récession pousse le Japon à adopter de nouvelles mesures de relance. Le ministre de la revitalisation économique, Akira Amari, devait dévoiler, mardi 24 novembre, les grandes lignes d’un « plan d’urgence pour une économie forte pouvant donner de l’espoir ».Lire aussi :Shinzo Abe en quête d’un nouvel élan pour les « abenomics »Réaffirmant l’ambition du premier ministre Shinzo Abe de porter le produit intérieur brut (PIB) à 600 000 milliards de yens (4 588 milliards d’euros) d’ici à cinq ans et de sortir l’archipel de quinze ans de déflation, ce projet est axé sur la relance de la consommation et l’investissement des entreprises. Il sera inclus au plan, présenté le 26 novembre, pour « une société promouvant la participation active des 100 millions de citoyens ».Ce projet prévoit une hausse de 3 % du salaire minimum. Variable selon les départements, cette rémunération s’établissait en moyenne à 780 yens (6 euros) de l’heure en 2014.Des efforts attendus en contrepartieLe gouvernement souhaite également prolonger l’accès à l’assurance chômage au-delà de 65 ans, pour encourager les personnes plus âgées à continuer de travailler. Une enveloppe de 30 000 yens (229 euros) est également prévue pour chacune des 10 millions de personnes touchant une petite retraite.Ces mesures doivent soutenir la consommation, qui génère 60 % du PIB. La hausse des rémunérations, de 2,59 %, observée en 2015 dans les grandes entreprises, reste insuffisante pour cela.Autre axe du projet : pousser les entreprises à investir au Japon. Les investissements dans l’Archipel ont reculé de 4,8 % entre avril et juin en glissement annuel et de 5 % entre juillet et septembre. Cette baisse a contribué au recul du PIB au cours de ces deux trimestres et participé à la 5e période de récession en sept ans de la troisième économie mondiale.Le gouvernement va faciliter les procédures pour inciter les PME à investir. La promesse formulée le 12 novembre par M. Abe de faire passer l’impôt sur les entreprises sous les 30 % dès l’exercice commençant en avril 2016, contre 32,11 % aujourd’hui, semble maintenue, malgré les réserves du ministre des finances, Taro Aso, qui, confronté à une dette à 240 % du PIB, veut de nouvelles sources de revenus avant de décider des baisses d’impôts.En contrepartie, des efforts sont attendus des compagnies, dont les profits atteignent des records grâce au yen faible. « Il est essentiel de lier les gains des entreprises aux investissements et aux augmentations de salaires », estime M. Abe.Limites des « Abenomics »Ces annonces peinent à masquer les limites atteintes par les « Abenomics », ces initiatives prises par le premier ministre pour redresser l’économie nippone. Les analystes déplorent l’absence de mesures pour améliorer la compétitivité et assouplir les règles du marché du travail, très attendues dans le cadre de la troisième « flèche » des Abenomics, les réformes structurelles. La hausse du salaire minimum est considérée comme une simple mesure de soutien à court terme.Dans le même temps, soulignait le 17 novembre Yoshimitsu Kobayashi, le président de la Keizai Doyukai, l’une des fédérations patronales nippones, « une part importante des investissements des entreprises se font à l’étranger. Les dirigeants réfléchissent à dix ou vingt ans ». La demande au Japon, où la population diminue, n’offre pas les mêmes perspectives qu’ailleurs. Et les investisseurs étrangers poussent dans ce sens. « Les activités à l’étranger sont le moteur de la croissance », déclarait fin octobre Eikoh Harada, le président de Benesse, une entreprise du secteur de l’éducation. Le propriétaire de la marque Berlitz prévoit d’investir 200 milliards de yens (1,5 milliard d’euros) sur cinq ans, essentiellement hors du Japon.Les décisions prises auraient également un objectif électoral, selon ses détracteurs. Shinzo Abe table sur une victoire lors des sénatoriales de juillet 2016, qui lui permettrait de conforter son ambition de rester au pouvoir jusqu’en 2018, voire de mener à bien des projets comme la révision de la Constitution.Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.11.2015 à 10h00 • Mis à jour le24.11.2015 à 10h08 La jeunesse de notre pays n’est pas épargnée. Touchée de plein fouet par les événements récents, elle est également l’une des premières victimes de la crise économique.D’après les dernières statistiques, le taux de chômage des 15-24 ans atteindrait désormais les 25 %. Malgré une conjoncture défavorable, 69 % des jeunes des 16-25 ans, et c’est là l’un de leurs principaux atouts, ont confiance en eux et en leur avenir, d’après le 1er baromètre « Jeunesse et confiance », réalisé par OpinionWay pour le think tank Vers le haut.Fort de cet optimisme et rassurés quant à leur potentiel, la génération Y – pour ceux d’entre eux nés entre 1980 et 1995 – et la génération Z pour les plus jeunes, souhaitent marquer de leur empreinte le monde de l’entreprise. Ces générations, pour qui la liberté constitue l’une des valeurs cardinales, revendiquent leurs propres aspirations par rapport au travail, quitte à bouleverser les codes traditionnels et à perturber leurs pairs.InnoverLes jeunes « bousculent » l’entreprise qui doit faire face à des attentes nouvelles en termes d’épanouissement personnel et de bonheur au travail. Les entreprises sont forcées de se réinventer. Attirer les jeunes talents et retenir ceux qui n’hésitent pas à partir pour rejoindre des concurrents aux packages plus avantageux, ambitionnent de devenir chef d’entreprise ou rêvent de tenter l’aventure, hors de nos frontières, tout l’enjeu est là.Les experts sont unanimes. Les entreprises doivent innover sous peine de voir les forts potentiels leur échapper. Attentifs à leur qualité de vie au travail et au plaisir qu’ils peuvent en retirer, les générations Y et Z n’hésitent plus à imposer leurs exigences à leur management. Préservation de leur vie privée, ambiance de travail, accès aux réseaux sociaux, télétravail, autant de critères qui constituent l’attractivité des entreprises pour les jeunes diplômés.Lire aussi :« Les grandes entreprises doivent faire de l’emploi et de la formation des jeunes leur priorité »Ces hyperconnectés réinventent le rapport au temps n’échappant pas, à l’instar de la plupart des cadres, au phénomène du blurring. C’est sous ce terme (en anglais « to blur » signifie « flouter », « effacer ») que l’on désigne la porosité de la frontière entre vie privée et vie professionnelle. Et d’observer que les digital natives ont des amplitudes de travail plus élargies que les baby-boomers même si leur journée peut se trouver ponctuée de micropauses pour surfer sur les réseaux sociaux.Think tank du bonheur citoyen, la Fabrique Spinoza participe depuis plusieurs années aux réflexions sur le bonheur au travail. Elle constate la multiplication de projets pour impulser des démarches de changement en ce sens. La plupart des grands groupes ont pris la mesure de l’enjeu et initient des programmes d’innovations managériales. Certaines entreprises ont décidé de répondre à la quête de sens des jeunes générations en soutenant des projets d’intrapreneurs sociaux. C’est le cas de Danone, à travers sa structure danone.communities.Réticences vis-à-vis de la hiérarchieD’autres mettent en place des expérimentations pour améliorer, le bien-être de ses salariés. Sodexo a lancé des programmes de formation à la méditation. Initiée au départ pour les salariés volontaires, l’entreprise vient d’élargir cette formation aux membres du comité exécutif. Google laisse à ses salariés un jour par semaine pour se consacrer à leurs initiatives personnelles.Autre empreinte de la jeune génération : face aux organisations encore largement pyramidales, elle exprime des réticences vis-à-vis de la hiérarchie. Elle privilégie ainsi des matrices plus horizontales, des méthodes « agiles » ou collaboratives, dont l’une des formes les plus abouties se retrouve dans « les entreprises libérées ». Caractérisé par Isaac Getz, professeur à l’ESCP Europe (Liberté & Cie. Quand la liberté des salariés fait le bonheur des entreprises, Fayard, 2012) et récemment illustré dans le documentaire de Martin Meissonnier « Le Bonheur au travail », le mouvement fait actuellement des émules montrant des résultats concrets tant sur la performance des entreprises que sur l’amélioration du bien-être des collaborateurs.Les entreprises n’ont plus le choix. Face aux jeunes générations qui aspirent à faire bouger les lignes, elles doivent continuer à exploiter des idées innovantes en matière de ressources humaines. Nous n’en sommes qu’aux prémices puisque d’ici 2025 les générations Y représenteront 75 % des actifs dans le monde. Tout reste encore à imaginer mais le mouvement est déjà en marche.Béatrix Jounault (Secrétaire générale de la Fabrique Spinoza, chargée de cours à l’Université Paris-Dauphine sur les think tanks et sur l’économie sociale et solidaire) Jean-Marc Janaillac (PDG de Transdev) La baisse du chômage est au cœur de nos préoccupations, particulièrement celle du chômage des jeunes, caractéristique française depuis trop longtemps. C’est un enjeu prioritaire et une responsabilité pour nous, grandes entreprises françaises implantées dans les territoires.Dans une économie en crise caractérisée par l’essoufflement des finances publiques, nous avons le devoir d’agir concrètement. Le transport public est une industrie de main-d’œuvre, qui se développe et qui créée des emplois locaux année après année. Comme beaucoup de secteurs de l’économie, la mobilité est néanmoins impactée par des ruptures majeures qui l’obligent à se transformer en profondeur.C’est au cœur de cette transformation que nous devons placer la question de l’emploi et de la formation des jeunes, pour préparer - grâce à eux - l’entreprise de demain et inventer - avec eux - les nouvelles solutions de mobilité.Acteur clé de l’emploi local sur l’ensemble des territoires (nous sommes souvent un des premiers employeurs des villes où nous opérons), nous sommes engagés autant dans l’insertion des jeunes sans qualification à qui il faut donner une première chance que dans celle des jeunes diplômés à la recherche de leur premier CDI.Un rajeunissement de grande ampleurSi la promotion de l’emploi et de la formation des jeunes est au cœur de notre engagement économique et social, elle est également un élément essentiel du projet de développement de nos donneurs d’ordre, les collectivités locales, auquel nous nous devons de contribuer.Le métier de conducteur, qui représente 65 % de nos effectifs, est un métier à responsabilité. Au-delà des enjeux de qualité de conduite, de sécurité et de fiabilité qui sont les siens, c’est aussi un métier de service et de relation avec le public, pour lequel la diversité de nos collaborateurs doit être à l’image de la diversité de nos passagers, parmi lesquels les jeunes sont très nombreux.Les moins de 30 ans représentent près de 30 % des 7 300 recrutements réalisés par Transdev en France en 2014Par ailleurs, l’offre de mobilité de demain passera par des outils numériques que nous développons d’ores et déjà : les « digital natives », à l’initiative des nouveaux usages qui impactent nos modes de déplacement, peuvent aussi être à l’origine des innovations qui viendront enrichir nos offres, si nous savons les intégrer. Ainsi, les plus jeunes contribuent, par leur agilité numérique, à l’employabilité des seniors, si nous savons favoriser les échanges et les expérimentations au sein de nos équipes.Les moins de 30 ans représentent seulement 10 % de nos effectifs, mais près de 30 % des 7 300 recrutements réalisés par Transdev en France en 2014. C’est donc un rajeunissement de grande ampleur de notre pyramide des âges qui est engagé. Pour intégrer ces jeunes et les fidéliser, nous avons mis en place, à tous les niveaux, des campagnes de « recrutement par alternance », dans le cadre de formations encadrées et diplômantes, considérant que ces cursus sont bénéfiques tant pour les jeunes que pour l’entreprise.Double tutoratNous avons par ailleurs mis en place des « parcours encadrement de proximité » (PEP), parcours de formation interne permettant aux meilleurs de nos jeunes conducteurs de devenir agents de maîtrise, et de renforcer ainsi l’encadrement de proximité de nos réseaux. Ces jeunes collaborateurs bénéficient pendant la durée de ce parcours d’un double tutorat, de la part de leur encadrement et de la part de la direction des ressources humaines, au terme duquel ils obtiennent un diplôme interne attestant des compétences acquises.En parallèle, une « pépinière » alimente notre vivier interne, en recrutant en CDI de jeunes collaborateurs diplômés (bac +3 à 5, âgés de moins de 29 ans), afin de les préparer aux métiers « en tension » de directeurs de réseaux et de responsables d’exploitation et de maintenance. Cette pépinière propose à ces jeunes diplômés des parcours d’une année, mixant des missions opérationnelles concrètes, des formations métier, des échanges avec des experts et des visites d’exploitation.Enfin, l’accord Contrat de génération, que nous avons signé en décembre 2013, est maintenant décliné dans l’ensemble de nos réseaux en France autour des engagements suivants : remplacer un départ à la retraite sur deux par l’embauche d’un jeune de moins 30 ans, réduire le nombre de contrats à temps partiel et renforcer notre politique d’alternance.La performance économique d’une entreprise comme Transdev est indissociable de sa performance sociale. L’intégration des jeunes générations est non seulement une responsabilité sociale et sociétale que nous devons assumer, mais c’est surtout une extraordinaire opportunité de développer nos offres et notre agilité.Jean-Marc Janaillac (PDG de Transdev) 23.11.2015 à 13h43 • Mis à jour le24.11.2015 à 09h38 | Alexis Delcambre et Alexandre Piquard « Whaou ! » On peut lire un mélange de fierté et de soulagement dans le sous-titre du billet par lequel Nicolas Beytout annonce, dans son journal L’Opinion, mardi 24 novembre, avoir convaincu le groupe Dow Jones d’y investir deux millions d’euros. La maison mère du puissant quotidien économique américain The Wall Street Journal, propriété du magnat des médias Rupert Murdoch, vient donc soutenir le petit quotidien français d’inspiration libérale, lancé en 2013, en entrant au capital à hauteur de 10 % environ.« Il y a un effet d’image important, se félicite Nicolas Beytout, fondateur et directeur de la rédaction de L’Opinion. Cela nous fait monter un peu en statut. Nous ne sommes plus juste une petite expérience franco-française, nous avons la reconnaissance d’un acteur international. »En interne, la nouvelle est une « agréable surprise », raconte un membre de l’équipe. En effet, la quarantaine d’employés, dont une trentaine de journalistes, vit avec le sentiment que l’horizon n’est pas totalement dégagé pour L’Opinion, dont le fondateur doit régulièrement chercher des fonds pour poursuivre l’activité, déficitaire jusqu’ici.Dans le milieu de la presse, le quotidien est vu comme un média dont le positionnement éditorial est clair, mais qui dispose d’un lectorat restreint et d’un avenir incertain. Il s’appuie notamment sur la notoriété de M. Beytout, connu comme ancien directeur de la rédaction du quotidien économique Les Échos et du Figaro.L’Opinion revendique 20 000 exemplaires vendus, pour la grande majorité par abonnement (couplé papier et Web). Le titre n’écoule que 3 000 exemplaires en kiosques, dont 5 à 600 environ à Paris. Il affiche une diffusion de 35 000 exemplaires, qui prend en compte des journaux distribués via des partenariats.SynergiesMais M. Beytout assure avoir, depuis janvier, conquis 11 000 abonnés supplémentaires, 100 % Web, via une offre baptisée « licence », qui permet à des collectivités d’avoir un nombre limité d’accès simultanés au site, mais utilisable par tous leurs collaborateurs. « Nous visons une cible particulière de lecteurs, pas la quantité », défend M. Beytout.Pourquoi un géant mondial de la presse économique fait-il son premier investissement en France dans un média indépendant ? Certes, la somme est modique à l’échelle du groupe Dow Jones, filiale de l’empire News Corp qui, avec ses titres britanniques comme le Times ou le Sun, a réalisé un chiffre d’affaires de 1,84 milliard d’euros au troisième trimestre.Il a néanmoins fallu que M. Beytout convainque Rupert Murdoch, lors de leurs deux rendez-vous, à Londres et New York. L’Opinion et le groupe Dow Jones partagent d’abord deux convictions stratégiques, explique M. Beytout : la foi dans l’importance du support papier et la défense d’un modèle payant strict. De plus, le Wall Street Journal a décidé en juin de relancer son édition internationale et Paris fait partie des villes cibles pour ce redéploiement, explique-t-on à L’Opinion.« L’Opinion est une publication influente dans l’univers français de l’économie, des affaires et de la politique, a expliqué William Levis, le PDG de Dow Jones, dans un communiqué. Cet investissement va accroître nos ambitions internationales et relever nos objectifs au cœur de l’Europe. » Concrètement, le partenariat de cinq ans noué entre les deux entreprises doit permettre des synergies dans les contenus et la distribution. Les contenus de L’Opinion seront versés à la base de données mondiale de Dow Jones, Factiva. Le titre libéral peut en principe espérer des reprises de ses contenus dans d’autres médias, à l’étranger. Des « échanges de liens » entre les sites sont envisagés et des traductions d’articles du Wall Street Journal sous la bannière de L’Opinion ne sont pas exclues, explique M. Beytout.D’autres collaborations sont espérées dans la vidéo, que L’Opinion compte développer, notamment avec Erik Monjalous, un ex-directeur de l’AFP recruté en octobre. Des conférences en partenariat sont également prévues.Sur les ventes, il est envisagé de « travailler conjointement sur le marketing et les abonnements numériques ». On peut imaginer que les deux entreprises partageront leurs fichiers d’abonnés en France.Le dernier levier de ce deal est politique : « Dow Jones et nous sommes dans la même sphère d’idées : un corpus globalement libéral, même si eux sont un peu moins proeuropéens », explique M. Beytout. Alors que la présidentielle de 2017 pointe à l’horizon, ce dernier assure avoir une démarche plus « idéologique » que « partisane », notant avec malice que le libéralisme économique a également des apôtres à gauche. 2017, c’est aussi l’année à la fin de laquelle L’Opinion espère atteindre désormais l’équilibre, après l’avoir envisagé (en vain) à l’horizon 2016.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sandrine Cassini L’Etat sera désormais intraitable avec les mauvais payeurs. C’est le message qu’a voulu faire passer Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, en annonçant, lundi 23 novembre au matin, un train de mesures destinées à réduire les délais de paiement en France. Malgré l’entrée en vigueur en mars 2014 de la loi Hamon, censée forcer les entreprises à payer dans un délai compris entre quarante-cinq et soixante jours, le fléau n’a en effet cessé de grandir.En un an, les retards de paiements par rapport aux obligations légales se sont allongés de presque quatre jours, atteignant 13,9 jours pour les PME et 12,1 jours pour les grands comptes, selon le cabinet de recouvrement de créances, ARC. D’après le ministère de l’économie, seulement un tiers des entreprises règle ses factures en temps et en heure, ce qui génère un trou de trésorerie de 15 milliards d’euros pour les TPE-PME.Pour contenir le phénomène, le ministre compte d’abord sur les commissaires aux comptes des entreprises. Ces derniers pourront désormais indiquer, dans leurs rapports de gestion, les délais de paiement en cours, autant du côté du client que de celui du fournisseur. Le décret à ce sujet, initié par Arnaud Montebourg lorsqu’il était à Bercy et attendu depuis un an, a enfin été signé par M. Macron.Critique récurrente à l’encontre de l’EtatLe ministre a également réactivé l’Observatoire des délais de paiement, mis en sommeil après la démission de son ancien président, l’économiste Jean-Hervé Lorenzi, à l’automne 2014. Ancienne médiatrice du crédit, Jeanne-Marie Prost, a été chargée de prendre sa suite. La mission de l’Observatoire sera élargie au secteur public. M. Macron a décidé de répondre à une critique récurrente formulée à l’encontre de l’Etat, connu pour être un mauvais payeur. Les retards de paiement des grandes collectivités atteignent jusqu’à vingt jours, et ceux de certains ministères seize jours, reconnaît Bercy.Le ministre a annoncé que l’Etat, qui s’est engagé à payer ses fournisseurs dans un délai maximum de dix jours d’ici à 2017, contre trente jours actuellement, pourrait également être passible d’amendes en cas de manquement. Enfin, le ministère a créé un guichet unique en fusionnant la médiation inter-entreprises, chargée d’aider clients et fournisseurs à régler leurs différends, à celle dévolue au secteur public.M. Macron compte aussi sur la mauvaise publicité pour décourager les hors-la-loi.Mais la mesure la plus spectaculaire réside dans la révision à la hausse de la sanction maximale infligée par l’administration aux payeurs récalcitrants. Le ministre de l’économie a porté ce plafond à 2 millions d’euros, contre 375 000 euros actuellement. M. Macron compte aussi sur la mauvaise publicité pour décourager les hors-la-loi. Ainsi, toutes les sanctions seront publiques. Joignant l’acte à la parole, Bercy a révélé le nom de cinq mauvais payeurs lourdement sanctionnés par la Direction générale à la concurrence (DGCCRF). Une première depuis l’instauration de la loi Hamon.Numericable-SFR essuie la plus lourde peine. L’opérateur télécoms a reçu le maximum des sanctions prévues par les services de la répression des fraudes, à savoir deux amendes de 375 000 euros, l’une au nom de SFR, l’autre de Numericable. Airbus Helicopters s’est également vu infliger 375 000 euros d’amende, tandis que l’entreprise de charcuterie Paul Prédault devra s’acquitter de 100 000 euros, et la Comasud, une société de matériel de construction, de 87 500 euros.Lire aussi :L’appel à l’aide des fournisseurs de Numericable-SFRAirbus Helicopters s’insurgeVisiblement marri de voir son nom jeter en pâture, Airbus Helicopters a déjà saisi le tribunal administratif, et s’insurge contre une sanction jugée « totalement disproportionnée », selon un communiqué publié lundi 23 novembre. Il assure que le retard pris n’est « que » de huit jours, et ne concerne qu’un nombre « très limité » de factures. De son côté, Numericable-SFR, qui n’a pas fait appel de la décision, tente de minimiser la sanction, en indiquant qu’elle reflète « une situation passée », dit un porte-parole. Ces retards feraient « suite au rapprochement des deux sociétés et la nécessaire remise à plat de certaines méthodes héritées du passé. Aujourd’hui, Numericable-SFR a normalisé ses relations avec ses partenaires et fournisseurs », assure l’opérateur.« Nous n’avons plus reçu de factures en souffrance depuis fin juillet. SFR a redressé la barre », confirme le médiateur inter-entreprises, Pierre Pelouzet, qui, au printemps, avait joué les arbitres entre l’opérateur et ses fournisseurs. Mais la fin de la médiation ne signifie pas la fin des problèmes. Selon nos informations, certaines sociétés de services informatiques et centres d’appels, prestataires de SFR-Numericable, connaissent toujours de grandes difficultés à obtenir le règlement de leurs factures. Sans pour autant se résoudre à faire appel au médiateur. « Les entreprises sont tétanisées à l’idée même de relancer leurs clients », explique Denis Le Bossé, à la tête du cabinet ARC. « Il faut que l’entreprise vienne nous saisir. C’est la limite de l’exercice », reconnaît M. Pelouzet.Lire aussi :Les retards de paiement au plus haut depuis 10 ansEn un an, le médiateur a traité 250 dossiers liés à des problèmes de paiement, avec un taux de réussite de 80 %. De son côté, la DGCCRF a contrôlé 2 249 entreprises et prononcé 110 sanctions, pour un total de 3,5 millions d’euros. Depuis l’entrée en vigueur de la loi Hamon, le montant des amendes atteint 6,3 millions d’euros. Un début mais une goutte d’eau au regard de l’ampleur du phénomène, selon le cabinet ARC. « Il y a des dizaines de milliers d’entreprises, des grands comptes mais aussi beaucoup de PME, qui instaurent des rapports de force en ne payant pas leurs fournisseurs. Ces chiffres signifient soit que tout va bien, soit que les contrôles sont mal ciblés », estime M. Le Bossé.Les délais de paiementLes délais de paiement ont été plafonnés par la loi de modernisation de l’économie de 2009, elle-même renforcée par la « loi Hamon » de 2014. D’une manière générale, les entreprises sont tenues de régler leurs fournisseurs dans un délai de soixante jours maximum à compter de la date d’émission de la facture. En parallèle, il existe un autre délai, baptisé « 45 jours fin de mois », qui court à partir de la fin du mois après émission de la facture, pour une période de quarante-cinq jours. Ce dernier délai doit être inscrit dans le contrat.Sandrine CassiniJournaliste au Monde Catherine Quignon Mohammed Jamad a fait le choix des pays du Golfe il y a déjà six ans. Après un BTS en électrotechnique et une licence commerciale, le jeune homme de 25 ans se voit proposer en 2009 un poste de commercial au Moyen-Orient. Avec sa femme et sa petite fille, Mohammed décide alors de faire le grand saut.Le jeune homme enchaîne un autre contrat avant de trouver son poste actuel, conseiller en ventes aux Emirats arabes unis pour le compte d’une entreprise pétrolière américaine. « Je suis parti pour des raisons économiques, mais aussi parce que j’étais assuré de trouver au Moyen-Orient un environnement plus accommodant qu’en France en matière de religion, explique-t-il. Ici, si je m’absente lors d’un dîner d’affaires pour faire ma prière, cela ne choque personne. En France, on vous colle une étiquette, même si je comprends aussi qu’il y ait des amalgames. »Mohammed Jamad est loin d’être le seul jeune diplômé français à s’être installé dans un pays musulman pour des raisons religieuses. Le phénomène a d’ailleurs un nom dans l’islam : la hijrah, l’émigration en terre musulmane. En l’absence de chiffres officiels sur ce sujet, difficile d’estimer l’ampleur du phénomène. Mais la tendance est réelle, au vu du nombre de forums et d’associations qui y sont consacrés sur le Net.Partisans d’un islam « orthodoxe »« Dans le cadre de mon activité, je rencontre assez souvent des jeunes diplômés qui ne veulent pas faire le compromis de la religion lorsqu’ils se lancent sur le marché du travail, notamment les femmes qui portent le voile », indique Abdelillah Talbioui, coach et fondateur du site changedecarriere.com. Dans un sondage lancé en février 2015 par le site islamique Katibin, qui a recueilli plus de 3 000 réponses, 47 % des répondants déclarent envisager la hijrah.« On voit de plus en plus de jeunes musulmans français qui viennent ici trouver du travail », confirme Mohammed Jamad. Les partisans d’un islam « orthodoxe » cherchent dans les pays du Golfe et du Maghreb un environnement plus favorable à leurs pratiques religieuses. « Par rapport aux pays anglo-saxons, qui sont très ouverts sur le fait religieux, les pays musulmans offrent encore plus de facilités d’accès : il y a plus de mosquées, le week-end tombe les vendredis et samedis… », détaille Abdelillah Talbioui.Au-delà de la recherche d’un cadre de vie islamique, les motivations des candidats au départ sont souvent plurielles : trouver de meilleures opportunités d’emploi, fuir la discrimination… « Ici, la double culture est considérée comme un atout, fait valoir Mohammed Jamad. Les postes proposés sont aussi plus intéressants du point de vue des responsabilités et du salaire : on peut gagner trois à quatre fois plus qu’en France. »L’eldorado islamique pas toujours au rendez-vousQuelle que soit la pratique religieuse des jeunes exilés musulmans, un point commun les unit : le désir de se fondre dans la masse et de fuir le climat tendu en France. « Le Golfe est la destination privilégiée des plus diplômés, ceux qui n’arrivent pas forcément à vendre leurs qualifications en France du fait de la discrimination ou de l’interprétation de la laïcité à la française, détaille Abdelillah Talbioui. Le Maghreb attire tous types de profils et généralement les musulmans français qui y ont des racines familiales, ce qui facilite leur embauche ou l’entrepreneuriat. »Mais l’eldorado islamique n’est pas toujours au rendez-vous. « J’ai beaucoup de connaissances venues avec l’espoir de trouver du travail et qui sont reparties au bout de trois ou quatre mois en ayant dépensé toutes leurs économies », avertit Mohammed Jamad. Au Moyen-Orient, la vie est chère et la concurrence rude avec des travailleurs venus des pays asiatiques. « Dans les pays du Golfe, l’anglais est indispensable et les profils peu qualifiés ont peu de chances de trouver du travail, prévient Abdelillah Talbioui. Par ailleurs, quand on se retrouve sans emploi, on n’a pas d’autre choix que de retourner dans son pays d’origine. »« Ici, il n’y a pas de Sécurité sociale ou de retraite », enchérit Mohammed Jamad. Bien qu’il n’ait pas l’intention de rentrer en France, le jeune homme garde une pointe de nostalgie : « Comme je viens de Grenoble, mes montagnes me manquent. »Catherine QuignonJournaliste au Monde Denis Cosnard Qui va reprendre FRAM (Fer route air mer), le spécialiste des « vacances à la FRAMçaise », placé en redressement judiciaire le 30 octobre ? Alors que trois candidats sont sur les rangs, le fonds LBO France fait plus que jamais figure de favori à quelques jours de la décision du tribunal de commerce Toulouse, attendue le 25 novembre.Lire aussi :Trois candidats sur les rangs pour racheter FRAMLes deux autres repreneurs potentiels semblent en effet mal partis. Lors de la dernière audience, NG Travel, un petit groupe de tourisme propriétaire notamment de Directours, a reconnu qu’il n’était pas en mesure de s’aligner sur l’offre plus généreuse de LBO France. « Son patron, Olivier Kervella, n’a pas retiré formellement son offre, mais en pratique il a jeté l’éponge », commente l’un de ceux qui ont assisté à l’audience.Bernard Bensaid s’est accroché davantage. Constatant que son offre était financièrement inférieure à celle de LBO France, le fondateur du groupe DocteGestio n’a pas lâché prise pour autant. Juridiquement, il n’avait plus le droit d’améliorer son offre. Il a alors approché les actionnaires actuels de FRAM, en leur proposant de leur acheter leurs titres. Son objectif consistait à devenir le propriétaire majoritaire de l’entreprise, ce qui lui aurait permis de déposer in extremis un plan de continuation auprès du tribunal de commerce. Or, selon la loi, les juges doivent donner la priorité aux plans de ce type, présentés par les actionnaires, sur les offres de cession venues de candidats extérieurs.Lire aussi :LBO France veut reprendre FRAM en dix jours chrono« Aller au bout de la logique »Mais cette manœuvre a échoué. Le premier actionnaire contacté, Georges Colson, a donné son accord de principe. Sa demi-sœur, Marie-Christine Chaubet, a en revanche décliné, lundi 23 novembre, la proposition d’achat de ses parts. « Je vais malgré tout aller au bout de la logique, et déposer un plan de continuation », précise au Monde Bernard Bensaid. Il a toutefois très peu de chances d’aboutir. Sa première tentative en ce sens a été jugée irrecevable.Tentant le tout pour le tout, M. Bensaid entend aussi jouer une deuxième carte, et demander l’application de la loi Macron. Une des dispositions du texte voté en juillet permet de forcer le propriétaire d’une entreprise à vendre ses parts à un créancier ou un tiers présentant un plan de redressement.Là encore, toutefois, les chances de succès de M. Bensaid paraissent minces. Ce texte n’a encore jamais été appliqué. Et la cession forcée n’est envisagée que si elle apparaît comme la seule solution sérieuse permettant d’éviter la disparition de l’entreprise en cause. Or, dans le cas de FRAM, la société n’est pas menacée de liquidation : LBO France est prêt à relancer l’affaire. « Oui, LBO France est là, mais son plan ne reprend que 575 personnes sur un total de 1 350 en France et à l’étranger, plaide M. Bensaid. Nous, nous proposons de reprendre tout le monde. » Le tribunal sera-t-il sensible à ces arguments ? Réponse mercredi.Lire aussi :La fin des vacances « à la FRAMçaise »Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Escande Le géant pharmaceutique Pfizer va absorber son concurrent Allergan pour 150 milliards de dollars (141 milliards d’euros). La plus grosse fusion de l’histoire dans ce secteur. Pourquoi ? Pour faire des économies… et pour échapper à l’impôt. En s’arrangeant pour que le mariage prenne la forme d’un achat de l’américain par sa cible, le nouvel ensemble pourra, en effet, adopter la nationalité de cette dernière et donc installer son siège en Irlande. Gain espéré, une diminution par deux du taux d’imposition, moins de 15 %, contre 35 % aux Etats-Unis. Des milliards d’économie à la clé.Lire aussi :Pfizer sur le point de fusionner avec AllerganJoli coup. Mais est-ce bien moral tout cela ? Pas moins, en tout cas, que certains agissements quotidiens en France, qui consistent benoîtement à attendre l’huissier avant de payer son fournisseur. Selon le ministère de l’économie, les deux tiers des entreprises ne respecteraient pas la loi, qui impose de payer ses factures dans les deux mois. Une gestion très agressive de sa trésorerie, qui se fait au détriment des plus fragiles, petites entreprises, particuliers, etc. Sans parler bien évidemment de l’arnaque du siècle, celle de Volkswagen avec ses logiciels truqueurs.Un sport internationalContourner la loi, ou ne pas la respecter, est un sport international pratiqué depuis plusieurs siècles par les seigneurs du capitalisme. Ian Read, le patron de Pfizer, est le lointain successeur des fameux « robber barons », ces barons voleurs de la fin du XIXe siècle, prêts à tout pour agrandir leur empire, au mépris des règles de la morale individuelle et des lois collectives. La lutte entre le plus célèbre d’entre eux, John Rockefeller, patron tout-puissant de la compagnie pétrolière Standard Oil, et l’Etat américain fut sanglante et aboutit au démantèlement de son empire au nom de la concurrence.Largement atténuée durant les « trente glorieuses », la bagarre a repris de la vigueur avec l’avènement de la mondialisation et de la libéralisation de la finance au début des années 1990. Progressivement, nombre d’entreprises ont adopté les tactiques d’« optimisation » mises au point par les financiers pour améliorer la rentabilité de leurs actifs : chasse aux coûts, gestion serrée de la trésorerie, fiscalité agressive. « Les barbares sont à la porte » (Bryan Burrough et John Helyar, non traduit) titrait en 1989 un célèbre livre, décrivant les méthodes de ces nouveaux loups du capitalisme.La barbarie s’est banalisée. Elle n’en est pas moins nocive. D’abord parce qu’elle fait nombre de victimes, ensuite parce qu’elle prive les Etats de ressources, enfin parce qu’elle sape la crédibilité de la loi. Que devient la valeur d’une obligation que plus personne ne respecte ?Les Etats organisent la riposte. L’Amérique frappe juridiquement hors de ses frontières, et les grands pays font désormais cause commune pour lutter contre l’évasion fiscale et ses paradis en tout genre. La survie du capitalisme se joue aussi sur le maintien d’une certaine éthique des affaires.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Il faudra attendre 2020 pour voir le marché pétrolier se rééquilibrer et le baril revenir à 80 dollars (74 euros), soit environ 30 dollars au-dessus de son cours actuel. C’est l’une des principales conclusions du rapport 2015 (World Energy Outlook) de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) présenté à Londres, mardi 10 novembre, par son nouveau directeur exécutif, Fatih Birol. Ses experts n’excluent pas, pour autant, le scénario d’un accès de faiblesse durable des prix qui continueraient à évoluer autour de 50 dollars le baril jusqu’à la fin de la décennie.L’agence, qui dépend de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), reconnaît qu’une longue période de prix bas bénéficierait aux consommateurs. En revanche, elle risque d’entraîner des inquiétudes sur la sécurité énergétique en augmentant la dépendance vis-à-vis d’un nombre restreint de producteurs à bas coûts, comme l’Arabie saoudite. Et si les prix bas dissuadent les compagnies pétrolières de relancer leurs investissements, la pénurie d’or noir pourrait entraîner un brusque rebond des prix, indique M. Birol.Lire aussi :Le pétrole restera bon marché pour longtempsEn novembre 2014, les douze membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) avaient décidé de laisser les vannes grandes ouvertes. Les pétromonarchies du Golfe arabo-persique entendaient ainsi, par la baisse des cours, déstabiliser les producteurs américains d’huiles de schiste, dont les coûts d’extraction sont beaucoup plus élevés. Ils escomptaient ainsi conserver leurs parts de marché.Rôle central dans le monde pétrolierCette politique imposée par l’Arabie saoudite commence à porter ses fruits, et le cartel ne devrait pas la modifier lors de sa prochaine réunion, le 4 décembre, à Vienne. La production des Etat-Unis a en effet atteint un pic en juin (9,6 millions) et la baisse a été de 450 000 barils par jour depuis.Si l’effondrement des prix depuis son record de juin 2014 (115 dollars) a touché tous les pays du cartel, surtout les plus fragiles (Venezuela, Nigeria, Algérie, Libye, etc.), leur remontée bénéficiera à ceux qui, comme l’Irak et l’Iran, sont capables de pomper davantage de brut, analyse l’agence.L’AIE considère que l’OPEP continuera à jouer un rôle central dans le monde pétrolier. Sa part de marché va s’accroître d’ici à 2020 pour atteindre 41 %, alors que celle des autres pays (Russie, Norvège, Etats-Unis, etc.) stagnera dans les cinq prochaines années. Cette part devrait grimper à 44 % en 2025, soit 2 % de plus que les prévisions faites par l’AIE en 2014.Pour l’heure, l’offre est très supérieure à la demande. Mais dans les gisements arrivés à maturité (mer du Nord, Moyen Orient, golfe du Mexique, etc.), la production recule naturellement de plus de 5 % par an. Pour maintenir la production à son niveau actuel de 92 millions de barils par jour, estime M. Birol, les compagnies devront investir 630 milliards de dollars (589 milliards d’euros) chaque année dans l’exploration et la production.« Sérieux défis »Elles ont réduit ces investissements de 20 % en 2015 et la baisse se poursuivra en 2016. Deux années consécutives de réduction, « c’est du jamais vu depuis vingt-cinq ans », a souligné M. Birol. Une fois les prix stabilisés autour de 80 dollars le baril, la production américaine de shale oil devrait repartir au cours de la prochaine décennie et atteindre 5 millions de barils par jour.L’AIE n’hésite pas à se projeter en 2040, même si l’exercice est aléatoire. Avec 49,2 millions de barils par jour, l’OPEP assurerait presque la moitié de la production mondiale de pétrole. Les pays d’Asie seraient alors dangereusement dépendants de leurs fournisseurs du Moyen Orient, notamment les Saoudiens, les Iraniens et les Irakiens, mais aussi les Vénézuéliens.L’avenir n’est pourtant pas écrit, nuance l’AIE. Car certains pays à fortes ressources en hydrocarbures font aussi face à des « sérieux défis ». L’instabilité politique et le manque de sécurité risquent, selon elle, de dissuader les investisseurs internationaux. En attendant, prévient M. Birol, « ce n’est surtout pas le moment de se relâcher ». Cette période de prix bas doit être mise à profit, selon lui, pour « renforcer notre capacité à affronter les futures menaces pesant sur notre sécurité énergétique ». Lire aussi :Vallourec : pétrole meurtrierJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.11.2015 à 17h01 • Mis à jour le10.11.2015 à 18h32 | Lala Hakuma Dadci (Coordinatrice d’Aitec) et Emmanuel Umpula Nkumba (Directeur exécutif d’African Resource Watch (Afrewatch)) Sans le savoir, des millions de consommateurs achètent des téléphones portables ou des ordinateurs fabriqués à partir de minerais dont le commerce finance des groupes armés à l’origine de violations de droits humains à grande échelle. On appelle ces minerais les « minerais des conflits » ou « minerais du sang ».Étain, tantale, tungstène ou or, ces minerais sont extraits dans des régions marquées par des violences endémiques, où des groupes armés font la loi, asservissent la population locale et sèment la terreur. Leur longévité et leur puissance de feu s’expliquent notamment par leur contrôle des points d’accès à ces ressources naturelles, nécessaires à de nombreuses industries (aéronautique, électronique, joaillerie, défense). Ils vivent de ce commerce, qui finance leurs exactions. En République Démocratique du Congo, plus de 3,5 millions de personnes ont trouvé la mort depuis le début des années 2000 dans les violences perpétrées par ces groupes armés, qui s’enrichissent par centaines de millions de dollar chaque année grâce à la vente de ces minerais.En 2014, la Commission européenne s’est saisie du dossier et a proposé un texte réglementant ce lien entre exploitation minière, commerce des minerais et financement de groupes armés. Mais le texte de la Direction Commerce s’est révélé inefficace : il se bornait en effet à proposer une réglementation sur la base du volontariat des entreprises, de plus appliquée à une fraction minime de la chaîne de production et de commerce.Le 20 mai, le Parlement européen a refusé cette proposition et a demandé une réglementation courageuse imposant un « devoir de vigilance » à toutes les entreprises liées à ce commerce, y compris celles qui vendent des produits finis (ordinateurs, tablettes, voitures, téléphones portables, etc.) sur le marché européen. Toute entreprise devrait se doter d’instruments précis inspectant l’origine et le cheminement des minerais qu’elle achète directement, ou qui composent ses produits, et en communiquer le résultat.Faute d’accord entre Commission et Parlement, les 28 États membres doivent maintenant forger leur position le 11 novembre au sein du Conseil, avant que ne s’engage une négociation entre ces trois institutions européennes.Sous couvert des difficultés qu’impliquerait une réglementation contraignante imposée de l’amont - les fondeurs et affineurs de minerais - jusqu’à l’aval – les entreprises qui placent des produits finis sur le marché européen -, le gouvernement français semble prêt à capituler et à défendre une réglementation optionnelle.Ce renoncement s’explique par l’influence des lobbies industriels qui gravitent autour du dossier depuis que la Commission a entamé son travail. Business Europe (dont le Medef est membre), Eurométaux (dont l’Alliance des Minerais, Minéraux et Métaux est membre), Safran Industrie, Airbus, ou encore Digital Europe (dont les groupes français Alcatel Lucent, Technicolor et Cassidian sont membres) ont abreuvé la Commission européenne de courriers, de documents et de demandes de rendez-vous. Ces groupes n’ont cessé de défendre l’approche volontaire et d’invoquer tour à tour les coûts et les difficultés qu’impliquerait une réglementation contraignante.La démarche proposée est pourtant graduelle et adaptée : elle appelle des efforts « raisonnables » et une amélioration continue, elle tient compte des circonstances propres à chaque entreprise, par exemple la place qu’elle occupe au sein de la chaîne d’approvisionnement ou sa taille. Le Parlement propose en outre des mesures d’accompagnement pour soutenir financièrement et techniquement les PME dans la mise en place de ce système de gestion des risques.La proposition des lobbies industriels est...d’utiliser l’outil diplomatique. Aux États de régler des problèmes qui ne sont pas du ressort des entreprises. Et la perspective d’une loi pour protéger les victimes apparaît comme une intolérable entrave au commerce.Mais les violations massives des droits humains, les destructions environnementales et le financement de groupes armés dans lesquels sont impliquées directement ou indirectement nos entreprises peuvent-ils être confondus avec des paramètres de compétitivité parmi d’autres? La vision irresponsable des lobbies industriels peut-elle influencer la prise de décision politique sur les lois régissant le commerce ?C’est entre ces deux positions que le gouvernement français devra trancher lors de la réunion du Conseil européen du 11 novembre.En attendant, des organisations de la société civile ont lancé une pétition visant à demander à Matthias Fekl, secrétaire d’État français au commerce extérieur, de soutenir une législation courageuse et efficace.Emmanuel Umpula Nkumba est directeur exécutif d’African Resource Watch (Afrewatch) ; Lala Hakuma Dadci est coordinatrice d’Association internationale de techniciens, experts et chercheurs (Aitec), engagée dans la campagne européenne « Stop Mad Mining »Lala Hakuma Dadci (Coordinatrice d’Aitec)Emmanuel Umpula Nkumba (Directeur exécutif d’African Resource Watch (Afrewatch)) 10.11.2015 à 15h55 • Mis à jour le10.11.2015 à 17h58 « C’est un grand Européen qui vient de s’éteindre », a déclaré François Hollande mardi 10 novembre à l’annonce de la mort de l’ex-dirigeant social-démocrate allemand Helmut Schmidt. M. Hollande a salué un « grand homme d’Etat » :« C’était un homme qui, jusqu’à son dernier souffle, a su prendre la parole et notamment pour dire aux Allemands qu’ils avaient un rôle à jouer (…), que c’était dans l’Europe qu’ils devaient agir » Valéry Giscard d’Estaing, président de la République au moment où M. Schmidt était chancelier, a déclaré ressentir sa mort comme « un deuil personnel » :« Il était le meilleur chancelier que l’Allemagne ait connu depuis Konrad Adenauer et il a restauré la dignité extérieure de son grand pays »Très proche de M. Schmidt, il est revenu sur leur relation, dans un entretien accordé, avant l’annonce de la mort, à La Chaîne Parlementaire :« Il était d’une correction absolue. (…) Tous les deux, nous avons toujours cherché la conduite intelligente des affaires économiques des pays occidentaux. » Après de Gaulle et Adenauer, avant Mitterrand et Kohl, M. Schmidt et M. Giscard d’Estaing formaient un de ces « couples franco-allemands » qui permirent la construction européenne. Ils ont notamment été à l’origine, en 1979, de la mise en place du Système monétaire européen. Bien qu’appartenant à des familles politiques différentes, le social-démocrate Schmidt et le libéral Giscard ont réussi à nouer une relation amicale qui perdurait encore.Hommage rendu à l’Assemblée nationaleA l’Assemblée nationale, le premier ministre Manuel Valls a également réagi à la mort de M. Schmidt : « Nous savons quelle a été sa place à la tête de ce pays ami, l’Allemagne, et combien il a contribué aux liens entre la France et l’Allemagne » Les députés ont ensuite réservé une ovation et applaudi à la mémoire du chancelier disparu.Le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone, a salué, dans un communiqué, cet homme qui « incarnera pour la postérité la possibilité d’un pouvoir de gauche durable, crédible et rassembleur. »Pour le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, l’Europe a perdu « un homme spécial dont le courage politique a permis beaucoup de chose ». Le président du Parlement européen, l’Allemand Martin Schulz, lui aussi social-démocrate, s’est dit « profondément attristé ». « C’était un éminent chancelier, sa mort est une perte pour l’Allemagne et pour l’Europe. » Philippe Jacqué C’est le gardien de l’ouverture à la concurrence du secteur ferroviaire. Le garant de la libéralisation du marché des autocars. Et le nouvel interlocuteur des sociétés concessionnaires d’autoroutes. Bref, l’Etat a placé de nombreux espoirs dans l’Arafer, l’ancienne autorité de régulation des activités ferroviaires, qui a obtenu des compétences supplémentaires dans le cadre de la loi Macron sur l’activité économique. Mais le gouvernement ne veut pas lui donner les moyens de travailler.Et Pierre Cardo, son président, est en colère alors que son budget doit être discuté à l’Assemblée nationale. « En 2014, nous étions en charge du seul secteur ferroviaire et nous disposions d’un budget de 11 millions d’euros et de 63 emplois. Désormais, nous avons récupéré de nouvelles compétences, assez lourdes, et notre budget doit passer à 12 millions d’euros avec au maximum 68 employés pour l’année 2016. Je sais être économe, mais cela reste insuffisant. Nous demandions 14 millions d’euros et de 70 à 75 postes. »Lire aussi (édition abonnés) :Pierre Cardo, le rail inoxydableCe n’est pas le budget de l’Etat qui finance le régulateur, mais une série de taxes sur les secteurs contrôlés. Ainsi, les opérateurs ferroviaires, d’autocars et les concessionnaires sont taxés pour financer cette autorité publique indépendante. En 2014, les opérateurs ferroviaires étaient ainsi ponctionnés à hauteur de 11 millions d’euros.Un plafond d’emplois problématiqueDemain, ces opérateurs devront toujours verser cette somme, mais seulement 8,3 millions d’euros iront dans le budget de l’Arafer. Le reste sera reversé au budget de l’Etat. Les taxes sur les autocaristes et les autoroutes doivent leur rapporter respectivement 1,1 million et 2,6 millions d’euros.Pour Pierre Cardo, le problème le plus critique est le plafond d’emplois. Lors d’une mission de préfiguration, l’inspection générale de finances et le commissariat général au développement durable estimaient que la transformation de l’Araf (activité ferroviaire) en Arafer allait entraîner le recrutement de 15 à 20 personnels supplémentaires, pour le porter bien au-delà de 70 personnes.Les recrutements battent d’ailleurs leur plein pour faire face aux nouvelles tâches. Aujourd’hui, l’Arafer compte 59 salariés et vient de signer cinq nouveaux contrats. Devant la commission des finances de l’Assemblée nationale (vidéo à partir de 3h47), Alain Vidalies, le secrétaire d’Etat aux transports, assurait que le nouveau plafond de 68 emplois était suffisant puisque l’Araf n’employait que 50 personnes en 2014.« Une masse de travail immense »En fait, l’Arafer était en sous-effectif pour des raisons très pratiques. « Nous avions un mal fou à recruter car le décret de création de l’Araf, qui date de 2010, nous obligeait à installer notre siège au Mans, explique Pierre Cardo. Les experts et économistes de très haut niveau dont nous avons besoin n’acceptaient pas de déménager dans la Sarthe. Nous avons réussi depuis à faire assouplir le décret et nous sommes capables d’installer nos experts à Paris. Depuis, les recrutements vont bon train. »Du coup, Pierre Cardo espère que le Parlement augmentera le nombre de recrutements autorisés. « Outre le rail, nous avons un travail gigantesque à mener sur la régulation des autocars longue distance, pour les liaisons de moins de 100 km. D’ores et déjà, nous avons onze demandes à examiner, sans compter le contrôle des lignes existantes et le travail sur les gares routières. A partir de février, nous ouvrons le sujet des autoroutes. Avec le budget actuel, nous risquons d’être très démunis au moment où la masse de travail est immense », conclut le président de l’autorité publique indépendante.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard L’Allemagne vieillit de façon accélérée ? La situation inquiète les démographes et les politiques allemands, qui craignent que le pays n’ait plus les moyens de financer les retraites comme aujourd’hui. Mais elle devrait faire le bonheur de Korian.Le groupe français a annoncé mardi 10 novembre l’acquisition de la société Casa Reha, le numéro 3 des maisons de retraite outre-Rhin. Une opération qui permet à Korian de s’imposer comme le leader incontesté du secteur en Allemagne, « le premier et le plus dynamique des marchés européens du vieillissement ». Casa Reha, qui appartenait jusqu’à présent au fonds britannique HgCapital, gère 70 maisons de retraite, comptant plus de 10 000 lits, pour un chiffre d’affaires annuel voisin de 270 millions d’euros. Korian était déjà très implanté outre-Rhin depuis l’achat fin 2013 de l’allemand Curanum. Avec l’absorption de Casa Reha, il va y accroître son volume d’activité d’environ 50 % d’un coup.A l’issue de l’acquisition, le groupe français devrait employer près de 12 400 salariés sur place et y exploiter 216 établissements. Avec quelque 27 500 lits, il creuserait nettement l’écart avec le numéro 2 allemand du secteur, Pro Seniore.Lire aussi :La silver économie, les bons usages de l’âgeComme des champignonsUn an et demi après son mariage avec un autre opérateur français, Medica, qui a permis de doubler la taille du groupe, la direction de Korian juge possible d’effectuer une nouvelle grande acquisition. « La phase d’intégration est finie, on peut passer à autre chose », estime Yann Coléou, le patron de Korian.Le choix de l’Allemagne ne doit rien au hasard. En France, les pouvoirs publics n’autorisent quasiment plus d’ouvertures d’établissements depuis 2010, jugeant que le pays est relativement bien équipé et que toute maison de retraite supplémentaire coûte cher à la collectivité. « Un nouvel établissement représente en moyenne 3,6 millions d’euros de chiffre d’affaires par an, indique un professionnel. Or 35 % sont remboursés par la Sécurité sociale. »Dans ces conditions, « on regarde plutôt hors de France », explique M. Coléou. En particulier en Allemagne. Non seulement des acquisitions y sont possibles, comme le prouve l’opération annoncée mardi. Mais les maisons de retraite continuent d’y pousser comme des champignons afin de répondre à la demande. Le pays « bénéficie d’un système robuste de financement de la dépendance et d’une démographie favorable », souligne le président du conseil d’administration de Korian, Christian Chautard. « Environ 200 000 lits devraient y être installés en dix ans », précise M. Coléou. Casa Reha dispose par exemple d’un portefeuille de projets de 782 lits à créer.Avec cette transaction, Korian va réaliser un chiffre d’affaires d’environ 780 millions d’euros en Allemagne, soit 27 % de son activité totale. La Bourse apprécie : mardi matin, l’action Korian gagnait près de 5 %. Le groupe a presque triplé de valeur en trois ans.Lire aussi (édition abonnés) :Dossier : L’âge d’or du marché de la dépendanceDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard Après la loi Macron 1 adoptée en juillet, un nouveau projet suivant la même inspiration libérale est désormais sur les rails. Les experts en communication de Bercy lui ont déjà attribué un nom : #noé, pour « nouvelles opportunités économiques », précédé d’un hashtag afin de marquer la modernité du sujet. Le calendrier est lui aussi arrêté : une première série de propositions à la mi-décembre, un deuxième point début janvier, un projet de loi présenté fin janvier en conseil des ministres, a annoncé Emmanuel Macron lundi 9 novembre.La seule chose qui manque encore, à un mois des premières propositions, c’est… le contenu du projet de loi. Ce texte fourre-tout devrait traiter de l’économie des données de masse, de l’identité numérique, de la preuve numérique, de la création de fonds de pension « à la française », du statut des entrepreneurs indépendants, de la rémunération des « talents », etc., mais sans qu’aucune mesure précise ne soit avancée à ce stade.« Une sorte d’Odyssée »A vrai dire, le ministre de l’économie ne semble même pas sûr que son texte soit nécessaire : « Je ne sais pas quelles sont les bonnes réformes sur ce sujet. Peut-être que, même, il n’y en a pas. Peut-être que les choses se font seules », a philosophé lundi M. Macron.Il fut un temps où les projets de loi correspondaient à une réforme précisément définie au préalable, comme le passage aux 35 heures. Avec son projet, le ministre de l’économie teste un autre modèle, celui de la réforme participative. Au lieu d’assener des solutions, le gouvernement fixe un cadre très général – une loi sur les « opportunités économiques » liées notamment à l’essor du numérique –, avance quelques têtes de chapitre, et incite tous ceux qui se sentent concernés à apporter leur pierre à l’édifice. « Une sorte d’Odyssée », dit M. Macron, qui a embarqué dans l’aventure des experts, des fonctionnaires, des créateurs d’entreprises, etc.Une quarantaine d’entre eux, comme l’économiste Jean Pisani-Ferry ou la présidente de l’Association pour le droit à l’initiative économique (ADIE) Catherine Barbaroux, ont participé ces deux derniers mois au comité mis discrètement en place pour préparer la réforme. Leurs travaux ont été nourris par un rapport du Conseil d’analyse économique, tandis que le député (PS) Pascal Terrasse défrichait de son côté les questions de l’économie collaborative, dans le cadre d’une mission confiée par Matignon. Ce membre de l’aile droite du parti socialiste pourrait être nommé rapporteur du futur texte à l’assemblée.Enthousiasme de la fédération des autoentrepreneursL’étape suivante, entamée lundi, consiste à partager publiquement le diagnostic sur les freins à la croissance, et à faire appel aux bonnes volontés. Une façon pour M. Macron d’aplanir le terrain, alors qu’une fraction de la gauche lui reste hostile et que sa première loi n’a pu être adoptée qu’en recourant à l’article 49-3 de la Constitution.« Au lieu de faire croire que le législateur sait tout, on écoute tout le monde, on fait travailler la société civile, c’est génial ! » Grégoire Leclercq, le président de la Fédération des autoentrepreneurs, se montre d’autant plus enthousiaste que le projet de loi pourrait favoriser le recours à ce dispositif et faciliter la transition vers un statut plus classique.Grégoire Sentilhes, le président de la société de gestion Nextstage et cofondateur du G20 des entrepreneurs, a, lui, un autre motif d’espoir : le fait que M. Macron souhaite « développer une forme de fonds de pension à la française, et adapter le cadre fiscal », comme il l’a mentionné lundi. « Ce serait une inversion fantastique du cours de l’histoire », tant le capitalisme français a été pénalisé par l’absence de capitaux de long terme, juge M. Sentilhes. A ses yeux, il est essentiel d’orienter une plus grande partie de l’épargne, notamment salariale, vers l’économie réelle ainsi que le souhaite Bercy. « Mais cela demande du courage politique. » « Abaisser les exigences, c’est exactement ce qu’il ne faut pas faire »Plus les mesures à venir dans ce projet de loi vont se préciser, plus les résistances vont en effet apparaître. L’idée de M. Macron d’abaisser les exigences pour certains métiers l’a montré. « Il existe des dizaines, voire des centaines d’activités soumises à qualification obligatoire, sans que ce soit justifié », note-t-on à Bercy : « Celui qui répare un moteur de voiture, on comprend qu’il doive être qualifié, mais celui qui lave les voitures ? » Idem pour ceux qui repeignent des volets, tressent des nattes afro, etc. Ont-ils besoin d’un CAP pour travailler ?« Abaisser les exigences, c’est exactement ce qu’il ne faut pas faire, s’insurge Jean-Pierre Crouzet, le président de l’Union professionnelle artisanale. Si, demain matin, quelqu’un utilise un mauvais produit pour laver votre voiture et bousille la carrosserie, que va-t-il se passer ? La croissance repose avant tout sur une offre de produits et de services de haute qualité, garantis par la qualification des salariés. » Lire aussi :Ce que contient (désormais) la loi MacronUne partie de la gauche risque aussi de monter au créneau contre les projets de M. Macron visant à déréguler certains pans de l’économie afin que les entreprises classiques puissent mieux résister face aux nouveaux venus tels Uber ou Airbnb. D’autant que le ministre aime agiter des chiffons rouges. Mardi matin, sur Europe 1, il s’est ainsi déclaré favorable à ce que les fonctionnaires soient davantage rémunérés au mérite. La loi Noé pourrait bien affronter un déluge de critiques…Renault-Nissan : le ministre souhaite davantage d’intégration mais pas de fusionUne fusion entre Renault et Nissan n’est « pas à l’ordre du jour ». Après Manuel Valls, dimanche, Emmanuel Macron a voulu à son tour, mardi 10 novembre sur Europe 1, calmer le jeu avec Carlos Ghosn, le PDG des deux constructeurs, vent debout contre la montée de l’Etat au capital de la firme au losange. Le ministre de l’économie a néanmoins ajouté qu’il était en faveur d’une « intégration opérationnelle » plus grande des deux groupes. Il a aussi réaffirmé sa volonté de préserver les « équilibres capitalistiques, signés en 2002 » entre Renault et Nissan : le premier détient 44 % du second, tandis que le japonais détient 15 % du français. Quant à la participation de l’Etat dans Renault, monté de 15 % à 19,7 % en avril, elle repassera à 15 % « dès que les intérêts patrimoniaux des contribuables seront pleinement préservés », a assuré M. Macron.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre et Alexandre Piquard « C’est un changement d’âge pour Melty », estime Alexandre Malsch, le fondateur de Melty. Spécialisé dans la « youth culture » - la « culture jeune » - sur Internet, le groupe a annoncé, mardi 10 novembre, une levée de fonds de 10,5 millions d’euros. Depuis sa création en 2008, Melty, « économe en cash » selon M. Malsch, n’avait levé que 5,5 millions d’euros.L’augmentation de capital est réalisée auprès du fonds d’investissement de Marc Simoncini, du groupe AccorHotels et des actionnaires historiques de Melty, le fonds Serena et Bouygues Telecom Initiatives. Cette levée de fonds voit également l’entrée au capital de Patricia Barbizet, directrice générale d’Artémis et vice-présidente du conseil d’administration de Kering. Ses sept fondateurs conservent le contrôle au conseil d’administration.Cette annonce témoigne une nouvelle fois de la capacité des dirigeants de Melty, dont Alexandre Malsch, son fondateur, à attirer tant des figures de la « nouvelle économie » que des personnalités du milieu des affaires issues de secteurs plus traditionnels, désireux de bénéficier de l’expertise développée par Melty.Le divertissement et la culture« Nous avons une clientèle dans nos hôtels traditionnels, autour de 40 à 60 ans, qui vieillit et est très fidèle, explique Sébastien Bazin, PDG d’AccorHotels. Alexandre Malsch et Melty savent produire des contenus ciblés pour les jeunes, qui sont la clientèle de demain et aussi la catégorie la plus versatile et la plus influente. » Le groupe sera représenté au conseil d’administration de Melty, qui revendique 61 % de son audience sur mobile. M. Bazin assume d’investir au capital de l’entreprise de média, pour se positionner « au sein d’une machine » présente dans plusieurs domaines, pas seulement le voyage.Le groupe Melty a connu plusieurs phases : il a d’abord construit des médias en ligne, progressivement structurés par thématiques (séries, cinéma, musique, mode…). Puis en 2012, il s’est installé dans différents pays (Espagne, Italie, Allemagne, Royaume-Uni…), tout en se diversifiant, dans la vidéo ou les spectacles. En juin dernier, il s’est recentré sur les sujets divertissement et culture (excluant ceux sur lesquels il estimait ne pas avoir de valeur ajoutée, comme l’actualité sportive ou la politique). Une manière d’insister sur la « qualité » de l’audience plus que sur sa croissance erratique.La levée de fonds doit permettre d’améliorer la monétisation des diversifications, ainsi que celle des implantations internationales. Melty se dit actuellement bénéficiaire sur son activité française, mais déficitaire au global. Elle avait été dans le vert, en 2010 et 2011, avant l’internationalisation. Melty revendique 105 employés et réalise aujourd’hui 7,5 millions d’euros de chiffre d’affaires. A 100 %, ils proviennent de la publicité, dont 61 % de contenus produits avec des marques.Lire aussi :Melty se diversifie dans les événements sportifsMelty met en avant des « real-time social séries » comme SnapTrip, dans laquelle quatre adolescents racontent sur le réseau social Snapchat leur week-end dans une ville d’Europe, sponsorisé par les hôtels Ibis (groupe Accor). Ou « The Selfie Race », produite pour Sony. Mais il s’est diversifié dans les événements tels que la melty BasketBall Ligue Universitaire, rachetée en partenariat avec la fédération française et sponsorisée par les Caisses d’Epargne. Le « melty eSport Club » fait lui concourir une équipe maison, soutenue par l’annonceur-actionnaire Bouygues Telecom, dans des compétitions de jeux vidéo comme League of Legend. Melty s’enorgueillit aussi de sa melty Talents House, dont elle tire notamment un spectacle de comiques.Mieux exploiter l’internationalAlexandre Malsch réfute le terme « publirédactionnel », parfois utilisé pour qualifier les formes récentes de publicité « brand content » et « native advertising ». Ces contenus ne parlent pas des produits des annonceurs, explique-t’il. Et d’ajouter : « Nos contenus de native advertising sont faits par les équipes de Melty car on veut que ce soit de vrais contenus Melty, intéressants ». Dans les rédactions de médias d’information générale, le « brand content » est généralement réalisé par des équipes à part, pour garder une séparation entre éditorial et commercial.M. Malsch cite, lui, en exemple l’intérêt suscité par la plateforme « happiness gaming zone », dédiée au jeu vidéo et financée par Coca-Cola. Une forme de publicité « moins intrusive », argumente-t-il.Concrètement, Melty va utiliser l’argent levé pour embaucher des commerciaux dans les structures internes créées pour s’occuper de la production audiovisuelle, des spectacles, etc. Ils épauleront les 10 personnes de la régie publicitaire, désormais dirigées par une transfuge des Echos, Sophie Antoine.En parallèle, le groupe espère mieux vendre le gros tiers de son audience généré hors de France. Jusqu’ici, ses sites internationaux ont peu fait de diversification. Ils prendront désormais modèle sur Melty France. Et, pour remplacer les régies locales externes qui commercialisaient les supports, des commerciaux seront embauchés.« Nous allons rester pragmatiques. Notre devise, c’est petit à petit, l’oiseau fait son nid », assure M. Malsch, 30 ans.Lire aussi : Alexandre Malsch, prodige numériqueAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Après s’être excusé d’avoir trafiqué ses moteurs, Volkswagen (VW) tente de mettre un peu de baume au cœur de ses clients américains. Le constructeur allemand a annoncé, lundi 9 novembre, une vaste opération de dédommagement censée apaiser leur colère.Chaque propriétaire d’une voiture équipée d’un moteur diesel sur lequel un logiciel truqueur avait été installé, afin de minimiser ses taux d’émissions d’oxyde d’azote (NOx), va se voir offrir une carte créditée de 500 dollars (465 euros), ainsi qu’un avoir d’une valeur équivalente, valable dans toutes les concessions VW aux Etats-Unis. Audi devrait faire une proposition identique vendredi 13 novembre. Les 482 000 clients des deux marques concernées bénéficieront de plus d’une assistance dépannage gratuite pendant trois ans.« Nous travaillons sans relâche pour trouver une solution homologuée pour les véhicules affectés, explique Michael Horn, le patron de VW aux Etats-Unis. Dans le même temps, nous offrons cet ensemble de gestes de bonne volonté comme une première étape afin de regagner la confiance de nos clients. » Le constructeur a précisé que les clients qui acceptent ces 1 000 dollars n’auront pas à renoncer pour autant aux recours juridiques qui sont à leur disposition.Lire aussi :Pour s’y retrouver dans les différents scandales qui secouent VolkswagenDécotePlus de 200 actions en nom collectif ont déjà été lancées à travers les Etats-Unis. Quantité de propriétaires estiment que le scandale modifie de façon substantielle la valeur résiduelle de leur véhicule en cas de revente. La société Kelley Blue Book, spécialisée dans l’évaluation des voitures d’occasion, assure que la valeur des modèles concernés a chuté de 16 % depuis les révélations, tandis que les concessionnaires pensent que la décote pourrait aller jusqu’à 30 %.Ces 1 000 dollars peuvent s’ajouter aux 2 000 dollars déjà proposés aux clients floués de VW qui souhaitent s’acheter un nouveau véhicule.Sont concernés par ces mesures des Jetta, des Golf, des Coccinelle, des Passat et des Audi A3 équipées d’un moteur TDI 2.0 litres et fabriquées entre 2009 et 2015. Toutefois, VW n’a pas encore évoqué le sujet des voitures équipées d’un moteur 3.0 litres. L’Environmental Protection Agency (EPA), l’agence fédérale qui enquête sur le scandale, a en effet révélé, le 2 novembre, que 10 000 grosses cylindrées de marque Audi, Porsche et VW étaient également équipées du fameux logiciel.Lire aussi :Volkswagen : pourquoi l’agence de l’environnement américaine n’a rien vuCes 1 000 dollars peuvent s’ajouter aux 2 000 dollars déjà proposés aux clients floués de VW qui souhaitent s’acheter un nouveau véhicule. Parallèlement, le constructeur allemand multiplie les ristournes pour tenter de préserver ses parts de marché aux Etats-Unis. Si les ventes du groupe sont restées stables en octobre, c’est en grande partie grâce aux rabais accordés. Ceux-ci atteignent aujourd’hui 4 750 dollars par voiture, soit 50 % de plus que la moyenne des offres des autres constructeurs, qui s’établit à 3 158 dollars, selon les données publiées par Kelley Blue Book.Colère des parlementairesCes efforts n’ont pas réussi à calmer la colère de certains parlementaires américains. Le sénateur démocrate du Massachusetts Edward Markey et son collègue du Connecticut Richard Blumenthal ont qualifié les 1 000 dollars de VW d’offre « insultante et inadéquate », appelant au remboursement pur et simple des véhicules.Aux Etats-Unis comme en Europe, VW n’est donc pas au bout de ses peines. Sur le Vieux Continent, le groupe a lancé un rappel portant sur 8,5 millions de voitures, alors que 11 millions de véhicules sont concernés à travers le monde. En Allemagne, 2,4 millions ont été rappelés, dont 540 000 nécessitent un changement de moteur. La fédération allemande des consommateurs réclame déjà que les mesures de dédommagement annoncées aux Etats-Unis soient appliquées en Allemagne. VW s’est contenté de faire savoir qu’il prendrait des mesures spécifiques pour chaque marché.A l’affaire du logiciel trompeur, s’est ajouté la semaine dernière un autre scandale, qui concerne cette fois un mensonge sur les émissions de dioxyde de carbone (CO2), qui ont été minorées sur plus de 800 000 voitures. Les objectifs fixés par l’ancien patron de VW Martin Winterkorn étaient intenables, ont plaidé des responsables du groupe, pour expliquer cette falsification, indiquait dimanche le quotidien allemand Bild. Dans une lettre adressée aux ministres des finances de l’Union européenne, le président du directoire du groupe allemand, Matthias Müller, s’est dit prêt à rembourser les aides publiques liées aux émissions de CO2.Lire aussi :Le scandale Volkswagen concerne aussi les émissions de dioxyde de carboneSeconde dégradationAlors que le coût du scandale ne cesse d’enfler, jour après jour, lundi, l’agence de notation financière Fitch a abaissé de deux crans la note de la dette de VW, évoquant « la possibilité de problèmes supplémentaires, qui n’ont pas été encore détectés » par le groupe. Il s’agit de la seconde dégradation en quelques jours, après celle de Moody’s. Les 6,7 milliards d’euros provisionnés par VW pour faire face à ses responsabilités semblent d’ores et déjà insuffisants. Certains analystes évoquent désormais un chiffre supérieur à 30 milliards d’euros.Illustration de la gravité de la situation, lundi, à l’issue d’un conseil de surveillance, M. Müller et le conseil d’entreprise, la plus haute instance représentative des salariés de VW, ont annoncé qu’ils devront « prendre des décisions communes qui tiennent compte aussi bien de la rentabilité que de l’emploi ». Après l’intégrité morale de Volkswagen, c’est son intégrité physique qui est désormais en jeu.Lire aussi :La culture de la peur à l’origine du scandale VolkswagenStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel Documentaire, à 20 h 40, sur France 5 Didactique et riche en témoignages, le documentaire de Joël Calmettes analyse les raisons de l’endettement français depuis quarante ansFaut-il avoir peur de la dette  ? Difficile de répondre autrement que par l’affirmative à cette question, tant les chiffres font froid dans le dos. En quarante ans, l’endettement français a en effet été multiplié par six et il frôle aujourd’hui la barrière symbolique des 100 % du produit intérieur brut. Pis, rien ne semble en mesure d’enrayer cette mécanique infernale. Le coupable, les coupables  ?Pour le savoir, l’auteur et réalisateur Joël Calmettes ne s’est pas seulement tourné vers des économistes, comme le Prix Nobel américain Paul Krugman. Dans « La Dette (1974 - 2005). Chronique d’une gangrène », il interroge aussi, et surtout, ceux qui ont été responsables des finances de l’Hexagone ces quarante dernières années  : Valéry Giscard d’Estaing, président de la République de 1974 à 1981, Michel Charasse, ministre délégué au budget entre 1988 et 1991, Alain Juppé, premier ministre entre 1995 et 1997, Pierre Moscovici, ministre de l’économie entre 2012 et 2014, pour ne citer qu’eux.« Ne pas décourager tout le monde »Tous dressent le même constat  : la responsabilité est collective. Les gouvernements successifs ont presque toujours surestimé la croissance, « pour ne pas décourager tout le monde  », confie François Fillon, premier ministre entre 2007 et 2012. Et tous ont repoussé les efforts à plus tard. Quand tout va bien, nos dirigeants préfèrent redistribuer l’argent en plus – la fameuse «  cagnotte  » – sous forme de baisses d’impôts ou de nouvelles dépenses plutôt que de réduire la dette…Le documentaire, en deux parties, commence en 1974, la dernière année où la France ait affiché un budget nettement excédentaire. Mais les deux chocs pétroliers font dérailler les comptes publics. Le chômage s’envole. Déficits et dettes gonflent doucement, mais, à l’époque, l’obsession porte sur le franc et ses dévaluations successives. Des mécanismes complexes, expliqués ici à l’aide d’infographies pédagogiques bien conçues.Tout change avec le traité de Maastricht et l’introduction de l’euro, qui a « anesthésié tout le monde  », reconnaît Jean Arthuis, ministre de l’économie et des finances entre 1995 et 1997. Face à la Banque centrale européenne, la France ne peut plus imprimer des francs pour réduire sa dette et relâche les efforts. Et les choses empirent lorsque frappe la crise économique et financière de 2008, dont nous ne sommes toujours pas sortis. Autant dire, conclut Joël Calmettes, que la dette n’a pas fini de faire la « une  » des journaux…La Dette (1974-2015). Chronique d’une gangrène, de Joël Calmettes (Fr., 2015, 2 x 55 min). Mardi 10 novembre à 20 h 40 sur France 5.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.11.2015 à 20h11 • Mis à jour le10.11.2015 à 18h42 | Jean-Baptiste Chastand Dans une alliance historique conclue dimanche, le Parti socialiste (PS) s’est entendu avec les différents partis de la gauche radicale pour renverser le gouvernement de droite.Comme prévu, le premier ministre actuel, Pedro Passos Coelho, arrivé en tête aux législatives du 4 octobre, a été mis en minorité au Parlement, mardi 10 novembre. Avec 36,9 % des voix, il était sorti vainqueur du scrutin, mais il n’avait obtenu que 107 sièges, loin de la majorité absolue, de 116 sièges.Arrivé deuxième avec 32,3 % des voix, son adversaire socialiste, Antonio Costa, a toujours refusé de reconnaître sa défaite. Au contraire, il a négocié depuis plusieurs semaines avec le Bloc de gauche et le Parti communiste, deux partis anti-austérité qui ont obtenu près de 18 % des voix.Après des tractations difficiles, ces trois formations – auxquelles il faut ajouter le petit parti écologiste – se sont entendues pour prendre le pouvoir. Une telle alliance est inédite au Portugal, où socialistes et communistes se font la guerre depuis la fin de la dictature, en 1975. L’extrême gauche ne devrait pas entrer au gouvernement, mais soutenir le gouvernement socialiste.« Toutes les conditions sont réunies pour garantir un gouvernement stable, responsable, cohérent et durable », avait promis M. Costa dans la nuit de dimanche à lundi, à la veille de la présentation par M. Passos Coelho de son programme de gouvernement. Les députés de gauche ont déposé une motion de censure mardi, qui a été adoptée sans difficulté, les quatre partis disposant ensemble de 122 sièges. Si le chef de l’Etat – issu de la droite – accepte ensuite de nommer M. Costa premier ministre, celui-ci devra rapidement constituer un gouvernement.Lire l'entretien :Au Portugal, une « opportunité historique » contre l’austérité« Tourner la page de l’austérité »Les quatre partis de gauche se sont mis d’accord sur un programme de gouvernement censé permettre au pays de « tourner la page de l’austérité ». Ce programme de 138 pages prévoit notamment la fin progressive de toute une série de mesures décidées par M. Passos Coelho en 2011, lorsque le pays était en faillite et qu’il lui a fallu demander un plan d’aide de 78 milliards d’euros à l’Union européenne et au Fonds monétaire international. Selon l’accord, le gel des retraites devrait cesser dès 2016, les coupes dans les salaires des fonctionnaires seront supprimées et le salaire minimal passera de 505 à 600 euros d’ici à 2019. L’accord prévoit aussi de mettre un terme à la privatisation des transports publics de Lisbonne et de Porto, et de revenir sur celle de la compagnie aérienne TAP.Antonio Costa a également renoncé à créer une sorte de rupture conventionnelle dans les contrats de travail. « Pour les communistes, toucher le marché du travail était inenvisageable, tout comme la poursuite des privatisations », explique Pedro Magalhaes, politologue à l’université de Lisbonne. Pour rassurer les chancelleries européennes, le Parti socialiste a toutefois promis que l’objectif de réduction des déficits publics fixé par Bruxelles serait respecté, avec 1,5 % en 2019, contre 3 % prévu cette année. Pour cela, il est revenu sur sa promesse d’abaisser les cotisations sociales, un autre marqueur libéral de son programme de campagne.M. Passos Coelho craint la « ruine du Portugal »De leur côté, le Bloc de gauche et la Parti communiste ont renoncé à demander une renégociation de la dette et une modification des traités européens. « Il y a peu de points idéologiques dans l’accord, souligne Antonio Costa Pinto, également politologue à l’université de Lisbonne. Mais le problème est que celui-ci sera très rigide pour le prochain gouvernement. Que se passera-t-il si la croissance n’est pas au rendez-vous et que les taux d’intérêts changent ? » Le gouvernement socialiste sera à la merci d’un éventuel retournement de ses alliés, qui ne s’entendent pas toujours entre eux. « Il y a une culture sectaire très forte au sein du PCP », déplorait ainsi en septembre dans le magazine Regards, Fernando Rosas, un des fondateurs du Bloc de gauche, regrettant l’absence de « critique de l’expérience soviétique » au sein de ce parti resté très traditionnel.Pour la droite, ces divergences de vue et le compromis négocié ce week-end sont inquiétants dans un pays qui sort à peine de la récession. Devant le Parlement, lundi, M. Passos Coelho a dénoncé « un programme de court terme et irréaliste, fondé sur le désir d’un retour à l’omniprésence de l’Etat », qui pourrait provoquer la « ruine du Portugal ». « Cet accord augmente les dépenses et les taxes, je ne vois pas comment ils vont respecter les 3 % sauf s’ils cachent des mesures. Et la hausse du salaire minimal et l’abandon de la baisse des charges patronales ne seront pas supportés par l’économie portugaise », dénonce Pedro Portugal, économiste à la Banque du Portugal et proche de M. Passos Coelho. La Bourse de Lisbonne était en chute de près de 4 % lundi en fin d’après-midi.Jean-Baptiste ChastandJournaliste au desk EuropeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre « On a tout entendu ces dernières semaines au sujet d’Altice… » Michel Combes, le président de SFR-Numericable, n’a pas caché l’un des objectifs de la conférence de presse spectaculaire organisée par l’opérateur téléphonique lundi 9 novembre : couper court aux différents « bad buzz » qui circulent quant au groupe façonné par Patrick Drahi.Dans une longue prise de parole, l’ancien patron d’Alcatel-Lucent, qui a rejoint l’empire Drahi en septembre, s’est attaché à convaincre qu’Altice suivait une stratégie claire, malgré l’impression d’emballement qu’a donnée sa succession d’acquisitions menées en un peu plus d’un an (SFR, Portugal Telecom, Suddenlink, NextRadioTV, Cablevision…)Cet ensemble forme « un puzzle dont les morceaux se mettent progressivement en place », a défendu le directeur général d’Altice, Dexter Goei. Celui-ci a rappelé le postulat fait par le groupe d’une « double convergence » (du fixe et du mobile d’un côté, des médias et des télécoms de l’autre) pour justifier sa démarche d’investissement, qualifiée d’« éminemment rationnelle ».Lire aussi :Bolloré, Drahi, Malone : la tentation de faire converger télécoms et médias40 millions de clients« On nous voit souvent comme des financiers alors que nous sommes avant tout une équipe d’ingénieurs », a poursuivi Michel Combes, mettant l’accent sur la dimension « industrielle » d’Altice. Une réponse aux observateurs qui doutent de la cohérence de l’ensemble et de la capacité du groupe à réaliser d’importantes synergies ou à investir dans son développement.Rappelant qu’Altice compte désormais plus de 40 millions de clients grand public, le président de SFR – qui va abandonner la marque Numericable – a expliqué que le groupe était « en train de s’industrialiser », avec par exemple la mise en place d’une structure unique pour les achats. Au passage, il a rappelé que le ratio d’endettement du groupe (4,5 fois l’Ebitda) était, aux yeux de son management, « classique et raisonnable ».Pour montrer qu’Altice invente, M. Combes a annoncé la création des « Altice labs », qui doivent permettre aux équipes de recherche et développement de ses différentes entités d’échanger. Leur objectif sera de « reprendre le leadership sur l’expérience client » – une façon de reconnaître un certain recul en la matière.Reprise des investissements dans le réseauOutre sa stratégie, Altice a également été mis en cause pour la qualité de son réseau. « Nous allons accélérer nos investissements dès ce trimestre », a promis Michel Combes, évoquant notamment un effort dans la couverture des grandes villes en 4G. « Nous sommes l’opérateur de la fibre en France », s’est-il emporté, accusant ses concurrents de faire de la communication.Lire aussi :Numericable-SFR accusé de vendre de la fibre qui n’en est pasAutre annonce : le lancement d’un service de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) baptisé Zive, dès le 17 novembre. Ce service donnera accès à 5 000 films ou séries – 15 000 d’ici à la fin 2016. Il s’appuie sur des accords avec Disney, Pixar, ABC Studios, Warner Bros, Europa, Miramax, Sony Pictures Télévision ou encore France Télévisions.Ce service sera proposé à tous les clients SFR au tarif de 9,99 euros par mois et offert à ceux qui disposent déjà des offres Premium. En complément, l’opérateur met sur le marché une nouvelle box, également baptisée Zive, qui offrira notamment une fonction « Restart » (pour reprendre un programme au début). Sur un positionnement haut de gamme et « résolument tourné vers la famille, avec des programmes ludo-éducatifs », selon M. Combes.Alexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.11.2015 à 19h21 • Mis à jour le21.11.2015 à 16h42 | Mathilde Damgé Les attentats du 13 novembre ont, légitimement, éclipsé le reste de l’actualité. Mais, pour se donner un peu de baume au cœur, voici tout de même sept bonnes nouvelles, qui ont pu passer inaperçues. Premiers mariages homosexuels en Irlande. Les premiers mariages homosexuels peuvent se tenir depuis lundi 15 novembre en Irlande, six mois après une consultation historique qui a vu ce pays devenir la première nation au monde à l’autoriser par référendum. Son entrée en vigueur a toutefois été freinée par de nombreux recours, dans ce pays de tradition catholique où l’homosexualité n’a été dépénalisée qu’en 1993. Les mariages homosexuels déjà contractés à l’étranger seront, eux, automatiquement reconnus par les autorités irlandaises.Mariage, union civile, criminalisation… les droits des homosexuels dans le mondeA la suite de l’Irlande, qui a voté le 23 mai dernier en faveur du mariage gay, la Cour suprême américaine a légalisé le 26 juin le mariage homosexuel dans les cinquante Etats du pays. Ainsi, quatorze Etats américains doivent modifier leur législation pour autoriser les couples de même sexe à se marier. Mais dans nombre d’autres Etats, être homosexuel reste un délit, voire un crime.La carte ci-dessous figure les droits accordés aux homosexuels dans le monde, ou à l’inverse la pénalisation de l’homosexualité. Passez votre souris sur un pays pour avoir plus de détails. Le dernier cas connu d’Ebola en Guinée déclaré guéri. Une petite fille de 3 semaines dont la mère est morte, a été officiellement déclarée guérie lundi. La fin de l’épidémie pourra être annoncée à Conakry dans quarante-deux jours (deux fois la durée maximale d’incubation du virus), après le second test négatif, si aucun cas n’est signalé d’ici là. L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, la plus grave depuis l’identification du virus en Afrique centrale, en 1976, a fait au moins 11 300 morts sur 29 000 cas recensés. Les victimes se concentrent à 99 % dans trois pays limitrophes : la Guinée, d’où est partie l’épidémie en décembre 2013, la Sierra Leone et le Liberia. Cette nouvelle est entachée par l’annonce vendredi soir de trois nouveaux cas au Liberia, alors que le pays avait été officiellement déclaré débarrassé du virus le 9 mai par l’Organisation mondiale de la santé.Lire aussi : Plus aucun cas d’Ebola signalé en Guinée Les nouveaux tests prénataux de dépistage de la trisomie 21 jugés efficaces. Ces tests (facturés entre 400 et 600 euros et non remboursés), sur simple prélèvement de sang maternel, ont été reconnus mercredi par la Haute Autorité de santé (HAS), qui étudie désormais le cadre de son utilisation. L’objectif est de diminuer le nombre de recours non justifiés à l’amniocentèse, qui peut se solder par une fausse couche. Cet examen était jusqu’à présent proposé aux femmes enceintes lorsque les tests sanguins révèlent une perturbation des taux d’hormones et de protéines pouvant évoquer la présence d’une trisomie 21, et que l’échographie du premier trimestre présume une irrégularité des proportions morphologiques (mesure de la clarté nucale, des membres, os du nez, taille de l’enfant…). Londres arrête ses centrales au charbon les plus polluantes d’ici 2025. La ministre de l’énergie et du changement climatique britannique, Amber Rudd, a annoncé, mercredi, que toutes les centrales électriques du pays fonctionnant au charbon réduiront leur production dès 2023 et qu’elles auront cessé leur activité en 2025.Lire aussi : Les zigzags de Londres sur la transition énergétique Un trésor découvert en Suisse. C’est dans un verger planté de cerisiers, dans le nord de la Suisse, qu’un maraîcher helvétique a fait, par hasard, une découverte surprenante : un trésor numismatique, enterré là depuis mille sept cents ans et datant du IIIe siècle après Jésus-Christ. Les pièces de monnaie sont dans un excellent état de conservation, les inscriptions qu’elles portent sont encore bien lisibles. Les chimpanzés ne seront plus des cobayes. En tout cas, ils ne serviront plus à la recherche gouvernementale aux Etats-Unis. Ces animaux, qui sont les plus proches de l’homme avec 98 % de gènes communs, ont été enregistrés parmi les espèces menacées par le service de la pêche et de la vie sauvage américain. En outre, les cinquante derniers représentants de l’espèce encore captifs vont être mis à la retraite dans un sanctuaire. Remise en liberté d’un panda. Hua Jiao, une femelle panda géante âgée de 2 ans, a été relâchée dans la nature au sein de la réserve naturelle de Liziping, dans la province du Sichuan. En 2012, un panda issu des mêmes parents que Hua Jiao, et baptisé Tao Tao, avait déjà été relâché dans cette région, connue pour être l’habitat naturel de cette espèce menacée.   Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi L’exemple le plus emblématique des décalages entre l’élite et le peuple est peut-être celui de la reine Marie-Antoinette, connue pour avoir supposément suggéré au peuple affamé marchant sur Versailles de manger de la brioche. Une déclaration probablement imaginaire, mais qui n’en reste pas moins emblématique, et qui semblerait avoir quelques échos avec l’actualité. « En ce début de XXIe siècle, les élites sont-elles atteintes du syndrome de Marie-Antoinette, c’est-à-dire déconnectées de la réalité vécue par le peuple et incapables d’envisager que le pouvoir leur échappe ? », se demande ainsi Jean-Luc Wingert dans Le syndrome de Marie-Antoinette.C’est en effet un personnel politique crispé sur une vision dogmatique de l’économie, exclusivement préoccupé par la défense de ses intérêts, que décrit le consultant en innovation sociale et en organisation.Ainsi, au moment où la crise touche tous les domaines, du social à l’environnement en passant par l’économie, la finance et éducation, les pays occidentaux apparaissent désemparés : les élites se battent pour sauvegarder leurs avantages et ceux de leurs pays respectifs, le Royaume-Uni continuant de défendre les intérêts de la finance, dans laquelle il a beaucoup investi, l’Allemagne focalisée, quant à elle, sur la défense de son industrie.Évolution de schémas de penséeMais ce n’est pas d’un pamphlet contre les élites dont il s’agit ici. Si dans son premier ouvrage, La vie après le pétrole. De la pénurie aux énergies nouvelles (Autrement, 2005), Jean-Luc Wingert présentait la problématique de la transition énergétique, la crise actuelle pousse l’auteur à envisager des solutions encore plus globales : c’est à une crise de la civilisation occidentale et de son modèle de développement que nous avons à faire.La première partie de l’ouvrage est ainsi consacrée à la possible évolution des schémas de pensée : après avoir analysé le cercle vicieux dans lequel nous entraîne le système marchand, l‘auteur s’interroge sur les croyances occidentales et la « science économique ».Dans la deuxième partie de l’ouvrage, l’auteur détaille une série de propositions pour changer la société : des réformes de la finance à des formes autres d’organisation d’entreprise, en passant par la création d’un Sénat citoyen, une chambre tirée au sort sur les listes électorales pour questionner les propositions, redonner de l’oxygène aux institutions et retrouver des débats contradictoires et de qualité.Révolution en matière de financeMais c’est en matière de finance que la révolution semble le plus s’imposer : « ce secteur est devenu un casino géant, bien éloigné des préoccupations du financement de l’économie réelle qui, pourtant, devrait être son objectif ». L’auteur suggère donc de séparer les activités des banques d’affaires des banques de détail afin de protéger les activités bancaires destinées à l’économie réelle.En peignant plusieurs révolutions possibles, liées, et qui dessinent des futurs différents, c’est surtout à un changement de paradigme qu’appelle l’auteur. L’enjeu n’étant plus de croire à une nouvelle vérité, mais de prendre conscience que si une fable de cohésion est indispensable pour faire société, il ne s’agit pas d’une vérité, mais d’un récit comportant simplification et imaginaire, qui met en avant certains aspects et en met d’autres dans l’ombre.Ainsi, l’abondance énergétique qui depuis près de trois siècles rend possible l’autonomie ou l’agriculture industrielle est un élément du contexte historique qui n’est pas considéré à sa juste valeur, et dont il nous est difficile d’imaginer la fin. « Jadis on demandait au peuple de sacrifier sa vie présente pour un salut dans l’au-delà, on lui demande maintenant de la sacrifier pour la futilité d’une utopie marchande. »Le syndrome de Marie-Antoinette. Que faire quand les élites ont perdu la tête ? de Jean-Luc Wingert (Les Liens qui Libèrent, 224 pages, 18 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde Gaëlle Picut Trois médias numériques, lancés en 2014 et 2015, tournent autour du travail. Leur point commun : mettre en valeur les récits des travailleurs eux-mêmes.Le premier projet éditorial, Raconter la vie (raconterlavie.fr) a été lancé en janvier 2014 par Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France, et soutenu par les Editions du Seuil. Il accueille des textes écrits essentiellement par des anonymes, dont un certain nombre autour de différents métiers.« Ce projet a l’ambition de répondre au besoin de voir les vies ordinaires racontées, les voix de faible ampleur écoutées, la réalité quotidienne mieux prise en compte », écrivait Pierre Rosanvallon lors du lancement dans un manifeste intitulé « Le parlement des invisibles » : « Donner la parole, rendre visible, c’est aider les personnes à retrouver leur dignité, à résister. C’est leur permettre de rassembler leur vie dans un récit qui fait sens, de l’insérer dans une histoire collective ».On y trouve des témoignages très variés : un conducteur de métro, une psychologue, une caissière, une conseillère d’orientation, un infirmier, un routier, un boulanger, une employée de fast-food, un directeur d’agence bancaire, un charpentier…Dans l’Education nationaleDans le sillage du projet « Raconter la vie », le SGEN-CFDT, un syndicat de l’Education nationale, a lancé en septembre 2014, Raconter le travail (raconterletravail.fr), un espace où les professionnels de l’enseignement peuvent témoigner de leur travail, de ce qu’ils vivent au quotidien, sur ce qu’il se passe de façon invisible au sein des établissements scolaires.Le but est de raconter le concret et la diversité des situations. « La représentation du travail dans l’Education nationale fait aujourd’hui défaut. La méconnaissance du travail réel des personnels, par les médias et les corps intermédiaires comme par les intéressés eux-mêmes, explique à la fois les carences des politiques publiques et l’incapacité des personnels à agir collectivement », estime Frédéric Sève, secrétaire général du SGEN-CFDT dans le manifeste de lancement du site. Cette initiative a été parrainée par Pierre Rosanvallon et son équipe.Le dernier né est le site Dire le travail (direletravail.coop), lancé en avril 2015 par la coopérative du même nom regroupant une cinquantaine de sociétaires et animée par Patrice Bride, ancien rédacteur en chef des Cahiers pédagogiques.Ce média publie aussi des écrits signés des travailleurs eux-mêmes. Des professionnels les aident à mettre en forme leurs récits. « Nous cherchons avant tout à mettre en avant le travail, plutôt que le métier : non pas ce que fait en général un maçon, un gardien de musée ou un policier, mais la façon très particulière dont une personne forcément unique s’est débrouillée de ce qu’elle avait à faire, dans son contexte propre », explique Patrice Bride. Une vingtaine de récits sont déjà en ligne, rédigés par un dermatologue, un caissier, une infirmière, une accompagnatrice en soins palliatifs, etc.Ce qui se fait au-delà du métierCe travail d’expression écrite produirait plusieurs effets. « Dire son travail est important. Poser des mots permet de prendre de la distance par rapport au quotidien, à l’apparente routine ou à la course permanente, constate Patrice Bride. On réalise tout ce que l’on arrive à faire malgré les difficultés, les prescriptions parfois contradictoires, voire la souffrance. À cet effet révélateur, vient s’ajouter un effet assurance ou réassurance quand on n’est pas très sûr de ce que l’on fait. Enfin, l’écriture est une manière de partager avec d’autres son expérience et ses histoires de travail, de les faire reconnaître ».Nadir Abdelgaber, un jeune caissier a rédigé un texte sur son quotidien, en partant de la façon dont il plie le ticket de caisse avant de le tendre au client. « Pour lui, écrire sur son travail, être publié, lu, est une manière de montrer son travail sous un angle positif. Il ne s’agit pas seulement de montrer comment il fait son travail mais aussi la façon dont il se l’approprie », témoigne Patrice Bride.Ariane Grumbach a publié un texte (« Des mots pour mieux manger ») sur son activité de diététicienne. « J’avais déjà un certain recul sur mon vécu professionnel. En revanche, je n’avais jamais formalisé des mots dessus et en ce sens, la démarche était fructueuse », estime-t-elle. « J’aime cette façon de passer » de l’autre côté du miroir « de métiers que l’on ne connaît que très partiellement. Cela me paraît une démarche extrêmement intéressante que l’on travaille seul ou en entreprise car elle peut aider à prendre conscience de la valeur de son travail, des compétences acquises au fil du temps. C’est aussi une façon de fixer la mémoire du travail », poursuit-elle.Faire partie d’un toutAude Baron, qui a écrit un texte sur son activité de paludière, a également ressenti l’importance de transmettre sa passion pour son métier. Au-delà, elle compare cette démarche à un « travail thérapeutique ». « J’avais témoigné une première fois sur mon métier pour un blog. Cela avait enclenché quelque chose chez moi. J’ai eu envie de poursuivre cette réflexion. Cela m’a fait du bien et m’a conforté dans mon choix de vie. Avant de devenir paludière comme mon père, j’ai été chargée de communication au sein d’une collectivité locale. Écrire ce texte m’a fait réaliser un certain nombre de choses dont je n’avais pas conscience sur le sens de ce que je faisais. Depuis, je les vis de façon encore plus intense », analyse-t-elle. « En décrivant mon activité, j’ai l’impression de faire partie d’un tout, d’être en accord avec la nature, le cycle des saisons. C’est un travail sur soi en permanence ».Par ailleurs, la publication de ce texte a favorisé des discussions avec ses proches. Elle s’est rendu compte qu’elle préférait utiliser le terme d’activité qui renvoie à des choses positives, à un épanouissement, plutôt que celui de travail associé à quelque chose de laborieux, de pénible.« En période de crise économique, d’événements tragiques comme nous le vivons actuellement, il est important de revenir aux fondamentaux, de faire son travail avec amour, de remettre les relations humaines au cœur de nos activités. Le métier de paludier est à la fois solitaire et solidaire. Le monde du marais est une grande famille alors que lorsque je travaillais dans la fonction publique j’avais le sentiment d’être très isolée », conclut-elle.Etre connecté à l’actualitéL’une des ambitions de Dire le travail est aussi de chercher des connexions avec l’actualité. Il accueille par exemple le témoignage d’Adèle Wine, partie en mission comme responsable d’approvisionnement dans un Centre de traitement Ebola de Médecins sans frontières en Guinée. « Derrière chaque événement de l’actualité, il y a toujours du travail, des femmes et des hommes qui font ce qu’ils ont à faire avec de l’intelligence, des émotions, des convictions, des valeurs », résume Patrice Brice.Outre cette publication web, la coopérative Dire le travail développe d’autres activités tels que des ateliers à destination de particuliers souhaitant écrire sur leur travail, ou des interventions auprès d’organismes (associations, syndicats, entreprises, etc.), en particulier dans le cadre de formations autour de questions liées à l’expression sur le travail. Elle est actuellement en discussion avec l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) et la CFDT intéressées par la démarche.Pour compléter ce tour d’horizon de cette « démocratie narrative » (selon l’expression de Pierre Rosanvallon), il faut également évoquer les blogs, un média personnel parfois utilisé par leurs auteur(e) s pour s’interroger sur leurs pratiques professionnelles. Le milieu médical est incontestablement surreprésenté. On peut citer Jaddo (rédigé par une jeune généraliste), Vieux et merveilles (une auxiliaire de vie), Boules de fourrure (un vétérinaire) ou encore 10 lunes (une sage-femme).Ces différentes initiatives montrent que parler du travail n’est pas réservé aux sociologues, aux économistes, aux politiques ou aux journalistes. Derrière les notions de marché du travail, de chômage, de productivité, d’innovation, de management… il y a le travail réel, l’humain. « Nous voulons donner à lire le travail réel. De l’engagement, du conflit, de la solidarité : ce qui se joue au travail, parfois envahissant, parfois dépourvu de sens, avec ses grandeurs comme ses difficultés, toujours au cœur du fonctionnement de la société », résume Patrice Bride.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Anne Rodier et Francine Aizicovici La cellule d’écoute psychologique à La Poste a enregistré une centaine d’appels depuis les attentats, le double de l’usage ordinaire. Une équipe de psychologues spécialisés est à disposition chez L’Oréal, un numéro d’appel chez Allianz global assistance, et les médecins du travail accompagnent les salariés d’EDF qui sont sous le choc, après la perte de leur collègue, Juan Alberto Gonzalez Garrido, 29 ans, vendredi 13 novembre au Bataclan. La majorité des grandes entreprises ont un dispositif d’accompagnement psychologique interne ou en partenariat avec des cabinets privés, qu’elles ont activé ces derniers jours.« Les militaires nous ont appris qu’on ne peut pas vivre normalement après avoir vu mourir quelqu’un sous ses yeux », explique Xavier ALas Luquetas, président du cabinet Eleas, spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux. Mais surtout l’employeur est légalement responsable de la santé de ses salariés. Selon l’article L. 4121-1, « l’employeur prend les mesures nécessaires pour (…) protéger la santé physique et mentale des travailleurs ».La responsabilité des employeursHistoriquement, ce sont les entreprises privées de sécurité qui, les premières, se sont dotées de « cellules de soutien » pour leur personnel à la suite d’un choc psychologique, suivies des entreprises victimes d’attaques à mains armées (banques, commerces).Puis la jurisprudence a renforcé la responsabilité des employeurs, lorsque en 2002 l’obligation de moyens exigée de l’employeur pour assurer la santé des salariés est devenue une obligation de résultat. Enfin en réaction à la crise des suicides chez France Télécom en 2008, le ministre du travail Xavier Darcos a réaffirmé que toutes les grandes entreprises devaient évaluer les risques et mettre en place un plan d’action. Ce fut le début de l’essor des cellules de soutien.Elles sont organisées d’une part au sein des grandes entreprises (avec les assistantes sociales et le médecin du travail, s’il est psychologue clinicien) et d’autre part en faisant appel à des cabinets privés qui mettent à disposition des psychologues en consultation téléphonique ou en intervenant dans les établissements. Les cabinets pionniers, créés à la fin des années 1990, sont Stimulus, Eleas et Psya. Puis de nombreux autres ont été créés réunis depuis 2011 en fédération (la Fédération des intervenants en risques psychosociaux).Des mutuelles pour les PMEEnfin, de leur côté, les mutuelles, comme Malakoff Médéric ou Audiens, proposent des services d’accompagnement par leurs équipes de psychologues aux salariés des PME et aux intermittents. « Il y a le temps de l’urgence immédiate, puis le suivi des salariés dans la durée, expose Stéphane Lecoq, responsable des relations clients entreprise chez Audiens, qui vient d’ouvrir un dispositif de soutien aux collaborateurs du Bataclan. Certaines populations sont particulièrement en risque, souligne-t-il. 40 des 129 décès ont touché les métiers de la culture »Les cabinets privés et les mutuelles ont enregistré une augmentation des demandes depuis le 13 novembre, comme ce fut le cas en janvier, après l’attaque contre Charlie Hebdo. « 50 % de nos clients nous avaient appelés dès samedi pour savoir comment réagir auprès de leurs salariés », indique M. Alas Luquetas, dont la première recommandation a été de rappeler aux salariés les dispositifs déjà en place dans l’entreprise « pour rappeler la dimension protectrice de l’organisation ».Bilan de la première semaine post-attentat, le cabinet Psya a, de son côté, effectué 40 jours d’intervention par ses psychologues au sein d’une trentaine d’entreprises, alors que le volume annuel moyen du cabinet est de 200 à 250 jours. Psya a fait intervenir sa vingtaine de psychologues salariés. Mais il a aussi dû faire appel à des professionnels externes, compte tenu de l’afflux de demandes. Enfin, « Audiens a reçu une demande d’accompagnement psychologique d’une soixantaine de salariés et d’intervention de psychologues sur site de la part de huit entreprises », précise M. Lecoq.Phénomène de résonanceTous les salariés d’Ile-de-France n’ont pas exprimé un besoin de soutien psychologique depuis les attentats. Mais la population à risque va bien au-delà des quelques centaines de salariés qui ont été témoins directs des attaques. Car un phénomène de résonance réactive les traumatismes des attentats précédents : « une salariée m’a appelé aujourd’hui pour me parler de l’attaque de Toulouse, qu’elle revivait depuis vendredi », témoigne M. Alas Luquetas.D’autres situations plus personnelles de confrontation avec l’idée de mort (un suicide ou la mort brutale d’un proche) prennent une ampleur particulière. « C’est important que les entreprises puissent proposer cette aide, dans la mesure où ces situations que vivent leurs salariés ont un impact sur le quotidien de travail, l’état psychologique des salariés, la motivation », estime Emmanuel Charlot, directeur associé chez Psya.Les entreprises sont confrontées à trois cas de figure. Soit elles comptent un salarié décédé ou grièvement blessé dans leur effectif, et sont amenées à organiser des groupes de parole et adapter le management. Soit les salariés sont concernés indirectement, auquel cas la cellule d’écoute téléphonique par des psychologues accessibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 permet de soutenir les gens qui ne vont pas bien.« Les salariés d’Allianz Global assistance ont reçu dimanche un mail leur indiquant un numéro de téléphone pour pouvoir parler en français ou en anglais à un des six psychologues de la société de téléassistance GTS », indique Candice Bosson, responsable RH chez Allianz Global Assistance. « Si les demandes de salariés devaient dépasser 5 % de l’effectif, on aurait besoin de faire venir des psychologues sur site », ajoute Mme Bosson.Enfin, le troisième cas de figure concerne les salariés qui sont affectés par l’événement, à savoir potentiellement tous les salariés français. « En janvier, ce sont des journalistes qui étaient visés, aujourd’hui c’est tout le monde », constate M. Alas Luquetas. Les cabinets d’accompagnement seront probablement mieux connus après ce vendredi 13, mais toutes les entreprises n’auront pas besoin de faire appel à des psychologues.Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journalisteFrancine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gary Dagorn Dans son rapport annuel sur le terrorisme (le Global Terrorism Index), l’Institute for Economics and Peace (IEP) publie une estimation du coût mondial des attaques terroristes. Ce coût a atteint un niveau sans précédent depuis 2000, dépassant même l’année 2001, marquée par les attentats du 11 septembre perpétrés par Al-Qaida contre les États-Unis.Selon l’IEP, le coût des attaques terroristes est estimé en 2014 à 52,9 milliards de dollars (environ 49,5 milliards d’euros), soit une augmentation de 60 % par rapport à 2013.Ces chiffres sont toutefois à relativiser – puisque le coût des violences criminelles et les homicides est 32 fois plus élevé (1 700 milliards de dollars). Surtout, ce montant est à prendre avec la plus grande précaution en raison de la méthodologie employée. #container_14478421999{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14478421999{ height:500px; } #container_14478421999 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14478421999 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14478421999 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14478421999 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Coût mondial estimé du terrorisme depuis 2000En milliards de dollarsSource : Institute for Economics and Peacerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Les coûts totaux sont ensuite rapportés au produit intérieur brut par habitant du pays de la victime. Selon cette méthodologie, la vie d’un citoyen américain ainsi a plus de « valeur économique » que la vie d’un citoyen égyptien.Dépenses de sécurité et contrats d’assurance exclus du calculLe coût des morts et blessés représente la plus grande partie des coûts liés au terrorisme recensés dans cette étude : en 2014, 97 % des 53 milliards de dollars annoncés proviennent directement du coût économique des victimes, le reste (détournements, dommages matériels…) représente 705 millions de dollars. table{ width:90%; margin:auto; font-size:1.5rem; } th,td{ padding:5px; border:1px solid #999; } th{ background-color:#eee; }Type de dommagesMontant(millions de dollars)Morts51 275Blessés918Explosions410Dommages sur les infractuctures104Attaques armées99Détournements67Prises d'otage20Attaques non-armés3Assassinats2Mais l’étude n’inclut pas d’autres coûts supplémentaires liés au terrorisme comme par exemple le renforcement des effectifs de sécurité ou l’augmentation des prix des contrats d’assurance. Dans le cas des attentats du 13 novembre, Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics, a d’ores et déjà annoncé que ces créations de postes et le déploiement de nouveaux moyens matériels se chiffreraient à 600 millions d’euros, pour la seule année 2016.Gary DagornJournaliste au Monde Alexis Delcambre et Alexandre Piquard C’est une polémique née d’un dossier qui aurait dû être consensuel. Destinée à élargir le soutien public à un plus grand nombre de publications après les attentats contre Charlie Hebdo, la réforme des aides à la presse a fait l’objet, ces derniers jours, de vives critiques.En cause : la volonté du gouvernement de priver de ces nouvelles aides les publications ayant fait l’objet de condamnations pour racisme, antisémitisme, incitation à la haine raciale ou à la violence au cours des cinq dernières années. La mesure concerne des titres d’extrême droite comme Minute et Rivarol, ou encore l’hebdomadaire Valeurs actuelles, positionné à la droite de la droite et par deux fois condamné ces derniers mois, même s’il a fait appel.Lire aussi : Aides à la presse : qui touche le plus ? Dans son décret du 6 novembre 2015, le gouvernement a étendu le champ de l’aide aux publications nationales d’information politique et générale à faibles ressources publicitaires : elle concerne désormais tous les périodiques et pas uniquement les quotidiens. Il s’agit d’une démarche en faveur du pluralisme, initiée au lendemain de l’attentat qui a décimé l’hebdomadaire Charlie Hebdo, en janvier (celui-ci ne bénéficiera toutefois pas de l’aide, qui est limitée aux publications dont la diffusion est inférieure à 300 000 exemplaires, un seuil que l’hebdomadaire a dépassé depuis janvier).Plainte à BruxellesLe fait que ce renforcement des aides directes ne touche pas les titres ayant fait l’objet de condamnation a fait rapidement réagir. Mardi 17 novembre, Valeurs actuelles s’en est pris au système d’aide dans sa globalité en indiquant avoir « adressé une plainte formelle contre la France pour aide d’Etat incompatible avec le Traité de l’Union européenne dans le secteur de la presse d’information politique et générale de diffusion nationale ».Le lendemain, son directeur, Yves de Kerdrel, a également annoncé un recours au Conseil d’Etat. Il croit avoir identifié une fragilité juridique au sein du décret, dans la mesure où dans les faits, ce sont les directeurs de publication qui sont condamnés, non les titres. Or le décret fait référence à ces derniers.Plus surprenant : jeudi 19 novembre, c’est l’ensemble des quotidiens et magazines qui s’est ému de la mesure, à travers un communiqué commun du syndicat de la presse magazine (SEPM) et de la presse d’information générale (AIPG). Ce texte reprend l’argument de M. de Kerdrel en constatant que « le décret (…) soulève plusieurs points de droit, dont, mais non exclusivement –, celui du non-respect du principe de la personnalité des peines, en raison des règles particulières de responsabilité en matière de presse posées par la loi de 1881, et qui excluent la responsabilité directe de la société éditrice ».Le ministère « serein »En réponse, le ministère de la culture, joint par Le Monde, se dit « serein » sur les contestations juridiques de son décret : les condamnations touchent certes des individus, mais ils sont visés en tant que directeur de la publication, les condamnations ne sont pas personnelles, argumente-t-on. On ajoute que les amendes sont souvent payées par les titres, pas par les dirigeants.Sur la contestation des aides à la presse au niveau européen, le ministère de Fleur Pellerin ne s’affiche pas plus inquiet. Ce type de soutien public à un secteur est un choix politique, au même titre que la neutralité technologique invoquée pour accorder récemment un taux de TVA « super réduit » aux titres de presse sur Internet. Malgré une certaine opposition, Paris estime engranger des soutiens, au niveau européen, sur ces sujets.Sur le fond, cette réforme des aides au pluralisme vise à soutenir des titres qui contribuent à la « vitalité démocratique », argumente le ministère. Exclure les publications condamnées pour propos racistes ou discriminatoires est « dans l’esprit de la loi de 1881 sur la liberté de la presse ». L’article 24 de ce texte rappelle que seront notamment condamnés ceux qui auront « provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes ».Une réforme politique ?Personne n’est visé en particulier à cause de sa ligne éditoriale, c’est un principe républicain, soutient-on au cabinet de Fleur Pellerin. Une tentative de couper court à l’argument selon lequel la réforme est politique et vise à affaiblir des titres d’opposition frontale à François Hollande, comme Valeurs Actuelles, ou proches de l’extrême droite.Enfin, le ministère rappelle que cette aide au pluralisme ne représente qu’une faible partie de l’ensemble des aides directes et indirectes (via les aides postales notamment). En 2014, un titre d’extrême droite comme Présent a touché 362 745 euros d’aides au total (dont 226 888 euros d’aides directes). Valeurs Actuelles a touché 961 026 euros d’aides à son transport postal mais zéro aide directe. Minute et Rivarol n’ont rien touché.Parmi la cinquantaine de titres qui pourraient bénéficier des nouvelles aides au pluralisme, on trouve les publications de gauche Le Monde diplomatique ou Politis, les publications chrétiennes Témoignage chrétien, Pèlerin magazine ou Golias, le magazine féministe Causette, le mensuel et site sur l’écologie Terra Eco, voire le bihebdomadaire généraliste Society.Malgré les arguments du ministère, les fédérations d’éditeurs de presse risquent de ne pas désarmer immédiatement : « Quelles que soient les justifications politiques et morales censées la justifier, une telle exclusion, dans son essence même, rompt avec le principe démocratique intangible de la neutralité de l’action publique vis-à-vis de la presse d’opinion », écrivent-ils, avant d’invoquer Tocqueville : « Pour recueillir les biens inestimables qu’assure la liberté de la presse, il faut savoir se soumettre aux maux inévitables qu’elle fait naître. »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.11.2015 à 14h56 Depuis 2013, les gains réalisés lors de la vente d’actions sont soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu avec les autres revenus du foyer fiscal. Afin d’inciter les épargnants à conserver leurs titres le plus longtemps possible, le législateur a prévu un abattement pour durée de détention : cet abattement revient à minorer la plus-value imposable de 50 % lorsque les titres sont revendus entre deux ans et huit ans après leur acquisition, et de 65 % lorsque cette vente a lieu au moins huit ans après.Pour calculer le montant de la plus-value nette imposable au titre d’une année, les pertes enregistrées sur certains titres viennent en déduction des gains réalisés sur d’autres. Mais l’administration fiscale considérait, ce qui semblait d’ailleurs critiquable, que l’abattement pour durée de détention s’appliquait aussi aux moins-values.Le Conseil d’Etat lui a donné tort dans une décision du 12 novembre. Selon la haute juridiction, les abattements pour durée de détention ne sont pas applicables aux moins-values et ne s’appliquent, conformément à la loi, qu’aux « gains nets ».Attention aux modalités de calculIl s’agit d’une bonne nouvelle, dans la mesure où un contribuable n’est pas pénalisé par le choix d’une détention durable lorsqu’il constate une moins-value sur des titres détenus depuis plus de deux ans. Que la moins-value soit faite plus ou moins de deux ans après l’acquisition, elle demeure intégralement utilisable pour réduire l’assiette de l’impôt.Mais la décision du Conseil d’Etat comporte une mauvaise surprise. Il convient en effet de faire très attention aux modalités de calcul de l’abattement de détention définies par le Conseil d’Etat. Selon lui, l’abattement pour durée de détention ne joue en effet que sur les plus-values diminuées des moins-values de l’année ou de celles d’années antérieures qui étaient en report d’imputation.En pratique, cela signifie que, avant d’appliquer l’abattement pour durée de détention, il faut déduire les moins-values de même nature, sans aucun abattement, quelle que soit la durée de détention. Dans un second temps, on applique au gain net ainsi obtenu les abattements prévus par la loi.Rappelons, s’agissant des prélèvements sociaux, qu’ils sont applicables sur les plus-values nettes réalisées par les contribuables sans abattement pour durée de détention.Grâce à la décision du Conseil d’Etat, les actionnaires qui ont imputé des moins-values sur leurs plus-values de 2013 et/ou 2014 et ceux qui ont réalisé au cours de ces années des moins-values diminuées de l’abattement peuvent déposer une déclaration rectificative afin de retrouver le plein usage de leurs moins-values.Ce nouveau mode d’imputation peut leur permettre, en outre, d’obtenir la restitution des prélèvements sociaux payés ainsi que de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus qu’ils auraient éventuellement acquittée.Daniel Gutmann, avocat associé de CMS Bureau Francis Lefebvre et professeur à l’Ecole de droit de la Sorbonne. Denis Cosnard La Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) passe entre des mains corses. L’entrepreneur Patrick Rocca a été choisi, vendredi 20 novembre, par le tribunal de commerce de Marseille pour reprendre la compagnie maritime en difficulté.Lire aussi :Les mystères de Patrick Rocca, le repreneur corse de la SNCMDébut novembre, ce Corse de 50 ans avait, lors de la dernière audience, reçu le soutien des juges-commissaires chargés de veiller au bon déroulement de la procédure, du représentant du régime de garantie des salaires (AGS) et surtout du procureur de la République de Marseille. Les juges du tribunal de commerce ont donc suivi leurs recommandations, et confié les clés de l’entreprise à M. Rocca. Celui-ci doit reprendre six bateaux sur sept, et 865 salariés sur 1438. Son offre était celle qui limitait le plus les licenciements.Trois autres candidats étaient sur les rangs pour acheter la compagnie, dont les ferries font la navette entre Marseille, la Corse et le Maghreb : l’armateur franco-tunisien Daniel Berrebi, l’armateur grec Arista et le groupement d’entreprises Corsica Maritima.Préavis de grèveM. Rocca était initialement parti avec un handicap. En février 2014, le tribunal correctionnel d’Ajaccio l’a en effet condamné à trois mois de prison avec sursis et 100 000 euros d’amende pour abus de bien social, escroquerie, faux et usage de faux. « Le prévenu confond le patrimoine de ses sociétés avec le sien propre, à son bénéfice exclusif », résume le jugement. Mais cette tache sur le CV ne lui interdit pas de reprendre une entreprise, et son projet a convaincu les parties prenantes.Lire aussi :La SNCM penche vers la CorseL’interminable feuilleton de la SNCM n’est pas fini pour autant. Les syndicats qui demandaient le report de la décision du tribunal ont appelé à la grève. Sans attendre la décision, un préavis avait été déposé à la date de samedi 21 novembre.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Escande Dans un monde en furie, un peu de tendresse ne peut pas faire de mal. Jack Dorsey a laissé le soin à sa maman de lancer l’introduction en Bourse de sa société, Square, spécialisée dans le paiement par mobile. Elle l’a fait en achetant un bouquet chez sa fleuriste grâce à l’application mise au point par son fiston. Son ordre a automatiquement actionné la cloche qui traditionnellement sonne l’ouverture des cotations à Wall Street.Lire aussi :Parrot lance la plus importante levée de fonds de l’année en FranceC’est la façon originale qu’a trouvée l’entreprise californienne pour passer de l’autre côté du miroir, celui qui sépare le monde de l’argent privé et des investisseurs professionnels de celui de la Bourse, ouverte à tous. Un passage guetté avec anxiété par le secteur financier qui redoute depuis quelques semaines un éclatement de la bulle des valeurs technologiques.Examen réussi pour Square, dont le cours s’est finalement envolé de 45 % pour sa première séance, jeudi 19 novembre. Mais au prix d’un sacrifice. La société a dû réviser sérieusement à la baisse son prix d’introduction. Le même jour, le groupe Match.com a lui aussi connu une belle envolée de 23 % de son cours en entrant sur le marché concurrent du Nasdaq. Le propriétaire des sites de rencontre Meetic ou Tinder avait également été contraint de revoir ses ambitions à la baisse.Lire aussi :Sale temps pour les licornes : Square et Match vont entrer en Bourse à prix cassésRetour sur terre, donc, pour les étoiles de l’Internet, valorisées jusqu’à présent des sommes stratosphériques, plus de 8 milliards de dollars pour Square en 2014, et qui valent désormais moitié moins cher. Pour Square, l’atterrissage a un coût immédiat puisqu’elle récupérera moins d’argent que prévu et devra verser près de 100 millions de dollars d’indemnités à ses premiers actionnaires, à qui elle avait garanti un prix de cession en cas de mise en Bourse.Un océan d’argent facileLa bonne nouvelle de cette journée particulière est donc que les marchés ont salué ce retour à la raison de la part d’entreprises devenues trop gourmandes face à la générosité d’acteurs privés en quête désespérée de rendements élevés dans un océan d’argent facile.Et quoi de plus risqué, et de potentiellement rémunérateur, que ces sociétés du nouveau monde du numérique constamment en quête d’argent frais. Jamais, depuis les temps glorieux de la bulle Internet des années 2000, des sociétés n’avaient connu de telles valorisations. Airbnb vaut 26 fois son propre chiffre d’affaires et Uber trente fois.Et cette ivresse des sommets s’est répercutée sur toutes les start-up. Par exemple jusqu’à des sociétés comme le français Deezer, qui a raté son introduction en Bourse pour avoir eu les yeux plus gros que le ventre en voulant se vendre près d’un milliard d’euros.Curieusement, c’est la Bourse, temple supposé du court terme et de la spéculation effrénée, et sa multitude d’actionnaires, qui ramène le secteur à un peu plus de raison. Tous trouvent encore quelques vertus à un mode de financement de l’économie qui s’appuie sur la transparence, dans un monde si facilement tenté par l’opacité et l’aveuglement.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué Un quasi-statu quo. Tel est le premier enseignement des élections professionnelles qui ont eu lieu jeudi 19 novembre à la SNCF. Les quelque 160 000 cheminots du groupe public, qui incluait pour la première fois cette année les 1 500 cadres de l’ex-Réseau ferré de France, devenu SNCF Réseau, ont été moins mobilisés qu’en mars 2014, lors du dernier scrutin. Le taux de participation s’établit à 68,65 %, contre 69,37 % l’an dernier.Lire aussi :SNCF : une élection, trois enjeuxLes résultats n’ont, semble-t-il, pas été particulièrement influencés par le récent accident de TGV. Des évolutions sont tout de même en vue. La CGT conserve son leadership mais celui-ci s’érode. La centrale de Montreuil a rassemblé 34,33 % des voix, soit un peu plus d’un point de moins qu’en 2014 (35,7 %). « Ce glissement confirme la tendance observée depuis une dizaine d’années. Il n’y a aucune accélération, ni décélération », indique-t-on à la SNCF.Lire aussi :Accident de TGV en Alsace : la SNCF met en avant un freinage « tardif »Le second syndicat reste l’UNSA, dont la progression se poursuit, avec 23,86 %, contre 22,98 % en 2014. SUD Rail reste pour sa part extrêmement stable : 16,83 % cette année pour 16,99 % l’an dernier. La CFDT est pour sa part en progression : 15,15 %, contre 14,70 % lors du dernier scrutin.Droit d’oppositionLa liste FO, qui rassemble la CFE-CGC et First, ne passe toujours pas la barre des 10 %, au-delà de laquelle la liste est considérée comme représentative. Son score s’est même un peu affaissé. Cette liste a réuni 9,16 % des votants, contre 9,4 % un an plus tôt. Enfin, la CFTC, quasi inexistante, reprend un peu du poil de la bête avec 0,68 % des suffrages, contre 0,29 % en 2014…En résumé, les syndicats les plus revendicatifs, CGT et SUD Rail, conservent leur droit d’opposition avec 51,1 % des voix. Ils pourront donc peser largement lors des négociations du nouveau cadre social, prévues d’ici l’été 2016, et du nouvel accord de gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC), deux rendez-vous importants du premier semestre 2016.Le pôle réformiste (UNSA, CFDT), pour sa part, poursuit son renforcement et représente désormais 39,01 % des salariés du groupe SNCF. Ils peuvent à deux signer des accords, mais ils ne sont toujours pas majoritaires.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Michel C’est une initiative qui tombe à point nommé. Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy, et l’autorité de tutelle des banques devaient publier, vendredi 20 novembre, une liste précise et renforcée des obligations s’imposant aux banques et autres établissements financiers en matière de lutte contre le financement du terrorisme et l’argent sale. L’Etat islamique est visé au premier chef.Fondé sur une vigilance accrue des clients et des déclarations de soupçons élargies, ce plan d’action vise à mieux enrôler les banques dans la détection des flux illicites. Un rôle que leur a assigné le législateur depuis la fin des années 1990 et dont l’importance ne cesse de se renforcer avec la mondialisation financière et la montée du terrorisme.Elaboré à la demande de Michel Sapin, ministre des finances, après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de Vincennes, ce document de 62 pages (dans sa version courte) prend tout son sens aujourd’hui, alors qu’il se trouve publié, par un hasard du calendrier, une semaine après les attentats du 13 novembre. Selon nos informations, ce plan avait été validé juste deux jours avant les attaques terroristes de vendredi.« Les changements dans l’attitude d’un client, doivent alerter »« Beaucoup de leçons peuvent être tirées des dramatiques attentats à Paris et en région parisienne, qui doivent nous conduire à une mobilisation totale. Face à ces actes barbares, je veux rappeler la détermination de la Banque de France à participer à la lutte contre le terrorisme, en s’attaquant à son financement », déclare François Villeroy de Galhau, nouveau gouverneur de la Banque de France et président de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). « Je n’ai pas de doute que l’implication du secteur financier dans [la] mise en œuvre [de ce plan] sera totale, nous y veillerons avec les professionnels », poursuit-il.Concrètement, ce document va de la surveillance des transferts d’argent effectués par des clients occasionnels à destination de la Syrie, de l’Irak ou d’autres territoires exposés au risque de blanchiment et de financement du terrorisme aux opérations soudaines et inexpliquées de clients réguliers et sans histoire, en passant par la vérification poussée des documents d’identité ou attestations fournies.« Les changements dans l’attitude d’un client, doivent alerter, mettent en garde les autorités. Le financement du terrorisme peut s’appuyer sur une grande variété d’opérations : virements domestiques ou internationaux, transferts d’espèces, retraits, opérations de change, ouverture ou fermeture de comptes, opérations de crédit, dont l’une des principales caractéristiques est de porter sur de faibles montants financiers. »L’argent anonyme, une des clés du problèmeIl s’agit en fait de rappeler le devoir fondamental des banques de « connaître leurs clients » et de vérifier la cohérence des transferts ou rapatriements de fonds opérés. Et ce, de bout en bout. Une obligation collective et globale dont les récents scandales financiers en matière de fraude et d’évasion fiscales (HSBC, LuxLeaks, etc.) ont montré qu’elle n’était pas toujours scrupuleusement assumée.« L’ACPR et Tracfin appellent tout particulièrement l’attention des organismes financiers sur la lutte contre le financement du terrorisme, écrivent en préambule ces autorités de tutelle et de renseignement financier. (…) Il est attendu qu’ils exercent une vigilance renforcée sur les transferts de fonds en provenance et surtout à destination de zones géographiques considérées comme risquées en matière de terrorisme ou de financement du terrorisme ou sur les opérations effectuées dans ces zones. »Les autorités rappellent aux banques et compagnies d’assurances que leurs dispositifs de contrôle doivent « intégrer les risques liés [à ces] pays ». « Il leur incombe aussi » de vérifier que certains Etats ne soient pas utilisés comme des « pays de transit », « pour cacher le pays final de destination ou de provenance des fonds ».L’argent anonyme étant une des clés du problème dans le financement des actes terroristes – utilisation d’espèces et de cartes prépayées, pour payer personnes ou matériel… –, des déclarations systématiques sont prévues, notamment au-delà de 1 000 euros pour les opérations effectuées à partir de versements d’espèces ou au moyen de monnaie électronique.Finalement, les superviseurs invitent banquiers et assureurs à « suivre l’actualité nationale et internationale, les communiqués du ministère des finances et les rapports annuels de Tracfin ou du GAFI [Groupe d’action financière, organisme intergouvernemental antiblanchiment] ». Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sandrine Cassini et Isabelle Chaperon Les drones ont la cote dans la Silicon Valley. C’est en espérant surfer sur cette vague que le français Parrot a lancé, jeudi 19 novembre, une augmentation de capital de 300 millions d’euros au prix de 17 euros l’action, signant la plus grosse opération de ce type réalisée en France en 2015. A la faveur de cette levée de fonds, le groupe, connu pour ses kits mains libres et ses drones grand public, va accueillir à son capital un nouvel investisseur, Bpifrance.La banque publique a annoncé son intention d’acquérir 5 % du capital de Parrot pour 33 millions d’euros. « Depuis dix-huit mois, les drones attirent massivement les capitaux de la Silicon Valley. Il faut donc que nous nous mettions au niveau d’acteurs internationaux », dit Henri Seydoux, PDG et fondateur de Parrot. Selon lui, cette année, une petite dizaine de start-up américaines, comme Airware, ont levé 350 millions de dollars (325,67 millions d’euros). Le numéro un mondial des drones n’est d’ailleurs pas américain mais chinois, et s’appelle DJI.Pour le groupe, il s’agit d’une augmentation de capital massive puisqu’elle équivaut aux trois quarts de sa capitalisation boursière. Le fondateur prend lui-même un risque important en investissant, via sa holding personnelle, 90 millions d’euros, une somme financée par endettement. Le prix à payer pour limiter la baisse de sa participation à 34 %, soit trois points de moins qu’aujourd’hui. Le fonds chinois IDG va également injecter 10 millions d’euros pour 1,4 % du capital. Reste à trouver plus de la moitié de la somme. A ce stade, le deuxième actionnaire de la société, le hedge fund américain HG Vora, détenteur de 10 % du capital, va remettre au pot.Ces 300 millions d’euros doivent permettre à Parrot, après les drones de loisir, de se renforcer dans les drones à usage professionnel, un marché naissant mais dont les marges sont plus élevées. Cette année, le groupe a acquis Airinov, dont les drones utilisés dans l’agriculture permettent de doser au plus juste l’engrais à semer dans les champs, et Pix4D, qui a développé des drones adaptés à la construction. « Le bâtiment et l’agriculture sont deux gros axes de développement », reconnaît M. Seydoux.En croissance de 139 % par an, les drones pèsent désormais la moitié du chiffre d’affaires, qui a fait un bond de 22 % sur neuf mois à 218 millions d’euros. En revanche, Parrot, en perte de vitesse dans son métier historique, l’automobile, a essuyé un déficit de 2,9 millions d’euros.Dynamisme françaisL’opération symbolise en tout cas le dynamisme des jeunes pousses françaises et leurs ambitions de conquête à l’international. Jusque-là, la palme de la plus importante levée de fonds réalisée en 2015 à Paris était détenue par Blablacar. Dans le cadre d’un placement privé, le leader du covoiturage avait rassemblé 200 millions de dollars auprès d’investisseurs le 16 septembre.On se souvient que, lorsque, le 12 février, le toulousain Sigfox (réseau pour les objets connectés) avait récolté 100 millions d’euros, un tel montant paraissait alors relever de l’exploit sur un marché français à des années-lumière des milliards brassés par leurs concurrents anglo-saxons.« En 2013, une seule start-up française avait levé plus de 100 millions d’euros, c’était Criteo [ciblage publicitaire]. En 2015, on en compte déjà six », se félicite Paul-François Fournier, directeur exécutif de l’innovation de Bpifrance. Et d’insister : « Nous avons, en France, les projets, les outils et les financements pour créer des leaders mondiaux dans des secteurs d’avenir. »La banque publique casse sa tirelire pour entrer au capital de Parrot. Les 33 millions d’euros apportés représentent un record pour son fonds Large Venture lancé en novembre 2013 afin d’aider les PME innovantes à franchir un palier en termes de taille. Au total, la moitié de cette enveloppe de 600 millions d’euros a déjà été investie au capital des stars tricolores que sont Sigfox, Withings (objets connectés), ou encore DBV Technologies (traitement contre les allergies).Sandrine CassiniJournaliste au MondeIsabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) C’est un étrange jeu du chat et de la souris auquel sont en train de se livrer le groupe Pfizer et le gouvernement américain. Alors que le département du Trésor a annoncé, jeudi 19 novembre, de nouvelles mesures pour empêcher les entreprises américaines de racheter des concurrents étrangers uniquement dans un but de défiscalisation, le laboratoire pharmaceutique est en train d’élaborer une stratégie d’évitement de ces nouvelles contraintes en… se faisant racheter par l’entreprise qu’il convoite, Allergan.Lire aussi :Pfizer prêt à casser sa tirelire pour acquérir AllerganDepuis plusieurs années, de nombreuses entreprises américaines utilisent la technique de l’« inversion » pour alléger leur impôt. Celle-ci consiste à racheter une entreprise située dans un pays où la pression fiscale est moindre qu’aux Etats-Unis pour y transférer son siège social, une fois l’opération bouclée.Depuis les années 1980, plus d’une cinquantaine d’entreprises ont utilisé cette ficelle pour payer moins de taxes. Dernier candidat en date : Pfizer, qui a entamé des discussions avec Allergan, dont le siège social se trouve en Irlande, où l’impôt sur les sociétés n’est que de 12,5 %, contre 35 % aux Etats-Unis (33 % en France). Le PDG du groupe ne s’en est jamais caché, se plaignant encore récemment d’être obligé de se battre avec ses concurrents « avec une main attachée dans le dos » du fait d’un taux d’imposition trop élevé.Fleuron de l’industrie américaineIl y a un an le gouvernement américain avait déjà pris un premier train de mesures pour endiguer le phénomène, mais celles-ci n’ont visiblement pas dissuadé Pfizer de tenter sa chance. Cette nouvelle initiative, qui menace de voir partir à l’étranger un fleuron de l’industrie américaine, a incité jeudi le département du Trésor à durcir encore la réglementation. « C’est de la responsabilité du Trésor de protéger la base fiscale américaine », a expliqué Jack Lew, le secrétaire au Trésor, en présentant les nouvelles mesures, qui sont censées « réduire les avantages de l’inversion et de rendre ces transactions plus difficiles à réaliser ».Jusqu’à présent, une entreprise américaine n’est autorisée à réaliser une inversion que si ses actionnaires ne détiennent pas plus de 80 % du nouvel ensemble, une fois la fusion achevée. Cette règle pouvait toutefois être contournée en faisait grossir artificiellement la proie pour aboutir à une dilution plus forte des actionnaires du groupe américain (ce que l’on appelle le « stuffing »). Les nouvelles mesures ont pour but d’empêcher de tels montages. Elles doivent également permettre de limiter la possibilité de choisir tel ou tel pays au gré des politiques fiscales.« Nous saluons les efforts du Trésor pour freiner les inversions », a déclaré le sénateur de l’Oregon, Ron Wyden, le leader démocrate au sein de la commission des finances du Sénat, qui appelle à une réforme fiscale urgente. « Si nous voulons protéger la puissance économique des Etats-Unis et créer des emplois, ce doit être une priorité absolue pour tous les législateurs dans l’année à venir. »Vers une fusion géante avec Allergan ?Le problème, c’est que Pfizer a bien compris qu’une véritable course contre la montre était engagée. Alors qu’il convoite Allergan, pour constituer le premier laboratoire pharmaceutique mondial à l’issue d’une fusion géante évaluée à plus de 140 milliards de dollars, le groupe américain envisagerait désormais de se faire racheter par sa proie, selon des sources citées par le Wall Street Journal.Cette initiative permettrait de contourner le dispositif gouvernemental anti-inversion. A l’arrivée, les actionnaires d’Allergan se retrouveraient à la tête de 40 % à 45 % du capital, ce qui rendrait l’opération tout à fait légale au regard de la nouvelle réglementation. Le tour de passe-passe est d’autant plus malin que le gouvernement américain a annoncé que ses mesures seraient rétroactives à compter du 22 septembre 2014. Même si M. Lew n’a cité à aucun moment le nom de Pfizer, il est évident que le rapprochement avec Allergan est directement la cible des nouvelles mesures.Rien ne dit que les discussions entre les deux groupes vont aboutir. Ce qui est certain en revanche, c’est que les dissensions entre républicains et démocrates sur le sujet font en attendant le jeu des multinationales. La plupart des candidats à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de 2016 plaident pour un abaissement généralisé de l’impôt sur les sociétés. Ils souhaitent également accorder une ristourne aux multinationales qui accepteraient de rapatrier leur trésorerie logée à l’étranger. Tant que cet argent ne revient pas aux Etats-Unis, il reste non imposable. Le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, a tenté de trouver un compromis avec les démocrates sur la réduction qui serait accordée dans les deux cas, jusque-là sans succès.Alors que la réunion des chefs d’Etat du G20 a adopté elle aussi des mesures pour limiter l’optimisation fiscale des multinationales, celles-ci semblent faire preuve d’une inventivité toujours plus grande pour s’adapter aux changements réglementaires que les politiques tentent de leur imposer.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave Créé en 1986, le Fonds de garantie des victimes d’actes de terrorisme et d’autres infractions (FGTI) est chargé d’indemniser les victimes et leurs familles. Les attentats du 13 novembre ayant eu lieu sur le territoire national, toutes les victimes sont concernées quelle que soit leur nationalité.Si le Fonds de garantie prend contact directement avec elles ou avec leur famille, « il est indispensable de se faire épauler par des avocats spécialisés. En raison de l’état de choc, il est difficile d’évaluer toutes les conséquences à long terme de l’attentat », explique Stéphane Gicquel, à la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (FENVAC). Et celui-ci de noter « des écarts d’indemnisation importants entre une personne conseillée et une autre ».Nature des blessuresL’indemnisation dépendra bien sûr de la nature des blessures. En cas de guérison sans séquelle, le FGTI indemnise à partir des certificats médicaux transmis, des justificatifs des frais restés à la charge de la victime et des pertes de revenus, précise sur son site internet la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA). En cas de séquelles, le FGTI verse à la victime des indemnités provisionnelles, puis une fois l’état de santé stabilisé lui adresse une proposition d’indemnité. En cas de décès, cette même proposition est adressée aux ayants droit.Côté délai, le FGTI doit verser une première aide au bout d’un mois maximum. « Nous sommes en train d’effectuer les premiers versements », précise Guillaume Clerc, directeur de la communication.Vendredi 20 novembre, Michel Sapin confirmait, lors d’une visite au siège du Fonds à Vincennes. « Dès ce matin déjà, des premiers versements ont eu lieu, des premières provisions, sur les comptes des victimes ou des familles de victimes et de tous ceux qui ont besoin de cette solidarité », a déclaré le ministre des Finances. Pour l’instant, une dizaine de personnes ont reçu ces premières avances. « Parcours du combattant »« Obtenir une première aide est rapide, mais pour recevoir l’indemnisation définitive cela peut virer au parcours du combattant. Son calcul peut être compliqué selon les préjudices subis. Il faut des expertises, contre-expertise, attendre que l’état de santé soit stabilisé… Pour les victimes c’est une violence supplémentaire », indique maître Dominique Attias, chargée de coordonner l’action des avocats au service des victimes et de leurs familles.« Dans certains cas, la procédure peut-être longue, admet Guillaume Clerc, mais tant qu’une proposition d’indemnisation définitive n’est pas établie, nous continuons à verser des indemnités provisionnelles. » Si les victimes ou leurs ayants droit refusent l’offre d’indemnisation, ce sont les tribunaux qui déterminent le montant que le fonds devra régler.En revanche, cette structure ne prend pas en charge les dommages matériels, ce sont les compagnies d’assurance. Les victimes et leurs familles peuvent aussi se tourner vers leurs assureurs s’ils sont titulaires de contrats, comme une assurance-décès ou une protection contre les accidents de la vie. Du moins en théorie. « Dans ces contrats, le risque d’attentat est très souvent une clause d’exclusion, explique Roxane Delamare, chef de projet chez Acommeassure. Les ayants droit ne toucheront dès lors rien des assureurs privés. »Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Margherita Nasi (Propos recueillis par) Pour le philosophe Bernard Stiegler, « la guerre est économique ». L’effondrement de l’emploi engendre le désespoir qui engendre à son tour la violence. « Il n’y a pas d’avenir hors d’un renversement fondamental de la valeur en économie », explique-t-il.« Nous sommes en guerre », martèle le président de la République depuis les attentats du 13 novembre. Est-ce que vous vous reconnaissez dans cette guerre ?Bernard Stiegler. – Non. Que veut dire ce “nous” ? Ils sont en guerre, pas moi. La guerre est économique, c’est la leur, et elle fait des victimes, dont moi, qui ne dors plus la nuit, non pas à cause des terroristes, mais à cause de l’absence d’avenir de mes enfants. Ce n’est pas de guerre contre Daech qu’il s’agit, mais de guerre économique et mondiale, qui nous entraînera dans la guerre civile si nous ne la combattons pas.L’emploi va s’effondrer, notamment auprès des jeunes. Et le désespoir engendre la violence… On ne produit plus de raisons d’espérer aujourd’hui. Les attentats du 13 novembre sont des attentats-suicides, et ce n’est pas anodin : le suicide est en voie de développement dans le monde entier, et en particulier auprès d’une jeunesse qui sait qu’elle sera au chômage pendant très longtemps.Ni Hollande ni Sarkozy n’ont donné la moindre perspective à ces jeunes. C’est contre cette bêtise, cette folie, que je suis en guerre. Une guerre contre moi-même aussi : nous sommes tous soumis à cette tendance qui consiste à trouver des boucs émissaires, à ne pas réfléchir, à cogner. C’est cela la barbarie, et c’est exactement ce que veut Daech : créer la guerre civile. ll y aura d’autres attentats si on ne change pas de politique. C’est le contexte de mon prochain livre, Dans la disruption.Lire aussi :« Pour les désespérés, l’islamisme radical est un produit excitant »Qu’entendez-vous par disruption ?La disruption est un phénomène d’accélération de l’innovation qui est à la base de la stratégie développée dans la Silicon Valley : il s’agit d’aller plus vite que les sociétés pour leur imposer des modèles qui détruisent les structures sociales et rendent la puissance publique impuissante. C’est une stratégie de tétanisation de l’adversaire.Dans mon ouvrage, j’analyse un texte signé Abu Bakr Al-Naji, tel que le résume Ignace Leverrier, qui désigne un collectif, dont d’anciens agents de Saddam Hussein devenus islamistes. C’est une sorte de « book » de Daech : à l’image des bibles d’entreprise qui détaillent les règles pour monter une concession, ce livre explique aux acteurs de Daech comment prendre le pouvoir. Il faut semer le chaos et à partir de là exploiter le besoin d’autorité.La pratique disruptive détruit les équilibres sociauxJe compare cette stratégie à celle du site Les barbares attaquent, fondé par Nicolas Colin, un ancien inspecteur des finances, connu pour son rapport sur la fiscalité du numérique, où il mettait en évidence l’inadéquation du système fiscal face à l’industrie numérique, qu’il décrivait comme des « cavaliers de l’Apocalypse », en l’occurrence les GAFA [acronyme pour Google, Apple, Facebook et Amazon].Il est désormais passé de l’autre côté, du service public à l’économie dont il décrivait les dégâts, pour créer un fonds d’investissement qui collecte de l’argent pour pratiquer la disruption à la française. Mais qui, répétant la stratégie des GAFA, ne peut qu’étendre leur écosystème et intensifier la colonisation de l’Europe : faire exploser les transports, l’immobilier, l’éducation, toutes les filières, via de nouveaux modèles type Uber. Or cette pratique disruptive détruit les équilibres sociaux – ce que [le philosophe allemand] Theodor W. Adorno anticipait en parlant dès 1944 de « nouvelle forme de barbarie » à propos des industries culturelles.Ce n’est pas en déclarant la guerre à Daech que cela s’arrangera. Cette déclaration n’est qu’une manière de se débarrasser de ses propres responsabilités en faisant porter le chapeau à des gens devenus extrêmement dangereux et que nous avons coproduit avec Daech.C’est donc sur les ruines de l’ultralibéralisme que se construit la radicalisation ?Oui. On ramène le radicalisme à une question de religion, et c’est scandaleux. La plupart des recrues de l’islam radical n’ont pas de culture religieuse. Ce n’est pas de religion dont il s’agit, mais de désespoir. Richard Durn, l’assassin de huit membres du conseil municipal de Nanterre en mars 2002, anticipe son acte en parlant de son sentiment de ne pas exister : il a voulu devenir quelqu’un par ce geste.En 2012, vous lanciez un appel pour un traité mondial de paix économique. Est-ce une solution toujours d’actualité pour éradiquer la barbarie ?Il faut ouvrir un débat en Europe, regarder les choses en face : depuis la naissance du Web, nous sommes totalement perdants. Exploitées à la façon disruptive telle que les GAFA la pratiquent, les technologies numériques accentuent la toxicité environnementale qui ne cesse de croître depuis le début de l’Anthropocène – cette ère où l’humain est devenu un facteur géologique majeur - en termes climatiques, atmosphériques, mentaux.Il n’y a pas d’avenir hors d’un renversement fondamental de la valeur en économie : seul le passage à une économie productrice de valeur durable permettra de surmonter le défi qui sera l’objet de la COP21 dès la semaine prochaine.Lançons une nouvelle politique européenne plutôt que de nous aligner sur un modèle américain disruptif qui est suicidaire. Inventons un nouveau Web, au service d’un modèle macroéconomique viable, plutôt que de développer une data economy totalement ruineuse. Ce sera le thème des « Entretiens du nouveau monde industriel », organisés au Centre Pompidou les 14 et 15 décembre. Ce n’est qu’en projetant un véritable avenir pour la planète que l’on pourra combattre Daech, c’est-à-dire le désespoir.Margherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde 19.11.2015 à 12h09 • Mis à jour le19.11.2015 à 12h10 | Philippe Jacqué Tous aux urnes. Jeudi 19 novembre, quelque 160 000 cheminots de la SNCF sont appelés à voter pour installer les nouvelles instances représentatives du groupe public réuni (SNCF et Réseau ferré de France ne font plus qu’un) par la loi de réforme du ferroviaire d’août 2014. Des élections cruciales, qui détermineront les équilibres alors que les négociations sur le nouveau cadre social applicable à la SNCF comme à l’ensemble de la branche ferroviaire doivent aboutir en juin 2016. Elles sont également importantes pour la gestion des œuvres sociales de l’entreprise.Ces élections interviennent dans un climat très lourd pour l’entreprise. Au-delà des attentats, qui ont marqué tous les salariés, la famille cheminote a été endeuillée par le déraillement d’un TGV qui a fait 11 morts samedi 14 novembre. Cet accident, encore inexpliqué, suscite une grande incompréhension et une grande détresse au sein du groupe : il discrédite la politique de sécurité ferroviaire et le TGV, produit-phare du groupe. Cet accident aura sans doute une influence sur le vote, mais l’incertitude demeure sur le nom du syndicat qui en bénéficiera le plus.Lire aussi :Accident du TGV en Alsace : des doutes sur la sécurité ferroviaireLa CGT tiendra-t-elle sous la pression ?Premier syndicat du groupe SNCF, la centrale a fait de la sécurité un de ses thèmes de campagne. Gilbert Garrel, son secrétaire général, est allé jusqu’à accuser la direction du groupe de « jouer à la roulette russe » sur le sujet. En mettant en avant la sécurité, qui suscite de plus en plus d’interrogations dans l’entreprise, la CGT espère gommer l’échec de la grève de plus de dix jours menée en juin 2014…Lire aussi :SNCF : la CGT appelle à une dernière grève contre la réforme ferroviaireCela suffira-t-il à mettre un terme à l’érosion électorale que connaît le syndicat depuis une dizaine d’années ? En mars 2014, lors du dernier scrutin, la CGT avait obtenu 35,6 % des voix, dix points de moins qu’en 2006… Avec SUD-Rail, la troisième organisation syndicale avec 17 % des suffrages, la CGT forme un bloc contestataire qui détient 52,6 % des voix.Tout l’enjeu est donc de savoir si ces deux syndicats passeront ou non sous la barre des 50 %, seuil qui leur permet de bloquer des accords sociaux.Jusqu’où iront les syndicats réformistes, l’UNSA et la CFDT ?Alors qu’en 2004, ces organisations ne totalisaient que 22,5 % des voix, les deux réunis sont désormais plus importants que la CGT, avec 37,7 % des suffrages. Le scrutin devra dire si les réformistes, soutenus notamment par les cadres, les techniciens et agents de maîtrise, qui représentent 48 % du corps social désormais, poussent encore leur avantage.La surprise d’une cinquième liste ?L’équilibre entre réformistes et contestataires pourrait cependant être bousculé par l’émergence d’une cinquième liste, qui réunit de manière relativement baroque les syndicats FO, CFE-CGC et First. Avec la loi sur la représentativité, effective au début de la décennie, ces syndicats, qui n’atteignaient plus 10 % des suffrages au premier tour des élections, seuil à partir duquel une organisation ou une liste est jugée représentative, ont été marginalisés. En 2014, leur liste avait obtenu 9,4 %. « Avec cette liste, qui navigue entre les deux bords, on pourrait avoir un nouveau schéma global avec des alliances de circonstance selon les sujets. Wait and see », indique une source à la SNCF.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.11.2015 à 08h18 • Mis à jour le18.11.2015 à 10h43 | Denis Cosnard et Stéphane Lauer (New York, correspondant) C’est une opération comme Air Liquide en signe une par siècle. Le champion français des gaz industriels a annoncé, mardi 17 novembre, l’achat de son concurrent américain Airgas pour 13,4 milliards de dollars (12,5 milliards d’euros), dont 2,8 milliards de dette. Cette acquisition devrait augmenter de près d’un tiers la taille d’Air Liquide, dont le chiffre d’affaires annuel passera à plus de 19 milliards d’euros.Longtemps numéro un mondial de l’oxygène, de l’hydrogène, de l’argon, de l’azote et autres gaz, le groupe devrait ainsi retrouver la première place qu’il avait perdue, à la fin des années 2000, au profit de l’Allemand Linde. Celui-ci réalise un chiffre d’affaires de l’ordre de 17 milliards d’euros.Déjà numéro un en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie, Air Liquide devrait grâce à cette fusion devenir également leader aux Etats-Unis, le premier marché au monde. Une région d’autant plus stratégique que les bas prix de l’énergie, grâce aux gisements de gaz de schiste, incitent les clients industriels à y investir, notamment dans la chimie et le raffinage. C’est le même calcul qu’avait fait Linde en 2012, en mettant la main sur l’américain Lincare, pour 3,8 milliards de dollars.Pour convaincre Airgas de passer sous pavillon français, Air Liquide a dû payer le prix fort Mais pour convaincre Airgas de passer sous pavillon français, Air Liquide a dû payer le prix fort. L’américain, qui réalise la quasi-totalité de son chiffre d’affaires aux Etats-Unis, est une société relativement jeune. Créée en 1982, elle a son siège à Radnor (Pennsylvanie) et emploie 17 000 salariés. Peter McCausland, son fondateur toujours aux manettes, a fait grandir l’entreprise à coup d’acquisitions, plus de 450 au total.En 2010, Airgas s’était déjà retrouvé une première fois dans le rôle de la cible. Profitant d’un moment de faiblesse du groupe, lié à la crise économique, son concurrent américain Air Products avait lancé une OPA hostile, offrant jusqu’à 5,9 milliards de dollars (70 dollars par action). M. McCausland avait alors bataillé contre cette « tentative opportuniste de reprendre la société à un prix bradé ». Il était parvenu à la faire échouer en mettant en place une « pilule empoisonnée », un mécanisme anti-OPA auquel un tribunal du Delaware a donné sa bénédiction. Cette décision fait encore jurisprudence.Selon le projet approuvé à l’unanimité par le conseil d’administration d’Airgas, Air Liquide va payer 143 dollars par action en cashM. McCausland, qui détient lui-même près de 10 % du capital, a eu raison d’attendre. Après cette OPA, Airgas est reparti de l’avant, et s’il abandonne aujourd’hui son indépendance, c’est à un prix deux fois plus élevé. Selon le projet approuvé à l’unanimité par le conseil d’administration d’Airgas, Air Liquide va payer 143 dollars par action en cash.C’est 35 % de plus que le cours d’Airgas lundi à Wall Street, et 51 % de plus que la moyenne du cours durant le mois ayant précédé l’annonce. Celle-ci a pris les investisseurs par surprise : lundi encore, les analystes de Jefferies expliquaient pourquoi il était improbable qu’Airgas accepte une quelconque offre d’achat. Mais en coulisses, M. McCausland avait entamé des discussions avec plusieurs acquéreurs potentiels, et fait monter les enchères.L’offre d’Air Liquide intervient à une période où Airgas est en position un peu fragile. Ces derniers mois, le groupe a été pénalisé par la force du dollar, le fléchissement de la croissance mondiale et surtout le plongeon des cours du pétrole, qui a contraint les producteurs d’hydrocarbures à tailler massivement dans leurs investissements. Si bien que la croissance d’Airgas est retombée à zéro. « Il est difficile de savoir si nous avons touché le fond, si nous l’approchons, ou s’il faut se préparer à une nouvelle détérioration », avouait M. McCausland fin octobre.Les Etats-Unis constituent « un marché résilient offrant des opportunités de croissance dans la durée, et les bonnes affaires ne sont jamais bon marché » Benoît Potier, le PDG d’Air Liquide, voit plus loin que cette faiblesse passagère. Les Etats-Unis constituent « un marché résilient offrant des opportunités de croissance dans la durée, et les bonnes affaires ne sont jamais bon marché », juge-t-il. Il compte financer cet achat grâce à une augmentation de capital de 3 à 4 milliards d’euros et un appel au marché obligataire.Malgré la prime offerte, le groupe français estime que l’opération améliorera son bénéfice par action dès la première année de la mise en œuvre de la fusion. Air Liquide prévoit ainsi 300 millions de dollars de synergies.Reste à convaincre les autorités américaines de la concurrence. Airgas est le leader du gaz en bouteille aux Etats-Unis, avec environ 25 % du marché. Air Liquide étant déjà bien implanté outre-Atlantique, le rapprochement pourrait inciter les autorités à demander certaines cessions pour éviter la constitution d’une position trop dominante.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Chloé Hecketsweiler Dans un arrêté du 14 novembre, la Direction générale de la santé (DGS) autorise la pharmacie centrale des armées à approvisionner les SAMU en sulfate d’atropine. Cette substance est le seul antidote aux gaz toxiques comme le gaz sarin, en cause dans l’attentat terroriste de 1995 dans le métro de Tokyo. Elle fait partie de l’arsenal classique des combattants, qui disposent de formes auto injectables, mais les hôpitaux n’en disposaient pas jusque-là.La DGS, comme le Service de santé des armées (SSA), précisent que « cette mesure était prévue pour la préparation de la Conférence des Nations unies sur le climat de Paris (COP21) et n’a pas été prise suite aux attentats de vendredi ». La conférence, qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre au Bourget (Seine-Saint-Denis), devrait accueillir 40 000 participants dont de nombreux chefs d’Etat. L’arrêté a-t-il été pris en réponse à une menace précise ? Sur ce sujet, la DGS et son directeur, Benoît Vallet, qui a signé le décret, restent muets.Démarche initiée il y a plus d’un anIl s’agit cependant d’une première. « Nous avons des stocks de médicaments destinés aux situations d’urgence, en France comme à l’étranger, mais le sulfate d’atropine, en tant qu’antidote, n’en fait pas partie », indique Alain Astier, chef du service pharmaceutique du groupe hospitalier Henri Mondor. Il connaît bien cette substance : « Elle est utilisée quotidiennement en anesthésie ou en réanimation, mais en toute petite quantité, explique-t-il. Les doses requises pour contrer l’effet d’un gaz neurotoxique sont bien plus importantes. »Les hôpitaux sont davantage habitués à traiter les intoxications domestiques, avec des insecticides. « C’est assez rare, et ces produits ne sont pas destinés à tuer des humains mais des insectes. Les neurotoxiques développés comme armes chimiques sont bien plus sophistiqués et puissants, souligne le pharmacien. Après l’inhalation, l’antidote doit être administré dans les minutes qui suivent. »L’arrêté de la DGS s’inscrit dans une démarche initiée par le ministère de la santé il y a plus d’un an. La pharmacie centrale des armées produit depuis de nombreuses années du sulfate d’atropine, mais ce médicament ne bénéficie pas d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) en bonne et due forme. Sans ce feu vert administratif, délivré par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), il ne peut pas être utilisé en « routine » par les établissements de santé.Quantité secrètePour que les SAMU puissent en disposer, le SSA a déposé mi-2014 une demande d’AMM et l’ANSM la lui a délivrée début novembre. « Compte tenu de ce calendrier, nous n’étions pas en mesure de fournir des doses répondant au cahier des charges de l’AMM en temps et en heure avant la COP21 », souligne François Chotard, officier de communication du SSA. D’où la décision de puiser dans les stocks réservés en principe à l’armée.La quantité de sulfate d’atropine qui sera débloquée est secrète. « Nos ennemis ne sont pas supposés savoir combien de blessés nous anticipons », explique le militaire. Elle sera conditionnée sous forme d’ampoules de 20 millilitres, une quantité suffisante pour dix seringues. Contrairement aux formes auto-injectables, elle devra être administrée par un professionnel de santé.« Nous avons vocation à fournir davantage de médicaments aux établissements de préparation et de réponse aux urgences sanitaires. La production de sulfate d’atropine s’inscrit dans une initiative plus large », précise François Chotard. La pharmacie centrale des armées dispose d’un site de production près d’Orléans, et conserve par ailleurs des stocks de médicaments de « sécurité », achetés aux industriels. Afin de fabriquer ses propres médicaments, la France dispose d’une autre unité publique de production, la pharmacie hospitalière des hôpitaux de Paris.Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Margherita Nasi (Propos recueillis par) Dans « La Société automatique » (Fayard), vous évoquez une prochaine disparition de l’emploi. Comment en est-on arrivé là ?Depuis 1993, avec la naissance du Web, nous vivons un énorme processus de transformation : les individus produisent des données sur eux-mêmes en permanence, de manière délibérée ou inconsciente, et les algorithmes permettent d’extraire des informations de façon massive en suivant des modèles probabilistes. Ces données réduisent les activités en interne, dans tous les domaines. Il n’y a pas que Google : de plus en plus d’entreprises mettent en place des automates logiques sans rémunérer ceux qui produisent ces informations, ce qui aboutit à une suppression d’emplois.Selon une étude du cabinet Roland Berger, d’ici à 2025, un tiers des emplois pourraient être occupés par des machines, des robots ou des logiciels dotés d’intelligence artificielle et capables d’apprendre par eux-mêmes.On s’est longtemps battu contre l’arrivée des machines. Qu’est-ce qui change aujourd’hui ?L’automatisation existe depuis plusieurs siècles dans le monde industriel. On peut évoquer le taylorisme, qui aboutit au travail à la chaîne. Mais il s’agissait jusqu’à présent d’automatisations qui avaient besoin d’êtres humains pour fonctionner : les individus étaient payés pour servir les machines.On ne peut pas dissimuler l’insolvabilité de la « société automatique »La nouvelle automatisation n’a plus besoin de cela. Il existe aujourd’hui des usines sans ouvriers : Mercedes a mis en place une usine qui n’emploie que des cadres. Foxconn, qui emploie 1,5 million d’employés dans ses usines, souhaite les remplacer par 1 million de robots. Amazon développe des robots dans ses entrepôts… C’est un phénomène qui touche absolument tous les secteurs.Dans une conférence du 13 mars 2014, Bill Gates affirmait que, d’ici vingt ans, les logiciels auront remplacé la plupart des emplois. Il propose de lever les charges sociales sur les salaires pour mettre en concurrence les humains avec les robots. Mais ce n’est pas une bonne solution : on ne peut pas dissimuler l’insolvabilité de la « société automatique ».Internet est-il fondamentalement destructeur d’emplois ?Je ne suis pas contre l’automatisation en soi : Wikipedia marche avec des algorithmes qui aident les gens à collaborer, c’est intéressant. Le problème, c’est quand les algorithmes bloquent la création. Et c’est bien ce qui se passe : le but du Web a été inversé. Initialement créé pour alimenter de la controverse et du débat, il finit par court-circuiter notre cerveau et notre singularité.Chris Anderson, gourou de la Silicon Valley, affirme qu’avec les big data nous n’avons plus besoin de théories. D’après lui, les informations que le big data extrait par corrélation sont plus efficaces que les modèles théoriques. Ainsi, Google traduit le chinois en anglais, même si chez Google personne ne parle chinois. Mais ce système conduit à un appauvrissement : plus l’automatisation dans la compilation de texte se développe, plus les gens désapprennent l’orthographe, et le langage s’appauvrit. Si on ne pratique pas, on oublie.Un jeune diplômé doit-il alors aborder son futur avec pessimisme ?L’avenir des jeunes est très sombre. J’en connais même qui sont trop diplômés pour avoir du travail : impossible de trouver un emploi qui correspond à leurs compétences. La seule solution, c’est de réinventer un nouveau système, viable. Ce n’est pas seulement une question liée au changement climatique, c’est véritablement un nouveau modèle macro-économique capable de redistribuer la valeur qui doit être inventé.Je propose ainsi la mise en place d’un revenu contributif, inspiré par le régime des intermittents du spectacle, qui favorise l’engagement des individus dans des projets collaboratifs. Le Prix Nobel d’économie Amartya Sen a prouvé que dans les années 1990, paradoxalement, on vivait plus longtemps et mieux dans un pays pauvre comme le Bangladesh qu’à Harlem. C’est tout simplement parce que les habitats du Bangladesh ont préservé leurs relations sociales et continué à développer leurs savoirs. Les jeunes diplômés d’aujourd’hui doivent prendre des initiatives. Il faut repenser le collectif et imaginer une autre manière de travailler qui ne soit pas fondée sur l’emploi.Concrètement, par où commencer ?Personne ne peut inventer un nouveau modèle : il faut expérimenter. Je travaille en ce moment dans une commune de Seine-Saint-Denis à la création d’un territoire contributif. Nous mettons en place un protocole territorial qui propose à tous les habitants de devenir des « étudiants » : ils étudient la situation à venir de leur territoire.Les territoires deviennent des smart cities, et il faut que ces technologies se développent avec les habitants, sans leur imposer des modèles prolétarisants. Nous préconisons donc plusieurs démarches, dont la création d’une chaire universitaire qui mettrait en œuvre la recherche contributive par des doctorants travaillant sur des thèses liées à l’impact des nouvelles technologies sur la discipline du chercheur, quelle qu’elle soit.Le problème, c’est que la France ne veut pas évoquer ce sujet, elle l’évacue : dans le rapport « Quelle France dans dix ans ? » remis au président de la République, Jean Pisani-Ferry [commissaire général de France-Stratégie, le think tank qui a réalisé ce rapport] ne dit pas un mot de ces perspectives de destruction d’emplois. C’est très grave. Mais la prise de conscience évolue vite dans ce domaine, et de plus en plus d’acteurs se rendent compte de l’insolvabilité de l’automatisation.Je travaille, en ce moment, avec un grand opérateur au développement d’un nouveau réseau local qui servira l’engagement des individus. Il permettra, par exemple, aux habitants qui assistent à un conseil communautaire de commenter ce qui s’y dit et de confronter les différents points de vue. Grâce à cela, ils pourront créer des groupes par affinités et se rassembler ensuite pour être force de propositions.Aux jeunes maintenant de s’engager pour sortir du capitalisme industriel et entrer dans une ère nouvelle. Personne ne sait à quoi ressemblera le monde du travail dans les années à venir, puisque c’est à eux d’inventer ce qu’ils feront demain.Margherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Cécile Prudhomme Habitués à profiter de leur week-end pour faire leurs courses, et de la mi-novembre pour débuter leurs achats de Noël, les Français – particulièrement les Parisiens – ont modifié leurs comportements d’achat dès le lendemain des attentats, plongeant les enseignes de distribution dans l’expectative.Ce week-end, Casino a ainsi constaté une ruée sur les commerces de proximité, et notamment dans les Franprix et Leader Price. Le distributeur Franprix, dont 95 % du réseau se situe à Paris et en Ile-de-France, a enregistré, samedi 14 novembre, une hausse de 17 % de son chiffre d’affaires par rapport à un samedi normal. Dimanche, une augmentation de 15 % de ses ventes et de 20 % de la fréquentation de ses magasins a également été constatée.Pas de déplacement à la campagne dans la résidence secondaire, où [les gens] ont l’habitude de faire leurs courses, ni de déjeuner chez maman en banlieue, où le supermarché est moins cherPour Leader Price, le chiffre d’affaires a bondi de 6 % dimanche et les visites de 10 % par rapport un dimanche moyen. Dans les hypermarchés du groupe Casino en France, pas de chiffres précis, mais un constat : si l’activité a été globalement assez stable dans le domaine alimentaire, le reste a baissé. Les Français sont allés à l’essentiel.Lire aussi :Attentats : un impact sans doute limité sur la croissance« Ces chiffres pourraient refléter le fait que les gens ont modifié leurs habitudes ce week-end : pas de déplacement à la campagne dans la résidence secondaire, où ils ont l’habitude de faire leurs courses, ni de déjeuner chez maman en banlieue, où le supermarché est moins cher. Du coup, ils se sont approvisionnés en bas de chez eux », relève-t-on au sein du groupe stéphanois.« Phénomène moindre en province »A l’inverse, Darty a relevé, samedi, une baisse du trafic de 50 % dans ses magasins parisiens intra-muros par rapport à un samedi moyen, et une fréquentation quasiment stable en province. Dimanche et lundi, son activité a été quasi normale. « Comme 60 % du chiffre d’affaires de l’enseigne est fait sur de l’électroménager, si les machines à laver tombent en panne, elles seront remplacées », explique-t-on au sein du groupe. De la même façon, chez Casino, « la situation est redevenue normale lundi et mardi, dans tous les formats d’enseigne [proximité, supermarchés, hypermarchés] ».C’est dans le domaine du jouet que les Français semblent avoir le plus bouleversé leurs habitudes. « C’était le samedi [14 novembre] du lancement de Noël sur le jouet, note un distributeur. En général, c’est la semaine où il y a une accélération forte des achats, sachant que cela fait un mois que le catalogue est en magasin. » Cela n’a pas été le cas cette fois-ci.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : Paris craint d’être vidée de ses touristesChez JouéClub, où le seul magasin parisien est situé dans le quartier des grands boulevards, « la fréquentation, comme le chiffre d’affaires, y ont chuté, samedi, de 60 % par rapport au même samedi de 2014, sachant que nous avons fermé le magasin à 16 heures, contre 20 heures habituellement, indique Alain Bourgeois Muller, PDG du groupement coopératif. Le phénomène s’est poursuivi lundi, avec une chute de 25 %. En province, c’est moindre. Près de l’aéroport de Roissy-CDG, nous avons un magasin dans le centre commercial d’Aeroville, dont l’activité avait chuté de 15 % samedi et dimanche, mais il a rattrapé son retard lundi. »« On navigue un peu à vue »Chez un autre distributeur de jouets, on signale qu’« il y a eu, dans Paris, un transfert d’activité entre les rues. Dans un magasin situé vers Montmartre, il y a eu un vrai ralentissement de l’activité, tandis que dans un autre des Champs-Elysées, cela a augmenté. En province, dans certains grands centres commerciaux, c’est aussi compliqué. Depuis trois semaines, on était sur une dynamique de croissance dans le jouet, portée par les phénomènes Star Wars et Reine des Neiges. Là, c’est en stand-by, et il n’y a pour le moment pas de report sur internet car il reste encore un mois et demi avant Noël ».« On navigue un peu à vue, on fera le bilan en fin de semaine, mais en décembre sur Paris, cela risque d’être très compliqué, avec la présence des militaires et la crainte de nouveaux attentats, poursuit M. Bourgeois Muller, de JouéClub. Déjà que nous avions une crainte sur les ventes en raison des élections et surtout de la COP21, qui compliquera sérieusement la circulation dans Paris… »D’une manière générale, les Français ont été moins nombreux à se rendre dans les galeries marchandes après les attentats. Selon le Conseil national des centres commerciaux (CNCC), la fréquentation des centres en France a encore reculé de 10,5 % lundi 16 novembre, après une baisse de 17,9 % samedi.« On verra vraiment la différence au moment des opérations de ventes privées, début décembre, car les gens ne sont pas encore dans l’urgence des achats de Noël »« La chute a été moins forte qu’en janvier, après les attentats contre Charlie », constate Jean-Michel Silberstein, délégué général du CNCC. « Mais nous sommes allés plus loin en terme de sécurité que ce que nous a demandé le ministère de l’intérieur, avec des fouilles systématiques des sacs, des accès réduits, une vigilance vidéo renforcée et même du profilage comportemental. » Selon lui, certains centres commerciaux ont « fait appel à des spécialistes pour patrouiller sur les parkings et dans les centres, afin de détecter les comportements auxquels il serait nécessaire de s’intéresser de plus près. »Aux Galeries Lafayette, le dispositif de vidéosurveillance a été considérablement renforcé et certaines portes d’accès ont été fermées pour canaliser les entrées. « On fouille les sacs et on demande d’ouvrir les manteaux », ajoute-t-on au grand magasin. La fréquentation, lundi, semblait à peine moins forte que celle observée habituellement le premier jour de la semaine. « On verra vraiment la différence au moment des opérations de ventes privées, début décembre, car les gens ne sont pas encore dans l’urgence des achats de Noël », explique-t-on aux Galeries Lafayette, rappelant qu’en janvier, l’activité avait baissé pendant les dix jours qui avaient suivi les attentats, avant de revenir à la normale.En janvier, l’activité avait baissé avant de repartirLes Français vont-ils se réfugier vers Internet ? La fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) estime qu’il est encore trop tôt pour rassembler des données. Elle rappelle qu’en janvier, les attentats avaient eu lieu le premier jour des soldes, et la fréquentation des sites de commerce en ligne avait brutalement chuté jusqu’au week-end suivant, l’attention des Français étant absorbée par les informations.Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le Français Pierre Moscovici, ex-ministre des finances du gouvernement Ayrault, aujourd’hui commissaire européen en charge de l’économie, explique au Monde que l’Union européenne (UE), dans son ensemble, est solidaire de la France, et est résolue à l’aider.Le président Hollande a dit lors du Congrès que la France est en guerre. N’est-ce pas exagéré ? Qu’en pensent nos partenaires européens ? L’expression du président de la République devant le Congrès français était à la hauteur de l’émotion ressentie par l’ensemble de nos concitoyens. Et malgré quelques réserves qui se sont exprimées, on a senti une forme d’union nationale naître autour du chef de l’Etat, comme c’est normal dans ces moments tragiques, ce qui n’entrave en rien la perspective de futurs débats électoraux nationaux. Je n’ai pas à commenter ses propos, ils correspondent à ce que ressentent, à ce que vivent les Français, tout simplement.Je peux ajouter que la France n’est pas seule. L’Union européenne est à ses côtés, à la fois sur ses demandes de solidarité sur le plan sécuritaire et militaire, sur le plan politique également et sur celui de l’appréciation de l’impact des mesures à prendre en matière de finances publiques. Au G20 d’Antalya (Turquie), des déclarations très fortes ont aussi été faites dans la lutte contre le terrorisme, en particulier au sujet de son financement. Ses racines doivent être combattues avec beaucoup de force.Pensez-vous que la Commission, garante du respect du pacte de stabilité et de croissance, pourrait prendre en considération les dépenses militaires et de sécurité françaises ?Il est parfaitement compréhensible que la priorité des priorités pour la France comme pour l’Europe d’ailleurs, soit la protection et la sécurité des citoyens. Le président de la République a parlé d’un pacte de sécurité, ce pacte doit être pris en compte par les Européens, l’attitude de la Commission sera compréhensive. Il faudra certes apprécier l’impact des mesures annoncées lundi sur les finances publiques de la France, mais nous le ferons de manière constructive.Lire aussi :Postes supplémentaires de policiers et de gendarmes : le détails des annonces de HollandeCe mardi, j’ai formulé l’opinion de la Commission sur l’avant-projet de budget français pour 2016, qui est globalement en conformité avec les règles du pacte de stabilité et de croissance. Bien évidemment, cette opinion ne prend pas en compte les mesures à venir. Nous réévaluerons les possibles incidences budgétaires en temps voulu. Il est trop tôt pour spéculer maintenant sur la façon dont cela va se répercuter sur la trajectoire budgétaire de la France. Mais je n’ai pas de raison de penser que celle-ci soit spectaculairement modifiée.Et les règles du pacte de stabilité n’empêchent pas les gouvernements de décider de leurs priorités. Je ne vois pas d’opposition entre les enjeux de sécurité et la garantie de finances publiques saines. Les règles du pacte de stabilité ne doivent pas être vues comme rigides et stupides. Elles sont intelligentes et flexibles. Le pacte de sécurité voulu par François Hollande n’est à mes yeux pas incompatible avec le pacte de stabilité et de croissance.Suite aux attentats de janvier, le gouvernement français était arrivé à Bruxelles avec des demandes précises : contrôle systématique aux frontières extérieures de l’UE pour les ressortissants européens revenant de Syrie, l’établissement rapide d’un PNR (données passager des compagnies aériennes). Rien de tout cela n’a été adopté : la machine européenne n’est-elle pas trop lente ?Il faut tirer des leçons de tout cela sur le fonctionnement de la prise de décision en Europe. J’ai été pendant plus de 20 ans un responsable politique français, je connais bien le fonctionnement de l’ensemble des institutions ici – le Conseil, le Parlement européen et le Berlaymont [où se trouve le siège de la commission]. Je pense que la remise en cause doit être valable pour tous. C’est à la Commission de faire des propositions. Qu’il s’agisse des problèmes de sécurité, de la question des réfugiés, il y a eu ici, à la Commission, des réponses fortes. Il importe aussi que les Etats membres s’en saisissent. Ce n’est pas le moment de se renvoyer la balle des causes ou des responsabilités, de pointer les insuffisances de l’Europe. Nous devons tous être côte à côte, prendre des décisions plus rapides, plus fortes.La crise économique, qui n’est pas entièrement derrière nous, en tout cas qui continue à marquer nos sociétés par la faible croissance et le chômage, laisse petit à petit place à une reprise dont je souhaiterais qu’elle soit plus forte. Nous avons à faire face maintenant à d’autres défis, sans précédent, qui menacent notre vivre ensemble, remettent en cause l’identité européenne. La crise écologique, que la conférence des Nations unies pour le climat (COP21) va affronter, avec succès, je le crois ; Il est important qu’elle se tienne, à Paris. Mais aussi la crise des réfugiés et du terrorisme. Sur tous ces sujets-là nous avons besoin de plus d’Europe, de plus d’actions communes.Ne craignez-vous pas que le débat sur les migrants se durcisse encore ?lI ne faut pas tout confondre comme l’ont dit beaucoup de leaders au G20, dont le président américain, M. Obama, et la chancelière allemande, Mme Merkel. Les réfugiés sont les premières victimes du terrorisme, des victimes indirectes qui fuient les exactions de ceux qui viennent frapper nos territoires, comme l’a dit Jean-Claude Juncker, le président de la Commission. Il faut éviter les amalgames qui vont nourrir les populismes et le repli sur soi, sources du déclin de nos différents pays.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué  Rassurer à tout prix dans les gares et les aéroports. Après les attentats de Paris et Saint-Denis, vendredi 13 novembre, le ministère de l’intérieur et les pouvoirs publics ont décidé de muscler les contrôles dans les transports publics. Dès samedi, les transports en commun de la capitale ont été désertés, comme le reconnaissaient, mercredi 18 novembre, la RATP et la SNCF. « C’était le cas également le jour d’après l’attentat contre Charlie Hebdo, début janvier », rappelle-t-on à la SNCF.Dès samedi, les effectifs des agents en tenue sur les réseaux franciliens sont passés« de 300 à 600 », soulignait, mardi 17 novembre, Jean-Paul Huchon, le président de la région Ile-de-France et du Syndicat des transports d’île de France (STIF). La sécurité dans les transports en commun de la région « est au niveau humain maximum », estime-t-il, avec aujourd’hui environ un millier d’agents de sécurité et des forces de l’ordre sur le terrain.« Accélération des recrutements »Au total, plus de 7 000 personnels sont potentiellement mobilisables : aux 4 000 militaires et au millier de policiers mis à disposition, s’ajoutent les 1 200 agents de la Surveillance générale de la SNCF (SUGE) et les 1 100 personnels du Groupe de protection et de sécurisation des réseaux (GPSR). Dans le cadre des tout nouveaux contrats pluriannuels entre le STIF et les deux opérateurs SNCF et RATP, un renforcement de la présence humaine avait été prévu. « Nous leur avons demandé une accélération des recrutements », a dit M. Huchon.A la SNCF, Guillaume Pepy, le président de l’entreprise publique, a assuré que les 300 embauches prévues dans ce contrat allaient être « anticipées », pour être réalisées« d’ici fin 2015 ». Avec le temps de formation incompressible de « cinq à six mois », ces renforts seront opérationnels d’ici à l’été 2016. Elisabeth Borne, la PDG de la RATP, a de son côté demandé « aux équipes de différer des formations et des repos »,afin de pouvoir déployer « 400 agents du GPSR de manière permanente » sur le terrain, avec des « consignes de visibilité maximum pour rassurer les voyageurs ».Dans les aéroports, l’heure est aussi à la mobilisation. Depuis samedi, quelque 5 000 agents, policiers, gendarmes et personnels de sécurité d’Aéroports de Paris (ADP) étaient disposés à Orly, Roissy-Charles de Gaulle et le Bourget, soumis aux règles du plan « Vigipirate écarlate » depuis les attentats au Mali de janvier 2013. Ce chiffre a été« augmenté de façon considérable ce matin [mercredi 18 novembre] », indique Augustin de Romanet, PDG d’ADP. Selon nos informations, 30 % de personnels de sécurité, principalement des militaires, ont commencé à être positionnés aux comptoirs d’enregistrement ou aux files d’attente aux portiques de sécurité.Généralisation des contrôles dans les aéroportsDans les trois aérogares, « 250 points de contrôles » ont été installés depuis 2013, précise ADP. De même, 150 machines de détection des explosifs ont été déployées pour inspecter les bagages en soute. A l’avenir, ce dispositif de sécurité devrait être renforcé : ADP a prévu d’y consacrer 650 millions d’euros entre 2016 et 2020.Lire aussi :Après les attentats, la sécurité à tout prix ?Ce surcroît de sécurité ne signifie pas que tous les avions et leurs passagers sont passés au crible. Pour les vols effectués à l’intérieur de l’espace Schengen, c’est-à-dire entre pays européens, la police de l’air et des frontières procède « par sondage ». En clair, seulement certains vols sont contrôlés « sur ordre des pouvoirs publics », confie ADP. Notamment pour ne pas provoquer des retards en cascade.Samedi, au lendemain des attentats, la généralisation des contrôles avait contribué à former de longues files d’attente, d’une à deux heures, au point de vérification des passeports. « Les retards ont été résorbés, se défend ADP. Nous appliquons les mesures de sécurité et de sûreté demandées par les autorités. Ce sont la préfecture de police et le ministère de l’intérieur qui décident. »« Nous élaborons des systèmes de repérage de personnes au comportement anormal, via des caméras thermiques »Si les aérogares ont été pensées pour être largement contrôlées, les gares ferroviaires sont à l’inverse considérées par beaucoup comme des passoires. Afin de parer à cette situation, Ségolène Royal, la ministre du développement durable, s’est déclarée favorable, mardi 17 novembre sur i-Télé, à l’introduction de portiques de sécurité, afin de contrôler l’accès aux trains. Ce système est aujourd’hui réservé aux liaisons internationales.Cette option, si elle devait être retenue, n’est pas bien vue à la SNCF : elle est à la fois coûteuse, longue à mettre en place et risque de rallonger le temps de voyage des clients, ce qui risque de les détourner des gares. La compagnie travaille en parallèle sur d’autres systèmes de contrôle. « Nous élaborons des systèmes de repérage de personnes au comportement anormal, via des caméras thermiques », explique un porte-parole du groupe. De même, la SNCF étudie d’autres systèmes de contrôle et devrait « lancer un test de faisabilité début 2016 dans une grande gare parisienne ».Parallèlement, le groupe public compte beaucoup sur la proposition de loi sur la sécurité dans les transports, qui devait être débattue cette semaine, afin de renforcer le pouvoir des agents de la SUGE et du GPRS, notamment pour la fouille des bagages. Cependant, l’examen de ce texte a été reporté, mardi 17 novembre, à l’Assemblée nationale. Le président du groupe PS, Bruno Le Roux, a expliqué que ses dispositions seraient reprises dans un projet de loi plus « global » sur la sécurité.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Houser (Maître de conférences en droit public à l’université de Bourgogne-Franche-Comté) On le redoutait, le renoncement a bien eu lieu. La réforme des critères de la principale dotation de l’Etat aux collectivités territoriales – la dotation globale de fonctionnement (DGF) - qui devait instaurer une plus grande égalité entre les territoires, a été repoussée par le Premier Ministre devant la fronde de certains élus locaux.Certes, le projet n’était pas parfait, mais il reposait sur un subtil équilibre, en reprenant nombre de propositions émises par le rapport parlementaire de Christine Pires-Beaune (PS, Puy-de-Dôme), remis au Premier ministre le 24 juillet. L’idée la plus discutée malgré sa réelle utilité, à savoir le versement de la DGF des communes aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), aptes à répartir la manne financière entre lui-même et ses communes membres, avait pourtant été écartée. En outre, une garantie de + ou - 5 % du montant avait été instaurée afin de limiter l’ampleur des mouvements financiers la première année de mise en œuvre.Il convient de réaffirmer l’urgence de cette réforme, à l’heure où les arguments contradictoires se multiplient.Selon certains, le renforcement du phénomène de métropolisation doperait la croissance et l’emploi. Dès lors, pourquoi chercher une répartition la plus équitable possible des ressources financières ? Cette approche néglige deux aspects : d’une part l’importance des territoires dans la création de synergies entre les personnes et les activités ; d’autre part l’urgence d’une politique d’aménagement du territoire ne délaissant pas certaines régions.La réforme de la taxe professionnelle en de 2010 et la répartition de la fiscalité locale entre les collectivités territoriales a considérablement accru les inégalités entre territoires. L’utilisation de la valeur ajoutée comme nouvelle base d’imposition, avec des critères de territorialisation pour les entreprises multi-établissements imparfaitement mesurés, aboutit à concentrer une partie importante de la richesse fiscale sur les territoires comptant beaucoup d’emplois, notamment dans le secteur tertiaire.Déjà avant cette réforme, l’indicateur principal de richesse fiscale (le « potentiel fiscal ») variait du simple au quadruple entre départements, et même de un à mille entre les communes.A ces inégalités fiscales s’ajoutent une double peine pour les territoires défavorisés. Plus celui-ci sera en difficulté, plus ses taux de fiscalité seront élevés, alors que ses besoins de services publics seront extrêmement importants.Dès lors, la péréquation permettrait une égalisation fiscale sur le territoire et limiterait ainsi les délocalisations internes au territoire national.Il est extrêmement frappant de constater qu’une nouvelle fois le mal français frappe là où on l’attendait. Les rapports de nombreuses institutions (Cour des comptes, Inspection générale des finances, Parlement…) se succèdent avec la même tonalité, et pourtant le renoncement du gouvernement sur un projet préparé et présenté fin septembre par…le gouvernement a bien eu lieu.Dans ce contexte, il faut une évolution institutionnelle majeure : élargissons les compétences du Comité des finances locales (CFL, institué en 1979, il comprend 32 représentants des élus nationaux et locaux et 11 représentants de l’Etat, en charge d’harmoniser les points de vue sur la répartition de la DGF). Donnons lui le pouvoir de placer le curseur où il le souhaite en matière de péréquation. Une telle instance pourra apporter la transparence nécessaire dans un contexte où les ajustements de la DGF s’avèrent extrêmement fréquents. Le CFL pourra ainsi expliquer et comprendre sereinement les enjeux de l’évaluation de la dépense des collectivités territoriales dans la définition des critères de péréquation. Une telle instance indépendante du pouvoir politique saura trouver le subtil équilibre dont la France a besoin.Matthieu Houser est maître de conférences en droit public à l’université de Bourgogne-Franche-Comté, membre du Groupement de recherche sur l’administration locale en Europe (GRALE-CNRS), auteur de l’ouvrage Le droit de la péréquation financière, L’Harmattan, 2015.Matthieu Houser (Maître de conférences en droit public à l’université de Bourgogne-Franche-Comté) Pauline Janicot En plus du prêt à taux zéro (PTZ), qui va être élargi dès l’an prochain, ou au prêt à l’accession sociale (PAS), il est possible de bénéficier d’un prêt à taux nul ou très faible auprès de votre ville, département ou région pour compléter votre emprunt principal.Souvent méconnues, ces aides sont destinées aux ménages modestes qui souhaitent devenir propriétaires. Chaque collectivité fixe ses propres modalités (montant, taux d’intérêt, durée de remboursement…) pour obtenir le prêt. « L’avantage de ces crédits aidés est qu’ils peuvent être cumulés avec un PTZ », explique Ludovic Huzieux, fondateur de la société Artémis Courtage. Entre 2004 et 2013, le prêt Paris logement (PPL 0 %) a par exemple permis à 20 000 ménages de réaliser leur projet immobilier.Lire aussi :Le nouveau prêt à taux zéro « comble un vide », selon les professionnelsComment peut-on en bénéficier ?D’abord, il faut être primo-accédant, donc ne pas avoir été propriétaire de votre résidence principale au cours des deux dernières années. Ensuite, vos revenus doivent être inférieurs à certains plafonds fixés par les collectivités. Par exemple, pour bénéficier du PPL 0 %, le revenu fiscal d’un couple parisien, avec un enfant à charge, ne doit pas dépasser 67 731 euros par an. Pour avoir accès au « Passeport 1er logement » à Bordeaux (il s’agit d’une subvention comprise entre 3 000 et 6 000 euros), les revenus ne doivent pas excéder 51 850 euros. En outre, à Toulouse ou à Paris vous devez habiter depuis au moins un an dans la ville au jour du dépôt de la demande.S’ajoutent parfois d’autres critères. « Les conditions pour obtenir ces aides ont été régulièrement durcies ces dernières années », remarque Ludovic Huzieux. Dans les Hauts-de-Seine, par exemple, il faut notamment répondre à l’un des cas suivants pour obtenir le prêt logement à 0 % : être locataire d’un logement social conventionné, avoir un enfant né ou à naître ou encore une personne invalide ou handicapée dans votre foyer. Il faut aussi être bénéficiaire du PTZ. Certaines collectivités imposent enfin de résider pendant un certain temps dans le logement qui sera acheté : au moins cinq ans à Bordeaux, voire toute la durée du prêt à Toulouse (aide « premier logement »).Quel est le montant de ces prêts ?Leur montant varie selon les collectivités et la composition de votre foyer. Il est le plus élevé en région parisienne. Dans la capitale, il s’élève à 24 200 euros pour une personne seule et à 39 600 euros pour les ménages de plus de deux personnes pour l’achat un bien neuf ou ancien, avec ou sans travaux. Dans les Hauts-de-Seine, il peut atteindre 33 500 euros (logement social) ou 55 200 euros (logement neuf). A Tours (« Prêt Imm0 % »), il oscille entre 15 000 et 40 000 euros. « La durée de remboursement de ces prêts peut s’échelonner sur plusieurs années, mais elle dépasse rarement quinze ans », ajoute Ludovic Huzieux.Sachez, enfin, que pour obtenir le prêt, vous devez passer par une banque qui a conclu un partenariat avec la collectivité. Si la quasi-totalité des établissements bancaires propose le PPL 0 % à Paris, ils ne sont, en revanche, qu’une petite poignée à le faire à Bordeaux ou encore à Tours.Pauline JanicotJournaliste au Monde Jean-Michel Bezat Les dirigeants d’Engie (ex-GDF Suez) respirent. L’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) belge a annoncé, mardi 17 novembre, qu’elle autorisait le redémarrage de deux réacteurs de sa filiale Electrabel : Doel 3 près de Anvers et Tihange 2 près de Liège. Ce redémarrage prendra quatre semaines, a indiqué l’exploitant. La fermeture du premier est programmée pour le 1er octobre 2022 et celle du second pour le 1er février 2023.Lire aussi :Engie : la facture de l’aventure nucléaire belge s’alourditLes deux tranches, qui assurent un tiers de la production électronucléaire du pays, avaient été mises à l’arrêt à l’été 2012 puis, après une remise en service de onze mois en mars 2014 en raison « d’incertitudes quant à leur sûreté », selon le gendarme du nucléaire. De nombreux défauts avaient en effet été décelés dans l’acier des cuves, la zone la plus sensible du réacteur où se produit la fission des atomes et la réaction nucléaire en chaîne.L’autorité de sûreté estime qu’au terme d’« études scientifiques approfondies », Electrabel « a pu démontrer de manière convaincante que les microbulles d’hydrogène présentes dans les parois des cuves n’avaient pas d’impact inacceptable sur la sûreté des réacteurs ». Ces bulles se sont formées au cours du forgeage de la cuve et non durant l’exploitation du réacteur.Défauts « stables »Des experts redoutaient qu’en cas d’incident nécessitant l’injection d’eau froide, le choc thermique n’entraîne une rupture de la paroi des cuves et l’écoulement de magma radioactif. Le groupe d’électricité affirme que ces défauts sont restés « stables » au cours des décennies d’exploitation et qu’« ils n’impactent pas son intégrité structurelle ».Cet arrêt de deux de ses sept réacteurs belges ont obligé Engie à abaisser deux fois en cinq mois ses objectifs financiers pour 2015. Ils amputaient en effet de 40 millions d’euros par mois le bénéfice net de la maison mère. Ce sont déjà plus de 700 millions d’euros de manque à gagner que le groupe a enregistré depuis mars 2014. Le nucléaire belge a fortement contribué, avec la chute de la demande de gaz, à la baisse du résultat d’Engie (– 56 %) au premier semestre.Lire aussi :La Belgique prolonge de dix ans ses vieux réacteurs nucléairesJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sarah Belouezzane et Sandrine Cassini Le suspense aura été bref. Les opérateurs de télécommunications se sont rués sur les « fréquences en or », cette bande de 700 mégahertz (MHz) du spectre radio qui sera principalement utilisée pour faire de la 4G, plus tard de la 5G et mieux pénétrer dans les bâtiments. Un enjeu vital pour la téléphonie mobile de demain. L’appel d’offres lancé lundi 16 novembre par l’Arcep, le régulateur des télécommunications, aura duré moins de deux jours.Lire aussi :« Fréquences en or » : les enchères sont ouvertesA l’issue d’une journée et demie, et de 10 tours d’enchères, les 6 blocs de fréquences de 5 mégahertz avaient trouvé preneur mardi au matin avant la fin de la deuxième séance du processus, censé s’achever à 13 h 30. Les prix ont atteint 466 millions d’euros par lot, soit 12 % au-dessus du prix de réserve. Les opérateurs n’ont pas cédé à la tentation de trop dépenser, le prix plancher décidé par l’Arcep étant déjà relativement élevé par rapport aux standards européens.L’Etat va donc encaisser presque 2,8 milliards d’euros, au-dessus des 2,5 milliards d’euros qu’il s’était fixé. Même si la question doit encore être tranchée à Bercy, les opérateurs devraient pouvoir régler la facture en quatre fois, s’ils le souhaitent. Les premiers versements doivent intervenir soit en fin d’année, soit en début d’année prochaine. Les sommes devaient d’abord être affectées au budget de la défense. Mais le ministère n’a finalement plus besoin de cette manne, qui sera finalement versée au budget général.« Free a enfin les ressources pour devenir un véritable acteur de la 4G en France »Free apparaît comme le grand gagnant de cette procédure. Même s’il n’a eu que deux des trois blocs auxquels il pouvait prétendre, l’opérateur va rattraper d’un coup le retard pris sur ces fameuses fréquences basses, incontournables pour compléter son réseau de téléphonie mobile. « Free a enfin les ressources pour devenir un véritable acteur de la 4G en France souligne Stéphane Beyazian, de la banque Raymond James. Ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour ses concurrents. » Le président de l’Arcep Sébastien Soriano se félicite de l’engagement du groupe. « Il montre ainsi qu’il est un opérateur mobile au plein sens du terme », dit-il.En décembre 2011, le groupe fondé par Xavier Niel (par ailleurs propriétaire du Monde à titre personnel) avait raté sa chance lors des enchères pour d’autres fréquences basses, celles de la bande 800 MHz, faute d’avoir misé suffisamment. Aujourd’hui avec 15 % du patrimoine total de cette partie du spectre, l’opérateur mobile tient sa revanche. « Free a tout de même dépensé autant en une fois pour ces deux blocs que tout ce qu’il avait dépensé jusqu’alors pour ses fréquences », relativise un concurrent.Orange a également acquis deux lots pour 932 millions d’euros. « Nous avons eu le maximum de ce à quoi nous pouvions prétendre, à un tarif finalement assez proche du prix de réserve », se réjouit Pierre Louette, secrétaire général d’Orange. Avec 10 MHz, l’opérateur devient le premier propriétaire de fréquences basses en France. Il pourra ainsi offrir à ses clients des débits de connexion plus élevés. Selon la banque Barclays, il dispose ainsi de 31 % du spectre en 800 et en 700 MHz. « Orange devient le plus fort en fréquences en général et le mieux doté en fréquences basses en particulier. Une situation qui renforce notre capacité à produire le meilleur service », souligne M. Louette.Obligations en termes de couvertureA sa façon, SFR a également créé la surprise. L’Arcep craignait que l’opérateur, lourdement endetté, ne passe son tour. Même s’il n’acquiert qu’un seul des deux blocs qu’il pouvait obtenir, le groupe présidé par Patrick Drahi se dit satisfait, soulignant qu’avec cette acquisition, il porte son patrimoine immatériel à 80 MHz, se situant juste derrière Orange. L’opérateur compte ainsi consolider ses positions dans le très haut débit mobile. A ceux qui s’inquiétaient de l’état de ses comptes, l’opérateur rappelle que cette licence ne lui coûtera que 116 millions d’euros par an, une goutte d’eau comparée aux 2 milliards investis dans le réseau. « SFR-Numéricable ne pouvait pas aller vraiment plus loin compte tenu de sa situation financière », explique Jacques de Greling, chez Natixis.Enfin, Bouygues Telecom s’est également vu attribuer un lot. Au regard d’un patrimoine déjà riche en fréquences, l’opérateur n’avait pas forcément besoin de participer à la procédure. « Avant les enchères, ils détenaient 26 % du spectre, et 16 % des abonnés mobile. Ce n’était pas une priorité pour eux. Mais c’est le jeu de faire monter les enchères », analyse Jacques de Greling.Originalité du processus, l’Arcep a assorti sa vente à des obligations en termes de couverture. « Les opérateurs devront couvrir les réseaux ferrés TER, RER et Transilien, soit 22 000 kilomètres de voies. Ils devront aussi couvrir 90 % du territoire national d’ici 2030. Mais ils pourraient aller plus vite », se réjouit Sébastien Soriano.Sur le papier, la procédure n’est pas encore tout à fait terminée. Les quatre participants doivent encore participer aux enchères dites « de positionnement », afin d’obtenir les lots les mieux placés sur le spectre. Ils remettront leurs offres dans des plis scellés jeudi.Sandrine CassiniJournaliste au MondeSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Rodier Le Monde-Campus novembre 201523 800 chômeurs de moins en septembre ! Enfin une bonne nouvelle pour l’emploi, mais pas pour tout le monde. Deux indicateurs résonnent à l’unisson cet automne : l’Association pour l’emploi des cadres et le baromètre Edhec-Cadremploi d’octobre 2015 (sur les intentions de recrutement) qui constatent la frilosité de plus en plus grande des entreprises à recruter les jeunes diplômés. La consultation, par exemple, des offres d’emploi d’ingénieurs « environnement » immédiatement disponibles sur Jobthis.fr le confirme : seule 1 sur 6 s’adresse aux jeunes diplômés débutants.« Le recrutement se décide en temps réel pour coller au plus près des besoins », commente l’Edhec. Offres instantanées, recrutements en temps réel, profils formatés pour être immédiatement productifs. La loi du court terme évince les débutants.Doivent-ils chercher à se faire recruter à tout prix ? Continuer à cumuler les stages une fois le diplôme obtenu, voire travailler gratuitement dans l’espoir de décrocher le Saint Graal : le CDI... Qu’à moins de 30 ans et bac + 5, on ne voit plus comme le Saint-Graal.Les jeunes regardent le travail autrement : créer un projet, le booster et devenir autonome. La courbe du chômage ne fléchit pas, mais celle du travail se porte bien. Alors, oui, ils travaillent gratuitement, mais pas à tout prix. « Ils veulent y gagner quelque chose, acquérir de nouvelles compétences », souligne Yoann Kassi-Vivier, cofondateur de Pro Bono Lab, spécialisé dans l’intermédiation entre entreprises et associations pour promouvoir le bénévolat.« Impacter l’entreprise tout de suite »Pour se réapproprier leur vie, les jeunes cherchent à mettre la flexibilité à leur service. L’entrée dans l’entreprise se fait à 86 % par un contrat précaire, dit le ministère du travail. Soit ! Les jeunes diplômés débutants ne s’arrêtent plus à la nature du contrat pour accepter une embauche, c’était le combat de leurs aînés. Eux regardent le contenu de la mission, la fonction, leurs marges d’autonomie et de perspectives… à court terme.48 % d’entre eux souhaitent trouver un poste au plus vite, indique l’étude Les Jeunes Diplômés et l’accès à l’emploi publiée en octobre par le cabinet de recrutement Page Personnel. Les moins de 30 ans veulent « impacter l’entreprise tout de suite », ajoute Julien Barrois, directeur exécutif senior de Page Personnel.Ils ont fait du court terme leur credo : la majorité d’entre eux prévoit d’ailleurs de ne pas rester plus de trois ans sur un même poste. Si les perspectives ne sont pas visibles en interne, ils les trouveront ailleurs, dans d’autres entreprises, d’autres secteurs, voire d’autres pays.Le green business attire beaucoup. La lutte contre le réchauffement climatique, dont parlera tout Paris à l’occasion de la COP21 qui commence le 30 novembre, a ouvert un marché qui induit l’émergence et le développement de nouveaux métiers, pas tous porteurs. Mais des spécialisations ont déjà fait des heureux, comme la « réglementation environnementale » ou l’« efficacité énergétique », qui sont de vrais succès en termes d’emploi. En pensant court terme, les candidats remettent l’emploi à sa place : au service du travail.Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard, Nicole Vulser, Claire Guillot et Denis Cosnard Evelyne Maes n’arrive pas à y croire. D’habitude, son hôtel trois étoiles, situé à deux pas de la porte de Versailles, affiche complet en cette période, grâce aux salons qui se succèdent dans le Parc des expositions voisin. La décoration est un peu vieillotte, mais le petit jardin séduit les touristes. Or, ce lundi, 60 % des réservations de la semaine ont été annulées en quelques heures. Une grande partie des 70 chambres va rester vide, et Mme Maes s’inquiète : « Combien de temps cela va-t-il durer ? » En cause, dans l’immédiat, le report du Salon des maires, qui devait se tenir du mardi 17 au jeudi 19 novembre à la porte de Versailles. Plus de 60 000 personnes étaient attendues pendant trois jours pour ce grand rassemblement annuel. De quoi laisser espérer une belle semaine à de nombreux hôtels. Mais samedi, juste après les attentats, l’Association des maires de France a décidé, « à la demande de l’Etat », de reporter la manifestation à juin. « Je ne comprends pas, se désole Mme Maes. Si des gens doivent montrer l’exemple et continuer à vivre normalement, ce sont bien les élus, non ? » « Les demandes d’annulation pour des séjours en décembre n’arrêtent pas de tomber »Elle n’est pas la seule à se désespérer. Tout le secteur du tourisme et de l’hôtellerie est mis à l’épreuve par les attaques du 13 novembre et les changements de comportement qu’elles ont immédiatement provoqués. Au point que des mesures de soutien aux hôteliers en difficulté ont été annoncées dès lundi.Lire aussi :Attaques à Paris : le quartier touristique de l’Opéra sous le chocBpifrance, la Banque publique d’investissement, auprès de laquelle 30 % à 40 % des professionnels sont endettés, a décidé de suspendre pour six mois les échéances de ses crédits. « Tous les hôteliers parisiens et de la petite couronne » touchés par les baisses de fréquentation attendues pourront en bénéficier. De son côté, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), le principal syndicat patronal du secteur, prépare un « fonds de soutien » pour les patrons et les salariés d’hôtels, de restaurants ou de cafés ayant perdu un proche dans les attentats.« Dès minuit, nous avons été confrontés à l’inquiétude de nos clients, expliquait samedi matin Maurizio, réceptionniste à l’Hôtel de Noailles, rue de la Michodière, en plein centre de Paris. Nous avons eu cinq ou six départs précipités, trois annulations pour ce soir et dimanche, et les demandes d’annulation pour des séjours en décembre n’arrêtent pas de tomber. » Selon lui, « la panique est sans commune mesure avec les événements de Charlie Hebdo, car cette fois, c’est Paris dans son ensemble qui est visé, chacun se sent une cible. »Avec les annulations à chaud, le chiffre d’affaires par chambre disponible de l’hôtellerie parisienne a chuté de 21 % samedi, par rapport au même jour de la semaine de l’année précédente, et de 28,5 % dimanche, selon les estimations du cabinet spécialisé MKG. La profession s’attend à 40 % d’annulations sur la semaine.Le cœur n’est pas à la fête« Les hôtels les plus touchés sont ceux qui dépendent beaucoup du tourisme de loisirs, en particulier le haut de gamme, très lié à la clientèle internationale », commente Jean-Marc Palhon, président de la société Extendam, qui a investi dans 80 établissements en France.Les brasseries et les restaurants ont aussi souffert. Flo, le groupe propriétaire de lieux fameux comme Bofinger, a enregistré « 50 % d’annulations dans ce type d’établissements » depuis samedi, a indiqué son directeur général, Vincent Lemaître. Lui-même a reporté l’événement qui devait célébrer, jeudi, le renouveau de La Coupole. Le cœur n’est pas à la fête…La liste des manifestations annulées est longue. La 19e édition de Paris Photo, au Grand Palais, a été fermée prématurément, vendredi soir, sur décision du ministère de la culture. « La foire avait très, très bien commencé, avec une augmentation du public de 17 % par rapport à 2014. Nous attendions entre 13 000 et 15 000 visiteurs par jour le week-end », se désole Jean-Daniel Compain, de Reed Expositions, l’organisateur de l’événement. Le Salon de l’étudiant à Paris a aussi été reporté, de même que le Salon du Lego à Reims, Tous en cuisine à Caen, etc. Une conférence sur le luxe, organisée par le quotidien américain The New York Times à Versailles, devrait être repoussée au printemps. Reed a toutefois maintenu cinq salons importants cette semaine : Top Franchise Méditerranée à Marseille, Satis et Supply Chain Event à la porte de Versailles, Midest et Funéraire Paris à Villepinte (Seine-Saint-Denis).« Plus on prononce le mot “guerre”, plus on fait peur aux touristes, particulièrement aux Américains et aux Japonais »Bon nombre de dirigeants d’entreprises ont également renoncé à prendre l’avion pour Paris, comme le PDG de Shiseido, Masahiko Uotani, qui était attendu mardi. Les salariés expatriés de L’Oréal ont aussi reçu la consigne de ne pas venir dans l’Hexagone avant le 23 novembre.En janvier, le mouvement était resté d’une bien moindre ampleur. Le revenu des hôtels n’avait reculé en moyenne que de 7 % à 8 % les deux premiers jours suivant les attentats. Le repli s’était poursuivi pendant deux semaines, avec des baisses de 25 % certains jours. Puis l’activité était remontée, et l’été s’était révélé très honorable. Au total, depuis le début de l’année, le nombre de nuits d’hôtel commercialisées à Paris n’avait ainsi fléchi que de 1 %, selon le bilan établi fin août.A présent, les professionnels redoutent une rechute durable. La tour Eiffel, fermée depuis les attentats, a certes rouvert lundi, et Disneyland Paris devrait faire de même mercredi, après une interruption de quatre jours inédite pour le parc de Marne-la-Vallée, qui emploie 15 000 personnes. Mais les touristes seront-ils au rendez-vous ? « Les réservations vont s’effondrer, surtout avec l’état d’urgence qui doit être prolongé pendant trois mois », prédit un professionnel. De même, les déclarations du premier ministre, Manuel Valls, selon qui la France risque d’être de nouveau frappée « dans les jours qui viennent, dans les semaines qui viennent », ne peuvent qu’inciter les voyageurs à différer leur venue.Le secteur secoué en Bourse lundi« Plus on prononce le mot “guerre”, plus on fait peur aux touristes, particulièrement aux Américains et aux Japonais, très sensibles aux questions de sécurité, s’alarme Mme Maes, également responsable de l’UMIH à Paris. La destination France dans son ensemble risque d’être remise en cause, comme c’est déjà le cas de l’Egypte et de la Tunisie. » Philippe Villin, banquier d’affaires et propriétaire de cinq hôtels à Paris, a fait ses comptes. Au vu des annulations, il estime entre 20 % et 25 % sa perte de chiffre d’affaires sur la deuxième quinzaine de novembre.Les investisseurs ont eux aussi tiré les conséquences de la nouvelle donne. En Bourse, les actions des entreprises liées au tourisme et à la restauration ont été très secouées lundi, d’Air France-KLM (– 6 %) à Accor (– 5 %), en passant par le groupe Flo (– 11 %) et Aéroports de Paris (– 4 %).Lire aussi :Attentats : un impact sans doute limité sur la croissanceDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterClaire GuillotJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteNicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Marriott International a annoncé, lundi 16 novembre, le rachat de son concurrent, Starwood Hotels pour 12,2 milliards de dollars (11,37 milliards d’euros), donnant naissance au premier groupe hôtelier mondial, devant Hilton. Le nouvel ensemble regroupera plus de 5 500 établissements et 1,1 million de chambres réparties dans une centaine de pays.« Le moteur de cette transaction est la croissance », explique Arne Sorenson, le PDG de Marriott, dans un communiqué. Ce changement d’échelle vise à « proposer un large choix de marques aux clients, améliorer la rentabilité pour les propriétaires et les franchisés, augmenter la croissance [de chaque hôtel] et accroître la valeur à long terme pour les actionnaires », a-t-il ajouté.L’américain Marriott met ainsi la main sur de prestigieuses enseignes comme Sheraton, W, Westin et St. Regis, qui s’ajouteront à son portefeuille, qui compte déjà, outre Marriott, Ritz-Carlton, Residence Inn, et Courtyard. Son compatriote Starwood « possède un portefeuille de marques mondiales de bonne réputation, et il a une présence importante à l’échelle internationale, ainsi qu’aux Etats-Unis », note Robert LaFleur, analyste spécialisé du secteur chez JMP Securities, à New York.Starwood était sur le marché depuis plusieurs mois. Le groupe a, en effet, commencé à travailler avec des banquiers d’affaires en avril pour étudier un rapprochement avec un concurrentEn fait, Starwood était sur le marché depuis plusieurs mois. Le groupe a, en effet, commencé à travailler avec des banquiers d’affaires en avril pour étudier un rapprochement avec un concurrent. Deux mois auparavant, le PDG du groupe, Frits van Paasschen, avait été remercié, faute de résultats suffisants. Son successeur, Adam Aron, avait été désigné pour assurer l’intérim. Malgré ses marques emblématiques, Starwood éprouve des difficultés à trouver la formule gagnante dans le très lucratif segment du limited-service-hotel (sans service de restauration). Par ailleurs, sa marque Sheraton, qui représente plus de 40 % de ses chambres, n’a cessé de perdre des parts de marché.Environnement américain plutôt prospèreEn octobre, trois acquéreurs chinois, Shanghai Jin Jiang International Hotels, HNA Group (Hainan Airlines) et le fonds souverain China Investment Corp., s’étaient manifestés pour racheter Starwood. L’américain Hyatt s’était également penché sur le dossier.La première solution s’annonçait compliquée, alors que le Comité sur les investissements étrangers aux Etats-Unis aurait eu son mot à dire. Les marques d’intérêt de Hyatt ont sans doute aiguisé les appétits de Marriott, qui n’avait probablement pas envie de laisser grossir un concurrent qui ne pèse, aujourd’hui, qu’un cinquième de sa taille.Le rachat intervient dans un environnement américain plutôt prospère, qui a connu six années successives de croissance depuis le début de la reprise, fin 2009. Le revenu par chambre affiche une hausse de 6,7 % depuis janvier 2015 à plus de 120 dollars par nuit. Le précédent record datait de 2008. Quant au taux d’occupation, qui s’élevait à 65,4 % en septembre, il est à son plus haut depuis 1988, selon le cabinet de recherche STR.Programme de fidélitéPour M. Sorenson, l’opération va permettre d’être davantage focalisé sur ses clients en mettant notamment en place un programme de fidélité élargi à près d’une trentaine de marques. Mariott mise sur des économies d’environ 200 millions de dollars par an, et en particulier grâce au regroupement d’un certain nombre de fonctions support. « Les économies d’échelle comptent réellement dans le secteur hôtelier, parce que, lorsque le système de réservation gère de plus gros volumes, cela permet d’orienter la demande vers les établissements qui ont des taux d’occupation plus faibles », a expliqué à l’agence Bloomberg James Corl, responsable de l’immobilier chez Siguler Guff & Co.Les rênes du futur ensemble seront confiées à M. Sorenson, qui, en succédant à J.W. Marriott Jr. en mars 2012, est le premier patron du groupe n’appartenant pas à la famille fondatrice. Reste à obtenir le feu vert des autorités américaines de la concurrence. Le PDG se dit confiant, soulignant que Marriott ne détient que 10 % de l’offre hôtelière aux Etats-Unis, quand Starwood en revendique 3 % à 4 %. Selon lui, ce total de moins de 15 % ne devrait pas être un obstacle dans « un secteur hautement compétitif et très émietté ».Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.11.2015 à 10h45 • Mis à jour le17.11.2015 à 14h26 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Patrick Roger Le budget français sera réévalué lorsque l’impact des dépenses de sécurité, annoncée sera connu, a déclaré, mardi 17 novembre, le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici. Interrogé sur un possible assouplissement de l’application des règles budgétaires, il a ajouté que la Commission fera preuve de compréhension. Bruxelles comprend la « priorité » donnée par la France « à la sécurité ».La veille, devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles, François Hollande avait déclaré : «  je considère que le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité », faisant référence aux contraintes du traité européen, qui impose à chaque pays membre un déficit public inférieur à 3 % du produit intérieur brut.Manuel Valls a reconnu, mardi, sur France Inter, que les objectifs prévus dans le programme de stabilité transmis à Bruxelles « seront forcément dépassés, puisque ces moyens que nous allons mettre au service des forces de sécurité ne se feront pas au détriment des autres budgets ». « Nous devons l’assumer et l’Europe doit le comprendre. Il est temps aussi que l’Union européenne, que la Commission comprennent que c’est un combat qui concerne la France mais qui concerne aussi l’Europe », a ajouté le premier ministre.Pour autant, le « surcroît de dépenses » annoncé par le président de la République pour faire face aux menaces terroristes « reste compatible avec nos équilibres et ne remet pas en cause nos engagements européens », assure Bercy. Même si elles auront nécessairement une incidence sur la trajectoire de réduction des déficits publics.« En contact étroit avec les autorités françaises »Entre stabilité budgétaire et sécurité, M. Hollande a donc choisi. En d’autres circonstances, une telle déclaration aurait fait bondir à Bruxelles, surtout venant des Français, déjà montrés du doigt depuis des années pour leur manque de respect des règles communes en matière budgétaire : cela fait sept ans, depuis 2008, que le déficit public n’est pas repassé sous la barre des 3 % du PIB.En février, après de houleuses négociations, la Commission européenne avait accordé à la France un délai supplémentaire de deux ans, jusqu’en 2017, pour revenir « dans les clous » ?Lundi soir, la réaction bruxelloise a été particulièrement modérée. « Il y a déjà des flexibilités dans le pacte. Nous sommes en contact étroit avec les autorités françaises sur ce sujet, et sur beaucoup d’autres sujets », a indiqué une source à la Commission.De fait, le pacte de stabilité autorise un Etat membre, en cas de chocs économiques imprévus, à repasser la barre d’un déficit à 3 % du PIB – ou à une dette supérieure à 60 % du PIB –, sans qu’il soit sanctionné.Mardi, la Commission a estimé que le projet de budget français, dans l’état actuel des choses, était « globalement en conformité avec le pacte » et que « la France devrait atteindre les objectifs intermédiaires fixés pour 2015 et 2016 [des déficits de respectivement 3,8 % et 3,3 %] », même si « une correction du déficit excessif pour 2017 n’est pas assurée ».Lire aussi :L’exécution du budget 2015 n’a pas dérapéCréations d’emploisLundi, M. Hollande a annoncé la création de 5 000 emplois supplémentaires dans la police et la gendarmerie en deux ans, accompagnés de « moyens d’équipement et d’investissement ». En outre, 2 500 postes de plus vont être accordés à la justice et 1 000 aux douanes. Soit 8 500 créations de postes en deux ans, auxquels s’ajoute la décision de ne procéder à « aucune diminution d’effectif » dans les armées jusqu’en 2019.Le 29 avril, le chef de l’Etat avait déjà révisé la loi de programmation militaire en décidant de dégager 3,8 milliards d’euros de crédits supplémentaires entre 2016 et 2019 et de maintenir 18 750 emplois dont la disparition était programmée. Au total, 9 218 postes qui devaient être supprimés dans la défense pourraient donc être préservés.Lire aussi :Postes supplémentaires de policiers et de gendarmes : le détails des annonces de HollandeProjet de loi caducAlors que le projet de loi de finances pour 2016 devait être voté mardi en première lecture à l’Assemblée nationale, il est d’ores et déjà caduc, puisque ces nouveaux éléments vont être intégrés en cours de discussion, par voie d’amendements gouvernementaux, probablement lors de l’examen au Sénat avant que le projet de budget ne revienne en deuxième lecture devant les députés.Pour l’heure, cependant, Bercy travaille à déterminer le chiffrage des mesures de renforcement des effectifs et des moyens annoncées par M. Hollande. En tout état de cause, plusieurs centaines de millions d’euros sur chacune des deux années à venir.De nombreuses questions restent en suspens. Quels types d’emplois vont être créés ? Comment les créations de postes vont-elles être ventilées sur les deux exercices 2016 et 2017 ? Est-ce que cela va entraîner des diminutions d’effectifs supplémentaires dans d’autres secteurs dits non prioritaires ou de moindres créations là où elles étaient prévues, comme dans l’éducation nationale ? A cette heure, aucune de ces questions ne trouve réponse.Coût d’accueil des migrantsCe n’est pas la première fois que la France tente d’infléchir l’orthodoxie européenne. Réussira-t-elle, cette fois, à peser ? Pas impossible, car elle pourrait ne pas être la seule à solliciter des aménagements du pacte. Tout récemment, l’Italie et l’Autriche, deux pays faisant face à un énorme afflux de réfugiés, ont demandé à la Commission qu’elle prenne en considération le coût d’accueil des migrants. L’institution en tiendra compte. Elle l’a fait savoir, mardi 17 novembre, lors de la publication de ses « avis » sur les projets de budget 2016 des 28 pays de l’Union.« Ces données seront prises en compte lors de l’examen, ex post, de l’exécution des budgets 2015 et 2016. […] Toute déviation des objectifs de déficit qui ne résulterait que du coût additionnel des migrants ne conduira pas au passage à un stade supérieur de la procédure », explique la Commission.Lire aussi :Et si l’Europe se montrait plus souple sur les déficits en raison de la crise des migrants ?En janvier, la commission Juncker a ajouté une série d’exceptions, permettant aux pays qui investissent, se réforment et dont les déficits ne sont pas déjà considérés comme excessifs d’être traités avec une relative mansuétude.Enfin, la commission Juncker a montré que, quand la situation l’exigeait, elle savait aussi être politique, comme quand, au premier semestre, se posait la question de maintenir la Grèce dans l’euro. Dans la situation actuelle exceptionnelle, marquée à la fois par les menaces terroristes à grande échelle et l’afflux de réfugiés, elle pourrait elle aussi considérer que les enjeux politiques s’imposent de fait aux obligations budgétaires.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gaëlle Picut Trois médias numériques, lancés en 2014 et 2015, tournent autour du travail. Leur point commun : mettre en valeur les récits des travailleurs eux-mêmes.Le premier projet éditorial, Raconter la vie (raconterlavie.fr) a été lancé en janvier 2014 par Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France, et soutenu par les Editions du Seuil. Il accueille des textes écrits essentiellement par des anonymes, dont un certain nombre autour de différents métiers.« Ce projet a l’ambition de répondre au besoin de voir les vies ordinaires racontées, les voix de faible ampleur écoutées, la réalité quotidienne mieux prise en compte », écrivait Pierre Rosanvallon lors du lancement dans un manifeste intitulé « Le parlement des invisibles » : « Donner la parole, rendre visible, c’est aider les personnes à retrouver leur dignité, à résister. C’est leur permettre de rassembler leur vie dans un récit qui fait sens, de l’insérer dans une histoire collective ».On y trouve des témoignages très variés : un conducteur de métro, une psychologue, une caissière, une conseillère d’orientation, un infirmier, un routier, un boulanger, une employée de fast-food, un directeur d’agence bancaire, un charpentier…Dans l’Education nationaleDans le sillage du projet « Raconter la vie », le SGEN-CFDT, un syndicat de l’Education nationale, a lancé en septembre 2014, Raconter le travail (raconterletravail.fr), un espace où les professionnels de l’enseignement peuvent témoigner de leur travail, de ce qu’ils vivent au quotidien, sur ce qu’il se passe de façon invisible au sein des établissements scolaires.Le but est de raconter le concret et la diversité des situations. « La représentation du travail dans l’Education nationale fait aujourd’hui défaut. La méconnaissance du travail réel des personnels, par les médias et les corps intermédiaires comme par les intéressés eux-mêmes, explique à la fois les carences des politiques publiques et l’incapacité des personnels à agir collectivement », estime Frédéric Sève, secrétaire général du SGEN-CFDT dans le manifeste de lancement du site. Cette initiative a été parrainée par Pierre Rosanvallon et son équipe.Le dernier né est le site Dire le travail (direletravail.coop), lancé en avril 2015 par la coopérative du même nom regroupant une cinquantaine de sociétaires et animée par Patrice Bride, ancien rédacteur en chef des Cahiers pédagogiques.Ce média publie aussi des écrits signés des travailleurs eux-mêmes. Des professionnels les aident à mettre en forme leurs récits. « Nous cherchons avant tout à mettre en avant le travail, plutôt que le métier : non pas ce que fait en général un maçon, un gardien de musée ou un policier, mais la façon très particulière dont une personne forcément unique s’est débrouillée de ce qu’elle avait à faire, dans son contexte propre », explique Patrice Bride. Une vingtaine de récits sont déjà en ligne, rédigés par un dermatologue, un caissier, une infirmière, une accompagnatrice en soins palliatifs, etc.Ce qui se fait au-delà du métierCe travail d’expression écrite produirait plusieurs effets. « Dire son travail est important. Poser des mots permet de prendre de la distance par rapport au quotidien, à l’apparente routine ou à la course permanente, constate Patrice Bride. On réalise tout ce que l’on arrive à faire malgré les difficultés, les prescriptions parfois contradictoires, voire la souffrance. À cet effet révélateur, vient s’ajouter un effet assurance ou réassurance quand on n’est pas très sûr de ce que l’on fait. Enfin, l’écriture est une manière de partager avec d’autres son expérience et ses histoires de travail, de les faire reconnaître ».Nadir Abdelgaber, un jeune caissier a rédigé un texte sur son quotidien, en partant de la façon dont il plie le ticket de caisse avant de le tendre au client. « Pour lui, écrire sur son travail, être publié, lu, est une manière de montrer son travail sous un angle positif. Il ne s’agit pas seulement de montrer comment il fait son travail mais aussi la façon dont il se l’approprie », témoigne Patrice Bride.Ariane Grumbach a publié un texte (« Des mots pour mieux manger ») sur son activité de diététicienne. « J’avais déjà un certain recul sur mon vécu professionnel. En revanche, je n’avais jamais formalisé des mots dessus et en ce sens, la démarche était fructueuse », estime-t-elle. « J’aime cette façon de passer » de l’autre côté du miroir « de métiers que l’on ne connaît que très partiellement. Cela me paraît une démarche extrêmement intéressante que l’on travaille seul ou en entreprise car elle peut aider à prendre conscience de la valeur de son travail, des compétences acquises au fil du temps. C’est aussi une façon de fixer la mémoire du travail », poursuit-elle.Faire partie d’un toutAude Baron, qui a écrit un texte sur son activité de paludière, a également ressenti l’importance de transmettre sa passion pour son métier. Au-delà, elle compare cette démarche à un « travail thérapeutique ». « J’avais témoigné une première fois sur mon métier pour un blog. Cela avait enclenché quelque chose chez moi. J’ai eu envie de poursuivre cette réflexion. Cela m’a fait du bien et m’a conforté dans mon choix de vie. Avant de devenir paludière comme mon père, j’ai été chargée de communication au sein d’une collectivité locale. Écrire ce texte m’a fait réaliser un certain nombre de choses dont je n’avais pas conscience sur le sens de ce que je faisais. Depuis, je les vis de façon encore plus intense », analyse-t-elle. « En décrivant mon activité, j’ai l’impression de faire partie d’un tout, d’être en accord avec la nature, le cycle des saisons. C’est un travail sur soi en permanence ».Par ailleurs, la publication de ce texte a favorisé des discussions avec ses proches. Elle s’est rendu compte qu’elle préférait utiliser le terme d’activité qui renvoie à des choses positives, à un épanouissement, plutôt que celui de travail associé à quelque chose de laborieux, de pénible.« En période de crise économique, d’événements tragiques comme nous le vivons actuellement, il est important de revenir aux fondamentaux, de faire son travail avec amour, de remettre les relations humaines au cœur de nos activités. Le métier de paludier est à la fois solitaire et solidaire. Le monde du marais est une grande famille alors que lorsque je travaillais dans la fonction publique j’avais le sentiment d’être très isolée », conclut-elle.Etre connecté à l’actualitéL’une des ambitions de Dire le travail est aussi de chercher des connexions avec l’actualité. Il accueille par exemple le témoignage d’Adèle Wine, partie en mission comme responsable d’approvisionnement dans un Centre de traitement Ebola de Médecins sans frontières en Guinée. « Derrière chaque événement de l’actualité, il y a toujours du travail, des femmes et des hommes qui font ce qu’ils ont à faire avec de l’intelligence, des émotions, des convictions, des valeurs », résume Patrice Brice.Outre cette publication web, la coopérative Dire le travail développe d’autres activités tels que des ateliers à destination de particuliers souhaitant écrire sur leur travail, ou des interventions auprès d’organismes (associations, syndicats, entreprises, etc.), en particulier dans le cadre de formations autour de questions liées à l’expression sur le travail. Elle est actuellement en discussion avec l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) et la CFDT intéressées par la démarche.Pour compléter ce tour d’horizon de cette « démocratie narrative » (selon l’expression de Pierre Rosanvallon), il faut également évoquer les blogs, un média personnel parfois utilisé par leurs auteur(e) s pour s’interroger sur leurs pratiques professionnelles. Le milieu médical est incontestablement surreprésenté. On peut citer Jaddo (rédigé par une jeune généraliste), Vieux et merveilles (une auxiliaire de vie), Boules de fourrure (un vétérinaire) ou encore 10 lunes (une sage-femme).Ces différentes initiatives montrent que parler du travail n’est pas réservé aux sociologues, aux économistes, aux politiques ou aux journalistes. Derrière les notions de marché du travail, de chômage, de productivité, d’innovation, de management… il y a le travail réel, l’humain. « Nous voulons donner à lire le travail réel. De l’engagement, du conflit, de la solidarité : ce qui se joue au travail, parfois envahissant, parfois dépourvu de sens, avec ses grandeurs comme ses difficultés, toujours au cœur du fonctionnement de la société », résume Patrice Bride.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Anne Rodier et Francine Aizicovici La cellule d’écoute psychologique à La Poste a enregistré une centaine d’appels depuis les attentats, le double de l’usage ordinaire. Une équipe de psychologues spécialisés est à disposition chez L’Oréal, un numéro d’appel chez Allianz global assistance, et les médecins du travail accompagnent les salariés d’EDF qui sont sous le choc, après la perte de leur collègue, Juan Alberto Gonzalez Garrido, 29 ans, vendredi 13 novembre au Bataclan. La majorité des grandes entreprises ont un dispositif d’accompagnement psychologique interne ou en partenariat avec des cabinets privés, qu’elles ont activé ces derniers jours.« Les militaires nous ont appris qu’on ne peut pas vivre normalement après avoir vu mourir quelqu’un sous ses yeux », explique Xavier ALas Luquetas, président du cabinet Eleas, spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux. Mais surtout l’employeur est légalement responsable de la santé de ses salariés. Selon l’article L. 4121-1, « l’employeur prend les mesures nécessaires pour (…) protéger la santé physique et mentale des travailleurs ».La responsabilité des employeursHistoriquement, ce sont les entreprises privées de sécurité qui, les premières, se sont dotées de « cellules de soutien » pour leur personnel à la suite d’un choc psychologique, suivies des entreprises victimes d’attaques à mains armées (banques, commerces).Puis la jurisprudence a renforcé la responsabilité des employeurs, lorsque en 2002 l’obligation de moyens exigée de l’employeur pour assurer la santé des salariés est devenue une obligation de résultat. Enfin en réaction à la crise des suicides chez France Télécom en 2008, le ministre du travail Xavier Darcos a réaffirmé que toutes les grandes entreprises devaient évaluer les risques et mettre en place un plan d’action. Ce fut le début de l’essor des cellules de soutien.Elles sont organisées d’une part au sein des grandes entreprises (avec les assistantes sociales et le médecin du travail, s’il est psychologue clinicien) et d’autre part en faisant appel à des cabinets privés qui mettent à disposition des psychologues en consultation téléphonique ou en intervenant dans les établissements. Les cabinets pionniers, créés à la fin des années 1990, sont Stimulus, Eleas et Psya. Puis de nombreux autres ont été créés réunis depuis 2011 en fédération (la Fédération des intervenants en risques psychosociaux).Des mutuelles pour les PMEEnfin, de leur côté, les mutuelles, comme Malakoff Médéric ou Audiens, proposent des services d’accompagnement par leurs équipes de psychologues aux salariés des PME et aux intermittents. « Il y a le temps de l’urgence immédiate, puis le suivi des salariés dans la durée, expose Stéphane Lecoq, responsable des relations clients entreprise chez Audiens, qui vient d’ouvrir un dispositif de soutien aux collaborateurs du Bataclan. Certaines populations sont particulièrement en risque, souligne-t-il. 40 des 129 décès ont touché les métiers de la culture »Les cabinets privés et les mutuelles ont enregistré une augmentation des demandes depuis le 13 novembre, comme ce fut le cas en janvier, après l’attaque contre Charlie Hebdo. « 50 % de nos clients nous avaient appelés dès samedi pour savoir comment réagir auprès de leurs salariés », indique M. Alas Luquetas, dont la première recommandation a été de rappeler aux salariés les dispositifs déjà en place dans l’entreprise « pour rappeler la dimension protectrice de l’organisation ».Bilan de la première semaine post-attentat, le cabinet Psya a, de son côté, effectué 40 jours d’intervention par ses psychologues au sein d’une trentaine d’entreprises, alors que le volume annuel moyen du cabinet est de 200 à 250 jours. Psya a fait intervenir sa vingtaine de psychologues salariés. Mais il a aussi dû faire appel à des professionnels externes, compte tenu de l’afflux de demandes. Enfin, « Audiens a reçu une demande d’accompagnement psychologique d’une soixantaine de salariés et d’intervention de psychologues sur site de la part de huit entreprises », précise M. Lecoq.Phénomène de résonanceTous les salariés d’Ile-de-France n’ont pas exprimé un besoin de soutien psychologique depuis les attentats. Mais la population à risque va bien au-delà des quelques centaines de salariés qui ont été témoins directs des attaques. Car un phénomène de résonance réactive les traumatismes des attentats précédents : « une salariée m’a appelé aujourd’hui pour me parler de l’attaque de Toulouse, qu’elle revivait depuis vendredi », témoigne M. Alas Luquetas.D’autres situations plus personnelles de confrontation avec l’idée de mort (un suicide ou la mort brutale d’un proche) prennent une ampleur particulière. « C’est important que les entreprises puissent proposer cette aide, dans la mesure où ces situations que vivent leurs salariés ont un impact sur le quotidien de travail, l’état psychologique des salariés, la motivation », estime Emmanuel Charlot, directeur associé chez Psya.Les entreprises sont confrontées à trois cas de figure. Soit elles comptent un salarié décédé ou grièvement blessé dans leur effectif, et sont amenées à organiser des groupes de parole et adapter le management. Soit les salariés sont concernés indirectement, auquel cas la cellule d’écoute téléphonique par des psychologues accessibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 permet de soutenir les gens qui ne vont pas bien.« Les salariés d’Allianz Global assistance ont reçu dimanche un mail leur indiquant un numéro de téléphone pour pouvoir parler en français ou en anglais à un des six psychologues de la société de téléassistance GTS », indique Candice Bosson, responsable RH chez Allianz Global Assistance. « Si les demandes de salariés devaient dépasser 5 % de l’effectif, on aurait besoin de faire venir des psychologues sur site », ajoute Mme Bosson.Enfin, le troisième cas de figure concerne les salariés qui sont affectés par l’événement, à savoir potentiellement tous les salariés français. « En janvier, ce sont des journalistes qui étaient visés, aujourd’hui c’est tout le monde », constate M. Alas Luquetas. Les cabinets d’accompagnement seront probablement mieux connus après ce vendredi 13, mais toutes les entreprises n’auront pas besoin de faire appel à des psychologues.Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journalisteFrancine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gary Dagorn Dans son rapport annuel sur le terrorisme (le Global Terrorism Index), l’Institute for Economics and Peace (IEP) publie une estimation du coût mondial des attaques terroristes. Ce coût a atteint un niveau sans précédent depuis 2000, dépassant même l’année 2001, marquée par les attentats du 11 septembre perpétrés par Al-Qaida contre les États-Unis.Selon l’IEP, le coût des attaques terroristes est estimé en 2014 à 52,9 milliards de dollars (environ 49,5 milliards d’euros), soit une augmentation de 60 % par rapport à 2013.Ces chiffres sont toutefois à relativiser – puisque le coût des violences criminelles et les homicides est 32 fois plus élevé (1 700 milliards de dollars). Surtout, ce montant est à prendre avec la plus grande précaution en raison de la méthodologie employée. #container_14478421999{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14478421999{ height:500px; } #container_14478421999 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14478421999 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14478421999 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14478421999 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Coût mondial estimé du terrorisme depuis 2000En milliards de dollarsSource : Institute for Economics and Peacerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Les coûts totaux sont ensuite rapportés au produit intérieur brut par habitant du pays de la victime. Selon cette méthodologie, la vie d’un citoyen américain ainsi a plus de « valeur économique » que la vie d’un citoyen égyptien.Dépenses de sécurité et contrats d’assurance exclus du calculLe coût des morts et blessés représente la plus grande partie des coûts liés au terrorisme recensés dans cette étude : en 2014, 97 % des 53 milliards de dollars annoncés proviennent directement du coût économique des victimes, le reste (détournements, dommages matériels…) représente 705 millions de dollars. table{ width:90%; margin:auto; font-size:1.5rem; } th,td{ padding:5px; border:1px solid #999; } th{ background-color:#eee; }Type de dommagesMontant(millions de dollars)Morts51 275Blessés918Explosions410Dommages sur les infractuctures104Attaques armées99Détournements67Prises d'otage20Attaques non-armés3Assassinats2Mais l’étude n’inclut pas d’autres coûts supplémentaires liés au terrorisme comme par exemple le renforcement des effectifs de sécurité ou l’augmentation des prix des contrats d’assurance. Dans le cas des attentats du 13 novembre, Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics, a d’ores et déjà annoncé que ces créations de postes et le déploiement de nouveaux moyens matériels se chiffreraient à 600 millions d’euros, pour la seule année 2016.Gary DagornJournaliste au Monde Alexis Delcambre et Alexandre Piquard C’est une polémique née d’un dossier qui aurait dû être consensuel. Destinée à élargir le soutien public à un plus grand nombre de publications après les attentats contre Charlie Hebdo, la réforme des aides à la presse a fait l’objet, ces derniers jours, de vives critiques.En cause : la volonté du gouvernement de priver de ces nouvelles aides les publications ayant fait l’objet de condamnations pour racisme, antisémitisme, incitation à la haine raciale ou à la violence au cours des cinq dernières années. La mesure concerne des titres d’extrême droite comme Minute et Rivarol, ou encore l’hebdomadaire Valeurs actuelles, positionné à la droite de la droite et par deux fois condamné ces derniers mois, même s’il a fait appel.Lire aussi : Aides à la presse : qui touche le plus ? Dans son décret du 6 novembre 2015, le gouvernement a étendu le champ de l’aide aux publications nationales d’information politique et générale à faibles ressources publicitaires : elle concerne désormais tous les périodiques et pas uniquement les quotidiens. Il s’agit d’une démarche en faveur du pluralisme, initiée au lendemain de l’attentat qui a décimé l’hebdomadaire Charlie Hebdo, en janvier (celui-ci ne bénéficiera toutefois pas de l’aide, qui est limitée aux publications dont la diffusion est inférieure à 300 000 exemplaires, un seuil que l’hebdomadaire a dépassé depuis janvier).Plainte à BruxellesLe fait que ce renforcement des aides directes ne touche pas les titres ayant fait l’objet de condamnation a fait rapidement réagir. Mardi 17 novembre, Valeurs actuelles s’en est pris au système d’aide dans sa globalité en indiquant avoir « adressé une plainte formelle contre la France pour aide d’Etat incompatible avec le Traité de l’Union européenne dans le secteur de la presse d’information politique et générale de diffusion nationale ».Le lendemain, son directeur, Yves de Kerdrel, a également annoncé un recours au Conseil d’Etat. Il croit avoir identifié une fragilité juridique au sein du décret, dans la mesure où dans les faits, ce sont les directeurs de publication qui sont condamnés, non les titres. Or le décret fait référence à ces derniers.Plus surprenant : jeudi 19 novembre, c’est l’ensemble des quotidiens et magazines qui s’est ému de la mesure, à travers un communiqué commun du syndicat de la presse magazine SEPM et de la presse d’information générale AIPG. Ce texte reprend l’argument de M. de Kerdrel en constatant que « le décret (…) soulève plusieurs points de droit, dont, mais non exclusivement –, celui du non-respect du principe de la personnalité des peines, en raison des règles particulières de responsabilité en matière de presse posées par la loi de 1881, et qui excluent la responsabilité directe de la société éditrice ».Le ministère « serein »En réponse, le ministère de la culture, joint par Le Monde, se dit « serein » sur les contestations juridiques de son décret : les condamnations touchent certes des individus, mais ils sont visés en tant que directeur de la publication, les condamnations ne sont pas personnelles, argumente-t-on. On ajoute que les amendes sont souvent payées par les titres, pas par les dirigeants.Sur la contestation des aides à la presse au niveau européen, le ministère de Fleur Pellerin ne s’affiche pas plus inquiet. Ce type de soutien public à un secteur est un choix politique, au même titre que la neutralité technologique invoquée pour accorder récemment un taux de TVA « super-réduit » aux titres de presse sur Internet. Malgré une certaine opposition, Paris estime engranger des soutiens, au niveau européen, sur ces sujets.Sur le fond, cette réforme des aides au pluralisme vise à soutenir des titres qui contribuent à la « vitalité démocratique », argumente le ministère. Exclure les publications condamnées pour propos racistes ou discriminatoires est « dans l’esprit de la loi de 1881 sur la liberté de la presse ». L’article 24 de ce texte rappelle que seront notamment condamnés ceux qui auront « provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes ».Une réforme politique ?Personne n’est visé en particulier à cause de sa ligne éditoriale, c’est un principe républicain, soutient-on au cabinet de Fleur Pellerin. Une tentative de couper court à l’argument selon lequel la réforme est politique et vise à affaiblir des titres d’opposition frontale à François Hollande, comme Valeurs Actuelles, ou proches de l’extrême droite.Enfin, le ministère rappelle que cette aide au pluralisme ne représente qu’une faible partie de l’ensemble des aides directes et indirectes (via les aides postales notamment). En 2014, un titre d’extrême droite comme Présent a touché 362 745 euros d’aides au total (dont 226 888 euros d’aides directes). Valeurs Actuelles a touché 961 026 euros d’aides à son transport postal mais zéro aide directe. Minute et Rivarol n’ont rien touché.Parmi la cinquantaine de titres qui pourraient bénéficier des nouvelles aides au pluralisme, on trouve les publications de gauche Le Monde Diplomatique ou Politis, les publications chrétiennes Témoignage Chrétien, Pèlerin Magazine ou Golias, le magazine féministe Causette, le mensuel et site sur l’écologie Terra Ec, voire le bihebdomadaire généraliste Society.Malgré les arguments du ministère, les fédérations d’éditeurs de presse risquent de ne pas désarmer immédiatement : « Quelles que soient les justifications politiques et morales censées la justifier, une telle exclusion, dans son essence même, rompt avec le principe démocratique intangible de la neutralité de l’action publique vis-à-vis de la presse d’opinion », écrivent-ils, avant d’invoquer Tocqueville : « Pour recueillir les biens inestimables qu’assure la liberté de la presse, il faut savoir se soumettre aux maux inévitables qu’elle fait naître ».Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.11.2015 à 14h56 Depuis 2013, les gains réalisés lors de la vente d’actions sont soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu avec les autres revenus du foyer fiscal. Afin d’inciter les épargnants à conserver leurs titres le plus longtemps possible, le législateur a prévu un abattement pour durée de détention : cet abattement revient à minorer la plus-value imposable de 50 % lorsque les titres sont revendus entre deux ans et huit ans après leur acquisition, et de 65 % lorsque cette vente a lieu au moins huit ans après.Pour calculer le montant de la plus-value nette imposable au titre d’une année, les pertes enregistrées sur certains titres viennent en déduction des gains réalisés sur d’autres. Mais l’administration fiscale considérait, ce qui semblait d’ailleurs critiquable, que l’abattement pour durée de détention s’appliquait aussi aux moins-values.Le Conseil d’Etat lui a donné tort dans une décision du 12 novembre. Selon la haute juridiction, les abattements pour durée de détention ne sont pas applicables aux moins-values et ne s’appliquent, conformément à la loi, qu’aux « gains nets ».Attention aux modalités de calculIl s’agit d’une bonne nouvelle, dans la mesure où un contribuable n’est pas pénalisé par le choix d’une détention durable lorsqu’il constate une moins-value sur des titres détenus depuis plus de deux ans. Que la moins-value soit faite plus ou moins de deux ans après l’acquisition, elle demeure intégralement utilisable pour réduire l’assiette de l’impôt.Mais la décision du Conseil d’Etat comporte une mauvaise surprise. Il convient en effet de faire très attention aux modalités de calcul de l’abattement de détention définies par le Conseil d’Etat. Selon lui, l’abattement pour durée de détention ne joue en effet que sur les plus-values diminuées des moins-values de l’année ou de celles d’années antérieures qui étaient en report d’imputation.En pratique, cela signifie que, avant d’appliquer l’abattement pour durée de détention, il faut déduire les moins-values de même nature, sans aucun abattement, quelle que soit la durée de détention. Dans un second temps, on applique au gain net ainsi obtenu les abattements prévus par la loi.Rappelons, s’agissant des prélèvements sociaux, qu’ils sont applicables sur les plus-values nettes réalisées par les contribuables sans abattement pour durée de détention.Grâce à la décision du Conseil d’Etat, les actionnaires qui ont imputé des moins-values sur leurs plus-values de 2013 et/ou 2014 et ceux qui ont réalisé au cours de ces années des moins-values diminuées de l’abattement peuvent déposer une déclaration rectificative afin de retrouver le plein usage de leurs moins-values.Ce nouveau mode d’imputation peut leur permettre, en outre, d’obtenir la restitution des prélèvements sociaux payés ainsi que de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus qu’ils auraient éventuellement acquittée.Daniel Gutmann, avocat associé de CMS Bureau Francis Lefebvre et professeur à l’Ecole de droit de la Sorbonne. Denis Cosnard La Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) passe entre des mains corses. L’entrepreneur Patrick Rocca a été choisi, vendredi 20 novembre, par le tribunal de commerce de Marseille pour reprendre la compagnie maritime en difficulté.Lire aussi :Les mystères de Patrick Rocca, le repreneur corse de la SNCMDébut novembre, ce Corse de 50 ans avait, lors de la dernière audience, reçu le soutien des juges-commissaires chargés de veiller au bon déroulement de la procédure, du représentant du régime de garantie des salaires (AGS) et surtout du procureur de la République de Marseille. Les juges du tribunal de commerce ont donc suivi leurs recommandations, et confié les clés de l’entreprise à M. Rocca. Celui-ci doit reprendre six bateaux sur sept, et 865 salariés sur 1438. Son offre était celle qui limitait le plus les licenciements.Trois autres candidats étaient sur les rangs pour acheter la compagnie, dont les ferries font la navette entre Marseille, la Corse et le Maghreb : l’armateur franco-tunisien Daniel Berrebi, l’armateur grec Arista et le groupement d’entreprises Corsica Maritima.Préavis de grèveM. Rocca était initialement parti avec un handicap. En février 2014, le tribunal correctionnel d’Ajaccio l’a en effet condamné à trois mois de prison avec sursis et 100 000 euros d’amende pour abus de bien social, escroquerie, faux et usage de faux. « Le prévenu confond le patrimoine de ses sociétés avec le sien propre, à son bénéfice exclusif », résume le jugement. Mais cette tache sur le CV ne lui interdit pas de reprendre une entreprise, et son projet a convaincu les parties prenantes.Lire aussi :La SNCM penche vers la CorseL’interminable feuilleton de la SNCM n’est pas fini pour autant. Les syndicats qui demandaient le report de la décision du tribunal ont appelé à la grève. Sans attendre la décision, un préavis avait été déposé à la date de samedi 21 novembre.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Escande Dans un monde en furie, un peu de tendresse ne peut pas faire de mal. Jack Dorsey a laissé le soin à sa maman de lancer l’introduction en Bourse de sa société, Square, spécialisée dans le paiement par mobile. Elle l’a fait en achetant un bouquet chez sa fleuriste grâce à l’application mise au point par son fiston. Son ordre a automatiquement actionné la cloche qui traditionnellement sonne l’ouverture des cotations à Wall Street.Lire aussi :Parrot lance la plus importante levée de fonds de l’année en FranceC’est la façon originale qu’a trouvée l’entreprise californienne pour passer de l’autre côté du miroir, celui qui sépare le monde de l’argent privé et des investisseurs professionnels de celui de la Bourse, ouverte à tous. Un passage guetté avec anxiété par le secteur financier qui redoute depuis quelques semaines un éclatement de la bulle des valeurs technologiques.Examen réussi pour Square, dont le cours s’est finalement envolé de 45 % pour sa première séance, jeudi 19 novembre. Mais au prix d’un sacrifice. La société a dû réviser sérieusement à la baisse son prix d’introduction. Le même jour, le groupe Match.com a lui aussi connu une belle envolée de 23 % de son cours en entrant sur le marché concurrent du Nasdaq. Le propriétaire des sites de rencontre Meetic ou Tinder avait également été contraint de revoir ses ambitions à la baisse.Lire aussi :Sale temps pour les licornes : Square et Match vont entrer en Bourse à prix cassésRetour sur terre, donc, pour les étoiles de l’Internet, valorisées jusqu’à présent des sommes stratosphériques, plus de 8 milliards de dollars pour Square en 2014, et qui valent désormais moitié moins cher. Pour Square, l’atterrissage a un coût immédiat puisqu’elle récupérera moins d’argent que prévu et devra verser près de 100 millions de dollars d’indemnités à ses premiers actionnaires, à qui elle avait garanti un prix de cession en cas de mise en Bourse.Un océan d’argent facileLa bonne nouvelle de cette journée particulière est donc que les marchés ont salué ce retour à la raison de la part d’entreprises devenues trop gourmandes face à la générosité d’acteurs privés en quête désespérée de rendements élevés dans un océan d’argent facile.Et quoi de plus risqué, et de potentiellement rémunérateur, que ces sociétés du nouveau monde du numérique constamment en quête d’argent frais. Jamais, depuis les temps glorieux de la bulle Internet des années 2000, des sociétés n’avaient connu de telles valorisations. Airbnb vaut 26 fois son propre chiffre d’affaires et Uber trente fois.Et cette ivresse des sommets s’est répercutée sur toutes les start-up. Par exemple jusqu’à des sociétés comme le français Deezer, qui a raté son introduction en Bourse pour avoir eu les yeux plus gros que le ventre en voulant se vendre près d’un milliard d’euros.Curieusement, c’est la Bourse, temple supposé du court terme et de la spéculation effrénée, et sa multitude d’actionnaires, qui ramène le secteur à un peu plus de raison. Tous trouvent encore quelques vertus à un mode de financement de l’économie qui s’appuie sur la transparence, dans un monde si facilement tenté par l’opacité et l’aveuglement.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué Un quasi-statu quo. Tel est le premier enseignement des élections professionnelles qui ont eu lieu jeudi 19 novembre à la SNCF. Les quelque 160 000 cheminots du groupe public, qui incluait pour la première fois cette année les 1 500 cadres de l’ex-Réseau ferré de France, devenu SNCF Réseau, ont été moins mobilisés qu’en mars 2014, lors du dernier scrutin. Le taux de participation s’établit à 68,65 %, contre 69,37 % l’an dernier.Lire aussi :SNCF : une élection, trois enjeuxLes résultats n’ont, semble-t-il, pas été particulièrement influencés par le récent accident de TGV. Des évolutions sont tout de même en vue. La CGT conserve son leadership mais celui-ci s’érode. La centrale de Montreuil a rassemblé 34,33 % des voix, soit un peu plus d’un point de moins qu’en 2014 (35,7 %). « Ce glissement confirme la tendance observée depuis une dizaine d’années. Il n’y a aucune accélération, ni décélération », indique-t-on à la SNCF.Lire aussi :Accident de TGV en Alsace : la SNCF met en avant un freinage « tardif »Le second syndicat reste l’UNSA, dont la progression se poursuit, avec 23,86 %, contre 22,98 % en 2014. SUD Rail reste pour sa part extrêmement stable : 16,83 % cette année pour 16,99 % l’an dernier. La CFDT est pour sa part en progression : 15,15 %, contre 14,70 % lors du dernier scrutin.Droit d’oppositionLa liste FO, qui rassemble la CFE-CGC et First, ne passe toujours pas la barre des 10 %, au-delà de laquelle la liste est considérée comme représentative. Son score s’est même un peu affaissé. Cette liste a réuni 9,16 % des votants, contre 9,4 % un an plus tôt. Enfin, la CFTC, quasi inexistante, reprend un peu du poil de la bête avec 0,68 % des suffrages, contre 0,29 % en 2014…En résumé, les syndicats les plus revendicatifs, CGT et SUD Rail, conservent leur droit d’opposition avec 51,1 % des voix. Ils pourront donc peser largement lors des négociations du nouveau cadre social, prévues d’ici l’été 2016, et du nouvel accord de gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC), deux rendez-vous importants du premier semestre 2016.Le pôle réformiste (UNSA, CFDT), pour sa part, poursuit son renforcement et représente désormais 39,01 % des salariés du groupe SNCF. Ils peuvent à deux signer des accords, mais ils ne sont toujours pas majoritaires.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Michel C’est une initiative qui tombe à point nommé. Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy, et l’autorité de tutelle des banques devaient publier, vendredi 20 novembre, une liste précise et renforcée des obligations s’imposant aux banques et autres établissements financiers en matière de lutte contre le financement du terrorisme et l’argent sale. L’Etat islamique est visé au premier chef.Fondé sur une vigilance accrue des clients et des déclarations de soupçons élargies, ce plan d’action vise à mieux enrôler les banques dans la détection des flux illicites. Un rôle que leur a assigné le législateur depuis la fin des années 1990 et dont l’importance ne cesse de se renforcer avec la mondialisation financière et la montée du terrorisme.Elaboré à la demande de Michel Sapin, ministre des finances, après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de Vincennes, ce document de 62 pages (dans sa version courte) prend tout son sens aujourd’hui, alors qu’il se trouve publié, par un hasard du calendrier, une semaine après les attentats du 13 novembre. Selon nos informations, ce plan avait été validé juste deux jours avant les attaques terroristes de vendredi.« Les changements dans l’attitude d’un client, doivent alerter »« Beaucoup de leçons peuvent être tirées des dramatiques attentats à Paris et en région parisienne, qui doivent nous conduire à une mobilisation totale. Face à ces actes barbares, je veux rappeler la détermination de la Banque de France à participer à la lutte contre le terrorisme, en s’attaquant à son financement », déclare François Villeroy de Galhau, nouveau gouverneur de la Banque de France et président de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). « Je n’ai pas de doute que l’implication du secteur financier dans [la] mise en œuvre [de ce plan] sera totale, nous y veillerons avec les professionnels », poursuit-il.Concrètement, ce document va de la surveillance des transferts d’argent effectués par des clients occasionnels à destination de la Syrie, de l’Irak ou d’autres territoires exposés au risque de blanchiment et de financement du terrorisme aux opérations soudaines et inexpliquées de clients réguliers et sans histoire, en passant par la vérification poussée des documents d’identité ou attestations fournies.« Les changements dans l’attitude d’un client, doivent alerter, mettent en garde les autorités. Le financement du terrorisme peut s’appuyer sur une grande variété d’opérations : virements domestiques ou internationaux, transferts d’espèces, retraits, opérations de change, ouverture ou fermeture de comptes, opérations de crédit, dont l’une des principales caractéristiques est de porter sur de faibles montants financiers. »L’argent anonyme, une des clés du problèmeIl s’agit en fait de rappeler le devoir fondamental des banques de « connaître leurs clients » et de vérifier la cohérence des transferts ou rapatriements de fonds opérés. Et ce, de bout en bout. Une obligation collective et globale dont les récents scandales financiers en matière de fraude et d’évasion fiscales (HSBC, LuxLeaks, etc.) ont montré qu’elle n’était pas toujours scrupuleusement assumée.« L’ACPR et Tracfin appellent tout particulièrement l’attention des organismes financiers sur la lutte contre le financement du terrorisme, écrivent en préambule ces autorités de tutelle et de renseignement financier. (…) Il est attendu qu’ils exercent une vigilance renforcée sur les transferts de fonds en provenance et surtout à destination de zones géographiques considérées comme risquées en matière de terrorisme ou de financement du terrorisme ou sur les opérations effectuées dans ces zones. »Les autorités rappellent aux banques et compagnies d’assurances que leurs dispositifs de contrôle doivent « intégrer les risques liés [à ces] pays ». « Il leur incombe aussi » de vérifier que certains Etats ne soient pas utilisés comme des « pays de transit », « pour cacher le pays final de destination ou de provenance des fonds ».L’argent anonyme étant une des clés du problème dans le financement des actes terroristes – utilisation d’espèces et de cartes prépayées, pour payer personnes ou matériel… –, des déclarations systématiques sont prévues, notamment au-delà de 1 000 euros pour les opérations effectuées à partir de versements d’espèces ou au moyen de monnaie électronique.Finalement, les superviseurs invitent banquiers et assureurs à « suivre l’actualité nationale et internationale, les communiqués du ministère des finances et les rapports annuels de Tracfin ou du GAFI [Groupe d’action financière, organisme intergouvernemental antiblanchiment] ». Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sandrine Cassini et Isabelle Chaperon Les drones ont la cote dans la Silicon Valley. C’est en espérant surfer sur cette vague que le français Parrot a lancé, jeudi 19 novembre, une augmentation de capital de 300 millions d’euros au prix de 17 euros l’action, signant la plus grosse opération de ce type réalisée en France en 2015. A la faveur de cette levée de fonds, le groupe, connu pour ses kits mains libres et ses drones grand public, va accueillir à son capital un nouvel investisseur, Bpifrance.La banque publique a annoncé son intention d’acquérir 5 % du capital de Parrot pour 33 millions d’euros. « Depuis dix-huit mois, les drones attirent massivement les capitaux de la Silicon Valley. Il faut donc que nous nous mettions au niveau d’acteurs internationaux », dit Henri Seydoux, PDG et fondateur de Parrot. Selon lui, cette année, une petite dizaine de start-up américaines, comme Airware, ont levé 350 millions de dollars (325,67 millions d’euros). Le numéro un mondial des drones n’est d’ailleurs pas américain mais chinois, et s’appelle DJI.Pour le groupe, il s’agit d’une augmentation de capital massive puisqu’elle équivaut aux trois quarts de sa capitalisation boursière. Le fondateur prend lui-même un risque important en investissant, via sa holding personnelle, 90 millions d’euros, une somme financée par endettement. Le prix à payer pour limiter la baisse de sa participation à 34 %, soit trois points de moins qu’aujourd’hui. Le fonds chinois IDG va également injecter 10 millions d’euros pour 1,4 % du capital. Reste à trouver plus de la moitié de la somme. A ce stade, le deuxième actionnaire de la société, le hedge fund américain HG Vora, détenteur de 10 % du capital, va remettre au pot.Ces 300 millions d’euros doivent permettre à Parrot, après les drones de loisir, de se renforcer dans les drones à usage professionnel, un marché naissant mais dont les marges sont plus élevées. Cette année, le groupe a acquis Airinov, dont les drones utilisés dans l’agriculture permettent de doser au plus juste l’engrais à semer dans les champs, et Pix4D, qui a développé des drones adaptés à la construction. « Le bâtiment et l’agriculture sont deux gros axes de développement », reconnaît M. Seydoux.En croissance de 139 % par an, les drones pèsent désormais la moitié du chiffre d’affaires, qui a fait un bond de 22 % sur neuf mois à 218 millions d’euros. En revanche, Parrot, en perte de vitesse dans son métier historique, l’automobile, a essuyé un déficit de 2,9 millions d’euros.Dynamisme françaisL’opération symbolise en tout cas le dynamisme des jeunes pousses françaises et leurs ambitions de conquête à l’international. Jusque-là, la palme de la plus importante levée de fonds réalisée en 2015 à Paris était détenue par Blablacar. Dans le cadre d’un placement privé, le leader du covoiturage avait rassemblé 200 millions de dollars auprès d’investisseurs le 16 septembre.On se souvient que, lorsque, le 12 février, le toulousain Sigfox (réseau pour les objets connectés) avait récolté 100 millions d’euros, un tel montant paraissait alors relever de l’exploit sur un marché français à des années-lumière des milliards brassés par leurs concurrents anglo-saxons.« En 2013, une seule start-up française avait levé plus de 100 millions d’euros, c’était Criteo [ciblage publicitaire]. En 2015, on en compte déjà six », se félicite Paul-François Fournier, directeur exécutif de l’innovation de Bpifrance. Et d’insister : « Nous avons, en France, les projets, les outils et les financements pour créer des leaders mondiaux dans des secteurs d’avenir. »La banque publique casse sa tirelire pour entrer au capital de Parrot. Les 33 millions d’euros apportés représentent un record pour son fonds Large Venture lancé en novembre 2013 afin d’aider les PME innovantes à franchir un palier en termes de taille. Au total, la moitié de cette enveloppe de 600 millions d’euros a déjà été investie au capital des stars tricolores que sont Sigfox, Withings (objets connectés), ou encore DBV Technologies (traitement contre les allergies).Sandrine CassiniJournaliste au MondeIsabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) C’est un étrange jeu du chat et de la souris auquel sont en train de se livrer le groupe Pfizer et le gouvernement américain. Alors que le département du Trésor a annoncé, jeudi 19 novembre, de nouvelles mesures pour empêcher les entreprises américaines de racheter des concurrents étrangers uniquement dans un but de défiscalisation, le laboratoire pharmaceutique est en train d’élaborer une stratégie d’évitement de ces nouvelles contraintes en… se faisant racheter par l’entreprise qu’il convoite, Allergan.Lire aussi :Pfizer prêt à casser sa tirelire pour acquérir AllerganDepuis plusieurs années, de nombreuses entreprises américaines utilisent la technique de l’« inversion » pour alléger leur impôt. Celle-ci consiste à racheter une entreprise située dans un pays où la pression fiscale est moindre qu’aux Etats-Unis pour y transférer son siège social, une fois l’opération bouclée.Depuis les années 1980, plus d’une cinquantaine d’entreprises ont utilisé cette ficelle pour payer moins de taxes. Dernier candidat en date : Pfizer, qui a entamé des discussions avec Allergan, dont le siège social se trouve en Irlande, où l’impôt sur les sociétés n’est que de 12,5 %, contre 35 % aux Etats-Unis (33 % en France). Le PDG du groupe ne s’en est jamais caché, se plaignant encore récemment d’être obligé de se battre avec ses concurrents « avec une main attachée dans le dos » du fait d’un taux d’imposition trop élevé.Fleuron de l’industrie américaineIl y a un an le gouvernement américain avait déjà pris un premier train de mesures pour endiguer le phénomène, mais celles-ci n’ont visiblement pas dissuadé Pfizer de tenter sa chance. Cette nouvelle initiative, qui menace de voir partir à l’étranger un fleuron de l’industrie américaine, a incité jeudi le département du Trésor à durcir encore la réglementation. « C’est de la responsabilité du Trésor de protéger la base fiscale américaine », a expliqué Jack Lew, le secrétaire au Trésor, en présentant les nouvelles mesures, qui sont censées « réduire les avantages de l’inversion et de rendre ces transactions plus difficiles à réaliser ».Jusqu’à présent, une entreprise américaine n’est autorisée à réaliser une inversion que si ses actionnaires ne détiennent pas plus de 80 % du nouvel ensemble, une fois la fusion achevée. Cette règle pouvait toutefois être contournée en faisait grossir artificiellement la proie pour aboutir à une dilution plus forte des actionnaires du groupe américain (ce que l’on appelle le « stuffing »). Les nouvelles mesures ont pour but d’empêcher de tels montages. Elles doivent également permettre de limiter la possibilité de choisir tel ou tel pays au gré des politiques fiscales.« Nous saluons les efforts du Trésor pour freiner les inversions », a déclaré le sénateur de l’Oregon, Ron Wyden, le leader démocrate au sein de la commission des finances du Sénat, qui appelle à une réforme fiscale urgente. « Si nous voulons protéger la puissance économique des Etats-Unis et créer des emplois, ce doit être une priorité absolue pour tous les législateurs dans l’année à venir. »Vers une fusion géante avec Allergan ?Le problème, c’est que Pfizer a bien compris qu’une véritable course contre la montre était engagée. Alors qu’il convoite Allergan, pour constituer le premier laboratoire pharmaceutique mondial à l’issue d’une fusion géante évaluée à plus de 140 milliards de dollars, le groupe américain envisagerait désormais de se faire racheter par sa proie, selon des sources citées par le Wall Street Journal.Cette initiative permettrait de contourner le dispositif gouvernemental anti-inversion. A l’arrivée, les actionnaires d’Allergan se retrouveraient à la tête de 40 % à 45 % du capital, ce qui rendrait l’opération tout à fait légale au regard de la nouvelle réglementation. Le tour de passe-passe est d’autant plus malin que le gouvernement américain a annoncé que ses mesures seraient rétroactives à compter du 22 septembre 2014. Même si M. Lew n’a cité à aucun moment le nom de Pfizer, il est évident que le rapprochement avec Allergan est directement la cible des nouvelles mesures.Rien ne dit que les discussions entre les deux groupes vont aboutir. Ce qui est certain en revanche, c’est que les dissensions entre républicains et démocrates sur le sujet font en attendant le jeu des multinationales. La plupart des candidats à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de 2016 plaident pour un abaissement généralisé de l’impôt sur les sociétés. Ils souhaitent également accorder une ristourne aux multinationales qui accepteraient de rapatrier leur trésorerie logée à l’étranger. Tant que cet argent ne revient pas aux Etats-Unis, il reste non imposable. Le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, a tenté de trouver un compromis avec les démocrates sur la réduction qui serait accordée dans les deux cas, jusque-là sans succès.Alors que la réunion des chefs d’Etat du G20 a adopté elle aussi des mesures pour limiter l’optimisation fiscale des multinationales, celles-ci semblent faire preuve d’une inventivité toujours plus grande pour s’adapter aux changements réglementaires que les politiques tentent de leur imposer.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave Créé en 1986, le Fonds de garantie des victimes d’actes de terrorisme et d’autres infractions (FGTI) est chargé d’indemniser les victimes et leurs familles. Les attentats du 13 novembre ayant eu lieu sur le territoire national, toutes les victimes sont concernées quelle que soit leur nationalité.Si le Fonds de garantie prend contact directement avec elles ou avec leur famille, « il est indispensable de se faire épauler par des avocats spécialisés. En raison de l’état de choc, il est difficile d’évaluer toutes les conséquences à long terme de l’attentat », explique Stéphane Gicquel, à la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (FENVAC). Et celui-ci de noter « des écarts d’indemnisation importants entre une personne conseillée et une autre ».Nature des blessuresL’indemnisation dépendra bien sûr de la nature des blessures. En cas de guérison sans séquelle, le FGTI indemnise à partir des certificats médicaux transmis, des justificatifs des frais restés à la charge de la victime et des pertes de revenus, précise sur son site internet la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA). En cas de séquelles, le FGTI verse à la victime des indemnités provisionnelles, puis une fois l’état de santé stabilisé lui adresse une proposition d’indemnité. En cas de décès, cette même proposition est adressée aux ayants droit.Côté délai, le FGTI doit verser une première aide au bout d’un mois maximum. « Nous sommes en train d’effectuer les premiers versements », précise Guillaume Clerc, directeur de la communication.Vendredi 20 novembre, Michel Sapin confirmait, lors d’une visite au siège du Fonds à Vincennes. « Dès ce matin déjà, des premiers versements ont eu lieu, des premières provisions, sur les comptes des victimes ou des familles de victimes et de tous ceux qui ont besoin de cette solidarité », a déclaré le ministre des Finances. Pour l’instant, une dizaine de personnes ont reçu ces premières avances. « Parcours du combattant »« Obtenir une première aide est rapide, mais pour recevoir l’indemnisation définitive cela peut virer au parcours du combattant. Son calcul peut être compliqué selon les préjudices subis. Il faut des expertises, contre-expertise, attendre que l’état de santé soit stabilisé… Pour les victimes c’est une violence supplémentaire », indique maître Dominique Attias, chargée de coordonner l’action des avocats au service des victimes et de leurs familles.« Dans certains cas, la procédure peut-être longue, admet Guillaume Clerc, mais tant qu’une proposition d’indemnisation définitive n’est pas établie, nous continuons à verser des indemnités provisionnelles. » Si les victimes ou leurs ayants droit refusent l’offre d’indemnisation, ce sont les tribunaux qui déterminent le montant que le fonds devra régler.En revanche, cette structure ne prend pas en charge les dommages matériels, ce sont les compagnies d’assurance. Les victimes et leurs familles peuvent aussi se tourner vers leurs assureurs s’ils sont titulaires de contrats, comme une assurance-décès ou une protection contre les accidents de la vie. Du moins en théorie. « Dans ces contrats, le risque d’attentat est très souvent une clause d’exclusion, explique Roxane Delamare, chef de projet chez Acommeassure. Les ayants droit ne toucheront dès lors rien des assureurs privés. »Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Margherita Nasi (Propos recueillis par) Pour le philosophe Bernard Stiegler, « la guerre est économique ». L’effondrement de l’emploi engendre le désespoir qui engendre à son tour la violence. « Il n’y a pas d’avenir hors d’un renversement fondamental de la valeur en économie », explique-t-il.« Nous sommes en guerre », martèle le président de la République depuis les attentats du 13 novembre. Est-ce que vous vous reconnaissez dans cette guerre ?Bernard Stiegler. – Non. Que veut dire ce “nous” ? Ils sont en guerre, pas moi. La guerre est économique, c’est la leur, et elle fait des victimes, dont moi, qui ne dors plus la nuit, non pas à cause des terroristes, mais à cause de l’absence d’avenir de mes enfants. Ce n’est pas de guerre contre Daech qu’il s’agit, mais de guerre économique et mondiale, qui nous entraînera dans la guerre civile si nous ne la combattons pas.L’emploi va s’effondrer, notamment auprès des jeunes. Et le désespoir engendre la violence… On ne produit plus de raisons d’espérer aujourd’hui. Les attentats du 13 novembre sont des attentats-suicides, et ce n’est pas anodin : le suicide est en voie de développement dans le monde entier, et en particulier auprès d’une jeunesse qui sait qu’elle sera au chômage pendant très longtemps.Ni Hollande ni Sarkozy n’ont donné la moindre perspective à ces jeunes. C’est contre cette bêtise, cette folie, que je suis en guerre. Une guerre contre moi-même aussi : nous sommes tous soumis à cette tendance qui consiste à trouver des boucs émissaires, à ne pas réfléchir, à cogner. C’est cela la barbarie, et c’est exactement ce que veut Daech : créer la guerre civile. ll y aura d’autres attentats si on ne change pas de politique. C’est le contexte de mon prochain livre, Dans la disruption.Lire aussi :« Pour les désespérés, l’islamisme radical est un produit excitant »Qu’entendez-vous par disruption ?La disruption est un phénomène d’accélération de l’innovation qui est à la base de la stratégie développée dans la Silicon Valley : il s’agit d’aller plus vite que les sociétés pour leur imposer des modèles qui détruisent les structures sociales et rendent la puissance publique impuissante. C’est une stratégie de tétanisation de l’adversaire.Dans mon ouvrage, j’analyse un texte signé Abu Bakr Al-Naji, tel que le résume Ignace Leverrier, qui désigne un collectif, dont d’anciens agents de Saddam Hussein devenus islamistes. C’est une sorte de « book » de Daech : à l’image des bibles d’entreprise qui détaillent les règles pour monter une concession, ce livre explique aux acteurs de Daech comment prendre le pouvoir. Il faut semer le chaos et à partir de là exploiter le besoin d’autorité.La pratique disruptive détruit les équilibres sociauxJe compare cette stratégie à celle du site Les barbares attaquent, fondé par Nicolas Colin, un ancien inspecteur des finances, connu pour son rapport sur la fiscalité du numérique, où il mettait en évidence l’inadéquation du système fiscal face à l’industrie numérique, qu’il décrivait comme des « cavaliers de l’Apocalypse », en l’occurrence les GAFA [acronyme pour Google, Apple, Facebook et Amazon].Il est désormais passé de l’autre côté, du service public à l’économie dont il décrivait les dégâts, pour créer un fonds d’investissement qui collecte de l’argent pour pratiquer la disruption à la française. Mais qui, répétant la stratégie des GAFA, ne peut qu’étendre leur écosystème et intensifier la colonisation de l’Europe : faire exploser les transports, l’immobilier, l’éducation, toutes les filières, via de nouveaux modèles type Uber. Or cette pratique disruptive détruit les équilibres sociaux – ce que [le philosophe allemand] Theodor W. Adorno anticipait en parlant dès 1944 de « nouvelle forme de barbarie » à propos des industries culturelles.Ce n’est pas en déclarant la guerre à Daech que cela s’arrangera. Cette déclaration n’est qu’une manière de se débarrasser de ses propres responsabilités en faisant porter le chapeau à des gens devenus extrêmement dangereux et que nous avons coproduit avec Daech.C’est donc sur les ruines de l’ultralibéralisme que se construit la radicalisation ?Oui. On ramène le radicalisme à une question de religion, et c’est scandaleux. La plupart des recrues de l’islam radical n’ont pas de culture religieuse. Ce n’est pas de religion dont il s’agit, mais de désespoir. Richard Durn, l’assassin de huit membres du conseil municipal de Nanterre en mars 2002, anticipe son acte en parlant de son sentiment de ne pas exister : il a voulu devenir quelqu’un par ce geste.En 2012, vous lanciez un appel pour un traité mondial de paix économique. Est-ce une solution toujours d’actualité pour éradiquer la barbarie ?Il faut ouvrir un débat en Europe, regarder les choses en face : depuis la naissance du Web, nous sommes totalement perdants. Exploitées à la façon disruptive telle que les GAFA la pratiquent, les technologies numériques accentuent la toxicité environnementale qui ne cesse de croître depuis le début de l’Anthropocène – cette ère où l’humain est devenu un facteur géologique majeur - en termes climatiques, atmosphériques, mentaux.Il n’y a pas d’avenir hors d’un renversement fondamental de la valeur en économie : seul le passage à une économie productrice de valeur durable permettra de surmonter le défi qui sera l’objet de la COP21 dès la semaine prochaine.Lançons une nouvelle politique européenne plutôt que de nous aligner sur un modèle américain disruptif qui est suicidaire. Inventons un nouveau Web, au service d’un modèle macroéconomique viable, plutôt que de développer une data economy totalement ruineuse. Ce sera le thème des « Entretiens du nouveau monde industriel », organisés au Centre Pompidou les 14 et 15 décembre. Ce n’est qu’en projetant un véritable avenir pour la planète que l’on pourra combattre Daech, c’est-à-dire le désespoir.Margherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde 19.11.2015 à 12h09 • Mis à jour le19.11.2015 à 12h10 | Philippe Jacqué Tous aux urnes. Jeudi 19 novembre, quelque 160 000 cheminots de la SNCF sont appelés à voter pour installer les nouvelles instances représentatives du groupe public réuni (SNCF et Réseau ferré de France ne font plus qu’un) par la loi de réforme du ferroviaire d’août 2014. Des élections cruciales, qui détermineront les équilibres alors que les négociations sur le nouveau cadre social applicable à la SNCF comme à l’ensemble de la branche ferroviaire doivent aboutir en juin 2016. Elles sont également importantes pour la gestion des œuvres sociales de l’entreprise.Ces élections interviennent dans un climat très lourd pour l’entreprise. Au-delà des attentats, qui ont marqué tous les salariés, la famille cheminote a été endeuillée par le déraillement d’un TGV qui a fait 11 morts samedi 14 novembre. Cet accident, encore inexpliqué, suscite une grande incompréhension et une grande détresse au sein du groupe : il discrédite la politique de sécurité ferroviaire et le TGV, produit-phare du groupe. Cet accident aura sans doute une influence sur le vote, mais l’incertitude demeure sur le nom du syndicat qui en bénéficiera le plus.Lire aussi :Accident du TGV en Alsace : des doutes sur la sécurité ferroviaireLa CGT tiendra-t-elle sous la pression ?Premier syndicat du groupe SNCF, la centrale a fait de la sécurité un de ses thèmes de campagne. Gilbert Garrel, son secrétaire général, est allé jusqu’à accuser la direction du groupe de « jouer à la roulette russe » sur le sujet. En mettant en avant la sécurité, qui suscite de plus en plus d’interrogations dans l’entreprise, la CGT espère gommer l’échec de la grève de plus de dix jours menée en juin 2014…Lire aussi :SNCF : la CGT appelle à une dernière grève contre la réforme ferroviaireCela suffira-t-il à mettre un terme à l’érosion électorale que connaît le syndicat depuis une dizaine d’années ? En mars 2014, lors du dernier scrutin, la CGT avait obtenu 35,6 % des voix, dix points de moins qu’en 2006… Avec SUD-Rail, la troisième organisation syndicale avec 17 % des suffrages, la CGT forme un bloc contestataire qui détient 52,6 % des voix.Tout l’enjeu est donc de savoir si ces deux syndicats passeront ou non sous la barre des 50 %, seuil qui leur permet de bloquer des accords sociaux.Jusqu’où iront les syndicats réformistes, l’UNSA et la CFDT ?Alors qu’en 2004, ces organisations ne totalisaient que 22,5 % des voix, les deux réunis sont désormais plus importants que la CGT, avec 37,7 % des suffrages. Le scrutin devra dire si les réformistes, soutenus notamment par les cadres, les techniciens et agents de maîtrise, qui représentent 48 % du corps social désormais, poussent encore leur avantage.La surprise d’une cinquième liste ?L’équilibre entre réformistes et contestataires pourrait cependant être bousculé par l’émergence d’une cinquième liste, qui réunit de manière relativement baroque les syndicats FO, CFE-CGC et First. Avec la loi sur la représentativité, effective au début de la décennie, ces syndicats, qui n’atteignaient plus 10 % des suffrages au premier tour des élections, seuil à partir duquel une organisation ou une liste est jugée représentative, ont été marginalisés. En 2014, leur liste avait obtenu 9,4 %. « Avec cette liste, qui navigue entre les deux bords, on pourrait avoir un nouveau schéma global avec des alliances de circonstance selon les sujets. Wait and see », indique une source à la SNCF.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Guibert C’est du jamais-vu. Les jeunes Français se ruent à la porte de l’armée, pour s’engager. Depuis les attentats du 13 novembre, les demandes reçues par le site internet S’engager.fr de la défense ont triplé. « Je n’en reviens pas ! », s’exclame ce jeudi 19 novembre le colonel Eric de Lapresle, chef du bureau marketing et communication du recrutement pour l’armée de terre, « c’est un phénomène totalement inédit ».La défense n’a pas voulu communiquer sur ce phénomène durant la période de deuil national, gênée de pouvoir laisser penser qu’elle « surfait sur les morts du 13 novembre ». Aujourd’hui, elle donne ses chiffres : elle reçoit 1 500 demandes par jour contre 500 avant les derniers attentats.L’armée de terre, qui exprime traditionnellement les plus gros besoins en effectifs, vivait déjà en 2015 une année exceptionnelle. En effet, après les attentats de janvier contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, le président de la République avait décidé de sauver une grande partie des postes qui devaient être supprimés dans la défense, et les bureaux de recrutement avaient dû repartir en campagne. Les régiments auront embauché 15 000 jeunes d’ici à la fin 2015, contre 10 000 en 2014.16 000 recrutements en 2016Depuis les attaques du Bataclan, François Hollande a décidé de conserver tous les effectifs de la défense. L’armée de terre devrait passer à 16 000 recrutements en 2016. Aujourd’hui, les trois quarts des engagés volontaires sont en CDD, et les besoins de renouvellement des armées exercent une pression considérable sur chaque classe d’âge. Les campagnes de publicité habituelles ont, en 2015, été développées de façon exceptionnelle, cinq vagues au lieu des trois.Mais cet appel d’air n’explique pas tout. « Même quand nous avons arrêté la publicité, les chiffres ne redescendaient pas ou peu », poursuit le colonel de Lapresle. Le site internet du recrutement recevait en 2014 autour de 130 demandes par jour, chiffre montant autour de 300 à 400 quand les spots télévisuels et les affiches de la campagne « L’armée de terre au contact » étaient diffusés. Début 2015, dans la période qui a suivi les attentats, les chiffres sont respectivement montés à 500 (sans publicité) et 800 (avec campagne).Même si les recruteurs militaires relativisent cet engouement – ils disent que la génération actuelle, marquée par sa générosité, est aussi celle des multi-candidatures – le phénomène est bien « exceptionnel ». D’autant que dans le même temps, les cinq Centres d’information et de recrutement des forces armées (Cirfa), dans toutes les régions, connaissent eux aussi un afflux ; leurs chiffres restent à consolider.L’armée de terre devrait ainsi au total recevoir 160 000 candidatures en 2015 contre 120 000 en 2014. Sur 160 000 curieux, le nombre de ceux qui vont aller jusqu’à passer les tests d’évaluation (physique, médicale, psychologique) dans un Cirfa ne sera plus que de 60 000. Ensuite, 35 000 environ seront déclarés aptes si les tendances normales se prolongent. Et 16 000 nouveaux soldats rejoindront les rangs.Nathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sandrine Cassini La lune de miel est terminée entre Wall Street et la Silicon Valley. Deux étoiles de la technologies ont dû consentir à des sacrifices pour entrer en Bourse. Ainsi, Square a fixé mercredi 18 novembre son prix d’introduction à seulement 9 dollars par action, un niveau inférieur à la précédente fourchette qui allait de 11 à 13 dollars. Par rapport aux 15,46 dollars le titre estimé lors du dernier tour de table, Square procède donc à un véritable rabais.Lire aussi :La Silicon Valley s’interroge sur les valorisations de ses « pépites »Au final, le service de paiement pour mobile ne va lever que 243 millions de dollars (227,44 millions d’euros), un tiers de moins qu’espéré. Square, l’une des fameuse licornes de la Silicon Valley, ces start-up non cotées dont la valorisation dépasse le milliard de dollars, ne vaut plus que 2,9 milliards de dollars, bien en dessous des 6 milliards de dollars, soit le prix payé par les fonds d’investissement lors du dernier tour de table.La société fondée par Jack Dorsey (par ailleurs créateur et PDG de Twitter), qui encaisse des commissions sur les paiements réalisés par ses utilisateurs, a vu sa croissance ralentir et ses pertes se creuser. Son déficit est ressorti à 132 millions de dollars sur les neuf premiers mois de l’année, promettant de dépasser les 154 millions de dollars perdus l’an passé.Bas de la fourchetteOutre des perspectives décevantes, la révision de la valorisation de Square s’explique aussi par l’écart qui s’est creusé depuis un an entre les marchés privés et la Bourse. Alors que les fonds d’investissement n’ont cessé de surenchérir pour injecter de l’argent dans les pépites de la Silicon Valley, créant une véritable surchauffe, les investisseurs boursiers se sont écartés des valeurs en forte croissance, plus risquées, se repliant sur des actions plus traditionnelles, plus sûres.Même les sociétés les plus établies n’échappent pas à ce dévissage des marchés. Ainsi, le groupe de Barry Diller, IAC, va également introduire en Bourse à prix cassé Match.com, filiale de sites de rencontres, qui coiffe le site éponyme, mais Cupid.com, qui propose « de rencontrer des partenaires pour du fun », et surtout l’application à succès, Tinder, accusée de promouvoir l’adultère. Finalement, la société a fixé le prix d’introduction en Bourse a 12 dollars, dans le bas de la fourchette initialement fixée entre 12 et 14 dollars.Lire aussi :Match.com, spécialiste des rencontres en ligne, entre en BourseLa semaine dernière, le site de crédit en ligne, Loan Depot, reportait sine die son introduction en Bourse, tandis que Fitbit, le fabricant de bracelets connectés, divisait par deux sa nouvelle augmentation de capital. Autant de mauvaises nouvelles pour les 125 « licornes » que l’on compte dans le monde, qui devraient à un moment tenter l’aventure de la Bourse.Lire aussi :Snapchat et Dropbox perdent de leur lustreSandrine CassiniJournaliste au Monde Francine Aizicovici Deux ans d’emprisonnement, dont un an avec sursis et un an ferme « aménageable », ont été requis par le procureur Nicolas Souffrin lors d’une audience au tribunal correctionnel d’Amiens, mardi 24 novembre, contre huit anciens salariés de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord (Somme), dont 5 délégués CGT pour la séquestration durant trente heures du 6 au 7 janvier 2014 de deux cadres du site. Le jugement a été mis en délibéré au 12 janvier 2016.Lire aussi :Reclassement difficile pour les salariés de l’usine Goodyear d’AmiensLa réquisition apparaît sévère puisque Goodyear Dunlop Tires France ainsi que les deux cadres concernés, Bernard Glesser, directeur des ressources humaines, et Michel Dheilly, directeur de la production, avaient retiré leurs plaintes.Les faits se sont déroulés quelques jours avant la fermeture de cet établissement qui employait 1 142 salariés. Parmi les prévenus, poursuivis pour « séquestration et violence en réunion », 7 sont syndiqués à la CGT, dont 5 ont un mandat syndical. Le leader de la CGT, Mickaël Wamen, en fait partie. « On ne peut pas tolérer dans un Etat de droit, même dans un tel contexte social difficile, que vous vous rendiez justice vous-même », a expliqué le procureur d’Amiens, Nicolas Souffrin.A la barre, pour leur défense, tous les prévenus ont évoqué « un coup de colère » face à une direction qui « n’apportait aucune réponse » à la « détresse sociale » dans laquelle se trouvaient les salariés, engagés dans un combat socio-juridique depuis sept ans contre la fermeture de l’usine décidée par le groupe.Lire aussi :Titan et Goodyear préfèrent la Russie à la FranceFrancine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Dominique Gallois Une première dans le monde spatial. Jeff Bezos, le patron du géant américain Amazon, a annoncé, mardi 24 novembre, que sa société Blue Origin a fait atterrir en douceur une fusée après un vol suborbital non habité. Son lanceur New Shepard, qui emporte une capsule pressurisée pouvant transporter six personnes, a effectué lundi un vol d’essai montant à 101 kilomètres d’altitude. La capsule est revenue sur terre, freinée par trois parachutes géants, comme le montre une vidéo postée sur le site de Blue Origin. Afin de freiner la vitesse qui était de 7 000 km/h, son unique moteur s’est rallumé à environ 1 500 mètres d’altitude.A la surprise générale, Jeff Bezos double son rival Elon Musk, le fondateur de Space X, dans la compétition acharnée que les deux milliardaires se livrent pour développer le tourisme spatial depuis près de quinze ans.Blue Origin, l’outsider de Jeff BezosLe fondateur américain d’Amazon remporte là une première manche dans la course à la conception de fusées réutilisables. Une technologie essentielle pour réduire le coût des lancements futurs. « Imaginez qu’un Boeing 747 vole jusqu’en Asie et soit détruit ensuite : c’est le modèle des fusées actuelles », a expliqué Jeff Bezos sur la chaîne américaine CBS.« Si tout se passe bien, nous serons capables de transporter des passagers à l’horizon 2017 », se félicite le patron d’Amazon à la suite de ce succès. Il entend proposer des vols à la frontière de l’espace. Les passagers pourront être quelques minutes en état d’apesanteur, flottant ainsi dans la cabine avant de redescendre sur terre.Cependant, le tourisme spatial n’est qu’une des ambitions deJeff Bezos. Il a annoncé en septembre vouloir consacrer 200 millions de dollars (189 millions d’euros) au développement et à la construction de lanceurs et capsules spatiales en Floride. Elles pourront être mises sur orbite à partir de Cap Canaveral (Floride).Blue Origin s’est aussi associé à Boeing et Lockheed Martin pour développer un nouveau moteur de fusée pour des satellites destinés à la défense et à la sécurité nationale. Ce serait, à terme, une alternative à la fusée Atlas V, équipée d’un moteur russe. Et surtout, cela permettrait à Blue Origin de profiter des contrats très lucratifs que sont les lancements militaires. Un moyen de développer ses autres projets commerciaux et grand public à moindre coût.Space X, le joyau spatial d’Elon MuskBeau joueur, le milliardaire Elon Musk, fondateur par ailleurs du constructeur de voitures électriques Tesla, a félicité son concurrent dans un tweet.Congrats to Jeff Bezos and the BO team for achieving VTOL on their booster— elonmusk (@Elon Musk)require(["twitter/widgets"]);Il faut dire que Space X a connu deux échecs dans ses tentatives de ramener le premier étage de sa fusée sur une barge. Comme le montrent les vidéos, le lanceur, trop penché et soumis à des vents latéraux, tombe dans l’Atlantique. Lire aussi :Un amortisseur défaillant responsable de l’explosion de la fusée de Space XDe toutes les entreprises privées du secteur spatial, Space X est la plus avancée. En 2014, elle a obtenu l’exploitation d’un pas de tir historique de la Nasa au Kennedy Space Center en Floride. En cassant les prix des lancements de fusée et de mise en orbite des satellites, Elon Musk a déjà bouleversé la donne. Avec ses tirs low cost, il s’est imposé comme un acteur incontournable face au duopole formé par l’européen Arianespace et le russe ILS avec sa fusée Proton. Elon Musk envisage même, à terme, de proposer aux plus fortunés des voyages vers Mars.Lire aussi :Elon Musk, le capitaine d’industrie qui veut mourir sur MarsPour développer ses fusées, l’inventeur de PayPal a bénéficié dans son projet du soutien du l’US Air Force et de la Nasa, tout comme il avait obtenu des subventions de la Californie pour lancer sa voiture électrique Tesla. Sa fusée Falcon a aussi ravitaillé la station spatiale internationale et s’apprête à transporter des astronautes vers cette station dès 2017.Virgin Galactic, l’échec de Richard BransonLe grand Anglais hirsute, fondateur de l’empire Virgin, a dû revoir ses ambitions spatiales à la baisse. En octobre 2014, sa navette suborbitale Space ShipTwo s’est disloquée en vol lors d’un essai, tuant le copilote et blessant le pilote.Lire aussi :Tourisme spatial : cinq vaisseaux en compétitionDominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil Près de deux semaines après le 13 novembre, des tendances commencent à se dessiner sur les conséquences économiques des attentats pour le tourisme en France. Les secteurs de l’hôtellerie, du voyage et les compagnies aériennes constatent des chutes drastiques de la fréquentation et s’inquiètent des répercussions au long cours.Palaces : une chute de l’activité de 50 %C’est le cri d’alarme du dirigeant d’un grand hôtel parisien. L’impact du 13 novembre sera « cinq fois plus important que celui consécutif aux attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher » en janvier, redoute-t-il. A l’époque, les gens ont eu l’impression que ces attaques terroristes étaient une vague de terreur sans lendemain. Cette fois, les conséquences pourraient perdurer. L’hôtelier se dit très « inquiet pour les dix-huit prochains mois ».Depuis le 13 novembre, la fréquentation des palaces est en chute libre. « C’est un véritable drame », se lamente un autre patron d’un grand palace parisien. Les riches touristes capables de s’offrir des suites à près de 30 000 euros la nuit, sans le petit déjeuner, ont fui la capitale. Dans la semaine qui a suivi les attaques terroristes, l’une des plus grandes enseignes parisiennes a perdu près de 2 millions d’euros.Et le pire est encore à venir. Le patron de cet établissement renommé prévoit déjà que son chiffre d’affaires pourrait être amputé de « 50 % jusqu’à la fin de l’année ». Du Bristol au Georges V, tous les palaces auraient subi le choc des attentats. Tel grand hôtel du 8e arrondissement de Paris aurait vu son chiffre d’affaires fondre de 50 %, tel autre a vu son taux d’occupation plonger à 25 %.Les attentats du 13 novembre ont eu « un impact immédiat », signale Didier Le Calvez, PDG du Bristol et président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, branche du syndicat hôtelier qui s’occupe des palaces. Dans les vingt-quatre heures, « l’activité a plongé d’environ 50 % », ajoute-t-il.Le patron du Bristol s’attend, « lors des trois à six prochains mois, à une baisse significative de l’activité ». Notamment après que le département d’Etat américain a adressé, lundi 23 novembre, « une mise en garde » aux touristes américains leur conseillant une vigilance accrue sans pour autant les dissuader de voyager. Un mauvais coup pour les palaces parisiens, dont les touristes et hommes d’affaires américains forment le gros de la clientèle.Hôtels : un échéancier pour faire face aux chargesSi les établissements de prestige sont touchés, les hôtels des catégories inférieures souffrent aussi. « Le revenu par chambre disponible [indicateur-clé du secteur] a chuté de 15 points dans les hôtels 4 étoiles et de 25 points dans les hôtels 3 étoiles », a annoncé lundi, Franck Trouet, directeur général du Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs. Il réclame déjà à l’Etat « un échéancier pour faire face aux charges et taxes ». Message entendu. Lundi, le premier ministre, Manuel Valls, a « proposé aux hôteliers des mesures d’accompagnement financier, en lien avec Bpifrance », la banque publique d’investissement. Prudent, il ne s’est pas engagé sur le montant de cette aide.Plutôt que de se lamenter, les autres grands noms de l’hôtellerie, tels Club Med, AccorHotels ou Airbnb préfèrent faire le gros dos. Tous veulent croire qu’il est encore « trop tôt » pour mesurer les conséquences des attaques terroristes. Christophe Manteï, directeur général d’Atout France, agence de développement touristique de la France, admet, du bout des lèvres, « une baisse assez sensible ».Lire aussi :Faute de Fête des lumières, Lyon va perdre près de 1,5 million de touristesVoyagistes : pas d’annulations mais moins de réservationsComme les hôtels, les voyagistes aussi sont à la peine. René-Marc Chikli, président du Syndicat des tour-opérateurs, a constaté, « depuis le 13 novembre, une baisse de 15 % à 30 % des réservations, par rapport à 2014 » à la même période. Toutefois, il signale « qu’il n’y a pas eu d’annulations » de séjours. « Les gens qui avaient prévu de partir sont partis », explique M. Chikli.A l’en croire, le pire serait passé. « Depuis lundi, cela redémarre. L’attentisme semble derrière nous. Les réservations repartent », fait-il savoir. Regain ou méthode Coué ? « Je n’y crois pas du tout », explique pour sa part M. Le Calvez, qui signale que « les aéroports ne sont pas bondés ».Lire aussi :Les touristes étrangers nombreux à abréger leur séjour à ParisCompagnies aériennes : un Noël amerLa fuite des touristes a frappé de plein fouet les compagnies aériennes. Selon une étude de la société spécialisée ForwardKeys, publiée mardi 24 novembre, les réservations de vols vers Paris ont chuté de 27 % entre le 14 et le 21 novembre par rapport à la même semaine il y a un an. Dans le même temps, ajoute ForwardKeys, les annulations ont bondi de 21 %. Toutefois, pondère la société, les annulations sont revenues ces derniers jours à leur niveau habituel en cette saison.Il n’empêche, Noël risque d’être amer pour Air France et consorts avec des réservations 13 % inférieures à celles de 2014. Air France se refuse à dévoiler l’ampleur du repli de son trafic passager. « Une baisse des réservations a été constatée (…). Il s’agit d’un phénomène normal après ces événements tragiques, surtout que la compagnie donnait la possibilité à ses clients de reporter les vols réservés entre 13 et le 22 novembre jusqu’au 15 décembre 2015 », a sobrement précisé Air France, mardi. Singapore Airlines, l’une des compagnies les plus huppées a, elle, mesuré un « réel impact » de 5 % sur ses réservations en classe économique. Principalement auprès de ses passagers singapouriens très sensibles aux menaces sur la sécurité.Lire aussi :Attentats : un impact sans doute limité sur la croissanceGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Richard Schittly (Lyon, correspondant) L’annulation de la Fête des lumières pour raisons de sécurité représente un rude contrecoup économique pour la région lyonnaise. Les quatre jours de festivités, initialement programmés des 5 au 8 décembre, devaient attirer plus de trois millions de visiteurs. Selon les dernières estimations des organisateurs, la moitié des touristes ont annulé leur déplacement. « Le jour de l’annonce, on a reçu des centaines d’appels, l’effet a été immédiat. Mais ce qui nous a marqués, c’est la compréhension des gens, leur solidarité. Ils ont compris la décision et ont promis de revenir », observe François Gaillard, directeur général d’Only Lyon tourisme. Le programme de cette édition, constituée de 80 projets artistiques, sera reconduit l’année prochaine. Ce qui évite de passer en pure perte les 2,5 millions d’euros du budget de la Fête des lumières.Lire aussi :Après les attentats, le monde de la culture se relève doucementPour les commerces, c’est une perte sèche de plusieurs millions d’euros. Le taux d’occupation atteignait 90 % des chambres d’hôtel durant la Fête des lumières, contre une moyenne de 60 % le reste de l’année. Pour les restaurants, cette période de grande déambulation populaire dans les rues de Lyon fournit une moyenne de 15 à 30 % de chiffre d’affaires annuel.Lire aussi :A Paris, les acteurs du tourisme craignent une baisse durable« Garder les priorités en tête »« Le 8 décembre est devenu un moment économique important pour les commerces lyonnais, il vient clore l’année, il garantit un résultat », explique François Gaillard. L’augmentation de la fréquentation concerne autant les commerces de proximité que les centres commerciaux. Celui de la Part-Dieu a enregistré son record de fréquentation un 8 décembre, en 2012 précisément, avec 183 462 visiteurs en une seule journée.Lire aussi :Après les attentats, la Fête des lumières de Lyon est annuléeUn autre impact économique de cette annulation touche le secteur des transports, avec la suppression des trajets ferroviaires directement liés au 8 décembre : 16 600 billets spécifiques de TER et 16 500 voyages supplémentaires de TGV étaient prévus. Selon l’office du tourisme, 600 cars devaient aussi participer au convoyage des touristes.« On espère que la vie va reprendre, la période de Noël approche, on va observer tout ça de près », dit M. Gaillard. Pour les visiteurs hésitant encore à venir, les responsables du tourisme prennent soin d’expliquer que la ville reste agréable à découvrir, malgré l’absence des animations. En même temps, les décideurs économiques ne cherchent pas à se lamenter dans ces circonstances. « C’est une catastrophe économique pour nous, mais c’est d’abord un drame pour le pays, il faut garder les priorités en tête », réagit Laurent Duc, président régional de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie. Mardi 8 décembre, les lumignons seront là pour rendre hommage aux victimes des attentats.Lire aussi :Que va changer l’état d’urgence pour les citoyens ?Richard Schittly (Lyon, correspondant)Journaliste au Monde 25.11.2015 à 10h01 | Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Par décret du 14 novembre 2015, pris le lendemain des attentats survenus à Paris, l’état d’urgence a été déclaré en application de la loi du 3 avril 1955. Pour une durée initiale fixée à 12 jours, cet état d’urgence a été prolongé de trois mois, jusqu’à fin février 2016, par la loi du 20 novembre 2015.Cette loi prévoit également un renforcement des dispositifs liés à l’assignation à résidence, elle facilite les perquisitions et permet des restrictions à la liberté d’aller et venir. Quelles sont les conséquences attendues pour les salariés et les entreprises ?Assignation à résidence, absence et sanctionL’article 6 de la loi relative à l’état d’urgence, modifié par la loi du 20 novembre 2015, prévoit que le ministre de l’intérieur peut prononcer l’assignation à résidence, dans le lieu qu’il désigne, de toute personne résidant dans la zone fixée par décret et « à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics […]. » La personne peut « être astreinte à demeurer dans le lieu d’habitation déterminé par le ministre de l’intérieur, pendant la plage horaire qu’il fixe, dans la limite de douze heures par vingt-quatre heures ». Ces assignations peuvent concerner des personnes salariées.Certaines entreprises peuvent donc être amenées à gérer les absences de personnes assignées à résidence. Si le salarié est contraint de demeurer chez lui, il doit avertir son employeur ou son responsable de service afin qu’il soit procédé à son remplacement.Le défaut d’information de la part du salarié pourrait donner lieu à une sanction. Il a en effet été jugé récemment, s’agissant d’un salarié placé en détention provisoire, que s’il n’informe pas son employeur, et qu’il ne peut justifier de l’impossibilité de le contacter, cette carence peut être qualifiée de faute grave et justifier le licenciement de l’intéressé, si celle-ci a désorganisé le fonctionnement de l’entreprise (Cass. soc. 20 mai 2015, n° 14-10.270).La loi relative à l’état d’urgence précise également que la personne visée peut être conduite « sur le lieu de l’assignation à résidence par les services de police ou les unités de gendarmerie » (loi art. 6 modifié). Il est donc possible que les forces de l’ordre pénètrent dans l’enceinte de l’entreprise afin d’arrêter un salarié et procéder à son assignation à résidence.Couvre-feu et travail de nuitLa déclaration d’état d’urgence donne pouvoir au préfet d’interdire, notamment, la circulation des personnes ou des véhicules dans les lieux et aux heures fixés par arrêté (application de l’article 5 de la loi du 3 avril 1955).Lire aussi :A Sens, le quartier des Champs-Plaisants sous couvre-feu, une première nationaleCette restriction aux libertés d’aller et venir peut avoir une incidence sur la mobilité des salariés. En effet, dans sa circulaire du 14 novembre 2015 relative aux conditions d’application de la législation relative à l’état d’urgence, le ministre de l’Intérieur précise que les préfets sont désormais compétents pour instaurer des couvre-feux « dans les parties du département […] exposées à des risques importants de trouble à l’ordre public ».Les arrêtés préfectoraux doivent délimiter « précisément les territoires concernés, les heures où la circulation est interdite, les catégories de personnes auxquelles ils s’appliquent ». Des exceptions sont toutefois prévues pour certaines personnes, notamment celles intervenant pour des missions de service public, d’assistance aux personnes nécessitant des soins, approvisionnement des commerces, ou pour les déplacements liés à l’activité professionnelle.Lire aussi :Peut-on avoir recours au droit de retrait après les attentats du 13 novembre ?Ainsi, si un couvre-feu est instauré, l’arrêté pourrait prévoir des modalités particulières pour les salariés travaillant en horaires décalés, ou de nuit. À défaut, et si les salariés sont dans l’impossibilité d’aller travailler, l’entreprise pourrait-elle récupérer les heures de travail perdues au titre de ce couvre-feu ? L’article L. 3122-27 du Code du travail, qui fixe les conditions de la récupération, dispose que seules peuvent être récupérées les heures de travail perdues résultant, entre autres, de « causes accidentelles, d’intempéries ou de cas de force majeure ». Seule la force majeure pourrait être invoquée ici.Droit d’alerteLa déclaration d’état d’urgence peut faire craindre aux salariés un danger pour eux et les décider à refuser d’aller au travail, préférant rester à leur domicile ou loin des grandes agglomérations. Mais ceux-ci peuvent-ils refuser d’aller travailler ?Le lendemain des attentats certains salariés ont invoqué le droit de retrait prévu par le Code du travail (art. L. 4131-1 et suivants du Code du travail). Mais encore faut-il prouver que la situation de travail présente un « danger grave et imminent », condition posée par le texte, ce qui est difficile à démontrer en l’occurrence.Liberté syndicale et autorisation de manifesterIntervenant vendredi 20 novembre devant une confédération nationale, la ministre du travail Myriam El Khomri a déclaré que « la mise en œuvre de l’état d’urgence n’a pas vocation à restreindre les libertés syndicales et les actions revendicatives ». Si la liberté de manifester n’est donc pas menacée, les demandes de manifestation seront cependant examinées « au cas par cas ».Laurent Gamet (Directeur de l’Institut d’études judiciaires de l’université Paris-XIII, Avocat associé, Flichy Grangé Avocats).Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Patrick Roger C’est un peu comme un grand jeu de bonneteau. La commission des finances du Sénat a rendu un avis favorable, mardi 24 novembre, au projet de décret d’avance de fin de gestion qui prévoit à la fois des ouvertures et des annulations de crédits pour un montant de 1,7 milliard d’euros. Les sénateurs observent que ce projet de décret respecte les conditions de régularité du recours au décret d’avance prévues par la loi, mais ils formulent des réserves significatives quant à l’ampleur des ajustements.Lire aussi :L’exécution du budget 2015 n’a pas dérapéEn effet, si l’on agrège à ces mouvements ceux prévus par le projet de loi de finances rectificative qui doit être examiné à l’Assemblée nationale à partir du 30 novembre, ce sont près de 6 milliards d’euros au total qui vont devoir être redéployés pour assurer la fin de l’exercice budgétaire 2015, soit près de trois fois plus que ces dernières années. Auxquels il faut ajouter 1,1 milliard d’euros de redéploiement de fonds issus du programme d’investissements d’avenir (PIA).Besoin de financement des « Opex »En clair, le gouvernement ne parvient pas à contenir les dépenses dans la norme approuvée par le Parlement qu’au prix d’ajustements de fin d’année qui « traduisent les difficultés de maîtrise en cours de gestion » de certaines missions. Au premier rang desquelles, comme il est habituel, le financement des opérations extérieures de la défense. Le besoin de financement par ce projet de décret s’élève à 625 millions d’euros, ce qui porte les crédits pour les « opex » à 1,1 milliard d’euros en 2015 alors que 450 millions avaient été alloués en loi de finances initiale. Un surcoût essentiellement lié aux opérations au Sahel (556 millions) et en Irak et au Levant (236 millions). L’opération « Sentinelle », quant à elle, aura nécessité 171 millions d’euros.L’autre poste principal appelant l’ouverture de crédits supplémentaires concerne les contrats aidés, après la décision prise en juin d’octroyer une enveloppe complémentaire de 70 000 contrats d’accompagnement dans l’emploi et de 30 000 emplois d’avenir. Le projet de décret prévoit ainsi 1 milliard d’euros en autorisations d’engagement et 640 millions d’euros en crédits de paiement pour la mission « travail et emploi ».SuspicionEnfin, malgré les 130 millions d’euros ouverts dans le décret d’avance du 23 octobre et les 53 millions supplémentaires prévus dans le projet de loi de finances rectificative, 40 millions d’euros sont à nouveau ouverts dans ce projet de décret au titre de l’hébergement d’urgence. Ce qui porte à 224 millions d’euros la sous-budgétisation des crédits inscrits en loi de finances initiale.Si les annulations de crédits correspondantes portent sur la quasi-totalité des missions du budget général, elles se concentrent principalement, pour plus de la moitié, sur les missions « écologie », « justice », « recherche et enseignement supérieur » et « aide publique au développement ».Conjugué au projet de loi de finances rectificative, c’est donc un schéma de fin de gestion 2015 d’une ampleur inédite que présente le gouvernement, « ce qui laisse à penser que l’exécution budgétaire est mise sous tension de façon accrue », observe le rapporteur général de la commission des finances du Sénat, Albéric de Montgolfier (LR). « Cette hausse des ouvertures de crédit ne traduit pas tant un dérapage des dépenses de l’Etat – puisque la majorité des ouvertures est compensée par des annulations – qu’une incapacité du gouvernement à respecter les arbitrages qu’il a fixés et que le Parlement a approuvés en loi de finances initiale », conclut-il, laissant ainsi planer une suspicion sur la sincérité de la budgétisation initiale, y compris pour l’année à venir.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adrien de Tricornot L’effet n’est pas très heureux à l’heure où le gouvernement entend encourager l’entreprenariat, notamment parmi les jeunes. L’Aide aux chômeurs créant ou reprenant une entreprise (Accre) – des allégements de cotisations sociales pendant un an – a été supprimée par la loi Macron, au mois d’août, pour les jeunes de 18 à 25 ans, vient de constater un mouvement de jeunes entrepreneurs, Les Moineaux.« Nous avons été alertés par nos membres, dont les cotisations augmentent alors qu’ils n’ont pas été prévenus », s’indigne Benjamin Suchar, le porte-parole des Moineaux. Dans un communiqué publié mardi 24 novembre, ce mouvement parle de « coup fatal » porté à l’entrepreneuriat jeune, et notamment à ceux qui ont adopté le nouveau statut d’étudiant-entrepreneur. « Les étudiants gérants d’entreprise vont devoir payer des cotisations pouvant aller jusqu’à 3 000 euros, sans même réaliser 1 euro de chiffre d’affaires. Et ceux qui étaient autoentrepreneurs pour financer leurs études devront désormais payer 22,9 % de charges au lieu des 5,8 % du temps de l’Accre ! », dénonce le texte.Au cabinet du ministre de l’économie, on reconnaît la suppression de cette exonération pour les jeunes, mais « sans aucune volonté » en ce sens. « Tout est parti d’un amendement sénatorial à la loi Macron, visant à toiletter le code du travail, qui a supprimé la référence aux contrats emplois jeunes, puisque ce dispositif n’existe plus. La suppression de cette mention a eu des conséquences en chaîne », explique-t-on à Bercy.Le ministère assure que cette erreur est quasiment réparée. Le Sénat a en effet adopté le 17 novembre un amendement gouvernemental au Projet de loi de financement de la sécurité sociale réintroduisant le bénéfice de l’Accre aux jeunes qui en avaient été privés. Reste à attendre que cette loi soit définitivement votée et promulguée pour que ce rétablissement prenne effet. Et à s’assurer que les jeunes entrepreneurs n’auront pas à s’acquitter des charges sociales suscitées par ce couac de la simplification.Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Les centrales nucléaires sont-elles vulnérables à une attaque terroriste ? EDF est dans une situation de « vigilance extrême » sur la sécurité de toutes ses installations, notamment ses 19 centrales nucléaires françaises (58 réacteurs), a répondu son PDG, mardi 24 février, sur France 2. Jean-Bernard Levy a précisé que le groupe était déjà « en alerte maximale » depuis les attentats qui ont frappé Paris en janvier 2015.« Nous faisons, en liaison avec les services de police et de gendarmerie, des enquêtes systématiques sur toutes les personnes qui rentrent dans les centrales nucléaires et, bien évidemment, s’il y a des obstacles à ce que les gens puissent rentrer, et bien ils ne rentrent pas », a expliqué M. Lévy. Il a néanmoins précisé qu’EDF n’a « pas accès au fichier S » de renseignement, qui recense en France environ 10 000 personnes, dont des islamistes radicaux et des personnes en voie de radicalisation.L’infiltration d’un djihadiste dans les agents d’EDF ou d’un de ses sous-traitants est toujours possible. Chaque année, quelque 100 000 enquêtes sont réalisées sur le personnel amené à travailler dans les centrales nucléaires. Selon une source proche du dossier, environ 700 personnes ne sont pas autorisées à y pénétrer, parfois pour islamisme radical, mais aussi pour bien d’autres prétextes. Les raisons du refus ne sont jamais communiquées par la préfecture.Installations très sensiblesLes visiteurs extérieurs des centrales doivent, eux, être munis d’une autorisation délivrée par la préfecture. Et les barrières de sécurité sont très importantes à l’intérieur du site. Il est pratiquement impossible à un visiteur d’accéder au bâtiment réacteurs, qui reste sécurisé par des sas, des tourniquets métalliques et des caméras de surveillance.Chez Areva, on juge que le niveau de vigilance était aussi « au plus haut » depuis les attentats de janvier. Le groupe exploite, en effet, des installations très sensibles, comme le site de La Hague (traitement-recyclage des déchets), l’usine Melox dans le Gard (fabrication de combustible à base de plutonium) et celle du Tricastin dans la Drôme (enrichissement de l’uranium).Son directeur de la protection, Jean-Michel Chereau, est un général à la retraite, qui était auparavant numéro 2 du renseignement militaire. Les entreprises sensibles échangent fréquemment avec la défense nationale, notamment la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), et les services du ministère de l’intérieur, en particulier la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), indique-t-on chez EDF et Areva.Mais une « attaque » récente continue d’intriguer. Au début du mois d’août, en Belgique, une personne avait ouvert une vanne et laissé s’échapper 65 000 litres d’huile dans la turbine à vapeur de la centrale de Doel exploitée par Electrabel (Engie), un équipement situé dans le bâtiment adjacent au réacteur nucléaire. Les enquêteurs ont acquis la conviction qu’il s’agit d’un sabotage, et non d’une erreur de manipulation. Le coupable n’a pas été découvert et ses motivations restent inconnues. Rien n’indique qu’il s’agit d’un acte terroriste, mais la centrale avait subi un arrêt de quatre mois et demi.Lire aussi :Après les attentats, les mesures de sécurité sont renforcées dans les usines sensiblesJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Les raisons de retarder davantage un relèvement des taux d’intérêt aux Etats-Unis disparaissent les unes après les autres au fil de la publication des différents indicateurs économiques. Après de bons chiffres de l’emploi en octobre, la révision à la hausse du chiffre du produit intérieur brut (PIB) pour le troisième trimestre, mardi 24 novembre, donne à son tour un signal positif à la Réserve fédérale (Fed) pour déclencher un resserrement monétaire dès décembre. Dans un premier temps, le Département du commerce avait évalué la progression de l’économie américaine à seulement 1,5 %. Ce chiffre vient d’être relevé à 2,1 % en attendant une troisième estimation le 22 décembre.Lire aussi :La croissance américaine perd son élanMême s’il s’agit d’un net ralentissement par rapport au rythme du deuxième trimestre au cours duquel le PIB avait augmenté de 3,9 %, le chiffre publié mardi est en ligne avec les 2,3 % de progression observés sur l’ensemble du premier semestre.L’essentiel de la révision à la hausse vient des stocks des entreprises, qui ont finalement doublé par rapport à la première estimation. Ces stocks ont progressé entre juillet et septembre au rythme de 90,2 milliards de dollars (84,5 milliards d’euros). Toutefois, on observe une nette décélération par rapport aux 113,5 milliards du deuxième trimestre. L’effet rattrapage après un premier trimestre très médiocre semble donc se tasser. La bonne tenue des dépenses dans l’immobilier, qui ont bondi de 7,3 %, a également contribué à réviser à la hausse le PIB.Le taux d’épargne progresseSur le front de la consommation, le bilan est mitigé. Les dépenses des ménages, qui représentent 70 % de l’activité économique aux Etats-Unis, n’ont augmenté que de 3 %, soit 0,2 point de moins que la première estimation et 0,6 point de moins par rapport au deuxième trimestre. En revanche, la bonne nouvelle, c’est la hausse des revenus des ménages, qui, calculés après impôts et ajustés de l’inflation, ont progressé de 3,8 % au troisième trimestre. Il s’agit de la meilleure performance depuis la fin 2012. Entre des dépenses, dont le rythme progression ralentit, et des revenus à la hausse, cela aboutit en toute logique à un taux d’épargne qui progresse de 0,2 point à 5,2 %.La question est de savoir désormais si ce matelas sera dépensé au cours de la saison des fêtes qui débute cette semaine avec le fameux « Black Friday », coup d’envoi de la période des soldes.Mais comme le souligne Jan Hatzius, le chef économiste de Goldman Sachs, nous sommes en présence d’une « croissance tortueuse ». En témoignent les bénéfices avant impôt des entreprises, qui chutent de 1,1 %, après avoir augmenté de 3,5 % au deuxième trimestre. Le recul s’explique principalement par la contre-performance des filiales des entreprises américaines situées à l’étranger. Celles-ci sont lourdement touchées par le ralentissement de la croissance mondiale et la hausse du dollar, qui renchérit le prix des produits américains destinés à l’exportation.Lire aussi :Les grandes entreprises américaines commencent à ralentirCe phénomène se lit également dans les chiffres de la balance commerciale. Les exportations n’ont progressé que de 0,9 % entre juillet et septembre (au lieu des 1,9 % estimés dans un premier temps), tandis que les importations sont en augmentation de 2,1 %. Résultat : le déficit commercial a contribué négativement à hauteur de 0,22 point de pourcentage sur la progression globale du PIB.Faible taux de chômageAutre mauvaise nouvelle, les investissements des entreprises dans les infrastructures, qui ont chuté de 7,1 %, soit 3,1 points de plus que la première estimation. Une dégringolade qui s’explique notamment par les difficultés du secteur pétrolier, frappé de plein fouet par la chute des cours du baril.Mais ces vents contraires ne semblent pas peser sur les créations d’emplois, qui ont été de 271 000 en octobre, faisant tomber le taux de chômage à 5 %. Si les pressions inflationnistes sur les salaires se confirment, la Fed pourrait enfin agir. Sa présidente, Janet Yellen, a redit, lundi 23 novembre, dans une lettre au défenseur des droits des consommateurs Ralph Nader, que, si « l’économie continue de croître, le marché de l’emploi de progresser et si l’inflation remonte vers notre objectif de stabilité des prix de 2 % (…), mes collègues et moi avons indiqué qu’il serait approprié de commencer à normaliser les taux d’intérêt ». Elle précise toutefois que la normalisation serait « graduelle ».Lire aussi :Taux d’intérêt : le grand embarras de la Réserve fédérale américaineStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.11.2015 à 16h44 | Yves Eudes Satoshi Nakamoto, l’inventeur du bitcoin, la monnaie numérique circulant sur Internet, vient d’être présélectionné pour le prix Nobel d’économie 2016. Cette candidature est soutenue par l’économiste américain Bhagwan Chowdhry, professeur à l’université de Californie à Los Angeles et membre du groupe de présélection des candidats à la récompense. Sur son blog, M. Chowdhry explique ce choix :« Le bitcoin, qui existe uniquement en tant qu’objet mathématique, a de nombreux avantages sur les monnaies physiques et papier. Il est sûr, car il repose sur un code cryptographique quasiment inviolable. Il court-circuite les gouvernements, les banques centrales, les intermédiaires financiers tels que Visa, MasterCard, Paypal et les banques commerciales – éliminant ainsi les délais et les coûts des transactions. »M. Chowdhry rappelle aussi que le « protocole du bitcoin » (le programme informatique qui permet à cette monnaie d’exister, appelé aussi blockchain, ou chaîne de blocs de données) peut servir à sécuriser, stocker et transférer toutes sortes de transactions : « les implications sont immenses. Cela va sans doute créer une infrastructure publique, ouverte et décentralisée […] Les grands bénéficiaires seront les consommateurs » – y compris les populations pauvres et marginalisées, qui pourront enfin être incluses dans les circuits financiers.Seul problème : Satoshi Nakamoto est un pseudonyme, et personne ne connaît la véritable identité du père du bitcoin. Dans ces conditions, M. Chowdhry admet que les organisateurs du Nobel hésitent à valider cette candidature, mais il propose une solution : si le prix est décerné à Satoshi Nakamoto, le professeur le recevra en son nom, une pratique courante quand un lauréat ne peut pas se déplacer. La récompense financière, 8 millions de couronnes suédoises (863 000 euros), pourra être changée en bitcoins et versée sur l’un des portefeuilles en ligne de Satoshi Nakamoto. Et qui sait ? On peut même imaginer que, flatté par l’honneur qui lui serait fait, il déciderait de venir chercher son prix Nobel, révélant enfin son visage.Lire : La révolution cachée du bitcoinDéveloppement chaotiqueCela dit, même si Satoshi Nakamoto ne devient pas Prix Nobel, son génie est désormais reconnu de tous – y compris des banquiers internationaux et des traders de Wall Street. Lorsque le bitcoin fit son apparition sur Internet en 2009, il fut d’abord adopté par des geeks rebelles, des cyberanarchistes et des altermondialistes. Pour eux, le bitcoin était un instrument anti-système qui allait concurrencer la finance capitaliste, et créer une structure parallèle plus équitable. Dans le même temps, le bitcoin devint un outil de blanchiment et d’évasion fiscale pour des aventuriers de la finance – oligarques, escrocs, hackers, trafiquants de drogue, marchands d’armes… Résultat de ce développement chaotique : le bitcoin, qui valait 13 dollars en janvier 2013, atteignit 1 124 dollars en novembre de la même année, avant de retomber en dessous de 300 dollars (281 euros).En cette fin 2015, le bitcoin repart à la hausse, mais sagement : son cours dépasse les 300 dollars, et plusieurs millions de transactions sont enregistrées chaque mois. Après six ans et demi d’existence, le bitcoin semble sur le point de passer à l’âge adulte. Les professionnels de la finance ont cessé de le dédaigner ou de s’en méfier, et se sont mis à l’étudier, puis à l’adopter. Au lieu d’abattre le vieux système, le bitcoin va peut-être le rajeunir et le renforcer.Lire aussi :Le « blockchain », nouvel eldorado numérique des banquesLa « blockchain », cœur du systèmePlus précisément, les financiers s’intéressent au système informatique qui sous-tend le bitcoin : la « blockchain », le grand livre comptable crypté et unifié, qui valide et mémorise chaque transaction, à l’échelle mondiale. La blockchain est gérée et stockée collectivement, en temps réel, par l’ensemble de ses utilisateurs, ce qui élimine les risques de fraudes et d’erreurs. Contrairement à une base de données ordinaire, elle ne peut pas être modifiée a posteriori. En outre, au-delà de son usage strictement monétaire, une blockchain peut servir à créer, authentifier, stocker et publier n’importe quel type de transaction – par exemple des achats d’actions, ou des contrats d’assurance « malins » capables d’ouvrir automatiquement un dossier en cas de sinistre…Sur la place de New York, les initiatives se multiplient. Depuis l’été 2015, les opérateurs du Nasdaq testent l’utilisation d’une blockchain sur leur « Private Market », une plateforme de vente préférentielle d’actions de sociétés qui ne sont pas encore cotées en bourse. Si l’essai est concluant, la blockchain pourrait être introduite dans des places boursières plus importantes.Intérêt des banques et des assureursParallèlement, la société de technologie financière new-yorkaise R3 a monté un consortium baptisé R3 CEV, réunissant des banques d’affaires intéressées par la blockchain. L’un de ses objectifs est de concevoir une nouvelle plateforme de compensation interbancaire qui serait plus rapide, plus fiable et plus transparente que le système actuel, le vieux réseau Swift, lourd, lent, cher et mal sécurisé. Aujourd’hui, un virement entre l’Amérique du Nord et la Chine peut prendre trois jours. Avec une blockchain, il prendrait une fraction de seconde.En novembre 2015, le R3 CEV rassemblait déjà 25 grandes banques américaines, asiatiques, australiennes et européennes, dont la française Société Générale. Jamie Dimon, le patron de la banque JP Morgan, a expliqué lors d’une conférence qu’à son avis, le bitcoin lui-même n’a pas d’avenir, car les gouvernements ne vont pas longtemps tolérer une devise échappant à leur contrôle. En revanche, il est persuadé que la technologie de la blockchain est très prometteuse : « Nous avons beaucoup à apprendre dans le domaine des systèmes en temps réel, du chiffrement, de la réduction des coûts et des soucis pour nos clients. ». L’une des dirigeantes de JM Morgan, Blythe Masters, a quitté la banque pour devenir directrice générale de Digital Assets Holdings, une société informatique proposant aux institutions financières une plateforme fondée sur un « hyper-registre crypté et distribué » – en d’autres termes, une blockchain privée. D’autres banques comme Citi, HSBC, Barclays ou la Société Générale proposent des stages à des développeurs spécialisés dans la blockchain, afin de créer des cellules de recherche. D’autres se rapprochent de « start-up bitcoin » : dans sa pépinière d’entreprises londonienne, Barclays accueille des créateurs d’entreprise proposant des usages innovants de la blockchain dans le secteur des cartes de crédit et de l’assurance. En septembre, elle a passé un accord avec un petit site de change de bitcoins, tourné vers les ONG.En France, les experts en blockchain de la Maison du Bitcoin, installée à Paris, sont invités par des banques mutuelles et des compagnies d’assurances qui souhaitent former leur personnel. De son côté, BNP Paribas tente de familiariser ses employés avec le bitcoin et la blockchain, en publiant des articles didactiques dans son magazine interne Quintessence : « étant donné le potentiel des crypto-monnaies à révolutionner les pratiques bancaires dans la prochaine décennie, les banques doivent investir du temps et de l’énergie afin de comprendre comment elles peuvent les utiliser au mieux, avant que d’autres acteurs interviennent et imposent ces décisions pour elles ».Un bouleversement « comparable à celui de l’Internet »Les analystes de BNP Paribas imaginent que l’adoption généralisée de la blockchain provoquerait des bouleversements comparables à l’impact de l’Internet sur de nombreux secteurs économiques depuis une quinzaine d’années, et notamment l’élimination des intermédiaires. En d’autres termes, le jour où les investisseurs disposeront sur Internet d’une blockchain ouverte, fiable et quasiment gratuite pour acheter et vendre des actions, les courtiers deviendront superflus.On n’en est pas là, mais dans différents pays, les pouvoirs publics commencent à réglementer le bitcoin – ce qui revient à le légitimer. Le gouvernement britannique a investi dix millions de livres sterling dans un projet de recherche pour étudier « les opportunités et les défis de la technologie de registre distribué », ainsi que « le potentiel économique des devises virtuelles et de l’argent numérique ». Lire : Comment la France veut réguler le bitcoinEn octobre, la Cour de justice de l’Union européenne a décidé que les ventes de bitcoins ne seraient pas soumises à la TVA. En Europe, le bitcoin est donc bien une monnaie, et non pas une marchandise. Avec ou sans prix Nobel, Satoshi Nakamoto vient de remporter une nouvelle victoire.Yves EudesGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Picut Un tiers des petites et moyennes entreprises ont observé une inflexion de l’activité économique après les attentats de Paris et 44,14% d’entre elles craignent des conséquences économiques à plus long terme, selon une enquête réalisée par la CGPME du 18 au 23 novembre auprès des 122 unions territoriales CGPME et des 200 organisations professionnelles adhérentes.« Sans surprise le commerce, l’hôtellerie/restauration et d’une manière plus générale les activités liées au tourisme, à l’événementiel ou les lieux de rassemblement du public ont observé une baisse d’activité », note la CGPME. Les réservations de spectacle seraient en baisse de 75% à Paris depuis les attentats et de 50% en province, d’après des informations de RTL.Lire aussi :« Si la menace terroriste perdure, elle peut compromettre la croissance économique »Cependant, la plupart des entreprises (65,5%) n’envisagent pas de mesures particulières, contre 15,9% qui pensent en adopter et 13% qui comptent changer leur comportement vers plus de vigilance. L’appel à la sécurité privée est régulièrement évoquée mais le coût que cela représente est redouté.Parmi les demandes des PME/TPE pour être plus efficaces pour prévenir une attaque terroriste, revient celle d’être mieux informées sur leur personnel ou futur personnel pouvant présenter un risque terroristeLa quasi-unanimité des entreprises (91%) se déclare, en revanche, prête à renforcer leurs échanges avec les forces de police au travers notamment de signalements ou d’avis préalables à l’embauche.Par ailleurs, deux tiers des entreprises estiment ne pas être suffisamment informées sur les mesures à prendre pour se prémunir contre les risques d’attentat et les trois quarts ne connaissent pas les mesures applicables dans le cadre de l’Etat d’urgence. « Elles réclament davantage de communication sur le sujet pour ne pas alimenter les fantasmes et les peurs risquant de bloquer la machine économique », indique l’enquête.Soutien des pouvoirs publicsParmi les demandes des PME/TPE pour être plus efficaces pour prévenir une attaque terroriste, revient celle d’être mieux informées sur leur personnel ou futur personnel pouvant présenter un risque terroriste (par exemple si un salarié fait l’objet d’une fiche S). La mise en place d’un « guide sécuritaire sur la conduite à adopter face aux menaces actuelles » fait également partie des demandes les plus fréquentes.Lire aussi :Attentats : un impact sans doute limité sur la croissanceEnfin, il est à souligner que de nombreuses professions s’inquiètent de conséquences économiques sectorielles et souhaitent un soutien des pouvoirs publics au travers notamment de moratoires de paiements de charges sociales ou d’ouverture de lignes de crédit via des fonds spécifiques BPI.A l’heure actuelle, les économistes sont prudents sur l’impact économique des attentats. S’il est évident que certains secteurs (hôtellerie, restauration, grands magasins, salles de spectacle) et certaines zones géographiques, vont être directement touchés, suite notamment à l’annulation d’un certain nombre d’événements, il est beaucoup plus difficile de se prononcer sur l’ensemble de l’économie.Il est aussi très difficile d’évaluer l’impact psychologique des attentats sur les salariés en termes de concentration et de productivité.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Jade Grandin de l'Eprevier Cette fois, la Banque centrale européenne (BCE) a préféré faire simple. Mercredi 25 novembre, l’institution a mis en circulation son nouveau billet de vingt euros de la série « Europe ». Mais elle n’a pas invité les Européens à prendre des selfies avec, comme elle l’avait fait en 2014 pour celui de dix euros. Des internautes s’étaient photographiés en train de le brûler ou de l’utiliser pour inhaler des substances illicites…La sortie de cette coupure se veut une réponse à la contrefaçon. Au-delà de la nouvelle signature chromatique (reflets arc-en-ciel, richesse des couleurs du motif vitrail, dégradé du nombre « 20 »), la principale innovation technologique réside dans la « fenêtre portrait » où trône en hologramme la princesse Europe, enlevée par Zeus métamorphosé en taureau dans la mythologie grecque, et qui a donné son nom au continent.Selon la Banque de France, chacun a 0,004 % de risque de se retrouver avec un faux billet dans la poche. Sans possibilité de se le faire rembourser : ce serait une prime à la contrefaçon. Ces coupures contrefaites proviennent en majorité de bandes organisées, mais aussi de contrefacteurs du dimanche, armés seulement d’un scanner et d’une imprimante. « Aujourd’hui le billet sort, mais dès demain un type réussira à refiler une photocopie à une personne âgée », raconte Michel Chaumon, responsable des formations à l’authentification des billets à la Banque de France. Il a déjà vu un papier de chocolat Milka faire office de bande holographique…« Une fusée Ariane dans la poche »Dans l’Hexagone, la coupure de vingt euros est la plus utilisée avec 52 % des retraits aux distributeurs. La Banque de France en a imprimé 1,9 milliard, soit 44 % des 4,3 milliards de coupures fabriquées pour toute la zone euro. Sa papeterie de Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme) a été un centre de test pilote pour la R&D du nouveau billet. Pour un coût de fabrication ne dépassant pas huit centimes, il fait partie des 10 % des billets les plus sécurisés du monde. « On a une fusée Ariane dans la poche et personne ne la regarde », estime Michel Chaumon.La Banque de France fait donc œuvre de pédagogie pour le lancement de ce nouveau billet. Depuis le début de l’année, elle a formé 26 000 professionnels qui manipulent du cash au quotidien, comme des chefs de caisse, à la méthode du « toucher, regarder, incliner ». Une manière de leur apprendre à bien reconnaître les nouveaux signes de sécurité. Mais pour les particuliers, oublié le concours de selfies. Seuls les 9-12 ans peuvent participer au jeu d’aventure Euro Run « où Anna et Alex aident la police à arrêter un faux-monnayeur ». Les 100 gagnants remporteront un billet de 20 euros, scellé dans un cadre en verre gravé.Jade Grandin de l'Eprevier Audrey Tonnelier (avec Reuters) Cela peut paraître technique, mais pour l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), c’est une petite révolution. Il publiera, à compter de 2016, des chiffres d’inflation, de croissance et de chômage en France plus rapidement que jusqu’à présent, a-t-il annoncé, mardi 24 novembre.La première estimation du produit intérieur brut (PIB) d’un trimestre sera annoncée trente jours après la fin de celui-ci, contre quarante-cinq jusqu’à présent. Une deuxième estimation le sera à soixante jours, puis les comptes trimestriels définitifs seront publiés dans un délai de quatre-vingt-cinq jours, comme c’est déjà le cas.Ce nouveau calendrier, destiné à rapprocher la France des délais européens, est rendu possible par le fait que de nombreuses sources sont elles-mêmes disponibles plus tôt qu’avant, souligne l’Insee. « Il s’agit de sortir la même statistique qu’auparavant, mais plus tôt, en essayant d’améliorer les remontées d’information et les applications que nous utilisons », explique Jean-Luc Tavernier, directeur général de l’Insee.La première estimation du PIB nécessitera toutefois d’extrapoler certaines données non disponibles pour le dernier mois du trimestre sous revue, comme la production industrielle et le commerce extérieur. Mais l’Insee explique que des tests menés depuis plusieurs années assurent un taux de révision maximal de 0,07 point entre la première et la deuxième estimation du taux de croissance de l’économie.Lire aussi :Le PIB de la France augmente de 0,3 % au 3e trimestre« Nouvelle organisation »L’Insee publiera également une estimation provisoire de l’inflation (indice des prix à la consommation) dès la fin de chaque mois, soit deux semaines avant le chiffre définitif (seul donné jusqu’à présent). Ce dernier continuera cependant de faire foi pour les indexations des contrats privés et de diverses prestations (pensions alimentaires, rentes viagères, smic). Là encore, l’Insee fait valoir que des tests l’ont amené à considérer que les estimations précoces étaient fiables pour les tarifs qui ne seraient pas encore disponibles (prix des médicaments, des services de santé, des télécommunications, des transports…).« Nous fournissons déjà des données sur le sujet à Eurostat [l’office statistique de l’Union européenne], qui l’utilise pour ses calculs au niveau européen ; il semblait logique pour nous de le publier également », explique M. Tavernier.Les indicateurs trimestriels concernant le marché du travail (notamment le taux de chômage au sens du Bureau international du travail) seront également avancés de deux semaines, grâce à « une nouvelle organisation des traitements de l’enquête emploi : modification des questionnaires et nouvelle chaîne de traitement informatique », fait valoir l’Insee.Enfin, l’Insee annonce qu’il sera en mesure de publier, dès la fin de 2015, une estimation du taux de pauvreté de l’année 2014 en France, une statistique qu’il mettait jusqu’ici plus de dix-huit mois à compiler dans le cadre de ses enquêtes annuelles sur les revenus fiscaux et les inégalités. « Nous utiliserons une méthode nouvelle, dite de microsimulation, fondée sur un échantillon de ménages », précise M. Tavernier.Ces évolutions ne vont pas sans changements à l’Insee. « Si on veut continuer à avoir la même qualité de données, il faut pouvoir investir dans ces nouvelles méthodes tout en assurant la production courante de données, c’est donc plus de travail pour chacun », convient M. Tavernier.Lire aussi :Pourquoi la croissance française reste (malgré tout) poussiveAudrey Tonnelier (avec Reuters)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat La Russie a mis ses menaces à exécution : Gazprom a annoncé, mercredi 25 novembre, l’interruption de ses livraisons de gaz à l’Ukraine, ajoutant que de « graves risques » pesaient sur son transit vers l’Europe par le territoire ukrainien au cours de l’hiver. Le géant gazier a justifié sa décision par le retard de paiement de la compagnie publique ukrainienne Naftogaz, qui doit payer d’avance le gaz livré par Gazprom en application de l’accord passé fin septembre sous l’égide de l’Union européenne (UE). Intoxication ? Le premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, a démenti, mercredi, cette version des faits en affirmant que c’est Kiev qui a décidé de mettre un terme à ses importations pour réduire sa dépendance envers Moscou.Gazprom avait repris le 12 octobre des livraisons suspendues en juillet. Cette nouvelle interruption s’inscrit dans un contexte politique plus large. Elle intervient trois jours après le sabotage des lignes électriques à haute tension ukrainiennes approvisionnant la Crimée, annexée par les Russes en mars 2014. Mardi, Moscou avait annoncé l’arrêt imminent de ses livraisons en accusant les Tatars de Crimée et les militants nationalistes ukrainiens, deux groupes hostiles à une Crimée russe, d’empêcher la réparation du réseau avec la complicité tacite de Kiev. Le ministre ukrainien de l’énergie, Volodymyr Demtchichine, avait justifié ce retard en expliquant que des installations « pourraient être minées ». Dans la péninsule annexée, 938 000 personnes étaient toujours privées de courant mardi, la seule production étant fournie par des groupes électrogènes, dont 300 générateurs envoyés de Russie.Arrêt des livraisons de charbonLe ministre russe de l’énergie, Alexandre Novak, a aussi envisagé, mardi, une autre mesure de rétorsion : un arrêt des livraisons de charbon, qui alimentent les centrales électriques et les chaufferies urbaines, indispensables à l’approche de l’hiver. « Nous pouvons, et peut-être le devons-nous dans cette situation, prendre la décision d’arrêter les livraisons de charbon de nos organisations commerciales », a-t-il prévenu. Ce n’est pas seulement l’activité en Crimée, mais celle des régions ukrainiennes limitrophes qui est touchée, a-t-il fait valoir.Ce regain de tension a été accentué par la suspension des échanges avec la Crimée, annoncée lundi par le président ukrainien. Petro Porochenko a demandé au gouvernement la création d’un groupe de travail afin de stopper « les livraisons de marchandises et tous les échanges commerciaux » avec la péninsule. Le premier ministre, Arseni Iatseniouk, a laissé entendre que cette décision était une réplique à la menace de la Russie d’imposer un embargo sur les marchandises ukrainiennes à partir du 1er janvier 2016. C’est à cette date qu’entrera en vigueur l’accord de libre-échange entre l’Ukraine et l’Union européenne (UE), principal volet d’un accord d’association plus large.L’accord de libre-échange, scellé fin avril entre Kiev et Bruxelles, se traduira par la levée de nombreuses barrières douanières. Les Européens voulaient néanmoins y associer Moscou, farouchement hostile à un rapprochement vécu comme une menace pour son économie et une intrusion inacceptable dans sa zone d’influence. Ils avaient donc poussé l’Ukraine à négocier avec son puissant voisin pour parvenir à un accord commercial trilatéral. Ces discussions n’ont pas abouti.Lire aussi :La Russie et Bruxelles trouvent un accord sur la reprise des livraisons de gaz à l’UkraineSur la question gazière, on risque de revenir à la situation qui prévalait avant le compromis de septembre entre Moscou et Kiev. Les compagnies publiques Gazprom et Naftogaz avaient signé, à Bruxelles, un compromis permettant aux Ukrainiens de passer l’hiver sans être privés de gaz. L’UE s’était engagée à faciliter le financement des achats ukrainiens, notamment auprès de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). Pour sa part, la Russie avait fait un geste de bonne volonté en réduisant le prix du gaz vendu à son voisin.L’Ukraine n’est pas dépourvue de ressources énergétiques, notamment de gaz et de charbon. Mais le premier est en quantité insuffisante et le second manque depuis la perte du riche bassin houiller du Donbass (Est), où de nombreuses mines ont été bombardées ou ont dû fermer. Le pays n’a jamais été aussi dépendant de la Russie pour son approvisionnement énergétique (gaz, charbon, pétrole). En octobre 2014, les Russes avait temporairement interrompus la fourniture de charbon sans donner d’explication convaincante à ses clients.Moscou pourrait aussi utiliser l’arme de l’énergie nucléaire. Les quinze réacteurs ukrainiens en service couvrent près de 50 % des besoins en électricité du pays, ce qui en fait le plus « électronucléaire » du monde derrière la France (75 %). Construites par les Russes, en particulier sous l’ère soviétique, ces centrales dépendent du groupe russe Rosatom pour leur entretien, la fourniture du combustible et le recyclage des déchets. Les Ukrainiens se tournent de plus en plus vers Toshiba-Westinghouse, dont le PDG a récemment rencontré M. Porochenko, pour exploiter son parc.Instruit par la catastrophe de Tchernobyl (1986), jamais Moscou n’a brandi la menace d’une rupture de sa coopération nucléaire, même au plus fort des conflits de 2006, 2009 et 2013-2014. « Le sujet de la sûreté est vraiment très sensible, on ne touche pas à l’atome, on poursuit notre coopération », confie un dirigeant de l’agence russe de l’énergie atomique. Ce qui n’interdit pas aux dirigeants russes de souligner les risques d’exploitation de ces réacteurs dans un pays instable, à commencer par le vice-premier ministre, Dmitri Rogozine. Une autre manière de mettre la pression sur Kiev.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre Les salariés du Groupe Altice Média (L’Express, L’Expansion…) poursuivent leur mobilisation contre les mesures d’économies envisagées par leur direction. Mardi 24 novembre a été prévu un arrêt de travail de quelques heures, alors qu’environ 120 suppressions de postes restent envisagées.Lancé par tous les syndicats et sociétés de journalistes, cet arrêt de travail se veut une réponse à la « vacuité du projet stratégique » présenté lors des comités d’entreprise du 30 octobre et du 18 novembre, estiment ces représentants.« Ligne éditoriale positive »Le mécontentement touche notamment la rédaction de L’Expansion où la société des rédacteurs juge le projet de nouvelle formule « contraire aux principes et aux règles éthiques ». Elle réagi ainsi à un projet qui revendique une « ligne éditoriale positive », qui valorise les entreprises et noue des relations avec elles à travers notamment le développement d’événements.À L’Express, le projet de nouvelle formule présenté par Christophe Barbier suscite également des interrogations. L’objectif du directeur des rédactions est de faire de l’hebdomadaire un titre « premium » et « référent », un projet perçu par certains comme trop élitiste.Lire aussi :La tension monte d’un cran à « L’Express » après le vote d’une double motion de défiancePlus généralement, les représentants des salariés dénoncent l’écart entre les ambitions affichées et la sévère réduction des coûts et des effectifs conduite par l’équipe dirigeante choisie par l’actionnaire Patrick Drahi. Le groupe devrait perdre 3,5 millions d’euros cette année, hors coût de la clause de cession actuellement ouverte.Lire aussi :« L’Express » doute de son avenir après le plan socialAlexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil Au terminal 2 de l’aéroport Charles-de-Gaulle, le plus grand calme régnait samedi 14 novembre, au lendemain des attentats qui ont endeuillé Paris. Pourtant, les attaques terroristes ont des conséquences indirectes sur le fonctionnement du terminal. Une file interminable de passagers en partance s’étire dans le hall de l’aérogare. « En raison de la réintroduction du contrôle aux frontières, tous les passagers doivent passer par le contrôle des passeports, et l’aéroport n’est pas dimensionné pour cela », explique Christophe Lamartinie, chef d’escale de la Lufthansa à Roissy. Les passagers, comme ce groupe de Chinois en transit pour l’Allemagne, doivent prendre leur mal en patience. « Une à deux heures de queue car, en plus, les vols ont été retardés à cause des mesures de sécurité renforcées », ajoute Corine, employée au comptoir de la compagnie grecque Agean.Suivez notre live sur la situation à ParisS’il n’y a pas de ruée visible des touristes pour fuir Paris, les candidats au départ ne manquent pourtant pas. « Ce matin, une dizaine de passagers américains qui venaient tout juste de débarquer d’un vol en provenance des Etats-Unis ont voulu repartir chez eux dès leur arrivée à Paris », raconte Peggy, hôtesse au comptoir de la compagnie aérienne américaine United Airlines. Quelques-uns ont appris les attentats à leur atterrissage, « les autres ont reçu un mail de leur patron pendant le vol pour annoncer l’annulation de leur mission et leur ordonner de rentrer » au plus vite, ajoute-t-elle.Mouvement de massePour ces passagers pressés, United a assoupli ses pratiques tarifaires. « Comme c’est une situation spéciale, nous ne faisons pas payer le changement de billets », précise Peggy. Toutefois, ces demandes resteraient exceptionnelles. Elle n’a noté « aucune annulation de vol, ni en provenance des Etats-Unis ni au départ de Paris ». La grande compagnie asiatique Singapore Airlines n’a pas non plus « constaté de mouvement de masse de touristes qui veulent repartir ». « Pas plus que d’habitude ! » Toutefois, tempère son antenne parisienne, les attentats « sont arrivés un vendredi soir alors que [ses] bureaux étaient fermés ». En pratique, avec les vols du soir vers l’Asie, il pourrait y avoir un éventuel afflux de touristes. Mais les « passagers ne se déplacent plus » ou peu jusque dans les aéroports pour modifier leurs vols, explique M. Lamartinie. « Ils téléphonent aux centres d’appels ou passent par Internet », signale le chef d’escale qui ajoute que, pour l’occasion, Lufthansa a choisi, elle aussi, d’appliquer une « politique de goodwill » : à l’instar de sa rivale United, elle ne fait pas non plus payer les changements de vol.Retours précipitésA Roissy, Turkish Airlines est la seule compagnie aérienne à admettre un rush de passagers qui veulent abréger leur séjour en France. Depuis ce matin, « il y en a pas mal, 15 % à 20 % de plus, qui sont venus changer leur billet » pour rentrer avant la date prévue, constate Ylmaz, au comptoir de la compagnie turque. A l’en croire, les candidats au départ sont encore plus nombreux « par Internet ou via les call center ». Selon lui, environ 40 % de passagers supplémentaires par rapport à un jour ordinaire se sont connectés samedi ou ont pris leur téléphone pour changer de vol.Ces retours précipités pourraient être de plus en plus nombreux dans les jours à venir. « Les gens sont en panique, se désole Ylmaz. Des touristes arrivés vendredi pour un week-end de trois jours voulaient déjà repartir chez eux samedi. » Paradoxalement, les policiers semblent moins visibles ques les jours précédents à Roissy. « On voit moins de militaires du dispositif Vigipirate que d’habitude », s’étonne Bastien à l’enregistrement de Turkish Airlines. « On ne les voit plus du tout », renchérit son collègue José. Les policiers étaient pourtant bien là. Engoncés dans de lourds gilets pare-balles, ils barraient les accès du terminal, le temps de neutraliser un « colis suspect ».Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques de Paris : ce que l’on sait des auteurs des attentatsLire aussi :Attaques à Paris : le point sur l’enquête et le déroulé des attaquesLire aussi :A l’hôpital Lariboisière, « c’était de la chirurgie de guerre »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Aux urgences de la Pitié-Salpêtrière, familles et amis cherchent des nouvelles de leurs prochesLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicole Vulser Paris, bonjour tristesse. Au lendemain des attaques terroristes perpétrées en région parisienne vendredi 13 novembre, un très grand nombre de magasins gardaient porte close dans des quartiers habituellement très fréquentés à six semaines de Noël. Très peu de flâneurs dans les rues parisiennes et les boutiques vidées de leur clientèle habituelle – à l’exception des commerces alimentaires. Rue de Rivoli, en fin de matinée samedi 14, bon nombre d’enseignes étaient restées fermées, comme les chausseurs Minelli, Camper, Aldo ou encore les boutiques de vêtements Forever 21, Superdry, Desigual ou IKKS. Le boulevard Haussmann était, lui aussi, déserté, et seules de très rares familles s’étaient aventurées à montrer les vitrines de Noël du Printemps ou des Galeries Lafayette à leurs enfants.Suivez notre live sur la situation à Paris« Nous avions décidé d’ouvrir dans un élan citoyen de résistance face à la barbarie », avait indiqué une porte-parole des Galeries. Une telle volonté relevait davantage d’un acte symbolique que d’une volonté mercantile. En effet, un lendemain d’attentats, comme après Charlie, les grands magasins sont désertés et le chiffre d’affaires, bien en deçà de la moyenne. Le groupe a dû changer de politique dans la matinée et se résoudre, à midi et demi, à prendre la décision de fermer le navire amiral ainsi que les Galeries Lafayette Montparnasse et le BHV Marais.Lire aussi :Attaques à Paris : les magasins ferment à ParisLa direction explique ce revirement par « des difficultés à assurer une qualité de service optimale pour nos clients ». Le service s’effectuant sur la base du volontariat, le grand magasin n’a finalement pas obtenu les effectifs suffisants. La direction de la communication précise par ailleurs que, contrairement à une rumeur qui avait circulé toute la matinée, « aucun colis suspect n’a été détecté au magasin Galeries Lafayette Haussmann ». La direction des Galeries Lafayette affirme que les mesures de sécurité « sont aujourd’hui très significativement renforcées au sein de l’ensemble du réseau ».Même politique chez les géants du luxeUn groupe d’une vingtaine de touristes chinois a donc rebroussé chemin dans le calme quand les vigiles du grand magasin du boulevard Haussmann a annoncé, en fermant les portes, que le magasin devrait ouvrir normalement lundi. Le Printemps, qui avait déjà décidé de ne pas ouvrir ses magasins Nation et Italie, a lui aussi été contraint de fermer son navire amiral du boulevard Haussmann dans la matinée. Rive droite, Le Bon Marché a fait de même. D’autres grandes enseignes de prêt-à-porter, comme le japonais Uniqlo, l’américain Gap, l’italien Benetton ou le suédois H&M avaient maintenu leur rideau baissé samedi. La boutique Zara (filiale de l’espagnol Inditex) du boulevard Haussmann a fermé ses portes en fin de matinée.Les groupes de luxe ont adopté la même politique. Aucune des marques de LVMH n’a ouvert, qu’il s’agisse de Sephora, Guerlain, Louis Vuitton, Céline, Kenzo, Fendi… « C’est un acte de solidarité, de deuil », a expliqué le porte-parole. Il s’agit aussi de mesures de sécurité, « puisque toutes les forces de l’ordre doivent être mobilisées là où se sont passés les attentats », a-t-il ajouté. La Fondation Vuitton n’est pas non plus ouverte au public samedi. Idem chez Kering : les boutiques Gucci, Bottega Veneta, Saint Laurent restent closes samedi « compte tenu de l’état d’urgence qui a été décrété et par mesure de sécurité pour les salariés », explique le porte-parole du groupe.Aucune décision n’a encore été prise au sein des entreprises pour rouvrir ou non lundi. Tout dépendra des ordres donnés par la police et la préfecture.Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques de Paris : ce que l’on sait des auteurs des attentatsLire aussi :Attaques à Paris : le point sur l’enquête et le déroulé des attaquesLire aussi :A l’hôpital Lariboisière, « c’était de la chirurgie de guerre »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Aux urgences de la Pitié-Salpêtrière, familles et amis cherchent des nouvelles de leurs prochesLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard « On repasse en alerte maximale ! » A Arkema comme à Total, à Air liquide et dans d’autres groupes disposant d’installations industrielles sensibles en France, les attentats qui ont fait au moins 128 morts à Paris et en région parisienne, dans la nuit de vendredi à samedi 14 novembre, ont immédiatement entraîné une vigilance accrue, dans la crainte qu’un de leur site ne soit visé par une prochaine action terroriste.« Les rondes et les contrôles sont renforcés, l’accès des véhicules est limité, tous sont fouillés à l’entrée et à la sortie, on vérifie que chacun porte son badge de façon très apparente, que ce soit dans les usines, les centres de recherche ou les bureaux », énumère un responsable d’Arkema, l’un des principaux chimistes français.« Que peut-on faire de plus ? »Les pouvoirs publics sont également mobilisés. Les ministres de l’économie et de l’écologie, Emmanuel Macron et Ségolène Royal, ont participé au conseil de défense élargi qui s’est tenu samedi matin à l’Elysée, pour évoquer en particulier la situation des sites « Seveso », c’est-à-dire les sites de production, de stockage ou de recherche les plus dangereux. Quelque 1 200 installations sont classées « Seveso«  en France : environ 540 dites « seuil bas » et 640 dites « seuil haut », pour lesquelles le danger est plus marqué. La création de ce dispositif a fait suite au rejet accidentel de dioxine en 1976 à Seveso, en Italie.« On essaie d’être encore plus vigilants, mais que peut-on faire de plus ?, s’interroge un industriel. Depuis cet été, nos sites sont déjà extrêmement contrôlés. »Les spécialistes de la chimie, secteur le plus sensible avec le pétrole et le nucléaire, ont néanmoins une proposition. Ils demandent à l’Etat de retirer de ses sites Internet les informations sur la localisation précise des productions et des stocks. Des informations dont la loi du 30 juillet 2003 sur la prévention des risques technologiques prévoit qu’elles soient publiques, dans un souci de transparence. « En 2003, c’était peut-être utile, commente Jean Pelin, directeur général de l’Union des industries chimiques (UIC). Aujourd’hui, cela facilite trop la tâche d’un terroriste qui voudrait savoir où se trouvent le chlore ou l’ammoniac dans une usine afin de commettre un attentat. »L’UIC demande donc à l’Etat le retrait immédiat de ce type d’informations des sites Internet publics. « Certains préfets l’ont déjà fait, précise M. Pelin. Maintenant, il faut que ce soit fini partout dans la semaine. » Un plan Vigipirate déjà à son niveau maximalDepuis les attentats de janvier au siège de Charlie Hebdo et dans un Hyper Cacher à Paris, le plan Vigipirate est déjà à son niveau maximal en Ile-de-France. Surtout, de nouvelles mesures ont été prises cet été à la suite de l’attaque, le 26 juin, contre l’usine Air Products de Saint-Quentin-Fallavier (Isère). Ce jour-là, un homme de 35 ans avait tué et décapité son patron, à Chassieu, dans la banlieue lyonnaise, puis tenté, en vain, de faire exploser une usine chimique en précipitant son fourgon contre des bouteilles de gaz. Quelques semaines plus tard, le 14 juillet, deux explosions a priori criminelles visaient un site pétrochimique à Berre-l’Etang (Bouches-du-Rhône), sans faire de victime.Après ces attaques, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, avait réuni les industriels et le gouvernement, et avait publié, le 30 juillet, une instruction visant à améliorer la protection des sites vulnérables. « Cela a entraîné un renforcement considérable des mesures de sécurité », estime M. Pelin.Des accès restreints aux points névralgiquesDans ce cadre, les entreprises sont incitées à renforcer les clôtures autour de leurs usines sensibles, à installer davantage de caméras de surveillance et à mettre en place des systèmes plus efficaces pour éviter les intrusions. Par exemple, des plots en béton empêchant un véhicule d’entrer de force.Les industriels sont également amenés à définir dans chaque site des zones spécifiques, avec des accès restreints aux points névralgiques : tous les prestataires n’ont pas besoin d’aller dans les lieux de production et de stockage.Enfin, les entreprises propriétaires de sites « Seveso » ont reçu, en septembre, un long questionnaire destiné à identifier les risques terroristes dans leurs installations et à détailler les mesures de prévention prises ou à prendre. L’occasion de se poser les bonnes questions, et d’y répondre. Les industriels doivent renvoyer leurs réponses à l’Etat pour le 15 décembre.Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques de Paris : ce que l’on sait des auteurs des attentatsLire aussi :Attaques à Paris : le point sur l’enquête et le déroulé des attaquesLire aussi :A l’hôpital Lariboisière, « c’était de la chirurgie de guerre »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Aux urgences de la Pitié-Salpêtrière, familles et amis cherchent des nouvelles de leurs prochesLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard Dans le quartier parisien de l’Opéra, habituellement très animé le samedi, l’ambiance ressemblait plus à celle d’un dimanche, au lendemain des attentats qui ont touché la capitale et sa banlieue, vendredi 13 novembre. Dans ce lieu prisé des badauds, des touristes choisissaient d’écourter leur séjour. D’autres déambulaient en se heurtant aux portes closes.« Dès minuit, nous avons été confrontés à l’inquiétude de nos clients, explique Maurizio, réceptionniste à l’Hôtel de Noailles, rue de la Michodière (2e arrondissement). Nous avons eu cinq ou six départs précipités, trois annulations pour ce soir dimanche, et les demandes d’annulation pour des séjours en décembre n’arrêtent pas de tomber. »Selon lui, « la panique est sans commune mesure avec les événements de Charlie Hebdo, car cette fois, c’est Paris dans son ensemble qui est visé, chacun se sent une cible ». Des agences de voyage ont également contacté leurs clients pour discuter avec eux d’un éventuel rapatriement.Suivez notre live sur la situation à Paris« Be safe » A l’hôtel Ambassador, boulevard Haussmann, où l’ambiance est calme et feutrée, la réceptionniste explique que six clients sont partis précipitamment ce samedi. D’autres, pourtant arrivés dans la journée, ont décidé d’écourter leur séjour et de ne rester qu’une nuit. Le mot d’ordre de la direction de cet hôtel de la chaîne Mariott est de rassurer la clientèle.L’ambiance était plus tendue au Grand Hôtel, le matin, sur la place de l’Opéra. Vers 10 h 30, la rue Auber a été coupée à la circulation, une bonne heure durant, et la police en interdisait l’accès. En cause : un véhicule suspect garé entre la rue Scribe et la rue Auber. Le personnel avait ordre de ne pas répondre aux journalistes et leur interdisait l’accès à l’établissement. Seuls les clients disposant d’une chambre étaient autorisés à entrer dans l’hôtel. Au moment de monter dans leur taxi, des clients moyen-orientaux, quittant le Grand Hôtel, se sont tournés vers l’employé les accompagnant en lui disant « Be safe » (« Faites attention »).Sur la place de l’Opéra elle-même, des touristes photographiaient le monument. Mais le cœur ne semblait plus vraiment y être, comme pour ces deux couples de quinquagénaires néerlandais, guide de Paris à la main : ils ont décidé, eux aussi, d’écourter leur séjour et de rentrer chez eux aujourd’hui.Mais d’autres touristes étaient bien décidés à profiter malgré tout de leur visite parisienne. Des groupes de Chinois en voyage organisé faisaient la queue devant le grand magasin de montres Bucherer, boulevard des Capucines, d’autres se pressaient dans le magasin Paris Look, qui accueille, boulevard Haussmann, les clients désireux d’acheter parfums et articles de maroquinerie.Concerts annulés, cinémas fermésEn début de journée, la plupart des magasins avaient fait le choix de rester ouverts, tels le Printemps ou les Galeries Lafayette. Mais les deux paquebots du boulevard Haussmann ont finalement fermé leurs portes à la mi-journée. Le Printemps a le premier évacué ses clients, de manière assez rapide. Les Galeries Lafayette lui ont emboîté le pas en prenant un peu plus de temps.Dans l’après-midi, les affiches sur les devantures annonçant la fermeture exceptionnelle ce samedi se sont multipliées. De même, les cinémas Gaumont et UGC ont baissé leur grille. La salle de spectacles de L’Olympia annonçait l’annulation du concert de The Dø ce soir et disait son soutien au personnel et aux victimes du Bataclan. Les portes de l’église de la Madeleine étaient aussi closes.D’autres touristes, bien présents dans les brasseries, faisaient leurs emplettes chez Fauchon et chez Ladurée. Même si l’affluence était moindre que d’habitude, les clients faisaient aussi toujours la queue pour acheter les célèbres macarons. Seule modification au programme, la boutique Ladurée devait fermer à 18 heures au lieu de 19. Devant les vitrines de Noël des grands magasins, des familles déambulaient sans la cohue des samedis après-midi.Lire aussi :Equipements publics fermés, manifestations interdites à Paris... mais trafic ferroviaire normalNos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques de Paris : ce que l’on sait des auteurs des attentatsLire aussi :Attaques à Paris : le point sur l’enquête et le déroulé des attaquesLire aussi :A l’hôpital Lariboisière, « c’était de la chirurgie de guerre »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Aux urgences de la Pitié-Salpêtrière, familles et amis cherchent des nouvelles de leurs prochesLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sandrine Cassini Bien avant l’AFP, BFM-TV ou i-Télé, c’est Twitter qui a informé le premier des attentats commis par des terroristes dans Paris, au Bataclan et dans les 10e et 11e arrondissements, et au Stade de France. Sur le réseau social, la mobilisation a été bien plus importante qu’en janvier, au moment des attentats contre Charlie Hebdo et à l’hypermarché casher de la porte de Vincennes.En dix heures, le hashtag #Prayforparis a été utilisé dans 6,7 millions de tweets, à raison de 17 000 tweets par minute à 0 heure 28. #PorteOuverte, le mot-clef qui a permis aux Parisiens d’accueillir chez eux des blessés ou des concitoyens dans la détresse, a été twitté un million de fois, tandis que #RechercheParis, activé par les internautes pour rechercher des proches, continuait d’envahir le Web samedi en milieu d’après-midi. A titre de comparaison, #JeSuisCharlie avait généré 6,63 millions de tweets en cinq jours.Suivez notre live sur la situation à ParisVisiblement plus aguerris qu’en janvier, Twitter, Facebook et Google ne sont pas restés passifs. Pour répondre aux inquiétudes des autorités, qui craignent dans ce type de circonstances désinformation et mouvements de panique, Twitter a mis en ligne à 1 heure du matin un message orientant les internautes vers le compte de la préfecture de Paris, désormais très active sur le site de micromessagerie.Lors de l’assaut donné par les forces de l’ordre au Bataclan, elle a recommandé aux « twittos » de ne pas diffuser d’informations afin d’éviter d’informer les terroristes sur les positions de la police. Malgré ce dispositif, tout ce qui circule n’est pas fiable. Des internautes signalaient samedi que certaines recherches de disparus étaient fausses.Ruban noirPour la première fois pour ce type d’événement, Facebook a lancé, au moment où les attentats battaient leur plein, vendredi soir, son « Safety Check », baptisé « contrôle d’absence de sécurité », demandant aux internautes d’indiquer s’ils étaient bien en sécurité. Cette année, le réseau social a activé cinq fois cet outil, mais uniquement pour des catastrophes naturelles, comme lors du tremblement de terre au Népal. Facebook, où les djihadistes s’étaient montrés très actifs lors des attentats de Charlie Hebdo, a également renforcé son équipe de surveillance des contenus illicites. Enfin, Google avait mis en place sur Google Now, sorte d’assistant personnel pour mobile, un cartouche renvoyant sur le numéro d’urgence du ministère de l’intérieur, et proposé des communications gratuites par son outil de chat. Samedi matin, le moteur de recherche avait habillé sa page d’accueil d’un ruban noir, rendant hommage aux victimes. La plate-forme de vidéos YouTube, où les djihadistes avaient diffusé en janvier la vidéo de propagande d’Amedy Coulibaly, fait aussi l’objet d’une surveillance particulière. Pour le moment, les auteurs des attaques n’ont rien mis en ligne. Les autorités ont quand même signalé au moteur de recherche une vidéo tournée vendredi soir, mais sans demander son retrait officiel. A cette heure, on ne connaît pas encore son contenu.Les trois géants du Net disent entretenir des contacts permanents avec les autorités. La relation s’est notamment renforcée après les attentats du début de l’année. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, s’était rendu dans la Silicon Valley pour sensibiliser leurs dirigeants américains à la nécessité de mieux collaborer, et surtout de retirer les contenus illicites. Depuis, Twitter, Facebook et Google cherchent l’équilibre entre coopération et préservation des libertés publiques.Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques de Paris : ce que l’on sait des auteurs des attentatsLire aussi :Attaques à Paris : le point sur l’enquête et le déroulé des attaquesLire aussi :A l’hôpital Lariboisière, « c’était de la chirurgie de guerre »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Aux urgences de la Pitié-Salpêtrière, familles et amis cherchent des nouvelles de leurs prochesLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Sandrine CassiniJournaliste au Monde Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Dix mois après les attentats de janvier, les grands médias français, tous établis à Paris, ont de nouveau connu une mobilisation totale, vendredi 13 novembre dans la soirée et samedi. Mais alors que le traitement médiatique des attaques menées par les frères Kouachi et par Amedy Coulibaly avait donné lieu à de vives polémiques, suivies de sanctions du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), cette fois la couverture n’a jusqu’ici pas soulevé de questions.« Nous n’avons pas été confrontés à des situations aussi compliquées qu’en janvier : soit c’était fini quand on est arrivé sur les lieux, soit c’était en cours, au Bataclan, mais on était placés loin », explique ainsi Hervé Béroud, directeur de la rédaction de BFM-TV. Cette fois, pas de dilemme sur le fait de diffuser en direct ou non les images de l’assaut, à la différence des dénouements de Dammartin-en-Goêle (Seine-et-Marne) ou de la porte de Vincennes, qui s’étaient déroulés sous l’œil des caméras. « Tout est allé beaucoup plus vite », résume M. Béroud.« Nous n’avions pas d’équipe en capacité de filmer l’assaut sur le Bataclan, renchérit Catherine Nayl, directrice générale adjointe à l’information du groupe TF1. Mais si nous en avions eu une, nous ne l’aurions pas diffusé. » Par prudence, BFM-TV et i-Télé ont cessé de diffuser les images du Bataclan en direct vers 0 h 30 samedi, au moment de l’assaut. Cette démarche répond aux recommandations formulées par le CSA au lendemain des attentats de janvier.En revanche, vendredi soir, aucune consigne n’a été donnée aux médias par le ministère ou par le CSA. « Nous n’avons reçu aucun message de la part des autorités, il n’y a pas eu d’échanges hors ceux que nous entretenons avec nos sources policières dans le cadre de notre suivi », atteste Laurent Guimier, directeur de France Info.Le CSA s’est exprimé samedi vers 15 heures, dans un communiqué, pour « attirer très vivement l’attention des rédactions des télévisions et des radios sur la nécessité de ne donner aucune indication susceptible de mettre en cause le bon déroulement des enquêtes en cours dans les circonstances tragiques que vit notre pays ».Suivez notre live sur la situation à ParisPrudence redoubléeAu-delà du cas précis des images d’assaut, l’impression générale était celle d’une prudence plus forte qu’en janvier, notamment dans la communication des bilans.« On a presque eu un excès de prudence sur certaines informations : notamment le bilan très lourd de victimes tuées, pourtant recoupé par des sources médicales et policières, juge M. Béroud. Soixante morts, quatre-vingt morts… On avait envie que cela ne soit pas vrai et peur que cela puisse être faux. Mais c’est allé vite et ça s’est malheureusement révélé en-deçà de la vérité. »Malgré cette sidération, les médias ont semblé mieux maîtriser la situation. « Après les événements de janvier, on a revu notre fonctionnement de façon à être plus cohérents quant aux informations données entre nos différents supports (Web, antenne…) », rappelle M. Guimier. « Les équipes ont des réflexes qui tiennent compte de ce qu’on n’a fait ou pas fait au moment de Charlie, constate Catherine Nayl. Cela concerne par exemple les correspondances sur les réseaux sociaux pendant les prises d’otages. » « On est plus rapidement passés dans l’explication, dès samedi matin. En janvier, il y avait eu des jours de traque », abonde Pascal Golomer, directeur de l’information de France Télévisions, qui a également hésité un peu avant de donner les bilans impressionnants de morts.France Télévisions, qui n’a pas encore de chaîne d’information en continu, n’a pas décroché en direct tout de suite : France 2 a continué sur l’émission « Ce soir ou jamais » jusqu’à minuit et l’intervention de François Hollande, puis a rendu l’antenne à 2 heures. Auparavant, France 3 avait assuré le suivi des événements de 22 h 45 à minuit. Samedi, France 2 a repris l’antenne, jusqu’à midi, et France 3 a fait un décrochage avec des images de ses rédactions dans toute la France. Le « 13 heures » de France 2 est lui prolongé jusqu’à 14 h 30. De son côté, TF1 a assuré un long direct, vendredi soir après le match de football France-Allemagne, puis samedi matin.Lire aussi :Couverture des attentats : « Que fait-on ? On met un écran noir ? »Entre victimes et témoinsReste que dans toutes les rédactions, le travail se fait sous tension. « L’ambiance est lourde, décrit M. Béroud. Les journalistes sont parfois comme des médecins, à avoir une pointe d’humour pour déstresser, mais pas là… »« Les gens dans la rédaction sont très touchés, raconte M. Golomer. Beaucoup sont revenus au siège de France Télévisions, vendredi soir, et étaient émus. Aucune population spécifique ne semblait visée dans les attentats. Cela pèse. Tous nos journalistes ont été contactés par leur famille pour savoir comment ça allait. On sent que les gens avaient envie de se retrouver ensemble, comme un refuge aussi. »« L’épicentre des attaques est un quartier où nombre de journalistes résident ou ont leurs habitudes, observe Laurent Guimier. Plusieurs membres de l’équipe étaient présents sur place, ont témoigné avant de rejoindre la rédaction. » Une situation vécue dans la plupart des rédactions, dont des membres ont assisté de près aux attaques, oscillant entre une position de victime et de témoin.« Les équipes sont touchées, constate M. Golomer. Tout le monde connaît quelqu’un qui était vers la rue de Charonne et les lieux des attentats. Les prochains jours vont être difficiles. »Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques de Paris : ce que l’on sait des auteurs des attentatsLire aussi :Attaques à Paris : le point sur l’enquête et le déroulé des attaquesLire aussi :A l’hôpital Lariboisière, « c’était de la chirurgie de guerre »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Aux urgences de la Pitié-Salpêtrière, familles et amis cherchent des nouvelles de leurs prochesLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.11.2015 à 10h46 • Mis à jour le14.11.2015 à 17h15 | Anne Rodier, Nicole Vulser, Cécile Prudhomme et Cédric Pietralunga A la suite des attentats perpétrés dans la nuit de vendredi à samedi en Ile-de-France, de nombreux magasins ont décidé de ne pas ouvrir à Paris.Le groupe français Kering, propriétaire notamment des marques Gucci, Yves Saint Laurent, Boucheron, Balenciaga ou encore Puma, a ainsi décidé de fermer toutes ses boutiques parisiennes pour le week-end. Cette mesure concerne également les corners de marques du groupe situés dans les grands magasins. « Par mesure de sécurité pour nos salariés et compte tenu de l’état d’urgence, nous avons décidé de ne pas ouvrir nos points de vente ce week-end », indique au Monde Paul Michon, directeur de la communication de Kering, propriété de la famille Pinault.Suivez notre live sur la situation à ParisTous les magasins de prêt-à-porter et de lingerie ETAM d’Ile-de-France resteront également fermés samedi matin. « Rien n’a encore été décidé pour lundi », fait savoir Jean-Paul Charlez, directeur des ressources humaines du groupe. « On a réuni un comité de direction d’ETAM cette nuit et on a décidé de fermer tous les magasins dans toute l’Ile-de-France ce matin. Chaque responsable de magasin a été contacté dans la nuit. On doit se reparler dans la matinée pour la suite. Pour lundi, on est partagé : il faut assurer la sécurité des personnes, mais la volonté de vivre normalement doit l’emporter », explique M. Charlez, également président de l’Association nationale des DRH.« Etat de crise »D’autres enseignes avaient d’abord choisi d’ouvrir leurs portes avant de finalement baisser le rideau en milieu de journée. C’est le cas des Galeries Lafayette et du BHV Marais : « Après une réunion d’équipe, nous avons pesé le pour et le contre et finalement décidé d’ouvrir Les galeries Lafayette, et le BHV », expliquait samedi matin au Monde une porte-parole. Selon un vigile interrogé sur place, le grand magasin ne rouvrirait pas avant lundi.Le magasin Printemps du boulevard Haussmann, après avoir ouvert en début de journée, avec des mesures de sécurité renforcées, a décidé finalement de baisser le rideau à la mi-journée, a indiqué Corinne Berthier, porte-parole de l’enseigne. Les deux magasins Printemps situés place d’Italie et à Nation devraient rester aussi fermés samedi.LVMH (Christian Dior, Guerlain, Sephora, Le Bon Marché, Louis Vuitton...) a également annoncé la fermeture de ses boutiques pour la journée.Le Bon Marché est fermé aujourd'hui, samedi 14 novembre, à partir de midi.— lebonmarche (@Le Bon Marché)require(["twitter/widgets"]);La Fondation Louis Vuitton n’accueillait pas non plus de visiteurs.Selon nos informations, la société foncière Hammerson a également décidé de ne pas ouvrir les centres commerciaux Italie 2 et Cergy les 3 fontaines, au moins jusqu’à samedi midi, en attendant les consignes des autorités.Les magasins parisiens du groupe Casino (Casino, Monoprix, Franprix et Leader Price) sont, eux, ouverts aujourd’hui. « Je viens d’avoir le patron de la sécurité et il m’a dit qu’il n’y avait aucune instruction sur les commerces », explique Aziza Bouster, de la direction de la communication de Casino. Le distributeur, qui vérifie actuellement si certains de ses salariés ne feraient pas partie des victimes des attaques de vendredi soir, se dit en « état de crise ». « On ouvre des magasins tard le soir. Et là, avec la DRH, nous appelons toutes les personnes qui travaillaient hier soir dans les quartiers touchés », par les attaques, témoigne Mme Bouster, jointe par le Monde.Samedi matin, une réunion était en cours à la préfecture de police de Paris pour décider ou non d’une mesure générale de fermeture, comme celle que la mairie de Paris a décidé pour tous les lieux publics de la capitale (musées, bibliothèques, piscines, etc.). La décision était attendue pour 11 heures.Le préfet de police a également donné instructions aux concessionnaires des marchés parisiens de ne pas « ouvrir » les marchés de rue avant jeudi prochain, le 19 novembre. Une information confirmée au Monde par la société Cordonnier Frères, l’ un des trois principaux opérateurs des marchés de Paris. Il en gère 24 sur la soixantaine que compte la capitale.Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques de Paris : ce que l’on sait des auteurs des attentatsLire aussi :Attaques à Paris : le point sur l’enquête et le déroulé des attaquesLire aussi :A l’hôpital Lariboisière, « c’était de la chirurgie de guerre »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Aux urgences de la Pitié-Salpêtrière, familles et amis cherchent des nouvelles de leurs prochesLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterNicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAnne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel C’est moins que ce que les économistes espéraient, mais ce n’est pas non plus une catastrophe. Au troisième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a progressé de 0,3 %, contre 0,4 % sur les trois précédents mois. Par rapport au troisième trimestre 2014, la hausse est de 1,6 % en rythme annuel. « La reprise se poursuit mais sans ampleur », résume Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BGC. « Comme souvent dans l’union monétaire, on peut voir la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine, ajoute Maxime Sbaihi, économiste à Bloomberg. « Les optimistes diront que la croissance européenne tient bon malgré le ralentissement chinois, tandis que les pessimistes la jugeront décevante. »La consommation résiste en France, Italie, Espagne et AllemagneSi la croissance allemande a un peu ralenti (0,3 %, après 0,4 % au deuxième trimestre), la France, elle, a plutôt rassuré (0,3 % après 0 %). A première vue, le PIB italien, en hausse de 0,2 % seulement, est quant à lui plutôt décevant. « Il confirme néanmoins que le pays est enfin sorti de trois longues années de récession », nuance Philippe Waechter, chef économiste chez Natixis AM.Lire aussi :La croissance allemande ralentit, pénalisée par le commerce extérieurUne fois de plus, l’Espagne surpasse ses voisins, avec une croissance en hausse de 0,8 %. Un dynamisme qui tient en partie à un effet de rattrapage, après la profonde récession enregistrée par le pays (– 3,6 % en 2009). De fait, Madrid doit encore créer 3 millions d’emplois pour rattraper le niveau d’avant-crise. « Pour l’instant, les postes créés sont surtout des contrats précaires », détaille Denis Ferrand, directeur général de l’institut de conjoncture Coe-Rexecode.Lire aussi :La consommation intérieure tire la croissance espagnoleEn moyenne, les quatre principales économies de la zone euro affichent donc une croissance qui se raffermit, même si elle reste très poussive. « Il est délicat d’en dire plus, car les composantes détaillées des PIB ne sont pas encore disponibles, sauf pour la France », indique Luc Meier, chez Oxford Economics. Les derniers indicateurs de conjoncture laissent néanmoins penser que la consommation des ménages, soutenue par l’inflation faible, a bien résisté. Et a en partie compensé la baisse des échanges avec les pays émergents, dont la croissance ralentit. « La demande domestique tient bon dans ces pays, c’est encourageant, analyse M. Sbaihi. Mais la croissance devra trouver d’autres relais en 2016. » L’investissement des entreprises repartira-t-il enfin ? Rien n’est moins sûr, tant il reste fragile en France (+ 0,7 % au troisième trimestre), Italie et Allemagne.Lire aussi :Pourquoi la croissance française reste (malgré tout) poussiveInquiétudes sur le Portugal, la Grèce, la Finlande et les Pays-BasQuatre pays inquiètent particulièrement les économistes. La Grèce, d’abord. Au troisième trimestre, le PIB hellène a en effet reculé de 0,5 %, alors qu’il s’était maintenu à 0,4 % au deuxième trimestre. En cause ? La mise en place du contrôle des capitaux cet été, qui a particulièrement pénalisé le secteur bancaire et les PME grecques, déjà mal au point. Mais le tourisme, lui, a bien résisté. « Sans cela, les chiffres auraient pu être bien pires », estime Platon Monokroussos, chef économiste d’Eurobank, à Athènes.Lire aussi :L’économie grecque se contracte de nouveauAutre maillon faible : le Portugal, qui affiche une croissance nulle au troisième trimestre. Jusqu’à cet été, Lisbonne était pourtant présentée comme le bon élève de l’austérité, appliquant les réformes exigées par ses partenaires européens sans rechigner. Mais le vote, le 10 novembre, d’une motion de censure du Parlement contre le gouvernement de centre-droit, laisse aujourd’hui craindre que le pays entre dans une phase d’instabilité politique comparable à celle traversée par la Grèce ces derniers mois. « Malgré les efforts fournis, le Portugal n’a pas réussi à relancer franchement sa croissance », se désole M. Mourier.Au nord de l’Europe, la Finlande est elle aussi en mauvaise passe. Son PIB, qui avait péniblement progressé de 0,2 % au deuxième trimestre, a replongé de 0,6 % au troisième. Motif : la proximité commerciale du pays avec la Russie, qui a enregistré une récession de 4,1 % sur un an au troisième trimestre. Mais aussi, les déboires de ses deux industries phares, l’électronique et la filière bois.De même, les Pays-Bas déçoivent, avec une croissance de 0,1 % seulement au deuxième comme au troisième trimestre. « Là encore, il est délicat de poser un diagnostic avant de connaître les composantes détaillées de la croissance, mais il est probable que la Hollande soit elle aussi pénalisée par le ralentissement des pays émergents et du commerce mondial », avance Ludovic Subran, chef économiste d’Euler Hermes.La Banque centrale européenne (BCE) devrait prendre de nouvelles mesuresCette reprise fébrile relance, sans surprise, les spéculations sur d’éventuelles mesures d’assouplissement monétaire de la BCE. D’autant que l’inflation, qui est ressortie à 0 % dans l’union monétaire au mois d’octobre, est encore loin de la cible de 2 % de l’institut de Francfort. « Tout cela devrait l’inciter à en faire plus pour soutenir l’activité et tenter de relancer l’investissement des entreprises », juge M. Subran.Selon lui, la BCE pourrait décider, en décembre, d’augmenter de 60 milliards à 80 milliards d’euros mensuels le volume de ses rachats de dettes publiques et privées. Elle pourrait également baisser encore son taux de dépôts, de – 0,2 % à – 0,3 %. Une mesure de nature à tirer l’euro vers le bas face aux autres devises. Et donc, à soutenir les exportations européennes. Cela suffira-t-il ? C’est toute la question. Car certaines faiblesses de l’économie européenne, comme le niveau élevé de l’endettement et du chômage, ne pourront pas être réglées par la seule politique monétaire, aussi généreuse soit-elle…Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Martine Valo « La COP21 doit se tenir. Elle se tiendra avec des mesures de sécurité renforcées mais c’est une action absolument indispensable contre le dérèglement climatique et bien évidemment elle se tiendra », a déclaré le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, samedi 14 novembre, depuis Vienne (Autriche) où se tient une réunion sur la Syrie.Des doutes avaient été émis sur la tenue de la conférence mondiale sur le climat qui doit se dérouler au Bourget (Seine-Saint-Denis) du 30 novembre au 11 décembre, après les attentats perpétrés à Paris, vendredi 13 novembre, qui ont fait au moins 128 morts et de nombreux blessés.Suivez notre live sur la situation à ParisLa COP21, censée déboucher sur un accord mondial en faveur de la lutte contre le réchauffement, doit accueillir sur le site du Bourget une centaine de chefs d’Etat, dont l’Américain Barack Obama et le Chinois Xi Jinping, lors d’un sommet le 30 novembre. Le président américain a confirmé sa venue. Cette journée des chefs d’Etat sera-t-elle maintenue, reconfigurée ou annulée ? Ce sont les questions qui restent en suspens.« Nous avons tenu une réunion de crise avec l’équipe samedi matin, confie le secrétaire général de la COP21, Pierre-Henri Guignard. Mais c’est le gouvernement qui décidera des suites à donner.  »La COP21 a été abordée vendredi soir dès la première réunion de crise avec le président de la République et le gouvernement. « On enclenche le niveau maximal de sécurité mais, pour des raisons évidentes, on ne va pas rentrer dans tous les détails de ce dispositif de sécurité, dit un conseiller ministériel. Les frontières ne sont pas fermées, les délégués de tous les pays participant à la COP peuvent atterrir à Paris, mais les contrôles aux frontières sont renforcés. » Le gouvernement avait décidé de rétablir des contrôles aux frontières de la France pour quelques semaines, selon un dispositif entré en vigueur vendredi.SécurisationQuelque 40 000 membres des 196 parties prenantes, de représentants de délégations diverses et de visiteurs sont attendus sur le site  : 7 000 délégués, 10  000 observateurs, 3  000 journalistes du monde entier ont reçu une accréditation de la part du secrétariat général de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.La partie du site du Bourget réservée aux négociations diplomatiques est directement placée sous le contrôle d’une centaine de gardes de l’Organisation des Nations unies. Au moins autant de visiteurs doivent se rendre au Grand Palais du 4 au 10 décembre où sont programmées les rencontres Solutions COP21 orchestrées par des entreprises.Mais ONG et militants altermondialistes ont aussi l’intention de s’exprimer alors que les caméras seront braquées sur la capitale française, placée pour deux semaines au cœur d’enjeux politiques et économiques mondiaux. Après des manifestations organisées un peu partout dans le monde et dans plusieurs grandes villes en région à la veille de la COP21, le 28 novembre, une Marche pour le climat est prévue le 29 novembre à Paris, lors de laquelle les organisateurs espèrent réunir des centaines de milliers de participants, puis une seconde le 12 décembre, à la conclusion de la COP21.Sans compter les rendez-vous officiels comme la Conférence des jeunes ou le sommet des élus locaux et d’innombrables événements festifs, qui sont programmés un peu partout dans l’agglomération parisienne. En bateau depuis Berlin, à cheval, à vélo ou même en tracteur au départ de Notre-Dame-des-Landes, la COP21 devait être un rendez-vous plein d’espoir.Al Gore interrompt son émissionDepuis des mois, le président François Hollande et Laurent Fabius ont multiplié les voyages pour convaincre leurs homologues de l’urgence à essayer de maintenir le réchauffement sous la barre des 2 degrés, en réduisant les émissions mondiales de gaz à effet de serre.Durant la nuit, l’ex-vice-président américain Al Gore a interrompu l’émission mondiale de vingt-quatre heures sur le climat, diffusée sur Internet, qu’il organisait sur un plateau installé au pied de la tour Eiffel, par « solidarité avec le peuple français  ». François Hollande devait y participer samedi après-midi.Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques de Paris : ce que l’on sait des auteurs des attentatsLire aussi :Attaques à Paris : le point sur l’enquête et le déroulé des attaquesLire aussi :A l’hôpital Lariboisière, « c’était de la chirurgie de guerre »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Aux urgences de la Pitié-Salpêtrière, familles et amis cherchent des nouvelles de leurs prochesLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Martine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.11.2015 à 15h05 • Mis à jour le13.11.2015 à 15h21 | Gaëlle Picut Le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) a publié, lundi 9 novembre, un rapport consacré aux réformes du marché du travail dans dix pays européens depuis 2008. Il met en avant le fait que la crise a exacerbé les déséquilibres du marché du travail existants, mais « a pu aussi cristalliser un certain nombre de défis communs auxquels sont confrontés aujourd’hui l’ensemble des pays européens ». Les deux principaux enjeux communs concernent l’éloignement d’une partie grandissante des jeunes du marché de l’emploi et l’augmentation du chômage de longue durée.Le taux de chômage des jeunes au sein de l’Union européenne est ainsi passé de 15,5 % en 2007 à 22,2 % en 2014, soit une hausse de 6,7 points en sept ans. En Italie et au Portugal, la situation est encore plus préoccupante puisque les taux atteignent respectivement 42,7 % et 34,8 %.« Dernier arrivé, dernier parti »Les jeunes ont souvent servis de variable d’ajustement et ont été victimes de la logique « dernier arrivé, premier parti », sans oublier la faiblesse des embauches. Par ailleurs, la crise immobilière a provoqué un effondrement du secteur du BTP qui recrute habituellement beaucoup de jeunes parmi les moins qualifiés. Par exemple, en Espagne, le secteur de la construction représentait 12,7 % des emplois fin 2007 pour 5,3 % début 2014. Autre élément préoccupant, le taux de jeunes ne travaillant pas et ne suivant ni études ni formation a augmenté entre 2007 et 2014, passant de 14,4 % à 16,6 % (avec un pic à 17,7 % en 2013).Quant au chômage de longue durée, il prend des proportions importantes dans plusieurs pays européens. En Espagne, il est passé de 20,4 % en 2007 à 52,8 % en 2014 ; en Irlande, de 30 % à 59,2 % sur la même période. Et il augmente même en Suède de 8 points, et passe de 13 à 21% entre 2008 et 2010. Cette évolution pèse immanquablement sur l’employabilité des demandeurs d’emploi. A ces deux tendances lourdes s’ajoutent des déséquilibres plus ou moins développés selon les pays. C’est le cas du temps partiel subi qui augmente de façon significative dans certains pays. Ainsi en Italie, fin 2014, 63,4 % des salariés en situation de temps partiel déclaraient vouloir travailler davantage (sachant que la part de salariés en situation de temps partiel entre 2007 et 2014 est passée de 13,4 % à 18,1 %).Autre tendance : le taux de transition à trois ans d’un contrat temporaire vers un contrat indéterminé a fortement chuté dans la plupart des dix pays européens étudiés. Parallèlement, la diversification des formes de travail atypiques s’est maintenue, soit sous forme d’emplois salariés (mini-jobs en Allemagne, contrat zéro heures en Grande-Bretagne) soit sous forme de travail indépendant non salarié (recibo verdes au Portugal ou para subordini en Italie).Or ces formes de travail sont « préoccupantes », selon le COE, car elles n’accordent souvent que des droits sociaux restreints et peuvent alimenter le risque de pauvreté, même si « les systèmes de redistribution et de solidarité informels peuvent plus ou moins atténuer cette appauvrissement » précise le rapport.L’emploi informel renforcéPar ailleurs, la crise a renforcé l’emploi informel. Le rapport du COE ne s’étend pas longuement sur ce phénomène. Il rappelle toutefois que « les conséquences sont lourdes : préjudices pour les droits des travailleurs, distorsion de concurrence entre employeurs, phénomène d’évasion fiscale et sociale, affaiblissement de la soutenabilité des finances sociales ».Le COE rappelle que si certains pays (Royaume-Uni, Allemagne Suède) ont retrouvé leur taux d’emploi d’avant la crise, d’autres restent dans une situation durablement dégradée (Italie, Espagne, Portugal). Enfin dans une situation intermédiaire, qui se rapproche du niveau d’emploi d’avant-crise sans encore l’atteindre, se retrouvent le Danemark, les Pays-Bas, l’Autriche et l’Irlande.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Eric Nunès Alors que les derniers décrets d’application de la loi sur l’encadrement des stages ont été publiés fin octobre 2015, la première offensive contre les sites qui ont fait du conventionnement de stages un business est lancée. Le ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur a envoyé deux mises en demeure aux éditeurs des sites facforpro.com et bestudentagain.com. Ces courriers datés du 12 novembre et que le Monde s’est procuré leur enjoignent de supprimer de leurs pages les mentions affirmant qu’ils sont aptes à délivrer ou éditer une convention de stage. Ils ont deux semaines pour s’exécuter avant une action en justice.Un certain nombre de jeunes désirant effectuer un stage n’obtiennent pas de convention de leur établissement, ou n’en ont plus, alors que les entreprises exigent un tel document pour les accueillir. « Le conventionnement est devenu un business », témoigne Alexandre Leroy, président de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), l’un des deux principaux syndicats étudiants. Plusieurs entreprises se sont donc lancées sur le marché, proposant des conventionnements pour des sommes allant de 430 euros pour bestudentagain à 550 euros sur facforpro.Lire aussi :Malgré la loi « stagiaires », les abus continuent« Les cours en ligne ne permettent pas d’effectuer des stages »Dans les courriers adressés aux deux sociétés, le ministère rappelle la loi. Pour être en mesure de conventionner un stage, « le code de l’éducation nationale impose un volume pédagogique minimal de formation de l’établissement ». Ces deux établissements font valoir qu’ils répondent à cette exigence, en proposant un système de formation à distance (e-learning). Le ministère coupe court à cette défense dans la suite du courrier : les « cours en ligne ne permettent pas de signer une convention de stage conforme à la loi française et donc d’effectuer des stages ».Par ailleurs, les deux sites utilisent des logos officiels – celui du rectorat de Paris pour facforpro, celui du ministère pour bestudentagain – en guise de garantie de la légalité de leur activité. « Le logotype de la République française est une marque déposée », leur rappelle le ministère, et sauf autorisation, son utilisation constitue une contrefaçon réprimée par le code de la propriété intellectuelle.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Avec l’arrivée du numérique et des nouvelles technologies, les entrepreneurs inventent de nouveaux modèles économiques qui modifient en profondeur nos modes de production, le marché de l’emploi et notre façon de travailler. Dans cette rubrique, Nicolas Hazard décrypte les grandes tendances de ces entreprises qui changent l’économie et fait chaque mois le portrait d’une start-up qui illustre la manière dont notre société se transforme.Quand on est citadin, il est agréable de flâner dans les marchés alimentaires des week-ends pour changer des hypermarchés. Au contact des commerçants, on redécouvre l’authenticité des produits. On apprécie le travail d’orfèvre de l’artisan boucher, on s’émeut de la vivacité des salades qu’on ne connaissait que sous cellophane. Les marchés offrent un rapport direct avec les producteurs qui nous font redécouvrir ce qui fait la fierté de la gastronomie française. Enfin, un exemple de secteurs économiques échappant à la révolution numérique ? Pas tout à fait…La Ruche Qui dit Oui est l’un des succès récents de l’économie collaborative qui surfe sur la vogue de la consommation de proximité. C’est un réseau de distribution sans intermédiaire (en « circuit court ») entre les producteurs et les particuliers. Les clients commandent leur produit (viandes, beurre, légumes, céréales…) sur une plateforme internet qui les met en relation directe avec des producteurs.Ces derniers livrent leur marchandise dans une « ruche » (un point relais) dans lequel les consommateurs viennent les chercher. Ils ne livrent que ce qui a été prépayé sur Internet afin d’éviter tout type de gaspillage. Les ruches, quant à elles, sont généralement ouvertes une fois par semaine voire tous les quinze jours, à un horaire et une date donnés par leur responsable. Sur le marché du travail, ce succès s’est traduit par plus de 250 créations d’emplois.La Ruche Qui dit Oui a été créée en 2011 par Guilhem Chéron et Marc-David Choukroun. Pour se développer, ils font appels aux habitués des success-story numériques françaises : Xavier Niel et Jérémie Berrebi (via le fonds Kima Ventures), Marc Simoncini (Meetic) et Christophe Duhamel (Marmiton).Quatre années plus tard, La Ruche est en pleine expansion. Elle affiche un chiffre d’affaires de 2,3 millions d’euros pour l’année 2014 et a permis à des producteurs locaux de réaliser près de 20 millions d’euros de ventes.En Juin 2015, elle réussit une troisième levée de fonds de 8 millions d’euros auprès d’investisseurs étrangers comme Union Square Ventures, Felix Capital, et Quadia (afin de poursuivre leur stratégie d’expansion en Union européenne et sur les autres continents).Aujourd’hui, la start-up alimentaire est présente dans six pays en Europe. En mai 2015, elle revendiquait un total de 745 ruches (dont 657 en France), près de 5000 producteurs (4355 en France), et quelques 140 000 clients inscrits (129 165 en France).Au total, la Ruche emploie 100 salariés (dont 60 personnes en France). En s’ouvrant à un nouveau marché de commercialisation, les producteurs eux-mêmes ont pu créer 150 emplois pour couvrir leur besoin en termes de logistiques, d’élevages etc. Une rémunération moyenne de 300 euros par mois.Au même titre qu’Uber qui ne paie pas les voitures et ses chauffeurs, La Ruche ne paie ni les locaux ni les responsables des ruches qui tirent leur rémunération de leur client. Les responsables des ruches locales sont chargés de trouver un lieu d’installation, développer un réseau de clients et pérenniser la relation avec les producteurs.Souvent, les locaux sont mis à disposition à titre gracieux, parfois par les collectivités ou les mairies. Rares sont les cas où les propriétaires des lieux exigent d’être payés.Lire aussi :L’ubérisation peut-elle concerner les métiers de l’éducation : Chegg, l’école 2.0 à domicileLa rémunération des responsables est basée sur les ventes effectuées par les producteurs. Ces derniers sont chargés de verser une commission de 8,35% au responsable de la ruche ainsi qu’à la start-up mère. Si le producteur a vendu pour 100 euros de produits, il doit reverser 8,35 euros au responsable de la ruche et cette même commission à la start-up. Les clients paient leurs achats directement sur la plateforme en ligne qui se charge de répartir les recettes entre le producteur, le responsable de la ruche et la start-up.Selon La Ruche Qui dit Oui, le revenu moyen d’un responsable de ruche est de 300 euros par mois pour 10 heures de travail par semaine. Les profils des responsables sont variés. En octobre 2014, 66 % d’entre eux avaient un statut d’entreprise individuelle (autoentrepreneur, EURL…), 18% un statut associatif, 9% celui d’une entreprise commerciale (SARL, SAS…) et 7% étaient rattachées à une entreprise agricole.Avec son développement, l’entreprise grignote petit à petit des parts de marché des acteurs traditionnels de la distribution.Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Jean-Michel Bezat Il y a, à Paris, de mauvais et de bons « marchands de sommeil ». Ceux qui louent des gourbis hors de prix aux plus pauvres, souvent immigrés ; et ceux qui proposent des chambres cosy aux touristes toujours plus nombreux dans la capitale, comme Airbnb. Les premiers sont dans le collimateur de la maire socialiste, Anne Hidalgo, qui réclame au gouvernement un durcissement des sanctions ; le second suscite l’intérêt gêné des pouvoirs publics, conscients que le site de location entre particuliers draine de nouveaux visiteurs, mais inquiets de l’émergence d’une « économie grise », et attentifs aux critiques des hôteliers et des restaurateurs hurlant à la « concurrence déloyale ».La plate-forme américaine, créée fin 2008 à San Francisco et valorisée plus de 25 milliards de dollars (23,2 milliards d’euros), ne cesse de montrer patte blanche. A la veille de ses « rencontres d’hôtes  » venus du monde entier, jeudi 12 et vendredi 13 novembre à Paris, Airbnb s’est engagé à plus de transparence. A vérifier, par exemple, que son activité se limite aux courts séjours et qu’elle n’assèche pas le marché des locations de plus longue durée. Désormais, l’entreprise collecte aussi la taxe de séjour de 0,83 euro par jour et par personne. Mais elle souligne en même temps tout le bien qu’elle fait à notre économie.Airbnb a publié, jeudi, une étude du cabinet de conseil économique Asterès qui, selon elle, confirme les vertus de l’activité d’Airbnb en France, où le site compte 200 000 logements (dont 60 000 à Paris). Retenez ces chiffres : 2,5 milliards d’euros de retombées directes et indirectes d’Airbnb sur l’économie entre septembre 2014 et août 2015, partagés entre les recettes réalisées par les hôtes (à raison de 1 970 euros par an en moyenne pour 26 nuitées) et les dépenses des voyageurs ; et 13 300 emplois générés par la présence des touristes dans l’Hexagone.Paris, première « ville Airbnb »A Airbnb qui dit s’inscrire dans une « économie du partage », l’hôtellerie réplique qu’il s’agit tout bonnement d’une « industrialisation » de la location, mortifère pour un secteur déjà fragilisé par des plates-formes de réservation en ligne captant une partie de ses marges. Il est également vrai que le combat ne se joue pas toujours à la loyale. Et que certains hôtes « oublient » parfois de déclarer en mairie la location d’une partie de leur résidence principale ou la proposent pour plusieurs mois à des salariés en mission, et non à de vrais touristes.Les pouvoirs publics semblent jouer un double jeu, dépassés par un phénomène qui a explosé depuis 2012. Brian Chesky, le patron-fondateur d’Airbnb, a ses entrées à la Mairie de Paris, finalement assez fière que la capitale soit devenue la première « ville Airbnb » au monde. Et le gouvernement ne perd pas de vue l’objectif fixé par Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères, de 100 millions de touristes en 2020 (contre 85 millions en 2015). N’en déplaise aux hôteliers, Airbnb participe à la croissance de l’offre touristique en France.Lire aussi :Airbnb : Paris veut éviter le syndrome de « Barceloneta »Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Audrey Tonnelier C’est (enfin) une bonne nouvelle pour le gouvernement, à moins d’un mois du premier tour des élections régionales. Le produit intérieur brut (PIB) de la France a progressé de 0,3 % au troisième trimestre, a annoncé l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), vendredi 13 novembre. C’est légèrement plus que ce qu’anticipait l’Institut (+ 0,2 %). Dès lors, même si la croissance s’avérait nulle au quatrième trimestre, sa prévision de 1,1 % pour 2015 serait atteinte – ce que les économistes appellent l’« acquis de croissance ». Michel Sapin, le ministre des finances, a saisi l’occasion pour souligner, vendredi matin, que la croissance pour 2015 en France serait « au minimum de 1,1 % ».« C’est un chiffre qui est supérieur à l’hypothèse de 1 % sur laquelle nous avons construit le budget, et c’est le plus haut niveau atteint depuis quatre ans » s’est-il réjoui, allant même jusqu’à déclarer : le pays est « sorti de cette trop longue période de croissance extrêmement faible […]. Cela présage, sans pour autant que ce soit une certitude, une croissance plus élevée pour l’année prochaine ». Le gouvernement table sur une hausse de 1,5 % du PIB en 2016.La consommation, principale moteur de la repriseLa réalité est un peu plus nuancée. Certes, la croissance a rebondi au troisième trimestre. Un soulagement après le zéro pointé enregistré trois mois plus tôt, qui avait traumatisé politiques et économistes et fait douter de la réalité d’une reprise sans cesse repoussée. « Le mouvement de reprise amorcé en 2015 est bien là, même s’il reste modéré » confirme Xavier Timbeau, directeur de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).« On retrouve un rythme de croissance en phase avec les chiffres du climat des affaires » souligne Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l’Insee. Ces derniers, qui traduisent le regard porté par les chefs d’entreprises sur la santé de l’économie tricolore, sont en effet revenus à leur moyenne de long terme depuis le mois d’août. Ils ont même atteint en octobre un plus haut depuis août 2011, avant la dernière crise. La consommation, principal moteur de la reprise depuis des mois, continue de se redresser (+0,3 % sur le trimestre), « en ligne avec l’accélération du pouvoir d’achat des ménages », note M. Passeron. Mieux, l’embellie se dessine du côté de l’investissement des entreprises, talon d’Achille de la France depuis la crise. Il a progressé de 0,7 % au troisième trimestre, et l’Insee a revu en hausse les progressions des deux premiers trimestres (+0,8 % et +0,5 %). « L’image devient plus favorable, nous sommes dans une phase d’accélération », note M. Passeron.Les exportations causent une grosse frayeurEn revanche, l’investissement des ménages (dépenses d’immobilier pour l’essentiel) reste le gros point noir. Il poursuit son repli, même moins marqué (–0,5 %). « L’investissement des ménages en produits du secteur de la construction a plongé de 28 % depuis début 2008 ! », calcule Denis Ferrand, directeur général de l’institut de conjoncture Coe-Rexecode.Surtout, les exportations constituent la grosse frayeur de cette publication : jusqu’ici dopées par l’euro faible et les beaux « coups » commerciaux tricolores (aéronautique, naval), elles reculent de 0,6 %, après une hausse de 1,9 % au deuxième trimestre. « Il peut s’agir soit d’une correction après quatre trimestres très dynamiques, soit d’une inversion de tendance en raison du ralentissement des pays émergents », avertit M. Passeron. Une question à laquelle il semble trop tôt pour répondre, même si nombre de commentateurs y voient plutôt le contrecoup des belles ventes de frégates et autres rafales dans les derniers mois. Au global, l’Insee retient « une reprise modérée, même si les chiffres sont plutôt positifs ». C’est tout le paradoxe du redémarrage économique français : malgré un alignement des planètes inédit depuis huit ans (euro faible, taux d’intérêt au tapis, prix du baril de pétrole en chute), la France reste engluée dans une croissance poussive. Elle devrait d’ailleurs continuer d’être à la traîne de ses voisins européens cette année. « Une croissance de 1,1 %, ce n’est pas extraordinaire, c’est toujours moins que celle attendue en zone euro cette année, autour de 1,5 % » rappelle M. Ferrand. « Même compte tenu des aides à l’emploi mises en place par l’Etat, on est à peine sur le niveau qui permet de stabiliser le taux de chômage, » renchérit M. Timbeau. L’économie a tout de même continué à créer des emplois au troisième trimestre : +14 900 dans le secteur marchand.Lire aussi :Consommation, exportations, croissance... le coup d’arrêt de l’économie en graphiques« Impression mitigée »Surtout, explique M. Ferrand, « la reprise reste liée à des phénomènes circonstanciels, consommation notamment ». En dépit de l’amélioration de ce trimestre, la question de l’investissement des entreprises, dont seul le redémarrage pourrait assurer un véritable décollage durable de la croissance, reste posée. Les investissements des chefs d’entreprise de l’industrie ne devraient augmenter que de 1 % cette année, selon la dernière enquête de l’Insee sur le sujet, alors que les patrons prévoyaient encore une hausse de 2 % en juillet. « La décomposition de la croissance a réservé quelques surprises qui laissent, au bout du compte, une impression mitigée. Le rebond manque de vigueur. Il y a des signes qu’une reprise auto-entretenue s’amorce, mais ils restent encore trop timides pour être certain de ce diagnostic », confirme Hélène Baudchon, économiste France chez BNP Paribas.Pour le quatrième trimestre, l’Insee table sur une hausse de 0,4 % du PIB. Quant à la prévision du gouvernement de 1,5 % de croissance en 2016, « cela reste un scénario prudent, de très légère hausse. Si la croissance devait vraiment s’enclencher l’an prochain, on devrait avoir une accélération plus marquée » estime M. Timbeau. La longue convalescence de l’économie tricolore n’a pas encore pris fin.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil Au terminal 2 de l’aéroport Charles-de-Gaulle, le plus grand calme régnait samedi 14 novembre, au lendemain des attentats qui ont endeuillé Paris. Pourtant, les attaques terroristes ont des conséquences indirectes sur le fonctionnement du terminal. Une file interminable de passagers en partance s’étire dans le hall de l’aérogare. « En raison de la réintroduction du contrôle aux frontières, tous les passagers doivent passer par le contrôle des passeports, et l’aéroport n’est pas dimensionné pour cela », explique Christophe Lamartinie, chef d’escale de la Lufthansa à Roissy. Les passagers, comme ce groupe de Chinois en transit pour l’Allemagne, doivent prendre leur mal en patience. « Une à deux heures de queue car, en plus, les vols ont été retardés à cause des mesures de sécurité renforcées », ajoute Corine, employée au comptoir de la compagnie grecque Agean.Suivez notre live sur la situation à ParisS’il n’y a pas de ruée visible des touristes pour fuir Paris, les candidats au départ ne manquent pourtant pas. « Ce matin, une dizaine de passagers américains qui venaient tout juste de débarquer d’un vol en provenance des Etats-Unis ont voulu repartir chez eux dès leur arrivée à Paris », raconte Peggy, hôtesse au comptoir de la compagnie aérienne américaine United Airlines. Quelques-uns ont appris les attentats à leur atterrissage, « les autres ont reçu un mail de leur patron pendant le vol pour annoncer l’annulation de leur mission et leur ordonner de rentrer » au plus vite, ajoute-t-elle.Mouvement de massePour ces passagers pressés, United a assoupli ses pratiques tarifaires. « Comme c’est une situation spéciale, nous ne faisons pas payer le changement de billets », précise Peggy. Toutefois, ces demandes resteraient exceptionnelles. Elle n’a noté « aucune annulation de vol, ni en provenance des Etats-Unis ni au départ de Paris ». La grande compagnie asiatique Singapore Airlines n’a pas non plus « constaté de mouvement de masse de touristes qui veulent repartir ». « Pas plus que d’habitude ! » Toutefois, tempère son antenne parisienne, les attentats « sont arrivés un vendredi soir alors que [ses] bureaux étaient fermés ». En pratique, avec les vols du soir vers l’Asie, il pourrait y avoir un éventuel afflux de touristes. Mais les « passagers ne se déplacent plus » ou peu jusque dans les aéroports pour modifier leurs vols, explique M. Lamartinie. « Ils téléphonent aux centres d’appels ou passent par Internet », signale le chef d’escale qui ajoute que, pour l’occasion, Lufthansa a choisi, elle aussi, d’appliquer une « politique de goodwill » : à l’instar de sa rivale United, elle ne fait pas non plus payer les changements de vol.Retours précipitésA Roissy, Turkish Airlines est la seule compagnie aérienne à admettre un rush de passagers qui veulent abréger leur séjour en France. Depuis ce matin, « il y en a pas mal, 15 % à 20 % de plus, qui sont venus changer leur billet » pour rentrer avant la date prévue, constate Ylmaz, au comptoir de la compagnie turque. A l’en croire, les candidats au départ sont encore plus nombreux « par Internet ou via les call center ». Selon lui, environ 40 % de passagers supplémentaires par rapport à un jour ordinaire se sont connectés samedi ou ont pris leur téléphone pour changer de vol.Ces retours précipités pourraient être de plus en plus nombreux dans les jours à venir. « Les gens sont en panique, se désole Ylmaz. Des touristes arrivés vendredi pour un week-end de trois jours voulaient déjà repartir chez eux samedi. » Paradoxalement, les policiers semblent moins visibles ques les jours précédents à Roissy. « On voit moins de militaires du dispositif Vigipirate que d’habitude », s’étonne Bastien à l’enregistrement de Turkish Airlines. « On ne les voit plus du tout », renchérit son collègue José. Les policiers étaient pourtant bien là. Engoncés dans de lourds gilets pare-balles, ils barraient les accès du terminal, le temps de neutraliser un « colis suspect ».Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques à Paris : ce que l’on saitLire aussi :Attaques à Paris : « J’ai senti comme un pétard qui explosait dans mon bras »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicole Vulser Paris, bonjour tristesse. Au lendemain des attaques terroristes perpétrées en région parisienne vendredi 13 novembre, un très grand nombre de magasins gardaient porte close dans des quartiers habituellement très fréquentés à six semaines de Noël. Très peu de flâneurs dans les rues parisiennes et les boutiques vidées de leur clientèle habituelle – à l’exception des commerces alimentaires. Rue de Rivoli, en fin de matinée samedi 14, bon nombre d’enseignes étaient restées fermées, comme les chausseurs Minelli, Camper, Aldo ou encore les boutiques de vêtements Forever 21, Superdry, Desigual ou IKKS. Le boulevard Haussmann était, lui aussi, déserté, et seules de très rares familles s’étaient aventurées à montrer les vitrines de Noël du Printemps ou des Galeries Lafayette à leurs enfants.Suivez notre live sur la situation à Paris« Nous avions décidé d’ouvrir dans un élan citoyen de résistance face à la barbarie », avait indiqué une porte-parole des Galeries. Une telle volonté relevait davantage d’un acte symbolique que d’une volonté mercantile. En effet, un lendemain d’attentats, comme après Charlie, les grands magasins sont désertés et le chiffre d’affaires, bien en deçà de la moyenne. Le groupe a dû changer de politique dans la matinée et se résoudre, à midi et demi, à prendre la décision de fermer le navire amiral ainsi que les Galeries Lafayette Montparnasse et le BHV Marais.Lire aussi :Attaques à Paris : les magasins ferment à ParisLa direction explique ce revirement par « des difficultés à assurer une qualité de service optimale pour nos clients ». Le service s’effectuant sur la base du volontariat, le grand magasin n’a finalement pas obtenu les effectifs suffisants. La direction de la communication précise par ailleurs que, contrairement à une rumeur qui avait circulé toute la matinée, « aucun colis suspect n’a été détecté au magasin Galeries Lafayette Haussmann ». La direction des Galeries Lafayette affirme que les mesures de sécurité « sont aujourd’hui très significativement renforcées au sein de l’ensemble du réseau ».Même politique chez les géants du luxeUn groupe d’une vingtaine de touristes chinois a donc rebroussé chemin dans le calme quand les vigiles du grand magasin du boulevard Haussmann a annoncé, en fermant les portes, que le magasin devrait ouvrir normalement lundi. Le Printemps, qui avait déjà décidé de ne pas ouvrir ses magasins Nation et Italie, a lui aussi été contraint de fermer son navire amiral du boulevard Haussmann dans la matinée. Rive droite, Le Bon Marché a fait de même. D’autres grandes enseignes de prêt-à-porter, comme le japonais Uniqlo, l’américain Gap, l’italien Benetton ou le suédois H&M avaient maintenu leur rideau baissé samedi. La boutique Zara (filiale de l’espagnol Inditex) du boulevard Haussmann a fermé ses portes en fin de matinée.Les groupes de luxe ont adopté la même politique. Aucune des marques de LVMH n’a ouvert, qu’il s’agisse de Sephora, Guerlain, Louis Vuitton, Céline, Kenzo, Fendi… « C’est un acte de solidarité, de deuil », a expliqué le porte-parole. Il s’agit aussi de mesures de sécurité, « puisque toutes les forces de l’ordre doivent être mobilisées là où se sont passés les attentats », a-t-il ajouté. La Fondation Vuitton n’est pas non plus ouverte au public samedi. Idem chez Kering : les boutiques Gucci, Bottega Veneta, Saint Laurent restent closes samedi « compte tenu de l’état d’urgence qui a été décrété et par mesure de sécurité pour les salariés », explique le porte-parole du groupe.Aucune décision n’a encore été prise au sein des entreprises pour rouvrir ou non lundi. Tout dépendra des ordres donnés par la police et la préfecture.Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques à Paris : ce que l’on saitLire aussi :Attaques à Paris : « J’ai senti comme un pétard qui explosait dans mon bras »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard « On repasse en alerte maximale ! » A Arkema comme à Total, à Air liquide et dans d’autres groupes disposant d’installations industrielles sensibles en France, les attentats qui ont fait au moins 128 morts à Paris et en région parisienne, dans la nuit de vendredi à samedi 14 novembre, ont immédiatement entraîné une vigilance accrue, dans la crainte qu’un de leur site ne soit visé par une prochaine action terroriste.« Les rondes et les contrôles sont renforcés, l’accès des véhicules est limité, tous sont fouillés à l’entrée et à la sortie, on vérifie que chacun porte son badge de façon très apparente, que ce soit dans les usines, les centres de recherche ou les bureaux », énumère un responsable d’Arkema, l’un des principaux chimistes français.« Que peut-on faire de plus ? »Les pouvoirs publics sont également mobilisés. Les ministres de l’économie et de l’écologie, Emmanuel Macron et Ségolène Royal, ont participé au conseil de défense élargi qui s’est tenu samedi matin à l’Elysée, pour évoquer en particulier la situation des sites « Seveso », c’est-à-dire les sites de production, de stockage ou de recherche les plus dangereux. Quelque 1 200 installations sont classées « Seveso«  en France : environ 540 dites « seuil bas » et 640 dites « seuil haut », pour lesquelles le danger est plus marqué. La création de ce dispositif a fait suite au rejet accidentel de dioxine en 1976 à Seveso, en Italie.« On essaie d’être encore plus vigilants, mais que peut-on faire de plus ?, s’interroge un industriel. Depuis cet été, nos sites sont déjà extrêmement contrôlés. »Les spécialistes de la chimie, secteur le plus sensible avec le pétrole et le nucléaire, ont néanmoins une proposition. Ils demandent à l’Etat de retirer de ses sites Internet les informations sur la localisation précise des productions et des stocks. Des informations dont la loi du 30 juillet 2003 sur la prévention des risques technologiques prévoit qu’elles soient publiques, dans un souci de transparence. « En 2003, c’était peut-être utile, commente Jean Pelin, directeur général de l’Union des industries chimiques (UIC). Aujourd’hui, cela facilite trop la tâche d’un terroriste qui voudrait savoir où se trouvent le chlore ou l’ammoniac dans une usine afin de commettre un attentat. »L’UIC demande donc à l’Etat le retrait immédiat de ce type d’informations des sites Internet publics. « Certains préfets l’ont déjà fait, précise M. Pelin. Maintenant, il faut que ce soit fini partout dans la semaine. » Un plan Vigipirate déjà à son niveau maximalDepuis les attentats de janvier au siège de Charlie Hebdo et dans un Hyper Cacher à Paris, le plan Vigipirate est déjà à son niveau maximal en Ile-de-France. Surtout, de nouvelles mesures ont été prises cet été à la suite de l’attaque, le 26 juin, contre l’usine Air Products de Saint-Quentin-Fallavier (Isère). Ce jour-là, un homme de 35 ans avait tué et décapité son patron, à Chassieu, dans la banlieue lyonnaise, puis tenté, en vain, de faire exploser une usine chimique en précipitant son fourgon contre des bouteilles de gaz. Quelques semaines plus tard, le 14 juillet, deux explosions a priori criminelles visaient un site pétrochimique à Berre-l’Etang (Bouches-du-Rhône), sans faire de victime.Après ces attaques, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, avait réuni les industriels et le gouvernement, et avait publié, le 30 juillet, une instruction visant à améliorer la protection des sites vulnérables. « Cela a entraîné un renforcement considérable des mesures de sécurité », estime M. Pelin.Des accès restreints aux points névralgiquesDans ce cadre, les entreprises sont incitées à renforcer les clôtures autour de leurs usines sensibles, à installer davantage de caméras de surveillance et à mettre en place des systèmes plus efficaces pour éviter les intrusions. Par exemple, des plots en béton empêchant un véhicule d’entrer de force.Les industriels sont également amenés à définir dans chaque site des zones spécifiques, avec des accès restreints aux points névralgiques : tous les prestataires n’ont pas besoin d’aller dans les lieux de production et de stockage.Enfin, les entreprises propriétaires de sites « Seveso » ont reçu, en septembre, un long questionnaire destiné à identifier les risques terroristes dans leurs installations et à détailler les mesures de prévention prises ou à prendre. L’occasion de se poser les bonnes questions, et d’y répondre. Les industriels doivent renvoyer leurs réponses à l’Etat pour le 15 décembre.Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques à Paris : ce que l’on saitLire aussi :Attaques à Paris : « J’ai senti comme un pétard qui explosait dans mon bras »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard Dans le quartier parisien de l’Opéra, habituellement très animé le samedi, l’ambiance ressemblait plus à celle d’un dimanche, au lendemain des attentats qui ont touché la capitale et sa banlieue, vendredi 13 novembre. Dans ce lieu prisé des badauds, des touristes choisissaient d’écourter leur séjour. D’autres déambulaient en se heurtant aux portes closes.« Dès minuit, nous avons été confrontés à l’inquiétude de nos clients, explique Maurizio, réceptionniste à l’Hôtel de Noailles, rue de la Michodière (2e arrondissement). Nous avons eu cinq ou six départs précipités, trois annulations pour ce soir dimanche, et les demandes d’annulation pour des séjours en décembre n’arrêtent pas de tomber. »Selon lui, « la panique est sans commune mesure avec les événements de Charlie Hebdo, car cette fois, c’est Paris dans son ensemble qui est visé, chacun se sent une cible ». Des agences de voyage ont également contacté leurs clients pour discuter avec eux d’un éventuel rapatriement.Suivez notre live sur la situation à Paris« Be safe » A l’hôtel Ambassador, boulevard Haussmann, où l’ambiance est calme et feutrée, la réceptionniste explique que six clients sont partis précipitamment ce samedi. D’autres, pourtant arrivés dans la journée, ont décidé d’écourter leur séjour et de ne rester qu’une nuit. Le mot d’ordre de la direction de cet hôtel de la chaîne Mariott est de rassurer la clientèle.L’ambiance était plus tendue au Grand Hôtel, le matin, sur la place de l’Opéra. Vers 10 h 30, la rue Auber a été coupée à la circulation, une bonne heure durant, et la police en interdisait l’accès. En cause : un véhicule suspect garé entre la rue Scribe et la rue Auber. Le personnel avait ordre de ne pas répondre aux journalistes et leur interdisait l’accès à l’établissement. Seuls les clients disposant d’une chambre étaient autorisés à entrer dans l’hôtel. Au moment de monter dans leur taxi, des clients moyen-orientaux, quittant le Grand Hôtel, se sont tournés vers l’employé les accompagnant en lui disant « Be safe » (« Faites attention »).Sur la place de l’Opéra elle-même, des touristes photographiaient le monument. Mais le cœur ne semblait plus vraiment y être, comme pour ces deux couples de quinquagénaires néerlandais, guide de Paris à la main : ils ont décidé, eux aussi, d’écourter leur séjour et de rentrer chez eux aujourd’hui.Mais d’autres touristes étaient bien décidés à profiter malgré tout de leur visite parisienne. Des groupes de Chinois en voyage organisé faisaient la queue devant le grand magasin de montres Bucherer, boulevard des Capucines, d’autres se pressaient dans le magasin Paris Look, qui accueille, boulevard Haussmann, les clients désireux d’acheter parfums et articles de maroquinerie.Concerts annulés, cinémas fermésEn début de journée, la plupart des magasins avaient fait le choix de rester ouverts, tels le Printemps ou les Galeries Lafayette. Mais les deux paquebots du boulevard Haussmann ont finalement fermé leurs portes à la mi-journée. Le Printemps a le premier évacué ses clients, de manière assez rapide. Les Galeries Lafayette lui ont emboîté le pas en prenant un peu plus de temps.Dans l’après-midi, les affiches sur les devantures annonçant la fermeture exceptionnelle ce samedi se sont multipliées. De même, les cinémas Gaumont et UGC ont baissé leur grille. La salle de spectacles de L’Olympia annonçait l’annulation du concert de The Dø ce soir et disait son soutien au personnel et aux victimes du Bataclan. Les portes de l’église de la Madeleine étaient aussi closes.D’autres touristes, bien présents dans les brasseries, faisaient leurs emplettes chez Fauchon et chez Ladurée. Même si l’affluence était moindre que d’habitude, les clients faisaient aussi toujours la queue pour acheter les célèbres macarons. Seule modification au programme, la boutique Ladurée devait fermer à 18 heures au lieu de 19. Devant les vitrines de Noël des grands magasins, des familles déambulaient sans la cohue des samedis après-midi.Lire aussi :Après les attaques à Paris, peut-on circuler normalement ? Prendre le bus ? Faire ses courses ?Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques à Paris : ce que l’on saitLire aussi :Attaques à Paris : « J’ai senti comme un pétard qui explosait dans mon bras »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sandrine Cassini Bien avant l’AFP, BFM-TV ou i-Télé, c’est Twitter qui a informé le premier des attentats commis par des terroristes dans Paris, au Bataclan et dans les 10e et 11e arrondissements, et au Stade de France. Sur le réseau social, la mobilisation a été bien plus importante qu’en janvier, au moment des attentats contre Charlie Hebdo et à l’hypermarché casher de la porte de Vincennes.En dix heures, le hashtag #Prayforparis a été utilisé dans 6,7 millions de tweets, à raison de 17 000 tweets par minute à 0 heure 28. #PorteOuverte, le mot-clef qui a permis aux Parisiens d’accueillir chez eux des blessés ou des concitoyens dans la détresse, a été twitté un million de fois, tandis que #RechercheParis, activé par les internautes pour rechercher des proches, continuait d’envahir le Web samedi en milieu d’après-midi. A titre de comparaison, #JeSuisCharlie avait généré 6,63 millions de tweets en cinq jours.Suivez notre live sur la situation à ParisVisiblement plus aguerris qu’en janvier, Twitter, Facebook et Google ne sont pas restés passifs. Pour répondre aux inquiétudes des autorités, qui craignent dans ce type de circonstances désinformation et mouvements de panique, Twitter a mis en ligne à 1 heure du matin un message orientant les internautes vers le compte de la préfecture de Paris, désormais très active sur le site de micromessagerie.Lors de l’assaut donné par les forces de l’ordre au Bataclan, elle a recommandé aux « twittos » de ne pas diffuser d’informations afin d’éviter d’informer les terroristes sur les positions de la police. Malgré ce dispositif, tout ce qui circule n’est pas fiable. Des internautes signalaient samedi que certaines recherches de disparus étaient fausses.Ruban noirPour la première fois pour ce type d’événement, Facebook a lancé, au moment où les attentats battaient leur plein, vendredi soir, son « Safety Check », baptisé « contrôle d’absence de sécurité », demandant aux internautes d’indiquer s’ils étaient bien en sécurité. Cette année, le réseau social a activé cinq fois cet outil, mais uniquement pour des catastrophes naturelles, comme lors du tremblement de terre au Népal. Facebook, où les djihadistes s’étaient montrés très actifs lors des attentats de Charlie Hebdo, a également renforcé son équipe de surveillance des contenus illicites. Enfin, Google avait mis en place sur Google Now, sorte d’assistant personnel pour mobile, un cartouche renvoyant sur le numéro d’urgence du ministère de l’intérieur, et proposé des communications gratuites par son outil de chat. Samedi matin, le moteur de recherche avait habillé sa page d’accueil d’un ruban noir, rendant hommage aux victimes. La plate-forme de vidéos YouTube, où les djihadistes avaient diffusé en janvier la vidéo de propagande d’Amedy Coulibaly, fait aussi l’objet d’une surveillance particulière. Pour le moment, les auteurs des attaques n’ont rien mis en ligne. Les autorités ont quand même signalé au moteur de recherche une vidéo tournée vendredi soir, mais sans demander son retrait officiel. A cette heure, on ne connaît pas encore son contenu.Les trois géants du Net disent entretenir des contacts permanents avec les autorités. La relation s’est notamment renforcée après les attentats du début de l’année. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, s’était rendu dans la Silicon Valley pour sensibiliser leurs dirigeants américains à la nécessité de mieux collaborer, et surtout de retirer les contenus illicites. Depuis, Twitter, Facebook et Google cherchent l’équilibre entre coopération et préservation des libertés publiques.Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques à Paris : ce que l’on saitLire aussi :Attaques à Paris : « J’ai senti comme un pétard qui explosait dans mon bras »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Sandrine CassiniJournaliste au Monde Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Dix mois après les attentats de janvier, les grands médias français, tous établis à Paris, ont de nouveau connu une mobilisation totale, vendredi 13 novembre dans la soirée et samedi. Mais alors que le traitement médiatique des attaques menées par les frères Kouachi et par Amedy Coulibaly avait donné lieu à de vives polémiques, suivies de sanctions du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), cette fois la couverture n’a jusqu’ici pas soulevé de questions.« Nous n’avons pas été confrontés à des situations aussi compliquées qu’en janvier : soit c’était fini quand on est arrivé sur les lieux, soit c’était en cours, au Bataclan, mais on était placés loin », explique ainsi Hervé Béroud, directeur de la rédaction de BFM-TV. Cette fois, pas de dilemme sur le fait de diffuser en direct ou non les images de l’assaut, à la différence des dénouements de Dammartin-en-Goêle (Seine-et-Marne) ou de la porte de Vincennes, qui s’étaient déroulés sous l’œil des caméras. « Tout est allé beaucoup plus vite », résume M. Béroud.« Nous n’avions pas d’équipe en capacité de filmer l’assaut sur le Bataclan, renchérit Catherine Nayl, directrice générale adjointe à l’information du groupe TF1. Mais si nous en avions eu une, nous ne l’aurions pas diffusé. » Par prudence, BFM-TV et i-Télé ont cessé de diffuser les images du Bataclan en direct vers 0 h 30 samedi, au moment de l’assaut. Cette démarche répond aux recommandations formulées par le CSA au lendemain des attentats de janvier.En revanche, vendredi soir, aucune consigne n’a été donnée aux médias par le ministère ou par le CSA. « Nous n’avons reçu aucun message de la part des autorités, il n’y a pas eu d’échanges hors ceux que nous entretenons avec nos sources policières dans le cadre de notre suivi », atteste Laurent Guimier, directeur de France Info.Le CSA s’est exprimé samedi vers 15 heures, dans un communiqué, pour « attirer très vivement l’attention des rédactions des télévisions et des radios sur la nécessité de ne donner aucune indication susceptible de mettre en cause le bon déroulement des enquêtes en cours dans les circonstances tragiques que vit notre pays ».Suivez notre live sur la situation à ParisPrudence redoubléeAu-delà du cas précis des images d’assaut, l’impression générale était celle d’une prudence plus forte qu’en janvier, notamment dans la communication des bilans.« On a presque eu un excès de prudence sur certaines informations : notamment le bilan très lourd de victimes tuées, pourtant recoupé par des sources médicales et policières, juge M. Béroud. Soixante morts, quatre-vingt morts… On avait envie que cela ne soit pas vrai et peur que cela puisse être faux. Mais c’est allé vite et ça s’est malheureusement révélé en-deçà de la vérité. »Malgré cette sidération, les médias ont semblé mieux maîtriser la situation. « Après les événements de janvier, on a revu notre fonctionnement de façon à être plus cohérents quant aux informations données entre nos différents supports (Web, antenne…) », rappelle M. Guimier. « Les équipes ont des réflexes qui tiennent compte de ce qu’on n’a fait ou pas fait au moment de Charlie, constate Catherine Nayl. Cela concerne par exemple les correspondances sur les réseaux sociaux pendant les prises d’otages. » « On est plus rapidement passés dans l’explication, dès samedi matin. En janvier, il y avait eu des jours de traque », abonde Pascal Golomer, directeur de l’information de France Télévisions, qui a également hésité un peu avant de donner les bilans impressionnants de morts.France Télévisions, qui n’a pas encore de chaîne d’information en continu, n’a pas décroché en direct tout de suite : France 2 a continué sur l’émission « Ce soir ou jamais » jusqu’à minuit et l’intervention de François Hollande, puis a rendu l’antenne à 2 heures. Auparavant, France 3 avait assuré le suivi des événements de 22 h 45 à minuit. Samedi, France 2 a repris l’antenne, jusqu’à midi, et France 3 a fait un décrochage avec des images de ses rédactions dans toute la France. Le « 13 heures » de France 2 est lui prolongé jusqu’à 14 h 30. De son côté, TF1 a assuré un long direct, vendredi soir après le match de football France-Allemagne, puis samedi matin.Lire aussi :Couverture des attentats : « Que fait-on ? On met un écran noir ? »Entre victimes et témoinsReste que dans toutes les rédactions, le travail se fait sous tension. « L’ambiance est lourde, décrit M. Béroud. Les journalistes sont parfois comme des médecins, à avoir une pointe d’humour pour déstresser, mais pas là… »« Les gens dans la rédaction sont très touchés, raconte M. Golomer. Beaucoup sont revenus au siège de France Télévisions, vendredi soir, et étaient émus. Aucune population spécifique ne semblait visée dans les attentats. Cela pèse. Tous nos journalistes ont été contactés par leur famille pour savoir comment ça allait. On sent que les gens avaient envie de se retrouver ensemble, comme un refuge aussi. »« L’épicentre des attaques est un quartier où nombre de journalistes résident ou ont leurs habitudes, observe Laurent Guimier. Plusieurs membres de l’équipe étaient présents sur place, ont témoigné avant de rejoindre la rédaction. » Une situation vécue dans la plupart des rédactions, dont des membres ont assisté de près aux attaques, oscillant entre une position de victime et de témoin.« Les équipes sont touchées, constate M. Golomer. Tout le monde connaît quelqu’un qui était vers la rue de Charonne et les lieux des attentats. Les prochains jours vont être difficiles. »Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques à Paris : ce que l’on saitLire aussi :Attaques à Paris : « J’ai senti comme un pétard qui explosait dans mon bras »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.11.2015 à 10h46 • Mis à jour le14.11.2015 à 17h15 | Anne Rodier, Nicole Vulser, Cécile Prudhomme et Cédric Pietralunga A la suite des attentats perpétrés dans la nuit de vendredi à samedi en Ile-de-France, de nombreux magasins ont décidé de ne pas ouvrir à Paris.Le groupe français Kering, propriétaire notamment des marques Gucci, Yves Saint Laurent, Boucheron, Balenciaga ou encore Puma, a ainsi décidé de fermer toutes ses boutiques parisiennes pour le week-end. Cette mesure concerne également les corners de marques du groupe situés dans les grands magasins. « Par mesure de sécurité pour nos salariés et compte tenu de l’état d’urgence, nous avons décidé de ne pas ouvrir nos points de vente ce week-end », indique au Monde Paul Michon, directeur de la communication de Kering, propriété de la famille Pinault.Suivez notre live sur la situation à ParisTous les magasins de prêt-à-porter et de lingerie ETAM d’Ile-de-France resteront également fermés samedi matin. « Rien n’a encore été décidé pour lundi », fait savoir Jean-Paul Charlez, directeur des ressources humaines du groupe. « On a réuni un comité de direction d’ETAM cette nuit et on a décidé de fermer tous les magasins dans toute l’Ile-de-France ce matin. Chaque responsable de magasin a été contacté dans la nuit. On doit se reparler dans la matinée pour la suite. Pour lundi, on est partagé : il faut assurer la sécurité des personnes, mais la volonté de vivre normalement doit l’emporter », explique M. Charlez, également président de l’Association nationale des DRH.« Etat de crise »D’autres enseignes avaient d’abord choisi d’ouvrir leurs portes avant de finalement baisser le rideau en milieu de journée. C’est le cas des Galeries Lafayette et du BHV Marais : « Après une réunion d’équipe, nous avons pesé le pour et le contre et finalement décidé d’ouvrir Les galeries Lafayette, et le BHV », expliquait samedi matin au Monde une porte-parole. Selon un vigile interrogé sur place, le grand magasin ne rouvrirait pas avant lundi.Le magasin Printemps du boulevard Haussmann, après avoir ouvert en début de journée, avec des mesures de sécurité renforcées, a décidé finalement de baisser le rideau à la mi-journée, a indiqué Corinne Berthier, porte-parole de l’enseigne. Les deux magasins Printemps situés place d’Italie et à Nation devraient rester aussi fermés samedi.LVMH (Christian Dior, Guerlain, Sephora, Le Bon Marché, Louis Vuitton...) a également annoncé la fermeture de ses boutiques pour la journée.Le Bon Marché est fermé aujourd'hui, samedi 14 novembre, à partir de midi.— lebonmarche (@Le Bon Marché)require(["twitter/widgets"]);La Fondation Louis Vuitton n’accueillait pas non plus de visiteurs.Selon nos informations, la société foncière Hammerson a également décidé de ne pas ouvrir les centres commerciaux Italie 2 et Cergy les 3 fontaines, au moins jusqu’à samedi midi, en attendant les consignes des autorités.Les magasins parisiens du groupe Casino (Casino, Monoprix, Franprix et Leader Price) sont, eux, ouverts aujourd’hui. « Je viens d’avoir le patron de la sécurité et il m’a dit qu’il n’y avait aucune instruction sur les commerces », explique Aziza Bouster, de la direction de la communication de Casino. Le distributeur, qui vérifie actuellement si certains de ses salariés ne feraient pas partie des victimes des attaques de vendredi soir, se dit en « état de crise ». « On ouvre des magasins tard le soir. Et là, avec la DRH, nous appelons toutes les personnes qui travaillaient hier soir dans les quartiers touchés », par les attaques, témoigne Mme Bouster, jointe par le Monde.Samedi matin, une réunion était en cours à la préfecture de police de Paris pour décider ou non d’une mesure générale de fermeture, comme celle que la mairie de Paris a décidé pour tous les lieux publics de la capitale (musées, bibliothèques, piscines, etc.). La décision était attendue pour 11 heures.Le préfet de police a également donné instructions aux concessionnaires des marchés parisiens de ne pas « ouvrir » les marchés de rue avant jeudi prochain, le 19 novembre. Une information confirmée au Monde par la société Cordonnier Frères, l’ un des trois principaux opérateurs des marchés de Paris. Il en gère 24 sur la soixantaine que compte la capitale.Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques à Paris : ce que l’on saitLire aussi :Attaques à Paris : « J’ai senti comme un pétard qui explosait dans mon bras »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterNicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAnne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel C’est moins que ce que les économistes espéraient, mais ce n’est pas non plus une catastrophe. Au troisième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a progressé de 0,3 %, contre 0,4 % sur les trois précédents mois. Par rapport au troisième trimestre 2014, la hausse est de 1,6 % en rythme annuel. « La reprise se poursuit mais sans ampleur », résume Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BGC. « Comme souvent dans l’union monétaire, on peut voir la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine, ajoute Maxime Sbaihi, économiste à Bloomberg. « Les optimistes diront que la croissance européenne tient bon malgré le ralentissement chinois, tandis que les pessimistes la jugeront décevante. »La consommation résiste en France, Italie, Espagne et AllemagneSi la croissance allemande a un peu ralenti (0,3 %, après 0,4 % au deuxième trimestre), la France, elle, a plutôt rassuré (0,3 % après 0 %). A première vue, le PIB italien, en hausse de 0,2 % seulement, est quant à lui plutôt décevant. « Il confirme néanmoins que le pays est enfin sorti de trois longues années de récession », nuance Philippe Waechter, chef économiste chez Natixis AM.Lire aussi :La croissance allemande ralentit, pénalisée par le commerce extérieurUne fois de plus, l’Espagne surpasse ses voisins, avec une croissance en hausse de 0,8 %. Un dynamisme qui tient en partie à un effet de rattrapage, après la profonde récession enregistrée par le pays (– 3,6 % en 2009). De fait, Madrid doit encore créer 3 millions d’emplois pour rattraper le niveau d’avant-crise. « Pour l’instant, les postes créés sont surtout des contrats précaires », détaille Denis Ferrand, directeur général de l’institut de conjoncture Coe-Rexecode.Lire aussi :La consommation intérieure tire la croissance espagnoleEn moyenne, les quatre principales économies de la zone euro affichent donc une croissance qui se raffermit, même si elle reste très poussive. « Il est délicat d’en dire plus, car les composantes détaillées des PIB ne sont pas encore disponibles, sauf pour la France », indique Luc Meier, chez Oxford Economics. Les derniers indicateurs de conjoncture laissent néanmoins penser que la consommation des ménages, soutenue par l’inflation faible, a bien résisté. Et a en partie compensé la baisse des échanges avec les pays émergents, dont la croissance ralentit. « La demande domestique tient bon dans ces pays, c’est encourageant, analyse M. Sbaihi. Mais la croissance devra trouver d’autres relais en 2016. » L’investissement des entreprises repartira-t-il enfin ? Rien n’est moins sûr, tant il reste fragile en France (+ 0,7 % au troisième trimestre), Italie et Allemagne.Lire aussi :Pourquoi la croissance française reste (malgré tout) poussiveInquiétudes sur le Portugal, la Grèce, la Finlande et les Pays-BasQuatre pays inquiètent particulièrement les économistes. La Grèce, d’abord. Au troisième trimestre, le PIB hellène a en effet reculé de 0,5 %, alors qu’il s’était maintenu à 0,4 % au deuxième trimestre. En cause ? La mise en place du contrôle des capitaux cet été, qui a particulièrement pénalisé le secteur bancaire et les PME grecques, déjà mal au point. Mais le tourisme, lui, a bien résisté. « Sans cela, les chiffres auraient pu être bien pires », estime Platon Monokroussos, chef économiste d’Eurobank, à Athènes.Lire aussi :L’économie grecque se contracte de nouveauAutre maillon faible : le Portugal, qui affiche une croissance nulle au troisième trimestre. Jusqu’à cet été, Lisbonne était pourtant présentée comme le bon élève de l’austérité, appliquant les réformes exigées par ses partenaires européens sans rechigner. Mais le vote, le 10 novembre, d’une motion de censure du Parlement contre le gouvernement de centre-droit, laisse aujourd’hui craindre que le pays entre dans une phase d’instabilité politique comparable à celle traversée par la Grèce ces derniers mois. « Malgré les efforts fournis, le Portugal n’a pas réussi à relancer franchement sa croissance », se désole M. Mourier.Au nord de l’Europe, la Finlande est elle aussi en mauvaise passe. Son PIB, qui avait péniblement progressé de 0,2 % au deuxième trimestre, a replongé de 0,6 % au troisième. Motif : la proximité commerciale du pays avec la Russie, qui a enregistré une récession de 4,1 % sur un an au troisième trimestre. Mais aussi, les déboires de ses deux industries phares, l’électronique et la filière bois.De même, les Pays-Bas déçoivent, avec une croissance de 0,1 % seulement au deuxième comme au troisième trimestre. « Là encore, il est délicat de poser un diagnostic avant de connaître les composantes détaillées de la croissance, mais il est probable que la Hollande soit elle aussi pénalisée par le ralentissement des pays émergents et du commerce mondial », avance Ludovic Subran, chef économiste d’Euler Hermes.La Banque centrale européenne (BCE) devrait prendre de nouvelles mesuresCette reprise fébrile relance, sans surprise, les spéculations sur d’éventuelles mesures d’assouplissement monétaire de la BCE. D’autant que l’inflation, qui est ressortie à 0 % dans l’union monétaire au mois d’octobre, est encore loin de la cible de 2 % de l’institut de Francfort. « Tout cela devrait l’inciter à en faire plus pour soutenir l’activité et tenter de relancer l’investissement des entreprises », juge M. Subran.Selon lui, la BCE pourrait décider, en décembre, d’augmenter de 60 milliards à 80 milliards d’euros mensuels le volume de ses rachats de dettes publiques et privées. Elle pourrait également baisser encore son taux de dépôts, de – 0,2 % à – 0,3 %. Une mesure de nature à tirer l’euro vers le bas face aux autres devises. Et donc, à soutenir les exportations européennes. Cela suffira-t-il ? C’est toute la question. Car certaines faiblesses de l’économie européenne, comme le niveau élevé de l’endettement et du chômage, ne pourront pas être réglées par la seule politique monétaire, aussi généreuse soit-elle…Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Martine Valo « La COP21 doit se tenir. Elle se tiendra avec des mesures de sécurité renforcées mais c’est une action absolument indispensable contre le dérèglement climatique et bien évidemment elle se tiendra », a déclaré le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, samedi 14 novembre, depuis Vienne (Autriche) où se tient une réunion sur la Syrie.Des doutes avaient été émis sur la tenue de la conférence mondiale sur le climat qui doit se dérouler au Bourget (Seine-Saint-Denis) du 30 novembre au 11 décembre, après les attentats perpétrés à Paris, vendredi 13 novembre, qui ont fait au moins 128 morts et de nombreux blessés.Suivez notre live sur la situation à ParisLa COP21, censée déboucher sur un accord mondial en faveur de la lutte contre le réchauffement, doit accueillir sur le site du Bourget une centaine de chefs d’Etat, dont l’Américain Barack Obama et le Chinois Xi Jinping, lors d’un sommet le 30 novembre. Le président américain a confirmé sa venue. Cette journée des chefs d’Etat sera-t-elle maintenue, reconfigurée ou annulée ? Ce sont les questions qui restent en suspens.« Nous avons tenu une réunion de crise avec l’équipe samedi matin, confie le secrétaire général de la COP21, Pierre-Henri Guignard. Mais c’est le gouvernement qui décidera des suites à donner.  »La COP21 a été abordée vendredi soir dès la première réunion de crise avec le président de la République et le gouvernement. « On enclenche le niveau maximal de sécurité mais, pour des raisons évidentes, on ne va pas rentrer dans tous les détails de ce dispositif de sécurité, dit un conseiller ministériel. Les frontières ne sont pas fermées, les délégués de tous les pays participant à la COP peuvent atterrir à Paris, mais les contrôles aux frontières sont renforcés. » Le gouvernement avait décidé de rétablir des contrôles aux frontières de la France pour quelques semaines, selon un dispositif entré en vigueur vendredi.SécurisationQuelque 40 000 membres des 196 parties prenantes, de représentants de délégations diverses et de visiteurs sont attendus sur le site  : 7 000 délégués, 10  000 observateurs, 3  000 journalistes du monde entier ont reçu une accréditation de la part du secrétariat général de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.La partie du site du Bourget réservée aux négociations diplomatiques est directement placée sous le contrôle d’une centaine de gardes de l’Organisation des Nations unies. Au moins autant de visiteurs doivent se rendre au Grand Palais du 4 au 10 décembre où sont programmées les rencontres Solutions COP21 orchestrées par des entreprises.Mais ONG et militants altermondialistes ont aussi l’intention de s’exprimer alors que les caméras seront braquées sur la capitale française, placée pour deux semaines au cœur d’enjeux politiques et économiques mondiaux. Après des manifestations organisées un peu partout dans le monde et dans plusieurs grandes villes en région à la veille de la COP21, le 28 novembre, une Marche pour le climat est prévue le 29 novembre à Paris, lors de laquelle les organisateurs espèrent réunir des centaines de milliers de participants, puis une seconde le 12 décembre, à la conclusion de la COP21.Sans compter les rendez-vous officiels comme la Conférence des jeunes ou le sommet des élus locaux et d’innombrables événements festifs, qui sont programmés un peu partout dans l’agglomération parisienne. En bateau depuis Berlin, à cheval, à vélo ou même en tracteur au départ de Notre-Dame-des-Landes, la COP21 devait être un rendez-vous plein d’espoir.Al Gore interrompt son émissionDepuis des mois, le président François Hollande et Laurent Fabius ont multiplié les voyages pour convaincre leurs homologues de l’urgence à essayer de maintenir le réchauffement sous la barre des 2 degrés, en réduisant les émissions mondiales de gaz à effet de serre.Durant la nuit, l’ex-vice-président américain Al Gore a interrompu l’émission mondiale de vingt-quatre heures sur le climat, diffusée sur Internet, qu’il organisait sur un plateau installé au pied de la tour Eiffel, par « solidarité avec le peuple français  ». François Hollande devait y participer samedi après-midi.Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques à Paris : ce que l’on saitLire aussi :Attaques à Paris : « J’ai senti comme un pétard qui explosait dans mon bras »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Martine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.11.2015 à 15h05 • Mis à jour le13.11.2015 à 15h21 | Gaëlle Picut Le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) a publié, lundi 9 novembre, un rapport consacré aux réformes du marché du travail dans dix pays européens depuis 2008. Il met en avant le fait que la crise a exacerbé les déséquilibres du marché du travail existants, mais « a pu aussi cristalliser un certain nombre de défis communs auxquels sont confrontés aujourd’hui l’ensemble des pays européens ». Les deux principaux enjeux communs concernent l’éloignement d’une partie grandissante des jeunes du marché de l’emploi et l’augmentation du chômage de longue durée.Le taux de chômage des jeunes au sein de l’Union européenne est ainsi passé de 15,5 % en 2007 à 22,2 % en 2014, soit une hausse de 6,7 points en sept ans. En Italie et au Portugal, la situation est encore plus préoccupante puisque les taux atteignent respectivement 42,7 % et 34,8 %.« Dernier arrivé, dernier parti »Les jeunes ont souvent servis de variable d’ajustement et ont été victimes de la logique « dernier arrivé, premier parti », sans oublier la faiblesse des embauches. Par ailleurs, la crise immobilière a provoqué un effondrement du secteur du BTP qui recrute habituellement beaucoup de jeunes parmi les moins qualifiés. Par exemple, en Espagne, le secteur de la construction représentait 12,7 % des emplois fin 2007 pour 5,3 % début 2014. Autre élément préoccupant, le taux de jeunes ne travaillant pas et ne suivant ni études ni formation a augmenté entre 2007 et 2014, passant de 14,4 % à 16,6 % (avec un pic à 17,7 % en 2013).Quant au chômage de longue durée, il prend des proportions importantes dans plusieurs pays européens. En Espagne, il est passé de 20,4 % en 2007 à 52,8 % en 2014 ; en Irlande, de 30 % à 59,2 % sur la même période. Et il augmente même en Suède de 8 points, et passe de 13 à 21% entre 2008 et 2010. Cette évolution pèse immanquablement sur l’employabilité des demandeurs d’emploi. A ces deux tendances lourdes s’ajoutent des déséquilibres plus ou moins développés selon les pays. C’est le cas du temps partiel subi qui augmente de façon significative dans certains pays. Ainsi en Italie, fin 2014, 63,4 % des salariés en situation de temps partiel déclaraient vouloir travailler davantage (sachant que la part de salariés en situation de temps partiel entre 2007 et 2014 est passée de 13,4 % à 18,1 %).Autre tendance : le taux de transition à trois ans d’un contrat temporaire vers un contrat indéterminé a fortement chuté dans la plupart des dix pays européens étudiés. Parallèlement, la diversification des formes de travail atypiques s’est maintenue, soit sous forme d’emplois salariés (mini-jobs en Allemagne, contrat zéro heures en Grande-Bretagne) soit sous forme de travail indépendant non salarié (recibo verdes au Portugal ou para subordini en Italie).Or ces formes de travail sont « préoccupantes », selon le COE, car elles n’accordent souvent que des droits sociaux restreints et peuvent alimenter le risque de pauvreté, même si « les systèmes de redistribution et de solidarité informels peuvent plus ou moins atténuer cette appauvrissement » précise le rapport.L’emploi informel renforcéPar ailleurs, la crise a renforcé l’emploi informel. Le rapport du COE ne s’étend pas longuement sur ce phénomène. Il rappelle toutefois que « les conséquences sont lourdes : préjudices pour les droits des travailleurs, distorsion de concurrence entre employeurs, phénomène d’évasion fiscale et sociale, affaiblissement de la soutenabilité des finances sociales ».Le COE rappelle que si certains pays (Royaume-Uni, Allemagne Suède) ont retrouvé leur taux d’emploi d’avant la crise, d’autres restent dans une situation durablement dégradée (Italie, Espagne, Portugal). Enfin dans une situation intermédiaire, qui se rapproche du niveau d’emploi d’avant-crise sans encore l’atteindre, se retrouvent le Danemark, les Pays-Bas, l’Autriche et l’Irlande.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Eric Nunès Alors que les derniers décrets d’application de la loi sur l’encadrement des stages ont été publiés fin octobre 2015, la première offensive contre les sites qui ont fait du conventionnement de stages un business est lancée. Le ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur a envoyé deux mises en demeure aux éditeurs des sites facforpro.com et bestudentagain.com. Ces courriers datés du 12 novembre et que le Monde s’est procuré leur enjoignent de supprimer de leurs pages les mentions affirmant qu’ils sont aptes à délivrer ou éditer une convention de stage. Ils ont deux semaines pour s’exécuter avant une action en justice.Un certain nombre de jeunes désirant effectuer un stage n’obtiennent pas de convention de leur établissement, ou n’en ont plus, alors que les entreprises exigent un tel document pour les accueillir. « Le conventionnement est devenu un business », témoigne Alexandre Leroy, président de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), l’un des deux principaux syndicats étudiants. Plusieurs entreprises se sont donc lancées sur le marché, proposant des conventionnements pour des sommes allant de 430 euros pour bestudentagain à 550 euros sur facforpro.Lire aussi :Malgré la loi « stagiaires », les abus continuent« Les cours en ligne ne permettent pas d’effectuer des stages »Dans les courriers adressés aux deux sociétés, le ministère rappelle la loi. Pour être en mesure de conventionner un stage, « le code de l’éducation nationale impose un volume pédagogique minimal de formation de l’établissement ». Ces deux établissements font valoir qu’ils répondent à cette exigence, en proposant un système de formation à distance (e-learning). Le ministère coupe court à cette défense dans la suite du courrier : les « cours en ligne ne permettent pas de signer une convention de stage conforme à la loi française et donc d’effectuer des stages ».Par ailleurs, les deux sites utilisent des logos officiels – celui du rectorat de Paris pour facforpro, celui du ministère pour bestudentagain – en guise de garantie de la légalité de leur activité. « Le logotype de la République française est une marque déposée », leur rappelle le ministère, et sauf autorisation, son utilisation constitue une contrefaçon réprimée par le code de la propriété intellectuelle.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Avec l’arrivée du numérique et des nouvelles technologies, les entrepreneurs inventent de nouveaux modèles économiques qui modifient en profondeur nos modes de production, le marché de l’emploi et notre façon de travailler. Dans cette rubrique, Nicolas Hazard décrypte les grandes tendances de ces entreprises qui changent l’économie et fait chaque mois le portrait d’une start-up qui illustre la manière dont notre société se transforme.Quand on est citadin, il est agréable de flâner dans les marchés alimentaires des week-ends pour changer des hypermarchés. Au contact des commerçants, on redécouvre l’authenticité des produits. On apprécie le travail d’orfèvre de l’artisan boucher, on s’émeut de la vivacité des salades qu’on ne connaissait que sous cellophane. Les marchés offrent un rapport direct avec les producteurs qui nous font redécouvrir ce qui fait la fierté de la gastronomie française. Enfin, un exemple de secteurs économiques échappant à la révolution numérique ? Pas tout à fait…La Ruche Qui dit Oui est l’un des succès récents de l’économie collaborative qui surfe sur la vogue de la consommation de proximité. C’est un réseau de distribution sans intermédiaire (en « circuit court ») entre les producteurs et les particuliers. Les clients commandent leur produit (viandes, beurre, légumes, céréales…) sur une plateforme internet qui les met en relation directe avec des producteurs.Ces derniers livrent leur marchandise dans une « ruche » (un point relais) dans lequel les consommateurs viennent les chercher. Ils ne livrent que ce qui a été prépayé sur Internet afin d’éviter tout type de gaspillage. Les ruches, quant à elles, sont généralement ouvertes une fois par semaine voire tous les quinze jours, à un horaire et une date donnés par leur responsable. Sur le marché du travail, ce succès s’est traduit par plus de 250 créations d’emplois.La Ruche Qui dit Oui a été créée en 2011 par Guilhem Chéron et Marc-David Choukroun. Pour se développer, ils font appels aux habitués des success-story numériques françaises : Xavier Niel et Jérémie Berrebi (via le fonds Kima Ventures), Marc Simoncini (Meetic) et Christophe Duhamel (Marmiton).Quatre années plus tard, La Ruche est en pleine expansion. Elle affiche un chiffre d’affaires de 2,3 millions d’euros pour l’année 2014 et a permis à des producteurs locaux de réaliser près de 20 millions d’euros de ventes.En Juin 2015, elle réussit une troisième levée de fonds de 8 millions d’euros auprès d’investisseurs étrangers comme Union Square Ventures, Felix Capital, et Quadia (afin de poursuivre leur stratégie d’expansion en Union européenne et sur les autres continents).Aujourd’hui, la start-up alimentaire est présente dans six pays en Europe. En mai 2015, elle revendiquait un total de 745 ruches (dont 657 en France), près de 5000 producteurs (4355 en France), et quelques 140 000 clients inscrits (129 165 en France).Au total, la Ruche emploie 100 salariés (dont 60 personnes en France). En s’ouvrant à un nouveau marché de commercialisation, les producteurs eux-mêmes ont pu créer 150 emplois pour couvrir leur besoin en termes de logistiques, d’élevages etc. Une rémunération moyenne de 300 euros par mois.Au même titre qu’Uber qui ne paie pas les voitures et ses chauffeurs, La Ruche ne paie ni les locaux ni les responsables des ruches qui tirent leur rémunération de leur client. Les responsables des ruches locales sont chargés de trouver un lieu d’installation, développer un réseau de clients et pérenniser la relation avec les producteurs.Souvent, les locaux sont mis à disposition à titre gracieux, parfois par les collectivités ou les mairies. Rares sont les cas où les propriétaires des lieux exigent d’être payés.Lire aussi :L’ubérisation peut-elle concerner les métiers de l’éducation : Chegg, l’école 2.0 à domicileLa rémunération des responsables est basée sur les ventes effectuées par les producteurs. Ces derniers sont chargés de verser une commission de 8,35% au responsable de la ruche ainsi qu’à la start-up mère. Si le producteur a vendu pour 100 euros de produits, il doit reverser 8,35 euros au responsable de la ruche et cette même commission à la start-up. Les clients paient leurs achats directement sur la plateforme en ligne qui se charge de répartir les recettes entre le producteur, le responsable de la ruche et la start-up.Selon La Ruche Qui dit Oui, le revenu moyen d’un responsable de ruche est de 300 euros par mois pour 10 heures de travail par semaine. Les profils des responsables sont variés. En octobre 2014, 66 % d’entre eux avaient un statut d’entreprise individuelle (autoentrepreneur, EURL…), 18% un statut associatif, 9% celui d’une entreprise commerciale (SARL, SAS…) et 7% étaient rattachées à une entreprise agricole.Avec son développement, l’entreprise grignote petit à petit des parts de marché des acteurs traditionnels de la distribution.Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Jean-Michel Bezat Il y a, à Paris, de mauvais et de bons « marchands de sommeil ». Ceux qui louent des gourbis hors de prix aux plus pauvres, souvent immigrés ; et ceux qui proposent des chambres cosy aux touristes toujours plus nombreux dans la capitale, comme Airbnb. Les premiers sont dans le collimateur de la maire socialiste, Anne Hidalgo, qui réclame au gouvernement un durcissement des sanctions ; le second suscite l’intérêt gêné des pouvoirs publics, conscients que le site de location entre particuliers draine de nouveaux visiteurs, mais inquiets de l’émergence d’une « économie grise », et attentifs aux critiques des hôteliers et des restaurateurs hurlant à la « concurrence déloyale ».La plate-forme américaine, créée fin 2008 à San Francisco et valorisée plus de 25 milliards de dollars (23,2 milliards d’euros), ne cesse de montrer patte blanche. A la veille de ses « rencontres d’hôtes  » venus du monde entier, jeudi 12 et vendredi 13 novembre à Paris, Airbnb s’est engagé à plus de transparence. A vérifier, par exemple, que son activité se limite aux courts séjours et qu’elle n’assèche pas le marché des locations de plus longue durée. Désormais, l’entreprise collecte aussi la taxe de séjour de 0,83 euro par jour et par personne. Mais elle souligne en même temps tout le bien qu’elle fait à notre économie.Airbnb a publié, jeudi, une étude du cabinet de conseil économique Asterès qui, selon elle, confirme les vertus de l’activité d’Airbnb en France, où le site compte 200 000 logements (dont 60 000 à Paris). Retenez ces chiffres : 2,5 milliards d’euros de retombées directes et indirectes d’Airbnb sur l’économie entre septembre 2014 et août 2015, partagés entre les recettes réalisées par les hôtes (à raison de 1 970 euros par an en moyenne pour 26 nuitées) et les dépenses des voyageurs ; et 13 300 emplois générés par la présence des touristes dans l’Hexagone.Paris, première « ville Airbnb »A Airbnb qui dit s’inscrire dans une « économie du partage », l’hôtellerie réplique qu’il s’agit tout bonnement d’une « industrialisation » de la location, mortifère pour un secteur déjà fragilisé par des plates-formes de réservation en ligne captant une partie de ses marges. Il est également vrai que le combat ne se joue pas toujours à la loyale. Et que certains hôtes « oublient » parfois de déclarer en mairie la location d’une partie de leur résidence principale ou la proposent pour plusieurs mois à des salariés en mission, et non à de vrais touristes.Les pouvoirs publics semblent jouer un double jeu, dépassés par un phénomène qui a explosé depuis 2012. Brian Chesky, le patron-fondateur d’Airbnb, a ses entrées à la Mairie de Paris, finalement assez fière que la capitale soit devenue la première « ville Airbnb » au monde. Et le gouvernement ne perd pas de vue l’objectif fixé par Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères, de 100 millions de touristes en 2020 (contre 85 millions en 2015). N’en déplaise aux hôteliers, Airbnb participe à la croissance de l’offre touristique en France.Lire aussi :Airbnb : Paris veut éviter le syndrome de « Barceloneta »Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Audrey Tonnelier C’est (enfin) une bonne nouvelle pour le gouvernement, à moins d’un mois du premier tour des élections régionales. Le produit intérieur brut (PIB) de la France a progressé de 0,3 % au troisième trimestre, a annoncé l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), vendredi 13 novembre. C’est légèrement plus que ce qu’anticipait l’Institut (+ 0,2 %). Dès lors, même si la croissance s’avérait nulle au quatrième trimestre, sa prévision de 1,1 % pour 2015 serait atteinte – ce que les économistes appellent l’« acquis de croissance ». Michel Sapin, le ministre des finances, a saisi l’occasion pour souligner, vendredi matin, que la croissance pour 2015 en France serait « au minimum de 1,1 % ».« C’est un chiffre qui est supérieur à l’hypothèse de 1 % sur laquelle nous avons construit le budget, et c’est le plus haut niveau atteint depuis quatre ans » s’est-il réjoui, allant même jusqu’à déclarer : le pays est « sorti de cette trop longue période de croissance extrêmement faible […]. Cela présage, sans pour autant que ce soit une certitude, une croissance plus élevée pour l’année prochaine ». Le gouvernement table sur une hausse de 1,5 % du PIB en 2016.La consommation, principale moteur de la repriseLa réalité est un peu plus nuancée. Certes, la croissance a rebondi au troisième trimestre. Un soulagement après le zéro pointé enregistré trois mois plus tôt, qui avait traumatisé politiques et économistes et fait douter de la réalité d’une reprise sans cesse repoussée. « Le mouvement de reprise amorcé en 2015 est bien là, même s’il reste modéré » confirme Xavier Timbeau, directeur de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).« On retrouve un rythme de croissance en phase avec les chiffres du climat des affaires » souligne Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l’Insee. Ces derniers, qui traduisent le regard porté par les chefs d’entreprises sur la santé de l’économie tricolore, sont en effet revenus à leur moyenne de long terme depuis le mois d’août. Ils ont même atteint en octobre un plus haut depuis août 2011, avant la dernière crise. La consommation, principal moteur de la reprise depuis des mois, continue de se redresser (+0,3 % sur le trimestre), « en ligne avec l’accélération du pouvoir d’achat des ménages », note M. Passeron. Mieux, l’embellie se dessine du côté de l’investissement des entreprises, talon d’Achille de la France depuis la crise. Il a progressé de 0,7 % au troisième trimestre, et l’Insee a revu en hausse les progressions des deux premiers trimestres (+0,8 % et +0,5 %). « L’image devient plus favorable, nous sommes dans une phase d’accélération », note M. Passeron.Les exportations causent une grosse frayeurEn revanche, l’investissement des ménages (dépenses d’immobilier pour l’essentiel) reste le gros point noir. Il poursuit son repli, même moins marqué (–0,5 %). « L’investissement des ménages en produits du secteur de la construction a plongé de 28 % depuis début 2008 ! », calcule Denis Ferrand, directeur général de l’institut de conjoncture Coe-Rexecode.Surtout, les exportations constituent la grosse frayeur de cette publication : jusqu’ici dopées par l’euro faible et les beaux « coups » commerciaux tricolores (aéronautique, naval), elles reculent de 0,6 %, après une hausse de 1,9 % au deuxième trimestre. « Il peut s’agir soit d’une correction après quatre trimestres très dynamiques, soit d’une inversion de tendance en raison du ralentissement des pays émergents », avertit M. Passeron. Une question à laquelle il semble trop tôt pour répondre, même si nombre de commentateurs y voient plutôt le contrecoup des belles ventes de frégates et autres rafales dans les derniers mois. Au global, l’Insee retient « une reprise modérée, même si les chiffres sont plutôt positifs ». C’est tout le paradoxe du redémarrage économique français : malgré un alignement des planètes inédit depuis huit ans (euro faible, taux d’intérêt au tapis, prix du baril de pétrole en chute), la France reste engluée dans une croissance poussive. Elle devrait d’ailleurs continuer d’être à la traîne de ses voisins européens cette année. « Une croissance de 1,1 %, ce n’est pas extraordinaire, c’est toujours moins que celle attendue en zone euro cette année, autour de 1,5 % » rappelle M. Ferrand. « Même compte tenu des aides à l’emploi mises en place par l’Etat, on est à peine sur le niveau qui permet de stabiliser le taux de chômage, » renchérit M. Timbeau. L’économie a tout de même continué à créer des emplois au troisième trimestre : +14 900 dans le secteur marchand.Lire aussi :Consommation, exportations, croissance... le coup d’arrêt de l’économie en graphiques« Impression mitigée »Surtout, explique M. Ferrand, « la reprise reste liée à des phénomènes circonstanciels, consommation notamment ». En dépit de l’amélioration de ce trimestre, la question de l’investissement des entreprises, dont seul le redémarrage pourrait assurer un véritable décollage durable de la croissance, reste posée. Les investissements des chefs d’entreprise de l’industrie ne devraient augmenter que de 1 % cette année, selon la dernière enquête de l’Insee sur le sujet, alors que les patrons prévoyaient encore une hausse de 2 % en juillet. « La décomposition de la croissance a réservé quelques surprises qui laissent, au bout du compte, une impression mitigée. Le rebond manque de vigueur. Il y a des signes qu’une reprise auto-entretenue s’amorce, mais ils restent encore trop timides pour être certain de ce diagnostic », confirme Hélène Baudchon, économiste France chez BNP Paribas.Pour le quatrième trimestre, l’Insee table sur une hausse de 0,4 % du PIB. Quant à la prévision du gouvernement de 1,5 % de croissance en 2016, « cela reste un scénario prudent, de très légère hausse. Si la croissance devait vraiment s’enclencher l’an prochain, on devrait avoir une accélération plus marquée » estime M. Timbeau. La longue convalescence de l’économie tricolore n’a pas encore pris fin.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Margherita Nasi (Propos recueillis par) Pour le philosophe Bernard Stiegler, « la guerre est économique ». L’effondrement de l’emploi engendre le désespoir qui engendre à son tour la violence. « Il n’y a pas d’avenir hors d’un renversement fondamental de la valeur en économie », explique-t-il.« Nous sommes en guerre », martèle le président de la République depuis les attentats du 13 novembre. Est-ce que vous vous reconnaissez dans cette guerre ?Bernard Stiegler. – Non. Que veut dire ce “nous” ? Ils sont en guerre, pas moi. La guerre est économique, c’est la leur, et elle fait des victimes, dont moi, qui ne dors plus la nuit, non pas à cause des terroristes, mais à cause de l’absence d’avenir de mes enfants. Ce n’est pas de guerre contre Daech qu’il s’agit, mais de guerre économique et mondiale, qui nous entraînera dans la guerre civile si nous ne la combattons pas.L’emploi va s’effondrer, notamment auprès des jeunes. Et le désespoir engendre la violence… On ne produit plus de raisons d’espérer aujourd’hui. Les attentats du 13 novembre sont des attentats-suicides, et ce n’est pas anodin : le suicide est en voie de développement dans le monde entier, et en particulier auprès d’une jeunesse qui sait qu’elle sera au chômage pendant très longtemps.Ni Hollande ni Sarkozy n’ont donné la moindre perspective à ces jeunes. C’est contre cette bêtise, cette folie, que je suis en guerre. Une guerre contre moi-même aussi : nous sommes tous soumis à cette tendance qui consiste à trouver des boucs émissaires, à ne pas réfléchir, à cogner. C’est cela la barbarie, et c’est exactement ce que veut Daech : créer la guerre civile. ll y aura d’autres attentats si on ne change pas de politique. C’est le contexte de mon prochain livre, Dans la disruption.Lire aussi :« Pour les désespérés, l’islamisme radical est un produit excitant »Qu’entendez-vous par disruption ?La disruption est un phénomène d’accélération de l’innovation qui est à la base de la stratégie développée dans la Silicon Valley : il s’agit d’aller plus vite que les sociétés pour leur imposer des modèles qui détruisent les structures sociales et rendent la puissance publique impuissante. C’est une stratégie de tétanisation de l’adversaire.Dans mon ouvrage, j’analyse un texte signé Abu Bakr Al-Naji, tel que le résume Ignace Leverrier, qui désigne un collectif, dont d’anciens agents de Saddam Hussein devenus islamistes. C’est une sorte de « book » de Daech : à l’image des bibles d’entreprise qui détaillent les règles pour monter une concession, ce livre explique aux acteurs de Daech comment prendre le pouvoir. Il faut semer le chaos et à partir de là exploiter le besoin d’autorité.La pratique disruptive détruit les équilibres sociauxJe compare cette stratégie à celle du site Les barbares attaquent, fondé par Nicolas Colin, un ancien inspecteur des finances, connu pour son rapport sur la fiscalité du numérique, où il mettait en évidence l’inadéquation du système fiscal face à l’industrie numérique, qu’il décrivait comme des « cavaliers de l’Apocalypse », en l’occurrence les GAFA [acronyme pour Google, Apple, Facebook et Amazon].Il est désormais passé de l’autre côté, du service public à l’économie dont il décrivait les dégâts, pour créer un fonds d’investissement qui collecte de l’argent pour pratiquer la disruption à la française. Mais qui, répétant la stratégie des GAFA, ne peut qu’étendre leur écosystème et intensifier la colonisation de l’Europe : faire exploser les transports, l’immobilier, l’éducation, toutes les filières, via de nouveaux modèles type Uber. Or cette pratique disruptive détruit les équilibres sociaux – ce que [le philosophe allemand] Theodor W. Adorno anticipait en parlant dès 1944 de « nouvelle forme de barbarie » à propos des industries culturelles.Ce n’est pas en déclarant la guerre à Daech que cela s’arrangera. Cette déclaration n’est qu’une manière de se débarrasser de ses propres responsabilités en faisant porter le chapeau à des gens devenus extrêmement dangereux et que nous avons coproduit avec Daech.C’est donc sur les ruines de l’ultralibéralisme que se construit la radicalisation ?Oui. On ramène le radicalisme à une question de religion, et c’est scandaleux. La plupart des recrues de l’islam radical n’ont pas de culture religieuse. Ce n’est pas de religion dont il s’agit, mais de désespoir. Richard Durn, l’assassin de huit membres du conseil municipal de Nanterre en mars 2002, anticipe son acte en parlant de son sentiment de ne pas exister : il a voulu devenir quelqu’un par ce geste.En 2012, vous lanciez un appel pour un traité mondial de paix économique. Est-ce une solution toujours d’actualité pour éradiquer la barbarie ?Il faut ouvrir un débat en Europe, regarder les choses en face : depuis la naissance du Web, nous sommes totalement perdants. Exploitées à la façon disruptive telle que les GAFA la pratiquent, les technologies numériques accentuent la toxicité environnementale qui ne cesse de croître depuis le début de l’Anthropocène – cette ère où l’humain est devenu un facteur géologique majeur - en termes climatiques, atmosphériques, mentaux.Il n’y a pas d’avenir hors d’un renversement fondamental de la valeur en économie : seul le passage à une économie productrice de valeur durable permettra de surmonter le défi qui sera l’objet de la COP21 dès la semaine prochaine.Lançons une nouvelle politique européenne plutôt que de nous aligner sur un modèle américain disruptif qui est suicidaire. Inventons un nouveau Web, au service d’un modèle macroéconomique viable, plutôt que de développer une data economy totalement ruineuse. Ce sera le thème des « Entretiens du nouveau monde industriel », organisés au Centre Pompidou les 14 et 15 décembre. Ce n’est qu’en projetant un véritable avenir pour la planète que l’on pourra combattre Daech, c’est-à-dire le désespoir.Margherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde 19.11.2015 à 12h09 • Mis à jour le19.11.2015 à 12h10 | Philippe Jacqué Tous aux urnes. Jeudi 19 novembre, quelque 160 000 cheminots de la SNCF sont appelés à voter pour installer les nouvelles instances représentatives du groupe public réuni (SNCF et Réseau ferré de France ne font plus qu’un) par la loi de réforme du ferroviaire d’août 2014. Des élections cruciales, qui détermineront les équilibres alors que les négociations sur le nouveau cadre social applicable à la SNCF comme à l’ensemble de la branche ferroviaire doivent aboutir en juin 2016. Elles sont également importantes pour la gestion des œuvres sociales de l’entreprise.Ces élections interviennent dans un climat très lourd pour l’entreprise. Au-delà des attentats, qui ont marqué tous les salariés, la famille cheminote a été endeuillée par le déraillement d’un TGV qui a fait 11 morts samedi 14 novembre. Cet accident, encore inexpliqué, suscite une grande incompréhension et une grande détresse au sein du groupe : il discrédite la politique de sécurité ferroviaire et le TGV, produit-phare du groupe. Cet accident aura sans doute une influence sur le vote, mais l’incertitude demeure sur le nom du syndicat qui en bénéficiera le plus.Lire aussi :Accident du TGV en Alsace : des doutes sur la sécurité ferroviaireLa CGT tiendra-t-elle sous la pression ?Premier syndicat du groupe SNCF, la centrale a fait de la sécurité un de ses thèmes de campagne. Gilbert Garrel, son secrétaire général, est allé jusqu’à accuser la direction du groupe de « jouer à la roulette russe » sur le sujet. En mettant en avant la sécurité, qui suscite de plus en plus d’interrogations dans l’entreprise, la CGT espère gommer l’échec de la grève de plus de dix jours menée en juin 2014…Lire aussi :SNCF : la CGT appelle à une dernière grève contre la réforme ferroviaireCela suffira-t-il à mettre un terme à l’érosion électorale que connaît le syndicat depuis une dizaine d’années ? En mars 2014, lors du dernier scrutin, la CGT avait obtenu 35,6 % des voix, dix points de moins qu’en 2006… Avec SUD-Rail, la troisième organisation syndicale avec 17 % des suffrages, la CGT forme un bloc contestataire qui détient 52,6 % des voix.Tout l’enjeu est donc de savoir si ces deux syndicats passeront ou non sous la barre des 50 %, seuil qui leur permet de bloquer des accords sociaux.Jusqu’où iront les syndicats réformistes, l’UNSA et la CFDT ?Alors qu’en 2004, ces organisations ne totalisaient que 22,5 % des voix, les deux réunis sont désormais plus importants que la CGT, avec 37,7 % des suffrages. Le scrutin devra dire si les réformistes, soutenus notamment par les cadres, les techniciens et agents de maîtrise, qui représentent 48 % du corps social désormais, poussent encore leur avantage.La surprise d’une cinquième liste ?L’équilibre entre réformistes et contestataires pourrait cependant être bousculé par l’émergence d’une cinquième liste, qui réunit de manière relativement baroque les syndicats FO, CFE-CGC et First. Avec la loi sur la représentativité, effective au début de la décennie, ces syndicats, qui n’atteignaient plus 10 % des suffrages au premier tour des élections, seuil à partir duquel une organisation ou une liste est jugée représentative, ont été marginalisés. En 2014, leur liste avait obtenu 9,4 %. « Avec cette liste, qui navigue entre les deux bords, on pourrait avoir un nouveau schéma global avec des alliances de circonstance selon les sujets. Wait and see », indique une source à la SNCF.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Guibert C’est du jamais vu. Les jeunes français se ruent à la porte de l’armée, pour s’engager. Depuis les attentats du 13 novembre, les demandes reçues par le site internet sengager.fr de la défense ont triplé. « Je suis sur le c… ! », n’hésite pas à s’exclamer jeudi 19 novembre le colonel Eric de Lapresle, chef du bureau marketing et communication du recrutement pour l’armée de terre, « c’est un phénomène totalement inédit ».La défense n’a pas voulu communiquer sur ce phénomène durant la période de deuil national, gênée de pouvoir laisser penser qu’elle « surfait sur les morts du 13 novembre ». Aujourd’hui, elle donne ses chiffres : elle reçoit 1 500 demandes par jour contre 500 avant les derniers attentats.L’armée de terre, qui exprime traditionnellement les plus gros besoins en effectifs, vivait déjà en 2015 une année exceptionnelle. En effet, après les attentats de janvier contre Charlie et l’Hyper Casher, le président de la République avait décidé de sauver une grande partie des postes qui devaient être supprimés dans la défense, et les bureaux de recrutement avaient dû repartir en campagne. Les régiments auront embauché 15 000 jeunes d’ici à la fin 2015, contre 10 000 en 2014.16 000 recrutements en 2016Depuis les attaques du Bataclan, François Hollande a décidé de conserver tous les effectifs de la défense. L’armée de terre devrait passer à 16 000 recrutements en 2016. Aujourd’hui, les trois quarts des engagés volontaires sont en CDD, et les besoins de renouvellement des armées exercent une pression considérable sur chaque classe d’âge. Les campagnes de publicité habituelles ont, en 2015, été développées de façon exceptionnelle, cinq vagues au lieu des trois.Mais cet appel d’air n’explique pas tout. « Même quand nous avons arrêté la publicité, les chiffres ne redescendaient pas ou peu », poursuit le colonel de Lapresle. Le site internet du recrutement recevait en 2014 autour de 130 demandes par jour, chiffre montant autour de 300 à 400 quand les spots télévisuels et les affiches de la campagne « L’armée de terre au contact » étaient diffusés. Début 2015, dans la période qui a suivi les attentats Charlie, les chiffres sont respectivement montés à 500 (sans publicité) et 800 (avec campagne).Même si les recruteurs militaires relativisent cet engouement - ils disent que la génération actuelle, marquée par sa générosité, est aussi celle des multi-candidatures - le phénomène est bien « exceptionnel ». D’autant que dans le même temps, les cinq Centres d’information et de recrutement des forces armées (Cirfa), dans toutes les régions, connaissent eux aussi un afflux ; leurs chiffres restent à consolider.L’armée de terre devrait ainsi au total recevoir 160 000 candidatures en 2015 contre 120 000 en 2014. Sur 160 000 curieux, le nombre de ceux qui vont aller jusqu’à passer les tests d’évaluation (physique, médicale, psychologique) dans un Cirfa ne sera plus que de 60 000. Ensuite, 35 000 environ seront déclarés aptes si les tendances normales se prolongent. Et 15 000 nouveaux soldats rejoindront les rangs.Nathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sandrine Cassini La lune de miel est terminée entre Wall Street et la Silicon Valley. Deux étoiles de la technologies ont dû consentir à des sacrifices pour entrer en Bourse. Ainsi, Square a fixé mercredi 18 novembre son prix d’introduction à seulement 9 dollars par action, un niveau inférieur à la précédente fourchette qui allait de 11 à 13 dollars. Par rapport aux 15,46 dollars le titre estimé lors du dernier tour de table, Square procède donc à un véritable rabais.Lire aussi :La Silicon Valley s’interroge sur les valorisations de ses « pépites »Au final, le service de paiement pour mobile ne va lever que 243 millions de dollars (227,44 millions d’euros), un tiers de moins qu’espéré. Square, l’une des fameuse licornes de la Silicon Valley, ces start-up non cotées dont la valorisation dépasse le milliard de dollars, ne vaut plus que 2,9 milliards de dollars, bien en dessous des 6 milliards de dollars, soit le prix payé par les fonds d’investissement lors du dernier tour de table.La société fondée par Jack Dorsey (par ailleurs créateur et PDG de Twitter), qui encaisse des commissions sur les paiements réalisés par ses utilisateurs, a vu sa croissance ralentir et ses pertes se creuser. Son déficit est ressorti à 132 millions de dollars sur les neuf premiers mois de l’année, promettant de dépasser les 154 millions de dollars perdus l’an passé.Bas de la fourchetteOutre des perspectives décevantes, la révision de la valorisation de Square s’explique aussi par l’écart qui s’est creusé depuis un an entre les marchés privés et la Bourse. Alors que les fonds d’investissement n’ont cessé de surenchérir pour injecter de l’argent dans les pépites de la Silicon Valley, créant une véritable surchauffe, les investisseurs boursiers se sont écartés des valeurs en forte croissance, plus risquées, se repliant sur des actions plus traditionnelles, plus sûres.Même les sociétés les plus établies n’échappent pas à ce dévissage des marchés. Ainsi, le groupe de Barry Diller, IAC, va également introduire en Bourse à prix cassé Match.com, filiale de sites de rencontres, qui coiffe le site éponyme, mais Cupid.com, qui propose « de rencontrer des partenaires pour du fun », et surtout l’application à succès, Tinder, accusée de promouvoir l’adultère. Finalement, la société a fixé le prix d’introduction en Bourse a 12 dollars, dans le bas de la fourchette initialement fixée entre 12 et 14 dollars.Lire aussi :Match.com, spécialiste des rencontres en ligne, entre en BourseLa semaine dernière, le site de crédit en ligne, Loan Depot, reportait sine die son introduction en Bourse, tandis que Fitbit, le fabricant de bracelets connectés, divisait par deux sa nouvelle augmentation de capital. Autant de mauvaises nouvelles pour les 125 « licornes » que l’on compte dans le monde, qui devraient à un moment tenter l’aventure de la Bourse.Lire aussi :Snapchat et Dropbox perdent de leur lustreSandrine CassiniJournaliste au Monde 19.11.2015 à 10h17 • Mis à jour le19.11.2015 à 16h34 | Alexandre Piquard « La cinquième vidéo, elle est fatale, on dirait un film », dit un habitant de Saint-Denis qui tente, dans sa commune, de vendre à des journalistes des images amateurs de l’assaut donné par les policiers mercredi 18 novembre au matin. « 400 euros, c’est donné », commente-t-il. Le phénomène n’est pas totalement nouveau mais l’intensité du petit marché qui s’est mis en place dans la foulée des attentats a frappé plusieurs reporters sur place, dont ceux du Petit Journal et de FTVinfo.Saint Denis des jeumes tentent de vendre des vidéos entre 100 et 300 euros sur le marché selon si l on entend tirs pic.twitter.com/KmPhoH54lG— Pascal Jalabert (@Jalabertpascal) November 18, 2015« Si on voit les tirs et un policier, de loin, dans la nuit, c’est 500 euros, sinon, juste le son, c’est 100 euros », s’indigne Pascal Jalabert, rédacteur en chef du bureau parisien d’informations générales d’Ebra, groupe de journaux de l’est de la France, cité par FTVinfo.#SaintDenis Un riverain me montre une vidéo, prise à 4h36 du matin. On y voit des tirs depuis la fenêtre de l'immeuble rue Corbillon.— Kocila Makdeche (@KocilaMakd) November 18, 2015Le journaliste de FTVinfo Kocila Makdeche raconte qu’après l’avoir interpellé, les vendeurs montrent la vidéo proposée « sous le manteau, comme des vendeurs à la sauvette », dans une rue tranquille.Sans se cacher particulièrementD’autres font leur commerce sans se cacher particulièrement : Le Petit journal a filmé un groupe de personnes négociant des images de façon ouverte, dans une rue.St-Denis : le commerce des vidéos amateurs - Le Petit Journal du 18/11La circonstance de l’assaut renforce la quantité et l’intérêt des documents amateurs : les échanges de tirs, impressionnants, entre la police et les djihadistes retranchés rue Corbillon, ont commencé très tôt, vers 4 h 30. Beaucoup de riverains ont filmé avec leur smartphone avant que les moyens importants des télévisions arrivent progressivement.Les documents amateurs, montrant l’immeuble des terroristes, le choc assourdissant des armes automatiques ou des mouvements de forces de l’ordre, ont été utilisés par les chaînes de télévision, de BFMTV à i-Télé, en passant par Télé Matin, explique Le Petit Journal. Ce qui ne veut pas dire qu’elles les aient achetées, car certains témoins donnent gratuitement leurs images ou les postent sur les réseaux sociaux.BFM-TV a acheté deux portraits d’un kamikaze, pas de vidéos« Nous ne sommes pas contre le principe d’acheter certains documents », explique au Monde Hervé Béroud, directeur de la rédaction de BFM-TV. Pourtant, depuis le 13 novembre, la chaîne dit n’avoir payé que deux photos, d’Ismaïl Omar Mostefai, l’un des djihadistes qui s’est fait exploser au Bataclan, acquises auprès d’un « ex-proche » et aucune vidéo.BFM-TV explique sa ligne de conduite pour l’achat de documents amateurs : « Ne pas rentrer dans une course au spectaculaire, ni dans une course aux enchères. Et il faut que le document apporte une info », explique M. Béroud.Payer des particuliers pour des images est assez tabou. A Saint-Denis, le reporter du Petit Journal confronte les vendeurs : « J’ai fait ton travail. J’ai eu les couilles de le faire. J’ai risqué ma vie », explique l’un d’eux. Avant d’avancer une raison plus économique : « Y’a de l’actu, je sais que je peux faire de l’argent. (…) J’ai pas de travail. »Une vidéosurveillance d’un bar attaqué « pour 50 000 euros » Ceux qui achètent avec moins de complexe sont les médias anglo-saxons, où cette pratique est plus courante : d’ailleurs, la journaliste que Le Petit Journal arrive à filmer en train d’acheter pour de bon des documents parle anglais. On la voit verser une rallonge de 200 euros en cash, après avoir, dit-elle, déjà payé 250 euros pour quatre vidéos. Interrogée dans la foulée, elle dit travailler pour la BBC, le service public audiovisuel britannique. Mais nie avoir payé pour des images…Ces derniers jours, les médias britanniques ont parfois diffusé des documents amateurs, quitte à choquer : le Daily Mail a ainsi diffusé une photo de l’intérieur du Bataclan montrant des corps, qu’il a acheté via le Daily Mirror qui en a acquis les droits.Le site du quotidien a également montré des images de vidéosurveillance récupérées dans un des cafés-restaurants attaqués à la kalachnikov vendredi soir. « Cette vidéo nous a été proposée pour 50 000 euros », raconte Hervé Béroud, de BFM-TV, qui l’a refusée, car elle est « choquante ».Le Journal du dimanche a raconté que dès le soir des attaques, deux témoins proposaient trois vidéos et une dizaine de photos des attaques d’un bar et d’une pizzeria, pour 1 000 euros. Avec « exclusivité », ce qui veut dire qu’ils supprimeraient les images après la transaction.« Se faire du fric sur le malheur des gens »On est encore loin de la recherche effrénée d’images de faits divers pour les monnayer avant tout le monde aux chaînes, comme dans le film américain Night Crawler. Mais la pratique se diffuse, explique FTVInfo, qui se rappelle s’être fait démarcher pour enchérir sur des vidéos des inondations dans le sud-est de la France.« Honte à tous ces gens qui font commerce de la détresse », s’indigne une internaute dans les commentaires du reportage posté sur Facebook par Le Petit Journal. « Se faire du fric sur le malheur des gens, c’est ignoble. Si quelqu’un de votre famille se trouvait dessus, vous le feriez ? Vous me dégoûtez », abonde un autre. Le JDD dénonce, lui, une « version connectée du profiteur de guerre ».« Si j avais des photos, je les vendrais. Quitte à ce que BFM-TV, TF1 et autres se fassent des tunes, je prends ma part », rétorque un commentateur sur Facebook. « Tant qu’il y aura des gens pour acheter, il y aura des gens pour vendre, c’est une loi universelle », philosophe un autre. Un dernier tend un miroir à tout le monde : « Arrêtez de faire vos saintes-nitouches, vous serez tous scotchés à votre téloche quand la vidéo achetée sera diffusée. »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel Ils en sont de plus en plus convaincus. La plupart des responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) estime qu’une hausse des taux directeurs est souhaitable dès le mois de décembre, a-t-on appris du compte rendu (les « minutes ») de la réunion du 27-28 octobre de l’institution, publié mercredi 18 novembre.Alors qu’en septembre, les banquiers centraux américains s’inquiétaient encore des turbulences sur les marchés mondiaux liés au ralentissement chinois, ils jugent désormais que les conditions pour une hausse des taux « pourraient bien être remplies d’ici la prochaine réunion », lit-on dans le document. « Le consensus en faveur de ce scénario s’est clairement renforcé », estime Thomas Julien, économiste spécialiste Etats-Unis chez Natixis, dans une note sur le sujet.Même si quelques membres se montrent moins optimistes (les minutes ne précisent pas leurs noms), la Fed semble donc rassurée sur les risques liés à l’environnement international. « La plupart des participants ont jugé que les risques baissiers en lien avec les développements économiques et financiers à l’étranger avaient diminué et ont estimé que les risques pour les perspectives de l’activité économique et du marché du travail (aux Etats-Unis) étaient pratiquement équilibrés », apprend-on ainsi dans les minutes. De fait, les conditions sur le marché du travail se sont plutôt améliorées depuis septembre.Lire aussi :Le rebond de l’emploi aux Etats-Unis, un signal pour la FedDivergenceMalgré ces signaux encourageants, l’institut monétaire se montre néanmoins prudent à propos de la croissance potentielle de l’économie américaine, qui n’a pas connu de hausse des taux directeurs (ils évoluent aujourd’hui entre 0 % et 0,25 %) depuis fin 2006. Pour certains participants, la Fed doit réfléchir à d’autres outils pour agir sur l’économie, jugeant que les taux, malgré la hausse de décembre, resteront bas longtemps encore.Les marchés ont plutôt bien accueilli la publication des minutes, notamment à Wall Street, où l’indice Dow Jones a accru ses gains pour finir en hausse de 1,42 % mercredi 18 novembre. Les économistes, eux, sont divisés. Pour certains, ce document confirme que la Fed a de plus en plus confiance dans la vigueur de la reprise, ce qui est encourageant. D’autres s’inquiètent : la Réserve fédérale sera en effet la seule grande banque centrale à relever ses taux, alors que ses homologues, notamment la Banque centrale européenne et la Banque du Japon, se dirigent plutôt vers de nouvelles mesures de relance monétaire.Lire aussi :Possible hausse des taux aux Etats-Unis, relance monétaire en Europe : le retour de la grande divergenceUne divergence qui poussera automatiquement le dollar à la hausse face aux autres devises. Au risque de pénaliser l’économie américaine, redoute notamment Pascal Blanqué, le responsable des investissements chez Amundi. Si l’institution relève ses taux en décembre, cela « sera contre-productif et sans lendemain », a-t-il déclaré mercredi 18 novembre, lors du sommet Reuters sur les perspectives globales d’investissement.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.11.2015 à 00h25 • Mis à jour le19.11.2015 à 08h07 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Par les temps qui courent, on s’en serait douté, il ne fait pas bon s’appeler Isis. L’acronyme anglais de Daech, l’organisation djihadiste à l’origine des attentats de Paris du 13 novembre, qui signifie Islamic State of Iraq and Syria, est également le nom de sociétés, qui sont prises pour cible par des vandales ou qui craignent pour leur réputation.Ainsi, dimanche 15 novembre dans la soirée, une librairie d’Englewood, dans la banlieue de Denver (Colorado), a été saccagée. Son seul tort ? Son enseigne : Isis Bookstore. Karen Charboneau-Harrison a ouvert la boutique en 1980. A l’époque, personne n’imaginait encore qu’un groupe terroriste islamique du nom d’ISIS terroriserait la planète. L’idée était simplement de prendre le nom d’une déesse égyptienne. « Notre magasin prône les traditions liées à la sagesse dans le monde et aux pratiques spirituelles alternatives comme l’hindouisme, le chamanisme », a expliqué Mme Charboneau-Harrison à 9News, un journal local, expliquant que la référence à Isis voulait juste illustrer ce positionnement.Une référence qui a échappé à des individus qui ont jeté des pierres sur le magasin et ont endommagé l’enseigne de la boutique. Isis Bookstore n’en est pas à son premier acte de vandalisme. Il y a quelque temps, la devanture avait été badigeonnée de peinture rose vif. Une autre fois, la vitrine avait été brisée. Le tout agrémenté de menaces téléphoniques promettant aux propriétaires d’aller rôtir en enfer.« La terrible tragédie de Paris pèse sur nous »Mme Charboneau-Harrison s’est dite « évidemment déchirée et horrifiée par tout ce qui est en train de se passer », tout en appelant les vandales à réfléchir avant de faire n’importe quoi, et en assurant qu’elle n’avait pas l’intention de changer le nom de son magasin.En revanche, le groupe pharmaceutique californien Isis Pharmaceuticals, lui, y réfléchit sérieusement. Le spécialiste de médicaments contre des maladies rares s’était lui aussi baptisé ainsi en référence à la déesse égyptienne. « Même si les gens savent que nous ne sommes pas associés au groupe terroriste, le nom a désormais une connotation négative. Et cela ne s’améliore pas au fil du temps », a expliqué Wade Walke, le responsable de la communication du groupe à la chaîne CNN. « La terrible tragédie de Paris pèse sur nous », a-t-il admis.Le laboratoire, qui fabrique des traitements contre le cancer, les maladies cardiaques et les troubles neurologiques, dont le symbole utilisé pour sa cotation à la Bourse de New York est « ISIS », en capitales, comme le groupe terroriste, s’était jusqu’à présent accommodé de la situation, considérant que, comme il ne commercialise pas ses produits auprès du grand public, mais auprès d’autres laboratoires, le dommage était limité.Il y a quelques mois, la direction avait tout de même effectué un sondage auprès de ses actionnaires pour savoir si un changement de nom s’imposait, mais ceux-ci n’en avaient pas éprouvé la nécessité. Lundi 16 novembre, dans la foulée des attentats, le titre ISIS avait perdu 3,8 % sur l’indice Nasdaq. Une baisse attribuée au fait qu’un concurrent, Clovis Oncology, venait de voir retarder une demande d’autorisation de mise sur le marché d’un médicament par la Food and Drug Administration (FDA). Ce qui n’empêchait pas un petit porteur de s’interroger sur Twitter : « Ont-ils au moins envisagé de changer leur symbole en Bourse ? Mauvais siècle pour utiliser celui-ci », écrivait@JSears68 sur le compte spécialisé sur les marchés financiers, StockTwits. Même si le groupe n’a pas encore pris de décision définitive, les attentats du 13 novembre ont rendu urgente la nécessité d’y réfléchir.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard Remue-ménage à la tête du groupe français Korian, le numéro 1 européen des maisons de retraite. Lors d’un conseil tenu ce mercredi 18 novembre, les administrateurs ont mis fin abruptement au mandat du directeur général actuel, Yann Coléou, et décidé de le remplacer par une femme recrutée hors du groupe, Sophie Boissard. Agée de 45 ans, celle-ci est actuellement directrice générale des importantes activités de la SNCF dans l’immobilier.Ce remplacement soudain constitue une totale surprise, qui risque de peser sur le cours de Bourse de Korian jeudi matin. M. Coléou, dont le mandat venait à échéance seulement début 2017, n’avait lui même rien vu venir. Il y a huit jours encore, il signait une importante acquisition en Allemagne et expliquait sa stratégie à long terme pour renforcer encore le poids de Korian sur le très porteur marché européen du vieillissement.Lire aussi :Le français Korian devient le leader des maisons de retraites en Allemagne« Je suis amer et déçu, confie-t-il aujourd’hui au Monde. Ces dernières années et ces derniers mois, je n’ai reçu aucun signe avant-coureur. L’entreprise a eu de très bons résultats, j’ai eu tous mes bonus et même des super-bonus, preuve que le conseil était satisfait de mon travail. »Aucun litige apparentLe directeur général est donc tombé de haut lorsqu’il a reçu en main propre, la semaine dernière, une lettre lui annonçant son éviction. « Les reproches qui m’y sont faits sont inconsistants, juge-t-il. Cet après-midi, à la fin du conseil, j’ai d’ailleurs demandé pourquoi j’étais écarté. Je n’ai pas eu de réponse. »M. Coléou n’avait jusqu’à présent aucun litige apparent avec le président du conseil, Christian Chautard, ni avec le premier actionnaire du groupe, le groupe Crédit Agricole-Prédica.« Au cours des six derniers mois, il y a eu une série d’événements et d’incompréhensions qui ont provoqué d’abord l’inquiétude du conseil, puis une perte de confiance », explique de son côté M. Chautard, sans vouloir être plus explicite. « Il n’y a pas de trou dans la caisse, pas de loup », dit-il simplement pour rassurer les actionnaires.Faute de confiance, le conseil présidé par M. Chautard a jugé nécessaire de trouver un successeur à M. Coléou pour « porter la nouvelle phase de la stratégie de croissance ». C’est ainsi que des contacts ont ainsi été pris, il y a quelques mois, avec Mme Boissard.Celle-ci prendra ses fonctions le 26 janvier. Cette énarque marquée à droite a effectué une partie de sa carrière dans la sphère publique. Dernière commissaire au Plan avant la disparition de cet organisme en 2006, elle a notamment été conseillère de François Fillon à Matignon puis directrice adjointe du cabinet de Christine Lagarde à Bercy. Elle a ensuite rejoint la SNCF. Elle est également membre du conseil de surveillance d’Areva.Ces dernières années, son nom était régulièrement cité pour prendre la tête d’une grande entreprise, comme Areva ou Veolia. Elle a préféré Korian, un groupe moins prestigieux mais à la croissance plus forte, et dont l’horizon paraît particulièrement dégagé grâce au « papy-boom ».« Nous sommes très honorés qu’elle ait décidé de nous rejoindre, alors qu’elle aurait toutes les capacités pour diriger un groupe du CAC 40, commente M. Chautard. Elle veut comme nous porter cette entreprise suffisamment haut pour y rester longtemps. » Lire aussi (édition abonnés) :Dossier : L’âge d’or du marché de la dépendanceDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pierre Jullien Le mot est issu du latin campus (« plaine », « large espace », « place ») et l’on traduira campi Elysii par Champs-Elysées et campus cereus par « tablette à écrire ». De l’écriture à son apprentissage, il n’y a finalement qu’un pas... « Ensemble de bâtiments édifiés sur de vastes espaces verts et comprenant locaux d’enseignements, restaurants et résidences universitaires », selon le Trésor de la langue française informatisé, le mot désigne plus spécialement le parc et les terrains d’un collège ou d’une université aux États-Unis. Par extension, le Petit Robert le définit comme une « université construite hors d’une ville ».Lire aussi l'intégralité du Monde-Campus en pdf :L’emploi à l’heure du court-termeSon usage en France au XXe siècle est emprunté à l’anglo-américain « campus », attesté à la fin du XVIIIe siècle.Dans une monographie du mot publiée en 1897 dans Publications of the Colonial Society of Massachusetts, Albert Matthews suggère que « campus », qui se substitua progressivement au mot « yard », a été d’abord employé à Princeton dès 1774 à l’initiative de son président de l’époque.Dans un « discours sur l’état de la langue » prononcé en 1999, l’académicien français Maurice Druon évoque le travail de Sergio Corrêa da Costa, de l’Académie brésilienne des Lettres, qui a procédé au « recensement des vocables de toutes les langues qui sont devenus d’usage universel, ceux qu’on emploie partout et qu’on comprend partout », au total 16 500 vocables ou locutions « qu’il appelle les Mots sans frontières », dont relève « campus », au même titre d’ailleurs que « job », « nomenklatura » ou « aide de camp »...Nouvelles technologies obligent : « campus numérique », qui renvoient aux formations supérieures, ouvertes à distance et utilisant les technologies de l’information et de la communication, fait sa première apparition dans les colonnes du Monde le 30 septembre 2000.DE CAMPUS A CAMPOSUn campus numérique « est un dispositif de formations modularisées, répondant à des besoins d’enseignement supérieur identifiés, combinant les ressources du multimédia, l’interactivité des environnements numériques et l’encadrement humain et administratif nécessaire aux apprentissages et à leur validation », précise le site Eduscol, du ministère de l’éducation nationale. Héritier, par exemple, des petites structures technologiques « donnant accès aux ressources documentaires » que l’Agence universitaire de la francophonie implanta dès 1991 au Sénégal, au sein d’universités du Sud.Le premier « Campus » édité par Le Monde a vu le jour au début des années 1990. Si, à l’origine, il traitait de sujets « éducation » et « emploi », s’adressant plus particulièrement aux diplômés bac + 4 et plus, il se concentre depuis 2013 sur l’entrée des jeunes diplômés sur le marché du travail.Littré ignore « campus » mais définit « campos » : « congé donné aux écoliers. Aujourd’hui les écoliers ont campos. Le maître a donné campos à sa classe ». Scolarité universitaire et vacances se tiennent ainsi à une lettre près !Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.11.2015 à 08h18 • Mis à jour le18.11.2015 à 10h43 | Denis Cosnard et Stéphane Lauer (New York, correspondant) C’est une opération comme Air Liquide en signe une par siècle. Le champion français des gaz industriels a annoncé, mardi 17 novembre, l’achat de son concurrent américain Airgas pour 13,4 milliards de dollars (12,5 milliards d’euros), dont 2,8 milliards de dette. Cette acquisition devrait augmenter de près d’un tiers la taille d’Air Liquide, dont le chiffre d’affaires annuel passera à plus de 19 milliards d’euros.Longtemps numéro un mondial de l’oxygène, de l’hydrogène, de l’argon, de l’azote et autres gaz, le groupe devrait ainsi retrouver la première place qu’il avait perdue, à la fin des années 2000, au profit de l’Allemand Linde. Celui-ci réalise un chiffre d’affaires de l’ordre de 17 milliards d’euros.Déjà numéro un en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie, Air Liquide devrait grâce à cette fusion devenir également leader aux Etats-Unis, le premier marché au monde. Une région d’autant plus stratégique que les bas prix de l’énergie, grâce aux gisements de gaz de schiste, incitent les clients industriels à y investir, notamment dans la chimie et le raffinage. C’est le même calcul qu’avait fait Linde en 2012, en mettant la main sur l’américain Lincare, pour 3,8 milliards de dollars.Pour convaincre Airgas de passer sous pavillon français, Air Liquide a dû payer le prix fort Mais pour convaincre Airgas de passer sous pavillon français, Air Liquide a dû payer le prix fort. L’américain, qui réalise la quasi-totalité de son chiffre d’affaires aux Etats-Unis, est une société relativement jeune. Créée en 1982, elle a son siège à Radnor (Pennsylvanie) et emploie 17 000 salariés. Peter McCausland, son fondateur toujours aux manettes, a fait grandir l’entreprise à coup d’acquisitions, plus de 450 au total.En 2010, Airgas s’était déjà retrouvé une première fois dans le rôle de la cible. Profitant d’un moment de faiblesse du groupe, lié à la crise économique, son concurrent américain Air Products avait lancé une OPA hostile, offrant jusqu’à 5,9 milliards de dollars (70 dollars par action). M. McCausland avait alors bataillé contre cette « tentative opportuniste de reprendre la société à un prix bradé ». Il était parvenu à la faire échouer en mettant en place une « pilule empoisonnée », un mécanisme anti-OPA auquel un tribunal du Delaware a donné sa bénédiction. Cette décision fait encore jurisprudence.Selon le projet approuvé à l’unanimité par le conseil d’administration d’Airgas, Air Liquide va payer 143 dollars par action en cashM. McCausland, qui détient lui-même près de 10 % du capital, a eu raison d’attendre. Après cette OPA, Airgas est reparti de l’avant, et s’il abandonne aujourd’hui son indépendance, c’est à un prix deux fois plus élevé. Selon le projet approuvé à l’unanimité par le conseil d’administration d’Airgas, Air Liquide va payer 143 dollars par action en cash.C’est 35 % de plus que le cours d’Airgas lundi à Wall Street, et 51 % de plus que la moyenne du cours durant le mois ayant précédé l’annonce. Celle-ci a pris les investisseurs par surprise : lundi encore, les analystes de Jefferies expliquaient pourquoi il était improbable qu’Airgas accepte une quelconque offre d’achat. Mais en coulisses, M. McCausland avait entamé des discussions avec plusieurs acquéreurs potentiels, et fait monter les enchères.L’offre d’Air Liquide intervient à une période où Airgas est en position un peu fragile. Ces derniers mois, le groupe a été pénalisé par la force du dollar, le fléchissement de la croissance mondiale et surtout le plongeon des cours du pétrole, qui a contraint les producteurs d’hydrocarbures à tailler massivement dans leurs investissements. Si bien que la croissance d’Airgas est retombée à zéro. « Il est difficile de savoir si nous avons touché le fond, si nous l’approchons, ou s’il faut se préparer à une nouvelle détérioration », avouait M. McCausland fin octobre.Les Etats-Unis constituent « un marché résilient offrant des opportunités de croissance dans la durée, et les bonnes affaires ne sont jamais bon marché » Benoît Potier, le PDG d’Air Liquide, voit plus loin que cette faiblesse passagère. Les Etats-Unis constituent « un marché résilient offrant des opportunités de croissance dans la durée, et les bonnes affaires ne sont jamais bon marché », juge-t-il. Il compte financer cet achat grâce à une augmentation de capital de 3 à 4 milliards d’euros et un appel au marché obligataire.Malgré la prime offerte, le groupe français estime que l’opération améliorera son bénéfice par action dès la première année de la mise en œuvre de la fusion. Air Liquide prévoit ainsi 300 millions de dollars de synergies.Reste à convaincre les autorités américaines de la concurrence. Airgas est le leader du gaz en bouteille aux Etats-Unis, avec environ 25 % du marché. Air Liquide étant déjà bien implanté outre-Atlantique, le rapprochement pourrait inciter les autorités à demander certaines cessions pour éviter la constitution d’une position trop dominante.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Chloé Hecketsweiler Dans un arrêté du 14 novembre, la Direction générale de la santé (DGS) autorise la pharmacie centrale des armées à approvisionner les SAMU en sulfate d’atropine. Cette substance est le seul antidote aux gaz toxiques comme le gaz sarin, en cause dans l’attentat terroriste de 1995 dans le métro de Tokyo. Elle fait partie de l’arsenal classique des combattants, qui disposent de formes auto injectables, mais les hôpitaux n’en disposaient pas jusque-là.La DGS, comme le Service de santé des armées (SSA), précisent que « cette mesure était prévue pour la préparation de la Conférence des Nations unies sur le climat de Paris (COP21) et n’a pas été prise suite aux attentats de vendredi ». La conférence, qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre au Bourget (Seine-Saint-Denis), devrait accueillir 40 000 participants dont de nombreux chefs d’Etat. L’arrêté a-t-il été pris en réponse à une menace précise ? Sur ce sujet, la DGS et son directeur, Benoît Vallet, qui a signé le décret, restent muets.Démarche initiée il y a plus d’un anIl s’agit cependant d’une première. « Nous avons des stocks de médicaments destinés aux situations d’urgence, en France comme à l’étranger, mais le sulfate d’atropine, en tant qu’antidote, n’en fait pas partie », indique Alain Astier, chef du service pharmaceutique du groupe hospitalier Henri Mondor. Il connaît bien cette substance : « Elle est utilisée quotidiennement en anesthésie ou en réanimation, mais en toute petite quantité, explique-t-il. Les doses requises pour contrer l’effet d’un gaz neurotoxique sont bien plus importantes. »Les hôpitaux sont davantage habitués à traiter les intoxications domestiques, avec des insecticides. « C’est assez rare, et ces produits ne sont pas destinés à tuer des humains mais des insectes. Les neurotoxiques développés comme armes chimiques sont bien plus sophistiqués et puissants, souligne le pharmacien. Après l’inhalation, l’antidote doit être administré dans les minutes qui suivent. »L’arrêté de la DGS s’inscrit dans une démarche initiée par le ministère de la santé il y a plus d’un an. La pharmacie centrale des armées produit depuis de nombreuses années du sulfate d’atropine, mais ce médicament ne bénéficie pas d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) en bonne et due forme. Sans ce feu vert administratif, délivré par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), il ne peut pas être utilisé en « routine » par les établissements de santé.Quantité secrètePour que les SAMU puissent en disposer, le SSA a déposé mi-2014 une demande d’AMM et l’ANSM la lui a délivrée début novembre. « Compte tenu de ce calendrier, nous n’étions pas en mesure de fournir des doses répondant au cahier des charges de l’AMM en temps et en heure avant la COP21 », souligne François Chotard, officier de communication du SSA. D’où la décision de puiser dans les stocks réservés en principe à l’armée.La quantité de sulfate d’atropine qui sera débloquée est secrète. « Nos ennemis ne sont pas supposés savoir combien de blessés nous anticipons », explique le militaire. Elle sera conditionnée sous forme d’ampoules de 20 millilitres, une quantité suffisante pour dix seringues. Contrairement aux formes auto-injectables, elle devra être administrée par un professionnel de santé.« Nous avons vocation à fournir davantage de médicaments aux établissements de préparation et de réponse aux urgences sanitaires. La production de sulfate d’atropine s’inscrit dans une initiative plus large », précise François Chotard. La pharmacie centrale des armées dispose d’un site de production près d’Orléans, et conserve par ailleurs des stocks de médicaments de « sécurité », achetés aux industriels. Afin de fabriquer ses propres médicaments, la France dispose d’une autre unité publique de production, la pharmacie hospitalière des hôpitaux de Paris.Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Prudhomme Habitués à profiter de leur week-end pour faire leurs courses, et de la mi-novembre pour débuter leurs achats de Noël, les Français – particulièrement les Parisiens – ont modifié leurs comportements d’achat dès le lendemain des attentats, plongeant les enseignes de distribution dans l’expectative.Ce week-end, Casino a ainsi constaté une ruée sur les commerces de proximité, et notamment dans les Franprix et Leader Price. Le distributeur Franprix, dont 95 % du réseau se situe à Paris et en Ile-de-France, a enregistré, samedi 14 novembre, une hausse de 17 % de son chiffre d’affaires par rapport à un samedi normal. Dimanche, une augmentation de 15 % de ses ventes et de 20 % de la fréquentation de ses magasins a également été constatée.Pas de déplacement à la campagne dans la résidence secondaire, où [les gens] ont l’habitude de faire leurs courses, ni de déjeuner chez maman en banlieue, où le supermarché est moins cherPour Leader Price, le chiffre d’affaires a bondi de 6 % dimanche et les visites de 10 % par rapport un dimanche moyen. Dans les hypermarchés du groupe Casino en France, pas de chiffres précis, mais un constat : si l’activité a été globalement assez stable dans le domaine alimentaire, le reste a baissé. Les Français sont allés à l’essentiel.Lire aussi :Attentats : un impact sans doute limité sur la croissance« Ces chiffres pourraient refléter le fait que les gens ont modifié leurs habitudes ce week-end : pas de déplacement à la campagne dans la résidence secondaire, où ils ont l’habitude de faire leurs courses, ni de déjeuner chez maman en banlieue, où le supermarché est moins cher. Du coup, ils se sont approvisionnés en bas de chez eux », relève-t-on au sein du groupe stéphanois.« Phénomène moindre en province »A l’inverse, Darty a relevé, samedi, une baisse du trafic de 50 % dans ses magasins parisiens intra-muros par rapport à un samedi moyen, et une fréquentation quasiment stable en province. Dimanche et lundi, son activité a été quasi normale. « Comme 60 % du chiffre d’affaires de l’enseigne est fait sur de l’électroménager, si les machines à laver tombent en panne, elles seront remplacées », explique-t-on au sein du groupe. De la même façon, chez Casino, « la situation est redevenue normale lundi et mardi, dans tous les formats d’enseigne [proximité, supermarchés, hypermarchés] ».C’est dans le domaine du jouet que les Français semblent avoir le plus bouleversé leurs habitudes. « C’était le samedi [14 novembre] du lancement de Noël sur le jouet, note un distributeur. En général, c’est la semaine où il y a une accélération forte des achats, sachant que cela fait un mois que le catalogue est en magasin. » Cela n’a pas été le cas cette fois-ci.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : Paris craint d’être vidée de ses touristesChez JouéClub, où le seul magasin parisien est situé dans le quartier des grands boulevards, « la fréquentation, comme le chiffre d’affaires, y ont chuté, samedi, de 60 % par rapport au même samedi de 2014, sachant que nous avons fermé le magasin à 16 heures, contre 20 heures habituellement, indique Alain Bourgeois Muller, PDG du groupement coopératif. Le phénomène s’est poursuivi lundi, avec une chute de 25 %. En province, c’est moindre. Près de l’aéroport de Roissy-CDG, nous avons un magasin dans le centre commercial d’Aeroville, dont l’activité avait chuté de 15 % samedi et dimanche, mais il a rattrapé son retard lundi. »« On navigue un peu à vue »Chez un autre distributeur de jouets, on signale qu’« il y a eu, dans Paris, un transfert d’activité entre les rues. Dans un magasin situé vers Montmartre, il y a eu un vrai ralentissement de l’activité, tandis que dans un autre des Champs-Elysées, cela a augmenté. En province, dans certains grands centres commerciaux, c’est aussi compliqué. Depuis trois semaines, on était sur une dynamique de croissance dans le jouet, portée par les phénomènes Star Wars et Reine des Neiges. Là, c’est en stand-by, et il n’y a pour le moment pas de report sur internet car il reste encore un mois et demi avant Noël ».« On navigue un peu à vue, on fera le bilan en fin de semaine, mais en décembre sur Paris, cela risque d’être très compliqué, avec la présence des militaires et la crainte de nouveaux attentats, poursuit M. Bourgeois Muller, de JouéClub. Déjà que nous avions une crainte sur les ventes en raison des élections et surtout de la COP21, qui compliquera sérieusement la circulation dans Paris… »D’une manière générale, les Français ont été moins nombreux à se rendre dans les galeries marchandes après les attentats. Selon le Conseil national des centres commerciaux (CNCC), la fréquentation des centres en France a encore reculé de 10,5 % lundi 16 novembre, après une baisse de 17,9 % samedi.« On verra vraiment la différence au moment des opérations de ventes privées, début décembre, car les gens ne sont pas encore dans l’urgence des achats de Noël »« La chute a été moins forte qu’en janvier, après les attentats contre Charlie », constate Jean-Michel Silberstein, délégué général du CNCC. « Mais nous sommes allés plus loin en terme de sécurité que ce que nous a demandé le ministère de l’intérieur, avec des fouilles systématiques des sacs, des accès réduits, une vigilance vidéo renforcée et même du profilage comportemental. » Selon lui, certains centres commerciaux ont « fait appel à des spécialistes pour patrouiller sur les parkings et dans les centres, afin de détecter les comportements auxquels il serait nécessaire de s’intéresser de plus près. »Aux Galeries Lafayette, le dispositif de vidéosurveillance a été considérablement renforcé et certaines portes d’accès ont été fermées pour canaliser les entrées. « On fouille les sacs et on demande d’ouvrir les manteaux », ajoute-t-on au grand magasin. La fréquentation, lundi, semblait à peine moins forte que celle observée habituellement le premier jour de la semaine. « On verra vraiment la différence au moment des opérations de ventes privées, début décembre, car les gens ne sont pas encore dans l’urgence des achats de Noël », explique-t-on aux Galeries Lafayette, rappelant qu’en janvier, l’activité avait baissé pendant les dix jours qui avaient suivi les attentats, avant de revenir à la normale.En janvier, l’activité avait baissé avant de repartirLes Français vont-ils se réfugier vers Internet ? La fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) estime qu’il est encore trop tôt pour rassembler des données. Elle rappelle qu’en janvier, les attentats avaient eu lieu le premier jour des soldes, et la fréquentation des sites de commerce en ligne avait brutalement chuté jusqu’au week-end suivant, l’attention des Français étant absorbée par les informations.Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le Français Pierre Moscovici, ex-ministre des finances du gouvernement Ayrault, aujourd’hui commissaire européen en charge de l’économie, explique au Monde que l’Union européenne (UE), dans son ensemble, est solidaire de la France, et est résolue à l’aider.Le président Hollande a dit lors du Congrès que la France est en guerre. N’est-ce pas exagéré ? Qu’en pensent nos partenaires européens ? L’expression du président de la République devant le Congrès français était à la hauteur de l’émotion ressentie par l’ensemble de nos concitoyens. Et malgré quelques réserves qui se sont exprimées, on a senti une forme d’union nationale naître autour du chef de l’Etat, comme c’est normal dans ces moments tragiques, ce qui n’entrave en rien la perspective de futurs débats électoraux nationaux. Je n’ai pas à commenter ses propos, ils correspondent à ce que ressentent, à ce que vivent les Français, tout simplement.Je peux ajouter que la France n’est pas seule. L’Union européenne est à ses côtés, à la fois sur ses demandes de solidarité sur le plan sécuritaire et militaire, sur le plan politique également et sur celui de l’appréciation de l’impact des mesures à prendre en matière de finances publiques. Au G20 d’Antalya (Turquie), des déclarations très fortes ont aussi été faites dans la lutte contre le terrorisme, en particulier au sujet de son financement. Ses racines doivent être combattues avec beaucoup de force.Pensez-vous que la Commission, garante du respect du pacte de stabilité et de croissance, pourrait prendre en considération les dépenses militaires et de sécurité françaises ?Il est parfaitement compréhensible que la priorité des priorités pour la France comme pour l’Europe d’ailleurs, soit la protection et la sécurité des citoyens. Le président de la République a parlé d’un pacte de sécurité, ce pacte doit être pris en compte par les Européens, l’attitude de la Commission sera compréhensive. Il faudra certes apprécier l’impact des mesures annoncées lundi sur les finances publiques de la France, mais nous le ferons de manière constructive.Lire aussi :Postes supplémentaires de policiers et de gendarmes : le détails des annonces de HollandeCe mardi, j’ai formulé l’opinion de la Commission sur l’avant-projet de budget français pour 2016, qui est globalement en conformité avec les règles du pacte de stabilité et de croissance. Bien évidemment, cette opinion ne prend pas en compte les mesures à venir. Nous réévaluerons les possibles incidences budgétaires en temps voulu. Il est trop tôt pour spéculer maintenant sur la façon dont cela va se répercuter sur la trajectoire budgétaire de la France. Mais je n’ai pas de raison de penser que celle-ci soit spectaculairement modifiée.Et les règles du pacte de stabilité n’empêchent pas les gouvernements de décider de leurs priorités. Je ne vois pas d’opposition entre les enjeux de sécurité et la garantie de finances publiques saines. Les règles du pacte de stabilité ne doivent pas être vues comme rigides et stupides. Elles sont intelligentes et flexibles. Le pacte de sécurité voulu par François Hollande n’est à mes yeux pas incompatible avec le pacte de stabilité et de croissance.Suite aux attentats de janvier, le gouvernement français était arrivé à Bruxelles avec des demandes précises : contrôle systématique aux frontières extérieures de l’UE pour les ressortissants européens revenant de Syrie, l’établissement rapide d’un PNR (données passager des compagnies aériennes). Rien de tout cela n’a été adopté : la machine européenne n’est-elle pas trop lente ?Il faut tirer des leçons de tout cela sur le fonctionnement de la prise de décision en Europe. J’ai été pendant plus de 20 ans un responsable politique français, je connais bien le fonctionnement de l’ensemble des institutions ici – le Conseil, le Parlement européen et le Berlaymont [où se trouve le siège de la commission]. Je pense que la remise en cause doit être valable pour tous. C’est à la Commission de faire des propositions. Qu’il s’agisse des problèmes de sécurité, de la question des réfugiés, il y a eu ici, à la Commission, des réponses fortes. Il importe aussi que les Etats membres s’en saisissent. Ce n’est pas le moment de se renvoyer la balle des causes ou des responsabilités, de pointer les insuffisances de l’Europe. Nous devons tous être côte à côte, prendre des décisions plus rapides, plus fortes.La crise économique, qui n’est pas entièrement derrière nous, en tout cas qui continue à marquer nos sociétés par la faible croissance et le chômage, laisse petit à petit place à une reprise dont je souhaiterais qu’elle soit plus forte. Nous avons à faire face maintenant à d’autres défis, sans précédent, qui menacent notre vivre ensemble, remettent en cause l’identité européenne. La crise écologique, que la conférence des Nations unies pour le climat (COP21) va affronter, avec succès, je le crois ; Il est important qu’elle se tienne, à Paris. Mais aussi la crise des réfugiés et du terrorisme. Sur tous ces sujets-là nous avons besoin de plus d’Europe, de plus d’actions communes.Ne craignez-vous pas que le débat sur les migrants se durcisse encore ?lI ne faut pas tout confondre comme l’ont dit beaucoup de leaders au G20, dont le président américain, M. Obama, et la chancelière allemande, Mme Merkel. Les réfugiés sont les premières victimes du terrorisme, des victimes indirectes qui fuient les exactions de ceux qui viennent frapper nos territoires, comme l’a dit Jean-Claude Juncker, le président de la Commission. Il faut éviter les amalgames qui vont nourrir les populismes et le repli sur soi, sources du déclin de nos différents pays.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave #container_14485549178{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485549178{ height:400px; } #container_14485549178 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485549178 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485549178 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485549178 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du montant des dons déclarés en millions d'eurosSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485549178", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2002","2004","2006","2008","2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "montant", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1206 ], [ "", 1479 ], [ "", 1575 ], [ "", 1772 ], [ "", 1955 ], [ "", 2226 ], [ "", 2390 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les Français ont effectué davantage de dons en 2014 et pour la première fois, les actifs imposables de moins de 30 ans ont plus donné que les plus de 70 ans, en proportion de leurs revenus, selon une étude publiée par l’association Recherches et solidarités avec l’Institut des dirigeants d’associations et fondations (Idaf).L’an dernier 5,5 millions de foyers donateurs ont déclaré à l’administration fiscale 2,4 milliards d’euros (+ 7,2 % de plus que l’année précédente).Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendra« À ce chiffre s’ajoutent les dons non déclarés, ceux réalisés par les personnes non imposables et ceux qui ne donnent pas lieu à un reçu fiscal. À l’arrivée nous évaluons le total des dons à un montant compris entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros en 2014 », explique Jacques Malet, le président de l’association.L’étude note que si de nombreux donateurs modestes ne peuvent plus poursuivre leur soutien financier, ceux qui en ont les moyens prennent le relais et donnent plus : le don annuel moyen déclaré des foyers imposables a ainsi augmenté de 6,5 % à près de 440 euros.Fait marquant, les moins de 30 ans ont donné 1,8 % de ce qu’ils ont gagné (avec un don moyen annuel déclaré de 395 euros). Soit bien davantage que la moyenne nationale de 1,1 %. #container_14485558311{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14485558311{ height:400px; } #container_14485558311 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14485558311 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14485558311 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14485558311 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des jeunes particulièrement généreuxMontant du don moyen rapporté au revenu moyen des foyers imposablesSource : Direction générale des finances publiques - Recherches et solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485558311", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "rapport", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.8 ], [ "", 0.9 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les auteurs de l’étude y voient « l’heureux effet du don en ligne et du numérique en général, pour assurer la relève », même si les moins de 30 ans ne représentent que 4 % des foyers fiscaux qui déclarent un don. #container_14485562076{ padding:5px 5px 0px 10px; 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var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14485562076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moins de 30 ans","30-39 ans","40-49 ans","50-59 ans","60-69 ans","Plus de 70 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Moins de 30 ans", "y": 3.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "30-39 ans", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "40-49 ans", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "50-59 ans", "y": 17.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "60-69 ans", "y": 21.8, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Plus de 70 ans", "y": 31.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Lire aussi :Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le sort des « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, que le nouvel exploitant des lieux, Sarivo PointWC (filiale du néerlandais 2theloo), refuse de reprendre dans ses effectifs, reste en suspens.La cour d’appel de Paris n’a pas pris position, jeudi 26 novembre, sur la reprise des salariées par Sarivo, que ces employées réclamaient en vertu de la convention collective de la propreté qui organise le transfert des contrats de travail en cas de changement d’exploitant. Et cette non-reprise par la société, qui a toujours prétendu ne pas dépendre de cette convention, « ne constitue pas un trouble manifestement illicite » qu’il faut faire cesser au plus vite via une saisine en référé.En revanche, l’entreprise, qui base sa position sur le fait qu’elle installe et exploite des petites boutiques attenantes aux toilettes, semble avoir convaincu le juge. Celui-ci constate que Sarivo a été autorisée à « proposer aux usagers la vente d’autres services et produits […] et d’assurer d’autres exploitations commerciales ». « Il ne peut être retenu, en cet état de référé, que l’identité de l’activité transférée a été conservée », indique l’arrêt. Ce qui ferait tomber le principe du transfert automatique des contrats de travail prévu cette fois par le code du travail quel que soit le domaine d’activité. L’arrêt reconnaît pourtant que « la mission première » de Sarivo est « la gestion de toilettes publiques, impliquant l’accueil du public et l’entretien et le nettoyage des locaux ». Ce qui est exactement l’activité qu’exerçaient ces employées.Pour tenter d’obtenir gain de cause, elles devront donc saisir le juge sur le fond. Une audience de conciliation au conseil des prud’hommes de Paris est déjà fixée au 14 décembre.Convention collective« Elles s’y préparent et restent toujours aussi déterminées à faire condamner la société Sarivo à reprendre leur contrat de travail », précise Me Fiodor Rilov, l’avocat de six des onze salariées. Le redémarrage d’un long parcours judiciaire. Le 29 septembre, le conseil des prud’hommes, saisi en référé, les avait déjà déboutées.Lire aussi :La justice laisse provisoirement les « dames pipi » sur le carreauMe Rilov avait opté dès le début pour une procédure en référé car il y avait urgence : ces femmes étaient restées sans salaire. Le contrat de l’ancien exploitant, la société Stem, s’étant achevé fin juin, il a été prolongé de quelques jours jusqu’à ce que 2theloo prenne la suite, mi-juillet. Mais sans reprendre les salariées.Malgré tout, la situation de ces femmes, dont la plupart ont dix à trente années d’ancienneté, a évolué. Face à leur situation très précaire, la société Stem « a accepté, indique Hortense Betare, défenseuse syndicale FO de ces personnes, de leur verser, sous forme de provision, des rappels de salaire pour les mois écoulés et de payer, au mois le mois, les salaires suivants », dans l’attente d’une décision de justice.Des postes de « contractuels » à la mairieDe son côté, la ville de Paris, sensible à leur détresse qui a été très médiatisée, leur a fait « onze propositions fermes de postes d’agents de propreté dans des écoles, précise Mme Betare. Le processus de recrutement est en cours ». Pour le moment, six de ces femmes se sont engagées dans ce parcours. Selon la fédération la fédération des services FEETS-FO, la mairie de Paris leur a proposé « des CDD » mais « aucune solution durable ». Cette dernière a expliqué à l’AFP qu’elle ne « peut pas juridiquement » recruter directement comme fonctionnaire un agent sans passage de concours et leur a proposé des postes de « contractuels », avec la possibilité d’être « fonctionnarisées » ultérieurement sur dossier. Des postes similaires ont été « gelés après des départs à la retraite pour les réserver à ces personnes », ajoute la mairie.Trois autres anciennes salariées sont parties en retraite. Une n’est pas intéressée. Et deux personnes sont actuellement en arrêt maladie longue durée. « Elles n’ont pas tenu le choc » de la lutte âpre menée depuis mi-juillet pour être reprises par Sarivo, souligne Mme Betare. « Elles ont été hospitalisées et ne peuvent pas pour le moment retravailler. »Lire aussi :A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Lire aussi :Patricia Lengré: « mon entreprise idéale concilie sécurité de l’emploi et liberté d’initiative »Jean-Claude Delage a 53 ans, dont trente passés dans la police. Aujourd’hui arrivé au grade de major, le secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale CFE-CGC milite pour que l’entreprise abandonne la culture du « je décide, tu exécutes » au profit d’un management plus participatif et humain. Le tout sans sacrifier non plus ses objectifs d’efficacité et de résultats.Elodie Chermann (Propos recueillis par) 26.11.2015 à 15h23 • Mis à jour le27.11.2015 à 08h58 Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais.La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement. Deux autres barrages menacent de céderJohn Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.Lire aussi :Catastrophe écologique au Brésil à la suite de la coulée de boue toxique 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. Philippe Jacqué et Laetitia Van Eeckhout Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, s’apprête à lancer au cours de la COP, un appel à projets visant à développer et construire des voitures propres à moins de 5 000 dollars (moins de 4 710 euros), la Fondation européenne pour le climat vient souligner, dans une étude publiée mercredi 25 novembre, l’importance des bénéfices économiques qui pourraient être tirés d’une transition vers des véhicules bas carbone.Si industrie et pouvoirs publics s’engageaient, sans plus tarder, dans cette voie, une telle évolution du parc automobile français permettrait, d’ici à 2030, de créer a minima 66 000 emplois. De plus, elle allégerait la facture pétrolière de quelque 5,9 milliards d’euros, tout en diminuant de 40 % les émissions de CO2 du secteur, démontre cette étude réalisée avec un consortium d’ONG et d’entreprises, dont Renault, Saft, Michelin, Valeo ou encore ERDF.Les conclusions tirées de ce travail se fondent sur des scénarios construits pour atteindre les objectifs de la loi française de transition énergétique, ainsi que les objectifs européens de réduction de 60 % des émissions du transport d’ici à 2050. A travers sa loi, la France s’est fixée d’ici à 2030 l’objectif de réduire de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre (tous secteurs confondus), et de porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production électrique.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementUn budget voiture allégé pour les ménagesDéjà, l’évolution vers des véhicules propres permettrait aux ménages français d’alléger sensiblement leurs dépenses liées à l’utilisation de leur voiture. Aujourd’hui, l’automobiliste français dépense en moyenne 1 191 euros par an en carburant. D’ici à 2030, utiliser un nouveau véhicule thermique à faible consommation ou hybride plus efficace énergétiquement lui permettrait d’économiser quelque 583 euros chaque année en moyenne sur cette facture, voire même 1 008 euros si ce renouvellement portait uniquement sur des véhicules électriques et hydrogènes.Le prix d’acquisition d’une voiture propre, techniquement plus avancée, est certes supérieur à celui d’un véhicule traditionnel, mais ce surcoût peut être entièrement compensé en quelques années – entre 2,5 et 3 ans – par les économies réalisées à la pompe, souligne l’étude.Même en tenant compte de cet amortissement du coût d’achat, ce sont au total quelque 12,4 milliards d’euros d’économies dans le budget des ménages, et des entreprises, qui pourraient être dépensés dans d’autres domaines de l’économie française, insiste la Fondation qui a pris en compte dans ses travaux les projections de prix du pétrole établies par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Des dépenses énergétiques restant en FranceGlobalement, la transition vers des véhicules à faible consommation, et électriques avec un niveau d’électrification croissant allégerait la facture nationale en carburants et réduirait la sortie des capitaux de l’économie française. Aujourd’hui, le secteur des transports est à 71 % dépendant du pétrole, dont la quasi-totalité est importée.Pour 100 euros dépensés en carburants routiers, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères. Or ne serait-ce que le passage à de l’électricité et de l’hydrogène produits localement permettrait de reporter la part des dépenses énergétiques consacrées aux véhicules sur l’offre des entreprises françaises.Le développement des technologies bas carbone par les industriels constituerait également une source d’emplois. L’étude identifie notamment les systèmes d’électrification des véhicules (moteurs électriques, batteries, etc.), les énergies alternatives, notamment l’hydrogène, et l’étude des nouveaux matériaux, qui doivent permettre d’alléger les véhicules, et ainsi les rendre moins gourmands énergétiquement. De même, l’installation d’infrastructures de recharge des véhicules électriques et d’hydrogène pourrait également assurer de l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.Lire aussi :Le diesel perd peu à peu de son attrait« Au niveau industriel, les innovations de la décarbonisation peuvent permettre aux entreprises françaises de conserver une avance technologique déterminante. La France en a les moyens, car elle dispose d’un tissu important d’équipementiers sur son territoire », insiste Christoph Wolff, directeur général de la Fondation européenne pour le climat qui a coordonné le projet de cette étude.Bénéfique pour l’économie et l’emploi, argue l’étude, cette transition vers un parc de véhicules propres le serait aussi pour le climat et la qualité de l’air. Le passage à des technologies bas carbone réduirait de manière substantielle des émissions de CO2, de 40 % d’ici à 2030 et de 86 % d’ici à 2050. Tout comme les émissions d’oxyde d’azote (72 % en 2030 et 86 % en 2050) et de particules fines (92 % en 2030 et 96 % en 2050). Les bénéfices pour la santé associés à une meilleure qualité de l’air sont estimés à 5,1 milliards d’euros.Cette transition bas carbone ne se fera pas néanmoins, insiste la Fondation, sans une forte volonté politique. Volonté qui doit se traduire tout à la fois par le maintien d’objectifs ambitieux de réduction des émissions des véhicules, une fiscalité favorable aux voitures à basse émission, et une coordination entre les collectivités locales et l’Etat pour le développement des infrastructures de recharge.Lire aussi :L’affaire Volkswagen sonne-t-elle le glas du diesel ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.11.2015 à 15h00 SommaireMaintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurUn région riche qui s’appauvritPlus affectée par la crise économique que les autres régions.Face à la désindustrialisation, une économie en mutationUne position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirUne baisse significative des dépensesUne baisse supportée par les dépenses d’investissementLe budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseUne évolution opposée à la moyenne nationaleDes recettes fiscales en hausseBaisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntUn niveau d’endettement particulièrement élevéDégradation des conditions d’empruntUne situation tenable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesL’Alsace, au regard de sa superficie, la deuxième plus petite de France, est une région peuplée. Forte de 1,87 million d’habitants en 2013, elle présente une densité de population de 225 habitants par km2, soit le double de la moyenne nationale.C’est aussi une région riche. Le produit intérieur brut de la région atteint près de 56 Md€. Son PIB par habitant, qui s’élève à 29 767€ en 2013 est quant à lui parmi les plus élevés des régions françaises derrière l’Île-de-France, la région Rhône-Alpes et la région PACA.1. Maintien de l’industrie et ouverture à l’extérieurAvec la Franche-Comté et la Haute-Normandie, l’Alsace fait partie des trois régions les plus industrielles de France. Environ 21% de la valeur ajoutée produite dans la région l’est dans le secteur secondaire, soit près de 7 points au-dessus de la moyenne nationale. L’industrie textile, l’automobile, la chimie et les télécommunications constituent les principaux secteurs industriels alsaciens. L’agglomération de Mulhouse, un temps surnommée la « Manchester française », a longtemps été un grand pôle industriel, même si les difficultés du secteur textile et du secteur automobile ont pesé sur la production de richesses dans la région.L’Alsace se distingue surtout par son ouverture sur l’extérieur, favorisée par la proximité avec l’Allemagne et par sa situation le long du corridor rhénan. Elle est au 5ème rang des régions pour les exportations et au 6ème rang pour les importations. Les seuls échanges avec l’Allemagne représentent un tiers des échanges de l’Alsace avec l’extérieur. L’Alsace est la première région par son taux d’ouverture, c’est-à-dire le rapport des échanges extérieurs au PIB régional. Ainsi, la valeur des échanges régionaux avec l’extérieur par habitant atteint 33 000€ en Alsace contre 14 000€ en moyenne nationale, soulignant la vocation commerciale de la région.Economie : structure et dynamiques2. Un région riche qui s’appauvritL’Alsace s’est appauvrie ces dernières années. Le PIB par habitant s’est ainsi contracté de 0,1% en moyenne annuelle sur la période 2000-2013, contre une hausse de 0,5% au niveau national (+0,3% en province). L’analyse du PIB par emploi, qui permet de mesurer la production moyenne par emploi et donc l’accroissement de l’efficacité du système productif, confirme cette dynamique. Celui-ci a légèrement augmenté, de +0,3% par an, entre 2000 et 2013, quand il croissait deux fois plus vite sur l’ensemble du territoire, à un niveau moyen de +0,6% par an (+0,5% en province).C’est principalement le secteur tertiaire, et en particulier les activités de services scientifiques, comptables, juridiques et les professions libérales ainsi que le secteur de l’informatique et des technologie de l’information et de la communication d’autre part, qui expliquent le décrochage de la région Alsace par rapport aux autres régions françaises ces dernières années.3. Plus affectée par la crise économique que les autres régionsDans l’ensemble, l’Alsace a été plus durement touchée par la crise que les autres régions françaises. Son profil exportateur et son ouverture sur l’extérieur ont été des canaux de transmission de la contraction de l’activité mondiale, impactant en conséquence l’activité régionale. Ainsi, la contraction de 3,8% du PIB alsacien en 2009 a-t-elle été sensiblement plus forte qu’à l’échelle de la France entière, où elle s’établissait à 3,1%.Les effets de la crise survenue en 2008 ayant été forts en Alsace, les conséquences sur le marché du travail ont été particulièrement négatives. En 2000, l’Alsace se distinguait par le taux de chômage le plus faible de France, à 4,8%. A ce niveau, l’économie alsacienne était proche du plein emploi, et le chômage, dit frictionnel, correspondait majoritairement à du chômage de courte durée, le temps que se fasse l’appariement entre les demandeurs d’emploi et les entreprises.Toutefois, en raison de la crise économique, le chômage en Alsace a crû dans des proportions très importantes, pour atteindre en 2014 9,1% de la population active – soit un quasi-doublement en moins de quinze ans. Si ce taux reste inférieur au taux moyen métropolitain de 9,8% en 2014, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage entre 2000 et 2014, de 4,3 points, est la plus importante en France, plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale (+1,7 point) et traduisant la rudesse avec laquelle la crise a touché l’Alsace. Sur cette période, l’Alsace a continué de créer des emplois (+1,8% par an en moyenne) mais dans des quantités insuffisantes pour limiter la montée du chômage.4. Face à la désindustrialisation, une économie en mutationL’économie alsacienne connaît une forme de reconfiguration, vers des activités de production plus intellectuelles. La production industrielle classique connaît un certain déclin, au détriment des agglomérations industrielles comme Mulhouse dans lesquelles la création d’emplois tertiaires ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans le secteur secondaire. En revanche, l’agglomération de Strasbourg tire parti de son attractivité pour concentrer davantage d’emplois de production intellectuelle, dans les secteurs de l’informatique, du droit, de la gestion notamment.Territoire et infrastructures5. Une position en Europe et en France qui pourrait s’affaiblirL’Alsace bénéficie d’une notoriété et d’une attractivité à l’échelle de l’Union européenne en tant que siège d’institutions majeures de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Strasbourg abrite en effet le Parlement européen d’une part, et le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme d’autre part. Outre le prestige associé à la présence de ces institutions, qui confèrent à Strasbourg un statut de « capitale européenne », les retombées économiques associées – en termes d’emploi direct et induit, de consommation, de retombées touristiques – sont significatives. Une évaluation faite en 2011 estimait à 637 M€ les retombées économiques de la présence des institutions pour le bassin économique de Strasbourg et à 11 234 les emplois directs et induits.Le risque d’une délocalisation du Parlement européen à Bruxelles, où les députés européens passent la majeure partie de leur temps, est réel. Les coûts de la double localisation, à Bruxelles pour le travail en commission parlementaire et les discussions avec la Commission européenne, à Strasbourg pour les séances plénières, sont évalués à plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. La concentration des institutions européennes à Bruxelles pourrait occasionner un coût important pour l’Alsace, tant en termes économiques immédiats, qu’en terme de prestige et de notoriété européens.Par ailleurs, dans le cadre de la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l’Alsace pourrait se trouver dans une situation périphérique, en dépit d’u choix du chef-lieu de la nouvelle région qui devrait se faire au bénéfice de Strasbourg.6. Un atout commercial à valoriserL’Alsace peut compter sur son orientation commerciale pour regagner en dynamisme. Elle est en effet une des premières régions commerciales françaises, bénéficiant de sa contiguïté avec l’Allemagne et de sa position sur l’axe rhénan, entre la Suisse et les pays portuaires de la mer du Nord et de la mer Baltique.L’activité commerciale est caractérisée par une activité de réexport, de sorte que le montant des exportations est proche de celui des importations. Excédentaire entre 2006 et 2009, le commerce extérieur alsacien est depuis déficitaire. Il est toutefois porté depuis 2014 par un nouveau dynamisme, les importations ayant atteint le 2ème niveau le plus élevé depuis 2006, après l’année 2011, et les exportations dépassant leur record de la décennie écoulée.L’Alsace peut donc s’appuyer sur sa capacité exportatrice dans les années à venir pour recouvrer une partie de son dynamisme économique.Les finances de la régionLes dépenses7. Une baisse significative des dépensesL’Alsace se distingue des autres régions par l’effort qu’elle a réalisé sur ses dépenses. Alors qu’elles augmentent en moyenne de 5% pour l’ensemble des régions françaises, elles ont été réduites de 8% en Alsace entre 2009 et 2013, passant de 821 à 755 M€. L’effort est encore plus marqué en termes de dépense par habitant : -10%, de 444€ à 401€.Cette évolution a concerné aussi bien les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. Les premières ont augmenté à un rythme moins soutenu qu’ailleurs en France (+6%, à 507 M€ en 2013, contre +10% en moyenne). Les secondes se sont réduites de plus d’un quart entre 2009 et 2013 (de 341 M€ à 247 M€), en incluant les dépenses liées au remboursement de la dette, alors qu’elles ont stagné en moyenne ailleurs en France.8. Une baisse supportée par les dépenses d’investissementMais elle est en revanche confrontée à la forte hausse des intérêts de la dette (+66%), qui s’élèvent désormais à 21 M€ et reflètent le haut niveau d’endettement de la collectivité. Les dépenses de remboursement annuel du capital de la dette ont elles aussi gonflées pour s’établir à 54 M€ en 2013. Les autres dépenses d’investissement se sont contractées : les subventions versées diminuent de près de 50 M€ entre 2009 et 2013, soit une baisse de 26% ; les dépenses d’équipement sont divisées par deux, de 95 M€ à 45 M€.9. Le budget des transports en baisse, celui de la culture en hausseLa baisse globale des dépenses est portée par l’ensemble du périmètre des compétences obligatoires de la région : -4% pour les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage ; -3% pour les dépenses de transport; -11% pour les dépenses d’enseignement, soit une économie de l’ordre de 17 M€ sur 5 ans.Le cas des transports est singulier. Ce secteur a fait l’objet d’une forte attention des exécutifs régionaux ces dernières années : les dépenses des régions dans ce domaine ont ainsi augmenté de 14% entre 2009 et 2013. La baisse en Alsace apparaît d’autant plus notable. Elle peut trouver son explication dans les choix de l’exécutif mais aussi dans la densité du maillage de transports déjà existant le long de l’axe rhénan, qui limite aujourd’hui les besoins dans le secteur par rapport à d’autres régions moins bien équipées.Les dépenses relevant des compétences optionnelles ont évolué de façon variable. Alors que certains postes ont été sensiblement réduits, comme l’aménagement du territoire ou l’action économique, respectivement de -15% et -11%, d’autres ont bénéficié d’un meilleur sort. A cet égard, le secteur de la culture semble avoir été préservé, et même renforcé. Son budget a augmenté de 16%, soit 3M€, au cours de la période 2009-2014.Les recettes10. Une évolution opposée à la moyenne nationaleLa région Alsace est confrontée à une baisse importante de ses recettes, de 8% entre 2009 et 2013, dans des proportions équivalentes à celle des dépenses. Elles sont ainsi passées de 817 M€ à 750 M€. Calculées par habitant, les recettes diminuent encore plus fortement, de -10%. Dans les autres régions françaises, ces recettes ont augmenté de 5% en moyenne.Le niveau des recettes est soutenu par la progression de 11% des recettes fiscales, qui s’établissent à 346 M€. Cette hausse est deux fois plus forte que dans les autres régions françaises, où les recettes fiscales ne progressent en moyenne que de 5%.11. Des recettes fiscales en hausseEn Alsace, ce sont en particulier les impôts directs locaux qui contribuent le plus à la hausse des recettes fiscales : +10%, pour atteindre 152 M€ en 2013. Cette hausse est d’autant plus notable que les nouvelles assiettes fiscales de la CVAE et de l’IFER se sont montrées peu dynamiques compte tenu de la conjoncture économique peu favorable aux entreprises. Les exécutifs régionaux n’ont par ailleurs pas de pouvoir de modulation de ces impositions qui leur permettrait d’en augmenter le rendement.Le rendement de la taxe sur les cartes grises est resté constant sur la période (-1%). Les recettes tirées de la TIPP ont peu évolué : +4%.12. Baisse des subventions de l’Etat et moindre recours à l’empruntPar ailleurs, les ressources non fiscales ont nettement diminué. Les subventions versées à la région enregistrent une baisse de 5%, passant de 354 M€ en 2009 à 336 M€ en 2013, contre une hausse moyenne de 3% dans les autres régions françaises. Une telle différence s’explique par le fait que la hausse des subventions dans certaines régions a vocation à compenser le manque à gagner fiscal. Le dynamisme de la fiscalité locale en Alsace a rendu moins nécessaire cette compensation.Ce sont surtout les ressources d’emprunt qui connaissent la diminution la plus forte. Elles sont quasiment divisées par deux, de 94 M€ à 50 M€, traduisant l’endettement important de la région Alsace et sa volonté de se désendetter à moyen terme.L’endettement13. Un niveau d’endettement particulièrement élevéLa dette de la région Alsace a augmenté ces dernières années dans des proportions relativement modérées par rapport aux autres régions françaises : l’encours total a progressé de 11%, pour atteindre 781 M€, contre +29% en moyenne en France. Cette hausse plus faible est notamment la conséquence d’un niveau d’endettement déjà très élevé en 2009. Cette année-là, la dette par habitant de l’Alsace atteignait 379€, contre 243€ en moyenne en France. En 2013, l’écart est moindre (35%) mais l’endettement par habitant reste élevé (415€ contre 307€ en moyenne nationale).Ce haut niveau d’endettement a pour conséquence directe une forte contrainte sur le remboursement du capital de la dette. Cet effort atteint 54 M€ en 2013. Il a augmenté plus de deux fois plus rapidement que le stock de dette (+23% contre +9%). Le remboursement de la dette représente une part croissante dans le total de la dépense et limite d’autant les marges de manœuvre disponibles pour les interventions publiques.14. Dégradation des conditions d’empruntLes charges d’intérêts augmentent elles aussi. En 2013, elles représentent 21 M€, contre 12 M€ en 2009, soit une augmentation de deux tiers. Alors que la tendance générale sur la période est plutôt à la modération des taux – la France empruntant aujourd’hui à très bon marché au regard du coût historique des emprunts publics – la hausse de la charge d’intérêt de l’Alsace reflète notamment une dégradation des conditions d’emprunt pour la région, conséquence de la dégradation de son profil de risque et de son endettement élevé.Aux conditions d’emprunt de 2009, la charge d’intérêts devrait être inférieure de 7 M€. Par ailleurs, l’Alsace a contracté des volumes importants d’emprunts à risque. Entre 1995 et 2009, selon une étude de la banque Dexia, le montant des emprunts à risques contractés par la région s’est élevé à 28 M€ et se sont traduits par un surcoût global de près de 3M € pour la collectivité.15. Une situation tenableL’évolution de l’endettement apparaît néanmoins soutenable. La région Alsace parvient en effet à dégager une épargne brute importante, en croissance de 19% par rapport à 2009, qui lui permet d’améliorer sa capacité de désendettement, c’est-à-dire le rapport entre l’encours de dette et l’épargne brute dégagée chaque année. L’effort conduit sur les dépenses de gestion a conduit à ramener la capacité de désendettement de 5,6 ans en 2009 à 5,2 ans en 2013. Celle-ci reste encore supérieure à la moyenne française (3,9 ans), mais permet d’envisager à terme une stabilisation de l’endettement. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. Sandrine Cassini et Sarah Belouezzane « Mes chers amis entrepreneurs, vous êtes nombreux, très nombreux à avoir quitté la France, pour des raisons personnelles parfois et fiscales souvent. » C’est par une phrase, qui sonne comme un reproche, que commence l’appel de Marc Simoncini. Alors que la France panse ses plaies, le serial entrepreneur français (Sensee, Meetic, ifrance) a invité dimanche 15 novembre à 23 heures sur Twitter et Facebook les entrepreneurs français exilés à l’étranger à rentrer créer de la richesse dans leur pays. « Revenez, payez-y vos impôts, vous verrez, ça n’est pas si difficile ! Revenez, parce que si nous ne sauvons pas notre nation, vous aurez vous aussi bientôt tout perdu », a-t-il lancé.Lire aussi (édition abonnés) : Entrepreneurs au bord de la crise de nerf Cette initiative, Marc Simoncini l’a prise seul, sans en avoir préalablement discuté avec d’autres entrepreneurs de la Netosphère. « J’ai eu une réaction épidermique. Cela m’est venu en voyant le désarroi des forces de sécurité [à la suite des attentats du 13 novembre], qui manquent de moyens. On a beau retourner le problème dans tous les sens, à la fin, c’est quand même un problème d’argent », explique l’entrepreneur.« La question n’est plus de savoir si l’on va payer 40 % ou 45 % d’impôts. La question est de savoir si l’on va continuer à vivre dans le même pays », poursuit l’investisseur, qui cible les très nombreux entrepreneurs partis mettre leur argent à l’abri, après avoir vendu leur entreprise.« Entendre la vérité ne fait plaisir à personne »Sur Facebook, son message a été partagé 775 fois. Sur Twitter, il a été retwitté 561 fois et « liké » (apprécié) 309 fois. L’appel du créateur de Meetic a été diversement apprécié. Ses supporters l’ont félicité. « Tellement juste. Ne pas déserter et continuer de se battre – économiquement pour la France – you’re right », a lancé sur Facebook Hugo Brugière, vice-président de Cybergun, fabricant d’armes factices.D’autres, qui se sont sentis visés, ont vertement répondu au fondateur de Meetic. Développeur dans une start-up américaine et partageant son temps entre San Francisco et la France, Pierre Vannier a trouvé le message de Marc Simoncini « pathétique », considérant qu’il y a là un « mélange des genres inacceptable ». « C’est surtout la fin du message qui rapproche le départ de certains des attentats, qui m’a choqué, explique-t-il. C’est de la récupération. »Marc Simoncini a bien conscience d’avoir jeté un pavé dans la mare. « Je me suis fâché avec beaucoup de mes amis. Entendre la vérité ne fait plaisir à personne. Mais pour 10 critiques, j’ai eu 100 soutiens », veut croire l’entrepreneur, qui a lui-même songé à s’installer à l’étranger il y a deux ou trois ans. Pierre Kosciuszko-Morizet, qui a vendu PriceMinister à Rakuten en 2010, a volé au secours de l’entrepreneur. « Je suis exactement sur la même ligne, même si cela fait donneur de leçon. Et Marc n’en est pas un. Moi-même, j’ai ressenti l’envie de partir après avoir vendu, mais la fiscalité n’est pas une bonne raison de déménager », explique celui qui a également vu de nombreux entrepreneurs aller se réfugier à Londres ou à Bruxelles.« Ce n’est pas vraiment le moment »D’ailleurs, certains démentent un exil fiscal massif. Pierre Vannier explique qu’il a souhaité rester en France, mais qu’il n’a pas trouvé le travail adéquat. « On devrait prêcher la solidarité et l’unité en ces temps difficiles plutôt que de stigmatiser telle ou telle classe », estime-t-il. De son côté, Jérome Lecat, fondateur de Scality, justifie son départ en Californie. « Marc Simoncini oublie que beaucoup d’entre nous ne sont pas partis pour échapper à l’impôt, mais plutôt pour faire croître leur business. Il n’y a que 3 % des clients mondiaux pour mon activité en France », dit le patron, ceux qui partent ne sont pas légion. »De son côté, Jean-David Chamboredon, qui avait lancé en septembre 2012 le mouvement des Pigeons, dénonçant une loi de finance jugée « anti-start-up », modère. « Les entrepreneurs peuvent être partis pour des raisons fiscales, mais ils refont leur vie, et oublient ensuite les raisons de leur départ. » Surtout, le Landerneau des start-up a trouvé qu’évoquer la fiscalité au lendemain de terribles attentats était déplacé. « Ce n’est pas vraiment le moment. Aujourd’hui, il vaut mieux penser à la solidarité et à la générosité, peut-être aider les familles de victime d’une manière ou d’une autre, mais pas stigmatiser les uns et les autres », lance Ludovic Le Moan, le co-fondateur de Sigfox, spécialiste des objets connectés qui a levé en février dernier 100 millions d’euros. Jean-David Chamboredon abonde. « Je comprends ce qui anime Marc Simoncini, car il est vrai que la France est en faillite. Mais je ne suis pas sûr que faire rentrer 50 ou 100 entrepreneurs va résoudre un problème d’ampleur », dit le président exécutif du fonds d’investissement ISAI.Sandrine CassiniJournaliste au MondeSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard Les restaurateurs sont soucieux d’attirer à nouveau les Parisiens dans les cafés et aux terrasses, après les terribles attentats terroristes qui ont touché le cœur de la capitale et Saint-Denis, vendredi 13 novembre. Ils ont décidé de lancer l’opération « Tous au bistrot », appelant les Français à sortir dans leurs établissements mardi 17 novembre au soir. Et organisent, ce jour-là, une minute de silence à 21 heures.Tout savoir en direct dans notre LiveL’initiative est à mettre au compte du Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs (Synhorcat). Cet organisme s’est très vite mobilisé après les attentats, qui ont fait des victimes parmi les clients de trois restaurants parisiens, un dans le 10e arrondissement, Le Petit Cambodge, et deux dans le 11e, Casa Nostra et La Belle Equipe. Tués alors qu’ils dînaient en terrasse.Le logo « Peace to Paris » détournéSamedi, la ville se réveillait sous le choc et salles de restaurants comme terrasses de café peinaient à se remplir. « La baisse de fréquentation a été drastique. Le chiffre d’affaires des établissements parisiens était en baisse de 60 % par rapport à un samedi normal », affirme Didier Chenet, président du Synhorcat. Il est vrai que certains avaient choisi de baisser le rideau. « L’activité est toutefois repartie dimanche, atteignant environ les deux tiers d’une journée normale », ajoute M. Chenet.Lire aussi :Attentats: un impact sans doute limité sur la croissanceDès samedi, il a contacté Alexandre Cammas, fondateur du guide Le Fooding, qui a accepté de lancer le mot d’ordre « Tous au bistrot » sur les réseaux sociaux. Le logo de l’opération reprend le dessin de « Peace to Paris », une Tour Eiffel dans un rond noir, réalisé par le graphiste Jean Jullien, transformée pour l’occasion en une assiette encadrée d’une fourchette et d’un couteau.Cellule de criseL’initiative veut « rendre hommage aux victimes des attentats, soutenir les professionnels de la restauration et de l’entertainment, mortellement ciblés » et éviter que « ce qui fait Paris, la France, ne soit pas à son tour trahi par nos peurs », explique le guide du Fooding dans un communiqué. Et de préciser que l’appel ne se limite pas aux restaurants sélectionnés par ce guide.Le Synhorcat a également activé, lundi, une cellule de crise pour ses adhérents. « Nous sommes dans notre rôle d’assistance matérielle et psychologique », explique M. Chenet. L’objectif : répondre au mieux aux questions posées sur les règles de sécurité, sur la gestion des impacts économiques et sur les contrats d’assurance. Mais aussi soutenir ceux qui se sentent fragilisés par le drame et ses conséquences.Le syndicat est d’autant plus attentif que la conjoncture est morose. « Le chiffre d’affaires des restaurateurs est en baisse de 7 % à 10 % depuis le début de l’année. Même si à Paris, le recul est plus limité, à environ 5 % », selon M. Chenet.Par ailleurs, même si son arrivée est chaque année moins tonitruante, la sortie du Beaujolais nouveau, jeudi 19 novembre, reste l’occasion pour certains établissements de proposer leur sélection de vins avec menu lyonnais, voire ambiance musicale. Une autre date festive fixée sur la devanture des bistrotiers en ces temps tourmentés.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Audrey Tonnelier Trois jours après les plus terribles attentats que la France ait jamais connus, les économistes peinent encore à déterminer leurs conséquences, alors que le pays est resté englué dans une croissance poussive depuis le début de l’année. Vendredi 13 novembre au matin, l’Insee a annoncé une hausse de 0,3 % du produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre, à peine meilleure qu’attendu. Une menace terroriste désormais tangible aura-t-elle un impact sur le comportement des ménages et des entreprises ?Lire aussi :La Bourse de Paris peu affectée par les attentats« On est dans une zone inconnue, et les précédents ne nous aident guère. Malgré les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Casher de la Porte de Vincennes [en janvier], la croissance française avait vivement rebondi au premier trimestre 2015, à + 0,7 %. Mais les attaques visaient une population particulière, à la différence des attentats du 13 novembre, bien plus massifs », explique Denis Ferrand, directeur général de l’institut de conjoncture Coe-Rexecode.« Davantage de prudence » côté entreprises« Si Paris est de nouveau attaqué, les consommateurs étrangers ne prendront pas le risque d’une escapade dans la capitale, ni même peut-être ailleurs en France. Les compagnies aériennes, les groupes d’infrastructure de transports [ADP, Eurotunnel], les vendeurs de produits de luxe et l’hôtellerie, c’est-à-dire des secteurs dépendants du tourisme et de la consommation, seront les premiers touchés », s’inquiète Tangi Le Liboux, stratégiste chez Aurel BGC.«Les attaques terroristes ont des effets négatifs à long terme sur la croissance économique. Elles rendent les finances publiques plus tendues et mènent à une hausse des coûts d’emprunt des Etats », indiquait l’agence de notation Moody’s dans une étude, publiée le 5 octobre dernier, sur les effets du terrorisme. « L’étude des attaques terroristes dans les 10 pays les plus touchés en 2013 [montre] que le PIB est affecté de 0,51 à 0,8 points de pourcentage à court terme [...] La croissance des investissements est réduite de 1,3 à 2,1 points dans l’année des attaques terroristes », conclut l’étude, qui rappelle que pour l’année 2013, les deux tiers des attentats concernent l’Irak, le Pakistan, l’Afghanistan et l’Inde.Il existe « un flou important sur la situation à venir. [Pour le] consommateur, il serait rationnel de réduire sa consommation aujourd’hui et d’épargner davantage pour faire face à une situation dégradée dans le futur », juge Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis AM, dans une note publiée lundi.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : les questions que vous nous posez  « Du côté des entreprises, on peut imaginer que l’incertitude puisse se traduire par davantage de prudence, notamment dans les décisions d’investissement. Pourtant, ce n’est pas si simple. Les épisodes passés d’attentats n’ont pas plongé l’économie locale dans une phase de ralentissement marqué », complète M. Waechter.Un retour en récession « peu probable »De fait, l’observation des précédents en la matière plaide plutôt en faveur d’un impact limité sur l’économie. « Après les attentats du 11-Septembre aux Etats-Unis, la consommation des ménages a crû de 1,5 % au dernier trimestre 2001, contre 0,2 % à 0,3 % lors des trois trimestres précédents », rappelle M. Ferrand.« En Espagne, après l’attentat à la gare d’Atocha [de Madrid] en mars 2004, [la] croissance n’a pas été affectée. L’expansion soutenue de l’Espagne n’a pas été remise en question. Les attentats de Londres, en juillet 2005, n’ont pas modifié la tendance de l’économie britannique », complète M. Waechter, pour qui le retour en récession de l’économie française est peu probable. « Cela semble toujours difficile à imaginer au moment où les événements se passent, [mais] on note généralement dans ces périodes une dynamique collective forte pour faire face à l’adversité », ajoute-t-il.Par ailleurs, la reprise à l’œuvre en zone euro et le renforcement attendu de la politique monétaire de la Banque centrale européenne, par le biais d’achats plus massifs ou plus diversifiés de dettes publiques, devraient constituer des soutiens non négligeables. « La macroéconomie a un impact plus important sur la croissance que des événements comme celui du 13 novembre, si dramatique soit-il », conclut M. Ferrand.Lire aussi :Mario Draghi déterminé à frapper fort pour soutenir la zone euroAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Audrey Tonnelier La psychologie des marchés financiers n’est pas celle des citoyens. Trois jours après les plus terribles attentats qu’ait connus la France, le CAC 40 a ouvert en légère baisse de 1,06 %, lundi 16 novembre au matin. Francfort perdait 0,93 %, Londres glissait de 0,61 %… Loin, très loin d’un séisme comparable à la monstruosité des attaques. Au sein du CAC 40, le groupe hôtelier Accor plongeait tout de même plus de 6 % lundi matin, suivi par les spécialistes du luxe LVMH (– 2 %) et Kering (– 1,5 %). Air France-KLM perdait plus de 5 %.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : ce que l’on ignore encore« Bien sûr, la réaction à court terme des marchés ne peut pas être positive pour les valeurs en lien avec la consommation et le tourisme [chaînes hôtelières, compagnies aériennes, luxe, distribution…]. Mais je ne crois pas à une chute durable. De plus, avec Internet et l’essor de groupes comme Amazon, on dispose aujourd’hui de canaux nouveaux permettant de continuer à consommer, même sans sortir de chez soi. Par ailleurs, on peut aussi avoir une réaction inverse, avec des personnes qui vont plutôt désépargner et consommer afin de se rendre la vie plus douce, dans un monde incertain », détaille Sylvain Goyon, responsable de la stratégie actions chez Natixis Global Research.Le 8 janvier dernier, au lendemain de l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, le CAC 40 avait terminé en forte hausse de 3,59 %. A l’époque, les investisseurs pariaient – déjà – sur une action forte de la Banque centrale européenne (BCE) afin de soutenir l’économie du Vieux Continent. C’est ce qu’ils avaient pris en compte, davantage que les attentats français. « Seule une détérioration marquée de la situation en France, avec l’instauration d’une psychose qui se propagerait aux pays voisins, pourrait vraiment affecter la Bourse. Pour l’heure, on voit plutôt une population qui fait front, et cela est de nature à rassurer les investisseurs », indiquait alors un analyste au Monde.« Environnement très incertain »Les précédentes attaques terroristes ont pourtant souvent fait trébucher les indices boursiers. Le 11 mars 2004, les attentats dans des trains de banlieue à Madrid avaient fait chuter la Bourse espagnole de plus de 2 %, et le CAC 40 de près de 3 %.Le 7 juillet 2005, les bombes placées dans le métro et dans un autobus londonien avaient provoqué un plongeon de plus de 3 % du Footsie britannique en séance, imité par les autres places européennes et par la livre sterling.« L’impact à moyen terme des attentats pourrait être davantage visible dans les perspectives d’investissement des entreprises, déjà poussives en France »Sans parler du 11 septembre 2001 : après l’effondrement des tours jumelles, Wall Street avait été fermée quatre jours, et il avait fallu la mobilisation des opérateurs financiers pour que le Dow Jones ne cède « que » 7 % à la réouverture des marchés, le 17 septembre.« Plutôt que sur la consommation, l’impact à moyen terme des attentats du 13 novembre pourrait être davantage visible dans les perspectives d’investissement des entreprises, déjà poussives en France. Les investisseurs risquent de reporter encore davantage leurs décisions d’investissement, dans un environnement très incertain » estime M. Goyon.Lire aussi :Comment les entreprises gèrent l’après-attentatAu-delà des conséquences économiques, les investisseurs devraient s’interroger également sur les implications géopolitiques, alors que la France a riposté dimanche en bombardant un fief du groupe Etat islamique en Syrie. «  La grande question est de savoir si nous assisterons à une escalade du conflit en Syrie et en Irak «, a indiqué à l’AFP Angus Nicholson, analyste au sein du courtier britannique IG, rappelant que le président François Hollande a parlé d’ « acte de guerre » au sujet des attentats.Les attaques interviennent toutefois dans un contexte de renforcement de l’action de la Banque centrale européenne (BCE). Les observateurs attendaient déjà un renforcement des mesures de rachats d’actifs (« QE ») de l’institution pour décembre. Il n’en devient que plus probable, ce qui devrait soutenir les marchés.Lire aussi :La France bombarde le fief de l’Etat islamique en SyrieAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) C’est un coup dur pour le premier ministre japonais, Shinzo Abe. L’économie nippone est de nouveau en récession. Le produit intérieur brut s’est contracté de 0,2 % au troisième trimestre, selon les données préliminaires dévoilées lundi 16 novembre par le gouvernement. Cette contraction fait suite à un repli équivalent enregistré au deuxième trimestre, actant techniquement le retour en récession de la troisième puissance économique mondiale.Afin de sortir le pays de ses difficultés, le gouvernement japonais compte beaucoup sur l’entrée en vigueur du Partenariat transpacifique (PTP). Cette vaste zone de libre-échange réunissant 12 pays du pourtour du Pacifique et générant 40 % du PIB mondial a fait l’objet d’un accord le 5 octobre qui doit maintenant être adopté par les parlements nationaux.La question du PTP a été abordé au sommet du G20 d’Antalya le 15 novembre et a occupé une part non négligeable des entretiens du premier ministre japonais, Shinzo Abe, avec ses homologues, notamment le président américain, Barack Obama. Il devrait à nouveau être au menu du Forum de coopération Asie-Pacifique (APEC) à Manille le 19 novembre.Rattraper le retardAu Japon, ce partenariat était une priorité des « abenomics », ces mesures économiques – plan de relance, assouplissement monétaire et réformes structurelles – prévues pour redynamiser une économie stagnante et la sortir de quinze années de déflation.L’accord sur le PTP a été salué par les milieux d’affaires. « Je suis convaincu que le PTP apportera un plus à l’économie japonaise », a déclaré le 25 octobre au Financial Times Sadayuki Sakakibara, le président du Keidanren, la principale fédération patronale nippone. « Il sera le pilier et la pierre angulaire de notre stratégie de croissance », ajoutait ce proche de M. Abe, avec qui il joue au golf.Pour le gouvernement, le PTP doit permettre d’atteindre l’objectif fixé début octobre par M. Abe d’un PIB nippon à 600 000 milliards de yens (4 540 milliards d’euros), contre 491 000 milliards de yens (3 715 milliards d’euros) à l’exercice clos à la fin mars 2015.Il doit ouvrir la voie à la conclusion d’autres accords de libre-échange, notamment avec la Chine et la Corée du Sud, voire avec l’Union européenne. Outre la dynamisation de son activité, l’archipel souhaite rattraper le retard pris sur le voisin sud-coréen. Trente-six pour cent du commerce de ce pays se fait dans le cadre d’accords de libre-échange, contre moins de 20 % pour l’archipel.Le PTP doit également faciliter les réformes de certains secteurs, notamment l’agriculture, qui génère 1,2 % du PIB national.Signer quoi qu’il arriveBeaucoup redoutent pourtant l’impact du PTP, et notamment l’arrivée de produits agricoles bon marché. Face à la menace, le ministère de l’agriculture devrait créer une assurance garantissant aux exploitants affectés par le PTP 80 % à 90 % de leurs revenus.Dans l’automobile, l’accord était attendu. « Pour nos entreprises, estime la JAMA (Japan Automobile Manufacturers Association), l’Association des constructeurs automobiles nippons, ces avancées vers la libéralisation du commerce sont clairement du gagnant-gagnant. » Or les taxes sur les véhicules japonais exportés aux Etats-Unis, actuellement à 2,5 %, ne seront abandonnées qu’après vingt-cinq ans. Le système de tarif préférentiel pour les modèles assemblés avec des pièces produites dans les pays du PTP déçoit également au Japon. La proportion des pièces à inclure a été fixée à 55 %. Tokyo espérait 30 %, car les constructeurs nippons s’approvisionnent dans des pays non membres du PTP, comme la Chine, la Corée du Sud ou la Thaïlande.Un fonctionnaire du ministère de l’agriculture laissait entendre en octobre à l’hebdomadaire Shukan Asahi que « la partie japonaise était prête à signer l’accord sur le PTP quoi qu’il arrive. Il s’agissait avant tout de détourner l’attention de la population au moment où l’échec des abenomics devient patent ».De fait, les abenomics n’ont pas réussi à recréer durablement de l’inflation ni à faire augmenter sensiblement les salaires, malgré les bénéfices record des entreprises. Et, reconnaît même M. Sakakibara, il reste une longue liste de mesures à prendre pour la « troisième flèche », les réformes structurelles.Lire aussi :Shinzo Abe en quête d’un nouvel élan pour les « abenomics »Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Barroux et Simon Roger La COP21, la conférence des Nations unies sur le climat, qui prévoit d’accueillir quelque 40 000 participants du 30 novembre au 11 décembre au Bourget (Seine-Saint-Denis), est maintenue. Mais elle sera réduite « à la négociation ». Le premier ministre, Manuel Valls, l’a annoncé, lundi 16 novembre sur RTL. « Certains concerts, certaines manifestations plutôt festives seront sans doute annulés », a déclaré Manuel Valls, sans préciser la liste des événements concernés par cette mesure. Des dizaines de manifestations sont prévues à Paris et en banlieue en marge des négociations officielles du Bourget  : des actions des ONG directement liées aux enjeux climatiques et des initiatives culturelles et sportives de la société civile.Un des temps forts de la mobilisation est la grande marche mondiale pour le climat organisée dans les rues de Paris dimanche 29  novembre. Des dizaines de milliers de participants sont attendus entre République et Nation. Les organisateurs ont fait savoir dès samedi qu’ils souhaitaient son maintien. Ils se réunissent lundi en fin de journée. Manuel Valls a expliqué, à propos de ce rendez-vous  : « Je ne veux pas aller trop vite, mais la question de l’organisation de cette manifestation, d’une manière ou d’une autre, sera posée.  »Réponse du gouvernement univoqueL’hypothèse d’un report de la COP21 avait été soulevée dès le soir des attentats du 13 novembre et agitée durant le week-end par plusieurs personnalités de droite. Mais la réponse du gouvernement a été univoque. Samedi, depuis Vienne, en Autriche où il participait à une réunion sur la Syrie, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, affirmait  : « La COP21 doit se tenir. Elle se tiendra avec des mesures de sécurité renforcées, mais c’est une action absolument indispensable contre le dérèglement climatique. » Indispensable pour les 195 pays membres de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, qui ont fait de l’année 2015 la date butoir d’un accord universel pour contenir le réchauffement sous le seuil des 2 °C.Indispensable aussi pour François Hollande, qui a fait de cet événement diplomatique, le plus large jamais organisé en France, un temps fort de son quinquennat. Dimanche, le chef de l’Etat, qui recevait les partis politiques à l’Elysée, a abordé le sujet avec son prédécesseur. « Je lui ai dit que, s’il voulait maintenir la COP21, bien sûr, c’était légitime, mais qu’on ne pouvait pas la tenir dans les mêmes conditions, a confié Nicolas Sarkozy sur le plateau de TF1. Parce que des centaines de milliers d’heures de fonctionnaires de police et de gendarmerie me semblent plus utiles au service de la sécurité des Français que pour la protection de convois officiels. »Confirmation de Barack ObamaAu-delà des enjeux sécuritaires inhérents à un rassemblement d’une telle ampleur, la participation d’au moins 120 chefs d’Etat et de gouvernement à l’ouverture de la conférence, le 30 novembre au Bourget, invités à donner une impulsion politique aux négociations, complexifie la tâche des autorités françaises. Après la série d’attentats du 13 novembre, le président américain, Barack Obama, a été le premier à confirmer sa participation.« Les chefs d’Etat avec lesquels François Hollande a discuté ces deux derniers jours ont tous confirmé leur présence le 30 novembre, assure-t-on dans l’entourage présidentiel. Ils vont arriver en avion directement au Bourget et ne circuleront que dans la zone bleue où le niveau de sécurité sera maximal. » Cette partie du site réservée aux négociations, considérée comme un « territoire » de l’ONU, sera placée sous le contrôle d’une centaine de gardes onusiens et de près de 300 agents de sécurité privée.Le secrétariat général de la COP21, chargé de tous les détails de l’organisation, est affirmatif. « La partie de la négociation internationale a été sanctuarisée, la zone onusienne ne va pas bouger, les discussions doivent avoir lieu et elles auront lieu », assure Lionel Bordeaux, secrétaire général adjoint de la COP. Mais la conférence, qui doit rassembler quelque 22  000 personnes dûment accréditées par les Nations unies, n’est pas le seul événement programmé sur le site de Paris-Le Bourget. Et son annulation ne dépend pas du seul ressort de la France : l’ONU est le principal organisateur de la conférence proprement dite.Prolongation de l’état d’urgenceJouxtant la zone internationale, deux autres espaces sont prévus. La « Galerie des solutions », vouée aux initiatives des entreprises pour lutter contre le réchauffement climatique, et l’espace « Générations climat », où la société civile doit pouvoir participer à de nombreux débats et déambuler dans la centaine de stands prévus ; 20 000 personnes y sont attendues. La galerie devrait pouvoir maintenir ses activités, d’autant que les personnes s’y rendant ne pourront le faire que sur invitation.La configuration de l’espace « Génération climat » reste en débat. Le gouvernement doit trancher rapidement la question des manifestations – nombreuses – prévues autour de la COP21 hors du site du Bourget. Une réunion s’est tenue, dimanche, au ministère de l’écologie, en présence de Ségolène Royal. « Il s’agissait de passer en revue toutes les initiatives prévues pour la COP21, d’identifier les événements indispensables, de mesurer leurs enjeux et d’en évaluer les risques », explique-t-on au cabinet de Mme Royal. Le dernier mot appartiendra au ministère de l’intérieur et au préfet de police.Les initiatives les plus massives, pour le moment au programme, notamment la conférence de la jeunesse à Villepinte du 26 au 28 novembre et le sommet des maires pour le climat à Paris le 4 décembre, vont nécessiter une présence accrue des forces de l’ordre. Et il n’est pas sûr que les effectifs soient suffisants pour tout sécuriser. L’hypothèse d’une prolongation de l’état d’urgence, en vigueur depuis samedi, devrait être abordée lors du Congrès extraordinaire convoqué lundi 16 novembre par François Hollande.Les arbitrages devraient intervenir dans les jours qui viennent « on va tout mettre à plat, peut-être délocaliser quelques événements. Mais il faut préserver ce grand moment d’échange international », estime l’Elysée. Simon RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterRémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil Au terminal 2 de l’aéroport Charles-de-Gaulle, le plus grand calme régnait samedi 14 novembre, au lendemain des attentats qui ont endeuillé Paris. Pourtant, les attaques terroristes ont des conséquences indirectes sur le fonctionnement du terminal. Une file interminable de passagers en partance s’étire dans le hall de l’aérogare. « En raison de la réintroduction du contrôle aux frontières, tous les passagers doivent passer par le contrôle des passeports, et l’aéroport n’est pas dimensionné pour cela », explique Christophe Lamartinie, chef d’escale de la Lufthansa à Roissy. Les passagers, comme ce groupe de Chinois en transit pour l’Allemagne, doivent prendre leur mal en patience. « Une à deux heures de queue car, en plus, les vols ont été retardés à cause des mesures de sécurité renforcées », ajoute Corine, employée au comptoir de la compagnie grecque Agean.Suivez notre live sur la situation à ParisS’il n’y a pas de ruée visible des touristes pour fuir Paris, les candidats au départ ne manquent pourtant pas. « Ce matin, une dizaine de passagers américains qui venaient tout juste de débarquer d’un vol en provenance des Etats-Unis ont voulu repartir chez eux dès leur arrivée à Paris », raconte Peggy, hôtesse au comptoir de la compagnie aérienne américaine United Airlines. Quelques-uns ont appris les attentats à leur atterrissage, « les autres ont reçu un mail de leur patron pendant le vol pour annoncer l’annulation de leur mission et leur ordonner de rentrer » au plus vite, ajoute-t-elle.Mouvement de massePour ces passagers pressés, United a assoupli ses pratiques tarifaires. « Comme c’est une situation spéciale, nous ne faisons pas payer le changement de billets », précise Peggy. Toutefois, ces demandes resteraient exceptionnelles. Elle n’a noté « aucune annulation de vol, ni en provenance des Etats-Unis ni au départ de Paris ». La grande compagnie asiatique Singapore Airlines n’a pas non plus « constaté de mouvement de masse de touristes qui veulent repartir ». « Pas plus que d’habitude ! » Toutefois, tempère son antenne parisienne, les attentats « sont arrivés un vendredi soir alors que [ses] bureaux étaient fermés ». En pratique, avec les vols du soir vers l’Asie, il pourrait y avoir un éventuel afflux de touristes. Mais les « passagers ne se déplacent plus » ou peu jusque dans les aéroports pour modifier leurs vols, explique M. Lamartinie. « Ils téléphonent aux centres d’appels ou passent par Internet », signale le chef d’escale qui ajoute que, pour l’occasion, Lufthansa a choisi, elle aussi, d’appliquer une « politique de goodwill » : à l’instar de sa rivale United, elle ne fait pas non plus payer les changements de vol.Retours précipitésA Roissy, Turkish Airlines est la seule compagnie aérienne à admettre un rush de passagers qui veulent abréger leur séjour en France. Depuis ce matin, « il y en a pas mal, 15 % à 20 % de plus, qui sont venus changer leur billet » pour rentrer avant la date prévue, constate Ylmaz, au comptoir de la compagnie turque. A l’en croire, les candidats au départ sont encore plus nombreux « par Internet ou via les call center ». Selon lui, environ 40 % de passagers supplémentaires par rapport à un jour ordinaire se sont connectés samedi ou ont pris leur téléphone pour changer de vol.Ces retours précipités pourraient être de plus en plus nombreux dans les jours à venir. « Les gens sont en panique, se désole Ylmaz. Des touristes arrivés vendredi pour un week-end de trois jours voulaient déjà repartir chez eux samedi. » Paradoxalement, les policiers semblent moins visibles ques les jours précédents à Roissy. « On voit moins de militaires du dispositif Vigipirate que d’habitude », s’étonne Bastien à l’enregistrement de Turkish Airlines. « On ne les voit plus du tout », renchérit son collègue José. Les policiers étaient pourtant bien là. Engoncés dans de lourds gilets pare-balles, ils barraient les accès du terminal, le temps de neutraliser un « colis suspect ».Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques de Paris : ce que l’on sait des auteurs des attentatsLire aussi :Attaques à Paris : le point sur l’enquête et le déroulé des attaquesLire aussi :A l’hôpital Lariboisière, « c’était de la chirurgie de guerre »Lire aussi :Attentats du 13 novembre : les questions que vous nous posezLire aussi :Aux urgences de la Pitié-Salpêtrière, familles et amis cherchent des nouvelles de leurs prochesLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicole Vulser Paris, bonjour tristesse. Au lendemain des attaques terroristes perpétrées en région parisienne vendredi 13 novembre, un très grand nombre de magasins gardaient porte close dans des quartiers habituellement très fréquentés à six semaines de Noël. Très peu de flâneurs dans les rues parisiennes et les boutiques vidées de leur clientèle habituelle – à l’exception des commerces alimentaires. Rue de Rivoli, en fin de matinée samedi 14, bon nombre d’enseignes étaient restées fermées, comme les chausseurs Minelli, Camper, Aldo ou encore les boutiques de vêtements Forever 21, Superdry, Desigual ou IKKS. Le boulevard Haussmann était, lui aussi, déserté, et seules de très rares familles s’étaient aventurées à montrer les vitrines de Noël du Printemps ou des Galeries Lafayette à leurs enfants.Suivez notre live sur la situation à Paris« Nous avions décidé d’ouvrir dans un élan citoyen de résistance face à la barbarie », avait indiqué une porte-parole des Galeries. Une telle volonté relevait davantage d’un acte symbolique que d’une volonté mercantile. En effet, un lendemain d’attentats, comme après Charlie, les grands magasins sont désertés et le chiffre d’affaires, bien en deçà de la moyenne. Le groupe a dû changer de politique dans la matinée et se résoudre, à midi et demi, à prendre la décision de fermer le navire amiral ainsi que les Galeries Lafayette Montparnasse et le BHV Marais.Lire aussi :Attaques à Paris : les magasins ferment à ParisLa direction explique ce revirement par « des difficultés à assurer une qualité de service optimale pour nos clients ». Le service s’effectuant sur la base du volontariat, le grand magasin n’a finalement pas obtenu les effectifs suffisants. La direction de la communication précise par ailleurs que, contrairement à une rumeur qui avait circulé toute la matinée, « aucun colis suspect n’a été détecté au magasin Galeries Lafayette Haussmann ». La direction des Galeries Lafayette affirme que les mesures de sécurité « sont aujourd’hui très significativement renforcées au sein de l’ensemble du réseau ».Même politique chez les géants du luxeUn groupe d’une vingtaine de touristes chinois a donc rebroussé chemin dans le calme quand les vigiles du grand magasin du boulevard Haussmann a annoncé, en fermant les portes, que le magasin devrait ouvrir normalement lundi. Le Printemps, qui avait déjà décidé de ne pas ouvrir ses magasins Nation et Italie, a lui aussi été contraint de fermer son navire amiral du boulevard Haussmann dans la matinée. Rive droite, Le Bon Marché a fait de même. D’autres grandes enseignes de prêt-à-porter, comme le japonais Uniqlo, l’américain Gap, l’italien Benetton ou le suédois H&M avaient maintenu leur rideau baissé samedi. La boutique Zara (filiale de l’espagnol Inditex) du boulevard Haussmann a fermé ses portes en fin de matinée.Les groupes de luxe ont adopté la même politique. Aucune des marques de LVMH n’a ouvert, qu’il s’agisse de Sephora, Guerlain, Louis Vuitton, Céline, Kenzo, Fendi… « C’est un acte de solidarité, de deuil », a expliqué le porte-parole. Il s’agit aussi de mesures de sécurité, « puisque toutes les forces de l’ordre doivent être mobilisées là où se sont passés les attentats », a-t-il ajouté. La Fondation Vuitton n’est pas non plus ouverte au public samedi. Idem chez Kering : les boutiques Gucci, Bottega Veneta, Saint Laurent restent closes samedi « compte tenu de l’état d’urgence qui a été décrété et par mesure de sécurité pour les salariés », explique le porte-parole du groupe.Aucune décision n’a encore été prise au sein des entreprises pour rouvrir ou non lundi. Tout dépendra des ordres donnés par la police et la préfecture.Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques de Paris : ce que l’on sait des auteurs des attentatsLire aussi :Attaques à Paris : le point sur l’enquête et le déroulé des attaquesLire aussi :A l’hôpital Lariboisière, « c’était de la chirurgie de guerre »Lire aussi :Attentats du 13 novembre : les questions que vous nous posezLire aussi :Aux urgences de la Pitié-Salpêtrière, familles et amis cherchent des nouvelles de leurs prochesLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard « On repasse en alerte maximale ! » A Arkema comme à Total, à Air liquide et dans d’autres groupes disposant d’installations industrielles sensibles en France, les attentats qui ont fait au moins 128 morts à Paris et en région parisienne, dans la nuit de vendredi à samedi 14 novembre, ont immédiatement entraîné une vigilance accrue, dans la crainte qu’un de leur site ne soit visé par une prochaine action terroriste.« Les rondes et les contrôles sont renforcés, l’accès des véhicules est limité, tous sont fouillés à l’entrée et à la sortie, on vérifie que chacun porte son badge de façon très apparente, que ce soit dans les usines, les centres de recherche ou les bureaux », énumère un responsable d’Arkema, l’un des principaux chimistes français.« Que peut-on faire de plus ? »Les pouvoirs publics sont également mobilisés. Les ministres de l’économie et de l’écologie, Emmanuel Macron et Ségolène Royal, ont participé au conseil de défense élargi qui s’est tenu samedi matin à l’Elysée, pour évoquer en particulier la situation des sites « Seveso », c’est-à-dire les sites de production, de stockage ou de recherche les plus dangereux. Quelque 1 200 installations sont classées « Seveso«  en France : environ 540 dites « seuil bas » et 640 dites « seuil haut », pour lesquelles le danger est plus marqué. La création de ce dispositif a fait suite au rejet accidentel de dioxine en 1976 à Seveso, en Italie.« On essaie d’être encore plus vigilants, mais que peut-on faire de plus ?, s’interroge un industriel. Depuis cet été, nos sites sont déjà extrêmement contrôlés. »Les spécialistes de la chimie, secteur le plus sensible avec le pétrole et le nucléaire, ont néanmoins une proposition. Ils demandent à l’Etat de retirer de ses sites Internet les informations sur la localisation précise des productions et des stocks. Des informations dont la loi du 30 juillet 2003 sur la prévention des risques technologiques prévoit qu’elles soient publiques, dans un souci de transparence. « En 2003, c’était peut-être utile, commente Jean Pelin, directeur général de l’Union des industries chimiques (UIC). Aujourd’hui, cela facilite trop la tâche d’un terroriste qui voudrait savoir où se trouvent le chlore ou l’ammoniac dans une usine afin de commettre un attentat. »L’UIC demande donc à l’Etat le retrait immédiat de ce type d’informations des sites Internet publics. « Certains préfets l’ont déjà fait, précise M. Pelin. Maintenant, il faut que ce soit fini partout dans la semaine. » Un plan Vigipirate déjà à son niveau maximalDepuis les attentats de janvier au siège de Charlie Hebdo et dans un Hyper Cacher à Paris, le plan Vigipirate est déjà à son niveau maximal en Ile-de-France. Surtout, de nouvelles mesures ont été prises cet été à la suite de l’attaque, le 26 juin, contre l’usine Air Products de Saint-Quentin-Fallavier (Isère). Ce jour-là, un homme de 35 ans avait tué et décapité son patron, à Chassieu, dans la banlieue lyonnaise, puis tenté, en vain, de faire exploser une usine chimique en précipitant son fourgon contre des bouteilles de gaz. Quelques semaines plus tard, le 14 juillet, deux explosions a priori criminelles visaient un site pétrochimique à Berre-l’Etang (Bouches-du-Rhône), sans faire de victime.Après ces attaques, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, avait réuni les industriels et le gouvernement, et avait publié, le 30 juillet, une instruction visant à améliorer la protection des sites vulnérables. « Cela a entraîné un renforcement considérable des mesures de sécurité », estime M. Pelin.Des accès restreints aux points névralgiquesDans ce cadre, les entreprises sont incitées à renforcer les clôtures autour de leurs usines sensibles, à installer davantage de caméras de surveillance et à mettre en place des systèmes plus efficaces pour éviter les intrusions. Par exemple, des plots en béton empêchant un véhicule d’entrer de force.Les industriels sont également amenés à définir dans chaque site des zones spécifiques, avec des accès restreints aux points névralgiques : tous les prestataires n’ont pas besoin d’aller dans les lieux de production et de stockage.Enfin, les entreprises propriétaires de sites « Seveso » ont reçu, en septembre, un long questionnaire destiné à identifier les risques terroristes dans leurs installations et à détailler les mesures de prévention prises ou à prendre. L’occasion de se poser les bonnes questions, et d’y répondre. Les industriels doivent renvoyer leurs réponses à l’Etat pour le 15 décembre.Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques de Paris : ce que l’on sait des auteurs des attentatsLire aussi :Attaques à Paris : le point sur l’enquête et le déroulé des attaquesLire aussi :A l’hôpital Lariboisière, « c’était de la chirurgie de guerre »Lire aussi :Attentats du 13 novembre : les questions que vous nous posezLire aussi :Aux urgences de la Pitié-Salpêtrière, familles et amis cherchent des nouvelles de leurs prochesLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard Dans le quartier parisien de l’Opéra, habituellement très animé le samedi, l’ambiance ressemblait plus à celle d’un dimanche, au lendemain des attentats qui ont touché la capitale et sa banlieue, vendredi 13 novembre. Dans ce lieu prisé des badauds, des touristes choisissaient d’écourter leur séjour. D’autres déambulaient en se heurtant aux portes closes.« Dès minuit, nous avons été confrontés à l’inquiétude de nos clients, explique Maurizio, réceptionniste à l’Hôtel de Noailles, rue de la Michodière (2e arrondissement). Nous avons eu cinq ou six départs précipités, trois annulations pour ce soir dimanche, et les demandes d’annulation pour des séjours en décembre n’arrêtent pas de tomber. »Selon lui, « la panique est sans commune mesure avec les événements de Charlie Hebdo, car cette fois, c’est Paris dans son ensemble qui est visé, chacun se sent une cible ». Des agences de voyage ont également contacté leurs clients pour discuter avec eux d’un éventuel rapatriement.Suivez notre live sur la situation à Paris« Be safe » A l’hôtel Ambassador, boulevard Haussmann, où l’ambiance est calme et feutrée, la réceptionniste explique que six clients sont partis précipitamment ce samedi. D’autres, pourtant arrivés dans la journée, ont décidé d’écourter leur séjour et de ne rester qu’une nuit. Le mot d’ordre de la direction de cet hôtel de la chaîne Mariott est de rassurer la clientèle.L’ambiance était plus tendue au Grand Hôtel, le matin, sur la place de l’Opéra. Vers 10 h 30, la rue Auber a été coupée à la circulation, une bonne heure durant, et la police en interdisait l’accès. En cause : un véhicule suspect garé entre la rue Scribe et la rue Auber. Le personnel avait ordre de ne pas répondre aux journalistes et leur interdisait l’accès à l’établissement. Seuls les clients disposant d’une chambre étaient autorisés à entrer dans l’hôtel. Au moment de monter dans leur taxi, des clients moyen-orientaux, quittant le Grand Hôtel, se sont tournés vers l’employé les accompagnant en lui disant « Be safe » (« Faites attention »).Sur la place de l’Opéra elle-même, des touristes photographiaient le monument. Mais le cœur ne semblait plus vraiment y être, comme pour ces deux couples de quinquagénaires néerlandais, guide de Paris à la main : ils ont décidé, eux aussi, d’écourter leur séjour et de rentrer chez eux aujourd’hui.Mais d’autres touristes étaient bien décidés à profiter malgré tout de leur visite parisienne. Des groupes de Chinois en voyage organisé faisaient la queue devant le grand magasin de montres Bucherer, boulevard des Capucines, d’autres se pressaient dans le magasin Paris Look, qui accueille, boulevard Haussmann, les clients désireux d’acheter parfums et articles de maroquinerie.Concerts annulés, cinémas fermésEn début de journée, la plupart des magasins avaient fait le choix de rester ouverts, tels le Printemps ou les Galeries Lafayette. Mais les deux paquebots du boulevard Haussmann ont finalement fermé leurs portes à la mi-journée. Le Printemps a le premier évacué ses clients, de manière assez rapide. Les Galeries Lafayette lui ont emboîté le pas en prenant un peu plus de temps.Dans l’après-midi, les affiches sur les devantures annonçant la fermeture exceptionnelle ce samedi se sont multipliées. De même, les cinémas Gaumont et UGC ont baissé leur grille. La salle de spectacles de L’Olympia annonçait l’annulation du concert de The Dø ce soir et disait son soutien au personnel et aux victimes du Bataclan. Les portes de l’église de la Madeleine étaient aussi closes.D’autres touristes, bien présents dans les brasseries, faisaient leurs emplettes chez Fauchon et chez Ladurée. Même si l’affluence était moindre que d’habitude, les clients faisaient aussi toujours la queue pour acheter les célèbres macarons. Seule modification au programme, la boutique Ladurée devait fermer à 18 heures au lieu de 19. Devant les vitrines de Noël des grands magasins, des familles déambulaient sans la cohue des samedis après-midi.Lire aussi :Equipements publics fermés, manifestations interdites à Paris... mais trafic ferroviaire normalNos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques de Paris : ce que l’on sait des auteurs des attentatsLire aussi :Attaques à Paris : le point sur l’enquête et le déroulé des attaquesLire aussi :A l’hôpital Lariboisière, « c’était de la chirurgie de guerre »Lire aussi :Attentats du 13 novembre : les questions que vous nous posezLire aussi :Aux urgences de la Pitié-Salpêtrière, familles et amis cherchent des nouvelles de leurs prochesLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sandrine Cassini Bien avant l’AFP, BFM-TV ou i-Télé, c’est Twitter qui a informé le premier des attentats commis par des terroristes dans Paris, au Bataclan et dans les 10e et 11e arrondissements, et au Stade de France. Sur le réseau social, la mobilisation a été bien plus importante qu’en janvier, au moment des attentats contre Charlie Hebdo et à l’hypermarché casher de la porte de Vincennes.En dix heures, le hashtag #Prayforparis a été utilisé dans 6,7 millions de tweets, à raison de 17 000 tweets par minute à 0 heure 28. #PorteOuverte, le mot-clef qui a permis aux Parisiens d’accueillir chez eux des blessés ou des concitoyens dans la détresse, a été twitté un million de fois, tandis que #RechercheParis, activé par les internautes pour rechercher des proches, continuait d’envahir le Web samedi en milieu d’après-midi. A titre de comparaison, #JeSuisCharlie avait généré 6,63 millions de tweets en cinq jours.Suivez notre live sur la situation à ParisVisiblement plus aguerris qu’en janvier, Twitter, Facebook et Google ne sont pas restés passifs. Pour répondre aux inquiétudes des autorités, qui craignent dans ce type de circonstances désinformation et mouvements de panique, Twitter a mis en ligne à 1 heure du matin un message orientant les internautes vers le compte de la préfecture de Paris, désormais très active sur le site de micromessagerie.Lors de l’assaut donné par les forces de l’ordre au Bataclan, elle a recommandé aux « twittos » de ne pas diffuser d’informations afin d’éviter d’informer les terroristes sur les positions de la police. Malgré ce dispositif, tout ce qui circule n’est pas fiable. Des internautes signalaient samedi que certaines recherches de disparus étaient fausses.Ruban noirPour la première fois pour ce type d’événement, Facebook a lancé, au moment où les attentats battaient leur plein, vendredi soir, son « Safety Check », baptisé « contrôle d’absence de sécurité », demandant aux internautes d’indiquer s’ils étaient bien en sécurité. Cette année, le réseau social a activé cinq fois cet outil, mais uniquement pour des catastrophes naturelles, comme lors du tremblement de terre au Népal. Facebook, où les djihadistes s’étaient montrés très actifs lors des attentats de Charlie Hebdo, a également renforcé son équipe de surveillance des contenus illicites. Enfin, Google avait mis en place sur Google Now, sorte d’assistant personnel pour mobile, un cartouche renvoyant sur le numéro d’urgence du ministère de l’intérieur, et proposé des communications gratuites par son outil de chat. Samedi matin, le moteur de recherche avait habillé sa page d’accueil d’un ruban noir, rendant hommage aux victimes. La plate-forme de vidéos YouTube, où les djihadistes avaient diffusé en janvier la vidéo de propagande d’Amedy Coulibaly, fait aussi l’objet d’une surveillance particulière. Pour le moment, les auteurs des attaques n’ont rien mis en ligne. Les autorités ont quand même signalé au moteur de recherche une vidéo tournée vendredi soir, mais sans demander son retrait officiel. A cette heure, on ne connaît pas encore son contenu.Les trois géants du Net disent entretenir des contacts permanents avec les autorités. La relation s’est notamment renforcée après les attentats du début de l’année. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, s’était rendu dans la Silicon Valley pour sensibiliser leurs dirigeants américains à la nécessité de mieux collaborer, et surtout de retirer les contenus illicites. Depuis, Twitter, Facebook et Google cherchent l’équilibre entre coopération et préservation des libertés publiques.Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques de Paris : ce que l’on sait des auteurs des attentatsLire aussi :Attaques à Paris : le point sur l’enquête et le déroulé des attaquesLire aussi :A l’hôpital Lariboisière, « c’était de la chirurgie de guerre »Lire aussi :Attentats du 13 novembre : les questions que vous nous posezLire aussi :Aux urgences de la Pitié-Salpêtrière, familles et amis cherchent des nouvelles de leurs prochesLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Sandrine CassiniJournaliste au Monde Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Dix mois après les attentats de janvier, les grands médias français, tous établis à Paris, ont de nouveau connu une mobilisation totale, vendredi 13 novembre dans la soirée et pendant le week-end. Mais alors que le traitement médiatique des attaques menées par les frères Kouachi et par Amedy Coulibaly avait donné lieu à de vives polémiques, suivies de sanctions du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), cette fois la couverture n’a jusqu’ici pas soulevé de questions.« Nous n’avons pas été confrontés à des situations aussi compliquées qu’en janvier : soit c’était fini quand on est arrivé sur les lieux, soit c’était en cours, au Bataclan, mais on était placés loin », explique ainsi Hervé Béroud, directeur de la rédaction de BFM-TV. Cette fois, pas de dilemme sur le fait de diffuser en direct ou non les images de l’assaut, à la différence des dénouements de Dammartin-en-Goêle (Seine-et-Marne) ou de la porte de Vincennes, qui s’étaient déroulés sous l’œil des caméras. « Tout est allé beaucoup plus vite », résume M. Béroud.« Nous n’avions pas d’équipe en capacité de filmer l’assaut sur le Bataclan, renchérit Catherine Nayl, directrice générale adjointe à l’information du groupe TF1. Mais si nous en avions eu une, nous ne l’aurions pas diffusé. »Pas de consignesVendredi soir, aucune consigne n’a été donnée aux médias par le ministère ou par le CSA. « Nous n’avons reçu aucun message de la part des autorités, il n’y a pas eu d’échanges hors ceux que nous entretenons avec nos sources policières dans le cadre de notre suivi », atteste Laurent Guimier, directeur de France Info.La chaîne i-Télé a cessé de diffuser les images du Bataclan en direct vers 0 h 30 samedi, au moment de l’assaut. Le présentateur Bruce Toussaint a invoqué une « demande des autorités » en ce sens. Contacté par Le Monde, il explique que « l’une de nos reporters à proximité du Bataclan était en direct quand des détonations ont retenti et un policier lui a alors demandé de cesser de tourner, mais nous n’avons reçu aucun coup de fil à la rédaction. »Au lendemain des attentats de janvier, le CSA avait formulé des recommandations aux médias pour les enjoindre à ne pas perturber l’action des forces de l’ordre dans des situations similaires. Le CSA s’est exprimé samedi vers 15 heures, dans un communiqué, pour « attirer très vivement l’attention des rédactions des télévisions et des radios sur la nécessité de ne donner aucune indication susceptible de mettre en cause le bon déroulement des enquêtes en cours dans les circonstances tragiques que vit notre pays ».Suivez notre live sur la situation à ParisPrudence redoubléeAu-delà du cas précis des images d’assaut, l’impression générale était celle d’une prudence plus forte qu’en janvier, notamment dans la communication des bilans.« On a presque eu un excès de prudence sur certaines informations : notamment le bilan très lourd de victimes tuées, pourtant recoupé par des sources médicales et policières, juge M. Béroud. Soixante morts, quatre-vingt morts… On avait envie que cela ne soit pas vrai et peur que cela puisse être faux. Mais c’est allé vite et ça s’est malheureusement révélé en-deçà de la vérité. »Malgré cette sidération, les médias ont semblé mieux maîtriser la situation. « Après les événements de janvier, on a revu notre fonctionnement de façon à être plus cohérents quant aux informations données entre nos différents supports (Web, antenne…) », rappelle M. Guimier. « Les équipes ont des réflexes qui tiennent compte de ce qu’on n’a fait ou pas fait au moment de Charlie, constate Catherine Nayl. Cela concerne par exemple les correspondances sur les réseaux sociaux pendant les prises d’otages. » « On est plus rapidement passés dans l’explication, dès samedi matin. En janvier, il y avait eu des jours de traque », abonde Pascal Golomer, directeur de l’information de France Télévisions, qui a également hésité un peu avant de donner les bilans impressionnants de morts.France Télévisions, qui n’a pas encore de chaîne d’information en continu, n’a pas décroché en direct tout de suite : France 2 a continué sur l’émission « Ce soir ou jamais » jusqu’à minuit et l’intervention de François Hollande, puis a rendu l’antenne à 2 heures. Auparavant, France 3 avait assuré le suivi des événements de 22 h 45 à minuit. Samedi, France 2 a repris l’antenne, jusqu’à midi, et France 3 a fait un décrochage avec des images de ses rédactions dans toute la France. Le « 13 heures » de France 2 est lui prolongé jusqu’à 14 h 30. De son côté, TF1 a assuré un long direct, vendredi soir après le match de football France-Allemagne, puis samedi matin.Lire aussi :Couverture des attentats : « Que fait-on ? On met un écran noir ? »Entre victimes et témoinsReste que dans toutes les rédactions, le travail se fait sous tension. « L’ambiance est lourde, décrit M. Béroud. Les journalistes sont parfois comme des médecins, à avoir une pointe d’humour pour déstresser, mais pas là… »« Les gens dans la rédaction sont très touchés, raconte M. Golomer. Beaucoup sont revenus au siège de France Télévisions, vendredi soir, et étaient émus. Aucune population spécifique ne semblait visée dans les attentats. Cela pèse. Tous nos journalistes ont été contactés par leur famille pour savoir comment ça allait. On sent que les gens avaient envie de se retrouver ensemble, comme un refuge aussi. »« L’épicentre des attaques est un quartier où nombre de journalistes résident ou ont leurs habitudes, observe Laurent Guimier. Plusieurs membres de l’équipe étaient présents sur place, ont témoigné avant de rejoindre la rédaction. » Une situation vécue dans la plupart des rédactions, dont des membres ont assisté de près aux attaques, oscillant entre une position de victime et de témoin.« Les équipes sont touchées, constate M. Golomer. Tout le monde connaît quelqu’un qui était vers la rue de Charonne et les lieux des attentats. Les prochains jours vont être difficiles. »Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques de Paris : ce que l’on sait des auteurs des attentatsLire aussi :Attaques à Paris : le point sur l’enquête et le déroulé des attaquesLire aussi :A l’hôpital Lariboisière, « c’était de la chirurgie de guerre »Lire aussi :Attentats du 13 novembre : les questions que vous nous posezLire aussi :Aux urgences de la Pitié-Salpêtrière, familles et amis cherchent des nouvelles de leurs prochesLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.11.2015 à 10h46 • Mis à jour le14.11.2015 à 17h15 | Anne Rodier, Nicole Vulser, Cécile Prudhomme et Cédric Pietralunga A la suite des attentats perpétrés dans la nuit de vendredi à samedi en Ile-de-France, de nombreux magasins ont décidé de ne pas ouvrir à Paris.Le groupe français Kering, propriétaire notamment des marques Gucci, Yves Saint Laurent, Boucheron, Balenciaga ou encore Puma, a ainsi décidé de fermer toutes ses boutiques parisiennes pour le week-end. Cette mesure concerne également les corners de marques du groupe situés dans les grands magasins. « Par mesure de sécurité pour nos salariés et compte tenu de l’état d’urgence, nous avons décidé de ne pas ouvrir nos points de vente ce week-end », indique au Monde Paul Michon, directeur de la communication de Kering, propriété de la famille Pinault.Suivez notre live sur la situation à ParisTous les magasins de prêt-à-porter et de lingerie ETAM d’Ile-de-France resteront également fermés samedi matin. « Rien n’a encore été décidé pour lundi », fait savoir Jean-Paul Charlez, directeur des ressources humaines du groupe. « On a réuni un comité de direction d’ETAM cette nuit et on a décidé de fermer tous les magasins dans toute l’Ile-de-France ce matin. Chaque responsable de magasin a été contacté dans la nuit. On doit se reparler dans la matinée pour la suite. Pour lundi, on est partagé : il faut assurer la sécurité des personnes, mais la volonté de vivre normalement doit l’emporter », explique M. Charlez, également président de l’Association nationale des DRH.« Etat de crise »D’autres enseignes avaient d’abord choisi d’ouvrir leurs portes avant de finalement baisser le rideau en milieu de journée. C’est le cas des Galeries Lafayette et du BHV Marais : « Après une réunion d’équipe, nous avons pesé le pour et le contre et finalement décidé d’ouvrir Les galeries Lafayette, et le BHV », expliquait samedi matin au Monde une porte-parole. Selon un vigile interrogé sur place, le grand magasin ne rouvrirait pas avant lundi.Le magasin Printemps du boulevard Haussmann, après avoir ouvert en début de journée, avec des mesures de sécurité renforcées, a décidé finalement de baisser le rideau à la mi-journée, a indiqué Corinne Berthier, porte-parole de l’enseigne. Les deux magasins Printemps situés place d’Italie et à Nation devraient rester aussi fermés samedi.LVMH (Christian Dior, Guerlain, Sephora, Le Bon Marché, Louis Vuitton...) a également annoncé la fermeture de ses boutiques pour la journée.Le Bon Marché est fermé aujourd'hui, samedi 14 novembre, à partir de midi.— lebonmarche (@Le Bon Marché)require(["twitter/widgets"]);La Fondation Louis Vuitton n’accueillait pas non plus de visiteurs.Selon nos informations, la société foncière Hammerson a également décidé de ne pas ouvrir les centres commerciaux Italie 2 et Cergy les 3 fontaines, au moins jusqu’à samedi midi, en attendant les consignes des autorités.Les magasins parisiens du groupe Casino (Casino, Monoprix, Franprix et Leader Price) sont, eux, ouverts aujourd’hui. « Je viens d’avoir le patron de la sécurité et il m’a dit qu’il n’y avait aucune instruction sur les commerces », explique Aziza Bouster, de la direction de la communication de Casino. Le distributeur, qui vérifie actuellement si certains de ses salariés ne feraient pas partie des victimes des attaques de vendredi soir, se dit en « état de crise ». « On ouvre des magasins tard le soir. Et là, avec la DRH, nous appelons toutes les personnes qui travaillaient hier soir dans les quartiers touchés », par les attaques, témoigne Mme Bouster, jointe par le Monde.Samedi matin, une réunion était en cours à la préfecture de police de Paris pour décider ou non d’une mesure générale de fermeture, comme celle que la mairie de Paris a décidé pour tous les lieux publics de la capitale (musées, bibliothèques, piscines, etc.). La décision était attendue pour 11 heures.Le préfet de police a également donné instructions aux concessionnaires des marchés parisiens de ne pas « ouvrir » les marchés de rue avant jeudi prochain, le 19 novembre. Une information confirmée au Monde par la société Cordonnier Frères, l’ un des trois principaux opérateurs des marchés de Paris. Il en gère 24 sur la soixantaine que compte la capitale.Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques de Paris : ce que l’on sait des auteurs des attentatsLire aussi :Attaques à Paris : le point sur l’enquête et le déroulé des attaquesLire aussi :A l’hôpital Lariboisière, « c’était de la chirurgie de guerre »Lire aussi :Attentats du 13 novembre : les questions que vous nous posezLire aussi :Aux urgences de la Pitié-Salpêtrière, familles et amis cherchent des nouvelles de leurs prochesLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterNicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAnne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel C’est moins que ce que les économistes espéraient, mais ce n’est pas non plus une catastrophe. Au troisième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a progressé de 0,3 %, contre 0,4 % sur les trois précédents mois. Par rapport au troisième trimestre 2014, la hausse est de 1,6 % en rythme annuel. « La reprise se poursuit mais sans ampleur », résume Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BGC. « Comme souvent dans l’union monétaire, on peut voir la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine, ajoute Maxime Sbaihi, économiste à Bloomberg. « Les optimistes diront que la croissance européenne tient bon malgré le ralentissement chinois, tandis que les pessimistes la jugeront décevante. »La consommation résiste en France, Italie, Espagne et AllemagneSi la croissance allemande a un peu ralenti (0,3 %, après 0,4 % au deuxième trimestre), la France, elle, a plutôt rassuré (0,3 % après 0 %). A première vue, le PIB italien, en hausse de 0,2 % seulement, est quant à lui plutôt décevant. « Il confirme néanmoins que le pays est enfin sorti de trois longues années de récession », nuance Philippe Waechter, chef économiste chez Natixis AM.Lire aussi :La croissance allemande ralentit, pénalisée par le commerce extérieurUne fois de plus, l’Espagne surpasse ses voisins, avec une croissance en hausse de 0,8 %. Un dynamisme qui tient en partie à un effet de rattrapage, après la profonde récession enregistrée par le pays (– 3,6 % en 2009). De fait, Madrid doit encore créer 3 millions d’emplois pour rattraper le niveau d’avant-crise. « Pour l’instant, les postes créés sont surtout des contrats précaires », détaille Denis Ferrand, directeur général de l’institut de conjoncture Coe-Rexecode.Lire aussi :La consommation intérieure tire la croissance espagnoleEn moyenne, les quatre principales économies de la zone euro affichent donc une croissance qui se raffermit, même si elle reste très poussive. « Il est délicat d’en dire plus, car les composantes détaillées des PIB ne sont pas encore disponibles, sauf pour la France », indique Luc Meier, chez Oxford Economics. Les derniers indicateurs de conjoncture laissent néanmoins penser que la consommation des ménages, soutenue par l’inflation faible, a bien résisté. Et a en partie compensé la baisse des échanges avec les pays émergents, dont la croissance ralentit. « La demande domestique tient bon dans ces pays, c’est encourageant, analyse M. Sbaihi. Mais la croissance devra trouver d’autres relais en 2016. » L’investissement des entreprises repartira-t-il enfin ? Rien n’est moins sûr, tant il reste fragile en France (+ 0,7 % au troisième trimestre), Italie et Allemagne.Lire aussi :Pourquoi la croissance française reste (malgré tout) poussiveInquiétudes sur le Portugal, la Grèce, la Finlande et les Pays-BasQuatre pays inquiètent particulièrement les économistes. La Grèce, d’abord. Au troisième trimestre, le PIB hellène a en effet reculé de 0,5 %, alors qu’il s’était maintenu à 0,4 % au deuxième trimestre. En cause ? La mise en place du contrôle des capitaux cet été, qui a particulièrement pénalisé le secteur bancaire et les PME grecques, déjà mal au point. Mais le tourisme, lui, a bien résisté. « Sans cela, les chiffres auraient pu être bien pires », estime Platon Monokroussos, chef économiste d’Eurobank, à Athènes.Lire aussi :L’économie grecque se contracte de nouveauAutre maillon faible : le Portugal, qui affiche une croissance nulle au troisième trimestre. Jusqu’à cet été, Lisbonne était pourtant présentée comme le bon élève de l’austérité, appliquant les réformes exigées par ses partenaires européens sans rechigner. Mais le vote, le 10 novembre, d’une motion de censure du Parlement contre le gouvernement de centre-droit, laisse aujourd’hui craindre que le pays entre dans une phase d’instabilité politique comparable à celle traversée par la Grèce ces derniers mois. « Malgré les efforts fournis, le Portugal n’a pas réussi à relancer franchement sa croissance », se désole M. Mourier.Au nord de l’Europe, la Finlande est elle aussi en mauvaise passe. Son PIB, qui avait péniblement progressé de 0,2 % au deuxième trimestre, a replongé de 0,6 % au troisième. Motif : la proximité commerciale du pays avec la Russie, qui a enregistré une récession de 4,1 % sur un an au troisième trimestre. Mais aussi, les déboires de ses deux industries phares, l’électronique et la filière bois.De même, les Pays-Bas déçoivent, avec une croissance de 0,1 % seulement au deuxième comme au troisième trimestre. « Là encore, il est délicat de poser un diagnostic avant de connaître les composantes détaillées de la croissance, mais il est probable que la Hollande soit elle aussi pénalisée par le ralentissement des pays émergents et du commerce mondial », avance Ludovic Subran, chef économiste d’Euler Hermes.La Banque centrale européenne (BCE) devrait prendre de nouvelles mesuresCette reprise fébrile relance, sans surprise, les spéculations sur d’éventuelles mesures d’assouplissement monétaire de la BCE. D’autant que l’inflation, qui est ressortie à 0 % dans l’union monétaire au mois d’octobre, est encore loin de la cible de 2 % de l’institut de Francfort. « Tout cela devrait l’inciter à en faire plus pour soutenir l’activité et tenter de relancer l’investissement des entreprises », juge M. Subran.Selon lui, la BCE pourrait décider, en décembre, d’augmenter de 60 milliards à 80 milliards d’euros mensuels le volume de ses rachats de dettes publiques et privées. Elle pourrait également baisser encore son taux de dépôts, de – 0,2 % à – 0,3 %. Une mesure de nature à tirer l’euro vers le bas face aux autres devises. Et donc, à soutenir les exportations européennes. Cela suffira-t-il ? C’est toute la question. Car certaines faiblesses de l’économie européenne, comme le niveau élevé de l’endettement et du chômage, ne pourront pas être réglées par la seule politique monétaire, aussi généreuse soit-elle…Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Martine Valo « La COP21 doit se tenir. Elle se tiendra avec des mesures de sécurité renforcées mais c’est une action absolument indispensable contre le dérèglement climatique et bien évidemment elle se tiendra », a déclaré le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, samedi 14 novembre, depuis Vienne (Autriche) où se tient une réunion sur la Syrie.Des doutes avaient été émis sur la tenue de la conférence mondiale sur le climat qui doit se dérouler au Bourget (Seine-Saint-Denis) du 30 novembre au 11 décembre, après les attentats perpétrés à Paris, vendredi 13 novembre, qui ont fait au moins 128 morts et de nombreux blessés.Suivez notre live sur la situation à ParisLa COP21, censée déboucher sur un accord mondial en faveur de la lutte contre le réchauffement, doit accueillir sur le site du Bourget une centaine de chefs d’Etat, dont l’Américain Barack Obama et le Chinois Xi Jinping, lors d’un sommet le 30 novembre. Le président américain a confirmé sa venue. Cette journée des chefs d’Etat sera-t-elle maintenue, reconfigurée ou annulée ? Ce sont les questions qui restent en suspens.« Nous avons tenu une réunion de crise avec l’équipe samedi matin, confie le secrétaire général de la COP21, Pierre-Henri Guignard. Mais c’est le gouvernement qui décidera des suites à donner.  »La COP21 a été abordée vendredi soir dès la première réunion de crise avec le président de la République et le gouvernement. « On enclenche le niveau maximal de sécurité mais, pour des raisons évidentes, on ne va pas rentrer dans tous les détails de ce dispositif de sécurité, dit un conseiller ministériel. Les frontières ne sont pas fermées, les délégués de tous les pays participant à la COP peuvent atterrir à Paris, mais les contrôles aux frontières sont renforcés. » Le gouvernement avait décidé de rétablir des contrôles aux frontières de la France pour quelques semaines, selon un dispositif entré en vigueur vendredi.SécurisationQuelque 40 000 membres des 196 parties prenantes, de représentants de délégations diverses et de visiteurs sont attendus sur le site  : 7 000 délégués, 10  000 observateurs, 3  000 journalistes du monde entier ont reçu une accréditation de la part du secrétariat général de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.La partie du site du Bourget réservée aux négociations diplomatiques est directement placée sous le contrôle d’une centaine de gardes de l’Organisation des Nations unies. Au moins autant de visiteurs doivent se rendre au Grand Palais du 4 au 10 décembre où sont programmées les rencontres Solutions COP21 orchestrées par des entreprises.Mais ONG et militants altermondialistes ont aussi l’intention de s’exprimer alors que les caméras seront braquées sur la capitale française, placée pour deux semaines au cœur d’enjeux politiques et économiques mondiaux. Après des manifestations organisées un peu partout dans le monde et dans plusieurs grandes villes en région à la veille de la COP21, le 28 novembre, une Marche pour le climat est prévue le 29 novembre à Paris, lors de laquelle les organisateurs espèrent réunir des centaines de milliers de participants, puis une seconde le 12 décembre, à la conclusion de la COP21.Sans compter les rendez-vous officiels comme la Conférence des jeunes ou le sommet des élus locaux et d’innombrables événements festifs, qui sont programmés un peu partout dans l’agglomération parisienne. En bateau depuis Berlin, à cheval, à vélo ou même en tracteur au départ de Notre-Dame-des-Landes, la COP21 devait être un rendez-vous plein d’espoir.Al Gore interrompt son émissionDepuis des mois, le président François Hollande et Laurent Fabius ont multiplié les voyages pour convaincre leurs homologues de l’urgence à essayer de maintenir le réchauffement sous la barre des 2 degrés, en réduisant les émissions mondiales de gaz à effet de serre.Durant la nuit, l’ex-vice-président américain Al Gore a interrompu l’émission mondiale de vingt-quatre heures sur le climat, diffusée sur Internet, qu’il organisait sur un plateau installé au pied de la tour Eiffel, par « solidarité avec le peuple français  ». François Hollande devait y participer samedi après-midi.Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques de Paris : ce que l’on sait des auteurs des attentatsLire aussi :Attaques à Paris : le point sur l’enquête et le déroulé des attaquesLire aussi :A l’hôpital Lariboisière, « c’était de la chirurgie de guerre »Lire aussi :Attentats du 13 novembre : les questions que vous nous posezLire aussi :Aux urgences de la Pitié-Salpêtrière, familles et amis cherchent des nouvelles de leurs prochesLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Martine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.11.2015 à 17h30 • Mis à jour le03.11.2015 à 18h03 | Philippe Portier (Avocat aux barreaux de Paris, New York et Luxembourg, JeantetAssociés) Les Français plébiscitent, à l’usage et par sondage, les percées de nouvelles formes organisationnelles d’une économie dopée au numérique. Les expérimentations se démultiplient dans des domaines aussi variés que le transport de personnes (le symbolique Blablacar, le polémique UberPop…) ou de colis (You2You, GoGoRunRun…), le « coavionnage » (Wingly), la finance (crowdfunding, Bitcoin…), la location de logements (AirbnB), le partage de livres (Booxup) ou de canapés (Couchsurfing)…La liste est longue et la presse se fait l’écho journalier de cette vague sociétale qui bouscule les habitudes, les acquis, les rôles, les structures et le rapport à autrui, à la croissance ou à la propriété. Blablacar a réalisé en septembre une levée de fonds record de 200 millions de dollars (183 millions d’euros). Certains mènent cette révolution à coups de hache, pour l’« uberiser », prenant le risque d’être donnés aux lions, mais gagnant d’autant en notoriété et, in fine, sans doute, en parts de marché. Cynisme ? Réalisme ? Vision ?Avant de porter sur tout cela un jugement d’ensemble sur cette révolution impulsée par la technologie, encore faut-il en définir les contours pour éviter les amalgames, et distinguer deux tendances, techniquement proches, mais économiquement différentes.L’économie collaborative stricto sensu, s’appuie sur une mutualisation des biens, des espaces et des outils (l’usage plutôt que la possession, dans la logique de l’économie du partage), l’organisation des citoyens en « réseau » ou en communautés et l’intermédiation par des plateformes internet.Économie uberiséeL’économie collaborative, dans un sens large, inclut la consommation collaborative (couchsurfing, covoiturage, etc.) mais également les modes de vie collaboratifs (coworking, colocation, habitat collectif), la finance collaborative (crowdfunding désintéressé) voire la production contributive (fabrication numérique, DIY, Fablabs…) et la culture libre (Wikipedia).L’économie uberisée (la notion d’uberisation est notamment employée par l’Observatoire de l’ubérisation récemment lancé par des entrepreneurs), qui traduit l’émergence de professionnels d’un nouveau genre, concurrençant les modèles traditionnels grâce à la combinaison d’outils technologiques, communs à l’économie collaborative (les plateformes, les outils numériques et les objets connectés) et de l’autoentrepreneuriat.Lire aussi :Les nouveaux visages de l’économie collaborativeLe premier modèle s’inscrit dans une dynamique non professionnelle, non concurrentielle et fondamentalement non lucrative, qui l’inscrit dans le périmètre non marchand de l’« économie domestique ». Les flux financiers, quand ils existent, relèvent du don (approche volontaire) ou de l’amortissement de frais (cas du covoiturage). Ils servent également à rémunérer les services de la plateforme de mise en relations de particuliers mutualisant leurs biens, leurs savoirs, leur temps : se rendant service, au sens non marchand du terme.Le second modèle est en rupture, puisqu’il décrit un nouveau modèle d’entreprise horizontalisée, dématérialisée, idéalement sans salariés ni bureaux, capable de concurrencer les acteurs traditionnels via la mobilisation (par les technologies numériques) d’un grand nombre de prestataires, sans en assumer la charge.Dans sa version extrême, l’économie uberisée s’affranchit également des monopoles : ceux des taxis, avec UberPop, des banques avec Bitcoin ou le crowdfunding en fonds propres ou encore des avocats avec Weclaim.Risque de précarisationC’est cette nouvelle forme de concurrence, semi-professionnelle, semi-régulée (voire pas), ultra-technologique, en réseau… qui inquiète le plus aujourd’hui. Le risque de précarisation sociale est souvent avancé, au risque de faire abstraction du choix des Français de diversifier leurs sources de revenus, de sortir du cadre traditionnel du rapport hiérarchique, honni semble-t-il, par les générations Y et suivantes….Du côté des entreprises, comme l’indiquait Maurice Lévy, le patron de Publicis, en décembre 2014 au Financial Times : « tout le monde commence à avoir peur de se faire uberiser. De se réveiller un matin pour s’apercevoir que son business traditionnel a disparu ». L’économie uberisée, ou « capitalisme des plateformes », qui incarne une vision néolibérale de l’économie dans un pays traditionnellement rétif au libéralisme économique, soulève en conséquence des questions de société.Il est essentiel que, tout comme pour le covoiturage de personnes, distingué du modèle UberPop, nos gouvernants continuent à distinguer uberisation et collaboratif, de manière à permettre aux particuliers de mutualiser leurs véhicules pour en amortir la charge obligéeOr, s’il convient d’aborder ces questions sans œillères, ni tabou, il ne faut pour autant pas leur amalgamer celles afférentes à l’économie collaborative, qui relève d’une philosophie différente. Qu’attendre dès lors des pouvoirs publics s’agissant de cette économie collaborative qui se développe ? Certes, les enjeux sont d’importance, et nécessitent a minima une certaine neutralité, par exemple sur le plan fiscal, pour éviter les faux-semblants de la gratuité ou les excès du partage de frais, ou sur le plan social en évitant une nouvelle forme de salariat dérégulée.Mais s’il s’agit d’éviter des effets d’aubaine, faut-il en outre dépasser cet objectif en protégeant les acteurs classiques – au nom d’une protection du citoyen-consommateur qu’il ne demande pas – grâce à un renforcement des réglementations propres aux secteurs concernés ?Tradition bien françaiseLe cas du transport est topique : objet d’une réglementation lourde, le transport public de personnes ou de biens (réservé à des professionnels déclarés) aurait pu nuire à l’émergence de Blablacar, promoteur hier de l’auto-stop universel, aujourd’hui à la conquête du marché mondial, n’eut été une position favorable de la Cour de cassation en 2013, de la DGCCRF ensuite et du législateur enfin (la loi sur la transition énergétique l’ayant enfin légalisé en août 2015, s’agissant du transport de personnes).Ce pragmatisme, inspiré par la logique écologique du concept (puisqu’une voiture doit accomplir un trajet, autant qu’elle soit remplie de personnes qui, à défaut, auraient pris un autre véhicule ou un autre moyen de transport), a été rendu possible par la finalité non lucrative de cette activité.Lire aussi :L'uberisation de la société est en marche et rien ne l'arrêteraOr, dans le même secteur, mais s’agissant du covoiturage de colis (GoGoRunRun, You2You, Expédiezentrevous, Driivoo, Toktoktok…), la réponse semble paradoxalement - la sécurité des personnes n’étant pas en jeu - moins claire. Le Syndicat national du transport léger (SNTL) tente en effet d’alerter les pouvoirs publics devant le risque consistant, « sous couvert de transport écologique », à laisser faire « de nouveaux acteurs en dehors de toute contrainte légale et administrative ». Et les pouvoirs publics d’envisager, semble-t-il, dans une tradition bien française, de réguler cette nouvelle forme de concurrence, afin de ne pas fragiliser davantage le pavillon français.Il est toutefois essentiel que, tout comme pour le covoiturage de personnes, opportunément distingué du modèle UberPop, nos gouvernants continuent en la matière à distinguer uberisation et collaboratif, de manière à permettre aux particuliers de mutualiser leurs véhicules pour en amortir la charge obligée. Et ainsi contribuer à répondre à l’équation - à ce stade non résolue - des livraisons dites « du dernier kilomètre », dont le coût prohibitif interdit le développement. Et ce, alors même qu’il s’agit, selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), de l’un des enjeux les plus marqués de la croissance du marché des ventes, qui pourrait engendrer une croissance de 400 millions des colis à transporter vers les clients.Ne « pas chercher à définir un secteur du numérique »Nous ne pouvons dans ce cadre qu’adhérer aux recommandations du Conseil d’analyse économique qui, dans sa note « économie numérique » d’octobre 2015, préconise de ne « pas chercher à définir un « secteur du numérique », quels qu’en soient les contours, auquel s’appliqueraient des régimes particuliers ». Et de conclure qu’à l’inverse, « c’est l’ensemble des réglementations sectorielles qu’il convient de rendre plus dynamiques et accueillantes pour l’innovation numérique, en offrant un droit à l’expérimentation de nouveaux modèles d’affaires ».Lire aussi :Vers une « uberisation » du droit ?Il est également à espérer dans ce même esprit, sur le plan fiscal, notamment, que des règles simples et efficaces permettront, comme l’a récemment suggéré la commission des finances du Sénat, à la fois d’éviter des effets d’aubaine et distinguer amortissements de charge (domaine de l’économie collaborative) et vraies recettes d’exploitation (domaine de l’autoentrepreneuriat et de l’économie uberisée).Quand le système D à la française se trouve saisi par la technologie et offre des perspectives de croissance et d’accroissement du niveau de vie des citoyens, tout en mutualisant des sources de pollution et en générant de « licornes » à vocation internationale, il est temps que les pouvoirs publics s’inspirent a minima de la devise de Jean Cocteau : « puisque ces mystères me dépassent, feignons d’en être l’organisateur ».Philippe Portier (Avocat aux barreaux de Paris, New York et Luxembourg, JeantetAssociés) 03.11.2015 à 16h03 • Mis à jour le03.11.2015 à 17h37 | Fabien Brugière (Docteur en sociologie, laboratoire GTM-CRESPPA) Depuis le début du conflit social opposant les salariés d’Air France à leur direction, les divers experts s’exprimant dans les médias n’ont de cesse de rappeler le bilan déficitaire de la compagnie depuis 2008. La compagnie pionnière de la consolidation européenne d’hier serait-elle aujourd’hui en danger de mort à cause de salariés incapables de remettre en cause leurs privilèges ?Le spectre de la faillite est agité par la direction du groupe afin de légitimer la mise en application d’un « plan B » de restructuration donnant lieu à une réduction d’effectifs de 2 900 postes, qui viendrait s’ajouter aux 14 200 postes supprimés depuis 2015. Qu’en est-il en réalité ?Concurrence par les coûts au détriment des salariésDepuis la crise financière et le « 3e choc pétrolier » de 2008, face à la persistance des déficits, la direction d’Air France s’est lancée dans un programme de compétitivité avec le plan Tranform 2015, qu’elle compte poursuivre avec le plan Perform 2020. Les résultats économiques semblent être positifs puisqu’on observe une baisse de 8 % des coûts (soit 1 milliard d’euros d’économies récurrentes), les gains de productivité sont de l’ordre de 20 % et les profits sont de retour en 2015.Malgré ces bons résultats, la direction souhaite poursuivre la réduction du coût unitaire de ses vols, encore supérieur, à ses dires, à ceux de la concurrence, en accroissant à nouveau la productivité de 17 % sans compensation salariale fixe.Lire aussi :Air France, 15 ans de perte de vitesseFace à l’essor des transporteurs à bas coûts, la compagnie franco-néerlandaise développe une offre low cost par le biais de sa filiale Transavia, dont le trafic a augmenté de 60 % depuis 2011. Cette filiale va probablement poursuivre sa croissance à un niveau européen, sachant que le projet Transavia Europe stoppé par la grève des pilotes il y a un an, reste dans les cartons de la direction.Le développement rapide du marché low cost fait en effet peser un risque de perte d’activité aux transporteurs qui ne s’y engagent pas, tout en présentant une perspective de profitabilité élevée. La logique de concurrence y régnant s’y appuie sur la réduction des coûts, en premier lieu ceux du travail. On a pu voir une même logique à l’œuvre de façon particulièrement claire dans le cadre de l’assistance au sol.Déréglementation synonyme de précarisationLa directive européenne 96/67/CE d’octobre 1996 décrétant l’ouverture à la concurrence des activités d’assistance au sol (opérations de piste, manutention et tri bagages et fret, catering, carburant, armement, nettoyage, etc.), à l’origine intégralement prises en charge par les gestionnaires d’aérodrome et les compagnies aériennes, a suscité leur externalisation. Elles sont désormais majoritairement sous-traitées à des prestataires de services indépendants.Air France n’en a conservé qu’une certaine partie, le fameux « plan B » prévoyant d’ailleurs la suppression de 1 700 postes de personnels au sol invisibles médiatiquement. La compagnie française, à l’instar de ses concurrentes, a préféré, selon le jargon économique consacré, se recentrer sur son « cœur de métier » de l’offre de voyages plus profitable que les activités d’assistance dont les marges demeurent faibles.Lire aussi :Air France : chronique d’un crash devenu inévitableLa déréglementation a ainsi favorisé le développement d’un modèle économique où les entreprises dominantes se réservent les activités à forte valeur ajoutée et sous-traitent à des prestataires de services celles de moindre valeur. À cette division du travail et du profit entre les entreprises, se superpose une hiérarchie similaire entre les salariés des entreprises centrales et ceux des entreprises périphériques où les conditions de travail et d’emploi sont dégradées.Plus concrètement, l’emploi précaire se diffuse sous diverses formes (CDD, contrat de professionnalisation, intérim) en touchant en premier lieu les postes les moins qualifiés ainsi que de manière croissante les postes les plus qualifiés, dans le but d’ajuster à court terme le volant de main-d’œuvre au niveau d’activité. La mise en concurrence des salariés pour l’accès et le maintien dans le noyau stable devient le moteur de la mobilisation au travail (avec la peur du chômage), de même que l’instrument de la casse des solidarités de métiers, notamment syndicales.Vers un marché du travail aéroportuaire low costAvec l’élévation actuelle des transporteurs à bas coûts comme modèle de référence, la précarisation franchit un nouveau pallier en prenant d’assaut les salariés « centraux » encore relativement épargnés par la remise en cause des conditions de travail et des avantages salariaux, ce qu’illustre le conflit en cours chez Air France. La progression sur le marché de compagnies comme Ryanair ou easyJet repose sur leur profitabilité, qui, au-delà de choix stratégiques concernant les dessertes ou la tarification à la carte des services, se fonde sur la contraction des coûts et la flexibilisation du travail, notamment grâce au dumping social et au contournement des syndicats.L’alignement des compagnies traditionnelles sur leurs nouveaux concurrents fait planer l’ombre d’une « lowcostisation » du marché du travail aéroportuaire (faisant écho au débat récent sur l’« uberisation »), autrement dit un nivellement par les bas des salaires (horaires) et les conditions de travail pénibles.Lire aussi :Air France : le syndicat des pilotes refuse à nouveau le projet Transavia EuropeC’est la raison pour laquelle les « privilèges » et le « corporatisme » des salariés d’Air France sont aujourd’hui la cible des critiques libérales au nom d’une compétitivité indispensable à la survie sur le marché, pourtant assurée en partie par l’intensification du travail consentie par ces mêmes salariés.Face aux sombres perspectives salariales d’une hégémonie du low cost, il serait pertinent de dresser vingt ans après le bilan des politiques de déréglementation en prenant en compte les coûts sociaux de ces changements. Gardons à l’esprit que l’Union européenne et les États européens conservent les manettes de la régulation du marché. Accepter que la « démocratisation » des transports aériens s’effectue au détriment des salariés est un choix politique en rien inéluctable. Il peut d’ailleurs prendre des allures plus dramatiques encore, lorsqu’on considère l’importance de la sécurité dans le secteur aérien, que quelques chemises arrachées.On pense notamment au crash meurtrier (150 morts) du vol 9525 de la Germanwings - filiale low cost de Lufthansa citée en exemple par les détracteurs d’Air France -, provoqué par un jeune pilote en proie à des troubles psychologiques (que certains experts assimilent à un burn-out professionnel) et contraint de voler pour rembourser ses dettes envers son employeur.Fabien Brugière est l’auteur d’une thèse intitulée « Sous les avions, la « piste ». Sociologie des ouvriers de l’assistance aéroportuaire confrontés à la modernisation du travail », soutenue en 2014 à l’université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, sous la direction de Danièle Linhart.Fabien Brugière (Docteur en sociologie, laboratoire GTM-CRESPPA) Damien Leloup En rachetant pour 5,4 milliards d’euros King, l’éditeur du jeu à succès Candy Crush Saga, Activision a mis la main sur l’une des sociétés les plus avancées dans l’optimisation des « achats dans l’application », ou « in-app purchases » (IAP). C’est la clef d’un modèle économique qui s’est fortement développé depuis deux ans : le « free-to-play » – le jeu est gratuit, mais différents bonus ou avantages sont payants.L’idée n’est pas nouvelle : proposer un jeu gratuit, qui assure d’avoir une base de joueurs substantielle, puis tenter de faire payer les plus « accros » au jeu à coups de micro-transactions. Sur PC, de très nombreux jeux, à commencer par le grand classique du jeu de tir Counter strike, permettent d’acheter des « skins », des modifications cosmétiques des armes ou des uniformes de son personnage. Certains jeux free-to-play ont connu, sur PC, un gigantesque succès : la quasi-totalité des jeux d’arène en ligne, de League of Legends à Heroes of the Storm, fonctionne sur ce principe, et se finance par le biais des achats de bonus ou de skins.Seule une toute petite partie des joueurs payeMais c’est avec l’explosion du jeu sur mobile que ce modèle a véritablement explosé – et engendré ses premières controverses majeures. En effet, là où la majorité des jeux PC free-to-play misent sur le fait que des joueurs voudront se différencier des autres en achetant des avantages généralement cosmétiques, les jeux mobiles ont multiplié les possibilités d’acheter des éléments qui ont des conséquences sur la partie : vies supplémentaires, bonus permanents, niveaux d’expérience permettant de progresser plus vite dans le jeu…La vente de ces bonus constitue souvent l’essentiel du chiffre d’affaires des éditeurs de ce type de jeux, avec la publicité – en 2014, plus de la moitié des revenus de King provenait de ce type de micropaiements. Pourtant, les chiffres de tous les éditeurs le montrent, seule une infime partie des joueurs et joueuses paye pour des bonus de ce type : en 2014, seuls 2,3 % des joueurs de Candy Crush avaient dépensé de l’argent dans le jeu.Mais parmi cette minorité de payeurs se trouve une sous-catégorie de joueurs qui est prête à dépenser des sommes importantes : surnommés péjorativement « les baleines » (« whales ») dans l’industrie, ils sont une cible de choix, et peuvent dépenser plusieurs dizaines d’euros par mois dans l’achat de bonus et accessoires. En 2014, les joueurs de Candy Crush ayant réalisé au moins un achat dans le jeu avaient ainsi dépensé environ 20 dollars par mois en moyenne.« Chasse à la baleine »Au fil des années, les services marketing des studios spécialisés dans ce type de jeu ont donc développé de nombreux outils pour « optimiser » le nombre de baleines qu’ils ramènent dans leurs filets. Mais aussi pour inciter davantage de joueurs à payer de manière générale – avec, parfois, d’importants dérapages, notamment dans les jeux destinés aux plus jeunes. En 2011, Capcom a ainsi dû mettre en place des limitations aux achats dans son jeu Le village des Schtroumpfs, après de très nombreuses plaintes de parents dont les enfants avaient acheté, sans en avoir nécessairement conscience, plusieurs centaines d’euros de bonus. Des limites qui n’ont pas empêché Le village des Schtroumpfs de faire régulièrement parler de lui pour des factures atteignant parfois plusieurs milliers d’euros…Plus généralement, les notifications incessantes, les fenêtres incitant à l’achat, voir la difficulté brutalement croissante d’un jeu – autant d’artifices marketing conçus pour inciter les joueurs à franchir le pas et à acheter des bonus – ont fini par provoquer une forme de prise de conscience de certains éditeurs et distributeurs. Depuis le début de l’année, Apple et Google proposent dans leurs magasins d’applications en ligne des catégories « jeux sans achats intégrés », et Google interdit désormais aux éditeurs de classer leur jeu dans la catégorie « gratuit » si il contient des achats intégrés. Autre signe que ce modèle est désormais perçu comme intrusif : de plus en plus de développeurs indépendants écrivent dans la description de leur jeu « pas d’achats intégrés », dans la liste des qualités réelles ou supposées de leur jeu… Cible de critiques encore plus virulentes, les jeux dits « pay to win » (« payer pour gagner ») visent encore plus clairement les « gros dépensiers » : dans ce type de jeux, dépenser de l’argent réel permet d’obtenir un avantage décisif sur ses adversaires. Le terme est d’ailleurs plus issu de l’argot des joueurs que du vocabulaire du marketing : il désigne des jeux multijoueurs dans lesquels le joueur considère qu’il est impossible d’atteindre le haut des classements sans dépenser des sommes importantes. Une affirmation rarement vraie au sens le plus strict : la quasi-totalité des jeux de ce type proposent des « raccourcis » payants, mais laissent la possibilité au joueur de récolter les mêmes bonus à condition qu’il passe des dizaines, voire des centaines d’heures, à collecter des ressources…Inciter le joueur à payer sans le lasser ou le dégoûter demande un savant équilibrage. Pour ce faire, les éditeurs réalisent de grandes quantités de tests : offres promotionnelles, relances par mail ou par notifications, tests comparatifs sur le prix de tel ou tel bonus… Des méthodes sans cesse affinées, mais qui jouent sur des principes de frustration bien connus des joueurs de jeux vidéo depuis… la période des bornes d’arcades, où la difficulté croissante était le principal artifice pour inciter le joueur à poursuivre sa partie en glissant une nouvelle pièce dans la machine.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.11.2015 à 12h21 • Mis à jour le03.11.2015 à 14h06 Après la Salle Pleyel et les théâtres Marigny et Comedia, le financier Marc Ladreit de Lacharrière a racheté le Théâtre de la Madeleine et le Théâtre de la Porte-Saint-Martin au producteur Jean-Claude Camus, annonce sa société Fimalac, mardi 3 novembre.Le Théâtre de la Madeleine (700 places) a été repris en association avec Dominique Bergin et Michel Lumbroso, à la tête de la société de production K-Wet. Ils dirigeront désormais le théâtre, dont Jean-Claude Camus avait confié la programmation à Nicolas Briançon.En revanche, le Théâtre de la Porte-Saint-Martin (1 000 places) et le Théâtre du Petit-Saint-Martin (195 places) resteront dirigés par Jean-Claude Camus et Jean-Robert Charrier, précise le communiqué.Fimalac, qui détient notamment l’agence de notation financière Fitch, a commencé une diversification très active dans le spectacle. Son ambition est devenir le premier groupe de média numérique français et un leader dans la production de spectacles et l’exploitation de salles en France. La société détient déjà 40 % d’un des leaders français de la production de spectacles, Gilbert Coullier Productions, ainsi qu’une participation majoritaire dans Vega, une société d’exploitation de salles en province, dont plusieurs Zénith, ainsi que les théâtres parisiens Comedia et Marigny.Le groupe a par ailleurs été choisi par la Cité de la musique en janvier pour reprendre l’exploitation de la Salle Pleyel pour quinze ans.Lire aussi :Le patron de Fimalac reprend la Salle Pleyel Damien Leloup, Sarah Belouezzane et William Audureau Activision a annoncé qu’il rachetait King Digital Entertainment, l’éditeur de Candy Crush, pour 5,4 milliards d’euros. Tour d’horizon des principales questions que pose cette opération.Lire aussi :Activision dévore King et son jeu star « Candy Crush »Qu’est-ce que King Digital ?King Digital Entertainment, généralement appelé « King », est un éditeur de jeux vidéo pour mobiles et pour Facebook. Créé en 2003, il a publié de très nombreux jeux avant de connaître le succès grâce à Candy Crush Saga, un jeu dit de « match three » dans lequel il faut aligner des bonbons de même couleur pour les supprimer du tableau de jeu. Avec ses 1 400 employés et 300 millions de personnes jouant à ses jeux, selon les chiffres de King, c’est l’une des principales entreprises éditant des jeux pour mobiles et réseaux sociaux, aux côtés de Zynga (Farmville) et Rovio (Angry Birds).Pourquoi Activision rachète-t-il King ?Numéro un mondial depuis la fusion entre Activision et Blizzard en 2008, la firme américaine a aussi bien dominé le monde du jeu consoles (notamment avec Call of Duty, Destiny et Skylanders côté Activision) que celui du PC (avec les ténors que sont World of Warcraft, StarCraft et Diablo côté Blizzard). Mais le groupe, qui fonctionne en silo, n’a qu’un seul gros orteil sur le mobile (celui de Hearthstone, un jeu de cartes pour tablettes et PC lancé par Blizzard), là où son concurrent Electronic Arts y est très présent depuis le rachat de PopCap (Plants vs Zombies) en 2010.L’acquisition d’un spécialiste du jeu smartphone lui permet ainsi de s’étoffer sur son aile. Comme l’explique le groupe dans un communiqué, « Activision Blizzard pense que l’ajout des activités hautement complémentaires de King positionnera Activision Blizzard comme le leader global du divertissement interactif à travers mobile, console et PC, et met la compagnie en position pour la croissance à venir. »Pourquoi maintenant ?Activision est le dernier des grands éditeurs à se lancer dans le jeu mobile. En 2010, interrogé par ses actionnaires sur l’intérêt d’Activision pour ce segment en pleine explosion, son PDG, Bobby Kotick, avait fait part de ses réserves :« Les jeux mobiles et portables, les jeux sociaux, les jeux sur réseaux sociaux, tout ce dont on entend beaucoup parler à l’heure actuelle, sont intéressants et présentent des avantages pour le marketing et le développement des marques. Mais ils n’ont pas encore de modèle économique démontré, le marché est chaotique et la barrière à l’entrée est presque inexistante ».Qu’est-ce qui a changé en cinq ans ? L’émergence d’un nouveau modèle économique, celui du free-to-play : des jeux gratuits d’accès, afin d’être téléchargés par des millions de joueurs, et qui encouragent aux micropaiements – pour acquérir un déguisement, remporter plus facilement les parties, ou encore attendre moins de temps après chaque échec.Temple Run 2 et Candy Crush Saga ont été le grand artisan de cette révolution, suivi par Supercell avec Clash of Clans puis Boom Beach. Aujourd’hui, le marché du jeu mobile n’est plus cette jungle où n’importe quel jeu amateur peut devenir le nouveau succès. Le classement des 10 titres les plus rentables est presque quasi exclusivement composé de jeux en free-to-play sortis depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. En septembre 2015, Candy Crush Saga figure encore dans le top 10 des jeux les plus téléchargés au monde selon App Annie.Les éditeurs de jeux mobiles sont-ils vraiment si rentables ?Les grands studios spécialisés dans le jeu mobile font tous face à une même difficulté : publier un « deuxième hit ». La plupart des géants du secteur se sont lancés grâce à un premier succès, décliné dans de nombreuses suites et produits dérivés : Angry Birds a donné naissance à des dessins animés, des peluches…Mais faute d’un deuxième titre-phare, la plupart de ces studios ont connu d’importantes difficultés. Rovio, l’éditeur d’Angry Birds, a dû procéder à des licenciements à plusieurs reprises – fin août, il s’est séparé de plus du tiers de ses salariés. En mai, c’est Zynga (Farmville) qui a annoncé le renvoi de plus de 350 personnes, soit un cinquième de ses employés.Ces entreprises continuent cependant d’afficher des chiffres d’affaires impressionnants – près de 500 millions de dollars par trimestre pour King –, mais elles manquent de relais de croissance, ce qui pose des questions sur leur avenir à moyen terme.5,4 milliards d’euros, est-ce trop cher ?Lorsqu’en 2010, Electronic Arts achète Chillingo, l’éditeur d’Angry Birds et Cut the Rope, la transaction n’est que de 14 millions d’euros (elle n’inclut certes pas les deux licences). Cinq ans plus tard, ce n’est pas moins de 5,4 milliards d’euros qu’Activision met sur la table pour King. Le chiffre, colossal, fait d’ores et déjà craindre une bulle.De fait, les montants déboursés pour l’acquisition de sociétés du mobile n’ont cessé de grimper ces dernières années. L’un des meilleurs exemples ? Celui de Softbank avec Supercell. La holding japonaise a déboursé 1,1 milliard d’euros pour s’offrir 51 % du créateur de Clash of Clans en 2013, soit une valeur estimée à 2,2 milliards. Deux ans plus tard, Softbank porte sa part au capital à 73,2 %, et paye 1,2 milliard pour les seuls 22,7 % additionnels. Clash of Clans vaut désormais 4,9 milliards selon la holding japonaise, suite à l’explosion de ses résultats. Le montant annoncé par Activision pour King est dans la continuité de cette surenchère. Il s’explique en partie par la base active d’utilisateurs colossale du groupe : 500 millions d’utilisateurs, selon son dernier rapport. Mais le phénomène Candy Crush Saga semble toutefois avoir ses plus belles années derrière lui et son éditeur n’a pas réussi à retrouver pareil succès avec ses derniers lancements, comme Paradise Bay. Les plus critiques font d’ores et déjà remarquer qu’Activision Blizzard a payé King presque deux fois le prix auquel Disney s’est acheté Star Wars.To put the Activision acquisition of the Candy Crush maker in perspective: THEY PAID 1.9 BILLION MORE FOR IT THAN DISNEY DID FOR STAR WARS.— Spacekatgal (@Brianna Wu)require(["twitter/widgets"]);William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.11.2015 à 11h08 • Mis à jour le03.11.2015 à 11h10 | Philippe Escande Comme dans tous les bons jeux vidéo et séries médiévales, il existe au pays de l’informatique une vaste zone, généralement au nord, peu fréquentée et dangereuse. Y repose l’âme de stars défuntes, celles de Digital Equipment ou de Control Data par exemple, veillées par quelques gloires déchues comme NCR ou Unisys. HP se rapproche dangereusement du mur qui sépare les plaines prospères du numérique de ces terres austères de l’au-delà.Lire aussi :Pour HP, la scission de la dernière chanceC’est peut-être pour cela que Meg Whitman, la patronne de HP, a choisi le slogan « Aller plus vite » pour la nouvelle entreprise qui a vu le jour lundi 2 novembre. Hewlett-Packard, le fondateur de la Silicon Valley en 1936, est désormais scindé en deux entités de taille comparable. HP Inc., qui rassemble les PC et les imprimantes, et HPE, recentré sur l’informatique d’entreprise.La société, qui avait déjà lâché son activité historique d’instrumentation au seuil des années 2000, abandonne le grand public. Une voie qu’elle s’était refusé à suivre en 2011 et qui avait coûté son poste au prédécesseur de Meg Whitman. Mais quand les ventes déclinent depuis près de quatre ans, cela aide à changer d’avis.A l’instar du PDG de Dell, qui a annoncé le 12 octobre la fusion de sa société avec le leader mondial du stockage EMC, la patronne de HPE fait le pari de la taille, mais en sens inverse. L’un estime que face à un marché en contraction et de moins en moins rentable, il convient de grossir, quand l’autre juge nécessaire de maigrir pour courir plus vite que la concurrence.Lire aussi :Dell rachète EMC pour se renforcer sur le marché professionnelEtrange divergence d’analyse pour deux entreprises dans la même situation : un cœur de métier, les ordinateurs d’entreprise, dont la valeur s’effondre, et un retard certain dans l’adaptation à la nouvelle donne du marché, le cloud computing. Cette nouvelle informatique en réseau, qui permet de centraliser la puissance de calcul dans d’immenses usines et de la rendre accessible de partout via Internet.Fin du respect pour les anciensComme l’électricité, l’informatique devient une « commodité », comme disent les Anglo-Saxons, c’est-à-dire une matière première dont on paye l’usage à la consommation ou par abonnement. Et dans ce domaine, ce sont les rois de l’Internet, comme Amazon, Google et maintenant Microsoft, qui dictent les règles en proposant ce service à tous les professionnels.Signe peu encourageant, l’une des premières décisions du nouvel HPE est de se désengager de la partie réseaux publics pour se focaliser sur les réseaux privés. Mme Whitman s’est d’ailleurs déclarée prête à coopérer avec Amazon ou Microsoft, qu’elle juge désormais trop loin devant.Lucidité louable mais qui n’augure pas de grandes ambitions pour une entreprise qui, à 25 milliards de dollars (23 milliards d’euros), vaut désormais en Bourse vingt fois moins cher que Google et douze fois moins que Facebook. Autant dire que, désormais, HPE a basculé dans le camp des proies faciles. Il n’y a décidément plus de respect pour les anciens quand on s’approche des frontières du nord.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué Volkswagen est loin d’être sorti d’affaire… Après sa gamme de moteurs diesel EA 189, ses moteurs diesel 3 l seraient également équipés d’un logiciel de manipulation, selon les affirmations de l’Environmental Protection Agency (EPA – « Agence américaine de protection de l’environnement »).Lire aussi :Volkswagen : les moteurs plus puissants étaient aussi truquésSi Volkswagen dément toute nouvelle fraude, cette affaire pourrait une nouvelle fois saper l’image du géant de Wolfsburg, même si pour l’instant les ventes résistent bien au scandale.Combien de véhicules seraient concernés ?Le nombre de véhicules concernés reste faible, une dizaine de milliers de Volkswagen (Touareg), Porsche (Cayenne) et Audi (A6 quattro, A6L, A7, A8, Q5) sont comptabilisées pour les années 2014 et 2015, selon l’EPA.Cela pourrait être bien plus, si le logiciel est également installé sur ses modèles vendus en Europe, ce qui était le cas pour les moteurs EA 189. Comme les gros véhicules de Porsche et Audi écoulés sur le Vieux Continent sont essentiellement équipés de moteur 3 l diesel, il est probable que les conséquences soient importantes.Quelles conséquences financières ?Tous ces modèles sont parmi les plus chers, et donc les plus rentables pour le groupe. Aux Etats-Unis, une Porsche Cayenne diesel se vend à partir de 62 300 dollars (56 699 euros). Un Touareg de VW vaut au minimum 53 000 dollars…S’il est pour l’instant impossible de calculer les conséquences financières précises du premier scandale qui concernait le moteur EA 189 – les analystes l’estiment entre 15 milliards et 80 milliards d’euros –, il est encore plus difficile de prévoir l’impact de cette nouvelle péripétie. Entre les amendes, les rappels, les sanctions et autres actions de groupe, la somme pourrait vite dépasser plusieurs milliards d’euros…Le fait nouveau, c’est que Porsche, jusqu’à présent épargné, puisse être éclaboussé par le scandale. Le constructeur de véhicules sportifs de Stuttgart est la deuxième source de profits du groupe après Audi. Sur les neuf premiers mois de l’année 2015, la marque a réalisé 2,5 milliards d’euros de résultat opérationnel, avec une marge autour de 16 %, tandis qu’Audi a dégagé 4 milliards de résultat opérationnel, avec une marge de 8 %. Du fait d’une provision de 6,5 milliards d’euros, le groupe présente pour sa part un résultat opérationnel consolidé de 3,3 milliards d’euros.Volkswagen était également ébranlé en Bourse, mardi. Sur l’indice Dax de la Bourse de Francfort, l’action affichait la plus forte baisse vers 9 h 30, perdant 3,06 % à 109,35 euros. Une baisse cependant sans commune mesure avec les 20 % évaporés en une journée le jour de l’éclatement de l’affaire en septembre.Quel impact pour l’image du groupe ?Le plus problématique pour le groupe Volkswagen reste peut-être que le nouveau patron n’est autre que Matthias Müller, l’ancien patron de Porsche. Sa probité sera très certainement montrée du doigt s’il est avéré que Porsche a bien manipulé le système de dépollution de ses moteurs.Lire aussi :En plein scandale, Matthias Müller prend la tête du groupe VolkswagenPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Christian Schmidt (Professeur émérite, université Paris-Dauphine) La fin de l’été et le début de l’automne sont traditionnellement des périodes de hausse de la volatilité sur les marchés financiers. Cette année cependant, non seulement l’ampleur de ce mouvement a pris une dimension jugée souvent inquiétante, mais elle semble se prolonger, en vagues successives, depuis le pic des 24-25 août derniers jusqu’aux nouveaux sommets du début d’octobre. Certains observateurs croient même y déceler les signes avant-coureurs de l’entrée dans une aire financière nouvelle.Pour comprendre le phénomène, il faut d’abord rappeler comment il se manifeste et de quelles manières ses manifestations se trouvent estimées. Par volatilité on entend ici l’écart entre la valorisation instantanée des titres observée sur les marchés et leur valeur moyenne.Plusieurs indicateurs ont été construits pour mesurer cet écart. Le plus connu est l’indice américain VIX, où la volatilité se trouve calculée par référence à des moyennes pondérées calculées sur des ensembles de titres représentatifs (indice Standard and Poor’s, etc.).On observe que ces écarts ne sont pas nécessairement corrélés aux montants des transactions et qu’ils varient selon qu’ils sont estimés sur la base d’une journée (voire au cours d’une même journée, à partir de données presque instantanées), d’une semaine, d’un mois, ou d’une plus longue période.Trois caractéristiques majeuresLa comparaison de ces estimations, souvent effectuées avec des méthodes différentes, permet de mieux circonscrire les facteurs qui sont à l’origine du déclenchement de cette volatilité et de sa persistance. Ainsi, la très forte volatilité observée sur les marchés depuis le milieu de cet été présente trois caractéristiques majeures.Elle se traduit d’abord par d’importantes variations enregistrées au cours d’une seule journée, parfois même dans les deux sens. Elle se manifeste ensuite, même dans le cas de petits volumes négociés. Enfin, et peut-être surtout, si elle fait suite à une longue vague de très faible volatilité, aucun signe ne permet de penser aujourd’hui qu’elle pourrait baisser rapidement, tant elle semble insensible aux quelques signaux plus encourageants envoyés par la conjoncture économique mondiale.Plusieurs facteurs macroéconomiques biens connus ont été successivement, et parfois simultanément, invoqués pour expliquer le phénomène. Le krach de la Bourse de Shanghaï le 24 août, interprété comme le révélateur d’une crise économique larvée en Chine ; le retour des monnaies comme variables d’ajustement, avec ses conséquences sur les mouvements des devises et leur incidence sur les marchés de changes déjà suspectés d’opacité ; le poids accordé aux décisions des principaux banquiers centraux véritables régulateurs des liquidités, avec les interrogations qu’elles suscitent sur leurs intentions.Rôle du trading automatique de haute fréquenceCependant, à l’exception peut-être du détonateur chinois, la plupart de ces facteurs aujourd’hui incriminés fonctionnaient déjà à l’époque, encore proche, où cette volatilité était presque inexistante. C’est donc en deçà de ces réalités macroéconomiques qu’il faut rechercher aujourd’hui les véritables ressorts de cette montée persistante de la volatilité.Deux dimensions importantes du phénomène ne sont pas prises en compte dans ces analyses Elles concernent, d’une part, la nature actuelle des données et les modalités de leur traitement et, d’autre part, l’impact de leur transmission sur le fonctionnement cérébral des opérateurs au cours des arbitrages.Sur le premier point, on songe évidemment d’abord, à la part croissante occupée par le trading automatique de haute fréquence, qui combine l’extrême vitesse des réactions aux informations à l’automaticité des algorithmes de calcul fournis par les serveurs. Mais son principal effet perturbateur réside aujourd’hui en amont, au niveau de la qualité des informations disponibles ainsi traitées.Lorsque les données qui rentrent dans ces calculs sont incertaines et peu fiables on risque, en effet, d’assister à une rapide et dangereuse amplification des erreurs, génératrices de nouvelles incertitudes. C’est ce que l’on a pu observer récemment, à différentes reprises, avec les informations tirées des données sur l’économie Chinoise. Or plus le nombre des informations traitées augmente avec ce que l’on nomme aujourd’hui le Big data, plus un tel risque s’accroît.Sensibilité aux écartsCes nouveaux types d’incertitude enclenchent, à leur tour, des réactions chez les opérateurs de marchés que les récentes avancées des neurosciences ont clairement mises en évidence. Ils transforment, en premier lieu, la nature des risques qui prennent alors la forme de l’ambiguïté. Or, on sait que spontanément le cerveau est beaucoup plus averse aux situations ambiguës qu’aux situations risquées.Lire aussi :La neuroéconomie peut renouveler le débat économiqueEn outre, il a été montré que les réactions des acteurs financiers étaient bien plus sensibles aux écarts qu’aux moyennes ou aux variances, d’où l’incidence sur leur comportement de cette forme de volatilité engendrée par l’ambiguïté. Enfin, c’est dans une perspective dynamique que doivent être analysés ces comportements.Plusieurs études, réalisées notamment avec des opérateurs du marché de Londres, ont révélé que l’angoisse qui accompagnait l’information d’un niveau élevé de volatilité tendait à s’accroître à mesure que cette volatilité se répétait sur plusieurs séances et se prolongeait sur une longue durée. Tout porte donc à penser que la volatilité actuelle se trouve en quelque sorte auto-entretenue par les réactions mentales engendrées par les signaux ambigus dont sont aujourd’hui porteurs les flux de nos informations.Un indice indirect ne trompe pas. Plusieurs modèles construits pour prévoir la volatilité ont été conçus sur la base de réseaux neuronaux artificiels, leurs performances semblent aujourd’hui supérieures à celles de modèles statistiques plus classiques.Christian Schmidt (Professeur émérite, université Paris-Dauphine) Sarah Belouezzane et Damien Leloup La vague de mégafusions qui frappe les entreprises ces derniers mois n’épargne pas le secteur des jeux vidéo. Mardi 3 novembre le géant américain Activision, éditeur notamment du jeu Call Of Duty, a annoncé avoir absorbé l’entreprise anglo-suédoise King, célèbre pour son titre Candy Crush. Montant de l’opération, que le groupe espère boucler d’ici au printemps 2016 : 5,9 milliards de dollars (5,4 milliards d’euros). Pour le financement, l’américain devrait rapatrier 3,6 milliards de dollars de trésorerie, jusqu’ici logés en dehors des Etats-Unis. Le reste sera ­financé par de la dette.Fondé en 2003, entre autres par Lars Markgren et Riccardo Zacconi, son actuel PDG, King s’est spécialisé dans les jeux vidéo pour mobile. Après avoir vécu de longues années dans l’anonymat malgré près de 200 jeux édités, l’entreprise a connu un succès planétaire en 2012 avec Candy Crush, un titre addictif qui consiste à casser des bonbons en les réunissant par couleurs. Si le principe est simple, le résultat a été fulgurant, avec près de 300 millions de joueurs.Atteindre tous les publicsUn chiffre impressionnant qui n’a pas échappé aux dirigeants d’Activision, désireux de mettre la main sur cette gigantesque base d’utilisateurs : « A part YouTube ou Facebook, il n’y a aucun réseau mondial qui dispose d’une audience aussi importante », a déclaré Bobby Kotick, le directeur général d’Activision, cité par le ­Financial Times. « C’est une opportunité d’explorer la propriété intellectuelle d’Activision Blizzard et de voir comment elle peut faire sens dans ce réseau », a-t-il ajouté.Mais l’audience ne fait pas tout. En rachetant King, Activision Blizzard souhaite surtout se renforcer dans le mobile, un support devenu incontournable. Certes, le groupe américain est déjà présent sur ce segment, Mais la plupart de ses jeux sont des applications dites « compagnon », des guides ou aides pour ses titres-phares sur consoles, Call of Duty ou Skylanders. Blizzard, qui a fusionné avec Activision en 2008, édite bien Hearthstone, un jeu de cartes en ligne à succès, disponible sur PC, tablette et mobile. Mais le groupe ne dispose d’aucun titre très grand public sur téléphone portable au contraire de son principal concurrent Electronic Arts, qui a largement investi dans ce secteur (FIFA, Need for Speed…).Lire aussi :Nintendo va chercher son salut sur mobileKing dispose par ailleurs d’un autre atout : la diversité de son audience. Si la plupart des titres d’Activision Blizzard se vendent auprès des adolescents et jeunes adultes, avec une surreprésentation des hommes, Candy Crush et Bubble Witch touchent, eux, un public de tous les âges et de tous les sexes. King dispose en outre d’une longue expérience du modèle dit « free-to-play », où le jeu est au départ gratuit mais agrémenté de divers bonus payants au fur et à mesure de la progression du joueur. Un modèle économique qui a connu une forte croissance ces dernières années.Dégringolade boursièreSi les motivations du rachat semblent claires, la somme payée pose question. Selon les termes de la transaction, Activision devrait verser 18 dollars par action aux actionnaires de King. C’est certes une prime de 20 % par rapport au cours de Bourse de lundi soir. Mais c’est bien moins élevé que le prix d’introduction lors de la première cotation : 22,50 dollars.Introduit en grande pompe au NYSE de New York en mars 2014, King n’a cessé de dégringoler ­depuis. Gavés de bonbons, les marchés attendent désespérément que l’éditeur produise un nouveau hit.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave Les près de soixante-dix candidats de l’édition 2015 des Grands Prix de la finance solidaire, organisés par Le Monde et Finansol, apportent un cinglant démenti à ceux qui voudraient nous faire croire que le repli sur soi est une solution, que la solidarité doit forcément se déliter en raison d’une crise économique dont on peine à voir la fin.Par la diversité de leurs engagements, ces associations, entreprises ou sociétés coopératives et participatives (SCOP), qui bénéficient toutes de la finance ­solidaire pour se développer, témoignent de la vitalité du lien social, de l’engagement croissant des citoyens pour les grandes causes nationales ou pour des missions plus locales.Le choix du jury a été des plus difficiles, car il a fallu départager des poids lourds de l’économie sociale et solidaire (comme la structure d’insertion Le Relais ou le réseau national des Compagnons bâtisseurs, qui intervient dans l’amélioration de l’habitat…) et des structures plus jeunes et prometteuses. Le tout avec une montée en puissance de dossiers liés à l’environnement, comme la remarquée Energie partagée, une association qui accompagne et finance les projets locaux de production d’énergie renouvelable.Lire aussi :Finance solidaire : un écosystème vertueux en plein essor, souvent ignoréDes petits projets tout autant indispensables« Cette diversité reflète bien le paysage actuel, entre les struc­tures qui parviennent à s’inscrire dans la durée, à condition de leur laisser le temps de se développer, et cette multitude de projets plus petits. Ces derniers sont tout autant indispensables, car ils ­répondent à des besoins que, bien souvent, la puissance publique et même les grandes associations ne détectent pas tout de suite », explique Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre et membre de notre jury.A l’arrivée, le jury a trouvé un équilibre en récompensant des historiques du secteur, comme Solidarités nouvelles face au chômage ou Terre et humanisme. Pour l’impact de leurs missions, bien sûr, mais aussi pour leur travail au long cours afin de mobi­liser les citoyens et prendre part au débat national.« Ce sont des pionniers de l’économie solidaire. En plus d’être des acteurs, ce sont des penseurs, l’un sur la mobili­sation citoyenne au service de l’emploi, le second sur le développement durable et la place de l’homme », explique Maria Nowak, présidente de l’Association pour le droit à l’initiative économique (ADIE), qui promeut le microcrédit, et qui préside notre jury.L’engagement bénévole ne faiblit pasDes ­initiatives plus récentes et tout autant porteuses ont aussi été distinguées. C’est le cas de Terracoopa, une coopérative d’activités de l’agriculture biologique et de métiers de l’environnement située dans l’Hérault, dont l’expérience ne demanderait qu’à être développée sur tout le territoire.Car, si foisonnement de projets il y a, on peut aussi regretter le manque d’une plus grande action de la puissance publique pour mettre en musique toutes ces initiatives et leur permettre de changer d’échelle. « Il faut un va-et-vient efficace et permanent entre le local où tout se joue, car les associations sont au plus proche des besoins, et l’échelon national, central, qui doit impulser », plaide Christophe Robert.D’autant que l’intérêt du public est croissant. Le nombre grandissant d’internautes votant à notre Prix coup de cœur sur le site Lemonde.fr l’illustre. Surtout, l’engagement bénévole ne faiblit pas : plus d’un million de Français déjà, en épargnant solidaire, apportent leur pierre au financement de ces structures dont l’impact sociétal et environnemental, certes parfois diffus, est bien réel.Les lauréats 2015 :Lire aussi :Solidarités nouvelles face au chômage : l’action citoyenne au service de l’emploiLire aussi :Terre et humanisme, les promoteurs infatigables de l’agroécologieLire aussi :Avec Terracoopa, le retour à la terre n’est plus une utopieLire aussi :Entraide et insertion au menu de cette cuisine du 9.3Lire aussi :A Madagascar, la potion magique de Nutri’zaza pour lutter contre la malnutritionJury France, présidé par Maria Nowak (présidente et fondatrice de l’ADIE et présidente de l’ADIE International), avec Géraldine Lacroix (directrice du département développement économique et cohésion sociale à la Caisse des dépôts), Jean-Paul Planchou (vice-président du conseil régional d’Ile-de-France), Arnaud Poissonnier (président de Babyloan), Christophe Robert (délégué général de la Fondation Abbé Pierre). Jury international, présidé par Bénédicte Faivre-Tavignot (directrice de la chaire « social business, entreprises et pauvreté » à HEC), avec Xavier de Bayser (banquier, spécialiste de l’investissement socialement responsable), Jérôme Auriac (fondateur de Be-Linked). Partenaires : Fondation Crédit coopératif, France Active, Carac, Amundi, France3.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave Coup de feu en cuisine. Il est 10 heures et Abdel, le chef, est aux manettes. Sous ses ordres, une quinzaine de personnes s’activent pour préparer les repas qui seront ­livrés à des entreprises de la ­région parisienne. Chaque jour, entre 400 et 1 000 petits plats mitonnés avec des produits frais sortent de cette cuisine un peu particulière. Particulière, car la moitié de l’escouade n’a­vait jamais mis les pieds dans ­la restauration auparavant.Bienvenue chez Baluchon. ­Située en plein cœur de la cité Marcel-Cachin de Romainville (Seine-Saint-Denis), l’entreprise permet à des personnes éloignées du monde du travail, habituées aux contrats pré­caires, ou à des décrocheurs sco­laires de bénéficier d’une formation de deux ans devant déboucher sur un emploi stable.« Nous allons chercher du ­chiffre d’affaires dans les zones dynamiques d’Ile-de-France pour créer de l’emploi ici, dans le quartier, où l’offre d’insertion est faible », explique François Dechy, le fondateur, qui, après dix années dans le secteur de la finance solidaire à conseiller des entrepreneurs, est passé de l’autre côté de la barrière.Un dispositif efficaceL’idée de ce trentenaire ? Créer une activité dans la restauration, secteur où la demande d’emploi est constante, en ­permettant aux salariés de rapporter à la maison des repas ­livrés sur leur lieu de travail. La société concocte également des plateaux-repas pour les entreprises et a récemment ouvert deux points de vente à Romainville, dans des zones où l’offre de restauration est rare.Avant de se lancer, François Dechy a utilisé un dispositif aussi méconnu qu’efficace pour peaufiner son projet : le fonds de confiance. Pendant dix mois, il a été salarié d’une entreprise solidaire où il a bénéficié de conseils pour réaliser son étude de faisabilité, la soumettre aux dirigeants…Deux ans après son lancement, la société, qui vise 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires en 2015, emploie déjà 34 salariés, dont 20 en insertion ou en ­apprentissage.De bonnes bases pour solliciter les financeurs ­solidaires et les municipalités de son département. Séduite, la mairie de Romainville met à sa dis­position une cuisine centrale inutilisée depuis des années.Deux ans après son lancement, la société, qui vise 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires en 2015, emploie déjà 34 salariés, dont 20 en insertion ou en ­apprentissage. « C’est un tremplin, explique Najeeb en dressant les plats à conditionner. Depuis dix-huit mois, j’acquiers l’expérience qui me permettra de ­trouver un emploi. » Cet Afghan de 28 ans, qui a obtenu l’asile en 2010, ne devrait pas chercher longtemps : Baluchon compte l’embaucher en CDI comme responsable du ­conditionnement.Quant à Carinne, qui approche de la quarantaine, elle va enfin fêter un CDI après dix ans au RSA. « J’enchaînais les missions courtes, les temps partiels… Ici, on m’a donné le temps d’apprendre un métier », raconte la future responsable de l’approvisionnement.L’équipe encadrante plébiscite aussi ce modèle. « J’en ai fait des cuisines avant, raconte Zhaia, chef de partie auprès d’Abdel. Ici, c’est différent. Nous devons former les nouveaux arrivants sans expérience, ce qui passe par beaucoup d’écoute, de dialogue… Ce côté humain est épanouissant. »Et ceux qui ne pourront pas être embauchés au sein de l’entreprise ? « Nous avons des pistes sérieuses d’emplois pérennes : la restauration est une activité sous tension. Et comme nous allons monter en puissance, nous ­pourrons nouer des partenariats avec des groupes de restauration collective », explique M. Dechy, qui prévoit d’embaucher dix personnes l’an prochain.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.11.2015 à 06h47 • Mis à jour le03.11.2015 à 15h45 | Corine Lesnes (San Francisco, correspondante) Les électeurs de San Francisco se prononcent ce mardi sur le modèle Airbnb. Un scrutin dont la portée va bien au-delà de la Californie : sept ans après sa création, la plate-forme de location de logements temporaires est contestée jusque dans sa ville natale, la capitale de la révolution technologique.Lire aussi :Le référendum Airbnb sème la zizanie à San FranciscoLe scrutin prend la forme d’un référendum populaire : pour ou contre la « proposition F ». Celle-ci renforce la réglementation des locations temporaires. Elle interdit aux habitants de louer leur résidence plus de 75 nuits par an, qu’ils soient ou non présents sur place. Elle impose une déclaration trimestrielle des transactions effectuées. Et — c’est le point le plus contesté — elle autorise les habitants à réclamer des dommages et intérêts à leurs voisins pour non-respect de la loi, une provision qui a déjà semé la zizanie dans les quartiers.La proposition est soutenue par une coalition de militants de gauche, de syndicats, d’hôteliers et d’associations de quartiers. Ceux-ci accusent Airbnb d’inciter de fait à la conversion d’immeubles entiers en hôtels pour touristes, plus rentables que les locations à long terme, alors que le marché de l’immobilier a explosé à San Francisco (le loyer moyen d’un 2 pièces est maintenant de 4 000 dollars). Pour les supporters d’Airbnb, les locations privées permettent au contraire aux habitants de compenser la hausse des loyers en arrondissant leurs fins de mois. Le bénéfice moyen par logeur est estimé à 13 000 dollars par an.Artillerie lourdeAirbnb, qui prépare son entrée en Bourse, a besoin de montrer qu’elle a encore un fort potentiel de croissance. Elle a sorti l’artillerie lourde pour combattre la proposition F : 8 millions de dollars — la moitié de tout le budget de Google en lobbying fédéral en 2014 ! — alors que ses adversaires n’ont réuni que 300 000 dollars. Il est vrai que l’ex-start up a les moyens : elle est maintenant plus valorisée que la chaîne des hôtels Marriott. La campagne a monté en épingle le fait que les habitants seront de fait encouragés à espionner leurs voisins. Et que les logeurs devront déclarer s’ils dorment ou non chez eux quand ils louent. Les publicités montrent un planisphère où San Francisco est rangée à égalité avec les dictatures comme la Corée du Nord.La tactique de la peur (« la proposition F est plus effrayante qu’Halloween »), devrait réussir, si on en croit les sondages, et Airbnb l’emporter facilement. Mais ses opposants promettent d’y revenir en 2016. Pour eux, la plate-forme ne joue pas le jeu des institutions locales. D’une simple recherche dans sa banque de données, elle pourrait facilement débusquer les promoteurs qui mettent de multiples appartements sur le marché ou n’accepter que les logeurs inscrits auprès de la municipalité. Le débat de San Francisco a résonné dans tout le pays. Au-delà d’Airbnb, les Américains commencent à s’interroger sur « l’uberisation de l’économie » ou comme ils l’appellent plus volontiers, « l’économie à la demande » : quel est le prix pour la collectivité de l’enrichissement individuel procuré par les technologies ?Lire aussi :Bras de fer législatif entre  Airbnb et San FranciscoCorine Lesnes (San Francisco, correspondante)Correspondante du Monde aux Etats-Unis basée à San FranciscoSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil et Dominique Gallois Airbus et Boeing ont désormais un concurrent. Lundi 2 novembre, le consortium chinois Comac a présenté au public le premier exemplaire du C919. Le moyen-courrier chinois a effectué ses premiers tours de roue sur le tarmac de l’aéroport de Shanghaï au sortir de la chaîne d’assemblage de Comac. Selon un professionnel sur place, l’avion présente « un niveau de finition élevé ».Le C919 est un appareil moyen-courrier qui veut, à terme, concurrencer l’Airbus A320 et le Boeing 737. Déjà en retard sur son planning initial, le futur avion ne devrait effectuer son vol inaugural qu’au cours du second semestre 2016, et non avant la fin de 2015, comme prévu au départ. De même, les premières livraisons aux compagnies clientes, qui étaient attendues en 2018, ne devraient pas avoir lieu avant 2020.Le premier avion de ligne chinois présenté au public n’est pas tout à fait l’appareil imaginé au lancement du programme, en 2009. A l’origine, Comac devait produire un C919 partiellement assemblé avec des matériaux composites pour alléger l’appareil. Un projet finalement abandonné. Le futur avion sera, comme ses concurrents produits par Airbus et Boeing, principalement constitué d’aluminium.Toutefois, indique un professionnel, « si le C919 ne présente pas de rupture technologique avec le 787 de Boeing ou l’A350 d’Airbus », les derniers-nés, il est d’une conception plus récente que ses rivaux l’A320 et le 737. Les coûts de développement du programme C919 sont évalués à 10 milliards d’euros. Pour séduire les futurs clients, les autorités chinoises ont déjà annoncé que leur moyen-courrier serait 10 % moins cher que la concurrence. Un A320 est facturé, prix catalogue, environ 100 millions de dollars l’exemplaire.Un moteur signé SafranPour être le premier moyen-courrier chinois, le C919 n’en est pas moins aussi très français. Le C919 fait la part belle au motoriste Safran, qui se frotte les mains. Les équipements fournis par le groupe dirigé par Philippe Petitcolin devraient représenter de 25 % à 30 % du prix de l’avion. Safran, en partenariat avec l’américain General Electric (GE), fournira principalement son tout nouveau moteur Leap pour propulser le C919. Un moteur beaucoup plus économe en carburant – environ 15 % de consommation en moins – que son devancier le CFM56 déjà produit par Safran et GE. « Ce sont les Chinois qui ont lancé le Leap en 2009 », rappelle Safran.Depuis, Airbus puis Boeing en ont équipé leurs nouveaux A320 et 737. Le Leap a déjà été commandé à plus de 9 000 exemplaires. Outre les moteurs, Safran fournit aussi la nacelle qui les enveloppe et les câblages électriques. Safran ne craint pas la concurrence : par contrat, le groupe français doit rester le seul motoriste occidental du C919.Lire aussi :Des Airbus de plus en plus « made in China »Avant même d’avoir effectué son premier vol, le C919 a déjà enregistré 517 commandes. En grande majorité auprès de compagnies aériennes chinoises. Toutefois, le futur avion a déjà mis un pied à l’international grâce à une commande d’une dizaine d’exemplaires passée par une compagnie aérienne thaïlandaise à l’occasion du Salon de l’aéronautique de Pékin, fin septembre.Cinq exemplaires en productionUn contrat qui illustre la puissance de la Chine dans sa région. Il est le signe aussi que des compagnies aériennes étrangères ont confiance dans le nouvel avion, qui doit encore obtenir sa certification par les autorités de l’aviation. Avant même d’avoir ce feu vert, Comac a déjà commencé à produire cinq exemplaires du C919, en plus de celui présenté lundi. Quatre serviront à tester le nouvel appareil.La Chine a de grandes ambitions avec son C919. L’objectif de Comac est de vendre environ 2 000 exemplaires de son nouveau monocouloir pour couvrir la moitié des besoins du marché chinois en avions moyen-courriers. Au cours des vingt prochaines années, la demande du marché chinois est évaluée à 6 330 nouveaux appareils, pour une valeur estimée à 950 milliards de dollars (861 milliards d’euros). Sur ce total, les monocouloirs se taillent la part du lion, avec 4 600 appareils, soit près des trois quarts des besoins en avions en Chine.Ce marché fait l’objet d’une vive concurrence entre l’A320 d’Airbus et le 737 de Boeing. Le duopole développe des stratégies différentes. Airbus a raflé 50 % du marché chinois grâce à une usine d’assemblage en fonctionnement depuis 2008 à Tianjin, près de Pékin. Boeing, qui se refusait depuis toujours à produire hors des Etats-Unis, a décidé en septembre d’installer, en association avec Comac, un centre pour aménager ses avions.Lire aussi :Aéronautique : la Chine à la conquête du cielDominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.11.2015 à 15h48 • Mis à jour le07.11.2015 à 17h32 C’est la « marque emblématique la plus forte » qui gagne. A savoir SFR plutôt que Numericable dans le cadre de la fusion entre les deux groupes, a indiqué samedi 7 novembre la direction de la communication de SFR. Numéricable va donc perdre son nom auprès du grand public. Cela « avait été dit il y a bien longtemps », a expliqué à l’AFP Nicolas Chatin, directeur de la communication de SFR, confirmant une information du Parisien selon laquelle la disparition de la marque a été officiellement annoncée aux syndicats en comité d’entreprise mardi.Selon Le Parisien, « les 62 boutiques Numericable disparaîtront dans les mois à venir » et « les employés seront affectés sur la base du volontariat aux boutiques SFR par l’intermédiaire des réseaux de deux filiales ». « Les syndicats attendent des précisions de la part de la direction à la fois sur la fusion des marques et sur l’emploi », a toutefois indiqué à l’AFP Damien Bornerand, de la CGT-SFR.La fusion des deux sociétés était survenue après le rachat en 2014 de SFR par Numericable, filiale du groupe Altice fondé par Patrick Drahi. « Nous redéployons des boutiques et des effectifs, mais nous n’investissons plus que sur une seule marque, à l’instar de ce que l’on vient de faire sur les services aux entreprises », tous passés « sous la marque SFR Business », a expliqué Nicolas Chatin. Les clients Numericable se verront proposer « des offres privilégiées lors de leur évolution vers SFR », a-t-il également précisé.Lire aussi :Numericable-SFR : vers de solutions à l’amiable pour respecter la concurrence  Joël Morio A l’occasion des élections régionales, le Conseil supérieur de l’audiovisuel veille. Les télés et les radios composent.La campagne pour les élections régionales des 6 et 13 décembre s’intensifie. Moins d’un mois nous sépare du premier tour de ce scrutin, le dernier avant la présidentielle. Et les calculettes commencent à chauffer, pas seulement du côté des instituts de sondage, mais au sein même des rédactions des radios et des télévisions. Désormais, elles doivent respecter l’équité entre les différents candidats, sous peine de s’attirer les foudres du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).Chronomètre en main, des bataillons traquent la moindre seconde de temps de parole. Ils sont constitués d’une dizaine de salariés à France Télévisions, trois en moyenne pour TF1 et LCI. « Je n’avais pas mesuré que les règles étaient aussi strictes. Dans la presse écrite, on essaie d’être vigilant à interroger toutes les formations, mais à la radio et à la télévision tout est calculé à la seconde près », confie Christophe Jakubyszyn, chef du service politique des deux chaînes.Question d’équitéA Radio France, c’est une société externe qui est chargée de cette tâche fastidieuse. Une personne pilote le travail de plusieurs stagiaires à BFM-TV ; elle est en relation quasi quotidienne avec la direction de la rédaction pour veiller au respect des équilibres. Pas question de se faire accuser encore une fois de favoriser tel ou tel parti comme ce fut le cas lors des dernières élections départementales. Une critique qui a laissé des... 06.11.2015 à 23h55 • Mis à jour le07.11.2015 à 07h51 | Gilles Paris (Washington, correspondant) Barack Obama a fini par trancher. En annonçant, vendredi 6 novembre, que les Etats-Unis rejetaient la demande de permis de la société TransCanada pour la construction d’un nouvel oléoduc reliant la province canadienne de l’Alberta au golfe du Mexique, le poumon pétrolier du pays, le président des Etats-Unis a mis un terme à des années de polémiques. Le projet Keystone XL nécessitait une autorisation présidentielle du fait de son caractère transfrontalier. D’une capacité d’environ 800 000 barils par jour, courant sur près de 1 900 kilomètres à travers le Montana, le Dakota du Sud et le Nebraska, il devait être raccordé à des tronçons déjà réalisés.Parmi toutes les explications fournies pour justifier sa décision, la plus convaincante a sans doute été la dernière avancée. « Approuver un tel projet aurait affaibli notre position de leader sur le climat », a assuré M. Obama. Le président a également annoncé à cette occasion qu’il sera bien présent à la conférence de Paris sur le climat (COP21) avec ses homologues, en décembre, « autour d’un plan ambitieux pour protéger la planète pendant que nous le pouvons encore ». De nombreux candidats à l’investiture républicaine, dont Marco Rubio et Ted Cruz, l’ont vivement critiqué, assurant qu’ils reviendront sur sa décision s’ils sont élus à la Maison Blanche en 2016.Lire aussi :Keystone XL : sept ans de tractations politiquesL’affaire Keystone XL commence dans une quasi-indifférence en septembre 2008. Une demande de permis est adressée par TransCanada à la Maison Blanche, quelque mois avant que M. Obama ne s’y installe. Le projet fait l’objet tout d’abord de divergences de vue feutrées entre le département d’Etat et l’Agence de protection de l’environnement avant de devenir un sujet de préoccupation pour les défenseurs de l’environnement. En juin 2011, un climatologue de la NASA engagé contre le réchauffement climatique, James Hansen, publie un article retentissant dans lequel il assure que l’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta, plus polluante que la production conventionnelle, va rendre « impossible » une stabilisation du climat.Keystone devient un symboleDeux mois plus tard, des milliers d’opposants se massent pendant deux semaines devant la Maison Blanche (plus de 1 200 sont arrêtés). Des Prix Nobel prennent position contre le projet et chaque déplacement de M. Obama dans le pays est ponctué de manifestations. En novembre, pour tenter de calmer les esprits, les autorités américaines annoncent le lancement d’une étude d’impact approfondie. La mobilisation des opposants provoque celle des défenseurs du projet, longtemps silencieux. Le candidat républicain à la présidentielle de 2012, Mitt Romney, prend fait et cause pour Keystone XL. Après la réélection de M. Obama, le projet devient un sujet de contentieux récurrent entre le Parti républicain et le président, qui se retranche derrière l’étude en cours au département d’Etat pour éviter de se prononcer.Rejoints par les démocrates élus d’Etats concernés par l’exploitation pétrolière, les républicains devenus majoritaires au Sénat, en plus de la Chambre des représentants, finissent par adopter en février un projet de loi en faveur de la construction de l’oléoduc, promesse, selon eux, de la création de milliers d’emplois (pendant les deux années de construction). M. Obama le bloque par son veto. Les mois passent. Redoutant un rejet imminent, TransCanada demande à la surprise générale, le 2 novembre, une pause dans l’étude du département d’Etat. Le consortium a vu juste : le rejet de cette requête précède de quarante-huit heures seulement l’annonce du refus.Vendredi, M. Obama s’est étonné de la dimension symbolique prise par un projet qui n’était, selon lui, ni « l’occasion unique » pour l’économie américaine décrite par ses défenseurs, compte tenu des prix actuellement très bas du pétrole, ni « la voie rapide » pour un « désastre climatique ». Les Etats-Unis, qui consomment toujours plus de pétrole qu’ils n’en produisent, malgré la révolution des huiles de schiste, vont d’ailleurs continuer à importer massivement du pétrole du Canada, devenu en quelques années leur premier fournisseur, loin devant l’Arabie saoudite, le Mexique et le Venezuela. Le refus opposé à Keystone XL ne va pas en effet dissuader les pétroliers présents dans l’Alberta à produire. « Même avec un baril à environ 50 dollars, les installations en place restent rentables. Le prix est actuellement trop faible pour lancer de nouveaux projets, mais il faut plutôt avoir en tête un baril à 70 dollars à moyen et à long terme », estime un expert du secteur s’exprimant sous couvert d’anonymat compte tenu de la consigne de silence en vigueur dans son institution.L’alternance politique survenue en octobre au Canada a privé Keystone XL de son plus fervent défenseur, le premier ministre battu aux législatives, le conservateur Stephen Harper, qui l’avait placé au cœur de la relation bilatérale. Son successeur, le libéral Justin Trudeau, soutient cependant lui aussi l’exploitation des sables bitumineux. Selon l’expert du pétrole, l’alternative au refus du permis annoncée vendredi devrait passer par la modernisation du réseau américain existant, moins direct, et le recours au chemin de fer, plus lent, plus coûteux, et également risqué pour l’environnement. « Cela pourrait jouer pour environ 70 % de ce qui aurait transité par Keystone », assure-t-il.Gilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Tiberghien (Président de Finansol) La loi de transition énergétique du 17 août 2015 et la COP21 de Paris placent inévitablement au centre des débats la question du financement de cette transition, tant au Nord qu’au Sud.L’application de cette loi implique un triplement des investissements nationaux à hauteur de 60 à 70 milliards d’euros par an et le Fonds Vert devrait être doté de 100 milliards de dollars par an à compter de 2020. Ces chiffres vertigineux pourraient démobiliser des citoyens s’estimant impuissants face à des enjeux globaux qui les dépassent.Lire aussi :Climat : la course aux 100 milliards de dollars est bien engagéePourtant, la loi de la transition énergétique ne s’y trompe pas. Pour concourir à la réalisation des objectifs de la politique énergétique, elle prévoit que, « l’Etat, les collectivités territoriales et leurs groupements, les entreprises, les associations et les citoyens associent leurs efforts pour développer des territoires à énergie positive. Est dénommé “territoire à énergie positive” un territoire qui s’engage dans une démarche permettant d’atteindre l’équilibre entre la consommation et la production d’énergie à l’échelle locale en réduisant autant que possible les besoins énergétiques et dans le respect des équilibres des systèmes énergétiques nationaux. Un territoire à énergie positive doit favoriser l’efficacité énergétique, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la diminution de la consommation des énergies fossiles et viser le déploiement d’énergies renouvelables dans son approvisionnement. »Aucun recours n’a été forméLa question posée au Nord et au Sud est celle de savoir comment mobiliser les citoyens à l’échelle locale et sous quelle forme. Des produits d’épargne bancaire comme le Codevair permettent déjà aux épargnants de financer la rénovation énergétique. De même, l’investissement solidaire dans des habitats à basse consommation énergétique ou des projets d’énergies renouvelables (EnR) connaît un essor remarquable.Exemplaire a été la constitution de l’association Éoliennes en Pays de Vilaine. Plus de 1 000 citoyens se sont groupés pour construire deux groupes de quatre éoliennes de 2 MW, assurant l’équivalent de la consommation électrique hors chauffage de 8 000 foyers, et les financer en fonds propres à hauteur de 20 % (2,7 millions d’euros) grâce à l’épargne collectée par des clubs Cigales et par la coopérative Énergie partagée. Signe intéressant de l’acceptation de ces projets dès lors qu’ils sont portés collectivement, aucun recours n’a été formé contre lui.Lire aussi :« Produisons nous-mêmes notre énergie ! »Deux projets identiques sont en cours dans la même région. En Allemagne, 51 % des capacités de production d’EnR sont directement détenues par les habitants. Au vu des expériences étrangères, du Danemark et de l’Allemagne notamment, le Conseil économique et social européen vient de conclure, dans un rapport de janvier 2015, que « le déploiement des énergies renouvelables s’effectue tout particulièrement à un rythme plus soutenu dans les États membres qui ont donné à leurs habitants la possibilité de lancer leurs propres initiatives énergétiques citoyennes, à titre individuel ou de manière collective » et recommande donc aux États membres de faire figurer l’appropriation citoyenne de la production d’énergie renouvelable au rang de leurs priorités.Vers un modèle décentraliséLe système français de production et de distribution d’électricité relevant d’un modèle centralisé depuis sa nationalisation en 1946, il faut le faire évoluer vers un modèle plus décentralisé et redonner des marges de manœuvre aux citoyens et aux territoires : 1 % seulement de la production d’EnR est actuellement détenue par les citoyens !Lire aussi :Climat : ultimes négociations avant ParisLa France devrait donc se fixer un objectif ambitieux en cette matière, par exemple 15 % d’EnR produite par les citoyens en 2030. Il n’y aura pas de transition énergétique ni de succès dans la lutte contre la précarité énergétique si les citoyens ne sont pas mobilisés pour lancer de tels projets et les financer et, par là, incités à changer leur mode de vie et de consommation sur leur territoire.Oui, les citoyens peuvent, en leur triple qualité de consommateur, de producteur et d’épargnant, jouer un rôle dans la transition énergétique, en se réappropriant la production et la consommation d’énergie. La finance solidaire et la coopérative sont deux leviers qui peuvent catalyser ce mouvement redonnant toute sa place à la société civile entre l’Etat et le marché et un sens concret et pratique à l’épargne.Frédéric Tiberghien (Président de Finansol) 06.11.2015 à 17h18 • Mis à jour le07.11.2015 à 12h53 | Florence Evin Fermé le 15 février, pour dépôt de bilan, le Musée Maillol rouvrira en septembre 2016, comme l’a annoncé Olivier Lorquin, président de la Fondation Dina Vierny, propriétaire du musée. Culturespaces prend en charge la totalité du fonctionnement muséal, comme elle le fait déjà à Paris pour le Musée Jacquemart-André, propriété de l’Institut de France.La future programmation devrait remettre à l’honneur l’art moderne et contemporain, « l’ADN du Musée Maillol », tel que l’avait voulu sa fondatrice Dina Vierny, modèle et muse du sculpteur Aristide Maillol (1861-1944) de cinquante-huit ans son aîné. Dina Vierny s’est consacrée jusqu’à sa mort, en 2009, à rendre publique l’œuvre de son mentor, après avoir offert à l’Etat, en 1964, sous l’égide d’André Malraux, la vingtaine de figures féminines monumentales exposées dans le jardin du Carrousel aux Tuileries, à Paris. C’est elle aussi qui a acquis et restauré l’hôtel particulier de la rue de Grenelle, à Paris, pour y loger le Musée Maillol, en 1995, et exposer l’œuvre et les collections de l’artiste.Olivier Lorquin, fils de Dina Vierny, « le patron [du Musée Maillol] nous a confié la production des expositions temporaires, celle de la collection permanente, de l’audio-guide, et de la gestion, tout ça à nos risques et périls, avec la mise à disposition des lieux bien entretenus, bien climatisés, précise Bruno Monnier, fondateur et président de Culturespaces. Il n’y aura plus de direction artistique, nous déciderons ensemble de la programmation. Avec Sophie Aurand-Hovanessian, administratrice, directrice de la programmation culturelle de Culturespaces, qui pilote le service des expositions avec une équipe de dix personnes, à Jacquemart-André, comme à Caumont Centre d’Art ouvert au printemps dernier à Aix-en-Provence ». Des expositions moins courues qu’espéréCette annonce met un terme à l’incertitude qui pesait sur le sort du Musée Maillol fermé dans l’urgence, il y a huit mois, alors qu’était annoncée une exposition sur le thème du baiser dans l’art, depuis la Renaissance, et qui devait ouvrir un mois plus tard. « Je retrouve mes ailes, la liberté que j’avais perdue, une envie de faire. On déborde d’idées. C’est un accord sur l’émotion, s’emporte Olivier Lorquin. Avec Patrizia Nitti, j’étais un peu en deçà, j’observais ce qui se passait chez moi. Patrizia Nitti avait de l’entregent , on a fait des choses formidables ensemble. Sa société Tecniarte a déposé le bilan, il y a eu rupture de contrat. J’ai tourné la page. »Tecniarte, qui gérait le musée, a fait les frais d’une baisse de fréquentation avec des expositions moins courues qu’espéré, plombant la trésorerie, après des investissements colossaux et nécessaires pour la mise aux normes du musée. La pétulante Patrizia Nitti, qui a retrouvé son fief romain, estime que l’arrivée de Culturespaces à Maillol « est une révolution ». « Jamais, dit-elle, Culturespaces n’acceptera les conditions qui m’étaient imposées. Olivier Lorquin m’a donné les clefs du musée et la mauvaise gestion de la Fondation Dina Vierny, avec l’impossibilité d’y remédier. J’ai été très mal conseillée par mes avocats. Toutes les améliorations extrêmement coûteuses, c’est moi qui les ai faites, pour plus d’un million d’euros. C’était vital. J’ai rendu un musée moderne ».Entre 180 000 et 350 000 visiteurs annuelsCe qu’apprécie son successeur Bruno Monnier : « J’ai été agréablement surpris, reconnait-il, de trouver des infrastructures au top niveau. L’équipement du musée est prêt ». Le contrat signé avec M. Lorquin prévoit le versement, par Culturespaces au Musée Maillol, d’un « loyer fixe pour les mille mètres carrés d’exposition et un partage des excédents de la billetterie – sur les frais engagés », ajoute Bruno Monnier qui vise 300 000 visiteurs par an. Un objectif raisonnable pour un musée dont les entrées oscillaient, selon les têtes d’affiche, entre 180 000 et 350 000 visiteurs – notamment pour Basquiat, en 1997, et Pompéi en 2011.« Revenir aux fondamentaux », telle est l’obsession d’Olivier Lorquin. D’ores et déjà, les thèmes porteurs retenus pour les deux expositions temporaires annuelles, de l’automne et du printemps, confirment le parti-pris : « la représentation du corps dans l’art moderne et contemporain », « Aristide Maillol, ses amis et les artistes de son temps », « Dina Vierny, muse de Maillol, galeriste et collectionneuse », ou encore « les couples artistes ».Culturespaces, société privée, s’occupera de tout, de l’accueil, de la billetterie, des visites comme de la gestion des activités annexes – librairie-boutique, café, réceptions. Sur le modèle de ce qu’elle fait dans les treize autres sites à sa charge, des Carrières de lumière des Baux-de-Provence aux Théâtre et Arènes de Nîmes, jusqu’à la Villa Ephrussi de Rothschild sur la Méditerranée .La cour pavée de l’Hôtel Bouchardon, qu’a connue Alfred de Musset qui logeait au premier étage, va retrouver son éclat d’origine derrière le fameux porche d’entrée, dit « de la Fontaine aux quatre saisons » pour ses figures sculptées. Florence EvinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Cette fois, un grand pas a été fait dans la direction d’un relèvement des taux d’intérêt aux Etats-Unis dès le mois de décembre. Le rebond enregistré en octobre sur le marché de l’emploi constitue, en effet, un signal clair pour que la Réserve fédérale (Fed) décide d’un resserrement monétaire lors de sa prochaine réunion.Lire aussi :Etats-Unis  : la Fed coincée par la faiblesse de l’emploiL’économie américaine a créé 271 000 emplois le mois dernier, a annoncé, vendredi 6 novembre, le département du travail. Le taux de chômage est ainsi tombé à 5 %, soit 0,1 point de moins qu’en septembre. C’est le niveau le plus faible depuis avril 2008. Surtout, la Fed considère que l’économie est en situation de plein-emploi lorsqu’un taux de sans-emploi de 4,9 % est atteint.Après trois mois décevants au cours desquels le nombre de créations d’emploi était en moyenne de 187 000, le marché du travail est donc reparti nettement de l’avant en octobre. Mieux : le salaire horaire du secteur privé a connu une légère embellie, avec une progression de 2,5 % sur un an, supérieure à la moyenne de 2 % qui était jusqu’à présent constatée.Un plus bas niveau depuis mai 2008« Une hausse des taux d’intérêt apparaît désormais comme l’issue la plus probable », estime Paul Ashworth, le chef économiste de Capital Economics. « Ce n’est qu’un chiffre », a relativisé Charles Evans, le président de la Fed de Chicago, sur la chaîne CNBC, indiquant que l’accélération de la hausse des salaires et de l’inflation sont les indicateurs qui détermineront un éventuel resserrement monétaire.Les traders sur les marchés à terme estiment désormais à 70 % la probabilité d’une hausse des taux dès le mois de décembre, alors que celle-ci n’était que de 58 % avant la publication des chiffres de l’emploi du mois d’octobre. Ceux-ci s’ajoutent aux dernières déclarations de la présidente de la Fed, Janet Yellen, qui, lors d’une audition devant le Congrès américain, a évoqué une « possibilité réelle » d’un relèvement des taux en décembre.L’amélioration du marché de l’emploi est palpable quand on prend en compte une mesure plus large du chômage. Ce que le département du travail appelle dans son jargon le « U6 », c’est-à-dire le taux comprenant également les personnes qui ont abandonné leurs recherches et celles qui occupent un travail à temps partiel, mais qui voudraient un poste à plein temps. Le U6 est également en baisse.Pris sous cet angle, le chômage s’établit à 9,8 %, soit son plus bas niveau depuis mai 2008. Toutefois, il reste largement supérieur à ce qu’il était dans les phases précédentes de reprise. Octobre marque donc une étape importante du redressement du marché de l’emploi. Plus de 122 millions d’Américains ont un emploi à plein temps, un niveau désormais supérieur à ce qu’il était en décembre 2007 (121,6 millions), date du début officiel de la récession.AnomaliesL’embellie sur le front de l’emploi doit être relativisée, car, dans le même temps, la population globale a continué à augmenter. Ainsi, le taux de participation, c’est-à-dire le nombre de personnes en âge de travailler qui ont un emploi ou qui en cherchent effectivement un, continue de baisser. En octobre, le recul est encore de 0,2 point, à 62,4 %, un plancher qui n’avait plus été atteint depuis 1977.Ce qui est encore plus troublant, c’est l’évolution de l’emploi dans la catégorie des 25-54 ans. Alors que l’économie américaine a créé plus de 2 millions d’emplois en un an, cette catégorie fait du surplace, elle devrait pourtant constituer le principal moteur du marché du travail. Sur les douze derniers mois, le taux de participation des 25-54 ans est stable à 77 %, à comparer avec les 80 % de 2007. Les chiffres du mois d’octobre sont encore plus parlants. On s’aperçoit que l’essentiel des gains de créations d’emploi est capté par les plus de 55 ans. En données brutes (sans retrancher les destructions d’emplois), cette dernière tranche d’âge a gagné 378 000 emplois, alors que les 25-45 ans en ont perdu 35 000 !L’amélioration est donc bien là, mais elle cache de fortes disparités et des anomalies, qui indiquent que la crise a laissé des traces profondes. Comme le souligne le think tank The Hamilton Project, l’économie américaine a encore besoin de créer 2,9 millions de postes pour retrouver les niveaux d’emploi d’avant récession, compte tenu de l’accroissement de la population. Même si les statistiques d’octobre sont de nature à inciter la Fed à agir, l’idée que le plein-emploi serait atteint reste néanmoins toute relative.Lire aussi :Fed, une insupportable attenteStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Cheysson-Kaplan #container_14467314135{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14467314135{ height:400px; } #container_14467314135 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14467314135 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14467314135 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14467314135 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Évolution du nombre de mariages et de pacsSource : Inseerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14467314135", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2000","2001","2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Mariages", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 305234 ], [ "", 295720 ], [ "", 286169 ], [ "", 282756 ], [ "", 278439 ], [ "", 283036 ], [ "", 273914 ], [ "", 273669 ], [ "", 265404 ], [ "", 251478 ], [ "", 251654 ], [ "", 236826 ], [ "", 245930 ], [ "", 231225 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Pacs", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 22271 ], [ "", 19629 ], [ "", 25305 ], [ "", 31570 ], [ "", 40080 ], [ "", 60462 ], [ "", 77347 ], [ "", 101992 ], [ "", 145938 ], [ "", 174584 ], [ "", 205561 ], [ "", 152169 ], [ "", 160639 ], [ "", 168126 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Avec plus de 168 200 pacs conclus en 2013, selon les derniers chiffres disponibles, le nombre de couples pacsés avoisine les deux millions. Au fil du temps, leur statut a progressivement été aligné sur celui des couples mariés. Mais il subsiste encore quelques différences dont les partenaires n’ont pas toujours conscience. Petit tour des principales limites du pacs.Lire aussi :Pacs, mariage : les précautions à prendre avant de s’engagerPas de filiation automatiqueLe partenaire de pacs n’est pas présumé être le père des enfants de sa compagne et doit les reconnaître pour établir son lien de parenté à leur égard. Si cette reconnaissance est effectuée dans l’année de la naissance, les couples pacsés ont alors les mêmes droits et les mêmes devoirs à l’égard de leurs enfants que les couples mariés. Pas de prestation compensatoire En cas de séparation, le partenaire de pacs qui se retrouve dans une situation financière difficile ne peut pas prétendre au versement d’une prestation compensatoire, à l’instar de ce qui est prévu pour les couples mariés qui divorcent.Pas d’héritage sans testamentBien qu’étant exonérés de droits de succession dans les mêmes conditions que les couples mariés, les partenaires de pacs ne sont pas héritiers l’un de l’autre. S’ils souhaitent transmettre tout ou partie de leurs biens à leur décès à leur partenaire survivant, ils doivent rédiger un testament. Avec une contrainte supplémentaire s’ils ont des enfants : leur marge de manœuvre est plus réduite que celle des couples mariés. En présence d’enfants, qu’ils soient communs ou nés d’une union précédente, ils ne peuvent pas léguer à l’autre plus que la quotité disponible ordinaire de leur succession (c’est-à-dire la moitié de sa succession si la personne a un enfant, le tiers si elle en a deux et le quart si elle en a trois ou plus).Pas de pension de réversion Tous les régimes de retraite obligatoires prévoient le versement d’une partie de la pension de retraite d’un assuré décédé (ou de celle à laquelle il aurait pu prétendre) à son conjoint survivant. Ce droit n’a pas été étendu aux partenaires de pacs : ils n’ont droit à rien au décès de leur partenaire.Lire aussi :Pour partager sa retraite, l’amour ne suffit pasDes donations sous conditionsLes donations entre partenaires de pacs sont soumises aux droits de donation après un abattement de 80 724 euros, comme pour les couples mariés. Mais attention, si le pacs est rompu dans l’année de sa signature ou l’année suivante pour un motif autre que le mariage des partenaires entre eux ou le décès de l’un deux, l’abattement est remis en cause. Autrement dit, les droits de donation seront dus sur la totalité de la donation.Lire aussi :« Le piège fiscal des donations entre pacsés »Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Jean-Michel Bezat L’or noir brille aujourd’hui d’un bien sombre éclat – surtout pour les entreprises fournissant des services aux compagnies pétrolières. Depuis que les cours se sont effondrés pour tomber à 50 dollars le baril, Exxon, Shell, BP ou Total sont devenus très regardants sur leurs dépenses d’exploration-production d’hydrocarbures et leur commandent moins d’études sismiques et moins d’équipements pour exploiter leurs découvertes. Les grands du métier, comme Schlumberger, Halliburton, Baker Hughes, Technip ou Saipem, résistent grâce à leur poids financier et à la diversité de leurs activités – non sans tailler à la hache dans leurs effectifs.Pour son malheur, le français CGG (ex-Compagnie générale de géophysique) n’a pas cette taille critique et souffre dans son cœur de métier de l’« échographie » des fonds marins, recueil de données précieuses qu’elle vend aux pétroliers. Après la perte de près d’un milliard d’euros au troisième trimestre annoncée le 5 novembre, la société va supprimer 930 emplois, dont un tiers en France. Ils s’ajouteront aux 2 000 départs annoncés il y a quelques mois.Des acteurs devenus économesLe patron de la CGG, Jean-Georges Malcor, reconnaît qu’il n’entrevoit toujours pas la fin de la tempête. Pas plus que son vieux comparse, Thierry Pilenko. Le PDG du français Technip se prépare aussi à « une crise profonde et durable », sans précédent depuis le contre-choc de 1986 et l’effondrement des prix, et il a dû annoncer 6 000 suppressions de postes (sur 38 000) en juillet.M. Malcor, un centralien arrivé de Thales (marine, aéronautique) en 2010, se dit prêt à ouvrir la porte à des minoritaires pour recapitaliser sa société. « J’insiste sur le mot “minoritaires” », souligne-t-il, comme pour conjurer le spectre d’une nouvelle OPA hostile. Il y a un an, M. Pilenko lui avait offert 1,5 milliard d’euros pour le racheter. Il avait rejeté l’offre, notamment parce que le patron de Technip voulait en profiter pour vendre les onze navires restants à CGG… qui vient de se résoudre à en céder six en 2016. La pépite CGG vaut sans doute moins de 1 milliard aujourd’hui. Une cible en or.M. Pilenko dit avoir tourné la page de CGG. Mais pourquoi cette société aurait-elle aussi vite perdu de son intérêt ? Et jusqu’à quand le « capitaine Malcor » pourra-t-il tenir la barre seul et CGG rester un « pure player » ? La consolidation du secteur est en cours. Ceux qui n’ont qu’un métier seront « les premiers à souffrir », analyse le patron de Technip. Les autres devront leur salut à la qualité financière et technique de leurs offres. Celles-ci devront, selon lui, mieux intégrer tous les métiers et participer dès leur conception à des projets pétro-gaziers très gourmands en capitaux.Naguère follement dispendieux, les pétroliers sont devenus économes, aiguillonnés par les actionnaires et la chute des prix du brut. Ils ne reviendront pas avant longtemps à leur exubérance passée.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.11.2015 à 13h36 • Mis à jour le06.11.2015 à 15h41 | Martin Untersinger et Sarah Belouezzane Enfin là. Un mois après sa présentation initiale et sa mise en ligne pour consultation par le grand public, le projet de loi pour une République numérique devait être présenté par Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat chargée du secteur, vendredi 6 novembre à Bercy.Attendu à l’Assemblée nationale en décembre, ce texte, qui a vocation selon le gouvernement à accompagner la société dans sa transition numérique, a été élaboré de façon inédite  : d’abord rédigé à partir d’une grande consultation publique, il a été soumis, pendant plusieurs semaines, aux commentaires des citoyens qui pouvaient proposer des modifications.Résultat, 8  500 contributions ont été apportées par un peu plus de 20 000 personnes. Le gouvernement a fait son tri   : 10 nouveaux articles ont été ajoutés à un projet de loi qui en comportait 30. Sept d’entre eux sont directement inspirés des propositions des citoyens, les autres ont subi de multiples modifications.Davantage de transparence dans les algorithmesPréoccupés par les décisions administratives prises par des algorithmes, les citoyens ont, par exemple, demandé à être mieux informés sur leur fonctionnement. Une situation qui concerne, entre autres, les futurs bacheliers voulant s’inscrire à l’université. Les logiciels utilisés pour les choix d’admission post-bac sont gérés par ce genre de formules mathématiques. Cette année, plusieurs dizaines de milliers d’étudiants n’ont obtenu aucun de leurs choix. Un article prévoyant ce cas de figure a été ajouté   : l’utilisation d’un algorithme pour la prise d’une décision administrative sera désormais systématiquement notifiée. La formule pourra même être rendue publique pour plus de transparence en cas de litige.Lire aussi :Des centaines de bacheliers n’ont toujours pas d’université pour la rentréeAutre demande forte des contributeurs   : la facilitation de la publication des données par les administrations, les services publics industriels et commerciaux et les établissements publics à caractères industriel et commercial.Liste noire publique«  Aujourd’hui, pour créer de la valeur, il faut favoriser la circulation des données  », déclarait Mme Lemaire au Monde en septembre. Un article a ainsi été modifié pour donner des pouvoirs plus contraignants à la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA). L’institution pourra désormais, par exemple, mettre en demeure les administrations qui refuseront de se plier à la loi. Et les mettre sur une liste noire publique ou saisir le tribunal administratif si elles ne s’exécutent pas. «  L’objectif est que les administrations publiques appliquent effectivement les obligations d’ouverture des données publiques prévues par la loi  », indique le gouvernement. Le projet de loi prévoit désormais aussi d’empêcher les administrations qui doivent publier leurs données de mettre en place des règles pour en bloquer la réutilisation.La fusion de la CNIL et de la CADA, un temps annoncée, devrait finalement prendre la forme d’un simple rapprochement : le président de la CADA siégera dans le collège de la CNIL, et inversement. Sur certains sujets concernant les deux institutions, ces dernières pourront se réunir sous la forme d’un collège unique.Lire aussi :Le gouvernement veut fusionner la CNIL et la CADALa mort numérique est aussi au menu, avec la possibilité de faire certifier une personne de confiance auprès d’un notaire. Ce tiers devra être reconnu par les plates-formes et pourra ensuite gérer les comptes mail ou réseaux sociaux et les informations d’un internaute après sa mort, conformément à ses volontés. Plus largement, les directives concernant l’attitude à adopter vis-à-vis des comptes d’une personne décédée ne devront finalement pas suivre un format précis, ce qui laissera plus de latitude aux internautes désireux d’assurer leur héritage numérique.Sur la question du libre accès aux articles scientifiques financés par des fonds publics, les contributions des chercheurs ont été nombreuses. Certaines se sont frayé un chemin dans le projet de loi, comme la réduction du délai pendant lequel un article scientifique ne peut pas être diffusé librement.« La consultation en ligne a démontré une très forte mobilisation des internautes demandant la reconnaissance et la promotion du chiffrement des communications », note par ailleurs le gouvernement, qui a donc choisi de confier à la CNIL une mission de promotion des technologies de chiffrement des données. Cette question fait l’objet d’un débat entre les géants de la technologie, qui proposent de plus en plus d’outils en ce sens, et les autorités de plusieurs pays occidentaux qui accusent ces entreprises de compliquer les enquêtes criminelles et terroristes. Le gouvernement a choisi de ne pas faire droit à la demande, formulée notamment par La Quadrature du Net, d’abroger l’article 132-79 du code pénal qui prévoit d’aggraver certaines peines lorsque la cryptographie est impliquée.Lire aussi :Chiffrement des téléphones : le procureur de Paris rejoint la lutte contre Apple et GoogleA l’instar de cette demande, de nombreuses propositions issues de la consultation n’ont pas été retenues. On peut par exemple citer la réintroduction du juge judiciaire dans l’architecture mise en place par la très contestée loi sur le renseignement. De même, malgré l’insistance exprimée par les internautes sur la plate-forme de consultation en ligne pour introduire une forme d’obligation pour l’administration d’utiliser les logiciels libres, le gouvernement a préféré ne pas aborder cette question dans la loi. Selon lui, l’ordonnance publiée par le gouvernement à ce sujet en 2012, un « accompagnement sur le terrain et [la] promotion des initiatives des administrations » sont préférables.Lire aussi :Données et vie privée... ce que contient le rapport de la Commission numériqueEnfin, un article a été spécialement ajouté pour garantir aux e-sportifs, ces spécialistes des compétitions de jeux vidéo, un statut officiel. Le gouvernement devra préciser ultérieurement les contours de la loi sur les jeux d’argent, afin d’en extraire les compétitions d’e-sport. L’économie des start-up est toujours absente du projet de loi, elle sera intégrée à d’autres textes.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard « L’argent de la redevance ne doit pas servir à consolider le cours de Bourse de TF1. » Ce genre de phrases offensives, la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, et son entourage, en ont prononcé plusieurs depuis l’annonce, jeudi 29 octobre, du rachat par TF1 du troisième producteur français, Newen. Dans la polémique qui agite depuis le secteur, plane une menace latente : des programmes du service public pourraient-ils passer aux mains de TF1 ? Jeudi, les scénaristes de « Plus belle la vie » ont même demandé que « Newen garantisse contractuellement que [la série qu’elle produit] sera diffusée sur France 3 dans les années qui viennent ».Clause tacite de reconductionPourtant, selon une source proche du dossier, les contrats de « Plus belle la vie » contiennent une clause de tacite reconduction. Celle-ci donne le pouvoir à France Télévisions de garder l’émission sur ses antennes. Le risque que « Plus belle la vie » soit accaparée par TF1 contre la volonté de l’entreprise publique serait donc exagéré. France Télévisions « ne commente pas le contenu des contrats ». Fabrice Larue, le patron de Newen, ne s’est pas exprimé publiquement depuis l’annonce de la transaction. « Mme Ernotte utilise le deal Newen-TF1 pour obtenir des choses en contrepartie, notamment auprès des pouvoirs publics », estime une source proche des discussions.Au-delà, chacun dans ce dossier joue sa partition, avec des stratégies de communication différentes. « Le projet de Newen et TF1 cristallise une partie des questions qui traversent le secteur depuis des années », estime une source au ministère de la culture. Deux logiques entrent en collision : celle qui a mené à la législation actuelle, imposant aux chaînes de faire produire la majorité de leurs programmes par des sociétés « indépendantes », pour favoriser la créativité. L’autre, en vogue au gouvernement, souhaite voir créer des « champions » français de l’audiovisuel, plus gros et diversifiés, pour répondre à la concentration en Europe et à la montée en puissance des plateformes « dérégulées » comme Google ou Netflix. Le rachat de Newen est dans cet air du temps, à ceci près que TF1 a choisi une entreprise qui fait les trois quarts de son chiffre d’affaires avec le service public.Que cherche à obtenir Delphine Ernotte ? D’abord, des contreparties dans les contrats qu’elle a avec Newen, qui comprennent « Plus belle la vie », mais aussi « Les maternelles » ou « Le journal de la santé », pour un montant annuel total estimé à 100 millions d’euros.« Plus belle la vie », que « France Télévisions finance depuis le début il y a dix ans, appartient juridiquement à Newen, mais je ne vois pas pourquoi on ne peut pas dire qu’il appartient aussi à France Télévisions », a dit Delphine Ernotte à un colloque de NPA Conseil, mardi 3 novembre. Toutefois, ce programme a été réalisé avant que la loi donne en 2013 le droit aux chaines de détenir des parts de coproduction sur les œuvres. Tout est donc affaire de négociation avec Newen, qui sera peut-être plus enclin à proposer davantage de programmes pour le même prix, plutôt qu’à céder des droits.En parallèle, France Télévisions menace d’arrêter certains contrats avec Newen : « Les maternelles », à l’audience fragilisée, pourrait ne pas passer l’été 2016. Et, pour la suite de « Plus belle la vie », qui doit être renégociée en 2016, « rien n’est sûr », a dit le secrétaire général de France Télévisions Christian Vion, sur France Inter jeudi. Pour Newen, c’est le risque de voir son entreprise affaiblie.Eviter les réformes gênantesAutre angle d’attaque important : Mme Ernotte a demandé à avoir « comme pour les chaînes privées, une part de 25 % de production “dépendante”». En effet, France Télévisions n’a le droit de produire que 5 % de ses programmes en interne. Fleur Pellerin envisage de relever ce taux.Ce chantier explique en partie la réaction d’un autre acteur : les producteurs, qui ont soutenu Mme Ernotte, via les syndicats SPI et USPA. Ce dernier a publié, mardi 3 novembre, un communiqué de soutien à Delphine Ernotte et exclu Newen de ses rangs. L’USPA a aussi taclé Fleur Pellerin, qui a qualifié à chaud le deal Newen-TF1 de « beau projet ». Pour le président du syndicat, Thomas Anargyros, « la décision de Newen de se vendre à TF1 porte un coup sévère aux discussions plus globales que nous menions avec France Télévisions ». L’enjeu : trouver de nouveaux partages de droits avec le groupe, notamment pour la plateforme de vidéo à la demande envisagée par Mme Ernotte. France Télévisions dépense 400 millions d’euros par an en production extérieure. En négociant avec Mme Ernotte, les producteurs veulent éviter des réformes plus gênantes, comme le relèvement des parts de production internes aux chaînes.Fleur Pellerin, elle, assume s’être exprimée tôt sur le rachat. Elle n’avait pas seulement salué un projet qui rencontre sa volonté de faire émerger des « champions » français, rappelle-t-on. Elle avait aussi dit qu’elle veillerait à « l’indépendance » de l’activité de Newen. A ce sujet, selon une source proche du dossier, le projet d’accord avec TF1 – transmis à l’autorité de la concurrence – prévoit que la chaîne n’aura pas accès aux conditions et aux marges des contrats passés avec ses concurrentes.Du côté de TF1, on s’exprime peu, en raison des négociations en cours. Mais on insiste sur le fait qu’acheter Newen vise à diversifier les recettes, pas à nourrir les antennes. La filiale du groupe Bouygues a toutefois sous-estimé la vivacité de la réaction de Mme Ernotte, s’étonne un connaisseur du dossier. Contrairement à Mme Pellerin, la présidente de France Télévisions n’a pas été prévenue avant l’annonce de la transaction, jeudi 29 octobre. « TF1 a voulu communiquer vite car, la veille, était annoncée le successeur du PDG Nonce Paolini et des résultats trimestriels mitigés », pense cette source. Fabrice Larue, le PDG de Newen, doit revoir Delphine Ernotte dans les prochains jours. La première entrevue, mardi, a été jugée très froide. La prochaine sera-t-elle l’occasion d’un dégel ?Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pierre Breteau et Samuel Laurent A 13 613 euros le scanner et l’imprimante, plus de 5 000 euros pour ajouter un œilleton à la porte… les militaires de l’Hexagone Balard — le « Pentagone à la française », construit par l’intermédiaire d’un partenariat public-privé (dit aussi « PPP ») et inauguré jeudi 5 novembre —, vont de surprise en surprise.Ce bâtiment, qui abrite le ministère de la défense mais aussi les états-majors de l’armée, a été construit par un consortium d’entreprises, et ce sont ces entreprises qui le gèrent désormais, le ministère n’est qu’un client dans ses propres murs. Ce qu’on appelle un « partenariat public-privé ». Une forme de contrat entre Etat et secteur marchand, qui a connu un grand succès durant la décennie 2000, mais devient de plus en plus décrié.1. Qu’est-ce qu’un PPP ?C’est un mode de financement dans lequel une autorité publique fait appel à des prestataires privés pour financer et gérer un équipement qui assure un service public ; une « mission globale », et donc négociée comme un tout. Apparu au Royaume-Uni en 1992, le modèle a été importé en France en 2004 sous le nom de « contrat de partenariat (CDP) de l’Etat et de ses établissements publics ».Il a connu un fort succès durant les années 2000, car il permet à des collectivités locales et un Etat toujours plus endettés de continuer à assumer des investissements et de nouvelles compétences, en les déléguant en pratique au privé.En effet, dans plusieurs types de montage, l’Etat ou la collectivité transfère les gros investissements nécessaires à la construction d’un ouvrage public au secteur privé, sans les porter sur sa dette. Pour une collectivité déjà lourdement endettée, le PPP est donc un moyen de continuer à agir et à afficher des réalisations.Mais il s’agit là souvent d’un choix de court terme : l’Etat ou la collectivité, en faisant ce transfert, se condamne à régler, durant des années un loyer ou des frais à son partenaire marchand, selon des contrats aux clauses multiples et souvent peu à l’avantage des collectivités ou de l’Etat.2. Qui peut faire appel à un PPP ?Toute autorité publique peut recourir à ce type de contrat : une collectivité territoriale (région, département, commune), l’Etat ou tout établissement public (SNCF, Pôle Emploi...).En revanche, tout le monde ne peut pas y répondre. L’ordonnance qui a créé les contrats de partenariat a prévu toute une série de personnes exclues de ces contrats, dont les individus condamnés dans des affaires de stupéfiants, de terrorisme ou plus simplement de fraude au Trésor public, trafic d’influence ou malversations.3. Quels types de PPP existent ?Le terme de « PPP » désigne l’ensemble des partenariats, mais il en existe de nombreuses formes  :Les plus nombreux sont :les délégations de service public (DSP) : il s’agit non d’un bien ou d’un terrain, mais d’un service public, dont la gestion est confiée au privé. A la différence d’un marché public, dans le cas d’une DSP, le partenaire privé se rémunère à partir de l’exploitation du service. Les cas classiques de DSP sont la gestion d’un théâtre ou d’un cinéma appartenant à la ville, ou le fait de confierLa forme la plus critiquée est :les contrats de partenariat (CDP). Introduite en 2004, cette forme juridique permet à l’Etat ou à une collectivité locale de déléguer tout ou partie d’une série d’actions : financement, entretien, rénovation, exploitation, maintenance et gestion d’ouvrages ou équipements nécessaires à un service public. Ces contrats, les plus souvent décriés, sont en cours de réforme  ;Les autres cas :les baux emphytéotiques administratifs (BEA) : ce type de contrat permet à une collectivité (il n’est pas autorisé pour l’Etat) de louer un terrain à un acteur privé, qui construira un ouvrage immobilier sur ce terrain, ouvrage qu’il pourra ensuite exploiter, la collectivité conservant la propriété du terrain, et récupérant l’ouvrage construit dessus à l’issue du bail (qui peut durer de 18 à 99 ans) ;les baux emphytéotiques hospitaliers (BEH), selon le même principe que les précédents, mais pour les hôpitaux. Ces derniers peuvent céder une partie de leurs terrains dans à peu près les mêmes conditions que les collectivités ;les autorisations d’occupation temporaire-location avec option d’achat (AOT-LOA) : proches de baux emphytéotiques, ces dispositifs permettent là encore à une collectivité ou à l’Etat de céder temporairement une propriété à un tiers privé pour qu’il y réalise un ouvrage. La différence étant dans le fait que l’Etat ou la collectivité peuvent ensuite racheter l’ouvrage avant la fin du bail.4. Combien de partenariats sont en cours en France ?On l’a vu, ce sont avant tout les contrats de partenariat (CP) qui concentrent les critiques. Au mois d’août 2014, la mission d’appui aux partenariats public-privé (MAPPP), un organisme public chargé de faciliter ces partenariats – et dont l’impartialité est parfois critiquée – comptabilisait ainsi 149 contrats de partenariat (hors délégations de service public, qu’elle ne compte pas) signés par des collectivités locales, pour un montant d’investissement de 4,07 milliards d’euros, à comparer aux 10,7 milliards d’euros de contrats de partenariat signés dans le même temps par l’Etat.Plus de 540 projets de contrats de partenariat ont été identifiés par la MAPPP depuis la publication de l’ordonnance de 2004. Sur 149 contrats passés par des collectivités recensés en 2014, pour un total de plus de 4 milliards d’euros, 41 % concernaient des équipements urbains, 22 % des bâtiments, 14 % des équipements sportifs et culturels. #container_14467384667{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14467384667{ height:500px; } #container_14467384667 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14467384667 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14467384667 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14467384667 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de partenariats public-privé depuis 2011Source : CEFOPPrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14468032759", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Régions","Départements","Communautés d'agglomération","Syndicats municipaux","Communes"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Part dans les PPP", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Régions", "y": 7, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Départements", "y": 15, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Communautés dagglomération", "y": 9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Syndicats municipaux", "y": 5, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Communes", "y": 64, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});5. Quels sont les avantages et les inconvénients des partenariats?Le principal intérêt de ces partenariats est de ne pas avoir à s’endetter au moment du financement d’un stade ou de la construction d’un hôpital, puisque la construction est à la charge du partenaire privé. Pour l’autorité publique, ce type de contrat offre une solution séduisante car elle n’a qu’un seul interlocuteur.En 2014, la commission des lois du Sénat a publié un rapport qui dénonce la formule du PPP en les qualifiant de « bombes à retardement ». La Haute Assemblée évoque des « effets néfastes notamment pour les générations futures » en particulier en raison des « loyers » dont doit s’acquitter l’autorité publique, parfois pour de très longues durées. Les sénateurs pointent également l’« effet d’éviction des petites et moyennes entreprises » dont la capacité d’investissement est limitée. ESelon les parlementaires, la plupart de ces contrats sont raflés par les grands groupes de BTP comme Bouygues, Eiffage ou Vinci.Même avis pour la Cour des comptes, dans un rapport de février 2015 centré sur les PPP des collectivités territoriales : les sages dénoncent des partenariats utilisés avant tout comme « un moyen de s’affranchir des contraintes budgétaires qui pèsent sur la collectivité », tout en prenant des risques. Selon eux, les contrats sont souvent signés dans des conditions encore trop floues, qui ne protègent pas assez les collectivités locales. Conséquence, selon la Cour : « Le contrat de partenariat ne s’avère pas pleinement efficient et peut même avoir un impact important à long terme sur leurs budgets. »Communes et « petites » structures publiques qui ont recours à ces contrats sont souvent mal armées juridiquement pour évaluer les risques et les conséquences de la signature du partenariat. Il arrive également qu’elles souhaitent à tout prix, pour des raisons d’affichage politique, le mettre en oeuvre, quitte à « enjoliver » le dossier. Une réflexion est en cours sur la réforme de ces partenariats pour les rendre moins dagereuxPierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.11.2015 à 07h57 • Mis à jour le06.11.2015 à 11h31 | Isabelle Chaperon, Denis Cosnard et Cécile Prudhomme Il a dit oui ! Après quatre mois d’une cour pressante et quatre semaines de négociations intenses, Darty a accepté de convoler en justes noces avec la Fnac. Les deux groupes ont annoncé vendredi 6 novembre avoir trouvé un accord pour marier disques et réfrigérateurs, livres et cuisines. Sous réserve du feu vert des autorités de la concurrence, deux des enseignes les plus connues des Français seront bientôt réunies sous une même ombrelle.Comme le lui demandait Darty, la Fnac a un peu relevé son offre. Elle propose désormais d’échanger 37 titres Darty contre une de ses actions. Cela valorise le spécialiste de l’électroménager à 615 millions de livres (860 millions d’euros), soit 47 % de plus que ce qu’il valait avant l’officialisation des premiers contacts. La Fnac a aussi accepté de payer 10 % de la facture en cash, comme le souhaitait la City, où est coté Darty.C’est le soutien des investisseurs au projet d’Alexandre Bompard, le PDG de la Fnac, qui a vaincu les réticences initiales de Darty. Depuis l’annonce de ses intentions, l’action Fnac a grimpé de plus de 10 %, améliorant d’autant la valorisation de Darty. « Pour les administrateurs de Darty, cela devenait irrésistible », estime un proche de la Fnac.« C’est un mariage de raison. Ni Darty ni la Fnac n’ont d’avenir dans le célibat. La seule réponse possible face à la concurrence d’Amazon et des autres est dans l’union de leurs forces », martèle Jean-Charles Mériaux, fondateur de la société de gestion DNCA Finance, actionnaire des deux enseignes.« C’est une bonne opération financière, reconnaît Régis Schultz, le directeur général de Darty, réservé depuis le départ. Elle valorise le travail de redressement effectué depuis deux ans et demi. »Mesures d’économiesTrouver un terrain d’entente entre les deux groupes n’a pas été facile. Un tour au centre commercial Italie 2, dans l’est de Paris, suffit pour mesurer à quel point les deux maisons sont de plus en plus rivales. Darty et la Fnac y sont tous deux présents. A deux étages d’écart, l’un comme l’autre proposent des cafetières high-tech, des montres connectées Apple, d’immenses écrans plats. Une compétition farouche ? Au sous-sol, un vendeur vêtu du veston jaune et vert de la Fnac évacue la question d’un revers de main : « Cela fait très longtemps que je ne suis pas monté chez Darty. Il n’y a personne, je crois… »Au premier étage, au rayon télévision de Darty, Jean-Pierre se montre tout aussi fier de son entreprise : « Au début, on s’est inquiété du projet de fusion. Maintenant, on a compris que ce qui intéresse la Fnac, c’est notre service après-vente et l’électroménager, deux domaines dans lesquels ils ont beaucoup moins d’expérience que nous. Et puis on est moins chers qu’eux. Donc ça ne devrait pas changer grand-chose. »Un cadre de Darty laisse percer un peu plus de dépit : « Dire qu’il y a deux ans nous étions meilleurs que la Fnac. Aujourd’hui, c’est eux qui sont en position de nous acheter… »Car l’histoire de cette OPA est avant tout celle d’une hiérarchie qui s’est inversée. A la fin janvier 2014, Darty vaut deux fois plus que la Fnac, qui effectue dans la douleur ses premiers pas en Bourse. Faute d’avoir réussi à vendre sa filiale à problèmes, le groupe Kering (ex-Pinault Printemps Redoute) a choisi de distribuer les titres Fnac à ses actionnaires. Ceux-ci s’empressent de revendre leurs actions, à l’exception de la famille Pinault, qui s’est engagée à garder ses 39 % du capital.« Comment a-t-on pu laisser entrer en Bourse une entreprise condamnée par la baisse de la lecture, la crise du disque et la concurrence d’Amazon ? C’est un scandale ! »,vitupère alors un financier. Aux yeux de beaucoup, la Fnac risque de sombrer à court terme, comme Virgin, mais aussi Surcouf, ou les librairies Chapitre. A l’époque, l’équipe de la Fnac craint que Darty ne profite de cette période difficile pour racheter son concurrent à bon compte. C’est d’ailleurs une idée que plusieurs banques viennent souffler au roi de l’électroménager.Vingt mois plus tard, c’est l’inverse qui se produit, avec la Fnac à la manœuvre. Que s’est-il passé ? Côté Fnac, Alexandre Bompard, le transfuge d’Europe 1 à qui les Pinault ont confié les clés de l’entreprise en 2011, a mis en œuvre un programme vigoureux pour adapter au nouveau monde l’ex-Fédération nationale d’achats des cadres fondée en 1954 par deux anciens militants trotskistes, Max Théret et André Essel.Le premier ingrédient de ce cocktail détonnant est classique : des mesures d’économies. « Des centaines de salariés ont été rayées des registres », regrette Bruno Marc, de la CFTC. Les coûts ont ainsi été rabotés de 12 %, et ce n’est pas fini : ils doivent encore baisser de 30 à 40 millions d’euros en 2015.Un plan « parfaitement exécuté »Dans le même temps, tout est fait pour enrayer la chute des ventes. Pour redevenir compétitive face à la montée en puissance d’Amazon, la Fnac baisse ses prix et investit dans un nouvel entrepôt, afin que les clients soient livrés aussi vite que ceux du géant américain. En parallèle, elle se met à vendre de nouveaux articles, plutôt haut de gamme et peu menacés par l’essor d’Internet : des cafetières, de la papeterie de luxe, des téléphones mobiles, etc. Ensemble, ils représentent à présent 16 % du chiffre d’affaires.« Le plan a été parfaitement exécuté », constate Marie-Line Fort, analyste à la Société Générale. En dépit de marchés toujours en berne, l’« agitateur culturel » sort du rouge, après avoir accumulé 170 millions d’euros de pertes en deux ans. L’entreprise cesse de brûler de la trésorerie, les marges s’améliorent. La Bourse applaudit : en un peu plus d’un an et demi, le titre bondit de 130 % !L’action Darty, elle, recule de plus de 30 % durant la même période. « La Fnac a été très performante en matière de gestion des coûts ces dernières années. C’est un très beau succès. En revanche, le redressement de Darty se fait attendre », déplore M. Mériaux, de DNCA.Là aussi, pourtant, la direction tente de relancer la vieille maison, fondée par les trois frères Darty en 1957, trois ans après la Fnac. Là aussi, Régis Schultz, le nouveau directeur général, réduit les coûts, supprime des centaines de postes, stoppe des activités déficitaires. Pour retrouver de la croissance, il mise sur le développement de la franchise et la vente par Internet avec l’achat, en 2014, du site Mistergooddeal. « Il a fait un travail exceptionnel », juge un syndicaliste CFDT.Les comptes de l’exercice 2014-2015, clos fin avril, ont d’ailleurs été marqués par le premier bénéfice net après quatre années de déficit. Pas suffisant pour les investisseurs. « La nouvelle direction de Darty avait présenté en 2014 une stratégie ambitieuse. Ses effets tardent à se matérialiser dans les chiffres, contrairement à ce qui s’est passé à la Fnac », souligne Marie Guigou, gérante chez Mandarine Gestion.La diversification dans la pose de cuisines s’est révélée un peu décevante, l’intégration de Mistergooddeal plus coûteuse que prévu, et la concurrence, notamment de Cdiscount, fait craindre de nouvelles difficultés. A cela s’ajoute l’héritage de l’histoire : de son ancien actionnaire britannique Kingfisher, Darty a gardé un passif élevé, et deux sièges, l’un en région parisienne, l’autre à Londres.Le défi industriel de Bompard commenceEvidemment, ce nouveau rapport de force n’a pas échappé à M. Bompard. Début 2015, lorsqu’il lance ses équipes sur le chantier du nouveau plan stratégique à l’horizon 2020, le dirigeant se garde bien de leur dire que lui-même et son directeur financier, Mathieu Malige, étudient d’autres pistes. Très vite, il n’en reste qu’une seule : Darty. Au début de l’été, M. Bompard prend l’Eurostar pour rencontrer Alan Parker, le président du distributeur. Mais ce dernier ne donne pas suite.M. Bompard ne renonce pas et va sonder les actionnaires de Darty, dont le principal, le fonds Knight Vinke, ne cache pas depuis des années qu’il rêve de sortir du capital. Face à la détermination de la Fnac, le conseil d’administration du groupe britannique rend finalement publique l’approche de son concurrent.Les vraies négociations démarrent. Elles se sont intensifiées cette semaine. Lundi 2 novembre, Alexandre Bompard a présenté son offre améliorée à Alan Parker à Londres. Côté Fnac, les banquiers de Rothschild et Ondra, les avocats de BDGS et Simpson Thatcher se sont activés d’arrache-pied en face de Lazard, Morgan Stanley, Bredin Prat et Slaughter and May. Jeudi soir, le conseil de Darty a cédé. Pour M. Bompard, le défi industriel commence.Lire aussi :Fnac-Darty : le contrat de confianceIsabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterCécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Il n’y a plus aucun doute possible : le simple appel à boycotter des produits israéliens est totalement illégal en France. Et sévèrement puni. Deux arrêts de la Cour de cassation du 20 octobre, passés inaperçus en dehors des réseaux militants et des juristes spécialisés, font de la France l’un des rares pays du monde, et la seule démocratie, où l’appel au boycott par un mouvement associatif ou citoyen pour critiquer la politique d’un Etat tiers est interdit.Concrètement, la Cour de cassation a confirmé la condamnation par la cour d’appel de Colmar de 14 militants du mouvement Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) à 28 000 euros de dommages et intérêts aux parties civiles et chacun à une amende de 1 000 euros avec sursis. Il leur est reproché d’avoir, le 26 septembre  2009 pour les uns et le 22 mai  2010 pour les autres, participé à une manifestation dans un magasin Carrefour à Illzach, près de Mulhouse (Haut-Rhin), «  appelant au boycott des produits en provenance d’Israël  ». Ils portaient des tee-shirts avec le slogan «  Palestine vivra, boycott Israël  » et distribuaient des tracts aux clients sur lesquels était écrit   : «  Acheter les produits importés d’Israël, c’est légitimer les crimes à Gaza, c’est approuver la politique menée par le gouvernement israélien.  »Il n’a été relevé aucune dégradation, aucune entrave au fonctionnement du magasin (qui n’a pas porté plainte) ni aucun propos antisémite. Le mouvement BDS déploie sa stratégie dans de nombreux pays (Grande-Bretagne, Etats-Unis, Belgique, Allemagne, etc.) au moyen d’appels aux boycotts commerciaux, universitaires ou culturels pour faire pression sur Israël.Lire aussi :Le boycott d’Israël torpille la paixPour la haute juridiction française, cela est néanmoins constitutif du délit de «  provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race, ou une religion déterminée  » (article 24 alinéa 8 de la loi sur la presse).Seuls les embargos sont légauxLa campagne BDS lancée par des militants propalestiniens en 2005 à travers le monde fait l’objet depuis 2010 de poursuites systématiques dans l’Hexagone. Une circulaire aux procureurs datant de février 2010 – Michèle Alliot-Marie était alors ministre de la justice – visait spécifiquement les «  appels au boycott de produits israéliens  » et recommandait aux parquets d’apporter «  une réponse ferme  ».Mais les tribunaux et cours d’appel ont hésité et divergé, entre annulations de poursuites, relaxes au nom de la «  liberté d’expression  » et condamnations au titre de la «  provocation à la discrimination  ». Désormais, l’interprétation de la Cour de cassation s’impose à tous. Seuls les boycotts décidés par l’Etat, à savoir les embargos, sont légaux.«  C’est une grande régression  », s’offusque Antoine Comte, l’avocat de BDS, qui se dit « déterminé à porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme  ». Il compte invoquer l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme sur la liberté d’expression. La Cour de Strasbourg ne devrait pas trancher avant deux ou trois ans. M. Comte insiste sur le fait que la loi de 1972 introduisant ce délit de provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence «  était destinée à protéger les individus contre le racisme  ».La France est isolée sur cette voieGlenn Greenwald, le journaliste américain connu pour avoir publié les révélations d’Edward Snowden sur les programmes de surveillance des Etats-Unis, a vertement réagi sur son site (The Intercept) à la décision du 20 octobre. Il raille la «  France, autoproclamé pays de la liberté, qui fait de vous un criminel  » pour être allé dans un supermarché vêtu d’un tee-shirt appelant à boycotter d’Israël.Pour Pascal Markowicz, avocat, membre du comité directeur du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), la Cour de cassation «  se contente d’appliquer la loi  ». Si la France est isolée sur cette voie, «  c’est que beaucoup de pays n’ont pas de lois aussi poussées en matière de lutte contre les discriminations », analyse-t-il. « Le problème est que derrière BDS il n’y a pas que la volonté de critiquer un Etat ou de défendre une cause. » Certaines actions du BDS ont parfois donné lieu à des propos antisémites.Le cas français «  pose problème  » en revanche à Patricia Vendramin, coauteure d’un livre d’analyse sur les pratiques du boycott (Le Boycott, Ingrid Nyström et Patricia Vendramin, Presses de Sciences Po, 144 p., 13  euros). Directrice d’un centre de recherche en sociologie et sciences politiques à l’université de Louvain-la-Neuve, elle constate qu’en France «  tous les appels au boycott ne sont pas traités de la même manière  ». Les appels au boycott contre l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid, contre la Birmanie du temps de la junte ou même le Mexique au moment de l’affaire Florence Cassez n’ont jamais fait l’objet de poursuites.«  Liberté de choix  »«  La décision de la Cour de cassation est totalement contraire à ce mouvement de fond de la société civile où les consommateurs se mobilisent sur des questions d’éthique  », dénonce Ghislain Poissonnier, un magistrat qui soutient le mouvement BDS. « Perçu à certains moments comme l’arme des pauvres, le boycott trouve aujourd’hui toute sa place dans l’univers des activistes contemporains », soulignent Mmes Nyström et Vendramin en conclusion de leur ouvrage. Sauf en France.Dans leur arrêt, les juges constatent que cet appel au boycott discrimine «  à raison de l’origine et de l’appartenance nationale des producteurs et des distributeurs israéliens  ». Ils concluent que la liberté d’expression peut être soumise à « des restrictions ou sanctions qui constituent (…) des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la défense de l’ordre et à la protection des droits d’autrui  ».Une interprétation que conteste Jean-Christophe Duhamel, ingénieur en recherche en droit à l’université de Lille-II. «  Le droit d’autrui est respecté puisque l’appel au boycott est un appel au consommateur à exercer sa liberté de choix. Il ne s’agit pas d’une action qui, par exemple, empêcherait la livraison de produits israéliens dans le magasin, et cela n’entrave en rien la liberté économique du producteur israélien. »Cette «  défense de l’ordre et de la protection des droits d’autrui  » invoquée par la Cour de cassation fait craindre à M. Poissonnier «  des conséquences en chaîne pour la liberté d’expression ». Et d’interroger  : «  Les droits de producteurs étrangers doivent-ils prédominer sur une liberté politique ? Où est la limite ?  »Lire aussi :Israël face à la menace montante du boycottageJean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.09.2015 à 16h29 • Mis à jour le26.09.2015 à 16h52 | Jade Grandin de l'Eprevier //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique Laïcité et liberté d’expression : des armes idéologiques ? Varoufakis face à Cohn-Bendit : « Il faut donner de la souveraineté au Parlement européen » La femme, avenir du monde arabetous les articles de la thématique Auteur de best-sellers et bientôt chroniqueur au Monde, l’économiste Thomas Piketty a inauguré ce samedi 26 septembre le cycle de conférences du festival « Changer le monde », organisé par le quotidien. Dans l’air encore frais du matin, sympathisants et curieux de tous les âges sont venus en avance devant l’Opéra Bastille avant de s’asseoir en rangs serrés sur les bancs de l’amphithéâtre.Une classe de première ES venue sur les conseils de son professeur d’économie, quelques jeunes et de nombreux actifs ont fait baisser la moyenne d’âge de la foule. Tous écoutent religieusement Thomas Piketty répondre aux questions de Raphaëlle Bacqué, journaliste au Monde. Si ceux qui connaissent déjà les thèses de l’économiste peuvent regretter de ne rien apprendre de nouveau, d’autres applaudissent sa « cohérence ».Salle comble pour la première conf du @LeMondeFestival avec @ThomasPiketty @RaphaelleBacque #MondeFestival #MFPiketty http://t.co/5bykwAGjvC— nikkholas (@Nicolas Jimenez)require(["twitter/widgets"]);Pourtant, ce ne sont pas les inégalités, son thème de prédilection, mais l’engagement politique, qui est au cœur de ce débat. Son livre à succès, Le Capital au XXIe siècle, décrypte les raisons qui font se creuser les inégalités économiques.Lire aussi :Le Monde Festival : Thomas Piketty pointe « le manque de démocratie en Europe »« On n’écrit pas un livre pour les gouvernants », précise l’auteur qui, pourtant, n’est pas avare de reproches à leur égard. Il les énumère bientôt, suscitant des hochements de tête approbateurs du public. « L’Europe a transformé par sa seule faute la crise financière de 2008, partie des Etats-Unis, en crise de la dette. […] Le manque de démocratie en Europe repousse les décisions inévitables comme la restructuration de la dette. » Et de condamner « le manque de renouvellement de la classe politique » et son « amnésie historique ».Réformes du gouvernement: "improvisation permanente et mise en scène parfois aidée par les médias" lâche T Piketty #MFPiketty #MondeFestival— jadegrandin (@Jade Grandin)require(["twitter/widgets"]); "La France sclérosée?" "Elle est surtout complexe" Conv. Thomas Piketty @RaphaelleBacque #MondeFestival #MFPiketty http://t.co/BFH415jILj— gillesbruno (@Gilles BRUNO)require(["twitter/widgets"]);« Les citoyens doivent se saisir de ces questions et faire pression sur leurs gouvernements », lance-t-il. Quant à discuter avec les hommes politiques, « je suis poli, donc je réponds, mais ce n’est pas ce qui m’intéresse le plus et je ne crois pas que ce soit le plus utile ». Alors se présenter lui-même aux élections, encore moins. Dommage, car c’est le désir qui émane des gradins ce samedi. « Pourquoi n’aidez-vous pas la France et l’Europe, vous qui êtes reconnu dans le monde ? », implore une femme se présentant elle-même comme doctorante en économie. « Oui, pourquoi ne vous présentez-vous pas ? », demande un autre homme. Leur mentor élude. « Je suis d’abord un chercheur en économie, tout le monde peut et doit s’engager. […] D’accord, ce n’est qu’un livre […], mais il y a d’autres manières de s’engager que de manger des petits fours dans un ministère », ajoute-t-il d’un air mutin.Marine, 27 ans, Michel, la soixantaine, et Colette, qui préfère ne pas donner son âge, sont frustrés : une heure, c’est trop court. Ils auraient aussi voulu voir Thomas Piketty « débattre avec un économiste de droite ». Mais ils n’attendent pas de lui qu’il s’engage davantage en politique. « Il a soutenu Ségolène Royal, et en venant ici, il s’expose. » Cela lui permet de garder sa liberté. Nathalie, la quarantaine, est d’accord. Entrer en politique représente « un énorme sacrifice de sa vie privée, et un travail de communication car il faut séduire ». Séduite, son amie Corinne semble l’être. « Ça fait plaisir d’entendre un économiste qui a l’air heureux, qui n’est pas pessimiste. »Changer le monde : c’est le thème de l’édition 2015 du Monde Festival qui a lieu les 25, 26 et 27 septembre à Paris avec Anne Hidalgo, Emmanuel Macron, Thomas Piketty, Matthieu Ricard, Evgeny Morozov, Jordi Savall… Comment réguler Internet ? Va-t-on vers la fin de la croissance ? Quels contre-pouvoirs à la civilisation numérique ? La musique peut-elle changer le monde ? Retrouvez le programme sur Le Monde Festival. Par Jade Grandin de l'Eprevier Sandrine Morel (Madrid, correspondance) La Catalogne ne représente que 3,6 % du chiffre d’affaires du géant de la mode nuptiale Pronovias, contre 23,1 % pour le reste de l’Espagne. Le président de l’entreprise catalane, Alberto Palatchi, a décidé de le rappeler à ses employés avant les élections régionales du 27 septembre, où se présente une liste unitaire indépendantiste dont l’objectif est de faire sécession dans les dix-huit mois suivant le scrutin.Lire aussi :En Catalogne, les indépendantistes tentent un nouveau coup de forceBrisant le silence maintenu jusqu’à ces dernières semaines par la plupart des chefs d’entreprise catalans sur une hypothétique indépendance de la région espagnole, M. Palatchi a diffusé, lundi 21 septembre, un courrier interne expliquant que Pronovias est « difficilement viable (…) dans une Catalogne hors de l’Union européenne, hors de la zone euro, sans un système financier soutenu par la Banque centrale européenne et isolée en matière économique, politique et de sécurité ». Il a ajouté qu’en cas d’indépendance, l’entreprise se verrait obligée de « considérer toutes les options » pour garantir sa pérennité, laissant entendre qu’il pourrait délocaliser le siège du groupe.« Tensions maximales »Pronovias n’est pas la seule entreprise catalane à s’inquiéter d’une sécession. Le groupe pharmaceutique Almirall ou le producteur de vin pétillant cava Freixenet ont, eux aussi, exprimé leur inquiétude. Le monde de l’entreprise et des finances semble s’être réveillé après avoir laissé ces dernières années le champ libre aux indépendantistes.Peu encline à se prononcer sur des sujets politiques qui risqueraient de provoquer des tensions avec la région, gouvernée par les nationalistes, la principale organisation patronale catalane, Foment del Treball, a reconnu que « le processus sécessionniste [était] une source de tension et d’inquiétude maximales du point de vue économique et des entreprises » : la Catalogne génère 20 % du PIB espagnol mais l’Espagne représente 50 % des « exportations » catalanes.Lire aussi :Forte mobilisation des indépendantistes catalansLes indépendantistes assurent qu’une sécession apporterait 16 milliards d’euros à la région, un montant correspondant, selon leurs calculs, au « déficit fiscal », c’est-à-dire la différence entre les impôts prélevés en Catalogne et ce que la région reçoit en retour de Madrid. Mais le monde de l’entreprise prévient : une sécession aurait un impact sur leurs comptes de résultat et donc sur l’économie de la région. Hausse des coûts, risque de délocalisation, de baisse des investissements, et surtout de diminution du volume d’affaires remettent en cause ces calculs.« Relation toxique avec l’Espagne »« Nous avons attendu pour nous prononcer parce que nous ne pensions pas que le défi indépendantiste irait si loin, » explique Carlos Rivadulla, vice-président de l’association des Entrepreneurs de Catalogne, née il y a un an « pour donner la parole aux chefs d’entreprise qui pensent qu’il est très risqué de rompre l’unité de marché espagnol et créer de nouvelles barrières ». Son entreprise de produits de nettoyage écologique, Ecofrego, réalise 30 % de son activité en Catalogne et 40 % dans le reste de l’Espagne. « Pourquoi vend-on plus en Espagne qu’à l’étranger ? Parce que c’est plus facile et moins cher, dit-il, pragmatique. Pour exporter, il faut s’appuyer sur un distributeur, un conseiller fiscal, un avocat, obtenir de nouveaux permis sanitaires… »Tous les chefs d’entreprise ne sont pas pour autant opposés à l’indépendance. Le Cercle catalan des affaires (CCN) défend depuis 2008 la position de plus de 800 entreprises catalanes de toutes tailles, engagées en faveur de l’indépendance. « La relation toxique que nous avons avec l’Espagne entrave notre développement économique, assure son président, Albert Pont. Il n’est pas acceptable de voir que nous ne profitons pas des services que nous finançons avec nos impôts, que nous avons perdu 300 milliards d’euros en trente ans, l’équivalent de huit plans Marshall, à cause du “déficit fiscal” et que nous ne pouvons pas avoir les infrastructures dont nous avons besoin. » « Risques pour la stabilité financière »Persuadé que les entreprises catalanes gagneraient à se tourner vers des marchés plus porteurs que le marché espagnol, et que Bruxelles ne pourrait pas la priver des droits acquis au travers de son appartenance à l’Espagne, M. Pont regarde les élections avec « un grand optimisme ». Et les avertissements des pouvoirs financiers, qu’ils croient « manipulés », ne l’inquiètent pas.L’association espagnole de la banque et la Confédération espagnole de caisses d’épargne, qui regroupent les principaux établissements financiers du pays, dont les catalans La Caixa et Sabadell, ont en effet signé un communiqué conjoint, le 18 septembre, pour alerter des « risques pour la stabilité financière » d’une indépendance, qui supposerait « l’exclusion de l’Union européenne et de l’euro d’une partie de l’Espagne. » Elles affirment que l’« insécurité juridique » les obligerait à « reconsidérer leur stratégie d’implantation, avec le risque inhérent de réduction de l’offre bancaire, d’exclusion financière et d’enchérissement et de pénurie de crédit ».Le gouverneur de la banque d’Espagne, Luis Maria Linde, est allé plus loin, le 21 septembre, en évoquant dans le cas « improbable » d’une indépendance, la possibilité d’un contrôle des capitaux « comme cela s’est vu en Amérique latine ou en Grèce ». Ces déclarations ont provoqué la colère des indépendantistes, qui ont dénoncé une « stratégie de la peur ». Le président de la région, Artur Mas, est allé jusqu’à menacer en retour de ne pas payer la dette revenant à la Catalogne en cas d’indépendance.Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicole Vulser Gérard Darel, la marque de prêt-à-porter à qui Charlotte Gainsbourg, Laetitia Casta ou Stéphanie Seymour ont prêté leur visage, pourrait changer de mains. Le tribunal de commerce de Paris devait mettre en délibéré, lundi 28 septembre, le choix du repreneur de cette entreprise détenue par le fonds américain Advent. Sur les six candidats qui avaient déposé une première offre le 24 juillet, seuls trois ont poursuivi leur démarche et amélioré leurs propositions déposées vendredi 25 septembre, date de clôture de la procédure.Créée en 1971 par la famille Gerbi, l’entreprise avait été vendue pour 300 millions d’euros à Advent en 2008. Cela n’empêche pas les fondateurs de tout faire pour revenir à nouveau au volant. HGDLMA, le holding de Gérard et Danielle Gerbi, fait ainsi partie des candidats en lice, tout comme le fonds Chenavari de Loïc Ferry, associé pour l’occasion au groupe Borletti. Troisième candidat, le fonds d’investissement KKR est déjà actionnaire de trois marques florissantes de vêtements, Sandro, Maje et Claudie Pierlot, regroupées au sein de SMCP.Lire aussi :Le textile francais n’en finit pas de s’effilocherTrois candidats ont donc jeté l’éponge : Grandier, qui représentait Omnes, Oaktree et Colony, déjà créanciers de Gérard Darel ; Naxicap, une filiale de Natixis, ainsi que l’enseigne de prêt-à-porter Ba & sh, qui souhaitait reprendre une dizaine de boutiques.Le choix du tribunal dépendra des investissements et des emplois promis par les repreneurs. Le fonds Chenavari, déjà actionnaire de l’enseigne New Look, propose 34,4 millions d’euros, entre le prix de cession, les investissements et les besoins en fonds de roulement. Son offre porte sur 233 des 314 magasins et a été améliorée pour reprendre 583 des 740 salariés. Le candidat s’engage aussi à abonder le plan de sauvegarde pour l’emploi, en octroyant 314 000 euros au total aux salariés non repris, soit 2 000 euros par employé licencié.« Dégradation de l’image de marque »La famille Gerbi, qui estime le besoin en fonds de roulement de l’entreprise à 20,6 millions d’euros, injecterait pour sa part 40 millions d’euros, mais est moins disante en nombre de salariés repris (400). Laurent Gerbi, qui présiderait l’entité réorganisée, prévoit de réduire l’actuel périmètre des points de vente en excluant les magasins multimarques. Il vise, à fin 2016, une sortie du rouge et un chiffre d’affaires de 123,4 millions d’euros.Enfin, KKR, qui a créé pour l’occasion une société luxembourgeoise baptisée Dahlia Group, a également revu à la hausse son offre en proposant de reprendre non plus 579 mais 636 salariés, soit 85 % de l’effectif total. Le fonds d’investissement, qui offrait 37 millions d’euros d’argent frais, a porté sa mise à 50 millions. Les trois candidats devront par ailleurs donner lundi au tribunal leur offre sur le rachat du nom Gérard Darel.Mais le repreneur aura du pain sur la planche. Depuis 2011, les difficultés financières de Gérard Darel, qui s’était fait un nom en rééditant un collier de perles de verre noires porté par Jackie Kennedy et en lançant le sac à main « 24 heures », se sont aggravées. Sous le double effet d’une conjoncture catastrophique dans l’habillement en France, où le groupe réalise deux tiers de ses ventes, et de la concurrence d’enseignes plus glamour.Alors dirigé par Marianne Romestain, partie à la tête de Lancel il y a un an et demi, ce petit groupe constitué de sept entités et deux marques (Gérard Darel et Pablo) n’a pas pu faire face à ses échéances, malgré un rééchelonnement de sa dette. Celle-ci est estimée à un peu plus de 100 millions d’euros, soit plus de la moitié de son chiffre d’affaires (182,3 millions en 2014, pour un résultat d’exploitation de 2,9 millions d’euros). Les objectifs financiers sur lesquels la direction s’était engagée jusqu’au remboursement des prêts n’ont pas été tenus. L’entreprise a été placée en redressement judiciaire le 15 juin 2014.Des collections « trop classiques »Dans son offre, la famille Gerbi explique cette déconfiture par « un surdimensionnement des stocks », « une dégradation de l’image de marque », « une perte de trafic en magasin de l’ordre de 40 % », mais aussi « un développement international mal maîtrisé ».De son côté, le fonds d’investissement KKR critique « l’échec des dernières collections (…), trop classiques », « le manque de développement du e-commerce » ou « les investissements insuffisants sur Pablo », marque pourtant dotée « d’un fort potentiel ». KKR souligne aussi « les coûts centraux beaucoup trop élevés », avec deux immeubles rue Réaumur à Paris, le maintien inutile de la vente dans des magasins multimarques en déclin ou encore une distribution internationale très mal maîtrisée, avec une absence de pays comme les Etats-Unis ou en Asie, mais une présence dans des pays non rentables.Mais si KKR l’emporte, il lui faudra sans doute tordre le bras du directeur de Sandro et Maje, les autres marques du fonds, qui continuent d’afficher une santé insolente, s’il veut lui adjoindre une enseigne en pleine déconfiture financière.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sarah Belouezzane et Martin Untersinger Il n’a cessé d’être retardé, mais il arrive enfin. Le projet de loi pour une « République numérique » a été mis en ligne samedi 26 septembre au matin par le premier ministre, Manuel Valls, et la secrétaire d’Etat au numérique, Axelle Lemaire. Avec ce texte, le gouvernement a l’ambition d’accompagner la société dans sa transition numérique. L’exécutif souhaite en outre l’aider à relever les défis que cette révolution provoque.Lire aussi :Le gouvernement présente sa stratégie numérique pour la FrancePremière étape, un processus d’élaboration législatif qui se veut innovant. Le texte a été conçu après de nombreuses consultations populaires organisées à l’aide d’un outil de participation en ligne. La version définitive du document est aujourd’hui à nouveau soumise à l’avis du grand public. Sa publication sur la Toile est destinée à permettre aux citoyens de la consulter, mais aussi de l’amender. Ces propositions feront l’objet d’un vote du public durant les trois prochaines semaines. Les vingt idées qui recueilleront le plus de suffrages seront examinées par le gouvernement, Mme Lemaire s’engageant même à recevoir leurs auteurs par petits groupes. Démocratie directe ? Pas tout à fait, répond la secrétaire d’Etat, qui parle plutôt de « démocratie contributive à un moment où la défiance à l’encontre du monde politique est très forte ».« Il faut démontrer que les politiques publiques peuvent intervenir pour protéger les citoyens »« C’est un dispositif inédit et expérimental en Europe et sans doute même dans le monde à ce niveau », indique la secrétaire d’Etat, qui reconnaît avoir dû faire face à de vives oppositions contre la démarche, mais aussi le contenu de la loi. « Il faut démontrer que les politiques publiques peuvent intervenir pour protéger les citoyens. Les outiller pour les rendre plus autonomes. C’est un moment historique dans l’histoire de l’Internet », insiste-t-elle.Pourtant, le projet de loi présenté samedi explore des domaines bien moins vastes que ce qui avait été envisagé à l’issue de la première consultation publique en février. Fini les mesures en faveur des start-up ou encore celles visant à assurer la cybersécurité des entreprises et des administrations. La loi se concentre sur les données personnelles.Ce recentrage ressemble à s’y méprendre à une dépossession de Mme Lemaire de certaines thématiques au profit d’Emmanuel Macron, son ministre de tutelle à Bercy « La valeur, dans le numérique, ce sont les données, défend Mme Lemaire. Cela fonctionne à l’inverse de la logique du capital au XXe siècle, où des ressources matérielles devaient être accumulées, comme le pétrole. Aujourd’hui, pour créer de la valeur, il faut favoriser la circulation des données. »Pour certains, ce recentrage s’apparente à une dépossession de Mme Lemaire de certaines thématiques au profit d’Emmanuel Macron, son ministre de tutelle à Bercy. Ce dernier s’intéresse en effet de plus en plus à l’économie numérique et multiplie les voyages et les rencontres avec les jeunes pousses. Il envisagerait d’ailleurs de consacrer une part de sa future loi, dite Macron 2, au financement des start-up et à l’innovation.Portabilité des fichiersMme Lemaire balaie ces affirmations. Elle estime avoir fait beaucoup pour l’essor des jeunes pousses tricolores en dehors du cadre législatif : « Beaucoup de choses ne relèvent pas de la loi. On ne voulait pas d’un catalogue de mesures sectorielles. Il s’agit là de poser un cadre avec les “briques” nécessaires à la préparation de la société au numérique. »Qu’à cela ne tienne, la loi Lemaire sera donc consacrée aux données. Et bâtie autour de trois axes : économie de la donnée, protection et confiance, accessibilité.Le premier repose sur le principe de « l’open data » ou données ouvertes par défaut. En clair, cela signifie que les administrations, les services publics industriels et commerciaux (SPIC) et les établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) doivent rendre toutes les informations demandées par le public disponibles. Et ce, sous un format réutilisable. Il s’agira par exemple de chiffres de Pôle emploi, de données cartographiques de l’IGN ou encore des horaires précis de la SNCF.Si un internaute souhaite cesser d’utiliser Facebook, il pourra par exemple récupérer toutes ses informations pour les transférer sur le réseau social de son choix« Nous allons établir un droit de libre publication sur la base d’un volontariat des auteurs », se réjouit Mme Lemaire. Cette disposition ne concernera cependant pas les entreprises privées. Problème, les mesures de coercition contre les contrevenants demeurent inchangées et faire plier les administrations restera aussi long qu’aujourd’hui. La loi prévoit, en outre, la possibilité de croiser des bases de données administratives pour « une meilleure efficacité des politiques publiques » : l’Insee pourra par exemple croiser les numéros de Sécurité sociale avec les revenus des ménages.Voila pour le premier axe. Très important, le deuxième consacre les principes de protection pour « redonner confiance aux citoyens ». Parmi les mesures phares, la portabilité des données : un principe qui permet de transférer tous les fichiers personnels stockés dans un service (Facebook, Gmail…) vers un autre. Si un internaute souhaite cesser d’utiliser Facebook, il pourra par exemple récupérer toutes ses informations pour les transférer sur le réseau social de son choix.Droit à l’oubli pour les mineursCôté protection, la secrétaire d’Etat veut aller plus loin que ce que prévoit la loi de 1978 sur les données personnelles (celle-ci comprenait déjà un droit d’accès, de modification ou de suppression de ces fichiers). Le projet de loi présenté samedi veut donner aux internautes le droit de « décider des usages qui sont faits » de leurs données. Difficile d’imaginer des applications concrètes à ce droit dans un univers dominé par des géants du Net agissant dans le monde entier.Autre question délicate abordée, celle de la mort numérique. Les services internet devront demander à leurs utilisateurs de laisser des instructions de gestion de leurs comptes après leur mortLa secrétaire d’Etat prévoit par ailleurs dans son texte un droit à l’oubli pour les mineurs. Ces fichiers devront être supprimés « dans les meilleurs délais » si une demande est faite en ce sens. Autre question délicate abordée dans le projet de loi, celle de la mort numérique. Les services Internet devront demander à leurs utilisateurs de laisser des instructions de gestion de leurs comptes après leur mort. Et ce, dès l’inscription. Veulent-il que leur compte reste actif ? Ou, au contraire, qu’il soit immédiatement supprimé ? Un ayant droit pourra-t-il disposer des photos ou de toute information disponible ?Cette disposition concerne tout particulièrement les réseaux sociaux : Facebook a par exemple déjà commencé à mettre en place un dispositif de cette nature à l’heure où les familles se plaignent de plus en plus de l’usage fait des comptes de parent décédé.Enfin, le dernier axe concerne l’accessibilité. Celle-ci suppose par exemple que les sites Internet ou les applications des grandes administrations soient mieux adaptés aux aveugles et aux malentendants, sous peine d’amende. Il s’agit par ailleurs, en cas de non-paiement des factures, de garantir le maintien d’un service « téléphonique restreint et un service d’accès à Internet (…) jusqu’à ce qu’il ait été statué sur la demande d’aide ».Le projet de loi prévoit donc une série de mesures un peu techniques, dont il s’agira de voir si elles sont applicables. Notamment celles concernant des géants du Net, dont le champ d’action dépasse les frontières de l’Hexagone.Garantir le secret des correspondancesLe projet de loi introduit une mesure qui pourrait fortement déplaire aux services de messagerie, au premier rang desquels Gmail de Google. Il leur est en effet demandé de respecter « le secret des correspondances ». Le « traitement automatisé » du contenu, du sujet ou des pièces jointes d’un message sera limité, sauf lorsqu’il s’agit « d’afficher, d’acheminer ou de trier » lesdits messages. Le texte tel qu’il est présenté exclut donc l’affichage de publicité personnalisée sur la base du contenu des e-mails. L’obligation est également faite au fournisseur de messagerie de « prendre les mesures nécessaires pour garantir le secret des correspondances », sans pour autant préciser lesquelles.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Grégoire Orain Vous avez décidé de prendre des vacances en décalé et vous venez juste de rentrer ? Internet est tombé en panne et vous ne comprenez pas pourquoi votre entourage se met subitement à parler de Volkswagen ? Voici de quoi rattraper l’essentiel de ce scandale mondial, de cette fraude délibérée sur les niveaux d’émission polluante des véhicules diesels, qui a fait chuter la capitalisation boursière du constructeur allemand de 25 milliards d’euros entre lundi 21 et mardi 22 septembre 2015.1. Quelle est l’origine du scandale ?2. Qui a révélé la fraude du constructeur ?3. Comment fonctionnent les tests antipollution ?4. Comment Volkswagen a-t-il pu tromper ces tests ?5. Quelles sont les conséquences pour le groupe ?6. En France, l’avenir du diesel est-il remis en question ? 1. Quelle est l’origine du scandale ?Le 20 septembre 2015, Volkswagen reconnaît avoir massivement trompé les contrôleurs aux Etats-Unis sur les niveaux d’émission polluante de ses véhicules diesel, et ce depuis 2009. Le constructeur admet avoir utilisé un logiciel interdit pour contourner la législation et faire baisser le niveau des émissions de ses véhicules.Le montant de l’amende qui pèse sur le groupe allemand est théoriquement énorme : 18 milliards de dollars (16 milliards d’euros), à raison de 33 000 euros par véhicule vendu aux Etats-Unis depuis le début de la fraude, soit 482 000 véhicules. Sans compter les actions en justice qui pourraient être intentées par des groupes de particuliers, les class actions.Depuis, de nombreux pays ont déclaré qu’ils allaient de nouveau se pencher sur les émissions de l’ensemble des véhicules commercialisés par le groupe Volkswagen, qui comprend au total douze marques (Audi, Porsche, Seat, Skoda, Lamborghini, etc.). Outre les Etats-Unis, la Corée du Sud, l’Italie, la France, l’Allemagne et le Mexique ont annoncé qu’ils procédaient à une enquête.Lire aussi :Volkswagen secoué par des accusations de pollution aux Etats-Unis2. Qui a révélé la fraude du constructeur ?C’est l’International Council for Clean Transportation, une organisation non gouvernementale spécialisée dans les transports propres, qui a décidé de tester les émissions de certaines voitures diesel. En mai 2014, elle publie un rapport qui montre que les niveaux émis par certains véhicules (la Jetta et la Passat) sont jusqu’à 35 fois supérieurs aux normes. L’ICCT décide d’alerter l’agence de l’environnement américaine (EPA) qui procède à ses propres tests avant d’envoyer une lettre de grief au constructeur allemand.Lire aussi :Une ONG à l’origine du scandale Volkswagen3. Comment fonctionnent les tests antipollution ?Le scandale met en cause la pertinence, la fiabilité, le respect et le contrôle des normes des véhicules diesel. De plus en plus restrictifs, les seuils européens ne cessent pourtant d’évoluer. Mais les tests, mis en place en 1973, sont si bien connus des constructeurs que ces derniers ne cessent d’optimiser leurs véhicules pour leur permettre de limiter au maximum les émissions du moteur.Lire aussi :Volkswagen : 4 questions sur les normes de pollution et les tests sur les véhicules diesel4. Comment Volkswagen a-t-il pu contourner ces tests ?Pour contourner les normes antipollution, Volkswagen a modifié son calculateur moteur, c’est-à-dire son « cerveau ». Ce dernier a été programmé pour réduire les émissions de gaz polluant du véhicule, mais uniquement lorsque la voiture était soumise aux conditions spécifiques des tests de l’administration américaine qui sont prévisibles.Ce procédé soulève de nombreuses questions éthiques, alors que de plus en plus de véhicules grand public embarquent des logiciels sophistiqués. Ce type de fraude n’aurait, en réalité, pas pu être détecté par un contrôle classique, le fonctionnement des programmes équipant les voitures relevant du secret industriel.Lire aussi :Volkswagen : les défis des pouvoirs publics à l’ère des algorithmes5. Quelles sont les conséquences pour le groupe ?Quelques jours après que Volkswagen a reconnu la fraude, son patron, Martin Winterkorn, a annoncé sa démission, mercredi 23 septembre. A la tête de l’entreprise depuis 2007, il a été remplacé, vendredi 25 septembre, par Matthias Müller, 62 ans, le patron des voitures sportives Porsche.L’entreprise a perdu plus de 35 % de sa capitalisation boursière entre le lundi 21 et mardi 23 septembre. Ce scandale survient alors que groupe fait face à de sérieuses difficultés. En huit ans, le mastodonte allemand était certes parvenu à multiplier par deux le nombre de voitures vendues, le chiffre d’affaires, le nombre de salariés et le nombre d’usines, se hissant en juillet 2015 au rang de premier constructeur mondial, devant le japonais Toyota. Mais cette expansion rapide l’a également exposé : selon les marques, la marge du constructeur pouvait être très faible, notamment en ce qui concerne les Volkswagen.Le marché chinois, qui portait jusqu’alors le constructeur, commence à montrer des signes d’essoufflement. Au point que le total des ventes du groupe, au niveau mondial, est en repli. Outre l’importante amende qui pèse sur le groupe, la fraude risque de sérieusement compromettre le plan stratégique qui était en préparation.Lire aussi :Le PDG de Volkswagen quitte un groupe confronté à de sérieux défis6. En France, l’avenir du diesel est-il remis en question ?Les révélations sur les fraudes aux normes antipollution orchestrées par Volkswagen sur ses voitures diesel relancent les questions sur la dangerosité de ce carburant, pourtant très utilisé en Europe, particulièrement en France.Depuis le scandale Volkwagen, les constructeurs français, grands promoteurs du diesel, font profil bas. Le 25 septembre, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a annoncé que des contrôles aléatoires avaient commencé sur des véhicules tirés au sort, pour « faire toute la clarté sur l’absence de fraude ». Selon un cabinet d’experts, un million de voitures Volkswagen pourraient être concernées en France. « C’est possible, c’est pour cela qu’il faut vérifier les choses », a déclaré la ministre. Lire aussi :La France, toujours amoureuse du dieselGrégoire OrainJournaliste au Monde Morgane Tual Après le groupe japonais Sony, au Tokyo Game Show, c’était au tour, jeudi 24 septembre, de la société américaine Oculus, filiale de Facebook, de donner plus de détails sur son futur casque de réalité virtuelle.Les constructeurs travaillent depuis quelques années sur ces produits, qui ont pour ambition d’immerger l’utilisateur dans un monde fictif en couvrant tout le champ du regard, avec un univers modélisé à 360 degrés. Les trois principaux casques de ce type devraient être commercialisés début 2016, mais, à quelques mois de leur sortie, les détails ne sont divulgués qu’au compte-gouttes.Prix, fonctionnalités, jeux disponibles : que sait-on aujourd’hui de ces casques ?Lire le décryptage : La réalité virtuelle en six questionsOculus Rift : le plus médiatiséAttendu depuis plus de trois ans par les internautes, qui, pour un certain nombre d’entre eux ont soutenu son développement à travers l’entreprise de financement participatif Kickstarter, l’Oculus Rift doit être mis sur le marché début 2016.Le prix de ce casque reste encore inconnu, mais le PDG d’Oculus VR a annoncé, en mai, qu’il serait vendu entre 200 et 400 dollars (entre 180 et 360 euros). Jeudi, un des dirigeants de l’entreprise, Nate Mitchell, a soufflé au site PC Gamer que le prix se situerait plutôt en haut de cette fourchette, à plus de 300 dollars.Une somme conséquente, d’autant plus que, pour fonctionner, l’Oculus Rift nécessite un PC avec des fonctionnalités spécifiques. Les constructeurs Asus, Dell et Alienware ont annoncé, jeudi 24 septembre, qu’ils commercialiseront l’an prochain des ordinateurs estampillés « Oculus ready » (« prêts pour Oculus »).Côté contenus, Oculus, racheté par Facebook pour 2 milliards de dollars en mars 2014, vient d’annoncer l’ajout du célèbre jeu de construction Minecraft à son catalogue, qui rejoindra ainsi Half-Life 2, Eve : Valkyrie ou encore Castlevania : Lords of Shadow 2.Grâce à un partenariat avec Microsoft, l’Oculus Rift permettra aussi de jouer à des jeux Xbox One… mais dans une salle de projection virtuelle, dans laquelle le joueur jouera au jeu « classique » sur un écran, sans immersion. C’est aussi la manette d’Xbox One qui sera utilisée pour jouer sur Oculus Rift, en attendant l’arrivée d’Oculus Touch, un nouveau contrôleur créé spécifiquement pour les besoins de la réalité virtuelle.Lire : On a testé pour vous... les jeux en réalité virtuelle de l’Oculus RiftPlayStation VR : le projet Morpheus rebaptisé Initialement baptisé Morpheus, le casque de réalité virtuelle de Sony a changé de nom le 15 septembre, à l’occasion du Tokyo Game Show : on parle désormais de PlayStation VR. Prévu pour une date indéterminée en 2016, le casque est conçu pour fonctionner avec la console de jeu PS4, à travers un boîtier qu’il faudra connecter aux deux terminaux. Il fonctionne avec une caméra et des manettes classiques ou de reconnaissance de mouvement, comme les PlayStation Move.Aucun prix n’a encore été annoncé, mais le PDG de Sony a évoqué au Tokyo Game Show une somme équivalente à celle d’une console, soit entre 300 et 500 euros. Un prix qui s’ajoute, évidemment, à celui de la PlayStation 4, indispensable pour faire fonctionner le casque.À Tokyo, plusieurs démos de jeux ont été présentées, parmi lesquelles quelques grands titres comme Resident Evil : Umbrella Corps, Kingdom Hearts HD II.8 Final Chapter Prologue, Final Fantasy XIV ou encore Eve : Valkyrie.En revanche, les jeux classiques de la PlayStation 4 ne seront pas compatibles avec le casque de réalité virtuelle, avait révélé au Monde le président de Sony Computer Entertainment en juin. L’entreprise compte plutôt se consacrer au développement de jeux spécifiques à la réalité virtuelle.Lire aussi :On a essayé… Morpheus, le casque de réalité virtuelle de SonyHTC Vive : les mouvements en plus Initialement attendu fin 2015, Valve a annoncé cet été que son casque de réalité virtuelle ne serait commercialisé auprès du grand public qu’au premier trimestre 2016. Né de l’association du groupe américain à l’origine de la plateforme de jeux Steam et du constructeur taïwanais HTC, ce casque a une différence notable par rapport à ses concurrents.Il prendra en compte les mouvements et les déplacements du joueur sur 4,5 m2, grâce à un système de capteurs disposés dans la pièce. Il sera ainsi possible de marcher dans son salon et dans le jeu, de se lever ou de s’asseoir et d’effectuer d’autres mouvements. Qui plus est, des contrôleurs spéciaux permettront de voir ses mains dans l’univers virtuel et de s’en servir pour manipuler des objets.Parmi les jeux disponibles sur Steam, qui seront compatibles avec le HTC Vive, on compte par exemple Elite : Dangerous, Team Fortress 2, Ark : Survival Evolved ou encore Euro Truck Simulator 2. Aucune information n’a pour l’instant été donnée sur le prix du dispositif.Voir la vidéo : Hololens, Oculus Rift : que font les casques qui changent la réalité ?Lire : Réalité virtuelle, réalité augmentée, holographie : quelles différences ?Morgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.09.2015 à 19h26 | Nathalie Cheysson-Kaplan Malgré plusieurs mesures d’assouplissement successives destinées à renforcer son attrait, la retraite progressive peine toujours à rencontrer son public. Le constat est sans appel : au 31 décembre 2014, 3 057 salariés seulement étaient en retraite progressive et seulement 18 % des nouveaux retraités de 2012-2013 déclaraient connaître ce dispositif, selon un document de travail du Conseil d’orientation des retraites (COR) publié le 23 septembre.Pourtant ce dispositif a tout pour plaire. Accessible à partir de 60 ans, soit deux ans avant l’âge minimum de la retraite, il permet de terminer sa carrière à temps partiel tout en commençant à percevoir, en plus de son salaire, une partie de ses pensions de retraite (base et complémentaire).Le montant versé est inversement proportionnel à la quotité de travail : par exemple, pour un temps partiel représentant 60 % d’un temps plein, vous percevrez 40 % de vos pensions de retraite ; pour un temps partiel égal à 80 % d’un temps plein, vous toucherez 20 %…Aménager sa fin de carrièrePuis, une fois que vous arrêterez définitivement de travailler, votre retraite sera recalculée pour tenir compte des droits supplémentaires que vous avez acquis pendant cette période d’activité réduite.Les conditions pour y accéder sont peu contraignantes : il suffit de justifier d’une durée d’assurance de 150 trimestres minimum, tous régimes confondus et d’avoir un contrat de travail à temps partiel d’une durée comprise entre 40 % et 80 % d’un temps plein.De fait, ce dispositif permet à ceux qui le souhaitent d’aménager leur fin de carrière en réduisant leur activité « sans la perte de revenus qu’aurait engendrée le simple passage à temps partiel », souligne le document du COR. Mais pas seulement.Ceux qui travaillent déjà à temps partiel peuvent opter pour la retraite progressive sans avoir pour autant à réduire leur temps de travail, s’il est déjà inférieur à 80 % d’un temps plein. Avec un avantage à la clé : en continuant à travailler autant qu’avant, ils vont gagner davantage.Enfin, ce dispositif est aujourd’hui financièrement plus avantageux que le cumul emploi-retraite pourtant plus connu puisqu’il permet de continuer à acquérir des droits à retraite.Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde 25.09.2015 à 18h53 • Mis à jour le26.09.2015 à 03h07 Le conseil de surveillance du constructeur allemand d’automobiles Volkswagen (VW) a choisi, vendredi 25 septembre, Matthias Müller, l’actuel patron de Porsche, pour prendre les commandes du groupe. C’est un pur produit de l’entreprise de Wolfsbourg (nord de l’Allemagne) qui succède ainsi à Martin Winterkorn à la tête du directoire, à la suite du scandale de manipulation des tests d’homologation de véhicules diesel du groupe.Lire aussi :Le PDG de Volkswagen contraint à la démissionA 62 ans, Matthias Müller a grimpé un à un tous les échelons, travaillant successivement chez Audi, VW et Porsche. Il aura bien besoin de cette connaissance de l’entreprise et de ses différentes composantes, car les défis qui l’attendent sont importants. Trois chiffres peuvent résumer l’état dans lequel il va trouver le groupe.1C’est le rang occupé par Volkswagen au niveau mondial. En nombre de voitures et camions écoulés au premier semestre 2015 dans le monde, le groupe, qui comprend douze marques (Volkswagen, Audi, Porsche, Seat, Skoda, Lamborghini, Man, etc.) a détrôné Toyota comme premier constructeur mondial. Sur la dernière année pleine en date, en 2014, Toyota devançait toutefois encore Volkswagen.Le groupe allemand a, en l’espace de huit ans, sous la houlette de M. Winterkorn, quasiment tout multiplié par deux : le nombre de voitures vendues (5,7 millions en 2006, plus de 10 millions l’an passé), le chiffre d’affaires (de 104 à 202 milliards d’euros), le nombre de salariés (de 329 000 à 600 000) et le nombre d’usines (48 en 2006, 119 aujourd’hui).– 1,5 %Mais l’époque euphorique semble finie. Alors que tous ses concurrents européens relèvent enfin la tête en voyant leurs clients retrouver le chemin des concessions, la croissance de Volkswagen a été interrompue. Depuis le début de l’année 2015, Volkswagen a écoulé 6,55 millions de véhicules, accusant un recul de 1,5 % de ses ventes mondiales.Si 2014 fut la plus belle année de l’histoire du groupe, 2015 est l’une des plus chahutées. Tour à tour, le constructeur a été confronté à une crise de gouvernance, avec le départ tonitruant du président de son conseil de surveillance et figure du renouveau de VW, Ferdinand Piëch, l’effondrement des marchés russes et brésiliens, les déconvenues aux Etats-Unis qui a mené à la chute de son président du directoire Martin Winterkorn. Et, surtout, la panne sèche de son plus gros marché, la Chine.Lire aussi :Volkswagen secoué par des accusations de pollution aux Etats-Unis– 5,8 %Le constructeur allemand a vu ses ventes en Chine reculer de 5,8 % sur les huit premiers mois de l’année, avec 2,26 millions de véhicules commercialisés. Volkswagen, premier constructeur du marché, fait face non seulement au ralentissement du marché, mais également à la croissance des constructeurs locaux qui vendent à tour de bras des SUV et autres 4 × 4 bien moins chers que les internationaux.L’arrêt du marché chinois est potentiellement catastrophique pour le groupe de Wolfsbourg, car il y écoule un tiers de ses véhicules chaque année, et y réalise des bénéfices plantureux. Selon les analyste, il réalise deux à trois fois plus de bénéfice dans l’empire du Milieu qu’en Europe.Lire aussi :Le PDG de Volkswagen quitte un groupe confronté à de sérieux défis Margherita Nasi Éthique et finance seraient-elles antinomiques ? Depuis la crise, la liste de sanctions et procès pointant les comportements et procédés déplorables des acteurs financiers ne fait que s’allonger. Mais c’est peut-être justement parce que le retour au statu quo ante 2007 paraît de moins en moins réaliste que les questionnements éthiques rapportés à la finance redeviennent légitimes. « Le goût amer de la confiance trahie, de l’alliance rompue entre la finance, l’économie et la société reste largement présent dans toutes les strates de la société et sous toutes les latitudes. Ce contexte oblige la finance à reconsidérer sa place dans l’économie et la société et ses modèles d’affaires », estime Paul H. Dembinski dans le livre Éthique et responsabilité en finance.C’est à l’automne 1998, alors que les grands acteurs de la finance mondiale remettent à flot un fonds d’investissements en perdition, le Long Term Capital Management, que l’auteur situe le moment où la finance entre dans une période de turbulences qui s’attaquent à ses fondements. Depuis, « des événements d’importance systémique continuent de menacer la planète finance et, avec elle, l’économie mondiale ».Le docteur en économie politique ne souhaite pas refaire un diagnostic de la crise financière, mais « contribuer au retour d’une réflexion éthique adaptée aux activités financières post 2007. Secouée à la fois par une crise structurelle et une crise de légitimité, la finance moderne ne peut faire l’économie d’un retour sur les questions de sens ».Un retard à comblerL’ouvrage, synthétique, pointe deux séries de raisons pour lesquelles l’éthique en finance doit aujourd’hui combler son retard : les raisons conjoncturelles que la crise a mises en évidence, mais aussi les raisons structurelles « qui ont trait à la nature intemporelle de l’activité financière et aux questions éthiques qu’elle a soulevées de tout temps mais qui ont été oubliées durant les dernières décennies ».L’auteur commence par se pencher sur les notions de base de finance, éthique et responsabilité, pour aborder ensuite les dilemmes éthiques que rencontrent les trois catégories principales d’acteurs dans le champ financier : le détenteur ultime de fonds, l’utilisateur ultime de fonds, et le fournisseur de services financiers. Dans le dernier chapitre, Paul H. Dembinski propose des directions pour que la finance puisse « retrouver sa légitimité sociétale ».Un enseignement différentCe que propose le directeur de l’Observatoire de la finance n’est pas un retour en arrière qui consisterait à définanciariser : il souhaite plutôt « identifier les voies d’un retour à la prudence, au sens de réalisme, au sein des activités financières ». Les pistes d’action sont nombreuses : contenir les attentes en matière de finance, renforcer l’importance de la relation pour que la démarche éthique ne soit pas noyée dans les algorithmes, simplifier le mode opératoire de la finance, mais aussi l’enseigner différemment : malgré la crise, l’enseignement de la finance dans les amphithéâtres aurait peu évolué.Enfin, prendre au sérieux l’éthique dans l’activité financière signifie aussi réduire le volume de son activité. Une perspective douloureuse pour un secteur souffrant déjà d’une atrophie. « C’est toutefois le coût à payer pour l’ajustement structurel incontournable et pour la réinvention d’une finance capable de servir de manière réaliste et vraie les plus hautes aspirations de l’homme et de la société ».Éthique et responsabilité en finance, Paul H. Dembinski (RB Édition, 128 pages, 20,50 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde William Genieys (Directeur recherche CNRS, Université de Montpellier – CEPEL) Sommes-nous en train d’assister à un nouveau requiem de l’Etat fort à la française avec la nomination en cours de François Villeroy de Galhau aux fonctions de gouverneur de la Banque de France ?La tribune publiée par des économistes dans le journal Le Monde (« Banque de France : François Villeroy de Galhau est exposé à un grave conflit d’intérêts », Le Monde du 15 septembre), soutenue par 150 signataires, invite les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat et des commissions des finances à désapprouver le choix du pouvoir exécutif.Le motif avancé est clair : nommer un individu ayant fait carrière depuis 2003 au sein de BNP Paribas jusqu’à sa démission le 30 avril 2015, est source de « probables conflits d’intérêts ».Lire aussi :Pour une Banque de France indépendante du secteur financierL’argument des pétitionnaires paraît aussi clair qu’irréfutable : il est illusoire d’affirmer que l’on puisse avoir servi l’industrie bancaire, puis quelque mois plus tard en assurer son contrôle avec impartialité et en toute indépendance.De fait, l’élite de la haute finance va réaliser un parfait hold-up aux profits des intérêts des actionnaires, gros et petits, de la BNP Paribas, et au détriment de l’intérêt général. Si la compétence de nos chers économistes sur les effets de la politique bancaire ne fait aucun doute, leur lecture sociologique de la réalité élitaire française laisse à désirer.Une vieille luneL’usage préventif de la notion de conflit d’intérêts en « défense du sens démocratique » est discutable. Le côté précognitif de scandale bancaire à venir, constitue également une atteinte à l’expression du pluralisme politique et nous renvoie à l’univers de la nouvelle Minority Report de Philip K. Dick.Il est clair que la défense de l’éthique publique dans les institutions de régulation financière doit faire l’objet d’une attention accrue en période de crise pour réduire les effets des discours populistes de tout bord sur la vie politique. La vraie question est plutôt : assistons-nous à une américanisation des parcours élitaires au sein de l’Etat ? Et si oui, dans quelle mesure cela affecte-t-il le fondement de nos institutions démocratiques ?Lire aussi :La longue liste des engagements de François Villeroy de GalhauRappelons que la circulation des élites, du secteur public vers le secteur privé, est une vieille lune nommée « pantouflage » sous la Ve République. Or depuis plus 30 ans en France, un nouveau type de circulation fondée sur des allers-retours entre le public et le privé, le système de « porte tourniquet » (revolving door), comme c’est la règle du jeu aux États-Unis, semble se développer.Chez les élites de gouvernement, notamment à la tête du ministère de l’économie et des finances, les parcours professionnels dans le secteur des affaires de Francis Mer, de Thierry Breton, et plus récemment encore de Christine Lagarde ou d’Emmanuel Macron, caractérisent cette évolution.Risque de dévoiement de l’éthique publiqueA ce jour, ce fait n’a pas été entaché de conflits d’intérêts ou de scandale politique majeur. Les travaux menés par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur la question des conflits d’intérêts, nous invitent à distinguer trois situations : le conflit d’intérêts, l’apparence de conflit d’intérêts et le conflit d’intérêts potentiels.Si le conflit d’intérêts « réel » nécessite une intervention rapide et forte pour y mettre fin, les deux autres catégories exigent d’avantage des stratégies d’atténuations du risque de dévoiement de l’éthique publique.Lire aussi :Oui à la nomination de François Villeroy de Galhau à la Banque de FranceEn effet, qu’il s’agisse de l’apparence de conflit d’intérêts ou d’un d’intérêt potentiel, les mesures à prendre relèvent du développement de nouveaux dispositifs de régulation visant à préserver l’intégrité et la probité de ces décideurs publics.Aujourd’hui, le développement de nouveaux dispositifs de régulation des comportements des dirigeants publics au nom de l’éthique publique, est de toute façon essentiel en raison de la porosité des frontières entre le public et le privé. La règle de la transparence des décisions publiques et la mise à distance de ses intérêts personnels dans l’exercice de sa fonction doivent être imposée à tous les prétendants à l’exercice de haut poste au sein de l’Etat.Un pur produit de l’Etat françaisL’OCDE préconise comme bonne pratique la forme des déclarations d’intérêts, de la vente d’actif ou de mise en « fiducie » des actifs boursiers (gestion par des tiers). Elle insiste également sur une reddition de comptes personnels très complète, une récusation ou une délégation de responsabilité dans les situations d’apparence de conflits d’intérêts, la mise en place de ligne de divulgation des inconduites et, ultimement dans la mise en place de dispositifs du type « muraille de Chine » empêchant le responsable public d’avoir accès à des dossiers pouvant le mettre en situation de conflits d’intérêts potentiels.M. Villeroy de Galhau, dont la situation relève de ce cas de figure, s’est engagé par voie de presse directement sur l’ensemble de ces points (Les Echos, 11 septembre). N’en déplaise à nos collègues économistes, l’argumentaire d’un conflit d’intérêts potentiel a priori ne justifie pas la vindicte affichée.Lire aussi :Vous avez dit conflit d’intérêts ?Examinons maintenant, l’argument, sous-jacent, de l’américanisation du parcours professionnel de M. Villeroy de Galhau qui en raison de sa provenance du secteur privé méconnaîtrait les valeurs du service public.Pourtant sa formation tout comme son parcours élitaire initial aux sommets du pouvoir, montre qu’il est un pur produit de l’Etat français. Diplômé de Polytechnique (1978) et de l’ENA (1984) d’où il sort inspecteur des finances, il entame une carrière de haut fonctionnaire à la direction du Trésor, passage obligé pour tous les candidats au poste de gouverneur de la Banque de France.Jusqu’en 2003, elle se déroule entre son administration d’affectation à Bercy mais également à Bruxelles (Banque centrale européenne) et les cabinets ministériels de Pierre Bérégovoy, Dominique Strauss-Kahn et Christian Sautter. Après avoir passé près de vingt années dans le public, dont trois à la Direction générale des impôts, et certainement l’avoir quitté pour le privé en raison de l’arrivée de la droite au pouvoir, son parcours sans faute au cœur du pouvoir décisionnel est plutôt gage de compétences.Se doter d’une véritable infrastructure de l’éthique publiqueLa critique non avancée par les pétitionnaires, mais audible du point vu d’une sociologie critique des élites, consisterait à dénoncer une trajectoire personnelle qui confirme la prégnance d’une noblesse d’Etat sur la gouvernance publique. En effet, de par ses origines sociales (famille industrielle de l’Est de la France) et à travers son parcours classique (grandes écoles, grands corps, direction administrative de l’Etat, cabinets ministériels, et secteur bancaire), il incarne l’élitisme à la française le plus classique qui soit.Mais là, il s’agit d’un autre débat dont les solutions alternatives n’ont pas encore été inventées. Et ce n’est pas le discours populiste ambiant qui conduira à une amélioration de la situation.Ainsi, plutôt que de s’accrocher à une morale d’État ou encore à un modèle universaliste de la puissance publique surplombant la société, il serait plus opportun que nos élites prennent plus sérieusement les appels d’organisme comme l’OCDE concernant la nécessité de doter nos démocraties d’une véritable infrastructure de l’éthique publique.Cela éviterait des chasses aux sorcières, plus arbitraires que préventives, et permettrait d’aborder plus sereinement la définition du profil sociopolitique des candidats qui postulent aux fonctions de gardiens des politiques de l’Etat.William Genieys est l’auteur de Sociologie politique des élites (Armand Colin, 2011, 368 pages)William Genieys (Directeur recherche CNRS, Université de Montpellier – CEPEL) Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Le Grand Journal du 24/09/15 - Part. 1 avec Eric Dupont-MorettiL’animatrice du « Grand Journal », Maïtena Biraben, est visée par une polémique pour avoir évoqué deux fois au cours de l’émission, jeudi 24 septembre, le discours « de vérité » du Front national, dans lequel, selon elle, « les Français se reconnaissent ». Simple maladresse d’expression surexploitée médiatiquement ou phrase révélatrice ? Difficile de répondre. Pour Eric Dupond-Moretti, l’avocat que Mme Biraben interrogeait ce jour-là, la polémique est « débile ». De son côté, joint par Le Monde, Canal+ a choisi de ne pas commenter. Mme Biraben, elle, a assuré que son expression désignait « la forme, pas le fond » du discours frontiste.Lire aussi :Maïtena Biraben assure avoir voulu parler « de la forme, pas du fond » du discours du FNÀ un moment où la chaîne est scrutée, car elle a changé de mains depuis l’arrivée de Vincent Bolloré à la tête de Vivendi, plusieurs séquences du « Grand Journal » impliquant des responsables du FN ont récemment été taxées de complaisance. Lors de l’émission du 9 septembre, un sujet, tourné le week-end précédent à l’université d’été du Front national, montrait le journaliste Cyrille Eldin plaisantant avec Marine Le Pen et d’autres cadres. Quelques jours plus tard, le 15 septembre, Maïtena Biraben recevait Robert Ménard, le maire de Béziers, présenté comme « un pro de la com ».« Une chaîne de bobos de gauche »L’animatrice du « Grand Journal » est consciente que Canal+ a une image de chaîne de « bobos de gauche ». Et fait le lien avec le traitement du FN, comme elle l’a expliqué à TéléObs en juin, alors qu’elle était en charge du « Supplément » :« S’il y a bien une personne que j’attends, c’est Marine Le Pen. Elle ne veut pas venir sur Canal+. Elle considère que c’est une chaîne de bobos de gauche et j’en pâtis. Je suis certainement bobo mais personne ne peut dire si je suis de gauche ou de droite. Je le répète : elle est la bienvenue dans Le Supplément quand elle veut. »Maïtena Biraben a précisé aussi sa vision du traitement journalistique du FN :« Je ne comprends pas cette polémique qui consiste à se demander s’il faut ou non interviewer les personnalités du FN. Si ce parti est autorisé, je ne vois pas pourquoi je me pincerais le nez pour recevoir ses élus. Ils nous doivent des comptes, pas plus pas moins que ceux d’autres partis. »Elle rêve aussi d’accueillir « Nicolas Sarkozy, Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, Matteo Renzi, Yanis Varoufakis, le ministre grec des finances, Hillary Clinton, Bill Gates ou Vladimir Poutine. (…) Je ne m’interdis rien. »Contre un Canal+ « arrogant » et « parisien »L’approche personnelle revendiquée par Maïtena Biraben prend un relief particulier dans un contexte de grande attente autour de la ligne du « nouveau Canal », repris en main depuis juillet par l’homme d’affaires Vincent Bolloré. Depuis leur arrivée à la tête de Canal+, M. Bolloré et ses hommes insistent sur le fait que les chaînes du groupe doivent éviter d’être trop « clivantes », notamment avec les sujets politiques ou religieux. À la direction de Vivendi, on souhaite ainsi tourner le dos à un Canal+ décrit comme trop « arrogant » et « parisien ».Ces qualificatifs ne sont pas sans rappeler ceux-là mêmes qu’employait récemment encore Marine Le Pen ou Eric Zemmour pour parler de la chaîne. Ces dernières années, la présidente du FN a choisi de cibler Canal+, faisant de la chaîne un symbole, à ses yeux, du « conformisme » et du « prêt-à-penser ».Cela ne l’a pas empêché d’accepter souvent les invitations de la chaîne, bien avant l’arrivée de Maïtena Biraben au « Grand Journal » : elle s’est rendue quatre fois dans le talk-show entre 2004 et 2011 puis, depuis 2011, au moins une fois par an, mais pas jusqu’ici en 2015. Elle a également été invitée au moins trois fois de la matinale d’i-Télé cette année.Dans ses relations avec Canal+, Mme Le Pen a régulièrement mis en scène son hostilité envers un média qu’elle a décrit peuplé de « bobos horribles ». La tension a été particulièrement vive avec « Le Petit Journal », qu’elle a – sans succès – attaqué en justice en 2011 et dont les journalistes ont été à maintes reprises refoulés d’événements organisés par le FN, avant qu’une équipe de l’émission soit agressée lors du défilé du parti le 1er mai 2015. En février, Mme Le Pen, interrogée lors d’un déplacement, assurait même : « Je ne réponds pas à Canal+. » Plus généralement, Mme Le Pen a multiplié les échanges musclés avec des figures de Canal+ comme Michel Denisot ou Anne-Sophie Lapix, qui l’avait mise en difficulté en janvier 2012 dans Dimanche +.Le souvenir de l’éviction d’Eric ZemmourCette relation houleuse avec le FN – la chaîne n’est pas la seule : Mediapart, Le Monde ou France Inter, entre autres, ont aussi subi ses critiques – a-t-elle vocation à s’apaiser ? Les mots de Maïtena Biraben, lâchés en direct, ne suffisent pas à l’établir.Depuis juillet, la prise de contrôle de Canal+ par le nouveau patron de Vivendi s’est accompagnée d’un soupçon de motivations politiques. M. Bolloré a été accusé de vouloir supprimer les « Guignols » pour faire plaisir à son ami Nicolas Sarkozy, ce qu’il a démenti.Lire aussi :Face au CSA, Vincent Bolloré multiplie les gestes d’apaisementMais la vision exprimée par Vivendi d’une chaîne qui ne doit pas exclure des catégories de personnes – et de spectateurs et clients – évoque l’argumentation d’une radio comme RTL pour justifier le maintien à l’antenne d’Eric Zemmour, considéré comme incarnant un courant de l’opinion. La direction précédente de la chaîne d’information en continu du groupe Canal+, i-Télé, limogée depuis, s’était illustrée par son éviction de l’essayiste militant, fin 2014. Une décision qui avait déplu à la direction de Vivendi.À la rentrée, la nomination à la direction de la rédaction d’i-Télé de Guillaume Zeller – fidèle de M. Bolloré passé par la chaîne Direct 8 mais aussi proche du catholicisme traditionaliste – a alimenté en interne les craintes d’une droitisation de la chaîne d’information.Lors d’une réunion, une journaliste de la chaîne a demandé à M. Zeller si Patrick Buisson, l’ancien conseiller maurrassien de Nicolas Sarkozy, pourrait arriver sur la chaîne. Le directeur de la rédaction a fermement démenti, en haussant le ton. Et depuis, il a assuré au Conseil supérieur de l’audiovisuel, comme M. Bolloré, qu’i-Télé produirait une information « impartiale », « équilibrée » et non partisane. Donc pas marquée à droite mais pas à gauche non plus.Lire aussi :Les médias selon Vincent BolloréLes prochaines semaines du « Grand Journal » et l’évolution des chaînes de Canal+ et de sa production montreront si la reprise en main par Vivendi marque aussi une inflexion d’image et de ligne.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Caroline Sauvajol-Rialland (Professeur à Sciences Po et directrice de So Comment) Bruno Mettling, directeur général adjoint d’Orange, chargé des ressources humaines, préconise dans son rapport [sur les effets sociaux du numérique] remis le mardi 15 septembre à la ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social de « compléter le droit à la déconnexion par un devoir de déconnexion du salarié » et de « professionnaliser les salariés et prioritairement les managers afin d’accélérer l’évolution numérique ».Lire aussi :Vers un « droit à la déconnexion » au travailSe déconnecter c’est revendiquer du temps pour soi, du temps personnel pour sa famille ou ses loisirs. La déconnexion induit le fait de se soustraire à son employeur…Mais comment imaginer créer « un devoir de déconnexion du salarié » quand la double injonction hyper présentéisme et hyperjoignabilité (travail nomade ou à distance) constitue une règle implicite de travail pour les cadres et est fortement ancrée dans leur culture ? « Les cadres sont les premiers arrivés le matin, les derniers à partir le soir, les premiers à répondre à un mail… », nous rappelle Nathalie Loiseau, directrice de l’ENA et ancienne DRH du quai d’Orsay.Lire aussi :Le droit à la déconnexion, une idée dépassée ?Renvoyer les cadres vers leur responsabilité personnelle constitue un aveu d’impuissance tant il est évident que personne ne l’utilisera de façon individuelle de peur de s’isoler et d’être finalement exclu, au profit d’un autre « 100 % investi dans ses missions et 100 % disponible ». Il est beaucoup plus valorisant de suivre, répondre, s’adapter au changement permanent exigé par les entreprises et érigé en alpha et oméga des nouvelles formes du travail dans un environnement mondialisé.Se déconnecter seul revient à prendre le risque de se singulariser dans un cadre collectif et fortement normatif. Mais s’ils ne sont pas prêts à revendiquer cette déconnexion pour eux-mêmes, les cadres restent en forte demande de régulation sociale sur le sujet.Concept obsolèteFaut-il légiférer sur le droit à la déconnexion ? Une nouvelle forme de réglementation serait inopérante et inapplicable. De nombreux cadres travaillent « d’eux-mêmes » à distance - hors instruction ou sollicitation managériale -, quand d’autres s’estiment satisfaits de rentrer plus tôt et de se remettre à travailler le soir.Comment raisonnablement envisager d’encadrer leurs pratiques ? Et le terme même de déconnexion est dépassé. Se déconnecter est désormais un concept obsolète. Les pratiques de déconnexion observées demeurent majoritairement partielles - et concernent quelques outils - et segmentées, dans certaines situations et/ou sur certains créneaux horaires.Par ailleurs, la réglementation sociale actuelle protège déjà les salariés, tant sur le plan des horaires de travail - forfait compris pour les cadres - que sur le plan de l’obligation de sécurité de résultat de la santé physique et psychique. Le début de reconnaissance, introduite par la loi du 17 août, du burn-out et du stress comme maladies professionnelles est un nouveau marqueur de cette protection.Les solutions sont à rechercher ailleurs. Optons pour un changement de paradigme. Les entreprises considèrent à tort que la déconnexion constitue « un avantage exclusif » au profit des salariés. Pourtant il y aurait des gains énormes à réaliser pour l’entreprise en termes de productivité, d’innovation et de qualité de vie au travail en stabilisant leurs usages info-communicationnels !Pas de modèleLa perte de temps générée par la surcharge informationnelle, la mauvaise gestion de l’outil mail responsable d’une dégradation des relations de travail, alors que la collaboration est principalement créatrice de valeur dans une économie de services, le risque de paralysie du process décisionnel… Les entreprises ont tout intérêt à se saisir de la problématique ! Les solutions sont donc nécessairement collectives et locales.La loi doit imposer le principe de la négociation collective sur l’utilisation des outils numériques. À charge ensuite pour chaque secteur d’activité d’en définir les modalités pratiques au moyen d’accords collectifs nationaux ou de branche. Enfin, il reviendra aux entreprises de les adapter en fonction de leurs contraintes spécifiques, sous forme d’accord d’entreprise ou de charte.Mais il n’existe pas de modèle. Chaque entreprise devra construire son propre système de gouvernance info-communicationnel en fonction de sa culture, de ses métiers, de ses marchés et clients et de la structuration de son personnel (âge, sexe, CSP), lesquels constituent autant de critères différenciant.En 2012, le rapport sur « l’impact des technologies de l’information et de la communication (TIC) sur les conditions de travail » soulignait déjà la nécessité de former les salariés aux outils et usages numériques, tout en rapportant que les salariés restent largement autodidactes dans l’utilisation des TIC, que le travail d’information a toujours été considéré comme un non-travail, sans valeur ajoutée et que les formations aux TIC avaient baissé de plus de 50 % au cours des cinq dernières années… De moins en moins de formations et de plus en plus d’outils disponibles ! « La rupture technologique aujourd’hui n’isole plus les personnes connectées des personnes qui ne le sont pas mais davantage les personnes qui maîtrisent les technologies des autres ».Former prioritairement managers et cadresLa France est en retard. Elle doit se saisir du problème et former prioritairement les managers et les cadres qui sont en première ligne en termes d’impact. Il s’agit de se former en mode individuel et surtout collectif pour que l’attentisme des uns ne nuise pas à l’effort des autres tant la surenchère info-communicationnelle est devenue systématique.Toutes les facettes de l’information mises en œuvre dans l’usage des TIC doivent être acquises : compétences informationnelles, communicationnelles, informatiques, documentaires, médiatiques… La multidisciplinarité seule est efficace. La recherche d’informations, le partage ou l’échange d’informations n’a rien d’évident ni de naturel. La capacité à choisir le média de communication approprié pour une situation donnée non plus. Elle est devenue un critère de performance pour les cadres.Se former permet de retrouver un sentiment de maîtrise de son activité de travail, d’améliorer l’efficacité de l’action et, en même temps, améliorer la qualité des échanges et des communications, au grand bénéfice de tous.Caroline Sauvajol-Rialland (Professeur à Sciences Po et directrice de So Comment) Samuel Laurent Ce n’est pas encore, loin s’en faut, le retour à l’équilibre des comptes. Mais l’amélioration se poursuit dans les comptes 2016 de la protection sociale, dévoilés en marge de la présentation du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).1. Un déficit qui renoue avec son niveau d’avant-criseAvec 9,7 milliards anticipés pour 2016, le déficit global du régime général et du fonds de solidarité vieillesse (FSV), qui finance depuis 1994 minimum vieillesse et aides aux retraités), repasse sous la barre des 10 milliards, qu’il avait franchie au début de la crise financière, en 2009. #container_14430863468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430863468{ height:500px; } #container_14430863468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430863468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430863468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430863468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde du régime général de la sécurité sociale depuis 2001Il tient compte également du solde du fonds de solidarité vieillesse (FSV)(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430863468", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} Mds", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Milliards d'euros" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} Mds", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Solde RG+FSV", "color": "#0386c3", "data": [ [ 978390000000, 1 ], [ 1009926000000, -4.8 ], [ 1041462000000, -11.2 ], [ 1072998000000, -12.5 ], [ 1104620400000, -13.6 ], [ 1136156400000, -10.1 ], [ 1167692400000, -9.3 ], [ 1199228400000, -9.3 ], [ 1230850800000, -23.7 ], [ 1262386800000, -27.3 ], [ 1293922800000, -20.9 ], [ 1325458800000, -17.5 ], [ 1357081200000, -15.4 ], [ 1388617200000, -13.2 ], [ 1420153200000, -12.8 ], [ 1451689200000, -9.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}C’est encore beaucoup, mais on retourne sur des ampleurs « normales », proches des étiages des années 1980 et 1990. #container_14430849481{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430849481{ height:500px; } #container_14430849481 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430849481 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430849481 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430849481 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde des administrations de sécurité sociale depuis 1945(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430849481", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "area", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: 2, value: 0 , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "   Administrations de sécurité sociale", "color": "#0386c3", "data": [ [ -662605200000, -0.1 ], [ -631069200000, -0.2 ], [ -599533200000, -0.2 ], [ -567997200000, -0.2 ], [ -536374800000, -0.2 ], [ -504838800000, -0.1 ], [ -473302800000, null ], [ -441766800000, 0.1 ], [ -410144400000, 0.1 ], [ -378608400000, 0.3 ], [ -347072400000, 0.4 ], [ -315536400000, 0.3 ], [ -283914000000, 0.6 ], [ -252378000000, 0.7 ], [ -220842000000, 0.8 ], [ -189306000000, 0.6 ], [ -157683600000, 0.4 ], [ -126147600000, 0.3 ], [ -94611600000, 1.1 ], [ -63075600000, 0.7 ], [ -31453200000, 1 ], [ 82800000, 1 ], [ 31618800000, 0.9 ], [ 63154800000, 1.3 ], [ 94777200000, 1 ], [ 126313200000, 1.3 ], [ 157849200000, 1.3 ], [ 189385200000, 2.1 ], [ 221007600000, 2.5 ], [ 252543600000, -0.4 ], [ 284079600000, 3.1 ], [ 315615600000, 3.1 ], [ 347238000000, -0.8 ], [ 378774000000, -0.4 ], [ 410310000000, 3.5 ], [ 441846000000, 2.5 ], [ 473468400000, 1 ], [ 505004400000, -4.6 ], [ 536540400000, -0.3 ], [ 568076400000, -0.8 ], [ 599698800000, 1 ], [ 631234800000, -1 ], [ 662770800000, -4.9 ], [ 694306800000, -8.4 ], [ 725929200000, -10.9 ], [ 757465200000, -5.9 ], [ 789001200000, -8.1 ], [ 820537200000, -4.3 ], [ 852159600000, -3 ], [ 883695600000, -0.4 ], [ 915231600000, 5.9 ], [ 946767600000, 11.5 ], [ 978390000000, 10.6 ], [ 1009926000000, 3.7 ], [ 1041462000000, -3.9 ], [ 1072998000000, -10.7 ], [ 1104620400000, -6.9 ], [ 1136156400000, 2.9 ], [ 1167692400000, 5.1 ], [ 1199228400000, 14 ], [ 1230850800000, -14.6 ], [ 1262386800000, -23.2 ], [ 1293922800000, -12.9 ], [ 1325458800000, -12.7 ], [ 1357081200000, -9.1 ], [ 1388617200000, -8.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2. Les retraites (presque) à l’équilibre… provisoirementLa sécurité sociale est composée de quatre branches, auxquelles s’ajoute le fonds de solidarité vieillesse :Maladie (remboursement des soins)Accidents du travail et maladies professionnelle (AT-MP, caisse spécifique aux accidents du travail)Vieillesse (retraites)Famille (prestations familiales)Ces branches ont des comptes séparés, qui permettent de distinguer l’évolution de leurs déficits respectifs. On le voit ci-dessous, si celui de la branche maladie a cessé sa réduction, la branche vieillesse, elle, se redresse de manière spectaculaire. #container_14430904576{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430904576{ height:500px; } #container_14430904576 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430904576 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430904576 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430904576 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde de la sécurité sociale par branche depuis 2009En milliards d'euros courantsSource : Sécurité sociale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430904576", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: 2, value: 0 , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Maladie", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -10.6 ], [ "", -11.6 ], [ "", -8.6 ], [ "", -5.9 ], [ "", -6.8 ], [ "", -6.5 ], [ "", -7.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "AT-MP", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", -0.7 ], [ "", -0.7 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", 0.6 ], [ "", 0.7 ], [ "", 0.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Famille", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", -1.8 ], [ "", -2.7 ], [ "", -2.6 ], [ "", -2.5 ], [ "", -3.2 ], [ "", -2.7 ], [ "", -1.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Retraite", "color": "#F19300", "data": [ [ "", -7.2 ], [ "", -8.9 ], [ "", -6 ], [ "", -4.8 ], [ "", -3.1 ], [ "", -1.2 ], [ "", -0.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "FSV", "color": "#28beaa", "data": [ [ "", -3.2 ], [ "", -4.1 ], [ "", -3.4 ], [ "", -4.1 ], [ "", -2.9 ], [ "", -3.5 ], [ "", -3.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Est-ce la perspective d’un retour à l’équilibre durable ? Pas vraiment. Si les réformes successives ont fait leur effet, le régime général ne constitue qu’une partie du déficit des retraites, qui affecte aussi les régimes complémentaires Arcco (salariés) et Agirc (cadres), lesquels sont menacés de tomber à sec dans les années qui viennent. Enfin, le fonds de solidarité vieillesse (FSV) peine à revenir à l’équilibre.Néanmoins, pour la première fois depuis 2002, la dette totale de la sécurité sociale (répartie entre l’agence centrale des organismes de sécurité sociale ou Acoss et la caisse d’amortissement de la dette sociale ou Cades) diminue.3. 3,4 milliards d’économies sur la branche maladieLe graphe précédent le montre, le déficit de l’assurance maladie est l’un des grands responsables du « trou de la Sécu », avec un déficit de 7,5 milliards d’euros, en hausse d’un milliard sur un an, le régime maladie aggrave même son déficit. #container_14431027027{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431027027{ height:500px; } #container_14431027027 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431027027 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431027027 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431027027 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part de chaque branche dans le déficit de la sécurité socialeEn 2015, en milliards d'euros(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431027027", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Maladie","AT-MP","Famille","Retraite","FSV"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": 2015, "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -7.5 ], [ "", 0.6 ], [ "", -1.6 ], [ "", -0.6 ], [ "", -3.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cette situation n’est pas nouvelle. Si les retraites ont pu représenter un poids important dans le déficit, la branche maladie reste la plus difficile à équilibrer. #container_14431014397{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431014397{ height:500px; } #container_14431014397 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431014397 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431014397 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431014397 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Dépenses et recettes de la branche maladie depuis 1997En prix courants, sur le régime général. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431014397", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#ff3232","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Millions d'euros" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Dépenses", "color": "#ff3232", "data": [ [ 852159600000, 87385 ], [ 883695600000, 90454 ], [ 915231600000, 98374 ], [ 946767600000, 103876 ], [ 978390000000, 111028 ], [ 1009926000000, 117310 ], [ 1041462000000, 125116 ], [ 1072998000000, 131618 ], [ 1104620400000, 135715 ], [ 1136156400000, 152640 ], [ 1167692400000, 161532 ], [ 1199228400000, 166124 ], [ 1230850800000, 149331 ], [ 1262386800000, 153438 ], [ 1293922800000, 156764 ], [ 1325458800000, 160894 ], [ 1357081200000, 164802 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Recettes", "color": "#0386c3", "data": [ [ 852159600000, 85188 ], [ 883695600000, 88026 ], [ 915231600000, 97643 ], [ 946767600000, 102241 ], [ 978390000000, 108960 ], [ 1009926000000, 111213 ], [ 1041462000000, 114011 ], [ 1072998000000, 119976 ], [ 1104620400000, 127707 ], [ 1136156400000, 146704 ], [ 1167692400000, 156903 ], [ 1199228400000, 161676 ], [ 1230850800000, 138760 ], [ 1262386800000, 141834 ], [ 1293922800000, 148167 ], [ 1325458800000, 155042 ], [ 1357081200000, 158015 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Depuis 1996, la branche maladie est soumise chaque année à un « plafond » de dépenses à respecter lorsque c’est possible : l’Ondam, pour Objectif national de dépenses d’assurance maladie. Ce dernier représente un compromis entre des dépenses de santé, qui progressent mécaniquement du fait, notamment, du vieillissement et des objectifs de réduction du déficit de la branche et de la Sécurité sociale. #container_14431023197{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431023197{ height:500px; } #container_14431023197 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431023197 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431023197 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431023197 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Objectifs de progression des dépenses maladies par an depuis 2011En pourcentage des dépenses totales(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431023197", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Progression de la dépense" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2011","2012","2013","2014","2015","2016"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "ONDAM", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3.3 ], [ "", 2.8 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.4 ], [ "", 1.78 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cete année, se félicite le ministère des affaires sociales et de la santé, l’Ondam a été respecté. Mais pour l’année suivante, il demandera des mesures d’économie à hauteur de 3,4 milliards d’euros afin de le respecter. Et cette année, l’Ondam ne permettra pas de réduire réellement ce déficit.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvia Zappi La visite « coup de poing » du ministre de la ville n’est pas passée inaperçue à Ormesson-sur-Marne. Patrick Kanner a débarqué, vendredi 25 septembre, dans cette commune cossue du Val-de-Marne avec l’intention de s’afficher en gentil cowboy de la parole présidentielle, au lendemain du congrès des HLM à Montpellier. François Hollande y a annoncé, jeudi, que la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) sera désormais « strictement mise en œuvre » dans tout l’Hexagone.Lire aussi :Aides à la construction : François Hollande déçoit les organismes HLMMunicipalité de droite, Ormesson ne comporte que 2 % de HLM alors que la loi SRU en exige dorénavant 25 %. Militants républicains rassemblés, délégation du député et du sénateur Les Républicains en soutien à Marie-Christine Ségui, la maire LR de la ville, presse locale mobilisée : le ministre a eu droit à un comité d’accueil remuant.Le chef de l’Etat a prévenu : dans toutes les communes rétives, l’Etat fera jouer son droit de préemption et de délivrance de permis de construire. Dès le lendemain, le ministre de la ville a donc choisi de se mettre en scène, « sur le terrain », pour montrer que le gouvernement ne plaisante pas. Des terrains de l’Etat avaient été repérés pour accueillir un programme de 200 logements sociaux, jusqu’ici bloqués par la maire.La ville ne comporte en effet que 83 logements HLM sur les 4 000 résidences principales. Il en faudrait 880 pour être dans les clous. La ville ne dispose pas de plan local d’urbanisme depuis vingt ans et son plan d’occupation des sols interdit toute construction de plus d’un étage. La commune d’à peine 10 000 habitants a tout fait pour garder son allure pavillonnaire et bourgeoise. « Le département a des besoins énormes avec plus de 78 000 demandes en attente et Ormesson ne joue pas le jeu de la solidarité », explique M. Kanner.« Opération de conviction »En marge de la friche désignée pour accueillir les futurs logements, un barnum avec des photos aériennes de la ville a été dressé. Au loin, un golf et une zone naturelle. Le cadre était rêvé pour une belle démonstration. Mme Ségui n’entendait pas se laisser faire, interpellant le ministre d’un « je m’étonne de cette opération sans prévenir ! » La dame à la mise en pli impeccable, tout de bleu marine vêtue, continue, imperturbable, malgré les efforts du préfet de la contenir : « On veut me faire passer pour la mauvaise élève mais construire ça veut dire des écoles, des transports. Qu’on me donne les financements ! » Christian Cambon, sénateur (LR) du Val-de-Marne, vient à sa rescousse : « On ne va pas construire de cité ici quand même ! »Se faisant tout miel, le ministre assure qu’il est là pour une « opération de conviction » et que si l’édile signe un engagement, il ne fera pas usage de la force. Mais il souligne quand même que 60 pavillons ont été construits depuis mars 2014 et seulement 32 logements sociaux. « Nous ne voulons pas construire de barres mais des R + 2 au sein d’un ensemble de logements mixtes », appuie le préfet. Mme Ségui organise une prise de parole au milieu de ses fidèles. « On ne veut pas de tours ! », entend-on crier. Référence à celles de la ville de Champigny-sur-Marne toute proche.Tenue du calendrierLa visite ministérielle se termine à la préfecture. Au bout d’une demi-heure, un accord est trouvé : la maire s’engage à revoir ses documents d’urbanisme pour permettre la construction des logements prévus. Plus besoin pour le préfet de se substituer. Mais il veillera à la tenue du calendrier : objectif fin décembre pour le nouveau PLU. « L’électrochoc est passé. Elle a compris que je ne lâcherai rien », se félicite Patrick Kanner.Alors que plus d’un tiers des municipalités assujetties à la loi SRU ne remplissent pas leurs obligations de construction de logements sociaux, le nordiste entend continuer son « marathon ». Il visitera d’autres communes en Ile-de-France et en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les deux régions où l’on retrouve le plus de villes défaillantes en logement social. Deux régions également stratégiques pour le PS lors du scrutin régional des 6 et 13 décembre.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Daniel Psenny Y a t-il un nouvel acte de censure d’un documentaire d’investigation sur Canal+ ? Selon nos informations, la direction des programmes de Canal+ a décidé de déprogrammer le documentaire « Hollande-Sarkozy, la guerre secrète », qui devait être diffusé le 28 septembre dans le cadre du magazine « Spécial investigation », en seconde partie de soirée.Cette décision a été confirmée au Monde par Luc Hermann, un des dirigeants de la société Premières Lignes, qui a produit ce documentaire réalisé par Jules Giraudat et Eric Mandonnet, journaliste à L’Express. « Nous en avons été avertis dimanche matin 13 septembre. La direction du magazine nous a expliqué qu’il ne s’agissait pas d’un acte de censure, mais aucune raison de cette déprogrammation nous a été avancée », dit M. Hermann.Plusieurs mois d’enquêteJoint par Le Monde, Stéphane Haumant, responsable de « Spécial investigation », confirme que le documentaire a bien été déprogrammé, sans qu’il en connaisse la raison. Mais, selon lui, ce n’est pas une question de contenu, comme il l’a expliqué au producteur. Aucune date pour la diffusion du documentaire n’a été décidée pour le moment.Commandé l’an dernier et livré cet été à la chaîne, ce documentaire qui a nécessité plusieurs mois d’enquête raconte les coulisses de la guerre de communication (coups bas, rumeurs, cabinets noirs…) à laquelle se livrent François Hollande et Nicolas Sarkozy.Le service juridique de la chaîne, qui a visionné le documentaire cet été, a donné son feu vert pour la diffusion. Cette déprogrammation a lieu après la censure du documentaire « Evasion fiscale, une affaire française », consacré au Crédit mutuel, demandée par Vincent Bolloré, et les reproches formulés par le patron de Canal+ concernant une enquête sur l’Olympique de Marseille. Interrogée par Le Monde, la direction de Canal+ n’avait pas répondu, dimanche.Lire aussi :Les médias selon Vincent BolloréDaniel PsennyjournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.09.2015 à 14h00 • Mis à jour le12.09.2015 à 14h16 | Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Nouveaux changements chez i-Télé, une semaine après le débarquement de l’ancienne direction et la nomination par Vincent Bolloré d’un fidèle, Guillaume Zeller, comme directeur de la rédaction, et de Philippe Labro, comme conseiller.Lire aussi :Vincent Bolloré débarque la direction d’i-TéléAprès Cécilia Ragueneau et Céline Pigalle, c’est la secrétaire générale de la chaîne d’information, Laure Bezault, qui a été écartée, vendredi 11 septembre. Proche de l’ancienne directrice de la rédaction, Céline Pigalle, celle-ci assurait une mission stratégique : le recrutement des journalistes.Dans la foulée, le groupe Canal+ a annoncé, samedi 12 septembre, la nomination de Virginie Chomicki au poste de directrice adjointe d’i-Télé, « en charge de la mise en place et du développement de CNews [le nom que portera à terme la chaîne d’information] ».Agée de 31 ans, Virginie Chomicki a travaillé chez LCI comme présentatrice de 2008 à 2015, ainsi que brièvement à Universal. La rumeur de son arrivée avait provoqué l’émoi de la rédaction, vendredi, quand des journalistes avaient eu la surprise de découvrir qu’un bureau lui avait été attribué, sans que rien leur ait été annoncé.De son côté, la directrice de la communication de Canal+ depuis 2002, Laurence Gallot, est maintenue dans ses fonctions et devient même, en parallèle, directrice des partenariats.Lire aussi :Les médias selon Vincent BolloréAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard Plérin, ses falaises, ses plages et son port de pêche. Mais ce ne sont pas ses qualités de station balnéaire qui ont fait de la petite cité bretonne un des points chauds de l’actualité estivale. Ni le va-et-vient des marées sur ses côtes. Non, d’autres fluctuations étaient suivies de près. Celles du cours du porc breton. Le boycott surprise, le 10 août, par deux abatteurs, la société Bigard et la coopérative Cooperl, du cadran de Plérin, le Marché du porc breton (MBP), a soudain braqué les projecteurs sur cette commune des Côtes-d’Armor où se fixe le prix de référence du porc français. Il a servi de détonateur à une crise qui couvait depuis de nombreux mois.Quand l’aiguille s’est bloquée, le marché au cadran indiquait 1,40 euro le kilo. Un prix « politique » dénoncé par les deux abatteurs. Un prix « d’équilibre », selon les éleveurs. Négocié début juillet sous l’égide du ministère de l’agriculture, il a été atteint mi-juillet. Depuis, les cotations ont repris. Mais Bigard et Cooperl continuent la politique de la chaise vide.Lire aussi :Prix du porc : comprendre le rôle du marché de PlérinJeudi 10 septembre, le kilo de porc se négociait à 1,376 euro. Un léger repli qui, paradoxalement, ne rend pas compte de l’allégement de la pression supportée par les éleveurs français ? En effet, une éclaircie se dessine, les bonnes nouvelles viennent d’Allemagne. « Les cours du porc allemand ont repris 12 centimes en trois semaines. Le différentiel avec le porc français est passé de 25 à 10 centimes », souligne Jean-Pierre Joly, directeur du MPB.Tout n’est pas roseD’où vient ce soudain engraissement du prix outre-Rhin ? « Les vacanciers allemands sont rentrés au pays, et la consommation repart », explique Paul Auffray, président de la Fédération nationale porcine (FNP). Autre élément de réponse, une demande soutenue des pays de l’Europe de l’Est et de l’Asie. De quoi alléger les stocks européens qui ont fait plonger les cours depuis novembre 2014. Des stocks dus à l’embargo sanitaire russe et aux productions allemande et espagnole trop dynamiques.En France, la rentrée se passe plutôt bien. Si les barbecues se font plus rares, les promotions soutiennent les ventes de saucisses ou de côtes de porc. Mais plus question de voir en rayon du cochon bradé à 1,50 ou 2 euros le kilo. Le seuil des 3 euros ne doit pas être franchi et la distribution joue le jeu. Pour M. Auffray, « le buzz médiatique de cet été a contribué à changer la mentalité des consommateurs ».Tout n’est pas rose pour autant. Pour l’heure, la levée même partielle de l’embargo sanitaire russe, réclamée à grands cris par les éleveurs français, n’est pas à l’ordre du jour à Bruxelles. Une position réaffirmée par la Commission le 7 septembre. Une réunion au cours de laquelle une aide au stockage privé du porc a été évoquée. Les questions sur les enjeux structurels de la filière française sont toujours là. Et nul ne sait si les heures du marché au cadran de Plérin ne sont pas comptées.Lire aussi :Comprendre la crise des éleveursLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Audrey Tonnelier C’est la question à 1 000 euros de la rentrée. Après le feuilleton grec, après la psychose chinoise, c’est vers les Etats-Unis que les tous les regards se tournent désormais. Avec une seule interrogation : remontera, remontera pas ? On parle des taux, bien sûr ; ceux de la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale). Cette dernière doit tenir, mercredi 16 et jeudi 17 septembre, un comité de politique monétaire particulièrement attendu. L’institution monétaire dirigée par Janet Yellen doit y décider si elle resserrera, ou pas, le loyer de l’argent.Lire aussi :Remonter les taux ou attendre 2016, le dilemme de la FedProches de zéro depuis 2008, les taux de la Fed servent de référentiel aux établissements bancaires de tout le pays et conditionnent ainsi le coût du crédit à l’économie. Ils sont aussi le symbole de la politique accommodante menée par l’institution monétaire, qui a contribué au retour de la croissance au pays de l’Oncle Sam après le scandale des subprimes et la terrible crise financière qui l’a suivi.Mais pour les investisseurs, les taux de la Fed sont bien plus que cela : ils servent à la fois de boussole – en guidant leur comportement sur des marchés souvent turbulents – et de béquille, en alimentant la hausse soutenue des indices. Du moins lorsqu’ils sont au plus bas, comme actuellement.De quoi créer une véritable « phobie de la hausse des taux » auprès des opérateurs de marché, selon les termes de Matthieu Grouès, associé gérant responsable de la gestion institutionnelle chez Lazard Frères Gestion. Difficile de lui donner tort, quand on voit les réactions des Bourses mondiales aux chiffres macro-économiques américains de ces derniers mois.Angoisse exagéréeQue les indicateurs du marché de l’emploi – l’un des critères suivis à la loupe par la Fed, avec l’inflation – laissent entrevoir un recul significatif, et les traders en déduisent aussitôt que cette embellie va à coup sûr inciter Mme Yellen et ses collègues à remonter les taux, augurant de liquidités plus chères et donc, d’un manque de carburant pour les marchés actions. Une menace prompte à se répandre sur toutes les places boursières de la planète…Cette angoisse est toutefois exagérée, selon M. Grouès. Historiquement, c’est en effet lors des phases de remontée du loyer de l’argent à partir d’un niveau très bas – exactement ce qui se profile aujourd’hui – que le S&P 500, l’un des indices de référence à Wall Street, s’est le plus apprécié, rappelle le spécialiste.Cette vision peut paraître optimiste, tant les faits et gestes des banquiers centraux sont scrutés avec attention par les investisseurs depuis que la Fed puis la Banque centrale européenne ont commencé à verser des monceaux de liquidités sur les marchés.Mais pour M. Grouès, comme pour un certain nombre d’autres observateurs, il est plus que temps pour l’institution présidée par Mme Yellen de commencer à remonter ses taux. Sinon, de quelle arme disposera-t-elle lorsque l’économie américaine, déjà sur les rails depuis un moment, donnera de nouveau de véritables signes d’essoufflement ?Une chose est sûre : les marchés détestent l’incertitude et ils goûtent peu les tergiversations de la Fed. Depuis le début de l’année, le S&P 500 affiche un recul de plus de 5 %, quand le CAC 40 continue de gagner plus de 6 %.« Même si elle se veut prévisible et transparente, la Réserve fédérale n’arrive pas à guider les investisseurs. (…) Jamais l’écart entre ce qu’[elle] veut faire et ce qu’elle devrait faire n’aura été aussi grand. A force de communiquer à l’excès, elle a rendu complètement illisible sa fonction de réaction », estiment les analystes de Natixis.Turbulences chinoisesDès lors, difficile de dire si la fameuse décision interviendra la semaine prochaine, ou sera une fois de plus reportée à la réunion suivante, en décembre. Les turbulences en Chine et leurs répercussions sur les économies émergentes ne vont-elles pas inciter Mme Yellen à différer, une fois encore, toute décision radicale, de peur de déclencher des mouvements de capitaux à même de déséquilibrer le fragile équilibre de la planète finance ?Le mal est fait, diront certains. Ainsi, la semaine écoulée a encore vu quelque 19 milliards de dollars (16,8 milliards d’euros), soit l’équivalent de la capitalisation d’un groupe comme Carrefour, quitter les marchés actions mondiaux, selon les chiffres de Bank of America-Merrill Lynch. En un mois, ce ne sont pas moins de 46 milliards de dollars qui ont fui la Bourse, considérée comme trop risquée…« Si une hausse des taux était évidente, la Fed l’aurait déjà faite lors de sa précédente réunion, en juillet. Sa décision se jouera certainement à une voix près », estime M. Grouès, qui continue d’y croire. « Mais que le S&P 500 dégringole durant deux séances d’affilée avant le comité de politique monétaire, et le resserrement des taux sera de nouveau reporté », estime-il. Réponse la semaine prochaine.Lire aussi :Tous accros aux taux bas !Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel Il y a trois mois, la question ne faisait guère débat aux Etats-Unis. La croissance américaine était repartie, le taux de chômage était au plus bas (5,1 % de la population active), les indicateurs éonomiques étaient dans le vert… Toutes les conditions semblaient réunies pour que le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale) relève ses taux directeurs, aujourd’hui proches de zéro. Et ce, dès sa réunion du 16 et 17 septembre, pariaient les économistes.Aujourd’hui, ils ne sont plus sûrs de rien. Depuis quelques semaines, des voix s’élèvent même pour tenter de convaincre la Fed d’attendre avant d’agir, notamment celle de Larry Summers, l’ex-conseiller économique de Barack Obama.Son argument ? L’inflation aux Etats-Unis est toujours trop éloignée de la cible des 2 % établie par la Fed. Et cela, parce qu’il n’y a pas de véritable reprise des salaires, signe que le marché du travail ne va pas si bien. De plus, une remontée du loyer de l’argent entraînerait d’énormes pertes chez les fonds de pension – ces derniers détiennent beaucoup d’obligations publiques américaines, or la valeur de celles-ci évolue de façon inverse aux taux. Il est donc urgent d’attendre.Gare à la volatilitéPourtant, l’affaire n’est pas sans risque. Maintenir des taux bas trop longtemps, ainsi que des mesures monétaires non conventionnelles telles que les achats de dettes publiques, risque de créer des bulles et surtout, une volatilité destructrice, en particulier sur les marchés boursiers ou sur l’immobilier. Et ce n’est pas vrai seulement aux Etats-Unis. La reprise britannique repose ainsi trop sur la hausse des prix des logements, préviennent nombre d’experts. Il y a là le ferment des crises futures. Pour éviter le pire, les banques centrales ont donc intérêt à normaliser leurs politiques au plus vite.Que d’injonctions contradictoires pour les grands argentiers de la planète ! Le monde est devenu accro aux mesures non conventionnelles et aux taux bas. Mais comme toutes les drogues, ces derniers peuvent avoir des effets secondaires ravageurs.Pire, les atermoiements des banques centrales révèlent deux phénomènes inquiétants. Le premier est que leur action a échoué à relancer la croissance et l’inflation autant qu’espéré. Les taux bas, expliquent nombre d’économistes, comme Michel Aglietta au Centre d’études prospectives et d’informations internationales, ne suffisent pas à relancer l’investissement des entreprises, qui se fient plutôt à leurs carnets de commandes pour choisir de s’endetter ou non.De même, la hausse des Bourses, alimentées par les banques centrales, profite surtout aux ménages les plus riches, dont le patrimoine est en partie investi en actions. Ce qui contribue à la hausse des inégalités. Et ce, sans véritable effet sur la croissance, car les ménages aisés épargnent plus qu’ils ne consomment.La conclusion à en tirer est que les politiques monétaires ne peuvent pas tout. Sans mesures structurelles des Etats pour favoriser l’investissement et limiter la hausse des inégalités, elles peuvent même se révéler contre-productives. Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, le répète d’ailleurs à chaque conférence de presse. Mais il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre…Lire aussi :Remonter les taux ou attendre 2016, le dilemme de la FedMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard Dimanche 6 septembre, l’heure est à la fête au magasin Carrefour Auteuil, à Paris. La clientèle privilégiée de cette enseigne est invitée à l’ouverture en avant-première de sa Foire aux vins. Des bouquets d’orchidées jalonnent le parcours. Dans les chariots, bouteilles et cartons s’entassent rapidement. Certains demandent une aide aux conseillers répartis dans les allées, d’autres dégustent quelques vins proposés aux papilles des clients. Comme des vins de Bourgogne vendus par le négociant Anima Vinum, satisfait d’avoir écoulé en un après-midi le quart des 3 000 bouteilles qu’il destine à cette opération.Carrefour Auteuil joue la largeur de gamme, entre un Fitou à 1,65 euro la bouteille et des « grands crus d’exception » placés en vitrine. Comme un sauternes Château d’Yquem 2005 à 430 euros.Le sauternes Château d’Yquem a été aussi le porte-étendard d’une autre enseigne de distribution, Lidl. Le précieux nectar doré – sous format 37 cl toutefois – constituait, avec quelques autres grands crus bordelais dont un Château Pape Clément ou un Château Talbot, l’appât de la Foire aux vins du distributeur allemand. Une tentation restée virtuelle pour beaucoup. Les clients intéressés devaient impérativement précommander sur un site Internet. Celui-ci, ouvert le 2 septembre, a très vite été submergé de demandes et a fermé rapidement ses portes. Les bouteilles prestigieuses étant bien évidemment proposées au compte-gouttes…Une opération de communication dont les résultats ont dépassé les attentes de Lidl. En effet, pour la deuxième année d’affilée, cette enseigne avait décidé de faire de la Foire aux vins un temps fort de promotion de son image. Longtemps perçu par les Français comme l’archétype du hard discount, le distributeur a effectué un repositionnement stratégique il y a trois ans, et souhaite redorer son blason. Et le vin est un vecteur privilégié pour nourrir son discours de marque. Avec les grands crus classés en guise de point d’orgue. « C’est comme lorsque la chaîne suédoise H&M s’est offert les services de Karl Lagerfeld pour une collection », analyse Bernard Magrez, l’« homme aux quarante châteaux », dont l’un d’entre eux, Pape Clément, s’est prêté à l’opération d’image.Des bouteilles pour « flatter » l’egoUne réflexion déjà menée par les grandes enseignes, Carrefour, Leclerc, Intermarché, Système U ou Auchan qui toutes communiquent largement sur l’événement. Ce rendez-vous d’automne, lancé il y a plus de quarante ans, ne s’essouffle pas. Chaque année, entre fin août et début octobre, néophytes et amateurs éclairés se côtoient dans les rayons pour dénicher la bonne affaire. Alors que dans les vignes, machines à vendanger et sécateurs s’activent pour engranger les nouvelles récoltes, les anciens millésimes entrent chez les consommateurs. Et la crise n’a pas prise sur cette rentrée des caves. Bien au contraire. « Les gens se reçoivent plus qu’avant. Ils veulent montrer qu’ils sont connaisseurs pour flatter leur ego. Les vins à partir de 15 euros sont devenus des produits de statut », affirme M. Magrez.Résultat, les ventes de vin lors de ce rendez-vous commercial portent de beaux fruits pour la grande distribution. En 2014, le groupe Carrefour avec son enseigne Carrefour Market a enregistré un chiffre d’affaires de 102 millions d’euros. Il précède, selon les données publiées par Rayon Boissons, Leclerc et Intermarché. Puis viennent Auchan, Système U et Lidl. Tous ou presque affichent des recettes en progression, la palme de la croissance étant décrochée par Lidl avec un bond de 20 %.Mais ces chiffres ne reflètent pas un autre enjeu majeur, celui d’attirer dans les magasins les clients qui, bien évidemment, en profitent pour faire d’autres emplettes.Lire aussi :A quelques jours de la rentrée, la guerre des prix dans les grandes surfacesLidl affirme d’ailleurs que l’un des buts de son opération de communication sur Internet était aussi d’inciter une clientèle qui n’aurait jamais mis les pieds dans ses supermarchés avant, à franchir le pas. Pour récupérer les grands crus classés, les internautes doivent, en effet, se rendre dans une boutique et payer sur place. Evidemment, Lidl a fait une sélection de magasins dans son réseau.Cette chasse aux clients n’a pas échappé à Biocoop. C’est d’ailleurs en partie parce qu’il constatait une légère érosion du nombre de ses visiteurs à l’automne, que le réseau de magasins bio a lancé à son tour ses Foires aux vins, il y a cinq ans. Le développement de la viticulture bio en France étant bien évidemment un autre critère déterminant. « Il y a eu une évolution des vins bio vers la qualité. Même les grands domaines font de la biodynamie. Au début nous avions une sélection de 20 bouteilles, aujourd’hui plus du double », raconte Benoît Roger, chef de produit alimentaire de Biocoop. D’ailleurs, le vin bio commence à se pousser du col dans les enseignes généralistes. A l’instar de Monoprix qui habille toutes les bouteilles issues d’une agriculture respectueuse de l’environnement d’une collerette avec l’estampille AB.Si les enseignes de distribution se grisent des résultats de ces opérations commerciales, la viticulture française y trouve aussi son compte. « C’est devenu la rentrée du vin. L’occasion d’en parler et le moment pour les consommateurs de constituer leur cave. C’est bénéfique pour la filière viticole française », estime Yannick Branchereau, directeur général de Lavinia, un caviste qui orchestre cette année sa Foire aux vins avec la dégustation d’une centaine de cuvées dans son magasin de la Madeleine à Paris.La France a retrouvé en 2014 son titre de premier producteur mondial de vin. Et même si les exportations se portent bien malgré les aléas du marché chinois, le marché intérieur, bien qu’en constante érosion en volume, reste stratégique. Les Foires aux vins, avec l’achat des guides ou des revues spécialisées en guise de boussole, donnent un coup de projecteur sur ce secteur. Avec un faisceau dont le spectre ne cesse de s’élargir. « Il y a de plus en plus de régions représentées autres que Bordeaux », reconnaît lui-même Laurent Gapenne, président de la Fédération des grands vins de Bordeaux.Notoriété versus dépréciationLes prix affichés un moment par les grands crus classés bordelais les ont placés hors d’atteinte de nombre de clients français. Du coup, vins du Languedoc, de la Vallée du Rhône, de Loire ou d’Alsace, sans oublier les vins de Bourgogne, sont venus étoffer les catalogues. « Les vins de Bordeaux représentent désormais 39 % des ventes, suivis par les vins de Bourgogne avec 11 % et par les vins de la vallée du Rhône avec 9 % », précise Michel Chapoutier, président d’Inter Rhône.Autre tendance : les enseignes veulent s’offrir l’image du petit producteur. Une manière de répondre aux attentes d’authenticité des consommateurs mais aussi de tenter d’atténuer leur réputation de dureté dans les relations commerciales. A l’exemple de Carrefour : « Nous avons signé pour la deuxième année un accord avec l’association des vignerons indépendants. Nous travaillons cette année avec quarante d’entre eux, cela permet d’humaniser notre sélection », explique Jérôme Peter, responsable des vins de Carrefour Market, qui communique aussi avec des « vignerons » célèbres comme Carole Bouquet. Le « petit viticulteur » est souvent convié à venir dans les magasins pour participer aux animations des enseignes qui régionalisent leur offre.Reste l’épineuse question du prix. « Il doit être plus intéressant qu’à la propriété. Le Château Lagrezette 2009 d’Alain-Dominique Perrin, un cahors, est proposé, par exemple, à 30 euros au caveau et à 16,95 euros dans notre catalogue », affirme M. Peter, de Carrefour Market. Négociants et propriétaires dosent le pour et le contre entre désir d’écouler des volumes en accroissant leur notoriété et crainte de dépréciation de leur cru et de réduction des marges. Certains ont bâti leur succès économique sur ce jeu avec les grandes enseignes. A l’instar de M. Magrez qui dit écouler 85 % de ses vins en grande distribution, désireuse de mettre en rayon la signature de l’homme d’affaires. Son Château Fombrauge, grand cru classé de saint-émilion, a même fait l’objet d’une bataille de publicité comparative cette année entre Lidl et Leclerc. D’autres ont pris le train plus tard, comme la maison Chapoutier. « Au départ, nous n’étions pas intéressés par la grande distribution. Puis nous nous sommes dit que nous devions donner les moyens au plus grand nombre de découvrir nos vins », explique M. Chapoutier, dont l’entreprise travaille avec une société bordelaise Grand Sud Distribution qui commercialise des cuvées élaborées pour ce marché. Il fait le parallèle avec les grands cuisiniers qui déclinent leur nom dans une offre bistrot pour évoquer les nombreuses maisons élaborant de même des gammes de vins spécialement pour la grande distribution.D’autres restent réticents. Comme Château Guiraud, premier grand cru classé de sauternes. Pas question de déprécier ce vin, quand certains concurrents acceptent des discounts de près de 20 %. Toutefois Xavier Planty, son gérant, vient de signer un contrat avec Lidl pour une commercialisation de son millésime 2013 dans toute l’Europe. Excepté en France. C’est d’ailleurs grâce à cette implantation internationale que le distributeur allemand se targue d’écouler 8 % de la production bordelaise.Lire aussi :Grande distribution: le prochain grand mouvement stratégique sera marketingLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat L’industrie n’est pas morte. C’est le géant General Electric (GE) qui nous apprend que la vie en bleu… de travail peut avoir un avenir radieux. Le patron du conglomérat américain, Jeff Immelt, poursuit sa stratégie de désengagement des activités financières – banque de détail, crédit immobilier ou à la consommation, assurances… – pour se recentrer sur les secteurs industriels prometteurs des équipements et des infrastructures à haute valeur ajoutée (énergie, santé, transport…). GE a déjà cédé l’équivalent de 68 milliards de dollars (60 milliards d’euros) d’actifs financiers.L’entreprise a annoncé, jeudi 10 septembre, qu’elle en céderait encore pour atteindre 100 milliards de dollars d’ici à la fin de l’année. De GE Capital, M. Immelt ne compte garder que les structures offrant des solutions de financement aux clients souhaitant acquérir des produits GE, comme ses moteurs d’avion, ses appareils d’imagerie médicale, ses turbines de centrale électrique ou ses équipements pétroliers. Il a fixé un cap, en avril, en confirmant ce virage stratégique pris en 2014 : à partir de 2018, les activités industrielles généreront 90 % de ses profits (contre 57 % en 2014).Cette annonce intervient deux jours après le succès remporté par M. Immelt – le plus décisif depuis son arrivée à la tête de la multinationale en 2001 : le feu vert de Bruxelles au rachat du pôle énergie d’Alstom. « Plus nous avons découvert la technologie et les capacités [du groupe français] au cours des quinze derniers mois, plus nous avons aimé l’accord », jubilait-il ce 8 septembre béni.Sombre prophétieOn le comprend. GE tournait depuis cinq ans autour des activités – actuelles ou passées – d’Alstom, un savoir-faire patiemment capitalisé depuis près d’un siècle. Le conglomérat avait réussi à acquérir Converteam (conversion d’énergie), mais s’était cassé les dents sur Areva T&D, les équipements de transmission d’électricité qu’Alstom, au bord de la faillite, avait dû céder en 2004 au groupe nucléaire. GE les récupère aujourd’hui.Et la France dans tout cela ? Elle ne perd pas de sa substance industrielle, dira-t-on, car les usines d’Alstom resteront dans l’Hexagone. Mais elle abandonne une part de sa souveraineté industrielle. Cela devient aussi lassant que démoralisant. Avec Alstom, elle cède ses turbines et ses réseaux électriques, après avoir vendu ses téléviseurs et son imagerie médicale (Thomson), son aluminium (Pechiney), son acier (Usinor-Sacilor) et, plus récemment, son ciment (Lafarge) au suisse Holcim, et ses équipements de télécommunication (Alcatel) au finlandais Nokia.On peut ironiser à l’envi sur le patriotisme économique, qui serait d’un autre âge. Ceux qui sont dépassés, ce sont les apôtres d’un pays « sans usines ». Arrogants au début des années 2000, ils rasent aujourd’hui les murs. Mais, entre-temps, leur sombre prophétie s’est en partie réalisée : la France a perdu des centaines de milliers de cols-bleus, pour devenir l’un des pays les moins industrialisés d’Europe.Lire aussi :Feu vert de la Commission européenne au rachat d’Alstom par General ElectricJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.09.2015 à 18h48 • Mis à jour le11.09.2015 à 19h17 | Cécile Prudhomme Le spécialiste français de l’outillage va-t-il à nouveau bientôt publier des bans de mariage ? Quelques mois après avoir annoncé la rupture de ses fiançailles avec le groupe britannique Kingfisher, le groupe Mr Bricolage a reçu une nouvelle offre d’alliance. Le distributeur de produits de bricolage et de jardinage français Bricorama a annoncé, vendredi 11 septembre, avoir proposé à son grand rival de le racheter pour un montant supérieur à 150 millions d’euros, de façon à « créer un acteur de tout premier plan sur le marché du bricolage ».Selon cette offre, le groupe dirigé par le tonitruant Jean-Claude Bourrelier, ardent défenseur du travail le dimanche, propose 15 euros par action aux actionnaires, la famille Tabur, qui possède 26,2 % du groupe, et le réseau de l’Association nationale des promoteurs du « faites-le vous-même » (ANPF), qui en a 41,9 %. Et il a prévu de déclencher une opération publique d’achat sur le reste des actions.Bricorama s’est dit « confiant dans le fait que son projet peut être réalisé dans des conditions qui sont créatrices de valeur pour ses actionnaires, tout en lui permettant de maintenir une flexibilité financière suffisante pour mener à bien l’intégration de Mr Bricolage » et « poursuivre le développement du réseau de magasins sous les deux enseignes ».Entreprise fragiliséeLa future mariée semble de son côté nettement moins pressée. La direction de Mr Bricolage a immédiatement précisé, dans un communiqué, que « si elle a bien reçu une offre qui n’est qu’indicative de la société Bricorama, il n’y a pas aujourd’hui de négociations entamées avec cette société ».Le conseil d’administration de l’ANPF a déclaré que, « informé de l’offre indicative de Bricorama », il « a souhaité l’inscrire dans une réflexion plus large à mener sur sa nouvelle stratégie et ne pas y donner suite ».Du côté des syndicats, la proposition est jugée peu réaliste. « Mr Bricolage a déjà beaucoup plus de valeur, que ce soit financière, humaine, ou dirigeante, que M. Bourrelier, doux rêveur, veut en faire, estime un représentant syndical du groupe Mr Bricolage. Mais peut-être veut-il revenir dans un groupe dont il était un ancien adhérent ».Cette proposition arrive en tout cas au moment où Mr Bricolage peut paraître fragilisé, affichant un résultat net part du groupe au premier semestre en recul de 64,8 %, à 3 millions d’euros, contre 8,4 millions à la même période l’an passé, notamment en raison d’une plus-value de cession comptabilisée en 2014.Et surtout à la suite de l’annonce, le 9 septembre, du départ surprise de son président-directeur général. Jean-François Boucher a démissionné de tous ses mandats afin, officiellement, « de se consacrer à ses propres entreprises », après dix-huit ans passés au conseil d’administration.A cette occasion, d’ailleurs, Mr Bricolage a dissocié les fonctions de président et de directeur général, et nommé deux hommes du sérail : Paul Cassignol, adhérent du groupe, au poste de président, et Guy Béghin, le directeur général délégué pour assurer la direction générale par intérim, en attendant une nomination à venir.Marché en faible croissanceL’offre de Bricorama fait surtout écho à la tentative d’alliance malheureuse que Mr Bricolage a connu, à la fin de mars, avec le britannique Kingfisher, qui possède les enseignes Castorama et Brico Dépôt. L’un des artisans du mariage, M. Boucher, disait encore quelques jours après l’échec de ce rapprochement : « J’en étais un grand supporteur jusqu’au bout si on est capable d’en respecter la philosophie », à savoir conserver le réseau de distribution. « Si on s’en éloigne de manière conséquente, cela n’a plus de sens, poursuivait-il en privé. Mais il est vrai que les personnes qui avaient conclu l’opération, du côté de Kingfisher, ne sont plus là. »Les fiançailles entre les deux groupes s’étaient achevées sur un véritable coup de théâtre, après presque un an de négociations. L’opération, encore dans sa phase finale au début de l’année, avait notamment achoppé car le groupe britannique envisageait de se séparer d’une grande partie du réseau de Mr Bricolage, contrairement à ce qui avait été convenu initialement, de manière à répondre aux exigences de cession de magasins formulées par l’Autorité de la concurrence.La tentative d’acquisition de Bricorama pourrait paraître disproportionnée au regard des poids respectifs. Mr Bricolage représentait, selon l’Union nationale des industriels du bricolage, du jardinage et de l’aménagement du logement (Unibal), 8 % du marché du bricolage en 2014 (791 points de vente sous enseignes et affiliés en France, à la fin de juin 2015), contre 3 % pour Bricorama.Un rapprochement entre acteurs spécialisés dans le commerce de proximité pourrait néanmoins avoir du sens, dans un marché du bricolage, où 71 % du circuit de distribution est détenu par deux grands groupes, Adeo (Leroy Merlin, Weldom, Bricoman), avec 38 % du marché, et Kingfisher (Brico Dépôt, Castorama), avec 33 %.D’autant que le marché français du bricolage affiche une très faible croissance. En 2014, il a connu une très légère progression de 0,8 %, pour atteindre 24,891 milliards d’euros, selon l’Unibal, là où il affichait encore 8 % de croissance en 2006.Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé Réélu maire de Dijon (Côte-d’Or) le 10 août après la mort d’Alain Millot, qui lui avait succédé en avril 2014 lors de son entrée au gouvernement, François Rebsamen est de retour dans la ville qu’il dirigeait, avant la « parenthèse » gouvernementale, depuis 2001. Il va devoir renouer avec les dossiers des finances locales et se pencher sur le complexe dossier des emprunts toxiques contractés par Dijon.Signés au début des années 2000 par nombre de collectivités locales, ces emprunts sont construits en deux parties, une première attrayante, et une seconde beaucoup plus risquée, qui ne se déclenche qu’après quelques années. Ils offrent des taux ultra-compétitifs au départ, au prix d’un risque démesuré car ils sont indexés sur la fluctuation de valeurs financières très mouvantes, comme les monnaies étrangères.Lire : Dix questions pour tout comprendre aux emprunts toxiquesA Dijon, un collectif réclame depuis plusieurs années que la mairie soit plus transparente sur ce dossier. Le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique de Côte-d’Or (CAC21) est passé par la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) pour consulter les contrats des emprunts, mais sans succès jusqu’à présent.Ancien responsable de DexiaLa majorité de ces emprunts a été souscrite auprès de Dexia, banque dans laquelle François Rebsamen a eu des responsabilités pendant six ans. Il siégeait au conseil d’administration où il a perçu 20 000 euros de jetons de présence de 2003 à 2008.Une large partie de ces emprunts à risque ont toutefois été signés après fin 2008, lorsque François Rebsamen n’était plus chez Dexia.L’ancien ministre du travail expliquait, en mars 2014, dans le journal en ligne local Le Miroir la situation financière de la ville à la veille des élections municipales :« A ce jour, il y a trois emprunts toxiques à la ville de Dijon, qui représentent un montant de 30 millions d’euros. Soit 16 % du montant de la dette. » Qu’en est-il en réalité ? Contactés à plusieurs reprises depuis août, ni la mairie ni M. Rebsamen n’ont donné suite à nos demandes. Nous n’avions pas eu davantage de réponses en février 2014 dans le cadre d’un premier volet de cette enquête sur les villes et les crédits toxiques.Mais le compte administratif de la ville de Dijon, voté en juin, a été mis en ligne par la mairie. Un document que nous avons étudié. Et dans la partie « Etat de la dette » (page 191), l’encours « risqué » diffère assez fortement de ce que déclarent les élus.15 %, 38 % voire 48 % d’emprunts à risque ?On compte deux emprunts à très haut risque, dans le tableau qui récapitule les crédits du budget principal. Ces deux emprunts très risqués (des produits Dexia repris par la SFIL, la Société de financement local, détenue à 75 % par l’Etat) représentent 24 millions d’euros restant dus au 31 décembre 2014, soit 15 % de la dette de la ville (164 millions pour le budget principal).« Les deux emprunts classés F, indexés sur le différentiel entre les parités euro-dollar et euro-franc suisse, sont très perdants », analyse Emmanuel Fruchard, conseiller municipal PS de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) qui répertorie depuis plusieurs années les emprunts toxiques des collectivités sur son site emprunttoxique.info.Leurs taux se sont envolés à mesure que la monnaie helvète, sur laquelle ils sont en partie indexés, a vu son cours décoller dans les derniers mois.Avec 15 % d’emprunts classés F, la ville aurait donc encore moins de dette toxique que ce que dit M. Rebsamen ? En réalité non : l’édile oublie quatre emprunts classés E, trois souscrits auprès de Dexia, un auprès de la Caisse d’Epargne.« Comparativement aux autres collectivités, cela fait une part importante en E », estime Emmanuel Fruchard. Selon la charte définie par l’inspecteur général des finances Eric Gissler, ces produits entrent dans la définition des « emprunts toxiques ». L’un d’eux a d’ailleurs un taux d’intérêt de 6,3 %, comme l’indique un tableau du compte administratif de la ville (page 199).En ajoutant ces différents emprunts figurant dans le budget principal, on arrive à un total de 38 % de la dette dijonnaise. Mais si l’on prend aussi en compte les budgets annexes, les crédits toxiques représentent presque la moitié (48 %) des 199,4 millions d’euros empruntés.M. Rebsamen a affirmé au Miroir que les emprunts classés F étaient « au tribunal » mais aucune information n’a filtré depuis. Ni le quotidien local ni Arte n’ont pu en savoir davantage. « Il reste une opacité totale concernant la nature des contrats qui ont été signés, les négociations en cours avec les banques et d’éventuels contentieux », accuse Catherine Vandriesse, conseillère municipale d’opposition à Dijon.Toujours dans Le Miroir, François Rebsamen ajoutait que certains des autres emprunts à risque étaient « en cours de sécurisation ». Cela signifie qu’ils sont renégociés, en échangeant un taux variable contre un taux fixe, moins avantageux au départ mais moins risqué à long terme. L’emprunt au Crédit foncier a notamment été utilisé pour financer l’auditorium de la ville. « Nous aurons désormais un taux fixe, aux alentours de 4,5 ou 5 % au lieu de 0,24 %. »Frais de sortie exorbitantsEn théorie, il est possible de se défaire de ces emprunts en payant la pénalité de sortie prévue dans le contrat. Mais, dans la pratique, les conditions imposées par les banques rendent la manœuvre bien trop chère.Dans le cas du budget principal, il faudrait compter au minimum, pour les trois crédits les plus risqués, près de 22 millions d’euros… pour 36 millions d’euros d’emprunt. La ville a donc accepté des pénalités de 60 % du montant emprunté.Dans de telles conditions, la ville n’a aucun intérêt à essayer de sortir des prêts avant leur terme.Si la plupart des Cours régionales des comptes ont consacré au moins un rapport, sinon plusieurs, à la gestion de la dette des collectivités de leur région, en ce qui concerne Dijon, la cour régionale des comptes indique qu’elle ne prévoit pas de rendre un rapport sur le sujet à court terme.Mediapart (lien payant) rapportait en avril qu’un rapport sur les finances de la ville de Dijon était en préparation et que certains magistrats de la Cour craignaient que le dossier soit étouffé.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.09.2015 à 16h25 • Mis à jour le11.09.2015 à 18h16 Pas simple de solder les comptes dans le dossier des Mistral non livrés à la Russie. Les deux navires de guerre stationnés dans le port de Saint-Nazaire, qui sont propriété de la France depuis l’annulation du contrat qui liait Paris et Moscou, ont été construits avec des équipements russes, qui doivent désormais être démontés. Ce nouveau chantier devrait durer jusqu’en janvier, selon des informations transmises par un haut responsable français à des parlementaires, et dont l’Agence France-Presse a pris connaissance. Des équipes d’ingénieurs et de techniciens russes, assistées d’équipes techniques françaises, sont à Saint-Nazaire pour effectuer ces travaux.Si le coût de ce nouveau chantier n’est pas encore connu, Louis Gautier, le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, a fait savoir, lors d’auditions parlementaires organisées mardi à huis clos, que le montant total des indemnisations à verser au constructeur DCNS, en attendant une éventuelle revente des navires, devrait grimper à 1,1 milliard d’euros. Cette estimation inclut notamment des frais de gardiennage et de maintien en état opérationnel des navires – qui s’élèvent à 2 millions d’euros par mois.Lire aussi :Mistral russes : le temps des ardoisesLe gouvernement avait affirmé jusqu’à présent que l’annulation de la vente coûterait moins de 1 milliard d’euros à la France, pour un contrat initial de 1,2 milliard d’euros.Montant « absurde »Le montant exact de la facture avaitfait l’objet d’une controverse, notamment après la publication d’informations de l’hebdomadaire satirique français Le Canard enchaîné, qui évaluait l’addition à 2 milliards d’euros en ajoutant une série de coûts annexes – frais de modification et de gardiennage des navires notamment, ainsi que l’annulation du contrat de maintenance. M. Gautier, qui était le négociateur français avec Moscou dans ce dossier, a toutefois réfuté cette information du Canard Enchaîné, jugeant le montant « absurde ».Thierry Mariani, député Les Républicains, avait évalué l’addition autour de 1,5 à 1,6 milliard d’euros, tenant compte notamment du coût de « dérussification » des navires, c’est-à-dire le retrait des équipements aux normes russes.Dès la conclusion de l’accord avec Moscou, le 5 août, 949,7 millions d’euros ont déjà été versés par la Banque de France à la Banque de Russie. Cette somme inclut l’avance de 893 millions d’euros versée par la partie russe, plus un montant de 56,7 millions d’euros payé par l’Etat français, qui couvre notamment des frais de formation de marins russes.Lire aussi :210 jours avec le Mistral, le récit d’un marin russe dépitéL’Egypte intéresséeAprès des mois de tergiversations qui ont empoisonné les relations franco-russes, la France a récupéré au début d’août la « pleine propriété et la libre disposition » des deux navires. La marine française n’ayant pas l’intention de les garder, restrictions budgétaires obligent, Paris s’est mis en quête de nouveaux acquéreursSelon M. Gautier, le Canada, l’Inde, Singapour, mais surtout l’Egypte ont exprimé leur intérêt « sérieux » pour les navires. Un responsable français s’exprimant sous couvert d’anonymat avait déjà déclaré au début de septembre que l’Egypte mène des discussions avec « une partie du financement [qui] viendra de pays du Golfe ». Jean-Baptiste Jacquin Colette Neuville demande à l’Autorité des marchés financiers (AMF) d’ouvrir une enquête dans l’affaire Norbert Dentressangle. La présidente de l’Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam) soupçonne XPO Logistics, le repreneur américain du groupe français de transport et de logistique, d’avoir donné au marché une « information trompeuse ».Dans un courrier daté du jeudi 10 septembre adressé au gendarme de la Bourse, Mme Neuville s’étonne en particulier des conditions dans lesquelles le président du directoire de Norbert Dentressangle, Hervé Montjotin, a été révoqué le 3 septembre, moins de deux mois après la clôture de l’offre publique d’achat (OPA).Lire aussi :Mauvais départ pour le mariage XPO Logistics - Norbert DentressangleElle souligne que dans la note d’information du 23 juin, visée par l’AMF, l’acquéreur affirmait avoir « l’intention d’assurer la continuité du management de Norbert Dentressangle à la suite de la réalisation de l’offre et de le fidéliser pour l’avenir. » XPO affirmait également vouloir maintenir en France les centres de décisions de Norbert Dentressangle, rebaptisé XPO Europe.« Si les notes d’information ne servent qu’à tromper le client, ce n’est plus la peine d’en faire »Or, rappelle l’égérie des petits actionnaires, le règlement de l’AMF stipule que dans une telle note d’information, l’initiateur d’une OPA doit présenter « ses intentions pour une durée couvrant au moins les douze mois à venir ». Le problème, soulève Mme Neuville dans sa lettre, est que « c’est au vu et compte tenu de ces déclarations d’intention que le conseil de surveillance de Norbert Dentressangle a émis un avis favorable à l’égard de l’offre de XPO et que l’AMF a rendu sa décision de conformité ».D’une manière plus générale, la présidente de l’Adam s’inquiète de la liberté avec laquelle certaines sociétés s’affranchissent rapidement de leurs déclarations d’intention pourtant visées par le gendarme de la Bourse. « Si les notes d’information ne servent qu’à tromper le client, ce n’est plus la peine d’en faire », tempête M. Neuville.XPO affirme ne pas être au courantPar ailleurs, dans ce dossier où le fonds d’investissement Elliott a pris 9,1 % du capital et empêché XPO d’obtenir les 95 % qu’il escomptait à l’issue de l’OPA, l’AMF a ouvert une enquête, affirme le magazine Challenges, sur « les conditions d’achat » de titres par cet intrus américain. L’AMF ne confirme ni ne dément cette information. De son côté XPO affirme « ne pas être au courant de l’ouverture d'une enquête de l’AMF, et n’avoir pas reçu, à ce jour, la moindre question de l’AMF sur ce sujet ».XPO et Elliott s’affronteront devant le tribunal de commerce de Paris mardi 29 septembre.Lire aussi :Dentressangle : un duel américain devant la justice françaiseJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Joël Morio Jeudi, le talk-show de début de soirée de Canal Plus a réuni 611 000 spectateurs. Lundi, pour sa reprise, il en avait rassemblé 915 000.« Le Grand Journal » nouvelle version, le rendez-vous de début de soirée de Canal Plus (entre 18 h 50 et 20 h 10), peine à trouver son public. Son audience pique du nez. L’arrivée de la journaliste-animatrice Maïténa Biraben n’infléchit pas la courbe. Jeudi 10 septembre, ils n’étaient plus que 611 000 téléspectateurs à suivre le talk-show. L’émission a été, en l’occurrence, devancée par les programmes des grandes chaînes (TF1, France 3, France 2, M6), mais aussi par « Touche pas à mon poste » (D8), « C à Vous » (France 5), « Secret Story » (NT1) et… « Les Ch’tis vs Les Marseillais » (W9) !Il s’agit de la troisième baisse d’audience consécutive. Une configuration inédite pour l’émission emblématique de Canal Plus. Lundi 7 septembre, pour sa remise à l’antenne, malgré la présence de Manuel Valls, moins d’un million de téléspectateurs (915 000 personnes) avaient suivi les débuts de la remplaçante d’Antoine de Caunes, remercié par Vincent Bolloré, le nouveau « propriétaire » de Canal Plus.L’an dernier, à la même époque, 1,1 million de téléspectateurs avaient assisté au retour d’Antoine de Caunes.« Ajustements constants »La nouvelle formule du « Grand Journal », préparée en moins de deux mois, ne trouve pas son public. Les critiques fusent sur cette mouture : simple version quotidienne du « Supplément » – l’émission dominicale de la chaîne cryptée, manque de rythme, usure de l’« infotainment » – ce genre qui mélange l’information et le divertissement.Dans une interview donnée à Metronews, le chroniqueur politique Jean-Michel Aphatie, lui aussi renvoyé du « Grand Journal » à la fin de la dernière saison, juge pour sa part que « Maïténa Biraben est à la hauteur de ce qu’on connaît d’elle » et estime qu’« elle a vraiment de la présence ». Il ajoute : « Je trouve que le plateau est un peu faible. Il manque dans l’équipe des chroniqueurs quelqu’un de vraiment fort et sérieux pour l’épauler. »A la direction de Canal Plus, on laisse entendre qu’on aurait anticipé cette baisse de l’audience. « Mathématiquement, la nouvelle émission devait faire moins que la précédente, qui commençait plus tard et intégrait les Guignols », plaide-t-on.Mais la chute depuis le début de la semaine n’avait sans doute pas été prévue. L’émission est en rodage insiste-t-on, des « ajustements constants » sont opérés pour l’améliorer.Joël MorioJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.09.2015 à 10h59 | Françoise Fressoz Chronique De toutes les réformes lancées ces derniers mois, celle du droit du travail est pour la gauche la plus explosive.Trois années de pression ininterrompues du patronat sur François Hollande pour tenter d’obtenir un assouplissement des règles de fonctionnement du marché du travail, les attaques répétées de certains ministres contre les 35 heures et le contrat de travail ont alimenté l’idée que la nouvelle architecture sociale proposée par le rapport Combrexelle allait forcément faire un perdant : le salarié. Il serait voué à céder en protection, condamné à se trouver exposé au vent mauvais de la mondialisation à partir du moment où le code du travail ne garantirait plus qu’un socle commun de droits essentiels, le reste étant renvoyé à la négociation.Cette crainte agitée par une partie de la gauche et des syndicats est éminemment discutable dans un pays où 10 % de la population active piétine à l’entrée du marché du travail, où les inégalités ne cessent de se creuser entre salariés des grandes et des petites entreprises, où la formation professionnelle répond très imparfaitement aux besoins des chômeurs et où les rigidités du droit du travail conduisent à brider toutes sortes d’activités nouvelles.Elle repose, en outre, sur l’illusion d’un dialogue social bloqué au sommet, pour cause de divisions syndicales et de supériorité patronale, alors que dans les branches, quelque 900 accords sont signés chaque année et dans les entreprises environ 36 000, ce qui n’est pas rien.La République, une et indivisibleToute une pédagogie est à faire qui ne comblera cependant pas le désarroi des opposants à la réforme car ce qui se joue à travers elle dépasse en réalité le simple fonctionnement du marché du travail.Que le contrat puisse un jour dépasser la loi et c’est tout le modèle français qui se trouve questionné : la République une et indivisible avec l’Etat en garant de cette indivisibilité. Mine de rien, les girondins tiennent enfin leur revanche. Ils sont à l’offensive et cela ne date pas d’aujourd’hui.De Jacques Chirac qui, en 2007, avait promulgué un code du travail recodifié, à François Hollande qui lance, en fin de quinquennat, une réforme du droit du travail dont la réalisation débordera les bornes du quinquennat, il existe une continuité pour limiter le champ de la loi et favoriser le dialogue social au plus près du terrain. Si l’on met en parallèle la réforme territoriale qui met en concurrence, pour le développement économique, les métropoles et les régions récemment regroupées, on peut se faire une idée du nouveau visage de la France tel que le dessinent les sociaux-démocrates : une République fondée sur le contrat, décentralisée, où l’Etat jouera le rôle d’arbitre plutôt que de prescripteur.Une révolution mais qui n’a pas besoin d’être théorisée parce qu’elle est déjà en marche avec, comme repoussoir, le schéma alternatif de Nicolas Sarkozy, la marginalisation des syndicats par consultation directe du peuple. La gauche centralisatrice et étatiste peut bien décréter la résistance, elle a perdu la bataille.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Chaperon Dans le secteur financier, la « dream team » – c’est ainsi que fut surnommée l’équipe qui rassemblait les membres du cabinet de Dominique Strauss-Kahn (DSK) lorsque celui-ci était à Bercy – rafle la mise. Dernière promotion en date, l’opérateur boursier Euronext a annoncé, jeudi 10 septembre, l’arrivée, en novembre, comme directeur général de Stéphane Boujnah. Chargé jusqu’ici des activités de marchés de la banque espagnole Santander pour l’Europe continentale, il fut conseiller technique de DSK entre 1997 et 1999.M. Boujnah a été choisi au terme d’un processus « approfondi, dit Rijnhard Van Tets, le président du conseil de surveillance d’Euronext. Ce choix repose sur la connaissance que M. Boujnah a de l’industrie, sa forte expertise sectorielle et sa vision stratégique sur les perspectives de croissance d’Euronext. » Il intervient deux jours après celui du chef de l’Etat de proposer François Villeroy de Galhau comme gouverneur de la Banque de France, pour remplacer Christian Noyer. M. Villeroy de Galhau, ex-directeur de cabinet de DSK, avait ensuite rejoint BNP Paribas.Leur heure a sonnéAprès la victoire de François Hollande en 2012, les noms de M. Boujnah – il avait participé à la campagne du candidat socialiste – et de M. Villeroy de Galhau avaient circulé parmi les talents susceptibles de rejoindre les cercles du pouvoir. Mais ces vétérans des cabinets ministériels n’avaient pas été appelés. Cette fois, leur heure a sonné.Le chef de l’Etat a choisi M. Villeroy de Galhau pour l’un des postes les plus prestigieux de la République, malgré les réticences d’une partie de la gauche à appeler à la tête de la Banque de France un banquier venu du privé.Lire aussi :François Villeroy de Galhau, un privé à la tête de la Banque de FranceEt même si Euronext – la société est l’opérateur des places de Paris, d’Amsterdam, de Bruxelles et de Lisbonne – ne relève pas du secteur public, l’influence de Bercy y reste forte.Les réunions épisodiques des ex-« DSK boys » promettent en tout cas d’être les plus chics de la Place. On pourrait y croiser aussi Matthieu Pigasse, patron mondial des fusions-acquisitions de Lazard (actionnaire à titre personnel du Monde), Frédéric Lavenir (directeur général de l’assureur CNP), Nicolas Théry (numéro deux du Crédit mutuel)… Leur dernière rencontre a eu lieu à la Fondation Jean-Jaurès, dirigée par Gilles Finchelstein, l’ex-conseiller de DSK. Pas sûr que le fondateur de L’Humanité, pourfendeur de « l’oligarchie capitaliste », s’y retrouverait.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre « Paolini et Tavernost côte à côte, c’est tous les quinze ans… », avait vendu l’un des dircoms, comme on parle d’un spectacle. Diplomatiquement, le lieu du rendez-vous avait été fixé à exacte équidistance des sièges sociaux de TF1 et M6. Et vers 16 heures, ce jeudi 10 septembre, les deux plus grands concurrents du paysage audiovisuel français sont apparus ensemble, au restaurant La Gare, dans le XVIe arrondissement, pour dévoiler leur nouveau tour : une alliance dans un projet de chaîne de téléachat répondant au doux nom – provisoire – de HA26.Pour les deux groupes, il s’agit d’une quête ancienne. M6 a déjà tenté à quatre reprises d’obtenir un canal pour y vendre des programmes minceur et autres presse-purée, et TF1 par deux fois. Jusqu’ici, le CSA leur a obstinément refusé. Mais lors de la dernière tentative, le régulateur avait suggéré un rapprochement des deux chaînes. Un vœu désormais exaucé, à l’occasion d’un appel à candidatures pour des chaînes en haute définition, qui verront le jour au printemps prochain.« Une galerie commerciale avec deux enseignes en alternance »Concrètement, HA26 ressemblerait à « une galerie commerciale avec deux enseignes en alternance », selon Nonce Paolini, le PDG de TF1. Les deux groupes se partageront l’antenne du nouveau canal, un jour sur deux, avec dix puis seize heures de direct quotidien, pour un investissement initial de 13 millions d’euros puis un budget annuel de 30 millions d’euros environ. « Plusieurs centaines » d’emplois pourraient être créés, assurent les deux groupes, rappelant qu’ils savent travailler ensemble : ils ont déjà coexploité des chaînes – TF6, Série Club – et le bouquet TPS.A l’appui de leur candidature, MM. Paolini et Tavernost soulignent la faiblesse du marché français du téléachat – 200 millions d’euros annuels – en regard d’autres pays, comme le Royaume-Uni (1,4 milliard d’euros et 35 chaînes au total) ou l’Allemagne (1,6 milliard d’euros et 17 chaînes au total). Ils soulignent aussi qu’un tel projet, dépourvu de formats publicitaires, ne vient pas concurrencer les chaînes existantes.Le sujet est sensible, en pleine polémique sur la perspective d’un retour de la publicité en soirée sur France Télévisions. Une hantise pour deux entreprises qui ont subi ces dernières années la réduction du gâteau publicitaire de l’audiovisuel.Lire aussi :Télévision : querelle sur la publicité en soiréeL’un a égratigné Michel Sapin, dont la phrase disant qu’il fallait « examiner » l’extension de la publicité sur les antennes publiques a valu à TF1 un plongeon en Bourse – « 250 millions d’euros de pertes », rappelle M. Paolini. « On ne peut pas sans arrêt être la variable d’ajustement d’une mauvaise gestion du service public », a renchéri Nicolas de Tavernost. Delphine Ernotte, la nouvelle présidente de France Télévisions, appréciera.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent Le diesel, passion française. Les révélations sur le maquillage opéré par Volkswagen, via un logiciel, pour masquer la réalité de la pollution de ses moteurs fonctionnant au diesel, relance les questions sur la dangerosité de ce carburant, pourtant très utilisé en Europe, particulièrement en France.1. La France dans le peloton de tête en EuropeEn 2014, selon les données du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), les véhicules diesel représentaient 63,9 % des véhicules neufs achetés en France. C’est moins que dans d’autres pays plus amateurs encore de ce carburant, par exemple l’Irlande, où 73 % des véhicules vendus l’an dernier fonctionnaient au diesel. Mais la France reste dans le peloton de tête de l’Union européenne (UE), très loin devant l’Allemagne (47,8 %), par exemple. #container_14430000547{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430000547{ height:500px; } #container_14430000547 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430000547 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430000547 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430000547 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part de véhicules diesel dans les véhicules neufs vendus en 2014Dansune sélection de pays européens Source : CCFA(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430000547", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Pays-Bas","Danemark","Suisse","Finlande","Allemagne","Norvège","Royaume-Uni","UE 15","Italie","Autriche","Suède","Belgique","Grèce","France","Espagne","Portugal","Luxembourg","Irlande"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "part de diesel (%)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 27.1 ], [ "", 31.7 ], [ "", 37 ], [ "", 38.9 ], [ "", 47.8 ], [ "", 48.7 ], [ "", 50.1 ], [ "", 53.6 ], [ "", 54.9 ], [ "", 56.8 ], [ "", 58.9 ], [ "", 61.9 ], [ "", 63.5 ], [ "", 63.9 ], [ "", 64.9 ], [ "", 71.2 ], [ "", 72 ], [ "", 73.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2. Le parc automobile français dominé par le dieselCet amour pour le diesel remonte à loin. Au début des années 1980, le parc automobile français est essentiellement composé de véhicules essence. Le diesel ne représente que 8,15 % du total. Trente-cinq ans plus tard, cette part est passée à 68 % du parc total, et 95 % des véhicules utilitaires roulant sur les routes françaises. #container_14430039159{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430039159{ height:500px; } #container_14430039159 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430039159 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430039159 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430039159 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Progression de la part de véhicules diesel depuis 1980Part du parc total, des véhicules particuliers et des utilitaires roulant avec ce carburantSource : CCFA(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430039159", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#ffc832","#f19300","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1980","1990","2000","2010","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Part du diesel - Global", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 8.149811303 ], [ "", 22.70959903 ], [ "", 40.78584628 ], [ "", 61.81565068 ], [ "", 65.31160317 ], [ "", 66.77879688 ], [ "", 67.52728799 ], [ "", 67.99625078 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Part diesel - particuliers", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 3.958785249 ], [ "", 16.31684158 ], [ "", 33.70087336 ], [ "", 56.22544283 ], [ "", 59.79397781 ], [ "", 61.31962025 ], [ "", 62.06951027 ], [ "", 62.37735849 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Part diesel - utilitaires", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 39.14961893 ], [ "", 50.04273504 ], [ "", 75.99927654 ], [ "", 89.35427574 ], [ "", 92.3806562 ], [ "", 93.52038444 ], [ "", 94.25874342 ], [ "", 95.03631961 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}En 1980, on comptait 1,7 million de véhicules diesel en France, pour 19,2 millions de véhicules essence. En 2015, le CCFA évoque une proportion totalement inverse, avec 26 millions de véhicules diesel pour 12,2 millions roulant à l’essence. En trente-cinq ans, le marché français a totalement basculé en faveur de ce carburant. #container_14430029953{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430029953{ height:500px; } #container_14430029953 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430029953 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430029953 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430029953 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part de diesel dans le parc automobile français depuis 1980Pour les véhicules particuliers et utilitaires. Source : CCFA(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430029953", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#f19300","#285a82","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Milliers de véhicules" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1980","1990","2000","2010","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "véhic. partic. essence", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 17710 ], [ "", 16745 ], [ "", 18219 ], [ "", 13592 ], [ "", 12685 ], [ "", 12223 ], [ "", 12005 ], [ "", 11964 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "véhic. partic. diesel", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 730 ], [ "", 3265 ], [ "", 9261 ], [ "", 17458 ], [ "", 18865 ], [ "", 19377 ], [ "", 19645 ], [ "", 19836 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "véhic. util. essence", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 1517 ], [ "", 2338 ], [ "", 1327 ], [ "", 671 ], [ "", 490 ], [ "", 418 ], [ "", 371 ], [ "", 328 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Vehic. util. diesel", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 976 ], [ "", 2342 ], [ "", 4202 ], [ "", 5632 ], [ "", 5941 ], [ "", 6033 ], [ "", 6091 ], [ "", 6280 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliers de véhicules", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}3. Cinquante ans d’action étatique en faveur du dieselPourquoi ce succès du diesel ? Grâce notamment à une action déterminée du gouvernement français. Depuis l’après-guerre, transporteurs comme agriculteurs français avaient obtenu que ce carburant, qu’ils étaient alors seuls ou presque à utiliser, soit moins taxé que l’essence.Le diesel est ensuite beaucoup utilisé… à des fins de chauffage domestique, avec le fameux fioul, appellation différente pour un même produit, auquel on ajoute un colorant rouge pour le différencier, l’usage du fioul, moins taxé, comme carburant automobile, étant interdit.Mais, dans les années 1960, la France fait le pari du nucléaire, et s’équipe massivement en centrales. Conséquence : les Français délaissent le chauffage au fioul pour l’électrique. La production de diesel (fioul ou gazoil) des raffineries françaises peine à s’écouler.L’Etat incite alors à l’utilisation de ce carburant dans les véhicules, encourageant par exemple Peugeot à produire plus de véhicules diesel. Le carburant bénéficie en outre d’un régime de taxation favorable, qui le rend nettement moins cher à la pompe. Les consommateurs se reportent donc sur les véhicules diesel, qui dominent rapidement le marché.Mais cet encouragement au diesel présente un effet pervers : les raffineries sont dépassées par la demande et doivent importer ce carburant, tout en peinant à écouler leurs stocks… d’essence.4. Un polluant reconnu, mais des comportements qui changent peuLe diesel pollue-t-il plus que l’essence ? La question a longtemps fait débat en France. L’enjeu était capital non seulement pour l’industrie automobile, mais également pour les pétroliers.Depuis 2012, la question est tranchée : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé le diesel comme un « cancérogène certain ». Mais cela n’a pas, pour le moment, changé grand-chose au marché français.Pourtant, selon les études, le diesel est le principal responsable de la pollution aux particules fines. On estime que 87 % des particules PM10 (un type de particules fines) sont dues aux rejets de gaz issus de moteurs diesel, contre seulement 12 % pour les moteurs à essence non catalysés. Les particules fines sont responsables de cancers du poumon et de nombreuses autres pathologies pulmonaires.Les normes européennes « Euro » réglementent depuis 1991 les émissions polluantes des moteurs automobiles, notamment les particules fines. Mais elles ne s’appliquent qu’aux nouveaux véhicules, les anciens pouvant continuer de rouler et de polluer. En outre, l’affaire Volkswagen jette le doute sur la fiabilité des contrôles effectués auprès des constructeurs.» Lire : Quatre questions sur les normes de pollution et les tests sur les véhicules dieselLe gouvernement a, récemment, opéré un léger changement d’attitude sur la question du diesel, Manuel Valls évoquant, en 2014, la volonté de « revenir progressivement » sur cette priorité donnée à ce carburant.De même, Ségolène Royal a jugé qu’« à terme l’ajustement est souhaitable » entre tarif du diesel et de l’essence.Mais la ministre de l’environnement a aussitôt nuancé : « Quand on a encouragé pendant des années le diesel, quand on a des millions de familles qui roulent au diesel, des millions de travailleurs qui vont au travail avec leurs voitures diesel, ce n’est pas du jour au lendemain qu’on peut les punir parce qu’ils ont fait ces choix et qu’ils n’ont pas d’argent pour remplacer leurs voitures. »L’affaire Volkswagen poussera-t-elle le gouvernement à des actions plus déterminées ?Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Escande, Philippe Jacqué et Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) L’annonce de la démission de Martin Winterkorn, le PDG de Volkswagen, après le scandale du contournement organisé et systématisé de la législation sur les émissions polluantes, survient alors que le constructeur automobile allemand traverse une période complexe. Car, au final, le bilan de M. Winterkorn à la tête du groupe apparaît mitigé.En huit ans à la tête de l’entreprise, ce patron a certes quasiment tout multiplié par deux : le nombre de voitures vendues (5,7 millions en 2006 contre plus de 10 millions aujourd’hui), le chiffre d’affaires (de 104 à 202 milliards d’euros), le nombre de salariés (de 329 000 à 600 000) et le nombre d’usines (48 en 2006 contre 119 aujourd’hui). De huit marques en 2006, le groupe en compte aujourd’hui douze. Un véhicule sur huit produits dans le monde est aujourd’hui un Volkswagen.En juillet, le groupe de Wolfsburg (Basse-Saxe), qui comprend douze marques (Volkswagen, Audi, Porsche, Seat, Skoda, Lamborghini, Man, etc.), a détrôné Toyota comme premier constructeur sur les six premiers mois de l’année, avec 5,04 millions de voitures et camions écoulés dans le monde, contre 5,02 par le groupe japonais. En 2008, un an après son arrivée à la tête du directoire, M. Winterkorn avait claironné se donner dix ans pour rattraper et dépasser Toyota. Une ambition démesurée qui avait laissé incrédule…Lire aussi :Martin Winterkorn, l’homme qui connaît Volkswagen « jusque dans ses moindres boulons », joue sa têteCrise de gouvernance et effondrement des marchésMais ces résultats flamboyants ont, pendant un certain temps, masqué les faiblesses du groupe : une croissance qui a été trop rapide et surtout inégale, le constructeur affichant également de faibles marges sur la marque Volkswagen, ou encore une forte dépendance au marché chinois.Ces faiblesses sont apparues au plein jour cette année. Car, si 2014 fut la plus belle année de l’histoire du groupe, 2015 est l’une des plus chahutées. Tour à tour, le constructeur a été confronté à une crise de gouvernance, avec le départ tonitruant de son président historique, Ferdinand Piëch, l’effondrement des marchés russes et brésiliens, les déconvenues aux Etats-Unis et, surtout, la panne sèche de son plus gros marché, la Chine, qui représente à elle seule plus de 40 % de ses ventes et bien plus de ses bénéfices.Résultat, alors que tous ses concurrents européens relèvent enfin la tête en voyant leurs clients retrouver le chemin des concessions, la croissance de Volkswagen a été interrompue : elle accuse 1 % de baisse des ventes mondiales depuis le début de l’année.Lire aussi :Volkswagen : le modèle allemand à l’épreuveVentes en baisse en ChineLe premier gros problème du groupe vient de ce qui a été l’un des principaux moteurs de sa folle croissance : la Chine. Sur son premier marché, ses ventes sont désormais en baisse. « La demande en Chine restera forte », avait néanmoins assuré Martin Winterkorn il y a encore quelques semaines. Le marché chinois est un marché vital pour cet empire automobile très intégré qu’est Volkswagen et qui emploie encore 40 % de son personnel en Allemagne.Car c’est là, au cœur de la Basse-Saxe, que se concentrent les difficultés, auparavant masquées par l’extraordinaire succès international du groupe – et notamment de ses filiales de luxe, Audi et Porsche, qui représentent à elles seules près de 40 % du chiffre d’affaires et 80 % des profits de l’activité automobile.La marque Volkswagen, elle, affiche l’une des performances les plus modestes de sa catégorie. Sa marge opérationnelle, 2,7 %, est inférieure de moitié à celle de PSA et quatre fois plus modeste que celle de son principal rival, Toyota. Pour fabriquer le même nombre de voitures, le japonais emploie 25 % de personnes en moins.Un plan stratégique était en préparationPar ailleurs, les interrogations se sont fait jour sur les effets de ce que certains considèrent comme une concentration du pouvoir extrême entre les mains de quelques managers et syndicalistes.« Volkswagen est dirigé depuis Wolfsburg de façon centralisée, les doutes et les contradictions sont indésirables. La pression interne de produire toujours plus de véhicules est si forte que des règles environnementales sont sciemment contournées, comme aux Etats-Unis », écrit le quotidien Süddeutsche Zeitung, qui fustige le fonctionnement d’un groupe « géré comme une entreprise familiale » et contrôlé par des membres de la famille Porsche-Piëch, le Land de Basse-Saxe allié aux représentants du personnel. « Un contrôle indépendant et critique ? Néant ! », tranche le journal.La critique est-elle injuste ? Était-il possible d’organiser une croissance si rapide en laissant davantage d’indépendance aux filiales et directeurs des marques ? Martin Winterkorn avait prévu de corriger la trajectoire. Une réflexion stratégique majeure était en cours : un plan de 5 milliards d’euros d’économies a été programmé et un « tueur de coûts », venu de BMW, a été placé à la tête de la marque Volkswagen.M. Winterkorn prévoyait aussi une grande réorganisation de l’entreprise, avec plus de décentralisation. Le projet devait être présenté vendredi 25 septembre. Le PDG laisse finalement une œuvre inachevée, un groupe foudroyé au faîte de sa gloire, en proie à une crise qui pèsera longtemps sur la destinée du constructeur.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au MondePhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard C’est sa première apparition publique depuis sa nomination comme directeur de la rédaction d’i-Télé : Guillaume Zeller a fait partie de la délégation envoyée par la chaîne d’information pour défendre sa demande de passage en haute définition, devant le conseil supérieur de l’audiovisuel, mercredi 23 septembre. Alors que le renvoi brutal de l’ancienne direction d’i-Télé par sa maison mère Vivendi a soulevé des doutes sur l’avenir de la chaîne, M. Zeller a donné quelques détails sur l’état d’esprit du nouveau management, tout en précisant que le projet stratégique et éditorial est encore « en cours d’élaboration ».Lire aussi :Nouveaux changements à i-Télé« Élargir le spectre des thèmes traités »« Les piliers d’i-Télé demeureront invariants : être une chaîne d’information, en continu, qui donne un éclairage sur les thématiques globales », a rassuré M. Zeller, en réponse à une question du conseiller Patrice Gélinet. Le directeur a fait référence à la « convention » passée par la chaîne avec le CSA.« Nous réfléchissons à élargir le spectre des thèmes traités », a toutefois précisé M. Zeller, citant différents domaines : « technologies, société, santé, éducation, consommation… » Des nouveautés qui pourraient éventuellement être insufflées en journée, quand l’audience des chaînes d’information est plus faible. La matinale de Bruce Toussaint est, elle, vue comme un « navire amiral puissant » et une « locomotive ». Un message qui sera sûrement noté en interne où courent les rumeurs selon lesquelles les animateurs avec des salaires importants pourraient être menacés.M. Zeller a cité deux autres axes : une « forte stratégie digitale », d’abord. Car, comme l’a relevé Maxime Saada, directeur général du groupe Canal+, également présent, i-Télé voit dans les téléphones mobiles « un espace un peu inoccupé ». « Mise en perspective de l’information »Puis M. Zeller a évoqué « la mise en perspective de l’information », donc une forme de « pédagogie », ce qui suppose parfois « un temps un plus long ». La promotion d’un plus grand recul par rapport à l’information en temps réel était déjà mise en avant par la direction précédente, et elle est aussi partagée par LCI, mais aussi France Télévisions pour son projet de chaîne d’information, et enfin BFM-TV, le leader, qui revendique ses efforts de décryptage et de reportages autour de l’actualité.Au long de cette audition face au CSA, on a senti des allusions feutrées aux polémiques qui ont entouré la prise de contrôle de Vincent Bolloré sur Canal+ et sa chaîne d’information. « Y aura-t-il des sujets qui fâchent qui seront interdits sur i-Télé ? », a ainsi demandé Mémona Hintermann-Afféjée, en référence aux documentaires de Canal+ déprogrammés ou critiqués par la direction de Vivendi. Non, a répondu M. Zeller. Ce dernier a fait un plaidoyer pour une « information plurielle, équitable, honnête, vérifiée ». Une volonté de rassurer, alors que son profil de journaliste proche du catholicisme traditionaliste a fait craindre, en interne, une inflexion politique, à deux ans de la présidentielle de 2017.Lire aussi :Les médias selon Vincent BolloréRassurer sur l’ambiance à i-TéléInterrogé justement par Mme Hintermann-Afféjée sur l’ambiance à i-Télé, M. Zeller a souri : « La situation est bien différente de ce qui a pu être affiché à l’extérieur », a-t-il dit, en référence aux articles parus dans la presse. Puis il a rendu un hommage à la rédaction en place : « Je suis admiratif du professionnalisme des équipes », a dit ce fidèle de Vincent Bolloré, passé par Direct 8 et Directmatin.fr mais sans expérience d’une chaîne d’information en continu.Enfin, M. Zeller s’est vu demander quand i-Télé aurait un « comité d’éthique digne de ce nom ». Le conseiller du CSA Nicolas About a ainsi évoqué indirectement la démission de deux membres de cette instance, en protestation contre la méthode de remplacement des dirigeants d’i-Télé, jugée brutale. M. Zeller promis que le nom des nouveaux membres serait connu bientôt, dans les « prochains jours ».Les autres patrons présents – Jean-Christophe Thiery, le PDG du groupe Canal+, Maxime Saada, son directeur général et Frédéric Vincent, directeur technique – ont soutenu M. Zeller et apporté quelques précisions stratégiques, promettant au CSA d’« investir » dans les moyens pour qu’i-Télé puisse rattraper son retard sur le leader BFM-TV.Jeudi, c’est le grand patron Vincent Bolloré qui aura l’occasion de poursuivre les discussions. Il sera auditionné à son tour par le CSA.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.09.2015 à 16h26 • Mis à jour le23.09.2015 à 16h29 | Audrey Tonnelier La rémunération totale moyenne des dirigeants du CAC 40 a progressé de 6 % en 2014, gonflée par « certaines rémunérations exceptionnelles de départ significatives » et par « le boom des actions gratuites de performance », selon une étude du cabinet de conseil aux actionnaires Proxinvest, publiée mercredi 23 septembre.L’an dernier, cette rémunération – qui regroupe le salaire fixe, les bonus, les actions gratuites, les options et les indemnités de départ versés au dirigeant – a atteint en moyenne 4,21 millions d’euros, contre 3,97 millions d’euros en 2013, calcule l’étude. Cette hausse de 6 % marque un rebond après un recul de 2,5 % en 2013 et une baisse de 6,2 % en 2012.Les rémunérations de court terme supplantent les stock-optionsCarlos Ghosn, qui cumule les présidences de Renault et de sa filiale japonaise Nissan, arrive en tête du classement, avec une rémunération totale de 15,2 millions d’euros, soit une augmentation de 56 %, « qui apparaît très maladroite dans le contexte des efforts demandés aux salariés à travers l’accord de compétitivité », commente Proxinvest. Le cabinet critique aussi l’« attribution massive d’actions gratuites de performance valorisées 4,1 millions d’euros dont le caractère exigeant est non vérifiable à ce stade au regard d’une prétendue confidentialité ».Alors que 31 présidents exécutifs du SBF120 dépassaient la barre des 240 Smic il y a dix ans, ils n’étaient plus que 16 l’an dernierL’ancien directeur général de Sanofi, Christopher Viehbacher (12,5 millions d’euros dont 4,27 millions d’indemnité de départ), et Bernard Charlès, le dirigeant de Dassault Systèmes (11,1 millions d’euros, dont 8,72 millions d’actions gratuites selon Proxinvest), complètent le podium des patrons du CAC les mieux payés en 2014.Proxinvest observe que « la structure type de rémunération fait toujours la part belle aux rémunérations de court terme, peu risquées », avec une rémunération fixe moyenne de 1,04 million d’euros et une rémunération variable annuelle de 1,31 million. La société note aussi que les actions gratuites de performance pèsent « désormais 29,1 % de la rémunération d’un président exécutif du CAC 40 » et ont « totalement supplanté les stock-options, qui ne pèsent plus que 4,1 % de leur rémunération ».« La loi Macron favorisant la mise en place de plans d’actions gratuites, il conviendra que le caractère exigeant des conditions de performance sous-jacentes soit mieux démontré par les sociétés dans le futur » , estime-t-elle.La « contestation accrue » des actionnairesLes présidents exécutifs des sociétés du SBF80 – inclues dans l’indice SBF120 des 120 plus grandes valeurs cotées françaises, mais pas dans le CAC 40 – ont en revanche vu leur rémunération moyenne baisser de 3 %, à 2,36 millions d’euros, après deux années de hausse. Alors qu’il y a dix ans, 31 présidents exécutifs du SBF120 dépassaient la barre des 240 Smic, qualifiée par Proxinvest de « rémunération maximale socialement acceptable », ils n’étaient plus que 16 l’an dernier, salue le cabinet.« Face aux dérives [des primes de départ], le pouvoir de contrôle des actionnaires doit être renforcé »Lors des assemblées générales de 2015, les actionnaires ont eu, pour la deuxième année, à se prononcer de façon consultative sur les revenus des dirigeants, le fameux « say on pay ». Aucune rémunération n’a été rejetée, mais elles ont fait l’objet d’« une contestation accrue », avec un taux d’approbation de 87,87 % sur l’ensemble du SBF120, contre 91,69 % l’année précédente. De plus, ce vote désormais obligatoire « a permis de mettre les rémunérations au cœur des assemblées », se réjouit Proxinvest.L’année 2015 a notamment été marquée par plusieurs polémiques sur les primes de départ. La dernière date de fin août, et concerne Michel Combes chez Alcatel-Lucent, dont la prime de départ a été réduite de 14 à 7,9 millions d’euros. Avant lui, Christopher Viehbacher, débarqué de Sanofi avec 4,44 millions d’euros, puis Patrick Kron chez Alstom et Olivier Brandicourt, le nouveau dirigeant de Sanofi, ont également dû faire face à la vindicte du public et des syndicats en raison de leurs bonus de départ ou d’arrivée. « Face à ces dérives, le pouvoir de contrôle des actionnaires doit être renforcé, et un vote ex-ante sur la politique de rémunération, a minima triennal et contraignant, tel qu’il existe en Grande-Bretagne, apparaît comme une prochaine réforme législative nécessaire », souligne Proxinvest.Lire aussi :Alcatel-Lucent cède et prive son ancien patron de la moitié de sa prime de départAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.09.2015 à 12h29 • Mis à jour le23.09.2015 à 14h56 | Jean-Michel Bezat Total doit s’adapter tous les six mois à la faiblesse persistante des prix du pétrole, qui oscillent entre 45 et 50 dollars après un éphémère redressement au printemps. Pour affronter cette chute des cours qui dure depuis juin 2014, lorsque le baril de brent valait encore 115 dollars, mais aussi pour préserver le niveau du dividende qu’ils versent à leurs actionnaires, les dirigeants du groupe pétrolier ont annoncé, mercredi 23 septembre 2015, une nette amplification de leur programme de réduction de coûts et une baisse plus importante que prévu de leurs investissements.Patrick Pouyanné, directeur général de Total, qui s’exprimait à Londres devant la communauté financière, a pour « objectif principal de sauvegarder le dividende ». « Nous allons certainement au moins le maintenir » au titre de 2015, a précisé son directeur financier, après l’avoir augmenté de 2,5 % (à 2,44 euros) pour l’exercice 2014.Patrick de La Chevardière, le directeur financier du groupe, a maintenu l’option d’un paiement en actions décidé en mai, ce qui permettrait à la compagnie de moins décaisser. « Patrick Pouyanné et moi ne voulons pas être les premiers à baisser le dividende », a-t-il averti.Pas de grand bond des prix attendu d’ici à fin 2016L’horizon ne se dégagera pas avant début 2017, prévient M. Pouyanné, en raison d’une surproduction d’environ deux millions de barils par jour et de fortes incertitudes sur la demande de brut liées au ralentissement de l’économie chinoise.Lire aussi :A qui profite la baisse du pétrole ?« Nous ne pouvons pas contrôler le prix du pétrole et du gaz, mais nous pouvons contrôler nos coûts, l’allocation de nos capitaux et la fiabilité de nos opérations », a-t-il souligné devant les analystes financiers.Car « d’ici à fin 2016, je serais surpris de voir un grand bond des prix », a-t-il ajouté, estimant que le groupe visait même l’équilibre de ses flux de trésorerie avec un baril à quelque 45 dollars en 2019.Le patron de Total envisage de couvrir le versement du dividende grâce au flux de trésorerie, même si le prix du baril ne dépasse pas 60 dollars en 2017.Baisse de plus de 5 milliards de dollars sur quatre ansPour accroître ses liquidités, le groupe avait déjà réduit son enveloppe d’investissements entre 23 et 24 milliards de dollars (20,6 et 21,5 milliards d’euros) en 2015. L’an prochain, il ne prévoit plus qu’un montant compris entre 20 et 21 milliards de dollars, et l’enveloppe sera comprise entre 17 et 19 milliards à partir de 2017.Cette baisse affectera alors la production, a reconnu M. de La Chevardière. La première entreprise française joue aussi sur la baisse de ses dépenses opérationnelles. M. Pouyanné affirme que Total a été « la première major à lancer un programme global de réduction des coûts ». Il l’a renforcé en février 2015, quand le baril était au plus bas. De 1,2 milliard en 2015, l’effort passera à 3 milliards en 2017, soit 50 % de plus que prévu.Pas d’augmentation des volumes « à tout prix »Le groupe se veut raisonnablement optimiste sur la production d’hydrocarbures en raison de la mise en service progressive, dans les prochaines années, de vingt « projets majeurs » dans le pétrole et le gaz, dont huit cette année.Mais il se refuse, selon M. Pouyanné, à « augmenter les volumes à tout prix » au prix d’investissements excessifs dans l’exploration-production, comme Total et ses concurrents l’ont fait au début de la décennie. En 2013, Total avait investi 28 milliards, un record historique pour la multinationale.À la baisse des investissements depuis près de deux ans se sont ajoutés des retards dans la mise en production de champs pétrolifères et gaziers en Australie, en Norvège et en Italie. Ils affecteront la production d’ici à 2017.Le groupe, qui pompe aujourd’hui un peu plus de 2,3 millions de barils équivalent pétrole par jour, escompte une production de 2,6 millions en 2017 – inférieure à l’objectif précédent de 2,8 millions. Si 2015 a été faste (+ 8 %), le rythme de progression devrait baisser à 6-7 % en moyenne par an sur 2014-2017 et à 5 % pour 2014-2019.Lire aussi :Total veut rejouer sa carte en IranJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laetitia Van Eeckhout Les écologistes n’ont pas attendu pour se saisir du scandale déclenché par Volkswagen, qui a reconnu avoir sciemment triché sur la réalité des émissions polluantes de ses véhicules lors des tests. Ce « dieselgate » n’est autre pour eux qu’une « nouvelle preuve éclatante », si besoin en était, que « le diesel propre n’existe pas ».Les révélations de la fraude du constructeur allemand interviennent une semaine après la publication d’un rapport de l’ONG environnementale européenne Transport & Environnement (T & E) soulignant que tous les grands constructeurs automobiles vendent des voitures diesel plus polluantes qu’il n’y paraît.Lire aussi :Une ONG à l’origine du scandale VolkswagenOr, ce carburant est une menace pour la santé publique. En 2012, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a classé les gaz d’échappement des moteurs diesel cancérogènes certains. Les polluants sortant des pots d’échappement, notamment les particules fines PM10 (d’un diamètre inférieur à 10 micromètres) et PM2,5 (inférieures à 2,5 micromètres), et les oxydes d’azote (NOx) – surtout le dioxyde d’azote –, sont particulièrement nocifs. La liste des maux qu’ils provoquent est longue : bronchite chronique, asthme, cancer du poumon, accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde ou encore problèmes placentaires.L’Europe a certes essayé de limiter cette pollution. Les normes Euro, mises en place depuis 1991 de manière à chaque fois plus restrictives, ont pour objectif de réduire les émissions de polluants des moteurs diesel comme essence ou GPL, qu’il s’agisse des particules fines, des oxydes d’azotes mais aussi du monoxyde de carbone (CO) et du dioxyde de carbone (CO2). Le principal progrès de la toute dernière, l’Euro 6 entrée en vigueur le 1er septembre 2015 pour les voitures neuves, porte sur les oxydes d’azote : elle réduit par deux les rejets maximaux autorisés de ces polluants, qui jusque-là restaient peu plafonnés.Plusieurs stratagèmesMais nombre d’anciennes voitures restent non équipées de filtres à particules. Quant aux véhicules diesel neufs, ils sont loin de tous respecter les valeurs limites édictées par ces normes. Selon l’étude de T & E, 9 voitures diesel neuves sur 10 en Europe n’y sont pas conformes en conditions normales de circulation. « En conduite réelle, les véhicules diesel émettent en moyenne cinq fois plus de dioxyde d’azote que la norme. Certains véhicules même vingt fois plus », souligne François Cuenot, expert de cette ONG.Dans son étude, T & E observe aussi que les tests d’homologation des véhicules, tels qu’ils sont réalisés actuellement, permettent aux constructeurs de manipuler ou optimiser les données informatiques et techniques. Plusieurs stratagèmes existent : surgonflage des pneus, amélioration des lubrifiants, optimisation des contrôles moteur. En plus de cela, les tests se déroulent en laboratoire, sur des bancs roulants, bien loin des conditions réelles de circulation.Lire aussi :Scandale Volkswagen : comment un logiciel a-t-il pu tromper les tests antipollution ?François Cuenot, de T & E, comme Johan Ransquin, de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, l’assurent : si les véhicules diesel étaient équipés d’un système de dépollution respectant les limites d’émissions édictées par les normes, ils ne seraient pas plus polluants que les véhicules à essence. Mais beaucoup plus que les véhicules hybrides, électriques ou au gaz, qui émettent peu ou pas de particules et de dioxyde d’azote.Alors que plus de 64 % des voitures particulières circulant en France sont équipées de moteurs diesel – contre moins de 5 % aux Etats-Unis –, le sujet est particulièrement vif au sein de l’Hexagone. S’engouffrant dans la brèche du scandale Volkswagen, les écologistes ont une nouvelle fois appelé à faire de la sortie du diesel « une priorité » et demandé la suppression de la niche fiscale diesel qui coûte 7 milliards d’euros par an aux finances publiques. « Une manne financière » qui, plaident-ils, devrait être utilisée pour aider les Français à changer de voiture et développer des moyens de transport plus propres.Laetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre Le mouvement HLM, réuni en congrès du 22 au 24 septembre, à Montpellier, s’apprête à mettre en œuvre une nouvelle réforme du système d’attribution des logements sociaux, devenu illisible et obsolète.Lors de ses vœux à la presse, le 20 janvier, quelques jours après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher de Vincennes, Manuel Valls avait dénoncé, entre autres « maux qui rongent notre pays, (…) un apartheid territorial, social, ethnique ». Parmi la série de réformes annoncées dès le 6 mars pour répondre à ce constat, l’une vise, dans un but de mixité sociale, à mieux répartir les familles pauvres dans les différents quartiers, y compris les plus aisés. Quitte à adapter le montant du loyer à leurs revenus et, en contrepartie, autoriser les organismes à dépasser les plafonds de loyers pour d’autres appartements.Cette souplesse accordée aux HLM doit se traduire dans le projet de loi « Egalité et citoyenneté » qui sera présenté en fin d’année en conseil des ministres pour un débat au parlement au printemps 2016.Les écarts se creusent entre quartiersLe diagnostic du premier ministre, qui fut longtemps maire d’Evry, est juste. Les logiques d’attribution conduisent à proposer toujours les mêmes immeubles aux plus précaires, à les y concentrer, et les inégalités se creusent encore et toujours entre les quartiers dits sensibles et les autres. Ainsi, les habitants des zones urbaines sensibles sont trois fois plus nombreux à être sous le seuil de pauvreté (38,4 % contre 12,2 %, en moyenne, en France). Pire, leurs revenus stagnent et ont même reculé de 1 %, entre 2008 et 2011, tandis que l’ensemble des ménages s’enrichissaient de près de 2 %, hors inflation.Les locataires du parc social ont, en outre, de plus en plus de mal à le quitter. En 2002, ils étaient 515 000 ménages à le faire, dont 280 000 pour devenir propriétaire ; en 2013, ils ne sont plus que 380 000 à être sortis du parc social, et l’accession à la propriété s’est effondrée en raison de la cherté des prix de l’immobilier.« Quartiers insensibles »Une bipolarisation des villes est donc à l’œuvre. « S’il y a des quartiers sensibles, c’est que d’autres sont “insensibles” », résume la Fondation Abbé-Pierre, dans une note publiée mardi 22 septembre, à l’occasion du congrès HLM. « Où va-t-on loger les ménages pauvres alors que l’on arrive déjà pas reloger les 60 000 familles reconnues bénéficiaires du droit au logement opposable [DALO], en principe prioritaires mais qui attendent depuis des années », s’inquiète la Fondation. Lorsqu’elles obtiennent un toit, 18 % de ces familles DALO sont installées dans les zones urbaines sensibles, un taux qui grimpe à 27 % en Essonne, 36 % dans l’Oise, 40 % dans les Bouches-du-Rhône…Obtenir un HLM dans les zones attractives reste un défi et les chiffres le prouvent : 1,7 million de ménages français sont inscrits sur liste d’attente et se partagent 483 000 logements attribués chaque année. Pour la seule Ile-de-France, ils sont 550 000 postulants pour 80 000 offres annuelles.Les précaires sont les perdants Les procédures d’attribution sont particulièrement opaques et incompréhensibles pour le commun des demandeurs, en raison, notamment, de la coexistence de multiples contingents de logements, avec chacun sa voie d’accès. Les préfets, par exemple, sont chargés de reloger les ménages prioritaires (DALO) et disposent d’un quota de 25 % des appartements mis en location, en plus de 5 % réservés aux fonctionnaires.Les collectivités locales, elles, en contrepartie de la garantie des prêts qu’elles ont accordée pour financer les immeubles, bénéficient du pouvoir d’attribuer 20 % à 30 % des appartements libres. Enfin, le « 1 % logement » (ou Action Logement) a lui aussi des droits de réservation pour les salariés des entreprises cotisantes, au prorata de sa participation au financement de la construction.Les candidats sont ainsi rangés, chez chaque bailleur, dans des files d’attentes qui s’écoulent à des rythmes différents, et il peut y avoir de nombreux bailleurs sur une même commune. Ils sont vingt à la Plaine Saint-Denis ou à Evry. Perversité du système, c’est la file des ménages prioritaires qui avance le moins vite ! Ainsi, en Ile-de-France, sur les 80 000 attributions annuelles, 23 % échoient aux préfets et les mieux servis sont les salariés des entreprises cotisantes au 1 %, avec 40 % des offres ! « Il faut faire sauter les contingents, le système est obsolète », admet Frédéric Paul, délégué général de l’Union sociale pour l’habitat.Une laborieuse mise en commun Le mouvement HLM s’est longtemps montré rétif à toute simplification de la procédure. Ce n’est que depuis le 1er janvier qu’existe un système national d’enregistrement, avec possibilité de formuler sa demande en ligne. Et il faudra attendre 2016 pour que le dossier, avec ses pièces annexes, soit totalement dématérialisé.Dès 1998, pourtant, le numéro unique d’enregistrement des demandes de logement social était institué dans ce but, mais cela ne dispensait nullement les ménages de déposer un dossier chez chaque bailleur, ces derniers refusant de partager leurs informations. En 2009, la ministre du logement Christine Boutin imposait, dans sa loi de mobilisation pour le logement, une centralisation des demandes par département afin « d’apporter une égalité de traitement avec une prise en compte de l’ancienneté de la demande ». Aujourd’hui, seuls une trentaine de départements ont adopté cette gestion partagée.En Alsace par exemple, la mise en commun des fichiers entre les 30 bailleurs locaux est effective depuis 2011 : « Nous nous sommes aperçus que la demande n’était pas de 70 000 candidats mais 36 000 seulement, en raison des doublons, et nous avons ramené le délai d’attente moyen à sept mois, même s’il est plus long dans la métropole de Strasbourg, se félicite Alain Ramdani, directeur de l’Association régionale des organismes HLM d’Alsace. Nous avons aussi constaté que la demande était faible voire inexistante dans, notamment, certaines communes du Haut-Rhin où il devient donc inutile de construire. »L’Ile-de-France compte 120 organismes HLM et beaucoup d’élus agrippés à leurs prérogatives, qui ne pratiquent aucune mise en commun de fichiers des demandeurs, encore moins des offres de logements. La loi du 24 mars 2014 pour un accès au logement et un urbanisme rénové (loi ALUR) leur fait pourtant obligation de s’organiser à l’échelon intercommunal d’ici à fin 2015 – fin 2016 pour l’Ile-de-France et la métropole Aix-Marseille.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Escande Sale temps pour le diesel. Honnie par les écologistes, fustigée par les grandes municipalités, objet de soupçons des autorités de contrôle, cette technologie vieille comme l’automobile subit aujourd’hui son attaque la plus grave. L’affaire Volkswagen met en lumière non seulement les pratiques cavalières d’un constructeur mais aussi le flou qui entoure les contrôles antipollution de ces véhicules. Comme le dernier clou dans le cercueil d’une technologie dont les constructeurs français et allemands sont les spécialistes mondiaux et ardents promoteurs. Accident industriel majeur en vue pour les PSA, Renault, Daimler et bien sûr Volkswagen.Lire aussi :Affaire Volkswagen : En Europe, une nouvelle méthodologie de test attendue en janvier 2016Car le diesel a été inventé par un Allemand, Rudolf Diesel, à la fin du XIXe siècle, et perfectionné par un Français, Eugène Inchauspé, avec la pompe à injection en 1929. Leur rendement et leur rusticité les ont réservés aux usages « lourds », bateaux, camions.Pour aider les gros consommateurs, transporteurs et agriculteurs, l’Etat français a conçu un système de taxation avantageux. Le génie hexagonal s’est mis en marche pour adapter la technologie à l’automobile particulière. Le turbocompresseur a pallié l’inconvénient majeur du diesel : son caractère poussif. L’apparition de la préoccupation climatique, à partir des années 1990, a fourni un nouvel argument aux défenseurs du diesel : consommant moins, il émet moins de CO2, devenu le mètre étalon de la vertu écologique.Seul petit souci, ces moteurs émettent plus de particules fines que les moteurs essence ainsi que des oxydes d’azote, devenus les principaux polluants dans les villes. Les autorités ont donc durci les normes d’émission contraignant les constructeurs à multiplier les dispositifs de dépollution. Renchérissant le coût des véhicules.L’heure du repliPar souci de rationalisation industrielle et surtout de différenciation face à la concurrence, PSA et Renault ont diésélisé la majorité de leurs gammes, y compris les petites voitures. Ni le calcul économique ni la spécialité urbaine ne justifiaient un tel choix. La montée en puissance des polémiques sur le caractère cancérigène des particules émises et l’apparition de véhicules hybrides ont sonné l’heure du repli. En 2008, les ventes françaises étaient à 77 % en diesel. Elles devraient descendre sous les 60 % cette année. Et les 50 % sont envisagés vers 2020. PSA et Renault s’inscrivent dans cette tendance.Lire aussi :Volkswagen : 4 questions sur les normes de pollution et les tests sur les véhicules dieselMais Français et Allemands, en retard sur les technologies hybrides, ne veulent pas s’avouer vaincus et entendent limiter cette décrue pour conserver leur avantage. L’affaire Volkswagen démontre la difficulté toujours plus grande des constructeurs à franchir la barre de normes toujours plus exigeantes. Comme dans le cas du nucléaire, face à des coûts qui augmentent constamment et une réputation toujours plus écornée, les constructeurs, français en tête, vont, eux aussi, devoir changer de logiciel.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Sur la vidéo diffusée vers 17 heures sur le site de Volkswagen, mardi 22 septembre, le PDG de Volkswagen, Martin Winterkorn reste fidèle à son style : neutre et peu charismatique. Devant un décor froid à la lumière artificielle, il lit un message en allemand non traduit à destination du monde entier, dans lequel il assure d’une voix monocorde que le groupe « fera toute la lumière » sur le scandale qui secoue le groupe depuis deux jours. Ni mouvement de visage ni pause oratoire. Même pour sauver l’œuvre de sa vie et défendre la réputation entachée du groupe aux 600 000 salariés, l’émotion n’a pas sa place.Tel est Martin Winterkorn. Ingénieur avant tout. Ce fils d’ouvrier souabe né en 1947 n’a jamais montré un talent particulier pour la communication. Ce qui ne l’empêche pas de savoir se montrer pugnace dans l’ombre, lorsque ses intérêts sont en jeu.Le manager saura-t-il convaincre les membres du conseil de surveillance du groupe de lui maintenir leur confiance pour gérer les conséquences de l’affaire, comme il le demande dans la vidéo ? A l’heure qu’il est, aucune déclaration n’a été publiée quant au sort de Martin Winterkorn par le groupe Volkswagen.Selon plusieurs médias allemands, une instance restreinte et toute puissante du conseil de surveillance de l’entreprise s’est réunie mercredi matin à Wolfsburg, siège du groupe dans le nord de l’Allemagne, en présence de M. Winterkorn, pour tirer les conséquences de l’affaire. Le manager, considéré jusqu’ici comme un des dirigeants les plus brillants de l’histoire du groupe VW, devait voir son contrat renouvelé vendredi, jusqu’en 2018, lors d’un conseil de surveillance ordinaire. Au vu de l’ampleur de la crise, beaucoup d’observateurs jugent sa démission inévitable.Après que le groupe a reconnu, dimanche 20 septembre, s’être rendu coupable d’une vaste entreprise de manipulation des émissions polluantes de ses moteurs diesel, les ondes de choc se sont multipliées.Lire aussi :Volkswagen, ébranlé par un scandale, s’effondre en BourseLa secousse la plus forte est venue de Francfort : en quelques heures, le groupe Volkswagen a vu partir en fumée 30 milliards d’euros de valeur boursière. La carrière de M. Winterkorn aura été à l’image du cours de l’action Volkswagen depuis son entrée en fonction : une longue ascension jusqu’à des sommets inouïs, suivi d’une chute brutale et dramatique.Principal artisan de la croissance exponentielleQue savait le très austère patron du logiciel mis au point par ses ingénieurs pour contourner la législation sur les émissions ? Ceux qui l’ont connu personnellement peinent à trouver une explication. « Martin Winterkorn est un perfectionniste, un technicien. Cette tentative de fraude ne colle pas avec l’image que j’ai de lui, celle d’un homme droit. Mais en même temps, j’ai du mal à imaginer qu’il se soit passé dans le groupe quelque chose dont il n’ait pas été au courant », explique au Monde Mark Schneider, journaliste économique qui travaille sur une biographie de Martin Winterkorn.Tous les observateurs s’accordent sur un point : M. Winterkorn connaissait le groupe « jusque dans ses moindres boulons ». Et pour cause : c’est le principal artisan de la croissance exponentielle de VW, passé en moins de dix ans d’un constructeur régional au premier groupe automobile mondial.En huit ans à la tête de l’entreprise, M. Winterkorn a quasiment tout multiplié par deux : le nombre de voitures vendues (5,7 millions en 2006 contre plus de 10 millions aujourd’hui), le chiffre d’affaires (de 104 à 202 milliards d’euros), le nombre de salariés (de 329 000 à 600 000) et le nombre d’usines (48 en 2006 contre 119 aujourd’hui). De huit marques en 2006, le groupe en compte aujourd’hui douze. Un véhicule sur huit produits dans le monde est aujourd’hui un Volkswagen. N’en jetez plus. Pendant longtemps, Martin Winterkorn a surtout été considéré comme le bras droit de Ferdinand Piëch, petit-fils du créateur de la mythique coccinelle, Ferdinand Porsche, qui voulait faire de VW un des plus grands groupes industriels du monde. Pendant vingt-cinq ans, le duo dirigeant a fait montre d’une efficacité redoutable : à Piëch la vision, l’audacieuse stratégie ; à Winterkorn l’exécution, la R&D et le contrôle qualité, les deux hommes ayant en commun leur savoir-faire d’ingénieur et leur obsession du détail.Guerre des chefsJusqu’à ce jour d’avril 2015 où le patriarche a déclaré, à la surprise générale, avoir « pris ses distances » avec celui qu’il considérait jusqu’ici comme son successeur naturel. La guerre des chefs qui a suivi s’est soldée par le départ de Ferdinand Piëch et la victoire de Martin Winterkorn, soutenu par l’écrasante majorité des membres du conseil de surveillance.Mais l’affaire a révélé les faiblesses du groupe masquées jusqu’ici par des résultats étincelants : une croissance trop rapide et inégale, de faibles marges sur la marque Volkswagen, une forte dépendance au marché chinois.Lire aussi :Volkswagen : le modèle allemand à l’épreuveLa guerre des chefs et la chape de plomb qui a pesé sur la communication lors de cette affaire illustrent surtout la situation interne dangereuse dans laquelle s’est installé VW : une concentration du pouvoir extrême entre les mains de quelques managers et syndicalistes. « VW est dirigé depuis Wolfsbourg de façon centralisée, les doutes et les contradictions sont indésirables. La pression interne de produire toujours plus de véhicules est si forte que des règles environnementales sont sciemment contournées, comme aux Etats- Unis », écrit le quotidien Süddeutsche Zeitung, qui fustige le fonctionnement d’un groupe « géré comme une entreprise familiale » et contrôlé par des membres de la famille Porsche-Piëch, le Land de Basse-Saxe allié aux représentants du personnel. « Un contrôle indépendant et critique ? Néant ! », tranche le journal.La critique est-elle injuste ? Etait-il possible d’organiser une croissance si rapide en laissant davantage d’indépendance aux filiales et directeurs des marques ? Martin Winterkorn avait prévu de corriger la trajectoire. Il prévoyait une grande réorganisation de l’entreprise vers plus de décentralisation. Le scandale des émissions compromet gravement ces projets. S’il est forcé de démissionner, il laissera son œuvre inachevée, foudroyée au faîte de sa gloire, en proie à une crise de gouvernance qui pèsera longtemps sur la destinée du constructeur.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde 23.09.2015 à 10h14 • Mis à jour le23.09.2015 à 11h05 | Audrey Tonnelier Repartira, repartira pas ? La trajectoire de l’économie française semble toujours aussi délicate à décrypter. D’une part, on sait désormais que la croissance française a bien calé au deuxième trimestre. L’Insee a confirmé, mercredi 23 septembre, la croissance nulle entre avril et juin 2015, sous l’effet notamment d’une stabilisation de la consommation des ménages et d’un déstockage important des entreprises.Mais d’un autre côté, le secteur manufacturier français a renoué avec la croissance en septembre, selon les données du cabinet Markit également publiées mercredi. L’indice de la production manufacturière en France s’établit même à son plus haut niveau depuis 18 mois, à 51,9 en septembre, contre 48,4 en août (au-delà de 50, la production est en expansion, en deçà, elle se contracte).Au second trimestre, le pouvoir d’achat des ménages s’est effrité (- 0,1 %) du fait d’une inflation en légère hausse, et leur taux d’épargne est resté stable à 15,2 %, indique l’Insee. C’est plus inquiétant, car on pensait ce second moteur de la reprise désormais bien allumé. Le taux de marge des entreprises s’est lui aussi tassé (- 0,1 point à 31,1 %), après la forte hausse du premier trimestre, qui a même été relevée par rapport aux estimations précédentes (31,2 % pour 31,1 % précédemment). De quoi faire redouter un trou d’air dans la reprise même si, le mois dernier, le moral des patrons mesuré par l’Insee (à 100, sa moyenne de long terme) laissait espérer une sortie par le haut de la crise, tandis que le climat des affaires atteignait un plus haut depuis 2011.La hausse du PIB au premier trimestre confirméeDans le détail, les dépenses de consommation des ménages ont stagné au deuxième trimestre, alors qu’elles avaient bondi de 0,9 % au premier trimestre. L’investissement global s’est contracté de 0,2 %, toujours plombé par le secteur de la construction. Celui des seules entreprises a progressé de 0,3 %, soit, là encore, moins qu’au premier trimestre (+ 0,6 %), même si son niveau est au plus haut par rapport à l’été 2008.Par rapport aux premières données publiées à la mi-août, l’Insee a revu en hausse la contribution du commerce extérieur à la croissance du deuxième trimestre (0,4 point contre 0,3 point) et en baisse celle de la variation des stocks des entreprises (- 0,5 après - 0,4 point). Celle de la demande intérieure finale reste identique, à 0,1 point.L’institut a de même confirmé la hausse de 0,7 % du produit intérieur brut enregistrée au premier trimestre. L’acquis de croissance pour 2015, à savoir le niveau de l’ensemble de l’année si le PIB des deux derniers trimestres ne bougeait pas, est relevé à + 0,9 % au 30 juin. Il avait été estimé précédemment à + 0,8 % mais l’Insee a revu à la hausse, dans la séquence des périodes passées, la performance du troisième trimestre 2014 à + 0,3 % (contre + 0,2 % auparavant).Le gouvernement a répété la semaine passée qu’il tablait sur un taux de croissance de 1 % cette année, et de + 1,5 % en 2016.Lire aussi :Un budget pour 2016 construit sur une « hypothèse prudente » de croissanceAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Colette Neuville demande à l’Autorité des marchés financiers (AMF) d’ouvrir une enquête dans l’affaire Norbert Dentressangle. La présidente de l’Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam) soupçonne XPO Logistics, le repreneur américain du groupe français de transport et de logistique, d’avoir donné au marché une « information trompeuse ».Dans un courrier daté du jeudi 10 septembre adressé au gendarme de la Bourse, Mme Neuville s’étonne en particulier des conditions dans lesquelles le président du directoire de Norbert Dentressangle, Hervé Montjotin, a été révoqué le 3 septembre, moins de deux mois après la clôture de l’offre publique d’achat (OPA).Lire aussi :Mauvais départ pour le mariage XPO Logistics - Norbert DentressangleElle souligne que dans la note d’information du 23 juin, visée par l’AMF, l’acquéreur affirmait avoir « l’intention d’assurer la continuité du management de Norbert Dentressangle à la suite de la réalisation de l’offre et de le fidéliser pour l’avenir. » XPO affirmait également vouloir maintenir en France les centres de décisions de Norbert Dentressangle, rebaptisé XPO Europe.« Si les notes d’information ne servent qu’à tromper le client, ce n’est plus la peine d’en faire »Or, rappelle l’égérie des petits actionnaires, le règlement de l’AMF stipule que dans une telle note d’information, l’initiateur d’une OPA doit présenter « ses intentions pour une durée couvrant au moins les douze mois à venir ». Le problème, soulève Mme Neuville dans sa lettre, est que « c’est au vu et compte tenu de ces déclarations d’intention que le conseil de surveillance de Norbert Dentressangle a émis un avis favorable à l’égard de l’offre de XPO et que l’AMF a rendu sa décision de conformité ».D’une manière plus générale, la présidente de l’Adam s’inquiète de la liberté avec laquelle certaines sociétés s’affranchissent rapidement de leurs déclarations d’intention pourtant visées par le gendarme de la Bourse. « Si les notes d’information ne servent qu’à tromper le client, ce n’est plus la peine d’en faire », tempête M. Neuville.XPO affirme ne pas être au courantPar ailleurs, dans ce dossier où le fonds d’investissement Elliott a pris 9,1 % du capital et empêché XPO d’obtenir les 95 % qu’il escomptait à l’issue de l’OPA, l’AMF a ouvert une enquête, affirme le magazine Challenges, sur « les conditions d’achat » de titres par cet intrus américain. L’AMF ne confirme ni ne dément cette information. De son côté XPO affirme « ne pas être au courant de l’ouverture d'une enquête de l’AMF, et n’avoir pas reçu, à ce jour, la moindre question de l’AMF sur ce sujet ».XPO et Elliott s’affronteront devant le tribunal de commerce de Paris mardi 29 septembre.Lire aussi :Dentressangle : un duel américain devant la justice françaiseJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Joël Morio Jeudi, le talk-show de début de soirée de Canal Plus a réuni 611 000 spectateurs. Lundi, pour sa reprise, il en avait rassemblé 915 000.« Le Grand Journal » nouvelle version, le rendez-vous de début de soirée de Canal Plus (entre 18 h 50 et 20 h 10), peine à trouver son public. Son audience pique du nez. L’arrivée de la journaliste-animatrice Maïténa Biraben n’infléchit pas la courbe. Jeudi 10 septembre, ils n’étaient plus que 611 000 téléspectateurs à suivre le talk-show. L’émission a été, en l’occurrence, devancée par les programmes des grandes chaînes (TF1, France 3, France 2, M6), mais aussi par « Touche pas à mon poste » (D8), « C à Vous » (France 5), « Secret Story » (NT1) et… « Les Ch’tis vs Les Marseillais » (W9) !Il s’agit de la troisième baisse d’audience consécutive. Une configuration inédite pour l’émission emblématique de Canal Plus. Lundi 7 septembre, pour sa remise à l’antenne, malgré la présence de Manuel Valls, moins d’un million de téléspectateurs (915 000 personnes) avaient suivi les débuts de la remplaçante d’Antoine de Caunes, remercié par Vincent Bolloré, le nouveau « propriétaire » de Canal Plus.L’an dernier, à la même époque, 1,1 million de téléspectateurs avaient assisté au retour d’Antoine de Caunes.« Ajustements constants »La nouvelle formule du « Grand Journal », préparée en moins de deux mois, ne trouve pas son public. Les critiques fusent sur cette mouture : simple version quotidienne du « Supplément » – l’émission dominicale de la chaîne cryptée, manque de rythme, usure de l’« infotainment » – ce genre qui mélange l’information et le divertissement.Dans une interview donnée à Metronews, le chroniqueur politique Jean-Michel Aphatie, lui aussi renvoyé du « Grand Journal » à la fin de la dernière saison, juge pour sa part que « Maïténa Biraben est à la hauteur de ce qu’on connaît d’elle » et estime qu’« elle a vraiment de la présence ». Il ajoute : « Je trouve que le plateau est un peu faible. Il manque dans l’équipe des chroniqueurs quelqu’un de vraiment fort et sérieux pour l’épauler. »A la direction de Canal Plus, on laisse entendre qu’on aurait anticipé cette baisse de l’audience. « Mathématiquement, la nouvelle émission devait faire moins que la précédente, qui commençait plus tard et intégrait les Guignols », plaide-t-on.Mais la chute depuis le début de la semaine n’avait sans doute pas été prévue. L’émission est en rodage insiste-t-on, des « ajustements constants » sont opérés pour l’améliorer.Joël MorioJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.09.2015 à 10h59 | Françoise Fressoz Chronique De toutes les réformes lancées ces derniers mois, celle du droit du travail est pour la gauche la plus explosive.Trois années de pression ininterrompues du patronat sur François Hollande pour tenter d’obtenir un assouplissement des règles de fonctionnement du marché du travail, les attaques répétées de certains ministres contre les 35 heures et le contrat de travail ont alimenté l’idée que la nouvelle architecture sociale proposée par le rapport Combrexelle allait forcément faire un perdant : le salarié. Il serait voué à céder en protection, condamné à se trouver exposé au vent mauvais de la mondialisation à partir du moment où le code du travail ne garantirait plus qu’un socle commun de droits essentiels, le reste étant renvoyé à la négociation.Cette crainte agitée par une partie de la gauche et des syndicats est éminemment discutable dans un pays où 10 % de la population active piétine à l’entrée du marché du travail, où les inégalités ne cessent de se creuser entre salariés des grandes et des petites entreprises, où la formation professionnelle répond très imparfaitement aux besoins des chômeurs et où les rigidités du droit du travail conduisent à brider toutes sortes d’activités nouvelles.Elle repose, en outre, sur l’illusion d’un dialogue social bloqué au sommet, pour cause de divisions syndicales et de supériorité patronale, alors que dans les branches, quelque 900 accords sont signés chaque année et dans les entreprises environ 36 000, ce qui n’est pas rien.La République, une et indivisibleToute une pédagogie est à faire qui ne comblera cependant pas le désarroi des opposants à la réforme car ce qui se joue à travers elle dépasse en réalité le simple fonctionnement du marché du travail.Que le contrat puisse un jour dépasser la loi et c’est tout le modèle français qui se trouve questionné : la République une et indivisible avec l’Etat en garant de cette indivisibilité. Mine de rien, les girondins tiennent enfin leur revanche. Ils sont à l’offensive et cela ne date pas d’aujourd’hui.De Jacques Chirac qui, en 2007, avait promulgué un code du travail recodifié, à François Hollande qui lance, en fin de quinquennat, une réforme du droit du travail dont la réalisation débordera les bornes du quinquennat, il existe une continuité pour limiter le champ de la loi et favoriser le dialogue social au plus près du terrain. Si l’on met en parallèle la réforme territoriale qui met en concurrence, pour le développement économique, les métropoles et les régions récemment regroupées, on peut se faire une idée du nouveau visage de la France tel que le dessinent les sociaux-démocrates : une République fondée sur le contrat, décentralisée, où l’Etat jouera le rôle d’arbitre plutôt que de prescripteur.Une révolution mais qui n’a pas besoin d’être théorisée parce qu’elle est déjà en marche avec, comme repoussoir, le schéma alternatif de Nicolas Sarkozy, la marginalisation des syndicats par consultation directe du peuple. La gauche centralisatrice et étatiste peut bien décréter la résistance, elle a perdu la bataille.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Chaperon Dans le secteur financier, la « dream team » – c’est ainsi que fut surnommée l’équipe qui rassemblait les membres du cabinet de Dominique Strauss-Kahn (DSK) lorsque celui-ci était à Bercy – rafle la mise. Dernière promotion en date, l’opérateur boursier Euronext a annoncé, jeudi 10 septembre, l’arrivée, en novembre, comme directeur général de Stéphane Boujnah. Chargé jusqu’ici des activités de marchés de la banque espagnole Santander pour l’Europe continentale, il fut conseiller technique de DSK entre 1997 et 1999.M. Boujnah a été choisi au terme d’un processus « approfondi, dit Rijnhard Van Tets, le président du conseil de surveillance d’Euronext. Ce choix repose sur la connaissance que M. Boujnah a de l’industrie, sa forte expertise sectorielle et sa vision stratégique sur les perspectives de croissance d’Euronext. » Il intervient deux jours après celui du chef de l’Etat de proposer François Villeroy de Galhau comme gouverneur de la Banque de France, pour remplacer Christian Noyer. M. Villeroy de Galhau, ex-directeur de cabinet de DSK, avait ensuite rejoint BNP Paribas.Leur heure a sonnéAprès la victoire de François Hollande en 2012, les noms de M. Boujnah – il avait participé à la campagne du candidat socialiste – et de M. Villeroy de Galhau avaient circulé parmi les talents susceptibles de rejoindre les cercles du pouvoir. Mais ces vétérans des cabinets ministériels n’avaient pas été appelés. Cette fois, leur heure a sonné.Le chef de l’Etat a choisi M. Villeroy de Galhau pour l’un des postes les plus prestigieux de la République, malgré les réticences d’une partie de la gauche à appeler à la tête de la Banque de France un banquier venu du privé.Lire aussi :François Villeroy de Galhau, un privé à la tête de la Banque de FranceEt même si Euronext – la société est l’opérateur des places de Paris, d’Amsterdam, de Bruxelles et de Lisbonne – ne relève pas du secteur public, l’influence de Bercy y reste forte.Les réunions épisodiques des ex-« DSK boys » promettent en tout cas d’être les plus chics de la Place. On pourrait y croiser aussi Matthieu Pigasse, patron mondial des fusions-acquisitions de Lazard (actionnaire à titre personnel du Monde), Frédéric Lavenir (directeur général de l’assureur CNP), Nicolas Théry (numéro deux du Crédit mutuel)… Leur dernière rencontre a eu lieu à la Fondation Jean-Jaurès, dirigée par Gilles Finchelstein, l’ex-conseiller de DSK. Pas sûr que le fondateur de L’Humanité, pourfendeur de « l’oligarchie capitaliste », s’y retrouverait.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre « Paolini et Tavernost côte à côte, c’est tous les quinze ans… », avait vendu l’un des dircoms, comme on parle d’un spectacle. Diplomatiquement, le lieu du rendez-vous avait été fixé à exacte équidistance des sièges sociaux de TF1 et M6. Et vers 16 heures, ce jeudi 10 septembre, les deux plus grands concurrents du paysage audiovisuel français sont apparus ensemble, au restaurant La Gare, dans le XVIe arrondissement, pour dévoiler leur nouveau tour : une alliance dans un projet de chaîne de téléachat répondant au doux nom – provisoire – de HA26.Pour les deux groupes, il s’agit d’une quête ancienne. M6 a déjà tenté à quatre reprises d’obtenir un canal pour y vendre des programmes minceur et autres presse-purée, et TF1 par deux fois. Jusqu’ici, le CSA leur a obstinément refusé. Mais lors de la dernière tentative, le régulateur avait suggéré un rapprochement des deux chaînes. Un vœu désormais exaucé, à l’occasion d’un appel à candidatures pour des chaînes en haute définition, qui verront le jour au printemps prochain.« Une galerie commerciale avec deux enseignes en alternance »Concrètement, HA26 ressemblerait à « une galerie commerciale avec deux enseignes en alternance », selon Nonce Paolini, le PDG de TF1. Les deux groupes se partageront l’antenne du nouveau canal, un jour sur deux, avec dix puis seize heures de direct quotidien, pour un investissement initial de 13 millions d’euros puis un budget annuel de 30 millions d’euros environ. « Plusieurs centaines » d’emplois pourraient être créés, assurent les deux groupes, rappelant qu’ils savent travailler ensemble : ils ont déjà coexploité des chaînes – TF6, Série Club – et le bouquet TPS.A l’appui de leur candidature, MM. Paolini et Tavernost soulignent la faiblesse du marché français du téléachat – 200 millions d’euros annuels – en regard d’autres pays, comme le Royaume-Uni (1,4 milliard d’euros et 35 chaînes au total) ou l’Allemagne (1,6 milliard d’euros et 17 chaînes au total). Ils soulignent aussi qu’un tel projet, dépourvu de formats publicitaires, ne vient pas concurrencer les chaînes existantes.Le sujet est sensible, en pleine polémique sur la perspective d’un retour de la publicité en soirée sur France Télévisions. Une hantise pour deux entreprises qui ont subi ces dernières années la réduction du gâteau publicitaire de l’audiovisuel.Lire aussi :Télévision : querelle sur la publicité en soiréeL’un a égratigné Michel Sapin, dont la phrase disant qu’il fallait « examiner » l’extension de la publicité sur les antennes publiques a valu à TF1 un plongeon en Bourse – « 250 millions d’euros de pertes », rappelle M. Paolini. « On ne peut pas sans arrêt être la variable d’ajustement d’une mauvaise gestion du service public », a renchéri Nicolas de Tavernost. Delphine Ernotte, la nouvelle présidente de France Télévisions, appréciera.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.09.2015 à 10h09 • Mis à jour le11.09.2015 à 15h01 | Audrey Tonnelier et Sarah Belouezzane Après la polémique, la réaction. Selon les informations du Monde, les primes de départ de Michel Combes, l’ex-directeur général d’Alcatel-Lucent, seraient « presque divisées par deux », sur décision du conseil d’administration de l’équipementier télécoms, qui s’est réuni jeudi 10 septembre au soir. Ce bonus devrait passer de quelque 13,7 millions d’euros sur trois ans à « environ 7 millions d’euros », indique une source proche du dossier.Il y a « certainement encore à ajuster ces sommes » et à consentir « un nouvel effort », a estimé vendredi le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll, en marge d’une visite de François Hollande dans le Loir-et-Cher : « 50 % du chemin a été fait », a-t-il déclaré.M. Combes, architecte du rapprochement entre Alcatel et son concurrent Nokia, a quitté le groupe le 1er septembre pour prendre la présidence de Numericable-SFR et la tête des opérations chez Altice, maison mère de l’opérateur.Le conseil d’administration d’Alcatel, sous le feu des critiques, se conforme à certaines des recommandations du Haut comité de gouvernement d’entrepriseEn faisant amende honorable, le conseil d’administration d’Alcatel, sous le feu des critiques depuis fin août, se conforme à certaines des recommandations du Haut comité de gouvernement d’entreprise (HCGE), cette instance indépendante, garante du respect du code de bonne conduite des entreprises, le code AFEP-Medef.Dans son avis envoyé le 7 septembre à la direction du groupe, resté officiellement confidentiel, le HCGE incitait les dirigeants de l’équipementier à reconsidérer les conditions d’attribution et le montant des sommes versées à M. Combes. Selon nos informations, le comité s’était notamment ému du fait que les primes de M. Combes étaient en grande partie versées en actions, et donc susceptibles de grimper davantage en cas de hausse du cours de Bourse. Il avait recommandé qu’elles le soient en numéraire.Lire aussi :Alcatel : l’avis du haut comité de gouvernement d’entreprise serait sévère à l’encontre de Michel CombesLe conseil a décidé de s’y conformer, notamment pour la partie « stock-options » de l’enveloppe (options d’achat d’actions), qui devra, par conséquent, être revue. Pour calculer la partie numéraire de la prime, Alcatel devrait se baser sur la moyenne des cours du titre à l’ouverture de la Bourse pendant les vingt jours précédent le départ de M. Combes. Plus de risque d’une envolée de la prime en cas d’augmentation du cours de l’action Alcatel.Le HCGE n’avait pas non plus apprécié le fait que M. Combes touche des stock-options et des actions de performance pour la totalité de 2015, alors qu’il ne sera resté que huit mois dans l’entreprise cette année. La prime sera, là encore, reconsidérée au prorata de ces huit mois de présence, a statué le Conseil.Clause de non-concurrence maintenue, mais réduiteRésultat, l’ex-patron d’Alcatel devrait toucher, sur cette partie, au maximum 4,8 millions d’euros, conditionnés à la réussite du rapprochement avec Nokia, qui devrait être conclu au premier semestre 2016, au lieu des quelque 9 millions initialement prévus.En revanche, sur le principal point de la polémique, la clause de non-concurrence de 4,5 millions d’euros promise à M. Combes, le Conseil a pris une décision en demi-teinte. Cette clause avait été négociée durant l’été, alors même qu’il était de notoriété publique que M. Combes partait chez Altice, et non chez un concurrent direct.Lire aussi :L’affaire Combes pourrait rebattre les cartes de la gouvernance d’entrepriseCédant à la pression de l’opinion, M. Combes aurait, selon nos informations, demandé à Alcatel de reconsidérer cette clause. Mais le conseil d’administration de l’équipementier, estimant qu’elle était indispensable, a décidé de la maintenir, tout en l’abaissant substantiellement. « La clause de non-concurrence est très sévère, [M. Combes] ne peut ni être salarié, ni mandataire social, ni consultant ou même administrateur [dans un groupe du même secteur]. Elle court sur trois ans, ce qui est long. On ne pouvait se permettre de le voir aller chez Huawei ou Ericsson », avait récemment confié au Monde Philippe Camus, l’actuel PDG d’Alcatel.« On peut bien sûr comprendre que de tels montants choquent le grand public »Ces concessions suffiront-elles à contenter le HCGE et, au-delà, une classe politique et une opinion publique choquées par les polémiques de ce type ? L’affaire Combes n’est pas pour arranger les affaires des grandes entreprises, régulièrement épinglées sur des questions de gouvernance. Elle avait fait bondir non seulement le gouvernement et l’opposition, mais aussi, fait rare, le Medef. Les instances patronales y voient le risque d’une remise en cause du principe d’autorégulation, qui prévaut jusqu’ici en matière de gouvernance des entreprises, alors que l’exécutif évoque régulièrement l’idée d’une loi contraignante en la matière.L’Autorité des marchés financiers (AMF) était également montée au créneau, soulignant qu’elle avait demandé des comptes à Alcatel dès le mois de juillet, et que la réponse reçue lui avait semblé « peu convaincante en termes de bonne gouvernance, voire même sur le plan juridique ».« Le code AFEP-Medef a fait beaucoup pour la transparence de la rémunération des dirigeants. Mais on peut bien sûr comprendre que de tels montants choquent le grand public », estime Vincent Siguier, associé au cabinet d’avocats Granrut. Le débat est sans doute loin d’être terminé.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.09.2015 à 09h01 • Mis à jour le11.09.2015 à 09h26 | Claire Gatinois (Sao Paulo, correspondante) Il se dit « plein d’espoir », et assure que le gouvernement brésilien sera en mesure, avec le Congrès, de corriger le tir, d’ici à quelques semaines. Après l’annonce, mercredi 9 septembre, de la dégradation de la note de la dette publique du Brésil par l’agence américaine Standard & Poor’s (S&P) dans la catégorie dite « spéculative », décrite plus explicitement par les experts financiers comme celle des « obligations pourries », le ministre des finances, Joaquim Levy, a tenté de rassurer.Lors d’une conférence téléphonique accordée à la presse, jeudi, M. Levy a réitéré son objectif de faire accepter par un Congrès pourtant hostile un budget pour l’année 2016 en excédent primaire (avant paiement de l’intérêt de la dette), c’est-à-dire présentant un solde recettes-dépenses positif, équivalent à 0,7 % du produit intérieur brut (PIB).C’est après avoir constaté que le gouvernement de Dilma Rousseff, divisé sur les remèdes à appliquer au pays, n’avait pas été capable d’atteindre cet objectif, se résignant à afficher un budget en déficit de 30 milliards de reais (7 milliards d’euros), que l’agence américaine a décidé de dégrader la note du géant d’Amérique latine, aujourd’hui secoué par une grave crise économique.« Nous avons une trajectoire très claire. On sait où on veut aller », affirme M. Levy. Au cours des dernières années, sous la présidence du Parti des travailleurs (PT, gauche), avec Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), puis sous le mandat de Dilma Rousseff, le pays « a atteint un point A », en permettant l’émergence d’une « nouvelle classe moyenne ». « Nous devons maintenant aller de ce point A à un point B, dit-il. En créant des opportunités pour les gens mais aussi pour les entreprises. »« Tragédie économique annoncée »Pour parvenir à ses fins, M. Levy, défenseur de l’orthodoxie budgétaire, et qui, de ce fait, est apprécié des marchés financiers, n’exclut pas des coupes dans les programmes sociaux, y compris les plus emblématiques.Le gouvernement a déjà prévenu que le programme de construction de logements sociaux Minha casa, minha vida (« Ma maison, ma vie ») serait entamé. Des hausses d’impôts temporaires sont également envisagées. « Nous devons renforcer notre compétitivité, notre efficacité, améliorer le climat des affaires », défend le ministre.Au sein du gouvernement, Nelson Barbosa, ministre du plan, dit avoir été pris « par surprise », par la décision de l’agence américaine. Mais pour l’ex-président de la Banque centrale, Carlos Langoni, il s’agit d’« une tragédie économique annoncée ».Réélue il y a moins d’un an, Mme Rousseff affronte une crise économique dont elle a sous-estimé l’ampleur. Après les années fastes, liées au boom du prix des matières premières, le pays a plongé dans la récession au dernier trimestre 2014, subissant le ralentissement chinois, son grand partenaire commercial, et la chute du prix du pétrole et des autres « commodities ».Lire aussi :Le chemin de croix de Dilma RousseffLa rue grondeLe scandale de corruption, lié au versement de pots-de-vin lors d’appels d’offres lancés par Petrobras, la compagnie pétrolière contrôlée par l’Etat (dont la note a aussi été dégradée par S&P), met en cause les différents partis politiques, y compris le PT. Contre la rigueur et la corruption, la rue gronde. Les voix exigeant le départ de la présidente se multiplient.Lire aussi :Le brésilien Petrobras dans la tourmenteLa décision de S&P fragilise ainsi une femme qui a déjà un genou à terre. Son adversaire lors de la campagne présidentielle, Aécio Neves (du Parti de la social-démocratie brésilienne, PSDB, opposition), prédit désormais la fin toute proche de sa rivale et l’accuse. Dans une tribune au quotidien Folha de Sao Paulo, à la fin d’août, il déclarait, cinglant : « Faisant preuve d’une rare originalité, et d’une médiocrité exemplaire, le premier gouvernement de la présidente Dilma Rousseff a provoqué un dommage considérable dans les comptes publics. »Depuis l’Argentine, où il a rencontré la présidente Cristina Kirchner, Lula, a, lui, relativisé la dégradation de la note souveraine du pays par S&P. « Cela ne signifie rien », a-t-il soutenu. En 2008, c’est sous son mandat que le pays était sorti de la catégorie des pays à haut risque de crédit. A l’époque, l’ancien syndicaliste avait affirmé qu’il s’agissait d’une conquête du peuple brésilien, rappelle le quotidien O Estado de Sao Paulo.Claire Gatinois (Sao Paulo, correspondante)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.09.2015 à 19h05 | Gaëlle Picut Alors que les entrepreneurs disposent de plusieurs dispositifs d’aide au financement et d’accompagnement en phase de création d’entreprise, ces derniers sont moins nombreux en phase de croissance. Certes, il existe des prêts très spécifiques (pour les entreprises innovantes, les femmes, les entrepreneurs des quartiers prioritaires, etc.) mais pas de dispositif généraliste. Pourtant, ces coups de pouce sont fondamentaux pour aider les TPE-PME à grandir et à créer des emplois.C’est pour ces raisons qu’Initiative Ile-de-France, réseau associatif essentiellement tourné vers le financement et l’appui à la création, a décidé en 2012-2013 d’expérimenter auprès d’une centaine de TPE un prêt d’honneur « Croissance » à hauteur de 50 000 euros maximum pour permettre d’accélérer leur développement et de favoriser la création d’emplois. Michael Cohen et Rachid Ez-Zaidi, fondateurs de Bagel Corner (enseigne de restauration rapide spécialisée dans le bagel) en ont bénéficié.« Le prêt d’honneur Croissance nous a apporté un soutien financier pour être crédible face à notre banque. Sans lui, nous aurions dû attendre que notre premier restaurant génère beaucoup plus de chiffre d’affaires afin d’utiliser la trésorerie du restaurant pour monter le deuxième » indiquent-ils. De façon plus globale, le bilan établi par Initiative Ile-de-France a montré que grâce à l’effet de levier de ces prêts Croissance auprès des banques, les TPE avaient pu franchir un cap dans leur développement et créer chacune entre 1 et 8 emplois supplémentaires.Faciliter l’accès au crédit bancaireSuite à ce bilan positif, Initiative Ile-de-France a décidé de lancer officiellement avec la Chambre de commerce et d’industrie Paris-Ile-de-France et la Caisse des Dépôts le nouveau programme « Croissance Initiative CCI » qui vise donc à faciliter l’accès des TPE-PME franciliennes au crédit bancaire dans le cadre de leur phase de croissance avec un prêt d’honneur de 75 000 euros maximum (dont la durée de remboursement maximale est de 5 ans) et un accompagnement spécifique.Cette nouvelle offre vise à soutenir les chefs d’entreprise dans la réussite de leurs projets de développement quelle que soit leur stratégie de croissance : développement commercial, croissance externe, diversification d’activité, investissement matériel ou immatériel, ouverture à un nouveau marché… Par ailleurs, les prêts sont cumulatifs et rien n’empêche à entrepreneur de bénéficier, par exemple, à la fois d’un prêt d’honneur dans le cadre de ce nouveau programme et d’un prêt Coface pour l’aide à l’export.À ce financement est associé un accompagnement spécifique en amont et en aval de l’octroi du prêt d’honneur. Les conseillers en financement de la CCI Paris Ile-de-France établiront un état des lieux du projet de croissance afin de déceler ses éventuels points faibles.Par la suite, après l’obtention du financement bancaire associé au prêt d’honneur, les chargés d’affaires du réseau Initiative Ile-de-France assureront le suivi technique des TPE-PME financées et mettront à disposition du dirigeant un parrain spécialisé sur les problématiques de croissance. Une formation sur ces sujets-là est actuellement en train d’être délivrée aux bénévoles du réseau qui le souhaitent.Entre 6 et 7 euros de financement pour 1 euro prêtéL’Atelier du Hibou, petite entreprise de Julien Legras, ancien commercial reconverti comme ébéniste depuis août 2013, devrait être l’une des premières à bénéficier de ce nouveau programme. Fort d’une croissance très rapide et d’un carnet de commandes bien rempli, Julien Legras souhaite racheter une entreprise d’ébénisterie dont le patron part bientôt à la retraite et composée de 5 employés. « Les banques que je suis allé voir pour financer cette opération m’ont dit que mon entreprise était trop jeune et que comme je n’avais pas d’apport, ils ne pouvaient pas me suivre. C’est un peu le serpent qui se mord la queue… J’ai alors évoqué ma problématique de « crise » de croissance à Initiative qui m’avait accordé un prêt d’honneur en phase d’amorçage. Ils m’ont parlé de ce nouveau programme qui correspond parfaitement à mon cas. Grâce à eux, je devrais donc pouvoir bénéficier d’un prêt de 75 000 euros. Or ces prêts d’honneur ont un effet de levier très fort, cela ouvre un capital confiance auprès des banques qui devraient ensuite abonder ». En moyenne, le réseau Initiative constate que 1 euro prêté permet d’obtenir entre 6 et 7 euros de financement bancaire classique.Par ailleurs, Julien Legras estime qu’être bien accompagné et bien entouré est une vraie valeur ajoutée. « Echanger avec d’autres entrepreneurs ou d’anciens chefs d’entreprise comme le sont une partie des bénévoles d’Initiative est un gage de réussite. C’est très rassurant. »Le programme « Croissance Initiative CCI » s’adresse à tous les dirigeants dont l’entreprise est profitable, implantée en Ile-de-France et ayant entre 2 et 7 ans d’activité. Pour être éligible au programme, un projet de croissance doit être assorti de création d’emplois. À l’horizon 2020, ce programme devrait bénéficier à un millier d’entreprises franciliennes, afin de consolider 4 000 emplois et de favoriser la création de 2000 nouveaux. L’objectif à plus long terme est de nationaliser ce dispositif.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Audrey Garric A trois mois de la conférence mondiale sur le climat (COP21), la mesure se veut exemplaire : le premier ministre français, Manuel Valls, a annoncé, jeudi 10 septembre, la suppression « immédiate » des aides de l’Etat pour l’exportation de centrales à charbon dépourvues de dispositif de capture et de stockage du CO2, qui bénéficiaient à Alstom. Elles seront redistribuées au groupe de transports et d’énergie pour investir dans les énergies renouvelables. Le gouvernement honore ainsi la promesse faite par le chef de l’Etat en novembre 2014, l’une des principales mesures annoncées par la France en matière de réduction des énergies fossiles.Pourtant, s’il recule en Europe, le charbon y reste bel et bien présent, comme le montre une vaste carte interactive publiée par l’ONG Climate Action Network (CAN) jeudi. Cette enquête, réalisée à partir de données publiques, dresse un état des lieux exhaustif de l’ampleur et des impacts de cette industrie des plus polluantes.Deux cent quatre-vingts centrales à charbon L’Europe compte près de 280 centrales à charbon en fonctionnement dans vingt-deux Etats membres, en premier lieu en Allemagne (71), en Pologne (47) et en République tchèque (45). Le Royaume-Uni en possède moins (11), mais d’une puissance supérieure. La France, en revanche, ne compte que quatre installations sur son territoire (Cordemais, Le Havre, Emile-Huchet et Provence, exploitées par EDF et E.ON). La majorité de ces centrales (plus de deux cents) a plus de trente ans d’âge, ce qui les rend « inefficaces, polluantes et dépassées », accuse le CAN.Pourtant, ces centrales à charbon, avec une capacité installée totale de 157 gigawatts, restent la deuxième source de production d’électricité en Europe, derrière les énergies renouvelables et devant le nucléaire, en fournissant un quart (27 %) de la production de courant. En Allemagne, le charbon représente 45 % du mix électrique depuis la décision de Berlin de sortir du nucléaire d’ici à 2022, en Pologne, plus des trois quarts, et moins de 3 % en France. A contre-courant du mouvement actuel de désinvestissement des énergies fossiles, plusieurs pays européens ont planifié la construction de nouvelles centrales thermiques. En Turquie, à cheval entre l’Europe et l’Asie, près de quatre-vingts centrales doivent voir le jour, le gouvernement voulant doubler sa capacité de production électrique en dix ans.Lire aussi :En Turquie, la course au charbon inquiète la populationAu-delà d’être consommatrice, l’Europe est aussi productrice de la roche noire. En 2014, la production européenne de charbon a atteint environ 465 millions de tonnes, sur une production mondiale de 8 milliards de tonnes, selon les données de l’Agence internationale de l’énergie – qui ne sont pas intégrées à la carte du CAN. Si la France a fermé ses dernières mines de charbon, d’autres pays continuent de l’extraire, notamment l’Allemagne, 8e producteur mondial l’an dernier (187 millions de tonnes), juste devant la Pologne (137 millions).Impacts sur le climat et sur la santé Cette course au charbon pèse lourd sur le climat. La combustion de ce minerai a été responsable de 17 % des émissions de gaz à effet de serre de l’Europe en 2014, selon les calculs du CAN. L’Allemagne, la Pologne et le Royaume-Uni sont les principaux pollueurs, avec respectivement 255 millions, 129 millions et 87 millions de tonnes de CO2 provenant du charbon rejetées dans l’atmosphère l’an dernier. La France, avec 10 millions de tonnes, est en revanche une faible contributrice (2 % des émissions de gaz à effet de serre nationales). Cette pollution a également des impacts en termes de santé. En 2013, par exemple, les centrales thermiques des Vingt-Huit ont rejeté dans l’atmosphère 1,3 million de tonnes d’oxyde de soufre, 965 000 tonnes d’oxyde d’azote et 49 000 tonnes de particules fines. Résultat : chaque année, vingt-trois mille Européens (en incluant les Balkans et la Turquie) meurent prématurément de l’exposition à des polluants (oxyde de soufre, oxyde d’azote, particules fines et mercure) résultant de l’exploitation du charbon.Un coût pour l’Europe, qui doit débourser entre 21 et 60 milliards d’euros par an pour prendre en charge ces morts prématurées et ces pathologies (bronchite chronique, asthme ou maladies cardiaques) provoquées par la pollution au charbon. A noter toutefois que cette énergie fossile n’est pas la seule responsable de la pollution de l’air. Les voitures, le chauffage ou l’agriculture contribuent également à ce fléau, qui provoque chaque année six cent mille morts prématurées dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).Lire aussi :L’impact sanitaire de la pollution de l’air coûte chaque année 1 400 milliards d’euros à l’Europe Des milliards d’euros de subventionsMalgré tout, si quelques pays sont en train de se désengager (Belgique, Finlande, Danemark), la majorité des gouvernements européens continue de soutenir cette industrie à coups de subventions mais également par l’intermédiaire de leurs compagnies nationales qui possèdent des centrales à l’étranger. La France, avec EDF et Engie (ex-GDF Suez), exploite par exemple quarante-six centrales à charbon dans le monde.L’Allemagne, qui s’est engagée à réduire les émissions de ce secteur, a ainsi déboursé près de 30 milliards d’euros d’aides publiques entre 1999 et 2011, selon l’Atlas du charbon 2015, publié en juin par la fondation allemande Heinrich Böll et les Amis de la Terre Allemagne. Jusqu’aux annonces du gouvernement, jeudi, la France soutenait également le secteur du charbon dans les pays en développement à travers son agence de crédits à l’exportation, la Coface. Entre 2011 et 2015, plus de 1,2 milliard d’euros sont allés à des projets de charbon, selon le site européen EurActiv. Entre 2010 et 2015, 144 millions d’euros de fonds de recherche de la Commission européenne ont été alloués à des entreprises charbonnières, selon une étude de Greenpeace, relayée par le Guardian en mai.« Les pays européens sont encore dépendants du charbon pour la production d’électricité, mais les opportunités pour parvenir à éliminer cette énergie n’ont jamais été meilleures, estime Kathrin Gutmann, chargée de mission pour CAN Europe. Les énergies renouvelables sont en plein essor et la demande d’énergie est en baisse, de sorte que les énergéticiens perdent des milliards d’euros sur leurs investissements dans le charbon. Si l’Union européenne veut être chef de file dans les négociations internationales sur le climat, elle doit se désengager du charbon. »Audrey GarricChef adjointe du service Planète/Sciences du MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Damien Leloup et Jean-Guillaume Santi Apple peut-il relancer sa gamme de tablettes alors que les ventes d’iPad s’essoufflent et que le format phablette – mi-téléphone, mi-tablette – de l’iPhone 6 Plus vient directement chasser sur les terres de sa tablette au format mini ? La marque à la pomme trouve dans la taille de son nouvel iPad la réponse à cette question.Après avoir d’abord décidé en 2012 de proposer un format mini de 7,9 pouces pour séduire le grand public, elle propose une très large alternative à son format standard de 9,7 pouces pour séduire les professionnels : l’iPad Pro a une diagonale de 12,9 pouces, soit une taille équivalente à la plupart de ses portables MacBook et MacBook Pro. Son prix se rapproche largement de celui d’un bon PC portable : la nouvelle tablette sera vendue à partir de 799 euros.Si la dimension de l’écran est en effet importante lorsqu’on utilise une tablette pour un usage professionnel, le pari de séduire tout une nouvelle clientèle « pro » peut-il fonctionner ?Une machine puissantePour draguer la clientèle professionnelle, Phil Schiller, le vice-président marketing d’Apple a lourdement insisté sur les capacités internes de son nouveau produit : le processeur A9X de dernière génération rend l’iPad Pro « plus rapide que 80 % des PC portables sortis ces douze derniers mois ». Un chiffre crédible mais difficilement vérifiable, et qui se réfère à des dizaines de modèles bon marché et grand public produits par les constructeurs asiatiques – des ordinateurs qui ne sont pas destinés au marché professionnel.Pour démontrer les performances de la machine, Phil Schiller n’a pas d’ailleurs pas affiché Candy Crush sur le grand écran du keynote (conférence annuelle) mais bien Autocad, un logiciel de dessin industriel et architectural très utilisé. Mais il ne suffit pas de performances musclées pour satisfaire la clientèle professionnelle : il faut aussi lui donner des outils de travail performant. La marque à la pomme a ainsi dévoilé un stylet – ustensile dont Steve Jobs annonçait, moqueur, l’obsolescence en 2007, vantant les mérites du multi-touch au doigt. Détectant la pression exercée, l’accessoire coûte tout de même 99 dollars (88 euros). Enfin, le manque de clavier a été comblé par la présentation d’un smart keyboard : une housse magnétique pour l’iPad intégrant un clavier. Si cela vous rappelle quelque chose, c’est normal : c’est quasi-exactement le même système que celui proposé par Microsoft depuis 2012 avec sa Surface. Les similarités entre les deux produits ont d’ailleurs suscité beaucoup d’interrogations et de moqueries en ligne, de nombreux internautes ayant exhumé un dessin datant du lancement de la Surface, il y a trois ans, et prédisant qu’Apple adjoindrait à terme un clavier amovible à ses tablettes tactiles en le présentant comme une innovation.Apple ipad keyboard predicted in 2012. BAM! http://t.co/KYUaEt9tkq http://t.co/QoZfS88rFy— fagerlund (@Jesper)require(["twitter/widgets"]);Si les deux produits se ressemblent, il y a une raison commerciale : l’iPad Pro vise les mêmes utilisateurs que les tablettes combinées Surface de Microsoft : des modèles haut de gamme, chers, pour une clientèle professionnelle, qui tentent de combiner les avantages du PC (puissance de calcul, souplesse d’utilisation) et de la tablette (batterie à longue durée de vie, poids et encombrement réduits…).Encore peu d’applicationsMais le matériel pourrait se heurter à un écueil : une offre logicielle insuffisante. La sélection d’applications disponibles pour l’iPad et l’iPad Pro comporte des équivalents de la plupart des logiciels de bureau couramment utilisés, dans des versions spécifiques pour la tablette : Photoshop, Sketch, Office… Las, ces versions « mobile + tablette » ne permettent que peu souvent d’accéder à l’immense palette d’options et de fonctionnalités qu’offrent les équivalents desktop, dans les domaines de la création notamment.Par ailleurs, de très nombreux logiciels spécialisés, utilisés en design, pour le montage audio ou vidéo, la comptabilité ou autre, ne sont pas disponibles sur la tablette – même lorsqu’ils disposent d’une version Mac. La clientèle grand public de l’iPad n’a peut-être pas incité les développeurs à proposer des solutions réellement professionnelles quand cette clientèle utilisait toujours des PC classiques. Le défi d’Apple comporte donc aussi un changement d’image pour son produit : la marque doit convaincre de l’utilité de sa machine pour que les développeurs viennent y adapter leurs applications.Le PC garde des avantages-clésDepuis le lancement de l’iPad, de nombreuses études ont avancé que les tablettes remplaceraient à terme les ordinateurs, aussi bien au bureau qu’à domicile. Si les ventes de PC ont connu une décrue ces dernières années, les ventes de tablettes se sont à leur tour tassées cette année – même si les spécialistes pensent que le marché des professionnels est loin d’être saturé.Mais pour des raisons d’ergonomie, d’offre logicielle, et de confort pour les utilisations prolongées, les ordinateurs gardent une large longueur d’avance. Notamment parce que de nombreuses applications nécessitent l’utilisation d’une souris – un outil à la popularité duquel Apple a largement contribué au milieu des années 1980.Jean-Guillaume SantiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Barroux Le Conseil économique, social et environnemental (CESE), qui réunit les représentants des entreprises, des syndicats de salariés, d’agriculteurs, d’associations environnementales, de personnalités indépendantes… a adopté à l’unanimité, mercredi 9 septembre, un avis, « Le biomimétisme : s’inspirer de la nature pour innover durablement ». Le biomimétisme, qui consiste à s’inspirer de propriétés essentielles de systèmes biologiques, animaux ou végétaux, pour mettre au point des formes, des matériaux, des procédés de production dans une approche durable et innovante, est insuffisamment développé en France.Pourtant les innovations empruntées dans la grande bibliothèque de la nature sont nombreuses. En 1941, un ingénieur suisse, Georges de Mestral, observe combien il est difficile de retirer les fleurs de bardane des vêtements et des fourrures des animaux, en raison de minuscules crochets : le Velcro est né. Au Japon, un ingénieur, passionné d’ornithologie, conçoit le nez du Shinkansen, le train à grande vitesse nippon, en remarquant comment le martin-pêcheur passe très rapidement d’un milieu peu dense, l’air, à un milieu plus dense, l’eau, avec un minimum de vibrations. Résultat, le profilage bio-inspiré de la motrice a permis une réduction de 15 % de la consommation électrique et une augmentation de la vitesse de 10 %. Les exemples sont légion. L’aigle des steppes a offert à l’aéronautique ses ailes qui ont inspiré les ailettes quasi verticales placées aux extrémités de la voilure des avions ; l’araignée, la solidité sans égal de son fil pour concevoir des gilets pare-balles. « La nature fait de la recherche & développement depuis trois millions d’années », résume Idriss Aberkane. Ce chercheur à Polytechnique, professeur à Centrale Supélec et spécialiste du biomimétisme cite volontiers l’exemple de la crevette-mante, appelée aussi squille, dont le corps allongé peut atteindre près de 20 cm. Ce petit crustacé de l’ordre des stomatopodes est un tueur. Avec ses pattes ravisseuses (comme une mante religieuse d’où son nom), il possède une puissance de frappe équivalente à celle d’une balle de 22 long rifle, soit quelque 102 km/seconde, lui permettant de briser des carapaces de crabes et des coquilles.L’incroyable crevette-mante« Cette crevette peut casser les parois d’un aquarium blindé et sa vitesse de frappe produit un flash de chaleur et de lumière, des étincelles sous l’eau, dégageant une chaleur équivalente à celle mesurée à la surface du soleil, détaille M. Aberkane. Quand la crevette frappe avec ses “marteaux”, cela forme une bulle d’air explosive permettant cette vitesse extrême, un phénomène appelé supercavitation. » Cette fonction remarquable a été étudiée de près, notamment par les militaires. Les Russes ont ainsi produit, grâce à cette propriété de supercavitation, un modèle de torpille pouvant filer à 370 km/h (contre 190 km/h maximum pour une torpille traditionnelle), la Chkval.Mais la crevette-mante possède aussi d’autres propriétés extraordinaires, notamment grâce à ses yeux. Bougeant indépendamment, ils offrent au crustacé une vision à 360° et, surtout, possèdent une douzaine de photopigments (contre trois pour l’œil humain, deux pour le chien) leur permettant de distinguer un nombre plus important de couleurs, de détecter la lumière fluorescente, ultraviolette ou encore, grâce à trois pseudo-pupilles, de trianguler l’objet visualisé. Les Américains s’en sont servis pour concevoir une caméra détectant les cellules cancéreuses dans les biopsies.Le biologiste Gilles Bœuf aime, lui, à citer « la libellule qui, avec quelques watts seulement, peut voler à presque 100 km/h et ce depuis des millions d’années ». Un exemple parfait d’économie d’énergie pour celui qui a été nommé, en juillet, conseiller scientifique pour l’environnement, la biodiversité et le climat par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal. Pour autant, reconnaît-il, dans ce domaine, « la France a un réel effort à faire ».Amorçage financierPour développer le biomimétisme et combler le retard pris sur les Allemands, les Américains ou encore les Chinois, le CESE recommande de renforcer et coordonner la recherche déjà existante. Les auteurs du rapport ont identifié près d’une centaine de laboratoires ou d’équipes de chercheurs liés au biomimétisme. Il s’agit, comme l’a expliqué au CESE le climatologue Jean Jouzel, de « favoriser la coopération entre les différentes disciplines scientifiques, entre le public et le privé et entre la France et l’étranger ».Le CESE propose un « amorçage » financier qui pourrait être interministériel, dans le cadre des investissements d’avenir, d’organiser la mise en réseau des modules d’enseignement consacrés au biomimétisme, ou encore de généraliser son apprentissage, sous la forme, notamment, d’observation de la nature, au collège comme au lycée. Plus concrètement, il suggère que le Centre européen d’excellence en biomimétisme de Senlis (Ceebios), dans l’Oise, puisse bénéficier d’un de soutiens publics afin de jouer le rôle d’animation de réseau. Créé en 2012 sur le site d’une ancienne caserne militaire, le Ceebios, présidé par Gilles Bœuf, permet déjà la rencontre entre les entreprises et les chercheurs. « Les possibilités sont énormes, dans l’habitat, la cosmétique, les matériaux, l’énergie… Les contraintes économiques et environnementales nous poussent à innover et nos connaissances du vivant comme le progrès technique ont progressé de façon considérable, c’est une occasion qu’il faut saisir maintenant », résume Kalina Raskin, docteure en biologie et chargée du développement scientifique du Ceebios.Pas un miracleMais reproduire les procédés naturels dans un cadre industriel n’est pas simple. Les recherches sont longues et n’aboutissent pas toujours. Pour la représentante des entreprises au CESE, Catherine Tissot-Colle, le biomimétisme n’est « pas un miracle » et il doit « faire ses preuves économiques et technologiques », mais il représente « une inspiration pour de nouveaux modes de production et de fonctionnement, plus économiques ». L’enjeu est précisément là, dans la rencontre entre la technosphère et la biosphère. « Il faut mettre autour de la table, le biologiste, l’entrepreneur et le financier, et pour y arriver, il faut pouvoir parler des gains économiques futurs », avance Patricia Ricard, la rapporteure de l’avis sur le biomimétisme au CESE. Ce n’est pas un hasard, selon elle, si l’Allemagne, qui a misé industriellement sur le secteur des machines-outils, a investi des millions d’euros dans ce domaine, appelé outre-Rhin, depuis cinquante ans, « bionique ».Le potentiel est considérable et les domaines d’application des connaissances des systèmes naturels sont multiples : matériaux, machines outils et robotique, architecture, médecine, cosmétique, transports… sans oublier le recyclage puisque, dans la nature, rien ne se perd, tout se transforme et se réutilise. Le grand changement, selon la rapporteure de l’avis sur le biomimétisme, Patricia Ricard, tient dans le regard neuf que la société des hommes doit porter sur la nature. « Elle n’est plus une économie de la ressource mais de la connaissance », insiste la présidente de l’Institut de recherches Paul Ricard. Autrement dit, il faut arrêter d’en piller les ressources et en étudier l’organisation, les systèmes, les interactions.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Beuve-Méry Le Syndicat national de l’édition (SNE) a trouvé son héraut. Richard Malka, 47 ans, avocat de Charlie Hebdo, et auteur, à ses heures perdues de bandes dessinées, vient d’écrire pour le compte du syndicat, une plaquette percutante pour la défense du droit d’auteur, tel qu’il est défini aujourd’hui en France et au sein de l’Union européenne (UE). Ce matin, dès potron-minet, le bouillonnant juriste était déjà sur les ondes de France Inter, pour développer la panoplie de ses arguments contre la réforme voulue par la Commission européenne.Lire aussi :Touche pas à mon droit d’auteur !La plaquette s’intitule La gratuité, c’est le vol, reprenant le titre d’un rapport de Denis Olivennes, quand patron de la FNAC. Ce dernier réaffirmait son opposition à une culture gratuite, favorisée par Internet. Et pose ouvertement la question « 2015 : la fin du droit d’auteur ? » Deux menaces sont pointées : un projet de loi de la secrétaire d’Etat, chargée du numérique Axelle Lemaire et la réforme de la directive de 2001, régissant le droit d’auteur au sein de l’UE, notamment à partir des propositions faites par Julia Reda, l’unique députée européenne membre du Parti des pirates allemand qui a été chargée, en février, d’un rapport préparatoire sur le sujet.« Un mirage de la modernité »En un peu plus de 30 000 signes, Richard Malka argumente pour expliquer que « la remise en cause du droit d’auteur serait un mirage de la modernité ». Avec les projets de réforme en cours, le principal risque encouru par les auteurs est de voir leur rémunération être déconnectée à terme de leur travail, le succès d’un livre ne servant plus de valeur étalon. « C’est la menace du retour à l’Ancien régime où le bon vouloir du roi est remplacé par celui des grandes entreprises du Net : Google, Amazon, Apple. »Pour résumer ce que plaide M. Malka, il ne faut pas oublier que c’est l’émergence à la fin du XVIIIe siècle du droit d’auteur qui a permis aux écrivains de vivre de leur plume.Imprimée par le SNE, tirée à 50 000 exemplaires, la plaquette sera distribuée gratuitement (un paradoxe seulement en apparence) en librairie, à compter du jeudi 10 septembre. Ces derniers n’ont reçu aucune consigne particulière, mais libraires et éditeurs sont considérés par le SNE comme les intermédiaires les plus efficaces et le plus neutres pour garantir le succès d’un ouvrage.Par cette campagne, l’objectif est d’atteindre les clients des librairies, un public a priori déjà acquis, mais au-delà de faire prendre conscience des enjeux économiques qui sous tendent cette question et d’atteindre le grand public.Des exceptions dangereusesPour sensibiliser Bruxelles, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et surtout les services du commissaire européen chargé de créer un marché unique numérique, l’Estonien Andrus Ansip, le texte a été traduit en anglais « 2015 : the end of copyright ? Taking for free is stealing » et est disponible en version numérique, dans les deux langues sur le site auteursendanger.fr.Le SNE n’a, en revanche, pas été suffisamment réactif et il existe déjà d’autres sites « auteurs en danger » construits par les partisans du Net et de la gratuité et qui se moquent de l’initiative des éditeurs.Dans son texte, Richard Malka liste toutes les exceptions au droit d’auteur, contenues dans le projet de directive européenne et qui, si d’aventure étaient validées, conduiraient à vider le droit d’auteur de sa substance. Plusieurs exceptions partent d’intentions louables, comme l’exception pédagogique ou la possibilité pour les bibliothèques de procéder à des prêts numériques. Mais mal conçues ou mal cadrées, elles seront de véritables aspirateurs à contenu. D’autres, comme l’exception « data mining » (fouille de texte) ou celle du « fair use » sont directement importées des Etats-Unis et viennent des pratiques défendues par Google, Apple, Facebook ou Amazon (GAFA).Risques de censureMais il existe un deuxième axe sur lequel Richard Malka, avocat habitué à défendre les libertés publiques, révèle les aspects très néfastes des réformes en cours : des risques de censure, liées aux chartes édictées par les GAFA. Ainsi le livre pour enfants T’Choupi part en pique-nique (de Thierry Courtin, Nathan, 1999) a été censuré par Apple en raison du caractère « pornographique » de son titre.De même dans le cadre de l’application Izneo (qui rassemble la majeure partie de la production de BD française en numérique) un ouvrage de Lucky Luke a été interdit en France, car les personnages noirs étaient représentés avec des lèvres charnues.Richard Malka pose publiquement la question : avec ses chartes, Les Versets sataniques de Salman Rushdie, publiés en 1988, l’auraient-ils été aujourd’hui, sans avoir subis au préalable, les ciseaux d’Anastasie ?Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud Il y a les effets de manche à la tribune de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et les choix budgétaires. Et les deux ne coïncident pas toujours. « Levons un doute. Ce n’est pas parce que nous allons faire davantage pour le climat que nous devons faire moins pour le développement », déclare dimanche 27 septembre à New York François Hollande. Dans la foulée, le président de la République annonce que « la France a décidé d’augmenter le niveau de son aide publique au développement (APD) pour dégager 4 milliards de plus à partir de 2020 ».La formulation est tarabiscotée. Elle aurait dû inciter les organisations non gouvernementales (ONG) à la prudence. Las ! Toutes à la joie d’obtenir enfin la confirmation officielle que les financements destinés au climat seront bien additionnels et ne se substitueront donc pas à d’autres contributions, les voilà qui parient sur une hausse des crédits de l’APD, pour la première fois depuis cinq ans.« Nous sommes abasourdis »Il n’en est rien. Le projet de loi de finances pour 2016, présenté mercredi 30 septembre à Paris, prévoit une ligne budgétaire de 2,6 milliards d’euros pour la mission contre 2,77 milliards en 2015. Soit une baisse de 170 millions d’euros, qui auraient pu, selon l’ONG One, « financer des traitements rétroviraux pour 500 000 personnes séropositives et des vaccins pour plus de 2 millions d’enfants ». « Nous sommes abasourdis. Le budget 2016 présenté par le gouvernement va complètement à l’encontre des annonces faites par le président de la République il y a encore à peine deux jours à New York », a déclaré mercredi Friederike Röder, directrice France de One. « New york n’aurait-il été qu’un écran de fumée ? On ne trouve aucune traduction des belles promesses du président de la République dans le projet de loi de finances 2016 », a renchéri Christian Reboul, responsable de plaidoyer Financement du développement à Oxfam France.L’Elysée se garde bien de rétorquer que les promesses de François Hollande ne courent qu’à partir de 2020, c’est-à-dire deux ans et demi après la fin de son premier quinquennat, et qu’elles pourraient en somme n’engager que son successeur… Dans l’immédiat, l’APD restera donc, en proportion du revenu national brut (RNB), très loin du seuil de 0,7 % que les pays développés membres des Nations Unies s’étaient engagés à respecter d’ici 2015, un engagement repoussé, depuis, à 2030. One, spécialisée dans la lutte contre l’extrême pauvreté, a calculé que les crédits de l’APD ont diminué de 21 % depuis 2011 et de manière continue sous la gauche. Un comble.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jade Grandin de l'Eprevier Virtuel, le Bitcoin n’en finit pas de susciter un intérêt bien réel. La technologie sur laquelle a été construite cette monnaie est ainsi en passe de devenir incontournable dans la stratégie d’investissement des grandes banques. Mardi 29 septembre, treize établissements dont Citi, Bank of America, Morgan Stanley, Commerzbank et Société Générale ont rejoint un projet pour adapter et utiliser cette technologie d’enregistrement des transactions, appellée « blockchain » et qui pourrait révolutionner leur métier d’ici cinq à dix ans.Cette annonce porte à 22 le nombre de banques associées à cette recherche, confiée à la start-up américaine « R3 », qui développera des applications commerciales pour le secteur financier. Mi-septembre, neuf banques dont Goldman Sachs, JPMorgan, Credit Suisse, Barclays, RBS, BBVA et UBS avaient les premières témoigné leur soutien, chiffré en millions de dollars selon le Financial Times.Lire aussi :La descente aux enfers de Mark Karpelès, l’ancien petit génie français de l’informatiqueDifficile, pour les établissements financiers, de négliger le sujet: la technologie « blockchain » permet théoriquement de réaliser tout type de transactions (achat, prêt...) pour trois fois moins cher. Elle repose en effet sur un réseau sans organe central de contrôle, donc sans les frais d’infrastructure et d’admnistration associés.Pour échanger un actif aujourd’hui, il faut passer par un garant tiers. La banque pour une transaction financière, le notaire pour un héritage, la mairie pour un titre de propriété. Mais l’invention du Bitcoin « a montré qu’il est possible de transférer de la valeur en toute sécurité sans passer par un tiers de confiance », comme l’a résumé la Banque d’Angleterre en février dernier. Créé en 2009, le Bitcoin est une monnaie décentralisée qui permet à deux utilisateurs d’échanger de l’argent sans passer par un intermédiaire. On le critique toutefois pour sa volatilité et sa vulnérabilité face aux attaques de hackers. Mais la viabilité du réseau en elle-même n’a jamais été remise en question.Lire aussi :La Banque d’Angleterre s’intéresse au bitcoinPour garantir la sécurité, ce réseau rend publics tous les échanges éffectués. Seul l’anonymat des utilisateurs est préservé. « C’est comme si toutes les transactions de BNP étaient disponibles sur internet en temps réel », explique Philippe Herlin, économiste et auteur de La fin des banques ? (Eyrolles éditions).« L’ubérisation ultime »Concrètement, chaque ordinateur connecté au réseau héberge une copie de tous les échanges effectués. Certains utilisateurs volontaires laissent tourner en permanence un programme informatique qui analyse les transactions et met à jour l’historique. Dès qu’un bloc de transactions est validé, il est ajouté au registre, formant une chaîne de blocs: la « blockchain ». Bref, « le réseau s’auto-administre, par protocole informatique », résume Pierre Noizat, co-fondateur de Paymium, plateforme d’échange d’euros en bitcoins.« C’est l’uberisation ultime », insiste Philippe Herlin. « Même les services ubérisés sur internet peuvent l’être encore : Uber, Airbnb... ils payent des ingénieurs, des informaticiens». La technologie « blockchain » facilite considérablement le transfert d’actifs, réduit les coûts et garantit la sécurité en apportant plus de transparence.Les banques peuvent en être les premières victimes, ou les premières gagnantes. D’après un rapport de Santander, « la technologie de la blockchain peut permettre aux banques d’économiser de 15 à 20 millions de dollars par an d’ici 2022 en coûts d’infrastructures liés aux paiements internationaux, au trading et à la mise en conformité ». Certaines banques pâtissent en effet de réseaux vieillissants qui prennent parfois des semaines pour passer des transactions complexes.D’autres déclinaisons sont imaginables. Crédit mobile, points de fidélité... mais aussi documents officiels et brevets. Le gouvernement du Honduras travaille déjà à baser son cadastre sur une « blockchain ». Le gouvernement britannique l’a aussi citée comme piste exploratoire pour augmenter la fiabilité des bases de données officielles. Le parti danois « Alliance libérale » l’utilise de son côté comme système de vote interne.« Pure expérimentation »Début septembre, Visa, Nasdaq, Citi, Orange ou encore Capital One ont investi 30 millions de dollars dans la start-up « Chain », qui travaille à monétiser la technologie blockchain. Avec une ambition toutefois plus tournée vers le capital risque que vers la recherche et développement. « De la pure expérimentation », tempère Jim McCarthy, directeur de l’innovation de Visa. « Il y a des technologies bien plus importantes qui arrivent : les objets connectés, le big data, les données mobiles... ». Le français Orange le reconnaît: « On peut tout perdre, ça fait partie du jeu du capital-risque, mais ça peut aussi être une très belle opération financière », estime Pierre Louette, directeur général adjoint du groupe et président d’Orange Digital Ventures. L’occasion de se «retrouver associé à un joli tour de table ».Lire aussi :La folie « FinTech »Jade Grandin de l'Eprevier Jean-Baptiste Jacquin Le procès d’UberPop et des dirigeants de la société Uber est renvoyé aux 11 et 12 février 2016. Mercredi 30 septembre, à l’issue d’une longue audience essentiellement consacrée aux questions de procédures, la 31e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris a ordonné deux expertises judiciaires sur les disques durs et ordinateurs saisis au siège d’Uber France lors d’une perquisition au printemps. La communication de ces pièces à conviction n’avait pas été faite intégralement auprès des accusés.La société Uber France en tant que personne morale et ses dirigeants pour la France – Thibaud Simphal – et pour l’Europe – Pierre-Dimitri Gore-Coty – devaient répondre devant la justice de six accusations pénales et encouraient jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 1,5 million d’euros d’amende. C’est à l’issue d’une garde à vue, intervenue quelques jours après la manifestation nationale des taxis contre UberPop le 25 juin, que le procureur les avait renvoyés en correctionnel.Ce que la justice leur reproche principalement : avoir organisé la mise en relation, via la plateforme UberPop, de clients avec des particuliers s’improvisant taxis sans être chauffeurs ni de taxi, ni de voiture de transport avec chauffeur (VTC). L’Américain Uber affirmait que cette plateforme était « non illégale », jusqu’à la décision du Conseil constitutionnel du 22 septembre confirmant la loi Thévenoud instaurant ce délit. Plusieurs chauffeurs UberPop ont déjà été jugés en correctionnelle (certains ont été condamnés et d’autres relaxés), mais c’est la première fois que la société Uber et ses dirigeants devaient l’être.Ils sont également poursuivis pour pratique commerciale trompeuse, en particulier pour des publicités diffusées sur Radio Nova « incitant les particuliers à participer au service UberPop en donnant l’impression qu’il était licite ». Enfin, le procureur les poursuit pour complicité d’exercice illégal de la profession de taxi par 66 chauffeurs UberPop qui ont été interpellés à Paris, Lyon et Bordeaux. Il est notamment reproché à la société Uber et ses dirigeants français d’avoir facilité la réalisation de ces délits par les chauffeurs « en leur indiquant comment éviter les contrôles » et en « les assistant par SMS et courriels en cas d’interpellation ».Loi informatique et libertéUne seconde série de délits a rapport à la loi informatique et liberté. C’est sur ces trois chefs d’accusation que le renvoi était sollicité. Le parquet accuse Uber d’avoir « traité des données à caractère personnel sans déclaration préalable à la CNIL » (Commission nationale de l’informatique et des libertés), d’avoir conservé des données personnelles au-delà du délai prévu et d’avoir constitué un fichier comportant des informations sur des décisions judiciaires ou des mesures de sûreté concernant leurs chauffeurs.Ces fichiers, collectés lors de la perquisition, n’ont été que partiellement exploités par la police judiciaire et partiellement communiqués aux parties. Les droits de la défense n’avaient donc pas été garantis. Le tribunal présidé par Cécile Louis-Loyant a donc ordonné une première expertise pour qu’une copie intégrale des deux disques durs saisis, et présentés à l’audience sous scellés fermés, soit transmise aux prévenus le 1er novembre. Une seconde expertise devra déterminer la date de la création et/ou de l’importation des fichiers présents sur les trois ordinateurs saisis et exploités par la police judiciaire dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte fin 2014 contre Uber.En revanche, le tribunal a rejeté la question prioritaire de constitutionnalité sur la légitimité de créer des fichiers de données à caractère personnel posée par Eric Dezeuze, l’avocat d’Uber France. Cette QPC est « dépourvue de sérieux », a tranché Mme Louis-Loyant.La substitut du procureur, Brigitte Pesquié, ne s’est pas étonnée de ces nombreux recours pour retarder le procès. Elle a cité l’interview de Travis Kalanick, le fondateur d’Uber, en janvier dans Le Monde, dans laquelle il affirmait : « Les procédures judiciaires seront sans fin. »Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marine Forestier C’est une déception pour les ONG. Il y a deux jours, elles écoutaient le discours de François Hollande lors de l’Assemblée générale de l’ONU, affirmant que la France devait « montrer l’exemple » en matière d’aide publique au développement (APD). Le président de la République annonçait même une augmentation de l’enveloppe de cette aide. Aujourd’hui, elles doivent affronter le dur retour à la réalité : le gouvernement indique mercredi 30 septembre une baisse de ce budget de 170 millions d’euros.D’après les documents officiels du ministère des Finances, le projet de loi de finances 2016 présenté ce matin en conseil des ministres prévoit en effet une enveloppe de 2,60 milliards d’euros l’an prochain pour la mission « Aide publique au développement » contre 2,77 en 2015. Les crédits écologie seront quant à eux de 6,49 milliards, contre 6,59 milliards en 2015.Lire aussi :Justice, culture... qui sont les gagnants et les perdants du projet de budget 2016 ?Volte-face après l’annonce de François Hollande à l’ONUL’APD correspond à l’ensemble des dons et prêts accordés à conditions très favorables par des organismes publics aux pays pauvres ou en développement. En France c’est l’Agence française de développement qui est l’opérateur de ces financements.Lors de son discours le 27 septembre à l’Assemblée générale de l’ONU, lors de laquelle ont été adoptés 17 objectifs pour le développement durable, François Hollande a promis d’augmenter de 4 milliards d’euros l’aide publique au développement par an à partir de 2020. Il a également annoncé une hausse des financements de la France sur le climat de 2 milliards d’euros supplémentaires par an en 2020.Lire aussi :La France va augmenter ses financements climatÀ deux mois de l’organisation par la France de la 21e conférence mondiale sur le climat, dite COP 21 et qui doit aboutir à l’adoption d’un nouvel accord mondial de lutte contre le changement climatique, la nouvelle de cette réduction dans le projet de loi de finances 2016 déçoit les ONG.Cinquième année consécutive de baisse« L’atterrissage est brutal », commente Christian Reboul, responsable Financement du développement chez Oxfam interrogé par Le Monde.« On sort de l’Assemblée générale de l’ONU, où a été affichée une grande ambition : celle d’éradiquer la pauvreté dans les quinze prochaines années. François Hollande a pris à son compte cet engagement, mais on ne voit pas la traduction de ses annonces dans la présentation du projet de loi de finances par le gouvernement. C’est la 5e année consécutive de baisse de l’aide publique au développement. »En 2014, la France n’a consacré que 0,36 % de son produit national brut à l’APD, soit à peine la moitié de l’objectif de 0,70 % fixé par l’ONU et respecté par seulement cinq pays, le Danemark, le Luxembourg, la Norvège, la Suède et le Royaume-Uni.« La coupe en 2016 est deux fois plus importante que celle de l’année précédente » souligne dans un communiqué l’ONG One, fondée par le chanteur Bono, leader du groupe U2. L’association estime que ces 170 millions d’euros « sont pourtant vitaux » : « Ils pourraient financer des traitements antirétroviraux pour 500 000 personnes séropositives et des vaccins pour plus de 2 millions d’enfants. »Lire aussi :Nous pouvons éclairer et nourrir l’Afrique !Marine ForestierJournaliste au Monde Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) La société Uber a, cette fois, des soucis aux Pays-Bas. Le parquet a ordonné, mardi 29 septembre, une perquisition dans les locaux d’Uber Europe à Amsterdam. La justice néerlandaise soupçonne l’entreprise d’avoir monté un système de fraude organisée pour échapper à l’application des lois sociales et des règlements régissant le secteur des taxis. Des inspecteurs du ministère des transports ont emporté des documents et la comptabilité de la compagnie.Amende et poursuitesUne enquête judiciaire est en cours depuis plusieurs semaines sur les activités de la compagnie à Amsterdam, à Rotterdam, à La Haye et à Utrecht. Elle a déjà permis d’identifier quarante-neuf chauffeurs exerçant dans le cadre du service UberPop. Des amendes pour un montant total de 450 000 euros ont été infligées jusqu’ici à la société mère.Les conducteurs identifiés risquent une amende et des poursuites judiciaires. Le parquet songerait même, selon certaines sources, à qualifier l’entreprise d’organisation criminelle.Une première perquisition dans les locaux amsterdamois d’Uber avait eu lieu en 2014. Un procès en appel pourrait déboucher prochainement sur une interdiction complète d’UberPop, comme celles qui ont été prononcées en France et en Belgique.Lire aussi :Le procès de deux dirigeants d’Uber France renvoyé à 2016Entre-temps, les services d’UberPop ont été très fortement réduits aux Pays-Bas, et la compagnie a tenté de lancer UberX, un service de transport « légal », à bas coût.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Escande Le raccourci est évidemment saisissant. Le même jour, mardi 29 septembre, on apprend que Amazon invente un nouveau statut d’indépendant pour ses livreurs – soit 18 dollars de l’heure sans couverture sociale ni garanti d’aucune sorte –, et que le patron du groupe américain, Jeff Bezos, n’a jamais été aussi riche.Ce dernier connaît l’une des plus fortes progressions au palmarès annuel publié par le magazine Forbes, avec une fortune évaluée à 47 milliards de dollars (42 milliards d’euros). C’est 54 % de mieux que l’année précédente. Une performance pour un dirigeant dont le groupe ne parvient toujours pas à gagner substantiellement de l’argent. Mais les marchés aiment Jeff Bezos pour une bonne raison : il sait faire de la croissance… et donner du rêve aux investisseurs.Ce faisant, il donne aussi la recette pour devenir riche : être américain et travailler dans l’Internet. L’économiste français Thomas Piketty, a fait un tabac l’an passé aux Etats-Unis, avec son livre, Le capital au XXIe siècle (Seuil), en expliquant que désormais les revenus du capital étaient supérieurs à ceux du travail et que cela expliquait à la fois la faible croissance mondiale et la montée des inégalités.Le classement de Forbes confirme et infirme à la fois cette théorie. D’un côté, la fortune vient plus que jamais de la Bourse. Celle de Bezos est presque entièrement contenue dans ses actions Amazon. C’est le cas de toutes les grandes richesses de l’Internet qui s’installent au sommet de la hiérarchie. L’évolution du cours de Bourse de Facebook en 2014 a accru la fortune de Mark Zuckerberg, son fondateur, de 18 %.Amérique superstar et inégalitaireVictoire du capital donc. Mais aussi victoire du travail. Dans le classement des dix Américains les plus riches, au moins huit le doivent à leur propre mérite et pas du tout à leur famille. Et ils viennent majoritairement du numérique. Et cela explique en grande partie l’envolée du capital des plus riches. Ce sont 400 Américains qui dépassent désormais la barre du 1,7 milliard de dollars de fortune personnelle.Et dans le domaine de l’enrichissement, l’Amérique reste superstar. Selon le dernier rapport sur le patrimoine financier privé mondial, réalisé par l’assureur Allianz, les citoyens des Etats-Unis, qui représentent moins de 5 % de la population mondiale, possèdent 45 % des actifs financiers mondiaux, sur leur compte en banque ou en action et obligation.Mais pas tous les Américains. Selon Allianz, qui s’est aussi intéressé à la répartition de ces actifs, le niveau des inégalités a explosé aux Etats-Unis, faisant de ce pays le plus inégalitaire du monde. Ailleurs, la situation est plus contrastée. La classe moyenne mondiale a ainsi progressé dans le partage des richesses. Depuis 2000, près de 600 millions de personnes sont passées dans cette catégorie qui compte désormais un milliard d’individus. Mais plus de la moitié de cette croissance s’est faite dans un seul pays, la Chine. A défaut d’être américain, travailler dans le numérique en Chine est aussi une bonne manière de faire fortune.Lire aussi :Amazon invente Flex, le travail à la demandePhilippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Xavier Delacroix (Consultant, fondateur de la revue Au Fait) Puisque que nous ne vivons ni dans le monde d’Amélie Poulain ni dans celui de Oui-Oui, il apparaît assez évident que si Volkswagen a pu tricher à une telle ampleur, c’est que son organisation (dysfonctionnements compris) a pu l’y autoriser, et surtout, craint-on d’ajouter, que la direction a considéré disposer de la marge de manœuvre et de la capacité à circonvenir les organismes de contrôle et de régulation. Autrement dit, « gérer » le politique.Une entreprise qui emploie 300 000 personnes rien qu’en Allemagne et pèse d’un poids aussi lourd dans la première économie de la zone euro a les moyens d’imposer son point de vue. Y compris quand cette vue est délibérément biaisée.Au-delà d’une situation avérée de crise appartenant à la désormais classique « vie des affaires », le scandale Volkswagen appartient à un univers où l’on n’attendait moins le monde de l’entreprise, celui de l’éthique et de la morale.Par faiblesse, ou par lâchetéCela ne manquera d’apparaître comme la deuxième mort de Max Weber (1864-1920). L’incroyable histoire Volkswagen au pays de l’auteur de L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme, est la preuve que la réalité est porteuse de beaucoup plus de créativité que notre imagination la plus échevelée.Cette entreprise – Volkswagen – dont le chiffre d’affaires est aujourd’hui supérieur… au produit intérieur brut (PIB) de la Grèce, incarnation même de cette Allemagne en pleine réussite qui stigmatisait hier ces Grecs menteurs et falsificateurs de comptes publics, se trouve confrontée à cette même idée de mensonge et de fraude vilipendée quelques semaines auparavant.Et nous voici là au cœur des enjeux. Nous voici face à un univers politique qui par faiblesse, ou par lâcheté, semble aujourd’hui avoir renoncé à exercer son rôle de contrôle et de défense de l’intérêt général pour se trouver souvent contraint – emploi oblige – d’accepter de défendre des intérêts industriels.Ceux-ci sont certes légitimes, mais pas forcément compatibles avec les attentes du plus grand nombre. L’opinion publique n’est pas dupe, elle qui depuis le tournant du siècle a bien compris que ceux qui sont élus n’ont pas le pouvoir et ceux qui ont le pouvoir n’ont pas été élus.Les clés du contre-pouvoirPour pallier cette défaillance, cette perception que l’entreprise peut désormais tout se permettre, l’opinion a remis les clés du contre-pouvoir aux ONG et à la société civile. Une forme d’adaptation darwiniste à l’effacement politique, un recours par défaut à une forme de représentation par procuration. C’est d’ailleurs une ONG qui a mis en évidence la tricherie de Volkswagen et l’on pourrait ainsi multiplier les exemples d’un politique défaillant suppléé par une société civile attentive.C’est là où la demande de morale, de règle, se déplace, passant d’un réglementeur défaillant – le politique – au possesseur du réel pouvoir – l’économique –, incarné par la grande entreprise. Faire de l’optimisation fiscale est par exemple parfaitement légal et tout directeur juridique (même en charge de l’éthique…) confirmera cela.Est-ce pour autant éthique ? L’opinion répond aujourd’hui, non. Si en Angleterre, le marchand de café Starbucks a finalement accepté de payer (un peu) d’impôts sur les sociétés, c’est face à la menace que faisait peser sur son cours de Bourse un début de boycott de la part des consommateurs britanniques. Encore une fois la société civile a joué un rôle de régulateur.Longtemps cette référence à l’éthique ne fut pas dans le champ de l’entreprise ; son activité n’était simplement pas concernée par cette dimension. Désormais perçue comme seule en position d’agir et d’agir fortement, elle a récupéré une charge dont elle se serait bien passée. C’est ainsi qu’ont fleuri ces dernières années « chartes éthiques » et autres « codes de bonne conduite » sans parler de « règles de déontologie », autant de documents devant montrer les réponses apportées par l’entreprise aux doutes pouvant être formulés par l’opinion.Entre hypocrisie et cynismeMais que valent les vertus affichées quand il n’y a pas véritablement de pratiques qui lui correspondent ? Il existe une règle dite « des 3 P » à propos de tous ces textes excipant d’une parfaite morale dans la conduite des affaires : print, post and pray en anglais, autrement dit votre code d’éthique, d’abord vous l’imprimez, ensuite vous l’affichez et enfin… vous priez.Volkswagen avait évidemment le sien et manifestement du côté de Wolfsburg, on ne croit plus en Dieu ou alors on ne prie pas assez fort. On mettra alors en évidence cette tendance à se draper dans la morale sous l’influence de ceux qui maintenant depuis quelques années donnent le ton en matière de business et sont ceux par qui le scandale Volkswagen est arrivé : les Américains.Certes, Total, BNP Paribas, Alstom et demain le Crédit agricole peuvent témoigner de ce puritanisme de prétoire, instrumentalisation de la morale à des fins que la dite morale devrait réprouver. Il n’empêche. Entre hypocrisie et cynisme, la maîtrise de l’éthique en entreprise fait de subtils allers et retours entre Amélie Poulain et Nicolas Machiavel, c’est-à-dire entre angélisme affiché et cynisme pratiqué.Le danger pour les entreprises est bien aujourd’hui de se contenter d’affichage quand la réalité des comportements peut être porteuse de bien lourds orages. Inattendus. Improbables. Comme chez Volkswagen.Xavier Delacroix (Consultant, fondateur de la revue Au Fait) Patrick Roger Le ministre des finances, Michel Sapin, le revendique. Le projet de loi de finances pour 2016 s’inscrit dans le prolongement du pacte de responsabilité et de solidarité engagé en 2014. « Ce budget est celui de la mise en œuvre, de la continuité, de la cohérence », affirme-t-il dans un entretien au Monde.L’année dernière, une quarantaine de députés socialistes s’étaient abstenus lors du vote du budget. Une situation qui ne semble pas près de s’arranger. « Je ne m’imagine pas voter un budget qui irait à 180 degrés des propositions » adoptées le 27 juillet par le Parti socialiste (PS), prévenait à la fin de l’été Christian Paul, chef de file des frondeurs.Vous prévoyez en 2016 une croissance de 1,5 % du produit intérieur brut (PIB). Une hypothèse que vous qualifiez de « prudente ». Le Haut Conseil des finances publiques, dans son avis, considère que, compte tenu des incertitudes nées depuis l’été, celle-ci ne peut plus être qualifiée de « prudente », même si elle demeure « atteignable ».Michel Sapin : Cela prouve que j’ai eu raison de maintenir l’hypothèse de croissance pour cette année comme pour l’année prochaine, dans une période, en mai-juin, où tout le monde pensait qu’il fallait revoir à la hausse. Certains étaient prêts à considérer que j’étais un pessimiste invétéré…Certains, y compris dans l’exécutif ?J’ai tenu, vis-à-vis de tout le monde. C’est mon rôle. Le 1 % de croissance qui l’année dernière était considéré par le Haut Conseil comme « optimiste » pour cette année sera atteint et peut-être même dépassé. Ce qui est qualifié pour 2016 d’« atteignable » sera aussi atteint, autant qu’on puisse être affirmatif s’agissant de prévisions. Ce qui est certain, c’est que les bases sur lesquelles est construit notre projet de budget sont consensuelles alors qu’elles ont dans le passé toujours été discutées, qu’il s’agisse des nôtres ou de celles de nos prédécesseurs.La prévision d’inflation, 1 % en 2016 alors que nous sommes toujours en inflation nulle, reste discutable.C’est en ligne avec ce que vient de prévoir la Banque centrale européenne (BCE). Je ne me vois pas être plus pessimiste que la BCE, qui a mis en œuvre une politique pour atteindre ce 1 % l’an prochain.Quelles sont les caractéristiques de ce budget ?Pour nos priorités, particulièrement en termes de sécurité, de justice, d’éducation et d’université, et de culture, le budget ne baissera pasLa première, c’est de financer nos priorités, particulièrement en termes de sécurité, de justice, d’éducation et d’université, et de culture, dont le budget ne baissera pas.Deuxièmement, nous diminuons les impôts, comme nous nous y étions engagés, s’agissant des entreprises, de 9 milliards, comme s’agissant des ménages, de 2 milliards. Le tout aboutissant, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) et pacte de responsabilité et de solidarité ensemble, à 33 milliards en 2016 pour les entreprises et 5 milliards pour les ménages.Troisièmement, nous diminuons le déficit, conformément aux engagements que nous avons pris vis-à-vis de nos partenaires européens.Et quatrièmement, ceci suppose une maîtrise des dépenses publiques et, particulièrement, une maîtrise très forte des dépenses de l’État, hors ministères prioritaires.Le budget adopté l’an dernier a marqué un tournant important dans la maîtrise des dépenses, avec la programmation de 50 milliards d’euros d’économies en trois ans. Comment parviendrez-vous à tenir vos objectifs d’économies en 2016 ?Nous ferons les 50 milliards d’économies, même si, avec une inflation plus faible et des dépenses supplémentaires qu’il a fallu honorer, le contenu a évolué.En 2015, nous avons réalisé 18,6 milliards d’économies auxquelles sont venus s’ajouter 1,2 milliard d’économies sur la charge de la dette et un surcroît de recettes issues de la régularisation des avoirs détenus à l’étranger.Nous avons d’ailleurs revu ces recettes à la hausse pour 2016, à 2,4 milliards d’euros au lieu de 1,8 milliard d’euros.En 2016, nous proposons 16 milliards d’économies, qui se répartiront entre 5,1 milliards pour l’État et ses opérateurs, 3,5 milliards pour les collectivités locales et 7,4 milliards sur les organismes de Sécurité sociale, avec en particulier un effort supplémentaire sur l’objectif des dépenses d’assurance maladie, fixé à +1,75 % l’an prochain.Pour 2017, le montant sera un peu moins élevé : 15,4 milliards d’euros, dont 5,1 pour l’État, 3,7 pour les collectivités et 6,5 pour le secteur de la Sécurité sociale.Avons-nous la capacité de tenir ces économies ? C’est ce que nous avons fait en 2014 et en 2015. A chaque fois que de nouvelles dépenses étaient nécessaires, nous avons mis en œuvre les économies correspondantes. L’exécution à la fin de l’année sera très exactement en ligne avec ce qui avait été prévu, grâce, notamment, à la réserve de précaution.Cela, c’est ce que l’on peut appeler les « bonnes surprises », mais en termes d’économies réelles ?On peut citer les modalités de calcul des aides personnelles au logement, inspirées du rapport du député (PS) François Pupponi, en tenant compte du patrimoine, sur le financement des aides à la pierre.Il y a aussi la réforme des modalités de revalorisation des prestations sociales, avec l’harmonisation des dates de revalorisation, et une revalorisation sur la base de l’inflation passée et non plus de l’inflation prévisionnelle. Soit une économie de 500 millions d’euros.Après, les économies se feront au sein de chacun des ministères et chez les opérateurs de l’Etat. Tous font des efforts.Ce budget marque aussi la mise en œuvre de la réforme de la dotation globale de fonctionnement pour les collectivités.Nous diminuons de 11 milliards d’euros en l’espace de trois ans la dotation aux collectivités et allons mettre en œuvre une réforme pour éviter des disparités peu justifiables entre des communes ayant les mêmes caractéristiquesIl y a deux choses. D’abord, comme nous l’avions engagé, nous diminuons de 11 milliards d’euros en l’espace de trois ans la dotation aux collectivités. Deuxièmement, nous allons mettre en œuvre la réforme de la dotation globale de fonctionnement (DGF) pour éviter des disparités peu justifiables entre des communes ayant les mêmes caractéristiques.Le débat qui a eu lieu, c’était de savoir si on mettait en place ou pas cette réforme. Nous diminuons pour certains, nous augmentons par ailleurs. Cela provoque toujours des difficultés.Le message principal que nous adressons, c’est que, dans les collectivités locales, il est nécessaire, comme nous le faisons au niveau de l’Etat ou de la Sécurité sociale, d’avoir une approche rigoureuse et sérieuse de la dépense, et en particulier de la dépense de fonctionnement. En même temps, nous soutenons l’investissement.Quelles mesures fiscales figurent dans ce projet de budget ?Ce que nous voulons privilégier, c’est d’abord la stabilité et la visibilité, que ce soit dans le maintien des dispositifs existants ou dans la mise en œuvre des dispositifs prévus. Cela n’empêche pas de préparer des réformes en profondeur.Le premier élément, c’est la réaffirmation de la mise en œuvre du prélèvement à la source pour le 1er janvier 2018. Ce qui rend nécessaire, en 2016, d’aller jusqu’au bout du travail de conception de cette réforme pour qu’elle soit adoptée dans la loi de finances pour 2017. Nous l’enclenchons de manière irréversible.Le deuxième élément, c’est l’encouragement à la télédéclaration. Nous procédons de manière souple et progressive. Nous commençons l’année prochaine par la tranche de revenus annuels supérieurs à 40 000 euros. La télédéclaration deviendra le droit commun pour ces contribuables, avec une possibilité de ne pas y recourir.Pour ceux qui n’ont pas la possibilité de la faire, la pénalité ne s’appliquera pas. Pour les contribuables qui peuvent télédéclarer, elle ne sera pas appliquée dès la première fois mais à ceux qui ne le font pas pendant trois années consécutives.Nous prendrons également dans ce budget de nouvelles mesures contre la fraude à la TVA, permettant de pénaliser l’utilisation et pas seulement la conception et la commercialisation de logiciels qui permettent de faciliter la fraude à cette taxe. Nous avons déjà pris des mesures importantes l’année dernière qui commencent à porter leurs fruits. Nous allons continuer à porter le fer contre la fraude.Ne peut-on pas s’attendre à quelques surprises fiscales ?J’ai pris l’habitude de dire que la grande surprise de ce budget, c’est qu’il n’y a pas de surprises. Ce budget est celui de la mise en œuvre, de la continuité, de la cohérence. Il y a peu d’articles fiscaux par rapport aux années précédentes. On ne peut pas à la fois vouloir le retour au calme fiscal et multiplier les dispositions fiscales.Vous parlez d’un budget de continuité. Cela veut dire que les problèmes que vous avez rencontrés cette année avec une partie de la majorité vont continuer eux aussi.Il y a beaucoup d’éléments sur lesquels il a été tenu compte des préoccupations exprimées. Je pense en particulier aux collectivités territoriales, avec le fonds d’un milliard pour l’investissement. Je pense aussi aux mesures de financement en faveur des TPE et des PME. Qu’il y ait encore des débats, certainement. Nous avons construit ce budget en dialogue avec les élus.Sans nécessairement prendre en compte les réorientations proposées dans le rapport de Jean-Marc Germain adoptées par le bureau national du PS.Le premier secrétaire lui-même a dit que le parti propose et le gouvernement dispose. Donc le gouvernement décide, dans le dialogue, en s’inspirant y compris de certains points qui étaient dans le rapport Germain. Pour le reste, chacun se déterminera en fonction de la réalité de ce que nous proposons et de ses propres convictions.Mais le vote sur le budget n’est pas un moment anodin. C’est le critère de l’appartenance à la majorité. Encore plus à un an de l’élection présidentielle. Cela doit être abordé comme tel.Pensez-vous que les conditions soient réunies pour ressouder les rangs de la majorité ?Ce n’est pas dans mon propos de faire appel à la discipline, mais je fais appel à l’intelligence politique. Est-ce que c’est aujourd’hui qu’il faudrait changer de politique économique et budgétaire ? Au moment où les premiers signes, les premiers résultats commencent à apparaître, au moment où nous retrouvons une croissance un peu plus élevée. Chacun sait bien que changer de politique maintenant, ce serait la certitude de n’avoir ni les fruits de la politique précédente ni les fruits de la nouvelle politique.En toute intelligence politique, la dernière année pleine de la législature, c’est celle de l’approfondissement, de la récolte, de l’amplification des résultats qui peuvent être attendus de la politique menée. L’intelligence politique doit l’emporter.Lire aussi :Cinq chiffres pour comprendre le projet de budget pour 2016Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard et Isabelle Chaperon Coup de tonnerre dans la distribution. En 2012, la Fnac avait voulu imiter Darty en vendant des aspirateurs. Désormais, elle veut racheter son concurrent, afin de créer le « leader de la distribution de produits techniques, culturels et électroménagers en France ». Le conseil d’administration de Darty a reçu, lundi 28 septembre, une offre de rachat émanant du plus gros libraire de France. Le projet a été officialisé mercredi 30 septembre.La Fnac offre 533 millions de livres (720 millions d’euros) pour reprendre Darty. L’opération se ferait uniquement en titres, sans versement de cash, la Fnac proposant d’échanger une de ses actions contre 39 actions Darty. Cela représente une prime de 27 % par rapport au dernier cours de Bourse de Darty.« Le conseil d’administration [de Darty] a examiné cette proposition et a conclu qu’il devrait étudier de plus près les avantages d’un éventuel rapprochement avec Fnac. Dans un premier temps, il s’agira d’examiner les risques encourus par la réalisation de cette opération, afin de déterminer s’il y a une possibilité à ce qu’une offre puisse être recommandée aux actionnaires de Darty. »Selon la réglementation britannique, la Fnac a jusqu’au 28 octobre à 17 heures pour confirmer son projet d’offre publique d’échange (OPE). C’est le paradoxe de cette affaire. S’il s’agit d’une opération largement franco-française, son succès passe par la City.Vestige du groupe britannique Kingfisher, empire de la distribution qui s’est effiloché au cours du temps, Darty est coté à Londres. Son directeur général, Régis Schultz, est français, mais Alan Parker, son président, qui va piloter les négociations, est britannique, et ses actionnaires sont surtout des grands institutionnels de la City, à l’exception notable du fonds activiste néerlandais Knight Vinke.Quel est l’état de santé des deux groupes ?Sortie du giron du groupe Kering (ex-Pinault-Printemps-Redoute) et entrée en Bourse il y a un peu plus de deux ans – l’opération a été menée à bien en juin 2013 – la Fnac, dirigée depuis 2011 par Alexandre Bompard, transfuge d’Europe 1, s’est redressée.La vénérable chaîne culturelle, qui avait accumulé 170 millions d’euros de pertes en deux ans, et que certains voyaient déjà morte, victime de la baisse de la lecture, de la crise du disque et de la concurrence d’Amazon, a vu ses comptes sortir durablement du rouge. Et son action n’a cessé de monter. Introduite à 22 euros, elle s’échange actuellement à plus de 50 euros.Lire aussi :La Fnac engrange les fruits de sa mutationLe groupe Darty, après quatre années de déficit, un plan de suppression de 450 postes, et la vente de plusieurs filiales à l’étranger, a enregistré un premier bénéfice net, modeste mais réel (14 millions d’euros), lors de son exercice 2014-2015, clos le 30 avril. Le chiffre d’affaires de l’inventeur du contrat de confiance a lui aussi augmenté (+3 %), à 3,5 milliards d’euros.Lire aussi :Darty et le défi de la croissanceLa Fnac a-t-elle les moyens d’absorber Darty ?Pour la Fnac, il s’agit d’une opération d’envergure. Mais l’opération se ferait uniquement en titres, sans versement de cash, la Fnac proposant d’échanger une de ses actions contre 39 actions Darty.L’enseigne mythique, créée en 1954 par Max Théret et André Essel, pèse 875 millions d’euros en Bourse, quand Darty capitalise 533 millions de livres (720 millions d’euros).Mais Darty et ses actionnaires vont sans doute chercher à faire monter les enchères. Ils devraient également militer pour obtenir le versement de cash. Les actionnaires outre-Manche n’aiment pas, en général, les offres en titres. Encore plus s’il s’agit, comme ici, de titres cotés seulement à Paris.Le rapprochement des deux enseignes peut-il faire sens et garderont-elles leurs identités ? A la Fnac, on songeait depuis longtemps à ce « mariage » des deux premières enseignes françaises d’électronique et de produits techniques. Aux yeux de M. Bompard, c’est le moment d’agir, et de consolider la relance des deux groupes en les fusionnant.L’enseigne française de produits culturels, qui cherche à se réinventer dans un contexte de baisse des ventes de disques et de concurrence de la vente en ligne, « considère qu’un rapprochement avec Darty constitue une opportunité stratégique et financière majeure pour les deux groupes, en donnant naissance au leader de la distribution de produits techniques, culturels et électroménagers en France ».Rien ne dit toutefois, à ce stade, si l’opération ira à son terme, mais les deux entreprises ont d’ores et déjà précisé qu’elles allaient discuter de ce rapprochement. Ensemble, la Fnac et Darty pèseraient plus de 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires. M. Bompard n’entend pas supprimer une des deux marques.« Culturellement, les deux enseignes ont des histoires et des approches très différentes, commente Guy-Noël Chatelin, consultant du cabinet OC&C Strategy et spécialiste du secteur. Chez Darty, les vendeurs sont beaucoup plus incités à faire du chiffre. Mais au-delà de ces différences, le rapprochement est intéressant. Il doit permettre de dégager des économies d’échelle et des synergies dans un des métiers de la distribution où gagner de l’argent est le plus difficile. »La fusion doit donner lieu à des synergies « très significatives », avance la Fnac sans les chiffrer. Elles devraient concerner en premier lieu les achats de matériel électronique. Au-delà des achats, la Fnac pourrait tirer parti de l’« usine à services » que constitue Darty, célèbre pour son service après-vente.Les deux groupes pourraient aussi jouer sur leur réseau de magasins (380 au total), et leur expérience sur Internet.N’y a-t-il pas un risque concurrentiel ?L’Autorité de la concurrence va avoir son mot à dire. En France, où se concentre l’essentiel des forces, le nouvel ensemble serait de loin le leader du marché des produits techniques, culturels et électroménagers. Il serait présent aussi, plus marginalement, en Belgique et aux Pays-Bas, grâce à Darty, et dans la péninsule ibérique, avec la Fnac.« C’est un point qui a été étudié très en amont, et qui ne pose pas de problème majeur », confie un de ceux qui ont préparé l’opération. Si des cessions sont imposées pour éviter que le duo Fnac-Darty se retrouve en position trop dominante, elles devraient rester limitées.Le personnel des deux groupes risque également d’être inquiet, même si aucune fermeture de point de vente n’est évoquée à ce stade.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julien Bouissou (New Delhi, correspondance) C’est une décision que New Delhi attendait avec impatience. La Reserve Bank of India (RBI, banque centrale) a baissé, mardi 29 septembre, son taux d’intérêt directeur, pour la quatrième fois cette année. « Une reprise économique hésitante est en cours, qui est encore loin d’être robuste », a justifié le gouverneur de l’institution, Raghuram Rajan, dans sa déclaration de politique monétaire. L’institut monétaire justifie également sa décision par celle de la Réserve fédérale américaine (Fed), en septembre, de retarder la hausse de ses taux d’intérêt directeurs.L’analyse des indicateurs sur les fronts de l’inflation, du niveau de précipitations lors de la mousson, et de la conjoncture économique internationale a conduit à cette baisse des taux, plus importante que prévue. En effet, la RBI a réduit le loyer de l’argent d’un demi point à 6,75 % quand les marchés tablaient plutôt sur une baisse d’un quart de point.Le principal argument de la banque centrale indienne est donc à chercher du côté des prix. L’inflation a été contenue au-dessous du seuil jugé acceptable des 4 % en août, grâce notamment aux faibles cours du pétrole brut dont l’Inde est nette importatrice, et ne devrait pas dépasser les 6 % d’ici le mois de janvier. Le risque de la valse des étiquettes écarté, la RBI disposait donc d’une marge de manœuvre importante pour abaisser son taux d’intérêt directeur et espérer doper encore un peu plus la croissance de l’économie Indienne, encore fragile, qui demeure tout de même la plus élevée parmi les pays émergents. Le produit intérieur brut (PIB) indien a fléchi au deuxième trimestre à 7 % contre 7,5 % le trimestre précédent.Soulagement du gouvernementDans sa déclaration de politique monétaire, la banque centrale précise que « la croissance globale est plus modérée, particulièrement dans les économies de marché émergentes » et que « le commerce mondial s’est encore détérioré. » L’Inde espère donc compenser la baisse de ses exportations par une hausse de la demande domestique, via la baisse des taux d’intérêt. « Nous devons recommencer à investir. Les investissements des entreprises ont été faibles », a souligné M. Rajan.L’annonce de la baisse des taux a été accueillie avec soulagement par le gouvernement Indien. « Elle va accélérer les investissements et la croissance », a déclaré le ministre des finances, Arun Jaitley. A la mi-septembre, ce dernier avait exhorté le gouverneur de la banque centrale à baisser ses taux, au prétexte que « l’inflation était sous contrôle. » Il était même question que New Delhi mette en place un « comité monétaire », sous son autorité, pour superviser les activités de la banque centrale, menaçant par là même son indépendance, avant qu’il n’y renonce finalement.Désormais le gouvernement et la RBI partagent le même objectif : la relance de la croissance, avant la lutte contre l’inflation. Siddharth Nath Singh, l’un des dirigeants du Bharatiya Janta Party, le parti au pouvoir, estime que la baisse des taux d’intérêt va « aider les rêves de beaucoup de devenir propriétaires de leurs maisons » et favoriser la relance du secteur de l’immobilier. Les milieux d’affaire ont aussi salué cette décision et l’indice phare de la Bourse de Bombay, le Sensex, a terminé en hausse en fin de journée.La baisse des taux va enfin faciliter la tâche du premier ministre indien, Narendra Modi, qui tente de convaincre les grands groupes du pays d’augmenter leurs investissements, malgré leur niveau élevé d’endettement. Ce sont surtout les investissements étrangers qui ont augmenté en 2014, avec une hausse de près de 49 %.Lire aussi :L’Inde se rêve en dragon chinoisJulien Bouissou (New Delhi, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Le projet de loi de finances pour 2016 du gouvernement de Manuel Valls sera adopté, mercredi 30 septembre, en conseil des ministres. Ce projet de budget, fondé sur une hypothèse de croissance jugée « prudente » par le gouvernement – alors qu’à l’heure actuelle, la reprise de l’activité économique demeure lente – sera avant tout marqué par des baisses ciblées de l’impôt sur le revenu et par des mesures d’économies, dont le montant sera un peu supérieur aux premières estimations communiquées par le gouvernement.A ce propos, M. Valls, lors d’un entretien, mardi, avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, s’est engagé à prendre « les mesures nécessaires » afin de tenir la promesse de Paris de ramener le déficit public sous la barre des 3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2017. « Voilà le message : la France est en mouvement, et rien n’interrompra l’élan de réformes qui a été engagé. La France en a besoin pour elle-même, je suis également convaincu que c’est utile pour l’Europe dans son ensemble », a déclaré le chef du gouvernement.Voici, en cinq chiffres, un aperçu des grandes masses de ce projet de budget.1,5 %C’est l’hypothèse de croissance de l’économie française pour l’année 2016 (après 1 % en 2015) sur laquelle a été construit le projet de loi de finances. Cette estimation reste proche de celle des instituts économiques qui convergent vers 1,6 %.« Ce 1,5 % n’est pas un objectif, nous cherchons à nous donner les moyens de faire mieux, mais nous avons fait le choix d’une hypothèse prudente pour construire notre budget. Ce choix n’allait pas nécessairement de soi », précise le ministre des finances, Michel Sapin.Le Haut conseil des finances publiques, quant à lui, estime que, « compte tenu de l’accroissement des incertitudes depuis l’été, (…) l’hypothèse d’une croissance de 1,5 % en 2016 ne peut plus être qualifiée de “prudente” ». Il considère toutefois qu’elle reste « atteignable ».Le gouvernement table sur une consommation des ménages soutenue (+ 1,7 %) et, surtout, sur un fort rebond de l’investissement des entreprises (+ 4,9 %) grâce aux effets attendus du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et du pacte de responsabilité, dont elles bénéficieront pour un montant global de 9 milliards d’euros.Lire aussi :Un budget pour 2016 construit sur une « hypothèse prudente » de croissance 16 milliards d’eurosC’est le montant de la réduction des dépenses programmée en 2016. Amorcé en 2015, le mouvement de baisse de ces dépenses, de 50 milliards d’euros en trois ans, se poursuit donc.Mais le programme de stabilité, transmis au printemps à la Commission européenne, ne prévoyait « que » 14,5 milliards d’euros d’économies en 2016. Le projet de loi de finances place donc finalement le curseur un peu plus haut.Après 56,4 % du PIB en 2014 et 55,8 % en 2015, la dépense publique devrait s’établir à 55,1 % en 2016. Un niveau qui reste cependant un des plus élevés d’Europe. Le gouvernement fait observer que la progression moyenne, en valeur, de la dépense publique entre 2012 et 2016 (1,5 %) est inférieure de moitié à sa progression entre 2007 et 2011 (plus de 3 %).En 2014, la progression en valeur a été contenue à + 0,9 % et celle de l’Etat a même baissé. « Rapporté à un rythme d’évolution spontanée de la dépense publique autour de + 2,5 %, l’effort est réel », souligne M. Sapin.2 milliards d’eurosC’est l’ampleur (en réalité un peu plus de 2 milliards d’euros) de la nouvelle baisse d’impôt sur le revenu décidée pour 2016. Le gouvernement met en l’occurrence l’accent sur les ménages modestes.Cette réduction concernera 3 millions de foyers qui n’ont pas bénéficié de la baisse engagée en 2015, pour 3 milliards d’euros. Ceux-ci devraient voir leur impôt diminuer et environ 1 million sortiront de l’impôt sur le revenu (IR) ou éviteront d’y entrer.Ainsi, en 2016, 46 % des foyers imposables seront assujettis à l’IR, un niveau équivalent à celui de 2010. Entre-temps, cependant, les recettes de l’impôt sur le revenu ont crû de 20 milliards d’euros.Les prélèvements obligatoires, dans leur ensemble, n’observeront, eux, qu’une très faible diminution : ils se situeront à 44,5 % du PIB en 2016, après 44,6 % en 2015 et 44,9 % en 2014, année record. « Les recettes fiscales sont au rendez-vous », se félicite le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert.3,3 %C’est, en pourcentage du PIB, le niveau du déficit public que le gouvernement s’engage à atteindre fin 2016, après 3,8 % en 2015, l’objectif étant d’arriver à passer sous la barre des 3 % en 2017, comme le prévoit le pacte de stabilité approuvé par la Commission européenne.Cet objectif suppose toutefois, pour être tenu, une maîtrise stricte des économies à réaliser, compte tenu à la fois des mesures fiscales en faveur des ménages et des entreprises et des crédits annoncés par le gouvernement ces dernières semaines pour l’agriculture, les collectivités locales et l’accueil des réfugiés.C’est sur le chiffrage de ces économies que le gouvernement est particulièrement attendu.Lire aussi :Budget : Bruxelles ne relâche pas la pression sur la France96,5 %C’est, en pourcentage du PIB, le poids de la dette publique. Celle-ci devrait continuer à croître en 2016, certes de façon modérée, mais elle atteindra quand même 96,5 % du PIB, après 96,3 % cette année. Selon l’Insee, elle s’établissait à 97,6 % du PIB à la fin du second trimestre 2015.Les « règles » européennes prévoient théoriquement que la dette publique soit contenue sous les... 60 % du PIB. « La dette se stabilisera nettement en dessous de 100 % du PIB en 2016, avant de progressivement refluer », a annoncé M. Sapin en présentant les grandes orientations du budget.Paradoxalement, le budget de l’Etat devrait enregistrer un moindre poids de la dette par rapport à ce que le gouvernement anticipait, grâce à la persistance de taux d’intérêt bas et d’une faible inflation.Ainsi, la charge de la dette en 2016 devrait s’élever à 44,5 milliards d’euros alors que la loi de programmation des finances publiques prévoyait 47,7 milliards.Lire l'entretien :Michel Sapin assure pour 2016 une « maîtrise très forte des dépenses de l’Etat »Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.09.2015 à 04h56 • Mis à jour le30.09.2015 à 08h27 Nicolas Sarkozy, président et candidat aux primaires des Républicains, affirme que toute entreprise voulant s’exonérer des 35 heures doit « pouvoir le faire », à la condition que personne ne gagne moins en travaillant plus, dans une interview aux Echos à paraître mercredi 30 septembre dans laquelle il expose son programme économique.Selon le président des Républicains – dont le parti organise jeudi une « journée de travail sur le code du travail » –, le temps de travail doit être fixé : « Soit avec l’accord des partenaires sociaux de l’entreprise, soit par un référendum au sein de l’entreprise. Si une entreprise veut sortir des 35 heures, elle doit pouvoir le faire. Je pose une condition : personne ne doit travailler plus et gagner moins. » « Les 36 heures devront être payées 36, les 37 heures 37, etc. Pour les entreprises qui ne souhaiteront pas sortir des 35 heures, elles pourront choisir d’y rester. C’est cela faire confiance ! C’est donner à chacun le droit de sortir des 35 heures. » Nicolas Sarkozy propose même « de les inciter financièrement. Les heures au-delà de 35 heures leur coûteraient moins. Les allégements de cotisations sociales patronales seraient accrus jusqu’à 39 heures. En clair, on n’allège plus les charges pour travailler moins, on les allège pour travailler plus ! » affirme-t-il.« La question du temps de travail se pose naturellement dans l’administration comme dans le privé. Je souhaite que nous revenions sur tous les accords de réduction du temps de travail qui ont été conclus dans les années 2000. Ayons le courage de dire que dans la fonction publique, on travaille souvent moins que 35 heures. Revenir aux 35 heures pour tout le monde est déjà une première étape minimum. »« Au-delà des 35 heures, tous les exécutifs locaux et les directeurs d’administration pourront négocier une augmentation du temps de travail rémunérée à l’image de ce qui se fera dans le privé. Il est temps de faire vivre l’égalité entre le public et le privé », ajoute l’ancien président de la République.Lire aussi :Le jour où Sarkozy, Juppé et Fillon ont ouvert les hostilitésPas de reprise possible « avec la politique de ce gouvernement »M. Sarkozy estime qu’« il n’y a hélas aucune reprise [économique] en France » et « qu’il n’y en aura aucune avec la politique de ce gouvernement ». Il déplore également que « notre pays [soit] désormais le seul, parmi les principales économies européennes, à ne pas connaître la baisse du chômage ».« Nous sommes au bout d’une politique qui a conduit à avoir plus d’un million de chômeurs supplémentaires depuis 2012 », fustige M. Sarkozy. Il tient notamment pour responsable le coût du travail avec un pacte de responsabilité « loin d’avoir compensé les nouveaux prélèvements qui sont venus frapper les entreprises depuis le début du quinquennat ».« La politique du gouvernement, c’est le compte pénibilité, des hausses d’impôts et des emplois aidés, alors que tout devrait être fait pour rendre les activités existantes compétitives, faire émerger des activités nouvelles, innover, entreprendre. »Par la voix du premier ministre, Manuel Valls, le gouvernement a assuré au cours de l’été qu’« il n’y aura[it] pas de remise en cause du temps de travail et des 35 heures »Lire sur Les Décodeurs :Qui travaille vraiment 35 heures ? Stéphane Lauer (New York, correspondant) Ralph Lauren a décidé de faire un pas de côté. A bientôt 76 ans, le fondateur éponyme de la marque de mode a annoncé, mardi 29 septembre, qu’il allait lâcher les rênes opérationnelles du groupe créé il y a quarante-huit ans, tout en conservant le rôle de président exécutif et de responsable de la création. Ce fils d’immigré russe parti de rien a décidé de s’entourer de Stefan Larsson, le patron de la marque Old Navy, une filiale de Gap, pour faire franchir une nouvelle étape à son empire, qui réalise 7,6 milliards de dollars de chiffre d’affaires.« L’entreprise doit changer. C’est une société cotée et nous avons la responsabilité d’avoir l’équipe dirigeante adéquate », explique-t-il dans une interview au Wall Street Journal. Son choix s’est donc porté sur M. Larsson, un Suédois de 41 ans, qui après un passage chez H&M, a connu un véritable succès à la tête d’Old Navy à partir de 2012. Son rôle sera de redynamiser la marque Ralph Lauren, connue mondialement pour ses polos. Alors que son chiffre d’affaires a baissé de 5,3 % entre avril et juin, notamment sous la pression de la hausse du dollar, le cours de Bourse, lui, a dévissé de près de 50 % depuis le début de l’année.M. Lauren (Lifschitz, de son vrai nom : il avait choisi ce nom d’emprunt à cause de Lauren Bacall, l’une des idoles de sa jeunesse) qualifie la relation qu’il souhaite entretenir avec M. Larsson de « partenariat », laissant entendre qu’il n’a pas l’intention de se retirer totalement des affaires immédiatement. « L’une des principales raisons qui m’ont amené à rejoindre l’entreprise réside dans l’opportunité de travailler côte à côte avec quelqu’un comme Ralph », a expliqué M. Larsson au New York Times.Jusqu’à présent Ralph Lauren avait fait cavalier seul. Il avait démarré sa carrière dans les années 1960 en lançant sa propre griffe de cravate sous la marque Polo avant d’élargir sa collection aux chemises et autres vêtements pour homme dans le style, à la fois décontracté et chic, des élites de la côte est des Etats-Unis. « Voilà quarante-sept ans que je fais ce métier avec succès. Je me demande comment j’ai été capable de faire tout ça », avait-il expliqué au Monde dans une interview en 2013.Mais ce self-made-man, qui a grandi dans le quartier du Bronx à New York, a décidé sur le tard qu’il était désormais temps de séparer la création du management pour plus d’efficacité. Parmi les grandes marques de mode américaine, M. Lauren était l’un des derniers fondateurs à continuer à piloter son entreprise. Donna Karan, s’est retirée cette année. Calvin Klein, un autre enfant du Bronx, a raccroché en 2002. Oscar de la Renta a passé le relais à Peter Copping en octobre 2014, juste avant de disparaître.David, l’un des trois enfants de Ralph Lauren, présenté ces dernières années comme son successeur potentiel à la tête de l’empire de mode, affirme dans un communiqué : « Je suis enthousiaste à l’idée d’accueillir Stefan au sein de notre équipe et je suis impatient de travailler à ses côtés. » En revanche, la numéro deux du groupe, Jackwyn Nemerov, a annoncé qu’elle se retirerait de la gestion opérationnelle en novembre pour prendre un poste de simple conseillère de la société, concomitamment à l’arrivée de M. Larsson.En poste depuis dix ans, Mme Nemerov est au cœur de la stratégie menée jusqu’à présent qui a consisté à rationaliser le portefeuille de marques du groupe pour les rendre plus efficaces. Mais confronté à une conjoncture moins porteuse dans le domaine du luxe, les résultats n’ont pas été au rendez-vous. Reste à savoir quelle sera la stratégie menée par M. Larsson, qui n’a jamais travaillé dans le domaine du luxe.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) « Soyez votre propre chef : livrez quand vous voulez, autant que vous voulez. » Tel est le nouveau slogan d’Amazon pour lancer un nouveau type de contrat de travail : le livreur payé à la tâche. Le distributeur sur Internet a annoncé, mardi 29 septembre, qu’il allait embaucher des employés intermittents pour livrer ses colis. Le nouveau service, baptisé Flex, consiste à proposer de devenir livreur sur des créneaux de deux, quatre ou huit heures, quitte à reprendre ses activités traditionnelles entre-temps.Les conditions sont assez limitées : il faut avoir au moins 21 ans, l’âge de la majorité légale aux Etats-Unis, être détenteur d’un permis de conduire, disposer d’un véhicule et d’un smartphone équipé du système d’exploitation Android. Enfin, les candidats ne doivent pas avoir d’antécédents judiciaires. Le tout est payé entre 18 et 25 dollars de l’heure (22,26 euros). La contrepartie : l’employeur ne vous assure aucune couverture chômage ou maladie, tandis que l’assurance du véhicule et les frais d’essence restent à votre charge. C’est le même type de statut de travailleur indépendant qui permet à Uber de limiter ses coûts et de se développer rapidement sur de nouveaux marchés.L’initiative s’intègre dans le cadre du service Prime Now que propose Amazon dans une douzaine de villes américaines et qui consiste à assurer une livraison dans l’heure suivant la commande pour 8 dollars ou gratuitement, si c’est au-delà de deux heures.Flex est destiné à optimiser le système de livraison d’Amazon. L’employé intermittent a la possibilité de récupérer les colis à proximité de son domicile dans des mini-entrepôts et de les livrer dans un périmètre relativement limité, ce qui lui permet de travailler sur une courte période. Amazon espère ainsi améliorer l’efficacité du « dernier kilomètre », qui reste un casse-tête pour quantité de distributeurs et baisser ainsi ses coûts de livraison qui augmentent plus vite que son chiffre d’affaires.Mais en lançant ce service, Amazon risque d’être confronté aux mêmes obstacles juridiques qu’Uber. Le leader mondial des voitures de transport avec chauffeur (VTC) devrait prochainement faire l’objet en Californie d’une action judiciaire en nom collectif (« class action ») de la part de plusieurs employés, qui réclament une reclassification de leur contrat de travail.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Les Décodeurs Burger King pourrait bien ne faire qu’une bouchée de Quick. Le groupe Bertrand, principal actionnaire de Burger King France a annoncé lundi 28 septembre son intention de racheter l’enseigne qui souffre de la concurrence féroce dans le secteur de la restauration rapide.1. Trois groupes qui dominent le monde du burgerAvec 93 milliards de dollars de chiffre d’affaires, l’américain McDonald’s, même s’il connaît des difficultés depuis quelques années, reste le géant incontesté du burger, loin devant ses concurrents.Burger King, également né aux Etats-Unis (même si son siège est désormais au Canada), arrive bien loin derrière son concurrent. 2. En France, le règne de McDonald’sDans l’Hexagone, McDonald’s écrase littéralement les autres acteurs du marché des fast-foods. Par le nombre de restaurants : 4 350, contre moins de 1 000 pour Quick et Burger King à eux deux. Le chiffre d’affaires français des trois groupes reflète également cette différence avec une domination encore plus marquée de McDonald’s. 3. Une stratégie de concentration dans un secteur difficileEn évoquant un rachat de Quick, Burger King pourrait tenter de revenir sur un marché français dont le groupe s’était extrait il y a une dizaine d’années. L’objectif : afficher une meilleure rentabilité. Si on rapporte le chiffre d’affaires de chaque groupe au nombre de restaurants qu’il possède en France, en effet, Burger King est le plus rentable, devant McDonald’s. Quick est bon dernier. Les DécodeursJournaliste au Monde Audrey Garric et Denis Cosnard Un net revers pour Shell, une grande satisfaction pour les défenseurs de l’environnement. La principale compagnie pétrolière européenne a annoncé, lundi 28 septembre, qu’elle allait cesser toute exploration au large de l’Alaska, mettant un terme à des forages violemment contestés par les écologistes. Elle n’est pas la première à reculer en Arctique, une région souvent présentée comme une terre promise pour les compagnies pétrolières mais qui s’avère des plus hostiles.Lire aussi :Shell suspend ses activités de forage au large de l’AlaskaPourquoi l’Arctique attire-t-elle les convoitises des pétroliers ?Les forages dans le Grand Nord se sont révélés envisageables d’un point de vue économique au milieu des années 2000, quand le baril de pétrole a commencé à dépasser la barre des 50 dollars. Les politiques nationalistes de pays producteurs comme la Russie ou le Venezuela et les problèmes de sécurité en Irak et au Nigeria ont en outre compliqué l’accès aux principales ressources, et ce, alors que la demande en énergie ne cessait de grimper. Dans le même temps, la fonte de la banquise, ouvrant deux nouvelles routes maritimes (le passage du Nord-Ouest, côté canadien et celui du Nord-Est, côté sibérien), et les avancées technologiques, comme la fracturation horizontale, permettant aux gisements offshore d’être exploités via des puits sur la côte, ont attisé les convoitises des Etats frontaliers et des groupes pétroliers.L’engouement pour cette contrée encore largement inexplorée a particulièrement bondi en 2008, lorsqu’une étude de l’Institut de géophysique américain (USGS) a chiffré ses gisements potentiels : l’Arctique renfermerait 13 % des ressources mondiales non découvertes de pétrole (90 milliards de barils, soit trois ans de consommation mondiale) et 30 % de celles de gaz naturel (47 000 milliards de m3), essentiellement en Russie et en Alaska. Depuis, les permis d’exploration offshore se multiplient, y compris dans les zones les plus difficiles.Pourtant, la part des hydrocarbures en provenance du Grand Nord dans la production énergétique mondiale devrait sensiblement baisser d’ici à 2050, estiment le Bureau central de statistique et le Centre de recherches sur le climat norvégiens, dans une étude publiée en 2012. La production de pétrole dans l’Arctique devrait ainsi représenter 8 % de la production mondiale en 2050, contre 10 % en 2010, même si elle doublera en valeur absolue sur cette période. Pour le gaz naturel, la baisse devrait être encore plus prononcée, avec une part tombant de 27 % à 22 %. Un recul qui s’explique tout d’abord par l’essor des hydrocarbures non conventionnels, comme le gaz de schiste en Amérique du Nord, et le développement de la production de gaz conventionnel au Moyen-Orient, deux sources bien moins onéreuses à exploiter que les hydrocarbures de l’Arctique.Quels sont les obstacles au forage en Arctique ?Malgré ce potentiel, les obstacles à la ruée vers les terres polaires sont nombreux. Le premier écueil est technique. Compte tenu du climat hostile, avec des tempêtes fréquentes, mais aussi de l’éloignement, travailler en Arctique, à de très grandes profondeurs, s’avère très ardu. Shell avait eu l’occasion de le constater en 2012. A l’époque, le pétrolier avait connu une série d’avaries sur trois de ses plates-formes, dont l’une s’était échouée sur une plage et avait dû être remorquée pendant une semaine entière. Ces accidents à répétition n’avaient pas fait de victime ni de dégât sur l’environnement, mais avaient néanmoins relancé les inquiétudes des écologistes comme des autorités. Des enquêtes avaient été lancées sur les activités du groupe, et Shell avait dû suspendre ses opérations pendant plus d’un an.« Le recul de Shell, qui était en avance dans ce domaine, est très révélateur des difficultés à forer en Arctique. Les pétroliers ne peuvent opérer que quelques mois, en été, les opérations sont très coûteuses, en raison des nombreuses précautions à prendre, et ils ont rarement eu à résoudre des problèmes tels que des icebergs à la dérive qui menaceraient les plates-formes », analyse Denis Florin, associé chez Lavoisier Conseil, cabinet spécialisé dans l’énergie. Deuxième écueil, l’Arctique constitue une zone fragile, scrutée de près par les organisations de défense de l’environnement et les dirigeants politiques. Certains écologistes en ont fait leur combat principal, afin de protéger cet océan où la vie marine est spécialement dense. Ils veulent notamment empêcher qu’un accident provoque une pollution des fonds côtiers, qui resterait active durant des décennies. En juillet, lorsque Barack Obama avait donné son feu vert aux forages de Shell, Greenpeace avait dénoncé d’« immenses risques pour les populations de l’Arctique, la faune et notre climat ». En poursuivant l’exploration au nord du cercle arctique, Shell se serait donc exposé à un « environnement de régulation difficile et imprévisible », comme l’expliquent ses dirigeants, tout en ternissant sa réputation auprès d’une partie de la population.Lire aussi :A Seattle, les « kayaktivistes » contre ShellLe troisième obstacle, le plus décisif peut-être, est économique. En un an, les cours mondiaux du pétrole ont été divisés par deux. A 45 dollars par baril de brut américain, comme aujourd’hui, tenter d’extraire le pétrole situé dans des zones aussi complexes et risquées que l’Arctique n’a plus de sens. Or, après avoir cru à une remontée rapide des cours, les professionnels se préparent désormais à une longue période de prix bas.« Forer en Arctique avec de tels risques environnementaux est devenu anachronique, à une époque où l’on a des solutions bien plus pérennes en termes de transition énergétique, dénonce de son côté Sébastien Blavier, responsable de la campagne climat et énergie de Greenpeace France. C’est pourquoi nous demandons une sanctuarisation de l’Arctique au niveau de l’ONU et la mise en place de cadres réglementaires dans les pays concernés. »Où en sont les opérations de forage des pétroliers ?L’abandon de Shell ne signe, cependant, pas le retrait complet des pétroliers, qui restent une demi-douzaine à tenter d’explorer la zone. Pour l’instant, le géant russe Gazprom est le seul à exploiter le pétrole arctique, dans le champ de Prirazlomnoye, en mer de Pechora, dans le sud-est de la mer de Barents. L’italien ENI espère démarrer dans quelques semaines l’exploitation du champ Goliat dans la même zone, avec le Norvégien Statoil. Il a déjà subi deux ans de retard et son coût a grimpé de plus de 50 % par rapport à l’estimation initiale. La Norvège mise également sur la mer de Barents, où Statoil exploite déjà le gisement gazier Snohvit, en partenariat avec Engie (ex-GDF Suez).Toutefois, les projets de forage prennent du retard, et plusieurs pétroliers se sont déjà cassé les dents. Illustration de ces difficultés, l’avenir de l’énorme projet gazier Chtokman, dans les eaux russes de la mer de Barents, reste très incertain, près de vingt-cinq ans après sa découverte. Gazprom et son partenaire français Total n’ont pas réussi à trouver un accord qui permettrait de développer de manière viable ce gisement susceptible de contenir 3 900 milliards de mètres cubes de gaz, l’équivalent d’un an de la consommation mondiale.Le russe Rosneft ne devrait pas reprendre ses forages en mer de Kara, au nord de la Russie, avant 2020, en raison des conditions climatiques extrêmes et du retrait de son partenaire américain ExxonMobil, après les sanctions liées au conflit ukrainien. Autre abandon : en 2009, après cinq ans de recherche, les pétroliers britannique et russe BP et Rosneft ont décidé de stopper l’exploration sur le site de Sakhaline-4, après avoir échoué à trouver des réserves significatives. De la même façon, le britannique Cairn Energy n’est pas parvenu, au Groenland, à découvrir des volumes de pétrole suffisants pour être commercialisés, après avoir déboursé un milliard de dollars dans un programme d’exploration de deux ans.Audrey GarricChef adjointe du service Planète/Sciences du MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.09.2015 à 15h59 | Frédéric Cazenave Dans trois semaines, le 16 octobre, les partenaires sociaux se réuniront de nouveau au sujet de l’avenir des retraites complémentaires des cadres (Agirc) et des non-cadres (Arrco). L’objectif de ces négociations, entamées en début d’année, est de trouver des solutions afin de redresser les comptes de ces régimes, qui sont dans le rouge et dont les réserves s’épuisent.Lire aussi :Retraites complémentaires : les négociations patinentLa semaine dernière, dans une interview aux Échos, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT a détaillé ses pistes de réformes, répondant ainsi aux propositions faites par le Medef avant l’été. Pour évaluer concrètement l’impact des principales mesures avancées, nous avons demandé au cabinet Optimaretraite de simuler leurs effets sur un cas type : un cadre gagnant 54 000 euros de salaire brut par an (salaire moyen des cadres selon l’Association pour l’emploi des cadres), ayant travaillé tout au long de sa carrière et partant à la retraite à 62 ans.1. Moindre revalorisation des pensionsLa CFDT propose une revalorisation des retraites complémentaires de un point de moins que l’inflation en 2016, 2017 et 2018 – lorsque le Medef prône 1,5 point –, et un report de la date de leur revalorisation au 1er octobre.« Ces deux mesures, synonymes de perte de pouvoir d’achat pour les retraités, auront toutefois peu d’impact vu le faible niveau actuel de l’inflation », explique Marc Darnault, associé au cabinet Optimaretraite.2. Décote temporaireLes organisations patronales souhaitent la mise en place, à partir de 2019, d’une décote temporaire et dégressive pour tout départ à la retraite avant 65 ans. Un salarié arrêtant de travailler à 62 ans se verrait appliquer une décote de 30 % la première année, de 20 % la suivante, et de 10 % à 64 ans, avant de toucher 100 % de sa retraite complémentaire à 65 ans. Ce qui revient à déplacer de facto l’âge légal de départ en retraiteDe son côté, la CFDT promeut la création d’une contribution de solidarité intergénérationnelle (CSIG) de 4 % pour tous les retraités, quel que soit leur âge de départ à la retraite, pendant une durée de deux ans.L’impact :Règles actuelles : notre cas type perçoit 29 920 euros de retraite annuelle dès 62 ans.Scénario Medef : il touche 25 567 euros à 62 ans, puis 26 808 euros à 63 ans, 28 049 euros à 64 ans, pour enfin obtenir sa pension sans décote (29 920 euros) à 65 ans. En quatre ans, il perd donc 7 447 euros.Scénario CFDT : notre cas type reçoit 28  794 euros les deux premières années (à 62 ans et 63 ans), puis touche sa retraite sans « contribution de solidarité » dès 64 ans (29 290 euros). Soit un manque à gagner sur cette période de 993 euros.3. Pension de réversionSur les pensions de réversion, Medef et CFDT avancent plusieurs idées. Pour en mesurer l’ampleur, encore faut-il connaître les règles actuelles.Dans le régime de base, pour obtenir cette pensio, la veuve ou le veuf doit avoir au moins 55 ans et ses revenus annuels ne doivent pas dépasser 19 988,80 euros. Son montant correspond à 54 % de la retraite perçue ou à laquelle le défunt ou la défunte aurait pu prétendre.Dans les régimes de retraite complémentaire, il n’y a pas de condition de ressources, mais une borne d’âge. Il faut avoir au moins 55 ans pour l’Arrco et 60 ans pour l’Agirc pour l’obtenir. Côté Agirc, cet âge peut toutefois être de 55 ans à condition d’accepter une minoration de la réversion ou si la personne bénéficie de la réversion dans le régime de base.Le Medef souhaite aligner l’âge de l’Agirc sur celui de l’Arrco, c’est-à-dire que tout le monde pourrait obtenir la réversion des complémentaires dès 55 ans. Mais l’organisation patronale souhaite aussi que le montant de cette réversion soit proratisé selon la durée du mariage. Pour simplifier, plus la durée du mariage est courte, plus la réversion sera faible.De son côté, la CFDT propose une « adaptation progressive des pensions de réversion qui seraient mises sous condition de ressources », à l’image donc de ce qui existe dans le régime général.L’impact :Règles actuelles : en cas de décès de notre cas type, sa veuve ou son veuf touche 16 561 euros annuels de pension de réversion.Scénario Medef : la personne touche 14 530 euros si le mariage a duré 30 ans – soit 13 % de moins que les règles actuelles. Si le mariage a duré 20 ans, la personne recevra 12 725 euros par an – soit une perte de 24 % par rapport aux règles actuelles. Si leur union n’a duré que 10 ans, la personne touchera 10 920 euros – soit 35 % de moins.Scénario CFDT : le risque de perte serait en théorie maximal si la personne dépasse les conditions de ressources prévues par la CFDT, mais ce niveau n’a pas été précisé.4. Fusion des régimesLa CFDT promeut la mise en place d’un nouveau régime de retraites complémentaires qui serait unifié. Ce NRU (nouveau régime unifié) serait « fondé sur le niveau de rémunération et non plus sur le statut », précise le document du syndicat. Un point de crispation pour d’autres organisations qui y voient la fin annoncée du statut des cadres.« Il est trop tôt aujourd’hui pour faire des plans sur la comète, mais il est certain que les cadres bénéficient de certaines spécificités qui pourraient à cette occasion être remises en cause, explique M. Darnault. Par exemple, ils profitent actuellement d’une garantie minimale de points, c’est-à-dire que chaque année ils sont assurés d’engranger au moins 120 points à l’Agirc. De même, ils bénéficient dans l’entreprise de contrats de prévoyance, qui ne sont généralement pas ouverts aux non-cadres. » Cette fusion des régimes, plébiscitée aussi par le patronat, devrait donc là encore être l’occasion d’âpres négociations.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.09.2015 à 13h17 • Mis à jour le28.09.2015 à 15h35 Est-ce bientôt la fin du Giant ? Le groupe Bertrand, actionnaire majoritaire de Burger King France, a annoncé, lundi 28 septembre, être entré en négociations exclusives pour le rachat de Quick. Propriété depuis 2007 de Qualium Investissement, une société de gestion filiale de la Caisse des dépôts (CDC), Quick possède 509 restaurants, dont 395 en France.Si le rapprochement aboutit, le groupe Bertrand deviendra le deuxième acteur du secteur de la restauration rapide dans le pays, derrière McDonald’s. Les restaurants Quick basculeraient progressivement, en France, sous l’enseigne Burger King. La marque serait maintenue en Belgique, au Luxembourg et hors d’Europe.L’opération, qui pourrait être conclue d’ici la fin de l’année, reste soumise à l’avis des représentants du personnel et des autorités de la concurrence.Lire aussi :Quick attire des investisseurs américainsRumeurs de vente Les restaurants Quick ont été régulièrement, depuis plusieurs années, la cible de rumeurs de vente. En 2010, son actionnaire avait déjà tenté de s’en séparer, en mandatant Rothschild à cet effet. En 2013, Jean-Pierre Jouyet, alors directeur général de la CDC, avait confirmé que le bras armé de l’Etat n’avait « pas vocation » à rester au capital de Quick.A l’automne 2013, des informations faisant état d’un intérêt de Burger King avaient déjà circulé. A l’époque, l’enseigne américaine amorçait son retour dans l’Hexagone, après l’avoir quitté en 1997, faute de rentabilité. Elle a, depuis, ouvert plus d’une vingtaine de points de vente dans le pays – elle en annonce 50 d’ici à la fin 2015 – et aurait réalisé un chiffre d’affaires de plus de 100 millions d’euros en 2014, affichant ainsi un ratio par restaurant beaucoup plus élevé que celui de Quick.La chaîne au logo rouge et blanc souffre, elle, depuis le début de la crise, face à une concurrence croissante dans le secteur de la restauration rapide. En 2014, le chiffre d’affaires de Quick a reculé de 4,2 %, à 1,03 milliard d’euros. Alexis Delcambre Surprise à L’Express. Alors qu’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) de 125 postes au sein du Groupe Altice Media (L’Express, L’Etudiant, L’Expansion…) devait être formellement annoncé, lundi 28 septembre, le comité d’entreprise extraordinaire a été repoussé à vendredi.Selon nos informations, c’est la menace d’un blocage du bouclage du prochain numéro de l’hebdomadaire – qui est finalisé le lundi soir – qui explique ce report. La perspective de ce plan social inquiète vivement les quelque 700 salariés du groupe, dont 115 journalistes ont déjà choisi, à ce jour, de quitter l’entreprise en bénéficiant de la clause de cession ouverte après le rachat par Altice Media Groupe, propriété de l’homme d’affaires Patrick Drahi.Une assemblée générale des salariés du groupe devait se tenir, lundi à 15 heures.Lire aussi :Plan social pour 125 salariés à « L’Express », les journalistes s’émeuvent d’un « carnage éditorial »Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le scandale Volkswagen pourrait donner du grain à moudre aux partisans du TTIP, le très controversé traité de libre échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis, laborieusement négocié depuis juillet 2013 par la Commission européenne.Lire aussi :Fraude au diesel : Volkswagen avait été averti depuis longtempsDe fait, un des principaux arguments brandi par les « anti », c’est le risque de nivellement par le bas de la réglementation européenne en matière environnementale et de protection des consommateurs. Poulet au chlore, boeuf aux hormones, etc. Bruxelles a eu beau soigner sa communication, allumer des contrefeux, jurer sur tous les tons qu’il n’en serait pas question, que rien ne serait accepté qui abaisse les exigences européennes existantes, l’inquiétude persiste dans le grand public.Surtout en Allemagne, où les Verts sont en pointe dans le combat « anti-TTIP ». Alors même que – c’est le grand paradoxe de cette histoire –, les véritables négociations du TTIP n’ont pas encore vraiment commencé, les Américains étant encore trop occupés à boucler l’accord de partenariat transpacifique (TPP), jugé prioritaire à leurs yeux.Introduire plus de rationalitéQue révèle, cependant, l’affaire Volkswagen, au-delà des pratiques de tricherie à grande échelle du premier constructeur automobile allemand, qui a équipé des millions de véhicules d’un logiciel permettant de passer au travers des tests d’émissions de gaz polluants ? Que l’arsenal réglementaire européen en la matière est assez défaillant, pour ne pas dire plus. Que les exigences des Européens concernant les émissions polluantes des véhicules (notamment des oxydes d’azote, émis par le diesel), sont tout simplement moins dures que celles des Américains.Ce sont les Américains qui ont découvert le pot aux roses, alertés par une ONG berlinoise, certes, mais aussi grâce à la célérité de leur agence nationale de l’environnement (EPA). Elle a constaté que le constructeur allemand violait le « Clean Air Act », obligeant notamment toute personne désirant vendre une voiture aux Etats-Unis, à prouver que son véhicule a passé avec succès une batterie de tests d’émission et de conformité.Pour autant, cette affaire ne signifie pas qu’il faut négocier le TTIP les yeux fermés, faire confiance aveuglément aux Américains. Accepter, par exemple, que les contentieux futurs entre Etats et entreprises soient réglés par des tribunaux d’arbitrage largement dominés par des juges anglo-saxons, ou que les discussions continuent à se tenir dans une relavive opacité.Lire aussi :Les normes, des « barrières douanières déguisées »Mais le scandale VW pourrait permettre d’introduire un peu plus de rationalité et de bon sens dans le débat: non le TTIP n’est pas forcément mauvais en soi, cela n’a pas de sens de le rejeter en bloc. Par principe, par paresse, ou par calcul partisan.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin et Denis Cosnard Face aux prix trop élevés des prothèses auditives, 2,1 millions de Français malentendants renonceraient à s’équiper. Un chiffre choc avancé lundi 28 septembre par l’UFC-Que Choisir dans une étude consacrée au secteur des audioprothèses. Sur ce « marché verrouillé », un petit noyau de 3 100 professionnels bénéficient, selon l’association de consommateurs, d’une « rente de rareté non justifiée et non justifiable » qui leur permet de pratiquer des prix « dissuasifs ». Alain Bazot, le président de l’UFC, parle même d’une situation « problématique sur le plan économique et sanitaire » face à laquelle le ministère de la santé se montre d’une « passivité surprenante ». Le prix moyen d’un appareil auditif est de 1 550 euros. Et la Sécurité sociale ne rembourse que 120 eurosSi l’UFC reconnaît qu’une partie du sous-équipement français s’explique par les réticences de certaines personnes malentendantes à admettre leur handicap, « le principal frein est financier ». Le prix moyen d’un appareil auditif est de 1 550 euros, soit 3 100 euros pour équiper les deux oreilles, comme c’est en général le cas. Or la Sécurité sociale ne rembourse que 120 euros par appareil, et les mutuelles environ 330 euros, ce qui laisse 1 100 euros à la charge des patients par appareil, soit 2 200 euros pour les deux oreilles. Un reste à charge « insupportable », selon Alain Bazot.Lire : Appareils auditifs : les malentendants très mal remboursésPour défendre leurs tarifs, les audioprothésistes mettent en avant tous les services qui accompagnent la vente. S’ils facturent 1 550 euros un appareil acheté en moyenne 327 euros au fabricant, c’est qu’ils ne sont pas de simples commerçants. Entre la vente, la phase d’adaptation des premiers mois, et le suivi sur toute la durée de vie de l’appareil, le prix inclut facilement 10 heures de travail pour une audioprothèse, 15 heures lorsque les deux oreilles sont équipées. « Nous vendons aussi notre temps », résume Luis Godinho, le président de l’Unsaf, le syndicat des audioprothésistes, pour qui les tarifs pratiqués en France « ne sont pas plus élevés qu’ailleurs ». « Nous sommes même dans la moyenne basse européenne », dit-il, en rappelant que la profession a consenti des efforts financiers pour les bénéficiaires de la CMU.Lire aussi :Le « papy-boom » suscite les convoitises« Pénurie entretenue »S’ils apportent d’indéniables prestations, rien ne justifie que les audioprothésistes pratiquent des prix aussi élevés, estime l’UFC, qui les met sur le compte de deux anomalies. La première est le salaire des audioprothésistes. En moyenne, il dépasse 6 000 euros bruts par mois, soit deux à trois fois ce que touchent des professions assez comparables comme les infirmiers ou les kinés. « C’est le résultat d’une pénurie savamment entretenue », avance l’UFC, qui juge qu’il faudrait 7 150 professionnels là où il n’y en a que 3 091 aujourd’hui.Deuxième anomalie : les entreprises d’audioprothèses dégagent une marge nette avant impôts évaluée entre 15 % et 18 % des ventes. Un bénéfice plus que confortable. A titre de comparaison, la marge nette des opticiens est en moyenne de 10 %, relève l’UFC. Une étude du cabinet Xerfi réalisée en 2014 donnait cependant des chiffres moins exceptionnels, avec une marge d’exploitation un peu inférieure à 10 %.Comment faire en sorte qu’une plus grande part des Français qui en ont besoin puisse être appareillée ? Chez les audioprothésistes, on plaide naturellement pour une meilleure prise en charge par l’Assurance-maladie et les mutuelles. « Le tarif de remboursement par la Sécu de 120 euros n’a pas été revalorisé depuis 1986 », regrette Luis Godinho. Le président de l’Unsaf rappelle qu’en Allemagne, « la prise en charge par la sécurité sociale est sept fois supérieure à celle en France ».« Faire émerger la vérité des prix »Alors que « les comptes sociaux sont en difficulté », l’UFC-Que Choisir préconise de faire d’abord baisser les salaires et les prix dans cette branche, notamment en mettant fin à la « pénurie » d’audioprothésistes, et en renforçant la concurrence. En juillet, un arrêté ministériel a introduit un numerus clausus pour les études qui mènent à cette profession : pas plus de 199 élèves par an. L’association réclame un relèvement rapide et durable de ce plafond. « Nous ne sommes pas dans un système de blocage, la progression du nombre d’audioprothésistes est parallèle à la progression du nombre de personnes appareillées », se défend Eric Bizaguet, le délégué général du collège national d’audioprothèse (CNA), la société savante de la profession.Deuxième proposition de l’UFC : dissocier l’achat de l’appareillage et celui des prestations. La vente en un bloc se traduit par un prix de départ plus élevé, et le paiement par avance de prestations qui ne sont parfois pas effectuées, souligne l’association de consommateurs. La toute récente loi Macron a ouvert la voie à une telle dissociation. Encore faut-il que l’Assurance-maladie modifie ses règles de remboursement. « Cela permettrait de faire émerger la vérité des prix », plaide l’UFC. « Des gens se spécialiseront dans ce qu’il y a de plus rémunérateur, c’est-à-dire l’adaptation initiale plutôt que le suivi », prévient-on à l’Unsaf, où le rapport de l’UFC est globalement jugé « biaisé » et « à charge ».L’UFC milite enfin pour davantage de transparence au sein de la filière. A éplucher les déclarations d’intérêts auxquelles sont désormais astreints les médecins, l’UFC a découvert que les fabricants et distributeurs d’audioprothèses octroient aux spécialistes ORL des cadeaux et autres avantages en nature non négligeables pour promouvoir leurs produits. Environ 1,5 million d’euros en 2014. Certains médecins reçoivent des milliers, voire des dizaines de milliers d’euros par an. « De quoi laisser planer le doute sur la parfaite loyauté des médecins vis-à-vis de leurs patients lorsqu’ils les orientent vers un audioprothésiste », estime l’étude.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Escande L’affaire Volkswagen (VW), sorte de « Fukushima » de l’industrie automobile, fait de plus en plus de victimes au fur et à mesure qu’elle se déploie. Et pour l’entreprise allemande c’est évident. La tricherie est non seulement avérée mais elle est ancienne. Les signaux d’alertes s’étaient manifestement multipliés.L’industrie automobile européenne est aussi gravement touchée par ce scandale hors normes. Et notamment les entreprises françaises du secteur et leurs 250 000 emplois, qui ont grandement parié sur la technologie diesel. Ces sociétés auront besoin de toute la sollicitude de l’Etat – actionnaire de PSA et Renault. Ce dernier apparaît d’ailleurs écartelé entre son discours environnemental – à la veille de la réunion sur le climat à Paris fin octobre (COP 21) – et son souci de protéger ses deux groupes industriels d’un « diesel bashing » qui serait destructeur pour leurs ventes.L’Union européenne (UE) a aussi beaucoup à perdre dans cette histoire. Elle se trouve dans la position délicate du donneur de leçons incapable de faire le ménage chez lui. Car il apparaît désormais clair, selon les aveux même de VW, que la tricherie au logiciel concernait également l’Europe.Il est donc un peu humiliant, alors que l’on prétend imposer les normes les plus sévères du monde, et donc contrôler leur application, de voir un gendarme du bout du monde constater qu’elles sont détournées par le principal acteur du secteur en Europe.Ce qui pose deux questions clés qui peuvent se résumer en un mot : indépendance. Celle du gendarme vis à vis à la fois de ceux qu’il contrôle – l’industrie automobile – et de ceux qui le contrôlent, les Etats membres.Une question de crédibilitéAujourd’hui l’UE édicte des normes et délègue leur application aux Etats qui utilisent des laboratoires locaux pour conduire les tests. Si la compétence et la probité de ces vérificateurs ne doivent pas être mises en cause a priori, la Commission de Bruxelles ne dispose d’aucun moyen pour contrôler a posteriori que le travail a été fait correctement. A la différence de l’agence de l’environnement américaine (EPA), qui prélève des véhicules de façon aléatoire pour conduire ses propres tests. De plus, elle n’a pas le pouvoir de sanction financière de l’agence américaine qui, par le passé, a déjà condamné des entreprises comme Hyundai et Ford pour de telles infractions.Désarmée face à l’activisme naturel des industriels, elle l’est aussi face aux pressions des Etats qui, en toute bonne foi, protègent les intérêts de leurs entreprises. VW emploie à lui seul près de 300 000 personnes en Allemagne...Il serait donc justifié que la Commission européenne se dote d’instances de contrôle indépendantes capable de vérifier l’application effective des normes qu’elle édicte. Faute de quoi, c’est toute sa crédibilité qui serait mise en cause. Et de crédibilité, elle en a bien besoin au moment où sa direction de la concurrence s’attaque à deux monstres sacrés aux connexions politiques innombrables : le russe Gazprom et l’américain Google.Lire aussi :Fraude au diesel : Volkswagen avait été averti depuis longtempsPhilippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Beuve-Méry C’est officiel. PIAS, le label de musique belge devenu international, fondé et dirigé par Kenny Gates et Michel Lambot, devient propriétaire d’Harmonia Mundi, spécialiste reconnu dans les domaines du classique, du jazz, et de la world music. Annoncé en juin, l’accord doit être scellé au 1er octobre. Harmonia Mundi était à vendre depuis près de deux ans, ayant du mal à se remettre de la mort de son fondateur, Bernard Coutaz, alias « BC » (1922-2010).PIAS ne reprend que l’activité musicale d’Harmonia Mundi. Les activités de diffusion et de distribution de livres se situent hors de l’accord et continuent d’être dirigées par Benoît Coutaz, le fils du fondateur du label français.Âpres négociationsAvec ce rachat, PIAS fait l’acquisition d’une marque mondialement connue, détentrice de labels réputés comme « Le Chant du Monde », le plus vieux label phonographique français, ou encore « Jazz Village », connu des mélomanes mais également du grand public. Il entend accueillir le catalogue, l’expertise et les équipes d’Harmonia Mundi et redonner une deuxième vie à ce grand nom du patrimoine musical français.Pour Kenny Gates, « ce rachat correspond à une logique industrielle et romantique ». La complémentarité des catalogues entre les deux labels et les similitudes dans la manière de travailler et de concevoir l’avenir de la musique l’ont poussé à sauter le pas. « A vingt-cinq ans d’écart, il y a beaucoup de points communs entre l’aventure de Bernard Coutaz et la nôtre, qui a commencé en 1982 », précise le président de PIAS.PIAS assoit sa situation de plus gros acteur indépendant de la musique en EuropeUne similitude que l’on retrouve jusque dans les slogans de chacune de leurs maisons : « La musique, d’abord » pour Harmonia Mundi et « Music First » pour PIAS, qui distribue des artistes comme Jean-Louis Murat, Miossec, Agnès Obel, Arctic Monkeys, Texas, The Cranberries ou New Order…Par cette acquisition, PIAS assoit sa situation de plus gros acteur indépendant de la musique en Europe. Cela renforce son rôle au sein des réseaux Impala et Merlin qui, sur le plan politique et commercial, veillent au respect des équilibres entre majors du disque et labels « indés ». En grossissant, PIAS s’assure aussi une meilleure respectabilité dans les négociations, souvent âpres, sur la rémunération des artistes avec les géants de la musique en ligne que sont Apple et You Tube, mais aussi Spotify ou Deezer.« Du marketing intelligent »Face aux contractions du marché de la musique, « les survivants du péril digital », comme ils se nomment, font face à l’alternative suivante : « réduire la voilure » ou se développer, option choisie par la direction de PIAS.Bernard Coutaz abhorrait le terme marketing, mais afin d’assurer le développement des deux labels plus complémentaires que concurrents, il faudra, selon Kenny Gates « faire du marketing intelligent ».Le projet de reprise de PIAS était d’ailleurs celui qui avait les faveurs de la direction d’Harmonia Mundi. Le label belge s’est en effet engagé à reprendre une centaine de salariés du français. « Vu la différence de nos catalogues, il n’y a pas de risque de cannibalisation », précise Kenny Gates. « Nous allons mutuellement nous apprendre beaucoup de choses », poursuit-il. M. Gates se donne un an pour assurer un mariage réussi entre les deux labels. Son rêve est que « la valeur ajoutée de cette union permette d’obtenir un résultat supérieur et qu’un plus un fassent trois », alors que, par le passé, les fusions dans le secteur musical ont le plus souvent entraîné des pertes substantielles de valeur.Kenny Gates précise qu’il n’a pas de « plan capitalistique précis ». « Peut-être que l’on se plantera », ajoute-t-il. Présent en France depuis 1994, PIAS compte bien « devenir un acteur important du marché français » grâce au rachat d’Harmonia Mundi.Le montant de la transaction n’a pas été rendu public. Dans l’opération, PIAS reprend aussi les départements d’Harmonia Mundi à l’étranger, que ce soit aux Etats-Unis, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Espagne et au Benelux. Le label renforce ainsi sa présence internationale avec seize filiales. En revanche, il ne reprend pas les magasins restants d’Harmonia Mundi qui sont des franchisés. Le chiffre d’affaires de PIAS devrait représenter annuellement autour de 130 millions d’euros.Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Daniel Psenny Peut-être qu’un jour Vincent Bolloré, le patron de Canal+, expliquera les raisons qui l’ont poussé à censurer l’enquête du magazine « Spécial Investigation » démontrant un système d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent organisés par des dirigeants du Crédit Mutuel. Pour le moment, le seul soupçon qui plane pour expliquer cette censure est que cette banque, partenaire financier du groupe Bolloré, a aidé le nouveau patron de Canal+ à prendre le contrôle de Vivendi, la maison mère de la chaîne cryptée.Après avoir visionné le documentaire avant sa diffusion le 7 octobre à 23 h 20 sur France 3 dans le cadre du magazine « Pièces à conviction », il apparaît que cette enquête très fouillée et documentée n’aurait sans doute pas déclenché un scandale si elle avait été diffusée, comme prévu, sur Canal+.Néanmoins, le travail réalisé par Geoffrey Livolsi et Nicolas Vescovacci, les deux auteurs de l’enquête, est conséquent. Ils expliquent par le détail comment la banque Pasche, filiale du Crédit mutuel, installée à Monaco, organisait l’évasion fiscale de certains de ses clients. L’affaire est mise au jour par trois salariés de la banque qui, à travers le réseau informatique interne auquel ils ont accès, découvrent de sérieux dysfonctionnements sur certains comptes. De nombreux dépôts en liquide sont effectués à intervalles réguliers par des personnes qui n’ont rien à voir avec ces comptes. Parmi eux, un vendeur italien sur les marchés de la côte ligure qui dépose de grosses sommes d’argent n’ayant aucun rapport avec son train de vie. Ils alertent la hiérarchie de la banque dont le siège est à Genève, puis celle de la banque monégasque. Pour seule réponse, ils sont licenciés en juin 2014 sous des motifs divers et infondés. Ils décident alors de se transformer en lanceurs d’alerte.Entretiens sauvagesAu cours de nombreux entretiens, ils racontent ce qu’ils ont découvert et comment s’organise le système. Grâce à de nombreux documents, les deux journalistes remontent les pistes. Au cours d’une séquence étonnante, ils nous montrent comment on peut facilement contacter un chargé de clientèle à Genève pour transférer de l’argent dans un paradis fiscal en se faisant passer pour un client ayant pour pseudonyme Albert Camus… Ils demandent aussi des entretiens avec les dirigeants du Crédit mutuel. Sans réponse, ils vont à leur rencontre sans les prévenir et leur posent des questions. La plupart du temps, ces entretiens « sauvages » tournent court, ou mal.C’est sans doute l’un d’entre eux qui a déclenché la décision de Vincent Bolloré. Apostrophé fin avril dans la rue à la sortie du siège du Crédit mutuel à Paris, Alain Fradin, directeur général de la banque, a du mal à répondre aux questions que lui pose le journaliste Nicolas Vescovacci. Le dirigeant de la banque dénonce ces méthodes – plutôt brutales – d’interview.C’est quelques jours après cet incident, que les auteurs et la production apprennent que leur enquête prévue en diffusion le 18 mai, sera sans doute déprogrammée de Canal+. La rumeur est confirmée vers la mi-mai. L’enquête est censurée sans explications. Alain Fradin a-t-il contacté Vincent Bolloré pour lui faire part de sa colère sur les méthodes employées par les journalistes et sur cette enquête gênante ? Vincent Bolloré a t-il pris le temps de visionner le documentaire ou a-t-il devancé la demande des dirigeants du Crédit mutuel ? Les questions restent – pour l’instant – sans réponses.Remontée et légèrement rallongée, l’enquête qui a été rachetée par France 3, n’est toutefois pas encore à l’abri d’une non-diffusion. En effet, Canal+ qui a commandé ce documentaire à la société KM dirigée, à l’époque, par Renaud Le Van Kim (ex-producteur et réalisateur du « Grand Journal » viré en juillet par Vincent Bolloré), en possède toujours les droits. Si elle le souhaite, la chaîne peut exiger sa livraison à la société de production et demander un référé à la justice avant sa diffusion sur France 3.Mais, pour le moment, la chaîne affirme n’avoir reçu aucune demande de Canal+. Le jour de sa diffusion, Médiapart, partenaire de cette enquête, devrait apporter d’autres documents sur cette affaire.Lire aussi :Vincent Bolloré, un magnat des médias qui assume avoir « le final cut »@psennypsenny@lemonde.frDaniel PsennyjournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Michaël Szadkowski //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique Riss, Astro Teller, Matthieu Ricard ou Youssoupha, retour sur des rencontres du « Monde » Festival Marathon culturel aux Bouffes du Nord Monde Festival : 18 000 personnes pour « changer le monde »tous les articles de la thématiqueChanger le monde, c’est « faire disparaître de nombreux problèmes » : voilà la devise déployée par Astro Teller pendant un peu plus d’une heure devant le grand auditorium de l’opéra Bastille, dans le cadre du Monde festival. Le responsable de Google [X], le laboratoire de recherche du géant du Web, s’est employé à expliquer les concepts et pratiques derrière les « moonshots », ces projets un peu fous menés au sein de Google [X] comme les voitures sans conducteurs ou des ballons devant fournir une connexion à Internet depuis les airs.Pour mener ces recherches de nature très diverses, ayant abouti par exemple à la création des lunettes connectées Google Glass, « il n'y a pas de méthode unique », a admis Astro Teller, tant les contraintes de chaque projet sont spécifiques. Mais le modus operandi qu’il utilise pour trouver et mener des projets innovants devrait selon lui s’appliquer « à tous types d’entreprises, et dans les gouvernements » :« Une chose que je dis toujours à mes équipes : quelles que soient les difficultés d’un projet, vous ne pourrez pas les éviter. Mais vous aurez toujours une solution pour les résoudre, d’une manière ou d’une autre. Et pour choisir la meilleure voie, il faut prendre la solution où le potentiel d’apprentissage est plus important ».Cette philosophie, qui se veut volontiers iconoclaste – « vous devez trouver les quelques règles d’une industrie dont vous essayez de résoudre les problèmes, puis casser ces règles » – est selon Astro Teller nécessaire pour que des idées puis s’appliquer ensuite « dans le vrai monde, et pour les vrais gens », surtout lorsque votre projet « vise à rendre une chose dix fois meilleure, et pas seulement 10 % meilleures ».Ballons connectés et éoliennes volantesAutant de considérations qui n’ont pas cependant beaucoup renseigné la centaine de spectateurs du Monde Festival sur les nouveaux projets actuellement développés chez Google [X], conformément à la culture du secret qui entoure le laboratoire. La description par Astro Teller de Mankani, un concept de cerf-volant pour fournir de l’énergie éolienne s’est fondée sur des expérimentations datant de plusieurs années. Et bien que très enthousiaste sur la conception des ballons connectés du projet Loon (« ces ballons sont très fins, ils sont incroyables (…) ils doivent subir des forts changements de températures et de pression tout en maintenant une technologie qui fonctionne à l’intérieur »), Astro Teller n’a pas dit si, quand et comment ils seraient déployés pour fournir une connexion Internet aux zones reculées ou aux populations non-couvertes.« Chaque projet est loin, à différents niveaux, de sa phase commerciale (…) même si dans le secteur des technologies, pour que les choses avancent, il y a nécessairement une notion de profit potentiel. (…) Des ballons connectés pourront peut-être bientôt survoler la France mais sans qu’on vende quoique ce soit avec », a-t-il précisé. Même chose concernant les voitures sans conducteur de Google, que nous ne verrons pas demain débouler sur les routes : « l’industrie automobile construit des voitures depuis très longtemps. (..) Nous n’avons pas l’ambition de les concurrencer », a redit Astro Teller, dans la lignée des déclarations concernant les récentes discussions entre Google et des constructeurs japonais sur le sujet.Être « responsablement irresponsable » Même sans annonce concrète, les propos d’Astro Teller ont permis d’appréhender l’ambiance de travail au sein de GoogleX. Il a reconnu volontiers demander à ses équipes de cultiver un esprit « responsablement irresponsable » face aux champs de recherches potentiels et problèmes rencontrés : « Tout le monde devrait s’employer à trouver des perspectives nouvelles pour résoudre un problème réputé insolvable. (…) Il n’y a besoin que d’un groupe de 5 ou 10 personnes motivées pour que les recherches de telles solutions aboutissent. » Ses salariés, il les qualifie volontiers de « Peter Pan avec des doctorats », et son style de management a de quoi surprendre : à Google [X], l’échec est récompensé, parfois sous la forme d’une promotion, parce que, juge M. Teller, ce sont les échecs qui nous apprennent le plus.Une telle « irresponsabilité » n’est cependant pas la clé de tout : interrogé sur les évolutions de la société par rapport au progrès technique, Astro Teller a estimé que « les dynamiques sociales doivent évoluer en fonction des évolutions technologiques. (…) L’éducation actuelle des enfants, par exemple, doit changer. Pour ma part, je traite mes enfants comme des adultes. Je veux qu’ils aiment apprendre dans le monde actuel, tout en étant responsables. » Comme quoi Peter Pan garde aussi les pieds sur Terre.Michaël Szadkowski Audrey Fournier //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique Riss, Astro Teller, Matthieu Ricard ou Youssoupha, retour sur des rencontres du « Monde » Festival Marathon culturel aux Bouffes du Nord Monde Festival : 18 000 personnes pour « changer le monde »tous les articles de la thématique La salle était comble, ce dimanche 27 septembre 2015. Plutôt que d’arpenter un bitume parisien ensoleillé et débarrassé, pour quelques heures, de la majorité de ses voitures, près de 150 personnes sont venues écouter le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, se livrer à un exercice de pédagogie probablement jugé nécessaire face aux critiques dont il fait l’objet dans son camp.Détendu mais offensif, il a répondu pendant un peu plus d’une heure aux questions du directeur éditorial du Monde, Arnaud Leparmentier, présenté au public par ce bon mot de Jérôme Fenoglio, directeur du quotidien : « Arnaud Leparmentier est au Monde ce qu’Emmanuel Macron est au gouvernement… » S’en est suivie une conversation courtoise mais animée pendant laquelle Emmanuel Macron a voulu convaincre : « Je suis de gauche, mais… » «… Je vais continuer », a répondu le ministre après qu’Arnaud Leparmentier lui a demandé s’il « le faisait exprès » de susciter la polémique par ses sorties peu conformes à la doxa socialiste. « Il faut rénover la pensée profonde de la gauche, a-t-il martelé, j’ai rarement vu des gens aller au bout du bovarysme parlementaire », dénonçant l’inaction de ceux qui ne vont pas au bout de leurs souhaits de réforme.«… J’assume qu’il y ait un libéralisme. Le libéralisme est une valeur de gauche. » Déterminé à montrer qu’il ne s’est pas trompé de famille politique, le ministre a exposé sa conception de la lutte contre les inégalités, qui n’est pas, selon lui, « la correction ex post de [ces] inégalités » mais « l’égalité des chances » et la « valorisation de la réussite ». Et de prendre en exemple l’ouverture des lignes d’autocar pour le transport des passagers : « On a rouvert de la mobilité, c’est une lutte contre l’inégalité. »«… Les partis sont beaucoup moins dans la production d’idées. Est-ce que la pensée économique sort des partis aujourd’hui ? Beaucoup moins. » Faisant référence à la polémique consécutive à ses considérations sur le statut des fonctionnaires, il réplique : « Les réactions sur ce que j’ai pu dire montrent une gêne à accepter qu’un politique puisse réfléchir, en marge de son action. » Répondant à une question sur la place grandissante des discours clivants d’intellectuels comme Michel Onfray ou Eric Zemmour, il a d’abord précisé qu’il n’était pas sur la même ligne qu’eux, avant de souligner qu’on « s’affaiblit en refusant de voir ce que ces pensées disent de l’état du monde, de l’état de la gauche ». Reconnaissant que « ce pays a le paradoxe de surinvestir la chose publique et de la critiquer en même temps », il s’est toutefois prononcé pour « une culture de l’évaluation et du suivi » pour l’action politique. «… J’ai été très heureux dans le métier de banquier. » « Rien ne me prédestinait à être ici devant vous », a-t-il ajouté, avant de rappeler ses origines – fils de médecins, ayant passé des concours « ouverts à tous ». Face aux procès en illégitimité qui lui sont faits pour avoir travaillé dans la banque, il a souligné qu’il avait été plus longtemps fonctionnaire que banquier, et regretté qu’aujourd’hui « on vous demande d’où vous venez plutôt que ce que vous faites ».« L’Etat a parfois pris trop de place »«… Nous devons penser à la réforme des fonctionnaires. » Emmanuel Macron persiste et signe : sans réforme, un jour viendra où le statut des fonctionnaires sera purement et simplement « déchiré ». « L’Etat a sa place, mais il en a parfois trop pris », avait-il déclaré quelques minutes avant, admettant néanmoins qu’on « ne peut faire une réforme dure sans la présenter au peuple ». … Il faut réparer ce pays et l’ouvrir à la mondialisation », une mission impossible si l’on est « faible sur le plan économique et social ». Ces deux terrains sont pour lui ceux sur lesquels il y a le plus de « convergences entre la gauche de gouvernement et la droite de gouvernement ». « Il faut plus d’adaptabilité pour les entreprises, “déconflictualiser” le travail, je me méfie beaucoup des tabous », a-t-il précisé, évoquant les accords sur le temps de travail, travail qui est selon lui « une valeur du progressisme » et dont notre économie manque en ce moment, « en quantité ».«… Je n’ai jamais voulu être candidat. » La réponse est claire : pour l’instant, le ministre de l’économie n’a pas l’intention de briguer un quelconque mandat politique en 2017, et estime que le modèle de l’élu qui parvient aux hautes fonctions par le biais des urnes est « un cursus d’un ancien temps ».Macron veut un « Parlement de la zone euro »«… Si rien ne bouge, il n’y a plus de zone euro dans dix ans. » Très offensif sur les sujets européens, Emmanuel Macron estime que « depuis 10 ans, nous sommes dans une forme de langueur des idées » et que la crise des migrants, sans être un sujet purement européen, montre ses fragilités et ses vitalités. Plus inquiet sur le sort économique de l’eurozone, il a déclaré que « l’absence de proposition [était] un choix : c’est la sortie de l’Europe ». Pour ne pas en arriver là, il souhaite la création d’un poste de « commissaire responsable de la zone euro, ainsi qu’un Parlement de la zone euro ». « Le temps est venu de proposer pour l’Europe, à ne pas la penser on laisse le terrain à ceux et celles qui doutent », a-t-il averti.«… La gauche doit réconcilier responsabilité et solidarité, réconcilier l’égalité et la liberté. » Lors de la courte séance de questions-réponses qui a suivi la conversation, le ministre a bouclé son exercice en se positionnant clairement du côté d’une gauche qui se veut moderne et renouvelée, débarrassée des totems et ouvertement adepte de la flexisécurité, terme qu’il a d’ailleurs employé dans un de ses derniers échanges : « Aujourd’hui la loi dit trop, il faut trouver la bonne flexisécurité sur le marché du travail. »Visiblement, l’auditoire ne lui en tient pas rigueur, bien au contraire : le ministre quitte l’estrade sous les applaudissements et s’éclipse rapidement, non sans avoir donné une adresse e-mail personnelle à l’ensemble des participants afin qu’ils puissent leur soumettre leurs projets. Pédagogue jusqu’au bout. Par Audrey Fournier 09.09.2015 à 15h47 • Mis à jour le09.09.2015 à 15h59 | Nicolas Truong Interpeller les opinions, réveiller les consciences, rompre le silence. Tel est le souci de ces « grandes voix » d’intellectuels européens que Le Monde publie aujourd’hui, alors qu’une journée spéciale consacrée aux réfugiés aura lieu sur son site, jeudi 10 septembre. Mais l’incantation ne vaut pas réflexion, et la morale n’est pas une politique. Pire, la posture moralisatrice serait même démobilisatrice.Le philosophe allemand Jürgen Habermas le confesse, les « bavardages » au sujet des « valeurs » l’exaspèrent. Car l’asile politique est d’abord un droit fondamental, avant d’être un devoir. Il doit donc être « respecté par la population dans son entier », poursuit ce grand représentant de l’École de Francfort, qui se réjouit du changement d’état d’esprit à l’égard des migrants en Allemagne, alors que le climat était encore tendu dans les années 1990.Respect des loisPhilosophe slovène, Slavoj Zizek dénonce quant à lui « l’hypocrisie » des libéraux de gauche qui « défendent l’idée de frontières grandes ouvertes », alors qu’« ils savent très bien qu’elle déclencherait une révolte populiste ». Non, il faut accueillir les migrants, en finir avec la politique des barbelés car « les migrations de vaste ampleur sont notre avenir », poursuit-il. Mais il faut exiger aussi des réfugiés, « en contrepartie », qu’ils respectent les lois et normes sociales en vigueur dans les États européens. Générosité et fermeté, donc.Responsabilité et initiative aussi, car une « conférence de consensus » à l’échelle européenne sur l’accueil des migrants s’impose, plaide Robert Badinter, ancien ministre de la justice, dans une tribune cosignée avec Louis Gallois, président de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale. En attendant, la France doit faire preuve de davantage de solidarité et, par exemple, simplifier « l’accès à l’autorisation de travail pour les demandeurs d’asile pendant le temps de la procédure ».Lire aussi :#Jourdemigrants : un jour en Europe avec les migrantsUne idée relie une partie de ces interventions : les réfugiés d’aujourd’hui réinventent, certes de façon tragique, l’utopie européenne. Car toutes ces familles et ces individus entassés dans des trains et des bateaux de fortune rêvent peut-être d’une Europe qui n’existe plus, prospère et tolérante. Ainsi, « face à cette détermination inexorable de masses humaines en marche, on ne peut prononcer que le mot de bienvenue », écrit Erri De Luca. Autant d’invitations destinées, une fois encore, à passer du réflexe à la réflexion.- Les réfugiés ravivent l’utopie européenne, par Slavoj Zizek. Face au populisme droitier comme à l’hypocrisie des libéraux de gauche qui veulent abolir toutes les frontières, une autre voie est possible pour accueillir les migrants, explique le philosophe.- Si l’Europe refuse l’asile aux migrants, elle les noie, par Erri de Luca. Les personnes qui arrivent en Europe ne sont pas des mendiants, ni des analphabètes. Ils ont un haut niveau d’instruction et ne cherchent pas de résidence, mais une halte, estime Erri de Luca, écrivain, traducteur et poète italien.- La France et l’Allemagne doivent rester à l’avant-poste, par Jürgen Habermas. Les réticences à l’égard des propositions justes du président François Hollande et de la chancelière Angela Merkel sont nombreuses. Mais, l’asile politique étant un droit fondamental, leur leadership en Europe doit être renforcé, estime le philosophe allemand.- Créons 20 000 places pour les demandeurs d’asile. Au-delà de l’organisation d’une conférence internationale sur les migrants, il est indigne pour la France de laisser vivre ces personnes dans des campements insalubres, s’insurgent Robert Badinter et Louis Gallois.À lire aussi :- En finir avec la peur des autres, par Jean-Christophe Dumont et Stefano Scarpetta. L’immigration a historiquement joué un rôle positif dans l’économie des pays d’accueil.- Utilisons les chiffres disponibles sur les migrants pour dissiper les fantasmes, par El Mouhoub Mouhoud. Pour l’économiste, et si la crise actuelle permettait enfin de débattre rationnellement des effets des migrations sur le marché de l’emploi et les budgets sociaux.Nicolas TruongResponsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Strasbourg, envoyée spéciale) et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Des propos graves, marqués par l’urgence et la profondeur des crises dans laquelle l’Union européenne (UE) est plongée : à Strasbourg, mercredi matin, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, a tenu son premier discours « sur l’état de l’Union », axé sur la solidarité et la responsabilité. La question des réfugiés l’a évidemment longuement occupé, mais il a également évoqué la situation de la Grèce, le risque d’un « Brexit » à la faveur du prochain référendum sur l’appartenance de la Grande-Bretagne à l’UE ou encore l’enjeu des négociations climatiques, en vue de la conférence Cop 21.La crise des réfugiés. Le président de la Commission a évoqué les deux propositions législatives que la Commission a élaborées et qu’elle mettra sur la table du conseil extraordinaire des ministres de l’intérieur, lundi 14 septembre. Elles concernent la relocalisation urgente de 120 000 réfugiés partout en Europe – en plus des 35 000 environ déjà actés en juillet – et un mécanisme de relocalisation permanent, activable en cas de crise, quand la pression migratoire devient « extrême » dans un ou plusieurs pays.Ce mécanisme de solidarité doit permettre d’affronter une crise « grave et qui sera longue » a dit M. Juncker. Certains pays pourront se soustraire à l’obligation d’accueil de demandeurs d’asile ou de réfugiés, à condition de payer une compensation financière (0,002 % de leur PIB). Une liste des « Etats sûrs » (Turquie, pays des Balkans occidentaux, etc.) sera établie pour permettre une simplification des procédures de reconduite aux frontières pour ceux auxquelles le droit d’asile sera refusé.Lire aussi :M. Juncker veut rendre systématiques les quotas d’accueil de réfugiés en Europe« Nous avons peut-être été trop faibles face à la crise libyenne, trop peu déterminés face à la crise en Syrie, a déclaré M. Juncker. J’invite à une offensive diplomatique européenne face à cette question. » Il a d’autre part martelé que « le système de Schengen ne sera pas aboli sous ma présidence, mais il faut renforcer Frontex, en faire un système de garde-côtes européen, ce sera de l’argent bien investi ». Il a également réclamé des budgets plus importants pour l’aide au développement et la coopération, alors que la plupart des Etats membres les rabotent.« Tout le monde doit participer à l’effort d’accueil », a souligné le président. Il a rappelé intentionnellement que l’Union a toujours été une terre d’accueil : pour les juifs, les Sintis, les réfugiés espagnols, les Hongrois, les Tchèques et les Polonais fuyant la répression communiste ou, plus récemment, les habitants de l’ex-Yougoslavie. Mais l’Europe a aussi été une terre d’exode : « Il y a plus de Murphy et de O’Neill aux Etats-Unis qu’en Irlande. » Il a aussi relativisé la pression migratoire actuelle, qui ne représente « que 0,11 % de l’ensemble des populations européennes » alors que le Liban, par exemple, accueille des réfugiés dont le nombre atteint 25 % de sa population.« Il faut en finir avec les reproches mutuels », a plaidé le président, dans une allusion aux polémiques entre les capitales quant à l’attitude à tenir. Il a souligné que 4 milliards d’euros ont été mobilisés par l’Union européenne pour l’aide humanitaire pour la Syrie et les communautés qui accueillent les exilés dans les Etats voisins. « Nous avons sauvé 122 000 vies en Méditerranée, en triplant la flotte de Frontex. »Soucieux de ne pas rajouter à la désunion, M. Juncker a tenu à dire que « la Pologne, les pays baltes peuvent compter sur nous » pour protéger leurs frontières extérieures si elles devaient être remises en cause. Une allusion à la crise avec la Russie à propos de l’Ukraine.Plan d’aide à la Grèce. M. Juncker a insisté pour que le nouveau plan d’aide à la Grèce, le troisième depuis 2010, soit respecté par le nouveau gouvernement. Il a insisté sur le fait qu’il faut continuer de consolider l’eurozone et promis, pour les semaines à venir, un système commun de garantie des dépôts bancaires. « On le fera certainement sous forme d’un système de réassurance, il faut une dose de sécurité supplémentaire pour les épargnants », a-t-il indiqué. « Je suis en faveur de l’institution d’un trésor européen, c’est une nécessité de chaque jour », a-t-il ajouté, rejoignant les propositions françaises. La zone euro devrait par ailleurs être mieux représentée dans les instances internationales, « par le président de l’Eurogroupe et lui seul, pour que l’Europe ne donne plus l’impression d’être une basse-cour ». « Brexit ». L’Europe a des principes – la libre-circulation des personnes notamment – auxquels il n’est pas question de déroger, a incité M. Juncker mais il faut trouver « un accord équitable » avec Londres. Le président se dit favorable à l’allégement des règles bureaucratiques bruxelloises et souligne que les efforts accomplis dans le domaine énergétique ou du commerce international sont dans la ligne des revendications de Londres.Ukraine. « Nous devons soutenir le président ukrainien, il a eu le courage d’agir. Ceux qui ont des doutes quant à notre soutien verront qu’ils ont tort », a déclaré l’ancien premier ministre du Luxembourg. L’aide aux réformes et à la lutte contre la corruption sera maintenue.Cop 21. L’Europe, absorbée par d’autres questions, déploie toutefois des efforts importants pour faire aboutir la future conférence climatique de Paris. Il convient de se soucier de ce dossier qui pourrait entraîner d’autres flux migratoires, souligne le président. L’UE ne pourra toutefois accepter un accord à tout prix, s’il n’est pas à la hauteur de l’enjeu.L’emploi. Le « triangle vertueux », rigueur budgétaire, investissements et réformes, reste indispensable et doit avoir un but essentiel : assurer un emploi aux Européens – notamment aux jeunes – alors que 23 millions de personnes en restent dépourvues.Jeudi, journée spéciale sur Le Monde.fr #jourdemigrantsJeudi, la rédaction du Monde se mobilise avec près de trente reporteurs, en France, en Europe, en Afrique. De la frontière tuniso-libyenne à la gare de Munich, en Hongrie, en Macédoine ou sur l’île grecque de Lesbos, à Paris, à Lyon, à Marseille ou à Toulouse, ils décriront une journée parmi d’autres dans la vie de migrants.Retrouvez ces histoires, ces témoignages et les décryptages de nos journalistes lors de cette journée spéciale, dès 8 heures, jeudi 10 septembre, sur le live du Monde.fr, où nous répondrons également à vos questions, et sur Twitter et sur Instagram, avec le mot-clé #Jourdemigrants.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Strasbourg, envoyée spéciale)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis, Bastien Bonnefous et David Revault d'Allonnes « Faites-moi confiance », a glissé François Hollande, lundi 7 septembre, lors de sa conférence de presse à propos de la réforme du code du travail. Ce nouveau chantier social est périlleux pour l’exécutif alors que l’ancien directeur général du travail Jean-Denis Combrexelle a remis, mercredi 9 septembre à midi, son rapport sur le sujet au premier ministre, Manuel Valls.Lire aussi :Le rapport qui veut révolutionner le droit du travailLe chef du gouvernement, qui s’est emparé personnellement du dossier, veut en faire un des marqueurs forts du réformisme de la gauche au pouvoir. Au risque d’agiter une nouvelle fois un chiffon rouge en direction de sa majorité et des syndicats. Dans un réflexe pavlovien, l’aile gauche du Parti socialiste, par la voix de la sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann, n’a même pas attendu la publication du rapport Combrexelle pour le présenter, dès mardi, comme « une bombe à fragmentation pour notre droit du travail ».M. Valls avait semblé désireux d’aller assez loin, le 30 août, lors de l’université d’été du PS, à La Rochelle, en estimant que le code du travail est « si complexe qu’il est devenu inefficace », et qu’il est temps de « revoir en profondeur la manière même de concevoir notre réglementation ». « Nous devons donner plus de latitude aux employeurs, aux salariés et à leurs représentants pour décider eux-mêmes de leur politique de formation, d’organisation du travail, d’insertion des jeunes par des négociations au plus près de leurs besoins. Ce sera plus de souplesse pour les entreprises et, grâce à un dialogue social redynamisé, des droits mieux assurés pour les salariés », a-t-il expliqué.Pas de révolution socialeLe chef de l’Etat, s’il partage la lecture de son premier ministre, n’a pour sa part aucunement l’intention de faire la révolution sociale à trois mois des élections régionales et à moins de deux ans de la présidentielle. Lundi, M. Hollande a pris soin de fixer sur le fond les limites de la réforme : pas question de remettre en question les « garanties essentielles » que sont la durée légale du travail, le contrat de travail et le niveau du salaire minimal. Une façon de fermer la porte à certaines des pistes proposées par M. Combrexelle sur une possible remise en question des 35 heures ou un droit à l’expérimentation pour forger des normes sociales particulières dans le secteur de « l’économie digitale ». Il a également posé un garde-fou en termes de méthode : toute dérogation de la part des employeurs devra se faire par « accord majoritaire ».Il faudra ainsi la signature de syndicats ayant recueilli au moins 50 % des voix aux élections professionnelles (contre 30 % actuellement) pour qu’une telle décision puisse être appliquée. Une assurance adressée à la Confédération française démocratique du travail (CFDT), interlocuteur syndical privilégié de l’exécutif depuis le début du quinquennat et qui réclame cette limite. « Ce qu’on appelle le code du travail, ce n’est pas un nombre de pages. Ce sera finalement bien adapté à la situation des entreprises », a promis M. Hollande.Le pouvoir veut néanmoins assouplir et bouger vite. La réforme doit être un des chapitres principaux de la conférence sociale du 19 octobre, et aboutir à un projet de loi présenté en conseil des ministres au début de l’année 2016. Ce texte sera porté par la nouvelle ministre du travail, Myriam El Khomri, encadrée de près par le président de la République et le premier ministre. « Ils sont autour d’elle », euphémise un conseiller de l’Elysée. En plus de la réforme du code du travail, le projet de loi devrait contenir le détail de la mise en place du futur « compte personnel d’activité », une promesse de M. Hollande en direction de sa majorité. En revanche, il sera bien distinct de la future loi Macron 2 portée par le ministre de l’économie, prévue elle aussi pour 2016 et qui concernera « l’économie du futur ».« Contourner le dialogue social »Pour simplifier le droit du travail, le gouvernement souhaite donner davantage d’importance aux accords d’entreprise quand le rapport Combrexelle propose de réduire fortement le nombre de branches. « Il faut non pas chercher à recodifier, un exercice qui a déjà été fait par le passé. L’idée est d’utiliser la négociation collective, notamment au niveau de l’entreprise, pour construire des règles plus souples, adaptées aux entreprises, tout en offrant des garanties aux salariés. C’est exactement ce que dit la CFDT », explique-t-on à l’Elysée.Toutefois, du côté de la Confédération générale du travail (CGT), le secrétaire général du syndicat, Philippe Martinez, s’est dit « résolument contre cette évolution du code du travail ». Lors d’un point de presse, le leader cégétiste s’est justifié en arguant que « le gouvernement veut accentuer le nombre de dérogations possibles au code du travail, qui permet aux citoyens d’être égaux devant la loi ».Lire aussi :Droit du travail : le rapport Combrexelle satisfait les syndicats réformistes et le patronatLe gouvernement veut « garder des cales juridiques dans la loi », précise un conseiller, pour pouvoir mieux « négocier sur d’autres sujets, comme les conditions de travail, l’organisation du travail, les salaires, etc. ». Au risque d’affaiblir le dialogue social au plan national, vanté depuis son élection en 2012 par M. Hollande ? Une réserve qui ne gêne pas l’aile droite du PS. « François Hollande avait raison intellectuellement de faire le pari de la négociation sociale. Mais on voit bien que l’état des partenaires sociaux ne permet pas de réformer. Il faut donc contourner le dialogue social en le délocalisant à un autre niveau, celui des branches ou des entreprises », estime le député de Paris Christophe Caresche.L’exécutif fait le pari que la future loi ne sera pas un nouveau casus belli avec sa majorité. « Les gens qui ne sont pas d’accord se feront toujours plus entendre que ceux qui sont d’accord, mais ce ne sera pas un remake de la loi Macron », dit un conseiller, en référence au texte sur la croissance du ministre de l’économie, adopté sans vote à l’Assemblée nationale après recours à l’article 49-3.Eviter un mouvement socialLe chef de l’Etat veut certes réformer, mais éviter à tout prix un mouvement social, une de ses hantises depuis son arrivée aux responsabilités. « Il faut que ce soit une réforme d’ampleur, mais qui ne fasse pas peur, qui n’angoisse pas », résume un de ses proches. Alors que les frondeurs du PS et leur chef de file, le député Christian Paul, craignent que la future loi crée « une crise démocratique profonde » avec l’électorat populaire, la députée Elisabeth Guigou préconise, elle aussi, de trouver un bon équilibre : « Le domaine de la loi doit rester sur les sujets essentiels, comme la durée légale du travail ou la rémunération, mais il faut une plus grande souplesse dans les accords de branche et d’entreprise, car les salariés ont besoin de s’exprimer. Il faut permettre des évolutions sans perdre de vue que dans nombre d’entreprises le rapport de force n’est pas favorable aux salariés », explique l’ancienne ministre de l’emploi du gouvernement Jospin.Le président de la République est donc appelé à la prudence, jusqu’au sein du gouvernement. « Il faut y aller de manière subtile, conseille un ministre. Il faut trouver le juste milieu entre l’immobilisme et la remise en cause des acquis sociaux. C’est un beau chantier pour la gauche, mais attention à l’accident social. »Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué La libéralisation des autocars longue distance accouche de sa première polémique. Et il fallait se douter qu’elle proviendrait de la région Pays-de-la-Loire. Son président socialiste, Jacques Auxiette, par ailleurs en charge du transport au sein de l’Association des régions de France, s’est indigné du lancement de l’offre Ouibus, par la compagnie nationale, qui gère les TER.Lire aussi :Avec Ouibus, la SNCF espère dominer le marché du car longue distance« Je ne suis pas contre le développement des nouvelles offres de transport en France, qui plus est, à prix abordable », prévient celui qui est membre du conseil de surveillance de la SNCF, dans un communiqué envoyé mardi 8 septembre. « Mais, il faut que la SNCF sache, et je m’y emploie dès aujourd’hui, que cela ne se fera pas avec l’aide des subventionnements régionaux. Elle devra assumer la totalité du manque à gagner financier pour les TER régionaux. »Des tarifs « dehors de toute réalité économique »Les régions, qui financent les trains régionaux depuis le début des années 2000, estiment que leur TER pourraient être largement impactés par le lancement d’offres de bus concurrentes, sur les lignes de plus de 100 km. Dans les Pays-de-la-Loire, le président de la région identifie 2 lignes TER majeures qui seront directement fragilisées par les bus et les TGV low cost dans le cadre de la concurrence créée par SNCF elle-même : Nantes/Le Mans (près de 3,7 millions de voyages par an) et Le Mans/Rennes (1,1 million de voyages par an).Pour l’élu, qui quittera la présidence de sa région à la fin de l’année, « plutôt que d’améliorer sa performance industrielle qui est un véritable enjeu, la SNCF s’engage à développer le low cost et le car, forcée sans doute par la loi Macron. Ces nouveaux services aux usagers qu’elle propose de développer se font indirectement avec l’aide de la région qui prend en charge une lourde part du risque commercial subi par les TER, selon les termes de la convention TER (40 %) : est-ce la contribution annuelle des Régions qui lui permet d’envisager des tarifs aussi bas, en dehors de toute réalité économique ? ».Dans ces conditions, la région annonce engager des « procédures précontentieuses prévues dans la convention Région/SNCF ». Si cette procédure est compréhensible du point de vue de l’élu et à quelques mois des élections régionales, elle a le défaut de ne cibler qu’un des acteurs du nouveau marché libéralisé par le gouvernement. Sur les lignes évoquées, Ouibus est loin d’être le seul concurrent.Quatre cent passagers par jourPar exemple, sur Nantes-Le Mans, vendu à partir de 25,50 euros pour le TER (bien moins cher pour les abonnés). Trois compagnies de cars proposent déjà des trajets : outre Ouibus, avec un prix d’appel de cinq euros, Isilines, également à partir de 5 euros et Starshipper assurent cette liaison. Sur le site de covoiturage, le trajet est proposé dans une fourchette de 8 à 13 euros à toute heure de la journée.Reste que le TER reste bien plus attractif au niveau du temps de transport et de sa fréquence. Quand Isilines propose cinq trajets par jour de trois heures, Ouibus en offre deux à 3h30 tandis que Starshipper lui propose un seul trajet de 2h30. Pour environ 10 000 personnes qui prennent chaque jour l’un des 24 trains proposés par la SNCF (entre 1h15 et 1h25 de trajet), les bus pourront transporter dans cette configuration un peu plus de 400 personnes par jour.« Le car aura un impact sur le train, et cela est indéniable, confirme-t-on à la SNCF. Il y a aura des ajustements à faire. Mais de là à dire que tout le marché des TER sera bouleversé, c’est un peu excessif. Et puis, qu’aurait-on dit si la SNCF n’avait pas lancé son offre de bus. Qu’elle reste passive face à la concurrence qui vient lui prendre des parts de marché ? » Lire aussi :Autocar : la guerre est déjà déclaréePhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Chaperon et Sarah Belouezzane Partager, ça peut rapporter beaucoup. Selon une information du site spécialisé TechCrunch publiée mardi 8 septembre, le leader du covoiturage Blablacar est en passe de finaliser une levée de fonds de 160 millions de dollars (143 millions d’euros) auprès d’investisseurs, américains notamment. Un record pour une start-up française.Selon le site, ce tour de table valoriserait la firme créée par Frédéric Mazzella en 2004 à 1,2 milliard de dollars, soit 1,1 milliard d’euros. Le groupe a confirmé au Monde que des discussions étaient effectivement en cours mais n’a pas souhaité faire plus de commentaires.En juillet 2014, Blablacar avait déjà récolté 100 millions de dollars (73 millions d’euros à l’époque) auprès de ses investisseurs, y compris le fonds Isai, Accel Partners ou Index Ventures. Ces capitaux ont été utilisés pour financer le développement international accéléré de l’entreprise française, qui a acquis ces derniers mois des concurrents en Allemagne, en Hongrie ou au Mexique. De quoi revendiquer 20 millions de membres dans 18 pays. Cette boulimie témoigne de la course de vitesse qui s’est engagée pour la firme qui doit couper l’herbe sous le pied à des rivaux – quitte à les racheter – susceptibles, sur ses principaux marchés, de copier son concept. Une stratégie classique dans le domaine de l’innovation, mais qui nécessite une puissance de feu financière considérable.Rares sont les jeunes pousses françaises qui peuvent s’en prévaloir. Blablacar est ainsi la troisième start-up tricolore dans l’univers du numérique, après le spécialiste du ciblage publicitaire Criteo et le site de e-commerce Vente-privée.com, à franchir la barre mythique d’une valorisation supérieure à 1 milliard de dollars. A ce titre, elle intègre la meute prestigieuse des « licornes », ainsi désignées à l’origine parce que très rares.La peur du grand largeSi elles sont peu nombreuses en France, elles le sont de moins en moins à l’étranger, aux Etats-Unis bien sûr, berceau des licornes, mais même en Europe. Selon une étude publiée en juin par GP Bullhound, une banque d’investissement spécialisée dans les nouvelles technologies, la France apparaît à la traîne, derrière le Royaume-Uni, la Suède et l’Allemagne. La valeur cumulée des trois licornes françaises atteint 6,7 milliards de dollars, contre 17 au Royaume-Uni (valeur de 40 milliards) et 6 en Suède (26,5 milliards). L’Allemagne compte, pour sa part, seulement 4 licornes, mais leur valeur, 18 milliards, est presque trois fois supérieure à celle des françaises.Lire aussi :Les start-up françaises Blablacar et Drivy à la conquête de l’EuropeSi elles sont plus petites que leurs rivales anglo-saxonnes ou nordiques, c’est que les start-up françaises ont du mal à croître et à s’internationaliser aussi vite. Phénomène souvent souligné par les spécialistes, les jeunes pousses françaises tardent à sortir des frontières, d’abord parce que leur marché domestique est suffisant, ensuite par peur du grand large.A l’inverse, les Britanniques ou les Suédois disposent d’une population plus à l’aise en anglais et d’un marché intérieur trop petit pour s’en contenter. D’où une tendance à se lancer directement à l’assaut de l’étranger, et notamment des Etats-Unis.Deux futures licornes en vueLa situation s’améliore toutefois. Déjà deux futures licornes françaises se profilent. L’agence Bloomberg avait indiqué le 17 août que Deezer négociait avec ses financiers une levée de fonds valorisant le site d’écoute à la demande à plus d’un milliard de dollars. Sigfox, la firme toulousaine qui déploie dans le monde entier un réseau destiné à l’internet des objets, paraît bien partie pour être la suivante.Pour les étoiles montantes, il est aujourd’hui plus facile de trouver de l’argent. L’écosystème de financement, dont la force de frappe était insuffisante, est en train de se structurer autour de Bpifrance, Partech ou encore Idinvest, afin de mieux soutenir les jeunes pousses tricolores. « Le marché est en pente ascendante depuis 2012, affirme-t-on au cabinet d’Axelle Lemaire. Certes, il y a moins de licornes, mais en nombre d’opérations de levées de fonds, nous sommes devant l’Allemagne. »Au premier semestre, 244 levées de fonds totalisant 759 millions d’euros ont été recensées dans l’Hexagone par le cabinet EY. Si le nombre d’opérations est en hausse de 30 % par rapport aux six premiers mois de 2014, les montants, eux, ont crû de 70 %. Un record.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.09.2015 à 10h14 • Mis à jour le09.09.2015 à 13h43 | Nicole Vulser Le groupe californien de surf et d’habillement sportif Quiksilver s’est placé, mercredi 9 septembre 2015, sous la protection de la loi américaine des faillites après avoir perdu 79 % de sa valeur en Bourse depuis janvier. L’entreprise pourrait toutefois renaître. Un plan de reprise devrait permettre au fonds Oaktree Capital Management – l’un de ses créanciers – de lui fournir 175 millions de dollars (157 millions d’euros) pour se restructurer.En échange de sa dette, Oaktree Capital Management prendrait la majorité du capital de Quiksilver. Cette opération nécessite toutefois l’aval de la cour qui a prononcé la faillite. Le groupe, basé à Huntington Beach, avait déjà procédé à un renouvellement complet de son équipe dirigeante en mars. Mais en juin, ses prévisions financières annuelles avaient fortement déçu, à tel point que la Bourse de New York avait hésité à retirer l’action de la cote, son prix ayant chuté trop bas. A la clôture, mardi 8 septembre, l’action était valorisée 44 centimes de dollars (40 centimes d’euros).826 millions de dollars de detteDans un communiqué, l’entreprise précise que les opérations européennes et asiatiques ne sont pas affectées par cette faillite. Fondé en 1969, Quiksilver, devenu rapidement l’une des enseignes incontournables dans les sports de glisse, détenait fin avril près de 700 magasins dans le monde. Porté par l’engouement du surf, d’autres concurrents ont vu le jour comme Billabong ou Pacific Sunwear of California.La marque Quiksilver, si elle a réussi à forger son image auprès des adolescents en sponsorisant des sportifs de haut niveau comme le surfer Kelly Slater ou le skateur Tony Hawk, n’a pas su s’adapter à la concurrence. La compétition féroce des enseignes de « fast fashion » qui proposent des vêtements à tout petit prix à sa clientèle d’adolescents ou de jeunes adultes, lui a été fatale. Cette année encore, le groupe a vu ses ventes fondre de 13 % et ses pertes se sont creusées pour atteindre 309,4 millions de dollars. Au total, sa dette est évaluée à 826 millions de dollars. Près de trois fois son chiffre d’affaires.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sarah Belouezzane C’est devenu un rendez-vous incontournable pour la planète « techno ». Comme tous les ans à la rentrée, Apple organise, mercredi 9 septembre en Californie, sa grande « keynote ». Cette conférence de lancement de produits, autrefois présentée par Steve Jobs, le fondateur de la marque, mais aujourd’hui terrain de jeu de Tim Cook, son successeur, est devenue mythique. Comme chaque année, les questions sont légion (l’iPhone sera-t-il révolutionnaire ? Plus fin, moins énergivore ? etc.).Et les rumeurs vont bon train. Alimentée par les fournisseurs d’Apple, qui n’ont cure des multiples clauses de confidentialité, la presse spécialisée croit déjà détenir une bonne partie des réponses : l’iPhone 6S (puisque le passage au 7 ne serait pas prévu avant 2016) pourrait disposer d’un écran tactile plus sensible, doté du « force touch », un système qui permet d’accéder à des raccourcis via une petite pression des doigts. L’appareil photo serait plus puissant, et pourrait tourner en 4K, cette technologie de très haute définition vidéo.Mais l’iPhone ne sera pas le seul centre d’attention des observateurs et analystes qui visionneront la conférence par milliers. S’il reste la locomotive du groupe, son vaisseau amiral, il ne s’agit là, après tout, que d’un modèle intermédiaire.Cure de jouvence pour l’Apple TVMercredi soir, tous les regards seront surtout tournés vers l’Apple TV. Cu, qui permet d’accéder à des contenus vidéos via sa télévision, devrait en effet subir une énorme cure de jouvence. Une interface modifiée ? Plus de contenus ? Personne ne sait vraiment. Mais beaucoup attendent d’Apple qu’il entre de manière plus agressive sur le marché du divertissement vidéo, faisant de son boîtier un « hub » connectable à tous ses produits. Pour cela, une amélioration de l’assistant personnel vocal Siri est aussi envisagée. Ce système permettrait en effet de contrôler sa TV à distance.Autre point sur lequel les analystes attendent la pomme au tournant : les chiffres de l’Apple Watch. Sont-ils bons ou mauvais ? Personne n’est en mesure de le dire aujourd’hui, le groupe étant resté muet sur le sujet. Lèvera-t-il le voile mercredi ? Rien n’est moins sûr, Apple ne partage jamais les mauvais chiffres.@SBelouezzanebelouezzane@lemonde.frSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Le temps est venu de laisser plus de place aux syndicats de salariés et d’employeurs pour qu’ils définissent eux-mêmes certaines des règles applicables dans les entreprises. Tel est le sens du rapport qui sera remis, mercredi 9 septembre, à Manuel Valls par le conseiller d’Etat et ex-directeur général du travail (DGT) Jean-Denis Combrexelle.Ce document, dont Le Monde publie une version quasi définitive, répond à une commande que le premier ministre avait passé au début d’avril. M. Valls souhaitait que soit engagée « une réflexion nouvelle pour élargir la place de l’accord collectif dans notre droit du travail et la construction des normes sociales ».Lors de sa conférence de presse, lundi 7 septembre, François Hollande a déclaré que le gouvernement présenterait « dans les prochains mois » un projet de loi pour permettre « une meilleure adaptation du droit du travail à la réalité des entreprises ».Lire :Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse de François HollandeLe rapport de M. Combrexelle servira « de base » à cette réforme, a-t-il ajouté. Les 44 préconisations de l’ancien DGT ouvrent des pistes qui bouleversent le rôle joué par le législateur et les partenaires sociaux.« Il est impératif et urgent de sortir d’une logique, devenue de plus en plus prégnante, où on oppose le droit à l’efficacité économique. »A court terme, c’est-à-dire dès 2016, il préconise de « développer la négociation collective » et d’« adapter, en conséquence, les dispositions du code du travail » autour de quatre « piliers », que sont le temps de travail, les salaires, l’emploi et les conditions de travail.Une plus grande place pour la négociation au sein de l’entrepriseL’objectif est de laisser une grande marge de manœuvre au patronat et aux représentants des salariés. Cette nouvelle architecture passe par une clarification entre ce qui relève de l’ordre public social et ce qui relève de la négociation.Resterait strictement encadré par la loi la garantie d’un socle minimal de droits qu’« il n’est pas question de modifier », comme la durée maximale de quarante-huit heures par semaine, le smic ou encore la protection de la santé.En revanche, il reviendrait aux branches de définir un « ordre public conventionnel qui s’applique à l’ensemble des entreprises du secteur » et qui soit « opposable, sous réserve du principe de faveur, à l’ensemble des accords d’entreprise. » Dans ce champ de la négociation entreraient les qualifications, les salaires minimaux, la prévoyance, la formation professionnelle et la pénibilité. Cela suppose, selon le rapport, d’accélérer le mouvement de réduction du nombre de branches, pour passer de 700 environ à une centaine au début des années 2020. Dans un délai de trois ans, toutes les branches qui représentent moins de 5 000 salariés pourraient ainsi être rattachées dans une convention collective d’accueil.Lire aussi :Faut-il brûler le code du travail ?« L’architecture du code du travail » revueAu chapitre du temps de travail, M. Combrexelle ouvre un débat potentiellement explosif sur l’opportunité de revoir, par la négociation, le « seuil de déclenchement » des heures supplémentaires. Aujourd’hui, au-delà de trente-cinq heures, la majoration peut être réduite à 10 % pour les huit premières heures par accord d’entreprise, mais cette souplesse reste peu utilisée, souligne-t-il. « La question posée serait de savoir s’il ne conviendrait pas d’aller au-delà et d’ouvrir la négociation, dans un cadre défini par la loi, sur le seuil de déclenchement lui-même », signale le rapport.Enfin d’ici à quatre ans, « l’architecture du code du travail » serait entièrement revue, afin de distinguer les dispositions s’imposant à tous – ce que les experts appellent « l’ordre public social » –, celles qui découlent de la négociation collective et celles dites « supplétives » – pour les entreprises qui n’ont pas conclu de marché.Dans ce rapport, M. Combrexelle insiste aussi sur l’importance du « jeu des acteurs » : les partenaires sociaux, écrit-il, « doivent se réformer profondément dans leurs pratiques et leurs modes de pensée », afin de lever le « manque de confiance » qui prévaut entre eux et qui « affecte gravement notre économie ». En d’autres termes, il les invite à prendre leurs responsabilités.Lire l’intégralité du rapport : Rapport CombrexelleBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Collectif Jeudi 10 septembre, l’Organisation des Nations unies (ONU) propose au vote de l’Assemblée générale neuf principes pour la restructuration des dettes souveraines. Le respect de tels principes aurait permis d’éviter les écueils de la crise grecque, où les représentants politiques ont cédé face aux exigences des créanciers, malgré leur absurdité économique et leurs conséquences sociales désastreuses. Cette résolution de salut public, restée jusqu’à présent confinée aux instances onusiennes, doit être soutenue par les Etats européens et portée dans le débat public.Lire aussi :L’ONU milite pour un droit international sur la restructuration des dettes souverainesLa crise grecque a montré que, faute d’un cadre politique international permettant une gestion raisonnée des dettes souveraines, et en dépit de leur caractère parfois insoutenable, un Etat seul ne peut obtenir des conditions viables pour restructurer sa dette. En pleine négociation avec les institutions de la « troïka » (Fonds monétaire international – FMI –, Banque centrale et Commission européenne), la Grèce s’est ainsi confrontée à un refus obstiné de la restructuration, à rebours des recommandations du FMI lui-même.Il y a exactement un an à New York, l’Argentine proposait à l’ONU, avec le soutien des 134 pays du G77 [la coalition rassemblant 133 pays en développement et la Chine], de mettre en place un comité visant à établir un cadre légal international pour la restructuration des dettes souveraines.Ce comité, appuyé par les experts de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, propose aujourd’hui aux membres de l’ONU d’adopter neuf principes devant s’imposer lors de la restructuration de dettes souveraines : la souveraineté, la bonne foi, la transparence, l’impartialité, le traitement équitable, l’immunité souveraine, la légitimité, la durabilité et la règle majoritaire.Les Etats en otageCes dernières décennies ont vu l’émergence d’un véritable marché de la dette auquel les Etats sont désormais contraints de se soumettre. L’Argentine, à l’initiative du processus onusien, est ainsi confrontée aux fonds « vautours » depuis la restructuration de sa dette. Ces fonds ont récemment obtenu le gel de ses avoirs aux Etats-Unis par le truchement d’un tribunal américain.Hier l’Argentine, aujourd’hui la Grèce, peut-être demain la France, tout pays endetté peut être, en dépit du bon sens, empêché de restructurer sa dette. L’adoption d’un cadre légal est une urgence pour assurer une plus grande stabilité financière en permettant à chaque Etat de sortir du dilemme entre l’effondrement de son système financier et sa mise sous tutelle.Ces neuf principes réaffirment ainsi la prééminence du pouvoir politique, par le biais de la souveraineté des Etats, dans la conduite des politiques économiques. Ils limitent la dépolitisation du cadre financier qui, jusqu’aujourd’hui, ne laisse aucune alternative à l’austérité et prend les Etats en otage. L’ONU oppose ainsi à une gestion par le marché un traitement démocratique des dettes souveraines.Une initiative comparable avait échoué en 2003 au FMI. Cette fois encore, le doute plane sur la position des Etats européens. Celle-ci est pourtant fondamentale pour la mise en application de cette résolution. Jusqu’ici, ils sont restés à l’écart du processus, ne soutenant pas la mise en place du comité.Le feuilleton grec de cet été ne permet plus les tergiversations. Alors que le simulacre de négociations, qui a rythmé l’été des peuples européens, favorise les replis nationaux et la défiance à l’égard des institutions internationales, les Européens doivent placer les droits démocratiques au-dessus des lois du marché au sein de la gouvernance internationale. Nous appelons, donc, l’ensemble des Etats européens à voter en faveur de cette résolution.[Ce texte a été publié en anglais dans The Guardian, et en grec sur le site Neotera.gr]Les signatairesVictoria Chick, économiste (University College of London)Gabriel Colletis, économiste (Toulouse-I)Giovanni Dosi, économiste (Scuola superiore Sant’Anna)Heiner Flassbeck, économiste (ancien économiste en chef de la Cnuced)James Galbraith, économiste (University of Texas, Austin)Jacques Généreux, économiste (Sciences Po)Martin Guzman, économiste (Columbia University)Michel Husson, économiste et statisticien (Institut de recherches économiques et sociales)Steve Keen, économiste (Kingston University)Benjamin Lemoine, sociologue (Paris-Dauphine)Mariana Mazzucato, économiste (University of Sussex)Ozlem Onaran, économiste (University of Greenwich)Thomas Piketty, économiste (Ecole d’économie de Paris)Robert Salais, économiste (Institutions et dynamiques historiques de l’économie et de la société, Centre Marc-Bloch)Joseph Stiglitz, économiste (Columbia University)Engelbert Stockhammer, économiste (Kingston University)Bruno Théret, sociologue (Paris-Dauphine)Xavier Timbeau, économiste (Directeur principal de l’Office français des conjonctures économiques – OFCE)Yanis Varoufakis, économiste (ancien ministre grec de l’économie et des finances)François Vatin, sociologue (Paris-X-Nanterre)Sébastien Villemot, économiste (OFCE)Gennaro Zezza, économiste (Levy Economics Institute)Collectif Marie Charrel Le cas argentin fait encore frémir bon nombre de pays émergents. En août 2014, Buenos Aires était tombé en défaut de paiement partiel, douze ans après avoir fait une première fois faillite. Motif : des « fonds vautours » particulièrement agressifs, refusant d’accepter la décote offerte aux autres créanciers, avaient poursuivi le pays en justice devant un tribunal new-yorkais. Embarquée dans un interminable bras de fer, qui avait tourné en sa défaveur après un rejet de son appel par la Cour suprême des États-Unis, l’Argentine avait été condamnée à payer 1,33 milliard de dollars (1,18 milliard d’euros). Ce qu’elle avait refusé, jugeant la demande des fonds vautours illégitimes…Un imbroglio juridique aux conséquences destructrices pour le pays, toujours exclu des marchés financiers. C’est précisément pour éviter qu’un tel cas de figure ne se reproduise que, jeudi 10 septembre, l’Organisation des nations Unies (ONU) proposera au vote, en assemblée générale, une résolution sur le sujet. Celle-ci comporte neuf grands principes, censés s’appliquer dans le cas de restructuration de dettes publiques : la souveraineté, la bonne foi, la transparence, l’impartialité, le traitement équitable, l’immunité souveraine, la légitimité, la durabilité et la règle majoritaire. « C’est un texte majeur, visant à limiter les abus des fonds vautours », juge Bruno Colmant, économiste à l’Université catholique de Louvain, en Belgique.Le FMI l’avait déjà envisagéÀ l’origine, ce projet avait été avancé par l’Argentine à l’été 2014, puis repris par le « groupe... 08.09.2015 à 13h48 • Mis à jour le08.09.2015 à 15h04 S’achemine-t-on vers un retour de la publicité après 20 heures sur France Télévisions ? Le débat est « ouvert » et doit être « examiné attentivement », a déclaré mardi 8 septembre le ministre des finances, Michel Sapin, rappelant l’urgence d’améliorer les finances du groupe public. Sans indiquer s’il était lui-même favorable ou non à ce retour, le ministre a affirmé au micro de RMC et BFM-TV en voir aussi « les avantages » que « les inconvénients. »La nouvelle présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, qui a récemment mentionné cette piste pour disposer de plus de moyens, réclame l’extension de la publicité jusqu’à 21 heures, alors que la publicité rapporte actuellement à France Télévisions 320 millions d’euros par an.Réforme de la redevanceCe n’est pas la seule piste pour rétablir les finances de l’audiovisuel public. L’Elysée doit également se prononcer sur une éventuelle réforme de la redevance, principale ressource de France Télévisions en 2014 avec 2,4 milliards d’euros de recettes sur un budget de 2,8 milliards d’euros.Le président de la République, François Hollande, s’est cependant dit lundi « pas favorable » à une redevance « élargie aux objets connectés » (smartphones ou tablettes) ni à un recours « exagéré » à cette taxe pour financer l’audiovisuel public. La ministre de la culture, Fleur Pellerin, avait déjà exclu l’hypothèse d’une taxe sur les smartphones ou les tablettes, évoquée par la nouvelle patronne de France Télévisions dans son discours de rentrée. La ministre a en revanche souligné qu’une extension de la redevance aux box de connexion à Internet est sur la table.Lire aussi :Audiovisuel : Hollande écarte un élargissement de la redevanceLe débat sur la manière dont est perçue la taxe audiovisuelle « est intéressant » au vu des nouvelles façons de regarder la télévision, a souligné M. Sapin. Mais si elle était élargie immédiatement aux objets connectés, « il y aurait à peu près un million de personnes qui ne paient pas (actuellement), souvent des jeunes, qui tout à coup se mettraient à payer », a-t-il souligné. Au moment où l’Etat annonce des baisses d’impôt, « ce ne serait pas très bon », a-t-il conclu.Après ces déclarations matinales, l’action TF1 a chuté lourdement mardi matin à la Bourse de Paris, affectée par des audiences en baisse en août et la crainte d’un possible retour de la publicité après 20 heures sur les chaînes publiques. En début d’après-midi, le cours de TF1 perdait près de 7 %.Lire aussi :La présidente de France Télévisions veut étendre la redevance aux ordinateurs et smartphones 08.09.2015 à 11h36 | Jean-Baptiste Jacquin Serait-ce le scandale de trop ? L’ampleur des tripatouillages comptables qui ont eu cours pendant sept ans chez Toshiba résonne après une série d’affaires similaires, tel le scandale Olympus qui a éclaté il y a tout juste quatre ans. La crédibilité des grands groupes japonais est ébranlée, l’indépendance et/ou la compétence de leurs commissaires aux comptes est une nouvelle fois mise en cause.Les enquêtes ne font que commencer chez Toshiba pour démêler l’écheveau des responsabilités. Sans attendre, le PDG du groupe, Hisao Tanaka, a été contraint à la démission en juillet avec ses deux prédécesseurs, encore conseiller et administrateur, et sept dirigeants.Lire aussi :Les têtes tombent chez Toshiba sur fond de manipulation des comptesCe que l’on sait depuis le lundi 7 septembre, c’est l’ampleur du problème. De 2009 à 2014, le résultat net de ce conglomérat présent dans les centrales nucléaires, les semi-conducteurs, les téléviseurs, les ascenseurs ou encore les PC, a été gonflé de 155,2 milliards de yens (1,2 milliard d’euros). Pendant six ans, environ 30 % des bénéfices étaient fictifs.L’explication est finalement toute simple : trop de pression sur les dirigeants intermédiaires pour honorer des objectifs irréalistes, et une culture maison où il vaut mieux ne pas poser de questions dérangeantes à son supérieur. Des managers courtisans qui cachent les mauvaises nouvelles de peur d’être sanctionnés et taisent leurs désaccords avec leur patron pour ne pas rater une promotion, c’est la menace permanente contre laquelle les entreprises du monde entier devraient se prémunir.Hallucinant décompteLes magouilles comptables sont finalement la moins pire des conséquences de ce mode de fonctionnement, mais ce sont les seules qui peuvent se mesurer aisément. Il est plus compliqué de faire l’autopsie de mauvais choix stratégiques, d’erreurs d’investissements ou d’opportunités manquées. C’est pourtant de la pérennité de l’entreprise qu’il s’agit.N’injurions pas l’avenir, il n’est pas impossible que l’hallucinant décompte se poursuive chez Toshiba. Pour l’arrêté des comptes de son exercice 2014-2015 clos le 31 mars, le groupe, qui était censé les publier avant fin mai, a obtenu des autorités boursières une dérogation jusqu’au 31 août. In extremis, un délai de grâce supplémentaire de huit jours a été demandé afin d’y voir plus clair après la découverte « de nouvelles erreurs » dans les chiffres de Westinghouse, le spécialiste américain des centrales nucléaires, propriété de Toshiba.Le groupe, qui pèse 50 milliards d’euros de chiffre d’affaires (+ 2,6 % en un an), termine son dernier exercice sur une perte de 283 millions d’euros, bien éloignée des 900 millions de profits qui avaient été officiellement prévus.Une réforme de la gouvernance est engagée par le nouveau président de Toshiba. Mais c’est surtout le devenir stratégique de ce groupe fourre-tout qui est désormais posé.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicole Vulser C’est le groupe hôtellier chinois Chongqing Tianci Hot-Spring Group qui a été désigné, lundi 7 septembre, pour la reprise du fabricant de collants Gerbe, basé à Saint-Vallier (Saône-et-Loire), par le tribunal de commerce de Chalon-sur-Saône.L’entreprise en difficulté avait été mise en redressement judiciaire mi-juillet. Le groupe chinois, récent propriétaire en France du château d’Esclimont (Eure-et-Loir), a proposé de de conserver 42 des 62 salariés. Il compte maintenir l’outil industriel à Saint-Vallier pour continuer à produire dans l’Hexagone et repositionner la marque Gerbe sur le très haut de gamme avec des investissements importants, notamment en marketing et communication en Chine.L’occasion d’intégrer le marché chinois« Ce groupe souhaite développer une gamme de luxe et créer de nouveaux produits comme des maillots de bain et ils veulent du “made in France” », a déclaré à l’AFP le représentant CFTC des salariés de Gerbe, Mario Barbosa, en précisant que la société chinoise prévoyait d’investir 3 millions d’euros en trois ans sur le site de Saint-Vallier.« Regrettant qu’une société française n’ait pas racheté Gerbe », M. Barbosa a cependant estimé le projet chinois « très intéressant ». « Cela nous offre la possibilité de rentrer dans le marché chinois car ce groupe détient plus de 80 boutiques en Chine, où ont été vendus plus de 250 000 maillots de bain », a-t-il ajouté.La société française Tricotage des Vosges, connue pour ses chaussettes Bleu Forêt avait étudié cette reprise et avait, selon son PDG, Jacques Marie, déposé une offre qui a achoppé. « Je ne voulais pas reprendre le bail des murs de l’usine, qui s’élevait à 240 000 euros par an auxquels s’ajoutaient 70 000 euros de charges. Cela revenait à ajouter 1,20 euros à chaque collant fabriqué dans l’usine. Pour moi, ce n’était pas conciliable avec une reprise industrielle qui permette de produire à un prix correct en France. Donc mon offre est devenue irrecevable par le tribunal », a-t-il expliqué. Fair play, il souhaite que l’opulence du groupe chinois permette de donner de vraies possibilités de relance à Gerbe.Des hauts et des basFondée en 1904 par Stéphane Gerbe et spécialisée dans le haut de gamme, la manufacture de Saint-Vallier a connu des hauts et des bas. En 2003, elle avait été rachetée par la société Rhovyl, basée à Tronville-en-Barrois (Meuse), spécialisée dans les fibres synthétiques, entraînant le départ de 31 personnes sur les 229 employés que comptait alors Gerbe. En 1995, l’effectif du groupe textile s’élevait à environ 530 personnes.Les fabricants de collants en France ont subi de plein fouet des délocalisations en série vers des pays où la main d’œuvre est meilleur marché. Ce qui a entraîné, comme dans la lingerie, des suppressions massives d’emplois. En avril, Dim – racheté à l’automne 2014 par le groupe américain Hanesbrands – avait ainsi annoncé la suppression de 165 postes à Autun (Saône-et-Loire), le berceau de la marque. La PME Perrin (Montceau), qui s’est distingué avec la marque Berthe aux Grands Pieds a également souffert d’ « un hiver trop doux, et avec la crise, les clients ne se jettent pas sur le “made in France” ».Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard Le « modèle » Nespresso continue à inspirer l’industrie agroalimentaire. À l’exemple d’Unilever, qui souhaiterait bien réitérer le succès de son grand concurrent suisse Nestlé, non pas dans le café mais dans le thé. Objectif : faire monter en gamme une de ses marques phares, Lipton. Le groupe anglo-néerlandais débute ainsi la commercialisation en France d’une machine à thé, accompagnée de ses dosettes, sous le label T.O by Lipton.Au printemps, Unilever avait déjà prouvé tout l’intérêt qu’il portait à Nespresso. Au point de présenter une gamme de dosettes de thé et d’infusions compatibles avec les machines de l’entreprise suisse déjà installées dans les foyers français. Ces capsules à la marque Lipton devraient être commercialisées en grande distribution dès septembre.Le groupe anglo-néerlandais va un pas plus loin avec la conception de sa propre machine de thé, fruit d’une collaboration avec les sociétés Krups, Brita et Bodum. Il crée une nouvelle marque à cette occasion, déclinaison de Lipton. Les capsules spécifiques à cette machine seront, elles, vendues uniquement sur Internet. Le prix est de 3,90 euros la boîte de dix, soit un positionnement, là encore, très inspiré par Nespresso. Mais c’est aussi trois fois le prix d’un sachet de thé standard…Cet exemple le prouve. Les groupes agroalimentaires, comme Nestlé ou Unilever, veulent monter en gamme pour bénéficier de prix plus élevés et donc de marges plus lucratives. Une tendance d’autant plus urgente que la pression sur les prix est forte en cette période où l’économie reste tendue. Dans ce contexte, la croissance du chiffre d’affaires et des marges des géants de la grande consommation a fortement ralenti.Stagnation des ventesUnilever a déjà dans son portefeuille une marque qui dénote par sa forte valorisation : Maille. Héritée suite à des rachats successifs, cette marque française de moutardes et autres condiments, a, à l’instar de Nespresso, opté pour les codes du luxe. Dans sa boutique de la Madeleine, les touristes se pressent pour ramener pots de moutarde au Chablis et brisures de truffes noires ou vinaigre au vin de Sauterne.Un nouveau magasin va ouvrir cet automne à Bordeaux, après ceux du Carroussel du Louvre, de Londres et de New York. Mais les produits Maille, sont, eux, contrairement à Nespresso, vendus également en grande distribution.Le marché du thé a cette caractéristique d’être stratégique pour Unilever, qui estime en être le leader mondial. Ce n’est pas le cas pour Nestlé, qui a toutefois lancé, il y a près de cinq ans, une machine à dosettes de thé, baptisée Special-T.En France, les ventes de thé, dominées en grande distribution par Lipton et Twinings, stagnent. Mais les amateurs sont de plus en plus nombreux à préférer des thés plus haut de gamme. Cette tendance profite aux enseignes spécialisées, comme Mariage Frères, le Palais des Thés, Dammann Frères ou Kusmi TeaÀ noter également, l’arrivée d’une nouvelle marque sur le marché français décidément très animé : en l’occurrence 1336, fabriquée par la coopérative SCOP-TI, créée par d’ex-salariés de Fralib, ex filiale de... Unilever.Lire aussi :A Gémenos, les ex-Fralib repassent à l’heure du théLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Albert (Londres, correspondance) Alors que les retards et les dépassements budgétaires s’accumulent sur le chantier de Flamanville, en France, une autre centrale EPR construite par EDF rencontre de sérieuses difficultés. Le projet d’Hinkley Point C, dans l’ouest de l’Angleterre, multiplie lui aussi les ajournements. La décision officielle d’investir est sans cesse repoussée, le projet butant sur son financement.Jeudi 3 septembre, Jean-Bernard Levy, le PDG d’EDF a, presque par inadvertance, confirmé l’évidence lors d’une conférence de presse consacrée à Flamanville : la mise en service d’Hinkley Point, annoncée il y a deux ans pour 2023, ne sera pas tenue. Le retard est considérable : la première date envisagée, au tout début du projet, il y a six ans, était fin 2017.Retards en série depuis une décennieCet aveu n’est pas une surprise. La date de 2023 avait été annoncée il y a deux ans, quand EDF espérait boucler le financement des deux EPR d’Hinkley C courant 2014. Cela n’a pas été le cas. Avec un chantier qui doit durer neuf ans environ, la date de mise en service est nécessairement repoussée.Depuis une décennie, chacune des étapes de cet énorme dossier aura pris plus longtemps que prévu. L’acquisition en 2008 par EDF de British Energy, la société du nucléaire civil britannique, s’était avérée plus compliquée que prévu. Le feu vert des autorités nucléaires britanniques avait ensuite traîné. La catastrophe de Fukushima au Japon a très fortement contribué au renforcement des mesures de sûreté exigées.Mais, surtout, les négociations avec le gouvernement britannique ont été extrêmement complexes. Ce n’est finalement qu’en octobre 2013, avec des années de retard, que celui-ci avait accepté d’accorder un prix fixe garanti à l’électricité nucléaire : 92,5 livres (126 euros) par mégawattheure pour trente-cinq ans, le double du prix actuel. À l’époque, EDF avait débouché le champagne et avait déclaré espérer conclure le dossier de financement dans la foulée. « Courant 2014 », avait annoncé l’entreprise. Puis « au premier trimestre 2015 ».L’accord avec les Chinois toujours en suspensSix mois après cette dernière date butoir, la signature n’a toujours pas eu lieu. Les négociations butent sur l’accord avec les partenaires chinois. China General Nuclear Power Group (CGN) et China National Nuclear Corporation (CNN) doivent prendre entre 30 % et 40 % de participation dans le projet. Mais il se murmure qu’ils seraient très gourmands, notamment en matière de transfert de technologie.Cette version est rejetée par EDF, qui estime que le partenariat entre les groupes se fait désormais d’égal à égal. La Chine construit actuellement une centrale nucléaire par an et deux EPR y sont en cours de construction. Les compétences technologiques de l’empire du Milieu sont très avancées et n’ont rien à voir ce qui prévalait dans les années 1990, quand les premiers accords pionniers sur le nucléaire y étaient signés.Interrogations sur le coûtLe prix des deux centrales qu’EDF veut construire à Hinkley est également sujet à controverse. L’électricien français parlait, en 2013, de 12 milliards de livres (16 milliards d’euros). Quand elle a donné, en 2014, son feu vert au projet, la Commission européenne, pour sa part, évoquait 24,5 milliards de livres (33 milliards d’euros).Les deux factures ne sont certes pas directement comparables : le prix d’EDF est en monnaie constante de 2012, celui de la Commission en monnaie courante, et les scénarios ne sont pas les mêmes. Mais elles viennent rappeler l’incertitude qui règne sur la question.Lire aussi :Les menaces de plaintes se multiplient contre l’EPR d’EDF au Royaume-UniEDF assure que le dossier reste sur les rails. L’électricien français affirme que les négociations avec les Chinois avancent. Amber Rudd, la ministre britannique de l’énergie, avait affirmé en juillet qu’elle espérait voir un accord conclu d’ici à la fin de l’année. Certains articles de presse britannique spéculent même sur une signature finale lors de la visite du président chinois Xi Jinping au Royaume-Uni mi-octobre. Mais, dans ce dossier, les dates butoirs ont une fâcheuse tendance à être repoussées.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicole Vulser Il n’y aura donc qu’un seul patron dans le futur site de produits de luxe en ligne qui sera issu de la fusion entre les deux plus importants acteurs mondiaux du secteur, Net-A-Porter, filiale du groupe suisse Richemont, et l’italien Yoox. Natalie Massenet, la fondatrice de Net-à-Porter, à qui devait revenir la présidence exécutive du nouvel ensemble -Yoox Net-A-Porter-, a tiré sa révérence et officialisé sa démission jeudi 3 septembre.C’est donc Federico Marchetti, le fondateur de Yoox qui prendra seul les rênes du groupe. La presse italienne a souligné que cette décision avait été favorablement accueillie par le marché car elle éloigne de fait les risques de friction entre deux dirigeants à très forte personnalité.Mme Massenet, qui risquait d’être marginalisée, ne sera pas non plus membre du conseil d’administration du nouveau groupe. Elle part officiellement pour explorer « de nouvelles idées et opportunités ». En vendant ses actions, elle empochera tout de même 100 millions de livres (137 millions d’euros) a calculé l’agence Bloomberg. L’un des points de divergence, si elle était restée, aurait pu être la valorisation de Net-A-Porter : un arbitre indépendant avait estimé celle-ci le mois dernier à 1,5 milliard de livres, alors que Richemont avait accepté un niveau beaucoup plus bas - 950 millions de livres - pour boucler la fusion avec Yoox en mars.La femme d’affaires s’est félicitée de quitter Net-A-Porter « plus gros, plus fort et superbement positionné pour l’avenir ». « Ma conduite entrepreneuriale est aussi forte aujourd’hui qu’elle l’a toujours été et ma passion pour l’innovation continuera à être mon plus grand guide dans les affaires », a commenté celle qui avait, comme le patron de Yoox, créé son entreprise voici quinze ans.Augmentation de capitalPour faire face au renforcement de la concurrence dans les ventes de produits de luxe en ligne, Yoox et Net-à-Porter avaient annoncé leurs noces en mars, après avoir en vain tenté une première union en 2013. La fusion doit être effective fin septembre. Yoox doit acquérir 50 % de Net-A-Porter, détenu depuis cinq ans par la maison mère de Cartier et de Chloé. De son côté Richemont conservera 50 % de Yoox Net-A-Porter tout en empochant 317 millions d’euros. Coté en Bourse, Yoox est devenu rentable le premier en sortant du rouge en 2013 avec un bénéfice de 12,3 millions d’euros. Net-A-Porter a en revanche encore pesé à hauteur de 205 millions dans les comptes 2014/2015 de Richemont.Si le groupe suisse a promis de faire partie de la prochaine augmentation de capital de 200 millions d’euros du nouvel ensemble, son PDG Johann Rupert a déjà fait un appel du pied à tous ses confrères mi-juin pour proposer aussi bien à LVMH qu’à Kering -qui a déjà signé un accord de coentreprise avec Yoox- de rentrer dans le capital Yoox Net-A-Porter. Aucun n’a répondu favorablement pour placer un centime dans cet ensemble qui devrait peser 1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Pas plus que Armani, Burberry ou Moncler, les autres éventuels groupes visés par le patron de Richemont qui espère toujours fédérer ses confrères dans une méga alliance.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.09.2015 à 11h56 | Audrey Tonnelier C’était son anniversaire, mais le ton n’était guère à la fête. Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), qui célébrait ses 68 ans ce jour-là, a fait état, jeudi 3 septembre, de perspectives peu encourageantes pour la zone euro. « De nouveaux risques pesant sur les perspectives de croissance comme d’inflation sont apparus récemment », a indiqué le Dottore italien, lors de la conférence de presse qui clôt la traditionnelle réunion des gouverneurs de la BCE. Manière d’acter qu’après un été chahuté sur les marchés, la période d’euphorie du début d’année semble bel et bien terminée.Le brutal ralentissement de l’économie chinoise, et ses conséquences sur les Bourses mondiales et les économies émergentes, ont changé la donne. Le coup de frein constaté dans l’empire du Milieu se propage en effet par deux canaux, selon la BCE : d’une part, en pesant sur les exportations des autres pays, d’autre part, en affectant « la confiance » sur les marchés financiers. Pour des investisseurs déjà rendus nerveux par la perspective de relèvement des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale), ce cocktail a eu un effet dévastateur. En juillet-août, le CAC 40 a ainsi perdu plus de 4 %, tandis que le Dax allemand chutait de plus de 8 %.Lire aussi :Chine : derrière le plongeon des marchés, la crise de l’économie réelleFace à ces soubresauts, l’institut monétaire table désormais sur une croissance en zone euro de 1,4 % cette année (contre 1,5 % précédemment), de 1,7 % en 2016 (contre 1,9 %) et de 1,8 % en 2017 (contre 2 %). Quant à l’inflation, elle devrait atteindre 0,1 % en 2015, 1,1 % en 2016 et 1,7 % en 2017, contre + 0,3 %, + 1,5 % et + 1,8 % respectivement jusqu’à présent, a précisé M. Draghi. La BCE envisage même un recul passager des prix « dans les prochains mois ». En cause cette fois, la faiblesse des cours du pétrole, qui tire la moyenne des prix vers le bas.Tableau préoccupantFace à ce tableau préoccupant, M. Draghi a toutefois fait preuve de volontarisme. D’abord, en rappelant que son méga-programme de rachat de dettes (« quantitative easing » ou « QE », assouplissement quantitatif) destiné à soutenir l’économie et à ranimer l’inflation en zone euro, pourrait être prolongé au-delà de sa première échéance, en septembre 2016. Lancé en mars, le QE a ouvert en grand le robinet à liquidités, puisqu’il consiste, pour la BCE, à racheter quelque 60 milliards d’euros d’actifs chaque mois sur les marchés. Ensuite, M. Draghi a souligné qu’il pourrait modifier la taille ou la composition de ce programme. « Il n’y a pas de limites particulières aux possibilités qu’a la BCE de passer à une vitesse supérieure en matière de politique monétaire », à part celles de son mandat, qui lui interdit notamment de financer directement les Etats, a martelé le charismatique Florentin.M. Draghi a toutefois pris soin de souligner que le conseil des gouverneurs n’a pas discuté cette semaine d’élargissement du « QE », se contentant d’une mesure technique : la BCE pourra acquérir jusqu’à 33 % d’une émission de titres, contre 25 % auparavant. Mais « la volonté d’agir, l’état de préparation pour agir et la capacité à agir » sont là, a-t-il assuré, volontaire.Prélude à un second « QE »Les investisseurs financiers, pour qui le ton du discours d’un banquier central compte au moins autant – sinon plus ! – que les mesures qu’il annonce, ont reçu le message cinq sur cinq. Jeudi soir, la plupart des Bourses du Vieux Continent grimpaient de plus de 2 %, avant de céder de nouveau un peu de terrain, vendredi 4 septembre au matin.Les rendements des emprunts d’Etats, qui évoluent à l’inverse de la demande, ont nettement reculé dans la foulée. Quant à l’euro, il a touché, jeudi soir, un creux de deux semaines face au dollar, revenant tout près de 1,11 dollar pour un euro.« Les marchés ont surtout salué l’engagement et la capacité à agir de la BCE, en cas de nécessité », confirment les analystes d’Aurel BGC. Pour certains, ces propos constituent rien de moins que le prélude à un second « QE », à même de soutenir des marchés chancelants.« Les propos de la BCE sont une bonne nouvelle, car cela accroît la visibilité sur la politique monétaire, qui devrait assurer des taux d’intérêt bas pendant une période encore longue. Mais d’un autre côté, cela signifie que l’économie européenne a toujours besoin d’une béquille monétaire pour faire face à ses problèmes de croissance, qui apparaissent de plus en plus structurels, et non plus seulement conjoncturels », tempère Sylvain Goyon, responsable de la stratégie actions chez Natixis Global Research. Dans ce contexte, l’avenir dira si les propos de M. Draghi relèvent de la reprise en main… ou de la fuite en avant.Lire aussi :« Super Mario » n’est pas un dieuAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.09.2015 à 10h41 • Mis à jour le04.09.2015 à 11h48 | Isabelle Chaperon Les ministres des finances des pays du G20 et les banquiers centraux de ces états les « plus puissants » de la planète se réunissent vendredi 4 et samedi 5 septembre en Turquie. Au menu de ce rendez-vous figurent notamment les banques. Avec une question centrale : faut-il encore durcir les exigences dites « prudentielles » - montant de capital à afficher, ampleur des liquidités à détenir - imposées aux établissements bancaires pour renforcer leur sécurité ?L’enjeu des négociations au G20 porte sur l’ampleur du calibrage d’un nouveau ratio de sécurité (« TLAC ») imposé aux banques sur lequel travaille le Conseil de stabilité financière, créé lors du G20 de Londres, en 2009. La mise en œuvre de ce ratio aura pour conséquence d’obliger les banques à lever des sommes colossales sur les marchés sous forme de quasi-fonds propres.De son côté, le Comité de Bâle – le régulateur international des banques – veut forger, d’ici à la fin 2015, de nouvelles mesures, qui se traduiront, elles aussi, par des besoins supplémentaires de capital pour les établissements financiers. Au total, un nouveau « serrage de vis » qui ne fait pas l’unanimité.Qu’est-ce qui a été fait en matière d’encadrement depuis la crise ?Depuis 2008, les gouvernements et les régulateurs ont avancé sans états d’âme et n’ont eu de cesse que d’empêcher les banques de prendre les risques excessifs ayant débouché sur la crise financière. Avec l’idée qu’éradiquer les crises paraissant une gageure, mieux valait obliger les BNP Paribas ou Deutsche Bank à détenir plus de capital pour amortir les chocs éventuels.C’est la philosophie de « Bâle 3 », la réforme prudentielle mise en œuvre par le Comité de Bâle, et appliquée depuis le 1er janvier 2014 par l’Europe. À titre d’exemple, les capitaux de BNP Paribas, la première banque française, ont quasi doublé entre 2007 et 2014.Les contraintes réglementaires ont-elles eu un impact sur l’activité des banques ?À de nombreuses reprises, les dirigeants bancaires ont tiré le signal d’alarme sur le fait que plus dures seraient les exigences en capital, moins ils seraient capables de fournir du crédit.Mais « aujourd’hui, contrairement aux craintes affichées des banques, ces règles [« Bâle 3 »] ne pèsent pas sur le crédit et la croissance, notamment en raison des effets favorables de la politique monétaire », assure François Villeroy de Galhau, dans son rapport sur le financement de l’investissement des entreprises, remis le 26 août au premier ministre.Lire aussi :En 2014, l’accès des entreprises au crédit s’est amélioré« Pour l’avenir, le sujet est plus complexe. », reconnaît toutefois M. Villeroy de Galhau. Car que se passera-t-il lorsque les banques centrales fermeront le robinet de l’assouplissement monétaire ?Les investisseurs, toutefois, comme Blackrock, le premier gestionnaire d’actifs dans le monde, ont tiré la sonnette d’alarme sur le risque d’une crise de liquidité sur les marchés.Les politiques monétaires accommodantes ont beau avoir provoqué un afflux d’argent, les intermédiaires financiers ayant, fortement réduit leurs portefeuilles de trading sous la pression des réglementations, la rencontre des acheteurs et des vendeurs s’opère plus difficilement.À titre d’exemple, selon le cabinet PwC, qui a analysé l’évolution de la liquidité des marchés à la demande du GFMA et de l’IIF (Institute for International Finance, l’autre grand lobby des banques), les échanges sur les obligations des entreprises européennes ont ainsi diminué jusqu’à 45 % entre 2010 et 2015.Cet assèchement de la liquidité a, selon les spécialistes, amplifié la volatilité sur les marchés, hantise de la plupart des opérateurs - dont a témoigné la violence des secousses sur les Bourses mondiales, fin août, pour cause d’inquiétudes autour de la Chine.Pourquoi faut-il aller plus loin en matière de sécurisation ?Les régulateurs ont toujours peur de voir les banques se glisser entre les mailles du filet réglementaire. Il existe deux écoles en matière de régulation. La première - la méthode standardisée - consiste à exiger des banques le même montant de capital quelle que soit la nature du risque. Mais c’est mettre sur le même plan un crédit consenti à un joueur de casino à Macau et un autre à l’Etat français.S’est développée dès lors une approche plus fine permettant de faire varier les exigences en fonction de la nature des activités. Et ce faisant, les régulateurs ont validé les modèles qui permettent aux banques en interne de mesurer ces risques. Un peu comme un médecin qui laisse le patient prendre sa température.Des études ont toutefois montré que, pour un même portefeuille d’activités, les banques avaient tendance à mettre de côté des montants de fonds propres très disparates. D’où la volonté des régulateurs de remettre une couche de calculs standardisés.Comment les banques réagissent-elles à l’imminence d’une nouvelle régulation ? Les banquiers ont déjà baptisé « Bâle 4 » les nouvelles mesures sur lesquelles travaillent les sages du Comité de Bâle, signe que la portée de ces dernières devrait être importante.Et ils mettent en garde : « Nous devons faire une pause, prendre en compte ce qui a été fait et, surtout, s’assurer que nous trouvons le bon calibrage des mesures qui seront soumises et approuvées au G20 en novembre », a enjoint, jeudi 3 septembre, Samir Assaf, le responsable mondial de la banque de financement et de marchés du britannique HSBC, qui préside aussi la Global financial market association (GFMA), le lobby mondial des banques.Son argument ? Ce n’est pas le moment de graver dans le marbre de nouvelles contraintes alors que l’on ne mesure pas encore les conséquences des deux principaux déterminants de la croissance mondiale pour les prochaines années, à savoir d’un côté le ralentissement de l’économie chinoise et, de l’autre, la normalisation de la politique monétaire américaine.« Les impacts les plus évidents de ces deux changements, seront une croissance globale plus faible, des financements moins bon marché et une liquidité réduite », prévient M. Assaf. Sous-entendu, les banques seront utiles pour mettre de l’huile dans les rouages.Alors faut-il croire les banquiers quand ils jouent les Cassandre ? Ce n’est pas le réflexe des politiques.Les états du G20 ont-ils une approche identique du sujet ? Non. On assiste à une opposition entre les États-Unis et l’Europe. Les Américains, très influents au Comité de Bâle, donnent clairement le ton en matière de régulation. Et, en, l’occurrence, ils militent pour que le nouveau ratio de sécurité (« TLAC ») imposé aux banques soit très exigeant.Lire aussi :Les Etats-Unis durcissent à nouveau leurs règles bancairesOr, l’impact de ces mesures n’a rien à voir de part et d’autre de l’Europe. Les banques assurant 25 % des financements aux États-Unis contre 75 % en Europe, l’économie européenne s’avère trois fois plus vulnérable à toute réforme bancaire.« C’est un problème quand les Américains décident de règles qui ne sont pas dans l’intérêt de nos économies », relève, à ce propos, Pervenche Berès, la députée européenne PS. « L’Europe doit trouver les outils adaptés à son modèle de financement », avance-t-elle.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard GVC a gagné la partie. Au terme d’une impressionnante bataille de quatre mois à la Bourse de Londres, ce poids moyen anglo-saxon des paris et des jeux en ligne a réussi à mettre la main sur son grand concurrent Bwin party digital entertainment pour environ 1,1 milliard de livres, soit 1,5 milliard d’euros.L’opération, amicale, a été officialisée vendredi 4 septembre par Bwin, l’une des principales entreprises britanniques de jeux en ligne, installée à Gibraltar et connue en France par ses sites de paris sportifs (bwin.fr) et de poker (partypoker.fr). Elle confirme la concentration en cours parmi les bookmakers et les spécialistes des jeux en ligne en Grande-Bretagne.Bwin avait lui-même lancé les grandes manœuvres en novembre 2014, en se mettant officiellement en vente. Ces derniers mois, deux groupes se sont disputé l’affaire avec férocité.Face à GVC Holdings, un petit groupe dont le siège se trouve sur l’île de Man, un autre opérateur anglo-saxon du secteur, 888, a fait monter les enchères. Il a bien failli l’emporter en juillet, lorsque Bwin a retenu son offre de préférence à celle de GVC, associé au puissant groupe canadien Amaya.Mais GVC n’a pas jeté l’éponge. Le groupe a dénoué son alliance avec Amaya, qui posait problème, et proposé une nouvelle offre, plus avantageuse, financée en partie par le fonds Cerberus. Malgré une tentative de dernière minute de 888, c’est la proposition de GVC qui a finalement été choisie.Elle valorise Bwin à 129,64 pence par action, soit 45 % de plus que le cours atteint à la mi-mai, lorsque le groupe a annoncé avoir reçu des offres d’achat. Les actionnaires de Bwin ne recevront toutefois pas l’intégralité de ce jackpot en cash : une grande partie du prix sera payée en actions.Au bout du compte, les actionnaires actuels de Bwin devraient ainsi détenir 66,6 % du capital du nouvel ensemble, Bwin étant aujourd’hui nettement plus grand que GVC.Nouvelles règles fiscalesPour justifier l’opération, les deux groupes insistent sur les économies d’échelle et les synergies diverses que permettra le rapprochement. De quoi mieux tenir dans un marché en croissance, mais soumis à une « concurrence de plus en plus vive » et à un encadrement de plus en plus strict de la part des autorités.Depuis le 1er janvier, tous les opérateurs présents au Royaume-Uni doivent en particulier verser au fisc 15 % de leur chiffre d’affaires, alors qu’ils pouvaient auparavant en être exonérés si leur siège se trouvait à l’étranger.Ces derniers mois, plusieurs autres fusions ont d’ailleurs marqué le secteur. Le 26 août, l’anglais Betfair et l’irlandais Paddy Power ont dévoilé un accord de principe pour se rapprocher. Leur mariage devrait donner naissance à l’un des plus leaders mondiaux des paris et des jeux en ligne, avec un chiffre d’affaires de plus de 1,1 milliard de livres. Fin juillet, les bookmakers Ladbrokes et Coral ont également annoncé leur fusion.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger « Trois milliards d’euros en trois ans investis dans l’agriculture et l’élevage français », a annoncé Manuel Valls, jeudi 3 septembre. Trois milliards ? Bigre, une somme rondelette, difficile à assumer pour les finances publiques, alors que le gouvernement peine à trouver la martingale pour boucler son budget. En réalité, le coût budgétaire ne sera pas aussi élevé qu’il y paraît, sans être pour autant négligeable.Lire aussi :Comprendre la crise des éleveursTout d’abord, le soutien au plan d’investissement pour la modernisation des exploitations agricoles – annoncé en 2013 – va être porté de 260 à 350 millions d’euros. Soit 90 millions par an – supportés à parts égales par l’Etat, les régions et l’Europe – sur trois ans. Pour le budget de l’Etat, cela signifie une rallonge de 30 millions d’euros pour le ministère de l’agriculture dans le projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2015 et de 30 millions d’euros dans les projets de lois de finances pour 2016 et 2017.Deuxième volet, les crédits d’urgence pour la prise en charge des intérêts d’emprunt et l’allégement des charges sociales annoncés le 22 juillet vont être portés de 100 à 150 millions d’euros, somme qui, elle aussi, va devoir être inscrite dans le PLFR de fin d’année. En outre, une dotation supplémentaire au fond d’allégement des charges sociales va être débloquée pour un montant de 35 millions d’euros.Cotisations sociales sur le régime des indépendantsEnfin, les agriculteurs des petites et moyennes exploitations vont pouvoir bénéficier d’un alignement des cotisations sociales sur le régime des indépendants adopté dans le cadre du « pacte de responsabilité ». Pour eux, la cotisation d’assurance maladie passera de 833 à 457 euros ; cela représente un coût de 50 millions d’euros. L’augmentation des subventions pour la modernisation de l’abattage-découpe, quant à elle, devrait être prise sur le programme d’investissements d’avenir et n’aura pas d’incidence budgétaire pour l’Etat.Le coût budgétaire réel des annonces du premier ministre s’élève en définitive à 380 millions d’euros sur trois ans, dont 265 millions qui vont devoir être inscrits dès cette année en PLFR et 80 millions qui pèseront sur le budget 2016.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) L’ex-premier ministre grec, Alexis Tsipras, avait tendu une perche aux parlementaires européens : il serait souhaitable qu’ils soient davantage impliqués dans la « troïka » des créanciers de la Grèce (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne), leur avait-il signifié, dans un courrier, adressé le 19 août, au président du Parlement, Martin Schulz. Les eurodéputés pourraient, suggérait-il, exercer une forme de contrôle sur cette instance, très souvent critiquée ces derniers mois pour son manque de transparence et son supposé dogmatisme pro-austérité.Jeudi 3 septembre, les chefs des principaux chefs de partis politiques de l’hémicycle européen ont décidé de se saisir de cet appel. « Il a été convenu de mandater M. Schulz pour discuter avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, sur les modalités d’insertion du Parlement dans les mécanismes de contrôle de la “troïka” », selon une source au Parlement.Des propositions pourraient intervenir dès mercredi 9 septembre, quand M. Juncker prononcera son discours de rentrée (sur « l’Etat de l’Union »), à Strasbourg.Lire aussi :Grèce : et si la « troïka » cédait la place à un « quintet » ?L’ex-premier ministre luxembourgeois, qui s’est beaucoup impliqué dans la résolution de la crise grecque, avait de fait lui-même suggéré, dès juillet 2014, lors de son élection à la tête de la Commission, qu’il faudrait aménager la « troïka ». « La “troïka” est, selon moi, un instrument qui doit être repensé. Le Parlement a souligné, dans ses rapports à ce sujet, que, telle qu’elle fonctionne actuellement, la “troïka” présente un déficit démocratique. Elle manque de légitimité démocratique ; il lui manque une dimension parlementaire », a-t-il encore déclaré le 15 juillet. « Il faut repenser cette “troïka”, la rendre plus démocratique, plus parlementaire et plus politique. C’est ce que nous allons faire. »« Respecter la séparation des pouvoirs »Cependant, il n’est pas question que des eurodéputés soient directement intégrés dans les équipes de la « troïka », qu’ils aillent à Athènes négocier avec le gouvernement et l’administration grecs l’avancée des réformes exigées en échange des plans d’aide européens (le troisième plan d’aide en date, de 86 milliards d’euros, a été validé mi-août). C’est ce qu’avait clairement signifié la Commission, il y a quelques jours.Cette option semble en l’occurrence aussi largement rejetée au Parlement. « Ce n’est effectivement pas une bonne idée, il faut respecter la séparation des pouvoirs exécutifs et législatifs », note l’eurodéputé belge Philippe Lamberts, un des chefs de file du groupe des Verts.Dès lors, quelle forme le contrôle parlementaire sur la « tutelle » grecque pourra t-il prendre ? Les chefs des partis politiques de Strasbourg auraient exclu, jeudi, qu’un organe spécifique de l’hémicycle (une commission spéciale, par exemple) soit consacré à la Grèce. « On devrait utiliser les outils déjà existants, notamment l’article 7 du two pack », suggère une source parlementaire.Le « two pack » est une procédure très complexe de surveillance budgétaire des Etats membres, mise en place en 2013 pour tenter de prévenir de nouvelles crises financières et qui, de fait, prévoit la possibilité pour le Parlement d’être tenu au courant de la procédure de contrôle des budgets des pays européens par la commission.L’implication du Parlement dans la « troïka » devrait probablement prendre la forme d’un nombre plus grand d’auditions des membres de cette dernière par les eurodéputés.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.09.2015 à 17h21 • Mis à jour le03.09.2015 à 18h26 | Jean-Michel Bezat L’opération « transparence » sur l’EPR de Flamanville (Manche), menée jeudi 3 septembre par le PDG d’EDF, n’a pas levé toutes les zones d’ombre sur l’avenir de ce projet pharaonique. Jean-Bernard Lévy, PDG de l’électricien, a certes reconnu que le réacteur de troisième génération (1 650 MW) ne démarrerait pas avant le quatrième trimestre 2018, avec sept ans de retard sur le calendrier initial, et qu’il ne coûterait pas 3 milliards d’euros mais 10,5 milliards. Mais plusieurs questions ou incertitudes demeurent.Quel sera le prix du mégawattheure produit ?M. Lévy s’est refusé à avancer un chiffre pour des raisons commerciales. Et aussi, a-t-il expliqué, en raison de l’incertitude sur de nombreux paramètres (coût du combustible et d’exploitation sur au moins soixante ans…). Mais compte tenu de son prix de revient, l’EPR de Flamanville devrait produire un MWh supérieur à 100 euros (contre environ 45 euros pour le parc actuel). Au Royaume-Uni, où la décision d’investir dans deux EPR à Hinkley Point serait en voie de finalisation, EDF a obtenu du gouvernement un prix garanti de 92,7 libres (117 euros) par MWh produit pendant 35 ans. « En fait d’« opération vérité », EDF ne donne aucune garantie sur le nouveau délai annoncé pour 2018, estime Cyrille Cormier, chargé de campagne énergie chez Greenpeace. Et même si l’EPR était mis en service fin 2018, le coût de production de l’électricité du réacteur serait près de 40 % plus cher que celui des parcs éoliens et des grandes centrales solaires à la même époque. ».Les défauts sur la cuve et les soupapes de sécurité peuvent-ils tuer l’EPR de Flamanville ? EDF affirme qu’il a déjà réparé plusieurs soudures défectueuses sur le circuit primaire. Il est aussi en passe de régler la question des soupapes de sécurité permettant d’éviter la surpression dans le circuit vapeur du bâtiment réacteur, soulevée en juin par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Les anomalies détectées « provenaient des conditions de réalisation des essais et non des soupapes elles-mêmes », a indiqué Xavier Ursat, le directeur exécutif de l’ingénierie et des nouveaux projets nucléaire, qui a annoncé de nouveaux tests.Restent les défauts de l’acier de la cuve, où se produit la réaction nucléaire. Areva a détecté en 2014 une concentration excessive de carbone sur le couvercle et le fond, une anomalie qualifiée de « très sérieuse » par le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Pierre-Franck Chevet. Areva devait communiquer les résultats des nouveaux tests « à l’automne ». Ce sera finalement « dans le courant du premier semestre 2016 », a corrigé M. Ursat. Mais les premiers essais sont, selon lui, positifs. « Nous avons déjà assez d’éléments pour être confiants », a-t-il assuré, ce qui laisse augurer d’un feu vert de l’ASN.Un changement de la cuve forgée au Creusot (Saône-et-Loire) - déjà installée au cœur du bâtiment réacteur – est possible. Elle allongerait les délais de très longs mois et coûterait des centaines de millions d’euros. Un tel remplacement « ne fait pas partie des hypothèses sur lesquelles on travaille », indique Thomas Piquemal, le directeur financier d’EDF. Pour lui, ce report du démarrage en 2018 ne remet pas en cause les objectifs financiers, qui prévoient en particulier le retour à un flux de trésorerie positif en 2018.Quand fermera-t-on Fessenheim ou une autre centrale ?Une chose est sûre : François Hollande ne pourra pas tenir sa promesse de campagne de 2012 de l’arrêter « avant la fin du quinquennat ». La loi de transition énergétique ne prévoit pas de date. L’arrêt de la centrale alsacienne (ou d’une autre) ne se fera qu’une fois Flamanville en service, la France maintenant ainsi sa capacité électronucléaire à 63,2 MW. Mais EDF va devoir démêler un imbroglio juridico-administratif. Le décret autorisant la construction (DAC) de l’EPR, pris en avril 2007, expire en avril 2017 et l’entreprise va en demander la prolongation. Cette prolongation est « un subterfuge qui sera attaqué en justice », a prévenu l’Observatoire du nucléaire.Par ailleurs, EDF a déjà déposé à l’ASN sa demande d’exploitation de l’EPR. Un dossier de 40 000 pages sur lequel le gendarme du nucléaire pose une centaine de questions sensibles, appelant des réponses de l’énergéticien.Dans ces conditions, pour M. Lévy, il ne fait plus de doute que le premier EPR couplé au réseau électrique sera… chinois : le chantier de Taïshan, où les Chinois ont tiré les enseignements des erreurs commises en France et en Finlande, avance plus vite qu’en Europe.Lire aussi :EPR de Flamanville : les quatre malédictions d’un chantier controverséJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.09.2015 à 13h48 • Mis à jour le08.09.2015 à 15h04 S’achemine-t-on vers un retour de la publicité après 20 heures sur France Télévisions ? Le débat est « ouvert » et doit être « examiné attentivement », a déclaré mardi 8 septembre le ministre des finances, Michel Sapin, rappelant l’urgence d’améliorer les finances du groupe public. Sans indiquer s’il était lui-même favorable ou non à ce retour, le ministre a affirmé au micro de RMC et BFM-TV en voir aussi « les avantages » que « les inconvénients. »La nouvelle présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, qui a récemment mentionné cette piste pour disposer de plus de moyens, réclame l’extension de la publicité jusqu’à 21 heures, alors que la publicité rapporte actuellement à France Télévisions 320 millions d’euros par an.Réforme de la redevanceCe n’est pas la seule piste pour rétablir les finances de l’audiovisuel public. L’Elysée doit également se prononcer sur une éventuelle réforme de la redevance, principale ressource de France Télévisions en 2014 avec 2,4 milliards d’euros de recettes sur un budget de 2,8 milliards d’euros.Le président de la République, François Hollande, s’est cependant dit lundi « pas favorable » à une redevance « élargie aux objets connectés » (smartphones ou tablettes) ni à un recours « exagéré » à cette taxe pour financer l’audiovisuel public. La ministre de la culture, Fleur Pellerin, avait déjà exclu l’hypothèse d’une taxe sur les smartphones ou les tablettes, évoquée par la nouvelle patronne de France Télévisions dans son discours de rentrée. La ministre a en revanche souligné qu’une extension de la redevance aux box de connexion à Internet est sur la table.Lire aussi :Audiovisuel : Hollande écarte un élargissement de la redevanceLe débat sur la manière dont est perçue la taxe audiovisuelle « est intéressant » au vu des nouvelles façons de regarder la télévision, a souligné M. Sapin. Mais si elle était élargie immédiatement aux objets connectés, « il y aurait à peu près un million de personnes qui ne paient pas (actuellement), souvent des jeunes, qui tout à coup se mettraient à payer », a-t-il souligné. Au moment où l’Etat annonce des baisses d’impôt, « ce ne serait pas très bon », a-t-il conclu.Après ces déclarations matinales, l’action TF1 a chuté lourdement mardi matin à la Bourse de Paris, affectée par des audiences en baisse en août et la crainte d’un possible retour de la publicité après 20 heures sur les chaînes publiques. En début d’après-midi, le cours de TF1 perdait près de 7 %.Lire aussi :La présidente de France Télévisions veut étendre la redevance aux ordinateurs et smartphones 08.09.2015 à 11h36 | Jean-Baptiste Jacquin Serait-ce le scandale de trop ? L’ampleur des tripatouillages comptables qui ont eu cours pendant sept ans chez Toshiba résonne après une série d’affaires similaires, tel le scandale Olympus qui a éclaté il y a tout juste quatre ans. La crédibilité des grands groupes japonais est ébranlée, l’indépendance et/ou la compétence de leurs commissaires aux comptes est une nouvelle fois mise en cause.Les enquêtes ne font que commencer chez Toshiba pour démêler l’écheveau des responsabilités. Sans attendre, le PDG du groupe, Hisao Tanaka, a été contraint à la démission en juillet avec ses deux prédécesseurs, encore conseiller et administrateur, et sept dirigeants.Lire aussi :Les têtes tombent chez Toshiba sur fond de manipulation des comptesCe que l’on sait depuis le lundi 7 septembre, c’est l’ampleur du problème. De 2009 à 2014, le résultat net de ce conglomérat présent dans les centrales nucléaires, les semi-conducteurs, les téléviseurs, les ascenseurs ou encore les PC, a été gonflé de 155,2 milliards de yens (1,2 milliard d’euros). Pendant six ans, environ 30 % des bénéfices étaient fictifs.L’explication est finalement toute simple : trop de pression sur les dirigeants intermédiaires pour honorer des objectifs irréalistes, et une culture maison où il vaut mieux ne pas poser de questions dérangeantes à son supérieur. Des managers courtisans qui cachent les mauvaises nouvelles de peur d’être sanctionnés et taisent leurs désaccords avec leur patron pour ne pas rater une promotion, c’est la menace permanente contre laquelle les entreprises du monde entier devraient se prémunir.Hallucinant décompteLes magouilles comptables sont finalement la moins pire des conséquences de ce mode de fonctionnement, mais ce sont les seules qui peuvent se mesurer aisément. Il est plus compliqué de faire l’autopsie de mauvais choix stratégiques, d’erreurs d’investissements ou d’opportunités manquées. C’est pourtant de la pérennité de l’entreprise qu’il s’agit.N’injurions pas l’avenir, il n’est pas impossible que l’hallucinant décompte se poursuive chez Toshiba. Pour l’arrêté des comptes de son exercice 2014-2015 clos le 31 mars, le groupe, qui était censé les publier avant fin mai, a obtenu des autorités boursières une dérogation jusqu’au 31 août. In extremis, un délai de grâce supplémentaire de huit jours a été demandé afin d’y voir plus clair après la découverte « de nouvelles erreurs » dans les chiffres de Westinghouse, le spécialiste américain des centrales nucléaires, propriété de Toshiba.Le groupe, qui pèse 50 milliards d’euros de chiffre d’affaires (+ 2,6 % en un an), termine son dernier exercice sur une perte de 283 millions d’euros, bien éloignée des 900 millions de profits qui avaient été officiellement prévus.Une réforme de la gouvernance est engagée par le nouveau président de Toshiba. Mais c’est surtout le devenir stratégique de ce groupe fourre-tout qui est désormais posé.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicole Vulser C’est le groupe hôtellier chinois Chongqing Tianci Hot-Spring Group qui a été désigné, lundi 7 septembre, pour la reprise du fabricant de collants Gerbe, basé à Saint-Vallier (Saône-et-Loire), par le tribunal de commerce de Chalon-sur-Saône.L’entreprise en difficulté avait été mise en redressement judiciaire mi-juillet. Le groupe chinois, récent propriétaire en France du château d’Esclimont (Eure-et-Loir), a proposé de de conserver 42 des 62 salariés. Il compte maintenir l’outil industriel à Saint-Vallier pour continuer à produire dans l’Hexagone et repositionner la marque Gerbe sur le très haut de gamme avec des investissements importants, notamment en marketing et communication en Chine.L’occasion d’intégrer le marché chinois« Ce groupe souhaite développer une gamme de luxe et créer de nouveaux produits comme des maillots de bain et ils veulent du “made in France” », a déclaré à l’AFP le représentant CFTC des salariés de Gerbe, Mario Barbosa, en précisant que la société chinoise prévoyait d’investir 3 millions d’euros en trois ans sur le site de Saint-Vallier.« Regrettant qu’une société française n’ait pas racheté Gerbe », M. Barbosa a cependant estimé le projet chinois « très intéressant ». « Cela nous offre la possibilité de rentrer dans le marché chinois car ce groupe détient plus de 80 boutiques en Chine, où ont été vendus plus de 250 000 maillots de bain », a-t-il ajouté.La société française Tricotage des Vosges, connue pour ses chaussettes Bleu Forêt avait étudié cette reprise et avait, selon son PDG, Jacques Marie, déposé une offre qui a achoppé. « Je ne voulais pas reprendre le bail des murs de l’usine, qui s’élevait à 240 000 euros par an auxquels s’ajoutaient 70 000 euros de charges. Cela revenait à ajouter 1,20 euros à chaque collant fabriqué dans l’usine. Pour moi, ce n’était pas conciliable avec une reprise industrielle qui permette de produire à un prix correct en France. Donc mon offre est devenue irrecevable par le tribunal », a-t-il expliqué. Fair play, il souhaite que l’opulence du groupe chinois permette de donner de vraies possibilités de relance à Gerbe.Des hauts et des basFondée en 1904 par Stéphane Gerbe et spécialisée dans le haut de gamme, la manufacture de Saint-Vallier a connu des hauts et des bas. En 2003, elle avait été rachetée par la société Rhovyl, basée à Tronville-en-Barrois (Meuse), spécialisée dans les fibres synthétiques, entraînant le départ de 31 personnes sur les 229 employés que comptait alors Gerbe. En 1995, l’effectif du groupe textile s’élevait à environ 530 personnes.Les fabricants de collants en France ont subi de plein fouet des délocalisations en série vers des pays où la main d’œuvre est meilleur marché. Ce qui a entraîné, comme dans la lingerie, des suppressions massives d’emplois. En avril, Dim – racheté à l’automne 2014 par le groupe américain Hanesbrands – avait ainsi annoncé la suppression de 165 postes à Autun (Saône-et-Loire), le berceau de la marque. La PME Perrin (Montceau), qui s’est distingué avec la marque Berthe aux Grands Pieds a également souffert d’ « un hiver trop doux, et avec la crise, les clients ne se jettent pas sur le “made in France” ».Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Les reportages qui dérangent ont-ils encore leur place dans le Canal+ de Vincent Bolloré ? Fin juillet, Society et Mediapart affirmaient que le patron de Vivendi était intervenu pour empêcher la diffusion d’un documentaire d’investigation sur le Crédit mutuel. Ces jours-ci, selon nos informations, c’est une enquête consacrée à l’Olympique de Marseille qui a suscité les critiques du nouveau patron de Vivendi. Aujourd’hui, ce sujet n’est pas disponible sur la plateforme de « replay » MyCanal, qui regroupe pourtant les programmes de la chaîne.Intitulé OM, la fuite en avant ?, le reportage a été diffusé, mercredi 2 septembre, dans l’émission « Enquêtes de foot », sur Canal+ Sport. Il revient sur l’été agité du club de football, qui a vu partir plusieurs de ses joueurs majeurs puis son entraîneur, l’Argentin Marcelo Bielsa.L’enquête évoque notamment le président de l’OM, Vincent Labrune. Un témoignage le décrit comme peu présent au quotidien et fait état d’une désorganisation à la tête du club. La relation de M. Labrune avec les journalistes sportifs est également évoquée, notamment la présence de certains d’entre eux à son mariage. L’enquête s’attache enfin à décortiquer la stratégie de réduction de la masse salariale mise en œuvre par la direction du club phocéen.Un « bref » message en CEJeudi 3 septembre, le lendemain de sa diffusion, lors d’un comité d’entreprise extraordinaire, Vincent Bolloré a déploré que ce sujet donne une image négative du club marseillais, a appris Le Monde. Il a fait comprendre qu’il y voyait un exemple de ce qu’il ne faut pas faire, c’est-à-dire prendre le risque de froisser des partenaires de Canal+ – la chaîne diffuse en effet une partie de la Ligue 1.Lire notre éclairage :La reprise en main continue à Canal +Une source proche de Vivendi confirme la teneur du « bref » message de M. Bolloré, mais affirme que la direction de Canal+, elle aussi, avait trouvé le reportage « inutilement partial ». Et rappelle que Canal+ a eu à souffrir un boycott temporaire du Paris-Saint-Germain et de l’OM en avril, à la suite de la diffusion de propos polémiques du joueur Zlatan Ibrahimovic.L’OM et son président sont des membres influents de la Ligue de football professionnel, qui attribue les droits de diffusion des championnats de France de Ligue 1 et de Ligue 2. Canal+ a remporté le dernier appel d’offres, en 2014, mais la chaîne subit la concurrence de beIN Sports.L’axe du divertissementOr, le sport est un domaine crucial pour le développement du groupe, souligne-t-on à Vivendi : M. Bolloré a expliqué jeudi aux cadres qu’il était prêt à investir beaucoup pour reconquérir le leadership de la chaîne payante sur les droits sportifs.À Vivendi, on estime que Canal+ est une chaîne de divertissement et d’information qui doit s’attacher à offrir le meilleur du spectacle et les plus grands événements, notamment sportifs ; plutôt que voir ses journalistes se placer en juge et régler des comptes. Une vision qui ouvre des perspectives de développement mais limite potentiellement l’investigation.« L’arrogance n’est pas un comportement qui permet d’avancer », avait énoncé Vincent Bolloré dans sa lettre adressée aux salariés, jeudi.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.09.2015 à 10h00 • Mis à jour le08.09.2015 à 14h53 | Cécile Prudhomme La bataille du travail dominical est loin d’avoir livré son épilogue. Les syndicalistes du très actif et médiatique Clic-P (Comité de liaison intersyndical du commerce de Paris) se sont réunis mardi 8 septembre pour décider de leurs actions en réponse à la proposition de décret du gouvernement sur le travail du dimanche. Ce collectif de syndicalistes, créé début 2010 à l’initiative de plusieurs syndicats – dont certains comme la CFDT s’en disent désolidarisés depuis –, mène une guérilla judiciaire contre le travail de nuit et dominical dans les supérettes parisiennes et plusieurs grandes enseignes des quartiers chics de la capitale.Lire aussi :Les futures « zones touristiques internationales » déplaisent aux syndicatsA l’issue d’une réunion qui a rassemblé plus de 150 personnes, un calendrier a été défini. Le 15 septembre, jour de la fin de la consultation sur le projet de décret des zones touristiques internationales, ZTI), un grand rassemblement est prévu devant le ministère de l’économie et des finances, « pour donner notre avis à Emmanuel Macron » explique Laurent Degousée, l’un des respondables de Sud commerce, membre du Clic-P. Suivront deux autres rassemblements, le 8 octobre pour un mouvement interprofessionnel et le 15 octobre date de fin de consultation sur le projet de décret concernants les gares. « On va s’inviter à la réunion de négociation qui doit se tenir au siège de l’union du commerce de centre-ville (UCV). L’UCV est en train de tenter de négocier un accord de branche.  » estime M. Degousée.Combat acharnéAdopté laborieusement mais définitivement par le Parlement le 10 juillet, le projet de loi augmente de cinq à douze le nombre de dimanches autorisés dans l’année. Surtout, il instaure de futures « zones touristiques internationales » (ZTI), à Paris, Deauville, Cannes et Nice (Alpes-Maritimes), dans lesquelles les magasins pourront ouvrir tous les dimanches et également le soir jusqu’à minuit.Les syndicats savent que, sans une pression constante, les intérêts économiques sont si forts que le sujet serait déjà tranché à l’heure où la France est en quête du moindre point de croissance. D’où les futures mobilisations, histoire de faire entendre leur voix dans ce combat acharné auquel partisans et détracteurs du travail dominical se livrent depuis plusieurs années.Les premiers, essentiellement des distributeurs, grands magasins en tête, défendent l’idée d’une plus grande souplesse d’ouverture à cause de la concurrence du e-commerce et d’autres destinations touristiques. Déjà en 2008, Philippe Houzé, président du directoire du Groupe Galeries Lafayette, tablait, dans une interview au Monde, sur « un chiffre d’affaires supplémentaire, de l’ordre d’une centaine de millions d’euros par an, ce qui aboutirait à la création de 300 à 400 emplois sur un total de 3 500 » en cas d’ouverture le dimanche de ses magasins.Lire aussi :Travail du dimanche : le plaidoyer du patron de DartyLes seconds, à l’image des syndicalistes du Clic-P, agitent le spectre des conséquences sociales, et mènent des actions en justice comme l’assignation réussie de Sephora pour son ouverture en soirée sur les Champs-Elysées. Au milieu, des salariés dispersés entre les deux camps.« Voulons-nous un monde où tout serait soumis à la logique marchande ? »Côté politique, les forces sont tout autant divisées, et notamment à Paris, où la mairie a longtemps compté dans ses rangs bon nombre d’opposants, comme Lyne Cohen-Solal, adjointe au maire de Paris, chargée du commerce, de 2001 à 2014, qui écrivait dans une tribune publiée dans Les Echos le 8 juin 2010, et cosignée avec Anne Hidalgo, à l’époque première adjointe au maire de Paris : « Il apparaît sans ambiguïté que l’extension des zones autorisant le travail dominical à destination de la seule clientèle touristique ne profiterait qu’aux grands magasins. […] Voulons-nous un monde où tout serait soumis à la logique marchande ? Ou un monde qui laisse leur part à la vie sociale et familiale, à l’intimité, à la culture ? »Lire aussi :A Paris, les nouvelles zones touristiques divisent les élusAujourd’hui maire de Paris, Mme Hidalgo continue son combat. Dans Le Parisien du 4 septembre, elle affirme ne pas avoir « été entendue dans cette affaire par monsieur Macron. J’ai même été maltraitée ». Dans une lettre adressée vendredi 4 au ministre de l’économie, la maire de Paris va plus loin. Elle évoque à nouveau ce « fantasme d’une ville entièrement dédiée au consumérisme » et « parle d’une méconnaissance du tissu commercial parisien ». Elle annonce surtout son intention de poser « prochainement » une question prioritaire de constitutionnalité sur l’ouverture des commerces le dimanche à Paris.Le sujet a pris un tour nouveau depuis que le ministre des affaires étrangères, chargé du tourisme, s’en est emparé sous l’angle touristique« Les politiques peuvent accepter des assouplissements au code du travail s’il y a un angle qu’ils peuvent positiver, comme le tourisme, la culture. Si on leur parle de liberté d’entreprendre et de chiffre d’affaires, cela ne les intéresse pas », estime Claude Boulle, président exécutif de l’Union du grand commerce de centre-ville. Cela tombe bien pour les partisans de l’ouverture dominicale. Le ministre des affaires étrangères, également chargé du tourisme, Laurent Fabius, véritable force de soutien, s’est emparé du sujet sous l’angle touristique. Avec un credo, selon sa propre expression : « Le touriste qui se présente le dimanche devant un magasin fermé ne va pas revenir le jeudi. »Jusqu’à présent, le travail du dimanche n’avait été abordé que par petites touches. « Le sujet est revenu plus activement sur la table des politiques depuis que le gouvernement Fillon, à la demande de Nicolas Sarkozy, a rouvert le dossier avec la loi Mallié du 10 août 2009, sur l’extension du travail dominical, qui a régularisé une trentaine de zones grises ouvrant illégalement depuis des années », précise M. Boulle.En 2013, une brèche a une nouvelle fois été ouverte. Sur fond de réalisme économique avec des achats importants le week-end notamment en Ile-de-France, face aux menaces de fermeture de magasins par certaines enseignes et prenant acte de nombreuses ouvertures illégales, le gouvernement a publié un décret en décembre 2013 ajoutant aux exceptions les commerces du secteur du bricolage. Décret qui, après de nombreux rebondissements, a finalement abouti à une autorisation définitive en février 2015.PragmatismeDans ce débat aussi politique qu’économique, le manque d’études consacrées au sujet est tangible. Celle du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, datant de 2008, a longtemps été érigée au rang de documentation nationale. Elle y relativisait l’intérêt de l’ouverture des magasins le dimanche pour les consommateurs et estimait même qu’elle serait destructrice d’emplois dans certaines filières.Aujourd’hui, le gouvernement et les acteurs économiques semblent avoir une approche plus pragmatique. « L’idée n’est pas d’ouvrir s’il n’y a pas de clients, renchérit M. Boulle. A Marseille, il y a deux magasins Galeries Lafayette ouverts le dimanche, l’un à côté du vieux port, l’autre dans une rue commerçante. Le second, où il n’y avait pas assez de fréquentation, n’ouvrira plus le dimanche. »Mais le consensus est loin d’être trouvé, comme l’a montré l’établissement de la cartographie des ZTI à Paris. A celle suggérée par l’Alliance du commerce, le gouvernement y a, comme base de discussion, ajouté plusieurs centres commerciaux parisiens. Certains osent avancer que les sociétés foncières sont très proches de la Mairie de Paris. Le Clic-P, lui, ironise sur le fait que « Beaugrenelle, Bercy 2, Italie 2 ne sont pas précisément connus pour leur affluence touristique internationale ». De quoi laisser augurer d’âpres batailles juridiques autour des zones qui ne rempliront pas les critères définis par la loi. « Bien sur qu’on prépare des recours, mais les recours juridiques auront lieu en temps et en heure » comme M. Degousée. « Quand le décret sera sorti, on se tournera vers la justice, sachant que le Clic-P a toujours gagné ses procédures que ce soit en première instance ou en appel. »Lire aussi :Le Royaume-Uni veut ouvrir encore plus le dimancheCécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Shinzo Abe, le premier ministre japonais, a été reconduit, mardi 8 septembre, à la présidence du Parti libéral-démocrate, le PLD au pouvoir dans l’Archipel, une position qui lui permet de conserver la tête du gouvernement. Ce mardi correspondait au jour du dépôt des candidatures pour l’élection initialement prévue le 20 septembre, devant désigner le nouveau dirigeant du parti. Seul M. Abe s’est présenté. L’élection n’aura donc pas lieu.Les tentatives de contester son leadership ont été étouffées par la machine PLD. La dernière fut celle de la parlementaire Seiko Noda, qui n’a finalement pas réussi à réunir les 20 signatures d’élus nécessaires au dépôt de candidature.Dans une ultime tentative, menée lundi dans la soirée, elle a échoué à obtenir le soutien de la Kochi-Kai, l’une des factions du PLD, dirigée par le ministre des affaires étrangères, Fumio Kishida. La consigne passée lors d’une réunion à huis clos de cette faction aurait été de « rester unis » derrière le premier ministre.Parlementaire depuis 1993 – comme M. Abe –, ministre des postes en 1998 et considérée comme l’une des rares femmes pouvant prendre la tête du gouvernement, Mme Noda a gardé ses distances avec les prises de position nationalistes de celui qui est premier ministre depuis décembre 2012.Elle a critiqué la révision, en juillet 2014, de l’interprétation de l’article 9 de la Constitution – qui affirme le renoncement à la guerre –, permettant à l’Archipel de participer à des systèmes de défense collective.Limiter les débatsElle est également opposée aux projets de loi sur la sécurité nationale actuellement en discussion à la Chambre haute, qui devrait permettre au Japon d’envoyer des troupes combattre à l’étranger, pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale. Le gouvernement pousse pour les faire adopter le 14 septembre.Lire aussi :Au Japon, Shinzo Abe en difficulté sur le front sécuritaireDans les rangs du PLD, on estime que les pressions exercées pour bloquer la candidature de Mme Noda avaient également pour but de limiter les débats sur ces textes qui restent impopulaires. Selon un sondage publié lundi par l’agence d’information JNN, 61 % des Japonais s’y opposent. Des manifestations contre ce texte se tiennent toutes les semaines devant le Parlement.Les prochaines législatives n’étant pas programmées avant 2018, M. Abe peut rester au pouvoir jusque-là et devenir l’un des premiers ministres qui sera resté le plus longtemps en poste depuis la guerre. Son grand-oncle, Eisaku Sato, détient le record de longévité – presque huit ans, de 1964 à 1972 – à la tête du gouvernement nippon. La faiblesse de l’opposition et la timidité des attaques des médias pourraient lui permettre de conserver son pouvoir.À moins que sa cote de popularité ne s’effondre. Elle a baissé en juillet sous les 40 %, avant de remonter en août. Mais elle reste sous les 50 %, en raison de la contestation des législations sécuritaires, mais surtout parce que les « Abenomics », l’ensemble des mesures destinées à relancer durablement l’économie japonaise (politique monétaire, plans de relance et réformes structurelles), tardent à donner des résultats probants.Possible remaniementLe produit intérieur brut (PIB) entre avril et juin a reculé de 1,2 % en glissement annuel, selon les données révisées, annoncées mardi. Les premières estimations rendues publiques le 17 août évoquaient un repli de 1,6 %.Lire aussi :L’économie japonaise victime d’une rechuteMalgré la baisse de 30 % du yen depuis la fin 2012, le doublement des profits des entreprises et la forte hausse de la Bourse, les investissements restent limités et les salaires ne décollent pas. De quoi mécontenter les Japonais, par ailleurs confrontés au retour l’inflation. En ce mois de septembre, ils doivent ainsi faire face à la hausse des prix de l’alimentation, conséquence du mauvais temps cet été.Conforté, M. Abe pourrait mener un remaniement de son gouvernement en octobre, pour préparer notamment les élections sénatoriales de juillet 2016. Dans cette perspective, estiment des économistes consultés par l’agence Reuters, il y a peu de chances qu’il se lance dans les très attendues – mais impopulaires – réformes structurelles, notamment de la sécurité sociale.Les initiatives attendues dans les mois qui viennent pourraient à nouveau inclure des mesures d’assouplissement monétaire et un plan de relance. De quoi alourdir un peu plus la dette d’un pays, qui atteint les 240 % du PIB.Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Plus rien ne s’oppose désormais au rachat des activités d’Alstom dans l’énergie par General Electric (GE), déjà approuvé par le gouvernement français et les conseils d’administration des deux entreprises en 2014. Les commissaires européens réunis mardi 8 septembre à Strasbourg ont donné leur feu vert à cette opération de 12 milliards d’euros, quelques heures avant que les autorités anti-trust américaines se prononcent à leur tour en faveur de ce rapprochement. Il permettra au conglomérat américain de conforter sa place de numéro un mondial dans l’équipement et la maintenance des centrales électriques, loin devant l’allemand Siemens et le japonais Mitsubishi Hitachi Power Systems (MHPS).La commissaire à la concurrence, la Danoise Margrethe Vestager, s’est dite « heureuse que cette opération puisse être autorisée, ce qui démontre que l’Europe est ouverte au monde de l’entreprise et qu’une technologie d’origine européenne peut prospérer et attirer des investissements étrangers ». L’autorisation est cependant « subordonnée à la cession à l’italien Ansaldo d’actifs majeurs de l’activité  « turbines à gaz de grande puissance » d’Alstom », précise la Commission dans son communiqué.La Commission rappelle qu’elle « craignait que l’opération n’ait pour effet d’évincer l’un des principaux concurrents de GE sur le marché mondial des turbines à gaz de grande puissance, marché sur lequel GE est le fabricant numéro un et Alstom le troisième ou quatrième acteur au niveau mondial ». Les autorités anti-trust jugeaient qu’« une telle concentration aurait porté préjudice à l’innovation et fait grimper les prix sur le marché d’une technologie qui est essentielle pour lutter contre le changement climatique ». Or les engagements pris par GE « dissipent ces craintes », se félicitent-elles. Jeff Immelt, le patron de GE, a finalement accepté que certains actifs d’Alstom, notamment une partie de son lucratif portefeuille de contrats de maintenance des centrales électriques, soient acquis par un concurrent de taille bien plus modeste. Le groupe italien est détenu par le Fonds stratégique d’investissement italien et à 40 % par le chinois Shanghai Electric depuis 2014. Ce transfert remet un peu de concurrence au sein d’un marché où la domination de GE et de Siemens sera néanmoins très forte.Lire aussi :Rachat d’Alstom par GE : un prix réduit de 300 millions d’euros pour satisfaire BruxellesDes concessions arrachéesLa commissaire à la concurrence a accepté les concessions de GE, arrachées de haute lutte à ses dirigeants. C’était le prix que ceux-ci devaient payer pour ne pas rééditer le cuisant échec subi en 2001, quand Bruxelles s’était opposé au rachat de Honeywell International par le géant de Fairfield (Connecticut) pour 42 milliards de dollars (37,5 milliards d’euros). De son côté, M. Immelt était très vigilant sur l’équilibre économique et les synergies de l’opération Alstom (3 milliards de dollars d’économies à un horizon de cinq ans). C’est la plus importante acquisition de l’histoire du groupe créé par Thomas Edison à la fin du XIXe siècle.Lire aussi :General Electric cherche des « remèdes » pour sauver sa fusion avec AlstomDans un premier temps, il n’avait accepté de céder que des brevets, une position de départ dans la négociation qui était intenable. Bruxelles avait ouvert une enquête approfondie sur la transaction le 23 février, puis communiqué ses « griefs » au groupe américain le 12 juin. Une sorte d’acte d’accusation établissant la liste des points sur lesquels Alstom et GE devaient rectifier le tir. Ce qu’ils ont fait, Alstom concédant notamment à GE une réduction de 300 millions d’euros du prix d’achat d’origine fixé à 12,35 milliards.Lire aussi :Inquiétudes pour l’emploi chez AlstomJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Natacha Dabrowski, 32 ans, ne connaît que le secteur public. Après avoir travaillé deux ans comme gestionnaire administrative et financière à la communauté d’agglomération Plaine-commune, en région parisienne, elle est passée, en 2011, chef de projet en maîtrise d’ouvrage bâtiment.Pour elle, l’entreprise idéale, c’est celle qui œuvre au service de l’intérêt général.Lire aussi :Jordan Slaninka : « Mon entreprise idéale est toujours à l’écoute »Elodie Chermann (Propos recueillis par) 07.09.2015 à 15h31 • Mis à jour le07.09.2015 à 15h34 | Olivier Bargain (Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille) Notre politique fiscale n’est pas le fruit d’une réflexion collective, cohérente et de long terme. Elle semble plutôt décidée sur un coin de table par des conseillers qui, même brillants, sont pris dans un rythme infernal : la course incessante à l’Elysée (elle recommence à mi-mandat !), le besoin frénétique de ne pas se laisser « déborder » ..S’ensuit une politique par à-coups, sans logique d’ensemble : annonce du taux à 75 %, négociation hâtive après l’attaque des « pigeons », coups de rabot sur la première tranche de l’impôt sur le revenu (IR), etc. Il en ressort également une communication gouvernementale focalisée sur le seul IR, qu’on instrumentalise à souhait.Lire aussi :Impôt : « Ce qui ne se voit pas fiscalement rend plus fort électoralement »Preuve en est l’annonce de rentrée du président : une baisse d’impôt pour 8 millions de foyers fiscaux et profitant « en priorité aux ménages les plus modestes ». De quoi s’agit-il ? D’un geste très symbolique (les gains sont minimes pour les classes moyennes) et d’une démagogie certaine puisqu’aucune baisse d’IR ne profitera aux 55 % de Français les plus modestes… ceux qui ne paient pas d’IR.Un jeu dangereuxD’une part, c’est un jeu dangereux en ces temps de ras-le-bol fiscal. Pourquoi se gargariser d’avoir (encore) diminué le nombre de foyers imposables à l’IR ? Le gouvernement pense-t-il vraiment pacifier les Français en donnant l’impression aux ménages imposables qu’ils sont les seuls – et de moins en moins nombreux – à supporter le financement du pays ? Ils paient plus que les autres, c’est bien le principe de progressivité très généralement accepté. Mais tout le monde est redevable à un impôt direct sur le revenu : la CSG/CRDS (près de 100 milliards de recettes contre 70 pour l’IR).C’est pour ces raisons que l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault et le député socialiste Pierre-Alain Muet, dans un livre présenté à la Rochelle, renouvellent le souhait d’une fusion IR-CSG, un impôt intégré permettant de piloter l’ensemble du système d’imposition directe de façon cohérente (Pour un impôt juste, prélevé à la source. Fondation Jean-Jaurès, 68 pages).En attendant, on pourrait vite renommer la CSG « Impôt sur le revenu généralisé » pour rappeler que l’effort fiscal ne repose pas que sur les épaules de quelques-uns !D’autre part, si l’IR tend à se concentrer sur les plus riches, il faudra songer à rétablir une certaine progressivité chez les autres. Tous paient de la CSG/CRDS ou de la TVA, mais ce sont des impôts proportionnels. Une progressivité existe en théorie grâce aux aides en emploi, la prime pour l’emploi (PPE) et le RSA-activité, qui augmentent le revenu net des plus modestes. Elles seront fusionnées en 2016 en une prime d’activité dont le sort est connu : comme le RSA-activité, pas plus d’un tiers des personnes éligibles n’y auront recours !CSG progressiveLe tandem Ayrault-Muet va donc proposer un amendement visant à remplacer cette prime par une CSG progressive. L’idée est louable puisqu’une ristourne de CSG est une aide en temps réel (alors que la PPE était décalée d’un an, comme l’IR) et sans problème de non-recours.Le hic ? Cette ristourne ne pourrait remplacer qu’une partie de l’aide en emploi. Prenons le cas d’un travailleur à mi-temps payé au SMIC : s’il en fait la demande, il perçoit un RSA-activité (ou bientôt la prime) équivalent à 45 % de son revenu brut, alors qu’une ristourne totale de CSG ne l’aiderait qu’à hauteur de 8 %.Faudrait-il alors faire de la prime une aide complémentaire (que peu de gens demanderont) ? Plutôt instaurer une « CSG négative », mais on complique ce qui était simple. L’autre solution est connue : l’impôt à la source doté d’une PPE généreuse. Avec un impôt négatif et en temps réel, le gouvernement pourrait vraiment dire qu’il aide les plus modestes. Mais il faudra encore attendre…Olivier Bargain est membre de l’Institut universitaire de France et directeur scientifique de l’Institut d’économie publique (IDEP)Olivier Bargain (Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille) 07.09.2015 à 14h27 La Banque des règlements internationaux (BRI) a annoncé lundi 7 septembre que Jens Weidmann, le président de la banque centrale d’Allemagne, succédera au Français Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, à la tête de l’institution sise à Bâle, en Suisse.Le conseil d’administration de la BRI, qui est considérée comme « la banque centrale des banques centrales », l’a élu en tant que président pour une durée de trois ans, a fait savoir l’institution dans un communiqué.Son mandat débutera le 1er novembre, le lendemain du départ à la retraite de Christian Noyer, qui assumait la présidence de la BRI depuis 2010. Le conseil d’administration de la BRI est chargé de déterminer la stratégie et la politique de l’institution. Composé de vingt et un membres, il se réunit au moins six fois par an. Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Des milliers d’agriculteurs étaient confrontés à un imposant cordon de policiers en tenue de combat, lundi 7 septembre en début d’après-midi, sur le rond-point Schuman, à Bruxelles. Des centaines de tracteurs avaient convergé depuis la veille vers les bâtiments de la Commission et du Conseil européen, où les ministres de l’agriculture des 28 devaient tenir un conseil extraordinaire pour tenter de faire face à la nouvelle crise du lait et de l’élevage que connaît le secteur, singulièrement en France.Klaxons, sirènes, tambours, pétards et jets d’œufs : le quartier européen a connu l’ambiance des grands jours et un blocage généralisé, organisé par quelque 5 000 paysans – 3 000 selon la police. Les convois de tracteurs avaient emprunté, le matin, les autoroutes conduisant à la capitale belge et paralysé un bon nombre d’entrées de celle-ci, désertée par les « navetteurs » flamands et wallons qui s’y rendent chaque jour. Stéphane le Foll, le ministre français, qui devait participer au Conseil avec ses collègues en début d’après-midi, s’est trouvé coincé dans les gigantesques embouteillages du jour.Lire le décryptage :Comprendre la crise des éleveursDe nombreuses délégations venaient de Belgique et de France mais des Allemands, des Luxembourgeois, des Italiens, des Polonais ou des Bulgares étaient également présents. « C’est la troisième fois en six ans que nous vivons une telle catastrophe », martelaient des leaders syndicaux, réclamant des solutions d’urgence et des prix équitables faute de quoi, affirmait une banderole, « l’agriculture européenne va crever ».« Les politiques nous ont lâchés, ce sont eux les coupables » Une vache en plastique frappée du drapeau européen était accrochée à une grue au milieu du rond-point, où les manifestants, arrosés de temps en temps par les forces de police, mettaient le feu à des pneus. « Mon revenu ne dépasse pas 10 000 euros par an », affirme Bernard Dupont, venu du Pas-de-Calais. « On défend une agriculture pour le consommateur, pas pour les multinationales qui sont en train de s’enrichir », soutient Erwin Schöpges, du syndicat MIG, qui défend les producteurs laitiers. « S’il n’y a pas de solution aujourd’hui, on reviendra en force », ajoute-t-il. Le pronostic était, en effet, que le Conseil n’arriverait pas à dégager de véritables solutions lors de cette première discussion.Lire aussi :Bruxelles propose une aide d’urgence pour les éleveurs européensA côté du rond-point, un cercueil trônait au milieu d’une remorque. Posée sur lui, une pancarte interrogeait, en allemand : « Qui sera le dernier producteur » ? Plus loin, le tracteur d’un autre paysan allemand était orné de slogans hostiles aux chaînes de distribution Aldi et Lidl. Dans le cortège, un Français arborait un slogan, « Je suis éleveur », en référence au « Je suis Charlie » apparu en janvier dernier.Chaque délégation formulait des revendications nationales mais c’est la Commission européenne qui était particulièrement sollicitée, avec une demande insistante au commissaire Phil Hogan pour qu’il révise la politique actuelle. « Nous ne voulons pas de subventions mais une vie digne et des prix équitables » expliquaient les délégués hissés sur une tribune. « Il faut produire moins et gagner juste », insistaient d’autres. « Les politiques nous ont lâchés, ce sont eux les coupables », insistait un responsable italien.Lire aussi :Crise du porc : « La FNSEA occupe le terrain, mais c’est un leurre »Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin La transparence est un exercice risqué. Auchan, pourtant nourri à la culture du secret de la famille Mulliez, s’y essaye depuis quelques années. Pas coté en Bourse, et donc pas tenu de publier ses comptes, le groupe a néanmoins choisi de s’y soumettre tous les six mois.Le résultat est cruel. L’entreprise nordiste, qui a bâti sa force sur les hypermarchés plutôt bon marché et plutôt situés dans les zones de chalandise populaires, se fait aujourd’hui tailler des croupières par ses concurrents sur son propre terrain, celui des prix.Ses performances pour le premier semestre, publiées lundi 31 août, font ressortir une baisse de 2,9 % de son chiffre d’affaires en France, à 8,77 milliards d’euros. Auchan est encalminé sur son premier marché, qui pèse un gros tiers de l’activité du groupe.Dans la compétition de communication financière à laquelle il se livre avec ses concurrents en Bourse, Carrefour et Casino, qui, eux, sont contraints aux comptes trimestriels et aux grands-messes avec les analystes et les investisseurs, Auchan avait promis en mars un retour de la croissance en France en 2015.Lire aussi :Carrefour et Casino : l’inspiration des faux jumeauxUn objectif désormais totalement inatteignable, même si les choses devraient s’améliorer au second semestre. Il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, avait pourtant prévenu Jean de La Fontaine…Le groupe présidé par Vianney Mulliez, un des petits-cousins du fondateur, Gérard Mulliez, a réagi tardivement à la guerre des prix lancée dans l’Hexagone en 2012 par Carrefour. Le problème des batailles tarifaires est qu’on ne sait jamais où, ni quand, elles s’arrêtent. Une chose est sûre, celui qui lance le mouvement conserve, le plus souvent, l’avantage sur ses poursuivants.Pari sur la Chine et la RussieCarrefour affiche de belles performances depuis plusieurs semestres ; Casino, qui a réagi en 2013, commence à entrevoir le bout du tunnel ; Auchan, dont la réaction tarifaire n’est intervenue qu’en 2014, perd sur tous les tableaux : les parts de marché, les volumes et les prix. Cette spirale déflationniste n’est pas compensée par des chariots qui seraient davantage remplis aux caisses.Auchan doit aujourd’hui son salut à son développement international, notamment en Chine et en Russie. Un paradoxe, alors que ces deux pays sont confrontés à de sérieuses turbulences économiques. Mais ils offrent encore des territoires où le groupe peut étendre son maillage de grandes surfaces. A moyen terme, le pari sur ces deux géants reste pertinent, même si à court terme les choses s’annoncent beaucoup plus incertaines.C’est là qu’Auchan tire parti de son statut de société non cotée. S’il doit clairement améliorer sa réactivité commerciale face à ses concurrents, et la publication de ses comptes l’y oblige, il jouit d’un horizon plus lointain pour bâtir sa stratégie d’investissement. La transparence et le temps, deux formidables facteurs de développement.Lire aussi :Grande distribution: le prochain grand mouvement stratégique sera marketingJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Raoul Mbog Akinwumi Adesina, 55 ans, le nouveau président de la Banque africaine de développement (BAD), a pris ses fonctions mardi 1er septembre à Abidjan. L’ancien ministre de l’agriculture du Nigeria a été élu le 28 mai, pour un mandat de cinq ans, lors des assemblées annuelles de la BAD. Cette institution financière, la plus importante du continent (100 milliards de dollars de capital), investit plus de 6 milliards d’euros chaque année dans des projets de développement.Lire aussi :Le ministre de l’agriculture du Nigeria élu patron de la Banque africaine de développementQuel impact aura la crise boursière chinoise sur les économies africaines ?Des effets se feront ressentir et cela va davantage concerner les pays qui exportent les matières premières vers la Chine. Les revenus de ces exportations vont se réduire en raison de la baisse de la demande chinoise en matières premières. Avec une conséquence ou un risque immédiat : la difficulté pour les pays les plus exposés à équilibrer leur budget. Il y a aussi un risque de dépréciation de la monnaie dans ces pays. Mais cette crise est aussi un signal d’alerte pour l’Afrique, qui doit plus que jamais diversifier ses économies, sortir de la dépendance à l’exportation des matières premières et mettre en place son propre marché de capitaux.Quelles sont vos priorités ?La question la plus urgente est celle de l’énergie. Il faut absolument résoudre le déficit énergétique dont souffre l’Afrique. Ce problème freine l’industrialisation du continent. Or, sans industrialisation, il n’y a pas de développement. Mais l’Afrique n’a pas seulement besoin d’augmenter son niveau de croissance économique. Il faut surtout résoudre les inégalités qui existent entre les pays et à l’intérieur des pays. Nous allons mettre l’accent sur cette question, de même que sur le développement de l’agriculture et des infrastructures, si l’on veut sortir des millions de personnes de la pauvreté. Pour cela, la BAD doit être plus souple, plus efficace et plus compétitive.Lire aussi :Akinwumi Adesina : « La Banque africaine de développement doit rester le premier choix des Africains »Les besoins d’investissements pour le développement de l’Afrique sont nombreux : 100 milliards de dollars par an. Comment comptez-vous aider les pays à trouver des investissements ?Les besoins sont effectivement énormes et, pour l’instant, l’Afrique n’arrive à mobiliser que la moitié des 100 milliards de dollars (89 milliards d’euros) nécessaires. Pour combler ce déficit, il faut développer des partenariats. Je vais m’y atteler pendant mon mandat. Mais nous devrons aussi trouver un moyen efficace de mobiliser les ressources à l’intérieur des pays et renforcer les dispositifs de collecte fiscale et de lutte contre la fuite des capitaux. La question de la bonne gouvernance est cruciale, nous allons par exemple être attentifs à la gestion des ressources issues de l’exploitation des minerais.La Conférence des Nations unies sur le climat s’ouvre dans moins de 100 jours à Paris. Quelle doit être la contribution de l’Afrique à cette conférence, et que peut-elle en attendre ?L’Afrique n’est responsable que de 2 % des émissions de gaz à effet de serre. Mais c’est elle qui subit le plus les conséquences des dérèglements climatiques. L’enjeu est d’assurer l’adaptation au changement climatique et réduire l’impact des changements climatiques sur l’Afrique. Mais tout le monde est concerné par le dérèglement climatique. C’est pour cela que j’espère beaucoup qu’un accord sera trouvé lors de la conférence de Paris. C’est plus que nécessaire.La BAD soutient différents projets d’énergie renouvelable mais il y a encore beaucoup de frilosité à investir dans ces domaines, pourquoi ?Le principal problème avec les énergies renouvelables, c’est qu’elles coûtent cher. 634 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité, la majorité en zone rurale. Nous devons donc trouver le moyen de rendre l’énergie renouvelable disponible à un prix abordable, en particulier pour les personnes à faibles revenus. On peut y arriver à travers l’innovation technologique. Mais il faut surtout donner aux populations des moyens financiers conséquents. L’une des idées qui pourraient êtres mises en place est un système de micro-crédits. Nous aurons besoin d’agir aussi bien dans l’investissement en capital, la couverture de risque pour les investisseurs que dans le partage de risques avec les banques pour qu’elles puissent accorder des prêts aux foyers à faibles revenus. Ce sont ces mécanismes qui redonneront confiance aux investisseurs.D’où viendra l’argent ?Le coût de l’inaction est plus élevé que le coût de l’action. Je suis persuadé que la Banque pourra développer des partenariats stratégiques afin de réaliser de grandes choses pour l’Afrique. Nous aiderons les pays à mobiliser et accroître leurs ressources propres.Votre prédécesseur avait évoqué l’idée d’un plan d’aide aux pays du Sahel confrontés au terrorisme. Allez-vous relancer cette idée ?Ce n’est pas seulement le Sahel, il faut aider aussi les petits pays, les pays insulaires. Le premier objectif de la Banque africaine de développement est de réduire le niveau de la pauvreté et de développer les infrastructures. Nous devons continuer à investir dans le secteur routier transnational, fluidifier le système maritime, désenclaver les zones du Sahel et favoriser l’agriculture. Si nous ne réussissons pas à ces niveaux, la pauvreté va augmenter et les drames qui vont avec, dont le terrorisme. Ce n’est pas ce qui était envisagé par les fondateurs de la banque.Que voudrez-vous que l’on retienne de vous, dans cinq ans, au terme de votre mandat ?Ma personne n’est pas ce qu’il y a de plus important. Ce qui compte, c’est ce que la Banque africaine de développement est capable de réaliser pour le continent en matière de réduction des inégalités, de transformation du secteur agricole et de réduction du déficit énergétique. Nous devons trouver des moyens durables de retenir nos jeunes dans nos pays et les empêcher d’aller mourir sur la Méditerranée. Si, dans cinq ans, la BAD réussit à accomplir tout cela, je serai le plus heureux.Raoul MbogJournaliste au Monde Nathalie Cheysson-Kaplan Au cours des derniers mois, certaines caisses de retraite, en particulier celles des régions Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Languedoc-Roussillon, ont dû faire face à un afflux de dossiers de demande de retraite. Et de nombreux retraités se sont retrouvés confrontés à des retards importants dans le versement de leur « première » pension de retraite.Afin d’éviter que ces retards ne se reproduisent et que les nouveaux retraités ne se trouvent privés temporairement de ressources, la ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, avait annoncé en mai la mise en place d’un « droit opposable à la retraite ». Un décret publié au Journal officiel du 20 août traduit cet engagement.Lire aussi :Retards de paiement des retraites : Touraine nomme une mission d’urgenceVersement au moment du départ en retraiteDésormais, tout assuré qui dépose un dossier complet de demande de retraite (contenant notamment le formulaire de demande de retraite, sa déclaration de cessation d’activité, son RIB, ses coordonnées), au moins quatre mois avant la date à laquelle il souhaite partir, a la garantie que sa pension lui sera versée à cette date, même s’il manque à la caisse quelques éléments pour calculer sa retraite. Sa pension lui sera alors versée à titre provisoire, puis révisée dès réception des pièces manquantes.Cette garantie de paiement ne concerne toutefois que les pensions versées par le régime général de la Sécurité sociale (les régimes de retraites complémentaires ou les caisses de retraite des professions libérales, par exemple, ne sont pas concernés).Elle s’applique aux demandes déposées à compter du 1er septembre 2015 pour les retraites débutant au 1er janvier 2016. Le décret précise qu’un dispositif similaire sera mis en place au plus tard le 1er janvier 2017 dans le régime des salariés agricoles et dans celui des professions artisanales, industrielles et commerciales (régime social des indépendants).Lire aussi :A 60 ans, ne pas rater sa sortieNathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Marie Charrel Pourfendeur des politiques d’austérité en Europe, le Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz travaille depuis des années sur les causes des inégalités économiques aux Etats-Unis et sur leurs conséquences, à la fois politiques et sociales. Le 2 septembre, il publie un nouvel ouvrage sur le sujet, La Grande Fracture, aux éditions Les liens qui libèrent. Rencontre.Vous expliquez dans votre ouvrage que les inégalités sont à l’origine de la crise de 2007. Pourquoi freinent-elles aujourd’hui la reprise ?D’abord, parce qu’elles sont souvent le résultat de rentes et de monopoles paralysant l’économie. Mais, surtout, parce que les inégalités forment un terrible piège. Pour les Américains des classes populaires disposant d’une mauvaise couverture santé et qui ont difficilement accès à l’éducation, l’ascenseur social ne fonctionne plus. Ils ont peu de chance de voir leurs revenus augmenter. Or, sans hausse des revenus, il n’y a pas de hausse de la consommation, ce qui affaiblit la croissance.Avant la crise des subprimes, les dépenses des ménages américains étaient artificiellement — et dramatiquement — gonflées par le crédit. Maintenant que ce levier a disparu, nous constatons les ravages provoqués par les inégalités. Elles sont incompatibles avec une croissance saine.Lire aussi :Les inégalités de revenus nuisent à la croissanceMais la récession elle-même a accru les inégalités !Oui, mais il ne faut pas se tromper : les inégalités ne sont pas une fatalité, elles sont le résultat de choix politiques. Pour preuve, des Etats ont réussi à allier croissance et équité parce qu’ils ont fait de ce double objectif une priorité.C’est le cas des pays scandinaves, mais aussi de Singapour ou de l’île Maurice, qui a réussi à diversifier son économie en misant sur l’éducation de sa population. Les Etats-Unis ont beaucoup à apprendre de ces exemples.Vous appelez les Etats industrialisés, en particulier les Etats-Unis, à investir dans l’innovation, les infrastructures, l’éducation. Comment faire, alors que les dettes publiques atteignent des niveaux records ?C’est une très mauvaise excuse. Aux Etats-Unis, les taux d’intérêts réels sont négatifs, et ils sont très bas en Europe : la période n’a jamais été aussi propice à l’investissement. D’autant que les investissements, dont il est ici question, alimenteront une croissance solide dans les années à venir et donc, des recettes fiscales supplémentaires qui permettront d’équilibrer les comptes publics.S’endetter pour construire l’avenir n’est pas un frein à la croissance. C’est ne pas le faire qui est un cadeau empoisonné pour les générations futures.Le monde va-t-il sombrer dans une « stagnation séculaire », à savoir, une longue période de croissance faible ?La stagnation séculaire a deux causes. La première est l’anémie de la demande mondiale, notamment plombée par des politiques d’austérité injustifiées en Europe. La seconde tient aux interrogations autour des innovations de ces dernières années.Pour l’instant, Facebook, Airbnb, l’économie collaborative ne génèrent pas de gains de productivité aussi puissants que ceux de la révolution industrielle, et nous ne savons pas mesurer ce qu’elles apportent au produit intérieur brut.L’une de ces innovations finira-t-elle par changer la donne ? Impossible de le prédire, car, par définition, ce genre de rupture est imprévisible.Mais une chose est sûre : les Etats ont un rôle à jouer ici, en investissant dans la recherche pour favoriser l’éclosion de ces innovations. Car le seul investissement des entreprises ne peut suffire.Mais si cela ne se produisait pas ? Si aucune innovation ne relançait les gains de productivité ?Dans le fond, ce ne serait pas si dramatique, puisque les ressources de la planète sont limitées. Nous pourrions très bien nous accommoder d’une croissance durablement faible, si elle s’accompagne de politiques réduisant les inégalités.Malgré la hausse des inégalités que vous dénoncez, l’économie américaine a progressé de 3,7 % au deuxième trimestre. Ce n’est pas si mal.La reprise américaine est un mirage. Il est vrai que notre taux de chômage est bas (5,3 %), mais nombre de demandeurs d’emploi sont sortis des statistiques. Il manque 3 millions d’emplois au pays. La Réserve fédérale ne le comprend pas. Ses remèdes sont inadaptés.La croissance de ces dernières années a été alimentée par la baisse du dollar, qui a un peu regonflé notre compétitivité, et par la bulle boursière. Mais la baisse du dollar est derrière nous, et la bulle boursière ne contribue à la consommation des ménages que très marginalement. Ce n’est pas tenable.Que faire pour alimenter une croissance saine aux Etats-Unis ?Les pistes sont nombreuses : investir dans la recherche, l’éducation, les infrastructures, favoriser l’accès des Américains à l’enseignement supérieur. Instaurer un salaire minimal me paraît aussi une bonne piste.Ces dernières années, les profits ont augmenté de manière disproportionnée face aux salaires. Cette distorsion du partage des revenus est source d’inégalité et affaiblit la croissance potentielle.Une autre façon de la corriger serait de rendre notre fiscalité plus progressive et équitable. Il n’est pas normal qu’un spéculateur soit aujourd’hui moins imposé qu’un travailleur.Pourquoi le prochain président américain, s’il était démocrate, appliquerait-il de telles mesures si Barack Obama lui-même ne l’a pas fait ?Barack Obama a commis des erreurs. Mais, depuis, quelque chose a changé aux Etats-Unis. De nombreux politiques, notamment au Sénat, ont pris conscience qu’il y a urgence à s’attaquer au problème des inégalités. Tous les candidats démocrates en ont fait leur priorité.Parlons un peu de l’Europe. Le troisième plan d’aide à la Grèce sortira-t-il enfin Athènes de l’ornière ?Ce plan est la garantie que la Grèce va s’enfoncer dans une longue et douloureuse dépression. Je ne suis pas très optimiste.La seule bonne nouvelle est que le Fonds monétaire international (FMI) milite désormais pour un allégement de la dette publique. Cela n’a pourtant pas empêché les créanciers d’Athènes d’adopter un programme d’aide ne disant pas un mot sur le sujet.Pourquoi la dette est-elle un sujet aussi sensible en Europe ?Pour deux raisons. La première est qu’il y a confusion. La dette y est conçue comme un frein à la croissance, alors qu’au contraire, elle est l’assurance de la prospérité future, lorsqu’elle sert à financer des investissements clés. Les Européens l’ont oublié.Et pour cause : une partie de la droite du Vieux Continent alimente cette hystérie autour de la dette dans le but d’atteindre l’Etat providence. Leur objectif est simple : réduire le périmètre des Etats.C’est très inquiétant. A s’enfermer dans cette vision du monde, l’obsession de l’austérité et la phobie de la dette, l’Union européenne est en train de détruire son avenir.Lire aussi :Varoufakis : « La véritable cible du docteur Schäuble est la France et son Etat-providence »Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard La paternité de la réforme revient aux écologistes et c’est une petite révolution. Finies les zones tarifaires, qu’ils soient parisiens ou « grands banlieusards », les 3,8 millions de Franciliens abonnés aux transports en commun paieront désormais le même prix. Adopté définitivement en février, le passage au tarif unique de 70 euros du passe Navigo, qui permet des déplacements illimités dans les transports en commun de la région Ile-de-France, est officiellement mis en œuvre mardi 1er septembre, à trois mois des élections régionales. Il permet aux abonnés (à la semaine, au mois ou à l’année) de se rendre partout dans la région francilienne pour le même tarif. Auparavant, en vertu d’un système de « zones », plus le voyageur se rendait loin, plus il payait son abonnement cher — ou devait acheter un « complément de parcours » pour terminer son voyage.Initialement exclue du dispositif, la carte Imagine’R, réservée aux scolaires et aux étudiants, a elle aussi été intégrée. En revanche, les tickets achetés individuellement ne sont pas concernés.Avec le nouveau tarif, seuls les utilisateurs de l’abonnement annuel Navigo pour deux zones (1 et 2 principalement – Paris et proche banlieue – mais aussi 2 et 3, etc.) vont payer un peu plus cher (3,50 euros par mois, soit 38,50 euros sur l’année), tandis que tous les autres paieront moins, de 2,30 euros par mois (pour les zones 3 à 5) à 39,50 euros (pour les zones 1 à 5, soit 435 euros pour l’année).400 000 personnes concernées par l’augmentation #container_14410229438{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14410229438{ height:500px; } #container_14410229438 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14410229438 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14410229438 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14410229438 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les gagnants et les perdants du tarif unique du passe NavigoDifférence entre les tarifs mensuels des différents abonnements avant et après le 1er septembre 2015. L'absence de barre visible signifie que le tarif ne change pas pour les abonnements concernés.Source : STIF(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14410229438", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} €", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} €", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1-2","1-3","1-4","1-5","2-4","2-5","3-5","2-3","3-4","4-5"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Navigo annuel (prix par mois)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3.5 ], [ "", -14.3 ], [ "", -32.3 ], [ "", -39.5 ], [ "", -7.9 ], [ "", -20.3 ], [ "", -2.3 ], [ "", 3.6 ], [ "", 3.3 ], [ "", 3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Navigo au mois", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", null ], [ "", -19.2 ], [ "", -37.8 ], [ "", -46.5 ], [ "", -12.5 ], [ "", -25.5 ], [ "", -6.4 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Navigo à la semaine", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", null ], [ "", -5.9 ], [ "", -11.7 ], [ "", -14.15 ], [ "", -3.85 ], [ "", -7.75 ], [ "", -1.9 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Imagin'R", "color": "#F19300", "data": [ [ "", null ], [ "", -14.8 ], [ "", -29.6 ], [ "", -44.4 ], [ "", -12.3 ], [ "", -27.2 ], [ "", -9.8 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Un peu moins de 4 millions de personnes sont concernées par la mesure, mais l’augmentation, elle, s’appliquera à environ 400 000 d’entre elles – mais qui pourront se rendre sans surcoût au bout des lignes, comme à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle par exemple ou bien celui d’Orly via le Orlybus (le métro automatique Orlyval étant en revanche exclu du dispositif). A l’inverse, 3,6 millions de personnes verront leur abonnement diminuer. #container_14410285382{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14410285382{ height:500px; } #container_14410285382 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14410285382 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14410285382 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14410285382 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les voyageurs des zones 1 et 2 de la région parisienne sont les plus nombreux par rapport aux autres catégoriesNombre d'abonnés aux différents abonnements selon les zones.Source : STIF(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14410285382", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Zones 1-2","Zones 1-3","Zones 1-4","Zones 1-5","Banlieue-banlieue 2 zones","Banlieue-banlieue 3 ou 4 zones"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Navigo annuel", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 330000 ], [ "", 230000 ], [ "", 170000 ], [ "", 180000 ], [ "", 70000 ], [ "", 20000 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Navigo mois & semaine", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 525000 ], [ "", 300000 ], [ "", 225000 ], [ "", 240000 ], [ "", 180000 ], [ "", 30000 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Imagin'R scolaire", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 76000 ], [ "", 20000 ], [ "", 12000 ], [ "", 16000 ], [ "", 148000 ], [ "", 8000 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Imagin'R étudiant", "color": "#F19300", "data": [ [ "", 157250 ], [ "", 85000 ], [ "", 55250 ], [ "", 55250 ], [ "", 59500 ], [ "", 12750 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " personnes", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Au sein du conseil régional d’Ile-de-France, la mesure avait été était soutenue par la majorité de gauche rassemblant les socialistes, le Front de gauche et les écologistes. Ces derniers, qui espèrent tirer bénéfice de la réforme se sont félicités de cette « grande bouffée d’oxygène pour le pouvoir d’achat des habitants d’Ile-de-France », tandis que le premier ministre et élu d’Evry (Essonne), Manuel Valls, a salué cette mesure visant à « casser les logiques d’enclavement ».485 millions d’euros de manque à gagner en 2016Le tarif unique n’est toutefois pas approuvé unanimement. La tête de liste des Républicains pour les élections régionales en Ile-de-France, Valérie Pécresse, a ainsi à plusieurs reprises dénoncé le coût de la mesure. Un rapport soumis en février au Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF) estimait à 181 millions d’euros la « perte de recettes » en 2015 et 485 millions d’euros en 2016.La Région augmentera son financement mais devra dégager 61 millions d’euros cette année et 275 millions d’euros en 2016 pour équilibrer les comptes du STIF – un montant contesté par Valérie Pécresse. La députée Républicaine des Yvelines le chiffre à 313 millions d’euros, y ajoutant le manque à gagner des mesures de dézonage entrées en vigueur progressivement depuis deux ans.A plus long terme, la Région compte aussi sur la renégociation des contrats entre le STIF et la SNCF et la RATP pour faire des économies.Plus inattendu, l’Association des usagers des transports (AUT-Fnaut IDF) a également critiqué la mesure, regrettant une « fausse bonne idée », assurant que « les usagers les plus éloignés de Paris (…) ont avant tout besoin de meilleures conditions de transports », qui passent notamment par une – coûteuse – rénovation des différentes lignes. Elle a également fait remarquer que « les utilisateurs de tickets, souvent modestes, paient, eux, plein pot ».Lire aussi : Les effets inattendus du « dézonage » du Pass NavigoAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard Une dirigeante en poste depuis une semaine face à trente-cinq journalistes… Le déjeuner de Delphine Ernotte en compagnie de l’Association des journalistes médias (AJM), lundi 31 août, pouvait faire figure d’oral piégeux. Pour la présidente de France Télévisions, c’était la première apparition publique depuis sa nomination, fin avril. Alors que certains disaient cette ingénieure de formation assez peu charismatique, elle a surpris son auditoire par son franc-parler. Quitte à ce que ce volontarisme frise parfois la naïveté, dans un secteur toujours assez politique.« En matière de ressources, je demande fromage et dessert », a déclaré Mme Ernotte en milieu de repas : elle espère obtenir à la fois l’extension de la redevance aux ordinateurs et aux smartphones et le retour partiel de la publicité entre 20 heures et 21 heures. La « petite phrase » symbolise son approche assez directe sur deux dossiers sensibles, déjà défendus par son prédécesseur.« Il y a des choses qui me dépassent, des crispations politiques »La présidente serait favorable à une « réforme à l’allemande » de la contribution qui finance l’audiovisuel : la déclaration serait, par défaut, précochée pour signaler que le foyer possède un moyen de recevoir la télévision, analogique ou numérique. « On pourrait aller jusqu’à fiscaliser », pour rendre le montant progressif en fonction des revenus, a-t-elle ajouté. Avec toutefois ce bémol : augmenter les taxes ou les contributions n’est pas en vogue dans le gouvernement… « Sur ces sujets, il y a des choses qui me dépassent, des crispations politiques. Ce n’est pas à moi d’en débattre… », a-t-elle reconnu.« Je n’ai besoin de l’autorisation de personne pour lancer une chaîne d’information sur le numérique », a aussi déclaré Mme Ernotte, alors qu’on la relançait sur les propos de la ministre de la culture et de la communication, Fleur Pellerin, selon lesquels « la décision de lancer ce projet n’a pas encore été prise ». La phrase presque bravache était paradoxalement une façon de dire qu’obtenir le droit de diffuser cette future chaîne sur un canal de la télévision numérique terrestre (TNT) n’était pas un « préalable ».La nouvelle présidente de France Télévisions s’est posée en femme simple, prenant un langage décontracté : « Netflix, l’exception culturelle française, ils s’en battent la cravate ! » « Mettre des contenus sur YouTube, cela s’appelle danser avec le diable. Mais je ne ferme pas la porte. » « Le modèle des diffuseurs français se casse la gueule. »Parfois décrite comme novice de la télévision car venue d’Orange, Mme Ernotte s’est aussi montrée très sûre d’elle : « Qu’on dise que j’ai un super-réseau, ça me va », a-t-elle répondu à propos des « aides » dont elle aurait bénéficié pour sa nomination – contestée – par le Conseil supérieur de l’audiovisuel. « Je n’ai pas peur. Gérer des contraintes, financières et humaines, c’est mon métier. » Taquinée sur l’idée de faire un second mandat, elle a glissé, en souriant, qu’elle aurait « l’âge pour en faire trois ».Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Rodier Tous à vélo ! La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (n° 2015-992 du 17 août 2015) impose désormais à l’employeur de prendre en charge tout ou partie des frais engagés par leurs salariés se déplaçant à vélo entre leur domicile et le lieu de travail.« L’employeur prend en charge (...) tout ou partie des frais engagés par ses salariés se déplaçant à vélo ou à vélo à assistance électrique entre leur résidence habituelle et leur lieu de travail, sous la forme d’une " indemnité kilométrique vélo ", dont le montant est fixé par décret », indique l’article 50 de la loi, publiée au Journal officiel le 18 août, quelques jours après la décision du Conseil constitutionnel de valider l’essentiel du texte dont il avait été saisi.Le décret en question n’est pas encore fixé.Cette indemnité, exonérée de cotisations sociales, dans la limite d’un montant également fixé par décret, pourra être cumulée avec le remboursement de l’abonnement transport si le salarié prend son vélo pour rejoindre une gare ou une station, précise le texte.« Le nouveau dispositif s’appliquera rétroactivement au 1er juillet 2015, dès parution du ou des décrets attendus », précise l’éditeur juridique lexisnexis.Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Chloé Hecketsweiler Avec ce deal, Sanofi entre de plain-pied dans la médecine 3.0. Le laboratoire pharmaceutique français a annoncé, lundi 31 août, une alliance dans le domaine du diabète avec la division Life Sciences de Google. Alors que l’analyse des données issues de la vie réelle des patients est devenue un enjeu majeur pour les laboratoires, Sanofi compte sur l’expertise du géant américain de l’Internet pour marquer des points face à ses concurrents. « La division Sciences de la vie de Google peut nous aider à améliorer l’expérience du patient et ses résultats cliniques, et à gérer plus efficacement les dépenses de santé », explique Pascale Witz qui dirige la nouvelle division « Diabète et cardiovasculaire » du groupe tricolore.Lire aussi :« La médecine du futur, c’est le suivi continu des données » du patientLe marché du diabète est l’un des plus lucratifs et l’un des plus compétitifs du secteur pharmaceutique. Evaluate Pharma, un cabinet de conseil, estime que les ventes d’anti-diabétiques ont rapporté plus de 41 milliards de dollars (36,3 milliards d’euros) aux laboratoires en 2014, et pourraient dépasser 60 milliards de dollars (53 milliards d’euros) dès 2020. Champion incontesté, le danois Novo Nordisk truste 30 % du marché devant Sanofi.Collecte de donnéesAvec 23 % des ventes mondiales, le français est bien positionné, mais Lantus, son insuline star avec plus de 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2014, a perdu cette année son brevet. Sa remplaçante, baptisée Toujeo, ne devrait pas rencontrer le même succès, d’autant que plusieurs laboratoires s’apprêtent à lancer des médicaments concurrents. L’alliance avec Google fera-t-elle la différence ?« Aujourd’hui, un sur deux le laisse tomber la première année », Pascale Witz, patronne de l’entité « Diabète et cardiovasculaire » du groupe tricolore.« Notre but est de changer la donne », souligne Mme Witz. « Pour cela nous devons sortir de notre cadre de pensée habituel, car la grande innovation viendra de la convergence de plusieurs technologies. » Les deux partenaires n’ont pas donné davantage de précisions sur l’objet de leur collaboration, mais la question de la collecte et de l’analyse des données sera centrale. « Avec l’arrivée de nouvelles technologies permettant de suivre en continu et en temps réel l’état de santé des patients, nous pouvons envisager des méthodes plus proactives et efficaces de contrôle du diabète », souligne Andy Conrad, directeur général de Google Life Sciences.Au-delà du médicament, l’enjeu pour Sanofi est de proposer des solutions aux patients pour les aider à mieux suivre leur traitement. « Aujourd’hui, un sur deux le laisse tomber la première année, et parmi ceux qui poursuivent, la moitié n’atteint pas des objectifs satisfaisants. Cela ne sert à rien de développer de nouvelles molécules si les patients ne sont pas en mesure de les prendre correctement », constate Pascale Witz.387 millions de diabétiques dans le mondeL’enjeu n’est pas seulement d’améliorer la vie des patients, mais aussi celle des systèmes de santé. Dans le monde, 387 millions de personnes souffrent de diabète et ce chiffre pourrait bondir à 600 millions en 2035, selon la Fédération internationale du diabète. Rien qu’aux Etats-Unis, cette maladie est à l’origine de 10 % des dépenses de santé et toute solution permettant d’optimiser sa prise en charge sera un argument compétitif. « La technologie, les capteurs, les analyses et les solutions numériques vont révolutionner la façon dont les taux de glycémie sont gérés. Ce qui offrira une meilleure qualité de vie, réduira le risque de complications, abaissera les coûts et les obstacles associés à la prise en charge du diabète », a ainsi commenté John L. Brooks, qui dirige le Joslin Diabetes Center, partenaire de cette collaboration.Sanofi a déjà acquis une certaine expérience dans la santé connectée. Il a notamment conçu un lecteur de glycémie connectable à un iPhone d’Apple et différentes applications pour smartphone, comme le Glucocompteur. « Mais les technologies avancent très vite, et nous ne sommes pas les mieux placés pour les développer », insiste Pascale Witz.Programmes ambitieuxGoogle l’a bien compris en créant il y a deux ans sa division Life Sciences, regroupée cet été dans Alphabet, la structure qui chapeaute toutes les nouvelles activités stratégiques du groupe. Elle a déjà annoncé des programmes de recherche ambitieux dans le domaine de la génétique, du nanodiagnostic ou des maladies neurodégénératives. Son projet phare ? Une lentille de contact « intelligente » pour mesurer en continu la glycémie des diabétiques. Ce projet a déjà convaincu Novartis, numéro un mondial de la pharmacie, avec lequel Google a signé un accord en juillet 2014.Lire aussi :La santé, nouvel eldorado de GoogleCalico, le « laboratoire secret » de Google, créé en parallèle à sa division Life Sciences, a par ailleurs conclu, en septembre 2014, un accord avec la biotech américaine AbbVie pour mener des recherches sur les maladies neurodégénératives. Leur investissement commun pourrait atteindre 1,5 milliard de dollars, avec notamment la construction d’un centre de recherche dans la région de San Francisco.Enfin, en janvier, Google Life Sciences et le laboratoire américain Biogen, spécialiste de la sclérose en plaques, se sont alliés pour étudier les facteurs qui déterminent la progression de cette maladie neurodégénérative. Au programme, là encore : des capteurs, des algorithmes, et des montagnes de données à analyser.Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Margherita Nasi 1 % de la population de la planète détient aujourd’hui près de la moitié de la fortune mondiale. Si on mettait 80 multimilliardaires dans un autobus, il contiendrait une fortune équivalente à celle de la moitié la plus pauvre de l’humanité. L’inégalité massive qui émerge aux Etats-Unis et dans beaucoup de pays avancés est devenue tellement frappante qu’elle fait l’objet de nombreuses images et métaphores. Elle est également le sujet de l’ouvrage de Joseph E. Stiglitz, La Grande Fracture. Un sujet qui peut paraître galvaudé, mais auquel économistes et politiques ne se seraient intéressés que trop récemment, après avoir suscité l’indifférence si ce n’est « une hostilité directe », regrette l’auteur, qui pointe l’incapacité des économistes à saisir les conséquences de l’ascension de l’inégalité et à élaborer des politiques qui auraient pu permettre de changer de cap.Crise financière et inégalité sont inextricablement meléesPour le prix Nobel de l’économie, il s’agit là d’une question vitale, « pour des raisons morales mais aussi économiques ». L’ouvrage, composé d’un recueil d’articles et d’essais écrits ces dernières années pour divers journaux et pérodiques, est centré sur l’inégalité, mais se penche aussi sur la grande Récession, puisque pour M.Stiglitz crise financière et inégalité sont inextricablement melées : « l’inégalité a contribué à provoquer la crise ; la crise a exacerbé les inégalités préexistantes ; et leur aggravation a plombé l’économie et rendu encore plus difficile une reprise robuste ».Mais comme pour l’inégalité, il n’y avait pas de fatalité dans la profondeur ni la durée de la crise. C’est là le message central du livre :« le niveau actuel de l’inégalité en Amérique n’est pas inévitable. Il n’est pas le résultat des lois inexorables de l’économie. Il dépend des politiques que nous suivons, et de la politique ».Après un prélude où il revient sur les années qui ont précédé la crise, l’ancien économiste en chef de la Banque mondiale analyse les problèmes primordiaux que pose l’inégalité, revient sur son intérêt pour le sujet, et détaille causes, dimensions et conséquences des inégalités. Il aborde ensuite les idées sur les politiques à venir, et évoque l’inégalité dans d’autres pays et les stratégies conçues pour la combattre, en passant par le miracle mauricien, le cas du Japon, de Singapour, de la Chine, mais aussi de l’Ecosse et de l’Espagne.Il se concentre enfin sur l’anémie persistante de l’emploi, et comment remettre l’Amérique au travail. L’auteur se veut critique, sans pourtant sombrer dans le fatalisme : création de réglementations financières efficaces, réforme du financement des campagnes électorales, réforme du système de fiscalité et investissements dans les infrastructures, l’éducation et la recherche… les pistes à explorer sont nombreuses, car « si la politique a été la cause de nos problèmes actuels, ce n’est que par la politique que nous trouverons des solutions : le marché ne le fera pas tout seul ».La grande fracture, Joseph E. Stiglitz (Les Liens qui Libèrent, 448 pages, 25 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde Marie Pellefigue À partir du 1er septembre, les Français ne pourront plus payer en liquide leurs achats ou prestations de plus de 1 000 euros. Ce plafond était auparavant fixé à 3 000 euros. Ce nouveau seuil concerne les transactions entre un particulier et un professionnel (commerçant, artisan, entrepreneur…) ou entre deux professionnels. Les paiements entre particuliers ne sont pas soumis à cette nouvelle réglementation. Le seuil autorisé pour les non-résidents, essentiellement les touristes, qui règlent leurs achats en liquide, a lui aussi diminué : il passe de 15 000 euros à… 10 000 euros.La raison de ce changement ? Tracfin, la cellule de lutte contre le blanchiment du ministère de l’économie, vise à limiter le lessivage d’argent sale. Vu les sommes évoquées, peu de Français devraient subir ce changement de réglementation, la part des achats en liquide baissant chaque année en France, au profit des règlements par carte bancaire.D’après la Fédération des banques françaises (FBF), les paiements par carte bancaire représentent 49,5 % des paiements en France, et leur part progresse plus vite que celle des autres moyens de paiements (espèces, chèques, virements ou prélèvements). En outre, le paiement en espèces concerne essentiellement les petits montants. D’après la Banque de France, le paiement moyen en liquide par Français se monte à 24,30 euros.Mesures complémentaires en vigueur le 1er janvier 2016Une deuxième mesure, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2016, concerne les particuliers qui effectuent des opérations de change de leurs euros contre des devises. À partir de l’an prochain, ils devront fournir une pièce d’identité à partir de 1 000 euros. Jusqu’à la fin de l’année, cette obligation est applicable sur les seules opérations de change de plus de 8 000 euros.Toujours dans le cadre de la lutte contre le blanchiment, les établissements bancaires devront, à partir du 1er janvier 2016, signaler à Tracfin toute personne qui effectue des dépôts ou retraits d’espèces supérieurs à 10 000 euros par mois.Marie Pellefigue 31.08.2015 à 09h51 • Mis à jour le31.08.2015 à 11h32 Les baisses d’impôts annoncées par François Hollande à son retour de vacances pourraient s’élever à deux milliards d’euros, affirment Les Echos, lundi 31 août. Un chiffre que n’a pas confirmé Michel Sapin, ministre des finances, interrogé par France Info lundi matin, tout en laissant entendre qu’une telle économie était envisageable dans le budget de l’Etat.« Il y a des moyens avec les sommes considérables que l’Etat, les collectivités locales, la sécurité sociale dépensent, de trouver 2 milliards pour rendre une partie des efforts aux Français les plus modestes. »Lire aussi :Baisse d’impôts : la promesse hasardeuse de François HollandeLes baisses devraient se répercuter en 2016 sur l’impôt sur le revenu, car il est « celui qui a fait le plus mal » ces dernières années, selon Michel Sapin. « Le nombre de foyers imposés à l’impôt sur le revenu a considérablement augmenté entre 2010 et aujourd’hui. Il ne me paraît pas anormal de revenir à peu près au même niveau que 2010 (…), c’est-à-dire rendre aux Français les plus modestes une part des efforts qu’ils ont acceptés », a précisé lundi le ministre.Les mesures seront inscrites dans le projet de loi de finances pour 2016, qui sera présenté fin septembre, comme l’avait affirmé Manuel Valls le 21 août. Elles ne modifieront pas, selon M. Sapin, l’objectif officiel de réduction du déficit public, fixé à 3,3 % du produit intérieur brut. « Nous allons atteindre, c’est la première fois depuis quatre ans, nos objectifs de déficit cette année. Il ne suffit pas de l’annoncer, il faut le faire », a-t-il affirmé.Lire aussi :Budget 2016 : l’impossible synthèse Claire Ané Plus d’un an après l’adoption de la loi sur les stages, le 10 juillet 2014, la rentrée 2015 sonne deux tardives mais bonnes nouvelles quant à sa mise en œuvre.D’une part, mardi 1er septembre est entrée en vigueur une nouvelle augmentation de la gratification minimale obligatoire pour les stages de plus de deux mois, qui passe ainsi de 3,30 euros de l’heure à 3,60 euros, soit une hausse d’une quarantaine d’euros par mois.D’autre part, un de ses décrets d’application les plus attendus, concernant le plafond de stagiaires par entreprise et leur encadrement, devrait être publié dans les semaines à venir, selon une source proche du dossier. Selon le texte soumis à la validation du conseil d’Etat, les entreprises de plus de 20 salariés n’auront pas le droit de compter plus de 15 % de stagiaires dans leurs effectifs. Quant aux entreprises plus petites, elles pourront accueillir un maximum de trois stagiaires.Le plafond retenu est plus favorable aux entreprises que celui évoqué il y a un an par Geneviève Fioraso, alors secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur, lors de la discussion de la loi sur les stages au Parlement. Il était alors question de le limiter à 10 % de stagiaires par entreprise. « Cela représente déjà une vraie mesure de moralisation quand on sait que certaines entreprises comptent 20 à 25 % de stagiaires dans leur effectif, fait-on valoir de source proche du dossier. Il fallait aussi veiller à ne pas trop fragiliser l’offre de stages. » Des demandes de dérogations pourront cependant être faites localement aux recteurs d’académie, pour porter le plafond à 20 % pour l’accueil de stagiaires du secondaire (des élèves de bac pro) dans les quelques spécialités où les entreprises pouvant les former sont peu nombreuses.Autre point du décret, le nombre maximal de stagiaires que pourra suivre un tuteur en parallèle est fixé à trois, soit la même limite que celle qui prévaut pour les étudiants en apprentissage.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard et Alexis Delcambre Nouveau séisme chez Vivendi : Cécilia Ragueneau, directrice d’i-Télé, et Céline Pigalle, directrice de la rédaction du groupe Canal+, ont été débarquées, vendredi 4 septembre, par Vincent Bolloré, le tout puissant patron du géant des médias. L’ex-directeur de la rédaction de Direct 8, Guillaume Zeller, est nommé directeur de la rédaction de la chaîne d’info.Lire aussi :Comment Vincent Bolloré a pris le pouvoir à Canal+Le journaliste et écrivain Philippe Labro, historique de la chaîne Direct 8, « sera aux côtés de Guillaume Zeller dans un rôle de conseil et lui apportera son expertise », précise un communiqué publié vendredi soir. « Jean-Christophe Thiery, président du directoire de Canal+, est chargé de développer la chaîne d’info du Groupe Canal+ », lit-on encore.Selon nos informations, c’est vers 18 heures vendredi que MM. Thiery et Zeller ont informé la rédaction d’i-Télé lors d’un passage au sein de la chaîne. « C’est difficile, pas agréable, pas sympa », a reconnu M. Thiery, selon un témoin de la scène. « Mais il y a un nouveau projet et donc il faut un nouveau souffle, une nouvelle équipe et un nouveau nom [CNews], a-t-il justifié. On veut aller au-delà de tout ce qui a été fait. »Face aux interrogations des journalistes, notamment en matière de ligne éditoriale, le successeur de Bertrand Méheut à la tête de Canal+ a assuré que la chaîne resterait focalisée sur le « hard news », sans plus de précision. M. Thiery a également indiqué que le groupe entendait développer i-Télé, en particulier sur le numérique, et ne pouvait se satisfaire de voir sa concurrente BFM-TV la devancer en audience. Céline Pigalle a été longuement applaudie par ses troupes.Lire aussi :Sous Bolloré, un Canal+ « intégré » dans Vivendi« Sous le choc »Selon ce même témoin, un journaliste a posé une question sur le « profil » politique de Guillaume Zeller, rappelant que la rédaction d’i-Télé avait des valeurs « d’humanisme et d’objectivité ». Il n’a pas obtenu de réponse. « Thiery et Zeller n’avaient pas vraiment de projet. C’était hallucinant », raconte un salarié, décrivant une rédaction « sous le choc ».Diplômé de Sciences Po et titulaire d’un DEA d’histoire contemporaine, M. Zeller, 38 ans, a participé au lancement de Direct 8 en 2005. En 2007, il devient rédacteur en chef de Direct Soir avant d’être nommé directeur de la rédaction de Direct 8 en 2011 et du pôle digital du quotidien Direct Matin en 2012.Mais son profil intrigue au sein de la chaîne. Un salarié s’étonne ainsi que M. Zeller n’a jamais dirigé un média d’information puissant. Par ailleurs, c’est un spécialiste du catholicisme et de certains thèmes chers à la droite. Ancien chargé d’enquêtes au service historique de l’armée de terre, il a notamment publié Oran : 5 juillet 1962 (Tallandier), sur « l’immense chasse à l’homme anti-européenne commise le 5 juillet à Oran, journée la plus sanglante de toute la guerre d’Algérie, avec au minimum 700 pieds-noirs assassinés ». Ou La Baraque des prêtres, Dachau 1938-1945 (Tallandier), sur les religieux déportés. Ou encore Un prêtre à la guerre (Tallandier), avec l’aumônier des parachutistes de Montauban, dont certains membres furent tués par Mohamed Merah.i-Télé s’interroge sur son avenirM. Zeller a également été invité sept fois à l’antenne de Radio Courtoisie, une radio d’extrême droite, entre mars 2012 et avril 2015, pour y parler de ses livres, a pointé le site Streetpress. Il a également écrit trois billets pour le site Boulevard Voltaire, fondé par Robert Ménard, devenu élu du Front national et maire de Béziers. Notamment sur la déchéance du général Paul Aussaresses, qui avait avoué dans Le Monde avoir commis des tortures pendant la guerre d’Algérie. Streetpress évoque aussi son rôle de chroniqueur littéraire dans « Dieu Merci ! », une émission religieuse de Direct 8, où il explique par exemple que les « missions » d’évangélisation étaient, à l’origine, un « message d’amour ».A i-Télé, Mme Pigalle et Mme Ragueneau avaient, quant à elles, développé ces derniers mois un discours autour de valeurs pour se démarquer de la première chaîne d’information, BFM-TV, mêlant la recherche d’un recul contre l’immédiateté de l’information en temps réel et la défense d’un certain humanisme. BFM-TV, à l’inverse, est accusée de « jouer sur les peurs », ce qui sous-entendrait qu’elle favorise le FN. I-Télé s’était aussi distinguée en se séparant du polémiste très à droite Eric Zemmour.Plus largement, i-Télé s’interroge sur son avenir car les nouveaux dirigeants ne se sont pour l’instant pas exprimés sur leurs intentions pour la chaîne. Tout juste ont-ils fait comprendre qu’ils faisaient le constat qu’i-Télé restait distancée en audience par BFM-TV (autour de 1 point de part d’audience, contre 2 points environ pour BFM-TV). Et que la chaîne restait déficitaire.« Il ne faudra pas se faire endormir par l’argent »En interne, les équipes sont conscientes d’être loin derrière le leader en termes d’audience mais ont l’impression d’avoir parfois été plus réactives, lors des attentats de janvier notamment, et estiment manquer de moyens pour rivaliser avec BFM-TV.Sur ce point, M. Bolloré suggère qu’il pourrait investir davantage dans Canal+, en particulier en matière d’information : « Nous allons augmenter nos budgets d’investissements et les rendre transversaux entre les différentes chaînes, gratuites et payantes », écrit-il. Un discours susceptible de trouver un écho dans une partie de la rédaction. « Il ne faudra pas se faire endormir par l’argent », mettait néanmoins en garde un journaliste à la sortie de la réunion vendredi.A deux ans de la présidentielle s’ouvre une nouvelle ère pour i-Télé, avec un changement radical à sa tête. « On a besoin d’éclaircissement sur la suite et vite. C’est difficile de travailler dans ces conditions », déclarait un autre salarié. Dans un communiqué, la société des journalistes d’i-Télé a « fait part de sa vive émotion face à la brutalité du départ de Cécilia Ragueneau, directrice générale, et de Céline Pigalle, directrice de la rédaction », « rappelle son attachement aux principes intangibles d’une information libre, indépendante et objective » et « souhaite que la collaboration avec la nouvelle direction soit fructueuse et constructive ».Lire aussi :Drahi, Bolloré... Comment les médias français se recomposentAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.09.2015 à 18h11 | Laurence Girard Le « modèle » Nespresso continue à inspirer l’industrie agroalimentaire. À l’exemple d’Unilever, qui souhaiterait bien réitérer le succès de son grand concurrent suisse Nestlé, non pas dans le café mais dans le thé. Objectif : faire monter en gamme une de ses marques phares, Lipton. Le groupe anglo-néerlandais débute ainsi la commercialisation en France d’une machine à thé, accompagnée de ses dosettes, sous le label T.O by Lipton.Au printemps, Unilever avait déjà prouvé tout l’intérêt qu’il portait à Nespresso. Au point de présenter une gamme de dosettes de thé et d’infusions compatibles avec les machines de l’entreprise suisse déjà installées dans les foyers français. Ces capsules à la marque Lipton devraient être commercialisées en grande distribution dès septembre.Le groupe anglo-néerlandais va un pas plus loin avec la conception de sa propre machine de thé, fruit d’une collaboration avec les sociétés Krups, Brita et Bodum. Il crée une nouvelle marque à cette occasion, déclinaison de Lipton. Les capsules spécifiques à cette machine seront, elles, vendues uniquement sur Internet. Le prix est de 3,90 euros la boîte de dix, soit un positionnement, là encore, très inspiré par Nespresso. Mais c’est aussi trois fois le prix d’un sachet de thé standard…Cet exemple le prouve. Les groupes agroalimentaires, comme Nestlé ou Unilever, veulent monter en gamme pour bénéficier de prix plus élevés et donc de marges plus lucratives. Une tendance d’autant plus urgente que la pression sur les prix est forte en cette période où l’économie reste tendue. Dans ce contexte, la croissance du chiffre d’affaires et des marges des géants de la grande consommation a fortement ralenti.Stagnation des ventesUnilever a déjà dans son portefeuille une marque qui dénote par sa forte valorisation : Maille. Héritée suite à des rachats successifs, cette marque française de moutardes et autres condiments, a, à l’instar de Nespresso, opté pour les codes du luxe. Dans sa boutique de la Madeleine, les touristes se pressent pour ramener pots de moutarde au Chablis et brisures de truffes noires ou vinaigre au vin de Sauterne.Un nouveau magasin va ouvrir cet automne à Bordeaux, après ceux du Carroussel du Louvre, de Londres et de New York. Mais les produits Maille, sont, eux, contrairement à Nespresso, vendus également en grande distribution.Le marché du thé a cette caractéristique d’être stratégique pour Unilever, qui estime en être le leader mondial. Ce n’est pas le cas pour Nestlé, qui a toutefois lancé, il y a près de cinq ans, une machine à dosettes de thé, baptisée Special-T.En France, les ventes de thé, dominées en grande distribution par Lipton et Twinings, stagnent. Mais les amateurs sont de plus en plus nombreux à préférer des thés plus haut de gamme. Cette tendance profite aux enseignes spécialisées, comme Mariage Frères, le Palais des Thés, Dammann Frères ou Kusmi TeaÀ noter également, l’arrivée d’une nouvelle marque sur le marché français décidément très animé : en l’occurrence 1336, fabriquée par la coopérative SCOP-TI, créée par d’ex-salariés de Fralib, ex filiale de... Unilever.Lire aussi :A Gémenos, les ex-Fralib repassent à l’heure du théLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Albert (Londres, correspondance) Alors que les retards et les dépassements budgétaires s’accumulent sur le chantier de Flamanville, en France, une autre centrale EPR construite par EDF rencontre de sérieuses difficultés. Le projet d’Hinkley Point C, dans l’ouest de l’Angleterre, multiplie lui aussi les ajournements. La décision officielle d’investir est sans cesse repoussée, le projet butant sur son financement.Jeudi 3 septembre, Jean-Bernard Levy, le PDG d’EDF a, presque par inadvertance, confirmé l’évidence lors d’une conférence de presse consacrée à Flamanville : la mise en service d’Hinkley Point, annoncée il y a deux ans pour 2023, ne sera pas tenue. Le retard est considérable : la première date envisagée, au tout début du projet, il y a six ans, était fin 2017.Retards en série depuis une décennieCet aveu n’est pas une surprise. La date de 2023 avait été annoncée il y a deux ans, quand EDF espérait boucler le financement des deux EPR d’Hinkley C courant 2014. Cela n’a pas été le cas. Avec un chantier qui doit durer neuf ans environ, la date de mise en service est nécessairement repoussée.Depuis une décennie, chacune des étapes de cet énorme dossier aura pris plus longtemps que prévu. L’acquisition en 2008 par EDF de British Energy, la société du nucléaire civil britannique, s’était avérée plus compliquée que prévu. Le feu vert des autorités nucléaires britanniques avait ensuite traîné. La catastrophe de Fukushima au Japon a très fortement contribué au renforcement des mesures de sûreté exigées.Mais, surtout, les négociations avec le gouvernement britannique ont été extrêmement complexes. Ce n’est finalement qu’en octobre 2013, avec des années de retard, que celui-ci avait accepté d’accorder un prix fixe garanti à l’électricité nucléaire : 92,5 livres (126 euros) par mégawattheure pour trente-cinq ans, le double du prix actuel. À l’époque, EDF avait débouché le champagne et avait déclaré espérer conclure le dossier de financement dans la foulée. « Courant 2014 », avait annoncé l’entreprise. Puis « au premier trimestre 2015 ».L’accord avec les Chinois toujours en suspensSix mois après cette dernière date butoir, la signature n’a toujours pas eu lieu. Les négociations butent sur l’accord avec les partenaires chinois. China General Nuclear Power Group (CGN) et China National Nuclear Corporation (CNN) doivent prendre entre 30 % et 40 % de participation dans le projet. Mais il se murmure qu’ils seraient très gourmands, notamment en matière de transfert de technologie.Cette version est rejetée par EDF, qui estime que le partenariat entre les groupes se fait désormais d’égal à égal. La Chine construit actuellement une centrale nucléaire par an et deux EPR y sont en cours de construction. Les compétences technologiques de l’empire du Milieu sont très avancées et n’ont rien à voir ce qui prévalait dans les années 1990, quand les premiers accords pionniers sur le nucléaire y étaient signés.Interrogations sur le coûtLe prix des deux centrales qu’EDF veut construire à Hinkley est également sujet à controverse. L’électricien français parlait, en 2013, de 12 milliards de livres (16 milliards d’euros). Quand elle a donné, en 2014, son feu vert au projet, la Commission européenne, pour sa part, évoquait 24,5 milliards de livres (33 milliards d’euros).Les deux factures ne sont certes pas directement comparables : le prix d’EDF est en monnaie constante de 2012, celui de la Commission en monnaie courante, et les scénarios ne sont pas les mêmes. Mais elles viennent rappeler l’incertitude qui règne sur la question.Lire aussi :Les menaces de plaintes se multiplient contre l’EPR d’EDF au Royaume-UniEDF assure que le dossier reste sur les rails. L’électricien français affirme que les négociations avec les Chinois avancent. Amber Rudd, la ministre britannique de l’énergie, avait affirmé en juillet qu’elle espérait voir un accord conclu d’ici à la fin de l’année. Certains articles de presse britannique spéculent même sur une signature finale lors de la visite du président chinois Xi Jinping au Royaume-Uni mi-octobre. Mais, dans ce dossier, les dates butoirs ont une fâcheuse tendance à être repoussées.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicole Vulser Il n’y aura donc qu’un seul patron dans le futur site de produits de luxe en ligne qui sera issu de la fusion entre les deux plus importants acteurs mondiaux du secteur, Net-A-Porter, filiale du groupe suisse Richemont, et l’italien Yoox. Natalie Massenet, la fondatrice de Net-à-Porter, à qui devait revenir la présidence exécutive du nouvel ensemble -Yoox Net-A-Porter-, a tiré sa révérence et officialisé sa démission jeudi 3 septembre.C’est donc Federico Marchetti, le fondateur de Yoox qui prendra seul les rênes du groupe. La presse italienne a souligné que cette décision avait été favorablement accueillie par le marché car elle éloigne de fait les risques de friction entre deux dirigeants à très forte personnalité.Mme Massenet, qui risquait d’être marginalisée, ne sera pas non plus membre du conseil d’administration du nouveau groupe. Elle part officiellement pour explorer « de nouvelles idées et opportunités ». En vendant ses actions, elle empochera tout de même 100 millions de livres (137 millions d’euros) a calculé l’agence Bloomberg. L’un des points de divergence, si elle était restée, aurait pu être la valorisation de Net-A-Porter : un arbitre indépendant avait estimé celle-ci le mois dernier à 1,5 milliard de livres, alors que Richemont avait accepté un niveau beaucoup plus bas - 950 millions de livres - pour boucler la fusion avec Yoox en mars.La femme d’affaires s’est félicitée de quitter Net-A-Porter « plus gros, plus fort et superbement positionné pour l’avenir ». « Ma conduite entrepreneuriale est aussi forte aujourd’hui qu’elle l’a toujours été et ma passion pour l’innovation continuera à être mon plus grand guide dans les affaires », a commenté celle qui avait, comme le patron de Yoox, créé son entreprise voici quinze ans.Augmentation de capitalPour faire face au renforcement de la concurrence dans les ventes de produits de luxe en ligne, Yoox et Net-à-Porter avaient annoncé leurs noces en mars, après avoir en vain tenté une première union en 2013. La fusion doit être effective fin septembre. Yoox doit acquérir 50 % de Net-A-Porter, détenu depuis cinq ans par la maison mère de Cartier et de Chloé. De son côté Richemont conservera 50 % de Yoox Net-A-Porter tout en empochant 317 millions d’euros. Coté en Bourse, Yoox est devenu rentable le premier en sortant du rouge en 2013 avec un bénéfice de 12,3 millions d’euros. Net-A-Porter a en revanche encore pesé à hauteur de 205 millions dans les comptes 2014/2015 de Richemont.Si le groupe suisse a promis de faire partie de la prochaine augmentation de capital de 200 millions d’euros du nouvel ensemble, son PDG Johann Rupert a déjà fait un appel du pied à tous ses confrères mi-juin pour proposer aussi bien à LVMH qu’à Kering -qui a déjà signé un accord de coentreprise avec Yoox- de rentrer dans le capital Yoox Net-A-Porter. Aucun n’a répondu favorablement pour placer un centime dans cet ensemble qui devrait peser 1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Pas plus que Armani, Burberry ou Moncler, les autres éventuels groupes visés par le patron de Richemont qui espère toujours fédérer ses confrères dans une méga alliance.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.09.2015 à 11h56 | Audrey Tonnelier C’était son anniversaire, mais le ton n’était guère à la fête. Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), qui célébrait ses 68 ans ce jour-là, a fait état, jeudi 3 septembre, de perspectives peu encourageantes pour la zone euro. « De nouveaux risques pesant sur les perspectives de croissance comme d’inflation sont apparus récemment », a indiqué le Dottore italien, lors de la conférence de presse qui clôt la traditionnelle réunion des gouverneurs de la BCE. Manière d’acter qu’après un été chahuté sur les marchés, la période d’euphorie du début d’année semble bel et bien terminée.Le brutal ralentissement de l’économie chinoise, et ses conséquences sur les Bourses mondiales et les économies émergentes, ont changé la donne. Le coup de frein constaté dans l’empire du Milieu se propage en effet par deux canaux, selon la BCE : d’une part, en pesant sur les exportations des autres pays, d’autre part, en affectant « la confiance » sur les marchés financiers. Pour des investisseurs déjà rendus nerveux par la perspective de relèvement des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale), ce cocktail a eu un effet dévastateur. En juillet-août, le CAC 40 a ainsi perdu plus de 4 %, tandis que le Dax allemand chutait de plus de 8 %.Lire aussi :Chine : derrière le plongeon des marchés, la crise de l’économie réelleFace à ces soubresauts, l’institut monétaire table désormais sur une croissance en zone euro de 1,4 % cette année (contre 1,5 % précédemment), de 1,7 % en 2016 (contre 1,9 %) et de 1,8 % en 2017 (contre 2 %). Quant à l’inflation, elle devrait atteindre 0,1 % en 2015, 1,1 % en 2016 et 1,7 % en 2017, contre + 0,3 %, + 1,5 % et + 1,8 % respectivement jusqu’à présent, a précisé M. Draghi. La BCE envisage même un recul passager des prix « dans les prochains mois ». En cause cette fois, la faiblesse des cours du pétrole, qui tire la moyenne des prix vers le bas.Tableau préoccupantFace à ce tableau préoccupant, M. Draghi a toutefois fait preuve de volontarisme. D’abord, en rappelant que son méga-programme de rachat de dettes (« quantitative easing » ou « QE », assouplissement quantitatif) destiné à soutenir l’économie et à ranimer l’inflation en zone euro, pourrait être prolongé au-delà de sa première échéance, en septembre 2016. Lancé en mars, le QE a ouvert en grand le robinet à liquidités, puisqu’il consiste, pour la BCE, à racheter quelque 60 milliards d’euros d’actifs chaque mois sur les marchés. Ensuite, M. Draghi a souligné qu’il pourrait modifier la taille ou la composition de ce programme. « Il n’y a pas de limites particulières aux possibilités qu’a la BCE de passer à une vitesse supérieure en matière de politique monétaire », à part celles de son mandat, qui lui interdit notamment de financer directement les Etats, a martelé le charismatique Florentin.M. Draghi a toutefois pris soin de souligner que le conseil des gouverneurs n’a pas discuté cette semaine d’élargissement du « QE », se contentant d’une mesure technique : la BCE pourra acquérir jusqu’à 33 % d’une émission de titres, contre 25 % auparavant. Mais « la volonté d’agir, l’état de préparation pour agir et la capacité à agir » sont là, a-t-il assuré, volontaire.Prélude à un second « QE »Les investisseurs financiers, pour qui le ton du discours d’un banquier central compte au moins autant – sinon plus ! – que les mesures qu’il annonce, ont reçu le message cinq sur cinq. Jeudi soir, la plupart des Bourses du Vieux Continent grimpaient de plus de 2 %, avant de céder de nouveau un peu de terrain, vendredi 4 septembre au matin.Les rendements des emprunts d’Etats, qui évoluent à l’inverse de la demande, ont nettement reculé dans la foulée. Quant à l’euro, il a touché, jeudi soir, un creux de deux semaines face au dollar, revenant tout près de 1,11 dollar pour un euro.« Les marchés ont surtout salué l’engagement et la capacité à agir de la BCE, en cas de nécessité », confirment les analystes d’Aurel BGC. Pour certains, ces propos constituent rien de moins que le prélude à un second « QE », à même de soutenir des marchés chancelants.« Les propos de la BCE sont une bonne nouvelle, car cela accroît la visibilité sur la politique monétaire, qui devrait assurer des taux d’intérêt bas pendant une période encore longue. Mais d’un autre côté, cela signifie que l’économie européenne a toujours besoin d’une béquille monétaire pour faire face à ses problèmes de croissance, qui apparaissent de plus en plus structurels, et non plus seulement conjoncturels », tempère Sylvain Goyon, responsable de la stratégie actions chez Natixis Global Research. Dans ce contexte, l’avenir dira si les propos de M. Draghi relèvent de la reprise en main… ou de la fuite en avant.Lire aussi :« Super Mario » n’est pas un dieuAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.09.2015 à 10h41 • Mis à jour le04.09.2015 à 11h48 | Isabelle Chaperon Les ministres des finances des pays du G20 et les banquiers centraux de ces états les « plus puissants » de la planète se réunissent vendredi 4 et samedi 5 septembre en Turquie. Au menu de ce rendez-vous figurent notamment les banques. Avec une question centrale : faut-il encore durcir les exigences dites « prudentielles » - montant de capital à afficher, ampleur des liquidités à détenir - imposées aux établissements bancaires pour renforcer leur sécurité ?L’enjeu des négociations au G20 porte sur l’ampleur du calibrage d’un nouveau ratio de sécurité (« TLAC ») imposé aux banques sur lequel travaille le Conseil de stabilité financière, créé lors du G20 de Londres, en 2009. La mise en œuvre de ce ratio aura pour conséquence d’obliger les banques à lever des sommes colossales sur les marchés sous forme de quasi-fonds propres.De son côté, le Comité de Bâle – le régulateur international des banques – veut forger, d’ici à la fin 2015, de nouvelles mesures, qui se traduiront, elles aussi, par des besoins supplémentaires de capital pour les établissements financiers. Au total, un nouveau « serrage de vis » qui ne fait pas l’unanimité.Qu’est-ce qui a été fait en matière d’encadrement depuis la crise ?Depuis 2008, les gouvernements et les régulateurs ont avancé sans états d’âme et n’ont eu de cesse que d’empêcher les banques de prendre les risques excessifs ayant débouché sur la crise financière. Avec l’idée qu’éradiquer les crises paraissant une gageure, mieux valait obliger les BNP Paribas ou Deutsche Bank à détenir plus de capital pour amortir les chocs éventuels.C’est la philosophie de « Bâle 3 », la réforme prudentielle mise en œuvre par le Comité de Bâle, et appliquée depuis le 1er janvier 2014 par l’Europe. À titre d’exemple, les capitaux de BNP Paribas, la première banque française, ont quasi doublé entre 2007 et 2014.Les contraintes réglementaires ont-elles eu un impact sur l’activité des banques ?À de nombreuses reprises, les dirigeants bancaires ont tiré le signal d’alarme sur le fait que plus dures seraient les exigences en capital, moins ils seraient capables de fournir du crédit.Mais « aujourd’hui, contrairement aux craintes affichées des banques, ces règles [« Bâle 3 »] ne pèsent pas sur le crédit et la croissance, notamment en raison des effets favorables de la politique monétaire », assure François Villeroy de Galhau, dans son rapport sur le financement de l’investissement des entreprises, remis le 26 août au premier ministre.Lire aussi :En 2014, l’accès des entreprises au crédit s’est amélioré« Pour l’avenir, le sujet est plus complexe. », reconnaît toutefois M. Villeroy de Galhau. Car que se passera-t-il lorsque les banques centrales fermeront le robinet de l’assouplissement monétaire ?Les investisseurs, toutefois, comme Blackrock, le premier gestionnaire d’actifs dans le monde, ont tiré la sonnette d’alarme sur le risque d’une crise de liquidité sur les marchés.Les politiques monétaires accommodantes ont beau avoir provoqué un afflux d’argent, les intermédiaires financiers ayant, fortement réduit leurs portefeuilles de trading sous la pression des réglementations, la rencontre des acheteurs et des vendeurs s’opère plus difficilement.À titre d’exemple, selon le cabinet PwC, qui a analysé l’évolution de la liquidité des marchés à la demande du GFMA et de l’IIF (Institute for International Finance, l’autre grand lobby des banques), les échanges sur les obligations des entreprises européennes ont ainsi diminué jusqu’à 45 % entre 2010 et 2015.Cet assèchement de la liquidité a, selon les spécialistes, amplifié la volatilité sur les marchés, hantise de la plupart des opérateurs - dont a témoigné la violence des secousses sur les Bourses mondiales, fin août, pour cause d’inquiétudes autour de la Chine.Pourquoi faut-il aller plus loin en matière de sécurisation ?Les régulateurs ont toujours peur de voir les banques se glisser entre les mailles du filet réglementaire. Il existe deux écoles en matière de régulation. La première - la méthode standardisée - consiste à exiger des banques le même montant de capital quelle que soit la nature du risque. Mais c’est mettre sur le même plan un crédit consenti à un joueur de casino à Macau et un autre à l’Etat français.S’est développée dès lors une approche plus fine permettant de faire varier les exigences en fonction de la nature des activités. Et ce faisant, les régulateurs ont validé les modèles qui permettent aux banques en interne de mesurer ces risques. Un peu comme un médecin qui laisse le patient prendre sa température.Des études ont toutefois montré que, pour un même portefeuille d’activités, les banques avaient tendance à mettre de côté des montants de fonds propres très disparates. D’où la volonté des régulateurs de remettre une couche de calculs standardisés.Comment les banques réagissent-elles à l’imminence d’une nouvelle régulation ? Les banquiers ont déjà baptisé « Bâle 4 » les nouvelles mesures sur lesquelles travaillent les sages du Comité de Bâle, signe que la portée de ces dernières devrait être importante.Et ils mettent en garde : « Nous devons faire une pause, prendre en compte ce qui a été fait et, surtout, s’assurer que nous trouvons le bon calibrage des mesures qui seront soumises et approuvées au G20 en novembre », a enjoint, jeudi 3 septembre, Samir Assaf, le responsable mondial de la banque de financement et de marchés du britannique HSBC, qui préside aussi la Global financial market association (GFMA), le lobby mondial des banques.Son argument ? Ce n’est pas le moment de graver dans le marbre de nouvelles contraintes alors que l’on ne mesure pas encore les conséquences des deux principaux déterminants de la croissance mondiale pour les prochaines années, à savoir d’un côté le ralentissement de l’économie chinoise et, de l’autre, la normalisation de la politique monétaire américaine.« Les impacts les plus évidents de ces deux changements, seront une croissance globale plus faible, des financements moins bon marché et une liquidité réduite », prévient M. Assaf. Sous-entendu, les banques seront utiles pour mettre de l’huile dans les rouages.Alors faut-il croire les banquiers quand ils jouent les Cassandre ? Ce n’est pas le réflexe des politiques.Les états du G20 ont-ils une approche identique du sujet ? Non. On assiste à une opposition entre les États-Unis et l’Europe. Les Américains, très influents au Comité de Bâle, donnent clairement le ton en matière de régulation. Et, en, l’occurrence, ils militent pour que le nouveau ratio de sécurité (« TLAC ») imposé aux banques soit très exigeant.Lire aussi :Les Etats-Unis durcissent à nouveau leurs règles bancairesOr, l’impact de ces mesures n’a rien à voir de part et d’autre de l’Europe. Les banques assurant 25 % des financements aux États-Unis contre 75 % en Europe, l’économie européenne s’avère trois fois plus vulnérable à toute réforme bancaire.« C’est un problème quand les Américains décident de règles qui ne sont pas dans l’intérêt de nos économies », relève, à ce propos, Pervenche Berès, la députée européenne PS. « L’Europe doit trouver les outils adaptés à son modèle de financement », avance-t-elle.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard GVC a gagné la partie. Au terme d’une impressionnante bataille de quatre mois à la Bourse de Londres, ce poids moyen anglo-saxon des paris et des jeux en ligne a réussi à mettre la main sur son grand concurrent Bwin party digital entertainment pour environ 1,1 milliard de livres, soit 1,5 milliard d’euros.L’opération, amicale, a été officialisée vendredi 4 septembre par Bwin, l’une des principales entreprises britanniques de jeux en ligne, installée à Gibraltar et connue en France par ses sites de paris sportifs (bwin.fr) et de poker (partypoker.fr). Elle confirme la concentration en cours parmi les bookmakers et les spécialistes des jeux en ligne en Grande-Bretagne.Bwin avait lui-même lancé les grandes manœuvres en novembre 2014, en se mettant officiellement en vente. Ces derniers mois, deux groupes se sont disputé l’affaire avec férocité.Face à GVC Holdings, un petit groupe dont le siège se trouve sur l’île de Man, un autre opérateur anglo-saxon du secteur, 888, a fait monter les enchères. Il a bien failli l’emporter en juillet, lorsque Bwin a retenu son offre de préférence à celle de GVC, associé au puissant groupe canadien Amaya.Mais GVC n’a pas jeté l’éponge. Le groupe a dénoué son alliance avec Amaya, qui posait problème, et proposé une nouvelle offre, plus avantageuse, financée en partie par le fonds Cerberus. Malgré une tentative de dernière minute de 888, c’est la proposition de GVC qui a finalement été choisie.Elle valorise Bwin à 129,64 pence par action, soit 45 % de plus que le cours atteint à la mi-mai, lorsque le groupe a annoncé avoir reçu des offres d’achat. Les actionnaires de Bwin ne recevront toutefois pas l’intégralité de ce jackpot en cash : une grande partie du prix sera payée en actions.Au bout du compte, les actionnaires actuels de Bwin devraient ainsi détenir 66,6 % du capital du nouvel ensemble, Bwin étant aujourd’hui nettement plus grand que GVC.Nouvelles règles fiscalesPour justifier l’opération, les deux groupes insistent sur les économies d’échelle et les synergies diverses que permettra le rapprochement. De quoi mieux tenir dans un marché en croissance, mais soumis à une « concurrence de plus en plus vive » et à un encadrement de plus en plus strict de la part des autorités.Depuis le 1er janvier, tous les opérateurs présents au Royaume-Uni doivent en particulier verser au fisc 15 % de leur chiffre d’affaires, alors qu’ils pouvaient auparavant en être exonérés si leur siège se trouvait à l’étranger.Ces derniers mois, plusieurs autres fusions ont d’ailleurs marqué le secteur. Le 26 août, l’anglais Betfair et l’irlandais Paddy Power ont dévoilé un accord de principe pour se rapprocher. Leur mariage devrait donner naissance à l’un des plus leaders mondiaux des paris et des jeux en ligne, avec un chiffre d’affaires de plus de 1,1 milliard de livres. Fin juillet, les bookmakers Ladbrokes et Coral ont également annoncé leur fusion.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger « Trois milliards d’euros en trois ans investis dans l’agriculture et l’élevage français », a annoncé Manuel Valls, jeudi 3 septembre. Trois milliards ? Bigre, une somme rondelette, difficile à assumer pour les finances publiques, alors que le gouvernement peine à trouver la martingale pour boucler son budget. En réalité, le coût budgétaire ne sera pas aussi élevé qu’il y paraît, sans être pour autant négligeable.Lire aussi :Comprendre la crise des éleveursTout d’abord, le soutien au plan d’investissement pour la modernisation des exploitations agricoles – annoncé en 2013 – va être porté de 260 à 350 millions d’euros. Soit 90 millions par an – supportés à parts égales par l’Etat, les régions et l’Europe – sur trois ans. Pour le budget de l’Etat, cela signifie une rallonge de 30 millions d’euros pour le ministère de l’agriculture dans le projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2015 et de 30 millions d’euros dans les projets de lois de finances pour 2016 et 2017.Deuxième volet, les crédits d’urgence pour la prise en charge des intérêts d’emprunt et l’allégement des charges sociales annoncés le 22 juillet vont être portés de 100 à 150 millions d’euros, somme qui, elle aussi, va devoir être inscrite dans le PLFR de fin d’année. En outre, une dotation supplémentaire au fond d’allégement des charges sociales va être débloquée pour un montant de 35 millions d’euros.Cotisations sociales sur le régime des indépendantsEnfin, les agriculteurs des petites et moyennes exploitations vont pouvoir bénéficier d’un alignement des cotisations sociales sur le régime des indépendants adopté dans le cadre du « pacte de responsabilité ». Pour eux, la cotisation d’assurance maladie passera de 833 à 457 euros ; cela représente un coût de 50 millions d’euros. L’augmentation des subventions pour la modernisation de l’abattage-découpe, quant à elle, devrait être prise sur le programme d’investissements d’avenir et n’aura pas d’incidence budgétaire pour l’Etat.Le coût budgétaire réel des annonces du premier ministre s’élève en définitive à 380 millions d’euros sur trois ans, dont 265 millions qui vont devoir être inscrits dès cette année en PLFR et 80 millions qui pèseront sur le budget 2016.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) L’ex-premier ministre grec, Alexis Tsipras, avait tendu une perche aux parlementaires européens : il serait souhaitable qu’ils soient davantage impliqués dans la « troïka » des créanciers de la Grèce (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne), leur avait-il signifié, dans un courrier, adressé le 19 août, au président du Parlement, Martin Schulz. Les eurodéputés pourraient, suggérait-il, exercer une forme de contrôle sur cette instance, très souvent critiquée ces derniers mois pour son manque de transparence et son supposé dogmatisme pro-austérité.Jeudi 3 septembre, les chefs des principaux chefs de partis politiques de l’hémicycle européen ont décidé de se saisir de cet appel. « Il a été convenu de mandater M. Schulz pour discuter avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, sur les modalités d’insertion du Parlement dans les mécanismes de contrôle de la “troïka” », selon une source au Parlement.Des propositions pourraient intervenir dès mercredi 9 septembre, quand M. Juncker prononcera son discours de rentrée (sur « l’Etat de l’Union »), à Strasbourg.Lire aussi :Grèce : et si la « troïka » cédait la place à un « quintet » ?L’ex-premier ministre luxembourgeois, qui s’est beaucoup impliqué dans la résolution de la crise grecque, avait de fait lui-même suggéré, dès juillet 2014, lors de son élection à la tête de la Commission, qu’il faudrait aménager la « troïka ». « La “troïka” est, selon moi, un instrument qui doit être repensé. Le Parlement a souligné, dans ses rapports à ce sujet, que, telle qu’elle fonctionne actuellement, la “troïka” présente un déficit démocratique. Elle manque de légitimité démocratique ; il lui manque une dimension parlementaire », a-t-il encore déclaré le 15 juillet. « Il faut repenser cette “troïka”, la rendre plus démocratique, plus parlementaire et plus politique. C’est ce que nous allons faire. »« Respecter la séparation des pouvoirs »Cependant, il n’est pas question que des eurodéputés soient directement intégrés dans les équipes de la « troïka », qu’ils aillent à Athènes négocier avec le gouvernement et l’administration grecs l’avancée des réformes exigées en échange des plans d’aide européens (le troisième plan d’aide en date, de 86 milliards d’euros, a été validé mi-août). C’est ce qu’avait clairement signifié la Commission, il y a quelques jours.Cette option semble en l’occurrence aussi largement rejetée au Parlement. « Ce n’est effectivement pas une bonne idée, il faut respecter la séparation des pouvoirs exécutifs et législatifs », note l’eurodéputé belge Philippe Lamberts, un des chefs de file du groupe des Verts.Dès lors, quelle forme le contrôle parlementaire sur la « tutelle » grecque pourra t-il prendre ? Les chefs des partis politiques de Strasbourg auraient exclu, jeudi, qu’un organe spécifique de l’hémicycle (une commission spéciale, par exemple) soit consacré à la Grèce. « On devrait utiliser les outils déjà existants, notamment l’article 7 du two pack », suggère une source parlementaire.Le « two pack » est une procédure très complexe de surveillance budgétaire des Etats membres, mise en place en 2013 pour tenter de prévenir de nouvelles crises financières et qui, de fait, prévoit la possibilité pour le Parlement d’être tenu au courant de la procédure de contrôle des budgets des pays européens par la commission.L’implication du Parlement dans la « troïka » devrait probablement prendre la forme d’un nombre plus grand d’auditions des membres de cette dernière par les eurodéputés.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.09.2015 à 17h21 • Mis à jour le03.09.2015 à 18h26 | Jean-Michel Bezat L’opération « transparence » sur l’EPR de Flamanville (Manche), menée jeudi 3 septembre par le PDG d’EDF, n’a pas levé toutes les zones d’ombre sur l’avenir de ce projet pharaonique. Jean-Bernard Lévy, PDG de l’électricien, a certes reconnu que le réacteur de troisième génération (1 650 MW) ne démarrerait pas avant le quatrième trimestre 2018, avec sept ans de retard sur le calendrier initial, et qu’il ne coûterait pas 3 milliards d’euros mais 10,5 milliards. Mais plusieurs questions ou incertitudes demeurent.Quel sera le prix du mégawattheure produit ?M. Lévy s’est refusé à avancer un chiffre pour des raisons commerciales. Et aussi, a-t-il expliqué, en raison de l’incertitude sur de nombreux paramètres (coût du combustible et d’exploitation sur au moins soixante ans…). Mais compte tenu de son prix de revient, l’EPR de Flamanville devrait produire un MWh supérieur à 100 euros (contre environ 45 euros pour le parc actuel). Au Royaume-Uni, où la décision d’investir dans deux EPR à Hinkley Point serait en voie de finalisation, EDF a obtenu du gouvernement un prix garanti de 92,7 libres (117 euros) par MWh produit pendant 35 ans. « En fait d’« opération vérité », EDF ne donne aucune garantie sur le nouveau délai annoncé pour 2018, estime Cyrille Cormier, chargé de campagne énergie chez Greenpeace. Et même si l’EPR était mis en service fin 2018, le coût de production de l’électricité du réacteur serait près de 40 % plus cher que celui des parcs éoliens et des grandes centrales solaires à la même époque. ».Les défauts sur la cuve et les soupapes de sécurité peuvent-ils tuer l’EPR de Flamanville ? EDF affirme qu’il a déjà réparé plusieurs soudures défectueuses sur le circuit primaire. Il est aussi en passe de régler la question des soupapes de sécurité permettant d’éviter la surpression dans le circuit vapeur du bâtiment réacteur, soulevée en juin par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Les anomalies détectées « provenaient des conditions de réalisation des essais et non des soupapes elles-mêmes », a indiqué Xavier Ursat, le directeur exécutif de l’ingénierie et des nouveaux projets nucléaire, qui a annoncé de nouveaux tests.Restent les défauts de l’acier de la cuve, où se produit la réaction nucléaire. Areva a détecté en 2014 une concentration excessive de carbone sur le couvercle et le fond, une anomalie qualifiée de « très sérieuse » par le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Pierre-Franck Chevet. Areva devait communiquer les résultats des nouveaux tests « à l’automne ». Ce sera finalement « dans le courant du premier semestre 2016 », a corrigé M. Ursat. Mais les premiers essais sont, selon lui, positifs. « Nous avons déjà assez d’éléments pour être confiants », a-t-il assuré, ce qui laisse augurer d’un feu vert de l’ASN.Un changement de la cuve forgée au Creusot (Saône-et-Loire) - déjà installée au cœur du bâtiment réacteur – est possible. Elle allongerait les délais de très longs mois et coûterait des centaines de millions d’euros. Un tel remplacement « ne fait pas partie des hypothèses sur lesquelles on travaille », indique Thomas Piquemal, le directeur financier d’EDF. Pour lui, ce report du démarrage en 2018 ne remet pas en cause les objectifs financiers, qui prévoient en particulier le retour à un flux de trésorerie positif en 2018.Quand fermera-t-on Fessenheim ou une autre centrale ?Une chose est sûre : François Hollande ne pourra pas tenir sa promesse de campagne de 2012 de l’arrêter « avant la fin du quinquennat ». La loi de transition énergétique ne prévoit pas de date. L’arrêt de la centrale alsacienne (ou d’une autre) ne se fera qu’une fois Flamanville en service, la France maintenant ainsi sa capacité électronucléaire à 63,2 MW. Mais EDF va devoir démêler un imbroglio juridico-administratif. Le décret autorisant la construction (DAC) de l’EPR, pris en avril 2007, expire en avril 2017 et l’entreprise va en demander la prolongation. Cette prolongation est « un subterfuge qui sera attaqué en justice », a prévenu l’Observatoire du nucléaire.Par ailleurs, EDF a déjà déposé à l’ASN sa demande d’exploitation de l’EPR. Un dossier de 40 000 pages sur lequel le gendarme du nucléaire pose une centaine de questions sensibles, appelant des réponses de l’énergéticien.Dans ces conditions, pour M. Lévy, il ne fait plus de doute que le premier EPR couplé au réseau électrique sera… chinois : le chantier de Taïshan, où les Chinois ont tiré les enseignements des erreurs commises en France et en Finlande, avance plus vite qu’en Europe.Lire aussi :EPR de Flamanville : les quatre malédictions d’un chantier controverséJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.09.2015 à 16h41 • Mis à jour le17.09.2015 à 18h02 General Motors (GM) payera une amende de 900 millions de dollars (796 millions d’euros) pour avoir dissimulé des informations concernant un défaut mécanique lié à la mort de 124 personnes et à des centaines de blessés, a annoncé le département de la justice américain, jeudi 17 septembre.L’entreprise s’était organisée pour dissimuler un défaut de sécurité mortel, en violation du droit américain, et s’est par conséquent « rendue coupable de fraude », écrit le ministère dans un des documents judiciaires.Accords dans le procès civilUn accord a été conclu aux termes duquel, outre l’amende, le constructeur reconnaît les éléments qui lui sont reprochés et s’engage à ne plus commettre d’infractions similaires. En échange, les autorités renoncent à le poursuivre au pénal, a précisé le département de la justice.General Motors a également annoncé que 575 millions de dollars (509 millions d’euros) seraient consacrés à des accords dans le cadre de procès au civil concernant 1 385 personnes mortes ou blessées à cause ce défaut mécanique.Un défaut d’allumageLe défaut mécanique en question, situé au niveau du commutateur d’allumage, pouvait éteindre le système de la voiture pendant un trajet, et donc désactiver certains systèmes comme les coussins de sécurité.Il a été découvert dans la première moitié des années 2000, mais les premiers rappels de véhicules par General Motors n’ont commencé qu’en février 2014. Des enquêtes avait alors été ouvertes pour déterminer si l’entreprise avait réagi à temps.Lire aussi :General Motors : la plupart des accidents mortels liés à un défaut mécanique sont prescrits Damien Gouteux Apple doit son retour sur le devant de la scène à ses équipements mobiles : d’abord l’iPhone, lancé en 2007, puis sa tablette iPad en 2010. Le système d’exploitation, le logiciel qui les équipe et gère les fonctions les plus basiques, est la porte d’entrée des utilisateurs dans le monde du constructeur californien. Autant dire que chaque version de celui-ci, appelé iOS, est scrutée avec attention pour voir ce qu’elle apporte. Mercredi 16 septembre, Apple a donc rendu publique et téléchargeable la neuvième version en date d’iOS, peu après la keynote où l’entreprise avait présenté l’iPad Pro.La recherche amélioréeLa première nouveauté est l’amélioration de son moteur de recherches, Spotlight, que la firme ne désigne plus que sous le nom de Search. Il peut à présent comprendre des requêtes verbales, à la manière de Siri, l’interface vocale du système d’exploitation. Il peut également servir de calculatrice, faire des conversions monétaires, afficher la météo ou les derniers cours de la Bourse.Si l’on cherche un contact, il est possible de l’appeler directement ou de lui envoyer un message. Les applications tierces pourront aussi fournir des informations qui seront insérées aux résultats des recherches. Ces améliorations de la fonction intégrée de recherche permettent un accès plus rapide aux informations… et de se passer du moteur de recherche du grand concurrent, Google. Une assistance proactive Spotlight s’active d’un simple glissement depuis l’écran d’accueil et suggère directement des contacts ou des applications à partir de votre activité (recherches Web, navigation…) ou de votre géolocalisation. Un menu de raccourcis qui permet d’accéder plus rapidement aux applications dont on a besoin au « bon moment » : en fonction de l’heure ou de votre localisation, les contacts sont automatiquement personnalisés, affichant par exemple des contacts professionnels aux horaires de bureau : Il en va de même pour la suggestion de contacts. D’une simple pression, on peut afficher leur fiche détaillée, les appeler, leur envoyer un message, ou initier une conversation vidéo. Cette assistance qui cherche à deviner vos intentions s’étend à toutes les applications d’iOS 9, comme Calendar pour l’agenda ou Mail pour les courriels.Le multitâche arrive enfin sur iPadAvec cette version d’iOS, Apple rajoute aussi des fonctions spécifiques pour ses tablettes. Slide Over permet de passer très rapidement à une seconde application alors que l’on en a déjà ouverte une, et de basculer de l’une à l’autre facilement. La fonctionnalité Split View offre, elle, la possibilité d’exécuter deux applications en même temps, en partageant l’écran. Gourmande en ressources, cette fonction n’est disponible que pour les iPad Air 2, iPad Mini 4 et le nouvel iPad Pro. Le Picture in Picture permet d’afficher une vidéo dans une vignette sur l’écran pendant que l’on fait quelque chose d’autre. Par exemple, pendant une conversation vidéo, on peut toujours regarder une vidéo YouTube. Une nouvelle application pour suivre l’actualitéUne nouvelle application de suivi de l’actualité, News fait son apparition. On choisit des sujets et des médias, puis News propose différents articles qui y correspondent. L’application ressemble à un fil d’actualité RSS (Really Simple Syndication), mais les articles sont proposés dans un style et une police qui diffèrent selon chaque média. Vos habitudes de lecture seront analysées pour affiner les propositions de News. Aux Etats-Unis, Apple a passé des partenariats avec plusieurs médias pour que leurs articles s’affichent directement dans l’application : The Guardian, ESPN, CNN, The New York Times… L’application n’est pas encore disponible en France.Une prise de notes amélioréeL’application Notes permet à présent de créer des mémos avec des croquis, des photos ou des listes en plus du simple texte. On peut également ajouter des liens vers une page Internet. Les notes sont intégrées aux recherches de Spotlight, sont synchronisables par le cloud, et peuvent être créées directement depuis Siri. Apple rattrape donc son retard face à Evernote.Retrouver son chemin avec MapsLa création en 2002 de Maps par la firme à la pomme répondait à la volonté d’offrir une alternative au service proposé par le concurrent Google. Mais lors de son dévoilement au grand public en 2012, de nombreux problèmes étaient présents.Depuis, Apple a fait du chemin et propose l’intégration des systèmes de transport en commun de grandes villes, une fonctionnalité limitée à New York et Londres pour l’instant. Précision intéressante : Maps affiche même l’emplacement des sorties des stations de métro souterraines. Une gestion de la batterie plus efficaceLa batterie est généralement le talon d’Achille des équipements mobiles. Apple affirme que le passage à iOS 9 fait gagner une heure d’autonomie supplémentaire. Lorsque la batterie tombe à moins de 20 %, le système propose de passer en mode économie d’énergie, comme sur les dernières versions d’Android. Certains services non essentiels sont alors désactivés pour prolonger la batterie, jusqu’à trois heures supplémentaires selon le constructeur. Un classement de la consommation de batterie par application sera également intégré.Petites touches finalesEn plus des grandes innovations citées précédemment, Apple a aussi peaufiné plusieurs aspects de son système d’exploitation.– La sécurité a été améliorée avec un mot de passe qui passe de 4 à 6 chiffres. De plus iOS 9 intègre l’authentification à deux facteurs : si vous vous connectez à votre compte iTunes avec un nouvel appareil ou navigateur Web, un code est envoyé pour être sûr que c’est vous.– Apple a créé une application pour faciliter la migration d’un téléphone Android à un iPhone.– Une nouvelle barre de raccourcis est intégrée directement dans le clavier. Par ailleurs, il sera désormais possible de désactiver l’option « shake to undo » qui annule une action lorsqu’on secoue sont téléphone.– Le fichier de mise à jour vers iOS 9 ne « pèse » que 1 gigaoctet – iOS 8 était quatre fois plus lourd, ce qui avait rendu la mise à jour difficile pour les utilisateurs dont le téléphone disposait de peu de mémoire.Damien GouteuxJournaliste au Monde Frédéric Cazenave Face à l’essor du numérique, les banques vont devoir mettre les bouchées doubles pour tenter de rester en contact avec leurs clients. Études après études, les conclusions sont sans appel : les particuliers désertent les agences au profit d’Internet.L’enquête publiée jeudi 17 septembre par Deloitte* montre une accélération du phénomène. Non seulement il ne viendrait plus à l’idée de faire la queue en agence pour consulter son compte bancaire – 82 % des sondés privilégient aujourd’hui Internet pour le faire – mais même pour les opérations plus complexes, les succursales perdent du crédit.« Moins d’un sondé sur deux dit encore se déplacer pour des opérations complexes – souscription d’une assurance-vie, crédit immobilier – contre 57 % l’an dernier, souligne Daniel Pion, associé chez Deloitte. Et 24 % déclarent ne plus du tout utiliser les services de l’agence, contre 14 % lors de l’étude réalisée en 2014. »Lire aussi :Les dernières heures de la banque à papaDans le même temps, l’utilisation du mobile ou de la tablette continue de monter en puissance, avec en moyenne 9,9 connexions par mois pour consulter ses comptes. Evidemment les banques ont créé des applications qu’elles entendent rendre le plus ludique possible tout en les étoffant de services. Mais pas sûr que cela suffise.« La confiance a été sérieusement entamée »« Notre enquête montre que les banques restent à la traîne face aux autres secteurs en matière de relation client. La confiance a été sérieusement entamée depuis la crise financière et cela se ressent », explique M. Pion. « Face à ce constat, les banques doivent à la fois former leurs conseillers pour qu’ils apportent une vraie valeur ajoutée à des clients surinformés et très exigeants, tout en apprenant à leurs équipes à communiquer efficacement avec les nouveaux outils : réseaux sociaux, mobile… »Il y a urgence car 32 % des sondés disent qu’ils pourraient ouvrir un compte ailleurs que dans une banque traditionnelle. Certes, du fait notamment de la difficulté à changer d’établissement, les Français le font peu pour le moment. Une étude de l’UFC-Que choisir datant de décembre 2014 montrait ainsi que seulement 3 % passaient à la concurrence chaque année.« Mais cette menace doit être prise au sérieux. A l’avenir le particulier risque de se désintéresser de sa banque pour souscrire une offre moins chère ou opter pour un service plus innovant chez un concurrent », prévient M. Pion. C’est justement le pari que font les dizaines de start-up de la « fintech » – contraction de finance et de technologie – qui s’activent aujourd’hui pour proposer une alternative aux banques.Lire aussi :Les start-up à l’assaut des banques * Enquête réalisée auprès de 3 292 clients particuliers de banques françaises représentatifs de la population nationale, interviewés en ligne. Étude réalisée en mai 2015 par Harris Interactive.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent La France cessera-t-elle un jour de débattre des 35 heures ? Un nouveau sondage, publié dans Libération, montre un pays divisé autour de la question du temps de travail, une courte majorité (52 %) souhaitant rester à 35 heures hebdomadaires, quand 40 % se disent prêts à y renoncer.1. Mesurer le temps de travail, une gageure39,6 ?Depuis les lois Aubry, les français doivent, théoriquement, effectuer 35 heures de travail hebdomadaire pour un plein-temps, contre 39 auparavant. #container_14423932810{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14423932810{ height:500px; } #container_14423932810 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14423932810 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14423932810 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14423932810 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du temps de travail salarié depuis 1945(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = 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35.6 ], [ "", 35.59 ], [ "", 35.57 ], [ "", 35.57 ], [ "", 35.57 ], [ "", 35.55 ], [ "", 35.55 ], [ "", 35.55 ], [ "", 35.54 ], [ "", 35.56 ], [ "", 35.56 ], [ "", 35.56 ], [ "", 35.55 ], [ "", 35.59 ], [ "", 35.58 ], [ "", 35.57 ], [ "", 35.57 ], [ "", 35.58 ], [ "", 35.58 ], [ "", 35.58 ], [ "", 35.58 ], [ "", 35.6 ], [ "", 35.59 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { 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La question est complexe.Le calcul le plus classique se fait à partir des grandes masses d’heures travaillées par an, ramenées au nombre de travailleurs concernés, ce qui permet notamment de comptabiliser les congés et les maladies.Et selon celle-ci, les Français travaillent effectivement, en moyenne, plus : 39,6 heures en pour les personnes à plein-temps, et 39 heures tout rond pour les seuls salariés. Ce qui place la France dans le bas du tableau européen, devant Pays-Bas, Italie ou Danemark, mais bien loin du Royaume-Uni, recordman de la durée de travail hebdomadaire avec 42,4 heures. #container_14424782568{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424782568{ height:500px; } #container_14424782568 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424782568 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424782568 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424782568 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Temps de travail hebdomadaire en Europe en 2014, selon Eurostatdans une sélection de pays, pour un salarié à temps-plein. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424782568", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#285a82","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Royaume-Uni","Portugal","Chypre","Bulgarie","Grèce","Roumanie","Hongrie","Estonie","Allemagne","Union européenne à 28","Espagne","Suède","France","Pays-Bas","Italie","Danemark"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": " Non-salariés", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 46.1 ], [ "", 49.8 ], [ "", 48.5 ], [ "", 44.4 ], [ "", 50.3 ], [ "", 38.9 ], [ "", 43 ], [ "", 42.6 ], [ "", 49.3 ], [ "", 47.4 ], [ "", 48.5 ], [ "", 48 ], [ "", 51.3 ], [ "", 49.2 ], [ "", 45.5 ], [ "", 48.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Salariés", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 42.4 ], [ "", 41.7 ], [ "", 41.5 ], [ "", 40.9 ], [ "", 40.8 ], [ "", 40.8 ], [ "", 40.7 ], [ "", 40.6 ], [ "", 40.5 ], [ "", 40.4 ], [ "", 40.2 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39 ], [ "", 38.9 ], [ "", 38.7 ], [ "", 37.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Mais ce chiffre est en réalité très approximatif. Il est en effet très complexe de recueillir des données précises sur le temps réellement consacré au travail autrement que par des enquêtes type sondages. Faut-il par exemple décompter le temps des salariés absents, ce qui fait évidemment chuter la moyenne ?37,3 ?C’est d’ailleurs pour cela que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ne donne pas le même chiffre que la statistique française et européenne. Pour cet organisme, les Français (salariés et non salariés à plein-temps) travaillent en moyenne 37,3 heures, ce qui les place… au-dessus des Allemands, contrairement au classement d’Eurostat. #container_14424797655{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424797655{ height:500px; } #container_14424797655 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424797655 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424797655 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424797655 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée hebdomadaire du travail selon l'OCDEDans une sélection de pays européens, pour les salariés et non-salariés à temps completSource : OCDE(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424797655", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Grèce","Pologne","Islande","Portugal","Espagne","Nouvelle-Zélande","Luxembourg","France","Italie","Finlande","Royaume-Uni","Suède","Irlande","Allemagne","Norvège","Danemark","Pays Bas"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Durée du travail", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 41.94 ], [ "", 40.75 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 37.91 ], [ "", 37.44 ], [ "", 37.38 ], [ "", 37.3 ], [ "", 36.93 ], [ "", 36.83 ], [ "", 36.65 ], [ "", 36.32 ], [ "", 35.64 ], [ "", 35.27 ], [ "", 34.44 ], [ "", 33.47 ], [ "", 30.14 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}L’affaire est d’autant plus complexe que ce chiffre a une forte dimension symbolique. Son calcul a donné lieu à plusieurs controverses entre instituts.Et les choses se compliquent encore si on rentre dans les détails : on parle ici des salariés à plein-temps. Mais les temps partiels ou les travailleurs indépendants doivent également être comptabilisés. Autant de points qui rendent toute comparaison internationale délicate, un paradoxe alors que ce chiffre est l’un de ceux qui reviennent le plus souvent dans le débat> Lire : La France, pays où l’on travaille le moins ? La réduction du temps de travail a donc néanmoins imposé une baisse du nombre d’heures travaillées par an, qui est d’ailleurs dans la continuité des biasses observées dans le monde occidental depuis les années 1950. Depuis 2000, le nombre d’heures travaillées par an s’est stabilisé, à un niveau moindre qu’auparavant. Mais le nombre d’heures effectuées par semaine, lui, est resté globalement stable, comme le montre une seconde enquête.2. Plus de vacances, mais des journées aussi longues que dans les années 1990La durée légale du travail n’est pas la durée réelle : elle comptabilise un agrégat, plus ou moins précis, pas ce qu’effectue chaque salarié. Or, rares sont ceux qui se contentent de 35 heures sans jamais effectuer d’heure supplémentaire.A cet égard, la mesure qu’effectue la Dares (direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère de l’emploi) sur la « durée individuelle » et « habituelle » du travail est intéressante : recueillie via des entretiens individuels, elle demande à chaque personne d’indiquer combien de temps il a travaillé sur une semaine « normale », sans événement particulier (maladie, par exemple).Elle inclut donc toutes les heures habituellement effectuées, dont les heures supplémentaires régulières . Elle se différencie de la durée collective notamment par les jours de congés ou jours de RTT prévus pour tel ou tel salarié.Cette mesure correspond donc à la « journée » habituelle d’un individu et ne tient pas compte des congés. Et elle est plutôt stable depuis 1990 : à cette époque, les salariés déclaraient 39,6 heures, ils sont, en 2013, à 39,2 heures. Ce sont les non-salariés qui voient leur temps de travail se réduire le plus, passant de 54,6 heures à 51,7 heures. #container_14424814224{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424814224{ height:500px; } #container_14424814224 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424814224 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424814224 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424814224 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée individuelle du travail à temps completDonnées de la Dares sur une semaine "habituelle" (sans événement exceptionnel), mesurées individuellement auprès des ménagesSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424814224", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1990","1991","1992","1993","1994","1995","1996","1997","1998","1999","2000","2001","2002","","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Non salariés", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 54.6 ], [ "", 55 ], [ "", 54.1 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.4 ], [ "", 54.3 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.3 ], [ "", null ], [ "", 54.8 ], [ "", 55 ], [ "", 55.1 ], [ "", 54.8 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54 ], [ "", 53.5 ], [ "", 53.3 ], [ "", 52.7 ], [ "", 52.9 ], [ "", 51.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Salariés", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 39.6 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.8 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.8 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.6 ], [ "", 38.9 ], [ "", 38.3 ], [ "", 37.7 ], [ "", null ], [ "", 38.9 ], [ "", 39 ], [ "", 39.1 ], [ "", 39.1 ], [ "", 39.2 ], [ "", 39.3 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.5 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}3. Des chiffres variables selon les catégories, mais supérieurs à 35 heuresSi on ventile ce chiffre du temps de travail individuel selon la catégorie socioprofessionnelle, on observe la même chose : qu’il s’agisse de cadres, d’employés, d’ouvriers ou de professions intermédiaires, aucune catégorie n’est réellement à 35 heures hebdomadaires.Ainsi, selon la Dares du ministère de l’emploi, un cadre travaille en moyenne 44,1 heures par semaine, contre 38,3 heures pour un employé et 38 heures pour un ouvrier. #container_14424823202{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424823202{ height:500px; } #container_14424823202 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424823202 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424823202 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424823202 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée habituelle hebdomadaire par catégorie de salariésTirés de l'enquête emploi Insee : questionnaires individuels auprès de salariés, donnant la durée effective d'une semaine "normale" sans événement particulierSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424823202", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 35, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#28beaa", width: 2, value: 35 , label: { useHTML: false, text:"35 heures", align: "center", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#28beaa", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#28beaa", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#28beaa", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Cadres", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 42.6 ], [ "", 43 ], [ "", 43.1 ], [ "", 43 ], [ "", 43.5 ], [ "", 43.7 ], [ "", 43.9 ], [ "", 44 ], [ "", 44.1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Prof intermed", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 38.3 ], [ "", 38.4 ], [ "", 38.5 ], [ "", 38.6 ], [ "", 38.8 ], [ "", 38.8 ], [ "", 38.7 ], [ "", 38.6 ], [ "", 38.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Employés", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 37.8 ], [ "", 37.7 ], [ "", 37.8 ], [ "", 37.9 ], [ "", 37.9 ], [ "", 38 ], [ "", 38 ], [ "", 38 ], [ "", 38 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Ouvriers", "color": "#F19300", "data": [ [ "", 38.9 ], [ "", 39 ], [ "", 39.1 ], [ "", 39.1 ], [ "", 39.2 ], [ "", 39.3 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Dans la pratique, donc, les salariés ont surtout plus de vacances aujourd’hui que dans les années 1990. Mais leur rythme de travail lorsqu’ils travaillent, lui, n’a pas évolué depuis une trentaine d’années, et reste en général plus proche des 39 heures que des 35.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi L’époque glorieuse de la société salariale est révolue : la sous-traitance se multiplie, les relations à l’emploi se fragmentent, le salariat s’émiette et se précarise. Pourtant, si l’avancée néolibérale représente un défi de taille pour les organisations syndicales, le syndicalisme continue d’exister et d’agir, « y compris dans les secteurs d’activité les plus touchés par la précarité ».C’est dans une de ces branches que se plonge l’ouvrage de Cristina Nizzoli, C’est du propre ! Syndicalisme et travailleurs du bas de l’échelle. Objectif : dévoiler la nature des relations qui s’instaurent au quotidien entre travailleurs et représentants syndicaux, mais pas seulement. « Consacrer une étude au syndicalisme dans la deuxième décennie des années 2000 n’est pas anodin. Cela implique de le considérer comme un acteur fondamental au sein de nos sociétés ». L’ouvrage veut participer au débat sur les possibilités du syndicalisme contemporain en milieu précaire, en se posant la question des conditions de son renouvellement.Cristina Nizzoli choisit comme terrain d’études le secteur de la propreté : par son mode d’organisation - externalisation et temps partiel imposé - et sa main-d’œuvre - majoritairement féminine et immigrée -, il représente « un terrain fécond pour l’étude du syndicalisme en milieu précaire ». La docteure en sociologie du travail, associée au Laboratoire LEST (CNRS-AMU) d’Aix-en-Provence a conduit une recherche comparative auprès des syndicats de la CGT de Marseille et de la Confédération générale italienne du travail (CGIL) de Bologne, en Italie.Evolutions récentes du secteurElle se focalise sur les pratiques syndicales : « le syndicalisme n’étant pas un objet figé et monolithique, ce sont les interactions entre les représentants syndicaux et les salariés qui continuent à le faire vivre, à le façonner et à le transformer ».Ainsi, après un premier chapitre qui retrace les évolutions récentes du secteur de la propreté et ses caractéristiques, l’auteur présente les trajectoires et les discours de deux leaders syndicaux, pour ensuite entrer dans le vif de l’enquête en s’attaquant à différentes pratiques : le suivi individuel lors des permanences, les grèves et les mobilisations, et la pratique de l’assemblée.L’analyse de ces pratiques met à jour « la lutte pour la reconnaissance dans un secteur caractérisé par l’invisibilité et l’expérience de la domination ». Pour les travailleurs de ce sale boulot, « la mobilisation, ainsi que l’assemblée, demeurent des moments importants d’un processus qui marque la sortie de l’invisibilité et la possible constitution d’une appartenance à un groupe ».Confronté au déni de reconnaissanceLe suivi de deux leaders syndicaux, protagonistes de bon nombre de chapitres de l’ouvrage, pointe leur engagement, à la fois fort et isolé. C’est là une des fragilités que l’enquête contribue à dévoiler : ces stratégies ne résultent pas d’une « réflexion engagée de manière plus large ».Mais le principal apport de l’ouvrage est peut-être ailleurs. Confrontée à l’invisibilité des travailleurs comme les syndicalistes, la sociologue note que « des concepts comme précarité, travailleurs pauvres et travailleurs immigrés, sale boulot, etc., que j’employais constamment, étaient socialement connotés comme ayant trait à la marginalité. Ils renvoyaient à des marges, alors que de mon côté je constatais leur présence écrasante dans un terrain où le seul emploi atypique était l’emploi à temps complet ».En plaçant la focale de l’analyse sur les expériences que les acteurs font en tant que dominés, Cristina Nizzoli remet les marges au centre, et contribue au processus de mise en visibilité par lequel « ces travailleurs se revendiquent membres à part entière d’une société dans laquelle ils sont constamment confrontés au déni de reconnaissance ».C’est du propre ! Syndicalisme et travailleurs du “bas de l’échelle” (Marseille et Bologne), de Cristina Nizzoli (PUF, 224 pages, 23 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde 17.09.2015 à 11h54 • Mis à jour le17.09.2015 à 11h55 | Gaëlle Picut C’est dans le cadre de la Semaine européenne de la mobilité (16 au 22 septembre) que se déroule à Paris, le jeudi 17 septembre, la première conférence organisée par le collectif Femmes en mouvement autour du thème « Partager l’audace ».Ce collectif, créé au printemps par une dizaine de professionnelles et présidé par Marie-Xavière Wauquiez, spécialiste de la mobilité et auteure de Taxis, l’avenir en 3D (auto-édition, 2014), a la particularité de ne réunir que des femmes issues du secteur des transports et de la mobilité au sens large du terme. « Nous voulons montrer qu’il existe des expertes et professionnelles de talent sur ces sujets et qu’elles ont toute leur place dans ces secteurs historiquement masculins. Trop souvent, lors des colloques ou conférences organisés sur ces thèmes, la liste des intervenants est 100 % masculine ! Par ailleurs, n’oublions pas que la moitié des personnes qui utilisent les transports sont des femmes. Il serait bon que les effectifs et les organes décisionnaires des entreprises de transport reflètent davantage cette réalité », analyse Marie-Xavière Wauquiez.Au programme de la journée : la place des femmes dans les villes, la mixité au service de la performance, la mobilité collaborative, etc. Urbaniste, sociologue, directrice d’exploitation, directrice de réseau urbain et fondatrices de start-up se succéderont pour donner leur vision et s’interroger sur les grandes mutations en cours.Cette initiative est soutenue par des femmes de pouvoir, telles qu’Anne Hidalgo, maire de Paris, Elisabeth Borne, présidente de la RATP ou encore Nathalie Loiseau, directrice de l’ENA, pour montrer l’importance du chemin à parcourir vers une plus grande mixité.Un secteur créateur d’emploisEn effet, le secteur du transport reste encore très majoritairement masculin. Selon l’Observatoire prospectif des métiers et qualifications dans les transports et la logistique (OPTL), les femmes ne représentaient que 20 % des 650 000 emplois du transport et de la logistique en 2013. Dans les métiers de la conduite, elles n’occupent que 10 % des postes, toutes branches confondues. « Pourtant, les femmes conductrices sont très appréciées pour leur conduite économique et sécurisée. Les entreprises les apprécient aussi pour leur rigueur et leur capacité à résoudre les conflits » explique Raphaëlle Franklin, directrice de l’OPCA Transports.Par ailleurs, le secteur des transports est créateur d’emplois, en raison de nombreux départs à la retraite et des nouveaux enjeux de développement durable. Cela est particulièrement le cas dans les familles professionnelles « conduite » et « logistique/manutention/magasinage ». Selon l’OPTL, il faudrait remplacer, dans la branche transport, 130 000 salariés, dont 95 000 conducteurs d’ici à 2020, et 93 000 salariés dans la branche marchandises.Dans les métiers de l’exploitationDes efforts de féminisation et d’une plus grande mixité des métiers sont faits depuis plusieurs années par certaines entreprises du secteur à la fois pour des questions économiques, concurrentielles, démographiques et sociétales. Ils commencent à produire leurs fruits, notamment dans les métiers de l’exploitation (qui emploient 42 % de femmes), du transport public urbain et sanitaire.Mais dans d’autres métiers (comme celui de la conduite) ou secteurs (transport maritime, transport routier de marchandises), il reste encore beaucoup à faire et les femmes ont encore du mal à se projeter et à évoluer.Pour accélérer cette féminisation, l’Etat - à travers le ministère des droits des femmes et le secrétariat d’Etat aux transports -, l’OPCA Transports, Pôle emploi et huit fédérations professionnelles représentant la branche transport - urbain, voyageurs, marchandises et maritime - ont signé le 16 juillet 2014 un plan sectoriel pour une durée de trois ans qui vise à « promouvoir la place des femmes dans les entreprises et la mixité des métiers dans les transports ».Les partenaires se sont engagés à intervenir dans des établissements scolaires et universitaires pour agir dès l’orientation des jeunes filles, à accompagner et outiller les entreprises pour l’intégration des femmes dans leurs effectifs, et à veiller au respect de l’égalité en matière de politique salariale et de promotion.De son côté, l’Etat, avec son partenaire Pôle emploi, s’engage à mener des actions auprès des femmes à la recherche d’un emploi et à financer des mesures qui facilitent leur intégration, tel que le tutorat. « La mixité dans les transports progresse doucement. Toutes ces actions volontaristes ne réussiront sur le long terme que si elles s’accompagnent d’un changement de mentalités et si un certain nombre de freins sociétaux sont levés » conclut Marie-Xavière Wauquiez.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Philippe Escande C’est la foire aux dollars. Cent milliards (88,3 milliards d’euros) pour le numéro un mondial de la bière qui veut avaler son principal concurrent, 17,7 milliards pour le français Altice à l’assaut du câblo-opérateur américain Cablevision.Lire aussi :Big bang en vue chez les brasseursEt 200 millions le même jour pour la star-up Blablacar.Lire aussi :Levée de fonds exceptionnelle pour la start-up BlablacarA tous ceux qui se demandent encore pourquoi le monde économique s’agite autant face à la perspective d’une éventuelle hausse des taux américains en voici une réponse sonnante et trébuchante : l’argent pas cher. Un marché où les taux d’intérêt flirtent avec le zéro et où les banques centrales font tourner la planche à billets favorise les emprunteurs.Une aubaine pour des patrons financiers qui ont construit leur croissance sur les acquisitions par la dette. Non seulement parce qu’ils empruntent à petit prix, mais aussi parce que les taux bas poussent les investisseurs vers la Bourse, ce qui facilite beaucoup les opérations financières compliquées comme celles qu’affectionnent les géants de la bière… ou du câble.Le risque des bulles spéculativesCes deux secteurs ont en commun d’être prospères, mais matures, voire en déclin, et d’être peuplés par une multitude d’acteurs. Le marché de la bière est en érosion dans les pays occidentaux et attaqué par la multiplication des petites bières locales qui plaisent tant aux jeunes urbains branchés. On cherche donc la croissance en rachetant ses concurrents dans le monde entier. Après avoir écumé l’Europe et l’Amérique, AB InBev s’attaque à l’Afrique, territoire de son rival, SABMiller.Le riche monde du câble américain est, lui, en pleine recomposition sous les coups de boutoir de l’Internet qui propose des alternatives bien moins chères à ses abonnements télé. De quoi pousser les plus astucieux des acrobates, comme l’Américain John Malone et le Français Patrick Drahi, à faire leurs emplettes parmi les petits ou moyens acteurs. Banquiers et acheteurs d’obligations se bousculent pour prêter à de tels artistes qui savent agglomérer et restructurer pour en extraire de juteux bénéfices.Lire aussi :Patrick Drahi et Altice rachètent un deuxième câblo-opérateur aux Etats-UnisIl faut dire que les prêteurs de long terme, comme les fonds de pension et les assureurs, qui sont les poches profondes de l’économie, ont de moins en moins de choix. Les taux bas rendent problématiques la rentabilité de leur placement, voire le financement des retraites. Cela les pousse à chercher des placements de plus en plus longs et à prendre plus de risques. L’effet bénéfique est de rendre l’argent facile pour de jeunes entrepreneurs, comme Blablacar, par le biais du capital-risque.L’inconvénient de ce déluge d’argent est d’alimenter en permanence des bulles spéculatives et de favoriser des stratégies opportunistes peu créatrices, voire destructrices de valeurs. L’effondrement de Vivendi en 2002 en est une illustration frappante. Comme à l’époque, notre monde, aujourd’hui, se construit sur le socle fragile de l’argent pas cher.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Beuve-Méry La Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) a rendu publics, mercredi 16 septembre, les chiffres clés de la « réponse graduée », un exercice désormais rituel mais au bilan bien maigrelet.Depuis sa création en octobre 2010, la Commision de protection des droits de l’Hadopi, présidée par Mireille Imbert-Quaretta, a averti 5,4 millions d’internautes, et 400 dossiers ont été transmis à la justice. Les motifs vont du téléchargement illégal à la mise à disposition de contenus protégés par le droit d’auteur. Sur les 56 dossiers dont la Haute autorité a eu connaissance du jugement, il y a eu 5 classements sans suite, 18 rappels à la loi et 32 condamnations (dont une relaxe), avec des amendes allant de 50 à 1 000 euros, assortis ou pas de sursis.La Hadopi n’a reçu aucune information en provenance des parquets en ce qui concerne 42 dossiers transmis depuis plus d’un an. Selon l’autorité, 162 dossiers de moins d’un an sont toujours en cours d’instruction.Jusqu’à présent, la Haute autorité n’avait pas accordé beaucoup de publicité aux quelques décisions prononcées par la justice à l’issue du dispositif de riposte graduée. Cette fois-ci, elle a décidé d’en présenter quatre, dont la plus récente date du 8 septembre. Le tribunal de Saint-Girons (Ariège) a décidé de condamner un abonné qui n’était pas présent à l’audience à deux amendes de 500 euros pour négligence caractérisée.Visée pédagogiqueDans les faits, « cet abonné avait reçu une première recommandation, puis une deuxième pour la mise à disposition d’œuvres protégées par le biais de sa connexion Internet. Les nouvelles mises à disposition des titres Diamonds de Rihanna, Bring it back de Joel Fletcher et du film Despicable me 2 avaient donné lieu à l’envoi d’une lettre de notification pour l’informer que ces faits étaient susceptibles de poursuites pénales. Malgré cela, des réitérations avaient été constatées et avaient conduit à la transmission de la procédure au procureur de la République de Foix », explique la Haute autorité.Si l’on peut qualifier d’étique le bilan de la Hadopi, sur le terrain de la riposte graduée, Mme Imbert-Quaretta défend, en revanche, la visée pédagogique de l’œuvre qu’elle a entreprise. La peur du gendarme demeure un argument efficace, explique-t-elle. Après la réception d’un premier avertissement dans un foyer, par la personne détentrice du compte Internet, les discussions sont souvent animées entre les parents et leurs enfants, dit-elle.Chiffres à l’appui, la Hadopi fait bien comprendre aux internautes la gravité de leur acte, puisque les neuf dixièmes des internautes ayant reçu un premier avertissement ne récidivent pas. En effet, près de 505 000 internautes « seulement » ont fait l’objet d’un deuxième rappel. Ce phénomène d’entonnoir ou de pyramide inversée se poursuit avec les délibérations qui chutent à 2 336, d’où ensuite les 400 dossiers transmis à la justice.« On existe toujours »La Hadopi poursuit aussi en amont sa montée en puissance quant au nombre de saisines traitées par jour. Avec 50 000 adresses IP envoyées chaque jour aux fournisseurs d’accès Internet pour identification, elle traite actuellement la moitié des saisines qui lui sont adressées.« On existe toujours », a averti Mme Imbert-Quaretta, qui a commencé de cette manière sa conférence de presse. Mercredi 16 septembre, la Haute autorité a reçu le soutien de Jean-Pierre Leleux, sénateur (Les Républicains) des Alpes-Maritimes, pour qui « il y a une injustice dans le traitement de la Hadopi ». Ce dernier a plaidé pour « une actualisation du rôle de la Hadopi » et, reprenant les conclusions d’un rapport fait par le Sénat au printemps, il a estimé qu’il serait utile de passer d’une sanction judiciaire à une sanction administrative pour réprimer l’internaute commettant des actes de piratage.Dans un mois, à la mi-octobre, la Hadopi, présidée par Marie-Françoise Marais, remettra son traditionnel rapport annuel. C’est l’occasion pour le gouvernement qui a reçu, depuis de l’année, beaucoup d’avis et de rapports traitant de l’avenir de la Hadopi, des projets de réforme ou de fusion avec d’autres autorités indépendantes, de prendre des décisions pour assurer le meilleur moyen de défendre les intérêts des créateurs et les droits des internautes, en utilisant au mieux les deniers de l’Etat.Lire aussi :Fin de partie à la Hadopi après le départ de son secrétaire généralAlain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane Patrick Drahi n’aura pas mis bien longtemps pour se trouver une nouvelle proie, après l’échec de sa tentative de rachat de Bouygues Telecom. Jeudi 17 septembre, son groupe, Altice – la maison mère du groupe français Numericable-SFR –, a annoncé le rachat de Cablevision pour 17,7 milliards de dollars (15,6 milliards d’euros), dette comprise.Les marchés avaient été prévenus. Au lendemain de son échec pour s’emparer de l’opérateur français, M. Drahi, interrogé sur ses intentions, avait lancé :« Quant aux 10 milliards que je n’ai pas dépensés, ne vous inquiétez pas, mes équipes sont déjà reparties sur le terrain pour trouver des cibles. »L’homme d’affaires, qui compare le secteur des télécoms à un jeu de flipper puisque de son aveu même « tant qu’il y a des boules » il « joue encore », a donc choisi de faire mouvement aux Etats-Unis. Accrochant une nouvelle cible à son tableau de chasse.Une boulimie d’acquisitions que rien n’arrête…En un an, Patrick Drahi a réalisé pas moins de quatre grosses acquisitions – en dehors des médias – pour une valeur totale de presque 50 milliards d’euros. Il y a d’abord eu SFR, son trophée, raflé au nez et à la barbe de Bouygues Telecom en avril 2014 pour 17,4 milliards d’euros au total. Puis Portugal Telecom, acquis en décembre de la même année pour 7,4 milliards d’euros. En mai, c’était Suddenlink, le 7e câblo-opérateur américain qui tombait dans l’escarcelle du milliardaire franco-israélien pour 8 milliards d’euros. Aujourd’hui, M. Drahi vient donc d’ajouter Cablevision à son palmarès.… même pas les échecs ?En juin 2015, Bouygues Telecom rejette les nouvelles avances de M. Drahi. Quelques mois auparavant, on avait prêté au « tycoon » l’intention de s’emparer du géant américain Time Warner Cable.Une croissance au prix d’un fort endettement L’opération Cablevision est financée en grande partie par du passif : 14,5 milliards de dollars de dette, dont la reprise des 7,7 milliards de passif que porte déjà Cablevision. En clair, cela signifie que pour finaliser l’acquisition, Altice doit encore lever un peu moins de 7 milliards de dette. Il apportera 3 milliards de dollars en numéraire, financés par une augmentation de capital. A l’issue de cette transaction, le niveau d’endettement du groupe de M. Drahi atteindra 42 milliards d’euros selon nos estimations. A titre de comparaison, la dette d’Orange tourne autour de 27 milliards d’euros.Un tel passif est-il tenable ?« Pour l’instant, les marchés y croient et suivent », commente un analyste. En début de séance à Amsterdam, le titre Altice gagnait plus de 10 %. Plusieurs éléments expliquent cette confiance. D’abord, des taux d’intérêt historiquement très bas. Beaucoup estiment donc qu’il s’agit du moment ou jamais pour investir massivement. « L’argent n’est pas cher, et ils auraient vraiment tort de ne pas en profiter », commente un expert du secteur. Surtout lorsqu’il s’agit de se positionner sur des actifs en croissance comme le câble et le très haut débit fixe.Lire aussi :Patrick Drahi, « chouchou » des marchés de la detteEnsuite, pour les investisseurs, ce n’est pas tant le niveau d’emprunt qui compte que le ratio dette sur excédent brut d’exploitation. Or, pour les marchés, qui sont plus indulgents vis-à-vis du passif des « câblos », celui d’Altice est encore tenable, même avec la récente acquisition. Il atteint 5, le niveau maximal que la holding de Patrick Drahi s’était fixé. Un niveau encore légèrement inférieur à celui qu’affiche Liberty Global, le groupe de John Malone, dont le ratio tourne autour de 5,2.« La dette grossit mais les marges grossissent avec elle, explique Dexter Thillien, de BMI Research, d’autant qu’il s’agit d’une industrie en croissance capable de dégager des flux de trésorerie et donc de faire remonter des fonds pour rembourser les créanciers. »Lire aussi :Patrick Drahi, le nouveau tycoon des médiasSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Martin Untersinger //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique Peter Brook distille l’essence de son théâtre Amputé, Nicolas Huchet a fabriqué sa propre main bionique Projection de la version intégrale du « Mahabharata »tous les articles de la thématiqueLe Monde publie une série d’articles sur les idéologues de la Silicon Valley. Sheryl Sandberg, numéro deux de Facebook, a déclenché avec la parution de son livre En avant toutes : les femmes, le travail et le pouvoir un débat sur la place des femmes dans l’entreprise. De la Banque mondiale à Facebook en passant par Google, le parcours de Sheryl Sandberg a fait d’elle un modèle pour de nombreuses femmes. Mais pas pour toutes. Sheryl Sandberg est une des figures de proue de la Silicon Valley. Après avoir largement contribué à faire de Google, qu’elle rejoint dès 2001, une implacable machine à cash, elle est devenue, en 2008, directrice opérationnelle de Facebook. Arrivée à ce poste de numéro deux de l’entreprise alors que le réseau social peinait à convaincre ses investisseurs, elle a structuré le versant commercial de l’entreprise, piloté son introduction en Bourse et a contribué au succès de Facebook dans le domaine, qu’on prédisait piégé, de la publicité sur mobile.Elle commence alors à s’intéresser à la question de la place des femmes dans l’entreprise. Le discours qu’elle prononce à ce sujet lors de la prestigieuse conférence TED (Technology, Entertainment and Design), en 2010, devient viral. Il a été vu, à ce jour, plus de 5 millions de fois. Elle publie ensuite, en 2013, un livre dans lequel elle expose ses idées : En avant toutes : les femmes, le travail et le pouvoir (JC. Lattès, 2013).La faute aux femmesDans cet ouvrage, dont le titre original est Lean In – « impliquez-vous » – elle rappelle que la société, et plus particulièrement l’entreprise, ne valorise pas chez les femmes les mêmes comportements que les hommes. Là où un homme sera vu comme entreprenant, une femme sera perçue comme autoritaire, tandis que les valeurs traditionnellement assignées aux femmes par la société – douceur, compréhension – sont perçues comme peu compatibles avec le monde de l’entreprise. De fait, explique-t-elle, les femmes érigent des « barrières mentales » qui les empêchent de « gagner du pouvoir ». Elle appelle donc les femmes à être plus volontaires pour progresser dans le monde de l’entreprise et à dépasser la modestie ou les limites qu’elles s’imposeraient d’elles-mêmes.Lire aussi :Sex in the high-techMme Sandberg a parallèlement lancé des conférences et une organisation pour défendre ses idées et donner des conseils concrets aux femmes et de nombreuses voix, dans le monde intellectuel ou de l’entreprise, ont salué l’initiative. Le mensuel Time y voit même « la plus ambitieuse mission pour régénérer le féminisme depuis le lancement du magazine [féministe] Ms. en 1971 ».Des solutions individuelles, pas sociétalesLe livre, avant même sa parution, a en tout cas déclenché un vaste débat dans la presse américaine. On a très vite reproché à Sheryl Sandberg sa position particulièrement privilégiée – elle est extrêmement riche et occupe un poste très haut placé dans une très grande entreprise – qui rend l’application des conseils qu’elle prodigue bien plus aisée. On l’a également accusé, comme Maureen Dowd dans le New York Times, d’utiliser la cause du féminisme pour servir son image.Sur le fond, le débat a porté sur la manière la plus efficace de corriger les multiples déséquilibres entre hommes et femmes dans les entreprises. Un sujet qui concerne tout particulièrement les entreprises des nouvelles technologies, d’où est issue Mme Sandberg : la plupart des salariés, et notamment des développeurs, sont des hommes.Même si elle rappelle dans son livre que les obstacles que doivent affronter les femmes dans l’entreprise sont aussi le fait de structures sociales et du comportement de leurs collègues, Mme Sandberg a été accusée de privilégier une action individuelle au détriment de solutions et de luttes collectives.« Le féminisme d’entreprise de Sheryl Sandberg prône la responsabilisation des femmes au travail et à la maison plutôt que l’action sociale collective » au risque de délaisser « la machinerie de la politique et des protestations » écrit par exemple Elizabeth Stoker Bruenig dans New Republic. Cette dernière prend l’exemple de la question des congés maternité. Pour Sheryl Sandberg, si les femmes souhaitent en bénéficier, elles doivent mieux négocier avec leur employeur. Pour l’auteur, cela ne concerne que celles qui disposent de l’influence et d’une position sociale privilégiée et cela conduit donc ces dernières à « négliger politiquement la solution d’un congé maternité universel [la situation est particulière aux Etats-Unis où ce dernier n’existe pas] », une solution à même de bénéficier à l’ensemble des salariées.Une critique partagée par Heidi Hartmann, directrice de l’institut de recherche Women’s Policy Research selon qui « les femmes ne veulent plus qu’on se concentre sur les changements qu’elles doivent apporter à leur conduite mais plutôt sur un changement profond de la société ».Dans le New York Times, l’intellectuelle américaine Anne-Marie Slaughter pousse la critique plus loin. Pour elle, Sheryl Sandberg délivre le message « que les entreprises américaines [et les hommes] veulent entendre : il est moins coûteux et plus confortable pour eux de croire que ce qu’ils doivent faire est simplement d’inciter les femmes à être comme eux, de penser différemment et de négocier de manière plus efficace plutôt que d’instaurer des grands changements dans la manière dont les entreprises fonctionnent ».« Poursuivre le débat »Ces critiques ont été contrées par les soutiens de Mme Sandberg. « Les imperfections [du livre] ne doivent pas être vues comme des erreurs ou des omissions mais des opportunités pour poursuivre le débat », défend par exemple la journaliste Anna Holmes dans le New Yorker.« Ses détracteurs sous-estiment à quel point le message de Mme Sandberg peut être radical pour le grand public », explique pour sa part l’écrivain Jessica Valenti dans le Washington Post. Elle ironise ensuite : « C’est une femme très connue, se disant féministe, publiant un livre qui sera très populaire rempli d’idées féministes, encourageant les autres femmes à être féministe. Et nous nous inquiétons qu’elle ait trop d’influence ? Qu’elle soit trop… ambitieuse ? »Lire aussi :Peter Thiel, fondateur de PayPal, rêve d'un monde sans politiqueLire aussi :Elon Musk, le capitaine d’industrie qui veut mourir sur MarsChanger le monde : c’est le thème de l’édition 2015 du Monde Festival qui a lieu les 25, 26 et 27 septembre à Paris avec Anne Hidalgo, Emmanuel Macron, Thomas Piketty, Matthieu Ricard, Evgeny Morozov, Jordi Savall… Comment réguler Internet ? Va-t-on vers la fin de la croissance ? Quels contre-pouvoirs à la civilisation numérique ? La musique peut-elle changer le monde ? Retrouvez le programme sur Le Monde Festival.Martin Untersinger Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) A l’instar de l’agence de notation Moody’s et Fitch il y a quelques mois, Standard & Poor’s (S&P) a dégradé, mercredi 16 septembre, d’un cran la note souveraine du Japon. Le pays voit ainsi son appréciation rétrogradée de AA– à A +, une note assortie d’une perspective stable. S’il s’agit du premier abaissement par S&P de la note du Japon depuis janvier 2011, cette décision n’inquiète pourtant pas le gouvernement, qui table sur une hausse des impôts pour compenser des dépenses publiques qu’il n’est guère enclin à réduire.Pourquoi Standard & Poor’s dégrade-t-elle la note du Japon ? La décision de l’agence américaine illustre une défiance grandissante dans les « Abenomics », cette politique mêlant assouplissement monétaire, plans de relance et réformes structurelles menée par le gouvernement du premier ministre japonais, Shinzo Abe, pour redresser la troisième économie mondiale. L’agence explique d’ailleurs :« La possibilité de voir la reprise japonaise suffisamment forte pour restaurer le soutien de l’économie à la solvabilité du pays ne cesse de s’affaiblir. Malgré les espoirs suscités au début, la stratégie de relance baptisée “Abenomics” ne devrait pas inverser cette tendance dans les deux ou trois prochaines années. »Entre avril et juin, le PIB nippon a reculé de 1,2 % en glissement annuel. L’indice des prix reste proche de zéro, loin de l’objectif de 2 % fixé par la Banque du Japon (BoJ), et la consommation ne s’améliore pas.Le 15 septembre, l’établissement central a décidé de maintenir la politique monétaire actuelle, considérant que l’économie « continu[ait] de se redresser modérément ». Il a toutefois admis l’impact du ralentissement des économies émergentes sur les exportations et les importations et n’exclut pas de nouvelles mesures pour soutenir l’activité.Lire aussi :L’économie japonaise victime d’une rechuteQuel est l’état de l’économie japonaise ?La gestion des finances publiques du gouvernement japonais n’a guère de quoi rassurer les agences de notation. La dette japonaise pourrait atteindre 247 % du PIB en 2016 selon les calculs du Fonds monétaire international (FMI). Les requêtes budgétaires pour l’exercice 2016, commençant le 1er avril, atteignent le niveau record de 102 400 milliards de yens (750 milliards d’euros). Et si les arbitrages ne sont pas connus, d’importantes élections sénatoriales sont prévues en juillet 2016. Il y a donc peu de chances que le gouvernement s’engage dans une baisse des dépenses publiques. En 2015, le déficit budgétaire était de 7,7 %.Les annonces formulées par le gouvernement en juin pour améliorer l’état des finances publiques – un mois après l’appel du FMI à des « actions drastiques » sur ce point – n’ont pas convaincu. Toujours déterminé à atteindre l’équilibre de la balance primaire (c’est-à-dire hors service de la dette) d’ici à l’exercice 2020, le gouvernement exclut néanmoins des baisses importantes des dépenses.Pour cause, il table sur les rentrées fiscales en hausse grâce à une croissance nominale à 3 % en moyenne au cours des cinq prochaines années. Une augmentation de 8 % à 10 % de la TVA en avril 2017 devrait également y contribuer. Or la précédente hausse de la TVA, de 5 % à 8 % en avril 2014, avait plongé l’archipel dans la récession, et les réformes structurelles – la troisième « flèche » des « Abenomics » après la politique monétaire et les plans de relance – se font toujours attendre.Dans le même temps, le vieillissement de la population et le lent recul des salaires font que les Japonais commencent à puiser dans leurs réserves. Le taux d’épargne a pour la première fois reculé de 1,3 % à l’exercice 2013 clos à la fin de mars 2014.Lire : Au Japon, Piketty pointe les inégalités accentuées par les « Abenomics »Quelles seront les conséquences de cette dégradation ?A court terme, la décision de S&P ne devrait pas poser de problème. Fitch Ratings a baissé en avril la note du Japon, tandis que Moody’s l’avait fait en décembre 2014 : le « triple A » acquis par l’archipel en 1971 appartient désormais à un lointain passé.Depuis 1998, date du premier abaissement de sa note, les dégradations successives n’ont jamais suscité de panique ni d’effondrement du marché ou de la monnaie. Et l’archipel n’a pas de problème pour emprunter, du moins pour l’instant. Le taux sur les emprunts à dix ans ne dépassait pas 0,367 % le 16 septembre 2015. L’indice Nikkei a commencé la séance du 17 en hausse de plus de 1 %.Il faut dire que la dette nippone est détenue à plus de 90 % par les Japonais eux-mêmes. Outre la BoJ et son programme massif d’acquisition d’actifs, les grandes banques et la poste japonaise financent l’achat des bons en puisant dans l’importante épargne de la population, dont le montant s’élève toujours à près de 1 400 000 milliards de yens (10 315 milliards d’euros), plus de deux fois et demi le PIB. Le Japon dispose également d’importantes réserves de change, à 1 244 milliards de dollars (1 100 milliards d’euros) à la fin d’août.Mais les capacités d’emprunt locales pourraient se tarir vers 2020. Le Japon devrait ensuite recourir aux investisseurs étrangers ; ce qui pourrait l’exposer à des pressions similaires à celles qui ont provoqué la crise grecque.Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jade Grandin de l'Eprevier S’il est confirmé mardi 29 septembre au poste de gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau aura du pain sur la planche… à billets. Car ça chauffe dans le Puy-de-Dôme, où l’outil de production a besoin d’être renouvelé. Mardi 15 septembre, 300 salariés de la papeterie de Vic-le-Comte, l’usine qui fabrique le papier fiduciaire – la base d’un billet est souvent en coton – avant qu’il ne soit imprimé en euros, ont protesté contre un projet de modernisation qui pourrait remettre en cause leur statut.A partir du 2 novembre, la papeterie deviendra une filiale détenue à terme (d’ici douze à dix-huit mois) par cinq banques centrales européennes en plus de la Banque de France, qui reste actionnaire majoritaire. L’institution travaille sur ce projet depuis trois ans pour justifier un investissement de modernisation de 75 millions d’euros. Car les nouveaux actionnaires seront aussi clients : l’usine compte produire la moitié du papier fiduciaire de l’Eurogroupe contre un cinquième aujourd’hui, et devenir ainsi le premier producteur européen.Le modèle social en questionUne stratégie d’expansion « nécessaire pour rentabiliser l’activité, en raison des faibles marges », explique Erick Lacourrège, directeur général de la fabrication des billets à la Banque de France. Seule papeterie publique de la zone euro, l’usine de Vic-le-Comte fait face à une « concurrence très forte, qui nécessite de réviser le modèle social de la filiale en se rapprochant des pratiques de l’industrie française ». La direction estime toutefois que « ce projet permet de rester dans la tradition sociale de la Banque de France, même si elle a souvent été critiquée comme trop généreuse ».Justement, dans cette nouvelle société privée détenue par des acteurs publics, les nouveaux salariés embauchés (trente dans un premier temps) le seront en contrat de droit privé et non comme « agents de la Banque de France ». Concrètement, ils seront payés « 25 % de moins pour faire le même travail et [disposeront] de vingt jours de congés en moins », estime la CGT auprès de l’AFP. La direction garantit aux « agents » le maintien de leurs conditions actuelles… le temps qu’ils partent à la retraite. Le syndicat dénonce « le démantèlement pur et simple [du] statut ».La papeterie de la Banque de France filialisée Tous les acquis sociaux sont dénoncés ! Grande mobilisation le 15... http://t.co/bRR5WGMHum— CGTBdf (@CGT Banque de France)require(["twitter/widgets"]);Un déménagement coûteuxDeuxième dossier auvergnat pour le nouveau gouverneur : le site historique de Chamalières (Puy-de-Dôme), qui imprime les billets tout droit sortis de la papeterie. L’imprimerie a fêté ses cent ans cette année. La direction souhaiterait la déménager à Vic-le-Comte pour faire du site « l’outil industriel le plus performant d’Europe, si ce n’est l’un des meilleurs du monde ». Reste à savoir si l’actionnaire, Bercy, acceptera d’allouer de l’argent public à cet investissement important en raison des contraintes de sécurité. Il faudra aussi contenir la grogne des élus clermontois, qui verraient la taxe professionnelle leur passer sous le nez si l’usine se déplaçait des 25 kilomètres qui la séparent de sa voisine. La Banque de France doit rendre sa décision d’ici la fin d’année.Lire aussi :Banque de France : la nomination d’un ex-dirigeant de BNP dénoncée par 150 économistesJade Grandin de l'Eprevier Stéphane Lauer (New York, correspondant) Pour Uber, la guerre n’est pas seulement déclarée avec les taxis. Deux de ses principaux rivaux, l’Américain Lyft et le Chinois Didi Kuaidi, ont décidé de prendre en étau le leader mondial des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) en annonçant, mercredi 16 septembre, à New York une alliance mondiale.Didi Kuaidi, qui vient de réaliser une levée de fonds de 3 milliards de dollars, valorisant la société à 16 milliards, va investir 100 millions de dollars dans Lyft, le numéro deux américain du secteur. Dans le même temps, les deux groupes vont former un partenariat stratégique permettant à leurs clients d’utiliser alternativement les deux applications lorsqu’ils voyagent soit en Chine, soit aux États-Unis. En outre, Didi Kuaidi et Lyft ont annoncé être en discussion avec l’indien Ola Cabs et GrabTaxi Holdings, une société de VTC basée à Singapour pour élargir l’alliance.L’accord annoncé mercredi mise sur la simplicité d’utilisation. Chaque service collectera les paiements de ses utilisateurs dans leur monnaie d’origine. Par exemple, un touriste Chinois aux États-Unis pourra ainsi emprunter un VTC appartenant à Lyft. Celui-ci touchera dans un premier temps la commission sur la course, avant de la reverser à Didi et inversement pour la Chine. John Zimmer, le président de Lyft et Jean Liu, celui de Didi ont promis que le système serait disponible dès 2016. En outre, ils envisagent d’ajouter une option à l’application qui pourrait permettre aux clients de Lyft voyageant en Chine de réserver un chauffeur de langue anglaise. Cet accord ouvre « une nouvelle ère pour le secteur et nous sommes à la pointe de ce mouvement », a déclaré M.Liu.Parrainage de Carl Icahn et AlibabaC’est un investisseur de Didi Kuaidi, qui a présenté les deux hommes ils y a quelques mois. M. Liu a ensuite passé deux semaines en mars au siège de Lyft, en Californie. C’est là qu’il a acquis une « foi inébranlable » dans la capacité de Lyft à croître sur le marché américain. « Nous avons l’intention de collaborer sur le long terme », a expliqué pour sa part M.Zimmer au cours d’un événement auquel assistaient l’investisseur activiste Carl Icahn et le responsable des investissements d’Alibaba aux États-Unis, Michael Zeisser. M.Icahn a participé à la dernière levée de fonds de Lyft en mai aux côtés d’Alibaba, de Tencent Holdings et du géant du commerce électronique, le japonais Rakuten, valorisant la société à 2,5 milliards de dollars.En août, lorsque Didi Kuaidi avait investi 350 millions de dollars dans GrabTaxi, il avait déjà envisagé l’idée d’une alliance internationale en Asie du Sud-est. Quelques semaines après, le partenariat prend désormais une tournure mondiale. Chaque année, 5,6 millions d’Américains visitent la Chine, alors que 2,1 millions de Chinois se rendent aux États-UnisPour Lyft, qui avait annoncé qu’il envisageait d’ouvrir son premier service à l’étranger d’ici la fin de l’année, ce partenariat est un puissant accélérateur de son internationalisation. La société se contente d’opérer aujourd’hui dans une soixantaine de villes américaines. « Lorsqu’on regarde un marché comme celui de la Chine, il y a beaucoup d’obstacles, à commencer par les différences culturelles, explique M.Zimmer. Didi Kuaidi est le seul acteur qui couvre la plupart des villes. » Le groupe chinois revendique 99 % des 3 millions de courses de taxis commandées quotidiennement par téléphone mobile dans le pays et 80 % du marché du VTC, soit trois autres millions de courses quotidiennes.En attendant sa mise en œuvre, ce partenariat est clairement une pierre dans le jardin d’Uber, dont l’application est déjà disponible dans plus de 60 pays. Pour accompagner ce mouvement, la firme a déjà levé plus de 8 milliards de dollars en cash et en dette. La bataille entre géants du VTC ne fait que commencer.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Et de deux. Après Suddenlink Communications, Altice s’offre un deuxième câblo-opérateur américain. La maison mère du groupe français Numericable-SFR a annoncé, jeudi 17 septembre, le rachat de Cablevision pour 17,7 milliards de dollars (15,6 milliards d’euros), dette comprise.En rachetant Suddenlink Communications pour 9 milliards de dollars en mai, Altice avait annoncé la couleur. Cette acquisition était la première étape d’une large offensive aux Etats-Unis, où le secteur des câblo-opérateurs est en pleine consolidation. Presque simultanément à ce rachat, le groupe de Patrick Drahi s’était rapidement intéressé à Time Warner Cable. Mais il s’était fait devancer par Charter Communications, qui a proposé 55 milliards de dollars pour racheter le numéro deux du secteur. L’opération est dans l’attente du feu vert de la FCC, le régulateur américain.Mais de l’avis de tous les observateurs, M. Drahi ne pouvait pas en rester là. Suddenlink n’est qu’un petit opérateur installé à Saint-Louis (Missouri), qui regroupe 1,5 million d’abonnés dans une douzaine d’Etats. Se contenter de cette acquisition n’aurait pas grand sens. Son objectif est clair : devenir un acteur majeur de la consolidation du secteur.Lire aussi :La boulimie d’achat de Patrick Drahi, patron d’Altice, en quatre questionsUn challenger sérieux, propulsé par la detteAlors que la télévision traditionnelle est en perte de vitesse, les câblo-opérateurs cherchent à gagner en puissance afin d’instaurer un rapport de force avec les fournisseurs de contenus (producteurs de séries ou chaînes sportives, dont les droits négociés avec les fédérations ne cessent d’augmenter). Dans le même temps, ils cherchent à devenir des fournisseurs d’accès à Internet incontournables.Avec Cablevision et ses 3,1 millions de clients, le projet de Patrick Drahi de jouer dans la cour des grands aux Etats-Unis commence à prendre forme. Sans faire jeu égal avec les deux mastodontes que sont Comcast et Charter, Altice devient un challenger sérieux avec une taille critique indéniable.Le mode opératoire de Patrick Drahi est toujours le même. Son carburant : la dette. L’homme d’affaires franco-israélien jouit de la confiance des marchés, qui lui prêtent allégrement les milliards dont il a besoin. Le secteur des câblo-opérateurs offre des perspectives de cash-flow (flux de trésorerie) élevés et récurrents, qui permettent de se lancer dans des montages financiers avec beaucoup de dettes. La réduction des coûts et la restructuration des actifs accélérant la capacité de remboursement.Altice ferait appel à trois grandes banques pour financer l’acquisition, JPMorgan, BNP Paribas et Barclays, tandis que, pour boucler l’opération, il entraînerait dans l’aventure les deux actionnaires minoritaires qui sont déjà à ses côtés dans Suddenlink : BC Partners et le Canada Pension Plan Investment Board, qui prendraient 30 % du capital de Cablevision.Un pied à New YorkA l’origine de Cablevision se trouve Charles Dolan, un entrepreneur qui, au départ, a monté un petit réseau de câble sur Manhattan, avant de lancer Home Box Office (HBO), rapidement revendu au groupe Time. Avec l’argent de la vente, il crée en 1973 ce qui s’appellera Cablevision, devenu aujourd’hui le cinquième câblo-opérateur américain et le neuvième fournisseur de télévision du pays, avec un portefeuille de clients répartis dans les Etats de New York, du New Jersey, du Connecticut et de Pennsylvanie.En prenant pied à New York, la ville la plus peuplée des Etats-Unis, Patrick Drahi s’offre un « trophy asset », un actif prestigieux, qui le fait changer de dimension. Cablevision a réalisé, en 2014, un chiffre d’affaires de 6,5 milliards de dollars, pour un résultat net de 311 millions.La famille Dolan, qui contrôle aujourd’hui 72,3 % des droits de vote de la société, possède également le célèbre Madison Square Garden, l’équipe de basket-ball des Knicks, le club de hockey sur glace des Rangers, ainsi que la chaîne du câble AMC. Des actifs qui ne sont pas concernés par l’opération avec Altice.En revanche, le Français met la main, à l’occasion de cette opération, sur trois médias de la région de New York. News 12, importante chaîne d’informations régionales, Newsday, un quotidien de Long Island, et am New York, un quotidien gratuit de la grosse pomme.Le rachat de Cablevision permet à Altice d’équilibrer son portefeuille d’actifs des deux côtés de l’Atlantique. Le groupe a racheté en avril SFR pour plus de 19 milliards d’euros et a signé un accord pour prendre le contrôle de Portugal Telecom, pour plus de 7 milliards. Avant l’opération, la dette du groupe s’élevait à plus de 30 milliards de dollars.Lire aussi :Le magnat américain John Malone redevient le « roi du câble »Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.09.2015 à 19h48 | Françoise Fressoz Dans le bras de fer engagé avec le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, sur le travail du dimanche, la maire de Paris, Anne Hidalgo, vient de trouver un allié de poids au sein du gouvernement et même à l’intérieur de Bercy. Invité mercredi de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France info et l’AFP, le ministre des finances, Michel Sapin, s’est clairement rangé du côté de l’édile parisienne face au ministre de l’économie.« On a toujours intérêt à écouter ceux qui connaissent la réalité du terrain, a déclaré Michel Sapin. Les élus sont plutôt de bons thermomètres des situations locales. Je comprends parfaitement qu’un maire, qui connaît parfaitement bien sa ville, même si c’est une grande ville comme Paris, dise : sur tel ou tel aspect, les propositions qui sont faites pourraient évoluer. »Le message est on ne peut plus clair : le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, qui n’a jamais été élu, a intérêt à se mettre rapidement autour de la table des négociations.Création de douze zones touristiques internationalesC’est un projet de décret publié cet été qui a mis le feu aux poudres. Rédigé par le ministère de l’économie, il prévoit la création à Paris de douze zones touristiques internationales dans lesquelles les magasins pourraient ouvrir le dimanche. Y figurent notamment Beaugrenelle, la place d’Italie ou Bercy.Mise devant le fait accompli, la mairie de Paris est alors entrée en résistance en dénonçant l’absence de concertation et les risques de déstabilisation du petit commerce.Mardi 15 septembre, Emmanuel Macron a fait un geste en se disant prêt à discuter « de manière concrète des zonages proposés », mais à condition, a-t-il dit, que ce soit « un avis constructif et non de principe qui cherche à faire polémique ». Allusion aux Verts et au Front de gauche farouchement opposés, par principe, au travail du dimanche.Lire aussi :Travail du dimanche : Hidalgo refuse de discuter avec MacronMichel Sapin, lui, ne pose pas de conditions. « On est dans une phase de concertation », assure le ministre des finances. A charge pour son collègue de l’économie de trouver les voies du dialogue.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.09.2015 à 18h04 • Mis à jour le22.09.2015 à 18h42 | Jean-Baptiste Jacquin Le Conseil constitutionnel a décidé mardi 22 septembre de confirmer l’illégalité d’Uberpop en France. Ce service qui mettait en relation des particuliers qui s’improvisaient taxis amateur avait provoqué la colère des taxis.Lancé en février 2014 à Paris par le groupe américain Uber, le service Uberpop était dénoncé depuis comme illégal par le gouvernement. La loi Thévenoud du 1er octobre 2014, devait notamment permettre de poursuivre pénalement les personnes ou entreprises qui organisaient cette activité illégale. Mais les avocats d’Uber, au moyen d’une question prioritaire de constitutionnalité, avaient estimé que la rédaction trop floue de ce texte constituait une entrave à la liberté d’entreprendre.Lire aussi :L’économie collaborative rattrapée par la loiSérieux reversLes gardiens de la Constitution ont donc rejeté la question d’Uber. C’est un sérieux revers dans le développement en France du groupe californien, même si celui-ci avait décidé dès le 3 juillet de « suspendre » son service Uberpop en attendant cette décision.L’institution présidée par Jean-Louis Debré a rejeté l’intégralité des arguments soulevés par Uber dans sa bataille juridique. Hugues Calvet, l’avocat du groupe américain, avait notamment martelé lors de l’audience publique du 15 septembre que le texte incriminé (l’article 3124-13 du code des transports) risquait de rendre illégale l’activité de covoiturage, telle celle développée par le français Blablacar.Lire aussi :Manuel Valls se réjouit de la suspension d’UberPopAucune confusion n’est possible, a donc tranché le Conseil des sages. Il souligne que le covoiturage fait l’objet d’une définition dans un autre article de loi et qu’il s’agit ici de réprimer pénalement ceux qui se livrent « aux prestations de transport routier de personnes effectuées à titre onéreux » sans être ni des taxis, ni des voitures de transport avec chauffeur (VTC). « Le législateur a défini de manière claire et précise l’incrimination contestée », écrivent les hauts magistrats dans leur décision rendue avec vingt-quatre heures d’avance.La cour d’appel de Paris, qui avait sursis à statuer en mars sur la demande d’interdiction d’Uberpop dans l’attente d’une clarification constitutionnelle, va désormais pouvoir trancher cette question. Le tribunal correctionnel de Paris, devant lequel sont convoqués le 30 septembre le directeur d’Uber pour l’Europe et celui d’Uber France, voit également le débat juridique se clarifier. Ils risquent deux ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende.Lire aussi :Uber France et ses deux dirigeants jugés en correctionnelle en septembreJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gaëlle Picut Une étude du ministère du travail (« Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre au 2e trimestre 2015 », direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), publiée le 18 septembre, révèle que la gestion du temps de travail en forfait jours touche désormais près de la moitié des cadres.Le régime du forfait jours est largement répandu chez les cadres (47,8 %) et peu développé chez les non-cadres (3 %). Lorsqu’il concerne ces derniers, ceux-ci exercent souvent des fonctions d’encadrement ainsi que des fonctions technico-commerciales. Par ailleurs, 72,6 % des hommes cadres sont au forfait jours, contre 27,4 % des femmes cadres.Parmi les 84,1 % de salariés qui travaillent à plein-temps dans les entreprises privées de plus de 10 salariés, 13,8 % d’entre eux sont au forfait jours. Cela représente environ 1,5 million de personnes. Ils étaient 4 % en 2001 et 10 % en 2007. Pour les autres salariés, la durée hebdomadaire collective moyenne du travail est de 35,6 heures. On y apprend également que 15,9 % des salariés travaillent à temps partiel et que 8,3 % sont titulaires d’un contrat à durée déterminée (CDD).Un dispositif créé en 2000Pour rappel, le forfait annuel en jours a été créé en 2000 par la loi Aubry suite à la mise en place des 35 heures. Le principe : le temps de travail est décompté en nombre de jours par an, plutôt qu’en heures par semaine. Il doit donner lieu à une convention individuelle avec chaque salarié concerné, qui fixe le nombre maximal de jours de travail à effectuer sur une année et qui est obligatoirement précédée d’un accord collectif d’entreprise ou d’établissement.La rémunération est forfaitaire et donc indépendante du nombre d’heures effectivement accomplies.Au départ réservé aux cadres disposant d’une large autonomie dans la gestion de leurs temps de travail, il a été étendu en 2005 aux non-cadres « ayant des responsabilités nécessitant une autonomie dans leur travail ».Plafond légal de 218 joursLe salarié au forfait jours peut travailler au-delà de 48 heures par semaine mais il est toutefois soumis aux règles légales du repos journalier (11 heures consécutives) et hebdomadaire (35 heures minimum), aux jours fériés chômés et aux congés payés. Le plafond légal est fixé à 218 jours.Cependant certains accords collectifs le dépassent, mais ne peuvent aller au-delà de 235 jours. En cas de dépassement, le salarié récupère les jours travaillés en plus sous forme de repos. Cependant, s’il le souhaite, il peut, par accord écrit avec l’employeur, renoncer à une partie de ses jours de repos et travailler des jours supplémentaires sur l’année en contrepartie d’une majoration de son salaire, de minimum 10 %.Concrètement, les cadres au forfait jours travaillent en moyenne 213 jours par an et 46,6 heures par semaine (contre 44,4 heures pour les cadres à l’heure). 39 % des cadres au forfait font plus de 50 heures. Cette augmentation de la durée hebdomadaire et annuelle du travail est compensée par un avantage salarial significatif, puisque les cadres au forfait gagnent 5 % de rémunération brute de plus que les cadres à l’heure.Dérives et abusLe forfait jours s’est surtout développé dans les grandes entreprises puisqu’il concerne presque un salarié sur cinq (19,2 %) des entreprises de plus de 500 salariés. Les secteurs qui recourent le plus au forfait jours sont ceux de la finance-assurances (33 % des salariés) et de l’informatique et de la communication (28,5 %).Le développement rapide du forfait jours s’est accompagné d’un certain nombre de dérives et d’abus : horaires à rallonge, temps de repos non respecté, etc. et à une augmentation des contentieux.Même si un certain nombre de garanties ont été établies en 2011 par un arrêt de la Cour de la cassation, celle-ci continue à être régulièrement saisie sur des questions de charge de travail et d’amplitude des journées. Les juges annulent d’ailleurs régulièrement un certain nombre d’accords de branches et d’entreprises estimant que l’autonomie du salarié n’est pas réelle ou encore que la mesure de la charge de travail et de l’amplitude n’est pas effective.« Un droit d’alerte individuel »Les différents récents rapports autour de la réforme du code du travail (Combrexelle, Terra Nova, Institut Montaigne, Mettling) évoquent le forfait jours, un sujet de débat entre patronat et syndicats. Pour le DRH d’Orange, Bruno Mettling, cette modalité d’organisation du temps de travail constitue « la réponse la plus adaptée aux salariés autonomes du numérique ».En revanche, il appelle à « compléter la mesure du temps de travail par la mesure de la charge de travail souvent plus adaptée » et à créer « un droit d’alerte individuel » pour éviter les dérives. D’où sa préconisation de légiférer pour que ce régime soit davantage sécurisé et de conjuguer la mesure de la charge de travail à celle du temps de travail.Réagissant à cette proposition, la CFE-CGC estime « qu’il n’est aucunement question d’envisager une extension du dispositif à l’ensemble des métiers de l’économie numérique dans la mesure où ce n’est pas le secteur d’activité qui ouvre le droit de recourir au forfait jours mais bien l’autonomie des salariés concernés ». Par ailleurs, le syndicat s’oppose à « un transfert de responsabilité vers les salariés en forfait jours en matière de santé et de sécurité. L’idée d’une coresponsabilité partagée entre employeur et salarié doit être exclue ».Gaëlle PicutJournaliste au Monde Thierry Repentin (Délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat) Alors que Montpellier accueille le congrès du mouvement HLM qui se terminera le 24 septembre, Thierry Repentin, délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat, rappelle que tout le monde doit pouvoir accéder à un logement digne et à la hauteur de ses moyens.Le 13 décembre, nous fêterons les quinze ans de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains, plus connue sous le nom de « loi SRU » et notamment son article 55 qui fait obligation aux communes d’offrir un taux minimal de logements sociaux.Elle fait désormais partie de notre patrimoine républicain, imaginée par Louis Besson alors ministre du logement, et grandement acceptée, voire parfois défendue, des deux côtés de l’échiquier politique. Il n’en a pas toujours été ainsi. C’est d’ailleurs pour la défendre que L’abbé Pierre a effectué son dernier déplacement en séance de nuit de l’Assemblée nationale.Et malgré certaines tentatives politiciennes – dont celle de Christine Boutin alors ministre du logement - et de nombreux débats, aucune majorité n’a jamais remis en cause cette loi. Et pour cause, elle répond à un besoin essentiel de la population : pouvoir se loger dans des conditions dignes et selon les moyens dont on dispose. L’article 55 de la loi SRU a déjà fait couler beaucoup d’encre. Souvent controversé, il repose cependant sur un principe inattaquable : la République doit s’appliquer partout en France et personne ne peut s’y soustraire sous aucun prétexte, et surtout pas à des fins clientélistes, discriminatoires et électoralistes.Entre 20 % et 25 % de logements sociauxAujourd’hui, 1 911 communes doivent ainsi avoir – selon qu’elles sont situées en zone plus ou moins tendue en matière de logements - entre 20 % et 25 % de logements sociaux sur leur territoire. Parmi elles, 222 qui n’ont pas mis en œuvre les moyens nécessaires pour rattraper leur retard, font l’objet d’un « constat de carence » par l’Etat…Le constat est donc clair : majoritaires sont les maires qui font des efforts pour respecter leurs obligations, et ce malgré les difficultés qu’ils rencontrent en matière d’urbanisme et de foncier disponible… ou en raison d’une frange de la population prête à s’opposer à la création de logements sociaux dans leur voisinage.Lire aussi :Chez les bailleurs sociaux, la crainte d’un désengagement de l’EtatC’est ainsi que depuis l’existence de la loi SRU, 450 000 logements ont été créés dans des communes où il en manquait cruellement. Ceci rend encore plus insupportables les déclarations publiques et médiatisées de ceux qui se revendiquent comme pourfendeurs de cette loi. Comment accepter que certaines communes n’aient pas réalisé un seul logement social en quinze ans de mise en œuvre de la loi ?Depuis que je travaille, sur le terrain, aux côtés des services de l’Etat, des élus et des bailleurs sociaux pour faire respecter l’application de la loi SRU, je rencontre beaucoup de bonnes volontés de tous bords politiques. Face à cela, les déclarations d’élus ouvertement récalcitrants m’apparaissent d’autant plus intolérables !Égoïsmes locauxIls sont peu nombreux, mais font beaucoup de bruit. Les uns en appelant à la culture de « l’entre soi », assumant ne pas vouloir accueillir des familles dont le niveau de revenus ne les qualifie pas à leurs yeux pour être membres de leur commune. D’autres déclarent que « les maires veulent bien faire du logement social à condition de pouvoir choisir leur population ». La plupart refusent de construire des logements sociaux sous prétexte qu’ils manquent de foncier disponible, alors qu’il se trouve pourtant bien des terrains pour y voir émerger des opérations immobilières privées…Lire aussi :Les HLM en conflit avec la Caisse des dépôtsIl doit être mis fin à ces égoïsmes locaux qui ont un coût supporté par l’ensemble de la société ! Certains d’entre eux vont jusqu’à soutenir qu’il n’est pas utile de construire davantage de logements sociaux, alors même que 1,8 million de demandes de logement social sont en attente. Ce sont les salariés de nos commerces, de nos entreprises, de nos services publics, de nos crèches ou de nos maisons de retraites et nombre de ceux que nous croisons tous les jours dans la rue qui sont les potentiellement locataires du parc social.Comment refuser qu’ils soient également des voisins ? Ce sont aussi les jeunes couples qui commencent leur vie professionnelle. Ce sont aussi, et il faut en faire notre fierté et notre force, ceux qui à un moment de leur vie peuvent compter sur la solidarité de la nation pour pouvoir se loger de façon digne.Alors le temps est effectivement venu de contraindre ces maires réfractaires au respect de la loi de la République et à l’écoute des besoins de nos concitoyens quels que soient leurs revenus. Non pour les stigmatiser, mais pour faire de la pédagogie par l’exemple, et par égard pour ceux qui font des efforts honorables.Pédagogie, équilibre et efficacitéC’est ce qu’avait annoncé le premier ministre dans le cadre du Comité interministériel à l’égalité et à la citoyenneté du 6 mars dernier. Cette action se fera dans un souci de pédagogie, d’équilibre et d’efficacité, tenant compte bien entendu des efforts effectués et des possibilités urbanistiques et financières de chacun. Mais elle permettra aussi de montrer qu’on ne peut pas faire fi des lois qui fondent notre République et que la réponse aux besoins et attentes de nos concitoyens est primordiale.Lorsque le premier ministre m’a confié la double mission de faire respecter la loi SRU et de faire en sorte que l’Etat libère des terrains publics au prix le plus bas possible, voire même à un prix proche de la gratuité, pour qu’y soient réalisés des logements, c’est dans un seul objectif : faire que partout en France, tout le monde puisse accéder à un logement digne et à la hauteur de ses moyens.Nous y parviendrons ! Car ce combat incarne la République. Il est la liberté de pouvoir se loger là où on le souhaite, il est l’égalité entre les habitants comme entre les territoires, il est la fraternité entre les communes de France et envers les familles modestes et moyennes !Thierry Repentin (Délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat) Anne Rodier Très loin des commérages en tous genres, la réputation est un sujet sérieux. « La majeure partie de ce qu’il est important de savoir sur les autres n’est pas facilement observable : leur honnêteté, leur fiabilité, leur efficacité, leur intelligence… » En revanche la trace laissée par leurs interactions sociales donne des éléments de réponse.C’est un second moi, l’« image améliorée » de nous-même que nous avons créée et que nous voudrions que les autres reconnaissent, explique la philosophe Gloria Origgi : la réputation sur laquelle se construit confiance et réciprocité.Dans son dernier essai La réputation. Qui dit quoi de qui, Gloria Origgi en analyse le concept. Comment se construit une réputation ? Des agences de notation, aux entreprises voire aux célébrités, comment construit-on des indices de réputation fiables ou reconnaissables par tout le monde ? Comment se maintient-elle ? Comment nous aide-t-elle à intégrer un groupe ? Quel rôle joue-t-elle dans les organisations humaines ? Comment Internet a « introduit des systèmes de classements, de poids, de biais dans la connaissance » ?Autant de questions auxquelles répond l’auteur, en expliquant en quoi la réputation, qui n’est rien d’autre qu’« un amas d’opinions » dont la circulation nous échappe largement, est un instrument stratégique et parfois destructeur.Capital socialS’il est important de s’en préoccuper explique la philosophe et chercheuse au CNRS, c’est parce qu’elle « constitue l’information sociale essentielle pour qu’un groupe développe des normes morales et sociales ». De Nicolas Machiavel à Pierre Bourdieu en passant par Karl Marx, le constat est le même : le capital social dépend toujours des autres, des liens que nous tissons avec eux et du fait qu’ils les reconnaissent. Dans l’histoire, comme dans les faits divers, certains ont préféré sacrifier leur vie plutôt que leur réputation.Mais bien au-delà de la norme morale, la réputation devient un guide lorsque le monde s’obscurcit, dans un contexte de crise où tout un chacun navigue plus ou moins à vue. Ce sont les classements spontanés, faits entre pairs, à travers les hiérarchies informelles basées sur la reconnaissance de codes communs qui « déterminent les valeurs » écrit-elle. La réputation est ainsi exploitée « pour obtenir de l’information ». Les valeurs seront ultérieurement confirmées ou infirmées par des éléments objectifs (les notes, les salaires, etc..).Et ce constat est valable pour tous et tout : les hommes et leurs compétences, les entreprises et la marque employeur mais aussi les marchandises, leur qualité et leur prix. « Un marché dans lequel la qualité est incertaine a besoin de garanties réputationnelles pour les consommateurs » prend en exemple Gloria Origgi. Ces « garanties » se constituent aujourd’hui sur les réseaux sociaux, par des algorithmes ou des utilisateurs, qui sont l’un comme l’autre manipulables. Gloria Origgi analyse, dans son essai, la fiabilité des processus de validation.Pour la philosophe, la réputation est un second ego qu’il vaut mieux bien connaître, car c’est une partie entière de l’identité qui permet de mieux « comprendre qui je suis et pourquoi j’agis » conclut-elle. Appliquée à l’entreprise, c’est un véritable phare pour naviguer dans un monde toujours en crise.La réputation, qui dit quoi de qui, de Gloria Origgi, éditions PUF, 302 pages, 19 euros.Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent Les femmes sont toujours moins bien payées que les hommes en France, mais cet écart tend à diminuer. C’est la conclusion de la dernière livraison de l’Insee sur les salaires en France en 2013.1. Un (léger) recul en moyenneAujourd’hui, les femmes gagnent, en moyenne, 1 943 euros net par mois (à plein-temps, dans le privé ou dans une entreprise publique), contre 2 399 pour les hommes. L’écart est donc de 19 %. C’est 2,5 points de moins qu’il y a dix ans, où l’écart était de 21,5 %. #container_14428470782{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14428470782{ height:500px; } #container_14428470782 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14428470782 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14428470782 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14428470782 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du salaire net moyen des hommes et des femmes en France depuis dix ansSalariés à temps plein du privé et du public, à l'exclusion des stagiaires, contrats aidés et salariés agricolesSource : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14428470782", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hommes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1925 ], [ "", 1969 ], [ "", 2020 ], [ "", 2059 ], [ "", 2130 ], [ "", 2201 ], [ "", 2222 ], [ "", 2264 ], [ "", 2313 ], [ "", 2348 ], [ "", 2399 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Femmes", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 1513 ], [ "", 1549 ], [ "", 1602 ], [ "", 1636 ], [ "", 1688 ], [ "", 1742 ], [ "", 1777 ], [ "", 1819 ], [ "", 1864 ], [ "", 1897 ], [ "", 1943 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Mais les moyennes sont, comme toujours, trompeuses : elles ne tiennent pas compte d’un effet structurel, qui fait qu’on trouve plus d’hommes à des postes élevés, donc mieux rémunérés.On le constate en ventilant les écarts par catégorie socioprofessionnelle : une femme cadre est rémunérée en moyenne 19,8 % de moins qu’un homme cadre, quand une employée ne perd « que » 7,7 % par rapport à un employé. Chez les ouvriers, l’écart est de 16,6 %. #container_14428492194{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14428492194{ height:500px; } #container_14428492194 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14428492194 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14428492194 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14428492194 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Ecarts de rémunération moyenne entre femmes et hommes selon la catégorie socioprofessionnelleDans le privé et les entreprises publiques, pour un temps plein, en net. Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14428492194", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moyenne","Cadres","Professions intermédiaires","Employés","Ouvriers"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hommes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3150 ], [ "", 5830 ], [ "", 3163 ], [ "", 2244 ], [ "", 2267 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Femmes", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 2572 ], [ "", 4674 ], [ "", 2757 ], [ "", 2071 ], [ "", 1889 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2. Toujours 10 % d’écart à poste et conditions équivalents9,9 %On peut cependant calculer « à secteur d’activité, âge, catégorie socioprofessionnelle, condition d’emploi (temps complet, temps partiel) donnés », comme le fait l’Insee. Selon ce calcul, l’écart passe sous la barre des 10 % en 2013, avec 9,9 %.L’institut note que les salaires horaires ont mieux progressé chez les femmes que chez les hommes entre 2012 et 2013 (+ 0,5 %, contre + 0,3 %)Lire aussi :Les hommes s’engagent pour l’égalité au travail3. Plus les salaires sont élevés, plus l’inégalité est marquéeAutre effet que note l’Insee : l’inégalité entre hommes et femmes s’accentue avec la hausse des salaires.Et de fait, la différence est marquée : dans le premier décile de revenu (les 10 % de salariés les moins bien rémunérés), la différence est de 7,97 % entre salaires des femmes et des hommes. Lorsqu’on se place à la médiane (50 % gagnant moins, 50 % plus), l’écart entre hommes et femmes monte à 13,97 %, soit près du double. #container_14428426288{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14428426288{ height:500px; } #container_14428426288 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14428426288 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14428426288 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14428426288 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les écarts de salaire entre homme et femme croissent avec le revenuLe graphique montre le salaire moyen par "décile" de revenu, puis pour les 95e et 99e centiles (les 5% et 1% les plus élevés). C'est parmi les 1% de salaires les plus élevés qu'on constate la plus grande différence de salaire selon le sexe(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14428426288", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["D1","D2","D3","D4","D5 ou Médiane","D6","D7","D8","D9","C95","C99"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hommes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1254 ], [ "", 1415 ], [ "", 1559 ], [ "", 1709 ], [ "", 1882 ], [ "", 2100 ], [ "", 2405 ], [ "", 2921 ], [ "", 3892 ], [ "", 5030 ], [ "", 9253 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Femmes", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 1154 ], [ "", 1268 ], [ "", 1374 ], [ "", 1485 ], [ "", 1619 ], [ "", 1794 ], [ "", 2029 ], [ "", 2368 ], [ "", 3036 ], [ "", 3756 ], [ "", 6053 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Et le dernier décile (les 10 % les mieux rémunérés) est encore plus impressionnant, avec un écart qui atteint 21,99 %, quasiment le triple du premier décile. Assez logiquement, si l’on s’intéresse au 1 % des mieux rémunérés, l’écart entre hommes et femmes monte à 34,58 %.Lire aussi :A la sortie de Sciences Po Paris, les femmes sont moins payées que les hommesEncore une fois, certains effets de structure (moins de femmes à ces postes) expliquent cette différence. Mais, à l’inverse, on aurait pu penser que les grandes entreprises où officient le plus souvent ces hauts cadres très bien rémunérés auraient donné l’exemple d’une meilleure égalité salariale.Lire aussi :Dans le monde: une grande part de l'écart de salaire hommes-femmes est inexpliquée, selon l'OITSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.09.2015 à 11h16 À quelques semaines de la conférence internationale des Nations unies consacrée pour le climat (COP21), l’annonce a fait peu de bruit et pourtant. Pour la première fois un fonds d’investissement français exclut les énergies fossiles de son champ d’investissement pour des raisons éthiques.Pratique courante dans les pays anglo-saxons, l’exclusion sectorielle est rarement pratiquée en France. Certes, il ne s’agit pas d’un mastodonte de la gestion, mais du fonds Ethique et partage, un fonds commun de placement d’environ 5 millions d’euros d’encours essentiellement investis en actions, créé en 2001 et géré par Meeschaert Asset Management pour le compte du Comité catholique contre la faim et pour le développement-Terre Solidaire (CCFD-Terre solidaire).Depuis le 1er septembre, il exclut les énergies fossiles de son champ d’investissement. « Il y a un choix à faire. L’urgence est là, elle est vitale. Nous ne pouvions plus continuer à investir dans des entreprises qui contribuent à dégrader le climat » explique Geneviève Guenard, directrice financière du CCFD-Terre solidaire.Les sommes dégagées de la vente des valeurs liées au pétrole, charbon, gaz naturel… seront désormais allouées aux entreprises travaillant à des solutions d’énergie alternative ou à des économies d’énergie. « Exclure ces valeurs sans proposer des investissements alternatifs n’aurait eu aucun sens » précise Mme Guenard avant de souligner qu’aucun obstacle technique n’est venu perturber ce choix d’investissement éthique.Schizophrénie ou mauvaise foiIl s’agit donc bien d’un choix que tout gestionnaire de fonds peut réaliser s’il le souhaite. C’est même le choix de la sécurité, selon Pascal Canfin qui déclarait récemment sur Twitter : « Pour un gestionnaire d’actif, ce qui est risqué, c’est de détenir 30 % d’économie fossile. »Effet d’entraînement ? Cette décision fera-t-elle des émules ? L’article 173 de la loi sur la transition énergétique pourrait participer à accentuer le mouvement. Elle oblige en effet les gestionnaires à plus de transparence sur leurs investissements. Au-delà de la question du financement de la transition énergétique, la décision du CCFD pointe du doigt le besoin de cohérence entre les actes et les discours.Si les dirigeants des pays les plus développés appellent tous de leurs vœux un accord pour lutter contre le dérèglement climatique à Paris en décembre prochain, nombreux sont ceux qui, dans le même temps, se félicitent de la baisse drastique des prix du pétrole comme soutien à l’économie. La France, pays organisateur de la COP21, dont la loi sur la Transition énergétique prévoit une réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport au niveau de 1990, n’est d’ailleurs pas la dernière en matière d’incantation à un pétrole bon marché pour soutenir la croissance. Schizophrénie ou mauvaise foi ? Entre pétrole et climat, l’heure est venu de choisir.Yannick Roudaut, fondateur du cabinet Alternité Guy Dutheil L’Etat ayant besoin d’argent, il cède des pans de son patrimoine. Les aéroports de Nice et Lyon vont être prochainement privatisés. Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, en a fait la confidence, lundi 21 septembre, en marge d’un déplacement officiel à Annonay (Ardèche) pour visiter l’usine Iveco, la seule usine de production d’autocars en France. A en croire le ministre de l’économie, la cession des deux aéroports va intervenir « début 2016 ».Les deux aéroports pourraient être cédés en même temps ou presque. L’Etat veut vendre la participation de 60 % qu’il détient dans le capital de la société de gestion aéroportuaire de Nice et de Lyon. Les autres actionnaires sont les chambres de commerce et d’industrie (25 %) et les collectivités locales (15 %).L’Etat ne devrait pas avoir de mal à trouver preneur. M. Macron a indiqué qu’il avait déjà enregistré « beaucoup de manifestations d’intérêt » de la part de futurs acheteurs. Toutefois, ces derniers restent encore discrets. Notamment parce que l’Etat n’a pas encore fixé les conditions des appels d’offres. « Nous finaliserons un cahier des charges pour l’automne et nous lancerons la procédure pour un premier tour de table d’ici à la fin de l’année. Début 2016, on devrait avoir la réponse », a précisé le ministre de l’économie comme pour les rassurer.Un peu moins de 2 milliards d’euros sur les 5 prévusLe calendrier s’accélère. Dans l’entourage de Bercy, on laissait jusque-là entendre que l’appel d’offres pourrait s’achever au plus tard « à la fin du premier semestre 2016 ». En préalable à cette opération, le ministère devrait choisir, après un appel à candidatures « avant la fin de la semaine » les deux banques conseils qui viendront l’épauler lors de cette cession.Bercy veut pousser les feux de cette double vente. Et pour cause. L’Etat est pour l’instant en retard sur son tableau de marche : il avait inscrit au titre du budget 2015 cinq milliards d’euros de recettes de privatisation, afin notamment de participer au désendettement de la nation. Pour l’heure, les cessions d’actifs lui ont rapporté un peu moins de 2 milliards d’euros.Dans le détail, la cession de sa participation dans l’aéroport de Nice pourrait lui rapporter 1,5 milliard d’euros auxquels viendraient s’ajouter les 900 millions tirés de la vente de Lyon. Troisième aéroport de France derrière Roissy-Charles de Gaulle et Orly, Nice a accueilli 11,6 millions de passagers en 2014. L’aérogare de la Riviera a notamment bénéficié ces dernières années du boom des touristes venus d’Asie et de Russie. Plus modeste, Lyon n’a vu transiter, l’an passé, que 8,5 millions de passagers. Nice et Lyon seront vendus, selon le mode de calcul qui avait prévalu pour la cession de l’aéroport de Toulouse, finalisée en avril 2015. Elle avait rapporté 308 millions d’euros, soit dix-huit fois l’excédent brut d’exploitation.ADP sur les rangs pour NiceAvant même l’officialisation de la vente, des repreneurs potentiels ont déjà signalé leur intérêt. Aéroports de Paris (ADP), gestionnaire de Roissy et Orly, en fait partie. Toutefois, le PDG Augustin de Romanet a expliqué que seul Nice l’intéressait. « Nous ne serons pas candidats au rachat de la part de l’Etat dans Aéroports de Lyon, le développement de Lyon risquant de concurrencer le hub de Paris et donc Air France. Le cas de Nice est différent. Il ne présente pas le même problème. Aussi allons-nous regarder l’aéroport de Nice », a-t-il déclaré, lundi, dans un entretien aux Echos.Cette fois encore, ADP ne sera pas seul à concourir à l’appel d’offres lancé par l’Etat. Plus gourmand que le gestionnaire de Roissy, le groupe de BTP Vinci a fait savoir, à l’occasion de la publication de ses résultats semestriels, fin juillet, qu’il serait candidat à la reprise des deux plates-formes aéroportuaires. Des fonds d’investissements devraient l’accompagner dans ce rachat au sein d’un consortium. Les fonds de pensions sont très désireux d’investir au capital d’infrastructures telles que les aéroports. Cela leur garantit des revenus réguliers et prévisibles sur le long terme. Outre des fonds, des repreneurs chinois pourraient notamment postuler à nouveau.Toutefois, le cahier des charges précisera qu’il prendra en compte les enjeux de sécurité nationale, privilégiera la concertation avec les collectivités locales et exigera des candidats qu’ils aient une expérience dans la gestion d’aéroports. Cette dernière clause devrait contraindre les postulants à répondre à l’appel d’offres en tandem avec un spécialiste de la gestion d’infrastructures aéroportuaires. En revanche, le désengagement de l’Etat ne remettra pas en cause l’attribution des droits de trafic aux compagnies aériennes. Ces derniers restent du ressort de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC).Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel C’est une bonne nouvelle, même si les chiffres restent modestes. D’après l’étude de l’Insee sur « Les niveaux de vie en 2013 » publiée mardi 22 septembre, les inégalités ont un peu baissé en 2013 en France, confirmant la tendance amorcée l’année précédente. « Les inégalités entre les plus modestes et les plus aisés se réduisent », constatent les experts de l’Insee.Pour établir ce constat, les statisticiens de l’institut ont passé en revue plusieurs indicateurs. Le premier, appelé indice de Gini, varie de 0 à 1, la valeur 1 représentant le seuil d’inégalité le plus extrême. En 2013, il s’est établi à 0,291, contre 0,305 en 2012. « Ce repli, d’une ampleur inobservée depuis 1996, efface l’augmentation de 0,013 enregistrée depuis le début de la crise, entre 2008 et 2011 », souligne l’Insee. Pour comparaison, l’indice de Gini s’élevait à 0,289 en Allemagne en 2012, selon l’OCDE, et à 0,351 au Royaume-Uni.L’autre façon de mesurer l’inégalité est de rapporter le niveau de vie des 20 % les plus riches à celui des 20 % les plus modestes. Là aussi, le constat est le même : ce rapport a baissé de 4,6 à 4,3 entre 2012 et 2013.Ce n’est pas tout : le taux de pauvreté monétaire, mesurant le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (60 % de la médiane des niveaux de vie), a reculé à 14 %, contre 14,3 % en 2012. Il a ainsi retrouvé son niveau de 2010. « Il s’agit surtout d’une diminution mathématique », nuance l’association ATD Quart monde, dans un communiqué. « Une baisse de 0,3 % ne peut pas se constater sur le terrain, les pauvres n’ont pas du tout vu leur situation changer. »Le niveau de vie des 10% les plus pauvres a progresséL’étude de l’Insee révèle également que le niveau de vie médian était de 20 000 euros annuels il y a deux ans, soit 1 667 euros nets par mois. Cela signifie que la moitié des Français affiche un revenu disponible de plus de 20 000 euros par an, tandis que l’autre moitié est au-dessous. En moyenne, ce chiffre a reculé de 0,2 % par an depuis 2008, alors qu’il avait progressé de 1,7 % par an entre 2004 et 2008.Mais le constat est plus contrasté lorsque l’on rentre dans le détail. En effet, le niveau de vie du premier décile, qui correspond aux 10 % de Français touchant moins de 10 700 euros par an, a progressé de 1,1 % en euros constants en 2013. « C’est la première fois depuis le début de la crise qu’il augmente », souligne l’Insee. A l’inverse, le niveau de vie du neuvième décile (les 10 % percevant plus de 37 200 euros par an) a reculé de 1,8 %.Ces tendances vont à l’encontre de celles observées au Royaume-Uni et surtout aux Etats-Unis. Outre-Atlantique, les inégalités se sont en effet durement creusées depuis le choc des subprimes, le 1 % des plus aisés s’enrichissant au détriment des 99 % autres, dénonce notamment l’économiste français Thomas Piketty dans son dernier ouvrage, Le Capital au XXIe siècle (Seuil, 2013).Hausse de la fiscalité pour les plus richesComment expliquer cette spécificité française ? D’abord, la part des revenus du patrimoine, comme les loyers touchés par les propriétaires ou les rentes financières telles que les intérêts et dividendes, a baissé de 11,9 % à 10,9 % du revenu disponible de l’ensemble des ménages. Or, ces revenus du patrimoine représentent plus du quart des revenus des 10 % les plus aisés.De même, les ménages plus riches ont été les premiers concernés par la hausse de la fiscalité appliquée après l’élection de François Hollande. A l’exemple de la création d’une tranche supplémentaire d’impôt sur le revenu à 45 %, ou encore, du plafonnement des avantages liés au quotient familial. En 2013, les impôts représentaient ainsi 27,9 % des revenus disponibles des 10 % les plus aisés, contre 26 % un an plus tôt.A l’inverse, la progression des revenus les plus modestes est pour l’essentiel liée à la hausse des heures travaillées sur l’année, explique l’Insee. Qui souligne également que le taux de pauvreté des chômeurs a baissé de 38,7 % à 37,3 % entre 2012 et 2013 grâce à « l’augmentation des montants des allocations-chômage perçues ». Preuve que les amortisseurs sociaux français, parfois dénoncés comme trop coûteux ou mal conçus, ne fonctionnent pas si mal.Lire aussi :Joseph Stiglitz : « Les inégalités résultent de choix politiques »Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué Après les Etats-Unis, l’Europe ? Convaincu de tricherie aux émissions polluantes aux Etats-Unis, Volkswagen (VW) est désormais l’objet d’interrogations sur le Vieux continent, où les véhicules diesel représentent la moitié du marché. L’allemand a-t-il manipulé les procédures d’homologation pour se conformer aux normes Euro 6 de plus en plus drastiques ? Celles-ci imposent notamment une très forte baisse des émissions des oxydes d’azote et de particules fines.Lire aussi :Volkswagen : « das Auto » dans la tourmentePour Drew Kodjack, le directeur de l’International Council on Clean Transportation, l’ONG qui a levé le voile sur les dissimulations de VW aux Etats-Unis, ce n’est « pas exclu ». « S’il a recouru à ce même stratagème en Europe, ce serait suicidaire, assure un spécialiste d’un équipementier. Jouer avec la règle lors d’un test d’homologation est une chose, tricher volontairement, c’est autre chose… »En Europe, tous les groupes automobiles doivent faire homologuer leurs véhicules avant leur mise sur le marché par des spécialistes privés, comme la société Utac-Ceram en France. Lors de ces tests, le véhicule subit un cycle d’homologation standardisé de 11 kilomètres. « Avec les tests actuels, les constructeurs sont sûrs d’être homologués car le moteur du véhicule est très peu sollicité, assure un spécialiste du suivi des véhicules. C’est un peu comme comparer un handicapé debout à Usain Bolt. Les deux marchent, oui, mais pas franchement de la même manière… »Pneus surgonflésEn fait, le système actuel permet de comparer plusieurs véhicules, mais ne montre pas la réalité de leurs émissions en conditions réelles. « Les constructeurs ont mis en place tous les moyens d’optimiser ces tests », reprend ce spécialiste. Du côté de PSA comme de Renault, on reconnaît « optimiser » le passage des tests, en surgonflant par exemple les pneus afin d’affaiblir la résistance au roulage, ce qui permet de moins solliciter le moteur et donc de moins polluer. « PSA reconnaît les limites des tests actuels, confie-t-on dans l’entreprise. C’est pour cela que nous demandons la mise en place de nouvelles procédures d’homologation à l’horizon 2018. »Depuis plusieurs années, des ONG militent pour l’amélioration des tests car la différence entre la performance en matière de consommation comme d’émissions de CO2 ou de polluants d’un véhicule dans un test standardisé et la réalité est frappante. Selon Transport & Environment (T & E), le différentiel moyen serait de 40 % en matière d’émissions de CO2 en 2014, contre 8 % en 2001. Quant aux polluants, les émissions d’oxydes d’azote seraient cinq fois plus importantes sur route que la limite autorisée. « Et seulement un véhicule sur dix respecte les normes sur la route », assure T & E.Au-delà des tests d’homologations, ce sont les contrôles a posteriori qui posent aussi problème. Une fois homologué, un véhicule est rarement rattrapé par la patrouille, puisque les contrôles techniques sont laxistes. « Actuellement, les garages ne sont pas obligés de tester les émissions polluantes ou de CO2 des véhicules diesel. En fait, seule l’opacité des fumées rejetées est analysée, indique un spécialiste. C’est un peu comme si on tentait de détecter le cancer avec un thermomètre. »Lire aussi :Affaire Volkswagen : la France ouvre une enquête « approfondie »Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier et Patrick Roger Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), entré en vigueur en janvier 2013, est à présent entré dans sa « phase de maturité », estime le comité de suivi de ce dispositif dans un rapport rendu public mardi 22 septembre. Sa montée en charge régulière montre que les entreprises se le sont désormais bien approprié, en dépit des interrogations qui avaient accompagné son lancement. Quant aux effets, ce deuxième rapport ne permet pas encore de les mesurer précisément. Il faudra attendre le prochain, en 2016, pour avoir des indications plus pertinentes sur l’utilisation que les entreprises ont faite du CICE, antérieur au pacte de responsabilité. Le CICE est un crédit d’impôt qui porte sur la masse salariale des salariés dont la rémunération n’excède pas 2,5 fois le smic. De 4 % en 2013, son taux est passé à 6 % en France métropolitaine depuis 2014, 9 % en outre-mer. Au titre de 2013, la créance fiscale des entreprises – autrement dit ce que le fisc doit aux sociétés au titre de ce crédit d’impôt – a atteint 11,2 milliards d’euros, pour un peu plus de 1 million de bénéficiaires.Lire aussi :« Le CICE a atteint son rythme de croisière »Pour 2014, le résultat partiel – compte tenu de la date de clôture des comptes – s’élève à 14,2 milliards d’euros. La montée en puissance se poursuit. Le projet de loi de finances pour 2016 prévoit que les créances de CICE pourraient s’élever à 17,9 milliards et à 20 milliards en 2017. Toutefois, si le montant cumulé des créances au titre du CICE atteint 25,4 milliards pour les années 2013 et 2014, seuls 15,1 milliards ont effectivement été consommés, les entreprises ayant le choix entre une imputation sur l’impôt sur les sociétés, une restitution immédiate et un report.Amélioration du taux de margeLe CICE ne semble donc plus poser de difficultés aux entreprises. « On avait entendu des propos alarmistes sur le fait qu’elles se méfieraient du risque de contrôle fiscal et n’auraient pas recours au dispositif, note le président du comité de suivi, Jean Pisani-Ferry, commissaire général de France Stratégie. En réalité, le taux de non-recours est anecdotique. » L’ampleur de cet éventuel non-recours est estimée à 200 millions d’euros en 2013.Lire aussi :« Pour beaucoup d’entreprises, le CICE a été un moyen de survivre »Selon l’Insee, le CICE a contribué à améliorer le taux de marge des sociétés financières de l’ordre de 0,9 point en 2014. La question reste de savoir quelle utilisation elles en ont fait, ce que seul le prochain rapport annuel, du fait de la disponibilité des données, permettra d’évaluer avec pertinence. Les déclarations d’intention montrent que, pour un peu plus de la moitié des entreprises, elles comptent prioritairement utiliser le CICE pour améliorer leurs marges d’exploitation et, ensuite, investir.140 000 emplois créés en deux ansLes premiers éléments dont dispose le comité de suivi ne permettent pas d’établir un lien entre le CICE et les évolutions des salaires. Au contraire, les plus significatives s’observent en général dans les secteurs les moins concernés par le CICE. Les entreprises des services auront eu plus tendance à privilégier l’emploi, et celles de l’industrie la baisse des prix.« D’après nos calculs, le CICE a eu un effet significatif pour moitié sur l’emploi et pour moitié sur les salaires », nuance Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui évalue à 140 000 en deux ans le nombre d’emplois créés grâce au CICE. Une estimation basée sur les premières données sectorielles disponibles via l’Insee – et non pas seulement sur les déclarations des chefs d’entreprise, la méthodologie retenue par France Stratégie. L’économiste aboutit à ce calcul « hors financement » de la mesure – c’est-à-dire sans compter, par exemple, l’impact de la hausse de TVA (6 milliards d’euros) qui a servi à compenser les sommes dépensées pour le CICE, et qui a vraisemblablement pesé sur la consommation, donc les ventes des entreprises.En revanche, observe M. Pisani-Ferry, « le préfinancement, essentiellement par la Banque publique d’investissement (BPI), a aidé à ce que les entreprises puissent sans délai bénéficier de la ressource, ce qui a probablement sauvé un certain nombre d’entre elles de la faillite ». Et, subséquemment, sauvé des emplois.Un dispositif moins profitable aux entreprises exportatricesLe CICE a-t-il atteint sa cible pour la compétitivité des entreprises confrontées à la concurrence internationale ? Le rapport 2015 confirme qu’il bénéficie plus aux secteurs intensifs en main-d’œuvre, c’est-à-dire l’hébergement et la restauration, les services administratifs ou la construction, où la part de la masse salariale éligible au CICE est supérieure à 75 %. En revanche, il profite moins aux entreprises les plus tournées vers l’exportation : 42 % du gain du CICE va au quart des entreprises les moins exportatrices et 17 % au quart les plus exportatrices.« Les entreprises qui ont surtout des salaires inférieurs à 2,5 smic sont moins exportatrices que celles qui ont des salaires plus élevés, analyse M. Pisani-Ferry. Il y a une corrélation très forte entre niveau de qualification, niveau des salaires, productivité, qualité des produits et exportation. Si vous voulez aider les entreprises qui exportent le plus, vous allez aider vos champions, qui s’en tirent plutôt bien tout seuls, et laisser les autres à leurs difficultés. Le choix, avec le CICE, a été de mettre le paquet sur l’ensemble des entreprises de manière à redresser une situation de sous-rentabilité. »Lire aussi :Deux ans après sa mise en place, l’efficacité du CICE fait toujours débat« Ça coûte plus cher par emploi créé »Faudrait-il, comme certains le suggèrent, recentrer les allégements sur les salaires compris entre 2,5 et 2,5 smic pour favoriser la compétitivité des entreprises plus présentes sur les marchés internationaux ? « La contrepartie, c’est, d’abord, que ça coûte plus cher par emploi créé, et puis vous êtes sur des segments du marché du travail plus tendus et, donc, vous avez le risque qu’une partie plus importante parte en augmentations de salaire », fait observer le commissaire général de France Stratégie.Il ressort également du rapport, qui a tenté d’analyser les effets du CICE dans la filière automobile, que le dispositif y aura été 2,5 fois plus favorable que les exonérations générales de cotisations sociales dites « Fillon », dégressives jusqu’à 1,6 smic. De quoi alimenter le débat toujours latent entre crédit d’impôt et exonération de charges.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalistePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Entré en vigueur en janvier 2013, le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) a depuis son instauration fait l’objet de nombreux débats et critiques. Dispositif trop complexe pour les uns ou mal calibrés pour les uns, mesure risquant d’occasionner des contrôles fiscaux pour les autres, le CICE a connu une montée en charge progressive. Dans son deuxième rapport, publié sous l’égide de France Stratégie, le comité de suivi du CICE note que ce dispositif est entré dans « sa phase de maturité ».Lire aussi :Le CICE, un dispositif entré dans les mœurs des entreprisesLe CICE est un crédit d’impôt qui porte sur la masse salariale des salariés dont la rémunération n’excède pas 2,5 fois le smic. De 4 % en 2013, son taux est passé à 6 % en France métropolitaine depuis 2014, 9 % en outre-mer. Au titre de 2013, la créance fiscale des entreprises – autrement dit ce que le fisc doit aux sociétés au titre de ce crédit d’impôt – a atteint 11,2 milliards d’euros, pour un peu plus de 1 million de bénéficiaires.Pour 2014, le résultat partiel – compte tenu de la date de clôture des comptes – s’élève à 14,2 milliards d’euros. La montée en puissance se poursuit. Le projet de loi de finances pour 2016 prévoit que les créances de CICE pourraient s’élever à 17,9 milliards et à 20 milliards d’euros en 2017. Toutefois, si le montant cumulé des créances au titre du CICE atteint 25,4 milliards pour les années 2013 et 2014, seuls 15,1 milliards ont effectivement été consommés, les entreprises ayant le choix entre une imputation sur l’impôt sur les sociétés, une restitution immédiate et un report.Jean Pisani-Ferry, commissaire général de France Stratégie, revient sur les principaux enseignements du rapport du comité de suivi.Peut-on considérer que les entreprises se sont désormais approprié le crédit d’impôt compétitivité emploi ?En termes de charge financière, il a atteint son rythme de croisière. En termes de compréhension par les entreprises de ses règles de fonctionnement, aussi. En 2013, il y avait beaucoup d’interrogations ; en 2014, le travail d’apprentissage s’est fait ; cette année, on ne note plus de signes d’incompréhension. On avait entendu des propos alarmistes sur le fait que les entreprises se méfieraient du risque de contrôle fiscal et n’auraient pas recours au dispositif. Le taux de non-recours, en réalité, est anecdotique.Lire aussi :« Pour beaucoup d’entreprises, le CICE a été un moyen de survivre »Au départ, les entreprises ne savaient pas très bien ce qu’était ce nouveau dispositif. Puis les comptables l’ont traité comme une baisse du coût du travail. Dans les grandes entreprises, il a fallu le temps que celle-ci soit intégrée dans les chaînes d’information et les process, et influe sur les décisions. Maintenant, c’est le cas. Dans les petites entreprises, ce n’est pas tout à fait pareil. Elles sont souvent contraintes par la disponibilité de liquidités pour investir ou embaucher. Le préfinancement, essentiellement par la Banque publique d’investissement (BPI), a aidé à ce qu’elles puissent sans délai bénéficier de la ressource. Cela a probablement sauvé un certain nombre d’entre elles de la faillite.Estimez-vous que le débat entre crédit d’impôt et exonération de charges est dépassé ?Je ne le pense pas. Une chose est de dire que les entreprises se servent du CICE, autre chose est de savoir s’il a le même effet sur leurs comportements que des allégements de cotisation. Même si l’on fait abstraction des problèmes d’information et de liquidités, ce n’est quand même pas exactement équivalent. Historiquement, il y a plus de volatilité des dispositifs fiscaux que du barème des cotisations sociales. Assez naturellement, les entreprises considèrent que les allégements sont plus pérennes.Il apparaît que plus de la moitié du CICE a d’abord servi à améliorer les marges des entreprises.Ce que disent les entreprises, c’est que pour un peu plus de la moitié, elles vont utiliser le CICE pour accroître leurs marges et ensuite pour investir. L’autre moitié leur servira à embaucher, augmenter les salaires ou baisser leurs prix. Le comportement de baisse des prix est beaucoup plus fréquent dans l’industrie, compte tenu de la concurrence internationale, que dans les services.Lire aussi :Deux ans après sa mise en place, l’efficacité du CICE fait toujours débatMais tout cela, c’est du déclaratif, à partir des enquêtes Insee sur les intentions. Est-ce que ce sera effectivement le cas ? Nous ne pourrons le dire que l’an prochain, lorsque les données individuelles sur le million d’entreprises touchées par le CICE auront été rendues accessibles et exploitées par les chercheurs.Le CICE a-t-il réellement favorisé la compétitivité des entreprises à l’export ?Les entreprises qui ont surtout des salaires inférieurs à 2,5 smic sont moins exportatrices que celles qui ont des salaires plus élevés. Il y a une corrélation très forte entre niveau de qualification, niveau des salaires, productivité, qualité des produits et exportation. Si vous voulez aider les entreprises qui exportent le plus, vous allez aider vos champions, qui s’en tirent plutôt bien tout seuls, et vous allez laisser les autres à leurs difficultés. Le choix, avec le CICE, a été de mettre le paquet sur l’ensemble des entreprises de manière à redresser une situation de sous-rentabilité.Il y a un débat pour savoir s’il vaut mieux alléger les cotisations en bas ou au milieu de l’échelle des salaires. Si vous allégez au milieu, vers 2,5-3,5 smic, vous favorisez la compétitivité d’entreprises plus présentes sur les marchés internationaux. La contrepartie, c’est, d’abord, que ça coûte plus cher par emploi créé, et puis vous êtes sur des segments du marché du travail plus tendus et, donc, vous avez le risque qu’une partie plus importante parte en augmentations de salaire.Vous soulignez un autre élément frappant, c’est l’absence, ou la faiblesse, de la consultation avec les représentants des salariés quant à l’utilisation du CICE.Les enquêtes indiquent que la consultation a souvent été formelle et que le dialogue avec les comités d’entreprise sur l’utilisation du CICE a manqué d’intensité. Il était envisagé une discussion sur son affectation mais ce n’est pas une subvention, c’est une réduction du coût du travail dont l’usage n’est pas si facile à retracer. Il est clair, cependant, que cet état des choses témoigne d’une insuffisance du dialogue social dans les entreprises.Est-ce qu’à ce stade vous voyez des corrections à apporter au dispositif ?Le travail d’évaluation impose de ne pas trop faire preuve d’imagination. Il consiste à avancer pas à pas. Le comité de suivi créé par la loi est composé de gens très divers : syndicats, patronat, parlementaires de la majorité et de l’opposition, administration. Ils sont d’accord sur les constats. Notre rôle est d’évaluer de manière précise et objective, sur la base des faits et des travaux de recherche que nous avons lancés. Nous nous interdisons de tirer des conclusions trop allantes sur ce qu’il faudrait faire. C’est une question de discipline.Notre responsabilité, c’est de dire aux Français à quoi ont servi les 20 milliards d’euros que la collectivité a consacrés au CICE, pas de donner notre opinion. Mon seul regret, c’est de ne pas pouvoir le faire plus vite. Nous sommes tributaires de la disponibilité des données.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.09.2015 à 08h07 • Mis à jour le22.09.2015 à 10h11 | Alain Beuve-Méry Deezer, la start-up française pionnière dans l’écoute en ligne de musique (streaming) a décidé, mardi 22 septembre, d’ouvrir le processus qui conduira à son entrée en Bourse auprès d’Euronext à Paris, d’ici à la fin de l’année, si toutes les étapes du calendrier se font dans les temps. L’autorité des marchés financiers a reçu les documents ad hoc mardi, avant l’ouverture des cours.Depuis cet été bruissaient des rumeurs de levée de fonds auprès de partenaires privés ou d’appel à des capitaux frais en Bourse. C’est cette seconde option qui a été retenue par Hans-Holger Albrecht, le patron allemand arrivé au printemps à la tête de la start-up, et par Simon Baldeyrou, son directeur des opérations.Pour M. Albrecht, « le streaming est l’avenir de la musique ». Ce nouveau mode de consommation qui révolutionne les usages – la musique devient un produit distribué par abonnement, comme l’eau et le gaz – est en train de se généraliser. Il sera d’ici à cinq ans la première source de revenus des artistes et des producteurs de musique.Dans ce marché mondialisé il y a de la place pour cinq à sept acteurs de premier plan, et Deezer, fondé en 2007, compte bien en être. L’entreprise, qui emploie 300 personnes, entend même s’installer durablement dans le top 3, avec Spotify, le leader du marché d’origine suédoise, et le géant américain Apple qui s’est converti au streaming avec son service Apple Music au mois de juin.Lire aussi :Musique : le streaming en hausse, le CD en baisse, la niche vinyle se porte bienPartenariat avec OrangeCinq raisons poussent Deezer à croire en son destin. Elle est l’une des entreprises leaders, pionnières et indépendantes du streaming musical, souligne la direction, qui se dit prête à tirer avantage de la « révolution en cours » avec un « modèle économique qui repose sur des partenariats avec des opérateurs de télécoms ». Deezer a ainsi reconduit pour trois ans, en juillet, son partenariat avec Orange. « Deezer a la capacité de s’adapter à une forte croissance de la demande et entend mettre en œuvre une stratégie qui repose sur une très forte accélération de celle-ci. »La précédente augmentation de capital de l’entreprise remonte à octobre 2012, avec une prise de participation pour 100 millions d’euros d’Access Industries (70 millions sous forme d’argent frais et 30 millions d’achats d’actions), le fonds d’investissement détenu par l’homme d’affaires Len Blavatnik, également propriétaire de Warner Music. Avec 26 % du capital, il est le premier actionnaire de Deezer, devant Orange (11 %). Les trois majors de la musique – Universal, Sony et Warner – détiennent ensemble près de 20 % du capital, sans avoir de droits de vote.Lire aussi :Apple vient bouleverser la donne dans le streaming musicalLes fondateurs – Jonathan Benassaya, qui a quitté son poste en 2010, et l’ingénieur Daniel Marhely – possèdent aussi 20 % de l’entreprise. Ce dernier, à l’origine de l’algorithme de Deezer, n’a plus de fonction opérationnelle depuis juin, mais reste conseiller du président et membre du conseil d’administration. Les investisseurs historiques, Xavier Niel (actionnaire à titre privé du Monde), les frères Rosenblum, fondateurs de Pixmania et les fonds CM-CIC et Idinvest complètent l’actionnariat.La France, premier marché de l’entrepriseDepuis sa création, Deezer n’a levé que 85 millions d’euros et dispose encore de « 50 millions de trésorerie », selon sa direction. Mais aujourd’hui, dans le marché sans frontières de la musique dématérialisée, elle a sur son rival suédois un temps de retard, qu’il lui faut combler, d’où cette ouverture au marché.Spotify revendique 20 millions d’abonnés et 75 millions d’utilisateurs actifs, là où Deezer annonce 6,3 millions d’abonnés et 16 millions d’utilisateurs. Présente dans 180 pays, mais pas ou peu aux Etats-Unis, où elle a engagé une stratégie de niche, en signant avec quelques partenaires, comme Sonos, Deezer met à disposition un catalogue de 35 millions de titres.En 2014, la plate-forme a réalisé un chiffre d’affaires de 142 millions d’euros, en progression de 53 %. Cette année, le cap des 200 millions devrait être franchi. La France demeure le premier marché de la société, avec 74 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014. Une prédominance qui s’estompe depuis le premier semestre 2015. L’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Amérique latine sont les autres marchés stratégiques de la marque.Pour l’instant, l’entreprise perd de l’argent (en moyenne 20 millions d’euros par an). Elle compte être rentable à partir de 2018, lorsqu’elle aura atteint sa taille critique.De 300 millions d’euros en 2012, Deezer serait entrée dans le club fermé des « licornes », selon certains investisseurs. Ce terme désigne les entreprises valorisées 1 milliard d’euros, à l’instar de Blablacar. L’accueil des investisseurs à cette levée de fonds permettra de tester la foi du marché dans les perspectives de croissance du streaming musical.Lire aussi :Les catalogues de streaming musical se valent-ils tous ?Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.09.2015 à 16h29 • Mis à jour le26.09.2015 à 16h52 | Jade Grandin de l'Eprevier //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique Qui, d’Yigal Amir ou d’Itzhak Rabin, a changé le monde ? Jordi Savall, gambiste engagé Ray Kurzweil, le salarié de Google qui veut terrasser la morttous les articles de la thématique Auteur de best-sellers et bientôt chroniqueur au Monde, l’économiste Thomas Piketty a inauguré ce samedi 26 septembre le cycle de conférences du festival « Changer le monde », organisé par le quotidien. Dans l’air encore frais du matin, sympathisants et curieux de tous les âges sont venus en avance devant l’Opéra Bastille avant de s’asseoir en rangs serrés sur les bancs de l’amphithéâtre.Une classe de première ES venue sur les conseils de son professeur d’économie, quelques jeunes et de nombreux actifs ont fait baisser la moyenne d’âge de la foule. Tous écoutent religieusement Thomas Piketty répondre aux questions de Raphaëlle Bacqué, journaliste au Monde. Si ceux qui connaissent déjà les thèses de l’économiste peuvent regretter de ne rien apprendre de nouveau, d’autres applaudissent sa « cohérence ».Salle comble pour la première conf du @LeMondeFestival avec @ThomasPiketty @RaphaelleBacque #MondeFestival #MFPiketty http://t.co/5bykwAGjvC— nikkholas (@Nicolas Jimenez)require(["twitter/widgets"]);Pourtant, ce ne sont pas les inégalités, son thème de prédilection, mais l’engagement politique, qui est au cœur de ce débat. Son livre à succès, Le Capital au XXIe siècle, décrypte les raisons qui font se creuser les inégalités économiques.Lire aussi :Le Monde Festival : Thomas Piketty pointe « le manque de démocratie en Europe »« On n’écrit pas un livre pour les gouvernants », précise l’auteur qui, pourtant, n’est pas avare de reproches à leur égard. Il les énumère bientôt, suscitant des hochements de tête approbateurs du public. « L’Europe a transformé par sa seule faute la crise financière de 2008, partie des Etats-Unis, en crise de la dette. […] Le manque de démocratie en Europe repousse les décisions inévitables comme la restructuration de la dette. » Et de condamner « le manque de renouvellement de la classe politique » et son « amnésie historique ».Réformes du gouvernement: "improvisation permanente et mise en scène parfois aidée par les médias" lâche T Piketty #MFPiketty #MondeFestival— jadegrandin (@Jade Grandin)require(["twitter/widgets"]); "La France sclérosée?" "Elle est surtout complexe" Conv. Thomas Piketty @RaphaelleBacque #MondeFestival #MFPiketty http://t.co/BFH415jILj— gillesbruno (@Gilles BRUNO)require(["twitter/widgets"]);« Les citoyens doivent se saisir de ces questions et faire pression sur leurs gouvernements », lance-t-il. Quant à discuter avec les hommes politiques, « je suis poli, donc je réponds, mais ce n’est pas ce qui m’intéresse le plus et je ne crois pas que ce soit le plus utile ». Alors se présenter lui-même aux élections, encore moins. Dommage, car c’est le désir qui émane des gradins ce samedi. « Pourquoi n’aidez-vous pas la France et l’Europe, vous qui êtes reconnu dans le monde ? », implore une femme se présentant elle-même comme doctorante en économie. « Oui, pourquoi ne vous présentez-vous pas ? », demande un autre homme. Leur mentor élude. « Je suis d’abord un chercheur en économie, tout le monde peut et doit s’engager. […] D’accord, ce n’est qu’un livre […], mais il y a d’autres manières de s’engager que de manger des petits fours dans un ministère », ajoute-t-il d’un air mutin.Marine, 27 ans, Michel, la soixantaine, et Colette, qui préfère ne pas donner son âge, sont frustrés : une heure, c’est trop court. Ils auraient aussi voulu voir Thomas Piketty « débattre avec un économiste de droite ». Mais ils n’attendent pas de lui qu’il s’engage davantage en politique. « Il a soutenu Ségolène Royal, et en venant ici, il s’expose. » Cela lui permet de garder sa liberté. Nathalie, la quarantaine, est d’accord. Entrer en politique représente « un énorme sacrifice de sa vie privée, et un travail de communication car il faut séduire ». Séduite, son amie Corinne semble l’être. « Ça fait plaisir d’entendre un économiste qui a l’air heureux, qui n’est pas pessimiste. »Changer le monde : c’est le thème de l’édition 2015 du Monde Festival qui a lieu les 25, 26 et 27 septembre à Paris avec Anne Hidalgo, Emmanuel Macron, Thomas Piketty, Matthieu Ricard, Evgeny Morozov, Jordi Savall… Comment réguler Internet ? Va-t-on vers la fin de la croissance ? Quels contre-pouvoirs à la civilisation numérique ? La musique peut-elle changer le monde ? Retrouvez le programme sur Le Monde Festival. Par Jade Grandin de l'Eprevier Nicole Vulser Gérard Darel, la marque de prêt-à-porter à qui Charlotte Gainsbourg, Laetitia Casta ou Stéphanie Seymour ont prêté leur visage, pourrait changer de mains. Le tribunal de commerce de Paris devait mettre en délibéré, lundi 28 septembre, le choix du repreneur de cette entreprise détenue par le fonds américain Advent. Sur les six candidats qui avaient déposé une première offre le 24 juillet, seuls trois ont poursuivi leur démarche et amélioré leurs propositions déposées vendredi 25 septembre, date de clôture de la procédure.Créée en 1971 par la famille Gerbi, l’entreprise avait été vendue pour 300 millions d’euros à Advent en 2008. Cela n’empêche pas les fondateurs de tout faire pour revenir à nouveau au volant. HGDLMA, le holding de Gérard et Danielle Gerbi, fait ainsi partie des candidats en lice, tout comme le fonds Chenavari de Loïc Ferry, associé pour l’occasion au groupe Borletti. Troisième candidat, le fonds d’investissement KKR est déjà actionnaire de trois marques florissantes de vêtements, Sandro, Maje et Claudie Pierlot, regroupées au sein de SMCP.Lire aussi :Le textile francais n’en finit pas de s’effilocherTrois candidats ont donc jeté l’éponge : Grandier, qui représentait Omnes, Oaktree et Colony, déjà créanciers de Gérard Darel ; Naxicap, une filiale de Natixis, ainsi que l’enseigne de prêt-à-porter Ba & sh, qui souhaitait reprendre une dizaine de boutiques.Le choix du tribunal dépendra des investissements et des emplois promis par les repreneurs. Le fonds Chenavari, déjà actionnaire de l’enseigne New Look, propose 34,4 millions d’euros, entre le prix de cession, les investissements et les besoins en fonds de roulement. Son offre porte sur 233 des 314 magasins et a été améliorée pour reprendre 583 des 740 salariés. Le candidat s’engage aussi à abonder le plan de sauvegarde pour l’emploi, en octroyant 314 000 euros au total aux salariés non repris, soit 2 000 euros par employé licencié.« Dégradation de l’image de marque »La famille Gerbi, qui estime le besoin en fonds de roulement de l’entreprise à 20,6 millions d’euros, injecterait pour sa part 40 millions d’euros, mais est moins disante en nombre de salariés repris (400). Laurent Gerbi, qui présiderait l’entité réorganisée, prévoit de réduire l’actuel périmètre des points de vente en excluant les magasins multimarques. Il vise, à fin 2016, une sortie du rouge et un chiffre d’affaires de 123,4 millions d’euros.Enfin, KKR, qui a créé pour l’occasion une société luxembourgeoise baptisée Dahlia Group, a également revu à la hausse son offre en proposant de reprendre non plus 579 mais 636 salariés, soit 85 % de l’effectif total. Le fonds d’investissement, qui offrait 37 millions d’euros d’argent frais, a porté sa mise à 50 millions. Les trois candidats devront par ailleurs donner lundi au tribunal leur offre sur le rachat du nom Gérard Darel.Mais le repreneur aura du pain sur la planche. Depuis 2011, les difficultés financières de Gérard Darel, qui s’était fait un nom en rééditant un collier de perles de verre noires porté par Jackie Kennedy et en lançant le sac à main « 24 heures », se sont aggravées. Sous le double effet d’une conjoncture catastrophique dans l’habillement en France, où le groupe réalise deux tiers de ses ventes, et de la concurrence d’enseignes plus glamour.Alors dirigé par Marianne Romestain, partie à la tête de Lancel il y a un an et demi, ce petit groupe constitué de sept entités et deux marques (Gérard Darel et Pablo) n’a pas pu faire face à ses échéances, malgré un rééchelonnement de sa dette. Celle-ci est estimée à un peu plus de 100 millions d’euros, soit plus de la moitié de son chiffre d’affaires (182,3 millions en 2014, pour un résultat d’exploitation de 2,9 millions d’euros). Les objectifs financiers sur lesquels la direction s’était engagée jusqu’au remboursement des prêts n’ont pas été tenus. L’entreprise a été placée en redressement judiciaire le 15 juin 2014.Des collections « trop classiques »Dans son offre, la famille Gerbi explique cette déconfiture par « un surdimensionnement des stocks », « une dégradation de l’image de marque », « une perte de trafic en magasin de l’ordre de 40 % », mais aussi « un développement international mal maîtrisé ».De son côté, le fonds d’investissement KKR critique « l’échec des dernières collections (…), trop classiques », « le manque de développement du e-commerce » ou « les investissements insuffisants sur Pablo », marque pourtant dotée « d’un fort potentiel ». KKR souligne aussi « les coûts centraux beaucoup trop élevés », avec deux immeubles rue Réaumur à Paris, le maintien inutile de la vente dans des magasins multimarques en déclin ou encore une distribution internationale très mal maîtrisée, avec une absence de pays comme les Etats-Unis ou en Asie, mais une présence dans des pays non rentables.Mais si KKR l’emporte, il lui faudra sans doute tordre le bras du directeur de Sandro et Maje, les autres marques du fonds, qui continuent d’afficher une santé insolente, s’il veut lui adjoindre une enseigne en pleine déconfiture financière.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sarah Belouezzane et Martin Untersinger Il n’a cessé d’être retardé, mais il arrive enfin. Le projet de loi pour une « République numérique » a été mis en ligne samedi 26 septembre au matin par le premier ministre, Manuel Valls, et la secrétaire d’Etat au numérique, Axelle Lemaire. Avec ce texte, le gouvernement a l’ambition d’accompagner la société dans sa transition numérique. L’exécutif souhaite en outre l’aider à relever les défis que cette révolution provoque.Lire aussi :Le gouvernement présente sa stratégie numérique pour la FrancePremière étape, un processus d’élaboration législatif qui se veut innovant. Le texte a été conçu après de nombreuses consultations populaires organisées à l’aide d’un outil de participation en ligne. La version définitive du document est aujourd’hui à nouveau soumise à l’avis du grand public. Sa publication sur la Toile est destinée à permettre aux citoyens de la consulter, mais aussi de l’amender. Ces propositions feront l’objet d’un vote du public durant les trois prochaines semaines. Les vingt idées qui recueilleront le plus de suffrages seront examinées par le gouvernement, Mme Lemaire s’engageant même à recevoir leurs auteurs par petits groupes. Démocratie directe ? Pas tout à fait, répond la secrétaire d’Etat, qui parle plutôt de « démocratie contributive à un moment où la défiance à l’encontre du monde politique est très forte ».« Il faut démontrer que les politiques publiques peuvent intervenir pour protéger les citoyens »« C’est un dispositif inédit et expérimental en Europe et sans doute même dans le monde à ce niveau », indique la secrétaire d’Etat, qui reconnaît avoir dû faire face à de vives oppositions contre la démarche, mais aussi le contenu de la loi. « Il faut démontrer que les politiques publiques peuvent intervenir pour protéger les citoyens. Les outiller pour les rendre plus autonomes. C’est un moment historique dans l’histoire de l’Internet », insiste-t-elle.Pourtant, le projet de loi présenté samedi explore des domaines bien moins vastes que ce qui avait été envisagé à l’issue de la première consultation publique en février. Fini les mesures en faveur des start-up ou encore celles visant à assurer la cybersécurité des entreprises et des administrations. La loi se concentre sur les données personnelles.Ce recentrage ressemble à s’y méprendre à une dépossession de Mme Lemaire de certaines thématiques au profit d’Emmanuel Macron, son ministre de tutelle à Bercy « La valeur, dans le numérique, ce sont les données, défend Mme Lemaire. Cela fonctionne à l’inverse de la logique du capital au XXe siècle, où des ressources matérielles devaient être accumulées, comme le pétrole. Aujourd’hui, pour créer de la valeur, il faut favoriser la circulation des données. »Pour certains, ce recentrage s’apparente à une dépossession de Mme Lemaire de certaines thématiques au profit d’Emmanuel Macron, son ministre de tutelle à Bercy. Ce dernier s’intéresse en effet de plus en plus à l’économie numérique et multiplie les voyages et les rencontres avec les jeunes pousses. Il envisagerait d’ailleurs de consacrer une part de sa future loi, dite Macron 2, au financement des start-up et à l’innovation.Portabilité des fichiersMme Lemaire balaie ces affirmations. Elle estime avoir fait beaucoup pour l’essor des jeunes pousses tricolores en dehors du cadre législatif : « Beaucoup de choses ne relèvent pas de la loi. On ne voulait pas d’un catalogue de mesures sectorielles. Il s’agit là de poser un cadre avec les “briques” nécessaires à la préparation de la société au numérique. »Qu’à cela ne tienne, la loi Lemaire sera donc consacrée aux données. Et bâtie autour de trois axes : économie de la donnée, protection et confiance, accessibilité.Le premier repose sur le principe de « l’open data » ou données ouvertes par défaut. En clair, cela signifie que les administrations, les services publics industriels et commerciaux (SPIC) et les établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) doivent rendre toutes les informations demandées par le public disponibles. Et ce, sous un format réutilisable. Il s’agira par exemple de chiffres de Pôle emploi, de données cartographiques de l’IGN ou encore des horaires précis de la SNCF.Si un internaute souhaite cesser d’utiliser Facebook, il pourra par exemple récupérer toutes ses informations pour les transférer sur le réseau social de son choix« Nous allons établir un droit de libre publication sur la base d’un volontariat des auteurs », se réjouit Mme Lemaire. Cette disposition ne concernera cependant pas les entreprises privées. Problème, les mesures de coercition contre les contrevenants demeurent inchangées et faire plier les administrations restera aussi long qu’aujourd’hui. La loi prévoit, en outre, la possibilité de croiser des bases de données administratives pour « une meilleure efficacité des politiques publiques » : l’Insee pourra par exemple croiser les numéros de Sécurité sociale avec les revenus des ménages.Voila pour le premier axe. Très important, le deuxième consacre les principes de protection pour « redonner confiance aux citoyens ». Parmi les mesures phares, la portabilité des données : un principe qui permet de transférer tous les fichiers personnels stockés dans un service (Facebook, Gmail…) vers un autre. Si un internaute souhaite cesser d’utiliser Facebook, il pourra par exemple récupérer toutes ses informations pour les transférer sur le réseau social de son choix.Droit à l’oubli pour les mineursCôté protection, la secrétaire d’Etat veut aller plus loin que ce que prévoit la loi de 1978 sur les données personnelles (celle-ci comprenait déjà un droit d’accès, de modification ou de suppression de ces fichiers). Le projet de loi présenté samedi veut donner aux internautes le droit de « décider des usages qui sont faits » de leurs données. Difficile d’imaginer des applications concrètes à ce droit dans un univers dominé par des géants du Net agissant dans le monde entier.Autre question délicate abordée, celle de la mort numérique. Les services internet devront demander à leurs utilisateurs de laisser des instructions de gestion de leurs comptes après leur mortLa secrétaire d’Etat prévoit par ailleurs dans son texte un droit à l’oubli pour les mineurs. Ces fichiers devront être supprimés « dans les meilleurs délais » si une demande est faite en ce sens. Autre question délicate abordée dans le projet de loi, celle de la mort numérique. Les services Internet devront demander à leurs utilisateurs de laisser des instructions de gestion de leurs comptes après leur mort. Et ce, dès l’inscription. Veulent-il que leur compte reste actif ? Ou, au contraire, qu’il soit immédiatement supprimé ? Un ayant droit pourra-t-il disposer des photos ou de toute information disponible ?Cette disposition concerne tout particulièrement les réseaux sociaux : Facebook a par exemple déjà commencé à mettre en place un dispositif de cette nature à l’heure où les familles se plaignent de plus en plus de l’usage fait des comptes de parent décédé.Enfin, le dernier axe concerne l’accessibilité. Celle-ci suppose par exemple que les sites Internet ou les applications des grandes administrations soient mieux adaptés aux aveugles et aux malentendants, sous peine d’amende. Il s’agit par ailleurs, en cas de non-paiement des factures, de garantir le maintien d’un service « téléphonique restreint et un service d’accès à Internet (…) jusqu’à ce qu’il ait été statué sur la demande d’aide ».Le projet de loi prévoit donc une série de mesures un peu techniques, dont il s’agira de voir si elles sont applicables. Notamment celles concernant des géants du Net, dont le champ d’action dépasse les frontières de l’Hexagone.Garantir le secret des correspondancesLe projet de loi introduit une mesure qui pourrait fortement déplaire aux services de messagerie, au premier rang desquels Gmail de Google. Il leur est en effet demandé de respecter « le secret des correspondances ». Le « traitement automatisé » du contenu, du sujet ou des pièces jointes d’un message sera limité, sauf lorsqu’il s’agit « d’afficher, d’acheminer ou de trier » lesdits messages. Le texte tel qu’il est présenté exclut donc l’affichage de publicité personnalisée sur la base du contenu des e-mails. L’obligation est également faite au fournisseur de messagerie de « prendre les mesures nécessaires pour garantir le secret des correspondances », sans pour autant préciser lesquelles.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Grégoire Orain Vous avez décidé de prendre des vacances en décalé et vous venez juste de rentrer ? Internet est tombé en panne et vous ne comprenez pas pourquoi votre entourage se met subitement à parler de Volkswagen ? Voici de quoi rattraper l’essentiel de ce scandale mondial, de cette fraude délibérée sur les niveaux d’émission polluante des véhicules diesels, qui a fait chuter la capitalisation boursière du constructeur allemand de 25 milliards d’euros entre lundi 21 et mardi 22 septembre 2015.1. Quelle est l’origine du scandale ?2. Qui a révélé la fraude du constructeur ?3. Comment fonctionnent les tests antipollution ?4. Comment Volkswagen a-t-il pu tromper ces tests ?5. Quelles sont les conséquences pour le groupe ?6. En France, l’avenir du diesel est-il remis en question ? 1. Quelle est l’origine du scandale ?Le 20 septembre 2015, Volkswagen reconnaît avoir massivement trompé les contrôleurs aux Etats-Unis sur les niveaux d’émission polluante de ses véhicules diesel, et ce depuis 2009. Le constructeur admet avoir utilisé un logiciel interdit pour contourner la législation et faire baisser le niveau des émissions de ses véhicules.Le montant de l’amende qui pèse sur le groupe allemand est théoriquement énorme : 18 milliards de dollars (16 milliards d’euros), à raison de 33 000 euros par véhicule vendu aux Etats-Unis depuis le début de la fraude, soit 482 000 véhicules. Sans compter les actions en justice qui pourraient être intentées par des groupes de particuliers, les class actions.Depuis, de nombreux pays ont déclaré qu’ils allaient de nouveau se pencher sur les émissions de l’ensemble des véhicules commercialisés par le groupe Volkswagen, qui comprend au total douze marques (Audi, Porsche, Seat, Skoda, Lamborghini, etc.). Outre les Etats-Unis, la Corée du Sud, l’Italie, la France, l’Allemagne et le Mexique ont annoncé qu’ils procédaient à une enquête.Lire aussi :Volkswagen secoué par des accusations de pollution aux Etats-Unis2. Qui a révélé la fraude du constructeur ?C’est l’International Council for Clean Transportation, une organisation non gouvernementale spécialisée dans les transports propres, qui a décidé de tester les émissions de certaines voitures diesel. En mai 2014, elle publie un rapport qui montre que les niveaux émis par certains véhicules (la Jetta et la Passat) sont jusqu’à 35 fois supérieurs aux normes. L’ICCT décide d’alerter l’agence de l’environnement américaine (EPA) qui procède à ses propres tests avant d’envoyer une lettre de grief au constructeur allemand.Lire aussi :Une ONG à l’origine du scandale Volkswagen3. Comment fonctionnent les tests antipollution ?Le scandale met en cause la pertinence, la fiabilité, le respect et le contrôle des normes des véhicules diesel. De plus en plus restrictifs, les seuils européens ne cessent pourtant d’évoluer. Mais les tests, mis en place en 1973, sont si bien connus des constructeurs que ces derniers ne cessent d’optimiser leurs véhicules pour leur permettre de limiter au maximum les émissions du moteur.Lire aussi :Volkswagen : 4 questions sur les normes de pollution et les tests sur les véhicules diesel4. Comment Volkswagen a-t-il pu contourner ces tests ?Pour contourner les normes antipollution, Volkswagen a modifié son calculateur moteur, c’est-à-dire son « cerveau ». Ce dernier a été programmé pour réduire les émissions de gaz polluant du véhicule, mais uniquement lorsque la voiture était soumise aux conditions spécifiques des tests de l’administration américaine qui sont prévisibles.Ce procédé soulève de nombreuses questions éthiques, alors que de plus en plus de véhicules grand public embarquent des logiciels sophistiqués. Ce type de fraude n’aurait, en réalité, pas pu être détecté par un contrôle classique, le fonctionnement des programmes équipant les voitures relevant du secret industriel.Lire aussi :Volkswagen : les défis des pouvoirs publics à l’ère des algorithmes5. Quelles sont les conséquences pour le groupe ?Quelques jours après que Volkswagen a reconnu la fraude, son patron, Martin Winterkorn, a annoncé sa démission, mercredi 23 septembre. A la tête de l’entreprise depuis 2007, il a été remplacé, vendredi 25 septembre, par Matthias Müller, 62 ans, le patron des voitures sportives Porsche.L’entreprise a perdu plus de 35 % de sa capitalisation boursière entre le lundi 21 et mardi 23 septembre. Ce scandale survient alors que groupe fait face à de sérieuses difficultés. En huit ans, le mastodonte allemand était certes parvenu à multiplier par deux le nombre de voitures vendues, le chiffre d’affaires, le nombre de salariés et le nombre d’usines, se hissant en juillet 2015 au rang de premier constructeur mondial, devant le japonais Toyota. Mais cette expansion rapide l’a également exposé : selon les marques, la marge du constructeur pouvait être très faible, notamment en ce qui concerne les Volkswagen.Le marché chinois, qui portait jusqu’alors le constructeur, commence à montrer des signes d’essoufflement. Au point que le total des ventes du groupe, au niveau mondial, est en repli. Outre l’importante amende qui pèse sur le groupe, la fraude risque de sérieusement compromettre le plan stratégique qui était en préparation.Lire aussi :Le PDG de Volkswagen quitte un groupe confronté à de sérieux défis6. En France, l’avenir du diesel est-il remis en question ?Les révélations sur les fraudes aux normes antipollution orchestrées par Volkswagen sur ses voitures diesel relancent les questions sur la dangerosité de ce carburant, pourtant très utilisé en Europe, particulièrement en France.Depuis le scandale Volkwagen, les constructeurs français, grands promoteurs du diesel, font profil bas. Le 25 septembre, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a annoncé que des contrôles aléatoires avaient commencé sur des véhicules tirés au sort, pour « faire toute la clarté sur l’absence de fraude ». Selon un cabinet d’experts, un million de voitures Volkswagen pourraient être concernées en France. « C’est possible, c’est pour cela qu’il faut vérifier les choses », a déclaré la ministre. Lire aussi :La France, toujours amoureuse du dieselGrégoire OrainJournaliste au Monde Morgane Tual Après le groupe japonais Sony, au Tokyo Game Show, c’était au tour, jeudi 24 septembre, de la société américaine Oculus, filiale de Facebook, de donner plus de détails sur son futur casque de réalité virtuelle.Les constructeurs travaillent depuis quelques années sur ces produits, qui ont pour ambition d’immerger l’utilisateur dans un monde fictif en couvrant tout le champ du regard, avec un univers modélisé à 360 degrés. Les trois principaux casques de ce type devraient être commercialisés début 2016, mais, à quelques mois de leur sortie, les détails ne sont divulgués qu’au compte-gouttes.Prix, fonctionnalités, jeux disponibles : que sait-on aujourd’hui de ces casques ?Lire le décryptage : La réalité virtuelle en six questionsOculus Rift : le plus médiatiséAttendu depuis plus de trois ans par les internautes, qui, pour un certain nombre d’entre eux ont soutenu son développement à travers l’entreprise de financement participatif Kickstarter, l’Oculus Rift doit être mis sur le marché début 2016.Le prix de ce casque reste encore inconnu, mais le PDG d’Oculus VR a annoncé, en mai, qu’il serait vendu entre 200 et 400 dollars (entre 180 et 360 euros). Jeudi, un des dirigeants de l’entreprise, Nate Mitchell, a soufflé au site PC Gamer que le prix se situerait plutôt en haut de cette fourchette, à plus de 300 dollars.Une somme conséquente, d’autant plus que, pour fonctionner, l’Oculus Rift nécessite un PC avec des fonctionnalités spécifiques. Les constructeurs Asus, Dell et Alienware ont annoncé, jeudi 24 septembre, qu’ils commercialiseront l’an prochain des ordinateurs estampillés « Oculus ready » (« prêts pour Oculus »).Côté contenus, Oculus, racheté par Facebook pour 2 milliards de dollars en mars 2014, vient d’annoncer l’ajout du célèbre jeu de construction Minecraft à son catalogue, qui rejoindra ainsi Half-Life 2, Eve : Valkyrie ou encore Castlevania : Lords of Shadow 2.Grâce à un partenariat avec Microsoft, l’Oculus Rift permettra aussi de jouer à des jeux Xbox One… mais dans une salle de projection virtuelle, dans laquelle le joueur jouera au jeu « classique » sur un écran, sans immersion. C’est aussi la manette d’Xbox One qui sera utilisée pour jouer sur Oculus Rift, en attendant l’arrivée d’Oculus Touch, un nouveau contrôleur créé spécifiquement pour les besoins de la réalité virtuelle.Lire : On a testé pour vous... les jeux en réalité virtuelle de l’Oculus RiftPlayStation VR : le projet Morpheus rebaptisé Initialement baptisé Morpheus, le casque de réalité virtuelle de Sony a changé de nom le 15 septembre, à l’occasion du Tokyo Game Show : on parle désormais de PlayStation VR. Prévu pour une date indéterminée en 2016, le casque est conçu pour fonctionner avec la console de jeu PS4, à travers un boîtier qu’il faudra connecter aux deux terminaux. Il fonctionne avec une caméra et des manettes classiques ou de reconnaissance de mouvement, comme les PlayStation Move.Aucun prix n’a encore été annoncé, mais le PDG de Sony a évoqué au Tokyo Game Show une somme équivalente à celle d’une console, soit entre 300 et 500 euros. Un prix qui s’ajoute, évidemment, à celui de la PlayStation 4, indispensable pour faire fonctionner le casque.À Tokyo, plusieurs démos de jeux ont été présentées, parmi lesquelles quelques grands titres comme Resident Evil : Umbrella Corps, Kingdom Hearts HD II.8 Final Chapter Prologue, Final Fantasy XIV ou encore Eve : Valkyrie.En revanche, les jeux classiques de la PlayStation 4 ne seront pas compatibles avec le casque de réalité virtuelle, avait révélé au Monde le président de Sony Computer Entertainment en juin. L’entreprise compte plutôt se consacrer au développement de jeux spécifiques à la réalité virtuelle.Lire aussi :On a essayé… Morpheus, le casque de réalité virtuelle de SonyHTC Vive : les mouvements en plus Initialement attendu fin 2015, Valve a annoncé cet été que son casque de réalité virtuelle ne serait commercialisé auprès du grand public qu’au premier trimestre 2016. Né de l’association du groupe américain à l’origine de la plateforme de jeux Steam et du constructeur taïwanais HTC, ce casque a une différence notable par rapport à ses concurrents.Il prendra en compte les mouvements et les déplacements du joueur sur 4,5 m2, grâce à un système de capteurs disposés dans la pièce. Il sera ainsi possible de marcher dans son salon et dans le jeu, de se lever ou de s’asseoir et d’effectuer d’autres mouvements. Qui plus est, des contrôleurs spéciaux permettront de voir ses mains dans l’univers virtuel et de s’en servir pour manipuler des objets.Parmi les jeux disponibles sur Steam, qui seront compatibles avec le HTC Vive, on compte par exemple Elite : Dangerous, Team Fortress 2, Ark : Survival Evolved ou encore Euro Truck Simulator 2. Aucune information n’a pour l’instant été donnée sur le prix du dispositif.Voir la vidéo : Hololens, Oculus Rift : que font les casques qui changent la réalité ?Lire : Réalité virtuelle, réalité augmentée, holographie : quelles différences ?Morgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.09.2015 à 19h26 | Nathalie Cheysson-Kaplan Malgré plusieurs mesures d’assouplissement successives destinées à renforcer son attrait, la retraite progressive peine toujours à rencontrer son public. Le constat est sans appel : au 31 décembre 2014, 3 057 salariés seulement étaient en retraite progressive et seulement 18 % des nouveaux retraités de 2012-2013 déclaraient connaître ce dispositif, selon un document de travail du Conseil d’orientation des retraites (COR) publié le 23 septembre.Pourtant ce dispositif a tout pour plaire. Accessible à partir de 60 ans, soit deux ans avant l’âge minimum de la retraite, il permet de terminer sa carrière à temps partiel tout en commençant à percevoir, en plus de son salaire, une partie de ses pensions de retraite (base et complémentaire).Le montant versé est inversement proportionnel à la quotité de travail : par exemple, pour un temps partiel représentant 60 % d’un temps plein, vous percevrez 40 % de vos pensions de retraite ; pour un temps partiel égal à 80 % d’un temps plein, vous toucherez 20 %…Aménager sa fin de carrièrePuis, une fois que vous arrêterez définitivement de travailler, votre retraite sera recalculée pour tenir compte des droits supplémentaires que vous avez acquis pendant cette période d’activité réduite.Les conditions pour y accéder sont peu contraignantes : il suffit de justifier d’une durée d’assurance de 150 trimestres minimum, tous régimes confondus et d’avoir un contrat de travail à temps partiel d’une durée comprise entre 40 % et 80 % d’un temps plein.De fait, ce dispositif permet à ceux qui le souhaitent d’aménager leur fin de carrière en réduisant leur activité « sans la perte de revenus qu’aurait engendrée le simple passage à temps partiel », souligne le document du COR. Mais pas seulement.Ceux qui travaillent déjà à temps partiel peuvent opter pour la retraite progressive sans avoir pour autant à réduire leur temps de travail, s’il est déjà inférieur à 80 % d’un temps plein. Avec un avantage à la clé : en continuant à travailler autant qu’avant, ils vont gagner davantage.Enfin, ce dispositif est aujourd’hui financièrement plus avantageux que le cumul emploi-retraite pourtant plus connu puisqu’il permet de continuer à acquérir des droits à retraite.Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde 25.09.2015 à 18h53 • Mis à jour le26.09.2015 à 03h07 Le conseil de surveillance du constructeur allemand d’automobiles Volkswagen (VW) a choisi, vendredi 25 septembre, Matthias Müller, l’actuel patron de Porsche, pour prendre les commandes du groupe. C’est un pur produit de l’entreprise de Wolfsbourg (nord de l’Allemagne) qui succède ainsi à Martin Winterkorn à la tête du directoire, à la suite du scandale de manipulation des tests d’homologation de véhicules diesel du groupe.Lire aussi :Le PDG de Volkswagen contraint à la démissionA 62 ans, Matthias Müller a grimpé un à un tous les échelons, travaillant successivement chez Audi, VW et Porsche. Il aura bien besoin de cette connaissance de l’entreprise et de ses différentes composantes, car les défis qui l’attendent sont importants. Trois chiffres peuvent résumer l’état dans lequel il va trouver le groupe.1C’est le rang occupé par Volkswagen au niveau mondial. En nombre de voitures et camions écoulés au premier semestre 2015 dans le monde, le groupe, qui comprend douze marques (Volkswagen, Audi, Porsche, Seat, Skoda, Lamborghini, Man, etc.) a détrôné Toyota comme premier constructeur mondial. Sur la dernière année pleine en date, en 2014, Toyota devançait toutefois encore Volkswagen.Le groupe allemand a, en l’espace de huit ans, sous la houlette de M. Winterkorn, quasiment tout multiplié par deux : le nombre de voitures vendues (5,7 millions en 2006, plus de 10 millions l’an passé), le chiffre d’affaires (de 104 à 202 milliards d’euros), le nombre de salariés (de 329 000 à 600 000) et le nombre d’usines (48 en 2006, 119 aujourd’hui).– 1,5 %Mais l’époque euphorique semble finie. Alors que tous ses concurrents européens relèvent enfin la tête en voyant leurs clients retrouver le chemin des concessions, la croissance de Volkswagen a été interrompue. Depuis le début de l’année 2015, Volkswagen a écoulé 6,55 millions de véhicules, accusant un recul de 1,5 % de ses ventes mondiales.Si 2014 fut la plus belle année de l’histoire du groupe, 2015 est l’une des plus chahutées. Tour à tour, le constructeur a été confronté à une crise de gouvernance, avec le départ tonitruant du président de son conseil de surveillance et figure du renouveau de VW, Ferdinand Piëch, l’effondrement des marchés russes et brésiliens, les déconvenues aux Etats-Unis qui a mené à la chute de son président du directoire Martin Winterkorn. Et, surtout, la panne sèche de son plus gros marché, la Chine.Lire aussi :Volkswagen secoué par des accusations de pollution aux Etats-Unis– 5,8 %Le constructeur allemand a vu ses ventes en Chine reculer de 5,8 % sur les huit premiers mois de l’année, avec 2,26 millions de véhicules commercialisés. Volkswagen, premier constructeur du marché, fait face non seulement au ralentissement du marché, mais également à la croissance des constructeurs locaux qui vendent à tour de bras des SUV et autres 4 × 4 bien moins chers que les internationaux.L’arrêt du marché chinois est potentiellement catastrophique pour le groupe de Wolfsbourg, car il y écoule un tiers de ses véhicules chaque année, et y réalise des bénéfices plantureux. Selon les analyste, il réalise deux à trois fois plus de bénéfice dans l’empire du Milieu qu’en Europe.Lire aussi :Le PDG de Volkswagen quitte un groupe confronté à de sérieux défis Margherita Nasi Éthique et finance seraient-elles antinomiques ? Depuis la crise, la liste de sanctions et procès pointant les comportements et procédés déplorables des acteurs financiers ne fait que s’allonger. Mais c’est peut-être justement parce que le retour au statu quo ante 2007 paraît de moins en moins réaliste que les questionnements éthiques rapportés à la finance redeviennent légitimes. « Le goût amer de la confiance trahie, de l’alliance rompue entre la finance, l’économie et la société reste largement présent dans toutes les strates de la société et sous toutes les latitudes. Ce contexte oblige la finance à reconsidérer sa place dans l’économie et la société et ses modèles d’affaires », estime Paul H. Dembinski dans le livre Éthique et responsabilité en finance.C’est à l’automne 1998, alors que les grands acteurs de la finance mondiale remettent à flot un fonds d’investissements en perdition, le Long Term Capital Management, que l’auteur situe le moment où la finance entre dans une période de turbulences qui s’attaquent à ses fondements. Depuis, « des événements d’importance systémique continuent de menacer la planète finance et, avec elle, l’économie mondiale ».Le docteur en économie politique ne souhaite pas refaire un diagnostic de la crise financière, mais « contribuer au retour d’une réflexion éthique adaptée aux activités financières post 2007. Secouée à la fois par une crise structurelle et une crise de légitimité, la finance moderne ne peut faire l’économie d’un retour sur les questions de sens ».Un retard à comblerL’ouvrage, synthétique, pointe deux séries de raisons pour lesquelles l’éthique en finance doit aujourd’hui combler son retard : les raisons conjoncturelles que la crise a mises en évidence, mais aussi les raisons structurelles « qui ont trait à la nature intemporelle de l’activité financière et aux questions éthiques qu’elle a soulevées de tout temps mais qui ont été oubliées durant les dernières décennies ».L’auteur commence par se pencher sur les notions de base de finance, éthique et responsabilité, pour aborder ensuite les dilemmes éthiques que rencontrent les trois catégories principales d’acteurs dans le champ financier : le détenteur ultime de fonds, l’utilisateur ultime de fonds, et le fournisseur de services financiers. Dans le dernier chapitre, Paul H. Dembinski propose des directions pour que la finance puisse « retrouver sa légitimité sociétale ».Un enseignement différentCe que propose le directeur de l’Observatoire de la finance n’est pas un retour en arrière qui consisterait à définanciariser : il souhaite plutôt « identifier les voies d’un retour à la prudence, au sens de réalisme, au sein des activités financières ». Les pistes d’action sont nombreuses : contenir les attentes en matière de finance, renforcer l’importance de la relation pour que la démarche éthique ne soit pas noyée dans les algorithmes, simplifier le mode opératoire de la finance, mais aussi l’enseigner différemment : malgré la crise, l’enseignement de la finance dans les amphithéâtres aurait peu évolué.Enfin, prendre au sérieux l’éthique dans l’activité financière signifie aussi réduire le volume de son activité. Une perspective douloureuse pour un secteur souffrant déjà d’une atrophie. « C’est toutefois le coût à payer pour l’ajustement structurel incontournable et pour la réinvention d’une finance capable de servir de manière réaliste et vraie les plus hautes aspirations de l’homme et de la société ».Éthique et responsabilité en finance, Paul H. Dembinski (RB Édition, 128 pages, 20,50 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde William Genieys (Directeur recherche CNRS, Université de Montpellier – CEPEL) Sommes-nous en train d’assister à un nouveau requiem de l’Etat fort à la française avec la nomination en cours de François Villeroy de Galhau aux fonctions de gouverneur de la Banque de France ?La tribune publiée par des économistes dans le journal Le Monde (« Banque de France : François Villeroy de Galhau est exposé à un grave conflit d’intérêts », Le Monde du 15 septembre), soutenue par 150 signataires, invite les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat et des commissions des finances à désapprouver le choix du pouvoir exécutif.Le motif avancé est clair : nommer un individu ayant fait carrière depuis 2003 au sein de BNP Paribas jusqu’à sa démission le 30 avril 2015, est source de « probables conflits d’intérêts ».Lire aussi :Pour une Banque de France indépendante du secteur financierL’argument des pétitionnaires paraît aussi clair qu’irréfutable : il est illusoire d’affirmer que l’on puisse avoir servi l’industrie bancaire, puis quelque mois plus tard en assurer son contrôle avec impartialité et en toute indépendance.De fait, l’élite de la haute finance va réaliser un parfait hold-up aux profits des intérêts des actionnaires, gros et petits, de la BNP Paribas, et au détriment de l’intérêt général. Si la compétence de nos chers économistes sur les effets de la politique bancaire ne fait aucun doute, leur lecture sociologique de la réalité élitaire française laisse à désirer.Une vieille luneL’usage préventif de la notion de conflit d’intérêts en « défense du sens démocratique » est discutable. Le côté précognitif de scandale bancaire à venir, constitue également une atteinte à l’expression du pluralisme politique et nous renvoie à l’univers de la nouvelle Minority Report de Philip K. Dick.Il est clair que la défense de l’éthique publique dans les institutions de régulation financière doit faire l’objet d’une attention accrue en période de crise pour réduire les effets des discours populistes de tout bord sur la vie politique. La vraie question est plutôt : assistons-nous à une américanisation des parcours élitaires au sein de l’Etat ? Et si oui, dans quelle mesure cela affecte-t-il le fondement de nos institutions démocratiques ?Lire aussi :La longue liste des engagements de François Villeroy de GalhauRappelons que la circulation des élites, du secteur public vers le secteur privé, est une vieille lune nommée « pantouflage » sous la Ve République. Or depuis plus 30 ans en France, un nouveau type de circulation fondée sur des allers-retours entre le public et le privé, le système de « porte tourniquet » (revolving door), comme c’est la règle du jeu aux États-Unis, semble se développer.Chez les élites de gouvernement, notamment à la tête du ministère de l’économie et des finances, les parcours professionnels dans le secteur des affaires de Francis Mer, de Thierry Breton, et plus récemment encore de Christine Lagarde ou d’Emmanuel Macron, caractérisent cette évolution.Risque de dévoiement de l’éthique publiqueA ce jour, ce fait n’a pas été entaché de conflits d’intérêts ou de scandale politique majeur. Les travaux menés par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur la question des conflits d’intérêts, nous invitent à distinguer trois situations : le conflit d’intérêts, l’apparence de conflit d’intérêts et le conflit d’intérêts potentiels.Si le conflit d’intérêts « réel » nécessite une intervention rapide et forte pour y mettre fin, les deux autres catégories exigent d’avantage des stratégies d’atténuations du risque de dévoiement de l’éthique publique.Lire aussi :Oui à la nomination de François Villeroy de Galhau à la Banque de FranceEn effet, qu’il s’agisse de l’apparence de conflit d’intérêts ou d’un d’intérêt potentiel, les mesures à prendre relèvent du développement de nouveaux dispositifs de régulation visant à préserver l’intégrité et la probité de ces décideurs publics.Aujourd’hui, le développement de nouveaux dispositifs de régulation des comportements des dirigeants publics au nom de l’éthique publique, est de toute façon essentiel en raison de la porosité des frontières entre le public et le privé. La règle de la transparence des décisions publiques et la mise à distance de ses intérêts personnels dans l’exercice de sa fonction doivent être imposée à tous les prétendants à l’exercice de haut poste au sein de l’Etat.Un pur produit de l’Etat françaisL’OCDE préconise comme bonne pratique la forme des déclarations d’intérêts, de la vente d’actif ou de mise en « fiducie » des actifs boursiers (gestion par des tiers). Elle insiste également sur une reddition de comptes personnels très complète, une récusation ou une délégation de responsabilité dans les situations d’apparence de conflits d’intérêts, la mise en place de ligne de divulgation des inconduites et, ultimement dans la mise en place de dispositifs du type « muraille de Chine » empêchant le responsable public d’avoir accès à des dossiers pouvant le mettre en situation de conflits d’intérêts potentiels.M. Villeroy de Galhau, dont la situation relève de ce cas de figure, s’est engagé par voie de presse directement sur l’ensemble de ces points (Les Echos, 11 septembre). N’en déplaise à nos collègues économistes, l’argumentaire d’un conflit d’intérêts potentiel a priori ne justifie pas la vindicte affichée.Lire aussi :Vous avez dit conflit d’intérêts ?Examinons maintenant, l’argument, sous-jacent, de l’américanisation du parcours professionnel de M. Villeroy de Galhau qui en raison de sa provenance du secteur privé méconnaîtrait les valeurs du service public.Pourtant sa formation tout comme son parcours élitaire initial aux sommets du pouvoir, montre qu’il est un pur produit de l’Etat français. Diplômé de Polytechnique (1978) et de l’ENA (1984) d’où il sort inspecteur des finances, il entame une carrière de haut fonctionnaire à la direction du Trésor, passage obligé pour tous les candidats au poste de gouverneur de la Banque de France.Jusqu’en 2003, elle se déroule entre son administration d’affectation à Bercy mais également à Bruxelles (Banque centrale européenne) et les cabinets ministériels de Pierre Bérégovoy, Dominique Strauss-Kahn et Christian Sautter. Après avoir passé près de vingt années dans le public, dont trois à la Direction générale des impôts, et certainement l’avoir quitté pour le privé en raison de l’arrivée de la droite au pouvoir, son parcours sans faute au cœur du pouvoir décisionnel est plutôt gage de compétences.Se doter d’une véritable infrastructure de l’éthique publiqueLa critique non avancée par les pétitionnaires, mais audible du point vu d’une sociologie critique des élites, consisterait à dénoncer une trajectoire personnelle qui confirme la prégnance d’une noblesse d’Etat sur la gouvernance publique. En effet, de par ses origines sociales (famille industrielle de l’Est de la France) et à travers son parcours classique (grandes écoles, grands corps, direction administrative de l’Etat, cabinets ministériels, et secteur bancaire), il incarne l’élitisme à la française le plus classique qui soit.Mais là, il s’agit d’un autre débat dont les solutions alternatives n’ont pas encore été inventées. Et ce n’est pas le discours populiste ambiant qui conduira à une amélioration de la situation.Ainsi, plutôt que de s’accrocher à une morale d’État ou encore à un modèle universaliste de la puissance publique surplombant la société, il serait plus opportun que nos élites prennent plus sérieusement les appels d’organisme comme l’OCDE concernant la nécessité de doter nos démocraties d’une véritable infrastructure de l’éthique publique.Cela éviterait des chasses aux sorcières, plus arbitraires que préventives, et permettrait d’aborder plus sereinement la définition du profil sociopolitique des candidats qui postulent aux fonctions de gardiens des politiques de l’Etat.William Genieys est l’auteur de Sociologie politique des élites (Armand Colin, 2011, 368 pages)William Genieys (Directeur recherche CNRS, Université de Montpellier – CEPEL) Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Le Grand Journal du 24/09/15 - Part. 1 avec Eric Dupont-MorettiL’animatrice du « Grand Journal », Maïtena Biraben, est visée par une polémique pour avoir évoqué deux fois au cours de l’émission, jeudi 24 septembre, le discours « de vérité » du Front national, dans lequel, selon elle, « les Français se reconnaissent ». Simple maladresse d’expression surexploitée médiatiquement ou phrase révélatrice ? Difficile de répondre. Pour Eric Dupond-Moretti, l’avocat que Mme Biraben interrogeait ce jour-là, la polémique est « débile ». De son côté, joint par Le Monde, Canal+ a choisi de ne pas commenter. Mme Biraben, elle, a assuré que son expression désignait « la forme, pas le fond » du discours frontiste.Lire aussi :Maïtena Biraben assure avoir voulu parler « de la forme, pas du fond » du discours du FNÀ un moment où la chaîne est scrutée, car elle a changé de mains depuis l’arrivée de Vincent Bolloré à la tête de Vivendi, plusieurs séquences du « Grand Journal » impliquant des responsables du FN ont récemment été taxées de complaisance. Lors de l’émission du 9 septembre, un sujet, tourné le week-end précédent à l’université d’été du Front national, montrait le journaliste Cyrille Eldin plaisantant avec Marine Le Pen et d’autres cadres. Quelques jours plus tard, le 15 septembre, Maïtena Biraben recevait Robert Ménard, le maire de Béziers, présenté comme « un pro de la com ».« Une chaîne de bobos de gauche »L’animatrice du « Grand Journal » est consciente que Canal+ a une image de chaîne de « bobos de gauche ». Et fait le lien avec le traitement du FN, comme elle l’a expliqué à TéléObs en juin, alors qu’elle était en charge du « Supplément » :« S’il y a bien une personne que j’attends, c’est Marine Le Pen. Elle ne veut pas venir sur Canal+. Elle considère que c’est une chaîne de bobos de gauche et j’en pâtis. Je suis certainement bobo mais personne ne peut dire si je suis de gauche ou de droite. Je le répète : elle est la bienvenue dans Le Supplément quand elle veut. »Maïtena Biraben a précisé aussi sa vision du traitement journalistique du FN :« Je ne comprends pas cette polémique qui consiste à se demander s’il faut ou non interviewer les personnalités du FN. Si ce parti est autorisé, je ne vois pas pourquoi je me pincerais le nez pour recevoir ses élus. Ils nous doivent des comptes, pas plus pas moins que ceux d’autres partis. »Elle rêve aussi d’accueillir « Nicolas Sarkozy, Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, Matteo Renzi, Yanis Varoufakis, le ministre grec des finances, Hillary Clinton, Bill Gates ou Vladimir Poutine. (…) Je ne m’interdis rien. »Contre un Canal+ « arrogant » et « parisien »L’approche personnelle revendiquée par Maïtena Biraben prend un relief particulier dans un contexte de grande attente autour de la ligne du « nouveau Canal », repris en main depuis juillet par l’homme d’affaires Vincent Bolloré. Depuis leur arrivée à la tête de Canal+, M. Bolloré et ses hommes insistent sur le fait que les chaînes du groupe doivent éviter d’être trop « clivantes », notamment avec les sujets politiques ou religieux. À la direction de Vivendi, on souhaite ainsi tourner le dos à un Canal+ décrit comme trop « arrogant » et « parisien ».Ces qualificatifs ne sont pas sans rappeler ceux-là mêmes qu’employait récemment encore Marine Le Pen ou Eric Zemmour pour parler de la chaîne. Ces dernières années, la présidente du FN a choisi de cibler Canal+, faisant de la chaîne un symbole, à ses yeux, du « conformisme » et du « prêt-à-penser ».Cela ne l’a pas empêché d’accepter souvent les invitations de la chaîne, bien avant l’arrivée de Maïtena Biraben au « Grand Journal » : elle s’est rendue quatre fois dans le talk-show entre 2004 et 2011 puis, depuis 2011, au moins une fois par an, mais pas jusqu’ici en 2015. Elle a également été invitée au moins trois fois de la matinale d’i-Télé cette année.Dans ses relations avec Canal+, Mme Le Pen a régulièrement mis en scène son hostilité envers un média qu’elle a décrit peuplé de « bobos horribles ». La tension a été particulièrement vive avec « Le Petit Journal », qu’elle a – sans succès – attaqué en justice en 2011 et dont les journalistes ont été à maintes reprises refoulés d’événements organisés par le FN, avant qu’une équipe de l’émission soit agressée lors du défilé du parti le 1er mai 2015. En février, Mme Le Pen, interrogée lors d’un déplacement, assurait même : « Je ne réponds pas à Canal+. » Plus généralement, Mme Le Pen a multiplié les échanges musclés avec des figures de Canal+ comme Michel Denisot ou Anne-Sophie Lapix, qui l’avait mise en difficulté en janvier 2012 dans Dimanche +.Le souvenir de l’éviction d’Eric ZemmourCette relation houleuse avec le FN – la chaîne n’est pas la seule : Mediapart, Le Monde ou France Inter, entre autres, ont aussi subi ses critiques – a-t-elle vocation à s’apaiser ? Les mots de Maïtena Biraben, lâchés en direct, ne suffisent pas à l’établir.Depuis juillet, la prise de contrôle de Canal+ par le nouveau patron de Vivendi s’est accompagnée d’un soupçon de motivations politiques. M. Bolloré a été accusé de vouloir supprimer les « Guignols » pour faire plaisir à son ami Nicolas Sarkozy, ce qu’il a démenti.Lire aussi :Face au CSA, Vincent Bolloré multiplie les gestes d’apaisementMais la vision exprimée par Vivendi d’une chaîne qui ne doit pas exclure des catégories de personnes – et de spectateurs et clients – évoque l’argumentation d’une radio comme RTL pour justifier le maintien à l’antenne d’Eric Zemmour, considéré comme incarnant un courant de l’opinion. La direction précédente de la chaîne d’information en continu du groupe Canal+, i-Télé, limogée depuis, s’était illustrée par son éviction de l’essayiste militant, fin 2014. Une décision qui avait déplu à la direction de Vivendi.À la rentrée, la nomination à la direction de la rédaction d’i-Télé de Guillaume Zeller – fidèle de M. Bolloré passé par la chaîne Direct 8 mais aussi proche du catholicisme traditionaliste – a alimenté en interne les craintes d’une droitisation de la chaîne d’information.Lors d’une réunion, une journaliste de la chaîne a demandé à M. Zeller si Patrick Buisson, l’ancien conseiller maurrassien de Nicolas Sarkozy, pourrait arriver sur la chaîne. Le directeur de la rédaction a fermement démenti, en haussant le ton. Et depuis, il a assuré au Conseil supérieur de l’audiovisuel, comme M. Bolloré, qu’i-Télé produirait une information « impartiale », « équilibrée » et non partisane. Donc pas marquée à droite mais pas à gauche non plus.Lire aussi :Les médias selon Vincent BolloréLes prochaines semaines du « Grand Journal » et l’évolution des chaînes de Canal+ et de sa production montreront si la reprise en main par Vivendi marque aussi une inflexion d’image et de ligne.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Caroline Sauvajol-Rialland (Professeur à Sciences Po et directrice de So Comment) Bruno Mettling, directeur général adjoint d’Orange, chargé des ressources humaines, préconise dans son rapport [sur les effets sociaux du numérique] remis le mardi 15 septembre à la ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social de « compléter le droit à la déconnexion par un devoir de déconnexion du salarié » et de « professionnaliser les salariés et prioritairement les managers afin d’accélérer l’évolution numérique ».Lire aussi :Vers un « droit à la déconnexion » au travailSe déconnecter c’est revendiquer du temps pour soi, du temps personnel pour sa famille ou ses loisirs. La déconnexion induit le fait de se soustraire à son employeur…Mais comment imaginer créer « un devoir de déconnexion du salarié » quand la double injonction hyper présentéisme et hyperjoignabilité (travail nomade ou à distance) constitue une règle implicite de travail pour les cadres et est fortement ancrée dans leur culture ? « Les cadres sont les premiers arrivés le matin, les derniers à partir le soir, les premiers à répondre à un mail… », nous rappelle Nathalie Loiseau, directrice de l’ENA et ancienne DRH du quai d’Orsay.Lire aussi :Le droit à la déconnexion, une idée dépassée ?Renvoyer les cadres vers leur responsabilité personnelle constitue un aveu d’impuissance tant il est évident que personne ne l’utilisera de façon individuelle de peur de s’isoler et d’être finalement exclu, au profit d’un autre « 100 % investi dans ses missions et 100 % disponible ». Il est beaucoup plus valorisant de suivre, répondre, s’adapter au changement permanent exigé par les entreprises et érigé en alpha et oméga des nouvelles formes du travail dans un environnement mondialisé.Se déconnecter seul revient à prendre le risque de se singulariser dans un cadre collectif et fortement normatif. Mais s’ils ne sont pas prêts à revendiquer cette déconnexion pour eux-mêmes, les cadres restent en forte demande de régulation sociale sur le sujet.Concept obsolèteFaut-il légiférer sur le droit à la déconnexion ? Une nouvelle forme de réglementation serait inopérante et inapplicable. De nombreux cadres travaillent « d’eux-mêmes » à distance - hors instruction ou sollicitation managériale -, quand d’autres s’estiment satisfaits de rentrer plus tôt et de se remettre à travailler le soir.Comment raisonnablement envisager d’encadrer leurs pratiques ? Et le terme même de déconnexion est dépassé. Se déconnecter est désormais un concept obsolète. Les pratiques de déconnexion observées demeurent majoritairement partielles - et concernent quelques outils - et segmentées, dans certaines situations et/ou sur certains créneaux horaires.Par ailleurs, la réglementation sociale actuelle protège déjà les salariés, tant sur le plan des horaires de travail - forfait compris pour les cadres - que sur le plan de l’obligation de sécurité de résultat de la santé physique et psychique. Le début de reconnaissance, introduite par la loi du 17 août, du burn-out et du stress comme maladies professionnelles est un nouveau marqueur de cette protection.Les solutions sont à rechercher ailleurs. Optons pour un changement de paradigme. Les entreprises considèrent à tort que la déconnexion constitue « un avantage exclusif » au profit des salariés. Pourtant il y aurait des gains énormes à réaliser pour l’entreprise en termes de productivité, d’innovation et de qualité de vie au travail en stabilisant leurs usages info-communicationnels !Pas de modèleLa perte de temps générée par la surcharge informationnelle, la mauvaise gestion de l’outil mail responsable d’une dégradation des relations de travail, alors que la collaboration est principalement créatrice de valeur dans une économie de services, le risque de paralysie du process décisionnel… Les entreprises ont tout intérêt à se saisir de la problématique ! Les solutions sont donc nécessairement collectives et locales.La loi doit imposer le principe de la négociation collective sur l’utilisation des outils numériques. À charge ensuite pour chaque secteur d’activité d’en définir les modalités pratiques au moyen d’accords collectifs nationaux ou de branche. Enfin, il reviendra aux entreprises de les adapter en fonction de leurs contraintes spécifiques, sous forme d’accord d’entreprise ou de charte.Mais il n’existe pas de modèle. Chaque entreprise devra construire son propre système de gouvernance info-communicationnel en fonction de sa culture, de ses métiers, de ses marchés et clients et de la structuration de son personnel (âge, sexe, CSP), lesquels constituent autant de critères différenciant.En 2012, le rapport sur « l’impact des technologies de l’information et de la communication (TIC) sur les conditions de travail » soulignait déjà la nécessité de former les salariés aux outils et usages numériques, tout en rapportant que les salariés restent largement autodidactes dans l’utilisation des TIC, que le travail d’information a toujours été considéré comme un non-travail, sans valeur ajoutée et que les formations aux TIC avaient baissé de plus de 50 % au cours des cinq dernières années… De moins en moins de formations et de plus en plus d’outils disponibles ! « La rupture technologique aujourd’hui n’isole plus les personnes connectées des personnes qui ne le sont pas mais davantage les personnes qui maîtrisent les technologies des autres ».Former prioritairement managers et cadresLa France est en retard. Elle doit se saisir du problème et former prioritairement les managers et les cadres qui sont en première ligne en termes d’impact. Il s’agit de se former en mode individuel et surtout collectif pour que l’attentisme des uns ne nuise pas à l’effort des autres tant la surenchère info-communicationnelle est devenue systématique.Toutes les facettes de l’information mises en œuvre dans l’usage des TIC doivent être acquises : compétences informationnelles, communicationnelles, informatiques, documentaires, médiatiques… La multidisciplinarité seule est efficace. La recherche d’informations, le partage ou l’échange d’informations n’a rien d’évident ni de naturel. La capacité à choisir le média de communication approprié pour une situation donnée non plus. Elle est devenue un critère de performance pour les cadres.Se former permet de retrouver un sentiment de maîtrise de son activité de travail, d’améliorer l’efficacité de l’action et, en même temps, améliorer la qualité des échanges et des communications, au grand bénéfice de tous.Caroline Sauvajol-Rialland (Professeur à Sciences Po et directrice de So Comment) Samuel Laurent Ce n’est pas encore, loin s’en faut, le retour à l’équilibre des comptes. Mais l’amélioration se poursuit dans les comptes 2016 de la protection sociale, dévoilés en marge de la présentation du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).1. Un déficit qui renoue avec son niveau d’avant-criseAvec 9,7 milliards anticipés pour 2016, le déficit global du régime général et du fonds de solidarité vieillesse (FSV), qui finance depuis 1994 minimum vieillesse et aides aux retraités), repasse sous la barre des 10 milliards, qu’il avait franchie au début de la crise financière, en 2009. #container_14430863468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430863468{ height:500px; } #container_14430863468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430863468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430863468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430863468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde du régime général de la sécurité sociale depuis 2001Il tient compte également du solde du fonds de solidarité vieillesse (FSV)(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430863468", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} Mds", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Milliards d'euros" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} Mds", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Solde RG+FSV", "color": "#0386c3", "data": [ [ 978390000000, 1 ], [ 1009926000000, -4.8 ], [ 1041462000000, -11.2 ], [ 1072998000000, -12.5 ], [ 1104620400000, -13.6 ], [ 1136156400000, -10.1 ], [ 1167692400000, -9.3 ], [ 1199228400000, -9.3 ], [ 1230850800000, -23.7 ], [ 1262386800000, -27.3 ], [ 1293922800000, -20.9 ], [ 1325458800000, -17.5 ], [ 1357081200000, -15.4 ], [ 1388617200000, -13.2 ], [ 1420153200000, -12.8 ], [ 1451689200000, -9.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}C’est encore beaucoup, mais on retourne sur des ampleurs « normales », proches des étiages des années 1980 et 1990. #container_14430849481{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430849481{ height:500px; } #container_14430849481 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430849481 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430849481 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430849481 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde des administrations de sécurité sociale depuis 1945(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430849481", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "area", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: 2, value: 0 , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "   Administrations de sécurité sociale", "color": "#0386c3", "data": [ [ -662605200000, -0.1 ], [ -631069200000, -0.2 ], [ -599533200000, -0.2 ], [ -567997200000, -0.2 ], [ -536374800000, -0.2 ], [ -504838800000, -0.1 ], [ -473302800000, null ], [ -441766800000, 0.1 ], [ -410144400000, 0.1 ], [ -378608400000, 0.3 ], [ -347072400000, 0.4 ], [ -315536400000, 0.3 ], [ -283914000000, 0.6 ], [ -252378000000, 0.7 ], [ -220842000000, 0.8 ], [ -189306000000, 0.6 ], [ -157683600000, 0.4 ], [ -126147600000, 0.3 ], [ -94611600000, 1.1 ], [ -63075600000, 0.7 ], [ -31453200000, 1 ], [ 82800000, 1 ], [ 31618800000, 0.9 ], [ 63154800000, 1.3 ], [ 94777200000, 1 ], [ 126313200000, 1.3 ], [ 157849200000, 1.3 ], [ 189385200000, 2.1 ], [ 221007600000, 2.5 ], [ 252543600000, -0.4 ], [ 284079600000, 3.1 ], [ 315615600000, 3.1 ], [ 347238000000, -0.8 ], [ 378774000000, -0.4 ], [ 410310000000, 3.5 ], [ 441846000000, 2.5 ], [ 473468400000, 1 ], [ 505004400000, -4.6 ], [ 536540400000, -0.3 ], [ 568076400000, -0.8 ], [ 599698800000, 1 ], [ 631234800000, -1 ], [ 662770800000, -4.9 ], [ 694306800000, -8.4 ], [ 725929200000, -10.9 ], [ 757465200000, -5.9 ], [ 789001200000, -8.1 ], [ 820537200000, -4.3 ], [ 852159600000, -3 ], [ 883695600000, -0.4 ], [ 915231600000, 5.9 ], [ 946767600000, 11.5 ], [ 978390000000, 10.6 ], [ 1009926000000, 3.7 ], [ 1041462000000, -3.9 ], [ 1072998000000, -10.7 ], [ 1104620400000, -6.9 ], [ 1136156400000, 2.9 ], [ 1167692400000, 5.1 ], [ 1199228400000, 14 ], [ 1230850800000, -14.6 ], [ 1262386800000, -23.2 ], [ 1293922800000, -12.9 ], [ 1325458800000, -12.7 ], [ 1357081200000, -9.1 ], [ 1388617200000, -8.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2. Les retraites (presque) à l’équilibre… provisoirementLa sécurité sociale est composée de quatre branches, auxquelles s’ajoute le fonds de solidarité vieillesse :Maladie (remboursement des soins)Accidents du travail et maladies professionnelle (AT-MP, caisse spécifique aux accidents du travail)Vieillesse (retraites)Famille (prestations familiales)Ces branches ont des comptes séparés, qui permettent de distinguer l’évolution de leurs déficits respectifs. On le voit ci-dessous, si celui de la branche maladie a cessé sa réduction, la branche vieillesse, elle, se redresse de manière spectaculaire. #container_14430904576{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430904576{ height:500px; } #container_14430904576 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430904576 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430904576 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430904576 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde de la sécurité sociale par branche depuis 2009En milliards d'euros courantsSource : Sécurité sociale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430904576", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: 2, value: 0 , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Maladie", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -10.6 ], [ "", -11.6 ], [ "", -8.6 ], [ "", -5.9 ], [ "", -6.8 ], [ "", -6.5 ], [ "", -7.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "AT-MP", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", -0.7 ], [ "", -0.7 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", 0.6 ], [ "", 0.7 ], [ "", 0.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Famille", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", -1.8 ], [ "", -2.7 ], [ "", -2.6 ], [ "", -2.5 ], [ "", -3.2 ], [ "", -2.7 ], [ "", -1.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Retraite", "color": "#F19300", "data": [ [ "", -7.2 ], [ "", -8.9 ], [ "", -6 ], [ "", -4.8 ], [ "", -3.1 ], [ "", -1.2 ], [ "", -0.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "FSV", "color": "#28beaa", "data": [ [ "", -3.2 ], [ "", -4.1 ], [ "", -3.4 ], [ "", -4.1 ], [ "", -2.9 ], [ "", -3.5 ], [ "", -3.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Est-ce la perspective d’un retour à l’équilibre durable ? Pas vraiment. Si les réformes successives ont fait leur effet, le régime général ne constitue qu’une partie du déficit des retraites, qui affecte aussi les régimes complémentaires Arcco (salariés) et Agirc (cadres), lesquels sont menacés de tomber à sec dans les années qui viennent. Enfin, le fonds de solidarité vieillesse (FSV) peine à revenir à l’équilibre.Néanmoins, pour la première fois depuis 2002, la dette totale de la sécurité sociale (répartie entre l’agence centrale des organismes de sécurité sociale ou Acoss et la caisse d’amortissement de la dette sociale ou Cades) diminue.3. 3,4 milliards d’économies sur la branche maladieLe graphe précédent le montre, le déficit de l’assurance maladie est l’un des grands responsables du « trou de la Sécu », avec un déficit de 7,5 milliards d’euros, en hausse d’un milliard sur un an, le régime maladie aggrave même son déficit. #container_14431027027{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431027027{ height:500px; } #container_14431027027 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431027027 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431027027 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431027027 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part de chaque branche dans le déficit de la sécurité socialeEn 2015, en milliards d'euros(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431027027", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Maladie","AT-MP","Famille","Retraite","FSV"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": 2015, "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -7.5 ], [ "", 0.6 ], [ "", -1.6 ], [ "", -0.6 ], [ "", -3.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cette situation n’est pas nouvelle. Si les retraites ont pu représenter un poids important dans le déficit, la branche maladie reste la plus difficile à équilibrer. #container_14431014397{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431014397{ height:500px; } #container_14431014397 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431014397 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431014397 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431014397 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Dépenses et recettes de la branche maladie depuis 1997En prix courants, sur le régime général. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431014397", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#ff3232","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Millions d'euros" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Dépenses", "color": "#ff3232", "data": [ [ 852159600000, 87385 ], [ 883695600000, 90454 ], [ 915231600000, 98374 ], [ 946767600000, 103876 ], [ 978390000000, 111028 ], [ 1009926000000, 117310 ], [ 1041462000000, 125116 ], [ 1072998000000, 131618 ], [ 1104620400000, 135715 ], [ 1136156400000, 152640 ], [ 1167692400000, 161532 ], [ 1199228400000, 166124 ], [ 1230850800000, 149331 ], [ 1262386800000, 153438 ], [ 1293922800000, 156764 ], [ 1325458800000, 160894 ], [ 1357081200000, 164802 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Recettes", "color": "#0386c3", "data": [ [ 852159600000, 85188 ], [ 883695600000, 88026 ], [ 915231600000, 97643 ], [ 946767600000, 102241 ], [ 978390000000, 108960 ], [ 1009926000000, 111213 ], [ 1041462000000, 114011 ], [ 1072998000000, 119976 ], [ 1104620400000, 127707 ], [ 1136156400000, 146704 ], [ 1167692400000, 156903 ], [ 1199228400000, 161676 ], [ 1230850800000, 138760 ], [ 1262386800000, 141834 ], [ 1293922800000, 148167 ], [ 1325458800000, 155042 ], [ 1357081200000, 158015 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Depuis 1996, la branche maladie est soumise chaque année à un « plafond » de dépenses à respecter lorsque c’est possible : l’Ondam, pour Objectif national de dépenses d’assurance maladie. Ce dernier représente un compromis entre des dépenses de santé, qui progressent mécaniquement du fait, notamment, du vieillissement et des objectifs de réduction du déficit de la branche et de la Sécurité sociale. #container_14431023197{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431023197{ height:500px; } #container_14431023197 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431023197 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431023197 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431023197 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Objectifs de progression des dépenses maladies par an depuis 2011En pourcentage des dépenses totales(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431023197", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Progression de la dépense" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2011","2012","2013","2014","2015","2016"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "ONDAM", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3.3 ], [ "", 2.8 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.4 ], [ "", 1.78 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cete année, se félicite le ministère des affaires sociales et de la santé, l’Ondam a été respecté. Mais pour l’année suivante, il demandera des mesures d’économie à hauteur de 3,4 milliards d’euros afin de le respecter. Et cette année, l’Ondam ne permettra pas de réduire réellement ce déficit.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvia Zappi La visite « coup de poing » du ministre de la ville n’est pas passée inaperçue à Ormesson-sur-Marne. Patrick Kanner a débarqué, vendredi 25 septembre, dans cette commune cossue du Val-de-Marne avec l’intention de s’afficher en gentil cowboy de la parole présidentielle, au lendemain du congrès des HLM à Montpellier. François Hollande y a annoncé, jeudi, que la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) sera désormais « strictement mise en œuvre » dans tout l’Hexagone.Lire aussi :Aides à la construction : François Hollande déçoit les organismes HLMMunicipalité de droite, Ormesson ne comporte que 2 % de HLM alors que la loi SRU en exige dorénavant 25 %. Militants républicains rassemblés, délégation du député et du sénateur Les Républicains en soutien à Marie-Christine Ségui, la maire LR de la ville, presse locale mobilisée : le ministre a eu droit à un comité d’accueil remuant.Le chef de l’Etat a prévenu : dans toutes les communes rétives, l’Etat fera jouer son droit de préemption et de délivrance de permis de construire. Dès le lendemain, le ministre de la ville a donc choisi de se mettre en scène, « sur le terrain », pour montrer que le gouvernement ne plaisante pas. Des terrains de l’Etat avaient été repérés pour accueillir un programme de 200 logements sociaux, jusqu’ici bloqués par la maire.La ville ne comporte en effet que 83 logements HLM sur les 4 000 résidences principales. Il en faudrait 880 pour être dans les clous. La ville ne dispose pas de plan local d’urbanisme depuis vingt ans et son plan d’occupation des sols interdit toute construction de plus d’un étage. La commune d’à peine 10 000 habitants a tout fait pour garder son allure pavillonnaire et bourgeoise. « Le département a des besoins énormes avec plus de 78 000 demandes en attente et Ormesson ne joue pas le jeu de la solidarité », explique M. Kanner.« Opération de conviction »En marge de la friche désignée pour accueillir les futurs logements, un barnum avec des photos aériennes de la ville a été dressé. Au loin, un golf et une zone naturelle. Le cadre était rêvé pour une belle démonstration. Mme Ségui n’entendait pas se laisser faire, interpellant le ministre d’un « je m’étonne de cette opération sans prévenir ! » La dame à la mise en pli impeccable, tout de bleu marine vêtue, continue, imperturbable, malgré les efforts du préfet de la contenir : « On veut me faire passer pour la mauvaise élève mais construire ça veut dire des écoles, des transports. Qu’on me donne les financements ! » Christian Cambon, sénateur (LR) du Val-de-Marne, vient à sa rescousse : « On ne va pas construire de cité ici quand même ! »Se faisant tout miel, le ministre assure qu’il est là pour une « opération de conviction » et que si l’édile signe un engagement, il ne fera pas usage de la force. Mais il souligne quand même que 60 pavillons ont été construits depuis mars 2014 et seulement 32 logements sociaux. « Nous ne voulons pas construire de barres mais des R + 2 au sein d’un ensemble de logements mixtes », appuie le préfet. Mme Ségui organise une prise de parole au milieu de ses fidèles. « On ne veut pas de tours ! », entend-on crier. Référence à celles de la ville de Champigny-sur-Marne toute proche.Tenue du calendrierLa visite ministérielle se termine à la préfecture. Au bout d’une demi-heure, un accord est trouvé : la maire s’engage à revoir ses documents d’urbanisme pour permettre la construction des logements prévus. Plus besoin pour le préfet de se substituer. Mais il veillera à la tenue du calendrier : objectif fin décembre pour le nouveau PLU. « L’électrochoc est passé. Elle a compris que je ne lâcherai rien », se félicite Patrick Kanner.Alors que plus d’un tiers des municipalités assujetties à la loi SRU ne remplissent pas leurs obligations de construction de logements sociaux, le nordiste entend continuer son « marathon ». Il visitera d’autres communes en Ile-de-France et en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les deux régions où l’on retrouve le plus de villes défaillantes en logement social. Deux régions également stratégiques pour le PS lors du scrutin régional des 6 et 13 décembre.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.09.2015 à 17h19 | Chunyan Li (FEIDA Consulting) Depuis juin, la chute continue de la Bourse chinoise a, petit à petit, installé un sentiment d’inquiétude au niveau mondial, malgré le rebond constaté ces derniers jours. Il a tourné à la panique lors du « lundi noir chinois », le 21 août, entraînant de sérieuses turbulences sur les grandes places financières.Le monde entier s’interroge sur une possible fin de la croissance économique chinoise et, si tel était le cas, sur les conséquences pour l’économie mondiale. La Bourse chinoise n’est pas un miroir de l’économie. Tout d’abord, il convient de relativiser cette chute boursière dans le temps. Fin août 2015, l’indice de la Bourse de Shanghai a baissé de 38 % par rapport à son pic, atteint le 8 juin 2015 ; mais pour parvenir à ce pic, cet indice avait augmenté de 45 % par rapport à son niveau d’août 2014.Lire aussi :La Chine face à la « stagnation séculaire »Ce mouvement de balancier n’est pas exceptionnel : entre 2008 et 2010, la Bourse chinoise avait également connu une période de grande volatilité. C’est donc plutôt à une énième correction boursière à laquelle on assiste – pour l’instant au moins. Ensuite, il faut relativiser cette chute boursière au regard de l’ensemble de l’économie. Le financement par actions et obligations ne représentait que 17 % du financement d’entreprises en Chine en 2014. Moins de 7 % des Chinois investissent en Bourse, en majorité issus de la classe moyenne ; certes, leur pouvoir et leur volonté de consommation s’en trouveront réduits, mais l’impact économique devrait rester circonscrit.TransparencePar ailleurs, l’évolution boursière est décorrélée de celle du produit intérieur brut (PIB). Par exemple, quand la croissance de ce dernier a commencé à ralentir, au 1er trimestre 2015, affichant le plus faible taux depuis 2008 (+ 7 %), la Bourse de Shanghai continuait sa croissance (+ 16 % entre décembre 2014 et mars 2015). Ce phénomène peut s’expliquer par les spécificités du marché boursier chinois : celui-ci reste immature en termes de réglementation et de fonctionnement, avec une intervention importante des autorités.Par exemple, pour pouvoir être cotée sur le marché boursier, une entreprise doit respecter des règles strictes propres au marché chinois et définies par le gouvernement, si bien qu’une partie des entreprises ne peuvent pas être introduites en bourse. De plus, les grandes entreprises chinoises privées, comme Alibaba, JD. com ou autres, préfèrent se faire coter à Wall Street qui répond à une réglementation plus transparente et plus conforme aux normes internationales. En particulier, à Shanghai, 80 % des transactions environ sont effectuées par les particuliers, le reste étant le fait d’institutionnels. La répartition est plus ou moins à l’inverse à New York, Londres ou Paris, constituant une meilleure assurance – normalement – de rationalité et de stabilité.Lire aussi :Chine : la fête est finieDe plus, le gouvernement chinois peut intervenir sur le marché boursier en tant que régulateur, en édictant de nouveaux règlements (comme ses homologues occidentaux) mais aussi par des mesures d’aide directes : baisse des taux d’intérêt, moratoire sur les introductions en bourse, injection de capitaux, autorisation faite aux fonds de pension d’investir en Bourse…interventionnisme et opportunismeCet interventionnisme crée un effet psychologique chez les investisseurs difficile à maîtriser : tant que les investisseurs sont convaincus que le gouvernement va assurer la croissance ou la stabilité du marché boursier, ils vont continuer à investir, ce qui fera monter l’indice de la Bourse voire générera une bulle spéculative ; en revanche, quand les interventions attendues n’ont pas eu lieu ou n’ont pas été assez convaincantes, ou quand le gouvernement souhaite baisser et stabiliser l’indice boursier qu’il juge démesuré, la correction boursière peut se révéler extrêmement brutale comme l’illustre la chute récente.Lire aussi :Chine : les vraies questions à se poserEnfin, les investisseurs boursiers se montrent souvent opportunistes : ils ont tendance à ignorer la performance et la situation financière, notamment les dividendes, des entreprises, et à se focaliser sur l’évolution de l’indice boursier et le retour à court terme. Ainsi, cet indice est loin de refléter les fondamentaux d’une entreprise.La vraie question ne porte donc pas sur la Bourse, mais sur la solidité de l’économie réelle. Le moindre dynamisme des exportations, la contraction de l’activité manufacturière, des problèmes environnementaux, la montée de l’endettement, la surcapacité de production, le rééquilibrage du modèle économique en faveur de la stabilité et du développement durable… Tels sont les défis auxquels l’économie chinoise est confrontée.Un facteur de dynamisme de l’économie mondialePour y faire face, la Chine possède encore des atouts humains et financiers conséquents qui constituent autant de leviers : on cite couramment ses réserves de change colossales mais, plus fondamentalement, la Chine conserve un large potentiel de développement par rapport aux économies occidentales, notamment en termes d’urbanisation, de revenu disponible des ménages par habitant, à même de soutenir l’investissement d’une part et la consommation d’autre part.A titre d’exemple, le taux d’équipement automobile atteint à peine 10 voitures pour 100 habitants en Chine, quand ce ratio est de plus de 100 aux Etats-Unis. Ainsi, si la dévaluation récente du yuan aura probablement un effet limité sur les exportations, du fait de l’organisation mondialisée des supply chains, l’investissement et la consommation restent solides : l’investissement dans les actifs fixes hors zone rurale a augmenté de + 11,2 % sur la période janvier-juillet 2015, comparé à 2014, notamment dans les secteurs de haute technologie (+ 16,4 %).La consommation finale a contribué pour 60 % à la croissance du 1er semestre 2015, portée par la hausse du revenu disponible (+ 7,6 %). Enfin, l’Etat reste un acteur déterminant pour soutenir l’économie, comme l’illustrent le vaste projet de relance de la Route de la Soie (« One Belt, One Road ») et l’appui apporté aux investissements chinois à l’étranger.Il est à souhaiter que la politique gouvernementale porte ses fruits et permettra de maintenir la croissance, tant la bonne santé de la Chine reste un facteur de dynamisme de l’économie mondiale. La correction boursière récente vient à nouveau illustrer le poids acquis par ce pays depuis une dizaine d’années et rappeler que, désormais, « quand la Chine éternue, le monde s’enrhume. »Chunyan Li est l’auteure de Réussir sur le marché chinois. 100 dirigeants révèlent les secrets du casse-tête chinois (Eyrolles, 2014).Chunyan Li (FEIDA Consulting) Pauline Janicot Chaque année, à la rentrée des classes, vos enfants rapportent à la maison des formulaires de souscription pour une assurance scolaire. Avant d’y souscrire, sachez que cette couverture n’a rien d’obligatoire et que vous pouvez vous en passer si vous bénéficiez déjà d’un contrat multirisque habitation.À quoi sert une assurance scolaire ? Cette assurance couvre votre enfant en cas de dommage qu’il pourrait causer à des tiers (à travers la garantie responsabilité civile) et pour les accidents dont il peut être victime (à travers la garantie accident corporel). Cette assurance peut être valable pendant les activités scolaires et sur le trajet de l’école ou encore pendant toute l’année y compris les vacances (dans ce cas, elle est appelée « extrascolaire »). « L’assurance scolaire propose aussi des options complémentaires permettant de rembourser les vêtements abîmés, un appareil dentaire ou des lunettes cassés, le vol de cartable ou encore parfois les frais d’assistance de cas de cours à domicile pour un enfant malade » explique Arnaud Giraudon, président du site de courtage AcommeAssure.com.Est-elle obligatoire ? L’assurance scolaire n’est pas obligatoire et elle n’est pas une condition à la scolarisation de votre enfant. Sachez qu’au sein de l’établissement, l’élève est couvert en cas d’accident lors des activités prévues dans le cadre du programme scolaire (durant les cours ou lors des sorties à la piscine, au gymnase, etc.). En revanche, les établissements exigent une assurance pour les activités extrascolaires (et facultatives) qui dépassent les horaires habituels de la classe comme les visites au musée, les voyages linguistiques ou les classes de découverte ou encore pour la cantine ou le centre de loisirs.Un contrat d’assurance habitation est-il suffisant ? « La responsabilité civile de votre enfant – il casse les lunettes d’un autre élève par exemple – est couverte par votre multirisque habitation. Elle suffit donc dans la plupart des cas », rappelle Arnaud Giraudon. En revanche, en cas d’accident sans responsable spécifique, si votre enfant tombe tout seul par exemple, la responsabilité civile ne joue pas. Ce que ne manquent pas de marteler les assureurs dans leurs publicités sur les ondes. « Dans ce cas, l’assurance scolaire permet de bénéficier du remboursement de frais de soin (en complément de la mutuelle) mais surtout du versement d’un capital plafonné en cas de décès ou d’invalidité », ajoute Arnaud Giraudon.Certains contrats individuels (garantie des accidents de la vie, assurance individuelle accidents) couvrent aussi les dommages corporels que peut subir votre enfant. Pensez donc à vérifier que vous n’avez pas déjà souscrit ces garanties dans vos différents contrats pour éviter les dépenses inutiles.Combien coûte une assurance scolaire ? Son prix peut varier de 10 à 40 euros par an selon les cas. « Mais les contrats de base valant moins de 20 euros sont amplement suffisants car il s’agit le plus souvent de petits sinistres. L’indemnisation moyenne s’élève en effet à 75 euros » note Arnaud Giraudon. Vous pouvez souscrire cette assurance auprès de votre assureur habituel ou adhérer à un contrat groupe proposé par les associations de parents d’élèves. Plus simple encore : l’assurance scolaire peut être une option ou une extension des garanties de votre contrat d’assurance habitation. Par ailleurs, avant de choisir un contrat, pensez à vérifier le montant des franchises restant à votre charge. Sachez, enfin, qu’en cas de changement d’école ou d’établissement, il faut impérativement avertir votre assureur.Pauline JanicotJournaliste au Monde Denis Cosnard La SNCM, la compagnie maritime qui dessert la Corse et le Maghreb, n’est pas encore sauvée. Mais les juges du tribunal de commerce de Marseille auront comme ils le souhaitaient plusieurs offres de reprise à étudier lors de l’audience prévue le 25 septembre. Cinq candidats se sont fait connaître avant la date butoir fixée mardi 2 septembre à 12 h 30, indiquent des sources concordantes.Comme prévu, la première provient du groupe de logistique Stef, qui est déjà présent dans le transport maritime en Corse avec sa filiale La Méridionale. Il propose de reprendre uniquement l’activité de la SNCM avec la Corse. C’est son allié Daniel Berrebi, avec sa société mexicaine Baja Ferries, qui reprendrait les activités avec le Maghreb, comme il l’a proposé dans une offre distincte mais complémentaire.Lire aussi :Cinq candidats pour reprendre la SNCMLe groupement d’entrepreneurs corses Corsica Maritima a également déposé une offre. Les chefs d’entreprise emmenés par François Padrona, le patron des magasins Leclerc en Corse, espèrent ainsi pouvoir baisser le tarif du transport de marchandises avec le continent.Réponse attendue en octobreLes deux dernières offres émanent de candidats écartés par le tribunal de commerce en juin : l’armateur Christian Garin d’un côté (qui propose de reprendre un bateau de plus qu’au printemps), l’entrepreneur corse Patrick Rocca de l’autre.« La SNCM attire, se réjouit Pierre Maupoint de Vandeul, de la CFE-CGC. Cela s’explique sans doute par le fait que l’entreprise n’est pas si mourante que cela. Cet été, malgré une offre réduite, nous avons réalisé une excellente saison. Les navires étaient pleins, et les comptes à l’équilibre. Sur l’année, le déficit sera bien moindre que prévu. » Les administrateurs doivent à présent examiner les offres, de même que le comité d’entreprise. Celui-ci devrait se réunir le 8 ou le 9 septembre. La décision des juges est attendue en octobre.Lire aussi :SNCM, des vies à l’eauDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.09.2015 à 11h24 | Jean-Baptiste Jacquin C’est bien joli d’être dans son droit, mais dans le monde des affaires comme dans la vie le compromis est le plus sûr moyen de progresser. Saint-Gobain vient de remporter une nouvelle victoire dans la bataille juridique pour le contrôle du suisse Sika mais n’est pas beaucoup plus avancé.Dans un arrêt limpide publié mardi 1er septembre, le tribunal administratif fédéral de Suisse a confirmé que l’industriel français était en droit d’acquérir le bloc d’action de la famille Burkard, représentant 16,1 % du capital de Sika mais 52,4 % des droits de vote, sans être obligé de lancer une offre publique d’achat sur la totalité du capital. Cette décision, non susceptible de recours, est un camouflet pour les actionnaires minoritaires qui mènent cette fronde, au premier rang desquels figurent la Fondation Bill et Melinda Gates.Au cœur de ce conflit figure le système de droits de vote multiples que permet la loi helvétique. Les statuts de ce leader des produits chimiques destinés à la construction, colles et autres mortiers, comportent une clause dite d’option de sortie, qui jusqu’ici n’avait été contestée par personne.C’est sur cette base juridique que Pierre-André de Chalendar, le PDG du champion français des matériaux de construction, a annoncé en décembre 2014 le rachat de la holding de la famille Burkard pour 2,75 milliards de francs suisses (2,53 milliards d’euros) lui apportant sur un plateau le contrôle de Sika. Un très beau coup pour le groupe français qui pourra ainsi étendre ses métiers et ses marchés.Que les minoritaires de Sika pleurent de ne pas pouvoir profiter de la prime de contrôle offerte à la famille n’est guère surprenant. On peut même les comprendre, Saint-Gobain ayant payé 78 % de plus que le cours de Bourse pour ce sésame.Multiples procéduresMais plus les décisions de justice confortent l’industriel français, plus la situation s’envenime. Car le conseil d’administration de Sika, la direction du groupe et donc une partie aussi de ses près de 17 000 salariés s’opposent violemment à cette opération. De multiples procédures juridiques sont lancées. En particulier sur la limitation de droit de vote à 5 % imposée au printemps par Sika à ses actionnaires.Dans le communiqué prenant acte de la décision du tribunal fédéral, la Fondation Gates et Cascade Investment affirment qu’ils vont continuer « à s’opposer à cette transaction, même si cela nécessite une bataille de plusieurs années » ! Annoncée il y a déjà neuf mois, cette opération pourrait bien ne pas voir le jour avant plusieurs semestres encore.Laisser les tribunaux trancher cette affaire, à l’issue d’arcanes procédurales que chacun ne manquera pas de trouver, fera l’affaire des cabinets d’avocats. Pas sûr que Saint-Gobain ni Sika y gagne. Que de temps a déjà été perdu avant d’entamer ce qui en industrie comme en finance précède toute bonne transaction : une négociation.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard À la veille de la journée de mobilisation, à Paris, des exploitants agricoles, orchestrée par la FNSEA, la filière laitière redonne de la voix. La Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL) demande, mercredi 2 septembre, au gouvernement, un élargissement des engagements pris en juillet sur les hausses des prix d’achat du lait à l’ensemble des produits laitiers, ainsi qu’à d’autres acteurs que les industriels et la distribution, comme le hard-discount et la restauration collective.C’est aussi le souhait de la Fédération nationale de l’industrie laitière, qui fédère les industriels privés et la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL).Tous exigent par ailleurs de Bruxelles un relèvement du prix d’intervention pour tenter d’assainir le marché en finançant le stockage, avant le sommet des vingt-huit ministres de l’agriculture, programmé à Bruxelles le 7 septembre.L’accord de juillet a-t-il été respecté ? Une table ronde avait été organisée le 24 juillet sous l’égide du ministère de l’agriculture pour revaloriser le prix du lait. À cette occasion, la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), branche spécialisée de la FNSEA, avait demandé une augmentation de 30 à 40 euros, pour atteindre 340 euros la tonne. Les opérateurs de la filière s’étaient accordés sur une augmentation jusqu’en décembre, les prix auxquels les éleveurs vendent leur lait ne pouvant pas tomber sous 340 euros les 1 000 litres.Mais, comme l’a souligné la Confédération paysanne après la réunion, cet accord, négocié avec les industriels et la distribution, ne portait que sur quatre produits (lait, beurre, crème et emmental) vendus sous marque distributeur, soit 20 % du volume de lait collecté.La FNPL continue donc à faire pression sur les industriels. Elle donne un satisfecit à toutes les PME, à Bel et Danone, ainsi qu’aux coopératives, avec toutefois un bémol pour Laïta. Elle reste en revanche critique au sujet de Savencia (ex-Bongrain) et de Lactalis.Lire aussi :Les producteurs de lait devant Lactalis : « On veut être payés pour notre travail »Comment les prix évoluent-ils ?Après une année 2014 historiquement bonne, le prix du lait dégringole depuis le début de 2015, emporté par une baisse des cours mondiaux de la poudre de lait, mais aussi de ceux du beurre ou du cheddar.Certains espéraient un retour à meilleure fortune après l’été. Mais le groupe néo-zélandais Fonterra a, pour l’instant, douché les espoirs.Le plus grand exportateur mondial a annoncé, à la mi-août, une nouvelle baisse de la rémunération qu’il envisage de verser à ses éleveurs sur les douze prochains mois, atteignant un plus bas depuis dix ans. Raison évoquée : la surproduction laitière mondiale.Pourquoi y a-t-il toujours une surproduction ? L’Europe est aux avant-postes de l’accroissement du flux de lait. Anticipant la fin des quotas – celle-ci est en vigueur depuis le 1er avril –, des producteurs de plusieurs pays, hors France, avaient commencé à dépasser les limites autorisées pour profiter de prix rémunérateurs. Quitte à payer une amende.Si certains, inquiets du montant des pénalités alors que les prix commençaient à refluer, ont finalement assagi la machine, le Vieux Continent a vu sa production grimper de 0,5 % sur les six premiers mois de l’année, selon le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel).L’Irlande menant la danse avec une hausse de 7,4 %. La Nouvelle-Zélande et les États-Unis n’étant pas en reste avec des augmentations de 0,9 % et de 1,7 %.Lire aussi :Au Royaume-Uni, la détresse des producteurs de laitOr, en parallèle, la Chine a soudain choisi de freiner ses emplettes. Ses achats de poudre de lait ont chuté de 56 % entre janvier et juin. Stocks importants, nombre de naissances moindre qu’attendu, développement d’une offre locale, ralentissement économique… Autant de raisons invoquées pour expliquer cette volte-face.À cela s’ajoutent les effets de l’embargo russe décrété il y a un an.Hausse de la production, baisse de la consommation. Le marché mondial du lait s’est trouvé déséquilibré et les éleveurs en subissent les conséquences. « Aujourd’hui, il y a autant de craintes liées à l’absence de perspective qu’au manque de trésorerie », dit Dominique Chargé, président de la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL), qui reconnaît « la nécessité d’ajuster la production ».C’est bien pourquoi, cet été, les éleveurs français, étranglés par le coût de l’alimentation animale qui reste élevé, ont exprimé leurs angoisses en multipliant les manifestations.Lire aussi :Crise agricole : face aux difficultés de l’élevage, la filière demande des actions plus profondesLire aussi :« J’en ai marre de tes cochons ! »Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Si elle veut respecter ses promesses d’assurer la transparence dans les pratiques du lobbying à Bruxelles, la Commission européenne a encore beaucoup de chemin à faire. Telle est la conclusion que l’on tire après la publication, mercredi 2 septembre, d’une étude détaillée de l’organisation Corporate Europe Observatory (CEO) consacrée aux activités de l’industrie pharmaceutique dans la capitale européenne.« Ce secteur tient fermement les rênes d’une vaste machine de lobbying, richement dotée, qui dispose d’un accès presque systématique aux décideurs de la Commission », écrivent les auteurs, qui parlent d’une influence excessive, au détriment de la santé publique et de l’équité commerciale.Accès aux « groupes consultatifs » et contacts étroits avec les membres des institutions bruxelloises, y compris l’Agence européenne du médicament : le secteur vise surtout à obtenir la levée de certaines barrières réglementaires afin de faciliter le lancement de nouveaux médicaments sur le marché, affirme CEO. Et l’activité des lobbyistes s’intensifie alors que l’Union européenne et les États-Unis négocient toujours un éventuel accord commercial – le traité transatlantique, ou TTIP.Une cinquantaine de réunions depuis fin 2014Les dizaines de firmes ayant des relais à Bruxelles déclarent officiellement un budget global de lobbying qui atteint 40 millions d’euros. Un montant sans doute inférieur à la réalité puisque certaines sociétés ne sont pas inscrites dans le registre officiel censé, depuis 2012, instaurer davantage de transparence, mais sont bel et bien clientes de sociétés de lobbying.Ces 40 millions, un montant qui a crû de 700 % depuis 2012 et qui peut être mis en rapport avec les 2,3 millions déclarés par les organisations de consommateurs et des groupes actifs dans le domaine de la santé, servent notamment à rémunérer une armée de 176 lobbyistes liés à l’industrie du médicament.En échange, ceux-ci décrochent des réunions avec les diverses directions générales de la Commission (santé, recherche et développement, commerce, croissance…). Une cinquantaine au total depuis la mise en place de la nouvelle Commission en novembre 2014, a recensé CEO : 15 pour GlaxoSmithKline, 8 pour Novartis, 6 pour Johnson & Johnson et pour Sanofi, 5 pour Eli Lilly et Pfizer, etc.Textes taillés sur mesureDans le registre officiel de 2014, qui recense les budgets consacrés au lobbying, c’est l’Allemand Bayer qui est au premier rang, avec 2,46 millions d’euros dépensés, devant GSK, Novartis et AstraZeneca, des entreprises dont les budgets oscillent entre 1,5 et 2 millions. La compagnie Rohde Public Policy dispose à elle seule des budgets de 19 sociétés pharmaceutiques, Burson-Marsteller en possède 18.Le rapport détaille le rôle clé de la Fédération européenne des industries pharmaceutiques (EFPIA), la plus puissante des huit associations du secteur. Il affirme que divers textes ont été façonnés selon ses désirs, dans le domaine des essais cliniques ou des secrets d’affaires (avec la menace de sanctions en cas de divulgation), par exemple.L’Innovative Medecines Initiative, un projet public-privé visant à accélérer le développement de nouvelles substances et doté de 3,3 milliards, aurait quant à lui été taillé sur mesure pour l’industrie, qui fait financer la recherche et conservera les bénéfices, dénonce l’étude.Aux États-Unis, les labos financent aussi les partis politiquesAux États-Unis, les montants dépensés par les firmes pharmaceutiques en lobbying atteignent des sommets. Selon les chiffres compilés par le site Opensecrets, elles ont dépensé, en 2014, près de 125 millions de dollars dans le but d’influencer les élus du Congrès. Les laboratoires ont par ailleurs versé 16 millions de dollars aux partis politiques afin de financer leurs campagnes électorales.Les américains Amgen et Pfizer ont été les plus zélés avec près de 5 millions investis en lobbying. Numéro mondial du secteur, le suisse Novartis a dépensé plus de 4 millions de dollars, son compatriote Roche près de 3,5 millions et le français Sanofi près de 3 millions. Le groupe tricolore a aussi financé à hauteur de 458 000 dollars les partis politiques, 60 % de cette somme ayant été versés aux Républicains.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Cette fois-ci, Uber n’a pas réussi à éviter l’obstacle. La société américaine de transport urbain va bien faire l’objet d’une action judiciaire en nom collectif (« class-action ») susceptible de remettre en question son modèle économique. Le juge fédéral du district nord de Californie, Edward Chen, a effet décidé, mardi 1er septembre, de valider l’initiative au nom des dizaines de milliers de chauffeurs de l’entreprise. Quatre d’entre eux, défendus par l’avocate Shannon Liss-Riordan, contestent leur statut de travailleur indépendant, estimant qu’ils sont assimilés à des salariés.Jusqu’à présent, les chauffeurs d’Uber et de ses concurrents, comme Lyft, sont des « travailleurs 109 », en référence au numéro du formulaire fiscal qu’ils doivent remplir pour se déclarer aux autorités. Ces contrats, extrêmement flexibles, dispensent Uber de leur fournir toute la batterie d’avantages qu’offre un statut classique de salarié. En tant que travailleurs indépendants, la société n’a pas à supporter dans ses coûts ni couverture sociale (cotisations chômage, santé), ni congés payés, contrairement aux sociétés de taxis.Uber avait contesté l’initiative, estimant que les plaignants n’étaient pas représentatifs de l’ensemble de ses chauffeurs, dont une bonne partie s’accommode très bien du statut de travailleur indépendant. En juillet, le groupe s’était appuyé sur le témoignage de quatre cents chauffeurs qui se disaient satisfaits de la flexibilité que leur procure ce statut. Uber entend désormais faire appel estimant que « les conducteurs inscrits sur la plate-forme utilisent Uber comme bon leur semble ».Lire :Uber tente d’éviter un procès qui pourrait remettre en cause son modèle économiqueChauffeurs pas si « libres »La décision du juge peut-être lourde de conséquence pour la start-up, désormais valorisée à 50 milliards de dollars (44,2 milliards d’euros). Depuis son lancement, il y a cinq ans, Uber a profité de ce statut pour proposer des services compétitifs face aux taxis traditionnels. Le groupe se présente comme un simple intermédiaire entre des clients et des chauffeurs qui sont, par exemple, libres de fixer leurs horaires. Uber n’a aucunement l’intention, et encore moins les moyens, de salarier les chauffeurs qui travaillent pour lui.L’action judiciaire en nom collectif n’est pas prise à la légère par Uber, qui sait que Shannon Liss-Riordan a déjà gagné un procès du même type face à Fedex, le spécialiste de la livraison de colis, une société qui fait aussi appel à des travailleurs indépendants. L’avocate pointe le fait qu’Uber agit comme une véritable entreprise de transport et non comme un simple intermédiaire. Les chauffeurs doivent ainsi suivre un certain nombre de standards sur leur tenue ou sur leur véhicule. En cas de manquement, l’entreprise peut mettre fin à leur contrat. Enfin, ils sont payés en fonction de la longueur de la course.C’est donc à un jury qu’il appartiendra de trancher ce débat et, d’une certaine façon, également de décider de l’avenir d’Uber.L’entreprise a voulu minimiser l’importance de la décision californienne dans un communiqué publié sur son site. Selon elle, un grand nombre de chauffeurs seraient exclus de l’action de groupe. Seuls quinze mille conducteurs pourraient y participer, contre les cent soixante mille annoncés, c’est-à-dire le nombre total de conducteurs ayant déjà utilisé l’application dans l’Etat de Californie.Lire aussi :Les nouveaux visages de l’économie collaborativeStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.09.2015 à 18h55 • Mis à jour le02.09.2015 à 15h57 | Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Officiellement, il leur a suffi d’un déjeuner, mardi 1er septembre, pour tomber d’accord. « Delphine Ernotte Cunci, PDG de France Télévisions, et Mathieu Gallet, PDG de Radio France, se sont accordés pour travailler ensemble sur le projet d’une chaîne d’information en continu, commune à France Télévisions et à Radio France » : les deux entreprises publiques se sont immédiatement fendues d’un communiqué commun, mardi en fin de journée. Mercredi matin, la ministre de la culture, Fleur Pellerin, invitée de France Info, s’est dit « très favorable » à un tel projet.Depuis plusieurs mois, l’ambition de France Télévisions de développer une « chaîne d’information numérique » suscitait la circonspection, voire l’hostilité de ses homologues de l’audiovisuel public, à commencer par France Info. A l’origine radio d’information en continu, celle-ci a engagé une mue qui doit en faire un « média global », distribué sur le numérique et mêlant du son, des images et du texte. Soit une offre assez proche de ce que pourrait être une « chaîne d’information numérique » issue de France Télévisions, elle aussi distribuée, donc, sur le numérique et proposant probablement une combinaison de flux, de textes et d’images. De son côté, France Médias Monde opère déjà, avec France 24, une chaîne d’information en continu, diffusée principalement hors de France, mais bien présente sur le Web.Une attente de l’exécutifOr, la création d’une chaîne d’information émanant du service public est devenue cette année une intention gouvernementale. Elaborée sous l’égide de Bercy et du ministère de la culture, la feuille de route pour le futur président de France Télévisions, publiée au printemps, comprenait l’idée de renforcer l’offre d’information, avec la volonté d’offrir davantage de décryptage et de compréhension. La forme était laissée libre, mais le message semblait inviter au lancement d’une chaîne d’information. Le gouvernement, parfois mal à l’aise avec le rythme et le style imposés par BFM-TV ou i-Télé, y voit un enjeu démocratique dans le contexte de l’après-attentats de janvier. Et, comme l’a rappelé Mme Pellerin mercredi, l’exécutif défend une « mutualisation des moyens », à l’heure où les ressources des entreprises de l’audiovisuel public sont sous tension.L’attente gouvernementale avait été devancée par la précédente équipe de direction de France Télévisions, dont le directeur de l’information, Thierry Thuillier – désormais chez Canal+ –, annonçait en décembre 2014 le lancement d’une chaîne d’information numérique pour septembre 2015. Outre la vision éditoriale, il s’agissait de répondre à des enjeux internes. L’entreprise publique mène actuellement une fusion de ses rédactions (France 2, France 3 et France TV Info) dans le cadre du plan « Info 2015 ». Créer un espace de travail commun, dépassant les canaux actuels et répondant à une ancienne attente, est un levier évident pour aider à surmonter les vives résistances internes.Outre Delphine Ernotte, la plupart des candidats à la présidence de France Télévisions s’étaient accaparés cette idée. La nouvelle PDG a récemment répété, dans un entretien au Monde, son intention de créer une chaîne d’information en continu diffusée sur le numérique, voire sur un canal hertzien. Suscitant immédiatement la riposte de ses homologues : « France Info est là depuis trente ans », rétorquait Mathieu Gallet, tandis que la présidente de France Médias Monde, Marie-Christine Saragosse, lançait : « Une chaîne d’info télé de service public, il y en a une, c’est France 24. »Lire l'entretien :Delphine Ernotte : « Faire de France Télévisions un vrai groupe numérique »Saragosse devant le fait accompliDelphine Ernotte Cunci et Mathieu Gallet – tous deux liés au conseiller en communication Denis Pingaud – ont donc décidé d’éviter cette guerre de tranchées potentielle, qui n’aurait été utile ni à l’un, ni à l’autre. L’heure est à l’apaisement et à la concorde affichée. « Le projet sera confié à Germain Dagognet, directeur délégué à l’information de France Télévisions, et à Laurent Guimier, directeur de France Info », explique le communiqué. Ancien rédacteur en chef de LCI, M. Dagognet vient d’être recruté chez France Télévisions.Bons élèves, les deux présidents se disent « ouverts et désireux d’associer les autres acteurs de l’audiovisuel public ». Potentiellement, le sujet concerne France Médias Monde, mais aussi La Chaîne parlementaire et Public Sénat, voire Arte, l’INA et TV5 Monde. « Dans le contexte budgétaire qui est le nôtre, le bon sens commande a minima que la seule chaîne d’info télé de service public déjà financée depuis neuf ans soit associée à la réflexion, qui en est à un stade très exploratoire », a indiqué au Monde Marie-Christine Saragosse. Celle-ci a rencontré Delphine Ernotte cet été mais n’avait pas été informée de la démarche de ses homologues...La position des syndicats, qui sont influents à France Télévisions comme à Radio France, sera aussi scrutée avec attention. « On a un déficit et un plan de suppression de 350 postes mais on doit donner un coup de main à@Francetele », a ironisé, mardi, le SNJ de Radio France sur Twitter. « Quel est l’intérêt pour Radio France ?, interroge un communiqué de son intersyndicale, mercredi, qui évoque une « filialisation ». Que veut-on faire de France Info, de son projet, de ses journalistes ? »Du côté de France Télévisions, le projet de chaîne d’information est plutôt perçu comme un signe d’ambition. Mais le spectre des « mutualisations de moyens », déjà au cœur de l’opposition au projet « Info 2015 », risque d’inquiéter davantage encore si cette mutualisation concerne désormais plusieurs rédactions de l’audiovisuel public.Lire aussi :France Télévisions : Ernotte rêve d’une chaîne d’info en continu publiqueAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Avec l’arrivée du numérique et des nouvelles technologies, les entrepreneurs inventent de nouveaux modèles économiques qui modifient en profondeur nos modes de production. Véritables acteurs du changement, ils modifient le marché de l’emploi et notre façon de travailler pour y introduire davantage d’économie circulaire, collaborative et sociale. Dans sa chronique, Nicolas Hazard, président du Comptoir de l’innovation, décrypte les grandes tendances de ces entreprises qui changent l’économie. Il dresse chaque mois pour « Le Monde » le portrait d’une start-up qui illustre la manière dont notre société et le marché de l’emploi se transforment.C’est la rentrée ! Finis la détente, le farniente et cette impression que tout est plus facile. Nous voilà retombés dans les tracasseries du quotidien, et leur lot de tâches rébarbatives, dont on se passerait bien… C’est précisément pour éviter ce type de désagrément que l’application américaine TaskRabbit a été créée.Elle permet à ses utilisateurs de faire appel à d’autres membres de la communauté pour réaliser des tâches de la vie quotidienne contre rémunération. Aider un voisin à déménager, lui porter ses courses, l’aider à faire des recherches en ligne ou remplir des dossiers administratifs : autant de sources d’emploi longtemps restées insoupçonnées mais qui font le grain des applications « d’entraide » comme TaskRabbit.Lancée en 2008, cette application dite de l’économie de partage a prospéré sur le lit de la crise de l’emploi. Cette nouvelle forme d’emploi alternatif, ou le plus souvent de complément d’emploi, permet à chacun d’arrondir ses fins de mois. C’est une sorte d’« ubérisation » des tâches quotidiennes.Une cinquantaine de salariés à temps pleinContrairement aux taxis, pas besoin de licence, pas de débat sur les monopoles et la concurrence déloyale. Mais c’est bien une nouvelle catégorie de micro-travailleurs, rémunérés à la micro-tâche, qui émerge. Elle évolue aujourd’hui sans véritable cadre légal et sans protection sociale.La pratique n’a finalement rien de très nouveau. Rémunérer par exemple son voisin pour installer l’étagère de votre salon est une pratique courante qui a toujours fait partie de cette économie parallèle, si difficilement quantifiable. Une entreprise comme TaskRabbit ne fait en somme qu’importer ces activités dans le circuit économique traditionnel, tout en les démultipliant, à travers Internet.La « gig economy »Créée par Leah Busque, jeune entrepreneuse américaine, TaskRabbit a lancé son produit à San Francisco dès 2010 et a levé près de 28 millions d’euros. L’entreprise n’emploie pour autant qu’une cinquantaine de salariés à temps plein.Elle développe aux Etats-Unis une véritable économie de petits boulots, la « gig economy », qui prolifère en période de crise. En plein débat entre pro et anti-Uber, TaskRabbit est bel et bien la confirmation que l’emploi est en pleine mutation. L’emploi salarié traditionnel est en passe de progressivement laisser sa place à un monde du travail plus flexible.Il est vraiment temps de réfléchir aux nouveaux modèles de protection sociale pour continuer à sécuriser les parcours professionnels des individus, à défaut de pouvoir protéger les emplois.Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Nicolas Truong (Propos recueillis par) Comment est née votre prise de conscience du sentiment de nature ? Jean-Claude Ameisen : J’ai vécu mon enfance dans de grandes villes, mais j’ai toujours été émerveillé par la nature. Par tout ce qui vit, mais aussi par la neige, le vent, la mer. Et la montagne, surtout. Cette impression d’arpenter le ciel. A chaque pas, ou presque, un nouvel horizon qui se dévoile, de nouvelles cimes, de nouvelles vallées, de nouvelles forêts, de nouveaux torrents. Et cette impression étrange d’approcher les débuts du monde, ce qui nous a précédé depuis si longtemps et qui nous survivra.Lire aussi :Comment changer notre rapport à la nature ?Il y avait cet émerveillement, et il y avait les questions. Où s’enfuit la mer quand elle se retire ? Pourquoi les étoiles brillent dans la nuit noire ? Pourquoi les bourgeons reviennent à chaque printemps, et les feuilles, et les fleurs ? Où est l’arbre dans la graine ? Est-il déjà là, près d’apparaître, ou lui reste-t-il encore à s’inventer ? Et d’où vient le vent, la foudre, et le feu qui change le bois en cendre, et disparaît ? Comment se faisait-il que je pense, rêve, et vive ? Et pourquoi faudrait-il que je meure un jour ? Il y avait les secrets de la nature, que ni les questions ni les réponses ne pouvaient épuiser.Y avait-il également les récits, le monde imaginaire des livres ?Je me souviens du bouleversement qu’a causé en moi l’un des premiers romans que j’ai lus, vers l’âge de 5 ans : Le Dernier des Mohicans, de James Fenimore Cooper. La tragédie de la disparition des peuples amérindiens, provoquée par les guerres coloniales des Européens, dans la région des Grands Lacs, en Amérique du Nord, au XVIIIe siècle. Dans la splendeur de la nature, je découvrais soudain une dimension d’indifférence qui rendait déchirante et insupportable la souffrance humaine.Mais il y avait aussi, dans l’extraordinaire capacité de renouvellement de la nature, une forme de promesse implicite : l’espoir que tout ne soit pas perdu à jamais, l’espoir que puissent un jour resurgir de nouvelles aubes, de nouveaux rêves, de nouvelles possibilités de bonheur. Ma conscience de la nature a émergé de ce mélange d’émerveillement, devant la présence étrange et familière de la réalité, et de plongées dans les livres, de dialogues silencieux avec ceux qui les avaient écrits, et dont certains avaient disparu depuis longtemps. La nature était plus que ce que je pouvais en percevoir, imaginer et ressentir. Elle était plus que ce que tous les autres, avant moi ou autour de moi, pouvaient m’aider à percevoir, à imaginer et à ressentir.Étiez-vous déjà sensible à la fragilité de la nature ?Non, elle me semblait inépuisable. Ce que je ressentais, c’était l’extrême fragilité des êtres vivants qui la composent. L’extrême fragilité de chacun d’entre nous.Comment est née votre prise de conscience écologique ? A la fois d’une prise de conscience générale, puis, plus personnellement, de mes recherches sur les relations entre la vie et la mort, au cours desquelles la question des mécanismes d’évolution du vivant avait pris une importance croissante. Je me suis replongé dans Darwin. Et j’ai réalisé à quel point le passé, la profondeur de temps, ce que Darwin appelait « le long écoulement des âges », était un élément indispensable pour comprendre le présent. A mon émerveillement devant la nature – natura, littéralement, « ce qui est en train de naître » – s’est surimposée l’idée que, pour comprendre ce qui nous entoure, il faut que le passé fasse partie de notre regard.Il y a près de 150 ans, Darwin, après avoir proposé sa théorie de l’évolution du monde vivant, s’inquiétait déjà de notre capacité à le détruireNous sommes les cousins des oiseaux et des fleurs. Et des étoiles. Nous faisons partie d’un même récit. Les frontières qui séparent les espèces vivantes ne sont que des degrés d’éloignement sur le thème de la parenté, en perpétuel devenir à partir d’une généalogie commune. Les relations qu’ont tissées et que tissent continuellement entre eux les êtres vivants – les écosystèmes – jouent un rôle essentiel dans le renouvellement de la nature et dans l’émergence de la nouveauté. Et il en est de même des innombrables extinctions qui ont sculpté la diversité du vivant. Pour ces raisons, ce que nous pouvons préserver, ce n’est pas l’état actuel de l’univers vivant : c’est sa capacité à se renouveler, à évoluer, et à nous permettre de vivre.Charles Darwin (1809-1882), auquel vous avez consacré un livre, Dans la lumière et les ombres : Darwin et le bouleversement du monde (Points Seuil, 2011), et sur les épaules duquel vous vous hissez chaque semaine sur France Inter, a-t-il été précurseur en matière écologique ?On considère souvent que la prise de conscience écologique date des années 1960, avec le Club de Rome notamment. Mais il y a près de 150 ans, Darwin, après avoir proposé sa théorie de l’évolution du monde vivant, s’inquiétait déjà de notre capacité à le détruire. C’est en 1868, neuf ans seulement après la publication de De l’origine des espèces. Darwin cite la phrase attribuée à Francis Bacon : « Knowledge is Power  » (La connaissance est un pouvoir). 
Et il poursuit : « C’est seulement aujourd’hui que l’homme a commencé à prouver à quel point “la connaissance est un pouvoir”. [L’humanité] a désormais acquis une telle domination sur le monde matériel et un tel pouvoir d’augmenter en nombre qu’il est probable qu’elle envahira toute la surface de la Terre jusqu’à l’annihilation de chacune des belles et merveilleuses variétés d’êtres animés. » A l’exception, ajoute-t-il, des animaux et des plantes que nous aurons conservés dans nos fermes et nos jardins zoologiques et botaniques.Sa sombre prophétie semble s’être réalisée…Malheureusement, nous nous sommes engagés sur ce chemin : la sixième grande extinction dans l’histoire de notre planète, celle dont nous sommes responsables, a commencé ; et en ce qui concerne les mammifères, plus de 80 % vivent aujourd’hui dans nos élevages. Mais, dans ce que Darwin appelait « l’infinité des formes les plus belles et les plus merveilleuses » – la merveilleuse diversité de l’univers vivant – il y a une composante qui lui était quasiment inconnue : le monde des organismes unicellulaires, qui a probablement été l’unique forme de vie durant les trois premiers milliards d’années d’évolution du vivant.Il constitue aujourd’hui une part essentielle de la biodiversité, que nous ne pouvons voir qu’à l’aide de microscopes. Et nous vivons en symbiose avec lui. A titre d’exemple, nous hébergeons chacun dans notre tube digestif plusieurs centaines de milliers de milliards de bactéries – dix fois plus que le nombre de cellules qui nous composent – et leur présence est essentielle au développement de notre système immunitaire, et à notre production et consommation d’énergie. Nos relations de symbiose avec le monde vivant dépassent de loin les relations affectives, émotionnelles, esthétiques et symboliques que l’humanité a entretenues, dans d’innombrables cultures, avec certains des animaux et des plantes qui nous entourent.Sommes-nous devenus maîtres, possesseurs, mais également destructeurs de la nature ? Je pense que la question essentielle n’est pas celle de l’avenir de « la nature » en tant que telle. La nature s’en est très bien tirée pendant 3,5 à 4 milliards d’années sans nous et elle continuerait à s’en tirer très bien sans nous. Il y a une forme d’orgueil à penser que nous parviendrions à la faire disparaître. Mais la nature nous a donné naissance, nous en faisons partie, nous y vivons et nous en vivons. Et en détruisant les composantes de la nature qui sont essentielles à notre existence, c’est à l’humanité que nous faisons du mal. Nous devrions remettre le bien-être de l’humanité au centre de nos réflexions sur la nature.Prendre soin de la nature, c’est prendre soin de nous ? Des publications scientifiques récentes indiquent que les personnes qui habitent en ville aux alentours d’espaces verts, ou dans des rues bordées d’arbres, sont, en moyenne, moins malades que celles qui vivent loin des arbres ou des espaces verts. Il y a une dimension préventive et thérapeutique dans notre relation à la nature, et quand nous parlons de la nature, nous parlons aussi de nous.Y a-t-il un risque à focaliser la préoccupation écologique sur le seul réchauffement climatique ? Le changement climatique est une menace grave. Mais il n’est que l’un des nombreux symptômes des dégradations de l’environnement planétaire que causent nos modes de vie. Et ces dégradations ont – indépendamment de leurs effets sur le changement climatique – des effets majeurs sur la santé humaine.Ainsi, la pollution à elle seule est responsable, selon l’OMS, d’un quart de toutes les maladies dans le monde. Une étude de l’OMS publiée en 2014 indique que la seule pollution de l’air provoque chaque année la mort prématurée de plus de 7 millions de personnes dans le monde. J’ai pris pour exemple la pollution. Mais nos dégradations de l’environnement ont aussi pour conséquence l’épuisement de la plupart des ressources naturelles non renouvelables, la pollution des sols, des nappes phréatiques et des mers, la déforestation, l’épuisement des sols et des réserves d’eau par l’agriculture et l’élevage intensifs, l’épuisement des ressources maritimes par la pêche intensive et l’acidification des océans, l’érosion des écosystèmes et de la biodiversité, l’émergence de maladies infectieuses d’origine animale…Focaliser la préoccupation écologique sur le seul réchauffement climatique risque de nous détourner des efforts indispensables pour protéger la santé humaine, réduire les inégalités et préserver notre environnement.Faut-il aussi changer de politique énergétique ?Une étude récente de l’OCDE a exploré dans les 34 pays qui la composent, plus la Chine et l’Inde, le coût des morts prématurées et des maladies provoquées par la seule pollution de l’air extérieur : non pas en termes de souffrance humaine, mais uniquement en termes de coûts économiques. Ce coût a été évalué à 3 500 milliards de dollars par an – environ 3 100 milliards d’euros, soit plus de 85 % du total des dépenses publiques annuelles de santé réalisées par l’ensemble des pays de la planète.La pollution à elle seule est responsable, selon l’OMS, d’un quart de toutes les maladies dans le monde. La seule pollution de l’air provoque chaque année la mort prématurée de plus de 7 millions de personnesUne autre étude publiée par des chercheurs du FMI estime que le coût économique des morts prématurées, des maladies et des dégâts environnementaux causés par la seule utilisation des énergies fossiles s’élevait en 2013 à 4 900 milliards de dollars – plus que le total des dépenses publiques annuelles de santé dans le monde. Ces désastres en termes de vie humaine et de santé et ces coûts économiques ne sont pas intégrés dans le prix des énergies fossiles. Et si on les prenait en compte, les énergies propres et renouvelables nous paraîtraient beaucoup moins chères.Croyez-vous à cette nouvelle religion du « développement durable » ?De nombreuses études scientifiques ont révélé à quel point l’exploitation des ressources et les dégradations de l’environnement se produisent aux dépens des populations les plus pauvres de notre planète, et au profit d’une partie des habitants des pays les plus industrialisés. Non seulement notre mode de développement économique et social n’est pas durable pour les générations futures, mais il est aussi de plus en plus inéquitable pour les générations présentes.Dans nos pays riches, malgré les dégradations de l’environnement, l’espérance de vie moyenne à l’âge adulte n’a cessé d’augmenter depuis plus d’un demi-siècle. Mais c’est au prix d’inégalités croissantes en termes économiques et sociaux, en termes d’espérance de vie, d’espérance de vie en bonne santé, de maladie et de handicap. Ces inégalités se creusent à l’intérieur de nos pays riches, entre pays riches et pays pauvres, et à l’intérieur des pays pauvres.Les catastrophes sont-elles autant sociales qu’environnementales ?Les catastrophes naturelles révèlent de manière brutale des précarités et des vulnérabilités préexistantes que nous nous sommes habitués à ne plus voir. Les victimes de l’ouragan Katrina à La Nouvelle-Orléans, du tremblement de terre d’Haïti, des sécheresses au Sahel, de la canicule de 2003 dans notre pays, des crises écologiques et économiques… sont avant tout ceux qui étaient auparavant déjà les plus pauvres, les plus fragiles, les plus abandonnés. Et, indépendamment des catastrophes, 2 milliards de personnes vivent dans l’insécurité alimentaire, sans savoir si elles mangeront demain ; 1,2 milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable ; et des études indiquent que le développement mental de 250 millions d’enfants sera profondément altéré par la pauvreté, la pollution et la sous-alimentation.Chaque année, dans les pays pauvres, plusieurs millions d’enfants et d’adultes meurent encore de maladies infectieuses pour lesquelles nous disposons collectivement des vaccins et des médicaments qui permettraient de les sauver ; 850 millions de personnes souffrent des maladies de la faim et de la dénutrition ; et 3 millions d’enfants sont morts de faim l’année dernière.Quel type de développement défendez-vous ?L’économiste Amartya Sen a montré depuis longtemps que les famines sont dues, dans la quasi-totalité des cas, non pas à une production insuffisante de nourriture, mais à l’existence d’inégalités, à une absence de solidarité, de partage, de véritable démocratie et d’accès de certaines populations ou personnes à leurs droits fondamentaux. A la seule préoccupation d’un développement « durable » – qui ferait durer les tragédies –, nous devrions ajouter le souci d’un développement « équitable ». Mais les progrès scientifiques et technologiques ont permis à une grande partie de l’humanité de vivre plus longtemps et en meilleure santé. Dès lors, pourquoi ne pas penser que les hommes pourront toujours trouver d’autres formes d’énergies ou aller coloniser d’autres mondes ? La question principale ne me semble pas être de se demander si les avancées scientifiques et techniques apportent des bénéfices – elles en apportent toujours – mais si la manière dont nous les utilisons se fait au profit d’une partie de l’humanité et aux dépens d’une autre. Il s’agit toujours, sous des formes chaque fois différentes, de la question de la nature des frontières que nous traçons entre « nous » et « les autres ». De quelle humanité parlons-nous quand nous parlons de l’avenir de l’humanité ? De qui parlons-nous quand nous parlons de « nous » ? « Quand des êtres humains sont séparés de nous par de grandes différences d’apparence ou d’habitudes, écrivait Darwin, l’expérience nous montre, malheureusement, combien le temps est long avant que nous ne les considérions comme nos semblables. » A la seule préoccupation d’un développement « durable » – qui ferait durer les tragédies –, nous devrions ajouter le souci d’un développement « équitable »Combien le temps est long… L’histoire de l’exclusion est une très longue histoire. La première démocratie occidentale est née à Athènes : tout le monde y était libre et égal, sauf les femmes, les esclaves et les étrangers. La Déclaration d’indépendance des Etats-Unis, en 1776, se veut la première proclamation des droits de l’homme à vocation universelle : mais elle maintient l’esclavage, et ne donne pas de droits aux peuples autochtones. En 1789, la Révolution française abolit les privilèges et proclame la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : mais elle maintient l’esclavage, et ne donne pas le droit de vote à une moitié de la population, les femmes… Les avancées de la recherche scientifique sont toujours une source d’espoir. Mais il nous faut ensuite nous interroger, croiser les regards, ouvrir la réflexion, afin d’éviter l’exclusion.Pourquoi cette prise de conscience écologique vient-elle aujourd’hui du côté des autorités spirituelles, notamment du pape François qui, dans son encyclique Laudato si, écrit que le monde contemporain fomente une « culture du déchet » et plaide même pour une forme de « décroissance » ? La place de l’humanité dans la nature a toujours été une question centrale pour les spiritualités. Mais le pape François a donné à cette question une dimension sociale profondément humaine et universelle, soulignant les effets dramatiques des dégradations de la nature sur la souffrance des plus démunis : « Une vraie approche écologique, dit-il, se transforme toujours en une approche sociale, qui doit intégrer la justice dans les discussions sur l’environnement, pour écouter tant la clameur de la Terre que la clameur des pauvres. »Qu’attendez-vous de la conférence de Paris sur le climat (COP21) et qu’allez-vous proposer en tant que président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) ?Le CCNE est en train de réfléchir à cette question : ce que je souhaite, à titre personnel, c’est que la COP21 soit l’occasion d’un véritable changement. Au lieu de focaliser tous les efforts sur la seule lutte contre le changement climatique, au risque de négliger, voire d’aggraver les inégalités et les drames humains, les consacrer à des mesures qui préservent le bien-être humain et réduisent les inégalités en protégeant l’environnement.Jean-Claude AmeisenNé en 1951, Jean-Claude Ameisen est médecin, immunologiste et chercheur en biologie. Directeur du Centre d’études du vivant de l’Institut des humanités de l’université Paris-Diderot, il préside le Comité consultatif national d’éthique (CCNE).Concepteur et animateur de « Sur les épaules de Darwin », émission scientifique et philosophique hebdomadaire de France Inter (dont une partie est disponible en version écrite, comme Sur les épaules de Darwin : Retrouver l’aube, France Inter/Les liens qui libèrent, 2014), il a publié de nombreux ouvrages, dont La Sculpture du vivant. Le suicide cellulaire ou la mort créatrice (Seuil, 1999) et Dans la lumière et les ombres. Darwin et le bouleversement du monde (Fayard-Seuil, 2008).C’est la démarche proposée par l’OMS par plusieurs commissions internationales, par le journal médical The Lancet, par le ministère de la santé, par le pape François… Garantir la protection et l’accès équitable de chacun aux biens communs de l’humanité que sont l’air, l’eau, la biodiversité, les ressources alimentaires et énergétiques, le climat ; préserver les capacités de renouvellement des splendeurs et des richesses de la nature, et le respect des pratiques culturelles humaines qui s’y déploient ; faire preuve de sobriété, d’inventivité et de solidarité ; réduire notre consommation inutile d’énergie ; développer les énergies propres et renouvelables ; lutter contre la pollution, soutenir les produits d’une agriculture et d’une pêche durables et d’un commerce équitable. Et lutter pour la diminution de la pauvreté, l’accès de tous aux droits fondamentaux, à la nourriture, à un toit, à l’éducation, aux soins.Car protéger d’abord ceux qui sont le plus démunis n’est pas seulement un impératif éthique : c’est aussi le moyen de construire, à terme, un avenir véritablement commun pour l’humanité.Nicolas Truong (Propos recueillis par)Responsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin La transparence est un exercice risqué. Auchan, pourtant nourri à la culture du secret de la famille Mulliez, s’y essaye depuis quelques années. Pas coté en Bourse, et donc pas tenu de publier ses comptes, le groupe a néanmoins choisi de s’y soumettre tous les six mois.Le résultat est cruel. L’entreprise nordiste, qui a bâti sa force sur les hypermarchés plutôt bon marché et plutôt situés dans les zones de chalandise populaires, se fait aujourd’hui tailler des croupières par ses concurrents sur son propre terrain, celui des prix.Ses performances pour le premier semestre, publiées lundi 31 août, font ressortir une baisse de 2,9 % de son chiffre d’affaires en France, à 8,77 milliards d’euros. Auchan est encalminé sur son premier marché, qui pèse un gros tiers de l’activité du groupe.Dans la compétition de communication financière à laquelle il se livre avec ses concurrents en Bourse, Carrefour et Casino, qui, eux, sont contraints aux comptes trimestriels et aux grands-messes avec les analystes et les investisseurs, Auchan avait promis en mars un retour de la croissance en France en 2015.Lire aussi :Carrefour et Casino : l’inspiration des faux jumeauxUn objectif désormais totalement inatteignable, même si les choses devraient s’améliorer au second semestre. Il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, avait pourtant prévenu Jean de La Fontaine…Le groupe présidé par Vianney Mulliez, un des petits-cousins du fondateur, Gérard Mulliez, a réagi tardivement à la guerre des prix lancée dans l’Hexagone en 2012 par Carrefour. Le problème des batailles tarifaires est qu’on ne sait jamais où, ni quand, elles s’arrêtent. Une chose est sûre, celui qui lance le mouvement conserve, le plus souvent, l’avantage sur ses poursuivants.Pari sur la Chine et la RussieCarrefour affiche de belles performances depuis plusieurs semestres ; Casino, qui a réagi en 2013, commence à entrevoir le bout du tunnel ; Auchan, dont la réaction tarifaire n’est intervenue qu’en 2014, perd sur tous les tableaux : les parts de marché, les volumes et les prix. Cette spirale déflationniste n’est pas compensée par des chariots qui seraient davantage remplis aux caisses.Auchan doit aujourd’hui son salut à son développement international, notamment en Chine et en Russie. Un paradoxe, alors que ces deux pays sont confrontés à de sérieuses turbulences économiques. Mais ils offrent encore des territoires où le groupe peut étendre son maillage de grandes surfaces. A moyen terme, le pari sur ces deux géants reste pertinent, même si à court terme les choses s’annoncent beaucoup plus incertaines.C’est là qu’Auchan tire parti de son statut de société non cotée. S’il doit clairement améliorer sa réactivité commerciale face à ses concurrents, et la publication de ses comptes l’y oblige, il jouit d’un horizon plus lointain pour bâtir sa stratégie d’investissement. La transparence et le temps, deux formidables facteurs de développement.Lire aussi :Grande distribution: le prochain grand mouvement stratégique sera marketingJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Raoul Mbog Akinwumi Adesina, 55 ans, le nouveau président de la Banque africaine de développement (BAD), a pris ses fonctions mardi 1er septembre à Abidjan. L’ancien ministre de l’agriculture du Nigeria a été élu le 28 mai, pour un mandat de cinq ans, lors des assemblées annuelles de la BAD. Cette institution financière, la plus importante du continent (100 milliards de dollars de capital), investit plus de 6 milliards d’euros chaque année dans des projets de développement.Lire aussi :Le ministre de l’agriculture du Nigeria élu patron de la Banque africaine de développementQuel impact aura la crise boursière chinoise sur les économies africaines ?Des effets se feront ressentir et cela va davantage concerner les pays qui exportent les matières premières vers la Chine. Les revenus de ces exportations vont se réduire en raison de la baisse de la demande chinoise en matières premières. Avec une conséquence ou un risque immédiat : la difficulté pour les pays les plus exposés à équilibrer leur budget. Il y a aussi un risque de dépréciation de la monnaie dans ces pays. Mais cette crise est aussi un signal d’alerte pour l’Afrique, qui doit plus que jamais diversifier ses économies, sortir de la dépendance à l’exportation des matières premières et mettre en place son propre marché de capitaux.Quelles sont vos priorités ?La question la plus urgente est celle de l’énergie. Il faut absolument résoudre le déficit énergétique dont souffre l’Afrique. Ce problème freine l’industrialisation du continent. Or, sans industrialisation, il n’y a pas de développement. Mais l’Afrique n’a pas seulement besoin d’augmenter son niveau de croissance économique. Il faut surtout résoudre les inégalités qui existent entre les pays et à l’intérieur des pays. Nous allons mettre l’accent sur cette question, de même que sur le développement de l’agriculture et des infrastructures, si l’on veut sortir des millions de personnes de la pauvreté. Pour cela, la BAD doit être plus souple, plus efficace et plus compétitive.Lire aussi :Akinwumi Adesina : « La Banque africaine de développement doit rester le premier choix des Africains »Les besoins d’investissements pour le développement de l’Afrique sont nombreux : 100 milliards de dollars par an. Comment comptez-vous aider les pays à trouver des investissements ?Les besoins sont effectivement énormes et, pour l’instant, l’Afrique n’arrive à mobiliser que la moitié des 100 milliards de dollars (89 milliards d’euros) nécessaires. Pour combler ce déficit, il faut développer des partenariats. Je vais m’y atteler pendant mon mandat. Mais nous devrons aussi trouver un moyen efficace de mobiliser les ressources à l’intérieur des pays et renforcer les dispositifs de collecte fiscale et de lutte contre la fuite des capitaux. La question de la bonne gouvernance est cruciale, nous allons par exemple être attentifs à la gestion des ressources issues de l’exploitation des minerais.La Conférence des Nations unies sur le climat s’ouvre dans moins de 100 jours à Paris. Quelle doit être la contribution de l’Afrique à cette conférence, et que peut-elle en attendre ?L’Afrique n’est responsable que de 2 % des émissions de gaz à effet de serre. Mais c’est elle qui subit le plus les conséquences des dérèglements climatiques. L’enjeu est d’assurer l’adaptation au changement climatique et réduire l’impact des changements climatiques sur l’Afrique. Mais tout le monde est concerné par le dérèglement climatique. C’est pour cela que j’espère beaucoup qu’un accord sera trouvé lors de la conférence de Paris. C’est plus que nécessaire.La BAD soutient différents projets d’énergie renouvelable mais il y a encore beaucoup de frilosité à investir dans ces domaines, pourquoi ?Le principal problème avec les énergies renouvelables, c’est qu’elles coûtent cher. 634 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité, la majorité en zone rurale. Nous devons donc trouver le moyen de rendre l’énergie renouvelable disponible à un prix abordable, en particulier pour les personnes à faibles revenus. On peut y arriver à travers l’innovation technologique. Mais il faut surtout donner aux populations des moyens financiers conséquents. L’une des idées qui pourraient êtres mises en place est un système de micro-crédits. Nous aurons besoin d’agir aussi bien dans l’investissement en capital, la couverture de risque pour les investisseurs que dans le partage de risques avec les banques pour qu’elles puissent accorder des prêts aux foyers à faibles revenus. Ce sont ces mécanismes qui redonneront confiance aux investisseurs.D’où viendra l’argent ?Le coût de l’inaction est plus élevé que le coût de l’action. Je suis persuadé que la Banque pourra développer des partenariats stratégiques afin de réaliser de grandes choses pour l’Afrique. Nous aiderons les pays à mobiliser et accroître leurs ressources propres.Votre prédécesseur avait évoqué l’idée d’un plan d’aide aux pays du Sahel confrontés au terrorisme. Allez-vous relancer cette idée ?Ce n’est pas seulement le Sahel, il faut aider aussi les petits pays, les pays insulaires. Le premier objectif de la Banque africaine de développement est de réduire le niveau de la pauvreté et de développer les infrastructures. Nous devons continuer à investir dans le secteur routier transnational, fluidifier le système maritime, désenclaver les zones du Sahel et favoriser l’agriculture. Si nous ne réussissons pas à ces niveaux, la pauvreté va augmenter et les drames qui vont avec, dont le terrorisme. Ce n’est pas ce qui était envisagé par les fondateurs de la banque.Que voudrez-vous que l’on retienne de vous, dans cinq ans, au terme de votre mandat ?Ma personne n’est pas ce qu’il y a de plus important. Ce qui compte, c’est ce que la Banque africaine de développement est capable de réaliser pour le continent en matière de réduction des inégalités, de transformation du secteur agricole et de réduction du déficit énergétique. Nous devons trouver des moyens durables de retenir nos jeunes dans nos pays et les empêcher d’aller mourir sur la Méditerranée. Si, dans cinq ans, la BAD réussit à accomplir tout cela, je serai le plus heureux.Raoul MbogJournaliste au Monde 24.09.2015 à 17h46 • Mis à jour le24.09.2015 à 18h08 | Isabelle Chaperon Les banques sont furieuses. Le président de la République a annoncé, jeudi 24 septembre, que les commissions perçues par les réseaux bancaires pour collecter le Livret A et le Livret de développement durable (LDD) allaient être réduites. Cette mesure prend par surprise les établissements bancaires, qui dénoncent un manque de concertation. La Caisse des dépôts (CDC), chargée de transformer l’épargne des Français en prêts pour le logement social, a aussi été prise de court.Qu’est-ce que cela change pour les épargnants ?Rien. Les épargnants ont déjà été pénalisés par la baisse du taux du Livret A, passé de 1 % à 0,75 % au 1er août, un plancher historique. Le pourcentage (0,4 %) perçu par les banques pour collecter les livrets d’épargne réglementés, représente désormais plus de 50 % de la rémunération des Français. Le gouvernement a donc décidé de raboter le commissionnement des réseaux.A qui cela profite-t-il ?Au logement social. Cette coupe surprise a d’ailleurs été dévoilée lors du discours de clôture du 76e congrès de l’Union sociale de l’habitat (USH). François Hollande a expliqué que si la commission des banques était réduite de 10 centimes – passant ainsi de 0,4 % à 0,3 % – cela représenterait grosso modo une économie de 250 millions d’euros pour les organismes HLM. Soit 10 centimes qui s’appliquent sur un stock d’épargne réglementée – Livret A, LDD et livret d’épargne populaire (LEP) – atteignant 250 milliards d’euros géré par la CDC.Comment ça marche ?Ce circuit financier est une particularité bien française. Les Crédit agricole, les Caisses d’épargne et autre Banque postale sont rémunérés pour collecter des fonds qui sont ensuite centralisés à la CDC, dans la section des « fonds d’épargne ». Cette division se charge ensuite de convertir cette manne en prêts à taux préférentiels accordés aux organismes HLM et pour la politique de la ville (à hauteur de 144 milliards d’euros).Autrement dit, ce sont les fonds d’épargne de la CDC qui bénéficient en premier lieu des économies réalisées auprès des réseaux de collecte. Reste à savoir comment ils vont les répercuter sur les emprunteurs sociaux. « Le modèle n’est pas encore arrêté », explique Odile Renaud-Basso, directrice générale adjointe de la CDC et directrice des fonds d’épargne.Que disent les banques ?Les banques estiment que le taux de 0,4 % ne couvrait déjà pas leurs coûts. « La commercialisation du Livret A exige une mobilisation des réseaux bancaires, impose d’informer les clients, d’effectuer leur suivi, de gérer des dizaines de millions d’opérations de versements et de retraits. Les banques doivent également vérifier que le déposant ne détient pas d’autres Livrets A. Cela nécessite des moyens humains, de structure et d’information », plaide la Fédération bancaire française, qui souligne : « A l’heure où les revenus de la banque de détail sont sous la triple pression des nouvelles réglementations, des taux bas et de l’impact du numérique, cette annonce est donc une mauvaise nouvelle pour les réseaux bancaires et leurs quelque 200 000 collaborateurs au contact des clients. » En filigrane, une menace sur l’emploi.Lire aussi :Aides à la construction : François Hollande déçoit les organismes HLMIsabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard Surprise dans le dossier de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM), la compagnie maritime en difficulté qui dessert la Corse et le Maghreb. A la veille d’une audience cruciale du tribunal de commerce de Marseille, les administrateurs judiciaires qui gèrent l’entreprise depuis son dépôt de bilan ont présenté aux salariés, jeudi 24 septembre, leur rapport sur les différentes offres de reprise. Or ils recommandent aux juges d’écarter deux des quatre propositions en lice, dont celle qui paraissait jusqu’à présent favorite. Ce qui place en « pole position » les deux autres offres, celles 100 % corses de Patrick Rocca et des entrepreneurs réunis sous la bannière Corsica Maritima.Après analyse, les deux administrateurs conseillent aux magistrats qui se réunissent vendredi de ne retenir ni l’offre de l’ancien directeur du port de Marseille Christian Garin, – « il ne semble en mesure de justifier d’aucun financement à la mesure de ses ambitions », écrivent-ils –, ni, surtout, celle du duo STEF-Baja Ferries.Un vrai coup de tonnerre, alors que les deux candidatures liées du groupe de logistique STEF et de l’armateur franco-tunisien Daniel Berrebi, via sa société mexicaine Baja Ferries, étaient particulièrement attendues. En juin, c’est en particulier pour laisser le temps à STEF de présenter son dossier que le tribunal de Marseille avait renoncé à attribuer la reprise de la SNCM à l’un des trois candidats alors sur les rangs, et lancé un nouvel appel d’offres.Sur le papier, le duo STEF-Berrebi présentait de sérieux atouts, grâce à la solidité financière du groupe de logistique – il pèse 780 millions d’euros à la Bourse de Paris – et à l’expérience maritime de M. Berrebi, notamment dans les Caraïbes.Les syndicats s’étaient cependant alarmés du démantèlement prévu par les deux candidats, STEF souhaitant mettre la main uniquement sur l’activité avec la Corse, et M. Berrebi sur celle avec le Maghreb. Ce sont les problèmes juridiques complexes suscités par ce découpage qui poussent les administrateurs à ne pas retenir ce dossier.Lire aussi :« Monsieur Daniel » à l’abordage de la SNCMCelui-ci posait en outre un évident problème de concurrence. STEF étant déjà l’un des principaux transporteurs maritimes entre la Corse et le continent au travers de sa filiale La Méridionale, lui céder la SNCM reviendrait, selon les lignes, à créer un monopole ou un duopole avec Corsica Ferries.En proposant d’oublier le tandem STEF-Baja Ferries et M. Garin, les deux administrateurs judiciaires rebattent donc les cartes. Ils privilégient les deux autres offres sur la table, celles de l’entrepreneur corse Patrick Rocca et de la société Corsica Maritima. La première avait été écartée en juin, faute d’être jugée assez crédible. Elle est cette fois-ci considérée comme plus solide, et c’est celle qui prévoit de reprendre le plus de salariés – soit 865 personnes sur 1 450 aujourd’hui en contrat à durée indéterminée (CDI).La seconde est totalement nouvelle. Elle a été montée en quelques mois par un groupe de chefs d’entreprise actifs en Corse, notamment dans la distribution. Emmenés par François Padrona, le patron des magasins Leclerc en Corse, ils espèrent pouvoir baisser le tarif du transport de marchandises avec le continent. Ils proposent de reprendre 705 personnes, et même 800 s’ils peuvent bénéficier de subventions dans le cadre d’une délégation de service public pour le trafic avec la Corse.Lire aussi :Cinq candidats pour reprendre la SNCMLe tribunal de commerce de Marseille examinera ces quatre dossiers vendredi matin. Sa décision est attendue courant octobre.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Michel Une grande surprise et, pour la direction, un grand soulagement. Le groupe Banque populaire-Caisses d’épargne (BPCE) était tout entier suspendu au sort judiciaire de François Pérol, son président de directoire depuis sept ans, poursuivi pour « prise illégale d’intérêts » après son parachutage, sous Nicolas Sarkozy, du secrétariat général adjoint de l’Elysée à la tête du groupe coopératif. L’annonce de sa relaxe, jeudi 24 septembre 2015 à 14 heures, a donc fait l’effet d’une délivrance.« Tout le monde est content. C’est la fin d’une période compliquée pour BPCE. Ce procès était celui des années Sarkozy et ce qui était reproché à François Pérol concernait cette période politique là et d’aucune façon sa gestion et son mandat à la tête de notre groupe, déclare au Monde un membre de l’état-major. Nous allons pouvoir nous remettre au travail sereinement. »Dans les régions, les dirigeants des Caisses d’épargne et des Banques populaires paraissent approuver : « Enfin nous allons tourner cette page pour nous concentrer exclusivement sur ce qui nous importe, notre métier et nos clients », confie Christine Fabresse, présidente du directoire de la Caisse d’épargne du Languedoc-Roussillon.Dans un communiqué, diffusé une demi-heure après l’annonce du jugement, le syndicat CFDT de BPCE a, de son côté, « [souhaité] qu’après six ans de procédure, ce jugement mette un terme au long parcours judiciaire qui a fortement déstabilisé la gouvernance du groupe ».Fort investissementCes derniers jours, les esprits avaient été préparés à une démission forcée de l’ex-collaborateur de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, dont tout le monde, chez BPCE comme à l’extérieur du groupe coopératif, partisans comme opposants, s’accordait à saluer « l’excellent bilan » de gestionnaire et de grand patron d’entreprise.Dans une allocution devant les dirigeants du groupe, réunis pour leur université d’été, le 10 septembre 2015, M. Pérol lui-même avait levé le voile sur sa décision de quitter son poste dans l’éventualité d’une condamnation lourde. Le 2 juillet, le parquet national financier avait requis 30 000 euros d’amendes et deux ans de prison avec sursis, assortis d’une interdiction d’exercer toute fonction publique.« Quels que soient les événements, bons ou moins bons, ou même mauvais, les circonstances, heureuses ou moins heureuses, […] les vicissitudes, je resterai fidèle à la ligne de conduite qui a été la mienne […] : j’agirai toujours […] dans l’intérêt de notre groupe et dans le seul intérêt de notre groupe. J’agirai de manière responsable. J’ai été élevé comme cela et me suis construit comme cela. Et une décision de justice, cela ne change pas un homme », avait-il déclaré, peinant à retenir ses larmes, selon son entourage.Cette émotion avait alors cueilli bon nombre de patrons régionaux de caisses d’épargne et de banques populaires, davantage habitués aux manifestations d’autorité et aux coups de colère du numéro un du groupe. Ceux-ci y avaient vu le témoignage de son attachement au groupe coopératif et de son fort investissement depuis sept ans.Possibles règlements de comptesDe fait, vacillant en 2009 avec l’une de ses grandes filiales, Natixis, au bord du gouffre, BPCE s’est depuis restructuré et renforcé. Jusqu’à compter aujourd’hui, ainsi qu’aime à le souligner M. Pérol, parmi « l’un des dix premiers groupes bancaires européens, l’un des vingt premiers mondiaux […], un groupe reconnu par [ses] clients et respecté par [ses] concurrents ».La relaxe de M. Pérol pourrait bien toutefois entraîner quelques règlements de compte, après les semaines agitées que celui-ci a traversées. Dans l’incertitude quant à son avenir, le président du directoire de BPCE a pu, en effet, compter ses soutiens. Et ses adversaires…Toujours restée taboue, la question de son éventuel remplacement n’en a pas moins suscité débats de couloirs et des vocations. Au moins deux candidats au sein de BPCE se préparaient en coulisses, au cas où : Olivier Klein, l’actuel patron de la Bred, la plus grosse banque populaire du groupe, soutenu par bon nombre de dirigeants régionaux ; et Laurent Mignon, le patron de la filiale internationale de financement Natixis, très proche de M. Pérol, dont il aurait pu être le dauphin.Déjà tendues, les relations entre M. Pérol et M. Klein ne devraient donc pas l’être moins dans les semaines à venir. Le mandat de l’actuel patron de BPCE court jusqu’en mai 2017.Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre François Hollande, qui intervenait jeudi 24 septembre au congrès HLM à Montpellier, a insisté sur sa détermination à faire appliquer partout la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU). Ce texte du 13 décembre 2000, symbole de la politique de gauche du logement, impose aux communes urbaines de se doter de 20 % à 25 % de logements sociaux à l’échéance 2025. Le président de la République a confirmé qu’une « politique de préemption » des terrains « sera [it] engagée » dans des communes ne respectant pas cette obligation. Celle-ci sera mise en œuvre après la publication d’un bilan « en octobre », a-t-il précisé.Lire aussi :Le gouvernement veut « taper fort » sur les villes en manque de logements sociaux« Dans deux mois, nous fêterons les quinze ans de la loi pour la solidarité et le renouvellement urbains. Quinze ans que cette loi est inscrite dans le paysage et a permis la construction de 450 000 logements sociaux », a rappelé le chef de l’Etat, avant de prévenir : « C’est parce que les communes ont eu quinze ans pour appliquer la loi de la République qu’on ne peut plus accepter que certains maires s’arrogent le droit de refuser sciemment de construire du logement social alors que plus des deux tiers participent à l’effort national. » « L’État est garant du droit au logement et j’entends qu’aujourd’hui cette grande loi soit strictement mise en œuvre. La République ne s’arrête pas aux frontières communales », a prévenu François Hollande, qui promet des mesures fermes. Le premier ministre « Manuel Valls annoncera en octobre la liste des communes carencées » en logements sociaux et « une politique de préemption [des terrains] sera engagée par l’Etat qui délivrera lui-même les permis de construire et réalisera les logements nécessaires ». La mesure pourrait concerner une vingtaine de communes récalcitrantes.Lire aussi :« Le logement partout et pour tous : le temps de la contrainte est venu »222 communes « carencées »M. Hollande avait déjà tenu des propos similaires en février et M. Valls les avait repris lors du comité interministériel sur l’égalité et la citoyenneté, en mars. Selon le dernier bilan, publié par le ministère du logement au printemps 2015, sur les 1 911 communes assujetties à la loi SRU, 222 sont « carencées », c’est-à-dire qu’elles n’ont pas rempli leurs objectifs de construction, déclinés par période de trois ans.Lire aussi :Des villes toujours rétives aux logements sociauxLes préfets disposent du pouvoir de se substituer au maire pour construire et préempter des terrains. Mais cette mesure est très rarement mise en œuvre. Les communes récalcitrantes pourraient également se voir infliger des pénalités susceptibles de représenter jusqu’à 7, 5 % du budget municipal, conformément à la Alur de 2014,.L’annonce du chef de l’Etat a été vivement applaudie à Montpellier par les congressistes représentants des bailleurs sociaux. Vendredi 24 septembre, le ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, Patrick Kanner devrait mener une « action coup de poing » pour le logement social dans une commune récalcitrante de la banlieue parisienne.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat C’était le projet phare de Jean-Bernard Lévy en matière sociale, lancé deux mois seulement après sa nomination à la présidence d’EDF, fin 2014 : revoir l’organisation et la durée de travail des 30 000 cadres de l’entreprise en France. Mais face à l’hostilité des salariés consultés par les syndicats, la direction a annoncé, jeudi 24 septembre, qu’elle retirait ce texte de la signature qui devait intervenir, début octobre, après une négociation de six mois.« Face à l’expression des représentants du personnel, la direction d’EDF s’est vue contrainte de retirer sa demande d’avis », a annoncé le secrétaire du comité central d’entreprise (CCE), Jean-Luc Magnaval, ajoutant que ce projet n’était « n’était plus soumis » à signature. Elle n’a pas voulu passer en force, alors que trois syndicats pesant plus de 71 % des voix aux élections professionnelles se sont exprimés contre. La CFE-CGC n’a pas fini la consultation de ses adhérents. Si le rejet de la CGT et de Force ouvrière (FO) n’est pas une surprise, celui de la CFDT est intervenu après une consultation de ses membres qui a montré que 71,44 % d’entre eux étaient opposés à la réforme.Le texte devait être soumis à la signature des syndicats entre le 6 et le 9 octobre. Il prévoyait notamment un passage des cadres au forfait jour, un régime dérogatoire aux 35 heures. La direction souhaitait que ces salariés soient désormais rémunérés en fonction du nombre de jours travaillés dans l’année, et non d’horaires hebdomadaires, les cadres étant aux 35 heures (même s’ils font plus dans les faits). Elle leur proposait de passer de 196 jours à 209 jours de travail (soit 13 jours de plus). En compensation, ils avaient le choix entre une prime de 10 000 euros brut ou une unique augmentation de salaire (de 4 % à 6 %).Retards et pesanteursSeize ans après la généralisation des 35 heures, introduites chez EDF par l’accord du 25 janvier 1999, la direction affirme qu’elle ne renonce pas à modifier ce texte. Le débat « reste ouvert et d’actualité », indique-t-elle, même si elle n’a pas souhaité annoncer une reprise en bonne et due forme des négociations, se contentant de faire savoir qu’elle entend « poursuivre le dialogue avec les organisations syndicales ». Venu du secteur privé (Matra, Vivendi, Thalès), M. Lévy se félicite régulièrement des performances industrielles et de l’excellence technologique d’EDF. En revanche, il souligne des retards et des pesanteurs dans l’organisation du travail, sans dire officiellement que l’on devrait travailler plus chez EDF. Son plan stratégique CAP 2030, présenté mardi 22 septembre à 1 700 cadres réunis à Aubervilliers, prévoit une amélioration de la performance des équipes.EDF est confronté à d’énormes défis, notamment financiers : au moins 55 milliards d’euros d’ici à 2025 pour la seule modernisation des centrales nucléaires, la prise de contrôle d’Areva NP, le financement au Royaume-Uni de deux réacteurs EPR, le développement dans les énergies renouvelables. Le tout, dans un contexte où la fin des tarifs réglementés et la concurrence font que le groupe, introduit en Bourse il y a dix ans (la valeur de l’action a été divisée par deux), doit impérativement accroître sa productivité et améliorer ses performances opérationnelles.Lire aussi :Jean-Bernard Lévy s’apprête à prendre les rênes d’EDFJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué C’est un pur produit du groupe Volkswagen (VW), Matthias Müller, ses cheveux gris acier et ses yeux bleu glace, est l’un des plus sérieux candidats pour prendre la suite de Martin Winterkorn à la tête du directoire du groupe de Wolfsbourg.Selon l’agence Reuters, qui cite une source proche du dossier, M. Müller a l’assurance d’obtenir une majorité parmi les 20 membres du conseil de surveillance.Lire aussi :Le PDG de Volkswagen quitte un groupe confronté à de sérieux défisAussi à l’aise au volant d’une Porsche que dans une usine auto, ce fondu de voiture pourrait être le premier ingénieur informaticien à prendre la tête d’un constructeur automobile. Un signe des temps ? Né à Chemnitz, en 1953, M. Müller est entré chez Audi à son plus jeune âge pour commencer son apprentissage au département outils du constructeur d’Ingolstadt.Après quelques années chez le constructeur, il rejoint l’université de sciences appliquées de Munich (FH Munich), où il passe un diplôme d’informatique, avant de revenir chez Audi en 1977. Il est intégré au service informatique embarqué de la marque de 1984 et 1992. En 1993, il dirige le programme de la nouvelle A3. Alors patron d’Audi, Martin Winterkorn lui donne la haute main sur l’ensemble des programmes d’Audi et de Lamborghini en 2003. En 2007, M. Winterkorn l’emmène à Wolfsbourg, où il sera chargé de la stratégie des marques et supervisera l’ensemble des véhicules du groupe.Mastodonte dans la tempêteEn 2010, il est appointé à la tête de Porsche, qui, à l’époque, tente de reprendre le groupe Volkswagen. C’est finalement ce dernier qui rachètera la marque sportive à la suite d’une bataille boursière homérique. Matthias Müller intégrera alors le spécialiste des voitures de sport au sein du groupe VW. Au printemps, Ferdinand Piëch, alors président du conseil de surveillance de VW, a soutenu son entrée au directoire de la société avec l’idée de le promouvoir en lieu et place de M. Winterkorn. Ce que Ferdinand Piëch n’a pas réussi il y a six mois, pourrait finalement se concrétiser.Lire aussi :Volkswagen : le crépuscule d’une icône« Contrairement à Martin Winterkorn, un ingénieur automobile un peu refermé, mais qui avait une aura très grande dans le groupe, Matthias Müller est apparemment beaucoup plus ouvert et abordable », juge un dirigeant qui a l’habitude de la croiser. « A lui de prouver, s’il devient président du directoire du groupe VW, qu’il a les épaules pour diriger un tel mastodonte dans la tempête. »Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.09.2015 à 15h55 • Mis à jour le24.09.2015 à 17h41 | Chloé Hecketsweiler Le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK) a annoncé, jeudi 24 septembre, que son site de recherche et développement (R&D) situé aux Ulis, en région parisienne, n’aurait pas sa place dans la nouvelle organisation du groupe. « Les activités R&D seront consolidées autour de deux sites majeurs ou “hubs”, situés à Stevenage, au Royaume-Uni et à Upper Providence aux Etats-Unis », précise un communiqué diffusé par la filiale française. GSK a se donne six mois pour trouver un repreneur, faute de quoi le site qui emploie 70 personnes sera fermé.« Dans le cadre du recentrage stratégique de ses activités pharmaceutiques sur deux aires thérapeutiques (les médicaments du système respiratoire et les vaccins), GSK accélère la mise en œuvre de sa stratégie R&D, visant à simplifier son organisation à travers le monde », justifie le laboratoire. Comme la plupart de ses concurrents, GSK cherche un nouveau modèle économique après la chute de plusieurs brevets, et dans un contexte de pression sur les prix. En 2014, ses ventes mondiales ont reculé de 3 %, à 23 milliards de livres, et 2015 ne s’annonce pas sous de meilleurs auspices. Rien qu’en France, le chiffre d’affaires est en chute de 8 % cette année.Chahuté en Bourse – le cours de son action a dévissé de plus de 20 % en six mois – le laboratoire cherche à rassurer les investisseurs. Il s’est engagé à réaliser 1 milliard de livres (1,35 milliard d’euros) d’économies au cours des trois prochaines années, dont la moitié dès 2016. Il a par ailleurs conclu au printemps avec le groupe suisse Novartis un échange d’actifs, qui lui a rapporté plusieurs milliards en cash (il lui a cédé à ses médicaments contre le cancer pour près de 16 milliards de dollars, mais n’a déboursé que 5,25 milliards de dollars pour acquérir ses vaccins).3 500 employés en FranceLa laboratoire britannique compte dans l’Hexagone plus de 3 500 collaborateurs et trois sites industriels à Evreux, à Saint-Amand-les-Eaux (Nord) et à Mayenne (Mayenne). Leur effectif sera renforcé avec 300 emplois créés en 2015 et 2016. Parmi les médicaments fabriqués en France figurent la Ventoline et le Seretide, deux antiasthmatiques, ainsi que de nombreux vaccins, dont ceux de la gamme Infanrix. Le laboratoire continuera aussi d’investir dans la recherche clinique : plus de cent essais incluant plus de 4 000 patients sont en cours en France.Pour les syndicats, cette décision, qui était dans l’air depuis plusieurs mois, reste surprenante. « Nous nous étonnons des décisions prises alors que la direction de GSK France présentait sans cesse la très bonne performance de nos chercheurs (…) et communiquait largement sur le fait qu’elle est une des dernières entreprises de l’industrie pharmaceutique à avoir une recherche en France », indique la CFE-CGC, dans un communiqué. Le site avait été déjà réorganisé en 2012, et intervenait depuis en appui d’autres unités de recherche davantage spécialisées.Lire aussi :GSK veut monétiser ses traitements contre le sidaChloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard L’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB) a annoncé, jeudi 24 septembre, qu’elle renonçait au prix de 1,40 euro le kilo de viande de porc. Ce prix d’achat avait pourtant été âprement négocié, à la mi-juin, sous l’égide du gouvernement par les éleveurs de cochon.L’objectif de l’UGPVB est clairement affiché : il s’agit, dit-elle, de sauver le marché du porc breton (MPB) de Plérin (Côtes-d’Armor). Or, depuis la décision, en août, de deux abatteurs, la société Bigard et la coopérative Cooperl, de boycotter ce marché, le risque de sa disparition planait.Bigard et Cooperl avaient justifié leur décision en expliquant qu’ils refusaient le prix de 1,40 euro, qu’ils jugeaient « politique ». Ils considéraient que le différentiel avec le prix du kilo en Allemagne entamait leur compétitivité à l’exportation et risquait de leur faire perdre des marchés auprès des industriels prêts à faire leurs emplettes en Allemagne ou en Espagne.Prix allemands en baisseBigard a encore accru la pression le 18 septembre. Le groupe a annoncé qu’il allait acheter ses porcs à 1,329 euro le kilo, soit un prix inférieur à celui du marché de Plérin.Or, jusqu’à présent, l’abatteur, même s’il continuait, comme Cooperl, à pratiquer la politique de la chaise vide au MPB, continuait à acheter ses porcs au cours qui sert de référence au plan national.Lire aussi :Regain de tension dans la filière porcineEn dévoilant son projet de ne plus reconnaître Plérin comme cette référence, Bigard risquait d’entraîner avec lui les autres acteurs encore présents.C’est cette perspective de voir Plérin rayé de la carte, qui a conduit l’UGPV à capituler. L’Union a, en outre, demandé aux autres acteurs de ne plus acheter au prix de 1,40 euro.Michel-Edouard Leclerc a immédiatement embrayé sur son blog, affirmant que la consigne serait suivie par son enseigne de distribution.La pression était d’autant plus forte que le prix du cochon allemand, qui s’était redressé, est reparti à la baisse. Et que l’on entre dans une saison où la consommation de porc diminue en France. D’où le risque pour les éleveurs d’écouler plus difficilement leur production.L’annonce de la décision de l’UGPV s’est accompagnée de la démission du président du MBP, Daniel Picart. La cotation traditionnelle du jeudi n’a pas eu lieu.Lire aussi :Le cadran de Plérin au cœur du conflitLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Joël Morio Rien ne va plus pour le « Grand Journal ». L’émission quotidienne de début de soirée de Canal+, désormais présentée, depuis début septembre, par Maïténa Biraben, a réuni 562 000 personnes mercredi 23 septembre 2015. Il ne s’agit certes pas du plus bas score en nombre de téléspectateurs. Sur ce plan, le fond a été touché le 18 septembre dernier, avec 546 000 paires d’yeux devant leur poste. Mais en part de marché, c’est le plus mauvais résultat affiché par l’émission depuis sa relance : le talk-show de Canal+ a réalisé une part d’audience de 3,2 %, se situant derrière « Money Drop » de TF1 (20 %), le « 19/20 » de France 3 (15,6 %), « N’oubliez pas les paroles » sur France 2 (14.4 %), « La meilleure boulangerie » sur M6 (8,4 %), « Touche pas à mon poste » sur D8 (4,3 %), « C à Vous » sur France 5 (4,7 %) et « Les Ch’tis vs Les Marseillais » (W9). Le « Grand Journal « est même au coude à coude avec « Secret Story ».Au sein de Canal+, on juge ces audiences « catastrophiques ». Pourtant, la direction de la chaîne veut « donner du temps » à Maïténa Biraben. La présentatrice échappe jusqu’à présent aux critiques. Mais tel n’est pas le cas de ses chroniqueurs. Augustin Trapenard a admis alors que le « Grand Journal » recevait François Fillon, mardi 22 septembre, qu’il n’avait pas lu l’ouvrage que l’ancien premier ministre venait de présenter. Un aveu rare, qui a déclenché une petite polémique sur les réseaux sociaux. Les chroniques de Cyrille Eldin sont, elles, accusées de complaisance.Ajustements à venirLa direction promet, depuis quelques jours, des ajustements, sans toutefois préciser s’il s’agit de remplacer ou de faire arriver de nouveaux chroniqueurs. Tout en restant chroniqueur, Cyrille Eldin devrait un peu moins « rapporter » les potins de la vie politique.Deux « pastilles », « Mash up » et « Super bien » , ont été mises à l’antenne lundi 21 septembre. Les producteurs, tout en tenant à la présence d’invités politiques, même si ceux-ci ne font pas forcément de l’audience, veulent également faire bouger le curseur vers plus de divertissement. Enfin, on souligne à Canal+ que « tout est à reconstruire et qu’il faut un peu de temps pour que l’alchimie entre les chroniqueurs prenne ».Vincent Bolloré, le nouveau propriétaire de la chaîne, peut au moins se réjouir d’un article de presse, celui de Direct Matin qui, dans son édition de jeudi 24 septembre, titre : « La nouvelle équipe de l’émission s’impose sur Canal+ ». « Maïténa Biraben et son équipe font souffler un vent de fraîcheur sur Canal+. Le talk-show jongle en effet avec brio entre l’actualité, les débats de société et les nouvelles tendances culturelles », peut-on y lire. Il est vrai que Direct Matin appartient à… Vincent Bolloré.Lire aussi :Vincent Bolloré expose devant le CSA sa stratégie pour Canal+Joël MorioJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.09.2015 à 12h26 • Mis à jour le24.09.2015 à 13h18 | Philippe Escande Face à un interlocuteur chinois, il est toujours de bon ton de convoquer l’histoire. Et quand celui-ci est président de la République, et qu’il vient visiter votre usine, c’est un impératif. Alors Dennis Muilenburg, le patron de Boeing s’est plié à l’exercice en racontant que le premier lien entre son entreprise et l’empire du milieu date de 1972, quand le président Richard Nixon a atterri à Pékin à bord d’un Boeing 707, replaçant la Chine dans le concert des nations avec qui on peut établir des relations politiques et commerciales. Le point de départ d’un essor économique chinois qui éclatera trente ans plus tard. Il a évité, en revanche, de s’appesantir sur les échecs à répétition de McDonnell Douglas, le concurrent racheté par Boeing en 1997, premier américain à avoir tenté l’aventure industrielle dans le pays.Historique aussi l’annonce conjointe, mercredi 23 septembre, d’une commande de 300 avions pour près de 38 milliards de dollars (34 milliards d’euros). Du jamais vu. Face à un aussi gros chèque, Boeing se devait de faire un geste spectaculaire. Il a donc promis au président Xi Jinping, l’installation de son premier site industriel chinois. Celui-ci assurera la peinture et l’aménagement intérieur et la livraison des Boeing 737, le mono couloir vedette du groupe américain.Pour la première fois de sa longue histoire, l’empereur de l’aéronautique mondiale produira des avions hors du sol américain. Ce n’est qu’un début. L’enjeu : le premier marché mondial, soit 6 330 avions de ligne achetés dans les vingt ans qui viennent. Un magot à 950 milliards de dollars. Tel Henri IV sur son cheval, Dennis Muilenburg aurait pu s’exclamer « Pékin vaut bien une usine ». Ce qui, traduit par le patron de la division aviation civile de Boeing, a donné plus prosaïquement « Quiconque gagne le marché chinois deviendra leader mondial ».Une longueur d’avanceDans la réalité des affaires, « quiconque » s’appellera soit Boeing soit Airbus. Pour l’instant, ils se partagent à égalité le marché chinois. Mais l’Européen a pris une longueur d’avance en installant en 2008 une usine à Tianjin dans le nord-est du pays. Il y assemble son propre mono couloir, l’A320, et se prépare à installer une unité de finition de son gros A330.L’empire du milieu adapte à l’aéronautique la stratégie qui lui a si bien réussi dans l’automobile ou la construction ferroviaire : conditionner progressivement l’ouverture de son marché à l’implantation industrielle, en coopération avec son champion local. L’ambition est bien sûr de faire monter en puissance son propre industriel, Aviation Industry Corporation of China. Celui-ci met d’ailleurs la dernière main à sa version concurrente des A320 et B737, le Comac C919.Le duo qui règne sur la construction aéronautique mondiale, sommet de l’excellence industrielle et dernier bastion occidental, vit ses derniers moments de duopole. Le magot chinois risque de lui échapper en grande partie et c’est pour cela qu’il n’a pas d’autre solution que de se jeter à corps perdu dans la gueule du dragon.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard Comme prévu, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a auditionné, jeudi 24 septembre, Vincent Bolloré, président du conseil de surveillance de Vivendi et du groupe Canal+. Pendant deux heures, l’échange a été « vif et direct, et sans langue de bois, mais courtois », raconte un participant.Un groupe de travail crééLe CSA a toutefois demandé la création d’un « groupe de travail », qui sera chargé d’étudier la traduction concrète et le suivi des engagements oraux formulés par M. Bolloré « en faveur de la création et de la diversité, à l’indépendance éditoriale et à l’exercice du métier de journaliste dans l’indépendance de l’information », a précisé l’autorité dans un communiqué. Une proposition acceptée par Vivendi, qui co-composera cette instance avec le CSA.De son côté, Vincent Bolloré a fait un signe d’ouverture en promettant de reconstituer le comité d’éthique d’i-Télé, qui a connu deux démissions quand a été débarquée la direction de la chaîne. Et il s’est engagé à créer un comité d’éthique auprès de Canal+.Une négociation est donc en cours entre le CSA et Vivendi, même si les deux parties ont affiché à l’extérieur leur entente et la concorde de leur démarche. « Nous avons parlé du groupe Canal+, qui emploie 8 000 personnes, et de son développement pour la culture française, a déclaré M. Bolloré, devant quelques journalistes. Je crois beaucoup à la régulation française. Canal est un immense établissement français et international. Etre auditionné, c’est toujours un honneur. » Le nouveau patron du groupe Canal+ s’est voulu rassurant : « Toute mon histoire a toujours été en accord avec la réglementation française », a dit celui qui était accompagné de Jean-Christophe Thiery, président du directoire de Groupe Canal+, et de Maxime Saada, directeur général de Groupe Canal+.La question de l’indépendance éditorialeM. Bolloré s’est défendu des accusations de censure portées contre lui, à propos des Guignols ou de documentaires, comme l’a relevé le site de BFM Business. Ces questions ont été soulevées de façon précise par le CSA. M. Bolloré a parlé de « procés d’intention » et de « campagne orchestrée » citant le magazine Society et Renaud le Van Kim, ancien producteur du « Grand Journal » et proche de Franck Annese, patron de Society.Par ailleurs, l’autorité a posé des questions sur les « synergies de groupe » et demandé quelles limites étaient posées à la promotion d’actifs de Vivendi sur les chaînes de Canal+. En effet, les synergies entre les artistes, les salles de concert, les chaînes, les plates-formes web, les structure de production, est une stratégie revendiquée de M. Bolloré. Ce qui s’est traduit par des mises en avant de chanteurs maison au « Grand Journal » ou dans Direct Matin. Le quotidien gratuit du groupe Bolloré se félicitait justement ce jeudi de la nouvelle formule du talk-show de fin de journée de Canal+, malgré les audiences très basses obtenues ces derniers jours, a relevé Puremédias.La question de l’indépendance éditoriale de Canal+ vis-à-vis de son actionnaire a fait l’objet d’un débat. La convention de la chaîne payante est moins disante en la matière, par rapport à celle de TF1 ou M6. Le CSA aimerait la renforcer. Mais Vivendi, de son côté, a répondu qu’il était difficile de promettre d’investir dans les droits sportifs, les séries télé, la culture ou le cinéma tout en se voyant imposer une plus grande étanchéité entre Canal+ et Vivendi. Etudier la modification de la convention de Canal+ est un des chantiers du groupe de travail créé ce jeudi. Dans un communiqué diffusé à l’issu de cette audition Groupe canal+ a réaffirmé sa volonté de « de promouvoir la culture française à l’étranger, ainsi que son ambition de renforcer son soutien au cinéma et à l’ensemble de la création audiovisuelle française. Des engagements supplémentaires seront pris pour valoriser la diversité culturelle. »La convention ne peut être changée sans l’accord de Vivendi. Mais pour faire pression, le CSA a quelques moyens : « Le conseil a rappelé que son autorisation était nécessaire à la mise en œuvre de plusieurs » modifications demandées par M. Bolloré, est-il souligné dans le communiqué du CSA. Une référence à la demande de changement de noms réclamée par Vivendi : D8, D17 et i-Télé deviendraient C8, C17 et CNews. Mais aussi à la volonté de réduire la « fenêtre en clair » de Canal+, c’est-à-dire le moment où ses programmes sont gratuits.Engagement en faveur d’une « impartialité » politiqueLe CSA a aussi voulu avoir des garanties sur l’impartialité politique, notamment à propos de la chaîne d’information en continu i-Télé. En interne existent des craintes d’une droitisation de la concurrente de BFM-TV, notamment en raison du profil de Guillaume Zeller, le nouveau directeur de la rédaction, proche du catholicisme traditionaliste. Ce dernier, mercredi, a promis une « information équilibrée ». Vincent Bolloré a redit jeudi qu’il s’engage en faveur du pluralisme sur i-Télé, un point sensible à deux ans de la présidentielle de 2017. Celui qu’on décrit souvent comme un proche de Nicolas Sarkozy, auquel il avait prêté son yacht en 2007, a aussi rappelé qu’il avait des relations avec la majorité actuelle, via le président de la République François Hollande ou le premier ministre Manuel Valls. Ce dernier a d’ailleurs inauguré la nouvelle version du « Grand Journal » en septembre, ce qui aux yeux de certains anciens de Canal+ a donné le sentiment qu’il validait le grand ménage parfois brutal fait par M. Bolloré.Un projet de rachat de radioPlein d’ambitions pour le groupe Vivendi, qu’il veut global, Vincent Bolloré a aussi émis jeudi devant le CSA le souhait de se doter d’une radio. Une telle diversification est en projet depuis plusieurs années à Canal+ mais le nouveau patron de Vivendi semble vouloir la concrétiser. Des rumeurs lui ont prêté l’intention d’acheter Europe 1, ce qui n’a pas été confirmé. Jeudi a été évoqué l’idée que cette – ou ces – radios soient numériques.L’audition de M. Bolloré par le CSA ouvre une nouvelle phase dans sa prise en mains de Vivendi et de ses chaînes. Jusqu’ici, les autorités s’étaient peu manifestées, malgré les larges changements impulsés, même si certains au sein de l’exécutif sont attentifs à ce que les engagements de Canal+ en faveur du cinéma soient respectés.Plus largement, les semaines qui viennent seront l’occasion de voir si M. Bolloré se soucie des questions d’image médiatique, alors que des préoccupations sont exprimées publiquement : mardi, la présidente (UDI) de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat, Catherine Morin-Desailly, a annoncé une audition prochaine de M. Bolloré, qui pourrait se tenir le 8 octobre.De son côté, la Société civile des auteurs multimédia (SCAM) a appelé « les dirigeants du groupe Canal+ à la retenue et au respect de la création » et demandé « au CSA, garant de la liberté de communication, de sortir de son silence concernant la situation à Canal+ ».Lire aussi :Les médias selon Vincent BolloréMercredi, l’association Reporters sans frontières et le collectif « Informer n’est pas un délit » ont publié une tribune dans Le Monde adressée au CSA, estimant « que le principe d’indépendance éditoriale des médias, pilier de notre démocratie, a été, à de multiples reprises, piétiné par l’actionnaire principal du groupe Canal+ ». Ils demandent « qu’une charte garantissant l’indépendance éditoriale des chaînes du groupe soit annexée à la convention de Canal+ ».Lire la tribune :Bolloré devant le CSA : les questions qui dérangentAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.09.2015 à 11h30 • Mis à jour le24.09.2015 à 15h15 | Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) et Philippe Jacqué Il était l’un des patrons allemands les mieux payés. Sera-t-il l’un des retraités les mieux chouchoutés par son entreprise ? C’est bien possible. Martin Winterkorn, le président du directoire démissionnaire du groupe Volkswagen, qui a émargé à 15 millions d’euros de rémunérations en 2014, pourrait toucher un véritable pactole pour son départ.Si l’on en croit le rapport financier 2014 de l’entreprise, l’ancien chef d’entreprise, âgé de 68 ans, a droit à une retraite de 28,5 millions d’euros, quelles que soient les conditions de son départ. Il peut également conserver son véhicule de fonction.Lire aussi :Après le scandale, Volkswagen change de patronDe plus, dans le cadre d’un départ négocié, il peut obtenir un chèque équivalent à deux années de salaires, soit au moins 30 millions d’euros si l’on prend l’ensemble de ses rémunérations, qui additionne un salaire fixe de 1,6 million d’euros, 300 000 euros d’indemnités diverses, et 13 millions au titre de plusieurs rémunérations variables liées à la performance, etc.Scandale en 2012Cependant, pour obtenir cet avantage, il faudra voir comment le conseil de surveillance qualifiera le départ de Martin Winterkorn. S’il estime que ce dernier quitte l’entreprise pour faute, il ne pourra prétendre à rien. S’il part dans un cadre plus propice, il pourra améliorer encore plus son ordinaire.Il faut toutefois se souvenir que l’ancien patron de Volkswagen a déjà fait l’objet d’un scandale en raison de sa rémunération en 2012. Il avait touché 17 millions d’euros au titre de l’année 2011 à la suite de l’activation d’un bonus lié à l’année financière exceptionnelle du groupe automobile (15,7 milliards d’euros de bénéfices).À l’époque, c’est Berthold Huber, le président d’IG Metall, le premier syndicat du groupe, qui s’était offusqué de ce montant, avant de se rétracter, car dans le système de cogestion allemand actuel, les syndicalistes votent les rémunérations des dirigeants. Aujourd’hui, c’est le même Berthold Huber qui dirige le conseil de surveillance de Volkswagen.Des sanctions attendues au niveau du managementLa direction de Volkswagen (VW) doit annoncer, vendredi 25 septembre, qui succédera à Martin Winterkorn à la tête du groupe d’automobile allemand. Le nom le plus souvent avancé est celui de Matthias Müller, l’actuel patron de Porsche.La direction du groupe a aussi indiqué qu’elle annoncera, à cette occasion, un certain nombre de remaniements au sein de ses différentes filiales et marques. Selon le Spiegel online, quelques têtes devraient ainsi tomber : notamment celles d’Ulrich Hackenberg, le patron de la R&D d’Audi, Heinz Jakob Neusser, patron du développement moteurs chez VW, et Wolfgang Hatz, membre du Board pour la R&D chez Porsche. Volkswagen et Porsche n’ont pas souhaité commenter l’information.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au MondePhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Béatrice Jérôme et Cécile Prudhomme Fin de partie. François Hollande a tranché. Lors d’ultimes arbitrages intervenus en début de semaine, l’exécutif a décidé qu’il y aurait bien douze zones touristiques internationales (ZTI) à Paris, où les commerces pourront ouvrir le dimanche et tous les soirs jusqu’à minuit. Le décret fixant ces ZTI et les critères d’éligilibilité a été publié jeudi 24 septembre dans la matinée.Ces ZTI sont issues du projet de loi adopté laborieusement mais définitivement par le Parlement le 10 juillet, qui augmente de cinq à douze le nombre d’ouvertures les dimanches autorisés dans l’année. Des ZTI, il n’y en aura pas qu’à Paris : Deauville (Calvados), Cannes (Alpes-Maritimes) et Nice sont aussi concernés.Selon la carte de Paris, validée par le premier ministre, Manuel Valls, mercredi, ces périmètres ont subi quelques retouches après la phase de consultation achevée le 15 septembre. Ainsi les zones englobant les centres commerciaux Italie 2 (13e arrondissement de Paris) et Beaugrenelle (15e), qui avaient suscité de nombreux doutes, tant politiques que syndicaux, sur leur fréquentation internationale, sont conservées.« J’ai même été maltraitée »Dans le 15e, une partie de la rue Saint-Charles a été intégrée à la zone Beaugrenelle, comme l’avenue de Wagram dans la zone Maillot-Ternes (17e) En revanche, pour ne pas déséquilibrer le petit commerce local, le boulevard Barbès a été retiré du secteur Montmartre, tout comme la place de la République, sortie de la zone Marais qui a été élargie. En tout, « c’est près de 3 000 points de vente, dont plus de la moitié en surface destinée à l’équipement de la personne, qui vont pouvoir ouvrir alors qu’on était à 400, indique Claude Boulle, président exécutif de l’Union du commerce de centre-ville (UCV). C’est 10 % du commerce parisien et 5 % du territoire de la ville. »Lire aussi :Nouvelle polémique autour du travail dominical à ParisLa situation s’était tendue dernièrement. La maire de Paris, Anne Hidalgo, ayant affirmé dans Le Parisien du 4 septembre ne pas avoir « été entendue dans cette affaire par Emmanuel Macron [le ministre de l’économie]. J’ai même été maltraitée. » Elle lui avait adressé une lettre, dans laquelle, elle évoquait ce « fantasme d’une ville entièrement dédiée au consumérisme » et « une méconnaissance du tissu commercial parisien ». Les réunions de concertation « avec Bercy ont été rompues unilatéralement par le cabinet du ministre de l’économie avant l’été », affirme Mathias Vicherat, directeur de cabinet de Mme Hidalgo.Les réunions de concertation « avec Bercy ont été rompues unilatéralement par le cabinet du ministre de l’économie avant l’été ».Jeudi dans Le Parisien, M. Macron a répondu sans ménagement : « Si elle avait été en capacité d’ouvrir les commerces le dimanche dans les zones les plus attractives, nous n’aurions pas eu à mener cette réforme. Elle n’a pas souhaité que nous échangions. C’est son choix, ajoute-t-il. Je comprends que les équilibres politiques de la Ville de Paris aient rendu impossible pour sa maire de conduire cette évolution, mais ce n’est pas mon débat », assène-t-il.Des bribes de pouvoir accordés à ParisLe président de la République a donc arbitré en faveur de son ministre de l’économie sans un seul regret. Il considère que les débats sur la loi pour la croissance ont été suffisamment longs au Parlement pour permettre aux députés de Paris de se faire entendre. L’Elysée rappelle que Mme Hidalgo a été consultée par Bercy sur les ZTI ainsi que les maires d’arrondissement. Et que certains d’entre eux se sont montrés mieux disposés qu’elle sur des évolutions de l’ouverture dominicale. Afin d’apaiser le débat, l’exécutif accorde à la maire de Paris des bribes de pouvoir. Pour s’assurer que les ZTI engendrent bien les 8 000 emplois espérés par le ministère, il sera créé une instance, dont le nom et les statuts n’ont pas encore été fixés. Elle sera coprésidée par Mme Hidalgo et le préfet de Paris, et chargée d’évaluer l’activité et l’emploi de ces zones, de manière à faire évoluer la carte si nécessaire.Lire aussi :Travail du dimanche : le plaidoyer du patron de DartyAprès la publication des textes, les commerces des périmètres concernés ne pourront toutefois pas ouvrir immédiatement. Il leur faudra attendre les négociations et les accords avec les syndicats, prévus par la loi, dans les commerces de plus de onze salariés. Depuis le mois de juin, l’UCV a engagé des discussions bilatérales avec toutes les organisations syndicales. Celles-ci vont pouvoir s’accélérer car « nous leur avons toujours dit que nous leur ferions une offre de négociation quand nous aurons les arrêtés ministériels, indique M. Boulle. Nous allons pouvoir entrer dans le vif du sujet ».Le temps reste toutefois compté. « Il faudrait aboutir à un accord avant la fin de l’année car les magasins ne vont pas attendre le début de la saison 2016 les bras croisés avec des milliers de clients qui, ayant entendu l’information, vont taper à leur porte le dimanche en pensant que c’est déjà ouvert », poursuit-il, ajoutant que « dans les échanges préliminaires, ils étaient en tout cas intéressés par le sujet car ils sont tous venus ».Les syndicats ne désarment pasSi ces négociations au niveau des branches professionnelles n’aboutissent pas, elles redescendront au niveau des entreprises. « Et nous reprendrons les discussions avec nos propres partenaires sociaux, expliquait Nicolas Houzé, directeur général des Galeries Lafayette et du BHV Marais. L’accord actuel chez nous est de doubler la rémunération, sur la base du volontariat, ce sont des propositions que nous ferons. »Pour ce groupe militant de la première heure, dont les magasins du quartier Haussmann, celui de Montparnasse et le BHV Marais entrent en ZTI, l’ouverture du dimanche, « c’est 1 000 emplois supplémentaires à Haussmann et un chiffre d’affaires additionnel de 5 % à 7 %, ajoute M. Houzé. Aujourd’hui, hors Haussmann, nous avons un accord d’entreprise où les magasins classés dans les zones touristiques peuvent ouvrir les dimanches. A Nice-Masséna, par exemple, ouvert 52 dimanches par an, nous avons créé 80 emplois, et constaté une croissance de 10 % de notre activité sur l’année écoulée liée à l’ouverture le dimanche. 80 % de la clientèle qui visite notre magasin de Nice le dimanche est étrangère ».Lire aussi :Le Royaume-Uni veut ouvrir encore plus le dimancheLes syndicats, comme Clic-P, eux, en tout cas, ne désarment pas, comptant monter à l’offensive sur le prochain sujet des gares promises elles aussi à une ouverture dominicale. La phase de consultation doit s’achever le 15 octobre.Lire aussi :Travail dominical : les syndicats prêts à la mobilisation Des effets discutés sur l’emploiLe travail du dimanche a fait l’objet de nombreux débats sur ses retombées économiques. Dans une étude de novembre 2013 menée avec Arnaud Sylvain et Franck Morel, Gilbert Cette, économiste à l’université d’Aix-Marseille, chiffrait à 20 000 équivalents temps plein le gain d’un assouplissement de la législation. A l’origine du surcroît d’activité, les « cadres ou les couples “biactifs” qui, aujourd’hui contraints par leurs horaires de travail et de transport, pourraient consommer davantage ». A l’inverse, Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques, observait récemment que « les Français ont un budget contraint. Si les clients achètent un canapé le dimanche, ils ne l’achèteront pas le samedi ni le lundi ». Et de citer la zone de Plan-de-Campagne (Bouches-du-Rhône), autorisée à ouvrir le dimanche. « Les recettes de la zone ont évidemment augmenté, mais pas celles des commerces de l’intégralité de la région du pays d’Aix-en-Provence », dit M. Heyer.Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteBéatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre (Montpellier, envoyée spéciale) François Hollande s’est invité, jeudi 24 septembre, à la clôture du 76e congrès du logement social à Montpellier. Un événement rare : la dernière visite présidentielle remonte à celle de François Mitterrand, en 1989. Le président de la République s’est efforcé de convaincre du soutien indéfectible de l’Etat les 4 000 représentants des 755 organismes HLM, public habituellement acquis à la gauche, mais aujourd’hui plutôt agacé par la probable réduction de leurs financements.Le chef de l’Etat a rappelé les efforts de la collectivité pour le mouvement HLM, en particulier la TVA à taux bonifié de 5,5 % au lieu de 10 %, les exonérations de taxe foncière pendant 25 ans (au lieu de 20 ans auparavant). Il a aussi loué le rôle de rempart social que joue le parc HLM, saluant sa contribution économique à la construction et à l’emploi : 30 % des logements bâtis en 2015 l’ont été par les organismes HLM, qui en ont aussi rénové 250 000.#congresHlm FHollande promet des terrains publics gratuits pour construire des logements sociaux applaudissements— Isareylef (@Isabelle Rey)require(["twitter/widgets"]);L’investissement de ce secteur s’élève à 20 milliards d’euros, grâce à la manne des 250 milliards d’euros du livret A, pilier du modèle français du logement social et système unique en Europe. La baisse, au 1er juillet, du taux de livret A (de 1 % à 0,75 %) allège encore de 300 millions d’euros le coût de la dette pour les emprunteurs HLM.François Hollande était surtout attendu sur le dossier des subventions accordées aux bailleurs sociaux pour construire de nouveaux logements, appelées aides à la pierre, de 500 millions d’euros en 2011, passées à 400 millions d’euros en 2014, avant de fondre, en 2015, à 80 millions d’euros. « C’est un élément de notre modèle économique, un investissement de la République dans son avenir », a rappelé Jean-Louis Dumont, président de l’Union sociale pour l’habitat, organisatrice du congrès. Sa requête a été entendue puisque François Hollande a bien annoncé 250 millions d’euros pour le nouveau fonds national des aides à la pierre. Mais il a déçu, car ce fonds est surtout alimenté par les bailleurs sociaux eux-mêmes, ce qui, selon eux, annonce un désengagement progressif de l’Etat. « Une fois la tuyauterie branchée, il n’y a plus qu’à siphonner… », résume un congressiste, bon connaisseur de ces rouages financiers.Lire aussi :Immobilier : l’APL accession sera finalement maintenueBonnes nouvellesFrançois Hollande a tout de même été fortement applaudi lorsqu’il a annoncé une baisse de la commission versée par l’Etat aux banques pour rémunérer la collecte et la gestion des dépôts du livret A. Elle passe de 0,40 % à 0,30 % – elle était de 0,50 % en 2013 –, ce qui économisera 250 millions d’euros aux HLM.Le chef de l’Etat a aussi, au passage, confirmé le maintien des allocations logement pour les accédants à la propriété, qui permettent, chaque année, à 35 000 ménages de devenir propriétaires. Il a réaffirmé la détermination de l’Etat à mettre au pas les communes récalcitrantes à se doter de 20 % à 25 % de logement social, comme le leur impose la loi Solidarité et renouvellement urbains. Parmi les 222 communes carencées, certaines se verront privées du droit de délivrer les permis de construire, confié aux préfets qui disposeront, en outre, du droit de préempter.D’autres bonnes nouvelles sont venues de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), indéfectible financier du logement social. Grâce à une intervention de la Banque européenne d’investissement (BEI), la CDC sera en mesure d’octroyer des écoprêts à 0 %, ouvrira une nouvelle ligne de crédit de 500 millions d’euros, à taux fixe et attractif, pour sécuriser les organismes sur le coût futur de leur dette, et propose encore 5 milliards d’euros sur quatre ans pour les travaux de réhabilitation du parc. Le président de la République et le directeur général de la CDC, Pierre-René Lemas, ont aussi annoncé la contribution du plan Juncker et de la BEI qui, avec les fonds collectés par Action logement, renforcera en quasi fonds propres les organismes HLM, décuplant leur capacité d’emprunt.Isabelle Rey-Lefebvre (Montpellier, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Barroux Le Conseil économique, social et environnemental (CESE), qui réunit les représentants des entreprises, des syndicats de salariés, d’agriculteurs, d’associations environnementales, de personnalités indépendantes… a adopté à l’unanimité, mercredi 9 septembre, un avis, « Le biomimétisme : s’inspirer de la nature pour innover durablement ». Le biomimétisme, qui consiste à s’inspirer de propriétés essentielles de systèmes biologiques, animaux ou végétaux, pour mettre au point des formes, des matériaux, des procédés de production dans une approche durable et innovante, est insuffisamment développé en France.Pourtant les innovations empruntées dans la grande bibliothèque de la nature sont nombreuses. En 1941, un ingénieur suisse, Georges de Mestral, observe combien il est difficile de retirer les fleurs de bardane des vêtements et des fourrures des animaux, en raison de minuscules crochets : le Velcro est né. Au Japon, un ingénieur, passionné d’ornithologie, conçoit le nez du Shinkansen, le train à grande vitesse nippon, en remarquant comment le martin-pêcheur passe très rapidement d’un milieu peu dense, l’air, à un milieu plus dense, l’eau, avec un minimum de vibrations. Résultat, le profilage bio-inspiré de la motrice a permis une réduction de 15 % de la consommation électrique et une augmentation de la vitesse de 10 %. Les exemples sont légion. L’aigle des steppes a offert à l’aéronautique ses ailes qui ont inspiré les ailettes quasi verticales placées aux extrémités de la voilure des avions ; l’araignée, la solidité sans égal de son fil pour concevoir des gilets pare-balles. « La nature fait de la recherche & développement depuis trois millions d’années », résume Idriss Aberkane. Ce chercheur à Polytechnique, professeur à Centrale Supélec et spécialiste du biomimétisme cite volontiers l’exemple de la crevette-mante, appelée aussi squille, dont le corps allongé peut atteindre près de 20 cm. Ce petit crustacé de l’ordre des stomatopodes est un tueur. Avec ses pattes ravisseuses (comme une mante religieuse d’où son nom), il possède une puissance de frappe équivalente à celle d’une balle de 22 long rifle, soit quelque 102 km/seconde, lui permettant de briser des carapaces de crabes et des coquilles.L’incroyable crevette-mante« Cette crevette peut casser les parois d’un aquarium blindé et sa vitesse de frappe produit un flash de chaleur et de lumière, des étincelles sous l’eau, dégageant une chaleur équivalente à celle mesurée à la surface du soleil, détaille M. Aberkane. Quand la crevette frappe avec ses “marteaux”, cela forme une bulle d’air explosive permettant cette vitesse extrême, un phénomène appelé supercavitation. » Cette fonction remarquable a été étudiée de près, notamment par les militaires. Les Russes ont ainsi produit, grâce à cette propriété de supercavitation, un modèle de torpille pouvant filer à 370 km/h (contre 190 km/h maximum pour une torpille traditionnelle), la Chkval.Mais la crevette-mante possède aussi d’autres propriétés extraordinaires, notamment grâce à ses yeux. Bougeant indépendamment, ils offrent au crustacé une vision à 360° et, surtout, possèdent une douzaine de photopigments (contre trois pour l’œil humain, deux pour le chien) leur permettant de distinguer un nombre plus important de couleurs, de détecter la lumière fluorescente, ultraviolette ou encore, grâce à trois pseudo-pupilles, de trianguler l’objet visualisé. Les Américains s’en sont servis pour concevoir une caméra détectant les cellules cancéreuses dans les biopsies.Le biologiste Gilles Bœuf aime, lui, à citer « la libellule qui, avec quelques watts seulement, peut voler à presque 100 km/h et ce depuis des millions d’années ». Un exemple parfait d’économie d’énergie pour celui qui a été nommé, en juillet, conseiller scientifique pour l’environnement, la biodiversité et le climat par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal. Pour autant, reconnaît-il, dans ce domaine, « la France a un réel effort à faire ».Amorçage financierPour développer le biomimétisme et combler le retard pris sur les Allemands, les Américains ou encore les Chinois, le CESE recommande de renforcer et coordonner la recherche déjà existante. Les auteurs du rapport ont identifié près d’une centaine de laboratoires ou d’équipes de chercheurs liés au biomimétisme. Il s’agit, comme l’a expliqué au CESE le climatologue Jean Jouzel, de « favoriser la coopération entre les différentes disciplines scientifiques, entre le public et le privé et entre la France et l’étranger ».Le CESE propose un « amorçage » financier qui pourrait être interministériel, dans le cadre des investissements d’avenir, d’organiser la mise en réseau des modules d’enseignement consacrés au biomimétisme, ou encore de généraliser son apprentissage, sous la forme, notamment, d’observation de la nature, au collège comme au lycée. Plus concrètement, il suggère que le Centre européen d’excellence en biomimétisme de Senlis (Ceebios), dans l’Oise, puisse bénéficier d’un de soutiens publics afin de jouer le rôle d’animation de réseau. Créé en 2012 sur le site d’une ancienne caserne militaire, le Ceebios, présidé par Gilles Bœuf, permet déjà la rencontre entre les entreprises et les chercheurs. « Les possibilités sont énormes, dans l’habitat, la cosmétique, les matériaux, l’énergie… Les contraintes économiques et environnementales nous poussent à innover et nos connaissances du vivant comme le progrès technique ont progressé de façon considérable, c’est une occasion qu’il faut saisir maintenant », résume Kalina Raskin, docteure en biologie et chargée du développement scientifique du Ceebios.Pas un miracleMais reproduire les procédés naturels dans un cadre industriel n’est pas simple. Les recherches sont longues et n’aboutissent pas toujours. Pour la représentante des entreprises au CESE, Catherine Tissot-Colle, le biomimétisme n’est « pas un miracle » et il doit « faire ses preuves économiques et technologiques », mais il représente « une inspiration pour de nouveaux modes de production et de fonctionnement, plus économiques ». L’enjeu est précisément là, dans la rencontre entre la technosphère et la biosphère. « Il faut mettre autour de la table, le biologiste, l’entrepreneur et le financier, et pour y arriver, il faut pouvoir parler des gains économiques futurs », avance Patricia Ricard, la rapporteure de l’avis sur le biomimétisme au CESE. Ce n’est pas un hasard, selon elle, si l’Allemagne, qui a misé industriellement sur le secteur des machines-outils, a investi des millions d’euros dans ce domaine, appelé outre-Rhin, depuis cinquante ans, « bionique ».Le potentiel est considérable et les domaines d’application des connaissances des systèmes naturels sont multiples : matériaux, machines outils et robotique, architecture, médecine, cosmétique, transports… sans oublier le recyclage puisque, dans la nature, rien ne se perd, tout se transforme et se réutilise. Le grand changement, selon la rapporteure de l’avis sur le biomimétisme, Patricia Ricard, tient dans le regard neuf que la société des hommes doit porter sur la nature. « Elle n’est plus une économie de la ressource mais de la connaissance », insiste la présidente de l’Institut de recherches Paul Ricard. Autrement dit, il faut arrêter d’en piller les ressources et en étudier l’organisation, les systèmes, les interactions.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Beuve-Méry Le Syndicat national de l’édition (SNE) a trouvé son héraut. Richard Malka, 47 ans, avocat de Charlie Hebdo, et auteur, à ses heures perdues de bandes dessinées, vient d’écrire pour le compte du syndicat, une plaquette percutante pour la défense du droit d’auteur, tel qu’il est défini aujourd’hui en France et au sein de l’Union européenne (UE). Ce matin, dès potron-minet, le bouillonnant juriste était déjà sur les ondes de France Inter, pour développer la panoplie de ses arguments contre la réforme voulue par la Commission européenne.Lire aussi :Touche pas à mon droit d’auteur !La plaquette s’intitule La gratuité, c’est le vol, reprenant le titre d’un rapport de Denis Olivennes, quand patron de la FNAC. Ce dernier réaffirmait son opposition à une culture gratuite, favorisée par Internet. Et pose ouvertement la question « 2015 : la fin du droit d’auteur ? » Deux menaces sont pointées : un projet de loi de la secrétaire d’Etat, chargée du numérique Axelle Lemaire et la réforme de la directive de 2001, régissant le droit d’auteur au sein de l’UE, notamment à partir des propositions faites par Julia Reda, l’unique députée européenne membre du Parti des pirates allemand qui a été chargée, en février, d’un rapport préparatoire sur le sujet.« Un mirage de la modernité »En un peu plus de 30 000 signes, Richard Malka argumente pour expliquer que « la remise en cause du droit d’auteur serait un mirage de la modernité ». Avec les projets de réforme en cours, le principal risque encouru par les auteurs est de voir leur rémunération être déconnectée à terme de leur travail, le succès d’un livre ne servant plus de valeur étalon. « C’est la menace du retour à l’Ancien régime où le bon vouloir du roi est remplacé par celui des grandes entreprises du Net : Google, Amazon, Apple. »Pour résumer ce que plaide M. Malka, il ne faut pas oublier que c’est l’émergence à la fin du XVIIIe siècle du droit d’auteur qui a permis aux écrivains de vivre de leur plume.Imprimée par le SNE, tirée à 50 000 exemplaires, la plaquette sera distribuée gratuitement (un paradoxe seulement en apparence) en librairie, à compter du jeudi 10 septembre. Ces derniers n’ont reçu aucune consigne particulière, mais libraires et éditeurs sont considérés par le SNE comme les intermédiaires les plus efficaces et le plus neutres pour garantir le succès d’un ouvrage.Par cette campagne, l’objectif est d’atteindre les clients des librairies, un public a priori déjà acquis, mais au-delà de faire prendre conscience des enjeux économiques qui sous tendent cette question et d’atteindre le grand public.Des exceptions dangereusesPour sensibiliser Bruxelles, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et surtout les services du commissaire européen chargé de créer un marché unique numérique, l’Estonien Andrus Ansip, le texte a été traduit en anglais « 2015 : the end of copyright ? Taking for free is stealing » et est disponible en version numérique, dans les deux langues sur le site auteursendanger.fr.Le SNE n’a, en revanche, pas été suffisamment réactif et il existe déjà d’autres sites « auteurs en danger » construits par les partisans du Net et de la gratuité et qui se moquent de l’initiative des éditeurs.Dans son texte, Richard Malka liste toutes les exceptions au droit d’auteur, contenues dans le projet de directive européenne et qui, si d’aventure étaient validées, conduiraient à vider le droit d’auteur de sa substance. Plusieurs exceptions partent d’intentions louables, comme l’exception pédagogique ou la possibilité pour les bibliothèques de procéder à des prêts numériques. Mais mal conçues ou mal cadrées, elles seront de véritables aspirateurs à contenu. D’autres, comme l’exception « data mining » (fouille de texte) ou celle du « fair use » sont directement importées des Etats-Unis et viennent des pratiques défendues par Google, Apple, Facebook ou Amazon (GAFA).Risques de censureMais il existe un deuxième axe sur lequel Richard Malka, avocat habitué à défendre les libertés publiques, révèle les aspects très néfastes des réformes en cours : des risques de censure, liées aux chartes édictées par les GAFA. Ainsi le livre pour enfants T’Choupi part en pique-nique (de Thierry Courtin, Nathan, 1999) a été censuré par Apple en raison du caractère « pornographique » de son titre.De même dans le cadre de l’application Izneo (qui rassemble la majeure partie de la production de BD française en numérique) un ouvrage de Lucky Luke a été interdit en France, car les personnages noirs étaient représentés avec des lèvres charnues.Richard Malka pose publiquement la question : avec ses chartes, Les Versets sataniques de Salman Rushdie, publiés en 1988, l’auraient-ils été aujourd’hui, sans avoir subis au préalable, les ciseaux d’Anastasie ?Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane Ce devait être l’événement « techno » de l’année. Las ! Habituée à en mettre plein la vue lors de ses fameuses keynotes (conférences annuelles), la marque à la pomme a cette fois-ci déçu. Pourtant, c’est avec une phrase pleine de promesses que Tim Cook, le PDG du groupe, était monté sur la scène du Bill Graham Civic Auditorium de San Francisco, mercredi 9 septembre : « Des annonces monstrueuses », avait promis le successeur de Steve Jobs.Deux heures plus tard, un nouvel iPhone avait bien été dévoilé. Mais il ne s’agissait là que de la version « 6S » et « 6S Plus », une simple cure de jouvence pour un terminal lancé à l’automne 2014. Certes, ce nouveau téléphone dispose d’une caméra et d’un écran à la sensibilité améliorée, mais aucun effet « wahou ! » en perspective.Lire aussi :Apple dévoile deux nouveaux iPhone et l’iPad Pro lors de sa « keynote » à San FranciscoMême scénario pour l’Apple Watch, la montre connectée du groupe, qui ne voit aucun changement par rapport à l’an dernier. Les fans se réjouiront tout de même de l’arrivée d’un nouveau bracelet en cuir signé… Hermès. Un élément venu tout droit du monde du luxe auquel aspire tant la marque à la pomme, mais qui ne devrait pas doper les ventes de façon significative.Lire aussi :Les montres connectées cherchent encore leur publicReste l’iPad : Tim Cook a présenté une ardoise professionnelle dotée d’un stylet. Une concession aux clients professionnels, adeptes du stylo électronique qui accompagne certaines tablettes du coréen Samsung depuis plusieurs années. Un clavier « intelligent », à l’image de celui de Microsoft pour sa tablette Surface, a aussi été présenté.Apple ne serait-il plus le précurseur qu’il était ? C’est, semble-t-il, l’avis des observateurs financiers. Ceux qui ont plébiscité la marque ces dernières années s’inquiètent aujourd’hui pour sa croissance à long terme. D’autant plus que le groupe n’a donné aucune précision sur les chiffres de ventes de sa montre connectée, alors que les doutes autour des performances de ce nouveau produit se multiplient. Preuve de cette nouvelle défiance, le cours de l’action Apple a perdu 2 % après la fin de la keynote.Marché saturéCertes, l’iPhone fait encore un tabac. Il s’en est encore vendu 47,5 millions au deuxième trimestre. Mais les ventes sont vouées mécaniquement à décroître, le marché du haut de gamme étant de plus en plus saturé. Or, Apple dépend beaucoup trop de son produit phare : il en tire deux tiers de ses revenus et 80 % de son résultat d’exploitation. « Jusqu’à quand pourront-ils compter sur un produit imaginé par Steve Jobs ? Il est temps de sortir une nouveauté vraiment disruptive. Certains pensaient que ce serait la montre connectée, mais il n’en est rien », s’inquiète un analyste qui souhaite garder l’anonymat.Le groupe tente bien de trouver de nouveaux relais de croissance, notamment dans les contenus. Apple est sur le segment des produits culturels dématérialisés depuis le début des années 2000. En lançant l’iTunes Store en 2001, Steve Jobs avait littéralement créé le marché de la musique en ligne, puis de la vidéo à la demande. Au printemps dernier, le groupe s’est également lancé dans le streaming musical, avec l’« Apple Music ».Lire aussi :Apple présente son service de musique sur abonnementLors de sa keynote, la firme a ainsi présenté une nouvelle version de son boîtier multimédia Apple TV, censé lui permettre de profiter du juteux marché de la télévision. Mais, là aussi, les attentes ont été déçues. Commercialisée à partir d’octobre prochain, la nouvelle box d’Apple se présente toujours de la même manière que les versions précédentes. Un boîtier à brancher à sa télévision pour y disposer directement du magasin de contenus vidéos et audio de la pomme, grâce à TvOS, le système d’exploitation dédié.« Le futur de la télévision »La nouveauté réside dans les applications qui seront désormais disponibles : Apple a ouvert aux développeurs tiers la possibilité de créer leurs propres programmes, à l’image de ce qui se fait déjà pour l’iPhone ou l’iPad. Les créateurs de jeux, les éditeurs de contenus ou les chaînes de télévision pourront ainsi disposer de leurs icônes sur l’écran d’accueil du système. La recherche des programmes sera aussi plus simple, grâce à Siri, l’assistant vocal de la marque, intégré au nouveau boîtier.De quoi rassurer les marchés ? Pas vraiment. « Pour que l’Apple TV soit un succès, il va falloir donner aux consommateurs ce qu’ils veulent, c’est-à-dire des émissions de télévision, estime James McQuivey, analyste chez de Forrester. Mais pour cela, il faudrait qu’Apple obtienne les droits auprès des chaînes propriétaires de ces produits. Or, ces dernières ne semblent absolument pas disposer à le faire. » « La seule solution pour que l’Apple TV fonctionne, ce serait la production de contenus. Mais le groupe ne semble pas encore prêt à l’envisager », se désole M. McQuivey. Mercredi soir, Tim Cook a assuré que l’Apple TV était le « futur de la télévision ». Pas sur que ce soit encore celui d’Apple.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin La transition énergétique menée à marche forcée en Allemagne n’en finit pas de provoquer des réactions en chaîne. Comme dans ces fichus réacteurs nucléaires, dont l’arrêt et le démantèlement semblent engendrer une valse des milliards sans fin.Premier énergéticien allemand, le groupe E.ON a annoncé, mercredi 9 septembre, s’attendre pour cette année à « une perte nette considérable ». Elle pourrait être pire encore que celle de 3,1 milliards d’euros constatée dans les comptes 2014, déjà la plus importante de son histoire.Deux menaces se conjuguent pour enfoncer les producteurs d’électricité outre-Rhin. D’abord le soutien volontariste apporté par Berlin aux énergies renouvelables. Elles représentent près de 30 % de la consommation d’électricité, alors qu’Angela Merkel a fixé comme objectif l’arrêt de la dernière centrale nucléaire en 2022.Lire aussi :L’Allemagne entame sa sortie du charbonCet afflux d’électricité subventionnée a fait chuter les prix du mégawattheure à leur plus bas niveau depuis plus de dix ans. E.ON va en conséquence passer de nouvelles charges exceptionnelles, à hauteur de 5 à 10 milliards d’euros, afin de déprécier encore un peu plus la valeur de ses centrales au gaz et au charbon, dont la compétitivité s’érode.La seconde menace concerne le coût du démantèlement des centrales nucléaires. Et l’on découvre que les énergéticiens allemands, comme leurs concurrents européens d’ailleurs, ne s’étaient pas sérieusement posé cette question. Ils ont systématiquement sous-évalué les provisions nécessaires à ces très longues opérations qui portent également sur le cantonnement des déchets.Se défausserE.ON a pris en novembre 2014 une décision spectaculaire en décidant de mettre dans une société à part toutes ses activités « sales » pour ne se concentrer que sur les activités porteuses : les énergies renouvelables, les réseaux électriques et les services énergétiques. Gaz, charbon et nucléaire seraient logés dans une nouvelle société qui doit voir le jour en 2016 sous le nom d’Uniper. Le groupe de Düsseldorf ne garderait qu’une petite part au capital de cette société.Lire aussi :Les énergéticiens allemands n’en finissent pas de se restructurerChangement de programme ! E.ON a également annoncé mercredi renoncer au transfert de ses neuf centrales nucléaires à Uniper. Berlin s’inquiétait ouvertement de voir ses énergéticiens se défausser de la sorte des risques de surcoûts du démantèlement du parc atomique. Le gouvernement de Mme Merkel doute que les 38 milliards d’euros déjà provisionnés par les quatre électriciens du pays soient suffisants et songe à une loi pour s’assurer que l’ardoise ne retombe pas sur le contribuable.Le groupe E.ON est donc contraint d’assumer. Cela risque de le plomber durablement. En revanche, cela permettra enfin une vraie transparence comptable et financière sur le coût du démantèlement d’une centrale. Et ce sont tous les groupes présents dans le nucléaire qui y verront plus clair.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel Livre du jour Que valent les arguments des banques lorsqu’elles critiquent les projets de régulation financière ? Certains sont légitimes, bien sûr. Mais d’autres sont contestables. Comme quand elles affirment que la multiplication des règles risque de mettre en péril la croissance et les emplois… Il n’est pas toujours facile de démêler le vrai du faux sur des sujets aussi complexes mais essentiels, si l’on veut éviter qu’une nouvelle crise de type « subprimes » plonge une fois de plus le monde dans la tourmente.C’est précisément pour aider à y voir plus clair que Jézabel Couppey-Soubeyran, économiste à Paris-I-Panthéon-Sorbonne et chargée de recherche au Cepii, publie cet ouvrage didactique et intelligent. Son objectif ? Faire en sorte que les Français, lorsqu’ils entendent ou lisent l’interview d’un représentant du secteur, soient en mesure de débusquer eux-mêmes ce qui relève du raisonnement défendable ou du pur exercice de lobbyisme.L’auteure pose à cette fin le constat suivant : l’argumentaire des banquiers ressemble de près à la rhétorique développée depuis deux siècles par les réactionnaires, telle que l’a étudiée l’économiste subversif Albert Hirschman (1915-2012). Exemple ? « Réguler plus sera pire que le mal et engendrera de nombreux effets pervers », disent les banquiers, comme les réactionnaires d’autrefois, opposés au progrès social. Mais encore : « Cela ne sert à rien », ou « cela va tuer l’activité économique ». Le « shadow banking »Derrière ces arguments, explique l’auteure, se cache l’idée que les marchés financiers parviennent d’eux-mêmes aux équilibres nécessaires au bon fonctionnement de l’économie. La crise commençant en 2007, née de l’endettement excessif des ménages américains et de la revente frénétique de leurs crédits « titrisés » sur les marchés, a pourtant prouvé que ce n’est pas le cas. De même, si elle se drape souvent d’une apparence de bon sens, la dialectique des financiers est souvent incomplète. Depuis 2010, ils affirment ainsi que trop de réglementation conduira par réaction au développement du « shadow banking », une finance de l’ombre menaçante et échappant à tout contrôle. C’est vrai. Mais plutôt que de renoncer à toute régulation, autant s’attaquer aussi au « shadow banking ». Par exemple, en coupant les cordons qui le relient aux banques traditionnelles, explique Mme Couppey-Soubeyran.Dans la dernière partie de l’ouvrage, plus classique, l’économiste revient sur la façon dont les banques centrales ont tenté d’effacer les séquelles de la crise depuis 2008, avec plus ou moins de succès. Elle explique également pourquoi le secteur bancaire échoue à financer correctement les entreprises et les ménages. En somme, plus de transparence, de courage et de prudence sont aujourd’hui nécessaires pour que les règles mises en place ces cinq dernières années – comme l’union bancaire dans la zone euro – soient complétées. Et pour que la finance retrouve enfin sa juste place : au service de l’économie réelle, ni plus ni moins.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué « Etes-vous pour le retour au 39 heures hebdomadaire, payés 37 heures entre 2016 et 2019, en échange du maintien de votre emploi jusqu’en 2020 ? » C’est à cette question que les 800 salariés directs de l’usine Smart à Hambach (Moselle), filiale du groupe Daimler, devront répondre vendredi 11 septembre.Quelques jours avant le « sondage » organisé par la direction à la demande de la CFE-CGC et de la CFTC, trois des quatre syndicats du site, représentant plus de 65 % des voix aux élections professionnelles ont d’ores et déjà donné leur consigne : il faut voter non.La CGT, la CFDT et la CFTC refusent d’adhérer au « pacte 2020 » proposé par la direction du site en juin à l’ouverture des négociations annuelles obligatoires. La CFE-CGC est plus ouverte à cet accord qui assurerait la pérennité de l’usine, qui vient de souffler ses 18 bougies. L’âge de la maturité.« Le compte n’y est pas »Pour convaincre ses salariés, la direction, qui avait fait une première proposition en juin, a adouci sa version. Celle-ci prévoit qu’au premier octobre 2015, le temps de travail passerait transitoirement à 37 heures hebdomadaire, du premier octobre 2016 à fin septembre 2018, les salariés travailleraient 39 heures, avant de redescendre sur deux ans aux actuels 35 heures. « Pour l’instant, la loi ne nous autorise pas à déroger de manière permanente aux 35 heuros », regrette Philippe Steyer, le directeur des ressources humaines du site. Pour les cadres et techniciens, le nombre de RTT passeront de 20 à 10 jours sur l’année.Financièrement, chaque salarié obtiendrait 120 euros brut supplémentaire par mois, soit 80 euros net ou 6% du salaire de base au sein de l’usine, ainsi qu’une prime de mille euros, versée en deux fois. « Le compte n’y est pas, assure Didier Getrey, de la CFDT métallurgie. Si l’on augmente le temps de travail de quelques 18 heures par mois, les salariés devraient être payés bien plus. Nous avons calculé que d’ici 2020; si l’accord est accepté, les salariés devraient perdre environ 5000 euros, ce n’est pas négligeable ».Le syndicaliste est d’autant plus opposé à ce pacte 2020 que « tous les voyants sont actuellement au vert et qu’un accord de compétitivité peut s’envisager quand l’entreprise est en difficultés. Et que la charge du site devrait augmenter progressivement jusqu’en 2017. En augmentant le temps de travail, le site va supprimer de nombreux postes d’intérimaires... »Dans son pacte « 2020 », la direction de l’usine propose en fait l’embauche définitive d’ici 2017 d’un tiers des 160 intérimaires travaillant actuellement dans l’usine pour accompagner la production de la troisième génération de Smart Fortwo. « Chez Smart, tous les voyants sont au vert, reconnaît Philippe Steyer, le directeur des ressources humaines. C’est donc le bon moment pour améliorer notre compétitivité afin d’assurer d’obtenir la génération suivante de la Smart. »Les syndicats auront le dernier motLa contrainte vient en fait de Daimler qui souhaite améliorer la compétitivité de l’ensemble de ses sites. « A Hambach, la baisse de la masse salariale n’est pas le seul levier d’amélioration de la compétitivité du site, ajoute Philippe Steyer. Nous développons en parallèle des plans pour augmenter à la fois la qualité et la productivité, hors coûts salariaux. Dans ces conditions, nous serons bien placés pour accueillir la quatrième génération de la Smart, dont l’attribution sera décidée d’ici la fin de la décennie. » A cet horizon, le site d’Hambach pourrait devoir batailler avec des sites de... Renault. Pour le lancement de la dernière génération de sa Smart, Daimler s’est en effet associé à Renault. La Twingo et les Fortwo et Forfour (une Smart à quatre places) partagent le même soubassement technique. Et la Forfour est produite sur la même ligne de production que sa cousine au losange dans l’usine slovène de Renault de Novo Mesto, aux coûts salariaux plus serrés.Le vote de vendredi reste cependant consultatif. Ce sont les syndicats qui auront le dernier mot. Pour passer, cet accord doit être soutenu par une ou plusieurs organisations représentant plus de 30 % des voix aux dernières élections professionnelles. La CGC-CFE ne pourrait atteindre seul ce niveau. En revanche, associé à la CFTC, l’accord pourrait être validé. L’accord peut être en revanche bloqué par des organisations syndicales représentant au moins 51%. La CFDT et la CGT détiennent à eux deux plus de 50 % des voix.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau Attrapez-les tous, et désormais, partout ! Pour les 20 ans de la série, The Pokémon Company a annoncé jeudi 10 septembre la sortie en 2016 de Pokémon Go, un jeu mobile coproduit par Niantic, une ancienne filiale de Google responsable du jeu en réalité augmentée Ingress., qui se joue aussi dans la rue.Lire : Plongée dans l'univers d'Ingress, le jeu de Google aux frontières du réelPokémon est une série de jeux de rôle consistant à chasser et collecter de petits monstres fantaisistes, puis à les élever et les faire prendre part à des combats stratégiques. Les jeux vidéo s’étaient inspirés d’endroits comme la région du Kansai ou la ville de Paris, rappelle le site officiel. Pokémon Go sera le premier épisode à disséminer les créatures dans le monde réel, grâce à une application smartphone en réalité augmentée. Un concept proche de celui des Invizimals de Sony, sur consoles PlayStation portable et PS Vita.L’application, gratuite, sera compatible avec un accessoire à placer au poignet et nommé « Pokémon Go Plus », qui permettra de continuer à jouer même sans son smartphone. Le jeu proposera des achats intégrés optionnels.Nintendo investit dans la géolocalisationC’est la première fois que The Pokémon Company – une entreprise cofondée par Nintendo, Creatures Inc. et le studio indépendant Game Freak – lance un jeu Pokémon aussi ambitieux sur smartphone et Android. Jusqu’à présent, seul un jeu de cartes bas de gamme, The Pokémon TCG Online, avait été développé pour ces supports. Cette fois, même le créateur de la série, Junichi Masuda, est impliqué, ainsi que certaines équipes internes de Nintendo. Pokémon Go confirme ainsi l’intérêt grandissant de Nintendo, et plus particulièrement The Pokémon Company, pour les sociétés spécialisées dans la géolocalisation, après avoir introduit, pour le 1er avril 2014, une chasse planétaire aux Pokémon sur Google Maps.A la conquête du mobilePokémon Go vient par ailleurs s’ajouter aux cinq projets de jeux mobiles nés de la collaboration entre Nintendo et une société japonaise spécialisée dans le jeu mobile, DeNA. Ceux-ci avaient été annoncés en mars par Satoru Iwata, quelques mois avant son décès, mais n’ont toujours pas été dévoilés.Lire aussi :Hideki Konno, père de « Mario Kart », nouveau monsieur smartphone de Nintendo« Je pense que Nintendo envoie un message politique fort avec ce titre, et ils ouvrent la licence Pokémon à une base d’utilisateurs bien plus grande. Après ce coup, je suis sûr que Mario, Zelda et bien d’autres licences vont suivre », a estimé sur VentureBeat Serkan Toto, analyste spécialiste du marché mobile japonais.Depuis les débuts de la saga sur Game Boy, 275 millions de jeux Pokémon se sont écoulés.William AudureauJournaliste au Monde Jérôme Porier Et si le marché immobilier parisien se trouvait à un point de bascule ? Les ventes des appartements anciens à Paris ont progressé de 15 % entre le deuxième trimestre 2014 et le deuxième trimestre 2015, selon le baromètre des Notaires franciliens, publié jeudi 10 septembre. Les prix, en revanche, restent orientés à la baisse. Le prix moyen du mètre carré dans Paris intra-muros est descendu à 7 880 euros, soit une baisse de 0,4 % sur trois mois et de 3,1 % sur un an.Sur l’ensemble de l’Ile-de-France, le constat est similaire. L’activité repart dans l’ancien : 37 300 logements ont été vendus au deuxième trimestre 2015, soit un bond de 20 % par rapport au deuxième trimestre 2014. Mais les prix restent orientés à la baisse. Ceux des appartements anciens ont reculé de 0,6 % en un trimestre et de 3 % en un an, pour s’établir à 5 220 euros. Ceux des maisons perdent 1,9 % sur un an.Fin de la baisse des tauxLes agents immobiliers confirment le redémarrage des ventes observé par les notaires. « Ça se décoince, déclare Gilles Ricours de Bourgies, président de la FNAIM du Grand Paris. On observe un regain d’optimisme dans les agences parisiennes ; les stocks baissent, le marché est actif alors qu’il était complètement bloqué il y a un an. » Un constat confirmé par Fabrice Abraham, directeur général du réseau Guy Hoquet : « L’activité repart. La correction des prix, qui dure depuis trois ans à Paris, touche à sa fin. » Pour Laurent Vimont, directeur du réseau Century 21, « le niveau actuel, proche de 8 000 euros, constitue un plancher. »Les raisons de cette embellie ? Le cycle de baisse des taux paraît terminé, ce qui incite les acheteurs à passer à l’action afin de profiter de l’aubaine que représentent des taux historiquement bas. Pour Michel Mouillart, professeur d’économie à l’Université Paris Ouest, la baisse du dollar face à l’euro a aussi donné un coup de pouce en favorisant le retour des acheteurs étrangers sur le marché parisien, notamment dans le haut de gamme, un secteur particulièrement touché par la crise.L’encadrement des loyers va alimenter les ventesQuel scénario se dessine pour la fin de l’année ? En se fondant sur les promesses de vente récemment signées, les notaires franciliens estiment que le prix au mètre carré à Paris devrait repasser au dessus du seuil des 8 000 euros dès l’automne. La plupart des professionnels anticipent une poursuite des tendances observées depuis le début de l’année.« Les prix devraient baisser de l’ordre de 3 % sur l’ensemble de l’année 2015, estime Sébastien de Lafond, président de Meilleursagents.com. On observe une reprise de la demande depuis le début de l’année à Paris, mais elle n’est pas suffisante, pour l’instant, pour faire rebondir les prix. On aperçoit néanmoins la fin du tunnel baissier : les prix devraient commencer remonter à un horizon de douze à dix-huit mois. »Lire aussi :L’encadrement des loyers profite aux locatairesL’année 2016 devrait être marquée par une hausse de l’activité et des prix sur le marché parisien. « Le marché sera très actif car beaucoup de propriétaires-bailleurs vendront pour échapper à l’encadrement des loyers dans la capitale. Les taux des crédits immobiliers vont rester bas, tous les signaux sont au vert », dit M. Mouillart.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.09.2015 à 08h54 • Mis à jour le10.09.2015 à 10h14 | Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) A l’issue d’un été agité, le premier ministre chinois, Li Keqiang, a tenté, mercredi 9 et jeudi 10 septembre, de rassurer sur la santé de la deuxième économie de la planète. S’exprimant devant un parterre d’hommes d’affaires réunis à Dalian, à l’occasion d’un symposium du Forum économique mondial, le chef de gouvernement a défendu l’action des autorités, notamment la récente dévaluation du yuan et les mesures adoptées afin d’endiguer la déroute du marché boursier.Pour M. Li, l’économie chinoise se situe toujours « dans un périmètre approprié », même s’il a reconnu que la République populaire a peiné à atteindre les 7 % de croissance au premier semestre. Ecartant une nouvelle fois le risque d’un atterrissage violent, il a argué des « capacités adéquates » dont disposent les autorités face au ralentissement et le potentiel de l’économie chinoise : « Il y a beaucoup d’eau dans la mare », a-t-il euphémisé.Dopé par un afflux d’investisseurs se finançant par la dette, le marché boursier de Shanghaï a gagné plus de 150 % sur les douze mois courant jusqu’au 12 juin, date d’un brutal revirement que l’Etat a depuis tenté d’endiguer. Les grandes banques chinoises, ainsi que les grosses maisons de courtage du pays, ont été invitées à soutenir la principale place financière de Chine continentale.Lire aussi :L’onde de choc de la dévaluation du yuanLa facture de cette intervention s’élèverait désormais à 1 500 milliards de yuans (209 milliards d’euros), dont 600 milliards de yuans investis au cours du seul mois d’août, selon une estimation publiée le 7 septembre par Goldman Sachs.Réaction de l’appareil sécuritaireEn parallèle, l’appareil sécuritaire chinois a recouru ces dernières semaines à des méthodes d’habitude réservées à la dissidence pour contraindre les acteurs du monde financier à ne plus parier sur la baisse des cours. La police, accompagnant les agents de la Commission de régulation boursière, a débarqué dans les bureaux de plusieurs sociétés d’investissement, au nom de la lutte contre des pratiques illégales telles que le délit d’initié, mais parfois en les accusant seulement de miser sur la baisse.Simultanément, un journaliste d’une des publications économiques les plus respectées du pays, le magazine Caijing, a été contraint aux aveux, après avoir rédigé un article sur la réflexion menée par les dirigeants du pays sur les moyens de réduire leur soutien à la Bourse. Les confessions du reporter, Wang Xiaolu, ont été diffusées sur le réseau de télévision national, CCTV : « Je n’aurais pas dû causer au pays et aux actionnaires de si grandes pertes dans la seule quête du sensationnalisme et du tapage », s’est repenti le journaliste.Malgré ces méthodes, l’indice Composite de Shanghaï a chuté de 37,3 % entre le 12 juin et l’ouverture de séance du jeudi 10 septembre. Les autorités planchent désormais sur des mécanismes permettant de limiter la volatilité boursière. Elles étudient notamment la possibilité de mettre en place un « court-circuit », suspendant les échanges pendant trente minutes lorsque le principal indice chinois franchit les 5 % de mouvement par rapport à la clôture de la veille.Lundi, le ministère des finances a par ailleurs annoncé une suppression de l’imposition des bénéfices pour les porteurs conservant leurs actions plus d’une année et une réduction de moitié pour ceux les détenant entre un et douze mois, afin d’éviter la spéculation à court terme. Selon Bloomberg, la Chine a aussi durci ses contrôles sur les mouvements de capitaux, demandant aux institutions financières à Shanghaï et à Canton de renforcer leurs contrôles sur leurs activités de conversion et de vente de devises étrangère.Accélération des investissements de l’EtatLe gouvernement doit désormais convaincre les investisseurs que ces mesures ne constituent pas un retour en arrière, alors que le secrétaire du Parti communiste, Xi Jinping, avait promis de donner au marché un « rôle décisif ». « La Chine s’est défendue contre de potentiels risques financiers systémiques lors des récentes fluctuations du marché par des interventions opportunes », a fait valoir M. Li, jeudi matin. Mais nombre de patrons de fonds d’investissement se demandent désormais quelle attitude adopter si parier sur une baisse expose au risque de rétorsions. « Ces mesures relèvent de pratiques normales sur les marchés internationaux et ne signifient pas que le gouvernement tente de remplacer ou d’affaiblir le rôle du marché », s’est défendu Li Keqiang.Le doute s’est installé de manière plus générale sur la détermination de l’équipe dirigeante à réformer en profondeur l’économie, comme elle s’y est engagée, le ralentissement du commerce extérieur, la chute du marché boursier et la perte de confiance des ménages et des entrepreneurs poussant l’Etat à s’impliquer davantage pour tenir ses objectifs.Lire aussi :Pourquoi la politique économique chinoise patineLa banque centrale a déjà baissé à quatre reprises depuis novembre 2014 ses taux directeurs, et l’Etat a accéléré ses investissements dans les infrastructures, notamment ferroviaires. Pour faire patienter, Pékin a aussi lâché quelques gouttes d’un grand projet de réforme des entreprises d’Etat, qui doit leur permettre d’obéir davantage aux lois de l’offre et de la demande, tout en laissant l’Etat-parti maître en dernier recours.Concernant la dévaluation en juillet du yuan face au dollar, Li Keqiang a enfin argué d’un simple ajustement – alors que la devise chinoise n’avait cessé de s’apprécier face aux grandes monnaies – en opposition à une dévaluation compétitive. « Nous ne voulons pas voir s’engager une guerre des devises », a assuré le premier ministre. Les réserves de change chinoises, les plus importantes au monde, ont néanmoins fondu en août d’environ 93 milliards de dollars (83 milliards d’euros), les autorités étant obligées de vendre du billet vert pour soutenir le yuan. « Nous continuerons dans nos efforts de réforme, mais pas à pas », a conclu le premier ministre.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.09.2015 à 01h49 • Mis à jour le10.09.2015 à 11h50 | Isabelle Chaperon et Stéphane Lauer (New York, correspondant) Après BNP Paribas, et en attendant la Société générale, c’est au tour du Crédit agricole de risquer une forte amende aux Etats-Unis. Les régulateurs du secteur financier américain sont en train de finaliser un accord avec la banque française qui est soupçonnée, comme sa concurrente, d’avoir opéré des transferts illégaux d’argent vers des pays visés par des sanctions internationales.La négociation porterait sur un montant avoisinant 900 millions de dollars (803 millions d’euros) a révélé, mercredi 9 septembre l’agence Reuters, qui cite des sources proches du dossier. La banque n’a pas souhaité faire de commentaires.L’affaire remonte à une période située entre 2003 et 2008. Comme c’est le cas pour une douzaine d’autres banques européennes, il est reproché au Crédit agricole d’avoir fait transiter des fonds vers des pays qui étaient sous embargo américain, comme le Soudan, l’Iran ou Cuba. L’International Emergency Economic Powers Act, une loi fédérale américaine de 1977, autorise le président des Etats-Unis à restreindre les relations commerciales avec certains pays sous le contrôle de l’Office of Foreign Assets Control (OFAC).Négociations complexesSelon l’une des sources citées par Reuters, le montant dont pourrait finalement s’acquitter la banque française serait « dans le haut de la fourchette des centaines de millions ». L’interlocuteur a laissé entendre que ce nombre pourrait atteindre le milliard de dollars. Crédit agricole a réalisé sur le premier semestre un résultat net part du groupe de 2,72 milliards d’euros, en hausse de 33,9 % par rapport à la même période de 2014.Ces négociations sont extrêmement complexes car elles sont menées par une multitude d’interlocuteurs, comme le ministère de la justice américain, le département du Trésor, la Réserve fédérale (Fed), le bureau du procureur de Manhattan ainsi que le régulateur des services financiers de New York (DFS).Un accord pourrait aboutir dès la fin septembre, selon Reuters. Lors de la présentation de ses résultats semestriels, en août, la banque française avait reconnu que ses discussions avec les autorités américaines étaient « très avancées » et qu’une « résolution globale » devrait intervenir avant la fin de l’année. Elle a d’ailleurs passé dans ses comptes du premier semestre une provision complémentaire pour litiges de 350 millions d’euros afin de faire face à cette amende. Au total, le Crédit agricole a provisionné 1,6 milliard d’euros pour répondre à d’éventuels contentieux (y compris ceux relatifs au Libor, le taux interbancaire européen que des banques sont accusées d’avoir manipulé).Cette sanction n’a rien à voir, ni dans son ampleur ni dans sa dramaturgie, avec celle infligée à BNP Paribas en 2014. En juin de la même année, la première banque française avait versé 8,9 milliards de dollars aux autorités américaines pour arrêter les poursuites. Les mois précédents cet accord avaient été marqués par une tension extrême, au point que le gouvernement français était intervenu auprès de la Maison Blanche afin de demander « un traitement équitable » pour la première banque française.Collaboration active avec les Etats-UnisAu terme d’un long chemin de croix, cette dernière avait accepté de plaider coupable de deux chefs d’accusation : « falsification de documents commerciaux » et « collusion ». Suite à cette affaire, plusieurs dirigeants de BNP Paribas avaient quitté la banque, dont son directeur délégué, Georges Chodron de Courcel, puis son président Baudouin Prot, quelques mois plus tard.Rien de tel au Crédit agricole, qui a dû tirer les leçons des déboires de BNP Paribas et collaboré activement avec les Etats-Unis. En outre, le montant attendu de l’amende correspond à des volumes d’affaires incriminés beaucoup plus modestes que ceux reprochés à BNP Paribas. L’ex-Indosuez, la banque d’affaires rachetée en 1996 par le Crédit agricole, bénéficiait pourtant par le passé, tout comme sa rivale Paribas, de fortes positions dans des pays comme le Soudan qui auraient pu lui être fatales. Mais, parfois, les malheurs ont du bon.Dans les années 2000, en effet, la banque du grand large et des grandes clientèles du Crédit agricole était dans le collimateur des autorités américaines qui menaçaient de lui retirer sa licence lui permettant d’exercer aux Etats-Unis si elle ne mettait pas ses opérations à New York en conformité avec les règles américaines. Cette tutelle rapprochée avait amené la banque à replier la voilure sur certaines activités.Le Crédit agricole est le dernier d’une longue série de banques européennes à subir les foudres des autorités américaines pour non-respect des embargos. En 2012, la banque britannique Standard Chartered avait été la première à être prise dans les filets du DFS new-yorkais, dirigé à l’époque par Benjamin Lawsky (il a annoncé son départ en mai). Accusée d’avoir réalisé pendant des années des transactions avec l’Iran, Standard Chartered n’avait réussi à conserver sa licence bancaire aux Etats-Unis qu’après avoir accepté de payer une amende de 340 millions de dollars.Plus récemment, en mars 2015, c’était au tour de la deuxième banque allemande, Commerzbank, de négocier un accord d’un montant de 1,4 milliard de dollars, suite au même type d’accusations. L’italienne UniCredit, Deutsche Bank et la Société générale sont également dans le collimateur de la justice américaine pour des faits identiques.Le montant des amendes infligées dépend à la fois des volumes des transferts illégaux, de la façon dont ceux-ci ont été exécutés (s’ils ont été cachés ou non), mais aussi de la diligence avec laquelle les banques acceptent de collaborer avec la justice et les régulateurs.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.09.2015 à 18h29 • Mis à jour le10.09.2015 à 12h12 | Patrick Roger La masse salariale de l’Etat est un enjeu majeur de maîtrise des finances publiques, puisque, en 2014, elle représente 120,8 milliards d’euros, soit près de 40 % du budget général. En y ajoutant les deux autres fonctions publiques – territoriale et hospitalière – ainsi que les agents des opérateurs de l’Etat, les dépenses de personnel atteignent 278 milliards d’euros, soit 22,7 % de la dépense publique et 13 % du produit intérieur brut (PIB).« Mécaniquement », en dépit des mesures prises ces dernières années – stabilisation des effectifs, gel du point d’indice, réduction des mesures catégorielles – la progression de la masse salariale est d’environ 700 millions d’euros par an. La loi de programmation des finances publiques 2014-2019 prévoit de limiter cette progression à 250 millions. Cela implique d’identifier chaque année 450 millions d’euros d’économies supplémentaires.Les risques de dépassement sont « réels »« Un objectif difficile à respecter », note le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, qui présentait mercredi 9 septembre l’enquête réalisée à la demande de la commission des finances du Sénat sur « les enjeux et les leviers de la maîtrise de la masse salariale de l’Etat ».D’autant plus, souligne-t-il, que l’objectif de stabilisation des effectifs s’éloigne depuis la mise à jour de la loi de programmation militaire, « qui va réduire sensiblement les baisses d’effectifs initialement prévues au ministère de la défense » et que la réalisation d’autres économies – sur les heures supplémentaires dans l’éducation nationale ou sur les opérations extérieures des forces armées – paraît « incertaine ». C’est un euphémisme. Les risques de dépassement en exécution sont donc « réels », juge M. Migaud.Lire aussi :La Cour des comptes, poil à gratter du gouvernement« Des économies encore plus importantes sont nécessaires », conclut la Cour des comptes, qui estime « indispensable d’identifier de nouveaux leviers d’économies en matière de rémunérations, d’effectifs et de durée du travail ». Dans son rapport, elle met l’accent sur le « maquis des régimes indemnitaires », autrement dit les primes, qui atteignent 30 % de la rémunération principale en 2013 contre 25 % en 2006, 10 % au début des années 1980, dans la fonction publique d’Etat.A l’issue de son enquête, la Cour a constaté qu’il n’existe pas moins de 1 500 éléments de paye distincts, dont les trois quarts ont un coût annuel inférieur à 1 million d’euros, excessivement complexes et même « irréguliers » pour certains d’entre eux puisque ne reposant sur aucun texte réglementaire. La Cour des comptes parle d’« informations lacunaires ». Le gouvernement a certes fait des propositions aux organisations syndicales pour relever les indices des grilles et convertir en points d’indices certaines primes. Mais, note la Cour, « la réforme des grilles pourrait avoir un coût annuel, net de l’intégration de primes dans la base indiciaire, de 2,5 à 3 milliards d’euros pour la fonction publique de l’Etat et de 4,5 à 5 milliards d’euros pour l’ensemble de la fonction publique ».Lire aussi :Des services publics trop coûteuxLa Cour des comptes suggère donc neuf « leviers » susceptibles d’améliorer la maîtrise de la masse salariale de l’Etat, tout en précisant bien qu’il revient évidemment au gouvernement et au Parlement de « déterminer le juste équilibre entre les leviers ». Ainsi, elle conseille de désindexer certaines primes et indemnités de la valeur du point et de réserver la garantie individuelle de pouvoir d’achat (GIPA) – mécanisme de rattrapage quand, sur quatre ans, l’évolution du traitement brut a été inférieure à celle des prix – aux agents dont le traitement et la rémunération globale, incluant les primes, ont augmenté moins vite que les prix. Elle propose également d’agir sur l’indemnité de résidence, le supplément familial de traitement et les surrémunérations outre-mer. Un coût immédiat non négligeableEn matière de rémunérations, elle estime qu’il faut rénover les grilles, allonger les carrières et ralentir les promotions. Sans revenir au non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux mis en œuvre par Nicolas Sarkozy qui a profondément déstabilisé et affaibli les services de l’Etat, la Cour considère que le non-remplacement d’un départ à la retraite sur quatre assurerait quasiment les économies nécessaires au respect de la loi de programmation. Elle insiste sur la nécessité de réfléchir au périmètre des missions de l’Etat et la répartition entre les différents niveaux d’administration.Lire aussi :La Cour des comptes préconise de nouvelles économies dans les services publics locauxEnfin, la Cour des comptes dresse un constat : le secteur public travaille en moyenne une centaine d’heures de moins par an que le secteur privé, avec, pour certaines administrations, des durées moyennes effectives inférieures à la durée légale. Il y a là, selon elle, des marges de manœuvre non négligeables. Cela suppose, poursuit-elle, de s’attaquer aux absences répétées non justifiées, de limiter le recours aux heures supplémentaires et de supprimer la surrémunération des temps partiels.Il demeure, convient la Cour des comptes, que la mise en œuvre de ces mesures, quels que soient les arbitrages sur leur combinaison, si elle pourrait s’avérer efficiente sur le long terme, risque d’avoir un coût immédiat non négligeable. Et difficilement soutenable, dans le contexte actuel, par les finances publiques. Autrement dit, la Cour des comptes n’en a peut-être pas fini de délivrer, à intervalles réguliers, des rapports sur la masse salariale de l’Etat.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cyril Simon Des sourires, des embrassades, quelques larmes, et le « V » de la victoire avec leurs doigts. La centaine de « chibanis » (« cheveux gris », en arabe) qui a fait le déplacement jusqu’au conseil des prud’hommes de Paris, est ressortie, peu avant 10 heures lundi 21 septembre, avec le sentiment du devoir accompli. « Ce qui nous satisfait, c’est la reconnaissance de notre travail de cheminot par la justice. L’argent, cela vient après », souligne Abdallah Britel, 62 ans, derrière ses lunettes de soleil. La SNCF vient d’être condamnée pour « discrimination dans l’exécution du contrat de travail » et « dans les droits à la retraite », selon le jugement.Lire aussi :La SNCF condamnée pour discrimination envers plusieurs centaines de « chibanis » marocainsLes plaignants, aujourd’hui presque tous à la retraite, doivent toucher entre 150 000 et 230 000 euros de dommages et intérêts, dont une grande partie de préjudices de carrière. Dans les années 1970, la SNCF avait signé avec eux un contrat à durée indéterminée de droit privé « pour travailleur étranger ». Dans le jargon du rail, on les appelle les « PS25 ». Ces immigrés, essentiellement originaires du Maroc, étaient cheminots mais ne pouvaient pas accéder au statut administratif de « cadre permanent » ou « agent au statut », plus avantageux et accessible aux seuls Français (et, depuis peu, aux ressortissants de l’Union européenne) de moins de 30 ans.Abdallah Britel a travaillé trente-cinq ans à la traction au dépôt de locomotives de Paris-La Villette. Retraité depuis 2007, il n’a jamais pu accéder aux formations et aux examens internes, indispensables pour monter en grade. « Le pire, c’est qu’à 52 ans, quand j’ai obtenu le statut de cadre permanent, grâce à la nationalité française, j’ai perdu six ou sept niveaux dans la hiérarchie. Les jeunes que j’ai formés sont devenus mes chefs. J’avais le même statut qu’un nouvel embauché. Ce fut très dur psychologiquement », confie-t-il, les yeux embués. A la suite de cet épisode, son salaire avait diminué de 400 euros.« On m’a dit : “Vous n’avez pas le droit car vous êtes étranger” »Saïd Eddibes se dit aujourd’hui « soulagé ». Il a connu le même type de mésaventures en 1979, sept ans après son arrivée gare de l’Est. « J’ai demandé à être chef d’équipe. On m’a envoyé dans une école, récapitule le Franco-Marocain, lapidaire. Et puis, le troisième jour, le directeur m’a dit : “Désolé, en fait, vous n’avez pas le droit car vous êtes étranger.” » Son ambition était de devenir chef de distribution, comme beaucoup d’autres, dont certains doctorants.« A l’époque, on ne connaissait rien de nos droits, s’indigne Mohammed Ngourari, 70 ans dont 41 à la gare de triage de Woippy, en Lorraine, avec une pensée pour ses collègues disparus. On se faisait arnaquer sur nos fiches de paie sans le savoir. »« A travail égal, traitement égal », martèle l’avocate des cheminots Clélie de Lesquen-Jonas, chaudement applaudie par les chibanis : « Cette récompense morale et financière répare les injustices. Si la SNCF fait appel, on n’hésitera pas à demander plus d’argent, en suivant la jurisprudence européenne. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne négociera pas avec la SNCF dans ce dossier hors normes », prévient-elle.Lire aussi notre enquête :Les déclassés de la SNCFCertains cheminots étaient venus accompagnés de leur famille, lundi. Nadia tenait par exemple à assister son père âgé de 75 ans, très discret. Mohammed Bioudi a officié de 1972 à 2005 comme chef de manœuvre à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), où il habite toujours. « Je voyais bien que lui et ses collègues subissaient une forte discrimination. Alors qu’il ne refusait pourtant jamais rien à ses patrons. Il était peut-être trop honnête, trop arrangeant », soupire cette policière, les yeux rivés sur lui. Confiante, elle prie pour que la SNCF ne fasse pas appel. Mais après dix ans de combat judiciaire, elle le concède, « une mauvaise surprise peut vite arriver ».Lundi matin, la compagnie ferroviaire a indiqué ne pas vouloir commenter la décision du conseil des prud’hommes. Elle a jusqu’au 23 octobre pour faire appel.Cyril SimonJournaliste au Monde 21.09.2015 à 14h45 • Mis à jour le21.09.2015 à 14h45 | Jade Grandin de l'Eprevier Rien ne se perd, tout se transforme. Vendredi 18 septembre, la Croatie a voté un ensemble de lois permettant de convertir en euros les emprunts libellés en francs suisses, détenus par 53 000 citoyens. Dans le pays, 38 % des prêts immobiliers sont libellés dans cette monnaie. Ils représentent en tout 23,1 milliards de kunas croates en valeur nominale, soit 3 milliards d’euros. Ces nouvelles dispositions constituent un choix politique fort : cela revient à faire payer aux banques le coût de l’envolée de la monnaie helvétique, qui s’échange actuellement autour d’1,10 franc suisse par euro, 10 % plus cher qu’en début d’année. La devise a bondi en janvier, lorsque la Banque nationale suisse (BNS) a abandonné son taux plancher d’1,20 franc suisse par euro.Le gouvernement croate, une coalition de centre gauche, a poussé cette loi critiquée par les acteurs financiers privés et publics, alors qu’en novembre doivent avoir lieu des élections législatives, où les conservateurs de droite sont donnés favoris. Le Premier ministre Zoran Milanovic fait donc d’une pierre deux coups : il aide les ménages endettés et tient sa promesse de trouver une solution durable aux difficultés engendrées par la flambée du franc suisse. « De telles législations sont discutées surtout dans les pays qui traversent une période d’instabilité politique », soulignait Piotr Palenik, analyste à la filiale polonaise d’ING auprès de Bloomberg.Le service après-vente de la banque centrale croateLes banques payent donc l’addition : entre 800 millions et 1 milliard d’euros (6 à 8 milliards de kunas croates). Elles ont jusqu’à mi-novembre pour convertir les prêts et communiquer aux emprunteurs leurs nouvelles mensualités. Le taux de change pour le paiement des prêts est fixé à 6,39 kunas par franc suisse depuis janvier contre 6,99 kunas par franc suisse pour le taux actuel.Embarrassée par cette décision, la banque centrale croate devra pourtant assurer le service après-vente. D’un côté, elle a averti que la loi pénaliserait le système bancaire, creuserait les réserves de change et fragiliserait la monnaie croate. De l’autre, elle a tenté de rassurer les investisseurs en disant avoir assez d’instruments monétaires pour limiter les dégâts. Mais c’est un effet boule de neige que prévoit la Banque centrale européenne, inquiète pour « la stabilité macroéconomique du pays ».Les banques étrangères représentent 90 % du marché croate. Cinq d’entre elles (Erste Group Bank, UniCredit, Sberbank, Raiffeisen Bank International et Hypo Group Alpe Adria) veulent attaquer le gouvernement en justice. Dans un communiqué, elles estiment qu’« une conversion forcée qui ne prend en compte ni les revenus ni la capacité à rembourser du client est une grave ingérence rétroactive sur les contrats existants ». Acerbe, le ministre des finances, Boris Lalovac, a répliqué devant un parterre de journalistes : « Ce n’est pas très malin de poursuivre le gouvernement du pays où l’on fait des affaires. J’espère que les banques veulent continuer à exercer en Croatie, et que, pour la première fois de l’Histoire, elles écouteront la voix du peuple. » Dans la foulée du vote au Parlement, la plupart des banques présentes en Croatie ont reculé en Bourse.« Tout le monde est responsable »Croatie, Pologne, Hongrie, Autriche, Slovénie… dans les années 2000, les taux d’emprunt en franc suisse étaient beaucoup plus intéressants qu’en monnaie locale. Beaucoup en ont profité pour financer leur achat immobilier. Sur 4,2 millions de Croates, 100 000 y ont ainsi souscrit, dont plus de la moitié remboursent encore des traites. En Pologne, les prêts hypothécaires en franc suisse représentent 40 % des crédits immobiliers et 7,5 % du PIB.Dès 2004, le président de la BNS avait souligné lors d’un voyage en Autriche les « risques non négligeables » encourus par « les emprunteurs, dont de nombreux particuliers, cherchant à bénéficier de taux d’intérêt moins élevés ». Pendant dix ans, l’institution a multiplié ses mises en garde, en vain. En 2008, le piège s’est refermé une première fois. Lors de la crise financière, le franc suisse, considéré comme une valeur refuge, s’est envolé. La Hongrie et l’Autriche ont été frappées de plein fouet. Un million d’emprunteurs hongrois ont vu exploser leur crédit immobilier.Coïncidence ou providence, la Hongrie a anticipé, juste à temps, le big bang suisse de janvier 2015 sur le marché des devises. En novembre 2014, à l’instigation du premier ministre conservateur et populiste Viktor Orban, le Parlement hongrois a adopté une loi prévoyant un taux de conversion fixe protégeant les débiteurs en devises étrangères. Ailleurs, le piège s’est de nouveau refermé.« Quand quelque chose fonctionne, vous avez certaines personnes qui posent des questions, mais du moment que ça fonctionne… », explique Claudia Bernasconi, économiste spécialiste des marchés émergents chez Swiss Life AM. Selon elle, « tout le monde est responsable : les banques centrales, les gouvernements, les banques privées ». Car « c’était un gros risque aussi pour le secteur bancaire » : si les ménages ne peuvent plus rembourser, les banques se retrouvent avec des actifs en défaut de paiement sur les bras. D’ailleurs, en France, certains emprunteurs malheureux du franc suisse ont porté plainte contre BNP Paribas, le Crédit mutuel ou le Crédit agricole pour leur avoir vendu un produit financier sans en exposer les risques. La justice française doit trancher d’ici début 2016.Bataille électoraleProchaine sur la liste : la Pologne, où des élections législatives sont prévues à l’automne. Les responsables politiques de tous bords promettent qu’ils feront convertir les emprunts adossés au franc suisse. Mais leur point de vue diffère sur le poids à faire porter aux banques. Le parti au pouvoir (PO, centre droit), affaibli par une affaire d’écoutes illégales, a proposé en juillet que banques et particuliers fassent moitié-moitié. Le nouveau président Andrzej Duda, qui appartient au parti d’opposition (PiS) social-conservateur, voudrait faire passer une loi plus radicale, selon le quotidien polonais Dziennik Gazeta Prawna. Les emprunteurs pourraient convertir leurs prêts au taux de change en vigueur lors de la souscription. Ce serait « beaucoup plus difficile pour les banques », commente Claudia Bernasconi. Elles supporteraient un coût estimé à plus de 5 milliards d’euros. Certaines menacent également d’attaquer en justice.Jade Grandin de l'Eprevier Les Décodeurs Vers une éclaircie dans les nuages qui entourent le régime social des indépendants (RSI) ? Le gouvernement a reçu lundi 21 septembre un rapport évoquant des pistes de réforme de cet organisme de protection sociale des artisans, commerçants, chef d’entreprise et professions libérales. Parmi leurs vingt préconisations, les députés socialistes Fabrice Verdier et Sylviane Bulteau proposent d’instaurer un taux unique de 11,5 % pour les droits sociaux minimaux au lieu des cinq taux actuels, de rapprocher le RSI du régime agricole et de l’assurance maladie, et d’améliorer les prestations.Depuis sa création en 2006, le régime social des indépendants a fait l’objet de multiples rapports tant il accumule les erreurs et suscite la colère de ses bénéficiaires. Pourquoi une telle grogne ?Lire aussi :Des mesures d’urgence pour calmer les petits patrons1. Qu’est-ce que le RSI ?Le régime social des indépendants existe depuis 2006. Il est né de la fusion des trois caisses de protection sociale des chefs d’entreprise : l’assurance vieillesse des artisans, la caisse nationale d’assurance maladie des professions indépendantes et l’organisation autonome nationale de l’industrie et du commerce.Le RSI assure la couverture maladie des professionnels libéraux, des artisans et des commerçants. En revanche, il ne gère que la retraite des artisans et des commerçants, celle des professionnels libéraux étant administrée par d’autres organismes. Depuis 2008, il est l’interlocuteur social unique des indépendants (hors professions libérales), ce qui signifie que l’organisme centralise toutes les cotisations.En tout, 6,1 millions de personnes sont directement ou indirectement rattachées au RSI, y compris les ayants droit (notamment les conjoints des assurés). En 2013, 4,1 millions d’entre eux ont bénéficié de la couverture maladie, et 2 millions de prestations retraites. La même année, l’organisme a géré 17 milliards d’euros de prestations, pour 11 milliards d’euros de cotisations collectées. #container_14428365068{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14428365068{ height:500px; } #container_14428365068 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14428365068 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14428365068 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14428365068 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }2,8 millions de cotisants au RSI en 2013Source : RSI(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14428365068", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Commerçants","Artisans","Prof. Lib."], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1100376 ], [ "", 996435 ], [ "", 703869 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Les régimes de base du RSI (maladie et vieillesse) sont en déficit structurel , les rentrées des cotisations ne suffisent pas à équilibrer le montant des prestations versées. Ce déficit est comblé par la contribution sociale des sociétés (C3S), une taxe versée par les entreprises. Toutefois, la C3S doit être supprimée progressivement d’ici à 2017, et ce sera alors au régime général de sécurité sociale de financer ce déficit. En revanche, les régimes complémentaires propres au RSI sont excédentaires.2. Qui gère le RSI ?Le RSI est géré à la fois par l’Etat et par des travailleurs indépendants. Ces derniers, élus par leurs pairs, siègent au sein de conseils d’administration régionaux. Les élections ont lieu tous les six ans et sont généralement marquées par une forte abstention. Aux dernières élections en 2012, le taux de participation était de 19 %.Ces 912 administrateurs élisent ensuite le conseil d’administration national. C’est ce dernier qui émet un avis consultatif chaque année sur la loi de finance de la sécurité sociale. Les conseils d’administration font aussi des propositions de mesures aux pouvoirs publics.3. Quels sont les problèmes du régime ?Les travailleurs indépendants se plaignent régulièrement des erreurs répétées de calcul de leurs cotisations ou de leur retraite. Il est ainsi arrivé qu’un huissier intervienne sur de fausses données.Le traitement des dossiers est lent, ce qui retarde la mise à jour de l’évolution des situations professionnelles. Et quand une erreur est constatée, c’est le parcours du combattant pour joindre un interlocuteur.Dans un rapport de 2012, la Cour des comptes a qualifié le RSI de « catastrophe industrielle » pour les travailleurs indépendants. Elle affirmait que la réforme donnant naissance au RSI avait été mise en œuvre de façon prématurée, les difficultés ayant été très sous-estimées, ce qui a provoqué des dysfonctionnements en chaîne pour les assurés.La Cour des comptes a recensé des appels de cotisations erronés, des encaissements non pris en compte ou encore des droits à la retraite qui ne sont pas à jour pour près de 40 % des affiliés. Une désorganisation latente qui a de graves conséquences financières, puisque chaque année, environ 1 milliard d’euros de cotisations ne sont pas recouvrés par les services du RSI, un chiffre avancé par le Syndicat national des indépendants.En juin 2014, les sénateurs Jean-Noël Cardoux (Les Républicains) et Jean-Pierre Godefroy (Parti socialiste) ont remis un rapport évoquant la crise de confiance des travailleurs indépendants envers leur régime social. Un chiffre illustre bien ce phénomène selon eux : le choix du paiement des cotisations par prélèvements mensuels. Avant la réforme instaurant le RSI, 70 % des cotisants choisissaient ce mode de paiement. Ils n’étaient plus que 20% en 2014. Une confiance d’autant plus altérée par l’alourdissement des cotisations, chiffré à un milliard d’euros, selon le rapport. Le taux de cotisation pour les travailleurs indépendants reste toutefois moins élevé que pour les salariés.4. Peut-on se passer du RSI ?Une partie de la droite et l’extrême droite ont exploité les dysfonctionnements du RSI, pour dénoncer les pratiques de l’Etat et remettre en cause les principes universels et solidaires de la sécurité sociale. Les députés Gilbert Collard (RBM) et Marion Maréchal-Le Pen (FN)se sont ainsi rendus en mars à une manifestation d’opposants au RSI. Mais ils ont reçu un accueil mitigé, les manifestants craignant une récupération politique.Par ailleurs, les difficultés du RSI à gérer ses affiliés sont du pain béni pour certaines organisations comme le Mouvement pour la liberté sociale (MLPS) du libéral conservateur Claude Reichmann, qui milite depuis vingt ans pour la fin de la sécurité sociale obligatoire, ou l’association Liberté sociale.Ces mouvements affirment qu’il est tout à fait légal pour un travailleur indépendant d’arrêter de cotiser au RSI pour prendre une assurance privée à l’étranger. Ils fondent leurs propos sur des directives européennes datant de 1992 qui mettent les organismes d’assurance européens en concurrence.Lire : Six questions sur les assurés qui souhaitent quitter la SécuCes directives ne concernent toutefois pas le régime français de sécurité sociale, qui garde son caractère obligatoire, selon un arrêt rendu par la Cour de justice de l’Union européenne. La cour insiste sur le caractère obligatoire et solidaire de la sécurité sociale française, et auquel personne ne peut déroger.Ce principe a été réaffirmé par le tribunal des affaires sanitaires et sociales (TASS) de Vesoul en avril 2014. Les personnes se risquant à quitter le RSI risquent trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.Les DécodeursJournaliste au Monde 21.09.2015 à 12h50 • Mis à jour le21.09.2015 à 13h41 | Claire Guélaud L’Asie émergente est la région du monde qui a le plus profité de l’expansion économique de la Chine. Elle est aujourd’hui la plus exposée à son ralentissement. Mais les risques encourus diffèrent selon les pays et l’importance de leurs liens commerciaux et financiers avec la deuxième économie mondiale. Une certitude : à l’heure où la Chine ralentit, il ne fait pas bon être un ancien dragon comme Hongkong, Singapour, Taïwan ou la Corée du Sud !Dans une étude de septembre 2015 sur L’Asie à l’épreuve du ralentissement chinois, les économistes du groupe d’assurance-crédit Coface rappellent que la Chine a contribué pour 72 % à la croissance de l’Asie émergente depuis 2000 et que les exportations de biens en valeur des principaux pays asiatiques vers l’ancien empire du Milieu ont été multipliées par 5,4 entre 2000 et 2014. Parallèlement, les échanges intra-asiatiques se sont fortement accrus, même si, dans la période récente, ils ont été affectés par la méforme du commerce mondial depuis la crise.Exportations « à risque »La Banque asiatique de développement (BAD) avait déjà cherché en 2013 à chiffrer l’impact d’une baisse de la croissance chinoise sur le reste de l’Asie. « D’après ces travaux, précise Thuy Van Pham (COE-Rexecode), 1 point de croissance en moins en Chine entraînait une diminution de 0,13 point de la croissance de l’Asie émergente. La baisse était forte (– 0,63) dans les pays d’Asie de l’Est (Corée du Sud, Taïwan, Hongkong) mais beaucoup plus limitée (– 0,17 point) dans les pays d’Asie du Sud-Est ».Coface va dans le même sens que la BAD. L’assureur-crédit a dressé la liste des exportations qu’il juge « à risque » car elles sont, aujourd’hui, au cœur de la demande chinoise : machines et matériels (37 % des importations de Pékin), articles manufacturés divers (16 %), combustibles (16 %), minerais et métaux (11 %), etc. Les pays qui exportent de tels produits vers la Chine, et dont les exportations pèsent lourd dans le produit intérieur brut (PIB), sont les plus vulnérables au ralentissement chinois. C’est le cas de Hongkong, de la Mongolie – doublement pénalisée par la baisse de la demande chinoise et par la baisse du prix des matières premières –, et de Singapour.Hausse des salairesOn pourrait y ajouter Taïwan, mais aussi la Corée du Sud qui, rappelle l’économiste de COE-Rexecode, a perdu un demi-point de croissance au deuxième trimestre 2015 et qui exporte le quart de sa production en Chine. En revanche, l’Indonésie, le Vietnam, l’Inde et les Philippines devraient résister à un atterrissage en douceur de la Chine. Quant à la Malaisie, observe Sylvain Laclias (Crédit agricole), « elle souffre beaucoup comme exportatrice nette de pétrole et de produits dérivés. Mal positionnée, elle est l’un des pays d’Asie les plus sensibles à la conjoncturelle actuelle ».Lire aussi :Les marchés très perméables aux inquiétudes de la FedLe changement du régime de croissance chinois et la fin du modèle « à bas coûts » n’a pas que des inconvénients. La hausse des salaires, l’augmentation du coût unitaire du travail, l’appréciation de la devise chinoise par rapport à ses voisines ont joué dans le même sens : celui d’une moindre compétitivité de la Chine, qui n’est plus l’atelier du monde. Du coup, les salaires pratiqués au Bangladesh et au Vietnam deviennent attractifs. Les flux entrants d’investissements directs étrangers (IDE) augmentent vers les pays plus compétitifs sur le terrain des coûts, comme l’Indonésie, l’Inde et le Vietnam. A contrario, la Mongolie, le Myanmar et le Cambodge pourraient être affectés par la baisse des IDE en provenance de Chine en cas d’atterrissage brutal.Lire aussi :L’Inde se rêve en dragon chinoisComme les turbulences sur les marchés de l’été l’ont montré, les risques de contagion financière existent bel et bien et il ne faut pas les sous-estimer. Les canaux de transmission financiers seraient, selon Coface, de deux natures : les prêts bancaires transfrontaliers et les effets de contagion résultant des investissements de portefeuille en actions ou en obligations et/ou de la corrélation – de plus en plus manifeste – des marchés asiatiques. Selon l’assureur-crédit, les banques basées à Hongkong ont délivré environ 80 % de ces prêts bancaires transfrontaliers à des emprunteurs chinois, le reste émanant dans une large mesure de banques de Singapour.L’Inde et les Philippines résistentLes deux places financières de Hongkong et Singapour sont donc les deux zones les plus à risque : leurs banques sont les plus exposées à une montée du risque de crédit en Chine et leur marché d’actions est assez corrélé avec la place de Shanghaï. Mais les deux pays sont solides sur le plan macroéconomique, contrairement à la Mongolie, dont la dette publique augmente et dont le solde courant est déficitaire.A contrario, les pays qui paraissent quasi immunisés contre le ralentissement chinois sont l’Inde et les Philippines, les autres pays d’Asie étant dans une situation intermédiaire. L’agence de notation américaine Standard & Poor’s le dit autrement : les économies d’Asie du Nord-Est, Japon excepté, et l’Australie sont les plus durement touchées en raison de leurs liens commerciaux étroits avec la Chine. L’Asie du Sud-Est et l’Inde s’en sortent mieux, car leurs liens commerciaux sont moins forts et leur croissance davantage tirée par la demande intérieure.Lire aussi :La reprise économique reste désespérément atypiqueClaire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard C’est un conte de 2015. Un groupe média à la dimension internationale issu de la presse écrite underground lance sur le Web la version française d’un magazine papier anglais culte. La filiale parisienne de Vice Media a ainsi mis en ligne lundi 21 septembre le site en français d’ i-D Magazine, un journal devenu icône dans le milieu de la mode. Et espère, grâce à son savoir-faire dans le numérique et la vidéo, séduire des jeunes.i-D Magazine n’est pas très connu du grand public français mais, pour les connaisseurs, c’est une légende : lancé en 1980 par un ancien directeur artistique de Vogue, il est connu pour ses couvertures avec un logo en forme de smiley et des mannequins faisant un clin d’œil. Il a accompagné une génération de talents, de Kate Moss aux photographes Juergen Teller ou Wolfgang Tillmans. Il revendique un style esthétique mais plus brut que ses homologues « papier glacé ». Notamment dans ses photos d’anonymes repérés dans la rue pour leur look et « shootés » sur place, en pied.« Trente-cinq ans d’héritage »En 2012, Vice Media, né comme un magazine punk en 1994 mais parti à l’assaut de la vidéo et du Web, a racheté i-D Magazine. Le groupe américain n’a pas touché au magazine papier anglais, qui n’a jamais eu qu’une seule version (achetée, à l’étranger, par quelques fans). Mais Vice a lancé sur Internet huit déclinaisons internationales d’i-D en Allemagne, en Italie, au Mexique, en Pologne, en Australie, en Nouvelle-Zélande, aux Etats-Unis et en Espagne.La France a-t-elle vraiment besoin de davantage de contenus sur la mode ? Le créneau est déjà occupé, si l’on considère les magazines féminins, les suppléments des journaux généralistes, les journaux gratuits comme Stylist ou les vidéos d’amateurs sur YouTube. « i-D ne part pas de rien, il a trente-cinq ans d’héritage », répond Benjamin Lassale, patron de Vice France. De fait, le magazine a déjà 150 000 abonnés sur YouTube et 1,1 million sur Twitter.Plus concrètement, les éditions internationales permettront à la version française de disposer de contenus qu’il serait autrement difficile de produire, car, comme tous les médias de Vice, elle sera alimentée de 50 % à 80 % de traductions « travaillées ».« Un magazine de célébration, plus prescripteur que critique »« La presse mode est très féminine et tourne autour des produits », regrette Clément Corraze, directeur de l’équipe de onze personnes et ancien des revues Purple et Antidote. i-D promet un contre-pied, plus ancré dans le « réel ». « i-D est un magazine de célébration, plus prescripteur que critique », explique Tess Lochanski, la rédactrice en chef, ancienne du cahier Obsession de L’Obs. Elle a travaillé à adapter ce ton à la France, réputée plus « cynique ». i-D ne veut pas non plus être trop parisien, se rappelant que son ancêtre a défriché des villes comme Leeds ou Brighton.i-D compte enfin profiter du modèle de « sponsoring » de contenus éprouvé par Vice : par exemple des vidéos, cofinancées par le couturier Marc Jacobs, sur des « tribus » comme les riders de vélos BMX dans le quartier du Bronx à New York, ou sur des latinos de Los Angeles, fans de rockabilly, de voitures et de musique fifties. Ou un abécédaire pointu de la danse urbaine, payé par la jeanerie Diesel. Côté français, i-D « célèbrera » la DJ Clara 3000, des clubs « underground » comme la Péripate à Paris ou le jeune designer Julien Dossena, de Paco Rabanne, et fera parler longuement la « papesse » de la mode Carine Roitfeld. M. Corraze résume l’enjeu : « Trouver des sous-cultures qui feront l’air du temps. »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La réaction des créanciers de la Grèce (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Union européenne), lundi 21 septembre, à la victoire d’Alexis Tsipras n’avait rien à voir avec celle qui fut la leur, fin janvier, quand le jeune leader de Syriza avait pour la première fois remporté les législatives. Pas d’affolement, juste une pointe d’inquiétude, et encore.Lire aussi :Grèce : Tsipras parvient à se débarrasser des frondeurs de Syriza« Tous les partis grecs, sauf les néonazis d’Aube Dorée et l’aile dissidente de Syriza, ont voté pour le mémorandum [le contrat listant les réformes en échange d’un prêt de 86 milliards d’euros], donc, pour les mois qui viennent, nous n’avons pas d’inquiétude », explique une source diplomatique, proche des créanciers. « Il ne faut pas être naïfs, il y aura sans doute des difficultés de mise en œuvre des réformes, parce qu’elles sont difficiles pour les Grecs, mais le mémorandum est sur les rails [il a été finalisé fin août] », ajoute cette source.A Bruxelles, certains espéraient depuis des mois que ces nouvelles élections à Athènes seraient l’occasion de faire entrer au gouvernement les socialistes du Pasok ou les centristes de To Potami. Pour en finir avec les populistes. Ce n’est finalement pas le cas et ils sont certainement déçus. Cependant, depuis que M. Tsipras a fait son virage à 180 degrés, mi-juillet, en acceptant, dos au mur, pour éviter le Grexit (une sortie de la Grèce de la zone euro), un accord avec les Européens qu’il n’avait de cesse de dénoncer depuis janvier, les créanciers lui font plutôt confiance.Qui va devenir ministre des finances ?Désormais, le sentiment général, c’est que M. Tsipras sera le mieux à même de mettre en place les réformes difficiles censées mettre fin à la corruption, à l’évasion fiscale, qui gangrènent l’Etat grec depuis des années. De fait, les partis traditionnels (Pasok, les conservateurs de Nouvelle Démocratie) ont contribué à entretenir ce « système » et n’ont pas mis en place de manière suffisamment satisfaisante les deux précédents mémorandum (2010 et 2012), estime-t-on à Bruxelles. L’ex-premier ministre conservateur, Antonis Samaras, avait ainsi pas mal exaspéré jusqu’aux membres de sa famille politique (le Parti populaire européen) en refusant de mettre en place les réformes qu’exigeaient de lui les créanciers, en 2014.Lire aussi :Pourquoi la Grèce peine à sortir la tête de l’eauLa question, désormais, est de savoir qui va devenir ministre des finances du gouvernement « Tsipras 2 ». La configuration idéale, à Bruxelles, ce serait de pouvoir à nouveau compter sur le ministre par intérim George Chouliarakis, ou sur son collègue Euclide Tsakalotos. Tous deux font partie des équipes de négociation grecque depuis février et ont été particulièrement appréciés, ces derniers mois, pour leur « pragmatisme », « leurs compétences » et leurs convictions proeuropéennes, selon plusieurs sources proches des créanciers. Rien à voir avec l’ex-ministre des finances de M. Tsipras jusqu’en début juillet, le flamboyant Yanis Varoufakis, qui avait été nommé pour « internationaliser » la cause grecque en attirant sur lui les caméras du monde entier. Mais qui s’était mis à dos les 18 autres ministres de la zone euro.Lire aussi :Des Grecs dépensiers ou malhonnêtes… le tour des idées reçues« La bonne nouvelle, avec cette coalition inchangée Syriza-ANEL, c’est qu’à priori, les équipes grecques avec lesquelles les créanciers discutent depuis des mois, les hauts fonctionnaires, les membres de l’Eurogroup working groupe [groupe de travail préparatoire aux Eurogroupes], ne devraient pas trop changer » souligne une source européenne.Pas question de décaler le début de la « revue »De fait, Grecs et Européens ont du pain sur la planche dans les semaines qui viennent. Le mémorandum prévoit des dizaines de mesures à faire passer d’ici fin octobre (poursuite des réformes dans l’administration fiscale, la modernisation de l’administration, etc.). Les Européens sont censés venir vérifier sur pièces à partir de mi-octobre, lors d’une première « revue » du programme d’aide grec. Du bon déroulement de cette revue dépend le versement d’une tranche de prêts de 3 milliards d’euros supplémentaire et le début des négociations pour alléger le fardeau de la dette grecque (plus de 180 % du PIB du pays).« Vu que depuis trois semaines, avec la campagne pour les législatives, pas grand-chose a bougé à Athènes, on va devoir, dans les jours qui viennent, redéfinir un calendrier d’avancement des réformes prioritaires » explique une source européenne. Pas question pour l’instant de décaler le début de la « revue ». « Mais elle pourrait se terminer plutôt en décembre ou fin novembre que fin octobre » suggérait une autre source bruxelloise il y a quelques jours.Des contacts ont déjà été pris de manière informelle entre la Commission européenne, la BCE et le Mécanisme européen de stabilité (MES, le fonds qui va prêter l’essentiel des 86 milliards d’euros à Athènes). « Par ailleurs, on va avoir plein de rendez-vous officiels, dans les semaines qui viennent, pour avancer le travail avec les Grecs », explique une source bruxelloise. Un Eurogroupe working groupe est de fait prévu cette semaine, il sera suivi par un Eurogroupe, lundi 5 octobre, et un G20 Finance, à Lima, le 8 octobre.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) C’est un scandale de très grande ampleur qui vient de s’abattre sur le groupe Volkswagen (VW). Le groupe a reconnu, dimanche 20 septembre, avoir massivement trompé les contrôleurs américains sur les niveaux d’émissions polluantes de ses véhicules diesel, confirmant les accusations portées vendredi par l’Agence de protection de l’environnement américaine (EPA).Le constructeur allemand a admis avoir utilisé un logiciel interdit pour contourner la législation et manipuler les données indiquant les émissions réelles de ses véhicules. « Nous avons reconnu les faits devant les autorités. Les accusations sont justifiées. Nous collaborons activement », a déclaré un porte-parole du groupe, dimanche.Face à la gravité de la crise, VW a préféré jouer la carte de la coopération. L’entreprise encourt théoriquement une amende de 33 000 euros (37 500 dollars) par voiture vendue aux Etats-Unis depuis 2009, soit 482 000 véhicules, ce qui porte le montant maximum de l’amende à… 18 milliards de dollars. Une somme astronomique, même pour un groupe qui a dégagé 202,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2014.« Menace pour la santé publique »Le logiciel incriminé aurait été installé sur des modèles diesel de VW et Audi produits aux Etats-Unis. Très sophistiqué, il permettrait de désactiver la limitation de certaines émissions polluantes pendant l’utilisation normale du véhicule et de l’activer pendant les tests de contrôle. Conséquence : les émissions des voitures pourraient dépasser jusqu’à quarante fois les limites fixées... Damien Gouteux et Alexis Delcambre C’était le jour qu’attendaient avec appréhension les secteurs des médias et de la publicité. Mercredi 16 septembre, Apple a livré aux utilisateurs d’iPhone la dernière version de son système d’exploitation, iOS 9. Celle-ci propose une petite nouveauté qui soulève de grandes questions : la possibilité d’activer des applications tierces qui bloquent la publicité sur les sites Internet visités avec le navigateur Safari (proposé par défaut dans les terminaux Apple).Ces bloqueurs de publicité – ou « adblocks » – sont déjà très populaires sur les ordinateurs, sous la forme d’extensions aux navigateurs. Ils permettent aux utilisateurs de filtrer les publicités et les traceurs de données présents sur les pages Web. S’ils accélèrent le chargement des pages et limitent la captation de données personnelles – ce qui améliore l’« expérience utilisateur » –, ils menacent le modèle de financement par la publicité du contenu gratuit sur Internet et du développement à venir de nombreux sites.A l’origine cantonnés aux utilisateurs les plus agiles, les « adblocks » semblent désormais toucher un public plus large. Ainsi, l’un des bloqueurs les plus populaires, Adblock Plus, serait utilisé par 50 millions d’internautes, selon son propriétaire.L’arrivée des « adblocks » sur les téléphones et tablettes Apple représente donc une nouvelle étape dans leur développement. Vendredi 18 septembre, deux bloqueurs de publicité figuraient déjà en tête du classement des applications payantes les plus téléchargées en France sur l’App Store, le magasin en ligne d’Apple, selon les chiffres du site spécialisé App Annie.Menace pour l’édifice du Web ?La véritable ampleur du blocage de publicité sur Internet reste à établir. Selon un rapport souvent cité et publié en 2014 par la société irlandaise PageFair, il y aurait plus de 144 millions d’utilisateurs de bloqueurs de publicité dans le monde, 41 % auraient moins de 30 ans, et ce nombre serait en forte croissance.Pour certains, la pratique menace l’édifice du Web, bâti en large partie sur la gratuité des contenus et le financement par la publicité. Ainsi Sean Blanchfield, un des rédacteurs du rapport, cité par le journal britannique The Guardian, pense que ce type de logiciels fera aussi mal à l’industrie publicitaire que Napster en avait fait aux majors musicales, en permettant le téléchargement frauduleux de fichiers musicaux de 1999 à 2001.L’arrivée des bloqueurs de publicité est la dernière étape dans un vaste débat sur les pratiques de l’industrie de la publicité et l’éthique des bloqueursMais PageFair n’a-t-elle pas intérêt à noircir le tableau ? L’entreprise irlandaise développe des solutions de contournement des « adblocks », qu’elle commercialise. Face à elle, on trouve un acteur comme l’allemand Eyeo, éditeur du bloqueur Adblock Plus. Eyeo affirme « redonner le pouvoir aux utilisateurs » et protéger leur vie privée, mais des médias dénoncent ce qu’ils appellent une « extorsion ».Car Adblock Plus dispose d’une « liste blanche » dans laquelle figurent des sites et des services épargnés par le blocage. L’inscription sur cette liste est payante, plusieurs millions pour un géant comme Google, selon PageFair. Plusieurs médias allemands ont porté plainte contre Eyeo, mais les plaignants ont été déboutés en mai 2015. Selon le site iGénération, Eyeo tente désormais de convaincre les développeurs d’« adblocks » concurrents d’intégrer sa liste blanche, contre rémunération.L’arrivée des bloqueurs de publicité est la dernière étape dans un vaste débat, ouvert depuis des années, sur les pratiques de l’industrie de la publicité et l’éthique des bloqueurs. Vendredi 18 septembre, le créateur de l’application Peace, le bloqueur de publicité le plus vendu sur iOS, a retiré son logiciel de la vente, citant « un cas de conscience ». Marco Arment, développeur reconnu, cofondateur de Tumblr, a expliqué ne pas vouloir « s’engager dans une guerre », et qu’une lutte efficace contre les excès de la publicité en ligne nécessitait « une approche plus nuancée et complexe que celle d’une simple application iOS ».Bataille sur la régie publicitaire numériqueCette concurrence entre logiciels bloqueurs et logiciels de contournement n’est qu’un des aspects de la bataille en cours. Un autre se joue directement entre les médias et les géants du Web, comme Apple, voire entre celle-ci et Google, la principale régie publicitaire numérique.En encourageant le développement des « adblocks », Apple semble en effet vouloir pousser les médias vers une autre nouveauté de son système d’exploitation, appelée « News ». Cette application native est alimentée par des médias partenaires, qui proposent leurs contenus à Apple. Ces derniers peuvent être accompagnés de publicité que News ne permet pas de bloquer. Si c’est le média qui vend directement cet espace à un annonceur, il touche 100 % de son prix de vente. Sinon Apple se charge de le vendre, en empochant 30 % du prix.Ces conditions intéressantes ont déjà convaincu une trentaine de médias américains (CNN, Time, Vox Media…) de rejoindre News. A terme, comme Facebook avec les Instant Articles, Apple espère centraliser dans News l’accès des utilisateurs à l’information. Quitte à assécher, en attendant, des médias dépendant, à des degrés divers, de la publicité.Damien GouteuxJournaliste au MondeAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alain Salles (Athènes, envoyé spécial) Alexis Tsipras vient d’arriver tout sourire, vers 20 heures dimanche, au siège de son parti, Syriza. Pour la troisième fois de l’année les électeurs grecs lui ont fait confiance. Syriza arrive en tête des élections législatives, dimanche 20 septembre, selon les sondages de sortie des urnes, avec près de 35 % des suffrages, devant Nouvelle Démocratie (conservateurs, 28 %). Son président, Evangelos Meïmarakis, a reconnu sa défaite et félicité M. Tsipras. « Devant nous s’ouvre la voie du travail et des luttes », a réagi ce dernier sur Twitter.Sa victoire se confirmait un peu plus quelques heures plus tard : sur la quasi-totalité (90 %) des bulletins dépouillés, Syriza était crédité de 35,53 % des voix contre 28,05 % à Nouvelle Démocratie, soit une avance de plus de sept points.Les électeurs ne semblent donc pas avoir tenu rigueur à l’ancien premier ministre des promesses, en janvier, d’en finir avec l’austérité, ni de son revirement en juillet, quand il a accepté de signer un mémorandum avec les créanciers du pays, une semaine après l’éclatante victoire du non au référendum du 5 juillet.Lire aussi :La douloureuse conversion de Tsipras au réalismeAlexis Tsipras réussit son pari, mais le fort taux d’abstention qui dépasse 40 % dans un pays où le vote est censé être obligatoire est un clair avertissement au futur gouvernement. Avec la prime de 50 députés supplémentaires accordée au parti arrivé en tête dans le système électoral grec, Syriza devrait obtenir, selon des estimations, 145 députés (contre 149 dans le Parlement sortant) contre 75 pour les conservateurs.M. Tsipras a annoncé qu’il allait s’allier de nouveau avec le parti souverainiste des Grecs indépendants (ANEL) pour former un gouvernement. La formation, créditée de quelque 3,5 % des suffrages devrait obtenir 10 députés. Cela suffirait pour arriver à la majorité absolue de 151 sièges. « Nous allons unir nos forces, (...), nous allons continuer ensemble », a lancé le dirigeant de Syriza devant ses sympathisants à Athènes, avant d’être rejoint à la tribune par le chef de file d’ANEL, Panos Kammemos. Plus tôt, celui-ci avait affirmé : « Lundi, avec le premier ministre Alexis Tsipras nous allons procéder à la formation d’un gouvernement [de coalition] pour faire sortir la Grèce de la récession et du chômage. » #container_14427716338{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14427716338{ height:500px; } #container_14427716338 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14427716338 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14427716338 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14427716338 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les forces politiques au Parlement grecSource : Minsitère de l'intérieur via "Ekathimerini"(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14427716338", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: 160, startOnTick: true, endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Syriza (coalition de gauche radicale)","Nouvelle Démocratie (conservateurs)","Aube dorée (néonazis)","Pasok (socialistes)","KKE (communistes)","Potami (centristes)","Grecs indépendants (nationalistes)","Enosi Kentroon (centristes)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de sièges à la Vouli en janvier 2015", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 149 ], [ "", 76 ], [ "", 17 ], [ "", 13 ], [ "", 15 ], [ "", 17 ], [ "", 13 ], [ "", null ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Nombre de sièges à la Vouli en septembre 2015 (estimations)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 145 ], [ "", 75 ], [ "", 19 ], [ "", 17 ], [ "", 15 ], [ "", 10 ], [ "", 10 ], [ "", 9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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L’Unité populaire créée par les dissidents de Syriza (2,5-3,5 %) n’est pas assurée de franchir le seuil de 3 % permettant d’entrer au Parlement, malgré le soutien de l’ancien ministre des finances, Yanis Varoufakis, de l’ancienne présidente du Parlement Zoé Konstantopoulou et du héros de la Résistance grecque Manolis Glézos. Enfin, le score du parti centriste To Potami (« la rivière ») s’annonce décevant (4- 5 %), alors qu’il avait l’ambition d’arriver en troisième position.Lire aussi :En Grèce, un paysage politique bouleversé par la criseFrançois Hollande : « Un message important pour la gauche européenne. »Le président français François Hollande a salué dimanche soir le « succès » de Syriza et de son chef de file, Alexis Tsipras aux élections législatives grecques. Le chef de l’Etat a estimé que cette victoire était « un message important pour la gauche européenne ». « La Grèce va connaître une période de stabilité avec une majorité solide », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Tanger, au Maroc. M. Hollande se rendra à Athènes « sans doute dans les prochaines semaines ».Alain Salles (Athènes, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Salles Membre de Syriza, ancienne députée, Réna Dourou est devenue en septembre 2014 la présidente de la région Attique, la plus importante de Grèce. Elle est devenue la première dirigeante de la gauche radicale à occuper des fonctions importantes, avant même la victoire d’Alexis Tsipras aux législatives du 25 janvier. Avant le scrutin très incertain du dimanche 20 septembre, elle explique dans un entretien au Monde comment Syriza a tenté de s’adapter aux réalités d’un pays aux abois.Lire aussi :La douloureuse conversion de Tsipras au réalismeVous attendiez-vous à voir Alexis Tsipras signer le mémorandum qu’il avait combattu ? Cela vous a surpris ou déçu ?On ne s’attendait pas à une telle pugnacité de la part de nos créanciers, à cette pression extrême au cours des négociations qui ont abouti au compromis du 12 juillet, au Sommet européen de Bruxelles. Un parti politique doit être prêt à affronter le pire et le meilleur, sans broncher, en essayant de faire de son mieux pour surmonter les difficultés, et de mettre en place les bases d’une alternative. Ce n’est pas une question de surprise ou de déception mais plutôt une question de choix politique.On doit garder le cap vers la mise en place d’une politique qui puisse faire avancer notre économie tout en respectant l’orientation européenne du pays. Il faut que le message soit clair : on n’abandonne pas les valeurs européennes, on revendique les politiques européennes qui ont permis les bases de la cohésion sociale prônée par l’ancien président de la Commission, Jacques Delors.Et ce n’est pas un hasard si Delors a su mettre les points sur les « i », critiquant le chemin parcouru jusqu’à aujourd’hui : « Quand elle se penchera sur l’Europe des années 2010-2015, l’histoire portera un regard très sévère sur cette Union économique et monétaire tellement mal conçue qu’il a été question qu’un de ses membres la quitte », écrivait-il en juillet.Le gouvernement Tsipras a finalement fait peu de choses depuis janvier. Est-ce seulement à cause des négociations avec l’UE ?Malgré les pressions dont notre gouvernement faisait l’objet, nous avons réussi pas mal de choses. On a échelonné les sommes dues au fisc pour à peu près un million de citoyens, on a protégé le logement principal des familles contre les enchères, on a établi la carte de solidarité pour les ménages les plus démunis.Aujourd’hui le plus urgent est, primo, de gagner les élections, en réunissant une majorité absolue, pour pouvoir former un gouvernement stable et efficace. Secundo, mettre en place des mesures pour surmonter les conséquences néfastes du mémorandum. Face à Nouvelle Démocratie (ND) dont la politique repose sur les principes du passé, ceux exactement qui ont mené le pays au gouffre, à la crise économique et sociale, nous sommes les garants de la sortie de cette crise tout en protégeant les plus démunis et en remettant en marche l’économie sur des bases saines.Notre but, en tant que force politique responsable à la tête du pays, est de combattre de façon efficace la bureaucratie, la corruption, la gabegie des deniers publics. Cette lutte contre les maux récurrents de la vie politique et sociale grecque, est vitale pour garantir les droits des citoyens.Vous êtes depuis un an à la tête de la région Attique. Quelles sont les « recettes » d’une gestion Syriza ? Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?On s’efforce de changer le paradigme d’exercice du pouvoir dans la région Attique. Ce n’est pas facile. Car les « plis » de la bureaucratie, de l’opacité, d’une gestion inefficace ne se défont pas facilement. Cela fait des décennies que les choses marchent comme ça, sous la gestion de ND et du Pasok, qui utilisaient la fonction publique comme un bastion à des fins électoralistes. Mais pour nous, il s’agit d’un pari vital et on va le gagner, quel qu’en soit le coût politique.Alain SallesJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Salles (Athènes, envoyé spécial) et Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le 5 juillet, les Grecs étaient invités à se prononcer, lors d’un référendum surprise, pour ou contre la proposition d’accord alors formulée par les créanciers du pays (Fonds monétaire international, Banque centrale et Commission européennes) au premier ministre de l’époque, Alexis Tsipras. Contredisant le pronostic d’un scrutin serré, le non l’avait emporté à une écrasante majorité de 62 % des suffrages. Un véritable plébiscite pour Alexis Tsipras et un vent d’espoir et de fierté pour les Grecs.Quelques jours plus tard, face au risque d’une sortie de la Grèce de la zone euro, M. Tsipras acceptait de signer un nouveau plan d’austérité, en contrepartie d’une nouvelle aide financière (86 milliards d’euros de prêt sur trois ans). Une déception pour beaucoup, qui s’est soldée par la démission du gouvernement Tsipras, le 20 août, et une division du parti de la gauche radicale Syriza, le lendemain.Quel sera l’impact de cette volte-face lors des élections législatives du dimanche 20 septembre ? Plusieurs Grecs retracent leur cheminement face à l’accélération politique de ces dernières semaines.Stavroula Zanopoulou, retraitée : « Au moins Tsipras essaie quelque chose de nouveau »Venant traditionnellement d’un milieu de droite, Stavroula Zanopoulou, 60 ans, a voté non au référendum. Elle était alors « en colère contre les Européens qui humiliaient » son pays. Son mari avait jusqu’alors toujours voté pour le parti conservateur mais lui aussi se disait prêt à donner sa voix à Tsipras. « Car lui au moins il se bat pour nous et pour que nous cessions de vivre sous perfusion d’argent prêté. »Aujourd’hui, Stavroula, qui travaillait dans une banque, a décidé de voter pour Syriza. « Au moins Tsipras essaie quelque chose de nouveau. Il a fait face dignement à des négociateurs européens inflexibles. A défaut d’avoir une Europe qui nous inspire, au moins on a un premier ministre qui pense à la Grèce d’abord. Et puis je le crois honnête et sincère. »Matina, professeure : « C’est blanc bonnet et bonnet blanc »Très méfiante envers les médias qu’elle traite de « vendus », Matina, 33 ans, avait à l’époque accepté du bout des lèvres de nous dire qu’elle allait voter non au référendum. « Le seul moyen que les choses s’arrangent dans ce pays pourri, où la même classe politique s’en met plein les poches alors que nous tirons la langue. »Toujours aussi méfiante, Matina précise ne pas « avoir été spécialement déçue par l’échec des négociations [avec les créanciers], car il n’y avait pas vraiment d’alternative ». Pour elle, ce sont les cinq années de gestion des précédents gouvernements qui ont mené à ce résultat. « Ce n’est pas un gouvernement d’à peine six mois qui a changé drastiquement le climat en Europe. »Lire aussi :La douloureuse conversion de Tsipras au réalismeSoutiendra-t-elle Syriza ? Matina refuse de le dire. Cette professeure des écoles n’a, à vrai dire, « pas encore décidé » pour qui elle votera, ni même si elle votera « tout court ». « Il me semble que c’est blanc bonnet et bonnet blanc maintenant. »Nicolina Ougranou, commerçante : « Je veux que cette parenthèse s’achève au plus vite »Très anxieuse en juillet, Nicolina Ougranou voulait voter oui. « Des deux mains ! Car seule l’Europe peut nous garantir un avenir de prospérité. Syriza joue avec le feu », déclarait-elle alors. Cette commerçante de 32 ans votera dimanche pour les conservateurs de Nouvelle Démocratie. « Ils sont les seuls à pouvoir garantir un semblant de stabilité économique dont nous avons désespérément besoin. Moi, je ne sais même plus pourquoi j’ouvre mon magasin le matin. Je ne gagne plus d’argent depuis des mois et j’ai dû cesser de payer mes charges. Je veux que cette parenthèse Syriza s’achève au plus vite. »Georges, chauffeur de métro : « Trop d’immigrés débarquent ici »Il était en juillet très remonté contre l’Europe. « Cette façon d’humilier les peuples, de ne pas respecter la démocratie… ça me dégoûte », déclarait Georges, un chauffeur de métro de 44 ans. Aujourd’hui, encore plus déçu par les revirements de Syriza, il s’apprête à voter pour le parti néonazi Aube dorée. « Eux au moins ils sont en dehors de ce système pourri. Et ce sont des patriotes qui mettront les intérêts de la Grèce avant ceux des puissances étrangères. » Leur racisme ? Leur violence ? « Tout cela est très grossi par les médias grecs qui sont de connivence avec l’establishment et puis de toute façon c’est vrai que trop d’immigrés débarquent ici. » Stavros Gazis, commerçant : « Tsipras ne pouvait pas faire autre chose »Dans son magasin de chaussures depuis trente ans, Stavros Gazis va voter Tsipras pour la deuxième fois. « Il est meilleur que les autres qui représentent les vieux partis, le vieux système. Il est plus neuf. » Cet ancien électeur du parti communiste, le KKE, a choisi Tsipras en janvier. Il a voté non au référendum du 5 juillet, mais n’en veut pas à Tsipras : « J’ai voté contre le mémorandum, pas contre l’euro. Tsipras ne pouvait pas faire autre chose. S’il ne signait pas le mémorandum, c’était le retour à la drachme. Et ce serait la catastrophe. Peut-être qu’au début de la crise en 2010, on aurait pu le faire mais maintenant on n’a plus de banques, on n’a plus rien. Le vrai problème de la Grèce, c’est la corruption et le clientélisme des vieux partis. En Europe on aurait besoin d’hommes politiques plus forts comme Kohl ou Mitterrand. »Sofia, employée : « Je choisirai au dernier moment »« Je ne sais toujours pas pour qui je vais voter. Je choisirai au dernier moment, mais je ne voterai pas Tsipras », explique Sofia, qui travaille dans un magasin de vêtements. En janvier, elle a voté KKE, le parti communiste. Elle a voté non au référendum, mais le revirement ne l’a pas surprise : « Je savais que ça ne changerait pas après. » Elle hésite aujourd’hui entre des petits partis de gauche ou Leventis, cet éternel candidat centriste, jamais pris au sérieux mais qui peut drainer une partie du vote protestataire ou nihiliste. Iannis Kakoulidis, avocat : « L’union des partis proeuropéens est la solution »Pour Iannis Kakoulidis, un avocat à la retraite, la solution devrait être évidente : « On a cinq partis qui ont approuvé le troisième mémorandum pour rester dans l’Europe. Ils pourraient s’entendre pour le mettre en œuvre efficacement, vu l’urgence de la situation. Mais ce n’est pas possible car nous sommes grecs. Nous aimons les difficultés et les conflits. Pourtant l’union des partis proeuropéens est la solution. » Dimanche, il votera pour le Pasok, auquel il est resté fidèle. Nikolaos Stamou, disquaire : « Punir les partis proeuropéens »« J’avais voté Syriza car j’en avais assez des mensonges du Pasok et de Nouvelle Démocratie. Et maintenant Tsipras continue la même politique et les mêmes mensonges », explique Nikolaos Stamou dans son magasin de disques. Il a voté non au référendum, « contre cette Europe-là, celle de l’austérité ». Il n’a pas encore arrêté sont choix pour dimanche, mais il veut « punir les partis proeuropéens », en votant KKE ou pour le parti de Lafazanis, Unité populaire, né de la scission de Syriza en août.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAlain Salles (Athènes, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.09.2015 à 10h29 • Mis à jour le19.09.2015 à 11h32 | Anne Eveno C’est une piqûre de rappel qui fait mal, à un peu moins de deux semaines de la présentation par le gouvernement du projet de budget pour 2016. Moody’s a annoncé dans la soirée de vendredi 18 septembre avoir dégradé la note de la dette souveraine de la France, l’abaissant d’un cran, à Aa2 contre Aa1.« La principale raison de la décision de l’agence d’abaisser la note de la France à Aa2 est l’évidence accrue que la croissance économique tricolore va rester faible sur le moyen terme », explique Moody’s dans son communiqué. L’agence considère qu’il s’agit là d’un « frein pour tout retournement conséquent du fardeau important de la dette de la France dans un avenir prévisible ». « La reprise économique en cours en France s’est avérée sensiblement plus lente – Moody’s croit qu’elle le restera – par rapport aux reprises observées lors des précédentes décennies », ajoute l’agence, tout en notant que la solvabilité du pays reste extrêmement élevée, ce qui justifie la note Aa2. Sur l’échelle de Moody’s, il s’agit de la troisième meilleure note possible mais elle ravale l’Hexagone au rang du Qatar, et le place derrière des pays comme le Royaume-Uni (Aa1) et l’Allemagne, bien sûr toujours notée Aaa.Récemment, lors de la présentation du cadrage économique du projet de budget pour 2016, le ministre des finances, Michel Sapin, a indiqué tabler sur une progression du produit intérieur brut (PIB) en 2016 de 1,5 %, après + 1 % en 2015. Un rythme effectivement assez poussif, surtout après trois années de croissance nulle ou quasi nulle.Lire aussi :Un budget pour 2016 construit sur une « hypothèse prudente » de croissanceOutre la faiblesse de la reprise, l’autre raison invoquée par Moody’s pour justifier sa décision d’abaisser la note de la France est à chercher du côté des « contraintes politiques et institutionnelles » du pays qui pèsent sur ses finances publiques. Comme à son habitude, l’agence de notation dénonce le défaut de compétitivité du pays, et ses difficultés à se réformer.« Anciennes rigidités »Les remous provoqués au sein de la gauche par les propos du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, sur les 35 heures ou sur une évolution du code du travail n’ont pas dû aider l’agence, apôtre du libre marché, à se défaire de son diagnostic sur l’Hexagone. Moody’s juge ainsi que la perte des parts de marché de la France à l’international est liée à d’« anciennes rigidités ».Lire aussi :Macron, star au Medef, épouvantail au PSEn dépit de ce nouveau coup de semonce, l’agence délivre quelques satisfecit. Ses économistes assurent que, outre sa solvabilité, la France peut compter sur quelques atouts : une économie « diversifiée », une tendance démographique « favorable » et de faibles coûts de financements. Résultat, et c’est le point positif de cette dégradation de la note souveraine du pays, l’agence assortit la note Aa2 d’une perspective « stable ». Cela signifie que Moody’s n’envisage pas de modification de la note dans les 12 à 18 mois à venir. Autrement dit, probablement rien avant l’élection présidentielle de 2017.Après la dégradation de vendredi, la France est désormais notée à l’identique par les principales agences financières de notation – Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch –, et le gouvernement peut espérer être sorti de la spirale infernale ouverte en janvier 2012 par la perte du fameux Aaa. François Hollande, alors en pleine campagne électorale, avait estimé « que c’était une politique qui avait été dégradée ».Assainir les finances publiquesCette fois, Michel Sapin, le ministre des finances, a préféré, sans surprise, relativiser la portée de la décision de Moody’s et n’en retenir que les aspects les plus positifs. Dans un communiqué, il a pris acte « du passage par Moody’s de la note de “Aa1” avec perspective “négative” à “Aa2” en la plaçant sous perspective “stable” ».Le ministre considère que les dernières données économiques et budgétaires « témoignent de la capacité du gouvernement à faire renouer l’économie avec plus de croissance et plus d’emploi, avec des finances publiques assainies ». Les pouvoirs publics ont confirmé cette semaine que le déficit public du pays serait ramené à 3,8 % du PIB cette année puis à 3,3 % l’an prochain. Quant à la dette publique – elle a atteint, fin 2014, 95,6 % du PIB –, le gouvernement escompte qu’elle se stabilisera « nettement au-dessous de 100 % du PIB en 2016 avant de progressivement refluer ».Face aux critiques sur les difficultés de la France à se réformer, M. Sapin rappelle que « le gouvernement demeure fermement engagé à poursuivre et à amplifier sa politique de réformes visant à soutenir le potentiel de croissance et d’emploi de l’économie française ». Une référence implicite à certains projets en cours de réalisation, comme la réforme du travail du travail le dimanche, ou déjà mis en place avec la loi Macron.Anne EvenoJournaliste au Monde Adéa Guillot (Athènes, correspondance) La Grèce vote dimanche 20 septembre pour élire ses députés après un tout petit mois d’une campagne bien terne. Après le référendum du 5 juillet, pour ou contre l’austérité, et les législatives du 25 janvier, les Grecs ont un peu le tournis et se montrent assez indifférents et surtout très indécis. Selon les sondages, 15 % de l’électorat ne sait pas encore pour qui voter, ni même d’ailleurs s’il ira voter tout court.Le parti de la gauche radicale, Syriza, a déçu une partie de ses soutiens en signant, le 13 juillet, un nouveau plan d’aide, assorti d’une nouvelle cure d’économies et de réformes, après avoir, ces dernières années, axé tout son discours sur la lutte contre l’austérité. L’espoir est retombé et a amplifié la fragmentation du paysage politique. Selon les sondages, jusqu’à huit partis pourraient entrer dimanche au parlement !Peu d’enjeux de fondLa campagne, elle, a tourné un peu à vide. Il y a peu d’enjeux de fond dans ce scrutin. La gauche et la droite ayant toutes deux voté au Parlement en faveur du nouveau plan négocié avec les créanciers du pays, le cadre général de l’action économique des trois prochaines années est déjà fixé.Les partenaires européens sont d’ailleurs assez confiants. Ils savent que le plus gros est passé. Quel que soit son gouvernement, la Grèce s’est engagée à respecter les engagements pris dans le cadre de ce plan.Lire aussi :Crise grecque : Bruxelles reste « zen »C’est donc à la marge, sur ce que Syriza appelle « les fenêtres de négociations restantes », que les électeurs sont appelés à choisir. Et là, Syriza comme le parti conservateur Nouvelle Démocratie (ND) tentent de jouer la polarisation et d’exacerber leurs différences.Le leader de Syriza, Alexis Tsipras, fait campagne sur sa capacité à se battre pour les intérêts des Grecs les plus vulnérables et affirme qu’il renégociera autant qu’il le peut le mémorandum adopté le 14 août au Parlement. Il tente de convaincre les électeurs de lui donner une seconde chance.Lire aussi :La douloureuse conversion de Tsipras au réalismeContinuer à se poser en homme neufA défaut d’avoir réussi à mettre fin à l’austérité, il promet de réformer en profondeur la Grèce pour la débarrasser de la corruption et du clientélisme. Il entend s’en prendre à l’oligarchie financière pour mieux répartir l’effort de la crise.« L’espoir arrive », disait le slogan de Syriza en janvier. Aujourd’hui, avec « Débarrassons-nous du vieux système politique – conquérons notre avenir ! », il s’agit plutôt de jouer la carte antisystème.A tout juste 41 ans, M. Tsipras continue de se poser en homme neuf, aux mains propres et surtout sincères. Capable de reconnaître ses erreurs, de les dépasser et de continuer à se battre pour le peuple. L’antithèse, affirme-t-il, du leader conservateur, Evangelos Meïmerakis, 62 ans, un homme d’appareil longtemps secrétaire général de son parti.Lire aussi :Evangelos Meïmarakis, pompier de Nouvelle Démocratie« L’affaire Flambouraris »Mais dans cette tentative de poser Syriza comme un parti pur, loin des « magouilles » népotiques et clientélistes qui ont caractérisé quarante ans de vie publique grecque, Alexis Tsipras est gêné ces derniers jours par ce que l’on appelle désormais « l’affaire Flambouraris », du nom de l’un de ses plus proches collaborateurs, le ministre d’état Alekos Flambouraris.Ce dernier est accusé de ne s’être pas suffisamment détaché de son entreprise lors de sa prise de fonctions en tant que ministre d’état. Et ce alors que ladite entreprise a bénéficié d’un appel d’offres public. « Une tentative scandaleuse de nous renvoyer dos à dos avec la ND et le Pasok [parti social-démocrate], qui fonctionnent ainsi », dénonce-t-on à Syriza.« Cet appel d’offres a été accordé en toute transparence en novembre 2014 alors même que Syriza n’était encore qu’un parti d’opposition, affirme Alexis Tsipras, et M. Flambouraris a ensuite cédé ses parts de l’entreprise une fois que nous sommes arrivés au pouvoir. On ne peut tout de même pas reprocher à un homme d’avoir travaillé pour gagner sa vie. »A ND en tout cas, l’affaire est instrumentalisée. M. Meïmerakis ironise à chaque meeting sur cette gauche radicale venue tout changer et qui s’est convertie en moins de six mois à l’austérité et s’est rapprochée de cette oligarchie qu’elle dénonce.Des bonnes intentions non chiffréesCette campagne surprend par son manque de substance. Les programmes sont très peu fournis, de part et d’autre, constitués surtout de bonnes intentions non chiffrées et qui ne sont pas débattues. Aucun thème n’est sérieusement abordé par les deux partis de tête.Un axe anti-austérité existe encore cependant, représenté à gauche notamment par la toute nouvelle formation Union populaire (LEA), dissidente de Syriza. Son chef, Panagiotis Lafazanis continue de promettre aux Grecs la fin des mémorandums et propose le retour à la monnaie nationale comme l’unique voie de sortie de la crise. LEA pourrait dépasser les 3 % des voix et gagner ainsi son ticket pour le Parlement.Les néonazis d’Aube dorée aussi continuent de faire campagne contre les mémorandums. En tout, près de 15 % de l’électorat grec se dit prêt, selon les sondages, à suivre cette ligne anti-mémorandum. Ce qui n’est rien par rapport à janvier où le vote anti-austérité représentait plus de la moitié de l’électorat.Lire aussi :En Grèce, profil bas pour les néonazis d’Aube doréeLa possibilité d’une forte abstentionSeul le parti centriste To Potami (« la rivière ») a essayé, en vain, de lancer des thèmes un peu concrets dans cette campagne en proposant de discuter éducation, fiscalité ou santé. To Potami se présente comme la force réformiste du pays. Et de fait, le parti concentre pas mal de personnalités talentueuses venues de la vie civile.Mais son leader, Stavros Theodorakis, un ancien journaliste star de la télévision, reste assez peu populaire. Il est même franchement détesté à gauche. Au-delà du sentiment d’inéluctabilité de nombreux Grecs après la signature du nouveau plan d’austérité, cette campagne creuse, sans promesses et sans vision, pourrait déboucher sur une large abstention dimanche.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.09.2015 à 16h13 • Mis à jour le18.09.2015 à 16h16 La Commission européenne a récemment rendu publique sa position concernant les dispositions relatives aux investissements du futur traité transatlantique de libre-échange (ou TTIP).L’une des questions les plus épineuses du dossier, comme le rappelait Cecilia Malmström, la commissaire européenne au commerce, dans un entretien accordé il y a quelques semaines, porte sur la nature de la juridiction en charge de régler les litiges d’investissement entre investisseurs et Etats.Lire : Bruxelles présente sa version relookée des tribunaux d’arbitrage du TaftaDans son document rendu public le 16 septembre, la Commission européenne a proposé la création de deux cours permanentes, un tribunal de première instance composé de quinze juges et un tribunal d’appel composé de six juges. Les Etats-Unis, en revanche, semblent plutôt favorables à des tribunaux arbitraux nommés de manière ad hoc pour chaque nouvelle affaire.Les Américains se prévalent de leur expérience émanant de l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA), en vigueur depuis un peu plus de vingt ans, qui prévoit un mécanisme d’arbitrage. Il constitue à leurs yeux un exemple historique de réussite en matière de règlement des différends internationaux.Mais les Européens pourraient peut-être se tourner, eux aussi, vers le passé pour invoquer une réussite historique d’une dimension autrement plus marquante.En 2015 comme en 1907Un débat similaire a en effet eu lieu il y a un peu plus d’un siècle, lors de la deuxième Conférence de la Paix qui s’est tenue à la Haye en 1907. L’objectif de cette Conférence était, entre autres, de réformer le système d’arbitrage qui avait été précédemment esquissé lors de la première Conférence de la Paix (1899).Il s’agissait à l’époque de repenser un système arbitral permettant de régler les litiges entre Etats, alors que le débat actuel porte sur l’arbitrage opposant des investisseurs privés à des Etats. Néanmoins, les reproches faits à l’arbitrage en 1907 étaient très proches des critiques soulevées aujourd’hui en marge du TTIP.Et, ironie du sort, ces reproches avaient été exposés avec force par le représentant… des Etats-Unis. En 1907, les Etats-Unis soutenaient en effet, par le biais de leur représentant, que l’arbitrage entre Etats était trop coûteux et bloquait l’émergence d’une jurisprudence stable. Le représentant des Etats-Unis recommandait donc la création d’une cour permanente visant à remplacer les tribunaux arbitraux :« La Cour d’arbitrage n’a pas été appelée à connaître depuis 1899 que de quatre cas. Pourquoi ? Dans beaucoup de circonstances, des Puissances, divisées par des intérêts de minime importance, ne se sont pas présentées devant le Tribunal de La Haye à cause des dépenses que ce recours entraîne. Il est donc nécessaire de prendre des mesures pour que les dépenses de la Cour, y compris les traitements des juges, soient à la charge commune de toutes les Puissances signataires afin d’offrir aux litigants une Cour pour laquelle comme pour les litiges d’ordre national ils n’auraient rien à payer.D’autre part, l’absence de toute continuité de la Cour permanente à plusieurs points de vue a beaucoup amoindri sa force et son influence : chacune de ses réunions a été sans lien avec les autres, et ses rares arrêts, à la fois séparés par le temps et par la diversité de leurs objets, n’ont pas apporté grands progrès à la science du droit des gens. Il faut faire de la Cour actuelle une Cour réellement permanente aux sessions régulières et continues, réunissant régulièrement les mêmes juges, pénétrés du devoir et de la responsabilité de créer leur propre jurisprudence. »La résistance à une telle proposition fut forte et la recommandation visant la création d’une cour permanente n’a, dans un premier temps, pas dépassé le stade des vœux pieux. Mais cette recommandation a marqué un jalon important dans le processus menant à la création d’une Cour permanente de Justice internationale (CPJI), l’ancêtre de la Cour internationale de Justice (CIJ), après la première guerre mondiale.Que dire de la CPJI et de la CIJ avec le recul qu’offrent leurs nombreuses années d’existence ?Bilan méritoireNul ne peut nier la contribution décisive de ces deux cours au développement du droit international. Il n’est en revanche pas établi qu’elles aient permis de maîtriser les coûts liés au règlement des litiges interétatiques. De manière plus fondamentale, une question essentielle avait été omise du plaidoyer américain de 1907 (et devra être prise en compte par les négociateurs du TTIP) : celle de l’indépendance du juge (ou de l’arbitre) à l’égard du pouvoir politique et économique.À cet égard, le bilan des tribunaux arbitraux est méritoire : ces tribunaux n’ont pas hésité à condamner des Etats très puissants au cours des dernières années, faisant ainsi preuve d’une grande indépendance. Cette dernière garantit l’efficacité des recours que les cours permanentes – qu’elles soient étatiques ou internationales – peinent parfois à assurer face à des enjeux écrasants.Lire aussi la tribune :Arbitrage d’investissement : corriger les modalités de fonctionnement pour éviter les abusAu fond, tout dépend de la fonction que l’on souhaite insuffler au mécanisme de règlement des différends du TTIP, qu’il s’agisse de protéger les investisseurs, dire le droit, fonctionner à moindre coût, ou dépolitiser les différends en matière d’investissement. La distinction entre cour permanente et tribunaux arbitraux n’est donc pas une question technique pour juristes avertis. Il s’agit au contraire d’un choix important de société, que le débat public devra éclairer et orienter au cours des prochains mois.Florian Grisel (Chargé de recherche au CNRS et chargé de cours à King’s College London) et Thomas Schultz (Professeur à l’Institut de hautes études internationales et du développement à Genève et professeur associé à King’s College London) Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain. A 44 ans, Jean-Guillaume Renisio a eu deux vies professionnelles : pendant dix ans, il a travaillé dans la recherche scientifique au CNRS, et quand il en a eu assez d’être « enfermé dans sa tour d’ivoire », il a décidé de se reconvertir en agent de bibliothèque.Là au moins, il peut cultiver l’échange et participer au lien social. Pour lui, toutes les entreprises devraient permettre aux salariés de se sentir utiles.Lire aussi :Natacha Dabrowski : « Mon entreprise idéale donne du sens au travail »Elodie Chermann (Propos recueillis par) Rémi Barroux Le Grand Paris veut se convertir aux vertus de l’économie circulaire. En concluant, mercredi 16 septembre, des états généraux consacrés à cette économie « du moindre impact sur l’environnement », la maire de Paris, Anne Hidalgo, a vanté ce système qui doit nous apprendre « à produire sans détruire, à consommer sans consumer, à recycler sans rejeter ».En paraphant un livre blanc sur cette thématique, Mme Hidalgo, mais aussi les maires d’autres communes franciliennes (Les Lilas, Le Pré-Saint-Gervais, Fresnes, Arcueil, Sceaux, Suresnes, Aulnay-sous-Bois ou encore Boulogne-Billancourt) et des présidents de communautés d’agglomération ont voulu traduire en engagements concrets ce qui, s’agissant de l’économie circulaire, reste souvent conceptuel. Après un long travail en ateliers – les états généraux de l’économie circulaire du Grand Paris ont été lancés au mois de mars –, les rédacteurs du livre blanc ont identifié 65 propositions.Rendre le tri obligatoireL’ensemble des domaines de la vie d’une communauté urbaine sont concernés. Dans celui des déchets, qui est bien souvent le premier secteur abordé quand on évoque l’économie circulaire, le livre blanc propose de rendre le tri obligatoire, à terme, dans le Grand Paris (en l’unifiant d’une commune à l’autre), d’améliorer le taux de collecte des piles et accumulateurs – il était de 34 % en 2013 en France, inférieur à l’objectif européen de 45 % – et celui des équipements électriques, ou encore de mettre en place une « collecte ambitieuse des papiers cartons ».Alors que seules 300 copropriétés, sur les 47 000 que compte Paris, sont engagées dans des actions de compostage de proximité, il s’agirait de les encourager. Parmi les autres mesures, on trouve la transformation et le reconditionnement des invendus alimentaires, la protection des terres agricoles pour assurer des circuits alimentaires de proximité, la généralisation de titres de transports rechargeables à la place des tickets à usage unique, l’augmentation de la part des produits écoconçus dans les achats publics ou encore la création de labels de l’économie circulaire. Pour Mme Hidalgo, il s’agit de « mettre en œuvre rapidement plusieurs mesures dans le cadre de la construction métropolitaine ».Lire aussi :Gaspillage alimentaire : convoquée par Ségolène Royal, la grande distribution se défendEn marge de ces états généraux, la maire de la capitale a aussi lancé un « Appel des villes pour l’économie circulaire », avec huit métropoles étrangères : Bruxelles, Copenhague, Dakar, Lisbonne, Londres, Milan, Montréal et Séoul. A la veille de la COP21, l’initiative se veut un signal, alors que les émissions de gaz à effet de serre pourraient être réduites de 14 % en Europe grâce à la généralisation de l’économie circulaire. « Elle est aussi un levier important pour permettre aux pays en développement d’atteindre un niveau de vie suffisant au rythme où nous consommons la planète », estime Antoinette Guhl, adjointe à la maire de Paris, chargée de l’économie sociale et solidaire, de l’économie circulaire et de l’innovation sociale.400 000 emplois supplémentairesSelon la Commission européenne, le développement de cette économie, dont le concept est né dans les années 1970 dans la ville portuaire de Kalundborg au Danemark, pourrait permettre la création de 400 000 emplois supplémentaires. Un chiffre en réalité difficile à établir, tant l’économie circulaire peut recouper des activités différentes. « Les prévisions varient d’un organisme à l’autre, mais ce qui est certain, c’est que 10 000 tonnes de déchets jetés dans une décharge créent un équivalent temps plein alors que la même quantité vouée au recyclage en engendre dix, explique ainsi Patrice Souet, directeur adjoint à l’économie circulaire et aux déchets à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). En comptant aussi les filières de valorisation et de démantèlement, cela crée cinquante fois plus d’emplois. »Au-delà des créations de postes – un élément non négligeable en pleine crise économique –, le passage d’une économie centrée sur la valeur d’usage à un système basé sur la valeur d’échange est une nécessité et une chance, selon les défenseurs de l’économie circulaire. La France, qui n’est pas tellement en avance au regard de ses voisins nordiques par exemple, semble vouloir mettre les bouchées doubles. De nombreuses régions ou villes prennent des initiatives, tiennent colloque. Lors de ses états généraux, Paris a offert une aide de 50 000 euros à sept associations engagées dans des projets pour développer l’économie circulaire. De leurs côtés, les ministères de l’écologie, de l’éducation et de l’économie ont lancé, mardi, un nouvel appel à projets « pour des innovations dans l’écoconception, le recyclage et la valorisation des déchets », au cœur même d’une démarche circulaire. Depuis 2010, une vingtaine de projets portant sur le recyclage des pneus, des métaux ou des batteries, sur la dépollution des sols ou l’écoconception ont déjà été soutenus.Lire aussi :Locminé veut se chauffer, s’éclairer et rouler avec ses déchetsBataille d’abord localePour l’Ademe, la bataille est d’abord locale et ne concerne pas uniquement le secteur des déchets. Les exemples sont légion et les chambres de commerce et d’industrie de France (CCI) en ont recensé une centaine sur tout le territoire. De la récupération de poussières de sucre d’une usine à Vichy par des apiculteurs pour nourrir des abeilles, dans l’Allier, à la réalisation d’un annuaire « de la deuxième vie des objets » en Bourgogne ou la mutalisation de la collecte de palettes usagées et leur recyclage dans les zones industrielles du Grand Troyes, toutes n’ont pas la même ampleur. Dans le Tarn-et-Garonne, la CCI a mis au point une application, Act’IF, qui permet d’analyser les flux d’énergies sur un bassin industriel. « Le principe est de recenser sur une carte les flux entrant et sortant, d’étudier les potentiels de synergie, les besoins des différentes entreprises et de proposer des mises en relation, explique Florian Julien Saint-Amand, qui a conçu le projet. La difficulté peut être, pour une entreprise, de dépendre d’une autre société, mais à l’échelle d’entreprises de taille modeste, le bénéfice est important. Pour des raisons de confidentialité, toutes les données sur ces flux d’énergie et sur les économies potentielles n’apparaissent pas publiquement. » L’application opérationnelle d’Acti’IF, depuis 2014, séduit de plus en plus de régions. Le Nord, Rhône-Alpes, l’Ile-de-France, la Bretagne, le Limousin, Midi-Pyrénées ont déjà manifesté leur intérêt. « La proximité de la COP21 est une chance vis-à-vis des financiers, des institutionnels, des collectivités, juge Florian Julien Saint-Amand. Mais les entreprises sont encore, pour beaucoup, à convaincre. Il faut sortir des discours caricaturaux, trop politiques sur l’environnement. »L’économie circulaire, qui vise à « mettre fin au conflit entre économie et écologie », ainsi que le déclarait Anne Hidalgo en conclusion des états généraux parisiens, devrait offrir des perspectives de rentabilité aux entreprises. Le plus sûr moyen de les convertir.Lire aussi :Economie circulaire, ces entreprises qui ouvrent la voieRémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Escande On pourrait appeler cela l’économie « leboncoin.fr », ou d’Airbnb, ou d’Uber et de tous ces sites éclos dans les années 2010 et qui se chargent de mettre en relation des particuliers offreurs de services avec d’autres qui sont demandeurs. Sympathique et efficace cette nouvelle économie du partage est pratiquée déjà activement par près d’un tiers des Français. Mais où sont les limites du partage ? Probablement dans cette frontière délicate qui sépare l’activité privée de la professionnelle, l’indemnisation du bénéfice, l’intérêt de chacun de celui de la collectivité.L’économie grise existe partout et depuis la nuit des temps. Elle est même souvent nécessaire. Les rares études existantes la situent autour de 20 % du produit intrérieur brut (PIB) européen et en étroite corrélation avec le niveau de taxation d’un pays. Mais elle prend une autre dimension à l’âge des réseaux. Comme l’extension à l’infini du domaine du travail au noir. Double défi lancé à la puissance publique, qui voit échapper des ressources, et au monde économique traditionnel confronté à une concurrence d’un nouvel ordre.D’où les révoltes des taxis contre les chauffeurs d’Uber ou des hôteliers contre Airbnb. Deux plateformes qui jouent volontairement de l’ambiguïté actuelle pour défendre à la fois leur rôle dans le développement économique et justifier qu’elles échappent au droit commun, notamment fiscal, puisqu’elles ne font que mettre en relation des particuliers.Particuliers contre professionnelsIl faut donc se réjouir que les sénateurs se soient colletés avec ce sujet, avec pour une fois une approche plutôt moderne et non punitive. Leur rapport présenté hier devrait être suivi d’amendements au projet de loi de finance 2016. La limite proposée de 5 000 euros, d’exonération d’impôt sur le revenu donnerait une visibilité et une stabilité juridique à tous les particuliers qui tablent actuellement sur une « tolérance » aléatoire du fisc. Il fixe la différence entre l’indemnisation de l’usage de sa voiture par un adepte du site de covoiturage Blablacar et l’activité professionnelle, même de complément d’un chauffeur UberPop.Ce faisant, le travail des sénateurs ne doit pas masquer les évolutions de fond du marché du travail et de l’économie tout entière. Même soumise à déclaration d’impôt, la multiplication de ces situations où les particuliers se mettent en concurrence de professionnels, avec moins de contraintes et d’exigences, comme dans le cas des appartements d’Airbnb, qui propose plus de 10 000 chambres à Paris, est à la fois un facteur d’expansion de l’économie, s’il incite plus de voyageurs à venir dans la capitale, mais aussi de déflation en tirant vers le bas les prix des prestations équivalentes.Où est partie l’inflation ? se demandent les économistes et les banquiers centraux, tétanisés par ce mystère qui entrave toute reprise durable de la croissance. En partie dans la poche de la multitude des acteurs de cette nouvelle économie du partage.Lire aussi :Le Sénat veut taxer les revenus tirés des sites collaboratifsPhilippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Chaperon La City veut conserver son joyau. Le français Ingenico, le roi des terminaux de paiement, n’a pas réussi à convaincre les fonds d’investissement Advent et Bain Capital de lui vendre son rival, le britannique Worldpay. Au terme de plusieurs jours de suspens, l’ex-filiale de RBS a publié vendredi 18 septembre un communiqué annonçant qu’elle lançait son processus d’introduction en Bourse.Lire aussi :Ingenico veut s’offrir son concurrent WorldpayCette mise en Bourse, qui devrait être la plus importante à la City en 2015, était prévue de longue date mais Ingenico avait tenté de faire dérailler l’opération en proposant de racheter son concurrent. D’autres fonds étaient également candidats, mais le français avait déposé l’offre la plus élevée. Selon Sky News, Ingenico proposait de verser 6,6 milliards de livres (9 milliards d’euros). Mais au lendemain de la décision de la Fed de laisser ses taux inchangés, levant ainsi une partie des interrogations des marchés, Advent et Bain Capital ont décidé de snober cette proposition lui préférant la Bourse.Les deux fonds réalisent une très belle opération. Ils avaient racheté cette activité de gestion de paiement en 2010 à la banque écossaise RBS forcée de réduire son périmètre après la crise financière qui avait vu le contribuable britannique voler à son secours. A l’époque, Atos, un autre français, avait d’ailleurs regardé le dossier, avant de renoncer et d’introduire en Bourse en 2014 Worldline, sa propre filiale de paiement.Croquer ou être croquéAdvent et Bain Capital avaient versé 1,7 milliard de livres à RBS. Mais les deux actionnaires ont ensuite investi 1 milliard de livres dans Worldpay, notamment afin de bâtir une plate-forme de traitement considéré comme la « Rolls » des paiements sur Internet. C’est cette pépite qu’Ingenico convoitait, au point de vouloir casser sa tirelire.Le français avait sécurisé un financement auprès de grandes banques internationales, comme Société générale, HSBC ou Morgan Stanley. Mais une augmentation de capital aurait été nécessaire, une perspective que n’appréciait guère la Bourse. L’action Ingenico avait cédé 20 % sur un mois. Elle bondissait de près de 10 % à l’ouverture de la séance vendredi.Alors qu’Ingenico avait failli se vendre à l’américain Danaher en 2010, cet épisode démontre en tout cas que le français préfère croquer qu’être croqué. La consolidation ne fait que commencer dans le monde du paiement, qui doit s’adapter aux nouvelles habitudes de consommation et aux ruptures technologiques.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre La descente aux enfers du bâtiment, entamée en 2008, semble décidément sans fin. Le premier semestre a été une période noire pour le secteur. Les demandes de permis de construire déposées entre janvier et juillet sont en repli de – 7,9 % par rapport à la même période de 2014, tout comme les mises en chantier, à – 5,8 %, d’après des chiffres publiés vendredi 18 septembre par la Fédération française du bâtiment (FFB). A ce rythme, l’année devrait se conclure sur un bilan de 334 000 logements construits, contre 355 000 en 2014. La tendance est tout aussi mauvaise (– 12 % de surfaces autorisées) pour la construction de bureaux, commerces, bâtiments administratifs et industriels. L’investissement public, en particulier des collectivités locales qui comptent à elles seules pour 45 % de l’activité dans les travaux publics, est également en berne.Lire aussi :Signaux mitigés pour la construction de logementsUne autre déception vient du secteur de l’entretien et de l’amélioration des bâtiments, sur lequel les professionnels comptaient. En dépit des dopants – éco-prêt à taux zéro, crédit d’impôt, TVA à 5,5 % – que le gouvernement a mis en place à l’automne 2014, il ne décolle pas. « Les chantiers sont trop complexes et le retour sur investissement est trop long pour convaincre les particuliers de se lancer dans de tels travaux », analyse Jacques Chanut, président de la FFB. Les propriétaires d’une maison ne se lancent vraiment dans sa rénovation que si le projet permet un agrandissement et une amélioration réelle du confort, les seules économies d’énergie ne semblant pas suffire à la motiver.Lire aussi :Immobilier : les acheteurs reviennent, les prix ne baissent plusL’hémorragie des emplois continue donc, avec 44 600 perdus dans les six premiers mois de 2015, « le plus mauvais score enregistré depuis la grande récession de 2008 », déplore M. Chanut, « ce qui porte à 106 000 leur nombre total depuis sept ans, peut-être 150 000 d’ici la fin de cette année », craint-il. Les défaillances d’entreprises sont à l’avenant, progressant de 2,4 % au premier semestre 2015 et touchant principalement (+ 10 %) les artisans et entreprises de un à trois salariés. Cette faiblesse de la construction coûte, à elle seule, 0,2 point de croissance, chaque année depuis 2008.« Les délais s’éternisent »Mais les entrepreneurs veulent croire en de meilleures perspectives qu’encouragent quelques indicateurs. Le nombre de contrats de construction de maisons neuves, par exemple, a bondi, en juin, juillet et août, de 24 %, à un prix moyen de 110 000 euros, en baisse de 1,5 % sur un an. « Cette embellie est clairement due à l’élargissement du prêt à taux zéro décrété le 1er octobre 2014, se réjouit Patrick Vandromme, président de l’Union des maisons françaises qui fédère les constructeurs de maisons individuelles. Mais cela ne se traduit pas encore dans les permis de construire, de plus en plus longs à obtenir puisque nous sommes à quasiment deux cents jours entre la signature du contrat et le démarrage du chantier », regrette-t-il.Lire aussi :Le marasme persiste dans le secteur du bâtimentLes ventes de logements neufs par les promoteurs sont également en progression de 20 % au premier semestre 2015. Mais, là aussi, les délais s’éternisent entre la réservation par le client et le début des travaux, programmés pour le début de l’année 2016. « Il y a d’autres indices encourageants : les négociants de matériaux font face à une forte demande, comme les banquiers en matière de crédit immobilier ou de caution financière à accorder aux constructeurs, explique Jacques Chanut. Mais la trésorerie de nos entreprises est exsangue, et il faudra les aider à trouver des fonds pour relancer les chantiers et acheter du matériel. »La FFB demande au gouvernement de nouvelles mesures de soutien pour stimuler la primo-accession à la propriété, et d’étendre, pour un an seulement, le crédit d’impôt énergétique aux résidences secondaires, « une opération “coup de poing” pour enclencher rapidement des chantiers de rénovation énergétique », suggère M. Chanut.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Finalement, la Réserve fédérale (Fed) n’est pas passée à l’acte. A l’issue de deux jours de réunion de son comité de politique monétaire, la banque centrale américaine a annoncé, jeudi 17 septembre, qu’elle laissait ses taux d’intérêt inchangés, proche de zéro. « Les récents développements économiques et financiers mondiaux peuvent refréner l’activité et sont susceptibles d’exercer à court terme davantage de pression à la baisse sur l’inflation », justifie le communiqué de la Fed.C’est donc le contexte international, et non pas la solidité de l’économie américaine, qui a persuadé la Fed de patienter encore un peu pour opérer un resserrement monétaire. Il s’agit d’une lecture assez inédite dans la mesure où la banque centrale s’abstient généralement de commenter la situation en dehors de ses frontières. Ce qui en dit long sur les inquiétudes que suscitent le ralentissement de la conjoncture en Chine, la récession au Brésil et en Russie, ainsi que la nervosité des marchés financiers, extrêmement volatils ces dernières semaines.Lire aussi :Pourquoi l’économie mondiale est-elle suspendue au choix de la Fed sur ses taux directeurs ?Le krach boursier du 24 août, qui avait provoqué une chute de mille points en une séance de l’indice Dow Jones et une sérieuse tempête sur les marchés asiatiques, ont convaincu le comité de politique monétaire de ne pas ajouter du trouble au trouble et d’opter pour le statu quo. « Une légère augmentation des taux d’intérêt de la Fed n’aurait pas fait dérailler la reprise américaine, fait remarquer Joseph Lake, économiste au cabinet d’analyse The Economist Intelligence Unit. Mais cela aurait conduit à une fuite des capitaux dans les marchés émergents, les investisseurs étant à la recherche de rendements meilleurs et plus sûrs aux Etats-Unis. Cela aurait mis la pression sur ces pays pour qu’ils augmentent leurs taux directeurs, freinant leur demande intérieure au plus mauvais moment. »Lire aussi :Autopsie d’un krachLa présidente de la Fed, Janet Yellen, a expliqué, lors de sa conférence de presse, « vouloir plus de temps pour évaluer le probable impact [du contexte international] sur les Etats-Unis ». En agissant dans cet environnement instable, « la Fed prenait le risque d’être tenue pour responsable d’une erreur majeure, analyse Noah Smith, professeur de finances à la Stony Brook University (New York). Par conséquent, il est peu probable qu’elle se lance dans une hausse des taux tant que l’incertitude concernant l’impact de la Chine sur l’économie mondiale n’aura pas été levée, au moins partiellement ».Le chômage au plus basSi les avis des analystes et des économistes étaient très partagés avant la réunion de la Fed, sur la possibilité d’un relèvement des taux dès septembre, le comité de politique monétaire, lui, est resté remarquablement soudé dans la décision puisqu’un seul de ses membres, Jeffrey Lacker, président de la Réserve fédérale de Richmond (Virginie), a voté contre le statu quo, demandant au contraire un relèvement d’un quart de point.Mme Yellen a toutefois tenté de relativiser l’impact des soubresauts de ces dernières semaines, ajoutant qu’ils « n’ont pas fondamentalement modifié » les perspectives de la Fed sur l’économie américaine, qui restent positives. Si la hausse de la consommation et des investissements est jugée modeste, en revanche le marché immobilier poursuit sa progression, tandis que le marché du travail « continue de s’améliorer ». Le taux de chômage est tombé en août à 5,1 %, soit son plus bas niveau depuis avril 2008. La Fed anticipe d’ailleurs que le chômage baisse jusqu’à 5 % d’ici à la fin de l’année et à 4,8 % en 2016.Lire aussi :Etats-Unis : le chômage à son plus bas niveau depuis 2008Dans ce contexte, la banque centrale a relevé ses prévisions de croissance pour l’année 2015, au cours de laquelle le PIB américain devrait progresser de 2,1 % au lieu du 1,9 % anticipé jusqu’à présent. En revanche, les estimations ont été révisées à la baisse pour 2016 (2,3 % contre 2,5 % précédemment) et pour 2017 (2,2 % contre 2,3 %).La mauvaise nouvelle pour l’économie américaine concerne l’inflation. L’objectif de tendre vers une hausse des prix de 2 %, comme se l’est assigné la Fed, a été une nouvelle fois repoussé, alors que la chute des cours du pétrole tire les prix vers le bas. Si Mme Yellen estime que les facteurs déflationnistes restent « transitoires », l’économie américaine, qui devrait connaître une inflation de base de 1,4 % en 2015, ne devrait atteindre les 2 % qu’au plus tôt en 2018, soit un an plus tard que ce qui était anticipé jusque-là.L’incertitude ambiante renforcée« Le resserrement de la politique monétaire ne doit pas intervenir tant que l’on ne voit pas l’inflation dans le blanc des yeux », soulignait encore mercredi l’ancien conseiller économique de Barack Obama, Lawrence Summers, un temps pressenti pour la présidence de la Fed. « Le chômage dans le Nebraska est sous les 3 %, et il n’y a aucun signe évident d’accélération de l’inflation. Le chômage à la sortie du premier cycle universitaire est de 2,5 %, et il n’y a aucune accélération de la hausse des salaires. Enfin, l’inflation est tout à fait restée sous contrôle à la fin des années 1990, alors que le taux de chômage était bien en dessous des 5 % », argumente-t-il dans une interview accordée au Wall Street Journal.Dès lors, quelle est l’urgence à relever les taux ? Janet Yellen a affirmé, jeudi, qu’à trop attendre la Fed risquerait de se retrouver piégée par une brusque envolée de l’inflation, qui l’obligerait à remonter le loyer de l’argent de façon subite. « Je ne pense pas que ce soit une bonne politique de freiner brutalement, ce qui risquerait de provoquer une contraction de l’économie », a estimé la présidente de la Fed.Lire aussi :Statu quo de la Fed : et si les taux ne remontaient jamais ?Dans ce contexte, la hausse des taux reste d’actualité à court terme : treize des dix-sept membres du comité de politique monétaire prévoient un relèvement d’ici à la fin de l’année (toutefois, ils étaient quinze lors de la précédente réunion, au mois de juin). Le resserrement monétaire aura-t-il lieu à la prochaine réunion d’octobre ou bien à celle de décembre ? « La Fed va attendre jusqu’à décembre au plus tôt et le chemin du resserrement monétaire sera lent et mesuré », prédit M.Lake. « Le scénario de dix-sept hausses consécutives que l’on a connu lors du dernier cycle de remontée des taux entre 2004 et 2006 ne se répétera pas », affirme-t-il.Mais en ne voulant pas affoler les marchés, la Fed n’a fait que renforcer l’incertitude ambiante. « Il n’est pas impossible que d’autres “risques” émergent d’ici aux prochains mois, convainquant la Fed de retarder encore un peu plus [son action] », estiment les analystes de Capital Economics, mettant notamment l’accent sur le prochain débat concernant le budget, au Congrès, qui pourrait conduire à une nouvelle paralysie de l’administration, comme à l’automne 2013.Illustration du doute ambiant : les indices boursiers, qui jusqu’à présent saluaient systématiquement le prolongement de cette période d’argent bon marché, ont cette fois accueilli la nouvelle avec circonspection. L’indice de volatilité du CBOE, surnommé « l’indice de la peur », a gagné 0,5 % jeudi, à 21,88 points, tandis que le Dow Jones clôturait sur une baisse de 0,39 %, à 16 674,74 points, et le S&P 500 cédait 0,26 %, juste en dessous des 2 000 points.Réactions mitigées sur les marchés à la non-décision de la FedA l’issue de deux jours de réunion de son comité de politique monétaire, jeudi 17 septembre, la banque centrale américaine a annoncé qu’elle laissait ses taux d’intérêt inchangés, proches de zéro.A New York, la Bourse a clôturé sur une note mitigée : l’indice Dow Jones a perdu 0,39 %, le Standard & Poor’s-500 -0,26 % et Nasdaq a terminé sur un gain limité (0,1%).Les cours du pétrole étaient aussi hésitants vendredi en Asie : le baril de « light sweet crude » perdait 13 cents à 46,77 dollars et le baril de Brent, la référence européenne, progressait de six cents à 49,14 dollars.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave L’intérêt pour la finance participative ne se dément pas en France. Au cours des six premiers mois de 2015, les plates-formes ont collecté 133,2 millions d’euros auprès d’internautes. Soit deux fois plus qu’au premier semestre 2014, selon les chiffres publiés par l’association Financement participatif France.Une réussite donc, mais une goutte d’eau par rapport aux 3 milliards d’euros engrangés par les sites de crowdfunding en Europe l’an dernier. Pour accélérer le tempo, l’association formule une série de propositions.Lire aussi :Le financement participatif, je donne donc je suis« Nous souhaitons attirer l’attention sur les barrières à lever pour poursuivre le développement du crowdfunding en France, explique Nicolas Lesur, le président de Financement participatif France. Nous avons échangé sur ces sujets avec Bercy. Les pouvoirs publics semblent vouloir poursuivre ce qu’ils ont amorcé en réglementant notre secteur. »Depuis le 1er octobre 2014, le gouvernement a en effet fixé un cadre au financement participatif. Pour exercer cette activité, les sites doivent choisir un statut plus ou moins contraignant (intermédiaire en financement participatif, conseiller en investissements participatifs…), sous la surveillance de l’Autorité des marchés financiers (AMF) ou de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).Protection du grand publicQue propose aujourd’hui l’association ? Dans le financement participatif sous forme de prêt, elle plaide pour la mise en place de deux mesures fiscales censées inciter davantage de particuliers à prêter et donc à financer de petites entreprises. La première consiste à appliquer un abattement sur les intérêts perçus, avant d’être taxés. Deuxième idée, la possibilité de déduire la perte accusée sur un prêt des gains enregistrés sur d’autres, ce qui permettrait là aussi de réduire la somme imposable. Vu les contraintes budgétaires, pas sûr toutefois que Bercy voie cette idée d’un bon œil.Toujours dans le prêt, l’association propose de supprimer les seuils maximaux de 1 000 euros par prêteur et par projet pour un prêt rémunéré. Or, cette limite a justement été mise en place pour protéger le grand public. « L’expérience montre que les particuliers font d’eux-mêmes preuve de prudence. D’ailleurs le montant moyen pour un prêt est de 338 euros. Mais certaines personnes plutôt fortunées se détournent de ces plates-formes, car la somme est trop faible », explique M. Lesur.Dans le financement participatif sous forme d’investissement en actions, les autorités avaient accepté que les PME puissent lever jusqu’à 1 million d’euros auprès d’internautes sans avoir à rédiger un long et fastidieux document visé par l’AMF. Ce n’est pas suffisant, explique l’association, qui demande de relever ce seuil. Mais là encore l’AMF pourrait l’entendre d’une autre oreille.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.09.2015 à 16h41 • Mis à jour le17.09.2015 à 19h52 General Motors (GM) payera une amende de 900 millions de dollars (796 millions d’euros) pour avoir dissimulé des informations concernant un défaut mécanique lié à la mort de 124 personnes et à des centaines de blessés, a annoncé le département de la justice américain, jeudi 17 septembre.L’entreprise s’était organisée pour dissimuler un défaut de sécurité mortel, en violation du droit américain, et s’est par conséquent « rendue coupable de fraude », écrit le ministère dans un des documents judiciaires.Accords dans le procès civilUn accord a été conclu aux termes duquel, outre l’amende, le constructeur reconnaît les éléments qui lui sont reprochés et s’engage à ne plus commettre d’infractions similaires. En échange, les autorités renoncent à le poursuivre au pénal, a précisé le département de la justice.General Motors a également annoncé que 575 millions de dollars (509 millions d’euros) seraient consacrés à des accords dans le cadre de procès au civil concernant 1 385 personnes mortes ou blessées à cause ce défaut mécanique.Un défaut d’allumageLe défaut mécanique en question, situé au niveau du commutateur d’allumage, pouvait éteindre le système de la voiture pendant un trajet, et donc désactiver certains systèmes comme les coussins de sécurité.Il a été découvert dans la première moitié des années 2000, mais les premiers rappels de véhicules par General Motors n’ont commencé qu’en février 2014. Des enquêtes avait alors été ouvertes pour déterminer si l’entreprise avait réagi à temps.Lire aussi :General Motors : la plupart des accidents mortels liés à un défaut mécanique sont prescrits Damien Gouteux Apple doit son retour sur le devant de la scène à ses équipements mobiles : d’abord l’iPhone, lancé en 2007, puis sa tablette iPad en 2010. Le système d’exploitation, le logiciel qui les équipe et gère les fonctions les plus basiques, est la porte d’entrée des utilisateurs dans le monde du constructeur californien. Autant dire que chaque version de celui-ci, appelé iOS, est scrutée avec attention pour voir ce qu’elle apporte. Mercredi 16 septembre, Apple a donc rendu publique et téléchargeable la neuvième version en date d’iOS, peu après la keynote où l’entreprise avait présenté l’iPad Pro.La recherche amélioréeLa première nouveauté est l’amélioration de son moteur de recherches, Spotlight, que la firme ne désigne plus que sous le nom de Search. Il peut à présent comprendre des requêtes verbales, à la manière de Siri, l’interface vocale du système d’exploitation. Il peut également servir de calculatrice, faire des conversions monétaires, afficher la météo ou les derniers cours de la Bourse.Si l’on cherche un contact, il est possible de l’appeler directement ou de lui envoyer un message. Les applications tierces pourront aussi fournir des informations qui seront insérées aux résultats des recherches. Ces améliorations de la fonction intégrée de recherche permettent un accès plus rapide aux informations… et de se passer du moteur de recherche du grand concurrent, Google. Une assistance proactive Spotlight s’active d’un simple glissement depuis l’écran d’accueil et suggère directement des contacts ou des applications à partir de votre activité (recherches Web, navigation…) ou de votre géolocalisation. Un menu de raccourcis qui permet d’accéder plus rapidement aux applications dont on a besoin au « bon moment » : en fonction de l’heure ou de votre localisation, les contacts sont automatiquement personnalisés, affichant par exemple des contacts professionnels aux horaires de bureau : Il en va de même pour la suggestion de contacts. D’une simple pression, on peut afficher leur fiche détaillée, les appeler, leur envoyer un message, ou initier une conversation vidéo. Cette assistance qui cherche à deviner vos intentions s’étend à toutes les applications d’iOS 9, comme Calendar pour l’agenda ou Mail pour les courriels.Le multitâche arrive enfin sur iPadAvec cette version d’iOS, Apple rajoute aussi des fonctions spécifiques pour ses tablettes. Slide Over permet de passer très rapidement à une seconde application alors que l’on en a déjà ouverte une, et de basculer de l’une à l’autre facilement. La fonctionnalité Split View offre, elle, la possibilité d’exécuter deux applications en même temps, en partageant l’écran. Gourmande en ressources, cette fonction n’est disponible que pour les iPad Air 2, iPad Mini 4 et le nouvel iPad Pro. Le Picture in Picture permet d’afficher une vidéo dans une vignette sur l’écran pendant que l’on fait quelque chose d’autre. Par exemple, pendant une conversation vidéo, on peut toujours regarder une vidéo YouTube. Une nouvelle application pour suivre l’actualitéUne nouvelle application de suivi de l’actualité, News fait son apparition. On choisit des sujets et des médias, puis News propose différents articles qui y correspondent. L’application ressemble à un fil d’actualité RSS (Really Simple Syndication), mais les articles sont proposés dans un style et une police qui diffèrent selon chaque média. Vos habitudes de lecture seront analysées pour affiner les propositions de News. Aux Etats-Unis, Apple a passé des partenariats avec plusieurs médias pour que leurs articles s’affichent directement dans l’application : The Guardian, ESPN, CNN, The New York Times… L’application n’est pas encore disponible en France.Une prise de notes amélioréeL’application Notes permet à présent de créer des mémos avec des croquis, des photos ou des listes en plus du simple texte. On peut également ajouter des liens vers une page Internet. Les notes sont intégrées aux recherches de Spotlight, sont synchronisables par le cloud, et peuvent être créées directement depuis Siri. Apple rattrape donc son retard face à Evernote.Retrouver son chemin avec MapsLa création en 2002 de Maps par la firme à la pomme répondait à la volonté d’offrir une alternative au service proposé par le concurrent Google. Mais lors de son dévoilement au grand public en 2012, de nombreux problèmes étaient présents.Depuis, Apple a fait du chemin et propose l’intégration des systèmes de transport en commun de grandes villes, une fonctionnalité limitée à New York et Londres pour l’instant. Précision intéressante : Maps affiche même l’emplacement des sorties des stations de métro souterraines. Une gestion de la batterie plus efficaceLa batterie est généralement le talon d’Achille des équipements mobiles. Apple affirme que le passage à iOS 9 fait gagner une heure d’autonomie supplémentaire. Lorsque la batterie tombe à moins de 20 %, le système propose de passer en mode économie d’énergie, comme sur les dernières versions d’Android. Certains services non essentiels sont alors désactivés pour prolonger la batterie, jusqu’à trois heures supplémentaires selon le constructeur. Un classement de la consommation de batterie par application sera également intégré.Petites touches finalesEn plus des grandes innovations citées précédemment, Apple a aussi peaufiné plusieurs aspects de son système d’exploitation.– La sécurité a été améliorée avec un mot de passe qui passe de 4 à 6 chiffres. De plus iOS 9 intègre l’authentification à deux facteurs : si vous vous connectez à votre compte iTunes avec un nouvel appareil ou navigateur Web, un code est envoyé pour être sûr que c’est vous.– Apple a créé une application pour faciliter la migration d’un téléphone Android à un iPhone.– Une nouvelle barre de raccourcis est intégrée directement dans le clavier. Par ailleurs, il sera désormais possible de désactiver l’option « shake to undo » qui annule une action lorsqu’on secoue sont téléphone.– Le fichier de mise à jour vers iOS 9 ne « pèse » que 1 gigaoctet – iOS 8 était quatre fois plus lourd, ce qui avait rendu la mise à jour difficile pour les utilisateurs dont le téléphone disposait de peu de mémoire.Damien GouteuxJournaliste au Monde Frédéric Cazenave Face à l’essor du numérique, les banques vont devoir mettre les bouchées doubles pour tenter de rester en contact avec leurs clients. Études après études, les conclusions sont sans appel : les particuliers désertent les agences au profit d’Internet.L’enquête publiée jeudi 17 septembre par Deloitte* montre une accélération du phénomène. Non seulement il ne viendrait plus à l’idée de faire la queue en agence pour consulter son compte bancaire – 82 % des sondés privilégient aujourd’hui Internet pour le faire – mais même pour les opérations plus complexes, les succursales perdent du crédit.« Moins d’un sondé sur deux dit encore se déplacer pour des opérations complexes – souscription d’une assurance-vie, crédit immobilier – contre 57 % l’an dernier, souligne Daniel Pion, associé chez Deloitte. Et 24 % déclarent ne plus du tout utiliser les services de l’agence, contre 14 % lors de l’étude réalisée en 2014. »Lire aussi :Les dernières heures de la banque à papaDans le même temps, l’utilisation du mobile ou de la tablette continue de monter en puissance, avec en moyenne 9,9 connexions par mois pour consulter ses comptes. Evidemment les banques ont créé des applications qu’elles entendent rendre le plus ludique possible tout en les étoffant de services. Mais pas sûr que cela suffise.« La confiance a été sérieusement entamée »« Notre enquête montre que les banques restent à la traîne face aux autres secteurs en matière de relation client. La confiance a été sérieusement entamée depuis la crise financière et cela se ressent », explique M. Pion. « Face à ce constat, les banques doivent à la fois former leurs conseillers pour qu’ils apportent une vraie valeur ajoutée à des clients surinformés et très exigeants, tout en apprenant à leurs équipes à communiquer efficacement avec les nouveaux outils : réseaux sociaux, mobile… »Il y a urgence car 32 % des sondés disent qu’ils pourraient ouvrir un compte ailleurs que dans une banque traditionnelle. Certes, du fait notamment de la difficulté à changer d’établissement, les Français le font peu pour le moment. Une étude de l’UFC-Que choisir datant de décembre 2014 montrait ainsi que seulement 3 % passaient à la concurrence chaque année.« Mais cette menace doit être prise au sérieux. A l’avenir le particulier risque de se désintéresser de sa banque pour souscrire une offre moins chère ou opter pour un service plus innovant chez un concurrent », prévient M. Pion. C’est justement le pari que font les dizaines de start-up de la « fintech » – contraction de finance et de technologie – qui s’activent aujourd’hui pour proposer une alternative aux banques.Lire aussi :Les start-up à l’assaut des banques * Enquête réalisée auprès de 3 292 clients particuliers de banques françaises représentatifs de la population nationale, interviewés en ligne. Étude réalisée en mai 2015 par Harris Interactive.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent La France cessera-t-elle un jour de débattre des 35 heures ? Un nouveau sondage, publié dans Libération, montre un pays divisé autour de la question du temps de travail, une courte majorité (52 %) souhaitant rester à 35 heures hebdomadaires, quand 40 % se disent prêts à y renoncer.1. Mesurer le temps de travail, une gageure39,6 ?Depuis les lois Aubry, les Français doivent, théoriquement, effectuer 35 heures de travail hebdomadaires pour un plein-temps, contre 39 auparavant. #container_14423932810{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14423932810{ height:500px; } #container_14423932810 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14423932810 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14423932810 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14423932810 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du temps de travail salarié depuis 1945(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = 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66","juin 66","sept. 66","déc. 66","mars 67","juin 67","sept. 67","déc. 67","mars 68","juin 68","sept. 68","déc. 68","mars 69","juin 69","sept. 69","déc. 69","mars 70","juin 70","sept. 70","déc. 70","mars 71","juin 71","sept. 71","déc. 71","mars 72","juin 72","sept. 72","déc. 72","mars 73","juin 73","sept. 73","déc. 73","mars 74","juin 74","sept. 74","déc. 74","mars 75","juin 75","sept. 75","déc. 75","mars 76","juin 76","sept. 76","déc. 76","mars 77","juin 77","sept. 77","déc. 77","mars 78","juin 78","sept. 78","déc. 78","mars 79","juin 79","sept. 79","déc. 79","mars 80","juin 80","sept. 80","déc. 80","mars 81","juin 81","sept. 81","déc. 81","mars 82","juin 82","sept. 82","déc. 82","mars 83","juin 83","sept. 83","déc. 83","mars 84","juin 84","sept. 84","déc. 84","mars 85","juin 85","sept. 85","déc. 85","mars 86","juin 86","sept. 86","déc. 86","mars 87","juin 87","sept. 87","déc. 87","mars 88","juin 88","sept. 88","déc. 88","mars 89","juin 89","sept. 89","déc. 89","mars 90","juin 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38.96 ], [ "", 38.96 ], [ "", 38.99 ], [ "", 38.99 ], [ "", 38.97 ], [ "", 38.98 ], [ "", 38.99 ], [ "", 38.99 ], [ "", 38.95 ], [ "", 38.91 ], [ "", 38.91 ], [ "", 38.92 ], [ "", 38.89 ], [ "", 38.9 ], [ "", 38.94 ], [ "", 38.95 ], [ "", 38.92 ], [ "", 38.94 ], [ "", 38.95 ], [ "", 38.96 ], [ "", 38.91 ], [ "", 38.9 ], [ "", 38.91 ], [ "", 38.92 ], [ "", 38.9 ], [ "", 38.88 ], [ "", 38.89 ], [ "", 38.88 ], [ "", 38.84 ], [ "", 38.81 ], [ "", 38.8 ], [ "", 38.78 ], [ "", 38.68 ], [ "", 38.65 ], [ "", 38.58 ], [ "", 38.32 ], [ "", 38.04 ], [ "", 37.2 ], [ "", 36.94 ], [ "", 36.78 ], [ "", 36.63 ], [ "", 36.26 ], [ "", 36.18 ], [ "", 36.13 ], [ "", 36.07 ], [ "", 35.77 ], [ "", 35.71 ], [ "", 35.67 ], [ "", 35.66 ], [ "", 35.65 ], [ "", 35.65 ], [ "", 35.65 ], [ "", 35.66 ], [ "", 35.67 ], [ "", 35.67 ], [ "", 35.66 ], [ "", 35.64 ], [ "", 35.66 ], [ "", 35.66 ], [ "", 35.66 ], [ "", 35.63 ], [ "", 35.62 ], [ "", 35.62 ], [ "", 35.62 ], [ "", 35.61 ], [ "", 35.6 ], [ "", 35.61 ], [ "", 35.6 ], [ "", 35.59 ], [ "", 35.57 ], [ "", 35.57 ], [ "", 35.57 ], [ "", 35.55 ], [ "", 35.55 ], [ "", 35.55 ], [ "", 35.54 ], [ "", 35.56 ], [ "", 35.56 ], [ "", 35.56 ], [ "", 35.55 ], [ "", 35.59 ], [ "", 35.58 ], [ "", 35.57 ], [ "", 35.57 ], [ "", 35.58 ], [ "", 35.58 ], [ "", 35.58 ], [ "", 35.58 ], [ "", 35.6 ], [ "", 35.59 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { 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La question est complexe.Le calcul le plus classique se fait à partir des grandes masses d’heures travaillées par an, ramenées au nombre de travailleurs concernés, ce qui permet notamment de comptabiliser les congés et les maladies.Et selon celle-ci, les Français travaillent effectivement, en moyenne, plus : 39,6 heures pour les personnes à plein-temps, et 39 heures – tout rond – pour les seuls salariés. Ce qui place la France dans le bas du tableau européen, devant les Pays-Bas, l’Italie ou le Danemark, mais bien loin du Royaume-Uni, recordman de la durée de travail hebdomadaire avec 42,4 heures. #container_14424782568{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424782568{ height:500px; } #container_14424782568 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424782568 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424782568 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424782568 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Temps de travail hebdomadaire en Europe en 2014, selon Eurostatdans une sélection de pays, pour un salarié à temps-plein. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424782568", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#285a82","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Royaume-Uni","Portugal","Chypre","Bulgarie","Grèce","Roumanie","Hongrie","Estonie","Allemagne","Union européenne à 28","Espagne","Suède","France","Pays-Bas","Italie","Danemark"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": " Non-salariés", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 46.1 ], [ "", 49.8 ], [ "", 48.5 ], [ "", 44.4 ], [ "", 50.3 ], [ "", 38.9 ], [ "", 43 ], [ "", 42.6 ], [ "", 49.3 ], [ "", 47.4 ], [ "", 48.5 ], [ "", 48 ], [ "", 51.3 ], [ "", 49.2 ], [ "", 45.5 ], [ "", 48.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Salariés", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 42.4 ], [ "", 41.7 ], [ "", 41.5 ], [ "", 40.9 ], [ "", 40.8 ], [ "", 40.8 ], [ "", 40.7 ], [ "", 40.6 ], [ "", 40.5 ], [ "", 40.4 ], [ "", 40.2 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39 ], [ "", 38.9 ], [ "", 38.7 ], [ "", 37.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Mais ce chiffre est en réalité très approximatif. Il est en effet très complexe de recueillir des données précises autrement que par des enquêtes type sondages. Faut-il par exemple décompter le temps des salariés absents, ce qui fait évidemment chuter la moyenne ?37,3 ?C’est d’ailleurs pour cela que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ne donne pas le même chiffre que la statistique française et européenne. Pour cet organisme, les Français (salariés et non salariés à plein-temps) travaillent en moyenne 37,3 heures, ce qui les place… au-dessus des Allemands, contrairement au classement d’Eurostat. #container_14424797655{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424797655{ height:500px; } #container_14424797655 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424797655 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424797655 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424797655 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée hebdomadaire du travail selon l'OCDEDans une sélection de pays européens, pour les salariés et non-salariés à temps completSource : OCDE(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424797655", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Grèce","Pologne","Islande","Portugal","Espagne","Nouvelle-Zélande","Luxembourg","France","Italie","Finlande","Royaume-Uni","Suède","Irlande","Allemagne","Norvège","Danemark","Pays Bas"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Durée du travail", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 41.94 ], [ "", 40.75 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 37.91 ], [ "", 37.44 ], [ "", 37.38 ], [ "", 37.3 ], [ "", 36.93 ], [ "", 36.83 ], [ "", 36.65 ], [ "", 36.32 ], [ "", 35.64 ], [ "", 35.27 ], [ "", 34.44 ], [ "", 33.47 ], [ "", 30.14 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}L’affaire est d’autant plus complexe que ce chiffre a une forte dimension symbolique. Son calcul a donné lieu à plusieurs controverses entre instituts.Et les choses se compliquent encore si on rentre dans les détails : on parle ici des salariés à plein-temps. Mais les temps partiels ou les travailleurs indépendants doivent également être comptabilisés. Autant de points qui rendent toute comparaison internationale délicate, un paradoxe alors que ce chiffre est l’un de ceux qui reviennent le plus souvent dans le débat.Lire : La France, pays où l'on travaille le moins ? La réduction du temps de travail a donc imposé une baisse du nombre d’heures travaillées par an, qui, d’ailleurs, est dans la continuité des baisses observées dans le monde occidental depuis les années 1950. Depuis 2000, le nombre d’heures travaillées par an s’est stabilisé, à un niveau moindre qu’auparavant. Mais le nombre d’heures effectuées par semaine, lui, est resté globalement stable, comme le montre une seconde enquête.2. Plus de vacances, mais des journées aussi longues que dans les années 1990La durée légale du travail n’est pas la durée réelle : elle comptabilise un agrégat, plus ou moins précis, pas ce qu’effectue chaque salarié. Or, rares sont ceux qui se contentent de 35 heures sans jamais effectuer d’heure supplémentaire.A cet égard, la mesure qu’effectue la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère de l’emploi (Dares) sur la « durée individuelle » et « habituelle » du travail est intéressante : via des entretiens individuels, elle demande à chaque personne d’indiquer combien de temps elle a travaillé sur une semaine « normale », sans événement particulier (maladie, par exemple).Elle inclut donc toutes les heures habituellement effectuées, dont les heures supplémentaires régulières. Elle se différencie de la durée collective notamment par les jours de congés ou jours de RTT prévus pour tel ou tel salarié.Cette mesure correspond donc à la « journée » habituelle d’un individu et ne tient pas compte des congés. Et elle est plutôt stable depuis 1990 : à cette époque, les salariés déclaraient 39,6 heures, ils sont, en 2013, à 39,2 heures. Ce sont les non-salariés qui voient leur temps de travail se réduire le plus, passant de 54,6 heures à 51,7 heures. #container_14424814224{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424814224{ height:500px; } #container_14424814224 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424814224 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424814224 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424814224 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée individuelle du travail à temps completDonnées de la Dares sur une semaine "habituelle" (sans événement exceptionnel), mesurées individuellement auprès des ménagesSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424814224", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1990","1991","1992","1993","1994","1995","1996","1997","1998","1999","2000","2001","2002","","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Non salariés", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 54.6 ], [ "", 55 ], [ "", 54.1 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.4 ], [ "", 54.3 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.3 ], [ "", null ], [ "", 54.8 ], [ "", 55 ], [ "", 55.1 ], [ "", 54.8 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54 ], [ "", 53.5 ], [ "", 53.3 ], [ "", 52.7 ], [ "", 52.9 ], [ "", 51.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Salariés", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 39.6 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.8 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.8 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.6 ], [ "", 38.9 ], [ "", 38.3 ], [ "", 37.7 ], [ "", null ], [ "", 38.9 ], [ "", 39 ], [ "", 39.1 ], [ "", 39.1 ], [ "", 39.2 ], [ "", 39.3 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.5 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Des chiffres variables selon les catégories, mais supérieurs à 35 heuresSi on ventile ce chiffre du temps de travail individuel selon la catégorie socioprofessionnelle, on observe la même chose : qu’il s’agisse de cadres, d’employés, d’ouvriers ou de professions intermédiaires, aucune catégorie n’est réellement à 35 heures hebdomadaires.Ainsi, selon la Dares, un cadre travaille en moyenne 44,1 heures par semaine, contre 38,3 heures pour un employé et 38 heures pour un ouvrier. #container_14424823202{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424823202{ height:500px; } #container_14424823202 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424823202 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424823202 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424823202 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée habituelle hebdomadaire par catégorie de salariésTirés de l'enquête emploi Insee : questionnaires individuels auprès de salariés, donnant la durée effective d'une semaine "normale" sans événement particulierSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424823202", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 35, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#28beaa", width: 2, value: 35 , label: { useHTML: false, text:"35 heures", align: "center", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#28beaa", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#28beaa", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#28beaa", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Cadres", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 42.6 ], [ "", 43 ], [ "", 43.1 ], [ "", 43 ], [ "", 43.5 ], [ "", 43.7 ], [ "", 43.9 ], [ "", 44 ], [ "", 44.1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Prof intermed", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 38.3 ], [ "", 38.4 ], [ "", 38.5 ], [ "", 38.6 ], [ "", 38.8 ], [ "", 38.8 ], [ "", 38.7 ], [ "", 38.6 ], [ "", 38.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Employés", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 37.8 ], [ "", 37.7 ], [ "", 37.8 ], [ "", 37.9 ], [ "", 37.9 ], [ "", 38 ], [ "", 38 ], [ "", 38 ], [ "", 38 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Ouvriers", "color": "#F19300", "data": [ [ "", 38.9 ], [ "", 39 ], [ "", 39.1 ], [ "", 39.1 ], [ "", 39.2 ], [ "", 39.3 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Dans la pratique donc, les salariés ont surtout plus de vacances aujourd’hui que dans les années 1990. Mais leur rythme de travail lorsqu’ils travaillent, lui, n’a pas évolué depuis une trentaine d’années, et reste en général plus proche des 39 heures que des 35.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi L’époque glorieuse de la société salariale est révolue : la sous-traitance se multiplie, les relations à l’emploi se fragmentent, le salariat s’émiette et se précarise. Pourtant, si l’avancée néolibérale représente un défi de taille pour les organisations syndicales, le syndicalisme continue d’exister et d’agir, « y compris dans les secteurs d’activité les plus touchés par la précarité ».C’est dans une de ces branches que se plonge l’ouvrage de Cristina Nizzoli, C’est du propre ! Syndicalisme et travailleurs du bas de l’échelle. Objectif : dévoiler la nature des relations qui s’instaurent au quotidien entre travailleurs et représentants syndicaux, mais pas seulement. « Consacrer une étude au syndicalisme dans la deuxième décennie des années 2000 n’est pas anodin. Cela implique de le considérer comme un acteur fondamental au sein de nos sociétés ». L’ouvrage veut participer au débat sur les possibilités du syndicalisme contemporain en milieu précaire, en se posant la question des conditions de son renouvellement.Cristina Nizzoli choisit comme terrain d’études le secteur de la propreté : par son mode d’organisation - externalisation et temps partiel imposé - et sa main-d’œuvre - majoritairement féminine et immigrée -, il représente « un terrain fécond pour l’étude du syndicalisme en milieu précaire ». La docteure en sociologie du travail, associée au Laboratoire LEST (CNRS-AMU) d’Aix-en-Provence a conduit une recherche comparative auprès des syndicats de la CGT de Marseille et de la Confédération générale italienne du travail (CGIL) de Bologne, en Italie.Evolutions récentes du secteurElle se focalise sur les pratiques syndicales : « le syndicalisme n’étant pas un objet figé et monolithique, ce sont les interactions entre les représentants syndicaux et les salariés qui continuent à le faire vivre, à le façonner et à le transformer ».Ainsi, après un premier chapitre qui retrace les évolutions récentes du secteur de la propreté et ses caractéristiques, l’auteur présente les trajectoires et les discours de deux leaders syndicaux, pour ensuite entrer dans le vif de l’enquête en s’attaquant à différentes pratiques : le suivi individuel lors des permanences, les grèves et les mobilisations, et la pratique de l’assemblée.L’analyse de ces pratiques met à jour « la lutte pour la reconnaissance dans un secteur caractérisé par l’invisibilité et l’expérience de la domination ». Pour les travailleurs de ce sale boulot, « la mobilisation, ainsi que l’assemblée, demeurent des moments importants d’un processus qui marque la sortie de l’invisibilité et la possible constitution d’une appartenance à un groupe ».Confronté au déni de reconnaissanceLe suivi de deux leaders syndicaux, protagonistes de bon nombre de chapitres de l’ouvrage, pointe leur engagement, à la fois fort et isolé. C’est là une des fragilités que l’enquête contribue à dévoiler : ces stratégies ne résultent pas d’une « réflexion engagée de manière plus large ».Mais le principal apport de l’ouvrage est peut-être ailleurs. Confrontée à l’invisibilité des travailleurs comme les syndicalistes, la sociologue note que « des concepts comme précarité, travailleurs pauvres et travailleurs immigrés, sale boulot, etc., que j’employais constamment, étaient socialement connotés comme ayant trait à la marginalité. Ils renvoyaient à des marges, alors que de mon côté je constatais leur présence écrasante dans un terrain où le seul emploi atypique était l’emploi à temps complet ».En plaçant la focale de l’analyse sur les expériences que les acteurs font en tant que dominés, Cristina Nizzoli remet les marges au centre, et contribue au processus de mise en visibilité par lequel « ces travailleurs se revendiquent membres à part entière d’une société dans laquelle ils sont constamment confrontés au déni de reconnaissance ».C’est du propre ! Syndicalisme et travailleurs du “bas de l’échelle” (Marseille et Bologne), de Cristina Nizzoli (PUF, 224 pages, 23 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde 20.09.2015 à 15h18 | Alain Salles Membre de Syriza, ancienne députée, Réna Dourou est devenue en septembre 2014 la présidente de la région Attique, la plus importante de Grèce. Elle est devenue la première dirigeante de la gauche radicale à occuper des fonctions importantes, avant même la victoire d’Alexis Tsipras aux législatives du 25 janvier. Avant le scrutin très incertain du dimanche 20 septembre, elle explique dans un entretien au Monde comment Syriza a tenté de s’adapter aux réalités d’un pays aux abois.Lire aussi :La douloureuse conversion de Tsipras au réalismeVous attendiez-vous à voir Alexis Tsipras signer le mémorandum qu’il avait combattu ? Cela vous a surpris ou déçu ?On ne s’attendait pas à une telle pugnacité de la part de nos créanciers, à cette pression extrême au cours des négociations qui ont abouti au compromis du 12 juillet, au Sommet européen de Bruxelles. Un parti politique doit être prêt à affronter le pire et le meilleur, sans broncher, en essayant de faire de son mieux pour surmonter les difficultés, et de mettre en place les bases d’une alternative. Ce n’est pas une question de surprise ou de déception mais plutôt une question de choix politique.On doit garder le cap vers la mise en place d’une politique qui puisse faire avancer notre économie tout en respectant l’orientation européenne du pays. Il faut que le message soit clair : on n’abandonne pas les valeurs européennes, on revendique les politiques européennes qui ont permis les bases de la cohésion sociale prônée par l’ancien président de la Commission, Jacques Delors.Et ce n’est pas un hasard si Delors a su mettre les points sur les « i », critiquant le chemin parcouru jusqu’à aujourd’hui : « Quand elle se penchera sur l’Europe des années 2010-2015, l’histoire portera un regard très sévère sur cette Union économique et monétaire tellement mal conçue qu’il a été question qu’un de ses membres la quitte », écrivait-il en juillet.Le gouvernement Tsipras a finalement fait peu de choses depuis janvier. Est-ce seulement à cause des négociations avec l’UE ?Malgré les pressions dont notre gouvernement faisait l’objet, nous avons réussi pas mal de choses. On a échelonné les sommes dues au fisc pour à peu près un million de citoyens, on a protégé le logement principal des familles contre les enchères, on a établi la carte de solidarité pour les ménages les plus démunis.Aujourd’hui le plus urgent est, primo, de gagner les élections, en réunissant une majorité absolue, pour pouvoir former un gouvernement stable et efficace. Secundo, mettre en place des mesures pour surmonter les conséquences néfastes du mémorandum. Face à Nouvelle Démocratie (ND) dont la politique repose sur les principes du passé, ceux exactement qui ont mené le pays au gouffre, à la crise économique et sociale, nous sommes les garants de la sortie de cette crise tout en protégeant les plus démunis et en remettant en marche l’économie sur des bases saines.Notre but, en tant que force politique responsable à la tête du pays, est de combattre de façon efficace la bureaucratie, la corruption, la gabegie des deniers publics. Cette lutte contre les maux récurrents de la vie politique et sociale grecque, est vitale pour garantir les droits des citoyens.Vous êtes depuis un an à la tête de la région Attique. Quelles sont les « recettes » d’une gestion Syriza ? Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?On s’efforce de changer le paradigme d’exercice du pouvoir dans la région Attique. Ce n’est pas facile. Car les « plis » de la bureaucratie, de l’opacité, d’une gestion inefficace ne se défont pas facilement. Cela fait des décennies que les choses marchent comme ça, sous la gestion de ND et du Pasok, qui utilisaient la fonction publique comme un bastion à des fins électoralistes. Mais pour nous, il s’agit d’un pari vital et on va le gagner, quel qu’en soit le coût politique.Alain SallesJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Salles (Athènes, envoyé spécial) et Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le 5 juillet, les Grecs étaient invités à se prononcer, lors d’un référendum surprise, pour ou contre la proposition d’accord alors formulée par les créanciers du pays (Fonds monétaire international, Banque centrale et Commission européennes) au premier ministre de l’époque, Alexis Tsipras. Contredisant le pronostic d’un scrutin serré, le non l’avait emporté à une écrasante majorité de 62 % des suffrages. Un véritable plébiscite pour Alexis Tsipras et un vent d’espoir et de fierté pour les Grecs.Quelques jours plus tard, face au risque d’une sortie de la Grèce de la zone euro, M. Tsipras acceptait de signer un nouveau plan d’austérité, en contrepartie d’une nouvelle aide financière (86 milliards d’euros de prêt sur trois ans). Une déception pour beaucoup, qui s’est soldée par la démission du gouvernement Tsipras, le 20 août, et une division du parti de la gauche radicale Syriza, le lendemain.Quel sera l’impact de cette volte-face lors des élections législatives du dimanche 20 septembre ? Plusieurs Grecs retracent leur cheminement face à l’accélération politique de ces dernières semaines.Stavroula Zanopoulou, retraitée : « Au moins Tsipras essaie quelque chose de nouveau »Venant traditionnellement d’un milieu de droite, Stavroula Zanopoulou, 60 ans, a voté non au référendum. Elle était alors « en colère contre les Européens qui humiliaient » son pays. Son mari avait jusqu’alors toujours voté pour le parti conservateur mais lui aussi se disait prêt à donner sa voix à Tsipras. « Car lui au moins il se bat pour nous et pour que nous cessions de vivre sous perfusion d’argent prêté. »Aujourd’hui, Stavroula, qui travaillait dans une banque, a décidé de voter pour Syriza. « Au moins Tsipras essaie quelque chose de nouveau. Il a fait face dignement à des négociateurs européens inflexibles. A défaut d’avoir une Europe qui nous inspire, au moins on a un premier ministre qui pense à la Grèce d’abord. Et puis je le crois honnête et sincère. »Matina, professeure : « C’est blanc bonnet et bonnet blanc »Très méfiante envers les médias qu’elle traite de « vendus », Matina, 33 ans, avait à l’époque accepté du bout des lèvres de nous dire qu’elle allait voter non au référendum. « Le seul moyen que les choses s’arrangent dans ce pays pourri, où la même classe politique s’en met plein les poches alors que nous tirons la langue. »Toujours aussi méfiante, Matina précise ne pas « avoir été spécialement déçue par l’échec des négociations [avec les créanciers], car il n’y avait pas vraiment d’alternative ». Pour elle, ce sont les cinq années de gestion des précédents gouvernements qui ont mené à ce résultat. « Ce n’est pas un gouvernement d’à peine six mois qui a changé drastiquement le climat en Europe. »Lire aussi :La douloureuse conversion de Tsipras au réalismeSoutiendra-t-elle Syriza ? Matina refuse de le dire. Cette professeure des écoles n’a, à vrai dire, « pas encore décidé » pour qui elle votera, ni même si elle votera « tout court ». « Il me semble que c’est blanc bonnet et bonnet blanc maintenant. »Nicolina Ougranou, commerçante : « Je veux que cette parenthèse s’achève au plus vite »Très anxieuse en juillet, Nicolina Ougranou voulait voter oui. « Des deux mains ! Car seule l’Europe peut nous garantir un avenir de prospérité. Syriza joue avec le feu », déclarait-elle alors. Cette commerçante de 32 ans votera dimanche pour les conservateurs de Nouvelle Démocratie. « Ils sont les seuls à pouvoir garantir un semblant de stabilité économique dont nous avons désespérément besoin. Moi, je ne sais même plus pourquoi j’ouvre mon magasin le matin. Je ne gagne plus d’argent depuis des mois et j’ai dû cesser de payer mes charges. Je veux que cette parenthèse Syriza s’achève au plus vite. »Georges, chauffeur de métro : « Trop d’immigrés débarquent ici »Il était en juillet très remonté contre l’Europe. « Cette façon d’humilier les peuples, de ne pas respecter la démocratie… ça me dégoûte », déclarait Georges, un chauffeur de métro de 44 ans. Aujourd’hui, encore plus déçu par les revirements de Syriza, il s’apprête à voter pour le parti néonazi Aube dorée. « Eux au moins ils sont en dehors de ce système pourri. Et ce sont des patriotes qui mettront les intérêts de la Grèce avant ceux des puissances étrangères. » Leur racisme ? Leur violence ? « Tout cela est très grossi par les médias grecs qui sont de connivence avec l’establishment et puis de toute façon c’est vrai que trop d’immigrés débarquent ici. » Stavros Gazis, commerçant : « Tsipras ne pouvait pas faire autre chose »Dans son magasin de chaussures depuis trente ans, Stavros Gazis va voter Tsipras pour la deuxième fois. « Il est meilleur que les autres qui représentent les vieux partis, le vieux système. Il est plus neuf. » Cet ancien électeur du parti communiste, le KKE, a choisi Tsipras en janvier. Il a voté non au référendum du 5 juillet, mais n’en veut pas à Tsipras : « J’ai voté contre le mémorandum, pas contre l’euro. Tsipras ne pouvait pas faire autre chose. S’il ne signait pas le mémorandum, c’était le retour à la drachme. Et ce serait la catastrophe. Peut-être qu’au début de la crise en 2010, on aurait pu le faire mais maintenant on n’a plus de banques, on n’a plus rien. Le vrai problème de la Grèce, c’est la corruption et le clientélisme des vieux partis. En Europe on aurait besoin d’hommes politiques plus forts comme Kohl ou Mitterrand. »Sofia, employée : « Je choisirai au dernier moment »« Je ne sais toujours pas pour qui je vais voter. Je choisirai au dernier moment, mais je ne voterai pas Tsipras », explique Sofia, qui travaille dans un magasin de vêtements. En janvier, elle a voté KKE, le parti communiste. Elle a voté non au référendum, mais le revirement ne l’a pas surprise : « Je savais que ça ne changerait pas après. » Elle hésite aujourd’hui entre des petits partis de gauche ou Leventis, cet éternel candidat centriste, jamais pris au sérieux mais qui peut drainer une partie du vote protestataire ou nihiliste. Iannis Kakoulidis, avocat : « L’union des partis proeuropéens est la solution »Pour Iannis Kakoulidis, un avocat à la retraite, la solution devrait être évidente : « On a cinq partis qui ont approuvé le troisième mémorandum pour rester dans l’Europe. Ils pourraient s’entendre pour le mettre en œuvre efficacement, vu l’urgence de la situation. Mais ce n’est pas possible car nous sommes grecs. Nous aimons les difficultés et les conflits. Pourtant l’union des partis proeuropéens est la solution. » Dimanche, il votera pour le Pasok, auquel il est resté fidèle. Nikolaos Stamou, disquaire : « Punir les partis proeuropéens »« J’avais voté Syriza car j’en avais assez des mensonges du Pasok et de Nouvelle Démocratie. Et maintenant Tsipras continue la même politique et les mêmes mensonges », explique Nikolaos Stamou dans son magasin de disques. Il a voté non au référendum, « contre cette Europe-là, celle de l’austérité ». Il n’a pas encore arrêté sont choix pour dimanche, mais il veut « punir les partis proeuropéens », en votant KKE ou pour le parti de Lafazanis, Unité populaire, né de la scission de Syriza en août.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAlain Salles (Athènes, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.09.2015 à 10h29 • Mis à jour le19.09.2015 à 11h32 | Anne Eveno C’est une piqûre de rappel qui fait mal, à un peu moins de deux semaines de la présentation par le gouvernement du projet de budget pour 2016. Moody’s a annoncé dans la soirée de vendredi 18 septembre avoir dégradé la note de la dette souveraine de la France, l’abaissant d’un cran, à Aa2 contre Aa1.« La principale raison de la décision de l’agence d’abaisser la note de la France à Aa2 est l’évidence accrue que la croissance économique tricolore va rester faible sur le moyen terme », explique Moody’s dans son communiqué. L’agence considère qu’il s’agit là d’un « frein pour tout retournement conséquent du fardeau important de la dette de la France dans un avenir prévisible ». « La reprise économique en cours en France s’est avérée sensiblement plus lente – Moody’s croit qu’elle le restera – par rapport aux reprises observées lors des précédentes décennies », ajoute l’agence, tout en notant que la solvabilité du pays reste extrêmement élevée, ce qui justifie la note Aa2. Sur l’échelle de Moody’s, il s’agit de la troisième meilleure note possible mais elle ravale l’Hexagone au rang du Qatar, et le place derrière des pays comme le Royaume-Uni (Aa1) et l’Allemagne, bien sûr toujours notée Aaa.Récemment, lors de la présentation du cadrage économique du projet de budget pour 2016, le ministre des finances, Michel Sapin, a indiqué tabler sur une progression du produit intérieur brut (PIB) en 2016 de 1,5 %, après + 1 % en 2015. Un rythme effectivement assez poussif, surtout après trois années de croissance nulle ou quasi nulle.Lire aussi :Un budget pour 2016 construit sur une « hypothèse prudente » de croissanceOutre la faiblesse de la reprise, l’autre raison invoquée par Moody’s pour justifier sa décision d’abaisser la note de la France est à chercher du côté des « contraintes politiques et institutionnelles » du pays qui pèsent sur ses finances publiques. Comme à son habitude, l’agence de notation dénonce le défaut de compétitivité du pays, et ses difficultés à se réformer.« Anciennes rigidités »Les remous provoqués au sein de la gauche par les propos du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, sur les 35 heures ou sur une évolution du code du travail n’ont pas dû aider l’agence, apôtre du libre marché, à se défaire de son diagnostic sur l’Hexagone. Moody’s juge ainsi que la perte des parts de marché de la France à l’international est liée à d’« anciennes rigidités ».Lire aussi :Macron, star au Medef, épouvantail au PSEn dépit de ce nouveau coup de semonce, l’agence délivre quelques satisfecit. Ses économistes assurent que, outre sa solvabilité, la France peut compter sur quelques atouts : une économie « diversifiée », une tendance démographique « favorable » et de faibles coûts de financements. Résultat, et c’est le point positif de cette dégradation de la note souveraine du pays, l’agence assortit la note Aa2 d’une perspective « stable ». Cela signifie que Moody’s n’envisage pas de modification de la note dans les 12 à 18 mois à venir. Autrement dit, probablement rien avant l’élection présidentielle de 2017.Après la dégradation de vendredi, la France est désormais notée à l’identique par les principales agences financières de notation – Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch –, et le gouvernement peut espérer être sorti de la spirale infernale ouverte en janvier 2012 par la perte du fameux Aaa. François Hollande, alors en pleine campagne électorale, avait estimé « que c’était une politique qui avait été dégradée ».Assainir les finances publiquesCette fois, Michel Sapin, le ministre des finances, a préféré, sans surprise, relativiser la portée de la décision de Moody’s et n’en retenir que les aspects les plus positifs. Dans un communiqué, il a pris acte « du passage par Moody’s de la note de “Aa1” avec perspective “négative” à “Aa2” en la plaçant sous perspective “stable” ».Le ministre considère que les dernières données économiques et budgétaires « témoignent de la capacité du gouvernement à faire renouer l’économie avec plus de croissance et plus d’emploi, avec des finances publiques assainies ». Les pouvoirs publics ont confirmé cette semaine que le déficit public du pays serait ramené à 3,8 % du PIB cette année puis à 3,3 % l’an prochain. Quant à la dette publique – elle a atteint, fin 2014, 95,6 % du PIB –, le gouvernement escompte qu’elle se stabilisera « nettement au-dessous de 100 % du PIB en 2016 avant de progressivement refluer ».Face aux critiques sur les difficultés de la France à se réformer, M. Sapin rappelle que « le gouvernement demeure fermement engagé à poursuivre et à amplifier sa politique de réformes visant à soutenir le potentiel de croissance et d’emploi de l’économie française ». Une référence implicite à certains projets en cours de réalisation, comme la réforme du travail du travail le dimanche, ou déjà mis en place avec la loi Macron.Anne EvenoJournaliste au Monde Marie Charrel Quel que soit le résultat des élections législatives du 20 septembre, le prochain gouvernement grec aura devant lui une tâche immense : redresser l’économie hellène, essorée par six ans de récession et d’incertitudes politiques. Les derniers sondages donnaient Syriza (gauche radicale), le parti du premier ministre sortant, Alexis Tsipras, au coude-à-coude avec les conservateurs de Nouvelle Démocratie. Dans tous les cas, le vainqueur devra probablement former une coalition. Et sa première mission sera d’appliquer le troisième plan d’aide au pays, adopté le 14 août par le Parlement.Lire aussi :En Grèce, l’heure n’est plus aux débats pour ou contre les mesures d’austérité Celui-ci apportera une aide de 86 milliards d’euros à Athènes sur trois ans, financée par le Mécanisme européen de stabilité et le Fonds monétaire international, qui n’a néanmoins pas encore confirmé sa participation. En échange, la Grèce devra poursuivre la mise en œuvre de réformes ambitieuses, allant de l’ouverture du marché de l’énergie à la lutte contre la corruption. Si les économistes sont divisés sur la pertinence de ce programme, une chose est sûre : le produit intérieur brut (PIB) grec est toujours inférieur de 25 % à son niveau de 2009. Et il faudra des années encore, peut-être même une décennie, avant qu’il ne le retrouve. Et pour cause : le taux de chômage est aujourd’hui le plus élevé de la zone euro, culminant à 25,2 %, tandis que l’investissement a reculé en volume de 65 % depuis 2007. La production industrielle, hors bâtiment, s’est quant à elle contractée de 20 % depuis 1999. Si la baisse des salaires enregistrée depuis 2008 (– 25 %) a regonflé la compétitivité des entreprises grecques à l’export, celles-ci sont pénalisées par l’assèchement du crédit bancaire et le contrôle des capitaux, instauré le 29 juin par le gouvernement Tsipras. « Les incertitudes politiques et économiques planant sur notre pays depuis des mois sont particulièrement délétères pour l’activité des PME », se désole Vassilis Korkidis, le président de la Confédération nationale du commerce grec. Après une petite embellie en 2014, l’économie devrait de nouveau se contracter en 2015 (– 2,3 %) et en 2016 (– 1,3 %), selon les prévisions de la Commission européenne, avant de renouer avec la croissance en 2017 (2,7 %). D’ici là, le pays devra régler le problème des créances douteuses, qui empoisonnent les banques grecques. Affaiblies par la fuite des dépôts, ces dernières devraient être recapitalisées à hauteur de 25 milliards d’euros, puisés dans le programme d’aide, d’ici à la fin de l’année.Lire aussi :La douloureuse conversion de Tsipras au réalisme Le nouveau gouvernement devra également remettre sur la table des négociations l’éventuelle restructuration de la dette publique, qui culmine toujours à plus de 175 % du PIB. Nombre d’économistes la jugent insoutenable. Le FMI lui-même estime nécessaire de l’alléger – par exemple en allongeant la maturité des prêts. Une option à laquelle certains partenaires européens d’Athènes, dont l’Allemagne, ne parviennent pas pour l’instant à se résoudre. Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.09.2015 à 09h56 • Mis à jour le19.09.2015 à 10h01 Depuis son lancement en mars 2010, Pinterest avait soigneusement gardé le secret. Jeudi 17 septembre, le réseau social américain est enfin sorti de son silence, révélant avoir dépassé la barre des 100 millions d’utilisateurs actifs dans le monde. Si ce chiffre est plus élevé que les dernières estimations du cabinet ComScore, il demeure encore limité pour une entreprise valorisée à 11 milliards de dollars (9,7 milliards d’euros) au printemps.La plate-forme est trois fois plus petite que Twitter, le réseau de microblogging, et qu’Instagram, la plate-forme de partage de photos et de vidéos rachetée en 2012 par Facebook. Ce dernier culmine par ailleurs à près de 1,5 milliard d’utilisateurs actifs. « La croissance de Pinterest pourrait être plus faible que celle des autres services, avance Debra Williamson, analyste chez eMarketer. L’explication est simple : ce qu’on y fait ne correspond pas forcément à ce qu’un grand nombre de personnes souhaitent faire. »Lire aussi :Instagram croît à l’ombre de FacebookPinterest est une sorte de tableau de liège virtuel, sur lequel les « Pinners » peuvent épingler des photos et des vidéos. « Ce n’est pas un réseau social, parce que les utilisateurs ne partagent rien, décrit Evan Sharp, l’un des cofondateurs de la jeune entreprise. C’est un catalogue personnalisé d’idées et d’inspirations. » Décoration, objet à faire soi-même, mode, gastronomie, voyage font partie des thématiques les plus populaires. Le site se voit ainsi davantage en alternative aux recherches effectuées sur Google, plutôt qu’en rival de Facebook ou d’Instagram.Pinterest mise aujourd’hui sur les marchés internationaux. La plate-forme a ouvert des bureaux en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, au Japon et au BrésilPour accélérer sa croissance, Pinterest mise aujourd’hui sur les marchés internationaux. « C’est notre objectif prioritaire », indique M. Sharp. « Nous avons lancé cette stratégie d’expansion il y a deux ans, ajoute Matt Crystal, directeur du développement à l’étranger. Désormais, 45 % de nos utilisateurs se trouvent hors des Etats-Unis. Et cette proportion augmente rapidement. » L’enjeu est important pour la société qui doit justifier son niveau élevé de valorisation. Avec 55 millions d’adeptes sur le sol américain, le potentiel de croissance y est en effet restreint.Pinterest a donc ciblé cinq pays : la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Japon et le Brésil. L’entreprise de San Francisco y a ouvert des bureaux. Elle y a formé des équipes chargées de faire vivre l’écosystème. « Nous voulons être certains d’offrir suffisamment de contenus pertinents à ces différentes audiences, poursuit M. Crystal. Pour y parvenir, nous souhaitons notamment convaincre des distributeurs et des éditeurs de presse de rejoindre notre plate-forme. »En France, le magazine Elle, La Redoute, Voyages SNCF ou encore le Musée du Louvre disposent d’un compte sur le site. Pinterest a ouvert son antenne parisienne en juin 2013. Il y emploie près d’une dizaine de personnes. « Depuis deux ans, nous avons réalisé d’importants progrès, assure M. Crystal. Rien qu’en 2014, le nombre d’utilisateurs français a plus que triplé. » Le nombre d’images et de vidéos épinglées a doublé.Le défi de la monétisationPinterest cherche également à attirer davantage d’hommes. En particulier aux Etats-Unis, où la plate-forme séduit principalement un public très féminin. Selon les estimations de ComScore, les femmes génèrent 70 % de l’audience aux Etats-Unis. « A l’étranger, la répartition est plus équilibrée », note M. Sharp. En 2014, le site a commencé à filtrer les résultats de recherche par genre, évitant ainsi qu’un homme ne tombe sur des centaines de paires de chaussures pour femme.L’autre défi de Pinterest, c’est la monétisation. Depuis un peu plus d’un an, la société permet aux marques d’acheter des « pins » sponsorisés, sur le même modèle que Facebook et Twitter. Pour le moment, ces publicités n’ont été lancées qu’aux Etats-Unis. « Nous générons davantage de chiffre d’affaires toutes les semaines », indique M. Sharp. La start-up n’est cependant pas encore rentable.Lire aussi :Google, Pinterest... la course aux boutons « acheter »Pour pousser les marques à acheter davantage de « pins » sponsorisés, Pinterest vient de lancer un bouton « acheter » qui permet de commander en deux ou trois clics un produit vu sur ses applications mobiles, utilisés par 80 % de ses adeptes. « Cela va permettre de prouver l’efficacité des publicités », prédit M. Sharp. Sumeera Rasul, patronne du e-commerçant Madesmith, espère ainsi « augmenter son taux de conversion ».Une introduction en Bourse pas d’actualitéPinterest dispose d’un important atout : ses utilisateurs « s’en servent déjà comme un outil d’achat », indique Mme Williamson. « Ils sont aussi beaucoup plus actifs que les utilisateurs de Facebook », ajoute Brin Morin, directeur générale du site Brit + Co, spécialisé dans le « Do it yourself » (fais-le par toi-même).Souvent évoquée, une introduction en Bourse ne semble pas encore d’actualité. « Ce n’est pas le bon moment, estime M. Sharp. Nous devons d’abord faire nos preuves et atteindre une taille plus importante. » La société peut se permettre d’être patiente. En cinq ans, elle a accumulé 1,3 milliard de dollars auprès de divers investisseurs (dont 550 millions en 2015). « Il nous en reste une bonne partie », assure son cofondateur.Lire aussi :Instagram, nouvel acteur du marché de l’art Anne Michel Il est d’usage de dénoncer la courte vue des investisseurs sur les marchés d’actions, leurs boussoles réglées sur le gain immédiat et leur manque de clairvoyance quant aux enjeux de long terme. Voilà un reproche qui, cette fois au moins, ne pourra leur être adressé.Lire aussi :Le statu quo de la Fed embarrasse la BCECar l’annonce, jeudi 17 septembre, par la Réserve fédérale américaine (Fed) d’un statu quo monétaire ne les a pas trompés et « les marchés » l’ont bel et bien prise pour ce qu’elle est : une décision certes bonne pour les affaires de court terme – des taux d’intérêt bas, en l’occurrence proches de zéro, favorisent l’investissement et le « business » –, mais qui traduit une inquiétude réelle de l’avenir, sur fond de décrochage de la croissance chinoise. Et, par ricochet, des interrogations sur la croissance mondiale.Ainsi, les grands indices européens ont terminé la semaine boursière du 14 au 18 septembre en baisse : – 0,28 % pour le CAC 40 à la Bourse de Paris, qui s’est établi à 4 535,85 points, ou – 2,05 % pour le Dax de Francfort. Même mouvement aux Etats-Unis, où à Wall Street, le Dow Jones a abandonné 0,30 %, à 16 384,58 points. Le principal indice boursier chinois, le Shanghaï Composite, s’est pour sa part contracté de 3,20 %.« La Fed nous indique qu’elle n’a pas une grande confiance dans l’économie mondiale, malgré le redémarrage de l’économie américaine, et ce message n’est pas bon pour les marchés d’actions »« La Chine risque de peser sur la croissance des pays émergents et la Fed n’a pas voulu commettre les mêmes erreurs que d’autres banques centrales avant elle, qui avaient relevé leurs taux au mauvais moment, explique Tangi Le Liboux, stratégiste chez Aurel BGC, société de Bourse. Ce fut le cas, entre 2010 et 2013, d’Israël, de la Suède ou de l’Australie, des pays qui avaient été épargnés par la grave crise financière de 2008. Ou de la Banque centrale européenne, juste avant que ne survienne la crise bancaire de 2011. »« La Fed nous indique qu’elle n’a pas une grande confiance dans l’économie mondiale, malgré le redémarrage de l’économie américaine, et ce message n’est pas bon pour les marchés d’actions, poursuit M. Le Liboux. Jusqu’à la fin du mois d’octobre [date de la prochaine réunion de la Fed], les investisseurs vont se demander quand sa présidente, Janet Yellen, se décidera à remonter les taux. » Pour mémoire, les taux directeurs de la Banque centrale américaine sont au niveau actuel depuis sept ans et le dernier relèvement date d’il y a neuf ans, en 2006. La décision de modifier cet environnement auquel les investisseurs se sont habitués n’en est que plus délicat, même si la banque centrale américaine sait qu’elle doit agir vite pour éviter la formation de bulles financières. Une hausse des taux pourrait entraîner d’importants mouvements de capitaux, notamment une fuite d’argent des pays émergents vers les économies développées.« Informations déroutantes »« C’était le grand rendez-vous de la semaine pour les Bourses mondiales, si ce n’est de la rentrée, et le suspense est relancé. L’incertitude est totale sur le calendrier de remontée des taux américains. Octobre ? Décembre ? », observe Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse. Et de renchérir : « La Fed nous dit, en somme, que le redémarrage de l’économie américaine est solide, tant sur l’emploi que sur l’immobilier, mais que ce n’est pas suffisant. Ce qui se passe en Chine est majeur ! »Or, relèvent les analystes, le flou règne sur l’ampleur de la « décélération » chinoise. Le vrai chiffre de la croissance chinoise ne serait-il pas très en deçà des 7 % désormais officiellement admis ? Faut-il parler d’ajustement statistique ? Ou de véritable coup d’arrêt d’un modèle de croissance à bout de souffle ? « Les informations sur la Chine sont assez déroutantes… Nous assistons à une transition d’une économie dépendante de l’exportation, avec des produits à faible valeur ajoutée, vers un modèle davantage tourné vers la consommation intérieure », analyse Renaud Murail.L’effet du décrochage de la deuxième économie mondiale sur les pays émergents est particulièrement redouté. Notamment sur le Brésil, qui exporte beaucoup de matières premières en Chine, et sur ses pays voisins, le Vietnam, l’Indonésie ou encore la Thaïlande. Et ce, d’autant plus que certains de ces « émergents » sont déjà en récession, tels le Brésil ou la Russie.« Phase d’ajustement »A ce jour toutefois, dans l’attente des chiffres du produit intérieur brut chinois pour le troisième trimestre – qui devraient être pour la première fois établis aux standards internationaux, donc assurer plus de transparence –, la plupart des experts financiers privilégient un scénario optimiste.Lire aussi :La Fed laisse ses taux inchangés, proches de zéro« Nous sommes dans une phase d’ajustement, après une belle progression des marchés d’actions occidentaux, depuis quatre ans aux Etats-Unis et depuis deux ans en Europe, estime ainsi Renaud Murail. L’économie européenne s’améliore de façon graduelle. Les flux continueront d’alimenter les Bourses. »Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard Le blé, l’huile, le sucre, le fer, le cuivre… Impossible de faire une liste exhaustive des matières premières dont le cours glisse inexorablement. Et pourtant, dans ce mouvement digne des Lemmings chutant collectivement de la falaise, l’une d’elles se distingue. En l’occurrence le cacao, dont le cours ne cesse de s’apprécier. Le cacao décroche même le cocotier, désigné par l’agence Standard & Poor’s comme l’une des valeurs les plus performantes de son indice de matières premières en 2015.Vendredi 18 septembre, la précieuse fève se négociait à 3 318 dollars la tonne à la Bourse de New York. A comparer aux 2 700 dollars atteints fin mars. Une appréciation de près de 20 % en six mois. Au point de donner quelques sueurs froides aux gourmands, inquiets de voir leur péché mignon devenir trop onéreux.Les spéculateurs, qui prisent toujours la poudre noire, soufflent sur les braises. Sans surprise, ils tournent leur regard vers l’Afrique de l’Ouest, principale plaque tournante du commerce de la cabosse. Bien évidemment, les cacaoyers s’enracinent sous d’autres cieux. Pour le plus grand bonheur des « sourceurs ». A l’instar de Julien Desmedt « chasseur de crus » pour le spécialiste français Valrhona. Il vient de décrocher un accord avec une coopérative haïtienne, la Feccano. Les artisans pâtissiers et chocolatiers devront toutefois patienter pour s’offrir le cru « Haïti ». Le temps que le partenariat mûrisse. Il a fallu, en effet, près de dix ans de travail pour élaborer le « grand cru Papouasie », nouvelle note dans la gamme de la société de Tain-l’Hermitage (Drôme).Aléas climatiquesIl n’empêche. Même pour cette entreprise qui revendique une palette de quinze origines, la Côte d’Ivoire et le Ghana restent les principaux fournisseurs (plus de 70 % des volumes mondiaux à eux deux). Les investisseurs scrutent donc tous les aléas qui pourraient perturber les récoltes dans ces deux pays. Or, les craintes liées aux effets éventuels du phénomène climatique El Nino, alimentent les inquiétudes sur la future récolte, qui débutera en octobre. Le risque de sécheresse échauffe le cours en Bourse.Lire aussi :Et si El Niño venait soutenir les cours des produits agricoles ?Pour la saison 2014-2015, le premier producteur, la Côte d’Ivoire, devrait avoir mis en sac 1,7 million de tonnes de fèves. Alors que le Ghana, son dauphin, souffre de sa plus mauvaise récolte depuis cinq ans. L’Organisation internationale du cacao (ICCO) estime les prévisions de récoltes à 4,158 millions de tonnes, en repli de 4,9 % sur un an.Mais le prix du cacao freine d’autant sa consommation. « En France, les ventes de chocolat ont baissé de 2,2 % en volume sur les six premiers mois de 2015 », estime Florence Pradier, secrétaire générale du Syndicat du chocolat. Le broyage de fève devrait donc, lui aussi, être en recul de 4 % cette année dans le monde. Il dépasse toutefois la récolte de 15 000 tonnes. Le spectre de la pénurie de chocolat est-il prêt à ressurgir ? L’ICCO calme les ardeurs des spéculateurs et met en avant le niveau des stocks. Même s’il a légèrement fondu, il culmine à 1,6 million de tonnes. Il y aura donc bien du chocolat à Noël. Mais à quel prix ?Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel Le bonheur des uns fait le malheur des autres. En l’occurrence, « le bonheur de la Réserve fédérale [Fed] fait le malheur de la Banque centrale européenne (BCE) », écrit Johannes Gareis, économiste à Natixis, dans une note sur le sujet. En décidant, jeudi 17 septembre, de ne pas relever ses taux directeurs, au plancher depuis six ans, la Fed a suscité trois types de réactions.Lire aussi :La Fed laisse ses taux inchangés, proches de zéroCertains observateurs se sont réjouis de voir la Fed prendre en considération le ralentissement chinois et ne pas courir le risque de remonter ses taux trop tôt. D’autres, à l’inverse, estiment que si la banque centrale américaine a jugé bon de reporter sa décision, c’est que l’économie mondiale va en vérité plus mal encore qu’on ne le pensait jusqu’ici. De fait, la plupart des places boursières ont reculé vendredi 18 septembre, inquiètes du pessimisme de la Fed.L’institution n’aura guère le choixD’autres, enfin, redoutent désormais les conséquences qu’aura le statu quo de la Fed sur la zone euro. Celui-ci risque en effet de tirer vers le bas le cours du dollar face aux autres devises. Et donc de balayer les efforts entrepris par la BCE ces derniers mois pour faire baisser l’euro, dans l’espoir de favoriser les exportations européennes. En rachetant massivement des dettes publiques, elle a augmenté la quantité d’euros en circulation, ce qui en a effectivement fait baisser le cours, passé de près de 1,40 dollar en mars 2014 à 1,0489 dollar en mars 2015, son point bas depuis douze ans.Cela a d’autant bien fonctionné en début d’année que la perspective de la hausse à venir des taux américains – et donc, de rendements plus élevés – a dopé la demande de dollars et, donc, poussé le billet vert vers le haut.Mais ce scénario, qui a profité aux ventes des entreprises européennes au premier semestre, s’est érodé à mesure que les investisseurs se sont mis à parier que la Fed n’augmenterait pas ses taux. De fait, l’euro a déjà repris 8 % face au billet vert depuis son point bas de mars. Maintenant que la hausse des taux américains est repoussée à décembre, voire à 2016, le mouvement devrait se poursuivre.Comment va réagir la BCE ? Pour les analystes de Natixis et Capital Economics, elle n’aura guère le choix. Pour freiner la remontée de l’euro, qui alimentera les tensions déflationnistes en tirant vers le bas des produits importés, elle devra prendre des mesures. Par exemple, en augmentant la taille de son programme de rachat d’obligations souveraines et de titres privés. Celui-ci est actuellement de 60 milliards d’euros par mois, censé durer au moins jusqu’en septembre 2016. La BCE pourrait l’allonger. Ou passer ses achats mensuels à 80 milliards d’euros.Les dernières déclarations des membres de la BCE semblent indiquer qu’ils y songent. Vendredi 18 septembre, Benoît Cœuré, membre du directoire de l’institution, a ainsi rappelé la « capacité d’agir » de la Banque centrale, déterminée à « protéger la zone euro des chocs internationaux », qu’ils viennent « des marchés financiers », « de la croissance des pays émergents » ou « des décisions des autres grandes banques centrales ». Tout un programme…Lire aussi :Statu quo de la Fed : et si les taux ne remontaient jamais ?Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.09.2015 à 16h41 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) La Grèce vote dimanche 20 septembre pour élire ses députés après un tout petit mois d’une campagne bien terne. Après le référendum du 5 juillet, pour ou contre l’austérité, et les législatives du 25 janvier, les Grecs ont un peu le tournis et se montrent assez indifférents et surtout très indécis. Selon les sondages, 15 % de l’électorat ne sait pas encore pour qui voter, ni même d’ailleurs s’il ira voter tout court.Le parti de la gauche radicale, Syriza, a déçu une partie de ses soutiens en signant, le 13 juillet, un nouveau plan d’aide, assorti d’une nouvelle cure d’économies et de réformes, après avoir, ces dernières années, axé tout son discours sur la lutte contre l’austérité. L’espoir est retombé et a amplifié la fragmentation du paysage politique. Selon les sondages, jusqu’à huit partis pourraient entrer dimanche au parlement !Peu d’enjeux de fondLa campagne, elle, a tourné un peu à vide. Il y a peu d’enjeux de fond dans ce scrutin. La gauche et la droite ayant toutes deux voté au Parlement en faveur du nouveau plan négocié avec les créanciers du pays, le cadre général de l’action économique des trois prochaines années est déjà fixé.Les partenaires européens sont d’ailleurs assez confiants. Ils savent que le plus gros est passé. Quel que soit son gouvernement, la Grèce s’est engagée à respecter les engagements pris dans le cadre de ce plan.Lire aussi :Crise grecque : Bruxelles reste « zen »C’est donc à la marge, sur ce que Syriza appelle « les fenêtres de négociations restantes », que les électeurs sont appelés à choisir. Et là, Syriza comme le parti conservateur Nouvelle Démocratie (ND) tentent de jouer la polarisation et d’exacerber leurs différences.Le leader de Syriza, Alexis Tsipras, fait campagne sur sa capacité à se battre pour les intérêts des Grecs les plus vulnérables et affirme qu’il renégociera autant qu’il le peut le mémorandum adopté le 14 août au Parlement. Il tente de convaincre les électeurs de lui donner une seconde chance.Lire aussi :La douloureuse conversion de Tsipras au réalismeContinuer à se poser en homme neufA défaut d’avoir réussi à mettre fin à l’austérité, il promet de réformer en profondeur la Grèce pour la débarrasser de la corruption et du clientélisme. Il entend s’en prendre à l’oligarchie financière pour mieux répartir l’effort de la crise.« L’espoir arrive », disait le slogan de Syriza en janvier. Aujourd’hui, avec « Débarrassons-nous du vieux système politique – conquérons notre avenir ! », il s’agit plutôt de jouer la carte antisystème.A tout juste 41 ans, M. Tsipras continue de se poser en homme neuf, aux mains propres et surtout sincères. Capable de reconnaître ses erreurs, de les dépasser et de continuer à se battre pour le peuple. L’antithèse, affirme-t-il, du leader conservateur, Evangelos Meïmerakis, 62 ans, un homme d’appareil longtemps secrétaire général de son parti.Lire aussi :Evangelos Meïmarakis, pompier de Nouvelle Démocratie« L’affaire Flambouraris »Mais dans cette tentative de poser Syriza comme un parti pur, loin des « magouilles » népotiques et clientélistes qui ont caractérisé quarante ans de vie publique grecque, Alexis Tsipras est gêné ces derniers jours par ce que l’on appelle désormais « l’affaire Flambouraris », du nom de l’un de ses plus proches collaborateurs, le ministre d’état Alekos Flambouraris.Ce dernier est accusé de ne s’être pas suffisamment détaché de son entreprise lors de sa prise de fonctions en tant que ministre d’état. Et ce alors que ladite entreprise a bénéficié d’un appel d’offres public. « Une tentative scandaleuse de nous renvoyer dos à dos avec la ND et le Pasok [parti social-démocrate], qui fonctionnent ainsi », dénonce-t-on à Syriza.« Cet appel d’offres a été accordé en toute transparence en novembre 2014 alors même que Syriza n’était encore qu’un parti d’opposition, affirme Alexis Tsipras, et M. Flambouraris a ensuite cédé ses parts de l’entreprise une fois que nous sommes arrivés au pouvoir. On ne peut tout de même pas reprocher à un homme d’avoir travaillé pour gagner sa vie. »A ND en tout cas, l’affaire est instrumentalisée. M. Meïmerakis ironise à chaque meeting sur cette gauche radicale venue tout changer et qui s’est convertie en moins de six mois à l’austérité et s’est rapprochée de cette oligarchie qu’elle dénonce.Des bonnes intentions non chiffréesCette campagne surprend par son manque de substance. Les programmes sont très peu fournis, de part et d’autre, constitués surtout de bonnes intentions non chiffrées et qui ne sont pas débattues. Aucun thème n’est sérieusement abordé par les deux partis de tête.Un axe anti-austérité existe encore cependant, représenté à gauche notamment par la toute nouvelle formation Union populaire (LEA), dissidente de Syriza. Son chef, Panagiotis Lafazanis continue de promettre aux Grecs la fin des mémorandums et propose le retour à la monnaie nationale comme l’unique voie de sortie de la crise. LEA pourrait dépasser les 3 % des voix et gagner ainsi son ticket pour le Parlement.Les néonazis d’Aube dorée aussi continuent de faire campagne contre les mémorandums. En tout, près de 15 % de l’électorat grec se dit prêt, selon les sondages, à suivre cette ligne anti-mémorandum. Ce qui n’est rien par rapport à janvier où le vote anti-austérité représentait plus de la moitié de l’électorat.Lire aussi :En Grèce, profil bas pour les néonazis d’Aube doréeLa possibilité d’une forte abstentionSeul le parti centriste To Potami (« la rivière ») a essayé, en vain, de lancer des thèmes un peu concrets dans cette campagne en proposant de discuter éducation, fiscalité ou santé. To Potami se présente comme la force réformiste du pays. Et de fait, le parti concentre pas mal de personnalités talentueuses venues de la vie civile.Mais son leader, Stavros Theodorakis, un ancien journaliste star de la télévision, reste assez peu populaire. Il est même franchement détesté à gauche. Au-delà du sentiment d’inéluctabilité de nombreux Grecs après la signature du nouveau plan d’austérité, cette campagne creuse, sans promesses et sans vision, pourrait déboucher sur une large abstention dimanche.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.09.2015 à 16h13 • Mis à jour le18.09.2015 à 16h16 La Commission européenne a récemment rendu publique sa position concernant les dispositions relatives aux investissements du futur traité transatlantique de libre-échange (ou TTIP).L’une des questions les plus épineuses du dossier, comme le rappelait Cecilia Malmström, la commissaire européenne au commerce, dans un entretien accordé il y a quelques semaines, porte sur la nature de la juridiction en charge de régler les litiges d’investissement entre investisseurs et Etats.Lire : Bruxelles présente sa version relookée des tribunaux d’arbitrage du TaftaDans son document rendu public le 16 septembre, la Commission européenne a proposé la création de deux cours permanentes, un tribunal de première instance composé de quinze juges et un tribunal d’appel composé de six juges. Les Etats-Unis, en revanche, semblent plutôt favorables à des tribunaux arbitraux nommés de manière ad hoc pour chaque nouvelle affaire.Les Américains se prévalent de leur expérience émanant de l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA), en vigueur depuis un peu plus de vingt ans, qui prévoit un mécanisme d’arbitrage. Il constitue à leurs yeux un exemple historique de réussite en matière de règlement des différends internationaux.Mais les Européens pourraient peut-être se tourner, eux aussi, vers le passé pour invoquer une réussite historique d’une dimension autrement plus marquante.En 2015 comme en 1907Un débat similaire a en effet eu lieu il y a un peu plus d’un siècle, lors de la deuxième Conférence de la Paix qui s’est tenue à la Haye en 1907. L’objectif de cette Conférence était, entre autres, de réformer le système d’arbitrage qui avait été précédemment esquissé lors de la première Conférence de la Paix (1899).Il s’agissait à l’époque de repenser un système arbitral permettant de régler les litiges entre Etats, alors que le débat actuel porte sur l’arbitrage opposant des investisseurs privés à des Etats. Néanmoins, les reproches faits à l’arbitrage en 1907 étaient très proches des critiques soulevées aujourd’hui en marge du TTIP.Et, ironie du sort, ces reproches avaient été exposés avec force par le représentant… des Etats-Unis. En 1907, les Etats-Unis soutenaient en effet, par le biais de leur représentant, que l’arbitrage entre Etats était trop coûteux et bloquait l’émergence d’une jurisprudence stable. Le représentant des Etats-Unis recommandait donc la création d’une cour permanente visant à remplacer les tribunaux arbitraux :« La Cour d’arbitrage n’a pas été appelée à connaître depuis 1899 que de quatre cas. Pourquoi ? Dans beaucoup de circonstances, des Puissances, divisées par des intérêts de minime importance, ne se sont pas présentées devant le Tribunal de La Haye à cause des dépenses que ce recours entraîne. Il est donc nécessaire de prendre des mesures pour que les dépenses de la Cour, y compris les traitements des juges, soient à la charge commune de toutes les Puissances signataires afin d’offrir aux litigants une Cour pour laquelle comme pour les litiges d’ordre national ils n’auraient rien à payer.D’autre part, l’absence de toute continuité de la Cour permanente à plusieurs points de vue a beaucoup amoindri sa force et son influence : chacune de ses réunions a été sans lien avec les autres, et ses rares arrêts, à la fois séparés par le temps et par la diversité de leurs objets, n’ont pas apporté grands progrès à la science du droit des gens. Il faut faire de la Cour actuelle une Cour réellement permanente aux sessions régulières et continues, réunissant régulièrement les mêmes juges, pénétrés du devoir et de la responsabilité de créer leur propre jurisprudence. »La résistance à une telle proposition fut forte et la recommandation visant la création d’une cour permanente n’a, dans un premier temps, pas dépassé le stade des vœux pieux. Mais cette recommandation a marqué un jalon important dans le processus menant à la création d’une Cour permanente de Justice internationale (CPJI), l’ancêtre de la Cour internationale de Justice (CIJ), après la première guerre mondiale.Que dire de la CPJI et de la CIJ avec le recul qu’offrent leurs nombreuses années d’existence ?Bilan méritoireNul ne peut nier la contribution décisive de ces deux cours au développement du droit international. Il n’est en revanche pas établi qu’elles aient permis de maîtriser les coûts liés au règlement des litiges interétatiques. De manière plus fondamentale, une question essentielle avait été omise du plaidoyer américain de 1907 (et devra être prise en compte par les négociateurs du TTIP) : celle de l’indépendance du juge (ou de l’arbitre) à l’égard du pouvoir politique et économique.À cet égard, le bilan des tribunaux arbitraux est méritoire : ces tribunaux n’ont pas hésité à condamner des Etats très puissants au cours des dernières années, faisant ainsi preuve d’une grande indépendance. Cette dernière garantit l’efficacité des recours que les cours permanentes – qu’elles soient étatiques ou internationales – peinent parfois à assurer face à des enjeux écrasants.Lire aussi la tribune :Arbitrage d’investissement : corriger les modalités de fonctionnement pour éviter les abusAu fond, tout dépend de la fonction que l’on souhaite insuffler au mécanisme de règlement des différends du TTIP, qu’il s’agisse de protéger les investisseurs, dire le droit, fonctionner à moindre coût, ou dépolitiser les différends en matière d’investissement. La distinction entre cour permanente et tribunaux arbitraux n’est donc pas une question technique pour juristes avertis. Il s’agit au contraire d’un choix important de société, que le débat public devra éclairer et orienter au cours des prochains mois.Florian Grisel (Chargé de recherche au CNRS et chargé de cours à King’s College London) et Thomas Schultz (Professeur à l’Institut de hautes études internationales et du développement à Genève et professeur associé à King’s College London) Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain. A 44 ans, Jean-Guillaume Renisio a eu deux vies professionnelles : pendant dix ans, il a travaillé dans la recherche scientifique au CNRS, et quand il en a eu assez d’être « enfermé dans sa tour d’ivoire », il a décidé de se reconvertir en agent de bibliothèque.Là au moins, il peut cultiver l’échange et participer au lien social. Pour lui, toutes les entreprises devraient permettre aux salariés de se sentir utiles.Lire aussi :Natacha Dabrowski : « Mon entreprise idéale donne du sens au travail »Elodie Chermann (Propos recueillis par) William Genieys (Directeur recherche CNRS, Université de Montpellier – CEPEL) Sommes-nous en train d’assister à un nouveau requiem de l’Etat fort à la française avec la nomination en cours de François Villeroy de Galhau aux fonctions de gouverneur de la Banque de France ?La tribune publiée par des économistes dans le journal Le Monde (« Banque de France : François Villeroy de Galhau est exposé à un grave conflit d’intérêts », Le Monde du 15 septembre), soutenue par 150 signataires, invite les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat et des commissions des finances à désapprouver le choix du pouvoir exécutif.Le motif avancé est clair : nommer un individu ayant fait carrière depuis 2003 au sein de BNP Paribas jusqu’à sa démission le 30 avril 2015, est source de « probables conflits d’intérêts ».Lire aussi :Pour une Banque de France indépendante du secteur financierL’argument des pétitionnaires paraît aussi clair qu’irréfutable : il est illusoire d’affirmer que l’on puisse avoir servi l’industrie bancaire, puis quelque mois plus tard en assurer son contrôle avec impartialité et en toute indépendance.De fait, l’élite de la haute finance va réaliser un parfait hold-up aux profits des intérêts des actionnaires, gros et petits, de la BNP Paribas, et au détriment de l’intérêt général. Si la compétence de nos chers économistes sur les effets de la politique bancaire ne fait aucun doute, leur lecture sociologique de la réalité élitaire française laisse à désirer.Une vieille luneL’usage préventif de la notion de conflit d’intérêts en « défense du sens démocratique » est discutable. Le côté précognitif de scandale bancaire à venir, constitue également une atteinte à l’expression du pluralisme politique et nous renvoie à l’univers de la nouvelle Minority Report de Philip K. Dick.Il est clair que la défense de l’éthique publique dans les institutions de régulation financière doit faire l’objet d’une attention accrue en période de crise pour réduire les effets des discours populistes de tout bord sur la vie politique. La vraie question est plutôt : assistons-nous à une américanisation des parcours élitaires au sein de l’Etat ? Et si oui, dans quelle mesure cela affecte-t-il le fondement de nos institutions démocratiques ?Lire aussi :La longue liste des engagements de François Villeroy de GalhauRappelons que la circulation des élites, du secteur public vers le secteur privé, est une vieille lune nommée « pantouflage » sous la Ve République. Or depuis plus 30 ans en France, un nouveau type de circulation fondée sur des allers-retours entre le public et le privé, le système de « porte tourniquet » (revolving door), comme c’est la règle du jeu aux États-Unis, semble se développer.Chez les élites de gouvernement, notamment à la tête du ministère de l’économie et des finances, les parcours professionnels dans le secteur des affaires de Francis Mer, de Thierry Breton, et plus récemment encore de Christine Lagarde ou d’Emmanuel Macron, caractérisent cette évolution.Risque de dévoiement de l’éthique publiqueA ce jour, ce fait n’a pas été entaché de conflits d’intérêts ou de scandale politique majeur. Les travaux menés par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur la question des conflits d’intérêts, nous invitent à distinguer trois situations : le conflit d’intérêts, l’apparence de conflit d’intérêts et le conflit d’intérêts potentiels.Si le conflit d’intérêts « réel » nécessite une intervention rapide et forte pour y mettre fin, les deux autres catégories exigent d’avantage des stratégies d’atténuations du risque de dévoiement de l’éthique publique.Lire aussi :Oui à la nomination de François Villeroy de Galhau à la Banque de FranceEn effet, qu’il s’agisse de l’apparence de conflit d’intérêts ou d’un d’intérêt potentiel, les mesures à prendre relèvent du développement de nouveaux dispositifs de régulation visant à préserver l’intégrité et la probité de ces décideurs publics.Aujourd’hui, le développement de nouveaux dispositifs de régulation des comportements des dirigeants publics au nom de l’éthique publique, est de toute façon essentiel en raison de la porosité des frontières entre le public et le privé. La règle de la transparence des décisions publiques et la mise à distance de ses intérêts personnels dans l’exercice de sa fonction doivent être imposée à tous les prétendants à l’exercice de haut poste au sein de l’Etat.Un pur produit de l’Etat françaisL’OCDE préconise comme bonne pratique la forme des déclarations d’intérêts, de la vente d’actif ou de mise en « fiducie » des actifs boursiers (gestion par des tiers). Elle insiste également sur une reddition de comptes personnels très complète, une récusation ou une délégation de responsabilité dans les situations d’apparence de conflits d’intérêts, la mise en place de ligne de divulgation des inconduites et, ultimement dans la mise en place de dispositifs du type « muraille de Chine » empêchant le responsable public d’avoir accès à des dossiers pouvant le mettre en situation de conflits d’intérêts potentiels.M. Villeroy de Galhau, dont la situation relève de ce cas de figure, s’est engagé par voie de presse directement sur l’ensemble de ces points (Les Echos, 11 septembre). N’en déplaise à nos collègues économistes, l’argumentaire d’un conflit d’intérêts potentiel a priori ne justifie pas la vindicte affichée.Lire aussi :Vous avez dit conflit d’intérêts ?Examinons maintenant, l’argument, sous-jacent, de l’américanisation du parcours professionnel de M. Villeroy de Galhau qui en raison de sa provenance du secteur privé méconnaîtrait les valeurs du service public.Pourtant sa formation tout comme son parcours élitaire initial aux sommets du pouvoir, montre qu’il est un pur produit de l’Etat français. Diplômé de Polytechnique (1978) et de l’ENA (1984) d’où il sort inspecteur des finances, il entame une carrière de haut fonctionnaire à la direction du Trésor, passage obligé pour tous les candidats au poste de gouverneur de la Banque de France.Jusqu’en 2003, elle se déroule entre son administration d’affectation à Bercy mais également à Bruxelles (Banque centrale européenne) et les cabinets ministériels de Pierre Bérégovoy, Dominique Strauss-Kahn et Christian Sautter. Après avoir passé près de vingt années dans le public, dont trois à la Direction générale des impôts, et certainement l’avoir quitté pour le privé en raison de l’arrivée de la droite au pouvoir, son parcours sans faute au cœur du pouvoir décisionnel est plutôt gage de compétences.Se doter d’une véritable infrastructure de l’éthique publiqueLa critique non avancée par les pétitionnaires, mais audible du point vu d’une sociologie critique des élites, consisterait à dénoncer une trajectoire personnelle qui confirme la prégnance d’une noblesse d’Etat sur la gouvernance publique. En effet, de par ses origines sociales (famille industrielle de l’Est de la France) et à travers son parcours classique (grandes écoles, grands corps, direction administrative de l’Etat, cabinets ministériels, et secteur bancaire), il incarne l’élitisme à la française le plus classique qui soit.Mais là, il s’agit d’un autre débat dont les solutions alternatives n’ont pas encore été inventées. Et ce n’est pas le discours populiste ambiant qui conduira à une amélioration de la situation.Ainsi, plutôt que de s’accrocher à une morale d’État ou encore à un modèle universaliste de la puissance publique surplombant la société, il serait plus opportun que nos élites prennent plus sérieusement les appels d’organisme comme l’OCDE concernant la nécessité de doter nos démocraties d’une véritable infrastructure de l’éthique publique.Cela éviterait des chasses aux sorcières, plus arbitraires que préventives, et permettrait d’aborder plus sereinement la définition du profil sociopolitique des candidats qui postulent aux fonctions de gardiens des politiques de l’Etat.William Genieys est l’auteur de Sociologie politique des élites (Armand Colin, 2011, 368 pages)William Genieys (Directeur recherche CNRS, Université de Montpellier – CEPEL) Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Le Grand Journal du 24/09/15 - Part. 1 avec Eric Dupont-MorettiL’animatrice du « Grand Journal », Maïtena Biraben, est visée par une polémique pour avoir évoqué deux fois au cours de l’émission, jeudi 24 septembre, le discours « de vérité » du Front national, dans lequel, selon elle, « les Français se reconnaissent ». Simple maladresse d’expression surexploitée médiatiquement ou phrase révélatrice ? Difficile de répondre. Pour Eric Dupond-Moretti, l’avocat que Mme Biraben interrogeait ce jour-là, la polémique est « débile ». De son côté, joint par Le Monde, Canal+ a choisi de ne pas commenter.Lire aussi :« Grand Journal » : une polémique « insupportable », selon Dupond-MorettiÀ un moment où la chaîne est scrutée, car elle a changé de mains depuis l’arrivée de Vincent Bolloré à la tête de Vivendi, plusieurs séquences du « Grand Journal » impliquant des responsables du FN ont récemment été taxées de complaisance. Lors de l’émission du 9 septembre, un sujet, tourné le week-end précédent à l’université d’été du Front national, montrait le journaliste Cyrille Eldin plaisantant avec Marine Le Pen et d’autres cadres. Quelques jours plus tard, le 15 septembre, Maïtena Biraben recevait Robert Ménard, le maire de Béziers, présenté comme « un pro de la com ».« Une chaîne de bobos de gauche »L’animatrice du « Grand Journal » est consciente que Canal+ a une image de chaîne de « bobos de gauche ». Et fait le lien avec le traitement du FN, comme elle l’a expliqué à TéléObs en juin, alors qu’elle était en charge du « Supplément » :« S’il y a bien une personne que j’attends, c’est Marine Le Pen. Elle ne veut pas venir sur Canal+. Elle considère que c’est une chaîne de bobos de gauche et j’en pâtis. Je suis certainement bobo mais personne ne peut dire si je suis de gauche ou de droite. Je le répète : elle est la bienvenue dans Le Supplément quand elle veut. »Maïtena Biraben a précisé aussi sa vision du traitement journalistique du FN :« Je ne comprends pas cette polémique qui consiste à se demander s’il faut ou non interviewer les personnalités du FN. Si ce parti est autorisé, je ne vois pas pourquoi je me pincerais le nez pour recevoir ses élus. Ils nous doivent des comptes, pas plus pas moins que ceux d’autres partis. »Elle rêve aussi d’accueillir « Nicolas Sarkozy, Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, Matteo Renzi, Yanis Varoufakis, le ministre grec des finances, Hillary Clinton, Bill Gates ou Vladimir Poutine. (…) Je ne m’interdis rien. »Contre un Canal+ « arrogant » et « parisien »L’approche personnelle revendiquée par Maïtena Biraben prend un relief particulier dans un contexte de grande attente autour de la ligne du « nouveau Canal », repris en main depuis juillet par l’homme d’affaires Vincent Bolloré. Depuis leur arrivée à la tête de Canal+, M. Bolloré et ses hommes insistent sur le fait que les chaînes du groupe doivent éviter d’être trop « clivantes », notamment avec les sujets politiques ou religieux. À la direction de Vivendi, on souhaite ainsi tourner le dos à un Canal+ décrit comme trop « arrogant » et « parisien ».Ces qualificatifs ne sont pas sans rappeler ceux-là mêmes qu’employait récemment encore Marine Le Pen ou Eric Zemmour pour parler de la chaîne. Ces dernières années, la présidente du FN a choisi de cibler Canal+, faisant de la chaîne un symbole, à ses yeux, du « conformisme » et du « prêt-à-penser ».Cela ne l’a pas empêché d’accepter souvent les invitations de la chaîne, bien avant l’arrivée de Maïtena Biraben au « Grand Journal » : elle s’est rendue quatre fois dans le talk-show entre 2004 et 2011 puis, depuis 2011, au moins une fois par an, mais pas jusqu’ici en 2015. Elle a également été invitée au moins trois fois de la matinale d’i-Télé cette année.Dans ses relations avec Canal+, Mme Le Pen a régulièrement mis en scène son hostilité envers un média qu’elle a décrit peuplé de « bobos horribles ». La tension a été particulièrement vive avec « Le Petit Journal », qu’elle a – sans succès – attaqué en justice en 2011 et dont les journalistes ont été à maintes reprises refoulés d’événements organisés par le FN, avant qu’une équipe de l’émission soit agressée lors du défilé du parti le 1er mai 2015. En février, Mme Le Pen, interrogée lors d’un déplacement, assurait même : « Je ne réponds pas à Canal+. » Plus généralement, Mme Le Pen a multiplié les échanges musclés avec des figures de Canal+ comme Michel Denisot ou Anne-Sophie Lapix, qui l’avait mise en difficulté en janvier 2012 dans Dimanche +.Le souvenir de l’éviction d’Eric ZemmourCette relation houleuse avec le FN – la chaîne n’est pas la seule : Mediapart, Le Monde ou France Inter, entre autres, ont aussi subi ses critiques – a-t-elle vocation à s’apaiser ? Les mots de Maïtena Biraben, lâchés en direct, ne suffisent pas à l’établir.Depuis juillet, la prise de contrôle de Canal+ par le nouveau patron de Vivendi s’est accompagnée d’un soupçon de motivations politiques. M. Bolloré a été accusé de vouloir supprimer les « Guignols » pour faire plaisir à son ami Nicolas Sarkozy, ce qu’il a démenti.Lire aussi :Face au CSA, Vincent Bolloré multiplie les gestes d’apaisementMais la vision exprimée par Vivendi d’une chaîne qui ne doit pas exclure des catégories de personnes – et de spectateurs et clients – évoque l’argumentation d’une radio comme RTL pour justifier le maintien à l’antenne d’Eric Zemmour, considéré comme incarnant un courant de l’opinion. La direction précédente de la chaîne d’information en continu du groupe Canal+, i-Télé, limogée depuis, s’était illustrée par son éviction de l’essayiste militant, fin 2014. Une décision qui avait déplu à la direction de Vivendi.À la rentrée, la nomination à la direction de la rédaction d’i-Télé de Guillaume Zeller – fidèle de M. Bolloré passé par la chaîne Direct 8 mais aussi proche du catholicisme traditionaliste – a alimenté en interne les craintes d’une droitisation de la chaîne d’information.Lors d’une réunion, une journaliste de la chaîne a demandé à M. Zeller si Patrick Buisson, l’ancien conseiller maurrassien de Nicolas Sarkozy, pourrait arriver sur la chaîne. Le directeur de la rédaction a fermement démenti, en haussant le ton. Et depuis, il a assuré au Conseil supérieur de l’audiovisuel, comme M. Bolloré, qu’i-Télé produirait une information « impartiale », « équilibrée » et non partisane. Donc pas marquée à droite mais pas à gauche non plus.Lire aussi :Les médias selon Vincent BolloréLes prochaines semaines du « Grand Journal » et l’évolution des chaînes de Canal+ et de sa production montreront si la reprise en main par Vivendi marque aussi une inflexion d’image et de ligne.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Caroline Sauvajol-Rialland (Professeur à Sciences Po et directrice de So Comment) Bruno Mettling, directeur général adjoint d’Orange, chargé des ressources humaines, préconise dans son rapport [sur les effets sociaux du numérique] remis le mardi 15 septembre à la ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social de « compléter le droit à la déconnexion par un devoir de déconnexion du salarié » et de « professionnaliser les salariés et prioritairement les managers afin d’accélérer l’évolution numérique ».Lire aussi :Vers un « droit à la déconnexion » au travailSe déconnecter c’est revendiquer du temps pour soi, du temps personnel pour sa famille ou ses loisirs. La déconnexion induit le fait de se soustraire à son employeur…Mais comment imaginer créer « un devoir de déconnexion du salarié » quand la double injonction hyper présentéisme et hyperjoignabilité (travail nomade ou à distance) constitue une règle implicite de travail pour les cadres et est fortement ancrée dans leur culture ? « Les cadres sont les premiers arrivés le matin, les derniers à partir le soir, les premiers à répondre à un mail… », nous rappelle Nathalie Loiseau, directrice de l’ENA et ancienne DRH du quai d’Orsay.Lire aussi :Le droit à la déconnexion, une idée dépassée ?Renvoyer les cadres vers leur responsabilité personnelle constitue un aveu d’impuissance tant il est évident que personne ne l’utilisera de façon individuelle de peur de s’isoler et d’être finalement exclu, au profit d’un autre « 100 % investi dans ses missions et 100 % disponible ». Il est beaucoup plus valorisant de suivre, répondre, s’adapter au changement permanent exigé par les entreprises et érigé en alpha et oméga des nouvelles formes du travail dans un environnement mondialisé.Se déconnecter seul revient à prendre le risque de se singulariser dans un cadre collectif et fortement normatif. Mais s’ils ne sont pas prêts à revendiquer cette déconnexion pour eux-mêmes, les cadres restent en forte demande de régulation sociale sur le sujet.Concept obsolèteFaut-il légiférer sur le droit à la déconnexion ? Une nouvelle forme de réglementation serait inopérante et inapplicable. De nombreux cadres travaillent « d’eux-mêmes » à distance - hors instruction ou sollicitation managériale -, quand d’autres s’estiment satisfaits de rentrer plus tôt et de se remettre à travailler le soir.Comment raisonnablement envisager d’encadrer leurs pratiques ? Et le terme même de déconnexion est dépassé. Se déconnecter est désormais un concept obsolète. Les pratiques de déconnexion observées demeurent majoritairement partielles - et concernent quelques outils - et segmentées, dans certaines situations et/ou sur certains créneaux horaires.Par ailleurs, la réglementation sociale actuelle protège déjà les salariés, tant sur le plan des horaires de travail - forfait compris pour les cadres - que sur le plan de l’obligation de sécurité de résultat de la santé physique et psychique. Le début de reconnaissance, introduite par la loi du 17 août, du burn-out et du stress comme maladies professionnelles est un nouveau marqueur de cette protection.Les solutions sont à rechercher ailleurs. Optons pour un changement de paradigme. Les entreprises considèrent à tort que la déconnexion constitue « un avantage exclusif » au profit des salariés. Pourtant il y aurait des gains énormes à réaliser pour l’entreprise en termes de productivité, d’innovation et de qualité de vie au travail en stabilisant leurs usages info-communicationnels !Pas de modèleLa perte de temps générée par la surcharge informationnelle, la mauvaise gestion de l’outil mail responsable d’une dégradation des relations de travail, alors que la collaboration est principalement créatrice de valeur dans une économie de services, le risque de paralysie du process décisionnel… Les entreprises ont tout intérêt à se saisir de la problématique ! Les solutions sont donc nécessairement collectives et locales.La loi doit imposer le principe de la négociation collective sur l’utilisation des outils numériques. À charge ensuite pour chaque secteur d’activité d’en définir les modalités pratiques au moyen d’accords collectifs nationaux ou de branche. Enfin, il reviendra aux entreprises de les adapter en fonction de leurs contraintes spécifiques, sous forme d’accord d’entreprise ou de charte.Mais il n’existe pas de modèle. Chaque entreprise devra construire son propre système de gouvernance info-communicationnel en fonction de sa culture, de ses métiers, de ses marchés et clients et de la structuration de son personnel (âge, sexe, CSP), lesquels constituent autant de critères différenciant.En 2012, le rapport sur « l’impact des technologies de l’information et de la communication (TIC) sur les conditions de travail » soulignait déjà la nécessité de former les salariés aux outils et usages numériques, tout en rapportant que les salariés restent largement autodidactes dans l’utilisation des TIC, que le travail d’information a toujours été considéré comme un non-travail, sans valeur ajoutée et que les formations aux TIC avaient baissé de plus de 50 % au cours des cinq dernières années… De moins en moins de formations et de plus en plus d’outils disponibles ! « La rupture technologique aujourd’hui n’isole plus les personnes connectées des personnes qui ne le sont pas mais davantage les personnes qui maîtrisent les technologies des autres ».Former prioritairement managers et cadresLa France est en retard. Elle doit se saisir du problème et former prioritairement les managers et les cadres qui sont en première ligne en termes d’impact. Il s’agit de se former en mode individuel et surtout collectif pour que l’attentisme des uns ne nuise pas à l’effort des autres tant la surenchère info-communicationnelle est devenue systématique.Toutes les facettes de l’information mises en œuvre dans l’usage des TIC doivent être acquises : compétences informationnelles, communicationnelles, informatiques, documentaires, médiatiques… La multidisciplinarité seule est efficace. La recherche d’informations, le partage ou l’échange d’informations n’a rien d’évident ni de naturel. La capacité à choisir le média de communication approprié pour une situation donnée non plus. Elle est devenue un critère de performance pour les cadres.Se former permet de retrouver un sentiment de maîtrise de son activité de travail, d’améliorer l’efficacité de l’action et, en même temps, améliorer la qualité des échanges et des communications, au grand bénéfice de tous.Caroline Sauvajol-Rialland (Professeur à Sciences Po et directrice de So Comment) Samuel Laurent Ce n’est pas encore, loin s’en faut, le retour à l’équilibre des comptes. Mais l’amélioration se poursuit dans les comptes 2016 de la protection sociale, dévoilés en marge de la présentation du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).1. Un déficit qui renoue avec son niveau d’avant-criseAvec 9,7 milliards anticipés pour 2016, le déficit global du régime général et du fonds de solidarité vieillesse (FSV), qui finance depuis 1994 minimum vieillesse et aides aux retraités), repasse sous la barre des 10 milliards, qu’il avait franchie au début de la crise financière, en 2009. #container_14430863468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430863468{ height:500px; } #container_14430863468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430863468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430863468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430863468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde du régime général de la sécurité sociale depuis 2001Il tient compte également du solde du fonds de solidarité vieillesse (FSV)(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430863468", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} Mds", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Milliards d'euros" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} Mds", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Solde RG+FSV", "color": "#0386c3", "data": [ [ 978390000000, 1 ], [ 1009926000000, -4.8 ], [ 1041462000000, -11.2 ], [ 1072998000000, -12.5 ], [ 1104620400000, -13.6 ], [ 1136156400000, -10.1 ], [ 1167692400000, -9.3 ], [ 1199228400000, -9.3 ], [ 1230850800000, -23.7 ], [ 1262386800000, -27.3 ], [ 1293922800000, -20.9 ], [ 1325458800000, -17.5 ], [ 1357081200000, -15.4 ], [ 1388617200000, -13.2 ], [ 1420153200000, -12.8 ], [ 1451689200000, -9.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}C’est encore beaucoup, mais on retourne sur des ampleurs « normales », proches des étiages des années 1980 et 1990. #container_14430849481{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430849481{ height:500px; } #container_14430849481 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430849481 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430849481 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430849481 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde des administrations de sécurité sociale depuis 1945(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430849481", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "area", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: 2, value: 0 , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "   Administrations de sécurité sociale", "color": "#0386c3", "data": [ [ -662605200000, -0.1 ], [ -631069200000, -0.2 ], [ -599533200000, -0.2 ], [ -567997200000, -0.2 ], [ -536374800000, -0.2 ], [ -504838800000, -0.1 ], [ -473302800000, null ], [ -441766800000, 0.1 ], [ -410144400000, 0.1 ], [ -378608400000, 0.3 ], [ -347072400000, 0.4 ], [ -315536400000, 0.3 ], [ -283914000000, 0.6 ], [ -252378000000, 0.7 ], [ -220842000000, 0.8 ], [ -189306000000, 0.6 ], [ -157683600000, 0.4 ], [ -126147600000, 0.3 ], [ -94611600000, 1.1 ], [ -63075600000, 0.7 ], [ -31453200000, 1 ], [ 82800000, 1 ], [ 31618800000, 0.9 ], [ 63154800000, 1.3 ], [ 94777200000, 1 ], [ 126313200000, 1.3 ], [ 157849200000, 1.3 ], [ 189385200000, 2.1 ], [ 221007600000, 2.5 ], [ 252543600000, -0.4 ], [ 284079600000, 3.1 ], [ 315615600000, 3.1 ], [ 347238000000, -0.8 ], [ 378774000000, -0.4 ], [ 410310000000, 3.5 ], [ 441846000000, 2.5 ], [ 473468400000, 1 ], [ 505004400000, -4.6 ], [ 536540400000, -0.3 ], [ 568076400000, -0.8 ], [ 599698800000, 1 ], [ 631234800000, -1 ], [ 662770800000, -4.9 ], [ 694306800000, -8.4 ], [ 725929200000, -10.9 ], [ 757465200000, -5.9 ], [ 789001200000, -8.1 ], [ 820537200000, -4.3 ], [ 852159600000, -3 ], [ 883695600000, -0.4 ], [ 915231600000, 5.9 ], [ 946767600000, 11.5 ], [ 978390000000, 10.6 ], [ 1009926000000, 3.7 ], [ 1041462000000, -3.9 ], [ 1072998000000, -10.7 ], [ 1104620400000, -6.9 ], [ 1136156400000, 2.9 ], [ 1167692400000, 5.1 ], [ 1199228400000, 14 ], [ 1230850800000, -14.6 ], [ 1262386800000, -23.2 ], [ 1293922800000, -12.9 ], [ 1325458800000, -12.7 ], [ 1357081200000, -9.1 ], [ 1388617200000, -8.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2. Les retraites (presque) à l’équilibre… provisoirementLa sécurité sociale est composée de quatre branches, auxquelles s’ajoute le fonds de solidarité vieillesse :Maladie (remboursement des soins)Accidents du travail et maladies professionnelle (AT-MP, caisse spécifique aux accidents du travail)Vieillesse (retraites)Famille (prestations familiales)Ces branches ont des comptes séparés, qui permettent de distinguer l’évolution de leurs déficits respectifs. On le voit ci-dessous, si celui de la branche maladie a cessé sa réduction, la branche vieillesse, elle, se redresse de manière spectaculaire. #container_14430904576{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430904576{ height:500px; } #container_14430904576 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430904576 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430904576 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430904576 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde de la sécurité sociale par branche depuis 2009En milliards d'euros courantsSource : Sécurité sociale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430904576", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: 2, value: 0 , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Maladie", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -10.6 ], [ "", -11.6 ], [ "", -8.6 ], [ "", -5.9 ], [ "", -6.8 ], [ "", -6.5 ], [ "", -7.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "AT-MP", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", -0.7 ], [ "", -0.7 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", 0.6 ], [ "", 0.7 ], [ "", 0.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Famille", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", -1.8 ], [ "", -2.7 ], [ "", -2.6 ], [ "", -2.5 ], [ "", -3.2 ], [ "", -2.7 ], [ "", -1.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Retraite", "color": "#F19300", "data": [ [ "", -7.2 ], [ "", -8.9 ], [ "", -6 ], [ "", -4.8 ], [ "", -3.1 ], [ "", -1.2 ], [ "", -0.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "FSV", "color": "#28beaa", "data": [ [ "", -3.2 ], [ "", -4.1 ], [ "", -3.4 ], [ "", -4.1 ], [ "", -2.9 ], [ "", -3.5 ], [ "", -3.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Est-ce la perspective d’un retour à l’équilibre durable ? Pas vraiment. Si les réformes successives ont fait leur effet, le régime général ne constitue qu’une partie du déficit des retraites, qui affecte aussi les régimes complémentaires Arcco (salariés) et Agirc (cadres), lesquels sont menacés de tomber à sec dans les années qui viennent. Enfin, le fonds de solidarité vieillesse (FSV) peine à revenir à l’équilibre.Néanmoins, pour la première fois depuis 2002, la dette totale de la sécurité sociale (répartie entre l’agence centrale des organismes de sécurité sociale ou Acoss et la caisse d’amortissement de la dette sociale ou Cades) diminue.3. 3,4 milliards d’économies sur la branche maladieLe graphe précédent le montre, le déficit de l’assurance maladie est l’un des grands responsables du « trou de la Sécu », avec un déficit de 7,5 milliards d’euros, en hausse d’un milliard sur un an, le régime maladie aggrave même son déficit. #container_14431027027{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431027027{ height:500px; } #container_14431027027 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431027027 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431027027 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431027027 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part de chaque branche dans le déficit de la sécurité socialeEn 2015, en milliards d'euros(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431027027", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Maladie","AT-MP","Famille","Retraite","FSV"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": 2015, "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -7.5 ], [ "", 0.6 ], [ "", -1.6 ], [ "", -0.6 ], [ "", -3.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cette situation n’est pas nouvelle. Si les retraites ont pu représenter un poids important dans le déficit, la branche maladie reste la plus difficile à équilibrer. #container_14431014397{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431014397{ height:500px; } #container_14431014397 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431014397 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431014397 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431014397 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Dépenses et recettes de la branche maladie depuis 1997En prix courants, sur le régime général. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431014397", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#ff3232","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Millions d'euros" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Dépenses", "color": "#ff3232", "data": [ [ 852159600000, 87385 ], [ 883695600000, 90454 ], [ 915231600000, 98374 ], [ 946767600000, 103876 ], [ 978390000000, 111028 ], [ 1009926000000, 117310 ], [ 1041462000000, 125116 ], [ 1072998000000, 131618 ], [ 1104620400000, 135715 ], [ 1136156400000, 152640 ], [ 1167692400000, 161532 ], [ 1199228400000, 166124 ], [ 1230850800000, 149331 ], [ 1262386800000, 153438 ], [ 1293922800000, 156764 ], [ 1325458800000, 160894 ], [ 1357081200000, 164802 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Recettes", "color": "#0386c3", "data": [ [ 852159600000, 85188 ], [ 883695600000, 88026 ], [ 915231600000, 97643 ], [ 946767600000, 102241 ], [ 978390000000, 108960 ], [ 1009926000000, 111213 ], [ 1041462000000, 114011 ], [ 1072998000000, 119976 ], [ 1104620400000, 127707 ], [ 1136156400000, 146704 ], [ 1167692400000, 156903 ], [ 1199228400000, 161676 ], [ 1230850800000, 138760 ], [ 1262386800000, 141834 ], [ 1293922800000, 148167 ], [ 1325458800000, 155042 ], [ 1357081200000, 158015 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Depuis 1996, la branche maladie est soumise chaque année à un « plafond » de dépenses à respecter lorsque c’est possible : l’Ondam, pour Objectif national de dépenses d’assurance maladie. Ce dernier représente un compromis entre des dépenses de santé, qui progressent mécaniquement du fait, notamment, du vieillissement et des objectifs de réduction du déficit de la branche et de la Sécurité sociale. #container_14431023197{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431023197{ height:500px; } #container_14431023197 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431023197 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431023197 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431023197 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Objectifs de progression des dépenses maladies par an depuis 2011En pourcentage des dépenses totales(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431023197", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Progression de la dépense" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2011","2012","2013","2014","2015","2016"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "ONDAM", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3.3 ], [ "", 2.8 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.4 ], [ "", 1.78 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cete année, se félicite le ministère des affaires sociales et de la santé, l’Ondam a été respecté. Mais pour l’année suivante, il demandera des mesures d’économie à hauteur de 3,4 milliards d’euros afin de le respecter. Et cette année, l’Ondam ne permettra pas de réduire réellement ce déficit.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvia Zappi La visite « coup de poing » du ministre de la ville n’est pas passée inaperçue à Ormesson-sur-Marne. Patrick Kanner a débarqué, vendredi 25 septembre, dans cette commune cossue du Val-de-Marne avec l’intention de s’afficher en gentil cowboy de la parole présidentielle, au lendemain du congrès des HLM à Montpellier. François Hollande y a annoncé, jeudi, que la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) sera désormais « strictement mise en œuvre » dans tout l’Hexagone.Lire aussi :Aides à la construction : François Hollande déçoit les organismes HLMMunicipalité de droite, Ormesson ne comporte que 2 % de HLM alors que la loi SRU en exige dorénavant 25 %. Militants républicains rassemblés, délégation du député et du sénateur Les Républicains en soutien à Marie-Christine Ségui, la maire LR de la ville, presse locale mobilisée : le ministre a eu droit à un comité d’accueil remuant.Le chef de l’Etat a prévenu : dans toutes les communes rétives, l’Etat fera jouer son droit de préemption et de délivrance de permis de construire. Dès le lendemain, le ministre de la ville a donc choisi de se mettre en scène, « sur le terrain », pour montrer que le gouvernement ne plaisante pas. Des terrains de l’Etat avaient été repérés pour accueillir un programme de 200 logements sociaux, jusqu’ici bloqués par la maire.La ville ne comporte en effet que 83 logements HLM sur les 4 000 résidences principales. Il en faudrait 880 pour être dans les clous. La ville ne dispose pas de plan local d’urbanisme depuis vingt ans et son plan d’occupation des sols interdit toute construction de plus d’un étage. La commune d’à peine 10 000 habitants a tout fait pour garder son allure pavillonnaire et bourgeoise. « Le département a des besoins énormes avec plus de 78 000 demandes en attente et Ormesson ne joue pas le jeu de la solidarité », explique M. Kanner.« Opération de conviction »En marge de la friche désignée pour accueillir les futurs logements, un barnum avec des photos aériennes de la ville a été dressé. Au loin, un golf et une zone naturelle. Le cadre était rêvé pour une belle démonstration. Mme Ségui n’entendait pas se laisser faire, interpellant le ministre d’un « je m’étonne de cette opération sans prévenir ! » La dame à la mise en pli impeccable, tout de bleu marine vêtue, continue, imperturbable, malgré les efforts du préfet de la contenir : « On veut me faire passer pour la mauvaise élève mais construire ça veut dire des écoles, des transports. Qu’on me donne les financements ! » Christian Cambon, sénateur (LR) du Val-de-Marne, vient à sa rescousse : « On ne va pas construire de cité ici quand même ! »Se faisant tout miel, le ministre assure qu’il est là pour une « opération de conviction » et que si l’édile signe un engagement, il ne fera pas usage de la force. Mais il souligne quand même que 60 pavillons ont été construits depuis mars 2014 et seulement 32 logements sociaux. « Nous ne voulons pas construire de barres mais des R + 2 au sein d’un ensemble de logements mixtes », appuie le préfet. Mme Ségui organise une prise de parole au milieu de ses fidèles. « On ne veut pas de tours ! », entend-on crier. Référence à celles de la ville de Champigny-sur-Marne toute proche.Tenue du calendrierLa visite ministérielle se termine à la préfecture. Au bout d’une demi-heure, un accord est trouvé : la maire s’engage à revoir ses documents d’urbanisme pour permettre la construction des logements prévus. Plus besoin pour le préfet de se substituer. Mais il veillera à la tenue du calendrier : objectif fin décembre pour le nouveau PLU. « L’électrochoc est passé. Elle a compris que je ne lâcherai rien », se félicite Patrick Kanner.Alors que plus d’un tiers des municipalités assujetties à la loi SRU ne remplissent pas leurs obligations de construction de logements sociaux, le nordiste entend continuer son « marathon ». Il visitera d’autres communes en Ile-de-France et en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les deux régions où l’on retrouve le plus de villes défaillantes en logement social. Deux régions également stratégiques pour le PS lors du scrutin régional des 6 et 13 décembre.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.09.2015 à 12h58 • Mis à jour le25.09.2015 à 16h31 | Patrick Roger En cette rentrée, comme à l’habitude rythmée par l’arrivée des avis d’imposition sur le revenu mais aussi sur les taxes foncière et d’habitation, l’exécutif a centré sa communication sur les baisses d’impôt sur le revenu : celles qui s’appliquent cette année et celles annoncées pour 2016.Il faut toujours se méfier des « bombes à retardement », ces mesures adoptées lors de précédentes lois de finances mais dont l’effet est différé. Ainsi en va-t-il de la majoration de la taxe foncière sur les terrains non bâtis, que certains contribuables ont découverte ces derniers jours en ouvrant leur avis d’imposition.Quatre questions pour y voir plus clair.Qu’est-ce que cette hausse de la taxe foncière ?La majoration de la taxe sur les terrains non bâtis est un dispositif voté dans le cadre de la loi de finances pour 2013. Le principe consiste à mettre en place une taxation plus importante du foncier dans les zones de fortes tensions immobilières, où existe un déséquilibre important entre la demande et l’offre de logements.Dans les communes concernées, la valeur locative des terrains constructibles est majorée de 25 % et de 5 euros par mètre carré en 2015 et 2016, montant forfaitaire qui passera à 10 euros par mètre carré à partir de 2017 et les années suivantes.En clair : cette disposition votée voilà deux ans s’applique pour la première fois cette année.Dans quel but a-t-elle été instaurée ?Pour le gouvernement, quand il a décidé cette majoration, il s’agissait en premier lieu de libérer des terrains constructibles dans les zones de forte tension immobilière. « C’est une mesure en faveur du logement et non une mesure fiscale », défend le ministère des finances.Lors de la discussion budgétaire, en novembre 2012, ni la droite ni la gauche ne remettent en cause cette disposition. D’autant moins que l’idée avait germé sous la précédente législature et insérée dans la loi de finances rectificative de mars 2012. Seul Michel Piron, député (UDI) de Maine-et-Loire, met en garde contre un régime trop « contraignant ».Quelles sont les communes concernées ? Au terme d’âpres discussions, le champ d’application de la majoration est réduit à 618 communes – qui figurent sur la carte ci-dessus.Dans un premier temps, la liste, arrêtée dans un décret publié au Journal officiel du 12 mai 2013, concernait 1 152 communes. Dès sa publication, elle provoque une levée de boucliers, notamment dans les zones rurales et périurbaines. Dans le climat de fronde fiscale et de révolte des « bonnets rouges » qui prévaut à l’automne 2013, le gouvernement fait marche arrière.Le gouvernement a alors reculé. La loi de finances rectificative du 29 décembre 2014 reporte d’un an la mise en application de la majoration, à partir de la perception de la taxe foncière 2015, et la recentre sur les communes où est perçue la taxe sur les logements vacants et situées simultanément dans le champ d’application de la taxe sur les micro-logements, dite « taxe Apparu ».Toutefois, les communes exclues du périmètre de la majoration de plein droit peuvent instituer une majoration, qui ne peut excéder 3 euros par mètre carré dans la limite de 3 % de la valeur forfaitaire moyenne, à condition qu’elles en aient délibéré avant le 28 février 2015. Les recettes de la majoration sont au bénéfice des communes et non de l’Etat.C’est le maire ou le président de l’agglomération qui a compétence pour établir la liste des terrains constructibles susceptibles de supporter la majoration. En sont exclus les terrains agricoles. En cas d’inscription erronée sur la liste des terrains constructibles, les contribuables peuvent réclamer un dégrèvement de la majoration qui leur a été indûment réclamée.Combien de contribuables sont-ils concernés ?Les services de Bercy estiment que la majoration de la taxe foncière concerne 1 730 foyers fiscaux. Ennuyé, Bercy a insisté sur le fait que loin d’être générale, cette hausse ne concernait que quelques centaines de terrains – sur un total de 37 millions de contribuables.Le premier ministre, Manuel Valls, invité jeudi 24 septembre de l’émission « Des paroles et des actes », sur France 2, a laissé entendre de possibles réaménagements :« Lors de la prochaine loi de finances 2016, il faut regarder de très près quelles sont les modifications qu’il faut apporter pour qu’il n’y ait pas des effets pervers à une mesure dont l’objectif était sain : délivrer des terrains dans les zones tendues où il manque des terrains. »Mais il n’a pas manqué d’ajouter que, « même s’il peut y avoir un problème de message, ne comparons pas ces quelques centaines de cas avec les neuf millions de ménages qui sont concernés par la baisse de l’impôt sur le revenu ou qui ne vont pas le payer. »Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 25.09.2015 à 11h47 • Mis à jour le25.09.2015 à 14h38 | Denis Cosnard Qui va reprendre la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM), la compagnie maritime en difficulté qui dessert la Corse et le Maghreb ? Malgré l’hostilité des administrateurs judiciaires à deux des quatre candidatures en compétition, rien n’est joué. Les juges du tribunal de commerce de Marseille ont en effet décidé, vendredi 25 septembre, de modifier le calendrier prévu. Les deux candidats que les administrateurs conseillaient d’écarter, en particulier le groupe de logistique STEF, disposent ainsi d’un délai supplémentaire pour revenir dans la course.Lire aussi :SNCM : l’offre favorite rejetée par les administrateurs judiciairesInitialement, les candidats à la reprise de l’entreprise devaient être entendus à huis clos par les juges ce vendredi, pour une décision attendue quelques semaines plus tard. Mais à la demande du procureur, qui estime ne pas avoir eu le temps d’étudier le dossier, le tribunal a reporté son audience au mercredi 14 octobre à 13 h 30. « Ce délai va nous permettre de clarifier certains points et de montrer que notre offre est la meilleure », commente Me Marc Santoni, l’avocat de STEF.Le groupe STEF et son allié l’armateur Daniel Berrebi partaient initialement favoris. En juin, c’est en particulier pour laisser le temps à STEF de présenter son dossier que le tribunal de Marseille avait renoncé à attribuer la reprise de la SNCM à l’un des trois candidats alors sur les rangs, et lancé un nouvel appel d’offres. Mais aux yeux des syndicats comme des administrateurs, le projet du duo STEF-Berrebi pose de sérieux problèmes juridiques et sociaux. Il s’agit en effet non pas d’une seule offre, mais de deux offres combinées, qui aboutiraient à démanteler la compagnie : à STEF l’activité avec la Corse, à M. Berrebi celle avec le Maghreb.Lire aussi :« Monsieur Daniel » à l’abordage de la SNCMLe jeu reste ouvertEn outre, une hypothèque européenne pèse toujours sur ce dossier. STEF et M. Berrebi ne veulent en effet reprendre la SNCM que s’ils sont assurés de ne pas avoir à rembourser les 440 millions d’euros d’aides publiques indues réclamées par l’Union européenne. Pour cela, ils doivent montrer qu’il y a une nette discontinuité entre l’ancienne SNCM et les activités qu’ils récupéreraient. Or, contrairement à leurs espoirs, la Commission européenne n’a pas pour le moment donné son accord sur ce point, alors qu’elle l’a fait pour les trois autres candidats.Lire aussi :SNCM : Bruxelles hausse le ton contre Paris« Dans la lettre que nous avons reçue hier soir de Bruxelles, on nous pose encore des questions », regrette Me Santoni. Le duo STEF-Berrebi compte donc mettre à profit le délai accordé par les juges marseillais pour répondre aux interrogations de Bruxelles, afin de pouvoir lever les doutes sur ce point crucial. « Mais attention, si l’audience a été renvoyée, les candidats n’ont pas le droit de modifier substantiellement leurs offres ! », précise Pierre Maupoint de Vandeul, de la CFE-CGC.Le jeu reste donc ouvert entre les quatre candidatures sur la table. Les administrateurs judiciaires donnent la priorité à celles 100 % corses de Patrick Rocca d’un côté, et des entrepreneurs réunis sous la bannière Corsica Maritima de l’autre. Mais l’ancien directeur du port de Marseille Christian Garin et le tandem STEF-Berrebi n’ont visiblement pas dit leur dernier mot.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Les rencontres entre le premier ministre japonais, Shinzo Abe et le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), Haruhiko Kuroda sont rares. Pour la première fois depuis le mois de juin, les deux hommes se sont entretenus dans l’après-midi du vendredi 25 septembre. Ils ont abordé la situation de l’économie nippone, dont les performances décevantes entretiennent les interrogations sur l’efficacité des « Abenomics », la politique initiée fin, 2012, par M. Abe pour sortir de la longue période déflation qu’avait connue le Japon et relancer l’économie. Cette politique est axée sur trois « flèches » : des plans de relance, une politique monétaire agressive et des réformes structurelles.Mais les derniers indicateurs apportent des signes inquiétants quant à l’état de la troisième économie mondiale. Le pays a ainsi renoué avec la baisse des prix : l’indice des prix à la consommation, publié vendredi, enregistre une baisse de 0,1 % en août par rapport à août 2014.Il s’agit du premier recul des prix depuis avril 2013, quand le tout nouveau gouverneur de la banque du Japon, Haruhiko Kuroda avait initié une drastique « politique d’assouplissement monétaire qualitatif et quantitatif » – c’est-à-dire injecté des masses de yens dans l’économie nipponne.Pourquoi les prix baissent-ils ?Après l’annonce de la réduction de l’indice des prix, vendredi, la BoJ et le gouvernement ont tenté de relativiser la portée de cette diminution de l’indice. « La chute des coûts de l’énergie tire à la baisse les prix à la consommation », a réagi Akira Amari, le ministre de l’économie.De fait, hors prix de l’énergie et des denrées périssables, l’inflation atteint + 0,8 %.Cela marque-t-il l’échec des Abenomics ?Au printemps 2013, M. Kuroda s’était engagé à atteindre 2 % de croissance du produit intérieur brut (PIB) en deux ans. Il n’y est jamais parvenu, en raison notamment de l’impact plus fort que prévu de la hausse de 5 % à 8 % de la TVA intervenue le 1er avril 2014.Aujourd’hui, les indicateurs de l’économie nippone restent inquiétants. Le PIB a reculé entre avril et juin de 1,2 % en glissement annuel et les analystes redoutent une nouvelle contraction entre juillet et septembre.Lire aussi :Japon : dernière chance pour les « abenomics »Le coup de frein de l’économie japonaise est-il durable ?Dans son rapport économique mensuel, dévoilé le 25 septembre, le gouvernement continue de considérer l’activité en « reprise modérée », mais il signale « certaines pesanteurs dans différents domaines ».Il déplore ainsi des exportations « plutôt faibles récemment ». En août, elles n’ont crû que de 3,1 %, contre 4 % attendus, en raison notamment de la baisse de 4,6 % en direction de la Chine, premier partenaire commercial du Japon. Le gouvernement s’inquiète également de la stagnation de la production industrielle.Dans le même temps, les incertitudes sur la croissance mondiale et la chute des marchés n’incitent pas les entreprises à augmenter les salaires. La consommation reste morose. Elle a reculé de 0,2 % en juillet sur un an.Le gouvernement envisage-t-il d’amplifier ses mesures de soutien ?Dans une intervention, le 24 septembre, marquant sa reconduction à la tête du Parti libéral démocrate, le PLD au pouvoir, M. Abe s’est engagé à faire « franchir une nouvelle étape aux Abenomics ». Il a promis de construire une économie solide, favoriser l’éducation des enfants et fournir des services sociaux de meilleure qualité pour s’occuper notamment des personnes âgées.Il s’est aussi engagé à porter le PIB japonais à 600 000 milliards de yens (4 462 milliards d’euros), soit 20 % de plus qu’actuellement. Restant flou sur les moyens d’y parvenir, il n’a pas convaincu.Dans ce contexte, les spéculations – renforcées par la rencontre entre MM. Abe et Kuroda – vont bon train quant à de nouvelles mesures d’assouplissement monétaire. Celles-ci pourraient être décidées le 30 octobre, lors de la réunion du conseil des gouverneurs de la BoJ. Cette perspective a fait progresser, vendredi, l’indice Nikkei de 1,82 %, à 17 881,50 points.De même, de nouvelles mesures de relance budgétaire pourraient être initiées, même si le ministre des finances Taro Aso, plus enclin que M. Abe à freiner les dépenses d’un pays endetté à hauteur de 240 % du PIB, a exclu cette option.Lire aussi :L’économie japonaise victime d’une rechutePhilippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) La société Uber a trois semaines pour suspendre son application UberPop dans la région de Bruxelles. Cette application permet de mettre en relation des passagers et des chauffeurs non professionnels assurant le transport avec leur propre véhicule. La chambre néerlandophone du tribunal de commerce de Bruxelles a tranché jeudi 24 septembre, à la suite d’une plainte déposée par Taxis verts, l’une des principales compagnies de taxis de la capitale belge, relayée ensuite par d’autres sociétés et le gouvernement régional. Dans le système fédéral de la Belgique, les régions sont compétentes pour le transport des personnes.Si le jugement du tribunal de commerce qui interdit la poursuite du service UberPop n’est pas appliqué d’ici à trois semaines, Uber devra acquitter une amende de 10 000 euros par infraction constatée, avec la possibilité que ce montant atteigne 1 million d’euros. Après ce nouveau coup dur, qui suit de peu la décision d’interdiction confirmée par le Conseil constitutionnel en France, le service sera très probablement suspendu. Les dirigeants d’Uber Europe et Uber Belgique indiquent toutefois leur volonté d’interjeter appel.Lire aussi :Le Conseil constitutionnel signe l’arrêt de mort d’UberPopLe jugement ne les a cependant pas surpris outre mesure : le tribunal de Bruxelles avait, en avril 2014 déjà, jugé illégale l’activité d’UberPop. Il avait donné raison aux groupements de taxis, qui invoquaient un risque de concurrence déloyale.A l’époque, Uber était parvenu à ralentir la procédure. Arguant du fait que son siège européen était établi aux Pays-Bas, il avait obtenu un changement de rôle linguistique et l’affaire était passée du tribunal de commerce francophone de Bruxelles au tribunal néerlandophone. Ce dernier a fini par confirmer le jugement de 2014. Pascal Smet, le ministre régional des transports, a estimé que son point de vue était conforté par la décision rendue jeudi.Peur et corporatismeMême s’il représente une victoire indéniable pour les sociétés de taxi, le jugement ne met pas un point final au conflit entre elles et Uber. M. Smet est, en effet, chargé de préparer une « modernisation » du secteur dans la région. Elle viserait à améliorer la qualité des prestations – souvent très faible – des taxis bruxellois et à y intégrer les nouvelles technologies. Partagés entre la peur et le corporatisme, les dirigeants des grandes sociétés redoutent que le futur projet ne permette, malgré tout, à Uber de poursuivre ses activités, peut-être sous une forme adaptée.Après le jugement de 2014, la société avait été soutenue par la commissaire européenne au numérique – la libérale néerlandaise Neelie Kroes à l’époque. Celle-ci avait critiqué en des termes très durs l’attitude, qu’elle jugeait passéiste, de la justice et des autorités politiques belges. Or, la Commission examine actuellement des plaintes déposées à la suite des interdictions d’UberPop prononcées dans plusieurs pays membres de l’Union européenne, dont la France.La Cour de justice de l’Union européenne, à Luxembourg, doit, quant à elle, décider, en 2016, si Uber est une société de services ou une entreprise de transports. Si le tribunal européen penche pour la première option, la compagnie bénéficiera de la libéralisation des services dans l’Union. Et la décision des juges de Luxembourg s’appliquerait forcément à tous les pays membres.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Joël Morio C’est un simple amendement adopté discrètement en commission à l’Assemblée nationale qui a amené les patrons de RTL, de NRJ, du pôle radio de Lagardère Active et des Indés Radios à signer ensemble une lettre rendue publique le 24 septembre par Les Échos. Un fait rare pour des hommes plutôt habitués à s’affronter à fleurets mouchetés. Dans la nuit du mercredi 16 au jeudi 17, la Commission des affaires culturelles et de l’éducation a inséré dans le projet de loi relatif à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine un article qui prévoit de durcir les règles des quotas d’œuvres françaises que les stations doivent suivre.Selon ce texte, lorsque plus de la moitié des œuvres françaises diffusées se concentre sur dix titres, les passages intervenant au-delà de ce seuil ne seraient plus comptabilisés pour les calculs de respect des quotas de chansons françaises. La quarantaine de députés qui a signé l’amendement juge que l’exposition de la musique francophone en radio n’a cessé de se dégrader. « Sur certaines radios, à l’heure actuelle, dix titres francophones peuvent représenter jusqu’à 75 % des diffusions francophones mensuelles », écrivent-ils dans l’exposé sommaire qui justifie leur proposition.« Tutelle artistique » et « atteinte à la liberté éditoriale »Mais les patrons de radios ne l’entendent pas de cette oreille. Pour eux, cette mesure porte « gravement atteinte à la liberté éditoriale » de leurs stations. « Ce n’est pas aux Parlementaires de nous dire ce que nous devons diffuser. C’est nous mettre sous tutelle artistique », ajoute en crescendo, Emmanuel Rials, président de station rock Oüi FM. Les signataires de la lettre ouverte considèrent que ce texte n’est pas dicté par un souci de la défense de la chanson française, mais par « des intérêts bien compris de l’industrie du disque qui cherche à détourner les auditeurs de leurs radios gratuites pour les diriger vers des plates-formes payantes et dont ils sont, pour les plus importants d’entre eux, par ailleurs actionnaires ».En clair, les radios se plaignent de la concurrence de services comme Spotify ou Deezer qui ne sont soumis à aucune règle de quota. « À cause des quotas que nous subissons, ils passent pour des lieux où l’on est libre d’écouter ce que l’on veut », tonne Jean-Éric Valli, président des Indés Radios.Faiblesse de la production francophoneDu côté des maisons de disques et des auteurs-compositeurs, on salue au contraire le vote de cet amendement. « C’est une avancée capitale pour la création musicale qui n’entrave en rien la liberté éditoriale des radios mais ouvre la porte de leur programmation à deux nouveaux titres par mois », expliquent dans un communiqué une dizaine d’organismes représentant les artistes et les producteurs. Un chiffre que l’on estime fantaisiste du côté des radios qui pointent un autre problème : « Entre 2003 et 2014, en dépit des dispositifs d’aides considérables dont bénéficie la filière musicale, la production française s’est effondrée de plus de 60 % ! Pis, aujourd’hui, 83 % de la production française n’est pas francophone ! » Des artistes comme Daft Punk, David Guetta ou Charlotte Gainsbourg ont préféré s’exprimer en anglais et ainsi conquérir de nouveaux marchés. « Si ce n’était pas interdit par la réglementation européenne, ce sont des quotas de production de titres francophones qu’il faudrait instaurer », estime Jean-Éric Valli.Les radios appellent le gouvernement à rejeter l’amendement adopté en commission. Pour faire entendre leur voix, elles incitent leurs auditeurs à téléphoner à Manuel Valls en communiquant dans des spots le numéro du standard de Matignon. Les députés examineront le projet de loi à partir de lundi 28 septembre.Joël MorioJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.09.2015 à 06h54 Le Japon a vu les prix à la consommation reculer en août pour la première fois en plus de deux ans, nouveau camouflet pour le premier ministre, Shinzo Abe, et la banque centrale qui peinent à relancer la troisième économie mondiale. « La fin de la déflation est à portée de main », assurait pourtant M. Abe jeudi 24 septembre au soir.Las, les prix, hors ceux des produits périssables, ont diminué de 0,1 % le mois dernier sur un an, selon des données officielles publiées vendredi, après une stagnation en juillet et une petite hausse de 0,1 % en juin. Le Japon n’avait pas connu pareille déconvenue depuis le lancement en avril 2013 par la Banque du Japon (BoJ) d’une vaste offensive monétaire précisément destinée à vaincre la déflation, un phénomène pernicieux qui incite particuliers et entreprises à reporter achats et investissements dans l’attente de prix plus bas encore.Lire aussi :Dette : la dégradation de la note du Japon n’inquiète guère le gouvernement AbeCe n’est pas pour autant une surprise : le gouverneur de l’institution, Haruhiko Kuroda, avait évoqué en mars cette possibilité en raison de la chute des prix du pétrole, sans rendre les armes. Car, insiste-t-il régulièrement, « la tendance des prix est positive à long terme ». Si on exclut l’alimentation et l’énergie, ceux-ci ont effectivement progressé de 0,8 % en août, contre +0,6 % en juillet.Les « abenomics » en échecCette statistique « conforte la BoJ dans ses propos, et dans sa volonté de maintenir sa politique monétaire inchangée », juge Takuji Okubo, directeur de Japan Macro Advisors à Tokyo. La banque centrale est cependant encore très loin de l’objectif ultime de 2 % qu’elle vise courant 2016, et certains observateurs pronostiquent une augmentation du programme de rachat d’actifs – actuellement de 80 000 milliards de yens par an – lors de sa réunion de fin octobre.Mise en oeuvre fin 2012 autour de trois axes (assouplissement monétaire, largesses budgétaires et réformes structurelles), la stratégie « abenomics » n’est pas parvenue pour l’heure à revigorer la croissance. « Malheureusement, la politique monétaire est le seul élément qui fonctionne sous les abenomics », fustige Junichi Makino, de SMBC Nikko Securities. Elle a provoqué de fait un net affaiblissement du yen, qui a gonflé les profits des grands groupes exportateurs et porté la Bourse de Tokyo à des sommets, avant les récentes turbulences liées à la Chine.L’agence de notation financière Standard and Poor’s a joint la semaine dernière sa voix aux critiques, en dégradant d’un cran la note souveraine du Japon au motif que les abenomics avaient échoué à redonner son lustre économique à l’Archipel malgré des « débuts prometteurs ».Lire aussi :Shinzo Abe conforte sa mainmise sur le pouvoir au Japon 24.09.2015 à 19h26 | Guy Dutheil Quatre à cinq vols transatlantiques de plus chaque année, c’est l’effort de productivité que la direction d’Air France a proposé à ses pilotes ainsi qu’aux hôtesses et stewards à l’occasion du comité central d’entreprise (CCE) qui s’est tenu jeudi 24 septembre. En l’occurrence, la compagnie aérienne voudrait faire voler ses pilotes et ses personnels navigants commerciaux (PNC) une centaine d’heures supplémentaires par an. « Faire plus d’heures de vol à rémunération constante », comme on le dit dans l’entourage de la direction. Du côté des pilotes, on ne dément pas une telle proposition.Lire aussi :L’ultimatum de la direction d’Air France à ses pilotesLes navigants des vols moyen-courriers verraient ainsi leur temps de vol annuel passer de 585 heures à 690 heures, tandis que, sur le long-courrier, les pilotes devraient effectuer 750 heures chaque année, contre 650 aujourd’hui. Du côté des PNC, on indique que les demandes de la direction aboutiraient à un temps de travail augmenté de 20 % à 25 % sur les vols moyen-courriers et de 16 % à 17 % pour les hôtesses et stewards présents sur les long-courriers.« Pistes de travail »Outre l’augmentation du temps de travail, la direction veut aussi obtenir « plus de souplesse dans la construction du planning des PNC ». Elle souhaite une meilleure gestion des jours de repos et de congés, sans pour autant en demander la réduction. Pour l’heure, laisse-t-on entendre du côté des syndicats, ces demandes ne sont que « des pistes de travail ». Une manière « d’entrer dans la négociation ».Pour les personnels au sol, la pilule est plus amère. Si la direction, comme l’indique la CGT, a écarté la menace d’un plan social massif, elle voudrait en revanche procéder à « des plans de sauvegarde de l’emploi ». Selon la CGT, premier syndicat auprès des personnels au sol, « les escales sont les plus impactées par la stratégie d’Air France ». Notamment celle de Roissy-Charles de Gaulle. Toutefois, fait savoir le syndicat, « il n’y aurait pas de départs contraints ».La direction a aussi posé sur la table un recours plus important à la sous-traitance. Elle viserait principalement « les métiers qui, selon elle, n’ont pas de valeur ajoutée. Les métiers de la piste », déplore la CGT.A l’issue du CCE, la CGT a maintenu son appel à la grève fixée au 5 octobre. Selon le syndicat, la direction « est toujours dans sa logique d’attrition [diminution des effectifs] si elle n’obtient pas un accord avec les pilotes avant le 30 septembre ». La CGT et les autres syndicats du CCE ont « voté un droit d’alerte ». Leur objectif est de contraindre la direction d’Air France à s’inscrire « dans une logique de développement et d’investissement  ». La CGT rappelle que « depuis 2009, il y a déjà eu 14 000 départs » chez Air France.Un accord possible avec les pilotesLes syndicats s’insurgent aussi contre les objectifs financiers de la direction de la compagnie. Celle-ci aurait indiqué qu’elle souhaitait que « le rendement de l’action atteigne 12 % d’ici 2017, contre 3,5 % aujourd’hui ». Surtout, la CGT maintient que « s’il y a des efforts à faire, ils doivent être portés par toutes les catégories de personnels ». Une pierre dans le jardin des pilotes. Ces derniers s’opposent toujours à la direction qui souhaite qu’ils tiennent tous les engagements pris dans le cadre du plan Transform 2015, clos fin décembre. Le plan Perform, qui lui succède, doit prendre effet en janvier 2016. Il vise à dégager un résultat d’exploitation de 740 millions d’euros d’ici 2017.Lire aussi :Menace de « grève dure » à Air FranceMalgré tous ces points de friction, le climat semble paradoxalement un peu s’adoucir. Côté pilotes, on note que « l’ambiance paraît propice à trouver un accord ». La preuve : à défaut de boucler la négociation d’ici au 30 septembre, direction et syndicats pourraient « se mettre d’accord sur des principes, un cadre ». Avant de finaliser un accord dans les jours ou les semaines qui suivront.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Changement de cap pour Jean-Baptiste Descroix-Vernier, l’une des figures françaises du web. Ce patron atypique, ancien séminariste, ancien avocat, qui vit sur une péniche à Amsterdam, a annoncé jeudi 24 septembre une modification assez radicale des contours de son petit groupe, Rentabiliweb. Il va céder les activités historiques qui ont fait sa fortune, comme les sites de voyance, de rencontre, de jeux, les SMS surtaxés, etc., et se recentrer totalement sur un métier jugé plus porteur, les technologies financières.Depuis plusieurs années déjà, Rentabiliweb a mis avec succès l’accent sur ces technologies. Au premier semestre 2015, l’activité réalisée avec les entreprises, en particulier dans le domaine du paiement, a ainsi progressé de moitié par rapport à l’année précédente, pour peser près de 60 % du chiffre d’affaires total. « Nous avons aujourd’hui plus de 5 500 clients » professionnels, précise-t-on chez Rentabiliweb. La moitié d’entre eux concerne l’activité de paiement en ligne, « qui a atteint cette année son seuil de rentabilité en France ».M. Descroix-Vernier veut accélérer encore dans ce domaine. Son groupe, qui va être renommé pour l’occasion Dalenys, entend proposer aux entreprises trois grands types de services. Les uns visent à acquérir des clients avant la transaction (marketing direct), les autres permettent d’optimiser le paiement, les derniers ont pour but de fidéliser la clientèle après la transaction (marketing direct et télécoms). Objectif : faire de cet ensemble « l’un des leaders européens de la Fintech », ce monde des technologies financières que l’essor d’internet et du téléphone mobile bouleverse de fond en comble.Les activités historiques de Rentabiliweb, celles destinées au grand public comme l’astrologie ou la pornographie (Eurolive, Mykocam, etc.), vont, elles, être vendues à leurs dirigeants actuels. Un protocole d’accord a été conclu en ce sens. Il prévoit un prix de 30 millions d’euros hors trésorerie, pouvant être porté, « sous réserve d’atteinte d’objectifs raisonnables », à 49 millions d’euros. Un prix supérieur à la valeur de cette branche au bilan du groupe.Au total, Rentabiliweb pèse actuellement 119 millions d’euros en Bourse.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Cheysson-Kaplan C’est aujourd’hui, en principe, mardi 15 septembre 2015, le dernier jour pour payer le solde de votre impôt sur le revenu et les prélèvements sociaux dus sur les revenus du patrimoine. Vous avez jusqu’à minuit pour vous acquitter de cette obligation si vous payez par TIP, virement, ou par chèque.Tout retard de paiement vous expose à une majoration de 10 %, applicable sur le solde non réglé dans les délais (et non sur la totalité de l’impôt).Toutefois, vous pouvez bénéficier d’un délai supplémentaire de 5 jours, soit jusqu’au 20 septembre au plus tard à minuit, si vous payez le solde en ligne sur le site.Paiement par tablette, smartphone…Si vous souhaitez utiliser une tablette ou un smartphone, vous devrez auparavant télécharger l’application correspondante, puis flasher le code imprimé au bas de votre avis d’imposition. Sinon, il suffit de vous connecter à partir de votre espace personnel à l’aide de votre numéro fiscal et de votre mot de passe.Vous n’avez encore d’espace personnel ? Vous pouvez payer via le service de paiement en ligne. Si vous utilisez ce mode de règlement pour la première fois vous devrez vous munir du RIB du compte bancaire à débiter. Vous recevrez ensuite par e-mail une autorisation de télérèglement que vous devrez imprimer, remplir et transmettre rapidement par courrier à votre banque.Avantage de cette formule de paiement : le prélèvement sur votre compte bancaire sera effectué le 25 septembre et vous pourrez déjà connaître le montant de vos prochains impôts à payer en octobre et novembre : taxe foncière (15 octobre) si vous êtes propriétaire, et taxe d’habitation (16 novembre).Lire : Le guide de l'impôt sur le revenuNathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde William Audureau « Lui, je suis très impatient de le voir faire le zouave déguisé en Birdo dans les prochains Nintendo Direct », s’est amusé sur Twitter le chercheur en études cinématographiques Alexis Blanchet.Les Nintendo Direct, ce sont ces vidéos promotionnelles dans lesquelles les hauts responsables de la société japonaise ont pris l’habitude de se ridiculiser de bon cœur. Et depuis l’annonce, lundi 13 septembre, de la nomination à la présidence de la société de jeux vidéo de Tatsumi Kimishima, 65 ans, un ancien banquier à l’allure austère, les observateurs ne manquent pas d’ironiser sur le contraste entre le nouvel homme fort de Nintendo et l’univers habituellement déluré de Mario. « Ça m’étonnerait vraiment que Kimishima se mette en scène comme Iwata [son prédécesseur]. Ça laisse songeur quant à la communication globale de la boîte », relève ainsi sur les réseaux sociaux Yann Rieder, producteur de podcast sur le jeu vidéo chez RadioKawa. « Un nouveau président à la maison de retraite Nintendo », épingle avec férocité le site spécialisé Factornews.On constate que Tatsumi Kimishima est capable de sourire, mais qu'il ne sait pas tenir une DS. Je suis perplexe. http://t.co/jdHn7hrakI— Nico_Oni (@Nicolas - Onigiri)require(["twitter/widgets"]);Une « troïka » à la tête de l’entrepriseLe nouveau président de Nintendo, nommé pour une période d’un an, paye auprès des joueurs son manque de notoriété, son profil de financier, et la gravité de son visage sur la photographie officielle fournie par la compagnie.Mais comme le relève le quotidien économique Nikkei, qui n’hésite pas à évoquer une « troïka », la société sera dans les faits dirigée par un triumvirat. Shigeru Miyamoto, le père de Mario et Zelda, nommé conseiller honorifique à la création, et Genyo Takeda, l’architecte de la console Wii, promu conseiller honorifique à la technologie, ont vocation à épauler M. Kimishima dans leurs domaines d’expertise.« C’est une solution temporaire, fiable et solide. Elle permettra probablement de tenir sans soubresauts jusqu’à ce que soit trouvé un vrai successeur. Les trois dirigeants de Nintendo sont des vétérans qui connaissent parfaitement la compagnie », relève Serkan Toto, consultant chez la société japonaise Kantan Games, cité par le site spécialisé Gamasutra, soulignant que l’ancien directeur de Nintendo of America apporte sa connaissance du marché américain.M. Toto estime par ailleurs que le nouvel homme fort de la firme n’a pas vocation, comme Satoru Iwata, à faire l’amuseur public dans les vidéos de la marque. « Kimishima laissera probablement d’autres personnes, comme Shigeru Miyamoto et Reggie Fils-Aimé, président de la filiale américaine, représenter Nintendo. »Lire aussi :« Reggie » Fils-Aimé, le cadre de Nintendo devenu une icône pour les joueurs et le WebAnalystes et joueurs en désaccordEn raison même du sérieux qu’il dégage, M. Kimishima rassure pour l’instant surtout les observateurs de l’industrie, à l’image de Tim Merel, de la société de conseil Digi-Capital, interrogé par le site spécialisé VentureBeat. « M. Kimishima est un excellent choix, et pourrait être vu par les marchés comme une marque claire de l’intention de Nintendo de continuer la stratégie de Satoru Iwata. »Ce n’est pas la première fois que joueurs et analystes se trouvent en désaccord. Le cours de la société avait bondi de manière spectaculaire en mars après l’annonce par M. Iwata du développement d’une nouvelle console, la NX, et surtout de projets de jeux sur mobile, qui avait alors choqué les fans historiques de la marque.L’action a par ailleurs atteint fin août, son plus haut niveau depuis 2011, après un rebond entamé le 14 juillet, jour de l’annonce de la disparition du très apprécié président de Nintendo.Lire aussi :Satoru Iwata, PDG atypique et brillant de NintendoWilliam AudureauJournaliste au Monde 15.09.2015 à 15h47 Le rapport remis le mercredi 9 septembre à Manuel Valls par Jean-Denis Combrexelle, ancien directeur général du travail, pose les bases d’une remise en cause du code du travail. Ce document a été précédé d’autres rapports rédigés par des groupes de pression proches de la droite libérale, tel que l’Institut Montaigne ou de la gauche gouvernementale, tel que Terra Nova. Tous partent du postulat que le code du travail serait trop volumineux, trop compliqué, trop contraignant pour l’entreprise et qu’il constituerait un véritable frein à la création d’emplois. Notons pour autant qu’aucun travail sérieux ne montre un lien évident entre l’importance du code du travail et le niveau de chômage.Sans revenir de manière détaillée sur cet aspect des différents rapports, nous voudrions nous arrêter ici sur l’idée que la faiblesse du syndicalisme français s’expliquerait aussi par la lourdeur et la complexité du code du travail. Remplacer le code du travail par la négociation collective est dès lors présenté comme l’alpha et l’oméga d’une meilleure santé économique et sociale dans l’entreprise, et une possible avancée pour les salariés.Lire aussi :Généraliser l’accord collectif ne doit pas déboucher sur un droit du travail « à la carte »Comment peut-on se prononcer pour une inversion de la hiérarchie des normes, qui privilégie la négociation collective en entreprise par rapport à la loi et à la négociation de branche, sachant que ce processus a déjà par ailleurs été largement introduit par la loi Fillon du 4 mai 2004 et renforcé en 2008 et 2010, sans mettre en cause les pratiques discriminatoires et répressives dont sont victimes ceux-là mêmes qui sont mandatés par les salariés pour les représenter lors de négociations ?Peur des représaillesLe premier rapport de l’Observatoire de la discrimination et de la répression syndicales, initié par la fondation Copernic, dont sont parties prenantes la CFTC, la CGT, FO, la FSU, Solidaires, le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature, est là pour le prouver. Ce dont souffre le syndicalisme en France c’est avant tout des pratiques de nombreux employeurs qui n’hésitent pas à s’attaquer aux salariés syndiqués ou à leurs représentants pour faire passer leurs intérêts propres en matière de conditions de travail, de salaire ou de formation.Si les statistiques publiques sont sur ce point largement insuffisantes, les sondages disponibles montrent que près de quatre salariés sur dix renoncent à se syndiquer par peur des représailles, ou que d’autres hésitent à s’engager lorsque cela signifie de sacrifier leur carrière professionnelle. Le développement des recours aux juges ces dernières années montre que ces phénomènes ne sont pas une pure vue de l’esprit et que malheureusement ils justifient ces craintes.Lire aussi :Droit du travail, les pièges d’une refondationDe même, les formations dispensées aux futurs directeurs des ressources humaines (DRH), en délégitimant le rôle des syndicats en entreprise, constituent un des vecteurs de diffusion de telles pratiques, pourtant anticonstitutionnelles, mais néanmoins très rarement réprimées. Elles expliquent bien plus à elles seules la faiblesse de la syndicalisation en France que le nombre de pages du code du travail.Liberté relativeC’est pourquoi si l’on veut, comme le propose le rapport Combrexelle, redonner « confiance, responsabilité et volonté d’agir » aux salariés et à leurs représentants, encore faudrait-il que l’effectivité du droit des salariés à une représentation syndicale en entreprise et plus largement les droits syndicaux soient garantis.Donner la primauté à la négociation sur le droit c’est, dans un contexte de crise économique, de chômage massif et de dégradation du rapport salarial, affaiblir davantage les organisations syndicales face au pouvoir de l’employeur. Le rapport remis au gouvernement oublie que le droit conventionnel n’a pas de sens quand un nombre important d’employeurs ne reconnaît pas les organisations syndicales comme des interlocuteurs légitimes.Donner la primauté à la négociation collective sur le droit commun ce serait ouvrir la porte à l’inégalité des droits. En réalité, au pays des droits de l’homme et du citoyen, la liberté syndicale reste toute relative, bien plus formelle que réelle. Sans un changement profond des pratiques patronales, la limite au dialogue social risque d’être très vite atteinte.Didier Gelot (Économiste) et François Clerc (Syndicaliste) Anne Michel Critiqué pour son passé de banquier chez BNP Paribas de 2003 à avril 2015, cible d’une fronde de 150 économistes, François Villeroy de Galhau, le candidat de François Hollande pour la Banque de France, compte sur ses promesses d’indépendance pour emporter les votes des parlementaires.Cet ancien grand commis de l’Etat, qui fut directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn au ministère des finances puis directeur général des impôts, sera auditionné le 29 septembre par les commissions des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat, réunies tour à tour.Seule l’opposition de trois cinquièmes des parlementaires conduirait l’Etat à revoir sa copie.Dans une lettre adressée dès le 8 septembre à Gilles Carrez, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, qu’a pu consulter Le Monde, le prétendant au prestigieux fauteuil de gouverneur de la banque centrale française dresse la liste des engagements qu’il formulera solennellement devant les élus locaux « afin de prévenir tout risque de conflit d’intérêts » , souligne-t-il. En voici le contenu.- Un engagement à ne percevoir « aucune rémunération différée de BNP Paribas ». « J’ai renoncé définitivement, pour toutes les années à venir, au bénéfice de mes rémunérations variables différées, de mon plan d’intéressement à long terme, et de toute stock-option, écrit l’ex-directeur général délégué de la grande banque française. « Je précise, poursuit-il, que ce renoncement s’est fait sans aucune compensation financière. Je n’ai par ailleurs perçu aucune prime de départ ».- Un engagement à ne conserver aucune action de BNP Paribas « ni d’aucune autre banque ou compagnie d’assurances ». L’intéressé informe ainsi le Parlement qu’il s’était notamment vu attribué, début 2014, 1555 « actions de performance » (des actions distribuées gratuitement si des objectifs financiers sont atteints). Celles-ci n’étant légalement cessibles que le 4 mars 2016, il s’engage « à en faire don par anticipation à une ou des associations d’intérêt général », avant sa nomination.- Un engagement à adresser une déclaration de situation patrimoniale, ainsi qu’une déclaration d’intérêts, à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.- Un engagement à « ne participer à aucune décision individuelle concernant BNP Paribas ou une de ses filiales dans les deux ans suivant (son) départ de ce groupe », soit jusqu’au 1er mai 2017. Même si les décisions que prend individuellement la Banque de France sur les banques sont en nombre limité depuis que la supervision des grands établissements a été transférée à la Banque centrale européenne (BCE) en novembre 2014, explique François Villeroy de Galhau, il s’agit de mettre en place une muraille de chine.Au total, estime l’ex-collaborateur de DSK en conclusion de sa lettre à Gilles Carrez, « l’ensemble de ces dispositions assurent qu’en aucun cas, il n’existerait un quelconque intérêt privé qui serait de nature à influencer ou paraître influencer l’exercice indépendant, impartial et objectif de mes responsabilités ». « (...) le goût du service public ne m’a jamais quitté », affirme-t-il finalement.Lire aussi :François Villeroy de Galhau, un privé à la tête de la Banque de FranceAnne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Le Conseil constitutionnel va rendre mercredi 23 septembre sa décision sur l’application UberPop. Ce sera presque un an jour pour jour après la promulgation, le 1er octobre 2014, de la loi Thévenoud qui était censée organiser de manière pacifiée et concertée l’ouverture à la concurrence du marché des taxis.L’américain Uber conteste la constitutionnalité de l’article L3124-13 du code des transports qui réprime pénalement les sociétés qui organisent la mise en relation de particuliers qui se livrent « à une prestation de transport » sans être ni taxi ni conducteur de voiture de transport avec chauffeur (VTC). En clair, ce sont les applications mobiles et plates-formes de mise en relation qui sont ici visées, pas les chauffeurs eux-mêmes. C’est sur la base de cet article que les taxis et certains concurrents VTC d’Uber réclament l’interdiction d’UberPop.Pour Hugues Calvet, l’avocat de la société californienne Uber, cet article de loi revient « à interdire les start-up innovantes » et protéger « les monopoles installés ». Devant les juges constitutionnels qui examinaient ce dossier en audience publique mardi 15 septembre au matin, il a souligné que la rédaction trop floue de cet article évoquant des prestations de transport « à titre onéreux » revenait à prononcer « l’interdiction générale et absolue des autres plates-formes de covoiturage comme BlaBlaCar, ou iDvroom créée par la SNCF ». « C’est la liberté d’entreprendre qui est en jeu », a lancé l’avocat.Lire aussi :Uber suspendu à une décision du Conseil constitutionnelC’est un peu comme si BlaBlaCar était la vedette de cette audience à laquelle il ne prenait pas part. Pour attaquer la loi Thévenoud, Uber martèle qu’elle menace cette société française qui connaît un succès international éclair avec ses services de covoiturage, tandis que les opposants d’Uber ont, chacun leur tour, voulu démontrer combien le covoiturage et son fleuron tricolore étaient à l’abri de ce texte.« Concepts à la mode »Maxime de Guillenchmidt, l’avocat de trois opérateurs de VTC (LeCab, Voxtur et Greentomatocars) a voulu balayer l’argumentation d’Uber. « L’économie collaborative et l’économie du partage sont des concepts à la mode, mais pas des concepts juridiques », a-t-il tranché d’emblée. Pour démontrer la différence entre un BlaBlaCar, ou le conducteur n’est pas payé pour sa prestation, et UberPop ou c’est le passager qui décide de la destination où il veut être transporté, il a affirmé qu’un trajet Paris-Lyon coûtait 30 à 40 euros chez l’un, 425 euros, chez l’autre.Pour Me Guillenchmidt, UberPop est une plate-forme qui permet à ceux qui se livraient aux activités de taxis clandestins le soir sur les Champs-Elysées ou aux aéroports d’accéder plus facilement à un plus grand nombre de clients.L’Union nationale des taxis et l’Union nationale des industries du taxi sont venus enfoncer le clou en soulignant que l’article de loi contesté se contentait de criminaliser l’organisation d’une « activité dont le caractère illégal n’était pas contesté par ailleurs ». Et de rappeler qu’UberPop revendiquait 10 000 chauffeurs à la veille de l’été.Le représentant du premier ministre a, pour sa part, demandé à l’institution présidée par Jean-Louis Debré de considérer « les critiques d’Uber comme infondées ». Pour lui, la loi Thévenoud ne souffre « d’aucune imprécision, aucune ambiguïté ».Le défenseur d’Uber a, en revanche, souligné l’insécurité juridique créée par ce texte, en remarquant que depuis la suspension d’UberPop le 3 juillet et l’arrêt de son petit concurrent Djump, « Heetch accélère son développement alors que son modèle économique est exactement le même ».Lire aussi :Uber annonce la suspension d’UberPop en France dès ce soirJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre Delphine Ernotte n’a pas tardé à tirer les conséquences de l’arbitrage gouvernemental sur le financement de l’audiovisuel public, rendu dimanche 13 septembre. Fleur Pellerin, la ministre de la culture et de la communication, a annoncé une légère augmentation de la redevance et une progression de la taxe sur les opérateurs de télécommunications, mais écarté un retour de la publicité en soirée sur France Télévisions.Cet arbitrage « ne permettra pas d’augmenter à court terme les ressources de France Télévisions et je le regrette », a écrit la présidente de l’entreprise publique dans un message interne, lundi. Elle a également envoyé lundi une lettre aux administrateurs de l’entreprise dans laquelle elle prévoit « un déficit prévisionnel pour 2016 de l’ordre de - 50 millions, malgré la prise en compte d’hypothèses d’économies par rapport à 2015 », selon Le Figaro qui cite ce courrier.Lire aussi :Redevance : France Télévisions au « régime » regrette Delphine ErnotteProbablement pas d’Euro 2016Mme Ernotte a toujours indiqué qu’elle poursuivrait les efforts de maîtrise budgétaire menés par son prédécesseur. « Je vais m’attacher avec les équipes à construire un plan d’économies à l’exclusion de tout plan de départs », précise-t-elle dans son message interne. La préparation du budget 2016 va donc se faire en essayant d’identifier des poches d’économies nouvelles.D’ores et déjà, certains investissements semblent promis à être écartés. Selon nos informations, France Télévisions n’entendrait pas se positionner pour acquérir les droits de codiffusion d’onze rencontres de l’Euro 2016 de football, pour lesquels beIN Sports cherche un acquéreur.Par ailleurs, le feuilleton autour du financement de l’audiovisuel public semble avoir ouvert un débat qui se prolonge. Membre de la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, le député (LR) Franck Riester estime ainsi dans un entretien au Figaro, mardi 15 septembre, qu’« il faut créer une société commune à l’image de la BBC en rassemblant France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et même Arte », financée par la redevance et dont le président serait nommé par le conseil d’administration.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Escande Ce devait être le couronnement d’une épopée exceptionnelle. Celle d’un petit constructeur automobile passé en moins de vingt ans du statut d’acteur régional un peu vieillot à celui de numéro un mondial et première entreprise d’Allemagne, tant par son chiffre d’affaires – plus de 200 milliards d’euros – que par le nombre de ses employés, près de 600 000. A l’occasion de l’ouverture du Salon automobile de Francfort, mardi 15 septembre, Martin Winterkorn, le patron du groupe, a célébré « l’entrée dans une nouvelle ère », en soulignant l’avance technologique de sa firme dans le domaine de la voiture connectée.Lire aussi :Les marques allemandes dans la roue de TeslaMais il faut croire que, comme ces pays qui s’effondrent sitôt achevés les édifices qui devaient magnifier leur grandeur (l’Empire State Building de New York fut construit lors de la crise économique de 1929), les constructeurs qui touchent au ciel s’y brûlent souvent les ailes. Aussitôt numéro un mondial, Toyota a essuyé en 2010 la pire crise de qualité de son histoire. L’année 2014 fut la plus belle de l’histoire de Volkswagen, 2015 l’une des plus chahutées.Tour à tour, le seigneur de Wolfsburg a enduré une crise de gouvernance, avec le départ tonitruant de son président historique, Ferdinand Piech, l’effondrement des marchés russes et brésiliens, les déconvenues aux Etats-Unis et, surtout, la panne sèche de son plus gros marché, sa pépite, la Chine, qui représente à elle seule plus de 40 % de ses ventes et bien plus de ses bénéfices. Résultat, alors que tous ses concurrents européens relèvent enfin la tête en voyant leurs clients retrouver le chemin des concessions, la croissance de VW a été interrompue : 1 % de baisse des ventes mondiales depuis le début de l’année.Réflexion stratégique majeure« La demande en Chine restera forte », a assuré Martin Winterkorn. Ce serait en effet souhaitable. Car la croissance est vitale pour cet empire automobile très intégré et qui emploie encore 40 % de son personnel en Allemagne. Car c’est là, au cœur de la Basse-Saxe, que se concentrent les difficultés, auparavant masquées par l’extraordinaire succès international du groupe. Et notamment de ses filiales de luxe, Audi et Porsche, qui représentent à elles seules près de 40 % du chiffre d’affaires et 80 % des profits de l’activité automobile. La marque Volkswagen, elle, affiche l’une des performances les plus modestes de sa catégorie. Sa marge opérationnelle, 2,7 %, est inférieure de moitié à celle de PSA et quatre fois plus modeste que celle de son principal rival, Toyota. Pour fabriquer le même nombre de voitures, le japonais emploie 25 % de personnes en moins.Une réflexion stratégique majeure est en cours. Un plan de 5 milliards d’euros d’économies est programmé et un « tueur de coûts » en provenance de BMW a été placé à la tête de la marque VW. Mais les employés veillent. Pas question que cela se fasse à leur détriment, par exemple en délocalisant la production. Tandis que Audi et Porsche rêvent de plus d’indépendance. Le modèle allemand est désormais à l’épreuve.Lire aussi :Automobile : l’Europe renoue avec l’optimismePhilippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.09.2015 à 10h27 • Mis à jour le15.09.2015 à 14h04 | Anne Michel Deutsche Bank et UniCredit seraient-ils des géants bancaires aux pieds d’argile ? A quelques heures d’intervalle lundi 14 et mardi 15 septembre, des informations ont fuité de ces deux grandes banques européennes, selon lesquelles d’énormes plans sociaux seraient en préparation : 10 000 suppressions d’emplois chez l’italienne UniCredit selon l’agence de presse Reuters, jusqu’à 23 000 dans la première banque privée d’Allemagne selon Bloomberg.Il s’agirait, si les rumeurs se concrétisent, d’un nouveau coup dur pour l’emploi dans deux établissements financiers déjà durement éprouvés par la crise financière de 2008 et qui se sont déjà beaucoup restructurés depuis.Projets « confidentiels »Ainsi, chez UniCredit, l’heure est à l’attente depuis que l’état-major a annoncé, le 3 septembre, « ne pas disposer encore de chiffres précis » pour d’éventuelles réductions d’effectifs, dans le cadre de la révision d’un plan stratégique quinquennal présenté il y a moins d’un an. « Le plan concernera 10 000 départs, principalement en Italie, en Autriche et en Allemagne, a confié à Reuters une source interne à la banque. Ce chiffre total, qui représente 7 % des effectifs du groupe, inclut 2 700 suppressions de postes déjà annoncées en Italie. » Des précisions sont escomptées d’ici à novembre.A la Deutsche Bank, c’est également l’expectative pour les salariés du groupe. Selon plusieurs agences de presse, qui citent des projets « encore très confidentiels », jusqu’à 23 000 emplois pourraient être supprimés, soit un quart des effectifs, principalement dans les services administratifs et de back-office (traitement des flux). Des annonces pourraient être faites dès octobre.Contraintes de s’adapter à un environnement réglementaire plus strict, les banques européennes sont, en outre, désavantagées par le bas niveau des taux d’intérêt, qui grève leurs marges. Nombreuses sont donc celles qui cherchent à réduire leurs coûts, en supprimant des emplois ou en cédant des actifs. Selon les connaisseurs du secteur, la Deutsche Bank comme UniCredit font partie des banques qui n’ont pas suffisamment anticipé le resserrement réglementaire pourtant annoncé.Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Michel L’argent, après les solutions politiques. Les entreprises privées, après les pouvoirs publics. Douze jours après l’électrochoc mondial créé par la photo du petit Aylan Kurdi, BNP Paribas a annoncé, mardi 15 septembre, sa décision de lancer un plan de 5 millions d’euros pour aider à l’accueil des réfugiés en Europe, notamment des réfugiés syriens.La décision a été prise par le comité exécutif du groupe réuni lundi 14 septembre.Ce plan consacré aux réfugiés passera par la mobilisation de deux outils déjà créés au sein de la banque et dévolus depuis leur création à des actions de solidarité : sa fondation BNP Paribas, partenaire du Samu Social de Paris, des Apprentis d’Auteuil et du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ; et son fonds Urgence & Développement créé en 2012. L’enveloppe de 5 millions d’euros sera répartie entre ces différentes actions, la banque ayant dans l’idée de soutenir aussi bien les salariés qui voudront s’investir dans l’aide aux réfugiés que ses clients.Ainsi, à travers son fonds Urgence & Développement, la banque française va lancer une collecte de fonds destinés aux réfugiés.Cette collecte concernera ses 185 000 salariés, répartis dans 75 pays, et sera également ouverte à ses clients en France. Un principe est arrêté : chaque don fera l’objet d’un abondement du même montant par BNP Paribas, dans la limite d’un million d’euros par an.Les sommes collectées transiteront par ce fonds lancé en 2012 pour faire face aux catastrophes humanitaires, à la demande de salariés soucieux d’aider les victimes. Elles seront réparties à égalité entre trois ONG actives sur le terrain : la Croix-Rouge française, Care et Médecins sans frontières.Effet d’entraînementMême si cette initiative ne représente qu’une goutte d’eau dans l’océan des besoins suscités par l’afflux de réfugiés en Europe, elle mérite d’être soulignée. D’abord parce qu’elle émane d’une banque, donc d’un secteur dont l’intérêt se porte d’ordinaire davantage sur la recherche de rentabilité que sur les drames humanitaires. Ensuite, parce qu’elle aura un effet d’entraînement.Vendredi 11 septembre, Air Liquide, Michelin, Sodexo et Total ont de leur côté annoncé leur intention d’engager des « actions concrètes » d’aide aux réfugiés accueillis en France, « dans le cadre qui sera fixé par les pouvoirs publics ». L’assureur Axa y réfléchirait aussi, suivant l’exemple de sa filiale allemande.Questionnées par la société civile sur leurs responsabilités sociales, les grandes entreprises savent qu’elles ont tout à gagner à s’engager. BNP Paribas l’a compris, qui s’efforce de restaurer l’image dégradée des banques dans l’opinion, depuis la crise financière.Depuis sa création il y a trois ans, son fonds humanitaire a collecté 1,5 million d’euros et financé une série d’actions ponctuelles (par exemple lors du séisme d’avril au Népal) ou de long terme (l’accès à l’eau).« Là où BNP Paribas est innovante, c’est avec ce dispositif prêt à servir, qui lui permet d’intervenir très vite à chaque urgence », explique Fabienne Pouyadou, directrice des partenariats de l’ONG Care en France. « L’argent des entreprises complète les subventions publiques et les donations privées, poursuit-elle. Il financera nos actions auprès des réfugiés en Europe, en Serbie, en Turquie au Liban et en Jordanie. » Quatre millions de Syriens ont déjà quitté leur pays.Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Collectif L’Elysée a officialisé, mardi 8 septembre, la nomination de François Villeroy de Galhau à la présidence de la Banque de France, ce qui le conduira de facto à présider aussi l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et à siéger au Haut Conseil de stabilité financière. Celui qui a été, entre 2011 et 2015, le directeur général délégué du groupe BNP Paribas deviendrait donc le relais en France de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) et le principal représentant de la France dans les instances internationales chargées de la régulation bancaire.Lire aussi :Banque de France : la nomination d’un ex-dirigeant de BNP dénoncée par 150 économistesL’expérience de François Villeroy de Galhau lui confère à n’en pas douter une excellente expertise du secteur bancaire, au moins autant qu’elle l’expose à un grave problème de conflit d’intérêts et met à mal son indépendance. Etant donné les enjeux de pouvoir et d’argent qu’il véhicule, le secteur bancaire est particulièrement propice aux conflits d’intérêts. Il est totalement illusoire d’affirmer qu’on peut avoir servi l’industrie bancaire puis, quelques mois plus tard, en assurer le contrôle avec impartialité et en toute indépendance.Lire aussi :François Villeroy de Galhau, un privé à la tête de la Banque de FranceEt ce n’est pas comme si le président de la République n’avait pas eu le choix. Il était tout à fait possible de promouvoir, au sein de la Banque de France, une candidature interne bien moins exposée au risque de conflit d’intérêts et apportant les meilleurs gages de compétence et d’expérience.Parmi les candidats externes souvent évoqués, un économiste français, ancien de la direction générale du Trésor, actuel membre du directoire de la BCE, présentait aussi les gages d’expertise comme d’indépendance vis-à-vis des pressions politiques et de celles du lobby bancaire, avec en outre à son actif un curriculum académique qui, à peu près partout ailleurs qu’en France, aurait constitué un atout pour recruter un banquier central. L’Elysée pouvait aussi ouvrir le jeu et recruter bien au-delà du sérail de la haute administration.Effet délétère sur la démocratieA l’expertise indépendante ou à la promotion interne, François Hollande a préféré l’ancien banquier, énarque et inspecteur des finances. Nos gouvernants sont-ils à ce point prisonniers des intérêts financiers qu’ils laissent à la finance le pouvoir de nommer les siens aux fonctions-clés des instances censées la réguler ? Sont-ils à ce point dans l’entre-soi qu’ils ne réalisent pas l’effet délétère d’une telle décision sur notre démocratie ? Sont-ils à ce point déconnectés de leurs concitoyens qu’ils ne mesurent pas la défiance à l’égard des institutions qu’une telle décision vient nourrir ?Lire aussi :Quel gouverneur pour la Banque de France ?Monsieur le président de l’Assemblée nationale, Monsieur le président du Sénat, Monsieur le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Madame la présidente de la commission des finances du Sénat, Mesdames et Messieurs les parlementaires, qui allez bientôt vous prononcer sur cette nomination, nous vous demandons de ne pas l’approuver. Nous en appelons à votre responsabilité, à votre engagement à servir le bien public, et à votre sens démocratique.Cette tribune, à l’initiative de Jézabel Couppey-Soubeyran, Laurence Scialom et Anne-Laure Delatte, a recueilli plus de 140 signatures du monde académique et de personnalités de la société civile.Les signatairesListe des signataires de cette tribune, à l’initiative de Jézabel Couppey-Soubeyran, Laurence Scialom et Anne-Laure Delatte :Jézabel Couppey-Soubeyran, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne; Laurence Scialom, professeure à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense ; Anne-Laure Delatte, chargée de recherche au CNRS ; Michel Crinetz, commissaire contrôleur général honoraire des assurances ; Thierry Philipponnat, fondateur de Finance Watch, président du Forum pour l’Investissement Responsable ; Jean-Charles Rochet, professeur à l’université de Zurich ; François Bourguignon, Chaire Emérite, Ecole d’économie de Paris ; André Cartapanis, professeur à Sciences Po Aix, membre du Cercle des économistes, ancien président de l’Association française de science économique ; Michel Aglietta, professeur à l’université de Paris Ouest Nanterre la Défense ; Jean-Michel Naulot, ancien membre du collège de l’Autorité des Marchés Financiers ; Thomas Piketty, professeur à l’Ecole d’économie de Paris ; Gaël Giraud, directeur de recherche au CNRS ; Olivier Favereau, professeur à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense ; François Morin, professeur émérite, université de Toulouse ; Pierre-Henri Leroy, président de Proxinvest SAS ; Jean-Paul Pollin, professeur à l’université d’Orléans ; Alain Grandjean, économiste ; Philippe Lamberts, Eurodéputé, co-président du Groupe des Verts/ALE au Parlement Européen et négociateur des textes de régulation bancaire CRD4/CRR et BRRD ; Jérôme Cazes, ancien directeur général de la coface ; Xavier Timbeau, OFCE ; Gunther Capelle-Blancard, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Anne Lavigne, professeur à l’université d’Orléans ; Rémi Bazillier, maître de conférences à l’université d’Orléans ; Jérôme Héricourt, professeur à l’université de Bretagne Occidentale ; Hélène Raymond, professeure à l’université de Paris Ouest Nanterre la Défense ; Yamina Tadjeddine, maître de conférences à l’université Paris Ouest Nanterre la Défense ; Claude Simon, professeur Emérite à l’ESCP Europe ; Olivier Bouba-Olga, professeur, Doyen de la Faculté de Sciences économiques de Poitiers ; Aurore Lalucq, Co-Directrice de l’Institut Veblen ; Guy Flury, ancien commissaire aux comptes ; Dominique Meda, professeure à l’université Paris Dauphine ; Isabelle Huault, professeure à l’université Paris Dauphine ; Olena Havrylchyk, professeur à l’université Lille 1 ; Marc Pourroy, maître de conférences à l’université de Poitiers ; Laurent Weill, professeur à l’université de Strasbourg ; Catherine Refait-Alexandre, professeure à l’université de Franche-Comté ; Hervé Alexandre, professeur à l’université Paris Dauphine ; Daniel Goyeau, professeur à l’université de Poitiers ; Marie-Line Duboz, maître de conférences à l’université de Franche-Comté ; Marc Lenglet, Enseignant-chercheur à l’European Business School Paris ; Michel Boutillier, professeur à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense ; Cécile Renouard, Directrice du programme recherche CODEV Entreprise et développement à l’ESSEC ; Philippe Madiès, professeur à l’université Pierre Mendès France - Grenoble 2 ; Etienne Farvaque, professeur à l’université de Lille ; Marianne Verdier, professeur à l’université de Paris 2 ; Jean Cartelier, professeur émérite à l’université Paris Ouest Nanterre la Défense ; Dominique Meurs, professeure à l’université Paris Ouest Nanterre la Défense ; Jérôme Glachant, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Thomas Grejbine, Economiste ; Nicolas Eber, professeur à l’institut d’Etudes Politiques de Strasbourg ; François-Marie Monnet, Analyste financier ; Noëlle Duport, maître de conférences à l’université de Poitiers ; Stéphane Mottet, maître de conférences à l’université de Poitiers ; Hélène Rainelli Weiss, professeure à l’université de Strasbourg ; Nadine Levratto, chargée de recherche CNRS ; Dany Lang, maître de conférences à l’université de Paris 13 ; Bruno Tinel, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Corinne Eyraud, maître de conférences à l’université d’Aix-Marseille ; Nicolas Canry, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Thomas Roulet, Enseignant-Chercheur au King’s College, université de Londres ; Eve Caroli, professeure à l’université Paris Dauphine ; Sophie Harnay, professeur à l’université de Lorraine ; Laurent Augier, maître de conférences à l’université de la Rochelle, Doyen de l’UFR flash ; Sophie Brana, professeure à l’université de Bordeaux ; Erwan Le Saout, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Olivier Brossard, professeur à Sciences-Po Toulouse ; Olivier Bruno, professeur à l’université de Nice Sophia Antipolis ; Carine Staropoli, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Pascal Kauffmann, professeur à l’université de Bordeaux ; Christophe Ramaux, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Marianne Guille, professeur à l’université de Paris 2 Panthéon Assas ; Thomas Jobert, professeur à l’université Nice Sophia Antipolis ; Pierre-Guillaume Méon, professeur à l’université libre de Bruxelles ; Sylvie Lecarpentier-Moyal, maître de conférences à l’université Paris Est Créteil ; Camélia Turcu, maître de conférences à l’université d’Orléans ; Alexis Penot, maître de conférences à l’École Normale Supérieure de Lyon ; Benoît Mulkay, professeur à l’université de Montpellier ; Olivier Allain, maître de conférences à l’université Paris Descartes ; Jérôme Gautié, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Alexandra Popescu, maître de conférences à l’université de Poitiers ; Damien Broussolle, maître de conférences à l’université de Strasbourg ; Emmanuelle Nys, maître de conférences à l’université de Limoges ; Jean-Paul Renne, professeur assistant, université de Lausanne ; Daniel Szpiro, professeur à l’université Paris Est Créteil ; Michel-Henry Bouchet, Distinguished Finance Professor-Skema ; Bernard Vallageas, maître de conférences émérite à l’université de Paris Sud ; Mehmet Tuncel, maître de conférence à l’université de Nantes ; Françoise Renversez, professeur émérite à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense ; Gilbert Colletaz, professeur à l’université d’Orléans ; Sylvie Cieply, maître de conférence à l’université de Caen ; Cécile Couharde, professeure à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense ; Ion Lapteacru, maître de conférences à l’université de Bordeaux ; Claude Berthomieu, professeur émérite à l’université de Nice-Sophia Antipolis, président de l’Association CEMAFI International ; Philippe Gilles, professeur à l’université de Toulon et Doyen honoraire de la Faculté des Sciences économiques et de gestion ; Cyriac Guillaumin, maître de conférences à l’université Grenoble Alpes ; Denis Dupré, maître de conférences à l’IAE de Grenoble ; Elisabeth Cudeville, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Ghislain Deleplace, professeur émérite à l’université Paris Paris 8 – Saint Denis ; Marie-Sophie Gauvin, maître de conférences à l’université de Bretagne Sud ; André Tiran, professeur à l’université de Lyon ; Guillaume Vallet, maître de conférences à la Faculté d’économie de Grenoble ; Laure Després, professeure émérite à l’université de Nantes ; Denis Bouget, professeur émérite à l’université de Nantes, conseiller scientifique de l’Observatoire social européen à Bruxelles. ; Florence Huart, maître de conférences à l’université Lille 1 ; David Flacher, maître de conférences à l’université Paris 13 ; Bruno Théret, directeur de recherche émérite au CNRS à l’université Paris Dauphine ; Philippe Batifoulier, professeur à l’université de Paris 13 ; André Lapidus, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Cécile Bastidon, maître de conférences à l’université de Toulon ; Najat El Mekkaoui de Freitas, maître de conférences à l’université Paris Dauphine ; Jérôme Blanc, professeur à l’IEP de Lyon ; Camille Chaserant, maître de conférences à l’université de Paris 1 Panthéon Sorbonne ; Sylvie Rochhia, maître de conférences à l’université Nice Sophia Antipolis ; Adrien Nguyen-Huu, Economiste de la chaire Énergie & Prospérité, ENSAE Paristech ; Pierre Dockès, professeur émérite université Lyon 2 ; Jean-Marc Bonnisseau, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Gérard Cornilleau, économiste à l’OFCE ; Jacques Le Cacheux, professeur à l’université de Pau et des Pays de l’Adour et Conseiller scientifique à l’OFCE ; Elisabeth Tovar, maître de conférence à l’université Paris Ouest Nanterre la Défense ; Catherine Baumont, professeure à l’université de Bourgogne ; François Gardes, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Samuel Bates, maître de conférences à l’université Paris-Dauphine ; Jean-Pierre Matière, maître de conférences à l’université d’Orléans ; Francisco Serranito, professeur à l’université d’Orléans ; Catherine Bruneau, professeure à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Sébastien Platon, professeur de droit public à l’université de Bordeaux ; Philippe Touron, professeur à l’université François Rabelais de Tours ; Pascal Combemale, directeur de la collection Repères aux Editions La Découverte ; Nicolas Berland, professeur à l’université Paris Dauphine ; Fabien Tripier, professeur à l’université de Lille ; Adrian Pop, maître de conférences à l’université de Nantes ; Antoine Bouët, professeur à l’université de Bordeaux ; Marc Raffino, professeur à l’université Paris Dauphine ; Muriel Roger, Economiste, UMR PjSE ; Dorothée Rivaud-Danset, ancienne professeure à l’université de Paris-Est Créteil ; Joachim Jarreau, maître de conférences à l’université Paris Dauphine ; Florence Arestoff, maître de conférences à l’université Paris Dauphine ; Hubert Kempf, professeur à l’ENS Cachan ; Sophie Pardo, maître de conférences à l’université de Nantes ; Gisèle Chanel-Reynaud, Maître de conférences à l’université Lyon2 ; Guillaume Daudin, professeur à l’université Paris Dauphine ; Kevin Beaubrun-Diant, maître de conférences à l’université Paris Dauphine ; Marie Salognon, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Jean-François Goux, professeur à l’université Lyon 2 ; Simon Manassa, maître de conférences, université de Rennes 1 ; Paul Allies, professeur émérite à l’université de Montpellier ; Emmanuel Chéné, maître de Conférences - université de Nantes ; Isabelle Bensidoun, économiste.Collectif Denis Cosnard Un patron de PME peste contre son grand donneur d’ordre : « Notre facture de juin n’est pas payée car, dans ce groupe, ils ne règlent rien en août, pour cause de fermeture. » Un autre s’impatiente : « Notre client n’a que deux campagnes de paiement, fin juin et fin décembre, quelle que soit l’échéance ! » Un troisième s’énerve : « Nous avons un marché avec une ville de l’Est, marché qui est géré par un architecte. Fin avril, ma facture datée du 21 janvier n’avait toujours pas été payée. J’ai demandé des explications. En fait, l’architecte avait transmis ma facture avec un retard de 45 jours. S’y est ajouté celui de la ville. Nous dépendons des cabinets d’architecture ainsi que des services comptables des collectivités qui inventent constamment de nouvelles règles… »Les chefs d’entreprise ont de quoi être mécontents. Ils sont payés avec de plus en plus de retard par leurs clients. En moyenne, l’écart entre la date convenue et le règlement effectif a atteint 13,6 jours au deuxième trimestre, selon une étude publiée mardi 15 septembre par le cabinet Altares. C’est le pire retard enregistré depuis une décennie. Il y a un an, il n’était que de 11,8 jours.De plus en plus, payer avec un élastique fait figure de sport national voire de mode de gestion. Seules 36,5 % des entreprises françaises respectent désormais la loi en acquittant leurs factures à l’heure. C’est deux fois moins qu’en Allemagne, de loin le pays le plus vertueux sur ce terrain en Europe : 73 % des sommes dues y sont réglées sans délai.Des trésoreries à platDepuis des années, de nombreuses études montrent un manque de solidarité entre les sociétés tricolores par rapport au fonctionnement en filière en vigueur outre-Rhin. Le phénomène est accentué par une crise qui n’en finit pas, et qui met à plat les trésoreries.En début d’année, le semblant de reprise économique a placé certains patrons sur la corde raide. Des commandes sont certes revenues, mais ils ont eu du mal à régler les achats nécessaires pour y répondre. Ils ont donc choisi de retarder les paiements en attendant de toucher eux-mêmes l’argent dû. Puis la panne de croissance du deuxième trimestre a encore compliqué la donne.Au bout du compte, « ces retards placent les PME dans une situation dramatique, constate Denis Le Bossé, président du cabinet Arc, spécialisé dans le recouvrement de créances. Les grands groupes peuvent toujours se financer sur le marché ou auprès des banques. Les PME, elles, sont vite asphyxiées. Et elles sont tétanisées à l’idée de réclamer les frais de relance prévus, de peur de perdre le marché suivant. » Pour l’économiste Jean-Hervé Lorenzi, qui a présidé pendant quatre ans l’Observatoire des délais de paiement, il y a urgence à agir. « C’est le sujet économique numéro un de notre pays. En étant un peu efficace, on peut sauver des dizaines de milliers d’emplois », dit-il.Nouveaux pouvoirs à BercyL’Etat est conscient du problème. Le gouvernement a récemment renforcé les contrôles sur les délais de paiement. Près de 2 500 ont été effectués en 2014. La loi Hamon sur la consommation a aussi donné de nouveaux pouvoirs à Bercy. Des procédures sont en cours, et les premières sanctions publiques sont attendues d’ici à la fin de l’année.Comme prévu par la loi Macron, le ministère de l’économie prépare aussi une ordonnance destinée à généraliser la facturation électronique, afin d’accélérer les règlements. Bercy promet également de réveiller l’Observatoire des délais de paiement, en sommeil depuis la démission de M. Lorenzi à l’automne 2014. « Nous sommes en train de trouver la bonne personne pour le remplacer », assure-t-on au cabinet d’Emmanuel Macron.L’Etat demeure le plus mauvais élève : 9 % des factures sont acquittées plus d’un mois trop tardEnfin, l’Etat a engagé d’importants efforts afin de devenir lui-même un payeur exemplaire. En trois ans, la centralisation du traitement des factures et diverses réorganisations ont permis de diviser par deux le délai de paiement de l’ensemble des dépenses de l’Etat. Il a été ramené en moyenne à dix-huit jours en 2014, selon la Direction générale des finances. Soit mieux que l’objectif de vingt jours en 2017 fixé au début du quinquennat.Ce succès reste toutefois insuffisant, selon Altares. D’après ses relevés, l’administration de l’Etat demeure le plus mauvais élève de tous les payeurs : le retard moyen vis-à-vis des fournisseurs y dépasse seize jours, et 9 % des factures sont même acquittées plus d’un mois trop tard. « En réalité, la situation est très disparate, nuance Jean-Lou Blachier, le médiateur des marchés publics. Certains ministères comme ceux de l’économie ou de la défense paient très bien. D’autres ont plus de mal. » A commencer par les hôpitaux publics et par la justice, l’un des ministères les plus pauvres. « La Justice, c’est une catastrophe », confirme Bruno Blanchet, du cabinet Codinf, spécialiste du risque client.A l’inverse, les collectivités locales et les établissements publics administratifs figurent parmi les structures qui règlent leurs fournisseurs dans les meilleurs délais. Plus vite encore, en moyenne, que dans le privé.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard Un an après son arrivée en France, c’est l’heure du bilan d’étape pour Netflix. Mais un défi se cache derrière la simple comptabilité du nombre d’abonnés conquis dans l’hexagone par le service de vidéo à la demande : atteindre la rentabilité.Pour l’heure, savoir précisément la quantité de Français séduits par Netflix n’est pas facile. Les estimations varient entre 250 000 fin décembre et 750 000 en août, et certains estiment le chiffre autour de 500 000 abonnés, une fois retranchés les comptes « gratuits » d’essai. Toutefois, les observateurs s’accordent pour dire que la première année de Netflix en France, si elle n’a pas suscité un tsunami, n’est pas un échec.La question qui se pose ensuite est suggérée par certains concurrents : ceux-ci soulignent que Netflix a fait beaucoup de publicité pour annoncer ses nouvelles séries et soutenir sa croissance en France. Un investissement qui s’ajoute à celui réalisé dans les achats de droits et dans les créations originales, toujours plus nombreuses et désormais étendues aux domaines des films et des documentaires.Cet effort se traduit dans les comptes de Netflix, qui en fait une stratégie délibérée : la société américaine a attiré au deuxième trimestre 3,3 millions de nouveaux abonnés, dont 72 % hors des Etats-Unis. En un an, il a recruté 15,51 millions de clients supplémentaires, portant le total à 65 millions. Et ses investissements à l’international vont se poursuivre car Netflix cherche à être disponible dans le monde entier dès fin 2016.Un bénéfice limitéEn raison des investissements dans les contenus et dans son expansion internationale, le bénéfice de Netflix reste très limité et plutôt en baisse : 26 millions de dollars au deuxième trimestre, pour un chiffre d’affaires de 1,64 milliard de dollars, en hausse de 23 %.Une des clés pour Netflix est de réussir deux paris sur les droits des contenus : parvenir à payer de plus en plus de programmes au niveau d’une région ou même du monde entier. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, car les droits sont jusqu’ici une addition de marchés nationaux, ce qui oblige à renégocier pays par pays et limite les potentielles économies d’échelle. A terme, Netflix espère acheter tous ses droits de façon globale et bénéficier ainsi d’un poids de négociation rare. Mais les studios et sociétés de production ont elles intérêt à continuer à vendre certains bons produits cher à des diffuseurs nationaux.Enfin, pour amortir au mieux les contenus achetés, il faut aussi trouver des programmes visionnables par le plus grand nombre, idéalement dans le monde entier. C’est le cas des meilleurs blockbusters américains. Mais beaucoup des contenus télévisuels qui plaisent dans un pays sont assez locaux. L’enjeu est donc de créer des séries ou des films à la fois locaux et globaux, dont l’intrigue et le style ne soient pas trop aseptisés et qui puissent s’exporter. C’est ce que Netflix tente de faire avec des productions comme Marseille (avec Benoît Magimel et Gérard Depardieu). C’est une des conditions de sa réussite. Un défi que Netflix partage toutefois avec d’autres, comme Canal + ou France Télévisions, qui cherchent, avec des coproductions internationales comme Versailles, à atteindre ce Graal télévisuel.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Michel Peut-on nommer un ancien banquier – fût-il ancien haut fonctionnaire reconverti dans la banque –, à la tête de la Banque de France, institution indépendante dotée de missions d’intérêt général ?« Non », répondent sans détour près de cent cinquante économistes et universitaires réputés – du très en vue Thomas Piketty au très discret François Bourguignon de l’Ecole d’économie de Paris –, dans une tribune commune, publiée mardi 15 septembre dans Le Monde, s’opposant à la désignation de François Villeroy de Galhau comme prochain gouverneur de la banque centrale française.Aujourd’hui âgé de 56 ans, cet ancien directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn (DSK) à Bercy a été officiellement choisi par François Hollande, le 8 septembre, pour succéder à Christian Noyer au sommet de l’une des plus prestigieuses institutions de la République, à compter du 31 octobre.Brillant énarque passé par l’Inspection des finances, ce vieux compagnon de route de la gauche a rejoint le privé en 2003 et opté pour une carrière de banquier chez BNP Paribas. Il en était le directeur général délégué jusqu’en avril.Lire aussi :La longue liste des engagements de François Villeroy de GalhauAlors que ce choix doit encore être validé, le 29 septembre, par les commissions des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat, les signataires de cette lettre ouverte appellent les parlementaires à rejeter « le choix du président ».De leur point de vue, si les qualités du candidat présenté par le chef de l’Etat sont incontestables, son passé de banquier privé le disqualifie pour cette institution chargée de tout à la fois de superviser le secteur bancaire français en coordination avec la Banque centrale européenne (BCE) et d’appliquer en France la politique monétaire décidée à Francfort. Ce passé, estiment-ils, l’expose « à un grave problème de conflit d’intérêts ».Lire la tribune des économistes :Banque de France : « François Villeroy de Galhau est exposé à un grave conflit d’intérêts »« Expert mais pas indépendant »A l’origine de cet « appel des 150 » aux côtés de Laurence Scialom, professeur à Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, et Anne-Laure Delatte, chargée de recherches au CNRS, Jézabel Couppey-Soubeyran, maître de conférences à l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, justifie la démarche : « Ce n’est pas une attaque ad hominem, affirme-t-elle, mais une tribune fondée sur des principes. M.Villeroy de Galhau coche la case de l’expertise pas celle de l’indépendance. »« On ne peut pas laisser la finance dicter ses choix aux politiques et placer à la tête d’une Banque centrale ou d’une autorité de supervision une personnalité issue du secteur bancaire, argue-t-elle. Cela forge un état d’esprit et conduit à appréhender les évolutions du secteur bancaire avec un certain biais. »Laurence Scialom renchérit : « François Villeroy de Galhau a défendu les intérêts des banques et de BNP Paribas pendant douze ans. Comment pourrait-il changer subitement ses positions pour incarner l’intérêt général ? L’indépendance ne souffre aucun doute. »Son analyse est partagée par l’économiste Jean-Paul Pollin, professeur à l’université d’Orléans : « Le gouverneur de la Banque de France ne doit pas seulement être indépendant du pouvoir politique mais aussi du lobby bancaire. Or François Villeroy de Galhau serait l’envoyé de BNP Paribas à la banque centrale. Quand bien même il aurait des convictions et donnerait des garanties, la suspicion sera là. »Lire aussi :François Villeroy de Galhau, un privé à la tête de la Banque de FranceComme ses cosignataires – dont beaucoup soutiennent le challenger du poste Benoît Cœuré, actuel bras droit de Mario Draghi à la BCE et économiste de formation – l’universitaire eut préféré un économiste pour diriger la Banque centrale. « Il faut songer à Greenspan ou à Bernanke, ces anciens présidents emblématiques de la Réserve fédérale américaine. Si les Etats-Unis, le Canada, l’Allemagne, vont chercher des économistes professionnels, parfois des prix Nobel, pour diriger les banques centrales, c’est que cela doit servir, argumente-t-il. La France est le seul pays à considérer que l’ENA constitue la voie royale pour faire de l’économie. »« Archétype même du haut fonctionnaire »Face à la polémique, toutefois, les nombreux soutiens de François Villeroy de Galhau restent droits dans leurs bottes et convaincus de tenir là le meilleur candidat pour le fauteuil de gouverneur de la Banque de France. Parmi leurs arguments clés figurent les récentes évolutions statutaires attachées à la fonction, et notamment le transfert, auprès de la BCE, depuis novembre 2014, de la supervision des grandes banques européennes, dont BNP Paribas. Exit donc, soulignent-ils, le risque de conflit d’intérêts.Ainsi, Michel Camdessus, ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) et ancien gouverneur de la Banque de France, se dit-il persuadé que « le Président de la République a fait un très bon choix ». « François Villeroy de Galhau a toutes les qualités requises, soutient-il, une extraordinaire droiture, une grande intégrité morale, des compétences techniques, le sens de l’Etat et du service public, qu’il a servi pendant vingt ans. Il a honoré la fonction publique. C’est l’archétype même du haut fonctionnaire que le reste du monde nous envie. »Pour l’ex-banquier central, les opposants à sa nomination commettent « de lourdes erreurs de raisonnement », se trompant « sur le fonctionnement institutionnel, sur le job de gouverneur de Banque centrale et sur la personne ».« La responsabilité du contrôle prudentiel qui exposerait un gouverneur peu scrupuleux à des conflits d’intérêt a disparu. Le job a été transféré à Francfort », explique notamment Michel Camdessus.De son côté, Nicole Notat, présidente-fondatrice de Vigeo, société spécialisée dans la notation de la responsabilité sociale des organisations, apporte son soutien à la candidature de l’ex-collaborateur de DSK : « Il est légitime que les gens se posent des questions. Mais il n’y a pas d’opposition de principe à cette nomination, estime-t-elle. Connaissant François Villeroy de Galhau, je n’imagine pas un seul instant qu’il n’ait pas bordé la question de son indépendance. Il se fera fort de démontrer qu’il est libre d’intérêts. Je l’ai vu faire au ministère de l’économie puis chez BNP Paribas où il a donné corps au concept de banque responsable, sur l’octroi de crédits ou la gestion des ressources humaines. Il a l’éthique chevillée au corps. »Le « verdict » sera rendu le 29 septembre.Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.09.2015 à 18h39 • Mis à jour le14.09.2015 à 18h44 | Alain Trannoy (Directeur d'études à l'EHESS, Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille) Le président François Hollande est un adepte des petits pas en matière de réforme. Les deux réformes portant sur le barème de l’impôt sur le revenu de l’année 2015 et de la suivante procèdent de cette méthode.Il faut alors prendre un peu de recul pour juger de leur pertinence afin de distinguer si elles s’intègrent dans un grand dessein, ou bien si elles n’introduisent que de la confusion.Les réformes consistent à exonérer des contribuables de l’impôt sur le revenu en jouant sur la décote. Ce dispositif a été inventé pour diminuer l’impôt quand celui-ci est inférieur à un certain seuil et, de ce fait, en exempter un certain nombre de foyers fiscaux à revenus modestes.Lire aussi :Le bricolage fiscal est de retourJusqu’en 2013, la décote ne présentait qu’un aspect anecdotique. Contre toute attente, le président Hollande en fait un outil majeur de réforme fiscale. Ce choix discutable aboutit à une boursouflure dans le bas du barème qui défie le bon sens et qu’il appartient au parlement d’amender au plus vite. Cette utilisation de la décote crée « une congère fiscale »: de la même manière qu’un chasse-neige crée des congères en chassant la neige sur les bas-côtés, la décote agit comme un « chasse-contribuable » augmentant la pression fiscale sur la première tranche du barème.Barème absurdeLa réforme fiscale, en 2015, a certes supprimé la première tranche d’imposition au taux marginal de 5,5 %… mais pour la remplacer par une tranche à 28 % en entrée de barème sur une plage de revenus allant d’un 1,1 smic à 1,4 smic. Soulignons qu’il faut vraiment entrer dans la technique fiscale pour percer à jour la création de cette nouvelle première tranche.Le site Internet impot.gouv.fr n’en fait pas état et mentionne simplement une tranche à 14 % de 9 700 euros à 26 750 euros. Cette information induit en erreur. De 9 700 euros à 13 750 euros, la décote réduit à néant l’impôt dû. Ce n’est qu’au-delà de 17 800 euros que la tranche à 14 % s’applique. Il serait pour le moins utile que le site informe correctement les contribuables.Lire aussi :Pour une révolution de la fiscalité du logementQuoi qu’il en soit, le barème actuel est absurde pour, au moins, trois raisons.D’abord, au niveau de l’équité fiscale, il a toujours été admis, sur tous les bancs de l’Assemblée, que le taux marginal de l’impôt devait être progressif. Cette propriété est violée par le barème actuel puisque le taux marginal de 28 %, descend à 14 %, avant de remonter à 30 %, et de culminer à 41 % et 45 %.Un taux d’imposition faramineux de 59 % !Le président Hollande veut-il rester dans l’Histoire comme celui qui a introduit un impôt de solidarité à 75 % pendant deux ans sur les seuls salaires supérieurs à un million d’euros — qui n’a fait qu’effrayer les entreprises sans aucun bénéfice pour le budget de l’Etat —, une tranche à 45 % inutile car trop proche de celle qui la précède (41 %) et a remplacé la première tranche à 5,5 % par une tranche à 28 % ?Ensuite, sur le plan des incitations au retour à l’emploi, le gouvernement a récemment fusionné le revenu de solidarité active (RSA) et la prime pour l’emploi (PPE) en une prime d’activité qui apporte un peu de cohérence dans notre politique de soutien aux bas revenus.Lire aussi :Les petits pas du « grand soir » fiscalSelon le barème fourni par le ministère du travail, la prime d’activité est encore de 1 260 euros à 1,1 smic alors que le salarié rémunéré à 1,4 smic ne touche plus rien. Si l’on cumule la baisse de la prime d’activité et le taux d’imposition à 28 %, il ne reste que 1 670 euros sur les 4 050 euros de revenu d’activité supplémentaire, soit un taux d’imposition faramineux de 59 % ! Bref, le gouvernement défait d’une main ce qu’il a fait de l’autre.Enfin, toutes les études montrent que la fraude à l’impôt est alimentée par un sentiment d’injustice fiscale. En sortant 4 millions de contribuables de l’impôt sur le revenu sur deux ans, en focalisant uniquement le débat fiscal sur l’impôt sur le revenu, est-on sûr que l’on renforce le sentiment de justice chez les contribuables restants ?Un nombre de contribuables inchangéL’appréciation doit bien sûr porter sur l’ensemble des contributions et, en 2016, la taxe carbone va augmenter pour peser en priorité sur les ménages modestes. Il est probable qu’il en soit de même pour la taxe d’habitation qui a le même profil distributif. Qui communique là-dessus ?Le ministre des finances Michel Sapin a indiqué que la réforme pour 2016 porterait sur un « aménagement de la décote ». En lieu et place d’une réforme qui reste bancale, nous proposons un remède simple qui ne coûte qu’un milliard d’euros de plus que les 2 milliards dévolus à la réforme fiscale pour 2016 : le remplacement des deux tranches à 28 % et à 14 % par une tranche à 16 % sur la plage de revenus comprise entre 17 800 euros et 26 750 euros.Les bénéficiaires seraient les contribuables uniquement imposés à la première tranche, soit 14 millions. Le nombre de contribuables, quant à lui, resterait inchangé en 2016 par rapport à 2015 et il n’y aurait aucun perdant.Il reste à espérer que le gouvernement, selon la formule consacrée, s’en remette à la sagesse de l’Assemblée.Alain Trannoy (Directeur d'études à l'EHESS, Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille) Nicole Vulser Détenue très majoritairement par Raymond Cloosterman – hollandais, la cinquantaine et le regard bleu acier –, l’entreprise Rituals poursuit son expansion à marche forcée. Née voici quinze ans, l’enseigne est spécialisée dans les produits cosmétiques, le maquillage, les parfums pour la maison, les peignoirs, le thé, les vêtements d’intérieur…« On ouvre une à deux nouvelles boutiques chaque semaine dans le monde », explique le PDG de passage à Paris,vendredi 11 septembre. Soixante-quinze rien qu’en 2015 pour franchir la barre des 400 magasins en propre en décembre. Sans compter les 1 000 points de vente dans les grands magasins, 80 dans les aéroports, les bateaux de croisière, les hôtels, les compagnies aériennes, ou encore, depuis peu, ses spas.Rituals s’est d’abord développée dans le giron d’Unilever, puisque Raymond Cloosterman y avait fait carrière pendant treize ans. Avec un anthropologue et plusieurs parfumeurs reconnus, il a testé son concept sur un marché pilote, les Pays-Bas. Positionnée comme une marque de luxe accessible, le concept de Rituals Cosmetics se résume en une invitation à « profiter des petites choses de la vie ». Donner du sens aux « trop rares moments » que les client(e)s s’accordent.Rituels ancestrauxLe PDG a racheté toutes les parts de Rituals quand Unilever a décidé, en 2000, de se séparer de ses marques haut de gamme. Les débuts ont été assez difficiles – il a fallu attendre quatre ans avant l’ouverture de la deuxième boutique. Puis tout s’est accéléré. En Europe d’abord, en Hollande, en Belgique, en Suède, en Allemagne et désormais dans 21 pays au total. Rituals a ouvert son premier point de vente à Paris dans le Marais en mai et inaugurera un spa dès que le centre commercial des Halles sera rouvert.Tous les produits cosmétiques sont nés de rituels ancestraux d’Inde, du Japon, de Chine, du Maghreb… La bonne surprise vient de leurs prix – extrêmement abordables. Comme toutes les collections proposées qui ont la particularité d’être toujours fabriquées en Europe. « Nous ne faisons pas du tout de publicité et l’intégralité des bénéfices réalisés depuis huit ans est réinjectée dans l’entreprise », affirme le PDG, qui revendique un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros.Pour l’heure, « il exclut toute entrée en Bourse » et pense pouvoir « multiplier ses ventes par deux dans les cinq ans ». Il fait des envieux : « On m’a proposé de racheter Rituals plusieurs fois », dit-il, en précisant qu’il a toujours refusé. Signe irréfutable de son succès, une de ses boutiques vient d’être copiée à Shanghaï…Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Il est bien révolu le temps où les dirigeants d’Areva embauchaient à tout-va, persuadés que le secteur nucléaire vivait sa renaissance après l’hiver des années post-Tchernobyl (1986-2000). L’époque pas si lointaine où, avant la cession de ses activités de transmission-distribution d’électricité à Alstom et Schneider Electric en 2010, le groupe comptait plus de 75 000 salariés à travers le monde. D’ici à la fin 2017, une fois le plan de compétitivité mené à bien, il n’en aura plus que 35 000 – et même 20 000 si l’on décompte les employés d’Areva NP, le pôle réacteurs et services qui va passer sous le contrôle d’EDF.Début mai, soit deux mois après la publication des résultats de l’exercice 2014 (– 4,8 milliards d’euros), le président et le directeur général d’Areva, Philippe Varin et Philippe Knoche, annonçaient en effet la suppression de 5 000 à 6 000 postes dans le monde, dont environ 3 500 en France où se concentrent les deux tiers des effectifs. Après un « accord de méthode » (calendrier, périmètre, moyens donnés aux syndicats…) signé par la CFDT et la CFE-CGC, mais dénoncé par la CGT, FO et l’Unsa-SPAEN), la direction et les organisations syndicales ont engagé les négociations, début juillet, sur la gestion de l’emploi pour 2015-2017.A la veille du dernier round de discussions prévu les 21 et 22 septembre, les cinq syndicats du groupe ont appelé à une journée d’action, mardi 15 septembre, pour la défense de l’emploi et, plus largement, la sauvegarde des compétences dans une filière nucléaire française en pleine restructuration. Pour cette première mobilisation intersyndicale depuis l’annonce d’un plan social le 7 mai, la direction s’attend à une « participation importante avec des arrêts de travail » dans les usines comme au siège de La Défense, où quelque 2 000 salariés sont attendus, rejoint par des syndicalistes d’EDF, de Total, d’ERDF, de RTE et d’Engie.1 milliard d’économies d’ici à 2017Ce sont des sentiments mêlés qui habitent les ingénieurs, les techniciens et les ouvriers d’Areva, ballottés au gré des mauvaises nouvelles depuis cinq ans. Ils sont partagés entre le refus d’un gel des salaires et des suppressions d’emplois, la colère face à un gâchis industriel dont ils ne s’estiment pas responsables, les doutes sur l’intérêt d’une reprise d’Areva NP par EDF et, plus généralement, sur l’avenir d’une filière nucléaire naguère présentée comme une fierté nationale.Lire aussi :Emmanuel Macron : « Nous sommes en train de rebâtir la filière nucléaire »Une question revient : Areva recentré comme l’ex-Cogema sur le cycle du combustible est-il viable à long terme ? Nombreux sont ceux qui en doutent, qu’ils soient employés sur les sites d’enrichissement et de fabrication du combustible de la Vallée du Rhône, au sein du centre de traitement-recyclage des déchets de La Hague (Manche), dans les forges du Creusot (Saône-et-Loire) ou à l’usine de fabrication des réacteurs de Châlon-Saint Marcel. En conséquence de quoi, ils réclament d’urgence une recapitalisation, que les dirigeants eux-mêmes évaluent à 3,4 milliards.Les dirigeants d’Areva le savent. Ils se sont engagés à ce que le plan de compétitivité de 1 milliard d’euros d’économies d’ici à 2017 – dont plus de la moitié sera assurée par une réduction de 15 % à 18 % de la masse salariale – repose exclusivement sur des départs volontaires. « Il n’y aura pas de licenciements », affirment-ils. S’il n’y a pas suffisamment de partants, réplique Jean-Pierre Bachmann, coordinateur CFDT du groupe, le plan « glissera automatiquement vers un plan de sauvegarde de l’emploi ». Sur les 26 000 salariés du groupe en France, entre 17 000 et 18 000 sont concernés dans toutes les activités (mines, combustible, réacteurs, traitement-recyclage…), à l’exception du démantèlement des centrales et de la Chine, nouvelle frontière du nucléaire tricolore.Jouer sur la mobilité interneM. Knoche et François Noguès, le directeur des ressources humaines venu de la SNCF, veulent jouer sur la mobilité interne afin de réduire les recrutements qui continuent dans certaines activités pour compenser les départs à la retraite. Ce qui suppose notamment un effort de formation pour que certains ingénieurs et techniciens passent d’une spécialité à une autre. Les départs volontaires devraient aussi être importants vers d’autres sociétés, et la direction table également sur l’activation des aides à la création-reprise d’entreprise.Enfin, une bonne partie des départs reposera sur des mesures d’âge et des cessations anticipées d’activité. La pyramide des âges s’y prête : 2 900 personnes ont plus de 58 ans, et la direction leur propose notamment une prise en charge de 70 % en moyenne de leur dernier salaire pendant deux ans, escomptant que 1 500 d’entre elles partiront en préretraite, avec le souci qu’elles n’aillent pas pointer à Pôle emploi. Areva est aussi prêt à cofinancer un dispositif de rachat de trimestres jusqu’à douze trimestres, prenant par exemple à sa charge 100 % de la première année et réduisant progressivement sa participation pour les années suivantes. Depuis janvier, 1 100 personnes ont quitté le groupe, dont 600 en France.La dimension de ce plan de compétitivité n’est pas seulement économique et sociale, elle touche aux compétences et à la sûreté. Auditionné le 25 juin par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), M. Knoche s’est entendu rappeler que, « en dépit de la restructuration en cours du groupe, toutes les démarches d’amélioration de la sûreté engagées doivent impérativement se poursuivre. » Avec M. Varin, il s’est engagé à tailler le moins possible dans les compétences opérationnelles. Le gendarme du nucléaire y veille.La restructuration ne doit pas « attaquer les fonctions vitales pour la sûreté », a prévenu son président, Pierre-Franck Chevet, le 12 juin, dans un entretien à l’agence Reuters. Depuis quelques années, l’ASN révèle régulièrement des dysfonctionnements dans plusieurs installations sensibles. Et début 2015, elle a demandé aux ingénieurs d’Areva de refaire totalement les essais sur la cuve du réacteur de troisième génération EPR de Flamanville (Manche), dont le couvercle et le fond présentaient de « sérieuses anomalies ».« La situation financière actuelle d’Areva peut être considérée comme préoccupante en termes de sûreté, selon M. Chevet. Les situations intermédiaires où les gens s’interrogent sur leur avenir doivent être les plus courtes possibles, y compris pour des enjeux de sûreté. » Ce qui explique que les partenaires sociaux doivent aller assez vite. Mi-février, Areva ouvrira le guichet de départ. La porte sera ouverte sans attendre pour les salariés qui ont retrouvé un emploi au sein du groupe ou dans une autre entreprise.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Trannoy (Directeur d'études à l'EHESS, Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille) Le président François Hollande est un adepte des petits pas en matière de réforme. Les deux réformes portant sur le barème de l’impôt sur le revenu de l’année 2015 et de la suivante procèdent de cette méthode.Il faut alors prendre un peu de recul pour juger de leur pertinence afin de distinguer si elles s’intègrent dans un grand dessein, ou bien si elles n’introduisent que de la confusion.Les réformes consistent à exonérer des contribuables de l’impôt sur le revenu en jouant sur la décote. Ce dispositif a été inventé pour diminuer l’impôt quand celui-ci est inférieur à un certain seuil et, de ce fait, en exempter un certain nombre de foyers fiscaux à revenus modestes.Lire aussi :Le bricolage fiscal est de retourJusqu’en 2013, la décote ne présentait qu’un aspect anecdotique. Contre toute attente, le président Hollande en fait un outil majeur de réforme fiscale. Ce choix discutable aboutit à une boursouflure dans le bas du barème qui défie le bon sens et qu’il appartient au parlement d’amender au plus vite. Cette utilisation de la décote crée « une congère fiscale »: de la même manière qu’un chasse-neige crée des congères en chassant la neige sur les bas-côtés, la décote agit comme un « chasse-contribuable » augmentant la pression fiscale sur la première tranche du barème.Barème absurdeLa réforme fiscale, en 2015, a certes supprimé la première tranche d’imposition au taux marginal de 5,5 %… mais pour la remplacer par une tranche à 28 % en entrée de barème sur une plage de revenus allant d’un 1,1 smic à 1,4 smic. Soulignons qu’il faut vraiment entrer dans la technique fiscale pour percer à jour la création de cette nouvelle première tranche.Le site Internet impot.gouv.fr n’en fait pas état et mentionne simplement une tranche à 14 % de 9 700 euros à 26 750 euros. Cette information induit en erreur. De 9 700 euros à 13 750 euros, la décote réduit à néant l’impôt dû. Ce n’est qu’au-delà de 17 800 euros que la tranche à 14 % s’applique. Il serait pour le moins utile que le site informe correctement les contribuables.Lire aussi :Pour une révolution de la fiscalité du logementQuoi qu’il en soit, le barème actuel est absurde pour, au moins, trois raisons.D’abord, au niveau de l’équité fiscale, il a toujours été admis, sur tous les bancs de l’Assemblée, que le taux marginal de l’impôt devait être progressif. Cette propriété est violée par le barème actuel puisque le taux marginal de 28 %, descend à 14 %, avant de remonter à 30 %, et de culminer à 41 % et 45 %.Un taux d’imposition faramineux de 59 % !Le président Hollande veut-il rester dans l’Histoire comme celui qui a introduit un impôt de solidarité à 75 % pendant deux ans sur les seuls salaires supérieurs à un million d’euros — qui n’a fait qu’effrayer les entreprises sans aucun bénéfice pour le budget de l’Etat —, une tranche à 45 % inutile car trop proche de celle qui la précède (41 %) et a remplacé la première tranche à 5,5 % par une tranche à 28 % ?Ensuite, sur le plan des incitations au retour à l’emploi, le gouvernement a récemment fusionné le revenu de solidarité active (RSA) et la prime pour l’emploi (PPE) en une prime d’activité qui apporte un peu de cohérence dans notre politique de soutien aux bas revenus.Lire aussi :Les petits pas du « grand soir » fiscalSelon le barème fourni par le ministère du travail, la prime d’activité est encore de 1 260 euros à 1,1 smic alors que le salarié rémunéré à 1,4 smic ne touche plus rien. Si l’on cumule la baisse de la prime d’activité et le taux d’imposition à 28 %, il ne reste que 1 670 euros sur les 4 050 euros de revenu d’activité supplémentaire, soit un taux d’imposition faramineux de 59 % ! Bref, le gouvernement défait d’une main ce qu’il a fait de l’autre.Enfin, toutes les études montrent que la fraude à l’impôt est alimentée par un sentiment d’injustice fiscale. En sortant 4 millions de contribuables de l’impôt sur le revenu sur deux ans, en focalisant uniquement le débat fiscal sur l’impôt sur le revenu, est-on sûr que l’on renforce le sentiment de justice chez les contribuables restants ?Un nombre de contribuables inchangéL’appréciation doit bien sûr porter sur l’ensemble des contributions et, en 2016, la taxe carbone va augmenter pour peser en priorité sur les ménages modestes. Il est probable qu’il en soit de même pour la taxe d’habitation qui a le même profil distributif. Qui communique là-dessus ?Le ministre des finances Michel Sapin a indiqué que la réforme pour 2016 porterait sur un « aménagement de la décote ». En lieu et place d’une réforme qui reste bancale, nous proposons un remède simple qui ne coûte qu’un milliard d’euros de plus que les 2 milliards dévolus à la réforme fiscale pour 2016 : le remplacement des deux tranches à 28 % et à 14 % par une tranche à 16 % sur la plage de revenus comprise entre 17 800 euros et 26 750 euros.Les bénéficiaires seraient les contribuables uniquement imposés à la première tranche, soit 14 millions. Le nombre de contribuables, quant à lui, resterait inchangé en 2016 par rapport à 2015 et il n’y aurait aucun perdant.Il reste à espérer que le gouvernement, selon la formule consacrée, s’en remette à la sagesse de l’Assemblée.Alain Trannoy (Directeur d’études à l’EHESS, Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille)Alain Trannoy (Directeur d'études à l'EHESS, Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille) Nicole Vulser Détenue très majoritairement par Raymond Cloosterman – hollandais, la cinquantaine et le regard bleu acier –, l’entreprise Rituals poursuit son expansion à marche forcée. Née voici quinze ans, l’enseigne est spécialisée dans les produits cosmétiques, le maquillage, les parfums pour la maison, les peignoirs, le thé, les vêtements d’intérieur…« On ouvre une à deux nouvelles boutiques chaque semaine dans le monde », explique le PDG de passage à Paris,vendredi 11 septembre. Soixante-quinze rien qu’en 2015 pour franchir la barre des 400 magasins en propre en décembre. Sans compter les 1 000 points de vente dans les grands magasins, 80 dans les aéroports, les bateaux de croisière, les hôtels, les compagnies aériennes, ou encore, depuis peu, ses spas.Rituals s’est d’abord développée dans le giron d’Unilever, puisque Raymond Cloosterman y avait fait carrière pendant treize ans. Avec un anthropologue et plusieurs parfumeurs reconnus, il a testé son concept sur un marché pilote, les Pays-Bas. Positionnée comme une marque de luxe accessible, le concept de Rituals Cosmetics se résume en une invitation à « profiter des petites choses de la vie ». Donner du sens aux « trop rares moments » que les client(e)s s’accordent.Rituels ancestrauxLe PDG a racheté toutes les parts de Rituals quand Unilever a décidé, en 2000, de se séparer de ses marques haut de gamme. Les débuts ont été assez difficiles – il a fallu attendre quatre ans avant l’ouverture de la deuxième boutique. Puis tout s’est accéléré. En Europe d’abord, en Hollande, en Belgique, en Suède, en Allemagne et désormais dans 21 pays au total. Rituals a ouvert son premier point de vente à Paris dans le Marais en mai et inaugurera un spa dès que le centre commercial des Halles sera rouvert.Tous les produits cosmétiques sont nés de rituels ancestraux d’Inde, du Japon, de Chine, du Maghreb… La bonne surprise vient de leurs prix – extrêmement abordables. Comme toutes les collections proposées qui ont la particularité d’être toujours fabriquées en Europe. « Nous ne faisons pas du tout de publicité et l’intégralité des bénéfices réalisés depuis huit ans est réinjectée dans l’entreprise », affirme le PDG, qui revendique un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros.Pour l’heure, « il exclut toute entrée en Bourse » et pense pouvoir « multiplier ses ventes par deux dans les cinq ans ». Il fait des envieux : « On m’a proposé de racheter Rituals plusieurs fois », dit-il, en précisant qu’il a toujours refusé. Signe irréfutable de son succès, une de ses boutiques vient d’être copiée à Shanghaï…Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.09.2015 à 12h46 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le sujet était encore brûlant au mois d’août. Il a depuis sérieusement refroidi : les ministres des finances de la zone euro ne se sont penchés que brièvement sur « l’approfondissement de l’union économique et monétaire », lors de l’Ecofin et de l’Eurogroupe du vendredi 11 et samedi 12 septembre, à Luxembourg. C’est-à-dire les réformes qu’il faudrait adopter pour corriger ses manifestes défauts (pas assez de convergence économique et fiscale…) et éviter de redonner le spectacle affligeant de la désunion et de l’inefficacité, durant la crise grecque des six premiers mois de l’année.Lire aussi :Eurogroupe, pourquoi tant de haine ?Officiellement, les décideurs européens sont encore très mobilisés sur le sujet, mais dès qu’il s’agit de discuter des réformes en particulier, ils sont déjà divisés. Deux exemples ? Mercredi 9 septembre, lors de son discours sur « l’état de l’Union », Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, a proposé la création d’une « garantie des dépôts européenne ». Pour que, partout dans l’Eurozone, les épargnes bancaires des citoyens soient protégées de la même façon, quand leur banque fait faillite. La Commission devrait faire une proposition législative dans ce sens d’ici quelques semaines.« Eviter le poulailler »M. Juncker a aussi proposé que l’Eurozone ne soit plus représentée que par une seule personne au Fonds monétaire international (FMI) ou à la Banque mondiale. « Pour éviter le poulailler », a dit l’ex-premier ministre luxembourgeois, afin que les Européens parlent d’une seule voix, un enjeu de crédibilité conséquent pour l’Eurozone.Lire aussi :Que retenir du discours de M. Juncker ?Ces propositions sont loin d’être neuves. Voilà des années qu’elles sont évoquées à Bruxelles. « Juncker parlait déjà de représentation unique des Européens au FMI au début des années 2000 », se rappelle une source diplomatique bruxelloise. Politiquement, elles ne paraissent pas non plus insurmontables… Pourtant, elles ne font pas l’unanimité.La représentation unique de l’Eurozone ? C’est surtout au FMI qu’elle pose problème. Les grands pays y ont chacun un représentant (la France, l’Allemagne…), la Commission et la Banque centrale européenne n’y ont que des rôles d’observateurs. Ne plus prétendre qu’à un seul représentant pour toute la zone euro priveraient certaines administrations nationales d’un très beau poste de fonctionnaire, et elles n’y sont pas franchement prêtes…Quant à la garantie européenne des dépôts, la Commission veut un système de solidarité dans l’Eurozone. Si une banque fait faillite dans un pays et que ce dernier n’a pas les moyens financiers de garantir l’épargne des déposants (cela aurait été le cas de la Grèce, cet été, si une de ses banques avait fait faillite), ce sont les autres, par le biais d’une « cagnotte » commune, qui s’en chargent.Parachever l’union bancaireMais les Allemands ont déjà fait connaître leur réprobation. « Ils craignent de devoir payer pour les pays qui n’auraient pas pris la précaution de mettre de côté suffisamment d’argent pour garantir les dépôts de leurs citoyens en cas de faillite », analyse une source européenne.Le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, a expliqué à ses collègues, vendredi, lors du conseil Ecofin (les 28 ministres des finances de l’Union), que la priorité de Berlin, avant de discuter de davantage de partage de risques entre les Européens, c’était de parachever l’union bancaire. De fait, fin mai, la France ou l’Italie n’avaient toujours pas fini de transposer dans leur droit national la directive « BRRD » (Redressement et résolution des crises bancaires) adoptée en pleine tourmente financière, visant notamment à faire porter le coût financier des faillites bancaires avant tout sur leurs actionnaires (et non plus les finances publiques, donc au final, les citoyens).« Le momentum vers davantage d’intégration européenne n’est plus franchement là », avoue un proche des discussions de l’Eurogroupe, le 11 septembre. D’autres nuancent : « Il y a bien une volonté d’avancer, mais une tension entre ceux qui voudraient aller très vite, et les autres, qui préfèrent procéder avec méthode », souligne Guntram Wolff, directeur du think tank bruxellois Bruegel.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.09.2015 à 12h19 • Mis à jour le14.09.2015 à 13h19 | Claire Ané Les « business schools » à la française continuent de dominer le palmarès des masters en management du Financial Times : l’édition 2015, publiée lundi 14 septembre, distingue ainsi 21 écoles de commerce tricolores parmi les 80 classées.La tête de ce classement, qui fait référence dans le monde entier, s’avère même particulièrement stable pour les établissements français  : HEC et l’Essec conservent en effet leurs seconde et troisième places, obtenues l’an dernier, derrière l’université de Saint-Gall (Suisse), en tête pour la cinquième année d’affilée. L’ESCP Europe maintient pour sa part son rang de septième (alors qu’elle était deuxième en 2013), selon le quotidien britannique.Le Royaume-Uni reste le deuxième pays le plus représenté dans ce palmarès, avec 13 universités. La mieux placée est la London Business School, entrée l’an dernier à la 10e place avec son master spécialement créé en 2009. Les Etats-Unis, qui ne délivrent pas de master et se concentrent sur les MBA, sont absents de ce classement.Chute de l’EM Lyon, sortie de l’ESC RennesDeux autres « business schools » à la française font partie du top 20, l’Edhec (18e rang, alors qu’elle était 16e en 2014), et Grenoble école de management, qui termine 20e, soit cinq places plus loin que l’an dernier.L’EM Lyon poursuit sa chute dans le classement : passée de la 11e à la 20e place l’an dernier, elle termine cette fois 30e. Autres baisses notables : Télécom école de management, 33e après son bond à la 25e place en 2014), Montpellier Business School (41e au lieu de 32e), et Toulouse Business School (36e au lieu de 30e). L’ESC Rennes, qui était 23e en 2014, ne figure plus dans ce classement.Au rang des progressions, signalons Skema, passé du 28e au 25e rang, Neoma, qui gagne 6 places (34e, précédemment 40e), et surtout La Rochelle, qui bondit du 64e au 48e rang. Trois écoles font leur entrée dans ce classement, qui compte désormais 80 établissements au lieu de 70 : l’EM Normandie, au 69e rang, le Groupe ESC Dijon-Bourgogne, 76e, et enfin l’ESC Clermont, à la 77e place.Le classement s’effectue sur différents critères, parmi lesquels le salaire des diplômés, l’expérience internationale, la réalisation des objectifs et le retour sur investissement.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Audrey Tonnelier et Patrick Roger « Vous avez l’amour et vous avez les preuves d’amour », avait lancé Emmanuel Macron aux patrons réunis à l’université du Medef, le 27 août, leur assurant une nouvelle fois que « le pacte de responsabilité et de solidarité et le CICE [le crédit d’impôt compétitivité emploi] seront pleinement déployés, avec l’ampleur prévue, jusqu’en 2017 ». L’ampleur peut-être, mais le calendrier, c’est moins sûr. Comme le révèle le quotidien Les Echos lundi 14 septembre, le gouvernement envisage en effet de décaler de trois mois les allégements de charges prévus au 1er janvier 2016 dans le cadre du pacte de responsabilité.Si l’exécutif a écarté la proposition de réorienter une partie du pacte de responsabilité vers les ménages, comme le réclame le PS, y compris pour financer les 2 milliards d’euros de baisse de l’impôt sur le revenu, il n’en doit pas moins faire face à de nouvelles dépenses. En particulier les mesures en faveur des entreprises qui se sont cumulées au cours des derniers mois. C’est d’abord le dispositif de suramortissement, intégré dans la loi Macron, permettant de majorer de 40 % les amortissements réalisés entre avril 2015 et 2016. Coût pour les finances publiques : 500 millions d’euros par an pendant cinq ans. Autre mesure à financer : l’aide aux TPE pour l’embauche d’apprentis de moins de 18 ans, dont le coût s’élève à 300 millions d’euros. Enfin, le gel des seuils sociaux devrait représenter une facture de l’ordre de 200 millions d’euros.Le Medef monte au créneauAu total, Bercy doit trouver 1 milliard d’euros supplémentaires. Or, alors qu’en 2014 le CICE avait connu une lente montée en puissance, inférieure aux prévisions, il atteint en 2015 un rythme de croisière, les entreprises s’en étant à présent pleinement emparées, qui laisse envisager que son coût en fin d’année dépasse de 900 millions d’euros, ce qui avait été prévu en loi de finances initiale.A court de ressources, Bercy a suggéré de recourir à l’option du décalage de la baisse des cotisations sociales pour les salaires compris entre 1,6 smic et 3,5 smics, qui devait prendre effet le 1er janvier 2016. Une fois arrêtée cette option, la durée du report a fait l’objet d’un débat au sein de l’exécutif : deux mois, quatre mois, six mois ? François Hollande penchait pour un décalage le plus court possible, de deux mois. Pour des raisons techniques de versement des cotisations, il fallait s’arrêter sur une période trimestrielle, et c’est donc un report de trois mois qui a été décidé, ce qui permettra, sur une enveloppe de 4,5 milliards d’euros, d’en économiser 1 milliard.Sans attendre que la mesure soit officialisée, le Medef monte au créneau contre cet éventuel report. « On touche à l’un des fondamentaux du pacte : la confiance, la stabilité, le respect de la parole donnée. Il y aura toujours de bonnes raisons pour cela, l’an prochain, ce sera la campagne pour la présidentielle… Le problème c’est que cela émet un signal négatif pour les chefs d’entreprise, qui ont déjà mis du temps à s’emparer du CICE », déplore-t-on au sein de l’organisation patronale, où l’on soutient que « le CICE et le pacte de responsabilité ne sont pas un cadeau aux entreprises : ils viennent à peine compenser les hausses de charges intervenues entre 2010 et 2014 ».Pas de chantage à l’emploiPour le Medef, qui avait envoyé la semaine dernière un courrier à Bercy, rappelant son attachement à la mise en œuvre du pacte de responsabilité « aussi bien dans son montant, ses modalités et son calendrier », pas question toutefois de « faire du chantage à l’emploi ».« L’emploi ne se décrète pas, ce n’est pas “argent contre embauches”. Le seul moyen de relancer l’emploi en France, c’est d’augmenter les marges des entreprises. Une annonce comme celle-là risque cependant de déstabiliser les chefs d’entreprise, qui pourraient renoncer à investir ou recruter », explique-t-on encore.Une ligne partagée par la CGPME. « Si on revient sur la parole donnée, cela va être compliqué de garder la confiance qui, comme chacun le sait, est très fagile », déplore François Asselin, le président de l’organisation, qui a contacté Bercy et « espère en savoir davantage dans la journée ». Même si la tranche d’allègements reportée concerne les plus hauts niveau de smic, « certaines PME, notamment dans l’ingénierie, peuvent être concernées. Il ne faut pas mettre de friture sur la ligne », prévient M. Asselin.Tous les patrons ne semblent pas partager cet alarmisme. Lundi 14 septembre au matin, Carlos Tavares, le patron de PSA, invité de Stéphane Soumier sur BFM Business, n’a pas évoqué les baisses de charges. « L’environnement social est une donnée, à nous de faire avec », a indiqué le dirigeant.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalistePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nathalie Cheysson-Kaplan Bonne nouvelle pour les locataires. Non seulement le montant des loyers a tendance à reculer, comme le montrent les derniers chiffres publiés par l’observatoire des loyers Clameur, mais certaines dispositions de la loi Macron passées inaperçues modifient les conditions d’application de plusieurs articles de la loi ALUR qui avaient posé des difficultés d’interprétation.L’objectif ? Faire en sorte que ces mesures – plutôt favorables aux locataires – s’appliquent à tous les contrats de location en cours et pas uniquement à ceux conclus ou renouvelés depuis le 27 mars 2014, date d’entrée en vigueur de la loi ALUR.Préavis réduit dans les zones tendues Depuis la loi ALUR, les locataires qui souhaitent résilier leur bail peuvent bénéficier d’un délai de préavis réduit lorsque leur logement se situe dans une zone « tendue ». Ces zones tendues regroupent 28 agglomérations de plus de 50 000 habitants, soit quelque 1 151 communes.Jusqu’à présent, ce délai réduit ne concernait que les baux signés ou renouvelés depuis l’entrée en vigueur de la loi ALUR : il s’applique désormais à tous les logements situés dans une zone tendue, quelle que soit la date de signature de votre bail. Autrement dit, si vous habitez dans l’agglomération de Paris, Lyon, Marseille, Montpellier, Bordeaux…, vous avez un préavis d’un mois à respecter au lieu de trois mois, si vous souhaitez quitter votre logement.Délai de restitution du dépôt de garantieLa loi ALUR a aussi réduit le délai de restitution du dépôt de garantie, le ramenant de deux mois à compter de la remise des clés par le locataire à un mois. Mais cette nouvelle disposition ne concernait que les baux signés depuis le 24 mars 2014. La loi Macron corrige le tir : que votre bail ait été signé avant ou après cette date, en l’absence de réserve sur l’état des lieux de sortie, le propriétaire doit vous rembourser votre dépôt de garantie dans un délai d’un mois.En revanche, la loi Macron n’étend pas aux baux en cours le nouveau dispositif d’encadrement des loyers applicables à Paris depuis le 1er août 2015… Seuls les baux conclus ou renouvelés à compter de cette date sont concernés. Les baux tacitement reconduits ne le sont pas.Lire aussi :L’encadrement des loyers profite aux locatairesNathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde 14.09.2015 à 09h52 Difficile à quelques jours du comité de politique monétaire de la Fed, qui se tiendra les 16 et 17 septembre 2015, de savoir si l’institution optera pour le statu quo ou décidera de relever ses taux, pour la première fois depuis 2006. Lors de la conférence annuelle des banquiers centraux à Jackson Hole, fin août, le vice-président de la Banque centrale américaine, M. Fischer, a assuré que la décision n’était pas encore prise.L’extrême prudence de la banque centrale américaine dans sa stratégie de normalisation de l’environnement monétaire tient de l’histoire économique des Etats-Unis. La Grande Dépression des années 1930 a marqué l’inconscient des banquiers centraux américains à plus d’un titre. Non seulement l’institution monétaire aurait mal géré la crise en 1929 et 1930, mais elle aurait aussi provoqué la rechute de l’économie américaine en 1937, en durcissant les conditions monétaires trop tôt. Il est néanmoins surprenant de constater qu’aujourd’hui ce resserrement monétaire dépend de quelques statistiques (emploi, inflation…), qui sont en plus traditionnellement révisées d’un mois à l’autre.Absence de règle apparenteCette dernière considération renvoie à une problématique plus théorique : la Banque centrale américaine semble avoir des difficultés à ériger une règle de politique monétaire dans un environnement économique et financier particulièrement complexe. En juin 2013, au moment de l’annonce d’un ralentissement futur des injections de liquidité, son président Ben Bernanke précisait que « le niveau exceptionnellement bas du taux directeur serait approprié au moins aussi longtemps que le taux de chômage demeurerait au-dessus de 6,5 % ». Deux ans plus tard, le taux de chômage s’inscrit à 5,1 % et le niveau des taux d’intérêt, inchangé, dépend désormais de la conjoncture.Cette apparente absence de règle n’est pas sans risque. M. Orphanides, ancien conseiller de la Banque centrale américaine, considère qu’elle pousse l’institution monétaire à la procrastination ! Il reprend la théorie de George Akerlof, prix Nobel d’économie, qui soutient que les décisions des agents économiques sont influencées par les dernières informations ou les informations « vivantes ». Il en résulte une remise au lendemain qui, in fine, peut s’avérer extrêmement coûteuse.Ainsi, l’institution monétaire américaine n’ayant plus de règle claire, étant dépendante de la conjoncture, ses décisions se trouveraient nécessairement influencées par les « quelques statistiques à venir ». Les coûts potentiels attenants à ce comportement tiennent alors dans l’instabilité financière et le mauvais guidage des anticipations des agents économiques. L’accroissement récent de la volatilité sur les marchés financiers pourrait donc résulter, non pas des inquiétudes récurrentes sur l’état de l’économie chinoise, mais du fait que la toute puissante banque centrale américaine ait égaré sa boussole…Olivier Raingeard, chef économiste chez Neuflize OBC Guy Dutheil (Mobile (Alabama), envoyé spécial) Airbus s’est décidé à défier Boeing sur son terrain. L’avionneur européen inaugure, lundi 14 septembre, sa première usine d’assemblage aux Etats-Unis. Edifiée sur près de 215 000 mètres carrés, le long de l’aéroport de Mobile (Alabama), la toute nouvelle usine devrait assembler quatre Airbus A320 par mois dès 2018.Pour cette inauguration, tout l’état-major d’Airbus a fait le déplacement outre-Atlantique. Tom Enders, président de Groupe Airbus, a lui aussi rallié Mobile pour ne pas laisser à Fabrice Brégier, président d’Airbus, le plaisir de couper seul le ruban de la nouvelle usine.Il faut dire que, pour le groupe européen, l’investissement est d’importance. Avant que le premier A320 sorte de la chaîne d’assemblage, au printemps 2016, ce ne sont pas moins de 600 millions d’euros que l’avionneur aura consacrés à son aventure américaine.L’attrait de faibles chargesLe choix de Mobile n’est pas le fruit du hasard. Airbus avait déjà retenu le site en 2009 lorsqu’il avait répondu, sans succès, à l’appel d’offres lancé par le Pentagone pour la fourniture d’avions ravitailleurs. Pour le groupe européen, les atouts de l’Alabama sont nombreux. Cet Etat du sud des Etats-Unis est un site historique de l’aéronautique outre-Atlantique. On y construisait déjà des bombardiers pendant la seconde guerre mondiale. Outre ce savoir-faire, la ville possède aussi un port capable de réceptionner les tronçons d’avions venus de Hambourg (Allemagne) par bateau.Mais plus que les infrastructures, c’est la faiblesse des charges qui a emporté la décision. En Alabama, elles sont inférieures de 30 % à celles pratiquées en France ou en Allemagne. A lui seul, indique Airbus, « ce différentiel permet d’absorber le surcoût lié au transport depuis Hambourg ». Enfin, avec son implantation américaine, Airbus a toujours clamé qu’il voulait aussi profiter de « l’effet dollar ».En plus des bas salaires, c’est le drapeau américain qui a séduit Airbus. « Si nous n’avions cherché que des bas coûts salariaux, nous aurions installé l’usine au Mexique », a indiqué Fabrice Brégier. Maintenant qu’Airbus est implanté en Alabama, « cela signifie que nous sommes vraiment un constructeur américain », a reconnu le patron de l’avionneur européen. Un argument de poids pour s’imposer outre-Atlantique auprès des compagnies locales.Un marché local en forte progressionAvec l’Asie, le marché américain est un autre eldorado pour les groupes aéronautiques. Selon les prévisions, les compagnies locales, qui ont commencé de renouveler leur flotte vieillissante, auront besoin de 5 880 avions dont 4 730 appareils monocouloirs comme les A320 d’Airbus ou le 737 de Boeing, dans les vingt ans à venir. Un pactole évalué à 754 milliards de dollars (663 milliards d’euros) dont plus de 470 milliards de dollars pour les seuls A320 et Boeing 737.Airbus veut sa part de cette future manne. Et pourquoi pas la plus grosse. Pour l’heure, aux Etats-Unis, Boeing reste leader. Mais son rival se rapproche. Alors que l’avionneur européen ne détenait que 19 % de parts de marché outre-Atlantique, il y capte depuis deux ans 40 % des nouvelles commandes. L’objectif est d’atteindre 50 %, plus très loin des 54 % de parts de marché que détient Airbus sur le marché des monocouloirs dans le monde avec 11 452 appareils en commande ou déjà livrés.Le groupe européen dispose des armes pour y parvenir. Quinze compagnies américaines sont déjà ses clientes, notamment Delta Airlines et United Airlines. Le premier avion qui sortira des chaînes de Mobile est destiné à JetBlue, une importante compagnie low cost, et le deuxième à American Airlines.Participer à la montée en cadence de la production d’A320Autour de son usine américaine, Airbus veut recréer le même écosystème que celui qu’il a développé depuis sept ans en Chine à Tianjin, dans la grande banlieue de Pékin. Déjà, des équipementiers de premiers rang songent à s’installer à Mobile pour créer le « hub aéronautique » souhaité par l’avionneur européen. Le motoriste Safran devrait y installer sa filiale Messier-Bugatti-Dowty, qui produit des trains d’atterrissage et des systèmes de freinage.Selon Airbus, l’usine américaine ne pèsera pas sur l’emploi des sites du groupe en France et en Allemagne. Lancée avec 250 salariés, pour la plupart formés à Hambourg, elle devrait en compter un millier d’ici trois ans. De même, avec seulement quatre avions produits chaque mois en Alabama, Mobile ne pourra, à lui seul, alimenter le marché américain.En revanche, la nouvelle usine participera à la montée en cadence de la production d’A320. Selon le rythme impulsé par Airbus, 46 A320 devront sortir des chaînes chaque mois au début de 2016. Une première étape avant les 50 appareils assemblés mensuellement dès 2017. « Nous avons besoin de Mobile pour atteindre cette cadence de façon stable », a précisé M. Brégier.Pour aller au-delà et parvenir à un rythme mensuel de 60 avions, Airbus réfléchit à se doter d’une nouvelle ligne d’assemblage. Si la décision est prise, c’est à Hambourg qu’elle sera installée. Dans deux ans, vingt-cinq A320 sortiront chaque mois de l’usine allemande, contre quatre à Tianjin puis à Mobile et seulement dix-sept à Toulouse.Guy Dutheil (Mobile (Alabama), envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Normand La voiture autonome – que devrait tester Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, lundi 14 septembre chez PSA – laisse entrevoir la promesse de routes beaucoup plus sûres. Selon le cabinet KPMG, la fréquence des accidents devrait chuter de 80 % d’ici à 2040. Pourtant, le règne annoncé de l’automobile sans conducteur — qui sera bientôt autorisée à faire l’objet de tests dans le trafic — commence à donner la migraine aux assureurs. Non pas tant à cause de la contraction prévisible de ce marché qui pèse, en France, 20 milliards d’euros par an et pourrait presque fondre de moitié dans les vingt-cinq prochaines années. Ce qui inquiète surtout la profession, c’est qu’elle s’attend à ouvrir une boîte de Pandore.« Lorsqu’un véhicule conçu pour que personne ne tienne le volant sort de la route, vers qui se tourner pour identifier le responsable ? Le constructeur du modèle, le sous-traitant qui a conçu les algorithmes, le gestionnaire des données, la société qui a fabriqué les capteurs, les pouvoirs publics qui entretiennent l’infrastructure routière ? », résume Pascal Demurger, directeur du groupe MAIF et président du Groupement des entreprises mutuelles d’assurance (GEMA).La cybercriminalité et les questions éthiquesFrançois Nédey, directeur technique assurances de biens et de responsabilités chez Allianz France, considère que « l’avènement de la voiture autonome est inéluctable mais cela pose des problèmes inextricables en termes de responsabilité ». Selon lui, « des évolutions très profondes de la réglementation devront intervenir, quitte à ce que cela prenne une dizaine d’années ». Parmi les assureurs, des groupes de travail se sont constitués pour tenter d’anticiper les mutations annoncées. « En 2100, lorsque tous les véhicules seront équipés de systèmes de prévention des collisions, la situation sera gérable. Le problème, c’est la longue période de transition qui verra cohabiter des vieilles Mobylette et des voitures robotisées avec, à la clé, des règlements de sinistres longs et compliqués », s’inquiète le spécialiste des risques émergents dans une compagnie. Aussi, beaucoup d’assureurs plaident-ils pour l’instauration d’un système dit de « responsabilité sans faute ». « Pour simplifier, dit un professionnel, la victime est indemnisée et les assureurs des diverses parties s’accordent ensuite pour déterminer les responsabilités. »Autres gros sujets de préoccupation : la cybercriminalité et les questions éthiques. Depuis les démonstrations de hacking réalisées ces derniers mois sur des voitures de séries connectées à l’Internet, l’éventualité d’un piratage à distance est prise au sérieux.“Les assureurs demanderont sans doute à valider les algorithmes des logiciels installés par les constructeurs”, François Nédey, directeur technique chez Allianz FranceDe même, la définition des algorithmes destinés à déterminer les choix à réaliser dans certaines situations d’urgence ouvre des débats qui donnent le vertige. Trouvant soudainement sur son chemin un véhicule arrivant en sens inverse et un tronc d’arbre lui barrant l’autre moitié de la route, contre lequel de ces deux obstacles la voiture autonome décidera-t-elle de se fracasser ? « A partir du moment où ils seront tenus d’indemniser les dommages, les assureurs demanderont sans doute à valider les algorithmes des logiciels installés par les constructeurs », considère François Nédey. Dans ce contexte, se prépare une vaste redistribution des cartes. « La relation client pourrait être bouleversée car ce n’est plus avec le propriétaire de la voiture mais avec le constructeur automobile que l’assureur dialoguera », souligne le patron de la MAIF. Ce tête à tête avec les marques ne pourrait que tirer les primes vers le bas et la systématisation des contrats de groupe favoriser la concentration de la profession.Autre possibilité : que BMW, Toyota, Volkswagen, Renault ou PSA Peugeot Citroën deviennent eux-mêmes les assureurs de leurs véhicules autonomes. Pour l’heure, seuls des échanges informels ont eu lieu entre la profession et le monde de l’automobile. Il ne fait guère de doute qu’à moyen terme, les discussions vont s’intensifier. « La voiture sans chauffeur, c’est un saut dans l’inconnu. Et les assureurs ont horreur de l’inconnu », sourit-on chez Allianz.normand@lemonde.frJean-Michel NormandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Le gouvernement chinois a rendu publiques, dimanche 13 septembre, les principales lignes d’une réforme longtemps attendue des grandes compagnies publiques de la deuxième économie de la planète. La capacité des dirigeants du Parti communiste (PCC) à la mener à bien est perçue comme le dossier économique majeur sous la présidence de Xi Jinping.En novembre 2013, un an après l’arrivée de M. Xi à sa tête, le PCC s’était engagé à « moderniser » la centaine de gigantesques entreprises directement placées sous le contrôle de Pékin, dont China Mobile, premier opérateur mondial en nombre d’abonnés, la Banque industrielle et commerciale, première entreprise de la planète par le montant de ses actifs, ou encore Sinopec et China Southern, respectivement premier raffineur et première compagnie aérienne d’Asie.Le but de l’opération, selon les contours cités dimanche par l’agence de presse officielle, Chine Nouvelle, est de « cultiver un groupe d’entreprises étatiques créatives et capables de tenir face à la concurrence internationale » à l’horizon 2020. Une séparation sera établie entre celles destinées à engranger des profits et celles contribuant au service public.Les premières devront, selon cette vision, se concentrer sur la réussite commerciale. Le gouvernement promet de les ouvrir à d’autres investisseurs, par des prises de participation ou des échanges d’actifs avec d’autres entreprises ainsi que des cessions d’actions aux employés. Ces groupes disposeront de davantage de latitude pour fixer les salaires de leurs employés et pour embaucher des managers plus « professionnels ».Pas de privatisationsIl n’est pas question de privatisations, l’Etat souhaitant garder la main sur l’économie, et les plus hauts dirigeants devraient continuer d’être nommés par le Parti, qui devrait toutefois, selon cette vision, accepter de leur céder davantage d’autonomie dans la recherche de la rentabilité. Le modèle de gestion du fonds souverain de Singapour, Temasek, est souvent cité comme source d’inspiration.Alors que la puissante Commission de supervision et d’administration des actifs de l’Etat a joué jusqu’à présent un rôle important dans leurs prises de décisions, l’Etat s’engage dans le document présenté dimanche à céder une place plus forte à leurs conseils de direction. L’Etat-parti promet également que « l’intervention d’agences gouvernementales sera interdite ».Ces directives reflètent les objectifs contradictoires poursuivis par Pékin. D’un côté, il est nécessaire de moderniser ces mastodontes à l’heure où l’économie chinoise ralentit. De l’autre, il n’est pas question pour le parti unique de céder le contrôle en dernier ressort.L’inextricable quête d’une formule conciliant ces deux exigences et les luttes en coulisses entre factions et familles influant sur les secteurs clés - finance, télécoms, énergie,… - explique le temps nécessaire à présenter cette réforme et le peu de précisions apportées pour l’heure. Aucun nom d’entreprise n’a été cité dimanche.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Daniel Psenny Y a t-il un nouvel acte de censure d’un documentaire d’investigation sur Canal+ ? Selon nos informations, la direction des programmes de Canal+ a décidé de déprogrammer le documentaire « Hollande-Sarkozy, la guerre secrète », qui devait être diffusé le 28 septembre dans le cadre du magazine « Spécial investigation », en seconde partie de soirée.Cette décision a été confirmée au Monde par Luc Hermann, un des dirigeants de la société Premières Lignes, qui a produit ce documentaire réalisé par Jules Giraudat et Eric Mandonnet, journaliste à L’Express. « Nous en avons été avertis dimanche matin 13 septembre. La direction du magazine nous a expliqué qu’il ne s’agissait pas d’un acte de censure, mais aucune raison de cette déprogrammation nous a été avancée », dit M. Hermann.Plusieurs mois d’enquêteJoint par Le Monde, Stéphane Haumant, responsable de « Spécial investigation », confirme que le documentaire a bien été déprogrammé, sans qu’il en connaisse la raison. Mais, selon lui, ce n’est pas une question de contenu, comme il l’a expliqué au producteur. Aucune date pour la diffusion du documentaire n’a été décidée pour le moment. Interrogée par Le Monde, la direction de Canal+ n’avait pas répondu, dimanche.Commandé l’an dernier et livré cet été à la chaîne, ce documentaire qui a nécessité plusieurs mois d’enquête raconte les coulisses de la guerre de communication (coups bas, rumeurs, cabinets noirs…) à laquelle se livrent François Hollande et Nicolas Sarkozy.Le service juridique de la chaîne, qui a visionné le documentaire cet été, a donné son feu vert pour la diffusion. Cette déprogrammation a lieu après la censure du documentaire « Evasion fiscale, une affaire française », consacré au Crédit mutuel, demandée par Vincent Bolloré, et les reproches formulés par le patron de Canal+ concernant une enquête sur l’Olympique de Marseille.Lire aussi :Les médias selon Vincent BolloréDaniel PsennyjournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.09.2015 à 14h00 • Mis à jour le12.09.2015 à 14h16 | Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Nouveaux changements chez i-Télé, une semaine après le débarquement de l’ancienne direction et la nomination par Vincent Bolloré d’un fidèle, Guillaume Zeller, comme directeur de la rédaction, et de Philippe Labro, comme conseiller.Lire aussi :Vincent Bolloré débarque la direction d’i-TéléAprès Cécilia Ragueneau et Céline Pigalle, c’est la secrétaire générale de la chaîne d’information, Laure Bezault, qui a été écartée, vendredi 11 septembre. Proche de l’ancienne directrice de la rédaction, Céline Pigalle, celle-ci assurait une mission stratégique : le recrutement des journalistes.Dans la foulée, le groupe Canal+ a annoncé, samedi 12 septembre, la nomination de Virginie Chomicki au poste de directrice adjointe d’i-Télé, « en charge de la mise en place et du développement de CNews [le nom que portera à terme la chaîne d’information] ».Agée de 31 ans, Virginie Chomicki a travaillé chez LCI comme présentatrice de 2008 à 2015, ainsi que brièvement à Universal. La rumeur de son arrivée avait provoqué l’émoi de la rédaction, vendredi, quand des journalistes avaient eu la surprise de découvrir qu’un bureau lui avait été attribué, sans que rien leur ait été annoncé.De son côté, la directrice de la communication de Canal+ depuis 2002, Laurence Gallot, est maintenue dans ses fonctions et devient même, en parallèle, directrice des partenariats.Lire aussi :Les médias selon Vincent BolloréAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard Plérin, ses falaises, ses plages et son port de pêche. Mais ce ne sont pas ses qualités de station balnéaire qui ont fait de la petite cité bretonne un des points chauds de l’actualité estivale. Ni le va-et-vient des marées sur ses côtes. Non, d’autres fluctuations étaient suivies de près. Celles du cours du porc breton. Le boycott surprise, le 10 août, par deux abatteurs, la société Bigard et la coopérative Cooperl, du cadran de Plérin, le Marché du porc breton (MBP), a soudain braqué les projecteurs sur cette commune des Côtes-d’Armor où se fixe le prix de référence du porc français. Il a servi de détonateur à une crise qui couvait depuis de nombreux mois.Quand l’aiguille s’est bloquée, le marché au cadran indiquait 1,40 euro le kilo. Un prix « politique » dénoncé par les deux abatteurs. Un prix « d’équilibre », selon les éleveurs. Négocié début juillet sous l’égide du ministère de l’agriculture, il a été atteint mi-juillet. Depuis, les cotations ont repris. Mais Bigard et Cooperl continuent la politique de la chaise vide.Lire aussi :Prix du porc : comprendre le rôle du marché de PlérinJeudi 10 septembre, le kilo de porc se négociait à 1,376 euro. Un léger repli qui, paradoxalement, ne rend pas compte de l’allégement de la pression supportée par les éleveurs français ? En effet, une éclaircie se dessine, les bonnes nouvelles viennent d’Allemagne. « Les cours du porc allemand ont repris 12 centimes en trois semaines. Le différentiel avec le porc français est passé de 25 à 10 centimes », souligne Jean-Pierre Joly, directeur du MPB.Tout n’est pas roseD’où vient ce soudain engraissement du prix outre-Rhin ? « Les vacanciers allemands sont rentrés au pays, et la consommation repart », explique Paul Auffray, président de la Fédération nationale porcine (FNP). Autre élément de réponse, une demande soutenue des pays de l’Europe de l’Est et de l’Asie. De quoi alléger les stocks européens qui ont fait plonger les cours depuis novembre 2014. Des stocks dus à l’embargo sanitaire russe et aux productions allemande et espagnole trop dynamiques.En France, la rentrée se passe plutôt bien. Si les barbecues se font plus rares, les promotions soutiennent les ventes de saucisses ou de côtes de porc. Mais plus question de voir en rayon du cochon bradé à 1,50 ou 2 euros le kilo. Le seuil des 3 euros ne doit pas être franchi et la distribution joue le jeu. Pour M. Auffray, « le buzz médiatique de cet été a contribué à changer la mentalité des consommateurs ».Tout n’est pas rose pour autant. Pour l’heure, la levée même partielle de l’embargo sanitaire russe, réclamée à grands cris par les éleveurs français, n’est pas à l’ordre du jour à Bruxelles. Une position réaffirmée par la Commission le 7 septembre. Une réunion au cours de laquelle une aide au stockage privé du porc a été évoquée. Les questions sur les enjeux structurels de la filière française sont toujours là. Et nul ne sait si les heures du marché au cadran de Plérin ne sont pas comptées.Lire aussi :Comprendre la crise des éleveursLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.09.2015 à 10h29 • Mis à jour le19.09.2015 à 11h32 | Anne Eveno C’est une piqûre de rappel qui fait mal, à un peu moins de deux semaines de la présentation par le gouvernement du projet de budget pour 2016. Moody’s a annoncé dans la soirée de vendredi 18 septembre avoir dégradé la note de la dette souveraine de la France, l’abaissant d’un cran, à Aa2 contre Aa1.« La principale raison de la décision de l’agence d’abaisser la note de la France à Aa2 est l’évidence accrue que la croissance économique tricolore va rester faible sur le moyen terme », explique Moody’s dans son communiqué. L’agence considère qu’il s’agit là d’un « frein pour tout retournement conséquent du fardeau important de la dette de la France dans un avenir prévisible ». « La reprise économique en cours en France s’est avérée sensiblement plus lente – Moody’s croit qu’elle le restera – par rapport aux reprises observées lors des précédentes décennies », ajoute l’agence, tout en notant que la solvabilité du pays reste extrêmement élevée, ce qui justifie la note Aa2. Sur l’échelle de Moody’s, il s’agit de la troisième meilleure note possible mais elle ravale l’Hexagone au rang du Qatar, et le place derrière des pays comme le Royaume-Uni (Aa1) et l’Allemagne, bien sûr toujours notée Aaa.Récemment, lors de la présentation du cadrage économique du projet de budget pour 2016, le ministre des finances, Michel Sapin, a indiqué tabler sur une progression du produit intérieur brut (PIB) en 2016 de 1,5 %, après + 1 % en 2015. Un rythme effectivement assez poussif, surtout après trois années de croissance nulle ou quasi nulle.Lire aussi :Un budget pour 2016 construit sur une « hypothèse prudente » de croissanceOutre la faiblesse de la reprise, l’autre raison invoquée par Moody’s pour justifier sa décision d’abaisser la note de la France est à chercher du côté des « contraintes politiques et institutionnelles » du pays qui pèsent sur ses finances publiques. Comme à son habitude, l’agence de notation dénonce le défaut de compétitivité du pays, et ses difficultés à se réformer.« Anciennes rigidités »Les remous provoqués au sein de la gauche par les propos du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, sur les 35 heures ou sur une évolution du code du travail n’ont pas dû aider l’agence, apôtre du libre marché, à se défaire de son diagnostic sur l’Hexagone. Moody’s juge ainsi que la perte des parts de marché de la France à l’international est liée à d’« anciennes rigidités ».Lire aussi :Macron, star au Medef, épouvantail au PSEn dépit de ce nouveau coup de semonce, l’agence délivre quelques satisfecit. Ses économistes assurent que, outre sa solvabilité, la France peut compter sur quelques atouts : une économie « diversifiée », une tendance démographique « favorable » et de faibles coûts de financements. Résultat, et c’est le point positif de cette dégradation de la note souveraine du pays, l’agence assortit la note Aa2 d’une perspective « stable ». Cela signifie que Moody’s n’envisage pas de modification de la note dans les 12 à 18 mois à venir. Autrement dit, probablement rien avant l’élection présidentielle de 2017.Après la dégradation de vendredi, la France est désormais notée à l’identique par les principales agences financières de notation – Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch –, et le gouvernement peut espérer être sorti de la spirale infernale ouverte en janvier 2012 par la perte du fameux Aaa. François Hollande, alors en pleine campagne électorale, avait estimé « que c’était une politique qui avait été dégradée ».Assainir les finances publiquesCette fois, Michel Sapin, le ministre des finances, a préféré, sans surprise, relativiser la portée de la décision de Moody’s et n’en retenir que les aspects les plus positifs. Dans un communiqué, il a pris acte « du passage par Moody’s de la note de “Aa1” avec perspective “négative” à “Aa2” en la plaçant sous perspective “stable” ».Le ministre considère que les dernières données économiques et budgétaires « témoignent de la capacité du gouvernement à faire renouer l’économie avec plus de croissance et plus d’emploi, avec des finances publiques assainies ». Les pouvoirs publics ont confirmé cette semaine que le déficit public du pays serait ramené à 3,8 % du PIB cette année puis à 3,3 % l’an prochain. Quant à la dette publique – elle a atteint, fin 2014, 95,6 % du PIB –, le gouvernement escompte qu’elle se stabilisera « nettement au-dessous de 100 % du PIB en 2016 avant de progressivement refluer ».Face aux critiques sur les difficultés de la France à se réformer, M. Sapin rappelle que « le gouvernement demeure fermement engagé à poursuivre et à amplifier sa politique de réformes visant à soutenir le potentiel de croissance et d’emploi de l’économie française ». Une référence implicite à certains projets en cours de réalisation, comme la réforme du travail du travail le dimanche, ou déjà mis en place avec la loi Macron.Anne EvenoJournaliste au Monde 19.09.2015 à 09h56 • Mis à jour le19.09.2015 à 10h01 Depuis son lancement en mars 2010, Pinterest avait soigneusement gardé le secret. Jeudi 17 septembre, le réseau social américain est enfin sorti de son silence, révélant avoir dépassé la barre des 100 millions d’utilisateurs actifs dans le monde. Si ce chiffre est plus élevé que les dernières estimations du cabinet ComScore, il demeure encore limité pour une entreprise valorisée à 11 milliards de dollars (9,7 milliards d’euros) au printemps.La plate-forme est trois fois plus petite que Twitter, le réseau de microblogging, et qu’Instagram, la plate-forme de partage de photos et de vidéos rachetée en 2012 par Facebook. Ce dernier culmine par ailleurs à près de 1,5 milliard d’utilisateurs actifs. « La croissance de Pinterest pourrait être plus faible que celle des autres services, avance Debra Williamson, analyste chez eMarketer. L’explication est simple : ce qu’on y fait ne correspond pas forcément à ce qu’un grand nombre de personnes souhaitent faire. »Lire aussi :Instagram croît à l’ombre de FacebookPinterest est une sorte de tableau de liège virtuel, sur lequel les « Pinners » peuvent épingler des photos et des vidéos. « Ce n’est pas un réseau social, parce que les utilisateurs ne partagent rien, décrit Evan Sharp, l’un des cofondateurs de la jeune entreprise. C’est un catalogue personnalisé d’idées et d’inspirations. » Décoration, objet à faire soi-même, mode, gastronomie, voyage font partie des thématiques les plus populaires. Le site se voit ainsi davantage en alternative aux recherches effectuées sur Google, plutôt qu’en rival de Facebook ou d’Instagram.Pinterest mise aujourd’hui sur les marchés internationaux. La plate-forme a ouvert des bureaux en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, au Japon et au BrésilPour accélérer sa croissance, Pinterest mise aujourd’hui sur les marchés internationaux. « C’est notre objectif prioritaire », indique M. Sharp. « Nous avons lancé cette stratégie d’expansion il y a deux ans, ajoute Matt Crystal, directeur du développement à l’étranger. Désormais, 45 % de nos utilisateurs se trouvent hors des Etats-Unis. Et cette proportion augmente rapidement. » L’enjeu est important pour la société qui doit justifier son niveau élevé de valorisation. Avec 55 millions d’adeptes sur le sol américain, le potentiel de croissance y est en effet restreint.Pinterest a donc ciblé cinq pays : la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Japon et le Brésil. L’entreprise de San Francisco y a ouvert des bureaux. Elle y a formé des équipes chargées de faire vivre l’écosystème. « Nous voulons être certains d’offrir suffisamment de contenus pertinents à ces différentes audiences, poursuit M. Crystal. Pour y parvenir, nous souhaitons notamment convaincre des distributeurs et des éditeurs de presse de rejoindre notre plate-forme. »En France, le magazine Elle, La Redoute, Voyages SNCF ou encore le Musée du Louvre disposent d’un compte sur le site. Pinterest a ouvert son antenne parisienne en juin 2013. Il y emploie près d’une dizaine de personnes. « Depuis deux ans, nous avons réalisé d’importants progrès, assure M. Crystal. Rien qu’en 2014, le nombre d’utilisateurs français a plus que triplé. » Le nombre d’images et de vidéos épinglées a doublé.Le défi de la monétisationPinterest cherche également à attirer davantage d’hommes. En particulier aux Etats-Unis, où la plate-forme séduit principalement un public très féminin. Selon les estimations de ComScore, les femmes génèrent 70 % de l’audience aux Etats-Unis. « A l’étranger, la répartition est plus équilibrée », note M. Sharp. En 2014, le site a commencé à filtrer les résultats de recherche par genre, évitant ainsi qu’un homme ne tombe sur des centaines de paires de chaussures pour femme.L’autre défi de Pinterest, c’est la monétisation. Depuis un peu plus d’un an, la société permet aux marques d’acheter des « pins » sponsorisés, sur le même modèle que Facebook et Twitter. Pour le moment, ces publicités n’ont été lancées qu’aux Etats-Unis. « Nous générons davantage de chiffre d’affaires toutes les semaines », indique M. Sharp. La start-up n’est cependant pas encore rentable.Lire aussi :Google, Pinterest... la course aux boutons « acheter »Pour pousser les marques à acheter davantage de « pins » sponsorisés, Pinterest vient de lancer un bouton « acheter » qui permet de commander en deux ou trois clics un produit vu sur ses applications mobiles, utilisés par 80 % de ses adeptes. « Cela va permettre de prouver l’efficacité des publicités », prédit M. Sharp. Sumeera Rasul, patronne du e-commerçant Madesmith, espère ainsi « augmenter son taux de conversion ».Une introduction en Bourse pas d’actualitéPinterest dispose d’un important atout : ses utilisateurs « s’en servent déjà comme un outil d’achat », indique Mme Williamson. « Ils sont aussi beaucoup plus actifs que les utilisateurs de Facebook », ajoute Brin Morin, directeur générale du site Brit + Co, spécialisé dans le « Do it yourself » (fais-le par toi-même).Souvent évoquée, une introduction en Bourse ne semble pas encore d’actualité. « Ce n’est pas le bon moment, estime M. Sharp. Nous devons d’abord faire nos preuves et atteindre une taille plus importante. » La société peut se permettre d’être patiente. En cinq ans, elle a accumulé 1,3 milliard de dollars auprès de divers investisseurs (dont 550 millions en 2015). « Il nous en reste une bonne partie », assure son cofondateur.Lire aussi :Instagram, nouvel acteur du marché de l’art Anne Michel Il est d’usage de dénoncer la courte vue des investisseurs sur les marchés d’actions, leurs boussoles réglées sur le gain immédiat et leur manque de clairvoyance quant aux enjeux de long terme. Voilà un reproche qui, cette fois au moins, ne pourra leur être adressé.Lire aussi :Le statu quo de la Fed embarrasse la BCECar l’annonce, jeudi 17 septembre, par la Réserve fédérale américaine (Fed) d’un statu quo monétaire ne les a pas trompés et « les marchés » l’ont bel et bien prise pour ce qu’elle est : une décision certes bonne pour les affaires de court terme – des taux d’intérêt bas, en l’occurrence proches de zéro, favorisent l’investissement et le « business » –, mais qui traduit une inquiétude réelle de l’avenir, sur fond de décrochage de la croissance chinoise. Et, par ricochet, des interrogations sur la croissance mondiale.Ainsi, les grands indices européens ont terminé la semaine boursière du 14 au 18 septembre en baisse : – 0,28 % pour le CAC 40 à la Bourse de Paris, qui s’est établi à 4 535,85 points, ou – 2,05 % pour le Dax de Francfort. Même mouvement aux Etats-Unis, où à Wall Street, le Dow Jones a abandonné 0,30 %, à 16 384,58 points. Le principal indice boursier chinois, le Shanghaï Composite, s’est pour sa part contracté de 3,20 %.« La Fed nous indique qu’elle n’a pas une grande confiance dans l’économie mondiale, malgré le redémarrage de l’économie américaine, et ce message n’est pas bon pour les marchés d’actions »« La Chine risque de peser sur la croissance des pays émergents et la Fed n’a pas voulu commettre les mêmes erreurs que d’autres banques centrales avant elle, qui avaient relevé leurs taux au mauvais moment, explique Tangi Le Liboux, stratégiste chez Aurel BGC, société de Bourse. Ce fut le cas, entre 2010 et 2013, d’Israël, de la Suède ou de l’Australie, des pays qui avaient été épargnés par la grave crise financière de 2008. Ou de la Banque centrale européenne, juste avant que ne survienne la crise bancaire de 2011. »« La Fed nous indique qu’elle n’a pas une grande confiance dans l’économie mondiale, malgré le redémarrage de l’économie américaine, et ce message n’est pas bon pour les marchés d’actions, poursuit M. Le Liboux. Jusqu’à la fin du mois d’octobre [date de la prochaine réunion de la Fed], les investisseurs vont se demander quand sa présidente, Janet Yellen, se décidera à remonter les taux. » Pour mémoire, les taux directeurs de la Banque centrale américaine sont au niveau actuel depuis sept ans et le dernier relèvement date d’il y a neuf ans, en 2006. La décision de modifier cet environnement auquel les investisseurs se sont habitués n’en est que plus délicat, même si la banque centrale américaine sait qu’elle doit agir vite pour éviter la formation de bulles financières. Une hausse des taux pourrait entraîner d’importants mouvements de capitaux, notamment une fuite d’argent des pays émergents vers les économies développées.« Informations déroutantes »« C’était le grand rendez-vous de la semaine pour les Bourses mondiales, si ce n’est de la rentrée, et le suspense est relancé. L’incertitude est totale sur le calendrier de remontée des taux américains. Octobre ? Décembre ? », observe Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse. Et de renchérir : « La Fed nous dit, en somme, que le redémarrage de l’économie américaine est solide, tant sur l’emploi que sur l’immobilier, mais que ce n’est pas suffisant. Ce qui se passe en Chine est majeur ! »Or, relèvent les analystes, le flou règne sur l’ampleur de la « décélération » chinoise. Le vrai chiffre de la croissance chinoise ne serait-il pas très en deçà des 7 % désormais officiellement admis ? Faut-il parler d’ajustement statistique ? Ou de véritable coup d’arrêt d’un modèle de croissance à bout de souffle ? « Les informations sur la Chine sont assez déroutantes… Nous assistons à une transition d’une économie dépendante de l’exportation, avec des produits à faible valeur ajoutée, vers un modèle davantage tourné vers la consommation intérieure », analyse Renaud Murail.L’effet du décrochage de la deuxième économie mondiale sur les pays émergents est particulièrement redouté. Notamment sur le Brésil, qui exporte beaucoup de matières premières en Chine, et sur ses pays voisins, le Vietnam, l’Indonésie ou encore la Thaïlande. Et ce, d’autant plus que certains de ces « émergents » sont déjà en récession, tels le Brésil ou la Russie.« Phase d’ajustement »A ce jour toutefois, dans l’attente des chiffres du produit intérieur brut chinois pour le troisième trimestre – qui devraient être pour la première fois établis aux standards internationaux, donc assurer plus de transparence –, la plupart des experts financiers privilégient un scénario optimiste.Lire aussi :La Fed laisse ses taux inchangés, proches de zéro« Nous sommes dans une phase d’ajustement, après une belle progression des marchés d’actions occidentaux, depuis quatre ans aux Etats-Unis et depuis deux ans en Europe, estime ainsi Renaud Murail. L’économie européenne s’améliore de façon graduelle. Les flux continueront d’alimenter les Bourses. »Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard Le blé, l’huile, le sucre, le fer, le cuivre… Impossible de faire une liste exhaustive des matières premières dont le cours glisse inexorablement. Et pourtant, dans ce mouvement digne des Lemmings chutant collectivement de la falaise, l’une d’elles se distingue. En l’occurrence le cacao, dont le cours ne cesse de s’apprécier. Le cacao décroche même le cocotier, désigné par l’agence Standard & Poor’s comme l’une des valeurs les plus performantes de son indice de matières premières en 2015.Vendredi 18 septembre, la précieuse fève se négociait à 3 318 dollars la tonne à la Bourse de New York. A comparer aux 2 700 dollars atteints fin mars. Une appréciation de près de 20 % en six mois. Au point de donner quelques sueurs froides aux gourmands, inquiets de voir leur péché mignon devenir trop onéreux.Les spéculateurs, qui prisent toujours la poudre noire, soufflent sur les braises. Sans surprise, ils tournent leur regard vers l’Afrique de l’Ouest, principale plaque tournante du commerce de la cabosse. Bien évidemment, les cacaoyers s’enracinent sous d’autres cieux. Pour le plus grand bonheur des « sourceurs ». A l’instar de Julien Desmedt « chasseur de crus » pour le spécialiste français Valrhona. Il vient de décrocher un accord avec une coopérative haïtienne, la Feccano. Les artisans pâtissiers et chocolatiers devront toutefois patienter pour s’offrir le cru « Haïti ». Le temps que le partenariat mûrisse. Il a fallu, en effet, près de dix ans de travail pour élaborer le « grand cru Papouasie », nouvelle note dans la gamme de la société de Tain-l’Hermitage (Drôme).Aléas climatiquesIl n’empêche. Même pour cette entreprise qui revendique une palette de quinze origines, la Côte d’Ivoire et le Ghana restent les principaux fournisseurs (plus de 70 % des volumes mondiaux à eux deux). Les investisseurs scrutent donc tous les aléas qui pourraient perturber les récoltes dans ces deux pays. Or, les craintes liées aux effets éventuels du phénomène climatique El Nino, alimentent les inquiétudes sur la future récolte, qui débutera en octobre. Le risque de sécheresse échauffe le cours en Bourse.Lire aussi :Et si El Niño venait soutenir les cours des produits agricoles ?Pour la saison 2014-2015, le premier producteur, la Côte d’Ivoire, devrait avoir mis en sac 1,7 million de tonnes de fèves. Alors que le Ghana, son dauphin, souffre de sa plus mauvaise récolte depuis cinq ans. L’Organisation internationale du cacao (ICCO) estime les prévisions de récoltes à 4,158 millions de tonnes, en repli de 4,9 % sur un an.Mais le prix du cacao freine d’autant sa consommation. « En France, les ventes de chocolat ont baissé de 2,2 % en volume sur les six premiers mois de 2015 », estime Florence Pradier, secrétaire générale du Syndicat du chocolat. Le broyage de fève devrait donc, lui aussi, être en recul de 4 % cette année dans le monde. Il dépasse toutefois la récolte de 15 000 tonnes. Le spectre de la pénurie de chocolat est-il prêt à ressurgir ? L’ICCO calme les ardeurs des spéculateurs et met en avant le niveau des stocks. Même s’il a légèrement fondu, il culmine à 1,6 million de tonnes. Il y aura donc bien du chocolat à Noël. Mais à quel prix ?Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel Le bonheur des uns fait le malheur des autres. En l’occurrence, « le bonheur de la Réserve fédérale [Fed] fait le malheur de la Banque centrale européenne (BCE) », écrit Johannes Gareis, économiste à Natixis, dans une note sur le sujet. En décidant, jeudi 17 septembre, de ne pas relever ses taux directeurs, au plancher depuis six ans, la Fed a suscité trois types de réactions.Lire aussi :La Fed laisse ses taux inchangés, proches de zéroCertains observateurs se sont réjouis de voir la Fed prendre en considération le ralentissement chinois et ne pas courir le risque de remonter ses taux trop tôt. D’autres, à l’inverse, estiment que si la banque centrale américaine a jugé bon de reporter sa décision, c’est que l’économie mondiale va en vérité plus mal encore qu’on ne le pensait jusqu’ici. De fait, la plupart des places boursières ont reculé vendredi 18 septembre, inquiètes du pessimisme de la Fed.L’institution n’aura guère le choixD’autres, enfin, redoutent désormais les conséquences qu’aura le statu quo de la Fed sur la zone euro. Celui-ci risque en effet de tirer vers le bas le cours du dollar face aux autres devises. Et donc de balayer les efforts entrepris par la BCE ces derniers mois pour faire baisser l’euro, dans l’espoir de favoriser les exportations européennes. En rachetant massivement des dettes publiques, elle a augmenté la quantité d’euros en circulation, ce qui en a effectivement fait baisser le cours, passé de près de 1,40 dollar en mars 2014 à 1,0489 dollar en mars 2015, son point bas depuis douze ans.Cela a d’autant bien fonctionné en début d’année que la perspective de la hausse à venir des taux américains – et donc, de rendements plus élevés – a dopé la demande de dollars et, donc, poussé le billet vert vers le haut.Mais ce scénario, qui a profité aux ventes des entreprises européennes au premier semestre, s’est érodé à mesure que les investisseurs se sont mis à parier que la Fed n’augmenterait pas ses taux. De fait, l’euro a déjà repris 8 % face au billet vert depuis son point bas de mars. Maintenant que la hausse des taux américains est repoussée à décembre, voire à 2016, le mouvement devrait se poursuivre.Comment va réagir la BCE ? Pour les analystes de Natixis et Capital Economics, elle n’aura guère le choix. Pour freiner la remontée de l’euro, qui alimentera les tensions déflationnistes en tirant vers le bas des produits importés, elle devra prendre des mesures. Par exemple, en augmentant la taille de son programme de rachat d’obligations souveraines et de titres privés. Celui-ci est actuellement de 60 milliards d’euros par mois, censé durer au moins jusqu’en septembre 2016. La BCE pourrait l’allonger. Ou passer ses achats mensuels à 80 milliards d’euros.Les dernières déclarations des membres de la BCE semblent indiquer qu’ils y songent. Vendredi 18 septembre, Benoît Cœuré, membre du directoire de l’institution, a ainsi rappelé la « capacité d’agir » de la Banque centrale, déterminée à « protéger la zone euro des chocs internationaux », qu’ils viennent « des marchés financiers », « de la croissance des pays émergents » ou « des décisions des autres grandes banques centrales ». Tout un programme…Lire aussi :Statu quo de la Fed : et si les taux ne remontaient jamais ?Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.09.2015 à 16h41 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) La Grèce vote dimanche 20 septembre pour élire ses députés après un tout petit mois d’une campagne bien terne. Après le référendum du 5 juillet, pour ou contre l’austérité, et les législatives du 25 janvier, les Grecs ont un peu le tournis et se montrent assez indifférents et surtout très indécis. Selon les sondages, 15 % de l’électorat ne sait pas encore pour qui voter, ni même d’ailleurs s’il ira voter tout court.Le parti de la gauche radicale, Syriza, a déçu une partie de ses soutiens en signant, le 13 juillet, un nouveau plan d’aide, assorti d’une nouvelle cure d’économies et de réformes, après avoir, ces dernières années, axé tout son discours sur la lutte contre l’austérité. L’espoir est retombé et a amplifié la fragmentation du paysage politique. Selon les sondages, jusqu’à huit partis pourraient entrer dimanche au parlement !Peu d’enjeux de fondLa campagne, elle, a tourné un peu à vide. Il y a peu d’enjeux de fond dans ce scrutin. La gauche et la droite ayant toutes deux voté au Parlement en faveur du nouveau plan négocié avec les créanciers du pays, le cadre général de l’action économique des trois prochaines années est déjà fixé.Les partenaires européens sont d’ailleurs assez confiants. Ils savent que le plus gros est passé. Quel que soit son gouvernement, la Grèce s’est engagée à respecter les engagements pris dans le cadre de ce plan.Lire aussi :Crise grecque : Bruxelles reste « zen »C’est donc à la marge, sur ce que Syriza appelle « les fenêtres de négociations restantes », que les électeurs sont appelés à choisir. Et là, Syriza comme le parti conservateur Nouvelle Démocratie (ND) tentent de jouer la polarisation et d’exacerber leurs différences.Le leader de Syriza, Alexis Tsipras, fait campagne sur sa capacité à se battre pour les intérêts des Grecs les plus vulnérables et affirme qu’il renégociera autant qu’il le peut le mémorandum adopté le 14 août au Parlement. Il tente de convaincre les électeurs de lui donner une seconde chance.Lire aussi :La douloureuse conversion de Tsipras au réalismeContinuer à se poser en homme neufA défaut d’avoir réussi à mettre fin à l’austérité, il promet de réformer en profondeur la Grèce pour la débarrasser de la corruption et du clientélisme. Il entend s’en prendre à l’oligarchie financière pour mieux répartir l’effort de la crise.« L’espoir arrive », disait le slogan de Syriza en janvier. Aujourd’hui, avec « Débarrassons-nous du vieux système politique – conquérons notre avenir ! », il s’agit plutôt de jouer la carte antisystème.A tout juste 41 ans, M. Tsipras continue de se poser en homme neuf, aux mains propres et surtout sincères. Capable de reconnaître ses erreurs, de les dépasser et de continuer à se battre pour le peuple. L’antithèse, affirme-t-il, du leader conservateur, Evangelos Meïmerakis, 62 ans, un homme d’appareil longtemps secrétaire général de son parti.Lire aussi :Evangelos Meïmarakis, pompier de Nouvelle Démocratie« L’affaire Flambouraris »Mais dans cette tentative de poser Syriza comme un parti pur, loin des « magouilles » népotiques et clientélistes qui ont caractérisé quarante ans de vie publique grecque, Alexis Tsipras est gêné ces derniers jours par ce que l’on appelle désormais « l’affaire Flambouraris », du nom de l’un de ses plus proches collaborateurs, le ministre d’état Alekos Flambouraris.Ce dernier est accusé de ne s’être pas suffisamment détaché de son entreprise lors de sa prise de fonctions en tant que ministre d’état. Et ce alors que ladite entreprise a bénéficié d’un appel d’offres public. « Une tentative scandaleuse de nous renvoyer dos à dos avec la ND et le Pasok [parti social-démocrate], qui fonctionnent ainsi », dénonce-t-on à Syriza.« Cet appel d’offres a été accordé en toute transparence en novembre 2014 alors même que Syriza n’était encore qu’un parti d’opposition, affirme Alexis Tsipras, et M. Flambouraris a ensuite cédé ses parts de l’entreprise une fois que nous sommes arrivés au pouvoir. On ne peut tout de même pas reprocher à un homme d’avoir travaillé pour gagner sa vie. »A ND en tout cas, l’affaire est instrumentalisée. M. Meïmerakis ironise à chaque meeting sur cette gauche radicale venue tout changer et qui s’est convertie en moins de six mois à l’austérité et s’est rapprochée de cette oligarchie qu’elle dénonce.Des bonnes intentions non chiffréesCette campagne surprend par son manque de substance. Les programmes sont très peu fournis, de part et d’autre, constitués surtout de bonnes intentions non chiffrées et qui ne sont pas débattues. Aucun thème n’est sérieusement abordé par les deux partis de tête.Un axe anti-austérité existe encore cependant, représenté à gauche notamment par la toute nouvelle formation Union populaire (LEA), dissidente de Syriza. Son chef, Panagiotis Lafazanis continue de promettre aux Grecs la fin des mémorandums et propose le retour à la monnaie nationale comme l’unique voie de sortie de la crise. LEA pourrait dépasser les 3 % des voix et gagner ainsi son ticket pour le Parlement.Les néonazis d’Aube dorée aussi continuent de faire campagne contre les mémorandums. En tout, près de 15 % de l’électorat grec se dit prêt, selon les sondages, à suivre cette ligne anti-mémorandum. Ce qui n’est rien par rapport à janvier où le vote anti-austérité représentait plus de la moitié de l’électorat.Lire aussi :En Grèce, profil bas pour les néonazis d’Aube doréeLa possibilité d’une forte abstentionSeul le parti centriste To Potami (« la rivière ») a essayé, en vain, de lancer des thèmes un peu concrets dans cette campagne en proposant de discuter éducation, fiscalité ou santé. To Potami se présente comme la force réformiste du pays. Et de fait, le parti concentre pas mal de personnalités talentueuses venues de la vie civile.Mais son leader, Stavros Theodorakis, un ancien journaliste star de la télévision, reste assez peu populaire. Il est même franchement détesté à gauche. Au-delà du sentiment d’inéluctabilité de nombreux Grecs après la signature du nouveau plan d’austérité, cette campagne creuse, sans promesses et sans vision, pourrait déboucher sur une large abstention dimanche.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.09.2015 à 16h13 • Mis à jour le18.09.2015 à 16h16 La Commission européenne a récemment rendu publique sa position concernant les dispositions relatives aux investissements du futur traité transatlantique de libre-échange (ou TTIP).L’une des questions les plus épineuses du dossier, comme le rappelait Cecilia Malmström, la commissaire européenne au commerce, dans un entretien accordé il y a quelques semaines, porte sur la nature de la juridiction en charge de régler les litiges d’investissement entre investisseurs et Etats.Lire : Bruxelles présente sa version relookée des tribunaux d’arbitrage du TaftaDans son document rendu public le 16 septembre, la Commission européenne a proposé la création de deux cours permanentes, un tribunal de première instance composé de quinze juges et un tribunal d’appel composé de six juges. Les Etats-Unis, en revanche, semblent plutôt favorables à des tribunaux arbitraux nommés de manière ad hoc pour chaque nouvelle affaire.Les Américains se prévalent de leur expérience émanant de l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA), en vigueur depuis un peu plus de vingt ans, qui prévoit un mécanisme d’arbitrage. Il constitue à leurs yeux un exemple historique de réussite en matière de règlement des différends internationaux.Mais les Européens pourraient peut-être se tourner, eux aussi, vers le passé pour invoquer une réussite historique d’une dimension autrement plus marquante.En 2015 comme en 1907Un débat similaire a en effet eu lieu il y a un peu plus d’un siècle, lors de la deuxième Conférence de la Paix qui s’est tenue à la Haye en 1907. L’objectif de cette Conférence était, entre autres, de réformer le système d’arbitrage qui avait été précédemment esquissé lors de la première Conférence de la Paix (1899).Il s’agissait à l’époque de repenser un système arbitral permettant de régler les litiges entre Etats, alors que le débat actuel porte sur l’arbitrage opposant des investisseurs privés à des Etats. Néanmoins, les reproches faits à l’arbitrage en 1907 étaient très proches des critiques soulevées aujourd’hui en marge du TTIP.Et, ironie du sort, ces reproches avaient été exposés avec force par le représentant… des Etats-Unis. En 1907, les Etats-Unis soutenaient en effet, par le biais de leur représentant, que l’arbitrage entre Etats était trop coûteux et bloquait l’émergence d’une jurisprudence stable. Le représentant des Etats-Unis recommandait donc la création d’une cour permanente visant à remplacer les tribunaux arbitraux :« La Cour d’arbitrage n’a pas été appelée à connaître depuis 1899 que de quatre cas. Pourquoi ? Dans beaucoup de circonstances, des Puissances, divisées par des intérêts de minime importance, ne se sont pas présentées devant le Tribunal de La Haye à cause des dépenses que ce recours entraîne. Il est donc nécessaire de prendre des mesures pour que les dépenses de la Cour, y compris les traitements des juges, soient à la charge commune de toutes les Puissances signataires afin d’offrir aux litigants une Cour pour laquelle comme pour les litiges d’ordre national ils n’auraient rien à payer.D’autre part, l’absence de toute continuité de la Cour permanente à plusieurs points de vue a beaucoup amoindri sa force et son influence : chacune de ses réunions a été sans lien avec les autres, et ses rares arrêts, à la fois séparés par le temps et par la diversité de leurs objets, n’ont pas apporté grands progrès à la science du droit des gens. Il faut faire de la Cour actuelle une Cour réellement permanente aux sessions régulières et continues, réunissant régulièrement les mêmes juges, pénétrés du devoir et de la responsabilité de créer leur propre jurisprudence. »La résistance à une telle proposition fut forte et la recommandation visant la création d’une cour permanente n’a, dans un premier temps, pas dépassé le stade des vœux pieux. Mais cette recommandation a marqué un jalon important dans le processus menant à la création d’une Cour permanente de Justice internationale (CPJI), l’ancêtre de la Cour internationale de Justice (CIJ), après la première guerre mondiale.Que dire de la CPJI et de la CIJ avec le recul qu’offrent leurs nombreuses années d’existence ?Bilan méritoireNul ne peut nier la contribution décisive de ces deux cours au développement du droit international. Il n’est en revanche pas établi qu’elles aient permis de maîtriser les coûts liés au règlement des litiges interétatiques. De manière plus fondamentale, une question essentielle avait été omise du plaidoyer américain de 1907 (et devra être prise en compte par les négociateurs du TTIP) : celle de l’indépendance du juge (ou de l’arbitre) à l’égard du pouvoir politique et économique.À cet égard, le bilan des tribunaux arbitraux est méritoire : ces tribunaux n’ont pas hésité à condamner des Etats très puissants au cours des dernières années, faisant ainsi preuve d’une grande indépendance. Cette dernière garantit l’efficacité des recours que les cours permanentes – qu’elles soient étatiques ou internationales – peinent parfois à assurer face à des enjeux écrasants.Lire aussi la tribune :Arbitrage d’investissement : corriger les modalités de fonctionnement pour éviter les abusAu fond, tout dépend de la fonction que l’on souhaite insuffler au mécanisme de règlement des différends du TTIP, qu’il s’agisse de protéger les investisseurs, dire le droit, fonctionner à moindre coût, ou dépolitiser les différends en matière d’investissement. La distinction entre cour permanente et tribunaux arbitraux n’est donc pas une question technique pour juristes avertis. Il s’agit au contraire d’un choix important de société, que le débat public devra éclairer et orienter au cours des prochains mois.Florian Grisel (Chargé de recherche au CNRS et chargé de cours à King’s College London) et Thomas Schultz (Professeur à l’Institut de hautes études internationales et du développement à Genève et professeur associé à King’s College London) Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain. A 44 ans, Jean-Guillaume Renisio a eu deux vies professionnelles : pendant dix ans, il a travaillé dans la recherche scientifique au CNRS, et quand il en a eu assez d’être « enfermé dans sa tour d’ivoire », il a décidé de se reconvertir en agent de bibliothèque.Là au moins, il peut cultiver l’échange et participer au lien social. Pour lui, toutes les entreprises devraient permettre aux salariés de se sentir utiles.Lire aussi :Natacha Dabrowski : « Mon entreprise idéale donne du sens au travail »Elodie Chermann (Propos recueillis par) Rémi Barroux Le Grand Paris veut se convertir aux vertus de l’économie circulaire. En concluant, mercredi 16 septembre, des états généraux consacrés à cette économie « du moindre impact sur l’environnement », la maire de Paris, Anne Hidalgo, a vanté ce système qui doit nous apprendre « à produire sans détruire, à consommer sans consumer, à recycler sans rejeter ».En paraphant un livre blanc sur cette thématique, Mme Hidalgo, mais aussi les maires d’autres communes franciliennes (Les Lilas, Le Pré-Saint-Gervais, Fresnes, Arcueil, Sceaux, Suresnes, Aulnay-sous-Bois ou encore Boulogne-Billancourt) et des présidents de communautés d’agglomération ont voulu traduire en engagements concrets ce qui, s’agissant de l’économie circulaire, reste souvent conceptuel. Après un long travail en ateliers – les états généraux de l’économie circulaire du Grand Paris ont été lancés au mois de mars –, les rédacteurs du livre blanc ont identifié 65 propositions.Rendre le tri obligatoireL’ensemble des domaines de la vie d’une communauté urbaine sont concernés. Dans celui des déchets, qui est bien souvent le premier secteur abordé quand on évoque l’économie circulaire, le livre blanc propose de rendre le tri obligatoire, à terme, dans le Grand Paris (en l’unifiant d’une commune à l’autre), d’améliorer le taux de collecte des piles et accumulateurs – il était de 34 % en 2013 en France, inférieur à l’objectif européen de 45 % – et celui des équipements électriques, ou encore de mettre en place une « collecte ambitieuse des papiers cartons ».Alors que seules 300 copropriétés, sur les 47 000 que compte Paris, sont engagées dans des actions de compostage de proximité, il s’agirait de les encourager. Parmi les autres mesures, on trouve la transformation et le reconditionnement des invendus alimentaires, la protection des terres agricoles pour assurer des circuits alimentaires de proximité, la généralisation de titres de transports rechargeables à la place des tickets à usage unique, l’augmentation de la part des produits écoconçus dans les achats publics ou encore la création de labels de l’économie circulaire. Pour Mme Hidalgo, il s’agit de « mettre en œuvre rapidement plusieurs mesures dans le cadre de la construction métropolitaine ».Lire aussi :Gaspillage alimentaire : convoquée par Ségolène Royal, la grande distribution se défendEn marge de ces états généraux, la maire de la capitale a aussi lancé un « Appel des villes pour l’économie circulaire », avec huit métropoles étrangères : Bruxelles, Copenhague, Dakar, Lisbonne, Londres, Milan, Montréal et Séoul. A la veille de la COP21, l’initiative se veut un signal, alors que les émissions de gaz à effet de serre pourraient être réduites de 14 % en Europe grâce à la généralisation de l’économie circulaire. « Elle est aussi un levier important pour permettre aux pays en développement d’atteindre un niveau de vie suffisant au rythme où nous consommons la planète », estime Antoinette Guhl, adjointe à la maire de Paris, chargée de l’économie sociale et solidaire, de l’économie circulaire et de l’innovation sociale.400 000 emplois supplémentairesSelon la Commission européenne, le développement de cette économie, dont le concept est né dans les années 1970 dans la ville portuaire de Kalundborg au Danemark, pourrait permettre la création de 400 000 emplois supplémentaires. Un chiffre en réalité difficile à établir, tant l’économie circulaire peut recouper des activités différentes. « Les prévisions varient d’un organisme à l’autre, mais ce qui est certain, c’est que 10 000 tonnes de déchets jetés dans une décharge créent un équivalent temps plein alors que la même quantité vouée au recyclage en engendre dix, explique ainsi Patrice Souet, directeur adjoint à l’économie circulaire et aux déchets à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). En comptant aussi les filières de valorisation et de démantèlement, cela crée cinquante fois plus d’emplois. »Au-delà des créations de postes – un élément non négligeable en pleine crise économique –, le passage d’une économie centrée sur la valeur d’usage à un système basé sur la valeur d’échange est une nécessité et une chance, selon les défenseurs de l’économie circulaire. La France, qui n’est pas tellement en avance au regard de ses voisins nordiques par exemple, semble vouloir mettre les bouchées doubles. De nombreuses régions ou villes prennent des initiatives, tiennent colloque. Lors de ses états généraux, Paris a offert une aide de 50 000 euros à sept associations engagées dans des projets pour développer l’économie circulaire. De leurs côtés, les ministères de l’écologie, de l’éducation et de l’économie ont lancé, mardi, un nouvel appel à projets « pour des innovations dans l’écoconception, le recyclage et la valorisation des déchets », au cœur même d’une démarche circulaire. Depuis 2010, une vingtaine de projets portant sur le recyclage des pneus, des métaux ou des batteries, sur la dépollution des sols ou l’écoconception ont déjà été soutenus.Lire aussi :Locminé veut se chauffer, s’éclairer et rouler avec ses déchetsBataille d’abord localePour l’Ademe, la bataille est d’abord locale et ne concerne pas uniquement le secteur des déchets. Les exemples sont légion et les chambres de commerce et d’industrie de France (CCI) en ont recensé une centaine sur tout le territoire. De la récupération de poussières de sucre d’une usine à Vichy par des apiculteurs pour nourrir des abeilles, dans l’Allier, à la réalisation d’un annuaire « de la deuxième vie des objets » en Bourgogne ou la mutalisation de la collecte de palettes usagées et leur recyclage dans les zones industrielles du Grand Troyes, toutes n’ont pas la même ampleur. Dans le Tarn-et-Garonne, la CCI a mis au point une application, Act’IF, qui permet d’analyser les flux d’énergies sur un bassin industriel. « Le principe est de recenser sur une carte les flux entrant et sortant, d’étudier les potentiels de synergie, les besoins des différentes entreprises et de proposer des mises en relation, explique Florian Julien Saint-Amand, qui a conçu le projet. La difficulté peut être, pour une entreprise, de dépendre d’une autre société, mais à l’échelle d’entreprises de taille modeste, le bénéfice est important. Pour des raisons de confidentialité, toutes les données sur ces flux d’énergie et sur les économies potentielles n’apparaissent pas publiquement. » L’application opérationnelle d’Acti’IF, depuis 2014, séduit de plus en plus de régions. Le Nord, Rhône-Alpes, l’Ile-de-France, la Bretagne, le Limousin, Midi-Pyrénées ont déjà manifesté leur intérêt. « La proximité de la COP21 est une chance vis-à-vis des financiers, des institutionnels, des collectivités, juge Florian Julien Saint-Amand. Mais les entreprises sont encore, pour beaucoup, à convaincre. Il faut sortir des discours caricaturaux, trop politiques sur l’environnement. »L’économie circulaire, qui vise à « mettre fin au conflit entre économie et écologie », ainsi que le déclarait Anne Hidalgo en conclusion des états généraux parisiens, devrait offrir des perspectives de rentabilité aux entreprises. Le plus sûr moyen de les convertir.Lire aussi :Economie circulaire, ces entreprises qui ouvrent la voieRémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Escande On pourrait appeler cela l’économie « leboncoin.fr », ou d’Airbnb, ou d’Uber et de tous ces sites éclos dans les années 2010 et qui se chargent de mettre en relation des particuliers offreurs de services avec d’autres qui sont demandeurs. Sympathique et efficace cette nouvelle économie du partage est pratiquée déjà activement par près d’un tiers des Français. Mais où sont les limites du partage ? Probablement dans cette frontière délicate qui sépare l’activité privée de la professionnelle, l’indemnisation du bénéfice, l’intérêt de chacun de celui de la collectivité.L’économie grise existe partout et depuis la nuit des temps. Elle est même souvent nécessaire. Les rares études existantes la situent autour de 20 % du produit intrérieur brut (PIB) européen et en étroite corrélation avec le niveau de taxation d’un pays. Mais elle prend une autre dimension à l’âge des réseaux. Comme l’extension à l’infini du domaine du travail au noir. Double défi lancé à la puissance publique, qui voit échapper des ressources, et au monde économique traditionnel confronté à une concurrence d’un nouvel ordre.D’où les révoltes des taxis contre les chauffeurs d’Uber ou des hôteliers contre Airbnb. Deux plateformes qui jouent volontairement de l’ambiguïté actuelle pour défendre à la fois leur rôle dans le développement économique et justifier qu’elles échappent au droit commun, notamment fiscal, puisqu’elles ne font que mettre en relation des particuliers.Particuliers contre professionnelsIl faut donc se réjouir que les sénateurs se soient colletés avec ce sujet, avec pour une fois une approche plutôt moderne et non punitive. Leur rapport présenté hier devrait être suivi d’amendements au projet de loi de finance 2016. La limite proposée de 5 000 euros, d’exonération d’impôt sur le revenu donnerait une visibilité et une stabilité juridique à tous les particuliers qui tablent actuellement sur une « tolérance » aléatoire du fisc. Il fixe la différence entre l’indemnisation de l’usage de sa voiture par un adepte du site de covoiturage Blablacar et l’activité professionnelle, même de complément d’un chauffeur UberPop.Ce faisant, le travail des sénateurs ne doit pas masquer les évolutions de fond du marché du travail et de l’économie tout entière. Même soumise à déclaration d’impôt, la multiplication de ces situations où les particuliers se mettent en concurrence de professionnels, avec moins de contraintes et d’exigences, comme dans le cas des appartements d’Airbnb, qui propose plus de 10 000 chambres à Paris, est à la fois un facteur d’expansion de l’économie, s’il incite plus de voyageurs à venir dans la capitale, mais aussi de déflation en tirant vers le bas les prix des prestations équivalentes.Où est partie l’inflation ? se demandent les économistes et les banquiers centraux, tétanisés par ce mystère qui entrave toute reprise durable de la croissance. En partie dans la poche de la multitude des acteurs de cette nouvelle économie du partage.Lire aussi :Le Sénat veut taxer les revenus tirés des sites collaboratifsPhilippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Chaperon La City veut conserver son joyau. Le français Ingenico, le roi des terminaux de paiement, n’a pas réussi à convaincre les fonds d’investissement Advent et Bain Capital de lui vendre son rival, le britannique Worldpay. Au terme de plusieurs jours de suspens, l’ex-filiale de RBS a publié vendredi 18 septembre un communiqué annonçant qu’elle lançait son processus d’introduction en Bourse.Lire aussi :Ingenico veut s’offrir son concurrent WorldpayCette mise en Bourse, qui devrait être la plus importante à la City en 2015, était prévue de longue date mais Ingenico avait tenté de faire dérailler l’opération en proposant de racheter son concurrent. D’autres fonds étaient également candidats, mais le français avait déposé l’offre la plus élevée. Selon Sky News, Ingenico proposait de verser 6,6 milliards de livres (9 milliards d’euros). Mais au lendemain de la décision de la Fed de laisser ses taux inchangés, levant ainsi une partie des interrogations des marchés, Advent et Bain Capital ont décidé de snober cette proposition lui préférant la Bourse.Les deux fonds réalisent une très belle opération. Ils avaient racheté cette activité de gestion de paiement en 2010 à la banque écossaise RBS forcée de réduire son périmètre après la crise financière qui avait vu le contribuable britannique voler à son secours. A l’époque, Atos, un autre français, avait d’ailleurs regardé le dossier, avant de renoncer et d’introduire en Bourse en 2014 Worldline, sa propre filiale de paiement.Croquer ou être croquéAdvent et Bain Capital avaient versé 1,7 milliard de livres à RBS. Mais les deux actionnaires ont ensuite investi 1 milliard de livres dans Worldpay, notamment afin de bâtir une plate-forme de traitement considéré comme la « Rolls » des paiements sur Internet. C’est cette pépite qu’Ingenico convoitait, au point de vouloir casser sa tirelire.Le français avait sécurisé un financement auprès de grandes banques internationales, comme Société générale, HSBC ou Morgan Stanley. Mais une augmentation de capital aurait été nécessaire, une perspective que n’appréciait guère la Bourse. L’action Ingenico avait cédé 20 % sur un mois. Elle bondissait de près de 10 % à l’ouverture de la séance vendredi.Alors qu’Ingenico avait failli se vendre à l’américain Danaher en 2010, cet épisode démontre en tout cas que le français préfère croquer qu’être croqué. La consolidation ne fait que commencer dans le monde du paiement, qui doit s’adapter aux nouvelles habitudes de consommation et aux ruptures technologiques.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre La descente aux enfers du bâtiment, entamée en 2008, semble décidément sans fin. Le premier semestre a été une période noire pour le secteur. Les demandes de permis de construire déposées entre janvier et juillet sont en repli de – 7,9 % par rapport à la même période de 2014, tout comme les mises en chantier, à – 5,8 %, d’après des chiffres publiés vendredi 18 septembre par la Fédération française du bâtiment (FFB). A ce rythme, l’année devrait se conclure sur un bilan de 334 000 logements construits, contre 355 000 en 2014. La tendance est tout aussi mauvaise (– 12 % de surfaces autorisées) pour la construction de bureaux, commerces, bâtiments administratifs et industriels. L’investissement public, en particulier des collectivités locales qui comptent à elles seules pour 45 % de l’activité dans les travaux publics, est également en berne.Lire aussi :Signaux mitigés pour la construction de logementsUne autre déception vient du secteur de l’entretien et de l’amélioration des bâtiments, sur lequel les professionnels comptaient. En dépit des dopants – éco-prêt à taux zéro, crédit d’impôt, TVA à 5,5 % – que le gouvernement a mis en place à l’automne 2014, il ne décolle pas. « Les chantiers sont trop complexes et le retour sur investissement est trop long pour convaincre les particuliers de se lancer dans de tels travaux », analyse Jacques Chanut, président de la FFB. Les propriétaires d’une maison ne se lancent vraiment dans sa rénovation que si le projet permet un agrandissement et une amélioration réelle du confort, les seules économies d’énergie ne semblant pas suffire à la motiver.Lire aussi :Immobilier : les acheteurs reviennent, les prix ne baissent plusL’hémorragie des emplois continue donc, avec 44 600 perdus dans les six premiers mois de 2015, « le plus mauvais score enregistré depuis la grande récession de 2008 », déplore M. Chanut, « ce qui porte à 106 000 leur nombre total depuis sept ans, peut-être 150 000 d’ici la fin de cette année », craint-il. Les défaillances d’entreprises sont à l’avenant, progressant de 2,4 % au premier semestre 2015 et touchant principalement (+ 10 %) les artisans et entreprises de un à trois salariés. Cette faiblesse de la construction coûte, à elle seule, 0,2 point de croissance, chaque année depuis 2008.« Les délais s’éternisent »Mais les entrepreneurs veulent croire en de meilleures perspectives qu’encouragent quelques indicateurs. Le nombre de contrats de construction de maisons neuves, par exemple, a bondi, en juin, juillet et août, de 24 %, à un prix moyen de 110 000 euros, en baisse de 1,5 % sur un an. « Cette embellie est clairement due à l’élargissement du prêt à taux zéro décrété le 1er octobre 2014, se réjouit Patrick Vandromme, président de l’Union des maisons françaises qui fédère les constructeurs de maisons individuelles. Mais cela ne se traduit pas encore dans les permis de construire, de plus en plus longs à obtenir puisque nous sommes à quasiment deux cents jours entre la signature du contrat et le démarrage du chantier », regrette-t-il.Lire aussi :Le marasme persiste dans le secteur du bâtimentLes ventes de logements neufs par les promoteurs sont également en progression de 20 % au premier semestre 2015. Mais, là aussi, les délais s’éternisent entre la réservation par le client et le début des travaux, programmés pour le début de l’année 2016. « Il y a d’autres indices encourageants : les négociants de matériaux font face à une forte demande, comme les banquiers en matière de crédit immobilier ou de caution financière à accorder aux constructeurs, explique Jacques Chanut. Mais la trésorerie de nos entreprises est exsangue, et il faudra les aider à trouver des fonds pour relancer les chantiers et acheter du matériel. »La FFB demande au gouvernement de nouvelles mesures de soutien pour stimuler la primo-accession à la propriété, et d’étendre, pour un an seulement, le crédit d’impôt énergétique aux résidences secondaires, « une opération “coup de poing” pour enclencher rapidement des chantiers de rénovation énergétique », suggère M. Chanut.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil Chez Air France, le temps presse pour trouver un terrain d’accord sur le plan de productivité élaboré et proposé par la direction de la compagnie aérienne. Cette dernière a fixé aux syndicats (des pilotes, des personnels navigants commerciaux et des personnels au sol) une date butoir, le mercredi 30 septembre : ils doivent dire si oui ou non ils « souscrivent » au plan Perform 2020, qui doit entrer en œuvre en janvier.En quoi consiste le plan de la direction d’Air France ?Le plan Perform 2020 doit permettre à la compagnie de renouer avec la croissance et de dégager 740 millions d’euros de résultat d’exploitation d’ici à 2017.La direction de la compagnie aérienne, qui a baptisé son projet « New Deal », propose en l'occurrence de faire travailler plus les pilotes et les personnels navigants commerciaux (PNC, hôtesses et stewards) de la compagnie sans augmentation de salaire. Il s’agit de « faire plus d’heures de vol à rémunération constante », comme on l’explique dans l’entourage de la direction.Lire aussi :Air France veut faire travailler plus ses pilotes et navigants à salaire constantAux pilotes et aux PNC, elle propose de travailler 100 heures de plus par an, soit 780 heures pour un navigant de long-courrier et 690 heures pour un pilote sur moyen-courrier. Il s’agit d’un effort « d’un peu moins de 20 % de productivité supplémentaire à salaire égal », regrette Véronique Damon, la secrétaire générale du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL).En outre, la direction aurait déjà fait savoir qu’elle pourrait procéder à des départs contraints au sein des personnels au sol notamment ceux des escales.Quelles « contreparties » la direction de la compagnie propose-t-elle ?La direction fait miroiter aux différentes catégories de personnels le partage d’une enveloppe de 100 millions d’euros en échange d’un accord de productivité. Cette somme serait versée en deux fois, 40 millions en 2016 et 60 millions en 2017.Mais cet accord est très « conditionnel », dénoncent les syndicats. En effet, l’argent ne sera versé aux 500 000 salariés de la compagnie qu’en fonction de l’évolution des résultats de cette dernière : c’est-à-dire si Air France connaît un retour à meilleure fortune, si la croissance revient, si le prix des carburants ne repart pas à la hausse et si la baisse de la recette unitaire est stoppée.La direction d’Air France a par ailleurs posé sur la table une proposition de mise en service de nouveaux Boeing 787 pour renforcer la flotte long-courrier. La compagnie pourrait même ouvrir quatre nouvelles lignes. Une manière de satisfaire la demande récurrente des pilotes qui réclament un véritable « plan de croissance ».Quelle est, à ce stade, la position des syndicats ?Le SNPL redoute que le projet « New Deal » s’accompagne « d’une véritable remise à plat du contrat des pilotes ». Le syndicat met notamment en avant le fait que, parmi les principales mesures, la direction voudrait obtenir de ses navigants « une suppression du choix mensuel de vol ». Un dispositif historique qui permet, une fois par mois, à chaque pilote de choisir une destination.Dans le même esprit, les syndicats soulignent que la direction veut « remettre en cause le libre choix des jours off », les jours de repos. Enfin, la direction souhaiterait parvenir à « un changement des règles de séniorité ». Un système qui régit l’avancement des pilotes de la compagnie à l’ancienneté. Air France voudrait lui substituer, en partie au moins, « un avancement au choix ».Lire aussi :Air France : le syndicat des pilotes refuse à nouveau le projet Transavia EuropeFaute d’accord direction-syndicats, que se passera-t-il ? Si les syndicats et la direction ne parviennent pas à s’entendre, c’est un « plan B » drastique qui sera mis en œuvre, a prévenu la direction. Air France mettrait alors en place la véritable politique d’attrition tant redoutée par les personnels.Lors du dernier comité central d’entreprise (CCE), la direction a indiqué qu’elle fermerait au moins cinq lignes et retirerait une quinzaine d’avions de la flotte. Une telle option entraînerait plus de 3 300 licenciements secs, dont 300 parmi les pilotes.Air France retarderait également l’arrivée des nouveaux appareils prévus pour différer d’autant ses paiements.La date butoir du 30 septembre est-elle vraiment une date couperet ?A ce stade, syndicats et direction négocient toujours et presque sans discontinuer. Si l’on en croit le SNPL, il s’agit d’arriver à au moins s’entendre « sur un cadre, sur des principes » d’ici à mercredi. Quitte à négocier les détails de l’accord dans les jours ou les semaines qui suivent.Après l’échéance du 30 septembre, d’autres rendez-vous sont déjà prévus entre les syndicats et la direction. Le conseil d’administration d’Air France-KLM est attendu jeudi. Le lendemain suivra le conseil d’administration d’Air France. Enfin, un CCE exceptionnel doit être organisé le 5 octobre au siège de la compagnie. A cette date, la CGT, la CFE-CGC et la CFDT ont appelé à une « grève dure ».Lire aussi :Menace de « grève dure » à Air FranceGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Beuve-Méry Le timing est presque parfait. Juste avant que la discussion ne reprenne, mardi 29 septembre à l’Assemblée nationale sur le projet de loi, relatif à la liberté de création, et que celle-ci n’aborde les articles relatifs à la répartition des droits dans la musique, Fleur Pellerin, ministre de la culture et de la communication, a annoncé et salué la signature d’« un accord historique pour la filière musicale ». Un accord trouvé à la suite de la mission, confiée au conseiller maître à la Cour des comptes, Marc Schwartz. Le contenu détaillé de l’accord ne sera donné que vendredi 2 octobre, mais ses grandes lignes sont d’ores et déjà connues.La lettre de mission donnée à M. Schwartz, datée du 21 mai, fixait trois objectifs concernant l’exploitation numérique de la musique enregistrée : « favoriser la vitalité de l’ensemble des acteurs ; préserver la diversité de la création et de sa diffusion ; assurer une rémunération reflétant équitablement leur apport à la création de valeur. » Une « juste rémunération » des artistesPour la ministre, l’accord trouvé permet de garantir « cette juste rémunération », car « les producteurs s’engagent à partager avec les artistes tous les revenus reçus des services de musique en ligne et à leur garantir dans ce cadre, une rémunération minimale, en contrepartie de l’exploitation numérique de leurs enregistrements. » Un encadrement des règles de détermination de l’assiette de rémunération des artistes a aussi été trouvé.L’accord « permet, en outre, de renforcer la transparence de l’économie de la filière et d’améliorer l’exposition de la musique et de la diversité culturelle sur les plates-formes de musique en ligne », ajoute la ministre, dans son communiqué.Dans ces conditions, Patrick Bloche, rapporteur (PS) du projet de loi Liberté de création devrait retirer, en toute logique, l’amendement qui préconisait une gestion collective obligatoire pour la répartition des droits musicaux issus de l’exploitation numérique (streaming et téléchargement), en cas d’échec de la mission Schwartz.L’accord satisfait pleinement les producteurs de musique. Pour le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP) « le partage de la valeur créée par les exploitations numériques fait l’objet d’engagements précis et donne la priorité aux discussions entre partenaires sociaux dans le cadre de la convention collective de l’édition phonographique ». De son côté, l’UPFI (producteurs indépendants) approuvent que « des engagements substantiels aient été ainsi souscrits volontairement par les producteurs de phonogrammes vis-à-vis des artistes interprètes concernant le partage de la valeur. »Consternation du côté de l’AdamiLes responsables de plate-forme de téléchargement ou d’écoute en ligne Spotify ou Deezer n’ont pas encore réagi, mais leur souhait de conserver comme interlocuteur unique les producteurs de musique est respecté.L’accord prévoit aussi la création d’un fonds de soutien à l’emploi des musiciens par les plus petites structures de production phonographique.Seule l’association La Guilde des artistes de la musique (GAM), créée en mars 2013 par Axel Baur, qui revendique 200 membres se dit favorable à l’accord. La GAM est notamment satisfaite des mesures concernant la transparence des comptes entre artistes principaux et maisons de disques.C’est, en revanche, la consternation du côté de l’Adami et la Spedidam, les deux principales sociétés de gestion collective des droits de propriété intellectuelle des artistes-interprètes qui avait claqué, lundi 28 septembre, la porte de la mission Schwartz. « Les mesures proposées ne sont pas à la hauteur des ambitions affichées au sujet de la question essentielle de la rémunération des artistes et dont la portée est mondiale » , estime l’Adami. Pour Xavier, directeur des affaires juridiques de la Spedidam, « c’est une catastrophe, les artistes qui ne touchent pas de royalties vont encore perdre dix ans de rémunération. »Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Brice Pedroletti (Pékin, correspondant) Une « urne de la paix » offerte à l’ONU, la création d’une réserve de 8 000 hommes supplémentaires disponibles en permanence pour des missions de maintien de la paix et l’affectation d’un milliard de dollars à un nouveau fonds Chine-ONU « pour la paix et le développement » : le président chinois Xi Jinping a multiplié les gestes symboliques lundi lors de son premier discours devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York.Sans surprise, celui-ci s’est articulé autour du principe phare de la diplomatie chinoise, « l’émergence pacifique ». Les contributions chinoises à l’ONU en troupes et en personnel de police sont un axe important de sa politique étrangère : la Chine se targue ainsi d’être le premier pays contributeur parmi les cinq membres du Conseil de sécurité. Mais elle n’est, malgré une augmentation récente, que neuvième au classement des Etats membres d’août 2015 – avec 3 079 hommes – soit deux fois moins que l’Inde ou le Pakistan, et trois fois moins que le Bangladesh.Pas d’hégémonieM. Xi a d’abord rappelé la contribution « historique » de la Chine à la victoire contre le fascisme lors de la seconde guerre mondiale, puis s’est longuement épanché sur les « leçons de l’histoire » qu’il fallait tirer des « calamités passées ». Enfin, il a réaffirmé les intentions bienveillantes d’une Chine que son irrédentisme autour de territoires disputés dans les mers qui l’entourent a rendu quelque peu suspecte aux yeux de ses voisins : Pékin « ne cherchera pas l’hégémonie, l’expansion ou une sphère d’influence, quelle que soit l’évolution de la situation internationale et quelle que soit sa puissance », a-t-il déclaré. « Tous les pays sont égaux. Les plus gros, les plus forts et les plus riches ne doivent pas malmener les plus petits, les plus faibles et les plus pauvres », a poursuivi le numéro un chinois – une promesse déjà formulée par la diplomatie chinoise et plusieurs fois raillée dans le passé par certains pays asiatiques s’estimant bien « intimidés » par leur imposant voisin.Dans une critique voilée des prétentions américaines et plus généralement occidentales à imposer partout leur modèle de démocratie libérale, M. Xi a rappelé que les Nations unies permettaient à chaque pays de « choisir leur propre souveraineté et leur voie de développement » – deux arguments systématiquement mis en avant chaque fois que Pékin est épinglé sur les droits de l’homme. Il s’est félicité du « mouvement irrésistible vers un monde multipolaire » et en a appelé à « une coopération gagnant-gagnant » et une « communauté d’avenir partagé pour l’humanité ». Contrairement à ses homologues américain ou russe, le président chinois a évité toute accusation personnelle, ou référence directe dans son discours, à des pays ou des personnes existantes : Xi Jinping a essentiellement reproduit les éléments de langage traditionnels de la diplomatie chinoise maintes fois exposés en d’autres grandes occasions depuis son entrée en fonction en 2013. Comme le reste de ses prestations lors de la visite d’Etat qu’il vient d’achever aux Etats-Unis, M. Xi n’a pas été avare de belles paroles. Son discours est truffé des mots « démocratie », « justice », « équité », soulignant qu’elles étaient les « valeurs communes de l’humanité », autant de déclarations que relativise le bilan de la Chine en matière de respect des droits fondamentaux.L’allocution de M. Xi a développé tout au long de son discours l’axe central de la diplomatie chinoise, le principe de « l’émergence pacifique », l’idée que la Chine est déterminée à prendre la place qui lui revient parmi les grands pays sans pour autant provoquer de guerre avec les puissances établies. Pour bienveillant qu’il paraisse, ce concept est avant tout stratégique, et doit être mis en perspective : dans l’une des meilleures explorations récentes de l’« émergence pacifique », la chercheuse Yun Sun rappelle qu’il s’enracine dans la culture de l’art de la guerre – quand « l’excellence suprême consiste à gagner sans combattre », selon les préceptes de Sun Tzu. Enfin, non seulement « l’émergence pacifique » n’est pas contradictoire avec la création d’une armée forte, mais elle l’exige, ce qui explique la course aux armements sans complexe à laquelle se livre la Chine.« Coercition » économique et diplomatiqueDernière clé, l’émergence pacifique n’est en rien incompatible avec l’exercice de la « coercition » économique ou diplomatique. « Cette logique et le bilan de la Chine en la matière suggèrent que [celle-ci] privilégie comme stratégie la prévention de la guerre et le maintien de la paix en exhibant sa force [militaire], mais ils n’indiquent en rien que la Chine va moins recourir à la coercition. Ce qui ne répond peut-être pas à la question ultime de savoir si l’émergence de la Chine va être pacifique, mais les gens devraient avoir une compréhension plus nuancée des déclarations chinoises d’émergence pacifique et des défis que celle-ci présente », écrit Yun Sun.L’annonce de nouvelles contributions chinoises aux opérations de maintien de la paix sert également le « soft power » chinois et participe du traditionnel discours de solidarité Sud-Sud tenu par ses dirigeants. Selon les observateurs, envoyer ses troupes dans des zones de combat dans le cadre de l’ONU est aussi un moyen pour la Chine de combler leur déficit d’expérience – une carence maintes fois dénoncée depuis la reprise en main de l’armée chinoise par Xi Jinping.Et puis, il s’agit pour elle d’être présente sur le terrain, sans disposer de bases comme les Américains ou les Français, dans des régions où ses intérêts et le nombre de ses ressortissants en font un acteur incontournable, comme en Afrique. La contribution actuelle, et le renfort annoncé lundi par M. Xi, restent toutefois un effort plus que raisonnable en regard de la taille de l’économie chinoise et de son poids dans les économies locales. La Chine est le premier partenaire commercial de l’Afrique.Brice Pedroletti (Pékin, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.09.2015 à 16h56 • Mis à jour le29.09.2015 à 18h47 | Adam Levy-Zauberman (Fondateur de Costockage.fr) Je suis un phobique administratif [le fondateur de Costockage.fr, start-up collaborative spécialisée dans le stockage, fait écho à la « phobie administrative » évoquée en 2014 par le député PS Thomas Thévenoud pour expliquer ses impayés divers]. Je ne veux surtout pas dire par là que je n’aime pas payer mes impôts ; je veux dire par là que je n’aime pas avoir à calculer leur montant, à remplir laborieusement un formulaire, à le glisser dans une enveloppe, à y coller un timbre et à trouver une boîte aux lettres pour poster le tout.En tant qu’entrepreneurs, face à la lourdeur des démarches administratives qu’on vous impose, vous souffrez probablement de la même phobie. Pire encore, puisqu’il s’agit de consommation collaborative, nos entreprises permettent à tout un chacun de devenir à son tour un mini-entrepreneur.Lire aussi :Pour la création d’un statut d’acteur collaboratifUne armée de phobiques administratifs, donc.Car avec l’essor de la consommation collaborative, chacun devient le chef de sa propre mini-entreprise. Chacun peut vendre des services (un voyage sur Blablacar.fr), des biens (un canapé d’occasion sur LeBonCoin.fr), ou devenir loueur (de l’espace pour du stockage sur Costockage.fr).Le rapport de la commission des finances du Sénat sur l’économie collaborative publié le 17 septembre le dit très bien : « Dans un contexte où le salariat est de moins en moins la norme et où le travail indépendant progresse (…), il devient nécessaire de repenser globalement le statut de ces travailleurs de l’économie collaborative. (…) À terme, la question du passage à un modèle où les obligations contributives et la protection sociale ne sont plus attachées au statut (salarié etc.) mais à l’individu se posera ».En bons phobiques administratifsLe rapport fait un constat évident : les revenus de la consommation collaborative, pourtant imposables au titre de l’impôt sur le revenu, ne sont que très marginalement déclarés. Loin de condamner les plateformes et leurs utilisateurs, les auteurs s’en prennent au retard du système fiscal. En effet, celui-ci n’est pas prévu pour faciliter la déclaration de multiples petits flux de revenus. Et devant la complexité, en bons phobiques administratifs, beaucoup abandonnent.La commission des finances fait ici preuve d’une vision lucide et étonnamment pragmatique. Partant du principe que les transactions sur internet sont entièrement numérisées, elle propose une déclaration des revenus à la source transmise par les plateformes. Rien de bien compliqué, puisqu’elles disposent des données. Un problème néanmoins : les sites de petites annonces à faible valeur ajoutée ne proposant pas de paiement en ligne, comme LeBonCoin, resteraient dans une zone d’ombre ou le black prospère.Pragmatique encore, le rapport prévoit une franchise de 5 000 euros en deçà desquels l’utilisateur sera exempté d’impôt. Une façon de prendre en compte les charges supportées par l’utilisateur dans le cadre de son « entreprise » collaborative. La commission confirme ici sa vision du particulier comme un agent économique qui, au même titre qu’une entreprise classique, peut déduire les charges de son revenu pour n’être imposé que sur son bénéfice.Le pragmatisme, justement, est une des valeurs fondamentales de l’économie collaborative : nous tentons d’apporter une solution pragmatique à une utilisation non-optimale des ressources. Pourquoi ne pas mutualiser la place dans ma voiture plutôt que de voyager à vide ? Pourquoi ne pas utiliser l’espace inutilisé dans mon quartier pour y déposer mes cartons plutôt que de les déménager, loin, dans un garde-meuble hors de prix ?Une chance à saisirNos plateformes tentent chaque jour de rendre plus efficient l’accès à ces services : plus aisé, rapide et transparent. Fini les demandes de devis, les souscriptions à une assurance, les états des lieux, etc. Tout cela est désormais numérisé et automatique.Rendre le recouvrement de l’impôt plus efficient, c’est exactement le but recherché par ce rapport, et il faut l’applaudir.Voyez un peu : pour une fois la proposition cherche à simplifier. Sans ajouter la moindre démarche supplémentaire pour l’utilisateur, sans créer de nouvel impôt et en conservant pas mal de souplesse grâce à la franchise.Le rapport va jusqu’à réaffirmer le rôle, cher à nos plateformes, de « tiers de confiance ». Cette fois non plus dans les garanties de paiement ou de sécurité apportées, mais dans la collecte de l’impôt. Il cherche même à établir un système suffisamment inclusif pour ne pas « figer les business models de l’économie collaborative dans le marbre d’une instruction fiscale » et favoriser ainsi « l’émergence d’éventuels champions français ».Il faut se réjouir de tant de bienveillance de la part du législateur, et il faut que nous, entrepreneurs de la consommation collaborative, saisissions cette chance : nous pouvons devenirs les fers de lance de la modernisation fiscale. Les start-up de la consommation collaborative peuvent devenir le laboratoire d’une fiscalité qui n’entrave pas et qui, parce qu’elle s’appuie sur des outils technologiques qui nous sont familiers, simplifie la vie de nos utilisateurs. N’est-ce pas notre raison d’être ?Adam Levy-Zauberman (Fondateur de Costockage.fr) Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Signe de la globalisation croissante des grands groupes de médias, et de la priorité désormais accordée au numérique, l’allemand Axel Springer a annoncé, mardi 29 septembre, racheter le site américain Business Insider, un pure player spécialisé dans l’information économique.Déjà détenteur d’environ 9 % du site créé en 2007 sous le nom de Silicon Valley Insider, Axel Springer va dépenser 306 millions d’euros pour en prendre 88 % supplémentaires. Les 3 % restants du capital sont détenus par Bezos Expeditions, la société d’investissement du fondateur d’Amazon, Jeff Bezos.Outre les États-Unis, Business Insider décline son site dans sept autres pays. Une version allemande doit être lancée fin 2015, tout comme une version française début 2016, en partenariat avec le groupe Prisma. L’entreprise compte 325 employés, dont la moitié de journalistes, et revendique 76 millions de visiteurs uniques par mois.Un ton nouveau, entre Wall Street Journal et GawkerLe style Business Insider mêle un ton sans complexe, des commentaires bruts et pratique l’agrégation massive de contenus web. « Les scoops ne sont pas la panacée : il faut deux jours d’enquête pour en sortir un, ça ne vaut pas le coup. Si quelqu’un a un scoop, nous le reprenons sur notre site quatre minutes plus tard », s’est ainsi enorgueilli le fondateur Kevin Ryan, un entrepreneur américain, dans un article du New Yorker en 2013. Des propos en partie provocateurs, car le site est aussi réputé pour ses informations exclusives.Le site se félicite de faire une audience comparable à celle du Wall Street Journal avec beaucoup moins d’employés. Outre ses informations, il le doit en bonne partie à son ton léger, voire provocateur et attrape-clics - qui rappelle le style tabloïd du site Gawker.Sur sa page d’accueil, on peut lire des titres comme : « Quinze citations de Steve Jobs qui donnent de l’inspiration », « Les dix armes les plus terrifiantes de l’armée russe », « Voici ce que ça fait de devenir super riche d’un coup », « Voilà pourquoi ceux qui pensent que les bloqueurs de publicité sont des extorqueurs se trompent ». Ce dernier billet a pour illustration une photo du Parrain, typique du style d’illustration web et pop culture du site, qui peut citer un dessin animé ou le film « The Big Lebowski ».Dirigé par un ancien analyste financierLe site cible notamment les gens qui travaillent dans la finance. Il a pour PDG et rédacteur en chef une personnalité hors-normes et controversée de la Silicon Valley : Henri Blodget. Celui-ci a été dans une première vie connu comme analyste financier dans le secteur technologique. Après être devenu une star pour avoir entre autres prévu la forte hausse de la jeune boutique en ligne Amazon, il a, à la fin des années 1990, rejoint la banque d’affaires Merril Lynch.Il est alors devenu tristement célèbre pour avoir été banni des marchés en raison d’une infraction à l’éthique des analystes : sur certaines actions en bourse, il avait fait des recommandations publiques qui étaient opposées à celles qu’il partageait en interne par email à Merril Lynch. Henry Blodget ainsi que la directrice générale, Julie Hansen, vont rester en place, selon Springer.Une offre globale pour « les décideurs de demain »« Cette transaction étend l’audience mondiale d’Axel Springer sur Internet à environ 200 millions de lecteurs », affirme le groupe allemand dans un communiqué. Cela en fera le sixième groupe de presse dans le monde en termes d’audience numérique. Le rachat de Business Insider doit toutefois encore recevoir l’aval des autorités de la concurrence.Cette acquisition permet au groupe, conformément à sa stratégie depuis quelques années, de continuer à se développer dans le numérique, mais aussi dans les contenus en langue anglaise. Il y a deux mois, le groupe allemand avait échoué à racheter le Financial Times, finalement acquis par le groupe japonais Nikkei.« Le ton créé par Henry Blodget et son mode de traitement de l’information parlent aux décideurs de demain, estime Mathias Döpfner, le président d’Axel Springer. La combinaison de nos forces respectives est à même de créer de la croissance et d’élargir l’offre de Business Insider à de nouvelles thématiques et de nouveaux territoires. » Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.09.2015 à 12h57 • Mis à jour le29.09.2015 à 16h36 | Jean-Michel Bezat Il fut un temps où Ivan Glasenberg était un des rois du charbon, du cuivre et du zinc, qui avaient fait de lui un multimilliardaire en dollars, puissant et redouté. Un temps pas si lointain, en 2010, où Glencore (Global Energy Commoditity Resources) affichait déjà un chiffre d’affaires supérieur à celui d’un autre géant suisse plus connu, Nestlé. Plus dure est la chute.Avec l’effondrement de l’action du groupe (mines et négoce), lundi 28 septembre à la Bourse de Londres (- 29,4 %), et mardi matin à Hong Kong (- 27,5 %), son patron a perdu une fortune. Et la société, dont il est le premier actionnaire, joue désormais sa survie, pronostiquent les analystes les plus pessimistes. Pire, la chute de Glencore a contaminé le secteur et les experts pensent que M. Glasenberg, patron très peu disert, devrait s’exprimer publiquement sur les perspectives de sa société.Il l’a fait par voie de communiqué, mardi, de façon lapidaire. Il a suffi de quelques lignes rassurantes publiées en début d’après-midi, affirmant que l’entreprise n’a « absolument aucun problème de solvabilité », pour que le titre reprenne 20 % (à 82,47 pence) sur le London Stock Exchange.La veille, c’est une note alarmante de la banque britannique Investec sur Glencore, très endetté et frappé par le recul des prix lié au ralentissement de la demande chinoise, qui avait fait paniquer les investisseurs. Si les cours du cuivre, du charbon, du zinc et du nickel restent déprimés, comme les experts le prédisent à court terme, « presque toute la valeur de Glencore pourrait s’évaporer », prévenaient les analystes d’Investec, une banque dont les études font autorité dans le secteur du pétrole et des matières premières.La demande chinoise s’essouffleD’autres sont toutefois moins pessimistes, comme les analystes de Sanford C. Bernstein, qui jugent que le marché a surréagi. Ils font remarquer que suivant le calcul fait, Glencore peut valoir 25 milliards... ou 100 milliards de dollars. Ils soulignent notamment que son secteur du négoce, unique par rapport à celui de ses concurrents, est une boîte noire : si la société dévoile le volume de ses transactions, elle ne révèle pas le type de pari fait sur telle ou telle matière première. Cela rend cette activité plus difficile à valoriser que celle de l’extraction minière.Il reste que la multinationale traîne une dette de 30 milliards de dollars (26,73 milliards d’euros), plus lourde que celle de ses concurrents Rio Tinto, BHP Billinton ou Anglo American. Avant la chute du début de la semaine, cet endettement représentait la moitié de sa capitalisation. Les perspectives ne sont pas réjouissantes pour Glencore, à court terme du moins, car il ne fait guère de doute que les pays émergents, la Chine en tête, auront besoin de cuivre, de fer, de nickel, de zinc et de toutes sortes de matériaux pour assurer la poursuite de leur industrialisation et de leur urbanisation.Mais pour l’heure, la demande en provenance de Chine, premier consommateur de matières premières de la planète, s’essouffle. Les profits du secteur industriel y ont baissé de 8,8 % sur un an. Les derniers chiffres de la production industrielle chinoise ne sont pas bons, et le monde déborde de produits comme le pétrole, le charbon et le cuivre, alors que les prix sont au plus bas depuis la crise financière de 2008.Lire aussi :Les matières premières souffrent du ralentissement en AsieDébut septembre, les dirigeants de Glencore, qui produit et négocie 90 ressources de base (y compris agricoles), ont certes annoncé un plan pour ramener la dette à 20 milliards de dollars : réduction des investissements, cessions d’actifs, gel « jusqu’à nouvel ordre » du versement de dividendes, suspension pour dix-huit mois de deux mines (Zambie et République démocratique du Congo) pour désengorger un marché du cuivre saturé. Rien n’y a fait. Pas plus que l’augmentation de capital de 2,5 milliards lancée le 16 septembre. En deux semaines, le titre a perdu 30 % de sa valeur. Et près de 60 % depuis le début de l’année. Lundi soir, après la chute, c’était la pire performance annuelle des 100 premières sociétés cotées à Londres, selon le Financial Times.Société controverséeLes actionnaires, qui ont vu s’effondrer la valeur de leur investissement, n’ont plus confiance dans le groupe. Les chiffres sont accablants : ses dirigeants avaient introduit Glencore en Bourse, le 19 mai 2011, à 530 pence par action alors que les cours des matières premières étaient encore élevés ; l’action vaut six fois moins. Pour les spécialistes de Goldman Sachs, le patron de Glencore doit prendre des mesures « bien plus radicales » que celles annoncées il y a un mois. Il cherche à céder une partie des produits agricoles, qui pèsent 26 milliards de dollars sur un chiffre d’affaires global de 224 milliards, indique l’agence Bloomberg.Ces cessions forcées tranchent avec la politique d’acquisition agressive de M. Glasenberg ces dernières années. Début 2012, il lançait une offre publique sur le producteur de minerais suisse Xstrata (29 milliards de dollars), dont Glencore était déjà actionnaire à 34 %. Objectif : créer un groupe présent à la fois dans la production et le négoce. Cela devait faire sa force, les profits du trading pouvant à certaines périodes compenser la faiblesse des cours de ces ressources, beaucoup plus volatiles. Il avait fallu plus d’un an pour que l’opération « Glenstrata » aboutisse au mariage.En 2013, M. Glasenberg avait acquis le canadien Viterra, un grand du négoce des produits agricoles. Enfin, en juillet 2015, il a cherché à fusionner avec Rio Tinto, deuxième groupe minier mondial, mais il a essuyé un refus catégorique des dirigeants du géant anglo-australien.Numéro un mondial du négoce, numéro quatre de l’extraction, Glencore a longtemps été une société très controversée. Créée en 1994 par le roi du trading Marc Rich sous le nom de Marc Rich + Co, elle a été critiquée – et parfois poursuivie et condamnée – pour ses pratiques fiscales, sociales et environnementales douteuses. Metaleurop, une filiale spécialisée dans les métaux non ferreux qui avait fermé du jour au lendemain son usine de Noyelles-Godault (Pas-de-Calais) en 2003, avait alerté sur ses méthodes. Jacques Chirac, alors président de la République, avait stigmatisé les « méthodes de patrons voyous » de cette entreprise qui avait brutalement licencié 831 salariés et laissé à la charge de la collectivité les énormes coûts de décontamination du site pollué par la dioxine et le plomb.Lire aussi :Apple - Glencore : Une pluie d’iPhone sur un monde en douteJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le premier ministre grec Alexis Tsipras est en pleine tournée américaine. Arrivé dimanche 27 septembre à New York, il devrait rester jusqu’à vendredi aux Etats Unis pour assister à l’assemblée générale de l’ONU.Son objectif : créer des alliances et trouver des soutiens sur la question de la renégociation de la dette publique de son pays qui s’élevait toujours à plus de 312 milliards d’euros en juin 2015 selon les derniers chiffres officiels de l’Agence de gestion de la dette publique. Un processus qu’il espère bien ouvrir dès la fin octobre avec ses créanciers.Si désormais le principe d’un allégement semble acquis, il reste à en négocier les modalités et surtout à en préciser l’agenda.Convaincre les investisseurs américainsAlors que les premières mesures d’austérité du troisième mémorandum signé le 14 août dernier doivent être mises en œuvre ce mois-ci à Athènes, Alexis Tsipras veut avancer vite sur la dette. Une façon de dire aux Grecs qu’ils ne font pas ces nouveaux sacrifices en vain et que la voie vers une reprise de la croissance est possible si les créanciers s’accordent à donner un peu de marge de manœuvre budgétaire à l’état grec en allégeant le poids du remboursement de la dette sur les finances publiques.« Nous cherchons à internationaliser cette question car nous ne voulons pas répéter les erreurs du passé », précise-t-on au parti de la gauche radicale Syriza. « En 2012, par exemple, les créanciers ont promis au gouvernement grec conservateur de l’époque qu’ils renégocieraient la dette dès que le pays aurait un excédent primaire, ce qu’ils ont refusé de faire le moment venu. On nous dit aujourd’hui qu’il y a un consensus autour du sujet mais nous préférons mettre quelques chances supplémentaires de notre côté. »Dès dimanche à la tribune de l’ONU, Alexis Tsipras a qualifié la dette publique de « défi international, qui se trouve au centre du système financier ». « Il faut discuter comment la restructuration de la dette peut être liée avec la croissance », a-t-il dit. Et de souligner : « Nous ne pouvons pas parler de l’extinction de la pauvreté et du chômage sans aborder les moyens pour construire ou pour améliorer l’Etat-providence qu’on est en train de détruire ».Un peu plus tard dans la journée de dimanche, lors d’un débat avec Bill Clinton lors de la conférence organisée par l’Institut Clinton autour du thème « Comment booster la croissance en Grèce et dans le sud de l’Europe », le premier ministre grec a de nouveau insisté sur la dette et tenté de convaincre les investisseurs américains de s’intéresser à la Grèce. En soulignant notamment que « la stabilité politique et économique » du pays était désormais assurée maintenant que « la question d’une sortie de la zone euro » n’était plus sur la table malgré « les plans des ultra-conservateurs européens ».Des alternatives à l’étudeLes créanciers de la Grèce, notamment sous la pression du Fonds Monétaire International (FMI) se sont engagés à ouvrir le chapitre de la dette une fois la première revue sur les premières mesures d’austérité achevée. Les équipes de technocrates européens vont arriver tout au long de cette semaine à Athènes pour commencer ce travail de contrôle.Lire aussi :Les créanciers pressés de se remettre au travail avec AthènesSelon la presse grecque, le plan européen d’allégement de la dette grecque prévoirait notamment une prolongation de 30 ans de la maturité des prêts mais aussi un abaissement des taux d’intérêts (qui sont déjà très bas) et surtout l’adoption d’une clause indiquant que la charge soutenable de la dette ne doit pas annuellement dépasser les 15 % du produit intérieur brut (PIB). Il s’agit là d’une condition qui commencera à avoir de l’importance surtout après 2023.Car pour l’instant, et pour les huit prochaines années, la charge de la dette grecque ne devrait jamais excéder 11 % du PIB. L’Europe a en effet déjà consenti une période de grâce jusqu’en 2023. C’est bien pour cette raison qu’Alexis Tsipras insiste à longueur de discours sur la nécessité de renégocier la dette pour la période d’après 2023.Le gouvernement grec estime quand à lui que ces mesures ne suffiront pas et continue de plancher sur des scénarios alternatifs. Comme par exemple la transformation d’une partie de la dette due aux créanciers européens en dette perpétuelle ou l’indexation des taux d’intérêt sur la croissance du produit intérieur brut de la Grèce. Une idée défendue dès février 2015 par le ministre des finances grec de l’époque, Yanis Varoufakis.Lire aussi :Le rocambolesque « plan B » de M. VaroufakisAlexis Tsipras espère donc aller plus loin que le plan européen et c’est pour cela notamment qu’il s’est lancé dans une opération séduction du partenaire américain. Dénoncer l’austérité européenne et parler d’allégement de la dette plaît aux Etats Unis qui prônent depuis le début de la crise une politique de retour à la croissance.Mais pour autant le président américain Barack Obama n’ira pas jusqu’à froisser son partenaire stratégique allemand, qui ne veut pas entendre parler d’un effacement pur et simple d’une partie de la dette grecque. Surtout au moment où la crise migratoire demande une collaboration accrue entre l’Europe et les Etats unis.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.09.2015 à 12h33 • Mis à jour le29.09.2015 à 15h16 Après avoir avoué avoir équipé 11 millions de véhicules dans le monde d’un logiciel capable de fausser les résultats des tests antipollution, Volkswagen continue à rendre publique, au compte-gouttes, les marques des véhicules et les pays concernés.La division Utilitaires du constructeur a reconnu, mardi 29 septembre, que 1,8 million de véhicules utilitaires étaient concernés. Puis, ce sont 700 000 autres qui ont été identifiés comme étant de la marque espagnole Seat. Jusqu’à maintenant, on savait que la présence du logiciel était confirmée sur :5 millions de voitures de marque Volkswagen ;2,1 millions de berlines haut de gamme Audi ;1,2 million de Skoda.Avec les dernières annonces, il ne manque plus que 200 000 unités à l’appel. Pour ce qui est des pays, on ne connaît pour l’heure que les chiffres pour l’Allemagne (2,8 millions de véhicules) et les Etats-Unis (500 000 véhicules).Lire aussi :Scandale Volkswagen : Bruxelles accusée d’avoir fermé les yeux« Un chemin long et pénible nous attend » Le constructeur allemand, sommé par le gouvernement de présenter d’ici au 7 octobre une feuille de route et un calendrier de rappel des voitures et de remise aux normes, a promis, par la voix de son nouveau PDG, Matthias Müller, « un plan d’action à grande échelle » visant à assurer que ses moteurs diesel respecteront dorénavant les normes établies par les différents pays.Volkswagen proposera à ses clients « dans les jours à venir » de venir modifier les modèles diesel équipés de logiciels. Matthias Müller a également dit que les autorités seraient informées en octobre de ces solutions techniques.Il a ajouté que la marque Volkswagen, qui a perdu plus du tiers de sa valeur en Bourse depuis que le scandale a éclaté, deviendrait indépendante au même titre qu’Audi et Porsche, rapporte Reuters. « La nouvelle structure de l’entreprise constituera la première étape et le fondement de la modernisation de Volkswagen. Un chemin long et pénible nous attend, ainsi que beaucoup de travail », a lancé M. Müller devant les actionnaires du groupe.Lire le décryptage :Six clés pour comprendre le scandale qui secoue Volkswagen Alexis Delcambre Créer une structure unique pour l’audiovisuel public, France Médias, en 2020. C’est la proposition choc que font les sénateurs André Gattolin (écologiste, Hauts-de-Seine) et Jean-Pierre Leleux (Les Républicains, Alpes-Maritimes), dans un rapport qui prône « un nouveau modèle de financement de l’audiovisuel public », présenté mardi 29 septembre, et auquel Le Monde a pu accéder.Ce rapport constitue une contribution au débat qui agite le secteur. À court terme, la question est celle du financement de sociétés dont la situation financière est fragile (France Télévisions, Radio France, France Médias Monde, TV5 Monde, l’Institut national de l’audiovisuel…), alors que l’examen de la loi de finances 2016 doit s’engager au Parlement. Au-delà, il s’agit de trouver les moyens de sortir ces entreprises d’une situation permanente d’incertitude quant à leurs ressources et de les aider à s’autonomiser.Les sénateurs de la mission de contrôle commune à la commission des finances et à la commission de la culture rappellent d’abord quelques constats. Les ressources propres de ces entreprises stagnent, alors que la part de la contribution à l’audiovisuel public (la redevance, qui représente 3,7 milliards d’euros en 2015) dans leur budget augmente. Cela va à l’encontre de l’orientation politique générale qui les encourage à générer des recettes (publicité, diversification, etc.).A effectifs constants, les charges de personnel des sociétés d’audiovisuel public augmentent mécaniquement, et France Télévisions comme Radio France affichent, en 2015, un résultat négatif.Lire aussi :France TV et Radio France, les raisons d’un mariage dans l’information en continu« Contribution universelle » et « publicité raisonnable »Les sénateurs proposent de stabiliser les ressources en augmentant la redevance de deux euros (hors inflation) pendant deux ans, contre des engagements de réduction des dépenses. Cela permettrait d’éviter « le recours à l’endettement des sociétés ». Ils proposent qu’une partie de cette collecte soit affectée à une réserve de 150 millions d’euros destinée à répondre aux aléas et à « inciter aux mutualisations » entre sociétés de l’audiovisuel public.On peut penser, par exemple, au projet de chaîne d’information en continu de Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, qui planche sur le sujet en dialogue avec Radio France.Après 2017, les sénateurs proposent de remplacer la redevance par une « contribution forfaitaire universelle sur le modèle allemand ». Cela signifie que presque tous les foyers seraient concernés, alors qu’il n’y a aujourd’hui que 27 millions de Français redevables. Cette contribution tiendrait également compte des nouveaux usages (smartphones, tablettes, etc.)Autre innovation, la définition d’une sphère de « publicité raisonnable », « compatible avec les valeurs du service public », qui permette de « rétablir la possibilité de diffuser de la publicité en soirée sur les chaînes de France Télévisions » tout en « interdisant la publicité dans les plages horaires consacrées aux programmes destinés à la jeunesse ». Une proposition qui contraste avec l’arbitrage récemment exprimé par Fleur Pellerin de maintenir l’absence de publicité en soirée sur les écrans publics.Lire aussi :Redevance : France Télévisions au « régime » regrette Delphine ErnotteRemise en cause des engagements envers la productionLe retour de la publicité n’est pas le seul changement culturel que proposent les sénateurs. Ceux-ci entendent également rompre avec les équilibres actuels en « supprimant l’obligation faite à France Télévisions de garantir la diversité de la production, en particulier dans la fiction, qui favorise la dispersion de ses investissements et l’émiettement du secteur de la production ». Il s’agit d’une remise en cause du cahier des charges de l’entreprise publique, qui doit aujourd’hui consacrer 95 % de ses dépenses de création audiovisuelle à des sociétés de production externes.La part de production interne serait donc renforcée. Ce serait une rupture majeure pour le secteur de la production, dans lequel France Télévisions investit quelque 400 millions d’euros par an actuellement.Enfin, en 2020, le rapport préconise la création d’une structure de tête rassemblant les entreprises de l’audiovisuel public, France Médias, « pour favoriser les mutualisations, la polyvalence des personnels, le développement d’une marque commune et les investissements dans le numérique. » Son dirigeant serait nommé par un conseil d’administration où ne siégeraient pas les ministères de tutelle mais uniquement l’Agence des participations de l’Etat (APE). Cet organe serait aussi chargé de répartir le produit de la contribution universelle entre les différentes sociétés.« Un groupe unique de l’audiovisuel public bénéficiera de plus de marges de manœuvre financières et détiendra un meilleur pouvoir de négociation pour investir dans l’information, la création et le numérique », argumentent les sénateurs, qui visent notamment la « mutualisation des investissements des sociétés de l’audiovisuel public en vue du développement d’une plateforme numérique unique ». Un vœu qui fait écho à la volonté de rapprochement plusieurs fois exprimée par l’exécutif, mais qui va aussi beaucoup plus loin.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier Les Bourses de Tokyo et de Hongkong ont plongé de plus de 4 % et de 3,38 % respectivement, mardi 29 septembre, dans un contexte de déprime des marchés, de nouveau gagnés par l’inquiétude sur les fragilités de la croissance mondiale. La Bourse de New York avait fini, lundi, sur une baisse conséquente, le Dow Jones fléchissant de 1,92 % et le Nasdaq de 3,04 %, dans la foulée des places européennes. Mardi en fin de matinée, les places européennes semblaient toutefois se reprendre, et évoluaient dans le vert. Trois grandes raisons expliquent pourquoi les turbulences boursières actuelles sont parties pour durer.Lire aussi :Nerveux et agités, les marchés se cherchent une boussoleChineLe ralentissement économique de l’empire du Milieu, longtemps considéré comme la locomotive du monde, n’en finit pas d’inquiéter les investisseurs. Les marchés asiatiques ne se sont jamais remis du mini-krach boursier intervenu en août, sur fond de dévaluation du yuan et d’éclatement de la bulle immobilière chinoise. Lundi, un nouvel indicateur est venu raviver les craintes : les entreprises du secteur industriel en Chine ont vu leurs bénéfices chuter de 8,8 % sur un an en août. Ce repli, qui s’accélère, est un nouveau signal de l’essoufflement de l’activité dans la deuxième économie de la planète. Les marchés craignent une contagion aux autres pays émergents, au premier rang desquels le Brésil, et à toute l’économie mondiale.Matières premièresL’indicateur chinois a provoqué une nouvelle chute des matières premières. Les cours du pétrole ont cédé plus d’un dollar le baril à New York, lundi. Symbole de cette débâcle, le groupe suisse de matières premières Glencore a connu un lundi noir à la Bourse de Londres, où il est coté, avec une chute de 29,42 % de son action, à 68,62 pence, qui atteint son plus bas niveau historique après une note d’analyste pointant son fort endettement.« Ces secteurs, très consommateurs de produits industriels, pèsent sur les commandes d’autres entreprises cotées, comme Schneider ou Bureau Veritas par exemple », soulignent les analystes d’Aurel BGC.Lire aussi :Glencore : les raisons de la chute du roi du négoce FedLes tergiversations de la banque centrale américaine sur un relèvement de ses taux directeurs alimentent les incertitudes des investisseurs. Les statistiques macroéconomiques ne les aident pas à y voir plus clair sur l’état de l’économie : lundi, les promesses de ventes de logements en août ont connu un recul inattendu, mais la consommation des ménages américains a réservé une bonne surprise pour le même mois, venant une nouvelle fois plaider en faveur d’un relèvement des taux d’ici la fin de l’année.Le président de la Fed de New York, William Dudley, a en outre alimenté les spéculations en laissant entendre que la banque centrale pourrait passer à l’action dès sa prochaine réunion, fin octobre. Plusieurs autres responsables de la Réserve fédérale doivent s’exprimer au cours des prochains jours, et parmi eux sa présidente, Janet Yellen, mercredi. Et vendredi, les investisseurs prendront connaissance des chiffres de l’emploi en septembre.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Escande Certains jours valent plus cher que d’autres. En soixante-douze heures, Apple a gagné 8,5 milliards de dollars (7,5 milliards d’euros). En vingt-quatre heures, le suisse Glencore en a perdu plus de 6 milliards de sa valeur en Bourse. Le groupe californien a inauguré en fanfare la nouvelle version de son téléphone vedette. Il a vendu le week-end du 26-27 septembre près de 13 millions d’iPhone 6s et 6s Plus. C’est 30 % de mieux que la version précédente sortie en 2014.Lire aussi :Glencore : les raisons de la chute du roi du négoceUne bonne nouvelle pour Tim Cook, le PDG d’Apple, face au scepticisme de la communauté financière. L’appareil n’est pas une révolution technologique et pourtant sa capacité de séduction reste intacte. Cela prouve le talent marketing de la marque à la pomme. Au lieu de céder aux sirènes de la facilité en baissant le prix de ses smartphones pour conquérir de nouveaux marchés, Apple a préféré consolider sur son image haut de gamme.Pari réussi. C’était d’autant moins évident que l’objectif stratégique du groupe en 2015 était de conquérir la Chine face à la concurrence la plus difficile et la moins chère du monde. Près de 2,5 millions de Chinois se sont pressés dans les magasins de la marque, et dans les innombrables échoppes pirates qui ont fleuri instantanément, pour s’offrir le précieux appareil. Malmenée par ces temps de doute, la classe moyenne chinoise a encore du ressort.Timing stratégique désastreuxAinsi va le capitalisme de ce début de siècle, d’emportements en effondrements. Celui de Glencore, par exemple, qui paye au prix fort, probablement celui de son existence même, un timing stratégique désastreux. Premier courtier mondial de matières premières, la société a choisi de se marier en 2013 avec le groupe minier Xstrata. Le marchand chaussait les bottes du mineur pour profiter au maximum du « supercycle » des matières premières qui portait toujours plus haut les cours du cuivre, du zinc ou de l’alumine.L’année 2015 a sonné l’heure du retournement. La Chine a réduit sa demande au moment même où entrent en production de nouvelles mines dans le monde entier. Construit sur une montagne de dettes, le groupe n’est plus qu’un château de cartes à la merci des mauvais vents venus d’Asie. Depuis le début de l’année, l’action Glencore à perdu plus de 70 % de sa valeur.À l’heure où de nouveaux empires se construisent sur le mirage de l’argent bon marché, grâce aux politiques accommodantes des banques centrales, l’avertissement est à prendre au sérieux. Le secteur des matières premières est en première ligne. Mais il ne sera pas le seul. On voit refleurir depuis quelques années des montages financiers à fort effet de levier, les fameux LBO.Avec un mot d’ordre, la restructuration permanente pour réduire les coûts et la croissance par acquisition. Où est la création de valeur ? On lui préféra toujours les innovateurs d’où qu’ils viennent, même si les smartphones, comme les arbres, ne monteront pas jusqu’au ciel.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.09.2015 à 07h50 • Mis à jour le29.09.2015 à 11h47 | Marie Maurisse (Genève, correspondance) Après les affaires de manipulation du taux du Libor et des devises, le prix des métaux précieux est désormais dans le viseur des autorités helvétiques. La Commission de la concurrence (Comco), basée à Berne, a ouvert lundi 28 septembre une enquête contre deux banques suisses, UBS et Julius Bär, ainsi que contre cinq établissements étrangers : la Deutsche Bank, HSBC, Barclays, Morgan Stanley et Mitsui.Ces sept banques sont soupçonnées de s’être entendues sur le prix de vente et d’achat de l’or, de l’argent, du platine et du palladium afin de réaliser une marge – le « spread » – la plus avantageuse possible. « Si un établissement se met d’accord avec les autres sur ses prix, alors il n’y a plus de concurrence, explique Olivier Schaller, vice-directeur de la Comco. Et dans cette situation, la marge des bénéficiaires tend à augmenter » au détriment de celle de leurs clients (négociants, fonds de pension, Etats ou sociétés dans le secteur du luxe).Prix fixés par téléconférenceEn Suisse, la loi sur les cartels, qui date de 1995, a été révisée en 2004 pour permettre à la Comco de sanctionner les coupables. Dans la plupart des cas, il s’agit d’une amende, car le droit helvétique de la concurrence ne relève pas du droit pénal. En 2012, la Comco a, par exemple, condamné BMW à payer 156 millions de francs, soit 142 millions d’euros. Et si Berne a le pouvoir d’enquêter sur HSBC ou la Deutsche Bank, c’est que le siège de l’entreprise soupçonnée n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est que les accords sur les prix aient un effet en Suisse. Etant donné la longueur et la complexité de l’enquête, les conclusions ne sont pas attendues avant 2017, d’autant que la Comco, qui compte 70 employés au total, est une institution de taille modeste.Avant elle, d’autres autorités ont tenté de prendre le dossier en main. Une enquête sur la fixation des prix des métaux précieux est également menée par le Département américain de la Justice (DoJ) depuis le printemps dernier contre une dizaine de banques. UBS, qui faisait partie des établissements visés, a échappé aux poursuites en mai dernier. Une autre plainte collective est aussi en cours aux Etats-Unis contre BASF, HSBC, la banque sud-africaine Standard Bank et Goldman Sachs, accusés d’avoir manipulé les prix du platine et du palladium pendant huit ans. « Les prix étaient fixés par téléconférence deux fois par jour, est-il écrit dans la plainte, déposée par des bijoutiers fin 2014. Les accusés ont utilisé cette asymétrie de l’information afin de manipuler artificiellement les prix du platine et du palladium physiques, mais aussi ceux qui servent de base à des produits financiers », selon les plaignants.Réguler le secteurLes produits dérivés, des instruments financiers très répandus qui fixent les prix de vente ou d’achat à l’avance, sont particulièrement concernés par la manipulation des prix. Avec des sommes colossales en jeu : fin 2014, les contrats liés aux prix des métaux précieux dans les banques commerciales américaines s’élevaient à quelque 115 milliards de dollars, soit 102 milliards d’euros. Les enquêtes sur les prix des métaux précieux font suite aux scandales de manipulation des taux du Libor et des taux des devises, dont le mécanisme était peu ou prou le même.Lire aussi :En Grande-Bretagne, dix ans de prison pour les traders qui manipulent les marchésEn Suisse, c’est d’ailleurs la Finma, l’autorité fédérale de surveillance des marchés financiers, qui a, la première, dénoncé l’entente illicite sur les prix des métaux précieux à l’occasion de son enquête sur les manipulations des prix des devises faites chez UBS. En analysant des « milliers de conversations par chat suspectes entre des négociants de différentes banques », la Finma s’était rendu compte que les traders s’entendaient sur les taux de change, mais aussi sur les prix de l’or ou de l’argent. Les prix des métaux précieux sont aussi sous enquête en Europe, où le gendarme de la concurrence collabore ouvertement avec les autorités suisses.De son côté, Londres avait condamné en 2014 Barclays PLC à payer 39 millions d’euros après avoir prouvé que l’un de ses traders avait sciemment manipulé le cours de l’or pendant neuf ans. Peu à peu, les Etats poussent à réguler un secteur qui, pendant longtemps, a choisi lui même ses prix en toute discrétion, faute d’institution indépendante pour le faire à sa place. Mais les pratiques se modernisent. Les prix du platine et du palladium sont établis depuis décembre 2014 par le London Metal Exchange (LME). Ceux de l’or et l’argent sont aussi désormais fixés de manière électronique et transparente.Marie Maurisse (Genève, correspondance)Journaliste au Monde 16.09.2015 à 17h26 • Mis à jour le16.09.2015 à 17h28 A l’instar des agences de notation Moody’s et Fitch il y a quelques mois, Standard & Poor’s (S&P) a dégradé, mercredi 16 septembre, d’un cran la note souveraine du Japon. L’agence de notation financière juge la stratégie de relance dénommée « Abenomics » insufflée par Shinzo Abe, le premier ministre du Japon, incapable de restaurer « la solidité financière » de l’Archipel surendetté malgré des « débuts prometteurs ».Le pays voit ainsi son appréciation rétrogradée de AA – à A +, une note assortie d’une perspective stable. Il s’agit du premier abaissement par S&P de la note du Japon depuis janvier 2011. Dans un communiqué, l’agence justifie cette décision qui pourrait être lourde de conséquence pour l’économie japonaise :« La stratégie du gouvernement pour revigorer la croissance et vaincre la déflation ne semble pas à même d’inverser dans les deux à trois prochaines années la détérioration [de la solvabilité du Japon]. »D’après les calculs de S&P, la reprise économique ne s’annonce pas « suffisamment forte ». La troisième économie mondiale s’est contractée au deuxième trimestre, et les analystes s’attendent à ce que tout rebond de la croissance au troisième trimestre soit faible, dans un contexte de consommation intérieure morose et de ralentissement en Chine qui devrait freiner la reprise des exportations.Lire aussi :L’économie japonaise victime d’une rechuteUne dette démesuréeLes recettes de l’Etat ont été de leur côté déprimées par les effets de la crise financière de 2008 et du grand tremblement de terre de mars 2011, responsable d’un tsunami meurtrier.Prônée par les agences de notation et le Fonds monétaire international (FMI) pour enrayer la dette, le passage de la TVA de 5 % à 8 % mis en œuvre en avril 2014 a finalement aggravé les choses en précipitant le Japon en récession, d’où la décision du gouvernement de reporter un second relèvement au printemps 2017.Autre inquiétude : la dette publique. Héritée d’importants plans de soutien lancés par les autorités à la suite de l’éclatement d’une bulle financière au début des années 1990, elle s’élève à plus de 1 million de milliards de yens (plus de 7 400 milliards d’euros), soit plus de 200 % du produit intérieur brut (PIB).Mais, à la différence de la Grèce, elle est, à plus de 90 %, détenue par des investisseurs japonais, en particulier par la Banque du Japon, qui a fortement amplifié en avril 2013 son programme de rachat d’actifs, au premier rang desquels des obligations d’Etat, ce qui garantit pour l’heure des taux d’intérêt bas. Toutefois, l’agence prévient qu’ils « pourraient augmenter quand la banque centrale normalisera sa politique monétaire ».Lire aussi :Au Japon, la déflation menace à nouveauDes atouts indéniablesLe Japon n’est pas pour autant au bord de la catastrophe. Et S&P de lister aussi les atouts de l’Archipel, troisième puissance économique mondiale et premier créancier mondial : « Une position extérieure solide, une économie relativement prospère et diversifiée, la stabilité des systèmes politique et financier. »L’agence met aussi en exergue « l’efficacité institutionnelle » du pays, « facteur-clé soutenant la note souveraine », sa « société homogène et sa cohésion sociale », ou encore un « fort respect de la loi ».Lire aussi :Au Japon, Piketty pointe les inégalités accentuées par les « Abenomics » Laurence Girard La « ferme des mille vaches » suscite une nouvelle fois la polémique. La décision de la cour d’appel d’Amiens (Picardie) était attendue mercredi 16 septembre. Elle devait juger neuf militants de la Confédération paysanne à la suite des actions qu’ils avaient menées sur le site de cette exploitation à Drucat, près d’Abbeville.A cette occasion, le syndicat a demandé à ses militants de se rendre dans les commissariats et les gendarmeries pour déclarer qu’ils ont aussi participé aux actions. Et qu’il s’agit donc d’une responsabilité collective et syndicale, et non pas individuelle. Car pour la Confédération paysanne, la « ferme des mille vaches » est devenue le symbole de la « ferme-usine ». L’image de l’agriculture industrielle qu’elle condamne.Les neuf prévenus étaient poursuivis pour deux actions de démontage menées sur le chantier de la ferme en septembre 2013 et en mai 2014. Lors du procès en première instance, le 28 octobre 2014, le tribunal avait prononcé des peines allant de simples amendes à de la prison avec sursis. Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, avait été le plus lourdement sanctionné, condamné à cinq mois de prison avec sursis et 300 euros d’amende. Le procès en appel s’était déroulé le 17 juin.Lire : La « ferme des mille vaches » : retour sur trois ans de conflitsLa décision en appel maintient la condamnation des neuf militants mais allège les peines. Trois qui s’étaient opposés au prélèvement d’ADN sont dispensés de peine. Les six autres sont condamnés à des amendes avec sursis comprises entre 1 500 euros et 5 000 euros.Dépassement du nombre de vaches autoriséesCe jugement continue toutefois à maintenir la pression sur le syndicat qui fait l’objet d’une procédure au civil. En effet, Michel Ramery, propriétaire de la « ferme des mille vaches », demande, par le biais de ses sociétés, plus de 200 000 euros de dommages et intérêts. La Confédération paysanne n’a pas manqué de faire le parallèle sur la situation jugée « illégale » par les pouvoirs publics de la « ferme des mille vaches ». L’inspection diligentée par les autorités, mardi 9 juin, a, en effet, confirmé le dépassement du nombre de vaches laitières autorisées. Les inspecteurs ont constaté la présence de 296 têtes de bétail de plus que le seuil fixé à 500. Plus de trois mois plus tard, et malgré une mise en demeure prononcée par la préfecture de la Somme le 1er juillet, le seuil autorisé est toujours largement dépassé.Les 150 premières têtes du troupeau sont entrées dans l’étable géante mi-septembre 2014. Les opposants, regroupés au sein de l’association Novissen, appuyés par la Confédération paysanne, avaient alors tenté un blocus de l’exploitation. M. Ramery, qui a fait fortune dans l’immobilier et est propriétaire de cette société agricole, avait justifié la mise en route grâce au permis de construire attribué pour l’ensemble de son projet. C’est-à-dire une étable de 1 000 vaches, associée à un bâtiment pour abriter la relève, soit 750 génisses, sans oublier un méthaniseur de 1,3 mégawatt.La ferme n’avait pas assez de surface d’épandage pour répandre le « digestat », les résidus organiques chargés d’azote produits par la méthanisationToutefois, la ferme n’avait pas assez de surface d’épandage pour répandre le « digestat », les résidus organiques chargés d’azote produits par la méthanisation. C’est pour cette raison que la préfecture de la Somme, par l’arrêté du 1er février 2013, avait finalement autorisé la SCEA Côte de la justice, société qui exploite la ferme, à n’élever qu’un effectif limité à 500 vaches laitières.Pour apaiser les tensions, une réunion avait été organisée au ministère de l’agriculture le 16 septembre 2014. M. Ramery avait alors expliqué qu’il envisageait de réduire la puissance du méthaniseur à 0,6 mégawatt et de ne consommer que des déchets agricoles, mais avait réitéré son intention d’atteindre un cheptel de 880 vaches laitières.En janvier 2015, M. Ramery a donc déposé une demande d’extension à 880 vaches laitières. Le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, avait alors affirmé que toute augmentation du cheptel devait être soumise à enquête publique préalable. Une obligation que réfutent les tenants du projet. Michel Welter, responsable de la ferme, évoque le décret 2011-63 sur les regroupements laitiers pour affirmer qu’il peut atteindre un effectif de 899 vaches par simple déclaration, sans demander d’autorisation.Coup de pokerSelon Michel Kfoury, membre de Novissen, M. Ramery a voulu faire un coup de poker en remplissant à bloc son étable. La preuve, selon lui, est que la construction du méthaniseur n’a pas débuté. Alors que la société de BTP de M. Ramery, qui a déjà construit la ferme, est prête à faire les travaux et sa filiale Ramery Environnement à le gérer. M. Le Foll, qui avait qualifié l’augmentation du cheptel d’« infraction », avait demandé que des sanctions soient appliquées.Le 20 juillet, lors du contrôle de la mise en conformité de la ferme suite à la mise en demeure de la préfète de la Somme, les inspecteurs ont constaté la persistance du dépassement. Soit 763 vaches au lieu de 500. Un procès-verbal pour non-respect d’une mise en demeure a été transmis au procureur de la République auprès du tribunal d’Amiens. Plus d’un mois plus tard, le 28 août, la préfecture a confirmé les sanctions administratives. Soit une amende de 7 800 euros et une astreinte journalière de 780 euros à compter de la date de notification de l’arrêté.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Damien Gouteux Le réseau social Snapchat, très utilisé par les adolescents, a procédé mardi 16 septembre à une mise à jour. Tour d’horizon du service.Qu’est-ce que Snapchat ?Il s’agit d’une application gratuite pour smartphones, créée en 2011, qui propose d’envoyer des messages ou « snaps », avec du texte, des photos et des vidéos, qui s’autodétruisent entre une à dix secondes après avoir été ouverts. Inventée par trois étudiants de l’université de Stanford, l’application, dont le logo est un petit fantôme, promettait selon Evan Spiegel, l’un des fondateurs, de réintroduire du « fun » dans la communication, grâce à la nature éphémère des messages.Outre les snaps, les utilisateurs peuvent également faire des « stories » qui rassemblent plusieurs snaps visibles pendant 24 heures. Ces histoires peuvent être partagées avec tous les utilisateurs de l’application, ou seulement à un groupe d’amis. L’utilisation des histoires dépasse depuis juin 2014 celle des « snaps » envoyés à un seul interlocuteur, selon The Verge. L’application permet aussi de converser en ligne, via des messages textes ou des vidéos.Qui l’utilise ? Pourquoi ?« Si vous avez plus de 25 ans, Snapchat peut être une énigme », résume le site User Testing. En juillet 2014, Business Insider estimait dans un rapport que sur les 100 millions de personnes utilisant le service, 70 % étaient des femmes et 71 % avaient moins de 25 ans. Une application pour garder le contact et rire entre amis, qui sont une cible marketing de choix pour les marques. Le même rapport estime qu’il y a plus de 4 milliards de vidéos vues par jour sur ce réseau social, montrant une utilisation très fréquente de la part de ses utilisateurs.Snapchat a connu des débuts beaucoup plus sulfureux. Une étude de 2013, rapportée par Brand Republic, indiquait que la moitié des utilisateurs de 18 à 30 ans en Grande-Bretagne à cette époque l’avaient utilisée pour envoyer des sextos, des messages au contenu sexuel. En forçant l’autodestruction des messages, comme les briefings d’Ethan Hunt dans Mission : Impossible, Snapchat promettait une discrétion supplémentaire dans un univers virtuel où la pression sociale est bien réelle et émaillé de multiples scandales de « revenge porn ».Est-ce que les messages sont vraiment confidentiels ?Dès sa conception, le service s’est heurté à des problèmes de confidentialité. De par sa construction technique même, les messages non lus sont hébergés sur les serveurs de la société durant 30 jours – selon son guide d’application de la loi – ou sont détruits lorsque les destinataires les ont lus. Une personne recevant un message a également la possibilité de prendre une capture d’écran du snap reçu. Une action que Snapchat détecte en prévenant l’envoyeur. Plus insidieux, des applications tierces, interdites, permettent de stocker les messages reçus. Snapchat a déjà, par le passé, été victime d’un piratage.Lire : Des dizaines de milliers d'images envoyées sur Snapchat piratéesUne fonction de « replay », officielle elle, permet depuis décembre 2013 de revoir un message par jour. L’application indique également à son expéditeur qu’il avait été revu. Un nouveau service lancé mardi 15 septembre aux États-Unis vient étendre cette fonctionnalité en proposant de payer 0,99 dollars (environ 0,88 euros) pour trois replays supplémentaires, 10 pour 2,99 dollars, et 20 pour 4,99 dollars. Néanmoins un même message ne pourra être revu toujours qu’une seule fois au maximum.Lire aussi :Aux Etats-Unis, on pourra payer pour revoir ses messages sur SnapchatEst-ce une entreprise rentable ?L’entreprise, qui compte à présent 500 employés, a une valeur évaluée à 16 milliards de dollars, mais n’est absolument pas rentable, selon des documentaires financiers internes obtenus par Gawker. Elle tire principalement ses revenus de la publicité, à laquelle s’ajoutent désormais des micropaiements pour revoir des messages – à la manière des jeux sur mobile comme Candy Crush ou Nibblers.Après avoir refusé une offre de rachat à trois milliards de dollars par Facebook en 2013, Snapchat avait déjà introduit des publicités en octobre 2014. Son service Discover permet aux marques d’adresser des messages aux utilisateurs de l’application.Lire aussi :Snapchat cherche encore son modèle économiqueQu’a changé la dernière mise à jour du service ?Outre le service étendu de replays, la nouvelle version apporte la fonction « Lenses ». Elle permet d’altérer ses selfies avant de les envoyer avec différentes animations qui s’appliquent par un mécanisme de reconnaissance faciale, comme par exemple en ajoutant un arc-en-ciel ou en transformant son visage à la manière des films d’horreur. Cette fonction provient de l’acquisition en 2015 d’une start-up ukrainienne, Looksery, racheté par Snapchat pour un montant estimé par un média local à 150 millions de dollars.You can now add rainbow tongues to your Snapchat selfies and pay for extra replays: http://t.co/JdrjRFpOLn http://t.co/zesXahUGte— mashable (@Mashable)require(["twitter/widgets"]);Autre nouveauté : l’introduction de trophées. Les utilisateurs peuvent débloquer un trophée virtuel en accomplissant certaines tâches précises, comme prendre dix snaps avec la lampe frontale du téléphone allumée ou envoyer un snap utilisant un des filtres qui permettent d’ajouter des effets à une photo.Damien GouteuxJournaliste au Monde Claire Guélaud Une croissance moins soutenue qu’on aurait pu l’espérer dans les économies avancées et un ralentissement plus fort dans les émergents : c’est ce que prévoit pour 2015 l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). L’année 2016 serait meilleure, même si l’organisation s’inquiète, pour le moyen terme, du ralentissement de la croissance potentielle dans le monde.D’après les Perspectives économiques intermédiaires, présentées mercredi 16 septembre, la croissance mondiale serait ramenée de 3,3 % en 2014 à 3 % en 2015 (soit – 0,1 point par rapport aux prévisions de juin 2015). Elle accélérerait ensuite à 3,6 % en 2016 au lieu des 3,8 prévus avant l’été, sur fond de stagnation du commerce mondial et de détérioration des conditions financières. Comme souvent, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne.Le dynamisme retrouvé des vieilles économiesLes Etats-Unis et la zone euro sont les deux régions du monde pour lesquelles les prévisions ont été revues à la hausse en 2015 : + 2,4 % pour le produit intérieur brut (PIB) américain, soit un mieux de 0,4 point, et + 1,6 % pour la zone euro (+ 0,1 point). La reprise se poursuivrait en 2016 mais plus modérément que prévu : + 2,6 % aux Etats-Unis et + 1,9 % seulement dans la zone euro. Le Japon retrouverait le chemin d’une petite croissance : + 0,6 % en 2015, le double en 2016.Tout en qualifiant de « solide » la reprise américaine, sur fond de consommation soutenue et d’amélioration de l’emploi, l’économiste en chef de l’OCDE, Catherine Mann, a fait observer que l’investissement, même s’il avait commencé à se redresser, restait décevant.La Fed, élément perturbateur ?S’agissant de la hausse annoncée et peut-être imminente des taux d’intérêt américains, qui devrait provoquer des « turbulences négatives » dans les pays émergents, Mme Mann a insisté sur la nécessité d’une meilleure communication de la Réserve fédérale américaine. « A force de crier au loup, la Fed affaiblit sa propre crédibilité », a-t-elle ajouté en précisant que, « plus que la date, c’est le rythme d’augmentation des taux qui importe ».Lire aussi :L’économie mondiale est suspendue au choix de la FedEn zone euro, l’hétérogénéité demeure la règle. L’Allemagne devrait croître de 1,6 % en 2015 et de 2 % en 2016, la France de 1 % et de 1,4 %, tandis que le PIB italien ne progresserait que de 0,7 % et de 1,3 %. Pour l’économiste en chef de l’organisation, la reprise « décevante » de la zone euro – eu égard au coup de pouce que représente la baisse de l’euro et du prix du pétrole – s’explique par les difficultés persistantes du secteur financier. Les efforts de relance monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) n’ont pas assez d’effets sur l’économie réelle et la zone euro ne se désendette pas, a observé Mme Mann.Lire aussi :Un budget pour 2016 construit sur une « hypothèse prudente » de croissanceLe risque chinois, l’atout indienLa croissance chinoise, qui a tant fait parler d’elle depuis l’été, serait ramenée de 7,4 % en 2014 à 6,7 % en 2015 et à 6,5 % en 2016. L’OCDE, en d’autres termes, ne croit pas au scénario d’un atterrissage brutal de l’ex-empire du Milieu mais souligne les retombées sur l’économie mondiale de la baisse de la demande chinoise. L’Inde, de son côté, connaîtrait un sentier de croissance bien meilleur : + 7,2 % en 2015 et + 7,3 % en 2016. Quant au Brésil, son économie se contracterait de 2,8 % cette année et de 0,7 % en 2016. Une « récession profonde ». Le ralentissement plus important que prévu de la demande chinoise ne ferait pas dérailler la reprise mondiale sauf s’il devait aller de pair, comme ce fut le cas cet été, avec une correction importante et généralisée des marchés financiers mondiaux, a prévenu la chef économiste. Mme Mann reste donc convaincue de la nécessité de soutenir la demande par la poursuite des politiques de relance, chaque pays devant doser son « policy-mix » tout en engageant les réformes structurelles nécessaires au relèvement de la croissance potentielle.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicole Vulser L’ombre portée du fort ralentissement économique chinois ne provoque pas les mêmes effets sur tous les groupes de luxe. Immarcescible, Chanel est restée, en 2014, absolument insensible à la crise et à la baisse de la consommation en Chine, à Hongkong et Macao.La rentabilité nette de Chanel est demeurée exceptionnellement élevée l’an dernier (à 19 %). Le chiffre d’affaires du groupe a bondi de 9,4 % par rapport à 2013, pour atteindre 7,51 milliards de dollars (6,65 milliards d’euros). Son profit opérationnel a franchi la barre des 2 milliards de dollars et le bénéfice net a, quant à lui, bondi de 38 % pour afficher un record de 1,44 milliard. Sans compter que le groupe fondé par Coco Chanel disposait d’une trésorerie de 1,55 milliard de dollars en 2014, selon le journal suisse Bilan, qui cite Bloomberg dans son édition du 15 septembre.Lire aussi :Les mesures de Pékin pour endiguer la déroute du marché boursierNon coté, le groupe indépendant détenu par les frères Alain et Gérard Wertheimer (respectivement à 51 et 49 %) n’est pas tenu de rendre publics ses comptes. L’agence Bloomberg s’est toutefois procuré les 77 précieuses pages du bilan 2014 du holding qui chapeaute Chanel et ses filiales – Chanel International BV – audité par le cabinet Deloitte, adopté en mai et déposé à la chambre de commerce d’Amsterdam (Pays-Bas).Harmonisation des prix en 2014Extrêmement haut de gamme, Chanel fait partie des marques les plus inaccessibles financièrement et, comme Hermès ou Christian Dior, vise la clientèle la plus huppée de la planète, ce qui lui permet de traverser plus aisément les aléas économiques.En 2014 toutefois, Chanel a pour la première fois enfreint un tabou en harmonisant ses prix de vente au niveau mondial, dans ses 190 boutiques. En augmentant ses prix en Europe et en les baissant en Chine, Bruno Pavlovsky, président des activités mode de Chanel, a créé « un serpent monétaire » avec l’empire du Milieu – son troisième marché après les Etats-Unis et le Japon. « Nous pouvons estimer en moyenne sur une année l’impact de l’harmonisation des prix par une augmentation des prix de 10 % à 15 % en Europe ; en Chine, ils ne baisseront pas de plus de 20 %. Notre stratégie à terme est de ne pas dépasser plus ou moins 10 % entre les marchés », expliquait-il au Monde dans son édition du 18 mars.Richemont pénalisé par la baisse du yuanLa dévaluation du yuan ne devrait pas faire son affaire en 2015 puisqu’elle s’ajoutera à la baisse des prix en Chine. C’est paradoxalement parce que Chanel n’a pas ouvert trop de boutiques dans le pays que le groupe ne devrait pas trop souffrir cette année.Le groupe Richemont, le numéro deux mondial du luxe, a quant à lui publié mercredi 16 septembre ses ventes entre début avril et fin août, qui restent une nouvelle fois pénalisées par le marché chinois et plombées par la désaffection des clients à Hongkong et Macao (- 18 %). Tout comme Chanel, le groupe suisse y a pratiqué une baisse des tarifs en boutiques – notamment des montres. Ce manque à gagner s’est ajouté à la dégringolade du yuan. Toutefois, Richemont s’est bien comporté sur les autres marchés, ce qui lui a permis d’annoncer au niveau mondial une croissance de 4 % à taux de change constants des ventes sur ces cinq mois, grâce à la manne touristique en Europe, aux bons résultats de Cartier et Van Cleef & Arpels, et à l’affaiblissement de l’euro.Prada revoit à la baisse ses baux commerciauxEnfin, le groupe italien Prada a lui aussi souffert très violemment en Asie, et notamment à Hongkong – où le groupe est coté – et à Macao. Dans ces deux villes, où les boutiques du groupe avaient poussé comme des champignons, Patrizio Bertelli, le directeur général de Prada, tenterait de revoir à la baisse les baux commerciaux. Au premier semestre, le résultat net de Prada, annoncé mardi 15 septembre, a reculé de 23 % à 188,6 millions d’euros.Le groupe milanais affirme que « les difficultés sur le marché Asie-Pacifique ont été plus que compensées par la croissance sur les marchés en Europe, dans les Amériques, le Moyen-Orient et le Japon ». Pour tenter de redonner des couleurs à son bilan cette année, la direction va désormais limiter les ouvertures de boutiques à 15 cette année – contre 54 en 2014 –, sur un parc total de 605 magasins. Fait nouveau, Prada modifie également quelque peu son offre, en proposant des modèles de sacs à main en cuir à des prix un peu moins inabordables.Lire aussi :La déprime des boursicoteurs chinoisNicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.09.2015 à 11h38 • Mis à jour le16.09.2015 à 11h41 | Philippe Escande Pas de pitié dans la vallée. Hewlett-Packard (HP), le pionnier, l’inventeur même de la Silicon Valley et de la légende de ces empires de la technologie construits dans le garage de papa, n’en finit pas de plonger. Non contente de se couper en deux, la firme annonce maintenant vouloir se séparer de près de 30 000 personnes supplémentaires alors que 54 000 salariés sont déjà partis en trois ans. Au total, la société aura perdu près de 100 000 personnes sur ces dix dernières années et son chiffre d’affaires a, lui, reculé de 12 % depuis son pic de 2011, quand elle pouvait alors se proclamer numéro un mondial de l’informatique, devant l’inamovible IBM.Lire aussi :Hewlett Packard prévoit de supprimer jusqu’à 30 000 postesSimple illusion d’optique, le ver était déjà dans le fruit depuis longtemps. Son dernier territoire de domination mondiale, les micro-ordinateurs, était déjà sapé par les constructeurs chinois et le reste ses activités largement en retard sur la concurrence.Erreurs stratégiquesLa réalité est que depuis le seuil des années 2000, au moment où éclosait Google, la société à perdu ses repères et accumulé les erreurs stratégiques, sous la pression d’un conseil d’administration divisé et incompétent et de dirigeants, toujours choisis à l’extérieur et toujours aussi peu visionnaires.Dans un univers impitoyable de la technologie où le temps d’avance fait la différence, HP a semblé copier les mouvements de ses concurrents avec plusieurs temps de retards. Ainsi le virage vers les services dix ans après IBM. L’acquisition en 2008 de la société de services informatiques EDS lui apportait de juteux contrats avec l’armée américaine mais avec une entreprise très loin des performances des meilleurs du secteur.Résultat, une grande partie des nouveaux départs annoncés aujourd’hui le seront dans ce secteur, pour faire passer à terme de 40 % à 60 % la part des activités de services réalisées dans des pays à main-d’œuvre bon marché, comme l’Inde ou les Philippines. Un niveau qui est déjà celui du leader du secteur, Accenture.En retard sur Microsoft, IBM et AmazonLes analystes applaudiront cette décision courageuse de Meg Whitman, la patronne d’HP, qui à défaut d’imagination, a la volonté de mettre un peu d’ordre dans l’entreprise à la veille de son éclatement.Le 1er novembre, HP se divisera en effet en deux entités. La première rassemblera l’activité micro-ordinateurs et imprimante, encore puissante mais dont l’avenir est incertain compte tenu du déclin de ce métier. Son enjeu sera de réussir le pari sur l’impression 3D et que ce marché décolle massivement.Lire aussi :Hewlett-Packard se sépare en deux entreprisesPrudemment, Meg Whitman se replie sur l’activité entreprise qui rassemble les serveurs, les logiciels et les services. Dans ce domaine, l’enjeu est d’accompagner les entreprises dans leur migration vers l’informatique décentralisée, le cloud computing. Mais là encore, Microsoft, Amazon et même IBM ont pris une avance considérable…Pour réinventer HP, il faudra du courage, de l’obstination et de l’imagination. Retourner aux sources de ce qui a toujours fait le succès de la Silicon Valley.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.09.2015 à 11h00 • Mis à jour le16.09.2015 à 11h41 | Sarah Belouezzane Les opérateurs ne veulent pas d’une augmentation de la taxe Copé et entendent bien le faire savoir. Une hausse de 30 % de ce prélèvement (il passe de 0,9 % à 1,2 %) a en effet été annoncée, dimanche 13 septembre, par la ministre de la culture, Fleur Pellerin. Une décision prise afin d’assurer le financement de l’audiovisuel public.Dans une lettre adressée au premier ministre, Manuel Valls, lundi 14 septembre et que Le Monde a pu se procurer, la Fédération française des télécoms (le syndicat qui regroupe tous les acteurs du secteur hormis Free) se dit sidérée « à la suite de l’annonce d’une augmentation inattendue et sans concertation préalable ».Signée par Didier Casas, le président de la Fédération et le secrétaire général de Bouygues Telecom, la lettre rappelle qu’une telle augmentation « remettrait en cause l’engagement des pouvoirs publics quant à la stabilité fiscale de notre secteur d’activité ».Pour les opérateurs, si cette décision devait être confirmée, elle « accroîtrait l’inéquité fiscale (…) vis-à-vis des grands acteurs internationaux de l’Internet ». Faisant ainsi référence aux pratiques d’optimisation fiscale dont les GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple) ont le secret et qui privent les Etats de recettes conséquentes. Orange, Numericable-SFR, Bouygues Telecom et Free n’ont en effet de cesse de dénoncer ce qu’ils estiment être une distorsion de concurrence : eux payent leurs impôts dans chaque pays où ils se trouvent, tandis que ces grands groupes, devenus leurs concurrents, ne s’y soumettent pas. La lettre de la Fédération française des télécoms à Manuel VallsLire aussi :Audiovisuel : pas de pub après 20 heures, hausse limitée à 1 euro pour la redevanceMenace à demi-mot de grève du zèleLa Fédération française des télécoms évoque, en outre, un mauvais « timing ». Cette hausse de la taxe intervient quelques mois à peine avant le début des enchères de la bande 700. Il s’agit de fréquences dites « en or », dont les opérateurs ont besoin pour leurs réseaux de très haut débit mobile (4G).En conséquence, les opérateurs menacent à demi-mot de faire la grève du zèle lorsqu’il s’agira de déployer des réseaux de haut et de très haut débit dans les zones blanches, ces parties du territoires très peu, voire pas du tout couvertes.« A la lumière de cette annonce, la profession toute entière ressent une grande inquiétude et un besoin de clarification urgent. Pour être encore en capacité de faire face aux multiples enjeux qui sont les leurs – en particulier ceux liés au déploiement du très haut débit et ceux concernant la couverture des zones blanches – les opérateurs ont besoin de vision, de cohérence et de perspective stables quant à l’évolution du secteur et en particulier au plan de la fiscalité. »En clair, cela signifie que, même s’ils ne reviennent pas sur leurs engagement de couverture, les opérateurs attendront d’y voir plus clair avant d’avancer. Ils pourraient donc retarder le déploiement dans les zones blanches. « Cette hausse de la taxe représente 80 millions d’euros par an en plus. Alors que la couverture des zones blanches devrait nous coûter 40 millions par an sur cinq ans. C’est quand même le double », peste un dirigeant d’opérateur.La Fédération demande, enfin, à être reçue le plus vite possible par le premier ministre afin de clarifier la situation.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Serge Guérin (Sociologue, professeur à l'Inseec Paris) Alors que le projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement revient enfin devant l’Assemblée, il est bon de rappeler que la révolution de la longévité a et aura de plus en plus d’effets sur l’économie. Mais cela nécessite d’abord de rajeunir le regard sur le vieillissement.Pour trop de décideurs, un pays qui prend des rides perd sa capacité à innover et sera incapable d’affronter les grands vents de la mondialisation. Pire les pays vieillissants sont par nature enclins à sacrifier les générations futures…Lire aussi :Dotée de peu de moyens, la loi sur le vieillissement revient devant l’AssembléeSortons de ce prêt à penser essentialiste ! La longévité porte un potentiel d’emplois nouveaux (300 000 créations nettes d’ici à 2020 selon la Dares), d’innovations technologiques, sociales et culturelles, d’invention de nouveaux produits et services adaptés, d’aménagements de logements…Rappelons que l’Allemagne, le pays le plus vieux d’Europe, est aussi celui dont on loue le dynamisme et le succès économique. C’est aussi un pays où les comptes de la sécurité sociale sont positifs… De même au Japon, le pays le plus âgé du monde, le marché de la « silver économie » représente 692 milliards d’euros en 2015, soit plus de 12 % de la création de richesses annuelle.15 millions de seniorsLa silver économie s’adresse à plus de 15 millions de seniors, dont seulement une petite minorité est en fort déficit d’autonomie. Elle concerne aussi les aidants et l’entourage des personnes âgées. Cette économie de l’attention peut être un formidable levier de développement. En France, les prévisions tablent sur 130 milliards d’euros d’activités générées par la silver économie d’ici à 2020.On pense d’abord aux solutions centrées sur le numérique et la robotique : vidéo-surveillance et systèmes d’alerte, domotique, télé-santé, services et suivi à distance, robots de service… Elles permettent, par exemple, d’éviter des visites médicales nécessitant de lourds trajets coûteux et stressants.Lire aussi :Le numérique, nouvelle machine à exclure ?Ces technologies à distance facilitent aussi le lien entre les familles et un proche fragilisé. Les technologies s’appuyant sur les réseaux numériques peuvent contribuer à plus d’équité territoriale en s’affranchissant pour partie des distances. Rappelons que si 21 % de la population française à plus de 60 ans, la moyenne dépasse 27 % en zone rurale.Dans certaines villes, petites et moyennes, plus de 50 % de la population a dépassé les 60 ans. Pour autant, ces outils ne sauraient remplacer la bienveillance et la présence. En ces temps de complexité et de déshumanisation, rien n’est plus essentiel que l’engagement des personnes, le lien social, l’accompagnement et le soin. La silver économie c’est aussi la formation et l’accompagnement des professionnels, le soutien aux aidants bénévoles d’un proche.Enfants de la société de consommation et des services, expérimentés et lucides, les seniors demandent des solutions accordées à leurs modes de vie, en particulier dans les domaines clés des transports et de l’habitat, dont ils estiment respectivement à 34 % et 33 % qu’ils ne sont pas adaptés à leurs besoins (TNS Sofres/CogedimClub, novembre 2014). Ni à leurs moyens. Une adaptation qui doit prendre en compte les problématiques sensorielles, le confort, la sécurité, la possibilité de faire évoluer les espaces… Sans transformer le véhicule ou le logement en station spatiale bourrée d’électronique !La question des usagesCette dynamique de l’ajustement n’implique pas que des investissements technologiques, par ailleurs nécessaires. Parfois il s’agit simplement d’écoute et de respect de la personne pour faciliter son quotidien. Pensons à la signalétique pour favoriser l’orientation des plus âgés ou au packaging des produits alimentaires pour un meilleur confort d’utilisation.La silver économie doit faciliter concrètement la vie des seniors et de leur entourage. Aussi la question des usages doit rester au centre de la réflexion des acteurs, qui trop souvent méconnaissent la diversité des attentes de la silver génération. Trop d’innovations « silver » se révèlent être des gadgets ou des systèmes ultra-sophistiqués qui font plaisir aux geeks sans améliorer significativement la vie des seniors. La complexité de certaines solutions fait craindre aussi des difficultés de maintenance…Une autre limite concerne la capacité financière des personnes visées. Le mythe du riche retraité va faire long feu (rappelons que la pension médiane est inférieure à 1 300 euros par mois) et une large partie de l’offre ne trouvera pas son marché par l’inaccessibilité du prix. Quand à la capacité d’investissement des collectivités qui pourraient commander ces dispositifs, elle est singulièrement contrainte, en particulier du côté des Départements.La silver économie ce n’est pas de la pensée magique, mais en étant à l’écoute des seniors, elle doit contribuer à faire de l’allongement de la vie une bonne nouvelle non seulement pour la personne mais aussi pour l’économie et l’attractivité du pays.Serge Guérin est l’auteur de Silver Génération. 10 idées reçues à combattre à propos des seniors (Michalon 154 pages, 15 euros)Serge Guérin (Sociologue, professeur à l'Inseec Paris) Patrick Roger Le ministre des finances, Michel Sapin, et le secrétaire d’Etat chargé du budget, Christian Eckert, ont présenté, mercredi 16 septembre, les grandes orientations du budget pour 2016. Le gouvernement a construit ce budget en se basant sur une « hypothèse prudente » en ce qui concerne la croissance de l’économie française, ce qui ne conduira pas à desserrer outre mesure l’étau de la réduction des dépenses publiques.Ce budget est aussi marqué par des baisses d’impôts, dans la lignée du mouvement amorcé en 2014, après les hausses de la fiscalité imposées au début du quinquennat de François Hollande.Une hypothèse de croissance prudenteAvec une croissance qui, cette année, devrait atteindre 1 % – « voire un peu plus », continue d’espérer M. Sapin –, le gouvernement a établi son projet de budget sur une hypothèse de croissance de 1,5 % en 2016.« Ce 1,5 % n’est pas un objectif, nous cherchons à nous donner les moyens de faire mieux, mais nous avons fait le choix d’une hypothèse prudente pour construire notre budget », insiste le ministre, rappelant que « ce choix n’allait pas nécessairement de soi ».Un relèvement de la prévision de croissance aurait en effet, sur le papier, permis de desserrer l’étau de la réduction des dépenses publiques tout en maintenant un objectif de réduction du déficit public à 3,3 % du produit intérieur brut fin 2016. Le gouvernement a choisi de s’en tenir à une logique de prudence.L’OCDE, moins optimiste, a baissé ses prévisions de croissance pour l’économie française, à 1 % cette année et 1,4 % l’an prochain, alors qu’en juin elle attendait encore 1,1 % en 2015 puis 1,7 % en 2016.Le pari risqué d’une inflation plus forteLe scénario macroéconomique retenu par le gouvernement prévoit une inflation de 1 % en 2016, après une hausse des prix de 0,1 % en 2015.Or, cela n’est pas si évident que cela : le dernier indice des prix à la consommation, publié mardi par l’Insee, enregistrait une inflation nulle, sur un an, à la fin du mois d’août, due en grande partie à la baisse des prix du pétrole.Rien n’indique, pour l’heure, que l’inflation se redresse au niveau espéré, même si, précise M. Sapin, cette prévision correspond à celle de la Banque centrale européenne.Si l’évolution des prix devait être plus faible que prévu, cela compliquerait alors l’équation budgétaire du fait du moindre rendement des recettes fiscales et de certaines mesures d’économie basées sur le gel ou la désindexation des salaires ou de prestations.Lire aussi :Timbre, journaux, hôtels... ce qui est plus cher malgré une très faible inflationLe maintien de la « maîtrise » des dépenses publiquesLe ministre des finances assure que les objectifs de maîtrise de la dépense publique, en 2015 et 2016, seront pleinement respectés, malgré les inquiétudes émises à ce sujet par la Cour des comptes.Le ministre balaie les objections : « La Cour est une machine à avoir des inquiétudes », glisse-t-il. « La stratégie engagée l’année dernière est confortée et elle se traduit, au-delà des chiffres, par le regard que portent sur la France nos partenaires européens, se félicite M. Sapin. La France a retrouvé de la crédibilité. » La poursuite des baisses d’impôts pour les ménagesLe gouvernement poursuit les mesures de baisse de l’impôt sur le revenu engagées depuis 2014 : après une première réduction exceptionnelle, qui a bénéficié à 3,7 millions de contribuables, suivie d’une deuxième étape, en 2015, au bénéfice de 9 millions de foyers, les mesures prises pour 2016 permettront d’atteindre au total 12 millions de foyers sur 18 millions imposables.L’ensemble des baisses devrait ainsi profiter à un célibataire gagnant jusqu’à 1,6 smic et, pour un couple avec deux enfants, jusqu’à 3,2 smic.« C’est bien le cœur de la classe moyenne qui est concerné, s’exclame M. Sapin. Et qu’on ne m’oppose pas la concentration de l’impôt : 46 % des ménages qui paient l’impôt sur le revenu, c’était le taux observé en 2010. » Mais son rendement était alors inférieur de 20 milliards d’euros, omet-il de préciser.Lire aussi :Budget 2016 : comment financer les baisses d’impôt La deuxième phase d’allégement des cotisations pour les entreprises décaléeLe gouvernement table sur un fort rebond de l’investissement des entreprises : +4,9 % en 2016 après +2,5 % en 2015. Une prévision qui repose sur les effets attendus du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et du pacte de responsabilité.Depuis le 1er  janvier, le CICE a atteint son taux plein de 6 % et les entreprises se le sont si bien approprié que son coût à la fin de l’année a dû être revu à la hausse de 900 millions d’euros par rapport à la loi de finances initiale, atteignant ainsi un total de 17 milliards d’euros en deux ans.S’y ajoute, cette année, la première phase d’allégements des cotisations sociales et de suppression de la contribution sociale de solidarité (C3S), pour 7 milliards d’euros.M. Sapin a confirmé que, en 2016, la mise en œuvre de la deuxième phase d’allégement des cotisations serait décalée d’un trimestre : elle entrera en vigueur à partir du 1er avril au lieu du 1er janvier, ce qui permet d’économiser 1 milliard d’euros afin de financer les mesures de suramortissement et en faveur de TPE et PME annoncées au printemps, qui représentent un coût équivalent.Lire aussi :Baisse des charges : Bercy veut décaler de trois mois le calendrier« J’ai toujours dit que ce serait pris dans l’enveloppe du pacte de responsabilité. C’est ce que l’on fait. La parole de l’Etat est respectée, ça ne sert à rien de chouiner. Le total des mesures de soutien aux entreprises représentera toujours 33 milliards en 2016 et 41 milliards en 2017 », fait observer M. Sapin.Moyennant quoi, les entreprises devraient retrouver, en 2016, un taux de marge de 31 %, proche de celui de 2012.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent 77 000 logements sociaux vides réquisitionnés pour les réfugiés ? C’est ce qu’on pouvait lire, mardi 15 septembre, sur de nombreux sites. Un chiffre aussitôt mis en parallèle de celui des 150 000 sans domicile fixe et trois millions de mal logés que compte notre pays, notamment par les élus Front national. Il faut dire que ce chiffre et la proposition ont été assez mal expliqués, et donc mal compris.1. Qui a fait cette proposition ?La déclaration provient de Marie-Arlette Carlotti, présidente du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées (HCLPD), députée socialiste des Bouches-du-Rhône et ancienne ministre de François Hollande.Dans une tribune publiée le 12 septembre sur le Plus du Nouvel Observateur, elle évoque la possibilité d’aider les réfugiés en leur trouvant un logement.Voici sa proposition exacte :« Le Haut Comité propose de mobiliser une partie du parc social laissé vacant pour loger les réfugiés. Ces derniers disposant d’un statut clair et ne se posant pas en concurrence avec d’autres publics en grande précarité. 77 310 logements sociaux sont aujourd’hui en attente de locataires, notamment dans les secteurs où la demande est faible. Identifions ces logements, définissons des critères et des conditions d’accueil, procédons à une répartition géographique équilibrée et actionnons l’ensemble des leviers sociaux, économiques et institutionnels susceptibles de contribuer à une intégration harmonieuse de ces populations »Il s’agit donc d’une proposition, et non d’une action programmée, le HCLPD n’ayant pas de pouvoir autre que consultatif. Elle n’a, pour l’instant, pas reçu de réponse du gouvernement.2. D’où sortent les 77 000 logements vides ?Mme Carlotti évoque des logements « aujourd’hui en attente de locataires », mais se base en réalité sur des chiffres datent de l’an dernier, comme le précise Le Figaro : ils viennent du Commissariat général au développement durable, qui publie chaque année un « état du parc locatif social » en France.Au sein de ce document, on retrouve plusieurs chiffres : le nombre de logements vides car en attente de travaux ou de démolition est ainsi de 70 100. Autre chiffre : 72 800 logements « fonctionnels » (de fonction, donc) qui sont occupés avec ou sans contrepartie financière.Mais le chiffre qui nous intéresse est ailleurs : la France compte 4,547 millions de logements sociaux en métropole (4,685 millions en comptant l’outremer). Au 1er janvier 2014, 3 % de ces logements restaient vacants (1,7 % depuis plus de trois mois). Ces logements vacants se situent sur tout le territoire, mais particulièrement dans certains régions peu urbanisées : Basse-Normandie (4,4 % de vacance), Bourgogne (6,7 %), Limousin (7,6 %)...En moyenne nationale, le taux de vacance à trois mois et plus est de 1,6 %. Soit précisément 77 299 logements vides en métropole.Pourquoi ces vacances ? Si celles de moins de trois mois correspondent le plus souvent à un battement entre deux locataires, les vacances « structurelles » (plus de trois mois) peuvent indiquer que ces logements ne trouvent pas preneur. Enfin, nombre de ces logements sont vides car en attente de travaux ou de la démolition du bâtiment qui les abrite.3. Mais pourquoi ne sont-ils pas occupés ?On parle donc ici de logements qui ne sont pas occupés. Pour partie car ils sont en travaux, ou en attente de démolition, mais aussi car personne ne les réclame. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène :L’offre est diffuse sur le territoireLa loi oblige chaque commune à avoir 20 % de logements sociaux sur son territoire, sauf à payer une amende. Toutes les communes d’une certaine taille ont donc leur parc social. Mais la demande, elle, tend à se concentrer sur les zones plus urbanisées. En clair, l’offre ne suffit pas à satisfaire la demande en Ile-de-France, où le logement est très cher, mais le Limousin, où les loyers sont structurellement moins élevés, connaît bien moins le problème. En outre, des départements confrontés à une baisse démographique ont moins de besoins en logements sociaux qu’il y a une trentaine d’années.La carte ci-dessous montre ce « taux de vacance » par départements. On le voit, si l’Ile-de-France n’est que peu concernée, les départements du Massif central le sont beaucoup plus. Logement social ne veut pas dire logement gratuitLorsqu’on parle du parc immobilier « social », on a tendance à imaginer qu’il s’agit d’appartements appartenant à l’Etat, qu’il peut attribuer à sa guise. Or c’est un peu plus complexe : Le système du logement social est multiple et décentralisé, et les bailleurs sociaux qui construisent des logements sociaux, s’ils y sont aidés, doivent rentrer dans leurs frais.Ils proposent donc différentes prestations à différents prix : des PLAI (prêt locatif aidé d’intégration) pour les plus en difficulté au PLS (prêt locatif social) pour les classes moyennes. Un locataire éligible au PLAI ne pourra pas réunir les ressources nécessaires pour financer le loyer d’un appartement en PLS prévu pour des personnes plus aisées financièrement.4. Un chiffre plus frappant que réalisteMme Carlotti a sans doute voulu marquer les esprits avec ce chiffre, sans mesurer l’impact qu’il pouvait avoir alors que la France souffre d’une pénurie chronique de logements, et que plus de trois millions de personnes vivent dans la rue ou dans des logements insalubres.Néanmoins, l’idée est peu réaliste : elle repose sur une estimation vieille de plus d’un an. S’il serait théoriquement possible d’organiser une répartition des réfugiés pour les installer dans ces logements vacants, la chose soulève une foule de questions, à commencer par celle du paiement des loyers, qui devrait être pris en charge par l’Etat.Autre difficulté de taille, comment répartir la charge sur l’ensemble des bailleurs sociaux du territoire de façon juste ? Bref, la proposition de Mme Carlotti risque de ne pas trouver beaucoup d’écho.Le gouvernement a cependant indiqué qu’il aiderait les bailleurs sociaux volontaires pour accueillir des migrants. La France s’est engagée à accueillir 24 000 réfugiés.Lire aussi :Comment la France se prépare à accueillir les réfugiésSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jade Grandin de l'Eprevier Mardi 15 septembre, une centaine de manifestants se sont réunis devant Bercy pour protester contre la proposition de décret du gouvernement sur le travail du dimanche et de nuit. Les syndicats, la plupart réunis au sein du Clic-P (Comité de liaison intersyndical du commerce de Paris), ont tous rendu un avis défavorable aux projets de « zones touristiques internationales » (ZTI) dans lesquelles les magasins pourront ouvrir tous les dimanches et également le soir jusqu’à minuit.A quelques pas du ministère des finances, le centre commercial Bercy 2 a été classé en ZTI, ce que beaucoup relèvent avec sarcasme, estimant qu’il n’y circule aucun touriste. « C’est quand même très drôle, insiste sans sourire Morgane, élue à la SUD Fnac. Les ZTI correspondent à toutes les Fnac. » Beaucoup de salariés de l’enseigne sont venus ce mardi. « On vend des livres en français et des ordinateurs, que les touristes asiatiques achètent moins cher ailleurs », résume Catherine Gaigne, déléguée syndicale et secrétaire nationale de SUD-Fnac. « On n’a jamais de week-end »Les ZTI dessinées par le gouvernement sont « surréalistes », pour Didier Le Reste, élu à la mairie du 10e arrondissement et ex-secrétaire général de la CGT Cheminots. Selon lui, les touristes peuvent parfaitement faire les magasins un autre jour que le dimanche. « Les touristes hors Union européenne (UE) passent six jours à Paris, d’après le syndicat du tourisme parisien », réplique-t-il en réponse à Claude Boulle, président exécutif de l’Union du grand commerce de centre-ville, qui estimait que « le touriste qui se présente le dimanche devant un magasin fermé ne va pas revenir le jeudi ».En outre, « le chiffre d’affaires réalisé le dimanche est inférieur à celui du samedi et du lundi », insiste Didier Le Reste, qui résume : « On ouvre les commerces pour permettre aux gens de se promener, mais on fait venir des salariés pour ouvrir. Et cela implique aussi des services publics supplémentaires comme la garde d’enfants, ce que la droite, à l’image de Nathalie Kosciusko-Morizet, bien qu’élue à la ville de Paris, ne dit pas. »Employées au magasin Le Bon Marché, lui aussi en ZTI, Isabelle, Monique et Frédérique s’inquiètent : « On finit deux jours par semaine à 21 heures, plus les samedis, on n’a jamais de week-ends. Tout le monde était prêt à faire l’effort pour douze dimanches par an [contre cinq actuellement]. Mais là, on ne sait pas comment ça va se passer. »Faux volontariatPour beaucoup, la promesse du gouvernement de fonder le travail du dimanche sur le volontariat cache en fait du « volontariat forcé ». « Les gens savent qu’ils n’auront pas le choix, explique Eric Scherrer, président de la SECI-Unsa. Ce sont des salaires de misère dans les commerces. On est en train de négocier la misère. » Sans parler du « chantage sur les congés payés, les horaires, les fermetures de magasin », énumère Catherine Gaigne. Linda et Leila, vendeuses chez Sephora, confirment : « Si on ne veut pas travailler le dimanche ou la nuit on nous dit : “Tu laisses tomber tes collègues ?” » « C’est la carotte obligatoire », résume Miguel, employé de la Fnac. « Les employés aux caisses sont surtout des jeunes, des intérimaires, ils ont peur, ils sont corvéables à merci », déplore sa collègue Nathalie. En plus des jeunes, beaucoup de salariés concernés sont des femmes seules avec enfant, souvent à temps partiel, qui touchent un bas salaire et seront forcées d’accepter pour des raisons économiques, soulignent les manifestants.Les syndicats présents craignent la généralisation du travail du dimanche et de nuit avec la disparition des avantages associés d’ici quelques années. « On veut empêcher que ça devienne banal », explique Alexandre Torgomian, responsable CFDT au sein du Clic-P. « C’est un laboratoire de ce qui sera fait pour réformer le code du travail », alerte Didier Le Reste.Lire aussi :Le Royaume-Uni veut ouvrir encore plus le dimancheJade Grandin de l'Eprevier 16.09.2015 à 06h34 • Mis à jour le16.09.2015 à 16h39 Snapchat va proposer à ses utilisateurs aux Etats-Unis de payer pour revoir les messages envoyés, alors que l’application n’était censée que diffuser des messages qui disparaissaient au bout de quelques secondes. Le service de messagerie avait déjà introduit une fonction de rediffusion gratuite, mais chaque utilisateur ne pouvait l’utiliser qu’une fois par jour, pour un seul message.Cette situation est « parfois frustrante » pour les utilisateurs « qui reçoivent beaucoup de “snaps” chaque jour méritant une rediffusion », fait valoir la startup dans un message publié sur son blog officiel. Elle permet donc désormais, aux Etats-Unis pour l’instant, d’acheter des rediffusions supplémentaires, avec des prix annoncés de 0,99 dollar pour 3 rediffusions, 2,99 dollars pour 10 et 4,99 dollars pour 20 d’après TechCrunch. « Elles sont un peu coûteuses – mais le temps c’est de l’argent ! », commente la société.'Pay to replay' snaps & 'Lenses' land on Snapchat. Innovating better than the rest right now http://t.co/lfj987Uuvd http://t.co/dM465VbpGo— dunta90 (@Donnacha McCormack)require(["twitter/widgets"]);Chaque message continuera de pouvoir être rediffusé une seule fois, mais les utilisateurs pourront en revoir autant qu’ils le souhaitent, s’ils sont prêts à payer. Une nouveauté diversement appréciée sur les réseaux sociaux.I am appalled. This is a scam @Snapchat. http://t.co/7RZStUoFXC— EPerlsJB (@Emily Perlman)require(["twitter/widgets"]);Cette nouvelle fonctionnalité entre dans le cadre des efforts de Snapchat pour gagner de l’argent. L’entreprise avait déjà commencé l’an dernier à tester l’intégration d’annonces publicitaires. Son service Discover permet aux marques de proposer du contenu aux utilisateurs du réseau social. En plus de la fonction de rediffusion, la mise à jour de Snapchat ajoute également les « lenses », des animations qui se plaquent sur la vidéo en utilisant une technologie de reconnaissance faciale et des trophées à remporter, qui se débloquent en faisant des actions bien précises avec l’application.Snapchat is letting users pay to replay disappearing snaps and it just added a 'lens' feature to animate your selfies http://t.co/rysbJj1dXl— ajs (@Alyson Shontell)require(["twitter/widgets"]);Snapchat, lancé en 2011, a été valorisée à près de 16 milliards de dollars selon les estimations de Business Insider. Son patron, Evan Spiegel, avait affirmé en mai qu’il comptait une centaine de millions d’utilisateurs par jour et avait dit envisager une introduction en Bourse, mais sans évoquer d’échéance précise.Lire aussi :Snapchat à la conquête de Wall Street Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) L’ex-premier ministre grec, Alexis Tsipras, avait tendu une perche aux parlementaires européens : il serait souhaitable qu’ils soient davantage impliqués dans la « troïka » des créanciers de la Grèce (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne), leur avait-il signifié, dans un courrier, adressé le 19 août, au président du Parlement, Martin Schulz. Les eurodéputés pourraient, suggérait-il, exercer une forme de contrôle sur cette instance, très souvent critiquée ces derniers mois pour son manque de transparence et son supposé dogmatisme pro-austérité.Jeudi 3 septembre, les chefs des principaux chefs de partis politiques de l’hémicycle européen ont décidé de se saisir de cet appel. « Il a été convenu de mandater M. Schulz pour discuter avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, sur les modalités d’insertion du Parlement dans les mécanismes de contrôle de la “troïka” », selon une source au Parlement.Des propositions pourraient intervenir dès mercredi 9 septembre, quand M. Juncker prononcera son discours de rentrée (sur « l’Etat de l’Union »), à Strasbourg.Lire aussi :Grèce : et si la « troïka » cédait la place à un « quintet » ?L’ex-premier ministre luxembourgeois, qui s’est beaucoup impliqué dans la résolution de la crise grecque, avait de fait lui-même suggéré, dès juillet 2014, lors de son élection à la tête de la Commission, qu’il faudrait aménager la « troïka ». « La “troïka” est, selon moi, un instrument qui doit être repensé. Le Parlement a souligné, dans ses rapports à ce sujet, que, telle qu’elle fonctionne actuellement, la “troïka” présente un déficit démocratique. Elle manque de légitimité démocratique ; il lui manque une dimension parlementaire », a-t-il encore déclaré le 15 juillet. « Il faut repenser cette “troïka”, la rendre plus démocratique, plus parlementaire et plus politique. C’est ce que nous allons faire. »« Respecter la séparation des pouvoirs »Cependant, il n’est pas question que des eurodéputés soient directement intégrés dans les équipes de la « troïka », qu’ils aillent à Athènes négocier avec le gouvernement et l’administration grecs l’avancée des réformes exigées en échange des plans d’aide européens (le troisième plan d’aide en date, de 86 milliards d’euros, a été validé mi-août). C’est ce qu’avait clairement signifié la Commission, il y a quelques jours.Cette option semble en l’occurrence aussi largement rejetée au Parlement. « Ce n’est effectivement pas une bonne idée, il faut respecter la séparation des pouvoirs exécutifs et législatifs », note l’eurodéputé belge Philippe Lamberts, un des chefs de file du groupe des Verts.Dès lors, quelle forme le contrôle parlementaire sur la « tutelle » grecque pourra t-il prendre ? Les chefs des partis politiques de Strasbourg auraient exclu, jeudi, qu’un organe spécifique de l’hémicycle (une commission spéciale, par exemple) soit consacré à la Grèce. « On devrait utiliser les outils déjà existants, notamment l’article 7 du two pack », suggère une source parlementaire.Le « two pack » est une procédure très complexe de surveillance budgétaire des Etats membres, mise en place en 2013 pour tenter de prévenir de nouvelles crises financières et qui, de fait, prévoit la possibilité pour le Parlement d’être tenu au courant de la procédure de contrôle des budgets des pays européens par la commission.L’implication du Parlement dans la « troïka » devrait probablement prendre la forme d’un nombre plus grand d’auditions des membres de cette dernière par les eurodéputés.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.09.2015 à 17h21 • Mis à jour le03.09.2015 à 18h26 | Jean-Michel Bezat L’opération « transparence » sur l’EPR de Flamanville (Manche), menée jeudi 3 septembre par le PDG d’EDF, n’a pas levé toutes les zones d’ombre sur l’avenir de ce projet pharaonique. Jean-Bernard Lévy, PDG de l’électricien, a certes reconnu que le réacteur de troisième génération (1 650 MW) ne démarrerait pas avant le quatrième trimestre 2018, avec sept ans de retard sur le calendrier initial, et qu’il ne coûterait pas 3 milliards d’euros mais 10,5 milliards. Mais plusieurs questions ou incertitudes demeurent.Quel sera le prix du mégawattheure produit ?M. Lévy s’est refusé à avancer un chiffre pour des raisons commerciales. Et aussi, a-t-il expliqué, en raison de l’incertitude sur de nombreux paramètres (coût du combustible et d’exploitation sur au moins soixante ans…). Mais compte tenu de son prix de revient, l’EPR de Flamanville devrait produire un MWh supérieur à 100 euros (contre environ 45 euros pour le parc actuel). Au Royaume-Uni, où la décision d’investir dans deux EPR à Hinkley Point serait en voie de finalisation, EDF a obtenu du gouvernement un prix garanti de 92,7 libres (117 euros) par MWh produit pendant 35 ans. « En fait d’« opération vérité », EDF ne donne aucune garantie sur le nouveau délai annoncé pour 2018, estime Cyrille Cormier, chargé de campagne énergie chez Greenpeace. Et même si l’EPR était mis en service fin 2018, le coût de production de l’électricité du réacteur serait près de 40 % plus cher que celui des parcs éoliens et des grandes centrales solaires à la même époque. ».Les défauts sur la cuve et les soupapes de sécurité peuvent-ils tuer l’EPR de Flamanville ? EDF affirme qu’il a déjà réparé plusieurs soudures défectueuses sur le circuit primaire. Il est aussi en passe de régler la question des soupapes de sécurité permettant d’éviter la surpression dans le circuit vapeur du bâtiment réacteur, soulevée en juin par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Les anomalies détectées « provenaient des conditions de réalisation des essais et non des soupapes elles-mêmes », a indiqué Xavier Ursat, le directeur exécutif de l’ingénierie et des nouveaux projets nucléaire, qui a annoncé de nouveaux tests.Restent les défauts de l’acier de la cuve, où se produit la réaction nucléaire. Areva a détecté en 2014 une concentration excessive de carbone sur le couvercle et le fond, une anomalie qualifiée de « très sérieuse » par le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Pierre-Franck Chevet. Areva devait communiquer les résultats des nouveaux tests « à l’automne ». Ce sera finalement « dans le courant du premier semestre 2016 », a corrigé M. Ursat. Mais les premiers essais sont, selon lui, positifs. « Nous avons déjà assez d’éléments pour être confiants », a-t-il assuré, ce qui laisse augurer d’un feu vert de l’ASN.Un changement de la cuve forgée au Creusot (Saône-et-Loire) - déjà installée au cœur du bâtiment réacteur – est possible. Elle allongerait les délais de très longs mois et coûterait des centaines de millions d’euros. Un tel remplacement « ne fait pas partie des hypothèses sur lesquelles on travaille », indique Thomas Piquemal, le directeur financier d’EDF. Pour lui, ce report du démarrage en 2018 ne remet pas en cause les objectifs financiers, qui prévoient en particulier le retour à un flux de trésorerie positif en 2018.Quand fermera-t-on Fessenheim ou une autre centrale ?Une chose est sûre : François Hollande ne pourra pas tenir sa promesse de campagne de 2012 de l’arrêter « avant la fin du quinquennat ». La loi de transition énergétique ne prévoit pas de date. L’arrêt de la centrale alsacienne (ou d’une autre) ne se fera qu’une fois Flamanville en service, la France maintenant ainsi sa capacité électronucléaire à 63,2 MW. Mais EDF va devoir démêler un imbroglio juridico-administratif. Le décret autorisant la construction (DAC) de l’EPR, pris en avril 2007, expire en avril 2017 et l’entreprise va en demander la prolongation. Cette prolongation est « un subterfuge qui sera attaqué en justice », a prévenu l’Observatoire du nucléaire.Par ailleurs, EDF a déjà déposé à l’ASN sa demande d’exploitation de l’EPR. Un dossier de 40 000 pages sur lequel le gendarme du nucléaire pose une centaine de questions sensibles, appelant des réponses de l’énergéticien.Dans ces conditions, pour M. Lévy, il ne fait plus de doute que le premier EPR couplé au réseau électrique sera… chinois : le chantier de Taïshan, où les Chinois ont tiré les enseignements des erreurs commises en France et en Finlande, avance plus vite qu’en Europe.Lire aussi :EPR de Flamanville : les quatre malédictions d’un chantier controverséJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.09.2015 à 15h45 • Mis à jour le03.09.2015 à 17h59 | Jérôme Barthélemy (Professeur à l’ESSEC) Comme l’a révélé le Journal du Dimanche du 30 août, Michel Combes pourrait toucher jusqu’à 13,7 millions d’euros suite à son départ d’Alcatel-Lucent (essentiellement sous la forme de stock-options).Sans surprise, cette révélation a déclenché un tollé dans l’opinion publique et dans le monde politique. La question des rémunérations excessives des dirigeants des grandes entreprises revient périodiquement dans l’actualité.Lire aussi :Des dirigeants rémunérés aux dépens de l’entreprisePour (essayer de) les justifier, on avance souvent deux arguments. D’une part, les dirigeants auraient une influence considérable sur la performance de leurs entreprises. D’autre part, leur rémunération ne serait que le reflet de cette influence. Malheureusement, la recherche en management a montré que ces deux affirmations sont fausses…12,9 % de la variance dans la performanceQuelle est l’influence du PDG sur la performance de son entreprise ?De nombreuses études ont été menées sur ce thème. Dans la plupart d’entre elles, le PDG explique entre 10 % et 20 % de la variance dans la performance des entreprises. Par exemple, Alison Mackey a mené une étude sur 92 dirigeants ayant travaillé pour 51 grandes entreprises américaines (Strategic Management Journal, vol. 29, no 12, 2008). Dans cette étude, 12,9 % de la variance dans la performance des entreprises dépendait du PDG. C’est plus que la conjoncture économique (1 %), mais moins que le secteur d’activité (18 %) et que les caractéristiques des entreprises (29,5 %). Si les dirigeants exercent une influence non négligeable sur la performance des entreprises, elle est souvent surestimée.La rémunération du PDG reflète-t-elle vraiment la performance de son entreprise ?La rémunération des dirigeants des grandes entreprises comporte généralement trois composantes : une partie fixe, une partie variable et des stock-options. Aurélien Eminet, Zied Guedri et Stefan Asseman ont étudié les entreprises du CAC 40 sur une période de six ans (Finance Contrôle Stratégie, vol. 12, no 3, 2009).Les résultats indiquent que les trois composantes de la rémunération dépendent essentiellement de la taille de l’entreprise et de l’ancienneté du dirigeant. Dans une certaine mesure, la rémunération variable dépend aussi de la performance de l’entreprise. Surtout, les résultats ont montré que les dirigeants utilisent deux leviers pour influencer leur (propre) rémunération.Capital social et autonomieLe premier levier est le capital social. Plus le dirigeant dispose de capital social (par exemple lorsqu’il est administrateur d’une entreprise dont le PDG fait partie de son conseil d’administration), plus sa rémunération fixe est élevée. Le second levier est la structure du conseil d’administration. Plus le dirigeant est autonome (par exemple lorsqu’il cumule les fonctions de directeur général et de président du conseil d’administration ou que le nombre d’administrateurs externes est faible…), plus sa rémunération variable est élevée.Lorsque le dirigeant dispose d’une forte autonomie, le ratio « rémunération fixe/rémunération totale » augmente également. Sa rémunération dépend alors moins de la performance de l’entreprise.La rémunération des dirigeants reflète donc plus leur pouvoir que leur influence sur la performance des entreprises. Idéalement, un dirigeant a intérêt à travailler depuis longtemps dans la même (très) grande entreprise. S’il dispose de capital social et que le pouvoir de son conseil d’administration est limité, il pourra (quasiment) fixer sa propre rémunération.Comme l’a montré une étude américaine classique, la nomination d’un administrateur bien payé au comité des rémunérations a un impact beaucoup plus positif sur la rémunération d’un PDG que l’amélioration de la performance de son entreprise (Administrative Science Quarterly, vol. 33, no 2). L’explication est simple : les membres du comité des rémunérations utilisent leur propre salaire comme référence !Jérôme Barthélemy (Professeur à l’ESSEC) Philippe Jacqué Elle se dévoile enfin. La SNCF a présenté, jeudi 3 septembre, sa stratégie sur le marché des autocars longue distance. L’opérateur public ferroviaire a, pour la circonstance, rebaptisé son service iDBus, créé en 2012 : celui-ci s’appellera désormais Ouibus – afin, notamment, d’avoir une « tonalité » proche de Ouigo, son service de train lowcost.Ouibus veut ouvrir 130 liaisons en 2016 afin de relier 46 villes. Ce service, à partir de 5 euros, devrait, selon la direction de l’entreprise, contribuer à la création de 300 emplois directs, dans la mesure où 80 % de l’offre reposera sur des autocaristes déjà présents dans les différentes régions.Pourquoi la SNCF investit-elle ce marché ?La loi pour la croissance et l’activité (dite « loi Macron ») a libéralisé le marché français des autocars longue distance pour les trajets supérieurs à 200 kilomètres. Elle a été officiellement promulguée au cœur du mois d’août.Lire aussi :Le transport par car va être ouvert à la concurrenceOr, l’arrivée du car longue distance pourrait donner le coup de grâce aux liaisons ferroviaires intercités, déjà lourdement déficitaires. Un secteur de la SNCF financé par des subventions d’Etat.Lire aussi :Intercités : l’Etat retarde les décisions difficilesLongtemps, la SNCF a d’ailleurs lutté contre la libéralisation des cars longue distance. Elle craignait la concurrence low cost.L’Etat ayant autorisé, en 2011, la desserte entre villes françaises, mais uniquement dans le cas de liaisons internationales d’autocars, la compagnie ferroviaire avait toutefois changé son fusil d’épaule en lançant, en 2012, son offre iDBus.Quel est l’enjeu ?En France, seulement 110 000 personnes ont utilisé un bus longue distance en 2013 et, avec la libéralisation de ce marché, le gouvernement vise, en année de croisière, quelque 5 millions de passagers.La SNCF se donne par exemple pour ambition, avec Ouibus, de réaliser 4 millions de voyages en 2016 et 8 millions de voyages en 2018.En autorisant les autocars à transporter librement des passagers, les Français pourraient récupérer quelque 700 millions d’euros de pouvoir d’achat, selon les chiffres avancés par le gouvernement.Quels sont les acteurs ?De nombreux acteurs ont d’ores et déjà mis en place leur offre, à des prix d’appel s’étalant de 1 à 12 euros.Début juillet, avant même la libéralisation, Transdev, le propriétaire d’Eurolines, avait inauguré sa nouvelle compagnie nationale Isilines. Dix-sept lignes sont aujourd’hui commercialisées par la société : de Paris-Lille à Rennes-Lyon en passant par Nice-Bordeaux).Lire aussi :Transdev se place dans la bataille du bus longue distanceLa filiale de la Caisse des dépôts et consignations entend transporter d’ici à deux ans 5 millions de voyageurs avec une flotte de 300 cars.D’autres acteurs ont affiné leur offre cet été. Megabus, marque détenue par le groupe britannique de transport Stagecoach, a annoncé ses premières lignes nationales sur la diagonale Mulhouse-Perpignan, ainsi que sur la radiale Paris-Toulouse.D’ici à la fin de l’année, la société promet de mettre en place pas moins de trente-cinq lignes sur différents trajets sur l’ensemble du territoire.Fin août, le leader allemand FlixBus a également dévoilé sa première ligne franco-française, qui relie Clermont-Ferrand à Paris, via Bourges. D’ici à la fin de l’année, la marque allemande, qui offre déjà des trajets entre les deux pays, prévoit une cinquantaine de lignes reliant une centaine de villes.Lire aussi :Autocars : l’allemand FlixBus se lance en FranceEnfin, Starshipper, une marque ombrelle d’acteurs locaux, devrait également renforcer son offre alors qu’elle propose déjà une dizaine de lignes reliant une trentaine de villes françaises.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard Après le Club Méditerranée, une nouvelle grande marque du tourisme bleu-blanc-rouge va-t-elle passer sous contrôle chinois ? Deux candidats, l’un français, l’autre chinois, sont sur les rangs pour reprendre le voyagiste Fram, en difficulté depuis des années. Chacun des deux a présenté son offre lors d’une longue réunion mercredi 2 septembre à Bercy, où le dossier est suivi de près par le Comité interministériel de restructuration industrielle, le fameux Ciri. Le sort de l’entreprise, qui a fait voyager près de 400 000 clients en 2014, pourrait être tranché dans les jours à venir.Lire aussi :Le Club Med passe sous pavillon chinois« Il y a une certaine urgence, car Fram ne paraît pas en mesure de faire face à ses prochaines échéances financières, en octobre, commente un financier. Il faut donc régler le dossier rapidement si l’on veut éviter un dépôt de bilan. » De quoi donner un coup d’accélérateur à un processus engagé de longue date. Depuis plusieurs années déjà, les actionnaires familiaux de Fram envisagent de céder le groupe. Un mandat en ce sens avait été confié à une banque. De nombreux partenaires possibles ont été sollicités, qu’il s’agisse de professionnels du tourisme ou de fonds comme Perceva ou encore Montefiore. Beaucoup ont décliné l’invitation. Ne restent plus en lice que deux groupes déjà présents dans le secteur.Reprise après le dépôt de bilanMercredi, Karavel-Promovacances a été le premier à exposer sa proposition. Fondé en 2000 par son actuel patron Alain de Mendonça, Karavel est un spécialiste de la vente de séjours sur Internet, avec sa marque phare PromoVacances et des sites comme PartirPasCher, Un Monde à Deux ou AB Cruises. Le groupe contrôlé depuis 2011 par le fonds LBO France a aussi commencé à développer un réseau d’agences de voyages. Fram pourrait devenir une pièce majeure de ce puzzle.Problème : Karavel ne souhaite pas reprendre le groupe Fram en l’état, mais après son dépôt de bilan. Ce qui lui éviterait d’avoir à rembourser les dettes actuelles de l’entreprise.C’est la raison pour laquelle, malgré la présence de cette offre française, la candidature chinoise concurrente est examinée de très près. Elle émane de HNA, un groupe fondé en 1993 à Haikou, sur l’île de Hainan. A partir d’une compagnie aérienne, HNA est devenu en vingt ans un conglomérat présent dans l’aviation, la finance, la logistique, le tourisme, etc. Il fait désormais partie des 500 premiers groupes au monde, selon le dernier classement du magazine Fortune. Actionnaire en France de la petite compagnie aérienne Aigle Azur, il a conclu en juillet un accord avec le groupe Pierre et Vacances-Center Parcs en vue d’ouvrir en Chine des villages de vacances inspirés de Center Parcs.A la différence de Karavel, HNA est prêt à reprendre Fram sans passer par un dépôt de bilan. Le géant chinois serait associé dans l’opération au réseau français Selectour Afat. Celui-ci détiendrait 10 % du capital, selon le magazine spécialisé TourMag.com. « Selectour est un des grands distributeurs de Fram, un de ses créanciers aussi, ce qui peut expliquer son intérêt pour une reprise avant tout redressement judiciaire », analyse un proche du dossier.Un actionnariat diviséCréé à Toulouse en 1949 sous le nom de Fer-Route-Air-Mer, Fram a connu des années fastes durant les Trente Glorieuses, avec la montée en puissance du tourisme de masse. Ses slogans populaires (« les vacances à la Framçaise ») étaient en phase avec un positionnement moyen de gamme. Un bon rapport qualité-prix pour des clients décidés à profiter du soleil des Baléares, du Maroc ou de la Tunisie.Depuis plusieurs années, cependant, ce petit groupe indépendant se présente sous bien des traits classiques des entreprises en difficultés : des pertes récurrentes, un actionnariat divisé – Georges Colson (39 %) et sa demi-sœur Marie-Christine Chaubet (25 %) sont à couteaux tirés, une valse accélérée des dirigeants. Le tout dans un secteur difficile, victime à la fois des problèmes de pouvoir d’achat en France et des crises à répétition dans les pays d’accueil.A force de mener des mesures de réduction des coûts et de vente d’actifs, Fram a réussi à tenir vaille que vaille, surveillé de près par les experts de Bercy et par un mandataire ad hoc, nommé dans le cadre d’une procédure confidentielle. En 2014, le chiffre d’affaires a encore reculé de 8 %, à 373 millions d’euros, mais le résultat net est redevenu légèrement positif, à 4 millions d’euros. « La situation est désormais définitivement apaisée », voulait-on croire au siège de Toulouse fin 2014.En réalité, Fram a continué à souffrir de la baisse du tourisme au Maghreb, notamment après l’attentat sanglant du 26 juin dernier contre des vacanciers logés dans un hôtel en bord de mer à Sousse, en Tunisie. Financièrement, le groupe reste sur la corde raide. Ce qui explique l’effervescence actuelle.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.09.2015 à 15h13 | Gaëlle Picut Le bilan de situation des autoentrepreneurs à fin 2014 publié par l’Agence centrale des organismes de Sécurité Sociale (ACOSS) dans sa note de conjoncture d’août confirme l’activité modeste de ce régime, qui pourrait reculer en 2015.Les revenus annuels sont modestes. Sur l’année 2014, le chiffre d’affaires moyen a été de 12 754 euros brut par an, soit environ 10 000 euros net pour une activité à mi-temps ou à temps plein (la nuance statistique n’étant pas disponible). Sur les 982 000 inscrits (un chiffre en progression de 9 % par rapport à 2013), seuls 6 autoentrepreneurs sur 10 déclarent un chiffre d’affaires positif au 4e trimestre 2014. Celui-ci est en moyenne de 3 290 euros, soit 1,7 % de moins qu’au 4e trimestre 2013. Le chiffre d’affaires moyen est en diminution dans une très large majorité de secteurs, et plus particulièrement dans le commerce, la réparation automobile et le commerce de gros.Les secteurs favorables : activités juridiques et transport. En revanche, dans les secteurs des transports, de la santé, des activités sportives et du nettoyage, le nombre d’autoentrepreneurs économiquement actifs (c’est-à-dire déclarant un chiffre d’affaires positif) est important. Le chiffre d’affaires moyen est en hausse dans les activités juridiques (+7,5 %), ainsi que les secteurs des transports (+3,5 %), de la coiffure et soins du corps (+2,8 %) et de la santé (+2,2 %).Les DOM, l’Ile-de-France et Midi-Pyrénées sont les régions qui enregistrent les plus fortes hausses du nombre d’autoentrepreneurs économiquement actifs. En revanche, les régions Picardie et Provence-Alpes-Côtes d’Azur sont les moins dynamiques.252 000 radiations en 2014Un fort turn-over. L’ACOSS indique que 252 000 autoentrepreneurs ont été radiés en 2014. Pour 92 % d’entre eux, pour cause d’absence de déclaration de chiffre d’affaires ou de chiffre d’affaires nul pendant huit trimestres consécutifs. Moins de 2 % de ces radiations sont la conséquence d’un dépassement de seuil.14 millions d’euros de recettes fiscales pour l’Etat. Au global, comme le rappelle la Fédération des autoentrepreneurs (Fedae), en 2014, les autoentrepreneurs ont généré 7,1 milliards d’euros (+6,7 % par rapport à 2013), soit environ 14 millions d’euros de recettes fiscales pour l’Etat et 1,3 milliard de rentrées sociales. « On pourrait se réjouir de cette récente enquête. Mais ces chiffres de 2014 ne constituent en rien un outil prospectif, prévient Grégoire Leclercq, président de la Fedae, puisqu’ils ne tiennent pas compte de l’entrée en vigueur de la loi Pinel qui a augmenté les obligations et complexifié le régime pour les nouveaux entrepreneurs. L’avenir de ce régime reste donc incertain ».Baisse du nombre de créations. Ce que semble confirmer l’Insee qui, dans son dernier bilan sur les créations d’entreprises en juillet, a indiqué que le nombre cumulé de créations de micro-entreprises (la désormais dénomination unique qui réuni les micro-entreprises et les autoentreprises depuis le 19 décembre 2014) au cours des trois derniers mois a diminué de 25 % par rapport aux mêmes mois un an auparavant.La FEDAE craint le développement du travail au noir et souhaiterait que le régime revienne à sa simplicité initiale. De son côté le gouvernement a annoncé qu’il attendrait la pleine application de la loi Pinel, en 2016, pour dresser un bilan.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Anne-Aël Durand « Plus de prix, moins de charges. » Le mot d’ordre est repris par tous, sur les lames des tracteurs, à la tribune installée sur la place de la Nation, sur les banderoles et dans les discours des centaines d’agriculteurs venus manifester jeudi 3 septembre à Paris. Plus de quinze cents tracteurs venus de toute la France ont convergé vers la capitale dans la matinée à l’appel de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et des Jeunes Agriculteurs (JA).Gilbert Le Goff est parti mardi de Pleyben (29). Il manifeste à Paris pour une revalorisation le prix du lait. http://t.co/upXLcwIyya— anneaeldurand (@Anne-Ael Durand)require(["twitter/widgets"]);Gilbert Le Goff était parmi les premiers arrivés place de la Nation, vers 10 heures, à bord de son tracteur décoré de drapeaux bretons. Cet éleveur laitier de 40 ans est parti mardi midi de Pleyben, dans le Finistère, et a dormi dans une bétaillère. Il a rallié sur son trajet des collègues normands qui partagent ses difficultés et exigent une revalorisation des tarifs du lait.« Aujourd’hui, les charges (engrais, tracteurs, salaires) sont tellement élevées qu’elles ne couvrent pas les prix de revient. Je vends mon lait à 300 euros la tonne, alors qu’il me coûte 340. On ne fait plus d’investissements, on doit puiser dans nos réserves. Qui accepterait aujourd’hui de travailler pour rien ? »Lire aussi :Comprendre la crise des éleveursLes reports de charges annoncés par le gouvernement ne sont pas une solution pour Gilbert Le Goff : « C’est un pansement sur une jambe de bois. » Pour lui, la solution serait une harmonisation des charges et des règles dans l’Union européenne.Sur le trottoir, une famille de touristes allemands regarde, impressionnée, le défilé de tracteurs au son des binious. « C’est très organisé, note le père de famille, Franz Loffl. On comprend leurs problèmes, les éleveurs de lait manifestent aussi en Allemagne, car le prix est passé de 40 à 28 centimes. » Les Parisiens affichent également leur solidarité : « On soutient les paysans, ils sont extrêmement courageux, estime Aurore Duport, qui travaille dans une école primaire toute proche. Au fin fond de leur campagne, ils travaillent dur pour qu’on ait du lait dans les supermarchés. »L’appui de l’opinion publique, c’est aussi ce que sont venus chercher les manifestants, touchés de se faire saluer sur leur parcours. « On ne vient pas avec nos tracteurs et nos lames pour tout casser mais pour passer un message », tient à préciser un éleveur de porcs de Pouldreuzic (Finistère).Lire aussi :Crise du porc : « La FNSEA occupe le terrain, mais c’est un leurre »« Donner aux jeunes l’envie de s’installer »A la tribune, les représentants de toutes les régions se succèdent pour exprimer leurs revendications. « Plus de prix et moins de normes, ça peut fédérer beaucoup, au-delà du monde paysan », lance un premier orateur. Emmanuel, éleveur de porcs breton, crie son « ras-le-bol des normes environnementales » et des « mensonges » sur les dangers des nitrates dans l’eau. Il voudrait que l’étiquetage des produits en magasin valorise la production française, parce que « sur l’environnement, le sanitaire, le social, le bien-être animal, on est les meilleurs du monde ! » « L’élevage a un prix : les transformateurs et la grande distribution nous ont volés depuis des années !, renchérit Dominique Fayel, de la FDSEA du Cantal. Il faut qu’on retrouve de justes revenus pour donner aux jeunes l’envie de s’installer. »Emmanuel, agriculteur breton : "on demande un étiquetage d'origine des produits, moins de charges et de contrôleurs" http://t.co/dDIxrGud5p— anneaeldurand (@Anne-Ael Durand)require(["twitter/widgets"]);Romain, 19 ans, venu de Laon (Aisne), n’avait pas encore garé son tracteur et n’a pas pu entendre ce discours qui aurait résonné étrangement à ses oreilles. Cet ancien étudiant de BTS en alternance explique comment il s’est retrouvé à la tête de la ferme familiale après la mort de son oncle, qui « s’est suicidé, à cause de tout ça, les charges, la pression ». Sa ferme produit des céréales « en bio ». Il a soixante-dix bêtes, il s’est diversifié et tente de faire le maximum de vente directe, mais « ça ne suffit pas à faire face aux charges, le fioul, les pièces de tracteur, l’abattoir… » Il ne veut pas donner son nom de famille, pour ne pas que ses voisins sachent ses difficultés. Il descend de son tracteur, un sandwich à la main, et va rejoindre les autres agriculteurs qui suivent les discours sur la place de la Nation. « Il faut qu’on fasse neuf heures de route en tracteur pour manifester. Ça prouve qu’on ne nous écoute pas. »Lire aussi :« J’en ai marre de tes cochons ! »Huées et sifflement« Les paysans ont besoin d’être entendus et aimés. Cette demande de considération, le premier ministre l’a entendue pour la première fois depuis longtemps », clame en début d’après-midi Xavier Beulin du haut de l’estrade. Le président de la FNSEA vient rendre compte de sa rencontre avec Manuel Valls et détaille les mesures obtenues : année blanche, baisses de cotisation MSA, reports de charges, une « pause sur les normes environnementales » et l’instauration d’un fonds de réserve pour les mauvaises années. « Trop tard », crie un agriculteur dans la foule.Mais lorsqu’il se déclare satisfait d’avoir obtenu « des mesures concrètes », le leader syndical se fait huer et siffler par sa base. Des dizaines d’agriculteurs arborant autocollants, casquettes ou drapeaux de la FNSEA ou des JA font retentir pétards et cornes de brume. Quelques fusées de détresse sont lancées en l’air. Une cinquantaine de jeunes forme un cortège improvisé vers la Bastille, en scandant « Le Foll, démission » et en chantant La Marseillaise. « Les reports de charges, c’est du vent : le mois prochain ne sera pas meilleur », réagit Bruno Jullien, éleveur laitier dans les Ardennes, très remonté contre Xavier Beulin. « Ce gars gagne au moins 15 000 euros par mois, sans compter ses élevages de poulets au Brésil. Les petits paysans, il n’en a rien à foutre. »Les premiers tracteurs commencent à repartir, mais de nombreux agriculteurs attendent sur place, déçus. « Vu les kilomètres qu’on a faits, ces annonces, c’est de la merde », estime cedric Trioline, venu de la Haute-Loire. Pour Charles Nuytten, parti à 4 heures du matin de Lyons-la-Forêt (76), « on serait restés chez nous, ce serait pareil ». Eleveur bovin, à 29 ans, il hésite à reprendre la ferme de son père. « C’est à me demander si je ne vais pas changer de métier. Vous vous lèveriez le matin, vous, pour ne rien gagner ? »Vers 17 heures, une série de tracteurs faisait demi-tour sur le cours de Vincennes, pour regagner les exploitations. D’autres bloquent toujours la place, sous l’œil attentif de quelques policiers. « On n’a rien obtenu, les mecs sont déçus, explique le Finistérien Gilbert Le Goff. Je ne sais pas comment ça finira. » Certains évoquent déjà les cars prévus pour aller faire pression au Conseil européen de lundi. « Si on va à Bruxelles, ce sera sûrement plus costaud. »Anne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne-Aël Durand Après un été marqué par la crise des producteurs laitiers, puis des éleveurs de porcs, confrontés à une baisse des cours, les agriculteurs ont convergé jeudi 3 septembre à Paris, à l’appel de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et des Jeunes agriculteurs (JA).Retrouvez la situation en direct :Après les annonces de Manuel Valls, le président de la FNSEA hué par les agriculteursEn revanche, la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole en France, n’appelle pas au rassemblement, car elle a une vision différente de la crise, comme l’explique Pierre Brosseau, éleveur en Loire-Atlantique et responsable de la commission porc à la Confédération.Lire aussi :Les éleveurs continuent à faire pression sur le gouvernementPourquoi n’êtes-vous pas à Paris pour manifester jeudi ?Je ne vais pas à cette manifestation, car c’est la FNSEA qui l’organise et on n’est pas sur les mêmes revendications. Ils demandent des réductions de charges, la mise en place du pacte de compétitivité présenté par le gouvernement, mais c’est du court terme, et cela ne résoudra pas les fondamentaux de la crise. Les 3 milliards d’euros réclamés par le président de la FNSEA, Xavier Beulin, ne sont rien comparé aux pertes des agriculteurs. Ce qu’il faut, ce sont des régulations pour que les paysans ne puissent pas vendre leurs produits en dessous du prix de revient. Aujourd’hui, un éleveur perd entre 10 et 15 euros par cochon. Les paysans continuent de faire faillite et de se suicider.La FNSEA mobilise ses troupes et occupe le terrain car les gens sont énervés dans les campagnes quand ils consultent leurs comptes. Il faut bien canaliser cette colère, cette morosité, mais ce n’est qu’un leurre. Ce n’est pas en se promenant en tracteur que la FNSEA changera les choses. On va embêter sur les routes des citoyens qui n’y sont pour rien.Lire aussi :Crise porcine : le coût de l’alimentation en questionSelon vous, quelle est la cause de la crise de l’élevage porcin ?La crise de l’élevage est liée à une crise de dérégulation au niveau européen. L’Europe avait des outils de financement à l’exportation et des moyens de stockage en cas de surproduction. Tout a été supprimé et l’excédent de production se retrouve sur le marché.La seule solution durable serait un mécanisme d’adaptation de l’offre à la demande. Par exemple, lorsque la Russie ferme ses frontières, il faudrait réduire la production à l’échelle européenne, en mettant des truies à l’abattoir. Cela mettrait un an environ, avec un peu de stockage. Si on réduit de 10 % la production et que le prix remonte de 25 %, les éleveurs seraient gagnants. Mais il faudrait de la volonté politique. Depuis trente ans, on constate que les crises de la filière se sont toujours résorbées lorsqu’il y a eu des baisses de production dues à des problèmes sanitaires (peste porcine, maladie de l’oreille bleue).Il faut mettre des protections aux frontières européennes pour éviter que le marché soit inondé de produits à bas prix. Regardez ce qui s’est passé avec le textile : toutes les usines d’Europe ont fermé. Le schéma peut se transcrire à l’agriculture. C’est un peu irresponsable de livrer notre alimentation à tout vent.Lire aussi :Comprendre la crise des éleveursPour concurrencer les autres pays européens, ne faut-il pas plutôt développer des élevages industriels, plus grand et plus rentables ?Nous nous inscrivons en faux sur ce point. Ce sont des élevages qui ont bénéficié de beaucoup d’aides, mais ce ne sont pas toujours les plus performants. Si on leur imputait les effets néfastes sur l’environnement, comme le traitement du lisier, ils ne seraient pas compétitifs. Cela pose aussi des questions sanitaires et sociales. En mécanisant l’élevage, on détruit des emplois.En France, on a peu d’élevages de plus de mille truies. Jusqu’à présent, l’élevage français est lié à des paysans propriétaires de leurs capitaux, alors qu’en Espagne ou au Royaume-Uni, il est aux mains des financiers. Mais en Grande-Bretagne, lorsqu’ils ont vu que ce n’était pas rentable, ils ont presque tout arrêté. D’ailleurs, les Allemands et les Espagnols ne sont pas payés plus cher que les Français, ils peuvent souffrir aussi. Tout le monde est dans la panade et on espère tenir le plus longtemps possible. On est dans un système suicidaire.Quelles sont les alternatives ? La vente directe ou le passage au bio sont-ils des solutions ?Quelques éleveurs font de la vente directe mais la généralisation est inenvisageable. J’en connais qui ont essayé de changer d’orientation et de passer en bio, mais ils traînent leurs dettes antérieures. Certains s’en sortent, mais aujourd’hui, avec 70 % de la production dans l’Ouest et la majorité des consommateurs en région parisienne, la vente directe ne peut pas être un phénomène de masse. Ça ne peut être que des niches.A nos yeux, le plus compétitif, c’est l’élevage lié au sol. Dans ce système, un éleveur possède une truie pour un hectare de terre. Il produit des céréales qu’il donne à ses animaux, et les déjections sont épandues sur ses terres. Le paysan est autonome et le lisier, qui est un déchet à traiter pour les autres éleveurs, devient pour lui un engrais, donc une richesse. Il faut limiter la taille des élevages, et mieux les répartir sur le territoire. Si on avait développé cela, on n’aurait pas les problèmes de qualité de l’eau qu’on a aujourd’hui. La bonne taille, c’est d’avoir 200 truies par élevage, pour que les gens puissent travailler à deux ou à trois sur une exploitation, se relayer et prendre un peu de vacances.Anne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard « Vincent Bolloré a été nommé président du conseil de surveillance de Groupe Canal +. » Le communiqué publié jeudi 3 septembre par Vivendi, sa maison mère, concrétise une nouvelle donne au sein du groupe audiovisuel. L’homme d’affaires breton sera désormais le nouveau capitaine de Canal + : il détiendra le pouvoir mais pourra aussi s’occuper de l’opérationnel, comme il a d’ailleurs commencé à le faire ces derniers mois. Déjà président du conseil de surveillance de Vivendi, M. Bolloré va s’investir personnellement et passer du temps à Issy-les-Moulineaux, au siège de la direction de la chaîne cryptée, où il aura désormais un bureau permanent, annonce-t-on dans son entourage.Des hommes de Vivendi et de BolloréDeux membres supplémentaires ont aussi été nommés pour « renforcer » le directoire de Groupe Canal + : Julien Verley et Jean-Christophe Thiery. Ce dernier assure désormais la présidence de la société, en remplacement de Bertrand Meheut, tandis que Maxime Saada, promu avant l’été, reste directeur général. Dominique Delport, dirigeant de l’agence Havas, prendra en sus la tête de l’entité de développement Vivendi Contents, a révélé La Lettre de l’Expansion.Lire aussi :Comment Vincent Bolloré a pris le pouvoir à Canal+M. Thiery, patron de Bolloré Médias et de l’institut de sondages CSA, a accompagné le développement du groupe Bolloré dans les médias avec les chaînes Direct 8 et Direct Star, ou le quotidien gratuit Direct Matin. Enarque passé par le ministère des finances, il est apprécié des pouvoirs publics, estime-t-on à Vivendi, qui le présente comme une personne discrète, efficace et appréciant le consensus. C’est aussi un homme de confiance de M. Bolloré. M. Verley, lui, a rejoint Groupe Canal + comme directeur général adjoint chargé des finances en 2006 et dirige, depuis fin 2012, NC +, la filiale de l’entreprise en Pologne.« L’équipe de Vivendi va s’impliquer chez Canal dans les responsabilités fonctionnelles », a ensuite précisé Vincent Bolloré dans une lettre aux salariés de Canal +, publiée par Puremedias :« Ainsi Frédéric Crépin, Secrétaire général de Vivendi, devrait aussi devenir Secrétaire Général de Canal ; Vincent Vallejo, Directeur de l’Audit de Vivendi devrait aussi devenir Directeur de l’Audit de Canal ; Mathieu Peycere, DRH de Vivendi, devrait aussi devenir DRH de Canal; Stéphanie Ferrier, Directrice des services généraux de Vivendi, devrait aussi devenir Directrice des services généraux du groupe Canal. »Guillaume Zeller, ancien rédacteur en chef de Directmatin.fr, va rejoindre Vivendi pour développer les « news », Thierry Cheleman, directeur des sports et du théâtre et spectacle vivant chez D8, « va couvrir le sport », et Didier Lupfer, ex-Ubisoft Motion Pictures, le cinéma, ajoute enfin M. Bolloré.Nuit du rugby, Canal Olympia...Le message de cette réorganisation est clair : Groupe Canal + est désormais « intégré » à Vivendi. Fini les « Etats dans l’Etat », les « silos » et autres « citadelles », tout le monde doit travailler ensemble. Tel est le refrain de la nouvelle direction. Une page se tourne après l’ère du tandem Bertrand Meheut-Rodolphe Belmer, qui, depuis 2002, dirigeait sans se soucier de Vivendi, d’Universal Music ou de SFR (revendu depuis).Pour illustrer cet état d’esprit « group first », on cite à Vivendi quelques exemples : la « Nuit du rugby », une opération prévue en novembre. Diffusée sur Canal +, elle concerne un sport retransmis toute l’année sur la chaîne et aura lieu à l’Olympia, propriété de Vivendi, qui en assurera aussi la billetterie, via Digitick.Le groupe annonce aussi pour le 26 septembre, à Conakry en Guinée, la pose de la première pierre de « Canal Oympia », une salle qui doit accueillir un grand concert d’artistes Universal Music retransmis sur Canal + et sur la plateforme Dailymotion. L’événement sera aussi promu sur les chaînes africaines du groupe, dont A +, dédiée à un continent jugé crucial pour l’avenir de Vivendi. Plusieurs salles de ce type doivent d’ailleurs être construites en Afrique francophone.Le crypté et le divertissement d’abordAu passage, M. Bolloré annonce que la part de l’antenne en clair sera réduite. Elle sera principalement sur les chaînes gratuites du groupe, qui seront rebaptisées C8 - C17 - CNews de Canal (ex-D8, D17 et I-Télé)Vivendi investit aussi dans la production de programmes de flux – c’est-à-dire des émissions qui ne sont pas stockées comme les séries ou le cinéma, et qui font l’objet d’une concurrence croissante avec des plateformes comme Netflix. « Le flux crypté et le divertissement ont vocation à devenir un nouveau pilier de Groupe Canal + », estime M. Saada. Dans ce cadre, Vivendi est entré, mercredi, en négociations exclusives pour devenir un partenaire minoritaire du groupé créé par la fusion entre Banijay et Zodiak, producteurs de « Touche pas à mon poste » ou de « Koh Lanta ». Lire aussi :Vivendi s’invite dans la fusion Banijay-ZodiakVivendi veut enfin s’internationaliser. Si Canal + a perdu 117 000 abonnés ce semestre en France, la chaîne en a gagné 293 000 à l’étranger, selon Le Figaro. La diffusion par Internet est vue comme un moyen de distribuer les contenus partout dans le monde, tout comme les partenariats locaux avec des opérateurs de télécommunications (comme Telefonica ou Telecom Italia). Vivendi dispose enfin d’un dernier atout : les acquisitions. Le groupe dit disposer de 9 milliards d’euros de trésorerie.« Je dirai enfin que l’arrogance n’est pas un comportement qui permet d’avancer », écrit M. Bolloré en conclusion de sa lettre, au cas où certains n’aient pas saisi le message.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent et Jérémie Baruch Des milliers d’agriculteurs manifestent jeudi 3 septembre à Paris, après le périple de 1 365 tracteurs et 91 bus sur les routes et autoroutes, pour exprimer leur colère. Parmi eux se trouvent de nombreux éleveurs qui avaient déjà longuement manifesté cet été, bloquant de nombreuses routes pour se faire entendre.1. Que dénoncent les agriculteurs ?Le mot d’ordre de la journée de mobilisation est de dénoncer la chute des prix et l’empilement des normes. La Fédération nationale des exploitants agricoles (FNSEA) réclame notamment « une année blanche pour les traites bancaires, afin de redonner du souffle aux exploitations et leur permettre de payer leurs fournisseurs ». Elle demande également une « rallonge » au plan d’aide aux éleveurs, présenté par le gouvernement le 22 juillet, prévoyant 600 millions d’euros pour parer aux difficulté financières des agriculteurs.Si la colère a éclaté en juillet chez les éleveurs de porcs et de bovins (lait et viande), c’est parce qu’ils estiment que l’accord trouvé en juin avec les autres acteurs de la filière n’a pas été respecté. Cet accord devait permettre de faire face à des prix du porc ou du bœuf jugés trop bas : grande distribution et industrie de transformation s’étaient alors engagées à une hausse du prix d’achat de la viande de 5 centimes par kilo et par semaine, renouvelée chaque semaine jusqu’à couvrir les coûts de production. #container_14375699897{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14375699897{ height:500px; } #container_14375699897 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14375699897 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14375699897 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14375699897 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Vente bovine : depuis 2011, une augmentation de la marge brute de l'industrie et de la grande distributionen euros par kilogramme équivalent carcasse - Cliquez sur la légende pour faire apparaitre les données complémentaires : On applique au poids brut un coefficient propre à chaque forme du produit : 1 pour une carcasse entière, 0,5 pour un gros bovin vivant, 1,3 pour les morceaux désossés, 1,8 pour les saucissons, par exemple.Source : France Agrimer - Observatoire des prix et des marges(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Comment est fixé le prix de la viande ? Et celui du lait ?Le système est assez complexe et dépend du type de produit :Porc : une bourse en BretagneLe prix du porc est fixé en Bretagne, au marché au cadran de Plérin – la Bretagne représente 60 % de la production de porc en France. Là, les éleveurs proposent leurs marchandises aux abattoirs, selon un principe d’enchères dégressives. L’acheteur propose un prix, c’est aux éleveurs de l’accepter ou non.Le marché de Plérin établit ensuite la tendance nationale des prix. Puis les abattoirs revendent la viande achetée à la grande distribution, en fixant les prix de gré à gré. Enfin, la viande est vendue dans les super et hypermarchés, à un prix que fixe l’enseigne.Deux importants transformateurs de viande, la coopérative Cooperl et la société Bigard-Socopa, ont boycotté plusieurs ventes en août car ils ont estimé que les hausses successives du prix du porc, convenues lors de l’accord avec les éleveurs, étaient en « total décalage avec le prix de marché européen ».Lire aussi :Prix du porc : comprendre le rôle du marché de PlérinBœuf : un prix moyen et librePour le bœuf, le prix d’achat est négocié entre éleveurs et négociants ou abatteurs. C’est ensuite un organisme public, France AgriMer, qui calcule une tendance moyenne à partir des prix d’achat déclarés par les abatteurs. Mais la grande distribution peut aussi proposer des achats en grande quantité à un prix fixe, ce qui fait pression sur l’abatteur, qu’il répercute sur le livreur. Lait : un double systèmeLe lait, lui, obéit à des règles plus complexes encore : près de la moitié des éleveurs travaille avec des entreprises sous la forme de contrats quinquennaux, quand l’autre vend à des coopératives. Une structure, la Maison du lait, réunit l’ensemble des acteurs de la filière pour, notamment, décider du prix d’achat au producteur.Mais cette décision est prise à partir d’indicateurs, comme le prix de produits issus du lait (beurre, poudre de lait, fromages), qui est, lui, fixé au niveau mondial, mais aussi le prix de vente dans d’autres pays, en premier lieu l’Allemagne. Le prix fixé à la Maison du lait peut également fluctuer régulièrement, notamment en fonction de la qualité du lait.Evidemment, rien n’interdit à une enseigne de grande distribution de se fournir en viande ou en lait à l’étranger si elle le souhaite, même si des actions ont été mises en place pour favoriser l’achat de viande française, notamment un label qualité.3. Qui touche quoi ?Ce principe de prix crée des tensions récurrentes au sein de la filière : de l’éleveur au consommateur, en passant par l’équarrisseur ou la grande distribution, chacun essaye de tirer son épingle du jeu. Et en cas de crise, chacun se renvoie la balle. #container_14375608760{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14375608760{ height:500px; } #container_14375608760 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14375608760 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14375608760 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14375608760 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Prix moyen d'une carcasse de vacheen euros par kilogramme équivalent carcasseSource : Agrimer, Observatoire des prix et des marges(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if 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Ceux-ci estiment aujourd’hui que le reste des acteurs n’a pas joué le jeu, ce que constate également le médiateur désigné par le gouvernement.Mais les enseignes de grande distribution assurent qu’elles ont appliqué la hausse de prix sur leurs achats auprès des abattoirs, renvoyant à ces derniers la responsabilité de ne pas l’avoir répercutée à leur tour sur les prix d’achat aux éleveurs.Difficile, donc, de savoir précisément qui ne respecte pas les accords fixés. Car, comme l’expliquent agriculteurs ou abatteurs, chaque entreprise va à son rythme, certaines jouant le jeu, d’autres se faisant tirer l’oreille.Lire aussi :Prix de la viande : « C’est pas moi, c’est lui », les distributeurs accusent les industrielsLe rapport du médiateur nommé par le gouvernement, Francis Armand, n’est pas encore public. Mais il semble pointer plusieurs points : d’une part, si la filière porcine a respecté l’accord et augmenté les prix, ce n’est pas le cas pour le bœuf, où seulement « la moitié du chemin a été fait », selon le président de la FNSEA, Xavier Beulin. Autre point : toujours selon le rapport, le secteur de la distribution aurait « joué le jeu » plus que celui de l’abattage, qui aurait quelque peu traîné à appliquer l’accord.A ces critiques, les représentants des abattoirs opposent divers arguments, notamment le coût de la main-d’œuvre en France, qu’ils estiment plus élevé que chez nos voisins.Lire aussi :Crise de l’élevage : le médiateur note une hausse insuffisante des prix du bœuf4. Quelles subventions ?A cela s’ajoute la question des subventions européennes et françaises. En moyenne, selon un rapport des services de statistiques du ministère de l’agriculture (Agreste), elles représentent 11 % du chiffre d’affaires de l’agriculture en 2012, mais peuvent aller jusqu’à 15 % (dans 30 départements), voire 20 % (13 départements).Selon l’Insee, en 2006, les aides atteignaient 40 800 euros par an en moyenne pour les exploitations spécialisées en bovins à viande, et 26 300 euros pour les exploitations spécialisées en bovins laitiers. L’institut montre la progression inexorable du poids des subventions dans le résultat des exploitations. Depuis 2000, plusieurs secteurs affichent une part supérieure à 100 %, du fait du déficit chronique des exploitations. #container_14375616242{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14375616242{ height:500px; } #container_14375616242 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14375616242 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14375616242 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14375616242 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part des subventions dans le résultat des exploitations agricoles, par typeLes valeurs supérieures à 100% s'expliquent par le déficit du secteur. Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14375616242", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Part des subventions dans le résultat, en %" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Grandes cultures","Viticulture","Bovins lait","Bovins viande","Bovins mixtes","Porcs, volaille","Elevage et culture"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": 1991, "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 20.7 ], [ "", 3.2 ], [ "", 17.2 ], [ "", 69.3 ], [ "", 23.3 ], [ "", 8.8 ], [ "", 27.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": 1995, "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 93.6 ], [ "", 6.9 ], [ "", 36.5 ], [ "", 103.2 ], [ "", 57.1 ], [ "", 32.8 ], [ "", 70.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": 2001, "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 138.5 ], [ "", 6.7 ], [ "", 55.9 ], [ "", 137.9 ], [ "", 88.7 ], [ "", 46.7 ], [ "", 103.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": 2005, "color": "#F19300", "data": [ [ "", 138.9 ], [ "", 11.1 ], [ "", 78.4 ], [ "", 146.1 ], [ "", 110.9 ], [ "", 49.7 ], [ "", 119.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Si les aides sont importantes, voire maintiennent en vie des filières agricoles qui ne s’en sortiraient pas sans, elles ne sont pas corrélées avec le revenu généré par les agriculteurs selon les filières, qui peut être très disparate. Comme on le voit dans le graphique ci-dessous, tiré d’une étude de l’Agreste en 2013, les céréaliers génèrent en moyenne un résultat largement supérieur à celui des éleveurs, particulièrement de vaches à viande. Les éleveurs de porc, eux, sont mieux lotis, sans atteindre les niveaux de résultat des céréaliers. 5. Une crise ancienne et complexeL’agriculture française est en crise depuis des décennies, mais son état semble s’aggraver. Pourtant, il n’est pas évident de pointer une cause unique.La taille des exploitations françaises, notamment face aux allemandes, mais aussi la multiplication des normes, des labels et des contraintes, qui obligent les agriculteurs à des investissements de plus en plus conséquents pour les mises aux normes, ou encore la variabilité des prix des matières premières (le soja ou le maïs qui servent à l’alimentation des bêtes, par exemple). Des critiques se font également jour au sein de la filière agricole contre certaines situations jugées privilégiées par rapport à d’autres (les grands céréaliers, notamment).Mais les choses sont loin d’être si simples : certaines exploitations plus petites, qui n’ont pas eu besoin de grands investissements structurels, s’en sortent parfois aussi bien en termes de revenu que de gros agriculteurs ayant acheté beaucoup de matériel et ayant amassé des terres dont ils ont du mal à s’occuper seuls. De même, la production bio peut s’avérer plus rentable qu’une production plus classique. #container_14375676158{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14375676158{ height:500px; } #container_14375676158 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14375676158 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14375676158 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14375676158 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Charges et produits dans une exploitation spécialisée de bovinsLes résultats sont simulés sur les données 2013 sans prendre en compte une éventuelle stratégie d'adaptation des exploitations(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14375676158", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, 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Autre élément de difficulté, la météo, et la sécheresse, qui rend difficile de nourrir les animaux sans recourir au foin prévu pour l’hiver, et qu’il faudra donc racheter…Lire aussi :Crise de l’élevage : « Les aliments, les charges sociales, les engrais… tout a augmenté »Une chose est certaine : on constate une double diminution sur long terme, à la fois du nombre d’exploitations pratiquant l’élevage bovin et sur le nombre de têtes de bétail.Selon les chiffres du ministère, on comptait un peu moins de 515 000 exploitations agricoles en 2010, contre presque 700 000 en 2000, soit un quart de moins en dix ans.La situation des filières d’élevage est pire : on compte 34 % d’exploitations laitières et 27 % des exploitations de vaches à viande de moins en 2010 qu’en 2000. Au total, ce sont environ 85 000 élevages bovins qui ont disparu en dix ans, dans des exploitations dont la taille a plutôt tendance à augmenter.Le cheptel bovin a également diminué en France : il était de 20,3 millions de têtes de bétail en 2000, il n’est plus que de 19,5 millions aujourd’hui, soit presque 800 000 bêtes en moins.La carte ci-dessous montre, pour chaque département, l’évolution du nombre d’exploitations d’élevage bovin et du nombre de têtes de bétail. L’ouest de la France, où se concentrent les actions des agriculteurs, fait partie des régions les plus touchées.Dernier problème connu, le vieillissement des agriculteurs. Selon la mutuelle sociale agricole (MSA), en 2011, les chefs d’exploitation avaient un âge moyen de 47,8 ans. Les 50-54 ans représentent à eux seuls près de 20 % des chefs d’exploitation.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Natacha Dabrowski, 32 ans, ne connaît que le secteur public. Après avoir travaillé deux ans comme gestionnaire administrative et financière à la communauté d’agglomération Plaine-commune, en région parisienne, elle est passée, en 2011, chef de projet en maîtrise d’ouvrage bâtiment.Pour elle, l’entreprise idéale, c’est celle qui œuvre au service de l’intérêt général.Lire aussi :Jordan Slaninka : « Mon entreprise idéale est toujours à l’écoute »Elodie Chermann (Propos recueillis par) 07.09.2015 à 15h31 • Mis à jour le07.09.2015 à 15h34 | Olivier Bargain (Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille) Notre politique fiscale n’est pas le fruit d’une réflexion collective, cohérente et de long terme. Elle semble plutôt décidée sur un coin de table par des conseillers qui, même brillants, sont pris dans un rythme infernal : la course incessante à l’Elysée (elle recommence à mi-mandat !), le besoin frénétique de ne pas se laisser « déborder » ..S’ensuit une politique par à-coups, sans logique d’ensemble : annonce du taux à 75 %, négociation hâtive après l’attaque des « pigeons », coups de rabot sur la première tranche de l’impôt sur le revenu (IR), etc. Il en ressort également une communication gouvernementale focalisée sur le seul IR, qu’on instrumentalise à souhait.Lire aussi :Impôt : « Ce qui ne se voit pas fiscalement rend plus fort électoralement »Preuve en est l’annonce de rentrée du président : une baisse d’impôt pour 8 millions de foyers fiscaux et profitant « en priorité aux ménages les plus modestes ». De quoi s’agit-il ? D’un geste très symbolique (les gains sont minimes pour les classes moyennes) et d’une démagogie certaine puisqu’aucune baisse d’IR ne profitera aux 55 % de Français les plus modestes… ceux qui ne paient pas d’IR.Un jeu dangereuxD’une part, c’est un jeu dangereux en ces temps de ras-le-bol fiscal. Pourquoi se gargariser d’avoir (encore) diminué le nombre de foyers imposables à l’IR ? Le gouvernement pense-t-il vraiment pacifier les Français en donnant l’impression aux ménages imposables qu’ils sont les seuls – et de moins en moins nombreux – à supporter le financement du pays ? Ils paient plus que les autres, c’est bien le principe de progressivité très généralement accepté. Mais tout le monde est redevable à un impôt direct sur le revenu : la CSG/CRDS (près de 100 milliards de recettes contre 70 pour l’IR).C’est pour ces raisons que l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault et le député socialiste Pierre-Alain Muet, dans un livre présenté à la Rochelle, renouvellent le souhait d’une fusion IR-CSG, un impôt intégré permettant de piloter l’ensemble du système d’imposition directe de façon cohérente (Pour un impôt juste, prélevé à la source. Fondation Jean-Jaurès, 68 pages).En attendant, on pourrait vite renommer la CSG « Impôt sur le revenu généralisé » pour rappeler que l’effort fiscal ne repose pas que sur les épaules de quelques-uns !D’autre part, si l’IR tend à se concentrer sur les plus riches, il faudra songer à rétablir une certaine progressivité chez les autres. Tous paient de la CSG/CRDS ou de la TVA, mais ce sont des impôts proportionnels. Une progressivité existe en théorie grâce aux aides en emploi, la prime pour l’emploi (PPE) et le RSA-activité, qui augmentent le revenu net des plus modestes. Elles seront fusionnées en 2016 en une prime d’activité dont le sort est connu : comme le RSA-activité, pas plus d’un tiers des personnes éligibles n’y auront recours !CSG progressiveLe tandem Ayrault-Muet va donc proposer un amendement visant à remplacer cette prime par une CSG progressive. L’idée est louable puisqu’une ristourne de CSG est une aide en temps réel (alors que la PPE était décalée d’un an, comme l’IR) et sans problème de non-recours.Le hic ? Cette ristourne ne pourrait remplacer qu’une partie de l’aide en emploi. Prenons le cas d’un travailleur à mi-temps payé au SMIC : s’il en fait la demande, il perçoit un RSA-activité (ou bientôt la prime) équivalent à 45 % de son revenu brut, alors qu’une ristourne totale de CSG ne l’aiderait qu’à hauteur de 8 %.Faudrait-il alors faire de la prime une aide complémentaire (que peu de gens demanderont) ? Plutôt instaurer une « CSG négative », mais on complique ce qui était simple. L’autre solution est connue : l’impôt à la source doté d’une PPE généreuse. Avec un impôt négatif et en temps réel, le gouvernement pourrait vraiment dire qu’il aide les plus modestes. Mais il faudra encore attendre…Olivier Bargain est membre de l’Institut universitaire de France et directeur scientifique de l’Institut d’économie publique (IDEP)Olivier Bargain (Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille) 07.09.2015 à 14h27 La Banque des règlements internationaux (BRI) a annoncé lundi 7 septembre que Jens Weidmann, le président de la banque centrale d’Allemagne, succédera au Français Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, à la tête de l’institution sise à Bâle, en Suisse.Le conseil d’administration de la BRI, qui est considérée comme « la banque centrale des banques centrales », l’a élu en tant que président pour une durée de trois ans, a fait savoir l’institution dans un communiqué.Son mandat débutera le 1er novembre, le lendemain du départ à la retraite de Christian Noyer, qui assumait la présidence de la BRI depuis 2010. Le conseil d’administration de la BRI est chargé de déterminer la stratégie et la politique de l’institution. Composé de vingt et un membres, il se réunit au moins six fois par an. Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Des milliers d’agriculteurs étaient confrontés à un imposant cordon de policiers en tenue de combat, lundi 7 septembre en début d’après-midi, sur le rond-point Schuman, à Bruxelles. Des centaines de tracteurs avaient convergé depuis la veille vers les bâtiments de la Commission et du Conseil européen, où les ministres de l’agriculture des 28 devaient tenir un conseil extraordinaire pour tenter de faire face à la nouvelle crise du lait et de l’élevage que connaît le secteur, singulièrement en France.Klaxons, sirènes, tambours, pétards et jets d’œufs : le quartier européen a connu l’ambiance des grands jours et un blocage généralisé, organisé par quelque 5 000 paysans – 3 000 selon la police. Les convois de tracteurs avaient emprunté, le matin, les autoroutes conduisant à la capitale belge et paralysé un bon nombre d’entrées de celle-ci, désertée par les « navetteurs » flamands et wallons qui s’y rendent chaque jour. Stéphane le Foll, le ministre français, qui devait participer au Conseil avec ses collègues en début d’après-midi, s’est trouvé coincé dans les gigantesques embouteillages du jour.Lire le décryptage :Comprendre la crise des éleveursDe nombreuses délégations venaient de Belgique et de France mais des Allemands, des Luxembourgeois, des Italiens, des Polonais ou des Bulgares étaient également présents. « C’est la troisième fois en six ans que nous vivons une telle catastrophe », martelaient des leaders syndicaux, réclamant des solutions d’urgence et des prix équitables faute de quoi, affirmait une banderole, « l’agriculture européenne va crever ».« Les politiques nous ont lâchés, ce sont eux les coupables » Une vache en plastique frappée du drapeau européen était accrochée à une grue au milieu du rond-point, où les manifestants, arrosés de temps en temps par les forces de police, mettaient le feu à des pneus. « Mon revenu ne dépasse pas 10 000 euros par an », affirme Bernard Dupont, venu du Pas-de-Calais. « On défend une agriculture pour le consommateur, pas pour les multinationales qui sont en train de s’enrichir », soutient Erwin Schöpges, du syndicat MIG, qui défend les producteurs laitiers. « S’il n’y a pas de solution aujourd’hui, on reviendra en force », ajoute-t-il. Le pronostic était, en effet, que le Conseil n’arriverait pas à dégager de véritables solutions lors de cette première discussion.Lire aussi :Bruxelles propose une aide d’urgence pour les éleveurs européensA côté du rond-point, un cercueil trônait au milieu d’une remorque. Posée sur lui, une pancarte interrogeait, en allemand : « Qui sera le dernier producteur » ? Plus loin, le tracteur d’un autre paysan allemand était orné de slogans hostiles aux chaînes de distribution Aldi et Lidl. Dans le cortège, un Français arborait un slogan, « Je suis éleveur », en référence au « Je suis Charlie » apparu en janvier dernier.Chaque délégation formulait des revendications nationales mais c’est la Commission européenne qui était particulièrement sollicitée, avec une demande insistante au commissaire Phil Hogan pour qu’il révise la politique actuelle. « Nous ne voulons pas de subventions mais une vie digne et des prix équitables » expliquaient les délégués hissés sur une tribune. « Il faut produire moins et gagner juste », insistaient d’autres. « Les politiques nous ont lâchés, ce sont eux les coupables », insistait un responsable italien.Lire aussi :Crise du porc : « La FNSEA occupe le terrain, mais c’est un leurre »Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre et Alexandre Piquard François Hollande s’est dit, lundi 7 septembre 2015, « pas favorable » à l’élargissement de la redevance audiovisuelle aux « objets connectés », lors d’une conférence de presse à l’Elysée, en précisant que sur cette taxe, « les arbitrages viendront à la fin du mois ». « Il faut des financements » pour le service public audiovisuel, « mais la redevance télévisée ne peut pas être la variable d’ajustement. Il faut maîtriser l’appel à la contribution. »M. Hollande semble ainsi clore le débat en cours au sein du gouvernement. La ministre de la culture, Fleur Pellerin, avait déclaré sur France Info, le 3 septembre, étudier « l’option » d’une extension de la redevance aux « box » d’opérateurs, qui permettent de se connecter à Internet : « J’ai regardé les nouveaux modes de consommation de la télévision. Beaucoup passent par les box et non plus par l’antenne râteau. Et donc on a regardé ce que donnerait l’extension aux box. Il n’est pas question de taxer les smartphones et les tablettes », avait-elle dit. « Le premier ministre et le président de la République prendront leur décision dans les prochains jours », avait toutefois prudemment dit Mme Pellerin.Dans la foulée, Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat au numérique, s’était déclarée « pas tellement favorable », à une redevance sur les boxes. « Il faut savoir que ça concerne moins de 2 % des foyers en France, parce qu’en réalité 98 % des foyers ont une télévision », avait-elle justifié dans un entretien à L’Opinion.Débat de longue dateL’élargissement de la redevance est l’un des chevaux de bataille des présidents de l’audiovisuel public. Lundi 31 août, lors d’un déjeuner avec des journalistes, Delphine Ernotte, la nouvelle présidente de France Télévisions, avait ainsi souhaité obtenir à la fois l’extension de la redevance aux ordinateurs et aux smartphones et le retour partiel de la publicité entre 20 heures et 21 heures.Lire aussi :La présidente de France Télévisions veut étendre la redevance aux ordinateurs et smartphonesL’élargissement de la redevance est un débat de longue date, qui a suscité des échanges dès le début du quinquennat de François Hollande, quand Aurélie Filippetti – qui y était favorable – était ministre de la culture.Lire : La vision tout en nuances de François Hollande sur l'audiovisuelEn octobre 2014, lors d’un discours au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), le président de la République s’y était même montré plutôt favorable, en demandant une réflexion sur cette question. La réforme pourrait ne pas augmenter la pression fiscale, avait-il argué : « L’objectif est qu’à rendement constant, sans que ça ne coûte rien de plus à personne, il puisse y avoir une assiette plus large et plus juste », avait expliqué le président, rappelant qu’« on peut regarder les chaînes du service public sur d’autres instruments que la télévision ».Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.09.2015 à 11h41 • Mis à jour le07.09.2015 à 11h41 | François Long (Consultant en finance et marketing) Nous sommes entrés depuis un certain temps dans l’idolâtrie des « enquêtes satisfaction ». Les entreprises, y compris les entreprises publiques et les administrations censées être modernes, ont les yeux fixés sur les résultats de ces enquêtes réalisées sans discontinuer auprès de leurs clients.Dès que vous avez la mauvaise idée de contacter par téléphone une entreprise pour acheter un produit, un service ou tout simplement pour demander un renseignement, vous êtes sûr que le service satisfaction va vous interroger par mail ou par téléphone pour savoir si vous êtes satisfait des renseignements, de l’accueil, du service, de l’interlocuteur… Ce service n’a bien sûr pas imaginé une seconde qu’il allait vous déranger et donc vous mécontenter.Lire aussi :Service client ou client bien servi ?Car, étant donné qu’il est censé être parfait dans son approche et ses méthodes, il n’a, lui, pas besoin d’être contrôlé. Il serait amusant de savoir ce que pensent les clients de ces appels qui vous interrogent le soir chez vous alors que vous êtes fatigué de votre journée, que vous n’avez pas vraiment envie de parler à un inconnu, et que vous ne vous souvenez même pas ce qui s’est passé lors de l’acte commercial ou de la banale demande d’informations !Nombreux traversLes entreprises pensent être proches des clients en mettant l’accent sur ces enquêtes, alors qu’elles ne se rendent pas compte de leurs nombreux travers sous-jacents.Les entreprises conçoivent elles-mêmes leurs enquêtes et leurs baromètres. Etant donné que cet outil est devenu un argument marketing dans la concurrence (« regardez le niveau exceptionnel de satisfaction de nos clients ! »), il est évident qu’elles « s’arrangent » pour que le résultat de ces enquêtes soit au minimum bon.Ces prospections n’ont pas pour objectif de détecter des problèmes ou de réaliser une étude objective des relations avec les acheteurs, mais de faire comme si tout allait bien. Il faut montrer à ses clients que l’on s’occupe d’eux, que l’on tient compte de leurs préoccupations et remarques, alors qu’en fait on ne tire jamais les conséquences des défauts ou manques constatés, quand de manière exceptionnelle ils arrivent à apparaître.In fine, toutes les entreprises sont satisfaites… de leurs enquêtes de satisfaction. Et pour cause : elles ne sont pas faites pour autre chose !Dictature des enquêtes satisfactionUn biais psychologique fausse encore un peu plus la réalité : les interviewés, qui connaissent dans beaucoup de cas leurs conseillers ou chargés d’affaires, font preuve d’une certaine mansuétude, compréhensible sur le plan humain.Les salariés et opérateurs des entreprises sont soumis à cette nouvelle dictature des enquêtes satisfaction, devenues l’alpha et l’oméga du marketing et de la réflexion stratégique de beaucoup d’entreprises, en particulier celles qui n’ont justement pas beaucoup de vision à long terme. Ce sont désormais les salariés qui ont la responsabilité ultime et écrasante de satisfaire leurs clients, malgré les défauts, erreurs et manques de leurs entreprises.En procédant à ce transfert de responsabilités, les entreprises évitent de se poser des questions sur leur fonctionnement, sur leurs imperfections. Les processus défaillants, les délais anormaux de livraison, les erreurs de toutes sortes ne sont pas traités, car il faudrait alors remettre en cause beaucoup de positions acquises ou d’habitudes. Il vaut mieux faire semblant de s’attacher à l’humeur des acheteurs, plutôt que réfléchir à améliorer les services rendus aux clients.Cette recherche très théorique de la satisfaction clientèle est à rapprocher du traitement des « réclamations ». Les services marketing raffolent des réclamations et en font un argument commercial : regardez comme nous répondons rapidement et comment nous compensons nos erreurs ! Mais on ne se pose pas la question de savoir pourquoi tant de clients manifestent leur insatisfaction sur un même sujet.Des services marketing moutonniersC’est le serpent qui se mord la queue : plus il y a de réclamations, et plus l’entreprise réagit plus qu’elle n’agit, sans se rendre compte que la confiance du client est entamée. Pour couronner le tout, ces acheteurs qui ont réclamé sont interrogés… pour savoir s’ils sont satisfaits : il se trouve qu’ils le seront, car ils auront obtenu certaines compensations, mais l’entreprise, elle, n’aura pas réglé les problèmes sous-jacents.Les enquêtes satisfaction et le traitement des réclamations sont devenus les deux mamelles des services marketing, pour le moins moutonniers.Voici pour finir deux anecdotes significatives de cette supercherie marketing. Quand on téléphone à un opérateur de télécoms très connu pour traiter une panne répétitive, le conseiller ne manque pas de vous dire que vous allez sans doute recevoir une enquête satisfaction, et que vous seriez sympathique si vous pouviez répondre de manière positive à la question numéro X qui concerne sa prestation… Cet opérateur ferait mieux de mettre en œuvre des moyens pour renforcer la fiabilité de ses matériels et de ses connexions.Un « petit » artisan local qui installe des inserts chez les particuliers téléphone pour connaître le niveau de satisfaction de son client après le travail de son équipe. Il a simplement oublié de venir lui-même à un précédent rendez-vous pour la mise en route de l’insert, et n’a pas répondu à plusieurs relances téléphoniques…François Long (Consultant en finance et marketing) Alain Beuve-Méry La FNAC a annoncé, lundi 7 septembre, l’ouverture prochaine de ses deux premiers magasins en Côte d’Ivoire, à Abidjan. L’enseigne dirigée par Alexandre Bompard croit au boum du commerce des biens culturels et commerce électronique sur le continent africain et il n’entend pas se laisser distancer pars les grands groupes de distribution alimentaire Carrefour et Casino déjà présents sur place.Si la FNAC a choisi la Côte d’Ivoire pour son premier investissement en Afrique noire, c’est que le pays est redevenu stable politiquement (avec de nouvelles élections dans six semaines) et qu’il a été identifié comme « francophile » et « à haut potentiel économique ». La FNAC a surtout trouvé un partenaire sur place : le groupe Prosuma, créé en 1966 et leader de la grande distribution en Afrique francophone, avec 18 enseignes et 146 magasins et près de 3 000 collaborateurs et qui exploite déjà en franchise plusieurs marques françaises (Casino, Gifi)Présence au MarocCes deux nouveaux magasins – le premier de 300 mètres carrés ouvrira en décembre 2015 suivi d’un deuxième de 800 mètres carrés en février 2016 – proposeront l’ensemble des produits et services de la Fnac : livres, disques, DVD, gaming, billetterie, téléphonie, objets connectés, photo, TV, jeux et jouets, etc. Ils vont remplacer des magasins déjà existants sous la marque Mediastore, appartenant à Prosuma.Lire aussi :La Fnac engrange les fruits de sa mutationLa FNAC entend ainsi poursuivre son expansion à l’international. Sur le continent africain, l’enseigne est déjà présente au Maroc depuis 2011, au Morocco Mall, le centre commercial chic de Casablanca. Le groupe français a aussi ouvert un magasin en mai, dans la péninsule arabique, au Quatar à Doha, en partenariat avec Darwish Holding.Flotteur économiqueEn Europe, la Fnac est présente dans les pays francophones (Belgique, Suisse) et pour des raisons historiques, dans la péninsule ibérique (Espagne et Portugal) avec une importante extension au Brésil (douze magasins). Les magasins brésiliens souffrent actuellement du ralentissement de la croissance économique sur place. L’enseigne culturelle s’est en revanche retirée de Grèce, il y a trois ans, après le début du marasme économique.Au sein du groupe FNAC, l’international a toujours servi de flotteur économique. Présent au total dans huit pays avec 189 magasins, dont 115 en France le distributeur réalise 30 % de son chiffre d’affaires à l’international, contre 70 % en France.Si la croissance est au rendez-vous, la FNAC pourrait vite rechercher d’autres partenaires dans différents pays africains. Le Sénégal et le Cameroun intéressent particulièrement le distributeur de biens culturels.Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Laurence Girard Comme à Paris jeudi 3 septembre, le quartier des institutions européennes, à Bruxelles, a été investi par des centaines de tracteurs venus d’Allemagne, de Belgique, et de France, lundi 7 septembre. Des milliers d’agriculteurs sont venus mettre la pression sur les 28 ministres européens réunis pour un conseil exceptionnel de l’agriculture.Ce conseil avait été réclamé par la France, où les manifestations d’agriculteurs ont été les plus spectaculaires ces dernières semaines. Mais il est censé trouver des réponses à une crise qui sévit partout en Europe, dans l’élevage (notamment porcin), mais surtout dans la filière lait, victime d’un effondrement des prix lié à une surproduction généralisée.Lire aussi :Crise porcine : le coût de l’alimentation en questionLes agriculteurs risquaient cependant d’être déçus, lundi. Responsable de la mise en œuvre de la Politique agricole commune (PAC), la Commission européenne devait mettre sur la table une enveloppe financière de 300 à 400 millions d’euros tout au plus, une aide d’urgence à répartir entre les 28 pays européens. A Bruxelles, on rappelle que la Commission a déjà accordé 220 millions d’euros d’aides d’urgence aux agriculteurs depuis l’été 2014 et le début de l’embargo russe.Surtout, d’après nos informations, Bruxelles ne devrait pas recommander un relèvement du « prix d’intervention » pour le lait : le prix fixé par la Commission (le même pour toute l’Europe) auquel les Etats peuvent racheter le lait aux exploitants, quand ces derniers sont dans une situation très difficile.Avec l’Espagne, l’Italie et le Portugal, ou la Belgique, la France comptait pourtant sur ce relèvement du prix d’intervention, à 270 euros ou 280 euros la tonne, alors que, aujourd’hui, le mécanisme de soutien européen n’est fixé qu’à 220 euros la tonne, un prix très en deçà du marché. Il a toutefois déjà été exercé par la Belgique, la Lituanie, la Pologne et le Royaume-Uni, touchés par la crise.Une enveloppe âprement négociéeComme Bruxelles, l’Allemagne, le Royaume-Uni ou les Pays-Bas n’étaient pas en faveur d’une telle hausse. Leur argument ? Relever ce prix d’intervention donne un mauvais signal à la filière, encourageant les agriculteurs à maintenir leur production, alors qu’il faudrait qu’ils la réduisent. « Je suis réservé sur les mesures qui ne respectent pas la logique de marché », déclarait le commissaire à l’agriculture, le très libéral Phil Hogan, le 26 août.Lire aussi :Comprendre la crise des éleveursPour modeste qu’elle paraisse, l’enveloppe de la Commission a quand même été âprement négociée au sein de l’institution. L’argent devrait en effet venir d’un fonds de 440 millions d’euros, abondé par les amendes pour dépassement des quotas laitiers en 2014. Une manne supplémentaire devant normalement aller au budget général de l’Union. Or, les priorités politiques à Bruxelles sont bien moins le secteur agricole, à qui va encore près de 38 % du budget de l’Union, que la gestion d’autres crises, jugées autrement plus dramatiques, comme celle des migrants.Mais pour la Commission, il était impossible de ne pas faire un geste, surtout que la crise est liée à des facteurs en grande partie exogènes. Principalement à l’embargo russe décrété en août 2014, touchant entre autres les produits laitiers, qui s’est ajouté à un autre embargo russe, sur le porc décidé pour des raisons sanitaires, début 2014. Les producteurs français demandent avec insistance la levée même partielle de l’embargo sur les abats de porc. Mais la commission a jusqu’à présent été très ferme : l’Europe doit rester unie à l’égard de Poutine, elle ne soutiendra pas les initiatives individuelles d’un Etat membre, estimant qu’elles servent la stratégie de désunion de l’Union poursuivie par Moscou.Les outils « anti-crise » ne sont pas légionLa forte baisse de la demande chinoise en lait a aussi beaucoup pesé sur le marché du lait. La crise a été encore aggravée par la fin des quotas laitiers (31 mars 2015), programmée de longue date, mais qui avait encouragé les agriculteurs à augmenter leurs moyens de production.De toute façon, les outils « anti-crise » dont dispose Bruxelles ne sont pas légion : il y a les aides d’urgence (aux montants forcément limités), le mécanisme d’intervention pour le lait. Et les aides au stockage privé : des fonds avancés aux agriculteurs pour financer le stockage de leurs produits, afin de réduire l’offre disponible en espérant que le prix va remonter sur les marchés. L’aide a récemment été activée pour le porc, mais n’a pas eu d’effet significatif sur les prix. La poursuite de ce soutien est aussi au cœur des discussions.D’autant qu’il n’est pas question de remettre en cause les grandes orientations politiques de la PAC, notamment de revenir sur la fin des quotas laitiers. Le commissaire irlandais Hogan a été très clair, lors d’un point presse à Bruxelles fin août : « Les quotas laitiers, c’est fini, et c’est fini pour toujours. J’avais dit que leur suppression entraînerait une volatilité des prix en 2015, et c’est ce que l’on observe. Mais les perspectives de moyen et long terme sur ce marché restent plutôt bonnes. »Pour sortir de la crise, Bruxelles parie sur le long terme, sur de nouveaux débouchés à l’export. La Commission travaille à des accords de libre-échange entre l’Union et des pays tiers (elles viennent de se conclure avec le Vietnam, elles sont en cours avec le Japon, et des pourparlers vont s’engager avec le Mexique). Mais en attendant, combien d’exploitations auront disparu ?Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Réunis lundi 7 septembre à Bruxelles, en début d’après-midi, pour un Conseil exceptionnel, les 28 ministres européens de l’agriculture doivent discuter de la proposition formulée par la Commission européenne pour essayer d’atténuer la crise qui sévit partout en Europe, dans l’élevage (notamment porcin), mais surtout dans la filière lait, victime d’un effondrement des prix, lié à une surproduction généralisée.En l’occurrence, la Commission, responsable de la mise en œuvre de la Politique agricole commune (PAC), envisage avant tout de mettre sur la table une enveloppe financière de 300 à 400 millions d’euros, une aide d’urgence à répartir entre les 28 pays européens.Mettre à contribuer les amendes pour dépassement des quotasCette proposition a été âprement négociée au sein de l’institution européenne. L’argent devrait venir d’un fonds de 440 millions d’euros, abondé par les amendes pour dépassement des quotas laitiers en 2014.Bruxelles avait budgété un montant de 450 millions d’euros mais le montant des amendes se chiffrerait à 900 millions d’euros. Cette anticipation de la fin des quotas laitiers, fixée au 1er avril 2015, a d’ailleurs participé à la surproduction mondiale actuelle.Pas de relèvement du « prix d’interventionPour Bruxelles, il n’est en revanche pas question de recommander un relèvement du « prix d’intervention " pour le lait, c’est-à-dire le prix fixé par la Commission (le même pour toute l’Europe) auquel les États de l’Union peuvent racheter le lait (écrémé en poudre, beurre) aux exploitants, quand ces derniers sont dans une situation très difficile. C’est pourtant ce que la France - qui avait réclamé ce conseil - demandait. Tout comme l’Espagne, l’Italie, le Portugal, ou la Belgique.Ces pays comptaient sur un relèvement du prix d’intervention, à 270 euros ou 280 euros la tonne, alors qu’aujourd’hui, le mécanisme de soutien européen n’est fixé qu’à 210 euros la tonne, un prix très en deçà du marché. Cette hausse a déjà été exercée par la Belgique, la Lituanie, la Pologne et le Royaume-Uni, touchés par la crise.Mais cette idée d’un relèvement du prix d’intervention ne fait pas l’unanimité chez les Européens, loin de là. Comme le commissaire européen à l’agriculture, le très libéral Phil Hogan, l’Allemagne, le Royaume-Uni ou les Pays-Bas n'y sont pas favorables. Leur argument ? Relever ce prix d’intervention donne un mauvais signal à la filière, encourageant les agriculteurs à maintenir leur production, alors qu’il faudrait qu’ils la réduisent.Pas de remise en cause de la fin des quotas laitiersLes outils « anti-crise » dont dispose Bruxelles ne sont pas légion. Il y a les aides d’urgence (aux montants forcément limités), le mécanisme du prix d’intervention, pour le lait, ou encore les aides au stockage privé : il s’agit de fonds avancés aux agriculteurs pour financer le stockage de leurs produits, afin de réduire l’offre disponible en espérant que le prix va remonter sur les marchés.Ce type d’aide a récemment été activé pour le porc (pour un total de 17 millions d’euros d’argent européen), mais cela n’a pas contribué à relever significativement les prix.La Commission n’entend pas remettre en cause les grandes orientations politiques de la PAC. Il n’est par exemple pas question de revenir sur la fin des quotas laitiers, intervenue fin mars 2015.Pour sortir de cette crise, Bruxelles parie plutôt sur le long terme. La nouvelle PAC, entrée en vigueur en 2015, propose ainsi des outils rendant possible la négociation collective - des exceptions aux lois antitrust européennes - pour rééquilibrer le rapport de force avec la grande distribution. Bruxelles mise aussi sur de nouveaux débouchés à l’export, et la poursuite des négociations d’accords de libre-échange entre l’Union et des pays tiers (elles viennent de se conclure avec le Vietnam, elles sont en cours avec le Japon, et des pourparlers devraient bientôt s’engager avec le Mexique).Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.09.2015 à 11h02 • Mis à jour le06.09.2015 à 11h59 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) C’est une place de l’église comme il en existe des milliers en Grèce. Remplie à la fois d’enfants qui jouent, de vieux sur les bancs qui surveillent cette remuante jeunesse en devisant longuement et bordée de tavernes bruyantes et joyeuses. « On est venu voir le petit Tsipras, entendre ce qu’il a à nous dire après tous ces mois agités », explique tranquillement le vieux Leftekis Lambros.Agé de 70 ans, cet ancien comptable au verbe mesuré est le plus jeune d’une belle brochette d’hommes tirés à quatre épingles, venus en avance se réserver un endroit où s’asseoir. Car ce samedi 5 septembre Alexis Tsipras, premier ministre sortant et président du parti de la gauche radicale Syriza, vient leur parler.Lire aussi :Grèce : la course contre la montred’Alexis Tsipras« Ici c’est pas n’importe quel quartier, c’est Kaissariani », explique fièrement Athanassios. Avec son regard pétillant, ce communiste de toujours qui ne fait pas ses 92 ans rappelle en quelques mots l’histoire de ce quartier situé au centre d’Athènes. Un fief rouge. Où les votes se divisent essentiellement entre le Parti communiste grec (KKE) et Syriza.Durant la deuxième guerre mondiale, deux cents résistants communistes ont été exécutés par les Allemands dans un parc voisin, le Skopeftirio. C’est depuis devenu un symbole de la gauche grecque. « Alexis avait commencé son mandat en janvier dernier en venant se recueillir sur le monument dressé à la mémoire de ces martyrs de la gauche », rappelle Athanassios. « Et beaucoup d’habitants ici ont lutté contre la dictature des colonels [1967-1974] ».C’est ce symbole qu’Alexis Tsipras est venu honorer. « Il a le sens de l’histoire, le petit », apprécie Leftekis. Au coude à coude dans les sondages avec les conservateurs de la Nouvelle Démocratie (ND), M. Tsipras sait surtout que, pour emporter les législatives du 20 septembre, il doit d’abord convaincre ce peuple de gauche déçu et dérouté par la signature le 13 juillet d’un accord avec les Européens qui introduit en Grèce trois nouvelles années d’austérité. Un texte à l’opposé des promesses de Syriza et de son chef qui avait construit toute sa tactique depuis 2012 sur une rupture avec la politique d’austérité appliquée dans le pays depuis 2010.Lire aussi :En Grèce, un scrutin plus serré que prévu pour Alexis Tsipras« Accepter de se salir les mains » Les quelques milliers de personnes venues écouter Tsipras ce soir-là ne semblent pas lui en tenir rigueur outre mesure. « Il a négocié et il a perdu », reconnaît Chara Katsela.« Mais cela ne veut pas pour autant dire qu’il faut jeter l’éponge. Nous avons tous été déçus, et d’abord du fait que cette Europe à laquelle nous tenons ne soit pas capable d’un peu de souplesse pour accueillir nos idées, mais il faut s’accrocher. Nous devons montrer aux Grecs et au monde qu’un changement reste possible, que l’on peut résister, même si l’on ne gagne pas toutes les batailles, au rouleau compresseur de l’ultra-libéralisme".Venue en famille, avec son mari et son petit garçon Hector – du nom de ce héros de la guerre de Troie –, Chara raconte avoir longuement discuté dans la cellule locale de Syriza avec laquelle elle milite pour préserver l’unité du parti. "Quand Panagiotis Lafazanis [leader de l’aile gauche de Syriza] a décidé de partir pour créer son propre parti cet été, on a parlé pendant des heures et finalement peu de gens sont partis. Il faut choisir son camp aujourd’hui : soit accepter de se salir un peu les mains au pouvoir soit rester dans la posture confortable de l’opposant toujours vertueux ».Sur la scène, Alexis Tsipras ne dit pas autre chose. « Nous aussi nous pourrions choisir de ne pas nous salir les mains, mais si nous ne le faisons pas pour l’avenir de notre pays alors qui le fera ? » lance-t-il à la foule. Visiblement fatigué mais combatif, il attaque notamment les deux partis qui se sont pendant trente ans partagé le pouvoir.Lire aussi :Panagiotis Lafazanis, le rival de gauche d’Alexis TsiprasJouer l’homme propre et sincèreSi aujourd’hui les socialistes du Pasok se réduisent à une dizaine de députés au Parlement, les conservateurs de la Nouvelle Démocratie (ND) semblent faire le plein de leurs voix et talonnent Syriza dans les sondages. C’est donc l’adversaire principal de Tsipras pour ce scrutin. « Si vous me demandez de résumer en un seul mot le programme de la ND, je vous dirai restauration », déclare t-il. « Restauration de l’ancien régime des petites combines, du clientélisme, de l’autoritarisme, des grandes inégalités". Alexis Tsipras a d’ailleurs anglé l’ensemble de sa campagne sur cette image d’homme propre, sincère qui, même s’il a perdu une bataille avec l’Europe, reste le seul à pouvoir réformer la Grèce de ses propres vices car n’appartenant pas à cette vieille classe dirigeante détestée des Grecs. Sur un dernier « Yassas ! » (salut ! en grec), M. Tsipras quitte Kaissariani, entouré de sa petite armée de gardes du corps. Les habitants investissent alors les tavernes et cafés et commencent de longues heures de discussions. « Il était plutôt bon, et de nouveau offensif alors qu’il a passé trop de temps ces dernières semaines à s’excuser de l’accord qu’il a ramené de Bruxelles », commente Odysséas Voudouris.Passé par le Pasok et par le petit parti de la gauche démocratique Dimar, M. Voudouris pourrait être sur les listes de Syriza pour le scrutin du 20 mais il reste un électron libre. « Lorsque l’on signe un accord, il ne faut pas passer son temps à dire qu’il est mauvais mais l’assumer », affirme-t-il. « Il y trois bons points dans cet accord et les Grecs doivent l’entendre dans cette campagne : 86 milliards d’euros de prêts qui permettront de servir la dette, 35 milliards d’euros pour relancer la croissance et surtout Tsipras a gagné d’ouvrir enfin le chapitre de la renégociation de la dette. Oui, l’accord est loin des promesses, certainement trop hautes du Syriza de l’opposition mais il ne faut pas non plus trop en rougir ! »Tous les sondages donnent Syriza et ND au coude-à-coude. C’est en direction des indécis, qui n’ont pas encore choisi pour qui voter – et parmi eux beaucoup de déçus de la gauche – que se concentrent les efforts d’Alexis Tsipras.Lire aussi :Le blues des militants de Syriza avant les électionsAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Guélaud La délégation chinoise était très attendue à Ankara, vendredi 4 et samedi 5 septembre, pour la réunion des ministres des finances et des grands argentiers du G20. Les pays avancés comme les émergents attendaient des explications sur l’ampleur du ralentissement de la deuxième puissance économique mondiale et sur la dévaluation surprise du yuan le 11 août, qui a déclenché une tempête boursière générale et un début de « guerre des changes » dans plusieurs pays.Lire aussi :La crise chinoise vue par les économistesLes délégations allemande et américaine souhaitaient que le G20, y compris pour sa propre crédibilité, adopte dans son communiqué final un ton incisif, mais ils n’ont pu l’obtenir. Malgré les pressions, le texte a retenu une formulation générale : les pays du G20 ont promis de « s’abstenir de procéder à toute dévaluation compétitive ».Les débats, tant sur l’économie mondiale que sur les stratégies de croissance, se sont néanmoins déroulés, selon un participant, sans tension particulière. La délégation chinoise s’est voulue rassurante sur la croissance de l’ex-empire du Milieu, assurant que le pays était dans une période de transition de l’industrie vers les services et de l’investissement vers la consommation, transition dont la rapidité était sous-estimée.Les responsables chinois ont écarté le risque d’un « hard landing », un atterrissage brutal de l’économie, et évoqué une croissance de 6 % à 7 % l’an. Le gouverneur de la banque centrale (BPC) a par ailleurs affirmé que la dévaluation du 11 août n’était pas destinée à faire repartir les exportations et que le pays avait dû faire face à l’éclatement d’une bulle boursière.Appel à la « transparence »En retour, plusieurs délégations des pays avancés ont fait observer que la libéralisation des marchés des capitaux en Chine irait probablement de pair avec une certaine volatilité et qu’elle impliquait une communication « non désordonnée » de la part des autorités.Rentrés dans la discussion de manière « assez ouverte », selon un participant européen, les Chinois ont refusé d’être désignés nommément dans le communiqué du G20. C’est d’ailleurs l’habitude au sein de ce groupe de pays qui représentent 85 % de l’économie mondiale. Le Japon et les Etats-Unis ont ferraillé pendant trois heures pour obtenir que le texte évoque la nécessité de davantage de « transparence » dans les politiques et dans les données, la qualité des statistiques chinoises étant clairement en cause.L’autre grande question reste la politique monétaire de la Réserve fédérale — plus particulièrement la date, peut-être prochaine, à laquelle la Fed procédera à la première hausse de son taux directeur depuis neuf ans. Ce futur resserrement monétaire, qu’un brouillon du communiqué final qualifiait de « principale menace pour l’économie mondiale », n’a finalement été évoqué que de manière très habituelle, le texte final appelant à un calibrage prudent des politiques monétaires et à une communication claire pour éviter les risques de contagion, une formulation qui peut aussi bien viser les Etats-Unis que la Chine.Lire aussi :Chine : derrière le plongeon des marchés, la crise de l’économie réelleClaire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Cela n’a pas traîné. L’offre publique d’achat (OPA) du transporteur américain XPO Logistics sur le français Norbert Dentressangle, qui lui a permis de contrôler 86,25 % du capital, s’est achevée le 17 juillet. Et jeudi 3 septembre, le président du directoire du groupe lyonnais, Hervé Montjotin, a été remplacé par l’Américain Troy Cooper, déjà patron opérationnel du groupe sis dans le Connecticut (nord-est des Etats-Unis).Qu’y a-t-il de plus banal que l’éviction d’un dirigeant d’entreprise après un changement de contrôle ? Sauf qu’ici c’est tout le contraire de l’histoire qui a été servie aux salariés, aux clients et aux pouvoirs publics. Ce printemps, l’annonce de la cession du groupe familial à une jeune société américaine deux fois plus petite que lui avait surpris et inquiété.La société fondée par M. Norbert Dentressangle en 1979, qui s’est hissée parmi les plus gros spécialistes européens du transport routier et de la logistique, était marquée par une très forte culture familiale. M. Dentressangle a justifié la vente soudaine du bébé qui portait son nom par le souci de la pérennité de l’entreprise alors que ses enfants n’étaient pas disposés à prendre la relève.L’argument-clé qui a permis de faire digérer ce choc tant en interne qu’à l’extérieur a été celui de la « continuité managériale ». M. Montjotin restait le patron opérationnel de Norbert Dentressangle, rebaptisé XPO Europe. Il prenait même en charge tout le développement futur de l’américain sur le Vieux Continent. Autre garantie, les centres de décision de ce nouvel XPO Europe resteraient en France.M. Montjotin lui-même n’a pas ménagé ses efforts pour rassurer ses troupes sur le fait qu’il serait un élément de stabilité dans ce projet auquel il disait adhérer avec enthousiasme. Il se montrait parfaitement à l’aise avec Bradley Jacobs, le patron fondateur de XPO, et sa stratégie.Montant du chèqueQue s’est-il passé pour qu’un divorce, « à l’amiable », comme l’on dit toujours à ce niveau de responsabilités, intervienne si vite ? Y a-t-il eu trahison d’une des parties ? M. Montjotin s’abrite derrière son « devoir de réserve » et ne laisse pas transparaître le moindre indice sur les raisons de ce départ précipité. Le communiqué laconique de XPO publié le 4 septembre n’en dit pas davantage.La seule chose que l’on saura est le montant du chèque transactionnel qui n’est généralement pas étranger au silence des parties. Il devra être dévoilé dans les éléments financiers de la société. Une chose est sûre, le groupe américain n’est pas avare, lui qui a déjà permis à M. Montjotin d’empocher 7,5 millions d’euros à l’occasion du changement de propriétaire.Par ailleurs, confier la direction opérationnelle à M. Cooper, qui ne parle pas le français et réside aux Etats-Unis, n’est pas le meilleur moyen de « conserver les centres de décision en France ». Mauvais départ pour ce projet.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.02.2015 à 18h01 • Mis à jour le12.02.2015 à 18h13 | Laurie Moniez (Lille, correspondance) Kiabi, le premier acteur français du textile (10% de parts de marché en France), ne connaît pas la crise. Après une croissance de 5,3% en 2013, la première chaîne spécialisée textile- habillement en France annonce une croissance du groupe de + 8,70 % en 2014 pour un chiffre d'affaires de 1,558 milliard d'euros.« C'est une année record qui, selon les pays, va de +7% à +25%, avec une vraie performance sur un marché français à zéro : +7% », savoure Nicolas Hennon, le nouveau directeur général de la marque née de la galaxie Mulliez en 1978. Comment expliquer un tel succès ? Les clients interrogés par le groupe textile apprécient le grand nombre de références de Kiabi, ses prix (baisse de 2% en 2014), le fait de pouvoir commander en ligne et de retirer la marchandise en boutique, et l'accueil. « J'ajouterais aussi les investissements mis sur la communication », précise Nicolas Hennon.Un fort développement à l’internationalL'entreprise « de mode à petits prix », déjà bien implantée dans les centres commerciaux d'Espagne, Italie et Russie, et présente dans 12 pays, souhaite se déployer à l'international. Kiabi va donc ouvrir dans quatre nouveaux pays : la Pologne, l'Arabie Saoudite, un pays du Maghreb, et un pays d'Afrique subsaharienne. « L'objectif est d'atteindre 500 magasins dans le monde en 2015 via 30 ouvertures dont 21 à l'étranger, précise Nicolas Hennon. Et l'on maintient l'ambition de réaliser 50% de notre chiffre d'affaires à l'international d'ici cinq ans (il est aujourd'hui entre 23 et 25%) ».A noter qu'un nouvel entrepôt (le septième dans le monde) a été inauguré en Russie en novembre dernier où l'on compte six magasins Kiabi. « Notre modèle répond bien au marché russe », analyse le directeur général de Kiabi International.Le web, relais de croissanceLe lancement du « click and collect » fin 2013 a permis d'attirer de nouveaux e-clients et surtout de rapporter 110 millions d'euros de vente en ligne en 2014 (+23%). Dans le cadre de son projet Kiabi One, des bornes tactiles d'aide à la vente ont été installées fin 2013 dans sept magasins nordistes avant un déploiement plus large. Les clients peuvent ainsi scanner un article, vérifier les disponibilités dans les magasins voisins ou commander en ligne avec une livraison sur place ou à domicile.D'ici 2019, le premier acteur du marché de l'habillement (devant les Galeries Lafayette) espère livrer deux fois plus de produits en deux fois moins de temps soit 470 millions de pièces dans le monde en 48 heures. « Nous avons lancé pour cela un chantier de transformation il y a deux ans en investissant dans les hommes, dans les outils, dans les entrepôts », rappelle Nicolas Hennon.Actuellement, 32 pays sont déjà desservis par kiabi.com mais la marque qui a lancé depuis plus d'un an une révolution digitale compte aller plus loin. Kiabi est déjà N°1 des sites e-commerce d'enseignes magasins de mode en France et 1ère enseigne d'habillement en France selon l'Institut Français de la Mode. Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde 12.02.2015 à 17h31 • Mis à jour le12.02.2015 à 17h44 Charles Doux, ancien président-directeur général du groupe volailler breton Doux, qui avait fait de l'entreprise un groupe international, est mort dans la nuit de mercredi à jeudi 12 février.M. Doux avait quitté son poste de PDG en avril 2013, confiant les rênes de l'entreprise à son fils Jean-Charles, « après bientôt soixante ans passés à construire et à développer le groupe », selon ses propres mots.PREMIER EXPORTATEUR EUROPÉEN DE VOLAILLECharles Doux avait lui-même hérité la direction de son père en 1975. Le groupe, fondé en 1955, réalise aujourd'hui un chiffre d'affaires de 450 millions d'euros et emploie 2 200 personnes. Avec une production d'un million de volailles par jour — soit 27 % de la production française —, il est le premier producteur et exportateur européen. Il est également le troisième acteur mondial dans ce secteur avec 15 % des exportations mondiales de poulet entier.Doux avait été placé en redressement judiciaire en juin 2012 en raison de dettes importantes. Le volailler avait alors supprimé près d'un millier d'emplois, avant d'établir un plan de continuation, validé à la fin de novembre 2013.L'entreprise appartient désormais à 52,5 % à D&P Finance, la holding de Didier Calmels, homme d'affaires spécialisé dans la reprise d'entreprises en faillite, à 25 % au groupe saoudien Almunajem, et à 22,5 % à la famille Doux.Lire aussi : La justice sauve Doux, mais l'industrie de la volaille reste fragile Philippe Jacqué La SNCF a enregistré un résultat net de 605 millions d’euros, après une perte nette de 180 millions d’euros en 2013 en raison d’une dépréciation des TGV, et son chiffre d’affaires est en croissance faible de 1,5 %, grâce à l’international.Dans son périmètre d’opérateur de transport (les résultats de SNCF Réseau seront présentés le 19 février), SNCF Mobilité a réalisé un chiffre d’affaires de 27,2 milliards d’euros. Mais la croissance n’est pas étale entre les différentes entités de l’entreprise de mobilité qui compte désormais trois branches : SNCF Voyages, Keolis et SNCF Logistics (fret).La France à la peineSi l’entreprise croit, elle le doit avant tout à ses activités hors de France. Ses activités françaises sont, elles, à la peine. Hors Gare et Connexion, qui gère les gares, toutes les activités sont orientées à la baisse. Le trafic a baissé de 0,4 % pour les TGV, de 3,7 % pour les Intercités, de 2 % pour les TER et de 0,1 % pour Transilien… Sans la grève contre la réforme ferroviaire de juin, qui a coûté 220 millions de chiffre d’affaires et 0,8 point de croissance à l’entreprise, les résultats seraient à peine meilleurs.Le chiffre d’affaires des activités françaises reste positif du fait de l’augmentation de la TVA de 3 points. Hors effet TVA qui revient à l’Etat, la SNCF voit son chiffre d’affaires Voyages baisser de 1,1 %. Pis, le TGV, la principale source de revenu de l’opérateur en France, a vu sa marge opérationnelle encore baisser, à 10,4 %, contre 11,4 % en 2013. En 2007, cette marge était de 18 % et permettait le renouvellement des trains. Aujourd’hui, l’entreprise cherche plutôt à réduire son nombre de rames en circulation (30 rames radiées en 2014 pour 12 rames plus capacitaires ajoutées) afin d’améliorer la rentabilité. Pour l’instant, sans effet.L’international sauve le groupeC’est Keolis et l’activité logistique qui tirent cette année le groupe. En engrangeant deux nouveaux contrats d’exploitation de trains en Angleterre et la gestion des trains de banlieue de Boston, Keolis réalise un bond de son chiffre d’affaires de 20 % à l’international, et de 8,5 % en intégrant ses activités françaises.Même dynamique de SNCF Logistics qui a retrouvé depuis la fin 2013 la croissance. L’activité a cru de 5,8 % en 2014, et de 50 % à l’international. Le chiffre d’affaires est en hausse plus modeste, à 8,8 milliards d’euros (0,9 % de croissance). Cependant, la marge opérationnelle s’améliore plus rapidement. Elle est passée de 3,7 % en 2013 à 4,8 % en 2014, soit 431 millions d’euros. La SNCF vise une marge supérieure à terme à 8 %…Le fret se redresse un peuSon périmètre a réduit comme peau de chagrin, mais il n’est pas mort. Le fret a affiché sa première année de croissance depuis le début des années 2000, avec une hausse de son chiffre d’affaires de 0,6 %. C’est modeste, mais cela met fin à des années de chute.Reste que l’activité n’est toujours pas rentable. La marge opérationnelle est négative, à -116 millions d’euros. En 2013, c’était -179 millions d’euros. Donc, c’est un peu mieux. Mais il reste que sur les 7,4 milliards d’euros de dette portée aujourd’hui par la SNCF, 3,4 milliards sont dus aux déboires de fret SNCF…Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.02.2015 à 17h03 • Mis à jour le12.02.2015 à 17h29 La SNCF a enregistré un résultat net de 605 millions d'euros, après une perte nette de 180 millions d'euros en 2013 en raison d'une dépréciation des TGV. Son chiffre d'affaires est en croissance de 1,5 %, grâce à l'international.Le chiffre d'affaires pour l'année 2014 s'établit à 27,2 milliards d'euros, tiré par les activités à l'international, qui représentent 25 % du total, et qu'elle veut porter à 30 % en 2020. L'activité trains à grande vitesse (TGV) recule de 1,1 %, Intercités de 3,6 %, et les chiffres d'affaires des activités Transilien (réseau ferroviaire de la banlieue parisienne) et TER (transport express régional) sont respectivement en croissance de 1,2 % et de 1,7 %.En France, le groupe dit avoir été largement pénalisé par la grève du mois de juin, qui lui a coûté près de 220 millions d'euros, et sans laquelle sa croissance aurait été de 2,3 %.Lire aussi : Les résultats de la SNCF pénalisés par les grèvesLes comptes de la SNCF tiennent compte, pour la première année, de la réforme ferroviaire votée en août 2014, et qui induit un changement de périmètre. 12.02.2015 à 16h25 • Mis à jour le12.02.2015 à 18h50 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le « cas grec » est à nouveau au menu de l’Europe, jeudi 12 février. Après un premier rendez-vous raté, mercredi soir, à l’occasion de la réunion des ministres des finances de la zone euro (Eurogroupe), ce sont les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union qui s’en emparent, à la faveur d’un Conseil européen informel qui débute en soiréeLes Européens espèrent qu’à cette occasion, le premier ministre grec, Alexis Tsipras – pour qui il s’agit du premier « vrai » rendez-vous sur la scène européenne – enverra un signal de bonne volonté. Une rencontre bilatérale pourrait avoir lieu entre M. Tsipras et la chancelière allemande Angela Merkel, un des rares dirigeants européens qu’il n’ait pas encore rencontré, et qui est pourtant incontournable dans la négociation qui s’est engagée entre la Grèce et ses créanciers pour renégocier son énorme dette.« Je suis sûr que tous ensemble nous pouvons trouver une solution viable pour soigner les blessures causées par l'austérité, a estimé M. Tsipras à son arrivée au sommet européen. Nous sommes à un tournant crucial pour l'Europe. »Martin Schulz, le président du Parlement européen, qui a déjà rencontré deux fois M. Tsipras, devait, en début de Conseil, appeler les chefs d'Etat et de gouvernement à trouver un accord, dans l'intérêt commun de la zone euro.La réunion de l’Eurogroupe, qui a été improductive, a, toutefois, laissé des traces dans les esprits, selon plusieurs sources européennes interrogées jeudi. Les Européens apparaissent très déçus de ce rendez-vous raté et commencent à émettre des doutes sur la possibilité d’arriver à quelque chose de suffisamment consistant lundi 16 février, lors d’un nouvel Eurogroupe.Après l'échec de l'Eurogroupe, la Grèce est-elle vraiment dans l'impasse ?« Prêts à signer mercredi soir »De fait, les ministres des finances de la zone euro ont passé près de six heures à travailler sur le texte d’un accord. Selon plusieurs sources, ce texte avait reçu, à un moment dans la soirée, l’accord des 19 représentants des pays de la zone euro, y compris la partie grecque. Ce texte « était plutôt satisfaisant pour les Grecs, puisqu’il évitait de mentionner la troïka des créanciers [Banque centrale et Commission européennes, Fonds monétaire international], on parlait d'"institutions" », rapporte une source.Le « draft » mentionnait aussi une extension du deuxième plan d’aide financier à la Grèce, qui s’achève théoriquement le 28 février, mais « en tenant compte des nouveaux projets du gouvernement » grec. Il s’agissait, en l’occurrence, de se donner de la marge pour négocier, dans les jours ou les semaines qui viennent, entre Athènes et le reste de l’eurozone, une liste de réformes à mettre en place en Grèce, tenant compte de la volonté politique de M. Tsipras d’en finir avec l’austérité.Mais, après un coup de téléphone à Athènes avec M. Tsipras, Yanis Varoufakis, le ministre des finances grec, est revenu sur le contenu du « draft ». « Cette stratégie a détruit beaucoup de bonne volonté de la part des Européens. Ils étaient prêts à signer mercredi soir », souligne une source, inquiète.Le dialogue n’est pas rompuDès lors, c’est la nouvelle réunion de l’Eurogroupe, prévue de longue date lundi 16 février, qui s’annonce décisive : elle est présentée comme le rendez-vous de la dernière chance pour trouver un accord entre Athènes et le reste de l’Eurozone.Pour formaliser cet accord, il faudra toutefois que les engagements du gouvernement grec soient suffisamment précis. Que celui-ci donne au moins une idée des réformes qu’il pourrait mettre en place, car bon nombre des mesures sur lesquelles le précédent gouvernement grec s’était engagé ne sont toujours pas sur les rails.Il faudra aussi que, si un accord est trouvé, il soit de susceptible d’être « défendu » par les gouvernements allemand, néerlandais, autrichien, et finlandais qui devront le faire avaliser par leurs parlements respectifs. Cela va demander un gros travail entre techniciens de la troïka des créanciers et les équipes du gouvernement Tsipras. Ces dernières étaient à Bruxelles encore jeudi. Le dialogue n’est pas rompu, selon plusieurs sources. Mais la volonté politique d’un accord rapide est-elle encore là ?Grèce : le scénario catastrophe de la sortie de la zone euro ?Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicole Vulser Le textile est aux avant-postes de l’économie mondiale et l’étude annuelle publiée à l’occasion du principal salon mondial du textile, Première Vision, qui se tient à Villepinte (Seine-Saint-Denis) jusqu’au jeudi 12 février, donne le pouls de ces grands échanges planétaires.Fait nouveau, la Chine, dont les exportations vers l’Union européenne se tassaient sévèrement depuis 2011, rebondit. Mais de nouveaux fournisseurs montent aussi en puissance, portés à la fois par des facilités douanières et des bas coûts de main-d’œuvre : c’est le cas, par exemple, du Kenya pour les États-Unis, ou encore, pour le Vieux Continent, de certains pays d’Europe centrale, comme la Moldavie, ou la Macédoine.La Chine conforte sa position en Europe et aux États-UnisPremiers fournisseurs de vêtements dans l’Union européenne, les industriels chinois affichent une hausse de 5 %, à 28 milliards d’euros de leurs exportations sur les trois premiers trimestres 2014, selon l’étude de la fédération de la maille et de la lingerie. De façon plus générale, les importations européennes d’habillement ont augmenté de + 8 %, à 55,4 milliards d’euros sur cette période.Aux États-Unis aussi, les importations de vêtements progressent toujours et ont atteint 75,8 milliards de dollars (66,9 milliards d’euros) sur les onze premiers mois de 2014. La Chine occupe la première place dans ces importations.Lle Bangladesh souffre, le Kenya souritAux États-Unis, le Bangladesh, à la quatrième place des fournisseurs, connaît des difficultés. Barack Obama a retiré à ce pays le privilège d’un accès douanier gratuit aux États-Unis après la tragédie du Rana Plaza, qui avait fait 1 135 morts en avril 2013.> Lire aussi : Ateliers textiles au Bangladesh : des milliers de manquements à la sécurité mis au jour La géopolitique textile et le sourcing – les pays où s’approvisionnent les donneurs d’ordre – évoluent rapidement, de façon souvent aussi cynique que le dumping et la recherche incessante de coûts de main-d’œuvre les plus bas possibles.C’est ainsi par exemple que le Kenya a vu l’an dernier ses exportations bondir de 23,7 % presque exclusivement vers son premier marché, les États-Unis. Dans le cadre de l’AGOA en effet, les exportateurs kényans ne paieront pas de droits de douane pour les États-Unis jusqu’à fin 2015 et ils militent activement pour proroger cet accord.Les ateliers de Moldavie et de Macédoine alimentent l’EuropeAutre exemple en Europe. De plus en plus d’industriels italiens ou anglais, comme les maisons de luxe Armani, Dolce Gabbana, Versace, Moncler ou Prada, mais aussi les spécialistes de la mode à plus petits prix, comme Primark ou Benetton, sous-traitent en Moldavie, où le salaire moyen mensuel est de 210 euros.À Tiraspol, en Transnistrie, une des plus grandes entreprises textiles d’Europe affiche une capacité de production annuelle de 140 millions de mètres carrés de tissus ennoblis. Un reste historique du temps où cette région fournissait tous les uniformes soviétiques.Les exportations moldaves à destination de l’UE sont exonérées de droits de douane. Cela vaut aussi pour la Macédoine, qui compte elle aussi comme clients prestigieux Hugo Boss, Escada, Just Cavalli ou encore, dans la mode peu chère, Topshop.Depuis 2014, le système généralisé de préférences tarifaires - qui vise à aider certains pays à exporter - par des réductions ou des suppressions de droits de douane a été ramené de 177 à 90.Taxes douanières et marchés publics au cœur du traité transatlantiqueCette question de la facilitation des procédures douanières est aussi au centre des négociations du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), dont le neuvième « round » est prévu en avril, à Washington. À terme, l’idée est d’arriver « à ne plus avoir de taxes douanières », des deux côtés de l’Atlantique a indiqué au « Monde », Gail Stricker qui négocie pour les États-Unis.Les travaux des représentants américains et européens se focalisent aussi sur les problèmes réglementaires visant à protéger les consommateurs et sur l’épineuse règle d’origine. « Pour faciliter les échanges commerciaux, nous demandons de lever des obstacles existants », explique au « Monde » Isabelle Weiler, en charge du commerce et de l’industrie au sein d’Euratex, la confédération européenne du textile et de l’habillement basé à Bruxelles.Sont sur la table toute une série des questions techniques comme l’étiquetage (les informations données ne sont pas les mêmes d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique), les tests d’inflammabilité des tissus (ils ne sont pas identiques, même s’ils exigent le même niveau de protection), ou encore les critères de non-dangerosité des vêtements pour enfants.Autre chantier complexe dans ces négociations, l’accès aux marchés publics. L’amendement Berry interdit par exemple aujourd’hui aux entreprises non américaines de participer à un appel d’offres visant à habiller les militaires américains. Réciproquement, même s’il n’existe pas de législation de ce type en France, il est très difficile aux entreprises textiles américaines d’obtenir un marché pour les uniformes des soldats français.« Nous en sommes aux discussions préliminaires sur ce dossier », confirme Gail Stricker qui négocie parallèlement pour les États-Unis dans l'’accord de partenariat transpacifique (Trans Pacific Partnership) depuis quatre ans.À la recherche de règles communes pour l’indication de l’origine des produitsEn ce qui concerne la recherche des règles communes pour l’indication de l’origine des produits, les revendications diffèrent selon les caractéristiques des deux marchés. Aux États-Unis, la filière est très intégrée et comprend aussi bien la production de fil (notamment de coton et de polyester) que le tissage et la confection.En Europe, la moitié des textiles produits est utilisée non pas dans la mode mais dans l’aérospatiale, la construction, la santé… « Aujourd’hui, c’est le pays où s’effectue la dernière opération qui peut figurer sur l’étiquette », explique Gail Stricker. Pour une chemise, si le fil vient des États-Unis, le tissage du Costa Rica et la confection du Salvador, c’est ce dernier qui figurera sur l’étiquette.Ce qui est en jeu dans les négociations TTIP n’est pas tant le nom du pays retenu, mais le nombre d’opérations effectuées sur le même territoire.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.02.2015 à 14h21 • Mis à jour le12.02.2015 à 17h20 | Dominique Gallois L’accord de vente à l’Égypte de 24 avions Rafale, d’une frégate multimission FREEM et de missiles courte et moyenne portée MBDA, pour un montant de plus de 5 milliards d’euros, vient d’être paraphé par les différentes parties, jeudi 12 février.La dernière page du document, qui détaille les modalités de cet accord, doit encore faire l’objet d’une dernière double signature officielle : celle du président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, et celle d’un représentant de l’Etat français, qui pourrait être le président de la République, François Hollande, lui-même, ou le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian. Cette signature officielle est prévue lundi 16 février au Caire.Première visite à l’automne 2014La rapidité avec laquelle a été conclu ce contrat est présentée, par le milieu de la défense français, comme « du jamais-vu ». L’affaire égyptienne a été bouclée en trois mois. Les questions de financement, qui posaient quelques problèmes, ont été réglées la semaine dernière à Paris lors de la visite d’une délégation égyptienne de haut niveau.Tout avait vraiment commencé à l’automne 2014, lors de la venue à Paris du président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, venu rencontrer le président François Hollande. L’enjeu de la visite était la dégradation de la situation en Libye, Paris et Le Caire redoutant que l’ancien fief de Mouammar Kadhafi bascule sous le contrôle des groupes armés djihadistes.A cette occasion, M. Sissi avait fait part de sa volonté de renforcer sa défense aérienne, composée notamment de Mirage 5 et Mirage 2000, en achetant 24 Rafale. Une première manifestation d’intérêt pour le chasseur de Dassault avait été émise en 2011, sans que Paris ne donne vraiment suite.Côté marine, l’armée égyptienne, qui a déjà signé à l’été 2014 l’achat de quatre corvettes Gowind de DCNS pour un total estimé à 1 milliard d’euros, souhaitait en acquérir deux autres, mais aussi un ou deux bâtiments plus importants que sont les Fremm. A cela s’ajoutaient des missiles de courte et moyenne portée fournis par MBDA, pour un contrat de l’ordre de 400 millions d’euros en faveur de la défense anti-aérienne égyptienne.« Je reviens dans trois jours »Le 26 novembre, lors de son dernier passage à Paris, le président Sissi a insisté sur l’urgence de sa demande, d’autant qu’il souhaitait présenter ces nouveaux équipements en août prochain pour l’inauguration de l’élargissement du canal de Suez. « Je reviens dans trois jours », aurait-il dit pour signifier la nécessité d’aller vite.Une très importante délégation d’une quinzaine de militaires égyptiens était, à cette occasion, restée plusieurs jours à Paris pour discuter avec les industriels.Rafale : une vente essentielle pour Paris et Le CaireEn dépit de ses relations privilégiées avec les Etats-Unis, l’Egypte est un client modeste mais historique des industriels de l’armement français. Entre 2009 et 2013, elle a commandé pour près de 250 millions d’euros d’équipements.L’armée de l’air a acquis son premier Mirage 3 au lendemain de la guerre des Six-Jours, en juin 1967. Elle a aussi été le premier client à l’exportation du Mirage 2000, pour 20 exemplaires en décembre 1981.L’industrie française de l’armement retrouve des couleurs à l’exportDominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil C’est à une démonstration de force que veulent se livrer les syndicats d’Aéroports de Paris (ADP). Les quatre principales organisations de l’opérateur aéroportuaire, CGT, CGC, UNSA et FO ont appelé les salariés à une grève de 24 heures du jeudi 12 au vendredi 13 février. Les syndicats protestent contre la décision de la direction de ne pas accorder d’augmentation générale des salaires en 2015. Des manifestations des personnels sont prévues vendredi, à Roissy et Orly.De l’avis même de la direction de l’entreprise, la grève « sera suivie ». Comme pour les salariés des compagnies aériennes, la loi Diard impose aux personnels d’ADP de se déclarer gréviste 24 heures avant le déclenchement d’un conflit. En pratique, signale ADP, « il ne va rien se passer à Orly ». En revanche, la direction de l’entreprise prévoit « des retards à Roissy-Charles de Gaulle ». Vendredi, 20 % des vols au départ de Roissy pourraient être impactés par la grève.« On devrait être pauvre par solidarité »« Depuis l’ouverture du capital d’ADP, on demande toujours plus d’efforts aux salariés » et pourtant il n’y aura « pas d’augmentation générale des salaires », déplore Nicolas Buatois, délégué CGT à Orly.Pour sa défense, la direction d’ADP se retranche derrière une obligation de modération salariale et d’efforts de productivité. À l’en croire, la politique salariale d’ADP « n’est pas décalée ». « Nous ne sommes pas la seule entreprise » à agir de la sorte, « c’est ce que fait l’Etat. C’est ce que fait la RATP », se défend la direction.Surtout, met en avant la direction d’ADP, il ne serait pas possible d’accorder une augmentation générale des salaires alors qu’Air France, qui représente 50 % du chiffre d’affaires, est en difficulté et veut renégocier à la baisse les redevances versées aux aéroports.ADP et Air France s’affontent sur les redevances aéroportuairesCet argument est jugé irrecevable par M. Buatois, qui ironise : « sous prétexte que certaines compagnies aériennes ne vont pas bien, on devrait être pauvre par solidarité. »Le salaire du PDG pointé du doigtSelon les syndicats, l’austérité n’est d’ailleurs pas pour tout le monde. Ils dénoncent les largesses accordées au PDG, Augustin de Romanet, dont le salaire est passé « de 32 500 euros mensuels à 38 000 euros en deux ans ».L’intéressé fait valoir qu’en aucun cas il ne s'agit d'une augmentation, mais que le chiffre de 2013 n’intègre pas de part variable, contrairement à celui de 2014, après une année de travail pleine.Surtout, les syndicats pointent du doigt le comité exécutif d’ADP, passé de 10 à 13 membres, avec simultanément « une augmentation de la masse salariale de 17,1 % ».Les syndicats revendiquent pour les salariés leur part « des bénéfices records » enregistrés par ADP en 2014 : 358 millions d’euros, selon l’intersyndicale, dont 60 % seront reversés aux actionnaires.La direction ne conteste pas cette générosité orientée. Selon elle, « il n’y a rien de nouveau. La politique de dividendes est stable. Les actionnaires, dont l’Etat, ont décidé, il y a trois ans, de reverser 60 % des bénéfices sous forme de dividende, jusqu’en 2014 ».Élections professionnelles en marsOutre les augmentations de salaires, les syndicats pointent l’augmentation de « la charge de travail », conséquence de la baisse des effectifs d’ADP, qui ont fondu de 7 %.En 2014, 280 salariés sur 6 980 au total ont quitté l’entreprise à l’occasion d’un plan de départs volontaires, qui prévoyait, à l’origine, « 360 suppressions de postes en 2014 ».Une forte mobilisation des salariés pourrait inciter la direction à assouplir sa position. Les syndicats, eux, ne veulent rien lâcher. Notamment à l’approche des élections professionnelles, prévues en mars.Déjà, une pétition, lancée par l’intersyndicale pour réclamer une augmentation générale des salaires, a réuni plus de 3 000 signatures auprès des personnels.À l’issue de la grève, les quatre syndicats et la direction pourraient se retrouver autour d’une table de négociation. « Laissons la grève se dérouler et notre proposition de concertation reste valable », fait savoir la direction.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Nommé directeur général de Total fin octobre 2014, Patrick Pouyanné n’a pas tardé à prendre la mesure de la chute des cours du pétrole et les mesures qu’il estime nécessaire de mettre en place afin d’y faire face. Il a décidé de serrer les coûts. Partout.Les effectifs vont baisser (- 2 000 personnes à la fin de l’année sur près de 100 000), les investissements en exploration-exploitation seront réduits, de même que les capacités des raffineries. La valeur de certains actifs du groupe a également été réévaluée à la baisse pour tenir compte de ce recul de prix de l’or noir.Quelle est l’ampleur de la baisse du prix du pétrole ?Le prix du baril de Brent est tombé de 115 dollars (101 euros) mi-juin 2014 à 55 dollars fin décembre.Les prix du pétrole continuent de baisserQuel est l’impact sur les résultats de Total ?Le résultat net ajusté du groupe pour 2014 a accusé un recul de 10 %, à 12,8 milliards de dollars (11,3 milliards d’euros). Il baisse même de 62 % (4,24 milliards) si l’on tient compte des dépréciations d’actifs et des effets de stocks.Le chiffre d’affaires s’est replié de 6 %, à 236,12 milliards de dollars.Les majors pétrolières anglo-saxonnes ont résisté à la baisse des prix en 2014Où le groupe va-t-il freiner ses investissements ?La compagnie avait déjà annoncé, il y a un an, une baisse de ses investissements dans l’exploration-production. Face à la chute des cours amorcée quelques mois plus tard, elle avait décidé d’amplifier ce mouvement.Début janvier, M. Pouyanné a annoncé une réduction de 10 % des investissements (et de 30 % pour les campagnes d’exploration) : de 26 milliards de dollars en 2014, ils devraient tomber à 23-24 milliards cette année. Ils avaient atteint un pic historique, en 2013, avec 28 milliards de dollars.Ces réductions concerneront surtout sur des gisements matures en mer du Nord et en Afrique de l’Ouest. Leur déclin a été plus rapide que prévu, ce qui double parfois la durée de retour sur investissement.Sur quoi portent les dépréciations d'actifs ?Total a annoncé, jeudi, 6,5 milliards de dollars de dépréciations d’actifs au quatrième trimestre 2014 pour tenir compte de la baisse des prix du pétrole. Ces dépréciations atteignent globalement 7,1 milliards de dollars (6,2 milliards d’euros) sur l’année 2014.Les réévaluations à la baisse des actifs concernent essentiellement les sables bitumineux au Canada, le gaz non conventionnel - et notamment de schiste aux États-Unis -, mais aussi la participation du groupe dans le champ gazier de Kashagan, au Kazakhstan, et le raffinage français et britannique.Des cessions d’actifs sont-elles envisagées ?Oui. Total prévoit d’accélérer son programme de cessions de 10 milliards de dollars sur 2015-2017 pour le réaliser à hauteur de 5 milliards cette année.Pourquoi le groupe veut-il redimensionner ses raffineries ?Ce secteur d’activité est en surcapacité chronique depuis des années, en raison à la fois d’une baisse de la consommation de carburants sur le Vieux Continent et de capacités insuffisantes pour produire du gazole.Total va réduire de moitié la capacité de sa raffinerie de Lindsey (Royaume Uni), où les effectifs tomberont de 580 à environ 400 salariésAu-delà, le groupe va engager au printemps un plan de restructuration plus global du raffinage en Europe.Deux raffineries françaises, notamment celle de La Mède (Bouches-du-Rhône), devront faire l’objet de décisions difficiles.Raffineries : Total s’engage à ne fermer « aucun site industriel » en FranceQuel est désormais le seuil de rentabilité dans la production de pétrole ?Total estime que son « point mort », c’est-à-dire le seuil à partir duquel l’exploitation est rentable, doit être abaissé cette année à 70 dollars par baril. Cela signifie qu’il faut parvenir à une réduction de 40 dollars par baril.» Lire également : Baisse des prix du pétrole : le marché ne retrouvera pas ses sommets passés selon l’AIETotal va-t-il réduire sa production ?A priori non. Le groupe continue de tabler sur une hausse de sa production et vise un objectif un peu supérieur à 2,3 millions de barils par jour de pétrole et de gaz (2,15 millions en 2014), avec le démarrage de grands projets (Angola, Nigeria, Écosse…) et le renouvellement de l’énorme concession d’Abou Dhabi.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.02.2015 à 10h26 • Mis à jour le12.02.2015 à 12h23 Hervé Falciani, ancien informaticien de la banque HSBC à l’origine des révélations de fraude fiscale publiées par Le Monde lundi 9 février, a réitéré jeudi matin sur RMC ses critiques contre les hommes politiques de tous bords (« Les courageux, ils sont hors politique ») et de tous pays (« On a un pirate en chef, M. Juncker, à la tête de l’Europe »), réservant ses accusations les plus précises à Michèle Alliot-Marie, garde des sceaux entre juin 2009 et novembre 2010, pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy.Qui est Hervé Falciani, le cauchemar de HSBC ?Selon M. Falciani, l’ex-ministre a voulu étouffer l’affaire, en demandant au procureur Eric de Montgolfier de rendre à la Suisse les listings que l’informaticien lui avait transmis. Le procureur parvint à l’en dissuader, avant d’ouvrir une enquête sur ce vaste dossier d’évasion fiscale. « Quand on essaye de détruire des preuves et qu’on est garde des sceaux, c’est dramatique », juge M. Falciani.« On parle du blanchiment, le pire c’est le noircissement [qui consiste à dissimuler la destination de fonds « propres »], a t-il encore déclaré. Quand vous noircissez, vous exercez votre contrôle de l’argent. Vous pouvez corrompre. Si vous ne contrôlez pas la banque, c’est la banque qui vous contrôle. C’est le pouvoir de l’argent qui corrompt les gouvernants, ceux qui font nos lois. »« SwissLeaks » : HSBC, la banque de tous les scandales« SwissLeaks » : Les coulisses d’une investigation mondialeDes moyens pour les « lanceurs d’alerte »L’ancien informaticien, qui se dit aujourd’hui au chômage, s’est par ailleurs défendu d’avoir profité de ses révélations : « Je n’ai pas touché un centime », soutient-il. « Mes principales protections ne sont pas françaises (…). Il y a des fonctionnaires qui ont cherché à m’aider, ces gens-là se sont fait placardiser. »Hervé Falciani a aussi dit souhaiter un statut et davantage de moyens pour les « lanceurs d’alerte » : « On s’expose, et on n’a pas les moyens de payer nos avocats. On est avec des avocats de résistance, qui sont là et qui mouillent leur chemise pour l’intérêt général. »Vers un véritable statut de lanceur d’alerte ?  Audrey Tonnelier et Laurence Girard La tension monte une fois de plus entre l’industrie agroalimentaire et la grande distribution. Comme chaque année, ils doivent signer avant fin février les contrats fixant les prix et les engagements de chacun pour l’année 2015. Mercredi 11 février, le gouvernement a de nouveau tenté de jouer les « M. Bons Offices » en réunissant les représentants des producteurs agricoles, de l’industrie agroalimentaire et des enseignes.Peine perdue. A l’issue de cette réunion, à Bercy, l’Association nationale des industries agroalimentaires (ANIA) a dénoncé « le déni de négociations des enseignes (…) qui exercent une pression insoutenable sur leurs fournisseurs ». Elle cite des « demandes de déflation jusqu’à – 18 % » et des « demandes de compensation de marges rétroactives jusqu’en 2013 ».En 2014, les prix alimentaires ont reculé de 0,7 %, selon l’ANIA. Une baisse liée en grande partie au recul de 4,1 % du prix des produits frais. Hors fruits et légumes, les prix des produits commercialisés par la grande distribution ont augmenté de 0,3 %.Poker menteur« Nos membres ont déjà signé une grande partie des accords avec les PME et environ un tiers des contrats avec les grandes entreprises », rétorque Jacques Creyssel, président de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution, qui regroupe Carrefour, Casino, Auchan, Cora ou Système U.Ce jeu de poker menteur est habituel, mais il intervient cette année dans un contexte particulier. Coup sur coup, Auchan et Système U (en septembre 2014) puis Casino et Intermarché (en octobre) et Carrefour et Cora (fin décembre) ont rapproché leurs centrales d’achats respectives. Conséquence : les fournisseurs se retrouvent face à quatre acteurs de poids quasiment égal (20 et 25 % du marché).Les coulisses très secrètes de l’empire AuchanPar ailleurs, un amendement de la loi Macron, voté fin janvier, limite à neuf ans la durée des contrats d’affiliation entre commerçants indépendants et enseignes. En réaction, deux des trois indépendants, Leclerc et Intermarché (mais pas Système U) ont boycotté la réunion de mercredi. De son côté, la direction de la répression des fraudes (DGCCRF) a indiqué qu’elle va assigner deux distributeurs pour leurs pratiques commerciales vis-à-vis des fournisseurs. En novembre 2013, Leclerc avait déjà fait l’objet d’une telle assignation. Il avait dû modifier ses contrats mais n’avait pas reçu d’amende. En 2014, la DGCCRF dit avoir effectué 1 259 actes de contrôle dans 310 établissements.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.02.2015 à 09h41 • Mis à jour le12.02.2015 à 10h45 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Et maintenant, que va-t-il se passer ? C’est toute la question après l’échec du premier rendez-vous formel, mercredi 11 février, entre le ministre des finances grec, Yanis Varoufakis, qui veut renégocier l’énorme dette de son pays (320 milliards d’euros, 175 % du PIB), et ses 18 collègues de la zone euro, à l’occasion d’un Eurogroupe extraordinaire.Le « cas grec » est à nouveau au menu des dirigeants européens, jeudi 12 février. Dans l’après-midi, les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro se retrouvent à l’occasion d’un Conseil européen, à Bruxelles. Ce sera le premier « vrai » rendez-vous sur la scène européenne pour Alexis Tsipras, le nouveau premier ministre grec.Ce sera aussi l’occasion de (re) faire passer des messages, au plus haut niveau, avant une nouvelle réunion de l’Eurogroupe, lundi 16 février, jugée cruciale. Toutefois, les positions des différentes parties apparaissent aujourd’hui encore très éloignées.Personne n’attendait un accord dès mercredi« Nos échanges ont été intenses, des progrès ont été faits mais pas suffisamment pour aboutir à une position commune », a reconnu, mercredi, Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, à l’issue d’une réunion qui a duré près de 7 heures.Évoquant une « longue et constructive discussion », M. Varoufakis a, pour sa part, assuré qu’il n’avait « jamais été question de trouver un accord ce soir, mais de faire connaissance. »Les 18 autres ministres des finances de la zone euro ne se faisaient d’ailleurs pas d’illusion sur leur capacité à convaincre du premier coup M. Varoufakis. Mais ils pensaient au moins pouvoir obtenir un accord sur un « programme de travail » . > Lire aussi notre décryptage : Six ans de tragédie grecqueLes Européens attendaient un « signal » de la part des GrecsLes Européens attendaient des Grecs qu’ils demandent une « extension technique » du plan d’aide signé en 2012 entre Athènes et ses créanciers de la troïka (Fonds monétaire international, Banque centrale et Commission européennes).Ce plan d’aide s’achève le 28 février. Sans prolongation, la Grèce, qui doit faire face à plusieurs milliards d’euros de remboursements dès ce printemps, risque rapidement le défaut de paiement.Les Européens auraient souhaité que le gouvernement grec leur dise quelles réformes il veut mettre en place en priorité, quels financements il prévoit, comment cela pèsera, ou non sur les dépenses publiques…Les Européens étaient prêts à quelques ajustementsLes Européens semblaient prêts à amender quelque peu la liste des réformes non encore mises en place par Athènes, afin qu’elle corresponde davantage au programme « anti-austérité » promis par M. Tsipras aux Grecs.Ils se refusaient toutefois à valider un plan qui aurait été trop coûteux et qui aurait réduit à néant cinq années d’austérité budgétaire.Le gouvernement grec a opposé une fin de non-recevoirMercredi, un projet de conclusions a été longuement discuté. « Mais M. Varoufakis l’a finalement rejeté après un long coup de téléphone au premier ministre Tsipras » relatent deux sources européennes. « Comme Wolfgang Schäuble [le ministre allemand des finances, incontournable] était déjà reparti à Berlin, on a dû abandonner ce projet de déclaration commune. »Le gouvernement de M. Tsipras, qui vient d’obtenir la confiance du Parlement sur un programme promettant la fin de l’austérité, avait répété, ces dernières semaines, qu’il refusait toute prolongation du plan d’aide actuel et des mesures qui vont de paire.« Ce qui posait problème, c'était qu'on devait travailler dans le cadre du précédent programme ou d'un nouveau, expliquait-on, hjeudi matin, auprès du gouvernement grec. On ne peut pas demander à un nouveau gouvernement d'appliquer le programme de réformes du précédent. Ce serait faire comme si les élections grecques n'avaient pas eu lieu. »L’Europe espère encore trouver un compromis« Cette première réunion envoie un mauvais signal », constataient plusieurs participants à l’Eurogroupe, mercredi. Elle montre à quel point le travail politique pour rapprocher les Grecs du reste des Européens, est encore considérable.Les Européens espèrent toutefois qu’un compromis pourra être trouvé dans les temps. « Ce qui compte, c’est que le travail continue », indiquait une source diplomatique, mercredi dans la nuit.« On est très optimistes, on va trouver une solution », avance, de son côté, le gouvernement grec.Le but reste que le nouvel Eurogroupe, lundi 16 février, soit en mesure d’annoncer une extension du plan d’aide à la Grèce et un « squelette » de réformes. Avec, éventuellement, un surplus budgétaire primaire (hors charge de la dette) qu’Athènes s’engagerait à dégager.Personne ne veut d’un « Grexit »Personne ne veut prendre le risque d’un « Grexit » - une sortie de la Grèce de la zone euro - qui pourrait être provoqué par un effondrement du système bancaire grec si le pays se retrouve sans plan d’aide internationale, début mars.Aucun dirigeant de l’Eurozone n’a envie de risquer la contagion à d’autres pays jugés fragiles (Espagne, Portugal, Italie…). Par ailleurs, tout le monde a intérêt à ce que la Grèce retrouve le chemin de la croissance.Grèce : le scénario catastrophe de la sortie de la zone euro ?Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.02.2015 à 19h08 • Mis à jour le13.02.2015 à 19h33 Vendredi 30 janvier. Un coup d’oeil à mon portable et à mes mails, pour voir s’il y a des urgences. C’est la première et dernière chose que je fais dans ma journée de chef d’entreprise : vers 1h-2h quand je me couche, et tous les matins à 8 heures quand je me réveille. Le matin en général c’est la course. Mon seul moment de répit et de plénitude c’est ma douche, où je prends du plaisir à faire des vocalises avant de chanter du Gospel tout en priant pour la journée. Puis je suis sur le front.Le front, c’est La Ruche, un espace de co-workingdédié aux entrepreneurs sociaux au bord du Canal Saint Martin à Paris, que nous avons récemment intégré. Quand je n’ai pas de rendez-vous, j’arrive à l’agence vers 9h30 et retrouve une partie de mon équipe constituée d’une dizaine de collaborateurs dont un seul est en CDI pour l’instant ; les autres sont en free-lance. Le projet de développement de l’agence cette année prévoit l’embauche en CDI de deux autres collaborateurs et d’un stagiaire en apprentissage sur les métiers du digital si je trouve la perle rare !Je souhaiterais embaucher plus et plus rapidement,mais c’est dur aujourd’hui pour les jeunes entreprises, surtout quand il s’agit d’embaucher des salariés qualifiés aux profils pointus, peu d’aides existent.Tous les jours, je suis heureuse de retrouver mon équipe qui est ma force et ma fierté. J’ai réussi à m’entourer de personnes compétentes et fiables, c’est essentiel pour un créateur d’entreprise. Nous travaillons sur différents projets externes et internes.Nous créons pour ... Jean-Michel Bezat Le conseil d’administration de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a annoncé, vendredi 13 février, la nomination de Fatih Birol comme directeur exécutif. Cet homme de 56 ans, né à Ankara (Turquie), succédera à la Néerlandaise Maria van der Hoeven, le 1er septembre, pour un mandat de quatre ans.Créée en 1974 à l’initiative des États-Unis après le premier choc pétrolier, cette institution, basée à Paris et rattachée à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), représente les intérêts des pays consommateurs de pétrole.« Il est rare que le responsable d’une organisation internationale soit choisi en interne », note l’AIE, qui y voit la confirmation que « le Dr Birol est reconnu dans le monde de l’énergie ». Le magazine américain Forbes l’a d’ailleurs désigné comme l’une des personnalités les plus influentes de la scène énergétique mondiale.Lire aussi le portrait : Fatih Birol, le prévisionniste en chef du monde de l’énergieTravaux qui font autoritéM. Birol était jusqu’à présent économiste en chef de l’AIE. C’est à ce titre qu’il supervisait le World Energy Outlook (WEO), le rapport que l’AIE publie chaque automne sur les perspectives énergétiques à moyen terme du pétrole, du gaz, du charbon ou du nucléaire.Lire également : Baisse des prix du pétrole : le marché ne retrouvera pas ses sommets passés selon l'AIECertes critiqué par certains experts, notamment les écologistes, qui lui reprochent de ne pas insister suffisamment sur les économies d’énergie, le « WEO » reste un ouvrage qui fait autorité à travers le monde.M. Birol est président fondateur de l’Energy Business Council, un forum destiné à renforcer la coopération entre les industriels de l’énergie et les décideurs. Il est aussi membre du groupe qui pilote l’initiative « Energie durable pour tous », lancée, fin 2013, par l’Organisation des Nations Unies et la Banque mondiale.Cette action concertée des États, des organismes internationaux, de la société civile et du secteur privé vise à trouver les financements nécessaires à deux grands objectifs : un accès universel aux services énergétiques modernes (éclairage, modes de cuisson propres, électricité à des fins productives) dans les pays en développement ; l’amélioration du rendement énergétique, surtout dans les pays les plus consommateurs d’énergie.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.02.2015 à 16h03 | Rafaële Rivais Corinne Lepage, avocate et ex-ministre de l’environnement de Jacques Chirac, est à l’origine d’une action collective d’usagers contre quatre concessionnaires d’autoroutes, afin de contester les tarifs élevés des péages sur cinq portions construites depuis des décennies. Les usagers des autoroutes A1, A6, A7, A9, A13 peuvent, à partir du vendredi 13 février et jusqu’au 30 juin, remplir un formulaire sur le site Actioncivile.com et demander un remboursement de 20 % de leur ticket de péage.Lire aussi : Une action collective engagée contre les tarifs des péagesPour autant, il ne s’agira pas d’une « action de groupe » à proprement parler, mais d’une conjonction d’actions individuelles, comme le reconnaît Corinne Lepage, qui dit prendre l’initiative de cette action « à titre personnel ». Dans le cadre de la loi Hamon de 2014, seule l’une des seize associations agrées de consommateurs a le droit de lancer une action de groupe, comme l’ont déjà fait l’UFC-Que Choisir, le syndicat du logement et de la consommation de la Confédération syndicale des familles, la CLCV ou La Confédération nationale du logement.Lorsqu’Actioncivile.com aura atteint le nombre de 50 000 inscrits, Corinne Lepage entreprendra une médiation avec la Sanef (A1), APRR (A6), la SAPN (A13) et ASF (A7 et A9). Si Mme Lepage rappelle qu’elle ne touchera pas un centime, elle précise que le site encaissera 15 % des indemnités que pourraient obtenir les plaignants. Vendredi 13 février à 16 heures, ils étaient déjà près de 12 000 usagers à s’être inscrit sur le site. Si la procédure de médiation échoue, Mme Lepage ne va pas plaider chacune des affaires devant les juridictions. Chaque consommateur reprend son dossier et va le plaider seul.« La légitimité d’une action de groupe pourrait se poser, indique Cédric Musso, directeur des relations institutionnelles de l’UFC-Que Choisir. En effet, pour qu’elle soit possible, il faut prouver que le professionnel a manqué à ses obligations légales ou contractuelles – ce qui n’est pas nécessairement le cas. En outre, il faut que les consommateurs aient conservé leurs preuves d’achat, ce qui n’est pas nécessairement le cas de ceux qui ne sont pas abonnés à un système de télépéage ».Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.02.2015 à 15h44 L'efficacité du modèle de Google et de Facebook est telle que les bénéfices de ces deux géants du Web représentent un quart de ceux réalisés par l'ensemble du CAC 40, explique Benoit Flamant, directeur de Fourpoints Investment Managers.Notre langue modèle notre pensée. Si aux Etats-Unis, le numérique est souvent qualifié de virtual, synonyme d'intangible, de non physique, en français ce terme fait plutôt penser à conceptuel, irréel.De là à penser que la valorisation impressionnante des géants d'Internet, tels que Facebook et Google, qui à eux deux pèsent plus de la moitié de la capitalisation boursière du CAC 40 (942 milliards d'euros), n'est que le résultat d'une bulle, il n'y a qu'un pas, souvent franchi.Et pourtant leur business est on ne peut plus simple, réel et extrêmement profitable : proposer des services et du contenu sur PC et mobiles gratuits, attractifs, utiles, conviviaux et... addictifs.Or contrairement aux médias qui doivent investir pour créer du contenu, les sociétés Internet s'appuient sur le celui créé par d'autres : les utilisateurs (Facebook, Google YouTube) ou les réalisateurs de sites Web (Google Search, Google News). Ensuite, les administrateurs de Facebook et Google connaissent bien mieux ce qui intéresse les consommateurs qu'une chaîne de télévision ou une radio et peuvent donc « monétiser » leur audience auprès des annonceurs.UN QUART DES BÉNÉFICES DU CAC 40On pourrait également citer les plateformes mobiles de l'iPhone et du monde Android qui permettent à Apple et Google de prélever leur dîme sur chaque application ou item vendus, et d'encaisser ainsi un revenu déjà significatif et en forte croissance (plus de 4 milliards de dollars rien que pour Apple ; Google est en deçà, mais devrait rapidement dépasser Apple) avec des marges indécentes.L'effet d'échelle joue en leur faveur, car leurs coûts sont fixes. Il suffit, pour se convaincre de l'efficacité de ces business models, de regarder les marges opérationnelles 2014, malgré des politiques d'acquisition et de diversification souvent coûteuses : 40 % pour Facebook, 25 % pour Google. Celle du CAC 40 est de 9 %.Leurs bénéfices nets réalisés en 2014 – près de 11 milliards d'euros – représentent un quart des 47 milliards attendus pour l'ensemble du CAC 40.Le fait que la capitalisation boursière de Facebook et Google représente 50 % de celle du CAC 40 est donc cohérent, particulièrement si on prend en compte une croissance du chiffre d'affaires attendu en 2015 largement supérieure : 16 % pour Google, 37 % pour Facebook. Alors, est-ce une bulle ou simplement la prise en compte de la nouvelle réalité ?Benoit Flamant, directeur de Fourpoints Investment Managers Jérôme Porier « Dans la capitale, les grands appartements "collent au stock" », confie un agent immobilier. Ce qui signifie, dans le jargon des professionnels, que les grandes surfaces sont devenues particulièrement difficiles à vendre. « Il n'y a jamais eu autant de grands appartements sur le marché. C'est le segment qui souffre le plus actuellement à Paris. En un an, le délai pour vendre un quatre pièces est passé de 54 à 73 jours dans notre réseau », confie Fabrice Abraham, président de Guy Hoquet.Cette déprime surprend d'autant plus les professionnels que ces biens étaient parmi les plus recherchés lorsque le marché était euphorique, jusqu'en 2008. D'après les notaires parisiens, le prix des appartements de plus de 100 mètres carrés s'est tassé de 3,9 % en 2013 et de 1,7 % sur les 11 premiers mois de 2014. A défaut d'être spectaculaire, le retournement est patent puisque ce type de bien s'était apprécié de près de 10 % par an entre 2000 et 2008, à l'exception de l'année 2001 (+ 1,9 %).Résistance à l'estUne analyse plus fine montre que la décrue est plus forte dans les arrondissements du centre et de l'ouest. Entre 2011 et 2014, les prix moyens passent ainsi de 14 260 euros à 12 550 euros dans le 7e (- 12 %) et de 10 940 euros à 9 850 euros dans le 1er (- 10 %). En revanche, ils n'ont quasiment pas bougé dans les 10e, 11e et les arrondissements de l'est. « Cela montre que ces zones bénéficient du rééquilibrage des prix entre l'est et l'ouest de Paris », explique M. Abraham.Dans le 16e, la situation est contrastée. En apparence, les prix semblent résister : entre 2011 et 2014, le prix moyen des appartements de plus de 100 mètres carrés est passé de 10 070 euros à 9 340 euros (- 7,2 %). Mais ces chiffres cachent des réalités très différentes selon le type de biens.Dans cet arrondissement emblématique de la capitale, le plus riche en grandes surfaces d'habitation, le stock d'appartements haussmaniens à vendre a considérablement gonflé, au point de déséquilibrer le marché. Les plus difficiles à vendre sont les biens défraîchis avec de grands couloirs, soulignent les professionnels, car la répartition de l'espace y est peu optimale et la perspective de travaux fait fuir les acheteurs.« Cent mètres carrés de trop »« Les prix de ces appartements ont baissé de 25 % à 30 % par rapport au sommet de 2011, confie Thibaut de Saint-Vincent, président de Barnes. S'ils présentent des défauts, la baisse par rapport au prix affiché peut dépasser 30 %. » Dans le haut de gamme, les biens de plus de 250 mètres carrés, sans vue exceptionnelle, sans terrasse ni jardin, souffrent particulièrement.« Ils n'intéressent pas la clientèle étrangère ou provinciale. Et ils ont 100 mètres carrés de trop pour les familles françaises qui, même si elles en ont les moyens, refusent de payer pour une surface dont elles n'ont pas besoin », explique Charles-Marie Jottras, président de Féaux, spécialiste de l'immobilier de luxe en région parisienne.Raréfaction des étrangersDans les beaux quartiers, les prix de certains grands appartements démarrent donc à des niveaux jamais vus depuis dix ans. Avenue Victor Hugo, un bel appartement est ainsi à vendre pour « seulement » 7 500 euros du mètre carré. « Il serait parti à 11 000 euros en 2011 », confie M. de Saint-Vincent.L'emplacement reste déterminant : si le triangle d'or (8e arrondissement) continue de séduire les acheteurs du Moyen-Orient, tandis que les Américains et les (rares) Européens préfèrent la rive gauche, le 16e « familial » côté Auteuil ou Passy ne les attire pas. Même pour les biens dits « d'exception », la raréfaction des acheteurs étrangers, qui animaient ce marché dans les années fastes, se fait durement sentir.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) C’est à un week-end très studieux que se préparent les équipes du gouvernement grec et de ses créanciers internationaux de la "troïka" (Fonds monétaire international, Commission européenne et Banque centrale européenne).À compter de vendredi, les réunions de travail vont se multiplier, à un niveau technique et non politique, en vue de la réunion de l’Eurogroupe (ministres des finances de la zone euro), programmée lundi 16 février à Bruxelles.Ce rendez-vous est jugé capital, car si aucun accord n’est trouvé sur le financement de la Grèce, cette dernière risque de se trouver très vite à court de liquidités. L’actuel plan d’aide à la Grèce se termine en effet officiellement le 28 février.« L’objectif est de finaliser une proposition qui sera soumise au groupe de travail Eurogroupe lundi à midi, puis à l’Eurogroupe dans l’après-midi pour trouver une solution », a déclaré, vendredi, le porte-parole du gouvernement grec, Gabriel Sakellaridis, qui s’exprimait sur Skai TV.Revenir sur 30 % des mesures prévues dans le plan d’aideLes représentants du conseil économique du premier ministre, Alexis Tsipras, accompagnés par des conseillers de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), vont travailler jusqu’à lundi pour établir la liste des réformes que le gouvernement grec compte entreprendre dans le cadre du plan de financement relais de six mois qu’il souhaite obtenir lundi à Bruxelles.Ils devront ensuite comparer cette liste avec celle des réformes restant à accomplir dans le cadre du précédent plan d’aide, dont les créanciers demandaient jusqu’ici l’extension en l’état au-delà du 28 février.L’économie grecque sort de six ans de récession L’Allemagne a rappelé, vendredi, par la voix du porte-parole du ministère des finances, que « la seule voie possible est une extension du programme » d'aide actuel. Mais Berlin a aussi souligné qu’« il est apparu clairement » lors des récentes discussions, notamment jeudi à Bruxelles, « que nous étions prêts à discuter des contours de ce programme. »Depuis plusieurs jours le compromis évoqué serait de permettre à la Grèce de revenir sur environ 30 % des mesures prévues par ce plan.La volonté des Grecs est de supprimer celles les plus marquées du sceau de l’austérité (changement sur la législation des licenciements collectifs, nouvelles baisses des retraites, etc..) pour se concentrer sur les réformes structurelles (de l’administration par exemple) et surtout sur la lutte contre la corruption et la fraude ou l’évasion fiscale.L’objectif est de mettre rapidement des estimations chiffrées en face des mesures qu’Athènes entend proposer lundi.Les interlocuteurs institutionnels de la Grèce - que l’on n’appelle désormais plus troïka, mais qui restent des représentants du Fonds monétaire international (FMI) de la Commission européenne ou de la Banque centrale européenne (BCE) - veulent que l’impact de ces mesures sur l’équilibre budgétaire soit aussi minimal que possible.Interrogations sur la possibilité d’un accord dès lundi« Nous demandons que ce programme relais, que nous espérons obtenir lundi, respecte notre volonté de nous attaquer à la crise humanitaire qui touche le pays. Pour le reste nous négocierons et sommes pour des réformes permettant de lutter contre la fraude fiscale ou le trafic de carburants », a déclaré, vendredi matin, Nikos Houdis, le ministre grec adjoint aux affaires européennes sur une station de radio grecque.« Ce que nous avons dit, c’est que nous voulons parvenir d’ici au 16 février à un accord mutuellement profitable avec nos partenaires, et nous avançons dans cette direction », a expliqué Alexis Tsipras.Nikos Houdis, lui, s’est montré plus prudent. Il a prévenu qu’il ne fallait peut-être pas attendre d’accord dès lundi. « Nous allons travailler dur pour essayer de chiffrer dans les prochaines 48 heures notre plan relais mais je crois que nous avons de toute façon un peu plus de temps et que tout ne se jouera pas lundi, a-t-il déclaré, le climat que nous ressentons ici à Bruxelles va dans le sens d’un accord et nous sommes confiants. »Si la réunion de lundi devrait permettre d’avoir une idée des points de convergence et de divergence, le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem ne croit pas, lui non plus, à la possibilité d’un accord dès lundi.« Je suis très pessimiste au sujet d’une étape concrète lundi, a-t-il assuré, vendredi, à la télévision publique néerlandaise NOS. Les Grecs ont de très grandes ambitions, mais les possibilités, étant donné l’état de l’économie grecque, sont limitées. Je ne sais pas si nous y arriverons lundi. »Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) La publication du produit intérieur brut (PIB) pour le quatrième trimestre 2014, vendredi 13 février, confirme que la Grèce est bel et bien sortie de récession. Sur la période octobre-décembre, l’économie grecque a progressé de 1,7 % sur un an, la « richesse » nationale sur ce trimestre s’établissant à 46,7 milliards d’euros. Il s’agit du troisième trimestre de croissance consécutif sur un an pour le pays, a indiqué l’autorité des statistiques grecques, ELSTAT.Athènes et la "troïka" de ses bailleurs de fonds (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) prévoyaient une croissance de 0,6 % pour l’ensemble de 2014. Et la dernière estimation officielle, annoncée par le ministre des finances du précédent gouvernement grec, était de 0,7 %. Au vu des chiffres du dernier trimestre, la croissance pour 2014 s’établirait finalement à 0,8 %.Contraction au dernier trimestrePar rapport au troisième trimestre 2014, le PIB du dernier trimestre est cependant en baisse de 0,2 %, en données ajustées des variations saisonnières. Cette légère contraction est vue par certains analystes comme le signe d’une inquiétude des acteurs économiques grecs durant la période électorale, entamée début décembre.Lire : Grèce : le scénario catastrophe de la sortie de la zone euro ?Mais d’autres analystes y voient, eux, le signe d’un ajustement normal, après un troisième trimestre marqué par les excellentes performances du secteur du tourisme. Ce dernier aurait enregistré, en 2014, une hausse record, estimée entre 15 % et 20 %, du nombre de visiteurs par rapport à 2013, qui était déjà une très bonne année. Or, le secteur du tourisme représente pour la Grèce entre 16 % et 18 % de son PIB.La Grèce a perdu un quart de sa richesse nationale au cours de six années d’une récession profonde, qui s’était enracinée depuis la fin 2008. L’économie a commencé à redresser la tête au deuxième trimestre 2014, avec une hausse du PIB de 0,4 % sur un an, suivie d’une hausse de 1,6 % au troisième trimestre sur un an.Lire également notre décryptage : Six ans de tragédie grecqueCette publication des chiffres de croissance survient alors que les réunions de travail entre le gouvernement grec et ses créanciers devraient se multiplier tout au long du week-end, au niveau technique, en vue d’une réunion de l’Eurogroupe (ministres des finances de la zone euro), lundi 16 février à Bruxelles.Ce rendez-vous est jugé capital, car si aucun accord n’est trouvé sur le financement de la Grèce, cette dernière risque de se trouver très vite à court de liquidités. L’actuel plan d’aide à la Grèce se termine en effet officiellement le 28 février.Chacune des parties affiche la volonté de ne pas briser l’élan de la croissance en Grèce. Côté européen, on a la conviction que ces résultats encourageants sont à mettre au compte des réformes effectuées ces dernières années et qu’il ne faut pas relâcher les efforts.Côté grec, l’idée est qu’il faut désormais accompagner cette croissance, en relançant la demande intérieure notamment, et donc desserrer le nœud de l’austérité, qui étrangle le pouvoir d’achat des Grecs.Lire aussi : Résoudre la « crise humanitaire » grecque et honorer la dette : les difficiles promesses de TsiprasAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Chaperon La banque française Société générale envisage de supprimer 1 500 postes en 2015 au sein de sa filiale russe Rosbank, a indiqué vendredi 13 février à l’AFP un porte-parole du groupe, confirmant une information de l’agence Bloomberg News.Une réduction de postes de même ampleur avait déjà été réalisée, en 2014, au sein de Rosbank, qui fait face à la situation économique dégradée de la Russie.La Société générale est l’une des banques étrangères les plus exposées en Russie depuis sa montée au capital de Rosbank, le sixième acteur du pays, entamée en 2006 (elle a progressivement porté sa participation de 20 % à 99,4 %).Cette activité en Russie a d’ailleurs pesé sur ses comptes 2014 : les difficultés de sa filiale se sont traduites par une perte nette de 538 millions d’euros. Les difficultés économiques du pays, la chute du rouble (- 34 % en 2014) font des dégâts.« Le sujet russe va être plus difficile en 2015 mais il reste sous contrôle », a précisé Frédéric Oudéa le PDg de la Sociétté générale, jeudi 12 février, en commentant les résultats 2014 de la banque française.Rosbank avait réagi, en 2014, en octroyant moins de crédits – pour éviter d’engranger de mauvais risques – et en collectant plus de dépôts (+ 18 % en roubles).Grâce à ces efforts, le financement que la Société générale accorde à sa filiale a été réduit de moitié.La Société générale annonce un bénéfice net en hausse en 2014Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud Il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser. Le produit intérieur brut (PIB) français a à peine progressé au quatrième trimestre (+ 0,1 %). Et sur l’ensemble de l’année 2014, la croissance de l’économie nationale a été limitée à un modeste + 0,4 %. Ni plus ni moins qu’en 2012 et qu’en 2013.L’économie française tourne donc au ralenti depuis trois ans. Le ministre des finances, Michel Sapin, parle, lui de trois années de « petite croissance », qui ont eu « des effets extrêmement négatifs sur l’emploi ».« L’économie française est une économie qui n’avance pas très vite. Le chiffre de + 0,4 %, c’est celui que nous observons en tendance annualisée depuis le premier trimestre 2011. C’est quelque chose de très réduit et de pas dynamique », analyse Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis Asset Management.l’économie française confirme qu’elle est bien moins dynamique que celle de l’Allemagne, du Royaume-Uni ou encore de l’Espagne.L’économie allemande progresseEn 2014, les moteurs traditionnels de l’économie, au premier rang desquels figure la double composante de la demande intérieure (la consommation des ménages et l’investissement), sont restés quasiment à l’arrêt.Les enquêtes de climat des affaires, plutôt bien orientées en octobre et novembre, se sont stabilisées en décembre, ce qui n’est pas bon signe.La demande intérieure reste atoneLe ralentissement de la croissance trimestrielle en fin d’année 2014 (+ 0,1 % après + 0,3 %) s’explique par l’atonie de la demande intérieure.La consommation des ménages a ralenti : + 0,2 % après + 0,3 % au troisième trimestre. Cette progression faible doit beaucoup au repli de la consommation en énergie (- 2,3 %) du fait de températures supérieures aux normales saisonnières.Hors énergie, observe Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l’Insee, la progression de la consommation a été de 0,4 %. L’investissement total a continué de baisser : - 0,5 % après - 0,6 %.In fine, la contribution de la demande intérieure finale (hors stocks) à la croissance a été limitée à un petit + 0,1 %.Les signaux divergent en matière d’investissementsLe mauvais chiffre de l’investissement reflète des situations assez différentes : une stabilisation hors construction, qui traduit, selon l’Insee, encore « pas mal d’attentisme » des entreprises et la poursuite de la contraction de l’investissement dans la construction (- 1,1 %), lequel est tombé à son plus bas niveau depuis la fin de l’année 1998.« L’investissement dans la construction a chuté, ce qui prouve bien que le problème de l’économie française c’est le bâtiment. En revanche, l’investissement industriel se redresse et c’est de lui que viendra le déclic », veut croire le ministre des finances, Michel Sapin.Le commerce extérieur n’est pas d’un grand secoursLe commerce extérieur a par ailleurs contribué positivement à la croissance (+ 0,1 %) du dernier trimestre 2014. Les exportations ont rebondi (+ 2,3 % après + 0,7 %) du fait de livraisons de matériel de transport bien plus importantes (+ 10,7 % après - 5 %), et les importations sont restées dynamiques (+ 1,7 % après + 1,3 %).Sur l’ensemble de l’année, toutefois, la contribution du commerce extérieur à la croissance a été négative (- 0,4 %) annulant le modeste + 0,4 % de la demande intérieure. L’économie française est quasiment à l’arrêt.Les incertitudes sont nombreuses pour l’année 2015Si amélioration il y a, elle ne peut venir que de l’effet sur la croissance de la baisse du prix de l’or noir et du taux de change euro-dollar. Dans sa note de conjoncture de décembre, l’Insee l’avait évalué à + 0,4 point sur la base d’un cours du pétrole à 70 dollars le baril.Il pourrait être supérieur, analyse Vladimir Passeron, car le prix de l’or noir a continué de baisser.En décembre, l’Insee prévoyait que l’acquis de croissance serait de + 0,7 % à la mi-2015 et de 1 % en glissement annuel.Ces prévisions pourraient toutefois être revisées en mars, lors d’un prochain point de conjoncture.« Nous avons eu quelques surprises négatives, indique M. Passeron. L’investissement des ménages en logement a continué, par exemple, de baisser au rythme de - 1,5 % par trimestre (- 6 % sur l’année), alors que nous pensions qu’il allait se redresser. En revanche, il y a aussi des aléas haussiers. Le prix du pétrole a continué de chuter. Il est bien inférieur aux 70 dollars le baril que nous avions prévus en décembre. L’impact de la baisse du cours de l’or noir sur la croissance pourrait être supérieur à ce que nous avions prévu ».« Il nous reste à espérer que 2015 soit l’année de la rupture. Que les ménages aient un peu plus de pouvoir d’achat, que la dynamique économique soit un peu plus du côté de la demande et que la croissance s’en ressente », relève Philippe Waechter.Dans l’immédiat, la France n’en est pas là. Et le caractère médiocre des enquêtes de climat des affaires en fin d’année, après le rebond des mois d’octobre et novembre, n’incite pas vraiment à l’optimisme. La confiance semble toujours faire défaut aux chefs d’entreprise.Michel Sapin, lui, reste néanmoins confiant dans la possibilité de l’économie française d’atteindre en 2015 une croissance de 1 %.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cédric Pietralunga Principal actionnaire de la SNCM, avec 66% du capital, le groupe de transports collectifs Transdev a annoncé, vendredi 13 février, qu’il participera au financement du plan social qui va toucher la compagnie maritime suite à sa mise en redressement judiciaire.« Transdev a communiqué ce jour aux administrateurs judiciaires [de la SNCM] les élements relatifs à sa contribution volontaire à une partie du financement des mesures indemnitaires et d’accompagnement qui seront contenues dans le plan de sauvegarde de l’emploi [PSE] », a indiqué l’entreprise dans un communiqué publié vendredi matin.S’il n’a pas voulu communiquer le montant de cette « contribution », elle devrait être conséquente. Selon nos informations, Transdev proposerait de verser une moyenne de 35 000 euros à chaque salarié licencié : 22 000 euros d’indemnité supra-légale et 13 000 euros de mesures d’accompagnement.A cette somme devraient s’ajouter des indemnités légale et conventionnelle d’une moyenne d’environ 40 000 euros par salarié, versés par l’'Association pour la gestion du régime de Garantie des créances des Salariés (AGS), selon une source proche du dossier.Liste de postes en EuropeLe groupe de transports assure que sa « contribution financière » doit permettre d’accorder aux salariés licenciés de la SNCM une somme équivalente à ce qui avait été prévu lors de la faillite de SeaFrance.« Eu égard notamment à la proximité de métier des deux sociétés et à la qualité des mesures déployées, [ce plan social] constitue une référence », justifie Transdev dans son communiqué.Après plusieurs actions en justice, 200 salariés de SeaFrance, licenciés en 2012, avaient fini par toucher en moyenne 30 000 euros d’indemnités supra-légales.Outre le financement d’une partie du PSE, la filiale de la Caisse des Dépôts et de Veolia Environnement s’engage également à reprendre un certain nombre de salariés de la SNCM et assure qu’une liste de postes a d’ores et déjà été communiquée aux administrateurs judiciaires de la compagnie.Selon nos informations, cette liste serait d’environ 150 postes ouverts en France. Elle devrait être mise à jour deux fois par mois. Une liste de postes ouverts en Europe devrait également être diffusée.« À compétences égales, une priorité a été instaurée au bénéfice des salariés de la SNCM », indique Transdev dans son communiqué. De même, l’entreprise « financera l’accompagnement des mobilités fonctionnelles ou géographiques des salariés reclassés dans le groupe », précise le groupe.Offre sous conditionMais Transdev pose ses conditions. « La contribution financière (...) devra s’intégrer dans un accord global, réglant définitivement ce dossier, sous l’égide du tribunal de commerce de Marseille », précise le groupe.Comprenez : que la compagnie marseillaise soit reprise ou liquidée, en totalité ou partiellement, pas question de payer si le tribunal ne permet pas à Transdev de tirer définitivement un trait sur son aventure marseillaise, entamée lors de la privatisation de la SNCM en 2006.Mise en redressement judiciaire le 28 novembre, avec une période d’observation de six mois, la SNCM a reçu cinq offres de reprise le 2 février, émanant de compagnies de ferries ou d’hommes d’affaires.SNCM : quatre offres de reprise sont jugées sérieusesToutes ont comme point commun de ne garder qu’environ la moitié des salariés de l’entreprise marseillaise, soit 700 à 900 employés sur 2 000 (1 450 contrats à durée indéterminée et environ 600 contrats à durée déterminée).Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil Christian Estrosi, le député et maire UMP de Nice (Alpes-Maritimes), n’en démord pas. Il ne veut pas que l’aéroport de Nice-Côte d’Azur soit vendu à des investisseurs privés. Surtout des chinois, comme à Toulouse. M. Estrosi va tout faire pour s’y opposer.Pourtant le mouvement semble bien lancé. Jeudi 12 février, les députés ont adopté, en première lecture, l’article 49 de la loi Macron qui permet au gouvernement de vendre au plus offrant la participation de 60 % qu’il détient dans le capital de l’aéroport.Pas de quoi décourager le maire de Nice. Au vote des députés, M. Estrosi compte bien opposer celui des Niçois. Il va organiser à Nice un référendum sur la vente de l’aéroport.« Êtes-vous favorable à la privatisation de l’aéroport de Nice-Côte d’Azur ? », telle sera la question posée aux Niçois jeudi 19 février dans 45 bureaux de vote de la ville. « La première date libre avant les vacances scolaires », ajoute l’édile.Ce sera « un vote consultatif », précise M. Estrosi, qui admet que le scrutin « n’aura pas force de loi ». Toutefois, il faudra voir « si Emmanuel Macron, ministre de l’économie, s’assoit sur la volonté du peuple ou pas ? », se défend le député-maire.11,6 millions de passagersA priori, la réponse ne fait pas de doute. Une très large victoire du non paraît acquise. Toutes les forces politiques de la ville, à droite comme à gauche, de même que les communes environnantes, sont vent debout contre cette cession.Il n’empêche, certains esprits chagrins ironisent contre ce scrutin symbolique. Ils dénoncent aussi le coût élevé de ce vote. Cela coûtera « 100 000 euros, prélevés sur les 400 000 euros » que l’aéroport rapporte à la ville de Nice (qui détient 5 % du capital), rétorque M. Estrosi.À l’en croire, la consultation ne sera pas vaine. Une forte mobilisation des électeurs et un raz-de-marée en faveur du non pourraient même, selon le député-maire, remettre en cause la privatisation de l’aéroport. M. Macron lui aurait ainsi assuré, jeudi à l’Assemblée, qu’il « [regardera] les résultats » et « en [tiendra] compte ».La grande crainte des opposants à la privatisation est que Nice, deuxième aéroport de France avec 11,6 millions de passagers en 2014, et évalué entre 800 millions et 1 milliard d’euros, devienne une simple base aéroportuaire pour des compagnies low cost.Pire qu’une vente à des investisseurs chinois, M. Estrosi redouterait presque plus encore « qu’un pays des émirats devienne actionnaire majoritaire de l’aéroport de Nice ».Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Audrey Tonnelier Alliances dans la grande distribution, saison 2. Après le pacte signé, en septembre 2014, par Auchan et Système U afin de peser dans les négociations avec les grandes multinationales de l’agroalimentaire, les deux enseignes ont annoncé, vendredi 13 février, être entrées « en négociations exclusives en vue d’approfondir leur partenariat. »« Dans le domaine des achats, nous souhaitons étendre les partenariats déjà lancés, notamment aux marques de distributeurs premiers prix », précise-t-on chez Auchan. « Ils ne sont pas au coeur de notre politique d’enseigne, et ce sont ceux sur lesquel l’effet  »volume«  est le plus important en matière de prix » complète Système U.Comme en septembre, les produits agricoles et les PME seront exclus de l’accord : ce sont les deux catégories de fournisseurs les plus fragiles, que la grande distribution a à cœur de ménager, notamment pour des raisons d’image.L’autre volet des discussions concernera « la recherche de synergies dans le domaine du développement, de l’organisation des réseaux et des fonctions commerciales et organisationnelles. »Echange d’enseignesEn janvier, le magazine LSA avait évoqué un échange d’enseignes entre Auchan et Système U, sous forme d’un accord de franchise, faisant passer les 70 hypers U aux couleurs d’Auchan, et les 262 supermarchés du distributeur nordiste (les Simply Market) sous pavillon Super U.« Il est trop tôt pour parler d’échange d’enseignes, mais le partenariat concernera les réseaux. Les fonctions amont comme la logistique et les sytèmes d’information font aussi partie des réflexions » indique-t-on chez Système U.Auchan et Système U ont informé les partenaires sociaux, jeudi, et compte revenir vers eux « d’ici à quelques semaines ».« Les supermarchés Auchan pourraient passer sous enseigne U, via une société-tampon, en gardant, au moins dans un premier temps, les mêmes contrats de travail que chez Auchan», précise Guy Laplatine, délégué central CFDT Auchan.Cette organisation serait calquée sur le modèle du partenariat entre Auchan et Schiever, une société familiale originaire de Bourgogne qui exploite 10 hypermarchés Auchan, ainsi que des supermarchés Attac, sur un total de 160 magasins (Weldom, Kiabi...).Quant aux hypermarchés U, ils pourraient être rachetés par Immochan, la filiale immobilière du groupe.« Tout cela aura un coût »Selon les syndicats, l’impact social serait moindre chez Auchan, qui a la main depuis le début dans cette alliance, notamment sur les achats. Auchan emploie 72 000 personnes en France, Système U compte 75 000 collaborateurs dans l’hexagone, pour la plupart salariés de ses magasins indépendants.« Mais tout cela aura un coût, alors que le groupe ne va pas très bien : les employés de magasins ont perdu plus de 4 % de rémunération sur deux ans chez Auchan, en raison de l’effondrement de leur salaire variable» souligne M. Laplatine. Le comité central d’entreprise doit se tenir le 24 février.Les nuages s’amoncellent sur les hypermarchés français du groupe AuchanLe nouvel ensemble « serait, après autorisation des autorités de concurrence compétentes, à même d’assurer un vrai leadership responsable sur le marché français », indiquent les deux enseignes.Elles réfutent toutefois toute idée de fusion. « Nous sommes deux groupes distincts, qui développent un partenariat renforcé », indique encore Auchan. Système U est un groupe coopératif, avec des directeurs de magasins indépendants. Auchan, même s’il est propriété de la famille Mulliez et n’est pas coté en Bourse, est un groupe intégré -les directeurs de magasins sont salariés.Cessions de magasinsReste que cette nouvelle opération devra passer sous les fourches caudines de l’Autorité de la Concurrence. « Il s’agit cette fois d’un vrai partenariat : il va réduire l’autonomie commerciale des deux groupes, surtout s’il y a échange d’enseignes et mise en commun de la logistique », indique une source proche de la rue de l’Echelle.L’Autorité appréciera donc la situation, zone de chalandise par zone de chalandise. « A priori, il y a un grand nombre de zones où il y a des chevauchements entre enseignes », souligne-t-on.A la clef donc, de probables cessions de magasins, comme l’Autorité l’avait réclamé lors du rachat de Monoprix par Casino en 2013, ou de celui de Dia par Carrefour, en 2014.Distribution : des alliances qui passent malDans un contexte de crise de la consommation et de déflation des prix des produits alimentaires, les enseignes de grande distribution se livrent, depuis deux ans, à une guerre des prix sans merci.En 2014, le paysage sectoriel s’est totalement transformé. Coup sur coup, Auchan et Système U (en septembre) puis Casino et Intermarché (en octobre) et enfin Carrefour et Cora (fin décembre) ont rapproché leurs centrales d’achat respectives pour peser davantage face aux industriels de l’agroalimentaire, en pleine période de négociations annuelles.Prix : négociations bloquées entre l’agroalimentaire et les distributeursDe quoi construire quatre acteurs (avec Leclerc) qui pèsent tous aujourd’hui entre 20 % et 25 % du marché. Au grand dam des industriels.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste LeMonde.fr / Marc BettinelliSi peu de noms africains ressortent dans les listes de clients de la banque HSBC confiées au Monde, un grand nombre révèlent des intérêts liés à l'Afrique. Pour Serge Michel, responsable éditorial du Monde Afrique et coordinateur de l'enquête SwissLeaks, « on retrouve dans les fichiers HSBC la trace de toutes les grandes affaires de corruption en Afrique des vingt dernières années ».S'abonner dès 1 €RéagirClasserEmailFacebookTwitterGmailLinkedinPinterestPartagerrequire(['lmd.afrique.toolbar'], function (toolbar) { toolbar.init('.js-toolbar');}); Au Niger, « situation très tendue » après les attaques de Boko Haram La Somalie menacée par l'arrêt de transferts d'argent en provenance des Etats-Unis Evacuation musclée au Parlement sud-africain 11.02.2015 à 18h26 | Nathalie Cheysson-Kaplan Dans l'attente d'une véritable réforme de l'épargne salariale, le projet de loi Macron, en cours de discussion à l'Assemblée nationale, contient quelques mesures relatives à l'épargne salariale, qui viennent d'être adoptées en première lecture.Pour l'essentiel, il s'agit de dispositions qui visent à simplifier et à harmoniser les dispositifs en vigueur et à renforcer l'attractivité du plan d'épargne pour la retraite collectif (Perco).Harmonisation des règlesActuellement, les dates limites de versement aux salariés de leur quote-part individuelle de participation et de leurs primes d'intéressement ne sont pas les mêmes : le projet de loi prévoit une date limite unique fixée au premier jour du sixième mois suivant la clôture de l'exercice, soit le 1er juin pour les entreprises dont l'exercice coïncide avec l'année civile.Conséquence, le versement de la participation serait repoussé d'un mois, mais celui de l'intéressement avancé de deux.Autre différence : lorsque le salarié reçoit sa participation ou son intéressement, il a le choix entre retirer ces sommes ou les placer. S'il n'exprime pas son choix, le montant de sa participation est automatiquement placé et bloqué, alors que celui de l'intéressement, lui, est versé par défaut.Le projet de loi prévoit d'aligner les règles applicables à l'intéressement sur celles en vigueur pour la participation. Résultat, si le salarié ne fait pas connaître son choix, la totalité de ses primes seront versées sur son plan d'épargne entreprise (PEE).Toutefois, jusqu'au 31 décembre 2017, les salariés disposeront pendant trois mois d'un droit de rétractation : ils pourraient au cours de cette période demander le déblocage exceptionnel de leur intéressement placé par défaut sur leur PEE.De nouvelles mesures pour le PercoAujourd'hui, les salariés titulaires d'un compte épargne-temps (CET) peuvent transférer sur leur Perco l'équivalent de dix jours de congés non pris épargnés sur le CET, dans des conditions fiscales avantageuses.Lorsque l'entreprise n'a pas mis en place de CET, les salariés peuvent alimenter leur Perco avec des jours de congé non pris, mais dans la limite de cinq jours par an seulement.Le projet de loi met fin à cette différence : les salariés pourront verser dix jours de congés non pris sur leur Perco, dans les mêmes conditions fiscales avantageuses.Actuellement, les Perco doivent obligatoirement proposer à leurs adhérents un dispositif de gestion pilotée de leur épargne visant à réduire progressivement leur exposition aux risques à mesure que l'échéance de la retraite approche.Les épargnants qui souhaitent profiter de ce dispositif doivent opter en ce sens. Le projet de loi prévoit que la gestion pilotée devienne la norme par défaut. Cette mesure s'appliquera aux versements effectués à compter du 1er janvier 2016.Enfin, le projet prévoit la possibilité pour les entreprises d'alimenter unilatéralement le Perco — c'est-à-dire sans qu'il soit nécessaire pour les salariés de faire un versement préalable —, en faisant des versements périodiques, sous réserve que l'ensemble des salariés en profite.Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Jean-Baptiste Chastand Le nombre de travailleurs détachés présents sur le territoire français a de nouveau fortement augmenté en 2014. Selon un bilan provisoire, qui doit être présenté à la Commission nationale de lutte contre le travail illégal, jeudi 12 février, mais dont Le Monde s’est procuré une copie, 230 000 travailleurs détachés ont été déclarés aux autorités en 2014, contre 212 600 en 2013. Les travailleurs détachés sont employés en France par des sociétés basées dans d’autres pays de l’Union européenne.Créé par une directive de 1996, le détachement a connu un bond considérable ces dernières années, les employeurs appréciant une main-d’œuvre souvent bon marché et plus flexible. Si les employeurs de travailleurs détachés doivent respecter la législation du travail française, ils payent en effet les cotisations dans le pays d’origine. Selon un rapport sénatorial paru en 2013, entre 220 000 et 300 000 travailleurs détachés ne seraient en plus pas déclarés officiellement.Après avoir augmenté de 30 % en 2013, le nombre total de jours de détachement officiellement déclarés a encore bondi de 31 % en 2014, pour atteindre 9,7 millions. Le bâtiment et les travaux publics sont à nouveau les secteurs où le travail détaché a le plus progressé en 2013. Le BTP représentait 43 % des travailleurs détachés en 2013. Avec 38 000 travailleurs en 2013, les Polonais représentent la première nationalité, devant les Portugais (34 500) et les Roumains (27 000).Le Luxembourg reste le premier pays pourvoyeur de travailleurs détachés, avec 16 % de l’ensemble des déclarations. Avec une situation paradoxale : nombre de salariés détachés depuis le Luxembourg sont en fait des Français travaillant pour des agences d’intérim locales. En tout, 12 500 Français étaient ainsi détachés en France en 2013, majoritairement en Lorraine et en Alsace.Augmentation des fraudesSelon ce rapport, la hausse du recours au travail détaché s’est accompagnée d’une augmentation des fraudes, par ailleurs très difficiles à détecter en raison de la difficulté à contrôler des sociétés sur plusieurs pays. « Le nombre de procédures [des autorités luttant contre le travail illégal] dans lesquelles le recours à la prestation de services internationale a augmenté de 14 % en 2013 », affirme le rapport de la commission. Là aussi, cette hausse est sûrement due en partie à un renforcement des contrôles de la fraude au détachement.« Les fraudes s'accompagnent souvent d'irrégularités très graves concernant un nombre important de travailleurs détachés (rémunération très inférieure au smic, dépassement des durées quotidienne et hebdomadaire maximales, non respect des règles d’hygiène et de sécurité, hébergement indigne…) », constate le rapport. La loi Savary, votée en juillet, doit permettre de renforcer ces contrôles, mais les décrets d’application ne devraient être publiés qu’au « premier trimestre 2015 ». « La loi Savary telle qu’elle est va pouvoir faire avancer les choses sur les fraudes », juge Francine Blanche, responsable du dossier travail détaché à la CGT.La loi Macron, actuellement en discussion à l’Assemblée, prévoit également de durcir les sanctions pour les employeurs qui ne déclarent pas leurs travailleurs détachés et d’imposer une carte professionnelle aux travailleurs du bâtiment. « Mais même si l’ensemble des textes sont respectés, il restera toujours un différentiel de 30 % dans le coût du salarié », estime-t-elle, en appelant à limiter drastiquement les possibilités de recourir au travail détaché.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.02.2015 à 16h48 | Frédéric Cazenave On est encore loin de la France de propriétaires chère à Nicolas Sarkozy. Selon les derniers chiffres de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), 57,7 % des Français détiennent leur logement. « Cette part n'a cessé de croître jusqu'en 2010, mais elle est stable depuis », relève l'Insee dans la note qu'elle vient de publier.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1423644413246 .graphe").css("height", 350)$("#container_1423644413246 .title").empty()if ("La part des propriétaires s'est stabilisée depuis 2010"!= ""){La part des propriétaires s'est stabilisée depuis 2010")}$("#container_1423644413246 .subtitle").empty()if ("(en %)"!= ""){(en %)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1423644413246 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Insee", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["1984","1994","2004","2014"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"%", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Autres", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 7.9 ], [ "", 5.7 ], [ "", 3.9 ], [ "", 3 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Locataires", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 40.2 ], [ "", 39.5 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.3 ] ], "color": "#FFc832" }, { "name": "Propriétaires", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 51.9 ], [ "", 54.8 ], [ "", 56.6 ], [ "", 57.7 ] ], "color": "#ff3232" }]})});var chart = $('#container_1423644413246 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Parmi ces propriétaires, la part de ceux qui ont fini de rembourser leur emprunt a progressé au fil des ans, en raison du vieillissement de la population. En 2014, 70 % n'ont plus de crédit à rembourser.Chez les locataires, 56 % sont logés dans le parc locatif privé, et près de 44 % dans le parc social. Des proportions stables depuis le début des années 1990.HUIT POUR CENT DE LOGEMENTS VACANTSSur les 33,9 millions de logements recensés en France, 83 % sont des résidences principales, 9 % des résidences secondaires ou occasionnelles. Enfin, le solde (8 %) est constitué de logements vacants. L'Insee note que la proportion de ces derniers a diminué jusqu'en 2006 avant de remonter.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1423644733290 .graphe").css("height", 350)$("#container_1423644733290 .title").empty()if ("Evolution du nombre de logements "!= ""){Evolution du nombre de logements ")}$("#container_1423644733290 .subtitle").empty()if ("(en millions)"!= ""){(en millions)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1423644733290 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Insee", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["1984","1994","2004","2014"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"millions", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Logements vacants", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 1.87 ], [ "", 1.94 ], [ "", 1.93 ], [ "", 2.64 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Résidences secondaires", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 2.4 ], [ "", 2.85 ], [ "", 2.99 ], [ "", 3.18 ] ], "color": "#FFc832" }, { "name": "Résidences principales", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 20.1 ], [ "", 22.52 ], [ "", 25.42 ], [ "", 28.08 ] ], "color": "#ff3232" }]})});var chart = $('#container_1423644733290 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.02.2015 à 12h13 • Mis à jour le11.02.2015 à 12h19 | Laurence Girard Le troisième moteur des exportations françaises a connu une légère baisse de régime en 2014. Sur l’ensemble de l’année, les ventes d’alcool hors de nos frontières affichent un recul de 2,8 %. Selon les chiffres publiés mercredi 11 février par la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), elles ont atteint 10,8 milliards d’euros. En nombre de bouteilles écoulées, le repli est également de 2,8 %. Le solde commercial, lui, reste stable à 9,5 milliards d’euros.« C’est la troisième meilleure performance historique des vins et spiritueux et la quatrième année d’affilée au-dessus de la barre des 10 milliards d’euros », se félicite Christophe Navarre, président de la FEVS. Le record avait été atteint en 2012 avant de se stabiliser en 2013 à 11,12 milliards d’euros.Si le secteur n’échappe pas au coup de frein, voire à une légère érosion des ventes, ce résultat est à mettre en perspective avec les événements qui ont bousculé la filière. Et en particulier avec la brusque volte-face du marché chinois.Les ventes en Chine baissent de 17,4 %La volonté de Pékin de lutter contre l’ostentation et la corruption a porté un coup à la pratique des cadeaux. Quant aux grands banquets, ils se font aussi plus rares et discrets. Et les alcools de luxe coulent moins à flots dans les karaokés.Dans ce contexte, les ventes de flacons de cognac, dans leurs versions les plus sophistiquées, et de vins fins ont plongé irrésistiblement. Sensible à partir de mi-2013, le décrochage s’est poursuivi durant toute l’année 2014.Résultat, les exportations de vins et spiritueux vers la Chine ont encore plongé de 17,4 % à 681 millions d’euros en 2014. Et ce, après une chute de 18 % en 2013, qui avait fait rétrograder l’empire du Milieu de la troisième à la cinquième place des pays d’exportations des alcools tricolores.Ce brusque changement des règles du jeu en Chine a pris à contre-pied les grands acteurs du cognac que sont les trois grands groupes français Pernod Ricard, avec sa marque Martell, Rémy Cointreau avec Rémy Martin et LVMH avec Hennessy.En 2014, les exportations de la précieuse eau-de-vie charentaise ont encore baissé de 4,6 % en volume et de 7,6 % en valeur à 2,17 milliards d’euros.Forte secousse pour les vins de BordeauxLa secousse est aussi très forte pour le vignoble bordelais. Après avoir bénéficié d’une soif des Chinois pour ses grands crus et millésimes précieux, l’heure est au dégrisement.Les vins de Bordeaux voient leurs exportations baisser de 9,5 % en volume et de 17,1 % en valeur à 1,77 milliard d’euros. Le bordeaux a été également pénalisé par les petites récoltes engrangées en 2012 et 2013.Ces vendanges maigrelettes en 2012 et 2013 ont aussi été un sujet d’inquiétude dans de nombreuses régions viticoles françaises. Le sujet a été particulièrement sensible en Bourgogne.Cette faiblesse de l’offre se traduit par un recul marqué du nombre de bouteilles vendues à l’étranger de 13 % en 2014. Mais les clients ont accepté les fortes hausses de prix liées à la rareté des crus bourguignons puisque, en valeur, le repli n’est que de 1 % à 710 000 euros.Dans ce contexte marqué par de forts aléas et une situation économique mondiale complexe, le résultat des ventes d’alcool à l’export prouve que le modèle français est résistant.Le marché américain, premier débouchéEn 2014, c’est le champagne qui a tiré son épingle du jeu. Il a progressé tant en volume qu’en valeur. Sur les 307 millions de bouteilles qui sont sorties des caves champenoises en 2014, 145 millions ont trouvé le chemin de l’export.Les expéditions vers les pays européens ont progressé de 4,4 %, à 78 millions de bouteilles, quand celles vers les pays tiers bondissaient de 6 %. Avec 2,4 milliards d’euros de recettes, en progression de 7,8 %, le champagne reprend la tête, devançant le cognac et les vins de Bordeaux.Les alcools français ont aussi bénéficié du marché américain, leur premier débouché, où les ventes ont dépassé la barre des 2 milliards d’euros, en hausse de 4 %.« Les Etats-Unis jouent le rôle de locomotive sur fond de reprise économique. L’Amérique du Nord pèse autant que les cinq principaux pays asiatiques », souligne M. Navarre qui se montre prudent pour 2015. « Je ne vois pas de progression. Je pense que nous allons rester dans une phase de stabilisation. Le déstockage va se poursuivre en Chine sur une partie de 2015 », affirme-t-il.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Bernard (Londres, correspondant) Tel un boomerang, le scandale du système d’évasion fiscale mis en place par la filiale suisse de HSBC a très vite déferlé sur le Royaume-Uni, où la banque a ses racines (le presbytérianisme écossais) et son siège social, à Londres. A moins de cent jours des élections législatives du 7 mai, les révélations des SwissLeaks éclaboussent le premier ministre conservateur David Cameron. L’affaire met au jour le peu d’empressement du gouvernement à s’attaquer aux évadés fiscaux, thème que l’opposition Labour (parti travailliste) a précisément choisi parmi ses chevaux de bataille.Mais ce soupçon ne serait qu’un argument politique parmi d’autres s’il ne se trouvait personnifié par un homme au parcours étonnant : pasteur anglican, Stephen Green, est passé directement, fin 2010, de la présidence du groupe HSBC, qu’il occupait depuis 2006, à un poste ministériel dans le gouvernement de coalition de M. Cameron. Pour accéder à cette fonction de secrétaire d’Etat au commerce international et à l’investissement, responsable devant le Parlement, le pasteur Green fut anobli et nommé pair du royaume sous le nom de baron Green of Hurstpierpoint.Cette chronologie devient encore plus intéressante lorsqu’on sait que quelques mois plus tôt, en mai 2010, les autorités françaises avaient transmis à l’administration britannique des impôts et des douanes (HMRC) une liste, issue des fuites de HSBC-Suisse, comportant les noms de 6 000 clients domiciliés au Royaume-Uni.« Aucun ministre du gouvernement n’a eu la moindre connaissance de malversations commises par la filiale suisse d’HSBC » jusqu’à la révélation par la presse des SwissLeaks, a affirmé le porte-parole de Downing Street, mardi 10 février. Mais Margaret Hodge, la présidente (travailliste) de la commission parlementaire des comptes publics à la Chambre des Communes, ne l’entend pas de cette oreille : « Ou bien [Lord Green] ne savait pas et il dormait au volant, ou bien il savait, et alors il est impliqué dans des pratiques d’évasion fiscale. »Concilier Dieu et argentDès lundi, David Gauke, secrétaire au Trésor du gouvernement Cameron a dû faire face à l’assaut des députés de l’opposition. « Stephen Green a été un ministre du commerce extrêmement brillant », a-t-il asséné, l’air crispé. « Brillant ?, ironise le chroniqueur parlementaire du Guardian, John Crace. Avec Green au gouvernement, les hommes d’affaires étrangers auraient-ils pu, par hasard, avoir l’impression d’avoir gagné le gros lot en matière de défiscalisation ? » De son côté, Lord Green a choisi le silence. « C’est une question de principe : je ne fais aucun commentaire sur les affaires de HSBC, qu’elles soient passées ou présentes », a-t-il déclaré à la BBC.Mercredi, au Parlement, l’opposition a accusé David Cameron d’être « un premier ministre véreux », le priant de préciser s’il avait évoquer avec Stephen Green les montages de HSBC avant de le nommer ministre.L’irruption de l’ancien banquier apparaît d’autant plus piquante que ce diacre de l’Eglise d’Angleterre, dont le bureau chez HSBC, au 41e étage d’une tour de Canary Wharf, dominait tout Londres, a toujours prétendu concilier Dieu et l’argent. Stephen Green qui a commencé sa carrière en 1982 alors que HSBC signifiait encore « Hongkong and Shanghai Banking Corporation », se pose en chantre de la moralité financière. Dans un ouvrage publié en 2009, Valeur sûre - Réflexions sur l’argent et la morale dans un monde incertain, l’homme, qui a siégé au conseil d’administration de la filiale suisse d’HSBC, demandait aux dirigeants d’entreprise de se comporter en respectant non seulement la loi mais l’éthique « afin de regagner la confiance dans les marchés ».Au-delà de la personnalité de M. Green, les remous consécutifs aux SwissLeaks concernent l’administration fiscale elle-même. Mis en possession des listings suisses, le HMRC n’a recouvré que 135 millions de livres (181,95 millions d’euros) de 6 000 clients d’HSBC (moins qu’en France pour le double de clients), grâce à des procédures de conciliation qui, contrairement aux procédures judiciaires, ont préservé l’anonymat des contrevenants.Alors que conservateurs et travaillistes sont dans un mouchoir de poche d’après les sondages préélectoraux, la version britannique des SwissLeaks n’a pas fini d’agiter le royaume : selon le Guardian, le patron du fisc avait annoncé aux députés en septembre 2011 l’ouverture de milliers d’enquêtes visant des clients d’HSBS-Suisse. Trois ans et demi plus tard, seul un dossier a fait l’objet de poursuites judiciaires. Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Paulo A. Paranagua Le Venezuela à l’heure des pénuries et de l’inflationSoumis à un complexe contrôle des changes depuis 2003, le Venezuela a annoncé, mardi 10 février, une nouvelle réglementation. Lors d’une conférence de presse, le général Rodolfo Marco Torres, ministre vénézuélien des finances, a promis l’instauration d’un nouveau système « entièrement libre », ouvert aux particuliers et aux entreprises, qui pourront acheter et vendre des devises auprès des banques, des maisons de change et d’opérateurs autorisés. Le dollar pourrait commencer à s’échanger dans ce cadre à 130 bolivars, alors qu’au marché noir il frôle déjà les 200 bolivars (environ 27 euros).Cependant, Caracas maintient le taux de change officiel à 6,30 bolivars le dollar, destiné à couvrir 70 % des importations, notamment pour les denrées alimentaires, médicaments et matériel de santé. En outre, deux autres taux de change en vigueur sont fusionnés désormais en un seul, où le dollar sera coté à 12 bolivars. Ce taux complémentaire est censé répondre à 30 % des besoins de l’économie vénézuélienne.« Macrodévaluation »Selon l’agence de conseil Ecoanalitica, basée à Caracas, « ces mesures ne règlent pas les problèmes de fond » et représentent une dévaluation de la monnaie nationale de l’ordre de 56,5 % par rapport à 2014. Cet avis est partagé par l’économiste José Guerra, ancien cadre supérieur de la Banque centrale du Venezuela : « Nous sommes face à une macrodévaluation ».La complexité du système des changes, propice aux malversations, a contribué aux déséquilibres de l’économie vénézuélienne, dépendante à 96 % des devises provenant des exportations de pétrole. Cela a aussi alimenté l’inflation (63 %). Par ailleurs, les expropriations et la mauvaise gestion ont plombé la production nationale (alimentation, automobile, médicaments, BTP, etc), remplacée par des importations. L’utilisation de l’entreprise pétrolière publique PDVSA comme vache à lait de l’Etat a compromis les investissements et la maintenance des puits, provoquant une baisse de la production. Pour pallier la crise de liquidités, les Vénézuéliens ont fait fonctionner la planche à billets et se sont endettés, notamment auprès de la Chine, qui se fait rembourser en pétrole et réduit ainsi davantage le nombre de barils disponibles à l’export. Malgré ses immenses réserves, le Venezuela a été obligé d’importer du brut léger en 2014.La question du défautLa chute des cours du pétrole n’a donc fait qu’aggraver la crise de l’industrie pétrolière au Venezuela. Sur les six derniers mois, le baril vénézuélien est passé de 99 dollars à 40 dollars.La question posée depuis plusieurs mois est celle d’un éventuel défaut. En réalité, Caracas a d’ores et déjà cessé de payer certaines dettes, comme celles contractées avec les compagnies aériennes, qui sont plusieurs à avoir suspendu leurs vols à destination du Venezuela.A en croire l’économiste Orlando Ochoa, de l’université catholique de Caracas, le revenu pétrolier en 2015 pourrait chuter à 36 milliards de dollars, alors que le service de la dette de l’année en cours s’élève à 17,3 milliards de dollars. Dans la mesure où l’entretien et les importations de PDVSA exigent 10 milliards de dollars, le Venezuela disposerait de moins de 10 milliards pour faire face à ses besoins. « Les pénuries en aliments, médicaments et matériel médical placent le Venezuela au bord d’une crise humanitaire », estime Orlando Ochoa.Alors que se profilent en fin d’année des élections législatives plutôt favorables à l’opposition, le président Nicolas Maduro pourrait toujours monnayer une partie des réserves en or de la Banque centrale. Il tente depuis des mois de vendre Citgo, la filiale de PDVSA aux Etats-Unis, sans trouver de repreneur.Paulo A. ParanaguaJournaliste au Monde Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Voilà une réunion qui s’annonce très « musclée ». Les dix-neuf ministres des finances de la zone euro (l’Eurogroupe) sont arrivés à Bruxelles, mercredi 11 février, pour une séance extraordinaire, avec un sujet au menu : la Grèce. Et c’est peu dire que c’est un sujet qui fâche.« Ce sera très très dur », confiait au Monde l’une des personnes qui a préparé ce rendez-vous. Cela le sera d’autant plus que le ton est singulièrement monté ces deniers jours entre les différentes parties. Tout particulièrement, entre le gouvernement grec d’Alexis Tsipras et le gouvernement allemand.Cette réunion de l’Eurogroupe est-elle à « quitte ou double » ?A priori non. Le rendez-vous de mercredi, convoqué par le patron de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, n’a pas vocation à être « décisionnel ». C’est d’ailleurs ce qu’a rappelé, à son arrivée à Bruxelles, Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).Christine Lagarde, " c'est juste le début du processus de discussion" en début d'Eurogroup— c_ducourtieux (@Cécile Ducourtieux)require(["twitter/widgets"]);La discussion sera « politique et non technique », a ajouté Pierre Moscovici, le commissaire européen à l’économie.Moscovici: " ce soir ce sera une discussion politique et pas technique " a Eurogroupe— c_ducourtieux (@Cécile Ducourtieux)require(["twitter/widgets"]);La Commission européenne, qui est à la manœuvre avec M. Dijsselbloem, espère qu’autour de la table Grecs et Européens s’entendront au moins sur un cadre de négociation. Il s’agit de parvenir à ébaucher un compromis avec le nouveau gouvernement grec sur la renégociation de son énorme dette publique (321 milliards d’euros, 175 % du PIB).Si les choses se déroulent ainsi, cela permettrait au Conseil européen (les 28 chefs d’Etat et de gouvernement), de valider politiquement ce cadre, jeudi 12 février à Bruxelles. L’ambition étant que l’Eurogroupe du lundi 16 février débouche sur un accord définitif.Mais, mercredi, les Allemands ont indiqué qu’aucune décision concrète sur le dossier grec ne pourra être adoptée lors du Conseil européen de jeudi, car toute proposition économique présentée par Athènes doit être soumise à la troïka de ses bailleurs de fonds (Banque centrale européenne, Fonds monétaire international, Commission européenne).Pourquoi le calendrier est-il serré ?Parce que si les différentes parties n’arrivent pas à s’entendre avant le 28 février, l’Etat grec va, a priori, droit au défaut de paiement en mars.« La dette de la Grèce ne peut pas être remboursée dans un avenir proche », a déclaré le ministre grec des finances, Yanis Varoufakis au magazine allemand Stern, dans un entretien paru mercredi.Regardez également notre décryptage : Six ans de tragédie grecqueLa date butoir du 28 février correspond à la fin du deuxième plan d’aide dont bénéficie la Grèce (130 milliards d’euros). Or, il reste encore une dernière tranche d’environ 7 milliards d’euros à verser.Mais celle-ci est conditionnée par la troïka à la mise en place de mesures d’austérité. Ce que refuse le nouveau gouvernement grec.Mardi soir, au Parlement, juste avant un vote de confiance des députés, le premier ministre grec, Alexis Tsipras a redit que son pays « ne demandera pas d’extension du plan d’aide. » Et il ne veut plus, non plus, entendre parler de la troïka, dont il dénonce les méthodes et le fonctionnementQue propose Athènes ?À en croire la presse grecque, Yanis Varoufakis a fait des propositions à Bruxelles en vue d’un compromis. Mardi, la Commission européenne a toutefois démenti avoir reçu un quelconque plan.Parmi les mesures avancées par Athènes figure le souhait d’afficher un excédent primaire (hors charge de la dette) pour le budget de l’Etat de seulement 1,5 % du PIB au lieu des 3 % demandés par la troïka pour 2015. Cela dégagerait une marge de manœuvre financière.S’y ajoute une demande d’une période de « transition » de quatre à six mois, le temps de négocier le nouveau « contrat » européen.Pour financer l’Etat grec pendant cette phase de transition, M. Varoufakis suggère qu’Athènes puisse puiser à deux sources : d’une part dans la cagnotte des bénéfices réalisés par les banques centrales nationales européennes suite aux achats d’obligations grecques (1,9 milliard d’euros) ; d’autre part dans les sommes réservées pour la recapitalisation des banques grecques en cas de besoin (environ 8 milliards d’euros).Enfin, les Grecs veulent faire intervenir l’OCDE dans la troïka : « une commission de coopération sera mise en place pour élaborer un accord sur des réformes qui vont relancer la croissance », a indiqué M. Tsipras, à l'issue d'une rencontre, mercredi, avec le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria.« On est ici pour travailler avec et pour la Grèce, on n'est pas ici pour dire à la Grèce ce qu'elle doit faire, mais pour lui donner des outils déjà utilisés par d'autres gouvernements pour résoudre les mêmes problèmes », a souligné M. Gurria.Les réformes viseraient surtout la lutte contre la corruption, l'évasion fiscale et le clientélisme.Lundi, devant le Parlement, M. Varoufakis a aussi assuré qu’il était prêt à approuver 70 % des réformes encore exigées par la troïka. Ce qui a été perçu comme un signal d’ouverture par les Européens.Que sont prêts à accepter les Européens ?« Nous ne négocierons pas de nouveau programme pour la Grèce mercredi lors de la réunion de l’Eurogroupe », a prévenu, mardi soir, le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble.Il apparaît néanmoins que les pays européens ne sont pas fondamentalement opposés à discuter avec Athènes d’un nouveau « contrat », un réaménagement de la dette grecque.Mais ils ne veulent pas avancer les quelques milliards dont M. Tsipras a besoin pour les quatre à six mois qui viennent, sans engagement ferme des Grecs à mettre en œuvre des réformes respectant leurs équilibres budgétaires.Les Allemands ne sont toutefois pas les seuls à avoir des réticences : Espagnols, Portugais, Slovènes et Lettons aussi, qui ont accepté le traitement de choc de la troïka ou des cures d’austérité et voient d’un mauvais œil que l’on fasse une exception pour la Grèce.« Si tout le monde se comporte de manière rationnelle » aime t-on à répéter ces derniers jours à Bruxelles, un compromis pourrait être possible.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.02.2015 à 11h02 • Mis à jour le11.02.2015 à 17h10 | David Larousserie Mercredi 11 février, l’Europe a rejoint le cercle fermé des pays capables de ramener des véhicules spatiaux sur Terre depuis l’espace. Elle a testé avec succès la rentrée dans l’atmosphère de l’« IXV » (Intermediate eXperimental Vehicle), un véhicule cylindrique, sans aile mais pilotable, d’environ 2 tonnes pour 5 mètres de long. Ce module expérimental est construit par l’entreprise franco-italienne Thales Alenia Space sous l’égide de l’Agence spatiale européenne (ESA).Après un petit retard attribué à un « problème mineur au sol », la fusée Vega, la plus petite de la famille des lanceurs d’Arianespace, a lancé peu après 14 h 30 (heure de Paris) l’« IXV » depuis Kourou, en Guyane, pour un vol d’une heure et quarante minutes. L’engin a atteint quasiment l’orbite de la station spatiale internationale (plus de 400 kilomètres d’altitude) avant de retomber sur Terre et de s’abîmer sous son parachute dans le Pacifique, à plus de 2 000 kilomètres des côtes du Mexique.Suivre le lancement en direct sur le site de l’ESALes ingénieurs entendaient tester plusieurs aspects de l’engin lors de ce vol si particulier, dont la résistance de la structure à la rentrée dans l’atmosphère. A la vitesse de quelque 7,5 km/s, la température atteindra les 1 700 °C sur la coque ; des conditions impossibles à étudier sur Terre. Une matrice de céramique contenant des fibres de carbone est censée tenir le choc et protéger l’habitacle. Le système de navigation a été aussi particulièrement suivi car c’est la première fois qu’un tel engin volait. Sans aile, il dispose seulement de quatre tuyères et de deux volets arrière inclinables pour maintenir sa trajectoire. Une mauvaise inclinaison pouvait soit désintégrer la capsule, soit la faire tomber au mauvais endroit.Au total, 300 capteurs équipent le prototype pour enregistrer le comportement du véhicule, sa trajectoire et les conditions de l’environnement. « Nous testons plusieurs premières, comme la forme de l’engin, ses matériaux de protection, le guidage.», rappellait Giorgio Tumino, le chef de la mission pour l’ESA, avant le vol. La suite, dans le cadre du programme PRIDE (Program for Reusable In-orbit Demonstrator in Europe) déjà voté, dépendait du succès de ce premier vol à 150 millions d’euros et de l’analyse des différents paramètres. Les premières applications ne sont pas décidées et pourraient concerner soit des missions de retour d’échantillons depuis des planètes ou des astéroïdes, soit du rapatriement d’équipement depuis la Station spatiale internationale (ISS). Pour accueillir des passagers, le véhicule devra nécessairement être modifié. Plus lourd et volumineux, il ne pourra alors être envoyé en orbite par une fusée Vega mais plutôt par la future Ariane 6. Il est aussi prévu que l’atterrissage ne se fasse pas en mer, ce qui empêche la réutilisation du véhicule, mais sur la terre ferme.Même en incluant celles qui disposent de missiles balistiques intercontinentaux, peu de nations maîtrisent les rentrées dans l’atmosphère. Pionniers avec le vol de Gagarine (1961), les Russes disposent des modules Soyouz, des capsules non pilotables, qui ont été maintes fois utilisés pour des aller-retour de la station spatiale ou de vols prolongés en orbite – et sont aujourd’hui le seul « taxi » disponible pour se rendre sur l’ISS. Les modules habités utilisés par les Chinois s’en sont inspirés.Vaisseaux commerciauxLes Américains, avec les vols lunaires puis les navettes spatiales, possèdent bien sûr aussi cette technologie, dont ils poursuivent le développement : ainsi, leur dernier modèle X37-B (pour Boeing) inhabité s’est posé sur Terre en octobre 2014 après quelque 670 jours en orbite. En décembre 2014, le futur vaisseau habité Orion de la NASA a aussi effectué une rentrée atmosphérique (sans passagers) pour tester son bouclier thermique et son système de parachute. Et côté commercial, la jeune société américaine SpaceX, fondée par Elon Musk, sait, elle aussi, traverser l’atmosphère sans encombre : mardi 10 février, son vaisseau cargo commercial s’est détaché de l’ISS pour plonger vers le large de la Californie avec du fret à son bord. En attendant la version habitée, le Dragon V2, qui, avec son homologue de Boeing, le CST-100, doit mettre fin à compter de 2017 à la dépendance des Etats-Unis envers la Russie pour l’accès à l’espace de leurs astronautes.L’Europe, elle, avait fait une première tentative avec le projet de navette Hermès qui a été abandonné en 1992. Son véhicule de transfert automatique (ATV), qui dessert régulièrement l’ISS, n’a pas été conçu pour regagner la Terre sain et sauf : dans quelques jours, le cinquième de ces vaisseaux construits s’embrasera dans l’atmosphère après avoir quitté la station. Une caméra embarquée filmera ses derniers instants, là encore pour mieux comprendre la physique de ce passage si délicat entre le vide spatial et notre atmosphère.David LarousserieJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé Pendant plusieurs années, la banque suisse HSBC a mis en place un vaste système de fraude fiscale destiné à ses riches clients étrangers. Selon les données que se sont procurées les enquêteurs et auxquelles Le Monde a eu accès, 180,6 milliards d'euros auraient transité, à Genève, par les comptes HSBC de plus de 100 000 clients et de 20 000 sociétés offshore entre novembre 2006 et mars 2007.Lire : « SwissLeaks » : révélations sur un système international de fraude fiscaleCeci a été rendu possible par le principe du secret bancaire, prévu par la législation helvète depuis des décennies, et qui interdit de dévoiler des informations sur les actifs détenus dans le pays. Institué en 1934, son inviolabilité est consacrée par l'article 47 de la loi fédérale sur les banques et les caisses d'épargne.Il est assorti de conséquences pénales définies dans l'article 273 du code pénal suisse, dans la partie « Crimes ou délits contre l'Etat et la défense nationale » :« Celui qui aura cherché à découvrir [ou aura rendu accessible] un secret de fabrication ou d'affaires pour le rendre accessible à un organisme officiel ou privé étranger, ou à une entreprise privée étrangère, ou à leurs agents, sera puni d'une peine privative de liberté de trois ans au plus ou d'une peine pécuniaire ou, dans les cas graves, d'une peine privative de liberté d'un an au moins. »Ces dispositions restent actuellement de mise, la Suisse comptant bien rester un pays d'accueil pour les fortunes privées étrangères. Hervé Falciani, l'informaticien de HSBC qui a transmis la liste des fraudeurs à l'Etat français, est bien placé pour le savoir : il est poursuivi en Suisse pour « vol » des données de la branche suisse de la banque britannique.Mais depuis quelques années, face à une pression internationale croissante, le sacro-saint secret bancaire s'est effrité peu à peu. Voici comment :2008 : les Etats-Unis à l'assautOutre des entailles temporaires (par exemple lors de l'« Irangate » des années 1980, lorsque des Américains ont vendu illégalement des armes à l'Iran), la première véritable brèche dans le secret bancaire suisse est ouverte à partir des années 2000 par les Etats-Unis. Ces derniers veulent lutter plus efficacement contre l'évasion fiscale, un objectif rendu encore plus pressant après la crise financière de 2008.Aidé par son dispositif légal Fatca, destiné à obtenir des pays étrangers des données sur les Américains où qu'ils soient dans le monde, Washington a cherché à s'attaquer à de gros dossiers, fortement médiatisés.L'UBS en a fait les frais, accusé d'avoir aidé 17 000 riches Américains à dissimuler près de 20 milliards de dollars (17 milliards d'euros) au fisc entre 2002 et 2007. En 2009, la banque a dû s'acquitter de 780 millions de dollars (688 millions d'euros) pour éviter des poursuites dans le même registre et a livré les noms de 250 clients (elle en a livré finalement 4 450 en 2010).>> Lire (en édition abonnés) : UBS, la banque suisse qui fraude aussiEn mai 2014, le Crédit suisse a payé en mai d'une amende de 2,6 milliards de dollars (2,3 milliards d'euros), pour des pratiques supposées de fraude fiscale. Toutes les banques ont été sommées de se déclarer ou non coupables, dans le cadre d'un accord conclu entre Washington et Berne en 2013, pour solder ce problème des comptes américains non déclarés.Lire (en éditions abonnés) : Le secret bancaire suisse sur le banc des accusés2009 : la fin de la distinction entre fraude et évasion fiscaleEn mars 2009, Berne accepte, sur injonction du G20 et de l'OCDE, d'abandonner son intenable distinction entre la « soustraction » (ou évasion) – une infraction mineure en droit helvétique – et la « fraude » fiscale, un délit pénalement répréhensible.Avant cela, seul ce second cas de figure permettait de lever le secret bancaire et de transmettre des informations à l'étranger. Les évadés fiscaux qui avaient simplement « oublié » de déclarer leur compte en banque en Suisse dormaient tranquilles.2009 : les pressions de l'OCDE et du G20Les pays réunis dans le G20 affirment que l'ère du secret bancaire est « révolue ». A Londres, les leaders des vingt pays les plus industrialisés demandent à l'OCDE de publier une liste des paradis fiscaux non-coopératifs. Parmi eux, ceux qui opposent le secret bancaire à l'administration fiscale, ou à la justice de pays tiers, lorsque ces derniers leur demandent des informations.Le 2 avril 2009, la Suisse est inscrite sur cette liste grise des paradis fiscaux de l'OCDE. Elle y restera cinq mois, jusqu'à ce que soient signées une douzaine de nouvelles conventions fiscales qui entérinent les engagements de Berne sur l'échange automatique d'informations bancaires.Il demeure toutefois aujourd'hui des exceptions. Il existe encore beaucoup de pays avec lesquels la Suisse n'échange pas de données fiscales, comme les Etats non membres de l'OCDE, ce qui maintient une zone grise. La seconde exception concerne les contribuables suisses, pour lesquels la réglementation intérieure n'a pas été mise à jour.2009 : l'accord Rubik ne fait pas l'unanimitéEn 2009, les banquiers suisses imaginent une taxe rétroactive imposée sur les fonds non déclarés. Cette solution contre la fraude fiscale, qui porte le nom de Rubik, aurait consisté à leur laisser sous-traiter le travail des services d'impôt étrangers... et donc à avoir toute confiance dans les banques helvètes. En taxant elles-mêmes leurs clients, elles préservaient leur anonymat.Mise en place dans deux pays européens seulement, le Royaume-Uni et l'Autriche, la taxe aurait rapporté huit fois moins que prévu à Londres (par rapport au montant espéré dans le cadre d'une régularisation rétroactive sur dix ans) et les chiffres pour Vienne ne sont pas encore connus.Lire (en édition abonnés) : Evasion fiscale : l'accord avec la Suisse a été un échec cuisant pour le Royaume-Uni2012 : Les vols de données allemandesEn 2012, les vols de listes de clients allemands de banques suisses soupçonnés d'avoir soustrait leurs deniers au fisc sont devenus une pratique de plus en plus courante dans certains Etats allemands.Pratiqués par des particuliers, des employés de banque le plus souvent, se faisant rémunérer par les enquêteurs allemands, ces vols permettent aux autorités allemandes de renforcer leurs contrôles fiscaux. Mais la pratique fait débat dans le pays, les sociaux-démocrates faisant valoir les bénéfices financiers issus des régularisations, tandis que les chrétiens démocrates en rejettent le principe.2013 : les banques se défont des clients encombrantsAprès avoir démarché les clients français pour leur faire ouvrir un compte en Suisse en toute discrétion, les banques helvètes ont commencé en 2013 à... les chasser, c'est-à-dire expulser du territoire ceux qui ne se sont pas déclarés aux autorités françaises, en raison d'un durcissement de la législation suisse sur la fraude fiscale.Flouer le fisc, même étranger, devient un délit passible d'une peine allant jusqu'à trois ans de prison, s'il est réalisé avec « astuce », et un crime (jusqu'à cinq ans de prison), s'il dépasse un revenu équivalent à 490 000 euros.La plupart des banques ont déjà pris les mesures pour se défaire de leur clientèle défiscalisée. D'autant que les clients individuels sont moins rentables que la gestion institutionnelle, qui s'occupe des fonds de retraite ou de placement ; des sommes bien plus importantes et moins « mobiles » (les mandats de gestion sont établis au minimum sur un an).2013 : L'échange automatique de donnéesDernière avancée majeure, la Confédération a signé en 2013 une convention de l'OCDE sur la lutte contre l'évasion fiscale, convention qui prépare le passage à l'échange automatique de données fiscales, prévu pour 2018. Lire (en édition abonnés) : Evasion fiscale : la Suisse renonce officiellement à son secret bancaireL'échange automatique de renseignements est ainsi défini par l'OCDE  :Il s'agit de « la transmission systématique et régulière d'un gros volume d'informations concernant des contribuables, qui sont communiquées au pays de résidence par le pays de la source et concernent diverses catégories de revenu ».Concrètement, cet échange automatique permettra de passer outre les procédures d'assistance administrative, longues et parfois ralenties par la collaboration toute relative des autorités.Le système d'échange d'informations en vigueur actuellement ne fonctionne en effet qu'à la demande de l'Etat qui s'estime lésé, en cas d'enquête du fisc (procédure fiscale dans le cadre de l'entraide administrative) ou de la justice (procédure pénale dans le cadre de l'entraide judiciaire).Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.02.2015 à 10h07 | Isabelle Chaperon Après Deezer, le site d’écoute de musique, et BlaBlaCar, le leader du covoiturage, le cercle restreint des start-up tricolores ayant franchi la barre des 100 millions de dollars (88 millions d’euros) lors d’une levée de fonds privée, accueille un nouveau champion. Sigfox, entreprise toulousaine dont l’ambition est de déployer un réseau mondial de transmission dévolu aux objets connectés, a annoncé, mercredi 11 février, avoir rassemblé un tour de table de 100 millions d’euros.« Nous aurions pu lever beaucoup plus. Nous avons refusé des investisseurs. Il fallait trouver le bon curseur », explique Ludovic Le Moan, le directeur général, qui a cofondé Sigfox en 2011, avec Christophe Fourtet – « le Mozart de la radio », selon son associé.À l’époque, les deux partenaires ont l’idée de miser sur la technologie utilisée par les sous-marins lors de la seconde guerre mondiale, afin de bâtir un réseau de transmission adapté au futur marché, estimé à 150 milliards d’objets connectés : à savoir un réseau fonctionnant avec des coûts de communication très bas et une consommation énergétique limitée permettant une plus grande autonomie des alarmes, compteurs et autres capteurs.« Course contre la montre »La start-up, qui couvre déjà 2 millions de km2 en France, en Espagne ou au Royaume-Uni, veut taper vite et fort. « Nous sommes engagés dans une course contre la montre », martèle M. Le Moan. Objectif : être le premier à bâtir un réseau mondial sur lequel puissent se brancher des partenaires, assureurs, énergéticiens ou sociétés de télésurveillance. De sorte que cet écosystème devienne incontournable et coupe l’herbe sous le pied à tout autre acteur.« Nous pouvons créer un opérateur de l’Internet depuis l’Europe », s’enthousiasme M. Le Moan, qui vise une entrée en Bourse en 2016.« Ce tour de table composé d’investisseurs historiques, d’opérateurs télécoms, de partenaires industriels et d’un groupe financier américain va nous permettre d’accélérer notre déploiement », insiste Anne Lauvergeon, l’ancienne patronne d’Areva et présidente de Sigfox depuis avril 2014.Le français compte ainsi sur l’opérateur de télécommunications espagnol Telefonica pour l’aider à s’implanter en Amérique latine. « Le coréen SK Telecom et le japonais NTT DoCoMo vont nous ouvrir les portes de l’Asie. Il y a là-bas un public friand d’objets connectés », précise Mme Lauvergeon, avant de poursuivre : « Les États-Unis jouent un rôle particulièrement important dans notre développement. Nous sommes les seuls à être autorisés, à ce stade, à déployer notre réseau. »D’où l’entrée d’Elliott Management Corporation, le fonds du financier américain Paul Singer, ennemi juré de l’Argentine, qui gère plus de 23 milliards de dollars d’actifs.Installer le réseau en soloPar ailleurs, M. Le Moan attend « un effet d’entraînement » lié au soutien de grands partenaires, comme GDF Suez, Air Liquide et Eutelsat : « Ce qui est important maintenant est d’augmenter le nombre d’objets connectés. »Tous ces nouveaux investisseurs ont souscrit à l’augmentation de capital aux côtés des financiers « historiques », les fonds Partech, Elaia, iXO Private Equity et la banque publique Bpifrance, qui avaient déjà apporté 27 millions d’euros au toulousain. Le montant de la valorisation n’est pas précisé.À l’origine, Sigfox avait envisagé de réunir 50 millions d’euros. Il a finalement préféré engranger le double afin de se donner la flexibilité financière d’installer son réseau en solo. Hormis en France, Sigfox a limité jusque-là ses investissements en s’associant à des partenaires – Abertis en Espagne ou Arqiva au Royaume-Uni – qui financent le déploiement.Mais cela prend environ six mois pour nouer de tels accords : trop long pour M. Le Moan. « Aux États-Unis, nous allons commencer seuls, quitte à signer des partenariats ensuite. » Des réflexions sont aussi en cours en Allemagne et en Italie.Enfin, pour conserver le maximum de souplesse, Sigfox n’a placé que 81 millions d’euros et conserve une « option de surallocation » de 19 millions pour faire rentrer de nouveaux partenaires stratégiques au capital. L’ouverture vers l’Afrique et le Moyen-Orient pourrait être privilégiée.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre « C'est une débâcle, une erreur énorme », lâche Michèle Leridon, directrice de l'information de l'AFP, après l'annonce erronée du décès de Martin Bouygues, samedi 28 février.Que s'est-il passé ? Une triple erreur semble être à l'origine de cette « faute », comme l'a qualifiée Emmanuel Hoog, PDG de l'agence.Premier acte : samedi en milieu de journée, au siège de l'agence à Paris, serait parvenue une information faisant état du décès, dans l'Orne, du PDG du groupe Bouygues. L'origine de cette information n'est pas connue.Aussitôt, la rédaction en chef alerte les différents services concernés et contacte son bureau à Rennes, dont dépend le département de l'Orne, pour vérifier cette information.Les journalistes rennais téléphonent alors en quête d'une confirmation. C'est ainsi qu'ils entrent en contact avec Michel Julien, le maire de Saint-Denis-sur-Sarthon (Orne), une commune voisine de La Roche-Mabile où réside le PDG.Se produit alors une étonnante confusion. Interrogé pour savoir si Martin Bouygues était mort, le maire aurait répondu, selon l'agence, par l'affirmative. Dans cet échange, la confusion serait liée au fait que le maire faisait référence au décès d'une autre personne, Daniel Martin.Le bureau de Rennes envoie alors au siège parisien sa dépêche, forte de cette source locale. Celle-ci est immédiatement publiée sur les fils, sans recherche d'une autre confirmation. « Il est évident qu'il aurait fallu, à ce moment, attendre la confirmation du groupe Bouygues », estime Michèle Leridon, qui rappelle que les sources habituelles pour ce type d'information sont l'entourage ou les services de communication.HUMILIANTE « NOTE AUX CLIENTS »A 16 heures, l'AFP est contrainte d'envoyer une humiliante « note aux clients » : « Veuillez de ne pas tenir compte de toute la série de dépêches (alerte, urgent, LEAD et 2ELEAD) concernant l'annonce par erreur du décès de Martin Bouygues. » Entre-temps, la caisse de résonance des alertes et des tweets l'a déjà largement répandue.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre Miracle de la statistique, le ministère du logement a, vendredi 27 février, retrouvé 58 600 logements neufs « oubliés » dans le comptage de la production 2014 ! Ce ne sont donc pas 297 300 logements qui ont été mis en chantier l’an passé, un chiffre particulièrement faible, mais bien 356 200.Première conséquence : l’objectif, toujours réitéré mais jamais atteint, de 500 000 logements neufs construits par an se rapproche. Deuxième conséquence : une telle erreur jette un doute sur la fiabilité de l’appareil statistique français, que le monde entier nous envie pourtant, car, nous apprend le ministère, elle remonte à 2005, a été identifiée en 2010… et n’est corrigée qu’aujourd’hui.Recalculée sur les dix dernières années, la construction a gagné d’un coup 290 000 logements, et, rétrospectivement, le cap des 500 000 logements a presque (493 900) été atteint en 2006. Il a donc manqué à l’appel 68 900 logements en 2010 mais 1 500 seulement en 2011, puis 52 400 en 2012 et 69 900 en 2013. Depuis 2007, ce sont plus de 200 000 logements qui ont été ignorés des statistiques, soit l’équivalent d’une ville de la taille de Nice ! Une fois ces chiffres corrigés, les évolutions constatées avant correction restent cependant valables : la construction a bien plongé depuis 2012, mais de 10,7 % au lieu de 14,1 %.« Zone grise »Ce mécompte a deux raisons. A partir de 2005, l’instruction des permis de construire a été confiée aux collectivités locales et leur collecte administrative s’en est trouvée un peu désorganisée. En 2007, une réforme destinée à simplifier les procédures de délivrance d’autorisations de construire a encore amoindri la qualité de cette collecte. Et, parallèlement, il a toujours existé une « zone grise » qui n’a cessé d’épaissir au fil des ans, entre le nombre de permis accordés et celui des mises en chantier effectives, certains programmes étant entre-temps abandonnés ou repoussés.« Nous avons constaté que cet écart s’accentuait, explique un responsable du service d’observation et de statistiques du ministère du logement. Et, en 2009, mis cela sur le compte de la crise. Mais les professionnels du bâtiment, en particulier les vendeurs de matériaux de construction, attiraient notre attention sur cette perte inexpliquée. » D’autres alertes ont sonné, par exemple à la commission qui établit les comptes du logement où, en 2010, des experts ont fait part de leur scepticisme sur les chiffres de la construction. « Ce qui surprend, c’est le temps qu’a mis l’administration à reconnaître et corriger son erreur, commente Guy Lemée, rédacteur en chef de la revue Habitat et Collectivités locales, alors que, depuis longtemps, les professionnels émettaient des doutes. Plutôt que d’adopter une attitude hautaine, il serait bon de mettre les différents experts autour de la table et réunir des conférences de consensus », suggère-t-il.Sous-estimation des besoinsLa division logement de l’Insee avait déjà, dans les années 1990, été critiquée pour avoir largement sous-estimé les besoins nationaux, à 300 000 logements par an au lieu de 500 000, car elle n’avait pas considéré l’accroissement du nombre de ménages qu’entraînent, en plus de la démographie, des évolutions sociétales comme la décohabitation, les divorces, le vieillissement…Des pans entiers de l’économie du logement sont d’ailleurs ignorés par la statistique publique : l’Insee, par exemple, ne fournit que depuis quelques années une « estimation » du nombre de ventes de logements existants, alors qu’elles sont dûment enregistrées par les notaires ; l’indice Insee des prix des logements n’existe que depuis 1995, pour Paris, l’Ile-de-France et la province, sans autre détail, et il ne concerne pas le neuf.Résultat, des organismes privés, réseaux d’agences, syndicats professionnels, courtiers en crédits, pallient, avec plus ou moins de rigueur, les failles de la statistique publique (au Monde, nous ne publions que les données des notaires, fiables mais tardives, et celles du réseau d’agences Century21 établies sur environ 40 000 ventes par an, dans tout le territoire). Dans le domaine du mal-logement, la Fondation Abbé Pierre produit, depuis vingt ans, un état des lieux attendu, une mine de renseignements, devenue une référence.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Dominique Gallois (avec AFP) Mais que va faire Vincent Bolloré ? Le patron de Vivendi dispose aujourd’hui d’importantes capacités financières confortées par la sortie définitive de Numericable-SFR, annoncée vendredi 27 février. Cette journée marque un tournant. À l’occasion de la publication des résultats annuels du groupe, le conseil de surveillance de Vivendi, présidé par Vincent Bolloré, a accepté l’offre de Patrick Drahi formulée dix jours auparavant, concernant la cession de ses 20 % de Numericable-SFR. Cette vente est estimée à environ 3,9 milliards d’euros. Le groupe recentré sur les médias et les contenus a justifié sa décision au vu du « faible niveau de liquidité » du titre Numericable-SFR qui aurait rendu « incertaine une sortie dans des conditions optimales ». L’offre de 40 euros par action représente une prime de 20 % par rapport au cours du titre au 27 novembre 2014, lorsque Vivendi a conclu la cession de SFR, note le groupe.Toutefois, les analystes se sont étonnés, de cette vente qui se fait avec une décote importante, alors que le titre SFR-Numericable a terminé la séance de vendredi à la Bourse de Paris à 55,4 euros. « C’était une bonne opportunité pour encaisser le cash et éviter d’être dans une situation difficile de liquidités », a répondu le président du directoire, Arnaud de Puyfontaine, soulignant n’avoir d’ailleurs reçu aucune contre offre depuis celle de M. Drahi.Redistribution aux actionnairesAu total Vivendi devrait recevoir 17 milliards d’euros pour la cession du deuxième opérateur mobile français, auxquels s’ajoutent les 4,1 milliards pour la vente de Maroc Telecom. Le groupe dispose ainsi d’une trésorerie positive de 4,6 milliards d’euros fin 2014, ayant soldé toute sa dette, qui se montait à 11,1 milliards fin 2013. Et ce n’est pas fini. Vivendi prévoit encore de finaliser la cession a Telefonica de son actif télécom brésilien GVT au cours du deuxième trimestre 2015 pour 7,45 milliards d’euros.Dans un premier temps une partie de ces sommes va être restituée aux actionnaires. Ainsi, 5,7 milliards d’euros vont être rendus sous forme de dividendes et de rachats de titres sur la période 2014-2017, pour leur faire partager une partie des gains enregistrés sur ses récentes cessions. Vivendi versera un dividende au titre de 2014 de 1 euro, dont 0,8 euro correspondant à ses derniers désinvestissements. « L’objectif est de maintenir ce niveau de distribution au titre des exercices 2015 et 2016, représentant un retour aux actionnaires de 2 milliards d’euros supplémentaires », a précisé le communiqué financier. Le groupe prévoit également de racheter jusqu’à 2,7 milliards d’euros de ses propres actions.« Vivendi a vocation à devenir le Bertelsmann à la française »Rien n’a été dit concernant les futures acquisitions, mais une indication avait été donnée à la fin de l’année 2014 quand le groupe s’était porté officiellement candidat au rachat du pôle français de l’éditeur belge Roularta comprenant en particulier L’Express, L’Etudiant, L’Expansion. Un pôle passé finalement sous contrôle de.. Patrick Drahi.Patrick Drahi, le nouveau tycoon des médiasLe 9 décembre 2014, au micro de RTL, Vincent Bolloré déclarait que « Vivendi a vocation à devenir le Bertelsmann à la française, c’est-à-dire à réunir l’ensemble des médias qui soient écrits ou télévisuels ou sur le net. Donc, bien évidemment, s’il y a des opportunités qui se présentent, on les saisira. » Il ajoutait : « On a la chance d’avoir le groupe Canal qui est très important, on a la chance d’avoir Universal, le numéro un de la musique, mais pour que tout ça rayonne il faut des contenus et les magazines sont des contenus. »Concernant Canal +, les ventes ont progressé de 2,7% sur un an, avec un gain de 678.000 abonnements sur l'année 2014 qui atteignent désormais 15,3 millions dans le monde. Le portefeuille d'abonnés passe ainsi la barre des 11 millions pour la première fois grâce à l'Afrique et au Vietnam. L'offre de vidéo à la demande en France Canalplay y contribue aussi à cette performance avec 599.000 abonnés fin 2014.Vivendi devrait contribuer à alimenter les spéculations sur les marchés concernant ses futures acquisitions. Un point commun avec Patrick Drahi . Des rumeurs insistantes lui prêtent l’intention d’acquérir Bouygues Telecom. «Il n’y a aucune négociation en cours (…) Le choix, c’est le “stand alone”, on a été très clairs là-dessus  » a répliqué mercredi Martin Bouygues.Dominique Gallois (avec AFP)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Il n’était ni le plus riche, ni le plus célèbre des investisseurs encore en activité à Wall Street, mais Irving Kahn en était de loin le doyen. Celui qui avait fait ses premiers pas en Bourse en juin 1929, à la veille de la Grande Dépression avant de monter sa propre société d’investissement, Kahn Brothers Group, est mort, mardi 24 février, chez lui, à New York, à l’âge de 109 ans.Jusque dans les derniers mois de son existence, Irving Kahn venait encore régulièrement à son bureau. Il prenait un taxi en bas de son domicile, situé dans l’Upper East Side, pour se rendre vingt pâtés de maison plus bas, sur Madison Avenue, au siège d’une société dirigée aujourd’hui par son fils Thomas, et qui gère 1 milliard de dollars.Irving Kahn était né le 19 décembre 1905 à Manhattan. Son père, Saul, vendait des luminaires. Il racontait encore récemment que, lorsqu’il traversait Central Park pour aller à l’école, il croisait vaches et moutons. Après deux ans d’études au City College of New York, une université publique de la ville, il entra comme employé chez Kuhn, Loeb & Co, l’une des grandes banques d’investissement de l’époque, qui a fusionné à la fin des années 1970 avec Lehman Brothers.Dès ses premiers pas à Wall Street, il croisa le chemin de Benjamin Graham, un trader du New York Cotton Exchange, qui occupait parallèlement une chaire de professeur à la Columbia Business School de New York. Les deux hommes se lièrent d’amitié au point qu’Irving Kahn se vit proposer un poste d’assistant à temps partiel.Nouvelle théorieQuelques années auparavant, Benjamin Graham avait commencé à développer sa théorie sur la « value investing », c’est-à-dire l’investissement en fonction de la valeur intrinsèque des entreprises, et non de leurs perspectives de croissance. Une stratégie qui suppose de se tenir à l’écart des effets de mode, de ne compter que sur le réel, de repérer les risques et d’apprendre à les maîtriser. Tel un gourou, il regroupa alors autour de lui une poignée d’hommes séduits à la fois par la simplicité et la sagesse de sa théorie. Parmi eux : Kahn, mais aussi Warren Buffett, qui est devenu plus tard l’un des investisseurs les plus célèbres et les plus avisés.M. Kahn n’eut pas beaucoup à attendre pour expérimenter l’efficacité des thèses de Graham. Quelques semaines avant le krach de 1929, il fit un pari qui semblait insensé pour l’époque : il emprunta de l’argent pour vendre à découvert une compagnie minière, Magma Copper. Si le cours avait continué à grimper comme les précédents mois, Irving Kahn aurait été ruiné. C’est bien entendu l’inverse qui se produisit. Le 29 octobre, le château de cartes s’effondra et Kahn doubla sa mise.Ses principes d’investissement n’ont pas fait de lui un milliardaire, mais ils lui ont permis de traverser toutes les tempêtes financières sans trop de dommages. En 1978, il décida de monter sa propre société d’investissement avec deux de ses fils.Étude sur la longévitéQuelques décennies plus tard, ce ne furent pas ses stratégies d’investissement qui allaient retenir l’attention, mais son exceptionnelle longévité. Depuis plusieurs années, il participait à une étude scientifique sur les centenaires menée par la faculté de médecine Albert-Einstein, dans le Bronx. Pour l’un de ses responsables, le généticien Nir Barzilai, la longévité de l’investisseur était liée au niveau élevé de « bon » cholestérol qui coulait dans ses veines. Une marque de fabrique familiale : sa sœur aînée, Helen, a vécu jusqu’à 109 ans, son frère cadet, Peter, est mort en 2014 à 103. Quant à son autre sœur, Lee, elle s’est éteinte à 101 ans.Le secret de la longévité n’est pas à chercher dans un régime particulier. Irving Kahn a fumé jusqu’à l’âge de 50 ans et fréquenté régulièrement le Veau d’or, un restaurant français de l’Upper East Side, où il s’est toujours régalé d’un simple hamburger saignant. Entre deux petits plaisirs de ce style, il continuait régulièrement à distiller ses impressions sur les aléas des marchés. En septembre 2014, interrogé par le quotidien britannique The Telegraph sur les sommets atteints par les indices boursiers, il avait répondu : « J’essaie de ne pas pontifier à propos des marchés financiers, mais je peux dire que lorsque je regarde la Bourse aujourd’hui, je trouve bien peu d’idées d’investissement. C’est généralement un signe de spéculation généralisée. »Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Douet (professeur à l'Université de Bourgogne) Le 26 février 2015, la Cour de justice de l'Union européenne a jugé que la France ne pouvait faire payer aux « frontaliers », c'est-à-dire aux personnes domiciliées fiscalement en France mais qui travaillent dans un autre Etat membre de l'Union européenne, les prélèvements sociaux sur leurs revenus du patrimoine de source étrangère.Pour rappel, deux sortes de prélèvements sociaux coexistent : ceux sur les revenus d'activité et de remplacement (CSG et CRDS) et ceux sur les revenus du patrimoine (CSG, CRDS, prélèvement social, contribution additionnelle au prélèvement social et prélèvement de solidarité).Pour comprendre cette décision de la Cour de justice de l'Union européenne, il faut savoir qu'un débat existe sur le fait de savoir si les prélèvements sociaux sont des « impositions de toutes natures » ou des « cotisations de sécurité sociale ».Ce débat est important pour les frontaliers dans la mesure où ils ne relèvent pas du régime obligatoire français d'assurance-maladie, mais de celui de l'Etat membre dans lequel ils travaillent.La réglementation européenne interdit à la France d'appliquer à ces frontaliers des prélèvements exclusivement affectés à la Sécurité sociale, puisqu'ils paient déjà des cotisations sociales dans un autre Etat membre.Les frontaliers échappent donc aux prélèvements sociaux s'il s'agit de cotisations de Sécurité sociale mais pas si ce sont des « impositions de toutes natures ».VAGUE DE RÉCLAMATIONSLe Conseil constitutionnel avait tranché en faveur de cette seconde qualification. Cela permettait notamment à l'administration fiscale française de faire payer des prélèvements sociaux à des Français domiciliés dans un autre Etat membre et tirant des revenus de biens immobilier situés en France (loyers et plus-values immobilières).La Cour de justice de l'Union européenne ne l'entend pas de cette oreille. D'où sa décision du 26 février.Cette décision va faire déferler une vague de réclamations de la part des frontaliers indûment soumis à ces prélèvements.Deux sortes de personnes sont potentiellement concernées :- celles domiciliées fiscalement en France, qui relèvent de la législation de sécurité sociale d'un autre Etat membre et qui perçoivent des revenus du patrimoine de source étrangère (rente viagère, dividendes, revenus fonciers…) ;- celles non domiciliées fiscalement en France, qui relèvent de la législation de sécurité sociale d'un autre Etat membre et qui perçoivent des revenus procurés par des biens immobiliers situés en France.Les intéressés disposent d'un délai de deux ans pour adresser à l'administration fiscale leurs demandes de restitution. Ce délai expire le 31 décembre de la deuxième année qui suit la notification de l'avis de mise en recouvrement ou le versement de l'impôt, soit le 31 décembre 2015 pour les prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine payés en 2013.Frédéric Douet (professeur à l'Université de Bourgogne) Alexandra Bogaert Le dernier week-end de chassé-croisé sur les routes des stations de ski va-t-il être aussi mouvementé que les précédents ? Pour le dernier jour de février, samedi, les voies d'accès aux massifs montagneux vont rester chargées, puisque c'est au tour des Franciliens (zone C) de ranger les skis quand les écoliers de la zone B, dont ceux des académies d'Aix-Marseille, disposent encore d'une semaine de congés pour profiter de la neige.Ainsi, « dans le Sud-Est, la circulation sera dense entre Marseille, Aix-en-Provence ou Nice et les stations de ski des Alpes du Sud. La circulation sera également très dense entre la région Rhône-Alpes et l'Ile-de-France sur l'autoroute A6 », anticipe Bison futé, qui voit rouge en Rhône-Alpes pour les départs et orange pour les retours au niveau national. « Le flux de circulation attendu pour ce week-end est d'environ 1 400 véhicules par heure dans les deux sens, sur l'A51. Le seuil de saturation étant fixé à 1 500 », confirme la préfecture des Alpes-de-Haute-Provence. Pour la journée de dimanche, la tendance est au vert dans tout l'Hexagone sauf en Ile-de-France, couverte d'orange.« Bien qu'il s'agisse d'un week-end de chassé-croisé, les conditions météorologiques devraient permettre au flux de s'écouler, même si les automobilistes doivent s'attendre à des heures d'attente dans les bouchons », prévient David Ribeiro, directeur du cabinet du préfet de l'Isère. Météo France prévoit en effet un temps ne nécessitant pas de vigilance particulière sur le territoire français, à l'exception des départements du Gers, des Landes et des Hautes-Pyrénées, placés en vigilance orange pour risques d'inondation sur le bassin de l'Adour. DES PRÉVISIONS DE BISON FUTÉ FORCÉMENT IMPRÉCISESRien d'autre à signaler dans les Pyrénées ? Pas pour Bison futé. Pourtant, vendredi 27 février, certaines stations étaient encore fermées à la mi-journée, en raison des fortes précipitations de neige. Rien que sur les Pyrénées-Atlantiques, une vingtaine d'avalanches ont coupé des axes routiers entre mercredi et vendredi. Sur Twitter, les vacanciers bloqués ont diffusé leurs clichés de congères impressionnants sous le hashtag #ApocalypseSnow. La préfecture a même dressé des barrages sur les routes jugées dangereuses pour empêcher les automobilistes de les emprunter. Certains vacanciers sont restés coincés plusieurs jours dans les stations, comme à La Mongie, dans les Hautes-Pyrénées, où la préfecture a finalement mis en place, vendredi après-midi, « des cortèges alternés [montée et descente] », indique-t-elle sur son compte Facebook. La station devrait être rouverte samedi matin. Mais il n'était pas garanti, vendredi, que la situation reviendrait partout à la normale pour le week-end. Alors, peut-on croire Bison futé ? Le lieutenant colonel Ghislain de Sars, qui en est le chargé de communication, explique bien les limites des prévisions : « Le calendrier des jours difficiles en 2015 a été établi l'an dernier, en fonction des dates de congé des différentes zones. Il ne prend donc en compte ni la météo du moment ni les éventuels chantiers. »Toutefois, il existe un signe encourageant pour ceux qui s'apprêtent à prendre la route des montagnes :  vendredi après-midi, la Croix-Rouge n'avait pas été sollicitée de manière préventive par les préfectures ou les sociétés d'autoroute, afin de se préparer à venir en aide aux éventuels damnés de la route. Cela avait été le cas les week-ends du 27 décembre et du 21 février, quand la journée avait été classée noire.LA CROIX-ROUGE PRÊTE À INTERVENIR« On n'a pas été sollicité… pour l'instant », indique Florent Vallée, responsable des opérations et moyens de secours à la direction de l'urgence et du secourisme au sein de l'ONG. Ses équipes maintiennent en permanence, sur l'ensemble des départements de la métropole, du matériel (boissons chaudes, collations, couvertures de survie) pour prendre en charge un millier de personnes. Si un épisode météo exceptionnel survenait, les bénévoles seraient prêts, assure-t-il, à aller distribuer ces petits réconforts. « Que cela n'empêche pas ceux qui vont prendre la route de partir avec de quoi être autonome », prévient-il. « Trop souvent, on constate que les Français ne sont pas sensibilisés aux risques et sont insuffisamment préparés à la catastrophe. »« Et leurs comportements influent sur la fluidité du trafic », abonde le lieutenant colonel de Sars, dans une allusion claire à ceux qui, les derniers week-ends de chassé-croisé, ont cheminé sans avoir prévu de pneus neige ou de chaînes, ajoutant de la pagaille aux difficultés normales de circulation sous la neige.UNE PAGAILLE DUE AUX AUTOMOBILISTES ?« On ne peut pas rejeter la faute uniquement sur les usagers, réagit Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes. C'est vrai, dans l'ensemble, les automobilistes ont fait preuve de laxisme concernant leur équipement. Quand on part au ski, on n'y va pas en tong. Même chose pour son véhicule, qu'on doit équiper. Pour autant, les torts sont partagés : les déneigeuses arrivent souvent trop tard, les pouvoirs publics sont coupables de laxisme sur l'anticipation des événements. A-t-on vu la ministre de l'écologie [dont dépend le secrétariat d'Etat chargé des transports] diffuser des messages de prévention, faire la promotion des pneus hiver ? »A Bison futé, on constate que les recommandations commencent à être, un peu, suivies d'effet : « Il y a une augmentation des départs très tôt dans la matinée, vers 3 heures du matin, pour éviter les bouchons. Et de plus en plus de personnes coupent leur trajet vers les stations en deux, et font une étape à mi-parcours. Bref, ils se prennent en main pour éviter les bouchons. » Ce que confirme la préfecture des Alpes-de-Haute-Provence : « Le week-end dernier, les vacanciers ont anticipé, mieux étalé les départs et pris des itinéraires bis. Cette prise en compte des messages de sécurité diffusés par les services de l'Etat a évité de saturer le réseau routier. »Alexandra Bogaert Stéphane Lauer (New York, correspondant) Finalement, 2014 n’aura pas été une année si exceptionnelle que cela pour la croissance américaine. La progression du Produit Intérieur Brut (PIB) au quatrième trimestre a été révisée sensiblement à la baisse, selon la deuxième estimation publiée, vendredi 27 février, par le Département du commerce. La croissance n’a été que de 2,2 % en rythme annualisé (+0,55 % en croissance cumulée) soit 0,4 point de moins que ce qui avait été anticipé dans un premier temps. L’économie américaine a ainsi progressé de 2,4 % en 2014. C’est un peu plus que la moyenne des trois années précédentes, qui avait été de 2,2 %, mais l’accélération tant espérée se fait donc toujours attendre.La consommation a constitué le principal moteur de la croissance entre octobre et décembre 2014, en contribuant à hauteur de 2,8 points à la hausse du PIB. La progression des dépenses des ménages s’établit à 4,2 %, soit légèrement moins que ce qu’indiquait la première estimation (4,3 %). Il s’agit néanmoins de la meilleure performance trimestrielle depuis 2010. Ce sont les achats dans les services qui ont été le principal contributeur de cette tendance avec une hausse de 4,1 %, la plus forte jamais constatée depuis 2000. Les effets de la baisse des prix de l’énergie ont joué un rôle essentiel dans ce bond de la consommation.Etats-Unis : la consommation des ménages tire l’économieSi le rythme de la croissance des investissements des entreprises a ralenti par rapport au troisième trimestre, la progression de 4,8 % est toutefois supérieure à ce qui avait été publié lors de la première estimation (1,9 %). Le secteur immobilier, lui continue sa progression : l’investissement résidentiel est en hausse de 3,4 % à comparer avec les 3,2 % enregistrés au troisième trimestre.Le creusement du déficit commercial a pesé lourdEn revanche, la mauvaise surprise est venue des stocks des entreprises. Leur montant a été évalué à 88,4 milliards de dollars, soit beaucoup moins que les 113 milliards annoncés lors de la première estimation. Leur contribution au PIB, qui avait été évaluée à 0,8 point, n’est plus désormais que de 0,1 point.Le creusement du déficit commercial, en raison principalement de la hausse du dollar par rapport aux autres monnaies a également fortement pesé sur la croissance américaine. Le rythme des exportations a nettement ralenti, tandis que les importations ont beaucoup progressé, les produits étrangers ayant regagné en compétitivité par rapport aux biens fabriqués aux Etats-Unis. Globalement, les importations ont ainsi augmenté trois fois plus vite que les exportations.Si l’économie américaine semble être sur de bons rails avec un taux de chômage tombé à 5,7 % et un rythme de création d’emplois dynamique, elle reste encore loin des taux de croissance de 3,4 % en moyenne qu’elle connaissait des années 1990. L’année 2015 devrait démarrer sur les mêmes bases que la fin de 2014. Pour le premier trimestre, Barclays et Macroeconomic Advisers prévoient ainsi respectivement une croissance de 2,1 % et 2,3 % en rythme annualisé.L’inflation aux Etats-Unis au plus bas depuis cinq ans Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Francine Aizicovici Le Grand-Duché du Luxembourg manque à ses obligations en matière de prévention des abus du recours aux contrats à durée déterminée (CDD) pour les intermittents du spectacle. C’est ce que décide la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) dans un arrêt du 26 février, indique l’Agence d’informations sociales AEF. La Cour avait été saisie d’un recours en manquement dirigé par la Commission européenne contre le Luxembourg.Le code du travail luxembourgeois prévoit que, comme en France, la durée maximale d’un CDD ne peut dépasser vingt-quatre mois, renouvellement compris. Il prévoit les cas de recours au CDD pour des « tâches précises et non durables » telles que le « remplacement d’un salarié temporairement absent », « l’emploi à caractère saisonnier », etc.« Il ne peut avoir pour objet de pourvoir durablement à un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise », précise le code du travail du Grand-Duché. Toutefois, une dérogation est prévue « pour les intermittents du spectacle » : leurs CDD « peuvent être renouvelés plus de deux fois, même pour une durée totale dépassant vingt‑quatre mois, sans être considérés comme contrats de travail à durée indéterminée ».Ce qui, selon la CJUE, constitue un manquement aux obligations prévues par l’accord-cadre européen de 1999 annexé à la directive sur le travail à durée déterminée de la même année. En vue de la prévention des abus, l’accord-cadre dispose notamment que le renouvellement des CDD doit être justifié par une « raison objective » permettant de vérifier si ces contrats correspondent à un besoin véritable.La loi française pas très différenteOr, la Cour constate que la loi luxembourgeoise autorise les employeurs à conclure ces CDD avec les intermittents y compris pour des besoins permanents et durables. Le Luxembourg avait invoqué un arrêt antérieur qui, selon lui, considère que la situation des intermittents serait caractérisée par l’existence de « raisons objectives », au sens de l’accord-cadre et de la jurisprudence de la Cour.En particulier, ces travailleurs participeraient à des projets individuels et limités dans le temps et une certaine flexibilité ainsi que des avantages sociaux résulteraient de la possibilité, pour un employeur, de renouveler des contrats à durée déterminée avec ces mêmes travailleurs. Un argument balayé par la Cour européenne.La loi française n’est pas très différente de la loi luxembourgeoise. Elle prévoit une quinzaine de secteurs d’activités, dont celui des spectacles, « dans lesquels des contrats à durée déterminée peuvent être conclus pour les emplois pour lesquels il est d’usage constant de ne pas recourir au contrat à durée indéterminée en raison de la nature de l’activité exercée et du caractère par nature temporaire de ces emplois ».Toutefois, le fait qu’un emploi pourvu en CDD successifs est conclu dans l’un de ces secteurs n’exclut pas, qu’en cas de litige, l’employeur devra démontrer au juge le caractère temporaire de ce poste. C’est qu’affirment depuis plusieurs années des arrêts de la Chambre sociale et la chambre criminelle de la Cour de cassation.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.02.2015 à 12h53 • Mis à jour le28.02.2015 à 10h13 | Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Les apparences sont parfois trompeuses. A première vue, la Grèce et l’Union européenne peuvent se réjouir du vote du Bundestag ce vendredi 27 février. Comme attendu, la prolongation de quatre mois du deuxième plan d’aide à Athènes a été approuvée par une écrasante majorité des députés allemands : 541 députés ont voté pour, 32 contre, 13 se sont abstenu et 45 n’ont pas pris part au vote. Avant la séance, 22 députés conservateurs (sur 311) avaient fait part de leur intention de voter contre. Mais on a rarement vu un vote aussi peu enthousiaste, après les tensions suscitées en Europe par les premiers pas du gouvernement d’Alexis Tsipras.Dès le début de sa courte intervention – moins de vingt minutes –, le ministre des finances, Wolfgang Schäuble (CDU), a reconnu que la décision de continuer à aider la Grèce n’était « pas facile à prendre ». Plutôt que d’expliquer l’accord avec Athènes, le ministre a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas « de donner davantage d’argent à la Grèce » mais « plus de temps ». Il a ensuite rappelé le rôle de l’Allemagne dans la construction européenne. « Après la catastrophe [nazie], nous, Allemands, devrions tout faire pour que l’Union européenne reste unie. » Enfin, le ministre a appelé les Grecs à la responsabilité. « Nous aidons la Grèce de façon exceptionnelle, mais elle doit naturellement faire aussi sa part », a-t-il déclaré, rappelant que, dans plusieurs pays européens, les salaires, les prestations sociales et le niveau de vie sont inférieurs à ce qu’ils sont en Grèce. « Les Grecs doivent y penser quand ils invoquent la solidarité. (…) Une monnaie commune exige que chacun soit conscient de ses responsabilités. »Banques allemandes et françaises « pas sérieuses »Premier à intervenir à la suite du ministre, Gregor Gysi, président du groupe de la gauche radicale Die Linke, principal parti d’opposition a dénoncé « l’échec de l’Europe libérale », et s’est félicité de l’arrivée d’un gouvernement de gauche à Athènes. Après avoir appelé à un « plan Marshall » pour la Grèce, il a expliqué qu’il ne s’agissait pas « d’approuver un diktat néolibéral » exigeant des Grecs qu’ils épargnent toujours davantage. Il a néanmoins soutenu le texte de Wolfgang Schäuble afin de soutenir le nouveau gouvernement grec, Die Linke étant allié de la formation d’Alexis Tsipras, Syriza, au Parlement européen.Immédiatement après, Carsten Schneider, numéro deux du groupe social-démocrate, a mis Alexis Tsipras en garde : « Si le gouvernement grec devait financer ses promesses électorales grâce aux contribuables des autres pays, cela n’irait pas. »Anton Hofreiter, porte-parole des Verts, a à la fois critiqué les banques « allemandes et françaises » qui n’ont « pas été sérieuses » en prêtant par le passé de l’argent à la Grèce. Il a évoqué le rôle stratégique d’Athènes, expliquant que, pour cette raison aussi, il ne fallait pas que la Grèce sorte de l’euro. Un débat que son successeur Ralph Brinkhaus (CDU) a tout de suite éteint : « Nous ne sommes pas ici pour décider si la Grèce doit ou non rester dans l’euro. »Devant les députés conservateurs, Wolfgang Schäuble s’était dit, jeudi, « consterné » par les déclarations de Giannis Varoufakis, son homologue grec, qui a évoqué un effacement de la dette grecque. De même, les propos de celui-ci à Charlie Hebdo ont été très mal perçus à Berlin. « Si vous pensez que vous avez intérêt à abattre des gouvernements progressistes comme le nôtre, quelques jours seulement après notre élection, alors attendez-vous au pire ! », a-t-il menacé. Dans le même entretien, le ministre des finances grec ne semble désireux ni d’augmenter les impôts de l’Eglise orthodoxe ni ceux des armateurs : « Le problème est que l’immense richesse qu’elle [l’Eglise orthodoxe] possède ne lui procure pas un revenu très élevé qui puisse être taxé, a justifié le ministre. Enfin, les armateurs doivent en effet verser leur juste part. Mais la mise en œuvre d’une telle taxation est difficile : les armateurs sont très mobiles et il est probable que leurs revenus quitteraient le pays s’ils devaient être taxés. »Atmosphère teintée de populismeLe vote du Bundestag s’est déroulé dans une atmosphère teintée de populisme. Seuls 21 % des Allemands approuvent la prolongation de l’aide à Athènes et 71 % doutent qu’Athènes tiendra ses engagements. Jeudi, le quotidien Bild a publié un énorme « Non » à une nouvelle aide à la Grèce, invitant ses lecteurs à faire des selfies en affichant cette page. Cette initiative, dénoncée au Bundestag par plusieurs députés, rappelle les dérapages d’une partie des médias allemands en 2010 et ne laisse présager rien de bon pour les débats qui ne manqueront pas de se poser à l’issue des quatre mois de répit accordés à la Grèce, s’il se confirme qu’elle devait avoir besoin d’un troisième plan d’aide.D’ailleurs, vendredi, Angela Merkel, qui portait une veste d’un jaune éclatant, a semblé suivre les deux heures de débats d’une oreille distraite, contrairement à son habitude, quittant fréquemment son siège pour discuter avec tel ou tel, comme si le vote de ce vendredi n’était qu’une formalité et qu’elle se réservait pour d’autres échéances plus difficiles.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Beuve-Méry Ce n’est pas une divine surprise, ce sont plutôt de vraies raisons d’espérer. La Fnac, qui s’est fortement transformée depuis cinq ans, voit enfin les effets positifs de cette mutation et juge que son modèle économique est à terme viable. En 2014, le premier distributeur français de produits culturels et technologiques a enrayé la dégradation de ses ventes.Son chiffre d’affaires s’est stabilisé à 3,9 milliards d’euros, contre une baisse de 3,1 % en 2013. Sur le second semestre de 2014, son activité a même crû de 0,9 %. Sur l’exercice 2014, la Fnac a multiplié son bénéfice net par trois, qui est passé de 15 à 41 millions d’euros, après des pertes de 142 millions en 2012, selon les chiffres rendus publics, jeudi 27 février.Arrivé à la tête du groupe en 2011, Alexandre Bompard estime qu’« aujourd’hui, tous les indicateurs sont au vert ». Après une année 2013, marquée par la sortie du groupe Kering (ex-PPR) et l’entrée en Bourse de l’enseigne culturelle, qui a amorcé le redressement de l’entreprise, « 2014 vient consolider notre modèle », estime-t-il, avant une phase de développement prévue pour 2015.Le livre en tête des ventesLa France représente toujours 70 % des ventes du distributeur. Sur les marchés étrangers où il est présent, le groupe est plutôt à la peine, à l’exception de la péninsule ibérique (Espagne et Portugal) où les ventes ont progressé de 0,7 %, à 659 millions d’euros, tirées en partie par des ouvertures de magasins. Le Brésil a en revanche chuté (– 11,3 %) dans un contexte de consommation ralentie, de même la Suisse et la Belgique se sont repliées de 2,6 % sur l’année.La Fnac ne donne plus d’information concernant la répartition de ses ventes par familles de produits. Mais le livre reste, à ce jour, le premier produit culturel vendu par l’enseigne. En 2013, le chiffre d’affaires qu’elle réalisait en France dans ce secteur s’élevait à 452 millions d’euros. Depuis, la Fnac est passée de 108 à 112 points de vente dans l’Hexagone dont 27 franchisés avec aussi deux espaces « Culture et loisirs » du groupe Intermarché. Cette alliance stratégique avec Intermarché va se renforcer en 2015, avec l’ouverture d’un troisième espace de ce type, en mars.De fait, la santé recouvrée de la Fnac repose en partie sur la bonne résistance du marché du livre, en France, mais c’est plus par la mise en place de nouveaux produits et par l’«omnicanalité » (c’est-à-dire qui associe différents canaux de distribution) que la Fnac explique les raisons de son retour à la croissance. En 2014, les cinq nouvelles familles de produits (petit électroménager, art de la table, jeux et jouets, papeterie, téléphonie et objets connectés) ont représenté 11 % des ventes totales, contre 6 %, il y a cinq ans. Ainsi la Fnac a vendu près de 600 000 téléphones mobiles sans abonnement en 2014.Une dérogation pour ouvrir le dimancheAu moment où des géants du Net, comme Amazon et Google, amorcent un virage avec l’acquisition de magasins physiques, la Fnac considère que cette évolution valide sa stratégie élaborée en 2011 de devenir le principal distributeur culturel multicanal en France, avec à la fois une forte présence dans l’e-commerce, mais aussi le maintien de magasins physiques et la volonté de mettre l’accent sur les magasins de proximité.La Fnac souligne que ses ventes omnicales ont représenté, en 2014, plus de 35 % des ventes Internet du groupe en France, contre 29 % en 2013. Fnac.com occupe la deuxième place de site d’e-commerce, ex aequo avec Cdiscount, derrière Amazon. A noter qu’en 2014, la Fnac n’a fait aucun plan de restructuration, en France.Pour l’avenir, Alexandre Bompard se montre plutôt optimiste et mise sur la poursuite de ces axes de croissance. Dans un entretien accordé, vendredi 27 février, au Figaro, le PDG de la Fnac se fait l’avocat d’« une dérogation pour le secteur de la culture qui permettrait à la Fnac d’ouvrir tous les dimanches ». Un joli pavé dans la marre, alors que la loi Macron vient tout juste d’être adoptée au forceps, mais qui a sa logique économique : dès lors que 35 % des ventes culturelles se font en ligne, M. Bompard considère que cette décision serait salutaire pour renforcer les acteurs français de la distribution culturelle.>> Lire aussi : Plaidoyer du patron de la FNAC pour le travail dominicalAlain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.02.2015 à 10h49 • Mis à jour le27.02.2015 à 12h56 | Guy Dutheil « Une année record ! Le meilleur résultat de l’histoire d’Airbus. » Marwan Lahoud, directeur de la stratégie et du marketing d’Airbus Group, maison-mère de l’avionneur européen, peut se montrer satisfait. A l’occasion de la présentation de ses résultats annuels, vendredi 27 février à Munich (Allemagne), Airbus Group a dévoilé un chiffre d’affaires 2014 de 60,7 milliards d’euros, en progression de 5 % par rapport à 2013. Signe de la bonne santé du groupe, le résultat opérationnel a enregistré une hausse de 54 % pour s’établir à 4,04 milliards d’euros. In fine, le bénéfice net s’est envolé en 2014, gagnant 59 % en un an, pour s’établir à 2,34 milliards d’euros. Des performances qui vont principalement bénéficier aux actionnaires. Tom Enders, président exécutif d’Airbus Group, a annoncé une augmentation du dividende de 60 %.En 2014, le groupe a profité de l’insolente santé d’Airbus, qui représente à lui seul les deux tiers du chiffre d’affaires. « Nous avons nettement amélioré la rentabilité » grâce, entre autres, à « un carnet de commandes record » s’est félicité M. Enders. En 2014, les compagnies aériennes ont passé commande de 1 456 appareils. Au total, à la fin de 2014, le carnet de commandes d’Airbus représentait 857,5 milliards d’euros, soit près de 6 400 avions à produire. Airbus a devant lui « une dizaine d’années de travail. C’est une solide base de croissance », reconnaît Marwan Lahoud.Il n’empêche, la rentabilité d’Airbus est toujours très loin de celle de son rival, l’américain Boeing. En 2014, Airbus Group a dégagé une rentabilité opérationnelle de 6,7 % là où celle de l’américain s’est établie à 10,7 % pour son aviation commerciale et à 10,1 % pour ses activités de défense. Malgré ce différentiel, M. Lahoud considère que la performance des deux groupes se situe « dans les mêmes eaux ».Boeing engrange les bénéfices de son record de livraisons en 2014Montée en cadencePour satisfaire la demande chaque année plus importante des compagnies aériennes, Airbus Group a, une fois de plus, annoncé une augmentation des cadences de production. Principalement celles de son moyen-courrier A320, un « best-seller déjà commandé à plus de 5 000 exemplaires ». Dès le premier trimestre 2017, ce sont 50 A320 qui sortiront des chaînes chaque mois, contre 42 exemplaires aujourd’hui. Tom Enders a aussi indiqué que le rythme de production du tout nouveau gros-porteur long-courrier A350 serait augmenté pour faire face à l’afflux de commandes. Alors que seulement 15 exemplaires seront produits en 2015, Airbus a pour objectif d’en sortir 10 par mois dès 2018.Outre ces montées en cadence, Airbus a aussi signalé, une réorganisation de la production de son long-courrier A330 qui va, à moyen-terme, céder la place à son successeur l’A330 Neo, aux moteurs moins gourmands en kérosène. « Il faut abaisser doucement la cadence », a expliqué M. Enders. En pratique, Airbus ne produira plus que 9 A330 chaque mois, contre 10 actuellement. Une période de transition qui se poursuivra jusqu’à la fin 2017, quand sera livré le premier exemplaire de l’A330 Neo.Par ailleurs, Airbus précise que le programme A 380 sera à l’équilibre cette année, et que le premier exemplaire de son moyen-courrier A320 Neo serait livré en octobre 2015.De record en recordSi les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, en revanche, les avions semblent y parvenir. Ils démentent le constat d’Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM, qui a pointé du doigt « une surcapacité » d’avions, responsable, selon lui, de la baisse de la recette unitaire long-courrier d’Air France-KLM en 2014. « Je ne partage pas le sentiment de mon ami Alexandre de Juniac, s’est défendu M. Lahoud. Nous ne constatons pas de surcapacité. Nous sommes très prudents dans la montée en cadence. D’ailleurs, nous espérons livrer un peu plus d’avions en 2015 qu’en 2014 », a ajouté le patron de la stratégie et du marketing.Si l’aviation commerciale vole de record en record, Airbus Group rencontre toujours des difficultés avec ses activités de défense. Pour faire face aux nouveaux retards de production de l’avion de transport militaire A400, le groupe a annoncé qu’il passait une provision de 551 millions d’euros. Toutefois, Tom Enders a précisé qu’il n’y aurait pas de « transfert de compétences d’Espagne [où est produit l’A400M] vers l’Allemagne ». En revanche, il a signalé que la direction d’Airbus Défense et Espace discutait avec tous les pays clients de l’A400M pour reprogrammer avec eux un nouveau « calendrier de livraisons ». Enfin, M. Enders a annoncé qu’Airbus Group allait « revoir son portefeuille d’activités de défense ». Notamment avec la cession de sites de production en Allemagne. « Le processus est en cours », a reconnu le président exécutif.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Guélaud Le salut viendra-t-il du moral des ménages et de leur consommation ? C’est dans ce domaine que l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a présenté les indicateurs les mieux orientés en ce début d’année 2015 où, observe Hélène Baudchon (BNP Paribas), après « trois années d’espoirs déçus et de stagnation économique », « la reprise tant attendue en France semble de nouveau en vue ».Plusieurs indices autorisent un optimisme prudent. La confiance, cette composante-clé de l’économie, s’améliore chez les ménages. Elle a gagné deux points en février (à 92) et, bien que toujours inférieure à sa moyenne de long terme (100), elle a retrouvé « son plus haut niveau depuis mai 2012 ».L’Insee note une augmentation de 3 points du nombre de ménages considérant comme opportun de faire des achats importants et une baisse de 2 points de ceux enclins à épargner.Autre notation positive : l’opinion des ménages sur le niveau de vue futur s’améliore pour le quatrième mois consécutif (+4 points en février) et atteint son plus haut niveau depuis juin 2012. « ASSEZ ROBUSTE »La baisse du nombre des sans emploi en janvier (- 19.100 chômeurs de catégorie A) , pour la première fois depuis 2007 si l’on excepte l’exception informatique du mois d’août 2013 , constitue une bonne nouvelle. Elle est de nature à soutenir le moral des ménages, même si l’amélioration doit être accueillie prudemment, comme le ministre du travail François Rebsamen l’a lui-même reconnu.Sans être débridée, la consommation des ménages se tient. « Hors énergie », analyse Philippe Waechter, directeur des études de Natexis Asset Management, « l’accélération est très significative. Les ménages semblent manifestement percevoir l’effet de la baisse du prix de l’essence et du fuel et reportent leurs achats sur d’autres produits ». Une évolution que l’économiste juge « assez robuste ».Il n'est donc pas exclu que l'économie française commence - enfin - à bénéficier des premiers effets positifs de la diminution marquée du prix du pétrole (- 40% pour le baril de Brent en euros depuis juin 2014). Dans sa note de conjoncture de décembre, l'Insee avait évalué à + 0,4 point de PIB l'impact sur la croissance de la baisse du cours de l'or noir et de la dépréciation de l'euro d'ici à la fin juin 2015. L'institut avait laissé entendre que les premiers signes d'amélioration interviendraient en début d'année.Du coup, les enquêtes de climat des affaires sectorielles de février, rendues publiques le 24 février, étaient apparues bien décevantes : le moral des patrons, en effet, n'a pas bougé depuis quatre mois. L'indice qui le mesure, calculé à partir des réponses des chefs d'entreprise des principaux secteurs d'activité, s'est établi à 94 points, loin de sa moyenne de long terme (100 points). Le moral des entrepreneurs est même en baisse dans l'industrie manufacturière, les services et le commerce de détail. Même si un léger mieux est apparu sur le front des carnets de commandes étrangers.« Le non-redressement du climat des affaires est probablement, pour une part, juste une question de temps, de délai de réaction. Les évolutions favorables constatées sur le front des prix du pétrole, de l'euro et de la politique monétaire de la BCE vont mettre du temps, on le sait, à produire leurs effets sur l'activité mais aussi sur la confiance», analyse l'économiste de BNP Paribas. Des vents contraires continuent de souffler, reconnaît toutefois Hélène Baudchon : « On pense notamment à la compétitivité détériorée de l'économie française qui fait qu'il est difficile d'anticiper tirer rapidement bénéfice de la dépréciation de l'euro.De plus, même si l'horizon semble se dégager, chez nos principaux partenaires commerciaux en particulier, l'environnement extérieur reste incertain et modérément porteur, cette remarque valant également pour la situation sur le front intérieur ». Malgré tout, « les conditions économiques de la reprise semblent réunies ; les espoirs semblent mieux fondés cette année que les années précédentes ». A condition que la dynamique vertueuse de la confiance s'engage.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.02.2015 à 01h50 • Mis à jour le27.02.2015 à 08h36 Les efforts de Paris pour réduire les déficits publics se  poursuivront en 2015 et en 2016, mais à « un rythme adapté à l'objectif de croissance ». Telle est la ligne défendue par Michel Sapin, le ministre des finances de la France, dans un entretien qu'il a accordé au Berliner Zeitung publié vendredi 27 février.Le ministre rappelle ainsi au quotidien allemand que la France a « consolidé de façon massive son budget depuis 2012 », le tout avec un déficit « réduit de moitié » entre 2011 et 2014.DES MESURES SUPPLÉMENTAIRESM. Sapin avait déjà assuré, jeudi, à Vienne que des « mesures supplémentaires » seraient prises pour remplir les engagements européens de Paris en matière de réduction de déficits publics en 2015, dans la mesure où celles-ci se révélaient nécessaires.Lire aussi : L'UE attend un « programme de réformes ambitieux » de la FranceMercredi, Bruxelles a donné un délai de deux ans supplémentaires au gouvernement français, soit jusqu'en 2017, pour réduire son déficit nominal (Etat, protection sociale, collectivités locales) à 3 % de son produit intérieur brut (PIB). Paris prévoit 2,7 % en 2017, après 3,6 % en 2016.Lire aussi l'analyse (édition abonnés) : Pourquoi Bruxelles n’a pas fait de cadeau à Paris« UNE POLITIQUE ÉCONOMIQUE MOINS RESTRICTIVE »« Nous voulons rendre l'économie française à nouveau compétitive, a déclaré le ministre au Berliner Zeitung. Si nous voulons assez de croissance, de même qu'une inflation conforme à la définition de la Banque centrale européenne, nous devons suivre une politique économique moins restrictive. » >> Lire aussi l'entretien (édition abonnés) : Michel Sapin : « Nous serons sous les 3 % de déficit en 2017 »Pour 2015, Paris table sur un objectif de croissance de 1 %, après 0,4 % en 2014. A la mi-février, Manuel Valls, le premier ministre, a toutefois estimé que, pour cette année, son gouvernement pouvait « faire mieux » que cette prévision. 09.02.2015 à 16h15 • Mis à jour le09.02.2015 à 18h01 | Laurie Moniez (Arques, Pas-de-Calais) Le redressement judiciaire d’Arc International, redouté depuis des mois, n’aura pas eu lieu. Lundi 9 février, les discussions entre les repreneurs du groupe verrier nordiste, les actionnaires et les banques ont abouti à une issue heureuse.Les créanciers ont accepté que la dette de 280 millions d’euros soit ramenée à 62 millions d’euros. Les repreneurs américains de Peaked Hill Partners peuvent désormais déposer leur projet de plan de reprise au tribunal de commerce de Boulogne-sur-mer.Ces derniers mois auront été extrêmement tendus pour les salariés de la verrerie, créée en 1825. Le groupe Arc International, jusqu’ici détenu entièrement par la famille Durand, cherchait de nouveaux investisseurs pour recapitaliser l’entreprise et éviter le dépôt de bilan.Après des négociations bien avancées avec le fonds d’investissement américain HIG Capital, la période de négociation exclusive avait toutefois pris fin le 21 octobre 2014 sans accord. Il n’avait pas été possible de trouver un terrain d’entente avec les créanciers : les banquiers refusaient d’aménager la dette d’environ 400 millions d’euros (pour un chiffre d’affaires de 901 millions d’euros en 2013).Dès lors, la société Peaked Hill Partners, LLC, structure d’investissement créée au début de l’été 2014 par Tim Gollin, ancien associé du fonds d’investissement One Equity Partners, était revenue dans la course, bien décidée à trouver les fonds nécessaires à la reprise du leader mondial des arts de la table.58 millions d’euros d’investissementsLe 24 décembre 2014, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron s’était rendu à l’usine d’Arques pour annoncer la bonne nouvelle : un accord avait été conclu entre les propriétaires, la famille Durand, et le fonds d’investissement Peaked Hill Partners.La structure d’investissement américaine promettait d’injecter 58 millions d’euros pour financer la restructuration et la modernisation du principal site de production à Arques, et accompagner la croissance du groupe.Arc international : dernière ligne droite avant la reprise par PHPRestait à boucler en un temps record le plan de sauvegarde pour l’emploi (PSE). En moins de trois semaines, les syndicats ont obtenu un accord qui n’empêche pas 195 licenciements secs. PHP souhaitait en effet la suppression de 556 postes dans les fonctions supports et administratives mais, parallèlement, proposait la création de 150 emplois dans la production.L’annonce, lundi, d’un accord entre toutes les parties de ce lourd dossier, met fin à des mois d’attente pour les 10 520 collaborateurs du géant verrier, dont 5 700 dans le Nord, en France. Laurie Moniez (Arques, Pas-de-Calais)Journaliste au Monde Dominique Gallois L’industrie de défense française n’avait plus connu une année aussi faste à l’exportation depuis cinq ans. En 2014, les ventes françaises d’armements à l’étranger ont progressé de 17,3 % et ont atteint 8,065 milliards d’euros a révélé, lundi 9 février, la Direction générale de l’armement (DGA). Le secteur n’avait plus affiché un tel résultat depuis 2009, lorsqu’il avait enregistré quelque 8,16 milliards d’euros de recettes.Même si le chiffre définitif ne sera réellement connu qu’en mai, cette première estimation montre que la fin d’année a été bonne. L’objectif officiel affiché pour 2014 était d’atteindre 7 milliards d’euros. Ce qui n’était pas acquis. Au mois de septembre, les acteurs du secteur laissaient en effet entendre que cette « cible » annuelle d’exportations serait peut-être plus difficilement atteignable que prévu.Quatrième rang mondialLes 8 milliards d’euros engrangés à l’export intègrent, notamment, une bonne partie du contrat de 3 milliards de dollars (2,65 milliards d’euros), conclu avec l’Arabie saoudite et qui porte sur des livraisons d'armes au Liban. Avec ce montant de ventes à l’étranger, la France devrait se maintenir au quatrième rang mondial des exportateurs d’armes, derrière les États-Unis (de loin premier exportateur mondial), le Royaume Uni et la Russie, talonnée par Israël et l’Allemagne.La conquête des marchés étrangers est devenue une priorité au moment où le secteur est soumis à d’importantes contraintes budgétaires au plan national. Ce qui accroît la nécessité pour les industriels de trouver des débouchés à l’étranger – avec le soutien des pouvoirs publics. Mais cette quête de marchés à l’exportation est devenue d’autant plus difficile que de nombreux pays font le même raisonnement, et que de nouveaux entrants ont décidé de s’y implanter.40 000 emplois concernésLa France entend ainsi maintenir cette position face à des concurrents de plus en plus agressifs, comme la Corée du Sud, la Chine ou l’Allemagne. « Ils ont une marche qu’ils ne peuvent pas franchir et on ne les voit pas sur les terrains de conflits, contrairement à la France », entend-on toutefois dans les milieux de la Défense.Cet étiage de 7 milliards d’euros d’exportations est jugé indispensable pour le maintien de l’industrie de défense. Derrière cet objectif, ce sont à la fois la tenue de la balance commerciale et de l’emploi qui sont en jeu. Si, sur la décennie 2002-2012, la moyenne des exportations a été de 5,3 milliards d’euros, elle a augmenté pour remonter à 6,5 milliards entre 2009 et 2013.En septembre, une étude réalisée par le ministère de la défense et le Cidef (conseil des industries de défense françaises), avec le support de McKinsey, montrait que les exportations françaises d’armement concernent 40 000 emplois (27 500 directs et 12 500 indirects). Autre enseignement de cette étude : ces exportations de matériels militaires ont permis de réduire le déficit commercial de la France de l’ordre de 5 % à 8 % sur la période 2008-2013. Espoir pour le Rafale en ÉgypteL’année 2015 débute avec l’espoir d’une signature à l’exportation d’un contrat Rafale. Alors que l’on attendait l’Inde, ou le Qatar, c’est l’Égypte qui pourrait être le premier client à l’export de l’avion de combat de Dassault, avec une commande de 24 appareils.La France s’apprêterait à vendre le Rafale à l’ÉgypteLe Caire devrait aussi acheter rapidement une frégate multimission FREMM de DCNS (voire deux) et MBDA pourrait lui fournir des missiles. Selon les options retenues, le montant total du contrat varierait entre 3 et 6 milliards d’euros.« On a le sourire. Nous sommes relativement optimistes », a affirmé, lundi, Laurent Collet-Billon, le délégué général pour l’armement.Cela permettra de donner plus de marge de manœuvre à la loi de programmation militaire (LPM) en cours. Les avions, qui seraient livrés à l’Égypte, seraient en effet pris sur le quota de ceux que doit acquérir l’armée de l’air française (onze par an). Et la frégate FREMM (baptisée Le Normandie) doit normalement être achetée par la Marine nationale - il s’agit du deuxième bâtiment de ce type.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.02.2015 à 14h28 • Mis à jour le09.02.2015 à 16h47 SwissLeaks : posez vos questions à nos journalistes qui ont enquêté sur les fichiers HSBC Jérôme Porier En 2014, les loyers se sont tassés en moyenne de 1,1 % en France, selon une étude publiée le 7 février par Century 21 et réalisée à partir de son réseau d'agences.« Ce phénomène de modération des loyers s'observe partout en France », écrivent les auteurs de l'étude. Ils remarquent que la plupart des bailleurs n'ont pas appliqué l'indice de référence des loyers (IRL) qui leur laissait la possibilité d'augmenter les loyers de 0,5 % en 2014.Moins vite que l'inflationSur dix ans, les loyers ont progressé de 7,5 % en moyenne, nettement moins vite que l'inflation (14,6 % sur la période). C'est pourquoi le taux d'effort (la proportion de leurs ressources que les ménages consacrent au logement) des locataires est resté stable, à 26,2 %.Sur cette période, la hausse du loyer de la plupart des biens est restée inférieure à l'inflation, sauf ceux des 4 pièces, qui ont augmenté de 22,4 %. Les biens les plus loués sont les studios et les deux-pièces, qui représentent les deux tiers du parc locatif chez Century 21.A Paris, louer un studio coûte en moyenne 689 euros, contre 433 euros à Lyon, 429 euros à Marseille, 403 euros à Bordeaux et 384 euros à Toulouse.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Piel Quelques jours avant la publication de l’enquête du Monde et du Consortium international des journalistes d’investigations (ICIJ) sur les données de la filiale suisse de la banque HSBC, celle-ci a tenu à prendre les devants auprès de ses clients.Le 29 janvier, Andreas von Planta et Franco Morra, respectivement président du directoire et PDG de HSBC Private Banking, ont prévenu de l’imminence de la publication de données confidentielles pouvant les concerner.Les courriers ont été adressés aux clients qui ont ouvert un compte avant avril 2007. Soit le moment où les listes ont été dérobées par Hervé Falciani. Ce courrier a été récupéré par l’ICIJ. « Nous avons appris que certains médias, notamment le Consortium international des journalistes d’investigations, ont eu accès à des informations volées concernant nos clients par l’intermédiaire d’un tiers non identifié », écrivent les deux dirigeants. « Nous nous excusons pour la gêne occasionnée » La banque, expliquent-ils, a été avertie par des clients qui avaient été contactés par des journalistes pour les faire réagir. Malgré leurs efforts et les nombreuses réflexions menées avec leurs conseils juridiques, « il y a un risque que des données clients apparaissent dans le domaine public ». Les informations de la banque étaient exactes.Près de 60 médias et 140 journalistes ont travaillé pendant plusieurs mois sur ces données récupérées par Le Monde. Les deux dirigeants de la banque concluent leur courrier sur un vœu pieu.« Nous allons continuer à prendre toutes les mesures raisonnables pour minimiser l'impact de la possible intrusion des médias dans votre vie privée. Nous nous excusons pour la gêne occasionnée. »L'enquête SwissLeaks sur HSBC« SwissLeaks » : révélations sur un système international de fraude fiscaleOur story in EnglishRetrouvez l'ensemble des articles : lemonde.fr/swiss-leaks Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Léchenet 203 pays La filiale suisse de HSBC n'accueillait pas que des clients helvétiques ou des exilés fiscaux. Plus d'une centaine de nationalités différentes se croisent dans les listes récupérées par Le Monde. Entre 2006 et 2007, près de 106 500 personnes morales ou physiques se répartissent quelque 135 milliards d'euros. Selon les calculs effectués par l'ICIJ (International Consortium of Investigative Journalists), l'organisation américaine qui a coordonné l'enquête au niveau international, 203 pays peuvent être rattachés aux profils clients grâce à différents critères – pièces d'identité, adresses, numéros de téléphone.Les fichiers récupérés couvrent une période entre 2006 et 2007. Ils permettent de se faire une idée du montant maximum alors présent sur ces comptes. Sans surprise, certains pays considérés comme des paradis fiscaux figurent parmi ceux ayant les avoirs les plus importants : les îles Vierges britanniques (BVI), le Panama, les Bahamas ou encore les îles Caïmans. Les enquêteurs français, qui estimaient eux l'ensemble des avoirs à 180,7 milliards d'euros, avaient calculé que près de la moitié de ces sommes – 85,5 milliards – était déposée sur les comptes de sociétés écrans basées dans de tels paradis fiscaux. .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1423093105469 .graphe").css("height", 450)$("#container_1423093105469 .title").empty()if ("Suisse, Royaume-Uni et Venezuela dans le trio de tête"!= ""){Suisse, Royaume-Uni et Venezuela dans le trio de tête")}$("#container_1423093105469 .subtitle").empty()if ("Avoirs totaux par pays pour les 20 premiers pays"!= ""){Avoirs totaux par pays pour les 20 premiers pays")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1423093105469 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Le Monde et ICIJ", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Suisse","Royaume-Uni","Venezuela","Etats-Unis","France","Israël","Italie","Bahamas","Brésil","Belgique","Arabie saoudite","Liban","Pays-Bas","Allemagne","Iles Caïmans","Inde","Iles Vierges (BVI)","Canada","Irlande","Argentine"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" milliards de dollars", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Total des avoirs", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 31.24 ], [ "", 21.72 ], [ "", 14.79 ], [ "", 13.39 ], [ "", 12.51 ], [ "", 10.0 ], [ "", 7.47 ], [ "", 7.1 ], [ "", 7.1 ], [ "", 6.26 ], [ "", 5.82 ], [ "", 4.82 ], [ "", 4.64 ], [ "", 4.41 ], [ "", 4.29 ], [ "", 4.1 ], [ "", 3.98 ], [ "", 3.93 ], [ "", 3.54 ], [ "", 3.51 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1423093105469 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Un partage des fichiers avec d'autres paysLes administrations fiscales de plusieurs pays ayant le plus grand nombre de clients ont reçu du fisc français la liste des personnes concernées. Ceci s'est fait en fonction des accords fiscaux entre la France et les autres pays.Ainsi, en 2010, alors que la Grèce est frappée par la crise, Christine Lagarde, ministre des finances, remet un CD-Rom au gouvernement par la valise diplomatique, appelé depuis « liste Lagarde ». Celle-ci sera finalement publiée en intégralité deux ans plus tard dans un magazine grec après des soupçons de manipulations pour retirer des proches du ministre des finances grec, George Papaconstantinou.Lire : L'affaire, très grecque, de la « liste Lagarde » des exilés fiscaux De nombreux pays européens ont également reçu la liste des clients liés à leur pays en 2010 : Allemagne, Espagne, Irlande, Belgique, Royaume-Uni, Italie... L'Inde, les Etats-Unis ou l'Argentine, des pays plus lointains mais ayant de nombreux ressortissants clients de la banque, ont également obtenu la liste. Ces listes ont permis aux différentes administrations d'analyser et de poursuivre les plus importants fraudeurs, avec des investigations plus ou moins soutenues et des résultats variés. L'Argentine et la Belgique ont également annoncé poursuivre HSBC pour évasion fiscale – tout comme la France.Retrouvez le détail par pays dans la carte ci-dessous. Comme certains profils clients peuvent être liés à différents pays, le montant total – 135 milliards d'euros – n'est pas égal au total des montants.@media screen and (max-device-width: 599px) { .carte { max-width:534px; min-width: 320px; }}@media all and (min-device-width: 600px) { .carte { width:100%; max-width:534px; min-width: 320px; }}.carte{ float:left; clear:left;}#carte_2{ height:450px;}.titre:before{ font-size:13px; content:"▶ ";}$(function () { var infos = 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}] });});L'enquête SwissLeaks sur HSBC« SwissLeaks » : révélations sur un système international de fraude fiscaleOur story in EnglishRetrouvez l'ensemble des articles : lemonde.fr/swiss-leaksAlexandre LéchenetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard Connaissez-vous le groupe Cerise ? Probablement pas. Le nom est peu connu. Mais cette petite entreprise de presse Internet affiche désormais ses ambitions, décomplexée. Cerise annonce ainsi lundi 9 février le lancement en 2015 des versions espagnole puis allemande de ses deux sites phares : Gentside, né en 2011 et dédié au public masculin et Ohmymag, féminin mis en ligne fin 2013. « En étant un bon challenger dans 50 pays, peut-être est-il possible de devenir leader mondial ? », n’hésite pas à commenter Benjamin Tolman, cofondateur et directeur exécutif du groupe, qui croit que le modèle de ses deux sites est adaptable facilement.Le raisonnement peut faire sourire, car les candidats à l’internationalisation ne manquent pas sur le Web. Les sites espagnol et allemand devront se nourrir de 100 % de contenus traduits du français. Et, à l’étranger, Cerise devra pour la publicité s’appuyer sur des partenaires et ne pourra pas, au départ au moins, trop miser sur le native advertising, cette forme moderne de publirédactionnel sur laquelle elle fonde beaucoup d’espoirs pour son développement en France.Entrepreneurs avant toutMais la petite PME a pour elle ses chiffres : elle revendique un chiffre d’affaires doublé en 2014, à 4,5 millions d’euros, mais surtout un excédent d’exploitation d’1,4 million d’euros (Ebitda). Pour 2015, Cerise vise 8 millions d’euros de chiffre d’affaires et dit vouloir recruter 40 personnes, après être passé en 2014 de 30 à 60 employés. Côté audiences, Cerise s’enorgueillit de sa 14e place dans le classement OJD des groupes de presse grand public français, avec 24 millions de visites en décembre 2014 (entre Le Parisien-Aujourd’hui en France et Ouest-France). Selon les chiffres de Mediametrie-NetRatings, généralement utilisés pour la publicité, Gentside est crédité de 1,9 million de visiteurs uniques en décembre, Ohmymag de 1,3 million (auxquels s’ajoutent les bons chiffres de visiteurs sur mobile). Par comparaison, les sites de la marque Melty (18e du classement OJD), un groupe de presse lui aussi 100 % Web, et destiné aux jeunes, totalisent 2,1 millions de visiteurs uniques.Le groupe Cerise est dirigé par quatre associés : Benjamin Tolman et Denis Marchant, les cofondateurs, rejoints par Pierre Orlac’h (directeur de la régie et du brand publishing, forme de contenu produit pour des marques) et Thomas Pruvot (directeur du développement). Les deux premiers forment un duo atypique : l’un est un ingénieur informaticien de 32 ans qui, adolescent, a lancé des serveurs de jeux vidéo en ligne, puis, encore étudiant, lancé son propre service de livraison de fleurs, via Internet. Il a été élève d’une école Montessori, à la pédagogie alternative. L’autre est un entrepreneur de 44 ans, dirigeant d’UTT, une société de textiles du Nord, et fier de représenter la « cinquième génération » d’une famille active à l’origine dans les comptoirs de laine. Le groupe Cerise est installé à Tourcoing dans les locaux de l’usine, qui produit désormais des textiles techniques, pour les chaudières ou les hélicoptères. La moitié de l’équipe Internet est à Paris.« Faire beaucoup d’audience en soi n’est pas notre ADN »Benjamin Tolman et Denis Marchant ont en commun d’être Ch’tis mais aussi d’être profondément entrepreneurs, bien avant d’être hommes de presse. Ils mélangent une forme de discrétion et un discours extrêmement ambitieux, ainsi qu’un pragmatisme total. Quand on leur demande pourquoi ils ont choisi le nom Cerise, ils sont capables de répondre que « Apple, c’était pris », mi-dérisoire, mi-sérieux. « Faire beaucoup d’audience en soi n’est pas notre ADN. Si ce n’est pas monétisable, cela ne nous intéresse pas, assène aussi M. Tolman, féru d’algorithmes. On crée de l’audience pour les marques. » Le groupe assume ainsi son relativement faible nombre de pages vues par visite, estimant que l’avenir est dans la vente aux annonceurs du temps passé par l’internaute sur un site, « comme commence à le faire le Financial Times ».Non sans une pointe de souverainisme, le groupe estime avoir quelque chose à apporter malgré la domination absolue de YouTube et Dailymotion« Nous sommes dans l’infotainment, pas dans l’actualité générale, justifie Denis Marchant. Nous voulons être un coin du triangle formé par l’internaute, les marques et le média. » L’entrepreneur partage son temps entre Cerise et la société familiale, depuis la création de son groupe Internet en 2008. Après des réflexions dans de nombreux domaines, les deux cofondateurs se sont finalement lancés avec en tête le modèle du portail Aufeminin.com mais ont choisi la cible masculine, estimant le secteur moins encombré.Pour l’avenir, Cerise espère monter de plus en plus d’opérations spéciales de brand content et cite en exemple les vidéos humoristiques qu’il créées pour le lancement du mobile Sony Xperia Z3. Le groupe a un dernier grand projet : lancer sa propre plate-forme vidéo, baptisée Kol. Non sans une pointe de souverainisme, le groupe estime avoir quelque chose à apporter malgré la domination absolue de YouTube et Dailymotion. Son interface, très mobile, propose de snacker des vidéos sélectionnées, puis de les éliminer en les faisant glisser avec son pouce, comme les profils d’applications de rencontre. Mais surtout, Cerise estime injuste les schémas actuels de partage des revenus entre le créateur de la vidéo et la plate-forme. Il propose donc de rémunérer les médias qui intègrent les vidéos sur leur site, amenant de l’audience. Les patrons de Cerise estiment ce concept très prometteur.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel Et si la reprise – la vraie – était pour cette année ? Les « indicateurs avancés montrent de premiers signes d’inflexion positive de la croissance en zone euro », a ainsi indiqué, lundi 9 février, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).Ces frémissements de la croissance européenne seront l’un des sujets clés du G20 finances se tenant à Istanbul lundi 9 et mardi 10 février.Alors que l’Eurogroupe de mercredi se penchera sur le cas grec, au cœur des inquiétudes, un léger vent d’optimisme souffle depuis quelques jours sur l’Europe. Et particulier depuis que la Commission européenne a, le 5 février, revu à la hausse ses prévisions économiques.« Cette fois, il y a de bonnes raisons de croire à la reprise du Vieux Continent », juge ainsi Denis Ferrand, directeur général de l’institut d’études économiques Coe-Rexecode. « Après sept ans de crise, l’horizon s’éclaircit enfin », confirme Gabriel Stein, chez Oxford Economics.Certes, le diagnostic est prudent. Mais, de fait, Bruxelles table désormais sur une croissance de 1,7 % dans l’Union européenne (UE) et 1,3 % dans la zone euro pour 2015. En novembre 2014, elle misait respectivement sur 1,5 % et 1,1 % seulement. Mieux : selon ses économistes, il faudra même compter sur une hausse de 2,1 % et 1,9 % en 2016.Qu’est-ce qui a donc changé depuis trois mois ? « Une conjonction de facteurs favorables à la croissance s’est mise en place », explique Ludovic Subran, chef économiste de l’assureur-crédit Euler Hermes. A commencer par la chute des cours du pétrole, qui équivaut à une baisse d’impôts pour les consommateurs européens, et par celle de l’euro, qui a perdu 15 % face au dollar depuis l’été dernier. Un coup de pouce bienvenu pour nos entreprises, qui gagnent un peu de compétitivité à l’export. « Les deux effets cumulés apporteront 1 % de croissance à la zone euro entre 2015 et 2016 », calcule Christian Schulz, de la banque Berenberg.Autre facteur positif : l’assouplissement monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). Le 22 janvier, celle-ci s’est lancée dans des rachats massifs de dette publique. « Grâce à cette mesure, les outils de financement à la disposition des entreprises seront moins onéreux, et pour longtemps », explique M. Ferrand.A quoi doit servir l’argent de la BCE ?S’ajoute à cela le desserrement des politiques d’austérité dans la plupart des pays périphériques de la zone euro, notamment en Espagne et en Irlande. De quoi redonner un peu d’oxygène à la demande intérieure de ces Etats. D’autant que l’Europe profitera aussi des effets du plan d’investissement de 315 milliards d’euros lancé par Jean-Claude Juncker, le président de la Commission.Autrement dit : tous les facteurs sont réunis pour que l’investissement redémarre en 2015, cette étincelle sans laquelle aucune reprise durable n’est possible. Si l’on en croit les dernières enquêtes de la BCE, celui-ci commence d’ailleurs à frémir, confirmant qu’il est enfin permis d’y croire…Rien de spectaculaireEt pourtant. Lorsqu’on prend un peu de recul, 1,3 % de croissance en zone euro n’a rien de spectaculaire. Surtout après sept ans de crise. Et plus encore au regard de la reprise enregistrée aux Etats-Unis, dont le PIB devrait croître de 3,5 % cette année. Est-ce à dire qu’en matière de croissance les Européens se contentent désormais de peu ? Peut-être bien.Car quelque chose a changé dans les attentes des agents économiques. Ces six dernières années, chaque mois de décembre, les dirigeants politiques constataient l’atonie (ou pire) de la croissance en promettant que la reprise, la vraie, serait pour l’année suivante. Mais, à chaque fois, la déception était au rendez-vous, la conjoncture continuant à se dégrader. « A force, tout le monde a fini par intégrer que la reprise européenne serait lente et fragile », explique M. Subran. Y compris les entreprises, qui ont établi des budgets 2015 bien plus conservateurs que ceux de 2014 ou 2013.Terminés les espoirs irréalistes, en somme : désormais, plus personne n’attend de miracle pour la croissance européenne. Au point que l’on avait presque oublié que les bonnes surprises, comme la baisse des cours de l’or noir, étaient encore possibles ! « Cela explique le regain d’optimisme de ces derniers jours : on n’osait plus y croire », commente M. Stein. « Je préfère cela : maintenant qu’ils ne comptent plus sur un rebond miraculeux, Etats et entreprises travaillent enfin à la construction d’une croissance solide », remarque un fonctionnaire européen.Combien de temps cela prendra-t-il ? Cinq ans, dix, peut-être plus. Car, si la zone euro est guérie, elle reste convalescente. Il lui faudra des années pour effacer les séquelles du chômage de masse (11,4 %), et pour alléger le poids des dettes. Deux handicaps qui pèseront longtemps encore sur l’activité, l’empêchant de retrouver d’ici là un rythme de croissance comparable à celui des Etats-Unis.Reste qu’à court terme, si la crise grecque trouve une issue rapide, et si les risques politiques ne viennent pas obscurcir l’horizon, la croissance de l’UE pourrait frôler la barre symbolique de 2 % cette année, ose avec une extrême prudence un économiste. On n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle…Le G20 met l’Europe sous pression Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Marie Charrel Le premier ministre grec, Alexis Tsipras a annoncé, dimanche 8 février devant le Parlement, que la Grèce n’accepterait pas de prolonger du programme d’aide financière dont elle bénéficie de la part de la « troïka » (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne). « Le plan de sauvetage a échoué, a-t-il déclaré, le nouveau gouvernement n’est pas fondé à demander sa prolongation parce qu’on ne peut pas demander la prolongation d’une erreur. »À la place, M. Tsipras souhaite conclure un nouvel accord avec ses créanciers, qui prendrait notamment la forme d’un programme relais, valable jusqu’en juin. Selon lui, la conclusion d’un tel accord, qualifié de « New Deal », pourrait intervenir dans les quinze jours.Lundi, deux émissaires de la zone euro étaient à Athènes pour rencontrer des responsables du gouvernement : Declan Costello, représentant de la Commission européenne au sein de la troïka et Thomas Wieser, président de l'« Euro Working Group », l'instance qui prépare les Eurogroupes, réunions des ministres des finances de la zone euro.La Grèce peut-elle vraiment se passer du plan d’aide ?Cela paraît délicat. Athènes ne pourra pas tenir à la fois les échéances financières de cette année (le pays doit rendre 9 milliards au FMI, dont 2,3 milliards en février-mars, puis 6,7 milliards à la BCE) et financer ses généreuses promesses de campagne, estimées de 12 à 13,5 milliards d’euros.Sans plan d’aide, et sans accord lui permettant d’alléger la charge de la dette, l’Etat n’aura pas assez de ressources. D’autant que pendant la campagne électorale, nombre de Grecs ont arrêté de payer leurs impôts, espérant obtenir une amnistie lors de l’arrivée de Syriza au pouvoir. Résultat : les caisses de l’Etat sont vides, ou presque. Selon le quotidien Kathimerini, il y reste moins de 2 milliards d’euros.Jusqu’ici, M. Tsipras espérait qu’après le 28 février, date de la fin du plan d’aide, le pays pourrait continuer à se financer en émettant de la dette à court terme, achetée par les banques grecques, et placée ensuite par celle-ci en garantie (collatéral) à la BCE en échange de prêts. Mais le pays a déjà atteint le plafond autorisé en matière d’émission de dette à court terme, fixé à 15 milliards par la troïka.Surtout, en décidant, le 4 février, de ne plus accepter les bons du trésor grec en collatéral, la BCE a douché cet espoir-là, condamnant Athènes et ses partenaires à trouver un accord au plus vite.Liquidités : l’arme très politique de la BCEL’idée d’un financement relais est-elle envisageable ?Le gouvernement Tsipras propose, pour se passer de la troïka de ses créanciers, de contracter un « financement relais » auprès d’eux. Au cours de la semaine passée, les dirigeants grecs ont détaillé ce qu’ils considèrent comme une étape de transition afin de garantir les finances publiques pendant les prochains mois, le temps de négocier un accord sur la dette.Plutôt que de récupérer la nouvelle tranche d’aide de 7,2 milliards d’euros que la troïka devait verser fin février, Athènes souhaite pouvoir émettre des obligations à court terme, au-delà du plafond de 15 milliards.Le gouvernement grec souhaite également le versement de 1,9 milliard d’euros correspondant aux profits réalisés par la BCE sur les 27 milliards d’euros d’obligations grecques qu’elle détient depuis 2010. Une somme qu’elle s’est engagée à reverser au trésor grec, et déjà comprise dans les 7 milliards d’aide de la « troïka ».Mais obtenir un tel prêt-relais semble délicat, et a peu de chance d’être accepté en Europe. La BCE est réticente à l’idée que le gouvernement Tsipras émette de la dette à court terme au-delà de 15 milliards d’euros, jugeant que cela s’apparenterait à un financement monétaire du trésor grec, ce que les traités interdisent. « De toute façon, maintenant que la BCE refuse de prendre les titres grecs en collatéraux, plus grand monde n’a envie d’en acheter, y compris les banques grecques », tranche un économiste.De leur côté, les pays européens sont, pour l’instant, catégoriques : ce type d’arrangement financier n’existe pas. Il faudrait en passer par un « memorandum of understanding » (MOU), un contrat, ayant valeur de traité, qui engage le prêteur à rendre des comptes à ses bailleurs de fonds. « Nous n’avons pas cela dans notre boîte à outils » a asséné une source haut placée à Bruxelles, en fin de semaine dernière.La Grèce doit donc, selon les pays de l’Eurozone, supporter encore la troïka, quitte à ce que celle-ci change de nom et de méthodes. L’idée que des « politiques » soient désormais l’interlocuteur privilégié des Grecs a un temps circulé. Tout comme celle de mettre en avant le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui détient 44 % de la dette grecque. Un rôle que ses dirigeants se disent prêts à jouer.Dimanche 8 février, Martin Schulz, le président du Parlement européen, a proposé que la troïka fonctionne avec uniquement l’Union européenne et le FMI en interlocuteur du gouvernement grec. La BCE resterait en retrait. Ce qui est déjà en grande partie le cas.« Le contrôle de la mise en œuvre effective des réformes promises pourrait aussi se faire sous une autre forme, a avancé M. Schulz dans les colonnes de l’hebdomadaire allemand Tagesspiegel am Sonntag. Le gouvernement du pays pourrait faire cela lui-même et rendre compte des résultats aux partenaires de l’UE et au Fonds monétaire international. »Où en sont les négociations sur la dette ?Elles avancent doucement. Les Grecs ont changé de ton. Lundi 3 février, le ministre des finances, Yanis Varoufakis, a présenté une nouvelle offre à la troïka. Il ne propose plus d’effacer une partie de l’énorme dette publique grecque (175 % du PIB), mais de l’échanger contre des obligations d’un nouveau genre, qui permettraient d’en alléger le fardeau.L’idée serait de remplacer les prêts accordés par les partenaires européens par des obligations indexées sur la croissance, et les obligations détenues par la BCE par des obligations « perpétuelles ».Grèce : « une dette perpétuelle laisserait du temps pour conduire les réformes »Ces « créativités financières » (notamment les obligations perpétuelles) n’ont, à ce stade, pas été examinées par les Européens et ne devraient pas être à l'ordre du jour dans les semaines à venir. Elles ont toutefois été vues comme un signal « positif » : un début de commencement d'envie de négocier. « En l’état, cela semble difficilement acceptable, mais c’est une base de travail », souffle une source européenne.Nombre d’économistes estiment que les négociations finiront par aboutir à un allongement sous une forme ou une autre de la dette grecque, aujourd’hui détenue pour plus de 70 % par les créanciers publics internationaux et les Etats de la zone euro. Mais les modalités dépendront des discussions sur la trajectoire budgétaire du pays.Ce n’est qu’une fois que les Européens et M. Tsipras se seront mis d’accord sur les mesures qu’Athènes pourra financer ou non sur son budget, qu’il sera possible d’évaluer à quel point il faudra alléger le fardeau de la dette.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Dan Mulllaney, le négociateur en chef américain pour le traité transatlantique (TTIP) et son homologue côté européen, Ignacio Garcia Bercero, se sont engagés, vendredi 6 février à Bruxelles, à l’issue du 8e round de discussions, à « intensifier les discussions ». Un 9e round est programmé, en avril, à Washington. Et une 10e séance de négociations devrait se tenir avant la pause estivale.La semaine de discussions entre experts, qui vient de s’achever, a donc semblé jouer son rôle : elle a été l’occasion, pour Européens et Américains, engagés dans la négociation du TTIP depuis l’été 2013, de prouver qu’ils avaient encore la volonté de le conclure.En 2014, les discussions s’étaient en effet considérablement enlisées. À cause, notamment, de la fronde des opinions publiques, surtout en Europe.Ce futur accord commercial vise moins à obtenir des baisses de tarifs douaniers qu’une harmonisation des réglementations (sociales, environnementales, etc.) des deux côtés de l’Atlantique, pour parvenir, à terme, à un marché unique transatlantique des biens et des services.L’ambition est donc totalement hors norme. Et beaucoup, dans les partis de la gauche européenne, les ONG, etc., s’inquiètent que les règles de protection des citoyens en pâtissent. Le même type d’inquiétudes a aussi émergé aux États-Unis.Créer un « super-régulateur »Qu’a t-il été décidé durant ce 8e round ? Rien de très concret. Mais tous les sujets du TTIP ont été abordés. Les tarifs douaniers, les marchés des services, et aussi la possibilité d’ouvrir davantage, notamment aux États-Unis, les marchés publics, un des principaux enjeux du TTIP pour les Européens.Ces derniers ont par ailleurs proposé l’idée d’un « super-régulateur », qui coordonnerait le travail des régulateurs américains et européens, pour travailler à un rapprochement des futures normes, une fois le traité signé. Y siégeraient des représentants des régulateurs des deux côtés de l’Atlantique. Mais pas de représentants de la société civile, a précisé M. Garcia Bercero.Lors du dernier conseil européen, à Bruxelles en décembre 2014, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne avaient déclaré qu’ils espéraient une conclusion, au moins politique, du TTIP avant fin 2015.Critiquée sur le manque de transparence des discussions, la Commission européenne, qui négocie au nom des 28 pays de l’Union, a déjà, à plusieurs reprises, essayé de corriger le tir, et de faire de la pédagogie. En rendant public le mandat de négociations, en échangeant de plus en plus de documents avec le Parlement européen.Pour prouver leur bonne volonté, Américains et Européens ont promis, vendredi, que les conclusions des négociations du 8e round seraient mises en ligne la semaine prochaine.» Lire également les différentes tribunes publiées sur le TTIP et ses enjeux : Traité transatlantique : une harmonie encore à trouverCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre La température monte d’un cran à Radio France. Quelques semaines après que le PDG, Mathieu Gallet, a annoncé un déficit de 21 millions d’euros pour 2015, cinq organisations syndicales ont lancé un appel à la grève, pour le mercredi 11 février.Mathieu Gallet veut préparer Radio France à des « choix structurants »Cet appel à la grève vise autant la direction de l’entreprise que l’Etat actionnaire, jugés coresponsables du « naufrage budgétaire » et de « la grande casse de Radio France qui s’annonce ».Dans un tract, le syndicat SUD fait notamment référence à des documents de travail de la direction. Ceux-ci évoquent un « plan d’économies [qui] consiste à trouver 50 millions d’euros » - une somme correspondant au déficit prévu en 2019.« Si ressources propres rapportent 10 ME, rationalisations, diffusions rapportent 15 ME, trouver 25 ME sur la masse salariale… », est-il écrit sur ces documents, selon le syndicat. Il cite également une mention d’« effectifs non opérationnels » à « identifier » et des « projets de mutualisation concernant les rédactions et les journalistes ».Probable plan de départsSelon nos informations, ce document serait issu d’un séminaire qui s’est tenu le mercredi 28 janvier à la Maison de l’Amérique latine, à Paris, au niveau du « comité de direction élargi » (environ 65 cadres). Lors de ce séminaire, ces cadres ont planché sur les façons d’atteindre ce volume d’économies.À la direction de Radio France, on indique donc qu’il s’agit de « pistes de retour à l’équilibre » élaborées dans le cadre de la négociation du nouveau contrat d’objectifs et de moyens (COM) avec l’Etat. Ce COM doit encadrer la période 2015-2019 et la négociation doit s’achever fin mars.Au ministère de la culture, où l’intersyndicale de Radio France a été reçue il y a quelques jours, on confirme que le COM inclura l’objectif de retour à l’équilibre, mais on rappelle aussi que le budget de l’audiovisuel public a été stabilisé pour les trois ans à venir. La date du retour à l’équilibre fait encore partie des discussions.Une certitude : des économies sévères s’annoncent. M. Gallet n’a jamais caché sa volonté de développer de nouvelles sources de revenus - on parle d’exploitation du parking de la Maison de la radio, d’un restaurant, d’une librairie… Et il avait déjà évoqué, en janvier, une économie possible de 15 millions d’euros sur les coûts de diffusion, si Radio France cessait d’émettre en ondes moyennes et longues.Par contre, c’est la première fois qu’un chiffrage d’éventuelles mesures de départ sort. En interne, cela accrédite l’idée qu’un plan de départs est inéluctable. Dans les couloirs de la Maison de la radio, ces dernières semaines, cette perspective inquiète, tout comme les mutualisations engagées entre différentes équipes éditoriales, par exemple sur le sport.Malgré cette inquiétude, les syndicats ne sont pas sur la même ligne. FO et le SNJ n’appellent pas à la grève pour mercredi, jugeant que cette initiative vient trop tôt, alors qu’il n’y a pas eu d’annonces officielles. Et refusant d’affaiblir une opération prévue mercredi sur France Bleu, un mois après les manifestations du 11 janvier.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) La route vers le plein-emploi aux États-Unis n’a jamais été aussi dégagée depuis le début de la reprise. L’économie américaine a créé 257 000 emplois en janvier, selon les statistiques publiées, vendredi 6 février, par le Département du travail.Non seulement ce chiffre est largement supérieur à ce qu’anticipaient les économistes, mais en plus sa publication intervient après deux mois très porteurs en termes d’emploi. Cette séquence des trois derniers mois est la meilleure depuis 17 ans.Certes, le taux de chômage a grimpé de 0,1 point par rapport à décembre, à 5,7 %. En fait cette hausse est due au fait qu’un nombre plus important d’Américains est à la recherche active d’un emploi. Au cours des derniers mois, beaucoup se décourageaient et préféraient sortir des statistiques en abandonnant leur recherche.Cette remontée de ce qu’on appelle le taux de participation – c’est-à-dire la proportion d’Américains en âge de travailler qui ont un poste ou qui en cherchent effectivement un – peut être interprétée comme un signe de regain de confiance dans la dynamique du marché de l’emploi. Ce taux est remonté de 0,2 point en janvier, à 62,9 %, ce qui reste malgré tout un niveau historiquement bas.Néanmoins, la tendance de fond d’amélioration de l’emploi aux États-Unis est indéniable. Outre le bon chiffre de janvier, ceux de novembre et décembre ont été revus à la hausse. Avec 423 000 créations d’emplois (contre 353 000 estimés précédemment), novembre est ainsi le meilleur mois depuis 1997. En un an, l’économie américaine a créé 3,2 millions d’emplois.Aux Etats-Unis, « le rebond est vraiment en cours »Hausse des salairesAutre bonne nouvelle : les salaires commencent à frémir, laissant augurer un cercle vertueux capable de tirer la consommation, principal moteur de la croissance américaine. Le salaire horaire moyen a grimpé de 0,5 % en janvier par rapport au mois précédent, une évolution qui n’avait plus été constatée depuis novembre 2008.La hausse des salaires sur un an s’établit désormais à 2,2 %. Le rythme est encore modeste, mais dans un contexte d’inflation faible du fait notamment de la chute des prix du pétrole, c’est un signe encourageant pour la dynamique de croissance.Parmi les secteurs qui recrutent on trouve la construction (39 000 créations), l’industrie (22 000), la distribution (46 000), l’hôtellerie-restauration (37 100) et la santé (38 000). À noter le léger recul du secteur pétrolier, qui a perdu 1 900 emplois, principalement en raison de la baisse des investissements, en lien avec la chute des cours.La Réserve fédérale (Fed), lors de son dernier Comité de politique monétaire, le 28 janvier, avait souligné que « Les conditions du marché du travail continuaient à s’améliorer avec des gains solides en termes d’emploi et un taux de chômage plus bas », ajoutant qu’« une série d’indicateurs du marché de l’emploi suggère que la sous-utilisation des ressources du marché de l’emploi continue à diminuer. »La Fed se veut encore « patiente » avant de relever les tauxLes chiffres publiés vendredi sont plus que jamais de nature à encourager la Fed à resserrer sa politique monétaire au cours des prochains mois. Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le « patron » de l’Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, a annoncé, vendredi 6 février, la tenue d’une réunion extraordinaire des ministres des finances de la zone euro, consacrée à la Grèce.Plus précisément, une bonne partie de la discussion devrait porter sur la prolongation du plan d’aide financier dont bénéficie Athènes, afin de se donner le temps de négocier les termes d’un nouveau « contrat grec ».Mais, à ce stade, les Européens d’un côté et les Grecs de l’autre ne mettent pas les mêmes conditions à ce possible prolongement du programme d’aide. C’est sur le maintien ou non d’une supervision par la troïka des bailleurs de fonds du pays (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne) que se cristallisent notamment les oppositions. Revue des enjeux.Grèce : ce que prônent les EuropéensQuel est l’objectif de cette réunion de l’Eurogroupe ?Elle a pour objectif de tenter d’arracher un accord avec les Grecs sur une prolongation, dite « technique », du deuxième plan d’aide (130 milliards d’euros, déclenché en 2012) dont bénéficie le pays.Il y a urgence à statuer sur ce sujet. Le programme de soutien financier arrive à échéance le 28 février. Mais le pays doit encore recevoir une dernière tranche d’environ 3,6 milliards d’euros.Or, pour que les Grecs bénéficient de ce dernier apport, ils doivent, au préalable, s’être mis d’accord avec leurs créanciers de la troïka. Cela signifie qu’Athènes accepte de mettre en place une série de réformes, exigées par la troïka.Le précédent gouvernement grec (celui d’Antonis Samaras) n’était pas parvenu à s’entendre avec la troïka sur ce sujet. À ce jour, le gouvernement d’Alexis Tsipras a indiqué qu’il souhaite s’affranchir des mesures dictées par ses créanciers.Si aucun accord n’est obtenu d’ici à fin février, la Grèce ne recevra pas les milliards prévus et risque le défaut.Cette réunion peut-elle être décisive ?Le rendez-vous du 11 février vise avant tout à « commencer les discussions au niveau ministériel », relève une source européenne. Il est peu probable qu’il aboutisse à une décision.« On accepte de discuter. C’est déjà beaucoup », relève une source au fait du dossier, à Bruxelles. « Même s’il ne sera pas conclusif, cet Eurogroupe aura cet avantage, vu les divergences de point de vue, de mettre les Grecs dans l’ambiance », ajoute une autre source européenne.C’est la réunion de l’Eurogroupe du 16 février, prévue de longue date, qui pourrait être décisive.Que vont proposer les Européens à la Grèce ?Ils prônent une « extension technique » du plan d’aide, d’au moins quatre ou cinq mois, c’est-à-dire boucler le deuxième plan d’aide, pour entrer un troisième mini-plan de soutien (avec une aide de quelques dizaines de milliards d’euros).Cela donnerait le temps de négocier avec Athènes les termes d’un nouveau « contrat » : liste de réformes, projet politique, maturité des dettes, taux des remboursements, etc.« On va préparer la discussion d’ici à mercredi autour du programme actuel, et de son extension, éventuellement adaptée », explique-t-on à Bruxelles.Le gouvernement grec est-il prêt à demander un prolongement du plan d’aide ?« D’ici à mercredi, le gouvernement grec devrait faire une proposition sur comment les choses doivent se poursuivre », a déclaré, vendredi, un porte-parole du ministère allemand des finances.Selon plusieurs sources européennes, les Grecs ont fait savoir, ces derniers jours, qu’ils voulaient qu’on leur aménage un plan d’aide « de transition », pendant trois ou quatre mois, pour leur laisser le temps de peaufiner leur nouveau « contrat avec l’Europe ».Mais le gouvernement de M. Tsipras y met une condition : il ne veut pas d’une poursuite de la supervision par la troïka.C’est un point de blocage. Pour les Européens, il n’est pas possible de se passer de la troïka tout de suite : il serait impossible de prêter de l’argent sans un "MOU" (memorandum of understanding), un document signé, qui engage la partie recevant des fonds à rendre compte. La troïka pourrait toutefois être renommée.Grèce : « une dette perpétuelle laisserait du temps pour conduire les réformes »Le gouvernement grec peut-il compter sur des soutiens ?M. Tsipras ne bénéficie objectivement d’aucun soutien. Les Allemands restent sur une ligne très dure, comme l’a montré le rendez-vous de jeudi 5 février, à Berlin, entre les ministres des finances, Wolfgang Schäuble et Yanis Varoufakis.Les Espagnols, les Irĺandais, les Portugais, ou encore les Slovènes et les Lettons sont aussi très agacés - et c’est peu dire - par les prises de position des Grecs.Par ailleurs, même si le gouvernement grec finissait par accepter le principe de l’extension du second plan d’aide, tel que le présentent les Européens, il faudrait que cette extension soit validée par plusieurs Parlements de l’eurozone.Et la partie est loin d’être gagnée : les Allemands, par exemple, ne voteront pas facilement, les Finlandais non plus. Quant aux Néerlandais, ils n’ont pas digéré la visite de M. Dijsselbloem à Athènes, le 30 janvier, conclue par une poignée de main ratée avec M. Varoufakis après les propos cinglants de ce dernier sur la troïka.Berlin inflexible face à AthènesCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Albert (Londres, correspondance) La commission parlementaire britannique en charge des comptes publics a remis, vendredi 6 février, un rapport dévastateur pour PricewaterhouseCoopers (PwC). Margaret Hodge, sa présidente, accuse le cabinet d’audit d’avoir mis en place « rien de moins que la promotion de l’évasion fiscale à échelle industrielle ».Le rapport concerne le dossier surnommé « LuxLeaks », ces fameux accords fiscaux signés entre les autorités du Luxembourg et des centaines de multinationales. Révélée en novembre 2014 par l’International Consortium of Investigative Journalists, en collaboration avec de nombreux journaux, dont Le Monde, l’affaire a mis à jour l’existence de 548 lettres entre PwC et le Luxembourg. Celles-ci concluaient des accords fiscaux concernant 343 grandes entreprises.LuxLeaks : L’évasion fiscale, un sport national pour les géants américainsSuite à ces révélations, la commission parlementaire, composée de députés de tout bord politique, a décidé de mener l’enquête. En 2013, elle avait déjà remis un rapport très critique concernant les quatre grandes firmes d’audit fiscal (PwC, KPMG, Deloitte, Ernst & Young).Elle a décidé de rouvrir le dossier, en faisant revenir devant elle le responsable des affaires fiscales de PwC pour le Royaume-Uni, Kevin Nicholson. Elle a aussi convoqué l’un des dirigeants de Shire Pharmaceuticals, une des entreprises épinglées par LuxLeaks.Deux employés sur un total de 5 600Leur audition a été houleuse. En passant devant la même commission, en janvier 2013, M. Nicholson a affirmé : « nous ne vendons pas des produits fiscaux en masse ». N’était-ce pas un mensonge, alors que 548 lettres pour des accords fiscaux ont désormais été mises à jour, a rétorqué Mme. Hodge ?Bafouillant, transpirant, mais tenant bon, M. Nicholson a insisté, assurant ses affaires étaient parfaitement légales, et qu’elles étaient adaptées à chaque entreprise en fonction des besoins. Il ne s’agissait donc pas d’une « vente de masse », selon lui.Son explication n’a pas convaincu. Dans son rapport final, Mme Hodge rend un verdict sans appel. « Il s’agit de vente en masse de produits d’évasion fiscale », accuse-t-elle.Elle prend l’exemple de Shire Pharmaceuticals, dont les affaires fiscales étaient arrangées par PwC. Grâce à des prêts internes entre les différentes entités de son groupe, dont celles basées au Luxembourg, l’entreprise a « transféré ses bénéfices de pays où les impôts étaient plus élevés vers le Luxembourg ». Son imposition dans le Grand-Duché était de 0,0156 %.Shire se défend, affirmant que ses activités au Luxembourg étaient réelles. Réplique de Mme Hodge : « la "substance" du travail de Shire (…) consistait en deux employés sur un total de 5 600 à travers le monde. Ni PwC ni Shire n’ont pu démontrer que la présence de l’entreprise au Luxembourg servait à autre chose qu’à éviter les impôts. » Code de bonne conduiteLe problème dépasse cependant PwC et Shire, estime la commission parlementaire. Celle-ci demande donc au gouvernement britannique d’agir, pour mieux réguler les cabinets spécialisés dans les conseils fiscaux.En particulier, elle recommande de mettre en place un code de bonne conduite pour l’ensemble de l’industrie. Actuellement, la plupart des cabinets ont leur propre code, y compris PwC. « Mais on ne peut pas faire confiance à l’industrie pour qu’elle s’autorégule », estime la commission.Elle demande aussi que les autorités britanniques soient plus actives au sein de l’OCDE, l’organisme qui centralise actuellement de grandes réformes fiscales internationales. En particulier, la commission suggère que la définition de « substance » économique soit mieux définie : voir Shire justifier de « substance » avec seulement deux employés basés au Luxembourg lui semble clairement ne pas respecter l’esprit des règles fiscales.Les Européens avancent dans la lutte contre l’optimisation fiscaleEric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cédric Pietralunga et Philippe Jacqué Mis une première fois en redressement judiciaire, en novembre 2013, le transporteur français Moryglobal (ex-Mory-Ducros), a officiellement demandé sa mise en redressement judiciaire lors d’un comité d’entreprise, vendredi 6 février, a-t-on appris auprès d’un représentant syndical. L’entreprise, détenue par le fonds Arcole Industries, doit déposer aujourd’hui une déclaration de cessation des paiements (DCP) au Tribunal de commerce de Bobigny.Le 21 janvier, Le Figaro avait évoqué cette possibilité du fait des difficultés structurelles insurmontables de cette société comptant encore 2 400 salariés, après le départ de 2 800 salariés. En 2014, Moryglobal a perdu 40 millions d’euros, pour 330 millions d’euros de chiffre d’affaires.En février 2014 l’entreprise avait bénéficié d’un prête de 17,5 millions d’euros de la part de l’Etat, via le Fonds de développement économique et social (FDES). Ce prêt fait l’objet d’une enquête approfondie de la Commission européenne, depuis septembre 2014 : celle-ci veut voir s’il est compatible avec les règles de l’Union européenne sur les aides d’Etat.Le Tribunal de commerce de Bobigny devrait se pencher la semaine prochaine sur le dossier et prononcer un placement en redressement judiciaire ou, plus probablement, une liquidation judiciaire directe.Lire aussi : Bruxelles va enquêter sur les aides françaises à FagorBrandt et Mory DucrosCe même tribunal devait décider, fin février, s’il autorisait Moryglobal à céder trois immeubles détenus par le groupe, pour une valeur de quelque 25 millions d’euros.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.02.2015 à 11h52 • Mis à jour le06.02.2015 à 11h55 | Alexis Delcambre et Damien Leloup On peut améliorer ses revenus tout en stagnant en nombre d’utilisateurs : c’est la leçon paradoxale administrée par Twitter à l’occasion de ses résultats de l’année 2014, présentés jeudi 5 février.Alors que de mauvais chiffres étaient attendus, le réseau social a rassuré les investisseurs. Son chiffre d’affaires a quasiment doublé entre 2013 et 2014. L’an dernier, Twitter a engendré 1,4 milliard de dollars (1,22 milliard d’euros) de revenus, et sa perte nette s’est réduite de 10 %, à 578 millions de dollars.Ces chiffres restent loin des 12,5 milliards de dollars engrangés en 2014 par Facebook, le leader du « social ». Mais ils témoignent d’une meilleure monétisation d’un réseau qui tarde à faire ses preuves dans ce domaine et dont le titre en Bourse a perdu 38 % en un an depuis son introduction, fin 2013. Pour 2015, Twitter annonce 2,30 à 2,35 milliards de dollars de chiffre d’affaires.Réintégrer les tweets à GoogleLa compagnie fondée en 2006 profite donc de l’explosion du marché de la publicité en ligne, et notamment sur mobile. Selon l’institut d’études eMarketer, sa part du marché de la publicité digitale mondiale a augmenté de 0,49 %, en 2013, à 0,84 %, en 2014 (contre 5,75 % et 7,75 % pour Facebook). Et sur le mobile, dont le marché a plus que doublé en 2014, la part de Twitter a atteint 2,56 %, contre 18,4 % pour le réseau de Marck Zuckerberg.Twitter a récemment multiplié les annonces pour crédibiliser ses efforts sur le front de la monétisation. Le 4 février, le réseau annonçait avoir conclu des accords pour diffuser ses publicités sur d’autres supports que Twitter, notamment Yahoo! et Flipboard. Un argument supplémentaire pour tenter de séduire les annonceurs.Jeudi 5 février, le PDG, Dick Costolo, a confirmé que Twitter et Google étaient parvenus à un accord. Selon l’agence Bloomberg, celui-ci vise à réintégrer les tweets dans les résultats de recherche de Google. Cet accord devrait booster le trafic enregistré sur Twitter, potentiellement exposé aux près de 2 milliards d’utilisateurs du moteur de recherche. M. Costolo n’a pas indiqué si une contrepartie financière, ou un accord de partage des revenus publicitaires, avait été conclue entre Google et Twitter.Ces initiatives viennent contrebalancer une réalité moins glorieuse pour Twitter : le ralentissement de la croissance de son nombre d’utilisateurs. Cette baisse a été prononcée au quatrième trimestre 2014, avec seulement 4 millions de nouveaux utilisateurs dans le monde, contre des progressions de 14, 16 puis 13 millions lors des trois trimestres précédents.Signes de nervositéTwitter dit attendre de meilleurs résultats en 2015 et rappelle qu’il a subi en fin d’année « un bug imprévu » dans l’intégration du réseau avec iOS8, la dernière version du système d’exploitation d’Apple. Le réseau a achevé 2014 avec 288 millions d’utilisateurs.Pour sa défense, le réseau invoque aussi « les plus de 500 millions de visiteurs qui viennent sur des sites de Twitter mais ne s’enregistrent pas » et « les centaines de milliards » de tweets repris automatiquement dans des bandeaux d’émissions de télévision ou des fenêtres dédiées sur des sites Internet tiers.Reste que ce ralentissement dans les recrutements intervient dans un contexte où l’entreprise multiplie les signes de nervosité. Dernier exemple, la publication cette semaine par le site américain The Verge d’un mémo interne dans lequel Dick Costolo ne mâche pas ses mots pour constater l’échec des mesures prises pour limiter les comportements agressifs sur le réseau social.« Notre manière de lutter contre le harcèlement et les trolls est nulle, et elle est nulle depuis des années (…), a écrit M. Costolo dans cette note et un e-mail envoyé aux salariés. Nous perdons des utilisateurs chaque jour parce que nous ne répondons pas de manière appropriée au trolling dont ils sont victimes chaque jour. »Ces derniers mois, plusieurs affaires de harcèlement de personnalités publiques avaient attiré les critiques contre Twitter, accusé de rester trop passif. Zelda Williams, la fille de Robin Williams, avait ainsi quitté le réseau social après avoir reçu de nombreux messages haineux liés au suicide de son père. Le vif débat qui a eu lieu fin 2014 sur le sexisme dans le milieu du jeu vidéo avait également vu la publication d’une multitude de messages de menace ou de harcèlement sur Twitter.En France, cet aveu d’échec pourrait trouver un écho particulier : des organisations de lutte contre le racisme et l’antisémitisme protestent depuis plusieurs années contre la politique de modération de Twitter, jugeant que le réseau social est trop laxiste et estimant, pour certaines, que Twitter devrait censurer pro-activement certains mots-clés ou hashtags.Après les attentats qui ont frappé la France en janvier, le premier ministre, Manuel Valls, et le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, ont également déclaré à plusieurs reprises, sans toutefois citer nommément Twitter, que les réseaux sociaux devaient être plus volontaristes dans la lutte contre la diffusion de contenus appelant à la haine.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.02.2015 à 11h14 • Mis à jour le06.02.2015 à 11h24 Stéphane Delory, spécialiste des questions de défense, chargé d’études à la Fondation pour la recherche stratégiqueLes discussions actuellement en cours au sein de l’administration américaine sur le transfert éventuel d’armements « défensifs » vers l’Ukraine pose pour les Européens une question décisive. La concrétisation de cette décision risque en effet d’entraîner les Etats-Unis et la Russie dans une posture d’affrontement direct, qui sur le terrain, pourrait provoquer une implication plus directe et massive des forces russes aux côtés des forces indépendantistes. Dans une telle hypothèse, non seulement la capacité des forces ukrainienne à tenir ses positions peut être questionnée, mais la perspective d’une action directe et brusquée des forces russes n’est pas forcément à exclure.Le spectre d’un conflit bref et violent, justifié par la décision américaine, conduisant à la proclamation d’une république indépendantiste à l’est de l’Ukraine se profile lentement. À cet égard, il n’est pas à attendre que les États européens aient la capacité de se positionner clairement sur la nécessité ou non de soutenir l’Ukraine par des transferts d’armements. Bien que certains tendent à stigmatiser la position antirusse des États d’Europe centrale, qui pourraient donc être enclins à soutenir le projet américain, et leur opposent la position plus tempérée de la France ou de l’Allemagne, qui privilégient le règlement diplomatique du conflit, l’ensemble des États européen à bien conscience des implications graves du conflit ukrainien sur la sécurité du vieux continent. Sans même prétendre offrir à l’Ukraine la possibilité de recouvrer la souveraineté sur l’ensemble de son territoire, trouver une solution de statu quo permettant de figer l’escalade du conflit est une priorité pour tous, quels que soient les moyens privilégiés.Une décision complexeDans ce contexte, soutenir le réarmement de l’Ukraine sera une décision très difficile à prendre, y compris par les capitales les plus engagées en faveur de Kiev. Reste que le maintien d’un statu quo, difficile à admettre pour les Ukrainiens, mais préférable à un effondrement du front, est probablement une illusion. Du point de vue russe, la création d’un corridor permettant d’assurer une liaison terrestre avec la Crimée est très probablement une priorité de court à moyen terme. Mais au-delà de cette question particulière, Moscou ne peut en aucun cas rester indifférent aux choix stratégiques de Kiev, lesquels, dans le contexte actuel, ne peuvent qu’aller dans le sens d’un rapprochement fort vers l’occident.Laissée à elle-même, l’Ukraine ne peut devenir, dans la perception russe, qu’un pion des États-Unis. Maintenir un état de conflit durable à l’est du pays permet donc sur le long terme, de limiter toute tentative de rapprochement et, le cas échéant, de menacer d’agir militairement. Un scénario à la géorgienne, qui, dans l’état actuel des choses, s’avère assez fonctionnel. Dans ce sens, s’il est possible pour les États européens d’oublier le conflit en Ukraine – tentation déjà bien palpable dans plusieurs capitales – le conflit ukrainien ne sera pas un conflit gelé. Le seul statu quo qui vaille est celui que souhaite la Russie et à terme, le double objectif russe d’établir des républiques fédérées contrôlant l’est du pays et de finlandiser les restes de l’Etat ukrainien est très susceptible de se concrétiser.Etat frontalier, la Russie dispose de toutes les facilités matérielles pour ce faire et à toute latitude pour armer les indépendantistes. On peut arguer que le devenir de l’Ukraine n’est plus de notre ressort et admettre, comme certains, que la Russie est un grand pays ayant des intérêts vitaux à défendre et que, dans ce cadre, il faut avant tout soutenir une action diplomatique pour renouer le contact. À ceci près que jusqu’à présent, la position pour le moins conciliante des États-Unis et des Européens n’a eu pour seul résultat de concéder tacitement l’implication croissante et explicite de la Russie dans le conflit. L’action diplomatique concrétise le droit d’ingérence armé de Moscou dans un Etat souverain avec lequel aucun différend territorial n’existe, précédent, qu’il n’est pas forcément souhaitable de pérenniser.FinlandisationFaut-il pour autant réarmer l’Ukraine, sachant que si la Russie devait réagir militairement, les États européens ne disposent ni de la volonté politique ni des capacités militaires pour réagir. Une telle initiative pourrait alors conduire à décrédibiliser l’ensemble de l’architecture de sécurité euroatlantique, puisque si l’OTAN n’est pas fondée de réagir à une invasion de l’Ukraine, l’absence d’action serait un aveu d’impuissance dévastateur. Ce qui est certain toutefois, c’est qu’il ne faut pas laisser les États-Unis agir seuls. Si demain l’administration Obama décide d’agir, la réaction de la Russie sera partiellement calibrée par la réaction des États européens. En l’absence de soutien, il sera dans son intérêt direct d’accroître les tensions et de dénoncer l’inconséquence de la politique américaine.Et dans l’hypothèse où les Etats Unis bénéficieraient du soutien des Européens, ceux-ci doivent tirer les conséquences de cet engagement et être prêts, eux aussi à soutenir matériellement l’Ukraine, plus particulièrement en cas d’escalade russe. En effet, tant que Moscou ne décide pas d’intervenir directement en Ukraine, elle dispose de la capacité de désamorcer le conflit sans perte de crédibilité. Maximiser la pression en acceptant l’épreuve de force est probablement le seuil moyen pour les Occidentaux de conserver leur crédibilité sans se trouver confrontée au dilemme ingérable du conflit avec la Russie ou l’abandon pur et simple de l’Ukraine.Les Européens doivent avoir conscience qu’en faisant le choix de réduire considérablement leurs capacités militaires, ils ont remis les clefs de leur sécurité à d’autres. La crise ukrainienne leur laisse peu d’options : soit ils admettent que la Russie bénéficie de droits particuliers en Europe et qui font d’elle un partenaire dominant au sein de l’architecture de sécurité européenne ; soit ils estiment que le modèle euroatlantique, qui avait permis jusqu’à l’année dernière à une immense majorité d’États de vivre dans la paix et pour un nombre croissant d’entre eux, dans la démocratie, mérite d’être défendu. Et dans ce cas, il faut malheureusement accepter de prendre un risque substantiel. 06.02.2015 à 10h28 • Mis à jour le06.02.2015 à 10h57 | Nathalie Guibert et Dominique Gallois Ce serait la vente d’armes la plus rapidement conclue de l’histoire des exportations de défense françaises, selon les sources diplomatiques engagées dans le dossier. La France serait sur le point de conclure avec l’Egypte un plan de financement pour lui vendre 24 avions de combat Rafale, ainsi qu’une frégate multimission FREMM.Le marché est évalué entre 3 et 6 milliards d’euros, dont Paris garantirait une partie, selon le quotidien Les Échos du vendredi 6 février. Selon nos informations, l’accord formel pourrait même être signé dès la semaine prochaine.Si les discussions aboutissent, ce contrat d’armement serait une heureuse surprise, alors que le ministère de la défense attendait d’abord de conclure une première vente du Rafale avec le Qatar pour 36 appareils, suivi de l’Inde pour 126. « Ce serait du jamais vu », indique-t-on à Paris, car l’affaire égyptienne serait ainsi bouclée en trois mois.Le Rafale de plus en plus proche de l’IndeCela étant, la vente du Rafale à l’exportation a déjà été annoncée à plusieurs reprises, sans que jamais cela ne se concrétise.Renforcer la défense aérienneAvec l’Égypte, tout s’est accéléré à l’automne, lors de la venue à Paris du président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, venu rencontrer le président François Hollande. L’enjeu de la visite était la dégradation de la situation en Libye, Paris et Le Caire redoutant que l’ancien fief de Mouamar Kadhafi bascule sous le contrôle des groupes armés djihadistes.Dans l’affaire, les très bonnes relations qu’entretiennent M. Sissi et le ministre de la défense français, Jean-Yves Le Drian, comptent. Contrairement aux usages du protocole, le chef de l’Etat égyptien est même allé discuter avec le ministre dans ses bureaux de l’hôtel de Brienne à Paris.À cette occasion, M. Sissi a fait part de sa volonté de renforcer sa défense aérienne, composée notamment de Mirage-5 et Mirage-2000, en achetant 24 Rafale. Une première manifestation d’intérêt pour le chasseur de Dassault avait été émise en 2011, sans que Paris ne donne vraiment suite.Côté marine, l’armée égyptienne, qui a déjà signé à l’été 2014 l’achat de quatre corvettes Gowind de DCNS pour un total estimé à 1 milliard d’euros, souhaiterait en acquérir deux autres, mais aussi un ou deux bâtiments plus importants que sont les FREMM.À cela s’ajouteraient des missiles de courte et moyenne portée fournis par MBDA, pour un contrat de l’ordre de 400 millions d’euros en faveur de la défense antiaérienne égyptienne.« Je reviens dans trois jours »Le 26 novembre, lors de son dernier passage à Paris, le président Sissi a insisté sur l’urgence de sa demande, d’autant qu’il souhaiterait présenter ces nouveaux équipements en août prochain pour l’inauguration de l’élargissement du Canal de Suez. « Je reviens dans trois jours », aurait-il dit pour signifier la nécessité d’aller vite.Une très importante délégation d’une quinzaine de militaires égyptiens est à cette occasion restée plusieurs jours à Paris pour discuter avec les industriels.D’ailleurs, il mène en personne les discussions, accompagné d’un haut gradé. Une exception dans ces dossiers généralement négociés par de nombreux intermédiaires.C’est ainsi qu’à sa demande, voici une quinzaine de jours, les trois patrons français concernés, Eric Trappier pour Dassault Aviation, Hervé Guillou pour DCNS, et Antoine Bouvier pour MBDA, se sont envolés pour Le Caire pour répondre à sa convocation.Garantie françaiseReste maintenant à financer ce marché. L’Égypte ferait appel aux Émirats Arabes Unis et à l’Arabie Saoudite. Selon Les Échos, le ministère français des finances aurait accepté que l’assureur-crédit Coface garantisse les contrats pour environ 50 %. Le Caire avait auparavant réclamé entre 80 % et 90 % de garantie du montant hors acompte.Le plan de financement pourrait être bouclé cette semaine, affirme le quotidien économique. Un pool bancaire serait constitué, rassemblant BNP Paribas, Société Générale, Crédit agricole. La concrétisation de la vente débuterait avec le versement de l’acompte par l’Égypte, évalué à 500 millions d’euros.En dépit de ses relations privilégiées avec les États-Unis, l’Égypte est un client modeste mais historique des industriels de l’armement français. Entre 2009 et 2013, elle a commandé pour près de 250 millions d’euros d’équipements.L’armée de l’air a acquis son premier Mirage 3 au lendemain de la guerre des six jours, en juin 1967. Elle a aussi été le premier client à l’exportation du Mirage 2000, pour vingt exemplaires en décembre 1981. Ce prédécesseur du Rafale était à l’époque qualifié d’invendable…Nathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Guélaud Le déficit commercial français s’est réduit en 2014, pour la troisième année consécutive. Après avoir battu des records historiques en 2011 (- 74,5 milliards d’euros), le solde a été ramené à - 53,8 milliards d’euros fin décembre, soit une baisse de 7 milliards d’euros (11,5 %) par rapport à 2013, selon les statistiques des douanes, rendues publiques vendredi 6 février.Il y a donc du mieux, même si, en valeur absolue, le montant du déficit commercial français fait pâle figure comparé à l’excédent allemand : en 2013, celui-ci avait crevé tous les plafonds et frisé les 200 milliards, son plus haut niveau depuis 1950. Le dernier excédent commercial annuel français remonte à… 2002.Et si, hors énergie, le déficit est en hausse de près de 35 %, à 16,7 milliards d'euros, les trois années consécutives de réduction du solde commercial français sont néanmoins à marquer d’une pierre blanche car elles éclaircissent le paysage économique français, jusqu’alors plutôt sombre. Tout comme vient de le faire la Commission européenne en révisant à la hausse sa prévision de croissance (+ 1 %) pour la France. Les parts de marché mondiales de la France se sont stabilisées à 3,1 % des échanges mondiaux, grâce notamment à l'augmentation des exportations vers la Chine et la Corée du Sud et malgré un repli des ventes vers le Brésil, l'Inde, la Russie et la Turquie.Résorber le déficit n’est plus un engagementFin novembre 2014, le secrétaire d’Etat au commerce extérieur, Matthias Fekl, avait fait savoir que, dans un contexte « difficile », il ne pouvait s’engager à résorber le déficit commercial d’ici à 2017, comme le gouvernement de Jean-Marc Ayrault en avait pris l’engagement au début du quinquennat de François Hollande.Lire également le décryptage : Pourquoi la réduction du déficit commercial français n’est pas forcément une bonne nouvelleIl ne faut toutefois pas exagérer la portée de l’amélioration de 2014, qui doit beaucoup à la baisse spectaculaire du cours du pétrole : le prix du baril a reculé de près de 60 % depuis l’été, du fait d’une offre surabondante et d’une demande moins vigoureuse, pour cause de ralentissement économique de la Chine et de faible croissance en zone euro.Cette chute du prix de l’or noir, réduisant le déficit des échanges français d’hydrocarbures naturels, s’est traduite dans les importations françaises, qui ont commencé à reculer en novembre 2014.Les importations totales françaises ont ainsi diminué de 1,6 % sur l’ensemble de l’année écoulée, à 491,1 milliards d'euros.À la mi-janvier, le directeur de COE-Rexecode, Denis Ferrand, avait cherché à calculer le montant de la réduction de la facture pétrolière à partir des 87 milliards d’euros d’importations de produits pétroliers bruts et raffinés de 2013.En faisant l’hypothèse d’un prix moyen du baril de 82 euros en 2013, 75,20 euros en 2014 et 45 euros en 2015, il avait estimé que la facture pétrolière de la France diminuerait de « 5 milliards d’euros en 2014 » - c’est probablement un minimum - et de « 17 à 22 milliards en 2015. » En définitive, la facture énergétique totale s’est allégée de 10,9 milliards l’an passé, selon les Douanes.Fortes livraisons dans l’aéronautiqueAprès un début d’année atone, les exportations françaises se sont, quant à elles, redressées progressivement au second semestre 2014. Sur l’année, elle sont en hausse de 0,1 %, à 437,3 milliards d'euros.Elles ont bénéficié de la baisse de l’euro, qui a perdu plus de 17 % face au dollar depuis mai 2014, après deux ans de hausse.Baisse de l’euro : certaines entreprises y gagnent, d’autres pasLes points forts de la spécialisation française ne changent pas : matériels de transport, produits agricoles, certains produits de l’industrie du luxe (habillement, joaillerie et bijouterie, parfums et cosmétiques, horlogerie).Les secteurs agroalimentaire et pharmaceutique ont cependant dégagé de moindres excédents qu'en 2013.L'excédent des produits chimiques, parfums et cosmétiques « s'est accru de plus de 15 % », à 10,8 milliards d'euros et l'aéronautique a dégagé « un nouvel excédent record », de 23,6 milliards d'euros, a relevé Matthias Fekl,Les livraisons d’Airbus qui avaient été excellentes en octobre, ont frôlé leur record de mars 2013 (2,88 milliards d’euros) en novembre. Un mois qui a également vu la mise en orbite d’un satellite pour le compte de la Malaise pour un montant de 102 millions d’euros.Airbus bat son record de livraisons d’avions en 2014Cet automne, en revanche, les ventes de produits pharmaceutiques comme les exportations de produits métalliques et métallurgiques ont joué au yoyo, tandis que les exportations de produits agricoles s’effritaient.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.02.2015 à 08h29 • Mis à jour le06.02.2015 à 08h47 L'équipementier en télécommunications Alcatel-Lucent a annoncé, vendredi 6 février, avoir très fortement réduit sa perte nette en 2014, à 118 millions d'euros, contre 1,3 milliard en 2013, et vu ses ventes se stabiliser à 13,1 milliards d'euros, hors activité services gérés.La perte nette publiée pour l'année 2014 s'explique « notamment grâce à la baisse des charges financières, à des produits d'impôts plus élevés en 2014 et des charges de dépréciation ayant affecté le résultat 2013 », détaille Alcatel-Lucent dans un communiqué. Le groupe a également indiqué avoir généré un résultat d'exploitation ajusté de 623 millions d'euros, « soit plus du double par rapport aux 278 millions d'euros » de l'année 2013, souligne-t-il. La réduction nette des coûts fixes s'est élevée à 340 millions d'euros, les charges administratives et commerciales ayant en particulier enregistré une baisse de 12,9 %.D'un point de vue géographique, le chiffre d'affaires de la zone Amérique du Nord (hors la filiale LGS vendue à un groupe américain courant 2014) a baissé de 11 % au quatrième trimestre par rapport au 4e trimestre 2013. Dans cette zone, « la croissance notable du routage IP et du transport IP a été effacée par les revenus en baisse des plates-formes IP et du segment accès ». L'Europe a également connu une baisse de 11 %, la croissance du routage IP et du transport IP ayant été effacée par la baisse des revenus due aux services gérés.« L'Asie-Pacifique a enregistré une baisse de 1 % par rapport au 4e trimestre 2013, le ralentissement temporaire observé en Chine ayant été en partie compensé par la dynamique d'autres régions comme le Japon et l'Australie », note le communiqué. Le chiffre d'affaires du reste du monde a en revanche progressé de 7 % au dernier trimestre de 2014.Lire aussi (édition abonnés) : Alcatel-Lucent, le rêve du retour à l’équilibreRÉORGANISATIONLe directeur général, Michel Combes, a souligné lors d'une conférence téléphonique que cette « forte amélioration des résultats » validait la « transformation » opérée par l'équipementier dans le cadre de son plan Shift. Lancé en juin 2013, ce plan stratégique doit transformer Alcatel-Lucent en spécialiste de l'IP (services liés à Internet), du Cloud (informatique dématérialisée), et de l'accès ultra-haut débit fixe et mobile.L'équipementier franco-américain réorganisé depuis l'arrivée aux commandes en avril 2013 de Michel Combes, reste pourtant sous surveillance des marchés qui n'ont pas oublié les échecs de ses restructurations passées. Il a recentré sa recherche sur un nombre plus restreint de technologies en faisant le pari qu'elles seraient au cœur des besoins futurs de ses clients.Le fabricant est devenu le nouveau numéro deux mondial derrière l'américain Cisco pour les routeurs destinés aux opérateurs, ces boîtiers permettant d'assurer le transport de données entre différentes interfaces réseaux. Il est également en pointe dans les « small cells », qui augmentent la couverture mobile ou encore dans la virtualisation des fonctions réseaux, qui permet de rendre plus simple et moins coûteuse la gestion des réseaux par les opérateurs. Stéphane Lauer (New York, correspondant) Le distributeur américain de produits et de composants d’électronique RadioShack a déposé son bilan, jeudi 5 février. Cette icône de la distribution, née en 1921, qui a bercé plusieurs générations d’Américains, ne fêtera pas son centenaire.Quatre jours plus tôt, le New York Stock Exchange avait déjà suspendu la cotation du titre. Le groupe s’est désormais placé sous la protection de la loi américaine sur les faillites et s’apprête à être dépecé. Un accord a été signé dans ce sens avec le fonds d’investissement Standard General, qui avait injecté 535 millions de dollars en octobre 2014. Mais ce traitement a finalement tenu plus des soins palliatifs que d’une véritable thérapie porteuse d’espoir.Aujourd’hui le fonds va se payer sur la bête en mettant la main sur 2 400 magasins sur les 4 000 que compte la chaîne. Les 1 600 restants fermeront. Dans un second temps, Standard General a annoncé qu’il vendra 1 750 points de vente à l’opérateur téléphonique Sprint. Quant au solde, des rumeurs évoquaient ces derniers jours la possibilité pour Amazon d’en reprendre certains.Vestige d’une époque révolueL’enseigne a été pendant des décennies la destination privilégiée pour s’équiper en informatique, acheter le dernier gadget à la mode ou l’accessoire indispensable pour customiser son matériel.Mais ça, c’était avant. Dans les années 1980. Lorsque l’enseigne ouvrait trois magasins en moyenne chaque semaine. Voilà deux ans que RadioShack, présente partout aux États-Unis avec plus de 24 000 salariés, n’a plus gagné d’argent. Les plans de restructuration se sont succédé à un rythme de plus en plus soutenu.RadioShack est aujourd’hui au mieux un vestige d’une époque révolue. Celle où l’on bricolait le week-end sa CB ou son autoradio pour augmenter la puissance des enceintes. Bref un monde que les moins de 35 ans ne peuvent pas connaître.Désormais, dans la distribution, les dinosaures qui n’ont pas su s’adapter aux nouvelles façons de consommer sont condamnés à être remplacés par des espèces plus agiles, dont Amazon, le leader mondial du commerce sur Internet est l’archétype.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.02.2015 à 18h26 • Mis à jour le05.02.2015 à 19h29 | Adrien de Tricornot Au siège parisien de l’association Unis Cité, près de la gare de l’Est, le groupe de huit jeunes s’installe sagement dans une salle de réunion. Ces volontaires débutent leur « semaine d’intégration  », sas d’entrée vers six mois de service civique. Ils font partie des 45 000 missions financées pour 2015: un chiffre que le chef de l’Etat, François Hollande, souhaite multiplier par quatre d’ici la fin du quinquennat.Venus de toute la région parisienne, certains d’entre eux sont amis - comme Méi Ly Lim et Lassana Diallo -, de la même famille - comme les frères Jérôme et Jimmy Vivier -, d’autres se connaissent juste un peu : Geoffrey Gobin, Cléane Genalien, Gabriel Vanden Bossche et Malek Ben Romdhane.Ils ont été choisis ensemble à l’occasion d’un exercice en groupe - une mise en situation, comme par exemple organiser une animation pour une maison de retraite -, confirmé par des entretiens. Critère exclusif de sélection : leur motivation, quel que soit leur niveau d’études. L’association a pour but de former des équipes riches de leur diversité pour ce volontariat de six mois, en équipe et au service des autres, rémunéré par une indemnité mensuelle de 573 euros, dont 106 euros en nature - nourriture, matériel…AmbassadeursPour tout leur expliquer, deux « ambassadeurs Unis Cité » : Alexandre Valensi et Manuel Bravo - 25 ans tous les deux, ils ont fait leur service civique en 2014 - viennent leur présenter ce qui les attend, sous la houlette de leur coordinatrice. L’occasion surtout de se présenter, de débattre de leurs passions, de leurs attentes et de leurs craintes… Le groupe suit le parcours «  coeur » qui consiste à rendre service ensemble à des associations comme les Restos du cœur, à des collectivités - par exemple par des sensibilisations du public aux gestes écologiques -, d’établissements de personnes âgées. Un autre programme, « booster », met ensemble dix mineurs « décrocheurs scolaires » de plus de 16 ans, et dix majeurs : ces vingt volontaires du service civique font un parcours ensemble pour qu’à l’issue les dix jeunes puissent reprendre le chemin de la formation. L’un des deux ambassadeurs Unis Cité, Alexandre Valensi a, de son côté, réalisé le parcours « Rêve et réalise » : ce passionné de sport, touché depuis longtemps par la situation des sans-abri, voulait « resocialiser » des sans domicile fixes (SDF) en leur proposant des activités physiques adaptées. Son objectif : toucher 100 SDF. « Tu mets la barre très haut ! », lui avait-on dit… Résultat : 350 SDF ont été inclus dans le dispositif, et ils ont fait du sport avec 330 personnes « issues du grand public ».Service civique : comment quadrupler les effectifs ?« Je suis touchée par votre projet car j’ai moi-même été à la rue. Dans six mois, je ferai une formation de trois mois de gendarme volontaire. Entre-temps, je veux me sentir utile auprès des personnes en difficulté », dit avec une émotion contenue Méi Ly Lim, 17 ans, qui a été déscolarisée pendant quatre ans, de 11 à 15 ans.Se rendre utileQuel que soit leur parcours, les jeunes ont en commun l’expérience ou la volonté d’agir pour les autres. Gabriel Vanden Bossche, 19 ans, de Puteaux, a arrêté son BTS de commerce international « car je n’avais pas la fibre commerciale ». Bénévole depuis un an et demi aux Restos du cœur, il y a découvert qu’il aimait se rendre utile, qu’il voulait donner et avoir le temps de réfléchir à ce qu’il pouvait faire plus tard. Cléane, 24 ans, a travaillé dans la restauration après un BEP et un bac professionnel, et s’est découvert la même fibre en s’engageant, parallèlement, dans une association auprès des jeunes « qui tenaient les murs : j’ai appris comment cela se passe sur le terrain, à gérer les situations et à travailler en équipe, ça apprend une maturité ».Geoffrey, 17 ans, passionné de tatouages, cherchait un emploi après que sa seconde pro se soit mal passée. Et puis il a préféré aller vers les autres : « C’est pas pour l’argent, que je suis venu mais pour savoir que je serai utile pendant six mois ». Et Malek, 20 ans, a déjà été employée dans la restauration dans une maison de retraite. Cela lui a plu d’être au contact des personnes âgées, de travailler en équipe. Elle passe le concours d’infirmière cette année. Les deux frères Jérôme et Jimmy Vivier, diplôme d’animateur de centre de loisir en poche pour le premier, BEP de vente pour le second, sont venus d’Étampes (Essonne). Avec l’idée aussi de se rendre utiles.Nouvelle coordinatrice de groupe à Unis Cité, Agnès Mornet, 28 ans, ne dépare pas dans ces témoignages. Elle raconte qu’elle a quitté les instituts de sondage ou ses études de statistiques et de marketing l’avaient amené : « J’ai craqué, c’était trop orienté business, il manquait une valeur humaine ». Après un bilan de compétences, elle a obtenu un contrat en alternance à la Croix rouge, où elle était bénévole, et validé une licence professionnelle « insertion sociale » tout en montant des projets d’accès à la culture et aux loisirs.Nouer des liensPetite pause et petit jeu pour se détendre : les jeunes, debout et en cercle, se tiennent par la main et les coordinateurs leur demandent de « faire un nœud » sans se lâcher les mains. Fous rires, mouvements dans la pièce… Il est temps maintenant de défaire le nœud. Tout le monde se coordonne. Qu’en retirer ? Les réponses fusent : « Il faut nouer des liens » « Les liens ne peuvent pas être dénoués » « Il faut s’entraider » « En équipe, on est plus forts » « Il est important de se parler entre nous pour dénouer les situations difficiles ». Les encadrants se réjouissent : ces jeunes-là ont tout compris.On peut reprendre la discussion. Sur les passions, le sport, la musique. Et l’engagement.Cléane aime « écrire sur la condition humaine : les milieux sont différents mais les problèmes sont les mêmes ». La jeune fille commence à participer à des concours de slams. Elle se lance presque sans s’en rendre compte : « Dans une génération Nabila, il faut montrer qu’il reste des mère Thérésa. Que la jeunesse peut se fixer sur d’autres choses que sur le moi-moi-moi, les réseaux sociaux, Facebook et Twitter ». Manuel et Alexandre la voient déjà, comme eux, « ambassadrice Unis Cité ». Les jeunes sont confiants mais se demandent souvent ce qu’ils feront après, ou s’ils y arriveront. Les réponses viendront en leur temps, les rassurent les ambassadeurs. Alexandre : « On ne vous attend que sur un seul critère : la motivation. » Manuel : « Il ne faut pas avoir peur. Pour les choses qu’on ne maîtrise pas, on est formés. » Alexandre : « Tout est fait pour que vous arriviez à faire vos missions et être à la hauteur. Se poser la question c’est déjà se fixer une exigence. C’est bon signe. »D’ailleurs, la question se posera différemment après le service civique, expliquent les « ambassadeurs ». Alexandre raconte qu’il continue bénévolement le projet pour l’accès au sport des SDF, désormais rattaché à une association, Viacti. En parallèle, il s’est installé comme autoentrepreneur : il intervient en tant que coordonnateur sportif dans un programme pour des enfants atteints de diabète. Ce double diplômé d’un master en management du sport de l’École supérieure de gestion (ESG) et d’un programme Erasmus d’entrepreneuriat à Barcelone « confirme » ainsi son « goût pour l’économie sociale et solidaire » que lui a révélé son engagement dans le service civique, quand de précédentes expériences professionnelles lui ont laissé un goût d’inachevé.La discussion s’achève. Et si quelqu’un ne va pas bien dans le groupe, qu’il se désinvestit, comment réagir ? Malek n’hésite pas : « Il faut l’écouter, et que la personne sache qu’on l’écoute. Il ne faut pas qu’une personne se referme sur elle-même. Il faut tendre la main pour éviter qu’elle ne tombe, car c’est une chance incroyable d’être en équipe. » Exactement le message que ses prédécesseurs voulaient faire passer.La réunion débouche sur la présentation des tenues siglées « Unis Cité » : des bracelets, trois tee-shirts, un polo épais, tous de la couleur orange pétante qui caractérise l’association depuis sa création voici vingt ans. Ce qui provoque une double réaction : un goût plus que modéré pour la couleur… puis la bonne surprise que ces vêtements soient offerts définitivement : « On pourra les garder ? » Les volontaires ne tardent pas à comprendre que l’orange criard et flashy leur permettra de mieux se faire reconnaître.La remise des tenues, d’un coup, devient émouvante. Chacun se lève à son tour et serre la main des « ambassadeurs ». Agnès, la coordinatrice, conclut la séance : « Je suis ravie de vous accompagner pendant six mois ! » Il ne reste plus qu’à passer à la photo de groupe, avant de préparer la première action de terrain pour le lendemain.Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Certaines nominations ne trompent pas sur la situation d’une entreprise. L’arrivée prochaine de François Nogué à la direction des ressources humaines d’Areva, annoncée mercredi 4 février, est de celles-là. Elle en dit long sur l’importance que ses nouveaux dirigeants - Philippe Varin au conseil d’administration et Philippe Knoche à la direction générale - accordent à la transformation sociale du groupe nucléaire, qui traverse aujourd’hui la crise la plus profonde depuis sa création en 2001. Il y a aujourd’hui péril en la demeure Areva !Ses dirigeants présenteront, le 4 mars, un exercice marqué par une perte de plus de 2 milliards d’euros en 2014 - une année « éprouvante », selon M. Knoche.Ils n’ont pas attendu pour annoncer, lundi 2 février, une contraction de 8 % du chiffre d’affaires (à 8,3 milliards d’euros), d’importantes dépréciations d’actifs et de nouvelles provisions significatives pour la fin de certains chantiers.Signe de l’importance de la « mission » confiée à M. Nogué, il sera membre du comité exécutif au côté de sept autres dirigeants, comme il l’était à la SNCF.Directeur général délégué cohésion et ressources humaines de l’entreprise ferroviaire depuis 2006, l’homme est, à 59 ans, rompu aux négociations sociales difficiles.Il a été de toutes les réformes de la SNCF au côté de son président, Guillaume Pepy, durant ses seize années passées au sein de la société (1998-2015). Une période au cours de laquelle 25 000 postes y ont été supprimés sans entraîner de grèves massives. Il est aussi président du conseil d’administration de Pôle Emploi depuis 2012.Il sera difficile de redresser la situation économique et financière d’Areva et de réaliser le « plan de compétitivité » annoncé par M. Knoche sans toucher aux effectifs : 45 000 salariés dans le monde, dont les deux-tiers en France.Mais il s’agit moins de tailler dans les effectifs pour réduire les coûts que de repenser l’organisation du travail au sein de l’entreprise.Les défis de Philippe Knoche à la tête d’ArevaTous les secteurs d’activité sont « déprimés »Sans dévoiler de plan social, la nouvelle direction, mise en place en octobre 2014 après le décès brutal de Luc Oursel, a déjà engagé des discussions avec les organisations syndicales.Des signes de tensions sociales apparaissent dans l’entreprise, comme le prouve la manifestation, fin janvier, à La Hague (Manche).La direction a indiqué que les 100 départs à la retraite prévus en 2015 sur le site de traitement recyclage des combustibles usés ne seront pas remplacés.Pour les syndicats de l’usine, ce sont en fait 500 salariés d’Areva (sur 3 100) qui sont menacés. Ils reprochent à la direction de n’avoir pas assez investi dans ces installations vieillissantes.En 2014, presque tous les secteurs d’activité d’Areva ont été touchés. Le chiffre d’affaires du « Business Group (BG) Mines » a reculé de 24,4 %, celui de la fabrication des réacteurs et des services de 5,3 %, celui du traitement-recyclage de 12,1 % et celui des énergies renouvelables de 24,4 %. Seul le « BG » de l’amont (combustible) a progressé de 7,8 %. Du jamais vu.Areva perd le contrat du retraitement des déchets nucléaires britanniquesAu moins M. Nogué n’arrive-t-il pas en terre inconnue : avant d’entrer à la SNCF, il avait travaillé pendant quinze ans chez Framatome, l’actuel pôle réacteurs et services d’Areva (Areva NP). Il en avait piloté la direction des ressources humaines entre 1991 et 1998. Seize ans après, il revient pour une véritable « mission de combat ».Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cédric Pietralunga Cette fois, les dés sont jetés. Déposées lundi 2 février auprès du tribunal de commerce de Marseille (Bouches-du-Rhône), les offres de reprise de la SNCM ont été dévoilées mercredi 4 février aux syndicats de la compagnie, lors d’un comité d’entreprise qui s’est tenu dans la cité phocéenne.Alors que les administrateurs judiciaires de l’entreprise marseillaise en dépôt de bilan évoquaient « cinq offres de reprise et deux lettres d’intention » dans un communiqué publié lundi, les organisations syndicales, comme la direction de l’entreprise considèrent quatre dossiers comme sérieux.Sans surprise, on retrouve parmi eux l’homme d’affaires franco-tunisien Daniel Berrebi, l’ex-patron du port de Marseille, Christian Garin, et un transporteur corse, Patrick Rocca. Tous avaient déjà fait part publiquement de leur intérêt pour la compagnie.Le quatrième repreneur perçu positivement est la compagnie de ferries grecque Attica, invitée de la dernière minute, qui a déposé une lettre d’intention.Les trois autres acteurs évoqués par les administrateurs judiciaires - des hommes d’affaires suisse, italien et français - sont en revanche considérés par les organisations syndicales comme peu crédibles.La SNCM placée en redressement judiciaireRéduction du périmètre« C’est une bonne nouvelle : les activités de la SNCM suscitent de l’intérêt et des offres sérieuses sont désormais dans les mains des administrateurs judiciaires pour conduire les discussions, a réagi la direction de la compagnie dans un communiqué publié mercredi après-midi. Aucune offre ne propose de reprise partielle : elles concernent l’ensemble des activités au départ de Marseille vers la Corse et le Maghreb. » Mais, ajoute l’entreprise, « toutes [les offres] actent la nécessaire réduction du périmètre (…) pour envisager l’équilibre économique ».Selon différents interlocuteurs, M. Berrebi ferait figure de favori. « Son dossier fait 800 pages alors que les autres ne dépassent pas 50 pages, rapporte un proche de la compagnie marseillaise. M. Berrebi travaille sur la SNCM depuis le mois d’avril, il a étudié tous les aspects, c’est du solide. »Installé à Miami (États-Unis), Daniel Berrebi possède notamment une compagnie de ferries au Mexique, appelée Baja Ferries. La famille de l’armateur exploite également une flotte de vraquiers à travers la société Unishipping, dont le siège social est situé à Paris. M. Berrebi propose de garder 750 à 800 employés sur les quelque 2 000 de la SNCM (1 450 CDI et environ 600 CDD) et de réorienter une partie de l’activité de l’entreprise, qu’il renommerait France Ferries, vers le Maghreb.Concernant la desserte de la Corse, l’homme d’affaires se dit prêt à reprendre les liaisons depuis Marseille, avec des bateaux qui opéreraient sous le nom d’U Batellu (« un bateau » en Corse), mais a écarté de son offre les lignes assurées depuis Nice et Toulon, structurellement déficitaires.Pour relancer la compagnie, M. Berrebi assure pouvoir mobiliser 100 millions d’euros en trois ans, dont 80 millions de prêts bancaires. Mais il pose comme préalable de remettre à plat les accords sur le temps de travail, pourtant déjà renégociés en 2013. « Les salariés de la SNCM doivent travailler plus si on veut rentabiliser la compagnie », répète l’armateur à tous ses interlocuteurs.Mieux-disant socialementDe son côté, M. Garin, ancien président du syndicat des armateurs français et réputé proche de Marc Dufour, l’ex-patron de la SNCM débarqué en 2014, est mieux-disant socialement, puisqu’il propose de reprendre presque 900 salariés.Il envisage aussi de scinder l’activité de la compagnie en deux sociétés distinctes, l’une pour desservir l’île de Beauté dans le cadre de la délégation de service public accordée par la collectivité territoriale de Corse, l’autre pour assurer des liaisons avec le Maghreb.M. Garin assure également vouloir renouveler une partie de la flotte de la SNCM, avec quatre navires financés et construits par le sud-coréen Daewoo. Dans un entretien accordé mercredi au site Le Marin, l’homme d’affaires évoque un investissement « global de l’ordre de 100 millions d’euros » pour son projet de reprise.L’homme d’affaires corse Patrick Rocca, présent également dans le BTP et les déchets sur l’île de Beauté, propose quant à lui de conserver 700 emplois et de redéployer la compagnie avec de nouveaux navires, en développant les liaisons avec le Maghreb voire au-delà.Le grec Attica, qui possède déjà deux compagnies de ferries opérant en mer Egée et en mer Ionienne, propose lui aussi de reprendre environ 700 salariés. Mais il doit préciser son offre dans les prochaines semaines.Pas le couteau sous la gorgeMise en redressement judiciaire le 28 novembre, pour une durée de six mois, la SNCM n’a pas le couteau sous la gorge. La compagnie dispose de 42 millions d’euros de trésorerie, selon la direction de l’entreprise.Mais, affirment les connaisseurs du dossier, il faut aller vite pour rassurer les clients : le gros des réservations de la saison d’été s’effectue entre les mois de février et avril. « Si la SNCM ne veut pas connaître une année blanche, il faut un nouveau capitaine rapidement », explique un proche de l’entreprise.« Le processus n’en est bien sûr qu’au début, rappelle néanmoins la direction de la SNCM. Des conditions suspensives existent dans chaque offre car il faudra obtenir l’accord de Bruxelles, des Corses et du tribunal de commerce. » Le tribunal de commerce de Marseille a prévu d’examiner les offres de reprise le 20 mars.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Les banques grecques étaient au cœur de la réunion du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), mercredi 4 février dans l’après-midi. Celui-ci devait se prononcer sur le renouvellement, ou non, d’un soutien financier d’urgence aux établissements hellènes.Les quatre principales banques grecques, celles que l’on qualifie de « systémiques » (au sens où, si elles devaient être confrontées à de grosses difficultés, elles mettraient en péril l’économie du pays), ont-elles ou non des problèmes de liquidités ? Il est aujourd’hui difficile de véritablement cerner où elles en sont.Un jeu de poker menteur est à l’œuvre en Grèce et en Europe autour de cette question. Certains, comme les Allemands, redoutent que le pays abuse des liquidités exceptionelles fournies par la BCE pour financer sa dette.Entre Athènes et la BCE, « une partie de poker menteur »Quel est l’état de santé financier des banques grecques ?Une vaste opération de restructuration du secteur bancaire a été menée. Près de treize banques ont été placées en liquidation et leurs avoirs transférés aux quatre établissements systémiques ­ : la Banque nationale grecque, Piraeus Bank, Alpha Bank et Eurobank­, qui dominent désormais à 90 % le marché.Une première phase de recapitalisation a été bouclée à l’été 2013. Elle s’est faite par l’intermédiaire du Fonds grec de stabilité financière (HFSF), doté par le Fonds européen de stabilité financière d’une enveloppe totale de 50 milliards d’euros.Un deuxième processus de recapitalisation a ensuite eu lieu à l’été 2014. Si le HFSF a couvert 90 % de l’effort, les banques ont trouvé chacune les 10 % restants des sommes nécessaires auprès d’investisseurs privés.Les banques grecques sont-elles confrontées à un « bank run » ?Selon l’Union des banques grecques, la situation des établissements s’est améliorée par rapport à 2012. Les dépôts disponibles en 2008 atteignaient 228 milliards d’euros. Ils seraient tombés à 151 milliards d’euros au plus fort de la crise, en juin 2012, mais ils seraient remontés ces derniers mois aux environs de 162 milliards (chiffres de novembre 2014).Mais les banques assurent être confrontées à d’importants retraits des dépôts depuis l’annonce, en décembre 2014, des élections législatives anticipées.Face à l’instabilité politique, un certain nombre d’acteurs économiques grecs ont retiré des capitaux des banques : 3 milliards d’euros se sont « échappés » sur le mois de décembre.Les retraits de dépôts auraient augmenté dans les jours précédant le scrutin du 25 janvier 2015, qui a été remporté par le parti Syriza (gauche radicale), selon de sources bancaires grecques.Aucun chiffre officiel n’est cependant venu confirmer le niveau de ces retraits. Aucune donnée n’est disponible pour le mois de janvier 2015, les responsables de la Banque nationale de Grèce refusant de communiquer à ce stade.Malgré les rumeurs de « bank run » (fuite de capitaux), notamment relayées par la presse allemande, les officiels grecs restent prudents.Ils rappellent qu’il faudrait atteindre un niveau de retrait équivalent à 25 % des dépôts pour se situer dans ce cas de figure. Soit, pour un total de dépôts s’élevant à 162 milliards d’euros, près de 40 milliards d’euros. Ce qui ne serait pas le cas.Quel est le montant des aides demandées par les banques grecques à la BCE ?Le 21 janvier, alors que la victoire de Syriza lors du scrutin législatif du 25 janvier semble de plus en plus probable, la banque centrale grecque a demandé à la BCE d’autoriser une ligne de crédit d’urgence (« emergency liquidity assistance », ou ELA) pour les quatre principaux établissements du pays.La BCE a donné son feu vert à une utilisation de fonds d’urgence pendant deux semaines.Selon des sources bancaires grecques, citées par l’agence de presse Reuters le 2 février, trois des quatre banques grecques ont bien eu recours à l’ELA : elles auraient emprunté 2 milliards d’euros à titre de précaution, mettant en avant la hausse des retraits de leurs clientèles dans les jours précédant le scrutin.C’est sur le prolongement ou non de cette aide dite, ELA, que la BCE devait se prononcer mercredi 4 février.Selon le quotidien allemand Die Welt, elle devrait se prononcer en faveur d’une poursuite de la fourniture de liquidités d’urgence. Citant des sources de banques centrales, Die Welt indique que la banque centrale grecque a demandé à pouvoir fournir si nécessaire aux établissements bancaires du pays des liquidités à hauteur de plusieurs dizaines de milliards d’euros.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé Le nouveau ministre grec des finances, Yanis Varoufakis, s'est lancé début février dans une tournée des capitales européennes pour convaincre ses partenaires d'accepter un nouvel allégement de la dette de son pays.Lire : Grèce : le compte à rebours est enclenché pour éviter un défaut sur la detteJean-Luc Mélenchon, député européen Front de gauche, défend également cette solution d'une annulation de tout ou partie de la dette. Le parti espagnol de gauche radicale, Podemos, plaide également pour une restructuration de la dette espagnole, qui devrait atteindre le seuil symbolique de 100 % du PIB en 2015. Mais comment sont endettés les pays européens ? Voici une datavisualisation pour y voir plus clair. En valeur, les dettes française et allemande sont parmi les plus élevées du continent européen. Mais, pour bien comparer des dettes, le montant brut ne suffit pas. La méthode la plus commune consiste à les ramener au produit intérieur brut, le PIB, c'est-à-dire la richesse créée par le pays.On retient ici comme critère de comparaison la dette publique au sens de Maastricht, qui inclut, en plus de la dette de l'Etat, celles des administrations de sécurité sociale, des administrations publiques locales et des organismes divers d'administration centrale.A ce titre, d'autres pays dépassent allégrement le seuil d'endettement de 100 % du PIB : le Japon, par exemple, est endetté à hauteur de 245 % de son PIB. La moyenne des dettes des économies avancées de l'OCDE s'élève même à 117,4 % de leur PIB.Lire en édition abonnés : Dettes publiques : le record de 1945 bientôt dépasséEn zone euro, six pays dépassent le seuil de 100 % d'endettement par rapport au PIB en 2014 ; ils devraient être sept en 2015 et en 2016.Le ratio de la dette au PIB dans l'Union européenne et la zone euro devrait atteindre un niveau sans précédent l'année prochaine, respectivement 88,3 % et 94,8 %, a averti la Commission à l'automne.Attention toutefois à garder en tête que la comparaison de la dette et du PIB, pour traditionnelle qu'elle soit, ne dit pas tout de l'économie d'un pays. En effet, ce ratio compare du stock (la dette) à du flux (le PIB).Au-delà d'un problème méthodologique, il y a un problème logique : la dette est le résultat de plusieurs années, voire décennies, d'endettement, tandis que le PIB est une mesure annuelle. Or la dette ne se rembourse pas en un an.Si les banques calculaient l'endettement d'un ménage (intérêt et capital) par rapport à ce qu'il gagne en un an (et non sur la totalité de la durée de l'emprunt), elles ne prêteraient jamais.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard et Alexis Delcambre Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a annoncé, mercredi 4 février, la méthodologie retenue pour la nomination du prochain président de France Télévisions, à laquelle il doit procéder entre le 22 avril et le 22 mai : « Le conseil établira une liste restreinte de candidats qu’il auditionnera », mais « cette liste sera rendue publique à la condition qu’aucun des candidats retenus ne s’y oppose auprès du président », écrit le CSA. L’actuel président est Rémy Pflimlin et son mandat prend fin le 22 août 2015.Renforcer la confidentialitéIl suffira qu’un seul des candidats sélectionnés refuse que son nom soit rendu public pour que la liste entière reste secrète, précise le CSA au Monde. C’est un usage qui existe déjà dans les règlements de différends, qui peuvent rester confidentiels si l’une des deux parties le souhaite, ajoute l’institution pour justifier son choix.Cette procédure inédite vise à renforcer la confidentialité, dans l’espoir de ne pas décourager des candidats occupant des postes de premier plan dans le secteur privé. En effet, certains pourraient avoir peur de perdre leur emploi en briguant la présidence de France Télévisions, sans pour autant obtenir le poste in fine.« Nécessaire publicité des projets »Or cette quête de discrétion se heurte potentiellement à un autre principe : celui de la transparence quant à une nomination sensible et souvent décrite comme politique. « La procédure est contraire à la nécessaire publicité des projets des candidats retenus », a dénoncé sur Twitter Serge Cimino, reporter à France 3 et membre de la section SNJ (syndicat national des journalistes) de France Télévisions, seul candidat déclaré à ce jour. Tout en reconnaissant qu’aucun texte n’oblige le CSA à diffuser les projets des candidats.Lire : Présidence de France Télévisions, le casse-tête du CSA « Si le CSA estime qu’il vaut mieux que les noms ne soient pas connus, cela ne me choque pas », explique au Monde Franck Riester, député (UMP) membre de la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale. Tout en voyant, sur le fond, un « conflit d’intérêt » dans le fait que le CSA soit à la fois l’autorité de nomination du président de France Télévisions et son autorité de régulation.Même son de cloche au Sénat, où Jean-Pierre Leleux, membre (UMP) de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication, rappelle que le CSA est indépendant quant au choix de cette procédure et reconnaît que « si on veut avoir des candidatures libres, il faut qu’elles soient libres de tous côtés ». « Mais il est probable que tout se passera de façon confidentielle », relève-t-il.Pas de contacts entre candidats et membres du collègeCette procédure rend en effet très probable l’hypothèse que la liste des candidats retenus ne soit pas publiée. Mais il restera difficile pour l’autorité de s’assurer qu’il n’y aura aucune fuite dans la presse…Les candidatures seront reçues au siège, sous pli unique à l’attention du président du CSA, revêtu de la mention « Procédure de nomination à la présidence de France Télévisions – Personnel et confidentiel », à compter du lundi 9 mars et jusqu’au jeudi 26 mars, explique le communiqué.Le Conseil procédera à l’ouverture des enveloppes le mercredi 1er avril et publiera le nombre de candidats. Ensuite, le CSA « établira une liste restreinte de candidats qu’il auditionnera », explique-t-il. Ces auditions ne seront pas publiques, en conformité avec la décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 2000.Dernière précision, qui marque un changement par rapport à la procédure de nomination du président de Radio France, Mathieu Gallet, début 2014, les huit membres du collège du CSA n’auront plus de contacts avec les candidats retenus à partir du 1er avril.M. Pflimlin défend la « continuité »« Ce sera peut-être un poisson d’avril », plaisante l’actuel PDG, Rémy Pflimlin, au sujet de sa propre candidature - sur laquelle il ne s’est pas encore prononcé. M. Pflimlin se veut « au travail », loin de ces questions procédurales, et dans l’attente du rapport que le gouvernement doit publier, fin février, sur la stratégie qui sera celle de l’entreprise publique.Lire : France Télévisions : premières tensions autour de la succession à la présidence Mercredi encore, le PDG était auditionné au Sénat dans le cadre d’une table ronde sur l’avenir de France Télévisions. L’occasion pour lui de défendre son bilan, mais aussi de plaider pour une indépendance renforcée et une plus grande « continuité » dans la gouvernance de l’entreprise. Sans préciser si cette continuité incluait à ses yeux l’identité de son président.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué Même pas mal ! Malgré le rappel de plus de 30 millions de véhicules défectueux en 2014, General Motors a affiché un chiffre d’affaires en hausse, de 155,4 à 155,9 milliards de dollars entre 2013 et 2014, selon les chiffres communiqués mercredi 4 février.Le bénéfice net atteint 2,8 milliards de dollars. C’est certes une baisse de 26 % des profits par rapport à l’année précédente pour le constructeur, soit 1 milliard de dollars. Mais le numéro 1 américain, et numéro 3 mondial avec 9,9 millions de véhicules écoulés, a plus que sauvé les meubles.Des provisions importantesCe résultat est d’autant plus remarquable que le groupe a mis en réserve pas moins de 2,8 milliards de dollars pour faire face aux conséquences des rappels de voitures (pour des défauts des des commutateurs d’allumage) et 400 millions de dollars en prévision des procès intentés par des familles de victimes d’accidents.Le groupe avait reconnu être au courant depuis 2003 de la défaillance des commutateurs d’allumage, qui, dans certaines circonstances, empêchait les airbags de se déployer. Mais il n’avait lancé les rappels de véhicules que début 2014.GM fait, depuis lors, l’objet d’une enquête judiciaire. Confronté à des plaintes dans l’ensemble des États-Unis, le constructeur a mis en place un fonds d’indemnisation des victimes.Automobile : des rappels qui coûtent cher à General MotorsEnfin, le groupe a engagé 1 milliard de dollars pour restructurer ses opérations en Europe et en Amérique latine. Du fait de ces charges, le bénéfice opérationnel du groupe a baissé sur un an de plus de 2x milliards, à 6,5 milliards de dollars.La bonne santé des activités en Amérique du Nord et en ChineComme ses concurrents américains, GM a dégagé de plantureux bénéfices en Amérique du Nord, où il réalise toujours l’essentiel de ses bénéfices (avant impôts), soit 6,6 milliards de dollars (7,5 milliards en 2013).Automobile : l’Amérique d’après-crise s’expose à DetroitDe même, en Asie, et plus particulièrement en Chine, où il écoulé 3,2 millions de véhicules en 2014, le constructeur a dégagé 1,2 milliard de bénéfices, c’est-à-dire autant qu’en 2013.L’Europe pèse encore sur les comptesComme ses concurrents américains, Ford et FIAT Chrysler Automobiles, le groupe continue à souffrir en Europe : il y a encore accumulé 1,3 milliard de dollars de pertes. Dont la moitié rien que pour restructurer ses opérations : fermeture d’usine en Allemagne, retrait du marché de la marque Chevrolet, etc. C’est 500 millions de dollars de pertes de plus qu’en 2013.Lire aussi : Chevrolet fait marche arrière en EuropeSi les opérations en Europe de l’ouest et en Europe centrale sont toutefois en train de s’améliorer très progressivement, les opérations en Russie font replonger le résultat du groupe.En parallèle, GM a essuyé une perte opérationnelle en Amérique latine, comme l’ensemble de ses concurrents américains et européens.Le groupe y a perdu 180 millions de dollars en 2014, contre un bénéfice de 327 millions l’année précédente.Pour 2015, la directrice générale de GM, Mary Barra, avait déclaré, mi-janvier, devant des analystes, que le groupe allait « continuer à nourrir » la « dynamique » de 2014 « en 2015 » et « devenir le constructeur automobile dégageant le plus de valeur. »Le constructeur table sur une hausse de son bénéfice opérationnel, grâce à ses principaux marchés. Il a augmenté le montant prévu de ses investissements cette année.General Motors va augmenter ses investissements de 20 % en 2015Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Bourcier (Rio de Janeiro, correspondant régional) Eclaboussés par un énorme scandale de corruption, Graça Foster, la présidente du géant pétrolier brésilien Petrobras, ainsi que l'ensemble de la direction du groupe étatique ont démissionné mercredi 4 février. Un « conseil d'administation se réunira vendredi pour élire une nouvelle direction après la démission de la PDG et des cinq directeurs », a précisé le groupe dans un communiqué.La police estime que le réseau de corruption démantelé au sein du groupe aurait détourné 4 milliards de dollars en dix ans, notamment au bénéfice d'élus et de parlementaires de la coalition au pouvoir, dont le nombre et les identités sont encore couverts par le secret de l'enquête.L'enquête implique également les plus grosses entreprises de construction du pays, qui auraient versé des pots-de-vin à des responsables de Petrobras pour obtenir des contrats. Pour l'instant, 39 personnes, entrepreneurs et ex-directeurs de la compagnie pétrolière font l'objet d'une enquête pour corruption. Aucune mise en accusation n'a encore été prononcée.Mardi, l'action de Petrobras avait clôturé en hausse de plus de 14 %, après des informations de la presse annonçant le départ sa présidente-directrice générale. Mercredi, elle progressait d'environ 2 %.Pour en savoir plus sur le scandale Petrobras, lire (édition abonnés) : Petrobras, le scandale qui éclabousse le Brésil« TOO BIG TO FAIL » ?Ce scandale, qui est rapidement devenu une affaire d'Etat, fait trembler la coalition au pouvoir de Dilma Rousseff, qui a soutenu publiquement à plusieurs reprises Mme Foster, qu'elle avait nommée à la tête du groupe et dont elle est proche. Mardi soir, la présidente avait reçu à Brasilia Mme Foster, mais rien n'a filtré du contenu de cet entretien. Mme Rousseff n'a pas encore réagi à l'annonce de Petrobras. Selon la presse locale, elle aurait décidé de remplacer Mme Foster « après s'être convaincue que son maintien en poste était intenable ».Cette affaire met aussi en danger l'économie de tout un pays. En moins d'un demi-siècle, Petrobras est venu coiffer les plus grandes entreprises du pays. Au cours de la période euphorique des années 2000, l'entreprise publique affichait un chiffre d'affaires d'une centaine de milliards d'euros, portée par les découvertes vertigineuses d'or noir sur les côtes de Rio de Janeiro et Sao Paulo. En 2010, le groupe réussit une augmentation de capital historique de 70 milliards de dollars. De quoi hisser le géant à la huitième place des entreprises mondiales, selon le classement du magazine Forbes.La question désormais est de savoir comment Petrobras va survivre à ce nettoyage. « Too big to fail » (« trop gros pour mourir »), disent les plus optimistes. Il n'empêche : le risque d'un démantèlement ou d'une division des activités en vue d'une privatisation partielle est évoqué. Du côté du marché américain, principale source de financement de Petrobras, on évoque la suspension de ses actions à la Bourse de New York.Les scénarios possiblesLe magazine économique Exame a émis différentes hypothèses possibles pour les douze prochains mois.Scénario « optimiste » :Le prix du baril de pétrole remonte à 110 dollars, Petrobras reconnaît que le système de corruption mis en place a coûté 5 milliards de reais. Le groupe parvient à boucler son bilan financier. Le cours de son action gagne 60 % et passe à 22 reais.Scénario « de base »Le baril est à 95 dollars et le coût de la corruption admise par Petrobras est de 12 milliards de reais. Le rythme de construction des plates-formes est ralenti mais la production de pétrole augmente. Les bénéfices engrangés en 2014 sont de 10 milliards de reais. Le cours de l'action passe à 12 reais (– 15 %).Scénario « pessimiste »Le prix du baril se rapproche des 75 dollars et Petrobras admet 21 milliards de reais de pots-de-vin. L'entreprise ne parvient pas à publier son bilan financier et doit payer l'amende de 340 milliards de reais. La banque publique de développement BNDES (pour Banco nacional de desenvolvimento econômico e social) lui vient en aide. L'action chute à 5 reais.Nicolas Bourcier (Rio de Janeiro, correspondant régional)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Après le secteur pétrolier, ou encore la télévision d’Etat, la campagne anti-corruption, engagée par les autorités chinoises, s’étend désormais au secteur de la finance. Le pouvoir en place à Pékin vient de frapper à trois reprises en l’espace de quelques jours. Mais, derrière cette volonté affichée, depuis deux ans, par le président Xi Jinping de mettre fin à certaines pratiques, c’est aussi un certain nombre de règlements de comptes politiques qui sont à l’œuvre.Mercredi 4 février, l’ancien vice-président de la Banque de l’agriculture de Chine (BAC), l’une des quatre principales banques chinoises, a ainsi été condamné à la prison à vie par un tribunal de Nankin, capitale de la province du Jiangsu (est).L’intéressé, Yang Kun, était accusé d’avoir abusé de sa position à la direction de l’établissement (entre 2005 et 2012) au profit d’entreprises et d’individus en échange d’un total de 30,8 millions de yuan de pots-de-vin.Son procès avait eu lieu en juin 2014. Le banquier avait été exclu du parti communiste (PCC) et limogé de ses fonctions en 2013.« Balayer le secteur financier »Lundi 2 février, le pouvoir chinois – plus exactement, la police interne du parti communiste – avait annoncé l’ouverture d’une enquête contre le directeur de la Banque de Pékin, Lu Haijun, lui aussi soupçonné de corruption.La semaine dernière, c’est le patron de Minsheng Bank, la plus grosse banque à capitaux privés du pays, qui avait été interpellé : Mao Xiaofeng avait été emmené pour interrogatoire sur des soupçons de corruption.La presse chinoise avait récemment indiqué que la campagne anti-corruption lancée depuis deux ans par le président Xi Jinping allait « balayer le secteur financier ».Les autorités chinoises, sous l’égide de Xi Jinping, mettent en avant leur lutte contre la corruption, comme l’ont fait auparavant les autres dirigeants chinois. Mais celle-ci reste endémique en Chine, voire s’aggrave selon le classement annuel, publié par l’ONG Transparency International, où la Chine a chuté de vingt places.Le chef de l’Etat a promis de s’en prendre aux « tigres » – les responsables de haut rang – comme aux « mouches ».Le patron de l’espionnage chinois tombe pour corruptionEn l’occurrence, les opérations menées ces derniers jours dans le secteur financier montrent aussi que Xi Jinping continue son nettoyage des factions adverses – donc corrompues.Mao Xiaofeng, le patron de Minsheng Bank, était ainsi clairement proche de Ling Jihua, l’ex-chef de cabinet du président Hu Jintao, que Xi Jinping attaque à présent.La plupart des hauts responsables des établissements financiers (ou industriels) chinois sont membres du parti communiste. Leur mise sous enquête par la police interne du parti précède généralement leur déferrement en justice.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.02.2015 à 11h36 • Mis à jour le04.02.2015 à 18h11 | Damien Leloup et Sarah Belouezzane Une fois la loi Macron bouclée, le gouvernement devra s’attaquer à un autre gros morceau : le numérique. Une tâche à laquelle s’est déjà attelée Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat en charge du secteur. Le 4 février, la plate-forme de consultation en ligne mise en place pour recueillir des avis devait s’arrêter. L’occasion pour la ministre de faire le point sur les pistes de réflexion qui président à l’élaboration de la loi. Et plus généralement à la stratégie numérique du pays.L’offensive « French Tech » d’Axelle LemaireUne élaboration collective « Notre ambition consiste à donner cinq ans d’avance à la France, pour faire de notre pays une république du numérique », explique Mme Lemaire qui indique que le secteur, créateur d’emplois, doit devenir une « priorité du gouvernement au service de tous ». Pour ce faire, le gouvernement présentera d’abord une stratégie numérique en mars, sur laquelle il s’appuiera pour peser sur les décisions adoptées en mai de cette année par l’Union européenne.Le projet de loi viendra dans un second temps, et devrait être débattu en septembre. Pour l’élaborer, il a été décidé de réaliser un travail collaboratif. D’abord au sein du gouvernement : « Il y a déjà dix cabinets qui travaillent dessus, indique Mme Lemaire, chaque ministère fait des propositions en fonction de ses priorités et Matignon arbitre, il y a déjà eu de nombreuses réunions interministérielles. » Les parlementaires ont quant à eux donné une première fois leur avis lors d’un débat d’orientation en janvier. Mais la véritable nouveauté du processus vient de la plate-forme de consultation en ligne qui invitait tout un chacun à donner son avis, à partager des documents… « Ça n’a pas attiré que les “usual suspects”, comme les lobbyistes ou les activistes, il y a eu aussi des associations et de nombreux citoyens », se réjouit Mme Lemaire. Enfin le Conseil national du numérique est lui aussi appelé à faire des propositions.Soutenir les start-up Thème cher à Axelle Lemaire, le financement des start-up devrait à la fois faire partie de la stratégie numérique présentée en mars mais aussi du projet de loi. « Les jeunes entreprises innovantes doivent bénéficier, en Europe, de possibilités de financement aussi importantes qu’aux Etats-Unis », insiste-elle. Pour cela, la ministre veut voir par exemple se développer le financement par les grandes entreprises, qui pourrait passer, selon elle, de 250 millions d’euros aujourd’hui à un milliard d’ici 2017. Ou alors « un fonds de fonds » pan européens. Selon elle, les jeunes pousses devraient aussi avoir plus facilement accès à la commande publique et à celle des grands groupes. Elle se propose de lever certains obstacles fiscaux et administratifs. Les précisions viendront plus tard.Mais aucun développement n’est possible sans infrastructures dignes de ce nom. Mme Lemaire le martèle, la couverture fixe et mobile doit être égale dans toute la France. « Il y a un décalage entre les chiffres de couverture et le ressenti dans les zones blanches. Il faut réfléchir à un projet de financement, en collaboration avec les collectivités et les opérateurs pour les couvrir. »Reste la question épineuse de l’optimisation fiscale pratiquée par les grands groupes. Celle-ci est préjudiciable pour les Etats mais aussi les start-up européennes qui font face à une concurrence déloyale. « Pour ce qui est de la fiscalité des géants du Net, il faut taper du poing sur la table », explique-t-elle.L’importance des données Les données, estime Mme Lemaire, sont le nerf de la guerre, tant sur le plan économique que pour la modernisation de l’Etat. « Il faut penser données comme auparavant on pensait pétrole », résume-t-elle. Le gouvernement envisage la création d’une nouvelle catégorie : les données « d’intérêt général », qui seraient donc publiques. Particularité de ce nouveau statut, il pourrait concerner des données produites par des sociétés privées – par exemple des entreprises de transport. Outre la question d’une éventuelle rémunération des sociétés ayant produit ces données, l’idée soulève quelques questions complexes liées au droit de la libre concurrence ou à la protection des données personnelles.Sur le volet de la vie privée, justement, le projet de loi évoque plusieurs pistes d’évolution pour la Commission nationale informatique et libertés. Le régulateur pourrait ainsi s’auto-saisir, mais devrait tenir compte dans ses décisions de « l’intérêt du développement technologique ». Un renforcement de son pouvoir de sanction – limité aujourd’hui à 300 000 euros d’amende, une somme dérisoire pour les grandes multinationales du Web – est également envisagée, mais sans chiffre ou modalités précises à ce stade.Le projet comporte cependant une mesure qui pourrait inquiéter bien davantage les grandes entreprises du numérique : la création d’une forme d’action de groupe contre les violations du droit des données personnelles. Si elle est mise en place, elle permettrait à tous les utilisateurs français de Google, Yahoo! ou Facebook de se regrouper pour attaquer ces entreprises – avec à la clef des procédures très coûteuses. Suggérée dans son rapport annuel par le Conseil d’Etat, cette possibilité semble à Mme Lemaire « particulièrement appropriée dans un monde où beaucoup d’usagers font face à un acteur central très puissant ».Un volet sécurité en suspensLes pistes de travail du projet de loi ont été élaborées avant les attentats terroristes de janvier. Depuis, plusieurs voix se sont élevées au gouvernement pour demander un encadrement plus strict des réseaux sociaux, accusés par le premier ministre Manuel Valls et le ministre de l’intérieur de ne pas agir assez contre les messages d’incitation à la haine ou faisant l’apologie du terrorisme. Bernard Cazeneuve a annoncé qu’il se rendrait aux Etats-Unis ces prochaines semaines pour « sensibiliser » les grandes sociétés américaines à ces questions.Pour Mme Lemaire, qui assure avoir l’appui de l’ensemble du gouvernement sur ce point, « le cadre législatif et réglementaire est apte à répondre aux enjeux de sécurité mais doit être mieux appliqué : la priorité est au renforcement des moyens humains et matériels. » Les procédures doivent, quant à elles, être améliorées, juge Mme Lemaire. « Est-ce que le ministre de l’intérieur va devoir se rendre, à chaque fois qu’il y a un problème, dans la Silicon Valley ? Non, il faut qu’il y ait un espace de dialogue en France sur ces questions. »Il n’est cependant pas sûr que le projet de loi comporte un volet portant sur la sécurité – ces sujets pourraient plutôt rejoindre le futur projet de loi sur le renseignement, sous le patronage du ministère de l’intérieur.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guillaume Fraissard A la tête de France Médias Monde (FMM), qui regroupe les radios RFI, Monte Carlo Doualiya et les antennes de France 24, Marie-Christine Saragosse a un poste d’observation privilégié pour mesurer comment la France est perçue à l’étranger. Après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de Vincennes, elle revient sur le traitement des événements par les chaînes de l’audiovisuel extérieur français et sur leur place dans le paysage médiatique mondial.Comment les équipes de France Médias Monde ont-elles vécu la période qui a suivi les attentats ?Nos équipes ont été en première ligne pour voir que, dès le 7 janvier, Paris était devenue le centre du monde, qu’il y avait un véritable élan de solidarité dans de nombreux pays. Mais nous avons aussi vu sur les réseaux sociaux des attaques extrêmement violentes contre des journalistes arabophones de nos médias qui avaient dit « Je suis Charlie » et parlé de la laïcité et de la liberté d’expression. Cela a été très dur à vivre.Comment avez-vous géré le fait de montrer ou non la couverture de « Charlie Hebdo » ?Nous l’avons montrée, y compris sur nos antennes en langue arabe. Mais nous nous gardons bien de simplifier les choses. A l’étranger, certaines chaînes ont montré en boucle les images du policier assassiné à Paris, avec des plans arrêtés sur chaque scène de cet assassinat. En revanche, les caricatures étaient floutées. Nous avons fait le contraire. On a coupé la séquence de l’assassinat et montré la « une » de Charlie. Si nos antennes, présentes dans près de 300 millions de foyers dans le monde, ont aujourd’hui de bons résultats, c’est parce que nous racontons des choses différentes. Et il y a une vraie attente pour cela.Le thème de la laïcité est-il simple à aborder quand on s’adresse à un public mondial ?Nous avons passé du temps à réfléchir à ce sujet. Nous avons essayé de traduire ce mot, et ce n’est pas simple. Il faut parfois une périphrase pour l’expliquer !On s’appelle « France » mais nous sommes internationaux, et le dialogue ne peut pas être unilatéral. Nous sommes en permanence dans le débat d’idée. Après les attentats, nos journalistes, nos correspondants, sont intervenus dans soixante médias étrangers pour expliquer la France, éviter les simplifications et les analyses à la Fox News.Après l’onde de choc de ces attentats, la mission de France Médias Monde doit-elle évoluer ?C’est plutôt le regard sur l’audiovisuel extérieur qui doit changer. Nous savons depuis longtemps ce qui se passe ailleurs. Il y a un an, nous avons vécu dans notre chair ce qu’est le prix à payer pour défendre la liberté d’expression. Ghislaine Dupont et Claude Verlon, nos deux journalistes de RFI, ont été tués au Mali. Des journalistes ont été violées, agressées sur la place Tahir, en Egypte. Il s’agissait d’actes délibérés. On a trop vite considéré que la liberté d’expression étant acquise en France, cela n’était plus un sujet ailleurs.La France a un rôle particulier dans le monde. Elle a une voix singulière, elle ne dit pas la même chose que les chaînes anglophones ou arabophones. Ce rôle apparaît aujourd’hui dans toute son ampleur.La place de France 24 et de son antenne en langue arabe pourrait-elle être renforcée en France ?La présence d’une chaîne de service public en langue arabe en France est une vraie question. Par rapport à d’autres médias arabophones, nous sommes les seuls à défendre une certaine vision du monde. Les pouvoirs publics ont déjà ouvert des espaces. Le débat n’est pas fermé, mais cette présence à un coût.Pendant les événements, France 24 en langue arabe a fait de gros pics d’audience sur le câble. Elle a surtout enregistré une durée d’écoute très longue. Cela signifie que les gens qui sont venus sont restés longtemps, notamment pendant les débats.Dans notre contrat d’objectif et de moyens actuel, il y a une ouverture pour que nous soyons présents en France dans certains endroits. Ainsi, France 24 a eu l’autorisation d’être reprise sur la TNT gratuite en Ile-de-France. Avec la relance de la radio numérique terrestre, je me dis aussi qu’il y a des choses à faire pour Monte Carlo Doualiya avec d’autres radios comme Beur FM ou Africa N°1 avec lesquelles nous avons beaucoup d’affinités.Comment vos chaînes sont-elles perçues à l’étranger ?Nous sommes un groupe de service public, et dans les pays où cette notion est la même que la nôtre, personne ne pense que nous sommes la voix du gouvernement. Pour des pays où c’est moins le cas, certains ont parfois du mal à réaliser que nous sommes indépendants. Pendant les événements en Côte d’Ivoire, il est arrivé que l’antenne soit coupée, parce que nous étions étiquetés « porte-parole de la France ».Mais nos téléspectateurs savent que nous sommes tout sauf des chaînes de propagande. Le slogan de RFI, c’est : « Les voix du monde. » Pas la voix de la France.Guillaume FraissardJournaliste - Supplément TéléVisionsSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger   C’était en novembre 2013. Jean-Marc Ayrault, alors premier ministre, venait de lancer une opération « remise à plat de la fiscalité », remettant à l’ordre du jour l’engagement n° 14 du candidat François Hollande d’une fusion de l’impôt sur le revenu (IR) et de la CSG. Usant de ses prérogatives, celui qui présidait alors la commission des finances du Sénat, Philippe Marini (UMP), réagissait en demandant au Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), présidé par Didier Migaud, d’examiner la « faisabilité technique et juridique » d’une telle fusion.4 février 2015. M. Ayrault a quitté Matignon, la grande réforme de la fiscalité est retombée dans les limbes, le Sénat a changé de majorité et c’est à une commission des finances profondément renouvelée que le président du CPO présente les résultats de son étude. Son premier constat : oui, une réforme de l’imposition des revenus paraît indispensable, tant le système actuel a vieilli et est devenu totalement sédimenté et illisible. L’existence de deux impositions « aboutit à un système de prélèvements sur les revenus des ménages peu compréhensible et dont l’acceptabilité, s’agissant de l’impôt sur le revenu, est de plus en plus en question », note M. Migaud.Réforme nécessaire, donc, mais chantier périlleux, car toute réforme fiscale d’envergure entraîne inéluctablement des transferts de charges entre les ménages et génère des « coûts de transition ». Or le contexte actuel de faible croissance et de contrainte budgétaire laisse peu de marge de manœuvre pour en amortir les effets. Le rapport du CPO émet en outre des réserves sur les analyses de Thomas Piketty et des coauteurs du livre Pour une révolution fiscale (Seuil, 2011), selon lesquels les perdants d’une fusion de l’IR et de la CSG seraient contenus dans le dernier décile, les revenus les plus élevés, estimant que « leur modèle a une vocation plus pédagogique que pratique et ne se prête pas à un chiffrage précis ».« Il n’y a pas de projet cohérent qui redonne du sens à l’impôt »Lisibilité et cohérence Le CPO étudie toutefois les diverses modalités de fusion des deux impôts, soit en absorbant la CSG dans un grand impôt sur le revenu, soit en créant une imposition unifiée sur la base d’une CSG progressive, pour conclure que, dans un cas comme dans l’autre, la fusion bute sur des obstacles qui, s’ils ne sont pas insurmontables, la rendent en pratique difficile à mettre en œuvre. A défaut de réforme d’ensemble, il plaide pour « un ensemble de réformes », en conservant la dualité du système d’imposition mais en lui assurant une meilleure lisibilité et une plus grande cohérence.La priorité, estime le CPO, consiste à élargir l’assiette de l’IR en la rapprochant de celle de la CSG. Ce qui suppose de faire le ménage dans les quelque 190 dépenses fiscales qui affectent le rendement de l’impôt sur le revenu pour un montant de 34 milliards d’euros. Certes, toutes ne pourront pas être supprimées mais, estime le CPO, un objectif de réduction de leur montant de 10 % par an pourrait être envisagé. Une autre piste de rapprochement pourrait porter sur les règles de prise en compte des frais professionnels.L’autre grande réforme préconisée consiste à supprimer l’imposition décalée d’un an en instituant l’« imposition contemporaine des revenus », les contribuables acquittant alors mensuellement des acomptes d’impôt au titre des revenus de l’année en cours, avec une régularisation a posteriori, une fois l’impôt final liquidé. Cette solution, qui diffère du prélèvement à la source, nécessite cependant de gérer le problème de l’année de transition. Le CPO suggère enfin d’aménager la progressivité de la CSG et de généraliser sa non-déductibilité. Un dispositif de « filet fiscal » permettrait, à revenu inchangé, de garantir que l’impôt n’augmenterait pas brutalement d’une année sur l’autre.A la lecture du rapport du CPO, une conclusion s’impose : la réforme est nécessaire, elle est possible mais elle entre en conflit avec la récente promesse présidentielle de ne plus augmenter l’impôt, quel qu’il soit. L’ambition réformatrice, si elle existe, devra donc être portée comme un objectif pour un futur quinquennat.Impôts, formation, retraite... ce qui change en 2015 Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Ania Nussbaum Face au lobby des notaires, Emmanuel Macron, ministre de l'économie, a revu lundi 2 février son dispositif d'encadrement des tarifs des professionnels du droit, dont les notaires, huissiers et mandataires judiciaires.Alors que l'examen du projet de loi  « croissance et activité » pourrait se prolonger à l'Assemblée nationale, c'est une nouvelle reculade du ministre. Depuis le début des débats, le 26 janvier, le texte, qui a pour mots d'ordre simplification et fin des corporatismes, a évolué au gré des amendements.1. Les notaires refusent de voir leurs tarifs encadrésLe projet de loi prévoyait d'encadrer la rémunération des professions du droit, dont les notaires, qui auraient été tenus d'afficher leurs tarifs. Malgré les concessions d'Emmanuel Macron, qui prévoyait d'instiller de la concurrence entre les professionnels grâce à des tarifs variables, la mesure n'a pas résisté à l'intense lobbying du Conseil supérieur du notariat auprès des députés. Invoquant des milliers de suppressions d'emplois à la clé, les professionnels ont notamment manifesté le 10 décembre contre le projet de loi.Selon un amendement, les actes de la vie courante devaient être soumis à un tarif fixe, quand d'autres pouvaient voir leurs prix varier entre un minimum et un maximum. Résultat : « un système compliqué », estimait le ministre ce lundi, à l'Assemblée nationale.Emmanuel Macron a également affirmé avoir reçu des menaces de mort de la part d'opposants au texte, contre lesquels il compte porter plainte.Le corridor tarifaire est donc remplacé par un autre dispositif d'encadrement, jugé moins complexe. Les « petits » actes de la vie quotidienne conservent un tarif fixe.2. Secret des affaires : les journalistes montent au créneauUn amendement du député socialiste Richard Ferrand, rapporteur de la loi, prévoyait la création d'un  « secret des affaires » pour protéger les entreprises de l'espionnage industriel. La révélation d'informations à caractère économique – par exemple, le processus de fabrication d'un produit – pouvait, selon le texte, être punie de lourdes peines de prison.Lire : La liberté d'informer serait-elle vraiment menacée par le « secret des affaires » ?Dénonçant un risque de  « dérives liberticides », ONG et médias sont montés au créneau. La mesure  « menace d'entraver le travail d'enquête des journalistes », qui a permis de révéler le scandale du Médiator, de l'amiante ou des Luxleaks, affirmaient ces derniers dans une tribune publiée dans Le Monde, le 28 janvier.Face à la mobilisation de la presse, le gouvernement a renoncé à légiférer sur le sujet pour le moment, annonçant un texte qui mêlera la protection du secret des affaires et celle des sources des journalistes.3. Le travail dominical, au cas par cas en fonction des mairiesDimanche 18 janvier au soir, les députés ont planché sur le travail dominical, une réforme à laquelle s'oppose une bonne partie des élus du PS.Le projet de loi prévoyait l'ouverture des commerces au moins cinq dimanches dans l'année, et jusqu'à douze avec accord du maire. C'est raté : l'amendement du rapporteur socialiste Stéphane Travert a supprimé les cinq dimanches accordés à tous les commerces, laissant pleine latitude aux maires entre 0 et 5 dimanches. Au-delà, c'est le conseil municipal ou la communauté de communes qui décideront.La libéralisation des autocars ne portera pas atteinte aux TERAux Etats-Unis, on peut payer 1 dollar (0,87 euro) pour parcourir 150 km, de New York à Philadelphie. C'est l'offre d'appel du transporteur britannique Megabus. Un exemple à suivre pour Emmanuel Macron, qui entend encourager le tourisme (donc l'emploi) en libéralisant le transport par autocar. Et, surtout, un moyen d'alléger les dépenses des Français, dont 14 % sont consacrées au transport. Mais de nombreux obstacles se dressent encore sur la route des bus low cost : le ministre a prévenu qu'il n'y en aura pas là où il y aura « atteinte à l'équilibre d'un service public ».Une autorité administrative indépendante devra déterminer au cas par cas si l'ouverture d'une nouvelle ligne de bus menace le modèle économique de la SNCF. Quant aux régions, elles ont déjà prévu de veiller « à ce que les choix du gouvernement en faveur de la libéralisation des liaisons par autocar ne puissent se faire au détriment [des TER] », selon un communiqué de l'Association des régions de France.Ania Nussbaum Aymeric Janier C'est une largesse pour le moins atypique. Une divine surprise, diront même certains heureux bénéficiaires. Contre toute attente, les autorités croates ont annoncé, lundi 2 février, l'effacement des dettes de plusieurs dizaines de milliers de citoyens parmi les plus démunis du pays.Baptisé « fresh start » (« nouveau départ »), ce programme devrait concerner 60 000 personnes, sur une population totale d'environ 4,4 millions d'habitants. Pour pouvoir y souscrire, trois critères ont été fixés, rapporte le Washington Post : ne pas être endetté au-delà de 35 000 kunas (4 500 euros), ne pas avoir un revenu mensuel supérieur à 1 250 kunas (160 euros) et ne posséder ni propriété ni économies. Le gouvernement de centre gauche a convaincu plusieurs entreprises publiques et privées, des opérateurs de télécommunications ainsi que neuf grandes banques de participer à ce projet, sans toutefois compenser leurs pertes.L'objectif sous-jacent est de relancer l'économie en aidant certains foyers à avoir de nouveau accès aux services de base, notamment à leurs comptes bancaires, qui ont été gelés, explique le Daily Telegraph. La Croatie, qui a rejoint l'Union européenne en juillet 2013 en tant que 28e Etat-membre, n'a rien d'un eldorado économique. Elle traverse depuis six ans une douloureuse récession, qui a entraîné une forte hausse du taux de chômage (19,2 % de la population active).Dans ce contexte, le pouvoir croate espère que son initiative, dont le coût total est estimé à 2,1 milliards de kunas (environ 273 millions d'euros), changera la donne et permettra de lancer enfin un cycle vertueux.MESURE POPULISTE Loin d'y voir une quelconque faveur faite aux classes sociales inférieures, certains considèrent qu'il s'agit surtout d'une mesure populiste destinée à enjôler une partie de l'électorat en vue du scrutin législatif qui se profile à la fin de l’année, soulignent The Week et le Financial Times. De fait, le premier ministre, Zoran Milanovic, est confronté à une impopularité grandissante.D'après un sondage Ipsos réalisé en décembre, il a perdu huit points aux dépens de l'Union démocratique croate (HDZ). « De toute évidence, la récente victoire d'une personnalité de l'opposition [la conservatrice Kolinda Grabar-Kitarovic], le mois dernier, à l'élection présidentielle a convaincu M. Milanovic de la nécessité de mettre en place des politiques lui permettant d'engranger des voix », note Timothy Ash, économiste en chef à la Standard Bank, sise à Londres.Cet apurement massif de dettes – loin d'être un cas isolé dans l'histoire, rappelle le Daily Telegraph, qui évoque une pratique remontant à l'ancien Testament – peut-il faire école ailleurs en Europe ? « En Grèce ou en Espagne, peut-être, mais pas outre-Rhin », tranche sans ambages la Süddeutsche Zeitung. Pour Shane Ferro, journaliste chargée des questions économiques à Business Insider, « si les banques pensent que ce genre politique est appelé à devenir la norme, elles pourraient tout à fait augmenter les taux d'intérêt pour tout le monde, ce qui alourdirait le coût de l'endettement ». « Sur le papier, l'expérience croate est intéressante, mais elle paraît vouée à l'échec », juge-t-elle.Directrice de l'Institut de finances publiques de Zagreb, Katarina Ott, elle, voit un autre danger dans la démarche adoptée par le gouvernement : « Les contribuables honnêtes et conciliants supportent déjà une très lourde charge fiscale dans ce pays. Avec ce genre de décision, elle ne fait qu'augmenter. Le risque est qu'à long terme, ils deviennent moins accommodants... »Aymeric JanierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Dominique Gallois Faites ce que je dis, pas ce que je fais ! En matière de péages d’autoroutes, l’Etat français applique parfaitement ce dicton. Le premier ministre a, certes, gelé l’augmentation tarifaire de 0,57 %, prévue le 1er février, accordée aux sept sociétés concessionnaires privées (ASF, Escota, Cofiroute, APRR, Area, Sanef et SAPN) sur leurs grands réseaux historiques. Mais, dans le même temps, le gouvernement a relevé les prix des péages sur les autoroutes publiques.Sur l’Autoroute du tunnel du Mont-Blanc (ATMB), l’augmentation moyenne est par exemple de 2,9 %. Sur son site Internet, l’Autoroute blanche indique que les tarifs restent identiques à ceux de 2014 pour les véhicules légers, exceptés au péage de Nangy, pour la section Scientrier-Gaillard où l’augmentation est de 10 centimes. Or, cette liaison est empruntée quotidiennement par des milliers d’automobilistes frontaliers travaillant en Suisse.Depuis janvier, sur l’autoroute de la Maurienne A 43, les tarifs ont également été relevés et le passage du tunnel routier du Fréjus a progressé de plus de 2 %. Aucune justification n’a été donnée du côté des pouvoirs publics.Relèvements de tarifs supérieurs à l’inflationToutefois, certains tronçons privés ont, eux aussi, bénéficié de relèvements. Là non plus, aucun motif n’a été avancé. Il semblerait toutefois que cette hausse soit liée à la création récente de ces ouvrages (souvent moins de dix ans) et à la fragilité de leur modèle économique, conjuguée, souvent, avec un trafic inférieur aux attentes. A chaque fois les relèvements de tarifs sont supérieurs à l’inflation.La hausse la plus forte se situe en région parisienne, avec plus de 3,42 % à certaines heures, les tarifs étant modulés, pour emprunter le tunnel duplex sur l’A86 entre Rueil-Malmaison et Jouy-en-Josas, géré par Cofiroute (Vinci). Dans le Loiret, sur l’A19 entre Artenay et Courtenay, le relèvement est de 1,6 %, sur ce réseau Arcour propriété de Vinci.Le passage du viaduc de Millau (Eiffage) a été relevé de plus de 3 %. En Seine-Maritime, le prix du passage a augmenté sur les ponts de Tancarville et de Normandie, ces ouvrages étant gérés par la Chambre de commerce et d’industrie du Havre.De Rouen (Seine-Maritime) à Alençon (Orne), le tronçon de l’A28 géré par Alis, filiale de la Sanef et Bouygues, a relevé ses tarifs de 2,9 %. Les différentes classes de véhicules ne sont pas toujours toutes concernées. La liaison entre Genève et Annecy par l’A41, gérée par Adelac, dont le premier actionnaire est Area, a vu son prix relever de plus de 2 %.Recours devant le Conseil d’EtatCes hausses de tarifs ajoutent à la confusion ambiante. Une confusion qui vient d’être renforcée par le courrier qu’ont adressé APRR, Vinci Autoroutes et Sanef à l’Autorité de la concurrence. Ensemble, ces groupes dénoncent les contresens faits, selon eux, par cette instance et sur lesquels s’appuie le gouvernement pour renégocier les contrats.Comme ils l’avaient annoncé, suite au gel provisoire des tarifs, six des sept concessionnaires (à l’exception de SAPN) ont par ailleurs déposé, le 1er février, un recours devant le Conseil d’Etat pour dénoncer le non-respect des engagements pris en décembre 2014. Pour le gouvernement, il s’agit de surseoir, le temps qu’un nouveau groupe de travail, constitué de quinze parlementaires de la majorité et de l’opposition ainsi que de représentants de différents ministères, reprenne le dossier dans sa globalité et fasse des propositions. Un premier bilan sera fait fin février.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Jack Ma, l’emblématique fondateur et patron du groupe Alibaba aurait-il perdu la main ? Est-il devenu trop puissant ? Le groupe chinois de e-commerce est, en tout cas, confronté, depuis quelques jours, à des attaques sans précédent de la part des autorités de régulation chinoises, qui l’accusent d’« opérations illégales » et de diffusion sur Internet de produits contrefaits. Du coup, certains investisseurs américains ont également saisi la justice afin de placer le groupe face à ses responsabilités.Si Jack Ma est monté au créneau au début de cette semaine, pour tenter de défendre l’intégrité de son groupe, en arrière-plan de cette affaire, c’est bel et bien la question suivante qui est posée : dans un système chinois, où la protection tient aux connexions politiques que l’on a su établir ou non au sein de l’Etat-parti, pourquoi l’administration s’en est-elle prise, à ce moment précis, à Alibaba et à son fondateur ?De quoi le groupe Alibaba est-il accusé ?L’empire du e-commerce de Hangzhou a été accusé, le 28 janvier, par l’Administration de l’industrie et du commerce chinoise (AEIC) de laisser les opérateurs de boutiques en ligne vendre des produits de contrefaçon, notamment de l’alcool, des cigarettes, mais aussi des sacs de luxe.Dans un rapport, présenté comme un « livre blanc » et établi à l’issue d’un échange avec Alibaba en juillet, l’administration accusait également Alibaba de laisser certains employés accepter des pots-de-vin de commerçants souhaitant faire remonter le classement de leurs produits dans les résultats de recherches.Alibaba accusé de favoriser des « pratiques illégales » en ChinePourquoi des investisseurs attaquent-ils le groupe ?Certains investisseurs considèrent qu’Alibaba a manqué à ses obligations en matière de transparence en ne faisant pas mention de la rencontre avec les autorités chinoises au sujet des contrefaçons au cours de l’été 2014, soit deux mois avant son entrée à Wall Street. L’AEIC a d’ailleurs précisé, en publiant son rapport controversé, ne pas l’avoir évoqué plus tôt pour éviter d’affecter cette opération record.Lire aussi : Alibaba : le jackpot des actionnaires de la première heureUn porteur d’actions Alibaba, du nom de Manishkumar Khunt, a fait saisir, vendredi 30 janvier, la Cour de justice du district sud de l’Etat de New York d’une « class action », procédure collective au nom de l’ensemble des actionnaires s’estimant lésés. « Ce n’était pas qu’un simple rendez-vous avec les autorités, ils furent informés d’une campagne contre la contrefaçon qui allait avoir un impact sur leur situation financière. Au regard du droit des investissements, ils avaient obligation d’en faire état », estime David Rosenfeld, avocat du cabinet Robbins Geller Rudman & Dowd, représentant le plaignant.Quelle est la défense d’Alibaba ?Après un rendez-vous, vendredi 30 janvier, avec les autorités chinoises, Jack Ma avait rappelé vouloir augmenter son investissement dans la lutte contre la contrefaçon, tandis que l’administration avait fait marche arrière en retirant le document de son site internet et en précisant qu’il ne s’agissait que d’un mémo sans « effets juridiques ».Confronté à un interlocuteur lui rappelant que de faux diplômes d’université sont pourtant toujours disponibles sur taobao.com, le site d’Alibaba destiné aux particuliers, Jack Ma a précisé avoir 2 000 employés chargés de la lutte contre la contrefaçon mais que leur tâche n’est « pas aisée » et repose sur des dénonciations. « Nous ne voulons pas que le monde croie que nous ne sommes pas transparents. Nous ne voulons pas que le monde croie que Taobao est une plateforme dédiée à la vente de produits contrefaits », a par ailleurs déclaré Jack Ma, lundi 2 février, lors d’une visite à Hong Kong.De quels liens Jack Ma et Alibaba disposent-ils au sein du pouvoir chinois ?La direction d’Alibaba refuse de spéculer sur ce sujet. Mais, dans son prospectus d’introduction en Bourse, l’an dernier, le groupe de Jack Ma avait toutefois cité la possibilité que l’administration chinoise s’intéresse à la position dominante d’Alibaba dans le e-commerce en Chine.Au fil des années, le groupe a pourtant su établir son réseau politique. Le président Xi Jinping a été, de 2002 à début 2007, le secrétaire du Parti communiste chinois (PCC) de la province du Zhejiang, où Alibaba a son siège. Xi Jinping a par ailleurs emmené une délégation visiter Alibaba, emblème de modernité, au cours de ses sept mois à la tête du Parti à Shanghai, en 2007.À l’été 2014, le New York Times avait rappelé que, lorsque le groupe avait racheté, en septembre 2012, la moitié des parts détenues jusqu’alors par l’américain Yahoo dans son propre capital, il l’avait fait en distribuant des actions à plusieurs fonds ayant à leur tête des héritiers de dirigeants du PCC. Parmi ceux-ci figuraient Boyu Capital, qui compte Alvin Jiang, le petit-fils de l’ancien président Jiang Zemin, comme partenaire, ou encore New Horizon Capital, fonds de capital-risque co-fondé par le fils de l’ex-premier ministre, Wen Jiabao.En 2013, quand Jack Ma avait quitté son poste de PDG pour n’être plus que président d’Alibaba, les connaisseurs du groupe avaient estimé qu’il consacrerait son temps professionnel essentiellement au maintien de bonnes relations avec le gouvernement. Lundi 2 février, M. Ma a donné une idée de la tâche en se disant « bien plus fatigué et frustré que les gens ne le pensent. »Lire également : Jack Ma, figure de l'Internet chinois, veut confier Alibaba aux "rêves des jeunes"Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.02.2015 à 14h53 • Mis à jour le08.02.2015 à 16h22 | Claire Guélaud Pour la deuxième fois depuis les débuts de la présidence turque, en décembre 2014, les « sherpas » des différents pays avancés et émergents membres du groupe des 20 (qui représente plus de 85 % de l’économie mondiale), se retrouvent, dimanche 8 février, à Istanbul pour plancher sur les stratégies de croissance, sur la régulation financière et sur la fiscalité.Officiellement, la Grèce ne figure pas à l’ordre du jour de cette réunion préparatoire au G20 finances, qui réunira, lundi 9 et mardi 10, ministres des finances et banquiers centraux des principales économies de la planète. Mais à la veille de l’Eurogroupe extraordinaire de mercredi, nul doute qu’elle sera dans toutes les têtes.Il devrait être beaucoup question, dimanche, de l’état de santé de la zone euro qui fait toujours figure d’« homme malade » de l’économie mondiale, malgré la révision à la hausse des prévisions de croissance de la Commission européenne.Trouver une solution au problème grecLes pays anglo-saxons (Etats-Unis, Canada, voire Royaume-Uni) et les émergents semblent résolus à exercer des pressions « de plus en plus fortes » sur les Européens pour qu’ils en fassent moins sur le terrain de la rigueur et de la consolidation budgétaire et qu’ils permettent ainsi une véritable reprise dans la première région économique du monde, observe un participant.Les questions des stratégies de croissance et d’un éventuel changement des politiques économiques et de réglage conjoncturel (policy-mix) dans un sens moins restrictif, réclamé par Syriza, la gauche radicale grecque, et par le nouveau premier ministre hellène, Alexis Tsipras, devraient être largement évoquées.Les pays anglo-saxons et les émergents, inquiets du caractère trop « faible » et trop « inégal » de la croissance mondiale, poussent en ce sens.Zone euro : désinflation ? Déflation ? En tout cas, baisse des prixLe Canada devrait aussi redire haut et fort qu’il est favorable à l’annulation de la dette grecque, une solution exclue par le Fonds monétaire international (FMI), la Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE).A l’évidence, les non Européens, traumatisés en 2010 par la crise des dettes souveraines et par la menace d’un éclatement de la zone euro, attendent tous de cette dernière qu’elle trouve une solution – le plus rapidement possible – au problème grec.L’Europe accroît la pression sur AthènesIls ne devraient pas manquer de rappeler aux Européens que c’est déjà avec la dette grecque qu’avait débuté, il y a quatre ans, la crise des dettes souveraines dans la zone euro.Inquiétudes sur la remontée des taux américainsLe débat macroéconomique devrait aussi porter sur le contre-choc pétrolier, dont les effets sont très différents selon que les pays sont exportateurs ou importateurs d’or noir, et sur la réapparition des crises de change dans les pays émergents.Ce dernier sujet est jugé particulièrement sensible en Turquie : le dévissage de la livre, au printemps 2013, lors de l’annonce par Ben Bernanke, alors président de la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale), d’une normalisation progressive de sa politique monétaire, y a laissé de vifs souvenirs.Le pays hôte du G20 en 2015 est également préoccupé par la résurgence des turbulences financières dans de nombreuses économies émergentes en raison des anticipations de remontée des taux d’intérêt américains.Le gouvernement turc, dont les priorités pour le G20 (croissance inclusive, suivi des mesures pro-croissance adoptées lors du G20 en Australie en novembre 2014, investissement) sont encore « un peu floues », plaide pour la mise en place d’un groupe de travail sur le système monétaire international.Lutte contre le financement du terrorismeIl souhaite par ailleurs que le G20 se préoccupe davantage du sort des pays les moins avancés. Un bilan d’étape devrait être fait au sujet des 1 000 engagements pris par les chefs d’Etat et du gouvernement à Brisbane (Australie) pour relever de 2 000 milliards de dollars supplémentaires la croissance mondiale.Les travaux déjà bien engagés en matière de régulation financière, de lutte contre l’évasion fiscale et en faveur de l’échange automatique de renseignements fiscaux seront poursuivis. Le gouvernement français continue demander une régulation du « shadow banking ».Terrorisme : la France veut renforcer les dispositions « antiblanchiment »Avec le Brésil, la France souhaite ajouter un volet financier à la lutte contre le réchauffement climatique, dans la perspective de la COP21 (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) de décembre 2015 à Paris. Elle devrait aussi demander à ses partenaires du G7 - lesquels débattront sûrement de la question Ukrainienne après la rencontre à Moscou entre Angela Merkel, François Hollande et Vladimir Poutine - ainsi que du G20 de s’engager dans la lutte contre le terrorisme et contre son financement.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.02.2015 à 14h00 François Hollande espère dans les « prochains jours » un règlement du contentieux entre l'Etat et les sociétés d'autoroute relatif à la décision gouvernementale de geler les tarifs des péages.« La solution ne peut pas être dans le contentieux, mais dans le règlement global, définitif, de la gestion des autoroutes dans la durée », a plaidé le président lors de l'inauguration d'un tronçon autoroutier entre Brive et Tulle, samedi 7 février.Six des sept sociétés d'autoroute concernées par le gel des tarifs des péages (à l'exception de la Société des autoroutes Paris-Normandie, SAPN) ont déposé un recours devant le Conseil d'Etat contre la décision du gouvernement de suspendre la hausse, qui devait atteindre 0,57 % en moyenne pour répercuter l'inflation et les investissements. Un premier bilan est prévu à la fin de février, et François Hollande a souligné samedi que le gel était une mesure « provisoire et conservatoire ».A la tribune avant lui, le président des concessions autoroutières de Vinci, Pierre Coppey, avait affirmé que « la décision unilatérale de suspendre la hausse des tarifs autoroutiers n'est pas plus productive que l'appel au juge pour en contester la légalité ». Selon lui, l'incertitude fait peser de « lourdes menaces » sur les concessions autoroutières et sur les sociétés concernées.Lire (édition abonnés) : Vinci : entre risque politique et bénéfice recordLe premier ministre a gelé l'augmentation tarifaire, prévue le 1er février, accordée aux sept sociétés concessionnaires privées sur leurs grands réseaux historiques. Mais, dans le même temps, le gouvernement a relevé les prix des péages sur les autoroutes publiques. Lire : L’Etat a bel et bien augmenté les tarifs d’autoroutes Anne Michel Selon nos informations, le ministre des finances, Michel Sapin, et le ministre de l'économie, Emmanuel Macron, viennent d'écrire au PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, afin de l'interpeller sur d'éventuelles pratiques d'optimisation fiscales au sein du groupe public d'électricité.Dans une lettre co-signée et datée du 6 février, dont Le Monde a eu connaissance, les deux ministres de Bercy demandent au PDG de l'entreprise publique de « faire la transparence sur les implantations et participations [de l'entreprise] à l'étranger » et « d'informer le conseil (d'administration) sur les évolutions à envisager en la matière ». Des instructions en ce sens ont été données par Bercy aux administrateurs représentant l'Etat au conseil d'administration, qui les formaliseront lors du prochain conseil du groupe. L'Etat détient plus de 80 % du capital d'EDF.FILIALES D'EDF VISÉESDans le viseur de Bercy se trouvent notamment des filiales d'EDF au Luxembourg et en Irlande, Océane Ré et Wagram Insurance Company, ainsi qu'une participation dans une entreprise située dans le paradis fiscal des Bermudes, qui permettraient au groupe de réduire substantiellement sa facture fiscale. Ces filiales fournissent principalement au groupe des prestations dites de réassurance (assurance d'assurances). Leur existence avait été pointée par France 2, dans une enquête de la chaîne diffusée le 9 décembre 2014 dans le cadre de « L'Œil du 20 heures ».Or, dans leur lettre du 6 février, Michel Sapin et Emmanuel Macron soulignent qu'« il peut y avoir des raisons techniques, juridiques ou commerciales pour qu'une entreprise ait des implantations à l'étranger ». Mais qu'ils ne « [pourraient] pas accepter que ces implantations soient principalement guidées par des raisons fiscales ».A travers cette initiative, le gouvernement entend se montrer à la manœuvre, pour lutter contre l'optimisation fiscale des multinationales. Et ce, en pleine ébullition politique en Europe autour des stratégies d'évitement de l'impôt mises en place par les grandes entreprises. Notamment au Luxembourg.Toujours selon informations, après EDF et son PDG, Bercy a l'intention de demander les mêmes efforts de transparence à l'ensemble des entreprises publiques dont l'Etat est actionnaire, qui sont gérées par l'Agence des participations de l'Etat (APE), dont GDF Suez, Orange, Renault, Areva, Airbus, la CNP...Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.02.2015 à 10h20 • Mis à jour le07.02.2015 à 18h05 | Alexandre Piquard « BuzzFeed s’est lancé en France sur le divertissement mais veut aujourd’hui passer à une nouvelle étape en se mettant aux news et à l’actualité. C’est pour cela que j’ai été embauchée. » Cécile Dehesdin résume ainsi le poste de rédactrice en chef française du site de contenu viral américain qu’elle occupera à partir du 24 février. La journaliste de 27 ans est chargée de recruter trois autres personnes pour porter l’équipe à six membres.Début novembre 2013, BuzzFeed avait choisi de se lancer en France avec une équipe ultra-légère : deux journalistes, l’une à Paris, l’autre à New York. Aujourd’hui sont recherchés deux profils de « viral news reporters », qui « prennent le Web comme terrain », explique Mme Dehesdin. On les veut plutôt généralistes, capables de repérer sur les réseaux sociaux des sujets politiques, de société, environnementaux… Est aussi envisagé un profil de journaliste plus spécialisé, par exemple sur les « minorités ». Cécile Dehesdin est une jeune journaliste Web à la trajectoire ascendante : titulaire d’un master de « journalisme numérique » à l’université de Columbia, aux Etats-Unis, elle a débuté au site d’informations Slate fin 2008, avant de connaître trois transferts : elle est passée à L’Express.fr comme « chef des infos », puis a été rappelée à Slate comme rédactrice en chef adjointe, en septembre 2014. Avant d’être débauchée par BuzzFeed.La « nouvelle étape » souhaitée par BuzzFeed peut être vue comme le signe que ses résultats en France sont décevants et que le lancement n’a pas été le succès escompté. Cécile Dehesdin estime, elle, que le bilan de l’édition française est plutôt bon, « sinon BuzzFeed ne chercherait pas à la développer ».Audience « doublée »La société américaine, non cotée en Bourse, donne peu de chiffres, mais se dit satisfaite d’avoir « doublé » son audience française, entre décembre 2013 et décembre 2014. Celle-ci reste modeste : selon Mediametrie-NetRatings, BuzzFeed a accueilli 649 000 visiteurs uniques en décembre 2014 et entre 400 000 et 500 000 de juillet à novembre. L’audience mobile est, elle, évaluée à 218 000 visiteurs uniques en novembre. En comparaison, les sites de buzz sous la marque française Melty rassemblent 2,1 millions de visiteurs uniques en décembre, le site Minutebuzz 1 million (mais atteint aussi 1 million sur mobiles). L’édition française du site d’information américain HuffingtonPost (dont Le Monde est actionnaire) est créditée de 3 millions de visiteurs uniques. Sans parler de concurrents comme Topito ou Ledemotivateur.En France, les gens partagent assez peu les contenus divertissants, drôles, idiots ou mignonsL’évolution de la stratégie de BuzzFeed en France est aussi le fruit de leçons apprises sur les goûts des lecteurs : « En France, les gens partagent assez peu les contenus divertissants, drôles, idiots ou mignons, comme les articles sur les chatons, résume Scott Lamb, le responsable du développement international. Sur les réseaux comme Facebook ou Twitter, ils ont un profil social plus sérieux que nos lecteurs américains. Les Français ont envie d’échanger sur l’actualité. » Et seraient aussi friands d’information internationale.Comme exemple de contenu réussi, M. Lamb cite le questionnaire comparant des citations de 50 Nuances de Grey (E. L. James, éd. JC Lattès) et du livre de l’ex-première dame Valérie Trierweiler, Merci pour ce moment (Les Arènes). Cécile Dehesdin relève des billets « au regard ironique, voire absurde », comme « les citations d’Eric Zemmour transformées en posters pour les toilettes ».Pour la maison mère BuzzFeed, l’adaptation faite en France dénote un ajustement de sa stratégie de développement international, cruciale. Déjà présente dans six pays avec sept éditions internationales, BuzzFeed veut s’implanter dans six autres pays en 2015, dont le Japon, le Mexique et le Canada. Mais, contrairement aux lancements français ou allemand, s’y dotera d’emblée d’équipes locales. Aujourd’hui, 35 % à 40 % de l’audience de BuzzFeed vient de l’extérieur des Etats-Unis, détaille M. Lamb. Et 40 journalistes (sur 250) sont implantés en territoire américain.Débaucher des journalistesL’autre grand axe stratégique est la vidéo : 60 « éditeurs » sont déjà au travail dans les studios montés à Los Angeles. La production de vidéos maison est d’autant plus importante que BuzzFeed est financé à 100 % par la publicité et s’est fait une spécialité de publier du « contenu de marque », rédigé pour ou par les annonceurs, mais ambitionnant d’être aussi accrocheur que les articles de la rédaction. La même logique est appliquée à la vidéo.Depuis trois ans, aux Etats-Unis, BuzzFeed poursuit une politique ambitieuse de développement d’un contenu d’actualité, recrutant des journalistes de médias établis, sous l’impulsion de Ben Smith, venu du site d’information Politico. Un moyen de conquérir de nouveaux lecteurs et de faire évoluer son image.Le site est aussi connu pour son usage très poussé des « données » : afin d’indiquer à chaque rédacteur les statistiques d’un article sur BuzzFeed et les réseaux sociaux, ou bien de cibler sciemment une catégorie sociale, comme les « Latinos », sous-représentés dans le lectorat… Enfin, une équipe de six personnes est chargée de développer du contenu spécialement dédié aux réseaux sociaux émergents comme Pinterest, Vine, Twitter ou Instagram, raconte M. Lamb, tout en précisant « qu’il est encore tôt pour savoir l’ampleur que cette activité va prendre ».Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.02.2015 à 20h39 • Mis à jour le06.02.2015 à 20h57 | Frédéric Cazenave Du jamais vu depuis soixante-dix ans. Les taux des crédits immobiliers sont, en moyenne, tombés à 2,36 % en 2014, selon les chiffres du Crédit foncier. Une bonne nouvelle pour les prétendants à la propriété, mais aussi pour tous ceux qui ont emprunté au cours des dernières années.La chute des taux est si rapide que la plupart des particuliers ont en effet intérêt à renégocier aujourd'hui les modalités de leur crédit immobilier contracté auparavant. « L'an dernier, seulement un quart des emprunteurs l'ont fait », note Maël Bernier chez Meilleurtaux.Jusqu'à présent, pour que cette opération soit intéressante, il fallait notamment se situer dans la première moitié de son prêt ou avoir déjà au moins remboursé une année afin d'amortir les frais.Mais ce n'est plus forcément vrai, comme le montrent les simulations ci-dessous. Même si vous avez emprunté il y a un an, vous pouvez y avoir intérêt. --> body{ background-color: #FFF!important; margin:0!important; } label{ cursor: pointer; } .bloc_gris_neutre{ border-top: 3px solid #16212c; } #resultat blockquote{ font-style:normal!important; } --> -->Economies réalisées si vous renégociez aujourd'hui un crédit souscrit en...Année d'emprunt :200520062007200820092010201120122013Février 2014Juin 2014 Durée du crédit :15 ans20 ansCalculer* Hors assurance. Le rachat est effectué dans une banque concurrente en gardant la mensualité. L'économie inclut les pénalités et garantie. Source : Meilleurtaux. --> var data = { "2005|20": { "taux":3.95, "cout":"89 607", "taux2015":1.92, "duree":9.8, "cout2015":"79 861", "economies":"9 746", "gain":6}, "2005|15": { "taux":3.7, "cout":"60 907", "taux2015":1.8, "duree":5.4, "cout2015":"59 744", "economies":"1 163", "gain":0}, "2006|20": { "taux":4.05, "cout":"92 137", "taux2015":1.92, "duree":10.6, "cout2015":"79 001", "economies":"13 136", "gain":8}, "2006|15": { "taux":3.85, "cout":"63 590", "taux2015":1.8, "duree":6.2, "cout2015":"60 642", "economies":"2 948", "gain":2}, "2007|20": { "taux":4.7, "cout":"108 878", "taux2015":2.2, "duree":11, "cout2015":"88 151", "economies":"20 727", "gain":14}, "2007|15": { "taux":4.45, "cout":"74 479", "taux2015":1.8, "duree":7, "cout2015":"67 175", "economies":"7 304", "gain":4}, "2008|20": { "taux":5.4, "cout":"127 480", "taux2015":2.2, "duree":11.3, "cout2015":"93 007", "economies":"34 473", "gain":25}, "2008|15": { "taux":5.1, "cout":"86 565", "taux2015":1.8, "duree":7.8, "cout2015":"72 383", "economies":"14 182", "gain":6}, "2009|20": { "taux":4.3, "cout":"98 514", "taux2015":2.2, "duree":12.1, "cout2015":"75 428", "economies":"23 086", "gain":27}, "2009|15": { "taux":4.1, "cout":"68 095", "taux2015":1.8, "duree":8.9, "cout2015":"57 049", "economies":"11 046", "gain":5}, "2010|20": { "taux":3.65, "cout":"82 094", "taux2015":2.29, "duree":14.4, "cout2015":"67 512", "economies":"14 582", "gain":12}, "2010|15": { "taux":3.4, "cout":"55 593", "taux2015":1.92, "duree":10, "cout2015":"48 664", "economies":"6 929", "gain":4}, "2011|20": { "taux":4.3, "cout":"98 514", "taux2015":2.29, "duree":14.5, "cout2015":"68 859", "economies":"29 655", "gain":21}, "2011|15": { "taux":4.15, "cout":"69 001", "taux2015":1.92, "duree":10.5, "cout2015":"51 839", "economies":"17 162", "gain":11}, "2012|20": { "taux":4.05, "cout":"92 137", "taux2015":2.29, "duree":15.5, "cout2015":"63 529", "economies":"28 608", "gain":23}, "2012|15": { "taux":3.85, "cout":"63 589", "taux2015":2.2, "duree":11.7, "cout2015":"49 918", "economies":"13 671", "gain":9}, "2013|20": { "taux":3.35, "cout":"74 685", "taux2015":2.29, "duree":17.3, "cout2015":"58 991", "economies":"15 694", "gain":13}, "2013|15": { "taux":3.15, "cout":"51 214", "taux2015":2.2, "duree":13, "cout2015":"45 028", "economies":"6 186", "gain":4}, "février 2014|20": { "taux":3.35, "cout":"74 685", "taux2015":2.29, "duree":17.9, "cout2015":"57 285", "economies":"17 400", "gain":15}, "février 2014|15": { "taux":3.15, "cout":"51 214", "taux2015":2.2, "duree":13.7, "cout2015":"43 893", "economies":"7 321", "gain":5}, "juin 2014|20": { "taux":3.05, "cout":"67 410", "taux2015":2.29, "duree":17.9, "cout2015":"57 153", "economies":"10 257", "gain":9}, "juin 2014|15": { "taux":2.9, "cout":"46 881", "taux2015":2.2, "duree":14.2, "cout2015":"43 365", "economies":"3 516", "gain":2}} $("#submit").click(function(){ annee = $("#annee").val() duree = $('input[name=duree]:checked').val() identifiant = annee+"|"+duree;Exemple pour un emprunt de 200 000 euros*En "+annee+", le taux d'emprunt moyen sur "+identifiant.substring(identifiant.indexOf("|")+1)+" ans était de "+pointToComma(data[identifiant].taux)+" %.Vous pouvez le renégocier aujourd'hui au taux de "+pointToComma(data[identifiant].taux2015)+" % et économiser ainsi "+data[identifiant].economies+" €, ce qui correspond à un gain de "+data[identifiant].gain+" mois."; $("#resultat").html(texte) }) function pointToComma(n){ return String(n).replace(/\./, ",") } --> Renégociation ou rachatPremière étape : vous rendre sur un des sites Internet de courtiers en crédits immobiliers comme Meilleurtaux, Empruntis, Cafpi… afin de réaliser une simulation. Le résultat obtenu vous donnera des arguments pour négocier avec votre banquier. « Généralement, il proposera un taux de 1 à 1,5 point inférieur, mais ne pourra pas faire plus car il a lui même emprunté à des taux plus élevés », explique Mme Bernier. A moins d'être un très bon client, il ne s'alignera donc pas sur les offres des concurrents. Vous devrez donc changer de banque et procéder à un rachat de crédit.La question des fraisIl y a de fortes chances pour que votre conseiller agite alors le spectre des frais pour vous inciter à ne pas changer de crèmerie. Vous devrez, en effet, payer les pénalités de remboursement anticipé, vous acquitter d'une nouvelle garantie (hypothèque, caution…) et des frais de dossier. « Cela coûtera au total près de 7 500 euros à quelqu'un ayant emprunté 200 000 euros en 2011 sur 20 ans à 4,30 %. Mais vous n'aurez rien à débourser car ces sommes seront intégrées dans le montant du nouveau prêt. Et malgré ces coûts l'économie reste substantielle », souligne Mme Bernier.Tout le monde y a-t-il intérêt ?Inutile de se lancer dans cette opération si votre situation professionnelle s'est dégradée depuis la signature de votre crédit. Par contre rien ne vous empêche de négocier auprès de votre conseiller.Les allergiques à la paperasserie passeront aussi leur chemin, car il faudra constituer un nouveau dossier, rencontrer le nouvel établissement, changer la domiciliation des revenus…Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.02.2015 à 17h28 • Mis à jour le06.02.2015 à 18h57 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Dan Mulllaney, le négociateur en chef américain pour le traité transatlantique (TTIP) et son homologue côté européen, Ignacio Garcia Bercero, se sont engagés, vendredi 6 février à Bruxelles, à l’issue du 8e round de discussions, à « intensifier les discussions ». Un 9e round est programmé, en avril, à Washington. Et une 10e séance de négociations devrait se tenir avant la pause estivale.La semaine de discussions entre experts, qui vient de s’achever, a donc semblé jouer son rôle : elle a été l’occasion, pour Européens et Américains, engagés dans la négociation du TTIP depuis l’été 2013, de prouver qu’ils avaient encore la volonté de le conclure.En 2014, les discussions s’étaient en effet considérablement enlisées. À cause, notamment, de la fronde des opinions publiques, surtout en Europe.Ce futur accord commercial vise moins à obtenir des baisses de tarifs douaniers qu’une harmonisation des réglementations (sociales, environnementales, etc.) des deux côtés de l’Atlantique, pour parvenir, à terme, à un marché unique transatlantique des biens et des services.L’ambition est donc totalement hors norme. Et beaucoup, dans les partis de la gauche européenne, les ONG, etc., s’inquiètent que les règles de protection des citoyens en pâtissent. Le même type d’inquiétudes a aussi émergé aux États-Unis.Créer un « super-régulateur »Qu’a t-il été décidé durant ce 8e round ? Rien de très concret. Mais tous les sujets du TTIP ont été abordés. Les tarifs douaniers, les marchés des services, et aussi la possibilité d’ouvrir davantage, notamment aux États-Unis, les marchés publics, un des principaux enjeux du TTIP pour les Européens.Ces derniers ont par ailleurs proposé l’idée d’un « super-régulateur », qui coordonnerait le travail des régulateurs américains et européens, pour travailler à un rapprochement des futures normes, une fois le traité signé. Y siégeraient des représentants des régulateurs des deux côtés de l’Atlantique. Mais pas de représentants de la société civile, a précisé M. Garcia Bercero.Lors du dernier conseil européen, à Bruxelles en décembre 2014, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne avaient déclaré qu’ils espéraient une conclusion, au moins politique, du TTIP avant fin 2015.Critiquée sur le manque de transparence des discussions, la Commission européenne, qui négocie au nom des 28 pays de l’Union, a déjà, à plusieurs reprises, essayé de corriger le tir, et de faire de la pédagogie. En rendant public le mandat de négociations, en échangeant de plus en plus de documents avec le Parlement européen.Pour prouver leur bonne volonté, Américains et Européens ont promis, vendredi, que les conclusions des négociations du 8e round seraient mises en ligne la semaine prochaine.» Lire également les différentes tribunes publiées sur le TTIP et ses enjeux : Traité transatlantique : une harmonie encore à trouverCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre La température monte d’un cran à Radio France. Quelques semaines après que le PDG, Mathieu Gallet, a annoncé un déficit de 21 millions d’euros pour 2015, cinq organisations syndicales ont lancé un appel à la grève, pour le mercredi 11 février.Mathieu Gallet veut préparer Radio France à des « choix structurants »Cet appel à la grève vise autant la direction de l’entreprise que l’Etat actionnaire, jugés coresponsables du « naufrage budgétaire » et de « la grande casse de Radio France qui s’annonce ».Dans un tract, le syndicat SUD fait notamment référence à des documents de travail de la direction. Ceux-ci évoquent un « plan d’économies [qui] consiste à trouver 50 millions d’euros » - une somme correspondant au déficit prévu en 2019.« Si ressources propres rapportent 10 ME, rationalisations, diffusions rapportent 15 ME, trouver 25 ME sur la masse salariale… », est-il écrit sur ces documents, selon le syndicat. Il cite également une mention d’« effectifs non opérationnels » à « identifier » et des « projets de mutualisation concernant les rédactions et les journalistes ».Probable plan de départsSelon nos informations, ce document serait issu d’un séminaire qui s’est tenu le mercredi 28 janvier à la Maison de l’Amérique latine, à Paris, au niveau du « comité de direction élargi » (environ 65 cadres). Lors de ce séminaire, ces cadres ont planché sur les façons d’atteindre ce volume d’économies.À la direction de Radio France, on indique donc qu’il s’agit de « pistes de retour à l’équilibre » élaborées dans le cadre de la négociation du nouveau contrat d’objectifs et de moyens (COM) avec l’Etat. Ce COM doit encadrer la période 2015-2019 et la négociation doit s’achever fin mars.Au ministère de la culture, où l’intersyndicale de Radio France a été reçue il y a quelques jours, on confirme que le COM inclura l’objectif de retour à l’équilibre, mais on rappelle aussi que le budget de l’audiovisuel public a été stabilisé pour les trois ans à venir. La date du retour à l’équilibre fait encore partie des discussions.Une certitude : des économies sévères s’annoncent. M. Gallet n’a jamais caché sa volonté de développer de nouvelles sources de revenus - on parle d’exploitation du parking de la Maison de la radio, d’un restaurant, d’une librairie… Et il avait déjà évoqué, en janvier, une économie possible de 15 millions d’euros sur les coûts de diffusion, si Radio France cessait d’émettre en ondes moyennes et longues.Par contre, c’est la première fois qu’un chiffrage d’éventuelles mesures de départ sort. En interne, cela accrédite l’idée qu’un plan de départs est inéluctable. Dans les couloirs de la Maison de la radio, ces dernières semaines, cette perspective inquiète, tout comme les mutualisations engagées entre différentes équipes éditoriales, par exemple sur le sport.Malgré cette inquiétude, les syndicats ne sont pas sur la même ligne. FO et le SNJ n’appellent pas à la grève pour mercredi, jugeant que cette initiative vient trop tôt, alors qu’il n’y a pas eu d’annonces officielles. Et refusant d’affaiblir une opération prévue mercredi sur France Bleu, un mois après les manifestations du 11 janvier.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) La route vers le plein-emploi aux États-Unis n’a jamais été aussi dégagée depuis le début de la reprise. L’économie américaine a créé 257 000 emplois en janvier, selon les statistiques publiées, vendredi 6 février, par le Département du travail.Non seulement ce chiffre est largement supérieur à ce qu’anticipaient les économistes, mais en plus sa publication intervient après deux mois très porteurs en termes d’emploi. Cette séquence des trois derniers mois est la meilleure depuis 17 ans.Certes, le taux de chômage a grimpé de 0,1 point par rapport à décembre, à 5,7 %. En fait cette hausse est due au fait qu’un nombre plus important d’Américains est à la recherche active d’un emploi. Au cours des derniers mois, beaucoup se décourageaient et préféraient sortir des statistiques en abandonnant leur recherche.Cette remontée de ce qu’on appelle le taux de participation – c’est-à-dire la proportion d’Américains en âge de travailler qui ont un poste ou qui en cherchent effectivement un – peut être interprétée comme un signe de regain de confiance dans la dynamique du marché de l’emploi. Ce taux est remonté de 0,2 point en janvier, à 62,9 %, ce qui reste malgré tout un niveau historiquement bas.Néanmoins, la tendance de fond d’amélioration de l’emploi aux États-Unis est indéniable. Outre le bon chiffre de janvier, ceux de novembre et décembre ont été revus à la hausse. Avec 423 000 créations d’emplois (contre 353 000 estimés précédemment), novembre est ainsi le meilleur mois depuis 1997. En un an, l’économie américaine a créé 3,2 millions d’emplois.Aux Etats-Unis, « le rebond est vraiment en cours »Hausse des salairesAutre bonne nouvelle : les salaires commencent à frémir, laissant augurer un cercle vertueux capable de tirer la consommation, principal moteur de la croissance américaine. Le salaire horaire moyen a grimpé de 0,5 % en janvier par rapport au mois précédent, une évolution qui n’avait plus été constatée depuis novembre 2008.La hausse des salaires sur un an s’établit désormais à 2,2 %. Le rythme est encore modeste, mais dans un contexte d’inflation faible du fait notamment de la chute des prix du pétrole, c’est un signe encourageant pour la dynamique de croissance.Parmi les secteurs qui recrutent on trouve la construction (39 000 créations), l’industrie (22 000), la distribution (46 000), l’hôtellerie-restauration (37 100) et la santé (38 000). À noter le léger recul du secteur pétrolier, qui a perdu 1 900 emplois, principalement en raison de la baisse des investissements, en lien avec la chute des cours.La Réserve fédérale (Fed), lors de son dernier Comité de politique monétaire, le 28 janvier, avait souligné que « Les conditions du marché du travail continuaient à s’améliorer avec des gains solides en termes d’emploi et un taux de chômage plus bas », ajoutant qu’« une série d’indicateurs du marché de l’emploi suggère que la sous-utilisation des ressources du marché de l’emploi continue à diminuer. »La Fed se veut encore « patiente » avant de relever les tauxLes chiffres publiés vendredi sont plus que jamais de nature à encourager la Fed à resserrer sa politique monétaire au cours des prochains mois. Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le « patron » de l’Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, a annoncé, vendredi 6 février, la tenue d’une réunion extraordinaire des ministres des finances de la zone euro, consacrée à la Grèce.Plus précisément, une bonne partie de la discussion devrait porter sur la prolongation du plan d’aide financier dont bénéficie Athènes, afin de se donner le temps de négocier les termes d’un nouveau « contrat grec ».Mais, à ce stade, les Européens d’un côté et les Grecs de l’autre ne mettent pas les mêmes conditions à ce possible prolongement du programme d’aide. C’est sur le maintien ou non d’une supervision par la troïka des bailleurs de fonds du pays (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne) que se cristallisent notamment les oppositions. Revue des enjeux.Grèce : ce que prônent les EuropéensQuel est l’objectif de cette réunion de l’Eurogroupe ?Elle a pour objectif de tenter d’arracher un accord avec les Grecs sur une prolongation, dite « technique », du deuxième plan d’aide (130 milliards d’euros, déclenché en 2012) dont bénéficie le pays.Il y a urgence à statuer sur ce sujet. Le programme de soutien financier arrive à échéance le 28 février. Mais le pays doit encore recevoir une dernière tranche d’environ 3,6 milliards d’euros.Or, pour que les Grecs bénéficient de ce dernier apport, ils doivent, au préalable, s’être mis d’accord avec leurs créanciers de la troïka. Cela signifie qu’Athènes accepte de mettre en place une série de réformes, exigées par la troïka.Le précédent gouvernement grec (celui d’Antonis Samaras) n’était pas parvenu à s’entendre avec la troïka sur ce sujet. À ce jour, le gouvernement d’Alexis Tsipras a indiqué qu’il souhaite s’affranchir des mesures dictées par ses créanciers.Si aucun accord n’est obtenu d’ici à fin février, la Grèce ne recevra pas les milliards prévus et risque le défaut.Cette réunion peut-elle être décisive ?Le rendez-vous du 11 février vise avant tout à « commencer les discussions au niveau ministériel », relève une source européenne. Il est peu probable qu’il aboutisse à une décision.« On accepte de discuter. C’est déjà beaucoup », relève une source au fait du dossier, à Bruxelles. « Même s’il ne sera pas conclusif, cet Eurogroupe aura cet avantage, vu les divergences de point de vue, de mettre les Grecs dans l’ambiance », ajoute une autre source européenne.C’est la réunion de l’Eurogroupe du 16 février, prévue de longue date, qui pourrait être décisive.Que vont proposer les Européens à la Grèce ?Ils prônent une « extension technique » du plan d’aide, d’au moins quatre ou cinq mois, c’est-à-dire boucler le deuxième plan d’aide, pour entrer un troisième mini-plan de soutien (avec une aide de quelques dizaines de milliards d’euros).Cela donnerait le temps de négocier avec Athènes les termes d’un nouveau « contrat » : liste de réformes, projet politique, maturité des dettes, taux des remboursements, etc.« On va préparer la discussion d’ici à mercredi autour du programme actuel, et de son extension, éventuellement adaptée », explique-t-on à Bruxelles.Le gouvernement grec est-il prêt à demander un prolongement du plan d’aide ?« D’ici à mercredi, le gouvernement grec devrait faire une proposition sur comment les choses doivent se poursuivre », a déclaré, vendredi, un porte-parole du ministère allemand des finances.Selon plusieurs sources européennes, les Grecs ont fait savoir, ces derniers jours, qu’ils voulaient qu’on leur aménage un plan d’aide « de transition », pendant trois ou quatre mois, pour leur laisser le temps de peaufiner leur nouveau « contrat avec l’Europe ».Mais le gouvernement de M. Tsipras y met une condition : il ne veut pas d’une poursuite de la supervision par la troïka.C’est un point de blocage. Pour les Européens, il n’est pas possible de se passer de la troïka tout de suite : il serait impossible de prêter de l’argent sans un "MOU" (memorandum of understanding), un document signé, qui engage la partie recevant des fonds à rendre compte. La troïka pourrait toutefois être renommée.Grèce : « une dette perpétuelle laisserait du temps pour conduire les réformes »Le gouvernement grec peut-il compter sur des soutiens ?M. Tsipras ne bénéficie objectivement d’aucun soutien. Les Allemands restent sur une ligne très dure, comme l’a montré le rendez-vous de jeudi 5 février, à Berlin, entre les ministres des finances, Wolfgang Schäuble et Yanis Varoufakis.Les Espagnols, les Irĺandais, les Portugais, ou encore les Slovènes et les Lettons sont aussi très agacés - et c’est peu dire - par les prises de position des Grecs.Par ailleurs, même si le gouvernement grec finissait par accepter le principe de l’extension du second plan d’aide, tel que le présentent les Européens, il faudrait que cette extension soit validée par plusieurs Parlements de l’eurozone.Et la partie est loin d’être gagnée : les Allemands, par exemple, ne voteront pas facilement, les Finlandais non plus. Quant aux Néerlandais, ils n’ont pas digéré la visite de M. Dijsselbloem à Athènes, le 30 janvier, conclue par une poignée de main ratée avec M. Varoufakis après les propos cinglants de ce dernier sur la troïka.Berlin inflexible face à AthènesCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Albert (Londres, correspondance) La commission parlementaire britannique en charge des comptes publics a remis, vendredi 6 février, un rapport dévastateur pour PricewaterhouseCoopers (PwC). Margaret Hodge, sa présidente, accuse le cabinet d’audit d’avoir mis en place « rien de moins que la promotion de l’évasion fiscale à échelle industrielle ».Le rapport concerne le dossier surnommé « LuxLeaks », ces fameux accords fiscaux signés entre les autorités du Luxembourg et des centaines de multinationales. Révélée en novembre 2014 par l’International Consortium of Investigative Journalists, en collaboration avec de nombreux journaux, dont Le Monde, l’affaire a mis à jour l’existence de 548 lettres entre PwC et le Luxembourg. Celles-ci concluaient des accords fiscaux concernant 343 grandes entreprises.LuxLeaks : L’évasion fiscale, un sport national pour les géants américainsSuite à ces révélations, la commission parlementaire, composée de députés de tout bord politique, a décidé de mener l’enquête. En 2013, elle avait déjà remis un rapport très critique concernant les quatre grandes firmes d’audit fiscal (PwC, KPMG, Deloitte, Ernst & Young).Elle a décidé de rouvrir le dossier, en faisant revenir devant elle le responsable des affaires fiscales de PwC pour le Royaume-Uni, Kevin Nicholson. Elle a aussi convoqué l’un des dirigeants de Shire Pharmaceuticals, une des entreprises épinglées par LuxLeaks.Deux employés sur un total de 5 600Leur audition a été houleuse. En passant devant la même commission, en janvier 2013, M. Nicholson a affirmé : « nous ne vendons pas des produits fiscaux en masse ». N’était-ce pas un mensonge, alors que 548 lettres pour des accords fiscaux ont désormais été mises à jour, a rétorqué Mme. Hodge ?Bafouillant, transpirant, mais tenant bon, M. Nicholson a insisté, assurant ses affaires étaient parfaitement légales, et qu’elles étaient adaptées à chaque entreprise en fonction des besoins. Il ne s’agissait donc pas d’une « vente de masse », selon lui.Son explication n’a pas convaincu. Dans son rapport final, Mme Hodge rend un verdict sans appel. « Il s’agit de vente en masse de produits d’évasion fiscale », accuse-t-elle.Elle prend l’exemple de Shire Pharmaceuticals, dont les affaires fiscales étaient arrangées par PwC. Grâce à des prêts internes entre les différentes entités de son groupe, dont celles basées au Luxembourg, l’entreprise a « transféré ses bénéfices de pays où les impôts étaient plus élevés vers le Luxembourg ». Son imposition dans le Grand-Duché était de 0,0156 %.Shire se défend, affirmant que ses activités au Luxembourg étaient réelles. Réplique de Mme Hodge : « la "substance" du travail de Shire (…) consistait en deux employés sur un total de 5 600 à travers le monde. Ni PwC ni Shire n’ont pu démontrer que la présence de l’entreprise au Luxembourg servait à autre chose qu’à éviter les impôts. » Code de bonne conduiteLe problème dépasse cependant PwC et Shire, estime la commission parlementaire. Celle-ci demande donc au gouvernement britannique d’agir, pour mieux réguler les cabinets spécialisés dans les conseils fiscaux.En particulier, elle recommande de mettre en place un code de bonne conduite pour l’ensemble de l’industrie. Actuellement, la plupart des cabinets ont leur propre code, y compris PwC. « Mais on ne peut pas faire confiance à l’industrie pour qu’elle s’autorégule », estime la commission.Elle demande aussi que les autorités britanniques soient plus actives au sein de l’OCDE, l’organisme qui centralise actuellement de grandes réformes fiscales internationales. En particulier, la commission suggère que la définition de « substance » économique soit mieux définie : voir Shire justifier de « substance » avec seulement deux employés basés au Luxembourg lui semble clairement ne pas respecter l’esprit des règles fiscales.Les Européens avancent dans la lutte contre l’optimisation fiscaleEric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cédric Pietralunga et Philippe Jacqué Mis une première fois en redressement judiciaire, en novembre 2013, le transporteur français Moryglobal (ex-Mory-Ducros), a officiellement demandé sa mise en redressement judiciaire lors d’un comité d’entreprise, vendredi 6 février, a-t-on appris auprès d’un représentant syndical. L’entreprise, détenue par le fonds Arcole Industries, doit déposer aujourd’hui une déclaration de cessation des paiements (DCP) au Tribunal de commerce de Bobigny.Le 21 janvier, Le Figaro avait évoqué cette possibilité du fait des difficultés structurelles insurmontables de cette société comptant encore 2 400 salariés, après le départ de 2 800 salariés. En 2014, Moryglobal a perdu 40 millions d’euros, pour 330 millions d’euros de chiffre d’affaires.En février 2014 l’entreprise avait bénéficié d’un prête de 17,5 millions d’euros de la part de l’Etat, via le Fonds de développement économique et social (FDES). Ce prêt fait l’objet d’une enquête approfondie de la Commission européenne, depuis septembre 2014 : celle-ci veut voir s’il est compatible avec les règles de l’Union européenne sur les aides d’Etat.Le Tribunal de commerce de Bobigny devrait se pencher la semaine prochaine sur le dossier et prononcer un placement en redressement judiciaire ou, plus probablement, une liquidation judiciaire directe.Lire aussi : Bruxelles va enquêter sur les aides françaises à FagorBrandt et Mory DucrosCe même tribunal devait décider, fin février, s’il autorisait Moryglobal à céder trois immeubles détenus par le groupe, pour une valeur de quelque 25 millions d’euros.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.02.2015 à 11h52 • Mis à jour le06.02.2015 à 11h55 | Alexis Delcambre et Damien Leloup On peut améliorer ses revenus tout en stagnant en nombre d’utilisateurs : c’est la leçon paradoxale administrée par Twitter à l’occasion de ses résultats de l’année 2014, présentés jeudi 5 février.Alors que de mauvais chiffres étaient attendus, le réseau social a rassuré les investisseurs. Son chiffre d’affaires a quasiment doublé entre 2013 et 2014. L’an dernier, Twitter a engendré 1,4 milliard de dollars (1,22 milliard d’euros) de revenus, et sa perte nette s’est réduite de 10 %, à 578 millions de dollars.Ces chiffres restent loin des 12,5 milliards de dollars engrangés en 2014 par Facebook, le leader du « social ». Mais ils témoignent d’une meilleure monétisation d’un réseau qui tarde à faire ses preuves dans ce domaine et dont le titre en Bourse a perdu 38 % en un an depuis son introduction, fin 2013. Pour 2015, Twitter annonce 2,30 à 2,35 milliards de dollars de chiffre d’affaires.Réintégrer les tweets à GoogleLa compagnie fondée en 2006 profite donc de l’explosion du marché de la publicité en ligne, et notamment sur mobile. Selon l’institut d’études eMarketer, sa part du marché de la publicité digitale mondiale a augmenté de 0,49 %, en 2013, à 0,84 %, en 2014 (contre 5,75 % et 7,75 % pour Facebook). Et sur le mobile, dont le marché a plus que doublé en 2014, la part de Twitter a atteint 2,56 %, contre 18,4 % pour le réseau de Marck Zuckerberg.Twitter a récemment multiplié les annonces pour crédibiliser ses efforts sur le front de la monétisation. Le 4 février, le réseau annonçait avoir conclu des accords pour diffuser ses publicités sur d’autres supports que Twitter, notamment Yahoo! et Flipboard. Un argument supplémentaire pour tenter de séduire les annonceurs.Jeudi 5 février, le PDG, Dick Costolo, a confirmé que Twitter et Google étaient parvenus à un accord. Selon l’agence Bloomberg, celui-ci vise à réintégrer les tweets dans les résultats de recherche de Google. Cet accord devrait booster le trafic enregistré sur Twitter, potentiellement exposé aux près de 2 milliards d’utilisateurs du moteur de recherche. M. Costolo n’a pas indiqué si une contrepartie financière, ou un accord de partage des revenus publicitaires, avait été conclue entre Google et Twitter.Ces initiatives viennent contrebalancer une réalité moins glorieuse pour Twitter : le ralentissement de la croissance de son nombre d’utilisateurs. Cette baisse a été prononcée au quatrième trimestre 2014, avec seulement 4 millions de nouveaux utilisateurs dans le monde, contre des progressions de 14, 16 puis 13 millions lors des trois trimestres précédents.Signes de nervositéTwitter dit attendre de meilleurs résultats en 2015 et rappelle qu’il a subi en fin d’année « un bug imprévu » dans l’intégration du réseau avec iOS8, la dernière version du système d’exploitation d’Apple. Le réseau a achevé 2014 avec 288 millions d’utilisateurs.Pour sa défense, le réseau invoque aussi « les plus de 500 millions de visiteurs qui viennent sur des sites de Twitter mais ne s’enregistrent pas » et « les centaines de milliards » de tweets repris automatiquement dans des bandeaux d’émissions de télévision ou des fenêtres dédiées sur des sites Internet tiers.Reste que ce ralentissement dans les recrutements intervient dans un contexte où l’entreprise multiplie les signes de nervosité. Dernier exemple, la publication cette semaine par le site américain The Verge d’un mémo interne dans lequel Dick Costolo ne mâche pas ses mots pour constater l’échec des mesures prises pour limiter les comportements agressifs sur le réseau social.« Notre manière de lutter contre le harcèlement et les trolls est nulle, et elle est nulle depuis des années (…), a écrit M. Costolo dans cette note et un e-mail envoyé aux salariés. Nous perdons des utilisateurs chaque jour parce que nous ne répondons pas de manière appropriée au trolling dont ils sont victimes chaque jour. »Ces derniers mois, plusieurs affaires de harcèlement de personnalités publiques avaient attiré les critiques contre Twitter, accusé de rester trop passif. Zelda Williams, la fille de Robin Williams, avait ainsi quitté le réseau social après avoir reçu de nombreux messages haineux liés au suicide de son père. Le vif débat qui a eu lieu fin 2014 sur le sexisme dans le milieu du jeu vidéo avait également vu la publication d’une multitude de messages de menace ou de harcèlement sur Twitter.En France, cet aveu d’échec pourrait trouver un écho particulier : des organisations de lutte contre le racisme et l’antisémitisme protestent depuis plusieurs années contre la politique de modération de Twitter, jugeant que le réseau social est trop laxiste et estimant, pour certaines, que Twitter devrait censurer pro-activement certains mots-clés ou hashtags.Après les attentats qui ont frappé la France en janvier, le premier ministre, Manuel Valls, et le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, ont également déclaré à plusieurs reprises, sans toutefois citer nommément Twitter, que les réseaux sociaux devaient être plus volontaristes dans la lutte contre la diffusion de contenus appelant à la haine.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane Le cliché est entêtant, largement partagé : un banquier travaille toujours beaucoup, est stressé et surtout ne pense qu’à la finance. Grand brun calme, à la voix posée, Bernard Mourad, lui, ne colle pas vraiment à la représentation que l’on se fait du financier classique. Encore moins à celle du spécialiste de chez Morgan Stanley qui a œuvré pour la victoire de Patrick Drahi, son client de toujours, dans le duel épique qui l’opposa, en avril 2014, à Martin Bouygues pour le rachat de SFR. Pourtant, c’était bien lui. Travaillant d’arrache-pied sur le financement et l’exécution de l’opération le jour, mais s’occupant à une toute autre activité la nuit : le développement et la promotion d’une application mobile, My SOS, un réseau social solidaire.Aujourd’hui, M. Mourad quitte Morgan Stanley, et vient d'être nommé à la tête de Mag & News Co, le groupe de presse constitué par Patrick Drahi. Et qui regroupe Libération, L'Express, la chaîne d'information basée en Israël i24, ainsi que les titres de Marc Laufer, comme 01net. Ce dernier va d’ailleurs devenir le directeur général du nouvel ensemble. Selon l’entourage de M. Drahi, Bernard Mourad devra gérer la stratégie du groupe, son développement à l’international, ainsi que les futures acquisitions et les relations institutionnelles.Deux romans, une appli, une pièce de théâtreUne tâche qui viendra s'ajouter à toutes les autres... Car Bernard Mourad ne peut se satisfaire d’une seule activité : après avoir publié déjà deux romans et avoir fait avancer son application mobile, sa nouvelle lubie nocturne consiste en l’écriture d’une pièce de théâtre. Un huis clos entre le président grec Georges Papandréou, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel au moment du référendum sur l’aide à la Grèce.Né à Beyrouth en 1975 d’un père libanais chrétien et d’une mère juive d’origine marocaine, M. Mourad aurait dû travailler dans la santé, grande spécialité de la famille : son père est cardiologue, son frère est un spécialiste reconnu de l’hypertension, sa sœur, enfin, est infirmière. Mais il a choisi la banque, et l’écriture, son autre grande passion.Il n’a que 2 ans quand sa mère décide de rapatrier ses enfants en France pour fuir la guerre civile qui fait rage au pays du cèdre. Son père reste, convaincu que des temps plus calmes vont revenir, et que sa famille pourra rentrer.Arrivé en France, il fréquente les meilleures écoles de la république. Lycée Buffon dans le 15e arrondissement, puis Sciences Po et HEC. C’est un stage dans la section télécoms et médias de la banque Morgan Stanley qui lui ouvre les portes de la prestigieuse institution. Il ne changera plus jamais de secteur.« Anges gardiens »Son histoire avec Patrick Drahi commence en 2004. A l’époque, le future nabab n’est pas encore très connu. Il souhaite racheter Noos pour constituer un groupe hexagonal spécialisé dans le câble. Bernard Mourad et Dexter Goei, actuel PDG d’Altice (la holding luxembourgeoise du milliardaire, mais à l’époque lui aussi banquier chez Morgan Stanley) le conseillent. Les trois hommes ne se quitteront plus. Les deux financiers accompagnent M. Drahi dans ses opérations européennes, mais aussi israéliennes.L’idée de lancer son application, M. Mourad l’a eue grâce à une anecdote racontée au passage par un ami. Dans un immeuble de la région parisienne, une vieille dame fait un malaise. Elle a à peine le temps de prévenir le SAMU et s’écroule. Arrivés 15 minutes après l’appel, les urgentistes n’ont pas le temps de la réanimer, elle est déjà morte d’un arrêt cardiaque. Or, son voisin avait son brevet de secouriste, et aurait pu pratiquer les premiers soins cruciaux en attendant le SAMU.Le banquier a alors l’idée de créer un réseau social solidaire dans lequel une partie des membres, appelés les « anges gardiens », pourraient indiquer leurs compétences médicales. Les autres, plutôt en besoin d’aides, renseignent leurs pathologies chroniques, leur groupe sanguin ou encore les coordonnées de leur médecin traitant. En cas de détresse, un seul clic sur l’appli, et tout le réseau d’anges gardiens est prévenu.MySOS existe sur iPhones et smartphones Android. Lancée fin 2013, l’appli bénéficie du soutien de la Fédération française de cardiologie et de la Croix rouge. Elle compte aujourd’hui plus de 100 000 membres en France. Et pourrait bientôt s’exporter dans d’autres pays.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.01.2015 à 19h53 • Mis à jour le31.01.2015 à 11h18 | Eric Nunès Plus d'un million de Franciliens, usagers de la ligne A du RER, ont été pris de court, jeudi 29 janvier, quand les conducteurs de la RATP ont décidé, dès la première heure de service, de cesser le travail. Trains rarissimes, quais et gares bondés, les passagers ont dû, bon gré mal gré, trouver une solution alternative pour se rendre à destination. Lire aussi : Les questions que vous vous posez sur la grève surprise du RER AL'arrêt de travail a été décidé après l'agression, la veille à Torcy (Seine-et-Marne), d'un conducteur par un passager. Aucun préavis de grève n'a été déposé et, bien que les salariés eussent été en droit d'exercer leur droit de retrait, « il ne l'ont pas fait valoir », indique au Monde la direction de la RATP.CAPHARNAÜM Si les conducteurs qui ont débrayé jeudi 29 janvier avaient informé en amont la direction de la régie, elle aurait « rapidement recherché des volontaires pour suppléer et mettre au moins en place un service minimum », explique un cadre de la RATP. Mais la rapidité du mouvement et le peu d'information que la direction a pu faire remonter ont fait basculer des centaines de milliers d'usagers dans un immense capharnaüm.Raison pour laquelle le secrétaire d'Etat chargé des transports, Alain Vidalies a mis en doute la légitimité de l'action des conducteurs de la ligne A :« L'interruption du trafic sur la ligne la plus chargée d'Europe, pénalisant plus d'un million d'usagers, en dehors des procédures appropriées et de l'intervention des organisations syndicales, ne peut constituer la bonne réponse. »UN MOUVEMENT HORS CADREPour mener leur action, les salariés de la RATP auraient pu faire jouer le droit de retrait, comme l'explique le ministère du travail :« Le salarié, confronté à un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé, a le droit d'arrêter son travail et, si nécessaire, de quitter les lieux pour se mettre en sécurité. Ce droit de retrait est un droit protégé. La décision du salarié ne doit cependant pas créer pour d'autres personnes une nouvelle situation de danger grave et imminent. »Le droit du travail précise qu'en cas d'exercice du droit de retrait « l'employeur ou les représentants du personnel doivent être informés ». Ce qui n'a pas été le cas, selon la direction de la RATP. C'est la raison pour laquelle sanctions et retenue sur salaire « sont actuellement en pourparlers », selon un proche de la direction de la RATP. Ce dernier tempère toutefois très vite : « Il est difficile de sanctionner un mouvement spontané suscité par l'agression d'un conducteur. Et ce même si cela a mis en difficulté 1 million d'usagers. »PAS DE DROIT DE RETRAITLe droit de retrait n'entraîne aucune sanction pour le salarié, qui en fait un usage justifiable. L'employeur pour sa part ne peut exiger du salarié de reprendre le travail si le danger grave persiste. Selon Me Eric Rocheblave, avocat et spécialiste en droit du travail, l'agression physique du conducteur de la RATP « légitime » l'utilisation du droit de retrait :« Il est de la responsabilité d'un employeur d'assurer la sécurité de ses salariés. Sur ce point, l'employeur n'a pas seulement une obligation de moyen, mais une obligation de résultat. Des actes de violence sur des personnels de la régie sont récurrents. L'agression dont a été victime ce conducteur est la preuve que la RATP n'a pas rempli son obligation d'assurer sa sécurité sur son lieu de travail. »Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.01.2015 à 17h46 • Mis à jour le30.01.2015 à 18h45 La RATP, le STIF (Syndicat des transports d'Ile-de-France) et la Société du Grand Paris (SGP) ont annoncé vendredi 30 janvier qu'ils allaient passer une commande de plus de 2 milliards d'euros sur quinze ans à Alstom Transport pour le renouvellement du métro parisien (lignes 1, 4, 6, 11 et 14) et pour l'arrivée du Grand Paris Express.Ce marché porte sur un maximum de 217 trains avec une première commande de 35 trains de huit voitures, pour un montant total de 518 millions d'euros.La RATP, le STIF et la SGP précisent :« Cette première commande va permettre de créer ou pérenniser 2 000 emplois en France pendant une dizaine d'années, sur les sept sites qui vont participer au projet (Valenciennes, Le Creusot, Ornans, Villeurbanne, Tarbes, Saint-Ouen et Aix-en-Provence) et chez les fournisseurs de la filière ferroviaire française. »« Cette décision est une étape importante dans le renouvellement du matériel roulant sur pneumatiques exploité par la RATP, ainsi que dans la réalisation du Grand Paris Express », se réjouissent-ils.PREMIÈRE ÉTAPE : LIGNE 14La première étape du Grand Paris Express est le prolongement de la ligne 14 au nord, entre Saint-Lazare et la mairie de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), qui doit voir le jour en 2019.Le 11 février, le conseil du STIF doit approuver les conventions de fonctionnement et de financement de la première tranche du marché, à savoir les rames pour le prolongement de la ligne 14 jusqu'à la mairie de Saint-Ouen et celles pour les prolongements vers le sud jusqu'à Aéroport d'Orly, et vers le nord jusqu'à Saint-Denis-Pleyel. Suivi par le conseil de surveillance de la SGP, le 16 février.La RATP pourra alors « notifier une première commande de 35 trains de 8 voitures, pour un montant total de 518 millions d'euros financé à 100% par le STIF ».DEUXIÈME COMMANDEUne deuxième commande, également financée à 100 % par le STIF, « pouvant aller jusqu'à 37 trains de 8 voitures, répondra aux besoins des prolongements au sud à Aéroport d'Orly et au nord à Saint-Denis-Pleyel ».En décembre, la Fédération des industries ferroviaires (FIF) avait alerté les pouvoirs publics, estimant que 10 000 à 15 000 emplois seraient menacés en France d'ici à 2018 par la baisse des commandes de trains, métros, tramways.En Bourse, l'action Alstom (+ 0,93 %, à 29,16 euros, à 17 h 10) a bondi de plus de 2 % à la suite de cette annonce.Lire aussi : Les tarifs des transports en Ile-de-France devraient augmenter de 3 % 30.01.2015 à 16h41 • Mis à jour le30.01.2015 à 16h47 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Après deux trimestres très dynamiques, la croissance américaine a déçu sur les trois derniers mois de 2014. Le Produit Intérieur Brut (PIB) a progressé sur un rythme annualisé de 2,6 % (soit une croissance réelle de 0,65 %) entre octobre et décembre, selon les statistiques publiées, vendredi 30 janvier, par le Département du commerce.Le chiffre est très en deçà des attentes des économistes, qui tablaient sur une hausse de plus de 3 %. Sur l’ensemble de 2014 l’économie américaine a progressé de 2,4 %. Le chiffre est légèrement supérieur à la croissance de ces trois dernières années, qui s’est établie en moyenne à 2,2 %, mais reste très inférieure aux 3,4 % de moyenne que connaissaient les États-Unis dans les années 1990. « Le fait que le chiffre du quatrième trimestre soit en deçà des attentes ne doit pas occulter le tableau d’ensemble pour 2014, qui a été la meilleure année pour l’économie américaine depuis la récession », estime Joseph Lake, analyste pour The Economist Intelligence Unit.La consommation tient bonLa bonne nouvelle de la fin d’année aura été la progression de la consommation, qui représente 70 % de l’activité économique des États-Unis. Les dépenses des Américains ont bondi de 4,3 %, du jamais vu depuis 2006. Cette vigueur s’explique à la fois par la baisse des prix de l’essence, qui a dopé le pouvoir d’achat des ménages et par la solidité du marché de l’emploi. Près de 3 millions ont été créés en 2014.Sur les trois derniers mois de l’année, la consommation des ménages a ajouté 2,9 points de croissance au PIB. Avec une progression de 2,5 % sur l’ensemble de 2014, les dépenses des Américains retrouvent leur niveau de 2006. Cette bonne santé de la consommation se retrouve dans l’indice de confiance des ménages. Selon les dernières données de l’Université du Michigan, celle-ci n’a jamais été aussi haute depuis onze ans.Les investissements ralentissentEn revanche, côté investissements, le rythme s’est nettement ralenti. Après un bond de 8,9 % au troisième trimestre, la croissance n’est plus que de 1,9 % au quatrième. Les dépenses des entreprises en équipements a même chuté de 1,9 %. C’est le plus fort recul depuis le second trimestre 2009.Autre mauvaise nouvelle : l’accroissement du déficit commercial, qui s’est établi à 471,5 milliards de dollars, alors que les importations ont augmenté trois fois plus vite que les exportations. Une tendance logique, alors qu’au cours des trois derniers mois de 2014, le dollar a commencé son envolée face au yen et à l’euro, pénalisant ainsi la compétitivité des États-Unis.Les dépenses publiques reculentDans le même temps, le ralentissement économique en Asie et Europe a pesé sur les exportations américaines. Au total, le commerce extérieur a coûté 1 point de croissance. Cet indicateur est toutefois à prendre avec des pincettes dans la mesure où les chiffres du mois de décembre n’ont pas eu le temps d’être pris en compte. Il faudra donc attendre la deuxième estimation du PIB en février, voir la troisième en mars pour avoir une idée plus précise.Enfin le recul des dépenses publiques de 2,2 % a coûté 0,4 point à la croissance, compensé toutefois par la croissance des stocks des entreprises qui a contribué au PIB à hauteur de 0,8 point.Même si la croissance américaine semble solide, l’année 2015 s’annonce contrastée. « La Réserve fédérale va augmenter les coûts d’emprunt et freiner les dépenses de consommation, anticipe M.Lake. La faiblesse de la demande extérieure va également peser sur l’économie américaine, qui ne peut pas bondir indéfiniment, alors que les autres pays sont confrontés à une faible consommation et à la désinflation. La force du dollar rendra les produits américains moins compétitifs. Tous ces facteurs finiront faire ralentir l’économie américaine, même si elle connaîtra des taux de croissance à faire pâlir d’envie l’Europe », affirme-t-il.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.01.2015 à 11h22 • Mis à jour le31.01.2015 à 06h19 | Francine Aizicovici (et Sébastien Cagnac) Après une dizaine de jours de grèves et d’actions des routiers à travers la France, les fédérations patronales et les syndicats se sont accordés, jeudi 29 janvier, sous l’égide d’un médiateur du ministère du travail, pour se retrouver mardi 3 février et négocier sur les « salaires et le pouvoir d’achat. »Depuis le début des négociations annuelles sur les salaires, l’argument premier avancé par le patronat pour rejeter la hausse de 5 % demandée par les syndicats, ce sont « les réalités économiques » dans un contexte de « concurrence déloyale et de dumping social ».Le patronat vise ainsi les salaires des conducteurs des pays à bas coût, comme la Pologne, la Roumanie, etc. Reste que les entreprises françaises jouent elles aussi un rôle dans ce dumping qu’elles dénoncent. Mais ce sujet n’est pas sur la table des négociations. Il est tabou.Quel est l’« état de santé » du secteur routier en France ? Le pavillon français n’a cessé de dégringoler depuis la fin des années 1990. Sa part du marché européen du transport routier était évaluée à 50 % en 1999. Elle a été ramenée à 10 % dix ans plus tard.Dans l’intervalle, 21 000 emplois ont été supprimés, selon le rapport d’information du sénateur communiste du Nord Eric Bocquet, publié en avril 2014 (« Le droit en soute ? Le dumping social dans les transports européens »).Pourquoi le poids du « pavillon » français s’est-il réduit en Europe ?La dégradation de la position française tient notamment à l’ouverture à la concurrence du secteur et à l’élargissement de l’Union européenne de 2004. Cela a conduit à « l’ouverture concomitante des marchés à des entreprises dont les coûts de personnel sont moins élevés », relevait le rapport de M. Bocquet.Selon une étude de 2013 du Comité national routier, le coût de l’heure de conduite moyen d’un chauffeur polonais représente 34 % de celui d’un chauffeur français (données de 2011).Mais un autre phénomène a joué : la délocalisation d’une partie de la production européenne à l’Est du continent européen. Celle-ci a conduit les chargeurs à privilégier les transporteurs locaux. Elle s’est aussi traduite par une réorganisation des filières de transport international en Europe, « au détriment de certains pays dont la France ».C’est ainsi que la Pologne possède désormais le premier pavillon routier en Europe.Routiers : que veut la CFDT ?Comment les transporteurs français ont-ils cherché à contrer ces concurrents européens à bas coûts ?Le groupe Norbert Dentressangle « a créé deux entités situées en Pologne (788 salariés) et en Roumanie (639 salariés) », soulignait M. Bocquet dans son rapport, expliquant que « le déficit de compétitivité du pavillon français est généralement mis en avant par un certain nombre d’acteurs du secteur pour justifier leur souhait de bouleverser l’organisation de leurs entreprises et la promotion de filiales au sein des pays à bas coûts. »Les deux entreprises créées par Norbert Dentressangle ont ainsi « développé leur propre clientèle au sein de ces pays où elles sont établies (40 % de leurs opérations) et travaillent en sous-traitance auprès de la maison mère française pour les trajets internationaux », détaillait M. Bocquet. Il ajoutait que « 43,5 % des transports effectués à partir de la France sont sous-traités à des filiales étrangères du groupe ou à des entreprises extérieures. »Le groupe Norbert Dentressangle refuse de s’exprimer à ce sujet. Au bout du compte, selon le rapport parlementaire, 535 postes de conducteurs ont été supprimés au sein du groupe entre janvier 2011 et juin 2013, sur un effectif initial de 9 128 personnes. Les plus grands groupes français de transport routier et de logistique ont suivi le même mouvement de création de filiales, comme Géodis ou FM Logistic.« Ceux qui ont imaginé que passer par la sous-traitance étrangère permettrait d’assainir le marché ont joué avec le feu, aujourd’hui, nous en payons tous le prix», relève Jean-Marc Charbonnier, à la tête d’une entreprise de transport de 120 salariés à Manosque. Pour lui, les grands groupes de transport sont en partie responsables de l’arrivée massive de chauffeurs étrangers, payés selon les standards de leurs pays d’origine, sur le sol français.Le recours à des chauffeurs issus de filiales étrangères pour des transports effectués à partir de la France est-il légale ?Si cette évolution donne une autre vision des « réalités économiques » avancées par le patronat aux syndicats et de leur dénonciation du « dumping social », elle n’est cependant ni illégale ni étonnante au regard du fonctionnement d’un marché libéralisé et de l’effondrement de pavillon français miné par les pays à bas coûts.Reste que le groupe Norbert Dentressangle « semble surexploiter sa dimension européenne et interpréter de façon erronée la réglementation européenne », souligne le rapport de M. BocquetLa direction de l’entreprise a ainsi reconnu devant le Comité de groupe, le 27 novembre 2013, qu’elle faisait venir par bus des chauffeurs des filiales polonaise et roumaine pour prendre leur service dans des établissements de l’Hexagone. Ces routiers rejoignaient ensuite des poids lourds immatriculés en Pologne et en Roumanie. Mais ils étaient payés selon les normes de leurs pays d’origine.Pour Pascal Goument, président de la CFTC de Norbert Dentressangle, « ces salariés qui prennent leur service en France devraient se voir appliquer le statut de salariés détachés », avec des conditions de travail et de salaire équivalentes à celles pratiquées en France, les cotisations sociales devant être payées dans le pays d’origine. « Pour nous, il s’agit de la substitution de contrats de travail français par des contrats polonais ou roumains », ajoute M. Goument.Lors du même comité de groupe de novembre 2013, la direction avait répliqué : « nous ne sommes pas dans la situation de détachement (…) mais dans une relation normale de sous-traitance entre les agences de l’Ouest et celles de l’Est. » Sur ce point, la société devra s’expliquer devant le tribunal correctionnel de Valence où se tiendra un procès du 4 au 6 mars sur des faits présumés de marchandage et de travail dissimulé dans une affaire de sous-traitance interne.Après deux ans et demi d’enquête, la justice entendra six cadres du groupe. Selon France Bleue Drôme Ardèche, il s’agit de 1 500 chauffeurs portugais, roumains et polonais employés entre 2005 et 2012 pour des opérations de transport international dont les conditions douteuses. Tout est parti d’une plainte de la CFTC en 2010. « Il y a eu 4 perquisitions en 2012 et l’enquête a été bouclée en septembre 2014 », précise M. Goument.Que disent les textes européens ?Invoquer des opérations de sous-traitance pour des prestations internationales réalisées par des salariés étrangers, et non le détachement de salariés, suppose toutefois qu’ils effectuent des opérations de cabotage. C’est-à-dire qu’au cours des trajets internationaux, ces routiers déposés en France doivent respecter la directive européenne sur ce sujet.Il s’agit en l’occurrence d’« effectuer au maximum trois prestations (chargement / déchargement) en France sur une période maximale de sept jours », indique Karine Bézille, avocate associée du cabinet Lefèvre Pelletier et associés et coauteure avec Françoise Pelletier du livre Mise à disposition, prestation de service et sous-traitance aux éditions Liaisons sociales.Or, selon des témoignages, certains de ces travailleurs étrangers resteraient sur le territoire beaucoup plus longtemps. Antoine Fatiga, représentant CGT transport en Rhône-Alpes, rencontre régulièrement ces salariés venus de l’étranger et déposés en France.« En Savoie, près de Chambéry, il y a un parking où des travailleurs polonais sont là et attendent le dimanche soir pour circuler. Nous organisons chaque année avec eux un moment de convivialité. Ils disent tous que les opérations qu’ils réalisent vont au-delà du cabotage légal, qu’ils restent trois ou quatre mois en France et font un peu d’international », relate-t-il. « Ils travaillent tous pour des donneurs d’ordre étrangers, souvent italiens ».Les dirigeants de PME de transport, pour leur part, sont unanimes : la régulation du cabotage doit se faire à l’échelle de l’Europe.Cependant Emmanuel Jourdain, qui dirige une entreprise de 12 salariés près du Havre, redoute les désaccords avec les syndicats autant qu’entre les deux principales organisations patronales, la FNTR et l’OTRE (il est d’ailleurs lui-même président de la région Normandie pour ce syndicat qui regroupe surtout des PME) : « Nous ne pouvons porter nos revendications à Bruxelles que si nous nous sommes tous entendus sur la nature des problèmes à traiter ».Francine Aizicovici (et Sébastien Cagnac)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Barroux et Nicole Vulser L’inscription dans la loi du « devoir de vigilance » des multinationales à l’égard de leurs filiales et de leurs sous-traitants a été renvoyée à plus tard lors de l’examen, jeudi 29 janvier, de la proposition de loi (PPL) déposée par Europe Ecologie-Les Verts.Pour le secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur, Matthias Fekl, qui représentait le gouvernement lors des débats parlementaires, ce report, au plus tard à la fin du mois de mars, doit permettre de consolider juridiquement le texte proposé.« Le gouvernement partage le diagnostic et les objectifs de cette proposition de loi, a-t-il expliqué, (…) mais certaines questions juridiques et techniques devraient être précisées. »Le texte proposait notamment de modifier le code civil et le code pénal en créant un régime de responsabilité en cas de survenance d’un dommage dans le cadre d’activités économiques ou commerciales d’une société.« Au-delà du devoir de vigilance, il s’agit d’inscrire dans la loi une responsabilité pénale du donneur d’ordre, d’une obligation de moyens dont doit se doter la société pour contrôler sa chaîne de production et de fournitures et de permettre d’ouvrir des droits à réparation pour les victimes de drames ou de catastrophes », fait valoir Danielle Auroi (EELV, Puy-de-Dôme), rapporteure de la PPL.Sanctions civiles et pénalesQuand une entreprise ne pourra pas justifier avoir pris les mesures nécessaires de prévention ou qu’elle ne pourra pas prouver qu’elle ne pouvait pas être informée de ces dommages potentiels, le juge pourra appliquer des sanctions civiles ou pénales.Cette « charge de la preuve » et la mise en place de sanctions déplaisaient fortement au patronat.Pour certains, comme les organisations non gouvernementales qui ont été associées aux débats et à la préparation de la PPL, regroupées notamment au sein du Forum citoyen pour la responsabilité sociale des entreprises (RSE), le gouvernement a cédé au lobby patronal.La contrainte qu’instaure ce « devoir de vigilance » est mal vécue par le Medef. Dans un courrier interne de début janvier, l’Association française des entreprises privées (AFEP) indique que « l’approche par la sanction telle qu’envisagée, et compte tenu des difficultés juridiques qui l’entourent, conduirait immanquablement à la judiciarisation des relations entre parties prenantes sans répondre aux objectifs poursuivis. »Cet argument a été repris tel quel à la tribune de l’Assemblée nationale, jeudi, par le député UMP des Yvelines, Jean-Marie Tetart, qui s’est inquiété du « niveau de contrainte qui pèserait sur les entreprises », de cette « épée de Damoclès pesant sur la confiance des entreprises ».Bien que se déclarant favorables au texte proposé, les députés socialistes ont finalement rejoint la proposition du gouvernement de renvoyer la PPL en commission.En novembre 2013 pourtant, le groupe Socialiste, républicain et citoyen (SRC), comme le groupe écologiste, avait déposé cette même PPL, suivi, en février 2014, par le groupe Radical, républicain, démocrate et progressiste (RRDP) et, en avril 2014, par la Gauche démocrate et républicaine (GDR).« Lobbying du patronat »Ce consensus n’a pas résisté à la volonté du gouvernement de prendre plus de temps. « Il faut quelque chose de stable juridiquement et amender ce texte trop compliqué, il faut le réécrire et nous espérons pouvoir déposer une nouvelle proposition avec les écologistes », a estimé Anne-Yvonne Le Dain (PS, Hérault), qui a déposé la motion de renvoi.Mais certains, parmi les parlementaires socialistes, ont exprimé leur inquiétude. Philippe Noguès (PS, Morbihan), l’un des auteurs du texte de la PPL, a dénoncé le « lobbying du patronat », redoutant que « cette loi ne tombe dans les limbes et n’en sorte pas. »« Il faut que la proposition de loi aille jusqu’au bout, qu’elle puisse être débattue par l’Assemblée, cela n’a aucun sens de renvoyer ce texte. Nous vous laissons la responsabilité de rejeter un texte que vous avez vous-même soutenu », a répondu, au représentant du gouvernement, Barbara Pompili, présidente du groupe écologiste.Sans attendre, quatre syndicats qui soutenaient la proposition de loi, la CGT, la CFDT, la CGE-CGC et la CFTC, ont demandé, jeudi, au ministre de l’économie un rendez-vous pour discuter du nouveau texte.Les ONG ont annoncé, elles, que plus de 130 000 personnes avaient signé la pétition « Rana Plaza, Bhopal, Erika : halte à l’impunité des multinationales », lancée par la plate-forme citoyenne Avaaz.Lire également : Rana Plaza : la justice ouvre une enquête contre AuchanPour les associations (Sherpa, Peuples solidaires, ccfd-terre solidaire, Les Amis de la Terre, Terre des hommes, etc.), il faut prévenir les risques et permettre un véritable accès des victimes à la justice.Les Français favorables à la responsabilité juridique des entreprisesA l’appui de leur démarche, ces associations peuvent se prévaloir d’un soutien de l’opinion publique. « Une large majorité de Français estime que les multinationales doivent être tenues pour responsables juridiquement des catastrophes humaines et environnementales provoquées par leurs sous-traitants, comme celle du Rana Plaza au Bangladesh », selon un sondage CSA commandé par le Forum citoyen pour la responsabilité sociale des entreprises (RSE), publié mardi 27 janvier.Cette enquête a été réalisée par internet du 20 au 22 janvier auprès d’un échantillon de 1 000 personnes.Près de deux ans après l’effondrement de l’immeuble Rana Plaza à Dacca, qui avait tué 1 135 ouvriers du textile et blessé plus de 2 000 autres, 91 % des personnes interrogées estiment que les grandes marques qui y faisaient produire des vêtements devraient être obligées d’indemniser les blessés et familles de victimes.Ils sont également une très grande majorité (95 %) à penser que ce type de catastrophe humaine ou de catastrophe environnementale massive comme la marée noire de l’Erika, « pourraient être évitées » si les multinationales prenaient davantage de précautions.Et 76 % des Français estiment qu’il n’est « pas justifié » qu’une multinationale ne puisse être tenue pour responsable devant la justice des accidents graves provoqués par ses filiales ou ses sous-traitants.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteRémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Le Japon s’oriente vers une sortie de récession, mais les Japonais restent encore prudents face à la conjoncture, et leurs dépenses s’en ressentent.Dévoilées le 30 janvier, plusieurs données laissent penser que la contraction du produit intérieur brut (PIB), qui a suivi la hausse de la TVA, de 5 % à 8 % en avril 2014, pourrait appartenir au passé.En décembre, la production industrielle a progressé de 1 % sur un mois. Au dernier trimestre 2014, a souligné le ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie (METI), elle a crû de 1,8 % - la première hausse en trois trimestres. Pour le METI, elle « progresse sur un rythme modéré ».En décembre également, le taux de chômage a reculé de 0,1 point, à 3,4 %. Il y a toujours plus d’offres d’emploi que de personnes en recherche de poste. Et l’inflation a atteint 2,5 %.Retour à la croissance en 2015Considérés par Takahiro Sekido, de la banque Mitsubishi UFJ comme le « signe d’une reprise économique », ces chiffres confortent les autorités japonaises, qui tablent sur un retour de la croissance en 2015.Le 28 janvier, la Banque du Japon a revu à la hausse sa prévision pour l’exercice 2015 commençant en mars, à 2,5 %, contre 2,1 % auparavant.L’établissement central table sur les effets positifs de la baisse des prix du pétrole et du nouveau plan de soutien à l’économie, décidé en décembre 2014 par le gouvernement.Pour autant, dans ce contexte un peu plus « rose », la consommation des ménages, qui génère 60 % du PIB nippon, reste morose. Elle reste affectée par la hausse de la TVA, comme par le retour de l’inflation.En décembre, les dépenses des ménages ont ainsi reculé de 3,4 % par rapport à décembre 2013 (elles sont en hausse de 2,1 % par rapport à novembre 2014).Les ventes au détail ont baissé de 0,3 %, alors qu’elles étaient attendues en hausse dans les mêmes proportions.Le secteur de la distribution déprimeDans le secteur de la distribution, le pessimisme domine. À - 19, l’indice de diffusion de la consommation mesuré par le quotidien économique Nihon Keizai (Nikkei), dévoilé le 28 janvier, révèle une inquiétude réelle, tant chez les enseignes de la grande distribution que celles des grands magasins.Une majorité des entreprises consultées estime que « la volonté de dépenser est à son plus bas niveau depuis la période qui a suivi le séisme de mars 2011 ».Difficile d’anticiper une reprise rapide de la consommation. La BoJ attend une hausse des prix sur l’exercice fiscal 2015 à 1 %, contre 0,9 % pour l’exercice en cours, hors effet de la majoration du taux de TVA.Les négociations salariales du printemps, le traditionnel « shunto », pourraient se traduire par une augmentation du salaire de base, aux alentours de 2 %.Elle sera bienvenue car en novembre 2014, a fait savoir le ministère de la santé, du travail et des affaires sociales, le revenu mensuel moyen rapporté à l’inflation a reculé pour le 17e mois consécutif, de 4,3 %.Mais les hausses de salaire pourraient rester insuffisantes pour réellement modifier le comportement des consommateurs. Pour Takeshi Minami, de l’institut de recherche Norinchunkin, « la consommation ne devrait pas tirer la croissance en 2015. »Et ce d’autant plus que la BoJ pourrait décider de nouvelles mesures d’assouplissement monétaire pour atteindre son objectif d’inflation de 2 % par an.Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.01.2015 à 09h10 • Mis à jour le30.01.2015 à 12h23 | Denis Cosnard Une loi pour protéger les entreprises des... par lemondefrLes journalistes l’ont emporté. Face à la mobilisation de la presse, les pouvoirs publics ont renoncé à légiférer dans l’immédiat sur le « secret des affaires ». Cet outil juridique devait permettre aux entreprises tricolores de mieux faire face à l’espionnage industriel, mais risquait de restreindre la liberté de la presse et celle des « lanceurs d’alerte ».Les articles sur ce sujet qui devaient être intégrés au projet de loi Macron actuellement en discussion à l’Assemblée nationale en seront finalement écartés. La décision a été prise dans la soirée de jeudi 29 janvier, à l’issue de discussions entre François Hollande et son ministre de l’économie, indiquent des sources concordantes.Devant la polémique grandissante, le président de la République a jugé qu’il n’était « ni opportun ni judicieux » de maintenir le projet tel quel, indique un de ses proches.« Visiblement, le moment n’est pas venu »Dès vendredi matin, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux, a donné le ton. « Visiblement, le moment n’est pas venu » d’instaurer ce secret des affaires, a-t-il déclaré sur RTL. Comme il y a incompréhension, je souhaite que l’on n’aille pas plus loin sur cette dimension. »Le rapporteur du projet de loi, le député (PS) Richard Ferrand, est sur la même longueur d’onde. « J’ai la conviction que la liberté des journalistes et l’action des lanceurs d’alerte n’étaient en rien entravées par ce projet. Mais pour éviter les angoisses inutiles et les procès d’intention, je vais déposer un amendement de suppression de cette partie du texte », annonce-t-il.Convaincus qu’il reste nécessaire de travailler sur le sujet, le gouvernement et les députés ont déjà une autre solution en tête. Il s’agirait de réunir dans un même texte de loi le secret des affaires et le secret des sources, un sujet sur lequel le candidat Hollande avait promis de légiférer durant la campagne de 2012. « On pourrait ainsi protéger à la fois les entreprises, les journalistes et leurs sources, et les lanceurs d’alerte », plaide M. Ferrand.Depuis le début de la semaine, les journalistes étaient montés au créneau de plus en plus vigoureusement contre ce projet visant à instaurer un « secret des affaires ». Des dizaines de sociétés de journalistes, d’agences de presse et sociétés de production avaient dénoncé ce qu’elles considéraient comme une « nouvelle arme de dissuasion massive contre le journalisme ». Une pétition avait commencé à circuler.Montée de la grogneJeudi matin, le gouvernement pensait encore pouvoir sauver le projet. Recevant à Bercy des dizaines de journalistes pour ses vœux à la presse, Emmanuel Macron avait annoncé que quatre amendements seraient introduits pour garantir « la liberté de la presse, la liberté d’information, la liberté d’investigation ». Une façon selon lui de répondre aux « légitimes préoccupations » des journalistes, de même que celles des lanceurs d’alerte et des syndicats, tout en permettant aux entreprises de mieux se protéger de l’espionnage. « Car oui, nous avons un problème de secret des affaires, avait souligné le ministre. Nous sommes défaillants à beaucoup d’égards. Nos entreprises se font plus facilement espionner que dans beaucoup de pays voisins. »Modifier le texte ? Les représentants des médias ont immédiatement rejeté cette piste. « Des “amendements à l’amendement” ne résoudront rien, ont-ils expliqué jeudi matin à M. Macron. Le gouvernement est en train d’élaborer un fourre-tout législatif dont la liberté d’informer sortira inévitablement perdante. » Cette détermination et la montée de la grogne ont amené M. Macron à changer d’avis. Il a notamment été sensible à l’absence de concertation sur le sujet. « Ce n’est pas ma méthode », a dit le ministre.Le locataire de Bercy pouvait d’autant plus facilement lâcher sur ce projet qu’il n’en était pas à l’origine. Ce sont les députés qui, en Commission, avaient choisi d’insérer le secret des affaires dans la loi Macron consacrée au travail du dimanche, à la réforme des professions réglementées, etc. Une façon pour les parlementaires les plus sensibles à la cause des entreprises de donner une nouvelle chance à un projet lancé il y a plus de dix ans par un chantre du patriotisme économique, l’avocat Bernard Carayon, alors député UMP, et bloqué ensuite à plusieurs reprises.C’est qu’en permettant aux entreprises d’estampiller certaines informations « secret des affaires », sur le modèle du « secret défense », le risque est fort de compliquer, par ricochet, le travail des journalistes et des lanceurs d’alerte. Le projet prévoyait de punir d’un maximum de trois ans de prison et 375 000 euros d’amende ceux qui s’empareraient d’informations confidentielles ayant une valeur économique. Des exceptions étaient prévues pour protéger les journalistes. Mais trop faibles aux yeux de nombreux professionnels, inquiets de la pression qu’aurait fait peser le texte sur leurs sources.Selon certains, des affaires comme LuxLeaks n’auraient pu être dévoilées dans ce nouveau cadre. « Si le secret des affaires avait existé, Irène Frachon, le médecin à l’origine du scandale du Mediator, aurait pu être sanctionnée », affirme ainsi l’association Transparency International. Des menaces démenties en chœur par le gouvernement et les députés à l’origine du projet. Mais devant l’émoi, ils ont préféré battre en retrait.Secret des affaires : informer n’est pas un délit !Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (Pékin, envoyé spécial) Manuel Valls est prêt à beaucoup d’efforts pour attirer les investisseurs chinois en France. Depuis le début de sa visite officielle, jeudi 29 janvier, le premier ministre s’est mué en VRP de la marque France. Depuis deux jours, il ne s’est pas passé une heure sans que M. Valls n’invite le géant économique asiatique à venir investir dans l’Hexagone.Manuel Valls en Chine en VRP de la politique françaiseMême au cœur de la Cité interdite, visitée vendredi matin, Manuel Valls a trouvé le moyen d’évoquer le sujet. « Les Français reçoivent les Chinois en les invitant à Versailles, eux nous reçoivent à la Cité interdite. Nos deux pays sont le fruit de leur histoire, les symboles sont importants, tout autant que les investissements chinois en France », a-t-il déclaré à quelques mètres de l’ancienne chambre nuptiale de l’empereur.Mais c’est une heure plus tard, s’exprimant devant les « forces économiques » franco-chinoises de Pékin que M. Valls a déployé toute sa force de conviction pour vanter les atouts français. « Je veux vous dire quelle est la réalité de mon pays : la France est un pays pro-entreprises, un pays pro-business, qui avance et se réforme », lance-t-il à son auditoire. Puis il détaille l’action de son gouvernement en ce sens, avec « la mise en place d’un plan de réduction des dépenses publiques sans précédent » ou « le choc majeur de compétitivité des entreprises » créé selon lui par « le pacte de responsabilité et le plan de simplification administrative ». « Nous réformons le marché du travail et mettons plus de liberté dans notre économie », poursuit-il, louant par avance les futurs résultats de la loi Macron en discussion au Parlement.« Ne craignez pas notre droit social » S’adressant aux Chinois, Manuel Valls se fait catégorique : « La France est un pays qui vous attend, ne craignez pas notre droit social, ni la réalité française », tente-t-il de les rassurer. Les critiques et les craintes suscitées récemment en France par le rachat du Club Med par le groupe chinois Fosun ou la prise de participation d’un consortium chinois dans l’aéroport de Toulouse-Blagnac ? Il les balaie sans hésitation. « Dans ces deux dossiers, les Chinois étaient là, prêts à investir et compétitifs. Ne soyons pas frileux, sinon ils iront ailleurs. Il faut convaincre nos compatriotes de ne pas se laisser aller au vent mauvais de la peur du Chinois », explique-t-il à la presse française.Pour le premier ministre, ces récents accords doivent au contraire servir d’exemples pour l’avenir. Et le premier ministre est même disposé à aller plus loin et à ouvrir aux Chinois la porte d’autres secteurs plus stratégiques, comme l’énergie ou les transports. Il propose notamment « un nouveau partenariat de grande ambition » dans l’industrie nucléaire « pour couvrir l’ensemble du cycle, de l’amont à l’aval », comme il se félicite du projet de développement de l’Airbus A330 dans l’usine de Tianjin (sud-est de Pékin), qui fabrique déjà des A320.« Deux amis sincères »De tels partages de technologies « ne sont ni la fin du nucléaire français ni celle de l’aéronautique », affirme-t-il. Idem pour l’industrie agroalimentaire, domaine dans lequel la France est nettement sous-représentée en Chine : là aussi, M. Valls veut « un nouveau partenariat de qualité » dans les secteurs du lait, du vin, de la viande et de la charcuterie. Son vœu semble pieux, tant les négociations sur ces sujets peinent à avancer ces dernières années entre les deux pays.Avec ce tapis rouge déroulé aux grands groupes chinois, le premier ministre espère qu’en échange, la première puissance commerciale mondiale se fera plus accueillante pour les entreprises françaises. « Le partenariat entre nos deux pays doit se rééquilibrer, nous souhaitons qu’une série d’obstacles administratifs soit levée », demande-t-il. Manuel Valls veut croire que « deux amis sincères » peuvent se dire « la vérité ». Mais il le reconnaîtrait presque lui-même à demi-mot, l’avantage est indéniablement du côté chinois : « On est dans une économie ouverte, il y a des milliards d’investissements qui peuvent venir de Chine et la France a besoin de capitaux et d’investisseurs », résume-t-il crûment.Bastien Bonnefous (Pékin, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Beuve-Méry Le marché français de l’« entertainment » (musique, vidéos, jeux vidéo, livres…) souffre. Les dépenses des ménages dans ce domaine ont reculé de 4,6 % en 2014, à 7,2 milliards d’euros, selon les données communiquées, jeudi 5 février, par le cabinet d’études GFK.La hausse des achats « dématérialisés » (1,13 milliard d’euros au total, en hausse de 6 %) ne compense pas le déclin des achats des supports physiques (6,07 milliards d’euros au total). En 2013, les ventes « dématérialisées » avaient progressé de 23 %.Les loisirs « interactifs » représentent 55 % du marché de l’entertainment : les jeux vidéos comptent notamment pour 22 % des dépenses, la vidéo pour 15 %, la musique pour 8 %.À lui seul, le streaming, que ce soit pour écouter de la musique ou regarder des documents vidéos, représente 37 % des achats « dématérialisés ».Les achats de vidéos reculent de 10 %Le premier loisir plébiscité par les Français est le cinéma (62 % d’entre eux). Ce dernier se porte mieux que le secteur de la vidéo : les ventes dans ce dernier domaine sont en recul de 10 %. Aujourd’hui, une bonne année cinéma n’induit pas forcément une bonne année vidéo.Le marché de la vidéo est passé de 2,4 milliards d’euros en 2004 à 800 millions d’euros en 2014.La baisse des dépenses dans la vidéo est de 14 % pour les achats de supports physiques et de 8 % pour les achats numériques.Les achats de DVD classiques représentent 76 % du marché de la vidéo physique, alors que le Blue-Ray plafonne à 24 % : ce dernier ne prend pas dans la population.En France, on compte 11,2 millions de lecteurs de DVD installés, contre 1,5 million de lecteurs Blue-ray. Le prix du Blue-Ray est jugé trop cher (23 euros en moyenne).La VOD (vidéo à la demande) a vu ses ventes passer de 152 millions d’euros en 2010 à 259 millions d’euros en 2014.Elle devrait encore croître cette année, alors que les achats de supports physiques baisseraient encore de 15 %.Le marché des jeux vidéos est en croissance : + 3 %, à 2,6 milliards d’euros. Les achats de jeux sur supports physiques sont notamment en progression de 1 %, à 1,9 milliard d’euros. Il s’agit du seul marché physique qui affiche une hausse.Le marché de la musique reste difficile. Les ventes s’élèvent à 786 millions d’euros. Le streaming (150 millions d’euros) l’emporte sur le téléchargement (97 millions d’euros). Et le marché du CD poursuit son déclin (490 millions).Le livre est toujours en repliLe marché du livre en France a accusé un nouveau repli en 2014. Les ventes, tous types de supports confondus, sont en recul de 1,1%, selon les chiffres de la société d’études GfK, communiqués jeudi 5 février.Doucement, mais inexorablement, le marché du livre s'effrite depuis trois ans. En 2013, il avait enregistré un recul de 2,7 %, passant symboliquement, pour la première fois, sous le seuil des 4 milliards d'euros, pour atteindre 3,9 milliards.Ce sont les ventes de livres « physiques » qui reculent toujours : en 2014, elles ont baissé pour la quatrième année consécutive, relève GfK.Les ventes de livres numérique progressent, mais leur croissance est « plus faible qu’attendue », pointe le cabinet d’études, et cette hausse ne vient « compenser que partiellement » le repli du livre « papier ».Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Leroux if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1423128981570 .graphe").css("height", 250)$("#container_1423128981570 .title").empty()if ("Evolution des rendements de l'assurance-vie"!= ""){Evolution des rendements de l'assurance-vie")}$("#container_1423128981570 .subtitle").empty()if ("(avant prélèvements sociaux)"!= ""){(avant prélèvements sociaux)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1423128981570 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); 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Une information qui concerne les quelque 15 millions de Français qui détiennent un contrat d'assurance-vie.Le tableau récapitulatif de 180 contrats : Assurance-vie : les taux 2014 des fonds en eurosLa tendance 2014Elle est, encore une fois, à la baisse. Après avoir servi en moyenne 2,8 % en 2013, les fonds en euros devraient avoir délivré une performance moyenne de 2,5 % l'an dernier. Ce résultat est sans surprise. Cette diminution s'explique par la baisse des taux des obligations, qui représentent 80 à 90 % du portefeuille des fonds en euros classiques.Les assureurs doivent placer la collecte nouvelle dans des obligations qui rapportent de moins en moins, alors que le poids des obligations anciennes à plus fort rendement diminue mécaniquement, la baisse était inéluctable.Lire (en édition abonnés) : Pourquoi les taux bas donnent la migraine aux assureurs-vieLa Bourse n'ayant pas progressé l'an dernier, les assureurs n'ont pas pu y réaliser des plus values qui seraient venues gonfler l'ordinaire.Les topsSi la baisse frappe presque tous les fonds en euros, certains continuent néanmoins à servir des rendements très attractifs dans l'environnement actuel. Le record de 2014 est détenu par Primonial et Suravenir, dans le contrat Sérénipierre : leur fonds en euros, principalement investi en immobilier d'entreprises, a rapporté 4,05 %.Il est suivi de près par les fonds en euros dits « opportunistes », qui se laissent une grande liberté d'investissement. Celui de Suravenir, présent principalement dans des contrats en ligne, a rapporté 3,85 %, et son alter-ego de Spirica a progressé de 3,82 %.Ces fonds sont aujourd'hui majoritairement investis dans la pierre, mais s'autorisent à aller voir d'autres marchés si l'herbe est plus verte. Le fonds de Spirica prévoit ainsi d'investir cette année en actions non cotées et dans les infrastructures.Lire (en édition abonnés) : Les assurances-vie dopées écrasent la concurrenceAu rayon des fonds en euros classiques, donc investis principalement en obligations, c'est la modeste MIF (Mutuelle d'Ivry-La Fraternelle), qui détient la première place avec un taux de 3,65 %.Les flops Une nouvelle fois, les clients de Groupama-Gan ne sont pas à la fête, avec un taux de 1,8 % pour la seconde année consécutive. Seuls les épargnants ayant joué la carte de la diversification sur les unités de compte peuvent espérer gagner plus, le taux pouvant monter au maximum à 2,8 %.L'assureur n'est toutefois plus isolé en bas de tableau : la Banque Postale a crédité un taux identique sur une version de son contrat Vivaccio, et le Cap découverte du Crédit agricole ne le distance que de 5 points de base, à 1,85 %.De nombreux contrats vendus et garantis par les banques connaissent d'ailleurs une baisse sensible, qui les fait passer sous la barre des 2,5 %.Les mauvaises surprises Elles pourraient venir des vieux contrats d'assurance vie qui ne sont plus commercialisés, et pour lesquels la plupart des assureurs « oublient » d'indiquer les rendements attribués. La plupart de ces contrats rapportent généralement moins que ceux figurant en vitrine. En 2014, ils pourraient donc massivement passer sous la barre des 2 %. En toute discrétion…Eric LerouxJournaliste au Monde Bertrand Bissuel Les députés ont pratiquement achevé la lecture des articles sur les professions réglementées contenus dans le « projet de loi Macron » – dont l’examen reprend vendredi 6 février. Au cours des débats, le gouvernement a accepté de renoncer à l’une des mesures les plus controversées du texte : elle prévoyait de faire osciller les tarifs des notaires autour d’une valeur de référence avec un prix-plancher et un prix-plafond (d’où l’idée de « corridor tarifaire »). Cette concession ne convient pas à Pierre-Luc Vogel, président du Conseil supérieur du notariat (CSN), qui reste très critique sur la teneur du projet.Le gouvernement a revu sa copie en abandonnant le « corridor tarifaire ». Est-ce de nature à calmer vos inquiétudes ?Pierre-Luc Vogel : Notre satisfaction sur le corridor tarifaire a été de courte durée puisque ce dispositif, dont la complexité et les effets pervers ont été reconnus avec honnêteté par le ministre de l’économie, a été supprimé au profit d’un système de remise. Comme l’a dit le rapporteur général du projet de loi, Richard Ferrand, « nous sommes passés d’un corridor labyrinthique à un corridor rectiligne ». Or l’un et l’autre ont au moins une caractéristique commune : dans les deux cas, on s’y perd.Macron fait son mea culpa sur la rémunération des notairesPourquoi ?Quand on lit le texte, on a du mal à voir où l’on va. Il prévoit un système de remises que le notaire pourrait accorder uniquement sur les actes moyens. Cela va toucher les études en région, qui se situent dans cette moyenne et qui sont forcément fragiles. Une telle disposition est de nature à mettre en péril l’équilibre économique des confrères qui traitent ce type de dossiers.Vous dites que le texte va entraîner la destruction de 10 000 emplois. Comment être aussi affirmatif alors que la nouvelle grille tarifaire ne sera connue que dans plusieurs mois ?Nous nous sommes basés sur les recommandations de l’Autorité de la concurrence dans l’étude d’impact que nous avons réalisée. Il ne s’agissait pas de faire du chantage à l’emploi. Je rappelle que le Conseil d’Etat a considéré qu’il n’y avait pas eu de réelle étude d’impact sur ce point. Le reproche ne vient pas du notariat. Ceci étant, je n’exclus pas de faire exécuter une nouvelle étude d’impact, cette fois-ci par un organisme indépendant.Le lobbying « sans précédent » des notaires contre la loi MacronLe projet de loi donne de nouvelles prérogatives à l’Autorité de la concurrence sur les tarifs et l’installation de professionnels dans le notariat. L’idée sous-jacente est de sortir de la cogestion qui, aux dires de certains députés, a pu exister entre le ministère de la justice et la profession. Pourquoi y êtes-vous opposé ?Il y a là une sorte de sous-entendu de collusion entre la chancellerie et la profession qui me paraît totalement infondé. Je pense que le ministère de la justice a toujours joué son rôle. Les gouvernements se sont succédé, les majorités se sont succédé, les textes ont été appliqués. Je ne comprends pas cette critique.En réalité, on voit bien qu’il y a une opposition entre une vision purement économique, concurrentielle, et une vision des acteurs du droit. Nous nous sommes opposés à l’intervention de l’Autorité de la concurrence parce qu’elle a une vision strictement économique, avec une sorte d’obsession de la concurrence puisque sa mission consiste à l’encourager. J’ai du respect pour son travail mais le droit ne devrait pas entrer dans son champ de compétences car ce n’est pas une marchandise.Pour mieux le faire comprendre, nous raisonnons par analogie avec le monde de la santé. Le lien entre le notaire et son client est de même nature que celui entre le médecin et son patient : c’est un lien de confiance. Puisque le tarif est fixé par le gouvernement, qu’il le soit au bon niveau. Nous ne sommes pas dans le secteur marchand. Je ne vois pas pourquoi il y aurait ce système de remise à la tête du client. Aujourd’hui, l’analyse du ministère de l’économie a pris le pas sur celle du ministère de la justice. Je le déplore.Le texte cherche aussi à ouvrir la profession et à favoriser l’installation des jeunes. Vous êtes contre ?Nous sommes parfaitement d’accord avec ces objectifs. Et nous pouvons approuver le projet de loi s’il reflète fidèlement les intentions de M. Macron. Celui-ci a distingué trois zones : celles où il manque des professionnels et où la liberté d’installation doit jouer ; celles qui n’ont pas assez de notaires mais où l’ouverture de nouvelles études pourrait déstabiliser celles qui existent déjà et dans ce cas, le ministère de la justice peut s’opposer à des créations ; celles, enfin, où les besoins sont pourvus et qui ne nécessitent pas de créations d’offices. Mais le texte n’est pas encore assez clair pour que nous puissions nous prononcer sur ce point. Il faudrait qu’il soit mis en adéquation avec les déclarations du ministre.Votre profession s’était engagée, il y a plusieurs années, à augmenter le nombre de notaires titulaires mais la promesse est restée lettre morte. Pourquoi ?Nous l’avons reconnu et avons fait notre mea culpa. Ces engagements n’ont pas été tenus car les outils dont nous disposions pour identifier les besoins – les contrats d’adaptation structurelle – n’ont jamais été assortis de mécanismes coercitifs. Nous étions sur la base du volontariat. J’ai toujours regretté que les moyens en notre possession soient dépourvus d’un caractère obligatoire.Je tiens à rappeler que la France a la plus forte densité notariale en Europe : 14 pour 100 000 habitants, soit deux fois que la moyenne dans l’Union. En Allemagne, le nombre de professionnels a diminué. Mais cela ne doit pas pour autant nous exonérer de la nécessité de mieux accueillir les jeunes.Qu’est-ce que vous dites à vos confrères qui ont lancé des mots durs, voire menaçants, à l’encontre du ministre de l’économie et de députés de la majorité ?J’ai condamné publiquement les propos qui ont pu être tenus. Nous avons d’ailleurs diffusé un communiqué en ce sens, il y a une semaine. Dans un message vidéo qui va être diffusé sur notre portail interne, je rappelle à mes confrères la nécessité du respect de nos interlocuteurs. S’il est avéré que les menaces de mort, ayant amené M. Macron à déposer plainte, émanent d’un notaire, nous engagerons des procédures disciplinaires. Nous sommes dans la phase d’enquête. J’ai appelé le ministère de la justice pour être tenu au courant, il me faut des éléments factuels pour envisager des sanctions.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a opposé, jeudi 5 février, à son homologue grec Yanis Varoufakis une fin de non-recevoir. Il n’y aura ni annulation de la dette, ni remise en question de la coopération de la Grèce avec la troïka (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Union européenne), a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse commune au ministère des finances à Berlin.Premier ministre du nouveau gouvernement grec à effectuer une visite en Allemagne, Yanis Varoufakis n’espérait d’ailleurs sans doute pas vraiment obtenir de l’Allemagne un soutien dans la renégociation de son énorme dette. Que la rencontre débouche sur un constat de divergence n’a surpris personne.Difficile en réalité d’imaginer un rapprochement entre les deux ministres tant le contraste entre eux était saisissant.À Yanis Varoufakis, « jeune » ministre des finances inexpérimenté d’un « Etat en faillite », selon ses propres termes, faisait face Wolfgang Schäuble, 72 ans, monstre sacré de la politique en Allemagne et en Europe, grâce à qui l’Allemagne a rétabli l’équilibre de ses comptes publics en 2014.« Nous sommes d’accord sur nos divergences »Les deux hommes n’ont d’ailleurs pas cherché à donner des signes de bonne entente. « We agree that we disagree » (nous sommes d’accord sur nos divergences), a résumé Wolfgang Schäuble sur la question d’une renégociation de la dette, avant d’exprimer, dans une cruelle litote, ses doutes sur la politique du nouveau gouvernement grec : « Je n’ai pas pu dissimuler mon scepticisme sur le fait que certaines mesures annoncées, d’après nos convictions, ne vont pas forcément dans la bonne direction ».M. Varoufakis a également reconnu n’avoir obtenu aucun accord de l’Allemagne sur une éventuelle annulation de la dette. Le ministre a rappelé la situation « très critique de son pays », qui « fait tout » pour éviter un défaut de paiement.« L’Allemagne est sans doute le pays le mieux à même de nous comprendre », a déclaré le ministre grec, en référence à l’Allemagne de Weimar, qui avait vu l’endettement favoriser la montée du nazisme dans les années 1920 et 1930.« Le parti Aube Dorée est un parti nazi (…) nous avons besoin de l’Allemagne à nos côtés », a-t-il dit.La pression de la BCEAuparavant, Yanis Varoufakis avait multiplié les interviews à la presse allemande pour tenter de rallier l’opinion à la cause grecque. Il a ainsi exclu que son gouvernement accepte une quelconque aide financière de Moscou.Croyant flatter l’ego allemand, M. Varoufakis avait proposé que le pays lance un « plan Merkel », sur le modèle du plan Marshall qui avait permis à l’Allemagne, via un effacement de sa dette, de sortir de l’ornière au lendemain de la seconde Guerre mondiale.Invitant l’économiste John Keynes dans les débats, il avait déclaré, mercredi, au journal die Zeit : « Ce n’est pas une stratégie tenable à long terme de mener un Etat à sa ruine ».Mais ces références n’ont pas fait convaincu Wolfgang Schäuble, qui a insisté sur la nécessité « incontestable » pour le gouvernement grec de reprendre le dialogue avec les contrôleurs de la troïka.Son parti, la CDU, avait clairement indiqué qu’il ne consentirait à aucune renégociation des obligations contractées par le précédent gouvernement grec.Yanis Varoufakis repart donc bredouille de Berlin, alors que son pays subit, depuis jeudi matin, une nouvelle pression de la part de la BCE, qui a mis fin aux conditions préférentielles de refinancement des banques grecques auprès de l’institution monétaire.La BCE accentue la pression politique sur la GrèceCécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Les chefs des partis politiques du Parlement européen ont coupé la poire en deux sur les suites à donner à l’affaire LuxLeaks, qui, en novembre 2014, pointaient du droit le système mis en place au Luxembourg pour permettre aux multinationales de payer le moins d’impôts possibles. Il y aura bien une commission sur les « tax rulings » (rescrits fiscaux), ces pratiques fiscales qui permettent d’attirer les multinationales, mais ce ne sera pas une commission d’enquête, mais une commission « spéciale ».La nuance n’est pas anodine. Cette commission spéciale aura des pouvoirs limités par rapport à une commission d’enquête. Elle ne pourra pas organiser d’auditions. Elle n’aura pas le droit d’exiger des documents auprès des différentes administrations fiscales. Elle rédigera un rapport dans un an.Les présidents des groupes politiques du Parlement de Strasbourg avaient validé, le 15 janvier, le principe de la constitution d’une commission d’enquête sur l’affaire « LuxLeaks ». Sous l’impulsion des Verts, notamment de l’eurodéputée Eva Joly, un total de 194 signatures avait été recueilli. Il en fallait 188 au minimum, selon les règlements du Parlement, pour démarrer une commission d’enquête. Mais les conservateurs n’étaient pas très favorables à cette option et avaient cherché à « reprendre en main » certains de leurs élus.Une priorité pour la Commission européenneConsciente de l’impact délétère sur les opinions publiques des révélations LuxLeaks, la Commission européenne, et son président, M. Juncker, ont pris à plusieurs reprises l’engagement, fin 2014, de faire de la lutte contre l’évasion et la fraude fiscale en Europe une de leurs priorités.Lire aussi : Les Européens avancent dans la lutte contre l’optimisation fiscaleEn charge de la concurrence, la commissaire danoise Margrethe Vestager a reçu l’assurance de travailler en toute indépendance, et poursuit les enquêtes formelles lancées mi-2014, pour aides d’Etat, concernant Amazon au Luxembourg, Starbuck aux Pays-Bas, et Apple en Irlande.Ses services ont par ailleurs annoncé fin 2014 qu’ils avaient demandé plus d’informations à tous les pays de l’Union qui pratiquent les « rescrits » (ces accords fiscaux préalables avec les entreprises).La Belgique visée par une enquêteMargrethe Vestager a ainsi annoncé, mardi 3 février, que la Commission avait lancé une enquête officielle sur un système de « tax rulings » en Belgique. C’est la première fois que la Commission s’en prend à un régime de rescrits fiscaux dans son ensemble et pas à des accords passés entre une entreprise en particulier et un Etat.La Commission européenne lance une enquête sur des « tax rulings » en BelgiquePar ailleurs, le commissaire à l’économie et à la fiscalité, Pierre Moscovici prépare pour la fin du premier trimestre un texte législatif obligeant à la transmission automatique des rescrits fiscaux.Il dit vouloir aller le plus loin possible dans la transparence : pour les spécialistes, c’est en tout cas un moyen jugé efficace pour lutter contre les abus.Dans un deuxième temps, M. Moscovici a dit qu’il s’attacherait à un chantier considéré comme encore plus difficile, celui de l’harmonisation des bases fiscales pour les entreprises.Un projet de directive existe mais il est complètement bloqué au Conseil, où les États n’avaient jusqu’à présent pas réussi à s’entendre, un grand nombre n’étant pas du tout prêt à la convergence de leurs impôts sur les sociétés.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Antoine Reverchon (Propos recueillis par) Yanis Varoufakis, le ministre grec des finances, actuellement en pleine négociation avec les Etats de l’Union européenne, a proposé de transformer la dette grecque en « dette perpétuelle » et d’en indexer les taux d’intérêt sur la croissance du produit intérieur brut de la Grèce.Dans un entretien au « Monde », Guillaume Sarlat, inspecteur des finances et économiste, décrypte ce mécanisme, ses avantages, ses inconvénients. M. Sarlat a fondé et dirige, à Londres, une société de conseil en stratégie aux entreprises.En quoi consiste exactement une « dette perpétuelle » ?Une dette perpétuelle est une dette dont le débiteur paye les intérêts, comme pour toute dette, mais dont il ne rembourse a priori jamais le capital.Alors qu’une dette à échéance fixe, par exemple à sept ans ou à dix ans, implique que le débiteur ait remboursé le capital emprunté à l’issue de cette période.Mais le créancier peut néanmoins récupérer le capital d’une dette perpétuelle dans deux cas de figure.Tout d’abord, le débiteur peut bénéficier d’une option de rachat, c’est-à-dire qu’il peut rembourser sa dette au moment où il le souhaite, ce qui peut être très utile lorsque les taux d’intérêt baissent.Ensuite, ces dettes étant des obligations, c’est-à-dire des valeurs mobilières que les investisseurs peuvent s’échanger entre eux, le créancier, quand il vend son titre de dette, touche au moins une partie du capital prêté.Il faut noter que, en pratique, les obligations souveraines actuelles sont déjà des dettes perpétuelles, au sens où les Etats réempruntent pour rembourser le capital à échéance.Mais il est vrai que, juridiquement, ce n’est pas le cas. Les Etats doivent donc revenir très régulièrement devant les marchés pour refinancer leur dette, ce qui les rend très sensibles à l’évolution des taux d’intérêt et de la liquidité.L’indexation sur la croissance, quand à elle, permet de faire varier les intérêts en fonction du taux de croissance de l’économie. Cela rend la charge de la dette beaucoup plus soutenable pour le débiteur.Par ailleurs, cela change la relation entre l’Etat et l’investisseur : une dette dont les intérêts sont indexés sur la croissance peut en effet être assimilée à une action et à des dividendes. L’investisseur se retrouve en quelque sorte actionnaire de l’Etat, et donc intéressé à se réussite.Quels sont les avantages d’une dette perpétuelle ?Pour l’Etat grec, passer à une dette perpétuelle lui laisserait du temps pour conduire les réformes, et lui permettrait d’être moins sous la contrainte permanente du refinancement à court terme de la dette existante.Et cela lui permettrait en pratique d’annuler une partie de la valeur de sa dette de manière plus élégante que par une annulation ou un « haircut » (décote unilatérale) brutal.Par ailleurs, les titres de dette perpétuelle plaisent particulièrement aux fonds de pension et aux assureurs vie. Et une dette perpétuelle peut être fléchée sur l’investissement long terme.C’est pour cela que je plaide pour une dette perpétuelle en France. Mais dans le cas de la Grèce, dont l’économie est pour l’instant en crise profonde, les investisseurs vont d’abord devoir faire apparaître dans leurs comptes la perte de valeur des obligations converties en dette perpétuelle.Le détail de ces pertes dépendra des paramètres exacts de la dette perpétuelle finalement émise (intérêts, clause de rachat, indexation sur la croissance…).Et quels sont les inconvénients ?Le principal risque de la dette perpétuelle, tant pour l’émetteur que pour le souscripteur, c’est l’inflation à long terme, qui peut en changer complètement l’équation économique, en cours de route.Toutefois, rien n’empêche d’émettre une dette perpétuelle indexée sur l’inflation !Y a-t-il des précédents historiques à l’émission de dette perpétuelle ?Beaucoup de grandes entreprises européennes, notamment dans le secteur de l’énergie et des services financiers, ont émis de la dette perpétuelle ou quasi perpétuelle (100 ans), au cours des dernières années.L’Etat français a également émis à de nombreuses reprises des dettes perpétuelles dans son histoire. C’est ce que l’on appelait autrefois la « rente », qui permettait aux épargnants créanciers de l’Etat de financer leur retraite, et pouvait ensuite être transmise aux enfants.C’est en fait l’ancêtre de l’assurance-vie ! La première dette publique émise par l’Etat français, en l’espèce par François Ier en 1535, était une dette perpétuelle.Au XIXe siècle, l’essentiel de la dette publique était perpétuelle, et il y a eu des émissions de ce type de dette jusqu’à l’immédiat après-guerre.Toutes ont été rachetées par l'Etat, soit parce qu’il s’est désendetté, soit parce qu’il a voulu les refinancer à des taux plus faibles.Pourquoi ce type de dette n’a-t-il plus été émis par la suite ?Pour deux raisons au moins, qui ne la disqualifient pas aujourd’hui, bien au contraire ! D’abord du fait du développement des marchés financiers. Autrefois, la rente permettait de solliciter les épargnants individuels en leur offrant un produit d’épargne intéressant.Aujourd’hui, les Etats ont accès aux marchés financiers, et les particuliers à une multitude de produits d’épargne.Mais redévelopper la dette perpétuelle permettrait justement de renforcer le lien entre l’Etat et les citoyens, et favoriserait la détention de la dette par des nationaux.Deuxième facteur, qui joue particulièrement aujourd’hui : la faiblesse des taux d’intérêt. Pourquoi s’endetter à long terme, alors que l’on peut emprunter à taux négatifs à court terme ?Or, actuellement, les taux long terme sont certes un peu plus élevés que les taux court terme, mais ils sont eux aussi historiquement très faibles.L’Etat Français emprunte à 50 ans à moins de 1,5 % ! Et la sérénité apportée par la dette perpétuelle pour investir dans l’avenir n’a pas de prix. C’est pourquoi je ne comprends pas pourquoi l’Etat français ne profite pas de la période actuelle pour allonger la maturité de sa dette.Antoine Reverchon (Propos recueillis par)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.02.2015 à 15h40 • Mis à jour le05.02.2015 à 17h19 | Alain Beuve-Méry Le marché du livre en France a accusé un nouveau repli en 2014. Les ventes, tous types de supports confondus, sont en recul de 1,1%, selon les chiffres de la société d’études GfK, communiqués jeudi 5 février.Doucement, mais inexorablement, le marché du livre s'effrite depuis trois ans. En 2013, il avait enregistré un recul de 2,7 %, passant symboliquement, pour la première fois, sous le seuil des 4 milliards d'euros, pour atteindre 3,9 milliards.Ce sont les ventes de livres « physiques » qui reculent toujours : en 2014, elles ont baissé pour la quatrième année consécutive, relève GfK.Les ventes de livres numérique progressent, mais leur croissance est « plus faible qu’attendue », pointe le cabinet d’études, et cette hausse ne vient « compenser que partiellement » le repli du livre « papier ».Lire également notre décryptage : Le secteur du livre ne veut pas céder à la morositéAlain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La décision prise par la Banque centrale européenne (BCE), mercredi 4 février, de fermer l’un des robinets à liquidités de la Grèce précipite le calendrier des négociations entre le gouvernement d’Alexis Tsipras et ses créanciers – la troïka, composée de la BCE, du Fonds monétaire international et de la Commission européenne. Et ce calendrier est très serré.Si les Européens faisaient la grimace, jeudi, suite à l’annonce de la BCE, qui met encore plus la pression sur tout le monde pour sortir vite du « problème grec », cette décision, quelque part, présente aussi un avantage. « M. Tsipras va devoir comprendre encore plus vite le peu de marge de manœuvre dont il dispose et la nécessité, pour lui, de respecter les engagements de son pays vis-à-vis de ses partenaires européens, relève une source bruxelloise. Eux sont prêts à aider son pays, mais il doit prendre conscience que certains, comme les Allemands, sont sur une position très dure, et que c’est à lui de faire le chemin. » Quelles sont les échéances théoriques du plan d’aide à la Grèce ?D’ici au 28 février, soit dans trois semaines, le gouvernement grec doit s’être mis d’accord avec ses créanciers pour boucler le deuxième programme de soutien financier au pays (130 milliards d’euros, déclenché en 2012), qui arrive à échéance précisément ce jour-là.Pour boucler ce plan d’aide, qui permettra à la Grèce de recevoir une dernière tranche d’environ 3,6 milliards d’euros, il faut toutefois que le gouvernement grec mette en route une série de réformes toujours exigées par la troïka (dont une nouvelle diminution du nombre de fonctionnaires).La négociation sur la dernière tranche d’aide peut-elle aboutir ?Etant donné que le précédent gouvernement grec, celui d’Antonis Samaras, pourtant conservateur, n’est pas parvenu à s’entendre en six mois avec la troïka sur la conclusion de ce deuxième plan, personne ne se fait d’illusion du côté des pays européens : aboutir en trois semaines est illusoire, avec un gouvernement en place depuis à peine quinze jours.Quels sont les risques pour la Grèce ?Si aucun accord n’est obtenu d’ici à fin février, la Grèce ne recevra pas les milliards prévus et risque le défaut, maintenant qu’elle ne dispose plus d’une des deux sources de liquidités de la BCE.Quelle est la solution prônée par les créanciers d’Athènes ?Les créanciers de la Grèce prônent donc une « extension technique » du plan d’aide, d’au moins quatre ou cinq mois, pour boucler ce plan. L’idée est de prendre du temps pour se poser et négocier avec Athènes les termes d’un nouveau « contrat grec » : liste de réformes, projet politique, maturité des dettes, taux des remboursements, etc.C’est ce message, très clair, qu’a fait passer Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, à Alexis Tsipras quand il l’a rencontré à Bruxelles, mercredi 4 février.C’est aussi celui que Wolfgang Schäuble, le ministre des finances allemand, a dû dire à Yanis Varoufakis, son homologue grec, en visite à Berlin, jeudi.« La peur ici, c’est que MM. Tsipras et Varoufakis n’aient encore pas compris à quel point ils ont le couteau sous la gorge, relève-t-on dans l’entourage de M. Juncker. S’ils comprennent ça, ça ira, sinon, on ira dans le mur. »Par ailleurs, M. Juncker aurait insisté auprès de M. Tsipras pour que ce dernier dise devant le Parlement grec, ce week-end, que la Grèce tiendra ses engagements.Le gouvernement Tsipras est-il prêt à demander un prolongement du plan d’aide ?Ce schéma d’une prolongation du plan d’aide se heurte à un problème. Et non des moindres : c’est au gouvernement grec de faire une demande officielle de prolongation du deuxième plan.Pour Alexis Tsipras, cela revient à accepter la « surveillance » de la troïka pendant encore plusieurs mois.C’est donc une décision politiquement très compliquée à prendre. D’autant que le leader de Syriza a fait toute sa campagne électorale sur la dénonciation de l’austérité et du « diktat » de la troïka.Pour qu’un accord puisse encore être signé avant fin février, M. Tsipras devrait faire une demande de prolongation du plan d’aide avant le vote de confiance de son gouvernement devant le Parlement grec, qui devrait avoir lieu lundi 9 février.Si Athènes demandait une prolongation du plan d’aide, quel serait alors l’agenda ?Si ce signal de « compréhension de l’enjeu et des attentes » des Européens est envoyé par Athènes, alors un Eurogroupe extraordinaire (réunion des ministres des finances de la zone euro) serait convoqué. Le 11 février probablement.C’est la date qui circule depuis au moins trois jours à Bruxelles. « Mais tant qu’on n’a pas ce signal positif des Grecs, rien ne sert de se réunir », glissent plusieurs sources européennes.Cet Eurogroupe permettrait de « débroussailler » le terrain, entre grands argentiers européens, avant les prises de position politiques des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne qui se réunissent le lendemain pour un Conseil européen informel, initialement consacré à l’Ukraine et à la lutte contre le terrorisme.Organiser un Eurogroupe la veille présenterait aussi l’avantage de se retrouver « entre membres de l’Eurozone », alors que le Conseil européen, la réunion des 28 pays de l’Union, est désormais (depuis fin 2014) présidé par un non-membre de la zone euro, l’ex-premier ministre polonais, Donald Tusk.Viendrait ensuite l’Eurogroupe prévu de longue date du 16 février, décisif, puisqu’il devrait arrêter les modalités de l’extension du plan d’aide à la Grèce.Dans ce court laps de temps – de la semaine prochaine à fin février –, il faudra parvenir à ce que l’extension du plan d’aide, si elle est demandée par Athènes, soit validée par plusieurs parlements nationaux, dont la Finlande ou l’Allemagne.« Et ce ne sera pas simple, notamment en Allemagne où Mme Merkel et M. Schäuble vont devoir mouiller la chemise pour y parvenir », prévient une source européenne haut placée.« Nous aurons beaucoup d’occasions dans les semaines qui viennent de trouver des solutions pour la Grèce », a estimé Pierre Moscovici, le commissaire aux affaires économiques et financières, jeudi à Bruxelles.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.02.2015 à 14h26 Le géant pharmaceutique américain Pfizer a annoncé, jeudi 5 février, qu'il allait acheter son compatriote le groupe Hospira, spécialisé notamment dans les médicaments injectables, et valorisé 17 milliards de dollars.L'accord trouvé par les deux groupes prévoit que Pfizer propose 90 dollars par action, une dépense qu'il financera par de la trésorerie disponible et le recours à l'endettement, selon le communiqué.Le géant américain espère par ailleurs générer des économies d'environ 800 millions de dollars par an d'ici à 2018 grâce à l'opération, qui doit notamment être validée par l'assemblée des actionnaires d'Hospira, et que les groupes espèrent boucler dans la deuxième moitié de 2015.En quête de relais de croissance, le laboratoire pharmaceutique Pfizer doit non seulement faire face à des pertes de brevets, mais aussi à l'appréciation du dollar, qui handicape ses ventes.Numéro un américain du secteur, le groupe new-yorkais a annoncé à la fin de janvier prévoir une érosion continue de ses ventes, tablant sur des recettes comprises entre 44,5 et 46,5 milliards de dollars pour 2015. Il espère enregistrer un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, compris entre 2,0 et 2,10 dollars. En 2014, le groupe avait tenté de lancer une OPA hostile pour 100 milliards de dollars sur le groupe pharmaceutique britannique AstraZeneca. En vain. 05.02.2015 à 12h40 • Mis à jour le05.02.2015 à 13h13 Les prix devraient baisser de 0,1 % en moyenne sur l’année 2015, a indiqué, jeudi 5 février, la Commission européenne. Cette dernière a aujourd’hui une vision plus pessimiste de la situation qu’en novembre : lors de la publication de ses précédentes prévisions économiques pour la zone euro, elle anticipait encore une hausse moyenne des prix de 0,8 % en 2015.La publication de ces chiffres par Bruxelles relance donc la question de savoir si c’est à une situation de « déflation » qu’est confrontée la zone euro, ou si elle doit simplement faire face à un épisode de « désinflation ». Au-delà du « jeu » sur les mots, la différence est de taille : la déflation est en effet caractérisée par une baisse des prix sur une période prolongée, qui entraîne des risques pour la croissance de l’activité économique en pesant sur les salaires et la consommation.En janvier, les prix ont déjà diminué de 0,6 %, après une baisse de 0,2 % en décembre, selon les données communiquées, fin janvier, par l’office européen de statistiques Eurostat dans une première estimation.Retour à la hausse au second semestreÀ ce stade, les analyses sont partagées. Mais bon nombre d’économistes considèrent que, si les prix baissent, c’est surtout sous l’effet du recul du prix du pétrole, et que la zone euro est donc en situation de désinflation plutôt qu’en déflation.En 2015, la hausse des prix des produits importés, en raison de la faiblesse de l’euro, ne suffira pas à compenser l’effet de la baisse des prix pétroliers, au moins dans la première partie de l’année, anticipe ainsi la Commission.Les prix continuent de baisser en zone euroPour les services de Bruxelles, la tendance devrait s’inverser au deuxième semestre, et particulièrement en fin d’année, avec une inflation qui devrait s’établir autour de 0,4 % au dernier trimestre. En 2016, la Commission prévoit une hausse des prix de 1,3 % en moyenne.Les prix de l’énergie et des autres matières premières devraient commencer à remonter, alimentant la hausse générale des prix, anticipent les services de la Commission. S’y ajouteront une hausse de la demande intérieure et des prix des produits importés. Par ailleurs, les mesures de la Banque centrale européenne pour injecter des liquidités dans l’économie auront également un impact sur les prix.Le traitement de choc de la BCE pour réanimer la croissancePour autant, à 1,3 % en 2016, l’inflation resterait inférieure à l’objectif de la BCE, qui est de maintenir une inflation proche de 2 %.  05.02.2015 à 11h11 • Mis à jour le05.02.2015 à 15h41 | Patrick Roger et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Enfin une bonne nouvelle : la Commission européenne a revu à la hausse la croissance européenne, dans ses prévisions économiques d’hiver, publiées jeudi 5 février. Elle devrait atteindre 1,7 % pour toute l’Union européenne en 2015 et 1,3 % pour la zone euro (19 pays). Pour la première fois depuis 2007, tous les pays de l’Union verront leur économie croître à nouveau l’an prochain.Pour mémoire, dans ses « prévisions d’automne », publiées en novembre 2014, Bruxelles prévoyait une croissance dans l’Union de 1,5 % et de seulement 1,1 % pour la zone euro, pour 2015. « La chute des prix du pétrole [divisé par deux en six mois] et le cours de l’euro, qui s’est déprécié par rapport au dollar, représentent un vrai électrochoc pour l’économie européenne », a commenté Pierre Moscovici, commissaire européen à l’économie, jeudi 5 février.Ces prévisions font à Bercy l’effet d’une douce potion, puisqu’elles corroborent désormais les hypothèses du gouvernement français pour son budget 2015. Selon la Commission, le produit intérieur brut (PIB) hexagonal devrait ainsi croître de 1 % en 2015 – moins que la moyenne de la zone euro –, mais bien mieux que les 0,7 % sur lesquels tablait Bruxelles en novembre 2014… Quant au déficit public français, il devrait représenter 4,1 % du PIB en 2015, selon la Commission. Exactement les chiffres calculés par Bercy.Sachant que c’est sur la base de ces prévisions que la Commission va donner un avis sur le budget 2015 de la France, fin février ou début mars, le risque – déjà assez improbable – de sanctions pour non-respect des engagements du pacte de stabilité et de croissance s’éloigne. « Nous avons toujours dit que nous n’étions pas dans ce scénario », rappelle l’entourage de Michel Sapin.« S'agissant du déficit structurel prévu en 2015, dont la mesure statistique est complexe, le gouvernement s'est engagé à une diminution de 0,5 % et s'y tiendra », a déclaré M. Sapin dans un communiqué, en réponse à la demande du commissaire européen Pierre Moscovici de « mesures supplémentaires » pour la réduction du déficit public.Lire aussi : Déficit : la valse des promesses de Michel SapinNouvelle priorité : la croissanceLes informations en provenance de Bruxelles tombent d’autant plus à propos que le président de la République, François Hollande, tenait jeudi matin sa cinquième conférence de presse à l’Elysée. « L’opération vérité engagée en août 2014 [au moment où Bercy a averti Bruxelles des chiffres pour 2015] produit ses effets, se félicite le cabinet du ministre des finances. Nous avons fait le choix de tenir un discours de vérité, de dire ce qui était plutôt que de devoir réajuster sous la contrainte. Tout le monde peut à présent se rendre compte que ce n’était pas virtuel. » Pour Bercy, cette révision à la hausse de Bruxelles pour la France – « ce qui ne s’était pas produit depuis 2012 » – témoigne du sérieux de l’exécution budgétaire.Ces prévisions économiques interviennent dans un contexte particulier. A la Commission européenne, le « logiciel » a changé. Après des années de diktat de l’austérité, Jean-Claude Juncker, le nouveau président, a fixé une nouvelle priorité : la croissance. Par l’investissement et les réformes structurelles. La discipline budgétaire reste un objectif essentiel, mais ce n’est plus l’alpha et l’oméga européen. En témoigne le plan d’investissement à 315 milliards de M. Juncker.Par ailleurs, la Commission a publié, mi-janvier, une nouvelle « interprétation » des flexibilités du pacte de stabilité dont la logique vise à proposer davantage de souplesse – de temps – aux Etats qui font des réformes. Enfin, la Grèce a aussi, ces dernières semaines, déplacé la focale sur d’autres sujets jugés désormais prioritaires…Ce qui ne veut pas dire pour autant que Bruxelles va lâcher la bride sur le respect du pacte de stabilité et de croissance. Concernant Paris, elle a dit clairement ces dernières semaines qu’elle attend plus de réformes structurelles que la seule loi Macron.L’Allemagne, tout comme d’autres Etats européens très sensibles aux équilibres budgétaires, restera vigilante. Tout comme Mario Draghi, le patron de la BCE, qui le répète depuis des mois : le quantitative easing (faire tourner la planche à billets, comme il s’y est engagé), c’est une chose, mais les Etats européens doivent poursuivre les réformes structurelles. La baisse des prix du pétrole et de la parité euro/dollar ne suffira pas à restaurer leur compétitivité.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Chaperon Une année de profits : c’est ce que les sanctions américaines ont coûté à BNP Paribas en 2014. La banque a publié, jeudi 5 février, un bénéfice net de 157 millions d’euros au titre de l’exercice 2014.Hors éléments exceptionnels, c’est-à-dire pour l’essentiel hormis l’amende infligée par la justice américaine et ses conséquences, le groupe aurait gagné 7 milliards d’euros, avec un produit net bancaire de 39 milliards d’euros, en progression de 3,2 %.« Les revenus progressent dans tous les pôles opérationnels, la bonne dynamique commerciale témoignant de la confiance des clients institutionnels, entreprises et particuliers », s’est félicité l’administrateur directeur général Jean-Laurent Bonnafé.Le 30 juin 2014, la première banque française avait signé un accord avec les autorités américaines dans lequel elle reconnaissait avoir réalisé des transactions avec des pays soumis aux embargos de Washington, le Soudan en tête.Le groupe français a dû verser 6,6 milliards d’euros aux États-Unis, dont une partie avait déjà été provisionnée en 2013.Lire également note enquête : A la BNP, dans les coulisses du fiasco de l’opération « Mars »Au total, la sanction a pesé pour 6 milliards d’euros sur les comptes en 2014, y compris une charge de 250 millions d’euros pour mettre en œuvre le « plan de remédiation » imposé par les autorités américaines.Comme elle l’avait promis, BNP Paribas a maintenu son dividende. Dès lors, il n’y a pas de miracle. Les fonds propres du groupe s’érodent de 2,1 milliards d’euros, pour atteindre 74,8 milliards à la fin 2014. Mais il conserve un ratio de solvabilité très confortable de 10,3 %.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Damien Leloup « Notre manière de lutter contre le harcèlement et les trolls est nulle, et elle est nulle depuis des années. » Dans un mémo interne à l'entreprise, dont le site américain The Verge s'est procuré une copie, le patron de twitter, Dick Costolo, ne mâche pas ses mots pour constater l'échec des mesures prises pour limiter les comportements agressifs sur le réseau social. « Ce n'est pas un secret (…). Nous perdons des utilisateurs chaque jour parce que nous ne répondons pas de manière appropriée au trolling dont ils sont victimes chaque jour. »Dans cette note interne et dans un e-mail envoyé ensuite aux salariés par Dick Costolo, le président-directeur général de Twitter considère que « notre échec à traiter ce problème en tant qu'entreprise » est de sa « reponsabilité personnelle » . Il annonce également un changement d'attitude :  « Nous allons commencer à virer ces gens [les harceleurs] et nous assurer que lorsqu'ils lancent ces attaques ridicules, personne ne les entendra. »Ces derniers mois, plusieurs affaries de harcèlement de personnalités publiques avaient attiré les critiques contre Twitter, accusé de rester trop passif face aux messages de menaces et au harcèlement. Zelda Williams, la fille de Robin Williams, avait ainsi quitté le réseau social après avoir reçu de nombreux messages haineux liés au suicide de son père. Le vif débat qui a eu lieu à la fin 2014 sur le sexisme dans le milieu du jeu vidéo avait également vu la publication d'une multitude de messages de menace ou de harcèlement sur Twitter.Un écho particulier en FranceEn France, cet aveu d'échec pourrait trouver un écho particulier : des organisations de lutte contre le racisme et l'antisémitisme protestent depuis plusieurs années contre la politique de modération de Twitter, jugeant que le réseau social est trop laxiste et estimant, pour certaines, que Twitter devrait censurer proactivement certains mots-clés ou hashtags.Lire : Tweets antisémites : l'UEJF attaque Twitter au pénal, et réclame 38,5 millions de dollarsAprès les attentats qui ont frappé la France en janvier, le premier ministre, Manuel Valls, et le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, ont également déclaré à plusieurs reprises, sans toutefois citer nommément Twitter, que les réseaux sociaux devaient être plus volontaristes dans la lutte contre la diffusion de contenus appelant à la haine. Le ministre de l'intérieur doit se rendre dans les prochaines semaines aux Etats-Unis pour rencontre les patrons des grandes entreprises du numérique dans le but de les « sensibiliser » à ce sujet.Historiquement, Twitter a toujours suivi une ligne préférant, dans l'esprit du droit américain, la liberté d'expression à la modération. Le résau social avait notamment refusé de supprimer le compte de WikiLeaks et de fournir des informations aux autorités sur ce compte, avant d'y être contraint par une décision de justice. En droit français, cependant, la loi est claire : les plates-formes comme Twitter, Facebook ou Google doivent supprimer les contenus contraires à la loi qui leur sont signalés, sous peine d'être considérées comme « éditrices » de ces contenus – et donc devoir en endosser la responsabilité pénale.Série d'annoncesLa publication de ce mémo interne survient à la veille de la publication des résultats de l'entreprise, quelques jours après la publication de très bons chiffres par Facebook. Le réseau social a multiplié les annonces depuis une semaine : le 4 février, il annonçait avoir conclu des accords pour diffuser ses publicités sur d'autres supports que Twitter, notamment sur les plates-formes de Yahoo! et Flipboard.Ce jeudi, Bloomberg révélait également que Twitter et Google étaient parvenus à un accord pour réintégrer les tweets dans les résultats de recherche de Google. Un accord similaire avait existé durant deux ans, entre 2009 et 2011, mais les messages des utilisateurs de Twitter n'étaient plus intégrés en temps réel dans l'index de Google. Aucun accord publicitaire ne ferait cependant partie du contrat entre les deux sociétés, selon Bloomberg.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.02.2015 à 17h25 • Mis à jour le 17.02.2015 à 17h25Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/17/informatique-commerce-sante-ces-secteurs-qui-ne-connaissent-pas-la-crise_4578333_4401467.html"data-title="Informatique, commerce, santé... ces secteurs qui ne connaissent pas la crise"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/17/400x300/4578331_7_dad7_ouvrier-travaillant-sur-un-boeing-737-en_0c883b738065072d5c8fdad4b8facdf1.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/17/informatique-commerce-sante-ces-secteurs-qui-ne-connaissent-pas-la-crise_4578333_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Quelle est la différence entre les formations informatiques et artistiques ? Les premières mènent au plein-emploi et les secondes, à l’incertitude. « Les informaticiens, qu’ils soient issus d’une grande école ou de l’université, ne connaissent pas la crise », affirme Pierre Lamblin, directeur du département études et recherche de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC). Celle-ci prévoyait en 2014 plus de 35 000 recrutements dans l’informatique et les télécommunications. « Les ingénieurs chefs de projets ou administrateurs bac +5 et 6 sont très recherchés », indique Michel Tardit, chargé de veille au Centre d’information et de documentation jeunesse (CIDJ). Les recruteurs apprécient aussi les experts en « cloud computing » ou « big data », sachant analyser, traiter et stocker les millions de données que produisent chaque année les entreprises.Autre secteur épargné par la crise, le commerce. Plus de 827 000 emplois sont à pourvoir entre 2012 et 2022, selon les projections de France Stratégie, un organisme de réflexion placé auprès du premier ministre. « Tous les niveaux de qualifications sont recherchés : caissiers, chefs de rayons ou cadres ayant une bonne connaissance d’un produit », insiste Anita Bonnet, responsable du département études et recherche de Pôle Emploi. De même, les profils e-commerce sont très prisés. Selon les derniers chiffres disponibles, 12 000 emplois ont été créés en 2013 dans cette branche. « La plupart des magasins vendent désormais leurs produits en ligne, même les petites boutiques ayant pignon sur rue », affirme M. Tardit.Demandes dans le secteur de la santéEn bonne santé également… le secteur de la santé. Le vieillissement de la population entraîne une demande croissante de personnels dans ce domaine. « L’augmentation du nombre de personnes âgées dépendantes devrait s’accompagner de la création de plus de 8 000 postes de soignants d’ici à 2020 », indique ainsi la dernière édition du Guide des secteurs qui recrutent, publié par le CIDJ en novembre 2014. Les infirmiers ne sont pas non plus menacés par le chômage. Bien au contraire. « Il en manque au moins 25 000 en permanence », estime M. Tardit. Afin de combler ce déficit, plus de 219 000 postes sont à pourvoir entre 2012 et 2022 selon France Stratégie. « Notre pays va aussi être confronté à une pénurie de médecins, dont le nombre est en baisse depuis 2007 », s’inquiète Michel Tardit. Un déclin qui devrait se poursuivre jusqu’en 2020. Pour remédier à cette insuffisance, 80 000 généralistes sont recherchés.A l’inverse, dans certains secteurs réputés attractifs, la demande excède largement l’offre. C’est le cas des arts et spectacles. Si l’activité est en hausse, avec une projection moyenne de 143 000 postes à pourvoir d’ici à 2022, « les candidats sont bien trop nombreux », souligne Véronique Deprez-Boudier, chef du département Travail-Emploi (DTE) de France stratégie. Cela se traduit par un taux de chômage relativement élevé, comme le révèle la dernière enquête du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche sur l’insertion professionnelle des diplômés de l’université, parue le 22 décembre 2014. Selon cette dernière, 80 % des diplômés en arts ont un emploi trente mois après leur entrée dans la vie active, contre 96 % des diplômés en informatique.L’automobile en berneD’autres secteurs connaissent des situations plus contrastées, comme l’industrie, où certaines branches résistent mieux que d’autres. Dans l’aéronautique par exemple, « les carnets de commandes des constructeurs d’avions sont bien remplis, notamment ceux d’Airbus, qui recrute environ 1 000 salariés par an ». En 2014, les entreprises aéronautiques dans leur ensemble envisageaient d’embaucher près de 10 000 personnes, dont un quart de jeunes diplômés, essentiellement des ingénieurs bac +4 et 5. La branche automobile, en revanche, est en berne. En témoigne la fermeture de l’usine de PSA à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) en 2013 et la décision de Renault de réduire ses effectifs à l’horizon 2016.La bonne santé du secteur de l’environnement repose, elle, en grande partie sur la politique des pouvoirs publics. La ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, Ségolène Royal, a annoncé la création de 100 000 postes en trois ans dans les énergies renouvelables, mais M. Lamblin invite à la prudence. Déjà, en 2008, le précédent gouvernement s’était engagé, lors du Grenelle de l’environnement, à créer 600 000 postes entre 2009 et 2020, une promesse difficile à tenir.Quant au secteur du bâtiment, il continue de souffrir d’une crise profonde, marquée en 2014 par la mise en chantier de moins de 300 000 logements. Par ailleurs, la baisse des ventes de biens anciens dans l’immobilier a entraîné dans son sillage la suppression de 10 000 emplois et la fermeture de 3 000 agences en 2012. Aujourd’hui, le marché du logement « reste peu dynamique », indique la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim). Pour autant, l’APEC prévoit 2 500 recrutements de cadres. « C’est un secteur qui embauche, il a simplement moins le vent en poupe que les autres », conclut M. Lamblin.Emma Paoli width="314" height="157" alt="Un des lauréats du prix Jean Prouvé" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/17/314x157/4577885_3_e7d0_un-des-laureats-du-prix-jean-prouve_c912108fc4815f73daee1005162b6916.jpg" Prix Jean Prouvé : des étudiants réinventent le mobilier scolaire Vous êtes lycéen et rêvez de devenir reporter, pour la presse écrite, le Web, la télé ou la radio ? Etat des lieux et conseils pour vous orientez dans cette voie, via ou hors APB. width="314" height="157" alt="Capture d'écran sur site Afterclasse.fr" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/16/314x157/4577655_3_9f47_capture-d-ecran-sur-site-afterclasse-fr_5d89ab620a971cefc095673b57f6efdd.png" Un site pour se préparer au bac et au brevet Comment meubler une conversation par texto lorsqu'on ne sait quoi dire ? Conseils d'un élève de 5ème. width="314" height="157" alt="Eux aussi ont été élèves...." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/17/314x157/4577883_3_fe4d_eux-aussi-ont-ete-eleves_5986e7cc73efd8bb78d5be846ac7b150.jpg" Jésus, Marx et De Gaulle ont eux aussi été élèves… 17.02.2015 à 17h04 • Mis à jour le17.02.2015 à 17h13 Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a annoncé mardi 17 février le vote par le Parlement de mesures sociales dès vendredi, date butoir donnée par l'Eurogroupe, la réunion des ministres des finances de la zone euro, à la Grèce pour demander une extension de son programme d'aide.Les mesures sociales voulues par le gouvernement vont à l'encontre des préconisations du programme d'aide. « La Grèce n'accepte pas les conditions et les ultimatums », « elle dit non », a lancé M. Tsipras, devant les parlementaires de son parti de gauche radicale, Syriza. Il a accusé le ministre allemand des finances, Wolfgang Schaüble, d'avoir « perdu son sang-froid » et de s'être « adressé de manière humiliante à la Grèce » lors des discussions entourant l'Eurogroupe de lundi à Bruxelles.Lire aussi : Grèce : partie de poker menteur« NOUS VOULONS UNE SOLUTION, PAS UNE RUPTURE »Avec l'Europe, a-t-il assuré, « nous voulons une solution, pas une rupture ». Il a accusé le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, d'avoir « remplacé lundi par un nouveau texte » un autre, manifestement plus acceptable pour le gouvernement grec, qu'il a prêté au commissaire aux finances Pierre Moscovici et qui « faisait allusion à l'extension de l'accord de prêt [à la Grèce] et non au mémorandum », le plan d'aide géré par la troïka (BCE, FMI, UE).Les Grecs ne veulent plus entendre parler de ce plan qui exige, en échange de 240 milliards d'euros de prêts depuis 2010, de lourds sacrifices sociaux.Parmi les mesures que projette de faire voter le gouvernement vendredi, après une présentation dès jeudi aux députés, figure l'étalement en cent mensualités des remboursements de prêts bancaires pour les personnes les plus défavorisées, et plus généralement, « des mesures qui vont conforter les salariés, les chômeurs, les petites et moyennes entreprise et vont relancer l'économie », a énuméré M. Tsipras.Lire aussi : Grèce : « Et nous alors, notre vote compte pour du beurre ? » Francine Aizicovici Le dossier Goodyear Amiens Nord est loin d’être clos. Il a même été relancé, mardi 17 février au matin, par le placement en garde à vue (de 48 heures maximum) au commissariat de police d’Amiens de dix salariés licenciés et représentants CGT du personnel de cette usine, fermée depuis janvier 2014.Tous avaient reçu une convocation, à laquelle ils se sont rendus. Le leader de la CGT chez Goodyear, Mickaël Wamen, en fait partie.Ces dix personnes « sont auditionnées pour des faits reprochés de violence et séquestration », précise Bernard Farret, procureur de la République d’Amiens.Selon un communiqué de la CGT du site, cette situation intervient « dans le cadre d’une enquête judiciaire en lien direct avec l’occupation de l’usine avant le 22 janvier 2014 », date à laquelle un accord de fin de conflit avait été signé entre Goodyear Dunlop Tires France et la CGT, syndicat majoritaire sur le site.Du lundi 6 janvier 2014 au mardi 7 janvier 2014, le directeur de production, Michel Dheilly, et le directeur des ressources humaines Bernard Glesser avaient été retenus pendant 30 heures dans une salle où devait se tenir une réunion.« Acharnement »La CGT se sent trahie. Elle rappelle que l’accord de fin de conflit prévoyait que Goodyear Dunlop Tires France (GDTF) renonce à toutes les poursuites judiciaires et disciplinaires à l’encontre des salariés, du fait des actes commis à l’occasion de la restructuration et de l’occupation de l’usine.Pour la CGT, « cette façon de maintenir la pression » et cette « démonstration du fait que Goodyear ne respecte pas ses engagements » constitue un « acharnement » qu’elle entend « dénoncer ».En réalité, indique M. Ferret, « les plaintes de Goodyear en tant que personne morale ont été retirées, mais pas celles des deux directeurs », qui avaient été séquestrés.Mardi après-midi, d’ex-salariés de l’entreprise ont appelé leurs anciens collègues à un « rassemblement pacifique » devant le commissariat de police en soutien aux personnes gardées à vue. Celles-ci encourent cinq années d’emprisonnement si elles étaient condamnées pour séquestration.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.02.2015 à 15h29 • Mis à jour le17.02.2015 à 16h42 Le gouvernement craint le rejet de la loi Macron. Quelques heures avant le vote de ce texte emblématique du gouvernement Valls, un conseil des ministres extraordinaire s'est tenu à 14 h 30 pour discuter de cette situation de crise. Un éventuel recours à l'article 49-3 de la Constitution est notamment envisagé pour faire adopter le texte.Devant les députés socialistes, le premier ministre, Manuel Valls, avait affirmé en fin de matinée qu'au moment où il parlait, le projet de loi « ne passait pas ». L'intention d'une majorité de frondeurs socialistes et de députés UMP de voter contre ce texte rend en effet son issue incertaine. Un passage en force par le recours à un vote bloqué ou à l'engagement de sa responsabilité pourrait donc tenter le gouvernement. Lors de la séance des questions au gouvernement, mardi en début d'après-midi, le premier ministre, Manuel Valls, a affirmé qu'il ferait « tout » pour que la loi Macron « passe » : si chacun se ressaisit, la loi peut passer, a-t-il expliqué, sinon, « j'assumerai mes responsabilités ». LE « VOTE BLOQUÉ »Le « vote bloqué » est défini par l'article 44-3 de la Constitution :« Si le gouvernement le demande, l'assemblée saisie se prononce par un seul vote sur tout ou partie du texte en discussion en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par le gouvernement. »Le gouvernement est libre de choisir le moment où il annonce son intention de faire usage du vote bloqué. C'est également lui qui définit le texte qui fait l'objet du vote unique (un article, un groupe d'articles ou l'ensemble du texte) et les amendements qui seront retenus.Cette arme permet donc au gouvernement de neutraliser des amendements, et de verrouiller pour de bon le débat en mettant les membres de sa majorité au pied du mur. Par cette procédure, le gouvernement leur impose, implicitement, de répondre à la question : « Etes-vous avec ou contre nous ? » Le gouvernement fait ainsi le pari que les membres de sa majorité préféreront voter le texte non amendé que de voter contre un texte important pour le gouvernement. Cette procédure comporte des risques pour le gouvernement mais, contrairement à une autre arme dont il dispose, « l'engagement de responsabilité », elle n'implique pas une démission du gouvernement en cas d'échec.L'ENGAGEMENT DE RESPONSABILITÉLe gouvernement a la possibilité d'engager sa responsabilité devant l'Assemblée nationale sur le vote d'un projet de loi. Il s'agit de l'article 49-3 de la Constitution :« Le premier ministre peut […] engager la responsabilité du gouvernement devant l'Assemblée nationale sur le vote d'un projet de loi de finances ou de financement de la Sécurité sociale […]. Le premier ministre peut, en outre, recourir à cette procédure pour un autre projet ou une proposition de loi par session. »Le premier ministre peut ainsi à tout moment suspendre la discussion d'un texte – après délibération en conseil des ministres – et ouvrir un délai de vingt-quatre heures pendant lequel des députés peuvent déposer une motion de censure. Pour être recevable, cette motion doit être signée par au moins un dixième des membres de l'Assemblée nationale. Elle est ensuite discutée et votée.Si aucune motion n'est déposée ou si une motion n'est pas adoptée, le texte est adopté. Par contre, si une motion recueille la majorité des voix des membres de l'Assemblée, elle est adoptée et le premier ministre remet la démission de son gouvernement.Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, a d'ores et déjà affirmé lors des questions au gouvernement que l'UMP déposerait une motion de censure si le gouvernement utilisait l'article 49-3. Olivier Raingeard (Chef économiste de la banque Neuflize OBC) En juin 2014, la Banque des règlements internationaux (BRI) intitulait le premier chapitre de son rapport annuel « A la recherche d'une nouvelle boussole ». Quelques mois plus tard, la question de savoir si les banques centrales ne sont pas totalement désorientées se pose avec insistance.Plusieurs décisions de politique monétaire ont récemment pris les investisseurs à contre-pied. Les plus remarquables tiennent dans l'abandon de l'ancrage du franc suisse vis-à-vis de l'euro par la Banque nationale suisse et, pour la Banque centrale européenne, par le déploiement d'une politique non conventionnelle « à l'anglo-saxonne ».On retiendra aussi les baisses de taux d'intérêt décidées par les banques centrales canadienne, australienne, danoise, indienne... Toutes ces actions ont un point commun : elles n'étaient pas anticipées par les investisseurs. Les banques centrales semblent donc revenir sur vingt années d'efforts de transparence et de guidage des anticipations des agents économiques, un « travail pédagogique » censé améliorer l'efficience du système économique.PRESSIONS DÉFLATIONNISTESTrois facteurs peuvent expliciter cette évolution. D'une part, les banques centrales sont contraintes d'agir car les pressions déflationnistes restent fortes dans certaines zones. La Banque du Japon a ainsi accru ses injections de liquidité en octobre 2014 et la BCE a annoncé un programme d'achat d'actifs sans précédent.Ensuite, les réformes menées par les dirigeants politiques, censées permettre d'accroître la croissance potentielle, tardent à porter leurs fruits ou tout simplement à être mises en œuvre, que ce soit dans la zone euro, aux Etats-Unis ou au Japon.Enfin, la complexité des phénomènes économiques et financiers semble grandissante. Prenons l'exemple de la récente chute des cours du pétrole. Outre le fait qu'elle n'était pas anticipée, les conséquences font débat. D'un côté, Mario Draghi, le président de la BCE, craint qu'elle n'alimente les anticipations de déflation ; de l'autre, Jens Weidmann, président de la Bundesbank, l'appréhende plutôt comme un plan de relance…PERTE DE CRÉDIBILITÉCes évolutions, si elles se confirmaient, ne sont pas sans danger. Le premier tient dans des mouvements de volatilité excessifs sur les marchés financiers, alimentés notamment par une moindre visibilité sur les décisions de politiques monétaires, susceptibles de générer in fine une aversion au risque plus importante.Le second, plus problématique, réside dans la perte de crédibilité éventuelle des banques centrales. Un décalage trop important entre leurs objectifs de politique monétaire et leur réalisation pourrait à terme se traduire par une remise en cause de leur crédibilité. La BRI s'inquiétait dans ce même rapport que les marchés financiers mondiaux soient sous l'influence des banques centrales. Jusqu'à quand ?Olivier Raingeard (Chef économiste de la banque Neuflize OBC) Nicolas Chapuis Le premier ministre, Manuel Valls ne veut pas prendre « le risque d'un rejet » de la loi Macron. Il a donc décidé d'engager la responsabilité du gouvernement pour faire adopter ce texte en ayant recours au 49-3. « Une majorité existerait sur ce texte mais elle n'est pas certaine », a-t-il expliqué pour justifier cette décision du gouvernement.En conséquence, le débat à l'Assemblée nationale a été suspendu et le texte sera considéré comme adopté en première lecture si une motion de censure ne renverse pas le gouvernement. Celle-ci sera déposée par l'UMP et l'UDI et sera mise au vote jeudi à 18 heures, selon nos informations. Les députés UMP dénoncent « le passage en force » du gouvernement.Les députés du Front de gauche voteront également cette motion de censure, « parce que c'est le seul moyen de nous opposer à la loi Macron » après le « coup de force » pour la faire passer, a annoncé mardi leur chef de file, André Chassaigne.Loi Macron: les députés du Front de gauche voteront jeudi la motion de censure de l'UMP et de l'UDI #DirectAN— Patrick Roger (@ptr4col)require(["twitter/widgets"]);Si cette motion était adoptée – ce qui n'est pas possible au vu des rapports de force à l'Assemblée – le gouvernement devrait démissionner, et, si elle est rejetée, le projet de loi sera considéré comme adopté en première lecture.« J'ASSUMERAI MES RESPONSABILITÉS »L'exécutif s'est organisé en urgence, dès mardi après-midi, face au risque de rejet de la loi Macron. Un conseil des ministres extraordinaire s'est brièvement tenu à 14 h 30 pour discuter de cette situation de crise. Le président de la République a alors autorisé Manuel Valls à recourir au 49-3 s'il le jugeait nécessaire. Dans la foulée, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée, Manuel Valls a affirmé qu'il ferait « tout » pour que la loi Macron « passe » : si chacun se ressaisit, la loi peut passer, a-t-il expliqué, sinon, « j'assumerai mes responsabilités ».Suivez en direct les conséquences du recours au 49.3 par le gouvernementAVEU DE FAIBLESSEPour l'exécutif, l'emploi du 49-3, c'est-à-dire de de la méthode forte, pour faire passer la loi Macron à l'Assemblée nationale, est un aveu de faiblesse. L'état de grâce post « 11-janvier » semble donc toucher à sa fin pour Manuel Valls et François Hollande. Les deux hommes ne sont pas certains d'avoir encore la majorité de leurs ambitions. La loi Macron, qui devait notamment servir de levier dans les négociations à Bruxelles sur le déficit, est remis en cause par une grande partie des socialistes eux-mêmes.Pour Emmanuel Macron, le ministre de l'économie, c'est également un revers. Sa méthode de défense pied à pied de tous les articles avaient été plutôt saluée. Mais son intransigeance sur certains articles clés du projet de loi l'ont privé des quelques soutiens nécessaires pour faire adopter le texte.« LE CHAOS N'ÉTAIT PAS ENVISAGEABLE »Selon une source au sein du parti socialiste, en effectuant un décompte des votes potentiels, les dirigeants de la majorité se sont aperçus que le projet de loi serait adopté à seulement quelques voix, qui correspondaient à l'apport de l'UDI. Présenter le texte au vote revenait à faire confiance aux centristes pour qu'ils ne changent pas leur vote pour en abstention au dernier moment. « Le chaos n'était pas envisageable », explique un dirigeant socialiste.Les proches du président et du premier ministre, voire les principaux intéressés en personne avaient parfois évoqué l'hypothèse d'un recours au 49-3 depuis le printemps 2014 et la nomination de Manuel Valls à Matignon, notamment à la veille de votes considérés comme délicats, comme le projet de loi de finances rectificatif ou le projet de loi de financement rectificatif de la sécurité social. Mais c'était souvent pour assurer, quelques jours, plus tard, qu'il n'en serait rien et que ce dispositif ne serait pas nécessaire.« UN DÉNI DE DÉMOCRATIE » POUR HOLLANDE EN 2006Sous la cinquième république la procédure du 49-3 a été particulièrement utilisée sous Raymond Barre, puis durant la neuvième législature (1988-1993), sous les gouvernements de Michel Rocard, Edith Cresson et Pierre Bérégovoy.François Hollande en sait quelque chose, lui qui avait défendu une motion de censure à l'Assemblée nationale contre Dominique de Villepin en 2006, quand ce dernier avait employé le 49-3 contre le CPE. A propos de cette méthode, il avait utilisé des mots durs : « Malgré ce passage en force, nous poursuivrons le débat parlementaire. (...) C'est une troisième violation des droits du Parlement en quelques semaines, une brutalité, un déni de démocratie, une manière de freiner ou d'empêcher la mobilisation ».Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Chastand Rarement négociation se sera annoncée aussi périlleuse depuis le début du quinquennat de François Hollande. Les syndicats et le patronat se retrouvent à partir de mardi 17 février pour tenter de sauver les régimes de retraites complémentaires des salariés du privé. Ceux-ci ne sont plus très loin de la banqueroute. Si rien n’est fait, les caisses de l’Arrco (complémentaire de l’ensemble des salariés du privé) pourraient en effet être à sec en 2025, et celles de l’Agirc (pour les cadres), dès 2018.Une telle issue est toutefois inenvisageable : ces complémentaires bénéficient à près de 12 millions de retraités et peuvent représenter plus de la moitié du total des pensions chez certains retraités du privé. Les syndicats et le patronat, qui sont chargés de la gestion de ces organismes paritaires, se sont donné jusqu’au mois de juin pour tenter de s’entendre. Ce temps ne sera pas de trop, tant leurs positions semblent pour l’instant irréconciliables. Le contexte politique complique un peu plus les choses. L’échec de la négociation sur le dialogue social, le 22 janvier, a montré que, malgré la volonté de François Hollande, les partenaires sociaux ne sont pas prêts à s’entendre systématiquement sur tous les sujets.Le climat de cette négociation, marquée notamment par une interminable séance de nuit et une division du camp patronal, pèse encore dans les esprits. Avec l’aide de Force ouvrière (FO), la CGT compte bien en profiter pour remettre en cause la méthode de négociation et surtout la prééminence historique du Medef. « Il n’est pas possible de discuter sérieusement lorsqu’une des parties prenantes s’arroge tous les droits : le Medef convoque dans ses locaux, présente son projet d’accord, préside les réunions », a ainsi expliqué le 12 février Eric Aubin, le négociateur de la CGT.Inévitable hausse des cotisationsSi ce point peut sembler secondaire et revient régulièrement lorsque le climat social se tend, il n’en est pas moins symboliquement important. La première séance devrait ainsi être uniquement consacrée à cette question, une autre réunion devant avoir lieu le 23 février pour tenter de trouver un accord sur une réforme de ces modalités de négociation.La CGT plaide pour que les négociations se fassent au siège de l’Agirc-Arrco ; FO au Conseil économique, social et environnemental (CESE) ; quant à la CFDT, elle est officiellement indifférente mais pourra difficilement défendre publiquement son attachement à négocier au siège du Medef. Le patronat est de son côté divisé, avec une Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) qui ne cesse de vouloir prendre son autonomie face au Medef.Une fois cette question sensible réglée, il faudra s’intéresser aux désaccords de fond sur les mesures à adopter pour sauver les retraites complémentaires. Les solutions ne sont pas nombreuses pour tenter de faire face à l’absence de croissance et à la hausse prévue du nombre de retraités. Les complémentaires sont en effet déjà bloquées depuis 2014. Il est possible de faire perdurer ce blocage mais cela rapporte beaucoup moins qu’espéré initialement, en raison de l’inflation quasi-nulle actuellement.Dans la mesure où les syndicats et le patronat excluent formellement de baisser les pensions, il ne reste que deux leviers pour tenter de réduire le déficit des régimes, lequel devrait atteindre 5,3 milliards d’euros en 2014 : soit augmenter les cotisations, soit repousser l’âge de départ. Tous les syndicats estiment qu’une hausse de cotisations est inévitable, la CGT allant jusqu’à demander une hausse de 2,45 points des cotisations à l’Agirc, ce qui pourrait rapporter plus de 2 milliards d’euros dès 2017 et sauver le régime des cadres, le plus en danger des deux. Mais le patronat exclut formellement d’accepter une hausse de cotisations, à l’heure où la baisse du coût du travail reste sa première revendication.A la place, le Medef plaide pour réduire les pensions de réversion destinées aux veufs ou aux veuves, et pour repousser d’une manière ou d’une autre l’âge de départ à la retraite. Pour cela, il souhaiterait introduire une décote des pensions pour les salariés partant à 62 ans. Pendant quelques années, leur pension pourrait être diminuée, afin de les inciter à repousser leur départ. Il leur faudrait attendre par exemple 64 ou 65 ans pour toucher 100 % de leur pension complémentaire.Repousser le problèmeDans un rapport publié en décembre 2014, la Cour des comptes a aussi estimé que repousser purement et simplement l’âge de départ était inévitable, en plus de prendre des mesures sur les pensions et les cotisations. Mais ne bénéficier de sa retraite complémentaire qu’à partir de 63 ou 64 ans poserait forcément la question du décalage avec les pensions de base, accessibles dès 62 ans. Jusqu’ici, François Hollande a toujours repoussé l’idée de relever cet âge.Si la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC sont prêtes à discuter de mesures d’âge pour sauver ces régimes, la CGT et surtout FO l’excluent fermement. Or FO pèse d’un poids considérable dans les négociations sur les complémentaires, le syndicat de Jean-Claude Mailly ayant l’habitude de signer les accords de gestion d’organismes paritaires.Face à cette opposition, une solution pourrait être de repousser le problème en fusionnant l’Agirc et l’Arrco, les réserves de cette dernière permettant de garantir un financement jusqu’en 2023. « L’hypothèse de la fusion permet de s’en sortir temporairement, cela pourrait être une facilité », convient Serge Lavagna, le négociateur de la CFE-CGC, qui y est toutefois fermement opposé au nom du risque « de gommage de la notion de cadre ». Une combinaison FO-CFDT-CFTC, majoritaire, suffirait toutefois pour valider un accord.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.02.2015 à 10h47 • Mis à jour le17.02.2015 à 12h30 lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2he6k4"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2he6k4", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Regain de tension pour le taux d'emprunt grec, qui est repassé, mardi 17 février au matin, au-dessus des 10 % en l'absence d'accord entre la Grèce et ses créanciers lors d'une réunion de l'Eurogroupe la veille. Après un début de séance calme, le rendement à dix ans de la Grèce a commencé à monter en flèche et, peu avant 10 heures, il s'établissait à 10,368 %, contre 9,653 % lundi à la clôture, sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.De son côté, la Bourse d'Athènes évoluait en très forte baisse mardi. A 9 h 45 (heure de Paris), l'indice général chutait de 3,59 %, à 828,88 points, après avoir perdu jusqu'à 4,54 % peu après l'ouverture.Lundi soir, la réunion de l'Eurogroupe consacrée à la Grèce s'est conclue prématurément, après le refus de la Grèce d'accepter l'exigence de ses partenaires de prolonger son actuel programme de redressement. La zone euro a adressé un ultimatum à Athènes, fixé à vendredi, pour accepter une extension de ce programme. Mais la Grèce campe sur ses positions, et, mardi, le gouvernement a prévenu qu'il « n'acceptera[it] pas d'ultimatum », mais qu'il « maint[enait] son engagement à trouver une solution mutuellement utile avec [ses] partenaires européens par la poursuite des négociations ».Lire aussi : Grèce : et si c’était une partie de poker menteur ?NOUVELLE RÉUNION MARDI À BRUXELLESLe ministre des finances grec, Yanis Varoufakis, a cependant assuré n'avoir « aucun doute que, dans les prochaines quarante-huit heures, l'Europe va réussir à nous soumettre [un document] afin que nous commencions le vrai travail et mettions sur pied un nouveau contrat » pour la Grèce.Les ministres des finances de l'ensemble de l'Union européenne, et non de la seule zone euro, se retrouvaient mardi matin à Bruxelles pour une réunion prévue de longue date, où la Grèce risque une nouvelle fois d'être au centre des discusions.Les Grecs affirment avoir été tout près de signer un accord préparé par la Commission européenne lundi soir, mais ce document a été remplacé in extremis, selon eux, par un autre mentionnant la continuation de « l'actuel programme » d'aide à la Grèce.Or, le gouvernement de gauche radicale d'Alexis Tsipras, tout en ne refusant pas certaines contraintes, ne veut plus entendre parler de ce programme en tant que tel, car il est assorti de conditions qui pèsent très fortement sur la population. Lire la revue de presse : Grèce : « Et nous alors, notre vote compte pour du beurre ? » Philippe Jacqué Le marché automobile européen repart d’un bon pied en 2015. Sur la lancée d’une année 2014 prometteuse, avec une croissance de 5,7 %, le mois de janvier confirme la tendance en affichant une progression de 6,7 % des immatriculations, selon les données de l’Association européenne des constructeurs automobiles, publiées mardi 17 février.En janvier, près d’un million de véhicules ont été immatriculés. Cela reste encore en retrait de 20 % à 30 % par rapport aux années d’avant 2008, année du déclenchement de la crise financière. Mais c’est déjà meilleur qu’en 2009, année où le marché s’était effondré, à 900 000 unités.La croissance du marché provient essentiellement du redressement des pays étrillés par la crise économique. Après l’Espagne, qui poursuit son rétablissement en janvier (+27,5 %), grâce à un plan de soutien gouvernemental, c’est au tour de l’Italie de prendre désormais le relais. Le marché italien a progressé de 10,9 % en janvier. Cela fait suite à la croissance de 4,2 % sur l’ensemble de l’année 2014.L’Irlande, un tout petit marché, poursuit également son retour, porté par la reprise économique. Ses immatriculations ont cru de 30,6 % en janvier, après avoir connu une année 2014 en hausse de 29,6 %. Le Portugal, après avoir connu un bond de 34,8 % de ses ventes l’an dernier, reste sur la même dynamique en ce début  2015. Les immatriculations progressent encore de 28 %.La poussée de NissanCôté constructeurs, la croissance profite, en termes de volumes, aux alliés Renault, Nissan et Daimler. Si Volkswagen (+ 6,8 %) et PSA (- 1,4 %) restent les deux premiers groupes européens, Renault tape sérieusement à la porte. Après une croissance de ses immatriculations l’an dernier de 13,3 %, les ventes du groupe français ont progressé en janvier de 10 %, à 95 315 unités.Cette fois, ce n’est pas seulement la marque à bas coût Dacia (7,3 %), qui dynamise les ventes du groupe, mais aussi Renault (11,3 %), grâce à la bonne tenue des ventes de Clio et Captur.Après une croissance 2014 de 13.4 %, le japonais Nissan accélère en 2015. Ses immatriculations ont bondi de 36,3 %, à 42 800 immatriculations. C’est à moins de 6 000 unités des ventes affichées par Toyota, le premier groupe japonais en Europe, qui accélère moins rapidement. Cette année, Nissan a annoncé sa volonté de devenir le premier constructeur japonais en Europe, porté par sa gamme de « crossover » (Juke, Qashqai, XTrail) et sa Pulsar, sa nouvelle berline compacte.Enfin, autre groupe en pleine croissance, Daimler. L’allié allemand de Renault et Nissan voi ses immatriculations progresser de 15 %, après une année de reconstruction (3,4 % en 2014). Le groupe de Stuttgart progresse dix fois plus vite qu’Audi et deux fois plus vite que BMW, ses deux rivaux dans le premium.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Philippe Knoche et la nouvelle équipe dirigeante d’Areva, en place depuis le 8 janvier, savaient qu’ils prenaient les commandes d’un groupe dont l’état de santé était dégradé.Les chiffres publiés lundi 2 février le confirment. L’exercice 2014 s’est soldé par un recul de 8 % du chiffre d’affaires pour le groupe nucléaire français, à 8,3 milliards d’euros.A ce stade, les résultats financiers ne sont pas encore communiqués. Mais, lundi, la direction d’Areva a prévenu que son bénéfice net 2014 pourrait souffrir de dépréciations d'actifs.Les pertes pourraient être supérieures à 1 milliard d’euros (694 millions au seul premier semestre).Areva, dont l'Etat français contrôle 87 % du capital environ, a prévu de présenter de nouvelles mesures d'économies ainsi qu'une révision de ses perspectives stratégiques et de son plan de financement à moyen terme, sans doute lors de la publication de ses résultats de 2014, prévue pour le 25 février.Le groupe a indiqué, le 23 janvier, qu’il « présentera début mars un plan de retour en compétitivité globale, qui sera décliné sur l'ensemble des sites. »Une éventuelle recapitalisationDepuis plusieurs semaines déjà, les nouveaux dirigeants planchent, avec l’Agence des participations de l’Etat (APE), sur ce plan de redressement des finances et des performances opérationnelles. Ce sera le deuxième plan d’envergure après « Action 2016 », lancé début 2012 (suppressions d’emplois, dépréciation d’actifs, économies, baisse des investissements, etc.).Plusieurs annonces sont attendues début mars : une éventuelle recapitalisation et un resserrement des liens avec EDF. Les 45 000 salariés du groupe échapperont-ils aux suppressions d’emplois ? Les deux tiers des effectifs sont en France, alors qu’il n’y réalise qu’un tiers de son chiffre d’affaires. M. Knoche dit avoir ouvert le dossier avec les syndicats.Les défis de Philippe Knoche à la tête d’Areva« Sortir du cercle vicieux du surendettement »S’il n’est pas face à un besoin de trésorerie immédiat, le groupe, dont les emprunts ont été placés dans la catégorie « spéculative » par l’agence de notation Standard & Poor’s, a un problème structurel : son incapacité à assurer son développement en générant des cash-flows opérationnels (trésorerie disponible).Ces dernières années, il n’a pu le faire qu’en s’endettant (7 milliards de dette brute) et en cédant pour 7 milliards d’actifs (Areva T&D, participations dans STMicroelectronics, Eramet, GDF Suez, Safran, etc.).Fin novembre 2014, devant les députés, M. Knoche avait dit travailler à un « plan complet de moyen terme », notamment « pour sortir du cercle vicieux du surendettement ».La dégradation accélérée de l’activité s’explique par un marché nucléaire déprimé, quatre ans après la catastrophe de Fukushima. Les ventes de réacteurs stagnent, notamment celles de l’EPR, et le cours du minerai d’uranium reste bas.Par ailleurs, Areva doit affronter « une concurrence forte dans des marchés dégradés » : Japonais, Américains, Russes, Coréens et maintenant Chinois sont de plus en plus agressifs. Quant aux clients (les électriciens européens et américains), ils sont de plus en plus exigeants sur le prix des équipements et des services.Enfin, Areva continue de souffrir du retard et des surcoûts (de l’ordre de 5 milliards d’euros) du chantier de l’EPR d’Olkiluoto (Finlande), qui entrera en service au mieux en 2018 avec neuf ans de retard.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Pellefigue Depuis le 1er février, le taux du Plan d'épargne logement (PEL) est passé de 2,5 à 2 %. Malgré cette baisse, ce produit affiche encore une rémunération (1,69 % après prélèvements sociaux) supérieure à celle du livret A (1 % aujourd'hui) pour la même sécurité.Lire aussi : Les Français boudent le Livret ADès lors, les encours du PEL, qui ont fortement progressé l'an dernier, devraient continuer à gonfler. Mais avant d'ouvrir un PEL, encore faut-il connaître les quelques subtilités de ce produit d'épargne.Des règles de fonctionnement strictesUn PEL peut être ouvert avec un minimum de 225 euros, puis vous devez y verser au moins 540 euros par an (soit 45 euros/mois) pendant 4 ans. Vous pouvez effectuer des versements complémentaires pendant les dix premières années de votre PEL, dans la limite du plafond de 61 200 euros.Il n'est possible de détenir qu'un seul PEL par épargnant, mais vous pouvez en ouvrir un au nom de vos enfants mineurs.Au bout de quinze ans, le PEL est clôturé (sauf pour ceux ouverts avant le 28 février 2011), et les fonds automatiquement transférés sur un compte d'épargne classique, qui rapporte peu.Une rémunération fixée à l'avanceLe taux de rémunération d'un PEL est susceptible de varier chaque année, il existe donc des générations différentes de PEL. Si vous en ouvrez un aujourd'hui, votre épargne sera rémunérée au taux de souscription, soit 2 % brut, jusqu'à sa fermeture.Les intérêts versés sont exonérés d'impôts jusqu'au douzième anniversaire, au-delà de cette date, ils sont intégrés à vos revenus et imposés comme tels.En outre, le taux de 2 % s'entend brut de prélèvements sociaux, une fois ces derniers déduits, votre PEL vous rapportera donc 1,69% net. Ce qui reste largement mieux que le Livret A.La possibilité de gagner davantageVous pouvez booster cette rémunération en profitant de la prime d'Etat. Celle-ci permet de majorer la rémunération du PEL en la portant, au maximum, à 3 %.Pour la décrocher, vous devez souscrire un prêt immobilier d'un montant minimum de 5 000 euros et d'un montant maximal de 92 000 euros. « Ce prêt doit être destiné à acquérir la résidence principale ou y faire des travaux dans l'année qui suit la clôture du PEL », précise Frédérique Sisco, chez LCL.Si ce crédit permet de financer l'achat d'un logement basse consommation d'énergie, d'un logement ancien classé dans une classe énergétique de A à D, ou des travaux « verts », la prime, qui dépend du montant épargné sur le PEL, sera de 1 525 euros maximum. Sinon elle est plafonnée à 1 000 euros.Une liquidité correcteSur un PEL, l'argent épargné n'est pas bloqué : vous pouvez récupérer vos fonds quand vous le souhaitez. Si vous faites un retrait entre la date d'ouverture du PEL et son deuxième anniversaire, votre épargne sera rémunérée au taux du Compte épargne logement (CEL), soit 0,75 % aujourd'hui.Un retrait entre le deuxième et le troisième anniversaire du PEL limite sa rémunération aux seuls intérêts bancaires (soit 2 % brut) et entraine la perte des droits à prêt et donc de la prime d'Etat.Enfin un retrait entre le troisième et le quatrième anniversaire du plan minore la prime d'Etat et les droits à prêts de moitié.Attention, il est impossible de retirer partiellement de l'argent d'un PEL et tout retrait entraîne la clôture automatique du plan.Faut-il ouvrir un PEL aujourd'hui ?Oui, car à condition de laisser votre épargne bloquée deux ans dessus, il permet d'engranger une rémunération supérieure à celle du Livret A.Lire aussi (édition abonnés) : Pour les liquidités, le PEL et le Livret A restent la meilleure optionLe PEL permet aussi de profiter d'un crédit à un taux fixé à l'avance. Depuis le 1er février, ce dernier est de 3,20 %, soit un niveau peu compétitif aujourd'hui pour acheter. D'après le courtier Meilleurtaux.com, les taux d'emprunt oscillent actuellement entre 1,80 et 2,30 % sur 15 ans. « Mais ce taux de crédit pourra devenir intéressant dans le futur, si les taux évoluent à la hausse », ajoute Frédérique Sisco.Si vous avez un projet immobilier d'ici quatre ou cinq ans, ouvrir un PEL aujourd'hui fait donc sens. Si un membre de votre famille (enfants, parents, frères, sœurs, neveux,…) projette d'acheter ou de faire des travaux, sachez que vous pourrez lui céder vos droits à prêt, à condition qu'il soit titulaire d'un PEL depuis au moins trois ans.Que faire de votre ancien PEL ?Quelle que soit la génération de votre ancien PEL, si vous en détenez un, conservez-le car il vous rapportera davantage que la génération d'aujourd'hui. Et ce, même si les intérêts sont fiscalisés. Par exemple, si vous détenez un PEL ouvert en 2002, ce dernier rapporte 4,50 % brut, soit 3,80 % après prélèvements sociaux. En net, après impôts, ce taux passe à 2,66 % si vous êtes imposé à 30 %.Si en revanche vous avez un projet immobilier et que vous craignez une remontée des taux d'ici quatre ans, cassez votre ancien PEL et souscrivez-en un de la nouvelle génération pour profiter du taux garanti d'emprunt à 3,20 %.Marie Pellefigue 02.02.2015 à 17h44 • Mis à jour le02.02.2015 à 17h59 | Isabelle Chaperon Alors que le gouvernement met la pression sur les branches professionnelles pour signer son pacte de responsabilité et de solidarité, un pan important des services va manquer à l’appel : les banques, en effet, ne sont pas parvenues à trouver un accord avec leurs syndicats.L’Association française des banques (AFB) a fait savoir, lundi 2 février, qu’elle allait adresser aux syndicats, pour signature, un simple « relevé de conclusions ».« Celui-ci reprendra les principales dispositions contenues dans le projet d’accord proposé aux organisations syndicales le 19 décembre 2014 », précise dans un communiqué, l’association professionnelle qui représente les banques commerciales et leurs 200 000 salariés..Seule la CFDT Banque s’est déclarée prête à signer ce texte. Mais son paraphe n’est pas suffisant pour qu’elle valide seule l’accord : la CFDT se place juste en dessous du seuil de 30 % de représentativité exigé.« En fonction du contenu du texte, nous devrions signer le relevé de conclusion, car il nous semble important que la mise en oeuvre de certaines mesures en faveur des seniors, de l’insersion des handicapés ou de l’employabilité soient mises en oeuvre », plaide Luc Mathieu, secrétaire général de la Fédération banque et assurance CFDT.« Nous ne signerons pas ce texte car on a vu comment, dans le cas des services à la propreté, le gouvernement avait comptabilisé un relevé de conclusion en accord : on n’acceptera pas un tour de prestidigitation », prévient en revanche Régis Dos Santos, président du SNB/CFE-CGC.Alors que le gouvernement demande aux entreprises de créer des emplois en échange d’un allègement de charges de 41 milliards d’euros, le patronat bancaire avait présenté, le 19 décembre 2014 aux partenaires sociaux, un projet d’accord affichant un objectif d’« au moins 40 000 embauches sur trois ans ». Tout compris : CDI, CDD, apprentissage et contrats professionnels.Lors de ses voeux « aux forces vives de la nation », le 19 janvier, François Hollande avait demandé aux partenaires sociaux de passer à la vitesse supérieure pour la mise en place du pacte de responsabilité : « Un mouvement est engagé : 11 branches représentant des millions de salariés ont trouvé un accord. Ce rythme est encore trop lent, d’autres branches devront donc prendre le chemin et accélérer la marche. »« Ce texte acte une baisse de 1,5 % des effectifs »Les négociations, qui avaient été prolongées de quinze jours jusqu’à la fin du mois de janvier, n’ont pas permis de débloquer la situation.« Nous ne pouvons pas signer un texte qui acte une baisse de 1,5 % des effectifs dans la profession sans des contreparties suffisantes sur les conditions de travail et la prise en compte des risques psycho-sociaux pour les équipes », justifie de son côté M. Dos Santos. Il insiste sur le fait que « les 40 000 embauches sont un objectif et non un engagement ».Les banques font traditionnellement partie des plus grands recruteurs privés en France, car elles doivent faire face aux départs des bataillons de baby-boomers embauchés depuis les années 1960.Mais, depuis 2012, elles ont réduit les embauches alors que leurs revenus s’érodent dans un environnement de taux bas et que la révolution numérique menace leur modèle d’agences.L’AFB, enfin, ne représente « que » les BNP Paribas, Société générale et autres banques non-mutualistes. Les grands réseaux coopératifs et très gros employeurs, comme le Crédit agricole ou les Caisses d’épargne, avaient attendu de voir comment les négociations tournaient avec l’AFB pour se lancer.« La crainte que nous avons est que, dans ce contexte, ils n’ouvrent pas de négociations », déplore M. Mathieu.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guillaume Fraissard Balles neuves pour la Coupe Davis. La fédération internationale de tennis a annoncé lundi 2 février la signature d’un partenariat avec la chaîne qatarie beIN Sports pour les droits télés et numériques de la Coupe Davis de tennis et de son pendant féminin la Fed Cup, les deux plus grandes compétitions de ce sport par équipes.Le contrat, dont le montant n’a pas été dévoilé, porte sur les sept prochaines saisons et démarre dès 2015. Dans un communiqué, la Fédération de tennis précise que ce partenariat à pour but « d’accroître l’exposition globale et la qualité de la couverture de la Coupe Davis et de la Fed Cup » aussi bien à la télévision que sur les réseaux numériques.En s’emparant des droits de la Coupe Davis, BeIN Sports poursuit son offensive dans l’univers de la petite balle jaune. La chaîne disposait déjà des droits du tournoi de Wimbledon, du Masters de Londres ou encore des principaux tournois du Masters 1000 (hors Monte-Carlo et Bercy).La Fed Cup et la Coupe Davis étaient jusqu’à présent diffusées sur Sport + (groupe Canal+) avec France Télévisions en relais pour tous les matches des équipes de France masculine et féminine.Comme pour d’autres sports (football, handball,…) la législation française en matière de droits sportifs précise en effet que si une équipe de France atteint les demi-finales, les matches doivent être diffusés en clair. Ce fut le cas récemment avec la demi-finale et la finale du championnat du monde de handball au Qatar.Le premier tour de Fed Cup, programmé les 7 et 8 février entre la France et l’Italie, sera diffusé sur France 4.Guillaume FraissardJournaliste - Supplément TéléVisionsSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.02.2015 à 16h36 • Mis à jour le02.02.2015 à 17h25 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le quotidien allemand Handelsblatt assurait, dimanche 1er février, que le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, voulait « supprimer la troïka », cet attelage des principaux créanciers d’Athènes (Commission européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international).Il s’agit là d’une revendication forte du nouveau gouvernement grec, mené par Alexis Tsipras, qui a commencé de renégocier les termes de l’énorme dette du pays (320 milliards d’euros) avec l’Union européenne.Après la victoire de Syriza, Athènes veut « arrêter d’imiter Sisyphe »Lundi 2 février, Margaritis Schinas, le porte-parole de la Commission, a confirmé qu’à terme la troïka devrait évoluer, mais il a nié que des réflexions étaient déjà en cours pour savoir la forme que prendrait, à l’avenir, la structure chargée de surveiller la mise en œuvre de l’aide financière internationale à la Grèce. « Nous n’envisageons pas une nouvelle structure, n’avons pas de nouvelle formule », a t-il déclaré.Que la troïka soit, dans les mois qui viennent, amenée à disparaître ou du moins à fortement évoluer, n’est, en réalité une information ni nouvelle ni surprenante.Décryptage.M. Juncker a dénoncé à plusieurs reprises la troïka Une refonte de cet attelage était déjà présente dans le programme de campagne de M. Juncker, au printemps 2014, avant qu’il soit désigné, suite aux élections européennes, président de la Commission.« À l’avenir, nous devrions être en mesure de remplacer la troïka par une structure plus légitimement démocratique et plus comptable de ses actes, basée autour des institutions européennes, avec un contrôle parlementaire renforcé, tant au niveau européen que national », peut-on ainsi y lire.Pas plus tard que le 16 janvier, devant des étudiants de l’Ecole nationale d’administration, à Strasbourg, il soulignait également : « Les mécanismes de gestion de la crise que nous avons eus n’étaient pas très démocratiques. J’ai toujours plaidé pour que nous ajoutions une dose de démocratie à la troïka. Je note d’ailleurs que l’avocat général à la Cour de justice européenne de Luxembourg (…) semble vouloir interdire à la BCE de rester un membre de la troïka si, dorénavant – comme elle le fit par le passé –, la BCE peut à la fois fixer les termes d’un programme d’ajustement et participer à la mise en œuvre d’un tel programme. C’est une indication que la troïka dans la forme que nous avons connue jusqu’à présent ne devrait pas connaître de beaux lendemains. »Et d’ajouter de manière encore plus claire : « Je voudrais qu’il y ait une structure parlementaire, des membres du Parlement européen et des membres des parlements nationaux, qui se réunissent régulièrement pour évoquer les grands sujets économiques de l’Union européenne. »La troïka est aussi la cible de critiques du Parlement européenLes déclarations de M. Juncker au sujet de la nécessité d’introduire un contrôle parlementaire, c’est-à-dire démocratique, de la troïka, ne sont pas innocentes. Le Parlement européen s’est montré très critique, au printemps 2014, sur le travail de cette structure, dans les conclusions d’un rapport d’enquête, qui ont reçu un large écho médiatique.Ce rapport concluait qu’en Grèce, la troïka a privilégié les coupes budgétaires aux réformes de structure, qu’elle n’a pas assez tenu compte des problématiques sociales et de l’emploi locales.Il pointait également le fait qu’elle ne soit constituée que de « technocrates », qui plus est de « second rang », et que cela aboutissait à un manque d’efficacité : comment le pouvoir politique grec pouvait-il, sans ressentir une énorme humiliation, accepter des diktats de fonctionnaires de Bruxelles ?Par construction, la troïka est vouée à disparaîtreChargée, en Grèce, d’examiner la mise en œuvre des programmes d’ajustement, elle n’a plus lieu d’être dès lors que ceux-ci s’achèvent.En l’occurrence, elle aurait dû cesser son « activité » fin décembre 2014, au moment où devait s’achever, comme cela était prévu initialement, le deuxième plan d’aide à la Grèce (un prêt de 130 milliards d’euros, accordé par les Européens et le FMI en 2012, en échange de réformes).En l’absence d’accord entre l’ex-premier ministre grec, le conservateur Antonis Samaras, et la troïka, la date butoir pour les pourparlers entre Européens et Grecs sur la clôture du deuxième plan d’aide a toutefois été repoussée à fin février 2015.La question de la troïka va donc forcément être rediscutée dans le cadre de la négociation qui s’engage entre le gouvernement Tsipras et ses bailleurs de fonds.Mais dans le schéma initial, si tout s’était passé comme espéré par les bailleurs de fonds d’Athènes, une nouvelle phase, à partir du 1er janvier 2015, se serait ouverte.Les Grecs auraient pu bénéficier d’une ligne de « précaution » de quelques milliards d’euros en cas de nécessité. Et, pour ses besoins budgétaires courants, l’Etat grec se serait financé lui-même sur les marchés.Les créanciers auraient alors continué d’exercer une surveillance du pays, mais en suivant « de manière plus distante, à travers des missions plus légères, moins fréquentes, une dizaine de politiques publiques », comme l’avait indiqué, dans un entretien au « Monde », début janvier, Pierre Moscovici, commissaire européen chargé de l’économie (et du dossier grec).La troïka « a épuisé son rôle historique, parce que beaucoup de réformes ont été faites », avait ajouté l’ex-ministre de l’économie français.Les élections grecques ne seront « pas le déclencheur d’une crise », selon M. MoscoviciMise en place d’une nouvelle structureDans le contexte actuel, et même si Grecs et Européens (et FMI) décident, au bout du compte, dans quelques semaines, d’un troisième plan d’aide à la Grèce – si le pays n’a toujours pas les moyens de voler financièrement de ses ailes –, il est très probable que la troïka aura été modifiée. Et renommée.Ce sera un « trio », une « task force », représentant les intérêts des créanciers. La BCE n’y participera peut-être plus. Le FMI y sera peut-être plus discret.Les Européens savent qu’au moins en termes d’affichage, il faut qu’ils donnent aux Grecs ce gage : la troïka a trop été le symbole, ces cinq dernières années, de la « mise sous coupe réglée », de l’humiliation de tout un peuple.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.02.2015 à 12h44 • Mis à jour le02.02.2015 à 14h25 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Après une longue poignée de mains pour les photographes, lundi 2 février au matin, le négociateur en chef américain, Dan Mullaney, et son homologue européen, Ignacio Garcia Bercero, se sont engouffrés dans les bâtiments de la Commission européenne, à Bruxelles.Avec leurs équipes, ils vont, pendant une semaine, mener le 8e round de négociations du traité transatlantique, depuis le début des pourparlers, en juillet 2012.Ce marathon sera déterminant : s’il accouche d’une souris, le « TTIP » (pour Transatlantic Trade and Investment Partnership), qui bat déjà de l’aile, risque d’être compromis.Quels sont les objectifs du traité ?L’ambition est moins de trouver un accord sur un abaissement des droits de douane entre l’Union européenne et les Etats-Unis que de mettre en place un véritable marché unique transatlantique des biens et des services.Cela implique une harmonisation des réglementations dans l’industrie, les services, la reconnaissance des qualifications et des diplômes, etc. C’est un travail colossal.Les Européens tiennent à une reconnaissance de leurs appellations d’origine contrôlée. Et voudraient aussi obtenir une ouverture des marchés publics américains.Quant aux Américains, ils sont très intéressés par les marchés agricoles européens.Lire également : Pourquoi il faut s’intéresser au traité transatlantiqueQuand le traité devrait-il être conclu ?Les Etats européens ont rappelé, notamment lors du Conseil européen de fin décembre 2014 à Bruxelles, leur volonté d’achever les négociations sur le TTIP avant fin 2015.De l’avis de plusieurs sources proches du dossier, ce calendrier paraît extrêmement ambitieux, voire irréaliste.Comment la perspective de ce traité est-elle accueillie par les opinions ?Les opinions publiques sont de plus en plus mobilisées contre ce traité hors-norme.Beaucoup en Europe, notamment en Allemagne et en France, s’inquiètent d’un abaissement, à terme, des normes environnementales et de la protection sociale européenne.Au Parlement européen – qui a un droit de veto sur les traités internationaux –, les réticences sont aussi très marquées.Quels sont les points de blocage ?Les inquiétudes se focalisent notamment sur les « tribunaux d’arbitrage », auxquels tiennent beaucoup les Américains.Ces mécanismes, présents dans presque tous les accords d’investissement internationaux, visent à protéger une entreprise des expropriations par un Etat.Mais l’objet de ces arbitrages a été récemment dévoyé : Philip Morris a attaqué l’Australie, la société s’opposant à une loi sur le tabac. Le suédois Vattenfall réclame des milliards à l’Etat allemand après que Berlin a décidé la fin du nucléaire.Le risque ? Que les multinationales entravent le droit de légiférer des Etats.La Commission européenne a proposé, mi-janvier, des pistes d’amélioration : mise en place d’un mécanisme d’appel, garantie absolue du droit des Etats à légiférer, etc.La France et l’Allemagne ont, dans une lettre commune, appuyé la démarche de Bruxelles.Le 29 janvier a eu lieu à Paris une réunion de plusieurs ministres du commerce extérieur sur la question. Reste à trouver un accord politique à Vingt-Huit pour se lancer sur cette voie.Tribunaux d’arbitrage : comment corriger les failles ?Les Américains ont-ils la volonté d’aboutir ?Jusqu’à présent, les Américains ont semblé plus intéressés par la finalisation d’un autre accord d’envergure, le Trans-Pacific Partnership (TTP).Dans son discours sur l’Etat de l’Union, le 20 janvier, Barack Obama a toutefois redit sa volonté de mener à bien les deux accords de libre-échange et affirmé qu’il allait demander l’autorisation du Congrès pour négocier directement.Cette disposition, appelée « fast track », est considérée par les Européens comme essentielle pour donner un coup d’accélérateur aux discussions.Beaucoup dans le camp démocrate s’opposent à cette procédure, qui prive le Congrès de la possibilité d’amender l’accord négocié – il ne peut que s’y opposer.Mais la majorité républicaine semble plus encline à accompagner les négociations sur le TTIP.Jeudi 5 février, le vice-président des Etats-Unis, Joe Biden, sera en visite à Bruxelles où il est prévu qu’il rencontre Donald Tusk, le président du Conseil (la réunion des 28 Etats de l’Union).Cette rencontre pourrait donner le « coup de fouet » politique qui manque encore au traité, surtout côté américain.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel C’est une course contre la montre qu’a entamée ce week-end Yanis Varoufakis, le nouveau ministre grec des finances, en se lançant dans une tournée des capitales européennes. Dimanche 1er février, il a rencontré son homologue français, Michel Sapin, à Paris, avant de s’envoler pour Londres, puis Rome. Son objectif : convaincre ses partenaires d’accepter un nouvel allégement de la dette de son pays.Car il y a urgence. Si Athènes ne trouve pas rapidement un accord avec la « troïka » – Fonds monétaire international (FMI), Banque centrale européenne (BCE) et Commission européenne –, ses bailleurs de fonds, la Grèce pourrait avoir du mal à faire face à ses prochaines échéances financières.Le nouveau gouvernement grec veut « arrêter d’imiter Sisyphe »Quelle est l’ampleur de la dette grecque et qui la détient ?La dette publique se situe aujourd’hui à 321 milliards d’euros, soit 175 % du produit intérieur brut (PIB). Elle appartient pour plus de 70 % aux créanciers internationaux.Le FMI en détient 32 milliards, la BCE 27 milliards, les Etats de la zone euro 53 milliards, et le Fonds européen de stabilité financière (FESF), ce mécanisme de sauvetage créé en 2010, 141,8 milliards.De quels réaménagements a bénéficié la dette grecque ?La dette grecque a été restructurée en mars 2012. Les créanciers privés avaient alors accepté une décote de 50 % à 75 %, ce qui a permis d’effacer 100 milliards d’euros d’obligations grecques. Dans le même temps, le pays a touché 240 milliards d’euros d’aides de la troïka.Depuis cette restructuration de 2012, la dette grecque a aussi profité de nombreux aménagements. La maturité des prêts du FESF a ainsi été allongée de quinze à trente ans. Le taux des prêts bilatéraux a également été baissé (il est aujourd’hui de 0,56 %).Résultat, la maturité moyenne de la dette grecque est aujourd’hui de seize ans, contre sept ans pour la dette française. « Et son coût moyen est de 2,26 % seulement, soit moins que celui de la dette allemande, à 2,37 % », calcule Thibault Prébay, chez Quilvest Gestion.La dette grecque est-elle soutenable ?« Oui, d’un point de vue strictement théorique », estime Thibault Mercier, spécialiste du pays chez BNP Paribas. C’était du moins le cas avant l’élection de Syriza. Pour établir si une dette est soutenable, les économistes regardent si l’excédent budgétaire primaire dégagé par l’Etat permet de stabiliser son niveau. Or, grâce aux efforts d’austérité, c’est désormais le cas en Grèce.Selon Bruxelles, l’excédent primaire devrait être de 4,1 % du PIB cette année. S’il se maintient, et si la croissance dépasse 2,5 % par an durant les prochaines années, la dette baissera jusqu’à 120 % du PIB d’ici à 2022… Voilà pour la théorie. « Mais en pratique, cela signifie que le pays devrait consacrer la totalité de ses surplus budgétaires à la dette, explique Jésus Castillo, chez Natixis. Il n’aurait donc plus de marges pour investir dans l’avenir : intenable. » Quelles sont les échéances de remboursement ?Malgré cette soutenabilité très théorique, Athènes risque d’avoir des problèmes de liquidité à court terme.Certes, en 2016 et 2017, les échéances de remboursement du pays sont relativement peu élevées : 7 et 9,5 milliards d’euros, selon les calculs d’Eric Dor, économiste à l’école de commerce Iéseg. Mais en 2015, le pays doit rendre 9 milliards au FMI, dont 2,3 milliards en février-mars, puis 6,7 milliards à la BCE cet été, ainsi que 15 milliards aux banques grecques.Le pays a-t-il les moyens d’effectuer les remboursements ?Le problème, c’est que les caisses de l’Etat sont vides, ou presque. Selon le quotidien grec Kathimerini, il y reste moins de 2 milliards d’euros, notamment parce qu’une partie des Grecs ont arrêté de payer leurs impôts pendant la campagne électorale.Le premier ministre, Alexis Tsipras, assure pouvoir se passer des 7 milliards d’euros de la dernière tranche d’aide de la troïka, qui devait être versée ce mois-ci.« Le pays peut en effet continuer à se financer en émettant de la dette à court terme, achetée par les banques grecques », explique Alexandre Delaigue, professeur d’économie à Saint-Cyr. Les banques grecques empruntent ensuite à la BCE, en échange d’actifs baptisés « collatéraux » qu’elles lui laissent en garantie.L’ennui, c’est que cela ne fonctionne que parce que la BCE a accordé une dérogation à Athènes pour accepter ses collatéraux. En d’autres termes, si la BCE durcit ses conditions envers la Grèce, celle-ci risque le collapse. « Une preuve de plus qu’il est urgent de restructurer la dette du pays », conclut Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil Corsair International bientôt dans le giron d’Air Caraïbes ? Le tour-opérateur TUI France, maison mère de Corsair International, serait entré en « négociations exclusives » avec Air Caraïbes pour lui céder sa compagnie aérienne, spécialiste des Antilles.Interrogée, Air Caraïbes « se refuse à tout commentaire ». Toutefois, selon l’AFP, qui cite une source interne chez Corsair, Pascal de Izaguirre, PDG de la compagnie, à l’occasion d’un comité d’entreprise, jeudi 29 janvier, « a indiqué que les discussions en vue de l’ouverture du capital de la compagnie se poursuivaient avec plusieurs acteurs, dont l’un a fait part de son souhait d’entrer en négociations exclusives ».Outre Air Caraïbes, l’autre compagnie intéressée par Corsair International serait le groupe IAG, maison mère de British Airways.Pourquoi TUI veut-il céder Corsair ?Cette cession n’est pas une véritable surprise. Déjà, en décembre 2014, M. de Izaguirre avait prévenu que des discussions étaient menées « séparément avec plusieurs investisseurs, des professionnels de l’aérien » pour adosser Corsair à un investisseur solide.« Le tout est de trouver le bon partenaire avec lequel nous allons pouvoir développer un projet industriel avec de très bonnes synergies de coûts par exemple, des opportunités de croissance, de développement » du trafic, avait-il alors indiqué.Plutôt qu’une vente, il semblerait, selon certains, que les actionnaires allemands de TUI France, las de devoir remettre sans cesse la main à la poche veuillent se débarrasser de Corsair.En fait, la petite compagnie pourrait ne pas être vendue mais cédée à un repreneur avec une soulte, notamment pour financer un plan social.Quel est l’état de santé de Corsair ?La petite compagnie qui avait pour objectif de parvenir à l’équilibre en 2013-2014 continue à perdre de l’argent. En décembre 2014, elle a même affiché une perte opérationnelle de 8,9 millions d’euros.Corsair est depuis longtemps dans la tourmente. Déjà, à la rentrée 2012, les personnels de la compagnie avaient fait grève pendant trois jours pour protester contre un plan de départs volontaires, qui prévoyait 380 suppressions de postes.Les liaisons vers les Antilles constituent-elles un marché viable ?C’est « une petite consolidation » qui est l’œuvre sur le marché des Antilles, confie un spécialiste de l’aérien.Quatre acteurs, Air France, Air Caraïbes, Corsair et XL Airways, se disputent ce marché très restreint. « L’équivalent d’un Paris-New York », comme l’avait estimé, en 2013, Laurent Magnin, PDG d’XL Airways.Air France est l’acteur dominant de ces liaisons, avec, selon les chiffres de 2013, 43 % de parts de marché, devant Air Caraïbes (28 %), Corsair International (24 %) et XL Airways (moins de 10 %).Or, ce marché des Antilles souffre de surcapacités. Les crises économiques et sanitaires, notamment l’apparition du chikungunya, ont détourné une partie des passagers potentiels vers d’autres destinations.Comment les autres acteurs de ce marché se portent-ils ?Outre Corsair, XL Airways donne aussi des signes de difficultés. À l’été 2014, l’actionnaire majoritaire américain d’XL Airways avait quitté le tour de table faute d’avoir voulu honorer une créance de 21 millions d’euros.En ce début 2015, ce sont les tour-opérateurs qui s’inquiètent pour l’avenir de la compagnie low cost. Selon eux, cette dernière n’a toujours pas précisé, contrairement aux pratiques en vigueur, son programme d’hiver sur les Antilles, la saison ou l’affluence est la plus forte. En clair, ils ne savent pas si XL Airways desservira toujours les Antilles l’hiver prochain.Cette consolidation en cours illustre « la transformation du marché des tour-opérateurs et du transport aérien », pointe un spécialiste. Selon lui, « au contraire des pays d’Europe du nord, la France n’est pas un pays à tour-opérateurs. »Le modèle développé par TUI - dans chaque pays la filiale était flanquée de sa compagnie aérienne - a vécu. La faute en partie à Internet, car « les passagers ont appris à se passer d’un tour-opérateur pour organiser leur voyage ».In fine, le futur repreneur de Corsair International devra aussi décider de l’avenir de la flotte de la petite compagnie. Trois Boeing B747-400 de conception ancienne et très gourmands en carburant. Une anomalie sur un marché où l’Airbus A330 est considéré, par les spécialistes, comme le meilleur appareil.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Lafarge et Holcim, les deux grands leaders européens du ciment, viennent de lever ce qui risquait de constituer l’obstacle majeur à leur projet de fusion. Trop puissants ensemble en Europe au regard des règles de la concurrence, le groupe français et son partenaire suisse ont conclu, dimanche 1er février, un contrat pour céder toute une série d’actifs à un autre industriel du secteur, l’irlandais CRH. Cette transaction de 6,5 milliards d’euros règle les problèmes de concurrence et ouvre la voie à la concrétisation de la fusion.« Avec cette annonce, nous sommes plus que jamais en bonne voie pour finaliser la fusion au premier semestre 2015 », ont déclaré Wolfgang Reitzle, futur président du conseil d’administration, et Bruno Lafont, futur directeur général du nouveau groupe, en officialisant l’accord, lundi 2 février.Création du numéro un mondial du cimentAu-delà du secteur du ciment, cette opération montre combien les grands industriels ont intégré les nouvelles règles du jeu en matière de concurrence.Dans les années 1990 et 2000, la Commission européenne avait bloqué toute une série de grandes fusions, dont celles entre General Electric et Honeywell, puis entre Schneider et Legrand, pour éviter la constitution de mastodontes trop puissants par rapport à leurs clients et concurrents.A l’époque, certains chefs d’entreprise affirmaient, dépités, que Bruxelles interdisait ainsi la constitution de champions européens, alors que les groupes des pays émergents, eux, n’étaient pas entravés par de telles barrières.Le cas Lafarge-Holcim prouve l’inverse. La création de colosses européens reste possible. Ensemble, Lafarge et Holcim deviendront même le numéro un mondial du ciment en chiffre d’affaires comme en capitalisation boursière.Mais les règles de la concurrence, en Europe et ailleurs, obligent les groupes en cause à limiter parfois leurs ambitions pour ne pas se retrouver en position ultra-dominante.Amputation de 15 % de l’activitéC’est ce qu’ont anticipé les dirigeants de Lafarge et Holcim. Dans leur cas, le problème de concurrence était tel que la plupart des analystes avaient écarté toute idée d’un rapprochement entre ces deux rivaux. A lui seul, Lafarge détenait déjà 34 % du marché dans l’Hexagone, et 40 % au Royaume-Uni…D’emblée, les équipes de Lafarge et d’Holcim ont donc identifié une série d’actifs dont elles devraient se délester avant la fusion. La liste a ensuite été ajustée à la marge, en fonction de l’avis des autorités anti-trust.Elle inclut finalement tous les actifs d’Holcim en France, en Hongrie, en Serbie, en Slovaquie ou encore au Canada, et tous ceux de Lafarge en Allemagne et en Roumanie, plus d’autres usines dans des pays comme la Grande-Bretagne, le Brésil et les Etats-Unis. Soit un chiffre d’affaires total de 5,2 milliards d’euros en 2014.Les deux groupes s’amputent ainsi de 15 % de leur activité. « Mais cela ne retire pas tout l’intérêt du mariage, loin de là », ont jugé les promoteurs du projet.Trois solutions avaient été envisagées pour se défaire de ces filiales : les céder une par une, les vendre en bloc, ou encore placer l’ensemble en Bourse. C’est la deuxième option qui a été retenue, celle qui minimise les risques d’exécution. Et à l’issue d’un processus classique d’enchères, c’est CRH qui l’a emporté sur l’offre des fonds Cinven et Blackstone.CRH a multiplié les acquisitionsPour CRH, il s’agit d’une acquisition majeure. Créé en 1970, par la fusion de deux producteurs de matériaux irlandais, CRH (Cement Roadstone Holdings) réalisait à l’époque 95 % de son chiffre d’affaires dans son pays d’origine. Depuis, il a multiplié les achats, et compte actuellement 76 000 personnes réparties dans 35 pays, pour un chiffre d’affaires de 18 milliards de dollars (15,9 milliards d’euros).Parmi ses dernières emplettes, figurent les activités de Lafarge en Ukraine, récupérées en avril 2013 pour 96 millions d’euros.L’opération signée ce week-end est d’une tout autre ampleur. Elle va accroître le chiffre d’affaires de CRH de près de 30 % d’un seul coup. Le leader irlandais, déjà présent dans le béton, les tuiles, les briques, etc., compte la financer en puisant dans sa trésorerie, en s’endettant, et en levant des fonds propres qui seront rémunérés à 10 %, a indiqué sa direction dimanche. Certains actifs seront sans doute revendus. Des discussions sont en cours avec le fonds KKR, a précisé lundi le patron de CRH, Albert Manifold.Pour Lafarge et Holcim, c’est un grand pas en avant. « Le processus de fusion a jusqu’à présent effectué un parcours sans faute, avec le plein soutien des trois actionnaires de référence, le Dr Thomas Schmidheiny (20 % d’Holcim), le baron Albert Frère (21,1 % de Lafarge) et Nassef Sawiris (14 % de Lafarge) », commentaient le 26 janvier les analystes de CM-CIC Securities.Les questions de concurrence désormais réglées, reste essentiellement à lancer concrètement l’offre publique d’échange d’Holcim sur Lafarge, à la réussir, et à obtenir l’approbation des actionnaires du groupe suisse. Tout cela devrait être bouclé d’ici à l’été.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alain Salles Comment résumer la stratégie du nouveau gouvernement grec ? Athènes veut « arrêter d’imiter Sisyphe », ose le ministre grec des finances, Yanis Varoufakis, dans un entretien au Monde. « La bonne stratégie pour Sisyphe est d’arrêter de pousser son rocher, pas de le monter en haut de la colline », poursuit M. Varoufakis, aux yeux de qui le rocher est en l’occurrence le remboursement de la dette grecque.Lire la version longue de l’entretien (édition abonnés)Et le ministre de préciser sa métaphore : « On a accepté de prêter à la Grèce de larges sommes d’argent pour payer ses dettes, en lui demandant de réduire ses revenus. Ce n’était pas une bonne idée. » « On doit agir de façon plus intelligente en trouvant un plan qui marche dans l’intérêt de l’Europe, pas seulement de la Grèce », explique le ministre grec, qui a commencé à Paris, dimanche 1er février, une tournée européenne, qui le conduira aussi à Londres et à Rome.Le premier ministre Alexis Tsipras doit lui aussi se rendre à Rome, mardi, et à Paris, mercredi. Tous deux essaient de convaincre leurs partenaires européens de leur volonté de négocier. « Réinitialiser le programme »« Nous sommes déterminés à collaborer avec nos partenaires. Nous n’agirons pas de façon unilatérale », assure M. Varoufakis, tout en soulignant qu’il s’agit, pour le gouvernement grec de « réinitialiser le programme appliqué jusque-là qui reposait sur une logique erronée. » « Les deux principales erreurs des gouvernements grecs depuis des dizaines d’années sont le recours constant à l’endettement sans penser à l’avenir et l’absence de réformes. On va arrêter ça », prévient le ministre.Le gouvernement Tsipras a prévenu qu’il ne veut pas de la prochaine tranche de 7 milliards d’euros, qui doit lui être versée avant la clôture du plan d’aide de la « troïka » (FMI, Commission et banque centrale européennes). Interrogé sur comment l’Etat grec fera pour payer ses prochaines échéances, M. Varoufakis ne répond pas directement, mais indique vouloir « discuter avec nos partenaires pour être sûr que quand on empruntera de nouveau, ce sera dans le cadre d’un plan durable ». « Il est possible de mettre en place en quelques mois » ce plan, avance-t-il. « Tout ce que nous demandons c’est un espace budgétaire dans les prochaines semaines pour proposer nos réformes, en discuter avec nos partenaires, apprendre de leurs conseils et trouver ensemble les moyens de finir cette crise sans fin. »L’Europe se cherche face à Alexis Tsipras« Vendre les bijoux de famille » Concernant les privatisations, le ministre indique qu’« au milieu d’une crise déflationniste, ce n’est pas très intelligent de vendre les bijoux de famille pour des peccadilles ». « Il est plus sage de développer les biens de l’Etat, pour augmenter leur valeur en utilisant des moyens de financement intelligents pour renforcer notre économie », explique-t-il, assurant par ailleurs qu’« il ne serait pas sage de revenir sur des privatisations terminées. »Coup d’arrêt aux privatisations en GrècePrenant l’exemple du port du Pirée, dont une partie a été concédée au groupe chinois Cosco, M. Varoufakis déclare que « les investissements » de ce dernier « sont très positifs pour la Grèce »De façon plus générale, le ministre grec des finances dit considérer « les investissements étrangers, et notamment chinois » comme « une grande source d’espoir pour améliorer nos structures et renforcer notre compétitivité. » « Ce gouvernement peut assurer aux investisseurs étrangers qu’ils trouveront face à eux des esprits ouverts », lance-t-il.Au Pirée, les dockers se réjouissent, les Chinois défendent leurs droits Alain SallesJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre Plus de musique, un ancrage clair dans les cultures urbaines et une grille simplifiée : ce sont les ingrédients du nouveau « Mouv’» que lance Radio France, lundi 2 février à 6 heures.Sous la direction de Bruno Laforestrie, ancien patron de la radio Générations, l’antenne promet de s’adapter « aux attentes musicales des 15-30 ans en se positionnant fortement sur le hip-hop et l’électro », et d’user d’un « ton inédit et singulier » en s’inspirant des « différentes formes d’expressions de la rue, véritable vivier de talents et de langages ».« C’est une radio qui va parler le langage des jeunes et employer leurs codes », décrit Mathieu Gallet, PDG de Radio France. Un jeu sur la langue sera ainsi proposé : « Dictées dans la Cité », en lointain hommage à Bernard Pivot. Les auditeurs pourront aussi prendre la parole, à travers un « Rapondeur ».Selon ses concepteurs, la musique revient au centre du projet : elle occupera 75 % du temps d’antenne, contre 50 % actuellement. La radio ambitionne de servir de tremplin à de jeunes talents dont la diffusion se fait actuellement sur les réseaux sociaux.La grille est simplifiée, avec des tranches de 3 heures qui remplacent les multiples rendez-vous de la formule précédente. Points saillants : le « Good morning Cefran » (6-9 heures) présenté par l’animateur Pascal Cefran ; « Mouv’Express » entre 12 et 16 heures ; et le magazine « 20#20 » présenté par Guillaume Tatu à 20h20, qui abordera « les grands problématiques de la jeunesse : marché du travail, drogue, sexualité… », selon M. Gallet.Sur Internet, une nouvelle version du site va être proposée. Surtout, « Mouv’» - sa nouvelle appellation - favorisera la circulation de ses contenus, pour qu’ils puissent être facilement partageables sur les réseaux sociaux ou les grandes plates-formes comme Youtube.Cette relance du Mouv’- la troisième en trois ans - est censée répondre à l’échec actuel de la station. Créée il y a 18 ans, devenue au début des années 2000 une incarnation de « l’esprit rock », avant de s’égarer dans une succession de nouvelles formules, elle atteint péniblement 200 000 auditeurs cumulés, soit une part de marché inférieure à 0,5 %.C’est un problème pour un groupe qui veut en faire un canal de recrutement de nouveaux auditeurs et qui, par ailleurs, est désormais en situation déficitaire - avec 21 millions d’euros manquants au budget 2015. La direction de Radio France espère remonter à au moins 1 % de part d’audience d’ici fin 2016 et assume que dans le cas contraire, il faudra « revoir le modèle » - comprendre arrêter l’exploitation sur la bande FM.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane Le cliché est entêtant, largement partagé : un banquier travaille toujours beaucoup, est stressé et surtout ne pense qu’à la finance. Grand brun calme, à la voix posée, Bernard Mourad, lui, ne colle pas vraiment à la représentation que l’on se fait du financier classique. Encore moins à celle du spécialiste de chez Morgan Stanley qui a œuvré pour la victoire de Patrick Drahi, son client de toujours, dans le duel épique qui l’opposa, en avril 2014, à Martin Bouygues pour le rachat de SFR. Pourtant, c’était bien lui. Travaillant d’arrache-pied sur le financement et l’exécution de l’opération le jour, mais s’occupant à une toute autre activité la nuit : le développement et la promotion d’une application mobile, My SOS, un réseau social solidaire.Aujourd’hui, M. Mourad quitte Morgan Stanley, et vient d'être nommé à la tête de Mag & News Co, le groupe de presse constitué par Patrick Drahi. Et qui regroupe Libération, L'Express, la chaîne d'information basée en Israël i24, ainsi que les titres de Marc Laufer, comme 01net. Ce dernier va d’ailleurs devenir le directeur général du nouvel ensemble. Selon l’entourage de M. Drahi, Bernard Mourad devra gérer la stratégie du groupe, son développement à l’international, ainsi que les futures acquisitions et les relations institutionnelles.Deux romans, une appli, une pièce de théâtreUne tâche qui viendra s'ajouter à toutes les autres... Car Bernard Mourad ne peut se satisfaire d’une seule activité : après avoir publié déjà deux romans et avoir fait avancer son application mobile, sa nouvelle lubie nocturne consiste en l’écriture d’une pièce de théâtre. Un huis clos entre le président grec Georges Papandréou, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel au moment du référendum sur l’aide à la Grèce.Né à Beyrouth en 1975 d’un père libanais chrétien et d’une mère juive d’origine marocaine, M. Mourad aurait dû travailler dans la santé, grande spécialité de la famille : son père est cardiologue, son frère est un spécialiste reconnu de l’hypertension, sa sœur, enfin, est infirmière. Mais il a choisi la banque, et l’écriture, son autre grande passion.Il n’a que 2 ans quand sa mère décide de rapatrier ses enfants en France pour fuir la guerre civile qui fait rage au pays du cèdre. Son père reste, convaincu que des temps plus calmes vont revenir, et que sa famille pourra rentrer.Arrivé en France, il fréquente les meilleures écoles de la république. Lycée Buffon dans le 15e arrondissement, puis Sciences Po et HEC. C’est un stage dans la section télécoms et médias de la banque Morgan Stanley qui lui ouvre les portes de la prestigieuse institution. Il ne changera plus jamais de secteur.« Anges gardiens »Son histoire avec Patrick Drahi commence en 2004. A l’époque, le future nabab n’est pas encore très connu. Il souhaite racheter Noos pour constituer un groupe hexagonal spécialisé dans le câble. Bernard Mourad et Dexter Goei, actuel PDG d’Altice (la holding luxembourgeoise du milliardaire, mais à l’époque lui aussi banquier chez Morgan Stanley) le conseillent. Les trois hommes ne se quitteront plus. Les deux financiers accompagnent M. Drahi dans ses opérations européennes, mais aussi israéliennes.L’idée de lancer son application, M. Mourad l’a eue grâce à une anecdote racontée au passage par un ami. Dans un immeuble de la région parisienne, une vieille dame fait un malaise. Elle a à peine le temps de prévenir le SAMU et s’écroule. Arrivés 15 minutes après l’appel, les urgentistes n’ont pas le temps de la réanimer, elle est déjà morte d’un arrêt cardiaque. Or, son voisin avait son brevet de secouriste, et aurait pu pratiquer les premiers soins cruciaux en attendant le SAMU.Le banquier a alors l’idée de créer un réseau social solidaire dans lequel une partie des membres, appelés les « anges gardiens », pourraient indiquer leurs compétences médicales. Les autres, plutôt en besoin d’aides, renseignent leurs pathologies chroniques, leur groupe sanguin ou encore les coordonnées de leur médecin traitant. En cas de détresse, un seul clic sur l’appli, et tout le réseau d’anges gardiens est prévenu.MySOS existe sur iPhones et smartphones Android. Lancée fin 2013, l’appli bénéficie du soutien de la Fédération française de cardiologie et de la Croix rouge. Elle compte aujourd’hui plus de 100 000 membres en France. Et pourrait bientôt s’exporter dans d’autres pays.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Colette Sabarly Daniel était un bailleur heureux… jusqu’à ce que son locataire parisien ne paie plus son loyer. Une catastrophe pour ce quinquagénaire qui comptait sur ce revenu pour rembourser son crédit immobilier. « Aujourd’hui, 3 % à 5 % des locations sont touchées par des impayés », souligne Eric Mazet, directeur de l’audit du réseau Orpi. Un risque qui tend à augmenter en raison de la crise économique.Pour les particuliers bailleurs, deux solutions permettent de se prémunir contre une telle mésaventure : la caution et l’assurance loyers impayés (ALI), aussi appelée garantie des loyers impayés (GLI). Notons que la garantie des risques locatifs (GRL), qui est proposée aux bailleurs par l’Etat et l’organisme action logement, vit ses dernières heures. Elle sera remplacée, à compter du 1er janvier 2016, par un nouveau dispositif qui s’adressera aux locataires de moins de 30 ans, à faibles ressources ou ayant un emploi précaire (CDD, intérim…).La caution est évidemment la solution la plus intéressante pour le bailleur puisqu’elle ne coûte rien. Mais elle n’est pas parfaite, le garant n’étant pas non plus à l’abri d’un pépin financier. L’assurance, en revanche, n’est pas donnée – entre 2 % et 4 % du montant des loyers –, même si cette prime est déductible des revenus fonciers. Et les tarifs ont tendance à augmenter.Surtout, elle ne vous indemnise qu’au bout de trois à quatre mois après le constat de l’impayé (rétroactivement au premier jour du sinistre), ce qui n’est pas la panacée pour les propriétaires qui doivent rembourser des mensualités. « Si vous nous confiez votre bien en gestion, la garantie prend le relais tout de suite », précise toutefois Bruno Duvert de Foncia. Attention : les bailleurs qui s’assurent contre les loyers impayés n’ont pas le droit de réclamer une caution, sauf si le locataire est un étudiant ou un apprenti.Socle de garantiesIl est possible de souscrire une telle assurance individuellement, ou via un contrat groupe si vous confiez la gestion de votre bien à un réseau d’agences immobilières, d’administrateurs de biens ou si vous adhérez à certaines organisations comme l’UNPI (Union nationale de la propriété immobilière).La plupart des contrats proposent un même socle de garanties : les loyers impayés (y compris les charges et taxes récupérables, mais pas le dépôt de garantie), les frais liés au contentieux, les dégradations et la protection juridique. Attention, le coût varie du simple au double et, comme pour toute assurance, il est essentiel de vérifier les plafonds d’indemnisation qui diffèrent selon les acteurs.En cas de sinistre, les frais de contentieux (avocat, huissier…) peuvent aussi être assortis d’un plafond, mais seulement lorsque l’assuré fait intervenir son propre avocat. « En moyenne, une procédure d’expulsion dure dix-huit mois et coûte 1 800 euros, à quoi s’ajoute bien sûr la perte de loyer sur cette période », indique Alexandre Seys, du courtier en assurance Solly Azar.Si le contrat couvre les dégradations faites par le locataire, fréquentes lors d’impayés, la garantie couvre aussi les frais de remise en état. Mais là encore le montant de l’indemnisation est plafonné. La protection juridique, quant à elle, protège le bailleur en cas de litige avec son locataire pour d’autres problèmes que les loyers impayés.Taux de sinistralité en progressionUn conseil : si vous envisagez de souscrire l’assurance, faites-le au moment de l’entrée d’un nouveau locataire. Car, en cours de bail, les assureurs se montrent nettement plus méfiants. Sauf à prouver que votre locataire n’a pas eu d’incident de paiement depuis longtemps…Internet, l’alternative pour la gestion locativeSachez aussi que les assureurs sont d’autant plus vigilants que le taux de sinistralité a fortement progressé ces dernières années. « Il a bondi de 30 % en cinq ans », note Bruno Tuma, du courtier en assurance Sacapp. Raison pour laquelle, même pour un nouveau locataire, la compagnie impose des conditions très rigoureuses : contrat de travail en CDI, revenus trois fois supérieurs au montant du loyer… Et mieux vaut respecter à la lettre les prescriptions et, en cas d’impayés, suivre scrupuleusement la procédure définie dans les conditions prévues au contrat. Sinon, l’assureur pourrait tout simplement refuser de vous rembourser.Si vous passez par un gestionnaire, c’est lui qui se chargera de recruter votre locataire, de soumettre son dossier à l’assureur et d’effectuer les premières démarches en cas d’impayés. Mais déléguer la gestion de son bien à un coût. Vous devrez abandonner 8 % à 9 % de vos loyers.Colette SabarlyJournaliste au Monde Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Les dix-neuf ministres des finances de la zone euro (l’Eurogroupe) se réuniront mercredi 11 février à partir de 17 h 30 à Bruxelles avec un sujet au menu : la Grèce. Et un objectif : ébaucher un compromis avec le nouveau gouvernement de la gauche radicale Syriza sur la renégociation de l’énorme dette publique grecque (321 milliards d’euros, 175 % du PIB).Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et le premier ministre grec, Alexis Tsipras, ont eu, mardi, un entretien téléphonique dans un « esprit positif de coopération », a déclaré la Commission.Cette dernière, qui est à la manœuvre avec le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, espère qu’autour de la table, Grecs et Européens s’entendront au moins sur un cadre de négociation.Puis que, jeudi 12 février, le Conseil européen (réunion des 28 chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro), réuni lui aussi à Bruxelles, validera politiquement ce cadre. L’ambition étant que l’Eurogroupe du lundi 16 février débouche sur un accord définitif.Cela laisserait le temps, théoriquement, à des pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou la Finlande de faire valider cet accord par leurs parlements nationaux avant fin février.Grèce : l’Europe à la recherche d’un accord politiqueSi les parties n’arrivent pas à s’entendre avant cette date, l’Etat grec va droit au défaut de paiement en mars.Blocages sur la fin du second plan d’aide, le rôle de la troïka et la façon d’en sortirLes Européens voulaient initialement imposer à Alexis Tsipras, nommé premier ministre il y a seulement 15 jours, de terminer le travail de son prédécesseur, le conservateur Antonis Samaras. C’est-à-dire clore « proprement » le deuxième plan d’aide à la Grèce (130 milliards d’euros), qui prend fin théoriquement le 28 février.Cela passait par la mise en place des réformes encore exigées par la troïka (Banque centrale européenne, le Fonds monétaire international, Union européenne). En « échange », Athènes devait percevoir une dernière tranche d’aide d’environ 7 milliards d’euros.M. Tsipras, qui a fait toute sa campagne contre l’austérité et les réformes imposées par la troïka, refuse toutefois catégoriquement d’accéder aux vœux des Européens.Ces derniers ne sont pas fondamentalement opposés à discuter avec Athènes d’un nouveau « contrat », un réaménagement de la dette grecque, surtout s’il permet au pays de poursuivre sur le chemin de la croissance.Mais ils ne veulent pas avancer les quelques milliards dont M. Tsipras a besoin pour les quatre à six mois qui viennent (pour payer ses fonctionnaires, faire face aux remboursements de créances…), sans engagement ferme des Grecs à mettre en œuvre des réformes respectant leurs équilibres budgétaires.Il faudra convaincre les Allemands, qui sont opposés à une suppression de la troïka - et que, par ailleurs, les prétentions grecques sur la « dette de guerre allemande », datant de la seconde guerre mondiale, blessent profondément.« Nous ne négocierons pas de nouveau programme pour la Grèce mercredi lors de la réunion de l’Eurogroupe », a fait savoir, mardi, le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble.Grèce: que veut Berlin ?Mais les Allemands ne sont pas les seuls à avoir des réticences : Espagnols, Portugais, Slovènes et Lettons aussi. Ces pays ont accepté le traitement de choc de la troïka ou des cures d’austérité et ils voient d’un très mauvais œil que l’on fasse une exception pour la Grèce.C’est pour cette raison que la Commission européenne passe son temps à insister sur le fait que pour qu’il y ait un accord, « il faudra qu’il soit à 19 pays de l’Eurozone ».Athènes avance des pistes de compromisA en croire la presse grecque, Yanis Varoufakis, le ministre grec des finances a fait des propositions à Bruxelles en vue d’un compromis.Parmi les mesures avancées : la négociation d’un excédent primaire (hors charge de la dette) pour le budget de l’Etat de seulement 1,5 % du PIB au lieu des 3 % demandés par la troïka pour 2015. Cela dégagerait une marge de manœuvre financière.S’y ajoute une demande d’une période de « transition » de quatre à six mois, le temps de négocier le nouveau « contrat » européen.Pour financer l’Etat grec pendant cette phase de transition, M. Varoufakis suggère par ailleurs qu’Athènes puisse puiser à deux sources : d’une part dans la cagnotte de 1,9 milliard d’euros des bénéfices réalisés par les banques centrales nationales européennes suite aux achats d’obligations grecques ; d’autre part dans les sommes réservées pour la recapitalisation des banques grecques, en cas de besoin, soit environ 8 milliards d’euros.L’accès à ces dernières sommes serait toutefois conditionné à la clôture du deuxième plan d’aide selon certains acteurs européens. Mais une source européenne glissait lundi : « elles sont en principe disponibles pour les Grecs, à condition que leur discours évolue. »Enfin, les Grecs réfléchiraient à faire intervenir l’OCDE dans la troïka, dont ils dénoncent les méthodes et le fonctionnement.Lundi, devant le Parlement d’Athènes, M. Varoufakis a par ailleurs assuré qu’il était prêt à approuver 70 % des réformes encore exigées par la troïka. Ce qui a été perçu comme un signal d’ouverture non négligeable par les Européens.Mardi, la Commission européenne a démenti avoir reçu un quelconque plan des Grecs. Elle assurait également que Jean-Claude Juncker, son président, n’avait pas formulé des propositions à Athènes, comme cela a été avancé par la presse grecque.Un risque de « Grexit » réduit« Si tout le monde se comporte de manière rationnelle » aime t-on à répéter ces derniers jours à Bruxelles, un compromis devrait donc être possible.La difficulté, dans le cas de cette nouvelle « crise grecque », est moins financière que politique : l’argent est quasi-disponible, et pour l’instant on ne parle que de quelques milliards d’euros d’aide nécessaires à Athènes.Personne n’a intérêt à un « Grexit », une sortie de la Grèce de la zone euro. Tout le monde l’a dit et répété, y compris la chancelière allemande, Angela Merkel, en début de cette semaine.Ce serait probablement une catastrophe économique pour la Grèce, qui subirait une très forte dévaluation en retournant à la Drachme.Les Européens ne sont pas non plus prêts à prendre le risque, même s’ils assurent que, depuis, la mise en place de l’Union bancaire et du Mécanisme européen de stabilité (qui détient environ 44 % de la dette grecque), la zone euro serait capable d’encaisser un tel choc sans contagion à d’autres pays jugés fragiles (Espagne, Italie, Portugal).Une sortie de la Grèce de la zone euro enverrait en effet un signal très négatif au reste du monde : elle signifierait la fin d’un cycle d’expansion et d’intégration de l’Union.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué et Cédric Pietralunga Le transporteur MoryGlobal, déjà sauvé de la liquidation il y a un peu plus d’un an, a été une nouvelle fois placé en redressement judiciaire, mardi 10 février, par le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis), avec une période d'observation de six mois.A court d’argent, malgré un prêt de 17,5 millions d’euros accordé, en février 2014, par l’Etat, l’entreprise de transports avait déposé son bilan vendredi 6 février, plongeant ses 2 200 salariés et 2 000 sous-traitants dans l’inquiétude. Cette décision est néanmoins un soulagement. Selon plusieurs sources, le risque que le tribunal prononce directement la liquidation de MoryGlobal était réel.« C'est une bouffée d'oxygène pour la société, a estimé Michel Ariba, délégué FO. Nos clients peuvent nous remettre leurs colis, l'entreprise est en marche. On traverse une mauvaise passe mais on va se redresser. » « Nous allons pouvoir continuer à essayer de sortir notre société de ce mauvais pas, ça ouvre des perspective extrêmement importantes pour 2 200 personnes », a ajouté Lucien Datchy (CFDT).Sur onze mois en 2014, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 330 millions d’euros mais a perdu 40 millions d’euros, selon des déclarations effectuées le 30 janvier au tribunal de commerce de Pontoise (Val d’Oise). « La trésorerie est très tendue », confirme un proche du dossier.Lors de son précédent redressement judiciaire, MoryGlobal, qui s’appelait alors Mory Ducros, avait supprimé 2 800 postes sur 5 500 et fermé 35 agences sur 85.Difficultés chroniquesDepuis l’automne, le transporteur, qui était suivi par le Comité interministériel de restructuration industrielle, bénéficiait d’un gel de ses créances sociales et fiscales. « Sans cela et l’affacturage, l’entreprise aurait déjà fermé », assure une source.Dès les années 1990, le spécialiste de la messagerie Mory a connu des difficultés du fait d’un marché difficile et concurrentiel. Malgré les différents actionnaires et la multiplication des plans de sauvegarde et autres rapprochements, notamment avec Ducros, le transporteur n’a jamais réussi à rétablir ses comptes.En novembre 2013, Mory Ducros a déposé le bilan. A l’époque, il réalisait avec plus de 5 000 employés un chiffre d’affaires de 700 millions d’euros. A la suite de l’intervention de l’Etat, le fonds Arcole Industries avait décidé de reprendre l’activité après la suppression de 2 800 emplois et la fermeture de 35 agences sur 85. A partir de février 2014, le nouveau MoryGlobal comptait 2 300 salariés et une cinquantaine d’agences à travers toute la France.Alors que le marché de la messagerie a arrêté sa chute en 2014, MoryGlobal a vu ses résultats plonger, tandis que ses concurrents (Geodis, Schenker, Kuehne + Nagel, Dachser, Gefco et Heppner) ont vu leurs résultats s’améliorer. Chez MoryGlobal, les syndicats et Arcole se renvoient la responsabilité de la dégradation de la situation.Lire aussi : Le transporteur MoryGlobal de nouveau en faillite« On espère retrouver rapidement un actionnaire pour remonter la pente », indique Jean-Pierre Bizon (CFTC). Mais l’avenir de l’entreprise paraît sombre. « Aujourd’hui, un ou deux acteurs pourraient se positionner pour reprendre des agences de MoryGlobal afin de compléter sa couverture territoriale. En revanche, aucun ne va racheter l’ensemble de l’entreprise », assure un spécialiste de la messagerie.Le tribunal de commerce fera un point sur la situation de l'entreprise le 7 avril.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud Réunis pendant 24 heures à Istanbul (Turquie), les ministres des finances et les banquiers centraux des pays du groupe des 20, qui rassemble plus de 85 % de l’économie mondiale, ont pris acte, mardi 10 février, de l’amélioration « inégale » des perspectives de croissance au niveau mondial et souligné la nécessité de conserver des politiques monétaires accommodantes dans plusieurs économies avancées, notamment celles menacées de « stagnation persistante ».Dans leur projet de communiqué final – la version définitive du texte doit être rendue publique mardi en fin de journée – les « financiers » du G20 renouvellent les engagements pris à Brisbane (Australie), fin 2014, en faveur d’une croissance plus forte et expriment leur volonté de poursuivre l’action engagée en matière de régulation financière et de lutte contre l’optimisation fiscale.L’insuffisance de la demande pointée du doigtLe diagnostic posé sur l’économie mondiale est nuancé. La conviction générale est que celle-ci souffre encore d’une insuffisance globale de la demande.Le G20 finances salue l’amélioration des perspectives de croissance dans certaines « économies clé ». Il fait état d’une reprise « lente, mais en progrès » ailleurs, mais aussi de l’« augmentation du risque de stagnation persistante » dans certains pays avancés. La zone euro et le Japon se reconnaîtront.L’« action déterminée » de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), qui a poussé l’institution de Francfort à faire du « Quantitative easing » (rachat de dettes), a été saluée.Le traitement de choc de la BCE pour réanimer la croissanceLes engagements pris en Australie de relever de plus de 2 % la croissance mondiale – soit plus de 2 000 milliards de dollars – d’ici à 2019 ont été renouvelés. Le sommet d’Antalia, à la fin de l’année, devrait être l’occasion de faire un point détaillé de l’état d’avancement des 1 000 mesures pro-croissance listées à Brisbane.La Turquie n’a en revanche pas encore réussi à convaincre ses partenaires du G20 du bien-fondé d’engagements chiffrés en matière d’investissements. Chacun s’accorde cependant à considérer qu’il s’agit d’une question clé pour la croissance. Des travaux sont en cours sur les partenariats public-privé.Des réserves émises sur l’« effet pétrole »Le débat à Istanbul a beaucoup tourné autour des effets très variés de la baisse du cours du baril de pétrole. Le G20 est apparu plus réservé que le Fonds monétaire international (FMI) sur les effets positifs sur la croissance de cette baisse du prix de l’or noir.Le sentiment général est que ce recul donne globalement de l’élan (« some boost ») à la croissance, même s’il tire aussi l’inflation vers le bas, ce qui est un problème en Europe par exemple.La baisse du prix du pétrole dopera la croissance, selon le FMIPar ailleurs, comme l’a fait le FMI, ministres des finances et grands argentiers appellent les pays importateurs, qui avaient mis en place des subventions énergétiques, à les supprimer au profit de transferts ciblés sur les populations les plus modestes.Le dossier grec non abordé officiellement, mais présent dans tous les espritsOfficiellement, il n’a pas été question de la Grèce lors de ces deux jours à Istanbul. En tout cas, le sujet n’a pas figuré dans les négociations entre délégations au sujet du communiqué final du G20. La situation à Athènes n’en était pas moins dans toutes les têtes.Avant que ne commence la réunion des ministres des finances et des grands argentiers, les États-Unis et le Canada ont appelé au pragmatisme et à un compromis. Mario Draghi et la directrice générale du FMI, Christine Lagarde devaient se rencontrer. Le FMI, toutefois, ne semble guère désireux de détailler sa position sur la Grèce avant la réunion de l’Eurogroupe (ministres des finances de la zone euro), mercredi 11 février.Grèce : l’Europe à la recherche d’un accord politiqueAmplifier les mesures de régulation financièreDans le domaine de la régulation financière, ministres des finances et grands argentiers sont convenus de poursuivre leurs efforts, qu’il s’agisse des banques, du « shadow banking », des infrastructures des marchés, comme les chambres de compensation, ou encore des assurances et des fonds d’investissement.Ils demandent aussi au FSB (Fonds de stabilité financière) de se pencher sur la sincérité des marchés et sur les problèmes de manipulation des cours, d’échanges de dérivés etc.Enfin, en matière de fiscalité, le G20 finances s’engage à suivre les recommandations de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en matière de lutte contre l’optimisation et l’évasion fiscales.Le G20 a enfin déploré le blocage persistant de la réforme financière du FMI.Vers une meilleure coordination de la lutte contre le financement du terrorismeLa France, qui y tenait beaucoup, a obtenu satisfaction sur la question du financement de la lutte contre le terrorisme. Le G20 Finances a chargé le Groupe d’action financière (GAFI) de faire un point en septembre sur l’état des standards et des normes dans ce domaine.Devraient être normalement évoqués à cette occasion la question du gel des avoirs et la coopération des structures de type Tracfin.En revanche, les résultats semblent plus modestes sur le financement de la lutte contre le réchauffement climatique, dont le gouvernement français fait grand cas dans la perspective de la COP21 à Paris en décembre.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.02.2015 à 11h46 • Mis à jour le10.02.2015 à 16h42 | Dominique Gallois Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a approuvé, lundi 9 février dans la soirée, le contrat d’achat de 24 Rafale, d’une frégate multimission FREMM et de missiles MBDA pour un montant de plus de 5 milliards d’euros. La signature officielle pourrait intervenir dans les jours prochains, voire dès mercredi ou jeudi. « Il reste encore plusieurs jours de dialogue », a précisé l’entourage du ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, à Reuters.Chez Dassault Aviation, le fabricant du Rafale, on ne fait aucun commentaire à ce stade. Ce contrat est le premier conclu à l’exportation par l’industriel français. Ce dernier attendait d’abord de conclure une première vente du Rafale avec le Qatar pour 36 appareils, suivi de l’Inde pour 126.« Ce serait du jamais-vu », indique-t-on à Paris, car l’affaire égyptienne serait ainsi bouclée en trois mois. Les questions de financement, qui posaient quelques problèmes, ont été réglées la semaine dernière à Paris lors de la visite d’une délégation égyptienne de haut niveau.Tout s’est accéléré à l’automne, lors de la venue à Paris du président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, venu rencontrer le président François Hollande. L’enjeu de la visite était la dégradation de la situation en Libye, Paris et Le Caire redoutant que l’ancien fief de Mouammar Kadhafi bascule sous le contrôle des groupes armés djihadistes. Dans l’affaire, les très bonnes relations qu’entretiennent M. Sissi et Jean-Yves Le Drian comptent. Contrairement aux usages du protocole, le chef de l’Etat égyptien est même allé discuter avec le ministre dans ses bureaux de l’hôtel de Brienne à Paris.A cette occasion, M. Sissi a fait part de sa volonté de renforcer sa défense aérienne, composée notamment de Mirage 5 et Mirage 2000, en achetant 24 Rafale. Une première manifestation d’intérêt pour le chasseur de Dassault avait été émise en 2011, sans que Paris ne donne vraiment suite. Côté marine, l’armée égyptienne, qui a déjà signé à l’été 2014 l’achat de quatre corvettes Gowind de DCNS pour un total estimé à 1 milliard d’euros, souhaiterait en acquérir deux autres, mais aussi un ou deux bâtiments plus importants que sont les Fremm.A cela s’ajouteraient des missiles de courte et moyenne portée fournis par MBDA, pour un contrat de l’ordre de 400 millions d’euros en faveur de la défense anti-aérienne égyptienne.« Je reviens dans trois jours »Le 26 novembre, lors de son dernier passage à Paris, le président Sissi a insisté sur l’urgence de sa demande, d’autant qu’il souhaiterait présenter ces nouveaux équipements en août prochain pour l’inauguration de l’élargissement du canal de Suez. « Je reviens dans trois jours », aurait-il dit pour signifier la nécessité d’aller vite.Une très importante délégation d’une quinzaine de militaires égyptiens est à cette occasion restée plusieurs jours à Paris pour discuter avec les industriels.D’ailleurs, il mène en personne les discussions, accompagné d’un haut gradé. Une exception dans ces dossiers généralement négociés par de nombreux intermédiaires. C’est ainsi qu’à sa demande, voici une quinzaine de jours, les trois patrons français concernés, Eric Trappier pour Dassault Aviation, Hervé Guillou pour DCNS, et Antoine Bouvier pour MBDA, se sont envolés vers Le Caire pour répondre à sa convocation.En dépit de ses relations privilégiées avec les Etats-Unis, l’Egypte est un client modeste mais historique des industriels de l’armement français. Entre 2009 et 2013, elle a commandé pour près de 250 millions d’euros d’équipements. L’armée de l’air a acquis son premier Mirage 3 au lendemain de la guerre des Six-Jours, en juin 1967. Elle a aussi été le premier client à l’exportation du Mirage 2000, pour 20 exemplaires en décembre 1981. Ce prédécesseur du Rafale était à l’époque qualifié d’invendable…Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.02.2015 à 11h40 • Mis à jour le10.02.2015 à 11h44 | Denis Cosnard C’est une signature très symbolique. Quinze mois après avoir définitivement stoppé les chaînes de montage d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), PSA Peugeot-Citroën vient de vendre un premier bout de son immense usine de Seine-Saint-Denis. La transaction a été signée, lundi 9 février, avec ID Logistics, indiquent les deux groupes. Cette cession donne le coup d’envoi du démantèlement d’un site où travaillaient encore 3 000 salariés en 2012, et dont l’annonce de la fermeture avait constitué un choc social et politique.Depuis l’arrêt de la production, en octobre 2013, les équipes de PSA ne sont pas restées les bras ballants. « L’objectif était double, résume Muriel Gonel, la responsable des sites industriels à la direction immobilière de PSA. Il s’agissait à la fois de recréer des emplois sur place aussi vite que possible, et de penser l’avenir à long terme du site, pour ne surtout pas laisser une friche industrielle. » Un schéma directeur a donc été élaboré en collaboration avec les collectivités locales afin de dessiner, zone par zone, ce que devrait devenir cet espace de 180 hectares - plus que La Défense et Puteaux réunis. Ici, de nouvelles activités industrielles. Là, des bureaux. Ailleurs, des logements et un petit bois, relié aux espaces verts alentours. Pas question de reconstituer une enclave monocolore, une « verrue » en pleine banlieue parisienne.76 500 mètres carrés rasésEn parallèle, les pelleteuses ont commencé à démolir les bâtiments, dont beaucoup remontaient à la création de l’usine par Citroën, en 1973. Quelque 176 500 mètres carrés ont ainsi été rasés, soit 37 % du total. Le bâtiment où ont été montées plus de 8 millions de voitures en 40 ans, en particulier, a disparu. « Cela a permis de libérer une emprise pour accueillir ID Logistics, qui va créer 590 emplois », précise Mme Gonel.Ce petit groupe français, coté en Bourse, était sur les rangs depuis plus d’un an pour s’implanter à Aulnay-sous-Bois, tout près de Paris, de l’autoroute A1 et des aéroports de Roissy et du Bourget. Sur place, il a déjà obtenu les autorisations pour construire deux entrepôts sur les 178 000 mètres carrés achetés à PSA. Ils s’ajouteront aux quelque 170 sites dont ID Logistics dispose déjà.Le métier de cette société de Cavaillon (Vaucluse) consiste à approvisionner les grandes surfaces à partir des usines de Danone, Nivea, etc. Ses entrepôts lui permettent de stocker provisoirement les marchandises, pour envoyer ensuite des camions complets, partant d’un seul point et à destination d’un seul client. Le tout dans le cadre de contrats de plusieurs années passés avec les industriels et les distributeurs. Un système rentable et en plein essor, de plus en plus d’entreprises confiant leur logistique à des prestataires extérieurs comme ID Logistics ou Norbert Dentressangle.Un petit musée automobileAprès cette première cession, PSA cherche d’autres partenaires intéressés par son site. Des discussions sont toujours en cours avec la Société du Grand Paris, ainsi qu’avec Siemens - encore faut-il que le groupe allemand remporte l’appel d’offres pour le futur métro automatique du Grand Paris. De son côté, la mairie d’Aulnay-sous-Bois voudrait implanter une pépinière d’entreprises.PSA compte pour sa part garder une présence sur place. Il a déjà ouvert un centre de formation technique et commerciale pour ses salariés et concessionnaires. Il réfléchit aussi à une possible transformation de son Conservatoire André-Citroën. Dans cet entrepôt d’Aulnay sont garés en rangs serrés des exemplaires de toutes les Citroën produites depuis 95 ans. Aujourd’hui fermé au public, il pourrait constituer la base, demain, d’un petit musée automobile.Autant de projets qui demandent du temps. Pour que tout le site soit reconverti, « il faudra au moins quinze ou vingt ans », estime-t-on au siège de PSA.Lire également : PSA-Aulnay, les coulisses d'une restructurationDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau   Après deux années de morosité, le marché français du jeu vidéo est reparti à la hausse en 2014, avec une progression de 3 % de son chiffre d’affaires, a indiqué, mardi 10 février, le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL).Celui-ci s’établit désormais à 2,7 milliards selon le SELL (qui s’appuie sur des estimations internes pour les ventes dématérialisées) et à 2,6 milliards d’euros selon le cabinet GfK. Le jeu vidéo est le seul produit culturel à connaître une croissance pour ce qui est des ventes physiques.Le marché des biens culturels fait grise mine« C’est plutôt une confirmation de nos prévisions », résume Jean-Claude Ghinozzi, successeur de David Neichel à la présidence du SELL. Le marché du jeu vidéo fonctionne, en effet, par cycles : tous les six ans en moyenne, une nouvelle génération de consoles arrive dans le commerce et prend le relais de la génération précédente.En 2014, la surprise est venue de la vitesse à laquelle les machines dites de huitième génération ont été adoptées.« On prévoyait une croissance de l’ordre de 2 % à 4 %, et nous y sommes. En revanche, la construction du marché est différente de ce à quoi nous nous attentions : la chute des ventes de la génération précédente (Wii, Xbox 360, PlayStation 3) a été beaucoup plus rapide que prévue, et la croissance des nouvelles consoles (Wii U, Xbox One, PlayStation 4) plus rapide aussi », concède M. Ghinozzi.Une part d’estimationAlors que le jeu vidéo mobile a progressé de 5 %, les ventes de consoles ont bondi de 24 % en 2014, portées notamment par l’engouement commercial qui entoure la nouvelle génération : 1,4 million de consoles vendues, + 64 % sur un an.La PlayStation 4 fait figure de locomotive : sortie en novembre 2013 en France, elle s’est déjà écoulée à plus d’un million d’unités, un rythme effréné proche de la Wii en 2006-2007.Les ventes de logiciels de jeux vidéo ont, en revanche, reculé de 5 %. Rien que de très normal : à budget constant, en début de cycle, les consommateurs consacrent plus d’argent à leur équipement en nouvelles machines qu’à l’achat de jeux.A noter que le manque de transparence des acteurs du dématérialisé tend à fausser l’évaluation des ventes de jeux, à l’image de Valve, qui ne communique pas les chiffres de Steam, plate-forme de jeux en ligne.Les chiffres du Sell sont par ailleurs eux-mêmes sujets à caution : d’un côté, le syndicat réévalue à la hausse de 100 000 € les estimations de Gfk, et de l’autre de 100 000 € à la baisse le chiffre d’affaire annoncé pour le jeu vidéo en 2013.FIFA 15 champion des ventesHeureusement, les ventes physiques sont, elles, connues en détail, et révèlent un retour aux genres « classiques ». « Il y a des catégories reines, l’action-aventure et les jeux de tir, précise le président du SELL. En cumulé, elles représentent plus de 40 % des ventes de jeux, suivi des jeux de sport et de course, qui comptent pour 25 %. »En haut de l’affiche : la simulation de football FIFA 15, meilleure vente de jeux vidéo en France en 2014, pour ce qui est des versions physiques, avec 1,3 million d’unités écoulées. Soit plus de 200 000 de plus que FIFA 14 en 2013 et un impressionnant chiffre d’affaires de 75 millions d’euros. Il s’agit même du produit culturel le plus vendu l’année passé, selon GfK.   C’est la troisième fois qu’une simulation de football réussit cette prouesse, après PES 5 en 2005 et PES 6 en 2006. Ce dernier avait dépassé 35 millions d’euros de ventes. Outre FIFA 15, le podium de l’année 2014 est constitué de Call of Duty: Advanced Warfare d’Activision (900 000 exemplaires) et de GTA V (500 000).Après plusieurs années d’effritement des ventes, la série Call of Duty connaît une infime progression (+ 12 000 exemplaires). GTA V avait, lui, survolé l’année 2013 avec près de 2 millions d’unités écoulées, et se maintient à plus d’un demi-million de ventes grâce à sa réédition sur PlayStation 4 et Xbox One.Assassin’s Creed Unity, d’Ubisoft, se situe quelques lignes plus bas, en dixième place. « Il y a un socle de quatre à cinq licences annuelles qui portent l’industrie », résume M. Ghinozzi.Fort succès pour les jeux « moins de 18 »Les déceptions sont à rechercher du côté de Destiny, le nouveau jeu de tir d’Activision, sorti en fanfare en septembre 2014 avec un budget colossal – et très vraisemblablement exagéré – d’un demi-milliard de dollars. Au final, il n’apparaît même pas dans le Top 10 des meilleures ventes en volume, et est à la septième place en valeur, grâce à ses différentes éditions collectors vendues jusqu’à plusieurs de centaines d’euros.Autre relatif absent des classements, Nintendo. Si le constructeur japonais reste l’inévitable numéro un en cumul, il ne place que deux jeux dans le classement des titres les plus vendus : le surprenant Tomodachi Life, qui a séduit dans les collèges, et le jeu de course Mario Kart 8.Ils ont respectivement généré 15 millions et 10,4 millions d’euros, loin des 27,3 millions d’euros pour la seule version PS3 de FIFA 15.D’une manière générale, comme en 2013, ce sont les jeux violents qui ont remporté le plus de succès. Les titres estampillés « PEGI 18 », c’est-à-dire déconseillés aux mineurs par l’organisme de classification européen, représentent, en effet, à eux seuls un tiers du total des ventes.Dans le Top 10 des jeux ayant généré le plus d’argent, sept affichent l’étiquette rouge « 18 ». « C’est un sujet de préoccupation pour les familles, et notre rôle est d’alerter, d’informer, de sensibiliser. Mais nos efforts sont inutiles si les familles ne se responsabilisent pas en comprenant quel jeu est pour quelle population », relève le président du SELL.William AudureauJournaliste au Monde Sylvain Besson (« Le Temps » (Genève) pour « Le Monde ») Peut-on rêver meilleur écrin pour attirer le gotha mondial des marchands de diamants ? A gauche, le long des quais, les palaces genevois où se vendent chaque automne les pierres les plus chères de la planète. A droite, les beaux immeubles dominant le lac, où quelques seigneurs des pierres précieuses – Laurence Graff, Beny Steinmetz ­ – ont leur résidence officielle. Entre les deux, les locaux d’HSBC Suisse, aujourd’hui désertés, qui accueillaient les diamantaires dans des espaces ornés de colonnes et de bois précieux.Laurence Graff, humble bijoutier anglais devenu magnat du diamant, vit aujourd’hui quai Wilson, à deux cents mètres de là. Les documents dérobés chez HSBC par Hervé Falciani lui attribuent un patrimoine de 45 millions de dollars au maximum en 2006-2007 au sein de la banque, répartis entre son compte personnel et ceux de ses sociétés. Il est résident suisse et, selon son avocat Clarence Peter, « à ce titre M. Graff est et a toujours été attentif au respect des législations applicables ».Que les grands noms des pierres précieuses aient convergé chez HSBC Suisse n’est pas seulement dû à sa position avantageuse sur la rade de Genève. La banque avait hérité de centaines de clients diamantaires en rachetant la Republic National Bank d’Edmond Safra, en 1999. Elle est ensuite devenue le lieu privilégié où mettre à l’abri sa fortune personnelle. « HSBC a sponsorisé beaucoup de dîners pour des marchands à l’hôtel Richemond, juste à côté de la banque, raconte un spécialiste des bijoux haut de gamme. Ils plaçaient un banquier à chaque table. »Les grands diamantaires sont des personnages singuliers. Beaucoup, comme Laurence Graff, sont partis de rien, ou presque. Certains sont d’une discrétion légendaire, comme David Gol, qui n’a jamais donné d’interview de sa vie. Installé à Genève, puis à Monaco, ce marchand de diamants, saphirs et rubis parle au moins six langues (persan, hindi, italien, anglais, français, hébreu…). Aujourd’hui octogénaire, il fascinait ses interlocuteurs par sa cartothèque de petites fiches papiers, qui concentraient son savoir encyclopédique sur le marché des pierres précieuses. Sa société Gidish possédait aussi un compte chez HSBC. Sur les soins que nécessite cette clientèle, le cas d’Alisa Moussaieff est éclairant. Avec son mari Schlomo, elle contrôle les bijouteries de luxe qui portent son nom, et sa fortune a été évaluée à plus de 300 millions de dollars. En 2005, ses entretiens avec les banquiers de HSBC reflètent le souci de choisir au mieux son domicile fiscal. « La cliente, qui doit rencontrer ces prochains jours son avocat de Londres et celui d’Israël, espère pouvoir nous remettre soit un certificat de résident non domicilié [à Londres] soit un certificat de résidence à Gstaad », note un banquier qui mentionne des « problèmes liés à la résidence du mari et aux taxes israéliennes ». Dans un échange de courriels avec Le Monde, Alisa Moussaieff a d’abord démenti tout lien avec HSBC, avant d’estimer qu’il n’y a « aucun intérêt à la divulgation » de ce type d’information.« Manque de professionnalisme »Tout en haut du gotha diamantaire, on trouve aussi Dilip Mehta, patron du géant indien du diamant Rosy Blue. Fait baron par le roi des Belges en 2006, il a depuis délocalisé ses activités d’Anvers à Dubaï. En mars, il sera jugé pour fraude fiscale avec une centaine d’autres diamantaires anversois, comme l’a rapporté le journal De Tijd fin janvier. Les documents révèlent des rapports tendus avec HSBC, qu’il accusait de « manque de professionnalisme » parce que les gestionnaires refusaient de vendre les titres financiers émis par son entreprise.Plus agréables, les contacts des banquiers avec Daniel Steinmetz, dirigeant du groupe diamantaire homonyme. Sa fiche indique qu’en 2005, il passait quatre mois de l’année en Sardaigne, où les employés de HSBC allaient lui rendre visite. Il passe pour l’un des plus riches membres de la corporation, ce que confirment les documents obtenus par Le Monde. L’un des comptes sur lesquels il avait la signature chez HSBC a contenu plus de 264 millions de dollars en 2006-2007.Son frère Beny était un client à peine moins important. Le gouvernement guinéen a accusé ce citoyen français de corruption dans l’attribution des droits miniers sur l’important gisement de fer de Simandou. Accusations qu’il consteste, se disant victime d’une cabale. Les relations bancaires de la famille Steinmetz chez HSBC conduisent à Dan Gertler, diamantaire israélien réputé proche du président congolais Joseph Kabila. Les ONG ont critiqué son influence en République démocratique du Congo (RDC), et sa capacité à y obtenir des contrats miniers très avantageux. Deux dirigeants du groupe Steinmetz figurent dans les documents volés par Hervé Falciani comme disposant d’un pouvoir de signature sur les comptes d’une de ses sociétés, Sunland.A travers Sunland, Dan Gertler était également actif en Angola, selon la presse spécialisée. La production diamantaire du pays dirigé par José Eduardo Dos Santos a longtemps été allouée de façon opaque à des hommes d’affaires privilégiés, comme le Russe Lev Leviev. Ou le groupe Omega Diamonds, qui s’est délocalisé d’Anvers en Suisse après avoir été poursuivi par le fisc belge − un redressement sans précédent de 145 millions d’euros. Les dirigeants d’Omega, Ehud Laniado et Robert Liling, tout comme Leviev, étaient clients de HSBC en 2005-2007.Les documents extraits de la banque confirment le partenariat entre Omega et Lev Leviev dans Welox, une structure qui jouissait de liens préférentiels avec le pouvoir angolais. La société était associée dans l’exportation de diamants avec une société offshore contrôlée par la première femme du président Dos Santos, Tatiana Regan Kukanova. Son compte personnel chez HSBC a contenu plus de 4,5 millions de dollars en 2006-2007. L’origine de cette somme reste mystérieuse. Tatiana Regan, qui réside entre Londres et Monaco, n’a pu être jointe pour préciser son origine.Le diamant a ainsi fait les beaux jours d’HSBC Genève, qui avait d’ailleurs un département spécialisé, MEDIS (Méditerranée-Israël). Au fil des affaires et des scandales fiscaux et judiciaires, les diamantaires ont été jugés comme des clients trop risqués. En 2013, la banque en a mis des centaines à la porte et a fermé son département MEDIS. Les gestionnaires qui s’occupaient des diamantaires ont été invités à trouver du travail dans d’autres banques genevoises.L'enquête SwissLeaks sur HSBC« SwissLeaks » : révélations sur un système international de fraude fiscale« SwissLeaks » : Les 1001 visages des évadés fiscaux« SwissLeaks » : Qui est Hervé Falciani, le cauchemar de HSBC ?Our story in English about our main revelationsRetrouvez l'ensemble des articles : lemonde.fr/swiss-leaks Sylvain Besson (« Le Temps » (Genève) pour « Le Monde ») Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Wang Jianlin, magnat de l’immobilier chinois, est venu au secteur du divertissement presque par hasard. Il fallait des cinémas au dernier étage de ses centres commerciaux pour y attirer les clients, il décida donc de se lancer dans la gestion de salles obscures. Il devint le premier exploitant de salles de la planète en acquérant, en 2012, pour 2,6 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros), les cinémas américains AMC.C’est désormais le net ralentissement du marché immobilier en Chine qui le pousse à s’intéresser au marché du divertissement en Europe. Mardi 10 février, son groupe, Wanda, a annoncé l’acquisition, pour 1,05 milliard d’euros, d’un géant suisse du marketing sportif : Infront, 500 employés, gère les droits médiatiques de quantité de clubs de football, dont ceux de Lille OSC, de Milan AC ou de la sélection nationale allemande, ainsi que de la fédération italienne.Infront se charge également de la diffusion de la Coupe du monde en Asie, coopère avec la Fédération internationale de ski, ainsi qu’avec de nombreuses courses cyclistes. Le suisse est présent en Chine dans la diffusion du basket-ball, sport le plus populaire auprès des jeunes.« La société pourra notamment aider la Chine à se positionner mieux lors des appels d’offres pour les événements sportifs majeurs, car elle est déjà impliquée dans le calendrier, l’organisation, le marketing et les prestations de service d’un large éventail d’événements internationaux », a commenté Wang Jianlin, mardi matin à Pékin.Infront, créé en 2003 par Robert Louis-Dreyfus et devenu le deuxième acteur mondial du marketing sportif, avait été acquis en 2011 pour environ 550 millions d’euros par le fonds Bridgepoint, qui réalise donc une belle plus-value. Par cette opération, a justifié Wang Jianlin, Wanda « sera en position d’accroître son influence dans l’industrie du sport mondiale et d’aider à relever le niveau de compétitivité dans le sport chinois ».M. Wang, qui fut en 2013 l’homme le plus riche de Chine mais n’est plus aujourd’hui qu’au quatrième rang, du fait du ralentissement du marché immobilier, est lui-même un passionné de football. Il a été propriétaire, de 1994 à 2000, du club Shide de Dalian, ville du nord-est chinois où ont débuté ses affaires avant qu’il ne s’installe à Pékin. En janvier 2015, M. Wang avait racheté 20 % du club Atletico Madrid, une opération à 45 millions d’euros.Accueil mitigé à la Bourse de HongKong pour le chinois WandaWang Jianlin, 60 ans, a indiqué à plusieurs reprises son intention de ne plus se contenter de gérer centres commerciaux et hôtels de luxe en Chine, un marché saturé ces derniers trimestres. Il s’intéresse désormais à l’immobilier à l’étranger, notamment en Europe où les coûts de financement sont plus faibles qu’en Chine.Projets immobiliers en AustralieIl a ainsi acquis à la banque Santander un gratte-ciel de Madrid pour 265 millions d’euros en 2014. A Londres, il développe un important projet d’hôtel de luxe associé à une galerie commerçante et a fait part à David Cameron, le premier ministre britannique, de son ambition d’investir jusqu’à 3 milliards de livres dans la capitale britannique à l’avenir.Il a déjà annoncé son intention de dépenser l’équivalent de 1,4 milliard d’euros dans des projets immobiliers en Australie, dont un important complexe hôtelier. En 2013, il évoquait également un projet d’hôtel et de centre commercial à Paris mais celui-ci ne s’est pas encore matérialisé. Il compte au cours de la décennie disposer d’hôtels de luxe dans les plus grandes métropoles du monde, s’appuyant notamment sur la venue de touristes chinois.Son autre ambition est de devenir un acteur incontournable du divertissement, à l’heure où les familles chinoises commencent à en consommer davantage. Il fait construire des studios de cinéma géants dans la ville côtière de Qingdao (nord-est), où il s’était offert en septembre 2013 la venue de stars de Hollywood, de Leonard Di Caprio à Nicole Kidman.Silence, on tourne à Chinawood !M. Wang entend aussi prendre l’aval en matière de parcs à thèmes, en ouvrant treize parcs au cours des trois prochaines années, alors que Pékin insiste sur la nécessité de développer la consommation intérieure.L’ouverture d’un premier parc Disneyland en Chine continentale a récemment été repoussée au premier trimestre 2016 mais Wanda est de son côté parvenu à inaugurer dès le début décembre 2014, dans la ville de Wuhan (centre), son spectacle Han Show, un théâtre mêlant acrobaties et nouvelles technologies, auquel il a associé le directeur artistique Franco Dragone, qui a longtemps travaillé avec le Cirque du Soleil.Le chinois Wanda rêve de s’offrir les studios Lions Gate, producteur des « Hunger Games »Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Le numéro un des puces et processeurs pour smartphones, l’américain Qualcomm, a été condamné par le régulateur chinois à une amende de 6,09 milliards de yuans, soit 860 millions d’euros. Les autorités enquêtaient depuis novembre 2013 sur ce groupe de San Diego, qui tire une importante partie de son chiffre d’affaires du paiement par les marques de smartphones de droits d’utilisation d’une technologie incontournable permettant aux téléphones mobiles de communiquer avec les réseaux 3G ou 4G.Dès le mois de juillet 2014, la presse chinoise avait fait savoir que la puissante Commission nationale pour le développement et la réforme considérait que Qualcomm occupait une position monopolistique. Restait à chiffrer le prix à payer pour cet abus de cette position dominante.Enquêtes en Europe et aux Etats-UnisLa société californienne a annoncé, mardi 10 février (heure chinoise), qu’elle ne contestera pas cette amende. Elle précise également qu’il commercialisera à l’avenir en Chine ses licences 3G et 4G de manière séparée de ses autres produits, ou négociera « de bonne foi » avec ses clients locaux.Qualcomm fait également l’objet d’enquêtes au sein de l’Union européenne et aux États-Unis. En Chine, il était devenu un exemple phare pour le régulateur, désireux de montrer qu’il n’hésite désormais plus à faire usage de la loi sur les monopoles pour sanctionner les sociétés étrangères.Le gouvernement a déjà effectué des « descentes » dans les bureaux de Microsoft au cours de l’été 2014 et lancé des accusations contre quantité de constructeurs automobiles étrangers, Audi, Toyota ou encore Nissan.Lire également : En Chine, Microsoft lance sa Xbox One mais reste visé par une enquête antitrustDans l’industrie des semi-conducteurs et de la téléphonie mobile, qui concerne Qualcomm, la République populaire ne fait pas secret de ses propres ambitions. Depuis longtemps, ses ouvriers assemblent nos téléphones, par exemple chez Foxconn, groupe taïwanais qui est le premier employeur privé de Chine continentale et travaille pour Apple ou Nokia.Volonté de rattrapage dans les pucesMais la deuxième économie mondiale entend remonter la chaîne de valeur industrielle. Déjà certaines de ses marques, telles Xiaomi, parviennent à s’imposer auprès du consommateur final. Mais ce dernier, par exemple, est toujours contraint d’acheter des processeurs de type Snapdragon à Qualcomm pour proposer un téléphone dernier cri rapide.Le gouvernement a donc fait du rattrapage dans ce secteur une priorité nationale. Les compagnies étrangères, ont prévenu les autorités, devront accompagner la Chine. Dans ce contexte, Intel a annoncé, à l’été 2014, un investissement de 1,5 milliard de dollars dans deux producteurs chinois, à l’heure où Qualcomm subissait les foudres des autorités.Selon les données compilées par l’agence Bloomberg, les entreprises chinoises ont dépensé 5 milliards de dollars dans cinq opérations d’acquisition en lien avec les puces électroniques entre l’été 2013 et la fin 2014. Au mois d’avril 2014, la presse chinoise avait annoncé que l’état chinois a prévu de dépenser 120 milliards de yuans au cours des prochaines années en soutien au savoir-faire national dans ce domaine, c’est-à-dire presque 17 milliards d’euros.Une dépense certes, mais que la presse officielle relativisait au regard des 232 milliards de dollars dépensés, en 2013, pour importer des circuits intégrés de l’étranger, selon les douanes.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.02.2015 à 04h48 • Mis à jour le10.02.2015 à 07h30 Le prix du baril de pétrole pourrait remonter à 73 dollars en 2020, estime l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans ses prévisions publiées lundi 9 février. La chute du cours du brut, qui a perdu 60 % depuis juin 2014 mais connaît un rebond ces derniers jours, devrait donc être jugulée à moyen terme, mais, prévient l'agence, les prix pourraient ne pas retrouver leurs sommets passés.Selon l'AIE le marché du pétrole entrerait dans un « nouveau chapitre » : il est « transformé, avec une offre plus réactive aux prix que dans le passé, et une demande qui l'est moins ». En conséquence, « le rééquilibrage du marché devrait intervenir relativement rapidement mais sa portée sera relativement limitée, avec des prix se stabilisant à des niveaux plus élevés que les points bas observés récemment (sous les 50 dollars américains), mais nettement inférieurs aux sommets de ces trois dernières années », écrit-t-elle.Le marché mise désormais sur une baisse de production à moyen terme, résultat des coupes opérées par les compagnies pétrolières dans les investissements pour faire face à la faiblesse des prix de ces derniers mois qui rognent la rentabilité des projets.Lire : La chute du prix du baril provoque des coupes drastiques dans l’industrie pétrolièreDEMANDE TOUJOURS EN BAISSEAu cours des six prochaines années, la demande devrait croître plus rapidement que l'offre, ce qui explique le redressement des prix, mais la consommation sera moins forte qu'anticipée auparavant, dans un contexte économique qui restera peu dynamique. Elle devrait croître en moyenne de 1,1 million de barils par jour (mbj) pour atteindre 99,1 mbj en 2020, contre 92,4 mbj en 2014.En cause aussi de cette soif d'or noir modérée, des bouquets énergétiques qui font un peu moins la part belle au pétrole, notamment dans la production d'électricité et les transports, au profit du gaz, du charbon, de l'atome ou de sources d'énergie renouvelables.Dans le même temps, la hausse de la production va marquer le pas : l'offre devrait augmenter chaque année de 860 000 barils par jour, bien en deçà à la croissance de 1,8 mbj de 2014. Deux tiers de cette hausse proviendra des pays non-membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) : leur production atteindra 60 mbj en 2020, contre 56,6 l'an dernier. Elle bénéficiera notamment du redémarrage, dès 2017, de la production très « élastique » du pétrole de schiste outre-Atlantique, où elle devrait s'élever à 5,2 mbj en 2020, contre 3,6 mbj l'an dernier.Lire aussi : Le PDG de Total n’est « pas inquiet » pour le prix du pétrole 09.02.2015 à 22h00 • Mis à jour le10.02.2015 à 13h15 Didier Riebel, l'un des trois dirigeants de PHP (avec Tim Gollin, président exécutif du groupe Arc International, et Cédric Aymard), repreneur du géant de la verrerie Arc International, livre au Monde les premiers éléments du rachat du groupe nordiste.Le Monde : La reprise du groupe Arc International par votre fonds d'investissement est-elle officiellement actée ?Didier Riebel : C'est imminent [interview réalisée lundi 9 février à 19 h 30]. Le dossier doit être déposé avant minuit au tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer. Un premier protocole a été signé avec les banques ce matin, et le deuxième protocole est en cours de finalisation. Il n'y a plus d'obstacle, mais comme le diable se cache dans les détails, nous restons prudents.Un accord sur la dette ouvre la voie à la reprise d’Arc InternationalL'épée de Damoclès qui pesait sur le géant mondial de la verrerie, jusqu'ici géré à 100 % par la famille Durand, va donc être levée. Dans quel état êtes-vous après ces mois de négociations ? Soulagé et très content. Le mois de janvier a été intense. Il a fallu lever les conditions suspensives les unes après les autres : d'abord trouver un accord majoritaire en moins d'un mois autour du plan de sauvegarde pour l'emploi. Ce fut fait le 27 janvier. Puis, nous avons trouvé un accord avec les syndicats au sujet de l'amiante. Et enfin, nous avons vendu le site de Blaringhem [des bâtiments industriels de plus de 100 000 m2 sur un site de 42 hectares] à la communauté de communes de Flandre intérieure pour la somme de 26 millions d'euros.L'Etat, et notamment le ministère de l'économie, a exigé de nombreuses garanties de votre part. C'était trop ?L'Etat n'a pas toujours été facile, il nous a poussés dans nos retranchements jusqu'au mois de décembre. A partir de cette date, l'Etat a joué un rôle très positif, car il a permis de conclure un accord très intéressant avec les banques. A posteriori, je dirais que l'Etat jouait son rôle, et le résultat final est bon.Quel accord avez-vous finalement trouvé avec les banques pour effacer une partie de la dette qui plombait le site nordiste d'Arques ? Les banques, sauf une, ont souhaité que l'on rachète les dettes dès l'acquisition, car elles ne souhaitent plus prendre de risques. On a négocié un rachat des dettes de la holding française, qui correspond environ à 20 % de la dette de 310 millions d'euros. C'est une très bonne opération pour l'entreprise, car on va partir avec très peu de dettes, même si ça nous oblige à mettre plus d'argent sur la table.Quelles sont les prochaines étapes ?D'abord, financer le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Ensuite, débloquer 30 millions d'euros d'investissement complémentaire sur deux ans pour le site nordiste. On a un gros travail à faire en termes d'organisation, de gestion financière, et l'on veut lancer une multitude d'investissements pour améliorer la productivité. Nous allons relancer les initiatives commerciales avec des grands clients comme Ikea ou Walmart. On veut repartir à la conquête du marché, notamment en Europe, où l'on a perdu des consommateurs. On veut récupérer une centaine de millions d'euros de chiffre d'affaires. Les usines aux Etats-Unis ou en Chine fonctionnent très bien. Le principal sujet pour nous, c'est de concentrer nos efforts à 90 % sur le site français et de conquérir de nouveaux territoires en exportant à partir d'Arques.A Arques, justement, les syndicats ont bouclé en un temps record le PSE. Oui, ils ont été très coopératifs et constructifs. Il y a des choses qu'on ne maîtrise pas, comme le nombre de départs de solidarité (pour les personnes à deux ans de la retraite qui souhaitent partir), mais le plan échelonné sur dix-huit mois laisse espérer moins de deux cents licenciements secs [les premières lettres de licenciement partiront en avril]. Ce qui est assez peu sur les cinq mille sept cents emplois du site d’Arques. Et on prévoit la création de deux cent trente-trois postes.Une partie des syndicats, dont l'UNSA [Union nationale des syndicats autonomes], syndicat majoritaire, ne souhaitait pas abandonner le plan amiante. Quel accord avez-vous trouvé ? L'Etat s'est engagé à faire passer le dossier en commission courant mars. Sur le plan technique, on aura une décision négative, puisque le taux d'exposition à l'amiante n'est environ que de 3 %. Les syndicats se sont engagés à ne pas faire de recours ni de nouvelles demandes pour être classé en site amiante.On dit que l'entreprise Arc est une belle endormie. Le réveil est-il pour demain ? On a la confirmation via des études de marché qu'Arc n'a pas perdu son image en termes de qualité de service, qualité des produits et qualité de gamme. On reste le meilleur fournisseur, mais il faut redynamiser au plan commercial et renforcer l'innovation, un peu endormie ces dix dernières années. On souhaite doubler ou tripler le budget innovation.Quel message avez-vous à dire aux cinq mille sept cents salariés nordistes du groupe Arc International ?On a senti un fort attachement et une belle motivation du personnel, qu'il s'agisse du personnel de base ou d'encadrement. Le site est tout à fait capable de redevenir une référence. On va relancer la polyvalence, la formation, la flexibilité. Il ne s'agit pas de travailler plus et plus durement, mais de travailler mieux. On a encore une belle histoire à écrire.Passé sous giron américain, le verrier ARC repart à la conquête de l’EuropePropos recueillis par Laurie Moniez  09.02.2015 à 21h29 • Mis à jour le10.02.2015 à 07h54 | Claire Guélaud Le ton s’est encore durci, lundi 9 février, entre le gouvernement grec et ses partenaires de la zone euro. Le premier ministre grec, Alexis Tsipras a répété qu’il ne prolongerait pas le plan d’aide, qui prévoit le maintien de l’austérité, et renouvelle son appel pour la mise en place d’un financement relais, jusqu’au 1er juin, afin de donner le temps à la Grèce de trouver les moyens de mettre en place un « New deal », qui entrerait en vigueur le 1er septembre. L’Allemagne, elle, reste sur une position de fermeté, la chancelière Angela Merkel exhortant la Grèce à soumettre aux Européens des « propositions viables » sur sa dette publique et le sort des programmes d’aide internationaux.Présent à la réunion du G20 à Istanbul, le ministre français des finances Michel Sapin explique, dans un entretien au Monde, qu’il faut « s’interroger sur la manière de passer la période qui est devant nous et qui nous mène jusqu’au moment où un nouveau contrat pourra être élaboré entre la Grèce et l’Union européenne ». « Nous avons peu de temps devant nous : quelques semaines cruciales, mais si chacun y met la part de respect de l’autre qui est nécessaire, nous trouverons la solution », assure-t-il alors que les ministres des finances de la zone euro (Eurogroupe) se réuniront mercredi 11 février.L’Europe peut-elle encore trouver un compromis avec le gouvernement grec ?Michel Sapin : La Grèce a changé de majorité il y a seulement dix jours. La semaine qui s’ouvre, décisive, a commencé assez naturellement par un rappel des positions de départ de chacun. C’est au fond ce qu’a fait dimanche M. Tsipras. C’est aussi ce qu’ont fait des responsables européens, en rappelant les principes de fonctionnement de l’Europe, de l’Eurogroupe ou de la Banque Centrale européenne (BCE).La négociation qui commence ne peut aboutir – et je suis persuadé qu’elle aboutira – que si l’on a en tête deux principes rappelés dès la semaine dernière par François Hollande. Le premier principe, c’est le respect du vote grec. Vouloir faire comme s’il n’y avait pas eu d’élection serait une manière de ne pas respecter le peuple grec. Le second principe, c’est le respect des règles européennes inscrites dans les traités, auxquels la Grèce a adhéré, comme celles du bon fonctionnement de la BCE ou du Fonds monétaire international (FMI).Celui qui voudrait faire comme si ces règles-là n’existaient pas, se mettrait dans une situation d’impasse.Alexis Tsipras a rappelé, dimanche, qu’il avait été élu sur un programme anti-austérité et déclaré que prolonger le plan de la troïka serait prolonger une erreur. Dans le même temps, l’Europe a fait savoir qu’elle n’avait pas dans sa boîte à outils de « plan relais ». Où sont les marges de négociations ?Ce sont bien entendu ces marges qu’il faut exploiter. Je connais le poids des mots. Je sais et je comprends que pour la Grèce, le mot troïka est devenu insupportable et pourtant, les autorités grecques savent très bien qu’elles devront dialoguer avec le FMI, et elles le font, avec l’Union européenne, et elles le font, avec la BCE et elles le font.Je sais combien le terme de "pays sous-programme" est insupportable aux Grecs. Je peux le comprendre compte tenu du degré de détail dans lequel des recommandations pouvaient être faites à la Grèce et des conséquences sociales que les efforts passés et nécessaires ont occasionnées.Pourtant, il faudra bien s’interroger sur la manière de passer la période qui est devant nous et qui nous mène jusqu’au moment où un nouveau contrat pourra être élaboré entre la Grèce et l’Union européenne (UE).Nous avons peu de temps devant nous : quelques semaines cruciales, mais si chacun y met la part de respect de l’autre qui est nécessaire, nous trouverons la solution.Les Etats-Unis et le Canada souhaitent un compromis. Peuvent-ils être utiles à l’Europe ? Les pays extérieurs à l’Europe peuvent être utiles dans le débat dès qu’il est clair que la situation actuelle n’est en rien comparable à celle de 2010. La Grèce a fait énormément d’efforts. Elle est aujourd’hui en excédent primaire, autrement dit, si elle n’avait pas de dette à rembourser, elle serait en excédent budgétaire. Et le gouvernement de M. Tsipras ne remet pas en cause la nécessité d’être en excédent primaire. Tous les pays de la zone euro ne sont pas dans cette situation !La zone euro, quant à elle, a changé et elle n’est pas à la merci de la Grèce. Elle a construit des murs de protection considérables pour pouvoir venir en aide aux Etats ou aux banques. Elle est beaucoup plus forte et stable qu’en 2010.Autrement dit, M. Varoufakis, le ministre des finances grec, se trompe quand il dit que l’euro est un château de cartes qui s’écroulerait sans la Grèce ?La situation de la Grèce n’est pas une menace pour la zone euro. Cela ne signifie pas, bien évidemment, qu’il faille se désintéresser du sort de la Grèce ! La zone euro est destinée à s’élargir pas à se rétrécir, il faut donc conserver la dynamique de l’élargissement en apportant les solidarités et les concours nécessaires au maintien et au renforcement de la zone euro actuelle avec la Grèce.Les pays anglo-saxons peuvent-ils contribuer à faire bouger l’Allemagne ?La Grèce n’est pas le seul sujet sur lequel les anglo-saxons expriment des points de vue qui ne sont pas partagés par l’ensemble de la zone euro. Quand le secrétaire d’Etat américain dit qu’il y a besoin d’une stimulation budgétaire en zone euro, je ne suis pas sûr qu’il soit entendu avec plaisir par l’Allemagne et pourtant il a raison.Mais quand j’entends au Royaume-Uni dire que la situation de la Grèce est une menace contre l’économie mondiale, c’est inexact et la France et l’Allemagne sont d’accord pour le dire. Le dialogue au G20 peut nous aider à trouver les voies d’un compromis.S’agissant de la zone euro, la révision à la hausse des prévisions de croissance de la Commission européenne fait-elle évoluer les débats de politique économique au G20 ? Les choses bougent en Europe plutôt dans le bon sens, mais trop lentement aux yeux du monde et de la France. Ce mouvement bienvenu ne changera pas l’appréciation globale d’autres grands pays sur la nécessité d’une croissance plus forte en Europe.Nous partageons totalement ce point de vue. Une croissance plus forte est la seule bonne solution du point de vue économique, social et politique pour résoudre la question du poids de la dette dans la zone euro.Quelles priorités allez-vous porter au G20 ?La première, c’est d’achever le dispositif de lutte contre l’optimisation fiscale dite agressive. Une première partie du travail a été faite en 2014. Une directive européenne est en cours d’élaboration. La France souhaite que d’ici au sommet d’Antalia, fin 2015, le G20 adopte la totalité des dispositifs préconisés par l’OCDE.Notre deuxième préoccupation, c’est le financement de la lutte contre le réchauffement de la planète dans la perspective de la COP21 à Paris en décembre. Il nous faut achever de mettre sur pied le fonds vert et sécuriser les 100 milliards de dollars par an nécessaires à l’horizon de 2020 à la lutte contre l’émission des gaz à effets de serre. Ces dispositifs de financement doivent être clarifiés d’ici à octobre, avant la conférence de Paris.Qu’en est-il de la lutte contre le terrorisme international ?Ce troisième sujet a été dramatiquement réactivé en début d’année. Qu’est-ce qui a permis le financement des actions terroristes de début janvier en France ? De petites opérations, des mouvements qui ont été anonymisés, qui parfois étaient en cash…Là dessus, nous avons besoin de beaucoup plus de coordination dans nos échanges d’informations mais aussi d’avoir des réglementations adaptées qui limitent les possibilités de mouvements anonymes. C’est un point auquel nous tenons beaucoup. Il est partagé et fera l’objet d’un paragraphe dans le communiqué final du G20 et d’une discussion en séance.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.02.2015 à 17h33 • Mis à jour le18.02.2015 à 17h42 | Frédéric Douet (professeur à l'Université de Bourgogne) L'affaire Tapie a incité le législateur à faire évoluer la fiscalité des indemnités pour préjudice moral qui échappaient à l'impôt, rappelle Frédéric Douet, professeur à l'Université de Bourgogne.Dans l'affaire Bernard Tapie-Crédit lyonnais, un tribunal arbitral a condamné, en juillet 2008, le Consortium de réalisation (organisme public charger de liquider le passif du Crédit lyonnais) à verser à l'homme d'affaires 285 millions d'indemnités, dont 45 millions à titre de préjudice moral (405 millions d'euros en tenant compte des intérêts).Cette indemnité pour préjudice moral constitue un record dont l'une des raisons – si ce n'est la principale – est d'ordre fiscal.A l'époque, les indemnités pour préjudice moral échappaient à l'impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux (CSG et CRDS). Les 45 millions d'euros perçus Bernard Tapie pour préjudice moral n'ont donc pas été fiscalisés.« AMENDEMENT TAPIE »Lors de la discussion du projet loi de finances pour 2009, un amendement – appelé « amendement Tapie » - prévoyait l'imposition des indemnités pour préjudice moral. Cette mesure n'avait finalement pas été adoptée.Il a fallu attendre la loi de finances pour 2011 pour que les indemnités pour préjudice moral soient déclarées imposables dans la catégorie des traitements et salaires au-delà d'un million d'euros. Mais seules sont concernées les indemnités pour préjudice moral fixées par décision de justice perçues à compter de 2011.Tel n'était pas le cas de celle perçue par Bernard Tapie puisqu'elle a été accordée en 2008 par une sentence arbitrale et non pas par décision de justice. L'« amendement Tapie » ne s'est donc pas appliqué à son principal intéressé.Le 17 février 2015, la cour d'appel a déclaré recevable le recours en révision engagé contre la sentence arbitrale rendue en 2008 dans l'affaire Bernard Tapie-Crédit lyonnais. En supposant qu'une décision de justice accorde à nouveau à Bernard Tapie une indemnité pour préjudice moral supérieur à un million d'euros, cette indemnité serait alors fiscalisée, contrairement à celle de 2008.Frédéric Douet, professeur à l'Université de Bourgogne, compte Twitter : @FiscalitorFrédéric Douet (professeur à l'Université de Bourgogne) 18.02.2015 à 14h03 • Mis à jour le18.02.2015 à 15h11 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) A Wall Street, les faillites passent, les carrières, elles, se poursuivent, bon an mal an. Ces derniers jours, le petit monde de la finance se souvenait, avec une certaine nostalgie, qu’il y a vingt-cinq ans, Drexel Burnham Lambert (DBL), l’une des principales banques d’affaires de la place, disparaissait corps et biens, succombant à un cocktail bien connu, quoique mortel, d’avidité, de génie et d’arrogance. Vingt-cinq ans déjà. L’occasion de se poser la question à propos des principaux protagonistes de l’époque : que sont-ils devenus ?Avant que Lehman Brothers n’éclipse DBL dans les annales des sinistres de la finance, ce nom a toujours suscité à Wall Street des sentiments mitigés entre fascination et opprobre. La firme la plus rentable et la plus redoutée de l’époque finira par s’écrouler au cours de ce qu’on appela le « massacre de la Saint-Valentin », laissant sur le carreau près de 6 000 employés. En l’espace de quelques jours, cent cinquante ans d’histoire étaient réduits en fumée.A l’origine du désastre, un nom : Michael Milken. Avec sa tignasse noire de jais et sa mâchoire carnassière, il s’était fait connaître grâce à sa virtuosité sur le marché des junk bonds, littéralement des obligations « pourries ». Des titres très risqués, donc très rentables, qui allaient devenir le principal carburant de raids boursiers menés à la hussarde, dont certains de façon illégale.Le dernier bonus touché par Milken avant sa chute retrace à lui seul le parcours du personnage : 550 millions de dollars (482,3 millions d’euros) ! Comme l’avait déclaré en 2005 au New York Times Richard B. Handler, qui était à la fin des années 1980 l’un des jeunes traders de la société : « The sky was the limit », autrement dit, il n’y avait plus aucune limite.Délits d’initié, manipulations de coursA elle seule, DBL a détenu jusqu’à plus de 60 % de ce marché des obligations à haut rendement, représentant plus de 150 milliards de dollars, et dont les marges étaient en moyenne trois fois supérieures à celle des autres placements. Ce sont aussi ces acrobaties qui auront une part de responsabilité essentielle dans la crise des caisses d’épargne américaines à la fin des années 1980.A cette époque, la banque d’affaires était LA firme, celle où il fallait être, celle capable d’accélérer les carrières, d’attirer les meilleurs, de s’enrichir à une rapidité encore jamais atteinte. Trop beau pour être vrai. DBL finit par susciter la jalousie des concurrents et la suspicion de Rudolph Giuliani, alors procureur général de New York et futur maire de la ville.L’enquête révélera que derrière les performances stratosphériques se cachaient des délits d’initié et des manipulations de cours. Sous la pression, les langues se délièrent, et Milken fut mis en examen pour 98 chefs d’accusation, dont racket, escroquerie et délit d’initié. Condamné à dix ans de prison en 1991 et à 600 millions de dollars d’amende, l’ex-roi des junk bonds sera finalement libéré vingt-deux mois plus tard.Même si les condamnations ont été très circonscrites, on aurait pu penser qu’un passage chez DBL aurait plombé plus d’une carrière. En fait, c’est exactement l’inverse qui s’est passé. Richard Handler, le jeune trader, est devenu depuis patron de la banque d’investissement Jefferies. Leon Black, maître d’œuvre des fusions et acquisitions a, lui aussi, bien atterri en créant en 1990, avec ses compères de DBL, Joshua Harris et Marc Rowan, le fonds de private equity Apollo, qui dispose aujourd’hui de 164 milliards de dollars sous gestion.Antony Ressler a lui aussi été un temps de l’aventure Apollo, avant de fonder Ares Management, un fonds doté de 80 milliards de dollars. De son côté, Stephen Feinberg est à l’origine de Cerberus, un fonds d’investissement qui s’est fait connaître du grand public en prenant le contrôle de Chrysler en 2007. Mitchell Julis, qui avait chez DBL la responsabilité d’un portefeuille d’entreprises en difficulté, a monté Canyon Partners, un hedge fund de 23 milliards de dollars. L’ancien directeur général de DBL, Kenneth Moelis a pris la tête de la banque d’investissement UBS avant de monter sa propre banque d’investissement, Moelis & Co, qui a été introduite en Bourse en 2014 et qui vaut aujourd’hui un peu moins de 2 milliards de dollars.Enfin, Marc Faber, après avoir subi les conséquences des mauvaises nouvelles, a choisi de les annoncer lui-même. Il a créé The Gloom Boom & Doom Report, une lettre mensuelle sur tout ce qui a trait au marché baissier, ce qui lui a valu le surnom de « Docteur Doom » (docteur Catastrophe). Bref, la culture DBL a essaimé dans tout Wall Street, faisant notamment les beaux jours des concurrents.Quant à Michael Milken, s’il a toujours la denture agressive, sa tignasse a laissé place à une magnifique calvitie. Lui aussi aurait pu continuer sur sa lancée s’il n’avait pas été interdit d’activité boursière, conséquence directe de sa décision de plaider coupable pour alléger sa peine. Aujourd’hui, il travaille avec un certain succès à la réhabilitation de son image en créant une fondation, qui lève de l’argent en faveur notamment de la recherche sur le cancer. Pour lui aussi, le « massacre de la Saint-Valentin » n’est désormais qu’un lointain souvenir.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Albert (Londres, correspondance) Le marché du travail continue à surprendre par sa vitalité au Royaume-Uni. Sur la période octobre-décembre 2014, le taux de chômage a baissé à 5,7 %, soit 1,5 point de moins qu’au cours du même trimestre un an auparavant, selon les chiffres publiés mercredi 18 février.Le chômage retrouve ainsi son plus bas niveau depuis août 2008, avant la faillite de la banque américaine Lehman Brothers et le début de la grande récession. Au total, il y avait 1,8 million de chômeurs au Royaume-Uni.Cette bonne nouvelle s’accompagne, dans le même temps, d’une poursuite de la progression du taux d’emploi, à 73,2 %. C’est un record historique, au plus haut depuis que cette série statistique a été commencée, en 1971.Cette robustesse du marché du travail britannique a été la principale surprise de la crise de ces dernières années.Les économistes s’attendaient initialement à une envolée du chômage, comme le Royaume-Uni l’avait connue lors des récessions précédentes dans les années 1980 et 1990. Cela ne s’est pas produit.L’essor des emplois précairesLe chômage a certes progressé, mais il s’est arrêté à un pic de 8,5 %, fin 2011, avant de fortement reculer avec le retour de la croissance.Initialement, l’explication venait en grande partie de l’explosion des emplois précaires et temporaires. Le nombre d’autoentrepreneurs a fortement progressé, souvent à la limite de l’abus du code du travail.On trouve ainsi des « autoentrepreneurs » qui sont chargés de relever les compteurs de gaz ou d’électricité, alors qu’ils n’ont pas le choix de leurs horaires de travail ni de l’endroit où ils doivent se rendre.Les livreurs de colis, qui se multiplient en cette ère de commandes sur internet, sont dans la même catégorie. En clair, le chômage n’a pas trop progressé parce que le nombre de travailleurs pauvres augmentait.Grande-Bretagne : plutôt travailleur précaire que chômeurDans le même temps, les salaires ont été gelés, tandis que l’inflation flambait. Sur les sept dernières années, les Britanniques ont connu la plus forte baisse de leur pouvoir d’achat depuis la crise des années 1930.Le retour des créations de postes à temps pleinCette tendance semble pourtant en train de s’inverser. Les dernières statistiques montrent que les emplois créés sont désormais très majoritairement à temps plein.Sur l’ensemble de 2014, le nombre d’emplois conventionnels a progressé d’un demi-million, tandis que le nombre d’autoentrepreneurs augmentait de 88 000.Surtout, les salaires progressent enfin plus vite que l’inflation. Les deux courbes se sont croisées pour la première fois à l’automne, et la tendance se confirme.L’inflation n’est plus que de 0,3 %, essentiellement grâce à la forte chute des prix du pétrole.Dans le même temps, les salaires ont augmenté de 2,1 % sur les douze derniers mois. Le pouvoir d’achat des Britanniques progresse enfin.À trois mois des élections législatives, ces bonnes nouvelles économiques apportent de l’eau au moulin de David Cameron. Le premier ministre conservateur affirme qu’il a redressé l’économie et demande un nouveau mandat pour « terminer le travail ».Néanmoins, dans la vie quotidienne, beaucoup de Britanniques ont encore un pouvoir d’achat inférieur à celui d’avant la crise et ces améliorations pourraient arriver trop tard pour qu’ils le ressentent réellement.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave Décollage réussit. En 2014, 152 millions d’euros ont été collectés sur la cinquantaine de plates-formes de finance participative, regroupées au sein de l’association Financement participatif France (FPF). Soit plus du double des montants levés en 2013.Preuve de l’engouement du public, 1,3 million de Français ont déjà soutenu un projet de crowdfunding : que ce soit quelques euros versés à un artiste sur un site de don (62 euros en moyenne en 2014), des centaines d’euros prêtés à une PME, ou plusieurs milliers investis (4 470 euros) dans le capital d’une start-up.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1424259727054 .graphe").css("height", 250)$("#container_1424259727054 .title").empty()if ("L'essor de la finance participative"!= ""){L'essor de la finance participative")}$("#container_1424259727054 .subtitle").empty()if ("(fonds collectés, en millions d'euros)"!= ""){(fonds collectés, en millions d'euros)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1424259727054 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Financement participatif France", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"millions d'euros" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["2012","2013","2014"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" millions d'euros", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Fonds collectés", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 27 ], [ "", 78.3 ], [ "", 152 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1424259727054 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()} Soutien à un projet culturelDans l’univers de la finance participative, les plates-formes de don sont les plus connues. Avec ces sites, l’internaute soutien un projet, principalement culturel, et reçoit en échange une récompense (du simple gadget, au produit financé), qui dépend du montant versé. En 2014, ce secteur a récolté plus de 38 millions d’euros (+ 90 % par rapport à 2013), dont les deux tiers ont été réalisés par les leaders Kisskissbankbank (15 millions) et Ulule (12,8 millions).Deuxième segment – le plus important en volume, avec 88,4 millions d’euros en 2014 –, le prêt. Ces sites permettent aux internautes de prêter à d’autres particuliers (comme Prêt d’union), ou à des entreprises (Unilend, Lendopolis, Finsquare…), moyennant rétribution. Cette activité était jusqu’à peu réservée aux banques, mais, en novembre 2014, le gouvernement l’a ouvert au grand public. Une dizaine d’entreprises officient déjà et leur nombre devrait tripler d’ici peu en raison du potentiel de ce marché qui répond à un double besoin : celui des très petites entreprises (TPE) qui cherchent à se financer et celui des particuliers en quête de placements plus rémunérateurs. Au Royaume-Uni, de tels sites ont généré 1,6 milliard d’euros de crédit en 2014. De quoi aiguiser les appétits.Ne pas perdre son ADNLa troisième famille est aussi la plus petite (25 millions d’euros, + 150 %) : il s’agit de sites à partir desquels les internautes investissent dans le capital de sociétés. Une douzaine de plates-formes, dont Anaxago, Wiseed ou Smartangels, tentent de se faire une place au soleil.Et pour 2015 ? « Le marché va encore doubler et le secteur va commencer à se structurer. Nous assisterons aussi à plus de porosité avec la finance traditionnelle, ce qui prouve que notre jeune industrie gagne en maturité », estime Nicolas Lesur, président d’Unilend et de l’association FPF. Les banques regardent en effet d’un œil attentif ce secteur et bon nombre d’entre elles ont déjà tissé des liens plus ou moins étroits.Ce rapprochement fait craindre à certains que la finance participative ne perde son ADN, à l’heure où crowdfunding a déjà une fâcheuse tendance à rimer avec marketing. « Aujourd’hui, les acteurs de la finance classique se jettent sur le secteur du prêt et importent leur méthode. Certains vont jusqu’à créer des fonds de titrisation tout en se revendiquant de la finance participative, s’agace Vincent Ricordeau, président de Kisskissbankbank. Pour nous, le crowdfunding est une autre façon de concevoir le financement de l’économie, pas un nouveau segment de la finance. »Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Audrey Tonnelier Après la régulation bancaire, Bruxelles s’attaque aux marchés. Mercredi 18 février, Jonathan Hill, le commissaire aux services financiers, devait présenter un livre vert sur l’« union des marchés de capitaux ». Un titre ambitieux pour un sujet qui occupe déjà régulièrement les places financières européennes : comment promouvoir le financement à long terme des entreprises, et notamment des PME-ETI, par les marchés ?Pour la Commission, il s’agit du prolongement du plan d’investissement Juncker de 315 milliards d’euros, adopté en décembre 2014 et destiné à relancer la croissance. « Il n’y aura pas de croissance sans marchés financiers capable de diriger l’argent là où il est nécessaire », résume-t-on à Bruxelles.La Commission rappelle qu’en Europe, les marchés financiers ne représentent que 20 % à 25 % du financement de l’économie, contre 80 % pour les banques. Aux États-Unis, la situation est inversée.Autre exemple : le capital-risque (destiné à financer les start-up et autres PME qui démarrent) est moins irrigué par l’argent privé qu’avant la crise : en 2013, 40 % de ses fonds provenaient du public, contre seulement 15 % en 2007.Quant à la part de l’épargne des ménages européens investie en actions et obligations, elle ne représente que 10 % de leurs économies, contre 35 % dans l’assurance-vie et 33 % sur leurs comptes en banque.« La précédente Commission s’est attachée à rendre le système financier plus solide, transparent et stable [avec l’union bancaire et la montée en puissance du mécanisme de résolution bancaire]. Il nous faut maintenant le consolider et pouvoir diriger les capitaux aux bons endroits, afin d’avoir plus de croissance et plus d’emploi », poursuit-on à Bruxelles.La Commission a identifié cinq freins principaux :- les difficultés des PME-ETI à trouver des fonds, notamment dans les états d’Europe du Sud affectés par la crise.- la mauvaise volonté des banques à financer des projets de long terme, notamment d’infrastructures ; la faiblesse des investissements transfrontaliers.- le fort taux d’épargne privé, au détriment de l’investissement.- la dépendance du système financier européen aux banques.Pas de vaste réforme, ni de création d’un nouveau gendarmeAprès des années de mise en place de réglementations du système bancaire et financier, les officiels bruxellois prennent toutefois soin de déminer le dossier : pas question de lancer une vaste réforme avec force textes de lois. Ni de mettre sur pied un nouveau gendarme des marchés, sur le modèle de ce qui a été fait avec Banque centrale européenne pour les établissements de crédit. C’est de toute façon déjà le rôle de l’ESMA (European Securities and Markets Authority, autorités des marchés européens).« L’industrie doit digérer les textes passés. Nous ne légiférerons que si c’est indispensable », convient-on dans l’entourage de la Commission, où il paraît acquis que la capacité des établissements financiers à supporter davantage de réglementations est épuisée.Conséquence de cette situation : le projet apparaît encore très flou, et peu de mesures concrètes semblent à même d’en sortir.La principale concerne la relance de la titrisation, ce procédé qui consiste à transformer des créances en titres financiers. Son intérêt est double, pour ses thuriféraires : rendre les crédits liquides, c’est-à-dire échangeables sur un marché, et pouvoir les sortir des bilans des banques, mobilisant ainsi moins de capital selon les nouvelles réglementations prudentielles - et le laissant donc disponible pour prêter aux entreprises.Mais la titrisation, révélée au grand public par la crise des subprimes, a très mauvaise presse : en diluant les risques, elle expose ses détenteurs a des conséquences parfois dramatiques. Il s’agirait cette fois de privilégier la « bonne titrisation », assure-t-on côté bruxellois, en n’utilisant que des prêts « de qualité, simples et transparents ».La Commission souhaite aussi améliorer l’accès aux marchés régulés pour les PME-ETI, à travers la simplification des prospectus lors d’introduction en Bourse ou de levées secondaires de capitaux.Contraste avec la sévérité de la Commission précédenteCes mesures, ne font toutefois pas l’unanimité. Elles contrastent singulièrement avec la sévérité de Michel Barnier vis-à-vis de la planète finance européenne, quand il était commissaire au marché intérieur et aux services, entre 2010 et 2014. « La question n’est pas d’opposer financement bancaire et marchés de capitaux. Certains canaux de financements via les marchés sont plus risqués que d’autres, de la même façon certains modèles de banques créent plus de risque que d’autres », souligne Frédéric Hache, coresponsable de l’analyse politique au sein de l’ONG Finance Watch.Selon lui, « plus que les entreprises, ces mesures vont favoriser les grandes banques d’affaires, premières gagnantes d’un recours intensifié aux marchés ». Et de déplorer que ce projet vise notamment à augmenter la profitabilité des institutions financières, pour répondre à une crainte de perte de compétitivité des banques européennes.Selon les procédures en vigueur à Bruxelles, la publication du livre vert ouvre la voie à une période de consultation de toutes les parties prenantes. M. Hill enverra dans la foulée un courrier à chaque ministre des finances, afin de lancer le débat au niveau national chez les 28, jusqu’en juin.Le sujet sera notamment discuté à l’Ecofin (réunion des ministres des finances européens) de Riga (Lettonie), en avril, avant que la Commission ne formalise un plan d’action, en septembre prochain.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard Quel est aujourd’hui le sentiment des agriculteurs sur le terrain ? » La question a été immédiatement posée aux représentants de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) reçus, mardi 17 février, à Matignon. Le gouvernement s’inquiète des tensions qui crispent le monde agricole, alors que se profile l’ouverture du Salon de l’agriculture samedi 21 février à Paris. Un salon qui sera inauguré, comme le veut la tradition, par le président de la République, François Hollande. A cinq semaines des élections départementales, ce rendez-vous n’est pas sans risque. Sous la houlette de Manuel Valls, le gouvernement a donc souhaité donner des gages au premier syndicat agricole français.Pour cette rencontre, à laquelle étaient également conviés les Jeunes agriculteurs (JA), syndicat allié à la FNSEA, le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll, son homologue du travail François Rebsamen, et la secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur et à la recherche Geneviève Fioraso avaient fait le déplacement aux côtés de M. Valls. Une représentation en force du gouvernement pour annoncer un certain nombre de mesures allant dans le sens des demandes formulées par la FNSEA.Un des points les plus sensibles concerne les relations entre agriculture et environnement. M. Valls s’est engagé à une simplification de la réglementation environnementale. En particulier en ce qui concerne les installations classées. L’objectif affiché étant de réduire le volume des dossiers et d’accélérer les procédures d’instruction des demandes, en s’alignant sur les pratiques d’autres pays européens.Ainsi, il souhaite faciliter l’agrandissement des élevages de volailles. Le seuil à partir duquel une autorisation est requise sera relevé de 30 000 à 40 000 emplacements. Si les bâtiments abritent moins de 40 000 poulets, un simple enregistrement suffira pour l’éleveur. Le gouvernement avait déjà assoupli les règles pour les élevages porcins. Un décret publié à Noël 2013, avait fait passer le seuil de déclaration de 450 à 2 000 porcs. Par ailleurs, le délais de recours contre les autorisations délivrées sera limité à quatre mois.Alléger les contrôlesAlors que le conflit qui s’est déroulé autour du barrage de Sivens (Tarn) a montré l’exacerbation des relations entre les écologistes et les tenants d’une agriculture productiviste, le sujet de l’eau n’a pas manqué d’être abordé. Le gouvernement a confirmé que les projets de retenues d’eau pour l’irrigation seront examinés en fonction des territoires. Elles bénéficieront de la participation financière des agences de l’eau à condition que les pratiques agricoles soient plus sobres. Et l’entretien des cours d’eau se fera sur la base d’une cartographie élaborée avec la profession. M. Valls a aussi expliqué à ses interlocuteurs que suite à la décision du tribunal d’instance d’Albi, ordonnant lundi 16 février, l’expulsion des zadistes occupant « La Métairie neuve » sur le site du projet de Sivens, l’autorité de l’Etat s’exercerait.Le gouvernement s’est aussi engagé à alléger les contrôles dans les exploitations agricoles. Plus de contrôles « sur pièces » que « sur place » et plus de contrôles « à blanc ». En matière de conditions de travail, les critères de pénibilité seront adaptés aux contraintes des entreprises agricoles et négociés avec les partenaires sociaux de cette branche. Ils seront mis en place en 2016. L’embauche des jeunes sera simplifiée et les contraintes liées à l’usage par des mineurs d’échelles ou de machines jugées dangereuses seront levées.Le rééquilibrage des relations entre les producteurs agricoles et la grande distribution a aussi été évoqué. Les autorités françaises veulent saisir la Commission européenne pour faire évoluer les règles de la concurrence afin d’améliorer les conditions de négociation entre les acteurs.Enfin, le gouvernement a annoncé l’élaboration d’ici septembre 2015, d’un projet de recherche et d’innovation baptisé « Agriculture Innovations 2025 ». Au menu : le biocontrôle, la robotique mais aussi les biotechnologies, c’est-à-dire les OGM et tous ses dérivés. Le sujet des biotechnologies est un des cheval de bataille de la FNSEA.C’est d’ailleurs la FNSEA qui a dévoilé mercredi matin, les décisions annoncées par M. Valls la veille. Avant même que M. Le Foll ne les présente officiellement lors du Conseil des ministres. Pour le premier syndicat français, qui a aussi recueilli, par le biais de son agence de presse Actuagri, l’interview d’avant-salon du chef de l’Etat, l’heure est à la satisfaction. Il avait mis la pression en organisant une manifestation nationale le 5 novembre 2014. Et laissait planer le doute sur d’éventuels mouvements d’humeurs d’agriculteurs lors de l’événement organisé Porte-de-Versailles à Paris. M. Le Foll a également multiplié les rendez-vous avec les représentants des grandes filières cette semaine pour tenter de déminer le terrain avant la visite présidentielle dans les allées du salon.Certaines filières souffrent, en effet, cette année. Les éleveurs bovins se plaignent d’une valorisation de la viande inférieure à leurs coûts de production. Les éleveurs porcins pâtissent de l’embargo russe. Les producteurs de fruits, de légumes, de pommes de terre et de céréales ont été confrontés à une baisse des prix liée à de trop bonnes récoltes. Quant aux éleveurs laitiers, si l’année 2014 a été favorable, ils subissent en 2015, un recul du prix du lait, lié là encore, à une production en hausse alors que se profile, fin avril, la fin des quotas laitiers en Europe. Les sources de tension et d’insatisfaction ne manquent pas.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.02.2015 à 10h40 • Mis à jour le18.02.2015 à 15h04 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le gouvernement grec déposera, jeudi 19 février, sa demande d'extension du financement européen, qu'elle continue de distinguer clairement du "mémorandum", ce programme d'aide à la Grèce en cours depuis 2010 et associé à des mesures d'austérité, a indiqué, mercredi, à l'AFP une source gouvernementale grecque.« Attendons aujourd'hui qu'une demande de prolongation du contrat de prêt soit soumise par le ministre des finances », avait déclaré, un peu plus tôt, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Sakellaridis, lors d'une intervention sur la chaîne de télévision grecque Antenna TV.La source citée par l’AFP n'a pas précisé quelle forme prendrait la demande d'Athènes à la zone euro.A l'issue de la réunion des ministres des finances de la zone euro, lundi, l’Eurogroupe a donné jusqu'à vendredi à la Grèce pour solliciter une prolongation de l'aide financière, qui théoriquement s’achève le 28 février.« Les délibérations se poursuivent pour trouver un terrain d'entente, nous voulons croire que nous sommes sur la bonne voie. Nous nous rendons à la table des négociations pour trouver une solution », a ajouté M. Sakellaridis.Si la formulation de la demande grecque convient à l’Eurogroupe, une réunion des ministres des finances pourrait être convoquée, vendredi, peut-être par téléphone, pour acter la demande d’Athènes, mais éviter d’aller à nouveau au psychodrame en réunissant dans la même pièce Yanis Varoufakis, le bouillant ministre des finances grec, et Wolfgang Schauble, son homologue allemand, avec qui les relations se sont nettement dégradées ces derniers jours.Mais, à ce stade, rien n’est moin sûr. « Il n'y a absolument aucune perspective que nous demandions, dans aucun cas, une extension du memorandum », a réaffirmé le ministre d'Etat, Nikos Pappas, un des bras droits d'Alexis Tsipras, sur une chaîne de radio mercredi.L'Allemagne, elle, refuse d'envisager l'abandon des mesures de réforme programmées dans le plan d'aide à la Grèce actuellement en cours et Wolfgang Schäuble a jugé que le gouvernement Tsipras n'avait jusqu'ici pas fourni « le moindre début de réponse » sur la façon dont il comptait sortir la Grèce de ses problèmes.Lire nos explications : Grèce : partie de poker menteurVote sur des mesures socialesM. Sakellaridis a répété que le gouvernement grec, parvenu au pouvoir en janvier sur la promesse de mettre fin aux politiques d'austérité, ne céderait pas sur un certain nombre de points qu'il juge non-négociables. Mardi, M. Tsipras a d’ailleurs annoncé son intention de faire voter, dès vendredi, des mesures sociales promises aux Grecs pendant sa campagne électorale (sur les saisies immobilières ou l'étalement sur 100 mois des remboursements de prêts pour les plus démunis).Ces mesures vont à l'encontre des préconisations du programme d'aide à la Grèce, et surtout, sont prises de manière unilatérale, alors que Bruxelles exige du gouvernement Tsipras, qu’il s’engage à consulter ses partenaires et créanciers.A Bruxelles, ces annonces n’ont toutefois pas forcément alarmé. « On peut les voir comme une fin de non recevoir. Ou aussi comme un gage donné par Tsipras à l’aile gauche de son parti, pour le ménager juste avant de demander une extension du programme d’aide à Bruxelles », glissait une source européenne, mardi.Le fait que le premier ministre grec n’ait pas proposé la candidature au poste de président de la république grec l’actuel commissaire européen Dimitris Avramopoulos est aussi plutôt bien perçu à Bruxelles.M. Tsipras évite ainsi d’ouvrir un nouveau front avec la commission européenne, alors que son président, Jean-Claude Juncker, voyait d’un très mauvais oeil le fait d’être obligé de se séparer d’un commissaire conservateur pour accueillir, peut-être, un membre de Syriza.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.02.2015 à 09h18 • Mis à jour le18.02.2015 à 09h45 Le groupe Vivendi a annoncé, mercredi 18 février, avoir reçu une « offre ferme » de l'opérateur télécoms Numericable-SFR et d'Altice (maison mère de Numericable) pour leur céder sa participation de 20 % dans le nouvel ensemble pour environ 3,9 milliards d'euros.« Le directoire de Vivendi examinera cette offre dans les prochains jours », et le conseil de surveillance rendra une décision le 27 février. Le prix proposé par action est fixé à 40 euros, ce qui représente un montant total d'environ 3,9 milliards d'euros, détaille le communiqué.L'acquisition serait réalisée pour moitié par Numericable-SFR, dans le cadre d'un programme de rachat d'actions assorti d'un paiement comptant et pour l'autre moitié par Altice France, qui s'engage à un versement au plus tard le 7 avril 2016, avec un taux d'intérêt annuel de 3,8 %, assorti d'une garantie bancaire. VIVENDI TOUCHERAIT À LA FIN 17 MILLIARDS D'EUROSCette opération aurait lieu dans les jours qui suivent l'assemblée générale des actionnaires de Numericable-SFR, qui se tiendrait au plus tard le 30 avril 2015, souligne le communiqué. Le groupe a prévenu que ses résultats pro forma pour 2014 seront en baisse.Vivendi a jusqu'à présent maintenu que son groupe resterait actionnaire à 20 % de l'ensemble Numericable-SFR. Une éventuelle cession de cette dernière participation dans Numericable-SFR « se traduirait pour Vivendi par l'encaissement définitif de 17 milliards d'euros environ (après financement de l'acquisition de Virgin à hauteur de 200 millions d'euros) », souligne le groupe français.Vivendi avait vendu SFR à Numericable pour 13,36 milliards d'euros à la fin de novembre, clôturant ainsi une étape importante de son recentrage sur les médias et contenus. Philippe Jacqué La nouvelle stratégie d’électrification de la gamme PSA prend forme. Alors que le groupe n’entend toujours pas lancer sa technologie « hybrid air », tant qu’il ne trouve pas de partenaire pour porter et imposer cette innovation, PSA est en train d’établir une stratégie électrique en deux temps.Dans un premier temps, comme il l’avait indiqué en avril 2014, le groupe va développer une motorisation hybride électrique-essence, vraisemblablement en remplacement de l’hybride diesel.Cependant, « cette technologie reste très onéreuse et sera réservée aux véhicules haut de gamme, assemblés sur la plate-forme 2 du groupe (EMP2, soubassement technique), celle des 308, C4 Picasso. Cela devrait arriver d’ici 2019 sur le marché », confie Carlos Tavares, le président du directoire de PSA, dans un entretien au « Monde ».Les développements sont déjà en cours pour cette technologie, qui sera déployée sur tous les marchés du groupe dans le groupe, à l’inverse de l’hybride diesel, qui n’était commercialisé qu’en Europe.« On développera seul ou avec un partenaire »En raison du coût de cette technologie, « la déployer sur des petits véhicules est difficile aujourd’hui », juge le patron de PSA. Du coup, « nous allons développer nos propres véhicules électriques sur la future plate-forme 1 du groupe (EMP1), celle des petits véhicules (208, C3, etc.) », annonce M. Tavares.Le premier véhicule électrique de nouvelle génération pourrait arriver d’ici à la fin de la décennie.De manière générale, que ce soit pour l’hybride rechargeable ou ses futurs véhicules tout électrique, PSA est ouvert à une coopération. « On développera seul ou avec un partenaire si quelqu’un est intéressé », précise M. Tavares.En choisissant de développer ses propres citadines électriques, PSA met un terme à l’achat de véhicules fabriqués par Mitsubishi. Le partenariat était né du rapprochement des deux groupes en 2007-2008.A l’époque, un rapprochement entre les deux constructeurs était discuté, et PSA avait décidé d’acheter à son nouveau partenaire des 4 × 4 (les 4008 et autres Citroën Aircros), ainsi que des i-MiEV, rebadgés Peugeot et Citroën.A partir de 2010, le constructeur a commencé à vendre des C-Zéro et des Peugeot iOn qui ont eu un succès relativement modeste. Entre 2010 et 2014, le groupe a écoulé quelque 12 500 véhicules, un score bien éloigné des ambitions des débuts. PSA aurait signé avec Mitsubishi pour la fourniture de 100 000 véhicules électriques.Ce flop commercial n’est pas seulement dû au véhicule, certes petit et à la faible autonomie, mais aussi à la faiblesse du marché du véhicule électrique européen, ainsi qu’aux conditions économiques du contrat avec son partenaire japonais.A chaque véhicule vendu en Europe, PSA perdait de l’argent. Dans ces conditions, il a vite voulu abréger ce contrat. Désormais, une nouvelle page du groupe dans l’électrique s’ouvre.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard La désindustrialisation de la France n’est pas une chimère. Les données publiées, mercredi 18 février, par Trendeo le prouvent : malgré tous les efforts des pouvoirs publics, le pays continue à voir ses usines disparaître.Quelque 217 fermetures de sites ont été annoncées en 2014, selon ce cabinet, qui recense toutes les informations de ce type. C’est un peu moins qu’en 2013, où 267 fermetures avaient été enregistrées.Mais depuis la tempête économique de 2008-2009, entraînée par la chute de la banque américaine Lehman Brothers, la France ne parvient pas à enrayer durablement le mouvement, et plus de 200 sites, petits ou grands, sont rayés de la carte chaque année, notamment à la suite de liquidations judiciaires.Le 10 février encore, le fabricant de portes américain Jeld-Wen a annoncé l’arrêt prochain de son activité à Argentré-du-Plessis près de Vitré (Ille-et-Vilaine), qui emploie 105 salariés et 25 intérimaires. Une mesure justifiée officiellement par la déprime du marché français de la construction.Depuis 2009, 1 576 usines ont fermé et 1 000 ont ouvertCes suppressions ne seraient pas dramatiques si une floraison d’autres usines apparaissait dans le même temps. Ce n’est pas le cas. En 2014, Trendeo a certes identifié 163 annonces de créations d’usines ou d’ateliers, un nombre en progression par rapport aux 122 de l’année précédente.Mais « si les créations d’usines sont en hausse et les suppressions se réduisent, le rythme de cette évolution est encore insuffisant pour que le solde net devienne positif », constate David Cousquer, le fondateur de Trendeo.Au total, l’Hexagone compte 54 sites industriels de moins qu’un an auparavant. Depuis 2009, ce qui correspond au début de la crise, environ 1 576 usines ont ainsi fermé leurs portes, tandis que 1 000 ont ouvert les leurs. Soit 576 sites en moins en six ans.Signe supplémentaire que la France est loin d’avoir retrouvé son tonus industriel, « les usines qui se créent sont de plus en plus petites en termes d’emplois », note David Cousquer. En moyenne, elles comptaient seulement 49 emplois par site en 2014, contre 84 emplois en 2012.Ce déclin ne date pas de la faillite de Lehman Brothers. « La France est la grande perdante de l’industrie européenne depuis 1990 », soulignent les économistes Elie Cohen et Pierre-André Buigues dans leur livre Le Décrochage industriel (Fayard, 2014). Pour l’heure, aucun signe annonciateur d’un retournement de tendance n’est perceptible.Après l’industrie, le commerce détruit aussi des emploisDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.02.2015 à 07h43 • Mis à jour le18.02.2015 à 08h00 | Philippe Escande « Je parie sur la France ». John Chambers, le PDG de la société américaine Cisco, numéro un mondial des équipements de réseau (40 milliards de dollars de chiffre d’affaires), a officialisé, lundi 16 février avec le gouvernement français, un partenariat peu commun « entre l’entreprise américaine et l’Etat français ».L’initiative couvre six grands domaines (éducation, entrepreneuriat, sécurité, infrastructures, ville intelligente et services publics) et ambitionne de faire de la France une championne du numérique.« La France est en train de basculer. Il est temps d’investir », affirme John Chambers qui assure que jamais son entreprise n’avait pris une décision de cette ampleur avec un pays étranger.La société annonce trois engagements.Le premier consiste à déployer à très grande échelle son système de formation en ligne aux technologies de réseau et d’internet.Celui-ci est déjà proposé dans plus de 300 centres scolaires et universitaires de France. Il sera étendu à 1 500 établissements, avec pour objectif de former 200 000 personnes sur les trois ans qui viennent. Des étudiants, mais aussi des personnes en formation continue ou en reconversion.Deuxième engagement : la réalisation dans une ou deux villes françaises d’un pilote de « ville intelligente », à l’image de ce qui a été expérimenté à Nice, et qui couvre la gestion des flux de circulation, des transports publics de l’électricité, des services de voirie, de la sécurité etc.« Cabines » de mairie, ou de préfecture, virtuellesCisco déploiera également des « cabines » de mairie (ou de préfecture) virtuelles. Celles-ci seront disposées dans des lieux de passage pour permettre de faire en ligne une grande quantité de démarches administratives, y compris en matière de pièces d’identité.Une dizaine de ces équipements, surtout destinés aux zones peu denses, est déployée à Nice. L’objectif est d’en installer jusqu’à un millier d’ici à 2017, assure l’entreprise.Enfin, Cisco promet d’investir un minimum de 100 millions de dollars dans des jeunes « pousses » françaises. Soit par investissement direct, soit par l’intermédiaire de fonds de capital-risque.« Nous avons déjà acheté 174 sociétés et, tous les ans, nous investissons plus de deux milliards de dollars dans des entreprises, donc nous avons une bonne expertise dans ce domaine », assure M. Chambers.Des centres d’innovation seront créés dans des domaines clés, comme les villes intelligentes ou la sécurité. Il n’est pas impossible que l’un d’eux voie le jour du côté de Lorient, grand port militaire et dont l’ex-maire, Jean-Yves Le Drian, est aussi ministre de la défense.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué PSA « respire » un peu mieux. Le groupe automobile a annoncé, mercredi 18 février, avoir réalisé, en 2014, un chiffre d’affaires de 53,6 milliards d’euros (hors finance), en hausse de 1 %. Après deux années de lourdes pertes, le groupe ne renoue toutefois pas encore avec les bénéfices. Le résultat net part du groupe reste négatif, à - 706 millions d’euros, contre une perte de 2,372 milliards d’euros en 2013. Cependant, dans le même temps, PSA a supprimé sa dette, qui atteignait 4,1 milliards d’euros à fin 2013.« Nous sommes dans une dynamique positive », se félicite, dans un entretien au Monde, Carlos Tavares, le président du directoire du groupe PSA depuis début 2014. « Nous avons dépassé les 2 milliards d’euros de flux de trésorerie sur un an au lieu de trois ans comme prévu. Et nous nous sommes complètement désendettés. Maintenant, nous devons nous atteler à l’amélioration de l’efficience de la division automobile », ajoute-t-il, précisant que le groupe vise désormais « une marge opérationnelle de 2 %, contre 0 à 0,1 % en 2014.  »En l’occurrence, la branche automobile (2,971 millions de véhicules vendus), qui accumulait depuis trois ans les résultats opérationnels négatifs, a vu ses comptes repasser dans le vert l’an dernier, à 63 millions d’euros, contre une perte d’exploitation de 1 milliard d’euros en 2013. « Sur un an, nous avons réussi à baisser le coût unitaire de production de nos véhicules (…). Désormais, nous commençons à gagner de l’argent à partir de 2,1 millions de véhicules vendus, contre 2,6 millions l’an dernier. Notre objectif est d’abaisser ce point mort à 2 millions », explique M. Tavares.« Au lieu du volume, ce qui m’intéresse, c’est la marge unitaire »Pour le patron de PSA l’objectif prioritaire reste de « redresser les fondamentaux économiques » du groupe. Il écarte, à ce stade, toute course à la taille, même si ses concurrents généralistes affichent des volumes de ventes annuelles entre 7 et 10 millions d’unités. « Tant que nous ne sommes pas solides, nous ne nous lancerons pas dans une course à la taille. D’autant moins en Europe, où les parts de marché s’achètent. Au lieu du volume, ce qui m’intéresse, c’est la marge unitaire de chaque voiture vendue », explique M. Tavares.Quant à l’idée de s’adosser à un autre constructeur, « il faut être solide avant de se poser cette question », relève le dirigeant, tout en ajoutant que cela « viendra à un moment donné afin de rester maître de notre destin ». Selon lui, il faut d’abord que PSA, dont le chinois Dongfeng détient désormais une partie du capital, soit en situation « de faire face aux différents scénarios et choisir notre propre futur » et ensuite « tout sera alors sur la table : pousser la croissance organique de l’entreprise, s’allier ou coopérer. »La Chine propulse les ventes de PSAPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Ridet (Rome, correspondant) Retracer la vie de Michele Ferrero, décédé samedi 14 février à Monaco à l’âge de 89 ans, c’est d’abord évoquer le produit avec lequel cet homme aussi discret que sa fortune était grande (environ 20 milliards d’euros selon le magazine Forbes) s’est identifié : la Nutella, pâte à tartiner à base de noisettes, de chocolat et d’huile de palme, née en 1964. « Ferrero a été pendant de très longues années au premier plan de l’industrie italienne, réussissant à rester toujours à la mode grâce à des produits innovants et à son travail tenace et réservé », a commenté le nouveau président de la république italienne, Sergio Matarella.Mais avant de devenir la première fortune de la Péninsule et le parangon de ce fameux « capitalisme à l’italienne » fait de vertus familiales, de saine gestion du patrimoine et d’acharnement, Michele Ferrero fut d’abord, à sa manière, un artisan. La mort de son père Pietro, en 1949, le laisse à la tête d’une entreprise de confiserie déjà florissante, sise à Alba (Piémont) et d’un produit d’appel, la Supercrema, dérivé du Gianduiotto piémontais, avec moins de chocolat (devenu cher après la guerre) et plus de noisettes (qui abondent dans la région). Seul problème, elle se tartine mal.Il faudra quinze ans de tâtonnements et d’expériences pour que s’élabore dans le secret la recette de la Nutella dont les Italiens vont faire le plus grand usage et l’élever au premier rang de leur patrimoine culturel à l’égal du Bel Canto et de la peinture classique. Dès lors, le nom de Michele Ferrero s’efface au profit de celui de sa création. Aujourd’hui, 365 000 tonnes de Nutella sont produites chaque année par 30 000 salariés dans 14 usines à travers le monde et consommées par des centaines de millions de gourmands (en tête : les Allemands, les Français, les Italiens et les Américains). L’entreprise affiche un chiffre d’affaires d’environ 8 milliards d’euros.Fort de ce succès, Michele Ferrero développe d’autres produits (Mon Chéri, Ferrero Rocher Kinder, Tic Tac, Estathe etc.) et bâtit un empire. Mais on ne le voit jamais dans la presse, ni à la télévision. Les photos de lui sont rares au point qu’on le surnomme « le Howard Hughes du chocolat ». La société à son siège au Luxembourg, le patriarche vivait à Monaco. « On ne doit apparaître dans les journaux que deux fois, disait-il : dans son avis de naissance et son faire part de décès ».Mais c’est toujours dans le cœur de son Piémont natal, à Alba (31 300 habitants), que l’empreinte de Michele Ferrero est la plus visible. Baptisée « Nutellapoli », la ville célèbre également pour les truffes blanches, illustre le « capitalisme social » version Ferrero. Les salaires y sont plus élevés que dans le reste de l’Italie, la société prend en charge, outre la crèche pour les enfants du personnel, les activités sportives et culturelles, la mutuelle de santé « jusqu’à la mort » pour qui a travaillé trente ans chez Ferrero. Les habitants d’Alba peuvent aussi, pour le chauffage, se brancher sur la petite centrale électrique de l’usine à un prix préférentiel. « Ce n’est pas une entreprise mais une oasis de bonheur, soutenait en 2014, Francesco Paolo Fulci, président de Ferrero SPA. En soixante-dix ans, nous n’avons jamais connu un jour de grève. »Éloigné des affaires par l’âge et la maladie, Michele Ferrero restait pourtant incontournable dans les choix stratégiques de l’entreprise. En 2009, il s’était opposé à ses fils qui avaient déclaré étudier une option de rachat du confiseur anglais Cadbury et envisageaient une entrée en bourse. « Si nous avions des actionnaires, ils nous demanderaient d’augmenter le chiffre d’affaires. Mais pour faire un bon produit, il faut du temps », confiait un cadre de l’entreprise. Michele Ferrero avait cédé la présidence du groupe en 2011 à son fils Giovanni, âgé aujourd’hui de 50 ans, juste après le décès de Pietro, qui avait succombé à un infarctus en Afrique du Sud à l’âge de 47 ans.Ses obsèques auront lieu à Alba, comme il se doit.Philippe Ridet (Rome, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.02.2015 à 14h02 • Mis à jour le15.02.2015 à 15h14 Le groupe de distribution britannique Tesco, confronté à un déclin de ses ventes, pourrait supprimer dix mille emplois dans le cadre d'un plan visant notamment à fermer quarante-trois magasins non rentables, a rapporté dimanche 15 février The Sunday Telegraph.Six mille des dix mille emplois supprimés concerneraient le siège de Tesco et les quarante-trois fermetures de point de vente, le reste s'inscrivant dans une réorganisation globale du fonctionnement du groupe.Tesco avait déjà annoncé en janvier que deux mille postes étaient menacés. Il avait alors présenté une série de mesures d'économies et de restructuration pour financer des baisses de prix de centaines de ses produits afin de tenter de reconquérir ses clients.Ces mesures incluent donc la fermeture de quarante-trois magasins non rentables, l'annulation de l'ouverture d'autres supermarchés, le déménagement de son siège et la décision de ne pas payer de dividende final au titre de l'exercice 2014-2015.Le groupe britannique a récemment renoué avec la croissance de son chiffre d'affaires, pour la première fois depuis janvier 2014. L'enseigne, en difficulté chronique, va aussi réduire ses investissements et vendre ses activités dans l'Internet. L'objectif est de réaliser à terme des économies de près de 250 millions de livres (319 millions d'euros) par an. 14.02.2015 à 10h57 • Mis à jour le15.02.2015 à 15h02 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Quelle sera l’issue de l’Eurogroupe de lundi 16 février, à Bruxelles, que tout le monde présente comme crucial, dans la lutte que se livrent Athènes et ses créanciers – au premier rang desquels ses partenaires européens – concernant la renégociation de son énorme dette (320 milliards d’euros) ?Jeudi 12 février, au lendemain d’un premier face-à-face entre le ministre des finances grec, Yanis Varoufakis, et ses dix-huit homologues, qui devait être une mise en condition, mais qui a tourné au fiasco, un accord a quand même été trouvé entre le gouvernement de la gauche radicale anti-austérité Tsipras et le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, pour que le dialogue ne soit pas rompu. Les équipes techniques – experts du gouvernement grec et de la Commission européenne, en lien avec ceux de la Banque centrale européenne (BCE) –, se sont mises au travail d’arrache-pied pour que le 16 février, à Bruxelles, un accord politique puisse être trouvé par les dix-neuf ministres des finances de la zone euro.Week-end marathon à Athènes avant l’EurogroupeIls comparent la liste des réformes encore exigées par la « troïka » des créanciers d’Athènes (BCE, Commission européenne, Fonds monétaire international), dans le cadre du plan actuel d’aide au pays (130 milliards d’euros accordés en 2012), à celle qu’Alexis Tsipras s’est engagé – notamment devant les parlementaires grecs qui lui ont voté la confiance en début de semaine – à mettre sur les rails. Embauches de fonctionnaires, mesures d’urgence « humanitaire », lutte contre la corruption et la fraude. Pour trouver des points communs et tenter d’établir une nouvelle liste.Pour les Européens, pas question de revenir sur la discipline budgétaire. Côté grec, certaines mesures, comme l’augmentation du salaire minimum ou les embauches de fonctionnaires, sont des promesses de campagne qui ne seraient politiquement pas négociables. Leur coût devra donc être évalué. « La “troïka” est morte ! »Le scénario d’un accord est sur la table. Les Européens ont ainsi fait une concession symbolique – mais conséquente – à l’attention de Syriza. Plus question de parler officiellement – depuis quarante-huit heures – de la « troïka », chargée de vérifier l’application des réformes incluses dans le deuxième plan d’aide et honnie des Grecs. On parle maintenant des « institutions », qui désignent, pour le moment, les mêmes interlocuteurs. Mais cela a permis à M. Tsipras, jeudi soir, à l’issue de son premier conseil européen, de déclarer que « la “troïka” est morte ! »Par ailleurs, selon plusieurs sources bruxelloises, les Européens commencent à travailler sur la possibilité d’un troisième plan d’aide financière pour la Grèce. Il ne serait plus question d’exiger des Grecs – comme ce fut le cas encore lors de l’Eurogroupe raté du 11 février – qu’ils sollicitent une extension du deuxième plan d’aide, qui se termine le 28 février. Une démarche à laquelle M. Tsipras s’est très clairement refusé ces derniers jours. Considérant que cela revient à endosser la politique de son prédécesseur, le premier ministre conservateur, Antonis Samaras.« On peut imaginer qu’on ouvre la discussion sur le lancement d’un troisième plan d’aide, avec une liste de réformes afférentes, à négocier, dont certaines seraient déjà prévues dans le deuxième plan », suggèrent deux sources européennes. Ce serait plus facilement acceptable, d’un point de vue politique, par M. Tsipras. Mais cela présente le gros inconvénient de plonger la Grèce dans une zone d’incertitude : « On ne trouvera pas un accord sur un troisième plan d’ici au 1er mars, la Grèce risque de se retrouver vulnérable, sans assistance financière. On ne sait pas comment pourraient réagir les marchés financiers, et les épargnants grecs », relève une source bruxelloise.PrudenceSans compter que les parlements nationaux de quatre pays de la zone euro devront se prononcer (Allemagne, Autriche, Pays-Bas, Finlande) – comme d’ailleurs pour l’extension du deuxième plan d’aide. Et qu’outre des problèmes de logistique – le parlement finlandais part en vacances mi-mars pour cause de campagne électorale… – pas sûr que les députés donneront leur accord en fermant les yeux. Des débats ont déjà eu lieu ces derniers jours dans les hémicycles finlandais et néerlandais…Malgré ces débuts de concessions encore très sémantiques, la prudence prévalait vendredi. « Nous ne voulons pas susciter trop d’enthousiasme avant qu’un accord ne soit trouvé », a déclaré Gabriel Sakellaridis, porte-parole de M. Tsipras. M. Dijsselbloem se disait, lui, vraiment « pessimiste ». « Les Grecs ont de très grandes ambitions, mais les possibilités, étant donné l’état de l’économie grecque, sont limitées. » Surtout que d’autres, à commencer par les Espagnols, sont très remontés. Luis de Guindos, le ministre de l’économie espagnol, a ainsi demandé, vendredi, que les 26 milliards d’euros prêtés par le pays à la Grèce depuis 2010 soient remboursés. Ces 26 milliards « représentent approximativement ce que nous dépensons en un an en allocations-chômage dans un pays où le taux de chômage est de 23 % », a souligné le ministre. Ambiance…Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.02.2015 à 09h23 • Mis à jour le14.02.2015 à 10h34 Les applications chinoises de réservation de taxi sur smartphones Kuaidi Dache et Didi Dache, soutenues respectivement par les géants du Web Alibaba et Tencent, ont annoncé samedi 14 février « une fusion stratégique ». Kuaidi Dache et Didi Dache constitueront un nouveau groupe, dirigé conjointement par leurs directeurs exécutifs actuels, mais tout en conservant leurs propres marques, ont expliqué les deux firmes… qui contrôlent à elles deux 99 % du marché local. Aucun détail n'a été fourni sur les modalités financières de l'opération.Lancées en 2012, ces deux applications très populaires permettent de réserver un taxi avec son téléphone puis de suivre sur l'écran la localisation du véhicule, avant de régler la course en ligne grâce à un système de paiement intégré. Signe du succès fulgurant de ces deux services, la nouvelle entité devrait être valorisée à plus de 6 milliards de dollars (5,26 milliards d'euros), selon des sources proches du dossier citées par l'agence Bloomberg.L'annonce de cette fusion marque également un geste de coopération rare entre deux géants de l'Internet chinois, qui se livrent par ailleurs un combat féroce — notamment sur le créneau très lucratif des paiements en ligne.LA MENACE UBER SE PROFILELes rivaux Kuaidi Dache et Didi Dache s'épuisaient à lutter l'un contre l'autre à coups de primes et coupons aux chauffeurs et passagers. Selon le cabinet Analysys, Kuaidi Dache contrôlait en décembre 56,5 % de part de marché, contre 43,3 % pour Didi Dache.Toutefois, leur rapprochement est annoncé alors que monte discrètement en puissance un nouveau concurrent, l'américain Uber. Baidu, autre géant de l'Internet chinois, a annoncé à la mi-décembre avoir fait un investissement stratégique dans le service californien de voitures avec chauffeur, apparu en Chine en août 2013 et qui opère maintenant dans une dizaine de métropoles. Le patron de Baidu, Robin Li, a d'ailleurs assuré mercredi que les opérations enregistrées par Uber dans le pays progressaient à « un rythme extrêmement rapide ».Alors qu'une application phare d'Uber permet de mettre en contact des passagers avec des conducteurs privés, Kuaidi Dache et Didi Dache avaient lancé au second semestre 2014 des applications similaires.Mais plusieurs médias d'Etat s'en sont indignés, et le ministère des transports a finalement interdit en janvier l'usage de telles applications faisant appel à des véhicules privés sans licence, « pour des raisons de sécurité ». Et même les réservations de taxis officiels sont de plus en plus réglementées : alors qu'il est parfois difficile de trouver un taxi aux heures de pointe sans avoir recours à Kuaidi Dache ou Didi Dache, de nombreuses municipalités ont tenté d'imposer des restrictions horaires aux applications, ou même d'en interdire l'usage aux conducteurs en train de rouler. Le Monde.fr / Anna MoreauLe Rafale remporte son premier contrat à l'export, vingt-sept ans après son lancement, en 1988. L'Egypte a acheté 24 avions, une frégate et des missiles de courte et moyenne portée, pour plus de 5 milliards d'euros. Si cette vente est un succès économique, quelles implications diplomatiques, voire morales, a-t-elle ? Réponse avec Christophe Ayad, chef du service international du Monde.S'abonner dès 1 €RéagirClasserEmailFacebookTwitterGmailLinkedinPinterestPartagerrequire(['lmd.afrique.toolbar'], function (toolbar) { toolbar.init('.js-toolbar');}); Au Niger, « situation très tendue » après les attaques de Boko Haram La Somalie menacée par l'arrêt de transferts d'argent en provenance des Etats-Unis Evacuation musclée au Parlement sud-africain Margherita Nasi (propos recueillis par) Vendredi 30 janvier. Un coup d’œil à mon portable et à mes mails, pour voir s’il y a des urgences. C’est la première et dernière chose que je fais dans ma journée de chef d’entreprise : vers 1 heure - 2 heures, quand je me couche, et tous les matins à 8 heures quand je me réveille. Le matin en général c’est la course. Mon seul moment de répit et de plénitude, c’est ma douche, où je prends du plaisir à faire des vocalises avant de chanter du Gospel tout en priant pour la journée. Puis je suis sur le front.Le front, c’est La Ruche, un espace de co-workingdédié aux entrepreneurs sociaux au bord du canal Saint-Martin à Paris, que nous avons récemment intégré. Quand je n’ai pas de rendez-vous, j’arrive à l’agence vers 9 h 30 et je retrouve une partie de mon équipe constituée d’une dizaine de collaborateurs dont un seul est en CDI pour l’instant ; les autres sont en free-lance. Le projet de développement de l’agence cette année prévoit l’embauche en CDI de deux autres collaborateurs et d’un stagiaire en apprentissage sur les métiers du digital, si je trouve la perle rare !Je souhaiterais embaucher plus et plus rapidement,mais c’est dur aujourd’hui pour les jeunes entreprises, surtout quand il s’agit d’embaucher des salariés qualifiés aux profils pointus, peu d’aides existent.Tous les jours, je suis heureuse de retrouver mon équipe qui est ma force et ma fierté. J’ai réussi à m’entourer de personnes compétentes et fiables, c’est essentiel pour un créateur d’entreprise. Nous travaillons sur différents projets externes et internes.... Margherita Nasi Gérer les équipes, s’attaquer à la lourdeur administrative, développer le réseau, innover… Le quotidien du chef de petite et moyenne entreprise est chargé et stressant, d’autant plus en période de crise.Pourtant, d’après l’étude American Express-Ipsos sur le ressenti et les attentes des dirigeants d’entreprise, près de trois dirigeants sur quatre choisiraient à nouveau de diriger une entreprise si c’était à refaire.Liberté, autonomie, fierté, quels sont les leviers qui motivent ces dirigeants ? Durant plusieurs semaines, Le Monde leur donne la parole, pour qu’ils dévoilent leur quotidien en décrivant quelques-unes de leurs journées, leur engagement, leurs contraintes, leur moyen d’agir sur leur activité, sur l’emploi… Se pencher sur le quotidien des dirigeants des petites entreprises, c’est aussi sonder la santé économique du pays.C’est une femme qui ouvre cette série de témoignages : Deza Nguembock, Fondatrice de E & H Lab, une agence de communication spécialiste de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) dont la diversité et le handicap en particulier, raconte son quotidien et vous invite à y réagir.Une journée dans la vie de Deza Nguembock, Fondatrice de E&H Lab Margherita NasiJournaliste au Monde Jean-Michel Bezat Le conseil d’administration de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a annoncé, vendredi 13 février, la nomination de Fatih Birol comme directeur exécutif. Cet homme de 56 ans, né à Ankara (Turquie), succédera à la Néerlandaise Maria van der Hoeven, le 1er septembre, pour un mandat de quatre ans.Créée en 1974 à l’initiative des États-Unis après le premier choc pétrolier, cette institution, basée à Paris et rattachée à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), représente les intérêts des pays consommateurs de pétrole.« Il est rare que le responsable d’une organisation internationale soit choisi en interne », note l’AIE, qui y voit la confirmation que « le Dr Birol est reconnu dans le monde de l’énergie ». Le magazine américain Forbes l’a d’ailleurs désigné comme l’une des personnalités les plus influentes de la scène énergétique mondiale.Lire aussi le portrait : Fatih Birol, le prévisionniste en chef du monde de l’énergieTravaux qui font autoritéM. Birol était jusqu’à présent économiste en chef de l’AIE. C’est à ce titre qu’il supervisait le World Energy Outlook (WEO), le rapport que l’AIE publie chaque automne sur les perspectives énergétiques à moyen terme du pétrole, du gaz, du charbon ou du nucléaire.Lire également : Baisse des prix du pétrole : le marché ne retrouvera pas ses sommets passés selon l'AIECertes critiqué par certains experts, notamment les écologistes, qui lui reprochent de ne pas insister suffisamment sur les économies d’énergie, le « WEO » reste un ouvrage qui fait autorité à travers le monde.M. Birol est président fondateur de l’Energy Business Council, un forum destiné à renforcer la coopération entre les industriels de l’énergie et les décideurs. Il est aussi membre du groupe qui pilote l’initiative « Energie durable pour tous », lancée, fin 2013, par l’Organisation des Nations Unies et la Banque mondiale.Cette action concertée des États, des organismes internationaux, de la société civile et du secteur privé vise à trouver les financements nécessaires à deux grands objectifs : un accès universel aux services énergétiques modernes (éclairage, modes de cuisson propres, électricité à des fins productives) dans les pays en développement ; l’amélioration du rendement énergétique, surtout dans les pays les plus consommateurs d’énergie.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.02.2015 à 16h03 | Rafaële Rivais Corinne Lepage, avocate et ex-ministre de l’environnement de Jacques Chirac, est à l’origine d’une action collective d’usagers contre quatre concessionnaires d’autoroutes, afin de contester les tarifs élevés des péages sur cinq portions construites depuis des décennies. Les usagers des autoroutes A1, A6, A7, A9, A13 peuvent, à partir du vendredi 13 février et jusqu’au 30 juin, remplir un formulaire sur le site Actioncivile.com et demander un remboursement de 20 % de leur ticket de péage.Lire aussi : Une action collective engagée contre les tarifs des péagesPour autant, il ne s’agira pas d’une « action de groupe » à proprement parler, mais d’une conjonction d’actions individuelles, comme le reconnaît Corinne Lepage, qui dit prendre l’initiative de cette action « à titre personnel ». Dans le cadre de la loi Hamon de 2014, seule l’une des seize associations agrées de consommateurs a le droit de lancer une action de groupe, comme l’ont déjà fait l’UFC-Que Choisir, le syndicat du logement et de la consommation de la Confédération syndicale des familles, la CLCV ou La Confédération nationale du logement.Lorsqu’Actioncivile.com aura atteint le nombre de 50 000 inscrits, Corinne Lepage entreprendra une médiation avec la Sanef (A1), APRR (A6), la SAPN (A13) et ASF (A7 et A9). Si Mme Lepage rappelle qu’elle ne touchera pas un centime, elle précise que le site encaissera 15 % des indemnités que pourraient obtenir les plaignants. Vendredi 13 février à 16 heures, ils étaient déjà près de 12 000 usagers à s’être inscrit sur le site. Si la procédure de médiation échoue, Mme Lepage ne va pas plaider chacune des affaires devant les juridictions. Chaque consommateur reprend son dossier et va le plaider seul.« La légitimité d’une action de groupe pourrait se poser, indique Cédric Musso, directeur des relations institutionnelles de l’UFC-Que Choisir. En effet, pour qu’elle soit possible, il faut prouver que le professionnel a manqué à ses obligations légales ou contractuelles – ce qui n’est pas nécessairement le cas. En outre, il faut que les consommateurs aient conservé leurs preuves d’achat, ce qui n’est pas nécessairement le cas de ceux qui ne sont pas abonnés à un système de télépéage ».Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.02.2015 à 15h44 L'efficacité du modèle de Google et de Facebook est telle que les bénéfices de ces deux géants du Web représentent un quart de ceux réalisés par l'ensemble du CAC 40, explique Benoit Flamant, directeur de Fourpoints Investment Managers.Notre langue modèle notre pensée. Si aux Etats-Unis, le numérique est souvent qualifié de virtual, synonyme d'intangible, de non physique, en français ce terme fait plutôt penser à conceptuel, irréel.De là à penser que la valorisation impressionnante des géants d'Internet, tels que Facebook et Google, qui à eux deux pèsent plus de la moitié de la capitalisation boursière du CAC 40 (942 milliards d'euros), n'est que le résultat d'une bulle, il n'y a qu'un pas, souvent franchi.Et pourtant leur business est on ne peut plus simple, réel et extrêmement profitable : proposer des services et du contenu sur PC et mobiles gratuits, attractifs, utiles, conviviaux et... addictifs.Or contrairement aux médias qui doivent investir pour créer du contenu, les sociétés Internet s'appuient sur le celui créé par d'autres : les utilisateurs (Facebook, Google YouTube) ou les réalisateurs de sites Web (Google Search, Google News). Ensuite, les administrateurs de Facebook et Google connaissent bien mieux ce qui intéresse les consommateurs qu'une chaîne de télévision ou une radio et peuvent donc « monétiser » leur audience auprès des annonceurs.UN QUART DES BÉNÉFICES DU CAC 40On pourrait également citer les plateformes mobiles de l'iPhone et du monde Android qui permettent à Apple et Google de prélever leur dîme sur chaque application ou item vendus, et d'encaisser ainsi un revenu déjà significatif et en forte croissance (plus de 4 milliards de dollars rien que pour Apple ; Google est en deçà, mais devrait rapidement dépasser Apple) avec des marges indécentes.L'effet d'échelle joue en leur faveur, car leurs coûts sont fixes. Il suffit, pour se convaincre de l'efficacité de ces business models, de regarder les marges opérationnelles 2014, malgré des politiques d'acquisition et de diversification souvent coûteuses : 40 % pour Facebook, 25 % pour Google. Celle du CAC 40 est de 9 %.Leurs bénéfices nets réalisés en 2014 – près de 11 milliards d'euros – représentent un quart des 47 milliards attendus pour l'ensemble du CAC 40.Le fait que la capitalisation boursière de Facebook et Google représente 50 % de celle du CAC 40 est donc cohérent, particulièrement si on prend en compte une croissance du chiffre d'affaires attendu en 2015 largement supérieure : 16 % pour Google, 37 % pour Facebook. Alors, est-ce une bulle ou simplement la prise en compte de la nouvelle réalité ?Benoit Flamant, directeur de Fourpoints Investment Managers Jérôme Porier « Dans la capitale, les grands appartements "collent au stock" », confie un agent immobilier. Ce qui signifie, dans le jargon des professionnels, que les grandes surfaces sont devenues particulièrement difficiles à vendre. « Il n'y a jamais eu autant de grands appartements sur le marché. C'est le segment qui souffre le plus actuellement à Paris. En un an, le délai pour vendre un quatre pièces est passé de 54 à 73 jours dans notre réseau », confie Fabrice Abraham, président de Guy Hoquet.Cette déprime surprend d'autant plus les professionnels que ces biens étaient parmi les plus recherchés lorsque le marché était euphorique, jusqu'en 2008. D'après les notaires parisiens, le prix des appartements de plus de 100 mètres carrés s'est tassé de 3,9 % en 2013 et de 1,7 % sur les 11 premiers mois de 2014. A défaut d'être spectaculaire, le retournement est patent puisque ce type de bien s'était apprécié de près de 10 % par an entre 2000 et 2008, à l'exception de l'année 2001 (+ 1,9 %).Résistance à l'estUne analyse plus fine montre que la décrue est plus forte dans les arrondissements du centre et de l'ouest. Entre 2011 et 2014, les prix moyens passent ainsi de 14 260 euros à 12 550 euros dans le 7e (- 12 %) et de 10 940 euros à 9 850 euros dans le 1er (- 10 %). En revanche, ils n'ont quasiment pas bougé dans les 10e, 11e et les arrondissements de l'est. « Cela montre que ces zones bénéficient du rééquilibrage des prix entre l'est et l'ouest de Paris », explique M. Abraham.Dans le 16e, la situation est contrastée. En apparence, les prix semblent résister : entre 2011 et 2014, le prix moyen des appartements de plus de 100 mètres carrés est passé de 10 070 euros à 9 340 euros (- 7,2 %). Mais ces chiffres cachent des réalités très différentes selon le type de biens.Dans cet arrondissement emblématique de la capitale, le plus riche en grandes surfaces d'habitation, le stock d'appartements haussmaniens à vendre a considérablement gonflé, au point de déséquilibrer le marché. Les plus difficiles à vendre sont les biens défraîchis avec de grands couloirs, soulignent les professionnels, car la répartition de l'espace y est peu optimale et la perspective de travaux fait fuir les acheteurs.« Cent mètres carrés de trop »« Les prix de ces appartements ont baissé de 25 % à 30 % par rapport au sommet de 2011, confie Thibaut de Saint-Vincent, président de Barnes. S'ils présentent des défauts, la baisse par rapport au prix affiché peut dépasser 30 %. » Dans le haut de gamme, les biens de plus de 250 mètres carrés, sans vue exceptionnelle, sans terrasse ni jardin, souffrent particulièrement.« Ils n'intéressent pas la clientèle étrangère ou provinciale. Et ils ont 100 mètres carrés de trop pour les familles françaises qui, même si elles en ont les moyens, refusent de payer pour une surface dont elles n'ont pas besoin », explique Charles-Marie Jottras, président de Féaux, spécialiste de l'immobilier de luxe en région parisienne.Raréfaction des étrangersDans les beaux quartiers, les prix de certains grands appartements démarrent donc à des niveaux jamais vus depuis dix ans. Avenue Victor Hugo, un bel appartement est ainsi à vendre pour « seulement » 7 500 euros du mètre carré. « Il serait parti à 11 000 euros en 2011 », confie M. de Saint-Vincent.L'emplacement reste déterminant : si le triangle d'or (8e arrondissement) continue de séduire les acheteurs du Moyen-Orient, tandis que les Américains et les (rares) Européens préfèrent la rive gauche, le 16e « familial » côté Auteuil ou Passy ne les attire pas. Même pour les biens dits « d'exception », la raréfaction des acheteurs étrangers, qui animaient ce marché dans les années fastes, se fait durement sentir.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.02.2015 à 10h07 • Mis à jour le14.02.2015 à 11h15 Coup d'essai, coup de bluff ? Apple a des centaines d'employés qui travaillent sur un projet de voiture électrique destinée à concurrencer General Motors, Nissan et Tesla, rapporte The Wall Street Journal. Selon le quotidien, qui cite une source au fait du dossier, le projet répond au nom de code « Titan » et a pour base un véhicule ressemblant à un monospace. Apple n'a pas fait pas de commentaires, mais Google et Uber sont aussi sur ce créneau.Le Financial Times rapporte aussi que la marque à la pomme est en train de recruter des experts de la technologie et du design automobiles pour effectuer des recherches dans un laboratoire secret en dehors de son siège californien de Cupertino. L'un des derniers spécialistes recrutés au sein du laboratoire d'Apple est le responsable de la recherche-développement de Mercedes-Benz dans la Silicon Valley, précise le Financial Times.D'après le quotidien financier, qui cite des sources proches du fabricant de l'iPhone, ces spécialistes sont à la tête d'équipes comptant des dizaines de salariés.Apple avait dévoilé en septembre une montre multifonctionnelle ainsi que deux nouveaux iPhone, et a créé ce laboratoire à la fin de 2014, ajoute le Financial Times. « Il y a trois mois, j'aurais dit que c'était pour CarPlay, a déclaré une personne citée par le Financial Times ayant étroitement collaboré avec Apple pendant des années. Aujourd'hui, je pense que c'est une voiture. »En mars 2014, Apple présentait CarPlay, un logiciel permettant d'avoir accès à toutes les fonctionnalités de l'iPhone dans sa voiture, grâce notamment à l'assistant vocal Siri. Les automobilistes auront également accès à leur musique ou d'autres contenus iTunes présents dans leur iPhone.Lire aussi (édition abonnés) : La voiture, nouvelle frontière de la high-tech 14.02.2015 à 06h28 • Mis à jour le14.02.2015 à 12h31 Un dirigeant de la Banque centrale européenne (BCE) s'est inquiété vendredi 13 février de la forte croissance du système bancaire parallèle, susceptible de menacer la stabilité financière en zone euro.« La taille du secteur de la finance parallèle a plus que doublé durant la dernière décennie », a ainsi fait valoir Vitor Constancio, vice-président de l'institution monétaire, lors d'un sommet économique à Warwick, en Grande-Bretagne.Egalement connue sous le terme anglo-saxon shadow banking, la finance parallèle désigne des activités bancaires menées par des fonds d'investissement ou des assureurs. Ces derniers n'étant pas des banques, ils échappent à la réglementation bancaire et au contrôle des autorités.DURCISSEMENT DE LA RÉGLEMENTATION BANCAIRESelon une étude récente de la BCE, l'ensemble des actifs gérés par ce pan de la finance en zone euro est passé de 19 000 milliards d'euros à la fin de 2013 à 23 000 milliards à la mi-2014. A cette même période, les actifs gérés par le secteur bancaire classique représentaient quelque 30 000 milliards d'euros.« Si le shadow banking continue à croître à la même vitesse que durant la dernière décennie et que le crédit bancaire reste stable, les actifs du secteur bancaire non réglementé pourraient dépasser en taille ceux du secteur réglementé d'ici cinq ans », a estimé M. Constancio.Cette tendance s'explique notamment par un durcissement de la réglementation bancaire, qui incite certains acteurs financiers à se tourner vers des activités moins contrôlées.CRAINTES SIMILAIRES DU FMI ET DE LA FED« Du point de vue de la stabilité financière, l'émergence du secteur bancaire parallèle pourrait créer un risque qui doit être mieux compris et mesuré. (…) Ce à quoi nous assistons actuellement, c'est la montée d'un secteur bancaire parallèle qui est lui aussi vulnérable » aux mouvements erratiques, a poursuivi le vice-président de la BCE.Pour limiter ces menaces, les autorités « devraient pouvoir imposer des limites d'exposition aux institutions réglementées vis-à-vis de la finance parallèle » ou encore « transférer certaines institutions non réglementées dans le champ de contrôle des superviseurs », a ainsi plaidé M. Constancio.Le Fonds monétaire international (FMI) et la Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed) ont récemment exprimé des craintes similaires. 13.02.2015 à 19h08 • Mis à jour le14.02.2015 à 10h50 | Margherita Nasi (propos recueillis par) Vendredi 30 janvier. Un coup d’œil à mon portable et à mes mails, pour voir s’il y a des urgences. C’est la première et dernière chose que je fais dans ma journée de chef d’entreprise : vers 1 heure - 2 heures, quand je me couche, et tous les matins à 8 heures quand je me réveille. Le matin en général c’est la course. Mon seul moment de répit et de plénitude, c’est ma douche, où je prends du plaisir à faire des vocalises avant de chanter du Gospel tout en priant pour la journée. Puis je suis sur le front.Le front, c’est La Ruche, un espace de co-workingdédié aux entrepreneurs sociaux au bord du canal Saint-Martin à Paris, que nous avons récemment intégré. Quand je n’ai pas de rendez-vous, j’arrive à l’agence vers 9 h 30 et je retrouve une partie de mon équipe constituée d’une dizaine de collaborateurs dont un seul est en CDI pour l’instant ; les autres sont en free-lance. Le projet de développement de l’agence cette année prévoit l’embauche en CDI de deux autres collaborateurs et d’un stagiaire en apprentissage sur les métiers du digital, si je trouve la perle rare !Je souhaiterais embaucher plus et plus rapidement,mais c’est dur aujourd’hui pour les jeunes entreprises, surtout quand il s’agit d’embaucher des salariés qualifiés aux profils pointus, peu d’aides existent.Tous les jours, je suis heureuse de retrouver mon équipe qui est ma force et ma fierté. J’ai réussi à m’entourer de personnes compétentes et fiables, c’est essentiel pour un créateur d’entreprise. Nous travaillons sur différents projets externes et internes.... Margherita Nasi Gérer les équipes, s’attaquer à la lourdeur administrative, développer le réseau, innover… Le quotidien du chef de petite et moyenne entreprise est chargé et stressant, d’autant plus en période de crise.Pourtant, d’après l’étude American Express-Ipsos sur le ressenti et les attentes des dirigeants d’entreprise, près de trois dirigeants sur quatre choisiraient à nouveau de diriger une entreprise si c’était à refaire.Liberté, autonomie, fierté, quels sont les leviers qui motivent ces dirigeants ? Durant plusieurs semaines, Le Monde leur donne la parole, pour qu’ils dévoilent leur quotidien en décrivant quelques-unes de leurs journées, leur engagement, leurs contraintes, leur moyen d’agir sur leur activité, sur l’emploi… Se pencher sur le quotidien des dirigeants des petites entreprises, c’est aussi sonder la santé économique du pays.C’est une femme qui ouvre cette série de témoignages : Deza Nguembock, Fondatrice de E & H Lab, une agence de communication spécialiste de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) dont la diversité et le handicap en particulier, raconte son quotidien et vous invite à y réagir.Une journée dans la vie de Deza Nguembock, Fondatrice de E&H Lab Margherita NasiJournaliste au Monde Jean-Michel Bezat Le conseil d’administration de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a annoncé, vendredi 13 février, la nomination de Fatih Birol comme directeur exécutif. Cet homme de 56 ans, né à Ankara (Turquie), succédera à la Néerlandaise Maria van der Hoeven, le 1er septembre, pour un mandat de quatre ans.Créée en 1974 à l’initiative des États-Unis après le premier choc pétrolier, cette institution, basée à Paris et rattachée à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), représente les intérêts des pays consommateurs de pétrole.« Il est rare que le responsable d’une organisation internationale soit choisi en interne », note l’AIE, qui y voit la confirmation que « le Dr Birol est reconnu dans le monde de l’énergie ». Le magazine américain Forbes l’a d’ailleurs désigné comme l’une des personnalités les plus influentes de la scène énergétique mondiale.Lire aussi le portrait : Fatih Birol, le prévisionniste en chef du monde de l’énergieTravaux qui font autoritéM. Birol était jusqu’à présent économiste en chef de l’AIE. C’est à ce titre qu’il supervisait le World Energy Outlook (WEO), le rapport que l’AIE publie chaque automne sur les perspectives énergétiques à moyen terme du pétrole, du gaz, du charbon ou du nucléaire.Lire également : Baisse des prix du pétrole : le marché ne retrouvera pas ses sommets passés selon l'AIECertes critiqué par certains experts, notamment les écologistes, qui lui reprochent de ne pas insister suffisamment sur les économies d’énergie, le « WEO » reste un ouvrage qui fait autorité à travers le monde.M. Birol est président fondateur de l’Energy Business Council, un forum destiné à renforcer la coopération entre les industriels de l’énergie et les décideurs. Il est aussi membre du groupe qui pilote l’initiative « Energie durable pour tous », lancée, fin 2013, par l’Organisation des Nations Unies et la Banque mondiale.Cette action concertée des États, des organismes internationaux, de la société civile et du secteur privé vise à trouver les financements nécessaires à deux grands objectifs : un accès universel aux services énergétiques modernes (éclairage, modes de cuisson propres, électricité à des fins productives) dans les pays en développement ; l’amélioration du rendement énergétique, surtout dans les pays les plus consommateurs d’énergie.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.02.2015 à 16h03 | Rafaële Rivais Corinne Lepage, avocate et ex-ministre de l’environnement de Jacques Chirac, est à l’origine d’une action collective d’usagers contre quatre concessionnaires d’autoroutes, afin de contester les tarifs élevés des péages sur cinq portions construites depuis des décennies. Les usagers des autoroutes A1, A6, A7, A9, A13 peuvent, à partir du vendredi 13 février et jusqu’au 30 juin, remplir un formulaire sur le site Actioncivile.com et demander un remboursement de 20 % de leur ticket de péage.Lire aussi : Une action collective engagée contre les tarifs des péagesPour autant, il ne s’agira pas d’une « action de groupe » à proprement parler, mais d’une conjonction d’actions individuelles, comme le reconnaît Corinne Lepage, qui dit prendre l’initiative de cette action « à titre personnel ». Dans le cadre de la loi Hamon de 2014, seule l’une des seize associations agrées de consommateurs a le droit de lancer une action de groupe, comme l’ont déjà fait l’UFC-Que Choisir, le syndicat du logement et de la consommation de la Confédération syndicale des familles, la CLCV ou La Confédération nationale du logement.Lorsqu’Actioncivile.com aura atteint le nombre de 50 000 inscrits, Corinne Lepage entreprendra une médiation avec la Sanef (A1), APRR (A6), la SAPN (A13) et ASF (A7 et A9). Si Mme Lepage rappelle qu’elle ne touchera pas un centime, elle précise que le site encaissera 15 % des indemnités que pourraient obtenir les plaignants. Vendredi 13 février à 16 heures, ils étaient déjà près de 12 000 usagers à s’être inscrit sur le site. Si la procédure de médiation échoue, Mme Lepage ne va pas plaider chacune des affaires devant les juridictions. Chaque consommateur reprend son dossier et va le plaider seul.« La légitimité d’une action de groupe pourrait se poser, indique Cédric Musso, directeur des relations institutionnelles de l’UFC-Que Choisir. En effet, pour qu’elle soit possible, il faut prouver que le professionnel a manqué à ses obligations légales ou contractuelles – ce qui n’est pas nécessairement le cas. En outre, il faut que les consommateurs aient conservé leurs preuves d’achat, ce qui n’est pas nécessairement le cas de ceux qui ne sont pas abonnés à un système de télépéage ».Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.02.2015 à 15h44 L'efficacité du modèle de Google et de Facebook est telle que les bénéfices de ces deux géants du Web représentent un quart de ceux réalisés par l'ensemble du CAC 40, explique Benoit Flamant, directeur de Fourpoints Investment Managers.Notre langue modèle notre pensée. Si aux Etats-Unis, le numérique est souvent qualifié de virtual, synonyme d'intangible, de non physique, en français ce terme fait plutôt penser à conceptuel, irréel.De là à penser que la valorisation impressionnante des géants d'Internet, tels que Facebook et Google, qui à eux deux pèsent plus de la moitié de la capitalisation boursière du CAC 40 (942 milliards d'euros), n'est que le résultat d'une bulle, il n'y a qu'un pas, souvent franchi.Et pourtant leur business est on ne peut plus simple, réel et extrêmement profitable : proposer des services et du contenu sur PC et mobiles gratuits, attractifs, utiles, conviviaux et... addictifs.Or contrairement aux médias qui doivent investir pour créer du contenu, les sociétés Internet s'appuient sur le celui créé par d'autres : les utilisateurs (Facebook, Google YouTube) ou les réalisateurs de sites Web (Google Search, Google News). Ensuite, les administrateurs de Facebook et Google connaissent bien mieux ce qui intéresse les consommateurs qu'une chaîne de télévision ou une radio et peuvent donc « monétiser » leur audience auprès des annonceurs.UN QUART DES BÉNÉFICES DU CAC 40On pourrait également citer les plateformes mobiles de l'iPhone et du monde Android qui permettent à Apple et Google de prélever leur dîme sur chaque application ou item vendus, et d'encaisser ainsi un revenu déjà significatif et en forte croissance (plus de 4 milliards de dollars rien que pour Apple ; Google est en deçà, mais devrait rapidement dépasser Apple) avec des marges indécentes.L'effet d'échelle joue en leur faveur, car leurs coûts sont fixes. Il suffit, pour se convaincre de l'efficacité de ces business models, de regarder les marges opérationnelles 2014, malgré des politiques d'acquisition et de diversification souvent coûteuses : 40 % pour Facebook, 25 % pour Google. Celle du CAC 40 est de 9 %.Leurs bénéfices nets réalisés en 2014 – près de 11 milliards d'euros – représentent un quart des 47 milliards attendus pour l'ensemble du CAC 40.Le fait que la capitalisation boursière de Facebook et Google représente 50 % de celle du CAC 40 est donc cohérent, particulièrement si on prend en compte une croissance du chiffre d'affaires attendu en 2015 largement supérieure : 16 % pour Google, 37 % pour Facebook. Alors, est-ce une bulle ou simplement la prise en compte de la nouvelle réalité ?Benoit Flamant, directeur de Fourpoints Investment Managers Jérôme Porier « Dans la capitale, les grands appartements "collent au stock" », confie un agent immobilier. Ce qui signifie, dans le jargon des professionnels, que les grandes surfaces sont devenues particulièrement difficiles à vendre. « Il n'y a jamais eu autant de grands appartements sur le marché. C'est le segment qui souffre le plus actuellement à Paris. En un an, le délai pour vendre un quatre pièces est passé de 54 à 73 jours dans notre réseau », confie Fabrice Abraham, président de Guy Hoquet.Cette déprime surprend d'autant plus les professionnels que ces biens étaient parmi les plus recherchés lorsque le marché était euphorique, jusqu'en 2008. D'après les notaires parisiens, le prix des appartements de plus de 100 mètres carrés s'est tassé de 3,9 % en 2013 et de 1,7 % sur les 11 premiers mois de 2014. A défaut d'être spectaculaire, le retournement est patent puisque ce type de bien s'était apprécié de près de 10 % par an entre 2000 et 2008, à l'exception de l'année 2001 (+ 1,9 %).Résistance à l'estUne analyse plus fine montre que la décrue est plus forte dans les arrondissements du centre et de l'ouest. Entre 2011 et 2014, les prix moyens passent ainsi de 14 260 euros à 12 550 euros dans le 7e (- 12 %) et de 10 940 euros à 9 850 euros dans le 1er (- 10 %). En revanche, ils n'ont quasiment pas bougé dans les 10e, 11e et les arrondissements de l'est. « Cela montre que ces zones bénéficient du rééquilibrage des prix entre l'est et l'ouest de Paris », explique M. Abraham.Dans le 16e, la situation est contrastée. En apparence, les prix semblent résister : entre 2011 et 2014, le prix moyen des appartements de plus de 100 mètres carrés est passé de 10 070 euros à 9 340 euros (- 7,2 %). Mais ces chiffres cachent des réalités très différentes selon le type de biens.Dans cet arrondissement emblématique de la capitale, le plus riche en grandes surfaces d'habitation, le stock d'appartements haussmaniens à vendre a considérablement gonflé, au point de déséquilibrer le marché. Les plus difficiles à vendre sont les biens défraîchis avec de grands couloirs, soulignent les professionnels, car la répartition de l'espace y est peu optimale et la perspective de travaux fait fuir les acheteurs.« Cent mètres carrés de trop »« Les prix de ces appartements ont baissé de 25 % à 30 % par rapport au sommet de 2011, confie Thibaut de Saint-Vincent, président de Barnes. S'ils présentent des défauts, la baisse par rapport au prix affiché peut dépasser 30 %. » Dans le haut de gamme, les biens de plus de 250 mètres carrés, sans vue exceptionnelle, sans terrasse ni jardin, souffrent particulièrement.« Ils n'intéressent pas la clientèle étrangère ou provinciale. Et ils ont 100 mètres carrés de trop pour les familles françaises qui, même si elles en ont les moyens, refusent de payer pour une surface dont elles n'ont pas besoin », explique Charles-Marie Jottras, président de Féaux, spécialiste de l'immobilier de luxe en région parisienne.Raréfaction des étrangersDans les beaux quartiers, les prix de certains grands appartements démarrent donc à des niveaux jamais vus depuis dix ans. Avenue Victor Hugo, un bel appartement est ainsi à vendre pour « seulement » 7 500 euros du mètre carré. « Il serait parti à 11 000 euros en 2011 », confie M. de Saint-Vincent.L'emplacement reste déterminant : si le triangle d'or (8e arrondissement) continue de séduire les acheteurs du Moyen-Orient, tandis que les Américains et les (rares) Européens préfèrent la rive gauche, le 16e « familial » côté Auteuil ou Passy ne les attire pas. Même pour les biens dits « d'exception », la raréfaction des acheteurs étrangers, qui animaient ce marché dans les années fastes, se fait durement sentir.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) C’est à un week-end très studieux que se préparent les équipes du gouvernement grec et de ses créanciers internationaux de la « troïka » — Fonds monétaire international (FMI), Commission européenne et Banque centrale européenne (BCE).A compter de vendredi, les réunions de travail vont se multiplier, à un niveau technique et non politique, en vue de la réunion de l’Eurogroupe (ministres des finances de la zone euro), programmée lundi 16 février à Bruxelles.Ce rendez-vous est jugé capital, car si aucun accord n’est trouvé sur le financement de la Grèce, cette dernière risque de se trouver très vite à court de liquidités. L’actuel plan d’aide à la Grèce se termine en effet officiellement le 28 février.« L’objectif est de finaliser une proposition qui sera soumise au groupe de travail Eurogroupe lundi à midi, puis à l’Eurogroupe dans l’après-midi pour trouver une solution », a déclaré, vendredi, le porte-parole du gouvernement grec, Gabriel Sakellaridis, qui s’exprimait sur Skai TV.Revenir sur 30 % des mesures prévues dans le plan d’aideLes représentants du conseil économique du premier ministre, Alexis Tsipras, accompagnés par des conseillers de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), vont travailler jusqu’à lundi pour établir la liste des réformes que le gouvernement grec compte entreprendre dans le cadre du plan de financement relais de six mois qu’il souhaite obtenir lundi à Bruxelles.Ils devront ensuite comparer cette liste avec celle des réformes restant à accomplir dans le cadre du précédent plan d’aide, dont les créanciers demandaient jusqu’ici l’extension en l’état au-delà du 28 février.L’économie grecque sort de six ans de récessionL’Allemagne a rappelé, vendredi, par la voix du porte-parole du ministère des finances, que « la seule voie possible est une extension du programme » d’aide actuel. Mais Berlin a aussi souligné qu’« il est apparu clairement » lors des récentes discussions, notamment jeudi à Bruxelles, « que nous étions prêts à discuter des contours de ce programme ».Depuis plusieurs jours, le compromis évoqué serait de permettre à la Grèce de revenir sur environ 30 % des mesures prévues par ce plan.La volonté des Grecs est de supprimer celles qui sont les plus marquées du sceau de l’austérité (changement sur la législation des licenciements collectifs, nouvelles baisses des retraites, etc.) pour se concentrer sur les réformes structurelles (de l’administration, par exemple) et surtout sur la lutte contre la corruption et la fraude ou l’évasion fiscale.L’objectif est de mettre rapidement des estimations chiffrées en face des mesures qu’Athènes entend proposer lundi.Les interlocuteurs institutionnels de la Grèce — que l’on n’appelle désormais plus « troïka », mais qui restent des représentants du FMI de la Commission européenne ou de la BCE — veulent que l’impact de ces mesures sur l’équilibre budgétaire soit aussi minimal que possible.Interrogations sur la possibilité d’un accord dès lundi« Nous demandons que ce programme relais, que nous espérons obtenir lundi, respecte notre volonté de nous attaquer à la crise humanitaire qui touche le pays. Pour le reste, nous négocierons et sommes pour des réformes permettant de lutter contre la fraude fiscale ou le trafic de carburants », a déclaré, vendredi matin, Nikos Houdis, le ministre adjoint aux affaires européennes de la Grèce, sur une station de radio grecque.« Ce que nous avons dit, c’est que nous voulons parvenir d’ici au 16 février à un accord mutuellement profitable avec nos partenaires, et nous avançons dans cette direction », a expliqué Alexis Tsipras.Nikos Houdis, lui, s’est montré plus prudent. Il a prévenu qu’il ne fallait peut-être pas attendre d’accord dès lundi. « Nous allons travailler dur pour essayer de chiffrer dans les prochaines quarante-huit heures notre plan relais, mais je crois que nous avons de toute façon un peu plus de temps et que tout ne se jouera pas lundi, a-t-il déclaré, le climat que nous ressentons ici à Bruxelles va dans le sens d’un accord, et nous sommes confiants. »Si la réunion de lundi devrait permettre d’avoir une idée des points de convergence et de divergence, le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, ne croit pas, lui non plus, à la possibilité d’un accord dès lundi.« Je suis très pessimiste au sujet d’une étape concrète lundi, a-t-il assuré, vendredi, à la télévision publique néerlandaise NOS. Les Grecs ont de très grandes ambitions, mais les possibilités, étant donné l’état de l’économie grecque, sont limitées. Je ne sais pas si nous y arriverons lundi. »Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) La publication du produit intérieur brut (PIB) pour le quatrième trimestre 2014, vendredi 13 février, confirme que la Grèce est bel et bien sortie de récession. Sur la période octobre-décembre, l’économie grecque a progressé de 1,7 % sur un an, la « richesse » nationale sur ce trimestre s’établissant à 46,7 milliards d’euros. Il s’agit du troisième trimestre de croissance consécutif sur un an pour le pays, a indiqué l’autorité des statistiques grecques, ELSTAT.Athènes et la "troïka" de ses bailleurs de fonds (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) prévoyaient une croissance de 0,6 % pour l’ensemble de 2014. Et la dernière estimation officielle, annoncée par le ministre des finances du précédent gouvernement grec, était de 0,7 %. Au vu des chiffres du dernier trimestre, la croissance pour 2014 s’établirait finalement à 0,8 %.Contraction au dernier trimestrePar rapport au troisième trimestre 2014, le PIB du dernier trimestre est cependant en baisse de 0,2 %, en données ajustées des variations saisonnières. Cette légère contraction est vue par certains analystes comme le signe d’une inquiétude des acteurs économiques grecs durant la période électorale, entamée début décembre.Lire : Grèce : le scénario catastrophe de la sortie de la zone euro ?Mais d’autres analystes y voient, eux, le signe d’un ajustement normal, après un troisième trimestre marqué par les excellentes performances du secteur du tourisme. Ce dernier aurait enregistré, en 2014, une hausse record, estimée entre 15 % et 20 %, du nombre de visiteurs par rapport à 2013, qui était déjà une très bonne année. Or, le secteur du tourisme représente pour la Grèce entre 16 % et 18 % de son PIB.La Grèce a perdu un quart de sa richesse nationale au cours de six années d’une récession profonde, qui s’était enracinée depuis la fin 2008. L’économie a commencé à redresser la tête au deuxième trimestre 2014, avec une hausse du PIB de 0,4 % sur un an, suivie d’une hausse de 1,6 % au troisième trimestre sur un an.Lire également notre décryptage : Six ans de tragédie grecqueCette publication des chiffres de croissance survient alors que les réunions de travail entre le gouvernement grec et ses créanciers devraient se multiplier tout au long du week-end, au niveau technique, en vue d’une réunion de l’Eurogroupe (ministres des finances de la zone euro), lundi 16 février à Bruxelles.Ce rendez-vous est jugé capital, car si aucun accord n’est trouvé sur le financement de la Grèce, cette dernière risque de se trouver très vite à court de liquidités. L’actuel plan d’aide à la Grèce se termine en effet officiellement le 28 février.Chacune des parties affiche la volonté de ne pas briser l’élan de la croissance en Grèce. Côté européen, on a la conviction que ces résultats encourageants sont à mettre au compte des réformes effectuées ces dernières années et qu’il ne faut pas relâcher les efforts.Côté grec, l’idée est qu’il faut désormais accompagner cette croissance, en relançant la demande intérieure notamment, et donc desserrer le nœud de l’austérité, qui étrangle le pouvoir d’achat des Grecs.Lire aussi : Résoudre la « crise humanitaire » grecque et honorer la dette : les difficiles promesses de TsiprasAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Chaperon La banque française Société générale envisage de supprimer 1 500 postes en 2015 au sein de sa filiale russe Rosbank, a indiqué vendredi 13 février à l’AFP un porte-parole du groupe, confirmant une information de l’agence Bloomberg News.Une réduction de postes de même ampleur avait déjà été réalisée, en 2014, au sein de Rosbank, qui fait face à la situation économique dégradée de la Russie.La Société générale est l’une des banques étrangères les plus exposées en Russie depuis sa montée au capital de Rosbank, le sixième acteur du pays, entamée en 2006 (elle a progressivement porté sa participation de 20 % à 99,4 %).Cette activité en Russie a d’ailleurs pesé sur ses comptes 2014 : les difficultés de sa filiale se sont traduites par une perte nette de 538 millions d’euros. Les difficultés économiques du pays, la chute du rouble (- 34 % en 2014) font des dégâts.« Le sujet russe va être plus difficile en 2015 mais il reste sous contrôle », a précisé Frédéric Oudéa le PDg de la Sociétté générale, jeudi 12 février, en commentant les résultats 2014 de la banque française.Rosbank avait réagi, en 2014, en octroyant moins de crédits – pour éviter d’engranger de mauvais risques – et en collectant plus de dépôts (+ 18 % en roubles).Grâce à ces efforts, le financement que la Société générale accorde à sa filiale a été réduit de moitié.La Société générale annonce un bénéfice net en hausse en 2014Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud Il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser. Le produit intérieur brut (PIB) français a à peine progressé au quatrième trimestre (+ 0,1 %). Et sur l’ensemble de l’année 2014, la croissance de l’économie nationale a été limitée à un modeste + 0,4 %. Ni plus ni moins qu’en 2012 et qu’en 2013.L’économie française tourne donc au ralenti depuis trois ans. Le ministre des finances, Michel Sapin, parle, lui de trois années de « petite croissance », qui ont eu « des effets extrêmement négatifs sur l’emploi ».« L’économie française est une économie qui n’avance pas très vite. Le chiffre de + 0,4 %, c’est celui que nous observons en tendance annualisée depuis le premier trimestre 2011. C’est quelque chose de très réduit et de pas dynamique », analyse Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis Asset Management.l’économie française confirme qu’elle est bien moins dynamique que celle de l’Allemagne, du Royaume-Uni ou encore de l’Espagne.L’économie allemande progresseEn 2014, les moteurs traditionnels de l’économie, au premier rang desquels figure la double composante de la demande intérieure (la consommation des ménages et l’investissement), sont restés quasiment à l’arrêt.Les enquêtes de climat des affaires, plutôt bien orientées en octobre et novembre, se sont stabilisées en décembre, ce qui n’est pas bon signe.La demande intérieure reste atoneLe ralentissement de la croissance trimestrielle en fin d’année 2014 (+ 0,1 % après + 0,3 %) s’explique par l’atonie de la demande intérieure.La consommation des ménages a ralenti : + 0,2 % après + 0,3 % au troisième trimestre. Cette progression faible doit beaucoup au repli de la consommation en énergie (- 2,3 %) du fait de températures supérieures aux normales saisonnières.Hors énergie, observe Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l’Insee, la progression de la consommation a été de 0,4 %. L’investissement total a continué de baisser : - 0,5 % après - 0,6 %.In fine, la contribution de la demande intérieure finale (hors stocks) à la croissance a été limitée à un petit + 0,1 %.Les signaux divergent en matière d’investissementsLe mauvais chiffre de l’investissement reflète des situations assez différentes : une stabilisation hors construction, qui traduit, selon l’Insee, encore « pas mal d’attentisme » des entreprises et la poursuite de la contraction de l’investissement dans la construction (- 1,1 %), lequel est tombé à son plus bas niveau depuis la fin de l’année 1998.« L’investissement dans la construction a chuté, ce qui prouve bien que le problème de l’économie française c’est le bâtiment. En revanche, l’investissement industriel se redresse et c’est de lui que viendra le déclic », veut croire le ministre des finances, Michel Sapin.Le commerce extérieur n’est pas d’un grand secoursLe commerce extérieur a par ailleurs contribué positivement à la croissance (+ 0,1 %) du dernier trimestre 2014. Les exportations ont rebondi (+ 2,3 % après + 0,7 %) du fait de livraisons de matériel de transport bien plus importantes (+ 10,7 % après - 5 %), et les importations sont restées dynamiques (+ 1,7 % après + 1,3 %).Sur l’ensemble de l’année, toutefois, la contribution du commerce extérieur à la croissance a été négative (- 0,4 %) annulant le modeste + 0,4 % de la demande intérieure. L’économie française est quasiment à l’arrêt.Les incertitudes sont nombreuses pour l’année 2015Si amélioration il y a, elle ne peut venir que de l’effet sur la croissance de la baisse du prix de l’or noir et du taux de change euro-dollar. Dans sa note de conjoncture de décembre, l’Insee l’avait évalué à + 0,4 point sur la base d’un cours du pétrole à 70 dollars le baril.Il pourrait être supérieur, analyse Vladimir Passeron, car le prix de l’or noir a continué de baisser.En décembre, l’Insee prévoyait que l’acquis de croissance serait de + 0,7 % à la mi-2015 et de 1 % en glissement annuel.Ces prévisions pourraient toutefois être revisées en mars, lors d’un prochain point de conjoncture.« Nous avons eu quelques surprises négatives, indique M. Passeron. L’investissement des ménages en logement a continué, par exemple, de baisser au rythme de - 1,5 % par trimestre (- 6 % sur l’année), alors que nous pensions qu’il allait se redresser. En revanche, il y a aussi des aléas haussiers. Le prix du pétrole a continué de chuter. Il est bien inférieur aux 70 dollars le baril que nous avions prévus en décembre. L’impact de la baisse du cours de l’or noir sur la croissance pourrait être supérieur à ce que nous avions prévu ».« Il nous reste à espérer que 2015 soit l’année de la rupture. Que les ménages aient un peu plus de pouvoir d’achat, que la dynamique économique soit un peu plus du côté de la demande et que la croissance s’en ressente », relève Philippe Waechter.Dans l’immédiat, la France n’en est pas là. Et le caractère médiocre des enquêtes de climat des affaires en fin d’année, après le rebond des mois d’octobre et novembre, n’incite pas vraiment à l’optimisme. La confiance semble toujours faire défaut aux chefs d’entreprise.Michel Sapin, lui, reste néanmoins confiant dans la possibilité de l’économie française d’atteindre en 2015 une croissance de 1 %.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.02.2015 à 16h04 • Mis à jour le 19.02.2015 à 16h04Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/02/19/une-journee-pour-trouver-votrejob-sur-twitter_4579835_4401467.html"data-title="Une journée pour trouver #VotreJob sur Twitter, mardi"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/19/400x300/4579893_7_538a_journee-de-l-emploi-sur-twitter_cfb1ee6bf389188fcfcab51370bbe242.png" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/02/19/une-journee-pour-trouver-votrejob-sur-twitter_4579835_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Le réseau social Twitter organise, mardi 24 février, sa première journée européenne de l'emploi.Elle doit permettre à ceux et celles qui cherchent un poste, grâce au mot-clé #VotreJob, de trouver des offres, de mettre en avant leur candidature et de découvrir les bonnes pratiques sur Twitter.Les entreprises et autres acteurs du recrutement sont invités à diffuser leurs offres d'emploi en utilisant #VotreJob, mais aussi à « distiller des conseils, organiser des sessions de questions-réponses sur Twitter avec les candidats, à donner un aperçu du quotidien de [leur] entreprise et de [leurs] métiers, ou à proposer des jeux concours et des sessions de speed recruiting », précise le blog de Twitter. Les entreprises participantes qui se sont d'ores et déjà fait connaître sont listées ici.Si vous visez un emploi à l'étranger, sachez que la journée concerne aussi le Royaume-Uni, l'Irlande, l'Allemagne et les Pays-Bas, avec les mots-clés #YourJob, #DeinJob et #JouwBaan.Lire aussi : A quoi ressemblera le recrutement du futurEmploi : la candidature passe par le WebQuels sont les outils utilisés par les recruteurs à l'étranger ? width="314" height="157" alt="Près de 195000 étudiants suivent des études de droit et de sciences politiques dans les 83 universités françaises." src="http://s2.lemde.fr/image/2009/09/01/314x157/1234202_3_dcbb_pres-de-195000-etudiants-suivent-des-etudes-de.jpg" Garde à vue pour deux étudiants fraudeurs du Havre BTS et DUT, ces filières courtes ont toutes deux pour mission de former des professionnels. width="314" height="157" alt="Campus Comedy Club Tour" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/19/314x157/4579654_3_2618_campus-comedy-club-tour_ab8b9c542b95ded075d3b7228549e640.jpg" Le concours de l'étudiant le plus drôle de l'année est lancé A l'heure où l'on s'interroge sur un départ cet été, les conseils de l'Unosel, qui délivre le label aux organisateurs de séjours et stages de langue. width="314" height="157" alt="Avant de pouvoir accéder au dispositif "meilleurs bacheliers" vous devrez d'abord vous inscrire sur le site APB." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/12/314x157/4575553_3_229d_avant-de-pouvoir-acceder-au-dispositif_92751624328c1ab71ac253e69c819b40.jpg" « Bacheliers méritants » : quelle réorientation possible ? Jérôme Porier Après des débuts difficiles, les OPCI grand public (organismes de placement collectif en immobilier ouverts à des investisseurs non professionnels) commencent à trouver leur public. L'année 2014 a vu la collecte de ces produits bondir de 287 %, pour atteindre 813 millions d'euros, selon le cabinet d'études indépendant IEIF.Une hausse qui porte la capitalisation de ces fonds d'investissement alternatifs, concurrents des SCPI (sociétés civiles de placement immobilier), à près de 2 milliards d'euros.EXCELLENTE LIQUIDITÉLes OPCI grand public sont des produits financiers comprenant deux poches : l'une investie en immobilier en direct (bureaux, commerces...) et un portefeuille de valeurs mobilières, essentiellement composés d'actions et d'obligations de sociétés foncières. Face aux SCPI, leur principal atout réside dans leur liquidité (leurs souscripteurs peuvent revendre leurs parts à tout moment).En 2014, les OPCI grand public ont réalisé des performances attrayantes : Opcimmo (Amundi Immobilier) affiche une hausse de 5,74 %, tandis que son rival Immo Diversification (Ciloger) progresse de 7,38 %. « ARGUMENT MASSUE »« Des rémunérations beaucoup plus élevées que les emprunts d'Etat, commente Pierre Schoeffler, consultant senior à l'IEIF. C'est pourquoi les assureurs-vie, qui sont confrontés à la baisse du rendement de leurs contrats, en sont friands. » La part des OPCI dans la collecte nette de l'assurance-vie, qui a atteint 21 milliards en 2014, s'approche des 5 % et devrait dépasser ce seuil en 2015.Si le paysage des OPCI grand public commence à se structurer, le marché reste très concentré : quatre produits ont représenté 98% de la collecte en 2014. Opcimmo (Amundi Immobilier) a collecté 434 millions d'euros, soit plus de la moitié de la collecte totale, devant Axa Selectiv'Immo (AXA REIM), BNP Paribas Diversipierre (BNP Paribas REIM) et Immo Diversification (Ciloger).Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Jusqu’où les entreprises peuvent-elles s’avaler les unes les autres ? À quel moment leur inextinguible soif de puissance doit-elle être stoppée pour que subsiste une certaine concurrence ? L’énorme fusion amicale annoncée, jeudi 19 février, entre les fabricants de canettes de boissons gazeuses et de bières, l’américain Ball et le britannique Rexam, aura valeur de test.Les deux industriels sont déjà de loin les deux principaux fournisseurs au monde de canettes pour Coca-Cola, Pepsi ou encore Carlsberg. Ball domine le jeu aux États-Unis, au Canada et en Chine. Rexam reste le roi en Europe et au Brésil.En l’état, leur rapprochement donnerait naissance à un véritable colosse dans ce métier. Le nouvel ensemble emploierait quelque 22 500 personnes, pour un chiffre d’affaires de l’ordre de 15 milliards de dollars, soit 13,2 milliards d’euros. Il contrôlerait 61 % du marché des cannettes en Amérique du Nord, 69 % en Europe, et même 74 % au Brésil, selon les estimations de certains analystes.Des positions aussi dominantes donneraient au groupe une terrible force de frappe, et pourraient lui permettre de fixer en partie les prix, au détriment des consommateurs. La fusion fournirait aussi l’occasion d’économies d’échelle évaluées à 300 millions de dollars d’ici à 2018.Dans ces conditions, on comprend que Ball ait accepté de payer un prix élevé pour mettre la main sur son principal rival. Le groupe de Broomfield, une petite ville du Colorado, est prêt à payer l’équivalent de 607 pence par action Rexam, en réglant la facture à la fois en numéraire et avec ses propres titres.C’est 40 % de plus que ce que valait Rexam à la bourse de Londres avant l’annonce des premières discussions. Le champion britannique se trouve ainsi valorisé à 8,4 milliards de dollars (7,3 milliards d’euros) en incluant les dettes.Prêts à des concessionsÉvidemment, les dirigeants de Ball comme de Rexam savent que jamais leur projet ne pourra recevoir tel quel le feu vert de toutes les autorités de la concurrence qui vont l’examiner, en particulier aux États-Unis, à Bruxelles et au Brésil.D’emblée, ils se disent donc prêts à accepter des concessions, et à revendre des actifs dans les pays où l’addition de leurs parts de marché serait trop écrasante. Un délestage dont pourrait profiter l’américain Crown, le plus proche concurrent des deux poids lourds, dont la part de marché mondiale est évaluée à 19 %.Pour autant, Ball n’a bien sûr pas envie de voir l’opération vidée de son intérêt par des cessions trop importantes. La discussion avec les autorités antitrust s’annonce donc délicate.Seule indication pour le moment : les accords signés entre Ball et Rexam prévoient que le rapprochement peut être remis en cause si les autorités réclament des cessions portant sur plus de 1,58 milliard de dollars. Soit 27 % du chiffre d’affaires de Rexam, et un peu plus de 10 % de celui du futur ensemble.Cela suffira-t-il aux yeux des responsables de la concurrence ? Pour obtenir le soutien des autorités, notamment de Bruxelles, à leur fusion, les deux leaders européens du ciment Holcim et Lafarge viennent d’accepter, eux, de s’amputer de 15 % de leur activité totale, et de vendre tous les actifs qui posaient problème à un seul acquéreur, l’irlandais CRH.Lafarge et Holcim lèvent l’obstacle majeur à leur fusionDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Francine Aizicovici Derrière les gros sujets très médiatisés du projet de loi Macron « pour la croissance et l'activité », tels que le travail du dimanche ou la réforme du permis de conduire, se cachent des mesures, qui modifient le droit du licenciement, fragilisant les salariés, selon les adversaires de ces articles.Lire aussi : Travail du dimanche, pouvoir d'achat... ce que prévoit (ou pas) la future loi MacronL'Assemblée nationale a ainsi adopté, dimanche 15 février à 5 heures du matin plusieurs dispositions, dont la plus emblématique est l'article 101. Celui-ci porte sur l'homologation des plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) par les directions régionales du travail et de l'emploi (Direccte) dans les cas d'entreprises en redressement ou en liquidation judiciaire.Un distinguo introduit entre entreprise et groupeL'examen du PSE et donc des mesures qu'il contient pour accompagner les salariés licenciés doit désormais se faire « au regard des moyens dont dispose l'entreprise ». Or, jusqu'à présent, la Direccte devait se prononcer « au regard des moyens dont dispose l'entreprise, l'unité économique et sociale et, le cas échéant, le groupe » auquel l'entreprise appartient.C'est une différence de taille. En effet, une société en redressement ou en liquidation dispose par définition de très peu de moyens. Le PSE sera donc établi a minima, et financé par la collectivité, via le régime de garantie des salaires, l'AGS. Or, jusqu'à présent, si l'entreprise appartenait à un groupe, c'est ce dernier qui devait financer le PSE. Un moyen de sécuriser le sort des salariés licenciés, surtout dans les groupes florissants.Si le PSE n'était pas proportionnel aux moyens du groupe, la Direccte pouvait ne pas l'homologuer et l'employeur devait revoir sa copie. C'est ce qui s'est passé par exemple, le 12 février, pour le plan social, concernant 120 salariés, engagé par le groupe de parquets Tarkett, après la fermeture de son usine de Cuzorn (Lot-et-Garonne). Les licenciements ont été annulés et les salariés percevront leur salaire jusqu'à l'homologation d'un nouveau PSE. Tarkett dispose de deux mois pour faire appel de cette décision devant le tribunal administratif ou élaborer un nouveau PSE.A l’inverse, en cas d'homologation du PSE, si les représentants du personnel étaient en désaccord avec cette décision, estimant notamment que le PSE n'était pas proportionnel aux moyens du groupe, ils pouvaient saisir le tribunal administratif pour demander son annulation. C'est ce qu'a fait la CGT de l'entreprise PIM Industries, placée en redressement judiciaire. Elle a obtenu gain de cause. La société a fait appel.La cour administrative d’appel de Nancy a confirmé l'annulation, le 27 novembre 2014, en rappelant que la Direccte doit vérifier la proportionnalité des mesures du PSE aux moyens du groupe. Et peu importe les délais réduits (4 jours) dans lesquels l’administration doit se prononcer en cas de redressement judiciaire. Avec la loi Macron, ces affaires n'auraient pas pu avoir lieu, l'exigence de proportionnalité aux moyens du groupe disparaissant.Les employeurs anticipent un moyen de licencier « plus vite »C’est bonne chose, selon Pascal Lagoutte, avocat associé du cabinet Capstan, qui défend les employeurs.Dans le cas de PIM Industries, ces aléas « ont retardé le versement des indemnités de licenciement aux salariés, souligne-t-il. Leur licenciement est annulé mais ils ne peuvent pas être réintégrés dans l'entreprise. Ils sont dans un entre-deux. Ce sont eux les premières victimes. » Selon M. Lagoutte, cette mesure de la loi Macron « permettra de licencier plus rapidement les salariés, qui pourront rebondir plus tôt. »Le risque de la faillite organiséeLe problème que pose l'article 101 de la loi est plus crucial encore quand la faillite de la filiale a été organisée par sa maison-mère pour s'en débarrasser, par exemple en asséchant les commandes qu'elle lui passait. Des cas qui ne sont pas rares.Grâce à cet article 101, « les grands groupes vont pouvoir liquider leur filiale sans endosser le minimum de responsabilité, dénonce l'avocat de salariés Roger Koskas, du cabinet Grumbach. C'est une immunité qui leur est donnée, un aval pour se réorganiser sur le dos de la collectivité et au détriment des salariés. »L’absence de contraintes juridiquesCette disposition de la loi Macron a été présentée comme une mesure de simplification du droit du licenciement, à partir du constat, unanime, selon lequel, si l'administrateur ou le liquidateur judiciaire doit solliciter le groupe pour que celui-ci apporte des moyens pour le PSE, il n'existait pas, pour autant, d’outils juridiques pour l'y contraindre.« On ne cesse aujourd'hui de dénoncer les faillites organisées par les groupes, abonde Pascal Lokiec, professeur de droit à l'université Paris Ouest-Nanterre-La Défense et auteur du livre « Il faut sauver le droit du travail ! » (éditions Odile Jacob, janvier 2015). On avait, avec cette loi, l'occasion de se donner les moyens juridiques d'obliger le groupe à contribuer au plan social. On a fait l'inverse. On a loupé le coche. Avec, derrière, l'idée que le droit social serait un frein à l'embauche et un handicap à l'investissement. »Pour Vanessa Jereb, conseillère nationale à l’UNSA, cet « article enterrine une situation de fait. On ne pouvait pas, et on ne pourra pas aller chercher les moyens du groupe. Ce que nous voulions, et ce dont nous avions discuté avec les parlementaires, c’est de la nécessité d’une contrainte juridique. »Deux outils possibles en cas de faillite frauduleuseToutefois, selon M. Lagoutte, il reste des possibilités juridiques pour mettre en cause la responsabilité financière du groupe en cas de faillite frauduleuse. D'une part, en tentant de démontrer l'existence d'un co-emploi entre l'entreprise et le groupe.La Cour de cassation, dans l'arrêt Jungheinrich de janvier 2011 en avait défini la notion, ce qui a donné lieu à de nombreux recours de salariés à l'encontre des sociétés-mères.Le co-emploi suppose une confusion d’intérêts, d’activités et de direction entre les deux entités, qui se concrétise par une immixtion du groupe dans la gestion économique et sociale de la filiale.Toutefois, le 2 juillet 2014, dans l'affaire Molex, la Cour de cassation a limité la porté de cette en rappelant qu'une société-mère ne peut être qualifiée de co-employeur au motif qu'elle a pris, dans le cadre de sa gestion de groupe, des décisions affectant sa filiale.Cela relève, selon la Cour, de la coordination normale des actions économiques entre des sociétés d'un même groupe, dit la Cour.Cette voie est donc désormais plus incertaine. Il en reste une autre : l'action en responsabilité délictuelle du groupe sur la base de l'article 1382 du code civil, selon lequel « tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer ».Pour M. Lagoutte, « les salariés obtiendront une compensation auprès des tribunaux sur la base de la faute commise par la société-mère, par exemple si celle-ci a coupé brutalement la trésorerie de sa filiale. Pour moi, c'est une faute. »Ou bien en démontrant que « le groupe a organisé sciemment la faillite de sa filiale », suggère M. Lokiec. CCe qui peut être compliqué. « Saisir la justice, c’est toujours très long et pendant ce temps, la procédure de licenciement continue son chemin et les salariés ne savent pas où ils vont », estime Mme Jereb.Pour tenter d'adoucir un peu l'article 101 de la loi Macron, un amendement a été ajouté en dernière minute, indiquant que l'entreprise ou l'administrateur judiciaire « doit rechercher les moyens du groupe auquel la société en liquidation appartient pour l'établissement du PSE ».Un point assez « flou », souligne M. Lokiec, et de toute façon « qui sera sans impact sur l'homologation » du PSE, d'autant que cette obligation « n'a pas été assortie de sanctions » en cas de non respect.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Beuve-Méry Sus à Amazon ! La médiatrice du livre, Laurence Engel, a estimé, dans un avis rendu public, jeudi 19 février, que les offres d’abonnement donnant un accès illimité aux livres numériques, comme celle nommée Kindle Unlimited, proposée par Amazon depuis décembre 2014, contrevenait à la loi française sur le prix unique du livre numérique, votée en 2011.Cette décision était très attendue par les éditeurs français, toujours sur la défensive face aux initiatives du géant américain, mais chez lesquels les avis sur le sujet commencent toutefois un peu à diverger.Amazon lance son forfait lecture en FrancePourquoi cet avis est-il rendu aujourd’hui ?Cet avis d’une trentaine de pages, le premier de la médiatrice du livre, ex-directrice de cabinet d’Aurélie Filippetti est une réponse à la saisine, faite en décembre 2014, par Fleur Pellerin, actuelle ministre de la culture, à la suite de la commercialisation par Amazon de son offre de lecture en illimité.Le géant américain a en effet lancé, en juillet 2014, sur son propre sol, le service Kindle unlimited, qui propose pour 9,99 euros par mois, un accès à près de 700 000 ouvrages à 99 % en anglais, et depuis le décline dans les différents pays où il est implanté.La médiatrice du livre devait répondre à deux questions principales, qui agitent le monde de l’édition depuis décembre 2014 : la loi de 2011 sur le prix du livre numérique s’applique-t-elle aux offres d’abonnement ? Et si oui, les offres d’abonnement illimité la respectent-elles ?Quelle est la réalité des services d’abonnement illimité en France ?Outre Amazon, deux autres acteurs hexagonaux, ont tenté d’émerger sur ce marché balbutiant : il s’agit de Youboox, créé en octobre 2012 et de YouScribe, lancé en mai 2014 par Juan Pirlot de Corbion, ex-fondateur du site Chapitre, revendu ensuite à France Loisirs.A l’instar de ce qui se fait pour la musique et le cinéma, le concept est d’offrir au consommateur, un forfait illimité de lecture, moyennant un abonnement mensuel de quelques euros.Que dit la loi française ?La France défend comme principe que l’éditeur doit avoir la maîtrise du prix des livres que ceux-ci soient édités en version papier ou numérique. Une règle dont le distributeur Amazon essaie en revanche de s’affranchir par tous les moyens.Dans son avis, la médiatrice du livre souligne que « la loi du 26 mai 2011 s’applique bien aux offres de location de livres et en particulier aux services de lecture numérique par abonnement. »«  Dès lors, poursuit-elle, les offres d’abonnement dont le prix n’est pas fixé par l’éditeur ou dont le prix fixé par l’éditeur n’est pas porté à la connaissance de l’ensemble des détaillants ainsi que des usagers, contreviennent aux dispositions législatives.»Dans ces conditions, Laurence Engel rappelle que « ni l’abonnement dans son principe, ni évidement le streaming ne sont interdits par la loi », mais que ce sont aux offres commerciales actuellement proposées de se mettre en conformité avec la réglementation française.La position française est-elle partagée en Europe ?La France est, à ce jour, le seul pays à s’être prononcé contre ce nouveau type d’offre commerciale de lecture.« Le cadre de régulation qui prévaut en France pour le secteur du livre, à la fois souple et robuste, est la garantie d’un marché équilibré et d’une offre diverse. Dans un environnement dynamique, il ne constitue pas un frein à l’innovation et doit être préservé », défend Mme Engel.Ce propos est essentiellement à destination des autorités de Bruxelles qui voient d’un mauvais œil les règles du marché français, jugées trop protectionnistes à leurs yeux.Pour contester le bien fondé des règles nationales, la Commission européenne pourrait s’appuyer sur le montant du chiffre d’affaires du livre numérique, qui reste marginal en France en 2014 : 64 millions d’euros, soit 1,6 % du chiffre d’affaires total du secteur en valeur, et 2,4 % en volume, selon les chiffres de l’institut GfK.Quelle est la position des éditeurs ?A ce stade, les conclusions de Mme Engel répondent à un débat dans une large mesure théorique.En effet, les grandes maisons d’éditions ont, dans leur immense majorité, refusé de confier à Amazon leur catalogue pour l’usage des services de lecture en illimité. Que ce soient leurs nouveautés ou leur fond.Mais des divergences sont récemment apparues entre les éditeurs de BD d’une part, qui sont favorables aux forfaits de lecture et se sont notamment associés dans la plate-forme de BD numérique en ligne Izneo, et les trois principaux éditeurs français d’autre part, Hachette, Editis et Madrigall, partisans d’un statu quo.Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.02.2015 à 11h30 • Mis à jour le19.02.2015 à 15h11 | Marie Charrel, Adéa Guillot (Athènes, correspondance) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) L'essentielLa Grèce avait jusqu'au 20 février pour demander officiellement l'extension du plan d'aide actuel.Dans le document transmis jeudi, les autorités grecques promettent "l'équilibre budgétaire" pendant six mois, mais refusent toujours l'austérité.L'Eurogroupe répondra officiellement lors d'une réunion, vendredi. Depuis mardi 17 février au matin, Bruxelles attendait du gouvernement d’Alexis Tsipras qu’il formule, par écrit, une « demande d’extension du plan » d’aide internationale au pays. C’est ce que celui-ci vient de faire jeudi 19 février.Jeroen Dijsselbloem, le président de l'Eurogroupe (réunion des 19 ministres des finances de la zone euro), a confirmé, jeudi 19 février en milieu de matinée, que la Grèce a bien fait parvenir officiellement une demande de prolongation, et ce pour une durée de six mois, de l'accord portant sur une aide financière. La demande grecque « ouvre la voie à un compromis raisonnable », a indiqué dans la foulée le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Un point de vue que l’Allemagne ne partage pas.Lire l’intégralité de la lettre (en anglais)Pourquoi cette lettre était-elle tellement attendue ?Lundi 16 février au soir, à l’issue d’un Eurogroupe raté, Jeroen Dijsselbloem, avait lancé un ultimatum au gouvernement d’Alexis Tsipras : si la Grèce voulait continuer à bénéficier d’une aide financière de l’Europe, elle devait demander, avant le 20 février, une « extension du programme actuel » d’aide de quatre à six mois, assortie d’un certain nombre d’engagements.Les Européens avaient prévenu Athènes : après, il serait trop tard pour rallonger ce plan d’aide au-delà du 28 février, date théorique de son extinction.Or, sans « parapluie » financier et réglementaire, la Grèce, qui se relève à peine de six ans de crise violente, sera contrainte de se financer seule et à des taux prohibitifs sur les marchés. Elle devra faire face à des échéances de remboursement importantes de son énorme dette (175 % du produit intérieur brut) dès le printemps. Selon diverses estimations, Athènes aurait besoin d’un apport supplémentaire de 4 milliards d’euros pour « passer » le mois de mars.Regarder notre visuel interactif : Six ans de tragédie grecqueQuelles demandes le gouvernement grec formule-t-il ?Le ministre des finances Yanis Varoufakis avait prévenu que le document du gouvernement grec « sera rédigé de façon à satisfaire à la fois la Grèce et le président de l’Eurogroupe ».On y retrouve notamment les demandes suivantes : pouvoir abaisser le niveau d’excédent primaire du budhet de l’Etat grec (avant paiement des dettes) pour les années 2015 et 2016 au-dessous du seuil de 3 % du PIB prévu par le programme actuel, et relever le plafond d’émissions de bons du Trésor.Athènes souhaite également pouvoir appliquer une partie de son programme d’urgence sociale. Un premier projet de loi relatif au gel des saisies et mise aux enchères des biens immobiliers des foyers surendettés devait être présenté dès jeudi au Parlement.En échange, le gouvernement grec verrait d’un œil positif certaines des exigences de la « troïka » telles que le lancement de réformes visant à renforcer l’indépendance de l’administration fiscale et la modernisation du système judiciaire afin de lutter contre les oligarques.En revanche, le pays refuse toute nouvelle baisse des retraites, hausse de la TVA ou flexibilisation du droit du travail… Et ne veut pas entendre parler de mesures unilatérales.Par ailleurs, selon un responsable grec, cité par Reuters, la demande de prolongation de l’aide porte sur le dispositif d'aide financière obtenu auprès du Fonds européen de stabilité (FESF). Dans ce cadre, les conditions associées au versement de cette aide différeraient de celles auxquelles la Grèce est soumise dans le cadre du programme d'aide géré par la troïka (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne).Ce dernier programme avait été mis en place en 2012, avec un prêt de 130 milliards d’euros conditionné au lancement de réformes visant à restaurer la compétitivité du pays.Lire notre reportage interactif : Cette Grèce qui n'a pas voté SyrizaQui va décider si la demande de la Grèce est acceptable ou non ?Une réunion préparatoire à l’Eurogroupe a été convoquée pour jeudi 19 février, à 15 heures, pour examiner la lettre grecque. Cette réunion, à laquelle participent les directeurs du Trésor des 19 pays de la zone euro, doit statuer sur la demande des Grecs.Si rien n’est tranché, ce sera à un Eurogroupe – au niveau ministériel – de prendre la décision, vendredi 20 février ou lundi 23 février. « C’est le président de l’Eurogroupe, M. Dijsselbloem, qui prendra la décision », a annoncé Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission chargé de la stabilité de l’euro.Il s’agit d’apprécier si Athènes répond aux engagements attendus. Les Européens ne veulent en effet pas que M. Tsipras mette sur les rails des mesures anti-austérité qui entameraient la compétitivité et les finances publiques de la Grèce. La marge d’appréciation est conséquente et l’exercice éminemment politique.Les pays de la zone euro sont-ils tous sur la même ligne ?Les pays membres de la zone euro ne sont pas tous au diapason sur le sujet. Les Allemands sont sur une ligne dure : accorder une marge de manœuvre la plus faible possible à Athènes.Les Français sur une ligne plus compréhensive : le ministre des finances, Michel Sapin, déclarait ainsi mercredi que la France ferait « tout » pour qu’un accord soit rapidement conclu avec la Grèce.La Commission européenne, elle, joue aux « facilitateurs ». Son président, Jean-Claude Juncker, a ainsi passé sa journée de mercredi au téléphone avec le premier ministre grec, selon une source européenne. « Nous avons besoin de la Grèce dans la zone euro, et la Grèce a aussi besoin de la zone euro », disait pour sa part Pierre Moscovici, le commissaire à l’économie, mercredi matin sur Bel RTL.A quel jeu joue la BCE ?Le rôle que tient l’institut monétaire dans le dossier grec est à la fois déterminant et délicat. Créancier de la Grèce, il est aussi le maître des liquidités essentielles à la survie des banques grecques, fragilisées par les fuites de capitaux.Or, ce sont aujourd’hui ces banques qui achètent la dette à court terme de l’Etat grec et donc lui permettent de se financer… Le 11 février, la BCE a coupé l’un des régimes de liquidité d’exception accordés à la Grèce. Mais elle en a maintenu un second, baptisé « ELA », qui autorise la banque centrale d’Athènes à accorder directement des liquidités aux établissements helléniques.Le 18 février, elle a augmenté le plafond de ces ELA de 65 à 68,3 milliards d’euros. Et toutes les deux semaines elle devra renouveler ou non son feu vert pour son maintien. Une épée de Damoclès pour Athènes, qualifiée de scandaleux chantage de Francfort par certains.Mais s’il est clair que la BCE met la pression sur M. Tsipras et ses partenaires afin qu’ils trouvent un accord au plus vite, il est peu probable qu’elle suspende les ELA. Même au plus fort de la crise chypriote, elle n’a jamais imposé une telle saignée à Nicosie.Lire l’analyse (édition abonnés) : Alexis Tsipras, droit dans ses bottes face à l’EuropeAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel Cela ne s’était pas produit depuis octobre 2009. En janvier, l’indice des prix à la consommation français a reculé de 0,4 % sur un an, selon les statistiques publiées, jeudi 19 février, par l’Insee. Sur un mois, le recul est même de 1 %.« C’est une situation presque inédite, décrypte Bruno Cavalier, chef économiste chez Oddo Securities, dans une note sur le sujet. En soixante ans, le cas ne s’est produit que durant quelques mois de 2009. À l’époque, le choc déflationniste avait pour cause la grave crise financière et la récession associée ». Faut-il s’inquiéter du chiffre du mois de janvier ? Comment interpréter cette baisse ?Pourquoi les prix ont-ils baissé en janvier ?Selon les économistes de l’Insee, cette forte baisse des prix sur le premier mois de l’année est principalement due aux soldes d’hiver. Le prix des produits manufacturés a ainsi reculé de 3,2 % sur un mois, et ceux de l’habillement, de 16,5 % !Autre phénomène notable : la chute des prix de l’énergie, qui ont reculé de 7,1 % sur un an. « Plusieurs taxes sur les produits énergétiques ont été relevées en janvier 2015, mais, pour les produits pétroliers, la chute des cours a plus que compensé ces mesures fiscales : leur prix baissent de nouveau (-6 % en janvier) », explique ainsi l’Insee.Lire aussi : Zone euro : désinflation ? Déflation ? En tout cas, baisse des prixPeut-on dire que la France est en situation de déflation ?Les économistes ne cessent de se diviser sur le sujet, car ils ne sont pas tous d’accord sur la définition de la déflation.En théorie, celle-ci se définit par une baisse généralisée, durable et auto-entretenue des prix. Un scénario inquiétant, car les consommateurs, espérant profiter de prix plus avantageux encore, reportent alors leurs achats. Les entreprises se retrouvent alors avec des stocks sur les bras, puissent cessent d’embaucher, d’investir… L’ensemble de l’économie se bloque.La France est-elle dans ce cas de figure ? A priori non, car la baisse des prix observée est essentiellement liée à la baisse des cours du pétrole. Or, celle-ci ne dépend pas des fondamentaux de l’économie française. Elle ne devrait donc pas durer.Et surtout, elle n’est pas auto-entretenue. Avec un seul mois d’inflation négative, la France n’est donc pas en déflation. Les prix ne devraient se redresser que très lentement en 2015. L’inflation sera faible pendant longtemps encore, et ce, dans l’ensemble de la zone euro.Lire aussi : Pourquoi la déflation est-elle tout sauf une bonne nouvelle ?Cetet situation est-elle positive ou négative pour les Français ?À court terme, l’inflation négative est favorable au pouvoir d’achat des Français et donc, à la croissance. En revanche, l’épargne des ménages est pénalisée. Le taux du Livret A, le produit d’épargne le plus populaire de notre pays, est en effet indexé sur l’inflation. Pour l’instant, son taux est toujours de 1 %.En théorie, l’application de la formule aurait dû conduire à une baisse de 0,75 point le 1er février dernier. Le taux du Livret A serait alors tombé 0,25 %. Mais le gouvernement a choisi de le maintenir à 1 %, pour limiter la désaffection pour ce produit d’épargne.Mais si l’inflation reste aussi faible ces prochains mois, il aura du mal à justifier le maintien de ce taux.Lire nos explications (édition abonnés) : Les prix continuent de baisser en zone euroMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Dominique Gallois Satisfaction chez Capgemini, le leader européen de conseil et services informatiques a annoncé, jeudi 19 février, des performances supérieures aux attentes, portées par une accélération des activités au quatrième trimestre. Le résultat net 2014 est en hausse de 31 %, à 580 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires en progression de 3,4 %, à 10,5 milliards d’euros.Depuis cinq ans et le bond historique (+ 57,3 %) de son bénéfice en 2010, le groupe est habitué à voir ses résultats progresser d’au moins 25 %, par an, à l’exception d’une baisse en 2012. La bourse a d’ailleurs salué cette performance, le titre du groupe français progressant de 6 % à l’ouverture de la séance, jeudi à Paris.C’est l’activité en Inde, où le groupe emploie désormais 56 000 personnes, soit 40 % de ses effectifs, qui tire l’activité, avec une croissance de près de 20 %. « Notre moteur indien va plus vite que les meilleurs groupes de ce pays, apprécie Paul Hermelin, le PDG de groupe. Cependant, notre groupe ne doit pas être réduit à sa dimension indienne, car nous fonctionnons sur deux jambes, l’industrialisation et l’innovation. »Et ce sont justement les nouvelles applications qui, même si elles ne représentent que 13 % du chiffre d’affaires, qui se développent le plus, avec une croissance de 25 % en 2014. Rassemblées sous l’acronyme SMAC (social, mobile, analytics et cloud), elles sont en évolution permanente, liée au développement technologique.Service dédié à la cybersécurité« En 2010, j’avais pour objectif que le groupe soit en cinq ans parmi les leaders et rejoigne la ligue des champions, le but est atteint, estime M. Hermelin. Nous allons maintenant continuer à innover dans les services que nous proposons comme le digital marketing ou le manufacturing 4.0, qui concerne les objets connectés, mais aussi dans nos méthodes de production, comme le développement digital lié au cloud (DevOps). »Dans cette optique, Capgemini vient de lancer un service dédié à la cybersécurité. « L’évolution rapide de la cybercriminalité a placé la sécurité au cœur des préoccupations des dirigeants. En effet, entre 2013 et 2014, le nombre des cyberattaques a augmenté de 120 % dans le monde », affirme le groupe. Il « prévoit une croissance élevée à deux chiffres de sa nouvelle ligne de services au cours des douze prochains mois ». Pour se développer, le français dispose désormais de solides réserves, avec une trésorerie de 1,2 milliard d’euros, un endettement nul et une note élevée des agences de notation qui lui permettra, en cas de besoin, d’emprunter à un taux faible, autour de 2 %. « À l’évidence, le marché s’interroge sur ce que nous allons faire de nos liquidités, et sur une éventuelle acquisition, confirme le PDG de Capgemini. Comme d’habitude, je ne dirai rien et ne l’annoncerai qu’une fois réalisée. Mais il est évident que nous souhaitons bouger en 2015. » Dans ce secteur, les groupes ont la possibilité d’acquérir au prix fort des sociétés innovantes, ou d’acheter, à un coût moins élevé, des groupes matures pour grossir en taille, comme l’a fait Atos. Le groupe français a acquis le constructeur informatique Bull en 2014 et prévoit de reprendre les activités de services informatiques de l’américain Xerox.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre C’est une année 2014 ambivalente qui s’achève pour le groupe TF1. Plutôt bonne en audience, mais plus nuancée en termes financiers, comme l’ont révélé ses résultats de l’année 2014, présentés jeudi 19 février.Leader du paysage français, la chaîne TF1 a enregistré 95 des 100 plus fortes audiences de télévision en 2014. Avec les trois autres chaînes gratuites du groupe (HD1, NT1, TMC), la part d’audience du groupe s’est élevée à 28,7 %, quasiment stable par rapport à 2013 (– 0,2 %). Et le groupe touche un tiers (32,7 %) de sa cible commerciale prioritaire, la fameuse « femme de moins de 50 ans responsables des achats ».Fidèle à sa stratégie de réduction des coûts, le groupe a atteint cette performance avec une économie de 26,4 millions d’euros sur le coût des programmes hors événements sportifs. Mais cette économie a été complètement gommée par le coût exceptionnel de la Coupe du monde de football 2014 au Brésil, à hauteur de 73,7 millions d’euros.Efficace en termes d’audience – avec notamment le quart de finale Allemagne-France –, cette dépense « impacte » fortement le résultat opérationnel du groupe, comme le reconnaît le directeur général adjoint finances du groupe, Philippe Denery. Celui-ci s’est dégradé de 20,6 %, à 116,5 millions d’euros, alors que le résultat net des activités poursuivies est stable à 103 millions d’euros.TF1 paye donc chèrement le maintien de son statut de « leader », qui implique qu’il accueille des événements rassembleurs du type de la Coupe du monde de football.LCI, l’autre source de pertesL’année 2014 a aussi été celle du repli du marché publicitaire. Les recettes apportées par les annonceurs ont reculé de 1,2 %, à 1,57 milliard d’euros. Et cela malgré une augmentation du nombre de spots diffusés. « La durée de publicité diffusée s’est inscrite en forte hausse pour l’ensemble des acteurs, maintenant une pression constante sur les prix », reconnaît TF1.Autre source de pertes : l’offre payante, avec notamment la chaîne d’information LCI que le groupe n’a pas réussi à faire passer en gratuit en 2014, dont la performance s’est établie à 125,2 millions d’euros, en baisse de 5,2 %.En revanche, les autres activités – droits, services aux consommateurs, téléshopping, vidéos – progressent de 7,3 %, à 516,3 millions d’euros. L’essentiel de cette progression a été apporté par la revente d’une partie des droits de la Coupe du monde de football 2014 à BeIN Sports, pour 30 millions. Cela permet d’aboutir à un chiffre d’affaires global de 2,09 milliards d’euros, en légère progression par rapport à 2013 (+ 0,8 %).Si le résultat net progresse de 257 millions, à 419 millions d’euros, cela est essentiellement dû à la cession de la chaîne payante Eurosport à l’américain Discovery, dont la plus-value compte pour 267 millions dans ce résultat.A l’issue de cette cession, le groupe se retrouve avec une trésorerie nette de 497 millions d’euros. Il a décidé de verser un dividende exceptionnel et de procéder à un rachat d’actions. Mais le solde pourra être employé pour des investissements ou des acquisitions.D’éventuelles opérations pourraient donc animer une année 2015 sur laquelle le groupe, une fois n’est pas coutume, s’aventure à un pronostic : « La conjonction de facteurs économiques plus favorables (…) pourrait entraîner une stabilisation du marché net de la publicité télévisuelle. »Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.02.2015 à 08h03 • Mis à jour le19.02.2015 à 12h32 | Guy Dutheil   Dans un entretien au Monde, à l’occasion des résultats annuels du groupe Air France-KLM, le PDG, Alexandre de Juniac, reconnaît qu’Air France sera encore en déficit pour la sixième année de suite, à cause de la grève des pilotes. Il annonce la réduction, pour la première fois, de la flotte long-courrier à cause de la baisse de la recette unitaire de la compagnie.Une fois de plus, Air France termine dans le rouge. Quand les comptes de la compagnie seront-ils redressés ?Il y a une nette amélioration structurelle de la situation du groupe Air France-KLM, même si nous enregistrons encore une perte de 129 millions d’euros en 2014. Hors impact de la grève des pilotes en septembre 2014, Air France-KLM aurait dégagé un résultat d’exploitation positif de 296 millions d’euros. Dans le détail, celui d’Air France est négatif de 314 millions d’euros ; celui de KLM est positif de 175 millions d’euros, mais, comparé à 2013, il est en baisse de 126 millions d’euros. A l’inverse, sans la grève, Air France aurait gagné 100 millions d’euros, ce qui constitue une amélioration de 273 millions d’euros en an. La compagnie sera de retour dans le vert fin 2015, avec un an de retard. Une première depuis six ans.Le plan « Transform » n’aura donc pas été assez efficace ?Depuis 2012, avec ce plan et grâce aux efforts des salariés, nous avons inversé la tendance malgré une conjoncture économique exécrable. La dette est passée de 6,5 milliards d’euros en 2012 à 5,4 milliards fin 2014. Sans la grève, elle aurait été ramenée à 5 milliards.Comment assainir vos comptes alors que la recette unitaire baisse ?Le groupe Air France-KLM a été confronté à un double phénomène en 2014. A partir de juin, il y a eu un déclin de la recette unitaire – c’est-à-dire le revenu par passager – qui a été régulier et continu jusqu’en décembre. Cela a affecté notre chiffre d’affaires. En Asie, la baisse de la recette unitaire est la conséquence de la surcapacité ; il y a trop d’offres, ce qui fait baisser les prix. La réduction de cette recette absorbe la baisse des prix du pétrole qui n’aura que très peu d’impact sur nos comptes.Pour la première fois, la crise affecte le long-courrier, la vache à lait d’Air France...Il y aura en 2016, pour la première fois, une baisse du nombre d’avions long-courrier, 104 appareils au lieu de 107 aujourd’hui pour Air France. Ce segment ne perd pas d’argent, mais en gagne moins qu’avant, alors même qu’il vient « financer » le réseau d’apport – les vols court et moyen-courrier – de notre hub de Charles-de-Gaulle. La recette long-courrier a baissé de 1,3 % au troisième trimestre de 2014 et de 1,7 % au quatrième.Allez-vous allez revoir à la baisse votre montée en gamme ?Elle est sanctuarisée malgré la baisse des investissements. Nous allons investir au total un milliard d’euros dans le renouvellement des cabines de quarante-quatre Boeing 777 de la flotte d’Air France. Fin 2015, Air France-KLM aura équipé plus de soixante avions.Qatar Airways et British Airways sont désormais alliés. Ou en êtes-vous avec Etihad ?Je ne vois pas l’intérêt d’un investissement capitalistique avec Etihad. Nous pensons à un système de partage de recettes sur le modèle de notre société commune avec Delta (Atlantique nord), où nous mettons en commun coûts et revenus – elle dégage un chiffre d’affaires annuel de 13 milliards de dollars (11,3 milliards d’euros) avec une profitabilité à deux chiffres, l’équivalent du long-courrier de British Airways.Air France-KLM a-t-elle les moyens de participer à la consolidation du secteur aérien?Après le commercial, notre deuxième axe de développement passe par des alliances en Asie avec trois ou quatre partenaires solides. C’est là bas que l’essentiel de la croissance mondiale de l’aérien (5% par an) se joue. Des alliances aussi efficaces que celle que nous avons nouée sur l’Amérique du nord avec Delta. En Chine où nous sommes en avance par rapport à la concurrence, nous avons des co-entreprises avec China Southern et China Eastern mais elles ne sont pas encore montées en puissance. Nous devons aussi accélérer en Asie du Sud Est. Nous y avons déjà des liens avec Malaysian Airlines. La compagnie indonésienne Garuda qui a rejoint l’alliance SkyTeam est un partenaire possible.Transavia France est-elle la seule planche de salut du moyen-courrier d’Air France ?La rentabilité du court et du moyen-courrier passe par le renforcement des hubs, tant à Amsterdam qu’à Paris. Il faut baisser nos coûts. Nous avons fait beaucoup d’efforts. Nos partenaires ne doivent pas être en reste ; je pense notamment à la baisse des redevances aéroportuaires. La relance passe aussi par notre filiale low cost Transavia. Grâce à l’accord avec nos pilotes, Transavia France sera la première compagnie low cost à Orly dès cet été.Air France : le premier syndicat de pilotes valide le projet d'accord Transavia FranceVous gagnez beaucoup d’argent avec la maintenance, allez-vous poursuivre vos acquisitions?C’est notre quatrième axe stratégique. Nous sommes le numéro deux mondial de la maintenance avec 15 000 salariés. Une activité qui est profitable avec un carnet de commandes en hausse de 28 % en 2014, à 5,6 milliards d’euros. Nous allons continuer à faire des acquisitions, en complément de notre croissance organique.C’est le troisième plan de départs chez Air France. Est-ce le dernier et allez-vous trouver assez de volontaires ?A chaque fois, il y a plus de candidats que de places proposées. Le plan de départs volontaires est devenu un moyen bien accepté de gestion des sureffectifs. Les 800 suppressions de postes annoncées en janvier ne sont sans doute pas les dernières. J’ai toujours dit pendant les trois ans de Transform qu’il y aurait d’autres plans. Tout dépendra des négociations avec les organisations syndicales après les élections professionnelles de mars chez Air France.Air France va supprimer 800 emplois chez les personnels au sol et navigantsGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.02.2015 à 01h19 • Mis à jour le19.02.2015 à 01h20 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Relèvera ? Relèvera pas ? La valse-hésitation de la Réserve fédérale américaine (Fed) à propos d’une prochaine remontée des taux d’intérêt n’est pas prête de s’arrêter. Les « minutes », rendant compte de la dernière réunion du Comité de politique monétaire des 27 et 28 janvier, publiées mercredi 18 février, indiquent en effet que la banque centrale reste très partagée sur l’opportunité de relever le loyer de l’argent dès le mois de juin, comme semblent le croire un certain nombre d’observateurs. La faiblesse de l’inflation, la remontée du dollar et les incertitudes sur la conjoncture internationale incitent les membres du Comité à la plus grande prudence.« Beaucoup de participants [au Comité de politique monétaire] ont indiqué que leur évaluation de l’équilibre des risques liés à la date de début de normalisation de la politique les incitait à maintenir les taux fédéraux à sa valeur plancher pour un temps plus long », indiquent les minutes de la Fed dans un style inimitable. En clair, il est urgent d’attendre avant de relever les taux, qui sont proches de zéro depuis décembre 2008.Inflation trop faiblePrincipal sujet d’inquiétude : l’inflation. La Fed s’est fixé un objectif d’une hausse des prix de 2 %. Or à ce jour, malgré un taux de chômage ramené à 5,7 %, les salaires n’augmentent pratiquement pas. L’impact de la baisse des prix du pétrole ne faisant que ralentir encore plus la marche vers les 2 % d’inflation. « Plusieurs participants considèrent la faiblesse persistante de l’inflation comme une préoccupation », est-il expliqué dans les minutes, certains membres suggérant que du fait de « la faiblesse de la croissance des salaires nominaux », le retour à une inflation de 2 % « pourrait prendre plus de temps que ce qu’anticipait le Comité ».États-Unis : la croissance ralentitAu cours de sa dernière réunion, la Fed a également fait part de ses préoccupations sur la forte hausse du dollar ces dernières semaines. Celle-ci est considérée comme une « source persistante de contrainte des exportations » américaines, quelques participants ayant pointé « le risque que le dollar puisse continuer à s’apprécier ».Incertitudes mondialesSi la Fed reste globalement optimiste sur les perspectives économiques aux États-Unis, elle s’inquiète néanmoins de l’impact du ralentissement dans d’autres régions du monde. La Chine est ainsi considérée comme un facteur qui risque de peser sur « la croissance dans nombre de pays » auquel il faut ajouter « la pression déflationniste au niveau mondial, les tensions au Moyen-Orient et en Ukraine et les incertitudes financières en Grèce », souligne le texte. Toutefois, les membres de la Fed estiment que les risques pour les États-Unis restent « équilibrés ».Dans ce contexte, lors de la réunion de janvier, seule une minorité a considéré que la politique monétaire accommodante menée par la Fed depuis 2008 n’avait que trop duré. Même en prenant en compte les risques cités plus haut, cette poignée de participants estime « qu’il pourrait être approprié » de commencer à resserrer les taux « à court terme ».Confiance malgré toutLes minutes de la réunion font également part d’intenses débats à propos de la communication que la Fed devra utiliser dans les prochaines semaines. Quelques membres ont ainsi souligné les risques que constituerait l’abandon dans les prochains communiqués du terme de « patience » avant de relever les taux. Ils estiment que cela pourrait entraîner « un changement dans les attentes des marchés qui risquent d’anticiper à tort un resserrement de la politique monétaire à une date proche », ajoutant que « les marchés financiers pourraient réagir de façon exagérée, rendant les conditions financières plus strictes », s’inquiètent certains.Bref si la Fed semble confiante sur l’amélioration de la conjoncture américaine, le débat sur l’imminence d’une hausse des taux est loin d’être tranché. Il faudra attendre le prochain Comité de politique monétaire des 17 et 18 mars pour savoir si le sentiment majoritaire aura changé de camp.Aux Etats-Unis, un billet vert déjà trop cherStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Leroux Le poids de l'assurance va encore augmenter dans le budget des ménages en 2015. Le comparateur Assurland a publié son indice du prix des assurances des particuliers : les primes vont augmenter à un niveau largement supérieur à celui de l'inflation.Assurance auto : jouer sur les franchisesL'assurance auto, l'une des rares qui soit obligatoire, a augmenté en moyenne de 2,3 % en ce début d'année. Selon le comparateur, cette augmentation s'explique par un bilan des tués et des blessés exceptionnellement élevé et par la hausse ininterrompue des coûts de la réparation automobile et de l'indemnisation des victimes.Il existe quelques solutions pour réduire la douloureuse. La plus radicale passe par une diminution des garanties : seule la couverture en responsabilité civile étant obligatoire – celle qui couvre les dommages causés à des tiers –, vous pouvez vous en satisfaire si votre voiture est de faible valeur. En cas d'accident dont vous seriez responsable, vous devrez cependant affronter vous-même le coût des réparations sur votre véhicule.Lire aussi : Assurance auto : ce qui fait gonfler les tarifsSi la valeur de votre voiture est importante, mieux vaut éviter car cela pourrait vous coûter cher en cas d'accident responsable. Dans ce cas, il est préférable de jouer sur les franchises, en augmentant la part des dépenses restant à votre charge. Vous pourrez ainsi économiser 10 % ou plus de votre cotisation.Assurance habitation : abandonner les garanties « gadget »Pour l'assurance multirisque habitation, l'augmentation de 2015 est particulièrement salée, puisque les prix ont progressé de 4,2 % par rapport à l'année précédente. La fréquence des catastrophes naturelles en 2014 et notamment l'importance des inondations dans le sud de la France en seraient en partie responsables.Pour diminuer le montant de la cotisation, il est aussi possible d'activer le levier des franchises, en gardant à votre charge les petits pépins et une fraction des dépenses en cas de sinistre. L'impact sur la prime est cependant plus faible qu'en assurance auto, et la baisse de tarif sera limitée.Revoyez aussi les montants pour lesquels vous êtes garantis afin de les adapter au plus juste à la valeur du patrimoine présent dans votre logement. Il est inutile de s'assurer pour des montants supérieurs à la valeur de vos biens, car vous ne serez pas mieux indemnisé pour autant.Lire aussi : Assurance habitation : gare aux mauvaises surprisesSi vous disposez d'un contrat très complet, couvrant des domaines secondaires comme les pannes des appareils électroménagers, vous pouvez abandonner ces garanties « gadget » pour ne couvrir que l'essentiel : votre responsabilité civile, l'incendie, le vol et les dégâts des eaux.Même si cette assurance n'est pas obligatoire (sauf pour les locataires), ne faites pas l'impasse sur la couverture, car elle protège un pan important de votre patrimoine.Complémentaire santé : étudier les contrats de baseC'est devenu une habitude le prix des complémentaires santé a encore augmenté bien plus vite que les prix à la consommation, à 2,6 %. Pourtant, il n'y a pas de raison objective à cette dérive, puisque l'évolution des dépenses de santé a été limitée à 2 % l'an dernier et que la Sécurité sociale n'a pas baissé sa prise en charge, ce qui aurait entraîné une hausse des dépenses pour les mutuelles.Quoi qu'il en soit, le résultat est tel que la complémentaire – qui n'intervient pourtant que pour une fraction minime des dépenses de santé : 13,8 % des dépenses contre plus de 70 % pour la Sécurité sociale – est en passe de devenir le premier poste assurance dans le budget des ménages.Pour le réduire, la solution la plus radicale consiste à souscrire un contrat de base, c'est à dire ayant des garanties qui ne couvriront que les risques les plus lourds (notamment le ticket modérateur en cas d'hospitalisation). L'économie est souvent suffisante pour compenser le coût des dépassements d'honoraires en cas de consultation d'un spécialiste.Renégocier les contratsSi vous trouvez que votre assureur a la main lourde, commencez par faire jouer la concurrence pour tenter de trouver moins cher. Depuis le 1er janvier et l'entrée en application de la loi Hamon, vous pouvez mettre fin à tout moment à vos contrats, dès lors qu'ils ont au moins un an d'ancienneté. Les assureurs traitant souvent mieux les « prospects » que leurs clients fidèles, c'est le moyen le plus simple de faire baisser les prix sans forcément sacrifier votre protection.Lire aussi : Auto, téléphone mobile, immobilier… comment résilier son contrat d'assuranceEric LerouxJournaliste au Monde 16.02.2015 à 16h39 | Jérôme Porier Terra Nova a lancé, vendredi 13 mars, de nouvelles propositions pour relancer la construction de logements. Cette annonce intervient au moment où le secteur connaît un léger mieux, après trois années de dégradation. Le nombre de logements construits en France, tombé à 298 000 unités en 2014, devrait remonter à 320 000 en 2015.Alors qu'un grand nombre de décrets de la loi ALUR (pour l'accès au logement et à un urbanisme rénové) n'ont toujours pas été publiés, le premier ministre, Manuel Valls, a dévoilé en août un plan de relance du secteur, qui semble produire ses premiers effets. Il n'en reste pas moins que l'objectif de François Hollande d'atteindre un rythme annuel de 500 000 logements neufs au cours de sa mandature semble toujours hors de portée.C'est pourquoi les économistes de Terra Nova, tout en saluant les efforts du gouvernement, appellent à créer un « choc d'offre » sur le marché immobilier. « Les mesures annoncées n'apportent pas de réponse aux principaux blocages : le manque de logements locatifs sociaux et intermédiaires dans les zones où le marché du logement est tendu », écrivent les auteurs du rapport.LOI SANS EFFETQue recommandent-ils ? La première proposition de Terra Nova consiste à retirer aux maires la responsabilité de décerner les permis de construire pour les attribuer au président de l'agglomération. La loi ALUR a fait un premier pas dans cette direction puisqu'elle prévoit le transfert du plan local d'urbanisme (PLU) aux intercommunalités en mars 2017. Mais un quart des communes (si elles représentent au moins 20% de la population) pourront empêcher ce transfert, ce qui risque de rendre la loi sans effet.« Il faut supprimer cette possibilité de blocage », insiste Alain Weber, spécialiste du logement chez Terra Nova. Une opinion partagée par Jean-Claude Driant, professeur à l'Institut d'urbanisme de Paris, pour qui « la délivrance insuffisante des permis de construire est le problème numéro un dans les zones tendues, en particulier en Ile-de France ». Du côté des élus locaux, le son de cloche est différent. « Cela n'entraînerait pas la construction d'un seul logement supplémentaire. On ne bâtit pas sous la contrainte », martèle Pierre Jarlier, vice-président de l'Association des maires de France.Lire aussi : Plus de 350 villes ne respectent pas leurs objectifs de construction d'HLMEn complément, M. Weber propose de faire passer la dotation aux maires bâtisseurs, annoncée en août, de 100 à 500 millions d'euros par an. « Il faut construire, non pas 50 000, mais au moins 250 000 logements par an en zone tendue », argumente-t-il. Pour financer cette mesure, il propose que les 300 000 propriétaires immobiliers qui paient l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) soient imposés sur 100% de la valeur de leur résidence principale, et non plus sur 70% comme c'est le cas depuis que l'abattement dont ils bénéficient a été porté de 20% à 30% en 2007.Une mesure qui a peu de chance de susciter un consensus politique. « Financer cette dépense en augmentant l'ISF me parait illusoire ; cela contribuerait à paralyser un peu plus l'écosystème du logement en France », met en garde Guy Marty, directeur général de l'Institut de l'épargne immobilière et foncière (IEIF).« PRENDRE EN COMPTE LES VRAIS PRIX »Autre mesure préconisée par Terra Nova : augmenter de façon spectaculaire la taxation des terrains non-bâtis, afin de libérer du foncier dans les zones tendues. Ce qui implique au préalable une refonte complète du système d'évaluation de la valeur locative des terrains, qui repose sur des valeurs de référence établies en 1960. « Il faut prendre en compte les vrais prix, les prix de marché ! », réclame M. Weber.Là aussi, la proposition a peu de chances d'aboutir. Pour Vincent Renard, conseiller à l'Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales), « il existe trop de blocages. Bercy et la plupart des élus locaux ne veulent pas entendre parler de cette réforme ».PIOCHER DANS L'ÉPARGNEPour inciter les institutionnels à financer davantage le secteur du logement, Terra Nova suggère d'explorer deux autres voies. La première consisterait à piocher dans l'épargne salariale. Le think tank suggère que les sociétés de gestion offrent aux salariés qui bénéficient d'un plan d'épargne salariale la possibilité d'opter pour un FCPE (fonds commun de placement d'entreprise) dédié au logement intermédiaire. Un tel dispositif drainerait une centaine de millions d'euros par an.Terra Nova voudrait aussi imposer aux gestionnaires de contrats « vie génération », commercialisés depuis la mi-2014 par les assureurs-vie, de consacrent au minimum 10% de leurs encours au logement, ce qui pourrait générer un flux d'un milliard d'euros par an.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Thomas Sotinel Drôle d’année pour le cinéma français. Les investisseurs ont été prudents, frileux, même : trois films d’un budget supérieur à 15 millions d’euros en 2014 contre 12 et 18 en 2013 et 2012, 36 longs-métrages qui ont coûté plus de 10 millions contre 48 l’année précédente. En revanche, on a compté 61 films d’un budget compris entre deux et quatre millions, contre 47 et 46 les deux années précédentes.Cette extrême prudence a payé. La part de marché des films français a grimpé à 44 % et la rentabilité des films en salles s’est améliorée. L’hebdomadaire professionnel Le Film français, qui publie ces statistiques dans son édition du 13 février a calculé que 42 films avaient atteint un taux d’amortissement de 25 % après leur exploitation en salles, contre 30 en moyenne ces dernières années.Au terme de leur carrière en salles, cinq films ont rapporté plus à leurs producteurs que ce qu’ils y avaient investi : trois comédies – Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?, de Philippe de Chauveron, qui a engrangé 300 % des 12,79 millions d’euros de son budget ; La Famille Bélier, d’Eric Lartigau (231 %, 7,55 millions) ; Babysitting, de Philippe Lachau et Nicolas Benamou (211 %, 3,48 millions) – suivies de deux documentaires – La Cour de Babel, de Julie Bertuccelli (148 %, 400 000 euros) et Résistance naturelle, de Jonathan Nossiter (113 %, 50 000 euros). Ce groupe de tête réunit donc des films qui ont compté leurs spectateurs par millions (12 pour Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?) et par milliers (18 pour le film de Nossiter). « Lucy », production française la plus rentable en 2014La méthode retenue par nos confrères du Film français consiste à déduire des recettes en salles la part revenant aux exploitants et aux distributeurs pour obtenir les sommes revenant aux producteurs. Il faut rappeler que les ventes de tickets ne représentent qu’une partie des revenus de l’industrie cinématographique. Les films prévendus aux chaînes (l’immense majorité des productions françaises) peuvent compter sur la somme versée par celles-ci pour la diffusion sur petit écran, ventes de DVD (de moins en moins), et VàD (de plus en plus) doivent aussi être prises en compte.Enfin, les ventes à l’étranger sont une source de recettes indispensables. Dans le classement du Film français, le plus gros budget de l’année (49 millions d’euros), Lucy n’affiche que 33 % de taux d’amortissement mais le succès du film de Luc Besson dans le monde entier en a fait la production française la plus rentable de l’année.70 films avec un amortissement inférieur à 5 %Dans l’ensemble, les professionnels estiment qu’il faut que les recettes en salles se situent entre un quart et un tiers du budget d’un film pour que les producteurs puissent espérer recouvrer finalement leur investissement. C’est loin d’être le cas de tous les films. Soixante-dix longs-métrages ont un taux d’amortissement inférieur à 5 %, ce qui, là encore, recouvre des réalités très différentes.Avec moins de 70 000 spectateurs, The Search, de Michel Hazanavicius n’a rapporté que 1,06 % des 20,6 millions d’euros de son budget, pendant que les 12 000 spectateurs du Gaby Baby Doll, de Sophie Letourneur, qui avait coûté 1,56 million, ont porté son taux d’amortissement à 2,41 %.Parmi les grosses productions qui ont raté de loin le seuil de rentabilité, on compte aussi Benoît Brisefer, de Manuel Pradal, 8,3 millions d’euros de budget, 4,6 % de taux d’amortissement, Un illustre inconnu, de Mathieu Delaporte, (12,74 millions d’euros, 2,52 %) ou Grace de Monaco, d’Olivier Dahan, (25,2 millions, 3,68 %).Belle performance pour « Timbuktu »En haut de ce tableau, le succès n’est pas forcément allé aux plus grosses productions. Outre les documentaires déjà cités, on remarque la très belle performance du Timbuktu, d’Abderrahmane Sissako, 2,32 millions de budget et 95,13 % de taux d’amortissement, alors que l’exploitation du film est toujours en cours. Hippocrate, de Thomas Lilti, Lulu femme nue, de Solveig Anspach ou Les Combattants, de Thomas Calley peuvent aussi se prévaloir d’un taux supérieur à 50 %.Les trois millions d’entrées de Samba, d’Olivier Nakache et Eric Toledano ont permis au film de se classer quatrième de ce classement, avec un taux d’amortissement de 63 %. C’est dix fois moins que les 600 % d’Intouchables.Thomas SotinelJournaliste au Monde 16.02.2015 à 13h08 • Mis à jour le16.02.2015 à 17h57 | Dominique Gallois La France a signé avec l’Egypte, lundi 16 février au Caire, la première vente de Rafale à l’exportation. Dans un contexte géopolitique tendu, le PDG du constructeur français Dassault Aviation, Eric Trappier, a paraphé le contrat au palais présidentiel en présence du président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi et du ministre français de la défense Jean-Yves Le Drian. Une cérémonie à laquelle Le Monde n’a pas été convié.Cette signature officielle intervient alors que les avions de combat égyptiens ont bombardé, lundi, des positions de l’Etat islamique (EI) en Libye, quelques heures après la revendication par cette organisation djihadiste de la décapitation de 21 Egyptiens.Quelques heures avant le déplacement de M. Le Drian, le président égyptien a eu un entretien téléphonique avec François Hollande. Les deux chefs d’Etat ont notamment souhaité que le Conseil de sécurité de l’ONU se saisisse de la situation en Libye.En quoi consiste le contrat signé avec l’Egypte ?Evalué à 5,2 milliards d’euros, ce contrat comprend en réalité cinq contrats différents, dont trois majeurs : la vente de 24 Rafale pour Dassault Aviation ; celle d’une frégate multimission Fremm, fabriquée par DCNS ; et la vente de missiles air-air Mica et de croisière Scalp, produits par MBDA.A ces contrats principaux s’en ajoutent deux autres : l’un avec Sagem, pour les missiles air-sol 2ASM ; l’autre avec Lacroix, concernant les systèmes de leurre du Rafale.La vente du Rafale au Caire bouclée en un temps recordComment l’Egypte finance-t-elle ces achats ?L’Egypte a conçu un montage mêlant ses ressources propres, pour plus de 50 % du montant, et un emprunt, souscrit auprès d’un pool de banques françaises, pour le restant. « La Coface, donc la France, garantira 100 % de l’emprunt bancaire à des taux acceptables, similaires à ceux pratiqués pour un pays européen », a détaillé, vendredi 13 février, le ministère de la défense.Le premier acompte égyptien, estimé à 500 millions d’euros, sera versé « d’ici deux à trois semaines », selon le ministère. Ce versement « doit être rapide » pour que l’Egypte puisse faire voler le Rafale et faire naviguer la Fremm le 5 août, lors de l’inauguration de l’élargissement du canal de Suez.Pour son « apport personnel », Le Caire devrait en réalité compter sur l’aide financière de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis. L’histoire se répéterait donc car, quand, dans les années 1970, les Egyptiens avaient acheté leurs premiers avions de chasse français (des Mirage 5), c’est déjà Ryad, qui avait apporté le financement. Le premier avion avait d’ailleurs été livré avec la cocarde saoudienne, celle-ci ayant ensuite été remplacée par les couleurs égyptiennes.Pourquoi l’Egypte a-t-elle opté pour du matériel français et non américain ?La négociation a été conclue en cinq mois. Du jamais vu côté français. Dès les premiers contacts avec Paris en septembre 2014, le président Sissi avait fait savoir son empressement. Et ce, en raison de la situation tendue à ses frontières, dans le Sinaï et surtout en Libye, devenu un territoire de prédilection de l’Etat islamique.Il voulait acquérir des équipements lui permettant d’anéantir les soldats de Daech. Les démonstrations des capacités de polyvalence du Rafale (défense aérienne, attaque au sol, reconnaissance) sur différents sites de guerre depuis 2007 (Lybie, Irak, Afghanistan, Mali) ont pesé dans le choix du Caire. Par ailleurs, depuis son accession au pouvoir, le président Sissi a changé les alliances traditionnelles de son pays avec les Etats-Unis, pour se tourner vers la Russie, mais aussi la France.La claque de l’Egypte à son allié américainParis est toutefois un allié historique du Caire, la France ayant fourni depuis le début des années 1970 des Mirage 5, des Alpha Jet et des Mirage 2 000. Les avions français ont également pour avantage de pouvoir être utilisés librement, contrairement aux appareils américains, l’Egypte dispose notamment de 220 F-16, très dépendants pour leur utilisation des Etats-Unis.Des transferts de technologies sont-ils prévus ?Non. Tous les matériels, qui seront fournis au Caire, seront fabriqués en France, que ce soit les avions, la frégate ou les missiles. En ce qui concerne les Rafale, les trois premiers exemplaires seront livrés avant l’été à l’armée de l’air égyptienne.Ils seront donc prélevés sur la chaîne d’assemblage de Mérignac (Gironde) sur le contingent qui, jusqu’alors, était destiné à l’armée française. Simultanément, la formation des premiers pilotes égyptiens sera également lancée. L’objectif affiché est que ceux-ci puissent être opérationnels en août. Cela constitue toutefois un défi, au vu de la complexité de l’avion. Et du manque de pilotes qualifiés en Egypte. Mais, au ministère français de la défense, on assure que ce défi sera relevéSur les 24 appareils prévus, 16 seront des biplaces et 8 des monoplaces. Le rythme de fourniture prévu est de cinq avions par an, quand la production annuelle de Dassault est de onze Rafale. Il faudra donc a priori cinq ans pour honorer le contrat égyptien.La frégate multimission est celle qui, initialement, devait rejoindre la marine française. Fabriquée à Lorient (Morbihan) et appelée jusqu’alors Le Normandie, elle sera débaptisée et livrée au Caire, sans ses missiles de croisière navals, à la mi-2015. « Après quelques travaux d'aménagement et la première phase du programme de formation », a précisé, lundi, DCNS.Si ces contrats pérennisent la production des Rafale (et la chaîne des 500 sous-traitants, soit 7 000 emplois au total) et des frégates, ils sauvent aussi l’activité missiles de Sagem.Faute de commandes, la production des « 2ASM », conçus pour détruire des cibles terrestres (ils ont déjà été utilisés par les Français en Libye), était en effet menacée. La chaîne de Montluçon devait fermer mi-2016.Quelles sont les prochaines échéances pour le Rafale ?Les dirigeants de Dassault Aviation espèrent que cette signature aura un « effet boule de neige » sur les autres contrats. Les négociations sont très avancées au Qatar, qui pourrait acquérir 36 appareils, dont douze options.En Inde, les discussions menées depuis trois ans, portent sur 126 appareils – c’est pour cela que l’on parle « de contrat du siècle ».L’objectif, ici, est de livrer 18 premiers exemplaires fabriqués en France, les suivants devant être produits sur place, par l’entreprise indienne HAL. La discussion bute toutefois sur la notion de responsabilité : les Indiens demandent aux Français de garantir la production qui sortira de leurs chaînes. Ce que refuse Dassault. La signature, espérée cette année, pourrait être décalée à l’année prochaine.Aux Emirats, les négociations pour 60 avions, menées depuis plusieurs années, sont pour l’instant gelées. De nouveaux marchés s’ouvrent par ailleurs avec des appels d’offres en Malaisie, mais aussi en Belgique. Avec le contrat de 5,2 milliards signé aujourd’hui, les Français espèrent enregistrer une année record en matière d’exportation d’armes dépassant les 10 milliards d’euros, contre 8 milliards en 2014.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.02.2015 à 09h31 • Mis à jour le16.02.2015 à 15h08 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La réunion, lundi 16 févrieraprès-midi à Bruxelles, de l’Eurogroupe, l’instance qui rassemble les ministres des finances de la zone euro, est présentée, depuis plusieurs jours, comme celle de la dernière chance pour trouver une solution sur la dette de la Grèce (320 milliards d’euros, 175 % du produit intérieur brut). En réalité, il n’est pas du tout certain que ce rendez-vous soit le dernier. A Bruxelles, on parle déjà d'un autre Eurogroupe, un peu plus tard dans la semaine.Des réunions « techniques » entre les équipes du gouvernement grec et celles de ses créanciers internationaux de la « troïka » (Fonds monétaire international [FMI], Commission européenne et Banque centrale européenne [BCE]), ont certes eu lieu durant tout le week-end. Mais, lundi matin, il semblait loin d’être acquis qu’un accord politique puisse être scellé dès lundi après-midi.« D’après ce que j’ai entendu dire des négociations techniques au cours du week-end, je suis très sceptique, mais un rapport nous sera remis aujourd’hui et nous verrons à ce moment-là », a déclaré le ministre allemand des finances Wolfgang Schäuble, lundi matin dans un entretien à la radio. Interrogé sur France 2, le ministre français des finances, Michel Sapin a, lui, considéré qu’il y a « heureusement » des chances de parvenir à un accord, lundi à Bruxelles.A leur arrivée au rendez-vous bruxellois, ni le ministre grec des finances, Yanis Varoufakis, ni le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, n’ont souhaité faire de commentaires.En réalité, il faut du temps. Pour laisser une solution politiquement acceptable par tout le monde se dessiner. Pour montrer aux opinions publiques respectives que l’on a beaucoup résisté, avant de passer un compromis. Le problème, c’est que le calendrier est serré.Week-end marathon à Athènes avant l’EurogroupeY a-t-il urgence à conclure dès lundi ?À en croire les Européens, ce nouveau rendez-vous est une des dernières occasions de s’entendre avant la fin du deuxième plan d’aide à la Grèce (130 milliards d’euros), le 28 février. Au-delà, sans reconduite d’une aide internationale, le pays se retrouvera seul face à ses fragilités : un système bancaire convalescent, un Etat qui risque d’aller au défaut de paiement quand arriveront les premières grosses échéances de remboursement de sa dette (mars, puis juin et septembre).Regarder notre décryptage : Six ans de tragédie grecqueLes lignes ont-elles bougé ces derniers jours ?Des concessions ont été faites. Le gouvernement d’Alexis Tsipras n’exige plus un « effacement » de la dette. Les Grecs ont aussi dit qu’ils pouvaient accepter « 70 % du programme actuel » des réformes imposées par les créanciers du pays, et n’en remettre en question que 30 %. De leur côté, les négociateurs à Bruxelles ont laissé tomber le mot troïka, abhorré des Grecs et dont M. Tsipras a promis la disparition. Depuis trois ou quatre jours, à Bruxelles, on parle dorénavant des « institutions ».Les Européens exigent-ils toujours l’application des mesures prévues dans le plan d’aide ?Jusqu’à présent, les Européens exigent qu’Athènes termine la mise en œuvre des mesures d’austérité accompagnant le deuxième plan d’aide, quitte à demander une « extension technique » de ce dernier, au-delà du 28 février. Cette option est rejetée par M. Tsipras, qui demande la mise en place d’un plan relais, le temps de s’accorder sur un « nouveau contrat ».Lire aussi : La Grèce prête à un « plan national de réformes »Vendredi 13 février, plusieurs sources bruxelloises indiquaient que le scénario d’un « troisième plan d’aide » à la Grèce n’était pas exclu. Mais il ne semblait pas qu’il y ait une majorité de pays européens favorables à un tel scénario.Comment le programme de réformes voulues par M. Tsipras est-il accueilli ?Les Européens ne veulent pas laisser le leader de Syriza appliquer tout son « programme de Thessalonique ». Ils refusent que M. Tsipras mette à bas cinq ans de discipline budgétaire, alors que cette dernière commence, selon eux, à porter ses fruits : le PIB grec pourrait croître de 2,5 % en 2015, selon les projections de Bruxelles.Pour l’Allemagne, il est difficile de revenir sur une ligne de négociation « dure ». D’autant que Berlin a le sentiment de perdre la main sur la politique de sérieux budgétaire en Europe. Des pays comme l’Espagne, le Portugal, les pays Baltes, qui ont infligé de sévères cures d’austérité à leurs populations ces dernières années, voient aussi d’un mauvais œil un assouplissement en Grèce.La liste des réformes voulues par la troïka pourrait toutefois être amendée si les réformes nouvelles souhaitées par le gouvernement grec sont financées - par exemple par de nouvelles privatisations.L’économie grecque sort de six ans de récessionCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.02.2015 à 18h05 • Mis à jour le16.02.2015 à 13h17 | Philippe Ridet (Rome, correspondant) Retracer la vie de Michele Ferrero, mort le samedi 14 février, à Monaco, à l’âge de 89 ans, c’est d’abord évoquer le produit avec lequel cet homme aussi discret que sa fortune était grande (environ 20 milliards d’euros selon le magazine Forbes) s’est identifié : le Nutella, pâte à tartiner à base de noisettes, de chocolat et d’huile de palme, né en 1964. « Ferrero a été pendant de très longues années au premier plan de l’industrie italienne, réussissant à rester toujours à la mode grâce à des produits innovants et à son travail tenace et réservé », a commenté le nouveau président de la République italienne, Sergio Matarella.Mais, avant de devenir la première fortune de la Péninsule et le parangon de ce fameux « capitalisme à l’italienne » fait de vertus familiales, de saine gestion du patrimoine et d’acharnement, Michele Ferrero, né le 26 avril 1925, fut d’abord, à sa manière, un artisan. La mort de son père, Pietro, en 1949, le laisse à la tête d’une entreprise de confiserie déjà florissante, sise à Alba (Piémont) et d’un produit d’appel, la Supercrema, dérivé du Gianduiotto piémontais, avec moins de chocolat (devenu cher après la guerre) et plus de noisettes (qui abondent dans la région). Seul problème, elle se tartine mal.L’égal du bel cantoIl faudra quinze ans de tâtonnements et d’expériences pour que s’élabore dans le secret la recette du Nutella, dont les Italiens vont faire le plus grand usage et l’élever au premier rang de leur patrimoine culturel à l’égal du bel canto et de la peinture classique. Dès lors, le nom de Michele Ferrero s’efface au profit de celui de sa création. Aujourd’hui, 365 000 tonnes de Nutella sont produites chaque année par 30 000 salariés dans 14 usines à travers le monde et consommées par des centaines de millions de gourmands (en tête : les Allemands, les Français, les Italiens et les Américains). L’entreprise affiche un chiffre d’affaires d’environ 8 milliards d’euros.Fort de ce succès, Michele Ferrero développe d’autres produits (Mon Chéri, Ferrero Rocher, Kinder, Tic Tac, Estathe, etc.) et bâtit un empire. Mais on ne le voit jamais dans la presse ni à la télévision. Les photos de lui sont rares, au point qu’on le surnomme « le Howard Hughes du chocolat ». La société a son siège au Luxembourg, le patriarche vivait à Monaco. « On ne doit apparaître dans les journaux que deux fois, disait-il. Dans son avis de naissance et son faire-part de décès. »Mais c’est toujours dans le cœur de son Piémont natal, à Alba (31 300 habitants), que l’empreinte de Michele Ferrero est la plus visible. Baptisée « Nutellapoli », la ville célèbre également pour les truffes blanches, illustre le « capitalisme social » version Ferrero. Les salaires y sont plus élevés que dans le reste de l’Italie, la société prend en charge, outre la crèche pour les enfants du personnel, les activités sportives et culturelles, la mutuelle de santé « jusqu’à la mort » pour qui a travaillé trente ans chez Ferrero.Les habitants d’Alba peuvent aussi, pour le chauffage, se brancher sur la petite centrale électrique de l’usine à un prix préférentiel. « Ce n’est pas une entreprise mais une oasis de bonheur, soutenait, en 2014, Francesco Paolo Fulci, président de Ferrero SPA. En soixante-dix ans, nous n’avons jamais connu un jour de grève. »Eloigné des affaires par l’âge et la maladie, Michele Ferrero restait pourtant incontournable dans les choix stratégiques de l’entreprise. En 2009, il s’était opposé à ses fils, qui avaient déclaré étudier une option de rachat du confiseur anglais Cadbury et envisageaient une entrée en Bourse. « Si nous avions des actionnaires, ils nous demanderaient d’augmenter le chiffre d’affaires. Mais, pour faire un bon produit, il faut du temps », confiait un cadre de l’entreprise.Michele Ferrero avait cédé la présidence du groupe en 2011 à son fils Giovanni, âgé aujourd’hui de 50 ans, juste après le décès de Pietro, qui avait succombé à un infarctus en Afrique du Sud, à l’âge de 47 ans.Ses obsèques auront lieu à Alba, comme il se doit.Philippe Ridet (Rome, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.02.2015 à 14h02 • Mis à jour le15.02.2015 à 15h14 Le groupe de distribution britannique Tesco, confronté à un déclin de ses ventes, pourrait supprimer dix mille emplois dans le cadre d'un plan visant notamment à fermer quarante-trois magasins non rentables, a rapporté dimanche 15 février The Sunday Telegraph.Six mille des dix mille emplois supprimés concerneraient le siège de Tesco et les quarante-trois fermetures de point de vente, le reste s'inscrivant dans une réorganisation globale du fonctionnement du groupe.Tesco avait déjà annoncé en janvier que deux mille postes étaient menacés. Il avait alors présenté une série de mesures d'économies et de restructuration pour financer des baisses de prix de centaines de ses produits afin de tenter de reconquérir ses clients.Ces mesures incluent donc la fermeture de quarante-trois magasins non rentables, l'annulation de l'ouverture d'autres supermarchés, le déménagement de son siège et la décision de ne pas payer de dividende final au titre de l'exercice 2014-2015.Le groupe britannique a récemment renoué avec la croissance de son chiffre d'affaires, pour la première fois depuis janvier 2014. L'enseigne, en difficulté chronique, va aussi réduire ses investissements et vendre ses activités dans l'Internet. L'objectif est de réaliser à terme des économies de près de 250 millions de livres (319 millions d'euros) par an. 14.02.2015 à 10h57 • Mis à jour le15.02.2015 à 15h02 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Quelle sera l’issue de l’Eurogroupe de lundi 16 février, à Bruxelles, que tout le monde présente comme crucial, dans la lutte que se livrent Athènes et ses créanciers – au premier rang desquels ses partenaires européens – concernant la renégociation de son énorme dette (320 milliards d’euros) ?Jeudi 12 février, au lendemain d’un premier face-à-face entre le ministre des finances grec, Yanis Varoufakis, et ses dix-huit homologues, qui devait être une mise en condition, mais qui a tourné au fiasco, un accord a quand même été trouvé entre le gouvernement de la gauche radicale anti-austérité Tsipras et le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, pour que le dialogue ne soit pas rompu. Les équipes techniques – experts du gouvernement grec et de la Commission européenne, en lien avec ceux de la Banque centrale européenne (BCE) –, se sont mises au travail d’arrache-pied pour que le 16 février, à Bruxelles, un accord politique puisse être trouvé par les dix-neuf ministres des finances de la zone euro.Week-end marathon à Athènes avant l’EurogroupeIls comparent la liste des réformes encore exigées par la « troïka » des créanciers d’Athènes (BCE, Commission européenne, Fonds monétaire international), dans le cadre du plan actuel d’aide au pays (130 milliards d’euros accordés en 2012), à celle qu’Alexis Tsipras s’est engagé – notamment devant les parlementaires grecs qui lui ont voté la confiance en début de semaine – à mettre sur les rails. Embauches de fonctionnaires, mesures d’urgence « humanitaire », lutte contre la corruption et la fraude. Pour trouver des points communs et tenter d’établir une nouvelle liste.Pour les Européens, pas question de revenir sur la discipline budgétaire. Côté grec, certaines mesures, comme l’augmentation du salaire minimum ou les embauches de fonctionnaires, sont des promesses de campagne qui ne seraient politiquement pas négociables. Leur coût devra donc être évalué. « La “troïka” est morte ! »Le scénario d’un accord est sur la table. Les Européens ont ainsi fait une concession symbolique – mais conséquente – à l’attention de Syriza. Plus question de parler officiellement – depuis quarante-huit heures – de la « troïka », chargée de vérifier l’application des réformes incluses dans le deuxième plan d’aide et honnie des Grecs. On parle maintenant des « institutions », qui désignent, pour le moment, les mêmes interlocuteurs. Mais cela a permis à M. Tsipras, jeudi soir, à l’issue de son premier conseil européen, de déclarer que « la “troïka” est morte ! »Par ailleurs, selon plusieurs sources bruxelloises, les Européens commencent à travailler sur la possibilité d’un troisième plan d’aide financière pour la Grèce. Il ne serait plus question d’exiger des Grecs – comme ce fut le cas encore lors de l’Eurogroupe raté du 11 février – qu’ils sollicitent une extension du deuxième plan d’aide, qui se termine le 28 février. Une démarche à laquelle M. Tsipras s’est très clairement refusé ces derniers jours. Considérant que cela revient à endosser la politique de son prédécesseur, le premier ministre conservateur, Antonis Samaras.« On peut imaginer qu’on ouvre la discussion sur le lancement d’un troisième plan d’aide, avec une liste de réformes afférentes, à négocier, dont certaines seraient déjà prévues dans le deuxième plan », suggèrent deux sources européennes. Ce serait plus facilement acceptable, d’un point de vue politique, par M. Tsipras. Mais cela présente le gros inconvénient de plonger la Grèce dans une zone d’incertitude : « On ne trouvera pas un accord sur un troisième plan d’ici au 1er mars, la Grèce risque de se retrouver vulnérable, sans assistance financière. On ne sait pas comment pourraient réagir les marchés financiers, et les épargnants grecs », relève une source bruxelloise.PrudenceSans compter que les parlements nationaux de quatre pays de la zone euro devront se prononcer (Allemagne, Autriche, Pays-Bas, Finlande) – comme d’ailleurs pour l’extension du deuxième plan d’aide. Et qu’outre des problèmes de logistique – le parlement finlandais part en vacances mi-mars pour cause de campagne électorale… – pas sûr que les députés donneront leur accord en fermant les yeux. Des débats ont déjà eu lieu ces derniers jours dans les hémicycles finlandais et néerlandais…Malgré ces débuts de concessions encore très sémantiques, la prudence prévalait vendredi. « Nous ne voulons pas susciter trop d’enthousiasme avant qu’un accord ne soit trouvé », a déclaré Gabriel Sakellaridis, porte-parole de M. Tsipras. M. Dijsselbloem se disait, lui, vraiment « pessimiste ». « Les Grecs ont de très grandes ambitions, mais les possibilités, étant donné l’état de l’économie grecque, sont limitées. » Surtout que d’autres, à commencer par les Espagnols, sont très remontés. Luis de Guindos, le ministre de l’économie espagnol, a ainsi demandé, vendredi, que les 26 milliards d’euros prêtés par le pays à la Grèce depuis 2010 soient remboursés. Ces 26 milliards « représentent approximativement ce que nous dépensons en un an en allocations-chômage dans un pays où le taux de chômage est de 23 % », a souligné le ministre. Ambiance…Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.02.2015 à 10h07 • Mis à jour le14.02.2015 à 11h15 Coup d'essai, coup de bluff ? Apple a des centaines d'employés qui travaillent sur un projet de voiture électrique destinée à concurrencer General Motors, Nissan et Tesla, rapporte The Wall Street Journal. Selon le quotidien, qui cite une source au fait du dossier, le projet répond au nom de code « Titan » et a pour base un véhicule ressemblant à un monospace. Apple n'a pas fait pas de commentaires, mais Google et Uber sont aussi sur ce créneau.Le Financial Times rapporte aussi que la marque à la pomme est en train de recruter des experts de la technologie et du design automobiles pour effectuer des recherches dans un laboratoire secret en dehors de son siège californien de Cupertino. L'un des derniers spécialistes recrutés au sein du laboratoire d'Apple est le responsable de la recherche-développement de Mercedes-Benz dans la Silicon Valley, précise le Financial Times.D'après le quotidien financier, qui cite des sources proches du fabricant de l'iPhone, ces spécialistes sont à la tête d'équipes comptant des dizaines de salariés.Apple avait dévoilé en septembre une montre multifonctionnelle ainsi que deux nouveaux iPhone, et a créé ce laboratoire à la fin de 2014, ajoute le Financial Times. « Il y a trois mois, j'aurais dit que c'était pour CarPlay, a déclaré une personne citée par le Financial Times ayant étroitement collaboré avec Apple pendant des années. Aujourd'hui, je pense que c'est une voiture. »En mars 2014, Apple présentait CarPlay, un logiciel permettant d'avoir accès à toutes les fonctionnalités de l'iPhone dans sa voiture, grâce notamment à l'assistant vocal Siri. Les automobilistes auront également accès à leur musique ou d'autres contenus iTunes présents dans leur iPhone.Lire aussi (édition abonnés) : La voiture, nouvelle frontière de la high-tech Colette Sabarly Pour les mordus de ski, posséder un pied-à-terre à la montagne tient du rêve. Alors lorsqu’on leur propose d’investir dans une station de sports d’hiver avec à la clé une réduction d’impôts, ils foncent tout schuss. Les vendeurs ne manquent pas d’arguments : le dispositif Censi-Bouvard permet, en achetant un logement dans une résidence de tourisme, de bénéficier d’une réduction d’impôt de 11 % de l’investissement étalée sur neuf ans et de se faire rembourser la TVA ; le loyer est garanti par le gestionnaire (de l’ordre de 4 % annuel) et vous pourrez occuper votre bien deux à trois semaines par an. Idéal ? A voire…Pour Robert Pannuzzo, investir à Saint-Lary-Soulan (Hautes-Pyrénées) devait être une bonne affaire. « J’espérais en tirer un petit revenu complémentaire pour la retraite et me faire plaisir en y séjournant de temps en temps », explique-t-il. Mais, il a vite déchanté. Car son gestionnaire, Résitel (groupe Lagrange) s’est placé en procédure de sauvegarde, ce qui l’autorise à ne pas payer sa dette de loyers.Selon les associations, entre 7 000 et 10 000 propriétaires rencontreraient de telles mésaventures. « Sur 120 000 au total, cela ne représente que 5 % à 6 % », minimise Pascale Jallet, déléguée générale du Syndicat national des résidences de tourisme. Pas sûr que cet argument console Jean-Noël Cazzoli. Depuis la fin 2010, Résidences et Hôtels de France, l’exploitant de l’immeuble dans lequel il a acheté à Picherande (Puy-de-Dôme) ne lui a pas versé un euro de loyer. Pas plus qu’aux 37 autres copropriétaires.Les gestionnaires invoquent toujours les mêmes raisons : la baisse de fréquentation des stations et la nécessité de « casser » les prix des séjours pour faire face à la concurrence les empêchent de payer les loyers promis aux copropriétaires.Etre prudentCette situation touche surtout les stations de moyenne montagne (Maurienne, Alpes du Sud, Pyrénées) où les résidences construites sous la loi Demessine, qui proposait un avantage fiscal très important, sont légion. Mais, même en Censi-Bouvard il convient d’être prudent. L’investisseur devra privilégier les stations situées à au moins 1 800 mètres, disposant de beaux domaines skiables et d’équipements de premier plan. Cet emplacement ne doit pas être prétexte à surpayer le bien. Celui-ci doit être au prix du marché, ce qui est rarement le cas. D’autant que le prix du mètre carré a pris beaucoup d’altitude ces dernières années. A La Plagne, par exemple, les résidences neuves s’affichent entre 4 700 et 5 700 euros le m2.« Comme les promoteurs vendent à des prix élevés, les gestionnaires sont ensuite obligés de gonfler les loyers pour assurer le rendement promis au copropriétaire. Résultats, ils ont du mal à remplir leur résidence », constate Jacques Gobert, avocat à Marseille.Ces pratiques ont mis à mal de nombreux gestionnaires. D’où des liquidations retentissantes (Transmontagne en 2007, Quiétude Evasion et Mona Lisa en 2012…) et les difficultés rencontrées par d’autres comme Lagrange avec Soderev, Résitel…Dettes de loyersLes exploitants qui ne peuvent respecter leurs promesses de rendement tentent alors de renégocier à l’amiable. Parfois ils proposent d’indexer les loyers sur le chiffre d’affaires, « ce qui est risqué, car l’investisseur devient économiquement associé au gérant et s’expose alors à un redressement du fisc », indique Jacques Gobert. Il arrive aussi qu’ils menacent de déposer leur bilan, ou utilisent la procédure de sauvegarde, ce qui leur permet de neutraliser les dettes de loyers. L’investisseur malheureux risque alors, en plus, une requalifaction du fisc, la réduction d’impôt étant conditionnée à la location du bien. Et s’il veut se séparer du gestionnaire, il devra lui verser une indemnité. « Elle peut atteindre jusqu’à la moitié du prix du bien », affirme Georges Guérin, président de la Fédération nationale des associations des propriétaires de résidences de tourisme.Toujours tenté ? N’oubliez pas qu’en montagne, le froid, la neige et le va-et-vient des touristes détériorent les résidences. Généralement les travaux d’entretien sont à la charge de l’exploitant et les gros travaux à celle du propriétaire. Les clauses du bail sont donc à étudier avec minutie. Intéressez-vous aussi à la qualité des résidences déjà construites par le promoteur. « Dans notre résidence, des problèmes de stabilité de talus et des malfaçons nécessitent des centaines de milliers d’euros de travaux », déplore Fabrice Pellacœur, vice-président de l’association créée par les copropriétaires de la Grande Autane à Orcières (Hautes-Alpes). Une résidence fermée depuis… 2009.Colette SabarlyJournaliste au Monde 03.02.2015 à 18h05 • Mis à jour le03.02.2015 à 18h09 | Philippe Jacqué C’est une décision qui va intéresser au plus haut point les régions et sonne comme un nouveau camouflet pour la SNCF. Mardi 3 février, l’Autorité de régulation des activités ferroviaires (ARAF) a donné en grande partie raison au Syndicat des transports d’Ile-de-France dans le cadre d’un différend avec Gares et Connexions, la branche de la SNCF en charge des gares.De longue date, le STIF reproche à la SNCF le manque de transparence des comptes de Gares et Connexions par rapport aux services et aux prestations rendues par l’entreprise publique dans les 410 gares franciliennes. De même, le STIF conteste le niveau de rémunération des « capitaux investis » tarifée par Gares et Connexion au syndicat régional. En l’espèce, rappelle la loi, pour utiliser les gares, l’autorité organisatrice des transports doit payer une redevance d’utilisation des gares, ainsi que le « coût des capitaux » nécessaire aux différents investissements.Ramener le taux entre 5,5 % et 6,9 %C’est une question technique, mais qui coûte extrêmement cher à l’Ile-de-France. Le taux de rémunération des capitaux investis est en effet fixé à 9,2 %. L’Île-de-France paie ainsi plus de dix millions d’euros pour que la SNCF puisse investir l’argent notamment alloué… par la région.Selon l’ARAF, ce niveau de rémunération est trop important, car Gares et Connexion ne prend pas de risque significatif, 75 % du trafic de passagers étant garanti. Il propose dès lors de ramener ce taux à une fourchette allant de 5,5 % à 6,9 %. Dans la région capitale, cela correspondrait à une rémunération annuelle de la SNCF de 6,5 à 10,5 millions d’euros.Enfin, l’ARAF réclame à Gares et Connexion la mise en place d’un système de facturation des charges qui reflète d’avantage l’utilisation des services par chaque activité de transport, ainsi qu’un système d’incitations à la performance économique et à la qualité de service. Bref, la mise en place d’un bonus-malus à l’avantage de la région.La SNCF a un mois pour faire appelCes décisions de l’ARAF ont été d’emblée saluées par le syndicat francilien. « Ce nouveau dispositif devra se traduire par une amélioration de la qualité de service et une gestion plus efficace par l’opérateur SNCF. » La SNCF, quant à elle, dispose d’un mois pour faire appel de cette décision de l’ARAF. La SNCF avait menacé un rééchelonnement de ses investissements dans les gares si elle devait baisser ce taux…L’ensemble des régions, et notamment Pays de La Loire qui a soumis à l’ARAF la même requête que l’Ile-de-France, attendent la décision définitive afin de demander une baisse de leurs versements à la branche de la SNCF.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi Pendant des années, l’Américain David Zweig a été invisible. Pour bien faire son travail, il devait disparaître : « J’étais fact-checkeur [ vérificateur des faits ] pour une revue. Personne ne lit un beau magazine en se disant “dis-donc, les faits ont été vraiment bien vérifiés !” Je ne devenais visible que lor­s­que je commettais une erreur. »Cette expé­rience lui donne envie de se pencher sur ses semblables, sur lesquels il rédige un livre : Invisibles. The Power of Anonymous Work in an Age of Relentless Self-Promotion ( Invisibles. Le pouvoir du travail anonyme à l’heure de l’autopromotion perpétuelle, Portfolio Hardcover, 256 pages).Du technicien des guitares de Radiohead au logisticien qui conçoit la signalisation pour guider les passagers dans un des aéroports les plus fréquentés au monde, David Zweig se concentre sur des personnes très qualifiées, professionnellement indispen­sables, car elles endossent de grandes respon­sabilités, mais inconnues du public.D’après lui, l’invisibilité peut même devenir un superpouvoir : « La notoriété est une forme de réalisation, mais la seule vraie source d’épanouissement, c’est l’immersion dans le travail. Ce qui est passionnant avec les invisibles, c’est qu’ils atteignent le succès précisément en s’en désintéressant. »Une attitude antithétique à la culture ambianteUn point de vue étonnant, d’autant plus à une époque où les réseaux sociaux nous incitent à briller et que le personal branding ( marketing de la personne ) est sur toutes les bouches. La question de la reconnaissance vit un regain d’intérêt, mais il s’agit d’une reconnaissance individualiste. « On ne se satisfait plus d’être un rouage dans un mécanisme qui fonctionne bien. On veut être celui qui fait bien fonctionner le mécanisme. Il y a cinquante ans, travailler chez Renault, faire partie d’un groupe important, suffisait à satisfaire le besoin de ­reconnaissance. Aujourd’hui, on exige de la reconnaissance pour la contribution indivi­duelle, et c’est plus compliqué », explique le sociologue Pierre Boisard.Générée par de nouveaux modes de rémunération au mérite, et poussée par l’essor des réseaux sociaux, cette course à la reconnaissance individuelle est un trait de l’époque. « Ce besoin de reconnaissance est humain, il n’y a là rien de mal. L’attitude des invisibles est antithétique à la culture ambiante. D’ailleurs, elle suppose une certaine solidité », reconnaît M. Zweig. Car dans beaucoup de cas, l’invisibi­lité est source de souffrance.Karine Aubry, coach certifiée, accompagne des hauts fonctionnaires de l’administration auxquels les acteurs politiques volent la vedette, à l’Assemblée comme sur les plateaux de télévision. « Le capital de motivation qui les conduit à exercer un métier au service d’une cause est très élevé. Certains sont frustrés de voir que leur travail n’est pas reconnu. Parfois, cette amertume dégénère en questionnement identitaire : ils se demandent si finalement ils servent vraiment à quelque chose. » La coach travaille alors sur les attentes de ses clients : si les invisibles épanouis sont des perles rares, on peut s’en inspirer.« J’accompagne mes clients dans une forme de renoncement : faire mieux plutôt que faire plus. Nous sommes dans un paradigme de la course vers l’avant, mais ce n’est pas la voie vers l’épanouissement. » Car quand elle devient plus importante que tout le reste, la reconnaissance peut se transformer en piège. « On rentre alors dans un rapport de séduction permanent, et on finit par se plier aux désirs de l’entreprise, on vend n’importe quoi pour faire du chiffre. On accepte au nom de la reconnaissance quelque chose que notre sens moral refuse », explique Christophe Dejours.Mais le psychiatre spécialisé dans les questions de souffrance au travail est catégorique : « Malgré ces pièges, rien de plus normal que d’attendre de la reconnaissance au travail. Penser pouvoir s’en affranchir est un leurre. Même les invisibles bénéficient d’une certaine forme de reconnaissance, s’ils sont épanouis. »Bon pour l’ego« Il faut s’autoriser à reconnaître soi-même la qualité du travail, décrypter les indices qui nous prouvent qu’il a été bien fait. Il faut se rendre compte que la reconnaissance n’est pas forcément verticale, mais vient aussi de ses pairs », suggère Christophe Laval, auteur de Plaidoyer pour la reconnaissance au travail ( VPHR, 2011 ). Pour le sociologue Pierre Boisard, donner trop d’importance à une forme individualiste de reconnaissance est une voie sans issue, d’autant qu’elle prend le pas sur la reconnaissance collective.Or penser collectif est non seulement bon pour l’ego, mais aussi pour la qualité du travail. «Les personnes les plus utiles sont celles qui stimulent l’émulation interne. Comme dans un orchestre, ce qui fait le succès d’une organisation, ce sont moins les contributions particulières que l’harmonie de l’ensemble », rappelle M. Boisard. Une règle que la hiérarchie devrait toujours avoir à l’esprit, plutôt que se concentrer uniquement sur les personnes qui lèvent la main ou qui parlent le plus fort aux réunions.C’est ce que suggère David Zweig aux managers et chefs d’entreprise : « Prenez du temps pour vous pencher sur le travail des salariés effacés, ou vous risquez de passer à côté d’éléments exceptionnels. »(Semestriel Le Monde-Campus, novembre 2014).Margherita NasiJournaliste au Monde Alexandre Piquard et Alexis Delcambre L’année 2015 sera, pour le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), celle d’un choix lourd : il doit en effet désigner le président de France Télévisions, entre le 22 avril et le 22 mai.Mais avant ces dates, le CSA affronte un dilemme, sur la procédure à suivre pour choisir ce président - ou cette présidente. Comment rendre le processus plus confidentiel, afin d’attirer les meilleurs candidats, sans pour autant le rendre opaque ?Des pistes sont envisagées, dont celle de ne pas publier le nom des candidats qui seront retenus pour être auditionnés. Autre point : que faire en cas d’égalité des votes, le Conseil comptant désormais huit membres, contre neuf lors de la procédure pour Radio France. Les différentes options sont désormais entre les mains des « sages » et le Conseil doit trancher, mercredi 4 février, cette question épineuse.Rassurer les candidats du privéDans ses vœux du 27 janvier, le président du CSA, Olivier Schrameck, a fait une discrète allusion à cette « procédure que nous aurons collectivement à adopter, compte tenu de l’expérience de la désignation du président de Radio France ». En clair, c’est une référence à un problème récurrent, ravivé à l’occasion de la procédure qui couronna finalement Mathieu Gallet, en 2014 : l’absence de candidats venus du secteur privé.Les profils des candidats à Radio France étaient presque tous issus de la sphère publique et n’occupant pas de poste équivalent dans des médias de taille comparable. Dans le cas de France Télévisions, ce débat est rallumé, notamment depuis que des rumeurs de presse ont évoqué des candidats potentiels issus de grands groupes privés (Christopher Baldelli de RTL, Rodolphe Belmer de Canal+ ou encore Denis Olivennes de Lagardère active), non confirmées.Pour attirer ce type de profil - si telle était l’intention du CSA -, il faudrait pouvoir leur assurer qu’ils ne courent pas le risque de perdre leur emploi actuel dans l’hypothèse où leur candidature, une fois publique, n’aboutirait pas. Le cas d’Alexandre Bompard, qui avait dû quitter Europe 1 après avoir été sollicité pour présider France Télévisions en 2010, reste dans les mémoires.Certains au CSA se demandent donc s’il n’est pas possible d’assurer aux candidats une plus grande confidentialité. Les solutions sont loin d’être évidentes, car la procédure est strictement encadrée par différents textes légaux. Ainsi, l’idée de mandater un membre du collège - son président ou un autre - pour présélectionner des candidats, un temps évoquée, ne tient pas. Elle se heurte notamment au principe de collégialité des décisions - sans parler de l’attachement des conseillers à leurs prérogatives. « Cela ne pourra pas de faire en petit comité dans un coin », prévient l’un d’eux.Prévenir les fuitesUne piste semble toutefois envisagée : celle de ne pas publier la « shortlist » des candidats qui auront été retenus pour être auditionnés par le collège. Lors de la sélection du président de Radio France, six profils avaient été retenus et leurs noms dévoilés par le CSA.Un autre levier intéresse au sein du CSA : le calendrier. Plus celui-ci est resserré, plus sera limité le risque de fuites dans la presse, pense-t-on.Ces options rencontrent toutefois encore des obstacles. D’abord, certains peuvent rétorquer que limiter la transparence sur le nom des candidats peut alimenter le soupçon de partialité sur une nomination très sensible. Ou celui d’une décision partisane, les patrons de l’audiovisuel public ayant été un temps choisis par le président de la République lui-même.À l’inverse, le choix de ne pas diffuser les noms retenus par le CSA pour audition peut sembler vain. « Dans tous les cas, le CSA ne pourra jamais garantir à un cadre de l’audiovisuel privé une confidentialité totale, tout simplement parce que la décision est collégiale », estime l’un d’eux.Le président Schrameck a plusieurs fois insisté sur l’importance de prévenir les fuites dans la presse. Si cette insistance a globalement porté ses fruits, elle n’a pas empêché un incident majeur, en novembre 2014, avec la publication dans la presse d’une version intermédiaire du bilan quadriennal de France Télévisions.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Nous sommes tous attachés à notre modèle social. Il nous accompagne dans les aléas de la vie (maladie, vieillesse, chômage, exclusion…). Il est un élément central de notre cohésion sociale. Face aux difficultés liées à son financement et aux évolutions des risques sociaux, ce modèle, tel que nous le connaissons, s’adapte. Aux côtés des acteurs institutionnels (Etat, collectivités locales, syndicats), les entrepreneurs sociaux sont au cœur de cette évolution. Ils développent des produits et services pour répondre aux grandes problématiques auxquelles nous sommes confrontés.L’extraordinaire mobilisation citoyenne qui a suivi les attentats du mois de janvier a rappelé l’attachement de la société française, aux principes et aux valeurs de la République. Or, comme l’a rappelé le premier ministre, Manuel Valls, lors de ses vœux à la presse (www.lemonde.fr/banlieues/article/2015/01/26/manuel-valls-l-apartheid-et-les-banlieues_4563754_1653530.html?xtmc=apartheid&xtcr=2), ces événements obligent à s’interroger sur les dysfonctionnements pouvant engendrer la frustration, le repli sur soi, voire la radicalisation.Parmi eux, l’isolement d’une partie de la société, en particulier des jeunes issus des zones urbaines sensibles (ZUS), et les discriminations à l’emploi dont, souvent, ils font l’objet. Quel avenir peut -on espérer quand le travail devient quasi inaccessible ?Promotion de la diversitéDepuis des années, les chiffres sur l’emploi dans les quartiers populaires sont alarmants et le chômage frôle les 50 % quand ils cumulent certains critères : enclavement géographique, pauvreté, population immigrée ou issue de l’immigration… Pourtant, ces quartiers, où de nombreux jeunes poursuivent avec succès leurs études supérieures (bac + 2 à bac + 5 et au-delà), sont de véritables réservoirs de talents non reconnus.C’est pour les accompagner qu’a été créé en 2007 Mozaïk RH, un cabinet de recrutement et de conseil en ressources humaines, spécialisé dans la promotion de la diversité et qui promeut l’égalité des chances.Structuré autour d’un concept d’entrepreneuriat social et d’un modèle de financement hybride, Mozaïk RH développe des méthodes innovantes, comme le CV vidéo, et des actions de terrain pour valoriser les aptitudes et le potentiel de candidats susceptibles d’être discriminés. Et bien évidemment, il leur ouvre in fine la porte de nombreuses entreprises… Selon Estelle Barthélémy, directrice générale adjointe de Mozaïk RH, le nœud du problème réside dans une méconnaissance réciproque entre les employeurs et des candidats moins visibles et souvent moins bien informés lors de leur orientation.3 000 points de contact dans les quartiersLa méthode innovante développée par cette entreprise sociale réside dans le fait de travailler des deux côtés : à la fois en accompagnant les jeunes diplômés des quartiers, mais aussi en sensibilisant les entreprises au recrutement et au potentiel de ces candidats. Mozaïk RH effectue notamment des missions de conseil auprès des équipes de ressources humaines au sein de grands groupes, mais aussi auprès de différents partenaires locaux, prescripteurs en matière d’emploi dans les territoires.Pour favoriser la rencontre entre les besoins de recrutement des entreprises et les jeunes diplômés des quartiers populaires, le cabinet s’appuie sur de nombreux partenariats stratégiques avec les entreprises (SNCF, SFR, etc.), des initiatives comme le club de femmes Mozaïk ELLES, dont l’ambassade des États-Unis en France est partenaire, ou encore des programmes comme PasserElles, un programme destiné aux jeunes femmes diplômées de la diversité.Et ça marche ! Grâce à ses solutions innovantes qui conjuguent utilité sociale et efficacité économique, Mozaïk RH offre une alternative efficace aux recruteurs et aux jeunes diplômés des quartiers populaires. En six ans, le cabinet a déjà réalisé 10 000 entretiens et placé plus de 2 500 candidats dans des emplois qualifiés, des stages de fin d’études et en alternance.En 2013, il a notamment permis à plus de 450 candidats en situation de handicap et à 200 jeunes femmes diplômées issues de la diversité de trouver un emploi. Avec plus de 3 000 points de contact dans les quartiers, Mozaïk RH opère désormais à l’échelle nationale et prévoit de créer, avec le soutien des pouvoirs publics, dix agences qui relieront des quartiers populaires et des bassins d’emplois sur tout le territoire national. La diversité est une vraie richesse pour les entreprises et Mozaïk RH est sans nul doute une entreprise citoyenne qui porte au cœur l’idéal républicain.Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Jean-Baptiste Chastand C’est un petit amendement, en apparence très technique, mais qui cache de profondes et importantes divergences politiques et institutionnelles. Le Sénat a ajouté le 15 janvier, contre l’avis du gouvernement, mais avec l’abstention de l’ensemble des sénateurs socialistes, un discret article au projet de loi sur les compétences des collectivités territoriales prévoyant de renforcer le pouvoir des régions sur l’emploi. Cet article assure que « la région coordonne, sur son territoire, les actions des intervenants du service public de l’emploi » et donne la présidence des tout nouveaux comités régionaux de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelle (Crefop) aux seuls présidents de région.Sur le papier, cela peut sembler bénin, mais cette éventualité fait hurler les défenseurs d’une politique de l’emploi nationale. Derrière cet article se cache en effet une bataille d’ampleur avec l’Association des régions de France (ARF) qui compte faire de ces Crefop son tremplin pour reprendre à l’Etat la politique de l’emploi. Une politique aujourd’hui gérée quasi exclusivement depuis Paris, avec pour bras armé Pôle emploi. Dans cette bataille, le gouvernement a finalement choisi le camp des centralisateurs. Il ne veut entendre parler que d’une « coprésidence » des Crefop avec le préfet et refuse tout transfert de compétence.« Les régions ont déjà le développement économique, l’apprentissage, l’orientation, il est logique d’aller jusqu’au bout de la chaîne et de leur confier l’emploi », proteste René-Paul Savary, le sénateur UMP qui a défendu cet article, ouvertement soutenu par plusieurs responsables socialistes. Alain Rousset, le président socialiste de l’ARF, a ainsi demandé dans une tribune publiée le 12 décembre 2014 dans Les Echos, que les régions soient reconnues comme les « autorités organisatrices pour assurer la coordination des acteurs, organiser le maillage territorial et la répartition des moyens (…), mettre en place une véritable politique de prospection des entreprises et enfin cibler les publics prioritaires en fonction des caractéristiques du territoire ». Certains vont même jusqu’à souhaiter que Pôle emploi soit placé sous la tutelle des régions.Inefficace« Il n’en est pas question », assure-t-on dans l’entourage de François Rebsamen, le ministre du travail et de l’emploi, qui s’est juré de tout faire pour retirer cet article du texte. Le directeur de Pôle emploi, Jean Bassères, est sur la même ligne. « En matière d’accompagnement des demandeurs d’emploi, l’intervention de la région n’apporterait rien », a-t-il expliqué devant les sénateurs, le 10 décembre. Syndicats et patronat, qui gèrent, via l’Unedic, les deux tiers du budget de Pôle emploi sont tout aussi contre. « Une régionalisation n’offrirait aucune garantie d’équité en matière d’offres de services proposées sur les territoires », ont-ils assuré, dans une déclaration quasi unanime, le 16 décembre. Pour eux, il semble difficile de retirer à l’Etat le pouvoir de répondre à la principale préoccupation des Français, surtout dans un contexte de chômage de masse.De l’autre côté, les partisans de la régionalisation rétorquent que les inégalités territoriales existent déjà, les moyens de Pôle emploi étant répartis imparfaitement selon les agences. Qu’il est nécessaire de faire travailler davantage l’organisme avec les entreprises de leur bassin pour résorber les stocks d’emplois non pourvus. Et que l’action de Pôle emploi est globalement inefficace, faute de travail en commun avec les - trop nombreux - organismes gérant l’emploi, comme les missions locales (pour les jeunes), les Cap emploi (pour les handicapés), les PLIE (pour les personnes éloignées du marché du travail). Le système « à bout de souffle », « illisible », est même en partie responsable du chômage endémique en France, estime carrément M. Rousset. Il est surtout l’archétype des défauts de la décentralisation française, où chaque échelon veut intervenir sur ce domaine, avec son institution propre.PrérogativeEntre ces deux camps, le gouvernement a été des plus confus. Après s’être déclaré le 28 octobre « favorable (…) à l’expérimentation en matière d’accompagnement vers l’emploi », Manuel Valls a finalement expliqué le 15 décembre que « l’emploi doit rester la prérogative de l’Etat ». Le secrétaire d’Etat à la réforme territoriale André Vallini avait pourtant déclaré quelques jours auparavant qu’il pourrait y avoir « à titre expérimental » des mises à disposition de personnels de Pôle emploi. Thierry Mandon, le secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat, voyait lui carrément un Pôle emploi par région. Dans ce schéma, seules les règles d’indemnisation des chômeurs et la politique de contrats aidés auraient encore été décidées à Paris. Mais la ligne étatiste, défendue notamment par le ministre des finances Michel Sapin et François Rebsamen, semble, pour l’instant, l’avoir emporté. Pour tenter de la contourner, les députés socialistes ont fait voter en commission des affaires sociales lundi 2 février un amendement médian, prévoyant que les régions puissent coordonner l’action de toutes les institutions chargées de l’emploi, mais en excluant Pôle emploi. « Ce n’est même pas sur que le gouvernement y soit favorable », estime toutefois sa rapporteure, la députée PS Monique Iborra.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué et Sarah Belouezzane Panasonic confirme son redressement. Même s’ils ont été en deçà des attentes des analystes, les résultats du troisième trimestre de l’exercice décalé 2014-2015 du groupe ont démontré qu’il était bel et bien sorti de sa mauvaise passe. Sur la période allant d’avril à décembre 2014, le conglomérat nippon a vu son bénéfice d’exploitation augmenter de 10,3 % à 290,2 milliards de yens (2 milliards d’euros).Son résultat net a, en revanche, dégringolé de 42,2 % à 140,4 milliards de yens. L’entreprise dirigée par Kazuhiro Tsuga a bénéficié l’an dernier à la même époque de cessions d’actifs exceptionnelles. Le chiffre d’affaires a néanmoins connu une légère hausse (1%) pour s’établir à 5 719,3 milliards de yens, soit 40 milliards d’euros. Des chiffres certes moins reluisants que ceux des groupes américains du Net mais qui témoignent de la réussite de la politique mise en place depuis deux ans par M. Tsuga.Arrivé en juin 2012 à la tête d’une entreprise à la peine, M. Tsuga a pris une décision radicale : réorganiser le groupe et privilégier les débouchés professionnels au détriment des appareils électroménagers grand public. Avec la concurrence de plus en plus agressive des fabricants coréens puis chinois, les segments des produits blancs (four à micro-onde, lave-vaisselle, etc.) ou brun (appareil photo, lecteur Blu-ray...) étaient entrés dans une spirale déflationniste.Plus particulièrement touchés : les téléviseurs, dont les prix n’ont cessé de chuter. « Il faut être présent sur le grand public, c’est ainsi qu’une marque demeure reconnue, c’est une vitrine très importante, explique au Monde M. Tsuga. Mais c’est dans le segment professionnel que se trouvent les revenus. »Incursion remarquée dans la domotiqueC’est ainsi que Panasonic a fait une incursion très remarquée dans la domotique. Il a notamment participé à la création d’une ville connectée sur le territoire d’une de ses anciennes usines de télévision : Fujisawa, au sud-est de Tokyo. « C’est une ville intelligente où chaque immeuble, chaque appartement est optimisé d’un point de vue énergétique et électronique. Les réservations étaient pleines avant même que les immeubles ne soient livrés », s’enthousiasme M. Tsuga.Mais l’avenir pour Panasonic, c’est le secteur de l’automobile, où le groupe veut accélérer. Pour l’instant, ce segment représente 15 % de son chiffre d’affaires, soit 8,6 milliards d’euros sur les 55 milliards d’euros enregistrés sur l’année fiscale précédente. Et M. Tsuga entend augmenter la part de cette activité à 20 % à l’horizon 2018. Au cours des neuf derniers mois, les ventes dans ce domaine ont augmenté de 2 % et les profits de 11 %.« Il y a soixante-deux ans, nous nous sommes lancés sur ce secteur en vendant des autoradios. Mais progressivement, nous nous sommes diversifiés, et cela se poursuit », indique le patron. Aujourd’hui, Panasonic propose des solutions d’« infotainment » (radionavigation, système d’affichage, gestion de la musique, enceinte, etc.), dérivé de son activité historique à l’ensemble des constructeurs automobiles mondiaux. Cela représente près de la moitié de l’activité automobile du groupe. « Nous détenons environ 12 % de ce marché », précise M. Tsuga. Avec le développement d’un « e-cockpit », ou cockpit virtuel remplaçant les cockpits physiques, le groupe espère attirer davantage de constructeurs européens et américains.Miser sur le segment de la voiture connectéeLe groupe nippon veut également se faire une place sur le marché de la voiture connectée et autonome du futur. Doté de technologies avancées, avec notamment le capteur le plus petit jamais développé pour ses appareils photo Lumix, Panasonic dispose de nombreux atouts pour le développement des technologies d’assistance à la conduite. Il fournit d’ores et déjà les constructeurs japonais en circuits intégrés, capteurs, censeurs et autres radars nécessaires à l’autonomisation des véhicules.Afin d’élargir sa base de clientèle, Panasonic a repris 49 % de Ficosa, un sous-traitant espagnol spécialiste des rétroviseurs. Et il entend désormais se développer sur le Vieux Continent pour vendre notamment des produits mêlant les technologies des deux sociétés comme les caméras de recul ou les rétroviseurs caméras.Investir dans les batteriesEnfin, le groupe s’est fait une place importante sur le marché des batteries. En rachetant Sanyo, le groupe a hérité d’un contrat avec le constructeur américain de véhicules électriques Tesla. Et les deux travaillent aujourd’hui pour développer une usine géante de batteries dans le Nevada aux Etats-Unis.« Aujourd’hui, les capacités de production de Panasonic sont saturées, assure M. Tsuga. Nous avions besoin d’un nouvel outil pour fournir les batteries de la future berline Model 3 de Tesla. Grâce à cette usine, nous entendons réduire de 40 % le coût de nos batteries tout en améliorant leur densité, donc leur autonomie. »Panasonic s’est engagé à investir, en huit étapes, 1 des 5 milliards de dollars nécessaires pour créer cette méga usine. Outre Tesla, qui doit investir 2 milliards, les pouvoirs publics américains doivent apporter près de 2 milliards de dollars… Les premières batteries devraient être produites en 2016 et, en 2020, à pleine capacité, le site est censé produire 500 000 packs de batteries par an, soit autant que la production mondiale en 2013.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Au bout de deux ans d'âpres négociations, la justice américaine est parvenue, mardi 3 février, à trouver un accord avec Standard & Poor's (S & P) afin de mettre fin aux poursuites engagées contre l'agence de notation pour sa responsabilité dans la crise des subprimes.Accusée d'avoir fait passer des produits financiers adossés à des crédits hypothécaires pour des investissements sûrs avant que la crise n'explose en 2008, S & P a accepté de payer une amende totale de 1,5 milliard de dollars (1,2 milliard d'euros). Il s'agit de la plus importante pénalité jamais payée par une agence de notation.Lire nos explications (édition abonnés) : L'Etat américain demande 5 milliards de dollars à Standard & Poor'sLa somme sera répartie entre le ministère de la justice, 19 Etats américains et le district de Columbia, qui toucheront chacun 687,5 millions de dollars. Le fonds de pension California Public Employee's Retirement System (Calpers) a négocié, dans un arrangement séparé, le versement de 125 millions. Le montant de l'amende est supérieur aux bénéfices réalisés par la maison mère de S & P, McGraw Hill Financial, en 2014, qui selon les analystes devrait avoisiner 964 millions de dollars.PRODUITS TOXIQUESLa plainte contre S & P avait été déposée en février 2013 pour avoir « conçu et mis en œuvre un système destiné à tromper les investisseurs », selon le ministère de la justice. Dès 2004, l'agence avait attribué la meilleure note de son système d'évaluation, les fameux « triple A », à des titres de dettes immobilières, qui se sont révélés être des produits toxiques, provoquant une réaction en chaîne jusqu'à l'éclatement de la crise financière.La justice américaine s'était en particulier appuyée sur l'exemple de produits financiers structurés, des Collateralized Debt Obligations (CDO), qui avaient obtenu la meilleure note, alors que quelques mois plus tard, quand le marché immobilier s'est écroulé, la valeur de ces titres s'est effondrée à son tour comme un château de carte, entraînant des pertes et des faillites retentissantes.S & P était accusée d'avoir surclassé ces actifs pour qu'un certain nombre de fonds de pension et d'organisme public de crédit, qui ne sont autorisés qu'à investir dans des produits non spéculatifs, en achète contre tout principe de bonne gestion « afin de préserver et renforcer ses relations avec les émetteurs [de ces actifs] », affirmait le ministère de la justice.Au-delà de la reconnaissance de sa culpabilité, S & P encourait des pénalités qui auraient pu atteindre 5 milliards de dollars, soit l'équivalent des pertes des institutions publiques lésées par cette notation soupçonnée d'être déconnectée de la réalité. Dans un premier temps, l'agence a tenté de se retrancher derrière la protection du premier amendement de la Constitution américaine, qui garantit la liberté d'expression. Ses évaluations relevant de la « libre opinion ». Puis le ton est monté avec le gouvernement américain.S & P avait même accusé les pouvoirs publics de « représailles » en son endroit, parce que, quelques mois auparavant, l'agence avait dégradé la note de la dette américaine, faisant perdre aux Etats-Unis son « triple A ». Le secrétaire au Trésor de l'époque aurait ainsi menacé S & P d'« examiner très attentivement » la conduite de l'entreprise à la suite de cette dégradation. Un scénario qu'a toujours démenti l'intéressé.MARCHANDAGELes négociations n'ont véritablement commencé qu'en février 2014, selon le Wall Street Journal. Commence alors un marchandage sur les conditions de levée des poursuites. Dans un premier temps, la justice réclamait 3,2 milliards de dollars, quand S & P ne proposait que 750 000 dollars. Puis sous la houlette de la nouvelle responsable du département juridique du groupe, Lucy Fato, à partir de l'été 2014, les positions se sont lentement rapprochées pour arriver à l'accord signé mardi.En acceptant de payer 1,5 milliard de dollars, S & P évite à la fois de reconnaître sa culpabilité et d'avoir violé la loi, ce qui aurait durablement entaché sa réputation. L'accord est destiné à « éviter le retard, l'incertitude, les inconvénients et les frais d'une nouvelle procédure », explique McGraw-Hill Financial dans un communiqué.L'agence avait signé un premier accord avec trois régulateurs américains, le 21 janvier, dans le cadre d'une autre procédure concernant des évaluations déficientes de dettes émises en 2011 comprenant des prêts immobiliers commerciaux, dans le but d'augmenter ses parts de marché dans ce domaine. S & P avait accepté de verser 77 millions de dollars de pénalité et, plus inédit, une interdiction de noter les titres de dette concernant l'immobilier commercial aux Etats-Unis pendant une durée d'un an.Lire aussi : Standard & Poor's sanctionnée six ans après le début de la crise financièreMoody's, l'un des principaux concurrents de S & P, serait également dans le collimateur de la justice, là encore pour avoir évalué de façon inappropriée des titres de dette émis entre 2004 et 2007 comprenant des crédits « subprime ». Cette procédure n'en serait qu'au stade préliminaire, selon le Wall Street Journal, qui affirme que les rencontres entre des dirigeants de Moody's et du ministère de la justice se sont multipliées ces derniers mois.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.02.2015 à 13h02 • Mis à jour le03.02.2015 à 17h07 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Une vraie bombe. La commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, a annoncé, mardi 3 février, que la Commission avait lancé une enquête officielle sur un système de « tax rulings » en Belgique.Après les LuxLeaks, ces révélations de la presse qui, en novembre 2014, pointaient du droit le système mis en place au Luxembourg pour permettre aux multinationales de payer le moins d’impôts possibles, ce sont maintenant les pratiques de la Belgique qui sont sur la sellette.C’est la première fois, par ailleurs, que la Commission s’en prend à un régime de rescrits fiscaux dans son ensemble et pas à des accords passés entre une entreprise en particulier et un Etat. Au printemps 2014, elle a ouvert des enquêtes approfondies pour soupçons d’aides d’Etat illicites concernant Starbuck au Pays-Bas, Amazon et Fiat au Luxembourg ou Apple en Irlande. Les conclusions de ces enquêtes sont attendues pour ce printemps.La Commission soupçonne la Belgique d’avoir fait bénéficier les multinationales – et uniquement elles – d’un régime fiscal leur permettant de diminuer drastiquement l’impôt dont elles sont redevables dans le pays.Ces groupes pouvaient réduire leur base imposable de bénéfices excédentaires. Les groupes belges n’avaient pas accès à ce régime clairement destiné à attirer des entreprises étrangères en Belgique. Ce régime existerait depuis 2004. La Commission soupçonne des aides d’Etat illégales. Quelques douzaines de multinationales seraient concernées. Elle n’a précisé, mardi, ni le nombre des sociétés multinationales ayant bénéficié des « tax rulings » incriminées ni le manque à gagner fiscal pour la Belgique.Début de revancheCette annonce sonne comme un début de revanche pour Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, attaqué fin 2014 suite au scandale LuxLeaks, car ayant occupé pendant près de dix-neuf ans le poste de premier ministre du Luxembourg.Le 12 novembre 2014, quand il avait dû s’expliquer au Parlement européen sur les LuxLeaks, pris à parti par Guy Verhofstadt, ex-premier ministre belge, M. Juncker avait affirmé : « S’il s’avérait que des aides d’Etat non autorisables ont été décidées par quelque instance luxembourgeoise, pourquoi voulez-vous que je démissionne de mon poste de président de la Commission ? Alors, j’aurais un problème. Vous avez été premier ministre. Pouvez-vous vous lever tout de suite et dire : “Jamais il n’y a eu une aide d’Etat refusée et annulée par la Commission pendant la période où j’étais premier ministre” ? Vous ne le savez pas. Je suis pour une investigation large et profonde, dans tous les pays. Peut-être, alors, aurez-vous un problème. »…Par ailleurs, l'AFP a annoncé, mardi matin, que la commission juridique du Parlement européen avait mis en garde sur la demande de création d'une commission d'enquête sur les pratiques d'optimisation fiscale en Europe, au motif que cela ferait double emploi avec les enquêtes de la Commission européenne. Cette commission d'enquête parlementaire a donc du plomb dans l'aile...Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérôme Porier En 2012, Franck R. a acquis sur plan un trois-pièces de 64 mètres carrés à Nanterre dans un ensemble baptisé Villarboréa commercialisé par Nexity. « Le bien a été livré en décembre 2013, dans les temps, raconte-t-il, mais nous avons dû faire face à de nombreux problèmes. Au total, nous avons dû émettre plus d'une centaine de réserves dans les semaines suivant la livraison. » Et le cas de Franck R. est loin d'être unique puisque plus de 4 000 réserves auraient été émises par les acquéreurs des 116 logements de la résidence.Fenêtres non étanches, eau qui s'accumule sur le balcon, parties communes bâclées, parquet et interphone non conformes aux promesses du promoteur… les problèmes sont légion. Malgré tout, Franck R. a payé rubis sur l'ongle le solde de 5 % du montant de l'acquisition qui doit être normalement versé au moment de la livraison, sauf en cas de problème majeur.PROCÉDURE JUDICIAIRE CONTRE NEXITY« Nexity a exigé un chèque de banque en nous menaçant de ne pas nous donner les clés si nous n'obtempérions pas. La plupart des autres acheteurs de l'immeuble ont subi les mêmes pressions », affirme l'acheteur. Un an plus tard, d'importants travaux ont été effectués, mais une dizaine de réserves n'ont toujours pas été levées chez Franck R. (seulement 43 logements n'en présenteraient plus aucune à ce jour).« Le chauffage est impossible à régler et l'insonorisation de l'appartement reste très médiocre », s'exaspère-t-il. Avec d'autres copropriétaires, il s'apprête désormais à engager une procédure judiciaire contre Nexity pour obtenir réparation du préjudice qu'il estime subir.Lire : Immobilier: gare au piège des intérêts intercalairesCette mésaventure montre les risques inhérents à l'achat d'un logement en l'Etat Futur d'Achèvement (VEFA). Egalement appelée « vente sur plan », la VEFA est un contrat qui permet d'acheter un logement neuf avant sa construction. Ses spécificités sont nombreuses. Par exemple, les versements doivent être échelonnés suivant un échéancier très précis : 5 % à la réservation, 30 % du prix lorsque les fondations sont achevées, 35 % à la pose de la toiture et à la réalisation de l'étanchéité des terrasses (la « mise hors d'eau » dans le jargon immobilier), 25 % lorsque les travaux sont achevés et, enfin, 5 % à la livraison.A savoir : c'est la date de réception des travaux entre les entreprises ayant construit l'immeuble et le maître d'ouvrage qui marque le point de départ des garanties légales de la construction, à savoir les garanties de parfait achèvement (GPA), de bon fonctionnement et la garantie décennale. Cette date de réception étant souvent antérieure de quelques jours à la livraison des appartements, il est important de la demander au syndic de la copropriété.La livraison du bien doit se dérouler en présence de l'acheteur et du vendeur. « C'est à ce moment que l'acquéreur peut établir une liste de réserves », indique Philippe Dupont, directeur commercial du promoteur Réalités. Le procès-verbal doit reprendre l'ensemble des malfaçons, non-conformités et autres défauts de construction constatés. Afin d'éviter que des réserves ne soient listées, il arrive que certains promoteurs indélicats pratiquent au moment de la livraison un chantage à la remise des clés. Cette pratique, bien qu'illégale, reste courante, comme le montre le récit de Franck R.RÉSERVES COMPLÉMENTAIRESQuelle que soit la nature des réserves, l'acquéreur doit verser le solde de 5 % sauf en cas de problème grave qui rendrait le logement inhabitable, ce qui est rare. « C'est le cas si le logement n'a pas de chauffage ou si le parquet prévu n'a pas été posé, précise Marc Gedoux, président de Pierre Etoile. En revanche, si de la moquette a été posée à la place du parquet ou si les peintures ont été mal finies, vous ne pouvez pas conserver le solde. » Autre subtilité, pour « séquestrer » cet argent, il faut impérativement le placer chez votre notaire ou à la Caisse des dépôts.Si vous n'avez pas vu tous les défauts le jour de la livraison, pas de panique, vous disposez d'un mois pour signifier des réserves complémentaires au promoteur par lettre recommandée. Pendant l'année qui suit la livraison, vous pouvez aussi faire jouer la garantie de parfait achèvement pour tous les imperfections que vous constatez. Il vaut mieux signaler les malfaçons par courrier recommandé avec accusé de réception. L'entrepreneur, lui, dispose d'une année, à compter de la date de livraison pour les corriger au titre de la garantie de parfait achèvement.Au-delà d'un an, ce sont les garanties biennale et décennale qui s'appliquent, mais elles concernent seulement des désordres qui affectent les éléments d'équipement d'électricité ou de plomberie ou des vices sérieux, « qui empêchent une utilisation normale du logement ». « Il peut s'agir du gros œuvre qui se fissure, d'un problème de chauffage ou d'infiltration, mais pas d'un décollement de la moquette ou d'interrupteur défectueux », détaille M. Gedoux.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) S’agit-il d’un pas de plus vers un accord entre la Grèce et ses créanciers ? Le changement de ton est en tout cas remarquable. Selon le Financial Times du 3 février, le ministre des finances grec, Yanis Varoufakis, a présenté une nouvelle offre à la « troïka » − Commission européenne, Banque centrale européenne (BCE) et Fonds monétaire international (FMI). Selon le quotidien, il ne proposerait plus d’effacer une partie de l’énorme dette publique grecque, mais de… l’échanger contre des obligations d’un nouveau genre, qui permettraient d’en alléger le fardeau.Dans le détail, l’idée serait de remplacer les prêts accordés par les partenaires européens par des obligations indexées sur la croissance, et les obligations détenues par la BCE par des obligations « perpétuelles ». Ces dernières ne sont jamais remboursées, mais continuent de produire des intérêts indéfiniment − la BCE pourrait donc les revendre facilement à des investisseurs cherchant des placements de long terme, comme les fonds de pension.Les obligations indexées sur la croissance sont, quant à elles, saluées comme « une bonne solution qui permettrait de sortir de l’impasse » par Marcel Fratzscher, l’influent économiste allemand de l’institut DIW. Selon lui, elles permettraient de stabiliser la dette publique grecque, qui atteint 175 % du PIB, tout en incitant le pays à poursuivre les réformes susceptibles de favoriser la croissance.La « troïka » amenée à évoluerCertains économistes restent néanmoins sceptiques quant à l’accueil que les partenaires européens d’Athènes réserveront à cette offre. Ces derniers jours, ceux-ci semblent néanmoins avoir fait un pas en direction de la Grèce. Le quotidien allemand Handelsblatt assurait ainsi, dimanche 1er février, que le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, serait partisan de « supprimer la “troïka” », honnie par l’opinion publique grecque. Il s’agit d’une revendication forte du nouveau gouvernement d’Alexis Tsipras, le leader du parti de gauche radicale Syriza.Après la victoire de Syriza, Athènes veut « arrêter d’imiter Sisyphe »Lundi 2 février, Margaritis Schinas, porte-parole de la Commission, a confirmé qu’« à terme » la « troïka » devrait évoluer, mais a nié que l’institution envisageait déjà « de nouvelles structures ». Mais que la « troïka » soit amenée à disparaître ou à fortement évoluer dans les mois qui viennent n’est en réalité ni une nouveauté ni une surprise.En effet, M. Juncker a déjà dénoncé à plusieurs reprises les dérives de cet organe mis en place en 2010 en Grèce pour surveiller les deux programmes d’ajustement successifs dont a bénéficié le pays (un premier plan d’aide, assorti d’exigences de réformes, entre 2010 et 2012, puis un deuxième, à partir de 2012). « A l’avenir, nous devrions être en mesure de remplacer la “troïka” par une structure plus légitimement démocratique et plus comptable de ses actes, basée autour des institutions européennes, avec un contrôle parlementaire renforcé, tant au niveau européen que national », peut-on ainsi lire dans le programme de campagne que M. Juncker a présenté devant le Parlement européen le 15 juillet 2014, juste avant d’être élu président de la Commission.Une énorme humiliationLe Parlement européen s’est lui aussi montré très critique, en adoptant en mars 2013 un rapport d’enquête sur la « troïka », qui concluait qu’elle avait privilégié les coupes budgétaires aux réformes de structure en Grèce.Il pointait également le fait qu’elle ne soit constituée que de « technocrates de second rang », et que cela aboutissait à un manque d’efficacité : comment le pouvoir politique grec pouvait-il, sans ressentir une énorme humiliation, accepter des diktats de fonctionnaires de Bruxelles ?De son côté, Pierre Moscovici, commissaire européen chargé de l’économie, déclarait dans un entretien au Monde début janvier que la « troïka » « a épuisé son rôle historique, parce que beaucoup de réformes ont été faites ».Les élections grecques ne seront « pas le déclencheur d’une crise », selon M. MoscoviciDans tous les cas, une chose est sûre : la « troïka » étant liée aux plans d’aide à la Grèce, elle n’aura plus lieu d’exister dès lors que ces derniers seront achevés. Le gouvernement d’Alexis Tsipras souhaite en sortir au plus vite, rejetant en théorie l’idée d’un troisième plan d’aide, ou encore d’une « ligne de précaution » qui aiderait le pays pendant la transition.Si l’issue des négociations est encore inconnue, il est donc presque acquis que la « troïka » disparaîtra d’ici peu. Même si la Grèce continue à bénéficier d’une aide européenne, il est probable que sa forme soit modifiée. Et renommée. Ce sera un « trio », une « task force », représentant les intérêts des créanciers. La BCE n’y participera peut-être plus. Le FMI s’y fera peut-être plus discret, il sera peut-être incarné par un « politique ».De fait, les Européens savent qu’au moins en termes d’affichage il est important d’offrir ce gage aux Grecs : la « troïka » a trop été le symbole, ces dernières années, de l’humiliation de tout un peuple.Partie de poker entre Athènes et la BCE Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Michel Noblecourt Tours, envoyé spécial« Maintenant, il faut cogner très fort. » C’est devant une salle peu attentive que Serge Gentili, un militant FO d’Aéroports de Paris, a recouru à des accents révolutionnaires lors du 23e congrès de Force ouvrière. « Il faut que notre confédération se radicalise contre le capitalisme, a-t-il lancé aux 2 500 délégués réunis à Tours, lundi 2 février. Il faut rompre avec un faux dialogue social qui est une mascarade. »Avant lui, d’autres délégués d’extrême gauche ont réclamé une grève interprofessionnelle pour « bloquer l’austérité ». Le secrétaire général, Jean-Claude Mailly, s’était pourtant montré plus prudent en présentant son rapport d’activité. Tout en évoquant la « réalité quotidienne » de la lutte des classes et en jugeant « nécessaire et indispensable » le combat « pour l’émancipation des salariés de toute forme d’exploitation, d’oppression, d’aliénation » – un langage propre à séduire sa minorité trotskiste –, il a évoqué la préparation d’une journée de grève interprofessionnelle. Mais, a-t-il ajouté, « il ne suffit pas de claquer des doigts pour imposer le rapport de forces ».Silence religieuxLoin d’avoir la fougue oratoire de son prédécesseur et mentor, Marc Blondel (1989-2004), le secrétaire général de FO s’est livré à un discours d’une heure vingt, lu mot à mot d’une voix monocorde, sans effets de manches, et qui a été écouté dans un silence religieux. Sur le thème de la résistance à l’austérité, M. Mailly a repris des propos énoncés maintes fois. Faisant allusion aux récents « attentats terroristes », il a proclamé qu’« on ne restaure pas le pacte social et républicain en détricotant les droits sociaux. Marquer son attachement aux valeurs républicaines devrait au contraire conduire les plus hautes autorités de l’Etat à revoir leur politique économique et sociale en la passant au scanner des valeurs républicaines ».A FO, Jean-Claude Mailly cimente l’unité interne sur le combat contre l’austéritéEvoquant une Europe « engluée dans un capitalisme libéral socialement, économiquement et démocratiquement destructeur », il a affirmé, sans susciter de réactions de son auditoire, que les élections en Grèce « représentent un espoir pour les travailleurs grecs. Ce doit aussi être un élément essentiel permettant de reposer publiquement la question essentielle des modalités de la construction européenne ».« Rien de nouveau »Le seul moment où M. Mailly a provoqué des rires parmi les délégués, c’est quand il s’est risqué au jeu consistant à trouver un personnage caché : « Si on jouait, a-t-il relevé, on risquerait de perdre avec un ministre de l’économie qui se prend pour le ministre du travail, voire le vice-premier ministre, un président du Medef qui se prend pour le premier ministre, un premier ministre qui déclare son amour aux entreprises dans toutes les langues et même en chinois, et certaines organisations syndicales qui tiennent la chandelle ».Hormis cette charge, M. Mailly s’il a donné quelques coups de griffe au « syndicalisme rassemblé » cher à la CGT et lancé quelques vannes à la CFDT, s’est abstenu de critiquer nominativement les autres syndicats. Il n’a pas davantage cité le nom de François Hollande, désigné comme « le président » et a répété les revendications de son syndicat, en faisant du pouvoir d’achat « une priorité » tout en insistant sur le développement syndical, « une sorte de fil rouge de ce congrès ».« C’était un discours trop long, trop technique, notait un responsable de fédération, et il n’y avait rien de nouveau. » « Il n’y a qu’en France, observait une syndicaliste européenne, qu’on voit un secrétaire général de syndicat parler pendant une heure et demi »…Michel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cédric Pietralunga Touchée mais pas coulée. Placée en redressement judiciaire le 28 novembre, la SNCM suscite toujours les convoitises. Selon un communiqué publié lundi 2 février, « cinq offres de reprise [de la compagnie] et deux lettres d’intention » ont été reçues par les administrateurs judiciaires de l’entreprise marseillaise, Me Frédéric Abitbol et Me Emmanuel Douhaire. La date limite de remise des offres avait été fixée au 2 février, après un report exceptionnel de deux semaines décidé par le tribunal de commerce de Marseille (Bouches-du-Rhône) pour permettre à certains acteurs de peaufiner leur dossier.La SNCM placée en redressement judiciaireSi aucun détail sur le nom des repreneurs et la nature de leurs offres n’a filtré, trois d’entre eux ont déjà fait publiquement connaître leurs intentions. Il s’agit de l’homme d’affaires franco-tunisien Daniel Berrebi, de l’ex-patron du port de Marseille, Christian Garin, et du transporteur corse, Patrick Rocca. Selon la revue spécialisée Le Marin, la compagnie grecque Attica ferait également partie des cinq repreneurs évoqués par les administrateurs judiciaires de la SNCM.Certaines sources évoquent aussi un intérêt d’un entrepreneur suisse, Paul Moulia, inconnu du monde maritime, ainsi que d’une autre compagnie grecque. Un temps pressenti, l’armateur danois DFDS Seaways, qui assure notamment des liaisons maritimes entre la France et l’Angleterre via Calais, Dunkerque et Dieppe, n’aurait en revanche pas donné suite.M. Berrebi reprendrait 800 employés sur les 1 450 CDISelon différents interlocuteurs, M. Berrebi ferait figure de favori, même si les administrateurs judiciaires assurent qu’ils vont « poursuivre les échanges avec les différents candidats » après examen de leurs offres et lettres d’intention. « Son dossier fait 800 pages alors que les autres ne dépassent pas 50 pages, rapporte un proche de la compagnie marseillaise. M. Berrebi travaille sur la SNCM depuis le mois d’avril, il a étudié tous les aspects, c’est du solide. » Installé à Miami (Etats-Unis), Daniel Berrebi possède notamment une compagnie de ferries au Mexique, appelée Baja Ferries. La famille de l’armateur exploite également une flotte de vraquiers à travers la société Unishipping, dont le siège social est situé à Paris.Selon ses déclarations, M. Berrebi propose de reprendre 800 employés sur les 1 450 contrats à durée indéterminée que compte la SNCM et de réorienter une partie de l’activité de l’entreprise, qu’il renommerait France Ferries, vers le Maghreb. Concernant la desserte de la Corse, l’homme d’affaires se dit prêt à reprendre les liaisons depuis Marseille, avec des bateaux qui opéreraient sous le nom d’U Batellu (« un bateau » en Corse), mais a écarté de son offre les lignes assurées depuis Nice et Toulon, structurellement déficitaires. Pour relancer la compagnie, M. Berrebi assure pouvoir mobiliser 100 millions d’euros en trois ans, dont 80 millions de prêts bancaires.M. Garin garderait 900 salariésDe son côté, M. Garin, ancien président du syndicat des armateurs français et réputé proche de Marc Dufour, l’ex-patron de la SNCM débarqué en 2014, propose de reprendre 900 salariés et de scinder l’activité de la compagnie en deux, l’une pour desservir la Corse, l’autre pour assurer des liaisons avec le Maghreb. M. Garin assure également vouloir renouveler la flotte de 7 navires de la SNCM, notamment avec le soutien d’un chantier naval sud-coréen.M. Rocca conserverait 700 emploisDernier arrivé, l’homme d’affaires corse, Patrick Rocca, présent également dans le BTP et les déchets sur l’île de Beauté, proposerait quant à lui de conserver 700 emplois et de redéployer la compagnie avec de nouveaux navires, en développant les liaisons avec le Maghreb voire au-delà.Reste à obtenir le soutien des syndicats. Ceux-ci attendent de connaître en détail le nom des repreneurs et la nature des offres déposées. Un comité d’entreprise est prévu mercredi 4 février, en présence des administrateurs judiciaires de la SNCM. « On devrait y voir plus clair à ce moment-là », assure un délégué. Mais certains s’inquiètent déjà de certaines déclarations de M. Berrebi, qui a indiqué ne pouvoir redresser la compagnie qu’« à la condition que les salariés travaillent plus », ce qui impliquerait notamment une remise en cause des accords sur le temps de travail, pourtant déjà renégociés en 2013. Selon nos informations, M. Berrebi a demandé à plusieurs reprises à pouvoir rencontrer les syndicats de la compagnie à ce sujet mais n’aurait pas obtenu de réponse.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel Le ministre grec des finances, Yanis Varoufakis, sera mercredi 4 février à Francfort, pour une visite à la Banque centrale européenne (BCE). Il y rencontrera Mario Draghi, le président de l’institution monétaire.Ce rendez-vous aura lieu quelques heures avant une réunion du conseil des gouverneurs de la BCE, qui doit notamment se prononcer sur le renouvellement, ou non, d’un soutien financier d’urgence aux banques grecques, actuellement confrontées à d’importants retraits des dépôts.La visite de M. Varoufakis à Francfort s’annonce donc cruciale. Car, en marge des négociations autour de sa dette, la Grèce s’est engagée dans un étonnant rapport de force avec la Banque centrale européenne (BCE).« On peut même parler d’une partie de poker menteur où, d’un côté comme de l’autre, les arguments techniques masquent des tentatives de pressions politiques », ose un spécialiste de l’institution.Quels sont les liens financiers entre la BCE, l’État grec et les banques grecques ?Au titre de sa participation dans la « troïka » – avec le Fonds monétaire international (FMI) et la Commission européenne –, la BCE détient une partie des obligations souveraines grecques (27 milliards d’euros).Mais en tant qu’institut monétaire de la zone euro, elle est aussi le maître de la liquidité bancaire. Or les banques grecques, qui assurent aujourd’hui une partie du financement de la dette publique du pays, en ont cruellement besoin.Depuis la crise, la Grèce répond à ses besoins de financement grâce aux prêts de la « troïka », mais aussi en émettant des obligations à court terme – les « T-bills » – achetées par ses banques.Dans la foulée, celles-ci empruntent à la BCE, en lui confiant en contrepartie, en guise de garantie, des titres financiers que l’on appelle « collatéraux ». « Ces derniers peuvent être des T-bills, ou encore, des dettes bancaires garanties par l’Etat grec », précise Frederik Ducrozet, au Crédit agricole CIB.Quels sont les besoins financiers de l’État grec et des banques grecques ?Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, ayant décidé de se passer des 7 milliards d’euros de la dernière tranche d’aide de la « troïka », le recours au T-bills est donc essentiel pour Athènes. Sans cela, le pays pourrait avoir du mal à rembourser les 20 milliards d’euros qu’il doit rendre à ses divers créanciers en 2015.Ce n’est pas tout : pour faire face aux retraits des dépôts, qu’elles estiment à plus de 10 milliards d’euros depuis décembre 2014, les banques grecques ont aussi demandé, le 22 janvier, à bénéficier des liquidités d’urgence (ELA) de la BCE. C’est la prolongation ou non de cette aide qui doit être décidée mercredi 4 février.Que se passera-t-il si Athènes rejette le plan d’aide la troïka ?L’ennui, c’est que la BCE, ont rappelé plusieurs de ces membres ces derniers jours, n’accorde ses faveurs à la Grèce que parce qu’elle est sous aide de la « troïka ». Si Athènes échoue à trouver un accord avec cette dernière, la BCE pourrait rejeter les collatéraux grecs et suspendre les aides ELA.Autrement dit, couper le robinet des liquidités pour les banques du pays, qui ne pourraient donc plus racheter la dette publique. A court de trésorerie, le pays risquerait alors le défaut…« C’est l’argument souvent brandi mais, en vérité, la BCE est libre de changer les règles, comme elle l’a souvent fait, pour continuer à aider les banques grecques », estime M. Ducrozet. Selon lui, l’institution ne prendra pas le risque de pousser Athènes vers un défaut qui serait ravageur pour la zone euro.« Je ne la vois pas aider les établissements grecs sans accord de la troïka », juge pour sa part Jean-François Robin, chez Natixis. Les Allemands, échaudés par les rachats de dette publique lancés par l’institution le 22 janvier, auraient en effet du mal à avaler la pilule…Dans tous les cas, une chose est sûre : Mario Draghi, le président de la BCE, se retrouve dans une situation particulièrement délicate. Le sort de la Grèce est entre ses mains.Grèce : les jours de la troïka sont comptés Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat A mesure que les grandes compagnies pétrolières dévoilent leurs résultats 2014, on se rend compte qu’elles n’ont pas encore trop souffert du recul des cours, qui a été de 45 % au second semestre. Et que le plus dur est sans doute pour 2015, où le prix moyen du baril d’or noir sera très inférieur à celui de 2014. L’anglo-néerlandais Shell avait déjà publié ses comptes, vendredi 30 janvier, affichant un bénéfice de 14,9 milliards de dollars (13,1 milliards d’euros), en recul de 9 % sur un an.C’est au tour de trois autres géants du secteur de publier leurs comptes. Le britannique BP a annoncé, mardi 3 février, que ses profits ont été divisés par six, tombant de 23,4 milliards de dollars en 2013 à 3,4 milliards. Il est vrai qu’il y a deux ans, il avait engrangé le produit (12,5 milliards) de la cession de sa coentreprise russe TNK-BP au groupe public russe Rosneft. Mais BP a aussi subi la dégradation de certains actifs liés à la chute des cours. Et le groupe reste toujours menacé de lourdes amendes à la suite de l’accident de Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique qui avait causé, en avril 2010, la mort de 11 personnes et une marée noire sans précédent aux Etats-Unis.« BP prévoit de réduire ses dépenses d’exploration »« Nous sommes entrés dans une nouvelle phase pleine de défis, marquée par des bas prix du pétrole à court et moyen terme », a prévenu son directeur général, Bob Dudley. Pour y faire face, « BP prévoit de réduire ses dépenses d’exploration, de repousser des projets mineurs dans l’approvisionnement, et de ne pas mettre en œuvre un certain nombre de projets dans l’aval et d’autres domaines ». Les dépenses en capital devraient en conséquence atteindre 20 milliards de dollars en 2015, contre entre 24 et 26 milliards prévus jusque-là, et après 22,9 milliards en 2014.La situation d’ExxonMobil, première major mondiale (412 milliards de chiffre d’affaires), est bien plus solide. Le groupe d’Irving (Texas) avait annoncé, lundi, un bénéfice annuel de 32,52 milliards, en très léger repli sur un an. Il a certes accusé un recul de ses profits au quatrième trimestre (– 21 % à 6,6 milliards), et plusieurs éléments ont pénalisé sa production d’hydrocarbures, en recul de 4,9 % (4 millions de barils par jour) : la perte d’une concession à Abou Dhabi ; suspension d’une partie de ses activités en Russie en raison des sanctions économiques. Mais d’autres facteurs ont amorti la chute des cours. Exproprié en 2007 par le président vénézuélien Hugo Chavez, il a empoché un nouveau chèque d’indemnisation (1,6 milliard). Et ses activités dans la chimie (4,3 milliards de bénéfices) et des reports fiscaux ont permis au groupe de passer 2014 sans encombre.Chevron a, lui aussi, résisté en affichant un bénéfice de 19,2 milliards (– 10 %), mais une forte chute (– 29,6 %) au dernier trimestre (3,5 milliards). La quatrième major mondiale a en effet cédé des actifs et sa présence à tous les échelons (exploration-production, raffinage, stations-service) lui donne une meilleure résistance.Contre mauvaise fortune bon cœurLes dirigeants des compagnies veulent faire contre mauvaise fortune bon cœur. Le prix très bas du baril peut être une chance. « Cela présente de très bonnes opportunités pour alléger notre structure de coûts et nous positionner pour de futurs coups », estime le vice-président d’ExxonMobil, Jeff Woodbury. Une analyse partagée par Patrick Pouyanné, le directeur général de Total. Le groupe américain annoncera, le 4 mars, s’il réduit encore ses investissements, tombés de 42,5 milliards en 2013 à 38,5 milliards en 2014. En octobre, il envisageait de les ramener à 37 milliards entre 2015 et 2017.Très surveillés depuis un an par la communauté financière, les dirigeants des majors sont face à des arbitrages difficiles. Jusqu’où doivent-ils réduire les investissements sans compromettre l’avenir ? Le patron de Shell, Ben van Beurden, a trouvé la même formule que le patron de Total : réagir certes, mais « ne pas surréagir ». Car pour répondre à une demande en progression ralentie mais constante, ils doivent à la fois investir dans de nouveaux champs pétrolifères et soutenir la production des gisements anciens déclinant naturellement de 5 % par an. Ils croient toujours dans ce mantra pétrolier : les investissements d’aujourd’hui sont les productions de demain et les profits d’après-demain.La stratégie du patron de Total face au choc pétrolierJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Beuve-Méry Suivre sa pente pourvu que cela soit en montant. Tel est le chemin qu’aimerait emprunter le marché de la musique enregistrée. Mais, après une année 2013 positive, la première après une décennie de crise, les comptes ont de nouveau viré au rouge en 2014. Le chiffre d’affaires de la musique en France a fléchi de 5,3 % pour atteindre 570,6 millions d’euros en 2014, contre 603,2 millions en 2013.Hors droits voisins perçus sur la diffusion sur les radios, sur les chaînes de télévision, dans les lieux publics et sur la copie privée qui s’élèvent à 112 millions d’euros, le recul atteint même 7 %, selon les chiffres rendus publics, mardi 3 janvier, par le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP).Et pourtant, le SNEP qui représente les majors de la musique (Universal, Warner, Sony, etc.), soit 80 % du marché français, veut croire à une révolution des usages. La croissance du streaming (l’écoute de musique sans téléchargement) qui a progressé de 34 % en 2014 constitue, selon le syndicat, le prélude à un nouveau modèle économique prometteur. Le marché physique représente encore 71 % du marché. Son repli de 11 % en 2014, tout comme celui du téléchargement à l’acte (– 14 %) sont les deux facteurs qui expliquent la baisse généralisée de l’industrie du disque. Mais « quelque chose est en train de changer et nous assistons à une restructuration du marché autour du streaming », estime Guillaume Leblanc, délégué général du SNEP. « Le téléchargement s’effondre et le streaming monte en flèche, il y a bien un nouveau modèle qui est en train d’émerger », assure Thierry Chassagne, PDG de Warner Music France.De fait, en 2014, les courbes des revenus se sont inversées pour la première fois entre les deux modes d’écoute de musique dématérialisée en France. Le streaming a rapporté 73 millions d’euros en 2014 et représente 55 % du marché numérique, contre 40 % pour le téléchargement, avec une recette de 54 millions d’euros. Cette baisse traduit un essoufflement du modèle mis en place par Apple avec iTunes. La firme américaine qui a racheté, en mai 2014, Beats, pour 3 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros), entend d’ailleurs devenir un des acteurs majeurs du streaming musical en promouvant lui aussi la lecture en flux.16 % du marché total de la musiqueEn 2014, le marché numérique a progressé de 3,5 points pour atteindre 29 %. A lui seul, le streaming représente 16 % du marché total de la musique, alors que ce mode de consommation de la musique n’a que 7 ans et que ses principaux acteurs sur le marché français (Deezer, Spotify, Qobuz, etc.) sont encore en quête de notoriété auprès du grand public. Pour Yves Riesel, patron de Qobuz, « 2015 sera l’année ou le marché français va s’ouvrir à la concurrence » avec la fin programmée, en juillet, de l’offre liée entre Orange et Deezer.Le modèle de l’abonnement devrait à terme supplanter celui du téléchargement. Pour Pascal Nègre, le patron d’Universal Music France, « la musique est en train de connaître sa quatrième révolution numérique. Après la piraterie, les sonneries téléphoniques et le modèle iTunes, la musique change à nouveau de paradigme avec l’avènement du streaming qui consiste à payer pour un usage et non pour une possession », poursuit-il.Un chiffre traduit ce basculement : 12 milliards de titres ont été écoutés sur les plates-formes de streaming audio en 2014, contre 8,6 milliards l’année précédente, soit une progression de 40 %. Et cela n’inclut pas le visionnage de vidéos musicales sur YouTube ou Dailymotion. Avec près de 11 millions de streamers, c’est 16 % de la population française qui a basculé.Monétiser cette offreEn France, le nombre d’abonnés à un service de streaming audio a grimpé en un an de 1,44 million en 2013 à 2 millions en 2014. Mais, pour que le modèle devienne dominant et surtout rentable économiquement pour les majors comme pour les artistes, il faudrait arriver à 8 ou 10 millions d’abonnés payants.Le deuxième enjeu majeur pour le secteur est d’élever le consentement à payer des amateurs de musique qui se sont habitués pendant plus d’une décennie à écouter sans payer. « Il faut persuader le consommateur que, pour quelques euros de plus, ils auront accès à un service nettement supérieur », explique Stéphane Le Tavernier, PDG de Sony Music France et président du SNEP. L’offre légale en ligne comprend désormais 30 millions de titres, mais les enjeux à venir sont doubles : monétiser cette offre et assurer une meilleure segmentation du marché afin d’atteindre tous les publics.Bonne tenue de la production francophonePour l’année écoulée, les producteurs de musique affichent un deuxième motif de satisfaction, avec la bonne tenue de la production locale et francophone qui assure les trois quarts des revenus des maisons de disques (hors classique). Un chiffre en hausse de 6 % par rapport à 2012. Le nombre d’albums francophones commercialisés est en hausse de 17 % avec 242 albums contre 207 en 2013. En 2014, il y a eu 119 nouvelles signatures d’artistes contre 79 contrats rendus, ce qui fait un solde positif de 40 artistes.Malgré un marché qui s’est fortement restreint, les producteurs de musique dans les majors ou chez les indépendants ont de fait continué à développer de nouveaux artistes. Les dix albums les plus vendus en 2014 concernent des artistes produits localement et chantant en français, avec un mélange d’artistes confirmés Souchon, Voulzy, Julien Clerc Johnny Hallyday, mais aussi Stromae, Indila, Kendji Girac, Fauve, Christine & the Queens.Pour le marché français, 2014 a aussi vu l’achèvement de l’intégration d’EMI et de son principal label Parlophone, au sein de Warner Music France, avec les restructurations afférentes. C’est seulement à partir du printemps 2014 que la major s’est remise à produire des disques. Avec un marché stabilisé qui comprend désormais trois majors et des indépendants, mais surtout avec un modèle économique (le streaming) reposant sur un nouvel usage qui a le vent en poupe, les producteurs de musique espèrent enfin surmonter la révolution numérique qui leur a fait perdre 65 % de leur valeur, sur les quinze dernières années.Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.02.2015 à 11h50 • Mis à jour le07.02.2015 à 11h58 | Anne Michel Selon nos informations, le ministre des finances, Michel Sapin, et le ministre de l'économie, Emmanuel Macron, viennent d'écrire au PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, afin de l'interpeller sur d'éventuelles pratiques d'optimisation fiscales au sein du groupe public d'électricité.Dans une lettre co-signée et datée du 6 février, dont Le Monde a eu connaissance, les deux ministres de Bercy demandent au PDG de l'entreprise publique de « faire la transparence sur les implantations et participations [de l'entreprise] à l'étranger » et « d'informer le conseil (d'administration) sur les évolutions à envisager en la matière ». Des instructions en ce sens ont été données par Bercy aux administrateurs représentant l'Etat au conseil d'administration, qui les formaliseront lors du prochain conseil du groupe. L'Etat détient plus de 80 % du capital d'EDF.FILIALES D'EDF VISÉESDans le viseur de Bercy se trouvent notamment des filiales d'EDF au Luxembourg et en Irlande, Océane Ré et Wagram Insurance Company, ainsi qu'une participation dans une entreprise située dans le paradis fiscal des Bermudes, qui permettraient au groupe de réduire substantiellement sa facture fiscale. Ces filiales fournissent principalement au groupe des prestations dites de réassurance (assurance d'assurances). Leur existence avait été pointée par France 2, dans une enquête de la chaîne diffusée le 9 décembre 2014 dans le cadre de « L'Œil du 20 heures ».Or, dans leur lettre du 6 février, Michel Sapin et Emmanuel Macron soulignent qu'« il peut y avoir des raisons techniques, juridiques ou commerciales pour qu'une entreprise ait des implantations à l'étranger ». Mais qu'ils ne « [pourraient] pas accepter que ces implantations soient principalement guidées par des raisons fiscales ».A travers cette initiative, le gouvernement entend se montrer à la manœuvre, pour lutter contre l'optimisation fiscale des multinationales. Et ce, en pleine ébullition politique en Europe autour des stratégies d'évitement de l'impôt mises en place par les grandes entreprises. Notamment au Luxembourg.Toujours selon informations, après EDF et son PDG, Bercy a l'intention de demander les mêmes efforts de transparence à l'ensemble des entreprises publiques dont l'Etat est actionnaire, qui sont gérées par l'Agence des participations de l'Etat (APE), dont GDF Suez, Orange, Renault, Areva, Airbus, la CNP...Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.02.2015 à 10h20 • Mis à jour le07.02.2015 à 18h05 | Alexandre Piquard « BuzzFeed s’est lancé en France sur le divertissement mais veut aujourd’hui passer à une nouvelle étape en se mettant aux news et à l’actualité. C’est pour cela que j’ai été embauchée. » Cécile Dehesdin résume ainsi le poste de rédactrice en chef française du site de contenu viral américain qu’elle occupera à partir du 24 février. La journaliste de 27 ans est chargée de recruter trois autres personnes pour porter l’équipe à six membres.Début novembre 2013, BuzzFeed avait choisi de se lancer en France avec une équipe ultra-légère : deux journalistes, l’une à Paris, l’autre à New York. Aujourd’hui sont recherchés deux profils de « viral news reporters », qui « prennent le Web comme terrain », explique Mme Dehesdin. On les veut plutôt généralistes, capables de repérer sur les réseaux sociaux des sujets politiques, de société, environnementaux… Est aussi envisagé un profil de journaliste plus spécialisé, par exemple sur les « minorités ». Cécile Dehesdin est une jeune journaliste Web à la trajectoire ascendante : titulaire d’un master de « journalisme numérique » à l’université de Columbia, aux Etats-Unis, elle a débuté au site d’informations Slate fin 2008, avant de connaître trois transferts : elle est passée à L’Express.fr comme « chef des infos », puis a été rappelée à Slate comme rédactrice en chef adjointe, en septembre 2014. Avant d’être débauchée par BuzzFeed.La « nouvelle étape » souhaitée par BuzzFeed peut être vue comme le signe que ses résultats en France sont décevants et que le lancement n’a pas été le succès escompté. Cécile Dehesdin estime, elle, que le bilan de l’édition française est plutôt bon, « sinon BuzzFeed ne chercherait pas à la développer ».Audience « doublée »La société américaine, non cotée en Bourse, donne peu de chiffres, mais se dit satisfaite d’avoir « doublé » son audience française, entre décembre 2013 et décembre 2014. Celle-ci reste modeste : selon Mediametrie-NetRatings, BuzzFeed a accueilli 649 000 visiteurs uniques en décembre 2014 et entre 400 000 et 500 000 de juillet à novembre. L’audience mobile est, elle, évaluée à 218 000 visiteurs uniques en novembre. En comparaison, les sites de buzz sous la marque française Melty rassemblent 2,1 millions de visiteurs uniques en décembre, le site Minutebuzz 1 million (mais atteint aussi 1 million sur mobiles). L’édition française du site d’information américain HuffingtonPost (dont Le Monde est actionnaire) est créditée de 3 millions de visiteurs uniques. Sans parler de concurrents comme Topito ou Ledemotivateur.En France, les gens partagent assez peu les contenus divertissants, drôles, idiots ou mignonsL’évolution de la stratégie de BuzzFeed en France est aussi le fruit de leçons apprises sur les goûts des lecteurs : « En France, les gens partagent assez peu les contenus divertissants, drôles, idiots ou mignons, comme les articles sur les chatons, résume Scott Lamb, le responsable du développement international. Sur les réseaux comme Facebook ou Twitter, ils ont un profil social plus sérieux que nos lecteurs américains. Les Français ont envie d’échanger sur l’actualité. » Et seraient aussi friands d’information internationale.Comme exemple de contenu réussi, M. Lamb cite le questionnaire comparant des citations de 50 Nuances de Grey (E. L. James, éd. JC Lattès) et du livre de l’ex-première dame Valérie Trierweiler, Merci pour ce moment (Les Arènes). Cécile Dehesdin relève des billets « au regard ironique, voire absurde », comme « les citations d’Eric Zemmour transformées en posters pour les toilettes ».Pour la maison mère BuzzFeed, l’adaptation faite en France dénote un ajustement de sa stratégie de développement international, cruciale. Déjà présente dans six pays avec sept éditions internationales, BuzzFeed veut s’implanter dans six autres pays en 2015, dont le Japon, le Mexique et le Canada. Mais, contrairement aux lancements français ou allemand, s’y dotera d’emblée d’équipes locales. Aujourd’hui, 35 % à 40 % de l’audience de BuzzFeed vient de l’extérieur des Etats-Unis, détaille M. Lamb. Et 40 journalistes (sur 250) sont implantés en territoire américain.Débaucher des journalistesL’autre grand axe stratégique est la vidéo : 60 « éditeurs » sont déjà au travail dans les studios montés à Los Angeles. La production de vidéos maison est d’autant plus importante que BuzzFeed est financé à 100 % par la publicité et s’est fait une spécialité de publier du « contenu de marque », rédigé pour ou par les annonceurs, mais ambitionnant d’être aussi accrocheur que les articles de la rédaction. La même logique est appliquée à la vidéo.Depuis trois ans, aux Etats-Unis, BuzzFeed poursuit une politique ambitieuse de développement d’un contenu d’actualité, recrutant des journalistes de médias établis, sous l’impulsion de Ben Smith, venu du site d’information Politico. Un moyen de conquérir de nouveaux lecteurs et de faire évoluer son image.Le site est aussi connu pour son usage très poussé des « données » : afin d’indiquer à chaque rédacteur les statistiques d’un article sur BuzzFeed et les réseaux sociaux, ou bien de cibler sciemment une catégorie sociale, comme les « Latinos », sous-représentés dans le lectorat… Enfin, une équipe de six personnes est chargée de développer du contenu spécialement dédié aux réseaux sociaux émergents comme Pinterest, Vine, Twitter ou Instagram, raconte M. Lamb, tout en précisant « qu’il est encore tôt pour savoir l’ampleur que cette activité va prendre ».Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.02.2015 à 20h39 • Mis à jour le06.02.2015 à 20h57 | Frédéric Cazenave Du jamais vu depuis soixante-dix ans. Les taux des crédits immobiliers sont, en moyenne, tombés à 2,36 % en 2014, selon les chiffres du Crédit foncier. Une bonne nouvelle pour les prétendants à la propriété, mais aussi pour tous ceux qui ont emprunté au cours des dernières années.La chute des taux est si rapide que la plupart des particuliers ont en effet intérêt à renégocier aujourd'hui les modalités de leur crédit immobilier contracté auparavant. « L'an dernier, seulement un quart des emprunteurs l'ont fait », note Maël Bernier chez Meilleurtaux.Jusqu'à présent, pour que cette opération soit intéressante, il fallait notamment se situer dans la première moitié de son prêt ou avoir déjà au moins remboursé une année afin d'amortir les frais.Mais ce n'est plus forcément vrai, comme le montrent les simulations ci-dessous. Même si vous avez emprunté il y a un an, vous pouvez y avoir intérêt. --> body{ background-color: #FFF!important; margin:0!important; } label{ cursor: pointer; } .bloc_gris_neutre{ border-top: 3px solid #16212c; } #resultat blockquote{ font-style:normal!important; } --> -->Economies réalisées si vous renégociez aujourd'hui un crédit souscrit en...Année d'emprunt :200520062007200820092010201120122013Février 2014Juin 2014 Durée du crédit :15 ans20 ansCalculer* Hors assurance. Le rachat est effectué dans une banque concurrente en gardant la mensualité. L'économie inclut les pénalités et garantie. Source : Meilleurtaux. --> var data = { "2005|20": { "taux":3.95, "cout":"89 607", "taux2015":1.92, "duree":9.8, "cout2015":"79 861", "economies":"9 746", "gain":6}, "2005|15": { "taux":3.7, "cout":"60 907", "taux2015":1.8, "duree":5.4, "cout2015":"59 744", "economies":"1 163", "gain":0}, "2006|20": { "taux":4.05, "cout":"92 137", "taux2015":1.92, "duree":10.6, "cout2015":"79 001", "economies":"13 136", "gain":8}, "2006|15": { "taux":3.85, "cout":"63 590", "taux2015":1.8, "duree":6.2, "cout2015":"60 642", "economies":"2 948", "gain":2}, "2007|20": { "taux":4.7, "cout":"108 878", "taux2015":2.2, "duree":11, "cout2015":"88 151", "economies":"20 727", "gain":14}, "2007|15": { "taux":4.45, "cout":"74 479", "taux2015":1.8, "duree":7, "cout2015":"67 175", "economies":"7 304", "gain":4}, "2008|20": { "taux":5.4, "cout":"127 480", "taux2015":2.2, "duree":11.3, "cout2015":"93 007", "economies":"34 473", "gain":25}, "2008|15": { "taux":5.1, "cout":"86 565", "taux2015":1.8, "duree":7.8, "cout2015":"72 383", "economies":"14 182", "gain":6}, "2009|20": { "taux":4.3, "cout":"98 514", "taux2015":2.2, "duree":12.1, "cout2015":"75 428", "economies":"23 086", "gain":27}, "2009|15": { "taux":4.1, "cout":"68 095", "taux2015":1.8, "duree":8.9, "cout2015":"57 049", "economies":"11 046", "gain":5}, "2010|20": { "taux":3.65, "cout":"82 094", "taux2015":2.29, "duree":14.4, "cout2015":"67 512", "economies":"14 582", "gain":12}, "2010|15": { "taux":3.4, "cout":"55 593", "taux2015":1.92, "duree":10, "cout2015":"48 664", "economies":"6 929", "gain":4}, "2011|20": { "taux":4.3, "cout":"98 514", "taux2015":2.29, "duree":14.5, "cout2015":"68 859", "economies":"29 655", "gain":21}, "2011|15": { "taux":4.15, "cout":"69 001", "taux2015":1.92, "duree":10.5, "cout2015":"51 839", "economies":"17 162", "gain":11}, "2012|20": { "taux":4.05, "cout":"92 137", "taux2015":2.29, "duree":15.5, "cout2015":"63 529", "economies":"28 608", "gain":23}, "2012|15": { "taux":3.85, "cout":"63 589", "taux2015":2.2, "duree":11.7, "cout2015":"49 918", "economies":"13 671", "gain":9}, "2013|20": { "taux":3.35, "cout":"74 685", "taux2015":2.29, "duree":17.3, "cout2015":"58 991", "economies":"15 694", "gain":13}, "2013|15": { "taux":3.15, "cout":"51 214", "taux2015":2.2, "duree":13, "cout2015":"45 028", "economies":"6 186", "gain":4}, "février 2014|20": { "taux":3.35, "cout":"74 685", "taux2015":2.29, "duree":17.9, "cout2015":"57 285", "economies":"17 400", "gain":15}, "février 2014|15": { "taux":3.15, "cout":"51 214", "taux2015":2.2, "duree":13.7, "cout2015":"43 893", "economies":"7 321", "gain":5}, "juin 2014|20": { "taux":3.05, "cout":"67 410", "taux2015":2.29, "duree":17.9, "cout2015":"57 153", "economies":"10 257", "gain":9}, "juin 2014|15": { "taux":2.9, "cout":"46 881", "taux2015":2.2, "duree":14.2, "cout2015":"43 365", "economies":"3 516", "gain":2}} $("#submit").click(function(){ annee = $("#annee").val() duree = $('input[name=duree]:checked').val() identifiant = annee+"|"+duree;Exemple pour un emprunt de 200 000 euros*En "+annee+", le taux d'emprunt moyen sur "+identifiant.substring(identifiant.indexOf("|")+1)+" ans était de "+pointToComma(data[identifiant].taux)+" %.Vous pouvez le renégocier aujourd'hui au taux de "+pointToComma(data[identifiant].taux2015)+" % et économiser ainsi "+data[identifiant].economies+" €, ce qui correspond à un gain de "+data[identifiant].gain+" mois."; $("#resultat").html(texte) }) function pointToComma(n){ return String(n).replace(/\./, ",") } --> Renégociation ou rachatPremière étape : vous rendre sur un des sites Internet de courtiers en crédits immobiliers comme Meilleurtaux, Empruntis, Cafpi… afin de réaliser une simulation. Le résultat obtenu vous donnera des arguments pour négocier avec votre banquier. « Généralement, il proposera un taux de 1 à 1,5 point inférieur, mais ne pourra pas faire plus car il a lui même emprunté à des taux plus élevés », explique Mme Bernier. A moins d'être un très bon client, il ne s'alignera donc pas sur les offres des concurrents. Vous devrez donc changer de banque et procéder à un rachat de crédit.La question des fraisIl y a de fortes chances pour que votre conseiller agite alors le spectre des frais pour vous inciter à ne pas changer de crèmerie. Vous devrez, en effet, payer les pénalités de remboursement anticipé, vous acquitter d'une nouvelle garantie (hypothèque, caution…) et des frais de dossier. « Cela coûtera au total près de 7 500 euros à quelqu'un ayant emprunté 200 000 euros en 2011 sur 20 ans à 4,30 %. Mais vous n'aurez rien à débourser car ces sommes seront intégrées dans le montant du nouveau prêt. Et malgré ces coûts l'économie reste substantielle », souligne Mme Bernier.Tout le monde y a-t-il intérêt ?Inutile de se lancer dans cette opération si votre situation professionnelle s'est dégradée depuis la signature de votre crédit. Par contre rien ne vous empêche de négocier auprès de votre conseiller.Les allergiques à la paperasserie passeront aussi leur chemin, car il faudra constituer un nouveau dossier, rencontrer le nouvel établissement, changer la domiciliation des revenus…Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.02.2015 à 17h28 • Mis à jour le06.02.2015 à 18h57 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Dan Mulllaney, le négociateur en chef américain pour le traité transatlantique (TTIP) et son homologue côté européen, Ignacio Garcia Bercero, se sont engagés, vendredi 6 février à Bruxelles, à l’issue du 8e round de discussions, à « intensifier les discussions ». Un 9e round est programmé, en avril, à Washington. Et une 10e séance de négociations devrait se tenir avant la pause estivale.La semaine de discussions entre experts, qui vient de s’achever, a donc semblé jouer son rôle : elle a été l’occasion, pour Européens et Américains, engagés dans la négociation du TTIP depuis l’été 2013, de prouver qu’ils avaient encore la volonté de le conclure.En 2014, les discussions s’étaient en effet considérablement enlisées. À cause, notamment, de la fronde des opinions publiques, surtout en Europe.Ce futur accord commercial vise moins à obtenir des baisses de tarifs douaniers qu’une harmonisation des réglementations (sociales, environnementales, etc.) des deux côtés de l’Atlantique, pour parvenir, à terme, à un marché unique transatlantique des biens et des services.L’ambition est donc totalement hors norme. Et beaucoup, dans les partis de la gauche européenne, les ONG, etc., s’inquiètent que les règles de protection des citoyens en pâtissent. Le même type d’inquiétudes a aussi émergé aux États-Unis.Créer un « super-régulateur »Qu’a t-il été décidé durant ce 8e round ? Rien de très concret. Mais tous les sujets du TTIP ont été abordés. Les tarifs douaniers, les marchés des services, et aussi la possibilité d’ouvrir davantage, notamment aux États-Unis, les marchés publics, un des principaux enjeux du TTIP pour les Européens.Ces derniers ont par ailleurs proposé l’idée d’un « super-régulateur », qui coordonnerait le travail des régulateurs américains et européens, pour travailler à un rapprochement des futures normes, une fois le traité signé. Y siégeraient des représentants des régulateurs des deux côtés de l’Atlantique. Mais pas de représentants de la société civile, a précisé M. Garcia Bercero.Lors du dernier conseil européen, à Bruxelles en décembre 2014, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne avaient déclaré qu’ils espéraient une conclusion, au moins politique, du TTIP avant fin 2015.Critiquée sur le manque de transparence des discussions, la Commission européenne, qui négocie au nom des 28 pays de l’Union, a déjà, à plusieurs reprises, essayé de corriger le tir, et de faire de la pédagogie. En rendant public le mandat de négociations, en échangeant de plus en plus de documents avec le Parlement européen.Pour prouver leur bonne volonté, Américains et Européens ont promis, vendredi, que les conclusions des négociations du 8e round seraient mises en ligne la semaine prochaine.» Lire également les différentes tribunes publiées sur le TTIP et ses enjeux : Traité transatlantique : une harmonie encore à trouverCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre La température monte d’un cran à Radio France. Quelques semaines après que le PDG, Mathieu Gallet, a annoncé un déficit de 21 millions d’euros pour 2015, cinq organisations syndicales ont lancé un appel à la grève, pour le mercredi 11 février.Mathieu Gallet veut préparer Radio France à des « choix structurants »Cet appel à la grève vise autant la direction de l’entreprise que l’Etat actionnaire, jugés coresponsables du « naufrage budgétaire » et de « la grande casse de Radio France qui s’annonce ».Dans un tract, le syndicat SUD fait notamment référence à des documents de travail de la direction. Ceux-ci évoquent un « plan d’économies [qui] consiste à trouver 50 millions d’euros » - une somme correspondant au déficit prévu en 2019.« Si ressources propres rapportent 10 ME, rationalisations, diffusions rapportent 15 ME, trouver 25 ME sur la masse salariale… », est-il écrit sur ces documents, selon le syndicat. Il cite également une mention d’« effectifs non opérationnels » à « identifier » et des « projets de mutualisation concernant les rédactions et les journalistes ».Probable plan de départsSelon nos informations, ce document serait issu d’un séminaire qui s’est tenu le mercredi 28 janvier à la Maison de l’Amérique latine, à Paris, au niveau du « comité de direction élargi » (environ 65 cadres). Lors de ce séminaire, ces cadres ont planché sur les façons d’atteindre ce volume d’économies.À la direction de Radio France, on indique donc qu’il s’agit de « pistes de retour à l’équilibre » élaborées dans le cadre de la négociation du nouveau contrat d’objectifs et de moyens (COM) avec l’Etat. Ce COM doit encadrer la période 2015-2019 et la négociation doit s’achever fin mars.Au ministère de la culture, où l’intersyndicale de Radio France a été reçue il y a quelques jours, on confirme que le COM inclura l’objectif de retour à l’équilibre, mais on rappelle aussi que le budget de l’audiovisuel public a été stabilisé pour les trois ans à venir. La date du retour à l’équilibre fait encore partie des discussions.Une certitude : des économies sévères s’annoncent. M. Gallet n’a jamais caché sa volonté de développer de nouvelles sources de revenus - on parle d’exploitation du parking de la Maison de la radio, d’un restaurant, d’une librairie… Et il avait déjà évoqué, en janvier, une économie possible de 15 millions d’euros sur les coûts de diffusion, si Radio France cessait d’émettre en ondes moyennes et longues.Par contre, c’est la première fois qu’un chiffrage d’éventuelles mesures de départ sort. En interne, cela accrédite l’idée qu’un plan de départs est inéluctable. Dans les couloirs de la Maison de la radio, ces dernières semaines, cette perspective inquiète, tout comme les mutualisations engagées entre différentes équipes éditoriales, par exemple sur le sport.Malgré cette inquiétude, les syndicats ne sont pas sur la même ligne. FO et le SNJ n’appellent pas à la grève pour mercredi, jugeant que cette initiative vient trop tôt, alors qu’il n’y a pas eu d’annonces officielles. Et refusant d’affaiblir une opération prévue mercredi sur France Bleu, un mois après les manifestations du 11 janvier.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) La route vers le plein-emploi aux États-Unis n’a jamais été aussi dégagée depuis le début de la reprise. L’économie américaine a créé 257 000 emplois en janvier, selon les statistiques publiées, vendredi 6 février, par le Département du travail.Non seulement ce chiffre est largement supérieur à ce qu’anticipaient les économistes, mais en plus sa publication intervient après deux mois très porteurs en termes d’emploi. Cette séquence des trois derniers mois est la meilleure depuis 17 ans.Certes, le taux de chômage a grimpé de 0,1 point par rapport à décembre, à 5,7 %. En fait cette hausse est due au fait qu’un nombre plus important d’Américains est à la recherche active d’un emploi. Au cours des derniers mois, beaucoup se décourageaient et préféraient sortir des statistiques en abandonnant leur recherche.Cette remontée de ce qu’on appelle le taux de participation – c’est-à-dire la proportion d’Américains en âge de travailler qui ont un poste ou qui en cherchent effectivement un – peut être interprétée comme un signe de regain de confiance dans la dynamique du marché de l’emploi. Ce taux est remonté de 0,2 point en janvier, à 62,9 %, ce qui reste malgré tout un niveau historiquement bas.Néanmoins, la tendance de fond d’amélioration de l’emploi aux États-Unis est indéniable. Outre le bon chiffre de janvier, ceux de novembre et décembre ont été revus à la hausse. Avec 423 000 créations d’emplois (contre 353 000 estimés précédemment), novembre est ainsi le meilleur mois depuis 1997. En un an, l’économie américaine a créé 3,2 millions d’emplois.Aux Etats-Unis, « le rebond est vraiment en cours »Hausse des salairesAutre bonne nouvelle : les salaires commencent à frémir, laissant augurer un cercle vertueux capable de tirer la consommation, principal moteur de la croissance américaine. Le salaire horaire moyen a grimpé de 0,5 % en janvier par rapport au mois précédent, une évolution qui n’avait plus été constatée depuis novembre 2008.La hausse des salaires sur un an s’établit désormais à 2,2 %. Le rythme est encore modeste, mais dans un contexte d’inflation faible du fait notamment de la chute des prix du pétrole, c’est un signe encourageant pour la dynamique de croissance.Parmi les secteurs qui recrutent on trouve la construction (39 000 créations), l’industrie (22 000), la distribution (46 000), l’hôtellerie-restauration (37 100) et la santé (38 000). À noter le léger recul du secteur pétrolier, qui a perdu 1 900 emplois, principalement en raison de la baisse des investissements, en lien avec la chute des cours.La Réserve fédérale (Fed), lors de son dernier Comité de politique monétaire, le 28 janvier, avait souligné que « Les conditions du marché du travail continuaient à s’améliorer avec des gains solides en termes d’emploi et un taux de chômage plus bas », ajoutant qu’« une série d’indicateurs du marché de l’emploi suggère que la sous-utilisation des ressources du marché de l’emploi continue à diminuer. »La Fed se veut encore « patiente » avant de relever les tauxLes chiffres publiés vendredi sont plus que jamais de nature à encourager la Fed à resserrer sa politique monétaire au cours des prochains mois. Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le « patron » de l’Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, a annoncé, vendredi 6 février, la tenue d’une réunion extraordinaire des ministres des finances de la zone euro, consacrée à la Grèce.Plus précisément, une bonne partie de la discussion devrait porter sur la prolongation du plan d’aide financier dont bénéficie Athènes, afin de se donner le temps de négocier les termes d’un nouveau « contrat grec ».Mais, à ce stade, les Européens d’un côté et les Grecs de l’autre ne mettent pas les mêmes conditions à ce possible prolongement du programme d’aide. C’est sur le maintien ou non d’une supervision par la troïka des bailleurs de fonds du pays (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne) que se cristallisent notamment les oppositions. Revue des enjeux.Grèce : ce que prônent les EuropéensQuel est l’objectif de cette réunion de l’Eurogroupe ?Elle a pour objectif de tenter d’arracher un accord avec les Grecs sur une prolongation, dite « technique », du deuxième plan d’aide (130 milliards d’euros, déclenché en 2012) dont bénéficie le pays.Il y a urgence à statuer sur ce sujet. Le programme de soutien financier arrive à échéance le 28 février. Mais le pays doit encore recevoir une dernière tranche d’environ 3,6 milliards d’euros.Or, pour que les Grecs bénéficient de ce dernier apport, ils doivent, au préalable, s’être mis d’accord avec leurs créanciers de la troïka. Cela signifie qu’Athènes accepte de mettre en place une série de réformes, exigées par la troïka.Le précédent gouvernement grec (celui d’Antonis Samaras) n’était pas parvenu à s’entendre avec la troïka sur ce sujet. À ce jour, le gouvernement d’Alexis Tsipras a indiqué qu’il souhaite s’affranchir des mesures dictées par ses créanciers.Si aucun accord n’est obtenu d’ici à fin février, la Grèce ne recevra pas les milliards prévus et risque le défaut.Cette réunion peut-elle être décisive ?Le rendez-vous du 11 février vise avant tout à « commencer les discussions au niveau ministériel », relève une source européenne. Il est peu probable qu’il aboutisse à une décision.« On accepte de discuter. C’est déjà beaucoup », relève une source au fait du dossier, à Bruxelles. « Même s’il ne sera pas conclusif, cet Eurogroupe aura cet avantage, vu les divergences de point de vue, de mettre les Grecs dans l’ambiance », ajoute une autre source européenne.C’est la réunion de l’Eurogroupe du 16 février, prévue de longue date, qui pourrait être décisive.Que vont proposer les Européens à la Grèce ?Ils prônent une « extension technique » du plan d’aide, d’au moins quatre ou cinq mois, c’est-à-dire boucler le deuxième plan d’aide, pour entrer un troisième mini-plan de soutien (avec une aide de quelques dizaines de milliards d’euros).Cela donnerait le temps de négocier avec Athènes les termes d’un nouveau « contrat » : liste de réformes, projet politique, maturité des dettes, taux des remboursements, etc.« On va préparer la discussion d’ici à mercredi autour du programme actuel, et de son extension, éventuellement adaptée », explique-t-on à Bruxelles.Le gouvernement grec est-il prêt à demander un prolongement du plan d’aide ?« D’ici à mercredi, le gouvernement grec devrait faire une proposition sur comment les choses doivent se poursuivre », a déclaré, vendredi, un porte-parole du ministère allemand des finances.Selon plusieurs sources européennes, les Grecs ont fait savoir, ces derniers jours, qu’ils voulaient qu’on leur aménage un plan d’aide « de transition », pendant trois ou quatre mois, pour leur laisser le temps de peaufiner leur nouveau « contrat avec l’Europe ».Mais le gouvernement de M. Tsipras y met une condition : il ne veut pas d’une poursuite de la supervision par la troïka.C’est un point de blocage. Pour les Européens, il n’est pas possible de se passer de la troïka tout de suite : il serait impossible de prêter de l’argent sans un "MOU" (memorandum of understanding), un document signé, qui engage la partie recevant des fonds à rendre compte. La troïka pourrait toutefois être renommée.Grèce : « une dette perpétuelle laisserait du temps pour conduire les réformes »Le gouvernement grec peut-il compter sur des soutiens ?M. Tsipras ne bénéficie objectivement d’aucun soutien. Les Allemands restent sur une ligne très dure, comme l’a montré le rendez-vous de jeudi 5 février, à Berlin, entre les ministres des finances, Wolfgang Schäuble et Yanis Varoufakis.Les Espagnols, les Irĺandais, les Portugais, ou encore les Slovènes et les Lettons sont aussi très agacés - et c’est peu dire - par les prises de position des Grecs.Par ailleurs, même si le gouvernement grec finissait par accepter le principe de l’extension du second plan d’aide, tel que le présentent les Européens, il faudrait que cette extension soit validée par plusieurs Parlements de l’eurozone.Et la partie est loin d’être gagnée : les Allemands, par exemple, ne voteront pas facilement, les Finlandais non plus. Quant aux Néerlandais, ils n’ont pas digéré la visite de M. Dijsselbloem à Athènes, le 30 janvier, conclue par une poignée de main ratée avec M. Varoufakis après les propos cinglants de ce dernier sur la troïka.Berlin inflexible face à AthènesCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Albert (Londres, correspondance) La commission parlementaire britannique en charge des comptes publics a remis, vendredi 6 février, un rapport dévastateur pour PricewaterhouseCoopers (PwC). Margaret Hodge, sa présidente, accuse le cabinet d’audit d’avoir mis en place « rien de moins que la promotion de l’évasion fiscale à échelle industrielle ».Le rapport concerne le dossier surnommé « LuxLeaks », ces fameux accords fiscaux signés entre les autorités du Luxembourg et des centaines de multinationales. Révélée en novembre 2014 par l’International Consortium of Investigative Journalists, en collaboration avec de nombreux journaux, dont Le Monde, l’affaire a mis à jour l’existence de 548 lettres entre PwC et le Luxembourg. Celles-ci concluaient des accords fiscaux concernant 343 grandes entreprises.LuxLeaks : L’évasion fiscale, un sport national pour les géants américainsSuite à ces révélations, la commission parlementaire, composée de députés de tout bord politique, a décidé de mener l’enquête. En 2013, elle avait déjà remis un rapport très critique concernant les quatre grandes firmes d’audit fiscal (PwC, KPMG, Deloitte, Ernst & Young).Elle a décidé de rouvrir le dossier, en faisant revenir devant elle le responsable des affaires fiscales de PwC pour le Royaume-Uni, Kevin Nicholson. Elle a aussi convoqué l’un des dirigeants de Shire Pharmaceuticals, une des entreprises épinglées par LuxLeaks.Deux employés sur un total de 5 600Leur audition a été houleuse. En passant devant la même commission, en janvier 2013, M. Nicholson a affirmé : « nous ne vendons pas des produits fiscaux en masse ». N’était-ce pas un mensonge, alors que 548 lettres pour des accords fiscaux ont désormais été mises à jour, a rétorqué Mme. Hodge ?Bafouillant, transpirant, mais tenant bon, M. Nicholson a insisté, assurant ses affaires étaient parfaitement légales, et qu’elles étaient adaptées à chaque entreprise en fonction des besoins. Il ne s’agissait donc pas d’une « vente de masse », selon lui.Son explication n’a pas convaincu. Dans son rapport final, Mme Hodge rend un verdict sans appel. « Il s’agit de vente en masse de produits d’évasion fiscale », accuse-t-elle.Elle prend l’exemple de Shire Pharmaceuticals, dont les affaires fiscales étaient arrangées par PwC. Grâce à des prêts internes entre les différentes entités de son groupe, dont celles basées au Luxembourg, l’entreprise a « transféré ses bénéfices de pays où les impôts étaient plus élevés vers le Luxembourg ». Son imposition dans le Grand-Duché était de 0,0156 %.Shire se défend, affirmant que ses activités au Luxembourg étaient réelles. Réplique de Mme Hodge : « la "substance" du travail de Shire (…) consistait en deux employés sur un total de 5 600 à travers le monde. Ni PwC ni Shire n’ont pu démontrer que la présence de l’entreprise au Luxembourg servait à autre chose qu’à éviter les impôts. » Code de bonne conduiteLe problème dépasse cependant PwC et Shire, estime la commission parlementaire. Celle-ci demande donc au gouvernement britannique d’agir, pour mieux réguler les cabinets spécialisés dans les conseils fiscaux.En particulier, elle recommande de mettre en place un code de bonne conduite pour l’ensemble de l’industrie. Actuellement, la plupart des cabinets ont leur propre code, y compris PwC. « Mais on ne peut pas faire confiance à l’industrie pour qu’elle s’autorégule », estime la commission.Elle demande aussi que les autorités britanniques soient plus actives au sein de l’OCDE, l’organisme qui centralise actuellement de grandes réformes fiscales internationales. En particulier, la commission suggère que la définition de « substance » économique soit mieux définie : voir Shire justifier de « substance » avec seulement deux employés basés au Luxembourg lui semble clairement ne pas respecter l’esprit des règles fiscales.Les Européens avancent dans la lutte contre l’optimisation fiscaleEric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cédric Pietralunga et Philippe Jacqué Mis une première fois en redressement judiciaire, en novembre 2013, le transporteur français Moryglobal (ex-Mory-Ducros), a officiellement demandé sa mise en redressement judiciaire lors d’un comité d’entreprise, vendredi 6 février, a-t-on appris auprès d’un représentant syndical. L’entreprise, détenue par le fonds Arcole Industries, doit déposer aujourd’hui une déclaration de cessation des paiements (DCP) au Tribunal de commerce de Bobigny.Le 21 janvier, Le Figaro avait évoqué cette possibilité du fait des difficultés structurelles insurmontables de cette société comptant encore 2 400 salariés, après le départ de 2 800 salariés. En 2014, Moryglobal a perdu 40 millions d’euros, pour 330 millions d’euros de chiffre d’affaires.En février 2014 l’entreprise avait bénéficié d’un prête de 17,5 millions d’euros de la part de l’Etat, via le Fonds de développement économique et social (FDES). Ce prêt fait l’objet d’une enquête approfondie de la Commission européenne, depuis septembre 2014 : celle-ci veut voir s’il est compatible avec les règles de l’Union européenne sur les aides d’Etat.Le Tribunal de commerce de Bobigny devrait se pencher la semaine prochaine sur le dossier et prononcer un placement en redressement judiciaire ou, plus probablement, une liquidation judiciaire directe.Lire aussi : Bruxelles va enquêter sur les aides françaises à FagorBrandt et Mory DucrosCe même tribunal devait décider, fin février, s’il autorisait Moryglobal à céder trois immeubles détenus par le groupe, pour une valeur de quelque 25 millions d’euros.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.02.2015 à 11h52 • Mis à jour le06.02.2015 à 11h55 | Alexis Delcambre et Damien Leloup On peut améliorer ses revenus tout en stagnant en nombre d’utilisateurs : c’est la leçon paradoxale administrée par Twitter à l’occasion de ses résultats de l’année 2014, présentés jeudi 5 février.Alors que de mauvais chiffres étaient attendus, le réseau social a rassuré les investisseurs. Son chiffre d’affaires a quasiment doublé entre 2013 et 2014. L’an dernier, Twitter a engendré 1,4 milliard de dollars (1,22 milliard d’euros) de revenus, et sa perte nette s’est réduite de 10 %, à 578 millions de dollars.Ces chiffres restent loin des 12,5 milliards de dollars engrangés en 2014 par Facebook, le leader du « social ». Mais ils témoignent d’une meilleure monétisation d’un réseau qui tarde à faire ses preuves dans ce domaine et dont le titre en Bourse a perdu 38 % en un an depuis son introduction, fin 2013. Pour 2015, Twitter annonce 2,30 à 2,35 milliards de dollars de chiffre d’affaires.Réintégrer les tweets à GoogleLa compagnie fondée en 2006 profite donc de l’explosion du marché de la publicité en ligne, et notamment sur mobile. Selon l’institut d’études eMarketer, sa part du marché de la publicité digitale mondiale a augmenté de 0,49 %, en 2013, à 0,84 %, en 2014 (contre 5,75 % et 7,75 % pour Facebook). Et sur le mobile, dont le marché a plus que doublé en 2014, la part de Twitter a atteint 2,56 %, contre 18,4 % pour le réseau de Marck Zuckerberg.Twitter a récemment multiplié les annonces pour crédibiliser ses efforts sur le front de la monétisation. Le 4 février, le réseau annonçait avoir conclu des accords pour diffuser ses publicités sur d’autres supports que Twitter, notamment Yahoo! et Flipboard. Un argument supplémentaire pour tenter de séduire les annonceurs.Jeudi 5 février, le PDG, Dick Costolo, a confirmé que Twitter et Google étaient parvenus à un accord. Selon l’agence Bloomberg, celui-ci vise à réintégrer les tweets dans les résultats de recherche de Google. Cet accord devrait booster le trafic enregistré sur Twitter, potentiellement exposé aux près de 2 milliards d’utilisateurs du moteur de recherche. M. Costolo n’a pas indiqué si une contrepartie financière, ou un accord de partage des revenus publicitaires, avait été conclue entre Google et Twitter.Ces initiatives viennent contrebalancer une réalité moins glorieuse pour Twitter : le ralentissement de la croissance de son nombre d’utilisateurs. Cette baisse a été prononcée au quatrième trimestre 2014, avec seulement 4 millions de nouveaux utilisateurs dans le monde, contre des progressions de 14, 16 puis 13 millions lors des trois trimestres précédents.Signes de nervositéTwitter dit attendre de meilleurs résultats en 2015 et rappelle qu’il a subi en fin d’année « un bug imprévu » dans l’intégration du réseau avec iOS8, la dernière version du système d’exploitation d’Apple. Le réseau a achevé 2014 avec 288 millions d’utilisateurs.Pour sa défense, le réseau invoque aussi « les plus de 500 millions de visiteurs qui viennent sur des sites de Twitter mais ne s’enregistrent pas » et « les centaines de milliards » de tweets repris automatiquement dans des bandeaux d’émissions de télévision ou des fenêtres dédiées sur des sites Internet tiers.Reste que ce ralentissement dans les recrutements intervient dans un contexte où l’entreprise multiplie les signes de nervosité. Dernier exemple, la publication cette semaine par le site américain The Verge d’un mémo interne dans lequel Dick Costolo ne mâche pas ses mots pour constater l’échec des mesures prises pour limiter les comportements agressifs sur le réseau social.« Notre manière de lutter contre le harcèlement et les trolls est nulle, et elle est nulle depuis des années (…), a écrit M. Costolo dans cette note et un e-mail envoyé aux salariés. Nous perdons des utilisateurs chaque jour parce que nous ne répondons pas de manière appropriée au trolling dont ils sont victimes chaque jour. »Ces derniers mois, plusieurs affaires de harcèlement de personnalités publiques avaient attiré les critiques contre Twitter, accusé de rester trop passif. Zelda Williams, la fille de Robin Williams, avait ainsi quitté le réseau social après avoir reçu de nombreux messages haineux liés au suicide de son père. Le vif débat qui a eu lieu fin 2014 sur le sexisme dans le milieu du jeu vidéo avait également vu la publication d’une multitude de messages de menace ou de harcèlement sur Twitter.En France, cet aveu d’échec pourrait trouver un écho particulier : des organisations de lutte contre le racisme et l’antisémitisme protestent depuis plusieurs années contre la politique de modération de Twitter, jugeant que le réseau social est trop laxiste et estimant, pour certaines, que Twitter devrait censurer pro-activement certains mots-clés ou hashtags.Après les attentats qui ont frappé la France en janvier, le premier ministre, Manuel Valls, et le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, ont également déclaré à plusieurs reprises, sans toutefois citer nommément Twitter, que les réseaux sociaux devaient être plus volontaristes dans la lutte contre la diffusion de contenus appelant à la haine.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.02.2015 à 11h14 • Mis à jour le06.02.2015 à 11h24 Stéphane Delory, spécialiste des questions de défense, chargé d’études à la Fondation pour la recherche stratégiqueLes discussions actuellement en cours au sein de l’administration américaine sur le transfert éventuel d’armements « défensifs » vers l’Ukraine pose pour les Européens une question décisive. La concrétisation de cette décision risque en effet d’entraîner les Etats-Unis et la Russie dans une posture d’affrontement direct, qui sur le terrain, pourrait provoquer une implication plus directe et massive des forces russes aux côtés des forces indépendantistes. Dans une telle hypothèse, non seulement la capacité des forces ukrainienne à tenir ses positions peut être questionnée, mais la perspective d’une action directe et brusquée des forces russes n’est pas forcément à exclure.Le spectre d’un conflit bref et violent, justifié par la décision américaine, conduisant à la proclamation d’une république indépendantiste à l’est de l’Ukraine se profile lentement. À cet égard, il n’est pas à attendre que les États européens aient la capacité de se positionner clairement sur la nécessité ou non de soutenir l’Ukraine par des transferts d’armements. Bien que certains tendent à stigmatiser la position antirusse des États d’Europe centrale, qui pourraient donc être enclins à soutenir le projet américain, et leur opposent la position plus tempérée de la France ou de l’Allemagne, qui privilégient le règlement diplomatique du conflit, l’ensemble des États européen à bien conscience des implications graves du conflit ukrainien sur la sécurité du vieux continent. Sans même prétendre offrir à l’Ukraine la possibilité de recouvrer la souveraineté sur l’ensemble de son territoire, trouver une solution de statu quo permettant de figer l’escalade du conflit est une priorité pour tous, quels que soient les moyens privilégiés.Une décision complexeDans ce contexte, soutenir le réarmement de l’Ukraine sera une décision très difficile à prendre, y compris par les capitales les plus engagées en faveur de Kiev. Reste que le maintien d’un statu quo, difficile à admettre pour les Ukrainiens, mais préférable à un effondrement du front, est probablement une illusion. Du point de vue russe, la création d’un corridor permettant d’assurer une liaison terrestre avec la Crimée est très probablement une priorité de court à moyen terme. Mais au-delà de cette question particulière, Moscou ne peut en aucun cas rester indifférent aux choix stratégiques de Kiev, lesquels, dans le contexte actuel, ne peuvent qu’aller dans le sens d’un rapprochement fort vers l’occident.Laissée à elle-même, l’Ukraine ne peut devenir, dans la perception russe, qu’un pion des États-Unis. Maintenir un état de conflit durable à l’est du pays permet donc sur le long terme, de limiter toute tentative de rapprochement et, le cas échéant, de menacer d’agir militairement. Un scénario à la géorgienne, qui, dans l’état actuel des choses, s’avère assez fonctionnel. Dans ce sens, s’il est possible pour les États européens d’oublier le conflit en Ukraine – tentation déjà bien palpable dans plusieurs capitales – le conflit ukrainien ne sera pas un conflit gelé. Le seul statu quo qui vaille est celui que souhaite la Russie et à terme, le double objectif russe d’établir des républiques fédérées contrôlant l’est du pays et de finlandiser les restes de l’Etat ukrainien est très susceptible de se concrétiser.Etat frontalier, la Russie dispose de toutes les facilités matérielles pour ce faire et à toute latitude pour armer les indépendantistes. On peut arguer que le devenir de l’Ukraine n’est plus de notre ressort et admettre, comme certains, que la Russie est un grand pays ayant des intérêts vitaux à défendre et que, dans ce cadre, il faut avant tout soutenir une action diplomatique pour renouer le contact. À ceci près que jusqu’à présent, la position pour le moins conciliante des États-Unis et des Européens n’a eu pour seul résultat de concéder tacitement l’implication croissante et explicite de la Russie dans le conflit. L’action diplomatique concrétise le droit d’ingérence armé de Moscou dans un Etat souverain avec lequel aucun différend territorial n’existe, précédent, qu’il n’est pas forcément souhaitable de pérenniser.FinlandisationFaut-il pour autant réarmer l’Ukraine, sachant que si la Russie devait réagir militairement, les États européens ne disposent ni de la volonté politique ni des capacités militaires pour réagir. Une telle initiative pourrait alors conduire à décrédibiliser l’ensemble de l’architecture de sécurité euroatlantique, puisque si l’OTAN n’est pas fondée de réagir à une invasion de l’Ukraine, l’absence d’action serait un aveu d’impuissance dévastateur. Ce qui est certain toutefois, c’est qu’il ne faut pas laisser les États-Unis agir seuls. Si demain l’administration Obama décide d’agir, la réaction de la Russie sera partiellement calibrée par la réaction des États européens. En l’absence de soutien, il sera dans son intérêt direct d’accroître les tensions et de dénoncer l’inconséquence de la politique américaine.Et dans l’hypothèse où les Etats Unis bénéficieraient du soutien des Européens, ceux-ci doivent tirer les conséquences de cet engagement et être prêts, eux aussi à soutenir matériellement l’Ukraine, plus particulièrement en cas d’escalade russe. En effet, tant que Moscou ne décide pas d’intervenir directement en Ukraine, elle dispose de la capacité de désamorcer le conflit sans perte de crédibilité. Maximiser la pression en acceptant l’épreuve de force est probablement le seuil moyen pour les Occidentaux de conserver leur crédibilité sans se trouver confrontée au dilemme ingérable du conflit avec la Russie ou l’abandon pur et simple de l’Ukraine.Les Européens doivent avoir conscience qu’en faisant le choix de réduire considérablement leurs capacités militaires, ils ont remis les clefs de leur sécurité à d’autres. La crise ukrainienne leur laisse peu d’options : soit ils admettent que la Russie bénéficie de droits particuliers en Europe et qui font d’elle un partenaire dominant au sein de l’architecture de sécurité européenne ; soit ils estiment que le modèle euroatlantique, qui avait permis jusqu’à l’année dernière à une immense majorité d’États de vivre dans la paix et pour un nombre croissant d’entre eux, dans la démocratie, mérite d’être défendu. Et dans ce cas, il faut malheureusement accepter de prendre un risque substantiel. Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le Parlement européen et le Conseil (la réunion des 28 Etats membres) ont conjointement officialisé, mardi 27 janvier, un accord sur une directive antiblanchiment. Le texte était proposé par la Commission européenne depuis début 2013.Son principal intérêt ? Cette directive devrait permettre d’identifier les véritables bénéficiaires des « trusts » et autres fondations, entités juridiques particulièrement nombreuses dans les pays anglo-saxons, et jugées très opaques. Les Etats membres de l’Union européenne vont en effet devoir tenir des listes centralisées sur lesquelles figurent les propriétaires effectifs finaux de sociétés et autres entités légales, ainsi que de fiducies (trusts). « Un propriétaire “effectif” détient ou contrôle une entreprise ainsi que ses activités, et autorise, en fin de compte, les transactions – que cette propriété soit exercée directement ou par un mandataire », précise le Parlement, dans un communiqué.Les registres centraux seront accessibles, mais de manière limitée quand même. Les informations récoltées pays par pays sur les sociétés pourront être consultées par toute entité ou personne pouvant justifier « un intérêt légitime justifié », par exemple, en ce qui concerne le cas de blanchiment de capitaux suspecté, le financement du terrorisme, les soupçons de corruption, les infractions et la fraude fiscales. Banques, services de renseignement financiers, médias, mais sur demande, sont a priori concernés.Accès restreintConcernant les trusts, un régime spécial est instauré : l’accès au registre central les listant sera encore plus restreint. Les informations seront uniquement consultables par » les autorités et les entités soumises à des obligations [par exemple, les banques qui appliquent des mesures de vigilance à l’égard de la clientèle]. Les Britanniques tenaient tout particulièrement à cette restriction : « Au Royaume-Uni, les trusts sont très courants. On en créé un dès que, par exemple, on achète un appartement en copropriété ou pour une succession. Rendre le registre public, c’était un peu comme ficher toute la population. Difficile à accepter », précise une source diplomatique.Au Parlement, les eurodéputés Verts se sont notamment battus, lors des discussions sur le texte, pour une plus grande transparence du registre. Finalement, ils ont accepté le compromis, estimant qu’il représente déjà une forte avancée par rapport à la réglementation existante. « Il s’agit d’une avancée cruciale dans la mesure où ces [trusts] sont au cœur des mécanismes d’évasion fiscale et du financement du crime organisé à grande échelle, en Europe comme dans les pays en développement », estime l’élue Verte Eva Joly.Selon le texte, les banques, les auditeurs, les juristes, les agents immobiliers ou encore les casinos devraient se montrer plus vigilants concernant les transactions suspectes réalisées par leurs clients.Les Français, qui ont proposé, mardi, lors d’un Ecofin (réunion des ministres des finances des 28), que l’Europe fasse davantage d’efforts pour traquer les filières de financement du terrorisme, ont été tentés, ces derniers jours, de proposer des amendements dans le cadre de la directive blanchiment. Ils y ont finalement renoncé. « Cela aurait obligé à reprendre la discussion sur la directive, et à retarder d’autant son application. C’était trop risqué », explique une source européenne. Paris a donc préféré suggérer que la Commission européenne vienne avec une proposition de directive spécifique, qui tente, notamment, de mieux réguler l’usage des monnaies virtuelles, du type Bitcoin.Si un accord politique a été trouvé mardi, pour être formellement adopté, le texte de directive doit encore être validé par un vote en plénière au Parlement (en mars ou en avril prochain) et par le conseil des ministres de l’Union européenne, lors d’un prochain Ecofin. Les Etats membres disposeront ensuite de deux ans pour transposer la directive contre le blanchiment dans leurs droits nationaux.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Valérie Segond Le master 2 est-il toujours le sésame pour trouver un poste à la hauteur des attentes de ses 120 000 nouveaux titulaires chaque année ? C’était le cas avant 2007, avant la crise ! C’est beaucoup moins vrai aujourd’hui, comme en témoigne l’enquête de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) sur l’accès à l’emploi des jeunes diplômés publiée le 9 octo­bre. Seuls 63 % des master 2 ou équivalents sont en emploi un an après l’obtention de leur diplôme, contre 74 % en 2007 (11 points de moins). Si l’on intègre ceux qui ont été en poste depuis leur diplôme et qui n’y étaient plus au moment de l’enquête, ils sont 71 %. Ce qui signifie que trois jeunes diplômés sur dix n’ont eu aucun contact durable avec le monde du travail depuis la fin de leurs études.Titulaires d’un doctorat : le réseau se construit avant la fin de la thèseLe niveau bac + 5 ne protège donc plus contre les ­effets de la crise, surtout à l’entrée en emploi. Quand les entreprises recrutent moins de cadres (168 000 par an, contre 208 000 en 2007, selon l’APEC), les juniors sont, avec les seniors, les premiers à en faire les frais car les recruteurs veu­lent des profils tout de suite opérationnels. Le meilleur passeportLe secteur public, soumis à la diète pour cause de dette publique, recrute lui aussi beaucoup moins que par le passé. Au total, en 2013, seulement 37 000 bac + 5 y ont été recrutés au statut cadre, soit 11 000 de moins qu’en 2007. Pour 2014, les intentions exprimées par les employeurs sont de 36 000 recrutements. L’écart entre les nouveaux diplômés et ceux qui trouvent un poste à la hauteur de leur formation approche donc les 90 000 par an, dans la mesure où les 36 000 intentions d’embauches ne se concrétiseront pas forcément toutes. Ensuite, tous les masters ne se valent pas. Les plus professionnalisants, comme le commercial, l’informatique ou les sciences de l’ingénieur, se vendent toujours bien, avec des taux d’emploi de 77 %, 85 % ou 73 % au bout d’un an pour les ingénieurs généralistes. Un niveau très supérieur à celui que l’on rencontre chez les titulaires de master de droit ou d’économie (56 %), de langues (53 %), de lettres et de disciplines artistiques (53 %). Le plus incertain étant le master en biologie, où le taux d’emploi ne dépasse pas 37 %...Ces difficultés conjoncturelles marquent les jeunes ­diplômés durant plusieurs années. Trois ans après l’obtention du diplôme, leur situation est également moins bonne que celle de leurs aînés, note le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq): « Au printemps 2013, les diplômés de master obtenu en 2010 subis­sent un taux de chômage de 12 %, soit le double de celui des diplômés en 2004. » C’est moins vrai pour les diplômés d’écoles d’ingénieurs, d’éco­les de commerce et de masters de droit et d’économie, que pour les diplômés en lettres, arts et sciences humaines. « Ces derniers, note encore le Céreq, connaissent désormais des taux de chômage comparables à ceux observés pour les titulaires d’une licence de même spécialité. » Comme si, dans ces disciplines, il n’y avait plus de prime à la durée des études.Pour autant, conclure à une démonétisation générale des masters serait une erreur : « Ils restent le meilleur passeport pour l’emploi », assure Pierre Lamblin, directeur des études de l’APEC. Un diagnostic partagé par le Céreq : « Ce sont les non-diplômés ou encore les titulaires d’un CAP ou d’un BEP, qui restent les plus touchés par la crise. »(Semestriel Le Monde-Campus novembre 2014.)Valérie Segond Anne Rodier Chaque année, 10 000 nouveaux docteurs arrivent sur le marché du travail. Pour ces bac + 8, l’accès à l’emploi s’est compliqué depuis deux à trois ans. Selon une enquête réalisée en mai et juin 2014 par l’Association pour l’emploi des cadres (APEC), seuls 56 % étaient en poste un an après leur thèse. Soit 7 points de moins que l’ensemble des bac + 5 et 6 points de moins qu’en 2012.Quasiment toujours cadres (87 %), privilégiant souvent le secteur public, leur parcours d’insertion se caractérise par une stabilisation dans l’emploi plus lente que celle des bac + 5 : 43 % sont en CDI (contre 59 % pour les bac + 5). Pourtant ce parcours peut se préparer efficacement.Le principal enseignement de cette enquête de l’APEC, c’est le lien entre la préparation des docteurs à rejoindre le marché du travail et leur accès à l’emploi stable. Ainsi, « les démarches réalisées en amont de la soutenance de thèse ont un impact décisif sur les débuts de carrière », note l’APEC. « Communiquer, publier, se rencontrer lors de colloques permet de construire sa place, son réseau, de travailler sur sa notoriété », précise Pierre Lamblin, directeur des études et de recherche à l’APEC.A contrario, un parcours du type de celui de Julien, qui relate sa « vie monacale » de doctorant enfoui dans les archives, quasiment sans contact avec d’autres chercheurs, l’ont amené, malgré les félicitations du jury et la publication de sa thèse, à se reconvertir dans l’administration, avec un sentiment de déclassement.(Semestriel Le Monde-Campus novembre 2014.)Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard De prime abord, c’est l’histoire d’un site de geeks installés dans le Cantal, qui se voient forcés de déménager à Paris suite à son rachat par un grand groupe. Un tiers de l’équipe refuse et se fait licencier. Plus rien ne sera plus comme avant.La réalité est toutefois un peu plus nuancée. Jeuxvideo.com est un leader européen dans son domaine. Webedia, qui l’a racheté 90 millions d’euros à l’été 2014, a proposé aux 48 salariés de quitter leur siège d’Aurillac, contre compensation. Pour l’heure, 17 d’entre eux ne souhaitent pas partir, selon la direction, et ce chiffre pourrait être légèrement supérieur au final. Webedia précise que la consultation du personnel reste ouverte jusqu’au vendredi 30 janvier. Et expose ses arguments.Ces salariés pro-Aurillac devraient effectivement faire l’objet d’un licenciement économique. Toutefois, selon Guillaume Multrier, directeur général et fondateur de Webedia, le déménagement n’est pas encore formellement confirmé et des options restent ouvertes, comme un déménagement partiel ou le télétravail. Une partie de l’équipe technique pourrait rejoindre d’autres techniciens de Webedia à Toulouse. En compensation sont proposées des hausses de salaire, la prise en charge du déménagement et de déplacements pour revenir à Aurillac, précise la direction. Qui promet que les départs seront remplacés.Recherche de synergies« Dans l’équipe, les avis sont partagés et certains étaient très demandeurs de partir d’Aurillac », raconte M. Multrier : la rédaction - un tiers des effectifs - est majoritairement partante, ajoute-t-il, et les refus émanent davantage des fonctions techniques et support (comptabilité, ressources humaines…), soit des domaines où retrouver un emploi est selon lui plus facile que pour des journalistes spécialisés.Sur le fond, Webedia espère des synergies en déplaçant JeuxVideo.com dans l’immeuble parisien où sont déjà installés ses autres sites thématiques : AlloCiné (cinéma), Purepeople, Puremédias, 750gr (cuisine) ou d’autres sites de jeu vidéo, plus modestes en taille. L’administrateur système de Jeuxvidéo.com va devenir celui de Webedia, selon M. Multrier, et le site peut aussi faire bénéficier le groupe de ses développements de lecteurs vidéo. À l’inverse, « JV. com » pourrait utiliser les futurs outils de publication web de Webedia.Lire : Le gros appétit de Webedia pour les jeux vidéoL’acheteur de Jeuxvideo.com assume enfin de vouloir faire sortir l’équipe d’une forme d’« autarcie ». « À Paris, la rédaction sera plus près des éditeurs de jeux vidéos et des acteurs du secteur. Elle s’est parfois vu reprocher de vivre un peu dans son coin, sans aller beaucoup sur les salons professionnels », explique M. Multrier. N’était-ce pas un signe d’indépendance ? Le directeur général de Webedia entend l’argument mais le juge insuffisant.Leader depuis le CantalCet argumentaire laisse quelqu’un de marbre : Sébastien Pissavy, le cofondateur de Jeuxvideo.com, créé en 1997 et devenu en quelques années le premier site français du domaine, notamment grâce à ses forums. Ces derniers sont devenus des lieux de discussion de lycéens et de 18-25 ans sur tous types de sujets, dont ceux du baccalauréat, qui seront fuités sur le site en 2011. « Ca a déclenché un tollé et le site s’est retrouvé d’un coup dans l’actualité », se rappelle en souriant celui qui a quitté l’entreprise en 2012 et revendu ses 10 % restants en 2014.« Je me suis battu pour que Jeuxvideo.com s’installe au départ à Aurillac, raconte Sébastien Pissavy, qui s’avoue un peu « chauvin » et a convaincu les deux autres fondateurs, grenoblois et toulousain, de s’implanter dans sa région natale. Cela n’a pas nui à la performance du site, qui est devenu leader en Europe et numéro trois mondial… »Webedia est dans une logique plus « financière », que les deux précédents actionnaires de Jeuxvidéo.com - Gameloft qui l’a racheté en 2000, puis Hi-média en 2006 -, déplore M. Pissavy, qui voit dans les licenciements une « perte d’expérience ». « Les synergies peuvent aussi exister à distance », rétorque aussi cet informaticien de formation. Quant à la lutte contre « l’autarcie » de la rédaction, il « espère qu’il ne s’agit pas de la rapprocher de la régie publicitaire ».« Ce n’est qu’un rapprochement physique »Interrogé, un rédacteur de Jeuxvidéo.com « comprend la réaction » du fondateur, qui en a fait le succès et « a toujours veillé à l’identité familiale, voire campagnarde » du site. Employé à Aurillac depuis près de 10 ans, ce journaliste a pourtant décidé d’aller à Paris chez Webedia. Il précise qu’à la rédaction, trois personnes sont du Cantal, les autres venant de Brest, Châteaudun, Limoges, Paris… Ceux qui ne veulent pas quitter Aurillac ne le peuvent souvent pas, parce qu’ils y ont leur famille, leur maison, voire un cheval, explique-t-il.L’autarcie, ce rédacteur ne la ressent pas mais être à Aurillac pose parfois des problèmes « logistiques », quand il fallait aller à Paris ou à un salon à l’étranger. De plus, la web télévision du site, Gaming live, est installée à Paris.« On n’est pas fermés sur nous-mêmes, on rencontre les éditeurs de jeux », raconte ce salarié. Il comprend les inquiétudes sur l’indépendance du site, notamment formulées sur les forums par « notre lectorat super fidèle ». « Le rapprochement avec le groupe ou le secteur du jeu vidéo, ce n’est qu’un rapprochement physique, pas un changement de notre façon de travailler », pense-t-il.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Zilbertin Votera ? Ou votera pas la loi Macron ? Invité de France info, mardi 27 janvier, François Fillon s’attendait sûrement à la question et s’est bien gardé de trancher. « Tout dépendra de l’attitude du gouvernement et de la majorité dans ce débat », a répondu l’ancien premier ministre. Sans pour autant fermer la porte : « On est dans une situation de gravité extrême qui ne peut pas se satisfaire des seuls débats partisans. L’unité nationale c’est un dialogue où chacun fait un pas vers l’autre. »L’union au nom de l 'efficacité. L’exercice est d’autant moins évident que la dite loi est cause de fractures au sein même de chacun des deux camps. François Fillon a cependant émis le vœu que l’examen des textes en question soit l’occasion pour le gouvernement « d’aller vers l’opposition » et « pour l’opposition d’aller vers le gouvernement ». L’occasion, aussi, « de faire preuve, dans une situation d’urgence, d’un peu d’intelligence pour faire ce que j’appelle un agenda national, c’est-à-dire un programme économique qui dépasse les partis politiques », a insisté l’ancien locataire de Matignon.Pas de deuxPas sûr pourtant que la loi Macron se prête à ce pas de deux. « M. Macron fait à peu près le même diagnostic que moi, a constaté François Fillon. Mais il propose des remèdes qui sont homéopathiques. » Plus conciliant que la veille, lorsqu’il a défendu devant les députés une motion de rejet du projet de loi Macron, l’ancien premier ministre s’est bien gardé cette fois de comparer le début du quinquennat de François Hollande au Voyage au pays de la désillusion reprenant le titre du livre polémique de Cécile Duflot (Fayard, 2014). Et pour peu que la majorité veuille bien se pencher notamment sur les amendements qu’il a déposés (seuils sociaux, temps de travail, indemnisation du chômage…), François Fillon s’est dit prêt à « réserver » son vote.Il y a en tout cas urgence, a estimé M. Fillon car « nous sommes dans une situation d’impasse économique ». Pas question d’« attendre encore deux ans avant d’enclencher un redressement » ; d’attendre encore « avant de prendre des mesures qui soient de nature à redonner l’espoir aux Français » ; d’attendre « les prochaines échéances législatives et présidentielle de 2017 pour changer de politique économique », a scandé le député de Paris. « C’est une question qui dépasse la droite et la gauche et qui appelle un vrai climat d’unité nationale. Mais l’unité nationale ce n’est pas juste l’opposition au garde à vous devant le gouvernement », a-t-il défendu.Faire en sorte « que nos différences soient fertiles et non stériles », a plaidé, de son coté, Jean-Pierre Raffarin sur RTL. Pour cet autre ancien premier ministre, l’union nationale « doit continuer ». Pas sur tous les sujets. Loin s’en faut. « Le gouvernement a annoncé une loi sur le renseignement, je pense qu’il faudra le consensus politique pour trouver exactement où nous allons mettre le curseur entre la sécurité et la liberté de chacun ». Sur le chapitre économique, en revanche, pas question d’union a tranché M. Raffarin.Olivier ZilbertinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.01.2015 à 12h34 • Mis à jour le27.01.2015 à 13h57 | Eric Albert (Londres, correspondance) Vu de France, la croissance britannique peut faire pâlir d’envie. Le PIB a augmenté de 2,6 % sur l’ensemble de 2014, d’après les chiffres publiés par l’Office national des statistiques mardi 27 janvier. Cela en fait sa meilleure année depuis la crise économique de 2008-2009.Néanmoins, derrière ce chiffre se cache une tendance qui ralentit. Au quatrième trimestre, la croissance était de 0,5 %, après 0,7 % au 3ème trimestre et 0,8 % au 2ème trimestre. Ce ralentissement vient avant tout du secteur de la construction, assez volatile, qui repasse dans le rouge, avec une baisse de 1,8 % au 4ème trimestre. La production industrielle est également décevante, en léger recul de 0,1 %. Ces deux secteurs demeurent encore en-dessous de leur pic de 2008, preuve que les cicatrices de la grande récession sont encore là. En revanche, le secteur des services (qui représente 78 % du PIB) est en forme : toutes ses composantes -hôtellerie et distribution, transports et communications, services aux entreprises et finance- sont en nette hausse.Le meilleur est passéL’économie britannique vient ainsi une fois de plus prouver qu’elle est l’une des plus volatiles du monde occidental. Après une récession en 2008-2009 particulièrement violente, suivie d’une longue période de stagnation jusqu’en 2013, la croissance est revenue d’un coup. Le rebond, largement tiré par la consommation des ménages et l’immobilier, a surpris les économistes par sa vitesse. Mais désormais, la plupart d’entre eux estiment que le meilleur est passé, même si tous tablent encore sur une croissance solide en 2015 (la prévision officielle du gouvernement est de 2,4 %).« De nombreuses difficultés attendent l’économie britannique en 2015 », estime Scott Corfe, du Centre for Economic and Business Research. Elle cite les élections législatives de mai, dont le résultat est très incertain, et qui pourrait donner lieu à une période de flottement politique lors des tractations en vue d’une éventuelle coalition. Mais sa principale inquiétude vient de la zone euro, « qui compte encore pour la moitié des exportations », ce qui va continuer à peser sur le secteur industriel. Des comptes qui restent dans le rouge L’effet est double : non seulement la croissance dans les pays de la monnaie unique est faible, ce qui réduit la demande, mais la livre sterling a aussi gagné 10 % par rapport à la monnaie unique en un an, ce qui renchérit les exportations. Et les investissements des entreprises, qui ont repris l’an dernier, risquent de ralentir pour la même raison. Enfin, les coupes dans les dépenses publiques continuent. Avec un déficit de 5,8 % du PIB l’an dernier (année fiscale 2013-2014), le Royaume-Uni a des comptes qui restent dans le rouge. Conservateurs comme travaillistes continuent à promettre une politique d’austérité après l’élection de mai, se disputant seulement sur la vitesse de réduction des dépenses. Cela laisse une fois de plus la croissance britannique très largement dépendante du consommateur britannique. Après des années à se serrer la ceinture, celui-ci s’est remis à dépenser. Mais c’est en grande partie son surendettement, notamment dans l’immobilier, qui avait provoqué la crise en 2008. L’économie du Royaume-Uni risque une nouvelle fois de faire face à ses démons traditionnels. Eric Albert Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.01.2015 à 11h10 • Mis à jour le 27.01.2015 à 14h20Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/27/malgre-la-crise-les-jeunes-diplomes-gardent-le-moral_4564223_4401467.html"data-title="Malgré la crise, les jeunes diplômés gardent le moral"data-picture="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/27/400x300/4564368_7_b3da_ceremonie-de-remise-de-diplomes-du-doctorat-a_c0048d83a2a624bee5fd0e89b6ee2575.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/27/malgre-la-crise-les-jeunes-diplomes-gardent-le-moral_4564223_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Les Français dépriment mais les jeunes diplômés, eux, semblent retrouver confiance. Un paradoxe car les conditions de recherche d’emploi et de travail sont pourtant toujours aussi médiocres qu’avant. Elles ont même tendance à s’aggraver selon le 4e « baromètre de l’humeur des jeunes diplômés » que le cabinet d’audit et de conseils Deloitte France a rendu public mardi 27 janvier.Cette situation n’altère en rien le moral des mille jeunes titulaires, depuis moins de trois ans, d’un diplôme d’université ou d’écoles allant de bac à bac + 5 que l’institut de sondage Opinionway a interrogés en janvier. Depuis la création de ce baromètre, c’est même la première fois que ceux qui cherchent un emploi pensent majoritairement en trouver un dans les six mois : 51 % (60% en sortant d’un grande école) alors qu’ils étaient six sur dix à ne pas y croire il y a un an.Ces jeunes se montrent également optimistes vis-à-vis de leur avenir professionnel : 58 % estiment qu’ils progresseront dans leur carrière. Par ailleurs, la confiance à l’égard des employeurs n’a jamais été aussi forte, même si 51 % des jeunes interrogés expriment encore de la défiance. C’est six points de moins que l’an passé. Enfin, ils sont plus nombreux à envisager leur avenir en France (79 % contre 73 % lors du baromètre 2014).Lorsque les jeunes diplômés tentent l’expatriation, c’est pour toute leur carrière !« Précarisation croissante »Sur certains points, la situation professionnelle des jeunes diplômés s’améliore. Ainsi, en 2014, 40 % des jeunes cherchant du travail n’avaient décroché aucun entretien. Cette année, leur part est tombée à 24 %. Par ailleurs, le taux d’emploi progresse. En 2014, 51 % des diplômés interrogés étaient en poste en entreprise. Ils sont 60 % cette année (et même 73% pour les grandes écoles).Ces chiffres très encourageants ne doivent pas, pour autant, masquer les conditions d’emploi très difficiles pour nombre d’entre eux. « A 60 %, le taux d’emploi s’améliore, c’est vrai, se réjouit Jean-Marc Mickeler, associé et directeur des ressources humaines de Deloitte France. Mais on assiste aussi à une précarisation croissante. » De fait, ceux qui ont décroché un emploi ont signé, à 31 % (soit huit points de plus que l’an passé), un contrat à durée déterminé. Même si le phénomène est moins marqué pour les grandes écoles : un quart seulement des élèves sont en CDD.Le travail à temps partiel a également progressé de 6 points en un an : il s’établit à 18 %. Mais là encore, sortir d’une grande école protège largement : seuls 6% de leurs anciens élèves travaillent à temps partiel.Quant à ceux qui n’ont pas encore trouvé, le chemin reste long. En moyenne, lorsque Opinionway les a sollicités, ils cherchaient depuis vingt-deux semaines, soit autant qu’en 2014 et beaucoup plus qu’en 2013 (quinze semaines). Certes il existe une grande différence selon le niveau d’études atteint : de vingt-sept semaines (niveau bac) à dix-huit semaines (grande école), voire quinze (IUT). Depuis trois ans, la tendance est à l’aggravation : en 2013, ceux qui étaient à plus de cinq mois représentaient 21 % du total. Ils sont 33 % cette année.Surtout lorsque l’on compare avec les pays étrangers. A côté des mille diplômés interviewés en France, l’institut de sondage a interrogé 500 jeunes expatriés, âgés de 18 à 34 ans. Ceux qui ont directement démarré leur vie professionnelle à l’international n’ont mis que sept semaines pour trouver un emploi…« Inquiétude »Autre élément montrant que la recherche d’emploi demeure difficile en France, le nombre de curriculum vitae envoyés. Là aussi, la situation se dégrade. En 2015, les candidats à l’emploi en ont envoyé 29 (38 en région parisienne), contre 27 en 2014 et 16 en 2013. La majorité d’entre eux confie avoir du mal à trouver des annonces qui correspondent à leur profil (54 %) et à obtenir des réponses des recruteurs (52 %).Certes, « il y a des indicateurs positifs, c’est vrai, analyse M. Mickeler. Mais il ne faut pas en tirer des conclusions définitives. Je n’ai pas l’impression que la confiance soit revenue. Quand on rencontre des jeunes diplômés sur les forums, on sent encore une inquiétude. “Je vous laisse mon CV, mais je sais très bien que vous n’allez pas me rappeler’’, ce sont des choses que l’on entend souvent. »Et cette confiance vis-à-vis des entreprises ? « C’était attendu, répond M. Mickeler. D’abord parce que nous faisons des efforts pour nous adapter aux nouvelles générations. Ensuite parce que le mouvement de dédiabolisation des entreprises est maintenant bien lancé. » Quant à la confiance que certains manifestent à l’idée de trouver un poste dans les six mois, M. Mickeler se dit « heureux de voir cela. Mais je ne sais pas expliquer ce qui les rend si confiants… Est-ce qu’ils vont trouver ? Rien ne permet aujourd’hui de penser qu’il y ait une vraie amélioration sur ce point… »Benoît Floc'h width="314" height="157" alt="Couverture du semestriel du Monde-Campus de Novembre 2014." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/27/314x157/4564591_3_bc95_couverture-du-semestriel-du-monde-campus-de_edaf1facb3bc98744abe6233f7cac92c.png" Bac+5, visa pour l’emploi? width="314" height="157" alt="" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/27/314x157/4564582_3_0e8c_2015-01-20-1cc6be2-6284-1lkxp6b_d73904f48b64f75999848dedcacd872b.jpg" Bachelor : les raisons d’un succès Il y a parfois des jours où, du paquet de copies à corriger, surgit une réponse appliquée, instruite et sans faute. Un moment de pur bonheur pour le prof d'« Une année au lycée ». width="314" height="157" alt="Bientôt des concours d'entrée dans les universités en médecine de Belgique ?" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/27/314x157/4564450_3_4a58_bientot-des-concours-d-entree-dans-les-u_79881b64a9115e749d697c688e672181.jpg" Etudes de médecine : bientôt un concours d'entrée en Belgique ? Jean-Michel Bezat Elle est bien révolue l’époque où la consommation d’électricité ne cessait d’augmenter au rythme de la croissance économique, du déploiement du parc de centrales nucléaires et de l’équipement immodéré en chauffage électrique. Depuis 2011, la demande se stabilise. Elle a même légèrement reculé (– 0,4 %) en 2014 – et de 6 % si l’on tient compte d’une météo très clémente –, indique le « Bilan électrique français » publié, mardi 27 janvier, par Réseau de transport d’électricité (RTE), la filiale d’EDF gestionnaire des 100 000 kilomètres de lignes à haute tension.La production française a atteint 540,6 TWh en 2014, en baisse de 1,8 % par rapport à 2013. Barrages hydroélectriques, éoliennes, fermes solaires et centrales biomasses ont assuré 19,5 % de la consommation totale. Et pour la première fois, « la production des énergies renouvelables (hors hydraulique) devance la part de la production thermique fossile », charbon, gaz et fioule, qui recule de 40 %, souligne RTE. L’opérateur explique cette montée en puissance des énergies renouvelables (ENR) par la « clarification du dispositif réglementaire » et « des dispositions économiques plus favorables » en 2014. Elles ont permis d’augmenter de près de 1 900 MW les capacités de production éolienne et photovoltaïque : la première atteint désormais 9 100 mégawatts (MW), encore loin de l’objectif du gouvernement de 19 000 MW en 2020, la seconde 5 300 MW.Cette montée en puissance des renouvelables est un bon point dans la lutte contre le changement climatique, où la France occupe une position honorable grâce à son parc de 58 réacteurs nucléaires (77 % de la production de courant), dont la production a progressé de 3 % grâce à des arrêts de tranche plus courts. Cet essor, conjugué à la baisse de la demande et au recul de la production thermique fossile, a permis de réduire de plus de 40 % les émissions de gaz à effet de serre du secteur électrique, qui ont atteint 19 millions de tonnes équivalent CO2.La demande des PMI/PME est en replisLa baisse de la demande est générale. En déclin depuis 2005, celle des grands industriels (hors énergie) se stabilise à un niveau proche de la consommation de 2009, année de récession économique. Mais pour la première fois, la demande des PMI/PME, des professionnels (artisans, commerçants…) et des particuliers est en replis (– 0,5 %). Une légère inflexion qui reflète certes une activité économique ralentie, « mais également l’effet des mesures d’économie d’énergie déployées depuis plusieurs années », note RTE.Les échanges aux frontières ont été « particulièrement soutenus » en 2014. La France a exporté 92 TWh et importé 27 TWH. Avec un solde de 65 TWh, elle reste le pays européen le plus exportateur d’électricité, profitant de l’effondrement du prix sur le marché spot, où il est le plus bas derrière l’Allemagne. La France est exportatrice nette vers tous ses voisins (Royaume-Uni, Italie, Espagne, Suisse…), à l’exception de l’Allemagne, qui lui vend plus d’électricité qu’elle ne lui en achète. Un phénomène a beaucoup aidé EDF à exporter : l’indisponibilité de près de la moitié du parc nucléaire belge exploité par Electrabel (groupe GDF Suez), qui a gonflé le solde exportateur vers la Belgique (+ 28 %).RTE, très actif dans la construction d’un grand réseau européen de transport d’électricité, qui permet de faire jouer les solidarités, d’optimiser les flux et de limiter la construction de nouvelles centrales. « L’utilisation soutenue des interconnexions confirme notamment la nécessité de poursuivre l’adaptation du réseau électrique pour lui permettre de répondre aux enjeux de la transition énergétique engagée en France et en Europe », souligne RTE.Vers une modification du capital de RTE ?Est-ce le prélude à une modification du capital de RTE (8 400 salariés), aujourd’hui détenu à 100 % par EDF ? L’entreprise est plutôt en bonne santé. Elle a maintenu, en 2014, son niveau d’investissement (1,374 milliard d’euros) et elle prévoit d’y consacrer encore 1,5 milliard d’euros cette année. Mais depuis trois mois court le bruit d’une ouverture de capital. Au terme de la loi, RTE doit être détenu par des acteurs publics.L’entreprise a des revenus récurrents avec les droits de transit sur le réseau et l’opération pourrait intéresser des fonds souverains ou des institutions comme la Caisse des dépôts et consignations. Autre option : un rapprochement avec un opérateur européen. Des discussions informelles ont déjà eu lieu entre les dirigeants d’EDF et des conseils, a révélé l’agence Bloomberg. A l’Agence des participations de l’Etat (APE), on souligne qu’aucune décision n’a été arrêtée. Rien ne devrait être décidé avant 2016.La valeur de RTE est estimée entre 13 et 15 milliards d’euros. La moitié de ses actifs a déjà été cantonnée dans un fonds destiné à financer le futur démantèlement des réacteurs d’EDF. A quoi pourrait servir le produit d’une cession partielle ? L’Etat, actionnaire à 84,5 % d’EDF, pourrait l’utiliser pour investir dans des secteurs porteurs ou se désendetter lui-même. Mais la maison mère de RTE a aussi besoin d’argent pour moderniser et remettre ses centrales aux normes post-Fukushima. Un « grand carénage » dont le coût est estimé à 55 milliards d’euros d’ici à 2025. Une belle bataille en perspective. Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann Ils sont jeunes, possèdent un bac + 5 depuis moins de trois ans… mais n’ont pas l’âme de globe-trotters. C’est ce que révèle le quatrième « Baromètre de l’humeur des jeunes diplômés », publié le 27 janvier, par le cabinet d’audit Deloitte. Seuls 21 % des candidats à l’embauche se disent en effet tentés par l’étranger, et le plus souvent par dépit.Malgré la crise, les jeunes diplômés gardent le moral« La première motivation au départ s’avère la crainte de ne pas trouver d’emploi dans l’Hexagone », constate Jean-Marc Mickeler, associé et directeur des ressources humaines de Deloitte France. À l’inverse, ils sont tout de même 79 % à voir leur avenir professionnel dans leur pays contre 73 % l’an dernier. Et de plébisciter notamment la qualité de vie qu’on y trouve.Stéphane Deubel a construit sa carrière en suivant sa conjointe à l’expatriation : la reconversion permanenteL’embellie enregistrée sur le front du marché de l’emploi pèse aussi dans la balance. En un an, le taux d’emploi des jeunes a ainsi progressé de 9 points pour atteindre la barre des 60 %. Les conditions d’embauche, en revanche, ne sont pas toujours la panacée. 31 % des contrats signés correspondent en effet à des CDD et 18 % à des temps partiels.« L’insertion professionnelle des jeunes a beau s’améliorer, le marché du travail n’en reste pas moins compliqué », souligne Jean-Marc Mickeler. En témoigne le nombre de CV et de lettres de motivation qu’ont dû envoyer les candidats pour décrocher leur job actuel : 29 en moyenne en 2015, contre à peine 16 l’an dernier.C’est ce qui explique qu’une fois partis, les jeunes ne soient pas forcément enclins à revenir : 29 % des expatriés de 18 à 34 ans prévoient en effet de s’exiler pour toute la durée de leur carrière, l’état du marché de l’emploi français étant invoqué près d’une fois sur deux comme principal frein au retour.« On ne peut que se féliciter que des jeunes partent faire leurs premières armes hors de nos frontières », assure Jean-Marc Mickeler. « Cela les oblige à sortir de leur zone de confort. Il y a, en revanche, matière à s’inquiéter pour la croissance du pays s’ils s’installent définitivement à l’étranger. » Le risque est pourtant bien réel.Elodie Chermann Audrey Tonnelier Les e-commerçants peuvent pousser un « ouf » de soulagement. Crise de la consommation, guerre des prix… l’année 2014 a été rude. Mais cela n’a pas détourné les consommateurs français de leurs claviers. Les ventes sur Internet ont progressé de 11 % dans l’Hexagone en 2014, pour atteindre 57 milliards d’euros, selon le bilan annuel de la Fédération de l’e-commerce et de la vente à distance (Fevad), publié mardi 27 janvier. « C’est légèrement supérieur à ce que nous avions anticipé, grâce à un chiffre d’affaires en hausse de 13 % durant la période cruciale de Noël [novembre-décembre] », se réjouit Marc Lolivier, délégué général de la Fevad.Le millésime 2014 s’inscrit toutefois dans la droite ligne des années précédentes : la croissance de l’e-commerce s’essouffle. Elle était de 13,5 % en 2013 et encore de 19 % en 2012. Pour la quatrième année consécutive, le panier moyen des commandes est en baisse. Il a reculé de 4 % en 2014 : l’internaute français ne dépense plus que 81 euros par transaction, 10 euros de moins qu’en 2010. Certes, ce recul est compensé par la hausse de la fréquence d’achat : les Français ont effectué en moyenne 20 transactions en 2014, contre 18 en 2013. Mais « la déflation observée dans le commerce physique est encore accentuée sur Internet, où le consommateur peut comparer les offres en un clic », justifie M. Lolivier.Le premier poste de dépenses sur Internet demeure l’électroménager et la high-techLa structure des achats joue aussi en faveur de montants plus faibles : le premier poste de dépenses sur Internet demeure l’électroménager et la high-tech, mais « on achète désormais aussi bien des couches que des stylos sur le Web », pointe M. Lolivier. Enfin, la tendance des cybermarchands à proposer la livraison gratuite pour attirer le chaland pénalise le panier moyen.Surtout, de plus en plus de sites proposent au consommateur d’acheter sur le Net et de venir retirer son produit en magasin (« click and collect »). Un argument qui fait mouche en période de crise, et correspond à la volonté des consommateurs de faire des allers-retours entre Internet et le commerce physique. « On a changé d’ère : aujourd’hui, le consommateur veut avoir le choix », souligne M. Lolivier. Si 80 % des acheteurs s’aident d’Internet pour préparer leurs achats, près d’une commande sur trois est aujourd’hui retirée en magasin. Les consommateurs, urbains notamment, y voient l’avantage d’économiser les frais de ports et d’obtenir plus rapidement leurs produits.Des reins solidesPour les commerçants, c’est un moyen d’augmenter le trafic en magasin. Et le chiffre d’affaires : « Plus de 60 % des consommateurs achètent au moins un article supplémentaire en venant retirer leurs achats », indique M. Lolivier.Un phénomène permis par une autre tendance lourde de l’e-commerce : la montée en puissance des enseignes « en dur ». « Le marché français s’est construit avec des pure players [présents uniquement sur Internet] : Cdiscount, PriceMinister, Vente-privée… La distribution traditionnelle est partie en retard mais se rattrape désormais », souligne M. Lolivier.« L’année 2014 a été celle du rebond des enseignes en France », confirme Anne-Lise Glauser, directrice chez PwC. Selon la classement des 10 premiers sites d’e-commerce en termes de dépense des consommateurs, établi par PwC en novembre 2014, seuls les deux premiers (Amazon et Cdiscount) sont des pure players. Parmi les huit suivants, on trouve des enseignes spécialisées (Darty, Fnac, Boulanger…), mais aussi des distributeurs traditionnels (Auchan, Carrefour, Leclerc…), dopés par l’essor du « drive » (courses alimentaires sur Internet retirées en magasin).« L’année 2014 a été celle du rebond des enseignes en France » Anne-Lise Glauser, directrice chez PwC« Les enseignes traditionnelles ont investi pour développer le “multicanal”, avec le “click and collect” mais aussi la possibilité de vérifier en ligne les stocks des magasins, et de retourner en magasin un article qui ne donne pas satisfaction », indique Mme Glauser. Les enseignes physiques jouent aussi sur « l’expérience client », selon le jargon des spécialistes en marketing. La Fnac a ainsi transformé ses magasins, y ajoutant des espaces enfants ou design pour attirer le chaland et compenser l’effondrement de ses marchés traditionnels.Parties plus tard, les enseignes physiques peuvent aussi jouer sur les synergies avec leurs magasins pour limiter les pertes sur le Web. Car développer un site Internet coûte cher : l’informatique, la logistique (entrepôts) mais aussi le recrutement de nouveaux clients demandent des reins solides. Amazon n’est pas rentable et les branches drive des distributeurs alimentaires ont longtemps été des foyers de perte pour leurs maisons mères. Quant aux sites qui n’ont pas la taille critique (Pixmania, Rue Du Commerce), ils sont à la peine.Pour 2015, la Fevad se veut toutefois optimiste : elle prévoit une hausse de 10 % des ventes en ligne. Une croissance portée par les nouveaux consommateurs – en France, 62 % des internautes achètent sur le Web, contre 79 % au Royaume-Uni, premier marché européen – et l’abondance de l’offre. « Il s’est créé, en 2014, 20 000 nouveaux sites marchands en France [pour atteindre 157 000], soit un toutes les demi-heures ! », souligne M. Lolivier.   Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le conflit des routiers a entamé, lundi 26 janvier, sa seconde semaine de grève, avec des blocages ciblés, sans que le dialogue social n'ait repris. Nicolas Paulissen, le délégué général de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) assure que néanmoins, « que tous les fils du dialogue ne sont pas rompus. Nous avons toujours des contacts informels avec les organisations syndicales et le secrétariat d'Etat aux transports. »La négociation bloque toujours sur les augmentations salariales conventionnelles. Le patronat a proposé d'ouvrir d'autres chantiers, tels que le renforcement de la protection sociale, et obtenu une fin de non recevoir de la part de l'intersyndicale CGT-FO-CGC-CFTC, qui veut d’abord régler la question des salaires.Une autre proposition patronale a surgi, qui ne semble pas non plus permettre de sortir de l'impasse pour le moment. L'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), qui représente les PME, souhaite que soit mise à l'ordre du jour la définition du temps de travail des conducteurs.Elle part du principe qu'« il n'est plus concevable que les entreprises françaises accusent une déperdition de 30 % du temps de conduite vis-à-vis de leurs concurrentes européennes en raison d'une simple différence d'appréciation des temps de disponibilité des conducteurs. »L'OTRE indique qu'elle « identifie ce point comme une condition nécessaire » à la reprise des négociations.« 30 % du temps de travail effectif »En France, précise Gilles Mathelié-Guinlet, son secrétaire général, le temps d'attente des routiers, sur un parking avant un chargement ou un déchargement, ou bien sur un quai pour prendre un ferry, « entre dans le calcul du temps de travail effectif, dont il représente 30 %, alors que dans certains pays, l'attente n'est pas considérée comme du temps de travail. C'est un temps non productif, qui coûte très cher aux entreprises« L’OTRE propose « que ce temps soit considéré comme un temps d'astreinte payé avec un pourcentage du taux horaire. » Les heures d'attente sortiraient ainsi du temps de travail, « ce qui laisserait du temps de conduite en plus », estime M. Mathelié-Guilet. Pour lui, au final, le salaire serait augmenté puisque viendrait s'ajouter trois heures d'astreinte.Les syndicats ne veulent pas en discuter. « Tant qu'à faire, le patronat pourrait nous envoyer une facture pour que nous, on paie les patrons ! », s'énerve Thierry Douine, président de la fédération CFTC des transports.Avant d'expliquer que « pendant ces heures, on attend que le client nous donne le feu vert pour charger ou décharger de la marchandise. Et on doit rester là, sans pouvoir vaquer à nos occupations personnelles, parce que quand le client nous dit : je vous appelle dans 2 heures, finalement il nous prend une heure plus tard. »De même, sur le quai dans l'attente d'un ferry, « je ne vais pas jouer à la belote dans un bistrot, j'attends le ferry. » Pour lui, tous ces chantiers proposés ne font que mettre en évidence le fait que « le routier n'a pas un salaire équivalent à ses responsabilités. »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard Les acteurs du monde de la publicité s’opposent depuis de longs mois sur les règles du jeu à suivre sur Internet. Et ils ont eu la surprise de découvrir qu’un amendement à la « loi Macron », voté par les députés en commission le 16 janvier, apporte un début de réponse au débat : il soumet le numérique aux principes de la « loi Sapin », rédigée en 1993 pour imposer au secteur publicitaire une obligation de transparence.Lire : Dans la publicité, Internet bouscule frontière entre agences médias et régies« Ce secteur était avant 1993 caractérisé par une grande opacité, peu favorable à une bonne allocation des ressources », a expliqué François Brottes, auteur de l’amendement (relevé par la Correspondance de la presse) et président de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de la loi pour la croissance et l’activité du ministre de l’économie, Emmanuel Macron.Avec l’essor du numérique, cette opacité s’est redéveloppée et il y a dans le secteur un problème d’éthique, selon les annonceurs : « Le grand principe de la loi Sapin, c’est qu’on ne doit pas confondre l’achat et la revente. On ne peut donc pas faire les deux à la fois et être un grossiste, comme l’étaient les grandes centrales d’achat avant 1993 », explique Pierre-Jean Bozo, directeur général de l’Union des annonceurs (UDA).Les acteurs doivent donc choisir : les agences médias achètent des espaces pour le compte des annonceurs et les régies en vendent pour le compte des médias.Sur 100 euros, 40 vont aux médias, 60 aux intermédiairesSelon l’UDA, une part du conseil média sur Internet n’est pas neutre et certains acteurs achètent des espaces aux régies pour ensuite les revendre aux annonceurs... sans transparence sur les prix, ce qui ne permet pas à l’annonceur de vérifier que son argent a été dépensé au mieux.L’UDA estime que 10 % à 15 % du marché de la publicité en ligne est concerné. Au niveau européen, elle cite une étude selon laquelle sur 100 euros dépensés par un annonceur, seuls 40 vont aux médias, 60 revenant aux divers intermédiaires.Avec l’amendement inséré dans la loi Macron, les annonceurs ont-ils donc gagné sur toute la ligne ? Ce n’est pas si simple, tant le sujet est complexe et la querelle profonde.D’abord, Emmanuel Macron, en séance, a demandé que soit prise en compte la concertation en cours auprès de tous les acteurs du secteur, dans le cadre du projet de loi numérique de la secrétaire d’Etat Axelle Lemaire, qui devait en principe couvrir ce sujet.Le ministre a fait préciser dans l’amendement que les modalités de « reporting » aux annonceurs seraient précisés plus tard, par décret en conseil d’Etat : il s’agit de la transmission d’informations que l’agence média est tenue de faire à l’annonceur : par exemple sur le prix d’achat des espaces à la régie.Cette subtilité fait dire aux agences médias, que si on en reste là, l’amendement adopté « enfonce une porte ouverte » : la vraie question est, selon elles, de reconnaître un nouveau « statut d’acheteur-revendeur qui existe dans la vraie vie mais n’est pas défini pour la publicité numérique », explique Bertrand Beaudichon, vice-président délégué de l’Udecam. Ce type d’acteurs n’est pas reconnu par la loi Sapin.L’émergence de « transformateurs d’espace »Deux innovations ont bousculé le marché : la collecte de données sur le profil sociologique et l’historique de navigation des internautes, mais aussi l’automatisation de la vente d’espaces publicitaires sur de grandes plateformes « programmatiques », également appelées « trading desks ».Certains acteurs sont donc devenus des « transformateurs d’espace », argumente M. Beaudichon : ils achètent des espaces, y ajoutent des données puis les revendent dans une prestation globale.C’est le cas des « retargeteurs », spécialistes du ciblage des internautes en fonction de leur comportement, selon le vice-président délégué de l’Udecam, mais aussi des filiales de trading-desks créés par des agences médias.Ces dernières peuvent ainsi communiquer à un annonceur le prix d’espaces qu’elles ont achetés à une régie qui appartient à leur propre groupe.« La loi Sapin est trop blanche ou noire », estime-t-on à l’Udecam. Du côté des annonceurs, on estime que l’amendement qui vient d’être adopté « va dans le bon sens ». Au gouvernement la tâche délicate d’achever de clarifier les choses.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.01.2015 à 16h31 • Mis à jour le26.01.2015 à 16h54 Le groupe américain Mattel a « débarqué », lundi 26 janvier, celui qui était son PDG depuis trois ans, Bryan Stockton. Motif invoqué ? Le recul des ventes du premier fabricant mondial de jouets durant cinq trimestres consécutifs et le fait que la saison de Noël se soit traduite par des bénéfices plus faibles que prévu par les analystes financiers.Mattel a désigné Christopher Sinclair, membre du conseil d’administration depuis 1996, pour succéder, de façon intérimaire, à M. Stockton. La recherche d’un nouveau PDG a aussitôt été lancée.Durant le dernier trimestre 2014, la compagnie a vu ses profits chuter de 59 % par rapport à la même période de 2013, à 149,9 millions de dollars. Ses ventes ont reculé de 6 %, à 1,99 milliard de dollars.Sur l’ensemble de l’année 2014, le groupe, qui se Mattel, qui fait face à un désintérêt croissant pour les jouets classiques au profit de jeux électroniques, a enregistré un bénéfice net de 498,9 millions de dollars, en chute de 44,8 %, pour un chiffre d'affaires en recul de 6,7 %, à 6,02 milliards de dollars.Mattel est notamment confronté au déclin des ventes de la célèbre Barbie. Les derniers chiffres disponibles, ceux du troisième trimestre 2014, montrent un recul de 21 % du chiffre d’affaires généré par la poupée, créée en 1959 par Ruth Handler, une mère de famille du Wisconsin, qui avait fait fortune avec un ukulélé pour enfants.Ce déclin de la figure de proue de Mattel a contribué, à lui seul, à la baisse de 8 % des ventes du groupe et au recul de 22 % de ses bénéfices sur ce même trimestre, relève le Wall Street Journal.Fin 2014, Barbie a d’ailleurs perdu son premier rang sur la liste des souhaits de cadeaux des petites filles au détriment de La reine des neiges, de Disney. Selon une étude réalisée par la Fédération nationale américaine du commerce (NRF), 20 % des parents envisagaient d’acheter « La reie des neiges », contre 16,8 % qui penchaient encore pour Barbie.Alors que la poupée Barbie a généré jusqu’à 1,8 milliard de dollars de chiffre d’affaires à ses beaux jours, elle n’a plus représenté qu’un peu plus de 1 milliard de dollars de ventes sur les douze mois s’achevant fin septembre. Frédéric Cazenave Souscrire l'assurance de son crédit immobilier dans un établissement autre que la banque prêteuse va bientôt être réellement possible. Certes, depuis la loi Lagarde, adoptée en 2010, n'importe quel emprunteur peut en théorie déjà le faire, à condition que la nouvelle assurance présente un niveau de garanties équivalent. Et depuis la loi Hamon de mars 2014, il est même possible de changer d'assurance emprunteur durant la première année du crédit.« Or cela peut représenter une économie substantielle. Nous avons calculé qu'un couple de cadres de 35 ans empruntant 200 000 euros sur quinze ans, économise 12 000 euros en optant pour la délégation d'assurance », note Arnaud Giraudon, président de Acommeassure.Lire aussi : Crédit immobilier : comment alléger le poids de l'assuranceMais en pratique une telle opération était difficile à réaliser, car il y avait débat sur la façon d'apprécier les garanties des assurances.« Les consommateurs avaient du mal à faire accepter leur assurance alternative car les banquiers prenaient prétexte d'une petite garantie mineure pour leur refuser la délégation d'assurance », explique Maxime Chipoy, à l'association de consommateurs UFC-Que Choisir.GARANTIES MINIMALESCet aspect est désormais réglé. Le Comité consultatif du secteur financier a annoncé qu'un accord entre les banques, les assureurs et les associations de consommateurs a été trouvé.Cet accord fixe une liste globale de garanties minimales exigibles par les banques en cas de demande de délégation d'assurance couvrant notamment le décès et l'invalidité. Chaque banque devra alors sélectionner et rendre publics onze critères au sein de cette liste.Ces critères devront être communiqués à l'emprunteur qui pourra alors, s'il le souhaite, faire appel à un autre organisme pour l'assurance couvrant son crédit immobilier.L'entrée en vigueur de ces règles doit intervenir rapidement. « Il n'y a pas besoin de décret pour que ces nouvelles règles s'appliquent », explique-t-on du côté de Bercy.A compter du 1er mai, les banques devront utiliser la liste globale pour motiver le refus d'une délégation d'assurance et au plus tard le 1er octobre, les nouvelles dispositions entreront en vigueur.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.01.2015 à 17h48 | Frédéric Cazenave Dans la litanie des hausses de prix annoncées en ce début d'année, les banques se démarquent. Selon le baromètre annuel réalisé par Choisir ma banque pour Le Monde, publié le 12 janvier, les frais bancaires vont reculer de 3,5 % en 2015.Les banques seraient-elles soucieuses de redonner un peu de pouvoir d'achat aux Français ? « Elles n'ont pas eu le choix. Les consommateurs peuvent remercier le législateur. Depuis l'entrée en vigueur le 1er août 2014 des nouvelles règles européennes sur les prélèvements, les banques ne doivent plus, en théorie, les facturer. Conséquence, les frais baissent, même si pour compenser ce manque à gagner elles n'hésitent pas à augmenter d'autres lignes tarifaires », explique Ludovic Herschlikovitz, le président du comparateur de tarifs bancaires.FACTURATIONS ARCHAÏQUESLes frais de tenue de compte, par exemple, augmentent de 10 % en moyenne, alors que ce service n'en est pas un, puisqu'il s'agit simplement de détenir et de faire fonctionner son compte en banque.De même les retraits dits déplacés, c'est-à-dire lorsque vous retirez de l'argent dans un distributeur de billets d'une autre banque, augmentent de plus de 5 % ; le coût d'un virement occasionnel réalisé en agence progresse trois fois plus vite que l'inflation, etc. Et c'est sans compter sans certaines facturations qui paraissent aujourd'hui archaïques : un tiers des banques font ainsi encore payer la possibilité de gérer son compte sur Internet.GRAND ÉCART DES TARIFSDerrière cette moyenne, les prix entre les banques font le grand écart pour un même client. Nous avons, avec Choisir ma banque, dressé six profils de consommateurs, définis au plus proche des besoins réels. Résultat ? « Notre » cadre, par exemple, dépensera de 44… à 445 euros de frais annuels (avec une moyenne à 233 euros) selon l'enseigne. Un jeune actif paiera en moyenne 98 euros de frais bancaires, mais près de dix fois moins s'il choisit la banque la moins chère.Lire aussi : Le classement des tarifs bancaires selon votre profilA ce petit jeu, les acteurs internet sont les plus compétitifs. « Comme ils ne font pas payer de nombreux services, ils sont, en moyenne, six à dix fois moins chers », calcule M. Herschlikovitz. Ajoutez à cela les nouvelles habitudes de consommation et les banques en ligne bousculent les établissements traditionnels.Lire aussi (abonnés) : Les dernières heures de la banque à papa Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil L’essor des compagnies aériennes low cost au détriment des compagnies « historiques » ne se dément pas en Europe. Comme une baignoire qui se vide, les passagers des compagnies européennes classiques privilégient toujours un peu plus les transporteurs à bas coûts. Bilan de l’année 2014.Un rapport de un à deux pour la croissanceSi l’on regarde la croissance du trafic passager l’an dernier, la palme revient à un représentant des compagnies traditionnelles : IAG, maison mère de Bristish Airways totalise 15 % de passagers en plus, soit 77,3 millions au total. Ce bond s’explique par l’intégration des résultats de Vueling, sa filiale espagnole à bas coûts.Chez les acteurs du low cost, easyJet, la plus rentable des compagnies européennes, devance, avec une hausse de 6,5 % du trafic passager (à 65,3 millions), sa rivale irlandaise Ryanair : cette dernière a vu son trafic passager progresser de 6 %, à 86,4 millions de personnes, confortant ainsi la place de leader européen qu’elle détient depuis 2010.Si l’on compare les taux de croissance des deux principaux acteurs du low cost aérien et ceux affichés par l’ensemble des compagnies classiques (Air France, Lufthansa et autres British Airways), on voit que la hausse moyenne enregistrée par ces dernières n’est que de 2,7 %.Ryanair et easyJet : des compagnies low cost championnes d’Europe des bénéficesUn podium inchangéLa compagnie allemande Lufthansa approche les 107 millions de passagers transportés au total quand on englobe ses différentes marques (Lufthansa, Germanwings, Swiss, Austrian).Elle conserve ainsi son rang de numéro un européenne. Mais elle le doit à ses lignes long-courriers, car, pour les seuls vols intra-européens, elle totalise un peu plus de 79,2 millions de passagers. Soit moins que Ryanair : la compagnie à bas coût revendique 86,4 millions de passagers.Air France-KLM conserve de justesse sa troisième place. Le groupe, présidé par Alexandre de Juniac, a réuni 77,4 millions de passagers au total, soit une très légère hausse de 0,5 %.Air France bousculé en Europe et en AsieAir France ne totalise que 52,7 millions de passagers sur les liaisons intra-européennes, soit un recul de 35 000 passagers. La faute, pour partie, à la grève des pilotes, lors de la deuxième semaine de septembre.Plus encore que le conflit avec ses navigants, Air France-KLM souffre de l’impact de la restructuration de son réseau domestique : face à la concurrence de plus en plus dure des compagnies à bas coûts, Air France-KLM a engagé une politique sinon de fermetures de lignes en tout cas de réduction du nombre des fréquences de certaines dessertes.La seule « vraie satisfaction » pour le groupe est Transavia, sa filiale low cost. L’an dernier, elle aura transporté 9,9 millions de passagers, soit une progression de 11,4 %.Les bénéfices d’Air France s’effilochentMis à mal par les low cost en Europe, Air France-KLM est aussi bousculé par la montée en puissance des compagnies du Golfe sur ses lignes long-courriers. Notamment en Asie.Alors que les Emirates, Qatar Airways et autres Etihad, qui achètent des avions neufs à tour de bras, font le plein de passagers en Asie, le remplissage des appareils d’Air France-KLM a stagné d’une année sur l’autre.Il y a là-bas « une explosion du trafic mais qui profite totalement aux compagnies du Golfe. Ce sont elles qui poussent le trafic » à la hausse, fait-on valoir du côté du groupe franco-néerlandais.Cette concurrence acharnée a pour conséquence « une pression sur les prix ». Au point que chez Air France-KLM, on redoute de ne « pouvoir maintenir les lignes déficitaires. »Il reste qu’en France, Air France peut encore voir venir. La compagnie présidée par Frédéric Gagey y détient 77 % de part de marché.Une offre low cost qui n’est « pas encore stabilisée »Le poids pris par les compagnies à bas coûts Ryanair et d’easyJet ne devrait pas se réduire avant un petit moment : au moins dans les quatre ou cinq prochaines années, indique-t-on chez les compagnies régulières. Le temps pour les Transavia, Vueling ou Germanwings, filiale low cost de Lufthansa, de monter en puissance.« L’offre low cost n’est pas encore stabilisée. Elle va continuer à croître », signale un cadre dirigeant d’une compagnie classique. À l’en croire, « Il y a en Europe un vrai potentiel notamment vers les villes de taille moyenne ».Lire aussi : Lufthansa affirme son orientation low costGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Chloé Hecketsweiler Un chèque de 5,2 milliards de dollars. Voilà ce que s’apprête à signer le laboratoire pharmaceutique irlandais Shire pour acquérir la biotech américaine NPS Pharmaceuticals. Inconnu du grand public, ce laboratoire est spécialisé dans les maladies rares.Maladies rares : Shire veut absorber NPS PharmaceuticalsContre toute attente, cette niche est devenue l’une des plus lucratives du secteur pharmaceutique. Décryptage de Nadège Penhaleux, directrice de mission chez Alcimed, société de conseil en innovation et développement de nouveaux marchés.Pourquoi les laboratoires pharmaceutiques s’intéressent-ils aux maladies rares ?Grâce aux mécanismes incitatifs mis en place aux États-Unis comme en Europe, c’est devenu un marché très lucratif. Un médicament ayant obtenu la désignation orpheline bénéficie d’un accès plus rapide au marché et d’une exclusivité de 10 ans (7 ans outre-atlantique).Cette sanctuarisation permet aux laboratoires de rentabiliser leur investissement avant l’arrivée de médicaments concurrents.L’autre élément déterminant est le prix généralement élevé accordé à ces traitements : jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’euros par an et par patient pour des médicaments comme Soliris (Alexion), des thérapies de remplacement enzymatique comme Fabrazyme (Sanofi), Replagal (Shire) ou encore Kalydeco (Vertex Pharmaceuticals).Enfin, les recherches sur les maladies « rares » - qui touchent moins d’une personne sur 2 000 selon la définition européenne, ou moins de 200 000 patients aux États-Unis - peuvent aussi être très précieuses pour développer des traitements pour des maladies bien plus courantes.En 2014, l’Agence européenne a donné son feu vert à un nombre record de médicaments orphelins, qui représentaient 17 des 82 autorisations de mise sur le marché. Cette tendance va-t-elle se poursuivre ?On recense environ 7 000 maladies rares et il n’existe des traitements que pour 2 % d’entre elles. Le potentiel de ce marché - estimé à un peu moins de 100 milliards de dollars en 2014 - est donc gigantesque. Selon Evaluate Pharma, il faut s’attendre à une croissance annuelle des ventes de 10,5 % par an entre 2014 et 2020.Les grands laboratoires investissent tous dans ce créneau. Le Suisse Novartis détient le plus grand portefeuille de médicaments, le français Sanofi a acquis Genzyme, une biotech pionnière dans ce domaine, l’américain Pfizer dispose d’une unité de recherche dédiée et le britannique GSK a créé son propre fonds de capital-risque pour investir dans les biotechs du secteur.Moins connu du grand public, Celgene a aussi acquis une grande expertise dans ce domaine.Quelles sont les limites de ce business model ?Les payeurs commencent à s’inquiéter de l’inflation des prix. Plusieurs laboratoires ont dû revoir leur prix face au refus des autorités de payer le montant initialement demandé.Les associations de patients sont cependant très mobilisées pour faire avancer la recherche et garantir l’accès aux traitements.Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.01.2015 à 11h01 • Mis à jour le12.01.2015 à 11h04 Le groupe pharmaceutique suisse Novartis a annoncé, lundi 12 janvier, qu’il va s’associer au groupe technologique californien Qualcomm pour créer une société d’investissement destinée à soutenir les entreprises prometteuses en matière de technologies mobiles et numériques appliquées à la médecine.L’entité qui sera formée avec Qualcomm Ventures, la branche de capital-risque de l’entreprise américaine, sera dotée de 100 millions de dollars (84,3 millions d’euros), a indiqué le groupe dans un communiqué.Elle soutiendra des entreprises au début de leur développement qui travaillent à des technologies, des produits et des services qui vont « au-delà du comprimé », a expliqué le groupe.De nouvelles technologies sont en train d’émerger avec l’apparition d’applications mobiles et d’équipements portables qui vont permettre d’aider à fournir aux patients les médicaments qui leur conviennent au moment approprié.Lire également : Santé : le boom des gadgets connectés 12.01.2015 à 10h07 | François Desnoyers D’après une enquête réalisée en 2013 par RegionJob, 48 % des recruteurs reconnaissent avoir déjà cherché des renseignements sur un candidat en tapant son nom sur Internet, principalement sur le moteur Google. Une requête pouvant avoir des conséquences : 35 % des sondés indiquent avoir déjà écarté un candidat suite à des résultats trouvés sur le Net, 31 % ayant, au contraire décidé de recruter un postulant après avoir trouvé des informations positives.Ces statistiques ne sont pas passées inaperçues dans le secteur du conseil et du coaching. Devenue un enjeu stratégique des processus de recrutement, la e-réputation est aujourd’hui un business en expansion, qui suscite l’appétit de nombreuses entreprises, cabinets, consultants et autres ateliers.Les « cadres en repositionnement » particulièrement visés« Beaucoup ont compris qu’il y avait de l’argent à se faire sur ce créneau », résume un formateur spécialisé dans le numérique. Des intervenants prennent donc en nombre croissant la direction des grandes écoles, des alumni (associations d’anciens élèves) mais également de structures comme l’APEC, afin de dispenser des sessions d’initiation à la communication numérique.Les « cadres en repositionnement » sont tout particulièrement visés par les offres de ces sociétés. « Certains quadras ou quinquas se sentent un peu dépassés face aux outils technologiques, indique Laurent Rignault, fondateur d’une agence de marketing et communication digitale Expert is Me. Et ceux souhaitant changer de secteur d’activités ou qui sont touchés par un licenciement, doivent réagir et s’adapter à ces nouveaux usages. »Les formations ou coachings doivent permettre aux cadres de se présenter sous leur meilleur jour sur le Net. Mais pas seulement : les sociétés spécialisées proposent également de supprimer les écrits ou photos pouvant porter préjudice au moment de postuler à un poste et de faire ainsi respecter le droit à l’oubli. « Plusieurs de mes amis ont fait appel à des sociétés spécialisées pour faire disparaître des dossiers gênants, explique cette jeune diplômée. C’est stratégique : des bêtises présentes sur Internet peuvent suffire pour être écarté d’un poste. »François DesnoyersJournaliste au Monde François Desnoyers Claire Badaud a été confrontée à la question des réseaux sociaux professionnels « des deux côtés de la barrière ». Diplômée de l’École cen­trale Paris en 2011, elle s’est vue conseillée d’être présente sur des sites comme Viadeo ou LinkedIn durant sa scolarité. « Et ça marche, indique-t-elle. Ils facilitent la mise en relation avec le monde de l’entreprise. Des chasseurs de tête s’y trouvent en permanence. »C’est d’ailleurs via Viadeo que l’un d’eux l’a contactée et qu’elle a trouvé un premier emploi. Désormais en poste dans une PME, Epur Nature, elle reçoit parfois par l’intermédiaire de ces mêmes réseaux des demandes de ren­seignements de jeunes diplômés intéressés par la société. Une société qui a jugé stratégique d’être visible sur Viadeo, LinkedIn ou Facebook en créant des pages entreprises dédiées sur ces différents réseaux.Internet, carrefour de rencontre incontournable pour jeunes diplômés et recruteurs ? La réponse, positive, ne fait plus guère de doute pour les jeunes diplômés. Connectés dès l’adolescence, ils ont investi depuis déjà plusieurs années les réseaux sociaux pro­fessionnels. Selon une étude publiée en juin  2013 par l’Edhec et Jobteaser, 79 % des étu­diants ou jeunes diplômés de grandes écoles ou de l’université étaient présents sur Viadeo ou LinkedIn. Ils étaient 53 % en 2011.« Le milieu universitaire a encore du retard »Une analyse plus fine des résultats montre toutefois de fortes variations selon leur filière. Les étudiants en école de commerce étaient 84 % à avoir au moins un compte, contre 63 % en école d’ingénieurs et 48 % à l’université.« Le milieu universitaire a encore du retard, juge Jacques Froissant, à la tête du cabinet de conseil et de recrutement Altaide. Mais l’information doit également être améliorée auprès des étudiants de grandes écoles. Ils y sont de plus en plus sensibilisés, mais s’ils sont présents sur les réseaux, ils n’ont pas forcément de stratégie. » Des formations peuvent donc être dispensées dans les établissements pour « acclimater » au mieux les étudiants aux enjeux de ces ré­seaux professionnels.Protection de l’e-réputation : un business florissant« La présence sur LinkedIn est devenue un réflexe pour les cadres en France où le site a dépassé les 8 millions de profils, poursuit Jacques Froissant. Tout le monde y est, du jeune diplômé au directeur financier. Je suis actuellement chargé du recrutement d’un directeur commercial confirmé et je trouve des cadres âgés de 50 ans et plus qui ont des profils LinkedIn particulièrement bien remplis. » Et de conclure : « Faire l’impasse sur un tel réseau professionnel, c’est comme assurer, voici quinze ans, qu’on ne regarderait jamais les annonces sur Internet. »Du côté des entreprises, le pli n’est pas encore pris de manière aussi manifeste. Selon une enquête du réseau RegionsJob, 56 % des recruteurs assuraient utiliser les réseaux sociaux en 2013 (contre 53 % un an plus tôt). Un développement progressif dont la croissance est freinée par un handicap : s’ils reconnaissent leur utilité, les services de ressources humaines jugent bien souvent leur recours chronophage. Autre obstacle : le coût financier.« Sourceurs-recruteurs » en interneUne grande entreprise française ayant des filiales à l’étranger pourra, à en croire certains utilisateurs professionnels, dépenser plus de 100 000 euros par an pour avoir accès à « l’environnement recruteur » de LinkedIn. « Mais il y a un retour sur investissement évident pour ces sociétés, juge le fondateur d’Altaide. C’est une reprise en main du recrutement. Cela a un coût, mais les dépenses réalisées auprès des chasseurs de tête seront réduites. »De fait, la réappropriation de la mission du recrutement par les entreprises apparaît comme une tendance du moment, certaines grandes sociétés françaises ayant créé récemment des postes de « sourceurs-recruteurs » en interne. Le Club Med a, pour sa part, déployé en 2014 une stratégie spécifique pour son pôle Bureaux (par opposition à son pôle Villages), fort de 2 000 salariés.Paul Hermelin : « Tous les secteurs et tous les métiers vont être touchés par le big data »« Nous avons implanté un ATS [Applicant Tracking System] – un outil de gestion de candidature – et développé notre présence sur LinkedIn, indique Loïc Baroz, chargé de recrutement. Il propose des outils pour faire des recherches en croisant les critères. Je peux, par exemple, indiquer que je recherche un contrôleur de ges­tion parlant turc. Nous pouvons désormais capter des candidats passifs partout dans le monde et communiquer sur nos métiers bu­reaux. »Portée par de nouvelles solutions, l’entreprise a ainsi développé ses activités propres de sourcing (recrutement). « Grâce à ces outils, nous avons réduit nos recours à des cabinets de recrutement, poursuit M. Baroz. Mais nous faisons toujours appel à eux pour des métiers à forte expertise ou à niveau de management élevé. »Les agrégateurs de profils, un nouvel outilLes porteurs de solutions ont donc bien compris l’intérêt qu’ils avaient à mettre en place des outils dont les entreprises pou­vaient s’emparer assez facilement. LinkedIn travaille ainsi actuellement à l’amélioration de ses fonctionnalités liées au sourcing. « La pro­chaine étape, c’est que le système qui nous soumet des profils “auto-apprenne”, note M. Froissant. Il progressera en observant notre réaction, acceptation ou rejet, face aux propositions qu’il nous a faites. Ses suggestions seront ainsi de plus en plus pertinentes. »De nouveaux entrants se lancent progressivement dans la bataille et proposent aux postulants comme aux recruteurs des outils simples d’utilisation (le français Qapa ou l’américain Glassdoor et ses applications Facebook par exemple). Et puis, à côté, émerge progressivement une nouvelle forme de solution, plus technique, « l’avenir du sourcing » pour certains spécialistes : les agrégateurs de profils. « Ce sont de puissants moteurs de recherche qui vont re­grouper l’ensemble des informations sur une personne en un même endroit », explique Laurent Brouat, directeur associé de Link Humans.Profitant de la multiplication des données en ligne, ces agrégateurs proposent aux so­ciétés de réaliser un sourcing pour des métiers techniques (les développeurs notamment). « Ils commencent à se développer aux États-Unis et pourraient émerger prochainement en France », poursuit M. Brouat. De nouveaux outils représentant, à l’instar de LinkedIn, des solutions clés en main pour les entreprises en quête d’internalisation du sourcing… Et un appel à la vigilance supplémentaire pour les candidats jusqu’alors peu soucieux de leur e-réputation.François DesnoyersJournaliste au Monde Marie Charrel Doucement, mais sûrement. D’après les nouvelles prévisions publiées, lundi 12 janvier, par l’Insee et ses équivalents allemand et italien, l’Ifo et l’Istat, la croissance de la zone euro se ressaisira très progressivement en 2015. Mais elle restera fébrile, et soumise à de nombreux risques. Voici pourquoi.1. La baisse de l’euro et celle du prix du pétrole auront des effets positifsD’après les économistes des trois instituts, le produit intérieur brut (PIB) de l’union monétaire devrait croître de 0,2 % au quatrième trimestre 2014. Début 2015, il devrait progresser de 0,3 % sur chacun des deux premiers trimestres.« Sur la première moitié de l’année, la chute des cours du pétrole devrait soutenir la consommation privée tandis que l’appréciation du dollar face à l’euro devrait porter le commerce extérieur », indique la note de conjoncture, qui se base sur l’hypothèse d’un baril se stabilisant à 56 dollars, et d’un euro restant autour de 1,21 dollar.Les trois facteurs qui expliquent la baisse de l’euroDans ces conditions, l’investissement devrait enfin repartir, mais modérément : + 0,2 % au premier trimestre et + 0,3 % au second. Il profitera notamment de la fin de la crise de l’immobilier se profilant en Espagne et en France.2. Le prix du pétrole contribuera à maintenir l’inflation très basseLa baisse des cours du pétrole et de l’euro aura une autre conséquence : elle continuera de tirer l’inflation vers le bas. « Depuis fin 2011, l’inflation suit une tendance baissière et a atteint un point bas de cinq ans en décembre 2014, à -0,2 % en rythme annuel », expliquent les économistes.Les prix ont reculé dans la zone euro, quelles conséquences ?Selon eux, les prix devraient progresser de 0,1 % seulement au premier trimestre et de 0,3 % au deuxième, également plombés par les perspectives négatives dans la production de biens. « L’accélération de l’activité prévue aura un effet limité sur les prix », précise la note.3. La croissance ne fera pas vraiment baisser le chômage« La légère reprise prévue sur la première moitié de 2015 aura un impact limité sur la croissance de l’emploi et les salaires devrait également croître lentement, en dépit de l’introduction d’un salaire minimum en Allemagne », prévoient les conjoncturistes des trois instituts.Voilà qui confirme que la courbe du chômage ne devrait pas s’inverser avant la seconde partie de l’année en France, où le taux de demandeurs d’emploi culmine toujours à 10,4 % de la population active.Europe sociale : le clivage Nord-Sud s’accentueUne consolation, tout de même : la faible inflation et les politiques budgétaires moins restrictives devraient profiter un peu au pouvoir d’achat des ménages.4. Les risques restent nombreuxCette relative éclaircie ne doit pas faire oublier que la reprise est très inégale : alors que la croissance sera relativement robuste en Allemagne et en Espagne, elle restera décevante en France et en Italie.L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a, de son côté, indiqué, lundi, que plusieurs économies européennes, comme l'Allemagne, l'Italie ou la Grande-Bretagne, devraient perdre de l'élan.L’indicateur avancé de l'OCDE pour la zone euro reste stable (à 100,6) depuis le mois d'août.Il enregistre un recul de 0,1 point pour l'Allemagne et pour l'Italie, à 99,5 et 101,0 respectivement, tandis qu'il se redresse de 0,1 point pour la France à 100,3.La Banque de France a pour sa part souligné, lundi, qu'un « rebond de la production est attendu en janvier » par les chefs d'entreprises interrogés.De plus, les risques sont nombreux. Selon les auteurs de la note, ils sont à la fois haussiers et baissiers. D’un côté, la chute des cours du pétrole et de l’euro pourrait soutenir plus encore que prévu la demande interne et externe. De l’autre, les élections à venir en Grèce comme les tensions qui l’entourent pourraient nuire au reste de la zone euro.Les élections grecques ne seront « pas le déclencheur d’une crise », selon M. MoscoviciMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.01.2015 à 09h06 • Mis à jour le12.01.2015 à 12h30 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) et Philippe Jacqué Le Salon de Détroit devait ouvrir ses portes lundi 12 janvier (à la presse dans un premier temps). Ce grand rendez-vous de l’industrie automobile se tient alors que le marché américain connaît un net regain de forme. Et avec lui les constructeurs nationaux. La page des « années crise » est manifestement tournée.Dans ce contexte, les petites voitures et les berlines, qui partaient comme des petits pains durant les années de crise, sont aujourd’hui beaucoup moins plébiscitées par les Américains. D’autant que le prix du pétrole a fortement reculé depuis l’été 2014.L’Amérique rachète pick-up, SUV (Sport Utility Vehicules) et autres 4x4 urbains : les ventes de ces gros véhicules croissent deux fois plus rapidement que celles des berlines traditionnelles. Les allées du salon de Detroit refléteront cette tendance.L’industrie automobile américaine revient de loin En 2014, 16,5 millions de véhicules ont été achetés aux États-Unis, selon Autodata. C’est 5,9 % de plus qu’en 2013.Le marché américain a quasiment retrouvé son étiage des années d’avant-crise : entre 2001 et 2007, les ventes annuelles de voitures aux Etats-Unis étaient de l’ordre de 16,8 millions en moyenne.Le marché américain de l’automobile retrouve son niveau d’avant-criseParmi les grands gagnants, on compte le plus « petit » groupe américain, FCA (ex-Chrysler), numéro 4 du marché. Le constructeur a connu, l’an passé, son meilleur cru depuis 2006, avec 2 millions de véhicules vendus, soit une croissance de 16 %.Malgré d’incessantes campagnes de rappel en 2014, General Motors résiste. Le groupe de Detroit reste le numéro un du marché, avec 2,95 millions de véhicules écoulés, en hausse de 5,7 %.Les Américains plébiscitent à nouveau les grosses voituresPick-up, SUV, 4x4… C’est le trio gagnant du moment. Chassez le naturel, il revient au galop. Avec la crise et les prix élevés du pétrole, on avait cru les grosses voitures polluantes passées de mode aux États-Unis. Mais, avec l’amélioration de la conjoncture et la chute des cours du brut, l’Amérique semble revenir à ses vieux démons.L’un des best-sellers, en 2014 aux États-Unis, a été le pick-up de FCA, le Ram 1500, dont les ventes ont progressé de 28 %. Le Ram est désormais le troisième véhicule le plus vendu aux États-Unis, le leader restant le Ford F150, un autre gros pick-up.Les grosses voitures en force à DetroitLe segment dans son ensemble a progressé de 10 % en 2014. Les SUV et les « trucks » représentent 52,2 % du marché, contre 44 % en octobre 2008. Lire également le décryptage : Comment expliquer la mode des SUV et crossover ?Parallèlement, on observe un reflux des ventes des motorisations hybrides (essence + électricité). Une première depuis le lancement du premier modèle de ce type, la Toyota Prius, en 1997.Ce segment des hybrides a baissé de 9 % en 2014 et n’occupe plus que 2,7 % du marché contre 3,12 % il y a un an.Les pouvoirs publics exigent des réductions des émissions de CO2Ce changement de comportement des consommateurs survient alors que le gouvernement Obama exige des constructeurs qu’ils réduisent les émissions de CO2. Les pouvoirs publics leur ont demandé de diviser par deux, d’ici à 2025, la consommation moyenne de leurs modèles par rapport au niveau de 2008.Au salon de Detroit, à côté de leurs gros modèles, différents acteurs du secteur s’emploieront d’ailleurs à présenter des modèles respectueux de l’environnement, comme la nouvelle Volt, une Chevrolet (General Motors) électrique, la Hyundai hybride Sonata ou l’Acura NSX.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.01.2015 à 17h10 • Mis à jour le12.01.2015 à 07h30 | Philippe Jacqué Le groupe automobile allemand Volkswagen (VW), a confirmé dimanche 11 janvier, avoir vendu 10,14 millions de véhicules lors de l'année 2014. C’est une première historique pour le constructeur de Wolfsburg qui s’atait fixié pour objectif d’atteindre ce chiffre de 10 millions ern 2018.L’objectif du constructeur était également de devenir à cet horizon, le numéro un mondial. Pour savoir si, en 2014, le groupe allemand a devancé Toyota et General Motors, il faudra encore attendre quelques jours, le temps que le japonais et l’américain présentent leurs données.Le match devrait être puisque Toyota, leader en 2013 avec 9,98 millions d'unités, tablait aux dernières nouvelles sur 10,22 millions pour 2014.GM, de son côté, a vendu 9,7 millions de voitures en 2013, à quasi égalité avec VW, et n'a pas donné d'objectifs pour 2014 mais sa PDG Mary Barra a indiqué jeudi que l'entreprise venait de réaliser sa meilleure année en Chine, devenue son premier marché devant les Etats-Unis.Concernant Volkswagen, c’est la marque mère, VW, qui réalise la majorité des volumes vendus. En 2014, elle a écoulé 6,12 millions de véhicules particuliers et 445 000 véhicules commerciaux. Les deux chiffres représentent un record historique.La marque Audi réalise également un record historique, avec 1,74 million de véhicules vendus, tout comme Skoda, qui a dépassé pour la première fois la barre du million de véhicules.Si les ventes de Seat progressent, elles restent modestes à côté de celles de VW ou Skoda. La marque espagnole a immatriculé 390 000 véhicules.Un secteur confronté à des vents contrairesPorsche a pour sa part atteint les 190 000 unités, également un record historique.Ces résultats devraient encore renforcer le bilan du groupe Volkswagen, Porsche apportant une grande part des bénéfices.Enfin, Bentley a vendu 11 000 limousines.Ces résultats sont d’autant plus remarquables que le secteur automobile fait face à d’importants vents contraires.La Chine (10 % de croissance) et l’Europe (5 %), où le groupe allemand est le numéro un, poursuivent leur développement et portent VW.En revanche, les marchés russe et sud-américain sont en plein doute et ont chuté de 18 % chacun.Quant au marché américain, s’il a progressé de 5,9 %, il ne bénéficie pas à Volkswagen, qui a vu ses ventes plonger de 10 % pour sa marque.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Fournier 2015, année de la France au CES ? Malgré la gravité et la tristesse qui se sont abattues mercredi sur tous les participants français du salon de l’électronique de Las Vegas (Nevada), Axelle Lemaire, la secrétaire d’Etat chargée du numérique, n’a pas manqué de saluer la réussite des start-up hexagonales qui avaient fait le déplacement.Pas moins de 120 entreprises étaient au rendez-vous cette année pour présenter, lors de cette grand-messe de l’électronique, qui a fermé ses portes vendredi 9 janvier, faisant des Français la plus importante des délégations européennes, et la deuxième mondiale pour les start-up, au nombre de 66.De la plus grosse (La Poste, Valeo…) à la plus petite (Abeeway par exemple, 8 personnes), toutes ces entreprises ont présenté, pendant quatre jours, leur savoir-faire numérique, et sont parties, pour certaines d’entre elles, à la recherche de distributeurs et de financiers.« En quatre ans de CES, je constate qu’il devient de plus en plus gros, que les petites sociétés sont de plus en plus présentes, et surtout qu’il y a de plus en plus de Français », confirme Serge Renouard, de la société Invoxia, qui fabrique des dispositifs de communication pour palier la baisse du nombre de téléphones fixes dans les foyers.Un secteur en particulier était surreprésenté parmi les « frenchies » : celui des objets connectés. Quasiment toutes les start-up françaises, qui disposaient d’un stand à l’Eureka Park (espace qui leur était dédié), travaillent sur les objets intelligents et leurs différents usages.De la poubelle intelligente au boîtier musicalLe tout petit Prizm, qui a financé ses premiers pas grâce à KickStarter, la plateforme de financement participatif, sur lequel il a levé 161 000 dollars, a développé un boîtier à brancher sur des enceintes et à connecter sur un compte de streaming musical.L’algorithme de Prizm joue ensuite de la musique selon les gens dans la pièce, le jour de la semaine, le moment de la journée.Pierre Verdu, le - très - jeune fondateur, est venu à Las Vegas pour prendre des précommandes en vue des premières livraisons, prévues pour juin.Pour lui, le succès des objets connectés français vient du fait qu’il existe un écosystème favorable : « il y a une mentalité commune qui consiste à mêler les compétences, explique-t-il, à 3 ou 4 personnes seulement, on arrive à concrétiser les choses, à aller au bout d’une idée, rapidement et sans forcément beaucoup de moyens. »Les représentants de Kolor, société qui développe des outils et des logiciels pour faire de la photo et de la vidéo panoramiques, ne diront pas le contraire : à 27 personnes, ils travaillent déjà avec de grands groupes comme Airbus, Boeing ou encore… le MI6, les services secrets britanniques, qu’ils surnomment « leur client James Bond » en plaisantant.Green Creative, avec ses 6 jeunes employés, a d’ores et déjà signé des contrats à l’étranger pour vendre sa poubelle intelligente, qui trie et compacte les déchets automatiquement.Sa dernière levée de fonds, de 600 000 euros, va lui permettre de passer à un stade supérieur en 2015, avec une usine en propre et des embauches à clé, explique Lucile Noury-Soyer, la présidente.Avec moins de 10 personnes, Abeeway a elle aussi séduit les acheteurs étrangers. Cette start-up, créée en 2014 seulement, a pour ambition de « révolutionner la géolocalisation », affirme son « CEO » (car plus personne ne met directeur ou président sur sa carte de visite…), Florian Sforza.Abeeway développe des appareils de « tracking » (suivi), à la fois pour les entreprises (aéroport, parc d’attraction…) et pour les particuliers.Après une première levée de fonds à 150 000 euros, la deuxième devrait se faire au million. « Nous sommes venus à Vegas parce que nos clients sont étrangers, souligne Florian Sforza, on est là pour être vus et reconnus, nous avons rencontré ici des distributeurs, et des entreprises intéressées par notre technologie. »« Lancer nos produits plus rapidement à l’international »Abeeway est venu au CES sous la bannière « French Tech » le label attribué par Bercy à neuf métropoles particulièrement dynamiques dans le domaine du numérique. « Cela nous permet d’avoir de la visibilité, reconnaît M. Sforza, mais ce n’est qu’un aspect de l’écosystème. »Certains exposants français, comme WiThings, sont des « vieux de la vieille » du CES. La société, spécialiste des objets connectés dédiés au bien-être, se rend à Las Vegas chaque année depuis sa création à Issy-les-Moulineaux, il y a six ans.Cette année, son dernier produit, la montre Pop, a fait grand bruit, notamment grâce à son design, proche des codes de l’horlogerie.« Beaucoup de clients pensent que nous sommes américains, s’amuse Cédric Hutchings, cofondateur de l’entreprise, la French Tech peut nous aider à mettre en avant le fait que nous soyons français. » « Mais comme la France est un trop petit marché pour se développer vraiment, ajoute-t-il, la French Tech peut aussi nous aider à lancer nos produits plus rapidement à l’international, et ainsi bénéficier d’une visibilité globale. »A Las Vegas, opération séduction pour la « French Tech »Impossible en effet, aujourd’hui, de lancer un produit d’abord en France, puis à l’étranger.Pour MyBiodyBalance, qui produit des appareils de mesure médicale par impédance (un courant électrique qui traverse le corps et mesure taux de graisse, de muscle, d’hydratation, etc.), il s’agit non seulement de faire connaître ses produits, mais aussi de chercher des partenaires financiers.La société a en effet besoin de fonds pour développer des services liés à ses appareils (programmes de régime, de sport…).Convaincre les investisseursOutre le coup de pouce à la visibilité des jeunes pousses françaises, la French Tech avait aussi fait le déplacement à Las Vegas pour parler gros sous.Car toutes ces sociétés s’accordent sur un point : au-delà d’un million d’euros, le financement commence à devenir délicat, et au-delà de 5 à 10 millions, qui est généralement le seuil qui correspond à la phase de développement à l’international des start-up, il se transforme en casse-tête.Si deux membres du gouvernement ont fait le déplacement, Axelle Lemaire et Emmanuel Macron, ministre de l’économie, c’est donc aussi pour convaincre les investisseurs que mettre de l’argent en France, sur des entreprises françaises, valait la peine.Car trop souvent, ces entreprises, surtout celles qui ont déjà des contrats aux États-Unis, finissent par se délocaliser au moment où elles prennent des parts de marché à l’international.C’est le cas de beaucoup d’entre elles : Kolor, par exemple, travaille à 90 % à l’export. « Il est parfois plus facile pour une start-up française d’obtenir un rendez-vous avec un responsable des achats américains qu’avec celui d’un grand groupe français, reconnaît Axelle Lemaire, c’est culturel. »La secrétaire d’Etat au numérique n’a pas caché son souhait de voir les objets connectés français se transformer en filière industrielle à part entière. Elle a plusieurs fois exprimé, lors de son séjour à Las Vegas, sa volonté de mobiliser le capital, qu’il vienne des particuliers ou des institutions financières, sur ce secteur.Ces initiatives combinées au savoir-faire des Français sur l’Internet des objets pourraient faire que, cette fois, « la France ne rate pas le virage », pointe Mme Lemaire.25 milliards d’objets intelligents branchés d’ici à 2020Les objets connectés ont été la principale tendance du CES cette année, avec une offre pléthorique, de la plus simple (des dispositifs de géolocalisation pour les animaux de compagnie), au plus sophistiqué (la voiture totalement autonome de Valeo), et des initiatives globales autour du secteur ont été présentées, comme l’alliance LoRa, qui travaille sur la standardisation des réseaux de télécommunications dédiés aux objets connectés.Les objets connectés envahissent notre quotidienDe grands noms de l’informatique et des télécommunications (IBM, Cisco, Sagemcom…), mais aussi des opérateurs (Bouygues Telecom) en font partie.Le but : donner une dimension internationale aux objets connectés, en garantissant leur fonctionnement à l’étranger, et surtout, faire en sorte que la masse de données produites par l’Internet des objets ne soit pas un obstacle à leur essor.Tous les produits présentés ne rencontreront pas leur public, mais, estiment les membres de la délégation française, la France n’a pas à rougir de ce qu’elle a présenté au salon.Difficile d’affirmer que le CES va changer la donne pour les start-up en matière de financement, qui constitue le nœud du problème. Mais le bilan est extrêmement positif en termes d’image et de communication, ont souligné Axelle Lemaire et Emmanuel Macron lors d’une rencontre informelle avec la presse française. « On en manquait cruellement », a souligné Axelle Lemaire.Reste à savoir si ces efforts porteront leurs fruits. Le marché des objets connectés devrait exploser dans les cinq prochaines années, car l’offre est grande et le taux d’équipement des ménages et des entreprises, smartphones exclus, encore très faible.Selon Gartner, 25 milliards d’objets intelligents seront branchés d’ici à 2020. Rendez-vous l’année prochaine, mêmes dates, même endroit, pour mesurer le chemin parcouru.Audrey Fournier Stéphane Lauer (New York, correspondant) 2,95 millions. L’économie américaine n’avait plus créé autant d’emplois depuis quinze ans. Cette performance qui permet aux États-Unis d’afficher leur taux de chômage le plus bas depuis juin 2008. Celui-ci est tombé à 5,6 % de la population active, soit 0,2 point de moins qu’en novembre et 0,1 point de moins que ce que prévoyaient en moyenne les économistes.Ce sont ainsi 252 000 emplois qui ont été créés en décembre, selon les statistiques publiées, vendredi 9 janvier, par le Département du travail.Les chiffres d’octobre et de novembre ont été par ailleurs révisés à la hausse. Sur ces deux mois ce sont 50 000 emplois supplémentaires qui ont été créés, portant le nombre total sur l’ensemble de l’année à 2,95 millions, ce qui donne une moyenne mensuelle de 245 833.Il faut donc remonter à 1999 pour retrouver de tels chiffres. Cette année-là, l’économie américaine avait créé 3 millions d’emplois. Il est vrai qu’entre-temps, la population américaine a augmenté de 39 millions à 318 millions, ce qui relativise la performance.Dans le même temps, ces bonnes nouvelles pour l’économie américaine ont été quelque peu écornées par les statistiques sur l’évolution des salaires publiées simultanément. À la surprise générale, le salaire horaire a baissé de 0,2 %, du jamais vu depuis 2006.Du surplaceMême s’il est trop tôt pour dire si elle sera durable, il s’agit d’une inversion de tendance par rapport à novembre où les salaires avaient au contraire augmenté de 0,2 %.Sur l’ensemble de 2014, le salaire horaire moyen a augmenté de 1,7 %, soit la plus faible progression depuis octobre 2012. Ce chiffre doit également être mis en perspective avec l’inflation qui est à 1,3 %, ce qui veut dire qu’en réalité les salaires font quasiment du surplace en termes de pouvoir d’achat.Cet indicateur des salaires est étroitement surveillé par la Réserve fédérale (Fed), qui estime que sa faible progression est un signe que le marché de l’emploi reste convalescent.Cela démontre en effet que celui-ci n’est pas encore suffisamment dynamique pour exercer une pression sur les employeurs pour augmenter les salaires pour faire face à des difficultés de recrutement. Or, pour le moment, ce n’est pas le scénario auquel on assiste.C’est ce qu’indiquaient les minutes du Comité de politique monétaire de la Fed du 17 décembre 2014, publié le 7 janvier, certains membres soulignant qu’ils « ne voient pas de signe clair d’une accélération des salaires ».Ce sera « la grande question pour 2015 », prévient Joseph Lake, analyste chez The Economist Intelligence Unit.Le fait que les salaires ne repartent pas à la hausse n’est pas une bonne nouvelle pour la consommation des ménages, qui représente 70 % de l’activité économique aux États-Unis.En revanche, la chute brutale des prix de l’énergie, enregistrée ces dernières semaines, va procurer aux ménages un supplément de pouvoir d’achat qui va être le bienvenu dans ce contexte.Mais l’impact énergétique va jouer dans les deux sens. Car les entreprises du secteur pétrolier ont déjà prévenu qu’elles allaient lever le pied sur leurs investissements en 2015. La chute du prix du baril fait qu’un certain nombre de forages ne sont plus rentables.« Les suppressions d’emplois ajustées des variations saisonnières dans le secteur de l’énergie ont bondi à leur plus haut niveau depuis la fin 2012 », indique David Mericle, économiste chez Goldman Sachs. Le phénomène devrait s’amplifier dans les mois à venir et ainsi peser sur la dynamique générale de l’emploi.Depuis 2011, l’industrie pétrolière dans son ensemble a créé 779 000 emplois, soit un bond de 50 %, alors que la progression dans les autres secteurs n’a été que de 7 %.Un nombre important d’Américains disparaissent des statistiquesAutre indicateur, qui laisse dubitatif : le taux de participation au marché de l’emploi – c’est-à-dire la proportion de la population qui a un emploi ou qui en cherche effectivement un – a une nouvelle fois baissé en décembre à 62,7 %, du jamais vu depuis les années 1970.C’est d’ailleurs ce qui explique en grande partie la baisse du taux de chômage, font remarquer les analystes de la Deutsche bank. Un nombre important d’Américains, découragés de ne pas trouver d’emploi, disparaissent des statistiques officielles du chômage. Celles-ci indiquent qu’au 31 décembre 2014, il y a 8,7 millions de personnes en recherche d’emploi.Lorsqu’on ajoute des indicateurs comme le nombre de temps partiels subis, on arrive à un taux de chômage de 11,2 %, soit 0,2 point de moins qu’en novembre.On est revenu au niveau de septembre 2008, date de la faillite de la banque Lehman Brothers, mais on reste encore loin des taux d’avant-crise, qui oscillaient entre 8 % et 10 %. De quoi inciter la Fed à réfléchir avant d’augmenter ses taux d’intérêt. Si l’amélioration du marché du travail aux Etats-Unis est incontestable, il faudra encore un peu de temps pour revenir à une véritable situation de plein-emploi.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué Les décrets d’application de la loi portant réforme du système ferroviaire, qui prévoit notamment le regroupement de SNCF et Réseau ferré de France (RFF) au sein d’un groupe public unique, laissent sceptiques les gardiens français de la concurrence.Après l’Autorité de régulation des activités ferroviaires (ARAF), qui avait donné trois avis défavorables pour les quatre décrets proposés, c’est au tour de l’Autorité de la concurrence de déclarer son scepticisme. Cette dernière a émis, vendredi 9 janvier, un avis « réservé » et elle demande des améliorations des quatre décrets proposés par les pouvoirs publics.L’Autorité de la concurrence considère que « l’équilibre souhaitable entre les deux objectifs que sont d’une part, l’intégration industrielle du nouvel ensemble, facteur d’efficacité économique, et, d’autre part, l’indépendance de la gestion de l’infrastructure, indispensable au développement d’une concurrence équitable, n’est pas atteint. »Dans les faits, l’Autorité réclame davantage de garanties d’indépendance de SNCF Réseau, réduit aux yeux de la SNCF, dans un récent organigramme, à une simple branche de la nouvelle organisation.Quand le patron de la SNCF applique la réforme ferroviaire en sa faveurPar exemple, les administrateurs de SNCF Réseau issus de la holding SNCF devraient s’abstenir de tout vote au sein du conseil d’administration, à l’instar de ce qui se fait dans d’autres pays.De même, l’institution demande une plus grande indépendance de Gare et Connexion, la division en charge des gares, afin d’en rendre son accès non discriminatoire à l’ensemble des opérateurs ferroviaires lors de l’ouverture de la concurrence.L’Autorité demande par ailleurs la clarification des missions du holding SNCF, l’EPIC de tête du nouveau groupe, ainsi qu’un renforcement des outils du régulateur sectoriel, l’ARAF.Cette dernière recommandation est particulièrement forte, car tout est aujourd’hui fait, en coulisses, pour dénigrer et abaisser l’influence de l’ARAF, présentée comme l’empêcheur de tourner en rond.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guillaume Fraissard Deezer poursuit son aventure américaine. La société française spécialisée dans le streaming musical a annoncé, jeudi 8 janvier le rachat du service Muve Music jusqu’alors détenu par l’opérateur américain Cricket Wireless propriété depuis 2014 du groupe de télécommunication AT&T. Aucune précision n’a été donnée sur le montant de l’opération mais le site américain spécialisé TechCrunch parle d’une somme « en dessous de 100 millions de dollars ».Une présence renforcée sur les mobilesAvec cette acquisition, Deezer (35 millions de titres disponibles) va pouvoir étendre sa présence outre-Atlantique. Les clients de l’opérateur Cricket « pourront désormais profiter de la richesse du service musical Deezer sur leurs smartphones », précise la marque dans son communiqué. Aux États-Unis, Cricket dispose d’un puissant réseau 3G et 4G dans 35 grandes villes.Il comptait en mars 2014, au moment de son rachat pour 1,2 milliard de dollars (1,05 milliard d’euros) par AT&T, 4,6 millions de clients à ses offres mobiles prépayées. Le service Muve Music compterait lui 2 millions d’abonnés.En octobre 2014, Deezer avait annoncé l’acquisition de Stitcher, le principal fournisseur de podcasts et de contenus radios sur Internet aux États-Unis. Stitcher diffuse huit des dix plus importantes émissions des radios américaines et a signé de nombreux accords dans le domaine e l’automobile pour être présent dans les systèmes audio embarqués de constructeurs tels BMW, Jaguar, General Motors ou Ford.En septembre, Deezer signait un partenariat avec Sonos, le spécialiste du son sans fil et connecté, pour le lancement d’une offre baptisée Deezer Elite aux États-Unis.Décollage du streaming outre-AtlantiqueLe rachat Muve Music par Deezer intervient alors que le marché du streaming est en plein essor outre-Atlantique. de Selon les derniers chiffres de l’institut Nielsen publiés le 5 janvier l’écoute en streaming continue en effet de avec 164 milliards de morceaux écoutés sur Spotify, Deezer ou Youtube contre 106 milliards en 2013.Concernant les podcasts et l’écoute de la radio en rattrapage, l’institut Edison Research pointe que 39 millions d’Américains ont écouté au moins un podcasts dans les derniers mois et que 26 % du temps d’écoute consacré à des sources audios (radios, télé sur Internet) se reportait sur les Podcasts.Deezer revendique 6 millions d’abonnés payants dans le monde tandis que son grand rival Spotify en annonce plus de 12 millions.Guillaume FraissardJournaliste - Supplément TéléVisionsSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Bernard (Londres, correspondant) Les rues de Londres sont nettement moins « rouges » que d’habitude ce mardi 13 janvier. Les deux tiers des célèbres bus à impériale sont restés au dépôt car leurs chauffeurs – 27 000 au total – sont en grève pour réclamer l’égalité salariale entre eux. Actuellement, les 18 compagnies privées (dont London Sovereign, filiale de la RATP) qui les emploient, pratiquent des politiques salariales différentes. Les perturbations sont très sensibles – thrombose aux abords des stations de métro, bus en service pris d’assaut – car le bus est le moyen de transport public le plus populaire, le moins cher et le plus pratique si ce n’est le plus rapide.80 grilles de salaires différentesLe syndicat Unite a appelé à cette grève de 24 heures – la première de cette ampleur depuis trente ans – pour protester contre les inégalités salariales qui peuvent atteindre selon lui des différences de 3 livres sterling de l’heure (3,86 euros) pour des chauffeurs débutants. Il existe actuellement 80 grilles de salaires différentes pour des conducteurs effectuant parfois le même trajet.« Pendant que les directeurs des compagnies jouissent de salaires du style “gagnant au loto”, des chauffeurs de bus faisant le même travail sont montés les uns contre les autres par des grilles de salaires différentes », plaide Wayne King, responsable londonien de Unite. Le salaire moyen horaire des chauffeurs est de 10,18 livres sterling (13,10 euros), à peine plus que les 9,15 considéré comme le minimum pour vivre décemment à Londres. Annuellement, leur paie est de 17 000 à 25 000 livres par an (21 900 à 32 200 euros), alors que le salaire moyen dans la capitale s’élève à 41 500 livres (53 400 euros).8 800 autobus rougesLe maire de Londres, Boris Johnson (conservateur), désapprouve le mouvement, jugeant « très, très sensées » les différences de rémunération car « il existe des environnements de travail différents, différents marchés » selon les zones. Il voit dans le mouvement des bus londoniens la justification de la promesse que viennent de faire les conservateurs, de soumettre la grève dans les secteurs « essentiels » comme les transports, la santé et l’éducation, au vote de 40 % des salariés, s’ils sont reconduits lors des législatives de mai.Le réseau d’autobus de Londres et ses 670 lignes ont été privatisés en 1984, à une époque où la ville n’avait pas de maire élu. Ce dernier, qui supervise le métro, n’a en revanche aucun pouvoir sur les compagnies de bus, qui sont liées par contrat avec l’entité publique « Transport for London ». Chaque jour, les 8 800 autobus rouges assurent 6,5 millions de trajets tandis que l’« underground » (le métro) se charge de 4 autres millions de voyages.Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.01.2015 à 18h24 • Mis à jour le13.01.2015 à 18h56 Philippe Martinez n'est pas le nouveau secrétaire général de la CGT. Sa candidature a été rejetée, mardi 13 janvier, par le comité confédéral national (CCN), le parlement de la centrale, pour succéder à Thierry Lepaon, démissionnaire.Dans le détail, 57 % ont voté pour cette candidature, 41 % contre et 1,5 % se sont abstenus. Or il fallait une majorité des deux tiers pour que le patron des métallurgistes et l'équipe de neuf autres membres qu'il présentait soient élus.Ce nouveau bureau avait été proposé par M. Lepaon, qui espérait piloter sa propre succession, après avoir été obligé de démissionner à la suite des révélations sur son train de vie.DÉBATS TRÈS TENDUSLe rejet de la candidature de M. Martinez n'est pas une surprise. D'abord étudiée lundi par la commission exécutive du syndicat, elle avait donné lieu à des débats très tendus pour n'être finalement acceptée que d'extrême justesse.Par ailleurs, de nombreuses fédérations sur les 33 que compte la CGT, et notamment les deux plus importantes que sont les services publics et la santé, avaient déjà annoncé qu'ils se prononceraient contre lors du vote du CNN. 13.01.2015 à 17h51 • Mis à jour le13.01.2015 à 18h28 Le taux du Livret A, aujourd'hui à 1 %, son plus bas niveau historique, baissera-t-il encore ? Deux fois par an, au 1er février et au 1er août, sa rémunération, qui dépend d'une formule de calcul en partie liée à l'inflation, est susceptible d'évoluer.« Or le taux d'inflation de l'année 2014, qui sera communiqué mercredi 14 janvier, devrait être quasi nul. Dès lors, l'application de la formule pourrait conduire à une baisse de 0,75 point. Le taux du Livret A serait alors de 0,25 % », explique Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne.Mais le gouvernement peut déroger à cette règle. C'est d'ailleurs ce qu'il a fait à de nombreuses reprises. « Depuis l'introduction de la formule de calcul en 2009, les gouvernements ne l'ont respectée qu'avec parcimonie. Dernier exemple en date, en août dernier, le taux aurait dû en théorie tomber à 0,5 % », souligne M.Crevel.DÉSINTÉRÊT DES PARTICULIERSUne nouvelle baisse du rendement accélérerait le désintérêt des particuliers pour ce produit. Au cours des onze premiers mois de l'année, le Livret A a enregistré une décollecte de près de 6 milliards d'euros, les épargnants se reportant sur l'assurance-vie ou sur le plan d'épargne logement (PEL).Lire aussi : Le Livret A devrait finir l'année dans le rouge« Une nouvelle diminution du taux du Livret A amplifierait ce mouvement », prévient M. Crevel, qui doute toutefois que le gouvernement ne descende en dessous de 1 %. « Non seulement cela donnerait un coup au moral des épargnants, mais cela acterait que la France s'approche dangereusement de la déflation. » Isabelle Rey-Lefebvre « Le passage au-dessous de la barre symbolique des 8 000 euros le mètre carré dans la capitale est, selon moi, une réalité depuis la fin 2014, avec un prix moyen de 7 863 euros le mètre carré », a affirmé Sébastien de Lafond, PDG de MeilleursAgents, lors d’une conférence de presse, mardi 13 janvier. Les prix des logements anciens parisiens n’ont baissé que de 2,8 % en 2014 mais la chute cumulée depuis le pic observé en juillet  2011, atteint 9 % et efface les fortes hausses enregistrées en 2010 et 2011, lorsque le marché était dopé aux mesures de relance de la présidence de Nicolas Sarkozy. C’est un retour à des niveaux de 2009, au cœur de la crise.14 % de baisse dans le 16e arrondissementLes quartiers les plus huppés sont les premiers à se dévaloriser : la chute, entre la mi-2011 et la fin 2014, atteint 14 % dans le 16e arrondissement, 13,6 % dans le 7e et 12 % dans le 6e. Par contraste, les quartiers plus populaires, le quart nord-est de Paris, résistent relativement bien avec un repli limité entre 5 % et 6 % dans les 18e, 19e et 11e arrondissements, et un petit 4 % dans le 10e. « Ce sont des secteurs en pleine transformation, en pleine gentrification », justifie M. de Lafond.Seule Marseille a chuté plus lourdement (– 12, 8 %) sur la période, tandis que des progressions de prix s’observent à Lille (+ 2 %), Toulouse (+ 2,8 %) et surtout Bordeaux (+ 11,3 %).Un acheteur pour un vendeurLa baisse n’a pas été contrariée par la modicité du coût de l’argent : bien qu’il soit possible, en ce début 2015, d’emprunter, sur vingt ans, à 2,6 %, contre 4,3 % en juillet 2011, ce qui fait bondir le pouvoir d’achat immobilier à Paris de 2,5 %, dont deux tiers, soit 1,6 %, grâce au seul impact des taux de crédit très bas, la reprise n’est toujours pas là.Pour M. de Lafond, lui-même ancien banquier, « tous les indicateurs du marché immobilier ancien sont inquiétants et les acquéreurs ne sont pas rendez-vous ». Selon l’indicateur de tension de MeilleursAgents, il y a à peine un candidat à l’achat pour un vendeur alors que, dans un marché fluide et équilibré, il en faudrait deux ou trois, car un acheteur reste à l’affût six ou neuf mois, deux fois plus de temps que les biens mis en vente. Les vendeurs doivent consentir des rabais de plus de 6 % pour conclure et les délais de négociation n’ont jamais été aussi longs, de cinquante-huit jours à Paris, soit deux fois plus qu’en 2010, à cent deux jours dans les autres villes de France.Perte de croissance de 4 milliards d’eurosPour retrouver une activité normale, il faudrait, au plan national, 220 000 ventes de plus que les 720 000 transactions enregistrées en  2014. « Moins de ventes, cela signifie moins de déménagements, moins de travaux, d’achat de meubles… C’est une perte de croissance de près de 4 milliards d’euros », s’alarme M. de Lafond pour qui 2015 risque de ressembler à 2014, avec une érosion des prix qui se poursuit, entre 0 % et 3 % à Paris, Lyon, Toulouse, Nantes ou Strasbourg, 3 % et 5 % à Marseille, Nice, Montpellier.Immobilier : les prix poursuivent leur baisseIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.01.2015 à 16h24 • Mis à jour le 13.01.2015 à 16h24Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/13/recherche-d-un-financement-mode-d-emploi_4555369_4401467.html"data-title="Recherche d’un financement, mode d’emploi"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/13/400x300/4555367_7_2ad8_2015-01-13-beef886-14031-18ipzyi_40ffe899f342681f7583898b07405195.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/13/recherche-d-un-financement-mode-d-emploi_4555369_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Pour suivre un mastère spécialisé (MS), il faut débourser plus de 4 000 euros (pour les moins chères des écoles d’ingénieurs) à près de 20 000 euros (pour les écoles de commerce les plus dispendieuses). « Ces écarts de prix ne s’expliquent pas par une différence de qualité d’enseignement. Tous les MS accrédités par la Conférence des grandes écoles (CGE) répondent aux mêmes exigences. Le coût dépend du domaine de formation et du modèle économique de l’école », estime Alain Storck, président de la commission accréditation de la CGE.Pour financer leur mastère spécialisé, les candidats en formation initiale choisissent souvent d’emprunter. La grande majorité des écoles ont conclu des accords avec des banques, permettant à leurs étudiants de bénéficier de taux préférentiels. « Les taux d’intérêt varient entre 0 % et 3 % environ. Les banques savent que nos étudiants rembourseront facilement », indique par exemple Françoise Dobler, responsable de Grenoble école de management (GEM).A Kedge Business School, dont les campus se trouvent à Marseille, Bordeaux et Toulon, les trois quarts des MS sont proposés en contrat de professionnalisation. Cette formule permet d’alterner entre des périodes de cours et de travail en entreprise. Les frais de scolarité sont pris en charge par l’employeur et un organisme paritaire collecteur agréé. Un étudiant de MS de moins de 26 ans touche un salaire mensuel équivalent au minimum à 80 % du smic. Après 26 ans, le seuil minimal est de 85 % du salaire minimum. « Pour des raisons financières, je n’aurais pas pu suivre un MS sans contrat de professionnalisation », témoigne Ophélie Metay, en MS management des vins et spiritueux, à Kedge.Souvent, les écoles proposent de surcroît des bourses, au mérite ou sur des critères sociaux. Des bourses sont aussi accordées par des entreprises dans certains cas. Cédric Hédont en a bénéficié durant son MS entreprendre, qu’il vient de terminer au Celsa, l’école de journalisme rattachée à l’université Paris-Sorbonne. « Il fallait présenter son projet professionnel devant des responsables d’entreprises partenaires. J’ai obtenu un financement de 5 300 euros, sur les 8 000 euros qu’a coûté ma formation au total », calcule cet étudiant récemment diplômé.Des nouveautés dans la formation continueLe mastère spécialisé est une formation dont peuvent bénéficier des salariés. Ce dispositif requiert l’accord de l’employeur et permet d’évoluer dans l’entreprise. Le MS doit être inscrit au répertoire national des certifications professionnelles. Si la formation a lieu durant le temps de travail, le salarié touche son revenu habituel. En dehors, l’employeur doit lui verser la moitié de son salaire.Autre possibilité : le congé individuel de formation (CIF). L’attribution de financements dépend du Fonds de gestion des congés de formation (Fongecif) et varie selon les régions. Cet organisme cible surtout les salariés peu qualifiés. Les demandes de CIF pour les mastères ne sont donc guère prioritaires. Mais, dans le cas où la formation est effectuée hors du temps de travail, le Fongecif prend en charge une partie du coût de la formation, sans le salaire.Depuis le 1er janvier, le compte personnel de formation (CPF) remplace le droit individuel à la formation (DIF). Le CPF ne peut être utilisé que pour des formations qualifiantes. Les salariés cumuleront jusqu’à 150 heures de formation en sept ans et demi, ce qui peut permettre de financer une petite partie d’un MS.Au chômage, toute demande de formation doit être validée par un conseiller de Pôle emploi. Il est alors possible de bénéficier de l’Aide au retour à l’emploi formation (AREF) pendant un MS ou de l’Action de formation préalable au recrutement (AFPR). Ce dernier programme permet à un demandeur d’emploi de suivre une formation correspondant à une offre.« La plupart du temps, les étudiants cherchent à combiner plusieurs modes de financemet », constate Christine Neveux, chargée du conseil pour le financement de la formation continue à l’EM Lyon. Il faut donc se préparer à entamer plusieurs démarches parallèles pour avoir des chances de financer son mastère. Salon des masters & mastères spécialisés (SAMS) du Monde, samedi 17 janvier 2015 à Paris. Plus de 3 000 programmes présentés par les grandes écoles de commerce et d'ingénieurs, des universités et des IAE, et des conférences animées par nos journalistes. Infos et inscription gratuite sur http://www.salondesmasters.comSophie Guignon width="314" height="157" alt="Céline Lazorthes, fondatrice de Leetchi.com." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/13/314x157/4555487_3_150a_celine-lazorthes-fondatrice-de-leetchi-com_77f6fbb6791535ffbddcc2401111dc1b.jpg" Du mastère à la start-up prospère Si Paris-Dauphine est à la pointe des diplômes professionnalisants, nombre d’universités accusent un retard dans ce domaine, explique son président, Laurent Batsch. width="314" height="157" alt="" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/13/314x157/4555479_3_1852_2015-01-12-14b4b3e-14051-4m9hwk_1b33cd722b6317fc11308cb4c29917af.jpg" Les universités misent sur leurs formations spécialisées Douze mastères spécialisés sont liés à l’entrepreneuriat. Une formation conçue pour les futurs créateurs d’entreprise, les repreneurs ou encore les gestionnaires. width="314" height="157" alt="" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/13/314x157/4555440_3_de03_2015-01-12-8157d48-14032-1gqgf80_92f20f9bb6eb42a47f03c192f6ed66d1.jpg" L’alternance, un choix judicieux 13.01.2015 à 15h41 • Mis à jour le13.01.2015 à 15h52 | Eric Albert (Londres, correspondance) Le gouvernement britannique a annoncé, mardi 13 janvier, qu’il reprenait le contrôle direct de Sellafield, le plus grand site européen de déchets nucléaires. Nuclear Management Partners (NMP), le consortium qui en avait la responsabilité jusqu’à présent, constitué du français Areva, du britannique Amec et de l’américain URS, perd son contrat. Ce nouveau rebondissement, dans un dossier qui traine depuis des décennies, vient symboliser l’extrême complexité du démantèlement de ce site nucléaire, prévu officiellement pour durer encore un siècle.En 2008, NMP avait remporté le contrat de la gestion de Sellafield, d’une valeur de 9 milliards de livres (11,5 milliards d’euros). Le site lui-même demeurait aux mains de l’Autorité de démantèlement britannique (NDA), mais sa gestion était entièrement sous-traitée, pour une période de dix-sept ans. Avec dix mille salariés sur place, l’ampleur du travail est un casse-tête scientifique et environnemental. Le site, au nord-ouest de l’Angleterre, a abrité un site d’armement nucléaire, ainsi que la première centrale nucléaire civile au monde, ouverte en 1956. Il a aussi été choisi pour retraiter le combustible de la majorité des centrales britanniques et contient d’importants lieux de stockage « provisoires » des déchets.Les difficultés se multiplientMais depuis 2008, les difficultés se multiplient pour NMP. L’estimation du coût du démantèlement et du retraitement des déchets s’est envolée. Le dernier chiffre officiel parle de 70 milliards de livres (90 milliards d’euros), avec des travaux qui doivent terminer… en 2120. NMP a été sévèrement critiqué à plusieurs reprises par le National Audit Office, équivalent de la cour des comptes, et par des comités parlementaires : les coûts augmentent, les délais ne sont pas tenus…Le gouvernement britannique a donc décidé de mettre un terme à son contrat. Mais il insiste que le problème n’est pas tant la performance de NMP que la structure du contrat. « Ces projets qui s’étalent ainsi sur le très long terme sont compliqués à gérer pour des entreprises du secteur privé », reconnaît un porte-parole du ministère de l’énergie et du changement de climat (DECC). D’ici quinze mois, l’Autorité de démantèlement britannique va donc reprendre la supervision directe du projet. Elle compte cependant continuer à sous-traiter certains contrats.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.01.2015 à 15h13 • Mis à jour le13.01.2015 à 15h51 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) 145 000 réponses contre sur un total de 150 000… La consultation lancée par la Commission européenne au printemps 2014 sur les arbitrages d’investissement, et dont elle n’a rendu les conclusions que mardi 13 janvier, a livré un résultat sans nuances : l’opinion publique, aujourd’hui, n’en veut pas. « Cela montre clairement qu’il existe un considérable scepticisme à l’égard de ce mécanisme », a reconnu Cécilia Malmström, la commissaire au commerce qui a fait le déplacement à Strasbourg, au Parlement européen – plutôt très négatif lui aussi sur les tribunaux d’arbitrage, lundi, pour présenter la consultation.L’arbitrage d’investissement est un mécanisme qui permet à une entreprise de recourir à un tribunal privé, « neutre », pour attaquer un Etat quand elle estime que son investissement a été lésé. Tous les accords bilatéraux d’investissement entre pays ou presque donnent la possibilité de recourir à cette justice, jugée très protectrice pour les entreprises. Mais depuis que la Commission européenne a annoncé qu’elle prévoyait d’inclure ces tribunaux d’arbitrages (ISDS pour Investment State Dispute Settlement), dans le traité transatlantique, un accord totalement hors norme et d’une portée géopolitique considérable – qu’elle a commencé avec les Etats-Unis, l’inquiétude est montée d’un cran.ONG, eurodéputés et simples citoyens s’inquiètent de la capacité des Etats à réglementer. Des cas récents les ont alertés : ainsi du cigarettier Philip Morris qui a attaqué l’Australie juste après que son gouvernement a adopté une loi exigeant la neutralité des paquets de cigarettes, en 2011. L’affaire n’a toujours pas été jugée.Parmi les réponses à la consultation, même les participants appartenant aux milieux d’affaires, s’ils ne sont pas hostiles au principe de l’arbitrage, s’inquiètent que l’Union européenne n'« abaisse le niveau de protection des investisseurs ». D’autres redoutent que le mécanisme d’arbitrage reste « une prérogative des très grandes entreprises », car il sera difficile pour les petits investisseurs privés d’y recourir, en raison « de son coût et de sa complexité ».Les Européens doivent se mettre d’accordsConsciente que l’ISDS présente des failles et qu’il faut l’améliorer, la Commission a esquissé quatre pistes de travail, mardi à Strasbourg. Garantir le droit des pays à réguler, mieux coordonner les justices nationales et ces tribunaux privés, mieux réguler le fonctionnement de ces arbitrages – vérifier que les arbitres sont effectivement indépendants. Et enfin, la nécessité de mettre en place un véritable appel des décisions de ces tribunaux – pour l’instant, c’est quasiment impossible.Cécilia Malmström a été très claire, mardi : « Nous devons mener une discussion franche et ouverte sur la protection des investissements et le règlement des différents dans le cadre du partenariat transatlantique avec les gouvernements des pays de l’Union européenne, le Parlement européen et la société civile avant d’émettre toute recommandation politique dans ce domaine. Ce sera la première chose à faire après la publication de ce rapport. »Il faudra que les Européens se mettent d’accord sur le fond dans les prochaines semaines avant de continuer à négocier le traité transatlantique avec les Américains. Maintient-on une procédure d’ISDS dans ce traité ou pas ? Au sein de la Commission, les avis sont partagés. Le président Juncker a publiquement exprimé ses préventions, fin 2014. Les services de l’institution sont plutôt pour, estimant que ces tribunaux restent un très bon moyen de protéger les investissements européens hors de l’Union.Les eurodéputés sont plutôt réservés, tous partis politiques confondus. Quant aux pays, ils sont aussi partagés. « La France n’a jamais été en faveur de l’intégration d’un ISDS dans le traité transatlantique », affirme au Monde le secrétaire d’Etat au commerce Matthias Fekl. Il doit se rendre dans les jours qui viennent à Berlin pour tenter de trouver un terrain commun avec son homologue allemand. « Si on doit maintenir l’ISDS dans le traité, alors on plaide pour que la désignation des arbitres soit mieux contrôlée, pour que puissent être condamnées les entreprises qui abusent de l’arbitrage », liste M. Fekl. « Pourquoi ne pas réfléchir, aussi, à une obligation de soumettre la décision d’arbitrage – pour validation – à un juge d’une cour nationale ? Ce serait aussi un moyen, pour les Etats, de reprendre la main », juge encore M. le secrétaire d’Etat.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre   Faut-il mettre en vente les logements sociaux ? Développer la propriété pour tous était une des priorités du quinquennat de Nicolas Sarkozy en 2007. Christine Boutin, alors ministre du logement, pensait que vendre ces HLM à leurs occupants permettait de les faire, sans risque, accéder à la propriété, tout en remplissant les caisses des organismes sociaux. Son objectif : céder chaque année 1 % du parc, soit 40 000 logements. Le compte n’y est pas puisqu’à peine 8 000 logements sociaux ont été vendus à des particuliers en 2013, dont seulement 36 % par les locataires occupant déjà les lieux, contre 60 % en 2005. Ces chiffres, issus du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), ont été publiés le 9 janvier par le site Internet Localtis, dédié aux collectivités locales.La loi oblige en effet les bailleurs à proposer en priorité ces biens, avec une décote de 20 %, à leurs occupants puis, s’ils n’en veulent pas, à d’autres locataires du parc HLM (décote de 10 %, et 30 % des acheteurs, en 2013) et, en dernier recours, à un acquéreur extérieur (34 % des ventes).Un nombre grandissant d’organismes HLM voient pourtant, dans ces cessions, un bon outil de gestion de leur patrimoine : en 2013, ils étaient ainsi 251 à proposer 86 600 logements, mais leur commercialisation à la découpe est très lente puisque, si leur occupant n’est pas intéressé,il faut attendre que les lieux se libèrent pour les mettre sur le marché. En cas de besoin, les ventes groupées entre institutionnels sont nettement plus rapides, même si elles se concluent à un prix unitaire moins intéressant.Un accès au crédit difficile pour les occupants de ces logementsLes bailleurs sociaux avaient commencé, dans les années 2000, par proposer les biens les plus faciles à vendre à leurs occupants, des maisons qu’ils n’auraient, de toute façon, jamais quittées et qu’ils rêvaient d’acquérir. Mais cette niche s’est vite épuisée et ils ont essayé de placer leurs logements vacants, dans un marché par définition peu dynamique, sinon ils seraient occupés : c’est le cas, d’un programme de 500 maisons en Mayenne. Dans les zones tendues, comme Paris, où tout le monde souhaiterait acheter, le plus gros bailleur HLM de France, Paris Habitat, ne met rien en vente.« Le ministère nous reproche d’être très loin de la proportion de 1 % du parc devant être vendu, mais la loi nous contraint, détaille Denis Landard, de l’Union sociale pour l’habitat : elle interdit de vendre un logement construit depuis moins de dix ans, ce qui élimine déjà un million de lots ; impossible, également, d’entamer le parc d’une commune qui, soumise à la loi Solidarité et renouvellement urbain, n’a pas encore atteint son quota de 25 % de logements sociaux, ce qui retire du marché un autre million de logements ; il nous faut aussi prendre mille précautions, notamment dans les Zones Urbaines Sensibles, pour ne pas mettre en danger les copropriétés ainsi créées… Le parc vendable se réduit donc à 800 000 logements, et, en en vendant 8 000 par an, nous sommes juste au 1 % que réclament les pouvoirs publics », estime Denis Landard.« Peu de locataires achètent parce que, bien qu’ils aspirent à la propriété, ils n’en ont simplement pas les moyens, l’accès au crédit étant, en outre, pour ce public, très difficile », selon Laure Bourgoin, de l’association Consommation logement cadre de vie.Plus-valueL’objectif, notamment affiché par les gouvernements de droite, de rendre propriétaire les locataires sociaux, - inspiré de Margaret Thatcher qui, dans les années 1980, avait liquidé la moitié du parc social anglais, soit 2,5 millions de logements, à leurs occupants - est oublié.Les ventes conclues en France ont cependant permis de regonfler les fonds propres et la trésorerie d’organismes parfois en difficulté : au prix de vente moyen de 70 000 euros en régions et 130 000 euros en Ile-de-France, les organismes encaissent une plus-value d’en moyenne 65 000 euros par lot.En 2011, ce marché leur a rapporté 722 millions d’euros, dont la moitié était le fruit de la vente à des particuliers, un apport supérieur à la dotation de l’Etat en aide à la pierre que perçoivent les organismes HLM. La vente de 8 000 logements, en 2012, a ainsi fourni les fonds propres pour bâtir 25 000 nouveaux logements sociaux.Le nouveau visage de la politique de la ville Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.01.2015 à 07h19 • Mis à jour le13.01.2015 à 07h31 | Stéphane Lauer (Detroit, envoyé spécial) Jacques Aschenbroich, 60 ans, dirige l’équipementier automobile Valeo depuis 2009. À l’occasion du salon de Detroit, qui a ouvert ses portes à la presse lundi 12 janvier, il affirme être optimiste sur la solidité du marché américain et explique comment le rôle des équipementiers a évolué ces dernières années. Valeo est spécialisé dans les systèmes de confort et d’aide à la conduite, les systèmes de visibilité, les solutions de réduction de consommation de carburant et les systèmes thermiques (climatisation). Le groupe a réalisé 9,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur les neuf premiers mois de 2014, en hausse de 10 %.Le secteur automobile américain a opéré un spectaculaire redressement depuis la crise. Comment voyez-vous évoluer ce marché ?Les États-Unis ont eu une capacité de réaction étonnante après la crise. Ils ont résolu leurs problèmes de surcapacités. En Europe, beaucoup d’argent a été mis dans les primes à la casse, ici on a préféré mettre l’argent dans de profondes restructurations, qui aujourd’hui portent leurs fruits : la production est désormais supérieure de 15 % à 20 % par rapport à ce qu’elle était avant la crise. On est même revenu aux niveaux historiques du début des années 2000.Maintenant, il semble clair que la croissance due à la reprise est derrière nous. La progression du marché sera désormais étroitement liée à l’évolution du Produit Intérieur Brut (PIB).Traditionnellement, dans le secteur automobile, lorsque la rentabilité des constructeurs augmentait, celle des équipementiers reculait et inversement. Aujourd’hui, cet effet de balancier a disparu : la rentabilité moyenne des constructeurs est environ de 6 % du chiffre d’affaires, celle des équipementiers autour de 5 %. Comment expliquez-vous cette situation ?De sous-traitant, nous sommes devenus ensuite équipementiers. Aujourd’hui je dirais que nous sommes plus des partenaires technologiques. Il y a 20 ans, notre secteur était responsable d’environ 55 % de la valeur ajoutée d’un véhicule. Aujourd’hui c’est 80 %. Cette progression ne s’est pas faite toute seule : dans le même temps, nos dépenses de Recherche et Développement ont énormément augmenté. Nous y consacrons 10 % de notre chiffre d’affaires contre seulement 6 à 7 % avant la crise de 2008.Ces ressources sont utilisées pour apporter des solutions technologiques à nos clients. Face à une augmentation permanente du nombre de véhicules, notre difficulté consiste à tenter de limiter la prolifération des produits en les standardisant au maximum. Ce qui est possible parce que nous avons plus de visibilité sur nos commandes qu’auparavant. Notre carnet est rempli pour les deux années qui viennent.Le secteur de la high-tech s’intéresse de plus en plus à l’automobile, à commencer par Google qui développe un concept de voiture autonome. Quelles sont vos relations avec ces nouveaux acteurs ?Sur nos métiers, nous ne les craignons pas. Dans des domaines comme la conduite intuitive, ce sont même des partenaires. Mais notre rôle, c’est de rester très attentif à ce qui est en train de se préparer dans la Silicon Valley. C’est pourquoi nous avons ouvert il y a quelques mois un bureau d’études à Palo Alto.Ce qui fait la différence aujourd’hui dans nos métiers, ce n’est pas d’être global : tout le monde l’est plus ou moins. Les gagnants sont ceux qui font preuve de rapidité dans les prises de décisions car l’environnement bouge très vite. Il faut être capable de surfer sur la vague et non pas de la subir. Récemment, nous avons été capables en seulement quelques jours de décider plusieurs dizaines de millions d’euros d’investissement pour augmenter des capacités de production qui nous manquaient.Stéphane Lauer (Detroit, envoyé spécial)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (Détroit, envoyé spécial) Confiance et sérénité. Voilà les deux mots, qui pourraient résumer l’ambiance du Salon automobile de Detroit, qui a ouvert ses portes à la presse lundi 12 janvier et qui se prolonge jusqu’au 25 janvier. Après tout, beaucoup d’indicateurs sont au vert. Les ventes de voitures ont progressé de près de 6 % pour atteindre les 16,5 millions d’unités, tandis que la chute brutale des cours du pétrole dope le pouvoir d’achat des consommateurs et désinhibe les constructeurs pour proposer à nouveaux des gros véhicules gourmands en carburant. Bref, la crise n’est plus qu’un vieux souvenir.Cela fait six années consécutives que le marché automobile américain est en croissance ce qui est inédit. Le record absolu de 1999 qui était de 17,4 millions, semble désormais à porter de main. Mais le rythme de la progression risque de ralentir à partir de 2015. « La croissance due à la reprise est derrière nous, nous allons être sur un marché plutôt stable », affirme Xavier Mosquet, directeur du Boston Consulting Group (BCG) à Detroit. « Les constructeurs vont commencer à être prudents sur les augmentations de capacité », ajoute-t-il. Pour Jacques Aschenbroich, le directeur général de l’équipementier Valeo, « il faut s’attendre à ce que le marché suive désormais l’évolution du Produit Intérieur Brut ». C’est-à-dire que l’effet rattrapage constaté depuis l’effondrement de la crise touche à sa fin.La rentabilité des constructeurs n’a jamais été aussi haute. Elle dépasse en moyenne les 6 % de marge opérationnelle sur chiffre d’affaires. Ce qui est inédit également, c’est que cette profitabilité est réalisée principalement sur deux marchés : la Chine et les États-Unis représentent aujourd’hui les deux tiers des profits pour seulement la moitié des volumes de vente.surcapacités de productionDans ce contexte, la question de l’orientation du marché américain est donc primordiale. Or quelques indices d’essoufflement commencent à apparaître. Ainsi, sur le marché du crédit, les prêts dits « subprime », c’est-à-dire accordés à des clients peu solvables sont en forte progression. Ils concernent 18,5 % des prêts accordés pour l’achat d’une voiture contre 14 % il y a un an. Avant l’éclatement de la crise financière, ce taux n’était que de 14,5 %. « La raison pour laquelle ce type de prêt est en train de croître n’est pas due à la faiblesse de la demande, mais plutôt à des surcapacités de production », estime un analyste.À la fin de l’année 2014, les capacités de production aux États-Unis et au Canada ont augmenté de 825 000 unités auxquelles s’ajoutent 300 000 au Mexique, dont le débouché principal reste les États-Unis. Mais si les 4x4 et les pick-up se vendent bien (+10 % en 2010), ce n’est pas le cas des berlines. Le taux d’utilisation des usines qui les fabriquent est en train de baisser sensiblement.« Les constructeurs ont de plus en plus de difficultés à tenir les prix sur certains segments du marché », constate Jean-Hugues Monier, associé chez McKinsey à New York. Les ristournes deviennent de plus en plus monnaie courante sur les berlines.Dans ce contexte, le marché des gros 4x4 et pick-up constitue l’arbre qui cache la forêt. « Sans eux, Chrysler ou GM seraient tout juste rentables », affirme un analyste. Tout baser sur ce segment ne peut constituer une stratégie, alors que le gouvernement américain pousse les constructeurs à réduire la consommation de carburant de leurs modèles. De plus, la concurrence s’annonce plus sévère pour les Américains. Nissan a présenté à Detroit son nouveau gros pick-up Titan et Toyota son nouveau Tacoma. Enfin comme le rappelle M. Monier : « Le marché automobile est reparti avant le reste de l’économie, mais son ralentissement pourrait plus précoce. »Stéphane Lauer (Détroit, envoyé spécial)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.01.2015 à 18h35 • Mis à jour le12.01.2015 à 18h48 Le quotidien gratuit 20 Minutes suspend sa parution papier le mardi afin de réaliser des « économies significatives », a indiqué lundi 12 janvier son président, Olivier Bonsart, à l'Agence France-Presse, confirmant une information de la lettre spécialisée Satellinet. « Pendant la période très creuse du mois de janvier – et nous verrons bien en février –, nous suspendons les parutions le mardi, parce qu'il n'y a pas de demande du marché publicitaire », a expliqué Olivier Bonsart. Une version numérique sera mise à disposition sur 20 Minutes.fr.« PRIORITÉ DONNÉE AU NUMÉRIQUE »« Ça nous est déjà arrivé assez souvent de ne pas paraître, pendant des semaines de congés par exemple ou en été. Tout dépend de la demande du marché publicitaire. Nous sommes dans un modèle de grande adaptation, avec une priorité donnée au numérique », a ajouté le président du journal, soulignant que cette décision de non-parution n'était pas définitive. Olivier Bonsart a écarté toutefois l'éventualité d'une disparition, à moyen terme, de la version papier de 20 Minutes.« Aujourd'hui, Internet et les plates-formes mobiles sont bien plus forts que le papier. (...) Mais sans le papier, le numérique de 20 Minutes ne pourrait pas tenir », a-t-il expliqué. Le titre tire aujourd'hui 17 % de ses revenus publicitaires du numérique. Le journal, qui emploie une centaine de journalistes sur un total de 200 salariés, a vu ses revenus baisser de plus de 10 % en 2013, entraînant une perte d'exploitation de plus d'un million d'euros. Le titre vise un retour à l'équilibre pour 2014. Mathilde Damgé Les autorités saoudiennes ont annoncé, vendredi 23 janvier, la mort du roi Abdallah, âgé de plus de 90 ans et qui était hospitalisé depuis plusieurs semaines. Ce décès ouvre la voie à une succession familiale qui devra affronter trois questions majeures pour assurer la survie du royaume.Tour d'horizon des dossiers « pétrole », « démographie » et « emploi » en chiffres.Un budget dépendant des revenus pétroliersLes prix du pétrole ont fortement diminué au cours des derniers mois en raison d'une faible demande et d'une offre abondante. Or les ressources – et, avec le temps, les besoins – du royaume dépendent du cours de l'or noir, dont les revenus contribuent pour 90 % au budget saoudien.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1422021932923 .graphe").css("height", 450)$("#container_1422021932923 .title").empty()if ("Les besoins de l'Etat saoudien croissent avec les années... et les revenus pétroliers"!= ""){Les besoins de l'Etat saoudien croissent avec les années... et les revenus pétroliers")}$("#container_1422021932923 .subtitle").empty()if (""!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1422021932923 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.mof.gov.sa/English/DownloadsCenter/Pages/Statistics.aspx", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Ministère des finances saoudien", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" millions de riyals saoudiens", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "%Y"},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Revenus pétroliers", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 946684800000, 214424 ], [ 978307200000, 183915 ], [ 1009843200000, 166100 ], [ 1041379200000, 231000 ], [ 1072915200000, 330000 ], [ 1104537600000, 504540 ], [ 1136073600000, 604470 ], [ 1167609600000, 562186 ], [ 1199145600000, 983369 ], [ 1230768000000, 434420 ], [ 1262304000000, 670265 ], [ 1293840000000, 1034360 ], [ 1325376000000, 1144818 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Revenus totaux", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 946684800000, 258065 ], [ 978307200000, 228159 ], [ 1009843200000, 213000 ], [ 1041379200000, 293000 ], [ 1072915200000, 392291 ], [ 1104537600000, 564335 ], [ 1136073600000, 673682 ], [ 1167609600000, 642800 ], [ 1199145600000, 1100993 ], [ 1230768000000, 509805 ], [ 1262304000000, 741616 ], [ 1293840000000, 1117792 ], [ 1325376000000, 1247398 ] ], "color": "#FFc832" }, { "name": "Dépenses", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 946684800000, 235322 ], [ 978307200000, 255140 ], [ 1009843200000, 233500 ], [ 1041379200000, 257000 ], [ 1072915200000, 285200 ], [ 1104537600000, 346474 ], [ 1136073600000, 393322 ], [ 1167609600000, 466248 ], [ 1199145600000, 520069 ], [ 1230768000000, 596434 ], [ 1262304000000, 653885 ], [ 1293840000000, 826700 ], [ 1325376000000, 873305 ] ], "color": "#ff3232" }]})});var chart = $('#container_1422021932923 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Selon un récent rapport du Fonds monétaire international (FMI), l'Arabie saoudite devrait accuser un déficit en 2015 en raison du repli des cours du pétrole. Ce que Riyad a confirmé en décembre.Lire (en édition abonnés) : Fragilisée par la chute des cours du pétrole, l’Arabie saoudite reste fermeUne population jeune et encore peu éduquée47 % de la population (28 millions de personnes) a moins de 24 ans. L'âge médian est de 26 ans. Par ailleurs, l'Arabie saoudite a certes augmenté ses dépenses dans l'éducation sur la dernière décennie, comme le montre ce graphique :if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1422030378533 .graphe").css("height", 450)$("#container_1422030378533 .title").empty()if ("Plus de la moitié de la population saoudienne entame des études supérieures"!= ""){Plus de la moitié de la population saoudienne entame des études supérieures")}$("#container_1422030378533 .subtitle").empty()if ("Inscriptions dans l'enseignement supérieur"!= ""){Inscriptions dans l'enseignement supérieur")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1422030378533 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://wdi.worldbank.org/table/2.11", _blank ); 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Un tiers des jeunes environ est au chômage.Un sondage, réalisé entre fin décembre 2013 et début janvier 2014 auprès de 3 500 jeunes Arabes (18-24 ans), a montré que de moins en moins considèrent le manque de démocratie comme un obstacle au développement du Moyen-Orient : 38 % en 2014 contre 43 % en 2013.L'emploi trop dépendant du secteur publicAlors que le monde arabe était secoué par les révolutions tunisienne, égyptienne, libyenne... le roi Abdallah avait prélevé l'équivalent de 115 milliards d'euros dans les caisses du pays pour éviter la contagion.Une somme astronomique (plus importante que le budget de l'année 2007) qui correspondait à la création de 60 000 postes au ministère de l'intérieur, la construction de 500 000 maisons et la mise en place d'un revenu minimum de 3 000 rials (environ 730 euros) pour les fonctionnaires.Un choix risqué alors que chaque année, environ 400 000 personnes entrent sur le marché du travail et que près de la moitié des dépenses du gouvernement (45 %) sont déjà dévolues à payer les salaires des fonctionnaires, selon ce rapport du FMI.Comme le montre le graphique ci-dessous, le secteur public continue d'embaucher de plus en plus de Saoudiens tandis que les expatriés restent pour l'instant majoritaires dans le secteur privé. Le royaume fait face à un défi de taille pour l'avenir : inciter les Saoudiens à aller vers le secteur privé, où le salaire est en moyenne de 1 000 rials (236 euros).Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cédric Pietralunga (Davos, envoyé spécial) Quel changement de ton ! Oublié, ou presque, le « french bashing », qui prévalait il y a encore quelques mois. À l’instar de la cote de popularité de François Hollande, qui remonte en France - elle part de très bas -, l’image de la France se redresse, elle aussi, auprès des grands décideurs mondiaux.« Il y a encore beaucoup d’incompréhensions et parfois d’agressivité sur des sujets comme le droit du travail ou la fiscalité, mais ce n’est plus le "french bashing" de ces deux dernières années », assure un patron tricolore habitué de la station alpine.Bien sûr, il y a l’« effet Charlie », qui génère une empathie pour tout ce qui est tricolore. « C’est fou, chacun des interlocuteurs que je rencontre commence par un speech de 5 minutes pour dire combien il est solidaire » après les attentats à Paris, qui ont fait 20 morts au total, raconte un autre PDG.« C’est un pays où il faut investir et nous allons le faire »Mais, assurent la plupart des dirigeants tricolores croisés à Davos, il y a également le début d’un changement de perception sur l’Hexagone. L’adoption du pacte de responsabilité, la mise en place du CICE et plus récemment la loi Macron sont autant d’éléments vus positivement par les chefs d’entreprise étranges présents dans la station suisse.« Ils ne connaissent pas nécessairement tout le détail, mais ils ont le sentiment que la France est en train de bouger et cela les intéresse », rapporte un consultant français.Mieux, certains dirigeants étrangers, et non des moindres, n’hésitent plus à dire publiquement tout le bien qu’ils pensent de l’Hexagone.« Vous avez parmi les meilleures start-up du monde, c’est impressionnant, explique par exemple John Chambers, le PDG de l’américain Cisco. La France est en train de prendre le mouvement, c’est un pays où il faut investir et nous allons le faire. » La démonstration tricolore au CES de Las Vegas, début janvier, a notamment impressionné la planète « high-tech » : la délégation française était la deuxième plus importante du grand rendez-vous de l’électronique grand public, avec 70 entreprises représentées.La belle cote des start-up françaises aux Etats-UnisDéjeuner avec 20 patronsConscient que certains malentendus, autour notamment de la taxe à 75 %, devaient être éclaircis, François Hollande a profité de sa visite à Davos, vendredi 23 janvier, pour déjeuner avec vingt chefs d’entreprise étrangers et responsables de fonds d’investissement, comme Jack Ma (Alibaba), Guo Ping (Huawei), Paul Bulcke (Nestlé) ou Bader Al Sa’ad, le responsable du fonds souverain du Koweït (KIA).« La discussion a été très dynamique, assure Michel Sapin, ministre des finances, qui accompagnait le chef de l’Etat. Il y a eu beaucoup de questions posées, sur le marché du travail notamment, avec parfois quelques stéréotypes, mais aussi beaucoup d’observations positives sur la créativité française, la qualité de nos ingénieurs, nos dispositifs d’aide à l’innovation… »Selon M. Sapin, certains chefs d’entreprise ont même proposé leurs services pour aider la France. « Jack Ma a, par exemple, fait une intervention très intéressante pour dire que la Chine allait demain devenir un grand pays importateur et non plus seulement exportateur, et qu’il était prêt à donner sa chance aux PME françaises pour qu’elles puissent vendre des produits en Chine via sa plate-forme Alibaba », raconte le ministre des finances.La France essaie d’attirer Alibaba« La France a une carte à jouer », confirme Pierre Nanterme, le patron tricolore du cabinet anglo-saxon Accenture, lui aussi ravi du changement de ton perçu à Davos.« Le monde n’a jamais été aussi complexe. Or, les Français sont parmi les meilleurs pour gérer la complexité, grâce à notre enseignement des mathématiques. C’est pour cela que nos multinationales s’en sortent très bien, parce que nous avons parmi les meilleurs dirigeants », poursuit M. Nanterme, avant de lancer : « Ce monde est fait pour les Français ! »Cédric Pietralunga (Davos, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.01.2015 à 16h17 • Mis à jour le23.01.2015 à 16h35 | Antoine Reverchon Si l’accueil des marchés financiers et des dirigeants politiques européens à l’annonce, jeudi 22 janvier par Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), d’un vaste programme de rachat de dettes a été au mieux enthousiaste, au pire prudent (en Allemagne), celui des économistes à ce que les Anglo-Saxons appellent du « quantitative easing » (QE) semble beaucoup plus diversifié, comme le montre une sélection de cinq tribunes publiées par Le Monde.La réaction la plus positive à ce programme de rachat, dès mars, de 1 140 milliards d’euros de dettes publiques et privées, vient d’André Grjebine (Centre d’Etudes et de Recherches Internationales CERI/Sciences Po) et Paul De Grauwe (London School of Economics), pour qui les Allemands « ne doivent pas avoir peur » du QE, au contraire.N’ayons pas peur des rachats de titres publics par la BCE !Trois économistes allemands réputés, Marcel Fratzscher (université Humboldt, Berlin), Michael Hüther (Institut de recherche économique, Cologne) et Guntram Wolff (Institut de recherche économique Bruegel, Bruxelles) rompent également avec la méfiance qui prévaut à Berlin. Ils suggèrent à la BCE de « sortir de son dilemme », en choisissant les options les plus propres à calmer les craintes de leurs compatriotes.Rachat d’obligations : le dilemme de la BCEEn revanche, Jean-Michel Naulot, ancien banquier et ancien membre du Collège de l’Autorité des marchés financiers, estime l’initiative de la BCE dangereuse et surtout inutile, dénonçant « l’illusion monétaire ».BCE : l’illusion monétaireEnfin, certains économistes jugent l’initiative de la BCE inachevée. Pour Frédéric Boccara (Université Paris 13) et Alain Grandjean (Fondation Nicolas Hulot), « l’argent de la BCE » doit servir à financer la transition énergétique et les services publics plutôt que les marchés financiers.A quoi doit servir l’argent de la BCE ?Pour Natacha Valla et Urszula Szczerbowicz (Centre d’études prospectives et d’informations internationales, Cepii), le QE sera inutile s’il ne comprend pas un volet d’achats « sur le marché des actions ».Et si la BCE achetait des actions ? Antoine ReverchonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nathaniel Herzberg Fixer le juste prix. La question est vieille comme le monde, ou du moins comme le commerce. Un coup d’œil aux rayons des magasins laisse songeur. Qui, en effet, peut croire que 39,90 euros est très différent de 40 euros ? À l’inverse, comment expliquer une étiquette à 40,20 euros ?Deux économistes de Singapour, Monica Wadhwa (Insead) et Kuangjie Zhang (Nanyang Technological University) ont publié un article dans le Journal of consumer research qui promet d’éclairer le commerçant, comme le consommateur. Tout est affaire d’émotion, expliquent-ils. « Un prix rond (100 dollars) encourage les consommateurs à suivre leurs sentiments lorsqu’ils évaluent un produit, là où un chiffre non-rond (98,76 dollars) les incite à s’appuyer sur la raison, écrivent-ils. Et lorsqu’un achat est guidé par le désir, un prix rond conduira le consommateur à un sentiment de bien-être. »L’affirmation s’appuie sur une batterie d’études comportementales. Les chercheurs ont d’abord soumis un échantillon de consommateurs à deux types d’achat : l’un « hédoniste » (une bouteille de Champagne), l’autre « utilitaire » (une calculatrice). Dans le premier cas, les personnes ont manifesté une intention d’achat bien plus grande lorsque le prix était rond (40 dollars) que lorsqu’il ne l’était pas (39,72 dollars, ou 40,28 dollars).Dans le second cas, le phénomène inverse a été observé, sans que les deux prix décalés puissent être sérieusement départagés.Usage familial contre utilisation scolairePeut-être la nature même des deux produits cachait-elle d’autres motivations ? Les chercheurs ont alors réalisé la même opération avec un seul et même bien : une caméra numérique. Dans un cas, l’appareil était destiné à un usage familial, dans le second, à une utilisation scolaire. Cette fois, les consommateurs étaient invités à juger de la qualité des photos réalisées. La même différence est apparue : ceux qui achetaient un produit de vacances ont plébiscité la caméra à 100 dollars, là où ceux qui cherchaient un outil scolaire ont préféré celle à 101,53 dollars.Et si le cerveau se trouvait occupé par autre chose, quel en serait l’effet ? Un nouvel échantillon a été séparé en deux groupes : aux uns, il était réclamé de se souvenir d’une lettre ; aux autres d’une suite de sept lettres, qui leur seraient redemandées à la fin de l’expérience. Résultat ? Les seconds ont opté pour des jumelles à 80 dollars. « Ils ont choisi avec leurs sentiments, leur cerveau était occupé », insiste Monica Wadhwa. Les premiers, l’esprit libre, ont privilégié celles à 81,43 dollars.Enfin, les deux économistes ont établi une corrélation entre le prix proposé et la nature de l’argumentaire commercial le plus percutant. Aux prix ronds, les messages positifs et simples. Aux étiquettes à virgules, les argumentaires nourris.Pour les chercheurs, une conclusion s’impose : « un petit changement de prix peut avoir de grandes conséquences en termes de marketing ». Les vendeurs sont ainsi invités à « choisir l’étiquette en fonction du contexte d’achat ».Encore faut-il décider de ce qu’est un prix rond. Facile pour un pantalon, à deux chiffres, admettent-ils. Mais pour une voiture, à cinq. Faut-il un, deux ou trois zéros pour privilégier la passion ? Réponse à la prochaine étude.Nathaniel HerzbergJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.01.2015 à 14h08 • Mis à jour le23.01.2015 à 18h21 L'essentielPrès de 2 500 leaders économiques et politiques sont réunis en Suisse depuis mercredi pour débattre de l'avenir du monde.Devant ce parterre, le président français a appelé à une « réponse globale » et « partagée » par les Etats et « les plus grandes » entreprises face au terrorisme.Il a aussi salué la stratégie anti-déflation de la BCE qui a annoncé des rachats massifs de dettes.Lutte contre le terrorisme et contre le réchauffement climatique : François Hollande s'est focalisé sur ces deux thématiques à la tribune du Forum économique mondial de Davos, vendredi 23 janvier, quinze jours après les attentats qui ont frappé Paris.« La réponse doit être globale, internationale, partagée entre les Etats qui sont en première ligne, les gouvernements, mais aussi les entreprises, notamment les plus grandes, qui ont aussi à intervenir », a-t-il déclaré devant 2 000 décideurs, appelant aussi « le système financier » à couper les sources de financement du terrorisme.La réponse au terrorisme "doit être globale, internationale, partagée", @fhollande #wef15 pic.twitter.com/zxeEfwFqMj— Cédric Pietralunga (@CPietralunga) 23 Janvier 2015RENDEZ-VOUS DONNÉ À LA CONFÉRENCE SUR LE CLIMATLe chef de l'Etat a ensuite abordé la question de la lutte contre le réchauffement climatique, appelant à « investir massivement dans l'économie verte ». Il a rappelé que le fonds vert de l'ONU qui doit financer des actions contre le réchauffement climatique dans les pays émergents et pauvres n'a recueilli que 10 milliards d'euros alors que « 100 sont nécessaires » chaque année : « Nous devons donc trouver 90 milliards d'euros d'ici le mois de juin. »Dans cette perspective, il a donné rendez-vous à la conférence mondiale sur le climat, prévue à Paris en décembre, où il souhaite qu'un « accord contraignant permette d'engager [cette] lutte ». M. Hollande a également proposé la création d'obligations vertes pour orienter l'argent des fonds d'investissement vers l'économie verte.A Davos, @fhollande propose la création d'obligations vertes pour orienter l'argent des fonds d'investissement vers l'économie verte #wef15— Cédric Pietralunga (@CPietralunga) 23 Janvier 2015LA CROISSANCE FRANÇAISEEnfin, dans le dernier volet de son discours, le président a vanté les mérites de l'économie française, estimant notamment que « nous avons les start-up en croissance les plus nombreuses au monde », mais il a plaidé pour plus d'efforts de la part des entreprises."Auj, c'est la croissance qui doit être la priorité, avec des réformes structurelles" @fhollande #wef15— Cédric Pietralunga (@CPietralunga) 23 Janvier 2015« Il n'y a pas de puissance politique sans puissance économique », a-t-il souligné, demandant ainsi aux grandes entreprises et investisseurs de prendre leur part dans la sécurité.LES DÉCISIONS DE LA BCE APPLAUDIESLors de son arrivée à Davos, M. Hollande s'était aussi « félicité » des rachats massifs de dette annoncés la veille par la Banque centrale européenne (BCE), estimant qu'elle jouait son rôle quand elle « luttait contre le chômage » et faisait « en sorte que la croissance soit prioritaire ». Avant d'ajouter : « Elles [les actions de la BCE] ne doivent pas nous empêcher de faire nos réformes, ce serait trop simple de dire : puisque la BCE a mis des liquidités, va favoriser la croissance, nous n'aurions plus rien à faire. (...) A nous d'être dans l'accélération, dans le mouvement et c'est ce que la France va faire. »Lire : Le « bazooka monétaire » de la BCE passé au cribleLa BCE a franchi jeudi l'étape ultime en matière de politique monétaire en lançant un programme de rachats d'obligations d'Etat qui lui permettra d'injecter des centaines de milliards d'euros dans le système financier de la zone euro pour tenter de relancer le crédit et l'activité.Lire aussi (édition abonnés) : La BCE met dans l’embarras les autres banques centrales d’Europe 23.01.2015 à 13h02 • Mis à jour le23.01.2015 à 13h17 | Philippe Bernard (Londres, correspondant) A la place des logos de chaque marque et des habillages graphiques bien connus, tous les paquets de cigarettes vendus au Royaume-Uni pourraient bientôt ne comporter qu’un énorme avertissement de santé, voire une photo choc représentant les ravages du tabac (cancer de la gorge, tumeurs de la bouche ou de la gorge).Après des mois d’atermoiements liés au lobbying des industriels du tabac, le gouvernement de David Cameron a annoncé, mercredi 21 janvier, qu’il déposerait un projet de loi dans ce sens au Parlement, destiné à être approuvé avant les élections législatives du 7 mai. Le royaume serait alors le second pays, après l’Australie, à adopter le paquet de cigarettes « neutre », sur lequel les marques figurent seulement dans une typographie standard. La réforme, destinée à rendre le tabac moins attrayant, est également programmée en France.Mais M. Cameron a décidé d’accélérer ce changement, approuvé par 72 % des électeurs britanniques, afin de ne pas laisser à l’opposition travailliste le monopole du discours sur la prévention en matière de santé. L’avenir du financement du Service national de santé (NHS), universel et gratuit, figure parmi les thèmes centraux de la campagne électorale qui vient de s’ouvrir. Le parti Labour promet d’instaurer lui aussi le paquet indifférencié s’il revient au pouvoir en mai.600 jeunes fumeurs de plus tous les joursEn annonçant le dépôt du projet de loi, la ministre de la santé, Jane Ellison, a assuré que le retrait des marques permettrait de « protéger les enfants des méfaits du tabac ». Quelque 80 000 décès sont attribués chaque année au tabac au Royaume-Uni et on estime à 600 le nombre de jeunes qui commencent chaque jour à fumer.Les industriels du tabac se sont déclarés consternés et ont annoncé qu’ils combattraient en justice la loi sur le « paquet neutre » si elle venait à être adoptée, estimant qu’elle bafoue leurs droits sur la propriété industrielle des marques. « La question de la légalité de la censure des marques par le gouvernement doit être soulevée, a déclaré un porte-parole de Philip Morris. Elle fausse la concurrence dans une économie de marché. » Selon les cigarettiers, les statistiques qui font état d’une diminution de la consommation de tabac en Australie depuis l’adoption du « paquet neutre » (moins 3,4 % en 2013) ne reflètent que la poursuite d’une tendance engagée auparavant. La principale conséquence, selon eux, est l’augmentation de la consommation de cigarettes de contrebande qui, elles, portent bien des marques. Mais l’intensité de l’hostilité des grandes firmes du tabac laisse penser qu’elles craignent que la mesure ait un véritable impact.Le vote attendu à Westminster d’ici à mai sera intéressant à observer, car les députés conservateurs n’auront pas de consigne de leur parti. La tendance « libertarienne » des tories pourrait être tentée de voir dans le « paquet neutre » une entorse aux libertés individuelles et au libre marché. Déjà, Nigel Farage, le chef du parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP, xénophobe et anti-européen) a fait entendre sa différence : « Le paquet “neutre” est une affligeante intrusion dans la liberté de choix des consommateurs et le fonctionnement du marché, a-t-il tweeté jeudi. Ce serait un coup dur pour l’emploi et les recettes fiscales. » Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Chloé Hecketsweiler Et si un petit carré de silicone à peine plus grand qu’un cachou pouvait changer la face du monde ? Inventé par un chercheur australien, Mark Kendall, le nanopatch pourrait bientôt reléguer aux oubliettes de l’histoire les seringues utilisées depuis plus d’un siècle pour administrer les vaccins. Hérissé de 20 000 nano-aiguilles enrobées d’antigènes (le principe actif du vaccin), il déclenche une réponse du système immunitaire en sollicitant les cellules de la peau qui sont très sensibles.Indolore, le nanopatch a aussi le mérite d’être bon marché. Il peut être fabriqué pour moins de 50 centimes de dollars à partir de silicone ou de bicarbonate, et il requiert une dose d’antigène minime (moins de 1 % de la dose utilisée dans les vaccins classiques). Autre atout : il est stable à température ambiante. « S’affranchir de la coûteuse et fragile chaîne du froid changerait tout », s’enthousiasme Seth Berkley, de Gavi Alliance, qui finance des campagnes de vaccinations dans le monde.Les essais cliniques commencent tout juste, mais cette technologie a déjà conquis l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ainsi que le laboratoire américain Merck. M. Kendall est aussi cette semaine l’un des invités d’honneur du Forum de Davos qui a décerné à sa start-up Vaxxas le label très convoité de « Technology Pioneers ».« J’ai toujours voulu faire quelque chose de grand », plaisante le scientifique de 42 ans. « Je rêvais d’être pilote dans l’armée de l’air australienne, mais comme je porte des lentilles de contact, j’ai été recalé », raconte-t-il. Devenu ingénieur, il débute sa brillante carrière à Oxford. C’est là qu’il découvre l’univers des maladies infectieuses. Avec d’autres chercheurs, il développe une première technologie consistant à projeter des microparticules de vaccin à la surface de la peau à une vitesse de 2 000 km/heure. Trop compliqué, trop cher, estime-t-il.Une aubaine pour certains paysDe retour en Australie, à l’université du Queensland, il développe une idée née d’une rêverie. « Je m’ennuyais à une conférence et j’ai profité de cette parenthèse en dehors de mon laboratoire pour imaginer ce patch », se souvient le chercheur. « De retour à ma paillasse, j’ai transformé cette idée en réalité. »Il fonde Vaxxas en 2011 et en 2012, il remporte le Rolex Award. Ce prix créé par l’horloger suisse en 1976 lui permet de financer un voyage de terrain, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. L’objectif du chercheur est encore modeste : il s’agit de voir comment se comporte le patch dans des conditions réelles d’utilisation, par une température de 40 degrés et avec une humidité proche de 100 %. « Il est resté parfaitement stable, mais nous nous sommes aperçus que notre packaging était trop difficile à ouvrir avec des doigts humides de transpiration », s’amuse le chercheur.Surtout, il mesure l’attente créée par son projet dans des régions reculées et démunies, où une bonne partie des fonds alloués à la vaccination est engloutie par la logistique. « La Papouasie-Nouvelle-Guinée, dont la surface correspond à peu près aux deux tiers de la France, ne compte que 400 réfrigérateurs adaptés », insiste Mark Kendall. « Et faute d’infrastructures, le moindre trajet prend des airs d’expédition, ce qui explique que de nombreux patients renoncent à aller se faire vacciner. »Alors que l’OMS a lancé une offensive pour éradiquer la polio, son patch pourrait bien être l’arme qui manquait encore à l’arsenal des médecins. « Dans des pays comme le Pakistan ou le Nigeria, imaginez la difficulté d’acheminer et d’administrer des vaccins classiques ! Le patch permet d’aplanir bon nombre des obstacles auxquels l’OMS se heurte », se réjouit Mark Kendall. Les premiers tests sur l’homme seront réalisés sur quelques volontaires à Brisbane en Australie cette année et, dès 2016, un essai clinique démarrera à Cuba. « En cas de succès, nous pourrions le lancer en 2020 », estime M. Kendall. D’ici là, il lui faudra être en mesure de produire 100 millions de patchs. « Un vrai défi », reconnaît-t-il. « Nous avons ouvert une filiale aux Etats-Unis pour travailler avec des fabricants. »Le potentiel du patch de Vaxxas n’a pas échappé aux géants de la pharmacie, dont l’américain Merck. Le laboratoire, numéro deux mondial du vaccin juste derrière Sanofi, a signé en 2012 un accord secret avec la start-up pour tester son patch avec trois vaccins « maison ». « D’autres partenariats sont en discussion », indique avec un grand sourire Mark Kendall qui a déjà réuni plus de 75 millions de dollars (66 millions d’euros) pour financer ses travaux et s’apprête à lever d’autres fonds. Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Alors que les routiers sont en grève et mènent des actions pour des hausses de salaires depuis dimanche 18 janvier au soir, sans que la négociation avec le patronat n’ait avancé, l'intersyndicale CGT-CFTC-CGC-FO n'est plus seule dans la bagarre. Sans se joindre formellement à elle, la CFDT des transports, premier syndicat du secteur, qui participait déjà aux négociations, a décidé, jeudi soir, d'appeler à son tour à la grève. Cet appel ne vaudra, toutefois, qu’« à compter du milieu de la semaine prochaine » .Pourquoi la CFDT a-t-elle décidé de rejoindre les autres syndicats ?« Il n'y a pas de revirement, explique Thierry Cordier, secrétaire général de la fédération CFDT des transports. Nous avons depuis le début la même stratégie, une valse à trois temps »,.Premier temps, la CFDT a appelé en solo à une grève « de prévention, un coup de semonce envers le patronat », après l’échec de la négociation qui a eu lieu en décembre 2014.Deuxième temps : la séance de négociation du mardi 20 janvier qui a,elle aussi, échoué. « On est allé au bout des discussions et maintenant, c'est contraint et forcé qu'on entre dans le mouvement. Le patronat est responsable car il refuse de négocier les revalorisations salariales », indique M. Cordier.La CFDT dit vouloir peser dans les discussions, suspendues depuis mardi soir par le patronat. « J'apporte avec moi ce que j'ai, c'est-à-dire le transport routier de marchandises, de voyageurs, sanitaires, de valeurs, etc. Tous les corps de métier du transport », relève M. Cordier.Quelles sont les revendications de la CFDT ?M. Cordier explique que « personne ne peut donner une augmentation de 5 % [le patronat propose 1 % à 2%, ndlr]. Mais il faut bien voir que depuis six ans, les routiers perdent du pouvoir d'achat et que de plus en plus de salariés touchent le SMIC. »Cette revendication de 5 % est donc maintenue, ainsi que celle d'une linéarité des augmentations.« Je suis prêt à écouter de nouvelles propositions patronales. Après quoi, la CFDT se retournera vers sa base pour avoir son avis », explique M. Cordier.Comment les autres syndicats réagissent-ils à la décision de la CFDT ?L'entrée de la CFDT dans le mouvement de grève est « une bonne chose », reconnaît Thierry Douine, président de la CFTC des transports.« Mais pourquoi le fera-t-elle en milieu de semaine prochaine ?, interroge-t-il toutefois. Nous, on va viser les donneurs d'ordre dès dimanche. C'est ce jour-là que les camions frigorifiques quittent les parking, les autres c'est le lundi. »A l'inverse, M. Cordier dit que les camions partent en général le mardi et le mercredi. « Il faut bien réfléchir à la stratégie », avance celui-ci, « de manière à ce que la grève fasse le plus de mal possible » aux donneurs d'ordre.Les négociations peuvent-elles reprendre ?Pensant qu’il y a « peut-être y eu un arrangement entre amis », M. Douine croit savoir que la Fédération nationale du transport routier envisage de revenir à la table des négociations en fin de semaine prochaine. « Ce qui remettrait en selle la CFDT. Mais, si elle pèse 33 %, le reste, c'est nous ! »M. Cordier dit n'avoir aucune information sur un retour éventuel du patronat dans la négociation, et réfute ce soupçon d'arrangements. « J'en ai rien à faire de la gloriole. Ce qui m'importe, c'est ce que les routiers vont obtenir pour vivre dignement. »« On naît routier, on meurt routier »Les syndicats de routiers sont décidés à poursuivre leurs actions pour pousser le patronat à retourner à la table des négociations salariales. Ils ont reçu une forme de soutien du secrétaire d’Etat chargé des transports, Alain Vidalies qui a « déploré [le] refus [patronal] », jugeant que « les conditions de la négociation [étaient] réunies. »Trois des fédérations patronale, la FNTR, TLF et l'Unostra avaient un peu plus tôt justifié leur opposition à toute réunion jeudi matin en affirmant qu'« aucun élément nouveau » ne permettait « de reprendre la négociation dans les meilleures conditions et d'espérer la signature d'un accord ».Une quatrième organisation patronale, l'OTRE, s'était ensuite ralliée à leur position.Ces fédérations estiment ne pas être « en capacité de faire mieux » que les 2 % maximum de hausses de salaires qu'elles sont prêtes à consentir.« Certains secteurs du transport routier sont sinistrés »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Le prix du brut s’est orienté à la hausse en Asie, vendredi 23 janvier au matin, après l’annonce du décès du roi d’Arabie saoudite,Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars s’appréciait de 0,83 dollar ou 1,79 %, à 47,14 dollars, dans les échanges électroniques après être monté de 3,1 % à New York.Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance montait de 1,08 dollar ou 2,23 %, à 49,60 dollars.Malgré ce sursaut, les cours, erratiques depuis le début de l’année, sont en repli de plus de 3 % cette semaine.La hausse modérée de vendredi matin en Asie traduit l’inquiétude toute relative des marchés pétroliers sur l’après-Abdallah.La stratégie ne devrait pas être modifiéeSalman devrait en effet poursuivre la stratégie actuelle approuvée par son frère en 2014, estime Fatih Birol, économiste en chef de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Le royaume devrait donc maintenir une production soutenue pour affaiblir les producteurs non-membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) - notamment américains et russes - et conserver ainsi ses parts de marché. Quitte à laisser s’effondrer les prix, tombés sous la barre des 50 dollars le baril.Fragilisée par la chute des cours du pétrole, l’Arabie saoudite reste fermeDes interrogations sur le ministre du pétroleLa seule incertitude porte sur l’avenir du ministre du pétrole et des ressources minières, Ali al-Naïmi. Nommé en 1995, aujourd’hui âgé de 79 ans, sa succession avait été évoquée dès 2010.Deux personnalités avaient alors émergé : Mohamed al-Saban, le négociateur saoudien dans les sommets sur le climat, et Abdallah al-Jumah, le patron de la puissante compagnie pétrolière publique Saudi Aramco.Même si le ministre ne fixe pas la stratégie pétrolière, confiée au Conseil suprême du pétrole présidé par le roi, son rôle reste crucial au sein de l’OPEP et sur la scène internationale.Les Saoudiens conservent un rôle majeur sur marché du pétroleSi le royaume wahhabite n’a plus le pouvoir de faire trembler le monde comme dans les années 1970, son rôle reste essentiel.Seul pays arabe membre du G20, il possède les deuxièmes réserves mondiales d’or noir (266 milliards de barils), derrière le Venezuela.Il reste le premier exportateur de brut (7 millions de barils par jour) et le seul à pouvoir mettre 2,5 millions de barils supplémentaires sur le marché pour éviter la pénurie et la flambée des prix en cas de défaillance d’un membre de l’OPEP.Un rôle de « producteur d’appoint » qu’il ne veut plus jouer au détriment de ses intérêts, comme il l’a prouvé fin novembre lors du dernier sommet de l’OPEP.Le royaume accuse le contrecoup de la baisse du prix du barilCette stratégie, la pétromonarchie la paie cher. L’année 2014 s’est mal terminée. Bien orientée au cours des trois premiers trimestres, la Bourse de Riyad a terminé en perte.En 2013, l’Arabie saoudite avait engrangé 276 milliards de dollars. Avec la chute des cours, le pays va devoir gérer une perte de recettes considérable, les hydrocarbures représentant 90 % de ses ressources budgétaires.Prévu à l’équilibre, le budget 2014 sera finalement en déficit de 14 milliards de dollars (11,72 milliards d’euros).Le gouvernement a déjà intégré la chute des cours du brut en annonçant, fin 2014, un budget 2015 en déficit de 38,6 milliards de dollars, un niveau sans précédent dans l’histoire du royaume.Le pays dispose toujours d’importantes réserves financièresLe pays a les poches profondes. On estime ses réserves de devises à 750 milliards de dollars. Avant son décès, le roi avait autorisé le gouvernement à y puiser ou à emprunter sur les marchés pour combler le déficit budgétaire.En 2011, alors que le monde arabe était secoué par les révolutions de la Tunisie, au Yémen et de l’Égypte à la Libye et à Bahreïn, Abdallah n’avait pas hésité à puiser 130 milliards dans les caisses pour acheter la paix sociale et éviter la contagion révolutionnaire.Après plusieurs années de vaches grasses, le royaume a encore les moyens d’une telle munificence. « Avec la baisse des prix pétroliers, nous avons considérablement revu le projet de budget, mais nous maintenons nos projets de développement et nous avons la capacité de supporter cette baisse », a récemment souligné le ministre des finances, Ibrahim Al-Assaf.Notamment le financement des « programmes de développement de l’éducation et de la santé et les services sociaux » et la création « davantage d’emplois pour les citoyens », alors que la frustration de la jeunesse est grande face à un chômage endémique.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La France veut profiter de l’Ecofin, la réunion des 28 ministres des finances européens, à Bruxelles, mardi 27 janvier, pour faire des propositions afin de mieux lutter contre le financement du terrorisme.Un projet de directive « antiblanchiment » de la commission européenne est actuellement en cours d'adoption au Conseil (réunion des Etats membres). Elle devrait être formellement adoptée mardi, par les 28.Elle propose notamment - c'est l’une de ses principales avancées-, la mise en place de registres listant les "trusts", ce qui devrait permettre, dans une certaine mesure, de remonter jusqu'à leurs bénéficiaires effectifs.Les Français plaidaient pour un texte demandant que le registre soit davantage public mais les Britanniques s'y sont opposés, au motif que les trusts sont très répandus au Royaume-Uni et que cela revenait à ficher une bonne partie de leur population.Pas question, à ce stade, pour Paris, de revenir sur ce texte législatif, qui a demandé des mois de négociation. Mais ils suggèrent d'autres dispositions pour mieux "tracer" les flux financiers.Les Français demandent ainsi à la Commission européenne de définir, pourquoi pas par un acte délégué (modifiant, a posteriori, un acte législatif) une liste des pays non coopératifs, au regard de l’échange des informations sur le financement du terrorisme.Cibler le BitcoinAutre suggestion : que la Commission se saisisse de la question des monnaies virtuelles, particulièrement du Bitcoin, qui sert aussi à financer des activités illicites (trafic de drogue, etc.), au travers de transactions sur Internet difficiles à tracer.Et qu’elle renforce les moyens d’action des douanes, notamment pour mieux identifier les transferts de fonds physiques (or, billets) aux frontières.Autre souhait : une meilleure coordination au niveau européen des agences nationales de renseignement financier, un meilleur échange d’informations entre l’agence française Tracfin (Traitement du Renseignement et Action contre les Circuits FINanciers clandestins, dépendant du ministère de l’économie et des finances) et ses équivalents étrangers.Les Européens pourraient aussi se doter de fichiers de comptes bancaires, du type Ficoba en France, gérés par l'administration des finances, ce qui permettrait, là encore, de mieux identifier, et plus vite, les bénéficiaires de certains flux.Enfin, les Français veulent suggérer que les dispositifs déjà existants pour geler les avoirs des terroristes, fonctionnent mieux. De fait, la Cour de justice de l’Union européenne, à Luxembourg, s’est, à plusieurs reprises, prononcée contre le gel d’avoirs, pour des motifs de non-conformité avec le droit européen.Ces chantiers considérables, sur des domaines très sensibles, regardant aux données privées, prendront sans doute du temps à aboutir à Bruxelles. Même s’il existe indéniablement un « momentum » politique en Europe, suite aux attentats parisiens de début janvier.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cédric Pietralunga (Davos, envoyé spécial) Le ralentissement de l’économie chinoise ne se dément pas. En janvier, la production manufacturière s’est contractée, selon HSBC, qui a publié, vendredi 23 janvier, son indice PMI préliminaire des directeurs d’achat. Le niveau de cet indicateur (qui doit encore être confirmé, le mois de janvier n’étant pas encore fini) s’établit à 49,8. C’est toutefois un peu mieux qu’en décembre (49,6).Un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l’activité manufacturière, tandis qu’un indice inférieur à ce seuil signale une contraction.« Le ralentissement manufacturier se poursuit donc dans un contexte de demande intérieure en berne », a souligné Qu Hongbin, économiste chez HSBC.Selon lui, la situation laisse présager de nouvelles mesures d’assouplissement monétaire et de nouvelles mesures fiscales dans les mois prochains.La Banque centrale chinoise (PBOC) a déjà procédé, en novembre 2014, à une baisse inattendue de ses taux d’intérêt, une mesure inédite depuis 2012. Elle vient de prendre des mesures pour soutenir les banques.La Chine engage de nouvelles mesures de soutien à ses banquesAnnoncé la veille de l’ouverture du Forum mondial de l’économie de Davos, le chiffre de la croissance chinoise en 2014 (+ 7,4 %, contre 7,5 % officiellement attendus), qui est le plus mauvais résultat enregistré depuis 24 ans, a alimenté les conversations dans la station suisse.Présent mercredi à Davos, le premier ministre chinois Li Keqiang s’est voulu rassurant. Oui, la Chine ralentit, mais « le train avance toujours à grande vitesse. Il aura juste un rythme plus égal », a-t-il assuré (en chinois) devant une assemblée de plusieurs centaines de dirigeants venus l’écouter dans la salle du palais des congrès de la ville des Grisons, transformé en véritable bunker durant quatre jours.« Il ne faut pas oublier que la Chine est la deuxième puissance économique mondiale : 7 % de croissance, cela représente 800 milliards de dollars d’activité supplémentaire, a rappelé M. Li. C’est plus qu’il y a cinq ans lorsque nous avions 10 % de croissance. »Lire également : La croissance chinoise au plus bas depuis 24 ans« Ne faisons pas la fine bouche »S’ils se disent attentifs à l’évolution de l’économie chinoise - le Fonds monétaire international (FMI) prévoyant que la croissance ne devrait être que de 6,8 % cette année et de 6,3 % en 2016 - les chefs d’entreprise croisés à Davos se montrent également rassurants.« La croissance chinoise reste formidable, estime Jean-Louis Chaussade, PDG de Suez Environnement, le numéro 2 français de la propreté, qui emploie 7 000 personnes en Chine et y gère quelque 200 unités de traitement d’eau. Le pays a tellement de projets liés à l’environnement, en cours ou à venir, que ce ralentissement n’aura pas d’impact dans nos métiers. »« Au-delà des aléas conjoncturels, les perspectives sont bonnes en Chine, comme au Brésil ou en Russie, confirme Carlos Ghosn, PDG de Renault Nissan, venu à Davos débattre de l’avenir des BRICS [acronyme désignant les grands pays émergents que sont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du sud]. Il n’est pas question pour nous de changer de stratégie : dans l’industrie automobile, on investit pour dix ou vingt ans, pas pour deux ans. »« Ne faisons pas la fine bouche, même à 6 % ou 7 % de croissance, la Chine reste un pays très attrayant », abonde Jean-Pierre Clamadieu, PDG du chimiste belge Solvay, qui possède 17 sites industriels et 4 centres de recherche dans l’Empire du milieu.Selon différents interlocuteurs, les mesures anti-corruption adoptées par Xi Jinping, le président chinois, sont la preuve que Pékin a pris la mesure de l’essoufflement de son économie. « Les « coûts de frottement » étaient devenus tels que cela entravait le développement de nos activités, reconnaît le patron d’une entreprise de la construction. Il fallait y mettre le holà. »D’autres louent également la politique d’augmentation des salaires menée par l’exécutif. « Cela va permettre à la classe moyenne de grossir et donc soutenir la consommation, qui sera demain un facteur de croissance primordial, peut-être plus important que les exportations », estime Mario Polegato, créateur de la marque de chaussures Geox.L’italien a d’ailleurs de grandes ambitions en Chine : il compte doubler le nombre de ses points de vente en deux ans et atteindre 400 magasins fin 2016.« Un sans-faute en matière de politique économique »« Un rythme de croissance de 12 % à 13 % par an n’était de toute façon pas soutenable, notamment parce que cela provoquait trop d’inflation », explique Justin Lin, ancien chef économiste de la Banque mondiale, aujourd’hui professeur à l’université de Pékin, venu lui aussi arpenter les rues verglacées de Davos.« Mais la Chine a le potentiel pour croître de 7 % à 8 % par an, poursuit-il, ce qui continuera d’en faire le pays le plus performant au monde. À la condition que la consommation intérieure augmente car les exportations seront moins un facteur de croissance qu’avant. »« Les enjeux sociaux sont tels que les dirigeants chinois n’ont pas d’autre choix que de réussir un atterrissage en douceur, estime M. Clamadieu. Mais je fais confiance au gouvernement : depuis quatre ans, Pékin a réalisé un sans-faute en matière de politique économique. » « On sent qu’il y a aujourd’hui un pilote aux commandes, confirme Charles-Edouard Bouée, PDG du cabinet allemand Roland Berger, qui vit à Shanghai depuis 2006. Alors que le pays s’était développé depuis trente ans par le biais de l’enrichissement personnel, les dirigeants se sont rendus compte que cela engendrait trop de dérives : corruption, pollution, inégalités sociales… Le pays veut aujourd’hui se développer globalement et non plus par le biais des individus. C’est un changement fondamental qui, s’il est bien géré, peut entraîner un nouveau cycle de dix ans de croissance. » Vraiment pas de quoi s’inquiéter…Cédric Pietralunga (Davos, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard Enfin une bonne nouvelle sur le front économique en France : les faillites refluent. Surtout parmi les PME et les petits groupes.Des chaussures Bata à l’Encyclopædia Universalis en passant par la compagnie maritime SNCM, plusieurs noms connus ont encore dû passer devant le tribunal de commerce ces derniers mois. Mais la décrue paraît nettement amorcée. Seules 452 entreprises de plus de 50 salariés ont déposé leur bilan ou été placées en procédure de sauvegarde en 2014, selon le baromètre publié vendredi 23 janvier par le cabinet Altares à partir des données des greffes. C’est 20 % de moins que l’année précédente, et le nombre le plus faible enregistré depuis 2007, la dernière belle année avant le début de la crise. La baisse atteint 25 % sur le seul quatrième trimestre.« La situation de l’ensemble des PME s’améliore sensiblement », commente Thierry Millon, le directeur des études d’Altares. Le mouvement est également sensible pour les entreprises de 10 à 50 salariés, même s’il est moins marqué. Au total, moins de 4 600 PME ont déposé leur bilan en 2014, le plus bas niveau depuis 2008. « Les trésoreries restent inconfortables et les carnets de commandes modestement garnis, mais dans les PME, la prudence a désormais pris le pas sur l’inquiétude, assure M. Millon. L’heure n’est plus à la gestion de crise mais à la reconquête des affaires en dépit d’une croissance fragile. »Grâce à cette embellie parmi les poids moyens de l’économie, le nombre global de défaillances s’est tassé de 5 % au quatrième trimestre, et de 0,8 % sur l’ensemble de l’année. Quant aux emplois menacés par les faillites, ils se sont limités à 244 400, soit 9 % de moins en un an.Difficile de crier victoire pour autant. Malgré le rayon de soleil de fin d’année, le nombre d’entreprises en difficulté reste considérable : 62 586 en 2014, contre 45 000 à 50 000 par an avant la crise de 2008-2009. La France est un des pays au monde où les faillites restent les plus nombreuses, alors qu’elles ont déjà nettement diminué en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Espagne, aux Pays-Bas, aux Etats-Unis, etc.Les entreprises les plus petites en situation délicateSurtout, si la grande vague noire qui avait submergé les PME semble se retirer, les entreprises plus petites restent, elles, en situation extrêmement délicate. En particulier celles qui ne comptent qu’un ou deux salariés. Petits cafés, coiffeurs, salons de beauté, etc. : les dépôts de bilan de ces entreprises de proximité, très nombreux, ont bondi de 18 % en un an, et ne donnent aucun signe de répit.Alma, Altia-Caddie, Desseilles : il y a une vie après le tribunal de commerceEn outre, il n’est pas certain que la baisse du dernier trimestre annonce un retournement durable. « Un point d’inflexion est en train d’être atteint », veut croire Altares. Plusieurs facteurs devraient en effet donner un peu d’oxygène aux entreprises ces prochains mois. La chute spectaculaire du prix du pétrole et des carburants bénéficie directement à des filières très consommatrices comme la chimie et les transports. Dans l’hypothèse d’un cours moyen du baril de brent à 52 dollars, la France économiserait 17 milliards d’euros en 2015, selon les calculs de l’institut Coe-Rexecode.La baisse de l’euro, tombé jeudi à son plus bas niveau depuis onze ans face au dollar, améliore aussi la compétitivité des entreprises – du moins à celles qui exportent hors de la zone euro. Enfin, les taux d’intérêt très bas apportent des marges de manœuvre financières.« On est au début des ennuis »Yves Poinsot, lui, se montre beaucoup plus pessimiste. « On est au début des ennuis, pas à la fin !, affirme le patron pour la France d’Atradius, un des trois grands assureurs crédit mondiaux avec Euler Hermes et Coface. Depuis avril 2014, les déclarations d’impayés par nos clients ne cessent d’augmenter, les trésoreries se tendent, et je ne vois pas pourquoi cela s’arrêterait. »A ses yeux, le plongeon des matières premières, la baisse de l’euro et celle des taux d’intérêt sont certes positifs. Mais ils profitent surtout aux grandes entreprises, aux stars du CAC à même de capter la croissance à l’étranger. Beaucoup moins au tissu des PME. « Surtout, cela ne compense pas tout le reste. » Et d’égrener les points noirs qui empêchent une vraie sortie de crise : le chômage en hausse freine la consommation des ménages, les entreprises renâclent à investir faute de marché, une nouvelle dégradation s’annonce dans le bâtiment et les travaux publics… Sans compter l’augmentation des coûts salariaux qui « pince les marges, plus encore en France qu’ailleurs », soulignait l’agence Standard & Poor’s, le 14 janvier. Les taux d’intérêt sont certes très bas, mais sans perspective ni confiance en la suite, pourquoi les entreprises en profiteraient-elles ? « L’amélioration ? Je n’en vois aucune pour le moment, au contraire », appuie Cédric Colaert, dont le cabinet de conseil Eight Advisory a suivi 150 dossiers d’entreprises en difficulté en 2014. « Les grosses PME les plus fragiles sont déjà tombées, ajoute-t-il.Maintenant, c’est au tour de sociétés plus petites. » Passée la trêve des fêtes, les dépôts de bilan ont d’ailleurs repris en janvier avec plusieurs dossiers sensibles, comme les abattoirs normands AIM ou la petite compagnie Air Méditerranée.L’activité au point mortAucun signe net de redémarrage économique n’est perceptible en France. L’activité dans le secteur privé s’est une nouvelle fois légèrement contractée en France en janvier, selon les estimations des indices Markit, publiées vendredi 23 janvier. L’indice PMI, qui combine l’industrie et les services, s’inscrit à 49,5, après 49,7 en décembre, restant sous la barre de 50 séparant les zones de contraction et d’expansion de l’activité. Selon les données publiées simultanément par l’Insee, le climat des affaires est resté stable en France en janvier. L’indicateur global est ressorti à 94 comme en décembre et en novembre et reste nettement en deçà de sa moyenne de long terme, qui se situe à 100.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cédric Pietralunga (Envoyé spécial à Davos) Après des semaines de rumeurs, la Banque centrale européenne (BCE) a dévoilé, jeudi 22 janvier, son nouveau plan, qui prévoit le rachat de 60 milliards d'euros de dette chaque mois. Etalé sur dix-huit mois, jusqu'en septembre 2016, le programme pèse au total plus de 1 000 milliards d'euros.Jean-Michel Six, économiste en chef de l'agence Standard & Poor's pour la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique, estime que la BCE s'est engagée dans « un programme très agressif ».Quel sera l'impact des mesures annoncées par la BCE sur les pays du sud de l'Europe ?Il s'agit d'un programme très agressif de par sa taille. A ce titre, il va permettre de comprimer un peu plus l'écart de taux sur les emprunts d'Etat – le fameux « spread » – entre les pays les plus vertueux, comme l'Allemagne ou les pays nordiques, et le reste de l'Europe. Les investisseurs auront l'assurance que la BCE achètera sur le marché secondaire une partie de leurs créances. Ils devraient donc se montrer plus prolixes et prendre davantage de risques. Il est difficile de prévoir l'ampleur de ce mouvement mais cela peut donner un coup de pouce supplémentaire aux pays en plein retournement, comme l'Espagne.La population de ces pays verra-t-elle les choses changer ?En rachetant de la dette d'Etat, notamment aux banques qui la détiennent, la BCE va leur permettre de nettoyer un peu plus leurs bilans. Là aussi c'est difficile à quantifier mais cela devrait permettre aux organismes financiers d'injecter plus de liquidités dans l'économie et donc profiter à la population. Les gens auront à nouveau la possibilité d'obtenir un crédit pour acheter une maison ou une voiture. C'est bon pour l'économie réelle.L'Allemagne craint que ces mesures ne profitent essentiellement à la Grèce et ne la détournent des réformes. Trouvez-vous cela justifié ?Non, car 80 % de la dette grecque se trouve déjà dans les mains de la BCE ou des Etats européens. Le pays ne bénéficiera donc pas directement de la politique de rachat décidée par Mario Draghi [le président de la BCE]. Je ne pense pas non plus que cela va faire revenir les investisseurs, en tout cas pas tout de suite : ils sont encore trop échaudés. Néanmoins, si la Grèce ou d'autres pays européens pensent que la BCE va tout régler et qu'ils n'ont plus besoin de rien faire, on va à la catastrophe. La BCE ne pourra pas réussir toute seule à relancer la croissance.Cédric Pietralunga (Envoyé spécial à Davos)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué Le chiffre des ventes globales du groupe allemand Volkswagen (VW) ne sera officialisé que lundi 12 janvier. Mais d’ores et déjà, en additionnant les ventes de sept de ses douze marques, le constructeur de Wolfsburg affiche un cru 2014 historique.Pour la première fois de son histoire, le groupe a vendu sur l’année plus de 10 millions de véhicules. Un objectif qu’il s’était fixé pour 2018.L’objectif du constructeur était également de devenir à cet horizon, le numéro un mondial. Pour savoir si, en 2014, le groupe allemand a devancé Toyota et General Motors, il faudra encore attendre quelques jours, le temps que le japonais et l’américain présentent leurs données.Les trois groupes devraient, en tout cas, tous tutoyer ou dépasser la barre symbolique de dix millions d’unités pour l’année, une première pour autant de constructeurs.Concernant Volkswagen, c’est la marque mère, VW, qui réalise la majorité des volumes vendus. En 2014, elle a écoulé 6,12 millions de véhicules particuliers et 445 000 véhicules commerciaux. Les deux chiffres représentent un record historique.La marque Audi réalise également un record historique, avec 1,74 million de véhicules vendus, tout comme Skoda, qui a dépassé pour la première fois la barre du million de véhicules.Si les ventes de Seat progressent, elles restent modestes à côté de celles de VW ou Skoda. La marque espagnole a immatriculé 390 000 véhicules.Un secteur confronté à des vents contrairesPorsche a pour sa part atteint les 190 000 unités, également un record historique.Ces résultats devraient encore renforcer le bilan du groupe Volkswagen, Porsche apportant une grande part des bénéfices.Enfin, Bentley a vendu 11 000 limousines.Ces résultats sont d’autant plus remarquables que le secteur automobile fait face à d’importants vents contraires.La Chine (10 % de croissance) et l’Europe (5 %), où le groupe allemand est le numéro un, poursuivent leur développement et portent VW.En revanche, les marchés russe et sud-américain sont en plein doute et ont chuté de 18 % chacun.Quant au marché américain, s’il a progressé de 5,9 %, il ne bénéficie pas à Volkswagen, qui a vu ses ventes plonger de 10 % pour sa marque.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Fournier 2015, année de la France au CES ? Malgré la gravité et la tristesse qui se sont abattues mercredi sur tous les participants français du salon de l’électronique de Las Vegas (Nevada), Axelle Lemaire, la secrétaire d’Etat chargée du numérique, n’a pas manqué de saluer la réussite des start-up hexagonales qui avaient fait le déplacement.Pas moins de 120 entreprises étaient au rendez-vous cette année pour présenter, lors de cette grand-messe de l’électronique, qui a fermé ses portes vendredi 9 janvier, faisant des Français la plus importante des délégations européennes, et la deuxième mondiale pour les start-up, au nombre de 66.De la plus grosse (La Poste, Valeo…) à la plus petite (Abeeway par exemple, 8 personnes), toutes ces entreprises ont présenté, pendant quatre jours, leur savoir-faire numérique, et sont parties, pour certaines d’entre elles, à la recherche de distributeurs et de financiers.« En quatre ans de CES, je constate qu’il devient de plus en plus gros, que les petites sociétés sont de plus en plus présentes, et surtout qu’il y a de plus en plus de Français », confirme Serge Renouard, de la société Invoxia, qui fabrique des dispositifs de communication pour palier la baisse du nombre de téléphones fixes dans les foyers.Un secteur en particulier était surreprésenté parmi les « frenchies » : celui des objets connectés. Quasiment toutes les start-up françaises, qui disposaient d’un stand à l’Eureka Park (espace qui leur était dédié), travaillent sur les objets intelligents et leurs différents usages.De la poubelle intelligente au boîtier musicalLe tout petit Prizm, qui a financé ses premiers pas grâce à KickStarter, la plateforme de financement participatif, sur lequel il a levé 161 000 dollars, a développé un boîtier à brancher sur des enceintes et à connecter sur un compte de streaming musical.L’algorithme de Prizm joue ensuite de la musique selon les gens dans la pièce, le jour de la semaine, le moment de la journée.Pierre Verdu, le - très - jeune fondateur, est venu à Las Vegas pour prendre des précommandes en vue des premières livraisons, prévues pour juin.Pour lui, le succès des objets connectés français vient du fait qu’il existe un écosystème favorable : « il y a une mentalité commune qui consiste à mêler les compétences, explique-t-il, à 3 ou 4 personnes seulement, on arrive à concrétiser les choses, à aller au bout d’une idée, rapidement et sans forcément beaucoup de moyens. »Les représentants de Kolor, société qui développe des outils et des logiciels pour faire de la photo et de la vidéo panoramiques, ne diront pas le contraire : à 27 personnes, ils travaillent déjà avec de grands groupes comme Airbus, Boeing ou encore… le MI6, les services secrets britanniques, qu’ils surnomment « leur client James Bond » en plaisantant.Green Creative, avec ses 6 jeunes employés, a d’ores et déjà signé des contrats à l’étranger pour vendre sa poubelle intelligente, qui trie et compacte les déchets automatiquement.Sa dernière levée de fonds, de 600 000 euros, va lui permettre de passer à un stade supérieur en 2015, avec une usine en propre et des embauches à clé, explique Lucile Noury-Soyer, la présidente.Avec moins de 10 personnes, Abeeway a elle aussi séduit les acheteurs étrangers. Cette start-up, créée en 2014 seulement, a pour ambition de « révolutionner la géolocalisation », affirme son « CEO » (car plus personne ne met directeur ou président sur sa carte de visite…), Florian Sforza.Abeeway développe des appareils de « tracking » (suivi), à la fois pour les entreprises (aéroport, parc d’attraction…) et pour les particuliers.Après une première levée de fonds à 150 000 euros, la deuxième devrait se faire au million. « Nous sommes venus à Vegas parce que nos clients sont étrangers, souligne Florian Sforza, on est là pour être vus et reconnus, nous avons rencontré ici des distributeurs, et des entreprises intéressées par notre technologie. »« Lancer nos produits plus rapidement à l’international »Abeeway est venu au CES sous la bannière « French Tech » le label attribué par Bercy à neuf métropoles particulièrement dynamiques dans le domaine du numérique. « Cela nous permet d’avoir de la visibilité, reconnaît M. Sforza, mais ce n’est qu’un aspect de l’écosystème. »Certains exposants français, comme WiThings, sont des « vieux de la vieille » du CES. La société, spécialiste des objets connectés dédiés au bien-être, se rend à Las Vegas chaque année depuis sa création à Issy-les-Moulineaux, il y a six ans.Cette année, son dernier produit, la montre Pop, a fait grand bruit, notamment grâce à son design, proche des codes de l’horlogerie.« Beaucoup de clients pensent que nous sommes américains, s’amuse Cédric Hutchings, cofondateur de l’entreprise, la French Tech peut nous aider à mettre en avant le fait que nous soyons français. » « Mais comme la France est un trop petit marché pour se développer vraiment, ajoute-t-il, la French Tech peut aussi nous aider à lancer nos produits plus rapidement à l’international, et ainsi bénéficier d’une visibilité globale. »A Las Vegas, opération séduction pour la « French Tech »Impossible en effet, aujourd’hui, de lancer un produit d’abord en France, puis à l’étranger.Pour MyBiodyBalance, qui produit des appareils de mesure médicale par impédance (un courant électrique qui traverse le corps et mesure taux de graisse, de muscle, d’hydratation, etc.), il s’agit non seulement de faire connaître ses produits, mais aussi de chercher des partenaires financiers.La société a en effet besoin de fonds pour développer des services liés à ses appareils (programmes de régime, de sport…).Convaincre les investisseursOutre le coup de pouce à la visibilité des jeunes pousses françaises, la French Tech avait aussi fait le déplacement à Las Vegas pour parler gros sous.Car toutes ces sociétés s’accordent sur un point : au-delà d’un million d’euros, le financement commence à devenir délicat, et au-delà de 5 à 10 millions, qui est généralement le seuil qui correspond à la phase de développement à l’international des start-up, il se transforme en casse-tête.Si deux membres du gouvernement ont fait le déplacement, Axelle Lemaire et Emmanuel Macron, ministre de l’économie, c’est donc aussi pour convaincre les investisseurs que mettre de l’argent en France, sur des entreprises françaises, valait la peine.Car trop souvent, ces entreprises, surtout celles qui ont déjà des contrats aux États-Unis, finissent par se délocaliser au moment où elles prennent des parts de marché à l’international.C’est le cas de beaucoup d’entre elles : Kolor, par exemple, travaille à 90 % à l’export. « Il est parfois plus facile pour une start-up française d’obtenir un rendez-vous avec un responsable des achats américains qu’avec celui d’un grand groupe français, reconnaît Axelle Lemaire, c’est culturel. »La secrétaire d’Etat au numérique n’a pas caché son souhait de voir les objets connectés français se transformer en filière industrielle à part entière. Elle a plusieurs fois exprimé, lors de son séjour à Las Vegas, sa volonté de mobiliser le capital, qu’il vienne des particuliers ou des institutions financières, sur ce secteur.Ces initiatives combinées au savoir-faire des Français sur l’Internet des objets pourraient faire que, cette fois, « la France ne rate pas le virage », pointe Mme Lemaire.25 milliards d’objets intelligents branchés d’ici à 2020Les objets connectés ont été la principale tendance du CES cette année, avec une offre pléthorique, de la plus simple (des dispositifs de géolocalisation pour les animaux de compagnie), au plus sophistiqué (la voiture totalement autonome de Valeo), et des initiatives globales autour du secteur ont été présentées, comme l’alliance LoRa, qui travaille sur la standardisation des réseaux de télécommunications dédiés aux objets connectés.Les objets connectés envahissent notre quotidienDe grands noms de l’informatique et des télécommunications (IBM, Cisco, Sagemcom…), mais aussi des opérateurs (Bouygues Telecom) en font partie.Le but : donner une dimension internationale aux objets connectés, en garantissant leur fonctionnement à l’étranger, et surtout, faire en sorte que la masse de données produites par l’Internet des objets ne soit pas un obstacle à leur essor.Tous les produits présentés ne rencontreront pas leur public, mais, estiment les membres de la délégation française, la France n’a pas à rougir de ce qu’elle a présenté au salon.Difficile d’affirmer que le CES va changer la donne pour les start-up en matière de financement, qui constitue le nœud du problème. Mais le bilan est extrêmement positif en termes d’image et de communication, ont souligné Axelle Lemaire et Emmanuel Macron lors d’une rencontre informelle avec la presse française. « On en manquait cruellement », a souligné Axelle Lemaire.Reste à savoir si ces efforts porteront leurs fruits. Le marché des objets connectés devrait exploser dans les cinq prochaines années, car l’offre est grande et le taux d’équipement des ménages et des entreprises, smartphones exclus, encore très faible.Selon Gartner, 25 milliards d’objets intelligents seront branchés d’ici à 2020. Rendez-vous l’année prochaine, mêmes dates, même endroit, pour mesurer le chemin parcouru.Audrey Fournier Stéphane Lauer (New York, correspondant) 2,95 millions. L’économie américaine n’avait plus créé autant d’emplois depuis quinze ans. Cette performance qui permet aux États-Unis d’afficher leur taux de chômage le plus bas depuis juin 2008. Celui-ci est tombé à 5,6 % de la population active, soit 0,2 point de moins qu’en novembre et 0,1 point de moins que ce que prévoyaient en moyenne les économistes.Ce sont ainsi 252 000 emplois qui ont été créés en décembre, selon les statistiques publiées, vendredi 9 janvier, par le Département du travail.Les chiffres d’octobre et de novembre ont été par ailleurs révisés à la hausse. Sur ces deux mois ce sont 50 000 emplois supplémentaires qui ont été créés, portant le nombre total sur l’ensemble de l’année à 2,95 millions, ce qui donne une moyenne mensuelle de 245 833.Il faut donc remonter à 1999 pour retrouver de tels chiffres. Cette année-là, l’économie américaine avait créé 3 millions d’emplois. Il est vrai qu’entre-temps, la population américaine a augmenté de 39 millions à 318 millions, ce qui relativise la performance.Dans le même temps, ces bonnes nouvelles pour l’économie américaine ont été quelque peu écornées par les statistiques sur l’évolution des salaires publiées simultanément. À la surprise générale, le salaire horaire a baissé de 0,2 %, du jamais vu depuis 2006.Du surplaceMême s’il est trop tôt pour dire si elle sera durable, il s’agit d’une inversion de tendance par rapport à novembre où les salaires avaient au contraire augmenté de 0,2 %.Sur l’ensemble de 2014, le salaire horaire moyen a augmenté de 1,7 %, soit la plus faible progression depuis octobre 2012. Ce chiffre doit également être mis en perspective avec l’inflation qui est à 1,3 %, ce qui veut dire qu’en réalité les salaires font quasiment du surplace en termes de pouvoir d’achat.Cet indicateur des salaires est étroitement surveillé par la Réserve fédérale (Fed), qui estime que sa faible progression est un signe que le marché de l’emploi reste convalescent.Cela démontre en effet que celui-ci n’est pas encore suffisamment dynamique pour exercer une pression sur les employeurs pour augmenter les salaires pour faire face à des difficultés de recrutement. Or, pour le moment, ce n’est pas le scénario auquel on assiste.C’est ce qu’indiquaient les minutes du Comité de politique monétaire de la Fed du 17 décembre 2014, publié le 7 janvier, certains membres soulignant qu’ils « ne voient pas de signe clair d’une accélération des salaires ».Ce sera « la grande question pour 2015 », prévient Joseph Lake, analyste chez The Economist Intelligence Unit.Le fait que les salaires ne repartent pas à la hausse n’est pas une bonne nouvelle pour la consommation des ménages, qui représente 70 % de l’activité économique aux États-Unis.En revanche, la chute brutale des prix de l’énergie, enregistrée ces dernières semaines, va procurer aux ménages un supplément de pouvoir d’achat qui va être le bienvenu dans ce contexte.Mais l’impact énergétique va jouer dans les deux sens. Car les entreprises du secteur pétrolier ont déjà prévenu qu’elles allaient lever le pied sur leurs investissements en 2015. La chute du prix du baril fait qu’un certain nombre de forages ne sont plus rentables.« Les suppressions d’emplois ajustées des variations saisonnières dans le secteur de l’énergie ont bondi à leur plus haut niveau depuis la fin 2012 », indique David Mericle, économiste chez Goldman Sachs. Le phénomène devrait s’amplifier dans les mois à venir et ainsi peser sur la dynamique générale de l’emploi.Depuis 2011, l’industrie pétrolière dans son ensemble a créé 779 000 emplois, soit un bond de 50 %, alors que la progression dans les autres secteurs n’a été que de 7 %.Un nombre important d’Américains disparaissent des statistiquesAutre indicateur, qui laisse dubitatif : le taux de participation au marché de l’emploi – c’est-à-dire la proportion de la population qui a un emploi ou qui en cherche effectivement un – a une nouvelle fois baissé en décembre à 62,7 %, du jamais vu depuis les années 1970.C’est d’ailleurs ce qui explique en grande partie la baisse du taux de chômage, font remarquer les analystes de la Deutsche bank. Un nombre important d’Américains, découragés de ne pas trouver d’emploi, disparaissent des statistiques officielles du chômage. Celles-ci indiquent qu’au 31 décembre 2014, il y a 8,7 millions de personnes en recherche d’emploi.Lorsqu’on ajoute des indicateurs comme le nombre de temps partiels subis, on arrive à un taux de chômage de 11,2 %, soit 0,2 point de moins qu’en novembre.On est revenu au niveau de septembre 2008, date de la faillite de la banque Lehman Brothers, mais on reste encore loin des taux d’avant-crise, qui oscillaient entre 8 % et 10 %. De quoi inciter la Fed à réfléchir avant d’augmenter ses taux d’intérêt. Si l’amélioration du marché du travail aux Etats-Unis est incontestable, il faudra encore un peu de temps pour revenir à une véritable situation de plein-emploi.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué Les décrets d’application de la loi portant réforme du système ferroviaire, qui prévoit notamment le regroupement de SNCF et Réseau ferré de France (RFF) au sein d’un groupe public unique, laissent sceptiques les gardiens français de la concurrence.Après l’Autorité de régulation des activités ferroviaires (ARAF), qui avait donné trois avis défavorables pour les quatre décrets proposés, c’est au tour de l’Autorité de la concurrence de déclarer son scepticisme. Cette dernière a émis, vendredi 9 janvier, un avis « réservé » et elle demande des améliorations des quatre décrets proposés par les pouvoirs publics.L’Autorité de la concurrence considère que « l’équilibre souhaitable entre les deux objectifs que sont d’une part, l’intégration industrielle du nouvel ensemble, facteur d’efficacité économique, et, d’autre part, l’indépendance de la gestion de l’infrastructure, indispensable au développement d’une concurrence équitable, n’est pas atteint. »Dans les faits, l’Autorité réclame davantage de garanties d’indépendance de SNCF Réseau, réduit aux yeux de la SNCF, dans un récent organigramme, à une simple branche de la nouvelle organisation.Quand le patron de la SNCF applique la réforme ferroviaire en sa faveurPar exemple, les administrateurs de SNCF Réseau issus de la holding SNCF devraient s’abstenir de tout vote au sein du conseil d’administration, à l’instar de ce qui se fait dans d’autres pays.De même, l’institution demande une plus grande indépendance de Gare et Connexion, la division en charge des gares, afin d’en rendre son accès non discriminatoire à l’ensemble des opérateurs ferroviaires lors de l’ouverture de la concurrence.L’Autorité demande par ailleurs la clarification des missions du holding SNCF, l’EPIC de tête du nouveau groupe, ainsi qu’un renforcement des outils du régulateur sectoriel, l’ARAF.Cette dernière recommandation est particulièrement forte, car tout est aujourd’hui fait, en coulisses, pour dénigrer et abaisser l’influence de l’ARAF, présentée comme l’empêcheur de tourner en rond.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guillaume Fraissard Deezer poursuit son aventure américaine. La société française spécialisée dans le streaming musical a annoncé, jeudi 8 janvier le rachat du service Muve Music jusqu’alors détenu par l’opérateur américain Cricket Wireless propriété depuis 2014 du groupe de télécommunication AT&T. Aucune précision n’a été donnée sur le montant de l’opération mais le site américain spécialisé TechCrunch parle d’une somme « en dessous de 100 millions de dollars ».Une présence renforcée sur les mobilesAvec cette acquisition, Deezer (35 millions de titres disponibles) va pouvoir étendre sa présence outre-Atlantique. Les clients de l’opérateur Cricket « pourront désormais profiter de la richesse du service musical Deezer sur leurs smartphones », précise la marque dans son communiqué. Aux États-Unis, Cricket dispose d’un puissant réseau 3G et 4G dans 35 grandes villes.Il comptait en mars 2014, au moment de son rachat pour 1,2 milliard de dollars (1,05 milliard d’euros) par AT&T, 4,6 millions de clients à ses offres mobiles prépayées. Le service Muve Music compterait lui 2 millions d’abonnés.En octobre 2014, Deezer avait annoncé l’acquisition de Stitcher, le principal fournisseur de podcasts et de contenus radios sur Internet aux États-Unis. Stitcher diffuse huit des dix plus importantes émissions des radios américaines et a signé de nombreux accords dans le domaine e l’automobile pour être présent dans les systèmes audio embarqués de constructeurs tels BMW, Jaguar, General Motors ou Ford.En septembre, Deezer signait un partenariat avec Sonos, le spécialiste du son sans fil et connecté, pour le lancement d’une offre baptisée Deezer Elite aux États-Unis.Décollage du streaming outre-AtlantiqueLe rachat Muve Music par Deezer intervient alors que le marché du streaming est en plein essor outre-Atlantique. de Selon les derniers chiffres de l’institut Nielsen publiés le 5 janvier l’écoute en streaming continue en effet de avec 164 milliards de morceaux écoutés sur Spotify, Deezer ou Youtube contre 106 milliards en 2013.Concernant les podcasts et l’écoute de la radio en rattrapage, l’institut Edison Research pointe que 39 millions d’Américains ont écouté au moins un podcasts dans les derniers mois et que 26 % du temps d’écoute consacré à des sources audios (radios, télé sur Internet) se reportait sur les Podcasts.Deezer revendique 6 millions d’abonnés payants dans le monde tandis que son grand rival Spotify en annonce plus de 12 millions.Guillaume FraissardJournaliste - Supplément TéléVisionsSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Leroux Pour les près de quinze millions de détenteurs d'une assurance-vie, c'est l'heure de vérité. C'est en effet maintenant, et durant tout le mois de janvier, que les assureurs communiquent les rendements attribués en 2014 à l'épargne qui leur a été confiée pour une gestion sans risque.L'enjeu est de taille : l'assurance vie pèse 1500 milliards, dont plus de 80 % sont investis dans ces fonds en euros garantis.S'il est difficile de prévoir précisément le niveau moyen de rémunération attribué l'an dernier, une chose est sûre : les rendements continuent à baisser et les écarts s'amplifient.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420626531051 .graphe").css("height", 300)$("#container_1420626531051 .title").empty()if ("Evolution des rendements de l'assurance-vie"!= ""){Evolution des rendements de l'assurance-vie")}$("#container_1420626531051 .subtitle").empty()if ("(avant prélèvements sociaux)"!= ""){(avant prélèvements sociaux)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1420626531051 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"FFSSA, Insee, estimation 2014 Le Monde", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} %" }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "%Y"},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Rendement ", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 631152000000, 9 ], [ 662688000000, 8.96 ], [ 694224000000, 8.88 ], [ 725846400000, 8.36 ], [ 757382400000, 7.73 ], [ 788918400000, 7.15 ], [ 820454400000, 6.35 ], [ 852076800000, 6.13 ], [ 883612800000, 5.7 ], [ 915148800000, 5.2 ], [ 946684800000, 5.3 ], [ 978307200000, 5.3 ], [ 1009843200000, 4.8 ], [ 1041379200000, 4.5 ], [ 1072915200000, 4.4 ], [ 1104537600000, 4.2 ], [ 1136073600000, 4.1 ], [ 1167609600000, 4.1 ], [ 1199145600000, 3.9 ], [ 1230768000000, 3.7 ], [ 1262304000000, 3.4 ], [ 1293840000000, 3 ], [ 1325376000000, 2.9 ], [ 1356998400000, 2.8 ], [ 1388534400000, 2.5 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Rendement net d'inflation", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 631152000000, 5.6 ], [ 662688000000, 5.76 ], [ 694224000000, 6.48 ], [ 725846400000, 6.26 ], [ 757382400000, 6.03 ], [ 788918400000, 5.45 ], [ 820454400000, 4.35 ], [ 852076800000, 4.93 ], [ 883612800000, 5 ], [ 915148800000, 4.7 ], [ 946684800000, 3.6 ], [ 978307200000, 3.6 ], [ 1009843200000, 2.9 ], [ 1041379200000, 2.4 ], [ 1072915200000, 2.3 ], [ 1104537600000, 2.4 ], [ 1136073600000, 2.5 ], [ 1167609600000, 2.6 ], [ 1199145600000, 1.1 ], [ 1230768000000, 2.8 ], [ 1262304000000, 1.8 ], [ 1293840000000, 0.6 ], [ 1325376000000, 1 ], [ 1356998400000, 2 ], [ 1388534400000, 2.1 ] ], "color": "#FFc832" }]})});var chart = $('#container_1420626531051 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Sur la dizaine de taux déjà communiqués, les rémunérations vont déjà du simple au double. La Macif signe pour l'instant le taux le plus bas (2 % pour son Livret sans frais d'entrée), alors que Primonial et Suravenir affichent un insolent 4,05 % pour leur fonds Sérénipierre, qui a la particularité d'être presque totalement investi en immobilier.Lire aussi : Les pistes pour booster son assurance-vieRECUL SANS SURPRISEQuoi qu'il en soit, la tendance est à la baisse, puisque la plupart des taux communiqués sont inférieurs à ceux de l'année précédente. Sérénipierre, par exemple, avait rapporté 4,15 % en 2013. La MIF abandonne 20 points de base (0,20 %) par rapport à 2013, mais a de fortes chances de conserver sa première place sur le podium des fonds en euros « classiques », avec un gain de 3,65 % l'an dernier.Ce recul des performances n'est pas une surprise : elle était anticipée par tous les assureurs, en raison de la faiblesse des taux d'intérêt obligataires (l'OAT à 10 ans, obligation assimilable au trésor, par exemple, rapporte moins de 0,8%), les obligations représentant l'essentiel des actifs des fonds en euros classiques. Si les particuliers profitent encore des rendements plus élevés des obligations anciennes que les assureurs possèdent en portefeuille, le poids de ce papier rentable ne cesse de se réduire.Conséquence, ce mouvement de baisse n'est pas terminé. Une nouvelle érosion devrait encore être constatée en 2015 car les obligations qui arrivent à échéance sont réinvesties dans des obligations nettement moins rentables. Et les sommes provenant de la collecte nouvelle – soutenue en 2014 – doivent aussi être investies dans ces mêmes obligations.De plus, l'an dernier, les assureurs n'ont pas pu compter sur la Bourse, alors qu'elle leur a permis les années précédentes d'engranger des gains supplémentaires.Les assureurs semblent enfin faire le choix de ne pas distribuer la totalité des gains engrangés en 2014. Ils en placent une partie dans la provision pour participation aux bénéfices, un matelas de sécurité dans lequel ils piocheront au cours des prochaines années afin de soutenir leur rendement.PLACEMENT SANS RISQUEIls répondent en cela aux vœux du gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, qui avait appelé les compagnies à ne pas distribuer des rendements trop élevés et à préparer l'avenir en gonflant ces réserves.En moyenne, les observateurs s'attendent à un taux de rendement moyen situé entre 2,2 et 2,5 % pour 2014 (nets de frais, mais avant prélèvements sociaux de 15,5 %). Un niveau historiquement faible, mais qu'il faut mettre en parallèle avec celui de l'inflation, historiquement bas lui aussi l'an dernier (0,4 %).Ainsi, malgré la diminution de leur performance, les fonds en euros continuent à faire progresser sensiblement le pouvoir d'achat de l'épargne, et ils restent le plus performant des placements sans risque, à côté du plan d'épargne logement (PEL), qui est toutefois plus contraignant.Lire aussi : Assurance-vie : les piètres rendements de 2014 ne sonnent pas le glas des fonds en eurosEric LerouxJournaliste au Monde Francine Aizicovici Dans les prochains jours paraîtra le rapport du groupe de réflexion sur « Les risques psychosociaux et le burn-out », mis en place début 2014 par le ministère du travail.Formé sous l’impulsion d’Ilma Choffel de Witte dont le mari, Nicolas, cadre supérieur à La Poste, victime de burn-out s’est suicidé le 25 février 2013, ce groupe de travail avait pour but de « clarifier ce que recouvre le burn-out dans l’objectif de donner des recommandations pour mieux prévenir ce syndrome ».Lire aussi : Faire reconnaître le burn-out, un parcours du combattantLe fait est que, même si, en deux ans, le thème du burn-out est devenu un sujet d’actualité, le plus grand flou existe sur ce que recouvre ce terme - qui mélange cause et effet et n’a pas de définition médicale reconnue - et sur le nombre de personnes concernées.Des études nombreuses, mais à manier avec prudence« Un salarié français sur deux est confronté à une situation de burn-out », a annoncé, mercredi 7 janvier, l’institut Think pour le cabinet conseil Great place to work, qui établit chaque année un palmarès des entreprises où il fait bon travailler.L’enquête a été menée en ligne auprès de 1 000 salariés « avec un échantillon représentatif selon la méthode des quotas (genre, âge, profession, statut, secteur, taille et région) ».Le titre « un salarié sur deux est confronté au burn-out » est toutefois trompeur. Et la définition burn-out pour le moins imprécise.En effet, à la question « êtes-vous confrontés à des situations de burn-out (arrêt de travail soudain suite à un épuisement lié aux conditions de travail) ou à des niveaux de stress très importants », 17 % des salariés interrogés répondent « oui, pour moi-même, je suis potentiellement en situation de burn-out », et 31 % « oui, pour des proches dans [mon] entourage professionnel ».Le 20 novembre 2014, l’organisme de formation et de conseil en ressources humaines Cegos avait publié son « baromètre » 2014 sur le climat social, qui montrait qu’un salarié sur quatre déclarait avoir vécu « un problème psychologique grave lié au travail (dépression, burn-out) ».1 135 personnes avaient été interrogées en ligne, selon la méthode des quotas : 700 salariés, 290 managers et 145 responsables des ressources humaines.En janvier 2014, l’enquête du cabinet de prévention des risques professionnels Technologia avait, quant à elle, évalué à 3,2 millions le nombre d’actifs occupés « en risque élevé de burn-out », soit 12,6 % des actifs.L’étude avait été réalisée en ligne en 2013, auprès d’un échantillon de 1 000 personnes représentatif.Une première tentative de définitionDans la foulée de la publication de son enquête, en janvier 2014, Technologia avait lancé un appel pour « reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle ».Le cabinet avait précisé qu’il s’agirait de créer deux nouveaux tableaux de maladie professionnelle : la dépression d’épuisement et l’état de stress répété conduisant à une situation traumatique.Cet appel a été repris en décembre 2014 par une trentaine de députés de la majorité, à l’initiative de Marie-Françoise Bechtel, députée MRC de l’Aisne, à l’adresse du gouvernement.Ce texte, qui s’appuie sur les chiffres des différentes études précédemment citées, utilise encore d’autres termes pour la reconnaissance en maladie professionnelle : « l’épuisement », « l’épuisement profond », « le stress post-traumatique », mais aussi « l’épuisement nerveux ».La Dares et l’Insee vont lancer une enquête de grande ampleurPour l’heure, ces initiatives n’ont pas dissipé le flou sur la nature des pathologies visées, les facteurs de risques et sur le nombre de personnes concernées.Dans ce contexte, la prévention a peu de chances de parvenir à un résultat permettant de sortir de la souffrance psychique au travail.Au ministère du travail, où ce sujet est pris en compte, on avance à pas prudents. La Dares, département études et statistiques du ministère, explique qu’elle « ne dispose pas de chiffres parce qu’il n’y a pas de définition scientifique consensuelle sur le burn-out ». « Toutes ces enquêtes qui ont été publiées portent sur le ressenti des personnes. C’est très flou. On ne sait pas trop ce que l’on mesure. Une vraie étude doit reposer des critères objectifs, comme l’exposition à tel ou tel facteur, et à quel niveau, etc », avance-t-on à la Dares.C’est pourquoi en 2016, une enquête sur les risques psychosociaux sera lancée, conjointement avec l’Insee. Celle-ci devrait être d’une tout autre dimension que les sondages publiés récemment par des cabinets privés.En 2011, un rapport du Collège d’expertise sur le suivi des risques psychosociaux au travail, lancé par le ministère, proposait déjà qu’une enquête soit menée sur ce sujet par la Dares, « par entretiens, de préférence en vis-à-vis » et auprès de 20 000 à 25 000 personnes comme pour l’enquête sur les conditions de travail.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Le couperet est tombé. La justice britannique a confirmé, vendredi 9 janvier, l'interdiction faite à Eurotunnel de continuer à exploiter des ferries entre Calais et Douvres, ruinant les derniers espoirs du groupe français. En jeu, les emplois d’environ 600 marins.Au nom de la concurrence, l’Autorité britannique de la concurrence et des marchés avait interdit en 2013 à Eurotunnel de poursuivre cette activité. Celle-ci est effectuée par une filiale du groupe, appelée MyFerryLink, qui utilise des bateaux appartenant à Eurotunnel.L’exploitation des trois ferries a été confiée à une SCOP, créée par d’anciens salariés de SeaFrance. L’Autorité estimait que le groupe, qui exploite le tunnel sous la Manche, ne pouvait pas intervenir à la fois sur et sous l’eau.Eurotunnel et la SCOP avaient alors fait appel. Mais dans sa décision rendue vendredi, le Competition Appeal Tribunal (CAT) a confirmé l’interdiction.Le tribunal londonien « a reconnu la validité des arguments présentés par le Groupe et indépendamment par la SCOP, mais a estimé que ceux-ci n’étaient pas de nature à casser une nouvelle fois la position prise par la Competition and Markets Authority (CMA) le 18 septembre », indique Eurotunnel. Le groupe doit se retirer de ce marché d’ici à six mois.« Ne pas se retrouver dans les mains de low-cost »La SCOP, dont le président du conseil de surveillance, Didier Cappelle s'est dit « extrêmement déçu », a immédiatement annoncé son intention d’interjeter de nouveau appel, dans les jours qui viennent, devant la juridiction britannique.Eurotunnel, pour sa part, n’entend pas contester de nouveau la décision. « Devant l’interdiction qui lui est faite, et pour valoriser le travail effectué, le groupe va chercher un repreneur pour la compagnie MyFerryLink », indique sa direction.Après ces annonces, « on va être attentif à ce que va faire l'actionnaire principal, car il ne faut pas qu'il nous lâche », a déclaré à l'AFP Eric Vercoutre, secrétaire du comité d'entreprise et secrétaire du syndicat maritime nord.« On ne doit pas se retrouver dans les mains de low-cost qui casseraient notre projet alors qu'on a mis tout notre coeur et notre savoir faire », a-t-il ajouté.« Nous voulons faire confiance au gouvernement pour trouver des solutions le moment venu et peut-être pour un autre montage juridique que celui qui est là aujourd'hui. L'avantage que l'on a est que la décision n'est pas suspensive », a pour sa part indiqué M. Cappelle, au nom de SCOP.Frédéric Cuvillier, député-maire socialiste de Boulogne-sur-Mer et ancien ministre de la mer, a appelé à « la mise en place d'une commission intergouvernementale permettant d'aboutir à des solutions respectueuses de la liberté d'entreprendre et du droit d'accès aux ports Transmanche. »Risque sur les prixComprendre ce curieux épilogue nécessite de remonter trois ans exactement en arrière. Le 9 janvier 2012, SeaFrance, une filiale de la SNCF qui assure des liaisons entre Calais et Douvres, est liquidée après des années de difficultés.Eurotunnel choisit alors de participer au sauvetage de ce qui peut l'être, et d'entrer dans le transport par bateau. L'entreprise reprend trois ferries à la barre du tribunal, pour 65 millions d'euros, les loue à une société constituée par d'anciens salariés de SeaFrance, et assure la commercialisation des traversées.Une façon pour l'exploitant du tunnel de répartir ses oeufs dans plusieurs paniers, et d'éviter que ces bateaux ne passent aux mains du danois DFDS, qui aurait pu casser les prix du transport par ferry et causer du tort au tunnel.Mais très vite, cette incursion d'Eurotunnel fait voir rouge aux autorités britanniques. En étant présente à la fois sous l'eau et sur l'eau, la société pourrait capter « plus de la moitié » du marché du transport dans le détroit et faire grimper les prix, estiment les autorités britanniques.10 % du marchéPendant plus d'un an, Eurotunnel a tenté de faire revenir Londres sur son « no ». Le PDG, Jacques Gounon, a mis en avant la hausse du marché. « Depuis la fin de SeaFrance, il a nettement progressé, preuve qu'il y a de la place pour tout le monde », plaide Eurotunnel.MyFerryLink a pris environ 10 % du marché, face aux autres exploitants de ferries, DFDS et surtout P & O Ferries.Mais l'Autorité britannique est restée inflexible. Malgré un trafic plus important que prévu, « au moins deux des trois exploitants de ferries essuient toujours des pertes substantielles, a-t-elle estimé. Si Eurotunnel est autorisé à poursuivre son service de ferries, il est probable qu'un de ses concurrents se retirera du marché ». Eurotunnel se retrouverait alors en position de force, unique opérateur du tunnel, et avec un seul rival côté ferries, DFDS ou P & O.Après avoir examiné plusieurs solutions alternatives, la Commission britannique a jugé que la meilleure solution consistait à interdire à MyFerryLink d'accoster en Grande-Bretagne.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Le taux d’inflation de la Chine est demeuré à un niveau particulièrement faible en décembre 2014, à + 1,5 %, même si cela traduit une légère progression par rapport au 1,4 % enregistré en novembre.L’indice des prix à la consommation progresse ainsi de 2 % sur l’ensemble de l’ensemble de l’année 2014, bien en deçà de l’objectif officiel d’une inflation à 3,5 % fixé par Pékin, selon les statistiques publiées vendredi 9 janvier.De tels indicateurs devraient inciter le gouvernement chinois à assouplir encore davantage sa politique monétaire, selon les analystes.L’effet de la baisse du prix du pétrole et de la faiblesse de la demande intérieureLa relativement basse croissance de l’économie chinoise sur l’année écoulée et la baisse des prix de l’énergie sont les principaux facteurs d’explication de cette faible inflation.« L’effondrement des prix du pétrole est une raison majeure mais la faiblesse de la demande intérieure en est une autre », écrit Zhu Haibin, chef économiste de la banque JP Morgan, dans une note.La deuxième économie de la planète n’a probablement pas atteint en 2014 l’objectif d’une progression de 7,5 % de son PIB en 2014.La décélération de l'économie chinoise se confirmeCe ralentissement s’illustre particulièrement à l’entrée des usines chinoises, où l’indice des prix industriels baisse de 3,3 % sur un an en décembre. Cet indice PPI est en déflation depuis 34 mois, reflétant la baisse des coûts, notamment celui des matières premières et de l’énergie, qui lui-même s’explique en partie par la demande plus faible des grands émergents, dont la Chine, ces dernières années.« Le taux d’inflation est largement sous l’objectif fixé en début d’année dernière et le risque de déflation continue d’augmenter », juge par téléphone Ma Xiaoping, économiste de la HSBC à Pékin.De nouvelles mesures monétaires attenduesCompte tenu des perspectives d’évolution des prix, il y a, selon Ma Xiaoping encore davantage d’espace pour assouplir la politique monétaire de la Banque populaire de Chine et stimuler ainsi l’activité.L’établissement émetteur central, qui en République populaire est soumis à la direction de l’Etat-parti, a déjà baissé ses taux directeurs le 21 novembre.Pour soutenir son économie, Pékin abaisse le coût du créditIl s’agissait d’une première depuis deux ans et de la fin de l’épisode inflationniste, qui avait suivi le gigantesque plan de relance, de 540 milliards d’euros, déployé pour faire face à la crise financière mondiale, à partir de l’automne 2008.Le gouvernement chinois devrait probablement annoncer, au début du printemps, un objectif de croissance plus bas pour l’année 2015, autour de 7 %, en adéquation avec la « nouvelle norme » à laquelle doit s’adapter l’économie chinoise, selon l’expression du président Xi Jinping.L’agence Bloomberg pensait savoir cette semaine que les planificateurs chinois ont décidé d’accélérer environ 300 projets d’infrastructures.Un officiel de la puissante Commission nationale pour le développement et la réforme a pris soin de préciser qu’il s’agit uniquement de promouvoir les investissements dans sept domaines, dont les infrastructures, l’environnement ou la santé, selon un plan de développement courant jusqu’en 2016 et déjà évoqué par le premier ministre, Li Keqiang. Et nullement d’un nouveau plan de relance majeur.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.01.2015 à 09h14 • Mis à jour le09.01.2015 à 10h06 La tension entre le groupe américain DuPont et l’un de ses actionnaires, le célèbre - et puissant - investisseur activiste Nelson Peltz, entré au capital du chimiste au deuxième trimestre 2013, vient de monter d’un cran.Trian Fund Management, la société d’investissement de M. Peltz, a annoncé, jeudi 8 janvier, qu’il veut faire nommer quatre directeurs au sein du conseil de DuPont, signifiant ainsi qu’elle n’entend pas relâcher la pression pour obtenir un démantèlement du groupe.Trian est l’un des plus gros actionnaires de DuPont, avec environ 2,68 % du capital.M. Peltz juge insuffisantes les actions prises par la direction pour améliorer la rentabilité et redresser le cours de Bourse. Il pousse la direction à prendre des mesures énergiques et prône notamment un éclatement du groupe en deux entités.Son plan est d’isoler les produits pour l’agriculture, la nutrition et la santé d’une part, les matériaux à hautes performances, les équipements de protection, l’électronique et la communication de l’autre.Cette scission serait de nature à « doubler la valeur de l’action DuPont d’ici à trois ans ». C’est que Trian avait fait valoir, le 17 septembre 2013, dans un courrier au conseil d’administration de DuPont.« Nous avons été patients »« Nous avons été patients, laissant au management plus d’un an et demi pour prouver qu’il pouvait atteindre ses objectifs financiers », a indiqué Trian, qui considère qu’il ne peut plus laisser le management en place ne pas agir.Elle Kullman, la PDG de DuPont, a, jusqu’à présent rejeté les propositions de M. Peltz et défendu la structure du groupe. Elle a engagé des mesures de réduction des coûts (de 1 milliard de dollars) et mis en vente 40 usines fabricant une série de produits qui ont fait la fortune du groupe (représentant 19 % du chiffre d’affaires).La direction de DuPont fait valoir que la marge opérationnelle a progressé de 65 % entre 2008 to 2013 et qu’environ 12 milliards de dollars ont été « rendus » aux actionnaires entre 2009 et l’automne 2014, à travers des rachats d’actions et le versement de dividendesSur les douze derniers mois, le titre DuPont a progressé d’environ 19 %.  09.01.2015 à 07h54 Coup sur coup, jeudi 8 janvier, les chaînes américaines de magasins Macy’s et JC Penney ont annoncé de sévères mesures de restructuration, marquées par des fermetures de sites et des suppressions d’emplois.C’est JC Penney qui a la main la plus lourde : le groupe va fermer 40 magasins, soit 4 % de son réseau, et supprimer 2 250 emplois aux États-Unis.Macy’s, pour sa part, fermera, au printemps, quatorze magasins (sur un total de 790), employant 1 343 salariés et représentant 130 millions de dollars de ventes annuelles.Environ 300 employés supplémentaires travaillant dans le département marketing, dont une bonne partie à New York (115), sont également concernés par la restructuration.Le groupe n’a pas précisé s’il entend, ou non reclasser ses salariés dans d’autres boutiques.Macy’s, qui entend ainsi économiser environ 140 millions de dollars par an à compter de 2015, assure toutefois qu’au terme de son plan, il conservera un nombre de salariés égal (175 000) car il compte recruter dans la technologie.En janvier 2014, la chaîne américaine avait déjà annoncé des réductions de coûts et le licenciement de 2 500 personnes.« S’adapter aux changements d’habitudes »Les magasins « classiques » sont aujourd’hui confrontés à l’essor des achats en ligne. Et à des consommateurs qui, même s’ils continuent d’acheter, comme le montrent les récents chiffres de la période Noël (ventes en hausse de 5 % en décembre), sont plus attentifs aux prix.Etats-Unis : la consommation des ménages tire l’économie« Notre industrie est en train d’évoluer rapidement pour s’adapter aux changements d’habitudes de shopping des consommateurs dans nos magasins, sur tablettes et smartphones », a expliqué le PDG de Macy’s, Terry Lundgren, pour justifier les mesures annoncées. JC Penney a été confronté à une lente érosion de ses ventes ces dernières années (et à des pertes d’environ 1milliard de dollars en 2012), avant de réussir à stabiliser son activité depuis le retour, en avril 2013, de son ancien patron, Mike Ullman.Macy’s, qui a ajusté son objectif de croissance des ventes annuelles, table désormais sur une hausse de 1,4 % à 1,5 %, contre 1,2 % à 1,5 % précédemment.Macy’s a aussi indiqué qu’il envisageait de créer des magasins offrant des prix plus bas que ceux actuellement pratiqués, rapporte le Wall Street Journal. 08.01.2015 à 19h29 • Mis à jour le09.01.2015 à 11h44 | Chloé Hecketsweiler L’American dream est en passe de devenir réalité pour Cellectis. Cette start-up française spécialisée dans l’édition du génome a annoncé jeudi 8 janvier sa prochaine introduction à la Bourse de New York. En juin, elle avait fait son entrée en fanfare sur la scène américaine en signant un deal historique avec le géant de la pharmacie Pfizer, qui possède aujourd’hui 10 % de son capital.Le trésor de Cellectis ? Son savoir-faire dans l’armement des lymphocytes T, les soldats du système immunitaire. Grâce à ses « ciseaux à ADN », la biotech équipe ces cellules tueuses de radars afin de les guider vers une cible précise. Cette approche est considérée comme l’une des plus prometteuses dans la lutte contre les cancers qui échappent au contrôle du système immunitaire. Et Cellectis est l’une des rares sociétés à maîtriser l’ingénierie de ces cellules, baptisées CAR-T.Pfizer compte les tester sur 15 cancers différents. Il a déjà versé 80 millions de dollars à Cellectis, auxquels s’ajouteront des paiements allant jusqu’à 185 millions de dollars par médicament. Une belle revanche pour André Choulika, cofondateur et dirigeant de Cellectis, qui a frôlé le naufrage financier il y a un an. Retour sur cette aventure aux airs de partie de poker.Pionniers de la génétiqueTout commence au milieu des années 1990 sur les paillasses de l’Institut Pasteur, où André Choulika invente les premiers « ciseaux à ADN ». Ces outils moléculaires – appelés méganucléases dans le jargon – permettent de « personnaliser » des cellules en modifiant des séquences génétiques b... Audrey Tonnelier Même pas un frisson. Alors que les citoyens du monde entier se rassemblaient pour exprimer leur horreur face à la tuerie survenue à Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier, et que les plus grands journaux affichaient en « une » leur émotion et leur solidarité, les marchés financiers, eux, n’ont pas cillé. Au contraire.A la Bourse de Paris, le CAC 40 a bondi de 3,59 % jeudi, au lendemain de l’assassinat des caricaturistes de l’hebdomadaire. Comme la veille, l’ensemble des grands indices boursiers mondiaux a terminé dans le vert, accélérant même à la hausse dans l’après-midi.Une euphorie si déplacée, que, dans certaines salles de marché, elle semblait frôler l’indécence.« J’ai du mal à l’expliquer : il n’y a même pas eu de réaction épidermique de la Bourse dans la journée, comme cela se passe en général lorsque survient ce type d’événement », s’étonnait Jean-Louis Mourier, économiste chez le courtier parisien Aurel BGC.« En un sens, il est un peu triste de constater que les marchés ne réagissent absolument pas à cette horreur », osait, depuis New York, Gregori Volokhine, président du gérant Meeschaert aux Etats-Unis.Les précédentes attaques terroristes ont souvent fait trébucher les indices boursiers. Le 11 mars 2004, les attentats dans des trains de banlieue à Madrid avaient fait chuter la Bourse espagnole de plus de 2 %, et le CAC 40 de près de 3 %.Le 7 juillet 2005, les bombes placées dans le métro et dans un autobus londonien avaient provoqué un plongeon de plus de 3 % du Footsie britannique en séance, imité par les autres places européennes et par la livre sterling.Sans parler du 11 septembre 2001 : après l’effondrement des tours jumelles, Wall Street avait été fermée quatre jours, et il avait fallu la mobilisation des opérateurs financiers pour que le Dow Jones ne cède « que » 7 % à la réouverture des marchés, le 17 septembre.Pourquoi, dès lors, cette insensibilité des investisseurs à la tragédie parisienne ? « L’attentat n’a pas eu lieu dans un aéroport ou dans le métro. Il ne remet pas en cause l’activité dans le secteur des transports et ne devrait pas créer dans l’opinion un choc pouvant pénaliser les ventes au détail, comme lors du 11-Septembre », explique Christian Parisot, chez Aurel BGC.« L’attaque n’a pas touché un pays systémique [capable de faire trébucher l’ensemble des marchés en cas de chute] », avance Mathieu L’Hoir, stratégiste actions chez Axa IM.L’euro est déjà au tapisPar ailleurs, le fait que l’euro soit déjà au tapis – il a atteint lundi son plus bas niveau depuis neuf ans – peut expliquer l’absence de réaction de la monnaie unique.Mais c’est probablement la conjoncture macroéconomique qui permet le mieux de comprendre l’apparente absence d’empathie des marchés. « Ils ont les yeux rivés sur la Banque centrale européenne [BCE] », résume Franklin Pichard, chez Barclays Bourse.Mercredi, l’institut Eurostat a annoncé une inflation négative (– 0,2 %) en décembre 2014 en zone euro, du jamais vu depuis 2009. De quoi renforcer les craintes d’une spirale déflationniste, à même de torpiller la faible reprise européenne. Mais surtout, de quoi renforcer les espoirs d’une action de la BCE.Dans une ultime tentative pour ranimer l’économie du Vieux Continent, son président, Mario Draghi, pourrait annoncer dès la réunion du 22 janvier un programme de rachat d’obligations souveraines.A cela se sont ajoutées les déclarations rassurantes de la chancelière allemande, Angela Merkel, assurant de son souhait de voir la Grèce rester dans la zone euro. La perspective d’un « Grexit » avait en effet déclenché un début de panique sur les marchés, lundi 5 janvier.Tout en exprimant leur émotion face à la « barbarie » survenue à Charlie Hebdo, les opérateurs sont donc « passés au-dessus de cet événement », indique M. Pichard.« Seule une détérioration marquée de la situation en France, avec l’instauration d’une psychose qui se propagerait aux pays voisins, pourrait vraiment affecter la Bourse. Pour l’heure, on voit plutôt une population qui fait front, et cela est de nature à rassurer les investisseurs », conclut M. L’Hoir.Audrey TonnelierAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.01.2015 à 17h54 La Commission européenne a proposé de débloquer 1,8 milliard d'euros d'aide supplémentaire pour l'Ukraine, a annoncé, jeudi 8 janvier, le président de la Commission, Jean-Claude Juncker. L'annonce a été faite à Riga (Lettonie), lors d'une conférence de presse. Alors qu'entre Moscou et Bruxelles les relations demeurent tendues, Jean-Claude Juncker a souhaité affirmer que la « solidarité avec l'Ukraine n'est pas un vain mot ». « L'Ukraine n'est pas seule. L'Europe se tient unie au côté de l'Ukraine et soutient le programme de réforme de son nouveau gouvernement », a-t-il ajouté dans un communiqué publié dans la capitale de la Lettonie qui vient de prendre la présidence semestrielle de l'UE.NOUVEL EFFORT FINANCIER EUROPÉENCette proposition de nouvelle aide macrofinancière sous forme de prêts doit encore être approuvée par les Etats membres de l'UE et par le Parlement européen. La Commission a souligné que ce nouvel effort financier européen était destiné à « assister l'Ukraine sur les plans économiques et financiers face aux graves défis auxquels le pays est confronté », notamment en matière de balance des paiements et de situation budgétaire.Jusqu'à présent, l'Union européenne a déboursé 1,6 milliard d'euros sous forme de prêts en faveur de l'Ukraine via deux programmes d'assistance macroéconomique, conditionnés à la mise en œuvre de réformes. La dernière tranche, de 500 millions d'euros, a été versée le 2 décembre.Lire également : Les Etats-Unis promettent 1 milliard de dollars à l'Ukraine 30.01.2015 à 19h53 • Mis à jour le31.01.2015 à 11h18 | Eric Nunès Plus d'un million de Franciliens, usagers de la ligne A du RER, ont été pris de court, jeudi 29 janvier, quand les conducteurs de la RATP ont décidé, dès la première heure de service, de cesser le travail. Trains rarissimes, quais et gares bondés, les passagers ont dû, bon gré mal gré, trouver une solution alternative pour se rendre à destination. Lire aussi : Les questions que vous vous posez sur la grève surprise du RER AL'arrêt de travail a été décidé après l'agression, la veille à Torcy (Seine-et-Marne), d'un conducteur par un passager. Aucun préavis de grève n'a été déposé et, bien que les salariés eussent été en droit d'exercer leur droit de retrait, « il ne l'ont pas fait valoir », indique au Monde la direction de la RATP.CAPHARNAÜM Si les conducteurs qui ont débrayé jeudi 29 janvier avaient informé en amont la direction de la régie, elle aurait « rapidement recherché des volontaires pour suppléer et mettre au moins en place un service minimum », explique un cadre de la RATP. Mais la rapidité du mouvement et le peu d'information que la direction a pu faire remonter ont fait basculer des centaines de milliers d'usagers dans un immense capharnaüm.Raison pour laquelle le secrétaire d'Etat chargé des transports, Alain Vidalies a mis en doute la légitimité de l'action des conducteurs de la ligne A :« L'interruption du trafic sur la ligne la plus chargée d'Europe, pénalisant plus d'un million d'usagers, en dehors des procédures appropriées et de l'intervention des organisations syndicales, ne peut constituer la bonne réponse. »UN MOUVEMENT HORS CADREPour mener leur action, les salariés de la RATP auraient pu faire jouer le droit de retrait, comme l'explique le ministère du travail :« Le salarié, confronté à un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé, a le droit d'arrêter son travail et, si nécessaire, de quitter les lieux pour se mettre en sécurité. Ce droit de retrait est un droit protégé. La décision du salarié ne doit cependant pas créer pour d'autres personnes une nouvelle situation de danger grave et imminent. »Le droit du travail précise qu'en cas d'exercice du droit de retrait « l'employeur ou les représentants du personnel doivent être informés ». Ce qui n'a pas été le cas, selon la direction de la RATP. C'est la raison pour laquelle sanctions et retenue sur salaire « sont actuellement en pourparlers », selon un proche de la direction de la RATP. Ce dernier tempère toutefois très vite : « Il est difficile de sanctionner un mouvement spontané suscité par l'agression d'un conducteur. Et ce même si cela a mis en difficulté 1 million d'usagers. »PAS DE DROIT DE RETRAITLe droit de retrait n'entraîne aucune sanction pour le salarié, qui en fait un usage justifiable. L'employeur pour sa part ne peut exiger du salarié de reprendre le travail si le danger grave persiste. Selon Me Eric Rocheblave, avocat et spécialiste en droit du travail, l'agression physique du conducteur de la RATP « légitime » l'utilisation du droit de retrait :« Il est de la responsabilité d'un employeur d'assurer la sécurité de ses salariés. Sur ce point, l'employeur n'a pas seulement une obligation de moyen, mais une obligation de résultat. Des actes de violence sur des personnels de la régie sont récurrents. L'agression dont a été victime ce conducteur est la preuve que la RATP n'a pas rempli son obligation d'assurer sa sécurité sur son lieu de travail. »Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.01.2015 à 17h46 • Mis à jour le30.01.2015 à 18h45 La RATP, le STIF (Syndicat des transports d'Ile-de-France) et la Société du Grand Paris (SGP) ont annoncé vendredi 30 janvier qu'ils allaient passer une commande de plus de 2 milliards d'euros sur quinze ans à Alstom Transport pour le renouvellement du métro parisien (lignes 1, 4, 6, 11 et 14) et pour l'arrivée du Grand Paris Express.Ce marché porte sur un maximum de 217 trains avec une première commande de 35 trains de huit voitures, pour un montant total de 518 millions d'euros.La RATP, le STIF et la SGP précisent :« Cette première commande va permettre de créer ou pérenniser 2 000 emplois en France pendant une dizaine d'années, sur les sept sites qui vont participer au projet (Valenciennes, Le Creusot, Ornans, Villeurbanne, Tarbes, Saint-Ouen et Aix-en-Provence) et chez les fournisseurs de la filière ferroviaire française. »« Cette décision est une étape importante dans le renouvellement du matériel roulant sur pneumatiques exploité par la RATP, ainsi que dans la réalisation du Grand Paris Express », se réjouissent-ils.PREMIÈRE ÉTAPE : LIGNE 14La première étape du Grand Paris Express est le prolongement de la ligne 14 au nord, entre Saint-Lazare et la mairie de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), qui doit voir le jour en 2019.Le 11 février, le conseil du STIF doit approuver les conventions de fonctionnement et de financement de la première tranche du marché, à savoir les rames pour le prolongement de la ligne 14 jusqu'à la mairie de Saint-Ouen et celles pour les prolongements vers le sud jusqu'à Aéroport d'Orly, et vers le nord jusqu'à Saint-Denis-Pleyel. Suivi par le conseil de surveillance de la SGP, le 16 février.La RATP pourra alors « notifier une première commande de 35 trains de 8 voitures, pour un montant total de 518 millions d'euros financé à 100% par le STIF ».DEUXIÈME COMMANDEUne deuxième commande, également financée à 100 % par le STIF, « pouvant aller jusqu'à 37 trains de 8 voitures, répondra aux besoins des prolongements au sud à Aéroport d'Orly et au nord à Saint-Denis-Pleyel ».En décembre, la Fédération des industries ferroviaires (FIF) avait alerté les pouvoirs publics, estimant que 10 000 à 15 000 emplois seraient menacés en France d'ici à 2018 par la baisse des commandes de trains, métros, tramways.En Bourse, l'action Alstom (+ 0,93 %, à 29,16 euros, à 17 h 10) a bondi de plus de 2 % à la suite de cette annonce.Lire aussi : Les tarifs des transports en Ile-de-France devraient augmenter de 3 % 30.01.2015 à 16h41 • Mis à jour le30.01.2015 à 16h47 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Après deux trimestres très dynamiques, la croissance américaine a déçu sur les trois derniers mois de 2014. Le Produit Intérieur Brut (PIB) a progressé sur un rythme annualisé de 2,6 % (soit une croissance réelle de 0,65 %) entre octobre et décembre, selon les statistiques publiées, vendredi 30 janvier, par le Département du commerce.Le chiffre est très en deçà des attentes des économistes, qui tablaient sur une hausse de plus de 3 %. Sur l’ensemble de 2014 l’économie américaine a progressé de 2,4 %. Le chiffre est légèrement supérieur à la croissance de ces trois dernières années, qui s’est établie en moyenne à 2,2 %, mais reste très inférieure aux 3,4 % de moyenne que connaissaient les États-Unis dans les années 1990. « Le fait que le chiffre du quatrième trimestre soit en deçà des attentes ne doit pas occulter le tableau d’ensemble pour 2014, qui a été la meilleure année pour l’économie américaine depuis la récession », estime Joseph Lake, analyste pour The Economist Intelligence Unit.La consommation tient bonLa bonne nouvelle de la fin d’année aura été la progression de la consommation, qui représente 70 % de l’activité économique des États-Unis. Les dépenses des Américains ont bondi de 4,3 %, du jamais vu depuis 2006. Cette vigueur s’explique à la fois par la baisse des prix de l’essence, qui a dopé le pouvoir d’achat des ménages et par la solidité du marché de l’emploi. Près de 3 millions ont été créés en 2014.Sur les trois derniers mois de l’année, la consommation des ménages a ajouté 2,9 points de croissance au PIB. Avec une progression de 2,5 % sur l’ensemble de 2014, les dépenses des Américains retrouvent leur niveau de 2006. Cette bonne santé de la consommation se retrouve dans l’indice de confiance des ménages. Selon les dernières données de l’Université du Michigan, celle-ci n’a jamais été aussi haute depuis onze ans.Les investissements ralentissentEn revanche, côté investissements, le rythme s’est nettement ralenti. Après un bond de 8,9 % au troisième trimestre, la croissance n’est plus que de 1,9 % au quatrième. Les dépenses des entreprises en équipements a même chuté de 1,9 %. C’est le plus fort recul depuis le second trimestre 2009.Autre mauvaise nouvelle : l’accroissement du déficit commercial, qui s’est établi à 471,5 milliards de dollars, alors que les importations ont augmenté trois fois plus vite que les exportations. Une tendance logique, alors qu’au cours des trois derniers mois de 2014, le dollar a commencé son envolée face au yen et à l’euro, pénalisant ainsi la compétitivité des États-Unis.Les dépenses publiques reculentDans le même temps, le ralentissement économique en Asie et Europe a pesé sur les exportations américaines. Au total, le commerce extérieur a coûté 1 point de croissance. Cet indicateur est toutefois à prendre avec des pincettes dans la mesure où les chiffres du mois de décembre n’ont pas eu le temps d’être pris en compte. Il faudra donc attendre la deuxième estimation du PIB en février, voir la troisième en mars pour avoir une idée plus précise.Enfin le recul des dépenses publiques de 2,2 % a coûté 0,4 point à la croissance, compensé toutefois par la croissance des stocks des entreprises qui a contribué au PIB à hauteur de 0,8 point.Même si la croissance américaine semble solide, l’année 2015 s’annonce contrastée. « La Réserve fédérale va augmenter les coûts d’emprunt et freiner les dépenses de consommation, anticipe M.Lake. La faiblesse de la demande extérieure va également peser sur l’économie américaine, qui ne peut pas bondir indéfiniment, alors que les autres pays sont confrontés à une faible consommation et à la désinflation. La force du dollar rendra les produits américains moins compétitifs. Tous ces facteurs finiront faire ralentir l’économie américaine, même si elle connaîtra des taux de croissance à faire pâlir d’envie l’Europe », affirme-t-il.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.01.2015 à 11h22 • Mis à jour le31.01.2015 à 06h19 | Francine Aizicovici (et Sébastien Cagnac) Après une dizaine de jours de grèves et d’actions des routiers à travers la France, les fédérations patronales et les syndicats se sont accordés, jeudi 29 janvier, sous l’égide d’un médiateur du ministère du travail, pour se retrouver mardi 3 février et négocier sur les « salaires et le pouvoir d’achat. »Depuis le début des négociations annuelles sur les salaires, l’argument premier avancé par le patronat pour rejeter la hausse de 5 % demandée par les syndicats, ce sont « les réalités économiques » dans un contexte de « concurrence déloyale et de dumping social ».Le patronat vise ainsi les salaires des conducteurs des pays à bas coût, comme la Pologne, la Roumanie, etc. Reste que les entreprises françaises jouent elles aussi un rôle dans ce dumping qu’elles dénoncent. Mais ce sujet n’est pas sur la table des négociations. Il est tabou.Quel est l’« état de santé » du secteur routier en France ? Le pavillon français n’a cessé de dégringoler depuis la fin des années 1990. Sa part du marché européen du transport routier était évaluée à 50 % en 1999. Elle a été ramenée à 10 % dix ans plus tard.Dans l’intervalle, 21 000 emplois ont été supprimés, selon le rapport d’information du sénateur communiste du Nord Eric Bocquet, publié en avril 2014 (« Le droit en soute ? Le dumping social dans les transports européens »).Pourquoi le poids du « pavillon » français s’est-il réduit en Europe ?La dégradation de la position française tient notamment à l’ouverture à la concurrence du secteur et à l’élargissement de l’Union européenne de 2004. Cela a conduit à « l’ouverture concomitante des marchés à des entreprises dont les coûts de personnel sont moins élevés », relevait le rapport de M. Bocquet.Selon une étude de 2013 du Comité national routier, le coût de l’heure de conduite moyen d’un chauffeur polonais représente 34 % de celui d’un chauffeur français (données de 2011).Mais un autre phénomène a joué : la délocalisation d’une partie de la production européenne à l’Est du continent européen. Celle-ci a conduit les chargeurs à privilégier les transporteurs locaux. Elle s’est aussi traduite par une réorganisation des filières de transport international en Europe, « au détriment de certains pays dont la France ».C’est ainsi que la Pologne possède désormais le premier pavillon routier en Europe.Routiers : que veut la CFDT ?Comment les transporteurs français ont-ils cherché à contrer ces concurrents européens à bas coûts ?Le groupe Norbert Dentressangle « a créé deux entités situées en Pologne (788 salariés) et en Roumanie (639 salariés) », soulignait M. Bocquet dans son rapport, expliquant que « le déficit de compétitivité du pavillon français est généralement mis en avant par un certain nombre d’acteurs du secteur pour justifier leur souhait de bouleverser l’organisation de leurs entreprises et la promotion de filiales au sein des pays à bas coûts. »Les deux entreprises créées par Norbert Dentressangle ont ainsi « développé leur propre clientèle au sein de ces pays où elles sont établies (40 % de leurs opérations) et travaillent en sous-traitance auprès de la maison mère française pour les trajets internationaux », détaillait M. Bocquet. Il ajoutait que « 43,5 % des transports effectués à partir de la France sont sous-traités à des filiales étrangères du groupe ou à des entreprises extérieures. »Le groupe Norbert Dentressangle refuse de s’exprimer à ce sujet. Au bout du compte, selon le rapport parlementaire, 535 postes de conducteurs ont été supprimés au sein du groupe entre janvier 2011 et juin 2013, sur un effectif initial de 9 128 personnes. Les plus grands groupes français de transport routier et de logistique ont suivi le même mouvement de création de filiales, comme Géodis ou FM Logistic.« Ceux qui ont imaginé que passer par la sous-traitance étrangère permettrait d’assainir le marché ont joué avec le feu, aujourd’hui, nous en payons tous le prix», relève Jean-Marc Charbonnier, à la tête d’une entreprise de transport de 120 salariés à Manosque. Pour lui, les grands groupes de transport sont en partie responsables de l’arrivée massive de chauffeurs étrangers, payés selon les standards de leurs pays d’origine, sur le sol français.Le recours à des chauffeurs issus de filiales étrangères pour des transports effectués à partir de la France est-il légale ?Si cette évolution donne une autre vision des « réalités économiques » avancées par le patronat aux syndicats et de leur dénonciation du « dumping social », elle n’est cependant ni illégale ni étonnante au regard du fonctionnement d’un marché libéralisé et de l’effondrement de pavillon français miné par les pays à bas coûts.Reste que le groupe Norbert Dentressangle « semble surexploiter sa dimension européenne et interpréter de façon erronée la réglementation européenne », souligne le rapport de M. BocquetLa direction de l’entreprise a ainsi reconnu devant le Comité de groupe, le 27 novembre 2013, qu’elle faisait venir par bus des chauffeurs des filiales polonaise et roumaine pour prendre leur service dans des établissements de l’Hexagone. Ces routiers rejoignaient ensuite des poids lourds immatriculés en Pologne et en Roumanie. Mais ils étaient payés selon les normes de leurs pays d’origine.Pour Pascal Goument, président de la CFTC de Norbert Dentressangle, « ces salariés qui prennent leur service en France devraient se voir appliquer le statut de salariés détachés », avec des conditions de travail et de salaire équivalentes à celles pratiquées en France, les cotisations sociales devant être payées dans le pays d’origine. « Pour nous, il s’agit de la substitution de contrats de travail français par des contrats polonais ou roumains », ajoute M. Goument.Lors du même comité de groupe de novembre 2013, la direction avait répliqué : « nous ne sommes pas dans la situation de détachement (…) mais dans une relation normale de sous-traitance entre les agences de l’Ouest et celles de l’Est. » Sur ce point, la société devra s’expliquer devant le tribunal correctionnel de Valence où se tiendra un procès du 4 au 6 mars sur des faits présumés de marchandage et de travail dissimulé dans une affaire de sous-traitance interne.Après deux ans et demi d’enquête, la justice entendra six cadres du groupe. Selon France Bleue Drôme Ardèche, il s’agit de 1 500 chauffeurs portugais, roumains et polonais employés entre 2005 et 2012 pour des opérations de transport international dont les conditions douteuses. Tout est parti d’une plainte de la CFTC en 2010. « Il y a eu 4 perquisitions en 2012 et l’enquête a été bouclée en septembre 2014 », précise M. Goument.Que disent les textes européens ?Invoquer des opérations de sous-traitance pour des prestations internationales réalisées par des salariés étrangers, et non le détachement de salariés, suppose toutefois qu’ils effectuent des opérations de cabotage. C’est-à-dire qu’au cours des trajets internationaux, ces routiers déposés en France doivent respecter la directive européenne sur ce sujet.Il s’agit en l’occurrence d’« effectuer au maximum trois prestations (chargement / déchargement) en France sur une période maximale de sept jours », indique Karine Bézille, avocate associée du cabinet Lefèvre Pelletier et associés et coauteure avec Françoise Pelletier du livre Mise à disposition, prestation de service et sous-traitance aux éditions Liaisons sociales.Or, selon des témoignages, certains de ces travailleurs étrangers resteraient sur le territoire beaucoup plus longtemps. Antoine Fatiga, représentant CGT transport en Rhône-Alpes, rencontre régulièrement ces salariés venus de l’étranger et déposés en France.« En Savoie, près de Chambéry, il y a un parking où des travailleurs polonais sont là et attendent le dimanche soir pour circuler. Nous organisons chaque année avec eux un moment de convivialité. Ils disent tous que les opérations qu’ils réalisent vont au-delà du cabotage légal, qu’ils restent trois ou quatre mois en France et font un peu d’international », relate-t-il. « Ils travaillent tous pour des donneurs d’ordre étrangers, souvent italiens ».Les dirigeants de PME de transport, pour leur part, sont unanimes : la régulation du cabotage doit se faire à l’échelle de l’Europe.Cependant Emmanuel Jourdain, qui dirige une entreprise de 12 salariés près du Havre, redoute les désaccords avec les syndicats autant qu’entre les deux principales organisations patronales, la FNTR et l’OTRE (il est d’ailleurs lui-même président de la région Normandie pour ce syndicat qui regroupe surtout des PME) : « Nous ne pouvons porter nos revendications à Bruxelles que si nous nous sommes tous entendus sur la nature des problèmes à traiter ».Francine Aizicovici (et Sébastien Cagnac)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Barroux et Nicole Vulser L’inscription dans la loi du « devoir de vigilance » des multinationales à l’égard de leurs filiales et de leurs sous-traitants a été renvoyée à plus tard lors de l’examen, jeudi 29 janvier, de la proposition de loi (PPL) déposée par Europe Ecologie-Les Verts.Pour le secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur, Matthias Fekl, qui représentait le gouvernement lors des débats parlementaires, ce report, au plus tard à la fin du mois de mars, doit permettre de consolider juridiquement le texte proposé.« Le gouvernement partage le diagnostic et les objectifs de cette proposition de loi, a-t-il expliqué, (…) mais certaines questions juridiques et techniques devraient être précisées. »Le texte proposait notamment de modifier le code civil et le code pénal en créant un régime de responsabilité en cas de survenance d’un dommage dans le cadre d’activités économiques ou commerciales d’une société.« Au-delà du devoir de vigilance, il s’agit d’inscrire dans la loi une responsabilité pénale du donneur d’ordre, d’une obligation de moyens dont doit se doter la société pour contrôler sa chaîne de production et de fournitures et de permettre d’ouvrir des droits à réparation pour les victimes de drames ou de catastrophes », fait valoir Danielle Auroi (EELV, Puy-de-Dôme), rapporteure de la PPL.Sanctions civiles et pénalesQuand une entreprise ne pourra pas justifier avoir pris les mesures nécessaires de prévention ou qu’elle ne pourra pas prouver qu’elle ne pouvait pas être informée de ces dommages potentiels, le juge pourra appliquer des sanctions civiles ou pénales.Cette « charge de la preuve » et la mise en place de sanctions déplaisaient fortement au patronat.Pour certains, comme les organisations non gouvernementales qui ont été associées aux débats et à la préparation de la PPL, regroupées notamment au sein du Forum citoyen pour la responsabilité sociale des entreprises (RSE), le gouvernement a cédé au lobby patronal.La contrainte qu’instaure ce « devoir de vigilance » est mal vécue par le Medef. Dans un courrier interne de début janvier, l’Association française des entreprises privées (AFEP) indique que « l’approche par la sanction telle qu’envisagée, et compte tenu des difficultés juridiques qui l’entourent, conduirait immanquablement à la judiciarisation des relations entre parties prenantes sans répondre aux objectifs poursuivis. »Cet argument a été repris tel quel à la tribune de l’Assemblée nationale, jeudi, par le député UMP des Yvelines, Jean-Marie Tetart, qui s’est inquiété du « niveau de contrainte qui pèserait sur les entreprises », de cette « épée de Damoclès pesant sur la confiance des entreprises ».Bien que se déclarant favorables au texte proposé, les députés socialistes ont finalement rejoint la proposition du gouvernement de renvoyer la PPL en commission.En novembre 2013 pourtant, le groupe Socialiste, républicain et citoyen (SRC), comme le groupe écologiste, avait déposé cette même PPL, suivi, en février 2014, par le groupe Radical, républicain, démocrate et progressiste (RRDP) et, en avril 2014, par la Gauche démocrate et républicaine (GDR).« Lobbying du patronat »Ce consensus n’a pas résisté à la volonté du gouvernement de prendre plus de temps. « Il faut quelque chose de stable juridiquement et amender ce texte trop compliqué, il faut le réécrire et nous espérons pouvoir déposer une nouvelle proposition avec les écologistes », a estimé Anne-Yvonne Le Dain (PS, Hérault), qui a déposé la motion de renvoi.Mais certains, parmi les parlementaires socialistes, ont exprimé leur inquiétude. Philippe Noguès (PS, Morbihan), l’un des auteurs du texte de la PPL, a dénoncé le « lobbying du patronat », redoutant que « cette loi ne tombe dans les limbes et n’en sorte pas. »« Il faut que la proposition de loi aille jusqu’au bout, qu’elle puisse être débattue par l’Assemblée, cela n’a aucun sens de renvoyer ce texte. Nous vous laissons la responsabilité de rejeter un texte que vous avez vous-même soutenu », a répondu, au représentant du gouvernement, Barbara Pompili, présidente du groupe écologiste.Sans attendre, quatre syndicats qui soutenaient la proposition de loi, la CGT, la CFDT, la CGE-CGC et la CFTC, ont demandé, jeudi, au ministre de l’économie un rendez-vous pour discuter du nouveau texte.Les ONG ont annoncé, elles, que plus de 130 000 personnes avaient signé la pétition « Rana Plaza, Bhopal, Erika : halte à l’impunité des multinationales », lancée par la plate-forme citoyenne Avaaz.Lire également : Rana Plaza : la justice ouvre une enquête contre AuchanPour les associations (Sherpa, Peuples solidaires, ccfd-terre solidaire, Les Amis de la Terre, Terre des hommes, etc.), il faut prévenir les risques et permettre un véritable accès des victimes à la justice.Les Français favorables à la responsabilité juridique des entreprisesA l’appui de leur démarche, ces associations peuvent se prévaloir d’un soutien de l’opinion publique. « Une large majorité de Français estime que les multinationales doivent être tenues pour responsables juridiquement des catastrophes humaines et environnementales provoquées par leurs sous-traitants, comme celle du Rana Plaza au Bangladesh », selon un sondage CSA commandé par le Forum citoyen pour la responsabilité sociale des entreprises (RSE), publié mardi 27 janvier.Cette enquête a été réalisée par internet du 20 au 22 janvier auprès d’un échantillon de 1 000 personnes.Près de deux ans après l’effondrement de l’immeuble Rana Plaza à Dacca, qui avait tué 1 135 ouvriers du textile et blessé plus de 2 000 autres, 91 % des personnes interrogées estiment que les grandes marques qui y faisaient produire des vêtements devraient être obligées d’indemniser les blessés et familles de victimes.Ils sont également une très grande majorité (95 %) à penser que ce type de catastrophe humaine ou de catastrophe environnementale massive comme la marée noire de l’Erika, « pourraient être évitées » si les multinationales prenaient davantage de précautions.Et 76 % des Français estiment qu’il n’est « pas justifié » qu’une multinationale ne puisse être tenue pour responsable devant la justice des accidents graves provoqués par ses filiales ou ses sous-traitants.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteRémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Le Japon s’oriente vers une sortie de récession, mais les Japonais restent encore prudents face à la conjoncture, et leurs dépenses s’en ressentent.Dévoilées le 30 janvier, plusieurs données laissent penser que la contraction du produit intérieur brut (PIB), qui a suivi la hausse de la TVA, de 5 % à 8 % en avril 2014, pourrait appartenir au passé.En décembre, la production industrielle a progressé de 1 % sur un mois. Au dernier trimestre 2014, a souligné le ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie (METI), elle a crû de 1,8 % - la première hausse en trois trimestres. Pour le METI, elle « progresse sur un rythme modéré ».En décembre également, le taux de chômage a reculé de 0,1 point, à 3,4 %. Il y a toujours plus d’offres d’emploi que de personnes en recherche de poste. Et l’inflation a atteint 2,5 %.Retour à la croissance en 2015Considérés par Takahiro Sekido, de la banque Mitsubishi UFJ comme le « signe d’une reprise économique », ces chiffres confortent les autorités japonaises, qui tablent sur un retour de la croissance en 2015.Le 28 janvier, la Banque du Japon a revu à la hausse sa prévision pour l’exercice 2015 commençant en mars, à 2,5 %, contre 2,1 % auparavant.L’établissement central table sur les effets positifs de la baisse des prix du pétrole et du nouveau plan de soutien à l’économie, décidé en décembre 2014 par le gouvernement.Pour autant, dans ce contexte un peu plus « rose », la consommation des ménages, qui génère 60 % du PIB nippon, reste morose. Elle reste affectée par la hausse de la TVA, comme par le retour de l’inflation.En décembre, les dépenses des ménages ont ainsi reculé de 3,4 % par rapport à décembre 2013 (elles sont en hausse de 2,1 % par rapport à novembre 2014).Les ventes au détail ont baissé de 0,3 %, alors qu’elles étaient attendues en hausse dans les mêmes proportions.Le secteur de la distribution déprimeDans le secteur de la distribution, le pessimisme domine. À - 19, l’indice de diffusion de la consommation mesuré par le quotidien économique Nihon Keizai (Nikkei), dévoilé le 28 janvier, révèle une inquiétude réelle, tant chez les enseignes de la grande distribution que celles des grands magasins.Une majorité des entreprises consultées estime que « la volonté de dépenser est à son plus bas niveau depuis la période qui a suivi le séisme de mars 2011 ».Difficile d’anticiper une reprise rapide de la consommation. La BoJ attend une hausse des prix sur l’exercice fiscal 2015 à 1 %, contre 0,9 % pour l’exercice en cours, hors effet de la majoration du taux de TVA.Les négociations salariales du printemps, le traditionnel « shunto », pourraient se traduire par une augmentation du salaire de base, aux alentours de 2 %.Elle sera bienvenue car en novembre 2014, a fait savoir le ministère de la santé, du travail et des affaires sociales, le revenu mensuel moyen rapporté à l’inflation a reculé pour le 17e mois consécutif, de 4,3 %.Mais les hausses de salaire pourraient rester insuffisantes pour réellement modifier le comportement des consommateurs. Pour Takeshi Minami, de l’institut de recherche Norinchunkin, « la consommation ne devrait pas tirer la croissance en 2015. »Et ce d’autant plus que la BoJ pourrait décider de nouvelles mesures d’assouplissement monétaire pour atteindre son objectif d’inflation de 2 % par an.Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.01.2015 à 09h10 • Mis à jour le30.01.2015 à 12h23 | Denis Cosnard Une loi pour protéger les entreprises des... par lemondefrLes journalistes l’ont emporté. Face à la mobilisation de la presse, les pouvoirs publics ont renoncé à légiférer dans l’immédiat sur le « secret des affaires ». Cet outil juridique devait permettre aux entreprises tricolores de mieux faire face à l’espionnage industriel, mais risquait de restreindre la liberté de la presse et celle des « lanceurs d’alerte ».Les articles sur ce sujet qui devaient être intégrés au projet de loi Macron actuellement en discussion à l’Assemblée nationale en seront finalement écartés. La décision a été prise dans la soirée de jeudi 29 janvier, à l’issue de discussions entre François Hollande et son ministre de l’économie, indiquent des sources concordantes.Devant la polémique grandissante, le président de la République a jugé qu’il n’était « ni opportun ni judicieux » de maintenir le projet tel quel, indique un de ses proches.« Visiblement, le moment n’est pas venu »Dès vendredi matin, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux, a donné le ton. « Visiblement, le moment n’est pas venu » d’instaurer ce secret des affaires, a-t-il déclaré sur RTL. Comme il y a incompréhension, je souhaite que l’on n’aille pas plus loin sur cette dimension. »Le rapporteur du projet de loi, le député (PS) Richard Ferrand, est sur la même longueur d’onde. « J’ai la conviction que la liberté des journalistes et l’action des lanceurs d’alerte n’étaient en rien entravées par ce projet. Mais pour éviter les angoisses inutiles et les procès d’intention, je vais déposer un amendement de suppression de cette partie du texte », annonce-t-il.Convaincus qu’il reste nécessaire de travailler sur le sujet, le gouvernement et les députés ont déjà une autre solution en tête. Il s’agirait de réunir dans un même texte de loi le secret des affaires et le secret des sources, un sujet sur lequel le candidat Hollande avait promis de légiférer durant la campagne de 2012. « On pourrait ainsi protéger à la fois les entreprises, les journalistes et leurs sources, et les lanceurs d’alerte », plaide M. Ferrand.Depuis le début de la semaine, les journalistes étaient montés au créneau de plus en plus vigoureusement contre ce projet visant à instaurer un « secret des affaires ». Des dizaines de sociétés de journalistes, d’agences de presse et sociétés de production avaient dénoncé ce qu’elles considéraient comme une « nouvelle arme de dissuasion massive contre le journalisme ». Une pétition avait commencé à circuler.Montée de la grogneJeudi matin, le gouvernement pensait encore pouvoir sauver le projet. Recevant à Bercy des dizaines de journalistes pour ses vœux à la presse, Emmanuel Macron avait annoncé que quatre amendements seraient introduits pour garantir « la liberté de la presse, la liberté d’information, la liberté d’investigation ». Une façon selon lui de répondre aux « légitimes préoccupations » des journalistes, de même que celles des lanceurs d’alerte et des syndicats, tout en permettant aux entreprises de mieux se protéger de l’espionnage. « Car oui, nous avons un problème de secret des affaires, avait souligné le ministre. Nous sommes défaillants à beaucoup d’égards. Nos entreprises se font plus facilement espionner que dans beaucoup de pays voisins. »Modifier le texte ? Les représentants des médias ont immédiatement rejeté cette piste. « Des “amendements à l’amendement” ne résoudront rien, ont-ils expliqué jeudi matin à M. Macron. Le gouvernement est en train d’élaborer un fourre-tout législatif dont la liberté d’informer sortira inévitablement perdante. » Cette détermination et la montée de la grogne ont amené M. Macron à changer d’avis. Il a notamment été sensible à l’absence de concertation sur le sujet. « Ce n’est pas ma méthode », a dit le ministre.Le locataire de Bercy pouvait d’autant plus facilement lâcher sur ce projet qu’il n’en était pas à l’origine. Ce sont les députés qui, en Commission, avaient choisi d’insérer le secret des affaires dans la loi Macron consacrée au travail du dimanche, à la réforme des professions réglementées, etc. Une façon pour les parlementaires les plus sensibles à la cause des entreprises de donner une nouvelle chance à un projet lancé il y a plus de dix ans par un chantre du patriotisme économique, l’avocat Bernard Carayon, alors député UMP, et bloqué ensuite à plusieurs reprises.C’est qu’en permettant aux entreprises d’estampiller certaines informations « secret des affaires », sur le modèle du « secret défense », le risque est fort de compliquer, par ricochet, le travail des journalistes et des lanceurs d’alerte. Le projet prévoyait de punir d’un maximum de trois ans de prison et 375 000 euros d’amende ceux qui s’empareraient d’informations confidentielles ayant une valeur économique. Des exceptions étaient prévues pour protéger les journalistes. Mais trop faibles aux yeux de nombreux professionnels, inquiets de la pression qu’aurait fait peser le texte sur leurs sources.Selon certains, des affaires comme LuxLeaks n’auraient pu être dévoilées dans ce nouveau cadre. « Si le secret des affaires avait existé, Irène Frachon, le médecin à l’origine du scandale du Mediator, aurait pu être sanctionnée », affirme ainsi l’association Transparency International. Des menaces démenties en chœur par le gouvernement et les députés à l’origine du projet. Mais devant l’émoi, ils ont préféré battre en retrait.Secret des affaires : informer n’est pas un délit !Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (Pékin, envoyé spécial) Manuel Valls est prêt à beaucoup d’efforts pour attirer les investisseurs chinois en France. Depuis le début de sa visite officielle, jeudi 29 janvier, le premier ministre s’est mué en VRP de la marque France. Depuis deux jours, il ne s’est pas passé une heure sans que M. Valls n’invite le géant économique asiatique à venir investir dans l’Hexagone.Manuel Valls en Chine en VRP de la politique françaiseMême au cœur de la Cité interdite, visitée vendredi matin, Manuel Valls a trouvé le moyen d’évoquer le sujet. « Les Français reçoivent les Chinois en les invitant à Versailles, eux nous reçoivent à la Cité interdite. Nos deux pays sont le fruit de leur histoire, les symboles sont importants, tout autant que les investissements chinois en France », a-t-il déclaré à quelques mètres de l’ancienne chambre nuptiale de l’empereur.Mais c’est une heure plus tard, s’exprimant devant les « forces économiques » franco-chinoises de Pékin que M. Valls a déployé toute sa force de conviction pour vanter les atouts français. « Je veux vous dire quelle est la réalité de mon pays : la France est un pays pro-entreprises, un pays pro-business, qui avance et se réforme », lance-t-il à son auditoire. Puis il détaille l’action de son gouvernement en ce sens, avec « la mise en place d’un plan de réduction des dépenses publiques sans précédent » ou « le choc majeur de compétitivité des entreprises » créé selon lui par « le pacte de responsabilité et le plan de simplification administrative ». « Nous réformons le marché du travail et mettons plus de liberté dans notre économie », poursuit-il, louant par avance les futurs résultats de la loi Macron en discussion au Parlement.« Ne craignez pas notre droit social » S’adressant aux Chinois, Manuel Valls se fait catégorique : « La France est un pays qui vous attend, ne craignez pas notre droit social, ni la réalité française », tente-t-il de les rassurer. Les critiques et les craintes suscitées récemment en France par le rachat du Club Med par le groupe chinois Fosun ou la prise de participation d’un consortium chinois dans l’aéroport de Toulouse-Blagnac ? Il les balaie sans hésitation. « Dans ces deux dossiers, les Chinois étaient là, prêts à investir et compétitifs. Ne soyons pas frileux, sinon ils iront ailleurs. Il faut convaincre nos compatriotes de ne pas se laisser aller au vent mauvais de la peur du Chinois », explique-t-il à la presse française.Pour le premier ministre, ces récents accords doivent au contraire servir d’exemples pour l’avenir. Et le premier ministre est même disposé à aller plus loin et à ouvrir aux Chinois la porte d’autres secteurs plus stratégiques, comme l’énergie ou les transports. Il propose notamment « un nouveau partenariat de grande ambition » dans l’industrie nucléaire « pour couvrir l’ensemble du cycle, de l’amont à l’aval », comme il se félicite du projet de développement de l’Airbus A330 dans l’usine de Tianjin (sud-est de Pékin), qui fabrique déjà des A320.« Deux amis sincères »De tels partages de technologies « ne sont ni la fin du nucléaire français ni celle de l’aéronautique », affirme-t-il. Idem pour l’industrie agroalimentaire, domaine dans lequel la France est nettement sous-représentée en Chine : là aussi, M. Valls veut « un nouveau partenariat de qualité » dans les secteurs du lait, du vin, de la viande et de la charcuterie. Son vœu semble pieux, tant les négociations sur ces sujets peinent à avancer ces dernières années entre les deux pays.Avec ce tapis rouge déroulé aux grands groupes chinois, le premier ministre espère qu’en échange, la première puissance commerciale mondiale se fera plus accueillante pour les entreprises françaises. « Le partenariat entre nos deux pays doit se rééquilibrer, nous souhaitons qu’une série d’obstacles administratifs soit levée », demande-t-il. Manuel Valls veut croire que « deux amis sincères » peuvent se dire « la vérité ». Mais il le reconnaîtrait presque lui-même à demi-mot, l’avantage est indéniablement du côté chinois : « On est dans une économie ouverte, il y a des milliards d’investissements qui peuvent venir de Chine et la France a besoin de capitaux et d’investisseurs », résume-t-il crûment.Bastien Bonnefous (Pékin, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le nouveau gouvernement grec d’Alexis Tsipras a annoncé, mercredi 28 janvier, sa volonté de stopper le processus de privatisation du port du Pirée et de DEI, la compagnie nationale d’électricité. Au-delà de ces deux entreprises, c’est l’ensemble du programme de privatisation, lancé en 2011 par les autorités grecques, qui est en réalité aujourd’hui sur le point de prendre fin.Cet arrêt du programme de privatisations « n’est pas une surprise », affirme Yannis Eftathopoulos, économiste et consultant spécialiste des entreprises de service public. M. Tsipras a, en effet, à maintes reprises déclaré durant la campagne électorale qu’il fermerait le Taiped, le fonds en charge de la valorisation des biens publics en Grèce.Au Pirée, les dockers se réjouissent, les Chinois défendent leurs droitsQuel était l’objectif du programme de privatisations ?Les privatisations s’inscrivaient dans le cadre des engagements pris par les pouvoirs publics grecs vis-à-vis de leurs bailleurs de fonds internationaux, réunis dans la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international)« L’objectif de cette campagne de privatisations était double : à la fois budgétaire, en faisant rentrer des liquidités dans les caisses de l’Etat grec, et structurel, avec l’idée que privatiser une entreprise renforce sa compétitivité et son efficacité », explique M. Eftathopoulos.Quel était le degré d’avancement des cessions ?Sur le catalogue du Taiped figurait des dizaines d’aéroports, de ports, de plages, d’hôtels mais aussi quelques grosses entreprises publiques comme celles de l’électricité, du gaz ou de l’eau.À ce jour, depuis 2011, des accords de vente ont été conclus à hauteur de 5 milliards d’euros, sur lesquels 3 milliards auraient déjà été récoltés par l’Etat grec, selon les chiffres du Taiped. On est ainsi très loin des premiers objectifs qui avaient été affichés : 50 milliards de recettes étaient escomptés. Ce chiffre avait depuis, il est vrai, été ramené à moins de 25 milliards d’euros d’ici à 2020.« Avec la crise, la valeur des actifs a chuté, ce qui a impacté les recettes. Mais il y a aussi eu pas mal de blocages juridiques et des résistances de la population, qui a, par exemple, réussi à faire annuler la privatisation de la compagnie des eaux », relève M. Eftathopoulos.Le gouvernement peut-il compenser cet arrêt des privatisations et comment ?« Tout l’enjeu pour ce gouvernement, s’il arrive à tenir sa décision de ne plus privatiser, sera d’arriver à moderniser et réformer les entreprises publiques vers plus de performances », relève M. Eftathopoulos. « En cela l’Europe pourrait apporter son aide », ajoute-t-il.Reste que le gouvernement grec n’a pas vraiment d’argent dans les caisses. Comment pourra-t-il soutenir ces investissements publics ? « On en revient à la question de la dette. C’est bien pour regagner de la marge budgétaire et une capacité d’action que le gouvernement Tsipras demande une renégociation de la charge de la dette », indique M. Eftathopoulos.Grèce : premiers petits tiraillements entre EuropéensAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.01.2015 à 17h33 La banque centrale de Russie a annoncé une baisse inattendue de son principal taux d'intérêt, vendredi 30 janvier. Une initiative perçue comme une tentative d'apaiser les craintes de récession face à la chute des cours du pétrole et aux sanctions occidentales liées à la crise en Ukraine.L'institution a ramené le taux des prises en pension à une semaine de 17 % à 15 %, un peu plus d'un mois après l'avoir augmenté de 6,5 points pour freiner la dépréciation du rouble. La plupart des économistes s'attendaient à un statu quo vendredi, et le rouble a creusé ses pertes après l'annonce surprise de la réduction du loyer de l'argent, cédant jusqu'à 4 % face au dollar, avant de regagner une partie du terrain perdu.« RESTAURATION DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE »La baisse de taux traduit à l'évidence une nouvelle hiérarchie des priorités de la banque centrale. Alors qu'elle privilégiait jusqu'à présent la lutte contre l'inflation et la défense du rouble, il semble qu'elle se fixe désormais pour principal objectif de soutenir l'activité économique.La décision de vendredi pourrait aussi nourrir les spéculations sur l'impact des changements qui ont eu lieu récemment au sein de la direction de l'institution, soupçonnés d'avoir été influencés par le Kremlin, les banques et les milieux d'affaires.La présidente de la banque centrale, Elvira Nabioullina, a déclaré dans un communiqué :« La décision prise aujourd'hui d'abaisser le taux directeur de deux points de pourcentage vise à l'équilibre de l'objectif de réduction de l'inflation et à la restauration de la croissance économique. »Elle a ajouté que le taux directeur restait suffisamment élevé pour permettre d'atteindre l'objectif d'inflation à moyen terme. La banque centrale vise une inflation inférieure à 10 % en janvier 2016, contre 13,2 % ce mois-ci et 11,4 % en décembre.Lire le reportage (édition abonnés) : En attendant les effets du plan anticrise, les Russes « vont manger moins »L'ÉCONOMIE RUSSE EST EN BERNELe Kremlin, qui nie régulièrement influencer les décisions de politique monétaire, n'a fait aucun commentaire. Mais le ministre des finances, Anton Silouanov, s'est félicité de la baisse de taux, ajoutant que la banque centrale avait de bonnes raisons pour affirmer que la situation sur le marché des changes était maîtrisée.Au-delà du jeu des influences politiques, la décision de vendredi peut aussi traduire la prise de conscience par les autorités monétaires du fait que l'économie russe doit se préparer à un atterrissage brutal, la chute du cours du baril et la dégradation de la situation en Ukraine étouffant tout espoir d'une embellie conjoncturelle rapide.La croissance n'a été que 0,6 % en 2014, selon la première estimation officielle publiée vendredi, et la banque centrale table sur une contraction de 3,2 % du produit intérieur brut (PIB) en rythme annuel sur les six premiers mois de cette année.Lire l'entretien avec Yves Zlotowski, économiste en chef de Coface (Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur) et bon connaisseur français de l'économie russe : « La première moitié de l’année 2015 sera très difficile pour les Russes » Stéphane Lauer (New York, correspondant) Après deux trimestres très dynamiques, la croissance américaine a déçu sur les trois derniers mois de 2014. Le Produit Intérieur Brut (PIB) a progressé sur un rythme annualisé de 2,6 % (soit une croissance réelle de 0,65 %) entre octobre et décembre, selon les statistiques publiées, vendredi 30 janvier, par le Département du commerce.Le chiffre est très en deçà des attentes des économistes, qui tablaient sur une hausse de plus de 3 %. Sur l’ensemble de 2014 l’économie américaine a progressé de 2,4 %. Le chiffre est légèrement supérieur à la croissance de ces trois dernières années, qui s’est établie en moyenne à 2,2 %, mais reste très inférieure aux 3,4 % de moyenne que connaissaient les États-Unis dans les années 1990. « Le fait que le chiffre du quatrième trimestre soit en deçà des attentes ne doit pas occulter le tableau d’ensemble pour 2014, qui a été la meilleure année pour l’économie américaine depuis la récession », estime Joseph Lake, analyste pour The Economist Intelligence Unit.La consommation tient bonLa bonne nouvelle de la fin d’année aura été la progression de la consommation, qui représente 70 % de l’activité économique des États-Unis. Les dépenses des Américains ont bondi de 4,3 %, du jamais vu depuis 2006. Cette vigueur s’explique à la fois par la baisse des prix de l’essence, qui a dopé le pouvoir d’achat des ménages et par la solidité du marché de l’emploi. Près de 3 millions ont été créés en 2014.Sur les trois derniers mois de l’année, la consommation des ménages a ajouté 2,9 points de croissance au PIB. Avec une progression de 2,5 % sur l’ensemble de 2014, les dépenses des Américains retrouvent leur niveau de 2006. Cette bonne santé de la consommation se retrouve dans l’indice de confiance des ménages. Selon les dernières données de l’Université du Michigan, celle-ci n’a jamais été aussi haute depuis onze ans.Les investissements ralentissentEn revanche, côté investissements, le rythme s’est nettement ralenti. Après un bond de 8,9 % au troisième trimestre, la croissance n’est plus que de 1,9 % au quatrième. Les dépenses des entreprises en équipements a même chuté de 1,9 %. C’est le plus fort recul depuis le second trimestre 2009.Autre mauvaise nouvelle : l’accroissement du déficit commercial, qui s’est établi à 471,5 milliards de dollars, alors que les importations ont augmenté trois fois plus vite que les exportations. Une tendance logique, alors qu’au cours des trois derniers mois de 2014, le dollar a commencé son envolée face au yen et à l’euro, pénalisant ainsi la compétitivité des États-Unis.Les dépenses publiques reculentDans le même temps, le ralentissement économique en Asie et Europe a pesé sur les exportations américaines. Au total, le commerce extérieur a coûté 1 point de croissance. Cet indicateur est toutefois à prendre avec des pincettes dans la mesure où les chiffres du mois de décembre n’ont pas eu le temps d’être pris en compte. Il faudra donc attendre la deuxième estimation du PIB en février, voir la troisième en mars pour avoir une idée plus précise.Enfin le recul des dépenses publiques de 2,2 % a coûté 0,4 point à la croissance, compensé toutefois par la croissance des stocks des entreprises qui a contribué au PIB à hauteur de 0,8 point.Même si la croissance américaine semble solide, l’année 2015 s’annonce contrastée. « La Réserve fédérale va augmenter les coûts d’emprunt et freiner les dépenses de consommation, anticipe M.Lake. La faiblesse de la demande extérieure va également peser sur l’économie américaine, qui ne peut pas bondir indéfiniment, alors que les autres pays sont confrontés à une faible consommation et à la désinflation. La force du dollar rendra les produits américains moins compétitifs. Tous ces facteurs finiront faire ralentir l’économie américaine, même si elle connaîtra des taux de croissance à faire pâlir d’envie l’Europe », affirme-t-il.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.01.2015 à 11h22 • Mis à jour le30.01.2015 à 16h05 | Francine Aizicovici (et Sébastien Cagnac) Après une dizaine de jours de grèves et d’actions des routiers à travers la France, les fédérations patronales et les syndicats se sont accordés, jeudi 29 janvier, sous l’égide d’un médiateur du ministère du travail, pour se retrouver mardi 3 février et négocier sur les « salaires et le pouvoir d’achat. »Depuis le début des négociations annuelles sur les salaires, l’argument premier avancé par le patronat pour rejeter la hausse de 5 % demandée par les syndicats, ce sont « les réalités économiques » dans un contexte de « concurrence déloyale et de dumping social ».Le patronat vise ainsi les salaires des conducteurs des pays à bas coût, comme la Pologne, la Roumanie, etc. Reste que les entreprises françaises jouent elles aussi un rôle dans ce dumping qu’elles dénoncent. Mais ce sujet n’est pas sur la table des négociations. Il est tabou.Quel est l’« état de santé » du secteur routier en France ?Le pavillon français n’a cessé de dégringoler depuis la fin des années 1990. Sa part du marché européen du transport routier était évaluée à 50 % en 1999. Elle a été ramenée à 10 % dix ans plus tard.Dans l’intervalle, 21 000 emplois ont été supprimés, selon le rapport d’information du sénateur communiste du Nord Eric Bocquet, publié en avril 2014 (« Le droit en soute ? Le dumping social dans les transports européens »).Pourquoi le poids du « pavillon » français s’est-il réduit en Europe ?La dégradation de la position française tient notamment à l’ouverture à la concurrence du secteur et à l’élargissement de l’Union européenne de 2004. Cela a conduit à « l’ouverture concomitante des marchés à des entreprises dont les coûts de personnel sont moins élevés », relevait le rapport de M. Bocquet.Selon une étude de 2013 du Comité national routier, le coût de l’heure de conduite moyen d’un chauffeur polonais représente 34 % de celui d’un chauffeur français (données de 2011).Mais un autre phénomène a joué : la délocalisation d’une partie de la production européenne à l’Est du continent européen. Celle-ci a conduit les chargeurs à privilégier les transporteurs locaux. Elle s’est aussi traduite par une réorganisation des filières de transport international en Europe, « au détriment de certains pays dont la France ».C’est ainsi que la Pologne possède désormais le premier pavillon routier en Europe.Comment les transporteurs français ont-ils cherché à contrer ces concurrents européens à bas coûts ?Le groupe Norbert Dentressangle « a créé deux entités situées en Pologne (788 salariés) et en Roumanie (639 salariés) », soulignait M. Bocquet dans son rapport, expliquant que « le déficit de compétitivité du pavillon français est généralement mis en avant par un certain nombre d’acteurs du secteur pour justifier leur souhait de bouleverser l’organisation de leurs entreprises et la promotion de filiales au sein des pays à bas coûts. »Les deux entreprises créées par Norbert Dentressangle ont ainsi « développé leur propre clientèle au sein de ces pays où elles sont établies (40 % de leurs opérations) et travaillent en sous-traitance auprès de la maison mère française pour les trajets internationaux », détaillait M. Bocquet. Il ajoutait que « 43,5 % des transports effectués à partir de la France sont sous-traités à des filiales étrangères du groupe ou à des entreprises extérieures. »Le groupe Norbert Dentressangle refuse de s’exprimer à ce sujet. Au bout du compte, selon le rapport parlementaire, 535 postes de conducteurs ont été supprimés au sein du groupe entre janvier 2011 et juin 2013, sur un effectif initial de 9 128 personnes. Les plus grands groupes français de transport routier et de logistique ont suivi le même mouvement de création de filiales, comme Géodis ou FM Logistic, qui refuse aussi de s’exprimer.« Ceux qui ont imaginé que passer par la sous-traitance étrangère permettrait d’assainir le marché ont joué avec le feu, aujourd’hui, nous en payons tous le prix», relève Jean-Marc Charbonnier, à la tête d’une entreprise de transport de 120 salariés à Manosque. Pour lui, les grands groupes de transport sont en partie responsables de l’arrivée massive de chauffeurs étrangers, payés selon les standards de leurs pays d’origine, sur le sol français.Le recours à des chauffeurs issus de filiales étrangères pour des transports effectués à partir de la France est-il légale ?Si cette évolution donne une autre vision des « réalités économiques » avancées par le patronat aux syndicats et de leur dénonciation du « dumping social », elle n’est cependant ni illégale ni étonnante au regard du fonctionnement d’un marché libéralisé et de l’effondrement de pavillon français miné par les pays à bas coûts.Reste que le groupe Norbert Dentressangle « semble surexploiter sa dimension européenne et interpréter de façon erronée la réglementation européenne », souligne le rapport de M. BocquetLa direction de l’entreprise a ainsi reconnu devant le Comité de groupe, le 27 novembre 2013, qu’elle faisait venir par bus des chauffeurs des filiales polonaise et roumaine pour prendre leur service dans des établissements de l’Hexagone. Ces routiers rejoignaient ensuite des poids lourds immatriculés en Pologne et en Roumanie. Mais ils étaient payés selon les normes de leurs pays d’origine.Pour Pascal Goument, président de la CFTC de Norbert Dentressangle, « ces salariés qui prennent leur service en France devraient se voir appliquer le statut de salariés détachés », avec des conditions de travail et de salaire équivalentes à celles pratiquées en France, les cotisations sociales devant être payées dans le pays d’origine. « Pour nous, il s’agit de la substitution de contrats de travail français par des contrats polonais ou roumains », ajoute M. Goument.Lors du même comité de groupe de novembre 2013, la direction avait répliqué : « nous ne sommes pas dans la situation de détachement (…) mais dans une relation normale de sous-traitance entre les agences de l’Ouest et celles de l’Est. » Sur ce point, la société devra s’expliquer devant le tribunal correctionnel de Valence où se tiendra un procès du 4 au 6 mars sur des faits présumés de marchandage et de travail dissimulé dans une affaire de sous-traitance interne.Après deux ans et demi d’enquête, la justice entendra six cadres du groupe. Selon France Bleue Drôme Ardèche, il s’agit de 1 500 chauffeurs portugais, roumains et polonais employés entre 2005 et 2012 pour des opérations de transport international dont les conditions douteuses. Tout est parti d’une plainte de la CFTC en 2010. « Il y a eu 4 perquisitions en 2012 et l’enquête a été bouclée en septembre 2014 », précise M. Goument.Que disent les textes européens ?Invoquer des opérations de sous-traitance pour des prestations internationales réalisées par des salariés étrangers, et non le détachement de salariés, suppose toutefois qu’ils effectuent des opérations de cabotage. C’est-à-dire qu’au cours des trajets internationaux, ces routiers déposés en France doivent respecter la directive européenne sur ce sujet.Il s’agit en l’occurrence d’« effectuer au maximum trois prestations (chargement / déchargement) en France sur une période maximale de sept jours », indique Karine Bézille, avocate associée du cabinet Lefèvre Pelletier et associés et coauteure avec Françoise Pelletier du livre Mise à disposition, prestation de service et sous-traitance aux éditions Liaisons sociales.Or, selon des témoignages, certains de ces travailleurs étrangers resteraient sur le territoire beaucoup plus longtemps. Antoine Fatiga, représentant CGT transport en Rhône-Alpes, rencontre régulièrement ces salariés venus de l’étranger et déposés en France.« En Savoie, près de Chambéry, il y a un parking où des travailleurs polonais sont là et attendent le dimanche soir pour circuler. Nous organisons chaque année avec eux un moment de convivialité. Ils disent tous que les opérations qu’ils réalisent vont au-delà du cabotage légal, qu’ils restent trois ou quatre mois en France et font un peu d’international », relate-t-il. « Ils travaillent tous pour des donneurs d’ordre étrangers, souvent italiens ».Les dirigeants de PME de transport, pour leur part, sont unanimes : la régulation du cabotage doit se faire à l’échelle de l’Europe.Cependant Emmanuel Jourdain, qui dirige une entreprise de 12 salariés près du Havre, redoute les désaccords avec les syndicats autant qu’entre les deux principales organisations patronales, la FNTR et l’OTRE (il d’ailleurs lui-même président de la région Normandie pour ce suynidcat qui regroupe surtout des PME) : « Nous ne pouvons porter nos revendications à Bruxelles que si nous nous sommes tous entendus sur la nature des problèmes à traiter ».Francine Aizicovici (et Sébastien Cagnac)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Barroux et Nicole Vulser L’inscription dans la loi du « devoir de vigilance » des multinationales à l’égard de leurs filiales et de leurs sous-traitants a été renvoyée à plus tard lors de l’examen, jeudi 29 janvier, de la proposition de loi (PPL) déposée par Europe Ecologie-Les Verts.Pour le secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur, Matthias Fekl, qui représentait le gouvernement lors des débats parlementaires, ce report, au plus tard à la fin du mois de mars, doit permettre de consolider juridiquement le texte proposé.« Le gouvernement partage le diagnostic et les objectifs de cette proposition de loi, a-t-il expliqué, (…) mais certaines questions juridiques et techniques devraient être précisées. »Le texte proposait notamment de modifier le code civil et le code pénal en créant un régime de responsabilité en cas de survenance d’un dommage dans le cadre d’activités économiques ou commerciales d’une société.« Au-delà du devoir de vigilance, il s’agit d’inscrire dans la loi une responsabilité pénale du donneur d’ordre, d’une obligation de moyens dont doit se doter la société pour contrôler sa chaîne de production et de fournitures et de permettre d’ouvrir des droits à réparation pour les victimes de drames ou de catastrophes », fait valoir Danielle Auroi (EELV, Puy-de-Dôme), rapporteure de la PPL.Sanctions civiles et pénalesQuand une entreprise ne pourra pas justifier avoir pris les mesures nécessaires de prévention ou qu’elle ne pourra pas prouver qu’elle ne pouvait pas être informée de ces dommages potentiels, le juge pourra appliquer des sanctions civiles ou pénales.Cette « charge de la preuve » et la mise en place de sanctions déplaisaient fortement au patronat.Pour certains, comme les organisations non gouvernementales qui ont été associées aux débats et à la préparation de la PPL, regroupées notamment au sein du Forum citoyen pour la responsabilité sociale des entreprises (RSE), le gouvernement a cédé au lobby patronal.La contrainte qu’instaure ce « devoir de vigilance » est mal vécue par le Medef. Dans un courrier interne de début janvier, l’Association française des entreprises privées (AFEP) indique que « l’approche par la sanction telle qu’envisagée, et compte tenu des difficultés juridiques qui l’entourent, conduirait immanquablement à la judiciarisation des relations entre parties prenantes sans répondre aux objectifs poursuivis. »Cet argument a été repris tel quel à la tribune de l’Assemblée nationale, jeudi, par le député UMP des Yvelines, Jean-Marie Tetart, qui s’est inquiété du « niveau de contrainte qui pèserait sur les entreprises », de cette « épée de Damoclès pesant sur la confiance des entreprises ».Bien que se déclarant favorables au texte proposé, les députés socialistes ont finalement rejoint la proposition du gouvernement de renvoyer la PPL en commission.En novembre 2013 pourtant, le groupe Socialiste, républicain et citoyen (SRC), comme le groupe écologiste, avait déposé cette même PPL, suivi, en février 2014, par le groupe Radical, républicain, démocrate et progressiste (RRDP) et, en avril 2014, par la Gauche démocrate et républicaine (GDR).« Lobbying du patronat »Ce consensus n’a pas résisté à la volonté du gouvernement de prendre plus de temps. « Il faut quelque chose de stable juridiquement et amender ce texte trop compliqué, il faut le réécrire et nous espérons pouvoir déposer une nouvelle proposition avec les écologistes », a estimé Anne-Yvonne Le Dain (PS, Hérault), qui a déposé la motion de renvoi.Mais certains, parmi les parlementaires socialistes, ont exprimé leur inquiétude. Philippe Noguès (PS, Morbihan), l’un des auteurs du texte de la PPL, a dénoncé le « lobbying du patronat », redoutant que « cette loi ne tombe dans les limbes et n’en sorte pas. »« Il faut que la proposition de loi aille jusqu’au bout, qu’elle puisse être débattue par l’Assemblée, cela n’a aucun sens de renvoyer ce texte. Nous vous laissons la responsabilité de rejeter un texte que vous avez vous-même soutenu », a répondu, au représentant du gouvernement, Barbara Pompili, présidente du groupe écologiste.Sans attendre, quatre syndicats qui soutenaient la proposition de loi, la CGT, la CFDT, la CGE-CGC et la CFTC, ont demandé, jeudi, au ministre de l’économie un rendez-vous pour discuter du nouveau texte.Les ONG ont annoncé, elles, que plus de 130 000 personnes avaient signé la pétition « Rana Plaza, Bhopal, Erika : halte à l’impunité des multinationales », lancée par la plate-forme citoyenne Avaaz.Lire également : Rana Plaza : la justice ouvre une enquête contre AuchanPour les associations (Sherpa, Peuples solidaires, ccfd-terre solidaire, Les Amis de la Terre, Terre des hommes, etc.), il faut prévenir les risques et permettre un véritable accès des victimes à la justice.Les Français favorables à la responsabilité juridique des entreprisesA l’appui de leur démarche, ces associations peuvent se prévaloir d’un soutien de l’opinion publique. « Une large majorité de Français estime que les multinationales doivent être tenues pour responsables juridiquement des catastrophes humaines et environnementales provoquées par leurs sous-traitants, comme celle du Rana Plaza au Bangladesh », selon un sondage CSA commandé par le Forum citoyen pour la responsabilité sociale des entreprises (RSE), publié mardi 27 janvier.Cette enquête a été réalisée par internet du 20 au 22 janvier auprès d’un échantillon de 1 000 personnes.Près de deux ans après l’effondrement de l’immeuble Rana Plaza à Dacca, qui avait tué 1 135 ouvriers du textile et blessé plus de 2 000 autres, 91 % des personnes interrogées estiment que les grandes marques qui y faisaient produire des vêtements devraient être obligées d’indemniser les blessés et familles de victimes.Ils sont également une très grande majorité (95 %) à penser que ce type de catastrophe humaine ou de catastrophe environnementale massive comme la marée noire de l’Erika, « pourraient être évitées » si les multinationales prenaient davantage de précautions.Et 76 % des Français estiment qu’il n’est « pas justifié » qu’une multinationale ne puisse être tenue pour responsable devant la justice des accidents graves provoqués par ses filiales ou ses sous-traitants.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteRémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Le Japon s’oriente vers une sortie de récession, mais les Japonais restent encore prudents face à la conjoncture, et leurs dépenses s’en ressentent.Dévoilées le 30 janvier, plusieurs données laissent penser que la contraction du produit intérieur brut (PIB), qui a suivi la hausse de la TVA, de 5 % à 8 % en avril 2014, pourrait appartenir au passé.En décembre, la production industrielle a progressé de 1 % sur un mois. Au dernier trimestre 2014, a souligné le ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie (METI), elle a crû de 1,8 % - la première hausse en trois trimestres. Pour le METI, elle « progresse sur un rythme modéré ».En décembre également, le taux de chômage a reculé de 0,1 point, à 3,4 %. Il y a toujours plus d’offres d’emploi que de personnes en recherche de poste. Et l’inflation a atteint 2,5 %.Retour à la croissance en 2015Considérés par Takahiro Sekido, de la banque Mitsubishi UFJ comme le « signe d’une reprise économique », ces chiffres confortent les autorités japonaises, qui tablent sur un retour de la croissance en 2015.Le 28 janvier, la Banque du Japon a revu à la hausse sa prévision pour l’exercice 2015 commençant en mars, à 2,5 %, contre 2,1 % auparavant.L’établissement central table sur les effets positifs de la baisse des prix du pétrole et du nouveau plan de soutien à l’économie, décidé en décembre 2014 par le gouvernement.Pour autant, dans ce contexte un peu plus « rose », la consommation des ménages, qui génère 60 % du PIB nippon, reste morose. Elle reste affectée par la hausse de la TVA, comme par le retour de l’inflation.En décembre, les dépenses des ménages ont ainsi reculé de 3,4 % par rapport à décembre 2013 (elles sont en hausse de 2,1 % par rapport à novembre 2014).Les ventes au détail ont baissé de 0,3 %, alors qu’elles étaient attendues en hausse dans les mêmes proportions.Le secteur de la distribution déprimeDans le secteur de la distribution, le pessimisme domine. À - 19, l’indice de diffusion de la consommation mesuré par le quotidien économique Nihon Keizai (Nikkei), dévoilé le 28 janvier, révèle une inquiétude réelle, tant chez les enseignes de la grande distribution que celles des grands magasins.Une majorité des entreprises consultées estime que « la volonté de dépenser est à son plus bas niveau depuis la période qui a suivi le séisme de mars 2011 ».Difficile d’anticiper une reprise rapide de la consommation. La BoJ attend une hausse des prix sur l’exercice fiscal 2015 à 1 %, contre 0,9 % pour l’exercice en cours, hors effet de la majoration du taux de TVA.Les négociations salariales du printemps, le traditionnel « shunto », pourraient se traduire par une augmentation du salaire de base, aux alentours de 2 %.Elle sera bienvenue car en novembre 2014, a fait savoir le ministère de la santé, du travail et des affaires sociales, le revenu mensuel moyen rapporté à l’inflation a reculé pour le 17e mois consécutif, de 4,3 %.Mais les hausses de salaire pourraient rester insuffisantes pour réellement modifier le comportement des consommateurs. Pour Takeshi Minami, de l’institut de recherche Norinchunkin, « la consommation ne devrait pas tirer la croissance en 2015. »Et ce d’autant plus que la BoJ pourrait décider de nouvelles mesures d’assouplissement monétaire pour atteindre son objectif d’inflation de 2 % par an.Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.01.2015 à 09h10 • Mis à jour le30.01.2015 à 12h23 | Denis Cosnard Une loi pour protéger les entreprises des... par lemondefrLes journalistes l’ont emporté. Face à la mobilisation de la presse, les pouvoirs publics ont renoncé à légiférer dans l’immédiat sur le « secret des affaires ». Cet outil juridique devait permettre aux entreprises tricolores de mieux faire face à l’espionnage industriel, mais risquait de restreindre la liberté de la presse et celle des « lanceurs d’alerte ».Les articles sur ce sujet qui devaient être intégrés au projet de loi Macron actuellement en discussion à l’Assemblée nationale en seront finalement écartés. La décision a été prise dans la soirée de jeudi 29 janvier, à l’issue de discussions entre François Hollande et son ministre de l’économie, indiquent des sources concordantes.Devant la polémique grandissante, le président de la République a jugé qu’il n’était « ni opportun ni judicieux » de maintenir le projet tel quel, indique un de ses proches.« Visiblement, le moment n’est pas venu »Dès vendredi matin, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux, a donné le ton. « Visiblement, le moment n’est pas venu » d’instaurer ce secret des affaires, a-t-il déclaré sur RTL. Comme il y a incompréhension, je souhaite que l’on n’aille pas plus loin sur cette dimension. »Le rapporteur du projet de loi, le député (PS) Richard Ferrand, est sur la même longueur d’onde. « J’ai la conviction que la liberté des journalistes et l’action des lanceurs d’alerte n’étaient en rien entravées par ce projet. Mais pour éviter les angoisses inutiles et les procès d’intention, je vais déposer un amendement de suppression de cette partie du texte », annonce-t-il.Convaincus qu’il reste nécessaire de travailler sur le sujet, le gouvernement et les députés ont déjà une autre solution en tête. Il s’agirait de réunir dans un même texte de loi le secret des affaires et le secret des sources, un sujet sur lequel le candidat Hollande avait promis de légiférer durant la campagne de 2012. « On pourrait ainsi protéger à la fois les entreprises, les journalistes et leurs sources, et les lanceurs d’alerte », plaide M. Ferrand.Depuis le début de la semaine, les journalistes étaient montés au créneau de plus en plus vigoureusement contre ce projet visant à instaurer un « secret des affaires ». Des dizaines de sociétés de journalistes, d’agences de presse et sociétés de production avaient dénoncé ce qu’elles considéraient comme une « nouvelle arme de dissuasion massive contre le journalisme ». Une pétition avait commencé à circuler.Montée de la grogneJeudi matin, le gouvernement pensait encore pouvoir sauver le projet. Recevant à Bercy des dizaines de journalistes pour ses vœux à la presse, Emmanuel Macron avait annoncé que quatre amendements seraient introduits pour garantir « la liberté de la presse, la liberté d’information, la liberté d’investigation ». Une façon selon lui de répondre aux « légitimes préoccupations » des journalistes, de même que celles des lanceurs d’alerte et des syndicats, tout en permettant aux entreprises de mieux se protéger de l’espionnage. « Car oui, nous avons un problème de secret des affaires, avait souligné le ministre. Nous sommes défaillants à beaucoup d’égards. Nos entreprises se font plus facilement espionner que dans beaucoup de pays voisins. »Modifier le texte ? Les représentants des médias ont immédiatement rejeté cette piste. « Des “amendements à l’amendement” ne résoudront rien, ont-ils expliqué jeudi matin à M. Macron. Le gouvernement est en train d’élaborer un fourre-tout législatif dont la liberté d’informer sortira inévitablement perdante. » Cette détermination et la montée de la grogne ont amené M. Macron à changer d’avis. Il a notamment été sensible à l’absence de concertation sur le sujet. « Ce n’est pas ma méthode », a dit le ministre.Le locataire de Bercy pouvait d’autant plus facilement lâcher sur ce projet qu’il n’en était pas à l’origine. Ce sont les députés qui, en Commission, avaient choisi d’insérer le secret des affaires dans la loi Macron consacrée au travail du dimanche, à la réforme des professions réglementées, etc. Une façon pour les parlementaires les plus sensibles à la cause des entreprises de donner une nouvelle chance à un projet lancé il y a plus de dix ans par un chantre du patriotisme économique, l’avocat Bernard Carayon, alors député UMP, et bloqué ensuite à plusieurs reprises.C’est qu’en permettant aux entreprises d’estampiller certaines informations « secret des affaires », sur le modèle du « secret défense », le risque est fort de compliquer, par ricochet, le travail des journalistes et des lanceurs d’alerte. Le projet prévoyait de punir d’un maximum de trois ans de prison et 375 000 euros d’amende ceux qui s’empareraient d’informations confidentielles ayant une valeur économique. Des exceptions étaient prévues pour protéger les journalistes. Mais trop faibles aux yeux de nombreux professionnels, inquiets de la pression qu’aurait fait peser le texte sur leurs sources.Selon certains, des affaires comme LuxLeaks n’auraient pu être dévoilées dans ce nouveau cadre. « Si le secret des affaires avait existé, Irène Frachon, le médecin à l’origine du scandale du Mediator, aurait pu être sanctionnée », affirme ainsi l’association Transparency International. Des menaces démenties en chœur par le gouvernement et les députés à l’origine du projet. Mais devant l’émoi, ils ont préféré battre en retrait.Secret des affaires : informer n’est pas un délit !Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (Pékin, envoyé spécial) Manuel Valls est prêt à beaucoup d’efforts pour attirer les investisseurs chinois en France. Depuis le début de sa visite officielle, jeudi 29 janvier, le premier ministre s’est mué en VRP de la marque France. Depuis deux jours, il ne s’est pas passé une heure sans que M. Valls n’invite le géant économique asiatique à venir investir dans l’Hexagone.Manuel Valls en Chine en VRP de la politique françaiseMême au cœur de la Cité interdite, visitée vendredi matin, Manuel Valls a trouvé le moyen d’évoquer le sujet. « Les Français reçoivent les Chinois en les invitant à Versailles, eux nous reçoivent à la Cité interdite. Nos deux pays sont le fruit de leur histoire, les symboles sont importants, tout autant que les investissements chinois en France », a-t-il déclaré à quelques mètres de l’ancienne chambre nuptiale de l’empereur.Mais c’est une heure plus tard, s’exprimant devant les « forces économiques » franco-chinoises de Pékin que M. Valls a déployé toute sa force de conviction pour vanter les atouts français. « Je veux vous dire quelle est la réalité de mon pays : la France est un pays pro-entreprises, un pays pro-business, qui avance et se réforme », lance-t-il à son auditoire. Puis il détaille l’action de son gouvernement en ce sens, avec « la mise en place d’un plan de réduction des dépenses publiques sans précédent » ou « le choc majeur de compétitivité des entreprises » créé selon lui par « le pacte de responsabilité et le plan de simplification administrative ». « Nous réformons le marché du travail et mettons plus de liberté dans notre économie », poursuit-il, louant par avance les futurs résultats de la loi Macron en discussion au Parlement.« Ne craignez pas notre droit social » S’adressant aux Chinois, Manuel Valls se fait catégorique : « La France est un pays qui vous attend, ne craignez pas notre droit social, ni la réalité française », tente-t-il de les rassurer. Les critiques et les craintes suscitées récemment en France par le rachat du Club Med par le groupe chinois Fosun ou la prise de participation d’un consortium chinois dans l’aéroport de Toulouse-Blagnac ? Il les balaie sans hésitation. « Dans ces deux dossiers, les Chinois étaient là, prêts à investir et compétitifs. Ne soyons pas frileux, sinon ils iront ailleurs. Il faut convaincre nos compatriotes de ne pas se laisser aller au vent mauvais de la peur du Chinois », explique-t-il à la presse française.Pour le premier ministre, ces récents accords doivent au contraire servir d’exemples pour l’avenir. Et le premier ministre est même disposé à aller plus loin et à ouvrir aux Chinois la porte d’autres secteurs plus stratégiques, comme l’énergie ou les transports. Il propose notamment « un nouveau partenariat de grande ambition » dans l’industrie nucléaire « pour couvrir l’ensemble du cycle, de l’amont à l’aval », comme il se félicite du projet de développement de l’Airbus A330 dans l’usine de Tianjin (sud-est de Pékin), qui fabrique déjà des A320.« Deux amis sincères »De tels partages de technologies « ne sont ni la fin du nucléaire français ni celle de l’aéronautique », affirme-t-il. Idem pour l’industrie agroalimentaire, domaine dans lequel la France est nettement sous-représentée en Chine : là aussi, M. Valls veut « un nouveau partenariat de qualité » dans les secteurs du lait, du vin, de la viande et de la charcuterie. Son vœu semble pieux, tant les négociations sur ces sujets peinent à avancer ces dernières années entre les deux pays.Avec ce tapis rouge déroulé aux grands groupes chinois, le premier ministre espère qu’en échange, la première puissance commerciale mondiale se fera plus accueillante pour les entreprises françaises. « Le partenariat entre nos deux pays doit se rééquilibrer, nous souhaitons qu’une série d’obstacles administratifs soit levée », demande-t-il. Manuel Valls veut croire que « deux amis sincères » peuvent se dire « la vérité ». Mais il le reconnaîtrait presque lui-même à demi-mot, l’avantage est indéniablement du côté chinois : « On est dans une économie ouverte, il y a des milliards d’investissements qui peuvent venir de Chine et la France a besoin de capitaux et d’investisseurs », résume-t-il crûment.Bastien Bonnefous (Pékin, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le nouveau gouvernement grec d’Alexis Tsipras a annoncé, mercredi 28 janvier, sa volonté de stopper le processus de privatisation du port du Pirée et de DEI, la compagnie nationale d’électricité. Au-delà de ces deux entreprises, c’est l’ensemble du programme de privatisation, lancé en 2011 par les autorités grecques, qui est en réalité aujourd’hui sur le point de prendre fin.Cet arrêt du programme de privatisations « n’est pas une surprise », affirme Yannis Eftathopoulos, économiste et consultant spécialiste des entreprises de service public. M. Tsipras a, en effet, à maintes reprises déclaré durant la campagne électorale qu’il fermerait le Taiped, le fonds en charge de la valorisation des biens publics en Grèce.Au Pirée, les dockers se réjouissent, les Chinois défendent leurs droitsQuel était l’objectif du programme de privatisations ?Les privatisations s’inscrivaient dans le cadre des engagements pris par les pouvoirs publics grecs vis-à-vis de leurs bailleurs de fonds internationaux, réunis dans la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international)« L’objectif de cette campagne de privatisations était double : à la fois budgétaire, en faisant rentrer des liquidités dans les caisses de l’Etat grec, et structurel, avec l’idée que privatiser une entreprise renforce sa compétitivité et son efficacité », explique M. Eftathopoulos.Quel était le degré d’avancement des cessions ?Sur le catalogue du Taiped figurait des dizaines d’aéroports, de ports, de plages, d’hôtels mais aussi quelques grosses entreprises publiques comme celles de l’électricité, du gaz ou de l’eau.À ce jour, depuis 2011, des accords de vente ont été conclus à hauteur de 5 milliards d’euros, sur lesquels 3 milliards auraient déjà été récoltés par l’Etat grec, selon les chiffres du Taiped. On est ainsi très loin des premiers objectifs qui avaient été affichés : 50 milliards de recettes étaient escomptés. Ce chiffre avait depuis, il est vrai, été ramené à moins de 25 milliards d’euros d’ici à 2020.« Avec la crise, la valeur des actifs a chuté, ce qui a impacté les recettes. Mais il y a aussi eu pas mal de blocages juridiques et des résistances de la population, qui a, par exemple, réussi à faire annuler la privatisation de la compagnie des eaux », relève M. Eftathopoulos.Le gouvernement peut-il compenser cet arrêt des privatisations et comment ?« Tout l’enjeu pour ce gouvernement, s’il arrive à tenir sa décision de ne plus privatiser, sera d’arriver à moderniser et réformer les entreprises publiques vers plus de performances », relève M. Eftathopoulos. « En cela l’Europe pourrait apporter son aide », ajoute-t-il.Reste que le gouvernement grec n’a pas vraiment d’argent dans les caisses. Comment pourra-t-il soutenir ces investissements publics ? « On en revient à la question de la dette. C’est bien pour regagner de la marge budgétaire et une capacité d’action que le gouvernement Tsipras demande une renégociation de la charge de la dette », indique M. Eftathopoulos.Grèce : premiers petits tiraillements entre EuropéensAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Total, qui continue à perdre de l’argent avec son activité de raffinage, va restructurer ses sites français. Dans un entretien au « Monde », à paraître vendredi 30 janvier, Patrick Pouyanné, le PDG du groupe pétrolier français explique qu’« en France, deux de nos raffineries [sur cinq] perdent de l’argent, dont l’une très lourdement » et qu’il « [annoncera] des décisions au printemps. »M. Pouyanné précise toutefois qu’il a pris « deux engagements » : « je ne fermerai aucun site industriel en France et tous les employés de Total resteront les employés de Total. » En ce qui concerne les raffineries visées par les futures mesures de restructuration, dont il ne donne pas l’identité, le PDG de Total indique que le groupe « [réfléchit] à la transformation des activités pour avoir des sites durables », c’est-à-dire « rentables ».Lire également : De nouvelles raffineries européennes menacées de fermetureSoulignant que sa « responsabilité, c’est de donner un avenir aux salariés, qui sont inquiets et risquent de nous prêter les pires intentions », M. Pouyanné précise vouloir « se donner du temps pour dialoguer, former les salariés à de nouveaux postes, investir. » « Total a déjà surmonté des périodes de prix bas »Par ailleurs, le PDG de Total confirme sa volonté, déjà exprimée ces dernières semaines, d’adapter le groupe au nouveau contexte du secteur, marqué par la baisse des prix du pétrole, « en contrôlant [les] investissements et en réduisant [les] coûts. »La chute du prix du baril provoque des coupes drastiques dans l’industrie pétrolière« D’abord, les investissements : de 28 milliards de dollars en 2013, on est passé à 26 milliards en 2014. Et l’on réduira encore nos investissements de 10 % en 2015. Ensuite l’exploration : ces deux dernières années, les dépenses d’exploration étaient de 2,8 milliards, nous allons les réduire de 30 % en 2015 », détaille M. Pouyanné.Il indique également que vouloir « aussi amplifier la baisse de nos coûts opérationnels et la porter à 1,2 milliard cette année, un effort supplémentaire de 400 millions. »« Une partie des économies viendra également de la renégociation des contrats avec nos fournisseurs car quand le pétrole baisse, le prix des services et des équipements baissent », ajoute Pouyanné, assurant que « Total a déjà surmonté des périodes de prix bas » et que le groupe « est solide et saura traverser sans difficulté cette période de basses eaux. »Shell va réduire ses investissementsJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.01.2015 à 01h44 • Mis à jour le30.01.2015 à 08h31 Amazon s'est rassurée au quatrième trimestre 2014, en dégageant à nouveau des bénéfices après deux trimestres de perte. Ces gains, de 214 millions de dollars (188,97 millions d'euros), ne suffiront cependant pas à effacer une année difficile, et le distributeur en ligne a annoncé un résultat déficitaire pour 2014, jeudi 29 janvier.Lors des trois derniers mois, le mastodonte américain s'est toutefois payé le luxe de dépasser nettement les attentes des analystes, avec un bénéfice par action ajusté, référence à Wall Street, de 45 cents contre 17 cents espéré. Cette performance a fait bondir de plus de 7,43 % à 334,95 dollars l'action dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance, en dépit d'une perte nette annuelle de 241 millions de dollars (212 millions d'euros). En 2013, Amazon avait gagné 274 millions de dollars (241 millions d'euros).Les ventes du groupe sont néanmoins légèrement en dessous des attentes, aussi bien au quatrième trimestre (en hausse de 15 % sur un an) que sur l'année (en hausse de 20 % sur un an).BOULIMIE D'INVESTISSEMENTSLa rentabilité d'Amazon pâtit de sa boulimie d'investissements destinés à assurer la croissance du groupe. Au départ simple libraire en ligne, le groupe américain s'est développé au fil des années loin de son métier d'origine en produisant de séries télés ou en fabriquant ses propres appareils électroniques.Lire : Après les séries, Amazon se lance dans le cinémaMercredi, le groupe a annoncé qu'il allait lancer un service de messagerie et de calendrier électroniques pour entreprises, baptisé WorkMail, permettant aux utilisateurs d'envoyer des courriels, de partager des calendriers.Il explique par ailleurs avoir observé au quatrième trimestre un boom des abonnés à son offre « Prime », qui assure l'accès à un catalogue croissant de contenus numériques en ligne et à des livraisons gratuites.Lire (édition abonnés) : Amazon multiplie les services pour faire décoller sa rentabilité Guy Dutheil Boeing est assis sur un tas d’or. En 2014, le bénéfice de l’avionneur américain a explosé. Une progression de 18,8 % sur un an, pour atteindre 5,44 milliards de dollars, selon les résultats annuels dévoilés, mercredi 28 janvier.Dans le même temps, le chiffre d’affaires a progressé à 90,76 milliards de dollars, soit une hausse de 5 % sur un an.Ces bons résultats financiers ne sont pas une surprise. Ils sont la suite logique du record de livraisons affiché au terme de l’année 2014 par le groupe américain : 723, contre 648 un an plus tôt - et contre 629 pour son rival européen, Airbus.Boeing affiche la meilleure performance commerciale de son histoireCe boom signifie que Boeing commence à encaisser à plein les bénéfices des bonnes ventes de son Dreamliner.Il indique surtout que les déboires du 787, interdit de vol - « grounder » - pendant trois mois sont désormais oubliés. Ou presque. Car les problèmes électriques de l’avion n’ont pas été réglés. Seulement circonscrits.ccccccccccccccIl n’empêche, fort de ces bons résultats en 2014, Jim McNerney, le PDG de Boeing, se veut très optimiste pour 2015.Cette année, l’américain prévoit de faire, à nouveau, la course en tête en ce qui concerne les livraisons d’avions.Boeing, qui a enregistré l’an passé 1 432 commandes nettes (contre 1 355 un an plus tôt), prévoit en l’occurrence de livrer entre 750 et 755 appareils en 2015, soit de 25 à 30 de plus que l’an passé.Le constructeur américain, comme Airbus, a annoncé une hausse des cadences de production pour soutenir la demande de plus en plus forte des compagnies aériennes.Avec ce futur record de livraisons, M. McNerney table sur une hausse du chiffre d’affaires qui devrait atteindre de 94,5 à 96,5 milliards de dollars en 2015.« En 2015, Nous allons continuer à renforcer notre leadership sur le marché des avions commerciaux », a promis le PDG.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.01.2015 à 17h26 • Mis à jour le28.01.2015 à 18h19 | Gaëlle Picut A quelques kilomètres du centre-ville, l’université de technologie de Troyes (UTT) accueille 2600 étudiants, dont 25 % d’étranger. Ce campus de 4 hectares, doté de salles de cours et de laboratoires de recherche, propose une cinquantaine d’activités sportives.Cet établissement public fait partie des vingt écoles d’ingénieurs les plus adaptées à l’entreprise selon des dirigeants de l’industrie et mise sur une recherche de haut niveau. Moins connue que sa grande sœur, l’université de technologie de Compiègne, l’UTT voit sa renommée grandir auprès des étudiants. Et pour cause ! 58 % de ses diplômés trouvent du travail avant même l’obtention de leur diplôme.Les autres rejoignent le marché de l’emploi en six à huit semaines, avec un salaire moyen de 36 000 euros par an. 12 % sont recrutés à l’étranger. « L’industrie en France est loin d’être morte. Il y a un vrai avenir pour les jeunes dans la production et l’ingénierie, estime Guillaume Ducellier, responsable du service relation formation entreprises. Nos étudiants n’ont aucun problème pour trouver un emploi. Dans cer­tains domaines comme l’informatique, nous n’arrivons pas à satisfaire la demande des entreprises. »L’admission à l’UTT se fait après le bac pour une formation en cinq ans. Après examen de leur dossier, environ 4 500 étudiants passent un entretien de motivation et un sur dix est retenu (dont 24 % de filles). « Nous étudions de près les candidatures venant des lycées difficiles mais avec des bons résultats, car elles nous paraissent plus méritantes que celles des candidats qui ont les mêmes notes mais venant d’un milieu favorisé », estime Timothée Toury, directeur de la formation et de la pédagogie.Les frais de scolarité sont très raisonnables (610 euros par an). L’université accueille également des étudiants à bac + 2. L’UTT délivre six diplômes d’ingénieur en mécanique, informatique ou matériaux.Inspiré du système américainLe succès de l’UTT repose sur un modèle pédagogique original, qui s’inspire du système américain, à l’image de son campus. La première spécificité est de laisser l’étudiant choisir ses matières et ses spécialités, grâce à un très large choix d’unités de valeur (UV) par catégorie : sciences, technologie, management, sociologie, langues, etc. « La formation d’ingénieur débute dès la première année avec des matières scientifiques et techniques, complétées par un enseignement en sciences humaines et en langues, indique Pierre Koch, nouveau président de l’UTT depuis septembre 2014. Chacun progresse à son propre rythme cognitif. »« J’ai choisi l’UTT car je pouvais personnaliser mon parcours, confirme Ghislain, étu­diant en deuxième année. Lorsqu’on choisit ses matières, on est plus motivé ! On peut ainsi choisir d’apprendre quatre langues ou de se former au management. Et le cadre est super agréable ! » Les cours sont assurés par 154 enseignants-chercheurs et par des intervenants extérieurs. « Au-delà des compétences technologiques, très opérationnelles, nous formons le jugement de nos étudiants et leur apprenons à gérer la complexité, explique Timothée Toury. Nous leur laissons une grande autonomie durant les travaux pratiques. Ce qui permet, après ­quel­ ques balbutiements, d’ancrer les ap­pren­tissages. »La prise de risque et l’innova­tion sont également encouragées. Les étudiants bénéficient d’équipements de qualité : deux halles industrielles, une école-usine, des laboratoires de physique-chimie et de langue, une bibliothèque de 2000 m2.Quinze mois en entrepriseAutre atout : les élèves passent au moins quinze mois en stage en entreprise durant leur formation, et six mois à l’étranger grâce à des partenariats avec 180 universités dans le monde. L’UTT a une implantation à Shanghaï (Chine) et encourage l’obtention d’un double diplôme. Par ailleurs, les meilleurs peuvent partir en alternance durant leur cinquième année. Ainsi, Clémentine, fraîchement diplômée, a été recrutée en CDI chez Electrolux (Troyes) après une année d’alternance dans l’entreprise. « La polyvalence que l’on m’a enseignée à l’UTT a été un vrai atout », estime-t-elle.Chaque étudiant a un enseignant référent pour l’aider à choisir son parcours de scolarité et à construire son projet professionnel. L’UTT propose un forum entreprises, des conférences sur le monde de l’entreprise, des entraînements aux entretiens et des ateliers CV.« Les contacts réguliers avec les entreprises partenaires dans l’enseignement ou la recherche nous permettent de faire évoluer le contenu des cours ou d’en créer de nouveaux pour se positionner sur les nouveaux métiers, par exemple la cybercriminalité, explique Guillaume Ducellier. De nombreuses entreprises nationales (Dassault Systèmes, Safran) ou étrangères (British Telecom) recrutent nos diplômés. »(Semestriel Le Monde-Campus, Novembre 2014.)Gaëlle PicutJournaliste au Monde Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) En Allemagne, l’heure est à un relatif optimisme en ce qui concerne l’évolution de l’économie. Après une année 2014, qui a vu le produit intérieur brut (PIB) progresser de 1,5 %, soit davantage que ce qui était prévu à l’automne, le gouvernement allemand a officiellement porté, mercredi 28 janvier, ses prévisions de croissance pour 2015 de 1,3 % à 1,5 %.En conséquence, Berlin escompte la création de 170 000 emplois supplémentaires, ce qui porterait le nombre d’actifs à 42,8 millions, un record.Le taux de chômage, actuellement de 6,7 %, devrait légèrement reculer à 6,6 %. En 2014, l’emploi avait cru pour la huitième année consécutive. Le nombre d’actifs a augmenté de 371 000 et il atteint désormais 42,7 millions.La croissance allemande est plus vigoureuse que prévuLes ménages consommentSelon le ministre de l’économie, Sigmar Gabriel (par ailleurs président du parti social-démocrate, SPD), ce sont les dépenses de consommation privée qui devraient tirer la croissance.Celea tiendra notamment, selon lui, à la création au 1er janvier 2015 d’un salaire minimum, au coup de pouce donné en 2014 aux retraites et à la baisse des prix du pétrole.Par ailleurs les exportations devraient bénéficier d’un euro faible et croître de 3,6 % en 2015.Bien que social-démocrate, Sigmar Gabriel s’est félicité de l’équilibre budgétaire qui devrait à nouveau être atteint en 2015, comme en 2014 et qui est, selon lui, l’une des raisons de l’état « relativement robuste de l’économie allemande ».Pour 2016, M. Gabriel se veut prudemment optimiste et ne fait pas de prévisions. Il rappelle qu’en début d’année 2014, le gouvernement et la plupart des experts prévoyaient une croissance de 1,8 %.Mais après un début d’année en fanfare, l’économie allemande avait stagné durant quasiment un semestre.Le patronat réclame des investissementsEn 2015, l’année commence, en tout cas, sous de bons auspices. Mercredi, le baromètre GfK, qui mesure les attentes des consommateurs, s’affiche à 9 points en janvier, sa deuxième hausse consécutive.L’institut mise sur une nouvelle hausse du baromètre en février, à 9,3 points. Le moral des ménages serait ainsi à son plus haut depuis treize ans, souligne GfK.De son côté, l’indice Ifo du climat des affaires, publié lundi 26 janvier, a atteint son plus haut niveau ces six derniers mois. L’indicateur s’est établi à 106,7 points ce mois-ci, contre 105,5 points en décembre.« L’économie allemande démarre bien l’année », a commenté Hans-Werner Sinn, président de l’institut Ifo, peu connu pour son optimisme.Réagissant aux prévisions du gouvernement, le patronat (BDI) a jugé, mercredi, que la situation était effectivement favorable, grâce notamment à la baisse du prix du pétrole.Mais le patronat juge que « le gouvernement doit plus investir ». Alors que le SPD vante l’équilibre budgétaire, c’est le patronat qui regrette que « les moyens consacrés aux investissements publics restent plutôt limités ».Accueil mitigé aux 10 milliards d’euros d’investissement consentis par l’AllemagneFrédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé et Denis Cosnard Le tollé ne faiblit pas : les dispositions concernant le « secret des affaires » que pourrait contenir la future loi Macron hérissent journalistes et défenseurs de la liberté d'informer. Une pétition a été lancée et les réseaux sociaux résonnent de ce projet de loi.Contre l'amendement "Secret des affaires": Défendons la liberté de la presse et les lanceurs d'alerte : Signez &RT https://t.co/b7EbJKsJUI— Eva Joly (@EvaJoly)require(["twitter/widgets"]);Il s'agirait d'introduire dans le droit français, via un amendement à la loi Macron, un outil juridique permettant aux entreprises tricolores de mieux faire face à l'espionnage industriel dont les cibles privilégiées sont la recherche fondamentale, l'aéronautique et la santé. Les contrevenants s'exposeraient à un maximum de trois ans de prison et 375 000 euros d'amende. La peine pourrait monter à sept ans d'emprisonnement et 750 000 euros d'amende en cas d'atteinte « à la sécurité ou aux intérêts économiques essentiels de la France ».Lire en édition abonnés : Une loi pour protéger le secret des affairesLa justice européenne plus protectriceL'instauration d'un tel dispositif dans la loi française inquiète au plus haut point les syndicats de journalistes et les ONG. S'il cible l'espionnage, il a pour conséquence de toucher potentiellement toute personne qui souhaiterait alerter la presse sur les dérives de son entreprise ou d'une structure, voire un journaliste qui publierait des informations confidentielles sur une entreprise. L'Association de la presse judiciaire a demandé aux députés de ne pas voter la disposition incriminée.« La droite en rêvait. La gauche va le réaliser (...) C'est à se demander si le gouvernement ne souhaite renvoyer le journaliste “chien de garde de la démocratie”, selon l'expression de la CEDH [Cour européenne des droits de l'homme], à la niche de la communication institutionnelle », attaque l'APJ.Même si un projet de directive sur le secret des affaires sera prochainement examiné au Parlement européen, la jurisprudence européenne est aujourd'hui protectrice des journalistes et des informateurs, comme en témoignent les derniers jugements.La Cour européenne des droits de l'homme se refuse par ailleurs à distinguer parmi les informations celles qui revêtiraient un intérêt public et les autres. Ainsi, dans l'affaire Goodwin (un journaliste britannique qui avait révélé les projets internes d'une société pétrolière), la Cour considère que « l'intérêt public de ces informations ne pourrait servir de critère pour juger de l'existence d'un besoin social impérieux poussant à ordonner la divulgation de la source ».Risque de décisions arbitrairesLe rapporteur de la loi Macron, Richard Ferrand, avance qu'un amendement au code de la presse prévoit justement de protéger les professionnels des médias de ce secret des affaires, en sécurisant « la capacité des journalistes à révéler des infractions éventuellement commises par une entreprise ».Sauf que, hors infractions, la capacité d'informer des journalistes est limitée par l'appréciation que fera chaque juge de la nécessité de donner une information, rétorque Christophe Bigot, avocat spécialisé dans le droit de la presse, contacté par LeMonde.fr.« C'est au juge de décider de la pertinence d'informer ; faudra-t-il se contenter de dire qu'il y a un plan social dans une entreprise ou peut-on aller jusqu'à donner le nombre d'emplois visés ? Cela risque d'être très arbitraire. En l'état, le journaliste économique est mis sous étroite surveillance. » D'ailleurs, parler de « secret des affaires » est très restrictif pour l'avocat, qui juge que c'est « toute l'information économique et sociale qui est mise en danger ».Sur la forme, le périmètre retenu est lui aussi très large : des informations n'ayant pas un caractère public ou n'étant pas généralement connues et aisément accessibles pour une personne du secteur ; des « notions jusqu'alors inconnues », pour Me Bigot.Déséquilibre juridiqueAutre problème soulevé par l'ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti : quel sens y a-t-il à entériner un « secret des affaires » quand il n'y a pas encore de pendant côté journaliste, un « secret des sources » ?#secretdesaffaires serait paradoxal au moment où l'on annonce enfin pour cette année la loi sur la protection des sources des journalistes— Aurélie Filippetti (@aurelifil)require(["twitter/widgets"]);François Hollande s'est engagé, le 19 janvier, dans un discours prononcé à l'occasion du 70e anniversaire de l'Agence France-Presse, à ce qu'un projet de loi renforçant « la protection du secret des sources » des journalistes soit examiné au Parlement cette année. Le texte est à l'arrêt depuis un an à l'Assemblée.Lire : Le long chemin du projet de loi sur le secret des sourcesDans sa forme actuelle, la loi du 4 janvier 2010 « prête à interprétation » selon Me Bigot. En particulier la notion de « motif prépondérant d'intérêt public » que peut avancer le journaliste. Plus grave, d'après la dernière version en date de la future loi, des enquêteurs pourraient désormais enfreindre le secret des sources en cas d'« atteinte grave à la personne » mais aussi en cas de menace sur « les intérêts fondamentaux de la nation ».Les lanceurs d'alerte dans le viseur« Les entreprises américaines bénéficient depuis longtemps d'une législation protectrice dans ce domaine [le Cohen Act]. Ce déséquilibre pourrait devenir encore plus préjudiciable dans le cadre du traité de libre-échange que négocient actuellement les Etats-Unis et l'Europe », argue Olivier Cousi, avocat, associé du cabinet Gide.Certes, mais les Etats-Unis bénéficient aussi d'un 1er amendement qui interdit au Congrès d'adopter des lois limitant la liberté de religion et d'expression, la liberté de la presse ou le droit à « s'assembler pacifiquement ».Et les lanceurs d'alerte, également dans le viseur du secret des affaires, sont protégés par une législation (le Whistleblower Protection Act) plusieurs fois renforcée.Ces particuliers qui révèlent des scandales privés ou publics sur la base de documents confidentiels pourraient aussi faire les frais du zèle protecteur de Bercy.En France, un texte adopté le 3 avril 2013 définit que « toute personne physique ou morale a le droit de rendre publics ou de diffuser un fait, une donnée ou une action, dès lors que la méconnaissance de ce fait, de cette donnée ou de cette action lui paraît faire peser un risque grave sur la santé publique ou pour l'environnement ».D'ailleurs, les dispositions en discussion actuellement excluent du champ des pénalités les informations concernant la santé et l'environnement. Mais tous les autres types de révélations (finances, industrie, social...) pourraient tomber sous le coup de la future loi.Marche arrière du gouvernement ?Concrètement, au rythme où vont les débats, l'article du projet de loi concernant le secret des affaires ne devrait pas être abordé en séance avant le début de la semaine prochaine.L'amendement adopté mi-janvier par la commission spéciale de l'Assemblée va donc être examiné par l'ensemble des députés. Le texte avait été voté par la majorité comme l'opposition avec l'appui du gouvernement.Cette fois, la partie pourrait être moins aisée. Deux députés socialistes, Karine Berger et Valérie Rabault, ont déjà déposé des amendements visant à écarter les poursuites contre « ceux qui informent les médias ».  « Cela permet de couvrir les sources », indique-t-on dans l'entourage des deux députées.Le gouvernement semble vaciller un peu face au tollé que provoque cet amendement. Le ministre de l'économie, Emmanuel Macron, qui recevra jeudi une délégation de journalistes, s'est fendu de plusieurs messages sur Twitter mercredi :Il n'est pas question de réduire en quoi que ce soit la liberté de la presse. 2/3— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron)require(["twitter/widgets"]);Le ministre des finances Michel Sapin a lui assuré que la disposition controversée serait modifiée afin de protéger les lanceurs d'alerte, mais sans donner davantage d'informations.Lire : Les lanceurs d'alerte, un concept fourre-tout ?Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué L’offre est plus qu’alléchante. Pour 59,99 euros par mois, IDTGV, une filiale de droit privé de la SNCF, offre une carte d’abonnement qui, moyennant un engagement sur douze mois, permet un accès illimité – et quand on le veut – à son réseau d’une quarantaine de destinations, essentiellement dans le Sud et l’ouest du pays.Seulement 10 000 cartes ont été mises en vente, mercredi 28 janvier, sur le site IDTGVMax.com. Et elles devraient partir très rapidement : mercredi après-midi, le site était déjà saturé...Le lancement de cette carte, calquée sur les cartes illimitées de cinéma, de vidéos en ligne (Netflix, Canalplay) ou d’écoute de musique (Spotify, Deezer, etc.) est une innovation marketing très intéressante. S’il existe des abonnements de travail, dédiés à une seule ligne de train, ou à un réseau urbain, l’illimité sur les trajets loisirs de plus de 3 heures est une première.Dans l’immédiat, cela va assurer à IDTGV 720 000 euros de revenus par an. Mais il s’agit aussi de proposer une alternative très abordable et rapide au covoiturage, en plein boom, avec sa flexibilité. « Soixante euros, cela correspond en moyenne à un plein d’essence… », relève Valérie Dehlinger, la patronne d’IDTGV.Le bilan d’une telle offre sera intéressant à tirer. Elle peut modifier la manière dont le train et la mobilité longue distance sont aujourd’hui « consommés ».La SNCF lance le covoiturage courte distance pour les Franciliens4 millions de passagers, contre un demi-million en 2005La commercialisation de cette carte survient alors qu’IDTGV fête son dixième anniversaire – le service avait été lancé le 6 décembre 2004. À l’époque, cette offre était censée faire revenir vers le train les voyageurs qui optaient pour les avions à bas coût, en jouant sur des tarifs bas, tout en préparant l’ouverture à la concurrence ferroviaire.Alors que ces concurrents se font toujours attendre en France, le combat contre l’avion se poursuit. Et le pari a été tenu, assure Rachel Picard, la directrice de Voyages SNCF. Selon elle, « 18 % des passagers d’IDTGV auraient voyagé avec un autre mode de transport sans cette offre ».En dix ans, le nombre de passagers a été multiplié par huit, passant d’un demi-million en 2005 à près de 4 millions en 2014. Selon une étude du cabinet Elton Pickford, le client moyen de ce service a 37 ans, et prend à 90 % ce train pour un trajet loisir.Les trains connaissent un taux de remplissage moyen de 85 %, laissant de la place aux détenteurs de la nouvelle carte IDTGVMax. Le chiffre d’affaires a pour sa part décuplé, passant de 22 millions d’euros en 2005, avec une poignée de destinations desservies, à environ 200 millions d’euros en 2014.Et ce avec une marge opérationnelle plus importante que celle des TGV, évaluée en moyenne à 12 %, grâce à la distribution exclusive des billets par Internet, à la multiplication des services tarifés et à une organisation plus flexible du travail. En raccrochant ses rames aux TGV classiques, IDTGV divise de même par deux ses coûts fixes directs et variables, comme la consommation d’énergie.Un laboratoire de test pour la SNCFDepuis dix ans, IDTGV fonctionne sutout comme un laboratoire pour la SNCF capable de tester et imaginer des offres et des concepts. C’est cette filiale qui a testé en premier la vente exclusivement par internet des billets. Depuis décembre, elle propose l’achat des billets à crédit (paiement en trois fois) quand la somme dépasse 150 euros. Une innovation qui pourrait assez rapidement être proposée pour les autres trains.C’est encore IDTGV qui a essuyé les plâtres du m-billets, les billets sur téléphone mobile, voire désormais sur les montres connectées. C’est IDTGV qui a généralisé le contrôle à quai des billets, permettant de remplacer les contrôleurs par des superviseurs dans les trains. Pour lutter contre la fraude, ce système est d’ores et déjà testé pour certains TGV classiques.C’est enfin IDTGV qui a testé pour la première fois les billets difficilement échangeables (12 euros pour changer un billet) non remboursables, une mesure que la SNCF rêve d’étendre à d’autres trains…Mais cela ne s’arrête pas là. C’est ce service qui a imaginé le transport « porte-à-porte », un concept qu’entend désormais généraliser la SNCF. IDTGV a ainsi inventé les IDcab, des véhicules avec chauffeurs proposés à prix fixe aux usagers de ces trains. De même, il a mis en place IDneige, qui permet d’enchaîner, après le train, le transfert en bus vers les stations d’hiver.Dès son lancement, IDTGV a proposé deux types d’ambiance dans ses trains, les espaces « zen », où l’on peut se reposer, et « zap », où des animations sont proposées. « IDzen est un vrai succès et nous réfléchissons à transférer ce concept dans les TGV classiques », indique Rachel Picard.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Francine Aizicovici Les blocages, en attendant le dialogue. Le conflit des routiers était, mercredi 28 janvier, dans une sorte d’entre-deux. Alors que la reprise du dialogue entre les organisations patronales et syndicales du transport routier de marchandises, impulsée mardi en fin de journée par le gouvernement, est prévue jeudi, on recensait toujours des blocages, des barrages filtrants, des distributions de tracts dans un certain nombre de régions de France.Lire le décryptage : Pourquoi les routiers font-ils grève ?La mobilisation est relancée par la CFDT et s’essouffle côté CGT-CFTC-FO-CGCLa perspective d’une nouvelle séance de négociation, jeudi, n’a pas démobilisé les conducteurs, même si les acteurs ont un peu changé. Mercredi, comme prévu depuis plusieurs jours, la CFDT, premier syndicat de la branche, qui ne s’était pas encore mobilisée depuis l’échec de la négociation le 20 janvier, s’est lancée dans le mouvement.« Quand on a su que cette réunion aurait lieu, on aurait pu renoncer aux actions, explique Fabian Tosolini, secrétaire fédéral de la CFDT Transport. Mais les équipes ont demandé qu’il y en ait à partir de mercredi. Et ce sont elles qui décideront ce soir si la mobilisation continue. »Mardi soir, M. Tosolini disait pouvoir compter sur 800 salariés pour tenir la vingtaine de blocages qu’elle a organisés en France. Finalement, mardi matin, « il y a plus de 1 000 militants sur le terrain », se félicite-t-il.En revanche, les troupes de l’intersyndicale CGT-CFTC-FO-CGC sont quelque peu clairsemées. « Ça commence à s’essouffler, admet Thierry Douine, président de la CFTC Transport. Les gens sont sur la brèche depuis dimanche 18 janvier. Beaucoup sont partis se reposer en se disant « on va laisser faire la CFDT ». Peut-être que le mouvement reprendra demain. »Jeudi, en revanche, la CFDT Transport « suspendra tous les points de blocage le temps de la négociation », a indiqué son secrétaire général, Thierry Cordier. Le patronat a menacé ne pas venir à la table des négociations en cas de poursuite du mouvement, a-t-il expliqué.Lire aussi : Routiers : que veut la CFDT ?Le patronat veut des discussions au-delà des seuls salaires Tous les partenaires sociaux ont accepté l’invitation à la réunion de jeudi, qui doit avoir lieu à 10 h 00 au ministère du travail. Ce rendez-vous sera présidé par un représentant du ministère du travail, comme les précédentes séances de négociations salariales. Les différents acteurs y arriveront avec des revendications ou des propositions qui ont peu changé par rapport à ces derniers jours.Côté patronal, la Fédération nationale des transports routiers (FNTR), et ses partenaires Unostra et TFL, qui forment un bloc, se disent « prêts à s’engager dans la recherche d’un terrain commun de dialogue » dans lequel les discussions devront « également traiter de l’ensemble des chantiers » qu’elles ont proposés, comme la rénovation de la grille des classifications, de la protection sociale, etc.« Nous proposons d’avancer sur tous les sujets, qu’il n’y en ait pas un (les augmentations des salaires conventionnels en l’occurrence) qui prenne l’avantage », indique Nicolas Paulissen, délégué général de la FNTR.Les acteurs patronaux se divisent sur le décompte du temps de travail Un autre acteur patronal, l’Organisation des transporteurs routiers (OTRE), qui réunit des PME et TPE du transport et participe aussi aux négociations, conditionne l’ouverture de nouvelles négociations à la mise à l’ordre du jour du thème relatif à la définition des temps de travail. Les syndicats refusent toutefois d’aborder ce thème. Le reste du patronat aussi, d’ailleurs, pour qui « venir mettre ce sujet sur la table aujourd’hui, c’est provocatoire vis-à-vis des syndicats, qui sont déjà assez crispés », selon M. Paulissen.Routiers : le paiement du temps d'attente, nouveau sujet conflictuelLa priorité des syndicats reste les augmentations salarialesReste que les salaires constituent le sujet qui intéresse en premier lieu les syndicats, qui demandent une hausse linéaire de 5 %. Et c’est justement sur ce sujet que les négociations précédentes ont échoué.« C’est l’attente principale des salariés, indique M. Tosolini. Depuis trois ans, les organisations patronales proposent 1 %, et les syndicats ne signent pas, les patrons ont gagné 3 % sur ces trois ans. Donc aujourd’hui, quand ils viennent avec une proposition de 1 %, ce n’est pas recevable ! »Mais, sur ce plan, rien n’a changé pour le moment. « Nous n’avons pas de nouveau mandat à présenter », dit M. Paulissen. La proposition patronale est donc toujours une hausse de 1 % pour les coefficients les plus élevés jusqu’à 2 % pour les plus bas, ceux qui démarrent en dessous du SMIC et qui bloquent les salariés concernés durant des années à ce niveau de rémunération.À noter toutefois que l’OTRE propose une hausse allant de 1,3 % pour les coefficients les plus élevés, et jusqu’à 2 % pour les autres. Sa position n’a, jusqu’à présent, pas été retenue par la FNTR et ses partenaires. Mais elle reste sur la table. Et elle est perçue comme un signe encourageant par la CFDT. « Cela veut dire que l’OTRE est prête à discuter des salaires », constate M. Tosolini.La réunion de jeudi peut-elle débloquer la situation ?« Il y a la négociation elle-même, puis nous consulterons notre base », prévient M. Tosolini. Mais, si la FNTR et ses partenaires « viennent avec des propositions de hausse plus élevées, la CFDT prendra ses responsabilités. Nous sommes prêts à évoluer concernant les 5 % que nous réclamons », ajoute-t-il.Du côté de l’intersyndicale CGT-CFTC-FO-CGC, « on verra si le patronat a un nouveau mandat » après la mobilisation d’aujourd’hui, indique M. Douine. « Nous sommes ouverts au dialogue sur le panier de la ménagère, c’est-à-dire les salaires, le 13e mois, la protection sociale, etc. Mais on ne peut pas rester avec une majorité de salariés au SMIC » horaire.« Avec une hausse de 2 % des minimas conventionnels, le patronat ne nous donne rien, reprend M. Douine. Il nous rend simplement ce qu’il nous doit après deux années sans hausse. Une hausse de 2 % porte le plus bas niveau à un taux horaire de 9,61 euros. C’est le SMIC ! »« Si la négociation n’aboutit pas demain, si on reste sur une proposition patronale de 1 % pour les bas salaires, on repartira dans une mobilisation encore plus dure », prévient M. Tosolini.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Ils n’ont que trois mots à dire : ras-le-bol. De nombreux députés, principalement de la majorité, en ont par dessus de la tête de se faire canarder. « Je n’ai jamais vu une campagne aussi agressive », témoigne François Loncle (PS, Eure), élu à l’Assemblée nationale pour la première fois en 1981 et qui effectue son septième mandat. « Le lobbying, nous y sommes habitués, mais là, un seuil a été franchi. C’est sans précédent », renchérit Christophe Caresche (PS, Paris), qui se dit toutefois « moins touché » que certains de ses collègues établis en province.De qui se plaignent-ils ? Des notaires, engagés dans une vigoureuse contre-offensive contre le projet de loi Macron. Pleines pages de publicité dans les quotidiens, avalanche de courriers catastrophistes dans les permanences parlementaires, huées contre Manuel Valls lors d’un meeting électoral dans le Doubs, déferlante de messages incendiaires – quelquefois injurieux ou menaçants – sur les réseaux sociaux…Mardi 27 janvier, Richard Ferrand, le rapporteur général du texte, a pris la parole lors d’une réunion du groupe socialiste à l’Assemblée pour dénoncer de tels « excès ». D’après un participant, le député du Finistère a qualifié d’« indignes » les méthodes employées par ces professionnels alors même que personne ne conteste leur compétence. Il a ajouté, précise cette source, que « cela témoignait d’une défense corporatiste, acharnée et parfois haineuse ».Tweets « percutants » et courtoisieM. Ferrand est, il est vrai, l’une des cibles privilégiées de la vindicte notariale. Sur Twitter, ses contradicteurs le couvrent de « gentillesses » : « Les notaires ont lancé une battue dont vous êtes le gibier », « Vous êtes un raté et un pleurnicheur alors le mot hyène, il s’applique à vous », « Pensez à vos circonscriptions ! Danger »… L’un de ces mots doux est accompagné de photos de M. Ferrand, d’Emmanuel Macron et de Cécile Untermaier, députée PS de Saône-et-Loire et co-auteure d’un rapport sur les professions réglementées : « Wanted, le clan des fossoyeurs. Non armés mais très dangereux : menteurs patentés, surdité récurrente, etc. »Outre des députés et le ministre de l’économie, d’autres personnalités en ont pris pour leur grade. Par exemple des membres de l’Autorité de la concurrence, « coupables » d’avoir récemment rendu un avis sur les professions juridiques réglementées qui a fortement déplu au Conseil supérieur du notariat (CSN). Le président de cette instance, Me Pierre-Luc Vogel, reconnaît qu’« il y a des tweets qui peuvent être assez percutants ». « Je ne peux pas en assumer la responsabilité », ajoute-t-il en faisant valoir qu’il a « toujours été d’une grande courtoisie avec [ses] interlocuteurs ». « Nous avons constamment été dans le dialogue, en toute transparence, tient-il à souligner. Nous défendons notre profession mais aussi l’accès au droit. »Loi Macron : « Le monde notarial ne peut pas rester arc-bouté sur la préservation des équilibres actuels »A l’origine de ce vent de colère, il y a donc le projet de loi Macron, dont l’examen en séance publique à l’Assemblée a démarré lundi 26 janvier. Mercredi soir, il n’était pas exclu que les députés abordent les articles posant problème. Deux sujets se révèlent particulièrement explosifs. Les règles de tarification, tout d’abord, que le gouvernement veut modifier afin qu’elles prennent mieux en compte les coûts réels des actes, l’objectif sous-jacent étant de faire baisser leurs prix. L’exécutif entend aussi promouvoir « une liberté d’installation contrôlée » afin de permettre aux « aspirants » notaires de le devenir. La profession avait promis, il y a quelques années, de s’ouvrir et d’étoffer ses effectifs mais l’engagement est resté lettre morte. Lettres-typesLes intentions gouvernementales font bondir les notaires. Elles vont, d’après eux, entraîner une forte baisse de leur chiffre d’affaires et provoquer plus de 10 000 licenciements. Des offices de taille modeste vont disparaître, en particulier dans le monde rural ou dans les zones urbaines défavorisées, complètent-ils. C’est la porte ouverte aux concentrations sur les grandes métropoles et à l’émergence de déserts juridiques ailleurs, selon eux.« Ce n’est pas sérieux », a objecté, mardi, sur Europe 1, M. Macron. « Oh que si », insistent, en substance, les notaires. Résolus à se battre jusqu’au bout, ils multiplient les sollicitations, sonnent à la porte de centaines de personnalités. Le CSN a envoyé à toute la profession des amendements qui ont ensuite été portés à la connaissance des députés afin qu’ils corrigent le projet de loi. D’après France 2, 174 élus au Palais-Bourbon s’en sont inspirés, allant dans certains cas jusqu’à recopier au mot près ce qui leur était proposé. Durant les travaux de la commission spéciale de l’Assemblée sur le texte, certains députés ont développé des arguments analogues à ceux de nombreux professionnels – par exemple le fait que le modèle notarial français se diffuse en Chine.Les instances nationales et locales du notariat ont également élaboré des lettres-types destinées aux parlementaires, aux maires et aux clients de la profession. Ainsi, M. Loncle raconte avoir reçu une dizaine de courriers émanant d’offices implantés dans son département : le contenu, dit-il, est, chaque fois, « le même avec des termes polémiques » qui accusent l’exécutif et la représentation nationale de préparer une gigantesque casse sociale.« La bataille » des réseaux sociauxIl y a quelques jours, le président de la chambre interdépartementale des notaires des Hautes-Pyrénées, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, Me Frédérick Feuillette, a écrit à ses pairs, notamment pour les encourager à engager « la bataille » sur les réseaux sociaux. Les personnels sont invités à s’y impliquer : « Pour ceux de nos salariés n’ayant pas de compte Twitter, la procédure est simple », indique Me Feuillette en détaillant la procédure à suivre.En réalité, la profession est sur le pied de guerre depuis plus de six mois. Le 10 juillet 2014, le ministre de l’économie de l’époque, Arnaud Montebourg, avait annoncé la restitution aux ménages de 6 milliards d’euros de pouvoir d’achat captés par les professions réglementées. Dans les semaines qui ont suivi, le CSN s’est mis en mouvement afin de contrer ce discours et les conclusions d’un rapport de l’inspection générale des finances (IGF), synonymes de « destruction du notariat ».Le 17 septembre 2014, première démonstration de force sur la place de la République à Paris, avec un rassemblement de 18 000 à 20 000 personnes, selon les notaires (12 000 d’après la police). A cette occasion, le CSN fait appel à Havas Event, une filiale du groupe Havas Worldwide, pour s’occuper « de la logistique et du service d’ordre car nous n’avons aucune expérience en la matière », explique Me Vogel.Une mobilisation à 2 millions d’eurosRebelote le 10 décembre 2014 mais cette fois-ci, c’est une manifestation, entre République et Opéra, à laquelle s’associent les avocats, les mandataires judiciaires, les commissaires-priseurs judiciaires, les greffiers de tribunaux de commerce et les huissiers. Là encore, Havas Event s’occupe de l’intendance (sono, canalisation du défilé…). Des intermittents du spectacle distribuent aux manifestants des autocollants, des banderoles et des drapeaux. Le CSN s’est aussi adjoint les services du « pôle influence » d’Havas pour mettre en forme sa communication.Cette mobilisation tous azimuts a un coût : à la mi-décembre, Mme Untermaier parlait d’un peu plus de 2 millions d’euros. Une somme confirmée par Me Vogel, qui recouvre, d’après lui, les initiatives prises depuis l’été 2014 par la profession (publicités dans la presse, manifestations…).Un tel déploiement de moyens va-t-il porter ses fruits ? « La démarche est assez scandaleuse, ça devient contreproductif », commente M. Loncle. Mardi, lors de la réunion du groupe PS à l’Assemblée, M. Ferrand a appelé ses collègues à résister « à un lobby, intouché depuis Louis XVIII et qui se croit intouchable », relate un participant. Dans l’entourage de M. Macron, on regrette « le décalage entre les milliers de messages d’encouragement reçus par courriers, e-mails et sur les réseaux sociaux de la part de jeunes professionnels et le fait que l’expression publique de cette profession ait été totalement capturée par ceux qui ont intérêt à ce que rien ne bouge ». La bagarre est loin d’être terminée.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Saisi en juin 2014 par Arnaud Montebourg, alors ministre de l’économie, l’Autorité de la concurrence (ADLC) a rendu, le 13 janvier, un avis sur « certaines professions juridiques réglementées » dont les recommandations inspirent de vives critiques au Conseil supérieur du notariat (CSN). Certains professionnels ont mis en doute, sur Twitter, l’impartialité de l’ADLC, estimant qu’elle ne faisait que copier les idées de Bercy. Son président, Bruno Lasserre, réagit.Que pensez-vous des critiques adressées à l’Autorité de la concurrence après l’avis qu’elle a rendu sur les professions réglementées ?Bruno Lasserre : La campagne menée par les notaires est surprenante et n’est pas à la hauteur du débat et des enjeux. L’Autorité a toujours été soucieuse de se tenir loin des invectives afin de travailler dans un climat apaisé. Aussi, je regrette la teneur des « tweets » relayés ou des propos tenus par une partie de la profession à la suite de la publication de son avis. Dire que nous avons fait du « copier-coller » de ce que nous aurait dit Bercy en raison de ma proximité supposée avec Emmanuel Macron [actuel ministre de l’économie] est ridicule. Chacun sait que je me suis toujours tenu à distance du pouvoir politique et que l’institution a toujours su poser un diagnostic impartial, même s’il dérange les gouvernements en place.Le lobbying « sans précédent » des notaires contre la loi MacronCertains notaires disent que le contenu de l’avis de l’ADLC prouve qu’elle ne connaît pas le notariat…L’Autorité a scruté de manière objective chaque profession et l’ensemble de leurs représentants ont été en mesure d’apporter à l’Autorité tous les éléments qui leur semblaient utiles pour éclairer les débats. A l’issue d’une instruction approfondie, l’Autorité a émis 80 recommandations. Elle a rendu un avis équilibré et mesuré qui permet d’adapter la profession au contexte d’aujourd’hui en tenant compte des objectifs d’intérêt général poursuivis par la réglementation (préservation d’un maillage territorial suffisamment dense, nécessité de sécuriser juridiquement certaines transactions et certains actes).« Les notaires exagèrent la portée du projet de loi Macron »Si le projet de loi « pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques » – dit « loi Macron » – est adopté en l’état, il va provoquer des milliers de licenciements selon les notaires. Qu’en pensez-vous ?Les notaires exagèrent la portée de ce texte. Il instaure, en réalité, une liberté d’installation graduelle, contrôlée et les changements apportés à la tarification sont encadrés. Bien sûr, comme tout changement, je comprends qu’il puisse légitimement créer un climat d’inquiétude. Ces professions n’ont pas été réformées depuis des années, voire des décennies, et ce projet de loi est le premier à s’y atteler. La réforme intervient, qui plus est, à un moment où les cours de l’immobilier sont légèrement orientés à la baisse. Mais il faut se souvenir que la profession a engrangé des bénéfices considérables grâce au boom du prix des logements depuis la fin des années 1990. Le fait d’être investi d’une délégation de service public ne prémunit pas contre un examen objectif des éléments sous-jacents d’un tarif, bien au contraire. Certaines réactions ne semblent pas mesurer cette réalité.Le projet de loi vous confie de nouvelles prérogatives à l’égard des professions réglementées, ce que ne comprennent pas de nombreux notaires…Le monde notarial ne peut pas rester arc-bouté sur la seule préservation des équilibres actuels. Nous lui donnons des clés pour affronter des questions qu’il doit prendre en main : comment assurer le renouvellement démographique de la profession qui vieillit ? Comment donner de vraies perspectives à un salariat qui en manque à l’évidence ? Comment inciter la profession à faire des gains d’efficience dont bénéficieront à la fois les études – rendues plus efficaces – et les clients – qui accéderont aux services à des prix plus bas ? La profession, qui se sent seule autorisée à réguler son secteur, doit accepter qu’un regard extérieur et indépendant se pose sur elle pour proposer les évolutions nécessaires.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1422365580959 .graphe").css("height", 400)$("#container_1422365580959 .title").empty()if ("Les principaux litiges entre les locataires et leurs bailleurs"!= ""){Les principaux litiges entre les locataires et leurs bailleurs")}$("#container_1422365580959 .subtitle").empty()if ("(en % des plaintes reçues par la Confédération générale du logement)"!= ""){(en % des plaintes reçues par la Confédération générale du logement)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1422365580959 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Dépôt de garantie ","Insalubrité, humidité, conformité électrique","Charges abusives ","Réparations / travaux ","Augmentation soudaine des loyers ","Durée du préavis","Expulsions suite loyers impayés","Accès à la location ","Etat des lieux "], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"% des plaintes", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Fréquence", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 16.01 ], [ "", 9.26 ], [ "", 8.98 ], [ "", 8.45 ], [ "", 6.36 ], [ "", 6.29 ], [ "", 5.3 ], [ "", 2.97 ], [ "", 2.76 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1422365580959 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Comme chaque année, la Confédération générale du logement (CGL) a publié son « baromètre des plaintes des usagers du logement ». Cette dernière édition s'appuie sur 2 800 griefs reçus par l'association de consommateurs, un chiffre en hausse de 30 % par rapport à l'édition précédente, en 2012.La principale source de conflits concerne le dépôt de garantie, le propriétaire tardant à rendre la somme au locataire ou l'amputant sans en apporter la moindre justification.Pour rappel, le bailleur doit en théorie rendre ce dépôt de garantie dans le mois suivant le départ du locataire. Un délai raccourci par la loi ALUR. Au-delà de cette période, le locataire peut demander au propriétaire de payer une pénalité équivalente à 10 % du dépôt de garantie et ce par mois de retard débuté.OBTENIR RÉPARATION« Mais pour obtenir réparation, le locataire devra dans 90 % des cas passer par la justice. Or il y a peu de chance qu'il engage une telle procédure pour obtenir les quelques centaines d'euros que lui doit son ancien propriétaire », regrette Michel Fréchet le président de la CGL.Lire aussi : Que faire lorsque le propriétaire conserve le dépôt de garantie ?Les « troubles de jouissance », c'est-à-dire les problèmes d'insalubrité et d'humidité, dues en grande partie à un mauvais entretien des lieux par le bailleur, arrivent en deuxième place de ce baromètre.« Nous constatons une baisse de ce type de litiges, ce qui tendrait à montrer que les bailleurs engagent des travaux dans leur bien », souligne M. Fréchet. La loi précise, en effet, que le bailleur doit mettre à disposition du locataire un logement en bon état et ce durant toute la durée de la location. C'est-à-dire que le propriétaire doit entretenir ce logement et y faire les réparations nécessaires.RÉGULARISATIONS DE CHARGES« Mais cela ne doit pas occulter le fait que trop d'appartements insalubres sont encore proposés à la location, déplore M. Fréchet. Or les locataires hésitent à dénoncer leur bailleur auprès de leur mairie de peur de perdre leur logement en cas de procédure. »Les conflits liés aux « charges locatives » complètent le podium, les particuliers se plaignant de régularisations de charges sur les cinq dernières années, ou encore une répercussion abusive et non justifiée de certaines charges.A ce titre, la loi ALUR a prévu que désormais le bailleur dispose de trois ans (et non plus de cinq ) pour régulariser un exercice de charges. « Et lorsque le locataire doit rembourser le bailleur, il peut demander un échéancier sur plusieurs mois », précise M. FréchetLire aussi : Des locataires trop souvent démunis face à leur bailleurFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Albert (Londres, correspondance) Quand débute le reportage sur le concert de Run the Jewels, un duo de hip-hop américain, des icônes apparaissent sur l’écran d’ordinateur. Le spectateur peut alors cliquer pour suivre au choix un des deux artistes dans les coulisses. Il est aussi possible de passer directement à l’écoute de trois chansons, et à la diffusion de l’interview du duo, qui est lui-même divisé en trois parties, à écouter dans l’ordre de son choix.Voilà un exemple, parmi beaucoup d’autres, de ce que les Britanniques peuvent désormais trouver sur BBC Taster. Ce nouveau site Internet, lancé le 26 janvier, est un saut dans l’inconnu pour la respectable corporation. L’objectif est d’y tester ses nouveaux projets et de voir comment les spectateurs réagissent. Chacun est invité à donner une note à l’émission, et à la partager sur les réseaux sociaux. « Il s’agit d’ouvrir le processus créatif à notre audience », explique Ralph Rivera, directeur de BBC Futur Media.Télévision « sociale »Avec ce site, la BBC se lance dans le défrichage de ce qu’est en train de devenir la télévision, qui fusionne progressivement avec Internet. Progressivement, les émissions se regardent de plus en plus sur des écrans d’ordinateur, de téléphone ou de tablette. Jusqu’à présent, la BBC a réagi avec iPlayer, un site Internet de rattrapage qui permet de regarder gratuitement toutes les émissions publiées depuis un mois ou plus. Son succès est phénoménal, avec des pointes à dix millions d’émissions regardées par jour. « Mais aussi bien que soit iPlayer, quand vous appuyez sur le bouton “marche”, c’est comme regarder la télévision, souligne M. Rivera. Les nouveaux appareils peuvent faire beaucoup plus que cela, notamment savoir qui vous êtes. » Son objectif est de faire de BBC Taster une façon d’inventer une télévision « sociale, interactive, non linéaire ».Les premières idées lancées sur le site viennent souligner l’immense potentiel que représente le rapprochement avec Internet. Toutes ne sont pas nécessairement révolutionnaires : le reportage sur Run the Jewels ressemble à un webdocumentaire, un format relativement courant. Mais les projets vont dans des directions très différentes les unes des autres.On trouve notamment une excellente interview de Lena Dunham, l’actrice américaine de la série Girls, par Jennifer Saunders, une actrice anglaise. L’entretien avait été diffusé dans le cadre du journal de la BBC2, mais seulement dans un format de dix minutes. Sur BBC Taster se trouve l’intégralité de la rencontre, avec quarante minutes jamais diffusées, découpées en séquences de cinq minutes environ, qui peuvent être regardées dans l’ordre de son choix.L’idée qui a le mieux fonctionné jusqu’à présent est une application qui utilise Facebook, intitulée YourStory. A partir de la date de naissance entrée dans la page Facebook de chaque utilisateur, celle-ci propose une sélection de vidéos sorties du catalogue de la BBC, qui suit la chronologie de la vie de chacun : « L’année de votre naissance, c’était le jubilé d’argent de la reine », suivi d’une vidéo du jubilé ; « quand vous aviez presque onze ans, la grève des mineurs se terminait », suivi d’extrait de reportages de l’époque…BBC Taster propose aussi des clips vidéo très courts d’humoristes (pas très drôles), une émission de tourisme connue où le spectateur peut choisir l’endroit qu’il veut visiter (dans la limite des émissions déjà tournées) ou encore accéder à quarante-cinq ans d’archives radio (incomplètes mais fascinantes)…Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.01.2015 à 11h15 • Mis à jour le28.01.2015 à 12h44 | Eric Albert (Londres, correspondance) Dans un retournement de dernière minute, après une longue lutte boursière, le Qatar a finalement mis la main sur Canary Wharf, le quartier d'affaires de Londres. Mercredi 28 janvier, les principaux actionnaires de Songbird, une entreprise qui possède 69 % de Canary Wharf, ont accepté l'offre conjointe formulée par la Qatar Investment Authority (QIA) et le groupe canadien d'immobilier Brookfield. A 350 pence par action, l'acquisition valorise Songbird à 2,6 milliards de livres (3,5 milliards d'euros).Canary Wharf est un immense quartier d'affaires, à l'est de Londres, entièrement privé. Cet ancien quartier de docks en bord de Tamise avait été développé sous Margaret Thatcher, profitant de la relative étroitesse de la City, le quartier des affaires traditionnel aux immeubles de taille modeste.Les gratte-ciels de Canary Wharf sont dominés par les logos des grandes banques internationales, et les télévisions utilisent ses images pour représenter la « City » (qui est, techniquement, un quartier du centre de Londres).Lire aussi : La belle échappée de Canary WharfLa transaction peut être vue comme un symbole des temps : elle se fait en partie entre un fonds souverain et un autre. Songbird est actuellement détenu par trois actionnaires majoritaires : China Investment Authority, un fonds souverain chinois, ainsi que Simon Glick, un investisseur new-yorkais et Morgan Stanley, la banque américaine.Quand ceux-ci ont été approchés, en novembre 2014, par QIA et Brookfield, leur réaction initiale a été de repousser l'offre, qu'ils jugeaient sous-évaluée. Après plusieurs rebondissements, l'offre a été augmentée de 19 % début janvier. Mais les actionnaires avaient laissé entendre qu'ils ne voulaient toujours pas en entendre parler.Finalement, après avoir tenté de trouver d'autres investisseurs, ils ont changé d'avis, mercredi. Sans enthousiasme : « le conseil d'administration pense que l'offre ne reflète pas la pleine valeur de l'entreprise », souligne le communiqué. Le conseil de Songbird évalue l'entreprise à 381 pence par action.RETRAIT DE LA BOURSE ET PROJET D'EXPANSIONQIA et Brookfield devraient maintenant retirer Songbird de la Bourse. L'objectif est de simplifier l'actionnariat de Canary Wharf, qui est particulièrement touffu. Avant l'offre, QIA possédait déjà 28 % de Songbird et Brookfield avait directement 22 % de Canary Wharf Group.Ensemble, en prenant le contrôle de Songbird, les deux acteurs vont avoir la main haute sur le quartier d'affaires, devenant de loin les deux actionnaires majoritaires. Cela devrait simplifier l'exécution du grand plan d'expansion du quartier d'affaires. Un nouveau groupe d'immeubles résidentiels, comprenant 3 000 logements, est prévu.Grand comme un tiers du quartier actuel, sur 450 000 mètres carrés, il a reçu en juillet 2014 l'approbation de son permis de construire par la mairie locale. Cette extension, connue sous le nom de Wood Wharf, nécessite d'importants investissements.Le Qatar poursuit ainsi ses acquisitions tous azimuts dans l'immobilier londonien. Le petit pays est déjà propriétaire du Shard, la plus haute tour de Londres, signée de l'architecte Renzo Piano. Il a aussi multiplié les achats dans les beaux quartiers, notamment autour de Mayfair. L'émirat aux riches ressources pétrolières et gazières contrôle aussi les supermarchés Sainsbury's et détient aussi une partie de l'opérateur boursier London Stock Exchange.Lire notre décryptage : L'envol économique du Qatar en trois graphiquesEric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) L’« agenda numérique » fait partie des priorités de la Commission européenne, dirigée par Jean-Claude Juncker. Celle-ci veut présenter avant l’été, ses solutions pour aboutir - enfin - à un marché unique du digital en Europe, et notamment réformer le droit du copyright.C’est le vice-président de la Commission, l’Estonien Andrus Ansip qui doit coordonner ces chantiers dans l’institution communautaire.Mardi 27 janvier, il a fait le déplacement à Paris, pour rencontrer Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat au numérique, alors qu’en France, les puissantes sociétés d’auteur voient d’un mauvais œil la volonté réformatrice de la commission sur le copyright.Mercredi 28 janvier, il réunissait à Bruxelles ses collègues commissaires pour fixer l’agenda des semaines à venir.Redéfinir le copyright La Commission veut toiletter une directive datant de 2001, c’est-à-dire des débuts de l’Internet grand public, quand la vidéo à la demande et la catch up TV n’existaient pas encore.L’idée est d’homogénéiser les régimes européens du copyright, notamment, de mettre fin à la territorialité des droits : le fait qu’un diffuseur soit contraint d’acheter des droits de retransmission d’un contenu pays par pays.Les sociétés d’auteur françaises redoutent que le système français de rémunération de l’ensemble de la filière création soit mis à bas. M. Ansip se veut rassurant. « Les gens pensent que, quand on parle de réforme du copyright, c’est forcément qu’on va arrêter de protéger les droits d’auteurs et bafouer les droits des créateurs. Pas du tout. Mais la situation actuelle est perdante pour tout le monde, consommateurs et créateurs », assure le commissaire.Les internautes qui passent les frontières ne peuvent pas acheter des contenus, car leur accès est bloqué, « alors même qu’ils sont prêts à payer », poursuit-il.En mettant fin à la territorialité, « le marché serait bien plus important et on éviterait le comportement de certains, qui parviennent facilement à pirater les contenus qu’ils veulent voir », souligne M. Ansip.« Les Français ont peur que leurs revenus baissent en cas de fin du principe de territorialité. Ils ont tort, le marché serait plus important. Évidemment, cela implique un changement de modèle économique. »La Commission a promis de rendre sa proposition de directive avant l’été.Renforcer l’intégration numérique de l’UEAvant, en mai, la Commission doit également donner ses orientations sur les moyens de renforcer l’intégration numérique de l’Union européenne (UE). « Les biens et les services circulent librement, mais ce principe de l’Union n’existe pas en ligne. Seuls 12 % des Européens achètent en ligne dans un pays différent du leur. Seules 5 % des sociétés online vendent hors de leurs frontières, rappelle M. Ansip.Comment surmonter ce problème ? « Nous devons renforcer les droits des consommateurs, pour que leur confiance augmente, et sécuriser l’activité des PME, qui doivent composer avec 28 régulateurs différents. »Faire adopter la directive sur les données personnellesM. Ansip déclare que sa « priorité » est d’adopter la directive sur la protection des données personnelles, présentée par la Commission en janvier 2012, mais qui toujours en cours de discussion entre le Conseil européen et le Parlement. « J’espère que l’on va aboutir à un accord sur le texte cette année. » Au Parlement européen, beaucoup d’élus demandent à la Commission de proposer, aussi, un texte qui réglemente les durées de réglementation des données. Un sujet ultrasensible, surtout depuis les attentats de Paris, alors que les États poussent à l’adoption de mesures antiterroristes visant à davantage contrôler l’activité des citoyens sur le web. « Nous devons être très prudents avec ce sujet. Après les attentats de Madrid, en 2004, ceux de Londres, en 2005, nous avons promulgué une directive sur la rétention des données en 2006. Mais l’année dernière, la Cour de justice de l’Union européenne l’a invalidée. Elle n’a pas dit que la rétention des données est non conforme au droit, mais qu’il doit y avoir des garde-fous et qu’il faut appliquer le principe de proportionnalité », explique M. Ansip.« Avant de reproposer un texte, il faudra faire cette fois une analyse vraiment fine », avance le commissaire. La Commission veut donc d’abord voir la directive protection des données adoptée avant de s’atteler à ce deuxième chantier.Redimensionner les frais de « roaming » pour l’accès aux donnéesAutre pilier de l’union numérique européenne, une plus grande intégration des marchés des télécommunications. Là aussi, une directive est sur la table : plutôt, un ensemble de textes, le « paquet télécom », sur lesquels les États ont le plus grand mal à s’entendre.Parmi les dispositions qui « coincent » le plus : la neutralité de l’Internet, et les frais de « roaming », c’est-à-dire le coût d’une communication transfrontalière.Les États, dont la France, ont longtemps résisté à une baisse trop drastique des prix du « roaming », qui représentaient de substantiels revenus pour leurs opérateurs télécoms.Un accord a été trouvé pour ramener à presque zéro ces coûts pour les appels téléphoniques, et un accord est enfin en train de se dessiner au Conseil européen, concernant ceux pour l’accès aux données, depuis un terminal mobile.« On ne peut pas avoir un marché unique du numérique si les consommateurs paient dix fois plus leur consommation d’internet quand ils passent une frontière européenne », explique M. Ansip.Il admet toutefois que « ce n’est pas une décision facile à prendre, d’annuler les frais de roaming », car « dans les pays touristiques, par exemple, les opérateurs sont obligés d’investir considérablement dans leurs infrastructures pour que les touristes puissent accéder à la 3G et aux services mobiles, comme chez eux. » « Le problème, c’est que ces investissements ne sont utiles que quelques mois par an, et si les frais de roaming disparaissent, les opérateurs ont plus de mal à les financer. Nous devons tenir compte de ces problèmes spécifiques », relève-t-il.Trouver rapidement une définition commune de la neutralité du NetConcernant la neutralité de l’internet, l’égalité de traitement des contenus en ligne, quels qu’ils soient (vidéo, texte, etc), un sujet également très sensible, un compromis a été proposé par le Conseil, mi-janvier, et doit être discuté entre les pays dans les jours qui viennent.L’idée est de garantir cette égalité de traitement, tout en permettant - dans des conditions très encadrées - aux opérateurs télécoms de facturer davantage certains flux vraiment très encombrants (du type Netflix).« Si nous n’avons pas une définition commune de ce que nous entendons par Internet ouvert et neutralité du Net, nous allons nous retrouver bientôt avec 28 définitions différentes et des marchés encore plus fragmentés. Il faut aller vite : les Pays-Bas, la Slovénie et la Finlande sont en train déjà de plancher sur leurs propres définitions. Il y a urgence », relève M. Ansip.Trancher la question d’une « taxe Google »Ce sujet fait l’objet de débats à l’intérieur même de l’institution communautaire. La commissaire à la concurrence, la Danoise Margrethe Vestager doit décider si elle poursuit ou pas Google pour abus de position dominante, alors qu’une enquête formelle sur les pratiques en Europe du géant de l’internet américain traîne en longueur depuis près de cinq ans.D’autres poussent pour une « régulation des plates-formes web », qui obligerait Google et les autres multinationales du Net à obéir aux mêmes contraintes réglementaires que les sociétés traditionnelles des médias.La fronde européenne anti-Google se durcitM. Ansip reste très prudent : « Il n’y a que Mme Vestager qui peut parler d’une entreprise en particulier. Nous, nous devons parler de politiques dans leur ensemble, pas stigmatiser une entreprise en particulier. » Et d’ajouter : « concernant le paiement pour le référencement, des lois ont été votées en Espagne et en Allemagne [dites loi Google], mais il est trop tôt pour dire si elles sont efficaces ou pas. Nous suivons ces initiatives de près, mais c’est trop tôt pour dire si nous allons nous en inspirer pour prendre des décisions au niveau européen », conclut le vice-président estonien.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel Plus rien n’arrête l’ascension du yuan, la monnaie chinoise. Selon les données publiées mercredi 28 janvier par Swift, l’entreprise spécialiste des transferts de données bancaires, celle-ci a grimpé au 5e rang des devises les plus utilisées pour les paiements internationaux. Il y a deux ans, il n’occupait que la 13e position.Le yuan est-il en passe de devenir une monnaie internationale ?Hier classé « devise de paiement émergente », le yuan est devenu, aujourd’hui, une devise « couramment employée », selon les termes de Wim Raymaekers, responsable des marchés bancaires chez Swift.Il « est voué à devenir une monnaie internationale », indique Jean-Louis Mourier, chez Aurel BGC. « Mais à long terme », précise l’analyste.En effet, en décembre 2014, le renminbi (« monnaie du peuple ») ne pesait encore que 2,17 % des paiements mondiaux.Le dollar américain, l’euro et la livre Sterling représentent toujours près de 80 % des paiements internationaux.Que fait Pékin pour pousser sa monnaie ?Ce qui est sûr, c’est que les autorités chinoises poussent à cette internationalisation, en développant l’usage du yuan.Pékin s’est lancé, ces derniers mois, dans une opération séduction envers les grandes places financières mondiales.Son objectif : créer un marché international du yuan, en montant un réseau permettant de réaliser des opérations sécurisées dans la devise chinoise.Quelques villes clés ont été sélectionnées, afin d’en faire des centres « offshore » permettant l’utilisation du yuan hors du pays.Hongkong est le plus grand de ces centres, suivi de près par Londres, qui pèse 60 % des volumes d’échange de renminbi hors de Chine continentale.Dans la zone euro, Paris, Francfort et le Luxembourg sont au coude à coude. Et les accords en tout genre se multiplient : chambres de compensation pour les paiements dans la devise chinoise, quotas d’investissement, émissions d’obligation…En septembre 2014, la Bank of China (BoC) a émis les premières obligations en devise chinoise à Paris, pour 2 milliards de yuans (240 millions d’euros).Peut-on imaginer que le yuan détrône un jour le dollar ?« Le chemin à parcourir avant que le yuan détrône le dollar est encore long », relève Jean-Louis Mourier.Aujourd’hui, le yuan reste très contrôlé par le pouvoir chinois et n’est que partiellement convertible. Pour s’imposer face aux autres monnaies, il faudra donc d’abord qu’il devienne pleinement convertible face aux autres devises.Il faudra aussi que le secteur financier chinois, encore balbutiant, se développe. Et que le pays ouvre pleinement ses marchés aux capitaux internationaux.Selon les experts, cela n’arrivera pas avant dix ou quinze ans.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.01.2015 à 08h29 • Mis à jour le28.01.2015 à 08h41 « L’Europe est prête à travailler avec la Grèce » a déclaré Pierre Moscovici, commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, à la fiscalité et à l’union douanière. Interrogé sur France Info, mercredi 28 janvier 2015, l’ancien ministre français de l’économie n’a pas voulu envisager que la dette grecque – quelque 310 milliards d’euros – puisse être purement et simplement annulée. « Attendons que le nouveau gouvernement soit en place. Mais il y a d’autres solutions pour avancer ensemble », a précisé le commissaire européen, qui a rappelé que les engagements doivent être tenus. « Nous partageons la même finalité », a ajouté Pierre Moscovici.L’Europe n’a certes pas à interférer dans la vie politique du pays. Mais un dialogue peut s’instaurer, afin d’aboutir à « des solutions vertueuses ». « Nous sommes là pour aider la Grèce » a souligné M. Moscovici, mais cette aide peut prendre différentes formes.Le commissaire européen a fait remarquer que la Grèce était au demeurant un pays qui était « déjà en train de se redresser ». La population a fait des efforts « il est normal que les gens attendent maintenant à en voir les effets ». « Les Grecs veulent l’Euro, a encore estimé Pierre Moscovici, et l’Euro a besoin de la Grèce ». 28.01.2015 à 07h30 • Mis à jour le28.01.2015 à 17h50 L'essentielLes syndicats de transporteurs réclament une augmentation de 5 % des salaires, le patronat propose une revalorisation de 1 % pour les cadres et de 2 % pour les coefficients salariaux les plus bas.Les négociations doivent reprendre jeudi.  Changement de stratégie à la Confédération française démocratique du travail (CFDT) Transports. Le syndicat majoritaire dans la profession, qui avait décidé mercredi 28 janvier au matin de maintenir ses actions malgré l'annonce de la reprise jeudi des négociations avec le patronat, a finalement annoncé dans l'après-midi la suspension de ses actions le temps de la négociation. Mercredi matin, la CFDT, qui ne participait pas à la grève jusqu'à présent, avait prévu des blocages ciblés visant des zones pétrolières, ainsi que des sites industriels et logistiques à Lyon, La Rochelle, à Oissel (en banlieue de Rouen), près du Havre, et en région parisienne.D'autres blocages devaient se mettre en place au petit matin en Champagne-Ardenne, dans le Nord - Pas-de-Calais, en Bourgogne, dans les Pays de la Loire ou encore dans la région Centre. La CFDT avait enfin prévu des opérations de filtrage des poids lourds sur certains axes routiers (Lorraine, Bretagne, Provence-Alpes-Côte d'Azur), accompagnées d'une distribution de tracts pour expliquer les raisons de sa colère. Autant d'actions finalement suspendues.Lire nos explications : Routiers : que veut la CFDT ?NÉGOCIATIONS SOUS CONDITIONSMardi, l'intersyndicale — Confédération générale du travail (CGT), Force ouvrière (FO), Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), Confédération française de l'encadrement - Confédération générale des cadres (CFE-CGC) —, dont les actions s'essoufflent peu à peu, sauf dans quelques bassins de résistance (Rennes, Caen et Bordeaux), s'était félicitée que « la mobilisation ait enfin amené le patronat à accepter le dialogue », après que les représentants de ce dernier ont également accepté de se joindre à la table des négociations, jeudi, à l'invitation du gouvernement. Trois fédérations patronales — Fédération nationale des transports routiers (FNTR), Transports logistiques de France (TLF) et Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles (Unostra) — ont accepté mardi le principe d'une médiation, à condition, toutefois, que les syndicats renoncent « à toute pression revendicative en cours de discussions ». Et qu'ils acceptent d'élargir le champ des discussions à l'ensemble des « chantiers professionnels » (protection sociale, classifications métiers, formation professionnelle, etc.) de la branche, sans focaliser sur les seules négociations salariales.La CFDT a également annoncé qu'elle se joindrait aux échanges, alors que la dernière séance de négociations annuelles obligatoires s'était terminée le 20 janvier sur un « constat d'échec ».Les chambres patronales proposent une revalorisation de 1 % pour les cadres et de 2 % pour les coefficients salariaux les plus bas (ceux des salariés les moins qualifiés) de la convention collective, actuellement sous le smic. De leur côté, les syndicats exigent une augmentation de 5 % pour les quelque 650 000 salariés du transport routier (marchandises, logistique, ambulanciers, conducteurs d'autocar, transporteurs de fonds), en plus de l'instauration d'un treizième mois et la suppression de la carence maladie.Lire le décryptage : Pourquoi les routiers font-ils grève ? Philippe Jacqué Le chiffre des ventes globales du groupe allemand Volkswagen (VW) ne sera officialisé que lundi 12 janvier. Mais d’ores et déjà, en additionnant les ventes de sept de ses douze marques, le constructeur de Wolfsburg affiche un cru 2014 historique.Pour la première fois de son histoire, le groupe a vendu sur l’année plus de 10 millions de véhicules. Un objectif qu’il s’était fixé pour 2018.L’objectif du constructeur était également de devenir à cet horizon, le numéro un mondial. Pour savoir si, en 2014, le groupe allemand a devancé Toyota et General Motors, il faudra encore attendre quelques jours, le temps que le japonais et l’américain présentent leurs données.Les trois groupes devraient, en tout cas, tous tutoyer ou dépasser la barre symbolique de dix millions d’unités pour l’année, une première pour autant de constructeurs.Concernant Volkswagen, c’est la marque mère, VW, qui réalise la majorité des volumes vendus. En 2014, elle a écoulé 6,12 millions de véhicules particuliers et 445 000 véhicules commerciaux. Les deux chiffres représentent un record historique.La marque Audi réalise également un record historique, avec 1,74 million de véhicules vendus, tout comme Skoda, qui a dépassé pour la première fois la barre du million de véhicules.Si les ventes de Seat progressent, elles restent modestes à côté de celles de VW ou Skoda. La marque espagnole a immatriculé 390 000 véhicules.Un secteur confronté à des vents contrairesPorsche a pour sa part atteint les 190 000 unités, également un record historique.Ces résultats devraient encore renforcer le bilan du groupe Volkswagen, Porsche apportant une grande part des bénéfices.Enfin, Bentley a vendu 11 000 limousines.Ces résultats sont d’autant plus remarquables que le secteur automobile fait face à d’importants vents contraires.La Chine (10 % de croissance) et l’Europe (5 %), où le groupe allemand est le numéro un, poursuivent leur développement et portent VW.En revanche, les marchés russe et sud-américain sont en plein doute et ont chuté de 18 % chacun.Quant au marché américain, s’il a progressé de 5,9 %, il ne bénéficie pas à Volkswagen, qui a vu ses ventes plonger de 10 % pour sa marque.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Fournier 2015, année de la France au CES ? Malgré la gravité et la tristesse qui se sont abattues mercredi sur tous les participants français du salon de l’électronique de Las Vegas (Nevada), Axelle Lemaire, la secrétaire d’Etat chargée du numérique, n’a pas manqué de saluer la réussite des start-up hexagonales qui avaient fait le déplacement.Pas moins de 120 entreprises étaient au rendez-vous cette année pour présenter, lors de cette grand-messe de l’électronique, qui a fermé ses portes vendredi 9 janvier, faisant des Français la plus importante des délégations européennes, et la deuxième mondiale pour les start-up, au nombre de 66.De la plus grosse (La Poste, Valeo…) à la plus petite (Abeeway par exemple, 8 personnes), toutes ces entreprises ont présenté, pendant quatre jours, leur savoir-faire numérique, et sont parties, pour certaines d’entre elles, à la recherche de distributeurs et de financiers.« En quatre ans de CES, je constate qu’il devient de plus en plus gros, que les petites sociétés sont de plus en plus présentes, et surtout qu’il y a de plus en plus de Français », confirme Serge Renouard, de la société Invoxia, qui fabrique des dispositifs de communication pour palier la baisse du nombre de téléphones fixes dans les foyers.Un secteur en particulier était surreprésenté parmi les « frenchies » : celui des objets connectés. Quasiment toutes les start-up françaises, qui disposaient d’un stand à l’Eureka Park (espace qui leur était dédié), travaillent sur les objets intelligents et leurs différents usages.De la poubelle intelligente au boîtier musicalLe tout petit Prizm, qui a financé ses premiers pas grâce à KickStarter, la plateforme de financement participatif, sur lequel il a levé 161 000 dollars, a développé un boîtier à brancher sur des enceintes et à connecter sur un compte de streaming musical.L’algorithme de Prizm joue ensuite de la musique selon les gens dans la pièce, le jour de la semaine, le moment de la journée.Pierre Verdu, le - très - jeune fondateur, est venu à Las Vegas pour prendre des précommandes en vue des premières livraisons, prévues pour juin.Pour lui, le succès des objets connectés français vient du fait qu’il existe un écosystème favorable : « il y a une mentalité commune qui consiste à mêler les compétences, explique-t-il, à 3 ou 4 personnes seulement, on arrive à concrétiser les choses, à aller au bout d’une idée, rapidement et sans forcément beaucoup de moyens. »Les représentants de Kolor, société qui développe des outils et des logiciels pour faire de la photo et de la vidéo panoramiques, ne diront pas le contraire : à 27 personnes, ils travaillent déjà avec de grands groupes comme Airbus, Boeing ou encore… le MI6, les services secrets britanniques, qu’ils surnomment « leur client James Bond » en plaisantant.Green Creative, avec ses 6 jeunes employés, a d’ores et déjà signé des contrats à l’étranger pour vendre sa poubelle intelligente, qui trie et compacte les déchets automatiquement.Sa dernière levée de fonds, de 600 000 euros, va lui permettre de passer à un stade supérieur en 2015, avec une usine en propre et des embauches à clé, explique Lucile Noury-Soyer, la présidente.Avec moins de 10 personnes, Abeeway a elle aussi séduit les acheteurs étrangers. Cette start-up, créée en 2014 seulement, a pour ambition de « révolutionner la géolocalisation », affirme son « CEO » (car plus personne ne met directeur ou président sur sa carte de visite…), Florian Sforza.Abeeway développe des appareils de « tracking » (suivi), à la fois pour les entreprises (aéroport, parc d’attraction…) et pour les particuliers.Après une première levée de fonds à 150 000 euros, la deuxième devrait se faire au million. « Nous sommes venus à Vegas parce que nos clients sont étrangers, souligne Florian Sforza, on est là pour être vus et reconnus, nous avons rencontré ici des distributeurs, et des entreprises intéressées par notre technologie. »« Lancer nos produits plus rapidement à l’international »Abeeway est venu au CES sous la bannière « French Tech » le label attribué par Bercy à neuf métropoles particulièrement dynamiques dans le domaine du numérique. « Cela nous permet d’avoir de la visibilité, reconnaît M. Sforza, mais ce n’est qu’un aspect de l’écosystème. »Certains exposants français, comme WiThings, sont des « vieux de la vieille » du CES. La société, spécialiste des objets connectés dédiés au bien-être, se rend à Las Vegas chaque année depuis sa création à Issy-les-Moulineaux, il y a six ans.Cette année, son dernier produit, la montre Pop, a fait grand bruit, notamment grâce à son design, proche des codes de l’horlogerie.« Beaucoup de clients pensent que nous sommes américains, s’amuse Cédric Hutchings, cofondateur de l’entreprise, la French Tech peut nous aider à mettre en avant le fait que nous soyons français. » « Mais comme la France est un trop petit marché pour se développer vraiment, ajoute-t-il, la French Tech peut aussi nous aider à lancer nos produits plus rapidement à l’international, et ainsi bénéficier d’une visibilité globale. »A Las Vegas, opération séduction pour la « French Tech »Impossible en effet, aujourd’hui, de lancer un produit d’abord en France, puis à l’étranger.Pour MyBiodyBalance, qui produit des appareils de mesure médicale par impédance (un courant électrique qui traverse le corps et mesure taux de graisse, de muscle, d’hydratation, etc.), il s’agit non seulement de faire connaître ses produits, mais aussi de chercher des partenaires financiers.La société a en effet besoin de fonds pour développer des services liés à ses appareils (programmes de régime, de sport…).Convaincre les investisseursOutre le coup de pouce à la visibilité des jeunes pousses françaises, la French Tech avait aussi fait le déplacement à Las Vegas pour parler gros sous.Car toutes ces sociétés s’accordent sur un point : au-delà d’un million d’euros, le financement commence à devenir délicat, et au-delà de 5 à 10 millions, qui est généralement le seuil qui correspond à la phase de développement à l’international des start-up, il se transforme en casse-tête.Si deux membres du gouvernement ont fait le déplacement, Axelle Lemaire et Emmanuel Macron, ministre de l’économie, c’est donc aussi pour convaincre les investisseurs que mettre de l’argent en France, sur des entreprises françaises, valait la peine.Car trop souvent, ces entreprises, surtout celles qui ont déjà des contrats aux États-Unis, finissent par se délocaliser au moment où elles prennent des parts de marché à l’international.C’est le cas de beaucoup d’entre elles : Kolor, par exemple, travaille à 90 % à l’export. « Il est parfois plus facile pour une start-up française d’obtenir un rendez-vous avec un responsable des achats américains qu’avec celui d’un grand groupe français, reconnaît Axelle Lemaire, c’est culturel. »La secrétaire d’Etat au numérique n’a pas caché son souhait de voir les objets connectés français se transformer en filière industrielle à part entière. Elle a plusieurs fois exprimé, lors de son séjour à Las Vegas, sa volonté de mobiliser le capital, qu’il vienne des particuliers ou des institutions financières, sur ce secteur.Ces initiatives combinées au savoir-faire des Français sur l’Internet des objets pourraient faire que, cette fois, « la France ne rate pas le virage », pointe Mme Lemaire.25 milliards d’objets intelligents branchés d’ici à 2020Les objets connectés ont été la principale tendance du CES cette année, avec une offre pléthorique, de la plus simple (des dispositifs de géolocalisation pour les animaux de compagnie), au plus sophistiqué (la voiture totalement autonome de Valeo), et des initiatives globales autour du secteur ont été présentées, comme l’alliance LoRa, qui travaille sur la standardisation des réseaux de télécommunications dédiés aux objets connectés.Les objets connectés envahissent notre quotidienDe grands noms de l’informatique et des télécommunications (IBM, Cisco, Sagemcom…), mais aussi des opérateurs (Bouygues Telecom) en font partie.Le but : donner une dimension internationale aux objets connectés, en garantissant leur fonctionnement à l’étranger, et surtout, faire en sorte que la masse de données produites par l’Internet des objets ne soit pas un obstacle à leur essor.Tous les produits présentés ne rencontreront pas leur public, mais, estiment les membres de la délégation française, la France n’a pas à rougir de ce qu’elle a présenté au salon.Difficile d’affirmer que le CES va changer la donne pour les start-up en matière de financement, qui constitue le nœud du problème. Mais le bilan est extrêmement positif en termes d’image et de communication, ont souligné Axelle Lemaire et Emmanuel Macron lors d’une rencontre informelle avec la presse française. « On en manquait cruellement », a souligné Axelle Lemaire.Reste à savoir si ces efforts porteront leurs fruits. Le marché des objets connectés devrait exploser dans les cinq prochaines années, car l’offre est grande et le taux d’équipement des ménages et des entreprises, smartphones exclus, encore très faible.Selon Gartner, 25 milliards d’objets intelligents seront branchés d’ici à 2020. Rendez-vous l’année prochaine, mêmes dates, même endroit, pour mesurer le chemin parcouru.Audrey Fournier Stéphane Lauer (New York, correspondant) 2,95 millions. L’économie américaine n’avait plus créé autant d’emplois depuis quinze ans. Cette performance qui permet aux États-Unis d’afficher leur taux de chômage le plus bas depuis juin 2008. Celui-ci est tombé à 5,6 % de la population active, soit 0,2 point de moins qu’en novembre et 0,1 point de moins que ce que prévoyaient en moyenne les économistes.Ce sont ainsi 252 000 emplois qui ont été créés en décembre, selon les statistiques publiées, vendredi 9 janvier, par le Département du travail.Les chiffres d’octobre et de novembre ont été par ailleurs révisés à la hausse. Sur ces deux mois ce sont 50 000 emplois supplémentaires qui ont été créés, portant le nombre total sur l’ensemble de l’année à 2,95 millions, ce qui donne une moyenne mensuelle de 245 833.Il faut donc remonter à 1999 pour retrouver de tels chiffres. Cette année-là, l’économie américaine avait créé 3 millions d’emplois. Il est vrai qu’entre-temps, la population américaine a augmenté de 39 millions à 318 millions, ce qui relativise la performance.Dans le même temps, ces bonnes nouvelles pour l’économie américaine ont été quelque peu écornées par les statistiques sur l’évolution des salaires publiées simultanément. À la surprise générale, le salaire horaire a baissé de 0,2 %, du jamais vu depuis 2006.Surplace du pouvoir d’achatMême s’il est trop tôt pour dire si elle sera durable, il s’agit d’une inversion de tendance par rapport à novembre où les salaires avaient au contraire augmenté de 0,2 %.Sur l’ensemble de 2014, le salaire horaire moyen a augmenté de 1,7 %, soit la plus faible progression depuis octobre 2012. Ce chiffre doit également être mis en perspective avec l’inflation qui est à 1,3 %, ce qui veut dire qu’en réalité les salaires font quasiment du surplace en termes de pouvoir d’achat.Cet indicateur des salaires est étroitement surveillé par la Réserve fédérale (Fed), qui estime que sa faible progression est un signe que le marché de l’emploi reste convalescent.Cela démontre en effet que celui-ci n’est pas encore suffisamment dynamique pour exercer une pression sur les employeurs pour augmenter les salaires pour faire face à des difficultés de recrutement. Or, pour le moment, ce n’est pas le scénario auquel on assiste.C’est ce qu’indiquaient les minutes du Comité de politique monétaire de la Fed du 17 décembre 2014, publié le 7 janvier, certains membres soulignant qu’ils « ne voient pas de signe clair d’une accélération des salaires ».Le fait que les salaires ne repartent pas à la hausse n’est pas une bonne nouvelle pour la consommation des ménages, qui représente 70 % de l’activité économique aux États-Unis.En revanche, la chute brutale des prix de l’énergie, enregistrée ces dernières semaines, va procurer aux ménages un supplément de pouvoir d’achat qui va être le bienvenu dans ce contexte.Mais l’impact énergétique va jouer dans les deux sens. Car les entreprises du secteur pétrolier ont déjà prévenu qu’elles allaient lever le pied sur leurs investissements en 2015. La chute du prix du baril fait qu’un certain nombre de forages ne sont plus rentables.« Les suppressions d’emplois ajustées des variations saisonnières dans le secteur de l’énergie ont bondi à leur plus haut niveau depuis la fin 2012 », indique David Mericle, économiste chez Goldman Sachs. Le phénomène devrait s’amplifier dans les mois à venir.Un nombre important d’Américains disparaissent des statistiquesAutre indicateur, qui laisse dubitatif : le taux de participation au marché de l’emploi - c’est-à-dire la proportion de la population qui a un emploi ou qui en cherche effectivement un – a une nouvelle fois baissé en décembre à 62,7 %, du jamais vu depuis les années 1970.Ce qui indique qu’un nombre important d’Américains, découragés de ne pas trouver d’emploi, disparaissent des statistiques officielles du chômage. Celles-ci indiquent qu’au 31 décembre 2014, il y a 8,7 millions de personnes en recherche d’emploi.Lorsqu’on ajoute des indicateurs comme le nombre de temps partiels subis, on arrive à un taux de chômage de 11,2 %, soit 0,2 point de moins qu’en novembre.Pour mémoire, au cours de la décennie qui a précédé la crise financière le taux oscillait entre 8 % et 10 %. Le marché du travail aux États-Unis s’améliore sûrement, mais il faudra encore un peu de patience pour le retour à une situation de plein-emploi.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué Les décrets d’application de la loi portant réforme du système ferroviaire, qui prévoit notamment le regroupement de SNCF et Réseau ferré de France (RFF) au sein d’un groupe public unique, laissent sceptiques les gardiens français de la concurrence.Après l’Autorité de régulation des activités ferroviaires (ARAF), qui avait donné trois avis défavorables pour les quatre décrets proposés, c’est au tour de l’Autorité de la concurrence de déclarer son scepticisme. Cette dernière a émis, vendredi 9 janvier, un avis « réservé » et elle demande des améliorations des quatre décrets proposés par les pouvoirs publics.L’Autorité de la concurrence considère que « l’équilibre souhaitable entre les deux objectifs que sont d’une part, l’intégration industrielle du nouvel ensemble, facteur d’efficacité économique, et, d’autre part, l’indépendance de la gestion de l’infrastructure, indispensable au développement d’une concurrence équitable, n’est pas atteint. »Dans les faits, l’Autorité réclame davantage de garanties d’indépendance de SNCF Réseau, réduit aux yeux de la SNCF, dans un récent organigramme, à une simple branche de la nouvelle organisation.Quand le patron de la SNCF applique la réforme ferroviaire en sa faveurPar exemple, les administrateurs de SNCF Réseau issus de la holding SNCF devraient s’abstenir de tout vote au sein du conseil d’administration, à l’instar de ce qui se fait dans d’autres pays.De même, l’institution demande une plus grande indépendance de Gare et Connexion, la division en charge des gares, afin d’en rendre son accès non discriminatoire à l’ensemble des opérateurs ferroviaires lors de l’ouverture de la concurrence.L’Autorité demande par ailleurs la clarification des missions du holding SNCF, l’EPIC de tête du nouveau groupe, ainsi qu’un renforcement des outils du régulateur sectoriel, l’ARAF.Cette dernière recommandation est particulièrement forte, car tout est aujourd’hui fait, en coulisses, pour dénigrer et abaisser l’influence de l’ARAF, présentée comme l’empêcheur de tourner en rond.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guillaume Fraissard Deezer poursuit son aventure américaine. La société française spécialisée dans le streaming musical a annoncé, jeudi 8 janvier le rachat du service Muve Music jusqu’alors détenu par l’opérateur américain Cricket Wireless propriété depuis 2014 du groupe de télécommunication AT&T. Aucune précision n’a été donnée sur le montant de l’opération mais le site américain spécialisé TechCrunch parle d’une somme « en dessous de 100 millions de dollars ».Une présence renforcée sur les mobilesAvec cette acquisition, Deezer (35 millions de titres disponibles) va pouvoir étendre sa présence outre-Atlantique. Les clients de l’opérateur Cricket « pourront désormais profiter de la richesse du service musical Deezer sur leurs smartphones », précise la marque dans son communiqué. Aux États-Unis, Cricket dispose d’un puissant réseau 3G et 4G dans 35 grandes villes.Il comptait en mars 2014, au moment de son rachat pour 1,2 milliard de dollars (1,05 milliard d’euros) par AT&T, 4,6 millions de clients à ses offres mobiles prépayées. Le service Muve Music compterait lui 2 millions d’abonnés.En octobre 2014, Deezer avait annoncé l’acquisition de Stitcher, le principal fournisseur de podcasts et de contenus radios sur Internet aux États-Unis. Stitcher diffuse huit des dix plus importantes émissions des radios américaines et a signé de nombreux accords dans le domaine e l’automobile pour être présent dans les systèmes audio embarqués de constructeurs tels BMW, Jaguar, General Motors ou Ford.En septembre, Deezer signait un partenariat avec Sonos, le spécialiste du son sans fil et connecté, pour le lancement d’une offre baptisée Deezer Elite aux États-Unis.Décollage du streaming outre-AtlantiqueLe rachat Muve Music par Deezer intervient alors que le marché du streaming est en plein essor outre-Atlantique. de Selon les derniers chiffres de l’institut Nielsen publiés le 5 janvier l’écoute en streaming continue en effet de avec 164 milliards de morceaux écoutés sur Spotify, Deezer ou Youtube contre 106 milliards en 2013.Concernant les podcasts et l’écoute de la radio en rattrapage, l’institut Edison Research pointe que 39 millions d’Américains ont écouté au moins un podcasts dans les derniers mois et que 26 % du temps d’écoute consacré à des sources audios (radios, télé sur Internet) se reportait sur les Podcasts.Deezer revendique 6 millions d’abonnés payants dans le monde tandis que son grand rival Spotify en annonce plus de 12 millions.Guillaume FraissardJournaliste - Supplément TéléVisionsSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Leroux Pour les près de quinze millions de détenteurs d'une assurance-vie, c'est l'heure de vérité. C'est en effet maintenant, et durant tout le mois de janvier, que les assureurs communiquent les rendements attribués en 2014 à l'épargne qui leur a été confiée pour une gestion sans risque.L'enjeu est de taille : l'assurance vie pèse 1500 milliards, dont plus de 80 % sont investis dans ces fonds en euros garantis.S'il est difficile de prévoir précisément le niveau moyen de rémunération attribué l'an dernier, une chose est sûre : les rendements continuent à baisser et les écarts s'amplifient.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420626531051 .graphe").css("height", 300)$("#container_1420626531051 .title").empty()if ("Evolution des rendements de l'assurance-vie"!= ""){Evolution des rendements de l'assurance-vie")}$("#container_1420626531051 .subtitle").empty()if ("(avant prélèvements sociaux)"!= ""){(avant prélèvements sociaux)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1420626531051 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"FFSSA, Insee, estimation 2014 Le Monde", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} %" }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "%Y"},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Rendement ", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 631152000000, 9 ], [ 662688000000, 8.96 ], [ 694224000000, 8.88 ], [ 725846400000, 8.36 ], [ 757382400000, 7.73 ], [ 788918400000, 7.15 ], [ 820454400000, 6.35 ], [ 852076800000, 6.13 ], [ 883612800000, 5.7 ], [ 915148800000, 5.2 ], [ 946684800000, 5.3 ], [ 978307200000, 5.3 ], [ 1009843200000, 4.8 ], [ 1041379200000, 4.5 ], [ 1072915200000, 4.4 ], [ 1104537600000, 4.2 ], [ 1136073600000, 4.1 ], [ 1167609600000, 4.1 ], [ 1199145600000, 3.9 ], [ 1230768000000, 3.7 ], [ 1262304000000, 3.4 ], [ 1293840000000, 3 ], [ 1325376000000, 2.9 ], [ 1356998400000, 2.8 ], [ 1388534400000, 2.5 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Rendement net d'inflation", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 631152000000, 5.6 ], [ 662688000000, 5.76 ], [ 694224000000, 6.48 ], [ 725846400000, 6.26 ], [ 757382400000, 6.03 ], [ 788918400000, 5.45 ], [ 820454400000, 4.35 ], [ 852076800000, 4.93 ], [ 883612800000, 5 ], [ 915148800000, 4.7 ], [ 946684800000, 3.6 ], [ 978307200000, 3.6 ], [ 1009843200000, 2.9 ], [ 1041379200000, 2.4 ], [ 1072915200000, 2.3 ], [ 1104537600000, 2.4 ], [ 1136073600000, 2.5 ], [ 1167609600000, 2.6 ], [ 1199145600000, 1.1 ], [ 1230768000000, 2.8 ], [ 1262304000000, 1.8 ], [ 1293840000000, 0.6 ], [ 1325376000000, 1 ], [ 1356998400000, 2 ], [ 1388534400000, 2.1 ] ], "color": "#FFc832" }]})});var chart = $('#container_1420626531051 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Sur la dizaine de taux déjà communiqués, les rémunérations vont déjà du simple au double. La Macif signe pour l'instant le taux le plus bas (2 % pour son Livret sans frais d'entrée), alors que Primonial et Suravenir affichent un insolent 4,05 % pour leur fonds Sérénipierre, qui a la particularité d'être presque totalement investi en immobilier.Lire aussi : Les pistes pour booster son assurance-vieRECUL SANS SURPRISEQuoi qu'il en soit, la tendance est à la baisse, puisque la plupart des taux communiqués sont inférieurs à ceux de l'année précédente. Sérénipierre, par exemple, avait rapporté 4,15 % en 2013. La MIF abandonne 20 points de base (0,20 %) par rapport à 2013, mais a de fortes chances de conserver sa première place sur le podium des fonds en euros « classiques », avec un gain de 3,65 % l'an dernier.Ce recul des performances n'est pas une surprise : elle était anticipée par tous les assureurs, en raison de la faiblesse des taux d'intérêt obligataires (l'OAT à 10 ans, obligation assimilable au trésor, par exemple, rapporte moins de 0,8%), les obligations représentant l'essentiel des actifs des fonds en euros classiques. Si les particuliers profitent encore des rendements plus élevés des obligations anciennes que les assureurs possèdent en portefeuille, le poids de ce papier rentable ne cesse de se réduire.Conséquence, ce mouvement de baisse n'est pas terminé. Une nouvelle érosion devrait encore être constatée en 2015 car les obligations qui arrivent à échéance sont réinvesties dans des obligations nettement moins rentables. Et les sommes provenant de la collecte nouvelle – soutenue en 2014 – doivent aussi être investies dans ces mêmes obligations.De plus, l'an dernier, les assureurs n'ont pas pu compter sur la Bourse, alors qu'elle leur a permis les années précédentes d'engranger des gains supplémentaires.Les assureurs semblent enfin faire le choix de ne pas distribuer la totalité des gains engrangés en 2014. Ils en placent une partie dans la provision pour participation aux bénéfices, un matelas de sécurité dans lequel ils piocheront au cours des prochaines années afin de soutenir leur rendement.PLACEMENT SANS RISQUEIls répondent en cela aux vœux du gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, qui avait appelé les compagnies à ne pas distribuer des rendements trop élevés et à préparer l'avenir en gonflant ces réserves.En moyenne, les observateurs s'attendent à un taux de rendement moyen situé entre 2,2 et 2,5 % pour 2014 (nets de frais, mais avant prélèvements sociaux de 15,5 %). Un niveau historiquement faible, mais qu'il faut mettre en parallèle avec celui de l'inflation, historiquement bas lui aussi l'an dernier (0,4 %).Ainsi, malgré la diminution de leur performance, les fonds en euros continuent à faire progresser sensiblement le pouvoir d'achat de l'épargne, et ils restent le plus performant des placements sans risque, à côté du plan d'épargne logement (PEL), qui est toutefois plus contraignant.Lire aussi : Assurance-vie : les piètres rendements de 2014 ne sonnent pas le glas des fonds en eurosEric LerouxJournaliste au Monde Francine Aizicovici Dans les prochains jours paraîtra le rapport du groupe de réflexion sur « Les risques psychosociaux et le burn-out », mis en place début 2014 par le ministère du travail.Formé sous l’impulsion d’Ilma Choffel de Witte dont le mari, Nicolas, cadre supérieur à La Poste, victime de burn-out s’est suicidé le 25 février 2013, ce groupe de travail avait pour but de « clarifier ce que recouvre le burn-out dans l’objectif de donner des recommandations pour mieux prévenir ce syndrome ».Lire aussi : Faire reconnaître le burn-out, un parcours du combattantLe fait est que, même si, en deux ans, le thème du burn-out est devenu un sujet d’actualité, le plus grand flou existe sur ce que recouvre ce terme - qui mélange cause et effet et n’a pas de définition médicale reconnue - et sur le nombre de personnes concernées.Des études nombreuses, mais à manier avec prudence« Un salarié français sur deux est confronté à une situation de burn-out », a annoncé, mercredi 7 janvier, l’institut Think pour le cabinet conseil Great place to work, qui établit chaque année un palmarès des entreprises où il fait bon travailler.L’enquête a été menée en ligne auprès de 1 000 salariés « avec un échantillon représentatif selon la méthode des quotas (genre, âge, profession, statut, secteur, taille et région) ».Le titre « un salarié sur deux est confronté au burn-out » est toutefois trompeur. Et la définition burn-out pour le moins imprécise.En effet, à la question « êtes-vous confrontés à des situations de burn-out (arrêt de travail soudain suite à un épuisement lié aux conditions de travail) ou à des niveaux de stress très importants », 17 % des salariés interrogés répondent « oui, pour moi-même, je suis potentiellement en situation de burn-out », et 31 % « oui, pour des proches dans [mon] entourage professionnel ».Le 20 novembre 2014, l’organisme de formation et de conseil en ressources humaines Cegos avait publié son « baromètre » 2014 sur le climat social, qui montrait qu’un salarié sur quatre déclarait avoir vécu « un problème psychologique grave lié au travail (dépression, burn-out) ».1 135 personnes avaient été interrogées en ligne, selon la méthode des quotas : 700 salariés, 290 managers et 145 responsables des ressources humaines.En janvier 2014, l’enquête du cabinet de prévention des risques professionnels Technologia avait, quant à elle, évalué à 3,2 millions le nombre d’actifs occupés « en risque élevé de burn-out », soit 12,6 % des actifs.L’étude avait été réalisée en ligne en 2013, auprès d’un échantillon de 1 000 personnes représentatif.Une première tentative de définitionDans la foulée de la publication de son enquête, en janvier 2014, Technologia avait lancé un appel pour « reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle ».Le cabinet avait précisé qu’il s’agirait de créer deux nouveaux tableaux de maladie professionnelle : la dépression d’épuisement et l’état de stress répété conduisant à une situation traumatique.Cet appel a été repris en décembre 2014 par une trentaine de députés de la majorité, à l’initiative de Marie-Françoise Bechtel, députée MRC de l’Aisne, à l’adresse du gouvernement.Ce texte, qui s’appuie sur les chiffres des différentes études précédemment citées, utilise encore d’autres termes pour la reconnaissance en maladie professionnelle : « l’épuisement », « l’épuisement profond », « le stress post-traumatique », mais aussi « l’épuisement nerveux ».La Dares et l’Insee vont lancer une enquête de grande ampleurPour l’heure, ces initiatives n’ont pas dissipé le flou sur la nature des pathologies visées, les facteurs de risques et sur le nombre de personnes concernées.Dans ce contexte, la prévention a peu de chances de parvenir à un résultat permettant de sortir de la souffrance psychique au travail.Au ministère du travail, où ce sujet est pris en compte, on avance à pas prudents. La Dares, département études et statistiques du ministère, explique qu’elle « ne dispose pas de chiffres parce qu’il n’y a pas de définition scientifique consensuelle sur le burn-out ». « Toutes ces enquêtes qui ont été publiées portent sur le ressenti des personnes. C’est très flou. On ne sait pas trop ce que l’on mesure. Une vraie étude doit reposer des critères objectifs, comme l’exposition à tel ou tel facteur, et à quel niveau, etc », avance-t-on à la Dares.C’est pourquoi en 2016, une enquête sur les risques psychosociaux sera lancée, conjointement avec l’Insee. Celle-ci devrait être d’une tout autre dimension que les sondages publiés récemment par des cabinets privés.En 2011, un rapport du Collège d’expertise sur le suivi des risques psychosociaux au travail, lancé par le ministère, proposait déjà qu’une enquête soit menée sur ce sujet par la Dares, « par entretiens, de préférence en vis-à-vis » et auprès de 20 000 à 25 000 personnes comme pour l’enquête sur les conditions de travail.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Le couperet est tombé. La justice britannique a confirmé, vendredi 9 janvier, l'interdiction faite à Eurotunnel de continuer à exploiter des ferries entre Calais et Douvres, ruinant les derniers espoirs du groupe français. En jeu, les emplois d’environ 600 marins.Au nom de la concurrence, l’Autorité britannique de la concurrence et des marchés avait interdit en 2013 à Eurotunnel de poursuivre cette activité. Celle-ci est effectuée par une filiale du groupe, appelée MyFerryLink, qui utilise des bateaux appartenant à Eurotunnel.L’exploitation des trois ferries a été confiée à une SCOP, créée par d’anciens salariés de SeaFrance. L’Autorité estimait que le groupe, qui exploite le tunnel sous la Manche, ne pouvait pas intervenir à la fois sur et sous l’eau.Eurotunnel et la SCOP avaient alors fait appel. Mais dans sa décision rendue vendredi, le Competition Appeal Tribunal (CAT) a confirmé l’interdiction.Le tribunal londonien « a reconnu la validité des arguments présentés par le Groupe et indépendamment par la SCOP, mais a estimé que ceux-ci n’étaient pas de nature à casser une nouvelle fois la position prise par la Competition and Markets Authority (CMA) le 18 septembre », indique Eurotunnel. Le groupe doit se retirer de ce marché d’ici à six mois.« Ne pas se retrouver dans les mains de low-cost »La SCOP, dont le président du conseil de surveillance, Didier Cappelle s'est dit « extrêmement déçu », a immédiatement annoncé son intention d’interjeter de nouveau appel, dans les jours qui viennent, devant la juridiction britannique.Eurotunnel, pour sa part, n’entend pas contester de nouveau la décision. « Devant l’interdiction qui lui est faite, et pour valoriser le travail effectué, le groupe va chercher un repreneur pour la compagnie MyFerryLink », indique sa direction.Après ces annonces, « on va être attentif à ce que va faire l'actionnaire principal, car il ne faut pas qu'il nous lâche », a déclaré à l'AFP Eric Vercoutre, secrétaire du comité d'entreprise et secrétaire du syndicat maritime nord.« On ne doit pas se retrouver dans les mains de low-cost qui casseraient notre projet alors qu'on a mis tout notre coeur et notre savoir faire », a-t-il ajouté.« Nous voulons faire confiance au gouvernement pour trouver des solutions le moment venu et peut-être pour un autre montage juridique que celui qui est là aujourd'hui. L'avantage que l'on a est que la décision n'est pas suspensive », a pour sa part indiqué M. Cappelle, au nom de SCOP.Frédéric Cuvillier, député-maire socialiste de Boulogne-sur-Mer et ancien ministre de la mer, a appelé à « la mise en place d'une commission intergouvernementale permettant d'aboutir à des solutions respectueuses de la liberté d'entreprendre et du droit d'accès aux ports Transmanche. »Risque sur les prixComprendre ce curieux épilogue nécessite de remonter trois ans exactement en arrière. Le 9 janvier 2012, SeaFrance, une filiale de la SNCF qui assure des liaisons entre Calais et Douvres, est liquidée après des années de difficultés.Eurotunnel choisit alors de participer au sauvetage de ce qui peut l'être, et d'entrer dans le transport par bateau. L'entreprise reprend trois ferries à la barre du tribunal, pour 65 millions d'euros, les loue à une société constituée par d'anciens salariés de SeaFrance, et assure la commercialisation des traversées.Une façon pour l'exploitant du tunnel de répartir ses oeufs dans plusieurs paniers, et d'éviter que ces bateaux ne passent aux mains du danois DFDS, qui aurait pu casser les prix du transport par ferry et causer du tort au tunnel.Mais très vite, cette incursion d'Eurotunnel fait voir rouge aux autorités britanniques. En étant présente à la fois sous l'eau et sur l'eau, la société pourrait capter « plus de la moitié » du marché du transport dans le détroit et faire grimper les prix, estiment les autorités britanniques.10 % du marchéPendant plus d'un an, Eurotunnel a tenté de faire revenir Londres sur son « no ». Le PDG, Jacques Gounon, a mis en avant la hausse du marché. « Depuis la fin de SeaFrance, il a nettement progressé, preuve qu'il y a de la place pour tout le monde », plaide Eurotunnel.MyFerryLink a pris environ 10 % du marché, face aux autres exploitants de ferries, DFDS et surtout P & O Ferries.Mais l'Autorité britannique est restée inflexible. Malgré un trafic plus important que prévu, « au moins deux des trois exploitants de ferries essuient toujours des pertes substantielles, a-t-elle estimé. Si Eurotunnel est autorisé à poursuivre son service de ferries, il est probable qu'un de ses concurrents se retirera du marché ». Eurotunnel se retrouverait alors en position de force, unique opérateur du tunnel, et avec un seul rival côté ferries, DFDS ou P & O.Après avoir examiné plusieurs solutions alternatives, la Commission britannique a jugé que la meilleure solution consistait à interdire à MyFerryLink d'accoster en Grande-Bretagne.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Le taux d’inflation de la Chine est demeuré à un niveau particulièrement faible en décembre 2014, à + 1,5 %, même si cela traduit une légère progression par rapport au 1,4 % enregistré en novembre.L’indice des prix à la consommation progresse ainsi de 2 % sur l’ensemble de l’ensemble de l’année 2014, bien en deçà de l’objectif officiel d’une inflation à 3,5 % fixé par Pékin, selon les statistiques publiées vendredi 9 janvier.De tels indicateurs devraient inciter le gouvernement chinois à assouplir encore davantage sa politique monétaire, selon les analystes.L’effet de la baisse du prix du pétrole et de la faiblesse de la demande intérieureLa relativement basse croissance de l’économie chinoise sur l’année écoulée et la baisse des prix de l’énergie sont les principaux facteurs d’explication de cette faible inflation.« L’effondrement des prix du pétrole est une raison majeure mais la faiblesse de la demande intérieure en est une autre », écrit Zhu Haibin, chef économiste de la banque JP Morgan, dans une note.La deuxième économie de la planète n’a probablement pas atteint en 2014 l’objectif d’une progression de 7,5 % de son PIB en 2014.La décélération de l'économie chinoise se confirmeCe ralentissement s’illustre particulièrement à l’entrée des usines chinoises, où l’indice des prix industriels baisse de 3,3 % sur un an en décembre. Cet indice PPI est en déflation depuis 34 mois, reflétant la baisse des coûts, notamment celui des matières premières et de l’énergie, qui lui-même s’explique en partie par la demande plus faible des grands émergents, dont la Chine, ces dernières années.« Le taux d’inflation est largement sous l’objectif fixé en début d’année dernière et le risque de déflation continue d’augmenter », juge par téléphone Ma Xiaoping, économiste de la HSBC à Pékin.De nouvelles mesures monétaires attenduesCompte tenu des perspectives d’évolution des prix, il y a, selon Ma Xiaoping encore davantage d’espace pour assouplir la politique monétaire de la Banque populaire de Chine et stimuler ainsi l’activité.L’établissement émetteur central, qui en République populaire est soumis à la direction de l’Etat-parti, a déjà baissé ses taux directeurs le 21 novembre.Pour soutenir son économie, Pékin abaisse le coût du créditIl s’agissait d’une première depuis deux ans et de la fin de l’épisode inflationniste, qui avait suivi le gigantesque plan de relance, de 540 milliards d’euros, déployé pour faire face à la crise financière mondiale, à partir de l’automne 2008.Le gouvernement chinois devrait probablement annoncer, au début du printemps, un objectif de croissance plus bas pour l’année 2015, autour de 7 %, en adéquation avec la « nouvelle norme » à laquelle doit s’adapter l’économie chinoise, selon l’expression du président Xi Jinping.L’agence Bloomberg pensait savoir cette semaine que les planificateurs chinois ont décidé d’accélérer environ 300 projets d’infrastructures.Un officiel de la puissante Commission nationale pour le développement et la réforme a pris soin de préciser qu’il s’agit uniquement de promouvoir les investissements dans sept domaines, dont les infrastructures, l’environnement ou la santé, selon un plan de développement courant jusqu’en 2016 et déjà évoqué par le premier ministre, Li Keqiang. Et nullement d’un nouveau plan de relance majeur.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.01.2015 à 09h14 • Mis à jour le09.01.2015 à 10h06 La tension entre le groupe américain DuPont et l’un de ses actionnaires, le célèbre - et puissant - investisseur activiste Nelson Peltz, entré au capital du chimiste au deuxième trimestre 2013, vient de monter d’un cran.Trian Fund Management, la société d’investissement de M. Peltz, a annoncé, jeudi 8 janvier, qu’il veut faire nommer quatre directeurs au sein du conseil de DuPont, signifiant ainsi qu’elle n’entend pas relâcher la pression pour obtenir un démantèlement du groupe.Trian est l’un des plus gros actionnaires de DuPont, avec environ 2,68 % du capital.M. Peltz juge insuffisantes les actions prises par la direction pour améliorer la rentabilité et redresser le cours de Bourse. Il pousse la direction à prendre des mesures énergiques et prône notamment un éclatement du groupe en deux entités.Son plan est d’isoler les produits pour l’agriculture, la nutrition et la santé d’une part, les matériaux à hautes performances, les équipements de protection, l’électronique et la communication de l’autre.Cette scission serait de nature à « doubler la valeur de l’action DuPont d’ici à trois ans ». C’est que Trian avait fait valoir, le 17 septembre 2013, dans un courrier au conseil d’administration de DuPont.« Nous avons été patients »« Nous avons été patients, laissant au management plus d’un an et demi pour prouver qu’il pouvait atteindre ses objectifs financiers », a indiqué Trian, qui considère qu’il ne peut plus laisser le management en place ne pas agir.Elle Kullman, la PDG de DuPont, a, jusqu’à présent rejeté les propositions de M. Peltz et défendu la structure du groupe. Elle a engagé des mesures de réduction des coûts (de 1 milliard de dollars) et mis en vente 40 usines fabricant une série de produits qui ont fait la fortune du groupe (représentant 19 % du chiffre d’affaires).La direction de DuPont fait valoir que la marge opérationnelle a progressé de 65 % entre 2008 to 2013 et qu’environ 12 milliards de dollars ont été « rendus » aux actionnaires entre 2009 et l’automne 2014, à travers des rachats d’actions et le versement de dividendesSur les douze derniers mois, le titre DuPont a progressé d’environ 19 %.  09.01.2015 à 07h54 Coup sur coup, jeudi 8 janvier, les chaînes américaines de magasins Macy’s et JC Penney ont annoncé de sévères mesures de restructuration, marquées par des fermetures de sites et des suppressions d’emplois.C’est JC Penney qui a la main la plus lourde : le groupe va fermer 40 magasins, soit 4 % de son réseau, et supprimer 2 250 emplois aux États-Unis.Macy’s, pour sa part, fermera, au printemps, quatorze magasins (sur un total de 790), employant 1 343 salariés et représentant 130 millions de dollars de ventes annuelles.Environ 300 employés supplémentaires travaillant dans le département marketing, dont une bonne partie à New York (115), sont également concernés par la restructuration.Le groupe n’a pas précisé s’il entend, ou non reclasser ses salariés dans d’autres boutiques.Macy’s, qui entend ainsi économiser environ 140 millions de dollars par an à compter de 2015, assure toutefois qu’au terme de son plan, il conservera un nombre de salariés égal (175 000) car il compte recruter dans la technologie.En janvier 2014, la chaîne américaine avait déjà annoncé des réductions de coûts et le licenciement de 2 500 personnes.« S’adapter aux changements d’habitudes »Les magasins « classiques » sont aujourd’hui confrontés à l’essor des achats en ligne. Et à des consommateurs qui, même s’ils continuent d’acheter, comme le montrent les récents chiffres de la période Noël (ventes en hausse de 5 % en décembre), sont plus attentifs aux prix.Etats-Unis : la consommation des ménages tire l’économie« Notre industrie est en train d’évoluer rapidement pour s’adapter aux changements d’habitudes de shopping des consommateurs dans nos magasins, sur tablettes et smartphones », a expliqué le PDG de Macy’s, Terry Lundgren, pour justifier les mesures annoncées. JC Penney a été confronté à une lente érosion de ses ventes ces dernières années (et à des pertes d’environ 1milliard de dollars en 2012), avant de réussir à stabiliser son activité depuis le retour, en avril 2013, de son ancien patron, Mike Ullman.Macy’s, qui a ajusté son objectif de croissance des ventes annuelles, table désormais sur une hausse de 1,4 % à 1,5 %, contre 1,2 % à 1,5 % précédemment.Macy’s a aussi indiqué qu’il envisageait de créer des magasins offrant des prix plus bas que ceux actuellement pratiqués, rapporte le Wall Street Journal. 08.01.2015 à 19h29 • Mis à jour le09.01.2015 à 11h44 | Chloé Hecketsweiler L’American dream est en passe de devenir réalité pour Cellectis. Cette start-up française spécialisée dans l’édition du génome a annoncé jeudi 8 janvier sa prochaine introduction à la Bourse de New York. En juin, elle avait fait son entrée en fanfare sur la scène américaine en signant un deal historique avec le géant de la pharmacie Pfizer, qui possède aujourd’hui 10 % de son capital.Le trésor de Cellectis ? Son savoir-faire dans l’armement des lymphocytes T, les soldats du système immunitaire. Grâce à ses « ciseaux à ADN », la biotech équipe ces cellules tueuses de radars afin de les guider vers une cible précise. Cette approche est considérée comme l’une des plus prometteuses dans la lutte contre les cancers qui échappent au contrôle du système immunitaire. Et Cellectis est l’une des rares sociétés à maîtriser l’ingénierie de ces cellules, baptisées CAR-T.Pfizer compte les tester sur 15 cancers différents. Il a déjà versé 80 millions de dollars à Cellectis, auxquels s’ajouteront des paiements allant jusqu’à 185 millions de dollars par médicament. Une belle revanche pour André Choulika, cofondateur et dirigeant de Cellectis, qui a frôlé le naufrage financier il y a un an. Retour sur cette aventure aux airs de partie de poker.Pionniers de la génétiqueTout commence au milieu des années 1990 sur les paillasses de l’Institut Pasteur, où André Choulika invente les premiers « ciseaux à ADN ». Ces outils moléculaires – appelés méganucléases dans le jargon – permettent de « personnaliser » des cellules en modifiant des séquences génétiques b... Audrey Tonnelier Même pas un frisson. Alors que les citoyens du monde entier se rassemblaient pour exprimer leur horreur face à la tuerie survenue à Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier, et que les plus grands journaux affichaient en « une » leur émotion et leur solidarité, les marchés financiers, eux, n’ont pas cillé. Au contraire.A la Bourse de Paris, le CAC 40 a bondi de 3,59 % jeudi, au lendemain de l’assassinat des caricaturistes de l’hebdomadaire. Comme la veille, l’ensemble des grands indices boursiers mondiaux a terminé dans le vert, accélérant même à la hausse dans l’après-midi.Une euphorie si déplacée, que, dans certaines salles de marché, elle semblait frôler l’indécence.« J’ai du mal à l’expliquer : il n’y a même pas eu de réaction épidermique de la Bourse dans la journée, comme cela se passe en général lorsque survient ce type d’événement », s’étonnait Jean-Louis Mourier, économiste chez le courtier parisien Aurel BGC.« En un sens, il est un peu triste de constater que les marchés ne réagissent absolument pas à cette horreur », osait, depuis New York, Gregori Volokhine, président du gérant Meeschaert aux Etats-Unis.Les précédentes attaques terroristes ont souvent fait trébucher les indices boursiers. Le 11 mars 2004, les attentats dans des trains de banlieue à Madrid avaient fait chuter la Bourse espagnole de plus de 2 %, et le CAC 40 de près de 3 %.Le 7 juillet 2005, les bombes placées dans le métro et dans un autobus londonien avaient provoqué un plongeon de plus de 3 % du Footsie britannique en séance, imité par les autres places européennes et par la livre sterling.Sans parler du 11 septembre 2001 : après l’effondrement des tours jumelles, Wall Street avait été fermée quatre jours, et il avait fallu la mobilisation des opérateurs financiers pour que le Dow Jones ne cède « que » 7 % à la réouverture des marchés, le 17 septembre.Pourquoi, dès lors, cette insensibilité des investisseurs à la tragédie parisienne ? « L’attentat n’a pas eu lieu dans un aéroport ou dans le métro. Il ne remet pas en cause l’activité dans le secteur des transports et ne devrait pas créer dans l’opinion un choc pouvant pénaliser les ventes au détail, comme lors du 11-Septembre », explique Christian Parisot, chez Aurel BGC.« L’attaque n’a pas touché un pays systémique [capable de faire trébucher l’ensemble des marchés en cas de chute] », avance Mathieu L’Hoir, stratégiste actions chez Axa IM.L’euro est déjà au tapisPar ailleurs, le fait que l’euro soit déjà au tapis – il a atteint lundi son plus bas niveau depuis neuf ans – peut expliquer l’absence de réaction de la monnaie unique.Mais c’est probablement la conjoncture macroéconomique qui permet le mieux de comprendre l’apparente absence d’empathie des marchés. « Ils ont les yeux rivés sur la Banque centrale européenne [BCE] », résume Franklin Pichard, chez Barclays Bourse.Mercredi, l’institut Eurostat a annoncé une inflation négative (– 0,2 %) en décembre 2014 en zone euro, du jamais vu depuis 2009. De quoi renforcer les craintes d’une spirale déflationniste, à même de torpiller la faible reprise européenne. Mais surtout, de quoi renforcer les espoirs d’une action de la BCE.Dans une ultime tentative pour ranimer l’économie du Vieux Continent, son président, Mario Draghi, pourrait annoncer dès la réunion du 22 janvier un programme de rachat d’obligations souveraines.A cela se sont ajoutées les déclarations rassurantes de la chancelière allemande, Angela Merkel, assurant de son souhait de voir la Grèce rester dans la zone euro. La perspective d’un « Grexit » avait en effet déclenché un début de panique sur les marchés, lundi 5 janvier.Tout en exprimant leur émotion face à la « barbarie » survenue à Charlie Hebdo, les opérateurs sont donc « passés au-dessus de cet événement », indique M. Pichard.« Seule une détérioration marquée de la situation en France, avec l’instauration d’une psychose qui se propagerait aux pays voisins, pourrait vraiment affecter la Bourse. Pour l’heure, on voit plutôt une population qui fait front, et cela est de nature à rassurer les investisseurs », conclut M. L’Hoir.Audrey TonnelierAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.01.2015 à 17h54 La Commission européenne a proposé de débloquer 1,8 milliard d'euros d'aide supplémentaire pour l'Ukraine, a annoncé, jeudi 8 janvier, le président de la Commission, Jean-Claude Juncker. L'annonce a été faite à Riga (Lettonie), lors d'une conférence de presse. Alors qu'entre Moscou et Bruxelles les relations demeurent tendues, Jean-Claude Juncker a souhaité affirmer que la « solidarité avec l'Ukraine n'est pas un vain mot ». « L'Ukraine n'est pas seule. L'Europe se tient unie au côté de l'Ukraine et soutient le programme de réforme de son nouveau gouvernement », a-t-il ajouté dans un communiqué publié dans la capitale de la Lettonie qui vient de prendre la présidence semestrielle de l'UE.NOUVEL EFFORT FINANCIER EUROPÉENCette proposition de nouvelle aide macrofinancière sous forme de prêts doit encore être approuvée par les Etats membres de l'UE et par le Parlement européen. La Commission a souligné que ce nouvel effort financier européen était destiné à « assister l'Ukraine sur les plans économiques et financiers face aux graves défis auxquels le pays est confronté », notamment en matière de balance des paiements et de situation budgétaire.Jusqu'à présent, l'Union européenne a déboursé 1,6 milliard d'euros sous forme de prêts en faveur de l'Ukraine via deux programmes d'assistance macroéconomique, conditionnés à la mise en œuvre de réformes. La dernière tranche, de 500 millions d'euros, a été versée le 2 décembre.Lire également : Les Etats-Unis promettent 1 milliard de dollars à l'Ukraine 06.01.2015 à 17h31 • Mis à jour le06.01.2015 à 18h19 | Michel Noblecourt En septembre 2014, il affirmait ne pas exclure un second mandat à la tête de la CGT. Le 6 janvier, le secrétaire général de la CGT, Thierry Leapon, annonce qu’il va démissionner de son mandat, tout comme les autres membres du bureau fédéral. Le Comité confédéral national, le parlement du syndicat, validera cette décision le 13 janvier. Retour sur quatre mois funestes pour le patron de la CGT.Ce mercredi 8 octobre 2014, au 8e étage du siège de la CGT, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), Thierry Lepaon est « zen ». Il reçoit l’auteur de ces lignes pour répondre à sa note de blog du 26 septembre, dans lequel il a écrit qu’on s’interroge de plus en plus sur sa capacité à faire un second mandat en 2016, alors que la question est de savoir s’il pourra terminer l’actuel. M. Lepaon a reçu dans la journée deux délégations syndicales, l’une de la CFDT menée par Laurent Berger, l’autre de l’UNSA, conduite par Luc Bérille.Droit dans ses bottes et détendu, il affirme haut et fort : « Je ne me sens pas contesté. » Il attribue ces bruits au « microcosme parisien ». Et proclame : « Je n’ai jamais abandonné une fonction. J’irai jusqu’au bout de mon mandat. Je l’ai fait savoir. S’il y a besoin de stabilité, je n’hésiterai pas à faire un second mandat. »Le 29 octobre, Le Canard enchaîné envoie son premier Scud sur « le gourbi pas très prolétarien de Lepaon ». Un « corbeau » cégétiste a fait fuiter auprès des 33 fédérations de la centrale le devis des travaux réalisés dans l’appartement de fonction de 120 m2 de M. Lepaon à Vincennes (Val-de-Marne). Il s’élève à 150 000 euros, selon le Canard.DEMAIN DANS "LE CANARD"La facture du bel appartement du secrétaire général de la CGT(Une rénovation à 150 000 €)— @canardenchaine (@canardenchaine) 28 Octobre 2014A 9 heures ce matin-là, Philippe Louis, le président de la CFTC, est reçu, pour la première fois, par M. Lepaon. Il ne s’étonne pas de l’afflux de journalistes et de caméras devant la CGT. « La rencontre, raconte-t-il, s’est déroulée dans un climat normal, sans agressivité, comme si de rien n’était ». Croyant défendre le patron de la CGT, Eric Lafont, le trésorier, explique maladroitement qu’« on n’a pas osé le loger à Clichy ou à Aubervilliers ». Dans une note interne, le bureau confédéral récuse ces révélations et agite la menace du complot médiatique. Mais quatre membres de cette instance – Eric Aubin, Sophie Binet, Valérie Lesage, Mohammed Oussedik – refusent d’approuver ce texte.Une nouvelle crise à la CGT fragilise Thierry LepaonLe 4 novembre, le comité confédéral national (CCN), le parlement de la CGT constitué des secrétaires généraux des 33 fédérations et des 96 unions départementales, s’ouvre, selon la formule de M. Lepaon, « dans un contexte particulier ». Le patron de la centrale s’explique longuement. « Les initiateurs et les complices de cette entreprise de déstabilisation, dénonce-t-il, visent à faire vaciller la représentation sociale de la CGT aux yeux des salariés. » Développant la thèse du complot, il évoque un « document subtilisé » à l’intérieur de la CGT, affirme qu’il a découvert « par la presse » le montant des travaux et rectifie : le logement ne fait que 79 m2 et le coût n’a été que de 105 000 euros. Il parle de « faute collective qui ne peut à aucun moment masquer les responsabilités individuelles », chargeant implicitement son trésorier, et pointe « un problème de fonctionnement du bureau confédéral qui handicape notre capacité collective ».Le secrétaire général met en avant les vérifications effectuées par la Commission financière de contrôle (CFR) et refuse énergiquement qu’une commission du CCN réalise un audit des dépenses confédérales depuis son élection en mars 2013. « Il a trouvé très peu de défense au CCN, raconte un participant. Il a envoyé le CCN aux pelotes, affichant un tel mépris des organisations que nous étions abasourdis. »Le lendemain, mercredi 5 novembre, au second jour du CCN, Le Canard en remet une couche, en assurant que le logement de fonction de M. Lepaon a été refait à neuf avant qu’il s’y installe… Devant son parlement, le secrétaire général repousse en bloc toutes les propositions. « S’il avait accepté, commente un dirigeant, il aurait eu l’unanimité. Mais Thierry est incapable d’écouter une assemblée et il s’est mis les trois quarts du CCN à dos. Il en sort encore plus affaibli ». Une « déclaration » est diffusée. Elle incrimine « une campagne de dénigrement visant toute la CGT, à travers les attaques dont fait l’objet notre secrétaire général, auquel nous réaffirmons notre solidarité et notre confiance ». Seul petit problème, elle n’a pas formellement été votée. « Le CCN s’est achevé dans un bordel sans nom », observe un dirigeant de fédération. Le matin, sur Europe 1, Bernard Thibault sort du bois. Sans prononcer le nom de son successeur, l’ancien secrétaire général parle de « mauvaise passe », faisant « confiance à ceux qui sont élus pour diriger la CGT ».Le 15 novembre, M. Lepaon subit une nouvelle déconvenue qui mine un peu plus son autorité. Alors que, comme le 12 avril, il a refusé que la CGT s’associe à une manifestation politique, neuf fédérations – culture, finances, équipement et environnement, organismes sociaux, chimie, livre, services publics, agriculture, fonctionnaires – et treize unions départementales participent à la « marche contre l’austérité » organisée par le collectif 3A (Alternatives à l’austérité) et le Front de gauche. Jean-Luc Mélenchon salue « une convergence de forces sans précédent ». « C’est épouvantable »Le 26 novembre, Le Canard récidive et se penche, cette fois, sur les travaux réalisés dans le bureau de 50 m2 du secrétaire général à Montreuil, évoquant un coût de 62 179,44 euros. Un communiqué de la CGT dénonce les « prétendues révélations » de l’hebdomadaire satirique, indiquant qu’elle « s’emploie actuellement à faire toute la lumière sur les dysfonctionnements concernant le montant et l’engagement » de ses dépenses. Une nouvelle fois, ce texte n’est pas approuvé par les quatre même « frondeurs » du bureau confédéral, dont les amendements n’ont pas été retenus.« Tout cela ne le perturbe pas, souligne un membre de la commission exécutive. Il est stoïque. » Le lendemain, lors d’un colloque organisé par le club Lasaire, proche de la CFDT, plusieurs responsables cégétistes se répandent, anonymement, en lamentations. « C’est épouvantable », dit l’un. « Je ne sais pas comment la CGT va s’en sortir », assure un autre. « Ce qui importe, c’est l’intérêt de la CGT. Le reste je m’en fous », martèle un troisième.Le 1er décembre, L’Express porte l’estocade en révélant que M. Lepaon a touché une indemnité de départ lorsqu’il a quitté ses responsabilités à la région Basse-Normandie pour devenir secrétaire général. Les chiffres s’envolent : certains parlent de 100 000 euros. Le lendemain, alors que plusieurs dirigeants confédéraux sont à Vichy, au congrès de la fédération du commerce, une note du « secrétariat de la direction confédérale » demande aux organisations de « ne pas se laisser détourner des enjeux essentiels », à la veille des élections dans les trois fonctions publiques. M. Lepaon explique à son bureau, où personne ne prend sa défense, que cette prime est une « compensation », compte tenu de la « situation de précarité » dans laquelle il s’est trouvé après avoir été licencié par Moulinex.« C’est dur »Le 3 décembre, M. Lepaon reçoit en secret dans son bureau les patrons des fédérations de la métallurgie, l’énergie, les transports, les cheminots, les travailleurs de l’Etat et la santé. Il propose un « deal » à Philippe Martinez, le patron des métallos, un ancien de Renault : s’il accepte de le soutenir jusqu’au prochain congrès en octobre 2016, il fera de lui son successeur…Le vendredi 5 décembre, le bureau confédéral siège dans un climat extrêmement tendu. Par courriels ou en déchirant leurs cartes, des adhérents sont de plus en plus nombreux à exprimer leur colère. « Les jours de Thierry Lepaon sont comptés », affirme un dirigeant. Avant d’affronter sa direction, M. Lepaon enregistre une vidéo pour dire que la CGT « est en tête » aux élections dans la fonction publique. Pendant trois heures d’horloge, il se défend bec et ongles. « J’ai été élu par défaut, explique-t-il. C’est dur parce qu’il faut gouverner par défaut. Et donc, je dois rester par défaut même si c’est dur parce qu’il ne faut pas qu’on revive ce qu’on a connu avec la cacophonie et la guerre des chefs. »Un communiqué de la CGT assure que « contrairement à ce qui circule dans certains médias, aucun membre du bureau confédéral n’a demandé la démission de Thierry Lepaon ». De fait, il a réussi à retourner plusieurs membres de son bureau. Mais tous ont déclaré que la question de sa démission était sur la table. Un communiqué surréaliste indique que le bureau de la CGT « comme prévu, s’est réuni ce matin ». Il annonce que M. Lepaon a proposé « une réunion des secrétaires généraux des organisations », la manœuvre consistant ainsi à éviter un CCN statutaire susceptible de le révoquer. La ficelle est un peu grosse. Thierry Lepaon résiste mais la fronde monte à la CGTLe 9 décembre, les 56 membres de la CE se réunissent dans un climat très lourd. Les larmes aux yeux, M. Lepaon lit la lettre de démission de son trésorier. « Il fait sauter un fusible mais ça ne suffira pas », commente-t-on. De nouveau il fustige une « violente » campagne de presse contre lui. Et il assure que sa prime de départ n’était que de 26 650 euros. Il précise même que son salaire net est de « 4 000 euros par mois, avec un treizième mois », ayant jugé que celui de 5 200 euros qu’on lui proposait était trop élevé. Un rapport interne révélera que cette diminution de traitement n’est intervenue qu’en… décembre 2014.Il balaye d’autres rumeurs sur son train de vie. Dans un premier temps, il se réjouit du comportement « responsable » de sa CE qui accepte une réunion informelle des patrons d’organisations le 15 décembre. Mais il déchante aussitôt : contre sa volonté, la CE décide à l’unanimité de convoquer un CCN extraordinaire le 13 janvier.Le 15 décembre, la réunion informelle des 129 organisations souhaitée par M. Lepaon se retourne contre lui. Une large majorité se dégage pour réclamer sa démission. « Thierry n’avait pas l’air plus atteint que cela », confie un participant. Mais il semble ne plus exclure son départ. « Si ma présence est un frein pour l’organisation, lâche-t-il, j’en tirerai toutes les conséquences ».CGT : Thierry Lepaon n’exclut plus son départCe même jour, Georges Séguy, 87 ans, un autre ancien secrétaire général de la CGT (1967-1982), rompt le silence. Dans l’Humanité, il n’a pas un mot de soutien pour M. Lepaon, jugeant que « la médiatisation » à son propos « n’est pas l’essentiel ». Il fait appel à « l’esprit d’unité » pour « trouver la solution qui s’impose d’urgence ».CGT : Georges Séguy, dirigeant historique, veut une solution d’urgenceChangement de stratégie, mardi 16 décembre lors de la réunion de la CE. M. Lepaon recourt à un ultime stratagème, avec l’appui de Nadine Prigent, ancienne candidate malheureuse à la succession de M. Thibault, et de M. Martinez : l’idée est que le bureau confédéral démissionne, sauf lui… Dans une note aux organisations, il est indiqué que la CE « n’a évacué aucune question, ni celle de la démission du secrétaire général, ni celle de l’’ensemble des membres du bureau confédéral ». Elle indique que des propositions de la CE « sur l’évolution des responsabilités au sein du bureau confédéral (secrétaire général, administrateur et autres membres) » seront à l’ordre du jour du CCN du 13 janvier.CGT : l’ultime stratagème de Thierry LepaonLe 18 décembre, M. Lepaon lance une offensive médiatique. Sur France 3 Basse Normandie, il se déclare décidé à « faire front », ne voulant pas être « le rat qui quitte le navire ». Mais, ajoute -t-il, « si demain, je sens que je ne suis plus celui qui peut rassembler les organisations de la CGT, je partirai. (…) S’ils pensent que la CGT se porterait mieux sans Thierry Lepaon secrétaire général, je démissionnerai ». Le lendemain, dans Le Parisien, il se dit « confiant ». « Mon but est de rassembler la CGT, redit-il. Si je n’y arrive pas, j’en tirerai les conséquences ». Le 5 janvier, au lendemain de la trêve des confiseurs, et à la veille d’une nouvelle réunion de la CE, Louis Viannet, 81 ans, ancien secrétaire général de la CGT (1992-1999), met tout le poids de son autorité morale dans la balance. Evoquant une crise d’une ampleur « sans précédent » et démolissant un à un ses arguments de défense, il assène, dans une interview au Monde, qu’« en clamant sa volonté de rester coûte que coûte dans sa responsabilité, Thierry Lepaon tend à confondre détermination et entêtement ». « Le secrétaire général se grandirait, en cette année de 120e anniversaire de la création de la CGT, conclue-t-il, en annonçant publiquement et avant même la réunion du comité confédéral national, sa décision de remettre son mandat à la disposition du CCN ». C’est ce qu’on appelle un coup de grâce.Louis Viannet : Thierry Lepaon doit « remettre son mandat »Michel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.01.2015 à 15h55 • Mis à jour le06.01.2015 à 16h33 | Isabelle Chaperon Enervement. Colère. Rage. Les clients de BNP Paribas se défoulaient, mardi 6 janvier, sur les réseaux sociaux pour faire connaître leur frustration. Depuis la veille, tous les accès à distance de la première banque française, que ce soit le site Internet ou l’application mobile, fonctionnaient de manière très ralentie, voire se révélaient carrément bloqués.Contactée, la banque reconnaît un « problème de serveurs » et souligne que les équipes sont « mobilisées » : « il n’y aura pas de conséquences. Toutes les opérations seront traitées », précise un porte-parole.« Bonjour, nos équipes sont au courant et font leur maximum pour rétablir la situation. Merci pour votre compréhension », a répété en boucle sur Twitter la banque aux clients mécontents.Avant d'être la banque d'un monde qui change, ça serait bien d'être la banque d'un site qui change... #BNP #BNPParibas— mikafleismaher (@Mikaël FLEISMAHER)require(["twitter/widgets"]);Seuls les accès à distance sont concernés, les opérations en agence restant toujours possibles.Le désarroi des clients met toutefois en pleine lumière l’importance prédominante des consultations, virements et autres opérations courantes réalisées à travers Internet ou les téléphones mobiles, au détriment des guichets bancaires en perte de vitesse.Selon le site touteslespannes.fr qui, comme son nom l’indique, détecte « les moments où la technologie connaît des défaillances » en traquant les récriminations sur les réseaux sociaux, BNP Paribas se plaçait mardi, jusqu’en milieu de journée, en tête d’un top 10 des « bugs », liste largement dominée par ailleurs par les opérateurs télécoms.La banque avait déjà reconnu des ralentissements sur ses serveurs à la fin décembre. Selon un spécialiste, le trafic sur les comptes est particulièrement soutenu en fin et en début d’année.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard Andrea Bonomi n’a pas dit son dernier mot. L’homme d’affaires italien a certes renoncé, vendredi 2 janvier, à surenchérir pour prendre le contrôle du Club Méditerranée, et il s’apprête à céder les 19 % du capital qui faisaient de lui le premier actionnaire du groupe de tourisme français. Il aimerait néanmoins faire la lumière sur certains aspects de l’affaire qui lui ont laissé un goût étrange et désagréable.Lundi 5 janvier, ses avocats ont transmis au parquet de Paris plusieurs articles et tribunes qu’ils jugent suspects, et pourraient avoir contribué à manipuler l’opinion publique durant cette bataille boursière. « Mais nous n’en resterons pas là », assure une porte-parole de Global Resorts, la société montée par M. Bonomi et ses alliés, confirmant des informations de Challenges. Une plainte en bonne et due forme devrait être déposée dans les prochains jours. Elle pourrait compliquer la suite de l’OPA du groupe chinois Fosun, désormais seul en piste pour acheter le Club Med.Marc Fortin... n’existe peut-être pasEn cause : plusieurs contributions favorables à l’offre chinoise parues en particulier dans Les Echos, Economie matin, Challenges et sur un blog de Mediapart. Certaines d’entre elles paraissent émaner de faux experts, inventés pour l’occasion. Une nouvelle illustration semble-t-il de ce que le site Journal du Net qualifie d’ « infiltration par les cabinets de lobbying des sites de médias par le biais d'identités usurpées ». Le JDN, qui a reçu l’une de ces tribunes, vient de publier une enquête détaillée sur le sujet. La tribune en cause, du 16 décembre, était signée par un prétendu Marc Fortin, présenté comme analyste financier au sein de la société MFR Business. Elle critiquait violement « le ’raideur’ Bonomi », sa « vision floue de l’avenir industriel de l’entreprise » ou les « suppressions de postes en France » que sa prise de contrôle risquait d’entraîner.Or, ledit Marc Fortin n’existe apparemment pas. « Pour donner de la crédibilité à leur soi-disant analyste financier et à son propos, les faussaires lui ont créé un compte Twitter et un CV sur le réseau professionnel Linkedin ainsi que sur Google+, dénonce le JDN. De même ils lui ont inventé un diplôme de Grenoble Ecole de Management et un passage par la société canadienne Home Trust Company. »Dans son enquête sur cette mystification, le JDN est remonté jusqu’à un cabinet d’intelligence économique « spécialisé dans la communication d’influence et la communication digitale », iStrat. Selon le journal, la tribune incriminée a été transmise via un ordinateur dont l’adresse IP est liée à iStrat. Ses responsables nient cependant être à l'origine de telles pratiques. Et il paraît encore plus difficile d’établir un lien entre iStrat et les promoteurs de l’OPA chinoise, à qui l’opération aurait pu profiter.Selon le JDN, la bataille autour du Club Med aurait fait naître d’autres experts plus ou moins fictifs dont le « consultant marketing » Guillaume Barabé, signataire d’une tribune dans Les Echos (mise hors ligne depuis) et un certain Fabrice BL, auteur d’un article sur le « raid d’Andrea Bonomi » publié par Mediapart. Les équipes de M. Bonomi s’interrogent aussi sur l’ « analyste financier indépendant » Alban Huet, lui aussi très critique vis-à-vis de l’investisseur italien dans un texte repris le 26 novembre par Economie Matin. A la justice de se lancer désormais dans l’analyse parallèle des textes en cause et de l’identité de leurs signataires.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard Sans surprise, le tribunal de commerce de Coutances a prononcé mardi 6 janvier, la mise en redressement judiciaire des abattoirs AIM avec une période d’observation de six mois. De nombreux salariés, sur les 591 que compte l’entreprise avaient fait le déplacement et manifestaient mardi matin devant le tribunal à l’appel des syndicats CGT, CFDT et CFE-CGC. Des représentants de l’établissement d’Antrain en Ile-et-Vilaine qui emploie 179 salariés, s’étaient joints à ceux du siège de Sainte-Cécile qui regroupe, lui, l’essentiel des 373 salariés de la Manche.L’annonce d’une difficulté de paiement des salaires à la veille de Noël, dévoilant le manque criant de trésorerie, avait fait l’effet d’une douche froide pour les employés d’AIM. Le complément sera versé par les AGS, l’assurance de complément des salaires, dès la mise en redressement judiciaire. En attendant, le conseil général de la Manche a fait un don de 500 euros aux Normands dont les salaires étaient inférieurs à 2200 euros par mois. Son homologue d’Ile-et-Vilaine, optant, pour sa part pour une avance sur salaire.Concurrence espagnole et allemandeMais les salariés sont inquiets. Ils craignent un scénario similaire à celui de l’abattoir breton GAD qui a fermé un de ses deux établissements et a fortement réduit les effectifs dans le second cédé finalement au groupe Intermarché. Globalement le nombre d’employés de GAD est passé de 1700 mi-2013 à 530 aujourd’hui.Aux abattoirs AIM, la crainte d’un « Gad normand »La question essentielle aujourd’hui est de savoir si des repreneurs sont prêts à relever le gant et à quelles conditions. Les pouvoirs publics locaux qui ont soutenu à bout de bras AIM depuis mi-2013 regardent attentivement le dossier. En effet, l’intervention active du gouvernement et en particulier de Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur et ancien député PS de la Manche, a conduit à la création d’une société d’économie mixte (SEM) qui a racheté en 2013, les actifs immobiliers d’AIM pour un montant d’environ 8 millions d’euros.Si la concurrence espagnole et allemande avec des salaires à bas coût, la pression sur les prix de la grande distribution et l’embargo russe ont été évoqués pour expliquer la chute d’AIM, la gestion de l’entreprise est également mise en cause. Des salariés manifestants, demandaient mardi, le départ du directeur Stéphane Gouhier.Lire notre décryptage : La carte de France des pertes d’emploisCréations et destructions d'emplois en France entre 2008 et 2012Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel L’année n’aurait guère pu commencer plus mal pour la zone euro. Lundi 5 janvier au matin, l’ensemble des bourses européennes ont dévissé sur fond d’inquiétudes sur l’économie de la Grèce. Le CAC 40 a reculé de 3,31 %, la bourse de Milan a chuté de 4,92 % à Milan et celle d’Athènes, de 5,63 %, avant de se reprendre mardi. De son côté, l’euro est tombé à 1,1864 dollar, son plus bas niveau depuis mars 2006.L’hypothèse d’un « Grexit », une sortie de la Grèce de la zone euro, hante de nouveau tous les esprits. Les inquiétudes ont été relancées ce week-end par Der Spiegel. Selon l’hebdomadaire allemand, le gouvernement d’Angela Merkel jugerait qu’une sortie grecque serait inévitable si le parti de la Gauche radicale Syriza remportait les législatives du 25 janvier. Et surtout si son leader, Alexis Tsipras, renonçait à la discipline budgétaire, et à rembourser la dette du pays.De là à craindre que le scénario 2012 se reproduise, lorsque les peurs d’un défaut grec avaient contaminé l’ensemble des marchés européens et laissé craindre l’explosion de la zone euro, il y a qu’un pas… Qu’il serait pourtant dangereux de franchir.Quel est le montant des aides versées à la Grèce ?Fin 2011, alors que les marchés s’inquiétaient d’une explosion de la zone euro, la dette publique grecque était d’environ 360 milliards d’euros, soit environ 170 % du PIB.Elle se décomposait en :155 milliards d’euros détenus par les créanciers publics internationaux, Fonds européen de stabilité financière (FESF), Fonds monétaire international (FMI) et Banque centrale européenne (BCE).205 milliards d’euros détenus par des créanciers privés.Le 8 mars 2012, la dette publique du pays a été restructurée sous supervision de la Troïka (FMI, BCE, Commission européenne). Les créanciers privés détenteurs de 83,5 % de la dette ont alors accepté une perte (la décote) de 53,5 % à 70 % du montant de leurs créances.Cela a ouvert la voie au déblocage d’une partie des 130 milliards d’euros de prêts publics européens du deuxième plan de sauvetage du pays. Dans la foulée, le FMI a octroyé un crédit de 28 milliards d’euros, dont 9,7 milliards d’euros déjà inclus dans le premier programme d’aide au pays de mai 2010.Au total, la Commission européenne estime que la Grèce a touché 380 milliards d’euros d’aides diverses, sous forme de prêts, sommes directement injectées et dettes effacées.Dans le détail, cette somme correspond aux 40 milliards d’euros de financement de l’Union Européenne sur la période 2007-2013, aux 100 milliards d’euros de dette que le secteur privé a accepté d’effacer et aux 240 milliards d’euros d’aides fournies par l’UE et le FMI.Échappera-t-on à une nouvelle restructuration de la dette grecque ?Que Syriza gagne ou non les élections, une nouvelle intervention sur la dette publique grecque semble inévitable.Sa trajectoire paraît en effet insoutenable. Si sa restructuration en 2012 a permis de faire baisser son niveau de 170,3 % à 157 % du PIB, celle-ci est remontée à 174,4 % en 2013. Entre 2015 et 2047, Athènes devra en effet rembourser 4 à… 18 milliards d’euros par an à ses créanciers, sans compter le paiement des intérêts.Ces sommes engloutiront la totalité des excédents primaires aujourd’hui dégagés par le pays, et l’empêcheront d’investir dans l’avenir. Voilà pourquoi M. Tsipras évoque aujourd’hui un nouveau défaut.Il existe néanmoins d’autres options. La Grèce pourrait ainsi demander un allongement de la durée des prêts que lui ont accordé ses partenaires européens, solution probablement la moins douloureuse pour tous. Mais qu’Athènes aura du mal à négocier si elle renonce totalement à la rigueur budgétaire.Lire le décryptage : Qu'est-ce que Syriza, le parti antiaustérité qui progresse en Grèce ?Faut-il craindre une contagion à d’autres pays ?Ce risque est beaucoup moins élevé qu’en 2011-2012, et est de nature très différente. D’abord, parce que 90 % de la dette publique grecque appartient, depuis sa restructuration de 2012, aux États Européens et aux créanciers publics internationaux. Elle concerne beaucoup moins les banques européennes qu’il y a quatre ans.De plus, les institutions de la zone euro ont été renforcées depuis 2010 : les États membres ont bâti l’union bancaire et le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui doivent limiter les contagions en cas de nouvelle crise. Même si ces « instruments » ne sont pas parfaits, ils représentent un réel progrès.Surtout, les analystes estiment que les déclarations allemandes sont avant tout politiques. Mme Merkel chercherait à faire pression sur les électeurs grecs et Syriza. De fait, l’appartenance d’Athènes est « irrévocable », a martelé Annika Breidthardt, une porte-parole de la Commission européenne.En somme, si le risque grec était financier il y a trois ans, il est aujourd’hui surtout politique. L’émergence de Syriza est en effet le symptôme d’un mal plus grand : l’opinion publique, surtout dans les pays du sud de l’Europe, commence à rejeter l’austérité. Une lassitude dont se nourrissent les mouvements populistes.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.01.2015 à 10h37 • Mis à jour le06.01.2015 à 16h21 | Marie Charrel L'euro baissait encore un peu face au dollar mardi 6 janvier, restant fermement ancré sous 1,20 dollar au lendemain de sa dégringolade.Vers 11 H 50 à Paris, la monnaie unique européenne valait 1,1898 dollar contre 1,1933 dollar lundi soir. Elle était tombée lundi dans les échanges asiatiques à 1,1864 dollar, son niveau le plus faible depuis mars 2006.La devise européenne baissait face à la monnaie nippone, à 141,45 yens - déclinant même vers 10H40 GMT à 141,38 yens, son niveau le plus faible en deux mois, contre 142,74 yens lundiTrois facteurs contribuent à ce recul : les inquiétudes sur la Grèce, avivées par les propos prêtés à Angela Merkel sur une éventuelle sortie du pays de la zone euro ; une progression des prix qui ralentit sans cesse en zone euro et fait craindre un passage en situation de déflation ; enfin, des spéculations sur la possibilité de rachats massifs d’actifs - y compris de dettes des États - par la Banque centrale européenne.L’inquiétude sur l’avenir de la GrèceLa Grèce et la possibilité d’une sortie du pays de la zone euro - le « Grexit » - sont au centre des inquiétudes des investisseurs, à l’approche d’un scrutin législatif anticipé, le 25 janvier.Celui-ci pourrait être remporté par le parti de gauche Syriza, qui ne cache pas son hostilité aux mesures de rigueur, qui accompagnent les plans d’aide, et ambitionne de renégocier la dette grecque.Les inquiétudes ont été relancées ce week-end par Der Spiegel. Selon l’hebdomadaire allemand, la chancelière allemande serait prête à laisser sortir la Grèce de la zone euro si Syriza remporte le scrutin et décide d’abandonner la ligne de rigueur budgétaire et de ne plus rembourser la dette du pays.Une porte-parole de la Commission européenne a cependant rappelé, lundi, que l’appartenance d’un pays à la zone euro est « irrévocable ».Le risque grec fait de nouveau trembler la zone euroLa crainte de la déflationA ces interrogations sur la Grèce s’ajoutent les craintes de voir la zone euro basculer dans la déflation. Celles-ci sont d’autant plus fortes que l’inflation allemande est tombée à 0,2 % en rythme annuel en décembre, après 0,6 % en novembre, d’après les statistiques publiées lundi 5 janvier. Il s’agit de la plus faible hausse des prix enregistrée depuis octobre 2009 chez nos voisins.Même si cette baisse est essentiellement liée à celle des cours du pétrole, elle est de mauvais augure pour l’union monétaire. « L’inflation dans la zone euro en décembre, attendue mercredi, devrait être décevante elle aussi », pronostique Frederik Ducrozet, économiste au Crédit agricole CIB.Baisse « temporaire » des prix en zone euroD’après le consensus des économistes, celle-ci devrait tomber à - 0,1 %, loin de la cible de 2 % de la Banque centrale européenne (BCE). Il s’agirait surtout du premier recul des prix enregistré depuis 2009.L’attente de mesures non orthodoxes de la BCEDepuis la fin de la semaine dernière, les marchés ont également intégré dans le niveau de l’euro l’imminence d’une action non conventionnelle de la Banque centrale européenne (BCE) : ils attendent la mise en place de mesures dites d’« assouplissement quantitatif » (quantitative easing en anglais, ou QE).Cette politique, déjà mise en œuvre aux États-Unis ou au Royaume-Uni, consisterait pour la banque centrale à racheter des obligations souveraines ou d’entreprises.Vendredi 2 janvier, Mario Draghi, le président de la BCE, a indiqué au quotidien allemand Handelsblatt que son institution se prépare « techniquement pour modifier début 2015 l’ampleur, le rythme et le caractère des moyens à mettre en place s’il devenait nécessaire de réagir à une trop longue période d’inflation trop faible ». En achetant la dette des pays membres, la BCE assurerait à ces derniers des coûts de financement très bas. Cela soutiendrait aussi un peu les exportations européennes en poussant encore l’euro à la baisse. La BCE tient sa réunion mensuelle le 22 janvier.Spéculations autour de nouvelles mesures de la BCEMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.01.2015 à 08h26 • Mis à jour le06.01.2015 à 17h39 | Jean-Michel Bezat if (!window.jQuery) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420539074867 .graphe").css("height", 450)$("#container_1420539074867 .title").empty()if ("Le cours du pétrole s'effondre depuis six mois"!= ""){Le cours du pétrole s'effondre depuis six mois")}$("#container_1420539074867 .subtitle").empty()if ("Cours du contrat de light sweet crude en dollars à New York"!= ""){Cours du contrat de light sweet crude en dollars à New York")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 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Il y a six mois, quel analyste aurait parié sur une dégringolade aussi brutale ? C’est pourtant à ce niveau inconnu depuis le printemps 2009 qu’est tombé le prix du baril d’or noir, lundi 5 janvier, sur le marché de New York, après être passé sous la barre symbolique des 50 dollars en cours de séance et qui poursuivait cette tendance mardi.Certains opérateurs n’hésitent plus à envisager des cours tombant à 40 dollars, le niveau atteint dans les semaines qui suivirent la faillite de la banque Lehman Brothers en 2008.Tout se conjugue pour maintenir la pression à la baisse. Tout d’abord, l’offre reste surabondante. Et certains éléments récents tendent à montrer que cela ne devrait pas changer avant un petit moment. Par ailleurs, la demande en pétrole devrait rester très modérée au cours du premier semestre, voire au-delà, en raison des médiocres performances économiques de l’Europe et de la Chine.Voir : Trois graphiques pour comprendre la baisse des cours du pétrole Records de production en Russie et en IrakAlors que l’Arabie saoudite confirme sa volonté de maintenir inchangés ses volumes de pompage, contribuant ainsi à tirer les prix à la baisse, d’autres pays affichent aussi des niveaux de production très élevés.C’est le cas de la Russie où, en décembre, la production a atteint un record inégalé depuis la chute de l’URSS en 1991, selon des analystes. Elle devrait poursuivre sur cette tendance en 2015, malgré les sanctions occidentales qui frappent le secteur de l’énergie.L’Irak est également en situation de forte croissance de sa production : le pays n’a jamais exporté autant de brut depuis 1980, à la veille de sa guerre avec l’Iran (1980-1988), avec 2,94 millions de barils par jour en décembre, a récemment indiqué Assem Jihad, porte-parole du ministère du pétrole.Lire aussi : « Dans la chute des cours du pétrole, l'Arabie saoudite détient les clés du jeu » Les États-Unis assouplissent leurs exportations L’administration Obama a autorisé, fin décembre, l’exportation de pétrole brut très léger réclamée par certaines compagnies. Elle a ainsi rompu, partiellement, avec un embargo qui remontait au premier choc pétrolier de 1973.Pour certains analystes, ce sont jusqu’à 1 million de barils supplémentaires qui pourraient se déverser sur les marchés.De nouveaux gisements devraient entrer en service D’autre pétrole pourrait affluer sur le marché dans les prochains mois. Les majors occidentales ont en effet annoncé l’entrée en production en 2015-2016 de gisements découverts il y a moins de dix ans et développés à grands frais au cours des dernières années au Moyen-Orient, en Caspienne et en Afrique de l’Ouest.Ainsi Total a-t-il prévu de porter sa production quotidienne de 2,3 à 2,8 millions de barils entre 2014 et 2017 grâce aux projets en Angola, au Nigeria, au Canada ou en Australie.Des interrogations sur la politique de l’Arabie saoudite L’inconnue reste l’Arabie saoudite, où le roi Abdallah, qui a environ 90 ans, est hospitalisé depuis sept jours pour une pneumonie. La transition inquiète les marchés pétroliers.On ignore si Ryad maintiendra sa politique actuelle de fermeté et laissera les vannes ouvertes, contribuant à maintenir les prix à un bas niveau. C’est ce que confiait le ministre du pétrole, Ali Al Naïmi, prêt à supporter un baril à 20 dollars, disait-il.Lire aussi (édition abonnés) : Les grands perdants de la chute des cours du pétroleJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.01.2015 à 07h11 • Mis à jour le06.01.2015 à 12h12 En 2014, l’automobile américaine a marqué son retour. 16,5 millions de véhicules ont trouvé preneur l’an dernier aux Etats-Unis, selon Autodata. C’est 5,9 % de plus qu’en 2013. Et c’est aussi un niveau quasi équivalent à celui affiché durant les années d’avant-crise : entre 2001 et 2007, les ventes annuelles étaient de l’ordre de 16,8 millions en moyenne.L’industrie automobile américaine revient de loin. En 2010, le marché avait stabilisé sa chute à 10 millions d’unités. Pendant la crise, les petites voitures et les berlines partaient comme des petits pains. Aujourd’hui, preuve du renouveau du marché, les ventes de pick-up et de SUV, les 4x4 urbains, croissent deux fois plus rapidement que celles des berlines traditionnelles.Etats-Unis : la consommation des ménages tire l’économieLe redémarrage du marché automobile tient à la fois au rebond général de l’économie américaine, qui dope la confiance des consommateurs, et à la baisse du prix des carburants, qui a chuté de 50 % ces derniers mois. De même, l’abondance des crédits peu coûteux et l’intensification des promotions attirent dans les concessions afin de renouveler un parc automobile qui avait beaucoup vieilli pendant la crise.Euphorie chez les constructeursDu côté des constructeurs, c’est l’euphorie. Pas moins de treize marques ont battu en 2014 leur record historique de ventes sur le marché américain. Un record en soi… Subaru, Porsche, Nissan, Kia, Mercedes-Benz, Maserati, Land Rover, Hyundai, BMW, Audi, Jeep, Ram ou encore Honda n’ont jamais écoulé autant de véhicules.Parmi les grands gagnants de l’année, on compte avant tout le plus « petit » groupe américain, FCA (ex-Chrysler, numéro 4 du marché). Il connaît son meilleur cru depuis 2006 avec deux millions de ventes, en croissance de 16 %. Le groupe présidé par Sergio Marchionne s’appuie sur l’essor de ses ventes de Ram, sa marque de pick-up (28 % de croissance), et, surtout de Jeep, sa marque de 4x4 (41 %), qui représente désormais le tiers de ses ventes aux Etats-Unis.Malgré d’incessantes campagnes de rappel en 2014, General Motors résiste. Le groupe de Detroit reste le numéro un du marché avec 2,95 millions de véhicules écoulés, en hausse de 5,7 %. Il est notamment porté par la vente de ses petites voitures ainsi que ses SUV, des 4x4 urbains toujours aussi populaires aux Etats-Unis.Ford, le numéro deux du marché, est en transition. Après avoir redécollé depuis 2010, ses ventes ont connu un arrêt (– 0,6 %) à 2,47 millionsToyota, le numéro trois du marché (2,37 millions d’unités), a connu une année aussi productive. Ses ventes ont progressé de 6,2 % grapillant des parts de marché, tout comme chez Nissan (11,1 %, 1,38 million), qui rattrape progressivement Honda, le numéro cinq du marché qui stagne (1 %), mais à un niveau historiquement haut (1,54 million d’unités).Reste une exception : Ford, le numéro deux du marché, est en transition. Après avoir redécollé depuis 2010, ses ventes ont connu un arrêt (– 0,6 %) à 2,47 millions… Le groupe à l’ovale bleu est en train de renouveler le F150, le premier véhicule vendu du marché. Il a donc fermé l’une de ses usines pour préparer la prochaine génération du F150 et perdu des ventes, et n’a pas trouvé d’autre relais très fort…En 2015, le rythme ne devrait pas ralentir. Les constructeurs espèrent un marché situé entre 16,7 et 16,9 millions d’unités, son record historique. Le Salon de Detroit, qui ouvre le 17 janvier au public, devrait être plus confiant en l’avenir, avec une vague de nouvelles voitures sportives, signe d’un retour de l’optimisme. 05.01.2015 à 21h13 |Audrey Fournier (Las Vegas (Nevada)) Consacrer le moins de temps possible aux tâches ménagères, c’est le credo du sud-coréen LG Electronics, grand rival de Samsung, pour cette année 2015. Les deux chaebols rivalisent depuis des mois d’inventivité, et de coups bas, pour se différencier sur le marché des appareils électroménagers intelligents.Au centre de ce marché, le lave-linge, un objet du quotidien qui cristallise les rivalités entre les deux entreprises : des employés de LG sont soupçonnés d’avoir saboté des modèles Samsung à Berlin, peu avant l’ouverture d’un salon de l’électronique. L’enquête est en cours, et pendant ce temps, LG montre qu’il sait faire aussi bien que son concurrent quand il s’agit de délivrer la ménagère des corvées de tous les jours.Le dernier-né des lave-linge LG a été présenté en grande pompe, lundi 5 janvier, au cours d’une des premières conférences du Consumer Electronics Show de Las Vegas (Nevada), qui ouvrira ses portes au public mardi.Petite révolutionLe Twin Wash est présenté comme une petite révolution dans la buanderie. L’appareil dénote à première vue avec sa taille « à hauteur humaine », qui permet un chargement frontal sans se plier en deux. Un bon point pour le dos. Mais l’essentiel est ailleurs : le lave-linge possède en effet deux cuves, une principale et une plus petite, logée en dessous, qui permet de diviser le linge en deux catégories : la cuve principale pour le gros du textile, la petite pour les vêtements comme la lingerie, les matières délicates ou encore les habits pour bébé.Bien sûr, cette machine à laver se veut « connectée » et « intelligente » : pourvue d’une technologie destinée à laver le plus efficacement possible tout en consommant le moins, elle est également accessible à distance via une application qui permet de savoir, par exemple, où en est la machine dans son cycle de lavage. Il est possible d’y adjoindre un sèche-linge, et là aussi, la technologie mise en œuvre est pointue : l’« eco-hybrid dryer » permet de recycler une partie de la chaleur dégagée lors du lavage pour l’utiliser lors du cycle de séchage.Le Twin Wash se veut une nouvelle réponse au lave-linge phare de Samsung, le Crystal Blue, mis en valeur par le coréen comme l’un des piliers de sa maison connectée.Un marché en croissanceTrès attaqués sur le segment des smartphones, ordinateurs et tablettes, principalement par leurs nouveaux concurrents chinois (Lenovo, Huawei en premier), les deux coréens ont compris l’intérêt de déplacer leurs savoir-faire vers l’électroménager, un marché en croissance qui leur permet une diversification de leurs activités, même si les chiffres d’affaires n’ont rien à voir avec ceux de l’informatique et des téléphones.Et les lave-linge figurent en bonne place dans les équipements en plein renouvellement dans les foyers. Selon des chiffres publiés fin octobre par le cabinet GFK, les ventes de lave-linge surperforment régulièrement celles des autres biens électroménagers. Principal « driver » du marché : les machines à grande capacité (7 kg et plus), mais aussi la nécessité pour la plupart des foyers de réaliser des économies d’énergie. Pour les analystes de TechNavio’s, la demande en lave-linge « intelligents » devrait de ce fait augmenter de 12,66 % entre 2013 et 2018, à l’échelle mondiale.Audrey Fournier (Las Vegas (Nevada)) 05.01.2015 à 19h26 • Mis à jour le06.01.2015 à 10h44 if (!window.jQuery) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420535548727 .graphe").css("height", 300)$("#container_1420535548727 .title").empty()if ("Évolution des taux des crédits immobiliers"!= ""){Évolution des taux des crédits immobiliers")}$("#container_1420535548727 .subtitle").empty()er trimestre, sauf pour 2014, à décembre"!= ""){Données au 1er trimestre, sauf pour 2014, à décembre")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1420535548727 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "area", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Observatoire crédit logement / CSA", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} %" }, min:0, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#d0d4d9", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"top", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#d0d4d9", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "top", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "%Y"},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Taux des crédits immobiliers", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 978307200000, 5.62 ], [ 1009843200000, 5.08 ], [ 1041379200000, 4.56 ], [ 1072915200000, 4.08 ], [ 1104537600000, 3.63 ], [ 1136073600000, 3.5 ], [ 1167609600000, 3.96 ], [ 1199145600000, 4.67 ], [ 1230768000000, 4.52 ], [ 1262304000000, 3.61 ], [ 1293840000000, 3.58 ], [ 1325376000000, 3.9 ], [ 1356998400000, 3.07 ], [ 1388534400000, 2.36 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1420535548727 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Les taux d'intérêt des crédits immobiliers accordés aux particuliers par les banques en France ont diminué tout au long de 2014, pour s'établir à 2,36 % en décembre, selon une étude de l'observatoire Crédit logement-CSA.« Jamais les taux n'étaient descendus aussi bas. Depuis le début de l'année 2014, ils ont perdu 72 points de base : leur diminution s'est poursuivie toute l'année », commente l'observatoire.Sur le marché de l'ancien, alors que la baisse des prix est restée très modérée, la baisse des taux qui a lieu depuis la fin de 2011 — 163 points de base au total — équivaut à un recul des prix de 15,1 %, selon l'étude.Lire aussi : Immobilier : les prix poursuivent leur baisse 04.01.2015 à 08h39 • Mis à jour le04.01.2015 à 16h40 Le gouvernement allemand est prêt à laisser la Grèce sortir de la zone euro, au cas où la gauche radicale remettrait en cause la politique de rigueur budgétaire dans ce pays, a affirmé samedi 3 janvier le magazine Spiegel.« Le gouvernement allemand juge quasiment inévitable une sortie (de la Grèce) de la zone euro, si le chef de l'opposition Alexis Tsipras dirige le gouvernement après les élections (législatives), abandonne la ligne de rigueur budgétaire et ne rembourse plus les dettes du pays », affirme le site web de l'hebdomadaire, en s'appuyant sur « des sources proches du gouvernement allemand ».Lire l'enquête (édition abonnés) : En Grèce, le théorème de SyrizaUNE HYPOTHÈSE « SUPPORTABLE »Angela Merkel et son ministre des finances Wolfgang Schäuble, tous deux conservateurs, « jugent supportable une sortie du pays de la monnaie unique en raison des progrès accomplis par la zone euro depuis le sommet de la crise en 2012 », assure le Spiegel.Au sein du gouvernement, la première réaction à cet article est venue du secrétaire d'Etat social-démocrate aux affaires européennes, Michael Roth. « La Grèce est membre de la zone euro. Et doit le rester. Il faut éviter de provoquer, par la parole, des conséquences politiques et économiques qui seraient malvenues », a-t-il déclaré sur son compte Twitter.La chancellerie et le ministère allemand des finances n'ont quant à eux ni confirmé ni infirmé les informations du Spiegel. « La Grèce a rempli ses obligations dans le passé », a toutefois tempéré un porte-parole du gouvernement, ajoutant que «le gouvernement allemand part du principe que la Grèce va continuer à l'avenir de remplir ses obligations envers la troïka » de ses créanciers (Union européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international).«  AUCUNE ALTERNATIVE », SELON BERLIN Le Parlement grec a annoncé, mercredi, sa dissolution et a confirmé l'organisation le 25 janvier d'élections législatives anticipées pour lesquelles la gauche radicale, Syriza, est donnée favorite dans les sondages. Son leader, Alexis Tsipras, veut en finir avec la politique d'austérité imposée au pays par ses créanciers internationaux en échange de quelque 240 milliards d'euros de prêts. Il souhaite aussi négocier une nouvelle restructuration de la dette publique qui plombe l'économie grecque.Lire le décryptage : Qu'est-ce que Syriza, le parti antiaustérité qui progresse en Grèce ?M. Wolfgang Schäuble a publiquement jugé, lundi, que la Grèce était tenue de continuer sur la voie des réformes déjà engagées, « sans aucune alternative », quel que soit le résultat du futur scrutin.Deux jours plus tard, Michael Fuchs, un responsable du parti conservateur CDU d'Angela Merkel estimait dans une interview qu'aider financièrement Athènes n'était plus une nécessité aujourd'hui, évoquant une possible sortie du pays de la zone euro. Une hypothèse déjà envisagée plusieurs fois depuis le début de la crise économique en Grèce.Lire le décryptage : L'UE suit de près la crise politique en Grèce 03.01.2015 à 10h47 • Mis à jour le03.01.2015 à 12h11 Editorial. Gâchis financier, faute politique, la question de l’écotaxe est un exemple de mauvaise gouvernance. Au terme d’un mauvais feuilleton, et en période de disette budgétaire, l’Etat va devoir payer 800 millions d’euros pour l’abandon de l’écotaxe poids lourds. Une moitié environ sera payable « cash » le 2 mars, au consortium franco-italien, Ecomouv’, qui a installé le système de traçage des poids lourds destiné à leur faire payer une écotaxe. L’autre moitié représente la reprise par l’Etat de la créance d’Ecomouv’ auprès des banques, payable sur dix ans.L’écotaxe, c’est une histoire de valse-hésitation. Deux pas en avant, deux pas en arrière, deux reports, deux suspensions sine die, avant que Ségolène Royal, la ministre de l’écologie qui avait clairement affiché, au nom du refus d’une « écologie punitive », son aversion pour ce système et pour Ecomouv’, ne décide, en juillet 2014, une refonte du dispositif de l’écotaxe qui préfigurait son abandon final. Pourquoi avoir pris le risque d’annoncer des pistes, démagogiques et imprudentes, comme la taxe du seul poids lourd étranger ? Exit les taxes, les impôts et toute pénalisation financière des comportements nocifs pour la santé et l’environnement, quitte à oublier le principe « pollueur payeur ».Punition collectiveAncien sous-directeur d’une agence de l’eau, Dominique Gros, le maire socialiste de Metz – là où 150 salariés d’Ecomouv’ attendent de connaître le sort que leur réservera le plan de sauvegarde de l’emploi à la suite de la résiliation du contrat par l’Etat – exprime son amertume : « Une agence de l’eau fait payer des redevances pour éviter la pollution de l’eau, le principe “pollueur payeur” fonctionne bien. » A défaut de faire payer les mauvais élèves – ceux qui maintiennent des poids lourds sur les routes quand d’autres solutions peuvent être envisagées, ceux qui traversent la France, privilégiant les routes nationales et secondaires sans péage, au détriment de la santé des habitants des agglomérations traversées –, c’est toute la classe qui est punie et qui contribuera au versement des 800 millions de compensation pour la rupture d’un contrat signé en octobre 2011.L’Etat paie au prix fort son revirement sur l’écotaxeIl y a aussi le respect de la parole donnée, de l’engagement de l’Etat à l’égard d’une société qui a, sur commande publique, livré un dispositif qui pouvait être amélioré. « Sur l’écotaxe, nous ne sommes pas allés jusqu’au bout », concédait Manuel Valls, le 28 novembre, dans son discours de clôture de la troisième conférence environnementale. Le premier ministre aurait aussi pu bien dire : « Nous sommes allés trop loin. » Trop de temps perdu, trop d’argent gâché. Il fallait arrêter beaucoup plus tôt ou, pour reprendre les mots de M. Valls, « aller jusqu’au bout ». 02.01.2015 à 20h51 • Mis à jour le03.01.2015 à 13h28 L'homme d'affaires italien Andrea Bonomi a annoncé, vendredi 2 janvier, à travers sa société Global Resorts, qu'il renoncait à contrer l'offre du conglomérat chinois Fosun pour racheter le Club Méditerranée.Lire (en édition abonnés) : Club Med : ces étrangers prêts à payer cher une PME en crise« Après avoir analysé attentivement la situation de l'offre publique visant les titres de la société Club Méditerranée SA et, en particulier, les niveaux de valorisation atteints pour la société, le conseil d'administration de Global Resorts SAS a décidé de ne pas surenchérir et, en conséquence, a l'intention de retirer son offre », indique-t-il dans un communiqué.« En tant qu'investisseur institutionnel, Global Resorts estime que la situation actuelle et les niveaux de valorisation ne permettent plus de considérer que le Club Med constitue une opportunité d'investissement », déclare Andrea Bonomi cité dans le document.UN PRIX SANS LIEN AVEC LA VALEUR DU CLUB MEDLa bataille entre Guo Guangchang et Andrea Bonomi avait conduit les deux rivaux à envisager un prix d'acquisition sans lien avec l'état de santé du Club Med : le groupe perd de l'argent depuis plusieurs années, son exercice 2013-2014 s'étant achevé sur une perte nette de 12 millions d'euros.Gaillon II, le véhicule d'investissement mis en place par Fosun, propose désormais 24,60 euros par action pour acquérir le Club Med. M. Bonomi proposait, lui, 24 euros. La nouvelle offre de Fosun valorise le Club Med à 939 millions d'euros. En mai 2013, Fosun, alors associé au fonds Ardian (ex-Axa Private Equity), s'était lancé à l'assaut du Club avec une offre de 17 euros par action.L'offensive de Fosun avait reçu le soutien de la direction du Club Med, et tout particulièrement du PDG, Henri Giscard d'Estaing, qui avait pourtant juré, à l'origine, que son groupe devait garder une majorité du capital entre des mains françaises.Lire aussi : Club Med : les difficultés d’être juge et partie 02.01.2015 à 15h54 • Mis à jour le02.01.2015 à 15h56 |Marie Pellefigue L’année 2014 a été riche en nouvelles mesures concernant l’immobilier. On les doit, pour la plupart, à l’adoption le 24 mars de la loi Alur (accès au logement et un urbanisme rénové). Cette dernière a instauré de nouvelles règles qui ne sont pas toutes entrées en application. La loi de finances, adoptée fin décembre, a aussi prévu quelques changements en termes de fiscalité immobilière. Passage en revue des principales nouveautés qui interviennent en ce début de l’année 2015.La loi ALUR change la donne pour les propriétairesLes loyers plafonnés à ParisL’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne (Olap) est en train de calculer les loyers médians dans les 80 secteurs qu’il a définis dans la capitale.Ces valeurs serviront de référence. Les loyers ne pourront pas dépasser ce montant, majoré de 20 %. Les propriétaires pourront également s’appuyer sur cet indice pour augmenter les loyers sous-évalués.En principe, le plafonnement devrait être mis en place à la fin du premier trimestre dans la capitale.Lire aussi : L’encadrement des loyers peut-il être efficace ?Du nouveau dans les copropriétésA compter du 1er janvier, les syndics professionnels devront proposer lors des assemblées générales de mettre en place un extranet accessible à tous les copropriétaires. « Ils pourront y trouver tous les documents de type règlement intérieur ou carnet d’entretien par exemple », explique Frédéric Blanc, juriste spécialisé en logement à l’UFC-Que choisir. Pour le moment, la liste des pièces à intégrer à l’extranet n’est pas précisée. les associations de consommateurs espèrent qu’un décret sortira en 2015.Par ailleurs, à partir du 26 mars 2015 ou au moment du renouvellement de leur mandat, « les syndics devront ouvrir un compte bancaire séparé au nom de chaque copropriété sans facturer cette prestation. En dessous de 15 lots, les copropriétaires peuvent renoncer à un compte séparé », explique David Rodriguez, juriste immobilier à la CLCV. Auparavant, la quasi-intégralité des syndics regroupait les fonds des différentes copropriétés qu’ils géraient sur un seul compte à leur nom à eux.Lire aussi : L’art et la manière de changer de syndicUne taxe d’habitation majorée pour les résidences secondairesLes communes auront désormais le droit de majorer de 20 % la part communale de la taxe d’habitation qu’elles perçoivent chaque année, mais uniquement sur des logements qui sont meublés et qui ne constituent pas la résidence principale des propriétaires.Lire aussi : Qui sera concerné par la nouvelle taxe sur les résidences secondaires ?Un crédit d’impôt simplifié pour les travaux de rénovationLa loi de finances a validé le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) dont peuvent bénéficier les ménages qui réalisent jusqu’au 31 décembre 2015 des travaux dans leur logement pour en améliorer les performances énergétiques (changement de chaudière, mise en place d’un double vitrage, isolation des combles…).Le CITE remplace, en le simplifiant, l’ancien CIDD (crédit d’impôt pour le développement durable). Désormais, le crédit d’impôt est de 30 % sur le montant des rénovations effectuées par des professionnels certifiés. Il n’est plus nécessaire de réaliser plusieurs types de travaux pour en bénéficier, un seul suffit.Le montant des dépenses ouvrant droit au crédit d’impôt est plafonné à 8 000 euros pour un célibataire et à 16 000 euros pour un couple (majoré de 400 euros par personne à charge).Lire aussi : Immobilier : tout savoir sur les aides à la rénovation Immobilier neuf : le Pinel remplace le DuflotDepuis le 1er septembre, le dispositif d’investissement immobilier locatif Pinel remplace le Duflot. Il permet aux investisseurs qui achètent un logement neuf de bénéficier d’une réduction d’impôts de 12, 18 ou 21 % du montant de leur investissement, plafonné à 300 000 euros et à 5 500 euros/m2.Pour cela, les propriétaires doivent s’engager à louer leur bien pendant respectivement 6, 9 ou 12 ans à des locataires qui répondent à des plafonds de ressources (dépendants de la composition de la famille et de la zone géographique), et en ne dépassant pas un plafond de loyer, également déterminé par la localisation.Outre le fait que le dispositif impose un engagement de location moins long que celui du Duflot, le dispositif Pinel permet aussi de louer à l’un de ses ascendants (parent, grand-parent…) ou descendant (enfant, petit-enfant…). « Pour continuer de profiter de la réduction d’impôt, il faudra qu’ils respectent les plafonds de ressources », précise Stéphane Jacquin, directeur de l’ingénierie patrimoniale chez Lazard Frères Gestion. Attention, la réduction d’impôt démarre l’année de la location effective du bien, et pas celle de son acquisition.Lire aussi : Comment Pinel réaménage DuflotUn abattement exceptionnel pour les donations de terrains à bâtirLes personnes qui donnent un terrain à bâtir entre le 1er janvier et le 31 décembre 2015 vont bénéficier d’un abattement exceptionnel. La donation doit être réalisée en pleine propriété, et le donataire (qui reçoit le terrain) doit s’engager à y construire un logement dans les 4 ans au plus tard.Le montant de cet abattement dépend du lien de parenté entre donateur et donataire. S’il s’agit d’une donation à un ascendant ou descendant en ligne directe, un conjoint ou un pacsé, l’abattement exceptionnel est de 100 000 euros. Il passe à 45 000 euros pour une donation au profit d’un frère ou d’une sœur et à 35 000 euros pour une donation à une autre personne (de la famille ou non).Le montant maximal est fixé à 100 000 euros par donataire, quel que soit le nombre de bénéficiaire. « Une personne qui donne un terrain à ses deux enfants profitera donc d’un abattement exceptionnel de 50 000 euros pour chacun d’entre eux », indique Stéphane Jacquin.Attention, si l’engagement de construire n’est pas respecté, la donation sera requalifiée et le donataire qui a reçu le terrain devra payer des droits sur la fraction exonérée avec en plus des intérêts de retard et une pénalité égale à 15 % du montant des droits.Un abattement pour les donations de logements neufsLes personnes qui donnent un bien dont le permis de construire a été obtenu entre le 1er septembre 2014 et le 31 décembre 2016 bénéficient aussi d’un abattement exceptionnel. Seuls impératifs à respecter cette fois : la donation doit être réalisée en pleine propriété, et le logement donné ne doit jamais avoir été habité ou loué. Le montant est le même que précédemment, et il reste limité à 100 000 euros par donataire. Une personne qui donne à la fois un terrain et un logement neuf peut bénéficier deux fois de l’abattement exceptionnel, toujours dans la limite des plafonds.Marie PellefigueJournaliste au Monde Emmanuelle Jardonnet L’explosion du box-office en Chine s’est poursuivie en 2014, avec une hausse de 36 % des ventes de billets d’accès aux salles de cinéma, a rapporté jeudi 1er janvier l’agence Chine nouvelle. Avec des recettes d’entrée dans les salles atteignant 29,6 milliards de yuans (3,94 milliards d’euros), la Chine confirme ainsi sa place de deuxième marché du cinéma derrière les Etats-Unis.Cet essor se fonde d’abord sur l’apparition de nombreux nouveaux cinémas dans la deuxième économie mondiale : plus de mille cinémas et près de 5 400 nouvelles salles ont ouvert dans le pays en 2014, portant le nombre total des grands écrans à 23 600. « En moyenne, quinze nouveaux écrans se sont ouverts chaque jour en 2014 », a déclaré Zhang Hongsen, patron de l’Administration d’Etat de la radio, du cinéma et de la télévision, cité par Chine nouvelle.Quota de 34 films étrangersLes productions nationales ont représenté la majeure partie (54,5 %) des recettes, et gagnent des parts de marché. Mais la Chine protège son industrie cinématographique en limitant de façon draconienne, par un système de quotas, le nombre de films étrangers distribués sur son territoire.Ce quota, qui s’élève à 34 films par an, a finalement été amputé d’un film : la sortie de Hunger Games : La Révolte, partie 1 a en effet été repoussée à février 2015 pour laisser de la place aux productions nationales. Parmi ces films, un seul français : Eyjafjallajokull, qui se place en avant-dernière position en termes de fréquentation, juste devant Mandela : Un long chemin vers la liberté, production britannico-sud-africaine.Pourtant, si l’on observe ci-dessous le Top 20 du box-office chinois (le site Box Office Mojo publie le top 100), on s’aperçoit que la moitié des films sont des blockbusters américains. De son côté, la Chine peine par ailleurs à exporter ses propres œuvres. L’un des films chinois de l’année ayant bénéficié d’une sortie internationale, Coming Home, de Zhang Yimou, ne se place qu’en 35e position sur son propre marché (avec 38 millions d’euros de recettes) du top 100.A lire : Pourquoi « Coming Home » ne représentera pas la Chine aux OscarsA noter que le film le plus vu en salles en 2014 en Chine, Transformers : L’Age de l’extinction, était taillé sur mesure pour le marché chinois, avec des stars chinoises au casting et des scènes se déroulant dans le pays – même si celles-ci ont finalement été tournées aux Etats-Unis.Un public jeuneAu total, 618 films chinois ont été produits en 2014, soit un peu moins qu’en 2013 (638), avec une volonté d’accentuer la qualité plutôt que la quantité des films, souligne le Hollywood Reporter. Et jamais le pays n’avait connu autant de spectateurs, avec 860 millions d’entrées (+ 34,5 % par rapport à 2013), selon les chiffres officiels. Enfin, 66 films ont dépassé le seuil symbolique des 100 millions de yuans (13,4 millions d’euros), dont 36 productions chinoises, contre 60 films en 2013.Le 7e Art est en pleine effervescence en Chine, offrant les perspectives les plus prometteuses du monde. Ce développement est soutenu par la croissance rapide de la classe moyenne, qui aime sortir le week-end dans les multiplexes des nouveaux centres commerciaux.Selon Zhang Huijun, le président de la Beijing Film Academy, le public chinois est porté par la jeunesse. « Nous sommes ravis que les jeunes aillent davantage au cinéma. Ils plébiscitent les grands écrans et les dispositifs sonores, mais considèrent également que c’est une façon de socialiser. »Ci-dessous, le top 20 du box-office chinois (les films chinois sont précédés d’astérisques) :1 - Transformers : L’Age de l’extinction : 249,5 millions d’euros ***2 - Breakup Buddies : 156 M€ ***3 - The Monkey King : 139 M€ 4 - Interstellar : 101 M€ 5 - X-Men : Days of Future Past : 96,5 M€ 6 - Captain America : The Winter Soldier : 96 M€ ***7 - Dad, Where Are We Going ? : 93 M€ 8 - La Planète des singes : L’Affrontement : 89 M€ ***9 - The Breakup Guru : 88 M€ ***10 - The Continent : 83 M€ 11 - Les Gardiens de la galaxie : 80 M€ 12 - The Amazing Spider-Man 2 : Le Destin d’un héros : 78 M€ ***13 - Back in Time : 77,5 M€ ***14 - The Man from Macau : 70 M€ ***15 - Tiny Times 3 : 68 M€ 16 - Godzilla : 64,5 M€ ***17 - Gone with the Bullets : 62,5 M€ 18 - Le Hobbit : La Désolation de Smaug : 62 M€ ***19 - My Old Classmate : 60,5 M€ 20 - Expendables 3 : 60,5 M€A lire : En Chine, le pop-corn accompagne le boom du cinémaEmmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Barroux Près de 800 millions d’euros, c’est la somme que coûteront à l’Etat français l’abandon de l’écotaxe poids lourds et la résiliation, le 30 octobre 2014, du contrat avec la société Ecomouv’ chargée de la mise en place et de la gestion du dispositif. L’accord finalement conclu, le jour de la Saint-Sylvestre, entre le ministère de l’écologie et le consortium franco-italien, dont la société Atlantia (ex-Autostrade per l’Italia) détient 70 % des parts, a fixé le montant des indemnités dues à 403 millions d’euros, payables directement à Ecomouv’ au 2 mars.L’Etat reprend par ailleurs la créance d’Ecomouv’ auprès des banques et il devra s’acquitter du remboursement, sur dix ans, de près de 390 millions d’euros.Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, et le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, espéraient voir baisser la facture de l’abandon de l’écotaxe, la somme totale reste élevée.Négociation tendueDans le protocole signé en juillet entre l’Etat et Ecomouv’, l’indemnité, en cas de résiliation par le gouvernement, avait été estimée à 830 millions d’euros. Ce protocole actait la livraison du dispositif, reconnu prêt à fonctionner depuis mars, basé sur un système de boîtiers embarqués dans les camions suivis par GPS et un contrôle de l’équipement au moyen de portiques disséminés sur les routes taxées.Le loyer annuel qu’aurait payé l’Etat à Ecomouv’ s’élevait à 210 millions d’euros, soit un peu plus de 50 millions d’euros par trimestre. Si la société franco-italienne dit avoir révisé à la baisse ses exigences, elle peut s’estimer plutôt gagnante de l’accord final qui lui fait percevoir directement près de 400 millions d’euros. La négociation, tendue, s’est conclue juste avant la date butoir du 31 décembre 2014, à partir de laquelle le recours au contentieux était inévitable.Le passage par un règlement judiciaire semble donc aujourd’hui écarté, mais les deux parties peuvent néanmoins encore dénoncer l’accord. Notamment Ecomouv’, si la société juge qu’il reste un manque à gagner sur les sommes attendues, car l’écotaxe, avec la concession accordée pour treize ans (dont un an et demi pour la conception et la mise en place du dispositif), devait lui apporter près de 2,5 milliards d’euros au total.La ministre de l’écologie a, de son côté, fait valoir à plusieurs reprises l’existence d’éléments d’irrégularité dans le contrat. « Nous irons sans doute au contentieux pour que les Français ne paient pas cette facture, car le système était absurde », avait déclaré, le 9 octobre, Ségolène Royal.Deux cents salariés, dont les trois quarts sont basés à Metz, attendent de connaître leur sort.Une procédure est d’ailleurs toujours en cours au tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre. Mais, selon le secrétaire général du TGI de Nanterre, Nicolas Barret, aucune décision n’est encore prise. « L’enquête est terminée et nous attendons d’en discuter avec la nouvelle procureure, Catherine Denis, qui prend ses fonctions début janvier », a-t-il expliqué au Monde. Du côté d’Ecomouv’, on ne se montre pas trop inquiet, car les diverses procédures engagées, y compris devant le Conseil d’Etat, n’ont jamais abouti. La commission sénatoriale, chargée d’enquêter sur la validité du contrat, n’a pas mis à jour d’irrégularités lors de ses conclusions rendues fin mai.Il reste néanmoins des points à régler. Deux cents salariés, dont les trois quarts sont basés à Metz, attendent de connaître leur sort. La direction d’Ecomouv’ avait annoncé, le 9 décembre, la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi. Le versement cash, en mars, de près de 400 millions d’euros, devrait, espère Olivier Kamiri, délégué CGT à Metz, « permettre de provisionner plus d’argent pour le plan social ».Le problème des 173 portiquesIl faut également régler le problème posé par les 173 portiques qui ont été installés. Le gouvernement a ferraillé pour que la société les rachète, pour une valeur de 500 000 euros à 1 million d’euros l’unité. Cela aurait réduit la facture, mais Ecomouv’ ne s’est pas laissé convaincre. Selon une source proche du dossier, seuls les portiques qui ne seront pas réutilisés seraient rachetés par Ecomouv’ et l’Etat s’acquittera du démantèlement des bornes de distribution qui devaient permettre aux poids lourds de s’enregistrer.Après plus d’un an de rebondissements, après la présentation, en juillet, par Ségolène Royal d’un dispositif revu à la baisse faisant passer de 15 000 kilomètres à 4 000 kilomètres le réseau de routes taxées, et rebaptisé « péage de transit poids lourds », la rupture entre l’Etat et Ecomouv’ trouve son aboutissement. Le principe « pollueur payeur » à la base de la conception de l’écotaxe, rejeté par la ministre de l’environnement au nom de son refus de toute « écologie punitive », se transforme en une addition de 800 millions d’euros à payer par le contribuable.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué On croyait au redémarrage en 2014, après avoir connu, en 2013, la pire performance depuis 1997. Et c’est la déception. Le marché automobile français a fait du surplace l’an passé. Les immatriculations ont légèrement augmenté de 0,3 %, à 1,795 million, selon les données du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), publiées vendredi 2 janvier.Les ventes de décembre 2014, en recul de 6,8 %, ont plombé une année plus que contrastée. Après un printemps prometteur et des mois d’importante croissance des ventes de véhicules neufs, qui faisaient dire aux acteurs que le marché allait s’apprécier de 2 % à 3 %, ce dernier s’est rétracté à l’automne, malgré l’intensification des promotions. Et les perspectives pour 2015 sont très grises. Au mieux, le marché devrait rester au niveau de 2014.Dans ce contexte, ce sont encore les constructeurs français qui ont tiré leur épingle du jeu grâce à une gamme renouvelée ou en cours de renouvellement. Leur part de marché a grimpé de 3,9 %. Désormais, les groupes français détiennent 55,3 % du marché, contre 53,4 % en 2013 et 52,6 % en 2012.L’essentiel du crédit va au groupe Renault, qui voit ses immatriculations progresser de 6,8 % sur un an. Après une solide année en 2013 grâce au lancement de la nouvelle Clio, le groupe de Boulogne-Billancourt a poursuivi sa dynamique en 2014. Sa part de marché passe de 23,8 % à 25,4 %. La marque Renault affiche une solide progression de ses ventes de 4,8 % grâce à la bonne tenue de ses modèles Clio et Captur, qui sont respectivement le premier et le troisième véhicule vendu en France, ainsi que le lancement de sa nouvelle Twingo.La « dynamique » DaciaReste que la dynamique la plus forte dans le groupe vient de Dacia, la marque à bas coût. La commercialisation des nouvelles Logan et Sandero a permis d’augmenter les ventes de 14,1 %. La marque détient 5,7 % du marché, contre 5 % en 2013 et seulement 1,5 % en 2007 au moment de son lancement. Le groupe a dépassé pour la première fois les 100 000 immatriculations sur un an, à 102 500.Du côté de PSA Peugeot Citroën, les résultats sont plus contrastés. Le groupe a progressé de 1,6 %. Mais c’est Peugeot, qui a bénéficié du lancement en fanfare de la nouvelle 308, élue « voiture de l’année » en 2014, qui a vu ses immatriculations progresser le plus : + 5,3 %. Avec le lancement de sa petite 108, qui complète sa gamme, la marque au lion était le principal moteur de PSA en 2014 grâce à l’offre la plus jeune du marché en France.Citroën, malgré les lancements du C4 Picasso, de la C4 Cactus et de la petite C1, a connu une année plus difficile. Ses ventes ont augmenté de 2,4 %. Et sa part de marché s’établit à 11,1 %. La marque la plus à la peine est DS, le haut de gamme du groupe. Ses ventes ont plongé de 27,2 % en 2014. Seulement 31 700 DS ont trouvé preneur en 2014, contre 45 000 un an plus tôt. Sa part de marché, de 1,8 %, est inférieure à celles d’Audi (3,1 %), de BMW (2,6 %) et de Mercedes (2,7 %).En 2015, si Renault doit lancer de nouveaux véhicules pour poursuivre sa dynamique commerciale, notamment le nouvel Espace et de nouveaux crossovers, PSA sera plus démuni. Aucune nouvelle voiture n’est en effet prévue. L’année 2015 s’annonce donc pour le groupe de Sochaux difficile, et notamment pour DS qui voit sa gamme vieillir malgré quelques relifting…Succès des petits véhiculesDu côté des constructeurs internationaux, l’année 2014 a été éprouvante. Les trois premiers groupes étrangers en France (Volkswagen, Ford et Toyota) ont souffert avec une baisse de leurs immatriculations. Seule Skoda, dans le groupe Volkswagen, a tiré son épingle du jeu, du fait de son positionnement sur le marché économique.En revanche, Nissan accélère et taille des croupières à Toyota pour devenir le premier vendeur nippon dans l’Hexagone. Le groupe détient 3,8 % du marché, contre 3,9 % pour Toyota. Le groupe Hyundai-Kia est lui à la peine. Après avoir acheté des parts de marché en 2012 et 2013, ses immatriculations ont encore cédé 23,4 %…Sur le fond, le marché s’est encore un peu plus paupérisé, avec le succès amplifié des petits véhicules, dont la part de marché a progressé pour représenter près de 55 % du marché. De même, les véhicules à bas coût (Dacia) ou économiques (Skoda) progressent en parallèle avec les véhicules d’occasion, dont les ventes ont à nouveau progressé en 2014.L’année passée restera aussi comme un exercice de transition pour le diesel. Sa part de marché dans les véhicules neufs mis sur le marché a baissé à 64 %, contre 73 % en 2012. Et en 2015, cette dynamique devrait se confirmer, et s’amplifier. Désormais, la majorité des petits véhicules, les plus populaires auprès des particuliers, est vendue avec des motorisations essence. Le diesel pâtit des nouvelles réglementations Euro 6 qui renchérissent leur coût.Si l’essence doit gagner des parts de marché, les motorisations électriques restent toujours confidentielles. Alors que les ventes décollent en Chine et aux Etats-Unis, elles restent basses en France, à moins de 10 000, pour une part de marché de 0,5 %. Les véhicules hybrides sont aussi confidentiels, avec 2,2 % du marché, contre 2,5 % en 2013… Et 2015 ne devraient pas améliorer leur sort. Le bonus pour les véhicules hybrides a en effet baissé de 39 % par décret le jour de la Saint-Sylvestre…  Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.01.2015 à 08h08 • Mis à jour le02.01.2015 à 09h01 Le record de 320 000 ruptures conventionnelles atteint en 2012 devrait être dépassé en 2014. C'est ce qu'indiquent les chiffres du ministère du travail révélés jeudi 1er janvier par Les Echos.En novembre, 25 600 demandes ont été homologuées, portant leur nombre à 301 441 pour les onze premiers mois de l'année. Une augmentation de 6 % par rapport à la même période en 2013. Si la tendance se confirme dans les chiffres de décembre, alors le record de 2012 sera battu. En 2013, 314 000 ruptures conventionnelles avaient été signées.1,7 MILLION DEPUIS 2008Mise en place en août 2008 par le gouvernement de François Fillon, la rupture conventionnelle permet à l'employeur et au salarié de rompre un contrat à durée indéterminé d'un commun accord. Le salarié concerné a accès à l'assurance-chômage. Depuis la mise en place de ce dispositif, 1,7 million de ruptures conventionnelles ont été homologuées. Lire aussi : Le boom des ruptures conventionnelles suscite des questionsLa réforme de l'assurance-chômage, en juillet, laissait pourtant envisager un recul des chiffres. Le calcul du délai de carence a en effet été modifié. Auparavant, le « différé d'indemnisation » ne pouvait dépasser soixante-quinze jours ; il peut maintenant aller jusqu'à cent quatre-vingts jours, soit six mois avant de toucher ses premières allocations.Lire : Assurance-chômage : ce qui va changer pour les ruptures conventionnellesLire aussi (article de mars 2013) : La rupture conventionnelle : flexibilité ou licenciement déguisé? 31.12.2014 à 19h33 • Mis à jour le01.01.2015 à 17h28 Ecomouv' sera bien indemnisée par l'Etat français. Cette société privée – initialement chargée de collecter l'écotaxe, avant que le gouvernement n'y renonce – devrait recevoir 839 millions d'euros pour rupture de contrat, ont indiqué, mercredi 31 décembre, des sources syndicales.Lire notre décryptage : Ecotaxe : un fiasco qui coûtera plus de deux milliards d'eurosUne source gouvernementale a précisé que l'Etat versera 403 millions d'euros d'indemnités à Ecomouv', selon les termes de l'accord conclu. Une somme à laquelle s'ajoutera une quarantaine de millions d'euros par an pendant dix ans, qui correspondent à des dettes bancaires reprises par l'Etat, a précisé cette source.L'Etat et Ecomouv' avaient jusqu'à la fin de décembre pour s'entendre sur ces pénalités, afin d'éviter d'aller au contentieux sur ce point.TOUJOURS UN MANQUE À GAGNERToutefois, « Ecomouv' a toujours la possibilité de partir en contentieux » contre l'Etat à l'avenir, car les 839 millions d'euros ne sont « qu'une partie des dédommagements » face au manque à gagner de l'exploitation de l'écotaxe initialement prévue dans le contrat d'Ecomouv'. Celui-ci était de « 2,5 milliards d'euros » au total, a rappelé M. Kamiri.Ecomouv' avait annoncé le 9 décembre la cessation de son activité et le licenciement de ses quelque deux cents salariés à la suite de la décision de l'Etat le 30 octobre de résilier son contrat avec l'entreprise. Quelque cent cinquante salariés d'Ecomouv' sont à Metz, où la société avait installé son centre opérationnel.Grâce à cet accord trouvé avec l'Etat, « Ecomouv' va être un peu moins exsangue » financièrement, aussi la société devrait-elle « provisionner davantage d'argent pour le plan social, donc on espère que le PSE [plan de sauvegarde de l'emploi] sera correct », a ajouté M. Kamiri.« ON N'A AUCUNE NOUVELLE DE L'ÉTAT »« On n'a aucune nouvelle de l'Etat » a par contre déploré le syndicaliste, alors qu'à la fin de novembre, lors d'un déplacement en Lorraine, François Hollande avait reçu les syndicats d'Ecomouv' à Metz et leur avait promis un soutien de l'Etat, notamment une garantie d'un an de salaires. Selon M. Kamiri, l'Etat n'aurait pas l'intention d'aller au-delà des obligations légales en matière de plan de sauvegarde de l'emploi.L'écotaxe avait été abandonnée par le gouvernement sous la pression des « bonnets rouges » bretons, qui s'estimaient lésés par la mise en place de ce prélèvement censé financer les infrastructures de transport. L'Etat avait alors proposé de remplacer l'écotaxe par un péage de transit poids lourds, projet également abandonné devant la fronde des transporteurs routiers.Lire aussi (édition abonnés) : Ecomouv’ : la gabegie fiscale et sociale 31.12.2014 à 15h46 • Mis à jour le31.12.2014 à 16h40 Le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé mercredi 31 décembre la création à partir de janvier d'un groupe de travail sur les autoroutes, qui sera chargé de plancher sur deux scénarios de réforme, à savoir une renégociation ou une résiliation au 1er janvier 2017 des contrats.Cette annonce signifie donc la fin de l'hypothèse d'une résiliation en 2016. Le gouvernement mène en effet depuis plusieurs semaines d'âpres discussions avec les sociétés d'autoroutes et avait jusqu'à ce jeudi pour décider d'une éventuelle résiliation de leurs contrats de concessions au 1er janvier 2016.Lire l'analyse : Autoroutes : le gouvernement cherche une voie de sortie« PRÉSERVER LE POUVOIR D'ACHAT DES AUTOMOBILISTES »Le groupe de travail examinera en outre une « proposition globale » des gestionnaires d'autoroutes, remise le 22 décembre au gouvernement, a ajouté Manuel Valls, dans un courrier au député socialiste Jean-Paul Chanteguet, qui avait préconisé mi-décembre une résiliation des contrats. Cette « première proposition globale » des sociétés d'autoroutes comprend « des avancées importantes », mais qui doivent encore être « améliorées », a estimé le premier ministre, sans plus de détails, disant y voir « la conséquence du rapport de force instauré par le gouvernement et les parlementaires ».« Avant toute décision du gouvernement », le groupe de travail devra établir des propositions. M. Valls assure que l'objectif est de parvenir à « une meilleure régulation des péages afin de préserver le pouvoir d'achat des automobilistes, le rééquilibrage des profits et une participation » des concessionnaires d'autoroutes au financement des infrastructures de transport.Lire le décryptage : Pourquoi les péages sont-ils toujours plus chers ? 08.01.2015 à 17h54 La Commission européenne a proposé de débloquer 1,8 milliard d'euros d'aide supplémentaire pour l'Ukraine, a annoncé, jeudi 8 janvier, le président de la Commission, Jean-Claude Juncker. L'annonce a été faite à Riga (Lettonie), lors d'une conférence de presse. Alors qu'entre Moscou et Bruxelles les relations demeurent tendues, Jean-Claude Juncker a souhaité affirmer que la « solidarité avec l'Ukraine n'est pas un vain mot ». « L'Ukraine n'est pas seule. L'Europe se tient unie au côté de l'Ukraine et soutient le programme de réforme de son nouveau gouvernement », a-t-il ajouté dans un communiqué publié dans la capitale de la Lettonie qui vient de prendre la présidence semestrielle de l'UE.NOUVEL EFFORT FINANCIER EUROPÉENCette proposition de nouvelle aide macrofinancière sous forme de prêts doit encore être approuvée par les Etats membres de l'UE et par le Parlement européen. La Commission a souligné que ce nouvel effort financier européen était destiné à « assister l'Ukraine sur les plans économiques et financiers face aux graves défis auxquels le pays est confronté », notamment en matière de balance des paiements et de situation budgétaire.Jusqu'à présent, l'Union européenne a déboursé 1,6 milliard d'euros sous forme de prêts en faveur de l'Ukraine via deux programmes d'assistance macroéconomique, conditionnés à la mise en œuvre de réformes. La dernière tranche, de 500 millions d'euros, a été versée le 2 décembre.Lire également : Les Etats-Unis promettent 1 milliard de dollars à l'Ukraine 08.01.2015 à 15h23 | Guy Dutheil À l’occasion de la réception officielle par Qatar Airways, à Doha mercredi 7 janvier, du premier exemplaire du A350, Didier Evrard, patron du programme A350, récemment nommé vice-président d’Airbus, a indiqué que le nouveau gros-porteur long courrier du constructeur européen va bientôt être équipé de batteries lithium-ion.Selon M. Evrard, « le retour de ces batteries est prévu sur les A350 qui sortiront des chaînes en 2016. »Il y a deux ans, Airbus avait préféré, par prudence, renoncer à installer ce type de batteries après les nombreux départs d’incendies survenus sur ces équipements à bord des Boeing 787.Lire aussi : Les autorités américaines exigent de nouveaux tests sur les batteries du DreamlinerÀ l’époque, Fabrice Brégier, le patron d’Airbus n’avait pas voulu provoquer un éventuel retard du programme A350.Maintenant que l’avion est déjà commandé à plus de 800 exemplaires, l’avionneur européen peut se permettre quelques audaces.Les batteries lithium-ion développées par Airbus devraient « obtenir leur certification en 2015 », a assuré M. Evrard.Avec elles, le gain en poids serait de l’ordre de « 70 à 80 kg. Ce n’est pas négligeable », s’est félicité le vice-président d’Airbus.Airbus a engrangé près de 800 commandes pour le A350 et vise 50 % de part d’un marché estimé à 5 000 avions dans les vingt ans à venir, soit 1 000 milliards de dollars.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil Un son et lumière « hollywoodien », une chanteuse échappée d’une comédie musicale de Broadway, des centaines d’invités venus du monde entier, Qatar Airways avait décidé d’en mettre plein la vue pour la réception officielle, mercredi 7 janvier, de son premier exemplaire de l’A350, le tout nouveau gros-porteur long courrier d’Airbus.Posé sur le tarmac du tout neuf aéroport de Doha, le nouvel avion trônait, en vedette, derrière la scène, dans sa livrée crème et grenat, les couleurs de Qatar Airways.Avec l’A350, Airbus défie les 777 et 787 de BoeingL’arrivée dans la flotte de la compagnie qatarie du premier exemplaire du long courrier d’Airbus relance la rivalité entre les compagnies du Golfe : Emirates (Dubaï), Etihad (Abu Dhabi) et Qatar Airways.Les « trois sœurs ennemies » comme on les surnomme, se livrent une bataille acharnée. Chacune d’elle, à grand renfort d’aéroports surdimensionnés et de commandes géantes d’avions, tente de s’imposer comme le « hub » leader de la région.Fin décembre 2014, c’est Etihad qui a marqué les esprits. La compagnie d’Abu Dhabi a dévoilé, in situ, la nouvelle cabine de sa flotte.Sa nouvelle première classe la place parmi les meilleures compagnies aériennes du moment. Notamment grâce à sa « Résidence », un appartement de deux pièces, salle de bain et majordome. Une exclusivité des A380 d’Etihad. Avec Résidence, son appartement volant, Etihad se rêve en référence du voyage aérienQatar Airways a répliqué avec un A350 équipé de la cabine bi-classe (business et économique) dernier cri de la compagnie.Fier de son produit, Akbar Al Baker, PDG de Qatar Airways, n’a pas hésité à proclamer, un rien fanfaron : « avec une business class de cette qualité nous n’avons pas besoin de Première classe ».À défaut de « First », les quatre-vingts A350 commandés par la Qatar Airways seront tous équipés d’un bar réservé aux passagers de la classe affaires.Pression pour obtenir un A380 remotoriséToutefois, la réception officielle de l’A350 a aussi été pour M. Al Baker, l’occasion de relancer Airbus pour obtenir la mise en œuvre d’une version « neo », moins gourmande en carburant, de l’A380. « Un A380 remotorisé sauverait le programme », a assuré M. Al Baker.Présent à Doha, Didier Evrard, patron du programme A350, récemment nommé vice-président d’Airbus, s’est bien gardé de répondre. Pour l’heure, Airbus n’a pas tranché entre une remotorisation ou un allongement de l’avion pour y loger plus de passagers.« Nous devons d’abord écouter le marché car nous avons des clients qui n’ont pas tous la même exigence », a confié M. Evrard. Toutefois, il a confié que « la (re)motorisation de l’A380 est un axe prioritaire. Sur le principe, il est vraisemblable que la remotorisation arrive un jour. »Problème : les deux motoristes, Rolls Royce et Engine Alliance, qui équipent l’A380, ne se bousculent pas pour travailler sur un nouveau moteur moins gourmand. « C’est la question », a admis M. Evrard, conscient de la faiblesse des ventes de l’A380.Depuis son lancement en 2000, seuls 318 exemplaires du très gros porteur d’Airbus ont trouvé preneur, dont 140 pour la seule Emirates.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.01.2015 à 11h25 • Mis à jour le08.01.2015 à 11h25 La compagnie aérienne Qatar Airways serait intéressée par une entrée au capital de la compagnie indienne IndiGo. « Si IndiGo nous propose 49 % de son capital, Qatar Airways serait extrêmement intéressé », a déclaré Akbar Al Baker, le PDG de la compagnie aérienne, mercredi 8 janvier, rapporte The Times of India.Il a en revanche écarté l’idée de prendre des participations dans les compagnies SpiceJet ou GoAir, soulignant que IndiGo est le seul transporteur efficace en Inde.Akbar Al Baker dit regarder avec intérêt le développement du marché aérien indien et considère que les autorités indiennes devraient l’ouvrir à des compagnies comme la sienne.Il a indiqué avoir approché des canaux diplomatiques afin d’obtenir un rendez-vous avec le premier ministre indien, Narendra Modi, afin de parler des opportunités d’investissement en Inde dans les secteurs de l’aérien et de l’aviation.« Etendre les intérêts économiques »Excluant une privatisation de sa compagnie « au moins durant les dix prochaines années », M. Al Baker a indiqué que « ces dix années nous donneront l'opportunité d'étendre les intérêts économiques » de Qatar Airways.Il a précisé que son groupe souhaiterait développer ses activités en Afrique de l’est, en Tunisie, au Maroc, ou en Pologne. Mais il n’est pas intéressé par l’italien Meridiana. Le journal La Stampa avait indiqué, en septembre 2014, que la compagnie du Golfe pourrait faire une proposition d’achat d’une partie du capital de la société italienne.Le patron de Qatar Airways a par ailleurs affirmé, mercredi, que les transporteurs européens ne pouvaient « pas faire face » à la concurrence de ceux du Golfe, dont sa compagnie. Qatar Airways, Emirates et Etihad sont « les transporteurs qui connaissent la croissance la plus rapide. C’est pourquoi nous causons beaucoup d’inquiétude aux compagnies européennes qui ne peuvent pas faire face. Nous, dans le Golfe, dirigeons aujourd’hui l’industrie de l’aviation », a-t-il affirmé. Eric Albert (Londres, correspondance) Tesco tente de tourner la page de la grave crise qu’il traverse. Le premier groupe britannique de grande distribution a annoncé, jeudi 8 janvier, un grand plan de restructuration.Il va fermer 43 magasins, annule la construction de 49 autres, suspend son dividende, rend son fonds de pension moins généreux et ferme son siège historique de Cheshunt, en très grande banlieue de Londres.« Nous avons des changements très difficiles à faire », reconnaît Dave Lewis, son directeur général. Après ses annonces, le titre Tesco a gagné 10 % en bourse.Quel est l’état de santé du distributeur ?Pour la période des fêtes de Noël (les six semaines achevées le 3 janvier), Tesco a vu ses ventes à périmètre comparable hors essence reculer de 0,6 % dans l’ensemble et de 0,3 % pour le seul Royaume-Uni. Mais ce résultat est nettement moins mauvais que la tendance récente.Voilà deux ans que Tesco traverse une sérieuse crise. Le groupe, qui a longtemps paru intouchable et possède près de 30 % de parts de marché des grandes surfaces britanniques, recule face à ses concurrents. Notamment les chaînes de hard-discount.Mais les difficultés se sont accélérées ces derniers mois. Tesco a été forcé de publier quatre avertissements sur résultat l’an dernier.En septembre, un scandale a éclaté quand l’enseigne a dû avouer une énorme fraude comptable : son bénéfice du premier semestre 2014 avait été exagéré d’un quart de milliard de livres. Le chiffre exact a depuis été fixé à 263 millions de livres (335 millions d’euros).Dave Lewis, le nouveau directeur général, qui venait de prendre ses fonctions le 1er septembre, a immédiatement suspendu plusieurs des cadres dirigeants du groupe, y compris le patron des opérations britanniques.À quels problèmes Tesco est-il confronté ?À partir des années 1990, Tesco a connu un succès phénoménal, passant d’un groupe britannique de taille moyenne à un géant international. Il s’est largement imposé au Royaume-Uni face à ses concurrents, particulièrement grâce à ses grands hypermarchés en périphérie des villes.Sous la houlette de Terry Leahy, patron de 1997 à 2011, Tesco a su séduire les Britanniques à tous les niveaux de qualité, depuis l’entrée de gamme jusqu’aux produits plus luxueux. Le groupe s’est aussi développé à l’international, particulièrement en Asie et en Europe de l’Est.Mais Tesco a ensuite été victime de folie des grandeurs, notamment avec le lancement d’une nouvelle enseigne aux États-Unis, qui s’est révélée une catastrophe et a finalement été fermée.Au Royaume-Uni, le groupe n’a pas su réagir face à la crise économique, qui a permis une forte percée des hard discounters Aldi et Lidl. La concurrence s’est aussi réveillée, et Sainsbury’s et Asda (groupe Wal-Mart) ont lancé une guerre des prix très coûteuse.Le développement d’internet a par ailleurs rendu les hypermarchés en banlieue moins intéressants, et les Britanniques font de plus en plus leurs courses dans des surfaces de taille moyenne.Enfin, Philip Clarke, le successeur de M. Leahy, n’avait semble-t-il pas la carrure pour faire face à la crise : le scandale comptable, que certains analystes suspectaient déjà un an avant son annonce, trahit une direction en pleine panique, prête à tout pour améliorer les résultats. Quand M. Clarke a été évincé en juillet 2014, il a d’ailleurs fait part de son « énorme soulagement ».Comment Tesco compte-t-il rebondir ?Les annonces de jeudi ne sont que les « premiers pas » de cette stratégie, selon M. Lewis. Pour l’instant, il s’agit avant tout de mesures d’économies.Les 43 magasins qui vont fermer étaient déficitaires et il s’agissait d’enrayer l’hémorragie. L’arrêt de nouvelles constructions était par ailleurs relativement attendu, sachant que Tesco possède déjà 3 300 magasins et est présent presque partout dans le pays.Cela permettra d’économiser un milliard de livres (1,3 milliard d’euros) d’investissements.De façon très symbolique également, Tesco va fermer son siège historique de Cheshunt, en très lointaine banlieue de Londres, un endroit volontairement austère qui se voulait la preuve que le groupe gardait le sens des réalités.La direction va déménager dans la ville voisine de Welwyn Garden City, où se trouve déjà une partie de la direction.Une « simplification » de l’organigramme, y compris au sein des magasins, doit mener à des suppressions d’emplois, dont le nombre n’est pour l’instant pas annoncé.Par ailleurs, Tesco a décidé de vendre Blinkbox, son offre de connexion internet. M. Lewis n’a cependant pas annoncé la vente d’une partie de ses activités en Asie, ou celle de Tesco Bank, son offre bancaire, qui étaient des options envisagées.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Jeudi 8 janvier, le conseil d’administration d’Areva doit acter la nomination à sa présidence de Philippe Varin, l’ancien patron de PSA Peugeot Citroën, et de Philippe Knoche, actuel numéro deux d’Areva, à la direction générale du groupe nucléaire.Leur nomination doit être décidée après que l'assemblée générale des actionnaires aura validé l'évolution de la gouvernance.Revue de la situation du groupe et des enjeux pour la nouvelle équipe de direction.Un nouveau mode de gouvernanceComme prévu avant le décès du président du directoire, Luc Oursel, le 3 décembre, et l’éviction du président du conseil de surveillance, Pierre Blayau, par l’Etat actionnaire (87 % du capital), c’est un tandem qui assure le pilotage du groupe.M. Varin dispose de plus de prérogatives que M. Blayau, notamment celle d’approuver les comptes.L’Etat souhaite peser sur les choix stratégiques et mieux contrôler une société fortement marquée, entre 2001 et 2011, par la direction jugée trop personnelle d’Anne Lauvergeon.Un état de santé dégradéL’exercice 2014 se soldera par un recul de plus de 10 % du chiffre d’affaires et une perte supérieure à 1 milliard d’euros (694 millions au seul premier semestre).L’agence de notation Standard & Poor’s a dégradé les notes de crédit d’Areva en les plaçant dans la catégorie « spéculative ».Le groupe a un problème structurel : son incapacité à assurer son développement en générant des cash-flows opérationnels (trésorerie disponible).Areva renforce son plan d’économies pour rassurer les investisseursCes dernières années, il n’a pu le faire qu’en s’endettant (7 milliards de dette brute) et en cédant pour 7 milliards d’actifs.Le groupe est confronté à un marché nucléaire qui reste déprimé, quatre ans après la catastrophe de Fukushima.Areva continue aussi de pâtir du retard et des surcoûts (de l’ordre de 5 milliards d’euros) du chantier de l’EPR d’Olkiluoto (Finlande), qui entrera en service au mieux en 2018 avec neuf ans de retard.De nouvelles mesures de restructuration Fin novembre 2014, devant les députés, M. Knoche a dit travailler à un « plan complet de moyen terme », notamment « pour sortir du cercle vicieux du surendettement ».Un plan de redressement sera présenté le 4 mars, à l’occasion de la publication des résultats 2014.Parmi les annonces attendues figurent une éventuelle recapitalisation et un resserrement des liens avec EDF.EDF : les chantiers du nouveau PDGLes 45 000 salariés d’Areva, dont deux tiers sont en France, échapperont-ils aux suppressions d’emplois ? M. Knoche dit avoir ouvert le dossier avec les syndicats, « dans la tradition du dialogue social d’Areva ».Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.01.2015 à 07h32 • Mis à jour le08.01.2015 à 12h38 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) « Prenez l’indicateur que vous voulez, le renouveau de l’Amérique est réel », lançait Barack Obama fin décembre 2014 à propos de la croissance économique aux Etats-Unis. Même si le tableau général est effectivement encourageant, avec notamment une augmentation du PIB de 5 % en rythme annuel au troisième trimestre et un taux de chômage tombé à 5,8 % en novembre, la Réserve fédérale (Fed), elle, reste prudente, selon les minutes de son Comité de politique monétaire (FOMC) du 17 décembre, publiées mercredi 7 janvier.Les membres du FOMC ont notamment pointé les risques qu’une détérioration de la conjoncture économique à l’étranger fait peser sur la croissance américaine.Ceux-ci seraient particulièrement sérieux si les réponses apportées par les politiques monétaires en dehors des Etats-Unis se révélaient « insuffisantes », indiquent les minutes de la Fed, qui, de façon détournée, mais assez inédite, font référence aux décisions de la Banque centrale européenne (BCE).Ces signaux sont envoyés, alors que la BCE pourrait lancer, lors de sa réunion du 22 janvier, un nouveau programme de rachats d’obligations pour doper l’économie européenne.Les plus et les moins de la baisse du prix du pétroleLa forte chute des cours du pétrole suscite également des inquiétudes chez certains membres du FOMC.Si celle-ci permet de donner davantage de pouvoir d’achat aux ménages américains et de doper ainsi la consommation, principal moteur de l’activité économique aux Etats-Unis, elle est aussi un symptôme du ralentissement de l’économie mondiale, dont l’Amérique pourrait pâtir.Le baril de pétrole tombe à 50 dollarsPar ailleurs, cette baisse des prix de l’énergie va contribuer à maintenir l’inflation à des niveaux bas, en tout cas éloignés de l’objectif de 2 % que s’est fixé la Fed. Les membres du Comité restent toutefois confiants pour l’atteinte de cet objectif « à plus long terme ».Toutefois, une partie du Comité a pris acte du rebond de la confiance des consommateurs et des entreprises ainsi que du redressement de la situation de l’emploi, ce qui indiquerait que « l’économie réelle peut finir par se montrer plus dynamique qu’anticipé ».Certains estiment même que « le coup de pouce provenant de la baisse des prix de l’énergie pourrait se révéler assez important ».« Patience » pour la remontée des tauxEn revanche, malgré la hausse de la rémunération horaire moyenne en novembre, la plupart des participants du FOMC « ne voient pas de signe clair d’une accélération des salaires ».Ces bémols n’ont pas empêché le FOMC de laisser entendre qu’une hausse de ses taux d’intérêt pourrait intervenir dans le courant de 2015, tout en indiquant vouloir faire preuve de « patience ».La présidente de la Fed, Janet Yellen, a indiqué que cette hausse n’interviendrait pas avant la fin avril. Trois membres du Comité ont voté contre cette position, deux parce qu’ils estiment que la Fed fait preuve de trop de patience, un autre au contraire, parce qu’elle n’en affiche pas assez.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.01.2015 à 15h15 • Mis à jour le07.01.2015 à 15h51 | Philippe Jacqué Le comité d’entreprise exceptionnel de la SNCF, organisé mercredi 7 janvier, a confirmé qu’en 2015 le groupe SNCF réunifié supprimera près de 1 100 postes équivalents temps plein, pour un effectif actuel de 149 000 cheminots.Dans le détail, et comme les syndicats du groupe public l’avaient déjà avancé, c’est SNCF Mobilités, l’opérateur de transport, qui va voir ses effectifs reculer de 1 600 postes cette année. En revanche, SNCF Réseau, le gestionnaire des voies (réunissant l’ex Réseau ferré de France et SNCF Infra), verra les siens s’étoffer de 500 postes.En clair, si le groupe public va largement recruter - environ 8 000 personnes - le nombre de départ en retraite sera bien plus important.« Ce nombre d’emplois budgétaires ne correspond pas exactement au nombre de personnes employées, précise cependant un syndicaliste. La suppression de 1 100 postes devrait se traduire en fait par le départ de quelque 2 000 personnes. »Quant à la masse salariale du groupe public, qui évolue bien plus rapidement que l’inflation, elle devrait évoluer de 2 % cette année.Nouvelle organisation du travailJeudi, lors d’un conseil d’administration de la SNCF, Guillaume Pepy, le président du directoire du groupe, devrait annoncer de nouvelles mesures, notamment d’organisation du travail, pour limiter l’expansion à l’avenir de la masse salariale.Plus largement, la nouvelle entité SNCF a pour objectif de réaliser près de 2 milliards d’économies à l’horizon 2017. SNCF Réseau doit revoir ses processus industriels de maintenance, tandis que SNCF Mobilités entend utiliser tous les leviers pour baisser ses coûts : diminution des effectifs, lutte contre la fraude, réorganisation de la maintenance, augmentation du roulement des matériels comme il l’a déjà testé avec Ouigo, son TGV à bas coût.Pour les syndicats, ces annonces sont contradictoires avec les ambitions de la SNCF d’améliorer cette année le service aux voyageurs.Journée d’action fin janvierIl s’agit d’« une nouvelle dégradation de l’emploi, des fermetures de guichets, de gares et des suppressions de contrôleurs dans le train », a confié à l’AFP Gilbert Garrel, de la CGT cheminots.De même, explique Roger Dillenseger de l’UNSA, « il faudrait plutôt 1 000 à 1 500 recrues pour SNCF Réseau pour répondre à la charge de rénovation prévue ».Le 29 janvier, la CGT appelle à une journée de mobilisation contre la réforme ferroviaire entrée en vigueur le 1er janvier 2015, qui a réuni la SNCF et Réseau ferré de France dans un groupe public plus intégré.SUD Rail décidera jeudi s’il se joint au mouvement. Ce qui ne sera pas le cas de la CFDT et de l’UNSA.La fin du train ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.01.2015 à 11h41 • Mis à jour le07.01.2015 à 12h03 | Marie Charrel Sale journée pour Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE). En décembre 2014, l’inflation dans la zone euro est tombée à -0,2 %, après 0,3 % en novembre, selon les chiffres publiés mercredi 7 janvier par Eurostat. C’est la première fois que les prix reculent depuis octobre 2009, lorsque l’union monétaire s’enfonçait dans une sévère récession (-4,5 %).En cause ? Principalement la chute du pétrole. Les prix de l’énergie ont en effet reculé de 6,3 % en décembre, après 2,6 % en novembre. En revanche, les prix sont restés stables dans l’alimentaire et les biens industriels hors énergie.Faut-il s’inquiéter de cette baisse des prix ? Non, à condition que cela ne dure pas. Voici pourquoi.1. L’inflation négative n’est pas la déflationPrécision importante : ce recul des prix correspond aujourd’hui à une inflation négative et non à de la déflation. La nuance est de taille. En effet, la première est temporaire et plutôt positive. Comme la baisse des cours du pétrole, elle profite au pouvoir d’achat des Européens et donc, à la consommation des ménages, qui reste l’un des piliers de la croissance européenne.La déflation, elle, se définit par un recul généralisé, durable et auto-entretenu des prix. C’est beaucoup plus grave, car elle est le symptôme d’une économie à l’arrêt. Quand les prix reculent, les consommateurs reportent leurs dépenses dans l’espoir d’acheter moins cher plus tard. Du coup, les entreprises n’arrivent pas à écouler leurs stocks. Elles cessent d’investir et embaucher, voire licencient. Ce qui pèse sur la consommation des ménages, et donc la croissance… Un cercle vicieux particulièrement dur à briser.Pour l’instant, la zone euro n’est donc pas en déflation. Elle n’y entrera que si l’inflation négative se prolonge sur de longs mois, et que les agents économiques commencent à anticiper que les prix continueront de baisser.Dans tous les cas, la BCE se retrouve dans une situation particulièrement inconfortable. Car même si cette baisse des prix ne devrait pas durer, l’inflation est aujourd’hui si éloignée de la cible de 2 % fixée par son mandat que l’institution ne peut pas rester sans rien faire.2. Les marchés attendent de nouvelles mesures de la BCE Depuis plusieurs mois, nombre d’économistes, dont ceux du Fonds monétaire international (FMI), appellent l’institution à se lancer dans l’assouplissement quantitatif (quantitative easing en anglais, ou QE). Cette politique, déjà mise en œuvre aux États-Unis ou au Royaume-Uni, consisterait pour la banque centrale à racheter des obligations souveraines ou d’entreprises.S’y lancera-t-elle dès sa réunion du 22 janvier, qui s’annonce cruciale ? Les marchés, eux, prennent le pari. « Tout le monde attend qu’elle annonce de nouvelles mesures, et elle risque de décevoir beaucoup si elle ne fait rien », analyse Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque.De fait, plusieurs rumeurs circulent dans la presse ces derniers jours. Selon le quotidien néerlandais Het Financieele Dagblad du 6 janvier, citant des sources anonymes, la BCE étudierait trois modalités de QE. La première consisterait à racheter des obligations souveraines en proportion de la participation de chaque États membres dans le capital de la banque centrale. La seconde serait de racheter uniquement la dette publique des États notée triple A, comme celle de l’Allemagne. Cela ferait encore baisser les taux de celle-ci, ce qui la rendrait moins attractive pour les investisseurs, qui pourraient alors se tourner vers les dettes souveraines plus risquées ou vers les obligations d’entreprises.La troisième option serait que les banques centrales nationales, comme la Banque de France, rachètent elle-même la dette de leurs États respectifs, ce qui éviterait de mutualiser les risques au niveau de l’Eurosystème.3. Dans tous les cas, le « QE » ne fera pas de miracleQuelle que soit l’option choisie, une chose est sûre : le QE assurerait des coûts de financement bas aux États, pendant longtemps. Mais il ne ferait pas de miracle sur la croissance. « Le QE est le mauvais remède pour la zone euro », explique ainsi Michael Heise, chef économiste d’Allianz SE, dans une tribune au Financial Times du 7 janvier. Et ce, car ils ne règlent en rien les problèmes structurels de la zone euro. Ainsi, les entreprises européennes, toujours en train de se désendetter, ont peu d’appétit pour l’investissement. Et la consommation reste plombée par le taux de chômage élevé (11,5 %).Pour relancer la croissance européenne, la BCE ne peut pas être la seule à agirPour relancer la croissance européenne, la BCE ne peut pas être la seule à agir. M. Draghi lui-même ne dit pas autre chose. Depuis août dernier, il répète à chaque occasion que les États doivent eux aussi se retrousser les manches pour sortir l’Europe de l’ornière : en mettant en œuvre les réformes susceptibles d’augmenter la croissance, en coordonnant mieux leurs politiques budgétaires et surtout, en renforçant les institutions de la zone euro. « Pour compléter l’union monétaire, nous devrons approfondir l’union politique », a ainsi écrit l’Italien dans une tribune sur le site Project Syndicate, publiée le 2 janvier.Certes, depuis 2010, les États membres ont bâti l’union bancaire, et ont mis en place le Mécanisme européen de stabilité (MES), deux pare-feux qui contribueront à limiter les contagions entre pays en cas de crise. Mais la grande crainte de M. Draghi est que les gouvernements s’arrêtent là. Et que cela ne suffise pas à éviter de nouveaux chocs…Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé La monnaie unique européenne se maintenait, mercredi 7 janvier, sous 1,20 dollar, son plus bas niveau depuis février 2006. A cette glissade, plusieurs explications, dont la faible croissance et le risque de déflation, mais surtout les inquiétudes sur la Grèce, avivées par les propos prêtés à Angela Merkel sur une éventuelle sortie du pays de la zone euro.Lire :  Les trois facteurs qui expliquent la baisse de l'euroReste que ce recul de la monnaie unique n'est pas inédit et mérite d'être replacé en perspective par rapport aux records, à la hausse et à la baisse, atteints depuis son introduction il y a seize ans.Une dégringolade de 25 % en 6 ans et demiif (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420559865189 .graphe").css("height", 450)$("#container_1420559865189 .title").empty()if (""!= ""){")}$("#container_1420559865189 .subtitle").empty()if (""!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: 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Le 15 juillet 2008, ce n'est pas tant la force de l'euro que la faiblesse du dollar qui a poussé le cours de la monnaie unique vers son record : la crise financière a frappé les Etats-Unis, obligeant les autorités américaines à intervenir pour soutenir plusieurs établissements de crédit. Résultat, la monnaie unique s'est envolée au-dessus de 1,60 dollar. Un plus haut historique jamais atteint depuis.Le dossier d'archives (en édition abonnés) : 2007-2013 : La crise financière et économiqueLe niveau le plus bas depuis 9 ansif (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420623135919 .graphe").css("height", 450)$("#container_1420623135919 .title").empty()if (""!= ""){")}$("#container_1420623135919 .subtitle").empty()if (""!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' 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sillage de la trop fragile reprise européenne, pourrait se confirmer. La banque d'affaires américaine Goldman Sachs a revu drastiquement en baisse ses prévisions pour la monnaie unique en septembre dernier : elle anticipait jusqu'alors un cours de 1,20 dollar pour un euro et s'attend désormais à un retour de la parité euro-dollar (1 euro = 1 dollar) pour la fin de l'année 2017.Un retour à son niveau d'introduction d'il y a 16 ansif (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420555441787 .graphe").css("height", 450)$("#container_1420555441787 .title").empty()if (""!= ""){")}$("#container_1420555441787 .subtitle").empty()if (""!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 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Mais il n'était alors qu'une monnaie virtuelle, utilisé pour les opérations comptables par exemple.L'euro n'est apparu sous la forme concrète de billets et de pièces que le 1er janvier 2002. A ce moment-là, son cours avait beaucoup baissé et s'établissait en deçà de 90 cents pour un euro. Si on prend comme référence cette date d'introduction effective, on peut alors affirmer que le cours de l'euro s'est apprécié de plus de 26 % par rapport au billet vert.Le dossier d'archives (en édition abonnés) : 1er janvier 2002 : mise en circulation de l'euroMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué La décision est prise. Pour réaliser de nouvelles économies, PSA Peugeot Citroën devrait officialiser mi-janvier son départ de son siège historique du 75, avenue de la Grande armée, à un jet de pierre des Champs-Elysées, lors d’un comité central d’entreprise. Lors d’un point presse de Peugeot, Xavier Duchemin, le directeur de Peugeot France, a confirmé la nouvelle, rapporte Reuters.Le groupe avait rejoint ce site, qui concentre plus de 2000 personnes aujourd’hui, en 1964. Mais face aux difficultés financières, PSA avait cédé en 2012 les murs et la gestion du site à Ivanhoé Cambridge, une filiale de la Caisse de dépôt et de placement du Québec, pour 245,3 millions d’euros.En fait, après la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-bois, PSA revoit l’ensemble de ses implantations tertiaires dans la région parisienne, un processus entamé depuis plusieurs années. En 2013, le groupe avait ainsi cédé le site de Meudon-la-Forêt en 2013, et transféré ses effectifs à Poissy.Dans le détail, les salariés du siège, mais aussi ceux du siège de Citroën, aux Epinettes, dans le nord de Paris, seront relocaliser dans plusieurs locations dans le grand ouest francilien. L’état major du groupe et l’ensemble des cadres en charge du pilotage de PSA ainsi que ceux gérant les trois marques Peugeot, Citroën et DS, soit au global quelques 700 personnes, devraient rejoindre d’ici à la mi-2017 un nouveau site à Rueil-Malmaison, dans les Haut-de-Seine.Les cadres travaillant pour les « centres d’expertises métiers », ainsi que l’état major des grandes régions, devraient pour leur part rejoindre le pôle tertiaire de Poissy, à proximité de l’usine PSA de la ville. Le site de Poissy peut recevoir jusqu’à 1500 personnes. Quelques personnes, de manière marginale, pourraient également rejoindre le site de Vélizy, également dans l’Ouest de l’Ile-de-France.PSA se refuse à détailler le montant des économies attendues. Selon nos informations, un départ du siège de la Grande Armée permettrait à elle-seule une économie annuelle de 10 millions d’euros. Et le projet global, permettra à PSA de réduire de 50 millions d’euros par an ses dépenses immobilières.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.12.2014 à 19h33 • Mis à jour le01.01.2015 à 17h28 Ecomouv' sera bien indemnisée par l'Etat français. Cette société privée – initialement chargée de collecter l'écotaxe, avant que le gouvernement n'y renonce – devrait recevoir 839 millions d'euros pour rupture de contrat, ont indiqué, mercredi 31 décembre, des sources syndicales.Lire notre décryptage : Ecotaxe : un fiasco qui coûtera plus de deux milliards d'eurosUne source gouvernementale a précisé que l'Etat versera 403 millions d'euros d'indemnités à Ecomouv', selon les termes de l'accord conclu. Une somme à laquelle s'ajoutera une quarantaine de millions d'euros par an pendant dix ans, qui correspondent à des dettes bancaires reprises par l'Etat, a précisé cette source.L'Etat et Ecomouv' avaient jusqu'à la fin de décembre pour s'entendre sur ces pénalités, afin d'éviter d'aller au contentieux sur ce point.TOUJOURS UN MANQUE À GAGNERToutefois, « Ecomouv' a toujours la possibilité de partir en contentieux » contre l'Etat à l'avenir, car les 839 millions d'euros ne sont « qu'une partie des dédommagements » face au manque à gagner de l'exploitation de l'écotaxe initialement prévue dans le contrat d'Ecomouv'. Celui-ci était de « 2,5 milliards d'euros » au total, a rappelé M. Kamiri.Ecomouv' avait annoncé le 9 décembre la cessation de son activité et le licenciement de ses quelque deux cents salariés à la suite de la décision de l'Etat le 30 octobre de résilier son contrat avec l'entreprise. Quelque cent cinquante salariés d'Ecomouv' sont à Metz, où la société avait installé son centre opérationnel.Grâce à cet accord trouvé avec l'Etat, « Ecomouv' va être un peu moins exsangue » financièrement, aussi la société devrait-elle « provisionner davantage d'argent pour le plan social, donc on espère que le PSE [plan de sauvegarde de l'emploi] sera correct », a ajouté M. Kamiri.« ON N'A AUCUNE NOUVELLE DE L'ÉTAT »« On n'a aucune nouvelle de l'Etat » a par contre déploré le syndicaliste, alors qu'à la fin de novembre, lors d'un déplacement en Lorraine, François Hollande avait reçu les syndicats d'Ecomouv' à Metz et leur avait promis un soutien de l'Etat, notamment une garantie d'un an de salaires. Selon M. Kamiri, l'Etat n'aurait pas l'intention d'aller au-delà des obligations légales en matière de plan de sauvegarde de l'emploi.L'écotaxe avait été abandonnée par le gouvernement sous la pression des « bonnets rouges » bretons, qui s'estimaient lésés par la mise en place de ce prélèvement censé financer les infrastructures de transport. L'Etat avait alors proposé de remplacer l'écotaxe par un péage de transit poids lourds, projet également abandonné devant la fronde des transporteurs routiers.Lire aussi (édition abonnés) : Ecomouv’ : la gabegie fiscale et sociale 31.12.2014 à 15h46 • Mis à jour le31.12.2014 à 16h40 Le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé mercredi 31 décembre la création à partir de janvier d'un groupe de travail sur les autoroutes, qui sera chargé de plancher sur deux scénarios de réforme, à savoir une renégociation ou une résiliation au 1er janvier 2017 des contrats.Cette annonce signifie donc la fin de l'hypothèse d'une résiliation en 2016. Le gouvernement mène en effet depuis plusieurs semaines d'âpres discussions avec les sociétés d'autoroutes et avait jusqu'à ce jeudi pour décider d'une éventuelle résiliation de leurs contrats de concessions au 1er janvier 2016.Lire l'analyse : Autoroutes : le gouvernement cherche une voie de sortie« PRÉSERVER LE POUVOIR D'ACHAT DES AUTOMOBILISTES »Le groupe de travail examinera en outre une « proposition globale » des gestionnaires d'autoroutes, remise le 22 décembre au gouvernement, a ajouté Manuel Valls, dans un courrier au député socialiste Jean-Paul Chanteguet, qui avait préconisé mi-décembre une résiliation des contrats. Cette « première proposition globale » des sociétés d'autoroutes comprend « des avancées importantes », mais qui doivent encore être « améliorées », a estimé le premier ministre, sans plus de détails, disant y voir « la conséquence du rapport de force instauré par le gouvernement et les parlementaires ».« Avant toute décision du gouvernement », le groupe de travail devra établir des propositions. M. Valls assure que l'objectif est de parvenir à « une meilleure régulation des péages afin de préserver le pouvoir d'achat des automobilistes, le rééquilibrage des profits et une participation » des concessionnaires d'autoroutes au financement des infrastructures de transport.Lire le décryptage : Pourquoi les péages sont-ils toujours plus chers ? 31.12.2014 à 13h56 • Mis à jour le31.12.2014 à 14h29 Ukraine, vol MH370, Gaza, Coupe du monde… Rétrospective de l'année en 20 questions.Retrouvez aussi :Notre quiz sur l'actualité internationaleNotre quiz sur l'actualité politiqueNotre quiz sur l'actualité économiqueNotre quiz sur l'actualité culturelleNotre quiz sur l'actualité sportive 31.12.2014 à 12h10 • Mis à jour le01.01.2015 à 13h54 Editorial du « Monde »Il en est bien souvent des vœux de Nouvel An comme des plans sur la comète. Après des années d’une crise économique majeure, doublée de chambardements géopolitiques et d’un redoutable dérèglement climatique, il n’est pourtant pas interdit de souhaiter un monde meilleur en 2015.Un monde meilleur ? Cela suppose, d’abord, l’intensification de la lutte contre l’« Etat islamique » et sa barbarie aveugle. Cette organisation terroriste ne ravage pas seulement une Syrie déjà dévastée par trois ans de guerre civile et un Irak chancelant. Elle déstabilise le Moyen-Orient, essaime en Afrique et en Asie du Sud, vient recruter jusqu’en Europe. Pour que le combat des Etats-Unis, de la France et d’autres contre l’islamisme radical ait une chance de réussite durable, il lui faudra le concours plus net des puissances régionales. Souhaitons donc que la Turquie et l’Arabie saoudite sortent de leur ambivalence à l’égard de l’extrémisme sunnite.Pour l’Europe, l’urgence n’est pas seulement au sud, elle est aussi à l’est. L’Union européenne, unie, doit continuer à contrecarrer les menées du président Poutine à l’égard de ses voisins et en particulier de l’Ukraine. Les sanctions sont efficaces. Mais il faudra éviter que, sous l’effet de la baisse des prix du pétrole, l’économie russe ne s’effondre et déstabilise, par ricochet, les économies européennes. Rester fermes mais ouverts au dialogue avec Moscou, soutenir le nouveau pouvoir ukrainien, tout en l’encourageant vigoureusement à réformer le système qui a conduit le pays à la faillite, tel devrait être le cap.Utopies mobilisatricesL’autre priorité des Européens est de conjurer la déflation-stagnation. Comme un gros nuage noir sur 2015, cette menace doit mobiliser tous les leviers économiques, pour éviter à l’Union le sort de la « décennie perdue » du Japon. Souhaitons aussi qu’elle mette sur pied une politique de l’immigration sérieuse, capable de réguler un phénomène qui transforme nos sociétés et exacerbe de dangereux populismes. Souhaitons enfin que l’Europe – et au premier rang la France, qui accueillera à Paris, à la fin de l’année, une conférence capitale sur le climat – sache entraîner dans son sillage le reste du monde pour engager enfin, sans barguigner, une lutte efficace, concrète et collective contre le réchauffement de la planète.Ce qui vaut pour le monde vaut évidemment pour la France. Lucidité, courage et réalisme des gouvernants – les conditions de la confiance des peuples – y sont tout aussi indispensables. Si ce n’est davantage, tant le pays paraît anxieux, ankylosé, oublieux de ses atouts, orphelin d’un projet de citoyenneté et d’un destin national assumés. Pour sortir de cette dépression, les remèdes sont connus : dépasser la guerre civile froide et stérile qui tétanise le jeu politique et alimente la défiance des citoyens, surmonter les corporatismes qui paralysent le pays, confortent les rentes, creusent les inégalités et empêchent la réforme, sortir de l’illusion périlleuse que la France pourrait échapper, seule, de la crise, permettre au pays de se situer et de s’engager avec confiance dans le monde actuel.Nul doute que ces quelques vœux apparaîtront à beaucoup – désabusés, sceptiques ou cyniques – comme autant de naïvetés. Personne ne devrait pourtant oublier que le monde n’a jamais progressé que grâce aux utopies mobilisatrices. Comme cette devise forgée voilà plus de deux siècles : « Liberté, Egalité, Fraternité ». Beau programme, pour 2015.  Service économie L’année qui s’ouvre sera placée sous le signe de l’espoir économique. Celui d’une reprise de l’activité, d’un maintien des prix bas du pétrole et d’une consommation qui résiste à la morosité. Une fois de plus, Google et le secteur des télécommunications devraient alimenter la chronique des affaires. Tour d’horizon en huit questions.La croissance va-t-elle revenir en Europe ?Oui, prédisent les optimistes. Mais rien de très conséquent, tempèrent aussitôt les pessimistes. Selon la Commission européenne, la croissance devrait ainsi s’établir à 1,1 % dans la zone euro et 1,5 % dans l’Union européenne (UE) après 0,8 % et 1,3 % en 2014. La France, elle, devrait croître au moins de 0,7 %, contre 0,4 % en 2014.La baisse des cours du pétrole et la dépréciation de la monnaie unique offriront un bol d’oxygène bienvenu à l’économie du Vieux Continent. La première permettra de réduire la facture énergétique, tandis que la seconde profitera aux exportations. Celles-ci iront d’autant mieux que la demande mondiale devrait elle aussi repartir, tirée par les locomotives américaine et asiatique.Malgré ces soutiens, la zone euro restera toutefois plombée par un taux de chômage élevé (11,5 %) et des investissements à plat. Pour tenter d’améliorer la situation, la Banque centrale européenne (BCE) pourrait en faire plus. Par exemple, en achetant de la dette publique des Etats membres, comme l’a fait son homologue américaine pendant la crise. De quoi enrayer les tensions déflationnistes et doper un peu l’activité, assurent ceux qui soutiennent ... Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) C’est l’une des réformes les plus débattues de ces dernières années, elle restera comme un des grands textes de la législature actuelle : à partir du 1er janvier 2015, l’Allemagne dispose d’un salaire minimum. Celui-ci est fixé à 8,50 euros de l’heure pour tous les travailleurs, à quelques exceptions près, notamment pour les apprentis, les stagiaires et les chômeurs de longue durée. Si l’Allemagne a longtemps hésité à se doter d’un tel outil, la réforme a été adoptée au Parlement à une très grande majorité, et certains sondages attestent qu’elle est soutenue par près de 90 % de la population.A quoi ressemblera l’Allemagne avec le salaire minimum ? Les experts s’accordent à dire qu’il devrait modifier profondément le marché du travail. D’abord parce que le tarif défini vaudra aussi bien à l’est qu’à l’ouest du pays. Vingt-cinq ans après la chute du Mur, la persistante frontière des salaires devrait enfin être gommée. C’est en tout cas ce qu’espère le Parti social-démocrate, porteur de la réforme. Les Allemands vivant à l’Est devraient être les premiers bénéficiaires du salaire minimum : un sur quatre gagne actuellement moins de 8,50 euros de l’heure.L’Allemagne est un des pays d’Europe qui comporte le plus de bas salairesLe salaire minimum devrait également transformer le secteur des bas salaires, qui représentent aujourd’hui près d’un emploi sur quatre en Allemagne. Selon une étude de l’institut de recherche sur le travail et l’emploi IAB publiée en 2013, l’Allemagne est un des pays d’Europe qui comporte le plus de bas salaires. Un quart des salariés en Allemagne gagnait en 2010 moins de 9,54 euros brut de l’heure, le salaire médian, soit plus de 7 millions de personnes. Selon les artisans de la réforme qui entrera en vigueur au 1er janvier, le salaire minimum devrait avoir des répercussions sur 4 millions de salariés seulement. Il s’agit essentiellement des personnes à activité réduite, des femmes, ainsi que des employés non qualifiés.On peut se faire couper les cheveux pour moins de 15 eurosParmi les métiers touchés, celui de coiffeur est le plus emblématique. On peut se faire couper les cheveux en Allemagne pour moins de 15 euros. Certaines chaînes en ont fait leur spécialité. Sur les vitrines de ces discounters, un prix unique de 10 à 12 euros pour une coupe attire le chaland, même dans les rues les plus à la mode de Berlin. Comment cela est-il possible ? Grâce à un accord de branche qui prévoyait jusqu’à il y a peu un salaire de base de l’artisan coiffeur à moins de 5 euros de l’heure, plus un intéressement au chiffre d’affaires. Anticipant la réforme, la profession a finalement adopté en novembre 2014 un nouvel accord de branche qui introduit une augmentation progressive du salaire minimum, actuellement fixé à 7,50 euros et qui devra atteindre 8,50 euros de l’heure au 1er août 2015 à Berlin et dans les régions de l’Est. Cette hausse devrait faire grimper les prix.Certains salons déplorent déjà une baisse de leur chiffre d’affaires. Les experts surveillent ce secteur, espérant y déceler les effets à long terme du salaire minimum : l’évolution du chiffre d’affaires, de l’emploi et du marché noir donneront des indices pour tout le secteur des services au consommateur, très concerné par les bas salaires. C’est le cas des chauffeurs de taxi, dont le salaire moyen, temps d’attente inclus, ne dépasse pas les 7 euros de l’heure et qui devront augmenter leurs prix. Les salariés dans le secteur de la restauration ou encore les fleuristes sont aussi concernés. Dans l’agriculture, malgré les exceptions autorisées par la loi pour les travailleurs saisonniers, de nombreux exploitants estiment que le salaire minimum aura des conséquences négatives sur leurs revenus et leur compétitivité.Un taux de chômage à 4,9 %La question des effets du salaire minimum sur l’emploi, dans une Allemagne qui pavoise avec un taux de chômage à 4,9 %, divise. Certains experts, comme le président de la banque centrale allemande, Jens Weidmann, craignent un « enrayement de la dynamique de l’emploi », des difficultés à embaucher pour les entreprises en croissance et un frein à l’accès à l’emploi des personnes peu qualifiées. L’institut de recherche économique IFO estime que 900 000 emplois pourraient disparaître, dont 340 000 à plein temps. Les conséquences sur l’emploi dans l’Est, où le tissu économique reste faible, inquiètent nombre d’économistes. Le directeur de l’agence pour l’emploi, Franck-Jürgen Weise, rejette, lui, le scénario de conséquences dramatiques pour le marché du travail.Les conséquences réelles de l’introduction du salaire minimum ne seront connues que dans quelques années. Populaire, la réforme permettra surtout d’atténuer les inégalités salariales devenues intolérables aux yeux du plus grand nombre. Karl Brenke, économiste à l’institut économique de Berlin DIW, insiste cependant sur le fait que la réforme seule « ne saurait être un instrument efficace pour lutter contre la pauvreté et les inégalités salariales » grandissantes en Allemagne. « Le salaire minimum, souvent répercuté sur les prix à la consommation, affectera surtout le pouvoir d’achat », juge-t-il. L’Allemagne compte aujourd’hui 4,4 millions de prestataires de l’allocation minimum dite Harz IV, soit seulement un demi-million de moins que lors de son introduction il y a cinq ans.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde Marie Charrel Vilnius, un après-midi frisquet de décembre. Un immense sapin de Noël décoré de notes de musique se dresse devant l’hôtel de ville, au cœur de la vieille ville. De rares passants se pressent autour du petit marché, sur la place. Dans sa boutique, tout près, Ramune Piekautaite range quelques vêtements. Depuis plusieurs semaines, elle affiche les prix à la fois en euros et dans la devise lituanienne, pour préparer la clientèle. « Le litas est la monnaie de notre indépendance, j’y suis très attachée », dit avec nostalgie cette jolie blonde de 44 ans, en songeant à ces jours de janvier 1991 où elle participa aux manifestations contre l’armée soviétique. « Mais tout sera plus facile avec l’euro : plus de frais de change pour payer mes fournisseurs italiens, plus de problème pour voyager, convient-elle. Et puis nous serons un peu plus près encore de l’Europe. »Après l’Estonie en 2011 et la Lettonie en 2014, la Lituanie est, le 1er janvier 2015, le dernier pays balte à rentrer dans la zone euro, qui comptera alors dix-neuf membres. Et la crise de l’union monétaire, qui peine encore à renouer avec la croissance, n’a pas refroidi les ardeurs de ce petit Etat de 3 millions d’habitants. Il faut dire qu’en 2006-2007 il avait raté son examen de passage, à cause de l’inflation galopante (11 % en 2008). Une humiliation désormais oubliée.Mais surtout la crise ukrainienne et les mouvements militaires russes dans l’enclave voisine de Kaliningrad ont réveillé les douloureux souvenirs de cinquante ans d’occupation soviétique. « Ici, tout le monde a un père, un grand-père ou une tante qui a été déporté dans les camps de Sibérie », témoigne Laimutis Paskevicius, patron d’un centre médical à Vilnius. « L’entrée dans l’euro est une étape de plus dans notre ancrage au camp de l’Ouest, essentiel pour notre sécurité, explique Rimantas Sadzius, le ministre des finances. Désormais, les pays baltes se tiennent du bon côté du mur. »« La monnaie unique sera favorable à la croissance de notre pays » Crainte d’une hausse des prix A Vilnius, on s’est préparé à la monnaie unique dans le calme. Selon l’Eurobaromètre de Bruxelles publié en décembre 2014, 63 % de la population est favorable au changement. Mais beaucoup redoutent la hausse des prix. « On va perdre tous nos repères, comment savoir si les commerçants sont honnêtes ? », s’inquiète ainsi Vilma, serveuse dans l’un des Coffee In de la ville, un chaîne de cafés branchés. Un point sur lequel les autorités se veulent rassurantes : « Les prix ont grimpé de 0,1 % à 0,3 % seulement dans les pays déjà passés à l’euro, y compris nos voisins », explique Ingrida Simonyte, vice-présidente de la banque centrale de Lituanie.Le pays s’est beaucoup inspiré des expériences lettonne et estonienne pour préparer la transition. Un « euro bus » a sillonné le pays pour répondre aux questions de la population, tandis que 3 millions de SMS d’information ont été envoyés. Les entreprises, elles, ont planché sur la mise à jour de leurs logiciels de comptabilité dès l’été 2014. « Nos voisins baltes nous ont appris qu’il est essentiel de disposer de beaucoup de petites coupures dans les commerces de proximité les premières semaines, pour éviter la pénurie », explique Kestutis Kadelskas, de New Vision, compagnie qui a aidé les entreprises à se préparer. Si les billets ont été fabriqués en Allemagne, la Lituanie, contrairement à ses voisins, a conçu ses propres pièces.A quelques kilomètres du centre-ville, l’institut de frappe lituanien tourne 24 heures sur 24 depuis plusieurs semaines. Deux millions de pièces sortent chaque jour des chaînes. Au total, 370 millions seront produites. « Pour tenir la cadence, nous sommes passés aux trois-huit et avons embauché trente personnes de plus », raconte Saulius Vaitiekuna, le patron des lieux. Avant de présenter avec fierté et émotion les euros lituaniens, qui portent l’emblème du cavalier Vytis, blason historique de l’Etat lituanien. Pendant l’ère soviétique, les représentations de ce dernier étaient interdites. « Il est poignant d’imaginer que, dans très peu de temps, ces pièces seront entre les mains de tous les habitants », ajoute M. Vaitiekuna.Paradoxalement, l’euro ne changera pas grand-chose à la vie quotidienne des Lituaniens. L’économie est, en effet, déjà largement « euroïsée » : 70 % des prêts sont libellés en euros, et le litas est arrimé à la monnaie unique depuis 2002. Même quand la crise a durement frappé le pays en 2009 (le produit intérieur brut a reculé de 15 % !), celui-ci a préféré opter pour une sévère cure d’austérité plutôt que dévaluer sa monnaie. Les salaires des fonctionnaires ont été taillés de 10 % à 40 %, les effectifs publics ont fondu, le chômage a grimpé jusqu’à 18 %, et 6 % de la population a émigré… « Nous avons fait autant d’efforts que les Grecs, mais en une seule année, raconte Zygimantas Mauricas, économiste à la banque Nordea, à Vilnius. Les Lituaniens ont l’habitude des sacrifices. »2,7 % de croissance en 2014Aujourd’hui, le pays va mieux : la croissance est l’une des plus vigoureuses d’Europe (2,7 % en 2014), la dette et le déficit publics sont respectivement tombés à 41,3 % et 1,2 % du PIB. « L’euro nous apportera la stabilité et augmentera notre attractivité aux yeux des investisseurs, assure le premier ministre Algirdas Butkevicius, que la stagnation européenne ne semble pas inquiéter. Nous créerons plus d’emplois et de croissance. »« Les réformes que nous avons menées nous ont permis de bien gérer les crises économiques et financières »De fait, l’économie lituanienne devrait croître de 2,6 % à 2,9 % en 2015, selon les économistes. C’est moins que les 3,3 % prévus il y a quelques mois encore, car le pays est pénalisé par les sanctions de Moscou. « Heureusement, lors de la crise russe de 1998, nos entreprises ont complètement réorienté leurs échanges vers l’Union européenne, qui pèse aujourd’hui pour 50 % de nos exports », explique Nerijus Maciulis, économiste à la Swedbank. Même si l’essentiel des exportations vers la Russie (20 % du total) concerne en réalité des réexports de produits polonais ou allemands passant par le territoire, le secteur agricole est tout de même durement affecté par les embargos imposés par le président russe, Vladimir Poutine. Mais, comme en 1998, les entreprises ont commencé à chercher de nouveaux débouchés, notamment en Asie, pour compenser. « Elles sont très réactives, question d’habitude », dit en souriant M. Maciulis.Soucieux d’assurer sa sécurité énergique, Vilnius vient également d’acquérir un terminal flottant de gaz naturel. Le pays, qui importait jusque-là 100 % de son gaz de Russie, peut désormais se fournir en Norvège. « Plus personne ne pourra nous faire du chantage ou nous forcer à payer un prix politique », s’est félicitée la présidente Dalia Grybauskaite. Installé dans le port de Klaipeda, le navire a été baptisé L’Indépendance.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.12.2014 à 18h57 • Mis à jour le31.12.2014 à 09h34 |Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) En 2014, les fabricants de smartphones chinois auront talonné les deux premiers acteurs du marché, le sud-coréen Samsung et l’américain Apple. Le plus en vue de ces champions, Xiaomi, est parvenu, lundi 29 décembre 2014, à procéder à une nouvelle levée de fonds, de 1,1 milliard de dollars (903 millions d’euros).L’opération valorise cette entreprise, créée il y a seulement quatre ans, à 45 milliards de dollars, soit 37 milliards d’euros, et en fait ainsi la première start-up mondiale. En comparaison, l’application de réservation de chauffeurs privés Uber est estimée à 41 milliards de dollars, tandis que le site de location d’appartements Airbnb en vaut 13.Cette ascension laisse les investisseurs pantois. « Je ne peux penser à aucune autre entreprise qui ait atteint le milliard de dollars de chiffre d’affaires aussi vite que Xiaomi. Quel que soit l’indicateur, c’est quasiment sans précédent en termes de vitesse de croissance », a déclaré à l’agence Bloomberg Yuri Milner, à la tête du fonds DST, premier actionnaire extérieur de Xiaomi.Se développer à l’internationalDe par sa seule progression en Chine, où il est devenu numéro un, Xiaomi s’est imposé au troisième trimestre 2014 comme la troisième marque mondiale de smartphones, profitant des difficultés de Samsung à se renouveler et de la traditionnelle chute de ventes qui précède un nouveau lancement de produit chez Apple.Plus tôt en 2014, le président de Xiaomi, Lin Bin, expliquait au Monde la recette du succès : proposer un appareil haut de gamme au-dessous de 2 000 yuans (260 euros), en coupant les coûts de distribution et de marketing. Et ce, grâce à deux outils du XXIe siècle : la vente en ligne et le buzz permanent sur le Web. « Notre valeur ajoutée tient au fait que nous ne faisons pas de compromis sur la performance et la qualité de nos produits », exposait M. Lin.D’autres marques chinoises, comme Huawei ou Lenovo, proposent, elles aussi, des smartphones de qualité autour de 200 euros. Elles n’ont certes pas acquis le statut haut de gamme de leurs concurrents sud-coréen et californien, mais sont désormais perçues comme fiables.Chacun entend maintenant s’étendre également à l’international. Huawei en parvenant à imposer une image de marque dans le monde entier auprès du grand public, alors qu’il a longtemps été perçu comme fournisseur d’infrastructures de réseau et de téléphones en marque blanche premier prix, vendus par les opérateurs.Xiaomi mise d’abord sur l’Asie. Son lancement en Inde a toutefois subi un revers : la Haute Cour de justice de New Delhi, saisie par Ericsson, a jugé, début décembre 2014, que la nouvelle vedette chinoise piétinait huit brevets déposés par le suédois. De sorte que Xiaomi est interdit de commercialisation sur ce marché émergent incontournable, au moins jusqu’à une nouvelle audience, en février 2015.Pour Jason Low, analyste chez Canalys, à Shanghaï, l’épisode indien montre que le manque d’un portefeuille de brevets pourrait être source d’obstacles dans le développement futur de Xiaomi. Son image à l’étranger est d’ailleurs ternie par les accusations récurrentes quant à la source d’inspiration que la marque trouve dans le design et le marketing d’Apple. Avec cette nouvelle levée de fonds, juge M. Low, « Xiaomi pourrait choisir d’investir davantage en efforts de recherche et développement afin de renforcer sa propriété intellectuelle ».En attendant, il lui reste une belle marge de développement en Chine. Xiaomi a commencé à s’y diversifier. Après avoir déjà mis sur le marché un téléviseur et une tablette, la marque, dont le nom signifie « petit riz », a lancé en décembre 2014 un purificateur d’air, outil promis au succès au regard du niveau de pollution atmosphérique des villes chinoises.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.12.2014 à 16h51 • Mis à jour le30.12.2014 à 18h53 |Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Depuis le 26 décembre, Gmail, le service de messagerie de Google, était bloqué en Chine alors que le moteur de recherche refuse de se plier aux exigences de filtrage de Pékin. Séverine Arsène, chercheuse au Centre d’études français sur la Chine contemporaine (CEFC) à Hong Kong et spécialiste d’Internet en Chine, réagit à ce nouveau durcissement de la République populaire.Pourquoi l’environnement semble-t-il s’être dégradé pour les entreprises étrangères travaillant autour d’Internet et des nouvelles technologies en Chine depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping?C’est vrai que de nombreuses entreprises ont été ciblées. Comme Microsoft, dont les bureaux ont été perquisitionnés dans le cadre de la lutte anti-monopoles, l’achat de Windows 8 a été interdit dans les administrations. D’autres ont été censurées ou bloquées, par exemple Instagram au moment où se sont déclenchés les événements à Hongkong.En novembre, on a assisté au blocage d’une plateforme de stockage de contenus, EdgeCast. Juste parce que les gérants du site Greatfire.org, qui teste les contenus censurés, en avaient stocké sur cette plateforme. Ils pensaient que s’ils plaçaient ces contenus sur des serveurs où sont hébergés collectivement d’autres services, le gouvernement chinois n’oserait pas arrêter des applications très utiles aux Chinois. Le blocage d’EdgeCast a montré que le gouvernement chinois veut rester maître, quel qu’en soit le coût. L’interruption de Gmail participe de cette tendance.On a le sentiment que l’Etat chinois, sous Xi Jinping, assume davantage ce contrôle strict d’Internet?J’ai longtemps été réticente à dire qu’il y avait un tournant sous Xi Jinping par rapport à ses prédécesseurs, parce qu’au fond le vrai tournant a eu lieu vers 2008 sur le plan des droits de l’homme, en matière d’arrestations ou même de censure en ligne. Mais le gouvernement fait preuve d’une confiance accrue depuis cette année et certaines mesures sont bien plus concrètes depuis l’arrivée de Xi Jinping. Il a ainsi créé, il y a près d’un an, le « Petit groupe dirigeant sur la cyber-sécurité et l’informatisation ».C’est une reprise en main des responsabilités au plus haut niveau de l’Etat en ce qui concerne la gouvernance d’Internet alors qu’il y avait une dispersion des responsabilités entre différents ministères. L’Etat semble aussi avoir réalisé qu’avec plus de 600 millions d’internautes, il a atteint une taille critique qui leur donne un poids sans précédent pour défendre leurs positions à l’international.LinkedIn censure ses contenus conformément aux demandes de Pékin, Facebook fait des pieds et des mains pour être autorisé en Chine. N’y a-t-il pas aussi un changement du côté des grandes entreprises du Web, dont certaines acceptent de collaborer car la manne est énorme ?Il y a eu des mouvements de balancier. Au début des années 2000, Yahoo! s’était fait taper sur les doigts pour avoir communiqué les coordonnées de certains de ses utilisateurs au gouvernement chinois, les conduisant en prison.Chaque entreprise essaie de peser les avantages et inconvénients, parfois en essayant de trouver des solutions techniques pour contourner le problème. L’attraction du marché chinois est extrêmement forte, donc on en voit de plus en plus prêtes à adapter le filtrage de leurs contenus aux exigences de Pékin.On assiste dans le monde à une localisation croissante des contenus. En Inde ou au Pakistan, on va demander des filtrages de contenu religieux ou moraux, aux Etats-Unis ou en Europe ce sera en matière de copyright. De fait, les entreprises sont obligées d’aménager des solutions techniques pour répondre aux exigences de chaque juridiction. Ce développement fournit la rhétorique parfaite pour les pays qui veulent limiter la liberté d’expression. De même, le scandale de la surveillance de la NSA est venu renforcer le discours sur la cyber-sécurité et sur la nécessité de contrôler les activités qui se déroulent en ligne. La Chine surfe sur cette vague.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gérard Courtois « Intense et difficile » : c’est ainsi que le président de la République qualifiait, au soir du 31 décembre 2013, l’année qui s’achevait. Un an plus tard, au moment de présenter ses vœux aux Français, quels qualificatifs choisira-t-il, ce 31 décembre, pour résumer 2014 : inextricable et déprimante, pugnace mais calamiteuse ? Il n’aura que l’embarras du choix, tant les choses ne se sont pas passées comme il l’escomptait.Certes, le pacte de responsabilité, alors proposé aux entreprises, a été mis en forme et adopté par le Parlement ; il devrait commencer à produire ses effets bénéfiques. Certes, la loi sur la transition énergétique a posé les bases d’une société plus sobre en carbone et mieux à même de lutter contre le changement climatique.Enfin, la « nouvelle loi de décentralisation », également annoncée il y a un an, a au moins conduit à la refonte de la carte de France, en attendant la clarification des compétences des différentes collectivités.Mais, pour le reste, le volontarisme affiché par François Hollande s’est heurté au démenti cinglant de la réalité. L’impérieuse « bataille pour l’emploi » ? Elle se solde, pour les onze premiers mois de l’année, par une hausse de 181 000 demandeurs d’emploi sans aucune activité, portant le nombre total de chômeurs de catégorie A en France métropolitaine à près de 3,5 millions.La réduction de la dépense publique, elle aussi érigée en grande cause nationale ? En dépit des efforts proclamés – et au grand dam de nos partenaires européens –, le gouvernement n’est parvenu à réduire ni le déficit public (4,4 % du PIB espéré en 2014, contre 4,3 % en 2013) ni la dette publique, qui a franchi le seuil astronomique de 2 000 milliards d’euros à l’automne.Le bilan est tout aussi négatif sur le terrain politique. Le chef de l’Etat espérait limiter la casse aux élections municipales de mars ; elles ont été désastreuses pour la gauche et ont contraint le président à changer de premier ministre. De même, il espérait que le scrutin européen de mai serait l’occasion de récuser « ceux qui nient l’avenir de l’Europe, veulent retourner dans les vieilles frontières et sortir de l’euro ».On sait ce qu’il en a été : un Front national paradant à 25 % et un Parti socialiste effondré. En septembre, la brinquebalante majorité sénatoriale de gauche a été renvoyée dans l’opposition. Enfin, l’action du gouvernement n’a cessé d’être contrariée par la fronde de quelques escouades de députés socialistes, convaincus que la politique économique actuelle est inefficace et nuisible.Depuis un an, le chef de l’Etat encaisseQuant à François Hollande lui-même, il a payé au prix fort son impuissance à engager le redressement du pays promis en 2012. Jamais un président n’avait enduré un tel discrédit : grosso modo, en dépit d’une légère amélioration depuis deux mois, quatre Français sur cinq ne lui font plus confiance. Il voulait une République « exemplaire » : il aura été obligé, en 2014, d’écarter deux de ses conseillers et deux ministres peu scrupuleux. Il entendait incarner un président « normal » : sa vie privée s’est trouvée étalée au grand jour dans des magazines à sensation ou dans le témoignage à charge de son ex-compagne.Bref, depuis un an, le chef de l’Etat « encaisse ». Mais il le fait avec une apparente placidité, qui en dit long sur sa combativité. Boxeur styliste beaucoup plus que puncheur, il est convaincu que, même acculé dans les cordes, saoulé de coups et promis au KO, l’on peut toujours reprendre « l’initiative », « avancer » et « gagner », selon le vocabulaire pugilistique employé lors de son bref déplacement à Saint-Pierre-et-Miquelon, la semaine passée.Telle est, à l’évidence, son intention pour 2015 : protégé par les institutions, se « cramponner », saisir la moindre occasion de contre et démontrer qu’il n’a rien perdu de sa vivacité et de son habileté, comme il n’a manqué aucune occasion de le faire ces dernières semaines en multipliant initiatives, rencontres, visites impromptues ou gestes symboliques. Bref, retrouver le sens « de la conquête, de la dynamique, du mouvement ». Quiconque spéculerait sur sa lassitude et son éventuel renoncement à se représenter en 2017 en serait, aujourd’hui, pour ses frais.Même saoulé de coups, Hollande est persuadé que l’on peut toujours reprendre « l’initiative »Ce ne sont pourtant pas les épreuves qui vont manquer. Politiques, d’abord. En mars, tous les augures prévoient une nouvelle déroute de la gauche aux élections départementales, d’autant plus brutale que, pour la première fois, les conseils généraux ne seront pas renouvelés par moitié, mais dans leur totalité. Après l’érosion du socle municipal en 2014, c’est le puissant réseau des baronnies départementales de la gauche qui risque d’être démantelé. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, voire des effets cumulés, le scrutin régional de décembre menace d’être tout aussi dévastateur. Et, pour corser le tout, le Parti socialiste a fixé son prochain congrès en juin : plus encore que lors des escarmouches des derniers mois, c’est la solidité de la majorité qui sera alors soumise à de fortes turbulences, si les frondeurs de tout poil parviennent à se coaliser pour contester le cap économique fixé par le chef de l’Etat.Epreuves économiques, ensuite. Certes, la dernière note de conjoncture de l’Insee permet d’espérer une amélioration. Chute des cours du pétrole (qui allège la facture énergétique), baisse de l’euro (qui favorise les exportations), taux d’intérêt exceptionnellement bas (qui stabilisent la facture de la dette), premiers effets significatifs du crédit d’impôt compétitivité et emploi et du pacte de responsabilité : tout contribue à crédibiliser la prévision de croissance de 1 % en 2015, après trois ans de quasi-stagnation. Mais cela ne suffira à enrayer ni la crue du chômage ni celle de l’endettement. Or les Français jugent le président de la République sur la première, et Bruxelles sur la seconde. Il faudrait donc que ces prévisions soient confirmées l’an prochain et amplifiées en 2016 pour qu’il puisse espérer se représenter avec un bilan raisonnablement convaincant.Reste, enfin, que François Hollande n’est pas seul sur le ring. Or, quoi qu’ils en pensent ou en disent, ses principaux adversaires sont loin d’avoir match gagné. Pour l’heure, le retour de Nicolas Sarkozy à la tête de l’UMP n’a pas déclenché la dynamique irrésistible espérée par l’ancien président et, pas davantage, le travail de refondation de la droite indispensable après deux années de convulsions. Quant à la présidente du Front national, ni ses succès électoraux, ni son implantation locale, ni les ralliements disparates qu’elle enregistre ne suffisent à démontrer qu’elle serait capable, demain, de gouverner le pays. Il y a là, aussi, de quoi convaincre le chef de l’Etat que le pire n’est pas toujours sûr, en 2015 et au-delà.Gérard CourtoisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Service économie Passage en revue des principales hausses et des quelques baisses attendues en 2015.Le timbre rapide : +15 %C’est la hausse la plus spectaculaire de janvier : affranchir une lettre simple au tarif rapide coûtera 0,76 euro, soit 15 % de plus que jusqu’à présent. Le timbre vert, pour livraison à J + 2, passera à 0,68 euro (+ 11,5 %). Des ajustements jugés « indispensables » par La Poste pour compenser la chute des volumes de courrier. En revanche, l’entreprise publique ne touche pas au tarif du produit de communication commerciale, majoritairement utilisé par les PME, et limite entre 1 % et 3 % la hausse visant les courriers industriels et publicitaires. Motif invoqué : une volonté de préserver « la compétitivité des entreprises. ». La tarification des colis est simplifiée.Le passe Navigo : + 4 %Une hausse peut en cacher une autre. Alors que la SNCF a créé la polémique en annonçant le 26 décembre son intention d’augmenter de 2,6 % les billets plein tarif des TGV et Intercités au 1er janvier, le tarif des transports en Ile-de-France vont grimper eux aussi. Le 10 décembre, le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF) a arrêté une hausse moyenne de 2,9 %. L’abonnement Navigo des zones 1 et 2 augmente ainsi de 4,3 %, à 70 euros. Le carnet de 10 tickets plein tarif passe, lui, de 13,70 euros à 14,10 euros. Selon le gouvernement, l’augmentation des prix de la SNCF doit permettre d’« améliorer la qualité du service ». Au STIF, on justifie les nouveaux tarifs par un accroissement de 25 % des investissements pour le renouvellement et l’extension des réseaux.Assurance habitation : + 2 % à + 5 % Pour la cinquième année consécutive, la progression des tarifs d’assurances se poursuit, à un rythme néanmoins inférieur à celui observé jusqu’alors. « Nous assistons à une décélération, mais dans tous les cas, habitation, santé ou automobile, la hausse moyenne est supérieure à l’inflation », relève Cyrille Chartier-Kastler, du cabinet de conseil Facts & Figures. Les hausses devraient atteindre entre 0 % et 2,6 % pour l’automobile et entre 2 % et 3 % pour les complémentaires santé. Les assurances multirisques habitation, elles, coûteront de 2 % à 5 % plus cher. Une situation due à des vols et des dégâts des eaux plus fréquents : avec la crise, les larcins augmentent et les logements sont moins bien entretenus.Electricité : une hausse encore à fixerLe prix de l’électricité augmentera début 2015 après le relèvement de 1,9 % du 1er novembre. EDF, après une décision du Conseil d’Etat, doit en effet bénéficier d’un rattrapage au titre de l’année 2012. Par ailleurs, la Contribution au service public de l’électricité, qui finance les énergies renouvelables, les tarifs sociaux et la péréquation entre régions, progressera de 3 euros par mégawattheure (MWh), soit 18 %. Dès sa première intervention devant les parlementaires, le nouveau PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, a indiqué que la situation d’EDF était « difficile », notamment en raison de son endettement. « S’il n’y a pas des augmentations de tarifs qui permettent d’engager les investissements qui sont nécessaires, nous aurons à faire des choix », a-t-il prévenu.Gaz : + 2 %Le tarif réglementé du gaz naturel devrait augmenter de 1,8 % en janvier pour les particuliers, alors qu’il a légèrement reculé en 2014. Si le gouvernement n’avait fait qu’appliquer la formule de calcul actuelle, la Commission de régulation de l’énergie estime que le tarif aurait baissé de 0,6 % en raison de la chute des cours du pétrole sur lesquels les contrats d’importation du gaz restent en partie indexés. Mais le doublement de la taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel, liée à la lutte contre le changement climatique, a inversé la tendance.Carburants : une chute contrariée Situation similaire pour les carburants. Dans le sillage du repli des cours du pétrole, les prix à la pompe ont reculé de façon spectaculaire depuis quatre mois. Le gazole se vend en moyenne à 1,10 euro le litre, soit 17 % de moins qu’en juillet. Le mouvement pourrait se prolonger, dans la mesure où les cours du brut continuent à plonger. Mais la fiscalité sur le gazole, elle, va être alourdie de 4,4 centimes d’euro par litre à partir du 1er janvier.Lire notre décryptage : Comprendre l'effondrement des cours du pétrole en 4 questionsDoliprane : – 2,5 % Le Doliprane, l’antalgique préféré des Français, sera vendu 1,90 euro à partir du 1er novembre 2015, contre 1,95 actuellement. UPSA, le fabricant de l’Efferalgan, est aussi concerné par cette mesure qui vise à aligner le prix des marques sur celui des autres paracétamol. Cette baisse permettra à la Sécurité sociale de faire des économies : commercialisé par Sanofi, le Doliprane est l’un des médicaments les plus prescrits en France, avec 315 millions d’euros remboursés en 2013. D’autres médicaments sont dans la ligne de mire du gouvernement qui compte économiser 550 millions d’euros en 2015 en négociant des ristournes sur le prix des médicaments les plus prescrits comme les anticholestérol, les antiasthmatiques, ou encore les antihypertenseurs.Note de la rédaction : dans sa version initiale publiée dans le journal du 31 décembre 2014, cet article mentionnait une baisse de 42% du prix du Doliprane. Cette erreur vient d’une confusion entre le prix public TTC (1,08 euro à partir du 1er novembre 2015) et le prix effectivement payé par le patient (1,90 euro) qui intégre à partir du 1er janvier 2015 l’honoraire du pharmacien (0,82 euro).Pas de déflation pour les tarifs publicsService économieJournaliste au Monde 29.12.2014 à 19h38 • Mis à jour le29.12.2014 à 20h10 Le Conseil constitutionnel a validé lundi 29 décembre l'essentiel du budget de l'Etat pour 2015 et du budget rectificatif de l'Etat pour 2014, censurant toutefois quelques dispositions mineures, selon deux communiqués de la haute juridiction.Concernant la loi de finances 2015, le Conseil constitutionnel, saisi par des députés et sénateurs UMP et centristes, a écarté l'argument selon lequel elle n'aurait pas été « sincère ».Les parlementaires de l'opposition estimaient aussi inconstitutionnelle la réduction de la dotation globale de fonctionnement (DGF) versée par l'Etat aux collectivités territoriales, en ce qu'elle porterait « atteinte aux principes de libre administration et d'autonomie financière » qui leur sont applicables. Le Conseil ne les a pas suivis sur ce point.Lire aussi (édition abonnés) : Budget : le gouvernement veut s’éviter une censureLes juges constitutionnels ont cependant déclaré « contraire à la Constitution » l'article 79 de la loi de finances visant à réprimer la personne ayant, « par son aide, facilité l'évasion et la fraude fiscale ». Selon le communiqué du Conseil, cet article a « méconnu », tel qu'il était rédigé, « le principe de légalité des délits et des peines, qui oblige à définir les infractions et les peines encourues en termes suffisamment clairs et précis ».UNE MAJORATION DE LA TAXE D'HABITATION VALIDÉEConcernant la loi de finances rectificative pour 2014, le Conseil constitutionnel a notamment validé la possibilité pour des communes confrontées à des problèmes de logement, de majorer de 20 % la part communale de la taxe d'habitation des logements meublés ne constituant pas une résidence principale.La haute juridiction a, en revanche, censuré une mesure prévoyant la remise d'un rapport au Parlement sur les conséquences pour le budget de l'Etat d'une rupture par l'Etat des contrats, signés avec six sociétés, de concessions d'autoroutes privatisées en 2006. Considérant « que cette rupture et le dépôt du rapport au Parlement devraient intervenir au plus tard le 30 décembre 2014 », le Conseil constitutionnel a jugé cette disposition « contraire au principe d'accessibilité et d'intelligibilité de la loi ».Enfin, les « sages du Palais-Royal » ont censuré l'institution d'un taux d'imposition de 75 % des plus-values immobilières des personnes ou organismes établis hors de France dans un Etat ou territoire non coopératif « au sens du code général des impôts ». Fidèle à sa jurisprudence, le Conseil a jugé que cette imposition, représentant 90,5 % des plus-values en intégrant les contributions sociales, constituait « une charge excessive » pour les contribuables concernés.Le gouvernement a déclaré avoir pris acte de cette censure, tout en ajoutant qu'il « ajustera en conséquence le niveau de taxation de ces plus-values dans une prochaine loi de finances ».Voir l'infographie : Les gagnants et les perdants du budget 2015 05.01.2015 à 16h05 Si le marché automobile français n'a pas connu de redémarrage en 2014, un secteur de niche a enregistré une belle progression : celui des voitures électriques. Leurs immatriculations ont progressé de 20 % l'an passé, quand, dans le même temps, les immatriculations de voitures neuves n'ont progressé que de 0,3 % en 2014.Au total, 10 560 voitures particulières électriques ont été immatriculées sur l'année, contre 8 779 en 2013, selon les chiffres communiqués lundi 5 janvier par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). Mais, en part de marché, les voitures électriques restent encore anecdotiques, représentant 0,59 % de 1,79 million de voitures neuves immatriculées en 2014, selon les chiffres du CCFA.Deux facteurs peuvent expliquer cette forte progression. Le gouvernement a multiplié l'an passé les annonces sur le développement des bornes de recharge et des incitations fiscales à remplacer des vieilles voitures diesel par des autos électriques. En outre, plusieurs constructeurs ont adopté des mesures commerciales agressives, offrant par exemple des locations longue durée à partir de 169 euros par mois tout compris, après apport initial.LE RÈGNE DE ZOÉA ce jeu, Renault s'est arrogé plus de la moitié des ventes de voitures particulières électriques avec sa petite Zoé, qui s'est écoulée à 5 970 exemplaires. Suit son partenaire Nissan, dont la voiture moyenne Leaf a séduit 1 604 acheteurs. La Bluecar de Bolloré, essentiellement dévolue aux solutions de location à l'heure dans des grandes villes (dont Autolib' à Paris), a quant à elle obtenu 1 170 immatriculations.La firme américaine Tesla a pour sa part vendu 328 exemplaires de sa luxueuse berline Model S, à partir de 60 000 euros, en faisant le cinquième modèle électrique le plus diffusé, après la citadine Smart (groupe Daimler), dont 509 modèles ont été mis sur la route. Alors que la faible autonomie des voitures électriques reste un frein à l'achat, Tesla affirme que ses Model S peuvent couvrir jusqu'à 500 kilomètres entre deux recharges.Lire aussi : Voitures électriques : l'objectif ambitieux de TeslaCôté utilitaires, par contre, le marché a reculé de 13,3 %, puisqu'il s'est vendu 4 485 de ces véhicules électriques en 2014, contre 5 175 en 2013, selon le CCFA. Alexandre Piquard Il n’est pas – encore ? – ministre de la culture, mais Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, a pris comme bonne résolution de lire des livres en 2015. Il l’a même annoncé publiquement sur son compte Facebook, samedi 3 janvier, se donnant comme objectif de finir un ouvrage tous les quinze jours.L’affaire est anecdotique mais symptomatique de l’époque : avant de se fixer un but pour 2015, le patron du plus grand réseau social du monde a lancé sur sa page Facebook un appel aux suggestions, à l’adresse de ses 30 millions de « fans ». Parmi les nombreuses contributions, il n’a pas retenu l’idée de jouer les enseignants – il l’a déjà fait –, ni celle de donner une part de sa fortune aux pauvres, faisant savoir qu’il avait déjà des activités philanthropiques.« C’est le plus grand club de lecture du monde »Ce sera donc les livres. Activité pour laquelle il a immédiatement créé une page… sur Facebook. A Year of Books avait déjà été « aimé » 120 000 fois le 5 janvier au matin et nourrit un flot de commentaires où les internautes partagent leurs propositions de bons livres, parmi lesquels Le Coran ou Les Frères Karamazov, de Fiodor Dostoïevski. « C’est le plus grand club de lecture du monde », s’imagine un fan.Pour ouvrir le bal, Mark Zuckerberg n’a pas choisi un classique mais un livre américain, dans le genre best-seller potentiel, à la frontière de la politique et de l’économie : The End of Power, de Moises Naim (Basic Books, 2014), ex-rédacteur en chef de la revue Foreign Policy. Le parallèle avec l’essor du « réseau » Facebook est tentant : « C’est un livre qui explore comment le monde change pour donner aux individus une part du pouvoir qui était traditionnellement détenu par les grands gouvernements, les armées et d’autres organisations », a expliqué M. Zuckerberg.Depuis qu’il a été ainsi choisi, l’ouvrage est en rupture de stock sur Amazon.com et a grimpé à la 82e place des livres les plus vendus sur la plateforme lancée par l’entrepreneur Jeff Bezos, désormais leader pour le commerce des livres. Une phrase de M. Zuckerberg à méditer : « Les livres vous permettent (…) de vous immerger dans un sujet plus profondément que la plupart des médias aujourd’hui. » Et ne pensez pas que toute cette affaire n’est qu’un coup de com. Parmi les résolutions passées de M. Zuckerberg figurait l’apprentissage du chinois ; et il a réussi. Et ce, alors que Facebook n’est même pas – encore ? – disponible en Chine.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé François Hollande, qui faisait sa rentrée politique lundi 5 janvier au matin sur France Inter, a réaffirmé sa confiance dans un rebond de la croissance, seule à même de faire reculer durablement le chômage.>> Lire : Chômage, loi Macron, NDDL, Grèce : ce qu'il faut retenir de l'entretien de HollandeLe président de la République a égrené les raisons d'espérer et les motifs de réjouissance. Selon lui, la France comme d'autres pays d'Europe, bénéficie de la baisse du pétrole, du fléchissement du cours de l'euro ou encore du niveau historiquement bas des taux d'intérêt sur les emprunts d'Etat. Ces indicateurs, dont se targue l'Elysée, n'occultent pourtant pas le problème du chômage et ne garantissent pas une reprise de la croissance.Euro et pétrole : la baisse ne suffira pasL'exécutif se gargarise de la baisse du cours de la monnaie unique et des prix du baril de brut : ces reculs, qui atteignent 14 % pour l'euro et 50 % pour le pétrole depuis mai, rehausseraient la croissance française de 0,4 point d'ici au 2e trimestre 2015. Les prévisions de croissance pour 2015 sont de 1 % selon l'Insee, soutenu par le FMI, contre 0,4 % pour 2014. Lire en édition abonnés : La France profite d’un pétrole bon marchéCes calculs, qui reprennent ceux de l'Insee, sont exacts. Mais ils omettent un détail : l'institut des statistiques, qui évoque notamment un « mini contre-choc pétrolier », précise que le dynamisme retrouvé par la croissance tricolore grâce aux économies sur la facture énergétique et à la compétitivité gagnée par les entreprises exportatrices ne suffira pas à enrayer la hausse du chômage. Selon l'institut, la hausse mécanique attendue de l'emploi, du fait de cette baisse des prix du pétrole et des cours de l'euro ne fera pas le poids face à l'accroissement du volume de la population active. Cette dernière s'accroissant plus vite que l'emploi, le taux de chômage devrait augmenter de nouveau pour atteindre en France 10,6 % mi-2015.Une balance commerciale en trompe-l'œilCertes, la tendance à la baisse de la devise européenne – l'euro est passé lundi sous le seuil de 1,20 dollar, un niveau inédit depuis près de neuf ans – favorise les exportateurs...  mais encore faudrait-il que les exportations soient à la fête.Le déficit commercial s'est en effet résorbé sur plusieurs années, comme s'en est vanté le président de la République :« Je suis arrivé, il y avait un déficit commercial de 62 milliards, le déficit public était très important. Tout n'est pas résolu, mais j'ai travaillé à réduire cela. »if (!window.jQuery) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420451954216 .graphe").css("height", 450)$("#container_1420451954216 .title").empty()if ("Balance commerciale française depuis 1999"!= ""){Balance commerciale française depuis 1999")}$("#container_1420451954216 .subtitle").empty()if ("Après avoir atteint un record en 2011, le déficit commercial se réduit. Le chiffre 2014 est le déficit cumulé pour le mois d'octobre."!= ""){Après avoir atteint un record en 2011, le déficit commercial se réduit. 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Toutefois, cette baisse n'est pas due à une hausse des exportations, mais à un repli des importations, ce qui n'est pas forcément une très bonne nouvelle pour l'économie. Ces reculs – particulièrement nets dans le secteur énergétique – traduisent surtout la faiblesse de l'activité et de la demande en France. De plus, cette baisse, au rythme qu'elle prend, risque plutôt de ressembler à une stagnation pour 2014. En clair, il n'y a pas là de quoi se réjouir outre mesure. Lire le décryptage : Comprendre le déficit commercial en trois graphiquesMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre En 2014, les vendeurs d’un logement ont enfin admis qu’il leur fallait réduire leurs prétentions pour attirer des acheteurs. Selon le réseau des 850 agences Century 21 – le premier en France –, qui publie, ce lundi 5 janvier, son bilan de l’année écoulée, l’érosion des prix, entamée en 2012, s’est poursuivie en 2014, avec un repli de 2,8 %, surtout marqué au second semestre.« Alors que, de janvier à juin, nous enregistrions une baisse du nombre de transactions, l’activité a rebondi, à l’automne, analyse Laurent Vimont, son PDG, et nous achevons l’année sur un total de 720 000 ventes, soit à peine 10 % de moins que les très bonnes années, à 800 000 transactions. » « Nous constatons aussi que les vendeurs deviennent réalistes face à des acquéreurs qui ont des projets sérieux, dans un marché plus mûr », confirme Elix Rizkallah, PDG du réseau Laforêt, qui compte 700 agences.La baisse des prix affecte toutes les régions, à l’exception du Limousin. Elle est spectaculaire dans le Languedoc-Roussillon (– 7,4 %), en Poitou-Charentes (– 6,7 %) et en Auvergne (− 5,6 %).A Paris, contrairement à l’avis des notaires qui, en octobre 2014, anticipaient, pour début 2015, un prix moyen du mètre carré au-dessous de la barre symbolique des 8 000 euros, le réseau Century 21 le voit, lui, se stabiliser à 8 230 euros. Cet écart peut s’expliquer par les différences entre les bases de données : les notaires recensent les quelque 35 000 transactions actées par an dans la capitale, un ensemble très fiable mais qui mêle les ventes de tous types, entre particuliers comme entre institutionnels, parfois sans intermédiaire, tandis que Century 21 se concentre sur les 2 000 ventes que ses adhérents y réalisent.Négociations laborieuses« Au plan national, cela fait trois ans que les prix baissent, ayant perdu 1,9 % en 2012, puis 1,8 % en 2013, encore 2,8 %, en moyenne, en 2014, et jusqu’à 10 % sur les derniers mois de l’année, les vendeurs ayant compris que l’attentisme ne ferait pas leurs affaires », estime Laurent Vimont. Cumulée depuis le pic de 2011, la dégringolade des prix atteint certes 7,2 %, mais laisse tout de même à un vendeur ayant acheté son bien en 2000 et le revendant aujourd’hui une plus-value enviable de 112 % !Les négociations entre vendeurs et acheteurs sont toujours aussi laborieuses et les délais de réalisation des ventes s’allongent à 95 jours aujourd’hui, contre 90 jours, en 2013, et 78 jours en 2011, renouant avec les mauvais souvenirs de 2009 (96 jours). A Paris même, il n’a jamais été aussi long de conclure une transaction : 76 jours en moyenne, soit 11 de plus qu’en 2013 !Ce sont les appartements qui prennent du temps à changer de main, tandis que les maisons partent toujours aussi vite. Les nouvelles dispositions de la loi pour un accès au logement et un urbanisme rénové (loi Alur, du 24 mars 2014), qui multiplient le nombre de documents à collecter et à fournir dès la promesse de vente, expliquent en partie ces délais, mais ils doivent aussi leur part à la rudesse de la négociation, ce qui laisse augurer que l’ajustement à la baisse des prix n’est pas achevé.Un autre indicateur de la difficulté d’aboutir à un accord sur le prix est l’écart entre le prix du mandat signé à l’agent immobilier et le prix final, d’encore 6 % à 10 %, ce qui ne peut qu’encourager les acheteurs à discuter ferme. Les grands logements, par exemple, restent sur les bras de leurs propriétaires : « Ce sont souvent des transactions de confort, pour des acquéreurs déjà propriétaires, donc, à terme, vendeurs à leur tour, qui cherchent à s’agrandir mais ont tout le temps devant eux », observe Elix Rizkallah.La bonne nouvelle de l’année 2014 est le pouvoir d’achat des acquéreurs, accru par cette baisse des prix, mais aussi par la faiblesse des taux d’intérêt du crédit immobilier. Selon l’Observatoire de crédit logement, il était possible d’emprunter, en novembre 2014, à 2,4 %, un record de modicité. Century 21 a calculé que, pour un achat au prix moyen actuel, soit 194 283 euros, l’acheteur qui souhaite limiter sa mensualité, sur vingt ans, à 1 000 euros, peut se contenter, en 2014, d’un apport personnel de 5 569 euros, alors qu’en 2011 il lui aurait fallu presque décupler ce montant (49 638 euros). « C’est un gain formidable, qui permet, par exemple, à des cadres moyens d’acheter dans Paris, et ces derniers constituent d’ailleurs aujourd’hui 40 % des acheteurs, contre 33 % en 2013 », se réjouit Laurent Vimont.Guère de placements alternatifsLes primo-accédants reprennent courage : Century 21 mesure une forte poussée des acquéreurs de moins de 30 ans, de 9 %, en 2014, en France entière, Paris compris. Ils comptent désormais pour 16,7 % des acheteurs dans la capitale et ils en profitent, avec le même budget, pour acheter un peu plus grand que ce qu’ils auraient pu s’offrir il y a trois ans.Les investisseurs, d’abord effrayés par les annonces de la loi Alur, faites en 2013, d’encadrement des loyers et de renforcement des droits des locataires, font, en 2014, leur timide retour sur le marché. « Nous espérons que les décrets à venir vont encore adoucir les exigences de la loi Alur, et il n’y a, de toute façon, guère de placement alternatif à l’immobilier », fait remarquer Elix Rizkallah.De fait, le marché des résidences secondaires est toujours déprimé, comme si ce type d’habitat et de loisirs passait doucement de mode.Pour 2015, Century 21 reste sur son pronostic d’un marché convalescent et d’un prix en léger repli (entre – 1 % et – 3 %), sauf remontée des taux d’intérêt des crédits, qui entraînerait une chute plus brutale.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.01.2015 à 10h21 • Mis à jour le05.01.2015 à 17h47 |Cyrille Chartier-Kastler (Fondateur du cabinet Facts & Figures et du site Good value for money) La saison de publication des rendements des fonds en euros de l'assurance-vie pour 2014 s'est ouverte avec l'annonce de premiers taux en baisse de l'ordre de 0,40 %. En moyenne, les fonds en euros devraient avoir dégagé 2,20 à 2,40 % l'an dernier.De nombreux signaux annoncent une poursuite de cette baisse en 2015 :le rendement à dix ans des obligations souveraines françaises (OAT, obligations assimilables du Trésor), dans lesquelles investissent en partie les assureurs-vie, s'élève à 0,83 % en ce début d'année ;les nouvelles normes prudentielles « Solvabilité II » limitent fortement la possibilité de prise de risque des assureurs-vie dans la gestion des actifs de leurs fonds en euros, ce qui va à l'encontre de rendements élevés ;les Français sont fortement revenus sur l'assurance-vie en 2014. Fin novembre dernier, la collecte nette atteignait 21,3 milliards d'euros. Les assureurs ont dû placer ces sommes en investissant sur des obligations dont les rendements sont en chute libre, comme l'OAT.PRISE DE RISQUE NULLEConséquence, les rendements des fonds en euros devraient encore reculer cette année. Mais si fonte il y a, celle-ci devrait être atténuée par la provision pour participation aux excédents (PPE). Il s'agit d'une réserve où les assureurs amassent les gains non distribués dans l'année.Fin 2013, ce « trésor » équivalait en moyenne à 1,80 % de rendement. Fin 2014, il est hautement probable qu'il dépasse 2,00 %. Or celui-ci appartient aux assurés, il doit leur être restitué dans un délai de 8 années.Ensuite, une remontée de l'OAT, finira par avoir lieu si la dette publique de la France continue de gonfler, comme on peut le craindre, ce qui in fine profitera aux fonds en euros (sous réserve d'une remontée progressive et non brutale des taux).Enfin, dernier élément plaidant pour le fonds en euros : même à ce faible niveau, le rendement reste bien supérieur à l'inflation pour une prise de risque nulle, ce à quoi sont particulièrement attachés les épargnants.Cyrille Chartier-Kastler (Fondateur du cabinet Facts & Figures et du site Good value for money) 05.01.2015 à 09h07 • Mis à jour le05.01.2015 à 12h34 |Gaëlle Picut Un an à vélo en Australie, une mission humanitaire en Asie, un tour du monde des spots de surf, etc. De plus en plus de jeunes diplômés décident de prendre une année sabbatique avant de plonger dans le bain professionnel.« On voit de plus en plus de CV avec ce genre d’expérience », confirme Julien Barrois, directeur exécutif de Page Personnel. Un projet personnel est souvent à l’origine de ce break. Mais il est aussi le signe que le monde du travail ne fait plus rêver les jeunes. « Ils sont désabusés à l’égard de l’entreprise, analyse Claire Romanet, directrice du cabinet de recrutement Elaee. C’est une génération consommatrice d’expériences et de voyages. »Premier point sur lequel les recruteurs sont unanimes : pour valoriser cette année sabbatique, il faut jouer la transparence en ne cachant pas cette année sur son curriculum vitae. « Assumez votre choix et détaillez vos motivations », conseille M. Barrois. Elles peuvent être variées : améliorer son anglais, découvrir d’autres cultures, assouvir une passion pour un sport, réaliser une mission humanitaire...Répondez à l’appel à témoignages : Comment avez-vous valorisé votre année sabbatique sur votre CV ?Une expérience professionnelleLaurence Charneau, consultante de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC), recommande d’expliquer au recruteur « qu’en co­chant la case, vous ne partirez pas dans quatre ou cinq ans pour assouvir votre envie, et que ce n’est plus un projet mais une richesse ».Dans un second temps, l’objectif est de mettre en valeur cette année comme une vraie expérience. « Trop souvent, les jeunes ne savent pas quoi en faire, comment en parler, par peur de faire touriste », regrette Mme Charneau. « Cela dit beaucoup de la personne, mais souvent on est déçu car elle donne l’impression d’avoir passé un an à faire la fête », renchérit Claire Romanet.Pour que cette année sabbatique soit perçue comme un atout par les recruteurs, il est conseillé d’adopter une posture de salarié et de savoir répondre aux points suivants : les objectifs fixés, les moyens mis à disposition, les résultats obtenus, et les compétences acquises. « Il faut savoir “marketer” cette ligne de son CV, résume M. Barrois. Si elle est bien vendue, cela sera un plus. Au pire, un non-événement. »L’année sabbatique est une expérience professionnelle, au même titre que les stages et non pas un loisir. « On peut en retirer des savoir-faire et des savoir-être que l’on pourra ensuite transférer en entreprise », estime Mme Romanet. Anticiper, construire et capitaliser, sont les trois mots-clés.« Dé­brouillard avec un budget réduit »« J’aide les jeunes diplômés que j’accompagne à déterminer ce qui peut intéresser l’employeur et à définir quelles sont les compétences acquises qui seront utiles au quotidien dans l’entreprise », explique Laurence Charneau. Cela peut être la gestion d’un budget, la planification, la maîtrise d’une langue étrangère, la capacité d’intégration à un groupe de travail, l’ouverture d’esprit. « Mon­trer que l’on a su être autonome en faisant des petits jobs alimentaires est un atout », estime Julien Barrois.Au Danemark, une tradition victime de son succès : le « sabbat » peut durer quatre ansDans les pays nordiques, faire une pause après le lycée avant d’attaquer les études supérieures est considéré comme allant de soi pour l’immense majorité des jeunes. L’habitude de prendre des petits boulots explique aussi en partie un taux de chômage des moins de 25 ans qui était de 13 % en 2013, très en dessous de la moyenne de l’Union européenne (23,4 %).Mais rien n’est immuable, comme le montre le débat au Danemark ces dernières années. Dans ce pays scandinave, les jeunes lycéens attendent en moyenne 2,4 ans avant de démarrer leur formation supérieure.Les Danois sont les étudiants européens qui attendent le plus longtemps avant de se lancer dans leurs études supérieures. Un sur six prend plus de quatre années sabbatiques. Non seulement ils commencent plus tard, mais ils prennent aussi plus de temps pour finir leurs études. Pour un master, seul un quart des étudiants l’obtiennent dans les cinq années prévues.Tentative de réforme« Si les jeunes des formations scientifiques démarrent leurs études tout de suite après le lycée, il est plus à craindre qu’ils les interrompent que s’ils attendent un, deux ou trois ans », constatait voici deux ans Lars Ulriksen, professeur à l’Institut des sciences de l’éducation, après une enquête réalisée par son institut.Mais, selon une étude réalisée en 2012 par l’Institut Kraka, ces décrochages dans la formation coûtent 10 milliards de couronnes (1,35 milliard d’euros) par an à la société, dont 6 milliards de manque à gagner en recettes fiscales. Kraka a également calculé que, pour chaque année sabbatique, les jeunes réduisent de 1 % le revenu de leur vie professionnelle.Un constat qui nourrit les inquiétudes des partis politiques et du patronat qui se sont lancés depuis une dizaine d’années dans une tentative de réforme de ce qui est considéré comme naturel. Cela a démarré à un moment où le pays manquait de main-d’œuvre et s’inquiétait de la pérennité de son modèle.Récompense en argentIl ne s’agit pas de faire des économies, disait-on alors à Copenhague, mais d’amener les jeunes à finir plus vite leurs études supérieures pour entrer plus vite sur le marché du travail, afin qu’ils cotisent plus tôt, plus longtemps, et participent mieux à la préservation de l’Etat-providence.En 2010, le gouvernement danois avait annoncé que les étudiants qui commenceraient plus vite leurs études seraient récompensés en argent comptant. Ceux qui obtiennent leur premier examen universitaire au plus tard trois ans après le lycée toucheront 10000 couronnes (1 343 euros).Depuis 2013, ceux qui démarrent leurs études deux ans au plus après la fin du lycée obtiennent un bonus de 1,08 point (sur une échelle de 7 points dans le système danois), ce qui leur donne un avantage pour accéder aux formations les plus populaires où la sélection se fait sur dossier. Ces mêmes étudiants sont également les seuls désormais autorisés à bénéficier d’une année d’allocation étudiante supplémentaire en plus du nombre normal d’années d’études prévues pour leur cursus, alors qu’auparavant tous les étudiants avaient droit systématiquement à cette année supplémentaire d’allocation.Lorsqu’il existe une passerelle entre ce qui a été fait durant l’année sabbatique et le poste auquel on postule, l’avantage devient plus évident. « Une jeune diplômée en journalisme est partie un an au Mexique, raconte Mme Charneau. A son retour, elle a su mettre en avant sa curiosité, son esprit critique, des compétences communes à l’expérience journalistique. Elle a trouvé des piges et un poste de formatrice dans une association inter­culturelle. » Ou encore tel autre jeune ­diplômé qui, ayant passé un an en Amérique latine, a postulé dans une entreprise qui avait la volonté de se développer dans cette région du monde.Marc Antoine, après un double diplôme Supelec-HEC, ne savait pas trop quoi faire et ne voulait pas entrer tout de suite dans le monde de l’entreprise. Pendant un an, il a réalisé des films de communication pour des ONG en Asie et en Amérique latine. « Dans ma recherche de travail, avoir voyagé et fait des choses sortant de l’ordinaire ont été un vrai plus, se félicite-t-il. J’ai montré que j’avais su être dé­brouillard et réaliser des choses avec un budget réduit. Bien sûr, il faut que cette année ait un sens, une logique. Mais si c’est bien tourné, je pense que c’est un atout. Dans la mondialisation actuelle, connaître une ­au­tre culture représente un vrai atout.»Modèle anglo-saxon ou scandinaveLes recruteurs ne voient toutefois pas tous ce break d’un bon œil. « Cela reste un frein pour un certain nombre d’entre eux qui pensent que les candidats se sont juste baladés pendant un an. Ils s’interrogent sur leur réelle envie de travailler et leur capacité à s’investir, constate Mme Romanet. Socialement, c’est intéressant, mais pour l’employabilité, c’est parfois difficile à transformer. » Elle constate cependant que les mentalités évoluent et se rapprochent de celles des pays anglo-saxons ou scandinaves où l’année sabbatique est la norme.« L’image qu’en ont les recruteurs se fait par le discours de ceux qui l’ont vécue. Plus il sera convaincant, plus ils y verront un intérêt », analyse Mme Charneau. « De toute façon, les recruteurs vont devoir faire avec, car on ne change pas une génération, on s’y ­adapte, estime M. Barrois. Rapidement cette génération deviendra majoritaire sur le marché du travail et cela n’empêchera pas les recruteurs de trouver de très bons profils. »Gaëlle Picut 04.01.2015 à 13h44 • Mis à jour le04.01.2015 à 14h05 « Obamacare », la réforme de l'assurance santé du président américain, est peut-être « la seule grande réussite » des six ans d'administration de Barack Obama aux Etats-Unis, selon l'économiste franco-américaine Esther Duflo, invitée du « Grand Rendez-Vous » i-Télé-Europe 1-« Le Monde », dimanche 4 janvier. Et pourtant, remarque-t-elle, « Obamacare » est « ridicule » si on compare au système de santé en France. C'est « insensé d'avoir quelque chose d'aussi faible et c'est le mieux qu'il a pu faire ! »Lire nos explications : L'assurance-maladie obligatoire entre en vigueur aux Etats-UnisElle explique que les Américains, en particulier ceux du « milieu » (en opposition à ceux qui habitent sur les côtes) « vivent dans une illusion d'autonomie, de la nécessité de faire tout tout seul ». Pour eux, l'idée même de toute redistribution est inacceptable.Interrogée sur le pessisme ambiant en France, elle admet « un certain pessimisme qu'on retrouve dans les médias (...) mais en même temps les Français ont beaucoup d'enfants », rappelle-t-elle, faisant remarquer qu'« il faut avoir suffisament confiance en l'avenir pour avoir des enfants ».lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2dzg1f"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2dzg1f", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});La professeur au MIT et au Collège de France, spécialiste de la lutte contre la pauvreté, est actuellement conseillère du président Obama pour les questions de développement, elle admet pourtant les limites de sa science. A la question de savoir comment la croissance peut décoller, elle répond simplement « on comprend mal ce qui provoque l'étincelle » de la relance. Aujourd'hui, admet-elle, « on se rend bien compte qu'on comprend très mal pourquoi à un moment la croissance décolle dans un pays plutôt que dans un autre ».lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2dzi56"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2dzi56", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Pour retrouver l'intégralité de l'émission (40 minutes) : Le Grand rendez-vous avec Esther Duflo 04.01.2015 à 03h20 • Mis à jour le04.01.2015 à 13h40 Faire échec au projet de loi sur la croissance et l'activité est « un devoir », estime l'ex-ministre du logement Cécile Duflot, qui a signé une tribune dans Le Journal du dimanche, daté du 4 janvier, pour dire tout le mal qu'elle pense de la loi défendue par le ministre de l'économie, Emmanuel Macron. A ses yeux, ce projet de loi n'est qu'« un catalogue fourre-tout de vieilles idées des années 1980 enfouies dans les cartons de Bercy », loin du « coup de jeune » prôné par François Hollande lors de ses vœux du 31 décembre.« Non, la loi Macron n'est pas moderne. Elle est même d'un certain point de vue un grand bond en arrière, une occasion manquée de changer de modèle. La méthode proposée est dangereuse. Elle permet d'alléger par ordonnances toutes les mesures du code de l'environnement qui viendraient soi-disant gêner l'activité et la croissance. C'est pourquoi mettre en échec cette loi est un devoir pour tous ceux qui ont encore de l'espoir et veulent inventer le siècle qui vient. Parce que parfois le sursaut se fonde d'abord sur un refus. »Lire le décryptage : Ce que prévoit (ou pas) la future loi Macron« INVENTER UN NOUVEAU MODÈLE SOCIAL ÉCOLOGIQUE »L'élue EE-LV de Paris pense que la partie visant à « simplifier » le droit de l'environnement constitue en fait « un passage en force ». Face à cette « cécité écologique », elle défend un droit de l'environnement qui serait « un droit de protection face à la logique de marché ».La transition énergétique, adoptée sous François Hollande, serait aussi menacée à travers des dispositions qui encouragent l'exportation de centrales nucléaires ou organisent la concurrence entre le rail et la route en libéralisant le transport par autocars. Mme Duflot voit encore dans l'extension de l'ouverture des commerces le dimanche une « véritable régression », « une menace pour la cohésion sociale », et s'inquiète que, en matière de logement, le projet de loi « encourage les pratiques spéculatives de “la vente à la découpe” qui menace les locataires aux faibles revenus ».« La modernité réelle serait d'inventer un nouveau modèle social écologique, capable de répondre aux deux grands défis de notre époque : le dérèglement climatique et la montée des inégalités. »LE PS RÉPOND : « AGISSEZ, CONSTRUISEZ »En guise de réponse, le Parti socialiste a publié un communiqué ironiquement intitulé « Chère Cécile Duflot, je vous adresse mes meilleurs vœux ». Signé par Juliette Méadel, porte-parole du PS, le texte rappelle à l'ancienne ministre qu'elle a été associée « à l'essentiel de l'action menée par François Hollande » et l'incite à participer au projet de loi : « Je vous dis : agissez, construisez ».« Le projet de loi n'a pas été examiné au Parlement, votre énergie et vos idées sont les bienvenues pour le faire progresser. A quoi cela vous servira de “mettre en échec et de refuser” ? Contribuez plutôt avec le groupe socialiste, à améliorer le texte, en l'amendant, en débattant sur le fond, en proposant plutôt qu'en détruisant... Cela sera plus constructif. »Présenté fin décembre en conseil des ministres, ce projet de loi doit être examiné à partir de fin janvier au Parlement. Les « frondeurs » du PS, mais aussi l'ancienne premier secrétaire Martine Aubry dans une tribune au Monde, ont violemment critiqué plusieurs de ses dispositions, tout particulièrement celles sur le travail du dimanche. Des députés de l'opposition, comme les UMP Hervé Mariton et Frédéric Lefebvre, ont fait savoir qu'ils pourraient voter le texte.Regarder notre analyse : Pourquoi la loi Macron divise le PS 17.01.2015 à 10h19 • Mis à jour le17.01.2015 à 10h20 La guerre de l’échalote est relancée. Une fois de plus, les Bretons sont à l’offensive. Avec un mot d’ordre : chasser l’intrus des rayons des supermarchés. Et inciter les consommateurs et les pouvoirs publics à soulever la tunique de l’échalote. Les curieux découvriront que se cache de plus en plus souvent sous des habits trompeurs un vulgaire oignon.Vous pourrez toujours rétorquer, en tant qu’expert ès botanique, qu’oignon comme échalote appartiennent à la même famille, celle des Amaryllidaceae. Mais les amateurs de cuisine sont unanimes pour défendre sa spécificité. Qu’elle accompagne un onglet de bœuf, assaisonne une salade ou parfume une poêlée de champignons, cette plante condiment se distingue aisément.Les paysans bretons, eux, ne s’en laissent pas conter. Même avec des mensurations allongées, un oignon reste un oignon. Et l’oignon déguisé en échalote est, pour eux, une histoire triste à pleurer. Ils ont fait partager leur courroux, mercredi 14 janvier, partant de Saint-Pol-de-Léon, de Cléder et de Kerlouan, dans le Finistère, pour former un cortège de 300 tracteurs et déverser 3 000 tonnes d’authentiques échalotes sur la RN12 près de Morlaix.« Une concurrence déloyale »L’instigatrice de cette opération coup de poing n’est autre que la puissante coopérative légumière bretonne Sica, qui avait déjà déversé artichauts, oignons et autres choux-fleurs sur le pavé breton en septembre 2014. Différence notable, aucune attaque de bâtiment public n’est cette fois à déplorer.Les 500 producteurs français d’échalotes traditionnelles, dont plus de 300 en Bretagne, se battent depuis 2012, suite à la montée en puissance de ces variétés dites de semis en provenance de Hollande. C’est en effet au pays de la tulipe que l’oignon a été hybridé pour imiter l’échalote. Ils dénoncent « une concurrence déloyale ». « Un oignon se sème quand une échalote se plante. Soit une heure de travail par hectare d’un côté, contre cent vingt heures de l’autre », assène Hubert Le Nan, producteur à Plouescat et président de la section échalote.La vraie-fausse échalote a séduit les céréaliers de la Beauce et sa production est passée de 4 000 à plus de 10 000 tonnes en trois ans. De quoi gonfler le volume total, qui est passé de 40 000 à 50 000 tonnes. Un trop-plein porté également par une conjoncture météo favorable aux cultures légumières. Résultat, les prix plongent inexorablement. « En novembre 2013, nous vendions notre kilo d’échalotes à 40 centimes d’euro le kilo. Le prix est tombé à moins de 10 centimes depuis mai 2014, loin de notre coût de revient », souligne M. Le Nan.S’appuyant sur les résultats d’une étude menée par le Groupe d’étude et de contrôle des variétés et des semences, sous l’égide du ministère de l’agriculture, les manifestants demandent le retrait des variétés incriminées. Ils veulent que ces hybrides soient rayés du catalogue de semences proposé par la Hollande et que le produit ne soit plus commercialisé en France sous le nom d’échalote. Denis Cosnard Brusque changement de patron à la tête de Lacoste. José Luis Duran, l’Espagnol qui avait repris en main la célèbre marque française de polos il y a deux ans, quitte le groupe. Le PDG va se consacrer à « d’autres projets personnels », selon la formule consacrée, a annoncé l’actionnaire suisse de Lacoste, Maus Frères, dans un communiqué publié discrètement vendredi 16 janvier en soirée.L’actuel PDG sera remplacé, dès lundi 19 janvier, par un manager français recruté à l’extérieur, Thierry Guibert, 44 ans. Après avoir débuté dans le groupe de conseil KPMG, Thierry Guibert a effectué une bonne partie de sa carrière dans la galaxie Pinault, chez PPR devenu Kering et à la Fnac. Il a alors « accompagné la mutation » de l’ex-PPR « de la distribution vers le luxe », souligne Maus Frères. Depuis 2008, il dirigeait le distributeur de meubles Conforama. Il en avait annoncé son départ en décembre, en restant flou sur ses projets.Pourquoi ce changement totalement inattendu ? Dans son communiqué, la famille Maus ne fournit aucun motif au départ de José Luis Duran, que Didier Maus remercie pour son « engagement personnel » au service du « développement de (nos) marques ». A présent, Lacoste « aborde une nouvelle étape de son histoire », ajoute Didier Maus, sans plus de précision.Le mouvement est d’autant plus frappante que les Maus avaient fait de José Luis Duran leur homme de confiance, en le nommant aussi à la tête de la société holding Maus Frères International (MFI).Montée en gammeEn 2008, l'Espagnol avait été débarqué de son précédent poste, la présidence du directoire de Carrefour, sur ordre de son actionnaire Bernard Arnault. Peu de temps après, il avait été embauché par les Maus pour Devanlay, leur filiale française spécialisée dans le textile.Il avait alors commencé à s’occuper de Devanlay, de ses marques Aigle et Gant, et aussi de Lacoste. A l’époque, Devanlay était le licencié mondial de la marque au crocodile pour le textile et la maroquinerie.Mais en 2012, les héritiers de René Lacoste se déchirent, et les Maus prennent le contrôle intégral de l’affaire, moyennant un chèque de 650 millions d’euros.Lire également : Lacoste, marigot familialJosé Luis Duran devient alors très vite le PDG de la marque tricolore. Et il réveille l’entreprise. Il intègre les équipes de Lacoste et Devanlay, transfère le groupe dans un nouveau siège social au centre de Paris, rationalise le réseau de distribution et, surtout, fait monter en gamme les collections. Certains polos dépassent désormais les 100, voire les 150 euros. Des vêtements de ville sont ajoutés au catalogue. De nouvelles compagnes publicitaires sont lancées.Lire aussi un entretien avec M. Duran, en novembre 2012 : « Si Lacoste maintient l'emploi en France, ce n'est pas pour raison humanitaire »  Ce repositionnement n’a-t-il pas porté les fruits escomptés ? José Luis Duran et les Maus ont-ils eu des divergences sur la suite de la stratégie ? Ou bien le PDG espagnol a-t-il eu une offre plus intéressante ailleurs, et décidé lui-même de partir ? Les raisons du changement de PDG restent, pour l’heure, mystérieuses.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Antoine Reverchon L’euro a poursuivi sa baisse face au dollar, vendredi 16 janvier. Vers 23 heures (heure de Paris), la monnaie unique européenne valait 1,1566 dollar, contre 1,1623 dollar jeudi à la même heure. Pendant la séance, l’euro est même tombé sous 1,15 dollar pour la première fois depuis novembre 2003.Faut-il se réjouir de cette baisse continue de l’euro, ou faut-il en redouter les conséquences ? Jérôme Héricourt, professeur de sciences économiques à l’université de Brest et économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii), décrypte ce recul de la monnaie européenne.La baisse de l’euro est-elle un phénomène durable ?Par rapport à son point haut en mai 2014, l’euro a baissé d’un peu plus de 16 % par rapport au dollar, et de près de 5 % en « taux de change effectif réel », c’est-à-dire le taux de change moyen de l’ensemble des monnaies des principaux pays (en l’occurrence 61) dont la zone euro est partenaire, mais pondéré par le poids de chacun d’eux dans son commerce extérieur. Même si 5 %, cela commence à faire beaucoup, la « chute » de l’euro est donc surtout une hausse du dollar.Mais cette chute devrait se poursuivre sur la longue durée, car elle reflète deux phénomènes. Tout d’abord, les États-Unis connaissent un bon rythme de croissance (3,1 % prévus pour 2015), et pas la zone euro (1,3 %). Dans ces conditions, les opportunités d’investissement aux États-Unis sont plus rentables que dans la zone euro.Ensuite, les politiques monétaires vont de plus en plus diverger : les États-Unis étant au quasi-plein emploi, avec 6 % de chômage et la fin annoncée des achats massifs d’actifs (« quantitative easing »), on sait que la Fed s’approche inéluctablement de la remontée des taux d’intérêt. Au même moment, la Banque centrale européenne (BCE) semble de plus en plus vouloir s’engager franchement dans des rachats d’actifs, notamment de titres de dette souveraine.Ainsi, alors que l’offre de nouveaux dollars va diminuer, celle d’euros va augmenter, ce qui créera forcément une rareté relative du dollar, et donc une hausse de son prix. Car même si le stock de dollars reste bien supérieur à celui d’euros dans le monde, ces dollars sont déjà placés.Les marchés ont les yeux rivés sur la BCESi s’ajoute à ces raisons une nouvelle crise de confiance des investisseurs vis-à-vis de l’euro, en cas de renouveau du « problème grec » après les élections du 25 janvier, la chute de l’euro ne pourra qu’être encore plus forte.Le cas du franc suisse est assez similaire : la croissance en Suisse est supérieure à celle de la zone euro (+2,1 % attendus en 2015). La Banque nationale suisse, anticipant le fait que la politique de la BCE ne peut que renforcer la tendance à la dépréciation de l’euro, et sachant qu’elle ne pourra poursuivre sa propre politique de limitation du prix du franc suisse, a préféré laisser sa monnaie s’envoler.La Suisse renonce à bloquer le cours du franc face à l’euroLa chute de l’euro est-elle une bonne nouvelle pour l’économie de la zone ?Les effets positifs sont indiscutables. Elle augmente la compétitivité des prix des exportations et accroît par conséquent la demande internationale aux entreprises de la zone. Nous avons calculé qu’une dépréciation du taux de change réel de 10 % de l’euro par rapport à un pays partenaire se traduit par 6 % de croissance des exportations en moyenne.Certes, elle renchérirait aussi les prix des biens importés, mais de 2 % à 3 % seulement. Le solde net reste donc positif. De plus, ce calcul a été fait avant la chute spectaculaire du pétrole intervenue depuis : le solde net pourrait donc s’avérer encore plus positif.Baisse de l’euro : certaines entreprises y gagnent, d’autres pasLes Allemands, attachés au principe d’un euro fort, ne semblent pas s’en réjouir. Pourquoi ?Peut-être en bénéficieraient-ils un peu moins que la France, car leur chaîne de valeur inclut une plus grande quantité de biens industriels importés, qui se renchériraient. Mais de nombreuses études indiquent que si l’impact sur les exportations allemandes serait légèrement inférieur, il resterait largement positif.Je n’ai pour l’instant trouvé aucune étude qui ait pu démontrer que la chute de l’euro aurait un impact négatif sur l’économie allemande. D’autant qu’un quart des exportations allemandes s’effectuent hors zone euro, et seulement 15 % en zone euro - contre respectivement 10,1 % et 11,7 % pour la France.La croissance allemande est plus vigoureuse que prévuSi Berlin continue pourtant à défendre, officiellement, l’euro fort, c’est pour des raisons essentiellement politiques et idéologiques, qui n’ont rien à voir avec l’économie. Le gouvernement avait « vendu » à l’opinion l’abandon du Deutsche mark, outil de la lutte contre l’inflation, considérée comme responsable du triomphe du nazisme avant-guerre, contre la promesse d’un euro fort.Une monnaie forte maintient en effet une pression constante sur les prix des entreprises, contraintes de comprimer leurs coûts, et en particulier les salaires, pour être compétitives, ce qui évite l’inflation.Aujourd’hui, pour des raisons essentiellement politiques, Berlin estime que ce que les Allemands ont consenti comme sacrifices doit être consenti par les autres. Mais dans la situation économique et sociale actuelle de pays comme la Grèce, l’Espagne, ou même la France, ces sacrifices sont tout simplement impossibles à demander.D’autres pays, comme le Brésil ou la Russie, ont vu leurs monnaies s’effondrer récemment. Ces chutes ont été perçues comme la manifestation de graves faiblesses de leur économie. En est-il de même pour la zone euro ?À court terme, comme je l’ai dit, la différence entre euro et dollar reflète bien la différence de croissance entre Europe et États-Unis. Mais cela n’a rien à voir avec les cas de la Russie ou du Brésil.Tout d’abord, la chute du real ou du rouble ont été bien plus fortes et rapides que celle de l’euro : 50 % de chute du rouble par rapport au dollar en trois mois, ce n’est pas 15 % en six mois.Cinq questions sur la chute du roubleLe Brésil souffre d’une immense bulle de crédit, prête à éclater à tout moment. La Russie est une économie de rente, dépendante du pétrole, qui n’a pas su effectuer la diversification suffisante pour trouver d’autres relais de croissance.Rien de tel en zone euro. La baisse de l’euro, je l’ai dit, c’est surtout la hausse du dollar. Elle n’est pas inquiétante tant qu’elle ne reflète pas une défiance des investisseurs vis-à-vis de la monnaie unique, défiance qui n’existe pas comme le montrent les très faibles taux d’intérêt sur les dettes souveraines européennes.Si ces taux d’intérêt remontaient, ce serait une autre affaire…Contrairement à ce que l’on dit ou lit souvent, il n’y a pas de lien mécanique entre la force d’une monnaie et le dynamisme d’une économie.Le dollar a été relativement faible durant toute la deuxième moitié des années 1990, et pourtant les investissements affluaient aux États-Unis, attirés par la vague des hautes technologies.Mais la théorie économique ne dit-elle pas qu’il y a une « valeur d’équilibre » entre le taux de change d’une monnaie et les fondamentaux de l’économie ?Sans doute, mais les économistes s’arrachent les cheveux depuis longtemps pour déterminer le moment où cette valeur d’équilibre est effectivement atteinte.Ce que l’on observe dans la réalité c’est que le taux de change diverge plus ou moins fortement autour de cette valeur d’équilibre en fonction des circonstances.Antoine ReverchonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Chastand Alors qu’un accord semblait tout proche, syndicats et patronat ont échoué à s’entendre sur une réforme du dialogue social et des seuils sociaux dans les entreprises, samedi 17 janvier. Après deux jours et une longue nuit de négociation, les partenaires sociaux se sont séparés au petit matin sur un constat d’échec. Une nouvelle séance de négociation devrait toutefois être fixée dans les prochains jours. « La matière est sensible et difficile. On a fait beaucoup d’efforts, on était tout proche d’un accord mais on n’a pas réussi à aboutir cette nuit », a expliqué Alexandre Saubot, le négociateur du Medef. La négociation, ouverte à la demande du gouvernement, aurait déjà dû aboutir fin 2014.Les grandes lignes de l’accord semblaient pourtant être fixées vendredi soir, mais les détails techniques de la réforme en profondeur des instances de représentation du personnel souhaitées par le Medef ont fait l’objet d’âpres débats. Sur le principe, trois syndicats majoritaires (CFDT, CFTC et CFE-CGC) devraient s’entendre avec le Medef et l’UPA (artisans) pour fusionner toutes les actuelles instances de représentations du personnel (comité d’entreprise, délégués du personnel, comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail [CHSCT]) dans une seule, baptisée « conseil d’entreprise ». Reste à en fixer les détails techniques précisément.Disparition des CHSCTSi elle est entérinée lors de l’ultime séance de négociation, cette réforme pourrait bouleverser en profondeur le paysage du dialogue social dans les entreprises. Le nouveau conseil d’entreprise devrait en effet être obligatoire dans toutes les entreprises employant plus de onze salariés. La disparition des CHSCT est probablement la mesure la plus spectaculaire de ce projet d’accord. Créés en 1982, ils étaient spécialisés dans la surveillance des conditions de travail des salariés. Le Medef, qui réclamait cette simplification, assure que les prérogatives actuelles du CHSCT seront intégralement transmises au nouveau conseil d’entreprise. Par ailleurs, le projet de texte prévoit que les entreprises de plus de 300 salariés continuent d’avoir un ersatz de CHSCT, sous la forme d’une simple « commission » constituée au sein du conseil d’entreprise et qui « l’assiste » sur les questions d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail.Mais la CGT, qui ne signera pas l’accord quoi qu’il arrive, a immédiatement dénoncé une « réduction drastique du dialogue social et des capacités d’intervention des salariés ». Dans la même veine, Force ouvrière s’est alarmée de la fin de « soixante-neuf ans de délégués du personnel, soixante-dix ans de comité d’entreprise, quarante-six ans de délégués syndicaux et plus de trente ans de CHSCT ». La CFDT était nettement moins pessimiste, en estimant que la disparition des CHSCT n’était pas un problème si ses prérogatives et pouvoirs sont intégralement repris par les nouveaux conseils d’entreprise.En échange de cette mesure, le patronat a accepté de créer un dispositif pour représenter les salariés des entreprises de moins de onze salariés, qui en sont actuellement dépourvues. C’était une des principales revendications syndicales. Des « commissions régionales paritaires » doivent voir le jour. Elles regrouperont dix patrons et dix syndicalistes et auront pour rôle de « conseiller les salariés et les employeurs » de ces petites entreprises. Leurs moyens seront en revanche très limités et elles auront l’interdiction « d’intervenir dans une entreprise », ce qui devrait clairement brider leur pouvoir. La CFDT réclame que ces pouvoirs soient renforcés avant de signer ce projet d’accord. Côté patronal, la CGPME, qui refuse par principe toute représentation des salariés dans les très petites entreprises (TPE), ne signera probablement pas l’accord. Qu’importe, les signatures du Medef et de l’UPA (artisans) suffiront.« Lissage » des seuils sociauxPar ailleurs, le patronat réclame un « lissage » des seuils sociaux actuels puisque la taille des conseils d’entreprise dépendra plus fortement de la taille des entreprises. Le dernier projet prévoyait un élu pour les entreprises de 11 à 25 salariés, deux jusqu’à 49, et ainsi de suite jusqu’à 60 pour les entreprises de plus de 10 000 salariés. En revanche, le seuil symbolique des 50 salariés devrait perdurer puisque c’est à partir de ce niveau que le conseil d’entreprise aura un budget de fonctionnement, la possibilité d’aller en justice et de prévoir des mesures sociales pour les salariés, sur le modèle des actuels comités d’entreprise. Syndicats et patronat se sont longuement écharpés sur l’enveloppe d’heures de délégation dont pourront bénéficier ces élus, le patronat voulant drastiquement les réduire.Les syndicats devraient par ailleurs obtenir le maintien de leur prééminence. Comme actuellement, seuls des candidats syndiqués pourraient se présenter au premier tour des élections professionnelles et ils seraient les seuls habilités à négocier des accords avec leur direction, sauf en l’absence totale d’élus syndiqués. Là encore, ces points font l’objet de discussions techniques poussées qui ne sont pas encore résolues.Dernier point crucial, le patronat demande que les nombreuses consultations obligatoires soient grandement allégées puisque, dans son projet, seules subsistent trois consultations annuelles sur la « situation économique et financière de l’entreprise », sur la « situation sociale » et sur les « orientations stratégiques ». Autant dire que, si les partenaires sociaux finissent par s’entendre, le paysage du dialogue social dans les entreprises devrait radicalement changer.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Même Goldman Sachs n’échappe pas à la tendance. La plus prestigieuse des banques d’affaire américaine a annoncé, vendredi 16 janvier, une baisse de 7,1 % de son bénéfice net au quatrième trimestre. Comme JP Morgan, Bank of America ou Citigroup, qui ont également publié cette semaine des résultats en baisse, Goldman Sachs est confronté à un environnement de moins en moins favorable.Même si la banque d’affaires a réalisé un chiffre d’affaires meilleur que ce qu’attendaient les analystes, celui-ci a baissé de 12 % au quatrième trimestre, à 7,69 milliards de dollars pour un bénéfice net de 2,1 milliards, contre 2,33 milliards sur la même période de l’année précédente.Cette chute s’explique par le fait que Goldman Sachs est beaucoup plus dépendante des activités de courtage que ses principales concurrentes. Or cette activité a été très chahutée. « Nous sommes satisfaits de nos performances au cours d’une année caractérisée par des conditions financières et une économie mondiale mitigées », s’est toutefois félicité Lloyd Blankfein, le PDG de Goldman Sachs.L’impact de cet environnement compliqué est notamment visible dans le « fixed income », c’est-à-dire les placements obligataires, les marchés des devises et celui des matières premières. Dans ce domaine la chute du chiffre d’affaires atteint 29 % à 1,22 milliard.Pour Citigroup et Bank of America la baisse a atteint respectivement 16 % et 30 %, tandis que JP Morgan a publié un résultat dans cette activité en chute de 14 % à périmètre comparable.L’une des explications réside dans le parcours erratique qu’ont connu ces métiers au cours de 2014. Dans un premier temps, les marchés ont fait preuve d’un calme inédit avec très peu d’activité et donc très peu d’opportunité de revenus, tandis que la fin de l’année a été secouée par une très forte volatilité, notamment en raison de la chute brutale des cours du pétrole.Recul des bonusLa banque d’investissement n’a pas été non plus épargnée. Pour Goldman Sachs, cette activité a plongé de 16 % par rapport au quatrième trimestre de 2013 à 1,4 milliard. La banque d’affaire a compensé en réduisant ses coûts opérationnels de 14 %. Ceux-ci ont même baissé de 12 % par rapport au dernier trimestre.Les bonus versés au management et aux employés en ont subi les conséquences : leur montant total a baissé de 11 % à un peu moins de 2 milliards. Il s’agit du premier poste de dépenses pour Goldman Sachs, qui, en proportion du chiffre d’affaires est cependant resté étal à 36,8 %.Même si Goldman Sachs est parvenu à limiter les dégâts, les résultats des banques américaines montrent une nette dégradation de leur rentabilité. Sur l’ensemble de 2014, le bénéfice net de Bank of America a plongé de 58 %, celui de Citigroup de 47 %.Outre les mauvaises performances dans le courtage, les deux établissements pâtissent de la faiblesse des taux d’intérêt qui pèse sur la rentabilité de leur activité de prêt.Wells Fargo, la première capitalisation bancaire américaine, moins exposée au courtage, s’en est mieux tirée. Le groupe a dégagé en 2014 un bénéfice net de 23,1 milliards de dollars, en hausse de 5 %.Même si la performance a faibli au quatrième trimestre, le bénéfice net reste en hausse de 2 % à 5,7 milliards de dollars. La rentabilité progresse ainsi pour le 18e trimestre successif, selon la société d’études FactSet.Le nouvel environnement réglementaire pointé du doigtLa rentabilité des banques américaines a été également bousculée par les amendes astronomiques qu’elles ont dû payer pour éviter des poursuites judiciaires. Bank of America a ainsi dû verser plus de 16 milliards aux autorités américaines pour sa responsabilité dans la crise des subprimes.Le bénéfice de Citigroup au quatrième trimestre ne s’est élevé qu’à 350 millions de dollars contre 2,4 milliards sur la même période de l’année précédente après avoir provisionné 3,5 milliards au titre des amendes dont elle fait l’objet et des charges de réduction de coûts.Quant à JP Morgan, la pénalité qui lui a été infligée dans le scandale sur les manipulations des marchés des devises a lourdement pesé sur ses résultats. La banque a accepté en novembre de payer 1 milliard de dollars aux autorités britanniques et américaines.Par ailleurs, le groupe a payé 100 millions supplémentaires dans un accord à l’amiable avec des investisseurs institutionnels. JP Morgan reste sous la menace de poursuites criminelles sur ce dossier.Mercredi, lors d’une conférence avec les analystes, Jamie Dimon, le PDG de JP Morgan s’est plaint également du nouveau contexte de régulation, qui oblige les banques à réduire leur exposition aux activités les plus spéculatives, qui étaient jusqu’à présent les plus lucratives.« Les banques sont attaquées », a-t-il lancé, ce qui n’a pas empêché JP Morgan de publier un bénéfice net record de 21,8 milliards de dollars. Même sur la défensive, les banques ont visiblement encore de la ressource.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Ségolène Royal persiste et signe : la France devra, tôt ou tard, construire de nouveaux réacteurs nucléaires pour remplacer ceux qui ne pourront être prolongés et maintenir à 50 % la part d’électricité d’origine nucléaire, objectif fixé par le chef de l’Etat, François Hollande, pour l’après-2025.Deux jours après avoir annoncé la couleur dans un entretien au magazine L’Usine nouvelle, la ministre de l’écologie et de l’énergie a réitéré ses propos, jeudi 15 janvier, en marge de ses vœux à la presse. « Nous ne faisons pas le choix des écologistes qui consiste à dire qu’il faut sortir du nucléaire, a-t-elle déclaré. Ce n’est pas le choix que fait le gouvernement : le gouvernement veut sortir du tout nucléaire, il y a une grosse nuance. »Un stade de développement pré-industrielDans cette interview, Mme Royal évoquait « une nouvelle génération de réacteurs », sans plus de précisions. Jeudi, elle a cité les centrales de « quatrième génération », l’EPR et l’Atmea étant des chaudières dites « de troisième génération » ne présentant pas un saut technologique majeur par rapport aux 58 réacteurs exploités par EDF. Le « seul » problème, c’est que ces réacteurs de génération IV, beaucoup moins gourmands en uranium, n’en sont qu’à un stade de développement pré-industriel. Et les experts n’envisagent pas une – éventuelle – leur production en série avant 2040-2050.La France a une position importante au sein du Forum international Génération IV, lancé en 2000 à l’initiative des Etats-Unis, où douze pays (dont la Russie, la Chine et le Japon) et Euratom travaillent sur six filières technologiques. Paris s’est fixé l’objectif de disposer, à l’horizon 2040-2050, d’un réacteur à neutrons rapides (RNR) « sous une forme industrialisable », successeur de Superphénix arrêté en 1997 et en cours de démantèlement à Creys-Malville (Isère). Le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), EDF et Areva travaillent notamment sur une technologie utilisant le sodium comme fluide caloporteur, avec des industriels français (Alstom, Bouygues…) et étrangers (Toshiba, Rolls Royes…).Il n’y aurait plus besoin d’enrichissementDans la plupart des 440 réacteurs actuellement en service dans le monde, c’est l’eau qui joue le double rôle de modérateur de la vitesse des neutrons et de transporteur de la chaleur produite. Ces réacteurs à neutrons rapides ont de nombreux atouts. Ils brûlent l’uranium fissile (U235), qui ne constitue que 0,7 % de l’uranium naturel, mais aussi l’isotope non fissile (U238), qui représente l’essentiel du minerai, les neutrons rapides le transformant en plutonium (PU 239) qui, lui, est fissile. Ainsi les réserves d’uranium deviendraient-elles suffisantes pour assurer le fonctionnement des RNR durant plusieurs milliers d’années, estiment les experts du CEA. Il n’y aurait plus besoin d’enrichissement, réduisant considérablement le risque de prolifération.Enfin, ces réacteurs brûlent le plutonium et une partie des déchets les plus radiotoxiques (à haute activité et à vie longue). Le premier sert actuellement à fabriquer du MOX (en l’associant à l’uranium) utilisé dans 22 des 58 réacteurs français ; les seconds doivent être vitrifiés et entreposés à l’usine de retraitement-recyclage de La Hague (Manche) en attendant un éventuel enfouissement profond. Selon l’Association mondiale du nucléaire (WNA), les industriels de l’atome ont accumulé un stock d’environ 1,5 million de tonnes de ces « déchets » radioactifs au cours des soixante dernières années.Pour l’heure, la contribution française a un nom : Astrid (Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial). Ce démonstrateur technologique de grande puissance (600 MW), dont le CEA est le maître d’ouvrage, n’en est qu’au stade de l’« avant-projet sommaire », indique le Commissariat. La décision de le construire ne sera prise qu’en 2020, et sa mise en service n’interviendra qu’en 2020 pour un démarrage des expérimentations en 2025.Un défi financierL’enjeu porte notamment sur la sûreté de ce réacteur, un point sur lequel Astrid « devra rompre avec ses prédécesseurs » Phénix et Superphenix, indique Christophe Béhar, directeur de l’énergie nucléaire au CEA et vice-président du Forum Génération IV. « Nous avons fait la liste de tous les incidents survenus sur Superphénix pour qu’ils ne se reproduisent pas sur Astrid », affirme-t-il. Car si le sodium liquide assure une meilleure évacuation de la chaleur du cœur des réacteurs, il a aussi le double inconvénient d’exploser au contact de l’eau (il n’y en aura pas dans Astrid) et de brûler au contact de l’air. En 1995, un incendie s’était déclaré dans le réacteur prototype japonais Monju à la suite d’une fuite de sodium, ce qui avait entrainé son arrêt pendant plus de quatorze ans. Il avait été relancé… quelque mois avant la catastrophe de Fukushima.Le défi d’Astrid est aussi financier. Son coût est en effet estimé, selon certaines sources, à plus de 5 milliards d’euros. « Il n’est pas acquis aujourd’hui que les objectifs fixés puissent être atteints à un coût raisonnable », indique le ministère de l’écologie et de l’énergie sur son site. Pour l’heure, 650 millions ont été dégagés en 2010 dans le cadre du « grand emprunt » pour les investissements d’avenir, auxquels s’ajoutent 130 millions venant des entreprises partenaires.Le paysage énergétique mondial a beaucoup changé depuis le lancement du Forum Génération IV en 2000. Outre Fukushima, le boum des gaz de schiste aux Etats-Unis, le développement accéléré de l’éolien et du solaire en Europe, sans oublier l’effondrement récent des cours du pétrole, ont rendu le nucléaire moins attractif. Même si la menace du changement climatique, elle, n’a fait qu’augmenter au cours des quinze dernières années - un des grands arguments des défenseurs de l’atome civil.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.01.2015 à 11h28 • Mis à jour le16.01.2015 à 14h51 | Bertrand Bissuel Les grandes effusions républicaines sont terminées pour Cécile Duflot. Après avoir salué le discours de Manuel Valls, mardi 13 janvier, lors de l'hommage rendu aux 17 victimes des attentats commis à Paris, la députée écologiste a repris l'une de ses activités préférées : taper sur la politique de l'exécutif, qu'elle juge trop libérale. Cette fois-ci, c’est Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, qui en a fait les frais.Jeudi 15 janvier, en début de soirée, l'ancienne ministre du logement du gouvernement Ayrault a participé aux travaux de la commission spéciale de l'Assemblée nationale sur le projet de loi « croissance et activité » défendu par M. Macron. Bien qu'elle n'en soit pas membre, elle peut y prendre la parole mais sans avoir le droit de voter sur les amendements. « J'imagine que, pour elle, l'émotion doit être grande », a ironisé François Brottes, le président (PS) de la commission spéciale. « Provocation amicale », a-t-il tenu à préciser, en souriant.Mme Duflot s'est « invitée » dans les débats lorsqu'il s'est agi d'examiner les mesures relatives à l'urbanisme. L'une d'elles vise à développer les « logements intermédiaires » (ceux situés entre le parc HLM et les habitations à loyer libre) en permettant aux communes d'augmenter le nombre de mètres carrés constructibles sur une parcelle donnée. Craignant que les bailleurs sociaux privilégient cette offre inaccessible pour les familles les plus modestes (car les loyers sont trop élevés), Mme Duflot et ses collègues du groupe écologiste ont défendu des amendements en faveur de la production locative sociale.« Un énorme loup »C'est « la priorité » aujourd'hui, a insisté la députée de Paris. Pour elle, « il y a un énorme loup » dans le dispositif envisagé par la loi, « s'il n'est pas encadré » : les communes seront enclines à mettre en chantier du logement intermédiaire, qui est hors de portée des plus pauvres. La parlementaire a également exprimé la crainte que, à terme, le législateur change la règle pour que l'habitat intermédiaire soit pris en compte dans le pourcentage de HLM à édifier dans plusieurs centaines de municipalités, conformément à la loi « solidarité et renouvellement urbains » (SRU).« Il me semble que les garde-fous ont été mis, a répliqué M. Macron. Je veux bien qu'on décide d'empiler protection sur protection, contrainte sur contrainte mais le résultat à la fin, c'est que ça ne construira plus. (…) C'est pour cette raison que je ne peux pas partager la philosophie qui est la vôtre. »Le débat a tourné à l'aigre durant l'examen d'un autre article, qui modifie les obligations pesant sur un propriétaire lorsqu'il veut vendre son bien alors que ce dernier était, jusqu'alors, loué à des particuliers. La loi ALUR, portée par Mme Duflot quand elle était membre du gouvernement, avait mis en place des mesures de protection supplémentaires au profit des locataires, en particulier ceux qui sont touchés par les « ventes à la découpe » (mise à vente, lot par lot, d'appartements dans un immeuble appartenant à une société privée). Les dispositions prises à l'époque ont eu, pour effet, dans certains cas, de permettre aux occupants de rester dans les lieux durant plus de dix ans, a expliqué en substance, M. Macron. Il convient donc d'assouplir la réglementation car elle risque de décourager les investisseurs, a-t-il ajouté.Mme Duflot a indiqué, jeudi, qu'elle avait conscience que les droits accordés aux locataires pouvaient être remis en cause, un jour « mais pas avant le mois de juin 2017 » – autrement dit, pas durant le quinquennat de François Hollande. « Je suis très heurté par ce que j'entends, s'est-elle indignée. Quelle formidable hypocrisie ! (…) La vente à la découpe, c'est de la rentabilité de barbouze. On achète un immeuble, (…), on ne fait aucun travaux et on revend. Avec une marge énorme. » Détricoter la loi ALUR quelques mois après sa promulgation, « c'est surprenant et c'est regrettable », a-t-elle tempêté. L'initiative du gouvernement « va améliorer la marge de certains découpeurs ».M. Macron lui a répondu que ses affirmations relevaient « de la posture ». « Ne faites pas croire (...) que nous serions en train de faire un cadeau aux suceurs de sang du peuple. (...) Vous vous feriez plaisir à peu de frais. Et ce n’est pas à la hauteur du débat que nous sommes en train de conduire », a-t-il lancé. L’union nationale semble bien loin.Opération déminage pour la loi Macron Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Chastand Si la croissance devrait un peu s’améliorer en 2015, la situation de l’emploi ne devrait en revanche pas s’éclaircir. L’Unedic, l’organisme qui gère l’assurance-chômage, a publié de sombres pronostics, vendredi 16 janvier. Ils prévoient une hausse du taux de chômage à 10,3 % en métropole fin 2015, contre 9,9 % actuellement. Le nombre de chômeurs sans aucune activité (la « catégorie A » de Pôle emploi) devrait s’établir dans un an à 3,6 millions de personnes, contre un peu moins de 3,5 millions actuellement.En comptant les chômeurs ayant une activité réduite (catégories B et C), le nombre d’inscrits à Pôle emploi pourrait grimper de 5,2 à près de 5,4 millions de personnes. Cette situation a une raison simple : le timide retour de la croissance, que l’Unedic estime à 0,8 % pour 2015 en accord avec le consensus des économistes, ne permettra pas de créer suffisamment d’emplois pour compenser la hausse de la population active. Ces prévisions sont similaires à celles de l’Insee, publiées le 18 décembre 2014, qui pronostiquent un taux de chômage à 10,6 % en 2015, DOM compris. François Hollande n’avait pas contesté en décembre ces sombres présages. « Est-ce que 1 % de croissance suffit pour réduire le chômage en France ? Non, parce qu’en France, la population active augmente », avait-il déclaré en déplacement à Bruxelles. Depuis son échec à « inverser la courbe du chômage avant fin 2013 » comme il s’y était engagé, le président de la République est très prudent sur ses promesses publiques en matière d’emploi. En avril, il s’est uniquement engagé à ne pas se représenter en 2017 si le chômage ne reculait pas d’ici là.DérapageSouci supplémentaire, cette nouvelle montée du nombre de chômeurs va se traduire par une forte hausse du déficit de l’Unedic. Alors que l’assurance-chômage prévoyait encore en septembre de réduire son déficit en dessous de 3,7 milliards d’euros en 2015 (contre près de 4 milliards en 2013), celui-ci devrait finalement se stabiliser en 2014 puis déraper à plus de 4,6 milliards en 2015. L’Unedic, qui est déficitaire depuis 2009 et le début de la crise, va voir sa dette totale grimper à près de 26 milliards à cet horizon.Si un déficit est logique en période de crise pour l’assurance-chômage, ce dérapage des comptes devrait peser sur la prochaine négociation des règles d’indemnisation des chômeurs. Les syndicats et le patronat, qui gèrent l’Unedic, ont prévu de les rediscuter en 2016, mais un premier groupe de travail doit se réunir en 2015. Il apparaît déjà que l’actuelle convention, rentrée totalement en vigueur début octobre, ne permettra pas de stabiliser le déficit comme espéré, malgré les 600 millions d’euros d’économies prévues par le texte.Cette convention prévoyait pourtant un durcissement de l’indemnisation des intermittents, l’allongement du délai de carence pour les salariés quittant leur entreprise avec des indemnités supralégales ou la création de « droits rechargeables » plus simples mais souvent moins avantageux pour les chômeurs reprenant une activité temporaire. Mais les fondamentaux – un jour cotisé pour un jour travaillé, une durée d’indemnisation pouvant aller jusqu’à deux ans, voire trois ans – étaient restés les mêmes.Le Medef n’a jamais caché qu’il souhaitait s’y attaquer et le gouvernement a publiquement demandé en octobre aux partenaires sociaux de durcir davantage ces règles. « La question de l’efficacité, de l’équité des règles » du régime d’assurance-chômage « est un débat légitime », avait déclaré Manuel Valls le 8 octobre, en laissant entendre que les règles d’indemnisation n’incitaient pas, selon lui, suffisamment les chômeurs à rechercher un emploi.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.01.2015 à 10h08 • Mis à jour le16.01.2015 à 15h57 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La Commission européenne a rendu public, vendredi 16 janvier, l’intégralité de sa décision justifiant l’ouverture d’une enquête pour aide d’Etat concernant le groupe américain Amazon et ses pratiques fiscales au Luxembourg, qui avait été annoncé en octobre 2014.Bruxelles estime que les autorités luxembourgeoises « octroient un avantage à Amazon » à travers certaines pratiques fiscales, et que cela « constitue une aide d’Etat » illégale.La publication du détail des accusations de la Commission à l’encontre d’Amazon, et du Luxembourg, intervient après les révélations « LuxLeaks », début novembre 2014, un travail journalistique de grande ampleur, qui a mis à jour, au Luxembourg, un système d’évasion fiscale de grande envergure au profit des multinationales.LuxLeaks : L’évasion fiscale, un sport national pour les géants américainsPourquoi ne dévoiler le contenu des griefs que maintenant ?La décision d’ouverture d’enquête à l’encontre d’Amazon avait été rendue publique le 7 octobre 2014, mais les détails justifiant cette démarche n’avaient pas été divulgués, pour laisser aux parties concernées le temps d’en extraire ce qu’elles jugent relever du secret des affaires.La Commission s’était déjà prêtée à ce genre d’exercice (publier l’intégralité de sa décision d’ouverture d’enquête), fin 2014, à propos des pratiques fiscales de Starbucks aux Pays-Bas et d’Apple en Irlande.Les informations publiées vendredi (25 pages au total), n’apportent pas de données nouvelles concernant l’avancée de l’enquête de Bruxelles. La commissaire en charge de la concurrence, Margrethe Vestager s’est engagée à communiquer sur ce sujet avant la fin du premier trimestre 2015.Quelles sont les pratiques fiscales visées ? Ce qui est visé par l’enquête de Bruxelles c’est le système du « rescrit fiscal » (ou « tax ruling ») : celui-ci permet à une entreprise de demander à l’avance comment sa situation fiscale sera traitée dans un pays, et est utilisé par les multinationales pour faire de l’optimisation en répartissant profits et coûts entre leurs filiales dans différents pays.Amazon et le Luxembourg sont-ils les seuls visés par la Commission ?Non. La Commission a demandé des renseignements sur cette pratique du rescrit fiscal en juin 2014 à six pays : Chypre, l’Irlande, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas et le Royaume-Uni.Elle a ouvert à ce jour quatre enquêtes sur des « tax rulings » qu’elle soupçonne de constituer des aides d’Etat illégales : deux d’entre elles visent le Luxembourg, pour des accords avec le Amazon et le groupe automobile italien Fiat. Les deux autres concernent l’Irlande avec Apple et les Pays-Bas avec Starbucks.Que montrent les 25 pages publiées par la Commission ?Le document publié vendredi éclaire sur les pratiques fiscales d’Amazon en Europe, particulièrement dans le Grand-Duché.La Commission explique soupçonner le fisc luxembourgeois d’avoir pris, au bénéfice du géant américain de la vente en ligne, une décision fiscale anticipative, le 6 novembre 2003, qui validerait des prix de transfert contestables entre les filiales luxembourgeoises d’Amazon et la maison mère.Les prix de transfert désignent les prix facturés pour des opérations commerciales entre diverses parties d’un même groupe d’entreprises, prix fixés pour l’usage de droits de propriété intellectuelle, pour la vente de produits et services, etc...Ces prix de transfert doivent être évalués conformément aux conditions du marché, c’est-à-dire, au prix auquel ces biens et services seraient facturés si une entité d’un groupe devait les acquérir sur le marché au lieu de le faire à l’intérieur du groupe.Une évaluation erronée des prix de transfert peut conduire à la diminution de la base fiscale d’une entreprise sur un territoire, donc à la minimisation de son bénéfice imposable.La Commission se penche notamment sur la structure d’Amazon au Luxembourg. Le groupe y a regroupé quasiment toutes ses activités en Europe.Ce que reproche la Commission c'est l'accord sur le prix de transfert entre deux entités luxembourgeoises, Lux SCS et Lux Eu SARL.Amazon Eu SARL « joue le rôle de siège principal d’Amazon pour l’Europe et est le principal opérateur des services de commerce de détail et des services aux entreprises offerts par l’intermédiaire des sites web européens d’Amazon », indique le document de Bruxelles publié vendredi. En outre, elle assume des fonctions de gestion de trésorerie et détient (directement ou indirectement) les autres filiales européennes d’Amazon qui assurent la commercialisation, le marketing et les fonctions de support. »Cette filiale a déclaré un chiffre d’affaires de 13,6 milliards d’euros. Cette société Amazon EU SARL joue le rôle de société mère pour d’autres filiales luxembourgeoises. Amazon emploie environ 1 000 salariés au Luxembourg, dont des postes de direction stratégique gérant l’ensemble des activités européennes d’Amazon.Lux SCS est une entité « fiscalement transparente » selon le rapport de Bruxelles, qui possède 100 % du capital de Lux EU SARL, qui, elle, est la société qui est censée payer des impôts au LuxembourgLux SCS licencie des droits de propriété intellectuels à Lux EU SARL, selon un prix de transfert, qui a été approuvé par le fisc luxembourgeois en 2003, et que Bruxelles soupçonne de ne pas être conforme au prix du marché : il aurait été surévalué pour minimiser la base imposable de Lux Eu SARL.Que répondent les « accusés » ?Les autorités luxembourgeoises ont immédiatement réagi à la publication de ces documents en assurant dans un communiqué que « le Luxembourg est confiant que les allégations d’aide d’État dans cette affaire sont sans mérite ».Le Luxembourg se dit assuré « qu’il sera à même de convaincre la Commission de la légitimité de la décision anticipative en cause et qu’aucun avantage sélectif n’a été accordé ».Où en sont les projets de la Commission pour plus de transparence fiscale ?Consciente de l’impact délétère sur les opinions publiques des révélations LuxLeaks, la Commission européenne, et son président, Jean-Claude Juncker, qui a été premier ministre du Luxembourg pendant près de 19 ans, ont pris à plusieurs reprises l’engagement, fin 2014, de faire de la lutte contre l’évasion et la fraude fiscale en Europe une de leurs priorités.Lire aussi : Les Européens avancent dans la lutte contre l’optimisation fiscaleLe commissaire à l’économie et à la fiscalité, Pierre Moscovici doit présenter, d’ici à la fin du premier trimestre 2015, une directive sur l’échange automatique et obligatoire des accords fiscaux préalables.Mais la pression sur la Commission européenne pour agir contre l’évasion et la fraude fiscale va croissante. Au Parlement européen, une commission d’enquête est sur le point d’être formée, à l’initiative des Verts, qui aura des pouvoirs étendus.LuxLeaks : le Parlement européen veut mettre en place une commission d’enquêteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.01.2015 à 09h11 • Mis à jour le16.01.2015 à 09h51 Bernard Maris, économiste reconnu, universitaire, écrivain, essayiste, journaliste, a été assassiné le 7 janvier avec plusieurs de ses amis de Charlie Hebdo. Il a été une personnalité marquante de la pensée économique contemporaine ; ses choix iconoclastes l’ont conduit à pourfendre inlassablement l’économie standard et à dénoncer ses impostures.Acteur et penseur de son temps, dans une société soumise à des évolutions très puissantes depuis les années 1980 et à une crise sans précédent depuis le milieu de la dernière décennie, il s’est attaché, sans relâche à participer à la tâche indispensable de l’examen des idées, des institutions, des pratiques, des discours. Son esprit critique s’accompagnait toujours de propositions fortes.Un universitaire engagéJusqu’à la fin des années 1980, Bernard Maris a été membre du Centre d’études juridique et économique sur l’emploi (CEJEE) à l’Université Toulouse-1, où il avait soutenu sa thèse en 1975 (La distribution personnelle des revenus : une approche théorique dans le cadre de la croissance équilibrée) sous la direction du professeur Jean Vincens. En 1984, il devient maître de conférences à l’Université des sciences sociales de Toulouse (UT1-Capitole).En 1990, il rejoint le Laboratoire d’étude et de recherche en économie de la production (Lerep), qui deviendra le Lereps (Laboratoire d’étude et de recherche sur l’économie, les politiques et les systèmes sociaux) en 1998, où il restera pendant huit ans. Sa démarche était fondamentalement scientifique et épistémologique, il cherchait un lieu de recherche qui soit en rupture avec les paradigmes de l’économie standard et qui lui permette l’exercice véritable d’une pensée critique.Nommé professeur de sciences économiques à l’Institut d’études politiques de Toulouse en 19942, il dirigea le Lerep pendant deux années ainsi que le DEA qui était rattaché aux activités de recherche du laboratoire.Bernard Maris tenait beaucoup à son titre d’universitaire. Mais sa nomination comme professeur fut mouvementée suite à une très longue et très vive délibération du Conseil national des universités (CNU). Le conseil restreint de 12 professeurs n’ignorait pas le polémiste redoutable qu’était déjà Bernard Maris, notamment vis-à-vis de la pensée économique standard, mais aussi l’économiste compétent, grand spécialiste de la pensée keynésienne qu’il était déjà. Suite à un débat houleux, où il fallut rappeler qu’il était un véritable universitaire et poser la question de savoir s’il valait mieux l’avoir dans l’université ou en dehors, il fut finalement nommé professeur, mais à une voix près. L’instance supérieure de la profession avait sauvé de justesse son honneur de gardienne et de garante de la scientificité de la discipline et aussi de son pluralisme.« Meilleur économiste »Le séminaire « Rhétorique » qu’il mit en place accueillit des chercheurs prestigieux en sciences sociales tels que Jean-Pierre Dupuy ou Robert Boyer. C’est à cette époque qu’il obtient le prix du « meilleur économiste » décerné par Le Nouvel économiste (1995). C’est aussi de cette période que date la relation étroite qui s’est établie entre Gilles Dostaler et notre laboratoire.Avec un sourire complice, Gilles aimait voir un signe entre Keynes né l’année de la mort de Marx (1883) et Bernard et lui-même nés l’année de la mort de Keynes (1946). Quel économiste de génie naîtra l’année de notre décès, aimait-il à ironiser. Gilles Dostaler a disparu en 2011 et Bernard Maris est mort assassiné le 7 janvier aux côtés d’autres journalistes de Charlie Hebdo à qui il consacra ses plus belles années.En 1998, Bernard Maris s’était installé à Paris en intégrant l’Université Paris-8 et l’Institut d’études européennes. Il se rapprochait ainsi de Charlie Hebdo pour lequel il faisait des chroniques depuis plusieurs années, et de Sylvie Genevoix qu’il a épousée en secondes noces en 2007. Il a mené de front sa carrière d’universitaire, de chroniqueur, de romancier, tout en gardant son sourire et sa gentillesse. Il poursuivra seul le projet commencé avec son épouse en publiant, L’Homme dans la guerre. Maurice Genevoix face à Ernst Jünger en 2013 (Grasset), en hommage à l’académicien et sera conseiller durant le tournage du film qui lui fut consacré en 2014 (Ceux de 14). Il faisait aussi partie du comité éditorial de l’association Je me souviens de Ceux de 14, qui se propose de rassembler autour de la figure de Maurice Genevoix les personnes qui souhaitent commémorer le début de la Grande Guerre…Un antilibéral KeynésienBernard Maris était un spécialiste de Keynes dont il partageait plusieurs idées : l’implication du chercheur, la responsabilité du discours scientifique, la performativité de l’économie. L’économie n’est pas une science amorale et apolitique qui se suffit à elle-même. La réflexion économique doit se nourrir de toutes les autres sciences (sociologie, histoire, anthropologie, psychologie…) mais aussi de l’art, de la littérature, bref de toutes les productions humaines. Il avait consacré en 2007 cette pluridisciplinarité en publiant, avec une historienne, un anthropologue et une sociologue, Gouverner par la peur (Fayard, 2007).Pour lui, les questionnements de la psychologie et de l’économie se rejoignent, « l’accumulation inlassable du capital, le désir mortifère d’argent et la pulsion de mort sont intrinsèquement liés » (Capitalisme et pulsion de mort écrit avec Gilles Dostaler, Albin Michel, 2009). La rhétorique est essentielle (Petits principes de langue de bois économique, Bréal, 2008). L’économie est politique et sociale (Antimanuels d’économie, Bréal, 2003 et 2006, L’argent du riche et l’argent du pauvre, Le Monde Editions, 1992).Bernard pourfendait les idées néoclassiques, il était attentif à la place de la confiance et au rôle des politiques publiques pour soutenir l’activité économique. Dans ce cadre, il fut un fervent défenseur des politiques sociales, de la réduction du temps de travail, de la décroissance et milita pour un revenu universel. Il refusait d’être enfermé dans une opinion définitive ; l’analyse, et les conclusions que l’on en tire, sont toujours situées et doivent évoluer avec les changements sociaux.Son approbation du traité de Maastricht ne l’a pas empêché de poster, les 19 et 20 avril 2014, à la revue Alternatives économiques un billet intitulé « Je vire ma cuti », dans lequel il expliquait qu’il fallait désormais quitter la zone euro. Sans harmonie fiscale et budgétaire, les dettes restent séparables, écrivait-il, et cette sortie de la zone euro peut être ordonnée, selon un précepte keynésien, en créant une monnaie commune et en exprimant la dette publique française dans une nouvelle monnaie, l’eurofranc, qui relève à 93 % du droit français. Sinon, un véritable Tsunami financier mondial serait à craindre…Comme Keynes, Bernard Maris considérait que l’économiste à l’instar de tout citoyen doit participer à la vie politique et sociale (Keynes ou l’économiste citoyen, Presses de Sciences Po, 1999). En 2011, le président du Sénat Jean-Pierre Bel lui avait demandé d’intégrer le conseil général de la Banque de France.Réflexion, création, transmissionIl a été enseignant à la Banque centrale du Pérou dans les années 1980. Il a été aussi membre du conseil scientifique d’Attac et candidat des Verts aux législatives de 2002. Il participe à tous les médias. À la presse : en 1992, il est un de ceux qui feront renaître Charlie Hebdo dont il restera jusqu’en 2008 le directeur adjoint. Il contribuera par la suite à différents journaux : Marianne, Le Nouvel Observateur, Le Figaro Magazine, Le Monde, Alternatives économiques.À la radio, il tenait le samedi sur France Inter une chronique dans l’émission « On n’arrête pas l’éco » et participait au « débat économique » du vendredi matin, avec Dominique Seux. À la télévision, il intervenait sur I-Télé (« Y’a pas que le CAC », jusqu’en 2009) où il débattait des questions économiques avec Philippe Chalmin. Il était souvent invité à l’émission « C dans l’air » de France 5.Publications de Bernard MarisOuvrages d’économieÉléments de politique économique : l'expérience française de 1945 à 1984, Privat, 1985.Des économistes au-dessus de tout soupçon ou la grande mascarade des prédictions, Albin Michel, 1990.Les Sept Péchés capitaux des universitaires, Albin Michel, 1991.Jacques Delors, artiste et martyr, Albin Michel, 1993.Parlant pognon mon petit. Leçons d’économie politique, Syros, 1994.Ah Dieu ! Que la guerre économique est jolie !, coécrit avec Philippe Labarde, 1998.Keynes ou l'économiste citoyen, Presses de Sciences Po, 1999.Lettre ouverte aux gourous de l'économie qui nous prennent pour des imbéciles, Seuil, 1999.La Bourse ou la vie. La grande manipulation des petits actionnaires, coécrit avec Philippe Labarde, Albin Michel, 2000.Malheur aux vaincus : Ah, si les riches pouvaient rester entre riches, coécrit avec Philippe Labarde, Albin Michel, 2002.Antimanuel d'économie, tome 1, « les fourmis », Bréal, 2003.Antimanuel d'économie, tome 2, « les cigales », Bréal, 2006.Gouverner par la peur, avec Leyla Dakhli, Roger Sue, Georges Vigarello (avec la collaboration de Christian Losson), Fayard , 2007.Petits principes de langue de bois économique, Bréal, 2008.Le Making of de l’économie, avec Philippe Chalmin et Benjamin Dard, Perrin 2008.Capitalisme et pulsion de mort, coécrit avec Gilles Dostaler, Albin Michel, 2009.Marx, ô Marx, pourquoi m'as-tu abandonné ? Éditions Les Échappés, 2010.Das Kapital, suite et fin, Les échappés, 2010.Plaidoyer (impossible) pour les socialistes, Albin Michel, 2012.Essais et romansPertinentes questions morales et sexuelles dans le Dakota du Nord, Albin Michel, 1995.L'Enfant qui voulait être muet, Albin Michel, 2003.Le Journal, Albin Michel, 2005, LGF 2007.L’Homme dans la guerre. Maurice Genevoix face à Ernst Jünger, Grasset, 2013.Houellebecq économiste, Flammarion,‎ 2014.Filmographie2008 : L'Encerclement, de Richard Brouillette.2010 : Film Socialisme, de Jean-Luc Godard.Tout dans la vie de Bernard était prétexte à réflexion, à création et à transmission. Il a imaginé son premier roman, « Pertinentes Questions morales et sexuelles dans le Dakota du Nord » (Albin Michel, 1995), où il trace un portrait critique de la société américaine alors qu’il enseignait à l’Université d’Iowa.Bernard Maris s’interrogeait sur la place que l’économiste joue dans la société et critiquait les gourous de l’économie. Son ouvrage sur Des économistes au-dessus de tout soupçon (Albin Michel, 1990) critiquait les économistes, leurs prédictions souvent fausses et le rôle que ceux-ci ont dans la justification de la nécessité des politiques libérales.Il mettait en évidence l’existence de rhétoriques récurrentes énoncées sous formes de lois générales anhistoriques (loi du marché, retour à la concurrence, efficience économique…), conduisant inévitablement aux mêmes erreurs de politique économique et à l’aggravation de l’injustice sociale.Au-delà de son érudition, ce que l’on retiendra de Bernard c’est son esprit libre, son non-conformisme, son plaisir à utiliser l’humour pour souligner la gravité de la situation sociale, ses analyses pertinentes et décalées mais aussi son amour de la vie. Bernard Maris était un universitaire mais aussi un père, un grand-père et un ami fidèle.Texte élaboré au nom du Lereps par : Catherine Baron, Gabriel Colletis, Claude Dupuy, Danielle Galliano, Jean-Pierre Gilly, Malika Hattab-Christmann, Anne Isla, Alexandre Minda, François Morin. L’écriture de ce texte a été coordonnée par Anne Isla.Rendez-vous: Le Lereps organise, conjointement avec l’IEP de Toulouse et l’Université de Toulouse 1-Capitole, une journée d’hommage à Bernard Maris, le 21 mars. Le thème en sera « Bernard Maris, un économiste dans la cité ». 16.01.2015 à 08h40 • Mis à jour le16.01.2015 à 08h47 | Denis Cosnard Après six ans de recul, les ventes de voitures neuves dans les 27 pays de l’Union européenne sont remontées de 5,7 % sur l’année 2014, à 12,5 millions d’immatriculations, selon les chiffres publiés, vendredi 16 janvier, par l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA). En décembre, seizième mois consécutif de hausse, l’augmentation a atteint 4,7 %.Le marché reste loin de ses sommetsPour les professionnels, pas question de pousser des hourras. « Une reprise ? Mieux vaut parler de stabilisation, commente Bernard Lycke, le directeur général du CECRA, l’association européenne des concessionnaires. On a stoppé la chute, c’est tout. Le marché européen reste loin de ses sommets et ne les retrouvera pas avant des années. »Pendant dix ans, de 1997 à 2007, les ventes en Europe ont oscillé entre 14 et 15 millions de voitures neuves par an. La crise a tout remis en cause, et le rétablissement est lent.Avec 12,5 millions d’immatriculations en 2014, le marché demeure 17 % en dessous de ses records historiques.La Grande-Bretagne moteur de l’EuropeAu sein de l’UE, un seul grand marché, la Grande-Bretagne, se situe au même niveau qu’avant la crise. « L’an dernier, cela a été le principal contributeur à la remontée des ventes européennes, avec une hausse de 9 % », soulignent les consultants de LMC Automotive. Un reflet du tonus de l’économie britannique et de conditions d’emprunt avantageuses.Ailleurs en Europe, certains marchés ont connu des rebonds notables, en particulier l’Espagne (+ 18 %), la Grèce (+ 21 %) et le Portugal (+ 35 %). Sans retrouver pour autant leurs niveaux d’avant la crise, loin s’en faut.Ce n’est pas non plus le cas en France, où les ventes ont stagné en 2014, ni en Allemagne, où elles ont progressé d’un modeste 3 %.Le marché auto n’a pas décollé en 2014Les bons scores de Renault et NissanRenault et Nissan, constituent les principaux gagnants de la petite reprise du marché européen. Au total, le duo pèse désormais 13,4 % du marché européen, contre 12,5 % en 2013.Nissan a obtenu un meilleur score (ventes en hausse de 13 % sur l’exercice) grâce en particulier à son nouveau Qashqai, un modèle à mi-chemin entre une berline et un 4x4 tout-terrain. Renault a été porté surtout par sa marque d’entrée de gamme Dacia (+ 24 %).« Avec la crise, les consommateurs privilégient les modèles les moins chers, explique Flavien Neuvy, directeur de l’observatoire Cetelem de l’automobile. Dacia et Skoda, la marque low cost de Volkswagen, profitent à plein de ce mouvement. »Le colosse allemand Volkswagen, qui a vendu près de 3,2 millions de voitures en 2014, reste le premier constructeur européen, loin d’ailleurs devant : en hausse presque continue depuis vingt ans, sa part de marché a franchi en 2014 le cap des 25 % !Année record en 2014 pour VolkswagenLes autres grands constructeurs, en revanche, voient leurs positions stagner ou s’éroder. En particulier General Motors (- 4,6 %). Pénalisé par l’abandon de sa marque Chevrolet en Europe, le champion américain y est à présent dépassé par son compatriote Ford (+ 5,8 %).Des perspectives peu engageantesDans une Europe en panne de croissance, le secteur automobile ne s’attend pas à voir ses ventes progresser forttement. M. Lycke ne voit pas de raison à ce que les ventes montent de plus de 1% en 2015. D’autres experts se montrent à peine plus positifs : IHS et Barclays tablent sur environ 2,5 % de hausse, LMC sur 3 %.« Le marché européen est saturé, résume M. Lycke. Les particuliers ont déjà des voitures, et les problèmes de pouvoir d’achat les amènent souvent à en retarder le remplacement. Sans compter l’autopartage et tous les bâtons qu’on met dans les roues des automobilistes… »Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.01.2015 à 16h52 • Mis à jour le22.01.2015 à 17h18 | Francine Aizicovici L’intersyndicale des routiers devait se réunir, jeudi 22 janvier dans l’après-midi, pour décider des suites à donner à son action, les discussions sur les salaires avec le patronat du secteur étant bloquées.Déléguée générale de l’Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles (Unostra), Catherine Pons estime que, compte tenu des revendications des syndicats et de l’état de santé du secteur, « il est inutile de perdre du temps en réunion. »Pourquoi le camp patronal, dont votre organisation fait partie avec notamment la Fédération nationale du transport routier (FNTR), a-t-il refusé de siéger aux réunions de négociations salariales prévues au ministère du travail ces deux derniers jours ?Nous avons fait des propositions aux syndicats [une augmentation salariale n’allant pas au-delà de 2 %], qui les ont refusées en bloc. Ils demandent des augmentations de salaires [une hausse de 5 %] qui sont à des années-lumière de ce qu’il nous est possible de faire.Nos propositions sont issues d’une large consultation de nos adhérents, via nos délégations régionales, qui leur ont demandé quelle était leur situation économique et quelles augmentations salaires ils pouvaient octroyer pour les minima conventionnels. Et ce que nous avons avancé, c’est le maximum de ce qui est possible. Pour que les entreprises puissent proposer des augmentations salariales supérieures à l’inflation, il faut qu’elles aient de la marge et suffisamment de bénéfices.Aujourd’hui, une majorité d’entre elles aura un bénéfice de 1 % ou 2 % et nos adhérents, des TPE et PME, nous disent dégager une marge de 1 %. Le fait est que nous avons vécu en 2014 une année économiquement atone. Certains secteurs du transport sont sinistrés, par exemple ceux qui travaillent pour le BTP. Pendant des semaines, des entreprises ont vu leurs camions sur le parking. L’objectif des employeurs a été de maintenir les emplois et le matériel. Il y a eu des pertes d’emploi, mais maîtrisées.De quels chiffres disposez-vous sur la situation économique du secteur ?Nous les aurons en février ou mars. Mais on sait déjà qu’une entreprise sur deux a fait des pertes en 2014, ou bien un bénéfice égal à zéro. Les mesures gouvernementales, telles que le Pacte de responsabilité et le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) n’ont pas encore assez produit leurs effets. Pour 2015, nous espérons fortement que ces dispositifs soient préservés.Comment pensez-vous sortir de l’impasse actuelle ?Nous avons déjà passé une journée complète, mardi 20 janvier, en négociations. Étant donné que, pour les organisations syndicales, c’est une augmentation de 5 % des minima ou rien, il est inutile de perdre du temps en réunion.Il faut rediscuter dans les instances patronales et salariales, qu’on prenne le temps. Nous sommes prêts à revenir en négociation si nous avons un nouveau mandat de nos instances, ce qui n’est pas le cas actuellement. Ou bien si les syndicats ont une nouvelle demande, que l’on soumettra à nos instances.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nathalie Cheysson-Kaplan Le coup d'envoi de la révision des valeurs locatives a été donné, avec la publication, en décembre, d'un arrêté fixant la liste des 5 départements tests dans lesquels doit se dérouler une première phase d'expérimentation grandeur nature. Les heureux élus sont la Charente-Maritime, le Nord, l'Orne, Paris et le Val-de-Marne.Pourquoi cette réforme ?La taxe d'habitation, la taxe foncière sur les propriétés bâties et la taxe d'enlèvement des ordures ménagères sont calculées d'après la valeur locative du logement au 1er janvier.Cette valeur est censée représenter le loyer théorique du logement s'il était loué aux conditions normales du marché. Or les valeurs actuellement utilisées ont été déterminées selon une méthode d'évaluation complexe qui faisait référence au marché locatif de 1970.Elles ont ensuite été actualisées en 1980, et depuis cette date, elles sont revalorisées chaque année par application d'un coefficient unique (1,009 pour 2015) qui ne tient pas compte des disparités locales. Au fil du temps, ces valeurs se sont donc peu à peu éloignées de la réalité du marché locatif.Quel est l'objectif  ?La réforme, adoptée l'an passé dans le cadre de la loi de finances rectificative pour 2013, a pour objectif de recaler les bases d'imposition sur les loyers réellement pratiqués au 1er janvier.Toute référence au principe des « équivalences superficielles » a été supprimée. En vertu de ce principe, la surface prise comme base de calcul était majorée selon l'équipement : une baignoire équivalait à 5 m² supplémentaires, une douche à 4 m² ou un vide-ordure à 3 m²...Désormais, sera aplliqué un tarif au m2, déterminé à partir des loyers déclarés par les propriétaires. Il sera différent selon qu'il s'agisse d'une maison individuelle, appartement, bien exceptionnel (château, monastère..), dépendances isolées (piscines, courts de tennis, abris de jardin..)Comment cela va-t-il se passer ?Dans les cinq départements tests, l'administration fiscale va adresser un formulaire de déclaration aux propriétaires pour recueillir directement auprès d'eux l'ensemble des informations nécessaires à la révision des valeurs locatives : situation et nature du logement, superficie de la partie principale et des dépendances, montant du loyer au 1er janvier 2015 s'il s'agit d'un bien locatif.Pour Paris, compte tenu du nombre de logements, les propriétaires seraient vraisemblablement tenus de remplir leur déclaration en ligne, ce qui devrait permettre en outre de tester la pertinence de ce mode de déclaration pour le cas où la révision des valeurs locatives serait étendue à l'ensemble de la France.Attention, en cas de non réponse, les propriétaires s'exposent à une amende de 150 euros tandis que chaque omission ou inexactitude est sanctionnée par une amende de 15 euros, sans que le total ne puisse être ni inférieur à 60 euros, ni supérieur à 150 euros.Quelle suite en attendre ?Les prix de l'immobilier et des loyers ayant flambé depuis trente ans, il faut évidement s'attendre à une forte hausse des valeurs locatives. Mais la loi prévoit que cette réforme doit s'opérer à « produit constant ». Autrement dit, cela ne doit pas être un prétexte pour augmenter les ressources des collectivités territoriales.Les collectivités, qui fixent le taux s'appliquant aux valeurs locatives pour calculer les impôts locaux, pourraient donc devoir baisser ce taux pour atténuer la hausse. Quoi qu'il en soit, cela n'évitera pas un transfert de charges fiscales entre contribuables, certains paieront plus d'impôts locaux, d'autres moins.Pour éviter que ce transfert ne soit trop brutal, il est probable qu'une période de « lissage » dans le temps des valeurs locatives réévaluées soit décidée.Un rapport sur les résultats de cette expérimentation doit être remis au gouvernement au plus tard le 30 septembre 2015. Le gouvernement décidera ensuite d'étendre cette réforme à l'ensemble du territoire. Ces travaux pourraient démarrer en 2016 et s'étaler sur 2017. Si ces délais sont respectés, la révision des valeurs locatives pourrait alors être intégrée aux avis d'imposition envoyés à l'automne 2018.Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Marie Charrel C’est une petite révolution dans le monde des banquiers centraux. Jeudi 22 janvier, après des semaines d’espoirs et de rumeurs sur le sujet, la Banque centrale européenne (BCE) a dévoilé les contours de son arme anti-déflation : le programme d’assouplissement quantitatif, ou quantitative easing en anglais (« QE »). « Boom ! », « c’est une offensive monétaire inédite », « c’est Noël à Francfort ! » ont aussitôt réagi les analystes spécialistes de l’institution sur leurs comptes Twitter. Beaucoup, en effet, ne s’attendaient pas à une annonce d’une telle ampleur.Les marchés financiers ont d’ailleurs accueilli favorablement cette annonce : les indices des bourses européennes ont grimpé d’un peu plus de 1 % en milieu d’après-midi. Et les taux d’emprunt de la France, de l’Espagne et de l’Italie ont atteint leurs plus bas niveaux historiques après les propos de Mario Draghi.Que va faire la BCE ? À partir du mois mars, la BCE va racheter des titres de dettes aux institutions financières de la zone euro, principalement auprès des banques. L’institut monétaire achètera, via les banques centrales nationales, des obligations souveraines (les emprunts des États), des titres privés (obligations sécurisées d’institutions financières) et des titres d’agences européennes.Le montant de ces achats sera de 60 milliards d’euros par mois, au moins jusqu’en septembre 2016, soit plus de 1 000 milliards d’euros au total. C’est plus que ce qu’attendaient les analystes, qui misaient sur 500 à 750 milliards d’euros.La BCE se garde la liberté de poursuivre les achats tant que l’inflation ne se redresse pas suffisamment. Les obligations des pays sous programme d’assistance de la Troïka (Fonds monétaire international, Commission et Union européennes), comme la Grèce, seront soumises à des critères supplémentaires.Quel est l’objectif de ces rachats de dettes ?Si les modalités de ce plan sont un peu techniques, l’objectif de Mario Draghi, le président de la BCE, est simple : il s’agit de lutter contre les pressions déflationnistes à l’œuvre dans l’union monétaire et de relancer la croissance. En décembre, les prix ont en effet reculé de 0,2 % dans la zone euro, bien loin de l’objectif d’une hausse de 2 %, fixé par son mandat.« Elle n’avait pas le choix, elle devait faire quelque chose », commente Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque.Zone euro : pourquoi les remèdes traditionnels ne fonctionnent plusComment Mario Draghi a-t-il répondu aux préventions allemandes ?La bataille avec les Allemands n’a pas été facile. Ces dernières semaines, opposants et supporters du QE se sont ainsi livrés à une guerre des mots dans la presse allemande. Juste avant la conférence de Mario Draghi, jeudi, la chancelière allemande, Angela Merkel, qui était au Forum économique mondial à Davos, a encore tenu à rappeler que les décisions de la BCE ne devaient pas « faire dévier du chemin des réformes » les pays européens.Les Allemands se sont opposés jusqu’au bout à l’action de la BCESi Mario Draghi a donc fini par l’emporter, il a toutefois pris soin de placer des garde-fous de nature à rassurer Berlin. Les Allemands sont en effet très réticents aux rachats de dette publique, les jugeant non seulement inefficaces, mais surtout dangereux. Ils redoutent en effet que cela n’incite les États les moins sérieux à renoncer à la discipline budgétaire, puisqu’ils auront la garantie que la BCE achètera leurs obligations, quoi qu’il arrive.Par conséquent, les achats de titres publics seront réalisés sur la base de la participation des banques centrales nationales au capital de la BCE, où l’Allemagne et la France arrivent en tête. Ces achats ne favoriseront donc pas outre mesure les pays du sud de la zone euro face aux autres, comme le craignaient les Allemands.De plus, 20 % seulement des titres achetés seront soumis à un partage des risques. Une mesure plus symbolique qu’autre chose. « Je dois dire que je suis surpris que ce point ait pris autant d’importance aujourd’hui, il ne devrait pas », a d’ailleurs balayé Mario Draghi. La décision de lancer jeudi un programme de rachats massifs de dette publique et privée a été prise « à une large majorité », a précisé le président de la BCE.Quels sont les effets attendus de ces mesures sur l’économie ?En théorie, le QE peut avoir plusieurs effets sur l’économie réelle.- Le premier effet est psychologique : en montrant qu’elle prend le taureau par les cornes, la BCE espère influencer les anticipations des marchés en matière d’inflation et de croissance. Si les financiers et plus largement, l’ensemble des agents économiques ne croient pas au scénario déflationniste, en grande partie auto-réalisateur, celui-ci a moins de chance de se produire.Les prix reculent dans la zone euro pour la première fois depuis 2009- Deuxièmement, en rachetant des titres souverains, la BCE entend également assurer des coûts de financement bas aux États, et ce pour longtemps. Ces titres rachetés par la BCE deviendront du même coup moins attractifs pour le reste des investisseurs, qui seront alors poussés à se tourner vers des actifs financiers plus rentables, comme les obligations d’entreprises. Cela doit contribuer, si cela fonctionne, au redémarrage de l’activité.La reprise en zone euro sera lente et modérée- Enfin, en augmentant la quantité de monnaie en circulation (on dit qu’elle fait « tourner la planche à billets »), la banque centrale poussera le cours de l’euro à la baisse face aux autres devises – en particulier le dollar. De quoi donner un petit coup de pouce aux exportateurs européens.Jeudi, sitôt l’annonce de Mario Draghi connue, l’euro est d’ailleurs reparti à la baisse face au dollar : à 15 h 10 à Paris, il est tombé à 1,1483 dollar, alors qu’il évoluait quelques instants avant autour de 1,1620 dollar et qu’il valait 1,1607 dollar mercredi soir.« La baisse de l’euro, c’est surtout une hausse du dollar »En la matière, les entreprises françaises et italiennes, dont les produits moyens de gamme sont très sensibles aux prix, devraient être les premières à en profiter. Avec une nuance, tout de même : les marchés ayant largement anticipé le QE, la devise européenne a déjà reculé de plus de 10 % face au billet vert depuis l’été 2014.Les mesures de la BCE peuvent-elles faire repartir la croissance ?Si les analystes soulignent qu’il était important, face au recul des prix, que la BCE déploie cette nouvelle arme, ils sont en revanche partagés sur son efficacité. Aux États-Unis et au Royaume-Uni, où ce type de programme de rachat de dettes a été utilisé entre 2008 et 2014, cela a efficacement soutenu la reprise. Au Japon, où la banque centrale l’a lancé en 2013, son impact en revanche est très incertain : fin 2014, l’archipel est même retombé en récession…BCE : les effets très incertains de la planche à billetsChez nous, son efficacité dépendra en grande partie du reste de la politique économique européenne. À savoir, des mesures que les pays membres entreprendront de leur côté pour soutenir la croissance.Le plan d’investissement Junker et la plus grande flexibilité budgétaire que la Commission européenne a décidé d’accorder aux États seront un vrai plus. Mais il faudra tout de même des mois, et probablement des années, avant que la zone euro retrouve un niveau d’activité similaire à celui d’avant la crise.« Le QE peut booster les marchés financiers, mais il ne réparera pas les faiblesses des banques, et ne se substituera pas aux réformes structurelles nécessaires ni au plan de relance par l’investissement », résument les analystes de RBS.Quel sera l’impact de l’action de la BCE au quotidien pour les ménages européens ?Dans tous les cas, le programme de rachat de dettes publiques annoncé par la BCE n’aura pas d’impact immédiat et direct sur la vie des Européens, et notamment des Français. Les effets ne seront ressentis qu’à moyen terme. Si le plan fonctionne et atteint ses objectifs.La baisse de l’euro, la hausse des prix et surtout la reprise économique qui sont attendues doivent permettre aux salaires de repartir à la hausse. Elles doivent aussi contribuer à réduire le chômage.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.01.2015 à 13h58 • Mis à jour le22.01.2015 à 16h19 L'essentielLa BCE a annoncé le lancement d'un plan de rachat de 60 milliards d'euros de dette chaque mois, jusqu'à septembre 2016.L'institution a laissé son principal taux directeur inchangé, à 0,05 %.  En annonçant le rachat de 60 milliards d'euros de dette chaque mois, la Banque centrale européenne (BCE) a lancé une mesure inédite, jeudi 22 janvier, lors de la traditionnelle conférence de presse de son président, Mario Draghi. Etalé sur dix-huit mois, jusqu'en septembre 2016, le programme pèse au total plus de 1 000 milliards d'euros.Draghi: Combined monthly purchases will be €60 billion, to be carried out at least until end-Sept 2016— ECB (@ecb)require(["twitter/widgets"]);Regarder : La conférence de presse sur le site de la BCELa BCE a par ailleurs annoncé qu'elle laissait son principal taux directeur inchangé, au niveau historiquement bas de 0,05 %. L'institution monétaire de Francfort n'a pas modifié non plus son taux de prêt marginal, abaissé à 0,3 % en septembre, ni son taux de dépôt, porté en territoire négatif pour la première fois de son histoire en juin et qui stationne désormais à – 0,2 %.Après la Banque d'Angleterre, la Banque du Japon et la Réserve fédérale américaine, la BCE a donc résolument emprunté la voie alternative de l'« assouplissement quantitatif » (ou quantitative easing – QE –, en anglais).ÉLOIGNER LE SPECTRE DE LA DÉFLATIONCes mesures non conventionnelles, qui concernent à la fois les dettes publiques (des Etats) et privées (des entreprises), ont pour objet de remettre les 19 pays membres sur la voie d'une croissance solide et d'éloigner la menace déflationniste pesant sur la zone euro.Les prix en zone euro ont baissé de 0,2 % sur un mois en décembre, signant leur premier recul depuis octobre 2009. Ce repli, lié en grande partie à l'effondrement du cours du pétrole, a ravivé en Europe les craintes d'un scénario de déflation.Spirale auto-entretenue de baisse des prix et des salaires, ce phénomène est généralement synonyme de marasme économique, dont il est très difficile de sortir. Le Japon est confronté depuis vingt ans à ce phénomène.Lire le décryptage : Pourquoi la baisse des prix n'est pas une bonne nouvelleCRAINTES ALLEMANDESLe journal allemand Bild se demandait jeudi après-midi si les banquiers centraux voulaient détruire leur monnaie.German Bild reaction: Are the ECB-Bankers destroying our money? http://t.co/s0eQ3hbTxy— Sander Wagner (@sanderwagner)require(["twitter/widgets"]);Le rachat d'obligations d'Etat serait une façon de soutenir les mauvais élèves de la zone euro en ne les incitant pas à mener de programmes d'austérité. « La BCE soutient Alexis Tsipras », titrait ainsi mercredi la Frankfurter Allgemeine Zeitung.Depuis Davos, la chancelière Angela Merkel a estimé que les décisions de la BCE ne devaient pas « nous faire dévier du chemin » des réformes.Lire : Les Allemands se sont opposés jusqu'au bout à l'action de la BCEFRAGMENTATION DES RISQUESEn réalité, ce programme d'assouplissement monétaire n'est pas mené seulement par la BCE ; il est surtout porté par les banques centrales nationales.Seuls 20 % des titres achetés seront soumis à un partage des risques, c'est-à-dire que les pertes éventuelles qui en découleront seront assumées par tous les contribuables de la zone euro. Pour les 80 % restants, chaque banque centrale nationale achètera des titres de son pays et en supportera les risques.En outre, la qualité des actifs éligibles à un rachat sera discutée ultérieurement, ce qui laisse le champ à une restriction des critères d'éligibilité pour profiter de ce programme... ce qui pourrait, in fine, exclure les actifs grecs du programme.Draghi: Additional eligibility criteria to be applied in the case of countries under an EU/IMF adjustment programme— ECB (@ecb)require(["twitter/widgets"]); Jean-Michel Bezat Voilà qui ne fait pas les affaires de GDF Suez et de ses concurrents. Une température exceptionnellement douce et la crise économique ont entraîné une forte baisse de la consommation de gaz en France en 2014. Le recul a été de 16,5 %, a indiqué Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz, mercredi 21 janvier, tombant de 467 térawattheures (TWh) en 2013 à 390 TWh un an plus tard, même si ce recul peut être ramené à 5,4 % après correction des effets climatiques.Il faudra aussi disposer du bilan de TIGF, l’ex-filiale de Total qui assure un quart du transport du gaz dans l’Hexagone (dans le Sud-Ouest), pour disposer d’une vision globale. Mais c’est le niveau le plus bas observé depuis dix ans, précise la filiale de GDF Suez.L’année 2014 a été la plus chaude que la France ait connu depuis que les premières statistiques météorologiques, et ce phénomène a fortement pesé.Fort recul chez les particuliersTous les clients n’ont pas eu le même comportement. La consommation des particuliers et des petits professionnels raccordés au réseau de distribution de GRDF, autre filiale de GDF Suez, a chuté de 19,2 %, un chiffre ramené à 2,2 % après correction des effets climatiques.La chute est d’autant plus forte que le premier semestre 2013 avait été plus froid que la normale.Les Français se sont moins chauffés certes, mais M. Trouvé estime qu’« une moitié de cet écart résiduel de 2,2 % est probablement imputable à l’effet des politiques environnementales (efficacité énergétique, performance des bâtiments…) ».GRTgaz constate, par ailleurs, une bonne résistance de la consommation des industriels (hors production d’électricité) directement raccordés aux gros gazoducs de son réseau, même si elle a reculé de 6,1 %.« On constate une relative stabilité des volumes de gaz consommés par les clients industriels depuis dix ans », note l’entreprise.En revanche, la demande de gaz pour les centrales électriques a poursuivi sa baisse en 2014 (– 34 %). Depuis 2011, les volumes de gaz dans la production électrique ont chuté de 60 % pour tomber à 19 TWh en 2014.Concurrencés par le charbon, les éoliennes et les fermes solaires photovoltaïques, de nombreux électriciens (GDF Suez, E.ON, RWE, Iberdrola, Enel…) ont dû fermer des centrales au gaz.Hausse des flux liés au transit vers l’Espagne et l’ItalieLa France étant un pays de transit notamment Nord-Sud, GRTgaz achemine aussi du gaz vers d’autres pays. En 2014, les volumes transportés ont baissé de 8,4 % (à 583 TWh), reflétant le marasme économique qui frappe l’Europe.« Les flux liés au transit de gaz vers l’Espagne et l’Italie ont partiellement compensé la baisse des consommations, en augmentant de 41 % », note GRTgaz.Après des problèmes qui avaient entraîné, début 2014, une forte augmentation des prix dans le sud de la France, pénalisant des secteurs très « gazointensifs » comme la chimie, GRTgaz dit avoir pris « des initiatives qui ont permis de réduire les tensions Nord-Sud ».L’entreprise a notamment augmenté les capacités de près de 20 %. « L’écart de prix entre les places de marché Nord et Sud [parfois de 1 à 3, selon l’Union des industries chimiques], a disparu en novembre et décembre, notamment grâce au retour du gaz naturel liquéfié dans les terminaux du sud de la France. » Ces terminaux restent néanmoins sous-utilisés : les importations via les méthaniers ont encore reculé de 19 %.Pour améliorer l’approvisionnement du pays, le gouvernement a donné son feu vert, mi-janvier, à la construction du gazoduc « Eridan » de 220 kilomètres (des Bouches-du-Rhône à la Drôme), qui doit être mis en service fin 2016.Déclaré d’utilité publique en octobre 2014, ce projet de 500 millions d’euros permettra de « développer les capacités de transport de gaz naturel dans le Sud-Est, sur l’axe Sud-Nord », indique GRTgaz.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.01.2015 à 12h30 • Mis à jour le22.01.2015 à 15h53 | Dominique Gallois et Guy Dutheil Air France prépare un nouveau plan de départs volontaires. C’est ce qu’a annoncé la direction de la compagnie aérienne lors d’un comité central d’entreprise (CCE), jeudi 22 janvier, a-t-on appris de source syndicale. Le plan de départs volontaires concernera 500 personnels au sol et 300 hôtesses et stewards. La direction a confirmé ce chiffre.Un Comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire se tiendra le 5 février. La direction a également évoqué une mesure de modération salariale, après trois ans de gel des salaires. Elle envisage aussi de réduire la croissance de sa flotte d’avions.Air France envisage de faire 1,3 milliard d’euros d’économies sur cinq ans (il y aurait également 700 millinos d’éconolmies programmées chez KLM).Air France a déjà réduit ses effectifs. Et à deux reprises ces deux dernières années. Lancé par Alexandre de Juniac, quelques mois après son arrivée à la tête d’Air France, le plan Transform prévoyait initialement de faire partir 5 000 salariés.Toutefois, face à aux difficultés rencontrées par la compagnie, un nouveau volet de près de 3 000 suppressions de postes avait été ajouté à l’automne 2013.Mais la situation économique d’Air France est difficile. La compagnie ne s’en est d’ailleurs pas cachée, laissant entendre qu’il pourrait y avoir des suppressions d’effectifs.A l’occasion de la présentation du plan Perform 2020, qui doit restaurer la compétitivité du groupe, Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM, avait précisé qu’il pourrait y avoir des coupes dans certaines activités.La direction a même lancé, le 18 décembre 2014, un avertissement sur résultats. A cette occasion, elle avait précisé que « la situation du groupe et le contexte concurrentiel dégradé » nécessitaient « un durcissement du plan Perform 2020 par un volet de réduction des coûts et un volet de réduction des investissements ».La « recette unitaire » est en baisseCes mesures ont été évoquées notamment pour faire face à une « baisse de la recette unitaire ».Air France a du mal à gagner de l’argent, même sur les lignes ou le trafic est en augmentation, comme en Asie, à cause d’une concurrence accrue des transporteurs locaux et des compagnies du Golfe.Pire, la compagnie doit aussi baisser le prix de ses billets pour répercuter, au moins en partie, la baisse durable des prix des carburants.Outre les effectifs, Air France va aussi opérer « des fermetures de lignes non rentables ». Elle va par ailleurs demander à Aéroports de Paris (ADP) « de faire des efforts ».ADP et Air France s’affontent sur les redevances aéroportuairesDominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sarah Belouezzane L’Autorité de la concurrence a indiqué, jeudi 22 janvier, s’être autosaisie pour vérifier les bonnes conditions de cession d’une filiale de Numericable à La Réunion et à Mayotte. Outremer Telecom, opérateur mobile propriété d’Altice (maison mère de Numericable) dans l’océan indien, doit en effet être vendu. C’était l’un des engagements pris par Numericable devant l’Autorité de la concurrence afin que celle-ci autorise le rachat de SFR par le câblo-opérateur.En rachetant SFR, Numericable a aussi mis la main sur SRR, filiale locale du deuxième opérateur français et quasi seul concurrent d’Outremer Telecom. Le groupe est devenu leader incontesté de la téléphonie mobile locale, avec 66 % de parts de marché à la Réunion et 90 % à Mayotte.Cette position de domination absolue du marché ne pouvait pas convenir aux sages de la rue de l’échelle. Il était donc, pour eux, nécessaire que Numericable se sépare d’un de ses actifs sur place, en l’occurrence Outremer Telecom.SFR, une nouvelle vie à l’ère NumericableLa valeur d’Outremer Telecom en questionReste que, si la vente est bel est bien engagée, l’Autorité se pose des questions quant à la volonté de Numericable de « préserver la viabilité économique, la valeur marchande et la compétitivité de ces activités jusqu’à leur cession. »En clair, l’institution souhaite vérifier que Numericable n’est pas en train de dégrader la valeur de son bien avant sa cession. En cause : le fait que le câblo-opérateur ait récemment augmenté les prix de ses forfaits.« Ces hausses tarifaires ouvrent, pour les clients concernés, un droit de résiliation anticipé de leur abonnement », explique l’Autorité dans un communiqué. Et donc la possibilité de quitter Outremer Telecom. Ce qui pourrait réduire la valeur de la société.De son côté, Numericable indique avoir plusieurs propositions de rachat sur la table, preuve, selon elle, que son actif a toujours la même valeur. L’entreprise indique par ailleurs « transmettre les informations nécessaires à l’Autorité au fur et à mesure et travailler avec elle en toute transparence. »Patrick Drahi, le nouveau tycoon des médiasSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Les Décodeurs Les routiers entament jeudi 22 janvier leur cinquième jour de mobilisation. Trois questions pour comprendre le mouvement.Que veulent les routiers ?Les syndicats de routiers réclament une « hausse du pouvoir d'achat de 100 euros » par mois, passant par une hausse du taux horaire « à 10 euros minimum pour les coefficients les plus bas à l'embauche, soit 5 % de revalorisation ». Les quatre premiers coefficients de la grille de la convention collective des routiers, sur les cinq existants, démarrent en dessous du SMIC. A l'embauche, les salariés sont payés au salaire minimum, mais ils peuvent grimper plusieurs échelons sans voir leur rémunération augmenter.Les routiers en grève demandent aussi l'institution d'un treizième mois, qui n'existe pour l'heure que dans le secteur des messageries.Les témoignages : « On naît routier, on meurt routier »Qu'est-ce qui bloque ?Le patronat propose 1 % à 2 % d'augmentation en fonction des coefficients de la grille. « Les menaces ne changeront rien aux réalités économiques du secteur. Nous préservons l'emploi. Il faut parfois savoir choisir entre l'emploi et les augmentations salariales », a jugé Nicolas Paulissen, délégué général de la FNTR, une des fédérations patronales.En outre, les négociateurs patronaux ont refusé de retourner à la table des négociations jeudi, ce qu'a condamné le gouvernement.Quelle issue peut-on attendre ?Pour sortir de la crise, les patrons proposent de travailler sur les améliorations de la protection sociale. Ce qui ne satisfait pas les routiers.Par ailleurs, le gouvernement pourrait faire pression sur les instances patronales : le secrétaire d'Etat aux transports, Alain Vidalies, a rappelé que les entreprises avaient « bénéficié d'importantes mesures de soutien à l'emploi » dans cette branche alors que « les salaires conventionnels n'ont pas été augmentés depuis deux ans ».Les DécodeursJournaliste au Monde 22.01.2015 à 11h13 • Mis à jour le22.01.2015 à 13h28 | Sarah Belouezzane En France la course à l’investissement dans les start-up est lancée et Orange n’entend pas être en reste. C’est dans cette optique que l’ex-monopole d’Etat lance, jeudi 22 janvier, Orange Digital ventures, un fond de capital-risque dédié aux start-up.Doté d’une enveloppe de 20 millions d’euros renouvelables, celui-ci aura une équipe dédiée d’une dizaine de personnes et sera directement piloté par Pierre Louette, le secrétaire général de l’opérateur, et Mari-Noëlle Jégo-Laveissière, directrice exécutive de l’innovation.La création de ce fonds part, selon M. Louette, d’un constat simple : l’économie est en train de changer et les start-up, porteuses des ruptures technologiques, sont les actrices de cette révolution.Pour ne pas être distancé dans la course effrénée à l’innovation, l’opérateur estime qu’il y a pour lui nécessité à participer au mouvement en prenant des tickets dans des jeunes entreprises prometteuses.« Accélérer dans ce type d’investissement est une demande express de Stéphane Richard [le PDG de l’opérateur], explique le dirigeant. Car, aujourd’hui quelqu’un qui a une bonne idée peut très vite la mettre en pratique et créer une rupture, bouleversant alors le marché sur lequel il se positionne. » « La barrière à l’entrée est infiniment moins importante qu’avant, souligne-t-il, aujourd’hui tout va plus vite, l’apparition et la disparition des entreprises, comme l’adoption de nouveaux services. »Entre 500 000 et 3 millions d’eurosOrange Digital Ventures viendra se positionner tout au début du cycle de financement des start-up. Au moment où celles-ci, qui ont déjà un peu démarré leur activité, cherchent à lever entre 500 000 et 3 millions d’euros.« Nous avons constaté qu’il y a un trou béant dans le cycle de financement des start-up, et nous voulons être présents à ce stade. L’idée est de leur faire traverser ce moment difficile afin qu’elles puissent se développer et croître comme elles l’auraient fait aux Etats-Unis où les fonds sont plus abondants », détaille M. Louette.Là où Iris, le fonds lancé en 2012 conjointement par Orange et Publicis prend ses décisions en toute autonomie, Orange Digital Ventures, lui, dépendra entièrement du groupe.Une fois les jeunes entreprises sélectionnées par l’équipe dédiée, un comité de sélection constitué de Pierre Louette et de Mari-Noëlle Jégo-Laveissière choisira celles dans lesquelles le fonds investira.Le groupe devrait prendre une participation dans une dizaine d’entreprises par an.« Nous avons fait en sorte qu’Orange se dote d’une équipe adaptée, avec un processus de décision rapide et agile. Nous avons conscience que ce n’est pas toujours évident dans un groupe aussi grand, mais nous ne voulons pas qu’une start-up ait à voir quinze personnes avant d’avoir une réponse, qu’elle soit noyée dans la machine », souligne M. Louette.Des rachats de start-up ne sont pas exclusSi l’opérateur annonce son fonds d’investissement, ce n’est pas uniquement pour soutenir les jeunes start-up mais surtout pour repérer celles dont les idées pourraient à terme être utiles au groupe. Et participer à sa politique d’innovation.« L’idée est de repérer les services et les idées intéressantes qui pourraient améliorer l’expérience des abonnés d’Orange en France mais aussi ailleurs, notamment en Afrique. Nous voulons leur amener des ruptures technologiques », explique le secrétaire général.Les services des start-up sélectionnées dans le processus auront d’ailleurs toutes un lien avec les activités du groupe. Elles seront principalement axées autour de la connectivité, l’Internet des objets, l’e-santé ou encore les paiements mobiles par exemple.« Dans ce contexte, nous n’excluons pas non plus carrément des opérations de rachat des start-up qui nous semblent en phase avec la stratégie du groupe », avance M. Louette.Le responsable tient à préciser que ce fonds n’est pas une initiative isolée. Il vient « compléter ce qui se fait déjà par exemple dans les Orange Fabs [les accélérateurs de jeunes pousses du groupe], ainsi que toute la recherche-développement réalisée en interne. Il ne s’agit pas de remplacer ce qui a déjà été fait. »Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) La banque centrale chinoise a annoncé, jeudi 22 janvier, avoir injecté l’équivalent de 6,9 milliards d’euros dans le système financier du pays.Il s’agit d’une nouvelle illustration de la volonté de Pékin d’offrir davantage de soutien à une économie nationale en phase de décélération.Quelles sont les mesures de soutien mises en place ?La Banque populaire de Chine a refinancé les banques chinoises à hauteur de 50 milliards de yuans, sous forme d’accords de rachat à sept jour – « repo » selon l’abréviation anglaise.Ce mécanisme, auquel le pouvoir chinois n’avait pas eu recours depuis un an, permet de s’assurer que les établissements bancaires du pays disposent de liquidités suffisantes à court terme.L’établissement central a également fait savoir qu’il a prolongé des crédits à trois mois distribués en octobre 2014, à hauteur de 37 milliards d’euros, et offert l’équivalent de 6,9 milliards d’euros en prêts à six mois.Pourquoi initier ces mesures maintenant ?Ces opérations sont partiellement motivées par un facteur saisonnier. L’approche du Nouvel an lunaire, période de fête la plus importante du calendrier chinois et qui, cette année, tombe le 19 février, est synonyme de très forte demande et d’importants retraits.Les autorités souhaitent donc s’assurer que le système ne sera pas exposé à un manque de liquidités.Mais, cette fois-ci, il s’agit également d’apporter un soutien à la deuxième économie de la planète, dont la croissance a atteint 7,4 % en 2014, un chiffre moindre que l’objectif que s’était fixé le gouvernement et son rythme de progression le plus lent depuis vingt-quatre ans.Lire également : La croissance chinoise au plus bas depuis 24 ansMercredi, au Forum économique mondial de Davos (Suisse), le gouverneur de la banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan, a, à son tour, évoqué la « nouvelle norme » de croissance chinoise, tout en assurant vouloir conserver une politique monétaire stable.D’autres actions sont-elles envisagées ?Malgré ce discours, visant à faire comprendre qu’il n’y aura pas de politique monétaire de relance massive, c’est-à-dire comparable aux « Abenomics » au Japon, ou aux importantes injections de liquidités attendues de la part de la Banque centrale européenne (BCE) pour la zone euro, la Chine a déjà baissé une première fois ses taux d’intérêt, en novembre 2014.Le premier ministre chinois, Li Keqiang a de son côté assuré, mercredi, à la communauté d’affaires réunie actuellement en Suisse, qu’il n’y aura pas « d’atterrissage difficile » pour son pays.Dans une note, publiée jeudi, le chef économiste de JP Morgan en Chine, Zhu Haibin, estime que la banque centrale pourrait procéder à une baisse des ratios de réserves imposés aux établissements bancaires dès avant la nouvelle année lunaire.Là encore, il s’agirait d’une manière de libérer du crédit. Car Pékin souhaite, malgré tout, s’assurer que la Chine parviendra à maintenir une croissance qualifiée dans les nouveaux discours officiels de « modérément élevée ».Il s’agit donc de trouver un équilibre dans la politique de soutien.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Depuis plusieurs semaines, l’Allemagne mène une intense campagne contre le programme de rachat de titres d’Etat que la Banque centrale européenne (BCE) devrait annoncer jeudi 22 janvier en début d’après-midi.Si l’on en croit la presse allemande, au sein même du conseil des gouverneurs de l’institution monétaire, c’est moins Jens Weidmann, président de la Bundesbank, qui devrait monter au créneau dans la matinée que sa compatriote Sabine Lautenschläger.Moins connue du grand public, Mme Lautenschläger, seule femme à être membre du directoire de la BCE, a récemment dit tout le mal qu’elle pensait d’une politique monétaire trop conciliante. « Il n’est pas question de déflation en ce moment », a-t-elle déclaré, ajoutant que « les instituts de crédit du sud de l’Europe ne manquent pas de liquidités ».Ces arguments sont repris en boucle par Jürgen Stark. L’ancien chef économiste de la BCE regrette-t-il d’avoir démissionné en 2011 pour protester contre la politique de la BCE qu’il jugeait déjà laxiste ?En tout cas, il mène désormais la bataille de l’extérieur, multipliant les entretiens dans lesquels il explique imperturbablement que la déflation n’est pas une menace, que les prix se stabiliseront dès que le cours du pétrole se stabilisera et que, du coup, les moyens mis en œuvre par la BCE ne sont pas nécessaires. « Les limites de la politique monétaire pour surmonter la crise sont depuis longtemps dépassées », explique-t-il.Regardez notre décryptage : Pourquoi est-ce une journée importante pour la zone euro ?« La BCE soutient Alexis Tsipras »Pour M. Stark, comme pour la plupart des Allemands, le rachat d’obligations d’Etat est une façon de soutenir la Grèce – « la BCE soutient Alexis Tsipras », titrait, mercredi, la Frankfurter Allgemeine Zeitung – et plus généralement les mauvais élèves de la zone euro.L’argumentaire ? En menant une politique qui va contribuer à encore baisser les taux longs, la BCE donne un coup de pouce à ces mauvais élèves, au détriment des épargnants allemands qui ne savent plus où placer leurs économies.Inquiets de la baisse des rendements, les lobbies allemands de la banque et de l’assurance ne manquent jamais une occasion de critiquer la baisse des taux, au nom de la défense de leurs clients, bien sûr.Et Angela Merkel, qu’en pense-t-elle ? Après avoir rappelé que la BCE est indépendante, la chancelière a profité, lundi, d’une réunion à la Deutsche Börse pour donner son avis : « Je n’ai qu’une requête (…) et elle s’adresse à tous les représentants de la BCE : il faut éviter qu’une mesure prise par la BCE, dans quelque domaine que ce soit, se traduise par l’impression que ce qui est nécessaire en matière budgétaire et en matière de compétitivité peut être relégué au second plan. » « La pression en faveur d’une amélioration de la compétitivité en Europe doit être maintenue, sinon rien, je dis bien rien, ne pourra nous aider », a ajouté la chancelière.Zone euro : pourquoi les remèdes traditionnels ne fonctionnent plusAngela Merkel plus réservée que franchement hostileMario Draghi, le président de la BCE, assis au premier rang, n’a pas bronché. C’est qu’Angela Merkel avait pris soin, quelques heures auparavant, de faire passer un autre message, indiquant que cette semaine ne serait « pas décisive pour l’euro » et que « la crise de l’euro n’était pas surmontée. »Angela Merkel semble donc plus réservée que franchement hostile à la politique de Mario Draghi, qu’elle reçoit d’ailleurs régulièrement – et discrètement – à Berlin.Dans un long entretien à Die Zeit, le 15 janvier, M. Draghi avait tenté de se défendre, arguant que « la BCE n’a fait aucune perte et que chaque année elle distribue des milliards de gains à ses membres. Notamment la Bundesbank qui les reverse au ministère des finances et donc aux citoyens allemand qui, de plus, profitent de crédits publics et privés inhabituellement bon marché. »Il en faudra plus pour convaincre les Allemands, sans doute tout autant dépités par la perte de pouvoir de la Bundesbank que par les mesures concrètes prises par la BCE. Comme le disait Jacques Delors lorsque les Européens préparaient l’euro : « tous les Allemands ne croient pas en Dieu, mais tous croient en la Bundesbank ».Le problème est que, selon les calculs du Tagesspiegel, on compte au conseil de la BCE, douze colombes, six neutres et sept faucons, dont les deux Allemands.Passe d’armes médiatique au sein de la BCE sur le rachat de dettes publiquesFrédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Jeudi 22 janvier, dès 8 heures, les leaders syndicaux du transport routier étaient déjà présents dans les locaux de la direction générale du travail (DGT) à Paris, dans l’attente de l’ouverture d’une nouvelle négociation salariale, prévue à 8 h 30. Et ce, même si le patronat de cette branche a informé, mercredi soir qu’il ne se rendrait pas à cette réunion, faute d’éléments nouveaux à proposer par rapport à la précédente rencontre du mardi 20 janvier.Dès mercredi soir, les syndicalistes avaient indiqué qu’en dépit de cette absence, ils seraient présents au rendez-vous. « Un tel refus, c’est du jamais vu ! Cette situation ne peut pas durer », clamait, très en colère, Thierry Douine, président de la CFTC Transport, qui fait partie de l’intersyndicale avec FO, la CGT et la CGC. « Des routiers se sont remobilisés et je crains des débordements, s’inquiétait-il. A partir du moment où les patrons les maltraitent, on ne sait pas ce qu’il peut arriver. »Des actions ont lieu « dans le Nord, à Caen, à Chambéry, à Bordeaux où l’autoroute est bloquée et il y aura sans doute des opérations très dures, soulignait, jeudi matin, M. Douine. Les routiers sont dans l’action depuis dimanche soir, sur le goudron dans un froid glacial. Il faut arriver très vite à un compromis, sinon ça va partir dans tous les sens. » Routiers : pourquoi les syndicats veulent « amplifier » la grève« Attitude scandaleuse du patronat »A Chambéry, des routiers arrêtent les poids lourds au rond-point d’une zone industrielle « pour informer les chauffeurs de la situation, sans bloquer les routes, même si cela provoque des ralentissements », indique Antoine Fatiga, responsable de la CGT transport de Rhône-Alpes.« Dans une heure, prévoit-il, quand il y aura plus de trafic, la circulation sera extrêment réduite. » Pour le reste de la journée, précise M. Fatiga, « on va aller dans chaque entreprise de transport de la zone afin de remobiliser les salariés pour des actions à l’avenir et dénoncer l’attitude scandaleuse du patronat qui refuse de venir à la table des négociations. »Selon M. Douine, le cabinet du secrétaire d’Etat au transport, Alain Vidalies - qui n’était pas joignable pour le moment -, aurait estimé qu’il « n’est pas normal que les routiers n’aient pas eu d’augmentations de salaire conventionnelles depuis deux ans et qu’il n’est pas question de verser des aides supplémentaires aux employeurs. Il pense que cela suffit. »La CFDT, premier syndicat du secteur mais qui ne fait pas partie de l’intersyndicale, se trouve aussi dans les locaux de la DGT. « Nous allons participer à la réunion et consulter ce soir nos collègues », indique Thierry Cordier, secrétaire général de la fédération CFDT Transports.  « On est toujours sur la plate-forme revendicative » du début, la même que celle de l’intersyndicale, à savoir une augmentation de 5 % des salaires, alors que le patronat propose 1 % à 2 % en fonction des coefficients de la grille.« J’ai un mandat clair de ceux que je représente : d’abord obtenir une augmentation linéaire (la même pour tous les coefficients) et remettre des écarts entre les coefficients », alors qu’aujourd’hui, les quatre premiers, sur les cinq existants, démarrent en-dessous du SMIC. « On n’est même pas encore à discuter du taux de 5 % d’augmentation! »« On naît routier, on meurt routier »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.01.2015 à 08h06 • Mis à jour le22.01.2015 à 11h45 « Il y a quelques années, les jeunes s’engageaient un peu par passion du voyage ; aujourd’hui, c’est devenu un gagne-pain, certainement pas un travail d’avenir. » En 17 ans de route, Agostinho Gabriel, délégué CGT Transport, a eu le temps de perdre ses illusions. Difficile de rester optimiste quand sa profession est « dévalorisée » par les employeurs comme par les pouvoirs publics, estime-t-il.Avec certains de ses collègues, le syndicaliste a « campé » la nuit de mardi à mercredi dans les locaux de la Direction Générale du Travail (DGT), où se tiennent les négociations sur les salaires dans le secteur routier. M. Gabriel doit participer jeudi aux discussions mais celles-ci s’annoncent difficiles : plusieurs fédérations patronales ont prévenu, mercredi, qu’elles ne viendraient pas, avançant qu’elle n’ont rien de nouveau à proposer.« La situation s’annonce plutôt tendue », reconnaît M. Gabriel, qui a participé aux barrages organisés, en début de semaine, dans la région rennaise. Ce Breton de 42 ans, qui a commencé comme ouvrier dans le bâtiment, est devenu chauffeur routier après avoir passé son permis de conduire pendant son service militaire. Aujourd’hui, il gagne environ 2 000 euros bruts par mois. Avec un contrat de 200 heures de travail mensuel, cela revient à un salaire horaire de 9,79 euros, soit 18 centimes de plus que le SMIC. « Je ne me plains pas trop » par rapport à certains collègues, commente-t-il.Les routiers refusent « la smicardisation »« On est le dernier maillon de la chaîne »Toutefois, les perspectives d’évolution sont réduites. « On naît routier, on meurt routier », dit-il. Certes, il est toujours possible de devenir exploitant, chargé de superviser les chauffeurs, mais encore faut-il avoir le bac : Agostinho Gabriel a quitté l’école après la troisième.D’ailleurs, c’est ce manque de formation initiale des routiers qui rend leur reconversion professionnelle quasi-impossible. Et c’est pourquoi les chauffeurs se sentent si vulnérables face aux grandes entreprises qui les emploient. « On est le dernier maillon de la chaîne, la variable d’ajustement : par exemple, on doit souvent raccourcir notre pause pour respecter les délais, précise-t-il. On doit rendre compte de tout, on se sent fliqué. » De nouveaux dispositifs de suivi des chauffeurs ont été mis en place, comme la carte du conducteur, qui a remplacé le disque de contrôle chronotachygraphique. Cette carte, couplée au GPS, enregistre toutes les données du véhicule, notamment sa vitesse et le temps de conduite.Elle permet de reconstituer le déroulé des événements en cas d’accident, mais aussi de faire la chasse aux contrevenants. Lors des contrôles, la police dispose d’un lecteur de cartes qui relève automatiquement toutes les infractions commises, des excès de vitesse au dépassement du temps de conduite autorisé.« En cas d’infraction, nous subissons une double sanction : non seulement nous sommes verbalisés, mais en plus notre prime de qualité saute à la fin du mois », ajoute M. Gabriel.« Le plus dur, ce sont les horaires atypiques »Côté pénibilité, « au début, c’est quand même dur, reconnaît le chauffeur, il faut rester concentré pendant des heures. Mais on s’habitue. Et puis, le confort des cabines s’est amélioré : aujourd’hui, on a des boîtes automatiques, des sièges à coussin d’air. » Mais « le plus dur, ajoute-t-il, ce sont les horaires atypiques ». « Je peux commencer à 5 heures du matin comme à 14 heures, et on connaît notre emploi du temps au jour le jour, le soir pour le lendemain », détaille-t-il.Les durées de travail sont lourdes, atteignant parfois 10 à 12 heures de conduite par jour, auxquelles s’ajoutent les temps de repos obligatoires.Pas facile, dans ces conditions, de mener une vie de famille, sans compter que son implication en tant que délégué syndical est fortement chronophage. M. Gabriel, qui est actuellement en instance de séparation, a ainsi du mal à trouver du temps pour ses deux filles.« La semaine, c’est ingérable », admet-il, un peu amer. Heureusement, il y a le week-end, qui permet de « changer d’air » : le dimanche, M. Gabriel est arbitre de football.Ces quelques moments avec ses proches semblent bien courts comparés au temps qu’il passe en solitaire derrière le volant. À ses débuts, M. Gabriel roulait « en équipage », mais, depuis quelques années, il conduit seul, parfois pendant 14 heures d’affilée. Il s’est habitué : « Cela laisse le temps de penser, de réfléchir ».Routiers : pourquoi les syndicats veulent « amplifier » la grève Sébastien Cagnac Francine Aizicovici Le conflit des routiers a entamé, lundi 26 janvier, sa seconde semaine de grève, avec des blocages ciblés, sans que le dialogue social n'ait repris. Nicolas Paulissen, le président de la Fédération nationale du transport routier (FNTR) assure que néanmoins, « que tous les fils du dialogue ne sont pas rompus. Nous avons toujours des contacts informels avec les organisations syndicales et le secrétariat d'Etat aux transports. »La négociation bloque toujours sur les augmentations salariales conventionnelles. Le patronat a proposé d'ouvrir d'autres chantiers, tels que le renforcement de la protection sociale, et obtenu une fin de non recevoir de la part de l'intersyndicale CGT-FO-CGC-CFTC, qui veut d’abord régler la question des salaires.Une autre proposition patronale a surgi, qui ne semble pas non plus permettre de sortir de l'impasse pour le moment. L'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), qui représente les PME, souhaite que soit mise à l'ordre du jour la définition du temps de travail des conducteurs.Elle part du principe qu'« il n'est plus concevable que les entreprises françaises accusent une déperdition de 30 % du temps de conduite vis-à-vis de leurs concurrentes européennes en raison d'une simple différence d'appréciation des temps de disponibilité des conducteurs. »L'OTRE indique qu'elle « identifie ce point comme une condition nécessaire » à la reprise des négociations.« 30 % du temps de travail effectif »En France, précise Gilles Mathelié-Guinlet, son secrétaire général, le temps d'attente des routiers, sur un parking avant un chargement ou un déchargement, ou bien sur un quai pour prendre un ferry, « entre dans le calcul du temps de travail effectif, dont il représente 30 %, alors que dans certains pays, l'attente n'est pas considérée comme du temps de travail. C'est un temps non productif, qui coûte très cher aux entreprises« L’OTRE propose « que ce temps soit considéré comme un temps d'astreinte payé avec un pourcentage du taux horaire. » Les heures d'attente sortiraient ainsi du temps de travail, « ce qui laisserait du temps de conduite en plus », estime M. Mathelié-Guilet. Pour lui, au final, le salaire serait augmenté puisque viendrait s'ajouter trois heures d'astreinte.Les syndicats ne veulent pas en discuter. « Tant qu'à faire, le patronat pourrait nous envoyer une facture pour que nous, on paie les patrons ! », s'énerve Thierry Douine, président de la fédération CFTC des transports.Avant d'expliquer que « pendant ces heures, on attend que le client nous donne le feu vert pour charger ou décharger de la marchandise. Et on doit rester là, sans pouvoir vaquer à nos occupations personnelles, parce que quand le client nous dit : je vous appelle dans 2 heures, finalement il nous prend une heure plus tard. »De même, sur le quai dans l'attente d'un ferry, « je ne vais pas jouer à la belote dans un bistrot, j'attends le ferry. » Pour lui, tous ces chantiers proposés ne font que mettre en évidence le fait que « le routier n'a pas un salaire équivalent à ses responsabilités. »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard Les acteurs du monde de la publicité s’opposent depuis de longs mois sur les règles du jeu à suivre sur Internet. Et ils ont eu la surprise de découvrir qu’un amendement à la « loi Macron », voté par les députés en commission le 16 janvier, apporte un début de réponse au débat : il soumet le numérique aux principes de la « loi Sapin », rédigée en 1993 pour imposer au secteur publicitaire une obligation de transparence.Lire : Dans la publicité, Internet bouscule frontière entre agences médias et régies« Ce secteur était avant 1993 caractérisé par une grande opacité, peu favorable à une bonne allocation des ressources », a expliqué François Brottes, auteur de l’amendement (relevé par la Correspondance de la presse) et président de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de la loi pour la croissance et l’activité du ministre de l’économie, Emmanuel Macron.Avec l’essor du numérique, cette opacité s’est redéveloppée et il y a dans le secteur un problème d’éthique, selon les annonceurs : « Le grand principe de la loi Sapin, c’est qu’on ne doit pas confondre l’achat et la revente. On ne peut donc pas faire les deux à la fois et être un grossiste, comme l’étaient les grandes centrales d’achat avant 1993 », explique Pierre-Jean Bozo, directeur général de l’Union des annonceurs (UDA).Les acteurs doivent donc choisir : les agences médias achètent des espaces pour le compte des annonceurs et les régies en vendent pour le compte des médias.Sur 100 euros, 40 vont aux médias, 60 aux intermédiairesSelon l’UDA, une part du conseil média sur Internet n’est pas neutre et certains acteurs achètent des espaces aux régies pour ensuite les revendre aux annonceurs... sans transparence sur les prix, ce qui ne permet pas à l’annonceur de vérifier que son argent a été dépensé au mieux.L’UDA estime que 10 % à 15 % du marché de la publicité en ligne est concerné. Au niveau européen, elle cite une étude selon laquelle sur 100 euros dépensés par un annonceur, seuls 40 vont aux médias, 60 revenant aux divers intermédiaires.Avec l’amendement inséré dans la loi Macron, les annonceurs ont-ils donc gagné sur toute la ligne ? Ce n’est pas si simple, tant le sujet est complexe et la querelle profonde.D’abord, Emmanuel Macron, en séance, a demandé que soit prise en compte la concertation en cours auprès de tous les acteurs du secteur, dans le cadre du projet de loi numérique de la secrétaire d’Etat Axelle Lemaire, qui devait en principe couvrir ce sujet.Le ministre a fait préciser dans l’amendement que les modalités de « reporting » aux annonceurs seraient précisés plus tard, par décret en conseil d’Etat : il s’agit de la transmission d’informations que l’agence média est tenue de faire à l’annonceur : par exemple sur le prix d’achat des espaces à la régie.Cette subtilité fait dire aux agences médias, que si on en reste là, l’amendement adopté « enfonce une porte ouverte » : la vraie question est, selon elles, de reconnaître un nouveau « statut d’acheteur-revendeur qui existe dans la vraie vie mais n’est pas défini pour la publicité numérique », explique Bertrand Beaudichon, vice-président délégué de l’Udecam. Ce type d’acteurs n’est pas reconnu par la loi Sapin.L’émergence de « transformateurs d’espace »Deux innovations ont bousculé le marché : la collecte de données sur le profil sociologique et l’historique de navigation des internautes, mais aussi l’automatisation de la vente d’espaces publicitaires sur de grandes plateformes « programmatiques », également appelées « trading desks ».Certains acteurs sont donc devenus des « transformateurs d’espace », argumente M. Beaudichon : ils achètent des espaces, y ajoutent des données puis les revendent dans une prestation globale.C’est le cas des « retargeteurs », spécialistes du ciblage des internautes en fonction de leur comportement, selon le vice-président délégué de l’Udecam, mais aussi des filiales de trading-desks créés par des agences médias.Ces dernières peuvent ainsi communiquer à un annonceur le prix d’espaces qu’elles ont achetés à une régie qui appartient à leur propre groupe.« La loi Sapin est trop blanche ou noire », estime-t-on à l’Udecam. Du côté des annonceurs, on estime que l’amendement qui vient d’être adopté « va dans le bon sens ». Au gouvernement la tâche délicate d’achever de clarifier les choses.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.01.2015 à 16h31 • Mis à jour le26.01.2015 à 16h54 Le groupe américain Mattel a « débarqué », lundi 26 janvier, celui qui était son PDG depuis trois ans, Bryan Stockton. Motif invoqué ? Le recul des ventes du premier fabricant mondial de jouets durant cinq trimestres consécutifs et le fait que la saison de Noël se soit traduite par des bénéfices plus faibles que prévu par les analystes financiers.Mattel a désigné Christopher Sinclair, membre du conseil d’administration depuis 1996, pour succéder, de façon intérimaire, à M. Stockton. La recherche d’un nouveau PDG a aussitôt été lancée.Durant le dernier trimestre 2014, la compagnie a vu ses profits chuter de 59 % par rapport à la même période de 2013, à 149,9 millions de dollars. Ses ventes ont reculé de 6 %, à 1,99 milliard de dollars.Sur l’ensemble de l’année 2014, le groupe, qui se Mattel, qui fait face à un désintérêt croissant pour les jouets classiques au profit de jeux électroniques, a enregistré un bénéfice net de 498,9 millions de dollars, en chute de 44,8 %, pour un chiffre d'affaires en recul de 6,7 %, à 6,02 milliards de dollars.Mattel est notamment confronté au déclin des ventes de la célèbre Barbie. Les derniers chiffres disponibles, ceux du troisième trimestre 2014, montrent un recul de 21 % du chiffre d’affaires généré par la poupée, créée en 1959 par Ruth Handler, une mère de famille du Wisconsin, qui avait fait fortune avec un ukulélé pour enfants.Ce déclin de la figure de proue de Mattel a contribué, à lui seul, à la baisse de 8 % des ventes du groupe et au recul de 22 % de ses bénéfices sur ce même trimestre, relève le Wall Street Journal.Fin 2014, Barbie a d’ailleurs perdu son premier rang sur la liste des souhaits de cadeaux des petites filles au détriment de La reine des neiges, de Disney. Selon une étude réalisée par la Fédération nationale américaine du commerce (NRF), 20 % des parents envisagaient d’acheter « La reie des neiges », contre 16,8 % qui penchaient encore pour Barbie.Alors que la poupée Barbie a généré jusqu’à 1,8 milliard de dollars de chiffre d’affaires à ses beaux jours, elle n’a plus représenté qu’un peu plus de 1 milliard de dollars de ventes sur les douze mois s’achevant fin septembre. Frédéric Cazenave Souscrire l'assurance de son crédit immobilier dans un établissement autre que la banque prêteuse va bientôt être réellement possible. Certes, depuis la loi Lagarde, adoptée en 2010, n'importe quel emprunteur peut en théorie déjà le faire, à condition que la nouvelle assurance présente un niveau de garanties équivalent. Et depuis la loi Hamon de mars 2014, il est même possible de changer d'assurance emprunteur durant la première année du crédit.« Or cela peut représenter une économie substantielle. Nous avons calculé qu'un couple de cadres de 35 ans empruntant 200 000 euros sur quinze ans, économise 12 000 euros en optant pour la délégation d'assurance », note Arnaud Giraudon, président de Acommeassure.Lire aussi : Crédit immobilier : comment alléger le poids de l'assuranceMais en pratique une telle opération était difficile à réaliser, car il y avait débat sur la façon d'apprécier les garanties des assurances.« Les consommateurs avaient du mal à faire accepter leur assurance alternative car les banquiers prenaient prétexte d'une petite garantie mineure pour leur refuser la délégation d'assurance », explique Maxime Chipoy, à l'association de consommateurs UFC-Que Choisir.GARANTIES MINIMALESCet aspect est désormais réglé. Le Comité consultatif du secteur financier a annoncé qu'un accord entre les banques, les assureurs et les associations de consommateurs a été trouvé.Cet accord fixe une liste globale de garanties minimales exigibles par les banques en cas de demande de délégation d'assurance couvrant notamment le décès et l'invalidité. Chaque banque devra alors sélectionner et rendre publics onze critères au sein de cette liste.Ces critères devront être communiqués à l'emprunteur qui pourra alors, s'il le souhaite, faire appel à un autre organisme pour l'assurance couvrant son crédit immobilier.L'entrée en vigueur de ces règles doit intervenir rapidement. « Il n'y a pas besoin de décret pour que ces nouvelles règles s'appliquent », explique-t-on du côté de Bercy.A compter du 1er mai, les banques devront utiliser la liste globale pour motiver le refus d'une délégation d'assurance et au plus tard le 1er octobre, les nouvelles dispositions entreront en vigueur.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé Le centre d'appels du greffe du tribunal de commerce de Paris est aux abonnés absents lundi 26 janvier. Un message enregistré prévient que les 221 salariés ont déposé un préavis de grève reconductible.Ils manifestent ainsi leur protestation contre un article du projet de loi Macron, discuté en séance publique à partir de lundi à l'Assemblée nationale. Selon leur lettre ouverte, le vote de cet article « aurait des conséquences très néfastes sur l'emploi ».Lire en édition abonnés : Des conseillers prud’homaux suspendent leurs audiences pour dénoncer la loi MacronDes revenus mensuels de près de 30 000 eurosLes députés de la commission spéciale chargée d'examiner la loi ont déjà adopté, le 15 janvier, l'amendement gouvernemental visant à mettre le registre Infogreffe en accès libre et gratuit.Infogreffe regroupe les 135 greffes des tribunaux de commerce de France, soit près de 2 000 collaborateurs. Le site, qui emploie une trentaine de personnes, existait avant 2009 – les données étaient même diffusées sur le Minitel dans les années 1990 – mais ce n'est qu'à cette date qu'il a récupéré le monopole de la délégation de service public, au détriment de l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI).Ces dispositions, qui pourront être à nouveau débattues en séance publique, indisposent au plus haut point les greffiers des tribunaux de commerce, qui en tirent de substantiels revenus.En tête du classement des rémunérations des professions réglementées, les greffiers ont un revenu mensuel net médian de 29 177 euros, c'est-à-dire que la moitié des greffiers perçoivent moins que cette somme, tandis que la moitié restante touche plus.Lire le décryptage : Greffiers : les arguments controversés de la profession réglementée la mieux payéeActivité « déficitaire »Pour casser ce monopole, l'idée du gouvernement est de confier à l'INPI la mission de diffuser gratuitement, par voie électronique, ces données, contenues dans le registre national du commerce et des sociétés (RNCS).Les pouvoirs publics veulent ainsi remettre en cause le principe d'un commerce privé fait de données publiques (pourtant pratiqué aussi par d'autres administrations, comme l'Insee avec les fichiers Sirene).Problème : côté pratique, ces données sont collectées par les greffes des tribunaux de commerce, qui revendiquent un savoir-faire et tout à la fois pratiquent un chantage à l'emploi.« La transmission des données du registre du commerce des sociétés, dont le traitement fait appel à des compétences juridiques particulières, permet aux greffes de garantir la fiabilité juridique des informations avant leur diffusion, et aussi de compenser une activité judiciaire déficitaire depuis toujours. Si demain, l'équilibre financier des greffes n'est plus assuré, quel sera l'avenir de leurs 1 800 salariés ? »Position dominanteFace à cette menace, la profession – une profession libérale délégataire de la puissance publique, comme les notaires – se mobilise : à plusieurs reprises, au mois de décembre dernier, le site Infogreffe a été inaccessible.La transmission des données déposées par les entreprises est possible, sur place au greffe du tribunal de commerce, par courrier ou par voie électronique, via le site Infogreffe.D'après la dernière grille tarifaire, obtenir un extrait de K-bis – document officiel attestant l'existence juridique d'une entreprise – coûte 3,12 euros sur place, 3,90 euros par voie électronique et 4,01 euros par courrier. La copie des statuts ou des comptes annuels d'une société coûte elle 11,51 à 11,70 euros.L'an dernier, l'Autorité de la concurrence a accusé Infogreffe d'abuser de sa position dominante, de fausser la concurrence et de renchérir les coûts d'information pour les entreprises. L'Autorité rapporte que le chiffre d'affaires d'Infogreffe dépassait 63 millions d'euros en 2011.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Le baromètre Ifo, qui « mesure » le moral des chefs d’entreprises allemands a atteint, en janvier, son plus haut niveau depuis six mois. L’indicateur s’établit à 106,7 points, contre 105,5 points en décembre, selon les données publiées lundi 26 janvier.Ce chiffre se situe un peu au-dessus des attentes des analystes interrogés par l’agence Bloomberg News, qui tablaient en moyenne sur une progression à 106,5 points.Il s’agit de la troisième hausse consécutive de cet indicateur. Il faut dire que, dans une zone euro qui broie du noir, où la croissance est en panne, l’économie allemande donne des signes positifs et semble repartie.Elle a fini l’année 2014 sur de meilleurs chiffres que prévu : la croissance a atteint + 1,5 %, au lieu du + 1,2 % prévu, après une médiocre année 2012 (+ 0,4 %) et un exercice 2013 atone (+ 0,1 %).La croissance allemande est plus vigoureuse que prévuLes économistes ont toutefois tempéré la lecture de ces chiffres. « L’économie allemande a stagné une bonne partie de l’année 2014. En réalité, c’est le vigoureux démarrage de 2014 qui a conduit à ce bon résultat », fait remarquer Ferdinand Fichtner, de l’institut d’économie de Berlin (DIW).De fait, la croissance a été de + 0,8 % au premier trimestre de 2014 par rapport au trimestre précédent, nulle au deuxième, de + 0,1 % seulement au troisième et vraisemblablement de 0,25 % au quatrième.Pour autant, le gouvernement allemand devrait annoncer, le 28 janvier, qu’il relève de 1,3 % à 1,5 % ses prévisions de croissance pour 2015. « L’économie allemande démarre bien l’année », a commenté pour sa part, lundi, Hans-Werner Sinn, président de l’institut Ifo.La composante du baromètre Ifo mesurant l’appréciation par les patrons allemands de la situation actuelle s’améliore, à 111,7 points, contre 109,8 en décembre et celle relative aux attentes à l’égard de la conjoncture progresse à 102,0 points, contre 101,3 le mois dernier.Néanmoins, pour 2015, la plupart des économistes sont plus optimistes qu’à l’automne. « L’évolution sera plus soutenue en 2015, prévoit M. Fichtner. La consommation surtout devrait tirer la croissance, mais le commerce extérieur et les investissements pourraient repartir aussi. » Pour lui, tant la baisse du pétrole que le développement de l’emploi profiteront à la croissance. Et même les rachats de dette publique que profiteront à Berlin puisqu’ils vont encore tirer vers le bas les taux d’intérêt à long terme.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian Les députés auront eu une semaine de répit avant de replonger en apnée dans le bain législatif. Après un débat en commission exceptionnellement long (quatre-vingt-quatre heures), le deuxième acte du projet de loi pour la croissance et l’activité s’ouvre lundi 26 janvier après-midi en séance publique à l’Assemblée nationale. Deux semaines d’examen sont prévues pour ce texte que beaucoup considèrent déjà comme un record parlementaire.Entrée avec 106 articles en commission spéciale, le 12 janvier, la loi Macron en est ressortie lundi 19 à 3 heures du matin, après avoir pratiquement doublé de volume, forte désormais de 209 articles. Du jamais-vu depuis le début de la Ve République, se sont empressés d’avancer des élus à la mémoire courte. Or, il y a moins de quatre mois, fin septembre 2014, le projet de loi sur la transition énergétique était déjà passé de 64 à 124 articles après son examen en commission. Mais le record reste attribué à la loi Grenelle II de juillet 2010 : passé de 190 à 255 articles en commission, le texte tenait sur 283 pages, contre 185 pour la loi Macron.Outre son épaisseur, ce dernier peut aussi se targuer d’avoir aimanté un nombre impressionnant d’amendements. Pour l’examen en commission, 1 861 ont été déposés, dont presque un tiers finalement adoptés (même si 405 de ces 495 amendements émanaient du gouvernement ou du rapporteur du texte). Pour la séance publique, un peu plus de 3 000 avaient déjà été déposés lundi matin. Dans l’absolu, rien de comparable aux plus de 5 000 amendements de l’opposition déposés sur la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe, en 2013, ou encore aux quelque 137 000 de la gauche sur le texte de privatisation de Gaz de France, en septembre 2006.Opération déminage pour la loi MacronAmendements techniquesSauf que, cette fois, il ne s’agit pas d’obstruction avec des dizaines d’amendements identiques, mais bien d’amendements techniques, conséquence logique au côté fourre-tout du projet de loi Macron qui couvre énormément de domaines différents et complexes. C’est d’ailleurs pourquoi le président de la commission spéciale, François Brottes (PS, Isère), a tenu à « faire en sorte que le débat ait lieu ligne à ligne, qu’il n’y ait pas d’abattage ».Dans l’Hémicycle, le travail sera forcément moins minutieux car limité dans le temps ; la procédure du « temps législatif programmé » ayant été engagée, les débats ne pourront pas se poursuivre au-delà de cinquante heures. Cette durée ne prend toutefois pas en compte les prises de parole du gouvernement, des présidents de groupe, des rapporteurs ou des présidents de commission… Enfin, le droit à l’erreur n’est pas permis puisque le gouvernement a engagé la « procédure accélérée » sur ce texte, ce qui veut dire qu’une seule lecture par chambre est prévue. Il serait presque miraculeux que le texte ne soit pas partiellement retoqué par le Conseil constitutionnel, si celui-ci était saisi.En vertu de cette même procédure – de plus en plus systématiquement engagée, malgré les mises en garde de beaucoup de parlementaires –, le délai de préparation du texte avant son arrivée au Parlement a aussi été extrêmement réduit. Présenté en conseil des ministres le 10 décembre, le texte était examiné à peine un mois plus tard en commission de l’Assemblée, vacances de Noël comprises. Un record de précipitation.Loi Macron : trois motifs de discordeHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicole Vulser L’équipementier sportif allemand Adidas fait le ménage dans ses différentes marques pour ne conserver que celles directement liées au sport. Dans le droit fil de cette stratégie, le groupe a annoncé, vendredi 23 janvier, la cession de la marque américaine Rockport - des chaussures en cuir confortables, dessinées et fabriquées en Chine - dont il avait hérité en faisant l’acquisition de Reebok, en 2006.L’acheteur n’est autre que l’un des grands concurrents d’Adidas, New Balance, qui s’est associé, pour l’occasion, à Berkshire Partners. Le prix a été fixé à 280 millions de dollars (247 millions d’euros) et cette cession, principalement effectuée au comptant, sera bouclée dans l’année.De son côté New Balance va étoffer sa gamme de chaussures non directement liées à la pratique sportive, qui comprend déjà Drydock’s, Aravon, Dunham et Cobb Hill.« Nous allons pouvoir ainsi nous focaliser sur nos clients cibles de façon plus agressive avec les marques Adidas, Reebok et TaylorMade (golf) », a souligné Herbert Hainer, le PDG d’Adidas.Aux États-Unis, TaylorMade, à la peine, est en pleine restructuration.Malgré le Mondial de football en 2014, Adidas reste, dans ce pays, très largement dominé par Nike et subit également de plein fouet la concurrence d’Under Armour.L’effet roubleL’équipementier basé à Herzogenaurach (Allemagne), qui emploie plus de 50 000 salariés dans le monde a prévenu qu’il s’attendait à d’importants effets négatifs sur son bénéfice net pour l’année 2014, en raison des pertes liées à la cession de Rockport.Un autre effet négatif est attendu, à hauteur de 80 millions d’euros dans les résultats : l’effondrement du rouble. La Russie est en effet un marché clé pour Adidas.En excluant ces effets négatifs, Adidas, qui ne publiera ses résultats officiels pour l’année 2014 que le 5 mars, a déjà prévenu qu’il atteindrait son objectif de 650 millions d’euros de résultat net.Adidas, sous pression, prépare un nouveau plan stratégiqueLe chiffre d’affaires 2014 a quant à lui augmenté de 2 % à 14,8 milliards d’euros. Cette hausse passe à +6 % hors effets de change. L’augmentation s’explique par les performances d’Adidas (+11 %) et de Reebok (5 %) Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean Dugor (notaire à Auray - Morbihan) Les possibilités ne manquent pas. La plus communément utilisée reste le don manuel. Il est en effet possible de donner une somme d’argent (chèque, virement, espèces…) sans payer de taxe si le montant ne dépasse pas 31 865 euros.Pour bénéficier de cette exonération, les grands-parents doivent être âgés de moins de 80 ans et les petits-enfants être majeurs (ou mineurs émancipés). Ces dons manuels seront pris en compte au moment du règlement de la succession du donateur, ce qui n’est pas le cas des présents d’usage, ces cadeaux réalisés lors d’une grande occasion (mariage, anniversaire…).Lire aussi : Quels sont les risques à effectuer un don manuel ?Ces derniers peuvent être importants (voiture, somme d’argent…), mais toujours dans une proportion raisonnable par rapport à la « richesse » de celui qui donne.L’assurance-vie un instrument très efficaceL’assurance-vie est aussi un instrument très efficace pour transmettre un capital. Première solution : le ou les grands-parents désignent comme bénéficiaire(s) de leur contrat le ou les petits-enfants (même mineurs).Mais le versement des sommes étant lié au décès du souscripteur, les petits-enfants ne savent pas quand ils pourront en profiter. Une autre piste consiste alors à combiner donation et assurance-vie.Les grands-parents donnent une somme d’argent qui est obligatoirement placée dans un contrat d’assurance-vie souscrit au nom des petits-enfants. La donation précise la durée pendant laquelle les sommes restent indisponibles (vingt-cinq ans maximum). A la date convenue, le ou les petits-enfants pourront procéder à des retraits réguliers sur leurs contrats dans des conditions fiscales avantageuses.Lire aussi : Donation : du coup de pouce au cadeau empoisonné  Jean Dugor (notaire à Auray - Morbihan) Sylvie Kauffmann et Cédric Pietralunga Après la victoire, dimanche 25 janvier, de Syriza et d’Alexis Tsipras aux élections législatives en Grèce, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde indique, dans un entretien au Monde, que sa priorité est de « réengager le dialogue avec les autorités grecques, notamment sur leur programme de réformes structurelles », car il y a, selon elle, « beaucoup de retard à combler. »Un dernier versement de 3,6 milliards d’euros reste à effectuer à la Grèce dans le cadre du deuxième plan d’aide internationale, mais il doit se faire en échange de réformes exigées par la Troïka (Fonds monétaire international, Commission et Banque centrale européennes).« Il faut notamment mettre en œuvre la réforme de l’appareil d’État et du système de collecte de l’impôt, le raccourcissement des délais judiciaires. Il ne s’agit pas là de mesures d’austérité, ce sont des réformes de fond qui restent à faire », explique Mme Lagarde.Interrogée sur la promesse faite par M. Tsipras de restructurer la dette du pays, la « patronne » du FMI est formelle : il n’est pas question d’accepter un effacement de la dette grecque, une question d’équité entre pays européens. « Il y a des règles internes à la zone euro à respecter. On ne peut pas faire des catégories spéciales pour tel ou tel pays », relève-t-elle.La dette, priorité du nouveau gouvernement grecNéanmoins, Mme Lagarde indique que « différentes hypothèses, dont nous discuterons avec les autorités grecques et nos partenaires européens » sont sur la table. Si elle se refuse à donner plus de détails, une source proche du dossier grec explique que les négociations pourraient porter sur le volume, le taux d’intérêt ou la durée de remboursement de la dette grecque.Grèce : plan d’aide et dette au menu des « argentiers » européensCédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSylvie KauffmannJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La Grèce sera au centre des discussions lors de l’Eurogroupe, la réunion des ministres des finances des 19 pays de la zone euro, lundi 26 janvier dans l’après-midi à Bruxelles.Ce rendez-vous était prévu de longue date. Au programme devait figurer un débat sur les flexibilités du pacte de stabilité et de croissance, et l’accueil d’un nouvel arrivant, la Lituanie, qui a rejoint l’euro le 1er janvier 2015.Mais le « jour d’après » la victoire écrasante d’Alexis Tsipras et de Syriza aux élections législatives, l’essentiel de l’Eurogroupe devait évidemment tourner autour de la situation grecque.Lire notre synthèse : Grèce : victoire historique de la gauche radicaleLes grands argentiers européens, s’ils ne s’attendaient peut-être pas à un score aussi élevé de Syriza, se préparent depuis des semaines à l’arrivée de la gauche radicale au pouvoir en Grèce.Aucune décision définitive n’est toutefois attendue lundi. D’autant que c’est Gikas Hardouvelis, du gouvernement Samaras, qui devait encore faire le déplacement à Bruxelles pour cet Eurogroupe.Faut-il accorder un peu de temps à Athènes pour boucler l’actuel plan d’aide ?Le premier sujet qui est sur la table est celui du bouclage du deuxième plan d’aide internationale à la Grèce, de 130 milliards d’euros, décidé en 2012. Une dernière tranche (3,6 milliards d’euros) reste à verser, mais elle doit se faire en échange de réformes exigées par la troïka (Fonds monétaire international, Commission et Banque centrale européennes).Un accord sur ce plan d’aide devait aboutir avant fin 2014. Mais, comme les négociations avec le gouvernement Samaras ont patiné, l’Eurogroupe avait décidé, en décembre, une rallonge de deux mois, fixant la date butoir à fin février 2015.S’il y a peu encore, les Européens, Allemands en tête, refusaient d’abandonner ce calendrier de négociations arrêté avec le gouvernement Samaras, la situation pourrait évoluer et un délai supplémentaire, de plusieurs mois, pourrait être accordé aux Grecs.« Les partenaires de la Grèce sont prêts à donner un laps de temps suffisant au nouveau gouvernement grec avant de pouvoir négocier sereinement sur son plan d’aide », a dit le ministre français des finances, Michel Sapin, depuis Davos.« Pourquoi pas accorder un délai jusqu’à juin-juillet, pour laisser aux Finlandais le temps d’élire leur nouveau parlement, en avril. La Finlande fait en effet partie de ces cinq ou six pays en Europe où, à chaque décision sur le plan d’aide à la Grèce, le Parlement est consulté », relève une source européenne.Lundi, le gouvernement allemand a laissé la porte ouverte à une éventuelle prolongation du plan d'aide en cours. « Comme toujours, cela dépend de la manière dont la requête est formulée et du contexte global, mais par principe, c'est une option », a dit Marianne Kothe, porte-parole du ministère des finances, lors d'une conférence de presse.Faut-il exclure un troisième plan d’aide ?Le calendrier initial prévoyait que, au terme du deuxième plan d’aide, des négociations s’engagent avec Athènes sur la fin de la surveillance systématique du pays par la Troïka et sur la mise en place d’une ligne de précaution d’environ 10 milliards d’euros - une somme initialement destinée au sauvetage des banques grecques.Mais ce scénario ne tiendra que si la Grèce est en situation de se financer seule sur les marchés, et à des taux raisonnables.Sinon, « un troisième plan d’aide serait à envisager », glisse une source européenne. Mais ce serait un scénario catastrophe du point de vue du futur gouvernement Syriza.Faut-il continuer à exiger la mise en place de mesures d’austérité ?Derrière ces discussions sur les plans d’aide, se pose la question de la poursuite ou non des mesures d’austérité.Alexis Tsipras, le leader de Syriza promet depuis des semaines d’en finir avec l’austérité imposée par les créanciers d’Athènes, la fameuse troïka, et appelle à renégocier la dette (environ 320 milliards d’euros, 177 % du PIB du pays).La dette, priorité du nouveau gouvernement grecDimanche soir, il a certes lancé « la Troïka c’est du passé », dans son premier discours de vainqueur. Mais pour le reste, il s’est montré plutôt modéré. Il a appelé à « négocier » une « nouvelle solution viable qui bénéficie à tous ». « La Grèce apportera ses propres propositions et un plan de réformes, sans déficit supplémentaire », a-t-il indiqué.Si on le prend au pied de la lettre, c’est ce que réclament les décideurs européens depuis des mois : le président de la BCE, Mario Draghi, Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne…Un consensus s’est en effet formé, en 2014, selon lequel l’austérité ne suffit pas à relancer le moteur de la croissance européenne, et qu’il faut mettre la priorité sur les réformes et l’investissement.Le gouvernement grec pourra-t-il compter sur les gouvernements sociaux-démocrates européens, français et italien, qui appuient, depuis des mois, la réorientation de l’Europe vers moins d’austérité et plus de croissance ?Pour l’instant, ces derniers sont restés très prudents. L’Elysée, dimanche soir, a félicité Tsipras pour sa victoire, sans appeler à la fin de l’austérité.« Le président de la République […] fait part à M. Tsipras de sa volonté de poursuivre l’étroite coopération » entre les deux pays « au service de la croissance et de la stabilité dans la zone euro, dans l’esprit de progrès, de solidarité et de responsabilité […] » .Lire aussi : Après la victoire de Syriza, l'Europe divisée entre joie et crainteEn tout cas, il n’est pas question d’ouvrir un débat sur la remise en cause du pacte de stabilité et de croissance et de son objectif d’un déficit sous les 3 % du PIB et d’une dette contrainte sous les 60 %. Personne ne le souhaite, parmi les dirigeants européens. M. Tsipras non plus d’ailleurs.Faut-il renégocier la dette grecque ?Pour l’instant, pourtant, aucun acteur européen, à l’exception du ministre des finances irlandais, Michael Noonan, n’a soutenu le projet de M.Tsipras, d’une conférence internationale sur la dette grecque.Mais les Européens savent que la dette grecque n’est pas soutenable (elle atteint 175 % du produit intérieur brut). Déjà, l’Eurogroupe du 27 novembre 2012, dans ses conclusions, expliquait que, sous certaines conditions, la maturité d’une partie de la dette pourrait être allongée, et son taux abaissé.Les discussions promettent d’être très dures. L’Allemagne sera inflexible, et elle ne sera probablement pas la seule. Elle a la hantise de créer un précédent, en accordant aux Grecs ce qui a été refusé jusqu’à présent à d’autres.Lundi, le gouvernement allemand a réaffirmé exclure un troisième allègement de la dette publique grecque mais il a laissé la porte ouverte à une éventuelle prolongation du plan d'aide en cours.« C'est certainement une possibilité ou une option. (...) Comme toujours, cela dépend de la manière dont la requête est formulée et du contexte global, mais par principe, c'est une option », a dit Marianne Kothe, porte-parole du ministère allemand des finances, lors d'une conférence de presse.La France est dans une situation délicate : tout nouvel effacement de la dette grecque risquant d’entraîner pour l’Hexagone une perte sèche de près de 47 milliards d’euros. Le bras de fer avait déjà commencé, lundi matin : dans le quotidien allemand Handelsblatt, Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE, a affirmé que l’institution « ne participera à aucune réduction de la dette grecque. »Lire aussi : La Grèce risque-t-elle à nouveau de sortir de la zone euro ?  Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.01.2015 à 08h01 • Mis à jour le26.01.2015 à 12h31 | Marie Charrel Annulée pour partie ? Restructurée ? Rééchelonnée ? Après la victoire, aux élections législatives dimanche 25 janvier, du parti de gauche Syriza, qu’adviendra-t-il de la dette de l’Etat grec ?Lire notre synthèse : Grèce : victoire historique de la gauche radicaleC’est l’un des « gros » sujets qui sera au menu des semaines à venir pour le nouveau gouvernement grec. Et pour ses créanciers, la « troïka », c’est-à-dire le Fonds monétaire international (FMI), la Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE).Sitôt connu le résultat qui le donnait vainqueur, Alexis Tsipras, le dirigeant de Syriza, a déclaré vouloir « collaborer et négocier » avec les créanciers du pays une « nouvelle solution viable, durable qui bénéficie à tous ». Il a précisé être prêt à soumettre « un plan national et un plan sur la dette ».Quelle est l’ampleur de la dette grecque et qui la détient ?Malgré sa restructuration en 2012, la dette de l’Etat grec dépasse désormais les 175 % du produit intérieur brut (PIB) et représente un handicap trop lourd pour la croissance.Les 321,7 milliards d’euros de dette grecque sont détenus à 70,5 % par les créanciers publics internationaux.Le FMI a ainsi prêté 32 milliards d’euros, les autres pays de la zone euro 53 milliards par des prêts bilatéraux, tandis que le Fonds européen de stabilité financière (FESF) a accordé 141,8 milliards.Une réduction de la dette grecque est-elle possible ?Dès lundi 26 janvier, la BCE a donné le ton. Dans un entretien publié par le journal allemand Handelsblatt, Benoît Coeuré, membre du directoire de l’institution monétaire, a indiqué que cette dernière ne participera à aucune réduction de la dette grecque.« Il n’appartient pas à la BCE de décider si la Grèce a besoin d’un allégement de la dette. Mais il est absolument clair que nous ne pouvons pas être d’accord avec l’allégement d’une dette qui comprend des obligations grecques détenues par la BCE », a-t-il indiqué, précisant que cette impossibilité tient à des raisons légales.Le commissaire européen à l’économie numérique, Günther Oettinger a pour sa part déclaré, au micro de la radio Deutschlandfunk, que le futur gouvernement grec devrait respecter les accords conclus entre Athènes et ses partenaires de la zone euro.Lundi, le gouvernement allemand a réaffirmé exclure un troisième allègement de la dette publique grecque.« La “troïka” elle-même sait qu’Athènes peinera à s’en sortir si on ne l’allège pas d’une façon ou d’une autre », explique toutefois Jésus Castillo, analyste économique chez Natixis.Cet allégement pourrait prendre deux formes. La première, et plus probable, serait de ne pas toucher au montant total de la dette, mais d’allonger la maturité des prêts et réduire les taux d’intérêt, ce qui allégera les remboursements annuels. « Le fardeau serait plus supportable, mais cela pourrait ne pas suffire », juge Eric Dor, économiste à l’Ieseg.La seconde option serait d’effacer littéralement une partie de la dette. Plusieurs modalités seraient possibles, mais toutes seraient politiquement explosives.« Si nous réduisions la dette, cela enverrait un mauvais signal au Portugal ou à l'Irlande, à Chypre ou à l'Espagne », a prévenu Günther Oettinger.« Dans la foulée, le Portugal et l’Irlande, dont les dettes dépassent 120 % du PIB, pourraient légitimement réclamer aussi un effacement, souffle un député européen. Impossible. »Lire les réactions : Après la victoire de Syriza, l'Europe divisée entre joie et crainteEt si les négociations échouaient ? Le scénario est peu probable, mais pas nul. La Grèce pourrait alors choisir de faire défaut sur sa dette (ne pas la rembourser)« La zone euro pourrait perdre 256,4 milliards d’euros au maximum », calcule M. Dor. Les pertes du FESF seraient en effet épongées par les États membres.Lire notre décryptage : La Grèce risque-t-elle à nouveau de sortir de la zone euro ?Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.01.2015 à 17h31 Après un week end de pause, les routiers comptent reprendre leurs actions lundi pour obtenir des hausses de salaires, ciblant notamment les grosses entreprises adhérentes des organisations patronales, selon les syndicats.Lire notre décryptage : Pourquoi les routiers font-ils grève ?« Cela va reprendre lundi à partir de 05 h, mais il y en aura peut-être quelques-uns mobilisés dès 22 h ce soir », a confirmé Jérôme Vérité, de la CGT-Transport. Le mouvement devrait se traduire par « des blocages de zones logistiques, de grands groupes qui bloquent la négociation et d'intérêts économiques », a-t-il précisé. Interrogé sur d'éventuelles opérations escargots, M. Vérité a estimé que « ce n'était pas exclu ».COLÈRE DES SYNDICATS CONTRE LES FÉDÉRATIONS PATRONALESL'intersyndicale CGT, FO, CFTC, CFE-CGC veut pénaliser l'économie des transporteurs après le refus catégorique des fédérations patronales d'aller au-delà de 2 % maximum de hausses de salaires (pour les coefficients les plus bas) quand les syndicats de routiers en réclamaient 5 %, après deux années blanches.A la grande colère des syndicats, les fédérations patronales FNTR, TLF, Unostra et OTRE ont boycotté jeudi dernier une nouvelle réunion de négociations qui avait été convoquée par la commission mixte paritaire sous l'égide du ministère du travail. Un refus « déploré » par le secrétaire d'Etat aux transports Alain Vidalies.Dans le Journal du dimanche, le ministre du travail François Rebsamen intervient sur cette question et appelle « le patronat à s'asseoir à la table des négociations ». « On ne peut pas signifier un mépris aux salariés en refusant de venir discuter, cela ne règle rien », dit-il dans cet entretien. « C'est bien de dire 'il faut reprendre le dialogue', encore faut-il s'en donner les moyens », a rétorqué Jérôme Vérité.LES ENTREPRISES DU SECTEUR DANS UNE SITUATION « CRITIQUE »Les fédérations patronales mettent en avant les « réalités économiques » et assurent ne pas être « en capacité » d'aller au-delà que ce qu'elles ont consenti alors qu'un tiers des entreprises du secteur sont dans une situation « critique », dans un contexte européen de « concurrence déloyale et de dumping social ».L'OTRE a subordonné un nouvel effort vendredi à l'ouverture de « nouveaux chantiers sociaux », sur le temps de travail des routiers par exemple. « Une provocation supplémentaire », pour la CGT. La CFDT-Transport, premier syndicat du secteur, doit entamer de son côté mercredi des actions visant également « les grands groupes de transport » et des « zones industrielles ».Lire aussi : Routiers : que veut la CFDT ? 02.01.2015 à 15h54 • Mis à jour le02.01.2015 à 15h56 |Marie Pellefigue L’année 2014 a été riche en nouvelles mesures concernant l’immobilier. On les doit, pour la plupart, à l’adoption le 24 mars de la loi Alur (accès au logement et un urbanisme rénové). Cette dernière a instauré de nouvelles règles qui ne sont pas toutes entrées en application. La loi de finances, adoptée fin décembre, a aussi prévu quelques changements en termes de fiscalité immobilière. Passage en revue des principales nouveautés qui interviennent en ce début de l’année 2015.La loi ALUR change la donne pour les propriétairesLes loyers plafonnés à ParisL’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne (Olap) est en train de calculer les loyers médians dans les 80 secteurs qu’il a définis dans la capitale.Ces valeurs serviront de référence. Les loyers ne pourront pas dépasser ce montant, majoré de 20 %. Les propriétaires pourront également s’appuyer sur cet indice pour augmenter les loyers sous-évalués.En principe, le plafonnement devrait être mis en place à la fin du premier trimestre dans la capitale.Lire aussi : L’encadrement des loyers peut-il être efficace ?Du nouveau dans les copropriétésA compter du 1er janvier, les syndics professionnels devront proposer lors des assemblées générales de mettre en place un extranet accessible à tous les copropriétaires. « Ils pourront y trouver tous les documents de type règlement intérieur ou carnet d’entretien par exemple », explique Frédéric Blanc, juriste spécialisé en logement à l’UFC-Que choisir. Pour le moment, la liste des pièces à intégrer à l’extranet n’est pas précisée. les associations de consommateurs espèrent qu’un décret sortira en 2015.Par ailleurs, à partir du 26 mars 2015 ou au moment du renouvellement de leur mandat, « les syndics devront ouvrir un compte bancaire séparé au nom de chaque copropriété sans facturer cette prestation. En dessous de 15 lots, les copropriétaires peuvent renoncer à un compte séparé », explique David Rodriguez, juriste immobilier à la CLCV. Auparavant, la quasi-intégralité des syndics regroupait les fonds des différentes copropriétés qu’ils géraient sur un seul compte à leur nom à eux.Lire aussi : L’art et la manière de changer de syndicUne taxe d’habitation majorée pour les résidences secondairesLes communes auront désormais le droit de majorer de 20 % la part communale de la taxe d’habitation qu’elles perçoivent chaque année, mais uniquement sur des logements qui sont meublés et qui ne constituent pas la résidence principale des propriétaires.Lire aussi : Qui sera concerné par la nouvelle taxe sur les résidences secondaires ?Un crédit d’impôt simplifié pour les travaux de rénovationLa loi de finances a validé le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) dont peuvent bénéficier les ménages qui réalisent jusqu’au 31 décembre 2015 des travaux dans leur logement pour en améliorer les performances énergétiques (changement de chaudière, mise en place d’un double vitrage, isolation des combles…).Le CITE remplace, en le simplifiant, l’ancien CIDD (crédit d’impôt pour le développement durable). Désormais, le crédit d’impôt est de 30 % sur le montant des rénovations effectuées par des professionnels certifiés. Il n’est plus nécessaire de réaliser plusieurs types de travaux pour en bénéficier, un seul suffit.Le montant des dépenses ouvrant droit au crédit d’impôt est plafonné à 8 000 euros pour un célibataire et à 16 000 euros pour un couple (majoré de 400 euros par personne à charge).Lire aussi : Immobilier : tout savoir sur les aides à la rénovation Immobilier neuf : le Pinel remplace le DuflotDepuis le 1er septembre, le dispositif d’investissement immobilier locatif Pinel remplace le Duflot. Il permet aux investisseurs qui achètent un logement neuf de bénéficier d’une réduction d’impôts de 12, 18 ou 21 % du montant de leur investissement, plafonné à 300 000 euros et à 5 500 euros/m2.Pour cela, les propriétaires doivent s’engager à louer leur bien pendant respectivement 6, 9 ou 12 ans à des locataires qui répondent à des plafonds de ressources (dépendants de la composition de la famille et de la zone géographique), et en ne dépassant pas un plafond de loyer, également déterminé par la localisation.Outre le fait que le dispositif impose un engagement de location moins long que celui du Duflot, le dispositif Pinel permet aussi de louer à l’un de ses ascendants (parent, grand-parent…) ou descendant (enfant, petit-enfant…). « Pour continuer de profiter de la réduction d’impôt, il faudra qu’ils respectent les plafonds de ressources », précise Stéphane Jacquin, directeur de l’ingénierie patrimoniale chez Lazard Frères Gestion. Attention, la réduction d’impôt démarre l’année de la location effective du bien, et pas celle de son acquisition.Lire aussi : Comment Pinel réaménage DuflotUn abattement exceptionnel pour les donations de terrains à bâtirLes personnes qui donnent un terrain à bâtir entre le 1er janvier et le 31 décembre 2015 vont bénéficier d’un abattement exceptionnel. La donation doit être réalisée en pleine propriété, et le donataire (qui reçoit le terrain) doit s’engager à y construire un logement dans les 4 ans au plus tard.Le montant de cet abattement dépend du lien de parenté entre donateur et donataire. S’il s’agit d’une donation à un ascendant ou descendant en ligne directe, un conjoint ou un pacsé, l’abattement exceptionnel est de 100 000 euros. Il passe à 45 000 euros pour une donation au profit d’un frère ou d’une sœur et à 35 000 euros pour une donation à une autre personne (de la famille ou non).Le montant maximal est fixé à 100 000 euros par donataire, quel que soit le nombre de bénéficiaire. « Une personne qui donne un terrain à ses deux enfants profitera donc d’un abattement exceptionnel de 50 000 euros pour chacun d’entre eux », indique Stéphane Jacquin.Attention, si l’engagement de construire n’est pas respecté, la donation sera requalifiée et le donataire qui a reçu le terrain devra payer des droits sur la fraction exonérée avec en plus des intérêts de retard et une pénalité égale à 15 % du montant des droits.Un abattement pour les donations de logements neufsLes personnes qui donnent un bien dont le permis de construire a été obtenu entre le 1er septembre 2014 et le 31 décembre 2016 bénéficient aussi d’un abattement exceptionnel. Seuls impératifs à respecter cette fois : la donation doit être réalisée en pleine propriété, et le logement donné ne doit jamais avoir été habité ou loué. Le montant est le même que précédemment, et il reste limité à 100 000 euros par donataire. Une personne qui donne à la fois un terrain et un logement neuf peut bénéficier deux fois de l’abattement exceptionnel, toujours dans la limite des plafonds.Marie PellefigueJournaliste au Monde Emmanuelle Jardonnet L’explosion du box-office en Chine s’est poursuivie en 2014, avec une hausse de 36 % des ventes de billets d’accès aux salles de cinéma, a rapporté jeudi 1er janvier l’agence Chine nouvelle. Avec des recettes d’entrée dans les salles atteignant 29,6 milliards de yuans (3,94 milliards d’euros), la Chine confirme ainsi sa place de deuxième marché du cinéma derrière les Etats-Unis.Cet essor se fonde d’abord sur l’apparition de nombreux nouveaux cinémas dans la deuxième économie mondiale : plus de mille cinémas et près de 5 400 nouvelles salles ont ouvert dans le pays en 2014, portant le nombre total des grands écrans à 23 600. « En moyenne, quinze nouveaux écrans se sont ouverts chaque jour en 2014 », a déclaré Zhang Hongsen, patron de l’Administration d’Etat de la radio, du cinéma et de la télévision, cité par Chine nouvelle.Quota de 34 films étrangersLes productions nationales ont représenté la majeure partie (54,5 %) des recettes, et gagnent des parts de marché. Mais la Chine protège son industrie cinématographique en limitant de façon draconienne, par un système de quotas, le nombre de films étrangers distribués sur son territoire.Ce quota, qui s’élève à 34 films par an, a finalement été amputé d’un film : la sortie de Hunger Games : La Révolte, partie 1 a en effet été repoussée à février 2015 pour laisser de la place aux productions nationales. Parmi ces films, un seul français : Eyjafjallajokull, qui se place en avant-dernière position en termes de fréquentation, juste devant Mandela : Un long chemin vers la liberté, production britannico-sud-africaine.Pourtant, si l’on observe ci-dessous le Top 20 du box-office chinois (le site Box Office Mojo publie le top 100), on s’aperçoit que la moitié des films sont des blockbusters américains. De son côté, la Chine peine par ailleurs à exporter ses propres œuvres. L’un des films chinois de l’année ayant bénéficié d’une sortie internationale, Coming Home, de Zhang Yimou, ne se place qu’en 35e position sur son propre marché (avec 38 millions d’euros de recettes) du top 100.A lire : Pourquoi « Coming Home » ne représentera pas la Chine aux OscarsA noter que le film le plus vu en salles en 2014 en Chine, Transformers : L’Age de l’extinction, était taillé sur mesure pour le marché chinois, avec des stars chinoises au casting et des scènes se déroulant dans le pays – même si celles-ci ont finalement été tournées aux Etats-Unis.Un public jeuneAu total, 618 films chinois ont été produits en 2014, soit un peu moins qu’en 2013 (638), avec une volonté d’accentuer la qualité plutôt que la quantité des films, souligne le Hollywood Reporter. Et jamais le pays n’avait connu autant de spectateurs, avec 860 millions d’entrées (+ 34,5 % par rapport à 2013), selon les chiffres officiels. Enfin, 66 films ont dépassé le seuil symbolique des 100 millions de yuans (13,4 millions d’euros), dont 36 productions chinoises, contre 60 films en 2013.Le 7e Art est en pleine effervescence en Chine, offrant les perspectives les plus prometteuses du monde. Ce développement est soutenu par la croissance rapide de la classe moyenne, qui aime sortir le week-end dans les multiplexes des nouveaux centres commerciaux.Selon Zhang Huijun, le président de la Beijing Film Academy, le public chinois est porté par la jeunesse. « Nous sommes ravis que les jeunes aillent davantage au cinéma. Ils plébiscitent les grands écrans et les dispositifs sonores, mais considèrent également que c’est une façon de socialiser. »Ci-dessous, le top 20 du box-office chinois (les films chinois sont précédés d’astérisques) :1 - Transformers : L’Age de l’extinction : 249,5 millions d’euros ***2 - Breakup Buddies : 156 M€ ***3 - The Monkey King : 139 M€ 4 - Interstellar : 101 M€ 5 - X-Men : Days of Future Past : 96,5 M€ 6 - Captain America : The Winter Soldier : 96 M€ ***7 - Dad, Where Are We Going ? : 93 M€ 8 - La Planète des singes : L’Affrontement : 89 M€ ***9 - The Breakup Guru : 88 M€ ***10 - The Continent : 83 M€ 11 - Les Gardiens de la galaxie : 80 M€ 12 - The Amazing Spider-Man 2 : Le Destin d’un héros : 78 M€ ***13 - Back in Time : 77,5 M€ ***14 - The Man from Macau : 70 M€ ***15 - Tiny Times 3 : 68 M€ 16 - Godzilla : 64,5 M€ ***17 - Gone with the Bullets : 62,5 M€ 18 - Le Hobbit : La Désolation de Smaug : 62 M€ ***19 - My Old Classmate : 60,5 M€ 20 - Expendables 3 : 60,5 M€A lire : En Chine, le pop-corn accompagne le boom du cinémaEmmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Barroux Près de 800 millions d’euros, c’est la somme que coûteront à l’Etat français l’abandon de l’écotaxe poids lourds et la résiliation, le 30 octobre 2014, du contrat avec la société Ecomouv’ chargée de la mise en place et de la gestion du dispositif. L’accord finalement conclu, le jour de la Saint-Sylvestre, entre le ministère de l’écologie et le consortium franco-italien, dont la société Atlantia (ex-Autostrade per l’Italia) détient 70 % des parts, a fixé le montant des indemnités dues à 403 millions d’euros, payables directement à Ecomouv’ au 2 mars.L’Etat reprend par ailleurs la créance d’Ecomouv’ auprès des banques et il devra s’acquitter du remboursement, sur dix ans, de près de 390 millions d’euros.Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, et le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, espéraient voir baisser la facture de l’abandon de l’écotaxe, la somme totale reste élevée.Négociation tendueDans le protocole signé en juillet entre l’Etat et Ecomouv’, l’indemnité, en cas de résiliation par le gouvernement, avait été estimée à 830 millions d’euros. Ce protocole actait la livraison du dispositif, reconnu prêt à fonctionner depuis mars, basé sur un système de boîtiers embarqués dans les camions suivis par GPS et un contrôle de l’équipement au moyen de portiques disséminés sur les routes taxées.Le loyer annuel qu’aurait payé l’Etat à Ecomouv’ s’élevait à 210 millions d’euros, soit un peu plus de 50 millions d’euros par trimestre. Si la société franco-italienne dit avoir révisé à la baisse ses exigences, elle peut s’estimer plutôt gagnante de l’accord final qui lui fait percevoir directement près de 400 millions d’euros. La négociation, tendue, s’est conclue juste avant la date butoir du 31 décembre 2014, à partir de laquelle le recours au contentieux était inévitable.Le passage par un règlement judiciaire semble donc aujourd’hui écarté, mais les deux parties peuvent néanmoins encore dénoncer l’accord. Notamment Ecomouv’, si la société juge qu’il reste un manque à gagner sur les sommes attendues, car l’écotaxe, avec la concession accordée pour treize ans (dont un an et demi pour la conception et la mise en place du dispositif), devait lui apporter près de 2,5 milliards d’euros au total.La ministre de l’écologie a, de son côté, fait valoir à plusieurs reprises l’existence d’éléments d’irrégularité dans le contrat. « Nous irons sans doute au contentieux pour que les Français ne paient pas cette facture, car le système était absurde », avait déclaré, le 9 octobre, Ségolène Royal.Deux cents salariés, dont les trois quarts sont basés à Metz, attendent de connaître leur sort.Une procédure est d’ailleurs toujours en cours au tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre. Mais, selon le secrétaire général du TGI de Nanterre, Nicolas Barret, aucune décision n’est encore prise. « L’enquête est terminée et nous attendons d’en discuter avec la nouvelle procureure, Catherine Denis, qui prend ses fonctions début janvier », a-t-il expliqué au Monde. Du côté d’Ecomouv’, on ne se montre pas trop inquiet, car les diverses procédures engagées, y compris devant le Conseil d’Etat, n’ont jamais abouti. La commission sénatoriale, chargée d’enquêter sur la validité du contrat, n’a pas mis à jour d’irrégularités lors de ses conclusions rendues fin mai.Il reste néanmoins des points à régler. Deux cents salariés, dont les trois quarts sont basés à Metz, attendent de connaître leur sort. La direction d’Ecomouv’ avait annoncé, le 9 décembre, la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi. Le versement cash, en mars, de près de 400 millions d’euros, devrait, espère Olivier Kamiri, délégué CGT à Metz, « permettre de provisionner plus d’argent pour le plan social ».Le problème des 173 portiquesIl faut également régler le problème posé par les 173 portiques qui ont été installés. Le gouvernement a ferraillé pour que la société les rachète, pour une valeur de 500 000 euros à 1 million d’euros l’unité. Cela aurait réduit la facture, mais Ecomouv’ ne s’est pas laissé convaincre. Selon une source proche du dossier, seuls les portiques qui ne seront pas réutilisés seraient rachetés par Ecomouv’ et l’Etat s’acquittera du démantèlement des bornes de distribution qui devaient permettre aux poids lourds de s’enregistrer.Après plus d’un an de rebondissements, après la présentation, en juillet, par Ségolène Royal d’un dispositif revu à la baisse faisant passer de 15 000 kilomètres à 4 000 kilomètres le réseau de routes taxées, et rebaptisé « péage de transit poids lourds », la rupture entre l’Etat et Ecomouv’ trouve son aboutissement. Le principe « pollueur payeur » à la base de la conception de l’écotaxe, rejeté par la ministre de l’environnement au nom de son refus de toute « écologie punitive », se transforme en une addition de 800 millions d’euros à payer par le contribuable.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué On croyait au redémarrage en 2014, après avoir connu, en 2013, la pire performance depuis 1997. Et c’est la déception. Le marché automobile français a fait du surplace l’an passé. Les immatriculations ont légèrement augmenté de 0,3 %, à 1,795 million, selon les données du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), publiées vendredi 2 janvier.Les ventes de décembre 2014, en recul de 6,8 %, ont plombé une année plus que contrastée. Après un printemps prometteur et des mois d’importante croissance des ventes de véhicules neufs, qui faisaient dire aux acteurs que le marché allait s’apprécier de 2 % à 3 %, ce dernier s’est rétracté à l’automne, malgré l’intensification des promotions. Et les perspectives pour 2015 sont très grises. Au mieux, le marché devrait rester au niveau de 2014.Dans ce contexte, ce sont encore les constructeurs français qui ont tiré leur épingle du jeu grâce à une gamme renouvelée ou en cours de renouvellement. Leur part de marché a grimpé de 3,9 %. Désormais, les groupes français détiennent 55,3 % du marché, contre 53,4 % en 2013 et 52,6 % en 2012.L’essentiel du crédit va au groupe Renault, qui voit ses immatriculations progresser de 6,8 % sur un an. Après une solide année en 2013 grâce au lancement de la nouvelle Clio, le groupe de Boulogne-Billancourt a poursuivi sa dynamique en 2014. Sa part de marché passe de 23,8 % à 25,4 %. La marque Renault affiche une solide progression de ses ventes de 4,8 % grâce à la bonne tenue de ses modèles Clio et Captur, qui sont respectivement le premier et le troisième véhicule vendu en France, ainsi que le lancement de sa nouvelle Twingo.La « dynamique » DaciaReste que la dynamique la plus forte dans le groupe vient de Dacia, la marque à bas coût. La commercialisation des nouvelles Logan et Sandero a permis d’augmenter les ventes de 14,1 %. La marque détient 5,7 % du marché, contre 5 % en 2013 et seulement 1,5 % en 2007 au moment de son lancement. Le groupe a dépassé pour la première fois les 100 000 immatriculations sur un an, à 102 500.Du côté de PSA Peugeot Citroën, les résultats sont plus contrastés. Le groupe a progressé de 1,6 %. Mais c’est Peugeot, qui a bénéficié du lancement en fanfare de la nouvelle 308, élue « voiture de l’année » en 2014, qui a vu ses immatriculations progresser le plus : + 5,3 %. Avec le lancement de sa petite 108, qui complète sa gamme, la marque au lion était le principal moteur de PSA en 2014 grâce à l’offre la plus jeune du marché en France.Citroën, malgré les lancements du C4 Picasso, de la C4 Cactus et de la petite C1, a connu une année plus difficile. Ses ventes ont augmenté de 2,4 %. Et sa part de marché s’établit à 11,1 %. La marque la plus à la peine est DS, le haut de gamme du groupe. Ses ventes ont plongé de 27,2 % en 2014. Seulement 31 700 DS ont trouvé preneur en 2014, contre 45 000 un an plus tôt. Sa part de marché, de 1,8 %, est inférieure à celles d’Audi (3,1 %), de BMW (2,6 %) et de Mercedes (2,7 %).En 2015, si Renault doit lancer de nouveaux véhicules pour poursuivre sa dynamique commerciale, notamment le nouvel Espace et de nouveaux crossovers, PSA sera plus démuni. Aucune nouvelle voiture n’est en effet prévue. L’année 2015 s’annonce donc pour le groupe de Sochaux difficile, et notamment pour DS qui voit sa gamme vieillir malgré quelques relifting…Succès des petits véhiculesDu côté des constructeurs internationaux, l’année 2014 a été éprouvante. Les trois premiers groupes étrangers en France (Volkswagen, Ford et Toyota) ont souffert avec une baisse de leurs immatriculations. Seule Skoda, dans le groupe Volkswagen, a tiré son épingle du jeu, du fait de son positionnement sur le marché économique.En revanche, Nissan accélère et taille des croupières à Toyota pour devenir le premier vendeur nippon dans l’Hexagone. Le groupe détient 3,8 % du marché, contre 3,9 % pour Toyota. Le groupe Hyundai-Kia est lui à la peine. Après avoir acheté des parts de marché en 2012 et 2013, ses immatriculations ont encore cédé 23,4 %…Sur le fond, le marché s’est encore un peu plus paupérisé, avec le succès amplifié des petits véhicules, dont la part de marché a progressé pour représenter près de 55 % du marché. De même, les véhicules à bas coût (Dacia) ou économiques (Skoda) progressent en parallèle avec les véhicules d’occasion, dont les ventes ont à nouveau progressé en 2014.L’année passée restera aussi comme un exercice de transition pour le diesel. Sa part de marché dans les véhicules neufs mis sur le marché a baissé à 64 %, contre 73 % en 2012. Et en 2015, cette dynamique devrait se confirmer, et s’amplifier. Désormais, la majorité des petits véhicules, les plus populaires auprès des particuliers, est vendue avec des motorisations essence. Le diesel pâtit des nouvelles réglementations Euro 6 qui renchérissent leur coût.Si l’essence doit gagner des parts de marché, les motorisations électriques restent toujours confidentielles. Alors que les ventes décollent en Chine et aux Etats-Unis, elles restent basses en France, à moins de 10 000, pour une part de marché de 0,5 %. Les véhicules hybrides sont aussi confidentiels, avec 2,2 % du marché, contre 2,5 % en 2013… Et 2015 ne devraient pas améliorer leur sort. Le bonus pour les véhicules hybrides a en effet baissé de 39 % par décret le jour de la Saint-Sylvestre…  Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.01.2015 à 08h08 • Mis à jour le02.01.2015 à 09h01 Le record de 320 000 ruptures conventionnelles atteint en 2012 devrait être dépassé en 2014. C'est ce qu'indiquent les chiffres du ministère du travail révélés jeudi 1er janvier par Les Echos.En novembre, 25 600 demandes ont été homologuées, portant leur nombre à 301 441 pour les onze premiers mois de l'année. Une augmentation de 6 % par rapport à la même période en 2013. Si la tendance se confirme dans les chiffres de décembre, alors le record de 2012 sera battu. En 2013, 314 000 ruptures conventionnelles avaient été signées.1,7 MILLION DEPUIS 2008Mise en place en août 2008 par le gouvernement de François Fillon, la rupture conventionnelle permet à l'employeur et au salarié de rompre un contrat à durée indéterminé d'un commun accord. Le salarié concerné a accès à l'assurance-chômage. Depuis la mise en place de ce dispositif, 1,7 million de ruptures conventionnelles ont été homologuées. Lire aussi : Le boom des ruptures conventionnelles suscite des questionsLa réforme de l'assurance-chômage, en juillet, laissait pourtant envisager un recul des chiffres. Le calcul du délai de carence a en effet été modifié. Auparavant, le « différé d'indemnisation » ne pouvait dépasser soixante-quinze jours ; il peut maintenant aller jusqu'à cent quatre-vingts jours, soit six mois avant de toucher ses premières allocations.Lire : Assurance-chômage : ce qui va changer pour les ruptures conventionnellesLire aussi (article de mars 2013) : La rupture conventionnelle : flexibilité ou licenciement déguisé? 31.12.2014 à 19h33 • Mis à jour le01.01.2015 à 17h28 Ecomouv' sera bien indemnisée par l'Etat français. Cette société privée – initialement chargée de collecter l'écotaxe, avant que le gouvernement n'y renonce – devrait recevoir 839 millions d'euros pour rupture de contrat, ont indiqué, mercredi 31 décembre, des sources syndicales.Lire notre décryptage : Ecotaxe : un fiasco qui coûtera plus de deux milliards d'eurosUne source gouvernementale a précisé que l'Etat versera 403 millions d'euros d'indemnités à Ecomouv', selon les termes de l'accord conclu. Une somme à laquelle s'ajoutera une quarantaine de millions d'euros par an pendant dix ans, qui correspondent à des dettes bancaires reprises par l'Etat, a précisé cette source.L'Etat et Ecomouv' avaient jusqu'à la fin de décembre pour s'entendre sur ces pénalités, afin d'éviter d'aller au contentieux sur ce point.TOUJOURS UN MANQUE À GAGNERToutefois, « Ecomouv' a toujours la possibilité de partir en contentieux » contre l'Etat à l'avenir, car les 839 millions d'euros ne sont « qu'une partie des dédommagements » face au manque à gagner de l'exploitation de l'écotaxe initialement prévue dans le contrat d'Ecomouv'. Celui-ci était de « 2,5 milliards d'euros » au total, a rappelé M. Kamiri.Ecomouv' avait annoncé le 9 décembre la cessation de son activité et le licenciement de ses quelque deux cents salariés à la suite de la décision de l'Etat le 30 octobre de résilier son contrat avec l'entreprise. Quelque cent cinquante salariés d'Ecomouv' sont à Metz, où la société avait installé son centre opérationnel.Grâce à cet accord trouvé avec l'Etat, « Ecomouv' va être un peu moins exsangue » financièrement, aussi la société devrait-elle « provisionner davantage d'argent pour le plan social, donc on espère que le PSE [plan de sauvegarde de l'emploi] sera correct », a ajouté M. Kamiri.« ON N'A AUCUNE NOUVELLE DE L'ÉTAT »« On n'a aucune nouvelle de l'Etat » a par contre déploré le syndicaliste, alors qu'à la fin de novembre, lors d'un déplacement en Lorraine, François Hollande avait reçu les syndicats d'Ecomouv' à Metz et leur avait promis un soutien de l'Etat, notamment une garantie d'un an de salaires. Selon M. Kamiri, l'Etat n'aurait pas l'intention d'aller au-delà des obligations légales en matière de plan de sauvegarde de l'emploi.L'écotaxe avait été abandonnée par le gouvernement sous la pression des « bonnets rouges » bretons, qui s'estimaient lésés par la mise en place de ce prélèvement censé financer les infrastructures de transport. L'Etat avait alors proposé de remplacer l'écotaxe par un péage de transit poids lourds, projet également abandonné devant la fronde des transporteurs routiers.Lire aussi (édition abonnés) : Ecomouv’ : la gabegie fiscale et sociale 31.12.2014 à 15h46 • Mis à jour le31.12.2014 à 16h40 Le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé mercredi 31 décembre la création à partir de janvier d'un groupe de travail sur les autoroutes, qui sera chargé de plancher sur deux scénarios de réforme, à savoir une renégociation ou une résiliation au 1er janvier 2017 des contrats.Cette annonce signifie donc la fin de l'hypothèse d'une résiliation en 2016. Le gouvernement mène en effet depuis plusieurs semaines d'âpres discussions avec les sociétés d'autoroutes et avait jusqu'à ce jeudi pour décider d'une éventuelle résiliation de leurs contrats de concessions au 1er janvier 2016.Lire l'analyse : Autoroutes : le gouvernement cherche une voie de sortie« PRÉSERVER LE POUVOIR D'ACHAT DES AUTOMOBILISTES »Le groupe de travail examinera en outre une « proposition globale » des gestionnaires d'autoroutes, remise le 22 décembre au gouvernement, a ajouté Manuel Valls, dans un courrier au député socialiste Jean-Paul Chanteguet, qui avait préconisé mi-décembre une résiliation des contrats. Cette « première proposition globale » des sociétés d'autoroutes comprend « des avancées importantes », mais qui doivent encore être « améliorées », a estimé le premier ministre, sans plus de détails, disant y voir « la conséquence du rapport de force instauré par le gouvernement et les parlementaires ».« Avant toute décision du gouvernement », le groupe de travail devra établir des propositions. M. Valls assure que l'objectif est de parvenir à « une meilleure régulation des péages afin de préserver le pouvoir d'achat des automobilistes, le rééquilibrage des profits et une participation » des concessionnaires d'autoroutes au financement des infrastructures de transport.Lire le décryptage : Pourquoi les péages sont-ils toujours plus chers ? 31.12.2014 à 13h56 • Mis à jour le31.12.2014 à 14h29 Ukraine, vol MH370, Gaza, Coupe du monde… Rétrospective de l'année en 20 questions.Retrouvez aussi :Notre quiz sur l'actualité internationaleNotre quiz sur l'actualité politiqueNotre quiz sur l'actualité économiqueNotre quiz sur l'actualité culturelleNotre quiz sur l'actualité sportive 31.12.2014 à 12h10 • Mis à jour le01.01.2015 à 13h54 Editorial du « Monde »Il en est bien souvent des vœux de Nouvel An comme des plans sur la comète. Après des années d’une crise économique majeure, doublée de chambardements géopolitiques et d’un redoutable dérèglement climatique, il n’est pourtant pas interdit de souhaiter un monde meilleur en 2015.Un monde meilleur ? Cela suppose, d’abord, l’intensification de la lutte contre l’« Etat islamique » et sa barbarie aveugle. Cette organisation terroriste ne ravage pas seulement une Syrie déjà dévastée par trois ans de guerre civile et un Irak chancelant. Elle déstabilise le Moyen-Orient, essaime en Afrique et en Asie du Sud, vient recruter jusqu’en Europe. Pour que le combat des Etats-Unis, de la France et d’autres contre l’islamisme radical ait une chance de réussite durable, il lui faudra le concours plus net des puissances régionales. Souhaitons donc que la Turquie et l’Arabie saoudite sortent de leur ambivalence à l’égard de l’extrémisme sunnite.Pour l’Europe, l’urgence n’est pas seulement au sud, elle est aussi à l’est. L’Union européenne, unie, doit continuer à contrecarrer les menées du président Poutine à l’égard de ses voisins et en particulier de l’Ukraine. Les sanctions sont efficaces. Mais il faudra éviter que, sous l’effet de la baisse des prix du pétrole, l’économie russe ne s’effondre et déstabilise, par ricochet, les économies européennes. Rester fermes mais ouverts au dialogue avec Moscou, soutenir le nouveau pouvoir ukrainien, tout en l’encourageant vigoureusement à réformer le système qui a conduit le pays à la faillite, tel devrait être le cap.Utopies mobilisatricesL’autre priorité des Européens est de conjurer la déflation-stagnation. Comme un gros nuage noir sur 2015, cette menace doit mobiliser tous les leviers économiques, pour éviter à l’Union le sort de la « décennie perdue » du Japon. Souhaitons aussi qu’elle mette sur pied une politique de l’immigration sérieuse, capable de réguler un phénomène qui transforme nos sociétés et exacerbe de dangereux populismes. Souhaitons enfin que l’Europe – et au premier rang la France, qui accueillera à Paris, à la fin de l’année, une conférence capitale sur le climat – sache entraîner dans son sillage le reste du monde pour engager enfin, sans barguigner, une lutte efficace, concrète et collective contre le réchauffement de la planète.Ce qui vaut pour le monde vaut évidemment pour la France. Lucidité, courage et réalisme des gouvernants – les conditions de la confiance des peuples – y sont tout aussi indispensables. Si ce n’est davantage, tant le pays paraît anxieux, ankylosé, oublieux de ses atouts, orphelin d’un projet de citoyenneté et d’un destin national assumés. Pour sortir de cette dépression, les remèdes sont connus : dépasser la guerre civile froide et stérile qui tétanise le jeu politique et alimente la défiance des citoyens, surmonter les corporatismes qui paralysent le pays, confortent les rentes, creusent les inégalités et empêchent la réforme, sortir de l’illusion périlleuse que la France pourrait échapper, seule, de la crise, permettre au pays de se situer et de s’engager avec confiance dans le monde actuel.Nul doute que ces quelques vœux apparaîtront à beaucoup – désabusés, sceptiques ou cyniques – comme autant de naïvetés. Personne ne devrait pourtant oublier que le monde n’a jamais progressé que grâce aux utopies mobilisatrices. Comme cette devise forgée voilà plus de deux siècles : « Liberté, Egalité, Fraternité ». Beau programme, pour 2015.  Service économie L’année qui s’ouvre sera placée sous le signe de l’espoir économique. Celui d’une reprise de l’activité, d’un maintien des prix bas du pétrole et d’une consommation qui résiste à la morosité. Une fois de plus, Google et le secteur des télécommunications devraient alimenter la chronique des affaires. Tour d’horizon en huit questions.La croissance va-t-elle revenir en Europe ?Oui, prédisent les optimistes. Mais rien de très conséquent, tempèrent aussitôt les pessimistes. Selon la Commission européenne, la croissance devrait ainsi s’établir à 1,1 % dans la zone euro et 1,5 % dans l’Union européenne (UE) après 0,8 % et 1,3 % en 2014. La France, elle, devrait croître au moins de 0,7 %, contre 0,4 % en 2014.La baisse des cours du pétrole et la dépréciation de la monnaie unique offriront un bol d’oxygène bienvenu à l’économie du Vieux Continent. La première permettra de réduire la facture énergétique, tandis que la seconde profitera aux exportations. Celles-ci iront d’autant mieux que la demande mondiale devrait elle aussi repartir, tirée par les locomotives américaine et asiatique.Malgré ces soutiens, la zone euro restera toutefois plombée par un taux de chômage élevé (11,5 %) et des investissements à plat. Pour tenter d’améliorer la situation, la Banque centrale européenne (BCE) pourrait en faire plus. Par exemple, en achetant de la dette publique des Etats membres, comme l’a fait son homologue américaine pendant la crise. De quoi enrayer les tensions déflationnistes et doper un peu l’activité, assurent ceux qui soutiennent ... Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) C’est l’une des réformes les plus débattues de ces dernières années, elle restera comme un des grands textes de la législature actuelle : à partir du 1er janvier 2015, l’Allemagne dispose d’un salaire minimum. Celui-ci est fixé à 8,50 euros de l’heure pour tous les travailleurs, à quelques exceptions près, notamment pour les apprentis, les stagiaires et les chômeurs de longue durée. Si l’Allemagne a longtemps hésité à se doter d’un tel outil, la réforme a été adoptée au Parlement à une très grande majorité, et certains sondages attestent qu’elle est soutenue par près de 90 % de la population.A quoi ressemblera l’Allemagne avec le salaire minimum ? Les experts s’accordent à dire qu’il devrait modifier profondément le marché du travail. D’abord parce que le tarif défini vaudra aussi bien à l’est qu’à l’ouest du pays. Vingt-cinq ans après la chute du Mur, la persistante frontière des salaires devrait enfin être gommée. C’est en tout cas ce qu’espère le Parti social-démocrate, porteur de la réforme. Les Allemands vivant à l’Est devraient être les premiers bénéficiaires du salaire minimum : un sur quatre gagne actuellement moins de 8,50 euros de l’heure.L’Allemagne est un des pays d’Europe qui comporte le plus de bas salairesLe salaire minimum devrait également transformer le secteur des bas salaires, qui représentent aujourd’hui près d’un emploi sur quatre en Allemagne. Selon une étude de l’institut de recherche sur le travail et l’emploi IAB publiée en 2013, l’Allemagne est un des pays d’Europe qui comporte le plus de bas salaires. Un quart des salariés en Allemagne gagnait en 2010 moins de 9,54 euros brut de l’heure, le salaire médian, soit plus de 7 millions de personnes. Selon les artisans de la réforme qui entrera en vigueur au 1er janvier, le salaire minimum devrait avoir des répercussions sur 4 millions de salariés seulement. Il s’agit essentiellement des personnes à activité réduite, des femmes, ainsi que des employés non qualifiés.On peut se faire couper les cheveux pour moins de 15 eurosParmi les métiers touchés, celui de coiffeur est le plus emblématique. On peut se faire couper les cheveux en Allemagne pour moins de 15 euros. Certaines chaînes en ont fait leur spécialité. Sur les vitrines de ces discounters, un prix unique de 10 à 12 euros pour une coupe attire le chaland, même dans les rues les plus à la mode de Berlin. Comment cela est-il possible ? Grâce à un accord de branche qui prévoyait jusqu’à il y a peu un salaire de base de l’artisan coiffeur à moins de 5 euros de l’heure, plus un intéressement au chiffre d’affaires. Anticipant la réforme, la profession a finalement adopté en novembre 2014 un nouvel accord de branche qui introduit une augmentation progressive du salaire minimum, actuellement fixé à 7,50 euros et qui devra atteindre 8,50 euros de l’heure au 1er août 2015 à Berlin et dans les régions de l’Est. Cette hausse devrait faire grimper les prix.Certains salons déplorent déjà une baisse de leur chiffre d’affaires. Les experts surveillent ce secteur, espérant y déceler les effets à long terme du salaire minimum : l’évolution du chiffre d’affaires, de l’emploi et du marché noir donneront des indices pour tout le secteur des services au consommateur, très concerné par les bas salaires. C’est le cas des chauffeurs de taxi, dont le salaire moyen, temps d’attente inclus, ne dépasse pas les 7 euros de l’heure et qui devront augmenter leurs prix. Les salariés dans le secteur de la restauration ou encore les fleuristes sont aussi concernés. Dans l’agriculture, malgré les exceptions autorisées par la loi pour les travailleurs saisonniers, de nombreux exploitants estiment que le salaire minimum aura des conséquences négatives sur leurs revenus et leur compétitivité.Un taux de chômage à 4,9 %La question des effets du salaire minimum sur l’emploi, dans une Allemagne qui pavoise avec un taux de chômage à 4,9 %, divise. Certains experts, comme le président de la banque centrale allemande, Jens Weidmann, craignent un « enrayement de la dynamique de l’emploi », des difficultés à embaucher pour les entreprises en croissance et un frein à l’accès à l’emploi des personnes peu qualifiées. L’institut de recherche économique IFO estime que 900 000 emplois pourraient disparaître, dont 340 000 à plein temps. Les conséquences sur l’emploi dans l’Est, où le tissu économique reste faible, inquiètent nombre d’économistes. Le directeur de l’agence pour l’emploi, Franck-Jürgen Weise, rejette, lui, le scénario de conséquences dramatiques pour le marché du travail.Les conséquences réelles de l’introduction du salaire minimum ne seront connues que dans quelques années. Populaire, la réforme permettra surtout d’atténuer les inégalités salariales devenues intolérables aux yeux du plus grand nombre. Karl Brenke, économiste à l’institut économique de Berlin DIW, insiste cependant sur le fait que la réforme seule « ne saurait être un instrument efficace pour lutter contre la pauvreté et les inégalités salariales » grandissantes en Allemagne. « Le salaire minimum, souvent répercuté sur les prix à la consommation, affectera surtout le pouvoir d’achat », juge-t-il. L’Allemagne compte aujourd’hui 4,4 millions de prestataires de l’allocation minimum dite Harz IV, soit seulement un demi-million de moins que lors de son introduction il y a cinq ans.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde Marie Charrel Vilnius, un après-midi frisquet de décembre. Un immense sapin de Noël décoré de notes de musique se dresse devant l’hôtel de ville, au cœur de la vieille ville. De rares passants se pressent autour du petit marché, sur la place. Dans sa boutique, tout près, Ramune Piekautaite range quelques vêtements. Depuis plusieurs semaines, elle affiche les prix à la fois en euros et dans la devise lituanienne, pour préparer la clientèle. « Le litas est la monnaie de notre indépendance, j’y suis très attachée », dit avec nostalgie cette jolie blonde de 44 ans, en songeant à ces jours de janvier 1991 où elle participa aux manifestations contre l’armée soviétique. « Mais tout sera plus facile avec l’euro : plus de frais de change pour payer mes fournisseurs italiens, plus de problème pour voyager, convient-elle. Et puis nous serons un peu plus près encore de l’Europe. »Après l’Estonie en 2011 et la Lettonie en 2014, la Lituanie est, le 1er janvier 2015, le dernier pays balte à rentrer dans la zone euro, qui comptera alors dix-neuf membres. Et la crise de l’union monétaire, qui peine encore à renouer avec la croissance, n’a pas refroidi les ardeurs de ce petit Etat de 3 millions d’habitants. Il faut dire qu’en 2006-2007 il avait raté son examen de passage, à cause de l’inflation galopante (11 % en 2008). Une humiliation désormais oubliée.Mais surtout la crise ukrainienne et les mouvements militaires russes dans l’enclave voisine de Kaliningrad ont réveillé les douloureux souvenirs de cinquante ans d’occupation soviétique. « Ici, tout le monde a un père, un grand-père ou une tante qui a été déporté dans les camps de Sibérie », témoigne Laimutis Paskevicius, patron d’un centre médical à Vilnius. « L’entrée dans l’euro est une étape de plus dans notre ancrage au camp de l’Ouest, essentiel pour notre sécurité, explique Rimantas Sadzius, le ministre des finances. Désormais, les pays baltes se tiennent du bon côté du mur. »« La monnaie unique sera favorable à la croissance de notre pays » Crainte d’une hausse des prix A Vilnius, on s’est préparé à la monnaie unique dans le calme. Selon l’Eurobaromètre de Bruxelles publié en décembre 2014, 63 % de la population est favorable au changement. Mais beaucoup redoutent la hausse des prix. « On va perdre tous nos repères, comment savoir si les commerçants sont honnêtes ? », s’inquiète ainsi Vilma, serveuse dans l’un des Coffee In de la ville, un chaîne de cafés branchés. Un point sur lequel les autorités se veulent rassurantes : « Les prix ont grimpé de 0,1 % à 0,3 % seulement dans les pays déjà passés à l’euro, y compris nos voisins », explique Ingrida Simonyte, vice-présidente de la banque centrale de Lituanie.Le pays s’est beaucoup inspiré des expériences lettonne et estonienne pour préparer la transition. Un « euro bus » a sillonné le pays pour répondre aux questions de la population, tandis que 3 millions de SMS d’information ont été envoyés. Les entreprises, elles, ont planché sur la mise à jour de leurs logiciels de comptabilité dès l’été 2014. « Nos voisins baltes nous ont appris qu’il est essentiel de disposer de beaucoup de petites coupures dans les commerces de proximité les premières semaines, pour éviter la pénurie », explique Kestutis Kadelskas, de New Vision, compagnie qui a aidé les entreprises à se préparer. Si les billets ont été fabriqués en Allemagne, la Lituanie, contrairement à ses voisins, a conçu ses propres pièces.A quelques kilomètres du centre-ville, l’institut de frappe lituanien tourne 24 heures sur 24 depuis plusieurs semaines. Deux millions de pièces sortent chaque jour des chaînes. Au total, 370 millions seront produites. « Pour tenir la cadence, nous sommes passés aux trois-huit et avons embauché trente personnes de plus », raconte Saulius Vaitiekuna, le patron des lieux. Avant de présenter avec fierté et émotion les euros lituaniens, qui portent l’emblème du cavalier Vytis, blason historique de l’Etat lituanien. Pendant l’ère soviétique, les représentations de ce dernier étaient interdites. « Il est poignant d’imaginer que, dans très peu de temps, ces pièces seront entre les mains de tous les habitants », ajoute M. Vaitiekuna.Paradoxalement, l’euro ne changera pas grand-chose à la vie quotidienne des Lituaniens. L’économie est, en effet, déjà largement « euroïsée » : 70 % des prêts sont libellés en euros, et le litas est arrimé à la monnaie unique depuis 2002. Même quand la crise a durement frappé le pays en 2009 (le produit intérieur brut a reculé de 15 % !), celui-ci a préféré opter pour une sévère cure d’austérité plutôt que dévaluer sa monnaie. Les salaires des fonctionnaires ont été taillés de 10 % à 40 %, les effectifs publics ont fondu, le chômage a grimpé jusqu’à 18 %, et 6 % de la population a émigré… « Nous avons fait autant d’efforts que les Grecs, mais en une seule année, raconte Zygimantas Mauricas, économiste à la banque Nordea, à Vilnius. Les Lituaniens ont l’habitude des sacrifices. »2,7 % de croissance en 2014Aujourd’hui, le pays va mieux : la croissance est l’une des plus vigoureuses d’Europe (2,7 % en 2014), la dette et le déficit publics sont respectivement tombés à 41,3 % et 1,2 % du PIB. « L’euro nous apportera la stabilité et augmentera notre attractivité aux yeux des investisseurs, assure le premier ministre Algirdas Butkevicius, que la stagnation européenne ne semble pas inquiéter. Nous créerons plus d’emplois et de croissance. »« Les réformes que nous avons menées nous ont permis de bien gérer les crises économiques et financières »De fait, l’économie lituanienne devrait croître de 2,6 % à 2,9 % en 2015, selon les économistes. C’est moins que les 3,3 % prévus il y a quelques mois encore, car le pays est pénalisé par les sanctions de Moscou. « Heureusement, lors de la crise russe de 1998, nos entreprises ont complètement réorienté leurs échanges vers l’Union européenne, qui pèse aujourd’hui pour 50 % de nos exports », explique Nerijus Maciulis, économiste à la Swedbank. Même si l’essentiel des exportations vers la Russie (20 % du total) concerne en réalité des réexports de produits polonais ou allemands passant par le territoire, le secteur agricole est tout de même durement affecté par les embargos imposés par le président russe, Vladimir Poutine. Mais, comme en 1998, les entreprises ont commencé à chercher de nouveaux débouchés, notamment en Asie, pour compenser. « Elles sont très réactives, question d’habitude », dit en souriant M. Maciulis.Soucieux d’assurer sa sécurité énergique, Vilnius vient également d’acquérir un terminal flottant de gaz naturel. Le pays, qui importait jusque-là 100 % de son gaz de Russie, peut désormais se fournir en Norvège. « Plus personne ne pourra nous faire du chantage ou nous forcer à payer un prix politique », s’est félicitée la présidente Dalia Grybauskaite. Installé dans le port de Klaipeda, le navire a été baptisé L’Indépendance.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel S’ils veulent saisir la justice pour régler un différend avec leur hiérarchie, certains salariés vont devoir patienter quelques jours de plus que prévu. D’après la CGT, près de 30 conseils des prud’hommes (17 selon la chancellerie, sur 210) vont suspendre leurs audiences, à partir du lundi 26 janvier, afin de dénoncer le « projet de loi Macron » que les députés commencent à examiner en séance, ce jour-là. Le texte comporte des dispositions, visant à améliorer le fonctionnement de ces juridictions, qui mécontentent le patronat et les syndicats. Depuis la mi-janvier, sept conseils des prud’hommes, comme à Bergerac (Dordogne) ou à Châteauroux (Indre), avaient déjà cessé de prendre des affaires – exceptées celles en référé (qui portent notamment sur le non-règlement de salaires).Le projet de loi incriminé cherche à réformer un compartiment un peu à part de notre système judiciaire. Les conseils des prud’hommes sont composés de juges bénévoles élus par les employeurs et les salariés. Chargés de trancher les différends qui surviennent dans l’exécution du contrat de travail, ils traitent les litiges en plusieurs étapes, en tentant tout d’abord de trouver un accord entre les parties (conciliation). S’ils n’y parviennent pas, le dossier est renvoyé devant le bureau de jugement, composé de deux juges prud’homaux salariés et de deux juges prud’homaux employeurs, qui se prononcent à la majorité absolue. En cas d’égalité des voix, une nouvelle audience se tient, présidée par un magistrat professionnel (départage).Délais anormalement longsDepuis des années, ces ju... 24.01.2015 à 03h19 • Mis à jour le24.01.2015 à 04h36 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Il y a quelques jours, lors de la présentation des résultats annuels de JP Morgan Chase, le PDG de la banque, Jamie Dimon, avait fait part de ses préoccupations. « Les banques sont attaquées », avait-il lancé pour justifier des profits en recul au quatrième trimestre en raison d’une régulation financière toujours plus exigeante. Mais, même si un certain âge d’or est en train de se terminer pour les grandes banques américaines, les rémunérations des dirigeants, elles, restent toujours au zénith.Malgré l’année compliquée qu’a passée JP Morgan entre des régulateurs qui exigent des modèles économiques moins risqués, donc moins profitables et des amendes qui continuent à pleuvoir, la banque a tout de même battu en 2014 son record en termes de profitabilité avec 21,8 milliards de dollars de bénéfice net. Un résultat qui vaut à M. Dimon de toucher une rémunération de 20 millions de dollars (17,8 millions d’euros), soit le même montant que l’année précédente.Cette somme comprend un bonus de 7,4 millions de dollars, un salaire de base de 1,5 million de dollars et enfin la distribution d’actions gratuites et le déblocage de stock-options d’une valeur de 11,1 millions de dollars. La rémunération du PDG avait connu un petit trou d’air en 2012, après le scandale de la Baleine de Londres, surnom d’un trader dont les positions extrêmement risquées avaient fait perdre à la banque 6,2 milliards de dollars. Cette année-là, la gratification reçue par M. Dimon avait été divisée par deux. Mais 2013 avait constitué un retour à la « normale » avec une hausse de 74 % de sa rémunération, malgré les 20 milliards de dollars d’amendes diverses qui avaient été infligées à la banque.« Golden Hello »Même si Goldman Sachs a connu également une baisse de régime au quatrième trimestre avec une baisse de 7,1 % de son bénéfice net, son PDG, Lloyd Blankfein a vu sa rémunération continuer à augmenter avec un montant total de 24 millions de dollars, dont un bonus en liquide de 7,3 millions, soit un million de plus qu’en 2013. La partie versée en stock-options et le salaire fixe, eux n’ayant pas bougé. Là encore cette rémunération vient récompenser une hausse de 5 % du bénéfice net annuel.Mais finalement, les salaires de Jamie Dimon et Llyod Blankfein ont été éclipsés vendredi 23 janvier par le montant de la rémunération de bienvenue, le fameux « Golden Hello » d’Angela Ahrendts, la responsable des activités de distribution chez Apple, qui a touché la coquette somme de 73,4 millions de dollars, selon un document transmis à la Securities and Exchange Commission (SEC), le régulateur américain de la Bourse.A 54 ans, l’ex-patrone de la marque de luxe Burberry, qui est arrivée chez le fabricant de l’iPhone en mai, devient ainsi la collaboratrice d’Apple la mieux payée, loin devant Eddy Cue, le patron des logiciels et des services, qui lui n’a touché « que » 48,9 millions. Le PDG du groupe, Tim Cook, arrive loin derrière avec une rémunération de 9,2 millions de dollars. Ce qui représente tout de même plus du double de ce qu’il avait touché en 2013.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.01.2015 à 21h06 • Mis à jour le23.01.2015 à 21h25 Comment encourager les salariés à prendre leur vélo pour se rendre au travail ? Le gouvernement a peut-être trouvé la réponse. L'expérimentation de l'indemnité kilométrique, annoncée en mars dernier, semble avoir porté ses fruits, selon le bilan publié vendredi 23 janvier par le ministère de l'écologie. Elle a permis de doubler la part des salariés utilisant ce mode de transport dans les 18 entreprises volontaires, qui emploient 8 000 salariés.Lire : L'utilisation du vélo en Ile-de-France a doublé en dix ansCes entreprises ont accepté d'octroyer une indemnité de 25 centimes net par kilomètre parcouru en vélo par leurs salariés, soit un coût de 40 à 43 centimes pour l'employeur en incluant les cotisations. Le remboursement de l'indemnité kilométrique n'était pas cumulable avec le remboursement des abonnements de transports collectifs pour le même trajet.PLAFONDQuasiment toutes les entreprises, à l'exception de deux, ont mis en place un plafond allant de 30 à 55 euros nets par mois par employé pour l'indemnité kilométrique.« Le nombre total d'employés utilisant plus ou moins régulièrement le vélo pour se rendre au travail est passé de 200 à 419 », a souligné le ministère dans un communiqué. La part du vélo dans les déplacements domicile-travail est ainsi passée de 2 à 3,6 %. Un chiffre ramené à 3 % pour tenir compte du fait que la saison, de début juin à fin novembre, était plutôt favorable à ce type de déplacement, d'après le bilan réalisé par l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie).Lire le billet de blog : « L’usage du vélo à grande échelle pourrait avoir un impact considérable »LE PROJET DE LOI BIENTÔT EN DISCUSSIONPour se rendre à leur travail, ces nouveaux cyclistes prenaient avant cette expérience les transports en commun (54 %) ou la voiture (19 %).La possibilité pour les employeurs d'instaurer une indemnité kilométrique vélo a été intégrée au projet de loi sur la transition énergétique, voté en première lecture et qui va être discuté au Sénat à partir du 10 février.Lire le billet de blog : Les 10 raisons pour lesquelles les cyclistes commettent des infractions au code de la route Laurie Moniez (Lille, correspondance) Le groupe Arc International a annoncé, le 24 décembre dernier, avoir trouvé un repreneur, le fonds américain d’investissement Peaked Hill Partners (PHP), et ainsi évité le redressement judiciaire. Depuis cette avancée, le leader mondial des arts de la table est entré dans une phase de négociations tendues avec l’ensemble des salariés (10 520 collaborateurs dans le monde, dont 5 690 dans le Nord de la France).Arc international repris par le fonds américain PHPPHP et les syndicats de l’usine nordiste située à Arques (Pas-de-Calais) n’ont eu que trois semaines pour négocier le plan de sauvegarde pour l’emploi (PSE). La date butoir de remise de l’offre de PHP au tribunal de commerce étant fixée au 9 février, les négociations doivent être bouclées avant le 27 janvier, date du prochain CE. Une phase jugée trop courte par les salariés.« Les négociations ne sont pas terminées »PHP avait annoncé dans son offre de reprise la suppression de 556 postes et, parallèlement, la création de 150 emplois dans la production. Dans un calendrier extrêmement contraint, les syndicats ont obtenu des « avancées significatives », notait ce vendredi soir Frédéric Specque, secrétaire du CE (CGT). « Les négociations ne sont pas terminées, nous reprenons lundi matin, précise-t-il. Notre objectif était : zéro licenciement forcé. A cette heure, nous sommes à environ 200 mais, comme le PSE doit se dérouler sur 18 mois, on peut encore espérer baisser ce nombre. » Les syndicats ont donc réussi à passer de 400 licenciements secs à 200. Ils ont aussi obtenu une dispense d’activité solidarité senior pour les salariés à 24 mois de la retraite (avec versement de 80 % de leur salaire net jusqu’à la retraite au lieu des 75 % réglementaires). Autre avancée, le versement d’une indemnité supra légale allant de 19 000 euros à 42 000 euros selon l’ancienneté (en plus de leur indemnité conventionnelle de licenciement).« Maintenir la pression »Pour le représentant du syndicat majoritaire UNSA Pierre Lambin, « l’effort a été fait de la part de la direction mais il faut maintenir la pression ». Et c’est pour cela qu’une manifestation est organisée ce samedi à 10 h 30 devant la mairie d’Arques. Les syndicats SUD, UNSA, CFTC et CFE-CGC marcheront jusqu’à la verrerie créée en 1825. « Ce sera l’occasion pour nous d’appuyer sur deux points : demander la dispense d’activité pour les futurs retraités à partir de 36 mois au lieu de 24 mois, souligne Pierre Lambin. Et demander aussi l’augmentation des indemnités supra légales pour les plus petits salaires. » Les autres syndicats (CGT, FO, CFDT) ne se joindront pas au cortège. « Si manifestation il doit y avoir, elle doit être décidée à partir du moment où l’on n’a pas obtenu ce que l’on voulait. Or les négociations ne sont pas finies », estime le cégétiste Frédéric Specque qui rappelle que cette manifestation a été lancée par le syndicat SUD, qui n’est pas représentatif de l’entreprise.Ces dix dernières années, 7 000 emplois ont été supprimés chez Arc International mais c’est la première fois que la verrerie se retrouve à licencier dans ces conditions. « On doit limiter la casse, dit-on à la CGT. Et ne pas oublier que c’est soit PHP, soit le redressement judiciaire. »Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Mathilde Damgé Les autorités saoudiennes ont annoncé, vendredi 23 janvier, la mort du roi Abdallah, âgé de plus de 90 ans et qui était hospitalisé depuis plusieurs semaines. Ce décès ouvre la voie à une succession familiale qui devra affronter trois questions majeures pour assurer la survie du royaume.Tour d'horizon des dossiers « pétrole », « démographie » et « emploi » en chiffres.Un budget dépendant des revenus pétroliersLes prix du pétrole ont fortement diminué au cours des derniers mois en raison d'une faible demande et d'une offre abondante. Or les ressources – et, avec le temps, les besoins – du royaume dépendent du cours de l'or noir, dont les revenus contribuent pour 90 % au budget saoudien.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1422021932923 .graphe").css("height", 450)$("#container_1422021932923 .title").empty()if ("Les besoins de l'Etat saoudien croissent avec les années... et les revenus pétroliers"!= ""){Les besoins de l'Etat saoudien croissent avec les années... et les revenus pétroliers")}$("#container_1422021932923 .subtitle").empty()if (""!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1422021932923 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.mof.gov.sa/English/DownloadsCenter/Pages/Statistics.aspx", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Ministère des finances saoudien", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" millions de riyals saoudiens", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "%Y"},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Revenus pétroliers", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 946684800000, 214424 ], [ 978307200000, 183915 ], [ 1009843200000, 166100 ], [ 1041379200000, 231000 ], [ 1072915200000, 330000 ], [ 1104537600000, 504540 ], [ 1136073600000, 604470 ], [ 1167609600000, 562186 ], [ 1199145600000, 983369 ], [ 1230768000000, 434420 ], [ 1262304000000, 670265 ], [ 1293840000000, 1034360 ], [ 1325376000000, 1144818 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Revenus totaux", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 946684800000, 258065 ], [ 978307200000, 228159 ], [ 1009843200000, 213000 ], [ 1041379200000, 293000 ], [ 1072915200000, 392291 ], [ 1104537600000, 564335 ], [ 1136073600000, 673682 ], [ 1167609600000, 642800 ], [ 1199145600000, 1100993 ], [ 1230768000000, 509805 ], [ 1262304000000, 741616 ], [ 1293840000000, 1117792 ], [ 1325376000000, 1247398 ] ], "color": "#FFc832" }, { "name": "Dépenses", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 946684800000, 235322 ], [ 978307200000, 255140 ], [ 1009843200000, 233500 ], [ 1041379200000, 257000 ], [ 1072915200000, 285200 ], [ 1104537600000, 346474 ], [ 1136073600000, 393322 ], [ 1167609600000, 466248 ], [ 1199145600000, 520069 ], [ 1230768000000, 596434 ], [ 1262304000000, 653885 ], [ 1293840000000, 826700 ], [ 1325376000000, 873305 ] ], "color": "#ff3232" }]})});var chart = $('#container_1422021932923 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Selon un récent rapport du Fonds monétaire international (FMI), l'Arabie saoudite devrait accuser un déficit en 2015 en raison du repli des cours du pétrole. Ce que Riyad a confirmé en décembre.Lire (en édition abonnés) : Fragilisée par la chute des cours du pétrole, l’Arabie saoudite reste fermeUne population jeune et encore peu éduquée47 % de la population (28 millions de personnes) a moins de 24 ans. L'âge médian est de 26 ans. Par ailleurs, l'Arabie saoudite a certes augmenté ses dépenses dans l'éducation sur la dernière décennie, comme le montre ce graphique :if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1422030378533 .graphe").css("height", 450)$("#container_1422030378533 .title").empty()if ("Plus de la moitié de la population saoudienne entame des études supérieures"!= ""){Plus de la moitié de la population saoudienne entame des études supérieures")}$("#container_1422030378533 .subtitle").empty()if ("Inscriptions dans l'enseignement supérieur"!= ""){Inscriptions dans l'enseignement supérieur")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1422030378533 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://wdi.worldbank.org/table/2.11", _blank ); 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Un tiers des jeunes environ est au chômage.Un sondage, réalisé entre fin décembre 2013 et début janvier 2014 auprès de 3 500 jeunes Arabes (18-24 ans), a montré que de moins en moins considèrent le manque de démocratie comme un obstacle au développement du Moyen-Orient : 38 % en 2014 contre 43 % en 2013.L'emploi trop dépendant du secteur publicAlors que le monde arabe était secoué par les révolutions tunisienne, égyptienne, libyenne... le roi Abdallah avait prélevé l'équivalent de 115 milliards d'euros dans les caisses du pays pour éviter la contagion.Une somme astronomique (plus importante que le budget de l'année 2007) qui correspondait à la création de 60 000 postes au ministère de l'intérieur, la construction de 500 000 maisons et la mise en place d'un revenu minimum de 3 000 rials (environ 730 euros) pour les fonctionnaires.Un choix risqué alors que chaque année, environ 400 000 personnes entrent sur le marché du travail et que près de la moitié des dépenses du gouvernement (45 %) sont déjà dévolues à payer les salaires des fonctionnaires, selon ce rapport du FMI.Comme le montre le graphique ci-dessous, le secteur public continue d'embaucher de plus en plus de Saoudiens tandis que les expatriés restent pour l'instant majoritaires dans le secteur privé. Le royaume fait face à un défi de taille pour l'avenir : inciter les Saoudiens à aller vers le secteur privé, où le salaire est en moyenne de 1 000 rials (236 euros).Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cédric Pietralunga (Davos, envoyé spécial) Quel changement de ton ! Oublié, ou presque, le « french bashing », qui prévalait il y a encore quelques mois. À l’instar de la cote de popularité de François Hollande, qui remonte en France – elle part de très bas – l’image de la France se redresse, elle aussi, auprès des grands décideurs mondiaux.« Il y a encore beaucoup d’incompréhensions et parfois d’agressivité sur des sujets comme le droit du travail ou la fiscalité, mais ce n’est plus le "french bashing" de ces deux dernières années », assure un patron tricolore habitué de la station alpine.« C’est un pays où il faut investir et nous allons le faire »Bien sûr, il y a l’« effet Charlie », qui génère une empathie pour tout ce qui est tricolore. « C’est fou, chacun des interlocuteurs que je rencontre commence par un speech de 5 minutes pour dire combien il est solidaire » après les attentats à Paris, qui ont fait 20 morts au total, raconte un autre PDG. Mais, assurent la plupart des dirigeants tricolores croisés à Davos, il y a également le début d’un changement de perception sur l’Hexagone. L’adoption du pacte de responsabilité, la mise en place du CICE et plus récemment la loi Macron sont autant d’éléments vus positivement par les chefs d’entreprise étrangers présents dans la station suisse.« Ils ne connaissent pas nécessairement tout le détail, mais ils ont le sentiment que la France est en train de bouger et cela les intéresse », rapporte un consultant français. Mieux, certains dirigeants étrangers, et non des moindres, n’hésitent plus à dire publiquement tout le bien qu’ils pensent de l’Hexagone.« Vous avez parmi les meilleures start-up du monde, c’est impressionnant, explique par exemple John Chambers, le PDG de l’américain Cisco. La France est en train de prendre le mouvement, c’est un pays où il faut investir et nous allons le faire. » La démonstration tricolore au CES de Las Vegas, début janvier, a notamment impressionné la planète « high-tech » : la délégation française était la deuxième plus importante du grand rendez-vous de l’électronique grand public, avec 70 entreprises représentées.La belle cote des start-up françaises aux Etats-UnisDéjeuner avec 20 patronsConscient que certains malentendus, autour notamment de la taxe à 75 %, devaient être éclaircis, François Hollande a profité de sa visite à Davos, vendredi 23 janvier, pour déjeuner avec vingt chefs d’entreprise étrangers et responsables de fonds d’investissement, comme Jack Ma (Alibaba), Guo Ping (Huawei), Paul Bulcke (Nestlé) ou Bader Al Sa’ad, le responsable du fonds souverain du Koweït (KIA).« La discussion a été très dynamique, assure Michel Sapin, ministre des finances, qui accompagnait le chef de l’Etat. Il y a eu beaucoup de questions posées, sur le marché du travail notamment, avec parfois quelques stéréotypes, mais aussi beaucoup d’observations positives sur la créativité française, la qualité de nos ingénieurs, nos dispositifs d’aide à l’innovation… »Selon M. Sapin, certains chefs d’entreprise ont même proposé leurs services pour aider la France. « Jack Ma a, par exemple, fait une intervention très intéressante pour dire que la Chine allait demain devenir un grand pays importateur et non plus seulement exportateur, et qu’il était prêt à donner sa chance aux PME françaises pour qu’elles puissent vendre des produits en Chine via sa plate-forme Alibaba », raconte le ministre des finances.La France essaie d’attirer Alibaba« La France a une carte à jouer », confirme Pierre Nanterme, le patron tricolore du cabinet anglo-saxon Accenture, lui aussi ravi du changement de ton perçu à Davos. « Le monde n’a jamais été aussi complexe. Or, les Français sont parmi les meilleurs pour gérer la complexité, grâce à notre enseignement des mathématiques. C’est pour cela que nos multinationales s’en sortent très bien, parce que nous avons parmi les meilleurs dirigeants », poursuit M. Nanterme, avant de lancer : « Ce monde est fait pour les Français ! »Cédric Pietralunga (Davos, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.01.2015 à 16h17 • Mis à jour le23.01.2015 à 16h35 | Antoine Reverchon Si l’accueil des marchés financiers et des dirigeants politiques européens à l’annonce, jeudi 22 janvier par Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), d’un vaste programme de rachat de dettes a été au mieux enthousiaste, au pire prudent (en Allemagne), celui des économistes à ce que les Anglo-Saxons appellent du « quantitative easing » (QE) semble beaucoup plus diversifié, comme le montre une sélection de cinq tribunes publiées par Le Monde.La réaction la plus positive à ce programme de rachat, dès mars, de 1 140 milliards d’euros de dettes publiques et privées, vient d’André Grjebine (Centre d’Etudes et de Recherches Internationales CERI/Sciences Po) et Paul De Grauwe (London School of Economics), pour qui les Allemands « ne doivent pas avoir peur » du QE, au contraire.N’ayons pas peur des rachats de titres publics par la BCE !Trois économistes allemands réputés, Marcel Fratzscher (université Humboldt, Berlin), Michael Hüther (Institut de recherche économique, Cologne) et Guntram Wolff (Institut de recherche économique Bruegel, Bruxelles) rompent également avec la méfiance qui prévaut à Berlin. Ils suggèrent à la BCE de « sortir de son dilemme », en choisissant les options les plus propres à calmer les craintes de leurs compatriotes.Rachat d’obligations : le dilemme de la BCEEn revanche, Jean-Michel Naulot, ancien banquier et ancien membre du Collège de l’Autorité des marchés financiers, estime l’initiative de la BCE dangereuse et surtout inutile, dénonçant « l’illusion monétaire ».BCE : l’illusion monétaireEnfin, certains économistes jugent l’initiative de la BCE inachevée. Pour Frédéric Boccara (Université Paris 13) et Alain Grandjean (Fondation Nicolas Hulot), « l’argent de la BCE » doit servir à financer la transition énergétique et les services publics plutôt que les marchés financiers.A quoi doit servir l’argent de la BCE ?Pour Natacha Valla et Urszula Szczerbowicz (Centre d’études prospectives et d’informations internationales, Cepii), le QE sera inutile s’il ne comprend pas un volet d’achats « sur le marché des actions ».Et si la BCE achetait des actions ? Antoine ReverchonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nathaniel Herzberg Fixer le juste prix. La question est vieille comme le monde, ou du moins comme le commerce. Un coup d’œil aux rayons des magasins laisse songeur. Qui, en effet, peut croire que 39,90 euros est très différent de 40 euros ? À l’inverse, comment expliquer une étiquette à 40,20 euros ?Deux économistes de Singapour, Monica Wadhwa (Insead) et Kuangjie Zhang (Nanyang Technological University) ont publié un article dans le Journal of consumer research qui promet d’éclairer le commerçant, comme le consommateur. Tout est affaire d’émotion, expliquent-ils. « Un prix rond (100 dollars) encourage les consommateurs à suivre leurs sentiments lorsqu’ils évaluent un produit, là où un chiffre non-rond (98,76 dollars) les incite à s’appuyer sur la raison, écrivent-ils. Et lorsqu’un achat est guidé par le désir, un prix rond conduira le consommateur à un sentiment de bien-être. »L’affirmation s’appuie sur une batterie d’études comportementales. Les chercheurs ont d’abord soumis un échantillon de consommateurs à deux types d’achat : l’un « hédoniste » (une bouteille de Champagne), l’autre « utilitaire » (une calculatrice). Dans le premier cas, les personnes ont manifesté une intention d’achat bien plus grande lorsque le prix était rond (40 dollars) que lorsqu’il ne l’était pas (39,72 dollars, ou 40,28 dollars).Dans le second cas, le phénomène inverse a été observé, sans que les deux prix décalés puissent être sérieusement départagés.Usage familial contre utilisation scolairePeut-être la nature même des deux produits cachait-elle d’autres motivations ? Les chercheurs ont alors réalisé la même opération avec un seul et même bien : une caméra numérique. Dans un cas, l’appareil était destiné à un usage familial, dans le second, à une utilisation scolaire. Cette fois, les consommateurs étaient invités à juger de la qualité des photos réalisées. La même différence est apparue : ceux qui achetaient un produit de vacances ont plébiscité la caméra à 100 dollars, là où ceux qui cherchaient un outil scolaire ont préféré celle à 101,53 dollars.Et si le cerveau se trouvait occupé par autre chose, quel en serait l’effet ? Un nouvel échantillon a été séparé en deux groupes : aux uns, il était réclamé de se souvenir d’une lettre ; aux autres d’une suite de sept lettres, qui leur seraient redemandées à la fin de l’expérience. Résultat ? Les seconds ont opté pour des jumelles à 80 dollars. « Ils ont choisi avec leurs sentiments, leur cerveau était occupé », insiste Monica Wadhwa. Les premiers, l’esprit libre, ont privilégié celles à 81,43 dollars.Enfin, les deux économistes ont établi une corrélation entre le prix proposé et la nature de l’argumentaire commercial le plus percutant. Aux prix ronds, les messages positifs et simples. Aux étiquettes à virgules, les argumentaires nourris.Pour les chercheurs, une conclusion s’impose : « un petit changement de prix peut avoir de grandes conséquences en termes de marketing ». Les vendeurs sont ainsi invités à « choisir l’étiquette en fonction du contexte d’achat ».Encore faut-il décider de ce qu’est un prix rond. Facile pour un pantalon, à deux chiffres, admettent-ils. Mais pour une voiture, à cinq. Faut-il un, deux ou trois zéros pour privilégier la passion ? Réponse à la prochaine étude.Nathaniel HerzbergJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.01.2015 à 14h08 • Mis à jour le23.01.2015 à 18h21 L'essentielPrès de 2 500 leaders économiques et politiques sont réunis en Suisse depuis mercredi pour débattre de l'avenir du monde.Devant ce parterre, le président français a appelé à une « réponse globale » et « partagée » par les Etats et « les plus grandes » entreprises face au terrorisme.Il a aussi salué la stratégie anti-déflation de la BCE qui a annoncé des rachats massifs de dettes.Lutte contre le terrorisme et contre le réchauffement climatique : François Hollande s'est focalisé sur ces deux thématiques à la tribune du Forum économique mondial de Davos, vendredi 23 janvier, quinze jours après les attentats qui ont frappé Paris.« La réponse doit être globale, internationale, partagée entre les Etats qui sont en première ligne, les gouvernements, mais aussi les entreprises, notamment les plus grandes, qui ont aussi à intervenir », a-t-il déclaré devant 2 000 décideurs, appelant aussi « le système financier » à couper les sources de financement du terrorisme.La réponse au terrorisme "doit être globale, internationale, partagée", @fhollande #wef15 pic.twitter.com/zxeEfwFqMj— Cédric Pietralunga (@CPietralunga) 23 Janvier 2015RENDEZ-VOUS DONNÉ À LA CONFÉRENCE SUR LE CLIMATLe chef de l'Etat a ensuite abordé la question de la lutte contre le réchauffement climatique, appelant à « investir massivement dans l'économie verte ». Il a rappelé que le fonds vert de l'ONU qui doit financer des actions contre le réchauffement climatique dans les pays émergents et pauvres n'a recueilli que 10 milliards d'euros alors que « 100 sont nécessaires » chaque année : « Nous devons donc trouver 90 milliards d'euros d'ici le mois de juin. »Dans cette perspective, il a donné rendez-vous à la conférence mondiale sur le climat, prévue à Paris en décembre, où il souhaite qu'un « accord contraignant permette d'engager [cette] lutte ». M. Hollande a également proposé la création d'obligations vertes pour orienter l'argent des fonds d'investissement vers l'économie verte.A Davos, @fhollande propose la création d'obligations vertes pour orienter l'argent des fonds d'investissement vers l'économie verte #wef15— Cédric Pietralunga (@CPietralunga) 23 Janvier 2015LA CROISSANCE FRANÇAISEEnfin, dans le dernier volet de son discours, le président a vanté les mérites de l'économie française, estimant notamment que « nous avons les start-up en croissance les plus nombreuses au monde », mais il a plaidé pour plus d'efforts de la part des entreprises."Auj, c'est la croissance qui doit être la priorité, avec des réformes structurelles" @fhollande #wef15— Cédric Pietralunga (@CPietralunga) 23 Janvier 2015« Il n'y a pas de puissance politique sans puissance économique », a-t-il souligné, demandant ainsi aux grandes entreprises et investisseurs de prendre leur part dans la sécurité.LES DÉCISIONS DE LA BCE APPLAUDIESLors de son arrivée à Davos, M. Hollande s'était aussi « félicité » des rachats massifs de dette annoncés la veille par la Banque centrale européenne (BCE), estimant qu'elle jouait son rôle quand elle « luttait contre le chômage » et faisait « en sorte que la croissance soit prioritaire ». Avant d'ajouter : « Elles [les actions de la BCE] ne doivent pas nous empêcher de faire nos réformes, ce serait trop simple de dire : puisque la BCE a mis des liquidités, va favoriser la croissance, nous n'aurions plus rien à faire. (...) A nous d'être dans l'accélération, dans le mouvement et c'est ce que la France va faire. »Lire : Le « bazooka monétaire » de la BCE passé au cribleLa BCE a franchi jeudi l'étape ultime en matière de politique monétaire en lançant un programme de rachats d'obligations d'Etat qui lui permettra d'injecter des centaines de milliards d'euros dans le système financier de la zone euro pour tenter de relancer le crédit et l'activité.Lire aussi (édition abonnés) : La BCE met dans l’embarras les autres banques centrales d’Europe 23.01.2015 à 13h02 • Mis à jour le23.01.2015 à 13h17 | Philippe Bernard (Londres, correspondant) A la place des logos de chaque marque et des habillages graphiques bien connus, tous les paquets de cigarettes vendus au Royaume-Uni pourraient bientôt ne comporter qu’un énorme avertissement de santé, voire une photo choc représentant les ravages du tabac (cancer de la gorge, tumeurs de la bouche ou de la gorge).Après des mois d’atermoiements liés au lobbying des industriels du tabac, le gouvernement de David Cameron a annoncé, mercredi 21 janvier, qu’il déposerait un projet de loi dans ce sens au Parlement, destiné à être approuvé avant les élections législatives du 7 mai. Le royaume serait alors le second pays, après l’Australie, à adopter le paquet de cigarettes « neutre », sur lequel les marques figurent seulement dans une typographie standard. La réforme, destinée à rendre le tabac moins attrayant, est également programmée en France.Mais M. Cameron a décidé d’accélérer ce changement, approuvé par 72 % des électeurs britanniques, afin de ne pas laisser à l’opposition travailliste le monopole du discours sur la prévention en matière de santé. L’avenir du financement du Service national de santé (NHS), universel et gratuit, figure parmi les thèmes centraux de la campagne électorale qui vient de s’ouvrir. Le parti Labour promet d’instaurer lui aussi le paquet indifférencié s’il revient au pouvoir en mai.600 jeunes fumeurs de plus tous les joursEn annonçant le dépôt du projet de loi, la ministre de la santé, Jane Ellison, a assuré que le retrait des marques permettrait de « protéger les enfants des méfaits du tabac ». Quelque 80 000 décès sont attribués chaque année au tabac au Royaume-Uni et on estime à 600 le nombre de jeunes qui commencent chaque jour à fumer.Les industriels du tabac se sont déclarés consternés et ont annoncé qu’ils combattraient en justice la loi sur le « paquet neutre » si elle venait à être adoptée, estimant qu’elle bafoue leurs droits sur la propriété industrielle des marques. « La question de la légalité de la censure des marques par le gouvernement doit être soulevée, a déclaré un porte-parole de Philip Morris. Elle fausse la concurrence dans une économie de marché. » Selon les cigarettiers, les statistiques qui font état d’une diminution de la consommation de tabac en Australie depuis l’adoption du « paquet neutre » (moins 3,4 % en 2013) ne reflètent que la poursuite d’une tendance engagée auparavant. La principale conséquence, selon eux, est l’augmentation de la consommation de cigarettes de contrebande qui, elles, portent bien des marques. Mais l’intensité de l’hostilité des grandes firmes du tabac laisse penser qu’elles craignent que la mesure ait un véritable impact.Le vote attendu à Westminster d’ici à mai sera intéressant à observer, car les députés conservateurs n’auront pas de consigne de leur parti. La tendance « libertarienne » des tories pourrait être tentée de voir dans le « paquet neutre » une entorse aux libertés individuelles et au libre marché. Déjà, Nigel Farage, le chef du parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP, xénophobe et anti-européen) a fait entendre sa différence : « Le paquet “neutre” est une affligeante intrusion dans la liberté de choix des consommateurs et le fonctionnement du marché, a-t-il tweeté jeudi. Ce serait un coup dur pour l’emploi et les recettes fiscales. » Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Chloé Hecketsweiler Et si un petit carré de silicone à peine plus grand qu’un cachou pouvait changer la face du monde ? Inventé par un chercheur australien, Mark Kendall, le nanopatch pourrait bientôt reléguer aux oubliettes de l’histoire les seringues utilisées depuis plus d’un siècle pour administrer les vaccins. Hérissé de 20 000 nano-aiguilles enrobées d’antigènes (le principe actif du vaccin), il déclenche une réponse du système immunitaire en sollicitant les cellules de la peau qui sont très sensibles.Indolore, le nanopatch a aussi le mérite d’être bon marché. Il peut être fabriqué pour moins de 50 centimes de dollars à partir de silicone ou de bicarbonate, et il requiert une dose d’antigène minime (moins de 1 % de la dose utilisée dans les vaccins classiques). Autre atout : il est stable à température ambiante. « S’affranchir de la coûteuse et fragile chaîne du froid changerait tout », s’enthousiasme Seth Berkley, de Gavi Alliance, qui finance des campagnes de vaccinations dans le monde.Les essais cliniques commencent tout juste, mais cette technologie a déjà conquis l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ainsi que le laboratoire américain Merck. M. Kendall est aussi cette semaine l’un des invités d’honneur du Forum de Davos qui a décerné à sa start-up Vaxxas le label très convoité de « Technology Pioneers ».« J’ai toujours voulu faire quelque chose de grand », plaisante le scientifique de 42 ans. « Je rêvais d’être pilote dans l’armée de l’air australienne, mais comme je porte des lentilles de contact, j’ai été recalé », raconte-t-il. Devenu ingénieur, il débute sa brillante carrière à Oxford. C’est là qu’il découvre l’univers des maladies infectieuses. Avec d’autres chercheurs, il développe une première technologie consistant à projeter des microparticules de vaccin à la surface de la peau à une vitesse de 2 000 km/heure. Trop compliqué, trop cher, estime-t-il.Une aubaine pour certains paysDe retour en Australie, à l’université du Queensland, il développe une idée née d’une rêverie. « Je m’ennuyais à une conférence et j’ai profité de cette parenthèse en dehors de mon laboratoire pour imaginer ce patch », se souvient le chercheur. « De retour à ma paillasse, j’ai transformé cette idée en réalité. »Il fonde Vaxxas en 2011 et en 2012, il remporte le Rolex Award. Ce prix créé par l’horloger suisse en 1976 lui permet de financer un voyage de terrain, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. L’objectif du chercheur est encore modeste : il s’agit de voir comment se comporte le patch dans des conditions réelles d’utilisation, par une température de 40 degrés et avec une humidité proche de 100 %. « Il est resté parfaitement stable, mais nous nous sommes aperçus que notre packaging était trop difficile à ouvrir avec des doigts humides de transpiration », s’amuse le chercheur.Surtout, il mesure l’attente créée par son projet dans des régions reculées et démunies, où une bonne partie des fonds alloués à la vaccination est engloutie par la logistique. « La Papouasie-Nouvelle-Guinée, dont la surface correspond à peu près aux deux tiers de la France, ne compte que 400 réfrigérateurs adaptés », insiste Mark Kendall. « Et faute d’infrastructures, le moindre trajet prend des airs d’expédition, ce qui explique que de nombreux patients renoncent à aller se faire vacciner. »Alors que l’OMS a lancé une offensive pour éradiquer la polio, son patch pourrait bien être l’arme qui manquait encore à l’arsenal des médecins. « Dans des pays comme le Pakistan ou le Nigeria, imaginez la difficulté d’acheminer et d’administrer des vaccins classiques ! Le patch permet d’aplanir bon nombre des obstacles auxquels l’OMS se heurte », se réjouit Mark Kendall. Les premiers tests sur l’homme seront réalisés sur quelques volontaires à Brisbane en Australie cette année et, dès 2016, un essai clinique démarrera à Cuba. « En cas de succès, nous pourrions le lancer en 2020 », estime M. Kendall. D’ici là, il lui faudra être en mesure de produire 100 millions de patchs. « Un vrai défi », reconnaît-t-il. « Nous avons ouvert une filiale aux Etats-Unis pour travailler avec des fabricants. »Le potentiel du patch de Vaxxas n’a pas échappé aux géants de la pharmacie, dont l’américain Merck. Le laboratoire, numéro deux mondial du vaccin juste derrière Sanofi, a signé en 2012 un accord secret avec la start-up pour tester son patch avec trois vaccins « maison ». « D’autres partenariats sont en discussion », indique avec un grand sourire Mark Kendall qui a déjà réuni plus de 75 millions de dollars (66 millions d’euros) pour financer ses travaux et s’apprête à lever d’autres fonds. Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Alors que les routiers sont en grève et mènent des actions pour des hausses de salaires depuis dimanche 18 janvier au soir, sans que la négociation avec le patronat n’ait avancé, l'intersyndicale CGT-CFTC-CGC-FO n'est plus seule dans la bagarre. Sans se joindre formellement à elle, la CFDT des transports, premier syndicat du secteur, qui participait déjà aux négociations, a décidé, jeudi soir, d'appeler à son tour à la grève. Cet appel ne vaudra, toutefois, qu’« à compter du milieu de la semaine prochaine » .Pourquoi la CFDT a-t-elle décidé de rejoindre les autres syndicats ?« Il n'y a pas de revirement, explique Thierry Cordier, secrétaire général de la fédération CFDT des transports. Nous avons depuis le début la même stratégie, une valse à trois temps »,.Premier temps, la CFDT a appelé en solo à une grève « de prévention, un coup de semonce envers le patronat », après l’échec de la négociation qui a eu lieu en décembre 2014.Deuxième temps : la séance de négociation du mardi 20 janvier qui a,elle aussi, échoué. « On est allé au bout des discussions et maintenant, c'est contraint et forcé qu'on entre dans le mouvement. Le patronat est responsable car il refuse de négocier les revalorisations salariales », indique M. Cordier.La CFDT dit vouloir peser dans les discussions, suspendues depuis mardi soir par le patronat. « J'apporte avec moi ce que j'ai, c'est-à-dire le transport routier de marchandises, de voyageurs, sanitaires, de valeurs, etc. Tous les corps de métier du transport », relève M. Cordier.Quelles sont les revendications de la CFDT ?M. Cordier explique que « personne ne peut donner une augmentation de 5 % [le patronat propose 1 % à 2%, ndlr]. Mais il faut bien voir que depuis six ans, les routiers perdent du pouvoir d'achat et que de plus en plus de salariés touchent le SMIC. »Cette revendication de 5 % est donc maintenue, ainsi que celle d'une linéarité des augmentations.« Je suis prêt à écouter de nouvelles propositions patronales. Après quoi, la CFDT se retournera vers sa base pour avoir son avis », explique M. Cordier.Comment les autres syndicats réagissent-ils à la décision de la CFDT ?L'entrée de la CFDT dans le mouvement de grève est « une bonne chose », reconnaît Thierry Douine, président de la CFTC des transports.« Mais pourquoi le fera-t-elle en milieu de semaine prochaine ?, interroge-t-il toutefois. Nous, on va viser les donneurs d'ordre dès dimanche. C'est ce jour-là que les camions frigorifiques quittent les parking, les autres c'est le lundi. »A l'inverse, M. Cordier dit que les camions partent en général le mardi et le mercredi. « Il faut bien réfléchir à la stratégie », avance celui-ci, « de manière à ce que la grève fasse le plus de mal possible » aux donneurs d'ordre.Les négociations peuvent-elles reprendre ?Pensant qu’il y a « peut-être y eu un arrangement entre amis », M. Douine croit savoir que la Fédération nationale du transport routier envisage de revenir à la table des négociations en fin de semaine prochaine. « Ce qui remettrait en selle la CFDT. Mais, si elle pèse 33 %, le reste, c'est nous ! »M. Cordier dit n'avoir aucune information sur un retour éventuel du patronat dans la négociation, et réfute ce soupçon d'arrangements. « J'en ai rien à faire de la gloriole. Ce qui m'importe, c'est ce que les routiers vont obtenir pour vivre dignement. »« On naît routier, on meurt routier »Les syndicats de routiers sont décidés à poursuivre leurs actions pour pousser le patronat à retourner à la table des négociations salariales. Ils ont reçu une forme de soutien du secrétaire d’Etat chargé des transports, Alain Vidalies qui a « déploré [le] refus [patronal] », jugeant que « les conditions de la négociation [étaient] réunies. »Trois des fédérations patronale, la FNTR, TLF et l'Unostra avaient un peu plus tôt justifié leur opposition à toute réunion jeudi matin en affirmant qu'« aucun élément nouveau » ne permettait « de reprendre la négociation dans les meilleures conditions et d'espérer la signature d'un accord ».Une quatrième organisation patronale, l'OTRE, s'était ensuite ralliée à leur position.Ces fédérations estiment ne pas être « en capacité de faire mieux » que les 2 % maximum de hausses de salaires qu'elles sont prêtes à consentir.« Certains secteurs du transport routier sont sinistrés »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué Le chiffre des ventes globales du groupe allemand Volkswagen (VW) ne sera officialisé que lundi 12 janvier. Mais d’ores et déjà, en additionnant les ventes de sept de ses douze marques, le constructeur de Wolfsburg affiche un cru 2014 historique.Pour la première fois de son histoire, le groupe a vendu sur l’année plus de 10 millions de véhicules. Un objectif qu’il s’était fixé pour 2018.L’objectif du constructeur était également de devenir à cet horizon, le numéro un mondial. Pour savoir si, en 2014, le groupe allemand a devancé Toyota et General Motors, il faudra encore attendre quelques jours, le temps que le japonais et l’américain présentent leurs données.Les trois groupes devraient, en tout cas, tous tutoyer ou dépasser la barre symbolique de dix millions d’unités pour l’année, une première pour autant de constructeurs.Concernant Volkswagen, c’est la marque mère, VW, qui réalise la majorité des volumes vendus. En 2014, elle a écoulé 6,12 millions de véhicules particuliers et 445 000 véhicules commerciaux. Les deux chiffres représentent un record historique.La marque Audi réalise également un record historique, avec 1,74 million de véhicules vendus, tout comme Skoda, qui a dépassé pour la première fois la barre du million de véhicules.Si les ventes de Seat progressent, elles restent modestes à côté de celles de VW ou Skoda. La marque espagnole a immatriculé 390 000 véhicules.Un secteur confronté à des vents contrairesPorsche a pour sa part atteint les 190 000 unités, également un record historique.Ces résultats devraient encore renforcer le bilan du groupe Volkswagen, Porsche apportant une grande part des bénéfices.Enfin, Bentley a vendu 11 000 limousines.Ces résultats sont d’autant plus remarquables que le secteur automobile fait face à d’importants vents contraires.La Chine (10 % de croissance) et l’Europe (5 %), où le groupe allemand est le numéro un, poursuivent leur développement et portent VW.En revanche, les marchés russe et sud-américain sont en plein doute et ont chuté de 18 % chacun.Quant au marché américain, s’il a progressé de 5,9 %, il ne bénéficie pas à Volkswagen, qui a vu ses ventes plonger de 10 % pour sa marque.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Fournier 2015, année de la France au CES ? Malgré la gravité et la tristesse qui se sont abattues mercredi sur tous les participants français du salon de l’électronique de Las Vegas (Nevada), Axelle Lemaire, la secrétaire d’Etat chargée du numérique, n’a pas manqué de saluer la réussite des start-up hexagonales qui avaient fait le déplacement.Pas moins de 120 entreprises étaient au rendez-vous cette année pour présenter, lors de cette grand-messe de l’électronique, qui a fermé ses portes vendredi 9 janvier, faisant des Français la plus importante des délégations européennes, et la deuxième mondiale pour les start-up, au nombre de 66.De la plus grosse (La Poste, Valeo…) à la plus petite (Abeeway par exemple, 8 personnes), toutes ces entreprises ont présenté, pendant quatre jours, leur savoir-faire numérique, et sont parties, pour certaines d’entre elles, à la recherche de distributeurs et de financiers.« En quatre ans de CES, je constate qu’il devient de plus en plus gros, que les petites sociétés sont de plus en plus présentes, et surtout qu’il y a de plus en plus de Français », confirme Serge Renouard, de la société Invoxia, qui fabrique des dispositifs de communication pour palier la baisse du nombre de téléphones fixes dans les foyers.Un secteur en particulier était surreprésenté parmi les « frenchies » : celui des objets connectés. Quasiment toutes les start-up françaises, qui disposaient d’un stand à l’Eureka Park (espace qui leur était dédié), travaillent sur les objets intelligents et leurs différents usages.De la poubelle intelligente au boîtier musicalLe tout petit Prizm, qui a financé ses premiers pas grâce à KickStarter, la plateforme de financement participatif, sur lequel il a levé 161 000 dollars, a développé un boîtier à brancher sur des enceintes et à connecter sur un compte de streaming musical.L’algorithme de Prizm joue ensuite de la musique selon les gens dans la pièce, le jour de la semaine, le moment de la journée.Pierre Verdu, le - très - jeune fondateur, est venu à Las Vegas pour prendre des précommandes en vue des premières livraisons, prévues pour juin.Pour lui, le succès des objets connectés français vient du fait qu’il existe un écosystème favorable : « il y a une mentalité commune qui consiste à mêler les compétences, explique-t-il, à 3 ou 4 personnes seulement, on arrive à concrétiser les choses, à aller au bout d’une idée, rapidement et sans forcément beaucoup de moyens. »Les représentants de Kolor, société qui développe des outils et des logiciels pour faire de la photo et de la vidéo panoramiques, ne diront pas le contraire : à 27 personnes, ils travaillent déjà avec de grands groupes comme Airbus, Boeing ou encore… le MI6, les services secrets britanniques, qu’ils surnomment « leur client James Bond » en plaisantant.Green Creative, avec ses 6 jeunes employés, a d’ores et déjà signé des contrats à l’étranger pour vendre sa poubelle intelligente, qui trie et compacte les déchets automatiquement.Sa dernière levée de fonds, de 600 000 euros, va lui permettre de passer à un stade supérieur en 2015, avec une usine en propre et des embauches à clé, explique Lucile Noury-Soyer, la présidente.Avec moins de 10 personnes, Abeeway a elle aussi séduit les acheteurs étrangers. Cette start-up, créée en 2014 seulement, a pour ambition de « révolutionner la géolocalisation », affirme son « CEO » (car plus personne ne met directeur ou président sur sa carte de visite…), Florian Sforza.Abeeway développe des appareils de « tracking » (suivi), à la fois pour les entreprises (aéroport, parc d’attraction…) et pour les particuliers.Après une première levée de fonds à 150 000 euros, la deuxième devrait se faire au million. « Nous sommes venus à Vegas parce que nos clients sont étrangers, souligne Florian Sforza, on est là pour être vus et reconnus, nous avons rencontré ici des distributeurs, et des entreprises intéressées par notre technologie. »« Lancer nos produits plus rapidement à l’international »Abeeway est venu au CES sous la bannière « French Tech » le label attribué par Bercy à neuf métropoles particulièrement dynamiques dans le domaine du numérique. « Cela nous permet d’avoir de la visibilité, reconnaît M. Sforza, mais ce n’est qu’un aspect de l’écosystème. »Certains exposants français, comme WiThings, sont des « vieux de la vieille » du CES. La société, spécialiste des objets connectés dédiés au bien-être, se rend à Las Vegas chaque année depuis sa création à Issy-les-Moulineaux, il y a six ans.Cette année, son dernier produit, la montre Pop, a fait grand bruit, notamment grâce à son design, proche des codes de l’horlogerie.« Beaucoup de clients pensent que nous sommes américains, s’amuse Cédric Hutchings, cofondateur de l’entreprise, la French Tech peut nous aider à mettre en avant le fait que nous soyons français. » « Mais comme la France est un trop petit marché pour se développer vraiment, ajoute-t-il, la French Tech peut aussi nous aider à lancer nos produits plus rapidement à l’international, et ainsi bénéficier d’une visibilité globale. »A Las Vegas, opération séduction pour la « French Tech »Impossible en effet, aujourd’hui, de lancer un produit d’abord en France, puis à l’étranger.Pour MyBiodyBalance, qui produit des appareils de mesure médicale par impédance (un courant électrique qui traverse le corps et mesure taux de graisse, de muscle, d’hydratation, etc.), il s’agit non seulement de faire connaître ses produits, mais aussi de chercher des partenaires financiers.La société a en effet besoin de fonds pour développer des services liés à ses appareils (programmes de régime, de sport…).Convaincre les investisseursOutre le coup de pouce à la visibilité des jeunes pousses françaises, la French Tech avait aussi fait le déplacement à Las Vegas pour parler gros sous.Car toutes ces sociétés s’accordent sur un point : au-delà d’un million d’euros, le financement commence à devenir délicat, et au-delà de 5 à 10 millions, qui est généralement le seuil qui correspond à la phase de développement à l’international des start-up, il se transforme en casse-tête.Si deux membres du gouvernement ont fait le déplacement, Axelle Lemaire et Emmanuel Macron, ministre de l’économie, c’est donc aussi pour convaincre les investisseurs que mettre de l’argent en France, sur des entreprises françaises, valait la peine.Car trop souvent, ces entreprises, surtout celles qui ont déjà des contrats aux États-Unis, finissent par se délocaliser au moment où elles prennent des parts de marché à l’international.C’est le cas de beaucoup d’entre elles : Kolor, par exemple, travaille à 90 % à l’export. « Il est parfois plus facile pour une start-up française d’obtenir un rendez-vous avec un responsable des achats américains qu’avec celui d’un grand groupe français, reconnaît Axelle Lemaire, c’est culturel. »La secrétaire d’Etat au numérique n’a pas caché son souhait de voir les objets connectés français se transformer en filière industrielle à part entière. Elle a plusieurs fois exprimé, lors de son séjour à Las Vegas, sa volonté de mobiliser le capital, qu’il vienne des particuliers ou des institutions financières, sur ce secteur.Ces initiatives combinées au savoir-faire des Français sur l’Internet des objets pourraient faire que, cette fois, « la France ne rate pas le virage », pointe Mme Lemaire.25 milliards d’objets intelligents branchés d’ici à 2020Les objets connectés ont été la principale tendance du CES cette année, avec une offre pléthorique, de la plus simple (des dispositifs de géolocalisation pour les animaux de compagnie), au plus sophistiqué (la voiture totalement autonome de Valeo), et des initiatives globales autour du secteur ont été présentées, comme l’alliance LoRa, qui travaille sur la standardisation des réseaux de télécommunications dédiés aux objets connectés.Les objets connectés envahissent notre quotidienDe grands noms de l’informatique et des télécommunications (IBM, Cisco, Sagemcom…), mais aussi des opérateurs (Bouygues Telecom) en font partie.Le but : donner une dimension internationale aux objets connectés, en garantissant leur fonctionnement à l’étranger, et surtout, faire en sorte que la masse de données produites par l’Internet des objets ne soit pas un obstacle à leur essor.Tous les produits présentés ne rencontreront pas leur public, mais, estiment les membres de la délégation française, la France n’a pas à rougir de ce qu’elle a présenté au salon.Difficile d’affirmer que le CES va changer la donne pour les start-up en matière de financement, qui constitue le nœud du problème. Mais le bilan est extrêmement positif en termes d’image et de communication, ont souligné Axelle Lemaire et Emmanuel Macron lors d’une rencontre informelle avec la presse française. « On en manquait cruellement », a souligné Axelle Lemaire.Reste à savoir si ces efforts porteront leurs fruits. Le marché des objets connectés devrait exploser dans les cinq prochaines années, car l’offre est grande et le taux d’équipement des ménages et des entreprises, smartphones exclus, encore très faible.Selon Gartner, 25 milliards d’objets intelligents seront branchés d’ici à 2020. Rendez-vous l’année prochaine, mêmes dates, même endroit, pour mesurer le chemin parcouru.Audrey Fournier Stéphane Lauer (New York, correspondant) 2,95 millions. L’économie américaine n’avait plus créé autant d’emplois depuis quinze ans. Cette performance qui permet aux États-Unis d’afficher leur taux de chômage le plus bas depuis juin 2008. Celui-ci est tombé à 5,6 % de la population active, soit 0,2 point de moins qu’en novembre et 0,1 point de moins que ce que prévoyaient en moyenne les économistes.Ce sont ainsi 252 000 emplois qui ont été créés en décembre, selon les statistiques publiées, vendredi 9 janvier, par le Département du travail.Les chiffres d’octobre et de novembre ont été par ailleurs révisés à la hausse. Sur ces deux mois ce sont 50 000 emplois supplémentaires qui ont été créés, portant le nombre total sur l’ensemble de l’année à 2,95 millions, ce qui donne une moyenne mensuelle de 245 833.Il faut donc remonter à 1999 pour retrouver de tels chiffres. Cette année-là, l’économie américaine avait créé 3 millions d’emplois. Il est vrai qu’entre-temps, la population américaine a augmenté de 39 millions à 318 millions, ce qui relativise la performance.Dans le même temps, ces bonnes nouvelles pour l’économie américaine ont été quelque peu écornées par les statistiques sur l’évolution des salaires publiées simultanément. À la surprise générale, le salaire horaire a baissé de 0,2 %, du jamais vu depuis 2006.Du surplaceMême s’il est trop tôt pour dire si elle sera durable, il s’agit d’une inversion de tendance par rapport à novembre où les salaires avaient au contraire augmenté de 0,2 %.Sur l’ensemble de 2014, le salaire horaire moyen a augmenté de 1,7 %, soit la plus faible progression depuis octobre 2012. Ce chiffre doit également être mis en perspective avec l’inflation qui est à 1,3 %, ce qui veut dire qu’en réalité les salaires font quasiment du surplace en termes de pouvoir d’achat.Cet indicateur des salaires est étroitement surveillé par la Réserve fédérale (Fed), qui estime que sa faible progression est un signe que le marché de l’emploi reste convalescent.Cela démontre en effet que celui-ci n’est pas encore suffisamment dynamique pour exercer une pression sur les employeurs pour augmenter les salaires pour faire face à des difficultés de recrutement. Or, pour le moment, ce n’est pas le scénario auquel on assiste.C’est ce qu’indiquaient les minutes du Comité de politique monétaire de la Fed du 17 décembre 2014, publié le 7 janvier, certains membres soulignant qu’ils « ne voient pas de signe clair d’une accélération des salaires ».Ce sera « la grande question pour 2015 », prévient Joseph Lake, analyste chez The Economist Intelligence Unit.Le fait que les salaires ne repartent pas à la hausse n’est pas une bonne nouvelle pour la consommation des ménages, qui représente 70 % de l’activité économique aux États-Unis.En revanche, la chute brutale des prix de l’énergie, enregistrée ces dernières semaines, va procurer aux ménages un supplément de pouvoir d’achat qui va être le bienvenu dans ce contexte.Mais l’impact énergétique va jouer dans les deux sens. Car les entreprises du secteur pétrolier ont déjà prévenu qu’elles allaient lever le pied sur leurs investissements en 2015. La chute du prix du baril fait qu’un certain nombre de forages ne sont plus rentables.« Les suppressions d’emplois ajustées des variations saisonnières dans le secteur de l’énergie ont bondi à leur plus haut niveau depuis la fin 2012 », indique David Mericle, économiste chez Goldman Sachs. Le phénomène devrait s’amplifier dans les mois à venir et ainsi peser sur la dynamique générale de l’emploi.Depuis 2011, l’industrie pétrolière dans son ensemble a créé 779 000 emplois, soit un bond de 50 %, alors que la progression dans les autres secteurs n’a été que de 7 %.Un nombre important d’Américains disparaissent des statistiquesAutre indicateur, qui laisse dubitatif : le taux de participation au marché de l’emploi – c’est-à-dire la proportion de la population qui a un emploi ou qui en cherche effectivement un – a une nouvelle fois baissé en décembre à 62,7 %, du jamais vu depuis les années 1970.C’est d’ailleurs ce qui explique en grande partie la baisse du taux de chômage, font remarquer les analystes de la Deutsche bank. Un nombre important d’Américains, découragés de ne pas trouver d’emploi, disparaissent des statistiques officielles du chômage. Celles-ci indiquent qu’au 31 décembre 2014, il y a 8,7 millions de personnes en recherche d’emploi.Lorsqu’on ajoute des indicateurs comme le nombre de temps partiels subis, on arrive à un taux de chômage de 11,2 %, soit 0,2 point de moins qu’en novembre.On est revenu au niveau de septembre 2008, date de la faillite de la banque Lehman Brothers, mais on reste encore loin des taux d’avant-crise, qui oscillaient entre 8 % et 10 %. De quoi inciter la Fed à réfléchir avant d’augmenter ses taux d’intérêt. Si l’amélioration du marché du travail aux Etats-Unis est incontestable, il faudra encore un peu de temps pour revenir à une véritable situation de plein-emploi.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué Les décrets d’application de la loi portant réforme du système ferroviaire, qui prévoit notamment le regroupement de SNCF et Réseau ferré de France (RFF) au sein d’un groupe public unique, laissent sceptiques les gardiens français de la concurrence.Après l’Autorité de régulation des activités ferroviaires (ARAF), qui avait donné trois avis défavorables pour les quatre décrets proposés, c’est au tour de l’Autorité de la concurrence de déclarer son scepticisme. Cette dernière a émis, vendredi 9 janvier, un avis « réservé » et elle demande des améliorations des quatre décrets proposés par les pouvoirs publics.L’Autorité de la concurrence considère que « l’équilibre souhaitable entre les deux objectifs que sont d’une part, l’intégration industrielle du nouvel ensemble, facteur d’efficacité économique, et, d’autre part, l’indépendance de la gestion de l’infrastructure, indispensable au développement d’une concurrence équitable, n’est pas atteint. »Dans les faits, l’Autorité réclame davantage de garanties d’indépendance de SNCF Réseau, réduit aux yeux de la SNCF, dans un récent organigramme, à une simple branche de la nouvelle organisation.Quand le patron de la SNCF applique la réforme ferroviaire en sa faveurPar exemple, les administrateurs de SNCF Réseau issus de la holding SNCF devraient s’abstenir de tout vote au sein du conseil d’administration, à l’instar de ce qui se fait dans d’autres pays.De même, l’institution demande une plus grande indépendance de Gare et Connexion, la division en charge des gares, afin d’en rendre son accès non discriminatoire à l’ensemble des opérateurs ferroviaires lors de l’ouverture de la concurrence.L’Autorité demande par ailleurs la clarification des missions du holding SNCF, l’EPIC de tête du nouveau groupe, ainsi qu’un renforcement des outils du régulateur sectoriel, l’ARAF.Cette dernière recommandation est particulièrement forte, car tout est aujourd’hui fait, en coulisses, pour dénigrer et abaisser l’influence de l’ARAF, présentée comme l’empêcheur de tourner en rond.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guillaume Fraissard Deezer poursuit son aventure américaine. La société française spécialisée dans le streaming musical a annoncé, jeudi 8 janvier le rachat du service Muve Music jusqu’alors détenu par l’opérateur américain Cricket Wireless propriété depuis 2014 du groupe de télécommunication AT&T. Aucune précision n’a été donnée sur le montant de l’opération mais le site américain spécialisé TechCrunch parle d’une somme « en dessous de 100 millions de dollars ».Une présence renforcée sur les mobilesAvec cette acquisition, Deezer (35 millions de titres disponibles) va pouvoir étendre sa présence outre-Atlantique. Les clients de l’opérateur Cricket « pourront désormais profiter de la richesse du service musical Deezer sur leurs smartphones », précise la marque dans son communiqué. Aux États-Unis, Cricket dispose d’un puissant réseau 3G et 4G dans 35 grandes villes.Il comptait en mars 2014, au moment de son rachat pour 1,2 milliard de dollars (1,05 milliard d’euros) par AT&T, 4,6 millions de clients à ses offres mobiles prépayées. Le service Muve Music compterait lui 2 millions d’abonnés.En octobre 2014, Deezer avait annoncé l’acquisition de Stitcher, le principal fournisseur de podcasts et de contenus radios sur Internet aux États-Unis. Stitcher diffuse huit des dix plus importantes émissions des radios américaines et a signé de nombreux accords dans le domaine e l’automobile pour être présent dans les systèmes audio embarqués de constructeurs tels BMW, Jaguar, General Motors ou Ford.En septembre, Deezer signait un partenariat avec Sonos, le spécialiste du son sans fil et connecté, pour le lancement d’une offre baptisée Deezer Elite aux États-Unis.Décollage du streaming outre-AtlantiqueLe rachat Muve Music par Deezer intervient alors que le marché du streaming est en plein essor outre-Atlantique. de Selon les derniers chiffres de l’institut Nielsen publiés le 5 janvier l’écoute en streaming continue en effet de avec 164 milliards de morceaux écoutés sur Spotify, Deezer ou Youtube contre 106 milliards en 2013.Concernant les podcasts et l’écoute de la radio en rattrapage, l’institut Edison Research pointe que 39 millions d’Américains ont écouté au moins un podcasts dans les derniers mois et que 26 % du temps d’écoute consacré à des sources audios (radios, télé sur Internet) se reportait sur les Podcasts.Deezer revendique 6 millions d’abonnés payants dans le monde tandis que son grand rival Spotify en annonce plus de 12 millions.Guillaume FraissardJournaliste - Supplément TéléVisionsSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Leroux Pour les près de quinze millions de détenteurs d'une assurance-vie, c'est l'heure de vérité. C'est en effet maintenant, et durant tout le mois de janvier, que les assureurs communiquent les rendements attribués en 2014 à l'épargne qui leur a été confiée pour une gestion sans risque.L'enjeu est de taille : l'assurance vie pèse 1500 milliards, dont plus de 80 % sont investis dans ces fonds en euros garantis.S'il est difficile de prévoir précisément le niveau moyen de rémunération attribué l'an dernier, une chose est sûre : les rendements continuent à baisser et les écarts s'amplifient.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420626531051 .graphe").css("height", 300)$("#container_1420626531051 .title").empty()if ("Evolution des rendements de l'assurance-vie"!= ""){Evolution des rendements de l'assurance-vie")}$("#container_1420626531051 .subtitle").empty()if ("(avant prélèvements sociaux)"!= ""){(avant prélèvements sociaux)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1420626531051 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"FFSSA, Insee, estimation 2014 Le Monde", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} %" }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "%Y"},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Rendement ", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 631152000000, 9 ], [ 662688000000, 8.96 ], [ 694224000000, 8.88 ], [ 725846400000, 8.36 ], [ 757382400000, 7.73 ], [ 788918400000, 7.15 ], [ 820454400000, 6.35 ], [ 852076800000, 6.13 ], [ 883612800000, 5.7 ], [ 915148800000, 5.2 ], [ 946684800000, 5.3 ], [ 978307200000, 5.3 ], [ 1009843200000, 4.8 ], [ 1041379200000, 4.5 ], [ 1072915200000, 4.4 ], [ 1104537600000, 4.2 ], [ 1136073600000, 4.1 ], [ 1167609600000, 4.1 ], [ 1199145600000, 3.9 ], [ 1230768000000, 3.7 ], [ 1262304000000, 3.4 ], [ 1293840000000, 3 ], [ 1325376000000, 2.9 ], [ 1356998400000, 2.8 ], [ 1388534400000, 2.5 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Rendement net d'inflation", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 631152000000, 5.6 ], [ 662688000000, 5.76 ], [ 694224000000, 6.48 ], [ 725846400000, 6.26 ], [ 757382400000, 6.03 ], [ 788918400000, 5.45 ], [ 820454400000, 4.35 ], [ 852076800000, 4.93 ], [ 883612800000, 5 ], [ 915148800000, 4.7 ], [ 946684800000, 3.6 ], [ 978307200000, 3.6 ], [ 1009843200000, 2.9 ], [ 1041379200000, 2.4 ], [ 1072915200000, 2.3 ], [ 1104537600000, 2.4 ], [ 1136073600000, 2.5 ], [ 1167609600000, 2.6 ], [ 1199145600000, 1.1 ], [ 1230768000000, 2.8 ], [ 1262304000000, 1.8 ], [ 1293840000000, 0.6 ], [ 1325376000000, 1 ], [ 1356998400000, 2 ], [ 1388534400000, 2.1 ] ], "color": "#FFc832" }]})});var chart = $('#container_1420626531051 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Sur la dizaine de taux déjà communiqués, les rémunérations vont déjà du simple au double. La Macif signe pour l'instant le taux le plus bas (2 % pour son Livret sans frais d'entrée), alors que Primonial et Suravenir affichent un insolent 4,05 % pour leur fonds Sérénipierre, qui a la particularité d'être presque totalement investi en immobilier.Lire aussi : Les pistes pour booster son assurance-vieRECUL SANS SURPRISEQuoi qu'il en soit, la tendance est à la baisse, puisque la plupart des taux communiqués sont inférieurs à ceux de l'année précédente. Sérénipierre, par exemple, avait rapporté 4,15 % en 2013. La MIF abandonne 20 points de base (0,20 %) par rapport à 2013, mais a de fortes chances de conserver sa première place sur le podium des fonds en euros « classiques », avec un gain de 3,65 % l'an dernier.Ce recul des performances n'est pas une surprise : elle était anticipée par tous les assureurs, en raison de la faiblesse des taux d'intérêt obligataires (l'OAT à 10 ans, obligation assimilable au trésor, par exemple, rapporte moins de 0,8%), les obligations représentant l'essentiel des actifs des fonds en euros classiques. Si les particuliers profitent encore des rendements plus élevés des obligations anciennes que les assureurs possèdent en portefeuille, le poids de ce papier rentable ne cesse de se réduire.Conséquence, ce mouvement de baisse n'est pas terminé. Une nouvelle érosion devrait encore être constatée en 2015 car les obligations qui arrivent à échéance sont réinvesties dans des obligations nettement moins rentables. Et les sommes provenant de la collecte nouvelle – soutenue en 2014 – doivent aussi être investies dans ces mêmes obligations.De plus, l'an dernier, les assureurs n'ont pas pu compter sur la Bourse, alors qu'elle leur a permis les années précédentes d'engranger des gains supplémentaires.Les assureurs semblent enfin faire le choix de ne pas distribuer la totalité des gains engrangés en 2014. Ils en placent une partie dans la provision pour participation aux bénéfices, un matelas de sécurité dans lequel ils piocheront au cours des prochaines années afin de soutenir leur rendement.PLACEMENT SANS RISQUEIls répondent en cela aux vœux du gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, qui avait appelé les compagnies à ne pas distribuer des rendements trop élevés et à préparer l'avenir en gonflant ces réserves.En moyenne, les observateurs s'attendent à un taux de rendement moyen situé entre 2,2 et 2,5 % pour 2014 (nets de frais, mais avant prélèvements sociaux de 15,5 %). Un niveau historiquement faible, mais qu'il faut mettre en parallèle avec celui de l'inflation, historiquement bas lui aussi l'an dernier (0,4 %).Ainsi, malgré la diminution de leur performance, les fonds en euros continuent à faire progresser sensiblement le pouvoir d'achat de l'épargne, et ils restent le plus performant des placements sans risque, à côté du plan d'épargne logement (PEL), qui est toutefois plus contraignant.Lire aussi : Assurance-vie : les piètres rendements de 2014 ne sonnent pas le glas des fonds en eurosEric LerouxJournaliste au Monde Francine Aizicovici Dans les prochains jours paraîtra le rapport du groupe de réflexion sur « Les risques psychosociaux et le burn-out », mis en place début 2014 par le ministère du travail.Formé sous l’impulsion d’Ilma Choffel de Witte dont le mari, Nicolas, cadre supérieur à La Poste, victime de burn-out s’est suicidé le 25 février 2013, ce groupe de travail avait pour but de « clarifier ce que recouvre le burn-out dans l’objectif de donner des recommandations pour mieux prévenir ce syndrome ».Lire aussi : Faire reconnaître le burn-out, un parcours du combattantLe fait est que, même si, en deux ans, le thème du burn-out est devenu un sujet d’actualité, le plus grand flou existe sur ce que recouvre ce terme - qui mélange cause et effet et n’a pas de définition médicale reconnue - et sur le nombre de personnes concernées.Des études nombreuses, mais à manier avec prudence« Un salarié français sur deux est confronté à une situation de burn-out », a annoncé, mercredi 7 janvier, l’institut Think pour le cabinet conseil Great place to work, qui établit chaque année un palmarès des entreprises où il fait bon travailler.L’enquête a été menée en ligne auprès de 1 000 salariés « avec un échantillon représentatif selon la méthode des quotas (genre, âge, profession, statut, secteur, taille et région) ».Le titre « un salarié sur deux est confronté au burn-out » est toutefois trompeur. Et la définition burn-out pour le moins imprécise.En effet, à la question « êtes-vous confrontés à des situations de burn-out (arrêt de travail soudain suite à un épuisement lié aux conditions de travail) ou à des niveaux de stress très importants », 17 % des salariés interrogés répondent « oui, pour moi-même, je suis potentiellement en situation de burn-out », et 31 % « oui, pour des proches dans [mon] entourage professionnel ».Le 20 novembre 2014, l’organisme de formation et de conseil en ressources humaines Cegos avait publié son « baromètre » 2014 sur le climat social, qui montrait qu’un salarié sur quatre déclarait avoir vécu « un problème psychologique grave lié au travail (dépression, burn-out) ».1 135 personnes avaient été interrogées en ligne, selon la méthode des quotas : 700 salariés, 290 managers et 145 responsables des ressources humaines.En janvier 2014, l’enquête du cabinet de prévention des risques professionnels Technologia avait, quant à elle, évalué à 3,2 millions le nombre d’actifs occupés « en risque élevé de burn-out », soit 12,6 % des actifs.L’étude avait été réalisée en ligne en 2013, auprès d’un échantillon de 1 000 personnes représentatif.Une première tentative de définitionDans la foulée de la publication de son enquête, en janvier 2014, Technologia avait lancé un appel pour « reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle ».Le cabinet avait précisé qu’il s’agirait de créer deux nouveaux tableaux de maladie professionnelle : la dépression d’épuisement et l’état de stress répété conduisant à une situation traumatique.Cet appel a été repris en décembre 2014 par une trentaine de députés de la majorité, à l’initiative de Marie-Françoise Bechtel, députée MRC de l’Aisne, à l’adresse du gouvernement.Ce texte, qui s’appuie sur les chiffres des différentes études précédemment citées, utilise encore d’autres termes pour la reconnaissance en maladie professionnelle : « l’épuisement », « l’épuisement profond », « le stress post-traumatique », mais aussi « l’épuisement nerveux ».La Dares et l’Insee vont lancer une enquête de grande ampleurPour l’heure, ces initiatives n’ont pas dissipé le flou sur la nature des pathologies visées, les facteurs de risques et sur le nombre de personnes concernées.Dans ce contexte, la prévention a peu de chances de parvenir à un résultat permettant de sortir de la souffrance psychique au travail.Au ministère du travail, où ce sujet est pris en compte, on avance à pas prudents. La Dares, département études et statistiques du ministère, explique qu’elle « ne dispose pas de chiffres parce qu’il n’y a pas de définition scientifique consensuelle sur le burn-out ». « Toutes ces enquêtes qui ont été publiées portent sur le ressenti des personnes. C’est très flou. On ne sait pas trop ce que l’on mesure. Une vraie étude doit reposer des critères objectifs, comme l’exposition à tel ou tel facteur, et à quel niveau, etc », avance-t-on à la Dares.C’est pourquoi en 2016, une enquête sur les risques psychosociaux sera lancée, conjointement avec l’Insee. Celle-ci devrait être d’une tout autre dimension que les sondages publiés récemment par des cabinets privés.En 2011, un rapport du Collège d’expertise sur le suivi des risques psychosociaux au travail, lancé par le ministère, proposait déjà qu’une enquête soit menée sur ce sujet par la Dares, « par entretiens, de préférence en vis-à-vis » et auprès de 20 000 à 25 000 personnes comme pour l’enquête sur les conditions de travail.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Le couperet est tombé. La justice britannique a confirmé, vendredi 9 janvier, l'interdiction faite à Eurotunnel de continuer à exploiter des ferries entre Calais et Douvres, ruinant les derniers espoirs du groupe français. En jeu, les emplois d’environ 600 marins.Au nom de la concurrence, l’Autorité britannique de la concurrence et des marchés avait interdit en 2013 à Eurotunnel de poursuivre cette activité. Celle-ci est effectuée par une filiale du groupe, appelée MyFerryLink, qui utilise des bateaux appartenant à Eurotunnel.L’exploitation des trois ferries a été confiée à une SCOP, créée par d’anciens salariés de SeaFrance. L’Autorité estimait que le groupe, qui exploite le tunnel sous la Manche, ne pouvait pas intervenir à la fois sur et sous l’eau.Eurotunnel et la SCOP avaient alors fait appel. Mais dans sa décision rendue vendredi, le Competition Appeal Tribunal (CAT) a confirmé l’interdiction.Le tribunal londonien « a reconnu la validité des arguments présentés par le Groupe et indépendamment par la SCOP, mais a estimé que ceux-ci n’étaient pas de nature à casser une nouvelle fois la position prise par la Competition and Markets Authority (CMA) le 18 septembre », indique Eurotunnel. Le groupe doit se retirer de ce marché d’ici à six mois.« Ne pas se retrouver dans les mains de low-cost »La SCOP, dont le président du conseil de surveillance, Didier Cappelle s'est dit « extrêmement déçu », a immédiatement annoncé son intention d’interjeter de nouveau appel, dans les jours qui viennent, devant la juridiction britannique.Eurotunnel, pour sa part, n’entend pas contester de nouveau la décision. « Devant l’interdiction qui lui est faite, et pour valoriser le travail effectué, le groupe va chercher un repreneur pour la compagnie MyFerryLink », indique sa direction.Après ces annonces, « on va être attentif à ce que va faire l'actionnaire principal, car il ne faut pas qu'il nous lâche », a déclaré à l'AFP Eric Vercoutre, secrétaire du comité d'entreprise et secrétaire du syndicat maritime nord.« On ne doit pas se retrouver dans les mains de low-cost qui casseraient notre projet alors qu'on a mis tout notre coeur et notre savoir faire », a-t-il ajouté.« Nous voulons faire confiance au gouvernement pour trouver des solutions le moment venu et peut-être pour un autre montage juridique que celui qui est là aujourd'hui. L'avantage que l'on a est que la décision n'est pas suspensive », a pour sa part indiqué M. Cappelle, au nom de SCOP.Frédéric Cuvillier, député-maire socialiste de Boulogne-sur-Mer et ancien ministre de la mer, a appelé à « la mise en place d'une commission intergouvernementale permettant d'aboutir à des solutions respectueuses de la liberté d'entreprendre et du droit d'accès aux ports Transmanche. »Risque sur les prixComprendre ce curieux épilogue nécessite de remonter trois ans exactement en arrière. Le 9 janvier 2012, SeaFrance, une filiale de la SNCF qui assure des liaisons entre Calais et Douvres, est liquidée après des années de difficultés.Eurotunnel choisit alors de participer au sauvetage de ce qui peut l'être, et d'entrer dans le transport par bateau. L'entreprise reprend trois ferries à la barre du tribunal, pour 65 millions d'euros, les loue à une société constituée par d'anciens salariés de SeaFrance, et assure la commercialisation des traversées.Une façon pour l'exploitant du tunnel de répartir ses oeufs dans plusieurs paniers, et d'éviter que ces bateaux ne passent aux mains du danois DFDS, qui aurait pu casser les prix du transport par ferry et causer du tort au tunnel.Mais très vite, cette incursion d'Eurotunnel fait voir rouge aux autorités britanniques. En étant présente à la fois sous l'eau et sur l'eau, la société pourrait capter « plus de la moitié » du marché du transport dans le détroit et faire grimper les prix, estiment les autorités britanniques.10 % du marchéPendant plus d'un an, Eurotunnel a tenté de faire revenir Londres sur son « no ». Le PDG, Jacques Gounon, a mis en avant la hausse du marché. « Depuis la fin de SeaFrance, il a nettement progressé, preuve qu'il y a de la place pour tout le monde », plaide Eurotunnel.MyFerryLink a pris environ 10 % du marché, face aux autres exploitants de ferries, DFDS et surtout P & O Ferries.Mais l'Autorité britannique est restée inflexible. Malgré un trafic plus important que prévu, « au moins deux des trois exploitants de ferries essuient toujours des pertes substantielles, a-t-elle estimé. Si Eurotunnel est autorisé à poursuivre son service de ferries, il est probable qu'un de ses concurrents se retirera du marché ». Eurotunnel se retrouverait alors en position de force, unique opérateur du tunnel, et avec un seul rival côté ferries, DFDS ou P & O.Après avoir examiné plusieurs solutions alternatives, la Commission britannique a jugé que la meilleure solution consistait à interdire à MyFerryLink d'accoster en Grande-Bretagne.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Le taux d’inflation de la Chine est demeuré à un niveau particulièrement faible en décembre 2014, à + 1,5 %, même si cela traduit une légère progression par rapport au 1,4 % enregistré en novembre.L’indice des prix à la consommation progresse ainsi de 2 % sur l’ensemble de l’ensemble de l’année 2014, bien en deçà de l’objectif officiel d’une inflation à 3,5 % fixé par Pékin, selon les statistiques publiées vendredi 9 janvier.De tels indicateurs devraient inciter le gouvernement chinois à assouplir encore davantage sa politique monétaire, selon les analystes.L’effet de la baisse du prix du pétrole et de la faiblesse de la demande intérieureLa relativement basse croissance de l’économie chinoise sur l’année écoulée et la baisse des prix de l’énergie sont les principaux facteurs d’explication de cette faible inflation.« L’effondrement des prix du pétrole est une raison majeure mais la faiblesse de la demande intérieure en est une autre », écrit Zhu Haibin, chef économiste de la banque JP Morgan, dans une note.La deuxième économie de la planète n’a probablement pas atteint en 2014 l’objectif d’une progression de 7,5 % de son PIB en 2014.La décélération de l'économie chinoise se confirmeCe ralentissement s’illustre particulièrement à l’entrée des usines chinoises, où l’indice des prix industriels baisse de 3,3 % sur un an en décembre. Cet indice PPI est en déflation depuis 34 mois, reflétant la baisse des coûts, notamment celui des matières premières et de l’énergie, qui lui-même s’explique en partie par la demande plus faible des grands émergents, dont la Chine, ces dernières années.« Le taux d’inflation est largement sous l’objectif fixé en début d’année dernière et le risque de déflation continue d’augmenter », juge par téléphone Ma Xiaoping, économiste de la HSBC à Pékin.De nouvelles mesures monétaires attenduesCompte tenu des perspectives d’évolution des prix, il y a, selon Ma Xiaoping encore davantage d’espace pour assouplir la politique monétaire de la Banque populaire de Chine et stimuler ainsi l’activité.L’établissement émetteur central, qui en République populaire est soumis à la direction de l’Etat-parti, a déjà baissé ses taux directeurs le 21 novembre.Pour soutenir son économie, Pékin abaisse le coût du créditIl s’agissait d’une première depuis deux ans et de la fin de l’épisode inflationniste, qui avait suivi le gigantesque plan de relance, de 540 milliards d’euros, déployé pour faire face à la crise financière mondiale, à partir de l’automne 2008.Le gouvernement chinois devrait probablement annoncer, au début du printemps, un objectif de croissance plus bas pour l’année 2015, autour de 7 %, en adéquation avec la « nouvelle norme » à laquelle doit s’adapter l’économie chinoise, selon l’expression du président Xi Jinping.L’agence Bloomberg pensait savoir cette semaine que les planificateurs chinois ont décidé d’accélérer environ 300 projets d’infrastructures.Un officiel de la puissante Commission nationale pour le développement et la réforme a pris soin de préciser qu’il s’agit uniquement de promouvoir les investissements dans sept domaines, dont les infrastructures, l’environnement ou la santé, selon un plan de développement courant jusqu’en 2016 et déjà évoqué par le premier ministre, Li Keqiang. Et nullement d’un nouveau plan de relance majeur.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.01.2015 à 09h14 • Mis à jour le09.01.2015 à 10h06 La tension entre le groupe américain DuPont et l’un de ses actionnaires, le célèbre - et puissant - investisseur activiste Nelson Peltz, entré au capital du chimiste au deuxième trimestre 2013, vient de monter d’un cran.Trian Fund Management, la société d’investissement de M. Peltz, a annoncé, jeudi 8 janvier, qu’il veut faire nommer quatre directeurs au sein du conseil de DuPont, signifiant ainsi qu’elle n’entend pas relâcher la pression pour obtenir un démantèlement du groupe.Trian est l’un des plus gros actionnaires de DuPont, avec environ 2,68 % du capital.M. Peltz juge insuffisantes les actions prises par la direction pour améliorer la rentabilité et redresser le cours de Bourse. Il pousse la direction à prendre des mesures énergiques et prône notamment un éclatement du groupe en deux entités.Son plan est d’isoler les produits pour l’agriculture, la nutrition et la santé d’une part, les matériaux à hautes performances, les équipements de protection, l’électronique et la communication de l’autre.Cette scission serait de nature à « doubler la valeur de l’action DuPont d’ici à trois ans ». C’est que Trian avait fait valoir, le 17 septembre 2013, dans un courrier au conseil d’administration de DuPont.« Nous avons été patients »« Nous avons été patients, laissant au management plus d’un an et demi pour prouver qu’il pouvait atteindre ses objectifs financiers », a indiqué Trian, qui considère qu’il ne peut plus laisser le management en place ne pas agir.Elle Kullman, la PDG de DuPont, a, jusqu’à présent rejeté les propositions de M. Peltz et défendu la structure du groupe. Elle a engagé des mesures de réduction des coûts (de 1 milliard de dollars) et mis en vente 40 usines fabricant une série de produits qui ont fait la fortune du groupe (représentant 19 % du chiffre d’affaires).La direction de DuPont fait valoir que la marge opérationnelle a progressé de 65 % entre 2008 to 2013 et qu’environ 12 milliards de dollars ont été « rendus » aux actionnaires entre 2009 et l’automne 2014, à travers des rachats d’actions et le versement de dividendesSur les douze derniers mois, le titre DuPont a progressé d’environ 19 %.  09.01.2015 à 07h54 Coup sur coup, jeudi 8 janvier, les chaînes américaines de magasins Macy’s et JC Penney ont annoncé de sévères mesures de restructuration, marquées par des fermetures de sites et des suppressions d’emplois.C’est JC Penney qui a la main la plus lourde : le groupe va fermer 40 magasins, soit 4 % de son réseau, et supprimer 2 250 emplois aux États-Unis.Macy’s, pour sa part, fermera, au printemps, quatorze magasins (sur un total de 790), employant 1 343 salariés et représentant 130 millions de dollars de ventes annuelles.Environ 300 employés supplémentaires travaillant dans le département marketing, dont une bonne partie à New York (115), sont également concernés par la restructuration.Le groupe n’a pas précisé s’il entend, ou non reclasser ses salariés dans d’autres boutiques.Macy’s, qui entend ainsi économiser environ 140 millions de dollars par an à compter de 2015, assure toutefois qu’au terme de son plan, il conservera un nombre de salariés égal (175 000) car il compte recruter dans la technologie.En janvier 2014, la chaîne américaine avait déjà annoncé des réductions de coûts et le licenciement de 2 500 personnes.« S’adapter aux changements d’habitudes »Les magasins « classiques » sont aujourd’hui confrontés à l’essor des achats en ligne. Et à des consommateurs qui, même s’ils continuent d’acheter, comme le montrent les récents chiffres de la période Noël (ventes en hausse de 5 % en décembre), sont plus attentifs aux prix.Etats-Unis : la consommation des ménages tire l’économie« Notre industrie est en train d’évoluer rapidement pour s’adapter aux changements d’habitudes de shopping des consommateurs dans nos magasins, sur tablettes et smartphones », a expliqué le PDG de Macy’s, Terry Lundgren, pour justifier les mesures annoncées. JC Penney a été confronté à une lente érosion de ses ventes ces dernières années (et à des pertes d’environ 1milliard de dollars en 2012), avant de réussir à stabiliser son activité depuis le retour, en avril 2013, de son ancien patron, Mike Ullman.Macy’s, qui a ajusté son objectif de croissance des ventes annuelles, table désormais sur une hausse de 1,4 % à 1,5 %, contre 1,2 % à 1,5 % précédemment.Macy’s a aussi indiqué qu’il envisageait de créer des magasins offrant des prix plus bas que ceux actuellement pratiqués, rapporte le Wall Street Journal. 08.01.2015 à 19h29 • Mis à jour le09.01.2015 à 11h44 | Chloé Hecketsweiler L’American dream est en passe de devenir réalité pour Cellectis. Cette start-up française spécialisée dans l’édition du génome a annoncé jeudi 8 janvier sa prochaine introduction à la Bourse de New York. En juin, elle avait fait son entrée en fanfare sur la scène américaine en signant un deal historique avec le géant de la pharmacie Pfizer, qui possède aujourd’hui 10 % de son capital.Le trésor de Cellectis ? Son savoir-faire dans l’armement des lymphocytes T, les soldats du système immunitaire. Grâce à ses « ciseaux à ADN », la biotech équipe ces cellules tueuses de radars afin de les guider vers une cible précise. Cette approche est considérée comme l’une des plus prometteuses dans la lutte contre les cancers qui échappent au contrôle du système immunitaire. Et Cellectis est l’une des rares sociétés à maîtriser l’ingénierie de ces cellules, baptisées CAR-T.Pfizer compte les tester sur 15 cancers différents. Il a déjà versé 80 millions de dollars à Cellectis, auxquels s’ajouteront des paiements allant jusqu’à 185 millions de dollars par médicament. Une belle revanche pour André Choulika, cofondateur et dirigeant de Cellectis, qui a frôlé le naufrage financier il y a un an. Retour sur cette aventure aux airs de partie de poker.Pionniers de la génétiqueTout commence au milieu des années 1990 sur les paillasses de l’Institut Pasteur, où André Choulika invente les premiers « ciseaux à ADN ». Ces outils moléculaires – appelés méganucléases dans le jargon – permettent de « personnaliser » des cellules en modifiant des séquences génétiques b... Audrey Tonnelier Même pas un frisson. Alors que les citoyens du monde entier se rassemblaient pour exprimer leur horreur face à la tuerie survenue à Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier, et que les plus grands journaux affichaient en « une » leur émotion et leur solidarité, les marchés financiers, eux, n’ont pas cillé. Au contraire.A la Bourse de Paris, le CAC 40 a bondi de 3,59 % jeudi, au lendemain de l’assassinat des caricaturistes de l’hebdomadaire. Comme la veille, l’ensemble des grands indices boursiers mondiaux a terminé dans le vert, accélérant même à la hausse dans l’après-midi.Une euphorie si déplacée, que, dans certaines salles de marché, elle semblait frôler l’indécence.« J’ai du mal à l’expliquer : il n’y a même pas eu de réaction épidermique de la Bourse dans la journée, comme cela se passe en général lorsque survient ce type d’événement », s’étonnait Jean-Louis Mourier, économiste chez le courtier parisien Aurel BGC.« En un sens, il est un peu triste de constater que les marchés ne réagissent absolument pas à cette horreur », osait, depuis New York, Gregori Volokhine, président du gérant Meeschaert aux Etats-Unis.Les précédentes attaques terroristes ont souvent fait trébucher les indices boursiers. Le 11 mars 2004, les attentats dans des trains de banlieue à Madrid avaient fait chuter la Bourse espagnole de plus de 2 %, et le CAC 40 de près de 3 %.Le 7 juillet 2005, les bombes placées dans le métro et dans un autobus londonien avaient provoqué un plongeon de plus de 3 % du Footsie britannique en séance, imité par les autres places européennes et par la livre sterling.Sans parler du 11 septembre 2001 : après l’effondrement des tours jumelles, Wall Street avait été fermée quatre jours, et il avait fallu la mobilisation des opérateurs financiers pour que le Dow Jones ne cède « que » 7 % à la réouverture des marchés, le 17 septembre.Pourquoi, dès lors, cette insensibilité des investisseurs à la tragédie parisienne ? « L’attentat n’a pas eu lieu dans un aéroport ou dans le métro. Il ne remet pas en cause l’activité dans le secteur des transports et ne devrait pas créer dans l’opinion un choc pouvant pénaliser les ventes au détail, comme lors du 11-Septembre », explique Christian Parisot, chez Aurel BGC.« L’attaque n’a pas touché un pays systémique [capable de faire trébucher l’ensemble des marchés en cas de chute] », avance Mathieu L’Hoir, stratégiste actions chez Axa IM.L’euro est déjà au tapisPar ailleurs, le fait que l’euro soit déjà au tapis – il a atteint lundi son plus bas niveau depuis neuf ans – peut expliquer l’absence de réaction de la monnaie unique.Mais c’est probablement la conjoncture macroéconomique qui permet le mieux de comprendre l’apparente absence d’empathie des marchés. « Ils ont les yeux rivés sur la Banque centrale européenne [BCE] », résume Franklin Pichard, chez Barclays Bourse.Mercredi, l’institut Eurostat a annoncé une inflation négative (– 0,2 %) en décembre 2014 en zone euro, du jamais vu depuis 2009. De quoi renforcer les craintes d’une spirale déflationniste, à même de torpiller la faible reprise européenne. Mais surtout, de quoi renforcer les espoirs d’une action de la BCE.Dans une ultime tentative pour ranimer l’économie du Vieux Continent, son président, Mario Draghi, pourrait annoncer dès la réunion du 22 janvier un programme de rachat d’obligations souveraines.A cela se sont ajoutées les déclarations rassurantes de la chancelière allemande, Angela Merkel, assurant de son souhait de voir la Grèce rester dans la zone euro. La perspective d’un « Grexit » avait en effet déclenché un début de panique sur les marchés, lundi 5 janvier.Tout en exprimant leur émotion face à la « barbarie » survenue à Charlie Hebdo, les opérateurs sont donc « passés au-dessus de cet événement », indique M. Pichard.« Seule une détérioration marquée de la situation en France, avec l’instauration d’une psychose qui se propagerait aux pays voisins, pourrait vraiment affecter la Bourse. Pour l’heure, on voit plutôt une population qui fait front, et cela est de nature à rassurer les investisseurs », conclut M. L’Hoir.Audrey TonnelierAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.01.2015 à 17h54 La Commission européenne a proposé de débloquer 1,8 milliard d'euros d'aide supplémentaire pour l'Ukraine, a annoncé, jeudi 8 janvier, le président de la Commission, Jean-Claude Juncker. L'annonce a été faite à Riga (Lettonie), lors d'une conférence de presse. Alors qu'entre Moscou et Bruxelles les relations demeurent tendues, Jean-Claude Juncker a souhaité affirmer que la « solidarité avec l'Ukraine n'est pas un vain mot ». « L'Ukraine n'est pas seule. L'Europe se tient unie au côté de l'Ukraine et soutient le programme de réforme de son nouveau gouvernement », a-t-il ajouté dans un communiqué publié dans la capitale de la Lettonie qui vient de prendre la présidence semestrielle de l'UE.NOUVEL EFFORT FINANCIER EUROPÉENCette proposition de nouvelle aide macrofinancière sous forme de prêts doit encore être approuvée par les Etats membres de l'UE et par le Parlement européen. La Commission a souligné que ce nouvel effort financier européen était destiné à « assister l'Ukraine sur les plans économiques et financiers face aux graves défis auxquels le pays est confronté », notamment en matière de balance des paiements et de situation budgétaire.Jusqu'à présent, l'Union européenne a déboursé 1,6 milliard d'euros sous forme de prêts en faveur de l'Ukraine via deux programmes d'assistance macroéconomique, conditionnés à la mise en œuvre de réformes. La dernière tranche, de 500 millions d'euros, a été versée le 2 décembre.Lire également : Les Etats-Unis promettent 1 milliard de dollars à l'Ukraine Mathilde Damgé Les prévisions de la croissance mondiale ont été revues à la baisse, la locomotive chinoise s'essouffle et la Banque centrale européenne s'apprête à annoncer des mesures inédites pour relancer une croissance poussive en zone euro.A défaut de faire remonter la température, n'est-il pas temps de changer le thermomètre ? L'amélioration ou du moins l'aménagement de la mesure du produit intérieur brut (PIB), qui sert à évaluer la croissance, est dans l'air du temps.Un indicateur controverséLe PIB est calculé sur la base unique de la valeur de la production de biens et services d'un pays. C'est un agrégat comptable qui additionne diverses données, issues du secteur privé mais aussi public. Mais il reste comptable, donc limité. Ainsi, il ne fait pas la distinction entre une dépense en pure perte et un investissement.En France, une proposition de loi écologiste, adoptée en commission mercredi à l'Assemblée nationale, vise à adopter de nouveaux indicateurs comme les inégalités, la qualité de vie et le développement durable dans l'orientation des politiques publiques. Il ne s'agit pas de refonder le calcul du PIB mais de ne plus se contenter de ce seul chiffre.Les principales réformes passées, en cours et à venir, seraient aussi examinées au regard de ces critères. « Il ne s'agit pas de remplacer le PIB, mais de le compléter par d'autres indicateurs permettant d'avoir une vision plus juste de notre société », explique l'auteure de la proposition, l'écologiste Eva Sas.Car l'indicateur mesurant l'évolution de la richesse produite sur le territoire est controversé depuis déjà plusieurs dizaines d'années. Les économistes réunis au sein du Forum pour d'autres indicateurs de richesse (FAIR) ont notamment insisté sur l'importance d'inclure des facteurs humains et écologiques dans l'appréciation de la richesse nationale.Sexe, drogue et trafics dans le PIBAutre proposition pour rendre le PIB plus proche de la réalité : intégrer dans le calcul de la croissance d'autres sources de richesse moins conventionnelles comme la drogue et la prostitution. L'Insee, l'institut national des statistiques, refuse pour l'instant de se plier à cette règle qu'ont adoptée d'autres pays européens, dont le Royaume-Uni.La méthodologie, obtenue auprès de l'office européen, recommande d'aborder la prostitution sous l'angle de « l'offre » et de prendre en compte les « consommations intermédiaires », comme la location d'un appartement et l'achat de matériel.Concernant la drogue, Eurostat conseille de multiplier la quantité consommée par le prix moyen ayant cours dans la rue, tout en faisant jouer le paramètre du « ratio de pureté » des produits stupéfiants et des « coûts de transport et de stockage » des narcotrafiquants.Lire le décryptage : Sexe, drogue et trafics en tout genre bientôt dans le PIB européenMais cette position, qui a valu à la France de perdre sa place dans le « top 5 » mondial pourrait être revue. En effet, le Royaume-Uni est passé en tête avec un PIB qui s'élèverait à 2 232 milliards d’euros en 2014, soit 98 milliards de plus que le PIB français (2 134 milliards)... En juin dernier, le Royaume-Uni a gagné, en intégrant la drogue et la prostitution, 65 millions de livres sterling, soit environ 85 millions d'euros.Lire aussi : Prévoir la croissance, un exercice d'équilibristeMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave Le placement vedette des Français a perdu de sa superbe en 2014. L’an dernier, le Livret A a enregistré une décollecte nette (différence entre les retraits et les dépôts) de 6,13 milliards d’euros. Un tel reflux n’avait pas été enregistré depuis quinze ans. « Il faut remonter à 1999 pour dépasser ce niveau. Cette année-là, 10 milliards d’euros s’étaient envolés du Livret A » se rappelle Cyril Blesson, associé chez Pair conseil.Cette désaffection s’explique par la rémunération historiquement faible du livret A. Depuis août 2014, son taux qui dépend d’une formule de calcul liée à l’inflation est tombé à 1 %. Du jamais vu. Les particuliers ont donc puisé dans leurs 63 millions de livrets pour se ruer vers d’autres placements.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1421862588659 .graphe").css("height", 300)$("#container_1421862588659 .title").empty()if ("Evolution de la collecte du Livret A"!= ""){Evolution de la collecte du Livret A")}$("#container_1421862588659 .subtitle").empty()if ("(en milliards d'euros)"!= ""){(en milliards d'euros)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1421862588659 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Caisse des dépôts", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"Collecte " }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:true, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" milliards d'euros", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Collecte", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 16.5 ], [ "", 7.8 ], [ "", 17.38 ], [ "", 28.16 ], [ "", 12.14 ], [ "", -6.13 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1421862588659 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Le plan d’épargne logement (PEL) a ainsi retrouvé grâce à leurs yeux. Son encours devrait avoir gonflé de 18 milliards d’euros en 2014, pour frôler les 216 milliards, selon les estimations de Pair conseil. Il faut dire que ce produit offre un rendement de 2,5 % brut, soit 2,11 % après prélèvements sociaux (à condition de ne pas retirer son épargne avant deux ans). Une rémunération imbattable dans le contexte actuel de taux anémiques, mais qui ne pouvait pas durer. Michel Sapin, le ministre de l’économie et des finances, a ainsi annoncé qu’à compter du 1er février le taux du PEL serait réduit à 2 % bruts (1,69 % après prélèvements sociaux).Les épargnants se sont aussi tournés vers l’assurance-vie. Certes, les rendements des fonds en euros sont en baisse, mais ils devraient encore en moyenne rapporter 2,4 % en 2014. Conséquence, entre janvier et novembre 2014, la collecte nette de l’assurance-vie a atteint 21,3 milliards d’euros.Livret A maintenu à 1 %Paradoxalement, ce succès ne fait pas les affaires des assureurs. Pourquoi ? Car ils doivent placer les sommes que les particuliers leur confient. Or les produits sur lesquels ils investissent aujourd’hui ne rapportent plus rien ou presque.« 83 % des fonds en euros des contrats d’assurance-vie sont investis dans des obligations dont les rendements à 10 ans sont, en moyenne, aujourd’hui inférieurs à 2 %, explique Cyrille Chartier Kastler, président de Fact & Figures. Résultat, plus les assureurs investissent aujourd’hui, plus leurs performances futures seront faibles ».En attendant, le livret A a lui été maintenu à 1 %, Bercy ayant décidé de déroger à l’application mécanique de la formule de calcul de son taux. Cette décision n’est pas du goût du secteur bancaire, qui dans un communiqué a « regretté que le gouvernement n’ait pas suivi la proposition équilibrée du Gouverneur de la Banque de France qui était de le fixer à 0,75 % ».Difficile, en effet, pour les banques de rivaliser. « Les établissements bancaires ont besoin de capter les liquidités des Français et doivent donc pour cela au moins s’approcher de la rémunération du Livret A. Mais vu la faiblesse actuelle des taux, c’est quasi-mission impossible », explique Cyril Blesson.Surtout, il n’est pas certain que maintenir le rendement du Livret A permette d’enrayer le mouvement de décollecte. « Cette tendance va se poursuivre en 2015, estime M. Blesson car les épargnants vont continuer à remplir leur PEL ».le Livret A irrigue l’économieOr l’épargne placée sur le Livret A irrigue l’économie, en finançant notamment le logement social. Pour rappel, 65 % sommes collectées par les banques sur le Livret A, son cousin le livret de développement durable (LDD) ou le livret d’épargne populaire sont centralisées par la Caisse des dépôts dans le « fonds d’épargne ».Une partie de cette ressource – son encours atteignait 243 milliards d’euros fin 2013 – permet ensuite de financer via des prêts de très long terme – de 40 à 60 ans – le logement social, mais aussi les collectivités locales, les PME…En 2013, près de 21 milliards de nouveaux prêts ont ainsi été signés, dont 16,4 milliards en faveur du logement social. Un niveau identique devrait avoir été réalisé en 2014 (les chiffres ne sont pas encore connus), et cette tendance doit se poursuivre au même rythme en 2015.« La Caisse a largement de quoi répondre aux besoins, car la collecte du Livret A et du livret de développement durable a été très forte ces dernières années en raison de la hausse de leurs plafonds de dépôt. L’encours de ces deux produits a bondi de 80 milliards d’euros entre 2011 et 2013 », explique Philippe Crevel directeur du Cercle de l’épargne.Finalement, la Caisse des dépôts pourrait même se satisfaire du désintérêt des Français pour le Livret A. « Cette épargne lui coûte cher, explique Philippe Crevel. Entre le taux de 1 %, la rémunération de 0,5 % pour les réseaux qui collectent, et ses frais de gestion, elle doit investir cette épargne à au moins 1,8 % pour ne pas perdre d’argent. Or la moitié des fonds sont placés sur des produits liquides et sans risque qui rapportent moins de 1 %. »Pour les bénéficiaires des prêts en revanche c’est une autre histoire. Baisser le taux du livret A aurait permis aux organismes HLM ou aux collectivités d’emprunter moins cher. Pour le logement social, par exemple, l’institution prête au taux du Livret A plus 60 points de base. « Résultat, les taux proposés par la Caisse ne sont finalement pas beaucoup plus avantageux que ceux du marché », note M. Crevel.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.01.2015 à 17h24 | Guy Dutheil Les relations se tendent entre Air France et Aéroports de Paris (ADP). La compagnie aérienne, qui est la principale utilisatrice des aéroports gérés par ADP, critique le volet financier du troisième contrat de régulation économique (CRE 3) dévoilé, lundi 19 janvier, par le gestionnaire aéroportuaire.Ce sont en l’occurrence les redevances aéroportuaires qui sont au centre du conflit. Pour les cinq prochaines années, ADP veut les augmenter de 1,75 % en moyenne, sans compter l’inflation.Le gestionnaire d’aéroports plaide, pourtant, une certaine « modération tarifaire ». En 2015, dernière année du CRE2, la hausse des redevances culminera à 2,4 %, hors inflation.Face à ADP, les compagnies, souvent en proie à des difficultés économiques, à l’instar d’Air France, revendiquent depuis longtemps une stabilité sinon un gel des redevances.Augmentation des investissementsChez ADP, où l’on ironise sur les compagnies aériennes qui « trouvent notre modération tarifaire insuffisante », on justifie cette progression des redevances par la forte progression des investissements.Entre 2016 et 2020, le gestionnaire a prévu d’investir 3,1 milliards d’euros pour développer, moderniser ou rénover nombre d’infrastructures à Roissy ou à Orly. À titre de comparaison, il n’a dépensé « que » 1,9 milliard d’euros de 2011 à 2015, à l’occasion du CRE 2.ADP veut développer le trafic passager. L’objectif d’Augustin de Romanet, son PDG, est de faire de Roissy, en cinq ans, l’aéroport leader en Europe. Devant Heathrow (Londres) et Francfort. L’ambition d’ADP est portée par une prévision de croissance du trafic passagers de 2,5 % par an.Les capacités de Roissy et d’Orly devraient être respectivement portées à 78,5 millions et 31,5 millions de passagers en 2020, contre 63,8 millions et 28,9 millions aujourd’hui.Cette stratégie est à la fois offensive et défensive. En 2013, Dubaï a dépassé Roissy pour devenir le 7e aéroport du monde.Dans les faits, la plus grosse enveloppe, plus d’un milliard d’euros, sera dévolue aux grands travaux. Car pour réussir son bond en avant et dépasser ses concurrents directs, ADP prévoit de rénover trois pistes à Orly et Charles de Gaulle.Le gestionnaire d’aéroports veut élargir la bretelle d’accès à CDG qui passerait de deux à trois voies.Le Roissy Express, la liaison ferroviaire rapide et directe entre Roissy et Paris, figure aussi au nombre des projets.Enfin, ADP prévoit de consacrer 600 millions d’euros pour, notamment, construire « un nouveau trieur de bagages pour Air France » à Roissy.Petits gestes en direction d’Air FrancePour emporter l’adhésion d’Air France, M. de Romanet a revu sa politique tarifaire. Les tarifs seront ainsi modulés « en fonction de la longueur des courriers », explique ADP.Cela signifie que les redevances « seront moins chères pour les liaisons long-courriers et plus chères pour le court et le moyen-courrier. »Ces dispositions visent à favoriser Air France, présente sur tous les types de destination. Elles alourdiront, en revanche, un peu la facture des compagnies low cost, qui n’exploitent que des vols court et moyen-courriers.Ryanair, la championne européenne des low cost en a déjà tiré les leçons : « Trop cher ! » La compagnie restera basée à Beauvais et ne demandera pas de créneaux pour faire décoller ses avions de Roissy ou d’Orly.ADP a aussi trouvé un autre moyen de complaire à Air France. Les compagnies qui basent leurs avions à Paris, comme Air France à CDG ou Transavia à Orly, seront « exemptées de redevance ».ADP veut aussi « pénaliser les compagnies les moins performantes ». Celles notamment dont les taux de remplissage sont insuffisants. Qui donc drainent le moins de passagers vers les boutiques « duty free » de Roissy et d’Orly.ADP pourrait aussi commencer de céder à une des principales revendications des compagnies aériennes qui veulent la fin de la « double caisse ». Ce système sépare les revenus des redevances des recettes tirées des magasins « duty free ».ADP entend maintenir cette « double caisse », mais il annonce qu’il va « modifier les clefs de la comptabilité analytique » : le gestionnaire accepte qu’une part des recettes des activités commerciales, non régulées, viennent financer les investissements de maintenance jusqu’ici abondés uniquement par les revenus tirés des redevances versées par les compagnies.Finalisation en juilletPour boucler ce CRE 3, ADP doit trouver un accord avec l’Etat et les compagnies aériennes. « Ces négociations tripartites démarrées depuis juin 2014 se sont très bien passées », pointe ADP.Le calendrier prévoit que les compagnies ont désormais six semaines pour déposer leurs propositions.La prochaine étape permettra aux trois acteurs de confronter leurs souhaits et leurs griefs au sein d’une commission.L’objectif est que le prochain contrat de régulation économique (CRE3) soit signé en juillet 2015.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier En raison de la hausse des prix en Ile-de-France, le pouvoir d'achat immobilier des ménages franciliens a fortement baissé entre 1998 et 2010, montre une étude réalisée par l'université Paris-Dauphine et le Crédit foncier. En douze ans, la baisse atteint 39 % à Paris. En 2010, seulement 27 % des ménages parisiens étaient en capacité d'acheter un bien immobilier correspondant à leurs besoins à Paris, contre 44 % en 1998.Pour évaluer les besoins des ménages, les auteurs de l'étude prennent en compte leur composition (les besoins d'un célibataire ne sont pas ceux d'une famille avec trois enfants), leurs revenus et leur patrimoine, qu'ils confrontent à l'échelle des différents types de logements disponibles dans chaque ville. Cette méthode permet de calculer la proportion de ménages capables d'acheter une habitation correspondant à leurs besoins.Un taux de 44 % à Paris en 1998 signifie qu'à cette date 44 % de l'ensemble des ménages étaient en capacité d'acheter un bien immobilier adapté : un studio, T1 ou T2 pour un célibataire ou un T4 ou T5 pour une famille avec trois enfants, par exemple.DISPARITÉS ACCRUESAutre conclusion : la flambée des prix immobiliers a accru les disparités entre générations. Les quinquagénaires disposent du pouvoir d'achat le plus élevé : en 2010, la moitié des 55-60 ans pouvaient acheter un bien immobilier selon leurs besoins à Paris, et les deux tiers dans l'une des douze communes d'Ile-de-France étudiées.Ce sont ensuite les sexagénaires qui ont le plus de facilités à acheter un bien immobilier correspondant à leurs besoins – qui, par ailleurs, sont moindres, les enfants ayant quitté le domicile familial. En revanche, en 2010, seulement 7 % des 30-35 ans pouvaient acquérir un tel logement, et un tiers en Ile-de-France. En douze ans, le pouvoir d'achat immobilier de cette population a été divisé par trois. Quant à celui des 20-25 ans, il est devenu quasiment nul à Paris (1 % en 2010).Lire aussi : Chute du pouvoir d’achat immobilier des FrançaisDans le même intervalle, le pouvoir d'achat des plus de 65 ans a diminué d'un quart à Paris et d'un dixième en Ile-de-France. Comment l'expliquer ? « Ceux qui étaient déjà propriétaires en 1998, année caractérisée par un bas de cycle des prix immobiliers, ont bénéficié d'une revalorisation de leur patrimoine, résument les auteurs de l'étude. La valeur de leur patrimoine suivant l'évolution des prix, leur capacité à acheter un nouveau bien immobilier pour se loger est donc restée importante. En revanche, ceux qui ne sont pas devenus propriétaires avant la hausse des années 2000 ont de plus en plus de difficultés à le devenir. »Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil La société Aéroports de Paris (ADP) envisage de changer de nom pour développer sa marque à l’international. A la fin 2014, le gestionnaire d’aéroports a lancé « un appel d’offres ». Six agences de publicité ont été retenues. Le choix de la gagnante devrait intervenir en « février ou en mars ».Parmi les nouveaux noms déjà évoqués figure notamment Paris Airport. ADP veut absolument que Paris figure dans sa future marque.Le gestionnaire est persuadé qu’une marque plus porteuse qu’ADP peut l’aider à se développer à l’international. A exporter son savoir-faire.ADP est ainsi en finale, « en short list face à un candidat américain » pour remporter l’appel à candidatures pour la gestion de l’aéroport La Guardia de New York.Lire également : Aéroports de Paris met les bouchées doubles sur les plates-formes mondialesGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave Les banques ne se contentent plus de regarder d'un œil attentif l'essor de la finance participative. Elles veulent faire partie du mouvement. Groupama Banque a ainsi annoncé qu'elle allait prêter 100 millions d'euros sur quatre ans à des TPE qui viendront emprunter sur la plate-forme de prêts rémunérés Unilend.Il faut dire que cette nouvelle industrie, bien qu'encore naissante en France, permet aux particuliers et même aux petites entreprises de se financer sans passer par une banque. « Ce nouveau phénomène n'est pas sans risques pour les banques et, vu le rythme de croissance du crowdfunding dans les pays anglo-saxons, nous ne pouvons pas rester inactifs », explique Bernard Pouy, le directeur général de Groupama Banque.En Grande-Bretagne, une étude réalisée par Nesta et l'université de Cambridge estimait que le marché du prêt aux entreprises devrait être multiplié par 3,5 en 2014 pour frôler le milliard d'euros.Lire aussi : Finance participative : les apprentis banquiers sont à la fêtePour Unilend, c'est une consécration. « Cela valide notre façon d'opérer, puisque nous avons été audités par les équipes de Groupama », explique Nicolas Lesur, le PDG de la start-up. Cette manne va permettre au site de monter en puissance plus rapidement. Dans ce métier qui s'apparente à une place de marché, il faut en effet trouver le bon équilibre entre l'offre (les prêteurs) et la demande (les entreprises qui empruntent).Etant donné les difficultés qu'ont les TPE à se financer, Unilend n'a pas de problème côté demande, mais il faut aussi que les prêteurs répondent à l'appel. « Cette variété de prêteurs, qui mêle institutionnels et grand public, est essentielle pour un site comme le nôtre, car les particuliers ne peuvent pas seuls répondre à la demande », explique Nicolas Lesur.LES TPE EN PREMIÈRE LIGNEC'est d'ailleurs sur ce modèle que s'est développé le champion des sites de prêts aux Etats-Unis, Lending Club, où fonds de pensions et assureurs attirés par un rendement attrayant jouent aussi le rôle de prêteur.Lire aussi : Succès pour Lending Club : la finance à l’ère GoogleUn exemple que compte suivre Lendix, un nouvel entrant dans ce secteur français du prêt aux entreprises. Son fondateur, Olivier Goy, nous expliquait récemment que plusieurs investisseurs institutionnels – assurance-vie, société de gestion – miseront aux côtés des particuliers.Pour Groupama Banque, l'intérêt de ce partenariat est double. « Nous touchons une clientèle que nous adressons finalement assez peu, celle des très petites entreprises (TPE), et nous prenons pied dans ce nouveau secteur en plein essor », explique Bernard Pouy.Concrètement, la Groupama Banque choisira les entreprises auxquelles elle prête et le fera aux côtés des autres prêteurs, sans jamais dépasser 20 % de la somme demandée par la TPE emprunteuse. De quoi donner un coup d'accélérateur à Unilend, qui, après avoir distribué près de 7 millions d'euros de crédits en 2014, table sur 25 millions cette année.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.01.2015 à 15h38 • Mis à jour le21.01.2015 à 17h26 | Samuel Laurent « Les 1 % les plus riches posséderont bientôt la moitié de la richesse mondiale. » Ce titre, vous avez pu le lire sur LeMonde.fr, comme du reste sur de très nombreux sites dans le monde entier, qui ont tous repris une étude de l'ONG Oxfam, publiée peu avant le forum économique de Davos, et réalisée à partir de données issues de la banque Crédit suisse.1 %, 50 %Le rapport est frappant, et il a donc été assez logiquement mis en avant. Nous avons réalisé une série de graphiques pour l'illustrer, en prenant la peine de consulter l'étude d'origine de la banque helvète, mais sans nous plonger dans les détails de la méthodologie de cette étude. Ce qui était un tort : il s'avère qu'elle possède certains biais, relevés notamment par l'économiste Alexandre Delaigue sur son blog.Pourquoi l'étude est-elle critiquable ?Les chiffres de Crédit suisse, repris par Oxfam, présentent un biais méthodologique certain : ils comparent des patrimoines nets. Soit, des actifs auxquels on retranche des dettes. Comme le résume avec ironie M. Delaigue, avec ce mode de calcul, « la personne la plus pauvre du monde n'est pas un Africain affamé : c'est Jérôme Kerviel », puisqu'il est redevable de sommes colossales, et donc très fortement endetté. Second biais relevé par l'économiste, qui tient plus de l'effet de déformation : l'étude ne précise pas assez ce que sont les fameux « 1 % les plus riches » : on parle ici au niveau mondial, et on compare donc des situations nationales très différentes. Si on ramène tout à la moyenne, il n'est pas nécessaire d'être un millionnaire en France pour être bien plus riche qu'un Syrien ou qu'un habitant du Laos.Ainsi, selon M. Delaigue, « pour entrer dans les 50 % les plus riches au niveau mondial, il suffit d'un patrimoine net d'environ 3 000 euros. Cette somme se trouve sur le livret A de nombreux Français qui n'ont probablement pas l'impression d'être parmi les plus riches ». Pour être dans les 1 %, il faut 650 000 euros de patrimoine net, ce qui n'est pas rien, mais ne représente pas une richesse exceptionnelle pour autant.Pourquoi reste-t-elle pertinente ?Ces critiques sont pertinentes. Cependant, l'étude est-elle pour autant intégralement fausse ? Non, répond Jean Gadrey, professeur d'économie à l'université de Lille et collaborateur du mensuel Alternatives économiques. Pour lui, les chiffres d'Oxfam, « imparfaits sans le moindre doute, sont défendables et honnêtes, en ce sens qu'ils sont transparents sur la méthode (ce qui facilite d'ailleurs les critiques…) et qu'ils s'appuient sur les meilleures sources disponibles à ce jour ». Comme le relève M. Gadrey, il est très difficile d'obtenir des données parfaites au niveau mondial sur les niveaux de patrimoines privés, car on compare des situations très différentes selon les pays. Si on veut construire un indicateur évolutif et qui décrive la situation présente, il faut donc nécessairement se contenter d'approximations, qui n'en sont pas pour autant fondamentalement inexactes. En outre, l'étude d'Oxfam est identique dans sa méthodologie à celles des années précédentes, et la comparaison se fait donc dans les mêmes termes.Surtout, relève l'économiste, d'autres études utilisant d'autres méthodes de calcul aboutissent à la même tendance. Il cite notamment l'étude « World Wealth Report », qui aboutit aux mêmes conclusions que celle d'Oxfam : une concentration de richesses aux mains d'un petit nombre, et qui va croissant.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Flichy Grangé (Avocat) Près d’un salarié sur deux se dit victime d’incivilité sur son lieu de travail, indique le rapport Eléas publié en juin 2014. Ce phénomène, loin d’être marginal serait en augmentation. Si les salariés concernés sont, pour beaucoup, confrontés à des publics extérieurs (commerce, services, administrations…), nombreux se plaignent de leurs collègues de travail.Les agissements en cause sont très variés et appréciés différemment selon la perception de chacun et le contexte professionnel. Cela va de l’impolitesse, la moquerie, jusqu’à l’agression verbale. Ce qui est toléré dans certains secteurs d’activité sera proscrit dans d’autres…La notion d’incivilité, à proprement parler, n’est pas définie juridiquement. Seul un accord relatif au harcèlement et à la violence au travail la mentionne (accord du 26 mars 2010). La prise en compte de ces agissements s’inscrit dans celle plus large des risques psychosociaux.Les risques psychosociaux ont désormais leur BibleEn effet, ce type de comportements peut participer à une dégradation des conditions de travail. Ils affectent le bien être des salariés et la performance des entreprises (stress, démotivation, absences répétées, accident du travail). Loin d’être anodins, ils portent en germe un risque d’agissements beaucoup plus graves, tels que des faits de harcèlement moral ou sexuel, des agressions physiques. Sous couvert de banaliser certains agissements sans gravité apparente, le risque est de laisser s’envenimer des situations de travail déjà sensibles. Un devoir de protectionLa multiplication de ces comportements constitue donc une problématique interpellant l’employeur tenu de protéger la santé physique et mentale de ses salariés (article L 4121-1 du Code du travail).L’employeur se doit de prévenir ces agissements inappropriés et, pour les plus graves, de les sanctionner. Pour y parvenir, il doit chercher à identifier les situations professionnelles conduisant à l’incivilité, telles qu’un défaut d’organisation d’un service devant accueillir du public, le travail en collectivité dans un espace ouvert, une charge de travail excessive pouvant générer des crispations dans une équipe de travail.Les incivilités externes, dont sont victimes les salariés en contact avec la clientèle, sont les plus nombreuses et souvent les plus violentes. Lorsqu’un tel risque de violence vis-à-vis des salariés est identifié, l’employeur a l’obligation de le faire figurer dans le document d’évaluation des risques, ainsi que les mesures prises pour y remédier. Parmi ces dernières, une formation spécifique dans la gestion des incidents peut être prévue pour les salariés en contact avec les usagers, ainsi que leur hiérarchie.Par ailleurs, plusieurs grandes entreprises (SNCF, La Poste, Monoprix etc.) se sont regroupées dans un club interentreprises pour la prévention des incivilités afin d’échanger sur les bonnes pratiques en la matière.Chaque salarié responsable de ses collèguesLa prévention passe aussi par le rappel des principes de vie en communauté, des règles de politesse élémentaires, sachant que chaque salarié est tenu de veiller à la protection de sa santé et de sa sécurité ainsi que de celle de ses collègues de travail (article L 4122-1 du code du travail). Ainsi, le règlement intérieur de l’entreprise a vocation à rappeler à chaque salarié son obligation de se conformer aux règles du savoir-vivre et du savoir-être dans un cadre professionnel, imposant une certaine retenue dans le comportement et dans l’expression verbale.Si la prévention et la pédagogie restent les principales réponses aux incivilités courantes, subsiste pour l’employeur la faculté de sanctionner les agissements plus graves : agressions verbales, insultes, violences (notamment Cass. soc 24 novembre 2009 n°08-43.481). En cas de débordement perturbant la vie de l’entreprise, l’employeur pourra mettre en œuvre son pouvoir disciplinaire, en veillant à appliquer la mesure proportionnellement à la faute commise, dans un temps non prescrit de deux mois.Corinne Potier et Bruno Fieschi, avocats associés chez Flichy Grangé Avocats (www.flichy.com). Flichy Grangé (Avocat) Alexandre Pouchard Chaque mois de janvier, la petite commune de Davos, dans l'est de la Suisse, 12 000 habitants en temps normal, se transforme pendant quelques jours en centre économique scruté dans le monde entier. Le Forum économique mondial, qui débute mercredi 21 janvier et se tient jusqu'à samedi, attirera cette année 2 500 personnalités, dont de nombreux chefs d'Etat ou de gouvernement et des dirigeants de grands groupes. François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel, le président du Conseil italien Matteo Renzi, et la directrice du Fonds monétaire international (FMI) la Christine Lagarde, feront entre autres une apparition lors de cette édition 2015. Ce sera la première participation du président français.Lire aussi le reportage : Au forum de Davos, le blues des patrons Qui organise le Forum ?C'est une fondation à but non lucratif qui est à l'origine du Forum économique mondial, dont elle porte le nom (« World Economic Forum » en anglais, WEF). Fondée en 1971 par un économiste allemand, Klaus M. Schwab – qui préside encore l'organisation –, elle est financée par le millier de grandes entreprises qui en sont membres. On trouve parmi elles, pêle-mêle, ArcelorMittal, Google, Facebook, les français Total, Publicis, Sanofi, GDF Suez, Veolia…Décrite comme « indépendante » et « impartiale » dans ses statuts, elle compte près de 500 employés et est dirigée par un « conseil de la fondation » qui compte 26 membres, dont les Français Carlos Ghosn (PDG de Renault-Nissan) et Christine Lagarde. Son rôle premier est d'être le « gardien de la mission, des valeurs et de la marque » de la fondation, de décider de la stratégie de l'organisation, de nommer de nouveaux membres, etc. Bien que le règlement de la fondation affirme que le conseil doit « tendre vers la parité », il ne compte que 5 femmes pour le moment.Combien ça coûte ? 200 millions La Fondation dispose d'un budget annuel d'environ 200 millions de francs suisses (près de 200 millions d'euros). Un peu plus de la moitié est consacrée à l'organisation des forums (celui de Davos étant le principal mais pas le seul), tandis que l'autre moitié sert à la rémunération du personnel, selon le rapport annuel 2013-2014.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1421837539835 .graphe").css("height", 450)$("#container_1421837539835 .title").empty()if ("Les revenus du Forum économique mondial en croissance constante"!= ""){Les revenus du Forum économique mondial en croissance constante")}$("#container_1421837539835 .subtitle").empty()if ("En millions d'euros (à partir du cours du franc suisse au 21 janvier 2015)"!= ""){En millions d'euros (à partir du cours du franc suisse au 21 janvier 2015)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1421837539835 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www3.weforum.org/docs/WEF_AnnualReport_2013-14.pdf", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"WEF", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Revenus"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" millions d'euros", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": 2010, "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 143 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": 2011, "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 158 ] ], "color": "#FFc832" }, { "name": 2012, "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 178 ] ], "color": "#ff3232" }, { "name": 2013, "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 186 ] ], "color": "#F19300" }, { "name": 2014, "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 199 ] ], "color": "#28beaa" }]})});var chart = $('#container_1421837539835 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}60 000 Côté revenus, chaque entreprise adhérente verse une adhésion annuelle minimum de plus de 40 000 euros ainsi que plus de 18 000 euros pour que son PDG puisse participer au forum de Davos, soit un total de près de 60 000 euros. Les membres les plus importants (et les plus riches) peuvent devenir « Industry Associates », pour plus de 100 000 euros, « Industry Partners », pour plus de 200 000 euros, ou « Strategic Partners » au-delà de 400 000 euros. Ces statuts donnent droit à des privilèges pendant les forums (réunions et dîners privés, etc.) et la possibilité d'envoyer plusieurs représentants, expliquait en 2011 un article du New York Times traduit dans Courrier international. Ces adhésions représentent 39 % des recettes de la fondation, la majeure partie provenant des partenariats (sponsoring).De quoi parlent-ils donc ?Le but du Forum, depuis sa première édition en 1971, a longtemps été de promouvoir un modèle de management européen – il s'appelait d'ailleurs « European Management Forum » jusqu'en 1987, date à laquelle il est devenu le « forum économique mondial ». Son fondateur, Klaus Schwab, était impressionné par le modèle américain, notamment dépeint dans Le Défi américain du Français Jean-Jacques Servan-Schreiber. Quelque 400 chefs d'entreprise européens ont participé à la première réunion dans la petite station de Davos, choisie pour son isolement, sous le parrainage de la Commission européenne.Selon l'article 3 de ses statuts, la fondation œuvre pour « améliorer l'état du monde » via « les collaborations entre public et privé ». Dans ce but, ses membres « identifient des problèmes au niveau mondial, régional et industriel, cherchent des solutions et, quand c'est possible, créent des partenariats pour agir ».Chaque année, plusieurs thèmes sont sélectionnés pour les nombreuses conférences. Lors de l'édition 2015 seront ainsi évoqués la résolution de crises géopolitiques, les répercussions du changement climatique, la lutte contre les pandémies, le futur de l'énergie, les inégalités de richesse… Outre des dirigeants d'entreprises et des chefs d'Etat et de gouvernement, des représentants de la société civile (ONG, universitaires, responsables religieux, personnalités du monde de la culture…) seront également présentes. Pourquoi le forum est-il critiqué ?Le forum de Davos a mauvaise réputation. Il est perçu comme la réunion des puissants et riches capitalistes – ce qu'il est en grande partie – réunis pour la défense d'un modèle qui les avantage. « Tous les acteurs de la compétition des temps modernes s'y retrouvent pour professer une même foi en un libéralisme de bon aloi : une louche de commerce international débridé et quelques cuillères à soupe de règles du jeu et d'éthique », écrivait Bernard Esambert, ingénieur et financier français, dans Une vie d'influence (éditions Flammarion). « Il ne faut y voir rien de plus qu'une machine à café mondiale où des gens se rencontrent, bavardent, se serrent la main, échangent des tuyaux et s'en vont », affirmait de son côté Jacques Attali en 2009 dans le quotidien suisse La Liberté. Certains patrons de grands groupes, pourtant membres de la fondation, comme Facebook ou Google, ont cessé d'y aller chaque année. Une des principales multinationales mondiales, Apple, n'est même pas adhérente de l'organisation.Lire notre article publié en janvier 2014 : Qui a boudé le sommet de Davos ?Mais le forum fait toutefois régulièrement preuve d'ouverture, en diversifiant le profil des participants. Ainsi, dès 2000, José Bové, alors nouveau héraut de l'altermondialisme, avait été invité, mais il avait préféré manifester dans la station suisse avant de participer, l'année suivante, au premier Forum social mondial à Porto Alegre.Après la crise financière de 2008, le fondateur du WEF, Klaus Schwab, avait appelé en 2011 dans Le Monde à « abandonner les excès du capitalisme pour plus d'engagement social ». L'économiste constatait notamment que « le capitalisme s'est déséquilibré » et avait « besoin d'être réformé ».« La mise en œuvre spéculative de capital virtuel en comparaison à une utilisation du capital dans l'économie réelle a pulvérisé les limites de la raison et échappe à tout contrôle. (...)[Face à l'entrepreneur qui assume le risque de ses investissements], le manager a été associé aux intérêts des détenteurs de capitaux par un système de bonus exagéré, ce qui a perverti le système. (...)Le capital n'est plus le facteur de production décisif dans le système économique mondialisé. »Lire la tribune de Klaus Schwab en intégralité : Abandonnons les excès du capitalisme pour plus d'engagement social La fondation, qui publie régulièrement des rapports sur de nombreux thèmes, a plusieurs fois affiché sa préoccupation face à la « montée des inégalités » avec un « fossé persistant entre les revenus des citoyens les plus riches et ceux des plus pauvres » qui menace la stabilité mondiale.Mais l'apport concret de ces études et des discussions chaque mois de janvier à Davos, lui, est difficilement quantifiable. En 2012, Mohamed El-Erian, gérant de l'un des plus gros fonds d'investissement au monde, Pimco, avait décrit le rassemblement comme « un prestigieux salon où l'on discute », qui veut « influencer la politique aux niveaux national et mondial » mais qui, « au fil des années et dans un monde de plus en plus instable et incertain, n'a pas eu beaucoup d'impact ».Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cédric Pietralunga (Davos, envoyé spécial) Patrick Pouyanné, le nouveau PDG du groupe pétrolier français Total, a assuré, mercredi 21 janvier, n’être « pas inquiet » en ce qui concerne l’évolution des prix du brut, assurant que ceux-ci « vont remonter sur le long terme. » En l’occurrence, cela n’interviendra pas avant le second semestre, a-t-il précisé.« Aujourd’hui, il y a une augmentation de l’offre et un ralentissement de la demande du fait de la conjoncture économique, c’est pour cela que le prix du pétrole baisse. Mais il s’agit d’un cycle, je ne crois pas à une diminution de la demande d’énergie dans le monde », a expliqué M. Pouyanné, qui s’exprimait lors d’une conférence sur « Le nouveau contexte énergétique », dans le cadre du 45e Forum économique mondial, à Davos (Suisse).Le prix du baril de pétrole a baissé de 60 % depuis juin 2014 et se situe désormais au-dessous de 49 dollars.« Trois milliards d’êtres humains n’ont pas accès à l’énergie, ce n’est pas soutenable. L’accès à l’énergie n’est pas qu’un enjeu environnemental, c’est aussi un enjeu social. Le monde à besoin d’énergie et les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) continueront d’assurer 70 % des besoins dans les 20 à 25 prochaines années », a relevé le successeur de Christophe de Margerie à la tête de Total.« Du pétrole de schiste à moins de 50 dollars le baril, c’est possible »M. Pouyanné a ajouté qu’« il faudra investir énormément pour maintenir la production car la moitié des champs existants vont disparaître d’ici à 2030 ».En attendant, pour adapter la première entreprise française à l’effondrement des cours de l’or noir, Total va toutefois accélérer la réduction de ses investissements dans l’exploration-production (E & P), engagée en 2014, après la folle expansion des années 2011-2013.M. Pouyanné a indiqué au Financial Times, dans un entretien publié mercredi matin, qu’il compte réduire ces dépenses de 10 % en 2015, soit environ 2,5 milliards de dollars de moins que les 26 milliards de dollars (22,5 milliards d’euros) de 2014. Son idée : ramener à 40 dollars le coût de production auquel le baril est rentable.Brute de brut chez TotalÉvoquant la baisse du prix du baril et la menace qu’elle pourrait faire peser sur les producteurs pétrole (et de gaz) de schiste, le patron de Total a déclaré qu’« il faut se méfier de ceux qui prédisent la mort des producteurs aux États-Unis ».À l’heure actuelle, « 80 % de leur production a un prix de revient de 70 dollars le baril, ce qui est au-dessus du marché. Mais on sous-estime leur capacité à produire de manière plus efficace », a fait valoir M. Pouyanné, avant de lancer : « du pétrole de schiste à moins de 50 dollars le baril, c’est très possible. »Cédric Pietralunga (Davos, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard Un vent froid a soufflé sur les marchés des matières premières en 2014 et ses effets devraient encore se faire sentir en 2015. La chute des prix mondiaux pourrait atteindre 27 % en 2015, selon Philippe Chalmin, professeur à l’université de Paris-Dauphine et fondateur de la société Cyclope, qui publiait, mercredi 21 janvier, comme chaque année, son bilan et ses perspectives sur les matières premières.Hors pétrole et métaux précieux, le recul serait de 7 %. Un fort repli après une baisse de 7,35 % en 2014.« 2014, année du contre-choc sur les marchés mondiaux de matières premières et de commodités », ce titre serait pour M. Chalmin, facile à utiliser pour caractériser ce qui s’est passé ces derniers mois mais s’avèrerait simpliste pour décrire des situations contrastées. Personne n’avait imaginé un décrochage aussi brutal du prix du pétroleSi contre-choc il y a eu, c’est surtout le cours du pétrole qui l’a subi de plein fouet. Et les spécialistes de l’art si délicat des prévisions le reconnaissent.Cyclope, lui-même, tablait il y a un an sur un cours stable autour des 100 euros. L’heure était alors plus à la crainte d’une hausse des cours, l’aggravation de la tension au Moyen-Orient pouvant causer une baisse de la production.Mais un tout autre scénario géopolitique s’est déroulé. Tout a basculé à l’été, lorsque l’Arabie saoudite a joué l’ouverture des vannes et la carte du prix agressif pour regagner des parts de marché face aux pétroliers américains, très concurrentiels avec leur pétrole de schiste.Pétrole : les raisons de la chute continue des prixLes Etats-Unis qui, un temps, ont vu dans la baisse du prix un moyen de faire pression sur la Russie et l’Iran, ont accompagné le mouvement. Résultat, alors qu’en juin, le baril culminait à 112 dollars, il a terminé l’année à 60 dollars, emporté par l’abondance de l’offre.Pour Cyclope, qui s’appuie sur des moyennes de prix comparées d’une année sur l’autre, cette dégringolade, sensible surtout en fin d’année, devrait plutôt affecter les données 2015.« Il n’y a aucune perspective que le pétrole remonte à court terme, juge M. Chalmin. On peut s’attendre à une légère reprise à partir de l’été. »Les récoltes surabondantes font plonger les matières premières agricolesLa baisse du pétrole a entraîné dans son sillage celle du charbon et du gaz naturel. Mais les plus fortes chutes, en 2014, selon les données de Cyclope, sont le fait des matières premières agricoles, orge et maïs (–32 %) en tête. Blé, riz, sucre ou huile de palme ont aussi été entraînés dans une spirale baissière.Le cours du blé fluctue entre le Nil et la VolgaBien que le spectre d’El Niño ait été agité il y a un an, aucun aléa climatique majeur n’a affecté les cultures. Or, les exploitants agricoles, dont l’appétit a été aiguisé par les prix très élevés atteints en 2011-2012, avaient accru les surfaces plantées.Les récoltes ont donc été plus qu’abondantes, comparables aux records déjà décrochés en 2013, et les stocks montent.Et même si en début d’année, la crise ukrainienne a fait monter les cours des céréales, la concrétisation d’une production plus qu’abondante a fait plonger les cours à partir de l’été.C’est également l’attrait d’un prix élevé en 2013 qui a incité les éleveurs à accroître la production de lait, suscitant une baisse des cours dès l’automne 2014.La surproduction peut entraîner des situations critiques.C’est le cas pour le caoutchouc dont le cours s’est effondré (–32 %) après cinq ans de récoltes surabondantes, précipitant dans la crise les planteurs d’hévéas thaïlandais.Mais il suffit que les conditions météorologiques se dégradent pour réenflammer les prix des matières premières agricoles.Ainsi le café a flambé en 2014, signant une des plus fortes hausses de 2014 (+30 %) après la sècheresse qui a frappé les régions productrices brésiliennes.Les incertitudes sur les niveaux de récolte du cacao ont aussi propulsé son prix vers des sommets (+25 %), même si finalement les prévisions ont été revues à la hausse.L’évolution de l’économie chinoise scrutée de prèsAutre baromètre scruté de près : l’évolution de l’économie chinoise, premier consommateur et importateur mondial de nombre de matières premières.Le ralentissement de sa croissance en 2014, qui a atteint 7,4 % en 2014, son plus bas niveau depuis 1990, suscite des interrogations.Lire également : La croissance chinoise au plus bas depuis 24 ansLe cours du minerai de fer a été plombé (–25 %) par le coup de mou de la construction en Chine, même si la véritable cause du décrochage est la surcapacité de cette industrie portée par l’Australie.La politique des stocks publics ou privés de l’empire du Milieu affecte également les équilibres de certains marchés. Ainsi, les stocks chinois de coton ajouté aux excédents de production ont fait chuter les cours.En 2015, estime Cyclope, les marchés resteront « nerveux et instables, à l’affût des moindres aléas climatiques et géopolitiques ». La situation de la Chine et des pays émergents étant la principale inconnue.L’horizon des pays émergents s’assombritLe ralentissement de la croissance mondiale intervient alors que les investissements consentis ces dernières années dans des capacités de production de minerais ou de produits agricoles donnent leur plein effet.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.01.2015 à 11h59 • Mis à jour le21.01.2015 à 12h48 La Cour de cassation a confirmé, mardi 20 janvier, la sanction de 41,1 millions d'euros infligée en 2008 par l'Autorité de la concurrence aux compagnies pétrolières Chevron, Total, Esso et Shell pour « entente illicite » lors d'un appel d'offres pour l'approvisionnement des avions d'Air France à La Réunion.Les quatre compagnies pétrolières s'étaient « concertés en 2002 pour obtenir une répartition du marché lancé par Air France et garantir leur part de marché respective », explique le Conseil de la concurrence dans un communiqué publié le 4 décembre 2014, se fondant sur des documents saisis lors des perquisitions à Paris, à La Réunion et à Londres. « En limitant conjointement les volumes offerts », Total, Chevron, Esso et Shell « ont contraint Air France à ne pouvoir faire autrement, pour couvrir ses besoins en carburant, que d'accepter les quatre offres sans pouvoir en rejeter aucune, ni négocier les prix. »CONCERTATION DES PÉTROLIERSDans son arrêt rendu mardi, la Cour de cassation a confirmé que l'américain Chevron devra payer 10 millions d'euros ; le français Total, 9,9 millions ; Esso (filiale de l'américain ExxonMobil), 10,7 millions d'euros ; et le britannique Royal Dutch Shell, 10,5 millions d'euros.L'entente a entraîné une augmentation de 30 % en 2002 et 2003 « du coût d'approvisionnement en carburant pour Air France sur l'escale de La Réunion », avait expliqué en 2008 l'Autorité de la concurrence (alors Conseil de la concurrence). Jean-Charles Massera (artiste et écrivain) – T’avais vu, toi, qu’il avait été assistant de Paul Ricœur ? « Grande rencontre intellectuelle », « dette immense » envers lui (le mec lui faisait lire ses textes et il les commentait). Apparemment, il a vraiment participé à l’« accouchement » d’son dernier bouquin !– La Mémoire, l’histoire, l’oubli ?– Yes ! Et il a pondu des articles en plus ! « Les historiens et le travail de mémoire », revue Esprit ! Esprit, c’est pas vraiment l’genre de truc qu’tu lis à l’ENA ! Donc, du coup, le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique [Emmanuel Macron] n’est pas qu’un jeune et brillant technocrate, ex-banquier d’affaires… T’as lu ça, toi, La Mémoire, l’histoire, l’oubli ?– Non, mais bon, la fréquentation d’un des plus grands philosophes du XXe siècle, c’est pas forcément top, niveau contact avec la réalité. Puis un bouquin sur notre relation au passé, pour moderniser l’pays c’est pas forcément…– Ben prendre du recul par rapport au diktat de l’urgence des problèmes à régler et d’la hauteur sur la politique du pragmatisme et d’la soumission à la seule raison économique et financière… remettre l’économie au service de l’être, ça rouvre des possibles, non ?– Parce que toi t’élis un mec ou une nana pour redonner du sens à ton existence ? Si t’as des aspirations à la con et un imaginaire de merde, c’est ton problème, pas celui du gouvernement !– C’est quand même lui qui fournit l’cadre.– Le cap.– Non, le cap, au mieux, il l’accompagne ! Tu sais, celui de la France « du quotidien, qui marche, qui avance, qui produit, qui fonctionne et qui veut finalement qu’on l’accompagne et qu’on l’aide », la France qu’on doit « faire réussir »… Ça veut dire quoi ? Que la réussite ne renvoie qu’à l’économie ? Que les seules dimensions sérieuses de nos existences sont celles de l’économie ? Et puis, on l’accompagne vers où exactement cette France qui avance ? C’est quoi la visée là ? On a des infos sur l’contenu du redressement ?« C’est simple, aujourd’hui les villages de France, t’as l’impression qu’ils ont été restaurés par Playmobil ! Quand t’es à l’intérieur, t’as l’impression d’être un Schtroumpf ! Bonjour l’attractivité et l’crédit sur la scène internationale !  »– Attends, le mec il est nommé à Bercy, il a pas été nommé ministre du redressement ontologique !– OK, mais créer les conditions d’la vacuité de l’imaginaire et le refoul’ment d’projets autres que celui d’la mise en place de nos conditions d’survie, ça pose quand même les bases pour un divertissement assuré d’nos consciences du sens de la marche de l’Histoire en cours ! Et puis c’est quoi l’projet d’société, là ? Travailler plus, produire plus, pour l’enrichiss’ment du pays OK, mais pour celui d’nos subjectivités, franch’ment…– Tu trouves ça pauvre comme cont’nu d’vie ?– Un peu oui… Surtout qu’aujourd’hui l’boulot, niveau construction d’soi, c’est plus vraiment… D’ailleurs on parle plus d’« travail », mais d’« emploi », genre tes compétences c’est juste un maillon d’la chaîne de production d’un résultat hyper abstrait qui t’échappe totalement. Tu travailles plus les formes du monde, t’es juste employé à un poste noyé dans un machin qui t’dépasse… Et puis ça veut dire quoi l’redressement d’la France ? La France « en panne », « à la traîne », « mauvaise élève », c’est quoi l’examen qu’on a raté ? Les agences de notation, elles notent qu’une matière hein, pas la totalité du programme !– Tu veux dire qu’au-d’là d’la crise économique, y a une crise de sens ?– Tu m’étonnes !– Ouais enfin excuse-moi, mais vu les données imposées par l’accélération et la dérégulation de la mondialisation des échanges et des processus de délocalisation d’la production, « l’emploi », ça reste un vrai enjeu !– Yes, mais c’est l’minimum syndical ! Avoir une existence décente, c’est un moyen et un droit, pas une fin (en plus comme y a pas assez d’boulot pour tout l’monde, la moindre des choses ça serait d’en répartir équitablement l’produit). C’est dingue cette logique qui a fait qu’on a fini par faire de c’qui n’était qu’un moyen une fin ! Ça promet un sacré allégement des programmes en philosophie politique du XXIe siècle !– En attendant, l’image de la France…– Mais de quelle image on parle ! C’est pas parce que tu vends moins d’bagnoles ou des bagnoles plus pourries qu’le voisin qu’t’es naze ! Une caisse, c’est un moyen, pas un but dans la vie !– Mmm…– Ben oui ! Mais on pense toujours à l’envers ! Exemple, objectif du gouvernement : passer de 84 à 100 millions de visiteurs par an et redevenir leader en matière de recettes générées !– Euh là on parle du tourisme ! Quand t’es une destination majeure, tu…– OK, mais t’as vu la tronche de la destination majeure ? T’es r’tourné au Mont-Saint-Michel depuis l’invention du bus ? Les murs des maisons, tu les vois plus, c’est des vitrines ! Tape « Mont Saint-Michel » sur Google, t’as qu’des images vues de loin, personne ose foutre des images du village tellement c’est plus possible ! C’est simple, aujourd’hui les villages de France, t’as l’impression qu’ils ont été restaurés par Playmobil ! Quand t’es à l’intérieur, t’as l’impression d’être un Schtroumpf ! Bonjour l’attractivité et l’crédit sur la scène internationale ! Va discuter d’égal à égal avec des investisseurs en tant que Schtroumpf !– Tu penses qu’on perd en consistance, qu’on n’a plus les moyens de devenir sujet de notre destin…– Tout est lié mec, regarde les universités, une fois qu’elles seront définitivement autonomes, elles iront chercher dans quelles directions ? La recherche fondamentale, la philo, l’art, la littérature de non-divertissement, c’est quoi exactement les perspectives ? On attend l’entrée d’actionnaires dans les comités d’rédaction des revues d’poésie ?– Hmm… En même temps, niveau cont’nus d’société, mine de rien, y en a qui se sont remis à bosser…– Mouais…– Ben si ! Le mariage gay et lesbien ! La réduction des inégalités entre les homosexuel(le)s et les hétérosexuel(e)s devant la loi, la lutte contre la ségrégation sexuelle, la lutte contre les déterminismes sociaux et culturels, contre l’essentialisme supposé des genres… C’est pas rien ! Et puis, là, pour le coup, ça ouvre vraiment des possibles ! Et des possibles qu’ont pas été dictés par la Banque centrale.Jean-Charles Massera a notamment publié United Emmerdements of New Order (P.O.L, 2002). Il vient d’achever «Call Me DominiK », un film documentaire sur la vie des téléopérateurs et téléopératrices.Jean-Charles Massera (artiste et écrivain)Journaliste au Monde Francine Aizicovici Une nouvelle séance de négociations est prévue jeudi 22 janvier en début de matinée entre le patronat et les syndicats du transport routier, a indiqué FO à l’AFP.Le ministère du travail « a décidé de reconvoquer un round de négociations avec l'ensemble des partenaires sociaux », à la Direction Générale du Travail, a indiqué Patrice Clos, secrétaire général de FO Transports.La partie patronale a confirmé cette information tout en faisant savoir que sa décision de participer n'était pas prise.Mercredi matin, l’intersyndicale CGT-FO-CFTC-CGC avait appelé à « amplifier » le mouvement. Une conséquence de l’échec, mardi soir, de la négociation annuelle des salaires dans la branche.Lire aussi : Quatrième journée de grève pour les routiers, qui maintiennent la pressionMardi soir, le président de la commission paritaire de la branche – représentant le ministère du travail – aavait bien tenté d’inviter patronat et syndicats à reprendre les discussions à 23 heures à la direction générale du travail.Mais les représentants des employeurs ne se sont pas présentés à la table des négociations. Mercredi matin, ceux-ci assuraient qu’ils n’avaient reçu « aucune invitation ».Où en sont les opérations de blocage mercredi ?Après avoir demandé, mardi soir, aux grévistes de lever les barrages routiers en signe de bonne volonté avant la reprise de la négociation prévue à 23 heures, l’intersyndicale a appelé les routiers à « amplifier » les actions sur le terrain. « On a essayé d’être dignes en levant les barrages mais le patronat nous a répondu par un doigt d’honneur ! », tonne Thierry Douine, secrétaire général de la CFTC Transports.Il s’agissait aussi, pour l’intersyndicale CGT-FO-CFTC-CGC, « de montrer aux salariés qu’on ne les lâche pas, eux qui se battent depuis dimanche soir dans le froid », en organisant des barrages pour les camions et des opérations escargots.Pour Jérôme Vérité, secrétaire général de la fédération CGT des transports, « cette politique de la chaise vide démontre l’irresponsabilité du patronat ». La grève a ainsi repris à Rennes, avec une opération escargot. Elle se poursuivait à Bordeaux et devait recommencer à Marseille, selon la CGT des transports. Dans le Nord, selon le Centre régional d’information et de coordination routières (CRICR), les routiers menaient une opération escargot sur l’autoroute A1 qui occasionnait de très gros bouchons en début de matinée, dans le sens Lille-Paris.Les grévistes réfléchissent à des nouvelles actions de blocage pour toucher « le cœur de la profession », en visant « les cinq ou six grandes entreprises qui font la pluie et le beau temps à la FNTR ».Pourquoi les discussions ont-elles achoppé mardi ?Les routiers demandent une hausse de 5 % des rémunérations et un treizième mois. Mardi après-midi, la délégation patronale était venue avec des propositions, disait-elle, « améliorées » par rapport à celles de décembre 2014. En l’occurrence, le patronat proposait des hausses de salaires de 1 % à 2 % selon les coefficients de la grille, au lieu de 0,8 % à 2 % auparavant.Les propositions des employeurs permettaient aux salaires des plus bas coefficients de la grille conventionnelle, qui démarrent en dessous du smic, de rattraper le niveau de ce dernier. « Mais cela ne coûte rien aux patrons puisque de toute façon, les salariés sont payés au smic ; c’est la loi », rappelle M. Douine.« On a discuté durant dix heures. Dix heures pour rien », déplore le représentant de la CFTC. Le patronat et la CFDT, qui a jugé les propositions « insuffisantes » et va consulter ses mandants, ont quitté la salle. « Le négociateur que je suis depuis 1994 n’avait jamais constaté une telle attitude : le patronat quitte la salle en plein conflit sans rien proposer de plus qu’avant », indique M. Douine.Quel est l’état de santé du secteur ?Parlant de « constat d’échec », Nicolas Paulissen, délégué général de la Fédération nationale du transport routier (FNTR), souligne qu’« il y a absence de constat partagé sur la situation économique de la profession ». L’intersyndicale fait ainsi valoir que les entreprises peuvent faire mieux en matière de salaires car elles ont bénéficié du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) – soit 4,5 ou 6 millions d’euros, selon M. Douine – et d’autres aides de l’Etat, ainsi que de la baisse des prix du gasole.M. Paulissen réplique que la profession n’a pas les moyens de faire plus, que la concurrence est vive avec l’étranger, etc. Et invoque une étude du Comité national routier sur « les coûts de personnel de conduite à l’heure en 2011-2012 » : ils sont les plus élevés en France, et les plus bas en Pologne et Slovaquie.« Les employeurs organisent eux-mêmes une concurrence étrangère déloyale en créant des filiales en Roumanie, en Estonie, etc. », dénonce Antoine Fatiga, représentant de la CGT des transports en Rhône-Alpes. « Certains routiers étrangers ont même deux cartes de conducteur à puce », ce qui leur permet de dépasser les temps de travail légaux. « Il faudrait plus de contrôle des routiers. » M. Fatiga relève aussi que dans certaines entreprises françaises, « les patrons rectifient à l’ordinateur les données des puces des cartes de conducteur pour supprimer les temps de chargement et de déchargement, qui devraient pourtant être rémunérés, ce qui fait 100 à 150 euros en moins sur la paie ». Les routiers refusent « la smicardisation »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.01.2015 à 14h56 • Mis à jour le18.01.2015 à 07h16 Après la suspension du trafic des Eurostar, samedi, suite à un début d'incendie dans le tunnel sous la Manche, la circulation des trains a repris dans la matinée du dimanche 18 janvier.« Le service reprend depuis la Grande-Bretagne à 2 h 45 heure locale et depuis la France à 4 h 30 CET » (5 h 30 à Paris), rapportait le compte Twitter d'Eurotunnel.De son côté Eurostar avait annoncé, dès samedi soir, le départ de tous ses trains dimanche, mais prévu d'ores et déjà des retards.If you have current booking for Sunday - and you need to travel - then services are expected to run, albeit with delays @_winterlight— Eurostar (@Eurostar)require(["twitter/widgets"]);Sur son site internet et sa ligne téléphonique voyageur, Eurotunnel mentionne un service passager normal pour la journée, avec un départ par heure dans chaque sens. La ligne réservée aux usagers prévient toutefois que concernant le service fret, s'il n'y avait aucune attente à l'enregistrement dimanche matin, le voyage « de l'enregistrement à l'arrivée en Angleterre » ou en France prendrait « environ 4 heures ».Le tunnel avait été fermé à la mi-journée samedi après le déclenchement des détecteurs de fumée au passage d'une navette-camions allant de l'Angleterre vers la France. Les systèmes de sécurité avait alors arrêté le convoi dans le tunnel, côté français, afin de l'inspecter. 17.01.2015 à 09h47 • Mis à jour le17.01.2015 à 13h06 | Denis Cosnard Brusque changement de patron à la tête de Lacoste. José Luis Duran, l’Espagnol qui avait repris en main la célèbre marque française de polos il y a deux ans, quitte le groupe. Le PDG va se consacrer à « d’autres projets personnels », selon la formule consacrée, a annoncé l’actionnaire suisse de Lacoste, Maus Frères, dans un communiqué publié discrètement vendredi 16 janvier en soirée.L’actuel PDG sera remplacé, dès lundi 19 janvier, par un manager français recruté à l’extérieur, Thierry Guibert, 44 ans. Après avoir débuté dans le groupe de conseil KPMG, Thierry Guibert a effectué une bonne partie de sa carrière dans la galaxie Pinault, chez PPR devenu Kering et à la Fnac. Il a alors « accompagné la mutation » de l’ex-PPR « de la distribution vers le luxe », souligne Maus Frères. Depuis 2008, il dirigeait le distributeur de meubles Conforama. Il en avait annoncé son départ en décembre, en restant flou sur ses projets.Pourquoi ce changement totalement inattendu ? Dans son communiqué, la famille Maus ne fournit aucun motif au départ de José Luis Duran, que Didier Maus remercie pour son « engagement personnel » au service du « développement de (nos) marques ». A présent, Lacoste « aborde une nouvelle étape de son histoire », ajoute Didier Maus, sans plus de précision.Le mouvement est d’autant plus frappante que les Maus avaient fait de José Luis Duran leur homme de confiance, en le nommant aussi à la tête de la société holding Maus Frères International (MFI).Montée en gammeEn 2008, l'Espagnol avait été débarqué de son précédent poste, la présidence du directoire de Carrefour, sur ordre de son actionnaire Bernard Arnault. Peu de temps après, il avait été embauché par les Maus pour Devanlay, leur filiale française spécialisée dans le textile.Il avait alors commencé à s’occuper de Devanlay, de ses marques Aigle et Gant, et aussi de Lacoste. A l’époque, Devanlay était le licencié mondial de la marque au crocodile pour le textile et la maroquinerie.Mais en 2012, les héritiers de René Lacoste se déchirent, et les Maus prennent le contrôle intégral de l’affaire, moyennant un chèque de 650 millions d’euros.Lire également : Lacoste, marigot familialJosé Luis Duran devient alors très vite le PDG de la marque tricolore. Et il réveille l’entreprise. Il intègre les équipes de Lacoste et Devanlay, transfère le groupe dans un nouveau siège social au centre de Paris, rationalise le réseau de distribution et, surtout, fait monter en gamme les collections. Certains polos dépassent désormais les 100, voire les 150 euros. Des vêtements de ville sont ajoutés au catalogue. De nouvelles compagnes publicitaires sont lancées.Lire aussi un entretien avec M. Duran, en novembre 2012 : « Si Lacoste maintient l'emploi en France, ce n'est pas pour raison humanitaire »  Ce repositionnement n’a-t-il pas porté les fruits escomptés ? José Luis Duran et les Maus ont-ils eu des divergences sur la suite de la stratégie ? Ou bien le PDG espagnol a-t-il eu une offre plus intéressante ailleurs, et décidé lui-même de partir ? Les raisons du changement de PDG restent, pour l’heure, mystérieuses.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Antoine Reverchon L’euro a poursuivi sa baisse face au dollar, vendredi 16 janvier. Vers 23 heures (heure de Paris), la monnaie unique européenne valait 1,1566 dollar, contre 1,1623 dollar jeudi à la même heure. Pendant la séance, l’euro est même tombé sous 1,15 dollar pour la première fois depuis novembre 2003.Faut-il se réjouir de cette baisse continue de l’euro, ou faut-il en redouter les conséquences ? Jérôme Héricourt, professeur de sciences économiques à l’université de Brest et économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii), décrypte ce recul de la monnaie européenne.La baisse de l’euro est-elle un phénomène durable ?Par rapport à son point haut en mai 2014, l’euro a baissé d’un peu plus de 16 % par rapport au dollar, et de près de 5 % en « taux de change effectif réel », c’est-à-dire le taux de change moyen de l’ensemble des monnaies des principaux pays (en l’occurrence 61) dont la zone euro est partenaire, mais pondéré par le poids de chacun d’eux dans son commerce extérieur. Même si 5 %, cela commence à faire beaucoup, la « chute » de l’euro est donc surtout une hausse du dollar.Mais cette chute devrait se poursuivre sur la longue durée, car elle reflète deux phénomènes. Tout d’abord, les États-Unis connaissent un bon rythme de croissance (3,1 % prévus pour 2015), et pas la zone euro (1,3 %). Dans ces conditions, les opportunités d’investissement aux États-Unis sont plus rentables que dans la zone euro.Ensuite, les politiques monétaires vont de plus en plus diverger : les États-Unis étant au quasi-plein emploi, avec 6 % de chômage et la fin annoncée des achats massifs d’actifs (« quantitative easing »), on sait que la Fed s’approche inéluctablement de la remontée des taux d’intérêt. Au même moment, la Banque centrale européenne (BCE) semble de plus en plus vouloir s’engager franchement dans des rachats d’actifs, notamment de titres de dette souveraine.Ainsi, alors que l’offre de nouveaux dollars va diminuer, celle d’euros va augmenter, ce qui créera forcément une rareté relative du dollar, et donc une hausse de son prix. Car même si le stock de dollars reste bien supérieur à celui d’euros dans le monde, ces dollars sont déjà placés.Les marchés ont les yeux rivés sur la BCESi s’ajoute à ces raisons une nouvelle crise de confiance des investisseurs vis-à-vis de l’euro, en cas de renouveau du « problème grec » après les élections du 25 janvier, la chute de l’euro ne pourra qu’être encore plus forte.Le cas du franc suisse est assez similaire : la croissance en Suisse est supérieure à celle de la zone euro (+2,1 % attendus en 2015). La Banque nationale suisse, anticipant le fait que la politique de la BCE ne peut que renforcer la tendance à la dépréciation de l’euro, et sachant qu’elle ne pourra poursuivre sa propre politique de limitation du prix du franc suisse, a préféré laisser sa monnaie s’envoler.La Suisse renonce à bloquer le cours du franc face à l’euroLa chute de l’euro est-elle une bonne nouvelle pour l’économie de la zone ?Les effets positifs sont indiscutables. Elle augmente la compétitivité des prix des exportations et accroît par conséquent la demande internationale aux entreprises de la zone. Nous avons calculé qu’une dépréciation du taux de change réel de 10 % de l’euro par rapport à un pays partenaire se traduit par 6 % de croissance des exportations en moyenne.Certes, elle renchérirait aussi les prix des biens importés, mais de 2 % à 3 % seulement. Le solde net reste donc positif. De plus, ce calcul a été fait avant la chute spectaculaire du pétrole intervenue depuis : le solde net pourrait donc s’avérer encore plus positif.Baisse de l’euro : certaines entreprises y gagnent, d’autres pasLes Allemands, attachés au principe d’un euro fort, ne semblent pas s’en réjouir. Pourquoi ?Peut-être en bénéficieraient-ils un peu moins que la France, car leur chaîne de valeur inclut une plus grande quantité de biens industriels importés, qui se renchériraient. Mais de nombreuses études indiquent que si l’impact sur les exportations allemandes serait légèrement inférieur, il resterait largement positif.Je n’ai pour l’instant trouvé aucune étude qui ait pu démontrer que la chute de l’euro aurait un impact négatif sur l’économie allemande. D’autant que les exportations de l’Allemagne hors zone euro représentent plus d’un quart de son PIB, et celles vers la zone euro un peu plus de 15 %seulement - contre respectivement 11,7 % et 10,1 % pour la France.La croissance allemande est plus vigoureuse que prévuSi Berlin continue pourtant à défendre, officiellement, l’euro fort, c’est pour des raisons essentiellement politiques et idéologiques, qui n’ont rien à voir avec l’économie. Le gouvernement avait « vendu » à l’opinion l’abandon du Deutsche mark, outil de la lutte contre l’inflation, considérée comme responsable du triomphe du nazisme avant-guerre, contre la promesse d’un euro fort.Une monnaie forte maintient en effet une pression constante sur les prix des entreprises, contraintes de comprimer leurs coûts, et en particulier les salaires, pour être compétitives, ce qui évite l’inflation.Aujourd’hui, pour des raisons essentiellement politiques, Berlin estime que ce que les Allemands ont consenti comme sacrifices doit être consenti par les autres. Mais dans la situation économique et sociale actuelle de pays comme la Grèce, l’Espagne, ou même la France, ces sacrifices sont tout simplement impossibles à demander.D’autres pays, comme le Brésil ou la Russie, ont vu leurs monnaies s’effondrer récemment. Ces chutes ont été perçues comme la manifestation de graves faiblesses de leur économie. En est-il de même pour la zone euro ?À court terme, comme je l’ai dit, la différence entre euro et dollar reflète bien la différence de croissance entre Europe et États-Unis. Mais cela n’a rien à voir avec les cas de la Russie ou du Brésil.Tout d’abord, la chute du real ou du rouble ont été bien plus fortes et rapides que celle de l’euro : 50 % de chute du rouble par rapport au dollar en trois mois, ce n’est pas 15 % en six mois.Cinq questions sur la chute du roubleLe Brésil souffre d’une immense bulle de crédit, prête à éclater à tout moment. La Russie est une économie de rente, dépendante du pétrole, qui n’a pas su effectuer la diversification suffisante pour trouver d’autres relais de croissance.Rien de tel en zone euro. La baisse de l’euro, je l’ai dit, c’est surtout la hausse du dollar. Elle n’est pas inquiétante tant qu’elle ne reflète pas une défiance des investisseurs vis-à-vis de la monnaie unique, défiance qui n’existe pas comme le montrent les très faibles taux d’intérêt sur les dettes souveraines européennes.Si ces taux d’intérêt remontaient, ce serait une autre affaire…Contrairement à ce que l’on dit ou lit souvent, il n’y a pas de lien mécanique entre la force d’une monnaie et le dynamisme d’une économie.Le dollar a été relativement faible durant toute la deuxième moitié des années 1990, et pourtant les investissements affluaient aux États-Unis, attirés par la vague des hautes technologies.Mais la théorie économique ne dit-elle pas qu’il y a une « valeur d’équilibre » entre le taux de change d’une monnaie et les fondamentaux de l’économie ?Sans doute, mais les économistes s’arrachent les cheveux depuis longtemps pour déterminer le moment où cette valeur d’équilibre est effectivement atteinte.Ce que l’on observe dans la réalité c’est que le taux de change diverge plus ou moins fortement autour de cette valeur d’équilibre en fonction des circonstances.Antoine ReverchonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Chastand Alors qu’un accord semblait tout proche, syndicats et patronat ont échoué à s’entendre sur une réforme du dialogue social et des seuils sociaux dans les entreprises, samedi 17 janvier. Après deux jours et une longue nuit de négociation, les partenaires sociaux se sont séparés au petit matin sur un constat d’échec. Une nouvelle séance de négociation devrait toutefois être fixée dans les prochains jours. « La matière est sensible et difficile. On a fait beaucoup d’efforts, on était tout proche d’un accord mais on n’a pas réussi à aboutir cette nuit », a expliqué Alexandre Saubot, le négociateur du Medef. La négociation, ouverte à la demande du gouvernement, aurait déjà dû aboutir fin 2014.Les grandes lignes de l’accord semblaient pourtant être fixées vendredi soir, mais les détails techniques de la réforme en profondeur des instances de représentation du personnel souhaitées par le Medef ont fait l’objet d’âpres débats. Sur le principe, trois syndicats majoritaires (CFDT, CFTC et CFE-CGC) devraient s’entendre avec le Medef et l’UPA (artisans) pour fusionner toutes les actuelles instances de représentations du personnel (comité d’entreprise, délégués du personnel, comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail [CHSCT]) dans une seule, baptisée « conseil d’entreprise ». Reste à en fixer les détails techniques précisément.Disparition des CHSCTSi elle est entérinée lors de l’ultime séance de négociation, cette réforme pourrait bouleverser en profondeur le paysage du dialogue social dans les entreprises. Le nouveau conseil d’entreprise devrait en effet être obligatoire dans toutes les entreprises employant plus de onze salariés. La disparition des CHSCT est probablement la mesure la plus spectaculaire de ce projet d’accord. Créés en 1982, ils étaient spécialisés dans la surveillance des conditions de travail des salariés. Le Medef, qui réclamait cette simplification, assure que les prérogatives actuelles du CHSCT seront intégralement transmises au nouveau conseil d’entreprise. Par ailleurs, le projet de texte prévoit que les entreprises de plus de 300 salariés continuent d’avoir un ersatz de CHSCT, sous la forme d’une simple « commission » constituée au sein du conseil d’entreprise et qui « l’assiste » sur les questions d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail.Mais la CGT, qui ne signera pas l’accord quoi qu’il arrive, a immédiatement dénoncé une « réduction drastique du dialogue social et des capacités d’intervention des salariés ». Dans la même veine, Force ouvrière s’est alarmée de la fin de « soixante-neuf ans de délégués du personnel, soixante-dix ans de comité d’entreprise, quarante-six ans de délégués syndicaux et plus de trente ans de CHSCT ». La CFDT était nettement moins pessimiste, en estimant que la disparition des CHSCT n’était pas un problème si ses prérogatives et pouvoirs sont intégralement repris par les nouveaux conseils d’entreprise.En échange de cette mesure, le patronat a accepté de créer un dispositif pour représenter les salariés des entreprises de moins de onze salariés, qui en sont actuellement dépourvues. C’était une des principales revendications syndicales. Des « commissions régionales paritaires » doivent voir le jour. Elles regrouperont dix patrons et dix syndicalistes et auront pour rôle de « conseiller les salariés et les employeurs » de ces petites entreprises. Leurs moyens seront en revanche très limités et elles auront l’interdiction « d’intervenir dans une entreprise », ce qui devrait clairement brider leur pouvoir. La CFDT réclame que ces pouvoirs soient renforcés avant de signer ce projet d’accord. Côté patronal, la CGPME, qui refuse par principe toute représentation des salariés dans les très petites entreprises (TPE), ne signera probablement pas l’accord. Qu’importe, les signatures du Medef et de l’UPA (artisans) suffiront.« Lissage » des seuils sociauxPar ailleurs, le patronat réclame un « lissage » des seuils sociaux actuels puisque la taille des conseils d’entreprise dépendra plus fortement de la taille des entreprises. Le dernier projet prévoyait un élu pour les entreprises de 11 à 25 salariés, deux jusqu’à 49, et ainsi de suite jusqu’à 60 pour les entreprises de plus de 10 000 salariés. En revanche, le seuil symbolique des 50 salariés devrait perdurer puisque c’est à partir de ce niveau que le conseil d’entreprise aura un budget de fonctionnement, la possibilité d’aller en justice et de prévoir des mesures sociales pour les salariés, sur le modèle des actuels comités d’entreprise. Syndicats et patronat se sont longuement écharpés sur l’enveloppe d’heures de délégation dont pourront bénéficier ces élus, le patronat voulant drastiquement les réduire.Les syndicats devraient par ailleurs obtenir le maintien de leur prééminence. Comme actuellement, seuls des candidats syndiqués pourraient se présenter au premier tour des élections professionnelles et ils seraient les seuls habilités à négocier des accords avec leur direction, sauf en l’absence totale d’élus syndiqués. Là encore, ces points font l’objet de discussions techniques poussées qui ne sont pas encore résolues.Dernier point crucial, le patronat demande que les nombreuses consultations obligatoires soient grandement allégées puisque, dans son projet, seules subsistent trois consultations annuelles sur la « situation économique et financière de l’entreprise », sur la « situation sociale » et sur les « orientations stratégiques ». Autant dire que, si les partenaires sociaux finissent par s’entendre, le paysage du dialogue social dans les entreprises devrait radicalement changer.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Même Goldman Sachs n’échappe pas à la tendance. La plus prestigieuse des banques d’affaire américaine a annoncé, vendredi 16 janvier, une baisse de 7,1 % de son bénéfice net au quatrième trimestre. Comme JP Morgan, Bank of America ou Citigroup, qui ont également publié cette semaine des résultats en baisse, Goldman Sachs est confronté à un environnement de moins en moins favorable.Même si la banque d’affaires a réalisé un chiffre d’affaires meilleur que ce qu’attendaient les analystes, celui-ci a baissé de 12 % au quatrième trimestre, à 7,69 milliards de dollars pour un bénéfice net de 2,1 milliards, contre 2,33 milliards sur la même période de l’année précédente.Cette chute s’explique par le fait que Goldman Sachs est beaucoup plus dépendante des activités de courtage que ses principales concurrentes. Or cette activité a été très chahutée. « Nous sommes satisfaits de nos performances au cours d’une année caractérisée par des conditions financières et une économie mondiale mitigées », s’est toutefois félicité Lloyd Blankfein, le PDG de Goldman Sachs.L’impact de cet environnement compliqué est notamment visible dans le « fixed income », c’est-à-dire les placements obligataires, les marchés des devises et celui des matières premières. Dans ce domaine la chute du chiffre d’affaires atteint 29 % à 1,22 milliard.Pour Citigroup et Bank of America la baisse a atteint respectivement 16 % et 30 %, tandis que JP Morgan a publié un résultat dans cette activité en chute de 14 % à périmètre comparable.L’une des explications réside dans le parcours erratique qu’ont connu ces métiers au cours de 2014. Dans un premier temps, les marchés ont fait preuve d’un calme inédit avec très peu d’activité et donc très peu d’opportunité de revenus, tandis que la fin de l’année a été secouée par une très forte volatilité, notamment en raison de la chute brutale des cours du pétrole.Recul des bonusLa banque d’investissement n’a pas été non plus épargnée. Pour Goldman Sachs, cette activité a plongé de 16 % par rapport au quatrième trimestre de 2013 à 1,4 milliard. La banque d’affaire a compensé en réduisant ses coûts opérationnels de 14 %. Ceux-ci ont même baissé de 12 % par rapport au dernier trimestre.Les bonus versés au management et aux employés en ont subi les conséquences : leur montant total a baissé de 11 % à un peu moins de 2 milliards. Il s’agit du premier poste de dépenses pour Goldman Sachs, qui, en proportion du chiffre d’affaires est cependant resté étal à 36,8 %.Même si Goldman Sachs est parvenu à limiter les dégâts, les résultats des banques américaines montrent une nette dégradation de leur rentabilité. Sur l’ensemble de 2014, le bénéfice net de Bank of America a plongé de 58 %, celui de Citigroup de 47 %.Outre les mauvaises performances dans le courtage, les deux établissements pâtissent de la faiblesse des taux d’intérêt qui pèse sur la rentabilité de leur activité de prêt.Wells Fargo, la première capitalisation bancaire américaine, moins exposée au courtage, s’en est mieux tirée. Le groupe a dégagé en 2014 un bénéfice net de 23,1 milliards de dollars, en hausse de 5 %.Même si la performance a faibli au quatrième trimestre, le bénéfice net reste en hausse de 2 % à 5,7 milliards de dollars. La rentabilité progresse ainsi pour le 18e trimestre successif, selon la société d’études FactSet.Le nouvel environnement réglementaire pointé du doigtLa rentabilité des banques américaines a été également bousculée par les amendes astronomiques qu’elles ont dû payer pour éviter des poursuites judiciaires. Bank of America a ainsi dû verser plus de 16 milliards aux autorités américaines pour sa responsabilité dans la crise des subprimes.Le bénéfice de Citigroup au quatrième trimestre ne s’est élevé qu’à 350 millions de dollars contre 2,4 milliards sur la même période de l’année précédente après avoir provisionné 3,5 milliards au titre des amendes dont elle fait l’objet et des charges de réduction de coûts.Quant à JP Morgan, la pénalité qui lui a été infligée dans le scandale sur les manipulations des marchés des devises a lourdement pesé sur ses résultats. La banque a accepté en novembre de payer 1 milliard de dollars aux autorités britanniques et américaines.Par ailleurs, le groupe a payé 100 millions supplémentaires dans un accord à l’amiable avec des investisseurs institutionnels. JP Morgan reste sous la menace de poursuites criminelles sur ce dossier.Mercredi, lors d’une conférence avec les analystes, Jamie Dimon, le PDG de JP Morgan s’est plaint également du nouveau contexte de régulation, qui oblige les banques à réduire leur exposition aux activités les plus spéculatives, qui étaient jusqu’à présent les plus lucratives.« Les banques sont attaquées », a-t-il lancé, ce qui n’a pas empêché JP Morgan de publier un bénéfice net record de 21,8 milliards de dollars. Même sur la défensive, les banques ont visiblement encore de la ressource.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Ségolène Royal persiste et signe : la France devra, tôt ou tard, construire de nouveaux réacteurs nucléaires pour remplacer ceux qui ne pourront être prolongés et maintenir à 50 % la part d’électricité d’origine nucléaire, objectif fixé par le chef de l’Etat, François Hollande, pour l’après-2025.Deux jours après avoir annoncé la couleur dans un entretien au magazine L’Usine nouvelle, la ministre de l’écologie et de l’énergie a réitéré ses propos, jeudi 15 janvier, en marge de ses vœux à la presse. « Nous ne faisons pas le choix des écologistes qui consiste à dire qu’il faut sortir du nucléaire, a-t-elle déclaré. Ce n’est pas le choix que fait le gouvernement : le gouvernement veut sortir du tout nucléaire, il y a une grosse nuance. »Un stade de développement pré-industrielDans cette interview, Mme Royal évoquait « une nouvelle génération de réacteurs », sans plus de précisions. Jeudi, elle a cité les centrales de « quatrième génération », l’EPR et l’Atmea étant des chaudières dites « de troisième génération » ne présentant pas un saut technologique majeur par rapport aux 58 réacteurs exploités par EDF. Le « seul » problème, c’est que ces réacteurs de génération IV, beaucoup moins gourmands en uranium, n’en sont qu’à un stade de développement pré-industriel. Et les experts n’envisagent pas une – éventuelle – leur production en série avant 2040-2050.La France a une position importante au sein du Forum international Génération IV, lancé en 2000 à l’initiative des Etats-Unis, où douze pays (dont la Russie, la Chine et le Japon) et Euratom travaillent sur six filières technologiques. Paris s’est fixé l’objectif de disposer, à l’horizon 2040-2050, d’un réacteur à neutrons rapides (RNR) « sous une forme industrialisable », successeur de Superphénix arrêté en 1997 et en cours de démantèlement à Creys-Malville (Isère). Le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), EDF et Areva travaillent notamment sur une technologie utilisant le sodium comme fluide caloporteur, avec des industriels français (Alstom, Bouygues…) et étrangers (Toshiba, Rolls Royes…).Il n’y aurait plus besoin d’enrichissementDans la plupart des 440 réacteurs actuellement en service dans le monde, c’est l’eau qui joue le double rôle de modérateur de la vitesse des neutrons et de transporteur de la chaleur produite. Ces réacteurs à neutrons rapides ont de nombreux atouts. Ils brûlent l’uranium fissile (U235), qui ne constitue que 0,7 % de l’uranium naturel, mais aussi l’isotope non fissile (U238), qui représente l’essentiel du minerai, les neutrons rapides le transformant en plutonium (PU 239) qui, lui, est fissile. Ainsi les réserves d’uranium deviendraient-elles suffisantes pour assurer le fonctionnement des RNR durant plusieurs milliers d’années, estiment les experts du CEA. Il n’y aurait plus besoin d’enrichissement, réduisant considérablement le risque de prolifération.Enfin, ces réacteurs brûlent le plutonium et une partie des déchets les plus radiotoxiques (à haute activité et à vie longue). Le premier sert actuellement à fabriquer du MOX (en l’associant à l’uranium) utilisé dans 22 des 58 réacteurs français ; les seconds doivent être vitrifiés et entreposés à l’usine de retraitement-recyclage de La Hague (Manche) en attendant un éventuel enfouissement profond. Selon l’Association mondiale du nucléaire (WNA), les industriels de l’atome ont accumulé un stock d’environ 1,5 million de tonnes de ces « déchets » radioactifs au cours des soixante dernières années.Pour l’heure, la contribution française a un nom : Astrid (Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial). Ce démonstrateur technologique de grande puissance (600 MW), dont le CEA est le maître d’ouvrage, n’en est qu’au stade de l’« avant-projet sommaire », indique le Commissariat. La décision de le construire ne sera prise qu’en 2020, et sa mise en service n’interviendra qu’en 2020 pour un démarrage des expérimentations en 2025.Un défi financierL’enjeu porte notamment sur la sûreté de ce réacteur, un point sur lequel Astrid « devra rompre avec ses prédécesseurs » Phénix et Superphenix, indique Christophe Béhar, directeur de l’énergie nucléaire au CEA et vice-président du Forum Génération IV. « Nous avons fait la liste de tous les incidents survenus sur Superphénix pour qu’ils ne se reproduisent pas sur Astrid », affirme-t-il. Car si le sodium liquide assure une meilleure évacuation de la chaleur du cœur des réacteurs, il a aussi le double inconvénient d’exploser au contact de l’eau (il n’y en aura pas dans Astrid) et de brûler au contact de l’air. En 1995, un incendie s’était déclaré dans le réacteur prototype japonais Monju à la suite d’une fuite de sodium, ce qui avait entrainé son arrêt pendant plus de quatorze ans. Il avait été relancé… quelque mois avant la catastrophe de Fukushima.Le défi d’Astrid est aussi financier. Son coût est en effet estimé, selon certaines sources, à plus de 5 milliards d’euros. « Il n’est pas acquis aujourd’hui que les objectifs fixés puissent être atteints à un coût raisonnable », indique le ministère de l’écologie et de l’énergie sur son site. Pour l’heure, 650 millions ont été dégagés en 2010 dans le cadre du « grand emprunt » pour les investissements d’avenir, auxquels s’ajoutent 130 millions venant des entreprises partenaires.Le paysage énergétique mondial a beaucoup changé depuis le lancement du Forum Génération IV en 2000. Outre Fukushima, le boum des gaz de schiste aux Etats-Unis, le développement accéléré de l’éolien et du solaire en Europe, sans oublier l’effondrement récent des cours du pétrole, ont rendu le nucléaire moins attractif. Même si la menace du changement climatique, elle, n’a fait qu’augmenter au cours des quinze dernières années - un des grands arguments des défenseurs de l’atome civil.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.01.2015 à 11h28 • Mis à jour le16.01.2015 à 14h51 | Bertrand Bissuel Les grandes effusions républicaines sont terminées pour Cécile Duflot. Après avoir salué le discours de Manuel Valls, mardi 13 janvier, lors de l'hommage rendu aux 17 victimes des attentats commis à Paris, la députée écologiste a repris l'une de ses activités préférées : taper sur la politique de l'exécutif, qu'elle juge trop libérale. Cette fois-ci, c’est Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, qui en a fait les frais.Jeudi 15 janvier, en début de soirée, l'ancienne ministre du logement du gouvernement Ayrault a participé aux travaux de la commission spéciale de l'Assemblée nationale sur le projet de loi « croissance et activité » défendu par M. Macron. Bien qu'elle n'en soit pas membre, elle peut y prendre la parole mais sans avoir le droit de voter sur les amendements. « J'imagine que, pour elle, l'émotion doit être grande », a ironisé François Brottes, le président (PS) de la commission spéciale. « Provocation amicale », a-t-il tenu à préciser, en souriant.Mme Duflot s'est « invitée » dans les débats lorsqu'il s'est agi d'examiner les mesures relatives à l'urbanisme. L'une d'elles vise à développer les « logements intermédiaires » (ceux situés entre le parc HLM et les habitations à loyer libre) en permettant aux communes d'augmenter le nombre de mètres carrés constructibles sur une parcelle donnée. Craignant que les bailleurs sociaux privilégient cette offre inaccessible pour les familles les plus modestes (car les loyers sont trop élevés), Mme Duflot et ses collègues du groupe écologiste ont défendu des amendements en faveur de la production locative sociale.« Un énorme loup »C'est « la priorité » aujourd'hui, a insisté la députée de Paris. Pour elle, « il y a un énorme loup » dans le dispositif envisagé par la loi, « s'il n'est pas encadré » : les communes seront enclines à mettre en chantier du logement intermédiaire, qui est hors de portée des plus pauvres. La parlementaire a également exprimé la crainte que, à terme, le législateur change la règle pour que l'habitat intermédiaire soit pris en compte dans le pourcentage de HLM à édifier dans plusieurs centaines de municipalités, conformément à la loi « solidarité et renouvellement urbains » (SRU).« Il me semble que les garde-fous ont été mis, a répliqué M. Macron. Je veux bien qu'on décide d'empiler protection sur protection, contrainte sur contrainte mais le résultat à la fin, c'est que ça ne construira plus. (…) C'est pour cette raison que je ne peux pas partager la philosophie qui est la vôtre. »Le débat a tourné à l'aigre durant l'examen d'un autre article, qui modifie les obligations pesant sur un propriétaire lorsqu'il veut vendre son bien alors que ce dernier était, jusqu'alors, loué à des particuliers. La loi ALUR, portée par Mme Duflot quand elle était membre du gouvernement, avait mis en place des mesures de protection supplémentaires au profit des locataires, en particulier ceux qui sont touchés par les « ventes à la découpe » (mise à vente, lot par lot, d'appartements dans un immeuble appartenant à une société privée). Les dispositions prises à l'époque ont eu, pour effet, dans certains cas, de permettre aux occupants de rester dans les lieux durant plus de dix ans, a expliqué en substance, M. Macron. Il convient donc d'assouplir la réglementation car elle risque de décourager les investisseurs, a-t-il ajouté.Mme Duflot a indiqué, jeudi, qu'elle avait conscience que les droits accordés aux locataires pouvaient être remis en cause, un jour « mais pas avant le mois de juin 2017 » – autrement dit, pas durant le quinquennat de François Hollande. « Je suis très heurté par ce que j'entends, s'est-elle indignée. Quelle formidable hypocrisie ! (…) La vente à la découpe, c'est de la rentabilité de barbouze. On achète un immeuble, (…), on ne fait aucun travaux et on revend. Avec une marge énorme. » Détricoter la loi ALUR quelques mois après sa promulgation, « c'est surprenant et c'est regrettable », a-t-elle tempêté. L'initiative du gouvernement « va améliorer la marge de certains découpeurs ».M. Macron lui a répondu que ses affirmations relevaient « de la posture ». « Ne faites pas croire (...) que nous serions en train de faire un cadeau aux suceurs de sang du peuple. (...) Vous vous feriez plaisir à peu de frais. Et ce n’est pas à la hauteur du débat que nous sommes en train de conduire », a-t-il lancé. L’union nationale semble bien loin.Opération déminage pour la loi Macron Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Chastand Si la croissance devrait un peu s’améliorer en 2015, la situation de l’emploi ne devrait en revanche pas s’éclaircir. L’Unedic, l’organisme qui gère l’assurance-chômage, a publié de sombres pronostics, vendredi 16 janvier. Ils prévoient une hausse du taux de chômage à 10,3 % en métropole fin 2015, contre 9,9 % actuellement. Le nombre de chômeurs sans aucune activité (la « catégorie A » de Pôle emploi) devrait s’établir dans un an à 3,6 millions de personnes, contre un peu moins de 3,5 millions actuellement.En comptant les chômeurs ayant une activité réduite (catégories B et C), le nombre d’inscrits à Pôle emploi pourrait grimper de 5,2 à près de 5,4 millions de personnes. Cette situation a une raison simple : le timide retour de la croissance, que l’Unedic estime à 0,8 % pour 2015 en accord avec le consensus des économistes, ne permettra pas de créer suffisamment d’emplois pour compenser la hausse de la population active. Ces prévisions sont similaires à celles de l’Insee, publiées le 18 décembre 2014, qui pronostiquent un taux de chômage à 10,6 % en 2015, DOM compris. François Hollande n’avait pas contesté en décembre ces sombres présages. « Est-ce que 1 % de croissance suffit pour réduire le chômage en France ? Non, parce qu’en France, la population active augmente », avait-il déclaré en déplacement à Bruxelles. Depuis son échec à « inverser la courbe du chômage avant fin 2013 » comme il s’y était engagé, le président de la République est très prudent sur ses promesses publiques en matière d’emploi. En avril, il s’est uniquement engagé à ne pas se représenter en 2017 si le chômage ne reculait pas d’ici là.DérapageSouci supplémentaire, cette nouvelle montée du nombre de chômeurs va se traduire par une forte hausse du déficit de l’Unedic. Alors que l’assurance-chômage prévoyait encore en septembre de réduire son déficit en dessous de 3,7 milliards d’euros en 2015 (contre près de 4 milliards en 2013), celui-ci devrait finalement se stabiliser en 2014 puis déraper à plus de 4,6 milliards en 2015. L’Unedic, qui est déficitaire depuis 2009 et le début de la crise, va voir sa dette totale grimper à près de 26 milliards à cet horizon.Si un déficit est logique en période de crise pour l’assurance-chômage, ce dérapage des comptes devrait peser sur la prochaine négociation des règles d’indemnisation des chômeurs. Les syndicats et le patronat, qui gèrent l’Unedic, ont prévu de les rediscuter en 2016, mais un premier groupe de travail doit se réunir en 2015. Il apparaît déjà que l’actuelle convention, rentrée totalement en vigueur début octobre, ne permettra pas de stabiliser le déficit comme espéré, malgré les 600 millions d’euros d’économies prévues par le texte.Cette convention prévoyait pourtant un durcissement de l’indemnisation des intermittents, l’allongement du délai de carence pour les salariés quittant leur entreprise avec des indemnités supralégales ou la création de « droits rechargeables » plus simples mais souvent moins avantageux pour les chômeurs reprenant une activité temporaire. Mais les fondamentaux – un jour cotisé pour un jour travaillé, une durée d’indemnisation pouvant aller jusqu’à deux ans, voire trois ans – étaient restés les mêmes.Le Medef n’a jamais caché qu’il souhaitait s’y attaquer et le gouvernement a publiquement demandé en octobre aux partenaires sociaux de durcir davantage ces règles. « La question de l’efficacité, de l’équité des règles » du régime d’assurance-chômage « est un débat légitime », avait déclaré Manuel Valls le 8 octobre, en laissant entendre que les règles d’indemnisation n’incitaient pas, selon lui, suffisamment les chômeurs à rechercher un emploi.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.01.2015 à 10h08 • Mis à jour le16.01.2015 à 15h57 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La Commission européenne a rendu public, vendredi 16 janvier, l’intégralité de sa décision justifiant l’ouverture d’une enquête pour aide d’Etat concernant le groupe américain Amazon et ses pratiques fiscales au Luxembourg, qui avait été annoncé en octobre 2014.Bruxelles estime que les autorités luxembourgeoises « octroient un avantage à Amazon » à travers certaines pratiques fiscales, et que cela « constitue une aide d’Etat » illégale.La publication du détail des accusations de la Commission à l’encontre d’Amazon, et du Luxembourg, intervient après les révélations « LuxLeaks », début novembre 2014, un travail journalistique de grande ampleur, qui a mis à jour, au Luxembourg, un système d’évasion fiscale de grande envergure au profit des multinationales.LuxLeaks : L’évasion fiscale, un sport national pour les géants américainsPourquoi ne dévoiler le contenu des griefs que maintenant ?La décision d’ouverture d’enquête à l’encontre d’Amazon avait été rendue publique le 7 octobre 2014, mais les détails justifiant cette démarche n’avaient pas été divulgués, pour laisser aux parties concernées le temps d’en extraire ce qu’elles jugent relever du secret des affaires.La Commission s’était déjà prêtée à ce genre d’exercice (publier l’intégralité de sa décision d’ouverture d’enquête), fin 2014, à propos des pratiques fiscales de Starbucks aux Pays-Bas et d’Apple en Irlande.Les informations publiées vendredi (25 pages au total), n’apportent pas de données nouvelles concernant l’avancée de l’enquête de Bruxelles. La commissaire en charge de la concurrence, Margrethe Vestager s’est engagée à communiquer sur ce sujet avant la fin du premier trimestre 2015.Quelles sont les pratiques fiscales visées ? Ce qui est visé par l’enquête de Bruxelles c’est le système du « rescrit fiscal » (ou « tax ruling ») : celui-ci permet à une entreprise de demander à l’avance comment sa situation fiscale sera traitée dans un pays, et est utilisé par les multinationales pour faire de l’optimisation en répartissant profits et coûts entre leurs filiales dans différents pays.Amazon et le Luxembourg sont-ils les seuls visés par la Commission ?Non. La Commission a demandé des renseignements sur cette pratique du rescrit fiscal en juin 2014 à six pays : Chypre, l’Irlande, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas et le Royaume-Uni.Elle a ouvert à ce jour quatre enquêtes sur des « tax rulings » qu’elle soupçonne de constituer des aides d’Etat illégales : deux d’entre elles visent le Luxembourg, pour des accords avec le Amazon et le groupe automobile italien Fiat. Les deux autres concernent l’Irlande avec Apple et les Pays-Bas avec Starbucks.Que montrent les 25 pages publiées par la Commission ?Le document publié vendredi éclaire sur les pratiques fiscales d’Amazon en Europe, particulièrement dans le Grand-Duché.La Commission explique soupçonner le fisc luxembourgeois d’avoir pris, au bénéfice du géant américain de la vente en ligne, une décision fiscale anticipative, le 6 novembre 2003, qui validerait des prix de transfert contestables entre les filiales luxembourgeoises d’Amazon et la maison mère.Les prix de transfert désignent les prix facturés pour des opérations commerciales entre diverses parties d’un même groupe d’entreprises, prix fixés pour l’usage de droits de propriété intellectuelle, pour la vente de produits et services, etc...Ces prix de transfert doivent être évalués conformément aux conditions du marché, c’est-à-dire, au prix auquel ces biens et services seraient facturés si une entité d’un groupe devait les acquérir sur le marché au lieu de le faire à l’intérieur du groupe.Une évaluation erronée des prix de transfert peut conduire à la diminution de la base fiscale d’une entreprise sur un territoire, donc à la minimisation de son bénéfice imposable.La Commission se penche notamment sur la structure d’Amazon au Luxembourg. Le groupe y a regroupé quasiment toutes ses activités en Europe.Ce que reproche la Commission c'est l'accord sur le prix de transfert entre deux entités luxembourgeoises, Lux SCS et Lux Eu SARL.Amazon Eu SARL « joue le rôle de siège principal d’Amazon pour l’Europe et est le principal opérateur des services de commerce de détail et des services aux entreprises offerts par l’intermédiaire des sites web européens d’Amazon », indique le document de Bruxelles publié vendredi. En outre, elle assume des fonctions de gestion de trésorerie et détient (directement ou indirectement) les autres filiales européennes d’Amazon qui assurent la commercialisation, le marketing et les fonctions de support. »Cette filiale a déclaré un chiffre d’affaires de 13,6 milliards d’euros. Cette société Amazon EU SARL joue le rôle de société mère pour d’autres filiales luxembourgeoises. Amazon emploie environ 1 000 salariés au Luxembourg, dont des postes de direction stratégique gérant l’ensemble des activités européennes d’Amazon.Lux SCS est une entité « fiscalement transparente » selon le rapport de Bruxelles, qui possède 100 % du capital de Lux EU SARL, qui, elle, est la société qui est censée payer des impôts au LuxembourgLux SCS licencie des droits de propriété intellectuels à Lux EU SARL, selon un prix de transfert, qui a été approuvé par le fisc luxembourgeois en 2003, et que Bruxelles soupçonne de ne pas être conforme au prix du marché : il aurait été surévalué pour minimiser la base imposable de Lux Eu SARL.Que répondent les « accusés » ?Les autorités luxembourgeoises ont immédiatement réagi à la publication de ces documents en assurant dans un communiqué que « le Luxembourg est confiant que les allégations d’aide d’État dans cette affaire sont sans mérite ».Le Luxembourg se dit assuré « qu’il sera à même de convaincre la Commission de la légitimité de la décision anticipative en cause et qu’aucun avantage sélectif n’a été accordé ».Où en sont les projets de la Commission pour plus de transparence fiscale ?Consciente de l’impact délétère sur les opinions publiques des révélations LuxLeaks, la Commission européenne, et son président, Jean-Claude Juncker, qui a été premier ministre du Luxembourg pendant près de 19 ans, ont pris à plusieurs reprises l’engagement, fin 2014, de faire de la lutte contre l’évasion et la fraude fiscale en Europe une de leurs priorités.Lire aussi : Les Européens avancent dans la lutte contre l’optimisation fiscaleLe commissaire à l’économie et à la fiscalité, Pierre Moscovici doit présenter, d’ici à la fin du premier trimestre 2015, une directive sur l’échange automatique et obligatoire des accords fiscaux préalables.Mais la pression sur la Commission européenne pour agir contre l’évasion et la fraude fiscale va croissante. Au Parlement européen, une commission d’enquête est sur le point d’être formée, à l’initiative des Verts, qui aura des pouvoirs étendus.LuxLeaks : le Parlement européen veut mettre en place une commission d’enquêteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.01.2015 à 09h11 • Mis à jour le16.01.2015 à 09h51 Bernard Maris, économiste reconnu, universitaire, écrivain, essayiste, journaliste, a été assassiné le 7 janvier avec plusieurs de ses amis de Charlie Hebdo. Il a été une personnalité marquante de la pensée économique contemporaine ; ses choix iconoclastes l’ont conduit à pourfendre inlassablement l’économie standard et à dénoncer ses impostures.Acteur et penseur de son temps, dans une société soumise à des évolutions très puissantes depuis les années 1980 et à une crise sans précédent depuis le milieu de la dernière décennie, il s’est attaché, sans relâche à participer à la tâche indispensable de l’examen des idées, des institutions, des pratiques, des discours. Son esprit critique s’accompagnait toujours de propositions fortes.Un universitaire engagéJusqu’à la fin des années 1980, Bernard Maris a été membre du Centre d’études juridique et économique sur l’emploi (CEJEE) à l’Université Toulouse-1, où il avait soutenu sa thèse en 1975 (La distribution personnelle des revenus : une approche théorique dans le cadre de la croissance équilibrée) sous la direction du professeur Jean Vincens. En 1984, il devient maître de conférences à l’Université des sciences sociales de Toulouse (UT1-Capitole).En 1990, il rejoint le Laboratoire d’étude et de recherche en économie de la production (Lerep), qui deviendra le Lereps (Laboratoire d’étude et de recherche sur l’économie, les politiques et les systèmes sociaux) en 1998, où il restera pendant huit ans. Sa démarche était fondamentalement scientifique et épistémologique, il cherchait un lieu de recherche qui soit en rupture avec les paradigmes de l’économie standard et qui lui permette l’exercice véritable d’une pensée critique.Nommé professeur de sciences économiques à l’Institut d’études politiques de Toulouse en 19942, il dirigea le Lerep pendant deux années ainsi que le DEA qui était rattaché aux activités de recherche du laboratoire.Bernard Maris tenait beaucoup à son titre d’universitaire. Mais sa nomination comme professeur fut mouvementée suite à une très longue et très vive délibération du Conseil national des universités (CNU). Le conseil restreint de 12 professeurs n’ignorait pas le polémiste redoutable qu’était déjà Bernard Maris, notamment vis-à-vis de la pensée économique standard, mais aussi l’économiste compétent, grand spécialiste de la pensée keynésienne qu’il était déjà. Suite à un débat houleux, où il fallut rappeler qu’il était un véritable universitaire et poser la question de savoir s’il valait mieux l’avoir dans l’université ou en dehors, il fut finalement nommé professeur, mais à une voix près. L’instance supérieure de la profession avait sauvé de justesse son honneur de gardienne et de garante de la scientificité de la discipline et aussi de son pluralisme.« Meilleur économiste »Le séminaire « Rhétorique » qu’il mit en place accueillit des chercheurs prestigieux en sciences sociales tels que Jean-Pierre Dupuy ou Robert Boyer. C’est à cette époque qu’il obtient le prix du « meilleur économiste » décerné par Le Nouvel économiste (1995). C’est aussi de cette période que date la relation étroite qui s’est établie entre Gilles Dostaler et notre laboratoire.Avec un sourire complice, Gilles aimait voir un signe entre Keynes né l’année de la mort de Marx (1883) et Bernard et lui-même nés l’année de la mort de Keynes (1946). Quel économiste de génie naîtra l’année de notre décès, aimait-il à ironiser. Gilles Dostaler a disparu en 2011 et Bernard Maris est mort assassiné le 7 janvier aux côtés d’autres journalistes de Charlie Hebdo à qui il consacra ses plus belles années.En 1998, Bernard Maris s’était installé à Paris en intégrant l’Université Paris-8 et l’Institut d’études européennes. Il se rapprochait ainsi de Charlie Hebdo pour lequel il faisait des chroniques depuis plusieurs années, et de Sylvie Genevoix qu’il a épousée en secondes noces en 2007. Il a mené de front sa carrière d’universitaire, de chroniqueur, de romancier, tout en gardant son sourire et sa gentillesse. Il poursuivra seul le projet commencé avec son épouse en publiant, L’Homme dans la guerre. Maurice Genevoix face à Ernst Jünger en 2013 (Grasset), en hommage à l’académicien et sera conseiller durant le tournage du film qui lui fut consacré en 2014 (Ceux de 14). Il faisait aussi partie du comité éditorial de l’association Je me souviens de Ceux de 14, qui se propose de rassembler autour de la figure de Maurice Genevoix les personnes qui souhaitent commémorer le début de la Grande Guerre…Un antilibéral KeynésienBernard Maris était un spécialiste de Keynes dont il partageait plusieurs idées : l’implication du chercheur, la responsabilité du discours scientifique, la performativité de l’économie. L’économie n’est pas une science amorale et apolitique qui se suffit à elle-même. La réflexion économique doit se nourrir de toutes les autres sciences (sociologie, histoire, anthropologie, psychologie…) mais aussi de l’art, de la littérature, bref de toutes les productions humaines. Il avait consacré en 2007 cette pluridisciplinarité en publiant, avec une historienne, un anthropologue et une sociologue, Gouverner par la peur (Fayard, 2007).Pour lui, les questionnements de la psychologie et de l’économie se rejoignent, « l’accumulation inlassable du capital, le désir mortifère d’argent et la pulsion de mort sont intrinsèquement liés » (Capitalisme et pulsion de mort écrit avec Gilles Dostaler, Albin Michel, 2009). La rhétorique est essentielle (Petits principes de langue de bois économique, Bréal, 2008). L’économie est politique et sociale (Antimanuels d’économie, Bréal, 2003 et 2006, L’argent du riche et l’argent du pauvre, Le Monde Editions, 1992).Bernard pourfendait les idées néoclassiques, il était attentif à la place de la confiance et au rôle des politiques publiques pour soutenir l’activité économique. Dans ce cadre, il fut un fervent défenseur des politiques sociales, de la réduction du temps de travail, de la décroissance et milita pour un revenu universel. Il refusait d’être enfermé dans une opinion définitive ; l’analyse, et les conclusions que l’on en tire, sont toujours situées et doivent évoluer avec les changements sociaux.Son approbation du traité de Maastricht ne l’a pas empêché de poster, les 19 et 20 avril 2014, à la revue Alternatives économiques un billet intitulé « Je vire ma cuti », dans lequel il expliquait qu’il fallait désormais quitter la zone euro. Sans harmonie fiscale et budgétaire, les dettes restent séparables, écrivait-il, et cette sortie de la zone euro peut être ordonnée, selon un précepte keynésien, en créant une monnaie commune et en exprimant la dette publique française dans une nouvelle monnaie, l’eurofranc, qui relève à 93 % du droit français. Sinon, un véritable Tsunami financier mondial serait à craindre…Comme Keynes, Bernard Maris considérait que l’économiste à l’instar de tout citoyen doit participer à la vie politique et sociale (Keynes ou l’économiste citoyen, Presses de Sciences Po, 1999). En 2011, le président du Sénat Jean-Pierre Bel lui avait demandé d’intégrer le conseil général de la Banque de France.Réflexion, création, transmissionIl a été enseignant à la Banque centrale du Pérou dans les années 1980. Il a été aussi membre du conseil scientifique d’Attac et candidat des Verts aux législatives de 2002. Il participe à tous les médias. À la presse : en 1992, il est un de ceux qui feront renaître Charlie Hebdo dont il restera jusqu’en 2008 le directeur adjoint. Il contribuera par la suite à différents journaux : Marianne, Le Nouvel Observateur, Le Figaro Magazine, Le Monde, Alternatives économiques.À la radio, il tenait le samedi sur France Inter une chronique dans l’émission « On n’arrête pas l’éco » et participait au « débat économique » du vendredi matin, avec Dominique Seux. À la télévision, il intervenait sur I-Télé (« Y’a pas que le CAC », jusqu’en 2009) où il débattait des questions économiques avec Philippe Chalmin. Il était souvent invité à l’émission « C dans l’air » de France 5.Publications de Bernard MarisOuvrages d’économieÉléments de politique économique : l'expérience française de 1945 à 1984, Privat, 1985.Des économistes au-dessus de tout soupçon ou la grande mascarade des prédictions, Albin Michel, 1990.Les Sept Péchés capitaux des universitaires, Albin Michel, 1991.Jacques Delors, artiste et martyr, Albin Michel, 1993.Parlant pognon mon petit. Leçons d’économie politique, Syros, 1994.Ah Dieu ! Que la guerre économique est jolie !, coécrit avec Philippe Labarde, 1998.Keynes ou l'économiste citoyen, Presses de Sciences Po, 1999.Lettre ouverte aux gourous de l'économie qui nous prennent pour des imbéciles, Seuil, 1999.La Bourse ou la vie. La grande manipulation des petits actionnaires, coécrit avec Philippe Labarde, Albin Michel, 2000.Malheur aux vaincus : Ah, si les riches pouvaient rester entre riches, coécrit avec Philippe Labarde, Albin Michel, 2002.Antimanuel d'économie, tome 1, « les fourmis », Bréal, 2003.Antimanuel d'économie, tome 2, « les cigales », Bréal, 2006.Gouverner par la peur, avec Leyla Dakhli, Roger Sue, Georges Vigarello (avec la collaboration de Christian Losson), Fayard , 2007.Petits principes de langue de bois économique, Bréal, 2008.Le Making of de l’économie, avec Philippe Chalmin et Benjamin Dard, Perrin 2008.Capitalisme et pulsion de mort, coécrit avec Gilles Dostaler, Albin Michel, 2009.Marx, ô Marx, pourquoi m'as-tu abandonné ? Éditions Les Échappés, 2010.Das Kapital, suite et fin, Les échappés, 2010.Plaidoyer (impossible) pour les socialistes, Albin Michel, 2012.Essais et romansPertinentes questions morales et sexuelles dans le Dakota du Nord, Albin Michel, 1995.L'Enfant qui voulait être muet, Albin Michel, 2003.Le Journal, Albin Michel, 2005, LGF 2007.L’Homme dans la guerre. Maurice Genevoix face à Ernst Jünger, Grasset, 2013.Houellebecq économiste, Flammarion,‎ 2014.Filmographie2008 : L'Encerclement, de Richard Brouillette.2010 : Film Socialisme, de Jean-Luc Godard.Tout dans la vie de Bernard était prétexte à réflexion, à création et à transmission. Il a imaginé son premier roman, « Pertinentes Questions morales et sexuelles dans le Dakota du Nord » (Albin Michel, 1995), où il trace un portrait critique de la société américaine alors qu’il enseignait à l’Université d’Iowa.Bernard Maris s’interrogeait sur la place que l’économiste joue dans la société et critiquait les gourous de l’économie. Son ouvrage sur Des économistes au-dessus de tout soupçon (Albin Michel, 1990) critiquait les économistes, leurs prédictions souvent fausses et le rôle que ceux-ci ont dans la justification de la nécessité des politiques libérales.Il mettait en évidence l’existence de rhétoriques récurrentes énoncées sous formes de lois générales anhistoriques (loi du marché, retour à la concurrence, efficience économique…), conduisant inévitablement aux mêmes erreurs de politique économique et à l’aggravation de l’injustice sociale.Au-delà de son érudition, ce que l’on retiendra de Bernard c’est son esprit libre, son non-conformisme, son plaisir à utiliser l’humour pour souligner la gravité de la situation sociale, ses analyses pertinentes et décalées mais aussi son amour de la vie. Bernard Maris était un universitaire mais aussi un père, un grand-père et un ami fidèle.Texte élaboré au nom du Lereps par : Catherine Baron, Gabriel Colletis, Claude Dupuy, Danielle Galliano, Jean-Pierre Gilly, Malika Hattab-Christmann, Anne Isla, Alexandre Minda, François Morin. L’écriture de ce texte a été coordonnée par Anne Isla.Rendez-vous: Le Lereps organise, conjointement avec l’IEP de Toulouse et l’Université de Toulouse 1-Capitole, une journée d’hommage à Bernard Maris, le 21 mars. Le thème en sera « Bernard Maris, un économiste dans la cité ». 16.01.2015 à 08h40 • Mis à jour le16.01.2015 à 08h47 | Denis Cosnard Après six ans de recul, les ventes de voitures neuves dans les 27 pays de l’Union européenne sont remontées de 5,7 % sur l’année 2014, à 12,5 millions d’immatriculations, selon les chiffres publiés, vendredi 16 janvier, par l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA). En décembre, seizième mois consécutif de hausse, l’augmentation a atteint 4,7 %.Le marché reste loin de ses sommetsPour les professionnels, pas question de pousser des hourras. « Une reprise ? Mieux vaut parler de stabilisation, commente Bernard Lycke, le directeur général du CECRA, l’association européenne des concessionnaires. On a stoppé la chute, c’est tout. Le marché européen reste loin de ses sommets et ne les retrouvera pas avant des années. »Pendant dix ans, de 1997 à 2007, les ventes en Europe ont oscillé entre 14 et 15 millions de voitures neuves par an. La crise a tout remis en cause, et le rétablissement est lent.Avec 12,5 millions d’immatriculations en 2014, le marché demeure 17 % en dessous de ses records historiques.La Grande-Bretagne moteur de l’EuropeAu sein de l’UE, un seul grand marché, la Grande-Bretagne, se situe au même niveau qu’avant la crise. « L’an dernier, cela a été le principal contributeur à la remontée des ventes européennes, avec une hausse de 9 % », soulignent les consultants de LMC Automotive. Un reflet du tonus de l’économie britannique et de conditions d’emprunt avantageuses.Ailleurs en Europe, certains marchés ont connu des rebonds notables, en particulier l’Espagne (+ 18 %), la Grèce (+ 21 %) et le Portugal (+ 35 %). Sans retrouver pour autant leurs niveaux d’avant la crise, loin s’en faut.Ce n’est pas non plus le cas en France, où les ventes ont stagné en 2014, ni en Allemagne, où elles ont progressé d’un modeste 3 %.Le marché auto n’a pas décollé en 2014Les bons scores de Renault et NissanRenault et Nissan, constituent les principaux gagnants de la petite reprise du marché européen. Au total, le duo pèse désormais 13,4 % du marché européen, contre 12,5 % en 2013.Nissan a obtenu un meilleur score (ventes en hausse de 13 % sur l’exercice) grâce en particulier à son nouveau Qashqai, un modèle à mi-chemin entre une berline et un 4x4 tout-terrain. Renault a été porté surtout par sa marque d’entrée de gamme Dacia (+ 24 %).« Avec la crise, les consommateurs privilégient les modèles les moins chers, explique Flavien Neuvy, directeur de l’observatoire Cetelem de l’automobile. Dacia et Skoda, la marque low cost de Volkswagen, profitent à plein de ce mouvement. »Le colosse allemand Volkswagen, qui a vendu près de 3,2 millions de voitures en 2014, reste le premier constructeur européen, loin d’ailleurs devant : en hausse presque continue depuis vingt ans, sa part de marché a franchi en 2014 le cap des 25 % !Année record en 2014 pour VolkswagenLes autres grands constructeurs, en revanche, voient leurs positions stagner ou s’éroder. En particulier General Motors (- 4,6 %). Pénalisé par l’abandon de sa marque Chevrolet en Europe, le champion américain y est à présent dépassé par son compatriote Ford (+ 5,8 %).Des perspectives peu engageantesDans une Europe en panne de croissance, le secteur automobile ne s’attend pas à voir ses ventes progresser forttement. M. Lycke ne voit pas de raison à ce que les ventes montent de plus de 1% en 2015. D’autres experts se montrent à peine plus positifs : IHS et Barclays tablent sur environ 2,5 % de hausse, LMC sur 3 %.« Le marché européen est saturé, résume M. Lycke. Les particuliers ont déjà des voitures, et les problèmes de pouvoir d’achat les amènent souvent à en retarder le remplacement. Sans compter l’autopartage et tous les bâtons qu’on met dans les roues des automobilistes… »Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.01.2015 à 14h56 • Mis à jour le18.01.2015 à 07h16 Après la suspension du trafic des Eurostar, samedi, suite à un début d'incendie dans le tunnel sous la Manche, la circulation des trains a repris dans la matinée du dimanche 18 janvier.« Le service reprend depuis la Grande-Bretagne à 2 h 45 heure locale et depuis la France à 4 h 30 CET » (5 h 30 à Paris), rapportait le compte Twitter d'Eurotunnel.De son côté Eurostar avait annoncé, dès samedi soir, le départ de tous ses trains dimanche, mais prévu d'ores et déjà des retards.If you have current booking for Sunday - and you need to travel - then services are expected to run, albeit with delays @_winterlight— Eurostar (@Eurostar)require(["twitter/widgets"]);Sur son site internet et sa ligne téléphonique voyageur, Eurotunnel mentionne un service passager normal pour la journée, avec un départ par heure dans chaque sens. La ligne réservée aux usagers prévient toutefois que concernant le service fret, s'il n'y avait aucune attente à l'enregistrement dimanche matin, le voyage « de l'enregistrement à l'arrivée en Angleterre » ou en France prendrait « environ 4 heures ».Le tunnel avait été fermé à la mi-journée samedi après le déclenchement des détecteurs de fumée au passage d'une navette-camions allant de l'Angleterre vers la France. Les systèmes de sécurité avait alors arrêté le convoi dans le tunnel, côté français, afin de l'inspecter. 17.01.2015 à 09h47 • Mis à jour le17.01.2015 à 13h06 | Denis Cosnard Brusque changement de patron à la tête de Lacoste. José Luis Duran, l’Espagnol qui avait repris en main la célèbre marque française de polos il y a deux ans, quitte le groupe. Le PDG va se consacrer à « d’autres projets personnels », selon la formule consacrée, a annoncé l’actionnaire suisse de Lacoste, Maus Frères, dans un communiqué publié discrètement vendredi 16 janvier en soirée.L’actuel PDG sera remplacé, dès lundi 19 janvier, par un manager français recruté à l’extérieur, Thierry Guibert, 44 ans. Après avoir débuté dans le groupe de conseil KPMG, Thierry Guibert a effectué une bonne partie de sa carrière dans la galaxie Pinault, chez PPR devenu Kering et à la Fnac. Il a alors « accompagné la mutation » de l’ex-PPR « de la distribution vers le luxe », souligne Maus Frères. Depuis 2008, il dirigeait le distributeur de meubles Conforama. Il en avait annoncé son départ en décembre, en restant flou sur ses projets.Pourquoi ce changement totalement inattendu ? Dans son communiqué, la famille Maus ne fournit aucun motif au départ de José Luis Duran, que Didier Maus remercie pour son « engagement personnel » au service du « développement de (nos) marques ». A présent, Lacoste « aborde une nouvelle étape de son histoire », ajoute Didier Maus, sans plus de précision.Le mouvement est d’autant plus frappante que les Maus avaient fait de José Luis Duran leur homme de confiance, en le nommant aussi à la tête de la société holding Maus Frères International (MFI).Montée en gammeEn 2008, l'Espagnol avait été débarqué de son précédent poste, la présidence du directoire de Carrefour, sur ordre de son actionnaire Bernard Arnault. Peu de temps après, il avait été embauché par les Maus pour Devanlay, leur filiale française spécialisée dans le textile.Il avait alors commencé à s’occuper de Devanlay, de ses marques Aigle et Gant, et aussi de Lacoste. A l’époque, Devanlay était le licencié mondial de la marque au crocodile pour le textile et la maroquinerie.Mais en 2012, les héritiers de René Lacoste se déchirent, et les Maus prennent le contrôle intégral de l’affaire, moyennant un chèque de 650 millions d’euros.Lire également : Lacoste, marigot familialJosé Luis Duran devient alors très vite le PDG de la marque tricolore. Et il réveille l’entreprise. Il intègre les équipes de Lacoste et Devanlay, transfère le groupe dans un nouveau siège social au centre de Paris, rationalise le réseau de distribution et, surtout, fait monter en gamme les collections. Certains polos dépassent désormais les 100, voire les 150 euros. Des vêtements de ville sont ajoutés au catalogue. De nouvelles compagnes publicitaires sont lancées.Lire aussi un entretien avec M. Duran, en novembre 2012 : « Si Lacoste maintient l'emploi en France, ce n'est pas pour raison humanitaire »  Ce repositionnement n’a-t-il pas porté les fruits escomptés ? José Luis Duran et les Maus ont-ils eu des divergences sur la suite de la stratégie ? Ou bien le PDG espagnol a-t-il eu une offre plus intéressante ailleurs, et décidé lui-même de partir ? Les raisons du changement de PDG restent, pour l’heure, mystérieuses.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Antoine Reverchon L’euro a poursuivi sa baisse face au dollar, vendredi 16 janvier. Vers 23 heures (heure de Paris), la monnaie unique européenne valait 1,1566 dollar, contre 1,1623 dollar jeudi à la même heure. Pendant la séance, l’euro est même tombé sous 1,15 dollar pour la première fois depuis novembre 2003.Faut-il se réjouir de cette baisse continue de l’euro, ou faut-il en redouter les conséquences ? Jérôme Héricourt, professeur de sciences économiques à l’université de Brest et économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii), décrypte ce recul de la monnaie européenne.La baisse de l’euro est-elle un phénomène durable ?Par rapport à son point haut en mai 2014, l’euro a baissé d’un peu plus de 16 % par rapport au dollar, et de près de 5 % en « taux de change effectif réel », c’est-à-dire le taux de change moyen de l’ensemble des monnaies des principaux pays (en l’occurrence 61) dont la zone euro est partenaire, mais pondéré par le poids de chacun d’eux dans son commerce extérieur. Même si 5 %, cela commence à faire beaucoup, la « chute » de l’euro est donc surtout une hausse du dollar.Mais cette chute devrait se poursuivre sur la longue durée, car elle reflète deux phénomènes. Tout d’abord, les États-Unis connaissent un bon rythme de croissance (3,1 % prévus pour 2015), et pas la zone euro (1,3 %). Dans ces conditions, les opportunités d’investissement aux États-Unis sont plus rentables que dans la zone euro.Ensuite, les politiques monétaires vont de plus en plus diverger : les États-Unis étant au quasi-plein emploi, avec 6 % de chômage et la fin annoncée des achats massifs d’actifs (« quantitative easing »), on sait que la Fed s’approche inéluctablement de la remontée des taux d’intérêt. Au même moment, la Banque centrale européenne (BCE) semble de plus en plus vouloir s’engager franchement dans des rachats d’actifs, notamment de titres de dette souveraine.Ainsi, alors que l’offre de nouveaux dollars va diminuer, celle d’euros va augmenter, ce qui créera forcément une rareté relative du dollar, et donc une hausse de son prix. Car même si le stock de dollars reste bien supérieur à celui d’euros dans le monde, ces dollars sont déjà placés.Les marchés ont les yeux rivés sur la BCESi s’ajoute à ces raisons une nouvelle crise de confiance des investisseurs vis-à-vis de l’euro, en cas de renouveau du « problème grec » après les élections du 25 janvier, la chute de l’euro ne pourra qu’être encore plus forte.Le cas du franc suisse est assez similaire : la croissance en Suisse est supérieure à celle de la zone euro (+2,1 % attendus en 2015). La Banque nationale suisse, anticipant le fait que la politique de la BCE ne peut que renforcer la tendance à la dépréciation de l’euro, et sachant qu’elle ne pourra poursuivre sa propre politique de limitation du prix du franc suisse, a préféré laisser sa monnaie s’envoler.La Suisse renonce à bloquer le cours du franc face à l’euroLa chute de l’euro est-elle une bonne nouvelle pour l’économie de la zone ?Les effets positifs sont indiscutables. Elle augmente la compétitivité des prix des exportations et accroît par conséquent la demande internationale aux entreprises de la zone. Nous avons calculé qu’une dépréciation du taux de change réel de 10 % de l’euro par rapport à un pays partenaire se traduit par 6 % de croissance des exportations en moyenne.Certes, elle renchérirait aussi les prix des biens importés, mais de 2 % à 3 % seulement. Le solde net reste donc positif. De plus, ce calcul a été fait avant la chute spectaculaire du pétrole intervenue depuis : le solde net pourrait donc s’avérer encore plus positif.Baisse de l’euro : certaines entreprises y gagnent, d’autres pasLes Allemands, attachés au principe d’un euro fort, ne semblent pas s’en réjouir. Pourquoi ?Peut-être en bénéficieraient-ils un peu moins que la France, car leur chaîne de valeur inclut une plus grande quantité de biens industriels importés, qui se renchériraient. Mais de nombreuses études indiquent que si l’impact sur les exportations allemandes serait légèrement inférieur, il resterait largement positif.Je n’ai pour l’instant trouvé aucune étude qui ait pu démontrer que la chute de l’euro aurait un impact négatif sur l’économie allemande. D’autant que les exportations de l’Allemagne hors zone euro représentent plus d’un quart de son PIB, et celles vers la zone euro un peu plus de 15 %seulement - contre respectivement 11,7 % et 10,1 % pour la France.La croissance allemande est plus vigoureuse que prévuSi Berlin continue pourtant à défendre, officiellement, l’euro fort, c’est pour des raisons essentiellement politiques et idéologiques, qui n’ont rien à voir avec l’économie. Le gouvernement avait « vendu » à l’opinion l’abandon du Deutsche mark, outil de la lutte contre l’inflation, considérée comme responsable du triomphe du nazisme avant-guerre, contre la promesse d’un euro fort.Une monnaie forte maintient en effet une pression constante sur les prix des entreprises, contraintes de comprimer leurs coûts, et en particulier les salaires, pour être compétitives, ce qui évite l’inflation.Aujourd’hui, pour des raisons essentiellement politiques, Berlin estime que ce que les Allemands ont consenti comme sacrifices doit être consenti par les autres. Mais dans la situation économique et sociale actuelle de pays comme la Grèce, l’Espagne, ou même la France, ces sacrifices sont tout simplement impossibles à demander.D’autres pays, comme le Brésil ou la Russie, ont vu leurs monnaies s’effondrer récemment. Ces chutes ont été perçues comme la manifestation de graves faiblesses de leur économie. En est-il de même pour la zone euro ?À court terme, comme je l’ai dit, la différence entre euro et dollar reflète bien la différence de croissance entre Europe et États-Unis. Mais cela n’a rien à voir avec les cas de la Russie ou du Brésil.Tout d’abord, la chute du real ou du rouble ont été bien plus fortes et rapides que celle de l’euro : 50 % de chute du rouble par rapport au dollar en trois mois, ce n’est pas 15 % en six mois.Cinq questions sur la chute du roubleLe Brésil souffre d’une immense bulle de crédit, prête à éclater à tout moment. La Russie est une économie de rente, dépendante du pétrole, qui n’a pas su effectuer la diversification suffisante pour trouver d’autres relais de croissance.Rien de tel en zone euro. La baisse de l’euro, je l’ai dit, c’est surtout la hausse du dollar. Elle n’est pas inquiétante tant qu’elle ne reflète pas une défiance des investisseurs vis-à-vis de la monnaie unique, défiance qui n’existe pas comme le montrent les très faibles taux d’intérêt sur les dettes souveraines européennes.Si ces taux d’intérêt remontaient, ce serait une autre affaire…Contrairement à ce que l’on dit ou lit souvent, il n’y a pas de lien mécanique entre la force d’une monnaie et le dynamisme d’une économie.Le dollar a été relativement faible durant toute la deuxième moitié des années 1990, et pourtant les investissements affluaient aux États-Unis, attirés par la vague des hautes technologies.Mais la théorie économique ne dit-elle pas qu’il y a une « valeur d’équilibre » entre le taux de change d’une monnaie et les fondamentaux de l’économie ?Sans doute, mais les économistes s’arrachent les cheveux depuis longtemps pour déterminer le moment où cette valeur d’équilibre est effectivement atteinte.Ce que l’on observe dans la réalité c’est que le taux de change diverge plus ou moins fortement autour de cette valeur d’équilibre en fonction des circonstances.Antoine ReverchonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Chastand Alors qu’un accord semblait tout proche, syndicats et patronat ont échoué à s’entendre sur une réforme du dialogue social et des seuils sociaux dans les entreprises, samedi 17 janvier. Après deux jours et une longue nuit de négociation, les partenaires sociaux se sont séparés au petit matin sur un constat d’échec. Une nouvelle séance de négociation devrait toutefois être fixée dans les prochains jours. « La matière est sensible et difficile. On a fait beaucoup d’efforts, on était tout proche d’un accord mais on n’a pas réussi à aboutir cette nuit », a expliqué Alexandre Saubot, le négociateur du Medef. La négociation, ouverte à la demande du gouvernement, aurait déjà dû aboutir fin 2014.Les grandes lignes de l’accord semblaient pourtant être fixées vendredi soir, mais les détails techniques de la réforme en profondeur des instances de représentation du personnel souhaitées par le Medef ont fait l’objet d’âpres débats. Sur le principe, trois syndicats majoritaires (CFDT, CFTC et CFE-CGC) devraient s’entendre avec le Medef et l’UPA (artisans) pour fusionner toutes les actuelles instances de représentations du personnel (comité d’entreprise, délégués du personnel, comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail [CHSCT]) dans une seule, baptisée « conseil d’entreprise ». Reste à en fixer les détails techniques précisément.Disparition des CHSCTSi elle est entérinée lors de l’ultime séance de négociation, cette réforme pourrait bouleverser en profondeur le paysage du dialogue social dans les entreprises. Le nouveau conseil d’entreprise devrait en effet être obligatoire dans toutes les entreprises employant plus de onze salariés. La disparition des CHSCT est probablement la mesure la plus spectaculaire de ce projet d’accord. Créés en 1982, ils étaient spécialisés dans la surveillance des conditions de travail des salariés. Le Medef, qui réclamait cette simplification, assure que les prérogatives actuelles du CHSCT seront intégralement transmises au nouveau conseil d’entreprise. Par ailleurs, le projet de texte prévoit que les entreprises de plus de 300 salariés continuent d’avoir un ersatz de CHSCT, sous la forme d’une simple « commission » constituée au sein du conseil d’entreprise et qui « l’assiste » sur les questions d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail.Mais la CGT, qui ne signera pas l’accord quoi qu’il arrive, a immédiatement dénoncé une « réduction drastique du dialogue social et des capacités d’intervention des salariés ». Dans la même veine, Force ouvrière s’est alarmée de la fin de « soixante-neuf ans de délégués du personnel, soixante-dix ans de comité d’entreprise, quarante-six ans de délégués syndicaux et plus de trente ans de CHSCT ». La CFDT était nettement moins pessimiste, en estimant que la disparition des CHSCT n’était pas un problème si ses prérogatives et pouvoirs sont intégralement repris par les nouveaux conseils d’entreprise.En échange de cette mesure, le patronat a accepté de créer un dispositif pour représenter les salariés des entreprises de moins de onze salariés, qui en sont actuellement dépourvues. C’était une des principales revendications syndicales. Des « commissions régionales paritaires » doivent voir le jour. Elles regrouperont dix patrons et dix syndicalistes et auront pour rôle de « conseiller les salariés et les employeurs » de ces petites entreprises. Leurs moyens seront en revanche très limités et elles auront l’interdiction « d’intervenir dans une entreprise », ce qui devrait clairement brider leur pouvoir. La CFDT réclame que ces pouvoirs soient renforcés avant de signer ce projet d’accord. Côté patronal, la CGPME, qui refuse par principe toute représentation des salariés dans les très petites entreprises (TPE), ne signera probablement pas l’accord. Qu’importe, les signatures du Medef et de l’UPA (artisans) suffiront.« Lissage » des seuils sociauxPar ailleurs, le patronat réclame un « lissage » des seuils sociaux actuels puisque la taille des conseils d’entreprise dépendra plus fortement de la taille des entreprises. Le dernier projet prévoyait un élu pour les entreprises de 11 à 25 salariés, deux jusqu’à 49, et ainsi de suite jusqu’à 60 pour les entreprises de plus de 10 000 salariés. En revanche, le seuil symbolique des 50 salariés devrait perdurer puisque c’est à partir de ce niveau que le conseil d’entreprise aura un budget de fonctionnement, la possibilité d’aller en justice et de prévoir des mesures sociales pour les salariés, sur le modèle des actuels comités d’entreprise. Syndicats et patronat se sont longuement écharpés sur l’enveloppe d’heures de délégation dont pourront bénéficier ces élus, le patronat voulant drastiquement les réduire.Les syndicats devraient par ailleurs obtenir le maintien de leur prééminence. Comme actuellement, seuls des candidats syndiqués pourraient se présenter au premier tour des élections professionnelles et ils seraient les seuls habilités à négocier des accords avec leur direction, sauf en l’absence totale d’élus syndiqués. Là encore, ces points font l’objet de discussions techniques poussées qui ne sont pas encore résolues.Dernier point crucial, le patronat demande que les nombreuses consultations obligatoires soient grandement allégées puisque, dans son projet, seules subsistent trois consultations annuelles sur la « situation économique et financière de l’entreprise », sur la « situation sociale » et sur les « orientations stratégiques ». Autant dire que, si les partenaires sociaux finissent par s’entendre, le paysage du dialogue social dans les entreprises devrait radicalement changer.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Même Goldman Sachs n’échappe pas à la tendance. La plus prestigieuse des banques d’affaire américaine a annoncé, vendredi 16 janvier, une baisse de 7,1 % de son bénéfice net au quatrième trimestre. Comme JP Morgan, Bank of America ou Citigroup, qui ont également publié cette semaine des résultats en baisse, Goldman Sachs est confronté à un environnement de moins en moins favorable.Même si la banque d’affaires a réalisé un chiffre d’affaires meilleur que ce qu’attendaient les analystes, celui-ci a baissé de 12 % au quatrième trimestre, à 7,69 milliards de dollars pour un bénéfice net de 2,1 milliards, contre 2,33 milliards sur la même période de l’année précédente.Cette chute s’explique par le fait que Goldman Sachs est beaucoup plus dépendante des activités de courtage que ses principales concurrentes. Or cette activité a été très chahutée. « Nous sommes satisfaits de nos performances au cours d’une année caractérisée par des conditions financières et une économie mondiale mitigées », s’est toutefois félicité Lloyd Blankfein, le PDG de Goldman Sachs.L’impact de cet environnement compliqué est notamment visible dans le « fixed income », c’est-à-dire les placements obligataires, les marchés des devises et celui des matières premières. Dans ce domaine la chute du chiffre d’affaires atteint 29 % à 1,22 milliard.Pour Citigroup et Bank of America la baisse a atteint respectivement 16 % et 30 %, tandis que JP Morgan a publié un résultat dans cette activité en chute de 14 % à périmètre comparable.L’une des explications réside dans le parcours erratique qu’ont connu ces métiers au cours de 2014. Dans un premier temps, les marchés ont fait preuve d’un calme inédit avec très peu d’activité et donc très peu d’opportunité de revenus, tandis que la fin de l’année a été secouée par une très forte volatilité, notamment en raison de la chute brutale des cours du pétrole.Recul des bonusLa banque d’investissement n’a pas été non plus épargnée. Pour Goldman Sachs, cette activité a plongé de 16 % par rapport au quatrième trimestre de 2013 à 1,4 milliard. La banque d’affaire a compensé en réduisant ses coûts opérationnels de 14 %. Ceux-ci ont même baissé de 12 % par rapport au dernier trimestre.Les bonus versés au management et aux employés en ont subi les conséquences : leur montant total a baissé de 11 % à un peu moins de 2 milliards. Il s’agit du premier poste de dépenses pour Goldman Sachs, qui, en proportion du chiffre d’affaires est cependant resté étal à 36,8 %.Même si Goldman Sachs est parvenu à limiter les dégâts, les résultats des banques américaines montrent une nette dégradation de leur rentabilité. Sur l’ensemble de 2014, le bénéfice net de Bank of America a plongé de 58 %, celui de Citigroup de 47 %.Outre les mauvaises performances dans le courtage, les deux établissements pâtissent de la faiblesse des taux d’intérêt qui pèse sur la rentabilité de leur activité de prêt.Wells Fargo, la première capitalisation bancaire américaine, moins exposée au courtage, s’en est mieux tirée. Le groupe a dégagé en 2014 un bénéfice net de 23,1 milliards de dollars, en hausse de 5 %.Même si la performance a faibli au quatrième trimestre, le bénéfice net reste en hausse de 2 % à 5,7 milliards de dollars. La rentabilité progresse ainsi pour le 18e trimestre successif, selon la société d’études FactSet.Le nouvel environnement réglementaire pointé du doigtLa rentabilité des banques américaines a été également bousculée par les amendes astronomiques qu’elles ont dû payer pour éviter des poursuites judiciaires. Bank of America a ainsi dû verser plus de 16 milliards aux autorités américaines pour sa responsabilité dans la crise des subprimes.Le bénéfice de Citigroup au quatrième trimestre ne s’est élevé qu’à 350 millions de dollars contre 2,4 milliards sur la même période de l’année précédente après avoir provisionné 3,5 milliards au titre des amendes dont elle fait l’objet et des charges de réduction de coûts.Quant à JP Morgan, la pénalité qui lui a été infligée dans le scandale sur les manipulations des marchés des devises a lourdement pesé sur ses résultats. La banque a accepté en novembre de payer 1 milliard de dollars aux autorités britanniques et américaines.Par ailleurs, le groupe a payé 100 millions supplémentaires dans un accord à l’amiable avec des investisseurs institutionnels. JP Morgan reste sous la menace de poursuites criminelles sur ce dossier.Mercredi, lors d’une conférence avec les analystes, Jamie Dimon, le PDG de JP Morgan s’est plaint également du nouveau contexte de régulation, qui oblige les banques à réduire leur exposition aux activités les plus spéculatives, qui étaient jusqu’à présent les plus lucratives.« Les banques sont attaquées », a-t-il lancé, ce qui n’a pas empêché JP Morgan de publier un bénéfice net record de 21,8 milliards de dollars. Même sur la défensive, les banques ont visiblement encore de la ressource.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Ségolène Royal persiste et signe : la France devra, tôt ou tard, construire de nouveaux réacteurs nucléaires pour remplacer ceux qui ne pourront être prolongés et maintenir à 50 % la part d’électricité d’origine nucléaire, objectif fixé par le chef de l’Etat, François Hollande, pour l’après-2025.Deux jours après avoir annoncé la couleur dans un entretien au magazine L’Usine nouvelle, la ministre de l’écologie et de l’énergie a réitéré ses propos, jeudi 15 janvier, en marge de ses vœux à la presse. « Nous ne faisons pas le choix des écologistes qui consiste à dire qu’il faut sortir du nucléaire, a-t-elle déclaré. Ce n’est pas le choix que fait le gouvernement : le gouvernement veut sortir du tout nucléaire, il y a une grosse nuance. »Un stade de développement pré-industrielDans cette interview, Mme Royal évoquait « une nouvelle génération de réacteurs », sans plus de précisions. Jeudi, elle a cité les centrales de « quatrième génération », l’EPR et l’Atmea étant des chaudières dites « de troisième génération » ne présentant pas un saut technologique majeur par rapport aux 58 réacteurs exploités par EDF. Le « seul » problème, c’est que ces réacteurs de génération IV, beaucoup moins gourmands en uranium, n’en sont qu’à un stade de développement pré-industriel. Et les experts n’envisagent pas une – éventuelle – leur production en série avant 2040-2050.La France a une position importante au sein du Forum international Génération IV, lancé en 2000 à l’initiative des Etats-Unis, où douze pays (dont la Russie, la Chine et le Japon) et Euratom travaillent sur six filières technologiques. Paris s’est fixé l’objectif de disposer, à l’horizon 2040-2050, d’un réacteur à neutrons rapides (RNR) « sous une forme industrialisable », successeur de Superphénix arrêté en 1997 et en cours de démantèlement à Creys-Malville (Isère). Le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), EDF et Areva travaillent notamment sur une technologie utilisant le sodium comme fluide caloporteur, avec des industriels français (Alstom, Bouygues…) et étrangers (Toshiba, Rolls Royes…).Il n’y aurait plus besoin d’enrichissementDans la plupart des 440 réacteurs actuellement en service dans le monde, c’est l’eau qui joue le double rôle de modérateur de la vitesse des neutrons et de transporteur de la chaleur produite. Ces réacteurs à neutrons rapides ont de nombreux atouts. Ils brûlent l’uranium fissile (U235), qui ne constitue que 0,7 % de l’uranium naturel, mais aussi l’isotope non fissile (U238), qui représente l’essentiel du minerai, les neutrons rapides le transformant en plutonium (PU 239) qui, lui, est fissile. Ainsi les réserves d’uranium deviendraient-elles suffisantes pour assurer le fonctionnement des RNR durant plusieurs milliers d’années, estiment les experts du CEA. Il n’y aurait plus besoin d’enrichissement, réduisant considérablement le risque de prolifération.Enfin, ces réacteurs brûlent le plutonium et une partie des déchets les plus radiotoxiques (à haute activité et à vie longue). Le premier sert actuellement à fabriquer du MOX (en l’associant à l’uranium) utilisé dans 22 des 58 réacteurs français ; les seconds doivent être vitrifiés et entreposés à l’usine de retraitement-recyclage de La Hague (Manche) en attendant un éventuel enfouissement profond. Selon l’Association mondiale du nucléaire (WNA), les industriels de l’atome ont accumulé un stock d’environ 1,5 million de tonnes de ces « déchets » radioactifs au cours des soixante dernières années.Pour l’heure, la contribution française a un nom : Astrid (Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial). Ce démonstrateur technologique de grande puissance (600 MW), dont le CEA est le maître d’ouvrage, n’en est qu’au stade de l’« avant-projet sommaire », indique le Commissariat. La décision de le construire ne sera prise qu’en 2020, et sa mise en service n’interviendra qu’en 2020 pour un démarrage des expérimentations en 2025.Un défi financierL’enjeu porte notamment sur la sûreté de ce réacteur, un point sur lequel Astrid « devra rompre avec ses prédécesseurs » Phénix et Superphenix, indique Christophe Béhar, directeur de l’énergie nucléaire au CEA et vice-président du Forum Génération IV. « Nous avons fait la liste de tous les incidents survenus sur Superphénix pour qu’ils ne se reproduisent pas sur Astrid », affirme-t-il. Car si le sodium liquide assure une meilleure évacuation de la chaleur du cœur des réacteurs, il a aussi le double inconvénient d’exploser au contact de l’eau (il n’y en aura pas dans Astrid) et de brûler au contact de l’air. En 1995, un incendie s’était déclaré dans le réacteur prototype japonais Monju à la suite d’une fuite de sodium, ce qui avait entrainé son arrêt pendant plus de quatorze ans. Il avait été relancé… quelque mois avant la catastrophe de Fukushima.Le défi d’Astrid est aussi financier. Son coût est en effet estimé, selon certaines sources, à plus de 5 milliards d’euros. « Il n’est pas acquis aujourd’hui que les objectifs fixés puissent être atteints à un coût raisonnable », indique le ministère de l’écologie et de l’énergie sur son site. Pour l’heure, 650 millions ont été dégagés en 2010 dans le cadre du « grand emprunt » pour les investissements d’avenir, auxquels s’ajoutent 130 millions venant des entreprises partenaires.Le paysage énergétique mondial a beaucoup changé depuis le lancement du Forum Génération IV en 2000. Outre Fukushima, le boum des gaz de schiste aux Etats-Unis, le développement accéléré de l’éolien et du solaire en Europe, sans oublier l’effondrement récent des cours du pétrole, ont rendu le nucléaire moins attractif. Même si la menace du changement climatique, elle, n’a fait qu’augmenter au cours des quinze dernières années - un des grands arguments des défenseurs de l’atome civil.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.01.2015 à 11h28 • Mis à jour le16.01.2015 à 14h51 | Bertrand Bissuel Les grandes effusions républicaines sont terminées pour Cécile Duflot. Après avoir salué le discours de Manuel Valls, mardi 13 janvier, lors de l'hommage rendu aux 17 victimes des attentats commis à Paris, la députée écologiste a repris l'une de ses activités préférées : taper sur la politique de l'exécutif, qu'elle juge trop libérale. Cette fois-ci, c’est Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, qui en a fait les frais.Jeudi 15 janvier, en début de soirée, l'ancienne ministre du logement du gouvernement Ayrault a participé aux travaux de la commission spéciale de l'Assemblée nationale sur le projet de loi « croissance et activité » défendu par M. Macron. Bien qu'elle n'en soit pas membre, elle peut y prendre la parole mais sans avoir le droit de voter sur les amendements. « J'imagine que, pour elle, l'émotion doit être grande », a ironisé François Brottes, le président (PS) de la commission spéciale. « Provocation amicale », a-t-il tenu à préciser, en souriant.Mme Duflot s'est « invitée » dans les débats lorsqu'il s'est agi d'examiner les mesures relatives à l'urbanisme. L'une d'elles vise à développer les « logements intermédiaires » (ceux situés entre le parc HLM et les habitations à loyer libre) en permettant aux communes d'augmenter le nombre de mètres carrés constructibles sur une parcelle donnée. Craignant que les bailleurs sociaux privilégient cette offre inaccessible pour les familles les plus modestes (car les loyers sont trop élevés), Mme Duflot et ses collègues du groupe écologiste ont défendu des amendements en faveur de la production locative sociale.« Un énorme loup »C'est « la priorité » aujourd'hui, a insisté la députée de Paris. Pour elle, « il y a un énorme loup » dans le dispositif envisagé par la loi, « s'il n'est pas encadré » : les communes seront enclines à mettre en chantier du logement intermédiaire, qui est hors de portée des plus pauvres. La parlementaire a également exprimé la crainte que, à terme, le législateur change la règle pour que l'habitat intermédiaire soit pris en compte dans le pourcentage de HLM à édifier dans plusieurs centaines de municipalités, conformément à la loi « solidarité et renouvellement urbains » (SRU).« Il me semble que les garde-fous ont été mis, a répliqué M. Macron. Je veux bien qu'on décide d'empiler protection sur protection, contrainte sur contrainte mais le résultat à la fin, c'est que ça ne construira plus. (…) C'est pour cette raison que je ne peux pas partager la philosophie qui est la vôtre. »Le débat a tourné à l'aigre durant l'examen d'un autre article, qui modifie les obligations pesant sur un propriétaire lorsqu'il veut vendre son bien alors que ce dernier était, jusqu'alors, loué à des particuliers. La loi ALUR, portée par Mme Duflot quand elle était membre du gouvernement, avait mis en place des mesures de protection supplémentaires au profit des locataires, en particulier ceux qui sont touchés par les « ventes à la découpe » (mise à vente, lot par lot, d'appartements dans un immeuble appartenant à une société privée). Les dispositions prises à l'époque ont eu, pour effet, dans certains cas, de permettre aux occupants de rester dans les lieux durant plus de dix ans, a expliqué en substance, M. Macron. Il convient donc d'assouplir la réglementation car elle risque de décourager les investisseurs, a-t-il ajouté.Mme Duflot a indiqué, jeudi, qu'elle avait conscience que les droits accordés aux locataires pouvaient être remis en cause, un jour « mais pas avant le mois de juin 2017 » – autrement dit, pas durant le quinquennat de François Hollande. « Je suis très heurté par ce que j'entends, s'est-elle indignée. Quelle formidable hypocrisie ! (…) La vente à la découpe, c'est de la rentabilité de barbouze. On achète un immeuble, (…), on ne fait aucun travaux et on revend. Avec une marge énorme. » Détricoter la loi ALUR quelques mois après sa promulgation, « c'est surprenant et c'est regrettable », a-t-elle tempêté. L'initiative du gouvernement « va améliorer la marge de certains découpeurs ».M. Macron lui a répondu que ses affirmations relevaient « de la posture ». « Ne faites pas croire (...) que nous serions en train de faire un cadeau aux suceurs de sang du peuple. (...) Vous vous feriez plaisir à peu de frais. Et ce n’est pas à la hauteur du débat que nous sommes en train de conduire », a-t-il lancé. L’union nationale semble bien loin.Opération déminage pour la loi Macron Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Chastand Si la croissance devrait un peu s’améliorer en 2015, la situation de l’emploi ne devrait en revanche pas s’éclaircir. L’Unedic, l’organisme qui gère l’assurance-chômage, a publié de sombres pronostics, vendredi 16 janvier. Ils prévoient une hausse du taux de chômage à 10,3 % en métropole fin 2015, contre 9,9 % actuellement. Le nombre de chômeurs sans aucune activité (la « catégorie A » de Pôle emploi) devrait s’établir dans un an à 3,6 millions de personnes, contre un peu moins de 3,5 millions actuellement.En comptant les chômeurs ayant une activité réduite (catégories B et C), le nombre d’inscrits à Pôle emploi pourrait grimper de 5,2 à près de 5,4 millions de personnes. Cette situation a une raison simple : le timide retour de la croissance, que l’Unedic estime à 0,8 % pour 2015 en accord avec le consensus des économistes, ne permettra pas de créer suffisamment d’emplois pour compenser la hausse de la population active. Ces prévisions sont similaires à celles de l’Insee, publiées le 18 décembre 2014, qui pronostiquent un taux de chômage à 10,6 % en 2015, DOM compris. François Hollande n’avait pas contesté en décembre ces sombres présages. « Est-ce que 1 % de croissance suffit pour réduire le chômage en France ? Non, parce qu’en France, la population active augmente », avait-il déclaré en déplacement à Bruxelles. Depuis son échec à « inverser la courbe du chômage avant fin 2013 » comme il s’y était engagé, le président de la République est très prudent sur ses promesses publiques en matière d’emploi. En avril, il s’est uniquement engagé à ne pas se représenter en 2017 si le chômage ne reculait pas d’ici là.DérapageSouci supplémentaire, cette nouvelle montée du nombre de chômeurs va se traduire par une forte hausse du déficit de l’Unedic. Alors que l’assurance-chômage prévoyait encore en septembre de réduire son déficit en dessous de 3,7 milliards d’euros en 2015 (contre près de 4 milliards en 2013), celui-ci devrait finalement se stabiliser en 2014 puis déraper à plus de 4,6 milliards en 2015. L’Unedic, qui est déficitaire depuis 2009 et le début de la crise, va voir sa dette totale grimper à près de 26 milliards à cet horizon.Si un déficit est logique en période de crise pour l’assurance-chômage, ce dérapage des comptes devrait peser sur la prochaine négociation des règles d’indemnisation des chômeurs. Les syndicats et le patronat, qui gèrent l’Unedic, ont prévu de les rediscuter en 2016, mais un premier groupe de travail doit se réunir en 2015. Il apparaît déjà que l’actuelle convention, rentrée totalement en vigueur début octobre, ne permettra pas de stabiliser le déficit comme espéré, malgré les 600 millions d’euros d’économies prévues par le texte.Cette convention prévoyait pourtant un durcissement de l’indemnisation des intermittents, l’allongement du délai de carence pour les salariés quittant leur entreprise avec des indemnités supralégales ou la création de « droits rechargeables » plus simples mais souvent moins avantageux pour les chômeurs reprenant une activité temporaire. Mais les fondamentaux – un jour cotisé pour un jour travaillé, une durée d’indemnisation pouvant aller jusqu’à deux ans, voire trois ans – étaient restés les mêmes.Le Medef n’a jamais caché qu’il souhaitait s’y attaquer et le gouvernement a publiquement demandé en octobre aux partenaires sociaux de durcir davantage ces règles. « La question de l’efficacité, de l’équité des règles » du régime d’assurance-chômage « est un débat légitime », avait déclaré Manuel Valls le 8 octobre, en laissant entendre que les règles d’indemnisation n’incitaient pas, selon lui, suffisamment les chômeurs à rechercher un emploi.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.01.2015 à 10h08 • Mis à jour le16.01.2015 à 15h57 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La Commission européenne a rendu public, vendredi 16 janvier, l’intégralité de sa décision justifiant l’ouverture d’une enquête pour aide d’Etat concernant le groupe américain Amazon et ses pratiques fiscales au Luxembourg, qui avait été annoncé en octobre 2014.Bruxelles estime que les autorités luxembourgeoises « octroient un avantage à Amazon » à travers certaines pratiques fiscales, et que cela « constitue une aide d’Etat » illégale.La publication du détail des accusations de la Commission à l’encontre d’Amazon, et du Luxembourg, intervient après les révélations « LuxLeaks », début novembre 2014, un travail journalistique de grande ampleur, qui a mis à jour, au Luxembourg, un système d’évasion fiscale de grande envergure au profit des multinationales.LuxLeaks : L’évasion fiscale, un sport national pour les géants américainsPourquoi ne dévoiler le contenu des griefs que maintenant ?La décision d’ouverture d’enquête à l’encontre d’Amazon avait été rendue publique le 7 octobre 2014, mais les détails justifiant cette démarche n’avaient pas été divulgués, pour laisser aux parties concernées le temps d’en extraire ce qu’elles jugent relever du secret des affaires.La Commission s’était déjà prêtée à ce genre d’exercice (publier l’intégralité de sa décision d’ouverture d’enquête), fin 2014, à propos des pratiques fiscales de Starbucks aux Pays-Bas et d’Apple en Irlande.Les informations publiées vendredi (25 pages au total), n’apportent pas de données nouvelles concernant l’avancée de l’enquête de Bruxelles. La commissaire en charge de la concurrence, Margrethe Vestager s’est engagée à communiquer sur ce sujet avant la fin du premier trimestre 2015.Quelles sont les pratiques fiscales visées ? Ce qui est visé par l’enquête de Bruxelles c’est le système du « rescrit fiscal » (ou « tax ruling ») : celui-ci permet à une entreprise de demander à l’avance comment sa situation fiscale sera traitée dans un pays, et est utilisé par les multinationales pour faire de l’optimisation en répartissant profits et coûts entre leurs filiales dans différents pays.Amazon et le Luxembourg sont-ils les seuls visés par la Commission ?Non. La Commission a demandé des renseignements sur cette pratique du rescrit fiscal en juin 2014 à six pays : Chypre, l’Irlande, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas et le Royaume-Uni.Elle a ouvert à ce jour quatre enquêtes sur des « tax rulings » qu’elle soupçonne de constituer des aides d’Etat illégales : deux d’entre elles visent le Luxembourg, pour des accords avec le Amazon et le groupe automobile italien Fiat. Les deux autres concernent l’Irlande avec Apple et les Pays-Bas avec Starbucks.Que montrent les 25 pages publiées par la Commission ?Le document publié vendredi éclaire sur les pratiques fiscales d’Amazon en Europe, particulièrement dans le Grand-Duché.La Commission explique soupçonner le fisc luxembourgeois d’avoir pris, au bénéfice du géant américain de la vente en ligne, une décision fiscale anticipative, le 6 novembre 2003, qui validerait des prix de transfert contestables entre les filiales luxembourgeoises d’Amazon et la maison mère.Les prix de transfert désignent les prix facturés pour des opérations commerciales entre diverses parties d’un même groupe d’entreprises, prix fixés pour l’usage de droits de propriété intellectuelle, pour la vente de produits et services, etc...Ces prix de transfert doivent être évalués conformément aux conditions du marché, c’est-à-dire, au prix auquel ces biens et services seraient facturés si une entité d’un groupe devait les acquérir sur le marché au lieu de le faire à l’intérieur du groupe.Une évaluation erronée des prix de transfert peut conduire à la diminution de la base fiscale d’une entreprise sur un territoire, donc à la minimisation de son bénéfice imposable.La Commission se penche notamment sur la structure d’Amazon au Luxembourg. Le groupe y a regroupé quasiment toutes ses activités en Europe.Ce que reproche la Commission c'est l'accord sur le prix de transfert entre deux entités luxembourgeoises, Lux SCS et Lux Eu SARL.Amazon Eu SARL « joue le rôle de siège principal d’Amazon pour l’Europe et est le principal opérateur des services de commerce de détail et des services aux entreprises offerts par l’intermédiaire des sites web européens d’Amazon », indique le document de Bruxelles publié vendredi. En outre, elle assume des fonctions de gestion de trésorerie et détient (directement ou indirectement) les autres filiales européennes d’Amazon qui assurent la commercialisation, le marketing et les fonctions de support. »Cette filiale a déclaré un chiffre d’affaires de 13,6 milliards d’euros. Cette société Amazon EU SARL joue le rôle de société mère pour d’autres filiales luxembourgeoises. Amazon emploie environ 1 000 salariés au Luxembourg, dont des postes de direction stratégique gérant l’ensemble des activités européennes d’Amazon.Lux SCS est une entité « fiscalement transparente » selon le rapport de Bruxelles, qui possède 100 % du capital de Lux EU SARL, qui, elle, est la société qui est censée payer des impôts au LuxembourgLux SCS licencie des droits de propriété intellectuels à Lux EU SARL, selon un prix de transfert, qui a été approuvé par le fisc luxembourgeois en 2003, et que Bruxelles soupçonne de ne pas être conforme au prix du marché : il aurait été surévalué pour minimiser la base imposable de Lux Eu SARL.Que répondent les « accusés » ?Les autorités luxembourgeoises ont immédiatement réagi à la publication de ces documents en assurant dans un communiqué que « le Luxembourg est confiant que les allégations d’aide d’État dans cette affaire sont sans mérite ».Le Luxembourg se dit assuré « qu’il sera à même de convaincre la Commission de la légitimité de la décision anticipative en cause et qu’aucun avantage sélectif n’a été accordé ».Où en sont les projets de la Commission pour plus de transparence fiscale ?Consciente de l’impact délétère sur les opinions publiques des révélations LuxLeaks, la Commission européenne, et son président, Jean-Claude Juncker, qui a été premier ministre du Luxembourg pendant près de 19 ans, ont pris à plusieurs reprises l’engagement, fin 2014, de faire de la lutte contre l’évasion et la fraude fiscale en Europe une de leurs priorités.Lire aussi : Les Européens avancent dans la lutte contre l’optimisation fiscaleLe commissaire à l’économie et à la fiscalité, Pierre Moscovici doit présenter, d’ici à la fin du premier trimestre 2015, une directive sur l’échange automatique et obligatoire des accords fiscaux préalables.Mais la pression sur la Commission européenne pour agir contre l’évasion et la fraude fiscale va croissante. Au Parlement européen, une commission d’enquête est sur le point d’être formée, à l’initiative des Verts, qui aura des pouvoirs étendus.LuxLeaks : le Parlement européen veut mettre en place une commission d’enquêteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.01.2015 à 09h11 • Mis à jour le16.01.2015 à 09h51 Bernard Maris, économiste reconnu, universitaire, écrivain, essayiste, journaliste, a été assassiné le 7 janvier avec plusieurs de ses amis de Charlie Hebdo. Il a été une personnalité marquante de la pensée économique contemporaine ; ses choix iconoclastes l’ont conduit à pourfendre inlassablement l’économie standard et à dénoncer ses impostures.Acteur et penseur de son temps, dans une société soumise à des évolutions très puissantes depuis les années 1980 et à une crise sans précédent depuis le milieu de la dernière décennie, il s’est attaché, sans relâche à participer à la tâche indispensable de l’examen des idées, des institutions, des pratiques, des discours. Son esprit critique s’accompagnait toujours de propositions fortes.Un universitaire engagéJusqu’à la fin des années 1980, Bernard Maris a été membre du Centre d’études juridique et économique sur l’emploi (CEJEE) à l’Université Toulouse-1, où il avait soutenu sa thèse en 1975 (La distribution personnelle des revenus : une approche théorique dans le cadre de la croissance équilibrée) sous la direction du professeur Jean Vincens. En 1984, il devient maître de conférences à l’Université des sciences sociales de Toulouse (UT1-Capitole).En 1990, il rejoint le Laboratoire d’étude et de recherche en économie de la production (Lerep), qui deviendra le Lereps (Laboratoire d’étude et de recherche sur l’économie, les politiques et les systèmes sociaux) en 1998, où il restera pendant huit ans. Sa démarche était fondamentalement scientifique et épistémologique, il cherchait un lieu de recherche qui soit en rupture avec les paradigmes de l’économie standard et qui lui permette l’exercice véritable d’une pensée critique.Nommé professeur de sciences économiques à l’Institut d’études politiques de Toulouse en 19942, il dirigea le Lerep pendant deux années ainsi que le DEA qui était rattaché aux activités de recherche du laboratoire.Bernard Maris tenait beaucoup à son titre d’universitaire. Mais sa nomination comme professeur fut mouvementée suite à une très longue et très vive délibération du Conseil national des universités (CNU). Le conseil restreint de 12 professeurs n’ignorait pas le polémiste redoutable qu’était déjà Bernard Maris, notamment vis-à-vis de la pensée économique standard, mais aussi l’économiste compétent, grand spécialiste de la pensée keynésienne qu’il était déjà. Suite à un débat houleux, où il fallut rappeler qu’il était un véritable universitaire et poser la question de savoir s’il valait mieux l’avoir dans l’université ou en dehors, il fut finalement nommé professeur, mais à une voix près. L’instance supérieure de la profession avait sauvé de justesse son honneur de gardienne et de garante de la scientificité de la discipline et aussi de son pluralisme.« Meilleur économiste »Le séminaire « Rhétorique » qu’il mit en place accueillit des chercheurs prestigieux en sciences sociales tels que Jean-Pierre Dupuy ou Robert Boyer. C’est à cette époque qu’il obtient le prix du « meilleur économiste » décerné par Le Nouvel économiste (1995). C’est aussi de cette période que date la relation étroite qui s’est établie entre Gilles Dostaler et notre laboratoire.Avec un sourire complice, Gilles aimait voir un signe entre Keynes né l’année de la mort de Marx (1883) et Bernard et lui-même nés l’année de la mort de Keynes (1946). Quel économiste de génie naîtra l’année de notre décès, aimait-il à ironiser. Gilles Dostaler a disparu en 2011 et Bernard Maris est mort assassiné le 7 janvier aux côtés d’autres journalistes de Charlie Hebdo à qui il consacra ses plus belles années.En 1998, Bernard Maris s’était installé à Paris en intégrant l’Université Paris-8 et l’Institut d’études européennes. Il se rapprochait ainsi de Charlie Hebdo pour lequel il faisait des chroniques depuis plusieurs années, et de Sylvie Genevoix qu’il a épousée en secondes noces en 2007. Il a mené de front sa carrière d’universitaire, de chroniqueur, de romancier, tout en gardant son sourire et sa gentillesse. Il poursuivra seul le projet commencé avec son épouse en publiant, L’Homme dans la guerre. Maurice Genevoix face à Ernst Jünger en 2013 (Grasset), en hommage à l’académicien et sera conseiller durant le tournage du film qui lui fut consacré en 2014 (Ceux de 14). Il faisait aussi partie du comité éditorial de l’association Je me souviens de Ceux de 14, qui se propose de rassembler autour de la figure de Maurice Genevoix les personnes qui souhaitent commémorer le début de la Grande Guerre…Un antilibéral KeynésienBernard Maris était un spécialiste de Keynes dont il partageait plusieurs idées : l’implication du chercheur, la responsabilité du discours scientifique, la performativité de l’économie. L’économie n’est pas une science amorale et apolitique qui se suffit à elle-même. La réflexion économique doit se nourrir de toutes les autres sciences (sociologie, histoire, anthropologie, psychologie…) mais aussi de l’art, de la littérature, bref de toutes les productions humaines. Il avait consacré en 2007 cette pluridisciplinarité en publiant, avec une historienne, un anthropologue et une sociologue, Gouverner par la peur (Fayard, 2007).Pour lui, les questionnements de la psychologie et de l’économie se rejoignent, « l’accumulation inlassable du capital, le désir mortifère d’argent et la pulsion de mort sont intrinsèquement liés » (Capitalisme et pulsion de mort écrit avec Gilles Dostaler, Albin Michel, 2009). La rhétorique est essentielle (Petits principes de langue de bois économique, Bréal, 2008). L’économie est politique et sociale (Antimanuels d’économie, Bréal, 2003 et 2006, L’argent du riche et l’argent du pauvre, Le Monde Editions, 1992).Bernard pourfendait les idées néoclassiques, il était attentif à la place de la confiance et au rôle des politiques publiques pour soutenir l’activité économique. Dans ce cadre, il fut un fervent défenseur des politiques sociales, de la réduction du temps de travail, de la décroissance et milita pour un revenu universel. Il refusait d’être enfermé dans une opinion définitive ; l’analyse, et les conclusions que l’on en tire, sont toujours situées et doivent évoluer avec les changements sociaux.Son approbation du traité de Maastricht ne l’a pas empêché de poster, les 19 et 20 avril 2014, à la revue Alternatives économiques un billet intitulé « Je vire ma cuti », dans lequel il expliquait qu’il fallait désormais quitter la zone euro. Sans harmonie fiscale et budgétaire, les dettes restent séparables, écrivait-il, et cette sortie de la zone euro peut être ordonnée, selon un précepte keynésien, en créant une monnaie commune et en exprimant la dette publique française dans une nouvelle monnaie, l’eurofranc, qui relève à 93 % du droit français. Sinon, un véritable Tsunami financier mondial serait à craindre…Comme Keynes, Bernard Maris considérait que l’économiste à l’instar de tout citoyen doit participer à la vie politique et sociale (Keynes ou l’économiste citoyen, Presses de Sciences Po, 1999). En 2011, le président du Sénat Jean-Pierre Bel lui avait demandé d’intégrer le conseil général de la Banque de France.Réflexion, création, transmissionIl a été enseignant à la Banque centrale du Pérou dans les années 1980. Il a été aussi membre du conseil scientifique d’Attac et candidat des Verts aux législatives de 2002. Il participe à tous les médias. À la presse : en 1992, il est un de ceux qui feront renaître Charlie Hebdo dont il restera jusqu’en 2008 le directeur adjoint. Il contribuera par la suite à différents journaux : Marianne, Le Nouvel Observateur, Le Figaro Magazine, Le Monde, Alternatives économiques.À la radio, il tenait le samedi sur France Inter une chronique dans l’émission « On n’arrête pas l’éco » et participait au « débat économique » du vendredi matin, avec Dominique Seux. À la télévision, il intervenait sur I-Télé (« Y’a pas que le CAC », jusqu’en 2009) où il débattait des questions économiques avec Philippe Chalmin. Il était souvent invité à l’émission « C dans l’air » de France 5.Publications de Bernard MarisOuvrages d’économieÉléments de politique économique : l'expérience française de 1945 à 1984, Privat, 1985.Des économistes au-dessus de tout soupçon ou la grande mascarade des prédictions, Albin Michel, 1990.Les Sept Péchés capitaux des universitaires, Albin Michel, 1991.Jacques Delors, artiste et martyr, Albin Michel, 1993.Parlant pognon mon petit. Leçons d’économie politique, Syros, 1994.Ah Dieu ! Que la guerre économique est jolie !, coécrit avec Philippe Labarde, 1998.Keynes ou l'économiste citoyen, Presses de Sciences Po, 1999.Lettre ouverte aux gourous de l'économie qui nous prennent pour des imbéciles, Seuil, 1999.La Bourse ou la vie. La grande manipulation des petits actionnaires, coécrit avec Philippe Labarde, Albin Michel, 2000.Malheur aux vaincus : Ah, si les riches pouvaient rester entre riches, coécrit avec Philippe Labarde, Albin Michel, 2002.Antimanuel d'économie, tome 1, « les fourmis », Bréal, 2003.Antimanuel d'économie, tome 2, « les cigales », Bréal, 2006.Gouverner par la peur, avec Leyla Dakhli, Roger Sue, Georges Vigarello (avec la collaboration de Christian Losson), Fayard , 2007.Petits principes de langue de bois économique, Bréal, 2008.Le Making of de l’économie, avec Philippe Chalmin et Benjamin Dard, Perrin 2008.Capitalisme et pulsion de mort, coécrit avec Gilles Dostaler, Albin Michel, 2009.Marx, ô Marx, pourquoi m'as-tu abandonné ? Éditions Les Échappés, 2010.Das Kapital, suite et fin, Les échappés, 2010.Plaidoyer (impossible) pour les socialistes, Albin Michel, 2012.Essais et romansPertinentes questions morales et sexuelles dans le Dakota du Nord, Albin Michel, 1995.L'Enfant qui voulait être muet, Albin Michel, 2003.Le Journal, Albin Michel, 2005, LGF 2007.L’Homme dans la guerre. Maurice Genevoix face à Ernst Jünger, Grasset, 2013.Houellebecq économiste, Flammarion,‎ 2014.Filmographie2008 : L'Encerclement, de Richard Brouillette.2010 : Film Socialisme, de Jean-Luc Godard.Tout dans la vie de Bernard était prétexte à réflexion, à création et à transmission. Il a imaginé son premier roman, « Pertinentes Questions morales et sexuelles dans le Dakota du Nord » (Albin Michel, 1995), où il trace un portrait critique de la société américaine alors qu’il enseignait à l’Université d’Iowa.Bernard Maris s’interrogeait sur la place que l’économiste joue dans la société et critiquait les gourous de l’économie. Son ouvrage sur Des économistes au-dessus de tout soupçon (Albin Michel, 1990) critiquait les économistes, leurs prédictions souvent fausses et le rôle que ceux-ci ont dans la justification de la nécessité des politiques libérales.Il mettait en évidence l’existence de rhétoriques récurrentes énoncées sous formes de lois générales anhistoriques (loi du marché, retour à la concurrence, efficience économique…), conduisant inévitablement aux mêmes erreurs de politique économique et à l’aggravation de l’injustice sociale.Au-delà de son érudition, ce que l’on retiendra de Bernard c’est son esprit libre, son non-conformisme, son plaisir à utiliser l’humour pour souligner la gravité de la situation sociale, ses analyses pertinentes et décalées mais aussi son amour de la vie. Bernard Maris était un universitaire mais aussi un père, un grand-père et un ami fidèle.Texte élaboré au nom du Lereps par : Catherine Baron, Gabriel Colletis, Claude Dupuy, Danielle Galliano, Jean-Pierre Gilly, Malika Hattab-Christmann, Anne Isla, Alexandre Minda, François Morin. L’écriture de ce texte a été coordonnée par Anne Isla.Rendez-vous: Le Lereps organise, conjointement avec l’IEP de Toulouse et l’Université de Toulouse 1-Capitole, une journée d’hommage à Bernard Maris, le 21 mars. Le thème en sera « Bernard Maris, un économiste dans la cité ». 16.01.2015 à 08h40 • Mis à jour le16.01.2015 à 08h47 | Denis Cosnard Après six ans de recul, les ventes de voitures neuves dans les 27 pays de l’Union européenne sont remontées de 5,7 % sur l’année 2014, à 12,5 millions d’immatriculations, selon les chiffres publiés, vendredi 16 janvier, par l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA). En décembre, seizième mois consécutif de hausse, l’augmentation a atteint 4,7 %.Le marché reste loin de ses sommetsPour les professionnels, pas question de pousser des hourras. « Une reprise ? Mieux vaut parler de stabilisation, commente Bernard Lycke, le directeur général du CECRA, l’association européenne des concessionnaires. On a stoppé la chute, c’est tout. Le marché européen reste loin de ses sommets et ne les retrouvera pas avant des années. »Pendant dix ans, de 1997 à 2007, les ventes en Europe ont oscillé entre 14 et 15 millions de voitures neuves par an. La crise a tout remis en cause, et le rétablissement est lent.Avec 12,5 millions d’immatriculations en 2014, le marché demeure 17 % en dessous de ses records historiques.La Grande-Bretagne moteur de l’EuropeAu sein de l’UE, un seul grand marché, la Grande-Bretagne, se situe au même niveau qu’avant la crise. « L’an dernier, cela a été le principal contributeur à la remontée des ventes européennes, avec une hausse de 9 % », soulignent les consultants de LMC Automotive. Un reflet du tonus de l’économie britannique et de conditions d’emprunt avantageuses.Ailleurs en Europe, certains marchés ont connu des rebonds notables, en particulier l’Espagne (+ 18 %), la Grèce (+ 21 %) et le Portugal (+ 35 %). Sans retrouver pour autant leurs niveaux d’avant la crise, loin s’en faut.Ce n’est pas non plus le cas en France, où les ventes ont stagné en 2014, ni en Allemagne, où elles ont progressé d’un modeste 3 %.Le marché auto n’a pas décollé en 2014Les bons scores de Renault et NissanRenault et Nissan, constituent les principaux gagnants de la petite reprise du marché européen. Au total, le duo pèse désormais 13,4 % du marché européen, contre 12,5 % en 2013.Nissan a obtenu un meilleur score (ventes en hausse de 13 % sur l’exercice) grâce en particulier à son nouveau Qashqai, un modèle à mi-chemin entre une berline et un 4x4 tout-terrain. Renault a été porté surtout par sa marque d’entrée de gamme Dacia (+ 24 %).« Avec la crise, les consommateurs privilégient les modèles les moins chers, explique Flavien Neuvy, directeur de l’observatoire Cetelem de l’automobile. Dacia et Skoda, la marque low cost de Volkswagen, profitent à plein de ce mouvement. »Le colosse allemand Volkswagen, qui a vendu près de 3,2 millions de voitures en 2014, reste le premier constructeur européen, loin d’ailleurs devant : en hausse presque continue depuis vingt ans, sa part de marché a franchi en 2014 le cap des 25 % !Année record en 2014 pour VolkswagenLes autres grands constructeurs, en revanche, voient leurs positions stagner ou s’éroder. En particulier General Motors (- 4,6 %). Pénalisé par l’abandon de sa marque Chevrolet en Europe, le champion américain y est à présent dépassé par son compatriote Ford (+ 5,8 %).Des perspectives peu engageantesDans une Europe en panne de croissance, le secteur automobile ne s’attend pas à voir ses ventes progresser forttement. M. Lycke ne voit pas de raison à ce que les ventes montent de plus de 1% en 2015. D’autres experts se montrent à peine plus positifs : IHS et Barclays tablent sur environ 2,5 % de hausse, LMC sur 3 %.« Le marché européen est saturé, résume M. Lycke. Les particuliers ont déjà des voitures, et les problèmes de pouvoir d’achat les amènent souvent à en retarder le remplacement. Sans compter l’autopartage et tous les bâtons qu’on met dans les roues des automobilistes… »Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.01.2015 à 17h54 Comment recrute-t-on à l’étranger ? Job boards, réseaux sociaux, cabinets de recrutement ou sim­ple bouche-à-oreille : quels sont les outils privilégiés par les employeurs américains, chinois, allemands ? Si les jeunes diplômés sont de plus en plus mobiles et prêts à franchir les frontières, la recherche d’un travail à l’étranger nécessite parfois de connaître certaines subtilités des relations candidat-employeur.Aux Etats-Unis, une personne à la recherche d’un emploi n’hésitera pas à demander à l’un de ses contacts LinkedIn ou Facebook de la recommander pour un poste dans l’entreprise où il travaille. Le groupe Accenture a même créé une application permettant aux candidats externes de trouver, dans leur carnet d’adresses, les employés susceptibles de les aider à postuler. « Les recommandations sont à l’origine de 20 % à 30 % des recrutements aux Etats-Unis. Cela peut aller jusqu’à 50% pour des entreprises qui ont un programme performant, avec des outils technologiques et des gratifications adaptées », indique Gerry Crispin, fondateur du cabinet de conseil et d’analyse CareerXRoads.L’enquête annuelle menée par ce dernier auprès de 250 grandes entreprises place les recommandations à la première place des sources de recrutement outre-Atlantique, juste devant les candidatures déposées sur les sites carrière des entreprises et les job boards comme Monster ou Careerbuilder. « Un candidat recommandé a quatorze fois plus de chances d’être recruté qu’un autre. On recommande moins facilement quelqu’un de sa famille qu’en Europe et plus facilement des gens que l’on a connus à l’université ou au cours de sa carrière, souligne Gerry Crispin. Les réseaux sociaux sont un outil formidable pour cela. » En 2013, 78 % des recruteurs américains déclaraient avoir déjà effectué un recrutement sur les réseaux sociaux, selon un sondage de la plate-forme de recrutement Jobvite, contre seulement 32 % en France, d’après une enquête de RégionsJob.« Les réseaux sociaux donnent accès à de bons candidats mais il faut beaucoup de temps pour les identifier et il est souvent difficile de les faire postuler », souligne Stéphane Wajskop, PDG du cabinet de recrutement 2.0 Careers International. Les employeurs européens y consacrent en moyenne moins de temps que leurs homologues américains. D’après une étude du cabinet Stepstone portant sur sept pays (Autriche, Belgique, Danemark, France, Allemagne, Suède et Royaume-Uni), en 2013, seulement 2 % des recrutements se sont faits sur les réseaux sociaux.Ces derniers arrivent loin derrière les job boards (21% des recrutements), les services publics de l’emploi ou même les offres d’emploi publiées dans la presse (10 %). Or le « recrutement social » correspond beaucoup plus aux attentes des jeunes diplômés, selon M. Wajskop. « Les nouvelles générations veulent aller au-delà du marketing traditionnel qui met en avant la marque, de belles images, des valeurs politiquement correctes. Avant de postuler pour un job, ils veulent pouvoir se faire une idée du travail et échanger avec leurs futurs collègues et managers. C’est particulièrement vrai pour ceux dont le profil est recherché comme les ingénieurs. »Les outils varient entre les marchés sous tension et les autresSi elles sont moins actives sur les réseaux sociaux que leurs homologues américaines, les entreprises européennes savent en revanche tirer parti de leur propre réseau. « Près d’un quart (24 %) des recrutements se fait via des sources internes : mobilité interne, candidatures reçues sur le site carrière de l’entreprise, cooptation et activation des réseaux du recruteur », affirme Stepstone. Mais l’usage de ces outils varie selon les pays.« Il y a une grosse différence entre les marchés sous tension et les autres », souligne François de Boutray, PDG d’Aktor Interactive, une agence lyonnaise de communication en ressources humaines. En Allemagne, la pénurie d’ingénieurs dans un certain nombre de secteurs conduit les entreprises à être plus proactives sur les réseaux sociaux où elles espèrent dénicher la perle rare. « Non seulement elles n’attendent pas que le poisson morde à une offre d’emploi mais elles vont souvent chercher des candidats à l’étranger, en Espagne, en Grèce ou même en France. Cependant, les entretiens restent très importants et passent à la loupe le parcours professionnel d’un candidat », dit M. de Boutray, qui ajoute que la Suisse aussi est à la recherche de talents : « Il n’y a pratiquement pas de marché caché, la plupart des emplois disponibles sont publiés via les job boards, explique-t-il. A l’inverse, l’Italie est beaucoup plus friande du recrutement relationnel. Ce qui empêche les personnes n’ayant pas de réseau sur place d’avoir accès à une grande partie des opportunités. »Priorité aux job boards chez les émergentsDans les pays émergents, l’accès aux emplois disponibles est également assez facile, d’après les spécialistes du recrutement. Cela s’explique, d’une part, par la difficulté pour les entreprises de trouver de nouveaux talents en interne, d’autre part par l’adoption récente des outils de diffusion d’offres d’emploi en ligne. « En Inde, les job boards surpassent largement les autres sources de recrutement avec un volume d’embauche supérieur de 50% aux cabinets de recrutement ou au bouche-à-oreille », affirme le groupe britannique de recrutement digital Evenbase.En Chine, l’essor des réseaux sociaux professionnels, parmi lesquels le français Viadeo (20 millions de membres en Chine), promet de révolutionner le marché du recrutement. « Le réseautage est un aspect fondamental de la culture professionnelle chinoise. Par conséquent, les réseaux sociaux ont un gros potentiel », y compris en matière de recrutement, souligne Evenbase dans une étude intitulée « Digital Recruitment, The Hottest Markets in 2020 ». Cette étude indique aussi qu’un quart des consultants en recrutement au Brésil sont âgés de moins de 21 ans et donc plus sensibles à l’usage des réseaux sociaux. « Le modèle des job boards, s’il est un peu moins en forme en Europe et dans les pays anglo-saxons, reste très utilisé dans les pays émergents », note toutefois François de Boutray. Sur tous les continents, il n’y a, selon lui, que deux outils indispensables pour trouver un emploi : le CV et la lettre de motivation.(Semestriel Le Monde-Campus, Novembre 2014). Marie Pellefigue Malgré des taux de crédit immobilier historiquement bas, il est possible de faire baisser encore le coût global de l'emprunt grâce à de nombreux crédits à taux bonifiés. Mis bout à bout, ils permettent de réduire le montant de la mensualité.PTZ+ (Prêt à taux zéro plus), réservé au neuf et à l'ancien à rénoverLa dernière mouture du PTZ est entrée en vigueur le 1er janvier et sera valable jusqu'au 31 décembre 2017. Ce prêt est destiné à l'acquisition :d'un logement neuf ;d'un logement social vendu à ses occupants ;d'un logement ancien en mauvais état dans l'une des 6 000 communes rurales éligibles, sous conditions de travaux de réhabilitation.Il permet aux personnes qui n'ont pas été propriétaires de leur résidence principale au cours des deux dernières années de bénéficier d'un crédit à taux zéro. A condition de ne pas dépasser des plafonds de ressources.Ces derniers dépendent de la zone géographique et de la taille de la famille. Par exemple cette année, pour obtenir un PTZ+, le revenu fiscal de référence 2013 d'un célibataire doit être compris entre 22 500 et 36 000 euros par an.Par ailleurs, le montant du PTZ+ est variable. Il ne peut servir à financer que de 18 à 26 % du logement, dans certaines limites : de 100 000 à 150 000 euros pour un célibataire par exemple. Enfin, sa durée de remboursement va de 8 à 16 ans, selon les ressources et la composition du foyer.Lire aussi : Immobilier : les nouveautés de 2015Prêts aidés, selon votre profession ou statutSi vous êtes salarié (ou retraité depuis moins de 5 ans), d'une entreprise privée qui cotise à l'un des 23 comités interprofessionnel du logement, vous avez droit à un prêt Action logement (ancien prêt 1 % logement).Accessible aux seuls primo-accédants qui veulent acheter leur résidence principale dans le neuf ou l'ancien sans travaux, il ne peut pas dépasser 30 % de l'enveloppe globale de financement. Avec en plus un plafond de 7 000 à 25 000 euros, selon les ressources de l'emprunteur et la zone géographique. Un montant qui peut être majoré de 5 000 à 10 000 euros dans des cas précis (mobilité professionnelle, acquéreur de moins de 30 ans, locataires sortant du parc HLM, etc.).Le prêt Action logement est accordé pour 20 ans maximum à un taux dépendant de celui du Livret A : il était de 1,25 % en 2014. Pour en bénéficier, adressez-vous à votre entreprise ou à l'organisme auprès duquel elle cotise.Les fonctionnaires et agents de la fonction publique bénéficient du Prêt immobilier fonctionnaire pour acheter leur résidence principale dans le neuf ou l'ancien, avec ou sans travaux. Il est accordé pour 15 ans maximum sous condition de ressources et à condition que l'enveloppe de financement compte déjà un prêt conventionné.Prêts conventionnés, avec un filet de sécuritéCes prêts sont accordés sans condition de ressources à toutes les personnes qui veulent acheter leur résidence principale dans le neuf ou l'ancien. Sa durée maximale est de 35 ans. Son taux dépend des banques, il est plafonné au taux d'usure, soit au 1er semestre 2015 : 4,57 % pour un prêt à taux fixe et 4,15 % pour un prêt à taux variable.Avantage de ce prêt : l'emprunteur peut toucher chaque mois l'aide personnalisée au logement (APL) versée par la Caisse d'allocations familiales, à condition que ses ressources le permettent.Prêts des collectivités locales, variables selon les zones géographiquesDernière possibilité : selon la région, le département, l'agglomération ou la commune où vous habitez, vous pouvez obtenir un ou plusieurs petits prêts à taux bonifiés, voire dans certains cas une subvention. Leur montant dépend très souvent des ressources des emprunteurs, mais aussi d'autres critères (habiter dans la ville, être âgé de moins de 25 ans, etc.).A Paris, il existe ainsi le Prêt Paris Logement à 0 %, accessible, sous condition de ressources, à tous les primo-accédants parisiens qui achètent leur résidence principale dans la capitale. Pour en bénéficier, un célibataire doit justifier d'un revenu fiscal de référence inférieur à 36 623 euros en 2015 (36 239 euros en 2014) : il pourra alors emprunter à un taux de 0 % jusqu'à 24 200 euros sur 15 ans.Ce type de crédit aidé existe dans beaucoup de grandes villes (Caen, Marseille, Rennes, Saint-Malo, Toulouse,...), mais aussi à l'échelle du département (les Hauts-de-Seine notamment). Pour en savoir plus, adressez-vous au service logement de la mairie de votre lieu d'habitation.Marie Pellefigue 20.01.2015 à 15h48 • Mis à jour le20.01.2015 à 16h25 Le Kremlin vole à la rescousse de ses banques, et ne lésine pas sur les moyens. Le ministre des finances, Anton Silouanov, a donné des précisions mardi 20 janvier sur ce plan de bataille prévu par Moscou, qui prévoit au total le déblocage par les pouvoirs publics de 1 000 milliards de roubles (13,3 milliards d'euros).Selon lui, 30 banques, dont il n'a pas encore dévoilé l'identité, bénéficieront du plan de recapitalisation annoncé à la fin décembre par l'Etat russe pour renflouer le secteur bancaire, fragilisé par l'effondrement du rouble. Une aide qui devrait permettre aux établissements financiers de continuer à financer l'activité économique au moment où le pays se prépare à une profonde récession.Lire aussi : Cinq questions sur la chute du rouble– 41 % FACE AU DOLLAR EN 2014Les banques russes, déjà privées d'accès aux marchés de capitaux par les sanctions liées à la crise ukrainienne, voient en effet fortement augmenter les remboursements de leurs dettes contractées en devises. Elles ont par ailleurs subi des retraits massifs de la part des clients au plus fort de la chute du rouble à la mi-décembre.Elles doivent en outre faire face à un fort renchérissement de l'accès aux liquidités, la banque centrale ayant radicalement augmenté ses taux pour enrayer le plongeon de la monnaie (– 41 % face au dollar en 2014).CONDITIONS TRÈS STRICTESAu départ, les autorités avaient laissé entendre que le plan pourrait concerner plus d'une centaine de banques. Mais le gouvernement a ensuite posé des conditions très strictes concernant l'attribution des fonds publics, attribués sous la forme d'obligations d'Etat par l'agence chargée de l'assurance des dépôts.L'aide de l'Etat ne pourra bénéficier qu'aux banques dont le capital dépasse 25 milliards de roubles (330 millions d'euros), qui s'engagent à augmenter les crédits aux secteurs prioritaires de l'économie ainsi qu'à limiter les hausses de salaires des employés et de dividendes versés aux actionnaires. Les industries de transformation, chimiques et agroalimentaires ainsi que les secteurs des transports, de la construction et de la communication doivent être les principaux bénéficiaires, a expliqué récemment le premier ministre, Dmitri Medvedev.PAS UN « SAUVETAGE DES BANQUES À PROBLÈMES »« Je veux insister sur le fait que ces fonds ne doivent pas servir au sauvetage des banques à problèmes [mais] à développer le crédit  [et] aider l'économie », a insisté le chef du gouvernement à la mi-janvier. Le secteur bancaire russe compte plus de 800 banques, parfois très modestes héritées de l'époque soviétique.Les pouvoirs publics retirent régulièrement les licences de petits établissements régionaux soupçonnés de pratiques douteuses. Ils ont dû procéder à la mi-décembre au sauvetage d'une grosse banque, Trust, et la renflouer à hauteur de 127 milliards de roubles (1,7 milliard d'euros).Sans attendre le plan global, l'Etat avait renfloué à la fin décembre les numéro deux et trois du secteur, VTB et Gazprombank, visées par des sanctions occidentales, respectivement à hauteur de 100 milliards de roubles (1,3 milliard d'euros) et 40 milliards de roubles (530 millions d'euros).Lire aussi le décryptage : Les effets inattendus de la chute du rouble 20.01.2015 à 14h02 • Mis à jour le20.01.2015 à 14h43 L'essentielL'Airbus qui effectuait la liaison entre l'Indonésie et Singapour avait disparu le 28 décembre des écrans radar, une quarantaine de minutes après avoir décollé.Il n'y a eu aucun survivant parmi les 162 personnes à bord.Selon le ministre des transports indonésien, l'avion allait trop vite lorsqu'il a décroché. Ignatius Jonan, le ministre des transports de l'Indonésie, a révélé, mardi 20 janvier, que l'Airbus d'AirAsia qui s'était abîmé en mer le 28 décembre était monté à une vitesse excessive, avant de décrocher puis de tomber.gv« Dans les dernières minutes, l'avion est monté à une vitesse supérieure à la normale, a déclaré le ministre à des journalistes, en citant des données radar. Il a soudain franchi la vitesse limite à laquelle il pouvait monter. Ensuite il a décroché. »L'Airbus A320-200, qui effectuait la liaison entre Surabaya, en Indonésie, et Singapour, avait disparu des écrans radar une quarantaine de minutes après avoir décollé. Il n'y a eu aucun survivant parmi les 162 personnes (équipage et passagers) qui étaient à bord.Lire le décryptage : Sécurité aérienne : en 2014, moins d’accidents mais plus de morts« DOMMAGES À L'AVION » OU « FACTEURS HUMAINS » Les enregistrements des conversations à bord du cockpit du vol QZ 8501 d'AirAsia n'accréditent nullement la possibilité d'un attentat terroriste, a déclaré lundi la Commission nationale de sécurité des transports de l'Indonésie (National Transportation Safety Committee, NTSC). D'après Andreas Hananto, qui coordonne l'enquête de la NTSC, l'écoute de ces données n'a révélé « aucune menace » ou signe d'une action criminelle.Les ultimes minutes de l'enregistrement audio sont saturées de « sons de machines et d'alarmes », a-t-il précisé. Il faudra « filtrer » ces sons afin d'obtenir une transcription intégrale de ce qui s'est effectivement dit dans le cockpit de l'avion.Lire aussi : Crash du vol AirAsia : la piste terroriste rejetée, les recherches de plus en plus difficilesLes enquêteurs se concentrent désormais sur « l'éventualité de dommages à l'avion et les facteurs humains », a déclaré l'enquêteur Nurcahyo Utomo. Un autre enquêteur, Ertata Lananggalih, a quant à lui assuré qu'aucun détail sur le contenu des enregistreurs de vol ne serait divulgué avant la publication d'un rapport préliminaire sur les causes de l'accident, attendu la semaine prochaine. 20.01.2015 à 11h36 • Mis à jour le20.01.2015 à 14h42 | Chloé Hecketsweiler et Sandrine Cabut « Une » du Parisien, interview sur RTL, ouverture du journal télévisé de TF1… Le 19 janvier, le professeur Alain Carpentier s’est à nouveau offert un grand show pour commenter l’implantation réussie de « son » cœur artificiel chez un second patient. Opéré en grand secret à Nantes cet été, cet homme de 68 ans est rentré chez lui début janvier et mène, selon le chirurgien cardiaque, une vie normale. Il serait ainsi allé déjeuner « sans aucune assistance technique » chez son fils, à 70 km de chez lui.Lire aussi : Le deuxième patient doté d’un cœur artificiel mènerait une « vie normale »« Ce malade est un miracle », n’hésite pas à clamer Alain Carpentier, qui, à 81 ans, voit se concrétiser le projet sur lequel il travaille depuis trente-cinq ans : une bioprothèse cardiaque entièrement implantable, capable de mimer le cœur naturel et son adaptation à l’effort, et ne nécessitant pas de traitement anticoagulant.Premier malade mort brutalementClaude Dany, 76 ans, le premier humain implanté fin 2013 avec ce cœur de haute technologie développé par la société Carmat, était mort brutalement soixante-quatorze jours après l’intervention. Il n’était jamais ressorti de l’hôpital, du fait de nombreuses complications postopératoires. Celles-ci n’ont été révélées qu’après sa mort par sa famille.Lire aussi : Les raisons de l’arrêt brutal du cœur artificielLe deuxième patient était lui aussi en insuffisance cardiaque au stade terminal (engageant à court terme son pronostic vital) et inéligible à une transplantation. Mais les suites de l’intervention ont été, semble-t-il, plus simples chez cet homme moins âgé et en meilleur état général que Claude Dany. De plus, entre-temps, l’équipe de Carmat a procédé à des ajustements concernant la prothèse et son fonctionnement, selon Alain Carpentier. Ainsi, les spécifications d’un composant électronique qui avait dysfonctionné chez le premier patient ont été modifiées. L’encombrement du système externe, au départ de la taille d’une commode, a été réduit.Un petit sac en bandoulièreLe malade nantais porte désormais, dans un petit sac en bandoulière, la console qui gère les paramètres cardiaques et l’alimentation électrique. « Elle pèse 3 kilos et il faut changer les batteries toutes les cinq à six heures selon l’activité du patient. C’est une contrainte comparable à celle d’un diabétique qui doit s’injecter de l’insuline plusieurs fois par jour », souligne Philippe Pouletty, cofondateur de Carmat et investisseur (Truffle Capital).Ce premier essai clinique prévoit l’inclusion de quatre patients. Si cette étape est concluante, Carmat envisagera un second essai, dont le protocole « n’est pas finalisé, puisqu’il reposera largement sur les enseignements de l’essai de faisabilité en cours », indique la société.En attendant, Alain Carpentier orchestre sa communication en électron libre. Faute de publications scientifiques ou de communications dans des congrès médicaux, il faut se contenter de récits impressionnistes et de communiqués laconiques.Carmat, societé cotée Les seuls chiffres disponibles sont ceux de la santé financière de Carmat, société cotée. Fin décembre 2013, la première implantation avait suscité une vive émotion et une tempête boursière : l’action avait bondi de 105 euros à près de 150 euros avant de retomber au même niveau. En mars 2014, après le décès du premier patient, elle s’était effondrée à 85 euros en une séance, et son cours avait même dû être suspendu, le temps que les investisseurs reprennent leurs esprits.Surveillée de près par l’Autorité des marchés financiers (AMF) depuis ce dérapage, Carmat avait fait vœu de silence. « Mais le professeur Carpentier n’en fait qu’à sa tête : impossible de lui faire entendre raison, soupire un conseiller de la société. Nous avons appris vendredi que l’histoire allait “fuiter”, nous avons juste eu le temps de cadrer un peu le discours. » Lundi 19 janvier, l’action a flambé de 25 % à l’ouverture, avant de se stabiliser à près de 75 euros, soit une hausse de 13 % dans la journée.Lire aussi (édition abonnés) : Bataille de communication autour du cœur artificiel CarmatD’autres projets de cœur artificiel totalA terme, le marché est potentiellement énorme : en Europe et aux Etats-Unis, plus de 20 millions de personnes sont atteintes d’insuffisance cardiaque, estime Carmat, et environ 40 % des patients décèdent dans l’année suivant la première hospitalisation. La société compte commercialiser son cœur entre 140 000 et 180 000 euros, soit à peu près le coût d’une transplantation cardiaque.D’autres projets de cœur artificiel total sont en développement, à des phases moins avancées. Parallèlement, le cœur artificiel Cardiowest (société Syncardia), déjà autorisé pour des malades en attente de greffe, fait l’objet d’un essai aux Etats-Unis pour une implantation permanente. Moins sophistiquée que le cœur artificiel français, cette prothèse américaine est alimentée par un système externe de six kilos. Elle a déjà été posée chez plus de 1 300 patients dans le monde, environ 300 en France. Le record de durée est détenu par un Italien qui l’a gardé 1 374 jours (près de quatre ans) avant une transplantation réussie en 2011.Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSandrine CabutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Chaperon A lui seul, Lorenzo Bini Smaghi, qui deviendra président de la Société générale à l’issue de l’assemblée générale du 19 mai, symbolise les nouvelles règles du jeu du secteur bancaire européen. D’abord parce qu’il est italien. Il sera ainsi le premier président d’une grande banque française non pourvu d’un passeport tricolore. Un tabou franchi au lendemain de la mise en œuvre d’une supervision bancaire européenne, le 4 novembre 2014. L’économiste, ensuite, ancien membre du directoire de la Banque centrale européenne, témoigne d’un impeccable pedigree de banquier central, devenu quasiment un prérequis quand les régulateurs tiennent la bride de plus en plus courte aux établissements de crédit.En tant que président non exécutif de la Société générale, M. Bini Smaghi, 58 ans, aura en effet un rôle déterminant de représentation auprès des régulateurs internationaux. Compte tenu de son passé, il devrait apparaître moins suspect que les purs banquiers pour faire passer des messages auprès des grands argentiers qui se méfient comme de la peste des lobbys bancaires. M. Bini Smaghi mènera ensuite les travaux du conseil d’administration de la Société générale où cinq nationalités sont représentées. De son côté, Frédéric Oudéa, actuel PDG, conservera le pilotage opérationnel de la banque.« Tour de banque » accéléréCette dissociation des pouvoirs a été imposée précisément par la directive européenne dite CRD4 entrée en vigueur en 2014. La Société générale avait obtenu quelques mois de répit pour une mise en place à l’issue de son assemblée générale 2015. M. Bini Smaghi était entré au conseil d’administration de la banque française en mai 2014, avec un titre de « second vice-président ». Et une perspective de monter en grade, si affinités… L’Italien a ensuite fait un « tour de banque » accéléré, notamment auprès des filiales internationales. L’occasion également de vérifier sa compatibilité avec M. Oudéa, avec qui il devra bien s’entendre pour diriger la Société générale.Les deux hommes se connaissaient à peine. C’est un chasseur de têtes qui avait repéré M. Bini Smaghi. Il faut dire que l’Italien, en plus de son expérience, présente l’avantage de parler un français parfait. M. Bini Smaghi a, en effet, grandi, à partir de 6 ans, en Tunisie, où son ingénieur de père construisait des digues. Il a même passé un an dans un internat à Chamonix avant de décrocher son bac au lycée français de Bruxelles et d’étudier les sciences économiques à l’université de Louvain. Une formation prolongée ensuite par un doctorat à l’université de Chicago.L’économiste a ensuite suivi le parcours idéal du haut fonctionnaire italien europhile, entre le département de recherche économique de la Banque d’Italie et la préparation de la création de l’euro à l’Institut monétaire européen à Francfort. En 1998, un certain Mario Draghi, qui dirigeait alors le Trésor italien, lui propose de rentrer en Italie pour jouer les sherpas dans les G7 et autres sommets internationaux. En 2005, M. Bini Smaghi entre au directoire de la BCE où il officiera pendant sept ans et essuiera les débuts de la tempête liée à la crise grecque, avant de quitter l’institution en décembre 2011.Courte escapade chez Morgan StanleyAlors que d’aucuns le voyaient prendre la succession de Mario Draghi qui venait de quitter la Banque d’Italie pour prendre la présidence de la BCE, M. Bini Smaghi enseigne depuis à Harvard, écrivant des opinions dans le Financial Times et un livre notamment pour dénoncer la politique d’austérité. Il assume également la présidence de Snam, un groupe gazier milanais. Enfin, cet héritier d’une grande famille de Florence préside la Fondation du Palais Strozzi, avec la bénédiction de l’ancien maire de la ville, Matteo Renzi, le chef du gouvernement italien.De telles qualités et relations n’étaient pas passées inaperçues dans le monde bancaire. Comme M. Draghi, ancien de Goldman Sachs, M. Bini Smaghi avait cédé aux sirènes des banques d’investissement américaines en rejoignant en octobre 2013 le conseil de Morgan Stanley International. Une courte escapade, car la proposition de la Société générale lui a apparemment semblé plus attirante et il a coupé les ponts avec la banque américaine en rejoignant le groupe tricolore.La Société générale n’est pas la seule à renouveler ses instances dirigeantes : toutes les banques françaises sont engagées sur ce chemin, pour des raisons différentes d’ailleurs. BNP Paribas a été la première à faire évoluer ses instances, avec le remplacement de Baudouin Prot par Jean Lemierre le 1er décembre 2014. Un passage de témoin accéléré par l’amende massive de 6,6 milliards d’euros infligée par les autorités américaines en juillet 2014. Le Crédit agricole, de son côté, doit remplacer Jean-Paul Chifflet, le directeur général de Crédit agricole SA, atteint par la limite d’âge, qui quittera la banque en mai. Le Crédit mutuel Centre Est Europe, lui, amorce en douceur la succession de son dirigeant historique Michel Lucas, 75 ans, qui abandonne peu à peu ses mandats.Toute la place, enfin, s’interroge pour savoir si les barons de BPCE vont tenter de profiter des démêlés judiciaires de François Pérol, le président du directoire mis en examen pour « prise illégale d’intérêt », pour tenter un coup d’Etat.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.01.2015 à 10h44 • Mis à jour le20.01.2015 à 12h22 | Marie Charrel et Cédric Pietralunga L’annonce a fait l’effet d’une douche froide. En décidant, jeudi 15 janvier, de décrocher le franc suisse de l’euro, la Banque nationale suisse a fait s’envoler le cours de la devise helvétique… et elle a plongé dans l’embarras les 2 500 VIP attendus au Forum économique mondial de Davos, qui doit se tenir dans les Alpes du mercredi 21 au samedi 24 janvier.Déjà considérée comme (très) huppée, la station des Grisons pourrait de fait devenir hors de prix pour les visiteurs étrangers. Avec l’actuel boom du franc suisse, il faudra débourser l’équivalent de plus de 400 dollars (340 euros) pour s’offrir une bouteille de Dom Pérignon à l’hôtel Seehof, l’un des meilleurs quatre étoiles de la ville, a calculé l’agence Bloomberg…Officiellement placé sous le thème du « nouveau contexte mondial », le 45e Forum de Davos – qui doit accueillir quelque 1 500 chefs d’entreprise et au moins 300 chefs d’Etat ou membres de gouvernement, dont François Hollande pour la première fois mais également Matteo Renzi ou Angela Merkel – devrait à nouveau faire la part belle aux questions monétaires. Non seulement à cause de la décision de la banque centrale helvétique mais parce que l’événement va se tenir, hasard du calendrier, au milieu d’une semaine cruciale pour la zone euro. Pour ne pas dire à haut risque.Les yeux tournés vers FrancfortJeudi 22 janvier, tous les yeux se tourneront en effet vers Francfort, où siège la Banque centrale européenne (BCE). Le président de l’institution, Mario Draghi, devrait y annoncer, au moins dans les grandes lignes, son programme choc de lutte contre la déflation. Car l’heure est grave. En décembre 2014, les prix ont reculé de 0,2 % dans l’union monétaire, laissant craindre que celle-ci sombre dans la déflation, cette terrible spirale où le recul des prix paralyse l’ensemble de l’économie.Pour y remédier, la BCE devrait se mettre à acheter la dette publique des pays membres de l’union monétaire. Un programme dit d’assouplissement quantitatif (QE en anglais), très controversé en Allemagne, où l’on redoute qu’il n’incite les Etats à renoncer à la discipline budgétaire, mais que la plupart des économistes appellent de leurs vœux. Y compris ceux du Fonds monétaire international (FMI). Sans cela, estiment les partisans du « QE », l’Europe peinera à retrouver le chemin de la croissance. Attendue à Davos, dont elle n’a pas raté une seule édition depuis son accession à la tête du FMI, Christine Lagarde devrait marteler ce message. « Autant dire que lors des rencontres à huis clos, la chancelière allemande, Angela Merkel, sera cuisinée sur les raisons des réticences de Berlin », prédit un député européen.Contrairement à 2014 et sauf changement de dernière minute, M. Draghi ne sera néanmoins pas présent à Davos. Le Français Benoît Cœuré, membre du directoire de la BCE, également l’un des économistes le plus influents d’Europe, participera en revanche aux débats vendredi 23 et samedi 24 janvier. « En fonction de la décision prise jeudi, il sera applaudi dans les couloirs ou assailli de questions », souffle un fin connaisseur de l’institution. Pour amadouer l’Allemagne, M. Draghi pourrait en effet adopter un QE d’ampleur limitée. Au risque qu’il soit moins efficace…Mais la BCE ne sera pas la seule banque centrale sur le devant de la scène. « La coordination des politiques monétaires sera clairement débattue », explique Gilles Moëc, économiste chez Bank of America. Et cela, pour une raison bien simple : alors que l’Europe s’enfonce dans la stagnation, les Etats-Unis affichent une reprise vigoureuse. « Rarement le découplage entre les deux continents n’aura été aussi fort », estime M. Moëc.De quoi semer un sérieux désordre monétaire à travers le monde, qui inquiète déjà les chefs d’entreprise, dont la fine fleur est attendue dans la station suisse, comme Carlos Ghosn (Renault-Nissan), Paul Bulcke (Nestlé), Michael Dell (Dell), Joe Kaeser (Siemens), Oleg Deripaska (Rusal) ou encore Bill Gates.Le dollar, porté par la croissance américaine, devrait en effet poursuivre sa hausse face à l’euro. « Les autres pays devront adapter leurs taux de change face à cette nouvelle donne », anticipe Philippe Waechter, chez Natixis AM.La Banque nationale suisse, qui a décidé de laisser sa monnaie fluctuer librement, pourrait ainsi être suivie par d’autres. En particulier dans les pays nordiques, qui ont eux aussi lié leur devise à l’euro. « Le FMI et les grands argentiers discuteront de la meilleure façon de coordonner ces mouvements pour éviter l’instabilité, prédit Christopher Dembik, chez Saxo Banque. Mais passé Davos, ce sera le retour du chacun pour soi. » Certains économistes craignent même le retour de la guerre des monnaies.Autre risque qui devrait être largement débattu à Davos : la Grèce. Dimanche 25 janvier, au lendemain de la clôture du Forum, les élections législatives pourraient y porter la gauche radicale de Syriza au pouvoir. Son leader, Alexis Tsipras, réclame un nouvel allégement de la dette publique de son pays, qui dépasse 175 % du produit intérieur brut (PIB). Il n’en fallait pas plus pour que les craintes d’une sortie de la Grèce de la zone euro resurgissent.L’insoutenable dette helléniqueOfficiellement, les chefs d’Etat européens se montrent rassurants : personne ne souhaite qu’Athènes quitte la monnaie unique, car tout le monde serait perdant. Mais officieusement, les négociations vont bon train. Elles devraient se poursuivre en Suisse, tant la dette hellénique est insoutenable. « Il faudra bien l’alléger d’une façon ou d’un autre, explique Eric Dor, économiste à l’Ieseg. Or, aujourd’hui, elle est détenue à 70 % par les autres pays européens. » Ces derniers pourraient décider d’allonger la maturité des prêts accordés à Athènes. Mais pas sans concession de la part de M. Tsipras.Le pétrole sera enfin à l’affiche de plusieurs tables rondes du Forum économique, avec la participation notamment de Patrick Pouyanné (Total) et de Robert Dudley (BP). « Au début, tout le monde a salué la baisse des cours, car elle apporte une bouffée d’oxygène à la croissance, explique M. Dembik, de Saxo Banque. Mais les inquiétudes pointent déjà : la chute a été trop brutale. » Si elle dure, elle pénalisera les pays producteurs, comme la Russie. Au risque de nourrir le feu des tensions géopolitiques avec l’Occident.« Contrairement aux années précédentes, la reprise américaine fera souffler un vent d’optimisme sur nos discussions, relativise Alain Pons, PDG du cabinet de conseil Deloitte France, sur le point de s’envoler pour la Suisse. Mais les risques économiques n’ont pas disparu pour autant. » Les virées en ski sur les hauteurs de Davos devront attendre…Après Nicolas Sarkozy, François Hollande fait le déplacement à DavosMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterCédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) A 7,4 %, la croissance chinoise a ralenti en 2014, et a atteint son rythme de progression annuelle le plus faible depuis 1990. La République populaire manque de peu l'objectif qu'avait fixé le gouvernement chinois, une progression de 7,5 % de son PIB, une première, là aussi, depuis seize ans. En comparaison, l'économie chinoise avait progressé de 7,7 % en 2013.Au printemps 2014, les dirigeants chinois avaient pris soin de faire précéder pour la première fois leur objectif de la mention « zuoyou », c'est-à-dire « environ », déjà conscients du risque politique qui planait sur leur capacité à atteindre cette cible.Lire aussi : Le Fonds monétaire international reste pessimiste sur la croissance mondialeMULTIPLICATION DES EFFORTSLa croissance s'est stabilisée à 7,3% de progression au dernier trimestre de 2014, rythme similaire à celui enregistré de juillet à septembre. « La Chine est à son rythme le plus lent depuis la crise des subprimes » commente Xu Gao, chef économiste chez Everbright Securities.Pékin a, pour parvenir à maintenir ce niveau de croissance, déjà dû multiplier les efforts. La banque centrale avait baissé ses taux directeurs, le 21 novembre, après avoir annoncé davantage d'investissements dans le réseau ferroviaire et le développement de nouveaux quartiers, ainsi qu'un allégement de la fiscalité des petites entreprises.« NOUVELLE NORME » DE L'ÉCONOMIE CHINOISELe gouvernement présente désormais ces chiffres comme la « nouvelle norme » de l'économie chinoise, consistant à faire moins vite mais mieux, un discours déployé par le secrétaire du parti communiste, Xi Jinping, et qui correspond à une exigence de l'opinion publique, fatiguée des bulles, des projets mal conçus, et demandeuse de stabilité.Il n'est donc plus question d'un redressement majeur. « L'économie de la Chine est parvenue à un progrès constant et à une amélioration qualitative sous la nouvelle norme en 2014 » faisait valoir le Bureau national des statistiques, mardi 20 janvier au matin, en publiant ces chiffres. « Toutefois, nous devons également être conscients que la situation intérieure et internationale est toujours compliquée et que le développement économique est confronté à des difficultés et défis » rappellent les statisticiens de l'Etat.CHUTE DE L'IMMOBILIERLa décélération du marché immobilier, qui s'est poursuivie sur l'ensemble de 2014, est le premier facteur de ralentissement. Le gouvernement a placé depuis plusieurs années des restrictions à l'achat de multiples biens immobiliers, et ce afin de dégonfler une possible bulle, alors que de nombreuses villes chinoises ont trop largement anticipé la demande future de logements. Il faudra du temps pour absorber cette surcapacité, et c'est là la principale bride qui retient à l'heure actuelle le développement chinois. Le prix moyen des logements a chuté de 4,3 % sur un an en décembre, quatrième mois consécutif de baisse.Nombre d'économistes s'attendent désormais à ce que la banque centrale chinoise adopte, dans les semaines à venir, de nouvelles mesures, telles qu'une réduction des ratios de réserves imposés aux banques et une baisse des taux d'intérêt, afin de stimuler l'activité. Selon les chiffres officiels publiés mardi, le PIB de la Chine a atteint 63 646 milliards de yuans l'an passé, soit 8838 milliards d'euros ou 10233 milliards de dollars aux taux actuels. De sorte que la deuxième puissance mondiale rejoint désormais les Etats-Unis dans le club des économies dépassant les 10 000 milliards de dollars.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Guélaud À la veille de l’ouverture du quarante-cinquième Forum économique mondial de Davos (Suisse), le Fonds monétaire international (FMI) a présenté, mardi 20 janvier, de nouvelles prévisions qui n’incitent pas à l’optimisme. Au-delà même des chiffres de la croissance mondiale, révisés à la baisse de 0,3 point à 3,5 % en 2015 et à 3,7 % en 2016, deux caractéristiques fortes ressortent de la mise à jour des Perspectives de l’économie mondiale (PEM) par rapport aux précédentes, publiées en octobre 2014 : les pays émergents et en développement traversent une période difficile et, globalement, la baisse du prix du pétrole ne suffira pas pour compenser les effets négatifs de la faiblesse de l’investissement et de la diminution de la croissance potentielle dans la plupart des grands pays.Pour le FMI, qui n’a cessé de revoir ses prévisions à la baisse depuis 2010, l’économie américaine est la seule grande économie dont les projections ont été revues à la hausse. La reprise en zone euro et au Japon reste poussive : elle serait plus lente que prévu il y a quatre mois.La Chine et les pays émergents ralentissent Les anciens BRICS, dont on célébrait le dynamisme au début des années 2000, connaissent de sérieuses difficultés. La croissance dans les pays émergents et en développement a été révisée en baisse de 0,6 point à + 4,3 % cette année et de 0,5 point à + 4,7 %, en 2016. Les ajustements les plus forts concernent la Communauté des Etats indépendants (CEI, ex-URSS), l’Afrique subsaharienne et l’Amérique latine, qui sont notamment touchés par la fin du boom des matières premières.En moyenne, la croissance des émergents serait plus faible en 2015 (+ 4,3 %) qu’en 2014 (+ 4,4 %). Un fléchissement qui résulte d’une combinaison de facteurs : le ralentissement chinois, la récession russe et la baisse de la croissance potentielle dans les pays exportateurs de produits de base.En 2014, la progression du produit intérieur brut (PIB) de la Chine a été limitée à 7,4 %, soit son niveau le plus bas depuis vingt-quatre ans. Le ralentissement de la première économie mondiale, qui a bien évidemment des conséquences globales, pèse d’abord sur l’activité des pays émergents d’Asie.L’économie indienne s’en sortirait un peu mieux que la moyenne. Elle repasserait au-dessus de la barre des 6 % et afficherait, en 2016, un rythme de croissance supérieur à celui de la Chine : 6,5 % contre 6,3 %. L’affaiblissement de la demande extérieure adressée à New Delhi serait compensé par l’amélioration des termes de l’échange, ainsi que par un redressement de l’activité industrielle et de l’investissement après les réformes conduites depuis la nomination de Narendra Modi au poste de premier ministre.Un autre facteur de ralentissement dans les émergents est la dégradation de l’économie russe. Bien qu’attendue du fait des sanctions liées à l’intervention en Ukraine et de la baisse des prix du pétrole, elle est impressionnante : le PIB se contracterait de 3,5 % en 2015 et de 1 % en 2016. La récession russe et la dépréciation du rouble fragiliseraient à leur tour les autres pays de la région.Dans de nombreux pays en développement exportateurs de produits de base, enfin, la baisse des cours de l’or noir et d’autres produits de base entamerait la croissance à moyen terme. C’est ce qui explique la révision à la baisse des perspectives économiques en Amérique latine et en Afrique.Nombreux sont aussi les pays qui pourraient souffrir de l’affaiblissement de leurs monnaies par rapport à un dollar qui s’est apprécié d’environ 6 % en valeur effective réelle par rapport à octobre 2014.La baisse du pétrole ne suffit pas Dans les pays avancés, dont beaucoup sont importateurs de pétrole, la dégringolade des prix de l’or noir, qui ont chuté de 55 % en dollars depuis septembre, donnera « un coup d’accélérateur à la croissance mondiale au cours des deux prochaines années environ », en accroissant le pouvoir d’achat et la demande privée. Le 22 décembre 2014, Rabah Arezki et Olivier Blanchard, l’économiste en chef du Fonds, avaient détaillé deux scénarios sur leur blog : l’un, où les prix tombant de 22 % en 2014 et de 13 % en 2019, le surcroît de PIB serait de 0,7-0,8 % pour le monde ; le second, où les prix se redressant progressivement, l’amélioration serait plus limitée, de + 0,3 à + 0,4 point.Ce coup d’accélérateur ne compensera pas les faiblesses de l’investissement et les effets négatifs de la baisse de la croissance potentielle. Le FMI insiste en outre sur « l’incertitude considérable » entourant l’évolution future des prix du pétrole.La baisse du prix du pétrole dopera la croissance, selon le FMIUn bon dosage à trouver dans les politiques budgétaires et monétaires Dans ce paysage économique mondial plutôt sombre, le FMI juge « urgent d’opérer des réformes structurelles dans de nombreux pays, avancés et émergents, tandis que les priorités de la politique macroéconomique diffèrent. »Évoquant implicitement les pressions désinflationnistes en zone euro, le Fonds insiste sur la nécessité pour la politique monétaire de « rester accommodante par d’autres moyens afin d’éviter une hausse des taux d’intérêt réels. » L’institution recommande aussi de « moduler le rythme et la composition de l’ajustement budgétaire de manière à soutenir à la fois la reprise et la croissance de long terme. »Les présidents de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, et de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, auront sûrement reçu le message.Des risques « élevés » sur les marchés financiers Last but not least, le Fonds juge « élevés » les risques sur les marchés financiers qui sont liés aux changements d’état d’esprit et aux poussées de volatilité. Les éléments déclencheurs, précise-t-il, pourraient être une évolution inattendue de l’activité dans les grands pays ou une trajectoire inattendue de la normalisation monétaire américaine dans le contexte d’une expansion mondiale inégale. Les pays émergents, précise-t-il, y seraient particulièrement exposés, et pourraient faire face – à nouveau – à une inversion des flux de capitaux.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Barroux Le chômage va continuer sa progression dans le monde dans les cinq années à venir, prévient l’Organisation internationale du travail (OIT) dans son rapport annuel, intitulé « Perspectives emploi social monde » 2015, publié mardi 20 janvier.La planète devrait compter plus de 212 millions de chômeurs à l’horizon 2019, soit onze millions de plus qu’aujourd’hui, anticipe l’organisation, qui rappelle que « plus de 61 millions d’emplois ont été perdus depuis le début de la crise mondiale, en 2008. »« La crise de l’emploi est donc loin d’être terminée », relève, dans un entretien au Monde, le directeur général de l’OIT, Guy Ryder, qui prévient : « Si nous continuons ainsi, les inégalités mondiales vont encore se creuser. »Les jeunes, premières victimesSi la situation s’améliore aux Etats Unis et au Japon, « en Europe, mais aussi en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, elle reste très difficile », indique M. Ryder. Ces zones géographiques sont marquées par le sous-emploi et l’emploi informel.1,44 milliard de personnes occupent un emploi « vulnérable », selon l’OIT. « Et près de la moitié des travailleurs pauvres dans le monde n’ont pas accès aux produits de première nécessité, les femmes étant encore plus touchées », ajoute M. Ryder.La Grande-Bretagne, royaume des travailleurs pauvresAvec un taux de chômage de 13,4 % de la population active en 2014, les jeunes, de quinze à vingt-quatre ans, sont les premières victimes. Près de 74 millions d’entre eux sont sans emploi. Leur taux de chômage est trois fois supérieur à celui des adultes.Les inégalités de revenus continuent également de se creuser : « les 10 % les plus riches perçoivent en moyenne entre 30 % et 40 % de l’ensemble des revenus, quand les 10 % les plus pauvres ne représentent que 2 % des revenus globaux », écrivent les auteurs du rapport.Les inégalités s’accroissent et freinent la croissanceCette augmentation des inégalités a « sapé la confiance dans les gouvernements », selon l’OIT. Les troubles sociaux se sont multipliés : « ils sont maintenant presque 10 % plus nombreux qu’avant la crise ».« Les seuls impératifs budgétaires, cela ne marche pas »Aux yeux de M. Ryder, « il y a un vrai danger : c’est de croire que la trajectoire de redressement [de la croissance] de l’économie mondiale va régler les problèmes ». Soulignant que « le redressement des finances publiques, ces dernières années, a été la priorité » dans bon nombre de pays, tout particulièrement en Europe, mais que « cela n’a pas marché », M. Ryder estime qu’« il faut se rendre à l’évidence : il est illusoire de croire que le même remède permettra de guérir la maladie. »« La prise en compte des seuls impératifs budgétaires ne marche pas, il faut un équilibre plus juste entre les objectifs financiers et les politiques de l’emploi, investir dans la formation professionnelle, les services de l’emploi », prône le dirigeant de l’OIT.A ce titre, M. Ryder considère que le « plan Juncker », présenté en décembre 2014 par le nouveau président de la Commission européenne, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, et qui prévoit d’engager au total 315 milliards d’euros pour la croissance et l’investissement, « doit soutenir la création d’emplois ».Le plan Juncker approuvé sans enthousiasme« Il y a des ressources, mais il faut plus de cohérence dans l’application de ces plans. Ne pas se contenter de déclarations mais agir réellement pour l’emploi », prévient M. Ryder.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.01.2015 à 10h19 • Mis à jour le24.01.2015 à 10h39 | Bertrand Bissuel S’ils veulent saisir la justice pour régler un différend avec leur hiérarchie, certains salariés vont devoir patienter quelques jours de plus que prévu. D’après la CGT, près de 30 conseils des prud’hommes (17 selon la chancellerie, sur 210) vont suspendre leurs audiences, à partir du lundi 26 janvier, afin de dénoncer le « projet de loi Macron » que les députés commencent à examiner en séance, ce jour-là. Le texte comporte des dispositions, visant à améliorer le fonctionnement de ces juridictions, qui mécontentent le patronat et les syndicats. Depuis la mi-janvier, sept conseils des prud’hommes, comme à Bergerac (Dordogne) ou à Châteauroux (Indre), avaient déjà cessé de prendre des affaires – exceptées celles en référé (qui portent notamment sur le non-règlement de salaires).Le projet de loi incriminé cherche à réformer un compartiment un peu à part de notre système judiciaire. Les conseils des prud’hommes sont composés de juges bénévoles élus par les employeurs et les salariés. Chargés de trancher les différends qui surviennent dans l’exécution du contrat de travail, ils traitent les litiges en plusieurs étapes, en tentant tout d’abord de trouver un accord entre les parties (conciliation). S’ils n’y parviennent pas, le dossier est renvoyé devant le bureau de jugement, composé de deux juges prud’homaux salariés et de deux juges prud’homaux employeurs, qui se prononcent à la majorité absolue. En cas d’égalité des voix, une nouvelle audience se tient, présidée par un magistrat professionnel (départage).Délais anormalement longsDepuis des années, ces ju... 24.01.2015 à 03h19 • Mis à jour le24.01.2015 à 04h36 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Il y a quelques jours, lors de la présentation des résultats annuels de JP Morgan Chase, le PDG de la banque, Jamie Dimon, avait fait part de ses préoccupations. « Les banques sont attaquées », avait-il lancé pour justifier des profits en recul au quatrième trimestre en raison d’une régulation financière toujours plus exigeante. Mais, même si un certain âge d’or est en train de se terminer pour les grandes banques américaines, les rémunérations des dirigeants, elles, restent toujours au zénith.Malgré l’année compliquée qu’a passée JP Morgan entre des régulateurs qui exigent des modèles économiques moins risqués, donc moins profitables et des amendes qui continuent à pleuvoir, la banque a tout de même battu en 2014 son record en termes de profitabilité avec 21,8 milliards de dollars de bénéfice net. Un résultat qui vaut à M. Dimon de toucher une rémunération de 20 millions de dollars (17,8 millions d’euros), soit le même montant que l’année précédente.Cette somme comprend un bonus de 7,4 millions de dollars, un salaire de base de 1,5 million de dollars et enfin la distribution d’actions gratuites et le déblocage de stock-options d’une valeur de 11,1 millions de dollars. La rémunération du PDG avait connu un petit trou d’air en 2012, après le scandale de la Baleine de Londres, surnom d’un trader dont les positions extrêmement risquées avaient fait perdre à la banque 6,2 milliards de dollars. Cette année-là, la gratification reçue par M. Dimon avait été divisée par deux. Mais 2013 avait constitué un retour à la « normale » avec une hausse de 74 % de sa rémunération, malgré les 20 milliards de dollars d’amendes diverses qui avaient été infligées à la banque.« Golden Hello »Même si Goldman Sachs a connu également une baisse de régime au quatrième trimestre avec une baisse de 7,1 % de son bénéfice net, son PDG, Lloyd Blankfein a vu sa rémunération continuer à augmenter avec un montant total de 24 millions de dollars, dont un bonus en liquide de 7,3 millions, soit un million de plus qu’en 2013. La partie versée en stock-options et le salaire fixe, eux n’ayant pas bougé. Là encore cette rémunération vient récompenser une hausse de 5 % du bénéfice net annuel.Mais finalement, les salaires de Jamie Dimon et Llyod Blankfein ont été éclipsés vendredi 23 janvier par le montant de la rémunération de bienvenue, le fameux « Golden Hello » d’Angela Ahrendts, la responsable des activités de distribution chez Apple, qui a touché la coquette somme de 73,4 millions de dollars, selon un document transmis à la Securities and Exchange Commission (SEC), le régulateur américain de la Bourse.A 54 ans, l’ex-patrone de la marque de luxe Burberry, qui est arrivée chez le fabricant de l’iPhone en mai, devient ainsi la collaboratrice d’Apple la mieux payée, loin devant Eddy Cue, le patron des logiciels et des services, qui lui n’a touché « que » 48,9 millions. Le PDG du groupe, Tim Cook, arrive loin derrière avec une rémunération de 9,2 millions de dollars. Ce qui représente tout de même plus du double de ce qu’il avait touché en 2013.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.01.2015 à 21h06 • Mis à jour le23.01.2015 à 21h25 Comment encourager les salariés à prendre leur vélo pour se rendre au travail ? Le gouvernement a peut-être trouvé la réponse. L'expérimentation de l'indemnité kilométrique, annoncée en mars dernier, semble avoir porté ses fruits, selon le bilan publié vendredi 23 janvier par le ministère de l'écologie. Elle a permis de doubler la part des salariés utilisant ce mode de transport dans les 18 entreprises volontaires, qui emploient 8 000 salariés.Lire : L'utilisation du vélo en Ile-de-France a doublé en dix ansCes entreprises ont accepté d'octroyer une indemnité de 25 centimes net par kilomètre parcouru en vélo par leurs salariés, soit un coût de 40 à 43 centimes pour l'employeur en incluant les cotisations. Le remboursement de l'indemnité kilométrique n'était pas cumulable avec le remboursement des abonnements de transports collectifs pour le même trajet.PLAFONDQuasiment toutes les entreprises, à l'exception de deux, ont mis en place un plafond allant de 30 à 55 euros nets par mois par employé pour l'indemnité kilométrique.« Le nombre total d'employés utilisant plus ou moins régulièrement le vélo pour se rendre au travail est passé de 200 à 419 », a souligné le ministère dans un communiqué. La part du vélo dans les déplacements domicile-travail est ainsi passée de 2 à 3,6 %. Un chiffre ramené à 3 % pour tenir compte du fait que la saison, de début juin à fin novembre, était plutôt favorable à ce type de déplacement, d'après le bilan réalisé par l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie).Lire le billet de blog : « L’usage du vélo à grande échelle pourrait avoir un impact considérable »LE PROJET DE LOI BIENTÔT EN DISCUSSIONPour se rendre à leur travail, ces nouveaux cyclistes prenaient avant cette expérience les transports en commun (54 %) ou la voiture (19 %).La possibilité pour les employeurs d'instaurer une indemnité kilométrique vélo a été intégrée au projet de loi sur la transition énergétique, voté en première lecture et qui va être discuté au Sénat à partir du 10 février.Lire le billet de blog : Les 10 raisons pour lesquelles les cyclistes commettent des infractions au code de la route Laurie Moniez (Lille, correspondance) Le groupe Arc International a annoncé, le 24 décembre dernier, avoir trouvé un repreneur, le fonds américain d’investissement Peaked Hill Partners (PHP), et ainsi évité le redressement judiciaire. Depuis cette avancée, le leader mondial des arts de la table est entré dans une phase de négociations tendues avec l’ensemble des salariés (10 520 collaborateurs dans le monde, dont 5 690 dans le Nord de la France).Arc international repris par le fonds américain PHPPHP et les syndicats de l’usine nordiste située à Arques (Pas-de-Calais) n’ont eu que trois semaines pour négocier le plan de sauvegarde pour l’emploi (PSE). La date butoir de remise de l’offre de PHP au tribunal de commerce étant fixée au 9 février, les négociations doivent être bouclées avant le 27 janvier, date du prochain CE. Une phase jugée trop courte par les salariés.« Les négociations ne sont pas terminées »PHP avait annoncé dans son offre de reprise la suppression de 556 postes et, parallèlement, la création de 150 emplois dans la production. Dans un calendrier extrêmement contraint, les syndicats ont obtenu des « avancées significatives », notait ce vendredi soir Frédéric Specque, secrétaire du CE (CGT). « Les négociations ne sont pas terminées, nous reprenons lundi matin, précise-t-il. Notre objectif était : zéro licenciement forcé. A cette heure, nous sommes à environ 200 mais, comme le PSE doit se dérouler sur 18 mois, on peut encore espérer baisser ce nombre. » Les syndicats ont donc réussi à passer de 400 licenciements secs à 200. Ils ont aussi obtenu une dispense d’activité solidarité senior pour les salariés à 24 mois de la retraite (avec versement de 80 % de leur salaire net jusqu’à la retraite au lieu des 75 % réglementaires). Autre avancée, le versement d’une indemnité supra légale allant de 19 000 euros à 42 000 euros selon l’ancienneté (en plus de leur indemnité conventionnelle de licenciement).« Maintenir la pression »Pour le représentant du syndicat majoritaire UNSA Pierre Lambin, « l’effort a été fait de la part de la direction mais il faut maintenir la pression ». Et c’est pour cela qu’une manifestation est organisée ce samedi à 10 h 30 devant la mairie d’Arques. Les syndicats SUD, UNSA, CFTC et CFE-CGC marcheront jusqu’à la verrerie créée en 1825. « Ce sera l’occasion pour nous d’appuyer sur deux points : demander la dispense d’activité pour les futurs retraités à partir de 36 mois au lieu de 24 mois, souligne Pierre Lambin. Et demander aussi l’augmentation des indemnités supra légales pour les plus petits salaires. » Les autres syndicats (CGT, FO, CFDT) ne se joindront pas au cortège. « Si manifestation il doit y avoir, elle doit être décidée à partir du moment où l’on n’a pas obtenu ce que l’on voulait. Or les négociations ne sont pas finies », estime le cégétiste Frédéric Specque qui rappelle que cette manifestation a été lancée par le syndicat SUD, qui n’est pas représentatif de l’entreprise.Ces dix dernières années, 7 000 emplois ont été supprimés chez Arc International mais c’est la première fois que la verrerie se retrouve à licencier dans ces conditions. « On doit limiter la casse, dit-on à la CGT. Et ne pas oublier que c’est soit PHP, soit le redressement judiciaire. »Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Mathilde Damgé Les autorités saoudiennes ont annoncé, vendredi 23 janvier, la mort du roi Abdallah, âgé de plus de 90 ans et qui était hospitalisé depuis plusieurs semaines. Ce décès ouvre la voie à une succession familiale qui devra affronter trois questions majeures pour assurer la survie du royaume.Tour d'horizon des dossiers « pétrole », « démographie » et « emploi » en chiffres.Un budget dépendant des revenus pétroliersLes prix du pétrole ont fortement diminué au cours des derniers mois en raison d'une faible demande et d'une offre abondante. Or les ressources – et, avec le temps, les besoins – du royaume dépendent du cours de l'or noir, dont les revenus contribuent pour 90 % au budget saoudien.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1422021932923 .graphe").css("height", 450)$("#container_1422021932923 .title").empty()if ("Les besoins de l'Etat saoudien croissent avec les années... et les revenus pétroliers"!= ""){Les besoins de l'Etat saoudien croissent avec les années... et les revenus pétroliers")}$("#container_1422021932923 .subtitle").empty()if (""!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1422021932923 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.mof.gov.sa/English/DownloadsCenter/Pages/Statistics.aspx", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Ministère des finances saoudien", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" millions de riyals saoudiens", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "%Y"},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Revenus pétroliers", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 946684800000, 214424 ], [ 978307200000, 183915 ], [ 1009843200000, 166100 ], [ 1041379200000, 231000 ], [ 1072915200000, 330000 ], [ 1104537600000, 504540 ], [ 1136073600000, 604470 ], [ 1167609600000, 562186 ], [ 1199145600000, 983369 ], [ 1230768000000, 434420 ], [ 1262304000000, 670265 ], [ 1293840000000, 1034360 ], [ 1325376000000, 1144818 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Revenus totaux", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 946684800000, 258065 ], [ 978307200000, 228159 ], [ 1009843200000, 213000 ], [ 1041379200000, 293000 ], [ 1072915200000, 392291 ], [ 1104537600000, 564335 ], [ 1136073600000, 673682 ], [ 1167609600000, 642800 ], [ 1199145600000, 1100993 ], [ 1230768000000, 509805 ], [ 1262304000000, 741616 ], [ 1293840000000, 1117792 ], [ 1325376000000, 1247398 ] ], "color": "#FFc832" }, { "name": "Dépenses", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 946684800000, 235322 ], [ 978307200000, 255140 ], [ 1009843200000, 233500 ], [ 1041379200000, 257000 ], [ 1072915200000, 285200 ], [ 1104537600000, 346474 ], [ 1136073600000, 393322 ], [ 1167609600000, 466248 ], [ 1199145600000, 520069 ], [ 1230768000000, 596434 ], [ 1262304000000, 653885 ], [ 1293840000000, 826700 ], [ 1325376000000, 873305 ] ], "color": "#ff3232" }]})});var chart = $('#container_1422021932923 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Selon un récent rapport du Fonds monétaire international (FMI), l'Arabie saoudite devrait accuser un déficit en 2015 en raison du repli des cours du pétrole. Ce que Riyad a confirmé en décembre.Lire (en édition abonnés) : Fragilisée par la chute des cours du pétrole, l’Arabie saoudite reste fermeUne population jeune et encore peu éduquée47 % de la population (28 millions de personnes) a moins de 24 ans. L'âge médian est de 26 ans. Par ailleurs, l'Arabie saoudite a certes augmenté ses dépenses dans l'éducation sur la dernière décennie, comme le montre ce graphique :if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1422030378533 .graphe").css("height", 450)$("#container_1422030378533 .title").empty()if ("Plus de la moitié de la population saoudienne entame des études supérieures"!= ""){Plus de la moitié de la population saoudienne entame des études supérieures")}$("#container_1422030378533 .subtitle").empty()if ("Inscriptions dans l'enseignement supérieur"!= ""){Inscriptions dans l'enseignement supérieur")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1422030378533 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://wdi.worldbank.org/table/2.11", _blank ); 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Un tiers des jeunes environ est au chômage.Un sondage, réalisé entre fin décembre 2013 et début janvier 2014 auprès de 3 500 jeunes Arabes (18-24 ans), a montré que de moins en moins considèrent le manque de démocratie comme un obstacle au développement du Moyen-Orient : 38 % en 2014 contre 43 % en 2013.L'emploi trop dépendant du secteur publicAlors que le monde arabe était secoué par les révolutions tunisienne, égyptienne, libyenne... le roi Abdallah avait prélevé l'équivalent de 115 milliards d'euros dans les caisses du pays pour éviter la contagion.Une somme astronomique (plus importante que le budget de l'année 2007) qui correspondait à la création de 60 000 postes au ministère de l'intérieur, la construction de 500 000 maisons et la mise en place d'un revenu minimum de 3 000 rials (environ 730 euros) pour les fonctionnaires.Un choix risqué alors que chaque année, environ 400 000 personnes entrent sur le marché du travail et que près de la moitié des dépenses du gouvernement (45 %) sont déjà dévolues à payer les salaires des fonctionnaires, selon ce rapport du FMI.Comme le montre le graphique ci-dessous, le secteur public continue d'embaucher de plus en plus de Saoudiens tandis que les expatriés restent pour l'instant majoritaires dans le secteur privé. Le royaume fait face à un défi de taille pour l'avenir : inciter les Saoudiens à aller vers le secteur privé, où le salaire est en moyenne de 1 000 rials (236 euros).Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cédric Pietralunga (Davos, envoyé spécial) Quel changement de ton ! Oublié, ou presque, le « french bashing », qui prévalait il y a encore quelques mois. À l’instar de la cote de popularité de François Hollande, qui remonte en France – elle part de très bas – l’image de la France se redresse, elle aussi, auprès des grands décideurs mondiaux.« Il y a encore beaucoup d’incompréhensions et parfois d’agressivité sur des sujets comme le droit du travail ou la fiscalité, mais ce n’est plus le "french bashing" de ces deux dernières années », assure un patron tricolore habitué de la station alpine.« C’est un pays où il faut investir et nous allons le faire »Bien sûr, il y a l’« effet Charlie », qui génère une empathie pour tout ce qui est tricolore. « C’est fou, chacun des interlocuteurs que je rencontre commence par un speech de 5 minutes pour dire combien il est solidaire » après les attentats à Paris, qui ont fait 20 morts au total, raconte un autre PDG. Mais, assurent la plupart des dirigeants tricolores croisés à Davos, il y a également le début d’un changement de perception sur l’Hexagone. L’adoption du pacte de responsabilité, la mise en place du CICE et plus récemment la loi Macron sont autant d’éléments vus positivement par les chefs d’entreprise étrangers présents dans la station suisse.« Ils ne connaissent pas nécessairement tout le détail, mais ils ont le sentiment que la France est en train de bouger et cela les intéresse », rapporte un consultant français. Mieux, certains dirigeants étrangers, et non des moindres, n’hésitent plus à dire publiquement tout le bien qu’ils pensent de l’Hexagone.« Vous avez parmi les meilleures start-up du monde, c’est impressionnant, explique par exemple John Chambers, le PDG de l’américain Cisco. La France est en train de prendre le mouvement, c’est un pays où il faut investir et nous allons le faire. » La démonstration tricolore au CES de Las Vegas, début janvier, a notamment impressionné la planète « high-tech » : la délégation française était la deuxième plus importante du grand rendez-vous de l’électronique grand public, avec 70 entreprises représentées.La belle cote des start-up françaises aux Etats-UnisDéjeuner avec 20 patronsConscient que certains malentendus, autour notamment de la taxe à 75 %, devaient être éclaircis, François Hollande a profité de sa visite à Davos, vendredi 23 janvier, pour déjeuner avec vingt chefs d’entreprise étrangers et responsables de fonds d’investissement, comme Jack Ma (Alibaba), Guo Ping (Huawei), Paul Bulcke (Nestlé) ou Bader Al Sa’ad, le responsable du fonds souverain du Koweït (KIA).« La discussion a été très dynamique, assure Michel Sapin, ministre des finances, qui accompagnait le chef de l’Etat. Il y a eu beaucoup de questions posées, sur le marché du travail notamment, avec parfois quelques stéréotypes, mais aussi beaucoup d’observations positives sur la créativité française, la qualité de nos ingénieurs, nos dispositifs d’aide à l’innovation… »Selon M. Sapin, certains chefs d’entreprise ont même proposé leurs services pour aider la France. « Jack Ma a, par exemple, fait une intervention très intéressante pour dire que la Chine allait demain devenir un grand pays importateur et non plus seulement exportateur, et qu’il était prêt à donner sa chance aux PME françaises pour qu’elles puissent vendre des produits en Chine via sa plate-forme Alibaba », raconte le ministre des finances.La France essaie d’attirer Alibaba« La France a une carte à jouer », confirme Pierre Nanterme, le patron tricolore du cabinet anglo-saxon Accenture, lui aussi ravi du changement de ton perçu à Davos. « Le monde n’a jamais été aussi complexe. Or, les Français sont parmi les meilleurs pour gérer la complexité, grâce à notre enseignement des mathématiques. C’est pour cela que nos multinationales s’en sortent très bien, parce que nous avons parmi les meilleurs dirigeants », poursuit M. Nanterme, avant de lancer : « Ce monde est fait pour les Français ! »Cédric Pietralunga (Davos, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.01.2015 à 16h17 • Mis à jour le23.01.2015 à 16h35 | Antoine Reverchon Si l’accueil des marchés financiers et des dirigeants politiques européens à l’annonce, jeudi 22 janvier par Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), d’un vaste programme de rachat de dettes a été au mieux enthousiaste, au pire prudent (en Allemagne), celui des économistes à ce que les Anglo-Saxons appellent du « quantitative easing » (QE) semble beaucoup plus diversifié, comme le montre une sélection de cinq tribunes publiées par Le Monde.La réaction la plus positive à ce programme de rachat, dès mars, de 1 140 milliards d’euros de dettes publiques et privées, vient d’André Grjebine (Centre d’Etudes et de Recherches Internationales CERI/Sciences Po) et Paul De Grauwe (London School of Economics), pour qui les Allemands « ne doivent pas avoir peur » du QE, au contraire.N’ayons pas peur des rachats de titres publics par la BCE !Trois économistes allemands réputés, Marcel Fratzscher (université Humboldt, Berlin), Michael Hüther (Institut de recherche économique, Cologne) et Guntram Wolff (Institut de recherche économique Bruegel, Bruxelles) rompent également avec la méfiance qui prévaut à Berlin. Ils suggèrent à la BCE de « sortir de son dilemme », en choisissant les options les plus propres à calmer les craintes de leurs compatriotes.Rachat d’obligations : le dilemme de la BCEEn revanche, Jean-Michel Naulot, ancien banquier et ancien membre du Collège de l’Autorité des marchés financiers, estime l’initiative de la BCE dangereuse et surtout inutile, dénonçant « l’illusion monétaire ».BCE : l’illusion monétaireEnfin, certains économistes jugent l’initiative de la BCE inachevée. Pour Frédéric Boccara (Université Paris 13) et Alain Grandjean (Fondation Nicolas Hulot), « l’argent de la BCE » doit servir à financer la transition énergétique et les services publics plutôt que les marchés financiers.A quoi doit servir l’argent de la BCE ?Pour Natacha Valla et Urszula Szczerbowicz (Centre d’études prospectives et d’informations internationales, Cepii), le QE sera inutile s’il ne comprend pas un volet d’achats « sur le marché des actions ».Et si la BCE achetait des actions ? Antoine ReverchonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nathaniel Herzberg Fixer le juste prix. La question est vieille comme le monde, ou du moins comme le commerce. Un coup d’œil aux rayons des magasins laisse songeur. Qui, en effet, peut croire que 39,90 euros est très différent de 40 euros ? À l’inverse, comment expliquer une étiquette à 40,20 euros ?Deux économistes de Singapour, Monica Wadhwa (Insead) et Kuangjie Zhang (Nanyang Technological University) ont publié un article dans le Journal of consumer research qui promet d’éclairer le commerçant, comme le consommateur. Tout est affaire d’émotion, expliquent-ils. « Un prix rond (100 dollars) encourage les consommateurs à suivre leurs sentiments lorsqu’ils évaluent un produit, là où un chiffre non-rond (98,76 dollars) les incite à s’appuyer sur la raison, écrivent-ils. Et lorsqu’un achat est guidé par le désir, un prix rond conduira le consommateur à un sentiment de bien-être. »L’affirmation s’appuie sur une batterie d’études comportementales. Les chercheurs ont d’abord soumis un échantillon de consommateurs à deux types d’achat : l’un « hédoniste » (une bouteille de Champagne), l’autre « utilitaire » (une calculatrice). Dans le premier cas, les personnes ont manifesté une intention d’achat bien plus grande lorsque le prix était rond (40 dollars) que lorsqu’il ne l’était pas (39,72 dollars, ou 40,28 dollars).Dans le second cas, le phénomène inverse a été observé, sans que les deux prix décalés puissent être sérieusement départagés.Usage familial contre utilisation scolairePeut-être la nature même des deux produits cachait-elle d’autres motivations ? Les chercheurs ont alors réalisé la même opération avec un seul et même bien : une caméra numérique. Dans un cas, l’appareil était destiné à un usage familial, dans le second, à une utilisation scolaire. Cette fois, les consommateurs étaient invités à juger de la qualité des photos réalisées. La même différence est apparue : ceux qui achetaient un produit de vacances ont plébiscité la caméra à 100 dollars, là où ceux qui cherchaient un outil scolaire ont préféré celle à 101,53 dollars.Et si le cerveau se trouvait occupé par autre chose, quel en serait l’effet ? Un nouvel échantillon a été séparé en deux groupes : aux uns, il était réclamé de se souvenir d’une lettre ; aux autres d’une suite de sept lettres, qui leur seraient redemandées à la fin de l’expérience. Résultat ? Les seconds ont opté pour des jumelles à 80 dollars. « Ils ont choisi avec leurs sentiments, leur cerveau était occupé », insiste Monica Wadhwa. Les premiers, l’esprit libre, ont privilégié celles à 81,43 dollars.Enfin, les deux économistes ont établi une corrélation entre le prix proposé et la nature de l’argumentaire commercial le plus percutant. Aux prix ronds, les messages positifs et simples. Aux étiquettes à virgules, les argumentaires nourris.Pour les chercheurs, une conclusion s’impose : « un petit changement de prix peut avoir de grandes conséquences en termes de marketing ». Les vendeurs sont ainsi invités à « choisir l’étiquette en fonction du contexte d’achat ».Encore faut-il décider de ce qu’est un prix rond. Facile pour un pantalon, à deux chiffres, admettent-ils. Mais pour une voiture, à cinq. Faut-il un, deux ou trois zéros pour privilégier la passion ? Réponse à la prochaine étude.Nathaniel HerzbergJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.01.2015 à 14h08 • Mis à jour le23.01.2015 à 18h21 L'essentielPrès de 2 500 leaders économiques et politiques sont réunis en Suisse depuis mercredi pour débattre de l'avenir du monde.Devant ce parterre, le président français a appelé à une « réponse globale » et « partagée » par les Etats et « les plus grandes » entreprises face au terrorisme.Il a aussi salué la stratégie anti-déflation de la BCE qui a annoncé des rachats massifs de dettes.Lutte contre le terrorisme et contre le réchauffement climatique : François Hollande s'est focalisé sur ces deux thématiques à la tribune du Forum économique mondial de Davos, vendredi 23 janvier, quinze jours après les attentats qui ont frappé Paris.« La réponse doit être globale, internationale, partagée entre les Etats qui sont en première ligne, les gouvernements, mais aussi les entreprises, notamment les plus grandes, qui ont aussi à intervenir », a-t-il déclaré devant 2 000 décideurs, appelant aussi « le système financier » à couper les sources de financement du terrorisme.La réponse au terrorisme "doit être globale, internationale, partagée", @fhollande #wef15 pic.twitter.com/zxeEfwFqMj— Cédric Pietralunga (@CPietralunga) 23 Janvier 2015RENDEZ-VOUS DONNÉ À LA CONFÉRENCE SUR LE CLIMATLe chef de l'Etat a ensuite abordé la question de la lutte contre le réchauffement climatique, appelant à « investir massivement dans l'économie verte ». Il a rappelé que le fonds vert de l'ONU qui doit financer des actions contre le réchauffement climatique dans les pays émergents et pauvres n'a recueilli que 10 milliards d'euros alors que « 100 sont nécessaires » chaque année : « Nous devons donc trouver 90 milliards d'euros d'ici le mois de juin. »Dans cette perspective, il a donné rendez-vous à la conférence mondiale sur le climat, prévue à Paris en décembre, où il souhaite qu'un « accord contraignant permette d'engager [cette] lutte ». M. Hollande a également proposé la création d'obligations vertes pour orienter l'argent des fonds d'investissement vers l'économie verte.A Davos, @fhollande propose la création d'obligations vertes pour orienter l'argent des fonds d'investissement vers l'économie verte #wef15— Cédric Pietralunga (@CPietralunga) 23 Janvier 2015LA CROISSANCE FRANÇAISEEnfin, dans le dernier volet de son discours, le président a vanté les mérites de l'économie française, estimant notamment que « nous avons les start-up en croissance les plus nombreuses au monde », mais il a plaidé pour plus d'efforts de la part des entreprises."Auj, c'est la croissance qui doit être la priorité, avec des réformes structurelles" @fhollande #wef15— Cédric Pietralunga (@CPietralunga) 23 Janvier 2015« Il n'y a pas de puissance politique sans puissance économique », a-t-il souligné, demandant ainsi aux grandes entreprises et investisseurs de prendre leur part dans la sécurité.LES DÉCISIONS DE LA BCE APPLAUDIESLors de son arrivée à Davos, M. Hollande s'était aussi « félicité » des rachats massifs de dette annoncés la veille par la Banque centrale européenne (BCE), estimant qu'elle jouait son rôle quand elle « luttait contre le chômage » et faisait « en sorte que la croissance soit prioritaire ». Avant d'ajouter : « Elles [les actions de la BCE] ne doivent pas nous empêcher de faire nos réformes, ce serait trop simple de dire : puisque la BCE a mis des liquidités, va favoriser la croissance, nous n'aurions plus rien à faire. (...) A nous d'être dans l'accélération, dans le mouvement et c'est ce que la France va faire. »Lire : Le « bazooka monétaire » de la BCE passé au cribleLa BCE a franchi jeudi l'étape ultime en matière de politique monétaire en lançant un programme de rachats d'obligations d'Etat qui lui permettra d'injecter des centaines de milliards d'euros dans le système financier de la zone euro pour tenter de relancer le crédit et l'activité.Lire aussi (édition abonnés) : La BCE met dans l’embarras les autres banques centrales d’Europe 23.01.2015 à 13h02 • Mis à jour le23.01.2015 à 13h17 | Philippe Bernard (Londres, correspondant) A la place des logos de chaque marque et des habillages graphiques bien connus, tous les paquets de cigarettes vendus au Royaume-Uni pourraient bientôt ne comporter qu’un énorme avertissement de santé, voire une photo choc représentant les ravages du tabac (cancer de la gorge, tumeurs de la bouche ou de la gorge).Après des mois d’atermoiements liés au lobbying des industriels du tabac, le gouvernement de David Cameron a annoncé, mercredi 21 janvier, qu’il déposerait un projet de loi dans ce sens au Parlement, destiné à être approuvé avant les élections législatives du 7 mai. Le royaume serait alors le second pays, après l’Australie, à adopter le paquet de cigarettes « neutre », sur lequel les marques figurent seulement dans une typographie standard. La réforme, destinée à rendre le tabac moins attrayant, est également programmée en France.Mais M. Cameron a décidé d’accélérer ce changement, approuvé par 72 % des électeurs britanniques, afin de ne pas laisser à l’opposition travailliste le monopole du discours sur la prévention en matière de santé. L’avenir du financement du Service national de santé (NHS), universel et gratuit, figure parmi les thèmes centraux de la campagne électorale qui vient de s’ouvrir. Le parti Labour promet d’instaurer lui aussi le paquet indifférencié s’il revient au pouvoir en mai.600 jeunes fumeurs de plus tous les joursEn annonçant le dépôt du projet de loi, la ministre de la santé, Jane Ellison, a assuré que le retrait des marques permettrait de « protéger les enfants des méfaits du tabac ». Quelque 80 000 décès sont attribués chaque année au tabac au Royaume-Uni et on estime à 600 le nombre de jeunes qui commencent chaque jour à fumer.Les industriels du tabac se sont déclarés consternés et ont annoncé qu’ils combattraient en justice la loi sur le « paquet neutre » si elle venait à être adoptée, estimant qu’elle bafoue leurs droits sur la propriété industrielle des marques. « La question de la légalité de la censure des marques par le gouvernement doit être soulevée, a déclaré un porte-parole de Philip Morris. Elle fausse la concurrence dans une économie de marché. » Selon les cigarettiers, les statistiques qui font état d’une diminution de la consommation de tabac en Australie depuis l’adoption du « paquet neutre » (moins 3,4 % en 2013) ne reflètent que la poursuite d’une tendance engagée auparavant. La principale conséquence, selon eux, est l’augmentation de la consommation de cigarettes de contrebande qui, elles, portent bien des marques. Mais l’intensité de l’hostilité des grandes firmes du tabac laisse penser qu’elles craignent que la mesure ait un véritable impact.Le vote attendu à Westminster d’ici à mai sera intéressant à observer, car les députés conservateurs n’auront pas de consigne de leur parti. La tendance « libertarienne » des tories pourrait être tentée de voir dans le « paquet neutre » une entorse aux libertés individuelles et au libre marché. Déjà, Nigel Farage, le chef du parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP, xénophobe et anti-européen) a fait entendre sa différence : « Le paquet “neutre” est une affligeante intrusion dans la liberté de choix des consommateurs et le fonctionnement du marché, a-t-il tweeté jeudi. Ce serait un coup dur pour l’emploi et les recettes fiscales. » Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1421333635330 .graphe").css("height", 450)$("#container_1421333635330 .title").empty()if ("Parité euro/Franc Suisse depuis 2010"!= ""){Le franc suisse se renforce depuis 2010")}$("#container_1421333635330 .subtitle").empty()if (""!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 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En cause : la suppression du « taux plancher ». Décryptage de ce mécanisme mis en place sur le marché des changes.Ce « taux plancher » n'est pas, comme on pourrait l'imaginer, un seuil minimal pour empêcher une valeur, une monnaie en l'occurrence, de tomber sous un certain seuil et donc de baisser.C'est même le contraire pour le franc suisse, ou du moins ça l'était jusqu'à ce jeudi 15 janvier : la banque centrale helvète a décidé de supprimer ce seuil qui interdisait à la monnaie de tomber sous 1,20 franc suisse pour un euro… c'est-à-dire de s'apprécier face à la monnaie unique.Le franc suisse s'envole en « reculant »Les taux de change entre les monnaies ne sont pas toujours simples à comprendre. Ainsi, ce jeudi, le franc suisse est « tombé » jusqu'à un record historique de 0,7813 franc suisse pour un euro, mais on a parlé d'une « envolée ».Pourquoi ? Car plus la valeur du taux de change du franc suisse face à l'euro baisse, plus, en fait, la valeur du franc suisse augmente : il faut de moins en moins de franc suisse pour « acheter » un euro. Ce qu'on peut voir sur ce graphique montrant la baisse de l'euro face à la monnaie helvète :if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1421336043660 .graphe").css("height", 450)$("#container_1421336043660 .title").empty()if ("Parité franc suisse/euro"!= ""){L'euro recule face au franc suisse")}$("#container_1421336043660 .subtitle").empty()if (""!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' 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Concrètement, on devait payer (les banques commerciales, en l'occurrence) pour laisser des francs suisses dans les coffres de la Banque centrale.Car une autre crainte apparut : celle de pâtir d'exportations moins compétitives (en raison de leur cherté par rapport aux produits concurrents exportés dans des monnaies moins fortes). Une crainte qui semble se vérifier après la fin de ce mécanisme, si l'on en croit, par exemple, le cours du fabriquant de montres Swatch, qui dévissait jeudi et perdait plus de 16 % : Lire aussi : La Suisse renonce à bloquer le cours du franc face à l’euroQuelles conséquences ?La banque centrale a estimé que le franc suisse n'était plus surévalué sur le marché des changes et pouvait sans risque retirer ce « cours plancher ». Un pari raté... Jeudi, les médias suisses alertaient déjà d'une pénurie d'euros dans certains distributeurs automatiques, comme le quotidien suisse-allemand Blick : Gagnants et perdants font leurs comptes : les Suisses faisant leurs courses en France et les frontaliers venant travailler en Suisse se réjouissent, tandis que les exportateurs helvètes et les expatriés nantis d'autres devises (les Russes notamment, mais aussi les expatriés payés en euros ou en dollars) s'arrachent les cheveux.Avec la flambée du franc suisse, il faut actuellement débourser 6,37€ pour un seul Big Mac en Suisse http://t.co/sXc2iSC9WZ— Jean-Luc Testault (@jltestault)require(["twitter/widgets"]);Dans les pays de l'Est, où les emprunts en francs suisses sont courants (le taux de change était avantageux au début des années 2000), les inquiétudes grandissent quant à la cherté des remboursements à venir. En Pologne, près de 40 % des crédits immobiliers sont réalisés en francs suisses.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.01.2015 à 15h52 • Mis à jour le15.01.2015 à 16h48 Mercredi 14 janvier, pour la première fois depuis novembre 2005, l’euro est tombé à 1,1729 dollar, une valeur inférieure à son cour d’introduction, en janvier 1999 (1,1747 dollar). La devise européenne s’est certes ensuite un peu ressaisie. Mais, depuis l’été 2014, elle a reculé de plus de 10 % face au billet vert, et de 5 % face aux autres devisesFaut-il se réjouir de cette faiblesse de l'euro ? Petite revue des arguments, qui poussent à répondre « oui », mais aussi de ceux qui incitent, malgré tout, à dire que tout n'est pas forcément positif derrière cette baisse. Oui, il faut se réjouir de la faiblesse de l’euro, parce que...Pendant des années, la valeur de l'euro a été surévaluée par rapport à l'état de santé réel de l'économie de la zone euro. Les économistes estiment que le taux de change optimal pour la zone euro est entre 1,20 et 1,25 dollar.Alors qu'aujourd'hui la zone euro est en panne de croissance, la baisse de l'euro constitue un coup de pouce aux exportations européennes. Selon les calculs du CEPII, un euro 10 % plus faible gonfle la valeur des exportations de 7,5 % en moyenne. Les premiers à profiter de cet effet sont les groupes du luxe, de l’aéronautique et de l’agroalimentaire haut de gamme (vin). Pour Airbus, 10 centimes d’euros de moins, pendant au moins un an, représente une hausse de 1 milliard d’euros du résultat opérationnel. Chez Pernod Ricard, on estime qu’une hausse de 1 % du dollar améliore le résultat d’exploitation de 16 millions d’euros. Ce recul de l'euro peut contribuer à soutenir – un peu – la croissance. D'autant plus que le prix du pétrole est en baisse. Pour la France, par exemple, selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), une dépréciation de 10 % de l’euro face à l’ensemble des devises doperait la croissance de 0,2 % la première année et 0,5 % la seconde. L’effet s’estomperait par la suite. Pour l'ensemble de la zone euro, le PIB est quasiment insensible à la dépréciation de l’euro : l'effet de la baisse de la monnaie unique est variable d'un pays à l'autre - en fonction de la taille du secteur industriel du pays et de sa spécialisation, de sa propension à exporter – et, au final, les effets positifs et les effets négatifs s'annulent.Non, il ne faut pas réjouir de la faiblesse de l’euro, parce que…La force de l'euro ces dernières années, face au dollar notamment, était surtout le fait de … la faiblesse du dollar, les Américains n'ayant jamais hésité à jouer le taux de change de leur monnaie en baissant les taux d'intérêt pour soutenir la croissance.Le recul de l'euro tient avant tout à l'anticipation par les marchés du lancement de mesures « non orthodoxes » par la banque centrale européenne (BCE). Celle-ci s'apprête, le 22 janvier, à acheter des dettes publiques pour essayer de soutenir la croissance et enrayer une possible déflation. Elle va donc imprimer de la monnaie et la valeur de l'euro va se diluer, en quelque sorte. Les investisseurs l’ont anticipé et ont commencé à placer leur argent aux États-Unis, ce qui a fait monter le billet vert face aux autres devises.Les mesures de la BCE compatibles avec le droit européenCette faiblesse de l'euro renchérit mécaniquement les importations, notamment les achats énergétiques, même si, en ce moment, le prix du pétrole n'en finit pas de dégringoler. Ce renchérissement des importations annule souvent les gains à l'exportation.Cette baisse de la monnaie unique ne concerne pas les entreprises qui n’exportent pas, ou uniquement dans la zone euro, notamment les PME. Or, en France par exemple, les exportations hors zone euro, les seules qui bénéficient de la baisse de l’euro, ne représentent que 11 % du PIB.Le recul de l'euro, en ce qui concerne la France, regonfle un peu, mais artificiellement la compétitivité du pays face à l’Allemagne ou à l’Espagne par exemple. Il ne règle pas, sur le fond, cette question de la compétitivité et des faiblesses structurelles de l'économie française. En particulier celles à l’origine de la désindustrialisation : insuffisance de l’investissement dans l’innovation, coûts de production trop élevés au regard du niveau de gamme de nos produits, taille trop petite des PME… La baisse de la monnaie européenne ne veut pas dire que les prix vont baisser. Elle peut, au contraire, pénaliser le pouvoir d’achat car elle renchérit le prix des produits importés, en particulier celui des matières premières. Même si, encore une fois, le prix du pétrole est aujourd'hui en recul. La baisse de l’euro équivaut à un transfert de la valeur des consommateurs vers les exportateurs, aiment à dire les économistes. Jérôme Porier Selon une étude publiée, jeudi 15 janvier, par la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) du Grand Paris, les charges de copropriété ont baissé de 6,7 % dans Paris intra-muros au premier semestre 2014, par rapport à la même période de 2013. « Ces statistiques ont été calculées en analysant les données de 9 352 immeubles en Ile-de-France, dont un tiers à Paris, ce qui constitue un volume inégalé », s'est félicité Gilles Ricour de Bourgies, président de la Fnaim du Grand Paris.Cette baisse s'explique principalement par la douceur de l'hiver, qui a provoqué un repli de 15 % des dépenses de chauffage dans la capitale. La Fnaim estime que le coût du chauffage reste de loin le premier poste de dépense pour les copropriétaires (19,1 %), devant les salaires des prestataires (13,7 %), l'eau (10,4 %) et les honoraires du syndic (9,6 %).Lire aussi : Comment faire baisser ses charges de copropriétéSujet sensible, le coût de ce dernier poste a augmenté de 5 % à Paris, une hausse que la Fnaim juge « modérée ». « Cette évolution est en ligne avec le rythme que nous connaissons depuis trois ans, qui est nettement supérieur à l'inflation », commente Claude Pouet, membre de l'Association des responsables de copropriétés. En 2014, l'inflation a progressé de 0,5 % en France, selon l'Insee.En moyenne, un copropriétaire à Paris a dépensé l'an dernier 2 251,2 euros par an en charges de copropriété. Un montant quasiment identique à celui payé par un copropriétaire en banlieue (2 248 euros).Précision : l'étude ne prend pas en compte les travaux exceptionnels. De même, la taxe d'habitation et la taxe foncière, qui ont augmenté respectivement de 44 % et de 97,3 % entre 2001 et 2013 à Paris, ne sont pas intégrées. La Fnaim présentera en mai une étude détaillée de l'évolution des charges de copropriété en Ile-de-France sur l'ensemble de l'année 2014.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Christine Salvadé (Genève, correspondance) Un euro pour 1,20 franc suisse, c’est fini. La Banque nationale suisse (BNS) a mis fin, jeudi 15 janvier dans la matinée, à ce taux plancher qui avait été fixé le 6 septembre 2011.Mais cette annonce, inattendue, a eu pour effet de faire remonter brutalement la valeur du franc suisse face à l’euro et de faire plonger la Bourse suisse.Pourquoi le taux plancher avait-il été mis en place ?Le « cours plancher » avait pour but de limiter l’appréciation du franc suisse : c’est-à-dire que les autorités suisses toléraient que l’on puisse avec 1,20 franc acheter 1 euro, mais pas que l’on puisse acquérir 1 euro avec 1,15 franc.Plus la valeur du franc suisse face à l'euro baisse, plus, en fait, la valeur du franc suisse augmente : il faut de moins en moins de franc suisse pour acheter un euro.Ce cours avait été fixé en septembre 2011, au plus fort de la crise des dettes souveraines en zone euro, le franc suisse faisant office de valeur refuge.Dans la pratique, la banque centrale devait acheter en masse des devises étrangères pour contenir sa propre devise.Lire aussi notre décryptage sur le mécanisme du cours plancherPourquoi le taux plancher est-il supprimé maintenant ?« Nous avons étudié notre bilan et sommes arrivés à la conclusion que le moment de mettre fin au taux plancher était arrivé, maintenant et non pas dans six mois ou dans un an », a déclaré, jeudi après-midi, Thomas Jordan, président de la direction générale de la BNS.Un peu plus tôt, dans un communiqué, la BNS avait indiqué, que « le franc demeure certes à un niveau élevé, mais depuis l’introduction du cours plancher, sa surévaluation s’est dans l’ensemble atténuée ». Elle évoque également le net affaiblissement de l’euro par rapport au dollar.En décembre, face aux secousses sur les marchés monétaires liées à la chute du rouble, la BNS avait déjà été contrainte de procéder à un nouvel ajustement en imposant un taux négatif sur les dépôts que les banques effectuent auprès d'elle.Récemment, les pressions spéculatives s’étaient accentuées sur le cours plancher du franc suisse. Même après l’annonce de l’introduction des taux d’intérêt négatifs, en décembre 2014, juste après Noël, rappelle le quotidien Le Temps.Selon Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque, « on peut clairement appréhender la décision de la Suisse comme une action préventive juste avant que la BCE ne lance son programme de rachats de dettes souveraines le 22 janvier qui va encore un peu plus diluer la valeur de l’euro et faire échec à sa politique monétaire ».Le franc suisse s’envole et la Bourse chuteThomas Jordan a admis que cette décision pourrait être « momentanément douloureuse ».Sitôt l’annonce faite, la Bourse suisse a dévissé : à 12 H 30 locales, l’indice SMI des 20 valeurs vedettes perdait 12,04 %, affichant 8 093,81 points.« Personne ne s’attendait à l’abandon du cours du plancher sans mise en garde préalable », relève Christopher Dembik.« La Banque nationale suisse a choqué les investisseurs », renchérit Connor Campbell, analyste chez Spreadex, relevant que la réaction immédiate a été « explosive ».De fait, la réaction à la décision de la BNS n’a pas tardé sur le marché des changes. Le franc suisse s’est apprécié en flèche par rapport à l’euro, celui-ci valant un peu plus de 1,1608 franc à 11 h 05, contre 1,20 franc environ juste avant l’annonce de la BNS.Un peu avant 11 heures, la monnaie suisse a même atteint 0,8517 franc suisse pour un euro, un sommet historique, puisque la devise suisse n’avait jamais franchi le seuil de parité d’un euro pour un franc suisse, depuis l’introduction de la monnaie unique en 1999.L'annonce de la BNS a levé un vent de panique en Pologne où quelque 700 000 ménages détiennent des crédits immobiliers en devise helvétique, le zloty décrochant de près de 20% face au franc suisse. La bourse de Varsovie chutait jeudi de quelque 2 % à la mi-journée.Les entreprises suisses exportatrices évoquent un « tsunami »Autre conséquence : en l’espace de quelques instants, les produits suisses à l’exportation sont devenus 30 % plus chers, du fait de l’abandon du taux plancher.Les entreprises suisses exportatrices risquent donc d’avoir des difficultés à vendre leurs produits à l’étranger.« Ce que la BNS provoque là, c'est un tsunami », a déclaré, à l'agence ATS, Nick Hayek, directeur général de Swatch Group, numéro un mondial de l'horlogerie, estimant que cela aura des répercussions pour « l'industrie d'exportation, le tourisme, mais également pour l'ensemble de la Suisse ».« Il n'est pas possible que nos PME - la colonne vertébrale de notre économie - soient ainsi abandonnées », a réagi Swissmechanic, l’organisation patronale de l'industrie des machines. Plus de 80% de ces PME exportent leur production, essentiellement vers l'Union européenne et plus particulièrement en Allemagne.La banque suisse UBS estime que les exportations vont diminuer de 5 milliards de francs suisses et que la croissance de l’économie helvétique devrait être amputée de 0,7 point de pourcentage.En revanche, pour les milliers de frontaliers travaillant en Suisse, l’effet est positif : ils sont les grands gagnants indirects de l'opération puisque leur revenu a progressé de 30 %.Comment la Suisse compte-t-elle atténuer l’effet de sa décision ?Pour que cette suppression n’entraîne pas de durcissement inopportun des conditions monétaires, la BNS a abaissé considérablement les taux d’intérêt appliqués aux dépôts effectués par les banques auprès d’elle.Elle avait déjà instauré, fin 2014, un taux négatif sur les dépôts bancaires au-delà d’un certain seuil - une première depuis les années 1970 - afin de rendre dissuasifs ces dépôts et pousser les banques à investir cet argent. Jeudi, la BNS a annoncé que le taux passait à -0,75 % contre - 0,25 %.À l’avenir, elle continuera de prendre en compte la situation sur le marché des changes pour définir sa politique.« Cela signifie probablement qu’elle envisage une gestion des changes non plus sur une devise, mais sur un panier de devises. Cette solution a été évoquée récemment par le Conseil fédéral », relève l’économiste et analyste financier François Savary.Pourquoi ne pas l’avoir annoncé dans la foulée ? « Il faut d’abord que le marché des changes se stabilise », répond M. Savary.Le cabinet d’analyse économique londonien Capital Economics estime que la BNS « sera bientôt obligée d’intervenir pour empêcher une rapide appréciation de la devise helvétique vis-à-vis de l’euro ».Christine Salvadé (Genève, correspondance)Journaliste au Monde Nathalie Cheysson-Kaplan Peu utilisée, la retraite progressive permet aux personnes qui travaillent à temps partiel – ou décident d'y passer – de commencer à percevoir à titre provisoire une partie de leur retraite dès leurs 60 ans.Avec un bonus supplémentaire à la clé : lorsqu'elles cesseront définitivement leur activité à temps partiel, leurs pensions de retraite seront recalculées pour tenir compte des trimestres et des points supplémentaires acquis durant cette période.Jusqu'à présent, ce dispositif était réservé à ceux qui avaient atteint l'âge légal de la retraite et justifiaient d'une durée d'assurance d'au moins 150 trimestres. La réforme des retraites de janvier 2014 avait abaissé de deux ans la condition d'âge pour la porter à 60 ans (au plus tôt), mais les autres conditions d'application de ce dispositif n'avaient pas été précisées.DÉCRET PUBLIÉUn décret publié en fin d'année 2014 y a remédié. Ce décret ne modifie pas la durée d'assurance requise pour bénéficier de ce dispositif (150 trimestres, tous régimes confondus). Mais il assouplit les modalités de prise en compte des trimestres puisqu'il est désormais possible de retenir les périodes accomplies dans les régimes spéciaux (RDF, RATP …), ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent.Pour bénéficier de ce dispositif, la personne doit travailler sur la base d'un temps partiel au maximum égal à 80 % d'un temps plein. Sur ce point pas de changement. Mais le décret fixe un plancher : la durée du temps partiel doit au moins être égal à 40 % d'un temps plein. Autrement dit, si l'entreprise applique les 35 heures hebdomadaires, il faut travailler entre 14 heures et 28 heures pour y prétendre.MONTANT MODIFIÉEnfin, le décret modifie le montant de la retraite progressive. Il est désormais inversement proportionnel à la durée de travail à temps partiel alors que, jusqu'à présent, le barème était fixé par paliers.Le montant de la retraite progressive est de 40 % pour un temps partiel représentant 60 % d'un temps plein, de 30 % pour un temps partiel égal à 70 % d'un temps plein, de 20 % pour un temps partiel équivalent à 80 % d'un temps plein, etc etc.Ce nouveau barème s'applique à ceux dont la retraite progressive prend effet à partir du 1er janvier. Ceux qui sont déjà en retraite progressive continuent à percevoir la même fraction de retraite progressive qu'avant.« Mais attention, prévient Philippe Caré, Directeur Stratégie RH et rémunérations chez Siaci Saint-Honoré, les partenaires sociaux n'ont pas statué sur un alignement des règles des retraites complémentaires sur celles applicables dans le régime de base, en ce qui concerne l'abaissement de l'âge de la retraite progressive à 60 ans ». Conséquence, il ne sera pas possible de toucher une fraction de ses retraites complémentaires avant 62 ans. A moins que les partenaires sociaux ne fassent marche arrière si le dispositif se développe.Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Martine Valo   Parmi les projets de TGV encore envisagés dans l’Hexagone en ces temps d’austérité, la construction d’une ligne de 115 km reliant Poitiers à Limoges est peut-être la plus décriée. N’empêche, après des années de tergiversations, la décision de la déclarer d’utilité publique vient d’être prise in extremis et publiée dans la foulée. L’annonce figure au Journal officiel du dimanche 11 janvier et porte la signature de Manuel Valls, des membres de son gouvernement chargé de l’écologie, Ségolène Royal, et des transports, Alain Vidalies. Le décret correspondant précise que les travaux sont considérés comme « urgents », les expropriations nécessaires pourront durer quinze ans.Les réactions hostiles se sont multipliées dès le lendemain. Si celles-ci fusent de toutes parts dans ce dossier, c’est nettement moins au nom de la défense de l’environnement que d’une logique d’aménagement du territoire contestée. Dans le camp – fourni – des contres, on trouve certes des écologistes, mais surtout la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) qui a annoncé son intention de déposer rapidement un recours auprès du Conseil d’Etat contre cette déclaration d’utilité publique, ainsi que des collectifs de riverains et de nombreux élus locaux des régions que la nouvelle ligne va laisser en plan.Deux milliards d’argent public« C’est une question de rationalité, nous ne sommes pas contre le TGV par principe, précise Jean Sivadière, président de la Fnaut. Nous défendons les bons projets au cas par cas, comme le tronçon Bordeaux-Toulouse, par exemple. Mais là, on va dépenser 2 milliards d’argent public et tracer une indéniable coupure dans le paysage pour un trafic réduit – il n’y aura qu’une seule voie – et une fréquentation faible. »La ligne à grande vitesse (LGV) entre la préfecture de la Vienne et celle de sa voisine de Haute-Vienne va se faire au détriment des trains Toulouse-Limoges-Orléans-Paris qu’elle va vider de ses voyageurs, pronostiquent ses opposants, et sans doute priver de financements. Or cette ligne classique dessert des territoires enclavés et aurait grand besoin de modernisation. Le maire de Guéret et député de la Creuse, Michel Vergnier (PS), a, entre autres mécontents, laissé poindre sa mauvaise humeur : « Il y a un forcing pour faire cette ligne qui va se heurter au principe de réalité, a-t-il lâché sur l’antenne de France Bleu. Tout indique qu’elle n’est pas prioritaire et qu’il n’y a pas d’argent pour la faire ! »Au contraire, à Limoges, lundi, la satisfaction était de mise tous mandats confondus : parlementaires, élus du conseil régional, général, de l’agglomération… Marie-Françoise Perol-Dumont (PS), sénatrice et présidente du département de la Haute-Vienne, a admis qu’il leur avait fallu faire le siège du gouvernement pour obtenir l’indispensable déclaration d’utilité publique (DUP) avant que les règles de procédures administratives ne la rendent caduque. « Vendredi, c’était très compliqué d’appeler l’Elysée et Matignon, et nous étions presque gênés de le faire [alors qu’avait lieu la traque des frères Kouachi], mais nous le devions, à deux jours de la date butoir, a admis le député, Alain Rodet, socialiste lui aussi et longtemps maire de Limoges. Quand j’ai appelé l’Elysée, un conseiller du président m’a affirmé que la question serait réglée dans le quart d’heure ! »Le fait du princeC’est peu dire que cette confidence au quotidien Le Populaire du Centre a fait bondir Stéphane Lafaye, président du Collectif des riverains impactés, une des organisations associatives très actives dans la lutte contre la future LGV : « Ces élus du Limousin sont les seuls à défendre une desserte qui s’arrêtera en cul-de-sac chez eux !, s’agace-t-il. C’est le fait du prince ! Ça nous révolte, car cette décision ridiculise les institutions de la République. »De fait, avant de déclencher l’ire de ce collectif qui étudie lui-aussi la possibilité d’un recours devant le Conseil d’Etat, le projet Limoges-Poitiers, lancé en 2004 par le sénateur de la Vienne, Jean-Pierre Raffarin (UMP), alors premier ministre, s’est attiré plus d’une volée de bois vert de la part d’organismes publics. La plus sévère émanant sans doute de la Cour des comptes, qui a rendu en octobre 2014 un rapport sur la grande vitesse ferroviaire.Les magistrats de la rue Cambon ont noté que le projet « n’avait fait l’objet d’aucune réflexion préalable et ne s’appuyait pas sur une définition des besoins de mobilité des habitants des régions concernées ». Que le coût en était surestimé, la fréquentation sous-évaluée. Pis peut-être : que Réseau ferré de France n’avait pas « rendu compte de manière rigoureuse des positions et débats » qui ont traversé la population. C’est là le principal reproche que partagent les anti-Poitiers-Limoges.En outre, l’association France Nature Environnement dénonce depuis des années « les impacts désastreux qu’aurait cette LGV sur la biodiversité, les zones humides et les cours d’eau, sur l’économie agricole, sur le cadre de vie ». Mais ses membres s’indignent surtout aujourd’hui de l’effet « le plus grave, irréversible, de cette DUP, sur la citoyenneté ». Ils estiment que celle-ci « discrédite les procédures démocratiques de participation du public et de prise de décision (…) après des années de comédie de “concertation” ». Et concluaient, le 13 janvier, qu’il s’agissait d’une véritable « provocation ». Martine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Mauvaise nouvelle pour l’équipe de Jean-Claude Juncker, à la Commission européenne : les présidents des groupes politiques du Parlement de Strasbourg ont validé, jeudi 15 janvier, la constitution d’une commission d’enquête sur l’affaire « LuxLeaks », la politique ultra-avantageuse du fisc luxembourgeois pour attirer les multinationales, révélée en novembre 2014. M. Juncker a été premier ministre du Grand-Duché pendant près de 19 ans.Sous l’impulsion des Verts, notamment de l’eurodéputée Eva Joly, un total de 194 signatures avait été recueillies, mercredi 14 janvier - il en faut 188 au minimum, selon les règlements du Parlement, pour démarrer une commission d’enquête.Le feu vert définitif au lancement de cette commission reste toutefois encore à donner. Martin Schulz, le président du Parlement, veut un recomptage : 20 députes conservateurs et 25 socio-démocrates ont rejoint Eva Joly. Les conservateurs cherchent à convaincre les leurs de retirer leurs signatures.« Cette commission, c’était le minimum que le Parlement pouvait faire suite à ce scandale de dumping fiscal. Nous, eurodéputés, nous devons en savoir le plus possible. L’injustice qui est faite aux citoyens de l’Union est trop grande », explique Eva Joly.Eviter de déstabiliser les institutionsJusqu’alors, les eurodéputés conservateurs et sociaux-démocrates du Parlement, qui ont contribué à l’élection de M. Juncker en 2014, avaient fait bloc pour éviter que l’affaire LuxLeaks déstabilise un président de la commission tout nouvellement élu.Le but n’était pas d’étouffer le scandale, mais d’éviter qu’il déstabilise des institutions européennes, déjà affaiblies par la montée de l’euroscepticisme partout dans l’Union.Ainsi, une motion de censure déposée par les eurosceptiques (Marine Le Pen, Nigel Farage), avait été aisément repoussée, fin novembre à Strasbourg.La commission Juncker résiste à la pression des europhobesDans la foulée, les sociaux-démocrates et les conservateurs ont mis en place une simple mission d’enquête, sous le contrôle des responsables de la « commission Econ », ces eurodéputés qui s’occupent plus spécialement du travail législatif sur les sujets économiques et fiscaux.Mais les chefs des deux partis majoritaires n’ont pas pu contrôler totalement leurs troupes, certains conservateurs se sont laissés convaincre. Et les Verts ont finalement réussi à s’entendre avec la gauche radicale.Changement de dimension En tout cas, avec la commission d’enquête, dont le mandat précis et les rapporteurs doivent être encore négociés (et validés par un vote en séance plénière), le travail du Parlement sur LuxLeaks va changer de dimension.La commission dispose en effet de douze mois (avec des prolongations de trois mois possibles), pour mener ses investigations.Une quarantaine de députés pourra auditionner des acteurs clés de LuxLeaks - dont probablement le président de la commission, M. Juncker -, effectuer des voyages dans certains pays. Ils disposeront d’une mini-administration pour les soutenir dans leur travail.Juncker se défend sur LuxLeaks : « Nous n’avions pas le choix, il fallait diversifier notre économie »« C’est vraiment dommage, la commission va faire perdre beaucoup de temps à l’exécutif européen. On avait un momentum politique là, avec LuxLeaks, pour aller vite et obtenir des pays membres qu’ils acceptent des dispositifs anti fraude et évasion fiscale. On risque de le laisser passer », peste un responsable conservateur au Parlement.« La commission d’enquête n’empêche absolument pas la Commission européenne de travailler. Et par ailleurs, l’enquête du Parlement ne se limitera pas au Luxembourg. D’autres, comme les Pays-Bas, pratiquent un dumping fiscal encore plus important », assure Mme Joly.De fait, consciente de l’impact délétère sur les opinions publiques des révélations LuxLeaks, la Commission européenne, et son président, M. Juncker, ont pris à plusieurs reprises l’engagement, fin 2014, de faire de la lutte contre l’évasion et la fraude fiscale en Europe une de leurs priorités.Les Européens avancent dans la lutte contre l’optimisation fiscaleObtenir plus de transparenceEn charge de la concurrence, la commissaire danoise Margrethe Vestager a reçu l’assurance de travailler en toute indépendance, et poursuit les enquêtes formelles lancées mi-2014, pour aides d’Etat, concernant Amazon au Luxembourg, Starbuck aux Pays-Bas, et Apple en Irlande.Ses services ont par ailleurs annoncé fin 2014 qu’ils avaient demandé plus d’informations à tous les pays de l’Union qui pratiquent les « rescrits » (ces accords fiscaux préalables avec les entreprises).Par ailleurs, le commissaire à l’économie et à la fiscalité, Pierre Moscovici prépare pour la fin du premier trimestre un texte législatif obligeant à la transmission automatique des rescrits fiscaux.Il dit vouloir aller le plus loin possible dans la transparence : pour les spécialistes, c’est en tout cas un moyen jugé efficace pour lutter contre les abus.Dans un deuxième temps, M. Moscovici a dit qu’il s’attacherait à un chantier considéré comme encore plus difficile, celui de l’harmonisation des bases fiscales pour les entreprises.Un projet de directive existe mais il est complètement bloqué au Conseil, où les États n’avaient jusqu’à présent pas réussi à s’entendre, un grand nombre n’étant pas du tout prêt à la convergence de leurs impôts sur les sociétés.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.01.2015 à 09h09 • Mis à jour le15.01.2015 à 11h31 | Marie Charrel Mercredi 14 janvier, l’euro est tombé à 1,1729 dollar. Une première depuis novembre 2005. Et, surtout, une valeur inférieure à son cours d’introduction, en janvier 1999 (1,1747 dollar).Cette baisse continue de la monnaie unique européenne (-10 % face au dollar depuis l’été 2014, - 5 % face aux autres devises) constitue-t-elle une bonne nouvelle pour les entreprises européennes, et françaises en particulier ? La réponse est : oui et… non.L’effet de ce recul n’est pas homogène suivant les secteurs d’activité. Certaines entreprises y gagnent. D’autres pas. En effet, avec le recul de l’euro, le prix de tout ce qui est facturé en dollar augmente, notamment les matières premières. Cela veut dire que les gros importateurs, comme les entreprises du BTP, sont donc perdants.Tout comme les compagnies aériennes, qui vendent leurs billets en euros, mais achètent le kérosène en dollars. « Entre le carburant, les redevances et les pièces détachées, beaucoup de nos coûts augmentent avec la hausse du billet vert », confirme-t-on chez Air France. Le groupe voit néanmoins sa compétitivité augmenter face à ses concurrents basés en zone dollar, telles les compagnies du Golfe.Le luxe, l’aéronautique et l’agroalimentaire haut de gamme y gagnentÀ l’inverse, les entreprises qui fabriquent dans la zone euro et exportent en dehors sont gagnantes : la baisse de l’euro gonfle leurs marges. Leurs produits paraissent moins chers que ceux en dollars : leur « compétitivité prix » augmente.Selon les calculs du CEPII, un euro 10 % plus faible gonfle la valeur des exportations de 7,5 % en moyenne.  Les premiers à profiter de cet effet sont les groupes du luxe, de l’aéronautique et de l’agroalimentaire haut de gamme. Pour Airbus, par exemple, 10 centimes d’euro de moins, pendant au moins un an, représente une hausse de 1 milliard d’euros du résultat opérationnel. Chez Pernod Ricard, on estime qu’une hausse de 1 % du dollar améliore le résultat d’exploitation de 16 millions d’euros.Ces effets doivent néanmoins être nuancés. D'abord, parce que les entreprises se « couvrent » des variations de change, ce qui en limite l'impact à la hausse comme à la baisse.De plus, sur certains créneaux de niche, celles-ci ont peu d'effet sur les ventes. « Nous vendons des compresseurs à air sur mesure à des industriels, ils ne nous en achètent pas plus quand l'euro baisse », témoigne ainsi Laurent Vronski, directeur général de la PME Ervor. Enfin, les PME qui n'exportent pas, ou uniquement dans la zone euro, sont elles aussi peu concernées.L’euro baisse, bonne nouvelle ?Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.01.2015 à 08h33 • Mis à jour le15.01.2015 à 08h37 Depuis des mois, la Réserve fédérale américaine (Banque centrale, Fed) se montre prudente dans ses analyses sur l’évolution de l’économie américaine. Mercredi 14 janvier, la publication de « Livre beige » a confirmé cette tonalité : la Fed y souligne que l’activité aux États-Unis a connu une croissance « modeste » ou « modérée » à la fin de 2014.Ce rapport de conjoncture, réalisé à partir d’informations recueillies sur le terrain, couvre une période de six semaines avant le 5 janvier. Dans son précédent rapport, la Fed avait fait preuve d’un ton légèrement plus optimiste.Lors de la réunion de son Comité de politique monétaire (FOMC), le 17 décembre 2014, la Fed s’était inquiétée des risques qu’une détérioration de la conjoncture économique à l’étranger fait peser sur la croissance américaine.Le produit intérieur brut (PIB) américain affichait une progression de 5 % en rythme annuel à la fin du troisième trimestre 2014.Le Livre beige de la Fed souligne par ailleurs que les créations d’emplois ont continué de progresser de façon modérée.Le 9 janvier, le Département du travail a pourtant fait état de 252 000 créations d’emplois en décembre (après 50 000 en octobre et 50 000 novembre), portant le nombre total d’emplois créés sur l’ensemble de l’année 2014 à 2,95 millions. Un niveau qui n’avait plus été atteint depuis 1999.Les créations d’emplois au plus haut depuis quinze ans aux Etats-UnisPas de signe d’accélération des salairesDans son Livre beige, la Fed analyse également la hausse de salaires, qu’elle surveille comme un signe avant-coureur d’une amélioration de l’inflation (celle-ci est de 1,3 %) et comme un indicateur de l’évolution du marché de l’emploi.Les hausses salariales « continuent de se limiter aux travailleurs disposant de compétences spécialisées », relève le rapport.Les statistiques sur les salaires, publiées le 9 janvier, ont montré que le salaire horaire a baissé de 0,2 % en décembre 2014, du jamais vu depuis 2006. Sur l’ensemble de 2014, le salaire horaire moyen a augmenté de 1,7 %, soit la plus faible hausse depuis octobre 2012.Pour la Fed, il s’agit d’un signe que le marché de l’emploi n’est pas encore suffisamment dynamique pour conduire les employeurs à augmenter les salaires afin de faire face à des difficultés de recrutement.Les minutes du Comité de politique monétaire de la Fed du 17 décembre 2014, montraient que certains de ses membres « ne voient pas de signe clair d’une accélération des salaires ».Etats-Unis : la consommation des ménages tire l’économie 14.01.2015 à 19h24 • Mis à jour le 14.01.2015 à 19h24Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/alternance/article/2015/01/14/apprentissage-apres-l-eclaircie-la-rechute_4556413_4401467.html"data-title="Apprentissage : après l'éclaircie, la rechute"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2013/06/26/400x300/3436764_7_8a29_le-cfa-metiers-de-l-opera-accueille-une-d_f2c23591c4fb8083f260c91395db05d9.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/alternance/article/2015/01/14/apprentissage-apres-l-eclaircie-la-rechute_4556413_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Après une rentrée positive, l'apprentissage a rechuté en novembre, avec seulement 35 513 entrées dans le dispositif dans le secteur privé, soit 14,9 % de moins qu'en 2013, selon des données provisoires publiées mercredi 14 janvier par le ministère du travail.Au cours des onze premiers mois de 2014, 236 396 jeunes sont entrés dans le dispositif, soit une baisse de 3,4% par rapport à 2013, a indiqué le service des statistiques du ministère, la Dares. Malgré un nouvel arsenal d'aides à l'apprentissage pour les entreprises, le gouvernement n'a donc pas réussi à inverser la tendance déjà observée en 2013, quand les entrées avaient chuté de 8 %.Et ce malgré le léger sursaut constaté à la rentrée, avec 123 159 entrées cumulées en septembre et octobre (+ 4 % par rapport à la même période en 2013). C'est mauvais signe, alors que les entrées en apprentissage se concentrent chaque année sur les mois de septembre, octobre – moment de pic – et novembre.L'apprentissage a par ailleurs flanché dans le secteur public : 1 017 entrées en novembre (– 26,7 % par rapport à la même période en 2013) et 7 319 depuis début 2014 (– 5,5 %).Retrouvez toutes nos informations sur l'apprentissage sur : http://campus.lemonde.fr/alternance width="314" height="157" alt="Pour ne pas être débordé, mieux vaut préparer sa candidature en avance." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/15/314x157/4557375_3_41b4_pour-ne-pas-etre-deborde-mieux-vaut-pr_b2f3c1c9800aea1dd82008f29128d5c0.jpg" Rentrée décalée : comment se réorienter sans perdre une année Les lycéens et les étudiants parisiens que nous avons rencontrés sont tiraillés entre la liberté d’expression et l'apologie du terrorisme. width="314" height="157" alt="Quelques-uns des lycéens participant à la marche." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/13/314x157/4555528_3_7018_quelques-uns-des-lyceens-participant-a-la-m_7749cf1557fa8eb2eea203b93895f7b1.jpg" Des lycéens marchent 600 kilomètres pour « Charlie » Des enseignants témoignent de l'atmosphère dans leurs classes. width="314" height="157" alt="Difficile retour à la normale" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/14/314x157/4555796_3_a7ce_difficile-retour-a-la-normale_5741b3ee59f72bd55f208b411a1601f9.jpg" Mondialisation : le phénomène « Je suis Charlie » est un cas d'école 14.01.2015 à 17h11 • Mis à jour le14.01.2015 à 17h33 Le constructeur américain d’automobiles General Motors (GM) a annoncé, mercredi 14 janvier, qu’il a provisionné 3 milliards de dollars pour couvrir les frais de réparation des dizaines de millions de véhicules rappelés en 2014 et l’indemnisation des victimes du scandale du défaut d’un commutateur d’allumage, qui a provoqué 45 décès et 68 cas de blessures.Une partie de cette somme (1,8 milliard de dollars) sera passée dans les comptes annuels 2014, tandis que le solde (1,2 milliard de dollars) sera porté au passif de l’année en cours.GM a rappelé plus de 30 millions de véhicules l’an dernier - un record -, essentiellement aux États-Unis.Le groupe a reconnu être au courant depuis 2003 de la défaillance des commutateurs d’allumage, qui, dans certaines circonstances, empêchait les airbags de se déployer. Mais il n’a lancé les rappels de véhicules que début 2014.Lire également : General Motors admet sa « responsabilité », après les rappels de véhiculesGM fait depuis l’objet d’une enquête judiciaire et se trouve sous le feu des critiques pour sa gestion du problème.Fonds d’indemnisationConfronté à des plaintes dans l’ensemble des États-Unis, GM a mis en place un fonds d’indemnisation des victimes, dirigé par le célèbre avocat Kenneth Feinberg, qui devrait recevoir une enveloppe de 400 millions de dollars pour des accords à l’amiable avec des familles de victimes.En dépit de ces provisions, GM indique toutefois qu’il s’attend à une progression de son résultat d’exploitation cette année. Le constructeur n’a toutefois pas donné d’indication chiffrée plus précise.GM va par ailleurs augmenter de 1,5 milliard de dollars, pour les porter à 9 milliards, ses investissements cette année. Il s’agit de la plus forte somme consacrée aux investissements depuis la sortie du groupe de la faillite, en 2009.Cet accroissement des dépenses, qui sera notamment consacré à étoffer l’offre de Cadillac, sera compensé par une diminution des frais administratifs, a expliqué le directeur financier, Chuck Stevens. Stéphane Lauer (New York, correspondant) JPMorgan Chase (JPM) a annoncé, mercredi 14 janvier, des résultats décevants au quatrième trimestre 2014. La plus grande banque américaine en termes d’actifs a dégagé un bénéfice 4,93 milliards de dollars sur les trois derniers mois de l’année, contre 5,28 milliards sur la même période de l’année précédente, soit une baisse de 6,6 %.Malgré cette baisse de la rentabilité au quatrième trimestre, le bénéfice de JP Morgan sur l’ensemble de l’année a battu un record à 21,8 milliards de dollars, comparé à 17,9 milliards en 2013. « Notre business continue de démontrer une forte dynamique », a déclaré Jamie Dimon.N’empêche, la fin de l’année a été plus difficile que prévu. La directrice financière, Marianne Lake avait averti les investisseurs, il y a un mois, que le groupe pourrait subir une baisse de régime sur les opérations de courtage en raison de la volatilité sur le marché des matières premières, à commencer par le pétrole, et celui des obligations.Ces craintes se sont effectivement confirmées. La chute est particulièrement spectaculaire sur le « fixed income » (placements obligataires), avec un recul de 23 % à 2,52 milliards (-14 % à périmètre comparable).La gestion d’actifs est également en baisse (-7,1 %), comme la banque commerciale (-2,5 %). En revanche, JP Morgan s’en est mieux tiré sur les marchés actions avec une croissance de 25 % à 1,1 milliard.Le poids des amendesJP Morgan a également subi l’impact de l’amende qui lui a été infligée dans le scandale sur les manipulations des marchés des devises. La banque a accepté, en novembre 2014, de payer 1 milliard de dollars aux autorités britanniques et américaines.Par ailleurs, le groupe a payé 100 millions supplémentaires dans un accord à l’amiable avec des investisseurs institutionnels. JP Morgan reste sous la menace de poursuites criminelles sur ce dossier.Lire aussi : Manipulation du marché des changes : six banques mises à l'amendeSur le plan judiciaire, l’année 2014 reste toutefois sans commune mesure avec l’année précédente au cours de laquelle la banque avait conclu tout une série d’accords portant sur un total de 23 milliards de dollars pour mettre fin à des poursuites, notamment sur le scandale des subprimes, l’affaire dite de la « baleine de Londres » et son implication dans l’affaire Madoff.En tant que première banque américaine, JP Morgan est également sous la pression de la nouvelle régulation financière, qui oblige les établissements à détenir plus de capital pour faire face à leurs engagements.Les préconisations de la réserve fédérale (Fed), dévoilées en décembre 2013, vont obliger le groupe à augmenter son capital de 20 milliards de dollars d’ici 2019.Meilleure résistance de Wells FargoEn revanche, sa concurrente, Wells Fargo, qui annonçait également mercredi ses résultats, a fait preuve d’une meilleure résistance. La première banque américaine par la capitalisation boursière, a dégagé en 2014 un bénéfice net de 23,1 milliards de dollars, en hausse de 5 %.Même si la performance a faibli au quatrième trimestre, le bénéfice net reste en hausse de 2 % à 5,7 milliards de dollars.Wells Fargo reste beaucoup moins exposée que JP Morgan aux activités de marché. Ce positionnement moins risqué a permis une progression de sa rentabilité pour le 18e trimestre consécutif, selon la société d’études FactSet.Sur les trois derniers mois, celle-ci a notamment été tirée par son activité de prêts. Les crédits ont ainsi augmenté de 4,9 % par rapport à la même période de l’année précédente pour atteindre 862 milliards de dollars.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane Nommé le 23 décembre 2014 par le président de la République, Sébastien Soriano prendra dans quelques jours ses fonctions de président de l’Arcep, l’Autorité de régulation du secteur des télécommunications, succédant ainsi à Jean-Ludovic Silicani.Mardi 13 janvier, il a été auditionné par l’Assemblée nationale et le Sénat, qui doivent valider sa nomination.Le haut fonctionnaire (ex-directeur du cabinet de Fleur Pellerin, au ministère chargé des PME, de l'innovation et de l'économie numérique, puis conseiller spécial lorsque celle-ci est devenue ministre de la culture), a livré sa vision de l’institution et de l’évolution du secteur.Il entend réaffirmer l’indépendance de l’Autorité, se dit non convaincu de l’intérêt d’un rapprochement avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et considère que la concurrence est le « premier facteur de compétitivité. »L’indépendance de l’ArcepIl n’y a pas si longtemps, le gouvernement - en l’occurence Arnaud Montebourg, lorsqu’il était ministre du redressement productif puis ministre de l’économie - voulait « remettre à sa place » l’Arcep et « réduire ses pouvoirs ».M. Soriano, qui est déjà passé par l’Arcep et l’Autorité de la concurrence, insiste sur le fait que le gendarme des télécoms est une administration faisant partie de l’Etat et qu’elle doit, de ce fait, s’inscrire dans un schéma d’ensemble et coopérer avec le gouvernement et les autres institutions.« J’aurai à cœur d’articuler mon action avec les priorités qu’aura dégagées le gouvernement », déclare-t-il. Tout en précisant toutefois : « cela ne veut pas dire obéir ».« Nous sommes une autorité indépendante, nous donnerons notre point de vue, nous serons indépendants, mais il est important qu’il y ait une articulation avec le gouvernement », ajoute-t-il.« Nous devons travailler avec le CSA, l’ANFR (l’agence nationale des fréquences), l’Autorité de la concurrence et d’autres institutions mais aussi les collectivités territoriales et le Parlement. L’idée est d’arriver à un consensus transpartisan dans la régulation. »Le rapprochement avec le CSAL’idée d’une fusion entre le CSA et l’Arcep a ressurgi début octobre 2014. Lors d’un colloque organisé par le CSA, François Hollande, a considéré qu’il était temps « de faire évoluer notre régulation dans le sens de l’intégration comme cela s’est fait dans d’autres pays européens ».Le président de la République a chargé Fleur Pellerin et Axelle Lemaire, la secrétaire d’Etat chargée du numérique, de plancher sur le sujet et « de faire rapidement des propositions sur cette mutation ».« II y a deux légitimités : une audiovisuelle et une autre des réseaux. J’ai un projet pour l’Arcep. Elle a son utilité et sa propre action, je ne pense pas qu’il faille fusionner les deux institutions », déclare M. Soriano.« Le président a affirmé que ces deux institutions devraient davantage coopérer. Une de mes premières actions sera de prendre contact avec Olivier Schrameck, son président, pour mettre en place des travaux communs », ajoute-t-il toutefois.La concurrenceL’Arcep a souvent été accusée, ces derniers mois d’avoir donner la priorité à la concurrence, à la baisse des prix, aux consommateurs, au détriment de l’emploi et de l’investissement.L’argument est développé par les dirigeants d'Orange, de Bouygues Telecom et de SFR depuis l’arrivée de Free sur le marché des mobiles. Il a été relayé par M. Montebourg, qui avait même plaidé pour des ententes.Critiqué, le patron de l’Arcep défend son bilanTout en relevant que le secteur des télécommunications est arrivé à la fin d’un cycle en matière de régulation et qu’« un nouvel âge s’ouvre », nécessitant de « fixer un cap à l’horizon 2020 », en « protégeant l’intérêt général », le futur président de l’Arcep considère qu’il faut se souvenir de l’importance de la concurrence « premier facteur de compétitivité ».« L’Arcep doit la maintenir en collaboration étroite avec l’Autorité de la concurrence qui en est la garante », assure-t-il. Car c’est, selon lui, « un puissant outil d’incitation à l’investissement ».Il y a « encore du travail » pour « établir les conditions d’une concurrence loyale » sur le marché du mobile, estime-t-il.L’accord d’itinérance Free-OrangeEn juillet 2014, l’Autorité de la concurrence avait estimé que l’Arcep n’avait pas appliqué ses recommandations concernant l’extinction de l’itinérance chez Free Mobile, ce principe qui permet à cet opérateur de faire passer une partie de son trafic par le réseau d’Orange.« Nous sommes déçus que rien n’ait été fait depuis mars 2013 », avait déclaré son président Bruno Lasserre. A cette date, l’Autorité de la concurrence, saisie par M. Montebourg, avait remis un rapport dans lequel elle estimait que l’itinérance ne devait pas être prolongée au-delà d’une échéance raisonnable : 2016 (date à laquelle expirera le droit à l’itinérance pour la 2G) ou 2018, échéance prévue par ce contrat.Pour M. Soriano, « il faut donner suite à la décision de l’Autorité de la concurrence de mars 2013. L’Arcep doit se positionner sur ce sujet : faut-il en organiser l'arrêt ? Dans quelles zones ? A quelle échéance ? Dans quelles conditions ? »Le réseau Free couvre 75 % de la populationL’accès aux réseaux« La France est un pays d’infrastructure, nos réseaux sont un actif dans la bataille mondiale de l’attractivité et de la compétitivité », rappelle M. Soriano, qui évoque une devise qui pourrait être celle de l’Arcep : « compétitivité, accessibilité, neutralité ».Il insiste par ailleurs sur le fait qu’Internet « est unique, c’est un bien commun » et qu’il convient « que l’Arcep se saisisse de la question des interconnexions ».C’est le thème de la neutralité du net : ce principe qui garantit l'égalité de traitement de tous les flux de données sur Internet.« Nous savons aujourd’hui qu’il y a des discriminations, les gros, forts de leur force de frappe ne paient pas pour passer sur les réseaux des opérateurs, quand les petits sont parfois contraints de payer. Nous devons enquêter sur le phénomène, le vérifier et agir en conséquence », indique M. Soriano.Il explique par ailleurs qu’il sera vigilant sur le déploiement du très haut débit en France. A ceux qui se demandent si le rachat de SFR par Numéricable pourrait freiner le déploiement de la fibre (Numéricable ayant déployé des réseaux câblés), il répond que la coexistence de deux technologies peut en fait se révéler bénéfique et incitative : « Le fait qu’il y ait un câble fort, c’est aussi une incitation. Cela renforce la concurrence et la dynamique d’investissement des opérateurs. »Mais pour que le déploiement se fasse aussi en collaboration avec les collectivités territoriales, « il faut que tous les réseaux développés par les collectivités soient harmonisés (standards, tarification..) l’idée est de permettre une industrialisation afin de fournir les mêmes services dans tous les territoires ».Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.01.2015 à 16h30 • Mis à jour le14.01.2015 à 16h36 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) JPMorgan Chase (JPM) a annoncé, mercredi 14 janvier, des résultats décevants au quatrième trimestre 2014. La plus grande banque américaine en termes d’actifs a dégagé un bénéfice 4,93 milliards de dollars sur les trois derniers mois de l’année, contre 5,28 milliards sur la même période de l’année précédente, soit une baisse de 6,6 %.Malgré cette baisse de la rentabilité au quatrième trimestre, le bénéfice de JP Morgan sur l’ensemble de l’année a battu un record à 21,8 milliards de dollars, comparé à 17,9 milliards en 2013. « Notre business continue de démontrer une forte dynamique », a déclaré Jamie Dimon.N’empêche, la fin de l’année a été plus difficile que prévu. La directrice financière, Marianne Lake avait averti les investisseurs, il y a un mois, que le groupe pourrait subir une baisse de régime sur les opérations de courtage en raison de la volatilité sur le marché des matières premières, à commencer par le pétrole, et celui des obligations.Ces craintes se sont effectivement confirmées. La chute est particulièrement spectaculaire sur le « fixed income » (placements obligataires), avec un recul de 23 % à 2,52 milliards (-14 % à périmètre comparable).La gestion d’actifs est également en baisse (-7,1 %), comme la banque commerciale (-2,5 %). En revanche, JP Morgan s’en est mieux tiré sur les marchés actions avec une croissance de 25 % à 1,1 milliard.Le poids des amendesJP Morgan a également subi l’impact de l’amende qui lui a été infligée dans le scandale sur les manipulations des marchés des devises. La banque a accepté, en novembre 2014, de payer 1 milliard de dollars aux autorités britanniques et américaines.Par ailleurs, le groupe a payé 100 millions supplémentaires dans un accord à l’amiable avec des investisseurs institutionnels. JP Morgan reste sous la menace de poursuites criminelles sur ce dossier.Lire aussi : Manipulation du marché des changes : six banques mises à l'amendeSur le plan judiciaire, l’année 2014 reste toutefois sans commune mesure avec l’année précédente au cours de laquelle la banque avait conclu tout une série d’accords portant sur un total de 23 milliards de dollars pour mettre fin à des poursuites, notamment sur le scandale des subprimes, l’affaire dite de la « baleine de Londres » et son implication dans l’affaire Madoff.En tant que première banque américaine, JP Morgan est également sous la pression de la nouvelle régulation financière, qui oblige les établissements à détenir plus de capital pour faire face à leurs engagements.Les préconisations de la réserve fédérale (Fed), dévoilées en décembre 2013, vont obliger le groupe à augmenter son capital de 20 milliards de dollars d’ici 2019.Meilleure résistance de Wells FargoEn revanche, sa concurrente, Wells Fargo, qui annonçait également mercredi ses résultats, a fait preuve d’une meilleure résistance. La première banque américaine par la capitalisation boursière, a dégagé en 2014 un bénéfice net de 23,1 milliards de dollars, en hausse de 5 %.Même si la performance a faibli au quatrième trimestre, le bénéfice net reste en hausse de 2 % à 5,7 milliards de dollars.Wells Fargo reste beaucoup moins exposée que JP Morgan aux activités de marché. Ce positionnement moins risqué a permis une progression de sa rentabilité pour le 18e trimestre consécutif, selon la société d’études FactSet.Sur les trois derniers mois, celle-ci a notamment été tirée par son activité de prêts. Les crédits ont ainsi augmenté de 4,9 % par rapport à la même période de l’année précédente pour atteindre 862 milliards de dollars.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane Nommé le 23 décembre 2014 par le président de la République, Sébastien Soriano prendra dans quelques jours ses fonctions de président de l’Arcep, l’Autorité de régulation du secteur des télécommunications, succédant ainsi à Jean-Ludovic Silicani.Mardi 13 janvier, il a été auditionné par l’Assemblée nationale et le Sénat, qui doivent valider sa nomination.Le haut fonctionnaire (ex-directeur du cabinet de Fleur Pellerin, au ministère chargé des PME, de l'innovation et de l'économie numérique, puis conseiller spécial lorsque celle-ci est devenue ministre de la culture), a livré sa vision de l’institution et de l’évolution du secteur.Il entend réaffirmer l’indépendance de l’Autorité, se dit non convaincu de l’intérêt d’un rapprochement avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et considère que la concurrence est le « premier facteur de compétitivité. »L’indépendance de l’ArcepIl n’y a pas si longtemps, le gouvernement - en l’occurence Arnaud Montebourg, lorsqu’il était ministre du redressement productif puis ministre de l’économie - voulait « remettre à sa place » l’Arcep et « réduire ses pouvoirs ».M. Soriano, qui est déjà passé par l’Arcep et l’Autorité de la concurrence, insiste sur le fait que le gendarme des télécoms est une administration faisant partie de l’Etat et qu’elle doit, de ce fait, s’inscrire dans un schéma d’ensemble et coopérer avec le gouvernement et les autres institutions.« J’aurai à cœur d’articuler mon action avec les priorités qu’aura dégagées le gouvernement », déclare-t-il. Tout en précisant toutefois : « cela ne veut pas dire obéir ».« Nous sommes une autorité indépendante, nous donnerons notre point de vue, nous serons indépendants, mais il est important qu’il y ait une articulation avec le gouvernement », ajoute-t-il.« Nous devons travailler avec le CSA, l’ANFR (l’agence nationale des fréquences), l’Autorité de la concurrence et d’autres institutions mais aussi les collectivités territoriales et le Parlement. L’idée est d’arriver à un consensus transpartisan dans la régulation. »Le rapprochement avec le CSAL’idée d’une fusion entre le CSA et l’Arcep a ressurgi début octobre 2014. Lors d’un colloque organisé par le CSA, François Hollande, a considéré qu’il était temps « de faire évoluer notre régulation dans le sens de l’intégration comme cela s’est fait dans d’autres pays européens ».Le président de la République a chargé Fleur Pellerin et Axelle Lemaire, la secrétaire d’Etat chargée du numérique, de plancher sur le sujet et « de faire rapidement des propositions sur cette mutation ».« II y a deux légitimités : une audiovisuelle et une autre des réseaux. J’ai un projet pour l’Arcep. Elle a son utilité et sa propre action, je ne pense pas qu’il faille fusionner les deux institutions », déclare M. Soriano.« Le président a affirmé que ces deux institutions devraient davantage coopérer. Une de mes premières actions sera de prendre contact avec Olivier Schrameck, son président, pour mettre en place des travaux communs », ajoute-t-il toutefois.La concurrenceL’Arcep a souvent été accusée, ces derniers mois d’avoir donner la priorité à la concurrence, à la baisse des prix, aux consommateurs, au détriment de l’emploi et de l’investissement.L’argument est développé par les dirigeants d'Orange, de Bouygues Telecom et de SFR depuis l’arrivée de Free sur le marché des mobiles. Il a été relayé par M. Montebourg, qui avait même plaidé pour des ententes.Critiqué, le patron de l’Arcep défend son bilanTout en relevant que le secteur des télécommunications est arrivé à la fin d’un cycle en matière de régulation et qu’« un nouvel âge s’ouvre », nécessitant de « fixer un cap à l’horizon 2020 », en « protégeant l’intérêt général », le futur président de l’Arcep considère qu’il faut se souvenir de l’importance de la concurrence « premier facteur de compétitivité ».« L’Arcep doit la maintenir en collaboration étroite avec l’Autorité de la concurrence qui en est la garante », assure-t-il. Car c’est, selon lui, « un puissant outil d’incitation à l’investissement ».Il y a « encore du travail » pour « établir les conditions d’une concurrence loyale » sur le marché du mobile, estime-t-il.L’accord d’itinérance Free-OrangeEn juillet 2014, l’Autorité de la concurrence avait estimé que l’Arcep n’avait pas appliqué ses recommandations concernant l’extinction de l’itinérance chez Free Mobile, ce principe qui permet à cet opérateur de faire passer une partie de son trafic par le réseau d’Orange.« Nous sommes déçus que rien n’ait été fait depuis mars 2013 », avait déclaré son président Bruno Lasserre. A cette date, l’Autorité de la concurrence, saisie par M. Montebourg, avait remis un rapport dans lequel elle estimait que l’itinérance ne devait pas être prolongée au-delà d’une échéance raisonnable : 2016 (date à laquelle expirera le droit à l’itinérance pour la 2G) ou 2018, échéance prévue par ce contrat.Pour M. Soriano, « il faut donner suite à la décision de l’Autorité de la concurrence de mars 2013. L’Arcep doit se positionner sur ce sujet : faut-il en organiser l'arrêt ? Dans quelles zones ? A quelle échéance ? Dans quelles conditions ? »Le réseau Free couvre 75 % de la populationL’accès aux réseaux« La France est un pays d’infrastructure, nos réseaux sont un actif dans la bataille mondiale de l’attractivité et de la compétitivité », rappelle M. Soriano, qui évoque une devise qui pourrait être celle de l’Arcep : « compétitivité, accessibilité, neutralité ».Il insiste par ailleurs sur le fait qu’Internet « est unique, c’est un bien commun » et qu’il convient « que l’Arcep se saisisse de la question des interconnexions ».C’est le thème de la neutralité du net : ce principe qui garantit l'égalité de traitement de tous les flux de données sur Internet.« Nous savons aujourd’hui qu’il y a des discriminations, les gros, forts de leur force de frappe ne paient pas pour passer sur les réseaux des opérateurs, quand les petits sont parfois contraints de payer. Nous devons enquêter sur le phénomène, le vérifier et agir en conséquence », indique M. Soriano.Il explique par ailleurs qu’il sera vigilant sur le déploiement du très haut débit en France. A ceux qui se demandent si le rachat de SFR par Numéricable pourrait freiner le déploiement de la fibre (Numéricable ayant déployé des réseaux câblés), il répond que la coexistence de deux technologies peut en fait se révéler bénéfique et incitative : « Le fait qu’il y ait un câble fort, c’est aussi une incitation. Cela renforce la concurrence et la dynamique d’investissement des opérateurs. »Mais pour que le déploiement se fasse aussi en collaboration avec les collectivités territoriales, « il faut que tous les réseaux développés par les collectivités soient harmonisés (standards, tarification..) l’idée est de permettre une industrialisation afin de fournir les mêmes services dans tous les territoires ».Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre Longtemps dans l’incertitude, le directeur général de Canal+, Rodolphe Belmer, vient de se voir confier des responsabilités élargies, selon BFM Business.Dans un courriel interne diffusé lundi 12 janvier, le groupe annonce qu’« une nouvelle entité est créée, Vivendi Contents, présidée et dirigée par Rodolphe Belmer. Elle a pour mission la conception, l’animation du développement de nouveaux formats de contenus, que ce soit dans la musique ou les images. Rodolphe Belmer aura, outre chez Canal+, un rôle chez StudioCanal, Universal Music et toute filiale française réalisant des contenus. »Outre ce rôle accru confié à M. Belmer, ce courriel indique aussi les nouveaux axes stratégiques choisis par Vivendi : « quatre sujets ont été définis comme prioritaires : contenus du futur, data et monétisation, Afrique, coopération et projets ».L’entreprise se fixe aussi comme objectif de « repérer « industriellement » les talents dans tous les domaines, permettant de réaliser avec eux des contenus monétisables (sur le modèle d’Universal Music et de Canal+). » Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre Le 15 janvier devait marquer la relance du Mouv’, l’antenne de Radio France destiné aux jeunes. Mais cet événement a été « repoussé », selon le PDG de l’entreprise publique, Mathieu Gallet. La date est désormais fixée au 2 février.Il ne s’agit pas que d’une forme de discrétion après les attentats survenus en France du 7 au 9 janvier. Selon M. Gallet, « les causes de ces événements », s’ils « valident pleinement qu’une radio publique s’adresse à un public jeune », doivent aussi conduire à repenser en partie le projet mené par Bruno Laforestrie.Même si la future antenne sera « à 75 % musicale », il y a pour M. Gallet « quelque chose à trouver » du côté des « émissions de débat » pour favoriser le « lien social » et le « sentiment d’appartenance nationale », comme suite à ces événements impossibles à ignorer.Le PDG s’est également montré réservé sur l’opportunité d’une soirée de lancement mettant en avant les musiques urbaines - le nouveau positionnement du Mouv’ -, dès lors qu’« une partie des artistes de cette scène ont été aux abonnés absents ces derniers jours ».Il n’empêche que le projet est dans sa dernière ligne droite et qu’une grille « zéro » est déjà en phase de test. Le logo est également prêt. « Rendez-vous le 2 février à 6 heures », promet la direction de Radio France.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Leroux L'Association française d'épargne et de retraite (AFER), qui regroupe 716 000 adhérents, a annoncé un taux de 3,20 % pour le fonds en euros de son contrat d'assurance-vie.Une performance supérieure à celle de nombre de ses concurrents. Et encore, elle aurait pu délivrer une rémunération encore plus élevée (de 3,40 %). Mais l'association et l'assureur Aviva ont préféré mettre en réserve l'équivalent de 0,20 % de rendement pour soutenir les performances dans l'avenir, a expliqué son président, Gérard Bekerman. Une première pour ce contrat qui distribuait jusque-là l'intégralité de ses résultats chaque année.Pour parvenir à ce résultat, les gestionnaires n'ont pas entrepris de changement de cap radical dans leur gestion. Le fonds reste toujours très majoritairement investi en obligations, avec un renforcement des obligations d'entreprise et celles émises dans les pays émergents.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420626531051 .graphe").css("height", 300)$("#container_1420626531051 .title").empty()if ("Evolution des rendements de l'assurance-vie"!= ""){Evolution des rendements de l'assurance-vie")}$("#container_1420626531051 .subtitle").empty()if ("(avant prélèvements sociaux)"!= ""){(avant prélèvements sociaux)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1420626531051 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); 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d'Apicil (3,05 %) ; de la SMA Vie BTP (Société mutuelle d'assurance du bâtiment et des travaux publics) (2,93 %) ; et ceux, plus flamboyants, du Gaipare (Groupement associatif interprofessionnel pour l'amélioration de la retraite et de l'épargne) (3,40 %), associé à l'assureur Allianz.Le bilan devrait être moins réjouissant dans les banques, à l'image du Crédit mutuel Nord Europe, qui sert de 2,10 à 2,40 % à ses clients bancaires.Lire aussi : Assurance-vie : les rendements 2014 vont du simple au doubleChez Axa, qui a été parmi les premiers à dégainer, c'est un taux de 2,55 % qui a été attribué ; celui-ci pouvant atteindre jusqu'à 3,05 % pour les plus gros contrats sous condition de diversification dans des supports non garantis.Quoi qu'il en soit, ces taux restent loin du record atteint par la modeste MIF (Mutuelle d'Ivry-La Fraternelle), qui a servi 3,65 % pour son fonds en euros classique.La palme de 2014 revient pour l'instant à Primonial et Suravenir, avec un rendement de 4,05 % sur son fonds en euros original, qui a la particularité d'être très largement investi en immobilier d'entreprise.C'est à la fin du mois de janvier que les taux de l'ensemble du marché seront connus : les grands réseaux bancaires, qui représentent plus de la moitié du marché, n'ont pas encore divulgué leurs rendements.Eric LerouxJournaliste au Monde Nicole Vulser Les conditions de travail en vigueur chez certains sous-traitants asiatiques des géants mondiaux de l’habillement (H&M, Inditex/Zara, Gap, Fast Retailing) sont à nouveau montrées du doigt. Cette fois-ci, c’est le groupe japonais Fast Retailing, plus connu à travers le nom de ses magasins, Uniqlo, qui est épinglé par une ONG de Hong Kong pour son utilisation de deux usines, dans le sud de la Chine, dans lequel les conditions de travail sont jugées indignes et dangereuses pour la santé des salariés.L’Association des étudiants et universitaires contre les agissements répréhensibles en entreprise (Sacom) a publié, mardi 13 janvier, les résultats d’une enquête au sein de deux usines sous-traitantes de Fast Retailing, Pacific Textiles et Luenthai Garment, situées à Panyu, dans la province de Guangdong. Elle assure que les salariés y sont « sous-payés, y travaillent trop et dans des conditions dangereuses. »Fast Retailing a annoncé son intention d’ouvrir une centaine de magasins Uniqlo en Chine chaque année dans les dix ans à venir. Les fabrications du groupe sont à 70 % chinoises, le solde provenant du Vietnam, du Bangladesh et d’Indonésie.Sacom est connue pour avoir dénoncé les méthodes utilisées par le géant taïwanais de la technologie Foxconn (qui travaille pour Apple) ou certains fournisseurs de Disney.Enquêteurs infiltrésL’association a mené l’enquête entre juillet et novembre 2014. Celle-ci a été réalisée par des membres de Sacom cachés et infiltrés dans ces usines.Une première investigation a été menée entre juillet et août 2014, et a permis de découvrir des dysfonctionnements, qui ont ensuite été validés quand Sacom et l’ONG japonaise Human Rights Now y sont retournés fin septembre.Le quotidien South China Morning Star de lundi précise que le choix de ces deux sites de confection (qui sont des filiales de groupes cotés à Hong Kong) procède du fait qu’elles sont des fournisseurs importants d’Uniqlo.Selon Sacom, les deux usines paient leurs employés « environ un tiers du salaire moyen pratiqué dans cette province », assure l’ONG, qui avait appelé, lundi 12 janvier, à une manifestation devant le principal magasin d’Uniqlo de Hong Kong.« Salariés en danger »Les salariés sont obligés d’effectuer une moyenne de 134 heures supplémentaires par mois chez Pacific Textiles et de 122 heures par mois chez Luenthai.L’association donne l’exemple d’une salariée qui repasse entre 600 et 700 chemises par jour, travaillant jusqu’à 14 heures, pour 0,29 yuan (0,05 dollar) l’unité.Sacom, qui pointe « un management très autoritaire », affirme que « ces usines ont négligé la sécurité au travail, mettant les salariés en danger. »L’association cite « des températures extrêmement élevées de 38 degrés et jusqu’à 42 degrés l’été ; des eaux usées inondant le sol, des installations dangereuses, une aération défectueuse avec un air ambiant chargé de poussières de coton, des odeurs irritantes et de hauts risques de voir se produire des problèmes électriques. »Un employé est décédé en juillet 2014 à la suite d’une électrocution, liée à une machine à coudre posée sur un sol mouillé.Les enquêteurs de Sacom « ont vu des salariés tomber de leur chaise en manipulant les machines à tricoter », ajoute le rapport.Uniqlo « vérifiera les progrès d’ici un mois »« En tant que principal acheteur de ces deux usines, Uniqlo a violé son engagement à se conformer aux principes de la responsabilité sociale en entreprise », ajoute Sacom.Dans un communiqué publié sur son site, la direction de Fast Retailing indique avoir des vues divergentes sur certains des sujets évoqués par Sacom, mais elle a annoncé l’ouverture d’une enquête et reconnu que l’association avait soulevé « plusieurs problèmes ». Dont celui des trop longs horaires travaillés.La direction du groupe s’est déclarée « ouverte au dialogue » avec Sacom et a demandé « de façon urgente aux deux usines de résoudre tous les problèmes ». Le commanditaire ira « vérifier les progrès d’ici un mois » et assure être prêt à arrêter sa collaboration si aucun progrès n’a été réalisé.C’est peu dire que la maison mère d’Uniqlo se doit de réagir fermement pour éviter de voir son image ternie. Il est pourtant difficile de lui donner un réel crédit. Selon le site Quartz, un représentant d’Uniqlo venait visiter l’usine de Luenthai tous les mardis et les jeudis.Lire aussi : Drame du Rana Plaza : 18 personnes inculpées au BangladeshNicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Guélaud Le prix du pétrole continuait de baisser, mercredi 14 janvier, en Asie et tout laisse penser qu’il devrait rester bas. C’est une bonne nouvelle pour l’économie mondiale, même si elle va s’accompagner d’un transfert de revenus massif des pays exportateurs vers les pays importateurs.Mercredi en début d’après-midi en Asie, le baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en février cédait 34 cents à 45,55 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à la même date abandonnait 43,33 cents à 46,16 dollars.Vers 12 H 30 à Paris, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 46,49 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 10 cents par rapport à la clôture de mardi.Lors d’un forum sur l’industrie pétrolière à Abou Dhabi, le ministre koweïtien du pétrole, Ali al-Omaïr, a attribué la dégringolade des cours à une surproduction d’environ 1,8 million de barils par jour (mbj) combinée au ralentissement de l’économie mondiale.M. al-Omaïr a écarté la tenue d’une réunion d’urgence de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pour envisager une réduction de sa production de 30 mbj.Aux Etats-Unis, l’agence gouvernementale d’information sur l’énergie (EIA) a prévu que la production américaine serait de 9,3 mbj en 2015 et grimperait à 9,5 mbj en 2016. Soit le niveau de production annuel « le plus élevé dans l’histoire des Etats-Unis » après le record de 1970 (9,6 mbj).Le précédent de 1986La surabondance de l’offre, doublée d’une faible demande dans les pays développés et d’une moindre demande chinoise, entretient la baisse spectaculaire des prix.Resté autour de 105 dollars le baril pendant quatre ans, le prix du pétrole a commencé à baisser à l’été 2014, perdant 50 % de sa valeur depuis juin et 40 % depuis septembre, avaient relevé Olivier Blanchard, économiste en chef du Fonds monétaire international et un de ses collègues du FMI, Rabah Arezki, dans un Post de blog publié le 22 décembre 2014.« Une chute des cours aussi spectaculaire s’était produite en 1986 lorsque l’Arabie saoudite avait décidé de ne plus jouer le rôle de producteur d’appoint », avaient-ils observé en rappelant que les prix avaient mis une quinzaine d’années à se redresser.Dans sa note de conjoncture de décembre, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a évalué à plus de 0,4 point de croissance supplémentaire d’ici mi-2015 l’effet combiné des baisses du taux de change et du prix de l’or noir en France. Cette évaluation reposait sur l’hypothèse d’un euro à 1,23 dollar et d’un baril à 70 dollars.Plus récemment, le directeur de COE-Rexecode, Denis Ferrand, a cherché à calculer le montant de la réduction de la facture pétrolière à partir de la valeur des importations de produits pétroliers bruts et raffinés en 2013.En faisant l’hypothèse d’un prix moyen du baril de 82 euros en 2013, 75,20 euros en 2014 et 45 euros en 2015, la facture pétrolière de la France diminuerait de « 5 milliards d’euros en 2014 » et de « 17 à 22 milliards en 2015 ».Bonne nouvelle pour la zone euroLes effets de cette baisse sont très variables. Ils sont fonction de l’intensité énergétique des secteurs d’activité, autrement dit de ce que représentent pour ces derniers les achats de produits énergétiques dans leur valeur ajoutée.L’industrie chimique devrait être la première bénéficiaire de la baisse du cours de l’or noir : ses achats de produits énergétiques représentent en effet 64,9 % de sa valeur ajoutée, contre 23 % dans les transports et seulement 1,4 % dans les services marchands.Mais attention, observe Denis Ferrand, les entreprises n’enregistreront pas immédiatement le bénéfice de la baisse des prix. Et elles peuvent l’utiliser de différentes manières : pour améliorer leur situation financière, pour baisser elles-mêmes leurs prix ou pour faire un peu des deux. « Il est trop tôt, précise l’économiste, pour savoir ce qui ira au redressement des marges, a priori favorable à l’investissement et à l’emploi, et ce qui ira à la baisse des prix pour les ménages, donc à davantage de pouvoir d’achat et éventuellement de consommation. »Au-delà du cas français, un pétrole durablement bas serait une bonne nouvelle pour la zone euro dans son ensemble. Ce serait « un formidable outil de relance dans les pays européens », analyse Philippe Waechter. Le directeur de la recherche de Natixis Asset Management évalue aussi à au moins 1 point de PIB mondial, voire plus, le montant des transferts de revenus des pays producteurs aux importateurs liée au recul des prix de l’or noir.De leur côté, MM. Blanchard et Arezki ont effectué deux simulations. Si elles « ne constituent pas une prévision de l’état de l’économie mondiale, elles signalent une poussée du PIB mondial de l’ordre de 0,3 % à 0,7 % en 2015, par rapport à un scénario sans chute des cours », ont-ils observé.La Banque mondiale abaisse ses prévisions de croissanceLa fragilité de la reprise a conduit la Banque mondiale à réviser à la baisse ses prévisions de croissance pour le produit intérieur brut (PIB) mondial à 3 % en 2015 et à 3,3 % en 2016, au lieu des 3, 4 % et 3,5 % respectivement prévus en juin. Les pays en développement croîtraient à un rythme plus de deux fois plus supérieur à celui des économies développées. Malgré le ralentissement chinois, l’Asie du Sud-Est et le Pacifique serait en tête mais talonnée par l’Asie du Sud. La Banque invite les pays en développement importateurs de pétrole à profiter de la baisse des prix pour réformer leur fiscalité énergétique et réduire les subventions au profit de transferts ciblés sur les plus pauvres.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cédric Pietralunga Le rebond était attendu mais pas d’une telle ampleur. En 2014, PSA Peugeot-Citroën a écoulé 2,939 millions de véhicules à travers le monde, soit une hausse de 4,3 % par rapport à 2013 où ses ventes avaient au contraire reculé de 4,9 %, selon un communiqué du groupe diffusé mercredi 14 janvier. Un chiffre encore loin du record de 2010, lorsque l’industriel avait produit plus de 3,6 millions de véhicules, mais qui augure une embellie durable pour le deuxième constructeur européen, après trois années de recul.Cette performance, PSA Peugeot-Citroën la doit d’abord à la Chine, devenue son premier marché en 2014 : le groupe y a vendu 734 000 voitures et véhicules légers, soit une hausse de 31,9 % ! A elle seule, la marque Peugeot a vu ses ventes bondir de 43,1 %, « soit la plus forte progression du top 20 du marché », s’enthousiasme le constructeur. Les modèles 3008 et 2008 profitent notamment de l’engouement des Chinois pour la catégorie des SUV (sport utility vehicles) et représentent à eux seuls un tiers de ventes de Dongfeng Peugeot, la co-entreprise réunissant les deux constructeurs.La marque Citroën n’est pas en reste. En 2014, la marque aux chevrons a écoulé 320 000 véhicules en Chine, soit une progression de 14,3 % par rapport à 2013, supérieure à celle du marché (+11,5 %). « Ce pays représente plus d’une vente de Citroën sur quatre dans le monde », relève le constructeur. A elle seule, la C-Elysée s’est écoulée à plus de 100 000 exemplaires.Toujours à la peine en FranceDe même, la marque DS semble enfin séduire les jeunes cadres chinois, avec 26 000 voitures vendues en 2014, ce qui représente 22 % des immatriculations de la marque contre seulement 2 % en 2013. « L’année 2014 a été celle du décollage rapide de DS en Chine avec le lancement réussi de deux nouveaux modèles », se félicite Yves Bonnefont, directeur général de la marque premium du groupe.Preuve de sa vitalité, le groupe a également réussi à augmenter ses ventes en Amérique du Sud, malgré un contexte économique difficile : 200 000 Peugeot et Citroën y ont été écoulées en 2014, avec notamment une belle part de marché de 15,1 % en Argentine. En Afrique, PSA conserve sa place de leader en Tunisie et a vu les ventes de Peugeot bondir de 77 % en Egypte après leur effondrement à la suite du printemps arabe.Même si la situation reste fragile, les ventes de PSA Peugeot-Citroën se sont aussi redressées en Europe. En 2014, le constructeur dirigé par Carlos Tavares y a écoulé près de 1,8 million de voitures, soit une hausse de 8,1 % par rapport à 2013. « La croissance du groupe sur le Vieux Continent traduit l’accueil favorable de la Peugeot 308, élue voiture de l’année 2013, qui s’est écoulée à 56 900 unités », relève le constructeur. Dans le détail, les ventes de la marque Peugeot ont progressé de 6,2 % en Europe en 2014 (952 000 unités) tandis que celles de Citroën ont augmenté de 7,2 % (689 000 unités). Quelque 85 900 DS ont été écoulées.Des chiffres qui contrastent avec l’atonie du marché français, où PSA Peugeot-Citroën est toujours à la peine. Début janvier, le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA) avait indiqué que les ventes du groupe de Sochaux n’avaient progressé que de 1,6 % en 2014 en France, Peugeot et Citroën affichant des hausses de respectivement 5,3 % et 2,4 % tandis que DS voyait ses ventes chuter de 27,2 % ! Et l’année 2015 s’annonce tout aussi difficile : rien qu’en décembre 2014, les ventes de PSA en France se sont effondrées de 9,6 %.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre NRJ à nouveau en tête, RTL en progression, les antennes de Radio France dans le vert et Europe 1 qui dévisse : tels sont les enseignements de la vague de résultats d’audience des radios pour la période novembre - décembre 2014, publiée mercredi 14 janvier par Médiamétrie.Si la musicale NRJ est en baisse de 0,3 point sur un an, à 12,5 % d’audience cumulée, elle redevient sur cette vague la première radio de France, selon ce critère, faisant oublier des chiffres de rentrée décevants (11,5 %) et mis sur le compte d’un « aléa statistique ». Ses têtes d’affiche - Manu le matin et Cauet le soir - enregistrent notamment des audiences record, à respectivement 3,48 millions et 1,66 million d’auditeurs cumulés. La matinale de Manu est même l’émission la plus écoutée entre 6 et 9 heures chez les moins de 65 ans.En revanche, selon l’autre critère, celui de la part d’audience, c’est RTL qui domine, avec 11,7 % de « PDA » et 12,2 % d’audience cumulée - une forte hausse d’un point par rapport à fin 2013, soit un gain de 579 000 auditeurs. Après une saison en retrait, RTL confirme sa très bonne rentrée et voit notamment son émission phare « Les Grosses têtes » progresser sous la houlette de Laurent Ruquier et atteindre 15,5% de part d’audience. « Nous sommes en très grande forme », se félicite le président de RTL Radio, Christopher Baldelli. La matinale d’Yves Calvi progresse également sur un an, alors qu’elle était en baisse à la rentrée. Ses autres nouveautés, « La Curiosité est un vilain défaut » et « RTL Grand soir », sont également en hausse.Le retour de France InfoLa deuxième généraliste est France Inter, qui remonte à 10,5 % d’audience cumulée (+0,2 point sur un an) et confirme se réinstaller au-dessus de la barre des 10 %. La matinale de Patrick Cohen reste la première de France entre 7h30 et 8h30. Un succès qui n’est pas isolé à Radio France : France Bleu retrouve un niveau élevé d’audience cumulée (7,9 %, +0,7 point), France Culture confirme son niveau record à 2,2 % et France Musique se redresse à 1,6 % (+0,3 point). Avec plus de 14 millions d’auditeurs, le groupe Radio France enregistre sa meilleure audience depuis novembre - décembre 2012.Mais l’évolution la plus significative est sans doute celle de France Info, qui a enfin enrayé la dynamique baissière qu’elle subissait depuis le printemps 2012. À 8,1 % d’audience cumulée, la station progresse à la fois sur un an (+0,1 point) et par rapport à la vague de rentrée (+0,2 point). Signe que la réforme portée par son directeur, Laurent Guimier, destinée à repositionner l’antenne sur le direct, commence à porter ses fruits.« Notre antenne progresse de façon homogène », souligne celui-ci, tout en pointant le besoin d’améliorer les résultats entre 8 et 9 heures. Info se paye même le luxe de doubler RMC (7,9 % d’audience cumulée), dont l’essoufflement se confirme, bien qu’elle reste la première généraliste chez les moins de 50 ans.Mais la baisse la plus spectaculaire affecte Europe 1. La station de Lagardère baisse de 0,7 point à 8,7 % d’audience cumulée, l’un de ses plus faibles niveaux. Cela représente une perte de 388 000 auditeurs en un an. « Cette vague revêt pour nous un caractère atypique », a commenté la station. Le départ de Laurent Ruquier pour RTL, à l’intersaison, alors que celui-ci était la locomotive de l’antenne d’Europe 1, semble avoir durablement affecté la station : sur un an, le créneau actuellement occupé par son successeur, Cyril Hanouna, perd 367 000 auditeurs, soit 45% d’audience. « Les Pieds dans le plat » ont toutefois gagné 31 000 auditeurs depuis la rentrée, mais l’humoriste est désormais aussi concurrencé par France Inter et Charline Vanhoenacker. Autre baisse, celle de la matinale de Thomas Sotto, qui perd 134 000 auditeurs sur un an.« C’est une vague décevante, assume Fabien Namias, le directeur d’Europe 1. Mais nous nous attendions à des difficultés avec le départ de Laurent Ruquier. Nos auditeurs sont parfois allés picorer ailleurs, mais j’ai toutes les raisons de penser qu’ils vont revenir. Quant à Cyril Hanouna, il a besoin de temps. »Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil Air France annoncera des mesures supplémentaires pour redresser la compagnie aux représentants du personnel lors d'un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire le 5 février, a indiqué l’AFP mercredi 14 janvier.Le PDG d'Air France, Frédéric Gagey présentera dans un premier temps la situation économique aux salariés lors d'un CCE ordinaire le 22 janvier, a précisé une source syndicale.Selon Le Figaro, paru mercredi 14 janvier, Air France pourrait supprimer 5 000 postes supplémentaires. Une nouvelle saignée qui viendrait s’ajouter aux près de 8 000 départs consécutifs à la mise en place, en 2012, du plan Transform 2015.La direction de la compagnie signale qu’elle « n’a pas de plan » général de réduction des effectifs dans ses tiroirs. Toutefois, elle ne dément pas d’éventuelles nouvelles réductions d’effectifs ciblées. Mais, à l’en croire, « rien n’est décidé » et tout chiffrage « est prématuré ».Selon nos informations, la direction d’Air France prévoit de boucler le calendrier d’un tour de vis supplémentaire « dans la première moitié de 2015 ».La situation du groupe se dégradeAir France a déjà réduit ses effectifs. À deux reprises ces deux dernières années. Lancé par Alexandre de Juniac, quelques mois après son arrivée à la tête d’Air France, le plan Transform prévoyait initialement de faire partir 5 000 salariés.Toutefois, face à aux difficultés rencontrées par la compagnie, un nouveau volet de près de 3 000 suppressions de postes avait été ajouté à l’automne 2013.Il n’empêche, la situation économique d’Air France est difficile. La compagnie ne s’en est d’ailleurs pas cachée, laissant entendre qu’il pourrait y avoir des suppressions d’effectifs.À l’occasion de la présentation du plan Perform 2020, qui doit restaurer la compétitivité du groupe, Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM, avait précisé qu’il pourrait y avoir des coupes claires dans certaines activités.La direction a même lancé, le 18 décembre 2014, un avertissement sur résultats. À cette occasion, elle avait précisé que « la situation du groupe et le contexte concurrentiel dégradé » nécessitaient « un durcissement du plan Perform 2020 par un volet de réduction des coûts et un volet de réduction des investissements ».La direction est vent debout pour défendre les résultats du plan Transform. « Sans la grève des pilotes, Air France aura atteint l’équilibre », se défend la compagnie.La facture des deux semaines de conflit avec les navigants, en septembre 2014, s’est élevée à près de 500 millions d’euros.In fine, en 2014 Air France aura perdu « plusieurs dizaines de millions d’euros. Elle sera dans le rouge alors que, sans la grève, elle devait être dans le vert pour la première fois depuis sept ans », enrage un cadre dirigeant.La « recette unitaire » est en baisseCes mesures ont été évoquées notamment pour faire face à une « baisse de la recette unitaire ».Air France a du mal à gagner de l’argent, même sur les lignes ou le trafic est en augmentation, comme en Asie, à cause d’une concurrence accrue des transporteurs locaux et des compagnies du Golfe.Pire, la compagnie doit aussi baisser le prix de ses billets pour répercuter, au moins en partie, la baisse durable des prix des carburants.Outre les effectifs, Air France va aussi opérer « des fermetures de lignes non rentables ». Elle va par ailleurs demander à Aéroports de Paris (ADP) « de faire des efforts ».Les coûts restent supérieurs à ceux des concurrentsMardi 13 janvier, la direction d’Air France a de nouveau présenté aux organisations professionnelles « un comparatif des coûts avec les autres compagnies », précise un délégué syndical. « En novembre 2014, elle nous l’avait déjà présenté. Et cela ne fait pas débat », doit admettre ce syndicaliste.Selon les comparaisons établies par la direction, il existe « des écarts de coûts de 40 % à 50 % » par rapport aux autres compagnies concurrentes d’Air France.À l’époque, la direction pointait déjà du doigt « les coûts des escales et des bases de province ».Air France est encore loin derrière ses concurrentes directes telles Lufthansa, British Airways. En revanche, sa performance, ces derniers mois, est supérieure à celle de sa filiale KLM.La direction cherche à ménager les syndicatsAvec ou sans plan de grande ampleur, il ne fait guère de doutes qu’Air France ne pourra échapper à des réductions d’effectifs supplémentaires. Mais la direction de la compagnie marche sur des œufs. Elle n’a pas encore rencontré les syndicats.Alors que les accords avec les pilotes, suite à la grève à propos de la filiale à bas coûts Transavia, n’ont été « finalisés que mardi », la direction ne veut surtout pas mécontenter les syndicats à quelques mois des élections professionnelles, prévues en mars. Au risque qu’ils se radicalisent pour séduire leurs électeurs.« Le chiffre de 5 000 départs paraît complètement incohérent », indique Jean-Marc Quattrochi, le délégué de l’UNAC (syndicat des hôtesses et stewards), qui rappelle que « deux guichets de départ ont déjà été ouverts ».Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel En décembre, les prix à la consommation français ont progressé de 0,1 % seulement sur un mois, après une baisse de 0,2 % en novembre, selon les statistiques officielles publiées, mercredi 14 janvier, par l’Insee. Sur un an, la hausse des prix est de 0,1 % seulement, contre + 0,3 % fin novembre.Sur l’ensemble de l’année 2014, l'inflation a donc été de + 0,5 %, contre + 0,9 % en 2013, a précisé l'Insee.Un chiffre aussi bas n'avait pas été vu depuis 2009, quand les prix n'avaient augmenté que de 0,1 % en moyenne sur l'année, avant de remonter nettement les années suivantes (1,5 % en 2010 puis 2,1 % en 2012).Ces chiffres sont dans la lignée de ceux parus le 7 janvier, selon lesquels les prix ont reculé de 0,2 % dans la zone euro en décembre, sur un an.Au Royaume-Uni, où la reprise est pourtant plus vigoureuse, l’inflation est également tombée à 0,5 %.L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix des produits les plus volatils comme ceux de l’énergie, a pour sa part reculé de 0,1 % sur un an. En novembre, cet indicateur avait déjà reculé de 0,2 %. Il s’agissait du premier chiffre négatif enregistré depuis 1990.Faut-il s’en inquiéter ? Quelles conséquences aura cette inflation faible ? Comment l’interpréter ?Des baisses de prix pour l’énergie et les produits de consommation Si les prix se sont encore tassés, c’est d’abord à cause de la chute des cours du pétrole. Depuis l’été 2015, ces derniers ont reculé de près de 50 %, entraînant dans leur sillage les tarifs de l’énergie. Selon l’Insee, ces derniers ont baissé de 2,6 % en décembre sur un mois (et de - 4,4 % sur un an), après - 0,6 % en décembre.Les prix des carburants, eux, ont reculé de 4,4 % (- 9,9 % sur un an) et ceux du fioul domestique de 6,8 % (- 16,7 % sur un an).Pétrole : les raisons de la chute continue des prixPar ailleurs, les prix du gaz de ville diminuent (- 0,7 % et + 1,2 % sur un an) tandis que les prix de l’électricité sont stables (+ 4,8 % sur un an).De plus, les prix des produits de consommation continuent de reculer dans la grande distribution, du fait notamment de la guerre des prix que se livrent les distributeurs.En décembre 2014, les prix des produits alimentaires se sont repliés de 0,1 % sur un mois et leur recul sur un an s’accentue : - 0,4 % après - 0,2 % en novembre.« Hors produits frais, les prix de l’alimentation se replient également de 0,1 % en décembre 2014 et de 0,4 % sur un an, comme en novembre, souligne l’Insee. Cette baisse touche plusieurs postes de consommation et est désormais marquée sur un an notamment pour les céréales (- 3 %), les œufs (- 2,5 %), les sucres, confitures, chocolat, confiserie et produits glacés (- 2,6 %) et les boissons non alcoolisées (- 1,5 %) ».Les prix alimentaires toujours en baisseLa France n’est pas en déflationLa déflation correspond à un recul généralisé, durable et auto-entretenu des prix. Elle est le symptôme d’une économie à l’arrêt. Quand les prix reculent, les consommateurs reportent leurs dépenses dans l’espoir d’acheter moins cher plus tard. Du coup, les entreprises n’arrivent pas à écouler leurs stocks. Elles cessent d’investir et embaucher, voire licencient. Ce qui pèse sur la consommation des ménages, et donc la croissance… Un cercle vicieux particulièrement dur à briser.Pour l’instant, la France, comme la zone euro, n’est donc pas en déflation. Certains économistes prédisent que les prix, après un léger recul ces prochains mois, devraient se ressaisir mi-2015 et qu’il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter. Les analystes de Natixis tablent ainsi sur une inflation de 0,3 % sur l’ensemble de 2015.Les prix reculent dans la zone euro pour la première fois depuis 2009D’autres économistes redoutent en revanche que l’inflation reste durablement basse, et que si l’on ne fait rien, la zone euro bascule bel et bien dans la déflation.Le recul de l’inflation sous-jacente en France est, il est vrai, un signe inquiétant, puisque celle-ci exclut les prix du pétrole. Elle témoigne du rédémarrage très poussif de notre économie.Il est néanmoins probable que la Banque centrale européenne (BCE) agisse d’ici peu. Par exemple, en achetant des dettes publiques, ce qui permettrait de soutenir les prix et l’activité.Un coup de pouce au pouvoir d’achat mais une menace pour le taux du Livret AÀ court terme, il profite au pouvoir d’achat des Français et donc, à la croissance. En revanche, l’épargne des ménages est pénalisée. Le taux du Livret A, le produit d’épargne le plus populaire de notre pays, est en effet indexé sur l’inflation. Le gouvernement doit annoncer son niveau d’ici le 1er février.« L’application de la formule pourrait conduire à une baisse de 0,75 point. Le taux du Livret A serait alors de 0,25 % », explique Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne.Mais le gouvernement peut déroger à cette règle. C’est d’ailleurs ce qu’il a fait à de nombreuses reprises.« Depuis l’introduction de la formule de calcul en 2009, les gouvernements ne l’ont respectée qu’avec parcimonie. Dernier exemple en date, en août dernier, le taux aurait dû en théorie tomber à 0,5 % », souligne M. Crevel.Lire aussi : Le taux du Livret A pourrait, en théorie, baisser à 0,25 %Une nouvelle baisse du rendement accélérerait le désintérêt des particuliers pour ce produit. Au cours des onze premiers mois de l’année, le Livret A a enregistré une décollecte de près de 6 milliards d’euros, les épargnants se reportant sur l’assurance-vie ou sur le plan d’épargne logement (PEL).« Une nouvelle diminution du taux du Livret A amplifierait ce mouvement », prévient M. Crevel, qui doute toutefois que le gouvernement ne descende en dessous de 1 %. « Non seulement cela donnerait un coup au moral des épargnants, mais cela acterait que la France s’approche dangereusement de la déflation. »Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.01.2015 à 08h29 • Mis à jour le14.01.2015 à 09h00 La Banque mondiale s'attend à une récession de 2,9 % de l'économie russe en 2015, selon son dernier rapport sur la croissance, rendu public mercredi 14 janvier. En décembre, elle était estimée à 0,7 %. L'institution a par ailleurs réduit mardi ses prévisions de croissance mondiale en raison de la conjoncture morose dans la zone euro, au Japon et dans certains marchés émergents qui contre-balance l'effet positif de la baisse des cours du pétrole.17 % D'INFLATION SUR UN AN, ESTIME LE GOUVERNEMENTEn décembre, le rouble a chuté pour atteindre un niveau inédit. Une plongée qui se fait de plus en plus sentir dans les portefeuilles des consommateurs russes. Le gouvernement russe a annoncé mercredi que l'inflation pourrait atteindre 17 % sur un an au printemps.La plongée de la monnaie russe est à la fois due au recul du prix du baril de pétrole, une matière première dont l'économie russe est très dépendante, et aux sanctions occidentales prises contre la Russie en raison de son rôle dans la crise ukrainienne. La banque centrale a fortement augmenté ses taux en décembre afin de contenir cette chute. Lire aussi : Cinq questions sur la chute du rouble Marie Charrel C’est une épée de Damoclès qui planait au-dessus de la tête de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), depuis des mois. Ce dernier peut déjà pousser un premier« ouf » de soulagement.Mercredi 14 janvier, l’avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a indiqué que le fameux programme d’achat de dette publique de l’institution de Francfort, dit « OMT », pour « opérations monétaires sur titres », est compatible « en principe » avec le droit européen, sous néanmoins quelques conditions non contraignantes.Si M. Draghi peut commencer à souffler, il va toutefois devoir encore retenir un peu sa respiration. Les recommandations de l'avocat général de la CJUE n'ont en effet pas de caractère contraignant. Elles sont néanmoins, en général, suivies par la Cour. Celle-ci pourrait ne statuer qu'au second semestre.En quoi consiste le programme OMT ?Le programme OMT a été évoqué en septembre 2012 par le président de la BCE. Il n’a pas encore été mis en place.Mais sa seule évocation a stoppé net la crise des dettes souveraines, sans même avoir été déployé.« C’est une puissante arme dissuasive, rappelle Charles Wyplosz, économiste à l’Institut des hautes études internationales et du développement de Genève. Il a suffi que la BCE promette aux investisseurs qu’en cas de problème elle rachèterait sans limite leurs titres souverains, pour que ceux-ci cessent de spéculer sur les dettes espagnole, portugaise ou grecque. »En d’autres termes, le pouvoir de l’OMT est surtout celui des mots.Pourquoi la Cour de justice européenne a-t-elle été saisie ?Même s’il n’a pas encore été utilisé, le programme OMT a été jugé intolérable par les juges de la Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe.Saisis en 2013 par des particuliers, les gardiens du droit allemand estiment que l’OMT est probablement illégal et ce, à double titre.Selon eux, ce programme permettrait à la BCE de financer directement les États, au risque que la facture finale incombe aux contribuables allemands. Ce qui ne serait pas conforme à la Loi fondamentale du pays - l’équivalent de notre Constitution - et encore moins au mandat que les traités européens ont confié à la BCE.Autre reproche, selon Karlsruhe : avec l’OMT, l’institution de Francfort sortirait de sa mission strictement monétaire pour se mêler de politique économique.L’une des conditions au déclenchement du programme est en effet que les pays en difficulté aient au préalable sollicité une aide financière du mécanisme européen de stabilité (MES), aide obligatoirement accompagnée de la mise en œuvre de réformes structurelles, par exemple sur le marché du travail.En liant réformes et achats de dettes, M. Draghi s’adonnerait ainsi à un dangereux mélange des genres…Puisque le mandat de la BCE relève du droit communautaire, et non national, Karlsruhe a demandé en février 2014 à la CJUE de trancher en premier lieu sur le sujet. Dans le jargon juridique, il s’agit d’une « question préjudicielle », et c’est la première fois de son histoire que la puissante Cour constitutionnelle y a recours.Lire aussi : Les juges constitutionnels allemands offrent un répit à la BCEQue va-t-il se passer maintenant ?L’opinion formulée, mercredi, par l’avocat général de la CJUE à Luxembourg n’est qu’une étape dans le processus juridique de longue haleine.La cour ne statuera définitivement sur le sujet que d’ici la deuxième partie de l’année.La BCE a indiqué dans un tweet mercredi avoir « pris note » de l'avis favorable émis par la justice européenne sur son programme de rachat de dette publique, et indiqué qu'il était toujours « prêt à l'emploi ».La BCE devrait annoncer dans les semaines à venir - après la prochaine réunion de politique monétaire du conseil des gouverneurs le 22 janvier ou à la suivante début mars - un programme de « quantitative easing » (QE), c’est-à-dire de rachats massifs de dette publique, destiné à contrer le risque déflationniste pesant sur la zone euro.Ce QE pourrait être contesté lui aussi devant la cour de Karlsruhe en Allemagne, où ces derniers mois, le parti anti-euro AfD (Alternative pour l’Allemagne) a gagné du terrain.Passe d’armes médiatique au sein de la BCE sur le rachat de dettes publiquesQuesls sont les scénarios possibles ?- Premier scénario : la CJUE, quand elle statuera, donne raison aux juges de Karlsruhe et rejette l’OMT ou en exige sa limitation - ce qui reviendrait au même.Pour certains experts, ce serait un cataclysme : le filet de sécurité qui a permis d’éteindre la crise des dettes souveraines serait anéanti, et rien n’empêcherait la panique de s’emparer à nouveau des marchés.Pour d’autres, ces craintes sont largement exagérées, parce que les taux souverains ont beaucoup baissé depuis 2012 et que, depuis, la zone euro a renforcé ses institutions, en créant par exemple l’union bancaire. Le filet de sécurité de l’OMT n’est donc plus indispensable.Dans tous les cas, la BCE serait probablement contrainte de limiter aussi le QE, par exemple, en le limitant aux achats de dette publique jugée très sûre par les agences de notation, c’est-à-dire noté triple A. Cela aurait pour avantage de rassurer l’Allemagne. Mais le QE serait alors moins efficace. - Deuxième scénario, bien plus probable : la CJUE donne raison à l’institution de Francfort. « Elle est proeuropéenne, difficile d’imaginer le contraire », estime Christian Jimenez, président de Diamant Bleu Gestion.Elle appuierait alors sa décision sur deux grands arguments. D’abord, les achats de dette publique auraient lieu sur le marché secondaire, où les banques revendent les obligations souveraines qu’elles détiennent. Il ne s’agirait donc pas d’un financement direct des États, les traités européens seraient respectés.Surtout, le mandat de la BCE est avant tout d’assurer la stabilité des prix. Or, avec une inflation tombée à - 0,2 % en décembre, elle est loin de le respecter. Sa priorité doit donc être de déployer tous les outils possibles pour relancer les prix, comme le QE.Les juges de Karlsruhe se rangeraient-ils derrière un tel arrêt de la CJUE ? Peut-être. Mais rien n’est moins sûr.- Troisième scénario : les juges de Karlsruhe reprennent le dossier et, arguant que l’OMT ne respecte pas la Constitution allemande, exigent qu’il soit révisé ou pire, refusent que la banque centrale allemande, la Bundesbank, y prenne part.Cela signerait l’arrêt de mort du programme. « Dans tous les cas, les marges de manœuvre de M. Draghi sont limitées, tant le poids de l’Allemagne est déterminant au sein des politiques économiques européennes », estime Christian Schulz, de la banque Berenberg.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard C’est un nombre censé porter chance. En 2014, les ventes de la Française des jeux ont atteint 13 milliards d’euros tout ronds, a annoncé l’entreprise mercredi 14 janvier. Un niveau record, en hausse de 5,2 % par rapport à 2013.Pareille augmentation représente une performance dans une France en crise : dans le même temps, les enjeux enregistrés par le PMU ont, au contraire, reculé de 4,1 %, pour tomber juste en dessous de 10 milliards d’euros. Alors qu’en 2008, les deux champions français du pari se trouvaient à égalité, l’écart entre eux n’a cessé, depuis, de se creuser.Pas de privatisation pour la Française des jeuxLa nouvelle patronne de la Française des jeux, Stéphane Pallez, ne compte pas s’en tenir là. Nommée par l’Etat le 5 novembre 2014, elle veut initier « un nouveau cycle de transformation et d’investissement », afin que l’entreprise publique qui exploite le Loto, le Keno... poursuive son essor.Elle vient de lancer avec son équipe une réflexion pour redéfinir la stratégie menée, après les quatorze ans de présidence de Christophe Blanchard-Dignac. Plan stratégique en avril« Il s’agit de voir ce que les clients attendent d’une grande entreprise de divertissement, en se projetant à l’horizon 2020 », explique-t-elle, installée dans son grand bureau, au 7e étage du siège de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).Les premières lignes du nouveau plan stratégique sont attendues pour le début avril, et la version définitive pour l’été.Mme Pallez a déjà plusieurs pistes en tête. La première consiste à accélérer la transition numérique de la Française des jeux. Aujourd’hui, les jeux sur Internet restent très mineurs dans les comptes. A peine 4 % des mises en 2014, contre 96 % pour le réseau classique des bars-tabacs et autres kiosques. Alors que ces points de vente souffrent, notamment de la crise de la presse, la Française des jeux a réussi à y maintenir une croissance de 4,8 % en 2014.La Coupe du monde de football a, en effet, donné un coup de fouet aux paris sportifs (+ 20 %). Et le lancement en février de la nouvelle formule Euro Millions - My Million, associant un tirage national au tirage européen, a permis de relancer ce jeu (+ 13 %).Les achats en ligne se révèlent néanmoins bien plus dynamiques encore. Les mises ont bondi de 16,7 % en 2014. D’où la volonté de profiter davantage encore de ce succès, avec de nouveaux produits et services.« Comment recruter de nouveaux clients ? Pour y arriver, nous avons besoin d’offrir une gamme la plus complète possible », indique la PDG. Au passage, glisse-t-elle, cet essor du numérique nécessite sans doute de revoir le mode de fonctionnement interne de la FDJ.La question de la privatisation partielle n’est pas sur la tableDeuxième grand sujet au menu : le développement de l’entreprise hors de son pré carré français, où elle dispose d’un monopole. Les activités internationales se résument actuellement à une coopération avec d’autres loteries européennes dans le cadre d’Euro Millions, et à des accords pour partager des technologies. « Vers quel type d’ambitions cela peut-il nous mener ? », s’interroge Mme Pallez.En revanche, l’éventuelle privatisation partielle ne fait pas partie des questions sur la table pour le moment. A la recherche d’argent frais, le gouvernement avait commencé à réfléchir à ce sujet très sensible à l’automne 2014, et envisagé de ramener la part de l’Etat de 72 % à 51 %.« Les banquiers d’affaires parlent de 300 à 400 millions d’euros pour 20 % du capital », indiquait alors M. Blanchard-Dignac. Depuis, les pouvoirs publics ont refermé le dossier, au moins pour le moment. « Ma mission est de proposer un plan stratégique à l’Etat-actionnaire, précise Mme Pallez. Ensuite, à lui de voir… » Française des jeux : Stéphane Pallez aussi est « Charlie »Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Faute de présenter un nouveau modèle sur les stands du Salon de Detroit, Elon Musk a tout de même créé l’événement, mardi 13 janvier, en s’exprimant pour la seconde fois sur les terres des « Big Three », les trois constructeurs américains, General Motors, Ford et Chrysler, qui sont basés dans le Michigan. A l’occasion du congrès du magazine Automotive News, le patron de Tesla a pris des accents d’évangélistes pour promouvoir les voitures électriques, à commencer par les siennes.« La raison principale pour laquelle je suis ici, c’est pour parler des véhicules électriques et pour faire ce que je peux afin d’encourager les autres constructeurs d’accélérer leurs programmes » dans ce domaine, a expliqué M. Musk. Il a notamment salué le fait que ceux-ci présentent des modèles à Detroit, tout en espérant « en voir encore plus que cela » à l’avenir. Il a également pointé le fait que, sur le plan technologique, il n’y avait pas de progrès significatifs présentés.Développer des voitures électriques est un peu « l’histoire de la poule et de l’œuf », a-t-il rappelé, mais que « les gens regretteront » s’ils n’investissent pas aujourd’hui dans le développement de cette technologie. Lors d’une conférence de presse, à l’issue du congrès, M. Musk en a profité pour répéter son scepticisme à l’égard des véhicules à hydrogène : « Je pense juste que c’est extrêmement stupide », a-t-il déclaré, lançant ainsi une pierre dans le jardin de Toyota, qui lui a décidé de faire l’impasse sur l’électrique en passant directement des motorisations hybrides à l’hydrogène.M. Musk en a profité pour distiller quelques détails sur son plan de marche pour l’avènement de la voiture électrique. D’abord, il a rappelé le contexte : les menaces sur le climat « n’ont jamais été aussi importantes », a-t-il souligné, pointant notamment les conséquences de la technique de la fracturation hydraulique pour extraire le pétrole et le gaz de schiste. Dans ce contexte, il a plaidé pour l’instauration d’une taxe carbone pour faire payer les pollueurs.rythme de croissanceM. Musk a ensuite indiqué que les ventes de Tesla (qui auraient dépassé les 30 000 unités en 2014) continuaient à progresser à un rythme soutenu aux États-Unis, tout en se gardant de donner de chiffres précis. Il affirme toutefois que son groupe est sur un rythme de croissance qui devrait lui permettre d’être capable de vendre 500 000 voitures en 2020 et un nombre de l’ordre de « quelques millions » cinq ans plus tard.En revanche, il a reconnu que son groupe n’était toujours pas profitable du fait d’un rythme d’investissements intensifs, mais que la marge brute du constructeur était « de l’ordre de 20 % ». Tesla devrait commencer à être rentable à partir du lancement d’un troisième modèle, une voiture d’une taille « 20 % inférieure » à celle de la Tesla S, qui est actuellement commercialisée. Ce modèle devrait être vendu à partir de 2020 au prix de 35 000 dollars avant les aides gouvernementales. Le deuxième modèle, lui, a eu un peu de retard à l’allumage : baptisé modèle X, il devrait sortir finalement l’été prochain, avec deux ans de retard. « J’ai un problème avec la ponctualité », a ironisé M.Musk. Néanmoins, il a affirmé que tous les modèles qui seront produits cette année sont déjà vendus.Alors qu’on lui demandait si sa célébrité n’était pas un handicap, M. Musk a convenu que « c’est devenu difficile pour moi de sortir et d’aller prendre un verre ». Mais pas seulement : il a suffi que le patron de Tesla évoque mardi une « baisse inattendue » de ses ventes en Chine pour que l’action décroche de 7 % dans les échanges électroniques après Bourse à 190,50 dollars. Il a mis cet accès de faiblesse sur le manque d’infrastructures, notamment les bornes de recharges, qui ne sont pas suffisamment nombreuses pour rassurer les utilisateurs sur l’autonomie des véhicules. Mais il a assuré que les problèmes de Tesla en Chine étaient sous contrôle. « Je me fiche du cours de Bourse », a tout de même glissé M. Musk, histoire d’entretenir son mythe de patron génial, mais provocateur.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis Après dix jours passés à traiter les suites des attaques terroristes, François Hollande faisait lundi 19 janvier son retour sur le terrain des questions économiques et de l’emploi. Devant l’ensemble des représentants syndicaux et patronaux, le chef de l’Etat a présenté ses vœux « aux forces vives de la nation ». Il en a profité pour les appeler à faire preuve de responsabilité dans les négociations sociales : « Vous veillerez dans les décisions que vous prendrez à être à la hauteur de ce qui s’est produit dans notre pays. » Dans son discours, le président a évoqué longuement les attentats des 7 et 9 janvier, estimant que « l’économie est, avec la sécurité, une condition de la cohésion de notre pays ». « Il y a des intérêts et des sensibilités différents dans cette salle, mais la cause de la cohésion de notre pays nous rassemble tous », a-t-il lancé aux partenaires sociaux. Les vœux présidentiels intervenaient dans un contexte social tendu. Les syndicats et les représentants du patronat ont échoué dans la nuit de vendredi à samedi à se mettre d’accord sur la réforme des seuils sociaux et sur la modernisation du dialogue social. Ils doivent se retrouver jeudi pour une ultime séance de travail. « Cela doit être le dernier rendez-vous. Un échec aurait des conséquences qui iraient bien au-delà de cette réforme », a prévenu François Hollande, l’air grave.Une prise de position qui n’a pas plu au numéro un de FO. Selon Jean-Claude Mailly, le chef de l'Etat « fait pression pour qu'il y ait un accord » or « ce n'est pas de son rôle et ce n'est pas respectueux de la liberté de négociation ».Les négociations sociales restent suspenduesLe chef de l’Etat a également profité de ses vœux pour demander aux partenaires sociaux de passer à la vitesse supérieure pour la mise en place du pacte de responsabilité : « Un mouvement est engagé : 11 branches représentant des millions de salariés ont trouvé un accord. Ce rythme est encore trop lent, d’autres branches devront donc prendre le chemin et accélérer la marche. »Pas question pour autant de revenir sur ce qui a fait sa méthode depuis trois ans. Le dialogue social « a fonctionné avec la signature de plusieurs accords interprofessionnels », a estimé le chef de l’Etat, avant d’ajouter : « Le dialogue social respecte la position de ceux qui signent comme de ceux qui ne signent pas. » Un message adressé en premier lieu à la CGT, représentée par Philippe Martinez, chargé d’assurer l’intérim après la démission de Thierry Lepaon, mais dont la candidature a été rejetée pour le poste de secrétaire général.Sortir du marasmeSur le chômage, François Hollande a promis que l’Etat continuerait à soutenir sa politique d’emplois aidés en 2015. « 380 000 personnes seront concernées cette année », a-t-il expliqué. Le chef de l’Etat compte toujours sur un redressement de l’économie pour sortir du marasme. Appelant l’Europe à accélérer sa politique d’investissement, il a assuré que « la Banque centrale européenne va racheter jeudi des dettes souveraines ».En attendant Mario Draghi (et la croissance)Enfin, le président a tracé les perspectives de développement pour l’économie française, avec en ligne de mire la conférence climat de 2015, qui doit être « une opportunité pour nos entreprises parce que nous sommes les meilleurs dans beaucoup de secteurs. » Il a également défendu le projet de loi Macron, sur lequel les députés socialistes se sont divisés tout le week-end, notamment sur le volet travail du dimanche et droit du travail.Le travail du dimanche divise toujours le PSA l’issue de ces quarante-cinq minutes de discours, conclues sur un appel à l’unité nationale – le nouveau mantra présidentiel – ses conseillers ont refusé de se réjouir trop vite de la forte poussée enregistrée dans différents sondages. « On critiquait leur fiabilité quand ils étaient bas, on ne va pas dire qu’ils sont crédibles maintenant, expliquait l’un deux. Les Français ont considéré que le président avait bien fait son travail, mais ça ne change rien au fait qu’ils attendent des résultats sur l’économie. » Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.01.2015 à 12h14 | Jérôme Porier Les acheteurs russes ont disparu. Depuis la chute du rouble, qui a perdu la moitié de sa valeur en trois mois, les ressortissants de la Fédération de Russie désertent les marchés de l'immobilier du luxe en France. « Ils étaient très présents dans le triangle d'or parisien, à Courchevel, à Biarritz et sur la Côte d'Azur, en particulier à Saint-Tropez et à Antibes. Sur ces marchés, leur retrait se fait durement sentir », note Thibaut de Saint Vincent, président de Barnes International.« En réalité, la clientèle russe se raréfie depuis plusieurs années, relativise Charles-Marie Jottras, président de Féau, leader sur le marché du luxe francilien. Entre 2011 et 2013, leur part dans notre clientèle est déjà passée de 17 % à 8 %. » Les acheteurs du Moyen-Orient se feraient également rares, tout comme les asiatiques (Chine, Hongkong, Taïwan…).Quant aux Américains, ils sont aux abonnés absents depuis belle lurette. « L'augmentation de la pression fiscale depuis l'élection de François Hollande a envoyé un signal négatif aux investisseurs étrangers, qui boudent la France », estime Laurent Demeure, président de Coldwell Banker France, qui compte 15 russophones parmi ses 130 collaborateurs.FLUIDITÉ RETROUVÉECette tendance pénalise peu, en volume, le principal marché du luxe, celui des biens compris entre 1 et 2 millions d'euros, car les acheteurs y sont majoritairement français. « Pour ce type de biens, le marché retrouve de la fluidité, car les vendeurs ont intégré que les prix ont baissé de l'ordre de 25 % à 30 % par rapport au pic d'il y a trois ans », ajoute M. de Saint Vincent.Le constat est confirmé par Emile Garcin, autre intervenant majeur du secteur. « Il y a beaucoup d'offres pour de grands appartements haussmanniens dans les beaux quartiers de Paris et les acheteurs n'hésitent pas à faire des propositions inférieures de 20 % au prix demandé, parfois avec succès, confie Françoise Kroops, directrice de l'agence Rive droite. En parfait état, ils peuvent encore se vendre au dessus de 10 000 euros le mètre carré, mais les prix baissent fortement lorsque le logement comporte des défauts, surtout s'il est mal structuré et sans vue. »Lire aussi : Immobilier : la fin de l'exception parisienneEn revanche, dans le très haut de gamme, le retrait des acheteurs étrangers se fait durement sentir et les baisses de prix peuvent être spectaculaires. « Sur ce segment, les ajustements se font de façon plus brutale que dans l'immobilier classique », explique M. Demeure. Un constat qui vaut encore plus pour les « biens d'exception », sur lesquels les acheteurs étrangers font la loi. « Au-delà de 5 millions d'euros, 80 % des acquéreurs sont étrangers et 10 % à 15 % de cette clientèle était d'origine russe », précise Thibaut de Saint Vincent, président de Barnes International.« Les biens les plus recherchés se vendent entre 10 000 et 15 000 euros le mètre carré, contre une fourchette de 12 000 à 17 000 euros au plus haut », résume Laurent Demeure. Il estime que la correction va se poursuivre. «Une nouvelle baisse de 20 % ramènerait le marché sur les niveaux de 2005-2006, ce qui n'aurait rien d'étonnant », souligne-t-il. Selon lui, le marché de l'immobilier de luxe devrait atteindre son point bas à l'été 2015, pour ensuite rebondir.Lire aussi : Les charges de copropriété ont baissé de 6,7 % à Paris au 1er semestre 2014Un facteur devrait contribuer à soutenir le marché parisien du luxe : l'écart grandissant entre Paris et les autres grandes villes « mondiales », comme Londres, New York, Miami ou Dubaï, où les prix de l'immobilier ne cessent de battre des records. «L'écart de prix entre les meilleurs quartiers de Paris et ceux de Londres était de 20% en 2008, aujourd'hui la capitale britannique est 2,7 fois plus chère », remarque M. de Saint Vincent. Une vision partagée par Laurent Demeure : « Paris va redevenir compétitif », annonce-t-il.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.01.2015 à 11h25 • Mis à jour le19.01.2015 à 15h55 | Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Le groupe français de télécommunications Alcatel-Lucent a confirmé, lundi 19 janvier, être sans nouvelles du responsable des ressources humaines de la coentreprise Alcatel Lucent Shanghai Bell, à travers laquelle il opère en Chine avec une société publique locale. Le siège français précise que Jia Lining « ne s’est pas présenté à son poste depuis le 14 janvier ».Un site d’information économique parmi les plus fiables du pays, Caixin, précisait dès vendredi que le véhicule de M. Jia a été retrouvé sur le pont suspendu Yangpu, qui relie l’est et l’ouest de Shanghaï et permet de franchir le fleuve Huangpu.Le site citait, sans la nommer, une source proche de la famille affirmant que M. Jia est introuvable et qu’il ne répond pas non plus à son téléphone.Selon des informations accessibles sur son profil sur différents réseaux sociaux chinois, Jia Lining a rejoint Alcatel Lucent Shanghai Bell en 1998 et a, en parallèle, passé, entre 2004 et 2007, un doctorat de ressources humaines à l’université Jiaotong de Shanghai.Publication sur un groupe de discussionLe contexte de cette soudaine disparition la rend d’autant plus mystérieuse. Alcatel est présent en Chine depuis le milieu des années 1980, en association avec une compagnie locale comme l’impose la réglementation chinoise – il s’agit du groupe de télécommunications Huaxin, placé sous la responsabilité de la Commission de supervision et d’administration des actifs de l’Etat chinois, car à capitaux publics.Dans un groupe de discussion ouvert par des responsables des ressources humaines d’entreprises publiques sur le très populaire réseau social WeChat, Jia Lining venait de publier une lettre portant des accusations détaillées de corruption et de mélange des genres avec leurs intérêts familiaux contre neuf cadres chinois d’Alcatel-Lucent.Une version de ce message circule sur le Web chinois, sans qu’il soit possible d’authentifier ni son auteur réel ni la véracité de son contenu.Son en-tête précise qu’elle a été rédigée par M. Jia, en tant que membre du syndicat de l’entreprise mais également représentant au sein du groupe du « Jiwei », la brigade anti-corruption du Parti communiste chinois (PCC). Suit alors une longue liste d’accusations s’étalant sur plus de 3 500 de caractères.Enquête interneAlcatel Lucent « ne fait pas de commentaire sur les allégations faites par un employé de son joint-venture Alcatel-Lucent Shanghai Bell dans la presse chinoise », précise le groupe au Monde.L’entreprise ajoute qu’une enquête interne sur ces allégations est actuellement en cours et qu’Alcatel-Lucent Shanghai Bell coopère pleinement avec les autorités locales à ce sujet.Cette affaire se déroule sur fond de campagne de lutte contre la corruption menée à grand bruit par le secrétaire du PCC, Xi Jinping, depuis son arrivée au pouvoir il y a deux ans.Le patron de l’espionnage chinois tombe pour corruptionLe gouvernement a communiqué sur sa détermination à mettre au pas tant les entreprises étrangères que les puissantes sociétés d’état.Des accusations de corruption, portées par un mystérieux lanceur d’alerte, avaient déjà visé le groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) après le début de l’été 2013.Lire également : Corruption en Chine : le grand déballage commence autour de l’affaire Glaxo Smith KlineHarold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre et Jérôme Porier Les propriétaires qui vivent en dessous du seuil de pauvreté sont de plus en plus nombreux. Dans un rapport publié lundi 19 janvier, l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (Anah) estime que leur nombre s’élève à 1,4 million. « Nous voyons, en périphérie des villes, de jeunes couples qui, pour devenir propriétaires, achètent un bien en mauvais état avec l’ambition de le retaper, se retrouvent vite asphyxiés par le crédit et les charges et ne peuvent achever les travaux prévus », signale Blanche Guillemot, directrice de l’Anah.C’est le cas de Bruno et Elisabete Ferreira, 25 et 26 ans, qui ont acquis, en 2012, une maison des années 1960, dans un petit village de l’Oise : « Nous avions bien vu que les fenêtres étaient du simple vitrage, mais pas réalisé que la maison serait si difficile à chauffer, entraînant une note de gaz de 2 000 euros par an », raconte Elisabete. Leurs revenus, de 2 800 euros par mois, avec une charge de crédit de 950 euros, ne leur permettent donc pas d’engager, sans aide, les travaux nécessaires.« Nous n’avions pas anticipé ces travaux de fond »Le PACT de l’Oise, opérateur de l’Anah sur le terrain, a estimé à 18 000 euros le changement des huisseries, l’isolation des combles et l’achat d’une chaudière neuve. L’essentiel de ces travaux pourront être exécutés – excepté l’isolation des murs, trop coûteuse – grâce aux 13 700 euros de subventions que l’Anah va débloquer. Mais le reste sera à la charge du couple. « Il est vrai que nous n’avions pas anticipé ces travaux de fond et nous avons un peu gaspillé nos économies dans la décoration, la peinture, le carrelage… », admet Elisabete.« Les accédants s’endettent de plus en plus, sur des durées de plus en plus longues, avec le risque que les aléas de la vie, divorce, chômage, pépins de santé, par ailleurs plus fréquents qu’auparavant, se produisent en cours de remboursement, avec des conséquences dramatiques et des impayés », observe Delphine Agier, chargée de mission copropriété auprès du PACT Rhône-Alpes. « Un nombre croissant de copropriétés se retrouvent en difficulté, et les travailleurs sociaux sont peu enclins à aider les copropriétaires, car ils les croient à la tête d’un patrimoine qui peut être vendu, liquidé pour résorber la dette. Mais où iront-ils se loger ? », demande-t-elle. Le phénomène est fréquent dans de grandes villes comme Lyon et Marseille. L’Anah jauge que 19 % des immeubles en copropriété, en France, sont ainsi financièrement fragilisés : « C’est une bombe à retardement », prévient Mme Guillemot.Dettes, taxe foncière et charges de copropriétéTout allait bien pour le couple Ben Ali et leurs quatre enfants, qui avait fait l’acquisition d’un bel appartement de 85 mètres carrés dans le 3e arrondissement de Marseille jusqu’à la faillite de leur restaurant, en 2005. Depuis, ils accumulent les dettes, taxe foncière, charges de copropriété : « En principe, elles s’élèvent à 495 euros par trimestre, mais de nouvelles dépenses de travaux, de ravalement, d’ascenseur, s’ajoutent sans cesse, ainsi que des frais de justice, des pénalités de retard ou des intérêts qui nous asphyxient. Malgré le dépôt d’un dossier de surendettement auprès de la Banque de France, et bien que nous ayons fini de payer notre crédit, on ne s’en sort pas… », explique Nora Ben Ali.L’appartement aurait, en outre, besoin d’une bonne rénovation, avec une mise aux normes de l’électricité, une chaudière plus performante et une réfection de la salle de bains : 60 000 euros minimum. Ici, le PACT des Bouches-du-Rhône a inventé un montage original : le bail à réhabilitation, qui rend la famille Ben Ali locataire du PACT pendant douze à quinze ans, moyennant un loyer modéré et sans taxe foncière ni charges de copropriété. Au terme de ce bail, le couple redeviendra propriétaire de son appartement. « Certaines personnes sont si contentes de devenir propriétaires qu’elles sous-estiment les dépenses afférentes. Pour les aider à s’en sortir, nous estimons indispensable de trouver une solution qui les maintienne dans les lieux », plaide Magali Adjiman, responsable du service maîtrise d’ouvrage d’insertion du PACT des Bouches-du-Rhône.Immobilier : les nouveautés de 2015Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteJérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Les routiers ont organisé une cinquantaine d’actions de blocage de la circulation des poids lourds sur l’ensemble du territoire dans la nuit de dimanche à lundi 19 janvier, à l’appel de l’intersyndicale CGT-CFTC-FO-CGC des transports. Le but est de « faire bouger le patronat » sur des revendications salariales, précise Antoine Fatiga, un responsable de la CGT des transports.Le mouvement a démarré dimanche 18 janvier à 22 heures et devrait durer au moins jusqu’au mardi 20 janvier, date de la prochaine séance de négociation annuelle obligatoire (NAO) sur les salaires dans le transport routier de marchandises. Les chauffeurs de cars et les salariés du secteur de la logistique sont également appelés à prendre part au mouvement.Où les routiers effectuent-ils des blocages ?Lundi matin, les trois principaux ronds-points donnant accès au port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), premier port d’Ile-de-France, étaient bloqués.Trois opérations escargot ralentissaient le trafic en direction de Marseille et en banlieue lyonnaise où une centaine de personnes bloquaient (depuis dimanche soir) l’accès du marché de gros de Corbas.À Rennes, une cinquantaine de routiers menaient une opération de « filtrage », bloquant les camions mais laissant passer les voitures.« Le but est de bloquer les marchandises, pas du tout les automobilistes » que les barrages laisseront donc passer, précise Jérôme Vérité, secrétaire général de la CGT transport.La CFDT Transports, premier syndicat de la profession, ne fait pas partie de l’intersyndicale. « Mais des équipes CFDT sont avec nous en région », assure M. Vérité.Que réclament les routiers ?Mardi 20 janvier aura lieu la troisième séance de la NAO, qui a débuté il y a plus de six mois sans parvenir à un accord.Les syndicats de routiers réclament une « hausse du pouvoir d’achat de 100 euros » par mois, passant par une hausse du taux horaire « à 10 euros minimum pour les coefficients les plus bas à l’embauche, soit 5 % de revalorisation ».Ils demandent aussi l’institution d’un treizième mois, qui n’existe pour l’heure que dans le secteur des messageries.« Cela fait près de trois ans qu’il n’y a pas d’augmentation des salaires conventionnels », souligne M. Fatiga.Selon M. Thierry Douine, président de la fédération CFTC du transport, « 4 coefficients sur 5 de la grille salariale sont en dessous du SMIC ». Le plus bas taux est à 9,43 euros de l’heure, alors que le SMIC est à 9,61 euros.Les salariés concernés sont toutefois payés au SMIC, qui s’impose comme salaire minimum légal. Mais, du coup, dénonce M. Douine, « ils peuvent rester 7 ou 8 années sans dépasser le SMIC ».En effet, à chaque augmentation de la valeur de la classification dans la grille, les intéressés ne voient rien de plus que le SMIC. Et ce jusqu’à ce que les augmentations de la classification leur aient permis de rattraper le niveau du SMIC, ce qui peut durer pluisieurs années. Ce n’est qu’à partir de ce moment-là qu’ils peuvent dépasser le Smic lors des augmentations suivantes.C’est une condition « indigne » pour des métiers difficiles, relève M. Douine. Or, cette situation concerne 60 % des routiers.Que répondent les patrons du secteur ?Lors de la dernière réunion de négociation, le 1er décembre, le patronat avait proposé des hausses de « 0,8 % à 2 % », selon les coefficients, indique Nicolas Paulissen, délégué général de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR).Ce dernier dit qu’il proposera, mardi, des hausses « entre 1 % et 2 % ».Pour lui, les demandes des syndicats « sont en décalage avec les réalités économiques des entreprises. »« Nous sommes concurrencés par des entreprises étrangères qui ont des coûts bas, explique M. Paulissen. Nos marges sont de l’ordre de 1 %. Un tiers des sociétés sont en situation de précarité économique. »« Aujourd’hui, tous les feux sont au vert, oppose M. Douine. La trésorerie est revenue. Le gasoil n’a jamais été à un prix aussi bas. Les entreprises ont échappé à l’écotaxe et bénéficient du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Tout cela n’est pas fait pour enrichir les patrons sans partager avec les salariés. Il y a chez ces derniers une grosse colère. Les gens veulent être respectés. »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.01.2015 à 07h18 • Mis à jour le19.01.2015 à 08h54 Uber, la société américaine dont les services de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) font polémique à travers le monde – quand ils ne sont pas interdits –, cherche à amadouer les pouvoirs publics européens.Travis Kalanick, le directeur général de la société, également cofondateur d'Uber, a ainsi promis, dimanche 18 janvier, de créer 50 000 emplois dans l’Union européenne. « Nous voulons faire de 2015 l'année au cours de laquelle nous nouons de nouveaux partenariats avec les villes » du Vieux Continent, a-t-il indiqué.La société, présente dans environ 250 villes à travers le monde, est contestée dans de nombreux pays, notamment en France, où les taxis dénoncent une concurrence déloyale.Pourquoi UberPop va continuer sur sa lancée après le 1er janvierLe dernier revers en date subi par Uber remonte à une dizaine de jours, quand la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, plus haute juridiction d'Allemagne, a refusé d'examiner un recours d'Uber contre son interdiction à Hambourg.Selon M. Kalanick, Uber a créé des milliers d'emplois, à temps plein ou partiel, dans les villes où la société peut faire tourner ses services.En Chine, Uber signe un accord avec Baidu 18.01.2015 à 18h02 • Mis à jour le19.01.2015 à 17h22 L'essentielDes blocages sont toujours en cours dans plusieurs villes de France, mais les perturbations sont limitées pour les automobilistes.Les syndicats de transporteurs réclament « une augmentation du pouvoir d'achat minimale de 100 euros » par mois.Opérations escargot, blocage de sites industriels ou de dépôts pétroliers : les routiers ont commencé, dimanche 18 janvier, une grève reconductible pour réclamer des augmentations de salaires. L'intersyndicale Confédération générale du travail (CGT), Force ouvrière (FO), Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) et Confédération française de l'encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC) a donné le coup d'envoi du mouvement, dès 22 heures, d'une cinquantaine d'actions prévues sur l'ensemble du territoire. Les opérations se sont poursuivies lundi. Après plusieurs perturbations enregistrées dans la matinée, le trafic était quasiment revenu à la normale en fin d'après-midi pour les automobilistes, selon Bison futé.Près de Nantes, les manifestants devaient lever à 16 heures l'un de leurs principaux  barrages, qui retenait près de 400 camions dans la zone industrielle de Carquefou, selon la CGT. Lundi matin, c'est surtout l'ouest du pays qui a mené la fronde, avec des perturbations importantes à Bordeaux, Rennes et surtout à Caen, le « record » avec près de « 600 camions » bloqués, selon la centrale. La préfecture évoquait pour sa part près de 410 poids lourds immobilisés à la mi-journée. « AU MOINS JUSQU'À MARDI »Les routiers ont toutefois annoncé dimanche que des actions dureraient « au moins jusqu'à mardi », jour de la séance de négociation annuelle obligatoire (NAO) dans le transport routier de marchandises, où les syndicats espèrent obtenir des augmentations de salaires. Le patronat devrait présenter mardi une « proposition améliorée » de « 1 % à 2 % de hausse selon les coefficients », a expliqué Nicolas Paulissen, délégué général de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR). Les négociations « s'annoncent très tendues », a fait savoir Patrice Clos, le responsable de FO Transports, qui réclame une revalorisation salariale de 5 % pour tous les salariés. DES SALAIRES « GELÉS DEPUIS TROIS ANS »Les syndicats réclament « une augmentation du pouvoir d'achat minimale de 100 euros » par mois, notamment en portant à 10 euros le taux horaire minimal pour les coefficients les plus bas à l'embauche. « Les salaires dans le monde du transport sont quasi gelés depuis trois ans. Or, pendant ce temps, le smic continue à augmenter », a expliqué au micro de France Bleu Marc Rosa, secrétaire général de la CGT Transports en Gironde. Les syndicalistes pointent également les aides publiques octroyées aux entreprises pour justifier leur mouvement, comme le pacte de responsabilité et le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), ou encore la baisse des prix du carburant.Les revendications des syndicats, qui exigent aussi un treizième mois ou la suppression de la carence maladie, sont « en décalage avec les réalités économiques des entreprises », a déclaré à l'Agence France-Presse M. Paulissen, regrettant le « choix tactique » d'appeler à manifester « avant la négociation ».Dans un communiqué, le secrétaire d'Etat aux transports, Alain Vidalies, a appelé les partenaires sociaux « à la responsabilité », ajoutant que « le dialogue social est la seule issue à cette crise ». 18.01.2015 à 16h45 • Mis à jour le18.01.2015 à 16h52 Une loi pour mieux protéger les entreprises de l’espionnage industriel : la droite en rêvait, la gauche va sans doute le faire. La commission spéciale de l’Assemblée sur la loi Macron a intégré, samedi 17 janvier, « la protection du secret des affaires » dans le code du commerce, notion qui n’existait pas jusqu’ici.Les députés ont repris les dispositions d’une proposition de loi socialiste qu’ils ont incorporées par amendements au projet de loi sur la croissance et l’activité du ministre de l’économie, Emmanuel Macron.L’objectif de ce texte, voté par la majorité et l’opposition, est de prévenir l’espionnage économique. Il pose le principe général de l’interdiction de violer le secret des affaires, et prévoit de punir quiconque prend connaissance, révèle sans autorisation ou détourne toute information protégée au titre du secret des affaires d’une peine de trois ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende.La peine pourra être portée à sept ans d’emprisonnement et 750 000 euros d’amende en cas d’atteinte à la sécurité ou aux intérêts économiques essentiels de la France. La tentative de ce délit doit être passible des mêmes peines.Le ministère de l’économie avait relancé les travaux sur ce sujet à l’automne 2012. Avec le soutien de Matignon, Pierre Moscovici, qui était alors le ministre de l’économie et des finances, avait mis en place un groupe de travail avec les différents ministères concernés.Lire également : Contre l’espionnage industriel, Bercy relance l’idée d’instituer un « secret des affaires » 17.01.2015 à 14h56 • Mis à jour le18.01.2015 à 07h16 Après la suspension du trafic des Eurostar, samedi, suite à un début d'incendie dans le tunnel sous la Manche, la circulation des trains a repris dans la matinée du dimanche 18 janvier.« Le service reprend depuis la Grande-Bretagne à 2 h 45 heure locale et depuis la France à 4 h 30 CET » (5 h 30 à Paris), rapportait le compte Twitter d'Eurotunnel.De son côté Eurostar avait annoncé, dès samedi soir, le départ de tous ses trains dimanche, mais prévu d'ores et déjà des retards.If you have current booking for Sunday - and you need to travel - then services are expected to run, albeit with delays @_winterlight— Eurostar (@Eurostar)require(["twitter/widgets"]);Sur son site internet et sa ligne téléphonique voyageur, Eurotunnel mentionne un service passager normal pour la journée, avec un départ par heure dans chaque sens. La ligne réservée aux usagers prévient toutefois que concernant le service fret, s'il n'y avait aucune attente à l'enregistrement dimanche matin, le voyage « de l'enregistrement à l'arrivée en Angleterre » ou en France prendrait « environ 4 heures ».Le tunnel avait été fermé à la mi-journée samedi après le déclenchement des détecteurs de fumée au passage d'une navette-camions allant de l'Angleterre vers la France. Les systèmes de sécurité avait alors arrêté le convoi dans le tunnel, côté français, afin de l'inspecter. Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) L’Allemand Martin Schulz, le président du Parlement européen, jeudi. Le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe (ministres des finances de la zone euro), vendredi. Les Européens se pressent à Athènes pour rencontrer Alexis Tsipras, le leader du parti de la gauche radicale anti-austérité Syriza, depuis qu’il a été nommé premier ministre, lundi 26 janvier.Ces volontés d’ouverture sont largement partagées à Bruxelles, où l’on sait la nécessité de trouver une solution avec la Grèce, afin d’éviter un « Grexit «, une sortie de la Grèce de la zone euro, dont personne ne veut. Mais une ligne de « fracture » commence à apparaître. Certains trouvent un peu précipitées les rencontres de ces dernières heures. D’autant qu’elles sont le fait de sociaux-démocrates.Dans le camp conservateur, on craint ainsi la formation d’un front social-démocrate qui pourrait, se montrer un peu trop accommodant avec Athènes. Alors que, pour l’instant, la ligne de négociation assumée des Européens est assez dure avec Athènes.Pas question de parler à ce stade d’effacement de la detteM. Schulz a fait le déplacement, non pour entamer de quelconques négociations concernant l’énorme dette grecque (320 milliards d’euros, 175 % du PIB), mais « pour renouer le dialogue, après les problèmes de communication pendant les élections parlementaires grecques » explique son entourage.Début décembre 2014, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, avait en effet affiché son soutien à Antonis Samaras, l’ex-premier ministre, avant de prudemment garder le silence quand la campagne électorale a vraiment démarré.« J’ai appris de notre conversation que les Grecs n’ont pas l’intention de prendre des décisions unilatérales sur leur dette, mais qu’ils veulent négocier de manière constructive avec leurs partenaires. Le gouvernement de M. Tsipras veut travailler dans un esprit de partenariat », a déclaré M. Schulz à Athènes, mercredi après-midi, à l’issue d’une conférence de presse.Le président du Parlement reste sur la ligne des Européens : pas question de parler à ce stade d’effacement de la dette grecque.Lire aussi : En Grèce, les premières mesures antiaustérité inquiètent l'UE et au-delàDijsselbloem « ne dispose d’aucun mandat »M. Dijsselbloem, appartenant lui aussi à la famille sociale-démocrate, devrait, pour sa part, probablement entrer davantage dans les détails des engagements réciproques de la Grèce et de ses bailleurs de fonds (Union européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne).Les Européens ont en effet besoin - en urgence - de savoir à quoi s’en tenir concernant le deuxième plan d’aide à la Grèce (130 milliards d’euros, accordés à partir de 2012).Celui-ci doit théoriquement se clore fin février 2015, avec le versement d’une dernière tranche de financements internationaux (environ 3,6 milliards de la part des Européens), en échange de réformes supplémentaires en Grèce.« Ce deuxième plan engage juridiquement la Commission européenne et l’Etat grec », assure t-on du côté de la Commission. Autrement dit : si les Grecs ne veulent pas le terminer « proprement », en faisant les réformes demandées, l’argent ne leur sera pas versé…Cependant, de source européenne, le président de l’Eurogroupe n’entamera formellement pas la discussion. « Il ne dispose d’aucun mandat. Il va à Athènes pour rencontre les membres du nouveau gouvernement, faire connaissance ».Jeudi, M. Dijsselbloem a indiqué que le nouveau gouvernement grec risque de compromettre les réformes et la reprise économique s'il s'en tient aux promesses faites pendant la campagne électorale.Il s'est dit prêt à écouter les propositions d'Athènes pour alléger le fardeau de la dette publique grecque mais il a ajouté: « Le plus important pour la Grèce, c'est qu'elle respecte simplement les accords qui nous lient les uns aux autres. »« La Commission observe le jeu des uns et des autres »D’abord boucler le deuxième plan d’aide, après négocier la dette proprement dite, c’est le scénario des Européens, mais certainement pas accepter un effacement, même partiel.M. Juncker l’a à nouveau répété clairement dans Le Figaro du 29 janvier : « il n’est pas question de supprimer la dette » d’Athènes même si « des arrangements sont possibles. »Pour l’instant, aucune date de rendez-vous entre MM. Tsipras et Juncker n’a été fixée. Le Luxembourgeois a invité officiellement le premier ministre grec, lors de sa nomination, mais il n’entend pas, lui, faire le déplacement à Athènes : il l’attend à Bruxelles. « La commission observe le jeu des uns et des autres, les colombes, les faucons, son rôle viendra le moment venu. C’est elle qui a l’initiative législative », rappelle une source européenne.Une manière de dire qu’elle compte bien rester dans le jeu, alors que deux commissaires, Pierre Moscovici et Valdis Dombrovskis, sont directement en charge du dossier grec, « en plus de Juncker qui le connaît par cœur », assure encore cette source.Lire nos explications : Les questions que vous vous posez après la victoire de Syriza en GrèceCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gaëlle Picut Les pays alliant des emplois de qualité à une protection sociale efficace et à un fort investissement dans le capital humain ont mieux résisté à la crise économique. C’est là une des principales conclusions du rapport 2014 de la Commission européenne publié fin décembre sur l’évolution de l’emploi et de la situation sociale en Europe, consacré aux séquelles de la récession.L’apprentissage tout au long de la vie a été mesuré en termes de taux de participation à la formation continue durant les quatre semaines précédent l’enquête réalisée des périodes différentes selon les pays.Ce taux a globalement augmenté par rapport aux périodes avant la récession, avec des taux plus élevés en 2013 qu’en 2008, en dehors d’une légère baisse en 2011. La place accordée à la formation continue est très variable selon les pays europée... 29.01.2015 à 18h00 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le terminal container de l’Autorité du Port d’Athènes (OLP), l’entreprise publique en charge de l’exploitation commerciale d’une partie du port du Pirée, était désert jeudi 29 janvier dans la matinée. Pas un navire dans la rade. Pas un ouvrier sur les quais. Seul le personnel de direction vaque à ses occupations dans les bureaux.Cet air de désolation contraste avec la joie des quelque 1 100 employés du groupe, qui ont appris, la veille, l’arrêt du processus de privatisation de leur entreprise.« C’est une excellente nouvelle », se réjouit Konstantinos Georges Soros, secrétaire général du syndicat des dockers.« OLP doit rester sous contrôle de l’Etat et l’Etat doit investir afin d’augmenter notre capacité de traitement de containers, car, pour l’instant, nous n’avons qu’un tiers de la capacité de notre concurrent chinois d’à côté et nous devons rétablir l’équilibre pour mettre fin à la situation de monopole qui s’est installée », soutient le syndicaliste.« Nous avons signé un contrat avec l’Etat grec »Côté chinois, justement, sur les deux terminaux gérés par l’entreprise PCT (Piraeus Container Terminal), filiale du groupe chinois Cosco, c’est l’effervescence.Des dizaines de grues électroniques dernier cri, directement importées des usines chinoises, traitent, dans un ballet impressionnant, des centaines de containers.Mais le ministère chinois du commerce s’est dit, jeudi 29 janvier, « très préoccupé » par l’arrêt de la privatisation du port du Pirée.« Nous avons appris par des articles de presse que le nouveau gouvernement en Grèce a annoncé le 28 janvier mettre un terme à la privatisation du port du Pirée. Cela nous préoccupe beaucoup », a déclaré Shen Danyang, porte-parole du ministère chinois.« Nous comptons exhorter le gouvernement grec à protéger les droits et intérêts légaux des sociétés chinoises en Grèce, dont Cosco », a ajouté Danyang Shen lors d’un point presse à Pékin.Car, au-delà de mettre fin au projet de privatisation d’OLP, pour lequel Cosco avait montré son intérêt, le ministre grec adjoint à la marine, Theodore Dristas a aussi prévenu qu’il souhaitait réexaminer les conditions d’attribution de la gestion à Cosco des deux terminaux exploités depuis 2009 par l’entreprise.« Nous avons signé un contrat avec l’Etat grec pas avec un gouvernement précis et nous attendons de l’Etat grec qu’il honore ce contrat », déclare Tassos Vamvakidis, le responsable commercial de PCT.Fermeture du Fonds de valorisation des biens publicsL’annonce, au lendemain de la formation du nouveau gouvernement du leader de la gauche radicale, Alexis Tsipras, du gel de la privatisation de l’OLP a beau surprendre, elle s’inscrit en droite ligne des promesses effectuées tout au long de la campagne.M. Tsipras a notamment, à maintes reprises, répété qu’il fermerait le Taiped, le Fonds en charge de la valorisation des biens publics en Grèce.Sur le catalogue de ce dernier figure des dizaines d’aéroports, de ports, de plages, d’hôtels mais aussi quelques grosses entreprises publiques, comme celle de l’électricité, du gaz ou de l’eau.Une fois cet outil fermé, que deviendront tous ces biens ? Certains, comme des immeubles vides et inutilisés, mais propriété de l’Etat, sont aujourd’hui mis en vente et rapportent quelques liquidités via un système d’enchères électroniques.Que deviendra ce système ? Le gouvernement entend-il revenir sur d’autres privatisations, comme celle du vaste ancien aéroport d’Athènes, l’Hellenikon, cédé il y a quelques mois pour moins d’un milliard d’euros au groupe Lamda Dévelopment ?Beaucoup de questions mais peu de réponses aujourd’hui. Après les annonces tonitruantes de mercredi, le gouvernement n’a, pour l’instant, rien précisé de plus sinon qu’il souhaitait d’une manière générale mettre fin à la privatisation des structures qui pourraient s’avérer utiles à la relance de la croissance, une fois la Grèce sortie de la crise.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Rodier Chômage des jeunes rime avec début de carrière tardif et report des premières validations des trimestres pour la retraite. La fin de carrière, c’est loin quand on a moins de trente ans, certes. Mais le retard pris en début de parcours professionnel reporte d’autant l’âge légal de départ à la retraite sans décote, autrement sans baisse du niveau de pension.L’état des lieux pour les jeunes est assez inquiétant : « la part de personnes qui, même si elles validaient quatre trimestres chaque année après trente ans, devraient potentiellement attendre l’âge d’annulation de la décote pour bénéficier du taux plein, double entre les générations 1954 et 1978 » révèle Laurianne Salembier dans une étude de la direction de la recherche du ministère du travail (Dress, n°60, janvier 2015), publiée jeudi 29 janvier.... Denis Cosnard François Hollande a beau avoir dit et répété son opposition au gaz de schiste, les industriels français spécialistes de cette filière ne désarment pas. Ils espèrent toujours lever le verrou qui bloque l’exploitation de ce type d’énergie dans l’Hexagone. Et pour faire mieux entendre leur voix, ils ont décidé de créer une structure spécifique, le Centre Hydrocarbures Non Conventionnels (CHNC).Ce nouveau centre sera présenté officiellement le 10 février. Il sera présidé par Jean-Louis Schilansky, un ingénieur des mines, ancien d’ExxonMobil. Il était jusqu’en décembre 2014 le président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip).Parmi les membres fondateurs devraient figurer Total, GDF Suez, Vallourec, Solvay, Air Liquide, Vinci, Arkema, Technip, Bureau Veritas et Suez Environnement.La création de cette structure marque « un petit tournant », reconnaît M. Schilansky. De Vallourec à Vinci en passant par Technip ou Imerys, de nombreuses entreprises françaises travaillent déjà à l’étranger dans le domaine du gaz de schiste. Mais elles ont toujours peiné à se faire entendre.Les patrons qui se risquaient individuellement à défendre l’exploitation de ces hydrocarbures étaient immédiatement accusés de soutenir des techniques très polluantes, en particulier la fracturation hydraulique, au détriment de l’environnement.« C’est ainsi qu’est née l’idée de rassembler tous les acteurs de la filière au sein d’une organisation spécifique », explique M. Schilansky.« Le baril à 45 ou 50 dollars, cela ne durera pas »Officiellement, le mot « lobbying » est proscrit. En pratique, le projet y ressemble fort. Il s’agit de diffuser des informations sur l’état des techniques, sur le développement du gaz de schiste dans le monde, de montrer comment cet essor modifie la donne énergétique, etc.Pour que leur parole porte davantage, les industriels entendent s’entourer d’« experts de haut niveau ». « Un conseil scientifique validera ce que nous dirons », précise le futur président du CHNC.Pour l’heure, la fracturation hydraulique est strictement interdite en France, et la chute des cours du pétrole classique rend l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels de plus en plus délicate sur un plan économique. « Mais le baril à 45 ou 50 dollars, cela ne durera pas », assure l’ex-président de l’Ufip.Dans l’immédiat, il n’est d’ailleurs pas question de militer pour l’exploitation du gaz de schiste en France. Dans un premier temps, les industriels voudraient surtout que les pouvoirs publics autorisent des travaux d’exploration, afin de mesurer le potentiel français, encore très mal connu.Une bataille qui nécessite de convaincre l’opinion publique. Mission ardue. « C’est un projet à très long terme », reconnaît M. Schilansky.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud Un gouvernement qui, pour sa première réunion le 27 janvier, défend des mesures d’austérité et argumente que celles-ci sont nécessaires à la relance de l’activité économique. Une banque centrale qui, une semaine plus tôt, relève ses taux directeurs - donc le coût du crédit - en indiquant qu’il s’agit de freiner l’envolée des prix, mais au risque de freiner dans l'immédiat la reprise de l'investissement et donc de l’activité... En ce début d’année, les signaux envoyés par le Brésil peuvent apparaître un peu contradictoires. Et suscitent des interrogations sur la capacité du pays à retrouver rapidement le chemin de la croissance.Excès de pessimisme ou lucidité ? Les marchés, eux en tout cas, continuent de douter de la capacité du Brésil à renouer en 2015 avec une hausse de son produit intérieur brut (PIB), après une année 2014 marquée par une légère récession. Ils n’excluent pas que la première économie latino-américaine, en difficulté depuis 2011, connaisse une deuxième année consécutive de stagnation.Dans l’enquête hebdomadaire Focus, réalisée par la Banque centrale brésilienne auprès d’une centaine d’institutions financières, la prévision de croissance du PIB a été révisée à la baisse, lundi 26 janvier, de 0,38 % à 0,13 %, et celle d’inflation revue en hausse, de 6,67 % à 6,99 % très loin de l’objectif officiel de 4,5 % par an (avec une bande de fluctuation de 2 points).Le « choc de crédibilité » peine à convaincre Un peu plus de deux mois après la constitution par la présidente Dilma Rousseff, réélue le 26 octobre et en fonction depuis le 1er janvier, d’une équipe économique taillée pour l’austérité, les premières mesures prises par le ministre des finances, Joaquim Levy, pour tailler dans les dépenses et enrayer la dérive des comptes publics n’ont pas encore totalement convaincu.À peine nommé, M. Levy a annoncé son intention de porter l’excédent budgétaire primaire - celui qui permet de stabiliser la dette - de 0,6 % en 2014 à 1,2 % en 2015 et à plus de 2 % en 2016.Il s’emploie ainsi à restaurer la confiance des investisseurs et à éviter une dégradation de la note souveraine brésilienne, après une « piteuse » année 2014 sur fond de croissance zéro, d’inflation élevée et de creusement des déficits extérieurs, résume Jean-Louis Martin du Crédit agricole.Pour redresser les finances publiques, M. Levy, ancien haut fonctionnaire passé par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque interaméricaine de développement, a commencé à tailler dans les dépenses.Le Brésil prend le virage de l’austéritéM. Levy a réduit certains des avantages dont bénéficiaient les fonctionnaires retraités et leurs ayants droit, durci les conditions d’indemnisation du chômage, mis fin aux subventions accordées aux entreprises d’électricité et réduit les subventions implicites dont bénéficiaient les entreprises empruntant à la BNDES, la banque de développement.De nouvelles coupes budgétaires et de nouvelles hausses d’impôt, après celles annoncées en décembre, sont à prévoir.Issue, comme l’ancien président Lula, de la gauche et, plus précisément, du Parti des travailleurs, Mme Rousseff a défendu, mardi 27 janvier, lors de la première réunion de son gouvernement l’inflexion de la politique économique brésilienne qui est critiquée par une partie de sa majorité.« Les ajustements sont nécessaires pour maintenir le cap, tout en préservant les priorités sociales et économiques », a fait valoir la présidente non sans préciser que « des comptes publics en ordre sont nécessaires pour le contrôle de l’inflation, la croissance économique et la garantie durable de l’emploi et des revenus. » Les marchés ont salué à leur manière ce changement de cap. « Le real, qui s’était beaucoup déprécié mais reste surévalué, est un peu remonté ces dernières semaines », analyse M. Martin (Crédit agricole). Lire également : Au Brésil, le bilan économique de Dilma Rousseff résumé en 3 graphiquesLe difficile pas de deux entre limiter l’inflation et relancer l’investissement Parallèlement, l’arme monétaire a été utilisée pour essayer de contenir l’inflation. Mercredi 21 janvier, pour la troisième fois depuis le mois d’octobre 2014, la Banque centrale du Brésil a relevé le taux du Selic.Cette dernière augmentation, de 50 points de base, l’a porté à 12,25 %. Une quatrième hausse de même importance est attendue en février.Mais les pressions inflationnistes restent fortes, la Banque centrale elle-même prévoyant une augmentation de 9,3 % des prix administrés en 2015, qui tirera l’indice des prix vers le haut.On voit mal dans ces conditions comment le gouvernement pourrait tenir son objectif de ramener l’inflation de 6,41 % en 2014 à 4,5 % par an. Or, l’inflation élevée pèse sur le pouvoir d’achat des ménages et sur leur consommation. Donc sur la croissance.Dans un pays qui souffre d’une insuffisance chronique d’investissement, la hausse répétée du taux directeur de référence peut par ailleurs avoir des conséquences fâcheuses.Dans un article sur l’économie brésilienne intitulé « Le patient brésilien », Sylvain Bellefontaine, économiste de BNP Paribas, a observé, en décembre 2014, que l’investissement était reparti au troisième trimestre 2014 (+ 0,9 %) après quatre trimestres consécutifs de repli.La hausse du Selic pourrait freiner cette reprise et compliquer le redémarrage du pays.Des obstacles structurels qui demeurent La magie des années 1990 (+ 1,9 % de croissance par an en moyenne) et des années 2000 (+ 3,4 %) n’opère plus, qui permit au Brésil d’augmenter de 60 % son PIB par habitant (12 200 dollars en 2013), de réduire les inégalités et de développer une classe moyenne de quelque 100 millions de personnes.Le géant latino-américain a bien résisté à la dernière crise : le PIB ne s’est contracté que de 0,3 % en 2009 et il est reparti très fort en 2010 (+ 7, 5 %). Mais, depuis 2011, ses performances décevantes inquiètent.Faiblesse de l’investissement productif, perte de compétitivité de l’industrie (les coûts salariaux s’envolent notamment pour les personnels qualifiés), infrastructures en piteux état, lourdeur de la bureaucratie, climat des affaires terni par des scandales de corruption, au premier rang desquels celui de Pétrobras : les économistes pointent tous les mêmes obstacles structurels à la croissance.Carlos Quenan, économiste et professeur à l’Institut des hautes études de l’Amérique latine (IHEAL) n’exclut pas qu’en raison de ces difficultés et pour cause d’impact récessif des coupes dans les dépenses publiques, le pays puisse retomber en récession.Même si ce n’est pas le cas, le Brésil va devoir engager des réformes structurelles sans croissance et sans pouvoir compter sur un environnement international porteur.À la fin des années 1990, déjà, le pays avait connu une crise de change et quatre années difficiles sur le plan économique avant de réussir à repartir d’un bon pied.Mais l’environnement international était alors plutôt bon, alors que le ralentissement chinois, la fin du super-cycle des matières premières et le ralentissement du commerce mondial constituent aujourd’hui un handicap supplémentaire pour l’économie brésilienne.Dans de telles conditions, le second mandat de Dilma Rousseff s’annonce redoutable sur le plan économique et social.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Même si le marché américain fonctionne actuellement à plein régime, Ford aura connu en 2014 une année décevante. Le deuxième constructeur américain a ainsi publié, jeudi 29 janvier, un bénéfice en chute de 98 % au quatrième trimestre, à seulement 52 millions de dollars.Certes, ce recul est dû en grande partie à des charges exceptionnelles liées à ses activités au Venezuela. Mais le groupe a été aussi pénalisé par les péripéties de production de son modèle vedette aux États-Unis, le F150.À Detroit, l’automobile américaine a tourné la page de la crise, mais la croissance pourrait s’essoufflerLa dévaluation du bolivar face au dollar a obligé Ford à inscrire une provision de 800 millions dans ses comptes. Sans l’accident vénézuélien, le groupe a toutefois dépassé les attentes des analystes avec un bénéfice par action de 26 cents.Sur l’ensemble de l’année le groupe a tout de même réalisé un bénéfice avant impôt de 6,3 milliards de dollars, soit 300 millions de mieux que ce qu’il avait annoncé en septembre 2014, lors d’un avertissement sur résultat.Le résultat net annuel a atteint 3,2 milliards, soit une chute de 56 % par rapport à l’année précédente. Le chiffre d’affaires, lui, est en baisse de 1,9 % à 144,1 milliards de dollars, alors que les ventes mondiales de Ford ont progressé de moins de 1 %, à 6,3 millions d’unités.« 2014 a été solide, mais ce fut une année de défis », a commenté Bob Shanks, le directeur financier de Ford, lors d’une conférence de presse.Arrêt de deux usines pendant 13 semainesFord a effectivement connu une année plus compliquée que prévue. Le constructeur a notamment fait le pari de lancer un tout nouveau F150 en aluminium. Ce pick-up n’est pas tout à fait une voiture ordinaire pour Ford. Il s’agit du modèle le plus vendu aux États-Unis et qui représente 90 % des profits du groupe, selon Morgan Stanley. Or les ventes n’ont pas été tout à fait à la hauteur des espérances, avec un recul de 1,3 %, à 753 851 unités.Même si le F150 est resté le best-seller américain pour la 33e année consécutive, Ford a dû arrêter ses deux usines dédiées à ce modèle pendant 13 semaines pour les adapter. Cet ajustement, qui a nécessité un investissement de 1 milliard de dollars, lui a fait perdre l’équivalent d’une production de 90 000 véhicules.Le lancement du F150 en aluminium suscite également des interrogations à court terme. Certains observateurs estiment que le véhicule, dont la consommation a été améliorée de près de 30 % grâce à une carrosserie plus légère, est à contre-courant du marché.Avec un gallon d’essence tombé sous les 2 dollars, les clients se soucient de moins en moins de la voracité des modèles. L’avantage concurrentiel dont peut bénéficier le F150 est donc largement relativisé par ce contexte de pétrole bon marché.Dans ce contexte, Ford a quasiment fait du surplace aux États-Unis avec une progression de ses ventes de seulement 0,6 % à 2,47 millions de véhicules, tandis que le marché dans son ensemble augmentait de 5,9 %. Résultat : sa part de marché s’est tassée aux États-Unis, en passant de 15,9 % en 2013 à 15 % l’année dernière. Cette stabilité s’est ressentie en termes de rentabilité : la marge sur chiffre d’affaires est passée sous la barre des 10 %.Pour 2015, le nouveau PDG de Ford, Mark Fields, a confirmé sa prévision d’un bénéfice avant impôts compris entre 8,5 et 9,5 milliards de dollars et d’une amélioration de ses marges opérationnelles comparée à l’année dernière. Celles-ci ne devraient commencer à accélérer qu’à partir du second semestre, lorsque les cadences de production du F150 seront au maximum. L’action Ford affichait une hausse de plus de 2 % à l’ouverture à Wall Street.L’Europe reste un point noirL’Europe reste une préoccupation pour le groupe. Malgré une hausse de 7,3 % de ses ventes en 2014, Ford continue d’enregistrer des pertes sur le Vieux Continent, qui se sont élevées à 1,1 milliard.Rien que sur le quatrième trimestre, celles-ci atteignent encore 443 millions de dollars, certes en recul par rapport à 2013 (529 millions).En termes de rentabilité, le constructeur devrait commencer à recueillir les fruits des réductions de capacités de production qu’il a engagées ces derniers mois. Celles-ci ont baissé de 18 %, notamment après la fermeture de l’usine de Genk. Le marché européen de l’automobile retrouve un peu de couleursStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.01.2015 à 13h04 | Marie Pellefigue Il existe une flopée de prêts aidés, subventions publiques ou privées et autres coups de pouce du fisc, permettant aux particuliers de financer à moindre coût les travaux d'amélioration de leur logement. Encore faut-il les connaître, et s'y retrouverEco-PTZ : le prêt universelCe crédit à taux zéro, accordé jusqu'au 31 décembre, permet de financer des travaux d'économies d'énergie dans sa résidence principale, si elle a été construite avant 1990. Il est accordé sans condition de ressources.Pour en bénéficier, il faut faire réaliser au moins deux types de travaux figurant dans une liste précise (isolation thermique de la toiture, des murs, changement de fenêtres, de chaudière,…) par une entreprise agréée, ou engager des travaux destinés à augmenter la performance énergétique du logement. Cet éco-PTZ permet d'emprunter 30 000 euros maximum sur 10 ans (prolongeable de 5 ans pour les travaux très lourds). Pour l'obtenir, vous devez fournir à votre banque un formulaire avec les justificatifs demandés.Prêts ciblés : distribués par les entreprises Dans le cadre de travaux d'amélioration énergétique (isolation, installation d'un appareil de chauffage performant…), EDF et GDF-Suez proposent des crédits spécifiques, parmi les moins chers du marché. Les conditions dépendent du type de travaux engagés (bouquet de travaux, isolation seule, installation d'une pompe à chaleur…).Le prêt travaux bleu ciel d'EDF permet d'emprunter de 1 500 à 75 000 euros à un TEG (taux effectif global) qui varie de 1,79 à 4,90 %.Le prêt Dolce Vita de GDF-Suez permet d'emprunter de 1 500 à 21 500 euros à un TEG compris entre 1 et 4,99 %.Crédit développement durable travaux : rarement mis en avant Plusieurs réseaux bancaires proposent des crédits à taux minoré destinés à financer les travaux d'économie d'énergie. Chaque banque fixe librement les conditions de ce crédit aidé et son taux. En temps normal, il est plus faible que celui d'un crédit classique, mais ce n'est pas toujours le cas. Pour savoir s'il est intéressant, demandez une simulation à votre conseiller.Aides pour améliorer l'habitatL'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat (ANAH) accorde des aides aux propriétaires occupants ou bailleurs à faibles ressources, qui engagent des travaux dans leur logement (lutte contre l'insalubrité, amélioration de performance énergétique, adaptation au handicap…).Leur montant varie, selon le type de travaux et les ressources des propriétaires et vont de 25 à 35 % du montant des travaux, avec des plafonds de dépenses par mètre carré.ASE : pour les propriétaires modestesL'Aide à la solidarité écologique est accordée aux personnes à revenus modestes pour les logements construits après le 1er juin 2001. Elle finance des travaux qui doivent améliorer la performance énergétique de 25 % (pour les propriétaires occupants) ou de 35 % (pour les propriétaires bailleurs). Elle est accordée par quasiment tous les départements, en complément des aides de l'ANAH. Son montant maximal est de 3 000 euros pour les propriétaires occupants et de 2 000 euros pour les bailleurs.Prime énergie : une subvention très utile Vous pouvez touchez une subvention d'une entreprise qui fournit de l'énergie ou du carburant (EDF, GDF-Suez, Total, Butagaz, Leclerc, Carrefour…). Elles subventionnent, via le versement de la Prime énergie, les ménages qui font réaliser certains types de travaux (isolation, chauffage…) par un artisan agréé.Cette dernière peut atteindre jusqu'à 20 % du montant des travaux. Pour en bénéficier, vous devez faire une demande sur le site d'un fournisseur d'énergie, ou sur primesenergie.fr.Aides des collectivités localesLes collectivités locales (agglomération, département, région) accordent des aides pour l'éco-rénovation aux propriétaires bailleurs et occupants. Il s'agit soit de prêts à taux bonifié, soit de subventions, soit d'allègements d'impôts grâce à une réduction de la taxe foncière. Ces aides sont très variables d'un département à l'autre, et elles changent au fil du temps. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site de l'Agence nationale pour l'information sur le logement.Ces mêmes collectivités délivrent aussi des aides destinées à financer des travaux d'accessibilité du logement au handicap ou au grand âge et certaines majorent, sous conditions, les aides de l'ANAH.Pour savoir si vous êtes éligible, renseignez-vous au service logement de votre mairie, conseil général ou régional, ou consultez le site Habitat & Développement.Coups de pouce du fiscJusqu'au 31 décembre, les ménages qui améliorent la performance énergétique de leur logement peuvent profiter du Crédit d'impôt pour la transition énergétique. Il s'élève à 30 % du montant des travaux éligibles (isolation thermique, raccordement à un réseau de chaleur, changement de chaudière…), effectués par des professionnels certifiés. Le montant des dépenses ouvrant droit au crédit d'impôt est plafonné à 8 000 euros pour un célibataire et à 16 000 euros pour un couple, avec une majoration de 400 euros par personne à charge.Enfin, les travaux de rénovation bénéficient d'un taux de TVA réduit de 10 %, au lieu de 20 %. Ce taux étant porté à 5,5 % s'ils ont pour but d'améliorer la performance énergétique du logement.Marie Pellefigue Brice Pedroletti (Pékin, correspondant) Introduit en bourse à Wall Street en fanfare en septembre 2014, le groupe chinois de commerce électronique Alibaba a été publiquement mis en cause, mercredi 28 janvier, dans un rapport de l’administration d’état du commerce et de l’industrie chinoise (SAIC, State Administration of Commerce and Industry) pour la prolifération de faux, de vendeurs non-agréés et de pratiques illégales sur ses plateformes de vente, principalement Taobao et T-mall. Sont notamment concernés les téléphones portables, les sacs à main de marque, ou encore les cigarettes.Ces accusations formulées de manière très explicites, ont fait chuter de 4,36 % mercredi le cours d’Alibaba à New York – et entraîné une riposte particulièrement vive et franche de la part du site phare de la société, Taobao, qui a, à son tour, accusé de « méthodes erronées » l’un des responsables de la SAIC, dans un message publié mercredi.« Des activités commerçantes illégales ont lieu sur les plateformes de vente d’Alibaba, et la société évite depuis longtemps d’y prêter attention et de prendre les mesures nécessaires pour y mettre fin », dit le rapport de l’administration chinoise, qui prévient qu’Alibaba est confronté à « sa plus grosse crise de crédibilité depuis sa fondation. »Selon une enquête parallèle de la SAIC, reprise mardi par les médias chinois, seuls 19 de 51 produits achetés par ses agents sur Taobao étaient « authentiques ». Les concurrents du numéro un chinois du e-commerce sont mieux lotis : 18 des 20 produits commandés sur le site de JD. com, son rival numéro un, sont par exemple des « vrais ».Accusations de dessous de tableLa SAIC a expliqué avoir exposé les conclusions de son rapport à l’encadrement d’Alibaba en juillet 2014, au siège du groupe à Hangzhou, mais s’être gardée de les publier à ce moment-là, « afin de ne pas affecter les préparatifs liés à l’introduction en bourse du groupe ». Plus grave, l’administration prétend que des employés d’Alibaba ont touché des dessous-de-table.C’est peu dire que Taobao a mal digéré les accusations lancées à son encontre : la société a déploré dans un message officiel mercredi les pratiques de la SAIC et a annoncé qu’elle allait se plaindre formellement auprès de l’administration.L’un des responsables de la SAIC est nommément tancé : « nous considérons que les vices de procédures de la part de Liu Hongliang dans la supervision de l’enquête, une application irrationnelle des lois, et des conclusions biaisées obtenues à partir d’une méthodologie erronée ont infligé des dommages graves et irréparables aux activités de Taobao et des autres opérateurs du e-commerce », lit-on dans le message Weibo (Twitter chinois) de Taobao, publié mercredi.Alibaba a plusieurs fois argué de la magnitude de ses opérations pour expliquer qu’il lui était difficile de vérifier tout ce qui s’écoulait sur ses plateformes de commerce électronique.Selon des informations publiées le mois dernier, elle a dépensé l’équivalent de 140 millions d’euros sur deux ans, en 2013 et 2014, pour lutter contre le fléau des contrefaçons sur ses sites. Sa coopération avec les ayant-droit légitimes a permis de démasquer 6 millions de liens menant vers des produits illicites sur les trois premiers trimestres de 2014.Brice Pedroletti (Pékin, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Et si le Japon était à la veille d’une « révolution » sociale, en tout cas prêt à tourner une page historique en ce qui concerne les relations entre les salariés et leurs entreprises ? Une chose est sûre : confronté à la baisse de la population active, le pays est en passe de repenser la rémunération du travail. Le toujours dominant système de rémunération à l’ancienneté est ainsi peut-être en train de vivre ses derniers jours. L’annonce faite, le 27 janvier, par Toyota en atteste.Le constructeur automobile a dévoilé un projet prévoyant de réduire le poids de l’ancienneté et d’intégrer plus de mérite dans les salaires de son personnel, tout en mettant aussi en place des avantages pour les employés ayant des enfants. 60 % des salariés devraient être concernés.Dès janvier 2016, ces employés devraient passer deux fois par an un entretien d’évaluation, suivis d’ajustements salariaux. L’objectif est d’attirer de jeunes talents, alors que la part des plus de 50 ans devrait passer à 30 % en 2035, contre 20 % aujourd’hui.Effet d’entraînementToyota devrait faire école, car le constructeur joue souvent un rôle d’entraînement au Japon. Mais, en réalité, d’autres compagnies nippones ont déjà commencé à bousculer le traditionnel système de rémunération à l’ancienneté.Les salaires des cadres de Sony, Hitachi et Panasonic dépendent, depuis 2014, majoritairement de la performance.Le déclin du système à l’ancienneté a commencé dans les années 1990, après l’éclatement de la bulle spéculative de la fin des années 1980. Mais l’emploi à vie et la progression de la rémunération au fil du temps restent très présents.En marge s’est développé l’emploi précaire, qui concerne aujourd’hui près de 40 % des actifs. Outre qu’ils sont beaucoup moins payés pour des postes équivalents, ces travailleurs n’ont quasiment aucun des avantages des employés à vie, toujours très protégés.L’évolution amorcée dans l’industrie suit les appels du gouvernement, qui veut améliorer la productivité et la compétitivité du Japon, et plaide pour une augmentation des salaires.En novembre 2014, la rémunération réelle ajustée à l’inflation a baissé de 4,3 %, enregistrant un 17e recul mensuel consécutif.Plus de flexibilité dans les horairesLe projet de Toyota intervient en tout cas à l’approche du traditionnel « shunto », les négociations salariales du printemps. Les grandes entreprises pourraient augmenter les salaires de base de 2 % environ.Dans le même temps, le gouvernement du premier ministre Shinzo Abe doit présenter au cours de la session parlementaire actuelle son projet de réforme du travail, inscrit dans le cadre de la troisième flèche des « Abenomics » – celle des réformes structurelles.Le texte prévoit plus de flexibilité dans l’aménagement des horaires de travail. Il envisage également la suppression du paiement des heures supplémentaires pour certains métiers, dans la finance ou la recherche notamment, rémunérés à plus de 10,75 millions de yens (81 361 euros) par an.Ce projet n’est pas nouveau. M. Abe l’avait déjà évoqué lors de son premier mandat à la tête du gouvernement, en 2006-2007. Il avait dû renoncer, les critiques ayant pointé les risques de « karoshi », la mort d’épuisement au travail.Cette fois, pour éviter les abus, les entreprises devront adopter des systèmes prévoyant soit un repos minimum, soit un plafond mensuel d’heures de travail, soit assurer 104 jours de repos (week-ends compris) par an aux employés concernés.Le changement initié reste cependant modeste. Les salariés touchant plus de 10 millions de yens (74 755 euros) par an ne représentent que 3,9 % du total.Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Samsung, un genou à terre ? Il est sûr que voir son bénéfice annuel baisser pour la première fois depuis trois ans n’est pas un bon signal.Samsung a publié ce jeudi 29 janvier un bénéfice net de 23 400 milliards de wons (19 milliards d’euros) en baisse de 23 % par rapport à celui de 2013.La principale raison de cette contre-performance est que l’industriel sud-coréen perd des parts de marché face à son grand rival américain Apple.La famille des smartphones Galaxy s’est même fait doubler par les iPhone sur le marché chinois en 2014. La dernière gamme d’Apple, portée par les terminaux à grand écran (iPhone6 Plus), fait de l’ombre à Samsung.Y compris jusque sur son propre terrain de jeu : la part de marché de Samsung en Corée du Sud est tombée à 46 % en novembre contre 61 % en septembre, selon le cabinet Counterpoint Technology Market Research, tandis que la marque à la pomme s’envolait à 33 % contre 7 %.Cela fait cinq trimestres consécutifs que la division téléphones mobiles de l’industriel coréen voit son bénéfice reculer.Au quatrième trimestre 2014, elle a dégagé 1 960 milliards de wons de profits, soit 64 % de moins qu’un an auparavant.On pourrait craindre une spirale infernale à un moment où le conglomérat traverse une passe délicate de réorganisation et de succession dynastique.Régime minceur pour Samsung sur fond de successionMais tout ne va si mal. Tout d’abord, il ne faudrait pas oublier l’ordre de grandeur des chiffres dont on parle.Certes, sa performance baisse, mais 19 milliards d’euros de profits nets restent un montant colossal. C’est pratiquement la capitalisation boursière de Renault.Les « puces »amortissent le chocSurtout, si Samsung est connu pour ses produits grand public, les mobiles ou les téléviseurs, il compte une autre division extrêmement importante : les semi-conducteurs qu’il vend aux autres fabricants d’électronique… ou de téléphones mobiles.Les microprocesseurs de Samsung, comme ses puces mémoires, sont embarqués sur un nombre croissant d’appareils, y compris chez Apple. Cette division, devenue en 2014 le premier contributeur aux profits du groupe, a vu son bénéfice net bondir de 35 % en un an.La performance dans les semi-conducteurs permet donc d’amortir le choc sur le marché des mobiles. De quoi envisager 2015 plus sereinement.D’une part, la baisse des profits dans le mobile s’est fortement ralentie en fin d’année. D’autre part, les ventes de puces à la marque du sud-coréen devraient continuer de faire mieux que le marché.Sans compter que sur ses propres smartphones haut de gamme, Samsung serait en passe de troquer les processeurs de l’américain Qualcomm, qu’il embarquait jusqu’ici, pour ses propres produits.Contre-offensiveSur le marché des mobiles d’entrée de gamme, où la concurrence vient des fabricants chinois (Huawei, Xiaomi, HTC, etc), le groupe a lancé la contre-offensive, notamment avec des smartphones dotés de son propre système d’exploitation, Tizen.Pour être plus compétitif, Samsung réduit sa gamme de smartphonesLa grande inconnue reste le lancement de son prochain smartphone haut de gamme. Le Galaxy S6 devrait être commercialisé autour de mars.La pression est très forte, car Samsung devra prouver qu’il est en mesure de remonter la pente face à un Apple plus fort que jamais.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent et Jérémie Baruch L'UMP a sorti sa calculatrice pour enfoncer le clou sur le mauvais bilan de François Hollande en matière de chômage, avec une méthode simple, et qui frappe les esprits : ramener la hausse du chômage depuis 2012 à la minute, voire à la seconde.+602 500 chômeurs supplémentaires depuis l'élection de @fhollande, soit 1 chômeur toutes les 2min15 ! #HollandeLEchec http://t.co/PJErGivrrg— UMP (@ump)require(["twitter/widgets"]);L'échec de @fhollande dans la lutte contre le chômage est total ! http://t.co/TFC2KfLtb5— Bruno Retailleau ن (@BrunoRetailleau)require(["twitter/widgets"]);1. Un calcul exact, mais limité Le calcul est aisé, et mathématiquement plutôt juste : on comptait, en France métropolitaine, 2,923 millions de chômeurs de catégorie A en mai 2012, et 3,496 millions en décembre 2014. Soit une hausse de 572 500 chômeurs en 32 mois. Pour l'ensemble des catégories A, B et C, la hausse est plus importante encore : 860 600 chômeurs en plus en 32 mois !Catégories et chômeurs. Depuis 1996, on comptabilise les chômeurs selon diverses catégories. La A représente les personnes inscrites à Pôle Emploi n'ayant pas du tout travaillé au cours du mois précédent et qui recherchent activement un emploi. La catégorie B représente les demandeurs d'emploi en recherche active qui ont travaillé moins de 78 heures dans le mois. La C les demandeurs en recherche active ayant travaillé plus de 78 heures. Il suffit donc de ramener cette hausse à une période donnée : en moyenne, on a compté 17 890 chômeurs de plus chaque mois en catégorie A (26 893 en catégories A, B et C). Si on divise ce chiffre par 30, on parvient à 596 chômeurs de plus chaque jour (et 896,5 en cat. A, B et C).Divisions ce chiffre par 24, et on parvient à 24,8 chômeurs de plus par heure (37,3 en cat. A B et C). Et divisons à nouveau par 60, pour arriver au chiffre par minute : 0,414 pour la catégorie A, et 0,622 pour les catégories A, B, C.2,4 mn On parvient donc à 1 chômeur supplémentaire en catégorie A toutes les 2,4 minutes (ou 2 minutes 14 secondes, ou 134 secondes) et un toutes les 1,6 minute (ou 1 minute 36 secondes) en catégories A, B et C.2. Sous Sarkozy, un chômeur toutes les 4 minutesL'opération mathématique est assez simple, et frappe les esprits. Pour autant, elle ne veut pas dire grand-chose : le chômage n'est pas une maladie contagieuse qui se transmettrait d'une personne à une autre, il est avant tout un flux, fait d'entrées et de sorties. Il se détermine donc en fonction du nombre de créations d'emploi dans le pays, du nombre de départs en retraite, de la variation du nombre de jeunes entrant sur le marché du travail et d'une foule de paramètres.On ne peut le réduire à un comptage de chômeurs, puisque ces chiffres sont des soldes : la différence entre les entrées à Pôle Emploi et les sorties. Du reste, on peut « sortir » des chômeurs des chiffres via diverses astuces et artifices : formations, radiations plus fréquentes, etc.Restons sur nos chiffres par minute. On peut refaire le même calcul avec le prédécesseur de M. Hollande. Si on prend les 32 derniers mois de la présidence Sarkozy, la hausse est la suivante : 572 500 chômeurs supplémentaires en catégorie A, 860 600 en catégories A, B et C.Là aussi, on peut ramener ces nombres à une moyenne mensuelle : + 10 084 chômeurs en catégorie A (+ 18 765 en catégories A, B et C). Soit 336 chômeurs de plus par jour (625,5 en cat. A, B et C). Et donc 14 chômeurs de plus par heure (26 en cat. A, B et C), ou 0,23 par minute (0,43 en cat. A, B et C).4 mn Donc, durant les 32 derniers mois de mandat de Nicolas Sarkozy, on comptait un nouveau chômeur toutes les 4 minutes en cat. A, et toutes les 2,3 minutes (ou 2 minutes et 18 secondes)  en catégories A, B et C.Le chiffre est spectaculaire. Est-il significatif ? Lorsqu'on regarde la courbe mensuelle des demandeurs d'emploi depuis 2007, on constate surtout une progression assez linéaire depuis 2010.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1422451084539 .graphe").css("height", 450)$("#container_1422451084539 .title").empty()if ("Nombre d'inscrits à Pôle Emploi depuis 2007"!= ""){Nombre d'inscrits à Pôle Emploi depuis 2007")}$("#container_1422451084539 .subtitle").empty()if ("France métropolitaine, données corrigées des variations saisonnières"!= ""){France métropolitaine, données corrigées des variations saisonnières")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1422451084539 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://travail-emploi.gouv.fr/etudes-recherches-statistiques-de,76/statistiques,78/chomage,79/les-demandeurs-d-emploi-inscrits-a,264/les-series-mensuelles-nationales,12769.html", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Dares", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%B %Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "%B %Y"},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Chômeurs Cat. 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Depuis 1996, un chômeur toutes les 26 minutes 3 mn Si on calcule la hausse par minute sur l'ensemble de la période, on retrouve d'ailleurs des rapports proches : entre mai 2007 et janvier 2015, on aura compté, en France, un chômeur de plus toutes les 3 minutes en catégorie A et toutes les 2 minutes en catégories A, B et C.Allons plus loin et remontons à 1996 : on parvient alors à un chômeur toutes les 26 minutes en catégorie A, et un toutes six minutes en catégories A, B et C, cette dernière ayant augmenté plus fortement.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1422462768181 .graphe").css("height", 450)$("#container_1422462768181 .title").empty()if ("Progression des demandeurs d'emploi depuis 1996"!= ""){Progression des demandeurs d'emploi depuis 1996")}$("#container_1422462768181 .subtitle").empty()if ("France métropolitaine"!= ""){France métropolitaine")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1422462768181 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://travail-emploi.gouv.fr/etudes-recherches-statistiques-de,76/statistiques,78/chomage,79/les-demandeurs-d-emploi-inscrits-a,264/les-series-mensuelles-nationales,12769.html", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Dares", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%b %Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "%b %Y"},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Cat. 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Année par année, combien de chômeurs par seconde ? Nous avons extrapolé ce mode de calcul, année par année dans l'infographie ci-dessous, qui permet de comparer des « vitesses » de progression du chômage. .texte2{ margin-bottom: 10px; } .infog{ margin-top: 10px; } .chom{ float:right; text-align: right; } .annee{ width:100%; min-height:20px; background-color: #f9f9f9; margin-top: 5px; padding:5 2 2 10; vertical-align: baseline; float: left; border:1px solid #eee; } .titre2{ margin-right:10px; width:10%; margin-top: 4px; } .temps{ width:20%; float:right; text-align: right; margin-right: 10px; } .comptage{ width:68%; } .compte_vert, .compte_rouge, .titre2, .comptage{ float: left; } .compte_vert, .compte_rouge{ width:7px; height:7px; margin-top:2px; margin-right: 2px; } .compte_vert{ background-color: #4575b4; } .compte_rouge{ background-color: #d73027; } .plus{ color:#d73027; font-weight: bold; } .moins{ color:#4575b4; font-weight: bold; }Les données utilisées dans l'infographie sont celles des demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A en France métropolitaine.Une seconde sur l'animation ci-dessous correspond à une minute. Ainsi pour 1997, un nouveau chômeur apparait toutes les 7 secondes; pour 2010, un nouveau chômeur apparait toutes les 1,2 secondes. Les années en bleu sont celles où le chômage diminue : pour 1999, on compte un chômeur de moins toutes les 9 secondes et demie. ► Lancer l'animationUn chômeur toutes les XX minutesen plus ou en moins ↓         var data =[ {"annee":1997,"ABC_secondes":160,"ABC_soit":"2 min 40 s","A_secondes":425,"A_soit":"7 min 5s"}, {"annee":1998,"ABC_secondes":371,"ABC_soit":"6 min 11 s","A_secondes":-499,"A_soit":"8 min 19s"}, {"annee":1999,"ABC_secondes":2270,"ABC_soit":"37 min 50 s","A_secondes":-571,"A_soit":"9 min 31s"}, {"annee":2000,"ABC_secondes":-142,"ABC_soit":"2 min 22 s","A_secondes":-116,"A_soit":"1 min 56s"}, {"annee":2001,"ABC_secondes":-75,"ABC_soit":"1 min 15 s","A_secondes":-77,"A_soit":"1 min 17s"}, {"annee":2002,"ABC_secondes":503,"ABC_soit":"8 min 23 s","A_secondes":385,"A_soit":"6 min 25s"}, {"annee":2003,"ABC_secondes":230,"ABC_soit":"3 min 50 s","A_secondes":233,"A_soit":"3 min 53s"}, {"annee":2004,"ABC_secondes":223,"ABC_soit":"3 min 43 s","A_secondes":414,"A_soit":"6 min 54s"}, {"annee":2005,"ABC_secondes":230,"ABC_soit":"3 min 50 s","A_secondes":1366,"A_soit":"22 min 46s"}, {"annee":2006,"ABC_secondes":-198,"ABC_soit":"3 min 18 s","A_secondes":-200,"A_soit":"3 min 20s"}, {"annee":2007,"ABC_secondes":-85,"ABC_soit":"1 min 25 s","A_secondes":-99,"A_soit":"1 min 39s"}, {"annee":2008,"ABC_secondes":-124,"ABC_soit":"2 min 4 s","A_secondes":-137,"A_soit":"2 min 17s"}, {"annee":2009,"ABC_secondes":141,"ABC_soit":"2 min 21 s","A_secondes":113,"A_soit":"1 min 53s"}, {"annee":2010,"ABC_secondes":57,"ABC_soit":"0 min 57 s","A_secondes":83,"A_soit":"1 min 23s"}, {"annee":2011,"ABC_secondes":182,"ABC_soit":"3 min 2 s","A_secondes":907,"A_soit":"15 min 7s"}, {"annee":2012,"ABC_secondes":141,"ABC_soit":"2 min 21 s","A_secondes":187,"A_soit":"3 min 7s"}, {"annee":2013,"ABC_secondes":75,"ABC_soit":"1 min 15 s","A_secondes":102,"A_soit":"1 min 42s"}, {"annee":2014,"ABC_secondes":128,"ABC_soit":"2 min 8 s","A_secondes":227,"A_soit":"3min47s"} ] for (var i = 0; i if (data[i].A_secondes"+data[i].annee+""+data[i].A_soit+"") } else{"+data[i].annee+""+data[i].A_soit+"") } } var i = 0; function animer(){ $.each(data, function(index){ var annee = Number(index+1997) if (data[index].A_secondes" } else {" } var timer = setInterval(function(){$("#id"+annee+" .comptage").append(compte);},Math.abs(data[index].A_secondes)*1000/60) }) } Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Albert (Londres, correspondance) Face à la chute du pétrole, Royal Dutch Shell a annoncé, jeudi 29 janvier, un grand programme de réduction de ses investissements. Première grande compagnie pétrolière à publier ses résultats annuels, l’entreprise britannico- néerlandaise va réduire ses dépenses d’investissements de 15 milliards de dollars sur les trois ans à venir, de 2015 à 2017.Cela représente une baisse d’environ 16 % par rapport aux investissements qui étaient prévus cette année. Et cela pourrait n’être qu’un début. Shell « envisage d’autres réductions de ses investissements si les perspectives du marché le nécessitent. » Le groupe a accusé une baisse de 8 % de son bénéfice net sur l’année 2014, à 15,052 milliards de dollars, soit 13,263 milliards d’euros au taux de change actuel. Mais sur une base courante des coûts (en excluant les effets de variation des taux de change sur les stocks), les profits ont progressé à 22,6 milliards de dollars, contre 19,5 milliards en 2013.Pression sur sa chaîne de sous-traitantsLa compagnie pétrolière entend également mettre la pression sur sa chaîne de sous-traitants. Avec un baril qui tournait autour de 100 dollars ces dernières années, les salaires chez les groupes parapétroliers avaient connu une forte inflation. Depuis le retournement du marché, avec un baril désormais sous la barre des 50 dollars, cette période faste est finie.Dans la capitale européenne du pétrole, Aberdeen, en Ecosse, la baisse des rémunérations a déjà commencé. Shell veut en profiter, visant des économies « de plusieurs milliards de dollars à travers le monde. »Pour autant, Ben van Beurden, son directeur général, se veut plutôt prudent. « Il faut faire attention à ne pas suréagir à la baisse récente des prix du pétrole. »Il a d’ailleurs commencé sa conférence de presse en rappelant les perspectives de très long terme : une population mondiale qui va passer de 7 à 9 milliards d’habitants d’ici 2050, qui doit apporter une hausse de la demande d’énergie de 50 % pendant cette période.En conséquence, il continue à tabler sur un prix du baril à moyen terme entre 70 dollars et 90 dollars, le même niveau qu’il prévoyait l’an dernier. « Le pétrole est un marché très volatile et très serré. La baisse de moitié des prix s’est faite sur la base d’un surplus d’offre de 1 à 2% seulement », souligne M. van Beurden.Le patron de Shell rappelle la période très difficile que le groupe a traversé il y a une décennie, quand il s’est retrouvé avec une production en baisse suite à une longue période de sous-investissement : « Il est important de ne pas adopter une mentalité de la terre brûlée. »Une quanrantaine de projets repoussés ou supprimésM. van Beurden tente donc de gérer la période actuelle, difficile, sans bloquer sa croissance future. Au total, il a repoussé ou supprimé une quarantaine de projets qui étaient prévus sur les trois années à venir.Cela concerne notamment des forages au Nigéria, qui ont été annulés. D’autres en mer du Nord sont visés, parce qu’il s’agit d’un bassin mature et de moins en moins rentable. « La mer du Nord était déjà un endroit difficile, et ça va l’être encore plus », note M. van Beurden.Shell a aussi renoncé à construire une usine pétrochimique au Qatar. En revanche, le golfe du Mexique, l’Australie et le Malaisie demeure des priorités.Shell a cependant la « chance » d’avoir mis en place, en 2014, un premier plan de réduction de ses coûts. La compagnie pétrolière n’avait pas plus que les autres prévu la chute du prix du pétrole, mais ses résultats l’an dernier avaient été très médiocres et elle avait dû annoncer un avertissement sur ses résultats.En conséquence, Shell avait mis en place un grand plan d’économies, vendant de nombreux actifs, parmi les moins rentables, avant le retournement du marché.L’entreprise prévient cependant que son cash-flow (trésorerie) sera en baisse cette année.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Même Goldman Sachs n’échappe pas à la tendance. La plus prestigieuse des banques d’affaire américaine a annoncé, vendredi 16 janvier, une baisse de 7,1 % de son bénéfice net au quatrième trimestre. Comme JP Morgan, Bank of America ou Citigroup, qui ont également publié cette semaine des résultats en baisse, Goldman Sachs est confronté à un environnement de moins en moins favorable.Même si la banque d’affaires a réalisé un chiffre d’affaires meilleur que ce qu’attendaient les analystes, celui-ci a baissé de 12 % au quatrième trimestre, à 7,69 milliards de dollars pour un bénéfice net de 2,1 milliards, contre 2,33 milliards sur la même période de l’année précédente.Cette chute s’explique par le fait que Goldman Sachs est beaucoup plus dépendante des activités de courtage que ses principales concurrentes. Or cette activité a été très chahutée. « Nous sommes satisfaits de nos performances au cours d’une année caractérisée par des conditions financières et une économie mondiale mitigées », s’est toutefois félicité Lloyd Blankfein, le PDG de Goldman Sachs.L’impact de cet environnement compliqué est notamment visible dans le « fixed income », c’est-à-dire les placements obligataires, les marchés des devises et celui des matières premières. Dans ce domaine la chute du chiffre d’affaires atteint 29 % à 1,22 milliard.Pour Citigroup et Bank of America la baisse a atteint respectivement 16 % et 30 %, tandis que JP Morgan a publié un résultat dans cette activité en chute de 14 % à périmètre comparable.L’une des explications réside dans le parcours erratique qu’ont connu ces métiers au cours de 2014. Dans un premier temps, les marchés ont fait preuve d’un calme inédit avec très peu d’activité et donc très peu d’opportunité de revenus, tandis que la fin de l’année a été secouée par une très forte volatilité, notamment en raison de la chute brutale des cours du pétrole.Recul des bonusLa banque d’investissement n’a pas été non plus épargnée. Pour Goldman Sachs, cette activité a plongé de 16 % par rapport au quatrième trimestre de 2013 à 1,4 milliard. La banque d’affaire a compensé en réduisant ses coûts opérationnels de 14 %. Ceux-ci ont même baissé de 12 % par rapport au dernier trimestre.Les bonus versés au management et aux employés en ont subi les conséquences : leur montant total a baissé de 11 % à un peu moins de 2 milliards. Il s’agit du premier poste de dépenses pour Goldman Sachs, qui, en proportion du chiffre d’affaires est cependant resté étal à 36,8 %.Même si Goldman Sachs est parvenu à limiter les dégâts, les résultats des banques américaines montrent une nette dégradation de leur rentabilité. Sur l’ensemble de 2014, le bénéfice net de Bank of America a plongé de 58 %, celui de Citigroup de 47 %.Outre les mauvaises performances dans le courtage, les deux établissements pâtissent de la faiblesse des taux d’intérêt qui pèse sur la rentabilité de leur activité de prêt.Wells Fargo, la première capitalisation bancaire américaine, moins exposée au courtage, s’en est mieux tirée. Le groupe a dégagé en 2014 un bénéfice net de 23,1 milliards de dollars, en hausse de 5 %.Même si la performance a faibli au quatrième trimestre, le bénéfice net reste en hausse de 2 % à 5,7 milliards de dollars. La rentabilité progresse ainsi pour le 18e trimestre successif, selon la société d’études FactSet.Le nouvel environnement réglementaire pointé du doigtLa rentabilité des banques américaines a été également bousculée par les amendes astronomiques qu’elles ont dû payer pour éviter des poursuites judiciaires. Bank of America a ainsi dû verser plus de 16 milliards aux autorités américaines pour sa responsabilité dans la crise des subprimes.Le bénéfice de Citigroup au quatrième trimestre ne s’est élevé qu’à 350 millions de dollars contre 2,4 milliards sur la même période de l’année précédente après avoir provisionné 3,5 milliards au titre des amendes dont elle fait l’objet et des charges de réduction de coûts.Quant à JP Morgan, la pénalité qui lui a été infligée dans le scandale sur les manipulations des marchés des devises a lourdement pesé sur ses résultats. La banque a accepté en novembre de payer 1 milliard de dollars aux autorités britanniques et américaines.Par ailleurs, le groupe a payé 100 millions supplémentaires dans un accord à l’amiable avec des investisseurs institutionnels. JP Morgan reste sous la menace de poursuites criminelles sur ce dossier.Mercredi, lors d’une conférence avec les analystes, Jamie Dimon, le PDG de JP Morgan s’est plaint également du nouveau contexte de régulation, qui oblige les banques à réduire leur exposition aux activités les plus spéculatives, qui étaient jusqu’à présent les plus lucratives.« Les banques sont attaquées », a-t-il lancé, ce qui n’a pas empêché JP Morgan de publier un bénéfice net record de 21,8 milliards de dollars. Même sur la défensive, les banques ont visiblement encore de la ressource.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Ségolène Royal persiste et signe : la France devra, tôt ou tard, construire de nouveaux réacteurs nucléaires pour remplacer ceux qui ne pourront être prolongés et maintenir à 50 % la part d’électricité d’origine nucléaire, objectif fixé par le chef de l’Etat, François Hollande, pour l’après-2025.Deux jours après avoir annoncé la couleur dans un entretien au magazine L’Usine nouvelle, la ministre de l’écologie et de l’énergie a réitéré ses propos, jeudi 15 janvier, en marge de ses vœux à la presse. « Nous ne faisons pas le choix des écologistes qui consiste à dire qu’il faut sortir du nucléaire, a-t-elle déclaré. Ce n’est pas le choix que fait le gouvernement : le gouvernement veut sortir du tout nucléaire, il y a une grosse nuance. »Un stade de développement pré-industrielDans cette interview, Mme Royal évoquait « une nouvelle génération de réacteurs », sans plus de précisions. Jeudi, elle a cité les centrales de « quatrième génération », l’EPR et l’Atmea étant des chaudières dites « de troisième génération » ne présentant pas un saut technologique majeur par rapport aux 58 réacteurs exploités par EDF. Le « seul » problème, c’est que ces réacteurs de génération IV, beaucoup moins gourmands en uranium, n’en sont qu’à un stade de développement pré-industriel. Et les experts n’envisagent pas une – éventuelle – leur production en série avant 2040-2050.La France a une position importante au sein du Forum international Génération IV, lancé en 2000 à l’initiative des Etats-Unis, où douze pays (dont la Russie, la Chine et le Japon) et Euratom travaillent sur six filières technologiques. Paris s’est fixé l’objectif de disposer, à l’horizon 2040-2050, d’un réacteur à neutrons rapides (RNR) « sous une forme industrialisable », successeur de Superphénix arrêté en 1997 et en cours de démantèlement à Creys-Malville (Isère). Le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), EDF et Areva travaillent notamment sur une technologie utilisant le sodium comme fluide caloporteur, avec des industriels français (Alstom, Bouygues…) et étrangers (Toshiba, Rolls Royes…).Il n’y aurait plus besoin d’enrichissementDans la plupart des 440 réacteurs actuellement en service dans le monde, c’est l’eau qui joue le double rôle de modérateur de la vitesse des neutrons et de transporteur de la chaleur produite. Ces réacteurs à neutrons rapides ont de nombreux atouts. Ils brûlent l’uranium fissile (U235), qui ne constitue que 0,7 % de l’uranium naturel, mais aussi l’isotope non fissile (U238), qui représente l’essentiel du minerai, les neutrons rapides le transformant en plutonium (PU 239) qui, lui, est fissile. Ainsi les réserves d’uranium deviendraient-elles suffisantes pour assurer le fonctionnement des RNR durant plusieurs milliers d’années, estiment les experts du CEA. Il n’y aurait plus besoin d’enrichissement, réduisant considérablement le risque de prolifération.Enfin, ces réacteurs brûlent le plutonium et une partie des déchets les plus radiotoxiques (à haute activité et à vie longue). Le premier sert actuellement à fabriquer du MOX (en l’associant à l’uranium) utilisé dans 22 des 58 réacteurs français ; les seconds doivent être vitrifiés et entreposés à l’usine de retraitement-recyclage de La Hague (Manche) en attendant un éventuel enfouissement profond. Selon l’Association mondiale du nucléaire (WNA), les industriels de l’atome ont accumulé un stock d’environ 1,5 million de tonnes de ces « déchets » radioactifs au cours des soixante dernières années.Pour l’heure, la contribution française a un nom : Astrid (Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial). Ce démonstrateur technologique de grande puissance (600 MW), dont le CEA est le maître d’ouvrage, n’en est qu’au stade de l’« avant-projet sommaire », indique le Commissariat. La décision de le construire ne sera prise qu’en 2020, et sa mise en service n’interviendra qu’en 2020 pour un démarrage des expérimentations en 2025.Un défi financierL’enjeu porte notamment sur la sûreté de ce réacteur, un point sur lequel Astrid « devra rompre avec ses prédécesseurs » Phénix et Superphenix, indique Christophe Béhar, directeur de l’énergie nucléaire au CEA et vice-président du Forum Génération IV. « Nous avons fait la liste de tous les incidents survenus sur Superphénix pour qu’ils ne se reproduisent pas sur Astrid », affirme-t-il. Car si le sodium liquide assure une meilleure évacuation de la chaleur du cœur des réacteurs, il a aussi le double inconvénient d’exploser au contact de l’eau (il n’y en aura pas dans Astrid) et de brûler au contact de l’air. En 1995, un incendie s’était déclaré dans le réacteur prototype japonais Monju à la suite d’une fuite de sodium, ce qui avait entrainé son arrêt pendant plus de quatorze ans. Il avait été relancé… quelque mois avant la catastrophe de Fukushima.Le défi d’Astrid est aussi financier. Son coût est en effet estimé, selon certaines sources, à plus de 5 milliards d’euros. « Il n’est pas acquis aujourd’hui que les objectifs fixés puissent être atteints à un coût raisonnable », indique le ministère de l’écologie et de l’énergie sur son site. Pour l’heure, 650 millions ont été dégagés en 2010 dans le cadre du « grand emprunt » pour les investissements d’avenir, auxquels s’ajoutent 130 millions venant des entreprises partenaires.Le paysage énergétique mondial a beaucoup changé depuis le lancement du Forum Génération IV en 2000. Outre Fukushima, le boum des gaz de schiste aux Etats-Unis, le développement accéléré de l’éolien et du solaire en Europe, sans oublier l’effondrement récent des cours du pétrole, ont rendu le nucléaire moins attractif. Même si la menace du changement climatique, elle, n’a fait qu’augmenter au cours des quinze dernières années - un des grands arguments des défenseurs de l’atome civil.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.01.2015 à 11h28 • Mis à jour le16.01.2015 à 14h51 | Bertrand Bissuel Les grandes effusions républicaines sont terminées pour Cécile Duflot. Après avoir salué le discours de Manuel Valls, mardi 13 janvier, lors de l'hommage rendu aux 17 victimes des attentats commis à Paris, la députée écologiste a repris l'une de ses activités préférées : taper sur la politique de l'exécutif, qu'elle juge trop libérale. Cette fois-ci, c’est Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, qui en a fait les frais.Jeudi 15 janvier, en début de soirée, l'ancienne ministre du logement du gouvernement Ayrault a participé aux travaux de la commission spéciale de l'Assemblée nationale sur le projet de loi « croissance et activité » défendu par M. Macron. Bien qu'elle n'en soit pas membre, elle peut y prendre la parole mais sans avoir le droit de voter sur les amendements. « J'imagine que, pour elle, l'émotion doit être grande », a ironisé François Brottes, le président (PS) de la commission spéciale. « Provocation amicale », a-t-il tenu à préciser, en souriant.Mme Duflot s'est « invitée » dans les débats lorsqu'il s'est agi d'examiner les mesures relatives à l'urbanisme. L'une d'elles vise à développer les « logements intermédiaires » (ceux situés entre le parc HLM et les habitations à loyer libre) en permettant aux communes d'augmenter le nombre de mètres carrés constructibles sur une parcelle donnée. Craignant que les bailleurs sociaux privilégient cette offre inaccessible pour les familles les plus modestes (car les loyers sont trop élevés), Mme Duflot et ses collègues du groupe écologiste ont défendu des amendements en faveur de la production locative sociale.« Un énorme loup »C'est « la priorité » aujourd'hui, a insisté la députée de Paris. Pour elle, « il y a un énorme loup » dans le dispositif envisagé par la loi, « s'il n'est pas encadré » : les communes seront enclines à mettre en chantier du logement intermédiaire, qui est hors de portée des plus pauvres. La parlementaire a également exprimé la crainte que, à terme, le législateur change la règle pour que l'habitat intermédiaire soit pris en compte dans le pourcentage de HLM à édifier dans plusieurs centaines de municipalités, conformément à la loi « solidarité et renouvellement urbains » (SRU).« Il me semble que les garde-fous ont été mis, a répliqué M. Macron. Je veux bien qu'on décide d'empiler protection sur protection, contrainte sur contrainte mais le résultat à la fin, c'est que ça ne construira plus. (…) C'est pour cette raison que je ne peux pas partager la philosophie qui est la vôtre. »Le débat a tourné à l'aigre durant l'examen d'un autre article, qui modifie les obligations pesant sur un propriétaire lorsqu'il veut vendre son bien alors que ce dernier était, jusqu'alors, loué à des particuliers. La loi ALUR, portée par Mme Duflot quand elle était membre du gouvernement, avait mis en place des mesures de protection supplémentaires au profit des locataires, en particulier ceux qui sont touchés par les « ventes à la découpe » (mise à vente, lot par lot, d'appartements dans un immeuble appartenant à une société privée). Les dispositions prises à l'époque ont eu, pour effet, dans certains cas, de permettre aux occupants de rester dans les lieux durant plus de dix ans, a expliqué en substance, M. Macron. Il convient donc d'assouplir la réglementation car elle risque de décourager les investisseurs, a-t-il ajouté.Mme Duflot a indiqué, jeudi, qu'elle avait conscience que les droits accordés aux locataires pouvaient être remis en cause, un jour « mais pas avant le mois de juin 2017 » – autrement dit, pas durant le quinquennat de François Hollande. « Je suis très heurté par ce que j'entends, s'est-elle indignée. Quelle formidable hypocrisie ! (…) La vente à la découpe, c'est de la rentabilité de barbouze. On achète un immeuble, (…), on ne fait aucun travaux et on revend. Avec une marge énorme. » Détricoter la loi ALUR quelques mois après sa promulgation, « c'est surprenant et c'est regrettable », a-t-elle tempêté. L'initiative du gouvernement « va améliorer la marge de certains découpeurs ».M. Macron lui a répondu que ses affirmations relevaient « de la posture ». « Ne faites pas croire (...) que nous serions en train de faire un cadeau aux suceurs de sang du peuple. (...) Vous vous feriez plaisir à peu de frais. Et ce n’est pas à la hauteur du débat que nous sommes en train de conduire », a-t-il lancé. L’union nationale semble bien loin.Opération déminage pour la loi Macron Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Chastand Si la croissance devrait un peu s’améliorer en 2015, la situation de l’emploi ne devrait en revanche pas s’éclaircir. L’Unedic, l’organisme qui gère l’assurance-chômage, a publié de sombres pronostics, vendredi 16 janvier. Ils prévoient une hausse du taux de chômage à 10,3 % en métropole fin 2015, contre 9,9 % actuellement. Le nombre de chômeurs sans aucune activité (la « catégorie A » de Pôle emploi) devrait s’établir dans un an à 3,6 millions de personnes, contre un peu moins de 3,5 millions actuellement.En comptant les chômeurs ayant une activité réduite (catégories B et C), le nombre d’inscrits à Pôle emploi pourrait grimper de 5,2 à près de 5,4 millions de personnes. Cette situation a une raison simple : le timide retour de la croissance, que l’Unedic estime à 0,8 % pour 2015 en accord avec le consensus des économistes, ne permettra pas de créer suffisamment d’emplois pour compenser la hausse de la population active. Ces prévisions sont similaires à celles de l’Insee, publiées le 18 décembre 2014, qui pronostiquent un taux de chômage à 10,6 % en 2015, DOM compris. François Hollande n’avait pas contesté en décembre ces sombres présages. « Est-ce que 1 % de croissance suffit pour réduire le chômage en France ? Non, parce qu’en France, la population active augmente », avait-il déclaré en déplacement à Bruxelles. Depuis son échec à « inverser la courbe du chômage avant fin 2013 » comme il s’y était engagé, le président de la République est très prudent sur ses promesses publiques en matière d’emploi. En avril, il s’est uniquement engagé à ne pas se représenter en 2017 si le chômage ne reculait pas d’ici là.DérapageSouci supplémentaire, cette nouvelle montée du nombre de chômeurs va se traduire par une forte hausse du déficit de l’Unedic. Alors que l’assurance-chômage prévoyait encore en septembre de réduire son déficit en dessous de 3,7 milliards d’euros en 2015 (contre près de 4 milliards en 2013), celui-ci devrait finalement se stabiliser en 2014 puis déraper à plus de 4,6 milliards en 2015. L’Unedic, qui est déficitaire depuis 2009 et le début de la crise, va voir sa dette totale grimper à près de 26 milliards à cet horizon.Si un déficit est logique en période de crise pour l’assurance-chômage, ce dérapage des comptes devrait peser sur la prochaine négociation des règles d’indemnisation des chômeurs. Les syndicats et le patronat, qui gèrent l’Unedic, ont prévu de les rediscuter en 2016, mais un premier groupe de travail doit se réunir en 2015. Il apparaît déjà que l’actuelle convention, rentrée totalement en vigueur début octobre, ne permettra pas de stabiliser le déficit comme espéré, malgré les 600 millions d’euros d’économies prévues par le texte.Cette convention prévoyait pourtant un durcissement de l’indemnisation des intermittents, l’allongement du délai de carence pour les salariés quittant leur entreprise avec des indemnités supralégales ou la création de « droits rechargeables » plus simples mais souvent moins avantageux pour les chômeurs reprenant une activité temporaire. Mais les fondamentaux – un jour cotisé pour un jour travaillé, une durée d’indemnisation pouvant aller jusqu’à deux ans, voire trois ans – étaient restés les mêmes.Le Medef n’a jamais caché qu’il souhaitait s’y attaquer et le gouvernement a publiquement demandé en octobre aux partenaires sociaux de durcir davantage ces règles. « La question de l’efficacité, de l’équité des règles » du régime d’assurance-chômage « est un débat légitime », avait déclaré Manuel Valls le 8 octobre, en laissant entendre que les règles d’indemnisation n’incitaient pas, selon lui, suffisamment les chômeurs à rechercher un emploi.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.01.2015 à 10h08 • Mis à jour le16.01.2015 à 15h57 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La Commission européenne a rendu public, vendredi 16 janvier, l’intégralité de sa décision justifiant l’ouverture d’une enquête pour aide d’Etat concernant le groupe américain Amazon et ses pratiques fiscales au Luxembourg, qui avait été annoncé en octobre 2014.Bruxelles estime que les autorités luxembourgeoises « octroient un avantage à Amazon » à travers certaines pratiques fiscales, et que cela « constitue une aide d’Etat » illégale.La publication du détail des accusations de la Commission à l’encontre d’Amazon, et du Luxembourg, intervient après les révélations « LuxLeaks », début novembre 2014, un travail journalistique de grande ampleur, qui a mis à jour, au Luxembourg, un système d’évasion fiscale de grande envergure au profit des multinationales.LuxLeaks : L’évasion fiscale, un sport national pour les géants américainsPourquoi ne dévoiler le contenu des griefs que maintenant ?La décision d’ouverture d’enquête à l’encontre d’Amazon avait été rendue publique le 7 octobre 2014, mais les détails justifiant cette démarche n’avaient pas été divulgués, pour laisser aux parties concernées le temps d’en extraire ce qu’elles jugent relever du secret des affaires.La Commission s’était déjà prêtée à ce genre d’exercice (publier l’intégralité de sa décision d’ouverture d’enquête), fin 2014, à propos des pratiques fiscales de Starbucks aux Pays-Bas et d’Apple en Irlande.Les informations publiées vendredi (25 pages au total), n’apportent pas de données nouvelles concernant l’avancée de l’enquête de Bruxelles. La commissaire en charge de la concurrence, Margrethe Vestager s’est engagée à communiquer sur ce sujet avant la fin du premier trimestre 2015.Quelles sont les pratiques fiscales visées ? Ce qui est visé par l’enquête de Bruxelles c’est le système du « rescrit fiscal » (ou « tax ruling ») : celui-ci permet à une entreprise de demander à l’avance comment sa situation fiscale sera traitée dans un pays, et est utilisé par les multinationales pour faire de l’optimisation en répartissant profits et coûts entre leurs filiales dans différents pays.Amazon et le Luxembourg sont-ils les seuls visés par la Commission ?Non. La Commission a demandé des renseignements sur cette pratique du rescrit fiscal en juin 2014 à six pays : Chypre, l’Irlande, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas et le Royaume-Uni.Elle a ouvert à ce jour quatre enquêtes sur des « tax rulings » qu’elle soupçonne de constituer des aides d’Etat illégales : deux d’entre elles visent le Luxembourg, pour des accords avec le Amazon et le groupe automobile italien Fiat. Les deux autres concernent l’Irlande avec Apple et les Pays-Bas avec Starbucks.Que montrent les 25 pages publiées par la Commission ?Le document publié vendredi éclaire sur les pratiques fiscales d’Amazon en Europe, particulièrement dans le Grand-Duché.La Commission explique soupçonner le fisc luxembourgeois d’avoir pris, au bénéfice du géant américain de la vente en ligne, une décision fiscale anticipative, le 6 novembre 2003, qui validerait des prix de transfert contestables entre les filiales luxembourgeoises d’Amazon et la maison mère.Les prix de transfert désignent les prix facturés pour des opérations commerciales entre diverses parties d’un même groupe d’entreprises, prix fixés pour l’usage de droits de propriété intellectuelle, pour la vente de produits et services, etc...Ces prix de transfert doivent être évalués conformément aux conditions du marché, c’est-à-dire, au prix auquel ces biens et services seraient facturés si une entité d’un groupe devait les acquérir sur le marché au lieu de le faire à l’intérieur du groupe.Une évaluation erronée des prix de transfert peut conduire à la diminution de la base fiscale d’une entreprise sur un territoire, donc à la minimisation de son bénéfice imposable.La Commission se penche notamment sur la structure d’Amazon au Luxembourg. Le groupe y a regroupé quasiment toutes ses activités en Europe.Ce que reproche la Commission c'est l'accord sur le prix de transfert entre deux entités luxembourgeoises, Lux SCS et Lux Eu SARL.Amazon Eu SARL « joue le rôle de siège principal d’Amazon pour l’Europe et est le principal opérateur des services de commerce de détail et des services aux entreprises offerts par l’intermédiaire des sites web européens d’Amazon », indique le document de Bruxelles publié vendredi. En outre, elle assume des fonctions de gestion de trésorerie et détient (directement ou indirectement) les autres filiales européennes d’Amazon qui assurent la commercialisation, le marketing et les fonctions de support. »Cette filiale a déclaré un chiffre d’affaires de 13,6 milliards d’euros. Cette société Amazon EU SARL joue le rôle de société mère pour d’autres filiales luxembourgeoises. Amazon emploie environ 1 000 salariés au Luxembourg, dont des postes de direction stratégique gérant l’ensemble des activités européennes d’Amazon.Lux SCS est une entité « fiscalement transparente » selon le rapport de Bruxelles, qui possède 100 % du capital de Lux EU SARL, qui, elle, est la société qui est censée payer des impôts au LuxembourgLux SCS licencie des droits de propriété intellectuels à Lux EU SARL, selon un prix de transfert, qui a été approuvé par le fisc luxembourgeois en 2003, et que Bruxelles soupçonne de ne pas être conforme au prix du marché : il aurait été surévalué pour minimiser la base imposable de Lux Eu SARL.Que répondent les « accusés » ?Les autorités luxembourgeoises ont immédiatement réagi à la publication de ces documents en assurant dans un communiqué que « le Luxembourg est confiant que les allégations d’aide d’État dans cette affaire sont sans mérite ».Le Luxembourg se dit assuré « qu’il sera à même de convaincre la Commission de la légitimité de la décision anticipative en cause et qu’aucun avantage sélectif n’a été accordé ».Où en sont les projets de la Commission pour plus de transparence fiscale ?Consciente de l’impact délétère sur les opinions publiques des révélations LuxLeaks, la Commission européenne, et son président, Jean-Claude Juncker, qui a été premier ministre du Luxembourg pendant près de 19 ans, ont pris à plusieurs reprises l’engagement, fin 2014, de faire de la lutte contre l’évasion et la fraude fiscale en Europe une de leurs priorités.Lire aussi : Les Européens avancent dans la lutte contre l’optimisation fiscaleLe commissaire à l’économie et à la fiscalité, Pierre Moscovici doit présenter, d’ici à la fin du premier trimestre 2015, une directive sur l’échange automatique et obligatoire des accords fiscaux préalables.Mais la pression sur la Commission européenne pour agir contre l’évasion et la fraude fiscale va croissante. Au Parlement européen, une commission d’enquête est sur le point d’être formée, à l’initiative des Verts, qui aura des pouvoirs étendus.LuxLeaks : le Parlement européen veut mettre en place une commission d’enquêteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.01.2015 à 09h11 • Mis à jour le16.01.2015 à 09h51 Bernard Maris, économiste reconnu, universitaire, écrivain, essayiste, journaliste, a été assassiné le 7 janvier avec plusieurs de ses amis de Charlie Hebdo. Il a été une personnalité marquante de la pensée économique contemporaine ; ses choix iconoclastes l’ont conduit à pourfendre inlassablement l’économie standard et à dénoncer ses impostures.Acteur et penseur de son temps, dans une société soumise à des évolutions très puissantes depuis les années 1980 et à une crise sans précédent depuis le milieu de la dernière décennie, il s’est attaché, sans relâche à participer à la tâche indispensable de l’examen des idées, des institutions, des pratiques, des discours. Son esprit critique s’accompagnait toujours de propositions fortes.Un universitaire engagéJusqu’à la fin des années 1980, Bernard Maris a été membre du Centre d’études juridique et économique sur l’emploi (CEJEE) à l’Université Toulouse-1, où il avait soutenu sa thèse en 1975 (La distribution personnelle des revenus : une approche théorique dans le cadre de la croissance équilibrée) sous la direction du professeur Jean Vincens. En 1984, il devient maître de conférences à l’Université des sciences sociales de Toulouse (UT1-Capitole).En 1990, il rejoint le Laboratoire d’étude et de recherche en économie de la production (Lerep), qui deviendra le Lereps (Laboratoire d’étude et de recherche sur l’économie, les politiques et les systèmes sociaux) en 1998, où il restera pendant huit ans. Sa démarche était fondamentalement scientifique et épistémologique, il cherchait un lieu de recherche qui soit en rupture avec les paradigmes de l’économie standard et qui lui permette l’exercice véritable d’une pensée critique.Nommé professeur de sciences économiques à l’Institut d’études politiques de Toulouse en 19942, il dirigea le Lerep pendant deux années ainsi que le DEA qui était rattaché aux activités de recherche du laboratoire.Bernard Maris tenait beaucoup à son titre d’universitaire. Mais sa nomination comme professeur fut mouvementée suite à une très longue et très vive délibération du Conseil national des universités (CNU). Le conseil restreint de 12 professeurs n’ignorait pas le polémiste redoutable qu’était déjà Bernard Maris, notamment vis-à-vis de la pensée économique standard, mais aussi l’économiste compétent, grand spécialiste de la pensée keynésienne qu’il était déjà. Suite à un débat houleux, où il fallut rappeler qu’il était un véritable universitaire et poser la question de savoir s’il valait mieux l’avoir dans l’université ou en dehors, il fut finalement nommé professeur, mais à une voix près. L’instance supérieure de la profession avait sauvé de justesse son honneur de gardienne et de garante de la scientificité de la discipline et aussi de son pluralisme.« Meilleur économiste »Le séminaire « Rhétorique » qu’il mit en place accueillit des chercheurs prestigieux en sciences sociales tels que Jean-Pierre Dupuy ou Robert Boyer. C’est à cette époque qu’il obtient le prix du « meilleur économiste » décerné par Le Nouvel économiste (1995). C’est aussi de cette période que date la relation étroite qui s’est établie entre Gilles Dostaler et notre laboratoire.Avec un sourire complice, Gilles aimait voir un signe entre Keynes né l’année de la mort de Marx (1883) et Bernard et lui-même nés l’année de la mort de Keynes (1946). Quel économiste de génie naîtra l’année de notre décès, aimait-il à ironiser. Gilles Dostaler a disparu en 2011 et Bernard Maris est mort assassiné le 7 janvier aux côtés d’autres journalistes de Charlie Hebdo à qui il consacra ses plus belles années.En 1998, Bernard Maris s’était installé à Paris en intégrant l’Université Paris-8 et l’Institut d’études européennes. Il se rapprochait ainsi de Charlie Hebdo pour lequel il faisait des chroniques depuis plusieurs années, et de Sylvie Genevoix qu’il a épousée en secondes noces en 2007. Il a mené de front sa carrière d’universitaire, de chroniqueur, de romancier, tout en gardant son sourire et sa gentillesse. Il poursuivra seul le projet commencé avec son épouse en publiant, L’Homme dans la guerre. Maurice Genevoix face à Ernst Jünger en 2013 (Grasset), en hommage à l’académicien et sera conseiller durant le tournage du film qui lui fut consacré en 2014 (Ceux de 14). Il faisait aussi partie du comité éditorial de l’association Je me souviens de Ceux de 14, qui se propose de rassembler autour de la figure de Maurice Genevoix les personnes qui souhaitent commémorer le début de la Grande Guerre…Un antilibéral KeynésienBernard Maris était un spécialiste de Keynes dont il partageait plusieurs idées : l’implication du chercheur, la responsabilité du discours scientifique, la performativité de l’économie. L’économie n’est pas une science amorale et apolitique qui se suffit à elle-même. La réflexion économique doit se nourrir de toutes les autres sciences (sociologie, histoire, anthropologie, psychologie…) mais aussi de l’art, de la littérature, bref de toutes les productions humaines. Il avait consacré en 2007 cette pluridisciplinarité en publiant, avec une historienne, un anthropologue et une sociologue, Gouverner par la peur (Fayard, 2007).Pour lui, les questionnements de la psychologie et de l’économie se rejoignent, « l’accumulation inlassable du capital, le désir mortifère d’argent et la pulsion de mort sont intrinsèquement liés » (Capitalisme et pulsion de mort écrit avec Gilles Dostaler, Albin Michel, 2009). La rhétorique est essentielle (Petits principes de langue de bois économique, Bréal, 2008). L’économie est politique et sociale (Antimanuels d’économie, Bréal, 2003 et 2006, L’argent du riche et l’argent du pauvre, Le Monde Editions, 1992).Bernard pourfendait les idées néoclassiques, il était attentif à la place de la confiance et au rôle des politiques publiques pour soutenir l’activité économique. Dans ce cadre, il fut un fervent défenseur des politiques sociales, de la réduction du temps de travail, de la décroissance et milita pour un revenu universel. Il refusait d’être enfermé dans une opinion définitive ; l’analyse, et les conclusions que l’on en tire, sont toujours situées et doivent évoluer avec les changements sociaux.Son approbation du traité de Maastricht ne l’a pas empêché de poster, les 19 et 20 avril 2014, à la revue Alternatives économiques un billet intitulé « Je vire ma cuti », dans lequel il expliquait qu’il fallait désormais quitter la zone euro. Sans harmonie fiscale et budgétaire, les dettes restent séparables, écrivait-il, et cette sortie de la zone euro peut être ordonnée, selon un précepte keynésien, en créant une monnaie commune et en exprimant la dette publique française dans une nouvelle monnaie, l’eurofranc, qui relève à 93 % du droit français. Sinon, un véritable Tsunami financier mondial serait à craindre…Comme Keynes, Bernard Maris considérait que l’économiste à l’instar de tout citoyen doit participer à la vie politique et sociale (Keynes ou l’économiste citoyen, Presses de Sciences Po, 1999). En 2011, le président du Sénat Jean-Pierre Bel lui avait demandé d’intégrer le conseil général de la Banque de France.Réflexion, création, transmissionIl a été enseignant à la Banque centrale du Pérou dans les années 1980. Il a été aussi membre du conseil scientifique d’Attac et candidat des Verts aux législatives de 2002. Il participe à tous les médias. À la presse : en 1992, il est un de ceux qui feront renaître Charlie Hebdo dont il restera jusqu’en 2008 le directeur adjoint. Il contribuera par la suite à différents journaux : Marianne, Le Nouvel Observateur, Le Figaro Magazine, Le Monde, Alternatives économiques.À la radio, il tenait le samedi sur France Inter une chronique dans l’émission « On n’arrête pas l’éco » et participait au « débat économique » du vendredi matin, avec Dominique Seux. À la télévision, il intervenait sur I-Télé (« Y’a pas que le CAC », jusqu’en 2009) où il débattait des questions économiques avec Philippe Chalmin. Il était souvent invité à l’émission « C dans l’air » de France 5.Publications de Bernard MarisOuvrages d’économieÉléments de politique économique : l'expérience française de 1945 à 1984, Privat, 1985.Des économistes au-dessus de tout soupçon ou la grande mascarade des prédictions, Albin Michel, 1990.Les Sept Péchés capitaux des universitaires, Albin Michel, 1991.Jacques Delors, artiste et martyr, Albin Michel, 1993.Parlant pognon mon petit. Leçons d’économie politique, Syros, 1994.Ah Dieu ! Que la guerre économique est jolie !, coécrit avec Philippe Labarde, 1998.Keynes ou l'économiste citoyen, Presses de Sciences Po, 1999.Lettre ouverte aux gourous de l'économie qui nous prennent pour des imbéciles, Seuil, 1999.La Bourse ou la vie. La grande manipulation des petits actionnaires, coécrit avec Philippe Labarde, Albin Michel, 2000.Malheur aux vaincus : Ah, si les riches pouvaient rester entre riches, coécrit avec Philippe Labarde, Albin Michel, 2002.Antimanuel d'économie, tome 1, « les fourmis », Bréal, 2003.Antimanuel d'économie, tome 2, « les cigales », Bréal, 2006.Gouverner par la peur, avec Leyla Dakhli, Roger Sue, Georges Vigarello (avec la collaboration de Christian Losson), Fayard , 2007.Petits principes de langue de bois économique, Bréal, 2008.Le Making of de l’économie, avec Philippe Chalmin et Benjamin Dard, Perrin 2008.Capitalisme et pulsion de mort, coécrit avec Gilles Dostaler, Albin Michel, 2009.Marx, ô Marx, pourquoi m'as-tu abandonné ? Éditions Les Échappés, 2010.Das Kapital, suite et fin, Les échappés, 2010.Plaidoyer (impossible) pour les socialistes, Albin Michel, 2012.Essais et romansPertinentes questions morales et sexuelles dans le Dakota du Nord, Albin Michel, 1995.L'Enfant qui voulait être muet, Albin Michel, 2003.Le Journal, Albin Michel, 2005, LGF 2007.L’Homme dans la guerre. Maurice Genevoix face à Ernst Jünger, Grasset, 2013.Houellebecq économiste, Flammarion,‎ 2014.Filmographie2008 : L'Encerclement, de Richard Brouillette.2010 : Film Socialisme, de Jean-Luc Godard.Tout dans la vie de Bernard était prétexte à réflexion, à création et à transmission. Il a imaginé son premier roman, « Pertinentes Questions morales et sexuelles dans le Dakota du Nord » (Albin Michel, 1995), où il trace un portrait critique de la société américaine alors qu’il enseignait à l’Université d’Iowa.Bernard Maris s’interrogeait sur la place que l’économiste joue dans la société et critiquait les gourous de l’économie. Son ouvrage sur Des économistes au-dessus de tout soupçon (Albin Michel, 1990) critiquait les économistes, leurs prédictions souvent fausses et le rôle que ceux-ci ont dans la justification de la nécessité des politiques libérales.Il mettait en évidence l’existence de rhétoriques récurrentes énoncées sous formes de lois générales anhistoriques (loi du marché, retour à la concurrence, efficience économique…), conduisant inévitablement aux mêmes erreurs de politique économique et à l’aggravation de l’injustice sociale.Au-delà de son érudition, ce que l’on retiendra de Bernard c’est son esprit libre, son non-conformisme, son plaisir à utiliser l’humour pour souligner la gravité de la situation sociale, ses analyses pertinentes et décalées mais aussi son amour de la vie. Bernard Maris était un universitaire mais aussi un père, un grand-père et un ami fidèle.Texte élaboré au nom du Lereps par : Catherine Baron, Gabriel Colletis, Claude Dupuy, Danielle Galliano, Jean-Pierre Gilly, Malika Hattab-Christmann, Anne Isla, Alexandre Minda, François Morin. L’écriture de ce texte a été coordonnée par Anne Isla.Rendez-vous: Le Lereps organise, conjointement avec l’IEP de Toulouse et l’Université de Toulouse 1-Capitole, une journée d’hommage à Bernard Maris, le 21 mars. Le thème en sera « Bernard Maris, un économiste dans la cité ». 16.01.2015 à 08h40 • Mis à jour le16.01.2015 à 08h47 | Denis Cosnard Après six ans de recul, les ventes de voitures neuves dans les 27 pays de l’Union européenne sont remontées de 5,7 % sur l’année 2014, à 12,5 millions d’immatriculations, selon les chiffres publiés, vendredi 16 janvier, par l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA). En décembre, seizième mois consécutif de hausse, l’augmentation a atteint 4,7 %.Le marché reste loin de ses sommetsPour les professionnels, pas question de pousser des hourras. « Une reprise ? Mieux vaut parler de stabilisation, commente Bernard Lycke, le directeur général du CECRA, l’association européenne des concessionnaires. On a stoppé la chute, c’est tout. Le marché européen reste loin de ses sommets et ne les retrouvera pas avant des années. »Pendant dix ans, de 1997 à 2007, les ventes en Europe ont oscillé entre 14 et 15 millions de voitures neuves par an. La crise a tout remis en cause, et le rétablissement est lent.Avec 12,5 millions d’immatriculations en 2014, le marché demeure 17 % en dessous de ses records historiques.La Grande-Bretagne moteur de l’EuropeAu sein de l’UE, un seul grand marché, la Grande-Bretagne, se situe au même niveau qu’avant la crise. « L’an dernier, cela a été le principal contributeur à la remontée des ventes européennes, avec une hausse de 9 % », soulignent les consultants de LMC Automotive. Un reflet du tonus de l’économie britannique et de conditions d’emprunt avantageuses.Ailleurs en Europe, certains marchés ont connu des rebonds notables, en particulier l’Espagne (+ 18 %), la Grèce (+ 21 %) et le Portugal (+ 35 %). Sans retrouver pour autant leurs niveaux d’avant la crise, loin s’en faut.Ce n’est pas non plus le cas en France, où les ventes ont stagné en 2014, ni en Allemagne, où elles ont progressé d’un modeste 3 %.Le marché auto n’a pas décollé en 2014Les bons scores de Renault et NissanRenault et Nissan, constituent les principaux gagnants de la petite reprise du marché européen. Au total, le duo pèse désormais 13,4 % du marché européen, contre 12,5 % en 2013.Nissan a obtenu un meilleur score (ventes en hausse de 13 % sur l’exercice) grâce en particulier à son nouveau Qashqai, un modèle à mi-chemin entre une berline et un 4x4 tout-terrain. Renault a été porté surtout par sa marque d’entrée de gamme Dacia (+ 24 %).« Avec la crise, les consommateurs privilégient les modèles les moins chers, explique Flavien Neuvy, directeur de l’observatoire Cetelem de l’automobile. Dacia et Skoda, la marque low cost de Volkswagen, profitent à plein de ce mouvement. »Le colosse allemand Volkswagen, qui a vendu près de 3,2 millions de voitures en 2014, reste le premier constructeur européen, loin d’ailleurs devant : en hausse presque continue depuis vingt ans, sa part de marché a franchi en 2014 le cap des 25 % !Année record en 2014 pour VolkswagenLes autres grands constructeurs, en revanche, voient leurs positions stagner ou s’éroder. En particulier General Motors (- 4,6 %). Pénalisé par l’abandon de sa marque Chevrolet en Europe, le champion américain y est à présent dépassé par son compatriote Ford (+ 5,8 %).Des perspectives peu engageantesDans une Europe en panne de croissance, le secteur automobile ne s’attend pas à voir ses ventes progresser forttement. M. Lycke ne voit pas de raison à ce que les ventes montent de plus de 1% en 2015. D’autres experts se montrent à peine plus positifs : IHS et Barclays tablent sur environ 2,5 % de hausse, LMC sur 3 %.« Le marché européen est saturé, résume M. Lycke. Les particuliers ont déjà des voitures, et les problèmes de pouvoir d’achat les amènent souvent à en retarder le remplacement. Sans compter l’autopartage et tous les bâtons qu’on met dans les roues des automobilistes… »Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.01.2015 à 23h54 • Mis à jour le16.01.2015 à 10h47 Bercy ne suivra donc pas les recommandations de la Banque de France. Le ministère des finances a, en effet, annoncé, jeudi 15 janvier, le maintien du taux du Livret A à 1 %. Dans la matinée, le gouverneur de l'institution, Christian Noyer, avait proposé de faire reculer sa rémunération à 0,75 %, à compter du 1er février, pour tenir compte de la faiblesse de l'inflation – tombée à son plus bas niveau depuis l'automne 2009.Pour déterminer le rendement de ce placement, il existe une formule dépendant du niveau de l'inflation (hors tabac), auquel il faut ajouter un quart de point. Or, puisque la hausse des prix a été nulle à la fin de 2014, le taux théorique était donc de 0,25 %. « Il sera ainsi dérogé à l'application mécanique de la formule de calcul du taux du Livret A », a indiqué le ministre Michel Sapin dans un communiqué diffusé dans la soirée.Lire aussi : Le taux du Livret A pourrait, en théorie, baisser à 0,25 %La décision de modifier le taux revient en premier au gouverneur de la Banque de France. Soit il applique la formule et ce taux théorique entre automatiquement en vigueur, soit il choisit d'y déroger et, dans ce cas, sa recommandation peut ou non être suivie par le ministre des finances, qui a le dernier mot. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que le gouvernement ne suit pas les conseils de l'institution.« LA PSYCHOLOGIE DES ÉPARGNANTS »Selon Christian Noyer, abaisser à 0,75 % le taux du compte d'épargne préféré des Français était déjà « un coup de pouce très important ». Au micro d'Europe 1, il avait ainsi affirmé avoir tenu compte de « la psychologie des épargnants » et jugé que le maintien à 1 % était « totalement irresponsable ». « Nous avons absolument besoin de dynamiser la croissance et l'emploi (...) et, pour faire ça, il faut baisser le coût de financement de l'économie », avait-il alors plaidé. Un taux plus bas permet en effet à la Caisse des dépôts, qui centralise 65 % de l'épargne du Livret A, d'octroyer des prêts moins onéreux, aux organismes HLM par exemple.Son taux de rémunération avait déjà été baissé d'un quart de point au 1er août, atteignant son plus bas niveau historique. Depuis la création de ce produit d'épargne en 1818, sa rémunération n'a jamais été inférieure à 1 %.Lire aussi : Quel plan B face à la baisse du taux du Livret A ?Par ailleurs, le livret de développement durable verra, lui aussi, son taux maintenu à 1 %. En outre, Bercy a annoncé avoir décidé de baisser la rémunération du plan d'épargne logement (PEL) pour les PEL ouverts à compter du 1er février. Celle-ci sera de 2 %, alors qu'elle se situe pour un compte ouvert actuellement à 2,5 %.En revanche, ces nouveaux PEL bénéficieront d'un taux d'intérêt maximal plus attractif pour les épargnants choisissant d'emprunter dans ce cadre. Il se situera à 3,20 %, contre 4,20 % avec un plan d'épargne logement ouvert actuellement.Lire aussi : Troquer son Livret A contre un PEL Mathilde Damgé if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1421333635330 .graphe").css("height", 450)$("#container_1421333635330 .title").empty()if ("Parité euro/Franc Suisse depuis 2010"!= ""){Le franc suisse se renforce depuis 2010")}$("#container_1421333635330 .subtitle").empty()if (""!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 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En cause : la suppression du « taux plancher ». Décryptage de ce mécanisme mis en place sur le marché des changes.Ce « taux plancher » n'est pas, comme on pourrait l'imaginer, un seuil minimal pour empêcher une valeur, une monnaie en l'occurrence, de tomber sous un certain seuil et donc de baisser.C'est même le contraire pour le franc suisse, ou du moins ça l'était jusqu'à ce jeudi 15 janvier : la banque centrale helvète a décidé de supprimer ce seuil qui interdisait à la monnaie de tomber sous 1,20 franc suisse pour un euro… c'est-à-dire de s'apprécier face à la monnaie unique.Le franc suisse s'envole en « reculant »Les taux de change entre les monnaies ne sont pas toujours intuitifs. Ainsi, ce jeudi, le franc suisse est « tombé » jusqu'à un record historique de 0,7813 franc suisse pour un euro, mais on a parlé d'une « envolée ».Pourquoi ? Car plus la valeur du taux de change du franc suisse face à l'euro baisse, plus, en fait, la valeur du franc suisse augmente : il faut de moins en moins de franc suisse pour « acheter » un euro. Ce qu'on peut voir sur ce graphique montrant la baisse de l'euro face à la monnaie helvète :if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1421336043660 .graphe").css("height", 450)$("#container_1421336043660 .title").empty()if ("Parité franc suisse/euro"!= ""){L'euro recule face au franc suisse")}$("#container_1421336043660 .subtitle").empty()if (""!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' 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[ 1421280000000, 0.78125 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1421336043660 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Ou, en d'autres termes : plus il faut d'euros pour acquérir un franc suisse, plus la valeur de ce dernier augmente.Pourquoi ce seuil ?Il y a trois ans, les autorités helvètes décidaient que la monnaie nationale était déjà assez forte comme cela et craignaient une spéculation sur leur monnaie, considérée comme une valeur refuge pendant la crise.Ils instaurèrent donc, outre des taux négatifs appliqués aux dépôts importants, ce « taux plancher » en dessous duquel le franc suisse ne pouvait pas être échangé. Concrètement, on devait payer (les banques commerciales, en l'occurrence) pour laisser des francs suisses dans les coffres de la Banque centrale.Car une autre crainte apparut : celle de pâtir d'exportations moins compétitives (en raison de leur cherté par rapport aux produits concurrents exportés dans des monnaies moins fortes). Une crainte qui semble se vérifier après la fin de ce mécanisme, si l'on en croit, par exemple, le cours du fabriquant de montres Swatch, qui dévissait jeudi et perdait plus de 16 % : Lire aussi : La Suisse renonce à bloquer le cours du franc face à l’euroQuelles conséquences ?La banque centrale a estimé que le franc suisse n'était plus surévalué sur le marché des changes et pouvait sans risque retirer ce « cours plancher ». Un pari raté... Jeudi, les médias suisses alertaient déjà d'une pénurie d'euros dans certains distributeurs automatiques, comme le quotidien suisse-allemand Blick : Gagnants et perdants font leurs comptes : les Suisses faisant leurs courses en France et les frontaliers venant travailler en Suisse se réjouissent, tandis que les exportateurs helvètes et les expatriés nantis d'autres devises (les Russes notamment, mais aussi les expatriés payés en euros ou en dollars) s'arrachent les cheveux.Avec la flambée du franc suisse, il faut actuellement débourser 6,37€ pour un seul Big Mac en Suisse http://t.co/sXc2iSC9WZ— Jean-Luc Testault (@jltestault)require(["twitter/widgets"]);Dans les pays de l'Est, où les emprunts en francs suisses sont courants (le taux de change était avantageux au début des années 2000), les inquiétudes grandissent quant à la cherté des remboursements à venir. En Pologne, près de 40 % des crédits immobiliers sont réalisés en francs suisses.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.01.2015 à 15h52 • Mis à jour le15.01.2015 à 16h48 Mercredi 14 janvier, pour la première fois depuis novembre 2005, l’euro est tombé à 1,1729 dollar, une valeur inférieure à son cour d’introduction, en janvier 1999 (1,1747 dollar). La devise européenne s’est certes ensuite un peu ressaisie. Mais, depuis l’été 2014, elle a reculé de plus de 10 % face au billet vert, et de 5 % face aux autres devisesFaut-il se réjouir de cette faiblesse de l'euro ? Petite revue des arguments, qui poussent à répondre « oui », mais aussi de ceux qui incitent, malgré tout, à dire que tout n'est pas forcément positif derrière cette baisse. Oui, il faut se réjouir de la faiblesse de l’euro, parce que...Pendant des années, la valeur de l'euro a été surévaluée par rapport à l'état de santé réel de l'économie de la zone euro. Les économistes estiment que le taux de change optimal pour la zone euro est entre 1,20 et 1,25 dollar.Alors qu'aujourd'hui la zone euro est en panne de croissance, la baisse de l'euro constitue un coup de pouce aux exportations européennes. Selon les calculs du CEPII, un euro 10 % plus faible gonfle la valeur des exportations de 7,5 % en moyenne. Les premiers à profiter de cet effet sont les groupes du luxe, de l’aéronautique et de l’agroalimentaire haut de gamme (vin). Pour Airbus, 10 centimes d’euros de moins, pendant au moins un an, représente une hausse de 1 milliard d’euros du résultat opérationnel. Chez Pernod Ricard, on estime qu’une hausse de 1 % du dollar améliore le résultat d’exploitation de 16 millions d’euros. Ce recul de l'euro peut contribuer à soutenir – un peu – la croissance. D'autant plus que le prix du pétrole est en baisse. Pour la France, par exemple, selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), une dépréciation de 10 % de l’euro face à l’ensemble des devises doperait la croissance de 0,2 % la première année et 0,5 % la seconde. L’effet s’estomperait par la suite. Pour l'ensemble de la zone euro, le PIB est quasiment insensible à la dépréciation de l’euro : l'effet de la baisse de la monnaie unique est variable d'un pays à l'autre - en fonction de la taille du secteur industriel du pays et de sa spécialisation, de sa propension à exporter – et, au final, les effets positifs et les effets négatifs s'annulent.Non, il ne faut pas réjouir de la faiblesse de l’euro, parce que…La force de l'euro ces dernières années, face au dollar notamment, était surtout le fait de … la faiblesse du dollar, les Américains n'ayant jamais hésité à jouer le taux de change de leur monnaie en baissant les taux d'intérêt pour soutenir la croissance.Le recul de l'euro tient avant tout à l'anticipation par les marchés du lancement de mesures « non orthodoxes » par la banque centrale européenne (BCE). Celle-ci s'apprête, le 22 janvier, à acheter des dettes publiques pour essayer de soutenir la croissance et enrayer une possible déflation. Elle va donc imprimer de la monnaie et la valeur de l'euro va se diluer, en quelque sorte. Les investisseurs l’ont anticipé et ont commencé à placer leur argent aux États-Unis, ce qui a fait monter le billet vert face aux autres devises.Les mesures de la BCE compatibles avec le droit européenCette faiblesse de l'euro renchérit mécaniquement les importations, notamment les achats énergétiques, même si, en ce moment, le prix du pétrole n'en finit pas de dégringoler. Ce renchérissement des importations annule souvent les gains à l'exportation.Cette baisse de la monnaie unique ne concerne pas les entreprises qui n’exportent pas, ou uniquement dans la zone euro, notamment les PME. Or, en France par exemple, les exportations hors zone euro, les seules qui bénéficient de la baisse de l’euro, ne représentent que 11 % du PIB.Le recul de l'euro, en ce qui concerne la France, regonfle un peu, mais artificiellement la compétitivité du pays face à l’Allemagne ou à l’Espagne par exemple. Il ne règle pas, sur le fond, cette question de la compétitivité et des faiblesses structurelles de l'économie française. En particulier celles à l’origine de la désindustrialisation : insuffisance de l’investissement dans l’innovation, coûts de production trop élevés au regard du niveau de gamme de nos produits, taille trop petite des PME… La baisse de la monnaie européenne ne veut pas dire que les prix vont baisser. Elle peut, au contraire, pénaliser le pouvoir d’achat car elle renchérit le prix des produits importés, en particulier celui des matières premières. Même si, encore une fois, le prix du pétrole est aujourd'hui en recul. La baisse de l’euro équivaut à un transfert de la valeur des consommateurs vers les exportateurs, aiment à dire les économistes. 03.01.2015 à 00h42 • Mis à jour le03.01.2015 à 15h04 L'homme d'affaires italien Andrea Bonomi a annoncé, vendredi 2 janvier, à travers sa société Global Resorts, qu'il renonçait à contrer l'offre du conglomérat chinois Fosun pour acquérir le Club Méditerranée. Dernier rebondissement d'une longue bataille entamée mi-2013. 27 mai 2013 : Axa Private Equity (devenu depuis Ardian) et le conglomérat chinois Fosun annoncent leur intention de déposer une OPA (offre publique d'achat) amicale sur Club Med au prix de 17 euros par action. Le management du groupe de loisirs est associé au projet d'OPA.26 juin 2013 : Axa Private Equity et Fosun relèvent leur offre à 17,50 euros par action.Juillet 2013 : Le fonds Charity Investment Asset Management (CIAM) et l'Association de défense des actionnaires minoritaires (ADAM) contestent l'équité de l'offre et déposent des recours devant la justice contre le feu vert de l'AMF à l'OPA.23 août 2013 : Saisie des deux recours, la cour d'appel de Paris confirme la prolongation de l'OPA du fonds Axa Private Equity et de Fosun décidée par l'Autorité des marchés financiers (AMF) jusqu'à ce que l'affaire soit jugée sur le fond.24 septembre 2013 : La cour d'appel de Paris fixe au 27 février 2014 la date des plaidoiries des différentes parties.29 avril 2014 : La cour d'appel rejette les recours. Dans la foulée, l'AMF rouvre l'offre jusqu'au 23 mai.20 mai 2014 : Le fonds Strategic Holdings d'Andrea Bonomi, qui monte au capital de Club Med par achat de titres sur le marché depuis mars, assure ne pas vouloir prendre le contrôle du groupe français.23 mai 2014 : L'AMF somme Andrea Bonomi de clarifier ses intentions au plus tard le 26 mai. Les spéculations sur une contre-offre émanant de l'homme d'affaires italien s'intensifient. L'AMF prolonge dans le même temps l'OPA d'Ardian-Fosun jusqu'au 6 juin. Le même jour, le tribunal de commerce de Paris rejette le référé déposé par Ardian et Fosun contre la décision de la famille Benetton de ne plus apporter ses titres Club Med à leur OPA.26 mai 2014 : Andrea Bonomi déclare qu'il pourrait déposer une offre de rachat concurrente de celle du tandem Ardian-Fosun.27 mai 2014 : L'AMF recourt au dispositif « anti-rumeur », inspiré du « put up or shut up » (« dépose ou tais-toi ») britannique, et somme Andrea Bonomi de déposer une offre au plus tard le 30 juin. L'OPA du tandem Ardian-Fosun est dans le même temps prolongée sine die.30 juin 2014 : Après des semaines de rumeurs et de spéculations, Andrea Bonomi se lance dans la bataille et propose 21 euros par action, soit une prime de 22 % par rapport à l'offre d'Ardian et Fosun (17,50 euros par action).14 août 2014 : Le tandem Ardian-Fosun retire son offre à 17,50 euros, prix que les deux partenaires se sont toujours refusés à relever. Andrea Bonomi est alors seul en lice, mais le camp Fosun laisse entendre que le conglomérat n'a pas jeté l'éponge pour autant.12 septembre 2014 : Fosun repart à l'assaut avec une surenchère à 22 euros par action, soit un euro de plus que le prix offert par Andrea Bonomi. Le fonds Ardian reste associé à l'offre, mais de façon très minoritaire. L'offre émane principalement de Fosun, redevenu le premier actionnaire du Club après le rachat de titres détenus par Ardian.11 novembre 2014 : Andrea Bonomi relève son offre à 23 euros par action avec le fonds KKR comme associé minoritaire.13 novembre 2014 : L'AMF annule son calendrier d'offres et donne à Fosun jusqu'au 1er décembre, 18 heures, pour une éventuelle surenchère. Andrea Bonomi redevient le premier actionnaire du Club avec 18,9 % du capital, contre 18,28 % pour Fosun.1er décembre 2014 : Fosun relève son offre à 23,50 euros, avec l'appui du Brésilien Nelson Tanure.5 décembre 2014 : Andrea Bonomi surenchérit à nouveau et propose 24 euros par action, valorisant le groupe à 915 millions d'euros.19 décembre 2014 : Fosun relève à nouveau son offre, à 24,60 euros par action, valorisant le groupe à 939 millions d'euros. L'AMF donne à Andrea Bonomi jusqu'au 7 janvier 2015, 18 heures, pour surenchérir éventuellement, et prévient qu'elle réduira les prochains délais de surenchère à 7 jours de Bourse contre 10 jours précédemment.2 janvier 2015 : Andrea Bonomi décide de ne pas relever son offre et d'abandonner la plus longue bataille de l'histoire boursière française au profit de Fosun. 02.01.2015 à 17h19 • Mis à jour le02.01.2015 à 17h20 Deux Américains ont lancé une action de groupe aux Etats-Unis contre Apple, accusant la firme de Cupertino d'avoir notamment réduit la capacité de stockage de l'iPhone après une mise à jour du téléphone.C'est la nouvelle version du système d'exploitation de l'iPhone, de l'iPad et de l'iPod, l'iOS 8, qui est mise en cause par les plaignants, Paul Orsha et Christopher Endara. D'après eux, celle-ci pourrait occuper jusqu'à 23,1 % de la mémoire de stockage selon l'appareil utilisé.Lire aussi : Apple : quoi de neuf dans iOS 8 ?JUSQU'À 1,3 GIGAOCTET EN MOINSLes deux hommes relèvent l'écart entre la capacité de stockage des produits vantée par la marque et la place dont dispose finalement l'utilisateur une fois le système d'exploitation installé. La mise à jour, disponible depuis septembre, permettant de passer son terminal de l'iOS 7 à l'iOS 8 aurait par exemple amené certains appareils à perdre jusqu'à 1,3 gigaoctet de mémoire, relève la BBC en s'appuyant sur les documents accompagnant la plainte en justice.Ce manque d'espace pousserait, selon la plainte, certains utilisateurs à se tourner vers des abonnements payants à iCloud, le service d'Apple qui propose un service de stockage de données en ligne. Marie Pellefigue L’année 2014 a été riche en nouvelles mesures concernant l’immobilier. On les doit, pour la plupart, à l’adoption le 24 mars de la loi Alur (accès au logement et un urbanisme rénové). Cette dernière a instauré de nouvelles règles qui ne sont pas toutes entrées en application. La loi de finances, adoptée fin décembre, a aussi prévu quelques changements en termes de fiscalité immobilière. Passage en revue des principales nouveautés qui interviennent en ce début de l’année 2015.La loi ALUR change la donne pour les propriétairesLes loyers plafonnés à ParisL’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne (Olap) est en train de calculer les loyers médians dans les 80 secteurs qu’il a définis dans la capitale.Ces valeurs serviront de référence. Les loyers ne pourront pas dépasser ce montant, majoré de 20 %. Les propriétaires pourront également s’appuyer sur cet indice pour augmenter les loyers sous-évalués.En principe, le plafonnement devrait être mis en place à la fin du premier trimestre dans la capitale.Lire aussi : L’encadrement des loyers peut-il être efficace ?Du nouveau dans les copropriétésA compter du 1er janvier, les syndics professionnels devront proposer lors des assemblées générales de mettre en place un extranet accessible à tous les copropriétaires. « Ils pourront y trouver tous les documents de type règlement intérieur ou carnet d’entretien par exemple », explique Frédéric Blanc, juriste spécialisé en logement à l’UFC-Que choisir. Pour le moment, la liste des pièces à intégrer à l’extranet n’est pas précisée. les associations de consommateurs espèrent qu’un décret sortira en 2015.Par ailleurs, à partir du 26 mars 2015 ou au moment du renouvellement de leur mandat, « les syndics devront ouvrir un compte bancaire séparé au nom de chaque copropriété sans facturer cette prestation. En dessous de 15 lots, les copropriétaires peuvent renoncer à un compte séparé », explique David Rodriguez, juriste immobilier à la CLCV. Auparavant, la quasi-intégralité des syndics regroupait les fonds des différentes copropriétés qu’ils géraient sur un seul compte à leur nom à eux.Lire aussi : L’art et la manière de changer de syndicUne taxe d’habitation majorée pour les résidences secondairesLes communes auront désormais le droit de majorer de 20 % la part communale de la taxe d’habitation qu’elles perçoivent chaque année, mais uniquement sur des logements qui sont meublés et qui ne constituent pas la résidence principale des propriétaires.Lire aussi : Qui sera concerné par la nouvelle taxe sur les résidences secondaires ?Un crédit d’impôt simplifié pour les travaux de rénovationLa loi de finances a validé le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) dont peuvent bénéficier les ménages qui réalisent jusqu’au 31 décembre 2015 des travaux dans leur logement pour en améliorer les performances énergétiques (changement de chaudière, mise en place d’un double vitrage, isolation des combles…).Le CITE remplace, en le simplifiant, l’ancien CIDD (crédit d’impôt pour le développement durable). Désormais, le crédit d’impôt est de 30 % sur le montant des rénovations effectuées par des professionnels certifiés. Il n’est plus nécessaire de réaliser plusieurs types de travaux pour en bénéficier, un seul suffit.Le montant des dépenses ouvrant droit au crédit d’impôt est plafonné à 8 000 euros pour un célibataire et à 16 000 euros pour un couple (majoré de 400 euros par personne à charge).Lire aussi : Immobilier : tout savoir sur les aides à la rénovation Immobilier neuf : le Pinel remplace le DuflotDepuis le 1er septembre, le dispositif d’investissement immobilier locatif Pinel remplace le Duflot. Il permet aux investisseurs qui achètent un logement neuf de bénéficier d’une réduction d’impôts de 12, 18 ou 21 % du montant de leur investissement, plafonné à 300 000 euros et à 5 500 euros/m2.Pour cela, les propriétaires doivent s’engager à louer leur bien pendant respectivement 6, 9 ou 12 ans à des locataires qui répondent à des plafonds de ressources (dépendants de la composition de la famille et de la zone géographique), et en ne dépassant pas un plafond de loyer, également déterminé par la localisation.Outre le fait que le dispositif impose un engagement de location moins long que celui du Duflot, le dispositif Pinel permet aussi de louer à l’un de ses ascendants (parent, grand-parent…) ou descendant (enfant, petit-enfant…). « Pour continuer de profiter de la réduction d’impôt, il faudra qu’ils respectent les plafonds de ressources », précise Stéphane Jacquin, directeur de l’ingénierie patrimoniale chez Lazard Frères Gestion. Attention, la réduction d’impôt démarre l’année de la location effective du bien, et pas celle de son acquisition.Lire aussi : Comment Pinel réaménage DuflotUn abattement exceptionnel pour les donations de terrains à bâtirLes personnes qui donnent un terrain à bâtir entre le 1er janvier et le 31 décembre 2015 vont bénéficier d’un abattement exceptionnel. La donation doit être réalisée en pleine propriété, et le donataire (qui reçoit le terrain) doit s’engager à y construire un logement dans les 4 ans au plus tard.Le montant de cet abattement dépend du lien de parenté entre donateur et donataire. S’il s’agit d’une donation à un ascendant ou descendant en ligne directe, un conjoint ou un pacsé, l’abattement exceptionnel est de 100 000 euros. Il passe à 45 000 euros pour une donation au profit d’un frère ou d’une sœur et à 35 000 euros pour une donation à une autre personne (de la famille ou non).Le montant maximal est fixé à 100 000 euros par donataire, quel que soit le nombre de bénéficiaire. « Une personne qui donne un terrain à ses deux enfants profitera donc d’un abattement exceptionnel de 50 000 euros pour chacun d’entre eux », indique Stéphane Jacquin.Attention, si l’engagement de construire n’est pas respecté, la donation sera requalifiée et le donataire qui a reçu le terrain devra payer des droits sur la fraction exonérée avec en plus des intérêts de retard et une pénalité égale à 15 % du montant des droits.Un abattement pour les donations de logements neufsLes personnes qui donnent un bien dont le permis de construire a été obtenu entre le 1er septembre 2014 et le 31 décembre 2016 bénéficient aussi d’un abattement exceptionnel. Seuls impératifs à respecter cette fois : la donation doit être réalisée en pleine propriété, et le logement donné ne doit jamais avoir été habité ou loué. Le montant est le même que précédemment, et il reste limité à 100 000 euros par donataire. Une personne qui donne à la fois un terrain et un logement neuf peut bénéficier deux fois de l’abattement exceptionnel, toujours dans la limite des plafonds.Marie PellefigueJournaliste au Monde Emmanuelle Jardonnet L’explosion du box-office en Chine s’est poursuivie en 2014, avec une hausse de 36 % des ventes de billets d’accès aux salles de cinéma, a rapporté jeudi 1er janvier l’agence Chine nouvelle. Avec des recettes d’entrée dans les salles atteignant 29,6 milliards de yuans (3,94 milliards d’euros), la Chine confirme ainsi sa place de deuxième marché du cinéma derrière les Etats-Unis.Cet essor se fonde d’abord sur l’apparition de nombreux nouveaux cinémas dans la deuxième économie mondiale : plus de mille cinémas et près de 5 400 nouvelles salles ont ouvert dans le pays en 2014, portant le nombre total des grands écrans à 23 600. « En moyenne, quinze nouveaux écrans se sont ouverts chaque jour en 2014 », a déclaré Zhang Hongsen, patron de l’Administration d’Etat de la radio, du cinéma et de la télévision, cité par Chine nouvelle.Quota de 34 films étrangersLes productions nationales ont représenté la majeure partie (54,5 %) des recettes, et gagnent des parts de marché. Mais la Chine protège son industrie cinématographique en limitant de façon draconienne, par un système de quotas, le nombre de films étrangers distribués sur son territoire.Ce quota, qui s’élève à 34 films par an, a finalement été amputé d’un film : la sortie de Hunger Games : La Révolte, partie 1 a en effet été repoussée à février 2015 pour laisser de la place aux productions nationales. Parmi ces films, un seul français : Eyjafjallajokull, qui se place en avant-dernière position en termes de fréquentation, juste devant Mandela : Un long chemin vers la liberté, production britannico-sud-africaine.Pourtant, si l’on observe ci-dessous le Top 20 du box-office chinois (le site Box Office Mojo publie le top 100), on s’aperçoit que la moitié des films sont des blockbusters américains. De son côté, la Chine peine par ailleurs à exporter ses propres œuvres. L’un des films chinois de l’année ayant bénéficié d’une sortie internationale, Coming Home, de Zhang Yimou, ne se place qu’en 35e position sur son propre marché (avec 38 millions d’euros de recettes) du top 100.A lire : Pourquoi « Coming Home » ne représentera pas la Chine aux OscarsA noter que le film le plus vu en salles en 2014 en Chine, Transformers : L’Age de l’extinction, était taillé sur mesure pour le marché chinois, avec des stars chinoises au casting et des scènes se déroulant dans le pays – même si celles-ci ont finalement été tournées aux Etats-Unis.Un public jeuneAu total, 618 films chinois ont été produits en 2014, soit un peu moins qu’en 2013 (638), avec une volonté d’accentuer la qualité plutôt que la quantité des films, souligne le Hollywood Reporter. Et jamais le pays n’avait connu autant de spectateurs, avec 860 millions d’entrées (+ 34,5 % par rapport à 2013), selon les chiffres officiels. Enfin, 66 films ont dépassé le seuil symbolique des 100 millions de yuans (13,4 millions d’euros), dont 36 productions chinoises, contre 60 films en 2013.Le 7e Art est en pleine effervescence en Chine, offrant les perspectives les plus prometteuses du monde. Ce développement est soutenu par la croissance rapide de la classe moyenne, qui aime sortir le week-end dans les multiplexes des nouveaux centres commerciaux.Selon Zhang Huijun, le président de la Beijing Film Academy, le public chinois est porté par la jeunesse. « Nous sommes ravis que les jeunes aillent davantage au cinéma. Ils plébiscitent les grands écrans et les dispositifs sonores, mais considèrent également que c’est une façon de socialiser. »Ci-dessous, le top 20 du box-office chinois (les films chinois sont précédés d’astérisques) :1 - Transformers : L’Age de l’extinction : 249,5 millions d’euros ***2 - Breakup Buddies : 156 M€ ***3 - The Monkey King : 139 M€ 4 - Interstellar : 101 M€ 5 - X-Men : Days of Future Past : 96,5 M€ 6 - Captain America : The Winter Soldier : 96 M€ ***7 - Dad, Where Are We Going ? : 93 M€ 8 - La Planète des singes : L’Affrontement : 89 M€ ***9 - The Breakup Guru : 88 M€ ***10 - The Continent : 83 M€ 11 - Les Gardiens de la galaxie : 80 M€ 12 - The Amazing Spider-Man 2 : Le Destin d’un héros : 78 M€ ***13 - Back in Time : 77,5 M€ ***14 - The Man from Macau : 70 M€ ***15 - Tiny Times 3 : 68 M€ 16 - Godzilla : 64,5 M€ ***17 - Gone with the Bullets : 62,5 M€ 18 - Le Hobbit : La Désolation de Smaug : 62 M€ ***19 - My Old Classmate : 60,5 M€ 20 - Expendables 3 : 60,5 M€A lire : En Chine, le pop-corn accompagne le boom du cinémaEmmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Barroux Près de 800 millions d’euros, c’est la somme que coûteront à l’Etat français l’abandon de l’écotaxe poids lourds et la résiliation, le 30 octobre 2014, du contrat avec la société Ecomouv’ chargée de la mise en place et de la gestion du dispositif. L’accord finalement conclu, le jour de la Saint-Sylvestre, entre le ministère de l’écologie et le consortium franco-italien, dont la société Atlantia (ex-Autostrade per l’Italia) détient 70 % des parts, a fixé le montant des indemnités dues à 403 millions d’euros, payables directement à Ecomouv’ au 2 mars.L’Etat reprend par ailleurs la créance d’Ecomouv’ auprès des banques et il devra s’acquitter du remboursement, sur dix ans, de près de 390 millions d’euros.Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, et le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, espéraient voir baisser la facture de l’abandon de l’écotaxe, la somme totale reste élevée.Négociation tendueDans le protocole signé en juillet entre l’Etat et Ecomouv’, l’indemnité, en cas de résiliation par le gouvernement, avait été estimée à 830 millions d’euros. Ce protocole actait la livraison du dispositif, reconnu prêt à fonctionner depuis mars, basé sur un système de boîtiers embarqués dans les camions suivis par GPS et un contrôle de l’équipement au moyen de portiques disséminés sur les routes taxées.Le loyer annuel qu’aurait payé l’Etat à Ecomouv’ s’élevait à 210 millions d’euros, soit un peu plus de 50 millions d’euros par trimestre. Si la société franco-italienne dit avoir révisé à la baisse ses exigences, elle peut s’estimer plutôt gagnante de l’accord final qui lui fait percevoir directement près de 400 millions d’euros. La négociation, tendue, s’est conclue juste avant la date butoir du 31 décembre 2014, à partir de laquelle le recours au contentieux était inévitable.Le passage par un règlement judiciaire semble donc aujourd’hui écarté, mais les deux parties peuvent néanmoins encore dénoncer l’accord. Notamment Ecomouv’, si la société juge qu’il reste un manque à gagner sur les sommes attendues, car l’écotaxe, avec la concession accordée pour treize ans (dont un an et demi pour la conception et la mise en place du dispositif), devait lui apporter près de 2,5 milliards d’euros au total.La ministre de l’écologie a, de son côté, fait valoir à plusieurs reprises l’existence d’éléments d’irrégularité dans le contrat. « Nous irons sans doute au contentieux pour que les Français ne paient pas cette facture, car le système était absurde », avait déclaré, le 9 octobre, Ségolène Royal.Deux cents salariés, dont les trois quarts sont basés à Metz, attendent de connaître leur sort.Une procédure est d’ailleurs toujours en cours au tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre. Mais, selon le secrétaire général du TGI de Nanterre, Nicolas Barret, aucune décision n’est encore prise. « L’enquête est terminée et nous attendons d’en discuter avec la nouvelle procureure, Catherine Denis, qui prend ses fonctions début janvier », a-t-il expliqué au Monde. Du côté d’Ecomouv’, on ne se montre pas trop inquiet, car les diverses procédures engagées, y compris devant le Conseil d’Etat, n’ont jamais abouti. La commission sénatoriale, chargée d’enquêter sur la validité du contrat, n’a pas mis à jour d’irrégularités lors de ses conclusions rendues fin mai.Il reste néanmoins des points à régler. Deux cents salariés, dont les trois quarts sont basés à Metz, attendent de connaître leur sort. La direction d’Ecomouv’ avait annoncé, le 9 décembre, la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi. Le versement cash, en mars, de près de 400 millions d’euros, devrait, espère Olivier Kamiri, délégué CGT à Metz, « permettre de provisionner plus d’argent pour le plan social ».Le problème des 173 portiquesIl faut également régler le problème posé par les 173 portiques qui ont été installés. Le gouvernement a ferraillé pour que la société les rachète, pour une valeur de 500 000 euros à 1 million d’euros l’unité. Cela aurait réduit la facture, mais Ecomouv’ ne s’est pas laissé convaincre. Selon une source proche du dossier, seuls les portiques qui ne seront pas réutilisés seraient rachetés par Ecomouv’ et l’Etat s’acquittera du démantèlement des bornes de distribution qui devaient permettre aux poids lourds de s’enregistrer.Après plus d’un an de rebondissements, après la présentation, en juillet, par Ségolène Royal d’un dispositif revu à la baisse faisant passer de 15 000 kilomètres à 4 000 kilomètres le réseau de routes taxées, et rebaptisé « péage de transit poids lourds », la rupture entre l’Etat et Ecomouv’ trouve son aboutissement. Le principe « pollueur payeur » à la base de la conception de l’écotaxe, rejeté par la ministre de l’environnement au nom de son refus de toute « écologie punitive », se transforme en une addition de 800 millions d’euros à payer par le contribuable.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué On croyait au redémarrage en 2014, après avoir connu, en 2013, la pire performance depuis 1997. Et c’est la déception. Le marché automobile français a fait du surplace l’an passé. Les immatriculations ont légèrement augmenté de 0,3 %, à 1,795 million, selon les données du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), publiées vendredi 2 janvier.Les ventes de décembre 2014, en recul de 6,8 %, ont plombé une année plus que contrastée. Après un printemps prometteur et des mois d’importante croissance des ventes de véhicules neufs, qui faisaient dire aux acteurs que le marché allait s’apprécier de 2 % à 3 %, ce dernier s’est rétracté à l’automne, malgré l’intensification des promotions. Et les perspectives pour 2015 sont très grises. Au mieux, le marché devrait rester au niveau de 2014.Dans ce contexte, ce sont encore les constructeurs français qui ont tiré leur épingle du jeu grâce à une gamme renouvelée ou en cours de renouvellement. Leur part de marché a grimpé de 3,9 %. Désormais, les groupes français détiennent 55,3 % du marché, contre 53,4 % en 2013 et 52,6 % en 2012.L’essentiel du crédit va au groupe Renault, qui voit ses immatriculations progresser de 6,8 % sur un an. Après une solide année en 2013 grâce au lancement de la nouvelle Clio, le groupe de Boulogne-Billancourt a poursuivi sa dynamique en 2014. Sa part de marché passe de 23,8 % à 25,4 %. La marque Renault affiche une solide progression de ses ventes de 4,8 % grâce à la bonne tenue de ses modèles Clio et Captur, qui sont respectivement le premier et le troisième véhicule vendu en France, ainsi que le lancement de sa nouvelle Twingo.La « dynamique » DaciaReste que la dynamique la plus forte dans le groupe vient de Dacia, la marque à bas coût. La commercialisation des nouvelles Logan et Sandero a permis d’augmenter les ventes de 14,1 %. La marque détient 5,7 % du marché, contre 5 % en 2013 et seulement 1,5 % en 2007 au moment de son lancement. Le groupe a dépassé pour la première fois les 100 000 immatriculations sur un an, à 102 500.Du côté de PSA Peugeot Citroën, les résultats sont plus contrastés. Le groupe a progressé de 1,6 %. Mais c’est Peugeot, qui a bénéficié du lancement en fanfare de la nouvelle 308, élue « voiture de l’année » en 2014, qui a vu ses immatriculations progresser le plus : + 5,3 %. Avec le lancement de sa petite 108, qui complète sa gamme, la marque au lion était le principal moteur de PSA en 2014 grâce à l’offre la plus jeune du marché en France.Citroën, malgré les lancements du C4 Picasso, de la C4 Cactus et de la petite C1, a connu une année plus difficile. Ses ventes ont augmenté de 2,4 %. Et sa part de marché s’établit à 11,1 %. La marque la plus à la peine est DS, le haut de gamme du groupe. Ses ventes ont plongé de 27,2 % en 2014. Seulement 31 700 DS ont trouvé preneur en 2014, contre 45 000 un an plus tôt. Sa part de marché, de 1,8 %, est inférieure à celles d’Audi (3,1 %), de BMW (2,6 %) et de Mercedes (2,7 %).En 2015, si Renault doit lancer de nouveaux véhicules pour poursuivre sa dynamique commerciale, notamment le nouvel Espace et de nouveaux crossovers, PSA sera plus démuni. Aucune nouvelle voiture n’est en effet prévue. L’année 2015 s’annonce donc pour le groupe de Sochaux difficile, et notamment pour DS qui voit sa gamme vieillir malgré quelques relifting…Succès des petits véhiculesDu côté des constructeurs internationaux, l’année 2014 a été éprouvante. Les trois premiers groupes étrangers en France (Volkswagen, Ford et Toyota) ont souffert avec une baisse de leurs immatriculations. Seule Skoda, dans le groupe Volkswagen, a tiré son épingle du jeu, du fait de son positionnement sur le marché économique.En revanche, Nissan accélère et taille des croupières à Toyota pour devenir le premier vendeur nippon dans l’Hexagone. Le groupe détient 3,8 % du marché, contre 3,9 % pour Toyota. Le groupe Hyundai-Kia est lui à la peine. Après avoir acheté des parts de marché en 2012 et 2013, ses immatriculations ont encore cédé 23,4 %…Sur le fond, le marché s’est encore un peu plus paupérisé, avec le succès amplifié des petits véhicules, dont la part de marché a progressé pour représenter près de 55 % du marché. De même, les véhicules à bas coût (Dacia) ou économiques (Skoda) progressent en parallèle avec les véhicules d’occasion, dont les ventes ont à nouveau progressé en 2014.L’année passée restera aussi comme un exercice de transition pour le diesel. Sa part de marché dans les véhicules neufs mis sur le marché a baissé à 64 %, contre 73 % en 2012. Et en 2015, cette dynamique devrait se confirmer, et s’amplifier. Désormais, la majorité des petits véhicules, les plus populaires auprès des particuliers, est vendue avec des motorisations essence. Le diesel pâtit des nouvelles réglementations Euro 6 qui renchérissent leur coût.Si l’essence doit gagner des parts de marché, les motorisations électriques restent toujours confidentielles. Alors que les ventes décollent en Chine et aux Etats-Unis, elles restent basses en France, à moins de 10 000, pour une part de marché de 0,5 %. Les véhicules hybrides sont aussi confidentiels, avec 2,2 % du marché, contre 2,5 % en 2013… Et 2015 ne devraient pas améliorer leur sort. Le bonus pour les véhicules hybrides a en effet baissé de 39 % par décret le jour de la Saint-Sylvestre…  Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.01.2015 à 08h08 • Mis à jour le02.01.2015 à 09h01 Le record de 320 000 ruptures conventionnelles atteint en 2012 devrait être dépassé en 2014. C'est ce qu'indiquent les chiffres du ministère du travail révélés jeudi 1er janvier par Les Echos.En novembre, 25 600 demandes ont été homologuées, portant leur nombre à 301 441 pour les onze premiers mois de l'année. Une augmentation de 6 % par rapport à la même période en 2013. Si la tendance se confirme dans les chiffres de décembre, alors le record de 2012 sera battu. En 2013, 314 000 ruptures conventionnelles avaient été signées.1,7 MILLION DEPUIS 2008Mise en place en août 2008 par le gouvernement de François Fillon, la rupture conventionnelle permet à l'employeur et au salarié de rompre un contrat à durée indéterminé d'un commun accord. Le salarié concerné a accès à l'assurance-chômage. Depuis la mise en place de ce dispositif, 1,7 million de ruptures conventionnelles ont été homologuées. Lire aussi : Le boom des ruptures conventionnelles suscite des questionsLa réforme de l'assurance-chômage, en juillet, laissait pourtant envisager un recul des chiffres. Le calcul du délai de carence a en effet été modifié. Auparavant, le « différé d'indemnisation » ne pouvait dépasser soixante-quinze jours ; il peut maintenant aller jusqu'à cent quatre-vingts jours, soit six mois avant de toucher ses premières allocations.Lire : Assurance-chômage : ce qui va changer pour les ruptures conventionnellesLire aussi (article de mars 2013) : La rupture conventionnelle : flexibilité ou licenciement déguisé? 31.12.2014 à 19h33 • Mis à jour le01.01.2015 à 17h28 Ecomouv' sera bien indemnisée par l'Etat français. Cette société privée – initialement chargée de collecter l'écotaxe, avant que le gouvernement n'y renonce – devrait recevoir 839 millions d'euros pour rupture de contrat, ont indiqué, mercredi 31 décembre, des sources syndicales.Lire notre décryptage : Ecotaxe : un fiasco qui coûtera plus de deux milliards d'eurosUne source gouvernementale a précisé que l'Etat versera 403 millions d'euros d'indemnités à Ecomouv', selon les termes de l'accord conclu. Une somme à laquelle s'ajoutera une quarantaine de millions d'euros par an pendant dix ans, qui correspondent à des dettes bancaires reprises par l'Etat, a précisé cette source.L'Etat et Ecomouv' avaient jusqu'à la fin de décembre pour s'entendre sur ces pénalités, afin d'éviter d'aller au contentieux sur ce point.TOUJOURS UN MANQUE À GAGNERToutefois, « Ecomouv' a toujours la possibilité de partir en contentieux » contre l'Etat à l'avenir, car les 839 millions d'euros ne sont « qu'une partie des dédommagements » face au manque à gagner de l'exploitation de l'écotaxe initialement prévue dans le contrat d'Ecomouv'. Celui-ci était de « 2,5 milliards d'euros » au total, a rappelé M. Kamiri.Ecomouv' avait annoncé le 9 décembre la cessation de son activité et le licenciement de ses quelque deux cents salariés à la suite de la décision de l'Etat le 30 octobre de résilier son contrat avec l'entreprise. Quelque cent cinquante salariés d'Ecomouv' sont à Metz, où la société avait installé son centre opérationnel.Grâce à cet accord trouvé avec l'Etat, « Ecomouv' va être un peu moins exsangue » financièrement, aussi la société devrait-elle « provisionner davantage d'argent pour le plan social, donc on espère que le PSE [plan de sauvegarde de l'emploi] sera correct », a ajouté M. Kamiri.« ON N'A AUCUNE NOUVELLE DE L'ÉTAT »« On n'a aucune nouvelle de l'Etat » a par contre déploré le syndicaliste, alors qu'à la fin de novembre, lors d'un déplacement en Lorraine, François Hollande avait reçu les syndicats d'Ecomouv' à Metz et leur avait promis un soutien de l'Etat, notamment une garantie d'un an de salaires. Selon M. Kamiri, l'Etat n'aurait pas l'intention d'aller au-delà des obligations légales en matière de plan de sauvegarde de l'emploi.L'écotaxe avait été abandonnée par le gouvernement sous la pression des « bonnets rouges » bretons, qui s'estimaient lésés par la mise en place de ce prélèvement censé financer les infrastructures de transport. L'Etat avait alors proposé de remplacer l'écotaxe par un péage de transit poids lourds, projet également abandonné devant la fronde des transporteurs routiers.Lire aussi (édition abonnés) : Ecomouv’ : la gabegie fiscale et sociale 31.12.2014 à 15h46 • Mis à jour le31.12.2014 à 16h40 Le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé mercredi 31 décembre la création à partir de janvier d'un groupe de travail sur les autoroutes, qui sera chargé de plancher sur deux scénarios de réforme, à savoir une renégociation ou une résiliation au 1er janvier 2017 des contrats.Cette annonce signifie donc la fin de l'hypothèse d'une résiliation en 2016. Le gouvernement mène en effet depuis plusieurs semaines d'âpres discussions avec les sociétés d'autoroutes et avait jusqu'à ce jeudi pour décider d'une éventuelle résiliation de leurs contrats de concessions au 1er janvier 2016.Lire l'analyse : Autoroutes : le gouvernement cherche une voie de sortie« PRÉSERVER LE POUVOIR D'ACHAT DES AUTOMOBILISTES »Le groupe de travail examinera en outre une « proposition globale » des gestionnaires d'autoroutes, remise le 22 décembre au gouvernement, a ajouté Manuel Valls, dans un courrier au député socialiste Jean-Paul Chanteguet, qui avait préconisé mi-décembre une résiliation des contrats. Cette « première proposition globale » des sociétés d'autoroutes comprend « des avancées importantes », mais qui doivent encore être « améliorées », a estimé le premier ministre, sans plus de détails, disant y voir « la conséquence du rapport de force instauré par le gouvernement et les parlementaires ».« Avant toute décision du gouvernement », le groupe de travail devra établir des propositions. M. Valls assure que l'objectif est de parvenir à « une meilleure régulation des péages afin de préserver le pouvoir d'achat des automobilistes, le rééquilibrage des profits et une participation » des concessionnaires d'autoroutes au financement des infrastructures de transport.Lire le décryptage : Pourquoi les péages sont-ils toujours plus chers ? 31.12.2014 à 13h56 • Mis à jour le31.12.2014 à 14h29 Ukraine, vol MH370, Gaza, Coupe du monde… Rétrospective de l'année en 20 questions.Retrouvez aussi :Notre quiz sur l'actualité internationaleNotre quiz sur l'actualité politiqueNotre quiz sur l'actualité économiqueNotre quiz sur l'actualité culturelleNotre quiz sur l'actualité sportive 31.12.2014 à 12h10 • Mis à jour le01.01.2015 à 13h54 Editorial du « Monde »Il en est bien souvent des vœux de Nouvel An comme des plans sur la comète. Après des années d’une crise économique majeure, doublée de chambardements géopolitiques et d’un redoutable dérèglement climatique, il n’est pourtant pas interdit de souhaiter un monde meilleur en 2015.Un monde meilleur ? Cela suppose, d’abord, l’intensification de la lutte contre l’« Etat islamique » et sa barbarie aveugle. Cette organisation terroriste ne ravage pas seulement une Syrie déjà dévastée par trois ans de guerre civile et un Irak chancelant. Elle déstabilise le Moyen-Orient, essaime en Afrique et en Asie du Sud, vient recruter jusqu’en Europe. Pour que le combat des Etats-Unis, de la France et d’autres contre l’islamisme radical ait une chance de réussite durable, il lui faudra le concours plus net des puissances régionales. Souhaitons donc que la Turquie et l’Arabie saoudite sortent de leur ambivalence à l’égard de l’extrémisme sunnite.Pour l’Europe, l’urgence n’est pas seulement au sud, elle est aussi à l’est. L’Union européenne, unie, doit continuer à contrecarrer les menées du président Poutine à l’égard de ses voisins et en particulier de l’Ukraine. Les sanctions sont efficaces. Mais il faudra éviter que, sous l’effet de la baisse des prix du pétrole, l’économie russe ne s’effondre et déstabilise, par ricochet, les économies européennes. Rester fermes mais ouverts au dialogue avec Moscou, soutenir le nouveau pouvoir ukrainien, tout en l’encourageant vigoureusement à réformer le système qui a conduit le pays à la faillite, tel devrait être le cap.Utopies mobilisatricesL’autre priorité des Européens est de conjurer la déflation-stagnation. Comme un gros nuage noir sur 2015, cette menace doit mobiliser tous les leviers économiques, pour éviter à l’Union le sort de la « décennie perdue » du Japon. Souhaitons aussi qu’elle mette sur pied une politique de l’immigration sérieuse, capable de réguler un phénomène qui transforme nos sociétés et exacerbe de dangereux populismes. Souhaitons enfin que l’Europe – et au premier rang la France, qui accueillera à Paris, à la fin de l’année, une conférence capitale sur le climat – sache entraîner dans son sillage le reste du monde pour engager enfin, sans barguigner, une lutte efficace, concrète et collective contre le réchauffement de la planète.Ce qui vaut pour le monde vaut évidemment pour la France. Lucidité, courage et réalisme des gouvernants – les conditions de la confiance des peuples – y sont tout aussi indispensables. Si ce n’est davantage, tant le pays paraît anxieux, ankylosé, oublieux de ses atouts, orphelin d’un projet de citoyenneté et d’un destin national assumés. Pour sortir de cette dépression, les remèdes sont connus : dépasser la guerre civile froide et stérile qui tétanise le jeu politique et alimente la défiance des citoyens, surmonter les corporatismes qui paralysent le pays, confortent les rentes, creusent les inégalités et empêchent la réforme, sortir de l’illusion périlleuse que la France pourrait échapper, seule, de la crise, permettre au pays de se situer et de s’engager avec confiance dans le monde actuel.Nul doute que ces quelques vœux apparaîtront à beaucoup – désabusés, sceptiques ou cyniques – comme autant de naïvetés. Personne ne devrait pourtant oublier que le monde n’a jamais progressé que grâce aux utopies mobilisatrices. Comme cette devise forgée voilà plus de deux siècles : « Liberté, Egalité, Fraternité ». Beau programme, pour 2015.  07.01.2015 à 15h15 • Mis à jour le07.01.2015 à 15h51 | Philippe Jacqué Le comité d’entreprise exceptionnel de la SNCF, organisé mercredi 7 janvier, a confirmé qu’en 2015 le groupe SNCF réunifié supprimera près de 1 100 postes équivalents temps plein, pour un effectif actuel de 149 000 cheminots.Dans le détail, et comme les syndicats du groupe public l’avaient déjà avancé, c’est SNCF Mobilités, l’opérateur de transport, qui va voir ses effectifs reculer de 1 600 postes cette année. En revanche, SNCF Réseau, le gestionnaire des voies (réunissant l’ex Réseau ferré de France et SNCF Infra), verra les siens s’étoffer de 500 postes.En clair, si le groupe public va largement recruter - environ 8 000 personnes - le nombre de départ en retraite sera bien plus important.« Ce nombre d’emplois budgétaires ne correspond pas exactement au nombre de personnes employées, précise cependant un syndicaliste. La suppression de 1 100 postes devrait se traduire en fait par le départ de quelque 2 000 personnes. »Quant à la masse salariale du groupe public, qui évolue bien plus rapidement que l’inflation, elle devrait évoluer de 2 % cette année.Nouvelle organisation du travailJeudi, lors d’un conseil d’administration de la SNCF, Guillaume Pepy, le président du directoire du groupe, devrait annoncer de nouvelles mesures, notamment d’organisation du travail, pour limiter l’expansion à l’avenir de la masse salariale.Plus largement, la nouvelle entité SNCF a pour objectif de réaliser près de 2 milliards d’économies à l’horizon 2017. SNCF Réseau doit revoir ses processus industriels de maintenance, tandis que SNCF Mobilités entend utiliser tous les leviers pour baisser ses coûts : diminution des effectifs, lutte contre la fraude, réorganisation de la maintenance, augmentation du roulement des matériels comme il l’a déjà testé avec Ouigo, son TGV à bas coût.Pour les syndicats, ces annonces sont contradictoires avec les ambitions de la SNCF d’améliorer cette année le service aux voyageurs.Journée d’action fin janvierIl s’agit d’« une nouvelle dégradation de l’emploi, des fermetures de guichets, de gares et des suppressions de contrôleurs dans le train », a confié à l’AFP Gilbert Garrel, de la CGT cheminots.De même, explique Roger Dillenseger de l’UNSA, « il faudrait plutôt 1 000 à 1 500 recrues pour SNCF Réseau pour répondre à la charge de rénovation prévue ».Le 29 janvier, la CGT appelle à une journée de mobilisation contre la réforme ferroviaire entrée en vigueur le 1er janvier 2015, qui a réuni la SNCF et Réseau ferré de France dans un groupe public plus intégré.SUD Rail décidera jeudi s’il se joint au mouvement. Ce qui ne sera pas le cas de la CFDT et de l’UNSA.La fin du train ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.01.2015 à 11h41 • Mis à jour le07.01.2015 à 12h03 | Marie Charrel Sale journée pour Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE). En décembre 2014, l’inflation dans la zone euro est tombée à -0,2 %, après 0,3 % en novembre, selon les chiffres publiés mercredi 7 janvier par Eurostat. C’est la première fois que les prix reculent depuis octobre 2009, lorsque l’union monétaire s’enfonçait dans une sévère récession (-4,5 %).En cause ? Principalement la chute du pétrole. Les prix de l’énergie ont en effet reculé de 6,3 % en décembre, après 2,6 % en novembre. En revanche, les prix sont restés stables dans l’alimentaire et les biens industriels hors énergie.Faut-il s’inquiéter de cette baisse des prix ? Non, à condition que cela ne dure pas. Voici pourquoi.1. L’inflation négative n’est pas la déflationPrécision importante : ce recul des prix correspond aujourd’hui à une inflation négative et non à de la déflation. La nuance est de taille. En effet, la première est temporaire et plutôt positive. Comme la baisse des cours du pétrole, elle profite au pouvoir d’achat des Européens et donc, à la consommation des ménages, qui reste l’un des piliers de la croissance européenne.La déflation, elle, se définit par un recul généralisé, durable et auto-entretenu des prix. C’est beaucoup plus grave, car elle est le symptôme d’une économie à l’arrêt. Quand les prix reculent, les consommateurs reportent leurs dépenses dans l’espoir d’acheter moins cher plus tard. Du coup, les entreprises n’arrivent pas à écouler leurs stocks. Elles cessent d’investir et embaucher, voire licencient. Ce qui pèse sur la consommation des ménages, et donc la croissance… Un cercle vicieux particulièrement dur à briser.Pour l’instant, la zone euro n’est donc pas en déflation. Elle n’y entrera que si l’inflation négative se prolonge sur de longs mois, et que les agents économiques commencent à anticiper que les prix continueront de baisser.Dans tous les cas, la BCE se retrouve dans une situation particulièrement inconfortable. Car même si cette baisse des prix ne devrait pas durer, l’inflation est aujourd’hui si éloignée de la cible de 2 % fixée par son mandat que l’institution ne peut pas rester sans rien faire.2. Les marchés attendent de nouvelles mesures de la BCE Depuis plusieurs mois, nombre d’économistes, dont ceux du Fonds monétaire international (FMI), appellent l’institution à se lancer dans l’assouplissement quantitatif (quantitative easing en anglais, ou QE). Cette politique, déjà mise en œuvre aux États-Unis ou au Royaume-Uni, consisterait pour la banque centrale à racheter des obligations souveraines ou d’entreprises.S’y lancera-t-elle dès sa réunion du 22 janvier, qui s’annonce cruciale ? Les marchés, eux, prennent le pari. « Tout le monde attend qu’elle annonce de nouvelles mesures, et elle risque de décevoir beaucoup si elle ne fait rien », analyse Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque.De fait, plusieurs rumeurs circulent dans la presse ces derniers jours. Selon le quotidien néerlandais Het Financieele Dagblad du 6 janvier, citant des sources anonymes, la BCE étudierait trois modalités de QE. La première consisterait à racheter des obligations souveraines en proportion de la participation de chaque États membres dans le capital de la banque centrale. La seconde serait de racheter uniquement la dette publique des États notée triple A, comme celle de l’Allemagne. Cela ferait encore baisser les taux de celle-ci, ce qui la rendrait moins attractive pour les investisseurs, qui pourraient alors se tourner vers les dettes souveraines plus risquées ou vers les obligations d’entreprises.La troisième option serait que les banques centrales nationales, comme la Banque de France, rachètent elle-même la dette de leurs États respectifs, ce qui éviterait de mutualiser les risques au niveau de l’Eurosystème.3. Dans tous les cas, le « QE » ne fera pas de miracleQuelle que soit l’option choisie, une chose est sûre : le QE assurerait des coûts de financement bas aux États, pendant longtemps. Mais il ne ferait pas de miracle sur la croissance. « Le QE est le mauvais remède pour la zone euro », explique ainsi Michael Heise, chef économiste d’Allianz SE, dans une tribune au Financial Times du 7 janvier. Et ce, car ils ne règlent en rien les problèmes structurels de la zone euro. Ainsi, les entreprises européennes, toujours en train de se désendetter, ont peu d’appétit pour l’investissement. Et la consommation reste plombée par le taux de chômage élevé (11,5 %).Pour relancer la croissance européenne, la BCE ne peut pas être la seule à agirPour relancer la croissance européenne, la BCE ne peut pas être la seule à agir. M. Draghi lui-même ne dit pas autre chose. Depuis août dernier, il répète à chaque occasion que les États doivent eux aussi se retrousser les manches pour sortir l’Europe de l’ornière : en mettant en œuvre les réformes susceptibles d’augmenter la croissance, en coordonnant mieux leurs politiques budgétaires et surtout, en renforçant les institutions de la zone euro. « Pour compléter l’union monétaire, nous devrons approfondir l’union politique », a ainsi écrit l’Italien dans une tribune sur le site Project Syndicate, publiée le 2 janvier.Certes, depuis 2010, les États membres ont bâti l’union bancaire, et ont mis en place le Mécanisme européen de stabilité (MES), deux pare-feux qui contribueront à limiter les contagions entre pays en cas de crise. Mais la grande crainte de M. Draghi est que les gouvernements s’arrêtent là. Et que cela ne suffise pas à éviter de nouveaux chocs…Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé La monnaie unique européenne se maintenait, mercredi 7 janvier, sous 1,20 dollar, son plus bas niveau depuis février 2006. A cette glissade, plusieurs explications, dont la faible croissance et le risque de déflation, mais surtout les inquiétudes sur la Grèce, avivées par les propos prêtés à Angela Merkel sur une éventuelle sortie du pays de la zone euro.Lire :  Les trois facteurs qui expliquent la baisse de l'euroReste que ce recul de la monnaie unique n'est pas inédit et mérite d'être replacé en perspective par rapport aux records, à la hausse et à la baisse, atteints depuis son introduction il y a seize ans.Une dégringolade de 25 % en 6 ans et demiif (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420559865189 .graphe").css("height", 450)$("#container_1420559865189 .title").empty()if (""!= ""){")}$("#container_1420559865189 .subtitle").empty()if (""!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: 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Le 15 juillet 2008, ce n'est pas tant la force de l'euro que la faiblesse du dollar qui a poussé le cours de la monnaie unique vers son record : la crise financière a frappé les Etats-Unis, obligeant les autorités américaines à intervenir pour soutenir plusieurs établissements de crédit. Résultat, la monnaie unique s'est envolée au-dessus de 1,60 dollar. Un plus haut historique jamais atteint depuis.Le dossier d'archives (en édition abonnés) : 2007-2013 : La crise financière et économiqueLe niveau le plus bas depuis 9 ansif (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420623135919 .graphe").css("height", 450)$("#container_1420623135919 .title").empty()if (""!= ""){")}$("#container_1420623135919 .subtitle").empty()if (""!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' 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sillage de la trop fragile reprise européenne, pourrait se confirmer. La banque d'affaires américaine Goldman Sachs a revu drastiquement en baisse ses prévisions pour la monnaie unique en septembre dernier : elle anticipait jusqu'alors un cours de 1,20 dollar pour un euro et s'attend désormais à un retour de la parité euro-dollar (1 euro = 1 dollar) pour la fin de l'année 2017.Un retour à son niveau d'introduction d'il y a 16 ansif (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420555441787 .graphe").css("height", 450)$("#container_1420555441787 .title").empty()if (""!= ""){")}$("#container_1420555441787 .subtitle").empty()if (""!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 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Mais il n'était alors qu'une monnaie virtuelle, utilisé pour les opérations comptables par exemple.L'euro n'est apparu sous la forme concrète de billets et de pièces que le 1er janvier 2002. A ce moment-là, son cours avait beaucoup baissé et s'établissait en deçà de 90 cents pour un euro. Si on prend comme référence cette date d'introduction effective, on peut alors affirmer que le cours de l'euro s'est apprécié de plus de 26 % par rapport au billet vert.Le dossier d'archives (en édition abonnés) : 1er janvier 2002 : mise en circulation de l'euroMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué La décision est prise. Pour réaliser de nouvelles économies, PSA Peugeot Citroën devrait officialiser mi-janvier son départ de son siège historique du 75, avenue de la Grande armée, à un jet de pierre des Champs-Elysées, lors d’un comité central d’entreprise. Lors d’un point presse de Peugeot, Xavier Duchemin, le directeur de Peugeot France, a confirmé la nouvelle, rapporte Reuters.Le groupe avait rejoint ce site, qui concentre plus de 2000 personnes aujourd’hui, en 1964. Mais face aux difficultés financières, PSA avait cédé en 2012 les murs et la gestion du site à Ivanhoé Cambridge, une filiale de la Caisse de dépôt et de placement du Québec, pour 245,3 millions d’euros.En fait, après la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-bois, PSA revoit l’ensemble de ses implantations tertiaires dans la région parisienne, un processus entamé depuis plusieurs années. En 2013, le groupe avait ainsi cédé le site de Meudon-la-Forêt en 2013, et transféré ses effectifs à Poissy.Dans le détail, les salariés du siège, mais aussi ceux du siège de Citroën, aux Epinettes, dans le nord de Paris, seront relocaliser dans plusieurs locations dans le grand ouest francilien. L’état major du groupe et l’ensemble des cadres en charge du pilotage de PSA ainsi que ceux gérant les trois marques Peugeot, Citroën et DS, soit au global quelques 700 personnes, devraient rejoindre d’ici à la mi-2017 un nouveau site à Rueil-Malmaison, dans les Haut-de-Seine.Les cadres travaillant pour les « centres d’expertises métiers », ainsi que l’état major des grandes régions, devraient pour leur part rejoindre le pôle tertiaire de Poissy, à proximité de l’usine PSA de la ville. Le site de Poissy peut recevoir jusqu’à 1500 personnes. Quelques personnes, de manière marginale, pourraient également rejoindre le site de Vélizy, également dans l’Ouest de l’Ile-de-France.PSA se refuse à détailler le montant des économies attendues. Selon nos informations, un départ du siège de la Grande Armée permettrait à elle-seule une économie annuelle de 10 millions d’euros. Et le projet global, permettra à PSA de réduire de 50 millions d’euros par an ses dépenses immobilières.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié Face à la loi Macron, tous les députés UMP ne partagent pas la stratégie d’opposition frontale prônée par Nicolas Sarkozy. Pour ces élus, qui portent des convictions libérales en économie, le groupe UMP a davantage intérêt à s’engager dans la discussion parlementaire pour perfectionner ce projet de loi.La droite en ordre dispersé face à la loi MacronFrançois Fillon fait partie de ceux-ci. Pour lui, le projet de loi pour la croissance et l’activité porté par le ministre de l’économie – qui doit être examiné à l’Assemblée nationale en commission spéciale dès le 12 janvier et en séance à partir du 26 – comporte « des aspects positifs » même s’il ne suffira pas à redresser la croissance. « L’intérêt national commande d’améliorer ce texte pour en faire un vrai signal pour l’économie française et en maximiser les effets immédiats », confie-t-il au Monde.« Unité nationale »L’ex-premier ministre a prévu de participer « très activement » à la discussion parlementaire et de déposer une dizaine d’amendements, visant à obtenir la fin des 35 heures, un doublement des seuils sociaux, la dégressivité des allocations chômage, la suspension du compte pénibilité ou l’instauration d’un contrat de travail unique. « Je prends cette loi comme une occasion d’instaurer un moment d’unité nationale autour d’un vrai projet de redressement de l’économie », explique le député de Paris.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud Voilà une nouvelle qui n’est pas franchement une surprise mais qui pourrait contrarier les plans de communication de l’Elysée : alors que le président de la République a placé ses vœux 2015 sous le signe de l’optimisme et de l’audace, les premières estimations de la Commission européenne sur les produits intérieurs bruts (PIB) britannique et français en 2014 montrent que le Royaume-Uni a détrôné la France comme cinquième puissance économique mondiale.Manifestement François Hollande n’en avait pas été averti lorsqu’il a déclaré, le 31 décembre 2014 : « La France, c’est un grand pays ; elle est la cinquième puissance économique du monde. »Dynamisme, inflation et revalorisationCette première estimation, dénichée par Le Figaro sur le site Internet de la Commission européenne, devrait être confirmée dans les prochaines semaines. D’une certaine manière, elle résume, à elle seule, les atouts de l’économie britannique et les faiblesses françaises.Jusqu’en 2013, la France avait réussi à tenir son rang dans le club des dix premières puissances mondiales. Malgré ses difficultés persistantes (croissance nulle ou faible et chômage élevé, déficits jumeaux, dégradation de la compétitivité de son économie, effondrement des taux de marge des entreprises…), elle continuait d’occuper la cinquième place derrière les Etats-Unis, la Chine, le Japon et l’Allemagne mais devant le Royaume-Uni.En 2014, elle a été reléguée en 6e position. Le dynamisme de l’économie britannique, qui a connu une croissance en volume de 3 % contre 0,4 % en France, le niveau plus élevé de l’inflation outre-Manche (1,5 % contre 0,4 %) et la revalorisation de la livre sterling par rapport à l’euro expliquent pour l’essentiel cette évolution.Renversement de tendanceLe PIB est l’ensemble des richesses créées annuellement dans un pays ou, comme préfère le dire l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), la somme des valeurs ajoutées de ce pays. En 2013, mesuré en valeur absolue et non en parité de pouvoir d’achat (PPA), le PIB s’est élevé à 2 114 milliards d’euros en France contre 2 017 milliards au Royaume-Uni. Soit une différence de 97 milliards d’euros à l’avantage de Paris.Un an plus tard, la situation s’est inversée : à la faveur d’une reprise qui a surpris les observateurs par sa vigueur, le Royaume-Uni est passé en tête. Son PIB en 2014 s’élèverait à 2 232 milliards d’euros, soit 98 milliards de plus que le PIB français (2 134 milliards). Ce renversement de tendance tient d’abord à l’inégalité des taux de croissance des deux économies. La reprise a été particulièrement dynamique outre-Manche : le PIB a progressé de 3 % en 2014 à la faveur, analyse Philippe Waechter, directeur des études de Natixis Asset Management, du dynamisme de la demande intérieure.Ce qui a porté cette dernière ? « Une politique budgétaire pas très restrictive, qui a soutenu la demande intérieure ; la politique de Quantitative Easing conduite par la Banque d’Angleterre, qui a permis de redistribuer du crédit aux ménages dès le début 2013 ; un marché du travail flexible qui a rendu possibles des créations nettes d’emploi. Mêmes précaires, celles-ci ont contribué à soutenir la demande des ménages et la consommation », résume l’économiste.On pourrait y ajouter la qualité du climat des affaires – les enquêtes de conjoncture restent à un niveau élevé – et les effets richesse liés à l’état du marché immobilier. Autant de points positifs qui ont permis à l’économie britannique de repartir, alors même qu’elle continue de souffrir, elle aussi, de la baisse de sa productivité.Panorama conjoncturel sombreLe panorama conjoncturel français de 2014 était, on le sait, bien plus sombre : une croissance obstinément atone et ce pour la troisième année de suite ; des déficits public et commercial marqués ; un chômage à deux chiffres qui continue d’augmenter et qui pèse sur la consommation des ménages – l’épargne de précaution reste d’ailleurs importante – ; des entreprises qui, malgré les premiers effets du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), rencontrent toujours de sérieuses difficultés financières. A quoi s’ajoute une forme de pessimisme généralisée qui n’aide pas l’économie à redémarrer.D’après Le Figaro, les différences de taux de croissance portent sur une soixantaine de milliards d’euros. La plus forte inflation outre-Manche (+ 1,5 %, contre 0,4 % en France) expliquerait un écart de PIB en faveur de Londres de l’ordre de 30 à 40 milliards. La forte revalorisation de la livre sterling par rapport à un euro en baisse ferait l’essentiel du reste.En revanche, le fait que les comptables nationaux britanniques aient accepté en 2013, contrairement à leurs homologues français, d’intégrer les activités liées à la prostitution et à la drogue dans la mesure de leur PIB aurait eu des conséquences marginales. On ne leur doit pas, en tout cas, la relégation française.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Audrey Fournier Un vent de scepticisme et d’étonnement a soufflé sur les journalistes venus assister à la conférence de presse de LG, lundi 5 janvier au CES de Las Vegas, lorsque Greg Peters, chef des partenariats chez Netflix, a annoncé que sa collaboration avec les constructeurs de télévision allait déboucher sur un label « approuvé par Netflix ». Une première pour les fabricants, qui n’ont pas particulièrement l’habitude de se voir dicter des standards de diffusion par des producteurs de contenus.D’ici le deuxième trimestre, un futur acheteur (américain pour l’instant) pourra voir dans son magasin quelle télévision a été jugée apte par Netflix à fournir la meilleure qualité possible pour diffuser ses contenus disponibles en ultra haute définition (UHD). Le label sera attribué si l’appareil remplit un certain nombre de critères et le constructeur pourra, s’il le souhaite, ajouter un bouton Netflix à sa télécommande, pour accéder directement à la plate-forme de contenus. De son côté, Netflix travaille à l’adaptation de ses contenus à la technologie HDR (high dynamic range, une technologie qui s’appuie notamment sur l’amélioration de la luminosité).« Mais nous sommes agnostiques sur le sujet, souligne Neil Hunt, responsable du développement produits, le lendemain de l’annonce. Netflix va soutenir d’autres formats que le HDR », sans cacher que l’entreprise brigue la place de premier fournisseur de contenus HDR dans le monde. Déterminer les standardsLa collaboration de Netflix avec les constructeurs électroniques ne vise pas tant à détourner les internautes de leur ordinateur que faire de la plate-forme un acteur majeur des évolutions qui bousculent le secteur de la télévision. « Nous sommes en ce moment à la place du conducteur, se félicite Neil Hunt. Nous contribuons à déterminer les standards qui vont favoriser l’essor de la “télévision internet”. » Avec à la clé, estime-t-il, une élévation du niveau d’exigence des constructeurs vis-à-vis de leurs produits.Par exemple, l’expérience Netflix sur une télévision doit être la plus proche possible de celle qu’a l’internaute sur ordinateur : les constructeurs qui veulent être « labellisés » Netflix ont donc été invités à travailler sur la fonction « stop and resume » (pause et reprise) de leurs appareils, afin que la manipulation soit fluide, sans accros, et sans « bug ». D’abord lancé uniquement sur les téléviseurs, ce label pourra, si l’expérience s’avère concluante, être également appliqué à des boîtiers (« box »). Le but n’est cependant pas que toutes les télévisions soient « approuvées par Netflix », souligne M. Hunt, « il faut que cela reste un label différenciant ».Quand on lui demande si les constructeurs ont bien réagi à ce renversement des rôles, le responsable répond que les améliorations demandées pour obtenir le label ne sont « ni très coûteuses, ni très importantes », surtout à l’heure où une télévision sur deux vendue dans le monde est en UHD.Netflix ne gagne pas d’argent sur ce label, renchérit Todd Yellin, vice-président à l’innovation produits, « on le fait pour être acteur de la transformation de la télévision en objet connecté intelligent ».Côté logiciel, Netflix travaille à une amélioration de son application, afin que l’expérience sur ordinateur se rapproche plus de celle sur tablette ou smartphone. La plate-forme planche également sur son application TV et teste des améliorations de son algorithme. Autant de projets que Netflix, pratiquant l’art du suspense, évoque pour l’instant « en off », mais qui devraient se concrétiser cette année pour ses 50 millions d’abonnés.Audrey Fournier Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Pierre Moscovici, le commissaire européen en charge de l’économie et de la fiscalité, déclare, dans un entretien au Monde, qu’« il faut laisser les Grecs faire leur choix » lors des élections législatives anticipées du 25 janvier, et que, « quel que soit leur choix, il sera respecté. Ce n’est pas à nous de sélectionner, d’ostraciser, le dirigeant d’un pays de l’Union européenne. »Le ton utilisé par M. Moscovici, au nom de la Commission, tranche avec celui prêté au gouvernement allemand, Angela Merkel étant, selon le magazine Der Spiegel, favorable à une sortie de la Grèce de la zone euro.M. Moscovici assure notamment que si Alexis Tsipras, le dirigeant de Syrisa (extrême gauche), qui prône la fin des mesures d’austérité imposées par la « Troïka » (Banque centrale européenne, Fonds monétaire international, Commission européenne) et une restructuration de la dette grecque, « emporte les élections et devient Premier ministre », la porte de la Commission « lui est ouverte. » Tout en écartant une annulation partielle ou totale de la dette, M. Moscovici indique que, si celle-ci « doit être remboursée », cela peut se faire « à un rythme ou à un autre. » Le risque de contagionSelon M. Moscovici, « il faut prendre ces élections pour ce qu’elles sont : un rendez-vous démocratique très significatif mais pas le déclencheur possible d’une crise ». Il assure que « la situation d’incertitude créée par les élections provoque des mouvements très limités, en ampleur et en volume s’agissant des marchés. Plus encore, s’agissant des capitaux. »La possibilité d’une sortie de la Grèce de la zone euro M. Moscovici ne veut pas s’inscrire dans cette perspective. « Cette question ne se pose pas », relève-t-il, indiquant que la Commission « souhaite que le pays reste » dans la zone euro. « C’est important pour la zone euro, son intégrité, son attractivité », mais aussi « pour la Grèce, qui a bénéficié à travers les programmes décidés en sa faveur, de fonds européens considérables, pour l’aider à restructurer son économie », argumente-t-il.La restructuration de la dette « Cette question ne se pose pas », assure M. Moscovici. « Une dette n’est pas faite pour être effacée, elle existe, elle doit être remboursée », déclare-t-il, tout en ajoutant : « à un rythme ou à un autre. » Ce qui pourrait laisser la porte ouverte à un rééchelonnement. Le commissaire souligne aussi qu’un « effacement de la dette, totale ou partielle, a un coût pour les citoyens de l’Union européenne, Allemands, Italiens, Français, en fonction des créances sur la Grèce détenues par les économies de ces pays. »La poursuite des réformesSi la Grèce veut pouvoir bénéficier de la fin du programme d’assistance actuel - elle doit recevoir encore près de 4 milliards d’euros - cela passe par de nouvelles réformes. À ce propos, M. Moscovici souligne que « ce n’est pas [de] davantage d’austérité » dont a besoin le pays, mais qu’il lui faut mettre en place « une meilleure collecte des impôts, une économie plus compétitive ».La « surveillance » de la GrèceElle doit être maintenue, mais sous une nouvelle forme, en suivant « de manière plus distante, à travers des missions plus légères, moins fréquentes une dizaine de politiques publiques », indique M. Moscovici.La Troïka, qui « a joué un rôle utile » et sans qui « la Grèce aurait souffert bien davantage », doit passer la main : elle « a épuisé son rôle historique, parce que beaucoup de réformes ont été faites. »« Il faut passer à un autre stade de l’aide internationale », avance M. Moscovici, qui rappelle que « l’UE est prête à mettre en place une ligne de crédit de 10 milliards d’euros » et « le FMI, à passer à un programme de précaution, plus léger. »Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicole Vulser Les soldes d’hiver débutent mercredi 7 janvier. Ils se poursuivront cette année pendant six semaines, jusqu’au 17 février, soit sept jours de plus que d’habitude, en raison de la suppression des soldes flottants.Que représentent aujourd’hui les soldes dans les pratiques de vente et de consommation ? Comment les Français(e)s abordent-ils cette année ces soldes d’hiver alors que le contexte économique est toujours morose ? Revue de détail.Un rendez-vous qui reste important pour le textile-habillementComme chaque année, cette période des soldes, pendant laquelle la vente à perte est autorisée, constitue un rendez-vous qui pèse lourd pour les commerçants. Tout particulièrement pour le textile-habillement, qui, depuis 2008, voit son marché s’éroder.« Le premier jour des soldes d’hiver sera pour nous le plus important de l’année en termes de chiffre d’affaires », explique Cyril Andrino, le nouveau PDG du site de vente en ligne Brandalley.Gildas Minvielle, responsable de l’Observatoire économique de l’Institut français de la mode, rappelle que la part des soldes et promotions représente en valeur 41 % des ventes dans l’habillement en France, contre seulement 23 % en 2000.Mais cela n’est pas de nature à contribuer au redressement du marché de la mode et du textile. Celui-ci, après un assez bon début d’année, devrait avoir fini 2014 sur un recul de 1 %, selon M. Minvielle, qui anticipe une baisse de même ampleur en 2015.Un rendez-vous qui n’est plus exclusifLes soldes ont depuis longtemps perdu leur aspect festif, puisque les démarques à répétition se suivent toute l’année et émoussent leur intérêt.Cette année, les soldes ont même débuté bien avant les soldes. Avec l’importation de la tradition anglo-saxonne du « Black Friday » fin novembre, nombre d’enseignes ont proposé des prix sacrifiés, des ventes privées, des promotions.Pour écouler d’énormes stocks – qui s’expliquent pour partie par une météo très douce depuis la fin de l’été –, tout a été bon pour faire valser les étiquettes, à la condition que le mot « solde » ne figure pas officiellement en boutique.Sur Internet, que ce soit sur Vente-privée, Asos ou Net-à-Porter, c’est toute l’année que les clients sont incités, par des prix sacrifiés, à réaliser des bonnes affaires. De ce fait, les Français s’interrogent sur la signification du prix « normal ».Un rendez-vous que les Français(e)s abordent cette année avec frilosité Une enquête du site RetailMeNot (menée les 9 et 10 décembre auprès de 998 personnes) montre que 39 % des Français vont réduire leurs dépenses cette année à l’occasion des soldes et 42 % prévoient d’y consacrer 200 euros.Un autre sondage, réalisé par Touslesprix.com auprès de 1 481 internautes entre les 8 et 15 décembre, assure que 56 % d’entre eux dépenseront moins qu’auparavant : 100 euros pour la moitié des personnes interrogées.Le contexte économique pèse sur les intentions d’achat : les sondés expliquent qu’ils réduiront leur budget solde cette année en raison de la hausse des charges de leur foyer (47 %), la baisse de leurs revenus (42 %) et les hausses d’impôts (38 %).Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.01.2015 à 01h00 • Mis à jour le07.01.2015 à 10h37 | Eric Albert (Londres, correspondance) Dans un exercice sans précédent, la Banque d’Angleterre a accepté de dévoiler, mercredi 7 janvier, l’ensemble des procès-verbaux des réunions internes de sa « cour », l’équivalent de son conseil d’administration, entre 2007 et 2009, au plus fort de la crise financière. Si la volonté de transparence est exemplaire, le résultat, qui s’étend sur plusieurs centaines de pages, n’est guère reluisant.Il y est révélé que la vieille institution n’a pratiquement rien vu venir de cette crise. Elle s’est montrée complaisante et lente à réagir. Au fur et à mesure des secousses des marchés, elle a changé d’avis, prenant conscience que la structure de surveillance du système financier au Royaume-Uni – qu’elle défendait mordicus – ne fonctionnait pas.Si de nombreux observateurs extérieurs ont déjà porté ces accusations contre la Banque d’Angleterre, et son gouverneur d’alors, Mervyn King, voir ainsi les discussions internes, la reconnaissance des errements et les hésitations jette une lumière crue sur les limites de l’institution au début de la crise.« Le système bancaire est solide »Le 12 septembre 2007, la cour se rassemble – le gouverneur, les deux vice-gouverneurs et les seize membres non exécutifs sont présents. Le président de la Financial Services Authority (FSA), qui est alors le régulateur financier, a aussi été invité. Nous sommes deux jours avant l’écroulement de Northern Rock, qui provoquera une panique bancaire avec des milliers de clients qui forment des files d’attente pour retirer leur argent.Mais dans les salles feutrées du bâtiment de Threadneedle Street, le mal semble encore bénin. Bien sûr, les marchés financiers ont été agités tout l’été, mais il n’y a pas lieu de s’alerter. « Le système bancaire britannique est solide », insiste le président de la FSA, Callum McCarthy.L’inquiétude autour des produits financiers structurés a bien été évoquée, mais c’est pour mieux la balayer : un dirigeant de la Banque d’Angleterre (son nom n’est pas précisé) « estime que les risques sont compris par la plupart des [établissements financiers]. »Le lendemain, la même cour est réunie d’urgence pour approuver une ligne de liquidités de secours à Northern Rock. C’est déjà trop tard. La banque sera finalement nationalisée.Peu de questionnementsLa solidarité presque instinctive entre les membres non exécutifs du conseil d’administration et les dirigeants de la Banque d’Angleterre est aussi illustrée par ces procès-verbaux. Alors que les premiers sont censés questionner les seconds, cela ne semble presque jamais se produire.Deux semaines après la faillite de Northern Rock, la réunion de la cour commence par un message de M. King, qui remercie les membres non exécutifs « pour leurs messages de soutien » pendant la crise.L’un d’entre eux interroge quand même : « Est-ce que la Banque était aussi bien préparée qu’elle aurait dû l’être ? » Réponse du bout des lèvres d’un des gouverneurs : les réformes nécessaires étaient en cours, mais « nous n’avions pas anticipé leur urgence »…Le 10 septembre 2008, cinq jours avant la faillite de Lehman Brothers, la cour se réunit de nouveau. Cette fois-ci, la crise est dans tous les esprits. La banque américaine est nommément citée comme une source possible de risques. Mais le ton n’est pas à l’urgence. M. King présente ses priorités pour son deuxième mandat de cinq ans, qui a démarré en juillet. La supervision financière britannique est en cours de modification, mais il note que rien ne sera finalisé au mieux avant 2009.Le cataclysme financier qui s’abat quelques jours plus tard rend ses paroles caduques. Il faudra l’intervention du gouvernement, avec la nationalisation de deux grandes banques, pour calmer les marchés.« Ces procès-verbaux prouvent que durant la crise, la Banque d’Angleterre n’avait pas un conseil d’administration digne de ce nom, attaque Andrew Tyrie, le député qui préside le comité parlementaire en charge des questions financières. La cour étant presque seulement réactive : il n’y a quasiment aucun signe d’un membre non exécutif qui a fait une suggestion ou questionné de façon constructive la direction [de la Banque d’Angleterre]. »Réformes du fonctionnement interneNormalement, ces documents n’auraient pas dû être publiés avant 2027. Mais le comité parlementaire en charge des questions financières fait pression depuis 2011 pour les obtenir.M. King s’y était toujours refusé, arguant de la confidentialité des discussions. Mais son successeur, Mark Carney, en place depuis 2013, a décidé de faire le ménage.Lire également : La Banque d’Angleterre, un nouveau "flic" dans la City de LondresM. Carney a annoncé, en décembre 2014, une série de réformes du fonctionnement interne de la Banque, notamment pour améliorer sa transparence.Au passage, il a accepté de dévoiler ces procès-verbaux. Une méchante pique contre son prédécesseur.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.01.2015 à 20h27 • Mis à jour le06.01.2015 à 20h59 En deux jours, 27 500 personnes ont activé leur compte personnel de formation (CPF), le nouveau dispositif qui remplace le droit individuel à la formation (DIF), a annoncé mardi 6 janvier le ministre du travail, François Rebsamen.Le CPF, une avancée majeure. Ouvert hier, le site moncompteformation totalise déjà 127 000 visiteurs et 27 500 inscriptions.— François Rebsamen (@frebsamen)require(["twitter/widgets"]);Entré en vigueur le 1er janvier, le CPF est opérationnel depuis lundi, grâce à la mise en service de sa plateforme. Clef de voûte de la loi du 5 mars 2014 sur la formation professionnelle, le CPF permet aux actifs, quand ils sont en emploi, d'engranger jusqu'à 150 heures de formation qu'ils peuvent mobiliser tout au long de leur carrière, même pendant leurs périodes de chômage.Les premières heures acquises au titre du CPF seront créditées au 1er janvier 2016. En attendant, il est possible d'y transférer ses heures DIF non consommées, pour pouvoir entrer en formation dès 2015.Lire le décryptage : Ce que le compte personnel de formation va changer pour vous Alexandre Piquard L’affaire n’était pas encore conclue, mercredi 7 janvier au matin, mais « Patrick Drahi a chaussé les bottes de sept lieues », s’amuse une source proche du dossier. Plus précisément, le milliardaire des télécoms est désormais seul à négocier la reprise du groupe L’Express-Roularta. Les discussions sont très avancées, comme l’a rapporté le quotidien Les Echos, mardi. Elles portent notamment sur la question du périmètre de reprise.Egalement propriétaire de Libération, M. Drahi reprendrait le « pôle news » avec L’Expansion et L’Express (qui, avec 407 000 exemplaires en moyenne, est le deuxième news magazine français derrière L’Obs – groupe Le Monde). Mais acquerrait aussi des magazines culturels du groupe, comme Lire, Classica ou Studio Ciné Live, selon une source proche du dossier. Car les rédactions de ces titres ont des synergies avec L’Express.M. Drahi a créé un tandem avec le groupe Le Figaro, qui reprendrait en principe les autres titres du groupe, tels que L’Etudiant, Point de vue, Côté maison, Mieux vivre votre argent, etc.« Processus d’adoubement »L’autre candidat sérieux à la reprise du groupe, Vivendi, est désormais distancé. Les contacts sont suspendus depuis la mi-décembre 2014 environ. Son dirigeant, Vincent Bolloré, avait officialisé son intérêt pour L’Express-Roularta le 9 décembre, mais ses équipes, après avoir demandé les éléments financiers du dossier, n’ont pas sollicité de présentation des dirigeants de L’Express, raconte une source proche du dossier. La motivation de l’industriel breton a été jugée insuffisante par le vendeur. M. Bolloré connaît pourtant très bien le groupe Roularta, avec lequel il a envisagé un partenariat poussé en 2011 et de nouveau discuté en 2014 pendant plusieurs mois.De son côté, M. Drahi (qui est associé au fondateur de NewsCo, Marc Laufer, un proche qui le représente à Libération) a rencontré en décembre la direction de L’Express, dont son directeur, Christophe Barbier. « Pour Rik de Nolf [patron et fils du fondateur de Roularta], c’est un peu un processus d’adoubement, plutôt qu’une négociation où on cherche la surenchère », estime une source proche des discussions.Le prix négocié reste un mystère. Il sera bien inférieur aux 220 millions d’euros dépensés en 2006 par Roularta pour racheter L’Express-L’Expansion au groupe Le Figaro. Les premières fuites de presse ont mentionné un montant autour de 25 millions d’euros, mais M. de Nolf y voyait mi-décembre « des rumeurs ridicules », citant plusieurs titres rentables dont L’Etudiant, Point de vue ou Côté maison. Le prix consenti par l’attelage Drahi-Laufer-Figaro sera donc plus élevé, et, selon une source, supérieur à 40 ou 50 millions d’euros.L’hebdomadaire rival, L’Obs, a lui été presque « donné » aux actionnaires du Monde – dont le milliardaire des télécoms, Xavier Niel – par son fondateur Claude Perdriel, qui en janvier a touché 4,1 millions d’euros pour 66,5 % de l’entreprise. Côté vendeur, on souligne que L’Express-Roularta a été restructuré (avec 90 départs récents) et est « proche de l’équilibre » (malgré une perte de 57,9 millions d’euros enregistrée par Roularta en 2013, due à la dépréciation comptable des actifs français).En décembre, la rédaction de L’Express s’est inquiétée de « l’indépendance » du titre dans le cas d’un rachat par M. Drahi. Les journalistes ont estimé que la vague de départs sans précédent à Libération fait craindre un journalisme « low cost ». « Roularta était un actionnaire avec peu de moyens, mais avec Drahi, on est dans l’expectative », résume un rédacteur. Une assemblée générale des journalistes de L’Express était prévue mercredi midi.Feuille de routeDu côté de la direction de L’Express, on suit actuellement une feuille de route définie à l’été 2014 : nouvelle formule du supplément Styles – important pour la publicité – prévue pour le printemps ; nouvelle formule de l’hebdomadaire papier – concurrencé notamment par la nouvelle version de L’Obs – prévue pour l’automne… Vers fin 2015 doit aussi aboutir un chantier « numérique payant ». Aujourd’hui, un système de « paywall » oblige les lecteurs du site Web à s’inscrire s’ils lisent plus de 15 articles dans le mois et à payer après 20. A l’avenir, la direction envisage une formule payante autour de l’investigation et de contenus à valeur ajoutée, voire de services.La direction actuelle estime que le payant est une voie d’avenir sur le Web et imagine que l’abonnement va devenir de plus en plus courant surtout s’il est un jour vendu dans des bouquets avec d’autres services, comme ceux d’un opérateur télécoms, par exemple.Pour M. Drahi, l’acquisition de L’Express ne manquera pas d’attirer un surcroît d’attention médiatique. Multimilliardaire, le fondateur d’Altice est propriétaire des opérateurs télécoms Numericable et a racheté SFR, malgré l’hostilité d’une part du gouvernement. M. Drahi a, depuis, racheté Libération. Son nom a été cité comme repreneur de Radio Nova. Et en Israël, i24 news, la chaîne d’information internationale qu’il a créée, a annoncé mardi vouloir émettre en espagnol et depuis les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Le milliardaire ne compte apparemment pas s’arrêter là. Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.08.2015 à 12h15 « Bonjour, je suis M ». Quelques centaines d’utilisateurs californiens de Facebook ont, depuis ce jeudi, accès à « M », un assistant personnel conçu par le réseau social. Intégrée à Facebook Messenger, l’application de discussions en temps réel, il fonctionne sur la base de questions-réponses.L’utilisateur peut poser une question par messagerie comme il le ferait avec n’importe quel utilisateur humain – le programme lui pose alors des questions complémentaires, et lui fait des suggestions. Les exemples de demandes donnés par Facebook sont plutôt classiques : trouver un commerce à proximité, une idée de cadeau pour quelqu’un, effectuer une réservation dans un restaurant...Particularité du service par rapport à ses concurrents, « M » utilisera des algorithmes, mais des interlocuteurs humains aideront aussi le service à répondre aux questions. Pour l’instant, le service ne piochera pas dans les données du « graphe social », la gigantesque base de données de Facebook qui relie personnes, centres d’intérêt et activités sur le réseau social. « Mais cela pourra changer à l’avenir, avec l’accord des utilisateurs », a expliqué l’un des responsables du projet au magazine Wired. Jean-Michel Bezat Le groupe américain General Electric (GE) aura-t-il la capacité – et la volonté – de créer 1 000 emplois net en France, comme il s’y est engagé devant le gouvernement, au printemps 2014, pour obtenir son appui dans le rachat des activités énergies du français Alstom ? Le doute s’est installé après la publication sur le site de L’Obs, mercredi 26 août, d’une estimation de Secafi révélée début juillet aux syndicats, qui avaient commandé à ce cabinet une étude sur l’impact social de l’opération : elle menacerait 10 300 emplois dans le monde, dont 2 000 dans l’Hexagone, sur les 65 000 salariés que compte Alstom Power. Les 28 000 employés du pôle ferroviaire, qui restera français sous la bannière Alstom, ne sont, eux, pas concernés.Ce doute, le gouvernement s’est aussitôt employé à le dissiper pour éviter l’accusation d’avoir bradé un fleuron de l’industrie française et ses salariés. « Les chiffres sortis ce matin n’ont pas du tout été confirmés par [le ministre de l’économie] Emmanuel Macron, a déclaré, mercredi, Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement, à l’issue du conseil des ministres, où le sujet a été évoqué. Tous les contrats et tous les marchés sur les grands enjeux (…) sont confirmés. » Le démenti est aussi venu de la ministre de l’écologie et de l’énergie. « Ce que vous dites sur Alstom n’est pas encore du tout définitif », a glissé Ségolène Royal aux journalistes sur le perron de l’Elysée.SynergiesLes syndicats d’Alstom ne s’en inquiètent pas moins face aux difficultés qu’ils ont depuis des mois à obtenir des informations claires sur le volet social de la fusion. Pour sa part, le conglomérat américain, qui a beaucoup communiqué sur le made in France lors des négociations avec l’Etat français, a réaffirmé son « engagement de créer 1 000 emplois net en France au cours des trois ans suivant la clôture de la fusion ». Tous les départs (retraite…) et les suppressions de postes seront compensés par des créations équivalentes pour atteindre cet objectif, a affirmé un porte-parole. Néanmoins, rien n’oblige GE à embaucher dans sa branche énergie puisque son engagement porte sur l’ensemble de ses activités (turbines mais aussi équipements pétroliers, imagerie médicale, éclairage, etc.).Chez GE, on rappelle aussi que le cabinet Vigeo, présidé par Nicole Notat, ex-patronne de la CFDT, a été mandaté pour vérifier le respect de cet engagement. Si ce n’est pas le cas, l’accord prévoit 50 000 euros de pénalité par emploi non créé. Cette mesure, inédite dans ce genre d’opération, avait été imposée en juin 2014 par Arnaud Montebourg, alors ministre de l’économie et du redressement productif.Néanmoins, ce rachat d’Alstom va sensiblement accroître la part de GE sur le marché mondial de la fabrication et surtout de la maintenance des grandes turbines des centrales électriques, pour la porter à plus de 50 %. Il se traduira donc par d’importantes synergies, et sans doute par des suppressions d’emplois hors de France. Comme ses concurrents, GE est dans une quête permanente de gains de productivité et de compétitivité.Le gouvernement français vigilantEn mai, devant un parterre d’investisseurs américains du secteur de l’électricité réuni en Floride, son PDG, Jeff Immelt, avait indiqué que les économies sur les coûts générés par l’opération Alstom atteindraient 3 milliards de dollars (2,6 milliards d’euros) d’ici à cinq ans. Bien plus que le 1,2 milliard de dollars annoncé un an plus tôt. Ce qui renforce les craintes des syndicats. En septembre 2014, trois mois après le feu vert du gouvernement à l’opération Alstom, GE avait annulé du jour au lendemain le plan de départ volontaire de quelque 160 salariés dans son pôle de fabrication d’équipements médicaux (GE Medical Systems), basé à Buc (Yvelines), pour ne pas contredire son engagement de créer 1 000 emplois net. Rien ne dit que ce plan ne sera pas réactivé après la fusion.Si le gouvernement français reste vigilant sur le plan social, Bruxelles veille au respect des règles de la concurrence. D’ici au 11 septembre, la commissaire à la concurrence, la Danoise Margrethe Vestager, doit donner son feu vert ou refuser l’opération GE-Alstom. Visiblement, les « remèdes » apportés par le géant américain à la « communication de griefs » de la Commission ont porté leurs fruits. Selon des sources anonymes citées par l’agence Reuters, Mme Vestager s’apprêterait à accepter cette opération, la plus importante acquisition de l’histoire plus que centenaire de GE.Lire aussi :General Electric cherche des « remèdes » pour sauver sa fusion avec AlstomUne solution avec les deux autres grands concurrents du conglomérat américain sur le marché des turbines à gaz, l’allemand Siemens et le japonais Mitsubishi Hitachi Power Systems, ne garantissait pas davantage la pérennité des emplois. Depuis avril 2014, le PDG d’Alstom, Patrick Kron, répète qu’il n’y a pas d’autre solution que celle d’un rachat par GE pour sauver sa base industrielle et ses emplois. Les syndicats et les salariés se sont fait une raison : ils attendent désormais avec une impatience mêlée d’inquiétude le verdict imminent de Bruxelles.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.08.2015 à 10h18 C’est un nouveau coup de canif donné à la loi ALUR (pour l’Accès au logement et un urbanisme rénové). Une ordonnance visant à simplifier les transactions immobilières concernant des biens en copropriété a été présentée mercredi 26 août en conseil des ministres. Objectif : amender une disposition de la loi ALUR prévoyant que les acheteurs de biens immobiliers en copropriété doivent se voir remettre une série de documents dès la promesse de vente. Une mesure louable car elle renforce leur protection, mais qui rallonge la durée des transactions et avait provoqué un tollé chez les professionnels de l’immobilier.L’ordonnance prévoit que « les éléments d’information et documents requis ne devront plus désormais être obligatoirement annexés à la promesse de vente, mais pourront être remis à l’acquéreur en amont de la signature de la promesse, et transmis sur tout support et tout moyen, y compris sous forme dématérialisée ».Lire aussi :Logement : la loi Alur tarde à être mise en application« Relancer ce secteur »Surtout, elle permettra « de cibler les informations financières de la copropriété sur les seuls éléments utiles pour l’acquéreur et de simplifier l’établissement des éléments nécessaires à cette information ». Un arrêté précisera le contenu de ces informations.Dernier point, le texte précise que l’information à transmettre sera adaptée en fonction de la situation de l’acquéreur ou du lot : « par exemple, elle supprime l’obligation de transmettre des informations sur la copropriété dans le cas où l’acquéreur est déjà copropriétaire d’un autre lot. De plus, les documents exigibles en cas de vente de lots secondaires tels que les caves, parking, etc., sont désormais allégés pour cibler les plus pertinents ».Cette ordonnance « s’inscrit dans une démarche de simplification du droit applicable au marché immobilier, afin de le rendre plus fluide, plus efficace et plus simple pour les Français, et de redonner de la confiance aux acteurs, indispensable pour relancer ce secteur », souligne le ministère du logement dans un communiqué. Chloé Hecketsweiler et Sandrine Cabut La partie semble bel et bien perdue pour le laboratoire pharmaceutique Roche. Le ministère français de la santé a autorisé, jeudi 27 août, par un arrêté, le remboursement de l’Avastin dans le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), une maladie de l’œil qui peut conduire à la cécité. Or le géant suisse conteste cette utilisation, arguant que l’autorisation de mise sur le marché (AMM) de sa molécule – comme anticancéreux – ne permet pas cet usage et qu’il existe deux médicaments pour traiter la DMLA.Lire aussi : Des traitements innovants ajoutés à la liste des médicaments essentielsLe principal est le Lucentis, un autre produit mis au point par Roche, mais commercialisé en Europe depuis 2007 par le laboratoire suisse Novartis. Son principe actif, qui doit être injecté dans l’œil du patient, est proche de celui de l’Avastin, mais son coût est dix à trente fois plus élevé. Un autre produit dispose d’une AMM européenne depuis 2012, l’Eylea (Bayer).En France, où la DMLA concerne 900 000 personnes, le Lucentis représente le premier poste de dépense de l’Assurance-maladie avec 428 millions d’euros remboursés en 2013. Avec ce passage en force, les autorités sanitaires espèrent réduire significativement la facture. Selon l’arrêté, l’injection de l’Avastin sera facturée 10 euros, soit presque 80 fois moins que celle du Lucentis.L’économie est pour l’heure difficile à estimer. « Tout dépendra du niveau de recours à l’Avastin. Il faudra attendre les premiers éléments de suivi de la recommandation temporaire d’utilisation [RTU] pour faire des projections fiables, souligne le ministère de la santé. Le médecin conserve sa liberté de prescription et le patient doit donner son accord en cas d’utilisation de l’Avastin. »Paradoxalement, les hôpitaux chargés de reconditionner l’Avastin pour son utilisation ophtalmologique auront du mal à assurer la sous-traitance pour les établissements non équipés pour ce type de manipulation. « Le tarif de 10 euros est financièrement intenable, regrette François Chast, chef du service de pharmacie clinique des hôpitaux universitaires Paris-Centre. Nous avions prévu de facturer l’injection à 78 euros. »Lire aussi : Ophtalmologie : la guerre des médicamentsLes médecins pourront prescrire l’Avastin à la place du Lucentis à partir du 1er septembre, date de l’entrée en vigueur de la RTU. Ce dispositif permet depuis 2011 d’encadrer des prescriptions non conformes à l’AMM lorsqu’il n’existe pas d’alternative thérapeutique. En décembre 2014, le gouvernement a modifié la loi afin de permettre le recours aux RTU pour des motifs économiques.Etablie pour une durée de trois ans, la RTU de l’Avastin sera renouvelée « en fonction des données d’efficacité et de sécurité qui seront issues du suivi des patients », précise l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Dans le cadre d’une RTU classique, cette surveillance incombe au fabricant, mais, dans ce cas, Roche a indiqué qu’il ne souhaitait pas s’en charger. Le laboratoire craint d’être mis en cause en cas de problème. « Roche ne saurait voir sa responsabilité engagée à quelque titre que ce soit du fait de l’utilisation de l’Avastin en traitement de la DMLA », a-t-il expliqué dans un courrier adressé à l’ANSM en janvier. Il a déposé deux requêtes devant le Conseil d’Etat : l’une de référé pour obtenir la suspension de la RTU au 1er septembre, l’autre au fonds, pour l’annuler.La situation est inédite. « C’est la première fois qu’une RTU est mise en place sans l’accord de la firme », relève Dominique Martin, le directeur général de l’ANSM, en rappelant que toutes les données analysées lors de l’instruction du dossier confirment que l’efficacité des deux médicaments est comparable et qu’il n’existe aucun sur-risque avec l’Avastin.Le dispositif sera d’abord déployé dans des hôpitaux pilotes de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris et des Hospices civils de Lyon, avant d’être étendu. « A terme, il est possible que les traitements soient aussi réalisés dans des cabinets libéraux, mais à ce stade, la préparation du médicament et les injections intra-oculaires seront effectuées uniquement dans des pharmacies hospitalières », précise encore M. Martin.Les deux géants suisses qui ont des liens capitalistiques (Novartis détient un tiers du capital de Roche) et commerciaux (Novartis verse des royalties à Roche sur les ventes de Lucentis réalisée en dehors des Etats-Unis) perdront inévitablement au change. En 2014, Roche a réalisé 1,6 milliard de dollars (1,4 milliard d’euros) de chiffre d’affaires grâce aux Lucentis, et Novartis, 2,4 milliards de dollars de ventes. Cette affaire pourrait leur coûter d’autant plus cher que l’Autorité de la concurrence française les soupçonne « d’avoir mis en œuvre des pratiques anticoncurrentielles dans le secteur de la commercialisation des traitements de la DMLA ». En avril 2014, elle a mené des perquisitions aux sièges des deux groupes en France, et le dossier est toujours en instruction.En mars 2014, son homologue italienne avait infligé aux deux sociétés une amende record de 182,5 millions d’euros, estimant qu’elles avaient « artificiellement distingué » leurs médicaments. De son côté, Roche campe sur ses positions. « L’Avastin et le Lucentis sont deux molécules différentes qui ont été développées pour des pathologies différentes et ne sont pas du tout interchangeables, rappelle Véronique France Tarif, responsable des relations publiques de Roche en France. D’ailleurs, si nous demandions l’AMM pour l’Avastin dans le traitement de la DMLA sur la base des études cliniques disponibles, nous ne l’obtiendrions pas. »Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSandrine CabutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.08.2015 à 06h44 • Mis à jour le27.08.2015 à 07h12 La police a procédé à l’arrestation de 12 personnes dans l’enquête sur les deux explosions qui ont causé le 12 août la mort de 139 personnes à Tianjin, dans le nord-est de la Chine, rapporte jeudi 27 août l’agence de presse d’Etat Chine nouvelle.Parmi les personnes arrêtées figurent le président, le vice-président et trois autres dirigeants de l’entreprise qui possédait l’entrepôt où étaient stockés les produits chimiques qui ont explosé, selon l’agence de presse, qui cite la police.11 officiels sous enquêteLa semaine dernière, alors qu’ils se trouvaient déjà aux mains de la police, ils étaient apparus à la télévision d’Etat, « confessant » avoir utilisé leurs « connexions politiques » pour obtenir des autorisations et contourner les règles de sécurité.De son côté, le parquet populaire suprême chinois a annoncé sur son site internet que des enquêtes avaient été ouvertes à l’encontre de 11 responsables publics pour « abus de pouvoir » et « négligences ». Parmi eux, des officiels appartenant à plusieurs départements du gouvernement local (transports, douanes, sécurité du travail) mais aussi le président du groupe étatique gérant le port de Tianjin, a précisé le parquet.Lire aussi :Tianjin : les autorités sous pression cherchent à donner des gages Pierre Le Hir De gré ou de force, la grande distribution va devoir s’engager davantage dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a décidé de « mettre la pression » sur cette filière, dont elle a convoqué les représentants jeudi 27 août dans l’après-midi. Il s’agit, explique-t-elle, de mettre fin à un « fléau insupportable ». D’ores et déjà, les groupes Auchan, Carrefour et Casino (enseignes Géant, Franprix, Monoprix, Leader Price…) ont annoncé, à la veille de cette réunion, qu’ils signeraient la « convention d’engagements » proposée par la ministre.L’ampleur du gâchis alimentaire appelle à réagir. Selon le rapport de Guillaume Garot, député PS de la Mayenne et ancien ministre délégué à l’agroalimentaire, remis en avril au gouvernement, entre 90 et 140 kg de nourriture par habitant sont perdus chaque année sur l’ensemble de la chaîne (de la production à la consommation), chaque Français jetant lui-même à la poubelle entre 20 et 30 kg de denrées, dont 7 encore emballées. Soit une perte économique évaluée entre 12 et 20 milliards d’euros par an.Lire : Chaque année, 1,3 milliard de tonnes de nourriture gaspilléeC’est ce qui motivait l’article 103 de la loi de transition énergétique adoptée le 22 juillet. Celui-ci imposait aux commerces de plus de 400 m2 de signer, avant le 1er juillet 2016, une convention avec des associations de collecte des invendus précisant « les modalités selon lesquelles les denrées alimentaires leur sont cédées à titre gratuit ». Il interdisait aussi aux distributeurs de « délibérément rendre leurs invendus alimentaires encore consommables impropres à la consommation », sous peine d’une amende de 3 750 euros, avec « affichage ou diffusion de la décision ». Ces dispositions avaient recueilli l’approbation unanime des députés et des sénateurs. Mais le Conseil constitutionnel les a censurées le 13 août, jugeant qu’elles résultaient d’amendements introduits au cours de la deuxième lecture de la loi, sans lien direct avec celle-ci.Mauvais procèsMme Royal revient donc à la charge. Les enseignes, annonce-t-elle, devront s’engager « de façon volontaire », par contrat, à respecter les mesures qui figuraient dans la loi. « Cela veut dire l’interdiction de détruire des stocks alimentaires, par exemple en les javellisant, et l’obligation de donner les stocks alimentaires aux associations caritatives », précise-t-elle. Et d’avertir : « Les grandes marques qui ne voudront pas s’engager dans ce contrat, je le ferai savoir. Je pense que ça ne leur fera pas une bonne publicité, parce que les Français sont conscients du scandale du gaspillage alimentaire. » La ministre a prévenu : faute d’engagement volontaire des distributeurs, elle en reviendra à un texte législatif coercitif.Lire aussi :Le chaos parlementaire du gaspillage alimentaireLa Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), qui regroupe les principales enseignes à l’exception d’Intermarché et de Leclerc, estime que la ministre lui fait un mauvais procès. « Nous sommes déjà extrêmement impliqués dans la lutte antigaspillage, affirme Mathieu Pecqueur, directeur agriculture et qualité. Tous nos grands magasins donnent à des associations. En outre, notre activité ne génère qu’une faible part du gaspillage. » Jeudi matin, le patron des centres Leclerc a estimé que Mme Royal « fait sa rentrée sur le dos de la grande distribution ». Celle-ci est « complètement instrumentalisée », a regretté Michel-Edouard Leclerc sur Europe 1.D’après une étude de 2010 de la Commission européenne, la distribution est, en France, le maillon de la chaîne alimentaire qui gaspille le moins : elle ne serait responsable que de 6,6 % des pertes, loin derrière les ménages (73,6 %) et après la restauration hors foyer (12,5 %) et les industries agroalimentaires (7,3 %). D’autres enquêtes évaluent plutôt à près de 11 % son rôle dans la déperdition, ce qui reste de toute façon minoritaire.Quant au grief fait à certaines grandes surfaces de détruire intentionnellement leurs invendus, en les javellisant, Mathieu Pecqueur assure qu’il s’agit d’une pratique « marginale et exceptionnelle ». Elle est notamment liée, justifie-t-il, à la nécessité pour les distributeurs de ne pas voir leur responsabilité engagée au cas où des personnes tomberaient malades après avoir ingéré des denrées avariées. A ce sujet, Michel-Edouard Leclerc affirme, dans Le Parisien du 27 août, qu’« il faut absolument revoir la législation actuelle, trop restrictive dans la définition des dates limites de consommation et de péremption ». « De nombreux produits pourraient être conservés bien plus longtemps, estime-t-il. Par excès de précaution, producteurs et distributeurs préfèrent ne pas les maintenir en rayon, car leur responsabilité civile est énorme. » Lire aussi :Gaspillage alimentaire : un rapport préconise l’interdiction de jeter pour la grande distributionCadre législatif « inutile »La FCD affiche donc son hostilité à un cadre législatif « inutile », mais aussi « source de nouvelles contraintes et de paperasserie supplémentaire ». Elle lui préfère « un accord volontaire de bonnes pratiques, plus souple et plus efficace, car mieux adapté aux réalités du terrain et aux besoins des associations ».La Fédération française des banques alimentaires (FFBA), dont les 102 implantations distribuent annuellement plus de 100 000 tonnes de vivres à quelque 5 000 associations et centres communaux d’action sociale, soit l’équivalent de 200 millions de repas pour 900 000 bénéficiaires, estime, elle aussi, que les grandes surfaces « jouent le jeu ». « En 2014, indique son président, Jacques Bailet, les dons de la grande distribution ont représenté 35 % des approvisionnements de notre réseau, soit 10 % de plus qu’en 2013. Sur les six premiers mois de 2015, cette contribution est encore à la hausse. » Pour autant, ajoute-t-il, les enseignes « pourraient progresser, en améliorant le tri en amont des denrées qui ne sont plus commercialisables mais qui restent consommables, ce qui faciliterait beaucoup le travail des associations ».Ces dernières, poursuit-il, devraient, pour leur part, « mieux se former aux règles d’hygiène et de sécurité alimentaire, ainsi que mettre en place un meilleur accompagnement des bénéficiaires en situation de précarité ». Quant à l’Etat, il doit veiller, « même en période de disette budgétaire », à maintenir les subventions au secteur caritatif, de même que les aides fiscales dont bénéficient les grandes surfaces (une déduction, sur l’impôt sur les sociétés, de 60 % de la valeur des denrées données, dans la limite de 0,5 % du chiffre d’affaires). Sur tous ces points, les banques alimentaires, qui n’ont pas été conviées à la rencontre organisée par Mme Royal, souhaitent « une concertation préalable à tout accord, avec des objectifs pluriannuels ».Sans attendre, deux nouvelles propositions de loi reprenant l’article censuré ont déjà été déposées, devant le Sénat et l’Assemblée nationale, par des parlementaires UDI et Les Républicains. Reste que le principal foyer du gaspillage alimentaire est celui des ménages. Une gabegie dont la résorption relève moins d’une loi que de la responsabilité de chacun.Lire aussi :Quelle quantité de nourriture les Européens gaspillent-ils réellement ?Pierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.08.2015 à 20h19 • Mis à jour le26.08.2015 à 20h28 Le groupe semencier et de biotechnologies américain Monsanto a annoncé mercredi 26 août qu’il abandonnait son offre de rachat de son concurrent suisse Syngenta. Celui-ci a rejeté à plusieurs reprises depuis le mois de mai les propositions de la firme, qui avait augmenté le montant de son offre pour tenter de vaincre ses résistances.« Syngenta a fait savoir que la proposition améliorée de Monsanto ne répondait pas [à ses] attentes financières. Dans ces conditions, le groupe ne va pas poursuivre sa proposition pour une combinaison avec Syngenta. » Le 18 août, la firme américaine avait transmis une proposition améliorée évaluant Syngenta à 470 francs suisses par action, dont 245 francs suisses en numéraire, au lieu de 449 francs suisses précédemment. Cet accord prévoyait en outre l’octroi aux actuels actionnaires du groupe suisse de 30 % de la nouvelle entité. Il augmentait également le dédommagement en cas d’échec de la fusion avant sa finalisation à 3 milliards de dollars.« Mais, faute de recevoir un engagement constructif de Syngenta, Monsanto va continuer de se concentrer sur ses opportunités de croissance sur la base de ses propres activités pour apporter à l’agriculture la nouvelle vague d’innovations. »Le patron de l’entreprise suisse, Mike Mack, avait indiqué fin juillet qu’il n’était pas favorable à une fusion avec Monsanto car « il y a trop de risques dans la mise en œuvre [et] les questions de concurrence n’ont pas été abordées ».Suite à l’annonce de l’abandon du projet, le cours de l’action Monsanto bondissait à la Bourse de New York de 7 % à 95,68 dollars alors que les actions Syngenta, cotées à Zurich et à New York, s’effondraient sur cette dernière place de 13,16 % à 67,81 dollars. Patrick Roger A la veille de l’université d’été du PS à La Rochelle, l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault et le député socialiste Pierre-Alain Muet, ancien conseiller économique de Lionel Jospin, publient un livre intitulé Pour un impôt juste, prélevé à la source (Editions Jean-Jaurès, 70 p., 6 €). Ils regrettent que les annonces de baisses d’impôt du gouvernement de Manuel Valls ne s’inscrivent pas dans un projet cohérent de la fiscalité. « Il faut remettre toutes les mesures conjoncturelles en cohérence avec une vision de long terme », expliquent-ils.Pour cela, ils jugent nécessaire d’amorcer, dès la prochaine loi de finances, un rapprochement entre l’impôt sur le revenu et la contribution sociale généralisée (CSG) en modifiant le mode de versement de la future prime d’activité, qui remplacera le RSA (revenu de solidarité active) activité et la prime pour l’emploi. Ils se disent déterminés à mobiliser les députés socialistes pour que cela soit inscrit dans la prochaine loi de finances pour 2016.En introduction de votre livre, vous écrivez que « l’addition de mesures prises au coup par coup ne suffira pas pour redonner au système sa cohérence ». N’est-ce pas en creux une mise en cause de la politique fiscale du gouvernement ?Jean-Marc Ayrault : Non. Cette conviction, je l’avais déjà énoncée en 2013 lorsque j’avais évoqué la nécessaire remise à plat de notre système fiscal. Je disais à l’époque qu’il était devenu incompréhensible et illisible et, de ce fait, dangereux du point de vue de l’adhésion des Français à l’impôt, qui est à la base du pacte social. Il n’y a pas de démocratie sans compréhension de l’impôt. C’est pour cela qu’il me semblait nécessaire de lancer ce chantier et de faire cette réforme.Un chantier qui a été laissé en plan…J.-M. A. : Pas complètement. Déjà, dès 2012 et 2013, nous avons pris un premier train de mesures : plafonnement des niches fiscales, tranche à 45 %, alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail, prélèvements exceptionnels sur les hauts patrimoines… Il y a eu ensuite d’autres mesures, notamment la suppression de la première tranche.Enfin, a été annoncé ce que je préconisais, avec Pierre-Alain Muet, depuis longtemps, à savoir le prélèvement à la source. Le moment est venu d’aller plus loin et de rapprocher les deux principaux impôts directs que sont l’impôt sur le revenu [IR] et la CSG. C’est ce qui donnerait sens et cohérence à notre politique et serait de nature à renouveler la confiance.Comment procéder à ce rapprochement ?J.-M. A. : Une première étape, concrète, pratique, passe par une modification de ce que le gouvernement a fait voter par le Parlement. Il faut revenir sur le remplacement du RSA activité et de la prime pour l’emploi par la prime d’activité. Nous pensons qu’il faut plutôt, et cela est possible, modifier le taux de la CSG, pour verser la prime d’activité sous la forme d’une réduction automatique et dégressive de la CSG jusqu’à 1,3 smic.Ainsi, tous les bénéficiaires potentiels de la prime d’activité la recevront chaque mois. Avec le prélèvement à la source qui va être mis en place, ainsi que la déclaration sociale nominative [qui va remplacer toutes les autres déclarations des entreprises], on peut donc aboutir à quelque chose de précis, de juste et de rapide.Pierre-Alain Muet : Depuis longtemps, le Parti socialiste plaide pour une réunification de l’imposition des revenus. Quand on fait la somme de l’IR et de la CSG, on arrive à peu près à ce qui se pratique dans les autres pays, mais avec une particularité : nous sommes le seul Etat européen où l’impôt est prélevé sur les revenus de l’année précédente, ce qui fait qu’il n’est pas adapté aux accidents de la vie professionnelle ou de la vie familiale. La bonne réponse, c’est donc de faire le prélèvement à la source de l’IR.Mais on peut aussi avancer sur la progressivité de la CSG. Notre livre, tout en restant dans le cadre de la politique gouvernementale, explique qu’on peut avancer simultanément sur le prélèvement à la source et sur la progressivité de la CSG.François Hollande avait fait de la réforme de la fiscalité un axe fort de sa campagne présidentielle. Ce qui se dégage des trois premières années du quinquennat, c’est une réforme inaboutie, faite d’à-coups et d’improvisations permanentes, sans projet cohérent.J.-M. A. : La spécificité française est liée à l’histoire. Mais les deux systèmes de prélèvement essentiels qui cohabitent sont aujourd’hui arrivés à bout de souffle. Ils créent de l’injustice. Quand l’impôt sur le revenu, le plus emblématique, n’est payé que par 47 % des contribuables et, de plus, pèse sur une partie encore plus réduite des Français, c’est une mauvaise chose, tant du point de vue démocratique que politique.Or, depuis l’année dernière, l’obsession du gouvernement a été la baisse de l’impôt sur le revenu et, en conséquence, la diminution du nombre de contribuables qui l’acquittent.J.-M. A. : Nous sommes arrivés au bout de cette méthode, ne serait-ce que pour des raisons budgétaires. Tout en nous inscrivant dans l’esprit des réformes gouvernementales, nous proposons d’autres solutions. Le temps de la réforme fiscale est venu. On parle beaucoup de réformes structurelles, dans tous les domaines, en voilà une. Faisons-la. Donnons plus de transparence et plus de justice à l’impôt.C’est le budget de la dernière chance ?P.-A. M. : Il y a clairement une opportunité. Les prélèvements, ces dernières années, ont pesé sur les ménages. Les allègements ont eu lieu sur les entreprises et commencent à produire leurs effets : grâce au CICE et au pacte de responsabilité, mais aussi grâce à la baisse du prix du pétrole et à la dévaluation de l’euro, les entreprises ont retrouvé leur taux de marge d’avant la crise. Il faut maintenant, si on veut que l’économie redémarre, redonner du pouvoir d’achat aux ménages.Ce que nous disons, c’est qu’il faut replacer cette politique dans une vision d’ensemble, qui était celle de François Hollande dans sa campagne. Les mesures qui sont prises doivent s’inscrire dans une vraie réforme structurelle pour rendre notre impôt plus lisible. Pour cela, il vaut mieux agir aujourd’hui sur la CSG que continuer à agir sur le seul impôt sur le revenu. Il faut rappeler que neuf contribuables français sur dix payent plus de CSG que d’impôt sur le revenu. Il n’y a que le dernier décile de revenus, les 10 % les plus riches, qui payent plus d’IR que de CSG. Car tous les contribuables, contrairement à ce qu’on entend parfois, payent l’impôt. Et le plus gros, pour neuf sur dix d’entre eux, c’est la CSG.Quand Michel Sapin, le ministre des finances, affirme que la baisse de l’impôt portera sur l’IR, ça ne va pas dans ce sens.P.-A. M. : Nos propositions ne remettent pas en cause l’équilibre actuel de la politique économique. Nous nous inscrivons dans les choix macro-économiques qui ont été faits. Mais, si on peut aller plus loin, il faut avancer sur cette CSG progressive. Ce qui n’est pas incompatible avec d’autres mesures sur l’impôt sur le revenu. La grande force du discours de François Hollande, notamment durant sa campagne, c’était de ne jamais séparer l’impôt sur le revenu de la CSG. Nous pensons qu’il faut remettre toutes les mesures conjoncturelles en cohérence avec une vision de long terme.Au-delà du livre, comment comptez-vous vous organiser dans la perspective du prochain débat budgétaire ?J.-M. A. : Nous allons déposer des amendements, qui pourront être soutenus par de nombreux parlementaires. Les travaux parlementaires seront l’occasion de poursuivre de façon sereine ce débat, que le président de la République a lui-même ouvert. C’est une occasion à saisir. Il va falloir avancer dans le chantier du prélèvement à la source. Michel Sapin et Christian Eckert, avec qui nous en avons discuté, se montrent intéressés par nos propositions. C’est le bon moment pour faire avancer les choses.Vous en avez parlé au président de la République ?J.-M. A. : J’ai évoqué avec lui à de multiples reprises le chantier de la réforme fiscale. Je sens que les choses bougent. On a besoin de redonner de la confiance dans le débat politique, en particulier chez tous ceux qui, à gauche, attendent des réformes porteuses de justice sociale. Alors, n’hésitons pas, avançons.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Picut Eurofound, la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail, a publié, en juillet dernier, un rapport intitulé "Revalorisation ou polarisation ? Les changements de la structure de l’emploi à long terme et au niveau mondial". Il s’est notamment intéressé aux emplois qui ont le plus été détruits et ceux qui ont connu les plus forts taux de croissance dans l’Union européenne, durant la période post crise, c’est-à-dire entre 2011 et 2014 . L’objectif consiste à évaluer dans quelle mesure les changements récents ont un effet polarisant, causé par une baisse des emplois à rémunération moyenne, ou revalorisant, du fait de la croissance des emplois à haute rémunération. Sur cet intervalle de trois ans, la croissance de l’emploi dans l’UE a présenté une polarisation asymétrique : les emplois bien rémunérés ont connu la plus forte croissance ; l’évolution a été modeste pour les emplois les moins rémunérés et la catégorie des salaires moyens a connu une baisse de l’emploi.Le rapport rappelle qu’un quart de l’emploi de l’UE est concentré dans seulement 11 métiers et la moitié dans environ 60. Les deux types de professions employant le plus de personnes sont les travailleurs dans le commerce de détail (12 millions) et les professionnels de l’enseignement (9,6 millions). Durant la période 2011-2014, ces salariés ont eu un emploi stable, avec une augmentation très modeste pour ceux dans l’enseignement.  Dans le même temps, les plus grandes pertes d’emplois en absolu et en relatif ont continué à se produire dans le secteur de la construction, avec des baisses annuelles comprises entre 3,4% et 5,2% selon les métiers, et dans celui de l’industrie. Huit millions d’emplois ont ainsi été détruits pendant la période 2008-2013. Cette diminution constante de l’emploi dans ces deux grands secteurs d’activité a été le principal facteur de polarisation observé durant la crise.Les emplois liés aux services à la clientèle dans le secteur financier ont également connu une forte baisse relative. Des emplois publics ont également été détruits, montrant ainsi la pression sur la masse salariale et les contraintes budgétaires accrues dans la fonction publique depuis 2011. Enfin, dans les 10 métiers qui ont le plus diminué entre 2011 et 2014, on trouve des emplois du secteur du commerce de détail et de gros, des destructions s’expliquant par le développement des nouvelles technologies et du commerce en ligne.Les croissances relatives les plus fortes se situent dans les services, notamment du côté des professionnels de la santé et des services aux particuliers, mais également dans le secteur de l’information et de la communication et du consulting.Depuis le deuxième trimestre 2013, le niveau d’emploi net dans l’UE a amorcé une reprise, avec une hausse d’1,8 million au 2ème trimestre 2014. Néanmoins, le niveau global de l’emploi dans l’UE accuse encore un différentiel négatif de quatre millions par rapport au niveau du début de la crise il y a six ans.Une progression de l’emploi temps partielDans certains pays européens, notamment au Royaume-Uni, les emplois de services faiblement rémunérés ont représenté une grande part de la croissance récente. "Cette situation agite le spectre de la croissance de l’emploi à faible productivité, dans laquelle la production et, en fin de compte, le niveau de vie n’augmentent pas en dépit d’une augmentation des opportunités d’emploi", écrivent les auteurs du rapport. On assiste également à une forte croissance récente de la part de l’emploi à temps partiel. Aujourd’hui, les services représentent 7 emplois sur 10 en Europe. Il y a eu 2,8 millions nouveaux emplois nets dans le secteur des services en 2014 par rapport à 2011. Parallèlement, les emplois à haute rémunération continuent de progresser.Le rapport conclut que si l’on classe les emplois de l’UE en cinq catégories de taille égale (quintiles) en fonction du salaire, il apparaît manifestement que la croissance de l’emploi à durée indéterminée et à temps plein est de plus en plus confinée au quintile supérieur, les emplois bien rémunérés ; dans tous les autres quintiles de la répartition des salaires, elle est en baisse.A noter que France Stratégie, aussi appelé Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP), a également publié le 24 août un document de travail intitulé "La polarisation des emplois : une réalité américaine plus qu’européenne ?" (mais qui ne prend pas en compte les données du dernier rapport d’Eurofound). Selon son auteure, "la polarisation des emplois est avérée sur longue période aux Etats-Unis mais apparaît moins évidente en Europe" . Elle estime que "la réversibilité ou l’accentuation de la polarisation – dont la réalité est à nuancer – reste donc posée et constitue une interrogation majeure pour l’avenir".Gaëlle PicutJournaliste au Monde Frédéric Cazenave Rassurer pour inciter à prêter. La plate-forme de crowdfunding Finsquare spécialisée dans les prêts aux PME va automatiquement assurer les particuliers qui financent un projet sur son site. « A partir du 1er septembre, dès qu’un particulier finance un projet, il est couvert en cas de décès ou de perte d’autonomie du représentant de l’entreprise, ou en cas de faillite et de redressement judiciaire de l’entreprise. Cette assurance est gratuite pour l’emprunteur », précise Polexandre Joly, le président de l’entreprise.La garantie n’est toutefois pas totale, l’assurance couvre la moitié du montant prêté et cette assurance n’est valable que 18 mois, après une franchise de 6 mois. Il n’empêche, avec cette initiative, Finsquare, qui s’est lancé le 1er décembre 2014 et a financé 45 entreprises, cherche à se démarquer dans un marché encore embryonnaire ou la concurrence est rude (des sites comme Unilend, Lendopolis, Lendix, Credit.fr... s’activent eux aussi).« Sécuriser les prêteurs »Depuis l’entrée en vigueur en octobre 2014 d’une réglementation encadrant le financement participatif, de nombreux acteurs se sont, en effet, lancés sur le créneau du prêt aux PME.Lire : L’essor du prêt en ligne booste la finance participative en EuropeL’intérêt pour les petites entreprises ? Elles y trouvent un nouveau moyen de se financer. Quant aux particuliers – tout comme les investisseurs institutionnels –, ils y voient une nouvelle façon d’investir, ces derniers prêtant généralement à des taux voisins de 8 %.Plus d’une dizaine de sites opèrent aujourd’hui. Or si les montants collectés sont en forte croissance (186 projets ont été financés depuis le début de l’année pour un montant total de prêt de 12,2 millions d’euros, selon le site crowdlending) ils sont encore nettement insuffisants pour permettre aux entreprises d’être rentables.« Pour que le marché accélère, il faut sécuriser les prêteurs, surtout en France ou l’aversion au risque est élevée. Si l’intérêt est réel pour le crowdfunding et toutes ses facettes, beaucoup ne passent pas à l’acte car ils ont peu de perdre leur investissement. Notre assurance devrait donc faire sauter un verrou psychologique », espère M. Joly.Lire aussi :La finance participative, un investissement encore balbutiantFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.08.2015 à 06h34 • Mis à jour le26.08.2015 à 10h05 Les efforts de Pékin seront-ils suffisants ? Dans une nouvelle tentative de soutenir l’économie à la peine et rassurer les investisseurs, la banque centrale chinoise (PBOC) a annoncé mardi la baisse de ses taux d’intérêt, pour la cinquième baisse depuis le mois de novembre.Après deux jours de débâcle, la Bourse de Shanghaï a limité ses pertes, mercredi 26 août. Ouvrant en petite hausse de 0,53 %, la place a finalement clôturé en baisse de 1,27 %, échouant à rebondir.Lire notre décryptage :Trois questions pour comprendre l’effondrement de la Bourse chinoise et des marchés mondiauxUn sentiment d’amélioration également ressenti par les autres places financières asiatiques, à l’image de la Bourse de Tokyo, qui a rebondi de plus de 3 % à la clôture. L’indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a fini en hausse de 3,2 % (+ 570,13 points) à 18 376,83 points. Il avait perdu plus de 2 800 points (– 13 %) au cours des six précédentes séances.Côté européen, une certaine fébrilité continuait à gagner les marchés. La Bourse de Paris accélérait son repli mercredi matin dans les premiers échanges, perdant plus de 2 %. La Bourse de Francfort évoluait également en baisse dans la matinée (-2,02 %), incapable de se stabiliser après deux séances de montagnes russes face à la situation en Chine. Londres accusait également des pertes de plus de 1,5 % dans les premiers échanges.Des assouplissements monétaires attendusMardi soir, la Bourse de New York avait clôturé en repli, optant pour une certaine prudence après les dernières annonces de Pékin. Ces nouveaux assouplissements monétaires étaient largement attendus, alors que la conjoncture ne cesse de s’assombrir dans la deuxième économie mondiale, non sans conséquences sur les marchés mondiaux qui ont connu lundi une journée noire. Mardi, la Bourse de Shanghaï avait dévissé de 7,63 %, après avoir déjà perdu 11 % la semaine dernière et s’être effondrée lundi de 8,49 % – sa plus forte baisse journalière en huit ans – dans un climat d’affolement général. Elle a perdu plus de 40 % depuis mi-juin.Depuis mercredi, le taux de prêts à un an et le taux des dépôts à un an sont abaissés de 25 points de base et ramenés respectivement à 4,6 % et 1,75 %. Simultanément, la banque centrale a abaissé de 50 points de base les ratios des réserves obligatoires imposés à certains établissements financiers, une mesure censée leur permettre de prêter davantage.Lire aussi :Le krach boursier chinois a peu en commun avec la crise de 1997 Isabelle Chaperon Même la diplomatie se met aux rencontres express, chères aux agences matrimoniales et aux start-up. Le premier « speed dating » organisé par le Quai d’Orsay a permis mardi 25 août à 500 patrons de PME de discuter en tête-à-tête avec 169 ambassadeurs de France revenus des quatre coins de la planète. La manifestation s’est tenue à Paris, dans le 15e arrondissement, dans des anciens ateliers de l’Imprimerie nationale transformés pour l’occasion en ruche bourdonnante.La fine fleur de la diplomatie française avait beau se presser là, l’exercice n’avait rien de mondain. Alignés sagement en rangées derrière leur petite table en formica, avec une pancarte portant le nom du pays où ils sont en poste, la Norvège entre la Nouvelle-Zélande et le Nigeria, les ambassadeurs se sont fait passer sur le gril par des patrons venus parler business.« J’ai eu des noms, des idées »Pari tenu. « Je ne suis pas mécontent », a concédé Christian Poinsot, PDG d’Icare, une PME experte en matière de contamination, qui avait fait le déplacement de Clermont-Ferrand afin d’échanger avec les ambassadeurs de France auprès de la Suisse et du Brésil. « C’est très concret », lâche Philippe Guillot-Chêne, à la tête d’une autre PME dans le domaine de la santé, ravi de son contact avec « Mme Brunei ».Ce bal minuté de quelque 1 700 rendez-vous, quinze minutes maximum chacun, interrompus par des sonneries stridentes, s’est prolongé toute l’après-midi. « Il va falloir faire votre petite affaire rapidement », avait prévenu, en ouvrant la séance, Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères à l’origine de cette initiative, qui s’inscrit dans sa stratégie de diplomatie économique.« J’ai eu des noms, des idées » : Charlotte Bruel, la patronne des Bateaux-Mouches, a eu, elle, la chance de décrocher le premier créneau avec le gagnant de l’Eurovision du jour, Maurice Gourdault-Montagne, l’ambassadeur de France en Chine, le plus sollicité avec 150 demandes de rendez-vous, pour 13 possibles seulement. Pour le reste, la zone la plus demandée par les PME a été l’Afrique subsaharienne.Les ambassadeurs, eux aussi, se montraient satisfaits de ces échanges. « Cela m’a permis de voir des entreprises qui étaient déjà implantées en Arabie saoudite mais qui pouvaient faire face à un blocage. Quand on est sur place, on connaît les rouages et on peut donner un coup de main », témoigne, de son côté, Bertrand Besancenot, l’ambassadeur à Riyad, « mais j’ai répondu aussi aux questions de ceux qui s’interrogeaient sur le pays, comme cette chef d’entreprise qui se demandait si c’était un obstacle d’être une femme pour faire des affaires en Arabie saoudite ».Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre Sandrine Treiner, 50 ans, présente à France Culture depuis 2010, a été choisie, mardi 25 août, pour succéder à Olivier Poivre d’Arvor, évincé de la direction de la chaîne publique en juillet.Comment se porte France Culture, un mois et demi après l’éviction de votre prédécesseur, Olivier Poivre d’Arvor ?La chaîne s’est tout simplement remise à faire de la radio. L’année a été lourde pour les antennes, avec beaucoup de fatigue et de tensions accumulées. Cela nous a donné le désir de se remettre au cœur de notre pratique. Notre grille d’été a été marquée par de beaux moments de radio : des séries d’été, de grandes traversées... dans une sorte de calme après la tempête.Olivier Poivre d’Arvor est parti dans des conditions houleuses...Je suis arrivée à France Culture il y a cinq ans car il est venu me chercher. Je lui dois mon arrivée et les cinq années où j’ai appris ce qui me permet aujourd’hui d’être directrice. Nous formions une équipe très soudée, avec de bons résultats. Au-delà de la rupture avec Olivier Poivre d’Arvor, la confiance a été donnée à la continuité.Il y avait d’autres choix ?Je l’ignore, et j’ai passé l’été à travailler pour que l’antenne soit bonne.Comment voulez-vous désormais faire évoluer France Culture ?Ce qui est formidable dans notre chaîne, c’est qu’on sait qui on est, pourquoi on existe et pourquoi on fait ce qu’on fait. Cela nous autorise des pas de côté par rapport à nos champs identitaires. C’est ce qui éclaire nos choix pour cette rentrée. Ainsi le duo que forment entre 19 et 20 heures Martin Quenehen et Mathilde Serrell : d’un côté une voix présente depuis longtemps à l’antenne, et de l’autre quelqu’un venant bousculer cette évidence, issue d’un autre univers, plus jeune et décalé, celui de Radio Nova.Vous allez devoir vous passer de Marc Voinchet, qui quitte la matinale pour la direction de France Musique...Il ne pouvait en effet pas faire les deux ! Le succès de notre matinale est avant tout lié à notre approche distanciée de l’actualité. Si on prend du recul, nous avons eu un excellent matinalier avec Nicolas Demorand. Quand il est parti, Ali Baddou l’a remplacé et a renforcé la matinale. Puis ce fut au tour de Marc. Alors je n’ai pas de doute sur le fait que Guillaume Erner contribuera à développer encore ce rendez-vous. Il vient de France Inter mais il incarne pleinement l’esprit de France Culture, il a son brevet en sciences sociales et aime aussi vagabonder !Après avoir atteint un record, à 2,3 %, l’audience cumulée de France Culture a baissé au printemps, à 1,8 %. Inquiétant ?Nous avons été la station la plus touchée par la grève de mars-avril, en restant à l’arrêt 28 jours. Ils est donc normal que la mesure d’audience ait été touchée. En réalité, si on regarde la période de sondage Médiamétrie, après la grève, notre audience était remontée à un niveau comparable à celui de janvier/mars.A vos yeux, qu’a révélé cette grève si suivie à France Culture ?Avant tout un état d’inquiétude. Les médias sont des révélateurs de la société qui les entoure et nous avons été touchés à notre tour par la peur du déclassement. En interne, le conflit a montré la nécessité de revoir des éléments d’organisation, de circulation de l’information, d’association des personnels et des partenaires sociaux aux projets du groupe.Toute la direction s’est depuis attelée à améliorer les choses. Enfin, au delà de la question budgétaire, la grève a pointé la question du sens, qui agite tous les médias. Nous sommes en plein tournant, en train de définir ce que nous ferons dans vingt ans. Cela soulève naturellement des interrogations.Vous allez devenir directrice de chaîne dans une entreprise encore fragile, où un plan de départs volontaires se prépare, sous l’autorité d’un président parfois contesté... Vous avez hésité ?Le fait que la direction soit confiée à une femme qui a toujours été une auditrice de France Culture, qui a la passion de cette chaîne chevillée au corps, ça ne se discute pas. C’est un signal et j’y réponds avec enthousiasme. Je suis très attachée au service public. Nous avons un rôle à jouer dans la société actuelle et c’est ce qui compte. Et j’ai confiance dans l’avenir de cette maison.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.08.2015 à 12h36 • Mis à jour le12.08.2015 à 14h52 Moins de 1,2 milliard d’euros : c’est la somme que devait officiellement rembourser la France à la Russie, à la suite de l’annulation de la vente de deux navires de guerre Mistral. Selon le ministre de la défense français, Jean-Yves Le Drian, l’accord, annoncé le 5 août après huit mois d’intenses négociations, prévoyait en effet le strict remboursement du prix d’achat initial des bâtiments. Mais selon les calculs du Canard enchaîné, la facture serait bien plus élevée : près du double, à savoir autour de 2 milliards d’euros.Lire aussi :Paris et Moscou trouvent un accord sur les MistralLe communiqué de l’Elysée précise que le remboursement concerne « exclusivement » « les sommes avancées au titre du contrat ». Mais, selon l’hebdomadaire, si la France a déjà remboursé les quelque 896 millions d’euros qui avaient été versés par Moscou, un certain nombre de frais indirects, également avancés par les Russes, demeurent.Le Canard énumère ainsi : le remboursement des frais d’aménagement du port de Vladivostok pour l’accueil des navires ; l’adaptation de trente-deux hélicoptères K52 emportés par le navire ; et la formation de quatre cents marins russes pendant un an et demi.Paris devra également payer, comme promis, la marge escomptée par la DCNS, le groupe industriel public constructeur des Mistral. Et restituer la totalité des équipements électroniques à Moscou. Mettre, également, les navires aux normes de l’OTAN, et payer encore d’onéreux frais de gardiennage et d’entretien des navires à quai pendant les mois nécessaires à ces opérations. Bref, au total, « la facture de la vente annulée devrait dépasser 2 milliards d’euros », estime le journal.Lire aussi :210 jours avec le Mistral, le récit d’un marin russe dépitéLes conditions de l’accord annoncées au Parlement à la rentréeSi les termes de l’accord franco-russe, et notamment la facture à payer, n’ont pas été rendus publics lors de son annonce, ces conditions seront précisées au moment de l’examen du texte au Parlement, « dès la rentrée », soit à partir du 14 septembre, a dit le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui assure « qu’on s’en tire très bien, d’après ce que me disait le premier ministre ». François Hollande avait confirmé que « le Parlement français sera[it] saisi d’un projet de loi pour ratifier cet accord » et que « les chiffres très précis ser[aie]nt dans le document parlementaire ».Après des mois de tergiversations qui ont empoisonné les relations franco-russes, la France a donc récupéré la « pleine propriété et la libre disposition » des deux navires. La marine française n’ayant pas l’intention de les garder, restrictions budgétaires obligent, Paris s’est mis en quête de nouveaux acquéreurs. Le 6 août, le président Hollande a assuré qu’ils « suscit[ai]ent une certaine demande de la part de beaucoup de pays, et [qu’]il n’y aura[it] aucune difficulté pour trouver preneur ». Le Caire serait notamment candidat à leur rachat, tout autant que l’Arabie saoudite. Cécile Boutelet (Berlin, correspondance), Alain Salles et Marie Charrel (envoyée spéciale à Athènes) Un grand pas a été fait, mais la route est encore longue. Si Athènes et les représentants des créanciers sont parvenus, mardi 11 août, à un accord technique sur le troisième plan d’aide au pays, les discussions vont désormais entrer dans une séquence plus politique. Après les experts, ce sont désormais le Parlement grec, certains parlements nationaux et surtout les ministres des finances de la zone euro (l’Eurogroupe) qui devront valider le nouveau programme d’aide, de 86 milliards d’euros sur trois ans.Une phase qui s’annonce délicate, même si Athènes se comporte comme si tout était déjà réglé. De fait, mardi 11 août, les réactions des partenaires du pays étaient aussi prudentes que mesurées. Certains se sont même gardés de trop se prononcer.C’est le cas de l’Allemagne, qui n’a jamais caché ses réticences face à la signature d’un accord rapide. « Le ministère des finances va prendre le temps d’examiner l’accord en profondeur », déclarait ainsi mardi matin Jens Spahn, le secrétaire parlementaire au ministère des finances. Tout en louant la détermination d’Athènes dans les négociations, il a précisé que l’important, pour Berlin, est que « le programme soit en mesure de remettre la Grèce sur le chemin de la croissance ».Lire nos explications :Grèce : un nouvel accord, et maintenant ?Pas encore de réaction officielle de ParisSelon une source proche du gouvernement allemand, une première réaction de celui-ci sur le détail du plan pourrait n’intervenir que jeudi. Il faut dire que le calendrier est délicat. La chancelière Angela Merkel, qui devrait apporter son soutien au texte, doit en effet faire revenir les parlementaires de vacances pour qu’ils puissent voter la semaine prochaine, alors qu’une partie d’entre eux a voté contre l’accord du 13 juillet qui scellait les grandes lignes du programme.Si le processus prenait du retard, Athènes pourrait toucher un prêt relais, comme en juillet, pour rembourser les 3,5 milliards d’euros qu’elle devait à la Banque centrale européenne (BCE) le 20 juillet. Une option que Berlin favorise depuis le début, soulignant qu’un accord « exhaustif » est plus souhaitable qu’un propos « rapide ». Une option que défendait encore Mme Merkel auprès du premier ministre grec Alexis Tsipras lundi soir, au téléphone. A Paris, où il n’y a pas encore eu de réaction officielle, on salue un programme plus orienté vers les réformes que vers les économies budgétaires. « Les Grecs ont répondu dans les délais et avec le niveau de précision décidé en juillet », indique-t-on du côté de l’Elysée. Paris rappelle que si le calendrier est respecté, un nouvel allégement de la dette publique grecque pourra être discuté à l’automne.Lire sur Les Décodeurs :Six ans de crise en Grèce, neuf plans d’austérité, trois plans d’aide...« Nous avons besoin d’un accord politique »Les institutions partenaires d’Athènes – la BCE, le Fonds monétaire international (FMI), le Mécanisme européen de stabilité (MES) et la Commission européenne – se sont quant à elles montrées très discrètes.Seule la Commission s’est prononcée officiellement. « Ce que nous avons à ce stade, c’est un accord technique. Nous n’avons pas pour l’instant d’accord au niveau politique et c’est ce dont nous avons besoin », a ainsi déclaré une porte-parole, Annika Breidthardt. Plusieurs sources bruxelloises et européennes confirment avec insistance que sans feu vert politique, le compromis technique ne vaut rien.De son côté, M. Tsipras a déposé l’accord, sous la forme d’un texte de loi de près de 400 pages, à la Vouli, le Parlement grec, dans la nuit du mardi 11 au mercredi 12 août. Son examen en commission devrait intervenir mercredi ou jeudi, avec un vote en plénière dans la nuit. S’exprimant pour la première fois depuis la fin des négociations mercredi, le premier ministre grec s’est dit « confiant » dans la conclusion définitive de cet accord. Tout en prédisant l’échec de ceux qui voudraient « réaménager la zone euro en se servant de la Grèce ».« Comme lors des deux derniers rounds de mesures d’austérité, le projet devrait être adopté grâce au soutien de l’opposition », explique Blanka Kolenikova, analyste au cabinet IHS. L’aile gauche de Syriza est en effet très réticente à l’adoption du nouveau plan. Selon les observateurs, Alexis Tsipras sera probablement contraint d’appeler à des législatives anticipées après le résultat du vote, s’il veut rassembler ses troupes.Lire le récit :Entre la Grèce et ses créanciers, des négociations… dans le calme« Affiner les détails »Dans tous les cas, les ministres des finances de la zone euro tiendront une téléconférence vendredi 14 août pour évoquer l’accord, a annoncé mardi 11 août Mariano Rajoy, le président du gouvernement espagnol, en précisant que son Parlement pourrait se prononcer sur le plan la semaine prochaine.L’Eurogroupe peut-il rejeter le texte ? Certains pays, notamment les Pays-Bas, l’Espagne et la Finlande, sont réticents. « Parler d’un accord est un bien grand mot, il reste du travail à accomplir pour affiner les détails », assénait ainsi mardi 11 août le ministre finlandais des finances Alexander Stubb.Mais tout porte à croire qu’après les négociations apaisées de ces derniers jours, l’Eurogroupe donnera son feu vert. Cela permettra à certains parlements nationaux – comme en Allemagne, aux Pays-Bas ou en Finlande –, de se prononcer à leur tour, la semaine prochaine.Christophe Garach (Bruxelles, correspondance)Marie Charrel (envoyée spéciale à Athènes)Journaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterCécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au MondeAlain SallesJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Albert (Londres, correspondance) Une nouvelle fois sous les projecteurs, la banque Co-op l’a échappé belle. Mardi 11 août, le régulateur financier britannique (Financial Conduct Authority, FCA) a annoncé qu’il aurait dû infliger une amende de 120 millions de livres sterling (170 millions d’euros) à cet établissement mais, qu’en raison de sa fragilité, il y renonçait.Depuis deux ans, la Co-op tente de se reconstruire et de renouer avec son image de « banque éthique ». En 2013, ses clients sont tombés de haut. L’établissement se targuait d’être une « coopérative » qui prenait soin des communautés et était prudente avec l’argent qui lui était confié. Mais, en juin de cette année-là, la banque a dû reconnaître qu’il lui manquait 2 milliards d’euros de fonds propres. Au bord de la faillite, l’établissement n’a dû son salut qu’à l’intervention de hedge funds.Des erreurs « sérieuses »Le président non exécutif de Co-op, Paul Flowers, a dû démissionner et l’affaire aurait pu s’arrêter là. Mais cinq mois plus tard, voilà que ce dernier faisait soudain la « une » des tabloïds. M. Flowers, pasteur méthodiste, s’était fait prendre le nez dans un billet de banque en train de sniffer des lignes de cocaïne. Une vidéo le montrait en train de compter son argent pour payer un dealer.Outre la poudre blanche, M. Flowers ne détestait pas plus non les méthamphétamines et la kétamineOutre la poudre blanche, l’homme obèse, qui manquait de toute expérience bancaire, ne détestait pas plus non les méthamphétamines et la kétamine, un anesthésiant. Plaidant coupable lors de son procès, il a reconnu qu’il prenait régulièrement de la cocaïne alors qu’il était à la tête de la Co-op Bank.Le vrai scandale était cependant financier. Sous sa direction, l’établissement, qui compte aujourd’hui 150 agences et 1,4 million de comptes courants, a fait n’importe quoi. Mardi 11 août, la FCA et la Banque d’Angleterre ont révélé l’ampleur des erreurs commises. « La culture [de la Co-op] donnait la priorité aux intérêts financiers de court terme plutôt que de prendre des actions prudentes et durables. » Les erreurs ont été « sérieuses et courantes » à partir de 2009, quand la banque a acheté sa concurrente Britannia Building Society. Les finances de cette dernière étaient catastrophiques, mais la direction de la Co-op a préféré fermer les yeux. La gestion des risques, notamment pour les prêts aux promoteurs immobiliers, était particulièrement laxiste. L’effet cocaïne peut-être.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.08.2015 à 09h05 • Mis à jour le12.08.2015 à 11h37 Le groupe britannique Pearson achève son retrait du secteur de la presse en annonçant la vente, mercredi 12 août, de The Economist Group, qui édite le prestigieux hebdomadaire The Economist, pour la somme de 731 millions de dollars (661 millions d’euros).Une partie des actions a été rachetée par The Economist Group lui-même. C’est Exor, entreprise propriété de la famille Agnelli, notamment actionnaire du conglomérat automobile Fiat Chrysler, qui s’est portée acquéreuse du reste.Le groupe possède déjà des parts dans le journal italien La Stampa, et, plus indirectement, dans le principal quotidien du pays, le Corriere della Sera. Avec cet achat, Exor, qui détient déjà 4,7 % de The Economist Group, ne sera pas majoritaire dans l’entreprise de presse.Un virage vers l’éducationPearson avait déjà annoncé la vente du Financial Times au japonais Nikkei, au mois de juillet. Il en avait profité pour évoquer sa volonté de vendre The Economist. Avec le fruit de ces deux ventes, le groupe veut désormais se concentrer sur le secteur de l’éducation. Selon Bloomberg, Pearson pourrait aussi, prochainement, vendre tout ou partie de ses parts (47 %) dans le groupe d’édition Penguin Random House à l’Allemand Bertelsmann, qui en détient le reste.Même si ses revenus sont en baisse, l’influent magazine de 172 ans n’est pas le plus à plaindre, dans un secteur de la presse largement moribond. Tiré à 1,6 million d’exemplaires, son dernier bénéfice annuel s’élève à 60 millions de livres (84 millions d’euros).Lire aussi :Le Financial Times, bible de la City, passe sous pavillon japonais 12.08.2015 à 06h54 • Mis à jour le12.08.2015 à 10h57 | Marie Charrel « En six ans de crise, on n’avait jamais vu ça », s’étonne encore une source européenne. Depuis le samedi 8 août, lorsque les négociations entre Athènes et ses créanciers ont accéléré pour aboutir à un accord technique mardi 11 août, les deux parties donnent le même son de cloche. « Les discussions se sont faites en bonne entente », dit-on côté grec. « Nous avons travaillé dans une ambiance apaisée pour conclure un compromis au plus vite », déclare-t-on du côté des « institutions », à savoir la Commission européenne, le Fonds monétaire international (FMI), la Banque centrale européenne (BCE) et le Mécanisme européen de stabilité (MES).Depuis le 20 juillet, les représentants des créanciers, le ministre grec des finances Euclide Tsakalotos et celui de l’économie, George Stathakis, se sont régulièrement rencontrés dans l’Hôtel Hilton, au centre d’Athènes, où logeaient les premiers. Ensemble, ils ont négocié des dizaines de mesures que la Grèce devra appliquer en contrepartie de l’aide. « Des discussions aussi techniques auraient pu s’étaler pendant des mois », s’étonne Nick Kounis, économiste chez ABN Amro.En échange d’une nouvelle aide de 86 milliards d’euros sur trois ans, la Grèce s’est ainsi engagée à déréguler le marché du gaz naturel, à créer un fonds de privatisation, à supprimer les exemptions fiscales des agriculteurs, lancer une série de réformes structurelles ambitieuses, etc.Lire la synthèse :Grèce : un nouvel accord, et maintenant ?« Virage à 180 degrés » « C’est à peine croyable : il y a tout juste trois mois, Tsipras n’aurait jamais accepté un tel programme », souligne un proche des négociateurs. Et pour cause : le premier ministre, leader de la gauche radicale de Syriza, a construit sa victoire sur le rejet de la rigueur et des deux premiers plans d’aide. Pendant six mois, il a fait traîner les discussions. Les psychodrames et coups d’éclat étaient alors la règle. Les maladresses de l’ex-ministre des finances, le trublion Yannis Varoufakis, dont les chemises à fleurs laissaient pantois à Bruxelles, faisaient craindre le pire. Les tensions ont culminé le 5 juillet, lorsque M. Tsipras a organisé un référendum pour ou contre l’austérité, en appelant les Grecs à voter contre…Que s’est-il passé depuis ? « Tsipras a opéré un virage à 180 degrés », explique Yannis Koutsomitis, analyste indépendant. « Tout a changé après l’accord européen du 13 juillet, lorsque les dirigeants de la zone euro se sont entendus pour négocier un troisième plan d’aide », confirme M. Kounis.D’un coup, Alexis Tsipras s’est résolu à accepter l’essentiel des demandes de ses partenaires, à l’exception de quelques lignes rouges. Varoufakis a été remplacé par le discret Euclide Tsakalotos. Celui-ci a mené les négociations en compagnie de George Chouliarakis, bon connaisseur des institutions européennes. Tous les deux étaient sur la même ligne que le premier ministre : conclure un accord au plus vite, quitte à céder sur plus de points que prévu. Et ce, pour au moins deux raisons.La première est que la conjoncture économique grecque s’est dégradée bien plus vite que le gouvernement ne l’imaginait. Les banques, sous contrôle des capitaux depuis le 29 juin, sont au bord de l’effondrement. L’économie a replongé en récession. Le leader grec a compris qu’il n’avait plus une minute à perdre pour éviter un nouveau naufrage financier à son pays.Sa seconde motivation est politique. En concluant les négociations au plus vite, Tspiras espère couper l’herbe sous le pied à l’aile gauche de Syriza, vigoureusement opposée au troisième plan d’aide. Et qui pourrait fait scission. Selon les observateurs, c’est d’ailleurs pour empêcher ses détracteurs de monter un parti parallèle qu’il aurait annoncé, le 29 juillet, envisager des élections législatives anticipées.Pour resserrer ses rangs, il pourra mettre en avant la renégociation de la dette publique du pays, dont le principe est selon lui acquis. Mais qui ne sera pas abordée avant l’automne. Plusieurs pays, dont l’Allemagne, ne veulent en effet pas entendre parler de sa réduction. Autant dire que le ton pourrait à nouveau monter lorsque le sujet reviendra sur la table…Lire sur Les Décodeurs :Six ans de crise en Grèce, neuf plans d’austérité, trois plans d’aide...Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.08.2015 à 00h41 • Mis à jour le12.08.2015 à 07h46 Le conglomérat américain General Electric (GE), en plein recentrage sur ses activités industrielles, a annoncé mardi 11 août 2015 céder pour environ 9 milliards de dollars des actifs de prêts dans la santé à la banque Capital One.Les actifs vendus comprennent un portefeuille de prêts octroyés à des acteurs de l’industrie de la santé, et le groupe Healthcare Financial Services (HFS), son activité de prêts aux services de santé aux Etats-Unis. La transaction devrait être finalisée au quatrième trimestre, selon un communiqué.Allègement drastique des activités financièresGE a annoncé qu’il allait en parallèle vendre pour 600 millions de dollars le portefeuille des investissements réalisés dans l’immobilier par HFS. Ces opérations s’inscrivent dans le cadre de la stratégie de recentrage sur les activités industrielles – aéronautique, production d’électricité, équipements pour le bâtiment, transport et santé – à travers un allégement drastique des activités de la filiale financière GE Capital.Lire :General Electric quitte le métier de la financeGE a déjà vendu l’équivalent de 68 milliards de dollars d’actifs financiers et vise les 100 milliards de dollars de ventes d’ici à la fin de l’année. D’autres cessions sont prévues en 2016.Le conglomérat, qui veut générer 90 % de ses bénéfices de ses activités industrielles à compter de 2018, pour 58 % l’an dernier, prévoit de conserver seulement les structures de GE Capital offrant des solutions de financement aux clients souhaitant acquérir des produits qu’il fabrique. 11.08.2015 à 18h18 • Mis à jour le12.08.2015 à 11h37 Google devient Alphabet, mais Google continue d’exister au sein d’Alphabet : si vous n’avez rien compris aux annonces de Google, la nuit dernière, tour d’horizon des principales questions. Que s’est-il passé ?Google a annoncé, à la surprise générale, une importante restructuration, dans la nuit de lundi 10 à mardi 11 août. L’entreprise change de nom et devient Alphabet, une holding qui supervisera toutes les filiales du groupe. Le changement devrait être effectif au début de 2016 : Alphabet supervisera une série d’entreprises, dont Nest (objets connectés), Calico (lutte contre le vieillissement) et Google.Google a-t-il disparu ?Pas du tout : la société continue d’exister, mais en tant que filiale de la nouvelle entité, Alphabet. La partie la plus grand public de Google garde le nom de Google. Le moteur de recherche continuera de s’appeler Google, et les noms des services ou produits, comme Gmail, Drive, ou Android ne changeront pas.Je n’ai donc pas besoin de changer mon moteur de recherche Google.com en Alphabet.com ?Pas du tout. D’autant plus que l’adresse Alphabet.com… n’appartient pas à Google. Elle est la propriété de BMW, et le site est actuellement inaccessible. De même, le compte Twitter @alphabet vous donnera peu d’informations sur le nouveau groupe, puisqu’il appartient à un illustre inconnu qui a eu une journée difficile lundi :Well, that was an interesting way to end a Monday...— alphabet (@Chris Andrikanich)require(["twitter/widgets"]);Cela va-t-il changer quelque chose pour les conditions d’utilisation des services Google ?A court terme, non. Google a harmonisé il y a un an les conditions d’utilisation de ses services – ce qui lui a d’ailleurs valu de vives critiques de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), en France. Des changements pourraient cependant avoir lieu à plus long terme, par exemple si un produit de Google X fonctionne en utilisant des données collectées par Google, vu qu’il s’agira de deux sociétés distinctes.Pourquoi Google change-t-il sa structure ?Les explications de Larry Page, cofondateur de Google, sont peu claires. Dans son message publié lundi soir, il évoque un besoin de renouvellement de l’entreprise, mais aussi la volonté de faire preuve de plus de transparence. En clair, ce message, qui s’adresse principalement aux marchés financiers, indique que Google est prêt à détailler davantage les coûts et les revenus de ses filiales. En simplifiant, la quasi-totalité du chiffre d’affaires d’Alphabet proviendra en fait de Google, vu que la filiale comprendra toutes les entités qui génèrent aujourd’hui de l’argent : YouTube, la régie Google Ads…Les entités déficitaires, qui travaillent sur des projets à très long terme, comme Calico (lutte contre le vieillissement) et le laboratoire Google X (voitures sans pilote, lunettes connectées, projets biomédicaux ou sur les énergies renouvelables…), seront plus clairement identifiées dans les bilans financiers.Sont-ce les seules raisons ?Même si elle a été accueillie avec enthousiasme par la Bourse, cette restructuration est assez incompréhensible. Google, qui vient de publier d’excellents résultats et avait déjà satisfait les attentes des investisseurs en annonçant des coupes budgétaires dans ses projets les moins directement rentables, n’avait pas besoin de procéder à cette restructuration.Cette réorganisation a des intérêts pour Google, notamment pour ses dirigeants. Google X, un projet qui tient beaucoup aux cofondateurs et qui est dirigé par Sergueï Brin en personne, devrait théoriquement bénéficier d’un regain de liberté en devenant une filiale à part entière.Enfin, cette nouvelle structure sera mieux armée pour résister à certains types de procédures pour abus de position dominante, et offre de nouvelles possibilités en matière d’« optimisation » fiscale en séparant les entités les plus rentables et les plus déficitaires. La nouvelle structure est, comme Google l’était, basée dans le Delaware, un petit état américain qui offre des avantages fiscaux gigantesques aux entreprises qui s’y établissent.Quelles seront les autres filiales d’Alphabet ?Outre Google, qui sera dirigé par Sundar Pichai, la star montante de la société, Alphabet comptera sept filiales : Nest (domotique et objets connectés), Calico (lutte contre le vieillissement), Sidewalk (technologies et urbanisation), Fiber (fournisseur d’accès à Internet), X (laboratoire multiprojets à long terme), Capital (finance) et Ventures (investissements). Toutes sont dirigées par des hommes – la seule femme à figurer parmi les plus hauts cadres de l’entreprise, Ruth Porat, sera directrice financière à la fois de Google et d’Alphabet.Lire aussi :Sundar Pichai, un as du mobile à la tête de GoogleCette réorganisation a-t-elle changé l’équilibre des pouvoirs dans l’entreprise ?Pas pour l’instant. Les dirigeants des filiales sont restés les personnes déjà en poste, avec des ajustements sur les titres. Comme le notent plusieurs observateurs, la nouvelle structure permettra aussi à Google de créer un nouvel échelon de postes à responsabilité, pour récompenser des employés qu’elle souhaite promouvoir ou retenir.En fait, cette réorganisation ne change rien !C’est assez vrai… du point de vue de l’utilisateur, et à court terme. Les changements sont plus importants pour les investisseurs. Surtout, cette restructuration préfigure des changements à venir : ils faciliteront d’autres réorganisations à tous les niveaux, ou encore les rachats d’entreprises tierces – Google en a racheté près de deux cents depuis sa création, avec plus ou moins de bonheur.Pourquoi cela s’appelle-t-il « Alphabet » ?Officiellement, parce que c’est un jeu de mot sur « alpha », qui désigne dans le jargon financier un retour sur investissement supérieur à la normale, et « bet », qui signifie « pari ». Et ce mot a un avantage : il existe dans de très nombreux langages. Benoît Vitkine (Moscou - correspondance) La crise économique qui frappe la Russie est loin d’être terminée. Elle s’est même aggravée singulièrement au second trimestre de l’année 2015, selon les chiffres communiqués, lundi 10 août, par le service fédéral de statistique Rosstat.Entre avril et juin, le produit intérieur brut (PIB) russe a reculé de 4,6 % par rapport à la même période de l’année 2014, soit la pire performance jamais enregistrée depuis la récession de 2009. Surtout, cette contraction de l’activité marque une nette dégradation par rapport à la baisse du premier trimestre (– 2,2 %), mais aussi une déception pour le gouvernement, qui tablait sur un recul limité à – 4,4 %.Quoique plus mauvais qu’attendu, ces chiffres ne constituent pas une surprise complète. L’économie russe accuse les effets de la crise monétaire qui frappe le pays depuis décembre 2014. Sur les douze derniers mois, le rouble s’est déprécié de 43 % face au dollar, handicapant fortement le pouvoir d’achat et la consommation. Illustration de cette faiblesse, les chiffres de vente de voitures neuves, annoncés lundi, montrent un recul au mois de juillet de 27,5 % sur un an.Toujours en juillet, l’inflation s’est établie à 15,6 %, ce qui constitue un léger mieux par rapport aux 16,9 % atteints en mars (la pire performance en treize ans) mais reste largement insuffisant pour pouvoir renverser la tendance. Le Fonds monétaire international (FMI) prédit un taux d’inflation sur l’ensemble de l’année 2015 à 18 %, bien plus que les quelque 10 % prévus par la banque centrale russe.Crédit inaccessibleLe choc est d’autant plus rude pour les consommateurs que les prix des produits alimentaires, pour moitiés importés, ont encore plus grimpé sous l’effet de l’embargo imposé par le Kremlin et qui a été reconduit jusqu’au 5 août 2016, en réponse aux sanctions prises notamment par l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis.Lire aussi :Moscou prolonge d’un an l’embargo sur les produits alimentaires européensL’aggravation de la récession russe s’explique aussi par les mauvaises performances de l’industrie. En juin, la production industrielle a reculé de près de 20 %. Les mesures drastiques prises dès le mois de décembre 2014 par la Banque centrale pour soutenir le rouble ont rendu le crédit inaccessible aux entreprises. Son taux directeur actuel, à 11 %, est bien en deçà des niveaux de l’hiver, mais reste dissuasif pour l’activité.Les économistes s’accordent à penser que la période présente constitue le pic de la crise. « La baisse du taux de chômage, passé de 5,9 % de la population active en mars à 5,4 % en juin, et la stabilisation de la baisse de la consommation sont des signes encourageants, note Natalia Orlova, chef économiste chez Alfa Bank, mais il ne fait aucun doute que la reprise n’interviendra pas cette année. La tendance reste mauvaise pour les troisième et quatrième trimestres. »« Crise structurelle »Le scénario des autorités russes, qui espèrent une amorce de reprise dès le troisième trimestre et une croissance de plus de 2 % en 2016, paraît très optimiste, d’autant que le prix bas des hydrocarbures noircit un peu plus le tableau. La plupart des estimations se fondent en effet sur un baril à 60 dollars, quand celui-ci plafonne ces dernières semaines en dessous des 50 dollars. Les hydrocarbures représentent 25 % du PIB russe, 70 % de ses exportations et 50 % de son budget. Les récentes discussions sur le relèvement de l’âge de départ à la retraite – actuellement à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes –, et la baisse des pensions montrent que le pouvoir se prépare à affronter des jours plus difficiles encore.Dans ces conditions, les milieux d’affaires et les réformateurs ne cachent pas leur inquiétude. « Nous sommes au centre de la tempête », expliquait au Monde, fin juin, l’ancien ministre des finances, Alexeï Koudrine, appelant le Kremlin à des réformes de fond.« La crise actuelle n’est pas seulement une question de conjoncture, elle est structurelle, estime aussi Igor Nikolaïev, directeur de l’institut d’analyse stratégique FBK. Elle vient de notre dépendance critique aux hydrocarbures, de l’inefficacité des institutions, du manque de réformes, de l’augmentation continue des budgets militaires… La preuve en est que, jusqu’à l’année dernière, lorsqu’il n’y avait pas de sanctions et que les prix du pétrole étaient raisonnables, la croissance était déjà atone. »Lire aussi :Vivre à Moscou sous embargoBenoît Vitkine (Moscou - correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Florian Reynaud et Damien Leloup « W », « T », « F » : ce sont les trois lettres qui ont le plus accompagné, dans la presse américaine spécialisée, l’annonce de la création d’Alphabet, la nouvelle entité qui chapeautera désormais Google et l’ensemble de ses activités. « WTF » pour « what the fuck », « c’est quoi ce bordel », en argot américain : après l’annonce faite ce 10 août à 23 heures, heure de Paris, la surprise est générale.C’est peu de dire que cette restructuration de Google était inattendue. Si « l’action Google était comparativement en retard par rapport à d’autres entreprises du secteur cette année, elle vient de rendre publics des résultats bien meilleurs qu’attendu pour le deuxième trimestre, et d’annoncer qu’elle comptait mettre un frein budgétaire à ses projets annexes », note le Wall Street Journal.Lire aussi :Tout ce qu’il faut savoir sur Alphabet, la nouvelle maison mère de GoogleLarry Page et le modèle Warren BuffettPourtant, l’entreprise avait laissé entendre, ces derniers mois, qu’elle envisageait une restructuration. A la fin de 2014, rappelle Slate, Larry Page, le cofondateur de Google, avait expliqué qu’il avait délégué une grande partie de ses tâches de directeur général pour se concentrer sur de nouveaux projets à long terme, comme Calico (santé) et Nest (objets connectés), qu’il comptait gérer comme des projets semi-indépendants. M. Page évoquait alors le modèle de l’investisseur Warren Buffett, dont la holding a multiplié les investissements et rachats avisés.Cette comparaison d’Alphabet avec Berkshire Hathaway, est revenue à de multiples reprises. « Nous devrions envisager [Alphabet] comme le Berkshire Hathaway pour les festivaliers du Burning Man – où, à la place de bons vieux investissements, on parie gros sur des possibilités futures. Et chaque pari réalisé pourra devenir une entreprise distincte de la taille de Google », a affirmé Om Malik, l’un des plus anciens blogueurs de la Silicon Valley. « Berkshire Hathaway est une bonne comparaison », appuie John Gruber, blogueur spécialisé sur Apple. « Mais Berkshire Hathaway n’a que 24 employés. Je pense que rester aussi souple, agressif et efficace à la tête est la raison du succès de Berkshire Hathaway. Alphabet sera-t-il aussi souple ? », a-t-il tempéré.Certains commentaires sont nettement plus acerbes. « La logique de voir une filiale d’une filiale fusionnée “avec et dans” l’entreprise mère, laissant la première filiale comme nouvelle maison mère, me rappelle les accords que je passais, enfant, quand je jouais au Monopoly », s’amuse Daring Fireball.Transparence et messages cachésLa raison avancée par Google pour cette réorganisation est de mettre en place une plus grande transparence envers les investisseurs – souvent méfiants envers les coûteux projets de recherche de Google, surnommés « moonshots » en anglais (« tirs vers la lune »). La restructuration apportera-t-elle vraiment plus de transparence ? Les investisseurs interrogés par le Guardian en doutent, mais un consensus semble émerger sur le fait qu’il s’agit, financièrement, d’une bonne nouvelle.Aaron Levie, PDG de Box, a souligné avec l’humour qui le caractérise l’ambition démesurée de Google-Alphabet. « Google est concentré. Sur tout, a-t-il commenté sur Twitter. Tu as vraiment réussi ta vie quand Google n’est qu’un vingt-sixième des entreprises que tu possèdes. »La manière dont Google a procédé à son annonce a également provoqué quelques levées de sourcils. Sur le site mis en ligne pour l’occasion, abc.xyz, Google a caché plusieurs petites surprises qui n’ont pas tardé à être découvertes par des lecteurs un peu curieux.Le site, au design sobre et qui affiche un texte de Larry Page, comporte notamment un lien caché sur un point, qui renvoie vers http://www.hooli.xyz, un site mis en place par HBO pour promouvoir sa série humoristique Silicon Valley, dans laquelle existe un « faux » Google, Hooli.Plus surprenant encore, de la part d’une entreprise cotée, les cubes en bois figurant sur le site forment, comme l’ont remarqué de nombreux commentateurs, les mots « mad » et « sekz », phonétiquement « mad sex », « sexe incroyable ». Tous les internautes ne pourront cependant pas se livrer à la chasse aux petites surprises sur la page publiée par Google : cette dernière est d’ores et déjà bloquée par la censure chinoise.Florian ReynaudJournaliste au MondeDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard La France en a fini avec l’inflation. Les chiffres publiés jeudi 13 août par l’Insee le confirment : les prix à la consommation sont désormais stables. En moyenne, ils ont reculé de 0,4 % en juillet, en raison notamment des soldes. Corrigé des variations saisonnières, l’indice des prix est étale sur le mois, et en hausse d’un modeste 0,2 % sur un an.Lire aussi :L’inflation en légère hausse sur un an (+ 0,2 %)Cela fait désormais deux années que la hausse des prix est inférieure à 1 % en rythme annuel. Cette modération s’explique en particulier par la chute des matières premières, pétrole en tête, qui se traduit par une forte baisse des prix des carburants (-8 % en un an).En dépit de l’inflation zéro, les prix d’une série de produits et services restent en hausse sensible. Tour d’horizon, des timbres aux matchs de foot en passant par l’électricité.Le timbre-poste C’est l’un des articles courants dont le prix grimpe le plus : +8,8 % en un an. Et le mouvement n’est pas fini. Les tarifs du courrier doivent encore augmenter de 3,6 % le 1er janvier 2016. Le régulateur du secteur, l’Arcep, a en effet autorisé en juillet 2014 La Poste à relever ses prix moyens de 5,2 % par an pendant quatre ans. Cette forte hausse doit permettre à l’entreprise publique de limiter le repli du chiffre d’affaires provoqué par la chute des volumes de lettres et de colis échangés. Le risque est évidemment que les prix élevés découragent les acheteurs, et accentuent le recul des ventes, dans un cercle vicieux.Les journauxLa presse se situe dans une logique similaire. Face au déclin du papier et aux pertes enregistrées par de nombreux titres, les journaux sont eux aussi tentés de remonter leurs prix, en espérant que la plupart des lecteurs leur resteront fidèles. La hausse moyenne a atteint 1,3 % en un an. Depuis 1998, le coût des journaux a augmenté de 49 %, à comparer à une hausse générale des prix de 28 %.L’électricité Grâce au nucléaire, la France a longtemps bénéficié d’une électricité parmi les moins chères d’Europe. Cet avantage compétitif majeur est en train de se réduire. En un an, à fin juillet, les prix pour les particuliers ont progressé de 4,3 %, selon l’Insee. Depuis des années, EDF plaide pour un relèvement très vigoureux des tarifs fixés par l’Etat, afin de financer la modernisation de ses centrales. La Commission de régulation de l’énergie appuie cette demande, mais les gouvernements successifs freinent des quatre fers. Le dernier épisode en date a concerné la hausse intervenue au 1er août. « EDF demandait 8 % d’augmentation, il n’y aura que 2,5 % », a résumé la ministre chargée de l’énergie, Ségolène Royal. Une hausse qui reste dix fois supérieure à l’inflation, et en annonce d’autres.Les billets de train Situation voisine à la SNCF. En un an, les tarifs des transports ferroviaires ont augmenté de 3,7 %, selon l’Insee. Là aussi, l’Etat cherche à protéger le pouvoir d’achat et à limiter ces hausses très impopulaires. Mais la SNCF estime indispensable de monter ses tarifs, notamment pour acheter de nouvelles rames. Et dans les compagnies aériennes aussi, les billets coûtent plus cher.Les fruitsEn moyenne, les prix des fraises, cerises, abricots ou encore des pêches ont augmenté de 6 % en un an. Un rattrapage par rapport aux niveaux très bas de 2014. Il a été favorisé cet été par le beau temps, propice à la consommation alors qu’il a limité les rendements. Globalement, les fruits font partie des produits agroalimentaires dont les prix ont le plus augmenté depuis quinze ans, en raison notamment de la baisse de la production française.Les réparations Si le coût de produits mondialisés comme les ordinateurs, les lave-vaisselle, les jouets ou les vêtements recule, celui des réparations n’arrête pas de s’alourdir. Il a par exemple augmenté de 3,9 % en un an pour les appareils ménagers. De même, l’entretien et la réparation des voitures figurent parmi les services dont les prix ont le plus progressé ces dernières années : +78 % depuis 1998 ! Les entreprises se justifient en mettant en avant la hausse des salaires de leur personnel.Les hôtels Ici aussi, les prix montent régulièrement, qu’il s’agisse des hôtels ou des résidences de vacances. La hausse a frôlé 2 % ces douze derniers mois, portant à 86 % l’envolée depuis 1998, selon l’Insee. Les tarifs ont notamment augmenté à Saint-Malo, Arles, Bordeaux, Cannes et Lille, selon le comparateur d’hôtels Trivago.Les assurancesQu’il s’agisse des assurances habitation ou des complémentaires santé, les tarifs sont installés depuis des années sur une pente ascendante. Leur hausse a été voisine de 3 % entre l’été 2014 et l’été 2015, selon l’Insee. Un phénomène que les assureurs expliquent en soulignant que les remboursements leur coûtent de plus en plus cher, en raison notamment de l’accroissement des dépenses de santé et des événements climatiques de plus en plus nombreux (tempêtes, orages, inondations…).Les matchs de foot Au printemps, l’annonce avait fait grincer des dents les supporters. Le PSG n’est pas revenu pour autant sur sa nouvelle politique tarifaire. Pour financer la rénovation du Parc des Princes, sa sécurisation et l’achat de joueurs à prix d’or, le club français contrôlé par le Qatar a revu sa grille. Si l’équipe réussit le parcours prévu, les abonnés de la catégorie la plus basse devront acquitter 17 % de plus que l’année précédente. Un exemple symptomatique de l’inflation dans ce que l’Insee nomme les « services récréatifs » (+2,6 % sur un an), alimentée par le succès de certains spectacles sportifs.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.08.2015 à 13h20 • Mis à jour le13.08.2015 à 15h34 Les députés grecs doivent valider, jeudi 13 août, l’accord sur le troisième plan d’aide au pays, obtenu mardi entre Athènes et ses créanciers et qui ouvre la voie à un indispensable renflouement de 85 milliards d’euros sur trois ans pour que la Grèce puisse, dans un premier temps, rembourser 3,2 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE) le 20 août.Le texte, qui couvre la réforme de la fiscalité et des retraites, celle de la fonction publique et la relance du programme de privatisations avec la création d’un fonds supervisé par les institutions européennes, devrait être adopté sans difficulté, l’opposition s’étant engagée à soutenir le gouvernement du premier ministre, Alexis Tsipras. Mais le chef du gouvernement risque d’être confronté, comme lors des votes du mois de juillet sur de premiers volets de mesures, à la colère des députés de son propre camp.« Il est avéré que certains parlementaires de Syriza ne voteront pas en faveur de l’accord », a déclaré la porte-parole du gouvernement Olga Gerovasili, à la chaîne Mega TV, reconnaissant qu’« un gouvernement qui n’a pas de majorité ne peut pas aller bien loin ».Lire aussi :L’accord avec la Grèce à l’épreuve du politiqueDes réserves européennesLa perspective d’une scission de Syriza n’est plus taboue en Grèce et des législatives anticipées pourraient avoir lieu à l’automne pour « rechercher auprès du peuple un nouveau mandat », a admis Mme Gerovasili.Jeudi matin, ex-ministre de l’énergie Panagiotis Lafazanis, démissionnaire de son poste, a appelé, dans une déclaration signée par d’autres membres de Syriza, à la « constitution d’un large mouvement panhellénique (…) de lutte contre le nouveau mémorandum, l’austérité et la mise sous tutelle du pays ». Les membres les plus radicaux de la coalition d’extrême gauche exigent du gouvernement qu’il respecte les promesses électorales de janvier et qu’il revienne sur la vague de hausses des impôts et de réductions des dépenses imposées depuis 2010, qui a eu un effet dévastateur sur une économie déjà en grande difficulté.L’accord doit ensuite être approuvé le 14 août par l’Eurogroupe, la réunion des ministres des finances de la zone euro. Là encore, la séance pourrait être agitée. L’Allemagne a déjà fait part de ses réserves sur le texte et a annoncé avoir « des questions » à soulever. Le ministère des finances a toutefois démenti une affirmation du magazine Bild, qui assurait que Berlin rejetterait l’accord.Mais tout porte à croire qu’après les négociations apaisées de ces derniers jours l’Eurogroupe donnera son feu vert. Cela permettra à certains Parlements nationaux – comme en Allemagne, aux Pays-Bas ou en Finlande –, de se prononcer à leur tour, la semaine prochaine.La Grèce renoue avec la croissanceLa Grèce a renoué avec la croissance contre toute attente au deuxième trimestre, malgré des négociations très tendues avec ses créanciers et la menace d’une sortie de la zone euro, montrent des statistiques publiées jeudi 13 août. Le service de la statistique Elstat a également révisé le chiffre du premier trimestre en annonçant une croissance nulle, alors que les chiffres publiés jusqu’à présent donnaient une contraction de 0,2%. Cette révision implique que la Grèce n’a pas renoué en début d’année avec la récession dont elle était sortie l’an passé. Laurence Girard Le verdict est tombé à 11 heures. Il n’y aura pas de cotation du porc au marché de Plérin dans les Côtes-d’Armor jeudi 13 août. La décision a été prise à l’issue d’un conseil d’administration du marché du porc breton (MPB). Elle était très attendue, car cette place de marché bretonne, même si elle ne traite que près de 15 % des volumes de cochon commercialisés en France, sert de référent national. Or, cette boussole du marché s’est déréglée le 10 août, plongeant la filière porcine dans une nouvelle crise.Lire sur Les Décodeurs :Prix du porc : comprendre le rôle du marché de PlérinDans la foulée, le président de l’Union des groupements producteurs de viande en Bretagne, Michel Bloc’h, a réclamé une rencontre d’urgence à Matignon avant la fin de la semaine.« Je lance un appel au premier ministre, à son cabinet, je veux pas lui foutre en l’air ses vacances, bien au contraire, mais il faut au minimum que ses conseillers nous reçoivent dès demain. Cette situation est inextricable pour nous producteurs, il faut que l’Etat entende, je veux que M. Valls nous entende sur ce discours-là. »Mais le gouvernement a refusé de céder à la pression. La « Cooperl et Bigard [les deux industriels à l’origine du blocage] ne représentent que 30 % des acheteurs » a tempéré Stéphane Le Foll, précisant que le leader français de la viande Bigard achètera autant de porcs que d’habitude cette semaine, au prix revalorisé demandé par les éleveurs, mais ailleurs que sur le marché au cadran de Plérin.En boycottant le marché au cadran tout en maintenant ses achats par ailleurs, « M. Bigard veut signifier que ce niveau de prix n’est pas tenable pour lui et pour son entreprise », a expliqué le ministre. L’industriel s’est toutefois engagé « à poursuivre ses achats à la hauteur de ce qu’ils étaient la semaine dernière, c’est-à-dire 90 000 porcs » pour l’ensemble de ses achats en France, a déclaré Stéphane Le Foll lors d’une conférence de presse. « La non-cotation du marché de Plérin fait que le prix qui s’applique aujourd’hui est de 1,404 euro/kg », a fait savoir le ministre.Répondant à la demande de rencontre formulée par les représentants des éleveurs porcins, le ministre de l’agriculture a assuré qu’il rencontrerait « la semaine prochaine M. Bigard et le président de la Cooperl pour continuer les discussions ». 1,40 euro le kilo, trop cher pour les industrielsLa décision de ne pas reprendre la cotation jeudi a été prise après que la Cooperl et Bigard-Socopa ont annoncé poursuivre leur boycottage. Vingt mille porcs seraient restés invendus sur les près de soixante mille qui auraient dû être mis en vente. La réouverture du marché de Plérin vendredi reste toujours incertaine.Le ministre de l’agriculture a souligné qu’il ne disposait d’aucun levier juridique pour forcer la cotation à reprendre sur le marché de Plérin, car il s’agit d’une association type loi 1901 où seuls les adhérents sont habilités à prendre les décisions. S’ils n’arrivent pas à se mettre d’accord, il peut y avoir une procédure de conciliation paritaire, et en dernier recours une décision du tribunal de commerce, a expliqué le ministre.Daniel Picart, président du MPB, a assuré avoir envoyé une lettre de mise en demeure aux deux industriels pour non-respect du règlement du marché, qu’ils ont signé. Les industriels estiment trop cher le prix actuel du porc (revalorisé à 1,40 euro le kilo). Ils soutiennent que les Allemands en ont profité pour abaisser leur prix. Le différentiel atteint aujourd’hui 0,28 euro. Trop selon la Cooperl et Bigard, qui estiment ne plus être compétitifs à l’export et vis-à-vis de leurs clients salaisonniers tentés d’acheter des cochons espagnols ou allemands pour réduire les coûts.Les éleveurs bovins et laitiers relancent leur mouvementDes éleveurs du Finistère avaient, eux aussi, lancé un ultimatum au gouvernement mercredi soir pour tenter de trouver une issue à ce nouvel épisode de la crise. Jeudi, les représentants des producteurs ont demandé à être reçus jeudi ou vendredi par le premier ministre, Manuel Valls, ou par son cabinet.Lundi, Stéphane Le Foll avait annoncé la tenue d’une « table ronde » réunissant tous les acteurs de la filière porcine à la fin du mois d’août. L’objectif était d’encourager la reprise des cotations au marché du porc breton de Plérin aujourd’hui. Sans succès. La tension monte, d’autant que d’autres éleveurs, bovins et laitiers, ont décidé de relancer leur mouvement. Une manifestation a été organisée jeudi matin à Caen. Là encore, les producteurs demandent le respect des engagements négociés cet été pour revaloriser le prix du lait et de la viande.Lire le décryptage :Cinq questions sur le mouvement de protestation des éleveursLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Les riches sont plus nombreux, en France, et ils sont même de plus en plus riches. Ainsi, entre 2013 et 2014, le nombre d’assujettis à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) est passé de 312 406 à 331 010, soit une progression de 6 %. Dans le même temps, la valeur totale des patrimoines déclarés a bondi de 10 %, atteignant 476,28 milliards d’euros en 2014 contre 433,47 milliards l’année précédente. Les valeurs immobilières ont crû de 8,2 % et les valeurs mobilières de 10,8 %. Alors que, dans le même temps, la croissance du produit intérieur brut (PIB) se languissait à un morne 0,4 %.Deux facteurs principaux concourent à cette fulgurante progression : une hausse de l’ordre de 20 % du CAC 40 sur l’année, qui a dopé les revenus boursiers, et les résultats obtenus par le service de régularisation des avoirs non déclarés détenus à l’étranger. Le retour de ces capitaux « planqués » a ainsi gonflé la base imposable à l’ISF. Résultat : l’impôt sur la fortune a rapporté à l’Etat 5,19 milliards d’euros en 2014 contre 4,39 milliards en 2013 (+ 18 %). Ce sont d’abord les patrimoines les plus élevés, supérieurs à 10 millions d’euros, qui ont connu la plus forte progression, la valeur moyenne des patrimoines des foyers assujettis à l’ISF s’établissant à 2,7 millions d’euros.Cette augmentation du rendement de l’ISF, en volume et en nombre d’assujettis, a eu pour conséquence d’accroître le nombre de bénéficiaires du plafonnement de cet impôt. En 2014, ce sont ainsi 8 872 redevables qui ont pu réduire le montant de leur ISF. Le coût total du plafonnement s’élève à 905 millions d’euros en 2014, selon les chiffres de Bercy – qui conteste le chiffre de 926 millions paru dans la presse en début de semaine –, soit une remise moyenne de 102 000 euros. Sur ce total, 3 290 bénéficiaires du plafonnement se situent dans la tranche des patrimoines supérieurs à 10 millions d’euros. Pour eux, l’économie moyenne réalisée grâce au plafonnement se monte à 246 674 euros. A eux seuls, ils absorbent 811,5 millions d’euros de la ristourne consentie par l’Etat.Rompre avec le bouclier fiscalPar comparaison, en 2013, 7 650 foyers redevables de l’ISF avaient pu bénéficier du plafonnement et le coût de ce dispositif avait représenté 825 millions d’euros. En un an, le nombre de bénéficiaires a grimpé de 16 % et, en volume, la progression est de 12 %. Le système mis en place en 2013 s’avère en définitive de plus en plus coûteux.Au départ, quand François Hollande et la gauche sont revenus au pouvoir, il s’agissait de marquer une rupture avec le bouclier fiscal mis en place en 2006 par Dominique de Villepin et dont Nicolas Sarkozy, en 2007, avait abaissé le seuil à 50 %. En 2010, dernière année de l’application du « bouclier Sarkozy », 6 287 contribuables en avaient bénéficié, pour un montant total de 856 millions d’euros. En 2011, cependant, l’ancien président de la République, sous la pression de la crise et de sa majorité, fait marche arrière et abandonne le bouclier fiscal. En contrepartie, il relève le seuil d’assujettissement à l’ISF, qui passe de 800 000 à 1,3 million d’euros (avec une déduction de 30 % sur la résidence principale), réduit le nombre de tranches du barème de 7 à 5 et le taux marginal d’imposition applicable pour la tranche supérieure à 10 millions d’euros est abaissé de 1,8 % à 1,5 %. De fait, en 2011, le nombre d’assujettis a chuté de presque la moitié et le rendement de l’ISF a légèrement diminué.En 2012, sans revenir sur le barème mis en place sous la précédente législature, la gauche instaure une « surtaxe ISF ». Grâce au produit de cette « contribution exceptionnelle », le rendement de l’ISF retrouve un niveau de 5,04 milliards contre 4,32 l’année précédente. La polémique s’envole lorsque les chiffres publiés par Bercy montrent que, cette année-là, 8 810 foyers fiscaux, sur un total de 37 millions, ont été imposés à plus de 100 % de leurs revenus de 2011.L’« enfer fiscal »Sous la contrainte du Conseil constitutionnel, le gouvernement se résout à rétablir un plafonnement à 75 % des revenus. Dans le même temps, cependant, il introduit un certain nombre de garde-fous afin d’éviter les montages d’optimisation fiscale permettant à certains hauts patrimoines d’atteindre plus vite le plafond. Mais fin 2013, nouvelle censure du Conseil constitutionnel et le gouvernement est, de nouveau, contraint de revoir son dispositif. Ce qui aboutit aujourd’hui à ce que le coût du plafonnement atteigne ce niveau record.Parallèlement, un autre chiffre publié récemment a défrayé la chronique : celui des départs à l’étranger de contribuables aisés. Pour ceux dont le revenu fiscal de référence est supérieur à 100 000 euros, ils seraient 3 744, en 2013, à s’être installés hors de France, soit 40 % de plus qu’en 2012. Le nombre de départs de redevables de l’ISF s’élève quant à lui à 714, soit 15 % de plus que l’année précédente. Cela ne représente cependant que 0,2 % des contribuables assujettis à l’ISF.Ces chiffres ont suffi à alimenter la controverse récurrente selon laquelle l’« enfer fiscal » que subissent les plus aisés les contraindrait à s’exiler, privant ainsi l’Etat de recettes non négligeables. Une analyse « abusive », estime Bercy. Rien ne permet d’établir que les 46 000 personnes – dont 60 % ont moins de 40 ans – qui se sont installées à l’étranger en 2013 l’aient fait pour des raisons fiscales. D’autant que, en sens inverse, le nombre d’étrangers résidents fiscaux en France est passé, lui, de 200 000 à 210 000. Qui s’accommodent de l’enfer.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard Le retrait forcé des nouilles Maggi des rayons des magasins indiens n’a guère été du goût de Nestlé. Le géant suisse doit digérer la mauvaise nouvelle. Sans surprise, cette contre-performance sur un de ses grands marchés de consommation, s’inscrit dans les comptes semestriels publiés jeudi 13 août. Sur les six premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires a stagné et le bénéfice s’est tassé de 2,5 %. L’Asie pénalise les performances de croissance du numéro un mondial de l’agroalimentaire. Il n’affiche qu’une croissance organique de 0,8 % sur la zone Asie-Océanie et Afrique Subsaharienne. A comparer à la progression de 5,2 % dans les Amériques et même de 3,8 % en Europe-Moyen-Orient.Les nuages se sont accumulés en Inde pour Nestlé au moment de la mousson. Le 5 juin, l’autorité sanitaire du sous-continent, la Food Safety and Standards Authority of India (FSSAI) a ordonné au groupe suisse le retrait de la vente des nouilles instantanées Maggi. En cause, la découverte par plusieurs provinces dans ce plat très populaire d’un taux de plomb jugé non conforme, soit sept fois supérieurs au seuil fixé par la réglementation. Une décision immédiatement contestée par Nestlé.Le groupe a d’ailleurs saisi la haute cour de Bombay pour faire valoir ses droits. Celle-ci a jugé que la décision du régulateur était « arbitraire » et a été prise en violation des « principes de la justice nationale ». La cour a donc annulé la décision et ordonné de nouveaux tests afin de déterminer si elles peuvent revenir dans les rayons. Lire aussi :Nestlé : Une transparence de plombDe nouveaux tests ordonnésMais le bras de fer avec les autorités indiennes plombe les comptes du groupe de Vevey. En Inde, Nestlé a engrangé un chiffre d’affaires de 1,33 milliard d’euros en 2014. Au deuxième trimestre 2015, les ventes ont plongé de 20 % à 265 millions d’euros. Le coût du retrait des nouilles sur l’ensemble du territoire et de leur destruction est désormais estimé à plus de 60 millions d’euros. Résultat, les résultats de la filiale indienne ont plongé dans le rouge sur cette période. Mais l’affaire n’est pas terminée.Mercredi, le gouvernement indien a annoncé qu’il réclamait au géant suisse 90 millions d’euros de dommages et intérêts. François-Xavier Roger, le nouveau directeur financier du groupe, a d’ailleurs souligné, en présentant les résultats semestriels que l’impact continuera à se faire sentir tant que les nouilles Maggi n’auront pas retrouvé leur place dans les rayons. Une décision de la justice indienne tombée le jour même pourrait peut-être contribuer à ce retour dans les magasins. Elle a, en effet, annulé l’interdiction faite par le régulateur de vendre les nouilles Maggi tout en ordonnant de nouveaux tests pour juger si ce produit pouvait être à nouveau proposé aux consommateurs indiens.Casse-tête chinoisL’Inde n’est pas le seul casse-tête de Nestlé. Le groupe suisse travaille à remettre ses activités chinoises sur les rails de la croissance. Et ce dans un contexte économique moins flamboyant. En février, lors de la présentation des résultats annuels, Paul Bulcke, le PDG de l’entreprise, s’était livré à un rare exercice de contrition, reconnaissant que Nestlé avait perdu le contact avec le consommateur chinois. Un client désireux de s’offrir des marques occidentales, soucieux de sa santé et très actif dans l’achat sur Internet. Tous ces changements rapides d’habitude de consommation dans l’empire du Milieu ont pris de court le groupe suisse. Il a donc décidé de nommer à la tête de la Zone Asie-Océanie et Afrique de Nestlé, sa directrice financière d’origine chinoise Wan Ling Martello avec la délicate mission de renouer avec la croissance sur son deuxième marché.M. Roger a confirmé les objectifs financiers de Nestlé pour l’ensemble de l’année 2015. Soit une croissance organique de 5 % et une amélioration des marges et du bénéfice à taux de change constant. Pour atteindre ses objectifs, Nestlé mise sur l’amélioration de ses ventes de produits surgelés aux Etats-Unis et sur ses marques phares comme Nescafé, Perrier, Kit Kat mais aussi Felix ou Purina dont le succès ne se dément pas. Le groupe compte aussi sur sa récente diversification dans les produits dermatologiques, un secteur à croissance soutenue et aux fortes marges.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) En Allemagne, les grands groupes énergétiques opèrent, l’un après l’autre, des restructurations massives, dernière planche de salut dans un environnement extrêmement morose. Moins d’un an après l’annonce de la spectaculaire division en deux du groupe E.ON, RWE a annoncé, lundi 10 août, une profonde réorganisation de ses activités et n’exclut pas, à terme, une scission sur le modèle de son concurrent. Les deux groupes affichaient, mardi 11 et jeudi 13 août, des résultats semestriels en berne.Lire aussi :Les géants allemands de l’énergie en crise profondeE.ON et RWE, tout comme leurs concurrents plus petits, EnBW et Vattenfall, souffrent depuis quatre ans des conséquences du tournant énergétique décidé par le gouvernement allemand au lendemain des accidents nucléaires de Fukushima au Japon. Déjà très ébranlés par la fermeture des réacteurs imposée par Berlin, ils subissent également la concurrence toujours croissante des énergies renouvelables. Prioritaires sur le réseau allemand et bénéficiaires de prix de rachat fixes, elles font chuter les prix de l’électricité de gros et ruinent la rentabilité des grosses centrales conventionnelles.Objectifs stratégiques des énergies renouvelablesMardi, le premier groupe énergétique allemand a ainsi annoncé une chute de 13 % de son bénéfice sur les six premiers mois de l’année, à 4,3 milliards d’euros. Dans la production classique d’électricité, le bénéfice opérationnel s’est effondré de près de 30 %, une baisse liée notamment à la faiblesse du rouble qui pénalise sa filiale russe. Hors effets fiscaux et de taux d’intérêt exceptionnels, le bénéfice net ressort en baisse de 21 %. « Nos résultats semestriels correspondent à nos attentes et reflètent la situation toujours difficile des centrales conventionnelles », a déclaré mercredi 12 août Johannes Teyssen, le PDG d’E.ON. En juillet, le cours de l’entreprise avait atteint son niveau le plus bas depuis douze ans, à 12 euros, contre plus de 50 euros en 2008.Tous les espoirs du groupe reposent aujourd’hui sur les effets de la division en deux de la société, annoncée à la surprise générale fin 2014 et qui sera parachevée pour le 1er janvier 2016. Cette année 2015 a vu la création d’Uniper, qui prendra en charge les activités énergétiques classiques (centrales nucléaires, au charbon, au gaz, vente de gros et production pétrolière et gazière) tandis qu’E.ON se centrera à terme sur les objectifs stratégiques des énergies renouvelables, des réseaux et des solutions pour les clients.Lire aussi :L’Allemagne peine à sortir du charbon et à remplir ses objectifs climatiquesLes investisseurs applaudissentCette scission, saluée par les investisseurs, laisse craindre pour l’avenir de la nouvelle entreprise Uniper, qui ne pourra a priori compter en 2016 ni sur une amélioration de la rentabilité des centrales conventionnelles en Allemagne, ni sur une hausse des prix du pétrole. Or c’est sur Uniper que reposera le démantèlement des centrales nucléaires, dont le dernier réacteur s’éteindra en 2022.RWE ne s’en sort pas mieux. Son résultat d’exploitation a chuté au premier semestre de 11 %, à 2 milliards d’euros sur les six premiers mois de l’année. Son bénéfice net consolidé dégringole à 543 millions, en recul de 27,5 %. Au-delà des difficultés de son secteur, les résultats de RWE sont affectés par les problèmes de sa filiale au Royaume-Uni, Npower, dont les prévisions ont été trop optimistes.« RWE sera plus rapide et plus maniable, c’est ce qu’exigent les changements de fond du marché de l’énergie »Pour contrer la crise, Peter Terium, PDG de RWE, prévoit une simplification drastique de la structure du groupe pour réduire les coûts. Les nombreuses filiales du groupe seront réduites et les prises de décisions concentrées au siège. Le patron de RWE veut « conserver pour l’instant l’ensemble de la chaîne de valeur » au sein de son groupe. « RWE sera plus rapide et plus maniable, c’est ce qu’exigent les changements de fond du marché de l’énergie », a ajouté lundi le dirigeant, dont le contrat a été prolongé jusqu’en 2021. La distribution, les énergies renouvelables et les réseaux, qui fournissent des bénéfices stables et sont au cœur du nouveau modèle économique, seront renforcés.Ce plan, qui doit économiser plusieurs dizaines de millions d’euros, reste encore loin de la révolution amorcée par le concurrent E.ON. Une question de temps, estiment certains observateurs, qui jugent que RWE ne pourra à terme faire l’économie d’une scission de ses activités dans les énergies fossiles, en chute libre. Une option de toute façon à portée de main : la restructuration adoptée lundi prévoit que les activités de production d’électricité puissent facilement être séparées du reste du groupe.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde Matteo Maillard Quand on est étudiant à l’aube de sa vie professionnelle, les premières expériences de travail sont rarement des perspectives d’avenir. Du petit boulot pas franchement motivant au stage parfois ingrat, il est désormais de rigueur d’enchaîner les expériences afin de se forger un CV. Certaines de ces expériences peuvent se transformer en véritables révélateurs de carrière, ou du moins apparaître comme des moments agréables et originaux dont on tire une satisfaction aussi concrète qu’inattendue. Suite à un appel à témoignage, de nombreux lecteurs nous ont confié leurs (més)aventures.Lire aussi :Pauvre comme « job »Un mauvais stage peut en cacher un bonDurant l’été 2014, alors qu’il cherche un stage de deux mois « afin de découvrir le métier d’avocat », Olivier, 23 ans, étudiant en master 2 de droit des affaires à Nice, postule sur un site d’annonces spécialisé dans le milieu juridique, sans grand espoir. A sa surprise, son téléphone retentit quelques heures après le dépôt de son annonce. Au bout du fil, on lui propose un rendez-vous le lendemain matin. « Heureux, j’ai enfilé mon costume et me suis rendu à l’adresse du cabinet parisien. J’entre dans l’immeuble, et attends devant la porte. Personne. Soudain, l’ascenseur s’ouvre et en sort un homme en combo chemise hawaïenne - short - claquettes, qui me dit – ah c’est toi le nouveau ! – Je venais remplacer l’ancien stagiaire dont c’était le dernier jour de travail, dans un cabinet vide, ayant pour tout mobilier deux chaises et deux bureaux. Pas d’imprimante, pas de machine à café, pas de code civil, pas d’internet… rien ! »Lire aussi :Travail saisonnier : du nouveau à la fin de l’été ?Dans ce stage cauchemardesque aux « conditions matérielles et humaines nulles », Olivier se retrouve régulièrement seul. « J’ai dû rédiger en totale autonomie des assignations et des conclusions. J’ai conduit des consultations juridiques et préparé des rendez-vous clients. » Une expérience éprouvante mais qui, contre toute attente, se révèle particulièrement bénéfique pour Olivier. « J’ai finalement fait bien plus que n’importe quel autre stagiaire d’un gros cabinet », s’amuse l’étudiant, satisfait. « Ce fut une expérience exceptionnelle ! »« J’ai viré à l’extrême gauche »Outre la formation, les stages peuvent aussi bouleverser nos présupposés, voire entamer un revirement politique. C’est le cas de Julien D. 26 ans, « issu d’une famille cultivée », avec « de bonnes études » derrière lui. Il s’est toujours défini de centre droit sur l’échiquier politique, « convaincu qu’il ne servait à rien de râler, et qu’au lieu de revendiquer, il fallait mériter ». Son diplôme d’ingénieur en poche, il effectue un stage dans une usine chinoise où, durant quatre mois, il devait « faire des contrôles qualité pour le compte d’importateurs, pour qui le déplacement n’était pas possible ». Mais dès son arrivée, il subit « un choc », celui du « luxe côtoyant la misère ». Puis, « une équipe virée du jour au lendemain, donnant à tous le sentiment d’une terrible précarité », achève de le révolter. Ces événements le font « virer à l’extrême gauche ». « Toutes ces choses étaient contraires à mes idéaux, explique-t-il. Les chinois font avec et s’adaptent. Ils n’ont pas le luxe d’avoir des idéaux ; priorité à la vie quotidienne. Un salaire, c’est déjà bien, les opinions, c’est un luxe pour Occidental. » Une situation qui lui donne l’impression que les Français sont « un peuple d’idéalistes : exigeants, intransigeants, perfectionnistes ».Réorientation humanitaireMais le stage n’est pas vecteur de fierté nationale pour tout le monde. Il peut être aussi un moyen d’épanouissement dans une culture étrangère. En Afrique, Maxime L., 25 ans, s’y est rendu la première fois dans le cadre d’un projet de soutien scolaire monté avec le scoutisme français. A 400 kilomètres de Ouagadougou (Burkina Faso) et à plusieurs heures de route de la ville la plus proche, cet étudiant en classe préparatoire s’est retrouvé dans un village de brousse où il a dû apprendre à vivre très différemment de son confort citadin. « Une expérience déroutante », explique-t-il. « Nous devions aller jusqu’aux pompes à eau pour nous approvisionner, nous faisions à manger sur un réchaud à l’extérieur et nous dormions à même le sol dans un bâtiment en dur. » Alors que sa formation l’amenait à travailler dans la modélisation pour les banques, ce stage a décidé Maxime à se réorienter dans un cursus d’ingénieur en électricité, afin de travailler dans le développement et l’accès à l’énergie. Avec son association humanitaire « Idées Madagascar », il a aidé à construire et entretenir des réseaux d’eau potable dans la région des hauts plateaux de l’île. Ces stages lui ont donné le goût de l’humanitaire qui ne l’a pas quitté depuis. Aujourd’hui, il vit en Haïti depuis deux ans et travaille sur le projet de réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Peligre pour fournir de l’électricité aux habitants de la région.Un polytechnicien en ZEPPas besoin pour autant de courir le monde pour s’épanouir dans son stage de formation, comme le démontre Taha Yassine Z., 21 ans, étudiant en deuxième année à l’Ecole polytechnique. Lui s’est rendu en octobre 2014 dans un lycée de ZEP pour y passer six mois « au chevet de l’éducation nationale » et fournir un soutien scolaire aux élèves. Une expérience qui fut « la source d’un questionnement riche et fertile », explique-t-il. « Comment transmettre le savoir ? Quelle frontière entre savoir académique et savoir vivre ? ». Si cette longue expérience lui a permis de s’épanouir « sur le plan humain et professionnel », celle-ci lui a laissé « le sentiment d’un travail inachevé ». Car « le soutien fourni aux élèves est un puits sans fond dans lequel toute nouvelle force vive est la bienvenue », soutient-il. « A défaut de réunir davantage de moyens en ces temps de crise, multiplions et encourageons des expériences comme celle que j’ai vécue. »Être au service des autresDe l’humanitaire à l’éducation, de nombreux lecteurs nous on fait part de leur désir d’effectuer un emploi au service de son prochain. A l’exemple de Nicolas D., 22 ans, étudiant à Colombes (Hauts-de-Seine), qui pousse l’intention encore plus loin. Chaque été, il abandonne sa tenue d’étudiant en droit, pour revêtir le maillot de bain du sauveteur en mer. Mais avant de pouvoir se lancer dans l’aventure, il a dû passer « des week-ends, des soirées, et parfois des vacances » à réviser pour passer ses diplômes de secourisme et le permis bateau. Mais son labeur a payé puisqu’il peut désormais agir dans toutes les situations où une personne se retrouverait en danger dans les vagues.« Le plus intéressant dans ce métier, ce sont les interventions », explique-t-il. « L’adrénaline et le stress montent. Vous pouvez par exemple vous retrouver devant une noyade, un malaise, une crise d’épilepsie, une hémorragie, ou plus rare, une crise cardiaque. Mais heureusement cela n’a pas été mon cas. C’est un peu la loterie. » Le métier lui a appris à « conserver son sang froid » dans ces situations de stress. Il n’idéalise pas pour autant son rôle de sauveteur et souligne qu’en général le travail est « plus ennuyeux » car porté sur de la surveillance et de la prévention. « On fait la police pour que les gens ne se retrouvent pas dans des situations dangereuses, comme un nageur qui irait se baigner par drapeau rouge, parce qu’il a “payé sa semaine de vacances” ». Des conflits qu’il doit apprendre à gérer mais qui lui rapportent « des mines d’anecdotes très drôles » qu’il s’amuse à raconter en privé.Matteo MaillardJournaliste au Monde 13.08.2015 à 09h23 • Mis à jour le13.08.2015 à 09h24 L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a annoncé, jeudi 13 août, une légère hausse de l’inflation en un an (+ 0,2 %). L’indice des prix à la consommation (IPC) a toutefois connu une baisse de 0,4 % en juillet, après une baisse 0,1 % en juin.Ce repli de l’IPC en juillet s’explique en partie par la baisse saisonnière des prix des produits manufacturés en raison des soldes d’été et de celle des produits frais de saison. A cela s’ajoute un nouveau recul des prix de l’énergie, du notamment à la baisse des prix des produits pétroliers. Mais, comme l’explique l’Insee, « ces baisses sont en partie compensées par la hausse, également saisonnière, des prix de certains services au moment des vacances d’été ».En mars, le ministre des finances, Michel Sapin, avait annoncé devant la commission des finances du Sénat tabler sur une inflation nulle en 2015, après des prévisions initiales du gouvernement d’une inflation de 0,9 %. Alexandre Pouchard Les derniers accords n’ont rien changé. Après plusieurs semaines de crise, qui ont connu leur apogée en juillet quand des éleveurs ont manifesté leur colère en bloquant de nombreux axes routiers, la filière porcine se distingue avec de nouvelles tensions. La vente au marché du porc breton de Plérin, qui fixe la tendance nationale des prix, n’a pas eu lieu, jeudi 13 août. Deux gros transformateurs de viande, la coopérative Cooperl et la société Bigard-Socopa, ont décidé lundi et jeudi de boycotter les transactions. Selon Daniel Picart, président du marché du porc breton (MPB), le marché pourrait toutefois se tenir vendredi. De leur côté, les producteurs bretons ont réclamé en urgence une réunion avec Manuel Valls ou son cabinet.Pourquoi le marché de Plérin est-il aussi important ?Contrairement à d’autres viandes, comme le bœuf dont une tendance nationale est calculée par l’organisme public AgriMer à partir des transactions entre éleveurs et négociants ou abatteurs, le prix du porc est directement relié au cours en vigueur dans une « bourse » située en Bretagne. La région compte en effet pour 60 % des élevages porcins en France.C’est dans une petite salle du Marché du porc breton, à Plérin (Côtes-d’Armor), où se décide, deux fois par semaine (le lundi et le jeudi), le prix du kilo de porc. L’importance du marché de Plérin ne tient pas tant au volume des échanges (environ 15 % de la viande consommée en France y est vendue) qu’au fait que le prix fera, par convention, référence au niveau national.Pourquoi le nomme-t-on « marché au cadran » ?La vente se fait par un système d’enchères dégressives. « Les abatteurs (industriels) achètent aux éleveurs et c’est ainsi qu’est fixé le prix, par une confrontation directe entre l’offre et la demande comme en salle des ventes », expliquait Daniel Picart, éleveur à Plouigneau (Finistère) et président du marché du porc breton, au Figaro. Concrètement, un lot est proposé à un certain prix, fixé selon des critères tels que la taille du lot, la proximité de l’élevage avec des abattoirs ou de grands axes routiers. Les abattoirs ont chaque semaine un quota de porcs qui leur est réservé, selon leur importance sur le marché, détaille Libération (9 000 pour la Cooperl, 6 000 pour Bigard-Socopa…).Le prix du lot diminue ensuite progressivement de 0,001 centime en 0,001 centime. Quand un acheteur est intéressé, il appuie sur un bouton et son identifiant s’affiche sur le cadran de la salle – d’où le nom de la vente. L’éleveur vendeur doit ensuite accepter ou non le prix proposé.Les abattoirs revendent ensuite la viande achetée à la grande distribution, en fixant les prix de gré à gré. Enfin, la viande est vendue dans les super et hypermarchés, à un prix que fixe l’enseigne.Lire aussi :Comprendre la fixation des prix, des marges et des subventions dans l’agricultureComment les prix ont-ils évolué récemment ?Le prix du porc n’a cessé de baisser depuis septembre 2014, atteignant 1,20 euro le kilo alors que le coût de production est environ de 1,55 euro en moyenne. En cause, pêle-mêle : une baisse de la consommation, une augmentation de la production européenne (notamment en Espagne et en Allemagne), l’embargo sanitaire russe sur la viande de porc européenne décrété en février 2014… #container_14393917392{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14393917392{ height:500px; } #container_14393917392 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14393917392 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14393917392 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14393917392 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Principaux cheptels de porcs dans l'Union européenneEn millions de têtes, en 2013.Source : AgriMer(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14393917392", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Allemagne","Espagne","France","Danemark","Pays-Bas","Pologne","Italie","Belgique/Luxembourg","Roumanie","Royaume-Uni","Hongrie","Autriche","Portugal","Rép. 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Si l’accord a connu des difficultés à être appliqué dans la filière bovine, le cours du porc est effectivement remonté ces dernières semaines pour atteindre 1,404 le kilo le 6 août.Pourquoi des industriels ont-ils boycotté la vente ?C’est début août que les deux gros transformateurs que sont Cooperl et Bigard-Socopa, représentant à eux deux 30 % des achats de porc à Plérin, ont claqué la porte et boycotté les ventes, estimant que les prix étaient désormais trop élevés et dénonçant « une cotation politique totalement décalée du prix de marché européen », selon les termes du communiqué diffusé par le Sniv, le syndicat des entreprises françaises des viandes. La Cooperl affirme perdre 35 centimes d’euro pour chaque kilogramme vendu à l’export.Le Sniv appelle désormais à « sortir du carcan du Marché du porc breton [de Plérin] et, a minima, remettre à plat son règlement qui ne vise qu’à obtenir les cours les plus élevés d’Europe sans autre considération pour les abattoirs qui en meurent ». #container_14393922919{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14393922919{ height:500px; } #container_14393922919 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14393922919 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14393922919 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14393922919 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Cooperl et Bigard-Socopa, les deux principaux abatteurs de porcs en FrancePart des principaux groupes dans les abattages en France (liste non exhaustive).Source : AgriMer(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14393922919", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Cooperl Arcatlantique","Bigard (Socopa)","GAD/Europig","Kermene","Abattoir Bernard JF","Gâtine Viandes","ABERA","AIM","Tradival"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Part des abattages", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 20.2 ], [ "", 19.2 ], [ "", 8.7 ], [ "", 7.9 ], [ "", 4.9 ], [ "", 4.7 ], [ "", 4.4 ], [ "", 3 ], [ "", 2.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Les abatteurs s’alarment en effet de ne pouvoir rivaliser avec leurs concurrents européens, parfois plus compétitifs. L’Allemagne est notamment accusée et a fait l’objet de plusieurs plaintes au niveau européen pour « dumping social ». Les faillites d’importants abattoirs, comme GAD en Bretagne ou AIM en Normandie, ont illustré ces dernières années la situation difficile du secteur en France.Lire aussi : En Bretagne, un modèle agricole intensif à bout de souffleAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.08.2015 à 06h46 • Mis à jour le13.08.2015 à 15h24 | Francine Aizicovici Plus de travail, plus de salaire, plus de patron, mais pas de licenciement. Du jour au lendemain, le 10 juillet, les onze salariées travaillant depuis quinze à trente ans à l’entretien de certaines toilettes publiques, les lavatories de la Ville de Paris, ont tout perdu.Elles étaient employées par Stem Propreté jusqu’à ce qu’un appel d’offres attribue le 30 juin ce marché à l’entreprise néerlandaise 2theloo. Mais celle-ci refuse de reprendre ces salariées, comme la loi et la convention collective de la propreté l’y obligent pourtant, selon Force ouvrière (FO), qui soutient ces employées, et leur avocate Me Hortense Betare. Du coup, ces femmes, âgées de 45 à 65 ans, payées environ 1 300 euros net par mois, toutes primes incluses, se retrouvent dans un no man’s land juridique. Et, après trois semaines de lutte, elles sont désespérées.Lire aussi :A Paris, la révolte des « dames pipi »Mardi 12 août, au pied du Sacré-Cœur, quartier très touristique de la capitale, où se trouve un de ces lavatories, rue Lamarck, la tension était forte. Comme chaque jour, depuis le 22 juillet, date de la réouverture de ce site par 2theloo, les employées et une cinquantaine de syndicalistes de FO ont manifesté devant, avant d’occuper le local. L’évacuation a été demandée par 2theloo. En début d’après-midi, un véhicule de police est arrivé. « On reste là. Il y aura peut-être des blessés, des morts, mais on ne se laissera pas faire, clame Malamine Ndiaye, secrétaire général de FO-Propreté. On ne va pas laisser piétiner notre convention collective, sinon demain ce sera le tour des aéroports, des centres commerciaux, etc. »Jeudi 13 août et les jours suivants, les employées reviendront rue Lamarck ou bloqueront d’autres sites de 2theloo.« C’est un métier difficile »Aucune issue à l’horizon, les salariées ont saisi le conseil des prud’hommes en référé, l’audience est prévue le 26 août. « Nous sommes une société assez humaine et nous sommes hallucinés de voir que Stem ne paye pas ses salariés en attendant le référé, quitte à régulariser la situation ensuite si besoin », ose un représentant de 2theloo.La société Stem « a déjà fait un effort, en payant les salaires jusqu’au 9 juillet, alors que le marché s’arrêtait le 30 juin », réplique Abbes Keddir, représentant de FO, qui est par ailleurs encadrant chez Stem. Depuis cette date, les employées n’ont pas touché un centime. « Nous attendons que le juge décide quel est l’employeur des salariées et demandons que la loi soit appliquée », souligne l’avocate de FO, Mme Betare.« C’est dur dur, tout cela me casse la tête, explique Pham, une de ces salariées, les larmes aux yeux. Je dois payer 3 000 euros de travaux pour mon immeuble. Comment je fais ? » « C’est un métier difficile, expliquent Marie, 59 ans, et Gabrielle, 62 ans. Des gens sont dégueulasses, font leurs besoins par terre, se piquent. Mais nous sommes fières de faire ce travail. Il n’y a pas de sot métier. Il y a des clients sympas. Mais voir qu’on nous jette comme des chiffons, c’est écœurant. » La fatigue, la lassitude et l’inquiétude pour l’avenir se lisent sur leurs visages.« On est vraiment à bout, constate M. Keddir, de FO. Mais on ne lâchera rien. Ce qu’il faut maintenant, c’est que la maire de Paris se réveille. C’est elle le donneur d’ordre. Et elle laisse agir 2theloo comme un patron voyou. » FO fustige « l’irresponsabilité » de la mairie. Selon le service de presse de la municipalité, « la position défendue par la Ville est la reprise des salariées par 2theloo. » Mais selon lui, la loi ne l’impose pas.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard Le prix du porc est sur le grill. Jeudi 13 août, tous les regards vont se porter sur Plérin. Cette commune des Côtes-d’Armor est en effet le lieu où se fixe, deux fois par semaine, le cours du cochon. Une cotation bretonne donc, mais à valeur de référent national.Or, lundi 10 août, la machine bien huilée du marché au cadran s’est soudain grippée. Deux grands acheteurs, la coopérative Cooperl et la société Bigard, ont bloqué la mécanique en refusant de participer aux enchères. Chacun a remballé sa marchandise, et le compteur est resté à 0. Au moment où la dernière cotation fixée la semaine précédente affichait 1,4 euro le kilo.« Prix d’équilibre », « prix de survie », « prix politique », « prix déconnecté des cours européens », tout le monde s’étripe à nouveau sur cette valeur attribuée au kilo de carcasse de cochon. Elle a été négociée par la filière sous la pression des éleveurs français inquiets d’être saignés à blanc alors que le prix stagnait à 1,2 euro depuis près de neuf mois.Un étiage atteint sous l’effet combiné de l’embargo sanitaire russe décrété en février 2014 sur le porc européen, du moindre appétit des consommateurs pour le filet mignon ou les saucisses, et de la course à la taille des élevages allemands ou espagnols. Par augmentation graduelle, le cours de 1,4 euro a été atteint le 23 juillet. Mais l’engagement pris officiellement sous l’égide du ministre de l’agriculture a volé brusquement en éclats.Lire sur Les Décodeurs :Comprendre la fixation des prix, des marges et des subventions dans l’agricultureLes marges grassouillettes du jambonLes industriels de la viande arguent que la pression concurrentielle au sein de l’Union européenne est trop forte. Et d’accuser nos voisins allemands et espagnols de dumping. Ils ont baissé les prix quand la France tentait de les revaloriser. Près de 28 centimes séparent le kilo de porc des deux côtés du Rhin. Cooperl et Bigard ne veulent plus acheter le cochon français à 1,4 euro le kilo. Sous peine, selon eux, de perdre des marchés à l’export mais aussi auprès des salaisonniers prêts à acheter des carcasses allemandes ou espagnoles pour réduire leurs coûts. Les industriels estimant en effet que la grande distribution, qui clame haut et fort soutenir les éleveurs, jouerait le jeu pour la viande fraîche mais continuerait à pressurer les industriels de la charcuterie. La répartition des marges grassouillettes du jambon, du saucisson ou de la côte de porc entre éleveurs, industriels et distributeurs est au cœur des tensions.Stéphane Le Foll a proposé, mardi 11 août, aux acteurs de la filière de discuter à nouveau lors d’une table ronde à la fin du mois. Mais la tension est encore montée d’un cran. Cooperl et Bigard ont fait savoir qu’ils boycotteraient le marché de Plérin jeudi. Du coup, les éleveurs du Finistère ont lancé un ultimatum au gouvernement pour trouver une issue urgente à cette crise. Sachant que le nouvel accès de fièvre qui a saisi la filière porcine menace de contaminer les producteurs de lait et de viande bovine, eux aussi sur les dents.Lire aussi :Cinq questions sur le mouvement de protestation des éleveursLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.08.2015 à 20h00 • Mis à jour le13.08.2015 à 16h31 Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-55ccb944199f4'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 18\r\n \r\n \r\nUn grand nombre de personnes ont \u00e9t\u00e9 pi\u00e9g\u00e9es \u00e0 proximit\u00e9 de l'explosion par un gigantesque incendie.\r\nCr\u00e9dits : STR \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Un grand nombre de personnes ont 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chinois, Xi Jinping, a appel\u00e9 \u00e0 faire \"tous les efforts possibles pour venir en aide aux victimes\".\r\nCr\u00e9dits : Ng Han Guan \/ AP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Selon CCTV, le pr\u00e9sident chinois, Xi Jinping, a appel\u00e9 \u00e0 faire \"tous les efforts possibles pour venir en aide aux victimes\".","source":"Ng Han Guan \/ AP","index":7,"position":8,"total_count":18,"item_lie":null,"link":"\/asie-pacifique\/portfolio\/2015\/08\/13\/chine-la-gigantesque-explosion-a-tianjin-en-images_4723017_3216_7.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 9 \/ 18\r\n \r\n \r\nTianjin, qui se situe \u00e0 140 km au sud-est de P\u00e9kin, est l'une des plus grandes villes du pays, avec pr\u00e8s de 15 millions d'habitants.\r\nCr\u00e9dits : CHINA STRINGER NETWORK \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Tianjin, qui se situe \u00e0 140 km au sud-est de P\u00e9kin, est l'une des plus grandes villes du pays, avec pr\u00e8s de 15 millions d'habitants.","source":"CHINA STRINGER NETWORK \/ REUTERS","index":8,"position":9,"total_count":18,"item_lie":null,"link":"\/asie-pacifique\/portfolio\/2015\/08\/13\/chine-la-gigantesque-explosion-a-tianjin-en-images_4723017_3216_8.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 10 \/ 18\r\n \r\n \r\nVoitures br\u00fbl\u00e9es pr\u00e8s du site de l'explosion.\r\nCr\u00e9dits : GREG BAKER \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Voitures br\u00fbl\u00e9es pr\u00e8s du site de l'explosion.","source":"GREG BAKER \/ 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Les op\u00e9rations pour l\u2019\u00e9teindre ont cependant \u00e9t\u00e9 suspendues afin de prendre la mesure des produits dangereux qui demeurent sur le site.\r\nCr\u00e9dits : CHINA STRINGER NETWORK \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Au petit matin, sur le site de l'explosion, l\u2019incendie serait d\u00e9sormais sous contr\u00f4le. Les op\u00e9rations pour l\u2019\u00e9teindre ont cependant \u00e9t\u00e9 suspendues afin de prendre la mesure des produits dangereux qui demeurent sur le site.","source":"CHINA STRINGER NETWORK \/ REUTERS","index":12,"position":13,"total_count":18,"item_lie":null,"link":"\/asie-pacifique\/portfolio\/2015\/08\/13\/chine-la-gigantesque-explosion-a-tianjin-en-images_4723017_3216_12.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 14 \/ 18\r\n \r\n \r\nUn bulldozer d\u00e9blaie un site \u00e0 proximit\u00e9 du lieu de l'explosion. Selon la police locale, l\u2019entrep\u00f4t o\u00f9 a eu lieu l\u2019incendie appartient \u00e0 l\u2019entreprise Tianjin Dongjiang Port Rui Hai International Logistics. Les m\u00e9dias d\u2019Etat ont annonc\u00e9 l'arrestation de plusieurs cadres de l\u2019entreprise.\r\nCr\u00e9dits : JASON LEE \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Un bulldozer d\u00e9blaie un site \u00e0 proximit\u00e9 du lieu de l'explosion. Selon la police locale, l\u2019entrep\u00f4t o\u00f9 a eu lieu l\u2019incendie appartient \u00e0 l\u2019entreprise Tianjin Dongjiang Port Rui Hai International Logistics. 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Le bilan est déjà lourd : au moins 50 morts, dont 12 pompiers, et plus de 700 blessés, dont 71 dans un état critique, selon un bilan provisoire établi par les médias d’Etat.La plupart des blessés ont été touchés par des éclats de verre et des débris, projetés jusqu’à 3 kilomètres à la ronde. Plus de 1 000 pompiers ont été mobilisés pour maîtriser l’incendie déclenché par les déflagrations, qui serait désormais sous contrôle. Les opérations pour l’éteindre ont toutefois été suspendues afin de tenter d’évaluer des « produits dangereux » qui demeurent sur le site, a indiqué au Guardian le gouvernement local. Selon l’agence de presse officielle Chine nouvelle :« A cause de la volatilité des produits, les flammes sont particulièrement imprévisibles et il est dangereux de les approcher. »Lire aussi :La sécurité dans l’industrie chinoise « passe après la recherche du profit »Selon le groupe écologiste Greenpeace, « il est certain que certains produits chimiques contenus dans l’air présentent un risque pour les habitants de Tianjin ». Citant la station de contrôle de l’air de la ville, l’ONG évoque notamment la présence de particules de cyanure de sodium (NaCN), de diisocyanate de toluène (TDI), et de carbure de calcium (CaC2), qui « constituent toutes une menace pour la santé humaine ». Si la première est particulièrement toxique, les deux autres réagissent très violemment au contact avec l’eau, présentant notamment des risques d’explosion, ce qui « constitue une difficulté supplémentaire pour les pompiers », relève Greenpeace.Selon Matt Simon, journaliste pour la chaîne CCTV America, les secours utilisent du peroxyde d’hydrogène pour contenir la fuite au sol de cyanure de sodium.A little more detail. Crews are using 15 TONS of hydrogen peroxide to contain and combat cyanide leak in #Tianjin. http://t.co/3clMvwiTRZ— MSimonTV (@Matt Simon)require(["twitter/widgets"]);Une équipe de 217 militaires spécialistes des armes nucléaires, bactériologiques et chimiques est arrivée sur place pour participer aux opérations de nettoyage, précisait l’agence Chine nouvelle.« J’ai d’abord entendu un bruit sourd… »Les explosions, qui se sont produites à trente secondes d’intervalle vers 23 h 30, heure locale, ont déclenché une onde de choc ressentie à plusieurs kilomètres de distance. Elles étaient si fortes qu’elles ont pu être observées de l’espace par des satellites.La première a eu lieu dans un entrepôt où étaient stockés des explosifs et elle a projeté des débris enflammés, déclenchant une deuxième explosion beaucoup plus puissante. D’après Chine nouvelle, la première explosion correspondait à l’équivalent de 3 tonnes de TNT, la deuxième à 21 tonnes. Selon l’agence sismologique chinoise, la première explosion a provoqué un séisme d’une magnitude de 2,3 sur l’échelle de Richter, la deuxième de 2,9.Les déflagrations ont touché un quartier résidentiel de luxe, mais aussi des dortoirs de travailleurs migrants, qui n’étaient plus qu’un enchevêtrement de tôles à terre. En dessous de ces amas de ferraille apparaissent des draps aux couleurs vives, parfois maculés de sang.Dans un témoignage recueilli par téléphone par Le Monde, Wu Di, qui travaille et réside dans la zone nouvelle de Binhai, autour du port où a eu lieu la déflagration, explique :« J’étais resté tard au travail. Mon appartement est à 5 ou 6 kilomètres du lieu de l’explosion. Même de mon bureau, qui est encore un peu plus loin, j’ai eu l’impression que ça se produisait juste à côté. J’ai d’abord entendu un bruit sourd puis l’ensemble de l’immeuble a tremblé. J’ai cru qu’il s’agissait d’un séisme. Mon appartement, situé dans la zone de développement, est vraiment endommagé. Les portes métalliques se sont déformées. Les vitres ont volé en éclats. Nous ne sommes plus autorisés à entrer ».Le gouvernement promet des punitions sévèresSelon la police locale, l’entrepôt où a eu lieu l’incendie appartient à l’entreprise Tianjin Dongjiang Port Rui Hai International Logistics. Les médias d’Etat ont annoncé que plusieurs cadres de l’entreprise ont été arrêtés. Le président Xi Jinping a appelé à faire « tous les efforts possibles pour venir en aide aux victimes et éteindre l’incendie ». Il a également promis des punitions sévères si des manquements étaient découverts.Malgré ce discours, la Chine a une nouvelle fois appliqué sa ferme politique de censure pour tenter de contrôler ce que les internautes postent en ligne au sujet des explosions. Selon l’agence Associated Press, plusieurs utilisateurs de Weibo, le plus grand réseau de microblogging du pays, se sont plaints de voir certaines de leurs publications être supprimées.Lire le décryptage :Explosions à Tianjin : la censure à l’œuvre sur les réseaux sociaux chinoisDans son éditorial, le tabloïd chinois Global Times a appelé les autorités à faire preuve de transparence dans sa gestion de l’affaire. « Les responsables locaux de Tianjin doit prendre en compte les retours critiques. (…) L’idée qu’ils aient essayé de faire taire les commentaires et même en censurer certains doit à tout prix être évitée. »Tianjin, qui se situe à 140 kilomètres au sud-est de Pékin, est l’une des plus grandes villes du pays, avec près de 15 millions d’habitants, et le dixième port commercial au monde. Elle est l’une des quatre seules villes du pays à avoir obtenu le statut de province avec Pékin, Shanghaï et Chongqing. 23.08.2015 à 01h30 Selon le président de la FNSEA Xavier Beulin, il est nécessaire d’investir 3 milliards d’euros sur trois ans pour que l’agriculture française « retrouve la compétitivité perdue », face à certains de ses voisins européens, assure-t-il dans les colonnes du Journal du dimanche (JDD).« La France doit se doter d’une vision à 15 ans de son agriculture. Il faut engager un vaste plan pour moderniser les bâtiments, automatiser les abattoirs, organiser les regroupements d’exploitations afin qu’elles soient plus productives », a-t-il ajouté, proposant également « un moratoire d’un an sur les normes environnementales » et « une adaptation des règles fiscales aux aléas de l’agriculture ».Lire le décryptage :Cinq questions sur le mouvement de protestation des éleveursRencontre avec Hollande, Valls et Le Foll lundiXavier Beulin rencontrera lundi le président de la République François Hollande, le premier ministre Manuel Valls et le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll, alors qu’une crise secoue depuis plusieurs mois le monde agricole. « Il nous fallait un ministre présent. C’est le cas depuis deux semaines », déclare le président de la FNSEA dans les colonnes de l’hebdomadaire.« A court terme, il faut compléter le plan de Stéphane Le Foll lancé le 22 juillet. Sur 600 millions d’euros, ce dispositif ne débloque que 100 millions d’euros pour sauver réellement les élevages de porcs. [...] Il s’agit d’alléger les charges et de restructurer les dettes des jeunes agriculteurs. [...] A Noël, la France produira seulement 21 millions de cochons, contre 48 millions pour l’Espagne et 43 millions pour l’Allemagne ».Lire aussi :Filière porcine : pourquoi l’Espagne s’en sort mieux que la FranceL’embargo russe en questionLe 7 septembre aura lieu un conseil européen extraordinaire des ministres de l’agriculture, à l’initiative de Stéphane Le Foll. Pour Xavier Beulin, « la commission doit accepter d’acheter du lait en poudre pour le stocker à un prix de 2,60 euros le litre contre 2,20 euros actuellement. Le but est de désengorger le marché ».Il estime que « Stéphane Le Foll trouvera des alliés » : les Allemands et Danois, « favorables aux achats de lait pour assainir le marché », les pays du Sud, « sensibles à la question de l’étiquetage ».Quant à l’embargo russe qui pénalise les exportations, Xavier Beulin compte demander « à François Hollande de négocier (...). Il est injuste que l’agriculture reste pénalisée pour des raisons diplomatiques. Si Moscou lève les restrictions, 300 000 porcs partiront vers l’est dès la première année ». Bastien Bonnefous et Marie Charrel Il y a quelques semaines, en petit comité, François Hollande s’était amusé de la proximité, selon lui, entre Arnaud Montebourg et Yanis Varoufakis : « Varoufakis, c’est le Montebourg de Tsipras. ». Prédiction vérifiée alors que les deux anciens ministres des gouvernements français et grec vont se retrouver dimanche 23 août à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire) pour prononcer un réquisitoire commun contre l’austérité en Europe. Les deux hommes se sont vus fin juillet pour préparer l’événement, quand M. Montebourg est allé, avec sa compagne Aurélie Filippetti, rendre visite à M. Varoufakis et son épouse sur l’île d’Egine, où ces derniers possèdent une villa.Les ressemblances entre les deux quinquagénaires – 52 ans pour M. Montebourg, 54 ans pour M. Varoufakis – sont nombreuses. Depuis son renvoi il y a un an du gouvernement Valls pour le premier, et la démission du second du gouvernement Tsipras au lendemain du référendum grec, le 6 juillet, ils sont l’un et l’autre en rupture idéologique avec leur propre camp politique. Spécialiste de la théorie des jeux, aux vues économiques plutôt keynésiennes, M. Varoufakis se définit lui-même comme un « marxiste irrégulier ». Excellent théoricien, l’ancien ministre des finances grec est en revanche peu doué pour fédérer une force politique autour de lui et faire des compromis.Brillants autant qu’égocentriquesCe portrait rappelle celui de M. Montebourg qui a lui aussi toujours peiné à construire durablement un courant au sein du PS. Aujourd’hui encore, s’il est proche des « frondeurs », ceux-ci, notamment à l’aile gauche du parti, refusent d’en faire leur leader. Pas assez « fiable », expliquent ces socialistes qui n’oublient pas que M. Montebourg, durant la primaire de 2011, a choisi M. Hollande contre Martine Aubry, puis a soutenu la nomination de Manuel Valls à Matignon en avril 2014.Chantre de la « démondialisation » en 2011, l’ancien ministre du redressement productif est arrivé en mai 2012 à Bercy avec une vision très critique des patrons et du monde économique. Depuis, il a évolué, est devenu lui-même chef d’entreprise et plaide pour le « génie » entrepreneurial et le « made in France ».Brillants autant qu’égocentriques, imprévisibles et volontiers provocateurs, MM. Montebourg et Varoufakis partagent une même critique des institutions européennes trop opaques selon eux. Pour le Français, les technocrates de Bruxelles sont des « connards » ; pour le Grec, « des hommes qui traitent les problèmes politiques comme s’ils se résumaient à des difficultés techniques, ce qui aboutit toujours à des solutions toxiques ».Comme M. Montebourg qui avait comparé Angela Merkel à Bismarck, M. Varoufakis dénonce la politique d’austérité et les obsessions budgétaires de la droite allemande et du « docteur Schäuble ». L’économiste rêve de créer un réseau européen des progressistes, au-delà des partis et autour d’un objectif : démocratiser les institutions de l’euro. Un projet qu’il devrait évoquer dimanche à Frangy et qui a tout pour séduire l’ancien avocat Montebourg, militant de la VIe République.Lire aussi :A gauche, la présidentielle a commencéMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Joël Morio RTL Matin veut continuer à faire la course en tête. Entre septembre 2014 et juin 2015, la matinale a rassemblé en moyenne 3 419 000 auditeurs entre 7 heures et 9 heures, selon Médiamétrie, en progression de 5 % par rapport à la même période entre 2013 et 2014. Christopher Baldelli, le président de la station, espère progresser encore au cours de cette saison, qui commence le 24 août avec celui qui en est le pilier depuis 2014, Yves Calvi.« Nous avons eu des gains d’audience tout au long de la saison, explique le patron de RTL. Je crois que cette matinale s’est bien installée avec les changements que nous y avons apportés. Sans se fixer d’audience, on n’exclut pas de le faire à nouveau, car il y a une marge de progression. » Quand on lui fait remarquer que les grèves ayant affecté Radio France – en particulier France Inter, son principal rival avec France Info – ont sans doute aidé RTL, Christopher Baldelli n’en démord pas : « Certes, il y a eu ces grèves sur le service public, mais il est très difficile d’en mesurer l’incidence en termes d’audience. Objectivement, notre performance a été bonne tout au long de l’année et s’est renforcée en raison d’auditeurs qui ont découvert la matinale et l’ont appréciée. »Pour le seul quart d’heure (à 7 h 50) où la station de la rue Bayard était distancée par France Inter, avec l’entretien de Léa Salamé, Christopher Baldelli a pris une mesure radicale : le remplacement de Jean-Michel Aphatie par Olivier Mazerolle pour l’interview politique. Un changement aux allures d’un retour vers le passé : M. Mazerolle (72 ans) ayant déjà occupé un tel poste à la fin des années 1990. « Nous avons estimé qu’il fallait non pas rajeunir notre offre, mais la renouveler. Après douze ans avec Jean-Michel Aphatie, nous étions à la fin du cycle. Nos auditeurs le connaissaient un peu trop et n’étaient, donc, plus nécessairement surpris par la façon qu’il avait d’interviewer les politiques », explique-t-il.SurpriseLa nomination d’Olivier Mazerolle a d’autant plus surpris que le patron de RTL avait lui-même reconnu le talent « incontestable » de Léa Salamé, n’excluant pas qu’elle serait peut-être un jour sur RTL. Or, ce transfert ne semble plus d’actualité à écouter le président de la station. « Nous n’avons jamais proposé à Léa Salamé de faire l’interview politique. Elle n’était pas notre choix. Notre premier choix était Olivier Mazerolle », précise-t-il, avant d’ajouter : « On entre dans le cycle de la présidentielle, qui va durer dix-huit mois. Il va être essentiel pour le débat démocratique et va demander de grandes qualités pour les journalistes qui vont l’animer, car ça sera un débat meurtrier. Nous avons privilégié des gens d’expérience, ce qui est, bien entendu, le cas d’Olivier Mazerolle qui garde une passion intacte pour la politique. »Certains ont pu voir néanmoins dans le retour d’Olivier Mazerolle une reprise en main politique de la station. Une analyse que Christopher Baldelli juge « non seulement inexacte, mais risible ». « Notre actionnaire RTL Group est une entreprise européenne, qui nous assure une pleine indépendance à l’égard de tous les courants politiques, quels qu’ils soient. RTL n’est pas partisan, c’est notre ligne éditoriale. Notre antenne n’est pas au service de la gauche, de la droite ou de je ne sais quelle tendance. Si nous sommes la première radio de France, et si nos auditeurs sont sans cesse plus nombreux, c’est qu’ils apprécient notre impartialité », martèle-t-il.Nouvelles rubriquesA la rentrée, les auditeurs de RTL retrouveront Eric Zemmour, qui a conservé son éditorial, malgré les polémiques suscitées par ses propos, qui lui ont valu d’être limogé d’i-Télé. Il alternera les quatre premiers jours de la semaine avec son compère Nicolas Domenach, avec qui il débattait sur la chaîne info. Autre nouvelle venue, Guillemette Faure, chroniqueuse à M Le magazine du Monde, occupera la case du vendredi. « Nous sommes une radio pluraliste, où nous acceptons volontiers que des courants politiques divers puissent s’exprimer. C’est le cas le soir dans “On refait le monde”, émission animée par Marc-Olivier Fogiel, un format qui a été largement copié et imité, ou encore le matin dans “On n’est pas forcément d’accord”. »Autres petits changements : l’apparition de deux nouvelles rubriques. « Les Inattendues », diffusée entre 7 heures et 7 h 15, où sera relatée une « histoire improbable, surprenante, qui n’a pas forcément sa place dans un journal classique, mais qui va faire parler et que l’on va retenir ». Elle sera tenue par Cyprien Cini, que l’on retrouvera également aux côtés de Stéphane Bern, le mardi à 11 h 15, dans « A la bonne heure », pour « Pas si Net », une revue de presse numérique. Rémi Sulmont présentera une heure plus tard une chronique où il anticipera l’actualité. Dans « RTL vous en parle déjà », le correspondant de RTL à New York pendant cinq ans exposera l’actualité de demain ou après-demain.« Cette année, nous allons garder la même offre et la renforcer. Nous cherchons à ce que notre audience ne vieillisse pas plus que la population française. Nous devons nous adresser à tout le monde. Nous n’avons pas l’obsession du rajeunissement ou du jeunisme », précise encore Christopher Baldelli.Joël MorioJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.08.2015 à 19h53 • Mis à jour le22.08.2015 à 11h46 Après plus de quinze jours de conflit, le mouvement des mineurs et transporteurs de nickel s’est encore durci, vendredi 21 août, en Nouvelle-Calédonie. La veille, le dialogue entre les rouleurs et compagnies minières d’un côté, le gouvernement de l’autre, s’était pourtant renoué, après une semaine de rupture des négociations. Pour aboutir, tard dans la nuit, à un accord... que les transporteurs ont finalement refusé de signer.Face à cet échec, les camionneurs ont de nouveau bloqué plusieurs accès à la capitale Nouméa, ainsi que de nombreux points névralgiques de la Grande Terre (l’île principale de l’archipel calédonien). Le quotidien Les Nouvelles calédoniennes rapporte en direct l’évolution de ces barrages qui jalonnent l’île, du Nord à Koumac, au Sud au Mont-Dore.A Nouméa, seuls les véhicules d’urgence pouvaient entrer et sortir de la ville vendredi. La plupart des magasins du centre-ville étaient fermés, et l’entrée du port Moselle, la principale marina, a été entravée. En « brousse », dans le reste de l’île, des barrages filtrants ont été installés. D’après la Chambre de commerce et d’industrie calédonienne, 30 à 80 % des salariés n’ont pu se rendre à leur travail. Des chantiers du BTP sont restés au point mort, faute de main-d’œuvre, des stations-service manquent de carburant, et des élevages sont menacés par l’absence d’approvisionnement en nourriture, d’après la chaîne Nouvelle-Calédonie 1ère. Le mouvement a aussi touché l’université, où des examens ont dû être annulés, ou encore l’usine Doniambo, de la Société Le Nickel (SLN) à Nouméa, qui a annoncé avoir diminué la puissance de ces fours du fait de l’absence d’une grande partie de ses salariés.Exporter le minerai vers la Chine ?A l’origine de ce long conflit, les compagnies minières et les rouleurs, qui transportent le minerai de la mine jusqu’au port, souhaitent, entre autres, l’ouverture d’une filière d’exportation de minerais à faible teneur de nickel vers la Chine. Ils disent vouloir ainsi compenser la baisse des exportations vers l’Australie et le durcissement des conditions imposées par leur client Queensland Nickel (QNI). Les rouleurs estiment que ce nouveau débouché est indispensable à leur survie économique, afin de maintenir un volume de travail suffisant. Pour les partisans de ce rapprochement avec la Chine, la Nouvelle-Calédonie ne peut plus composer sans la puissance asiatique, qui est devenue le premier consommateur de nickel au monde. Problème : cette filière va à l’encontre du shéma minier calédonien. Ce dernier autorise les exportations vers les clients traditionnels que sont le Japon et l’Australie, mais ne prévoit pas l’ouverture de nouveaux flux d’exportations. C’est pourquoi le Groupe de travail des présidents et signataires de l’accord de Nouméa a notamment donné un avis défavorable à son ouverture.Le FLNKS (indépendantiste) et Calédonie Ensemble (centre droit, proche de l’UDI), auquel appartient le président du gouvernement Philippe Germain, estiment aussi que l’approvisionnement en minerai du marché chinois serait une erreur stratégique. Il maintiendrait des prix bas du métal, et maltraiterait donc la rentabilité des opérateurs locaux. Il risquerait aussi, selon eux, de compromettre la ressource à plus basse teneur que les générations futures pourront valoriser demain, lorsque le minerai plus riche sera épuisé. En janvier, le FLNKS a adopté sa « doctrine nickel », dont l’un des principaux axes est l’arrêt des exportations de minerais bruts, afin de maximiser la plus-value et les retombées économiques dans le pays.Le sujet, éminemment politique, est loin de faire consensus, même à l’intérieur des camps indépendantistes et loyalistes, et fait l’objet de diverses crispations. Le Palika (Parti de libération kanak, indépendantiste) a ainsi parlé d’une « entreprise de déstabilisation des institutions » orchestrée par les Républicains.Quelle « stratégie nickel » ?Le modèle économique en question, qui sous-tend la gestion du nickel calédonien, est une question éminemment stratégique pour l’avenir du « pays », et âprement débattue entre indépendantistes, partisans d’une maîtrise publique de cette richesse, et non-indépendantistes, à la vision plus libérale.L’île contient en effet un quart des ressources mondiales de nickel, et ce minerai, facilement accessible à la surface de sa terre, est aussi très riche. Ainsi, selon le dernier rapport Syndex-Usoenc sur le nickel, « métal du diable ou vecteur de développement », « la teneur moyenne des gisements exploités en Nouvelle-Calédonie est de 2,22 %, contre 1,63 % dans le reste du monde, soit un écart de 0,59 point ou de 36 % ».Poumon économique de l’île, ce métal est aussi un élément central du processus de décolonisation instauré par l’accord de Nouméa en 1998, et conditionne toute avancée politique sur cette épineuse question. Il est vu par les indépendantistes comme le moyen d’assurer l’émancipation politique du pays. Encore faut-il que la Nouvelle-Calédonie s’entende sur une « stratégie nickel » cohérente et durable, estime un article des Nouvelles calédoniennes, qui déplore que « le nickel n’a pour l’instant pas de boussole. »  Lire le reportage grand format : L'usine du Nord, le rêve industriel des indépendantistes Eric Nunès Mardi 18 août, l’allocation de rentrée scolaire a été versée à trois millions de familles en France. Un coup de pouce financier qui peut atteindre 396 euros par enfant selon les conditions de ressources du foyer. Ce n’est pas la seule aide à laquelle peuvent prétendre les parents de lycéens. À quelques mois du prochain scrutin régional, les exécutifs régionaux rappellent qu’ils sont en charge des lycées et redoublent de bienveillance à l’égard de leurs jeunes et de leurs familles. Quelles sont les régions les plus généreuses à l’heure de la rentrée scolaire ? Quelles sont celles qui le sont moins ? Tour de France des aides régionales.Pour Edouard Courtial, député Les républicains de l’Oise, elle serait bien mal distribuée. Selon l’élu, il est nécessaire que l’aide « profite réellement aux enfants » et ne serve pas à l’achat de « télévision 3D ». Pour ce faire, il demande notamment la mise en place d’un système de bons d’achat. « Le gouvernement fait preuve d’un manque cruel de bon sens », ajoute le parlementaire.Lire aussi :L’allocation de rentrée scolaire est-elle suffisante ?Alors que la distribution de l’allocation de rentrée scolaire de l’Etat n’a pas été sans polémique politique – plusieurs membres de l’opposition déplorant l’absence de contrôle sur l’usage fait de cet argent –, c’est un système identique qui a été retenu dans de nombreuses régions. Le conseil régional d’Alsace, présidé par Philippe Richert (Les républicains), seul président de région métropolitaine de son parti, a ainsi maintenu pour l’année scolaire 2015-2016 une prime régionale de scolarité de 100 euros. Elle sera versée aux familles de 18 000 élèves dont les impôts sur le revenu annuel ne dépassent pas les 1 000 euros par an. Une aide directement versée aux foyers, comme celle du gouvernement.Comme l’Alsace, les autres régions de France accordent des aides à la rentrée, mais les montants diffèrent entre les territoires ainsi que le mode de sélection des ayants droit. Parmi les régions les plus prodigues figure l’Aquitaine, où les aides à la rentrée et à l’achat de matériel pour les bacs professionnels commencent à 90 euros pour tous et peuvent atteindre 615 euros pour les familles les plus en difficultés. Une somme rondelette accordée par chèque ou par virement. Libre aux familles d’en disposer.Des régions regardantes sur la destination de l’argent publicNéanmoins, la plupart des exécutifs régionaux sont un peu plus regardants sur la destination finale de l’argent public et choisissent les modes de subventions qui encouragent l’achat de matériel scolaire. La Bretagne, par exemple, accorde 60 euros à ses lycéens, mais en chèque livre uniquement. Idem dans la région Nord-Pas-de-Calais, qui est toutefois plus généreuse puisque chaque famille de lycéen reçoit un minimum de 70 euros de bons d’achat livres et que cette somme peut grimper jusqu’à 230 euros en fonction des revenus du foyer.Pour également s’assurer que les fonds distribués par la région sont bien ciblés sur les achats de rentrée, la Basse-Normandie a créé une carte de crédit dédiée à l’achat des livres scolaires. Elle est créditée de 55 euros pour chaque élève de première et de terminale de l’enseignement général et technologique et de 75 euros pour ceux de seconde. Les boursiers bénéficient d’une rallonge de 40 euros. La somme ne peut être dépensée que dans un réseau de libraires partenaires de la région et uniquement pour des livres à caractère scolaire ; calculatrices ou fournitures sont exclues. La région Rhône-Alpes a mis en place un système similaire, mais c’est une somme de 100 euros dont disposent les lycéens. Idem en Midi-Pyrénées, où l’aide peut atteindre 130 euros en fonction du coefficient familial.D’autres régions font le choix de ne laisser aucune latitude aux familles dans l’utilisation des aides régionales. L’exécutif Centre-Val de Loire accorde 147 euros par élève en enseignement général et technologique, mais la somme versée ne va pas aux familles, mais aux établissements scolaires, garantissant ainsi la gratuité des manuels scolaires pour 82 900 élèves de la région. Les régions Languedoc-Roussillon (à hauteur de 200 euros) et Ile-de-France ont adopté une politique identique en subventionnant également l’achat des manuels scolaires aux lycées.Subventions hétérogènes à la veille des fusions de régionsUn autre pan important des aides régionales à la rentrée est l’aide à l’équipement des élèves des sections professionnelles et technologiques. Costumes, outils, ustensiles... l’achat du kit du parfait apprenti est un investissement important et coûteux pour les familles les plus démunies. Les régions subventionnent l’achat du premier équipement, mais de manière complètement hétérogène de Lille à Montpellier.La somme allouée peut atteindre 200 euros pour un Ligérien, 300 euros pour un Breton, 400 pour les Rhônalpins et Languedocien, 450 pour un Alsacien, 615 pour un Aquitain (dans chaque territoire, les fourchettes d’aides varient selon les secteurs d’études et les revenus du foyer).La fusion des régions va contraindre plusieurs des prochains exécutifs régionaux à unifier leur offre de rentrée. Le Nord-Pas-de-Calais, par exemple, a créé un « chéquier équipement » qui permet aux élèves d’être subventionné jusqu’à la hauteur de 160 euros (pour les boursiers) pour l’achat de matériel. Une jolie somme, mais pourtant près de 2 fois inférieure à celle de sa voisine la Picardie, dont l’aide se situe entre 50 et 315 euros selon les métiers et leurs besoins spécifiques.Parmi les cadeaux de rentrée que la région Languedoc-Roussillon aime faire à ses lycéens et futurs électeurs figure un ordinateur portable de 451 euros pour chacun (quels que soient les revenus du foyer), soit un budget de 14,5 millions par an pour la région. Il n’est pas certain que sa voisine Midi-Pyrénées avec laquelle elle fusionnera à partir du 1er janvier 2016 suive. En effet, son budget dédié à l’équipement des lycéens prévoit de subventionner l’acquisition de 25 à 400 euros en fonction du quotient familial, pour un budget environ 4 fois inférieur (3,7 millions). « L’harmonisation sera à la charge des futures majorités », avoue un conseiller régional socialiste, « mais moi je ne me représente pas. » Le big-bang des aides à la rentrée des régions aura bien lieu... mais en 2016.Lire aussi :10 000 ordinateurs pour les lycéens et apprentis en Midi-PyrénéesEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.08.2015 à 15h16 • Mis à jour le21.08.2015 à 16h04 C’est un jugement qui pourrait coûter cher à Ryanair. Un tribunal de Manchester, au Royaume-Uni, a statué que les passagers disposaient bien de six années après la date du vol pour réclamer un remboursement et des compensations, et non deux ans comme Ryanair l’avait inscrit en petits caractères dans ses conditions d’utilisation. Selon les estimations des avocats, l’application de ce jugement pourrait pousser des millions de passagers à se retourner contre Ryanair. Des remboursements qui pourraentit atteindre 610 millions de livres (850 millions d’euros).La compagnie irlandaise à bas coût a aussitôt annoncé qu’elle allait faire appel. « Nous pensons qu’un délai de six ans pour faire une telle réclamation n’est ni nécessaire ni raisonnable », explique l’entreprise dans un communiqué.Jusqu’à 600 euros par personneLes juges ont considéré que la réglementation européenne prévalait sur les conditions d’utilisation acceptées par les clients de Ryanair. Selon l’article EC 261/2004, les passagers peuvent se retourner contre les compagnies aériennes pendant les six années qui suivent un vol en cas de retard, et toucher jusqu’à 600 euros par personne si ce retard est de trois heures ou plus, sauf si celui-ci est dû à des « circonstances exceptionnelles » comme les conditions météo ou des problèmes de sécurité.Le cas jugé à Manchester concernait six passagers d’un vol du 6 mars 2008 entre Reus (Espagne) et Londres. Leur vol avait été retardé de neuf heures et cinquante minutes. Leur plainte avait été déposée en janvier 2014, soit cinq ans et huit mois après le vol incriminé.Lire aussi :Les passagers aériens se rebiffent 21.08.2015 à 11h35 • Mis à jour le21.08.2015 à 17h51 | William Audureau C’est peut-être une nouvelle ère qui s’annonce pour le jeu vidéo. Coup sur coup, ces dernières semaines, trois discrètes évolutions de l’industrie ont considérablement redistribué les cartes pour les studios de développement.Début juin, Valve, l’entreprise derrière la principale boutique en ligne sur PC, Steam, a modifié sa politique de remboursement : désormais, les joueurs peuvent récupérer leur argent si les deux premières heures d’un jeu ne les ont pas convaincus. Le 11 août, Sony a introduit la possibilité de voter pour le jeu que les abonnés au programme « PlayStation + » souhaitent télécharger gratuitement. Et le 18 août, Justin Bailey, du studio Double Fine (Broken Age), a lancé Fig, une plateforme de financement participatif sur le modèle de Kickstarter, mais offrant un intéressement sur les ventes.Trois nouveautés qui n’ont rien d’anodin. Dans une industrie caractérisée depuis le début des années 2010 par la progression affolante du nombre de jeux, le paysage vidéoludique pourrait en sortir grandement modifié, avec l’émergence de studios et éditeurs de taille moyenne de plus en plus puissants, et de nombreuses fermetures de structures parmi les plus artisanales.Des ventes divisées par 20Pour les studios indépendants et les développeurs en solo, la situation n’a jamais été aussi critique qu’en 2015. Si, dans leur ensemble, les ventes de jeux indépendants progressent, elles sont beaucoup plus émiettées, en raison de la saturation du marché, notamment sur Steam.Selon des chiffres du site d’analyse SteamSpy, les ventes moyennes pour un jeu sur la plateforme de Valve seraient de 32 000 unités, avec des disparités énormes.Créateur du jeu salué par la critique The Next Penelope, le game designer Aurélien Regard explique sur TumblR n’avoir vendu que 4 200 unités du titre depuis son lancement, là où certains jeux indépendants sortis au début des années 2010 ont dépassé le million. Et s’en satisfait, estimant qu’il n’est plus possible, en 2015, d’émerger aussi facilement que l’ont fait, il y a quelques années, le développeur Mike Bithell (Thomas Was Alone) ou encore le studio Behemoth (Castle Crashers).« Pour les deux, je suis sincèrement persuadé que des titres de ce type passeraient complètement inaperçu sur Steam s’ils sortaient aujourd’hui en étant réalisés par des petits nouveaux. »Un titre indépendant comme Wanderlust Adventures, sorti en août 2015 et suite de Wanderlust Rebirth, sorti lui en 2012, compte pour l’instant vingt fois moins de joueurs que son prédécesseur, relève un journaliste du magazine spécialisé Canard PC.Être indé en 2012 et en 2015 (3/4) : http://t.co/HM0yRKG6Nj— netsabes (@netsabes)require(["twitter/widgets"]);Saturation à tous les étagesL’explication est commune à la plupart des plateformes de jeu vidéo des années 2010 : le marché est saturé. Sur Steam, l’offre a explosé (moins de 300 sorties en 2011, plus de 1 500 pour la seule période de janvier à août 2015, selon PC Gamer), au point de devenir un enfer pour la survie d’un produit hors circuit. Selon le site d’analyse statistique SteamSpy, le temps de jeu moyen pour un jeu indé n’y dépasse pas 4 minutes 34, sachant qu’un nombre important de jeux achetés en soldes sur Steam ne sont jamais lancés.Dans un entretien pour le magazine Games, l’auteur du The Next Penelope confie que l’avenir d’un titre se joue, de manière algorithmique, durant ses soixante premières minutes de commercialisation. « Si tu n’es pas classé parmi les pages les plus visitées, c’est fini : ton jeu devient anonyme en moins d’une heure. » Au contraire des blockbusters, qui sans surprise, disposent eux d’une meilleure mise en avant.L’arrivée fin 2013 de la PlayStation 4 et de sa boutique dématérialisée toute fraîche a été accueillie comme un nouvel eldorado. Moins de deux ans plus tard, le PlayStation Store américain s’est déjà enrichi de 524 jeux, et les indépendants doivent composer avec la concurrence des numéros 1 et 4 de l’édition, Electronic Arts et Ubisoft, peu présents sur Steam mais très puissants sur le PlayStation Store.Kickstarter a connu pareille surchauffe ces deux dernières années, relève sur Gamasutra Thomas Bidaux, analyste et consultant spécialiste des plateformes de crowdfunding : moins de 300 projets de jeux ont été soumis en 2012, ils ont été plus de 1 000 sur les six premiers mois de 2015. « Pour être honnête, c’est surtout un symptôme de la saturation de KickStarter, parfois par des projets de très mauvaise qualité », explique Thomas Bidaux. Or dans l’ombre de succès récents spectaculaires (1,5 million de dollars pour The Bard’s Tale IV, et surtout 6,3 millions pour Shenmue 3), les levées de fonds pour les jeux moins ambitieux sont de plus en plus difficiles, et la proportion d’échecs, en hausse continue, atteint désormais 82 %. Et quand certains jeux obtiennent les sommes espérées, il n’est pas rare que celles-ci proviennent de transactions frauduleuses annulées, comme une carte bleue volée, ainsi qu’en a fait l’amère expérience le studio néerlandais 2Awesome Studio.Lire : http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/07/18/shenmue-bijou-sacre-de-l-histoire-de-sega_4675556_4408996.html » target=" _blank">Shenmue, bijou sacré de l'histoire de SegaCoup dur pour les jeux « vignette »Dans ce contexte, la refonte du système de remboursement de Steam a été un premier coup dur pour les petits indés. D’apparence, celle-ci répond simplement à une demande de nombreux joueurs, et à une exigence du droit européen : la possibilité d’annuler une transaction pour un bien vendu en ligne sous 14 jours, même après essai.La mesure favorise naturellement les studios aux reins suffisamment solides pour assurer un contrôle qualité en amont. Mais le système mis en place, et la limite des deux heures, met aussi en péril toute une vague de jeux indés contemplatifs, parfois extrêmement bien finis, mais pensés comme des expériences artistiques courtes, à l’image de Gone Home, Proteus ou le très durassien Bientôt l’été. Cette nouvelle politique permet désormais, de fait, d’en profiter sans avoir à payer les auteurs.stop making excuses for valve in my mentions. this shit is a big slap in the face to people who make small games and you can't deny that.— hentaiphd (@nina freeman)require(["twitter/widgets"]);« Vous pouvez rire de moi, j’essaie de vendre des jeux au format vignette », s’était désespérée en juin la développeuse américaine Nina Freeman sur Twitter. « Arrêtez de défendre Valve, cette merde est une énorme claque dans la gueule de ceux qui font des petits jeux et vous ne pouvez pas le contester. » En rebond, la développeuse Brianna Wu a dénoncé une mesure « brutalement injuste pour les indépendants ».Les indés auteurs de jeux plus classiques sont également concernés. Joint par Le Monde, un responsable d’un studio français indépendant, tenu à l’anonymat par un accord de confidentialité avec son éditeur, faisait état d’un pic soudain de 20 % de remboursements en juin, et d’un taux de retour oscillant autour de 15 % depuis, contre presque zéro auparavant. « Mais je préfère toujours ça à une note négative », philosophe-t-il.La concurrence des géantsLa mise à l’épreuve des petites structures ne s’arrête pas là. Cet été, Sony a mis en place la possibilité, pour les abonnés à son service PlayStation +, de désormais voter pour les jeux que les joueurs souhaitent obtenir gratuitement ; le constructeur se chargeant de rémunérer les auteurs. Les productions indépendantes y sont régulièrement mises en avant, mais le titre le plus plébiscité par les abonnés depuis le lancement de cette fonctionnalité s’appelle Grow Home, une production réalisée par… une multinationale de l’édition, le français Ubisoft.Depuis quelques mois, les indépendants voient les éditeurs traditionnels venir les concurrencer sur leurs plates-bandes, avec des produits à petit budget sans risque pour eux, mais portés par un arsenal marketing bien plus conséquent. Sony communique depuis un an sur No Man’s Sky, un jeu d’exploration spatiale conçu par une petite équipe de dix, Activision a édité en mars le jeu d’un studio lyonnais, White Night, tandis qu’en juin, Microsoft a présenté Cuphead, un impitoyable jeu de plateforme conçu par deux frères passionnés de vieux dessins animés. Même le nouveau numéro 1 mondial de l’édition, Electronic Arts (FIFA, Battlefield, Star Wars Battlefront), a dévoilé à l’E3 Unravel, un très mignon jeu de plateforme plus proche des jeux de la scène indépendante que de ses habituels blockbusters. « Bien sûr, nous continuons de travailler sur nos grandes licences, FIFA, Mirror’s Edge… Mais rien ne nous oblige à ne faire que des blockbusters », expliquait au Monde son président Andrew Wilson. Et tant pis pour les indés « authentiques », démunis face à la montée en gamme des jeux artisanaux.Vers une « élite de l’indé »Cette montée en gamme pourrait concerner aussi les indépendants, mais uniquement quelques happy few. C’est en tout cas le pari de Justin Baily, dont le studio de jeux d’aventure Double Fine s’est fait connaître pour ses campagnes Kickstarter à succès, et qui a annoncé le 18 août le lancement de Fig, une plateforme de financement participatif concurrente.Dans son aventure, il s’est associé à trois créateurs à succès de la scène indé, Feargus Urquhart d’Obsidian (Pillars of Eternity), Brian Fargo d’InXile (Wasteland 2) et le roi du jeu d’aventure à énigmes, Tim Schafer, lui aussi de Double Fine (Broken Age, Grim Fandango Remastered, Day of the Tentacle Special Edition…).Originalité de la plateforme ? Offrir un intéressement sur les ventes, là où KickStarter n’accorde aucune autre rétribution que les goodies collector éventuellement réservés par chaque studio aux donateurs les plus généreux. Dans un premier temps, Fig sera réservé aux investisseurs accrédités auprès de l’administration américaine, avec un financement minimum de 1 000 dollars, mais devrait être élargi, à terme, à tout un chacun. Une manière de passer la vitesse supérieure, et de quitter définitivement la sphère des budgets indés… si le succès est au rendez-vous.« Désormais, avec ce système, il n’est pas irraisonnable de penser que ces projets puissent commencer à atteindre 10, 15, voire 20 millions de dollars, estime Brian Fargo, soit l’équivalent d’une production d’éditeur classique. Maintenant nous pouvons faire une nouvelle classe de produits. » Une sorte de Kickstarter pour les projets à plus gros potentiel, où loin des affres des créateurs anonymes, se financera désormais l’élite des jeux indépendants. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });William AudureauJournaliste au Monde Marie Charrel (Athènes, envoyée spéciale) Une minuscule chapelle blanche assommée de soleil. C’est là, quelque part au milieu de l’île grecque d’Egine, qu’il nous a donné rendez-vous. On s’attend presque à le voir débarquer à moto, comme aux réunions de l’Eurogroupe à Bruxelles, où son style décontracté détonnait. Mais non. Yanis Varoufakis arrive à pied, tee-shirt Billabong, jean et baskets trouées d’adolescent. « Suivez-moi », invite-t-il, avant de s’engager sur un chemin de terre sèche.Celui-ci mène à une villa cerclée d’oliviers, offrant une vue plongeante sur la baie. La maison de vacances que sa femme et lui rejoignent pour fuir le tumulte d’Athènes. Un refuge seulement troublé par le chant des cigales. Et le clapotis de la piscine à débordement. « Avant toute chose, il faut boire », annonce l’ex-ministre des finances grec. « Il fait une chaleur à mourir. » Il prépare de grands verres d’eau qu’il sert sur un plateau coloré. Yanis Varoufakis a le sens de la mise en scène. Il sait que les médias adorent.Dimanche 23 août il participera à la Fête de la rose de Frangy-en-Bresse, en Saône-et-Loire. Lui qui a démissionné du gouvernement d’Alexis Tsipras, le 6 juillet, sera la « guest star » d’Arnaud Montebourg, l’ex-ministre français du redressement productif. Varoufakis fascine une partie de la gauche radicale.Le député le mieux élu de GrèceCertains rêvent de voir en cet économiste de 54 ans, qui a enseigné à l’université d’Austin (Texas), le chef de file d’une gauche européenne anti-austérité. Lui appelle à la création « d’un réseau de progressistes désireux d’établir un dialogue démocratique dépassant les frontières ». Et assure qu’il ne s’imagine pas à la tête d’un tel mouvement. « Ce n’est pas la question. » Si la popularité à l’international de « Yanis » est toujours à son comble, son avenir politique en Grèce est incertain. « Toutes les options sont ouvertes », explique Nikos Sverkos, analyste politique à Efimerida ton Syntakton, un quotidien grec créé pendant la crise. Et pour cause : jeudi 20 août, M. Tsipras a démissionné et annoncé des élections législatives anticipées, prévues le 20 septembre. Motif : Syriza, son parti, est au bord de l’explosion depuis le 14 août.Lire aussi :Grèce : le nouveau coup de poker d’Alexis TsiprasCe jour-là, Varoufakis et la plate-forme de gauche, un courant dissident du parti, ont défié le premier ministre en votant contre le troisième plan d’aide au pays, jugeant qu’il conduirait l’économie dans l’impasse. Le plan a finalement été adopté grâce au soutien de l’opposition. Mais Tsipras, toujours populaire auprès des Grecs, compte bien se débarrasser des frondeurs en appelant aux urnes.Dans ce tableau chaotique, l’ex-ministre des finances paraît bien isolé. Lui assure qu’il « est entré en politique pour y rester ». Certes, en janvier, il a été élu sous la bannière Syriza avec 135 000 voix – le meilleur score du Parlement. Mais il pourra difficilement rester dans le camp de M. Tsipras, dont il a perdu la confiance. Fera-t-il alliance avec les députés de plate-forme de gauche, qui ont annoncé le 21 août la création d’un nouveau parti ? Délicat. Car ce proeuropéen, qui fut conseiller du premier ministre socialiste Georges Papandréou entre 2004 et 2006, a peu en commun avec ces dissidents à tendance néomarxiste, qu’il juge un peu trop vieille gauche. Et ces derniers se méfient d’un allié qui pourrait se révéler encombrant. « Il prendrait toute la place », résume l’un d’eux.Comment l’économiste trublion a-t-il pu susciter aussi vite la défiance de son propre parti ? « Tsipras l’a fait venir pour que sa notoriété mette le projecteur sur nos problèmes, mais son entêtement a fini par nous porter préjudice », regrette un membre de Syriza. « Ses coups de théâtre ont précipité la Grèce dans la récession et le contrôle des capitaux », assène de son côté Christina Tachiaou, députée de To Potami (centre gauche), l’un des partis d’opposition.Lire aussi :Grèce : les « frondeurs » de la Syriza lancent leur propre parti Varoufakis fut ministre comme il est économiste : provocateur et passionné. Sincère mais idéologue. Entier, mais égocentrique. « Il est brillant mais ce n’est pas un politicien : conclure des alliances et des compromis n’est pas son fort », résume Yannis Koutsomitis, économiste indépendant. Spécialiste de la théorie des jeux, il pensait sortir gagnant du bras de fer engagé avec les institutions partenaires du pays, Fonds monétaire international, Banque centrale et Commission européennes. Il s’est trompé. « Il n’était pas là pour négocier, il voulait démontrer qu’il avait raison sur tout, en arrogant », se souvient une source proche des créanciers.Beaucoup lui reprochent d’avoir privilégié les interviews paillettes au travail de terrain. Il est vrai qu’en six mois il n’a pris aucune décision majeure – à commencer contre les oligarques grecs, qu’il attaque à chaque discours. « 60 % des 403 mesures qu’il a validées sont des autorisations de voyages à l’étranger pour ses collaborateurs », détaille Achilleas Hekimoglou, journaliste au quotidien grec To Vima, qui a enquêté sur le sujet. « Les institutions nous ont interdit d’adopter toute législation-clé avant la fin des négociations », s’offusque Varoufakis, un instant silencieux. « Nous avons tout de même créé un logiciel qui permettra d’identifier les évadés fiscaux. »« Il continue son show »Avec un sens de la « provoc » n’enlevant rien à sa sincérité, l’économiste dénonce aujourd’hui ces institutions qui l’ont, dit-il, empêché de faire son travail. En particulier l’Eurogroupe : « Opaque, non démocratique, où des choix déterminants sont pris sans que les citoyens en soient informés. » Il appelle à plus de transparence, afin que « la volonté des peuples soit enfin respectée ».Il n’en faudra pas moins, prévient-il, pour défaire le « plan » de celui qu’il appelle le « docteur Schaüble ». Selon lui, le ministre des finances allemand rêve de pousser la Grèce hors de la zone euro. Et ce, pour lancer un avertissement à Paris. « Sa véritable cible est la France et son Etat-providence, qu’il désire soumettre », soutient-il. Une théorie face à laquelle un ancien conseiller du gouvernement grec soupire : « Varoufakis n’est plus ministre, mais il continue son show. »Si cela ne lui assure pas un avenir en politique, il lui restera toujours l’économie. « Je le vois bien vendre son expertise d’ancien ministre lors de conférences à l’étranger, il est doué pour cela », analyse M. Sverkos. Le concerné avale une dernière gorgée d’eau, assure ne pas y songer. Sourire en coin, il confie néanmoins travailler sur un livre, « écrit avant d’entrer au gouvernement, retouché depuis ». Le sujet : l’histoire de l’euro. Il sera publié en janvier 2016 aux Etats-Unis. Juste à temps pour l’anniversaire de la première accession de Syriza au pouvoir.Lire aussi :En Grèce, « ces élections anticipées sont un désastre pour la population »Marie Charrel (Athènes, envoyée spéciale)Journaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.08.2015 à 10h09 • Mis à jour le21.08.2015 à 10h12 | Jérôme Marin (San Francisco, correspondance) En Bourse, c’est retour à la case départ pour Twitter. A 26 dollars (23,04 euros), le cours de l’action du site de microblogging est retombé, jeudi 20 août, au niveau de son prix d’introduction en novembre 2013. En séance, elle est même passée sous cette barre symbolique pendant quelques minutes, une première pour cette entreprise. Le déclin boursier de Twitter a débuté fin avril.Depuis, le cours du titre a été divisé par deux. Les faibles perspectives de croissance et les problèmes de gouvernance interne sont les deux raisons principales qui expliquent la défiance des investisseurs américains.Les deux phénomènes sont étroitement liés. Et ils se sont aggravés début juin avec la démission de Dick Costolo, le directeur général de Twitter depuis octobre 2010. Si ce départ a plutôt été bien accueilli, l’incertitude qui règne autour de son successeur agace les marchés financiers. « Sans un directeur général ayant une vision et une stratégie précises, nous continuons à nous inquiéter d’une fuite des talents et d’un blocage du processus de décision », avance Robert Peck, analyste chez SunTrust, invitant le comité de sélection à agir « rapidement ».Un aveu lourdement sanctionnéPour le moment, c’est Jack Dorsey, l’un des trois cofondateurs du réseau social, qui assure l’intérim. Mais il occupe aussi en parallèle le poste de directeur général de la société de paiement mobile Square, qui s’apprête à faire son entrée en Bourse. S’il se murmure que M. Dorsey se verrait bien reprendre les commandes de Twitter, le timing est très compliqué.Le conseil d’administration de la société pourrait dès lors faire appel à Adam Bain, l’actuel directeur de la monétisation. Ce cadre est respecté, aussi bien des annonceurs que des salariés. Mais il manque d’expérience pour révolutionner un produit qui peine à attirer de nouveaux adeptes.Car la tâche du futur patron de Twitter ne sera pas aisée. M. Dorsey l’a lui-même reconnu fin juillet, en marge de la publication des résultats trimestriels. « Cela prendra du temps avant que nos efforts portent leurs fruits », a-t-il expliqué. Un aveu qui tranche avec les positions toujours très optimistes de M. Costolo. Mais un aveu aussi lourdement sanctionné dès le lendemain à Wall Street.« Twitter est toujours trop compliqué à utiliser  »Le cœur du problème de Twitter, c’est la faible croissance de son nombre d’utilisateurs. Fin juin, il s’élevait à 304 millions (hors utilisateurs du service par SMS), soit à peine deux millions de plus que fin mars. « Twitter est toujours trop compliqué à utiliser pour de nombreuses personnes, indique Ben Schachter, analyste chez Macquarie. Ce n’est pas un produit grand public et il n’est pas évident de savoir quand il le deviendra. »Malgré de nombreux changements, M. Costolo et ses équipes n’ont jamais réussi à rendre le réseau social plus attrayant – au-delà du public des « people » et des médias – et plus simple pour les nouveaux inscrits. Une grande partie d’entre eux délaissent ainsi rapidement le service. Son remplaçant devra trouver la formule magique. Cela passera peut-être par la remise en cause de l’ordre chronologique, si cher aux utilisateurs les plus assidus. L’équation est cependant délicate : Twitter ne peut pas trop changer, au risque de perdre ses fidèles.En attendant la nomination d’une nouvelle direction, l’ambiance se détériore en interne. Critiqué à l’extérieur, M. Costolo était en effet très apprécié des salariés. « De nouvelles méthodes commencent à se mettre en place, indique un employé de l’entreprise. Mais beaucoup de personnes s’interrogent sur leur avenir. » Plus le cours boursier baisse et plus il est difficile de convaincre les talents maison, dont une partie de la rémunération est assurée en actions, de ne pas succomber aux avances des start-up en vogue, comme Uber et Airbnb.Le plongeon boursier de Twitter relance également les spéculations sur un potentiel rachat. La capitalisation boursière du réseau social est désormais inférieure à 19 milliards de dollars (16,8 milliards d’euros). Le nom de Google revient fréquemment. Mais, si une telle opération ferait sens pour le moteur de recherche, elle semble peu probable.Jérôme Marin (San Francisco, correspondance)Journaliste au Monde 21.08.2015 à 09h24 • Mis à jour le21.08.2015 à 10h28 | Isabelle Chaperon De la Côte d’Azur à Saint-Malo, les tee-shirts et les maillots n’ont pas encore été remisés dans les armoires que, déjà, l’heure des premiers bilans de la haute saison touristique a sonné. Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères en charge du tourisme, s’est félicité jeudi 20 août d’une « tendance qui s’annonce excellente » :« Les professionnels se montrent en majorité satisfaits. Selon les premières indications, leur chiffre d’affaires a augmenté en moyenne entre 4 % et 4,5 % cet été ».Au total, la France se dirige vers « un nouveau record mondial de fréquentation en 2015 », s’est réjoui le ministre, tout bronzé. En 2014, les 83,7 millions de visiteurs étrangers qui avaient foulé le territoire français constituaient déjà un record : « J’espère qu’en 2015 ce chiffre dépassera 85 millions », a ajouté le locataire du Quai d’Orsay. En particulier, il attend plus de 2 millions de touristes chinois cette année, contre 1,5 million en 2014.Un de ses chevaux de bataille. En janvier 2014, M. Fabius avait annoncé que les consulats français allaient délivrer des visas en deux jours aux visiteurs individuels chinois. Au premier semestre 2015, les sésames délivrés aux touristes chinois ont augmenté de 56 %. Et il y a de la marge : l’empire du Milieu déverse chaque année quelque 100 millions de ses ressortissants pour des vacances à l’étranger. Ils seront 300 millions à terme.Météo favorableAurait-on pu mieux faire ? « C’est une bonne année pour la France. Mais il s’agit d’un mouvement global. La croissance reprend et le tourisme en profite. Quand on gagne 1 million de touristes, l’Espagne en gagne 7 millions », tempère Didier Arino, directeur du cabinet d’études Protourisme.Cela aurait toutefois pu être pire, alors que les attentats de janvier ont dissuadé une partie de la clientèle étrangère de poser ses valises en France. « Le début d’année a été difficile mais la situation s’est améliorée à partir du printemps », relève M. Arino. Selon des données préliminaires, la fréquentation hôtelière a progressé de 2,3 % au premier semestre.Tout le monde n’en bénéficie pas. « En 2015, la riche clientèle des pays émergents a déserté les palaces qui avaient été le moteur de la croissance touristique ces dernières années. La progression s’est faite sur la clientèle traditionnelle, celle des Français, des Allemands, des Belges ou des Britanniques », analyse M. Arino.Après des années de disette, deux millions de Français de plus qu’en 2014 ont pu partir en vacances cette année. Et sur fond de météo favorable, une majorité a opté pour la France, renonçant comme nombre d’Européens au soleil de Tunisie, d’Egypte ou de Turquie par crainte pour leur sécurité. Les croisières fluviales, les parcs de loisirs ou encore les campings ont bénéficié de cet afflux populaire.Inciter les voyageurs à augmenter leur durée de séjour En revanche, Paris a fait les frais de cette redistribution des cartes. Selon les chiffres dévoilés jeudi par le comité régional de tourisme (CRT) Paris Ile-de-France, la fréquentation touristique dans Paris intra-muros a reculé de 1,8 % au premier semestre en termes d’arrivées hôtelières. Il faut dire aussi que cet indicateur mesure l’hébergement classique, quand la location entre particulier, type Airbnb, explose.En fait, les Chinois sont bien venus en masse (+ 48,9 %), mais les Russes (– 39 %) et les Japonais (– 21 %) ont boudé la capitale. « Les touristes chinois n’auront jamais été aussi nombreux que cette année, qui s’achemine vers un record. La baisse du yuan ne se fait pas encore sentir. En revanche, l’attribution en quarante-huit heures des visas joue pleinement en faveur de notre destination », note François Navarro, directeur général du CRT Paris Ile-de-France.Mais dérouler le tapis rouge afin que des touristes pressés photographient en trombe la tour Eiffel et l’Arc de triomphe avant de s’envoler pour Londres ou Rome ne suffit pas. L’objectif du gouvernement consiste à inciter les voyageurs à augmenter la durée de leur séjour, afin qu’ils dépensent d’avantage. Car si la destination France caracole en tête, elle a été reléguée en 2014 à la quatrième place en termes de retombées économiques, derrière les Etats-Unis, l’Espagne et désormais la Chine.Fabius satisfait des nouvelles zones touristiques C’est la raison pour laquelle M. Fabius avait milité pour une libéralisation du travail du dimanche. Il s’est d’ailleurs montré satisfait du projet de création de douze zones de tourisme international à Paris, permettant aux visiteurs de poursuivre leur shopping le dimanche. Autre priorité du ministère, diversifier les destinations dans l’Hexagone. En juillet, M. Fabius avait d’ailleurs emmené le premier ministre chinois, Li Keqiang, en Provence. Conséquence ? La Fondation Van Gogh à Arles a reçu en juillet la visite de 15 % de plus d’amateurs d’art venus de Chine. Au château de Chambord, les entrées des Chinois ont augmenté de 47 %.Un succès qui incite à aller plus loin. Lors des assises du tourisme le 19 juin 2014, le ministre avait indiqué son intention d’étendre l’initiative « visa en 48 heures » à d’autres pays que la Chine, notamment à plusieurs états du Golfe, à l’Afrique du Sud et à l’Inde.Lire aussi :Les futures « zones touristiques internationales » déplaisent aux syndicatsIsabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marina Rafenberg (Athènes, intérim) D’un pas décidé, le regard sombre, Alexis Tsipras s’est dirigé vers 20 h 30, jeudi 20 août, devant les caméras : « Le mandat que j’ai reçu le 25 janvier a atteint ses limites. » Le premier ministre grec a officiellement annoncé sa démission et la tenue de nouvelles élections anticipées, tentant un nouveau coup de poker, un peu plus d’un mois après le référendum sur le plan d’aide à la Grèce qui a fait trembler l’Europe et failli aboutir à la sortie de la Grèce de la zone euro.Alexis Tsipras a demandé aux électeurs de le « juger aussi bien sur ses succès que sur ses erreurs ». Le premier ministre, tout en rappelant qu’il avait tout fait pour obtenir le meilleur accord possible avec les créanciers du pays, a demandé au peuple « de décider si l’accord est valable pour sortir un jour des plans de rigueur » et « de savoir qui peut mener les réformes nécessaires ». Lire les dernières informations :Grèce : les « frondeurs » de la Syriza lancent leur propre partiMalgré la victoire du non au référendum, la Grèce a accepté un prêt de 86 milliards d’euros sur trois ans assorti de nouvelles mesures de rigueur… rejetées par les Grecs quelques semaines plus tôt.Depuis la défection d’une quarantaine de députés de Syriza qui ont refusé, le 14 août, de voter en faveur du troisième plan d’aide de 86 milliards d’euros au pays, la démission du premier ministre et la tenue de nouvelles élections faisaient la « une » de tous les médias grecs.La majorité parlementaire, désormais réduite à 119 députés sur les 300 que compte l’Assemblée, « ne laissait pas d’autre choix à Alexis Tsipras que de convoquer de nouvelles élections », explique l’analyste politique Georges Séfertzis.« La fracture au sein du parti devenait de plus en plus évidente et Alexis Tsipras a besoin d’un gouvernement stable s’il veut passer toutes les mesures nécessaires et rester au pouvoir le temps d’une législature normale [quatre ans]. Il lui fallait clarifier les choses et évincer les dissidents. »Lire le reportage :En Grèce, « ces élections anticipées sont un désastre pour la population »« L’irresponsabilité d’Alexis Tsipras »Alexis Tsipras n’a pas précisé de date pour ces prochaines élections législatives, troisième vote de l’année pour les Grecs, mais les médias spéculaient jeudi sur le 20 septembre, à moins que l’opposition – qui n’est pas en position de force – n’essaie de gagner du temps.Quelques minutes après l’allocution télévisée d’Alexis Tsipras, Evangelos Meïmarakis, le nouveau chef de Nouvelle Démocratie (ND, droite), principal parti d’opposition, a fait savoir qu’il explorerait « toutes les possibilités pour que les élections soient la dernière des options ». Au Pasok (parti socialiste), la présidente, Fofi Gennimata, a dénoncé « l’irresponsabilité d’Alexis Tsipras qui encore une fois fuit ses responsabilités », et qualifié les élections de « catastrophiques pour le pays ». La Constitution grecque prévoit que le président de la République, Prokopis Pavlopoulos, doit demander au deuxième parti, en l’occurrence Nouvelle Démocratie, s’il est en mesure de former un gouvernement. « Sans l’appui des députés du Syriza et des Grecs indépendants (ANEL), l’opposition n’y arrivera pas », commente Michalis Spourdalakis, professeur de sciences politiques à l’université d’Athènes.Vendredi, Evangelos Meïmarakis a reçu du président grec un mandat de trois jours pour former un nouveau gouvernement. En cas d’échec, le président de la République devra nommer un premier ministre provisoire jusqu’aux élections. Comme le veut la Constitution, ce sera la présidente de la Cour suprême, Vassiliki Thanou-Christophilou, qui dirigera alors le gouvernement.Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciersFronde interne La préoccupation d’Alexis Tsipras n’est pas son opposition, mais l’aile gauche de son parti, en voie de dissidence, qui critique ouvertement le premier ministre. « Le gouvernement agit sous le régime de la panique et de la peur. (…) Il veut appeler les citoyens à voter avant qu’ils ne soient informés de la totalité des mesures comprises dans le troisième mémorandum et avant qu’ils ne ressentent leurs effets au quotidien », explique dans un communiqué la Plate-forme de gauche. Vendredi, 25 députés de Syriza issus de cette plateforme ont décidé de créer un nouveau parti, derrière l’ancien ministre de l’énergie, Panagiotis Lafazanis.Celui-ci avait été écarté du gouvernement le 17 juillet à la suite de l’accord signé par Alexis Tsipras avec ses créanciers européens. Issu des rangs traditionnels du parti communiste, M. Lafazanis est favorable à un retour à la drachme et la fin des plans d’aide. Ce nouveau parti devrait se nommer « Unité populaire ». Selon la télévision publique ERT, il pourrait être soutenu par Zoé Konstantopoulou, la présidente du Parlement qui s’est plusieurs fois prononcée contre l’accord signé par le premier ministre, mais le très médiatique ex-ministre des finances, Yanis Varoufakis, ne devrait pas être de la partie. Il ne devrait pas non plus être sur les listes de Syriza.Si l’organisation de ces élections était attendue, la rapidité de l’annonce a néanmoins surpris, alors que Syriza devait organiser un congrès en septembre ou octobre. « Alexis Tsipras a bien conscience que plus il attend, plus sa cote de popularité risque de baisser », explique Georges Séfertzis. M. Tsipras pourra en plus bénéficier d’une disposition de la constitution qui prévoit que si les élections ont lieu moins de 18 mois après les précédentes, les électeurs ne peuvent se prononcer que sur des listes fermées, et non panacher les noms à leur guise.D’après le dernier sondage publié fin juillet par l’institut Metro Analysis, Syriza recueillerait près de 33,6 % des voix aux prochaines élections, contre 17,8 % pour la Nouvelle Démocratie et 6,1 % pour To Potami (centristes). Michalis Spourdalakis pense même que Syriza pourrait obtenir les 37 % nécessaires pour obtenir la majorité absolue et se passer d’une coalition : « Les Grecs, pour le moment, croient qu’Alexis Tsipras a tout tenté dans les négociations, qu’il a été l’objet de chantage de la part des Européens. En outre, ils ne veulent pas de l’ancienne classe politique corrompue, l’opposition actuelle ne représente pas une alternative. »La formation d’un nouveau front antiaustérité mené par la Plate-forme de gauche constitue-t-elle une menace pour Alexis Tsipras ? « Pas vraiment. L’aile gauche du Syriza anti-euro ne représente qu’entre 3 et 4 % de l’électorat de Syriza », estime Michalis Spourdalakis. Si Syriza n’obtient pas la majorité absolue, « tout devient plus compliqué, poursuit-il. Les Grecs indépendants risquent de ne pas dépasser 3 % et de ne pas avoir de députés. Et alors, quelle coalition serait possible ? Le Pasok et To Potami sont trop libéraux pour Syriza… »Marina Rafenberg (Athènes, intérim) 20.08.2015 à 20h29 • Mis à jour le20.08.2015 à 20h55 | Pierre Le Hir Les forêts du monde « ont survécu à d’importants changements climatiques par le passé ». Mais elles doivent aujourd’hui faire face à des bouleversements « trop rapides pour que leur processus d’adaptation suive le rythme ». C’est l’alarmant constat que dressent des scientifiques, dans un numéro spécial de la revue Science consacré à la « santé des forêts » et publié vendredi 21 août. Une série de six articles, signés par une vingtaine d’auteurs de huit pays, passe en revue les menaces que fait peser, sur les terres boisées, le « changement global » lié aux activités humaines. A commencer par le réchauffement climatique.Certes, soulignent Susan Trumbore (Max Planck Institute for Biogeochemistry de Jena, en Allemagne) et ses collègues, « sur le long terme, les forêts se montreront probablement résilientes aux rapides changements climatiques et environnementaux d’origine anthropique, soit sous leur forme actuelle, soit sous une nouvelle forme ». Mais à court et moyen termes, les ruptures risquent d’être radicales. L’alerte prend d’autant plus de poids que le panorama englobe l’ensemble des surfaces sylvestres de la planète, qui couvrent près de 4 milliards d’hectares, soit 30 % de la superficie des terres émergées.Forte mortalitéS’agissant des forêts tropicales, qui représentent plus de la moitié du patrimoine boisé mondial et le principal foyer de biodiversité, Simon Lewis (University College de Londres et université de Leeds, au Royaume-Uni) et ses coauteurs mettent l’accent sur la « fragmentation » et la « dégradation » provoquées par une déforestation massive, au profit notamment des plantations de soja et de palmiers à huile. Moins d’un quart des peuplements sont aujourd’hui « intacts ». Les effets du changement climatique sur cette végétation luxuriante, qui forme le premier puits de carbone terrestre de la planète, sont controversés. Certains travaux ont suggéré que la hausse des températures attendue à la fin du siècle sur cette immense zone tropicale (de 2 à 9 °C selon les scénarios), entraînant des sécheresses plus sévères, n’empêcherait pas les arbres de se développer et de stocker autant ou même davantage de carbone – leur croissance étant stimulée par la plus forte teneur de l’atmosphère en CO2, donc par une photosynthèse plus active.« L’effet puits de carbone de l’Amazonie est en train de s’épuiser » Jérôme Chave, chercheur au CNRSMais un vaste programme de recherche sur la forêt amazonienne, dont les résultats ont été présentés en mars 2015 dans la revue Nature, a montré qu’il n’en est rien. « L’effet puits de carbone de l’Amazonie se ralentit et est en train de s’épuiser », explique Jérôme Chave, chercheur au CNRS au laboratoire Evolution et diversité biologique. En un peu plus de deux décennies, l’efficacité de ce puits a chuté de moitié. La raison n’en est pas une baisse de production de matière végétale, mais une plus forte mortalité, précise le chercheur : « L’une des hypothèses est un changement dans la composition des forêts tropicales, favorisant les espèces “James Dean” qui vivent vite et meurent jeunes.» Lire : La forêt amazonienne éponge de moins en moins le carbone émis par l’hommeEn tout état de cause, écrivent les auteurs de l’étude de Science, le réchauffement et la baisse des précipitations vont contraindre le couvert sylvestre à « s’adapter, à se déplacer ou à mourir ». Et ils prévoient « de hauts niveaux d’extinction de populations », même si « une certaine tolérance à des températures plus hautes peut exister ».« Mégaperturbations »Le tableau n’est pas moins sombre pour les forêts boréales du Nord, qui, de l’Alaska à la Sibérie orientale, constituent environ 30 % du manteau arboré du globe. Dominées par des conifères adaptés au froid, sur des sols gelés (permafrost), elles vont devoir affronter une montée des températures atteignant, dans le scénario extrême du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), jusqu’à 11 °C à la fin du siècle.Ces formations « apparemment éternelles » risquent de s’appauvrir, voire de se transformer en  « zones arbustives » ou « à faible productivité », préviennent Sylvie Gauthier (Laurentian Forestry Centre au Canada) et ses collègues, qui notent que, pour retrouver les températures auxquelles ils sont acclimatés, les arbres devraient migrer vers de plus hautes latitudes dix fois plus vite qu’ils n’en ont la capacité. Ils pointent aussi les risques accrus d’incendies ou d’attaques de ravageurs. En outre, le dégel du permafrost menace de relâcher dans l’atmosphère d’énormes quantités de CO2 et de méthane, avec un impact « plusieurs fois supérieur à celui de l’actuelle déforestation tropicale ». Quant aux forêts tempérées, celles d’Europe et d’Amérique du Nord principalement, elles vont être soumises à de « mégaperturbations », écrivent Constance Millar (service des forêts du département de l’agriculture américain) et Nathan Stevenson (Institut géologique américain). Depuis quelques décennies déjà, « des sécheresses exceptionnelles poussent certaines de ces forêts au-delà de leurs limites de durabilité ». Ces « sécheresses plus chaudes », qui affaiblissent la résistance des arbres aux agressions d’insectes et d’agents pathogènes, augmentent également la probabilité de « méga incendies ». Ces phénomènes, qui risquent de s’amplifier, pourraient finalement transformer ces écosystèmes en source et non plus en puits de CO2.Lire aussi :Californie : l’armée appelée en renfort pour combattre les incendiesSubsistance de plus d’un milliard de personnes« Tous ces articles mettent en avant une définition de la santé des forêts beaucoup large que celle qui prévalait il y a cinquante ans, centrée sur la seule production de bois », commente Cécile Robin, spécialiste des pathologies forestières à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), qui n’a pas participé à ces études. « L’approche actuelle, plus écologique, prend en compte les services rendus par les forêts. »Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les terres boisées « sont à la base de la subsistance de plus d’un milliard de personnes ». Dans son dernier rapport sur la situation des forêts du monde, datant de juin 2014, l’organisme onusien notait que le secteur forestier structuré emploie 13 millions de personnes et le secteur informel « au moins » 41 millions. Dans beaucoup de pays en développement, notamment en Afrique, le bois est la principale source d’énergie et 2,4 milliards d’individus –soit 40 % de la population des pays les moins développés –, l’utilisent pour la cuisson de leurs aliments. C’est aussi le matériau de base des logements de 1,3 milliard de personnes. S’y ajoutent des « services écosystémiques » difficilement chiffrables mais cruciaux. Les forêts, qui recèlent plus de 80 % de la biodiversité terrestre, protègent aussi les bassins versants et donc les ressources en eau. Elles jouent encore un rôle central dans la régulation du climat et dans le stockage du carbone, la végétation terrestre absorbant, globalement, un quart des émissions humaines de CO2.Face à ces enjeux, les scientifiques prônent le renforcement du suivi de l’état des peuplements sylvestres pour identifier les plus vulnérables, définir des « seuils pouvant conduire à un déclin rapide », adapter les modes de gestion et mettre en œuvre un « développement [économique] sans destruction » . « Les données issues des observations satellitaires sont précieuses, mais elles doivent être encore affinées, estime Jérôme Chave. Ces données sont indispensables pour sensibiliser les Etats à la nécessité d’une politique globale des forêts et pour étayer les discussions des sommets internationaux, comme la prochaine conférence sur le climat de Paris. »Pierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.08.2015 à 11h30 • Mis à jour le11.08.2015 à 12h22 | Benoît Vitkine (Moscou - correspondance) La crise économique qui frappe la Russie est loin d’être terminée. Elle s’est même aggravée singulièrement au second trimestre de l’année 2015, selon les chiffres communiqués, lundi 10 août, par le service fédéral de statistique Rosstat.Entre avril et juin, le produit intérieur brut (PIB) russe a reculé de 4,6 % par rapport à la même période de l’année 2014, soit la pire performance jamais enregistrée depuis la récession de 2009. Surtout, cette contraction de l’activité marque une nette dégradation par rapport à la baisse du premier trimestre (– 2,2 %), mais aussi une déception pour le gouvernement, qui tablait sur un recul limité à – 4,4 %.Quoique plus mauvais qu’attendu, ces chiffres ne constituent pas une surprise complète. L’économie russe accuse les effets de la crise monétaire qui frappe le pays depuis décembre 2014. Sur les douze derniers mois, le rouble s’est déprécié de 43 % face au dollar, handicapant fortement le pouvoir d’achat et la consommation. Illustration de cette faiblesse, les chiffres de vente de voitures neuves, annoncés lundi, montrent un recul au mois de juillet de 27,5 % sur un an.Toujours en juillet, l’inflation s’est établie à 15,6 %, ce qui constitue un léger mieux par rapport aux 16,9 % atteints en mars (la pire performance en treize ans) mais reste largement insuffisant pour pouvoir renverser la tendance. Le Fonds monétaire international (FMI) prédit un taux d’inflation sur l’ensemble de l’année 2015 à 18 %, bien plus que les quelque 10 % prévus par la banque centrale russe.Crédit inaccessibleLe choc est d’autant plus rude pour les consommateurs que les prix des produits alimentaires, pour moitiés importés, ont encore plus grimpé sous l’effet de l’embargo imposé par le Kremlin et qui a été reconduit jusqu’au 5 août 2016, en réponse aux sanctions prises notamment par l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis.Lire aussi :Moscou prolonge d’un an l’embargo sur les produits alimentaires européensL’aggravation de la récession russe s’explique aussi par les mauvaises performances de l’industrie. En juin, la production industrielle a reculé de près de 20 %. Les mesures drastiques prises dès le mois de décembre 2014 par la Banque centrale pour soutenir le rouble ont rendu le crédit inaccessible aux entreprises. Son taux directeur actuel, à 11 %, est bien en deçà des niveaux de l’hiver, mais reste dissuasif pour l’activité.Les économistes s’accordent à penser que la période présente constitue le pic de la crise. « La baisse du taux de chômage, passé de 5,9 % de la population active en mars à 5,4 % en juin, et la stabilisation de la baisse de la consommation sont des signes encourageants, note Natalia Orlova, chef économiste chez Alfa Bank, mais il ne fait aucun doute que la reprise n’interviendra pas cette année. La tendance reste mauvaise pour les troisième et quatrième trimestres. »« Crise structurelle »Le scénario des autorités russes, qui espèrent une amorce de reprise dès le troisième trimestre et une croissance de plus de 2 % en 2016, paraît très optimiste, d’autant que le prix bas des hydrocarbures noircit un peu plus le tableau. La plupart des estimations se fondent en effet sur un baril à 60 dollars, quand celui-ci plafonne ces dernières semaines en dessous des 50 dollars. Les hydrocarbures représentent 25 % du PIB russe, 70 % de ses exportations et 50 % de son budget. Les récentes discussions sur le relèvement de l’âge de départ à la retraite – actuellement à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes –, et la baisse des pensions montrent que le pouvoir se prépare à affronter des jours plus difficiles encore.Dans ces conditions, les milieux d’affaires et les réformateurs ne cachent pas leur inquiétude. « Nous sommes au centre de la tempête », expliquait au Monde, fin juin, l’ancien ministre des finances, Alexeï Koudrine, appelant le Kremlin à des réformes de fond.« La crise actuelle n’est pas seulement une question de conjoncture, elle est structurelle, estime aussi Igor Nikolaïev, directeur de l’institut d’analyse stratégique FBK. Elle vient de notre dépendance critique aux hydrocarbures, de l’inefficacité des institutions, du manque de réformes, de l’augmentation continue des budgets militaires… La preuve en est que, jusqu’à l’année dernière, lorsqu’il n’y avait pas de sanctions et que les prix du pétrole étaient raisonnables, la croissance était déjà atone. »Lire aussi :Vivre à Moscou sous embargoBenoît Vitkine (Moscou - correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Florian Reynaud et Damien Leloup « W », « T », « F » : ce sont les trois lettres qui ont le plus accompagné, dans la presse américaine spécialisée, l’annonce de la création d’Alphabet, la nouvelle entité qui chapeautera désormais Google et l’ensemble de ses activités. « WTF » pour « what the fuck », « c’est quoi ce bordel », en argot américain : après l’annonce faite ce 10 août à 23 heures, heure de Paris, la surprise est générale.C’est peu de dire que cette restructuration de Google était inattendue. Si « l’action Google était comparativement en retard par rapport à d’autres entreprises du secteur cette année, elle vient de rendre publics des résultats bien meilleurs qu’attendu pour le deuxième trimestre, et d’annoncer qu’elle comptait mettre un frein budgétaire à ses projets annexes », note le Wall Street Journal.Lire nos explications : Et Google devint AlphabetLarry Page et le modèle Warren BuffettPourtant, l’entreprise avait laissé entendre, ces derniers mois, qu’elle envisageait une restructuration. A la fin de 2014, rappelle Slate, Larry Page, le cofondateur de Google, avait expliqué qu’il avait délégué une grande partie de ses tâches de directeur général pour se concentrer sur de nouveaux projets à long terme, comme Calico (santé) et Nest (objets connectés), qu’il comptait gérer comme des projets semi-indépendants. M. Page évoquait alors le modèle de l’investisseur Warren Buffett, dont la holding a multiplié les investissements et rachats avisés.Cette comparaison d’Alphabet avec Berkshire Hathaway, est revenue à de multiples reprises. « Nous devrions envisager [Alphabet] comme le Berkshire Hathaway pour les festivaliers du Burning Man – où, à la place de bons vieux investissements, on parie gros sur des possibilités futures. Et chaque pari réalisé pourra devenir une entreprise distincte de la taille de Google », a affirmé Om Malik, l’un des plus anciens blogueurs de la Silicon Valley. « Berkshire Hathaway est une bonne comparaison », appuie John Gruber, blogueur spécialisé sur Apple. « Mais Berkshire Hathaway n’a que 24 employés. Je pense que rester aussi souple, agressif et efficace à la tête est la raison du succès de Berkshire Hathaway. Alphabet sera-t-il aussi souple ? », a-t-il tempéré.Certains commentaires sont nettement plus acerbes. « La logique de voir une filiale d’une filiale fusionnée “avec et dans” l’entreprise mère, laissant la première filiale comme nouvelle maison mère, me rappelle les accords que je passais, enfant, quand je jouais au Monopoly », s’amuse Daring Fireball.Transparence et messages cachésLa raison avancée par Google pour cette réorganisation est de mettre en place une plus grande transparence envers les investisseurs – souvent méfiants envers les coûteux projets de recherche de Google, surnommés « moonshots » en anglais (« tirs vers la lune »). La restructuration apportera-t-elle vraiment plus de transparence ? Les investisseurs interrogés par le Guardian en doutent, mais un consensus semble émerger sur le fait qu’il s’agit, financièrement, d’une bonne nouvelle.Aaron Levie, PDG de Box, a souligné avec l’humour qui le caractérise l’ambition démesurée de Google-Alphabet. « Google est concentré. Sur tout, a-t-il commenté sur Twitter. Tu as vraiment réussi ta vie quand Google n’est qu’un vingt-sixième des entreprises que tu possèdes. »La manière dont Google a procédé à son annonce a également provoqué quelques levées de sourcils. Sur le site mis en ligne pour l’occasion, abc.xyz, Google a caché plusieurs petites surprises qui n’ont pas tardé à être découvertes par des lecteurs un peu curieux.Le site, au design sobre et qui affiche un texte de Larry Page, comporte notamment un lien caché sur un point, qui renvoie vers http://www.hooli.xyz, un site mis en place par HBO pour promouvoir sa série humoristique Silicon Valley, dans laquelle existe un « faux » Google, Hooli.Plus surprenant encore, de la part d’une entreprise cotée, les cubes en bois figurant sur le site forment, comme l’ont remarqué de nombreux commentateurs, les mots « mad » et « sekz », phonétiquement « mad sex », « sexe incroyable ». Tous les internautes ne pourront cependant pas se livrer à la chasse aux petites surprises sur la page publiée par Google : cette dernière est d’ores et déjà bloquée par la censure chinoise.Florian ReynaudJournaliste au MondeDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.08.2015 à 04h38 • Mis à jour le11.08.2015 à 18h24 | Marie Charrel Le marathon touche à sa fin. Le gouvernement grec a officiellement annoncé, mardi 11 août, qu’un accord avec ses créanciers avait été conclu, après des tractations qui se sont enchaînées jour et nuit depuis le 8 août, pour un troisième plan d’aide d’un montant d’« environ 85 milliards d’euros » sur trois ans. Selon un communiqué du gouvernement, la Grèce « assure » grâce à cette somme, en échange d’une longue liste d’ajustements budgétaires et de réformes, « la couverture de ses remboursements d’emprunt et des arriérés de paiement de l’Etat ».La Commission européenne a reconnu qu’un accord « technique de principe » était signé, mais que « nous n’avons pas pour l’instant d’accord au niveau politique, et c’est ce dont nous avons besoin ». « Il y a un accord technique entre les chefs de mission des institutions et le ministre des finances grec, cela doit maintenant être discuté par l’Eurogroupe », a confirmé au Monde une source européenne.« Les discussions sont plus apaisées »Le gouvernement d’Alexis Tsipras et ses partenaires, la Banque centrale européenne (BCE), le Fonds monétaire international (FMI), la Commission européenne et le Mécanisme européen de stabilité (MES), négocient depuis le 20 juillet les termes d’un accord permettant au pays de toucher une première tranche du troisième plan d’aide avant le 20 août. A cette date, Athènes doit en effet rembourser 3,5 milliards d’euros d’obligations arrivant à échéance à la BCE.« Les discussions sont plus apaisées qu’en juin et juillet, tout le monde est sur la même longueur d’onde, même si certaines questions restent très sensibles », nous déclarait, cette nuit, une source proche des négociations.Dès 8 heures du matin mardi, heure locale, des informations ont fuité sur un compromis concernant les objectifs budgétaires du pays. Les négociateurs ont convenu qu’en 2015, la Grèce connaîtrait un déficit primaire (solde du budget hors remboursement de la dette) de 0,25 % du PIB, avant d’enregistrer des excédents primaires de 0,5 % du PIB en 2016, de 1,75 % en 2017 et de 3,5 % en 2018.Jusqu’en juin, Athènes et ses partenaires travaillaient sur des objectifs plus optimistes. A l’époque, ils envisageaient des excédents primaires de 1 % cette année, de 2 % en 2016, de 3 % en 2017 et de 3,5 % en 2018. « La forte dégradation de l’économie grecque depuis la fin de 2014, qui a replongé en récession, nous a contraints à revoir ces objectifs », explique une source proche des partenaires européens.Pour comprendre le contexte de cette négociation :La Grèce et ses créanciers approchent d’un accord sur le troisième plan d’aideTrente-cinq « mesures prioritaires » Le reste du mémorandum devrait être dévoilé dans le courant de la journée. Mardi 11 août, les deux parties discutaient encore de la création d’un fonds chargé de procéder aux privatisations et de la manière de gérer les créances douteuses plombant le secteur bancaire grec, deux sujets très sensibles.Lire :Les banques, talon d’Achille de l’économie grecqueD’après le quotidien grec Kathimerini, qui a publié mardi matin sur son site un extrait du projet de texte, l’accord, de vingt-sept pages, comprendrait un volet de trente-cinq « mesures prioritaires », à adopter dès cette semaine, tandis que d’autres mesures seraient votées en octobre. Ces « mesures prioritaires » sont indispensables aux yeux de certains pays européens, en particulier l’Allemagne, qui désirent s’assurer que la Grèce appliquera bien les réformes promises.D’après Kathimerini, ces mesures prioritaires concerneraient la fin des niches fiscales accordées aux agriculteurs, la baisse du prix des médicaments génériques, une évaluation complète du régime de protection sociale dans le but d’enregistrer des économies annuelles de l’ordre de 0,5 % du PIB, l’élimination progressive des préretraites, la clarification du régime de TVA sur les îles grecques ou encore une réforme du marché de l’énergie et du gaz, qui serait libéralisé dès 2018…Un programme pour le moins chargé. Pour faire passer auprès des Grecs les mesures les plus délicates, le premier ministre, Alexis Tsipras, a annoncé, en dehors du cadre de l’accord, qu’il augmenterait le taux d’imposition des députés et réduirait le traitement des ministres. « Quand la question de la suppression des avantages fiscaux des agriculteurs est mise sur la table des négociations, nous ne pouvons pas jouer les indifférents concernant nos propres avantages », a-t-il déclaré.Lire notre synthèse :Ce que la Grèce a accepté en contrepartie de l’aide financière Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.08.2015 à 21h28 La levée des sanctions contre l’Iran pourrait avoir un impact « important » sur les marchés mondiaux du pétrole, en faisant baisser les prix du baril de brut de 10 dollars dès 2016, estime la Banque mondiale lundi 10 août.Si cette prévision s’avérait, les prix du pétrole, déjà déprimés par l’abondance de l’offre mondiale, reculeraient ainsi de près de 21 % par rapport aux cours actuels.5 % de croissance en Iran en 2016 ?Aux termes d’un accord conclu avec les principales puissances occidentales, l’Iran s’est engagé à ne pas se doter de l’arme atomique en échange de la fin de l’embargo économique qui pèse notamment sur sa production pétrolière.Selon la Banque mondiale, la levée des sanctions va « raviver » l’économie du pays avec une croissance de 5 % en 2016 contre 3 % cette année.Les exportations iraniennes devraient bondir de 17 milliards de dollars, soit 3,5 % de son produit intérieur brut, assure également le rapport.Les échanges commerciaux de Téhéran devraient principalement s’accélérer avec la Grande-Bretagne, la Chine, l’Inde, la Turquie et l’Arabie saoudite, assure la Banque, qui rappelle toutefois que l’accord sur le nucléaire doit encore être ratifié avant d’entrer en vigueur. 10.08.2015 à 18h19 • Mis à jour le10.08.2015 à 18h23 Un achat 37,2 milliards de dollars (33,8 milliards d’euros). Voilà ce que vient de réaliser le milliardaire américain Warren Buffett, qui s’est offert lundi 10 août l’équipementier aéronautique Precision Castparts, fournisseur des avionneurs Boeing et Airbus. C’est le prix le plus élevé que l’homme d’affaires de 84 ans ait jamais eu à payer pour acquérir une entreprise via son holding Berkshire Hathaway.Lire aussi :Cinquante ans après, la recette de Warren Buffett pour investir n’a pas pris une ridePièces détachées pour l’aéronautiqueFondée en 1953, Precision Castparts, sise à Portland (Oregon), fabrique des pièces détachées pour l’aéronautique mais aussi l’énergie (conduites et tuyaux de canalisation) ainsi que des alliages métalliques. Ses plus gros clients sont le conglomérat General Electric (GE) et les avionneurs Boeing et Airbus.Elle a réalisé, lors de son exercice 2014-2015 clos fin mars, un chiffre d’affaires de plus de 10 milliards de dollars pour un bénéfice net de 1,53 milliard. A Wall Street, la transaction était saluée puisque le titre bondissait de plus de 19 % dans les premiers échanges lundi. Il avait perdu environ 20 % depuis le début de l’année, souffrant indirectement du plongeon des prix du pétrole qui affecte ses clients du secteur énergétique.M. Buffett fait ainsi le pari que la demande des avions de ligne, dopée par le renouvellement et la modernisation de flottes des compagnies aériennes sur fond de prix bas du pétrole, va rester forte et pérenne.« Des sucettes aux avions »Berskshire Hathaway, le holding de M. Buffet, est spécialisé dans l’acquisition d’entreprises bien implantées sur un marché spécifique, son portefeuille d’actifs va des assurances (Geico) à la restauration (Dairy Queen), en passant par des participations dans des marques devenues populaires comme Coca-Cola, IBM ou encore la banque californienne Wells Fargo. Warren Buffett avait lui-même souligné en février en présentant les résultats annuels de Berkshire Hathaway que ses activités allaient « des sucettes aux avions ».Le holding a enregistré une baisse de 37 % de son bénéfice net au 2e trimestre, selon ses résultats présentés vendredi dernier, en raison d’une baisse de la valeur de ses investissements et de pertes dans le secteur de l’assurance.Lire aussi :Warren Buffett fait durer le suspense sur sa succession 10.08.2015 à 11h17 • Mis à jour le10.08.2015 à 11h39 | Anne Eveno et Salvatore Aloïse (Rome, correspondance) Les préparatifs de mariage ont pris du temps mais le big bang qui en résulte est de taille en Italie. Après cinq ans de contacts et huit mois de pourparlers intenses, le russe VimpelCom et le chinois CK Hutchison ont annoncé, jeudi 6 août, avoir trouvé un accord pour fusionner leurs activités italiennes, respectivement Wind et 3 Italia. Si elle est menée à son terme, l’opération, qui revient à marier les actuels numéros trois et quatre du secteur dans la Péninsule, donnera naissance au premier groupe de télécommunications sur un marché italien arrivé à un nouveau point d’équilibre.Avec plus de 31 millions de clients dans la téléphonie mobile et 2,8 millions dans la téléphonie fixe, la nouvelle coentreprise devancera ses rivaux, l’ancien opérateur historique Telecom Italia et le britannique Vodafone. Elle pourra revendiquer une part de marché dans le mobile de 33,5 %, contre 32,3 % pour Telecom Italia et 27 % pour Vodafone. Telecom Italia, dont le français Vivendi est l’actionnaire de référence avec 14,9 % du capital, restera leader sur le marché des cartes SIM vendues sur abonnement (45,1 % contre 28,4 %).Une tendance européenneCette transaction illustre une tendance à l’œuvre en Europe, à savoir le passage du nombre d’opérateurs de quatre à trois par pays sous un double impératif : la convergence fixe-mobile et la course à la taille pour réduire la pression concurrentielle, restaurer les marges et faire face aux investissements nécessaires dans ce secteur très capitalistique. Avec seulement 10 % de part de marché, 3 Italia était un acteur trop petit et Wind, pénalisé par une dette de 10 milliards d’euros, peinait à se développer. Leur rapprochement fait donc sens pour faire pièce aux deux autres mastodontes du marché.Lire aussi :Mariages tous azimuts dans les télécoms européensAvec cette concentration, l’Italie prend un chemin déjà suivi par l’Allemagne, l’Autriche, l’Irlande et bientôt le Royaume-Uni. Dans ce contexte, la France se singularise. Après l’échec du rachat de Bouygues par Numericable-SFR en juin, le marché tricolore s’articule toujours autour de quatre acteurs. Mais pour de nombreux observateurs, ce statu quo ne devrait pas perdurer. Car en Italie, comme en France, les opérateurs doivent faire face à des plans d’investissements importants, alors même que leur situation financière s’est dégradée sous l’effet de la guerre des prix qu’ils se livrent. Ainsi la dette de Telecom Italia atteint 30 milliards d’euros.Quasi simultanément à l’annonce du mariage entre Wind et 3 Italia, Rome a présenté un programme de développement de l’Internet à haut débit avec des investissements de 12 milliards d’euros dont plus de la moitié de fonds publics. Mais il nécessitera la contribution des opérateurs privés. Vincent Bolloré, président du directoire de Vivendi a d’ailleurs été récemment reçu par le président du Conseil italien, Matteo Renzi.« Rationalisation »Les spécialistes s’accordent pour dire qu’une consolidation à trois opérateurs est favorable non pas à l’investissement en valeur, mais à une meilleure rationalisation de l’investissement. « Les conséquences de la disparition d’un acteur et de ses investissements peuvent être compensées par une accélération de ceux des groupes restants dans le déploiement des réseaux en fibre ou du haut débit mobile », dit Didier Pouillot, responsable secteur industrie des télécommunications à l’Institut de l’audiovisuel et des télécommunications en Europe (Idate).Reste la question de la conséquence sur les prix. En Italie, l’association nationale des consommateurs (UNC) a appelé les autorités de la concurrence italienne et européenne à enquêter sur une fusion qui, à ses yeux, risque de conduire à une trop forte concentration. Carlo Alberto Carnevale Maffé, professeur de stratégie d’entreprises de l’université Bocconi de Milan, interpellé par le quotidien Milano Finanza, est convaincu, au contraire, que « la réduction de la pression compétitive sera compensée par les bénéfices provenant de la rationalisation des infrastructures ». Pour l’heure, les consommateurs pourraient vite constater la fin de la guerre des prix. En Italie, les tarifs ont baissé de près de 16 % entre 2004 et 2014.Anne EvenoJournaliste au MondeSalvatore Aloïse (Rome, correspondance)Journaliste au Monde Sandrine Morel (Madrid, correspondance) Le Fonds monétaire international (FMI) a décidé de se rappeler aux bons souvenirs des Portugais à quelques mois des élections législatives qui auront lieu le 4 octobre. Dans un rapport publié le 6 août, il se félicite de l’amélioration des indicateurs économiques du pays mais émet des réserves quant au fort endettement du Portugal et appelle à de nouvelles réformes, laissant entendre que l’actuelle reprise reste fragile.« Les efforts pour réformer le marché du travail et améliorer l’efficacité du secteur public semblent être au point mort, » regrette le FMI, qui défend « un plus ample ajustement budgétaire », en particulier dans les domaines de la santé publique et des retraites, pourtant déjà largement mises à contribution par les précédentes politiques d’austérité.Faisant référence au prochain scrutin, le Fonds prévient qu’« il sera essentiel de redonner de l’élan aux réformes lorsqu’un gouvernement nouvellement élu sera formé. » Objectif : conserver la confiance des marchés. « Il est essentiel de maintenir la crédibilité pour assurer des conditions de financement favorables », ajoute l’ancien bailleur de fonds du Portugal.Cela fait plus d’un an qu’a pris fin le plan de sauvetage du pays. Entre 2010 et 2014, il avait été placé sous assistance par la « troïka » – FMI, Banque centrale européenne (BCE) et Commission de Bruxelles –, qui lui avait injecté 78 milliards d’euros de fonds en échange d’un sévère plan de rigueur. Considéré depuis comme le bon élève de l’Europe, Lisbonne était posé en exemple par l’Allemagne, la Commission européenne ou le FMI face à une Grèce refusant de mettre en œuvre des mesures d’austérité.Lire aussi :L’embarras du Portugal face à la fronde de TsiprasLa dette publique s’envoleNon seulement le Portugal a renoué avec la croissance – son produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,9 % en 2014 –, mais le taux de chômage s’est réduit à grande vitesse, passant de 17,5 % des actifs début 2013, à 11,9 % au deuxième trimestre 2015. Le déficit budgétaire a été diminué de plus de la moitié, chutant de 11,2 % du PIB en 2010 à 4,5 % en 2014. Les exportations ont bondi, le tourisme tire l’économie et les investissements repartent. Mais malgré ces bons résultats, le pays reste fragile, comme le laissait entendre l’ancien ministre grec de l’économie Yanis Varoufakis, lorsqu’il prédisait une contagion au Portugal en cas de sortie de la Grèce de la zone euro.Ces dernières années, la dette publique a explosé, passant de 83,6 % du PIB en 2010 à 130,2 % en 2014. Si l’on y ajoute la dette des entreprises publiques et privées et celle des familles, le montant total de l’endettement de l’économie portugaise s’élève à 402 % du PIB. Or, avec une croissance de 1,6 % prévue en 2015 et d’à peine plus en 2016 et 2017, il sera difficile de résorber ce passif qui laisse planer une menace sur l’économie.La chute de la Banque Espirito Santo en 2014, après des soupçons de fraude, a déjà fait craindre une rechute, Lisbonne ayant dû injecter 4,9 milliards d’euros dans cette institution qui fut la première banque du pays.Déjà quatre ans de sacrificeD’autre part, les mesures d’austérité du gouvernement de centre droit de Pedro Passos Coelho ont asphyxié la classe moyenne, dont le pouvoir d’achat a été réduit. La pression fiscale est passée en quatre ans de 33,4 % à 37,1 % du revenu brut, la TVA a augmenté à 23 %. Les primes ou bonus des fonctionnaires et des retraités ont été supprimés. Plus généralement, les salaires ont fortement baissé. Et l’emploi créé est souvent précaire. L’opposition socialiste a d’ailleurs accusé l’exécutif de « donner l’illusion » de créer des emplois, notamment en finançant des stages de courte durée.Après quatre ans d’austérité et de sacrifices, le résultat peut apparaître décevant alors que derrière la vigueur de la reprise interviennent un certain nombre de facteurs conjoncturels – comme la faiblesse de l’euro ou du prix du pétrole – et extérieurs – l’intervention en 2012 de la BCE sur le marché de la dette, permettant une baisse des taux et un regain de confiance des investisseurs.Le 4 octobre, il n’est pas dit que les Portugais plébiscitent la mise en œuvre de nouvelles réformes, comme celles préconisées par le FMI. Les sondages placent pour le moment le Parti socialiste en tête, mais sans majorité absolue.Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Sale temps pour les usines chinoises, prises en tenaille entre leurs propres surcapacités et la faiblesse de la demande mondiale. Selon les statistiques publiées, samedi 8 août, par les douanes chinoises, les exportations de la Chine au reste du monde ont chuté de 8,3 % en juillet, comparées au même mois de 2014, un recul bien plus net que le 1,5 % de baisse déjà enregistré en juin. De plus, les achats de la Chine à l’étranger chutent également, de 8,1 % sur un an, signe de la baisse du coût des matières premières, mais aussi de la morosité de sa propre demande.La faiblesse du marché intérieur accentue la pression sur Pékin, appelé à faire davantage pour stimuler l’économie après déjà quatre baisses des taux directeurs de la Banque centrale depuis le mois de novembre 2014, accompagnées d’une série de mesures de relance par l’investissement dans les infrastructures. La demande ne s’est pas stabilisée pour l’heure, comme l’illustrent les prix au sortir des usines et mines du pays, qui chutent de 5,4 % sur un an, un plus bas depuis octobre 2009 après quarante et un mois de déclin.Pour Julia Wang, économiste de la banque HSBC à Hongkong, ces données mettent en évidence les défis auxquels est exposé le commerce extérieur chinois et la réaction qu’elles imposeront aux autorités : « Nous anticipons une croissance restant davantage tirée par la demande intérieure au cours du second semestre. Nous prévoyons davantage d’assouplissement monétaire et fiscal sur les mois qui viennent. »Des entrepreneurs mécontentsLes mauvaises performances du commerce extérieur du premier exportateur de la planète constituent une autre épine, s’ajoutant notamment à un marché boursier qui peine à se stabiliser après un bond de 150 % jusqu’à la mi-juin suivi d’une dégringolade de 30 %, endiguée au prix d’un coûteux coup de pouce de l’Etat et des grandes banques du pays.Lire aussi :En Chine, le sauvetage des marchés boursiers a coûté 900 milliards de yuansLa Chine paye en partie l’appréciation du yuan, qui affecte la compétitivité de ses ventes à l’étranger, au profit par exemple de l’Asie du Sud-Est, même si la chaîne d’approvisionnement et l’expérience chinoises la protègent encore d’un basculement radical. Au cours du seul mois de juillet, le renminbi a gagné 1,9 % contre l’euro et 1,1 % contre le yen. La politique de Pékin visant à laisser sa monnaie s’apprécier face aux grandes devises afin d’appuyer la consommation intérieure suscite le mécontentement des entrepreneurs qui ont fondé leur modèle sur les exportations bon marché et se sentent abandonnés par le pouvoir. Les livraisons de la Chine aux trois plus importantes régions développées que sont les Etats-Unis, l’Union européenne et le Japon ont chuté de 7,8 % sur un an.Lire aussi :Le ralentissement chinois va peser sur le commerce mondialCes chiffres se traduisent de manière concrète, dans la province du Guangdong, dans le sud-est du pays, région souvent qualifiée d’usine du monde. Dans la cité-usine de Dongguan, des centaines d’ouvriers travaillant chez un fournisseur de Mattel, le leader américain du jouet, ont protesté du lundi 3 au jeudi 6 août, après avoir entendu dire que leur patron avait pris la fuite et que l’usine, gérée par un groupe de Hongkong, Ever Force, allait fermer. Ils exigeaient le paiement de trois mois de salaire. Les ouvriers, dont une vingtaine ont été détenus, ont expliqué à l’organisation de défense des droits des travailleurs China Labor Watch avoir tenté sans succès de saisir la presse locale et le syndicat officiel, le seul toléré en Chine.Pour mettre fin au conflit, outre la répression, l’administration de Dongguan s’est engagée à régler elle-même 90 % des salaires. Indication du lien direct qui existe entre ralentissement économique et hausse du mécontentement social, une autre association, China Labour Bulletin, relève 1 223 grèves et autres formes de protestation de travailleurs sur les six premiers mois de l’année 2015, tandis qu’elle en constatait 437 sur la même période en 2014.Alors que les dirigeants chinois planchent actuellement sur la rédaction du treizième plan quinquennal, qui donnera les grandes orientations pour la deuxième économie de la planète de 2016 à 2020, l’économie chinoise traverse une difficile phase d’adaptation et est en attente d’une ligne directrice afin d’accompagner ce changement.Le marasme de l’industrie lourdeEn novembre 2013, un an après son arrivée à la tête du Parti communiste, Xi Jinping s’était engagé en particulier à accélérer la réforme des entreprises d’Etat. A part la campagne anticorruption au cours de laquelle sont tombés nombre de dirigeants de groupes étatiques, surtout issus de factions opposées au président, et la fusion de deux constructeurs de trains, l’appareil industriel aux mains de Pékin n’a pour l’heure pas subi de grands changements sous M. Xi. Sa capacité à moderniser cet outil demeure un point d’interrogation majeur.L’industrie lourde, pilier historique, est également en plein marasme. La crise qu’a traversée le marché immobilier chinois et le ralentissement du PIB ont placé les hauts-fourneaux dans l’impasse. Les officiels locaux doivent à tout prix maintenir le niveau de l’emploi, tout en faisant fermer les centrales au charbon et usines de sidérurgie trop polluantes, à l’heure où la qualité de l’air est devenue une préoccupation majeure.Pour tenter de se débarrasser de ses inventaires, la métallurgie chinoise brade les prix, de sorte que ce secteur d’exportation est l’un des rares à progresser. La Chine produit la moitié de l’acier de la planète et exporte l’équivalent de l’ensemble de la production du Japon, deuxième acteur mondial.La Commission européenne a ouvert en mai une enquête pour établir si la Chine vend son métal à perte. Aux Etats-Unis, les producteurs effectuent un lobbying intense auprès du gouvernement afin qu’il impose de nouvelles taxes douanières sur le fer chinois, alors que certaines pièces sont déjà visées. En Afrique du Sud, la branche locale d’ArcelorMittal soutient auprès des autorités que les concurrents chinois livrent à des coûts inférieurs de 25 % aux leurs et mettent en danger l’industrie locale. Les ventes de métal de la Chine à l’étranger ont gagné 9,5 % en juillet après déjà 27 % de progression sur les six premiers mois de l’année, mais cette performance a désormais un coût diplomatique.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel Est-ce l’effet de la torpeur estivale ? Ou bien l’absence de Yanis Varoufakis, le turbulent ex-ministre grec des finances, remplacé par le discret Euclide Tsakalotos à la table des négociations ? Ces derniers jours, les discussions entre Athènes et ses créanciers ont progressé à un rythme soutenu, dans une ambiance apaisée. Pour ne pas dire optimiste.De fait, les deux parties s’entendent pour dire qu’un accord sur le troisième plan d’aide à la Grèce, de 86 milliards d’euros, pourrait être conclu le lundi 10 août au soir ou le mardi 11 dans la matinée.Les tractations sont « dans la dernière ligne droite », indiquait samedi Georges Stathakis, le ministre grec de l’économie, en écho aux propos encourageants tenus par le premier ministre, Alexis Tsipras, deux jours plus tôt. De son côté, une source européenne confie au Monde : « Tout le monde a travaillé d’arrache-pied et en bonne entente pour que le calendrier soit tenu, les progrès sont indiscutables. »Lire sur Les Décodeurs :Six ans de crise en Grèce, neuf plans d’austérité, trois plans d’aide...Boucler le compromis avant le 20 aoûtVoilà qui tranche avec l’atmosphère houleuse des deux derniers mois, où les volte-face du gouvernement Tsipras et les réticences de certains partenaires européens laissaient craindre une sortie grecque de la zone euro. Le calendrier reste malgré tout très serré. Les autorités hellènes et leurs créanciers, la Banque centrale européenne (BCE), le Fonds monétaire international (FMI), la Commission européenne et le Mécanisme européen de stabilité (MES), doivent en effet boucler le compromis avant le 20 août, afin qu’Athènes puisse toucher une première tranche du plan d’aide – soit 25 milliards d’euros, dont 10 pour recapitaliser les banques – ou, a minima, bénéficier d’un nouveau prêt-relais. Ce jour-là, le pays doit en effet rembourser à la BCE 3,5 milliards d’euros d’obligations arrivant à échéance. Sans aide, le pays risque donc un défaut de paiement, cette fois bien plus grave que le non-paiement des 1,5 milliard d’euros dus au FMI le 30 juin (et depuis remboursés).Dans le scénario idéal, Athènes et ses partenaires tomberont d’accord d’ici à mardi sur le détail et le calendrier des réformes que la Grèce adoptera en échange de l’aide. Le projet de mémorandum encadrant le déblocage du nouveau prêt, ainsi qu’une salve « d’actions prioritaires » – c’est-à-dire de nouvelles réformes et de coupes budgétaires –, pourraient ainsi être adoptés jeudi 13 août par le Parlement grec, en théorie en vacances, mais qui reprendrait séance pour l’occasion. « S’il ne vote pas les mesures prioritaires dès cette semaine, les Allemands, les Finlandais, les Néerlandais auront beaucoup de mal à accepter l’accord », précise une source européenne.Dans la foulée, les ministres des finances de la zone euro (l’Eurogroupe) tiendraient une conférence téléphonique vendredi 14 août pour acter l’accord, qui serait ensuite validé par les Parlements nationaux devant être consultés en la matière – c’est notamment le cas, donc, en Finlande, aux Pays-Bas et en Allemagne. Une première enveloppe de l’aide serait alors versée, juste à temps pour l’échéance du 20 août.Besoin de recapitalisation rapideEn cas d’échec ou de retard dans le processus, la Grèce pourrait se voir accorder un nouveau prêt-relais du MES, comme celui de 7 milliards d’euros déjà accordé en juillet. Une option défendue par les responsables allemands, souvent prompts à doucher les espoirs d’accords rapides dans le dossier grec, et doutant de la capacité d’Athènes à appliquer les réformes promises. « Un nouveau crédit-relais vaut mieux qu’un programme mal conçu », a ainsi déclaré, vendredi 7 août, une source du ministère allemand des finances au quotidien Süddeutsche Zeitung.Tenant d’une ligne dure envers Athènes, le ministre finlandais des affaires étrangères, l’eurosceptique Timo Soini, a pour sa part annoncé samedi 8 août à Reuters que son pays pourrait « rester à l’écart d’un troisième programme d’aide ». Un rejet du plan par le Parlement finlandais n’empêcherait néanmoins pas son adoption.De son côté, en Grèce, la gauche radicale de Syriza ne veut pas entendre parler d’un nouveau prêt-relais. Tout comme la BCE. Car le temps presse : les banques grecques, mises à mal par le retournement de la conjoncture et l’explosion des créances douteuses, ont besoin d’une recapitalisation rapide.Des rumeurs ont un temps laissé penser que de l’argent frais pourrait être injecté dans le capital des banques dès cet été. Mais une telle option semble peu probable avant que la revue de la qualité des actifs des banques (l’AQR) et les tests de résistance ne soient achevés. Menés par le superviseur bancaire unique européen et la Banque de Grèce, ces examens permettront de connaître l’état de santé exact des établissements et leurs besoins en capitaux. Leurs résultats seront connus à l’automne. D’ici là, le système bancaire restera sous contrôle des capitaux, mesure instaurée le 29 juin pour ralentir la fuite des dépôts.Si peu de détails sur le contenu du mémorandum ont filtré, les discussions de samedi, qui ont duré plus de six heures, se sont concentrées sur les « actions prioritaires », selon nos informations. La question de la niche fiscale des agriculteurs était encore en discussion, tout comme celle sur le fonds de privatisation de 50 milliards d’euros, dont le fonctionnement se rapprocherait de celui du fonds souverain norvégien. Ce qui fait dire à notre source : « Le marathon était intense, mais il est enfin sur le point de s’achever. »Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi 1 % de la population de la planète détient aujourd’hui près de la moitié de la fortune mondiale. Si on mettait 80 multimilliardaires dans un autobus, il contiendrait une fortune équivalente à celle de la moitié la plus pauvre de l’humanité. L’inégalité massive qui émerge aux Etats-Unis et dans beaucoup de pays avancés est devenue tellement frappante qu’elle fait l’objet de nombreuses images et métaphores. Elle est également le sujet de l’ouvrage de Joseph E. Stiglitz, La Grande Fracture. Un sujet qui peut paraître galvaudé, mais auquel économistes et politiques ne se seraient intéressés que trop récemment, après avoir suscité l’indifférence si ce n’est « une hostilité directe », regrette l’auteur, qui pointe l’incapacité des économistes à saisir les conséquences de l’ascension de l’inégalité et à élaborer des politiques qui auraient pu permettre de changer de cap.Crise financière et inégalité sont inextricablement meléesPour le prix Nobel de l’économie, il s’agit là d’une question vitale, « pour des raisons morales mais aussi économiques ». L’ouvrage, composé d’un recueil d’articles et d’essais écrits ces dernières années pour divers journaux et pérodiques, est centré sur l’inégalité, mais se penche aussi sur la grande Récession, puisque pour M.Stiglitz crise financière et inégalité sont inextricablement melées : « l’inégalité a contribué à provoquer la crise ; la crise a exacerbé les inégalités préexistantes ; et leur aggravation a plombé l’économie et rendu encore plus difficile une reprise robuste ».Mais comme pour l’inégalité, il n’y avait pas de fatalité dans la profondeur ni la durée de la crise. C’est là le message central du livre :« le niveau actuel de l’inégalité en Amérique n’est pas inévitable. Il n’est pas le résultat des lois inexorables de l’économie. Il dépend des politiques que nous suivons, et de la politique ».Après un prélude où il revient sur les années qui ont précédé la crise, l’ancien économiste en chef de la Banque mondiale analyse les problèmes primordiaux que pose l’inégalité, revient sur son intérêt pour le sujet, et détaille causes, dimensions et conséquences des inégalités. Il aborde ensuite les idées sur les politiques à venir, et évoque l’inégalité dans d’autres pays et les stratégies conçues pour la combattre, en passant par le miracle mauricien, le cas du Japon, de Singapour, de la Chine, mais aussi de l’Ecosse et de l’Espagne.Il se concentre enfin sur l’anémie persistante de l’emploi, et comment remettre l’Amérique au travail. L’auteur se veut critique, sans pourtant sombrer dans le fatalisme : création de réglementations financières efficaces, réforme du financement des campagnes électorales, réforme du système de fiscalité et investissements dans les infrastructures, l’éducation et la recherche… les pistes à explorer sont nombreuses, car « si la politique a été la cause de nos problèmes actuels, ce n’est que par la politique que nous trouverons des solutions : le marché ne le fera pas tout seul ».La grande fracture, Joseph E. Stiglitz (Les Liens qui Libèrent, 448 pages, 25 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde Marie Pellefigue À partir du 1er septembre, les Français ne pourront plus payer en liquide leurs achats ou prestations de plus de 1 000 euros. Ce plafond était auparavant fixé à 3 000 euros. Ce nouveau seuil concerne les transactions entre un particulier et un professionnel (commerçant, artisan, entrepreneur…) ou entre deux professionnels. Les paiements entre particuliers ne sont pas soumis à cette nouvelle réglementation. Le seuil autorisé pour les non-résidents, essentiellement les touristes, qui règlent leurs achats en liquide, a lui aussi diminué : il passe de 15 000 euros à… 10 000 euros.La raison de ce changement ? Tracfin, la cellule de lutte contre le blanchiment du ministère de l’économie, vise à limiter le lessivage d’argent sale. Vu les sommes évoquées, peu de Français devraient subir ce changement de réglementation, la part des achats en liquide baissant chaque année en France, au profit des règlements par carte bancaire.D’après la Fédération des banques françaises (FBF), les paiements par carte bancaire représentent 49,5 % des paiements en France, et leur part progresse plus vite que celle des autres moyens de paiements (espèces, chèques, virements ou prélèvements). En outre, le paiement en espèces concerne essentiellement les petits montants. D’après la Banque de France, le paiement moyen en liquide par Français se monte à 24,30 euros.Mesures complémentaires en vigueur le 1er janvier 2016Une deuxième mesure, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2016, concerne les particuliers qui effectuent des opérations de change de leurs euros contre des devises. À partir de l’an prochain, ils devront fournir une pièce d’identité à partir de 1 000 euros. Jusqu’à la fin de l’année, cette obligation est applicable sur les seules opérations de change de plus de 8 000 euros.Toujours dans le cadre de la lutte contre le blanchiment, les établissements bancaires devront, à partir du 1er janvier 2016, signaler à Tracfin toute personne qui effectue des dépôts ou retraits d’espèces supérieurs à 10 000 euros par mois.Marie Pellefigue 31.08.2015 à 09h51 • Mis à jour le31.08.2015 à 11h32 Les baisses d’impôts annoncées par François Hollande à son retour de vacances pourraient s’élever à deux milliards d’euros, affirment Les Echos, lundi 31 août. Un chiffre que n’a pas confirmé Michel Sapin, ministre des finances, interrogé par France Info lundi matin, tout en laissant entendre qu’une telle économie était envisageable dans le budget de l’Etat.« Il y a des moyens avec les sommes considérables que l’Etat, les collectivités locales, la sécurité sociale dépensent, de trouver 2 milliards pour rendre une partie des efforts aux Français les plus modestes. »Lire aussi :Baisse d’impôts : la promesse hasardeuse de François HollandeLes baisses devraient se répercuter en 2016 sur l’impôt sur le revenu, car il est « celui qui a fait le plus mal » ces dernières années, selon Michel Sapin. « Le nombre de foyers imposés à l’impôt sur le revenu a considérablement augmenté entre 2010 et aujourd’hui. Il ne me paraît pas anormal de revenir à peu près au même niveau que 2010 (…), c’est-à-dire rendre aux Français les plus modestes une part des efforts qu’ils ont acceptés », a précisé lundi le ministre.Les mesures seront inscrites dans le projet de loi de finances pour 2016, qui sera présenté fin septembre, comme l’avait affirmé Manuel Valls le 21 août. Elles ne modifieront pas, selon M. Sapin, l’objectif officiel de réduction du déficit public, fixé à 3,3 % du produit intérieur brut. « Nous allons atteindre, c’est la première fois depuis quatre ans, nos objectifs de déficit cette année. Il ne suffit pas de l’annoncer, il faut le faire », a-t-il affirmé.Lire aussi :Budget 2016 : l’impossible synthèse 30.08.2015 à 23h45 • Mis à jour le31.08.2015 à 13h12 Les marins de la SCOP Seafrance en liquidation judiciaire ont mis fin dans la nuit du lundi 31 août au blocage du port de Calais, permettant la reprise du trafic maritime en ce week-end de retour en vacances.« J’ai levé le blocus car nous n’avons pas eu l’autorisation par la préfète [du Pas-de-Calais] de pouvoir débarquer le matériel appartenant à SeaFrance », a indiqué à l’AFP Eric Vercoutre, le secrétaire général du Syndicat maritime nord (ultra majoritaire) de la SCOP, précisant que les marins allaient « être reçus par un collaborateur de M. Valls ».Lire aussi :Le modèle coopératif ne pouvait pas sauver SeaFranceLa préfecture a confirmé la levée du blocus débuté dimanche soir, tout comme les compagnies maritimes P & O et DFDS. Le premier ministre doit justement se rendre à Calais lundi, en compagnie de deux commissaires européens, pour évoquer la question des migrants. Cette action des marins intervient également juste avant une réunion cruciale lundi pour l’avenir des 487 salariés de la SCOP au secrétariat d’Etat aux transports.Lire :MyFerryLink lâché par EurotunnelDepuis 19 h 30, le trafic était totalement interrompu dans le port, « par mesure de sécurité, en raison de la présence de deux chaloupes » où avaient pris place environ 25 marins. Cette manifestation, qui empêchait les ferrys d’accoster et de partir du port, les avait obligés à dérouter leurs navires vers les ports voisins de Dunkerque pour la compagnie danoise DFDS et Boulogne-sur-Mer pour le Britannique P & O, avec à leur bord plusieurs milliers de passagers en ce week-end prolongé, lundi étant férié en Grande-Bretagne.Réunion lundi à ParisLes marins exigeaient d’accéder aux rampes des navires qu’ils occupent depuis des semaines pour y récupérer du matériel avec des camions, selon M. Vercoutre. Cependant, l’entreprise étant en liquidation judiciaire, seul le liquidateur, avec lequel les marins étaient en négociation selon la préfecture, a autorité sur le matériel à bord et ne peut donner d’autorisation de débarquement sans l’avis des juges.Il s’agissait de « matériel de sport, de peinture, de consommables », selon le syndicaliste du SMN. Les marins, eux, estimaient que le matériel stocké dans ces deux bateaux, en passe d’être vendus par Eurotunnel au concurrent danois DFDS, devrait revenir à la SCOP. Après de longues discussions avec l’administrateur judiciaire, leur demande a été acceptée par la préfecture.Cette action des marins de MyFerryLink intervient la veille d’une réunion à Paris pour tenter de signer le dernier protocole d’accord établi au secrétariat d’Etat aux transports le 24 août, qui prévoit que 407 des 487 salariés de la coopérative pourraient être repris.Des marins de la SCOP ont bloqué à plusieurs reprises depuis début juin l’accès au port de Calais et au tunnel sous la Manche, afin de protester contre le plan du gouvernement pour sauvegarder MyFerryLink et les offres de reprise de salariés par DFDS, qu’ils jugeaient insuffisantes.Lire aussi :A Calais, les marins de SeaFrance multiplient les coups de force  29.08.2015 à 09h56 • Mis à jour le31.08.2015 à 10h08 | Frédéric Cazenave Les investisseurs et autres boursicoteurs qui ont réussi à bien déconnecter cet été vont avoir une drôle de surprise à la rentrée. Le récent krach de la place de Shanghaï et l’onde de choc qui s’est ensuite propagée à l’ensemble des indices mondiaux, a clôturé une période estivale pour le moins houleuse. Ballottés jusqu’à la fin juillet par la crise grecque, les marchés, déjà nerveux à l’approche du resserrement monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale) attendu alors pour le mois de septembre, n’ont pas digéré la dévaluation du yuan, la devise chinoise, survenue à partir du 11 août.Lire aussi :Pourquoi la Chine dévalue le yuanPour les investisseurs, c’est un signe que l’économie de l’empire du Milieu ralentit fortement. Cette crainte, alimentée par des statistiques économiques décevantes, a fait plonger la Bourse de Shanghaï de 16 % lundi 24 et mardi 25 août. En baissant ses taux, la banque centrale chinoise a ensuite permis de limiter quelque peu la casse (– 7,9 % sur la semaine). Effet de dominoPar effet de domino, c’est toute la planète finance qui a tremblé : dès lundi à Paris le CAC 40 avait ainsi perdu près de 9 % en séance, sa plus lourde chute depuis 2008, pour finalement se redresser. Et si les indices étaient mieux orientés les jours suivants, à la faveur de la publication d’un chiffre meilleur que prévu pour la croissance du deuxième trimestre aux Etats-Unis, l’été a été particulièrement maussade. Depuis le 11 août, le CAC 40, mais aussi le Dax à Francfort et le Footsie à Londres ont perdu plus de 10 % ; sur la même période, à New York, le Dow Jones a abandonné 5 %.Et maintenant ? « Les prochaines semaines seront agitées. Après le rebond entamé mercredi, il faut s’attendre à de nouvelles phases de volatilité, car le marché doit s’ajuster à une croissance économique mondiale désormais plus faible qu’attendu », prévient Laurent Denize coresponsable des investissements d’Oddo Meriten AM.« Après un tel choc, les marchés devraient continuer à consolider en septembre, confirme Christophe Donay, stratégiste de Pictet Wealth Management. Ensuite, tout dépendra de l’économie chinoise. Si les autorités parviennent à soutenir le rythme de croissance à un niveau proche de 6 % à 6,5 %, les indices devraient repartir de l’avant. C’est notre scénario. »PrudenceEn cas de ralentissement plus marqué de l’économie de la Chine, c’est une autre histoire. « Une récession dans ce pays ne serait plus exclue. Elle y entraînerait une crise financière majeure et donc sur l’ensemble de la planète », admet M. Donay.C’est peu dire que la prudence est de mise. Dans une note du 26 août, Amundi, le premier gestionnaire d’actifs en Europe, souligne qu’il est trop tôt pour « accroître l’exposition au risque », c’est-à-dire aux actions. Même son de cloche au CM-CIC : « Nous conseillons à nos clients de rester prudents sur les actions tant que les taux souverains ne sont pas stabilisés, ce qui dépend de la confirmation de la croissance et de l’impact du baril de pétrole sur les anticipations d’inflation », souligne François Duhen, son directeur de la stratégie. Car le pétrole, dont le cours du WTI a chuté à New York de 30 % depuis le début du mois de juillet, à 42 dollars, devrait rester durablement bas. Un niveau certes favorable au Vieux Continent, mais qui pèse sur les pays producteurs et engendre des pressions déflationnistes.A ces risques s’ajoutent les incertitudes entourant la politique monétaire de la Fed. « Plus que le ralentissement de la Chine, c’est la nécessaire transition en termes de politique monétaire qui nous préoccupe et nous incite à réduire notre exposition aux actions, explique Didier Saint-Georges, membre du comité d’investissement de Carmignac gestion. L’injection massive de liquidités qui, depuis 2009, dope les marchés, de façon parfois déconnectée de la réalité économique, touche à sa fin. La Fed a commencé à réduire son soutien et voudrait continuer. Or ce changement de cap arrive au moment où l’économie mondiale manque de vigueur et ne justifie pas les valorisations boursières actuelles. Surtout il intervient lorsque l’inquiétude à l’égard de la Chine engendre des sorties de capitaux du pays, qui ont eux aussi pour effet de réduire la liquidité sur les marchés. »Double risqueAvant le choc boursier de cette semaine, la Fed semblait prête à remonter ses taux, qui sont maintenus proches de zéro depuis… fin 2008. Mais depuis, ce scénario est remis en cause. Ce flou n’est pas du goût des investisseurs : « Les atermoiements de la Fed à relever ses taux tandis que les indicateurs de l’économie américaine sont au vert sont préoccupants et contribuent à faire douter de la solidité de la croissance, malgré des chiffres récents encourageants », explique M. Denize.Lire aussi :Remonter les taux ou attendre 2016, le dilemme de la FedSurtout, à force de tarder, la Fed prend un double risque. Le premier est de se trouver sans moyen d’action pour soutenir la croissance lorsque le cycle économique, déjà bien engagé aux Etats-Unis, viendra à ralentir. Un autre est de créer des excès sur les marchés financiers. « Maintenir des taux longs à 2 %, tandis que la croissance et l’inflation combinées sont de 4,5 %, engendre, notamment, un gonflement des valorisations boursières, qui sont aujourd’hui supérieures à leur moyenne historique, même après la chute des marchés », prévient M. Donay. Des excès qui devront un jour ou l’autre être corrigés.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Salles (Athènes, envoyé spécial) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Après le flambloyant Yanis Varoufakis, le loyal Euclide Tsakalotos, la Grèce a un nouveau ministre des finances : le très discret George Chouliarakis. Il s’agit d’une des nominations les plus attendues du gouvernement par interim, dirigé par la présidente de la Cour suprême, Vassiliki Thanou, chargée, vendredi 28 août, de gérer les affaires courantes en attendant le résultat des élections législatives du 20 septembre.Ce ministre, qui porte une cravate – contrairement à la plupart des membres de Syriza –, plaît à Bruxelles. « C’est vraiment une bonne nouvelle, se réjouit une source européenne proche des négociations. Cela prouve que les Grecs restent engagés dans l’accord sur le troisième plan signé il y a quinze jours. » George Chouliarakis a plutôt très bonne réputation dans les instances européennes. Il a en effet été le chef de l’équipe des négociateurs qui, côté grec, a mené la discussion avec la « troïka » des créanciers (Banque centrale européenne, Fonds monétaire international, Commission européenne), qui a abouti à l’accord sur un troisième plan d’aide de 86 milliards d’euros, le 14 août.Lire aussi :Entre la Grèce et ses créanciers, des négociations… dans le calmeA partir du moment où, le 13 juillet, un accord politique sur la poursuite de l’aide à la Grèce avait été décidé dans la douleur à Bruxelles, il n’a fallu qu’une vingtaine de jours à Athènes et à ses créanciers pour conclure le memorandum of understanding, le contrat de prêts en échange de réformes structurelles. Cette célérité est en grande partie due à la volonté politique des Grecs, et notamment au travail de M. Chouliarakis. Il participait aux négociations entre le gouvernement Tsipras et ses créanciers depuis le début, en février, mais a pris des responsabilités plus importantes quand Varoufakis a été écarté, fin avril.« C’est un pragmatique »« George est jeune, pro-européen, ouvert à la discussion. C’est un pragmatique, il est moins marxiste que son collègue Tsakalotos », explique une source à Bruxelles. « C’est un professeur d’économie comme les autres, mais très compétent. Il semblait avoir un bon rapport avec Tsipras mais ne pas appartenir à son premier cercle. Il a passé près de la moitié de son temps a Bruxelles pour négocier ces derniers mois. En tout cas, il a été loyal et une relation de confiance a pu s’instaurer avec les créanciers », ajoute une autre source diplomatique européenne.Professeur d’économie à l’université de Manchester, en Grande-Bretagne, il est proche de l’ancien vice-premier ministre, Yannis Dragasakis, qui représente l’aile pragmatique de Syriza. « Il a la confiance d’une large partie du spectre politique grec et des européens. Cela garantit la continuité », explique l’économiste grec George Pagoulatos. Il juge positif également le choix de Nikos Christodoulakis comme ministre de l’économie, un ancien ministre des finances du premier ministre Pasok Costas Simitis, au début des années 2000. « Ce sont des choix importants qui montrent que ce gouvernement de transition est prêt à travailler sans perdre de temps », se félicite M. Pagoulatos.Lire aussi :En Grèce, « le système en place était un cocktail de fraude et de corruption »A Bruxelles, on apprécie aussi le maintien à son poste du ministre chargé de la lutte contre la corruption, Panagiotis Nikoloudis, et celui du responsable de la fiscalité, Tryphon Alexiadis. Autant de gages, espère-t-on, de la volonté de poursuivre les réformes. Le calendrier de l’automne est très chargé pour mettre en place les mesures votées en août sous la pression des créanciers.Les premiers sondages indiquent une avance de Syriza pour les élections, mais l’écart se réduit avec la droite de Nouvelle Démocratie. Contesté au sein de son parti, M. Tsipras aura du mal à avoir une majorité absolue. Le profil œcuménique de M. Chouliarakis pourrait alors s’inscrire dans la durée.Alain Salles (Athènes, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.08.2015 à 14h51 • Mis à jour le28.08.2015 à 15h19 Les élections législatives anticipées en Grèce auront lieu le 20 septembre. Le président grec, Prokopis Pavlopoulos, a officiellement signé le décret sur la dissolution du Parlement ouvrant la voie à la tenue d’élections législatives anticipées, a annoncé un responsable de ses services aux agences de presse.Ces élections font suite à la démission du premier ministre Alexis Tsipras le 20 août, qui avait perdu sa majorité au Parlement après l’adoption du plan d’aide à la Grèce, pourtant rejeté lors du référendum du 5 juillet.Lire la chronologie :En Grèce, neuf plans d’austérité, trois plans d’aide et une démissionTsipras et Syriza, favoris des sondagesAprès l’échec des formations d’opposition dans leurs tentatives de former un gouvernement de coalition, un exécutif par intérim a été nommé, comme le prévoit la Constitution. Chargé des affaires courantes et de l’organisation des élections législatives anticipées, il est dirigé par la présidente de la Cour suprême, Vassiliki Thanou-Christophilou. La magistrate, âgée de 65 ans, officie pour un mandat qui courra donc jusqu’au 20 septembre.Un sondage publié vendredi a montré que le parti d’Alexis Tsipras, Syriza, reste populaire dans l’opinion publique puisqu’il recueille 23 % des intentions de vote. Les conservateurs de Nouvelle démocratie pointent en deuxième position avec 19,5 %.La précédente enquête, publiée le 2 juillet, montrait une avance plus substantielle pour Syriza avec 26 % contre 15 % pour Nouvelle démocratie.Quoi qu’il arrive, le gouvernement qui entrera en fonction après les prochaines législatives devra assumer la mise en oeuvre du nouveau plan d’aide négocié avec les créanciers du pays, qui prévoit le versement de 86 milliards d’euros en trois ans en échange d’importantes et profondes réformes.Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciers Nicole Vulser Le ralentissement plus rude que prévu de la croissance en Chine va-t-il affecter de façon durable les groupes de luxe ? Depuis la triple dévaluation surprise du yuan intervenue la semaine du 11 août – la devise s’est dépréciée de 3 % à 4 % face au dollar en quelques jours – et la sévère correction qui en a découlé sur les marchés boursiers asiatiques, les géants de cette industrie restent attentistes.Lire aussi :En Chine, le yuan subit la plus forte perte hebdomadaire de son histoireEntre le 10 août et le 24 août, les actions des seize principales entreprises du secteur (LVMH, Richemont, Hermès, Swatch, Burberry, Moncler, Christian Dior, Kering, Prada…) ont perdu 15,9 % de leur valeur, a calculé Erwan Rambourg, analyste chez HSBC.Hermès est l’un des rares à avoir enregistré plus de 10 % de croissance de ses ventes en Chine au premier semestre mais la marque souffre à Hongkong et surtout à Macau. Pour le sellier, qui a publié vendredi 28 août un bénéfice net de 483 millions d’euros (en hausse de 17 % par rapport à la même période de 2014), l’Asie-Pacifique reste de loin la zone géographique la plus rentable.Mesures anticorruptionMais, quand la Chine s’enrhume, le luxe se sent mal. Pour une raison simple : les clients chinois qui font leurs emplettes dans l’empire du Milieu, à Hongkong, ou qui voyagent à l’étranger contribuent jusqu’à 30 % des ventes des marques de luxe. Plus précisément, 35 % pour Gucci (Kering), environ 20 % pour LVMH et 22 % pour sa filiale Louis Vuitton.Lire aussi :Quand la Chine s’éveille au luxeEt selon le cabinet Bain & Co, les dépenses des Chinois dans cette catégorie de produits sont trois fois plus élevées quand ils sont à l’étranger. Essentiellement parce que les prix sont beaucoup moins chers hors de leurs frontières. Autant dire que cette clientèle est vitale pour la santé du secteur.Cela fait cependant trois ans que les groupes de luxe ont fait leur deuil des taux de croissance exceptionnels de 20 % à 30 % enregistrés pour leurs ventes en Chine. Depuis la mise en place de mesures anti-corruption qui ont fortement pénalisé les ventes de montres et d’alcools, les temps sont plus rudes. Et en 2014, pour la première fois, le marché du luxe chinois a reculé de 1 % à 18 milliards de dollars (15,9 milliards d’euros) selon Bain & Company.La tempête actuelle risque-t-elle d’aggraver la situation ? Pour Luca Solca, analyste chez Exane BNP Paribas, « une dévaluation du yuan de 5 % à 10 % sera presque indolore. Après, cela commencera à faire du mal ». L’impact est limité tant que la dépréciation est contenue à 4 %, confirme Céline Chérubin (Natixis), qui prévoit 1 % à 2 % de baisse du résultat courant de LVMH, de Kering et d’Hermès en 2016. Scénario du pire, l’hypothèse d’une chute de 15 % de la monnaie chinoise face au billet vert « entraînerait une baisse de la demande en produits de luxe de 15 %, quel que soit leur positionnement de prix », souligne-t-elle.Mathématiquement, la dévaluation du yuan se traduira par des profits plus faibles pour les groupes européens, note M. Rambourg. Sans compter que les clients chinois, payés en yuans, auront moins d’argent à dépenser quand ils voyageront à l’étranger. C’est là le risque le plus important, estime aussi Luca Solca.Hausse des salaires en Chine, une planche de salutPlusieurs patrons du luxe s’attendent à un marché moins dynamique à court terme mais parient sur la volonté de Pékin de tout faire pour éviter un effondrement de la croissance qui pourrait faire vaciller le régime. A moyen terme, Axel Dumas, gérant d’Hermès, se dit confiant sur les mesures qui pourront être prises pour encourager la croissance du pays.La dévaluation du yuan va permettre « un rééquilibrage des prix entre la Chine et la France qui est plutôt positif », note Axel Dumas. Mais pour certains groupes comme Chanel, Burberry ou certaines marques de montres de Richemont, cette baisse sera pénalisante puisqu’elle vient s’ajouter à des réductions de prix décidées précédemment pour réduire les écarts tarifaires parfois énormes, jusqu’à 50 %, avec les autres pays.La baisse de la monnaie chinoise profitera en revanche aux groupes américains qui fabriquent en Chine des produits d’entrée de gamme comme Coach, Michaël Kors, Calvin Klein, Ralph Lauren.L’autre mauvais signal de l’été, l’effondrement de la Bourse à Shanghaï a pu déprimer les petits porteurs, aussi consommateurs de produits de luxe. « Celui qui avait investi 100 douze mois auparavant était arrivé à un pic de 250 avant de tomber, le 10 août, à 150. Sur le papier, il fait une affaire mais il a l’impression de ne pas avoir vendu quand il le fallait », explique M. Rambourg. Si les Chinois investissent moins en Bourse que les Américains, les grandes fortunes de Hongkong en revanche y sont très présentes. Ce qui pourrait aggraver le déclin du luxe dans l’ancienne colonie britannique.Lire aussi :Dans l’univers du luxe, Hongkong perd de son attraitOlivier Abtan, directeur associé de Boston Consulting Group, n’est pourtant pas « très inquiet à court terme ». Au plan mondial, les ventes aux Etats-Unis sont reparties à la hausse. Et malgré un constant tassement de la croissance du produit intérieur brut de la Chine, la consommation n’y a pas pour autant ralenti. Dernier signe positif, la hausse annuelle de 10 % des salaires dans le pays accroît chaque année la constitution d’une classe aisée, cible rêvée des marques de luxe.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Leroux Les 10 % de ménages français les plus riches – ceux qui disposent d’un patrimoine de plus de 440 000 euros, seuil dit « patrimonial » par l’Insee – profitent très largement de l’assurance-vie, ce placement à la fiscalité favorable et doté d’avantages successoraux importants, tant au plan fiscal que civil.Lire aussi :Le paradis fiscal des placementsSur les 105 milliards d’euros investis en 2013 en assurance-vie, cette « minorité » y a placé 56 milliards d’euros, soit plus que les 90 % autres détenteurs d’un contrat. C’est l’un des enseignements d’une étude publiée en juin par le cabinet spécialisé Facts & Figures. La clientèle dite patrimoniale (dont le patrimoine détenu est compris entre 440 000 et 2,5 millions d’euros), qui représente 9,7 % des ménages, a investi 32 milliards d’euros en assurance-vie. Celle relevant de la gestion privée (0,3 % des ménages) y a placé 24 milliards.10 % des ménages détiennent la moitié des encours de l’assurance-vieL’étude de Facts & Figures note que « le segment de l’épargne standard chute de manière constante depuis 2010 ». En 2008, les ménages les « moins » fortunés (les 90 % de Français) avaient placé 55 milliards dans l’assurance-vie (soit 51 % des cotisations totales), ce montant est tombé à 49 milliards en 2013. Au total, près de la moitié des 1 387 milliards d’euros d’encours de l’assurance-vie est possédée par seulement 10 % des Français.Les sommes moyennes investies expliquent ces écarts entre les différents segments de clientèle. Si les contrats détenus par les épargnants « lambda » s’élèvent en moyenne à 17 130 euros, le montant passe à 66 400 euros pour l’épargne « patrimoniale » et à 199 200 euros pour la gestion privée.Et encore, comme chaque épargnant peut détenir plusieurs contrats d’assurance-vie – c’est même conseillé à partir de quelques dizaines de milliers d’euros de patrimoine –, ce chiffre ne reflète pas exactement le montant moyen détenu en assurance-vie par les personnes les plus fortunées, forcément plus élevé.Des contrats plus performants pour les épargnants aisésLes assureurs ne s’y trompent pas : ils accordent à leurs riches clients des taux de rendement plus favorables sur leurs fonds en euros, le compartiment phare de l’assurance-vie, qui recueille plus de 80 % de l’épargne investie. Si, en 2014, le rendement moyen des fonds en euros s’est établi à 2,48 % selon Facts & Figures, il atteint 2,72 % dans l’univers de la gestion privée contre seulement 2,31 % pour l’épargne « standard ».Lire aussi :Les pistes pour booster son assurance-vieLes épargnants les plus aisés bénéficient en outre d’une offre plus étendue de fonds en euros de nouvelle génération, aux rendements plus attractifs. Les fonds en euros « dynamiques », qui diversifient largement leurs investissements, ont rapporté en moyenne 2,88 % en 2014 selon l’étude ; ceux investis majoritairement en immobilier ont dégagé un gain de 3,62 %.Eric LerouxJournaliste au Monde 29.08.2015 à 09h56 • Mis à jour le29.08.2015 à 09h59 | Frédéric Cazenave Les investisseurs et autres boursicoteurs qui ont réussi à bien déconnecter cet été vont avoir une drôle de surprise à la rentrée. Le récent krach de la place de Shanghaï et l’onde de choc qui s’est ensuite propagée à l’ensemble des indices mondiaux, a clôturé une période estivale pour le moins houleuse. Ballottés jusqu’à la fin juillet par la crise grecque, les marchés, déjà nerveux à l’approche du resserrement monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale) attendu alors pour le mois de septembre, n’ont pas digéré la dévaluation du yuan, la devise chinoise, survenue à partir du 11 août.Lire aussi :Pourquoi la Chine dévalue le yuanPour les investisseurs, c’est un signe que l’économie de l’empire du Milieu ralentit fortement. Cette crainte, alimentée par des statistiques économiques décevantes, a fait plonger la Bourse de Shanghaï de 16 % lundi 24 et mardi 25 août. En baissant ses taux, la banque centrale chinoise a ensuite permis de limiter quelque peu la casse (– 7,9 % sur la semaine). Effet de dominoPar effet de domino, c’est toute la planète finance qui a tremblé : dès lundi à Paris le CAC 40 avait ainsi perdu près de 9 % en séance, sa plus lourde chute depuis 2008, pour finalement se redresser. Et si les indices étaient mieux orientés les jours suivants, à la faveur de la publication d’un chiffre meilleur que prévu pour la croissance du deuxième trimestre aux Etats-Unis, l’été a été particulièrement maussade. Depuis le 11 août, le CAC 40, mais aussi le Dax à Francfort et le Footsie à Londres ont perdu plus de 10 % ; sur la même période, à New York, le Dow Jones a abandonné 5 %.Et maintenant ? « Les prochaines semaines seront agitées. Après le rebond entamé mercredi, il faut s’attendre à de nouvelles phases de volatilité, car le marché doit s’ajuster à une croissance économique mondiale désormais plus faible qu’attendu », prévient Laurent Denize coresponsable des investissements d’Oddo Meriten AM.« Après un tel choc, les marchés devraient continuer à consolider en septembre, confirme Christophe Donay, stratégiste de Pictet Wealth Management. Ensuite, tout dépendra de l’économie chinoise. Si les autorités parviennent à soutenir le rythme de croissance à un niveau proche de 6 % à 6,5 %, les indices devraient repartir de l’avant. C’est notre scénario. »PrudenceEn cas de ralentissement plus marqué de l’économie de la Chine, c’est une autre histoire. « Une récession dans ce pays ne serait plus exclue. Elle y entraînerait une crise financière majeure et donc sur l’ensemble de la planète », admet M. Donay.C’est peu dire que la prudence est de mise. Dans une note du 26 août, Amundi, le premier gestionnaire d’actifs en Europe, souligne qu’il est trop tôt pour « accroître l’exposition au risque », c’est-à-dire aux actions. Même son de cloche au CM-CIC : « Nous conseillons à nos clients de rester prudents sur les actions tant que les taux souverains ne sont pas stabilisés, ce qui dépend de la confirmation de la croissance et de l’impact du baril de pétrole sur les anticipations d’inflation », souligne François Duhen, son directeur de la stratégie. Car le pétrole, dont le cours du WTI a chuté à New York de 30 % depuis le début du mois de juillet, à 42 dollars, devrait rester durablement bas. Un niveau certes favorable au Vieux Continent, mais qui pèse sur les pays producteurs et engendre des pressions déflationnistes.A ces risques s’ajoutent les incertitudes entourant la politique monétaire de la Fed. « Plus que le ralentissement de la Chine, c’est la nécessaire transition en termes de politique monétaire qui nous préoccupe et nous incite à réduire notre exposition aux actions, explique Didier Saint-Georges, membre du comité d’investissement de Carmignac gestion. L’injection massive de liquidités qui, depuis 2009, dope les marchés, de façon parfois déconnectée de la réalité économique, touche à sa fin. La Fed a commencé à réduire son soutien et voudrait continuer. Or ce changement de cap arrive au moment où l’économie mondiale manque de vigueur et ne justifie pas les valorisations boursières actuelles. Surtout il intervient lorsque l’inquiétude à l’égard de la Chine engendre des sorties de capitaux du pays, qui ont eux aussi pour effet de réduire la liquidité sur les marchés. »Double risqueAvant le choc boursier de cette semaine, la Fed semblait prête à remonter ses taux, qui sont maintenus proches de zéro depuis… fin 2008. Mais depuis, ce scénario est remis en cause. Ce flou n’est pas du goût des investisseurs : « Les atermoiements de la Fed à relever ses taux tandis que les indicateurs de l’économie américaine sont au vert sont préoccupants et contribuent à faire douter de la solidité de la croissance, malgré des chiffres récents encourageants », explique M. Denize.Lire aussi :Remonter les taux ou attendre 2016, le dilemme de la FedSurtout, à force de tarder, la Fed prend un double risque. Le premier est de se trouver sans moyen d’action pour soutenir la croissance lorsque le cycle économique, déjà bien engagé aux Etats-Unis, viendra à ralentir. Un autre est de créer des excès sur les marchés financiers. « Maintenir des taux longs à 2 %, tandis que la croissance et l’inflation combinées sont de 4,5 %, engendre, notamment, un gonflement des valorisations boursières, qui sont aujourd’hui supérieures à leur moyenne historique, même après la chute des marchés », prévient M. Donay. Des excès qui devront un jour ou l’autre être corrigés.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Salles (Athènes, envoyé spécial) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Après le flambloyant Yanis Varoufakis, le loyal Euclide Tsakalotos, la Grèce a un nouveau ministre des finances : le très discret George Chouliarakis. Il s’agit d’une des nominations les plus attendues du gouvernement par interim, dirigé par la présidente de la Cour suprême, Vassiliki Thanou, chargée, vendredi 28 août, de gérer les affaires courantes en attendant le résultat des élections législatives du 20 septembre.Ce ministre, qui porte une cravate – contrairement à la plupart des membres de Syriza –, plaît à Bruxelles. « C’est vraiment une bonne nouvelle, se réjouit une source européenne proche des négociations. Cela prouve que les Grecs restent engagés dans l’accord sur le troisième plan signé il y a quinze jours. » George Chouliarakis a plutôt très bonne réputation dans les instances européennes. Il a en effet été le chef de l’équipe des négociateurs qui, côté grec, a mené la discussion avec la « troïka » des créanciers (Banque centrale européenne, Fonds monétaire international, Commission européenne), qui a abouti à l’accord sur un troisième plan d’aide de 86 milliards d’euros, le 14 août.Lire aussi :Entre la Grèce et ses créanciers, des négociations… dans le calmeA partir du moment où, le 13 juillet, un accord politique sur la poursuite de l’aide à la Grèce avait été décidé dans la douleur à Bruxelles, il n’a fallu qu’une vingtaine de jours à Athènes et à ses créanciers pour conclure le memorandum of understanding, le contrat de prêts en échange de réformes structurelles. Cette célérité est en grande partie due à la volonté politique des Grecs, et notamment au travail de M. Chouliarakis. Il participait aux négociations entre le gouvernement Tsipras et ses créanciers depuis le début, en février, mais a pris des responsabilités plus importantes quand Varoufakis a été écarté, fin avril.« C’est un pragmatique »« George est jeune, pro-européen, ouvert à la discussion. C’est un pragmatique, il est moins marxiste que son collègue Tsakalotos », explique une source à Bruxelles. « C’est un professeur d’économie comme les autres, mais très compétent. Il semblait avoir un bon rapport avec Tsipras mais ne pas appartenir à son premier cercle. Il a passé près de la moitié de son temps a Bruxelles pour négocier ces derniers mois. En tout cas, il a été loyal et une relation de confiance a pu s’instaurer avec les créanciers », ajoute une autre source diplomatique européenne.Professeur d’économie à l’université de Manchester, en Grande-Bretagne, il est proche de l’ancien vice-premier ministre, Yannis Dragasakis, qui représente l’aile pragmatique de Syriza. « Il a la confiance d’une large partie du spectre politique grec et des européens. Cela garantit la continuité », explique l’économiste grec George Pagoulatos. Il juge positif également le choix de Nikos Christodoulakis comme ministre de l’économie, un ancien ministre des finances du premier ministre Pasok Costas Simitis, au début des années 2000. « Ce sont des choix importants qui montrent que ce gouvernement de transition est prêt à travailler sans perdre de temps », se félicite M. Pagoulatos.Lire aussi :En Grèce, « le système en place était un cocktail de fraude et de corruption »A Bruxelles, on apprécie aussi le maintien à son poste du ministre chargé de la lutte contre la corruption, Panagiotis Nikoloudis, et celui du responsable de la fiscalité, Tryphon Alexiadis. Autant de gages, espère-t-on, de la volonté de poursuivre les réformes. Le calendrier de l’automne est très chargé pour mettre en place les mesures votées en août sous la pression des créanciers.Les premiers sondages indiquent une avance de Syriza pour les élections, mais l’écart se réduit avec la droite de Nouvelle Démocratie. Contesté au sein de son parti, M. Tsipras aura du mal à avoir une majorité absolue. Le profil œcuménique de M. Chouliarakis pourrait alors s’inscrire dans la durée.Alain Salles (Athènes, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.08.2015 à 14h51 • Mis à jour le28.08.2015 à 15h19 Les élections législatives anticipées en Grèce auront lieu le 20 septembre. Le président grec, Prokopis Pavlopoulos, a officiellement signé le décret sur la dissolution du Parlement ouvrant la voie à la tenue d’élections législatives anticipées, a annoncé un responsable de ses services aux agences de presse.Ces élections font suite à la démission du premier ministre Alexis Tsipras le 20 août, qui avait perdu sa majorité au Parlement après l’adoption du plan d’aide à la Grèce, pourtant rejeté lors du référendum du 5 juillet.Lire la chronologie :En Grèce, neuf plans d’austérité, trois plans d’aide et une démissionTsipras et Syriza, favoris des sondagesAprès l’échec des formations d’opposition dans leurs tentatives de former un gouvernement de coalition, un exécutif par intérim a été nommé, comme le prévoit la Constitution. Chargé des affaires courantes et de l’organisation des élections législatives anticipées, il est dirigé par la présidente de la Cour suprême, Vassiliki Thanou-Christophilou. La magistrate, âgée de 65 ans, officie pour un mandat qui courra donc jusqu’au 20 septembre.Un sondage publié vendredi a montré que le parti d’Alexis Tsipras, Syriza, reste populaire dans l’opinion publique puisqu’il recueille 23 % des intentions de vote. Les conservateurs de Nouvelle démocratie pointent en deuxième position avec 19,5 %.La précédente enquête, publiée le 2 juillet, montrait une avance plus substantielle pour Syriza avec 26 % contre 15 % pour Nouvelle démocratie.Quoi qu’il arrive, le gouvernement qui entrera en fonction après les prochaines législatives devra assumer la mise en oeuvre du nouveau plan d’aide négocié avec les créanciers du pays, qui prévoit le versement de 86 milliards d’euros en trois ans en échange d’importantes et profondes réformes.Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciers Nicole Vulser Le ralentissement plus rude que prévu de la croissance en Chine va-t-il affecter de façon durable les groupes de luxe ? Depuis la triple dévaluation surprise du yuan intervenue la semaine du 11 août – la devise s’est dépréciée de 3 % à 4 % face au dollar en quelques jours – et la sévère correction qui en a découlé sur les marchés boursiers asiatiques, les géants de cette industrie restent attentistes.Lire aussi :En Chine, le yuan subit la plus forte perte hebdomadaire de son histoireEntre le 10 août et le 24 août, les actions des seize principales entreprises du secteur (LVMH, Richemont, Hermès, Swatch, Burberry, Moncler, Christian Dior, Kering, Prada…) ont perdu 15,9 % de leur valeur, a calculé Erwan Rambourg, analyste chez HSBC.Hermès est l’un des rares à avoir enregistré plus de 10 % de croissance de ses ventes en Chine au premier semestre mais la marque souffre à Hongkong et surtout à Macau. Pour le sellier, qui a publié vendredi 28 août un bénéfice net de 483 millions d’euros (en hausse de 17 % par rapport à la même période de 2014), l’Asie-Pacifique reste de loin la zone géographique la plus rentable.Mesures anticorruptionMais, quand la Chine s’enrhume, le luxe se sent mal. Pour une raison simple : les clients chinois qui font leurs emplettes dans l’empire du Milieu, à Hongkong, ou qui voyagent à l’étranger contribuent jusqu’à 30 % des ventes des marques de luxe. Plus précisément, 35 % pour Gucci (Kering), environ 20 % pour LVMH et 22 % pour sa filiale Louis Vuitton.Lire aussi :Quand la Chine s’éveille au luxeEt selon le cabinet Bain & Co, les dépenses des Chinois dans cette catégorie de produits sont trois fois plus élevées quand ils sont à l’étranger. Essentiellement parce que les prix sont beaucoup moins chers hors de leurs frontières. Autant dire que cette clientèle est vitale pour la santé du secteur.Cela fait cependant trois ans que les groupes de luxe ont fait leur deuil des taux de croissance exceptionnels de 20 % à 30 % enregistrés pour leurs ventes en Chine. Depuis la mise en place de mesures anti-corruption qui ont fortement pénalisé les ventes de montres et d’alcools, les temps sont plus rudes. Et en 2014, pour la première fois, le marché du luxe chinois a reculé de 1 % à 18 milliards de dollars (15,9 milliards d’euros) selon Bain & Company.La tempête actuelle risque-t-elle d’aggraver la situation ? Pour Luca Solca, analyste chez Exane BNP Paribas, « une dévaluation du yuan de 5 % à 10 % sera presque indolore. Après, cela commencera à faire du mal ». L’impact est limité tant que la dépréciation est contenue à 4 %, confirme Céline Chérubin (Natixis), qui prévoit 1 % à 2 % de baisse du résultat courant de LVMH, de Kering et d’Hermès en 2016. Scénario du pire, l’hypothèse d’une chute de 15 % de la monnaie chinoise face au billet vert « entraînerait une baisse de la demande en produits de luxe de 15 %, quel que soit leur positionnement de prix », souligne-t-elle.Mathématiquement, la dévaluation du yuan se traduira par des profits plus faibles pour les groupes européens, note M. Rambourg. Sans compter que les clients chinois, payés en yuans, auront moins d’argent à dépenser quand ils voyageront à l’étranger. C’est là le risque le plus important, estime aussi Luca Solca.Hausse des salaires en Chine, une planche de salutPlusieurs patrons du luxe s’attendent à un marché moins dynamique à court terme mais parient sur la volonté de Pékin de tout faire pour éviter un effondrement de la croissance qui pourrait faire vaciller le régime. A moyen terme, Axel Dumas, gérant d’Hermès, se dit confiant sur les mesures qui pourront être prises pour encourager la croissance du pays.La dévaluation du yuan va permettre « un rééquilibrage des prix entre la Chine et la France qui est plutôt positif », note Axel Dumas. Mais pour certains groupes comme Chanel, Burberry ou certaines marques de montres de Richemont, cette baisse sera pénalisante puisqu’elle vient s’ajouter à des réductions de prix décidées précédemment pour réduire les écarts tarifaires parfois énormes, jusqu’à 50 %, avec les autres pays.La baisse de la monnaie chinoise profitera en revanche aux groupes américains qui fabriquent en Chine des produits d’entrée de gamme comme Coach, Michaël Kors, Calvin Klein, Ralph Lauren.L’autre mauvais signal de l’été, l’effondrement de la Bourse à Shanghaï a pu déprimer les petits porteurs, aussi consommateurs de produits de luxe. « Celui qui avait investi 100 douze mois auparavant était arrivé à un pic de 250 avant de tomber, le 10 août, à 150. Sur le papier, il fait une affaire mais il a l’impression de ne pas avoir vendu quand il le fallait », explique M. Rambourg. Si les Chinois investissent moins en Bourse que les Américains, les grandes fortunes de Hongkong en revanche y sont très présentes. Ce qui pourrait aggraver le déclin du luxe dans l’ancienne colonie britannique.Lire aussi :Dans l’univers du luxe, Hongkong perd de son attraitOlivier Abtan, directeur associé de Boston Consulting Group, n’est pourtant pas « très inquiet à court terme ». Au plan mondial, les ventes aux Etats-Unis sont reparties à la hausse. Et malgré un constant tassement de la croissance du produit intérieur brut de la Chine, la consommation n’y a pas pour autant ralenti. Dernier signe positif, la hausse annuelle de 10 % des salaires dans le pays accroît chaque année la constitution d’une classe aisée, cible rêvée des marques de luxe.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Leroux Les 10 % de ménages français les plus riches – ceux qui disposent d’un patrimoine de plus de 440 000 euros, seuil dit « patrimonial » par l’Insee – profitent très largement de l’assurance-vie, ce placement à la fiscalité favorable et doté d’avantages successoraux importants, tant au plan fiscal que civil.Lire aussi :Le paradis fiscal des placementsSur les 105 milliards d’euros investis en 2013 en assurance-vie, cette « minorité » y a placé 56 milliards d’euros, soit plus que les 90 % autres détenteurs d’un contrat. C’est l’un des enseignements d’une étude publiée en juin par le cabinet spécialisé Facts & Figures. La clientèle dite patrimoniale (dont le patrimoine détenu est compris entre 440 000 et 2,5 millions d’euros), qui représente 9,7 % des ménages, a investi 32 milliards d’euros en assurance-vie. Celle relevant de la gestion privée (0,3 % des ménages) y a placé 24 milliards.10 % des ménages détiennent la moitié des encours de l’assurance-vieL’étude de Facts & Figures note que « le segment de l’épargne standard chute de manière constante depuis 2010 ». En 2008, les ménages les « moins » fortunés (les 90 % de Français) avaient placé 55 milliards dans l’assurance-vie (soit 51 % des cotisations totales), ce montant est tombé à 49 milliards en 2013. Au total, près de la moitié des 1 387 milliards d’euros d’encours de l’assurance-vie est possédée par seulement 10 % des Français.Les sommes moyennes investies expliquent ces écarts entre les différents segments de clientèle. Si les contrats détenus par les épargnants « lambda » s’élèvent en moyenne à 17 130 euros, le montant passe à 66 400 euros pour l’épargne « patrimoniale » et à 199 200 euros pour la gestion privée.Et encore, comme chaque épargnant peut détenir plusieurs contrats d’assurance-vie – c’est même conseillé à partir de quelques dizaines de milliers d’euros de patrimoine –, ce chiffre ne reflète pas exactement le montant moyen détenu en assurance-vie par les personnes les plus fortunées, forcément plus élevé.Des contrats plus performants pour les épargnants aisésLes assureurs ne s’y trompent pas : ils accordent à leurs riches clients des taux de rendement plus favorables sur leurs fonds en euros, le compartiment phare de l’assurance-vie, qui recueille plus de 80 % de l’épargne investie. Si, en 2014, le rendement moyen des fonds en euros s’est établi à 2,48 % selon Facts & Figures, il atteint 2,72 % dans l’univers de la gestion privée contre seulement 2,31 % pour l’épargne « standard ».Lire aussi :Les pistes pour booster son assurance-vieLes épargnants les plus aisés bénéficient en outre d’une offre plus étendue de fonds en euros de nouvelle génération, aux rendements plus attractifs. Les fonds en euros « dynamiques », qui diversifient largement leurs investissements, ont rapporté en moyenne 2,88 % en 2014 selon l’étude ; ceux investis majoritairement en immobilier ont dégagé un gain de 3,62 %.Eric LerouxJournaliste au Monde 28.08.2015 à 11h04 • Mis à jour le28.08.2015 à 14h42 Un sur sept. C’est donc la proportion de terriens qui se sont connectés à Facebook lundi 24 août. Le célèbre réseau social a annoncé avoir franchi le cap record du milliard d’utilisateurs sur une même journée.Today, 1,000,000,000 of us were together on Facebook.— facebook (@Facebook)require(["twitter/widgets"]);« Quand nous parlons avec nos financiers, nous utilisons des moyennes, mais cette fois c’est différent, s’est félicité le fondateur de la plateforme, Mark Zuckerberg. C’est la première fois que nous atteignons ce cap, et c’est juste le début de la mise en relation du monde entier. »Un réseau de plus en plus mobileLe chiffre, impressionnant, est dans la continuité de la croissance de la plateforme, fréquentée par 600 millions d’utilisateurs en septembre 2012 et plus de 950 millions en juin dernier. Dans le détail, ce sont les connexions mixtes ou depuis un mobile qui ont le plus progressé, comme le relève l’investisseur américain Benedict Evans.Facebook just passed 1bn daily active users. Guess what platform. http://t.co/VBSVlEq1T2— BenedictEvans (@Benedict Evans)require(["twitter/widgets"]);Le nombre total d’utilisateurs actifs de Facebook sur mobiles est passé de 189 à 581 millions de début 2013 à début 2015.Plus d’un quart des utilisateurs en AsieDans le détail, c’est en Asie que le réseau social a le plus progressé (+ 6,7 % rien que sur le premier trimestre 2015), ainsi qu’en Afrique et en Amérique latine (+6,5 %), tandis que sa croissance continue à un rythme plus modéré en Amérique du Nord (+2,5 %) et en Europe (+3,7 %).Selon des chiffres arrêtés au 31 mars 2015, l’Asie représente déjà le continent le plus connecté à Facebook (270 millions d’utilisateurs quotidiens), loin devant l’Europe (225) et l’Amérique du Nord (161).Facebook mise désormais sur les pays émergents pour se développer. C’est le sens du lancement en juin dernier de Facebook Lite, version allégée du site et de l’application pensée pour les petites connexions, ou du projet pharaonique de satellite à 500 millions de dollars, finalement abandonné en juin, et qui devait favoriser l’accès à Internet dans des pays en développement. 28.08.2015 à 10h11 En 2013, les familles ont déboursé en moyenne 411 euros par mois pour 137 heures d’accueil pour la garde de leur enfant de moins de 3 ans. Une fois déduites les aides sociales et fiscales (complément de libre choix du mode de garde et crédit d’impôt pour frais de garde), la facture diminue de 55 % pour atteindre 187 euros par mois, selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).Ce budget varie selon le mode de garde : 1,80 euro pour une heure de crèche ou halte-garderie, contre 3,70 euros chez une assistante maternelle, selon une étude de la Drees.Lire aussi :Quelles aides financières pour faire garder ses enfants ?Trois enfants non scolarisés sur dix sont confiés à une assistante maternelle et un quart à une crèche ou une halte-garderie, d’après cette enquête menée en partenariat avec la Caisse nationale des allocations familiales, au 4e trimestre 2013, auprès de 6 700 ménages ayant au moins un enfant de moins de 6 ans.L’accueil collectif demeure légèrement moins coûteux, avec un reste à charge de 1,20 euro par heure de garde, contre 1,40 pour une assistante maternelle. Mais quel que soit le type d’accueil, le prix à payer dépend des ressources des parents. Le reste à charge varie ainsi du simple au triple pour une heure d’accueil en crèche ou en halte-garderie, entre les ménages les plus modestes (0,60 euro) et les plus aisés (2,10 euros). Il varie du simple au double chez une assistante maternelle (1 euro contre 2,10 euros). 27.08.2015 à 19h46 • Mis à jour le27.08.2015 à 19h48 | Michaël Szadkowski Il s’agit d’une petite révolution pour les accros à la photographie partagée sur smartphone. Instagram, qui comptait en décembre 2014 au moins 300 millions d’utilisateurs actifs, annonce, jeudi 27 août, qu’il donne à ses utilisateurs la possibilité de poster des photos dans un autre format que le carré.La version 7.5 de l’application voit apparaître un bouton destiné au cadrage, qui s’affiche au moment de poster l’image et permet de la partager en tant que portrait (vertical) ou paysage (horizontal). La photo s’affichera ensuite de la sorte dans le flux de la page d’accueil d’Instagram, qui ne ressemblera plus à une succession d’images ou de vidéos carrées. Cette évolution permettra de respecter les cadres originaux des photos et vidéos prises avec un smartphone ou un appareil numérique, et qui sont partagées sur l’application. « Vous pouvez partager des photos et vidéos dont les dimensions sont comprises entre 1.91 : 1 et 4:5 », précise Instagram.Dans un post de blog qui détaille cette évolution, les équipes du réseau social, tout en assurant que « le format carré a été et fera toujours partie de ce que nous sommes », se disent aussi « particulièrement excitées sur ce que signifie cette mise à jour pour les vidéos, qui pourront s’afficher en plein écran ».On imagine que ces formats pourront en premier lieu particulièrement plaire aux annonceurs, qui peuvent diffuser en France des publicités sous formes de posts sponsorisés depuis mars dernier.Mais il ouvre aussi de nouvelles perspectives à toutes les personnes qui ont un usage professionnel d’Instagram sans passer par la promotion publicitaire (par exemple, les peintres), ou les utilisateurs lambda qui n’auront plus à utiliser des applications tierces comme No Crop, Whitegram ou Instasize, qui convertissaient des photos horizontales et verticales au format carré.Lire aussi :Instagram croît à l’ombre de FacebookMichaël SzadkowskiRédacteur en chef adjoint au numériqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.08.2015 à 14h51 • Mis à jour le28.08.2015 à 15h19 Les élections législatives anticipées en Grèce auront lieu le 20 septembre. Le président grec, Prokopis Pavlopoulos, a officiellement signé le décret sur la dissolution du Parlement ouvrant la voie à la tenue d’élections législatives anticipées, a annoncé un responsable de ses services aux agences de presse.Ces élections font suite à la démission du premier ministre Alexis Tsipras le 20 août, qui avait perdu sa majorité au Parlement après l’adoption du plan d’aide à la Grèce, pourtant rejeté lors du référendum du 5 juillet.Lire la chronologie :En Grèce, neuf plans d’austérité, trois plans d’aide et une démissionTsipras et Syriza, favoris des sondagesAprès l’échec des formations d’opposition dans leurs tentatives de former un gouvernement de coalition, un exécutif par intérim a été nommé, comme le prévoit la Constitution. Chargé des affaires courantes et de l’organisation des élections législatives anticipées, il est dirigé par la présidente de la Cour suprême, Vassiliki Thanou-Christophilou. La magistrate, âgée de 65 ans, officie pour un mandat qui courra donc jusqu’au 20 septembre.Un sondage publié vendredi a montré que le parti d’Alexis Tsipras, Syriza, reste populaire dans l’opinion publique puisqu’il recueille 23 % des intentions de vote. Les conservateurs de Nouvelle démocratie pointent en deuxième position avec 19,5 %.La précédente enquête, publiée le 2 juillet, montrait une avance plus substantielle pour Syriza avec 26 % contre 15 % pour Nouvelle démocratie.Quoi qu’il arrive, le gouvernement qui entrera en fonction après les prochaines législatives devra assumer la mise en oeuvre du nouveau plan d’aide négocié avec les créanciers du pays, qui prévoit le versement de 86 milliards d’euros en trois ans en échange d’importantes et profondes réformes.Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciers Nicole Vulser Le ralentissement plus rude que prévu de la croissance en Chine va-t-il affecter de façon durable les groupes de luxe ? Depuis la triple dévaluation surprise du yuan intervenue la semaine du 11 août – la devise s’est dépréciée de 3 % à 4 % face au dollar en quelques jours – et la sévère correction qui en a découlé sur les marchés boursiers asiatiques, les géants de cette industrie restent attentistes.Lire aussi :En Chine, le yuan subit la plus forte perte hebdomadaire de son histoireEntre le 10 août et le 24 août, les actions des seize principales entreprises du secteur (LVMH, Richemont, Hermès, Swatch, Burberry, Moncler, Christian Dior, Kering, Prada…) ont perdu 15,9 % de leur valeur, a calculé Erwan Rambourg, analyste chez HSBC.Hermès est l’un des rares à avoir enregistré plus de 10 % de croissance de ses ventes en Chine au premier semestre mais la marque souffre à Hongkong et surtout à Macau. Pour le sellier, qui a publié vendredi 28 août un bénéfice net de 483 millions d’euros (en hausse de 17 % par rapport à la même période de 2014), l’Asie-Pacifique reste de loin la zone géographique la plus rentable.Mesures anticorruptionMais, quand la Chine s’enrhume, le luxe se sent mal. Pour une raison simple : les clients chinois qui font leurs emplettes dans l’empire du Milieu, à Hongkong, ou qui voyagent à l’étranger contribuent jusqu’à 30 % des ventes des marques de luxe. Plus précisément, 35 % pour Gucci (Kering), environ 20 % pour LVMH et 22 % pour sa filiale Louis Vuitton.Lire aussi :Quand la Chine s’éveille au luxeEt selon le cabinet Bain & Co, les dépenses des Chinois dans cette catégorie de produits sont trois fois plus élevées quand ils sont à l’étranger. Essentiellement parce que les prix sont beaucoup moins chers hors de leurs frontières. Autant dire que cette clientèle est vitale pour la santé du secteur.Cela fait cependant trois ans que les groupes de luxe ont fait leur deuil des taux de croissance exceptionnels de 20 % à 30 % enregistrés pour leurs ventes en Chine. Depuis la mise en place de mesures anti-corruption qui ont fortement pénalisé les ventes de montres et d’alcools, les temps sont plus rudes. Et en 2014, pour la première fois, le marché du luxe chinois a reculé de 1 % à 18 milliards de dollars (15,9 milliards d’euros) selon Bain & Company.La tempête actuelle risque-t-elle d’aggraver la situation ? Pour Luca Solca, analyste chez Exane BNP Paribas, « une dévaluation du yuan de 5 % à 10 % sera presque indolore. Après, cela commencera à faire du mal ». L’impact est limité tant que la dépréciation est contenue à 4 %, confirme Céline Chérubin (Natixis), qui prévoit 1 % à 2 % de baisse du résultat courant de LVMH, de Kering et d’Hermès en 2016. Scénario du pire, l’hypothèse d’une chute de 15 % de la monnaie chinoise face au billet vert « entraînerait une baisse de la demande en produits de luxe de 15 %, quel que soit leur positionnement de prix », souligne-t-elle.Mathématiquement, la dévaluation du yuan se traduira par des profits plus faibles pour les groupes européens, note M. Rambourg. Sans compter que les clients chinois, payés en yuans, auront moins d’argent à dépenser quand ils voyageront à l’étranger. C’est là le risque le plus important, estime aussi Luca Solca.Hausse des salaires en Chine, une planche de salutPlusieurs patrons du luxe s’attendent à un marché moins dynamique à court terme mais parient sur la volonté de Pékin de tout faire pour éviter un effondrement de la croissance qui pourrait faire vaciller le régime. A moyen terme, Axel Dumas, gérant d’Hermès, se dit confiant sur les mesures qui pourront être prises pour encourager la croissance du pays.La dévaluation du yuan va permettre « un rééquilibrage des prix entre la Chine et la France qui est plutôt positif », note Axel Dumas. Mais pour certains groupes comme Chanel, Burberry ou certaines marques de montres de Richemont, cette baisse sera pénalisante puisqu’elle vient s’ajouter à des réductions de prix décidées précédemment pour réduire les écarts tarifaires parfois énormes, jusqu’à 50 %, avec les autres pays.La baisse de la monnaie chinoise profitera en revanche aux groupes américains qui fabriquent en Chine des produits d’entrée de gamme comme Coach, Michaël Kors, Calvin Klein, Ralph Lauren.L’autre mauvais signal de l’été, l’effondrement de la Bourse à Shanghaï a pu déprimer les petits porteurs, aussi consommateurs de produits de luxe. « Celui qui avait investi 100 douze mois auparavant était arrivé à un pic de 250 avant de tomber, le 10 août, à 150. Sur le papier, il fait une affaire mais il a l’impression de ne pas avoir vendu quand il le fallait », explique M. Rambourg. Si les Chinois investissent moins en Bourse que les Américains, les grandes fortunes de Hongkong en revanche y sont très présentes. Ce qui pourrait aggraver le déclin du luxe dans l’ancienne colonie britannique.Lire aussi :Dans l’univers du luxe, Hongkong perd de son attraitOlivier Abtan, directeur associé de Boston Consulting Group, n’est pourtant pas « très inquiet à court terme ». Au plan mondial, les ventes aux Etats-Unis sont reparties à la hausse. Et malgré un constant tassement de la croissance du produit intérieur brut de la Chine, la consommation n’y a pas pour autant ralenti. Dernier signe positif, la hausse annuelle de 10 % des salaires dans le pays accroît chaque année la constitution d’une classe aisée, cible rêvée des marques de luxe.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Leroux Les 10 % de ménages français les plus riches – ceux qui disposent d’un patrimoine de plus de 440 000 euros, seuil dit « patrimonial » par l’Insee – profitent très largement de l’assurance-vie, ce placement à la fiscalité favorable et doté d’avantages successoraux importants, tant au plan fiscal que civil.Lire aussi :Le paradis fiscal des placementsSur les 105 milliards d’euros investis en 2013 en assurance-vie, cette « minorité » y a placé 56 milliards d’euros, soit plus que les 90 % autres détenteurs d’un contrat. C’est l’un des enseignements d’une étude publiée en juin par le cabinet spécialisé Facts & Figures. La clientèle dite patrimoniale (dont le patrimoine détenu est compris entre 440 000 et 2,5 millions d’euros), qui représente 9,7 % des ménages, a investi 32 milliards d’euros en assurance-vie. Celle relevant de la gestion privée (0,3 % des ménages) y a placé 24 milliards.10 % des ménages détiennent la moitié des encours de l’assurance-vieL’étude de Facts & Figures note que « le segment de l’épargne standard chute de manière constante depuis 2010 ». En 2008, les ménages les « moins » fortunés (les 90 % de Français) avaient placé 55 milliards dans l’assurance-vie (soit 51 % des cotisations totales), ce montant est tombé à 49 milliards en 2013. Au total, près de la moitié des 1 387 milliards d’euros d’encours de l’assurance-vie est possédée par seulement 10 % des Français.Les sommes moyennes investies expliquent ces écarts entre les différents segments de clientèle. Si les contrats détenus par les épargnants « lambda » s’élèvent en moyenne à 17 130 euros, le montant passe à 66 400 euros pour l’épargne « patrimoniale » et à 199 200 euros pour la gestion privée.Et encore, comme chaque épargnant peut détenir plusieurs contrats d’assurance-vie – c’est même conseillé à partir de quelques dizaines de milliers d’euros de patrimoine –, ce chiffre ne reflète pas exactement le montant moyen détenu en assurance-vie par les personnes les plus fortunées, forcément plus élevé.Des contrats plus performants pour les épargnants aisésLes assureurs ne s’y trompent pas : ils accordent à leurs riches clients des taux de rendement plus favorables sur leurs fonds en euros, le compartiment phare de l’assurance-vie, qui recueille plus de 80 % de l’épargne investie. Si, en 2014, le rendement moyen des fonds en euros s’est établi à 2,48 % selon Facts & Figures, il atteint 2,72 % dans l’univers de la gestion privée contre seulement 2,31 % pour l’épargne « standard ».Lire aussi :Les pistes pour booster son assurance-vieLes épargnants les plus aisés bénéficient en outre d’une offre plus étendue de fonds en euros de nouvelle génération, aux rendements plus attractifs. Les fonds en euros « dynamiques », qui diversifient largement leurs investissements, ont rapporté en moyenne 2,88 % en 2014 selon l’étude ; ceux investis majoritairement en immobilier ont dégagé un gain de 3,62 %.Eric LerouxJournaliste au Monde 28.08.2015 à 11h04 • Mis à jour le28.08.2015 à 14h42 Un sur sept. C’est donc la proportion de terriens qui se sont connectés à Facebook lundi 24 août. Le célèbre réseau social a annoncé avoir franchi le cap record du milliard d’utilisateurs sur une même journée.Today, 1,000,000,000 of us were together on Facebook.— facebook (@Facebook)require(["twitter/widgets"]);« Quand nous parlons avec nos financiers, nous utilisons des moyennes, mais cette fois c’est différent, s’est félicité le fondateur de la plateforme, Mark Zuckerberg. C’est la première fois que nous atteignons ce cap, et c’est juste le début de la mise en relation du monde entier. »Un réseau de plus en plus mobileLe chiffre, impressionnant, est dans la continuité de la croissance de la plateforme, fréquentée par 600 millions d’utilisateurs en septembre 2012 et plus de 950 millions en juin dernier. Dans le détail, ce sont les connexions mixtes ou depuis un mobile qui ont le plus progressé, comme le relève l’investisseur américain Benedict Evans.Facebook just passed 1bn daily active users. Guess what platform. http://t.co/VBSVlEq1T2— BenedictEvans (@Benedict Evans)require(["twitter/widgets"]);Le nombre total d’utilisateurs actifs de Facebook sur mobiles est passé de 189 à 581 millions de début 2013 à début 2015.Plus d’un quart des utilisateurs en AsieDans le détail, c’est en Asie que le réseau social a le plus progressé (+ 6,7 % rien que sur le premier trimestre 2015), ainsi qu’en Afrique et en Amérique latine (+6,5 %), tandis que sa croissance continue à un rythme plus modéré en Amérique du Nord (+2,5 %) et en Europe (+3,7 %).Selon des chiffres arrêtés au 31 mars 2015, l’Asie représente déjà le continent le plus connecté à Facebook (270 millions d’utilisateurs quotidiens), loin devant l’Europe (225) et l’Amérique du Nord (161).Facebook mise désormais sur les pays émergents pour se développer. C’est le sens du lancement en juin dernier de Facebook Lite, version allégée du site et de l’application pensée pour les petites connexions, ou du projet pharaonique de satellite à 500 millions de dollars, finalement abandonné en juin, et qui devait favoriser l’accès à Internet dans des pays en développement. 28.08.2015 à 10h11 En 2013, les familles ont déboursé en moyenne 411 euros par mois pour 137 heures d’accueil pour la garde de leur enfant de moins de 3 ans. Une fois déduites les aides sociales et fiscales (complément de libre choix du mode de garde et crédit d’impôt pour frais de garde), la facture diminue de 55 % pour atteindre 187 euros par mois, selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).Ce budget varie selon le mode de garde : 1,80 euro pour une heure de crèche ou halte-garderie, contre 3,70 euros chez une assistante maternelle, selon une étude de la Drees.Lire aussi :Quelles aides financières pour faire garder ses enfants ?Trois enfants non scolarisés sur dix sont confiés à une assistante maternelle et un quart à une crèche ou une halte-garderie, d’après cette enquête menée en partenariat avec la Caisse nationale des allocations familiales, au 4e trimestre 2013, auprès de 6 700 ménages ayant au moins un enfant de moins de 6 ans.L’accueil collectif demeure légèrement moins coûteux, avec un reste à charge de 1,20 euro par heure de garde, contre 1,40 pour une assistante maternelle. Mais quel que soit le type d’accueil, le prix à payer dépend des ressources des parents. Le reste à charge varie ainsi du simple au triple pour une heure d’accueil en crèche ou en halte-garderie, entre les ménages les plus modestes (0,60 euro) et les plus aisés (2,10 euros). Il varie du simple au double chez une assistante maternelle (1 euro contre 2,10 euros). 27.08.2015 à 19h46 • Mis à jour le27.08.2015 à 19h48 | Michaël Szadkowski Il s’agit d’une petite révolution pour les accros à la photographie partagée sur smartphone. Instagram, qui comptait en décembre 2014 au moins 300 millions d’utilisateurs actifs, annonce, jeudi 27 août, qu’il donne à ses utilisateurs la possibilité de poster des photos dans un autre format que le carré.La version 7.5 de l’application voit apparaître un bouton destiné au cadrage, qui s’affiche au moment de poster l’image et permet de la partager en tant que portrait (vertical) ou paysage (horizontal). La photo s’affichera ensuite de la sorte dans le flux de la page d’accueil d’Instagram, qui ne ressemblera plus à une succession d’images ou de vidéos carrées. Cette évolution permettra de respecter les cadres originaux des photos et vidéos prises avec un smartphone ou un appareil numérique, et qui sont partagées sur l’application. « Vous pouvez partager des photos et vidéos dont les dimensions sont comprises entre 1.91 : 1 et 4:5 », précise Instagram.Dans un post de blog qui détaille cette évolution, les équipes du réseau social, tout en assurant que « le format carré a été et fera toujours partie de ce que nous sommes », se disent aussi « particulièrement excitées sur ce que signifie cette mise à jour pour les vidéos, qui pourront s’afficher en plein écran ».On imagine que ces formats pourront en premier lieu particulièrement plaire aux annonceurs, qui peuvent diffuser en France des publicités sous formes de posts sponsorisés depuis mars dernier.Mais il ouvre aussi de nouvelles perspectives à toutes les personnes qui ont un usage professionnel d’Instagram sans passer par la promotion publicitaire (par exemple, les peintres), ou les utilisateurs lambda qui n’auront plus à utiliser des applications tierces comme No Crop, Whitegram ou Instasize, qui convertissaient des photos horizontales et verticales au format carré.Lire aussi :Instagram croît à l’ombre de FacebookMichaël SzadkowskiRédacteur en chef adjoint au numériqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.08.2015 à 18h04 • Mis à jour le28.08.2015 à 10h30 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Il s’agit d’une étape cruciale dans l’enquête antitrust menée par l’Europe contre Google depuis maintenant cinq ans. Le groupe américain a envoyé, jeudi 27 août, avec quatre jours d’avance par rapport à la date butoir, sa réponse écrite aux accusations formelles prononcées contre lui, en avril 2015, par la Commission européenne.Lire aussi :Google prêt à en découdre face à BruxellesDans un post de blog, Kent Walker, un des vice-présidents de Google, explique : « La réponse que nous avons envoyée aujourd’hui [à la Commission] montre pourquoi nous pensons que ces accusations sont injustifiées et pourquoi nous estimons que Google contribue à accroître le choix des consommateurs européens, et offre des opportunités à d’autres entreprises de toutes tailles. » A Bruxelles, un porte-parole a sobrement répondu que la Commission allait « examiner avec attention la réponse de Google avant de prendre quelque décision que ce soit sur [sa] manière de procéder ».« Préoccupations infondées »Bruxelles ne met en cause qu’un service très spécifique de Google : son comparateur de prix Google Shopping, estimant que le groupe le met systématiquement en valeur aux dépens d’autres moteurs de comparaison de prix dans ses résultats de recherche. « Je crains que l’entreprise n’ait injustement avantagé son propre service (…) en violation des règles de l’Union européenne [UE] en matière d’ententes et d’abus de position dominante », avait déclaré Margrethe Vestager, la commissaire en charge de la concurrence, en avril.Lire aussi :Margrethe Vestager, la commissaire qui s’attaque à GoogleLa défense de Google – longue d’une centaine de pages, non publique – repose sur trois arguments. D’abord, des faits « qui prouvent que les préoccupations de la Commission sont “infondées” », selon M. Walker. Le trafic généré par les services de commerce en ligne a beaucoup progressé (de l’ordre de 227 %) sur la période couverte par l’acte d’accusation (2010 à 2014), selon Google.« Beaucoup d’investissements ont été effectués dans le secteur du commerce en ligne. Dans quatre grands pays de l’UE, l’apparition de 300 nouvelles sociétés sur la période considérée par l’enquête a été observée », avance une source proche du groupe. Preuve encore, à en croire Google, qu’il n’a pas contribué à freiner la concurrence, malgré son énorme part de marché dans la recherche en ligne sur le continent (90 % environ).Pas de décision « avant Pâques 2016, au plus tôt »Deuxième argument : les comportements des internautes changent vite, et la Commission n’en aurait pas assez tenu compte. « Les utilisateurs, depuis leurs ordinateurs et leurs smartphones, veulent souvent avoir directement accès aux vendeurs en ligne qui ont réussi à établir une présence sur le Net », argue M. Walker. Enfin, Google ne voit pas en quoi sa « présentation des résultats des requêtes ne respecte pas la concurrence », alors que la Commission lui reproche justement son format Google Shopping et lui demande de traiter sur un pied d’égalité les autres comparateurs. Ce que demande la Commission « est une vraie intrusion dans les affaires du groupe », insiste une source proche du groupe américain.« Google choisit la ligne dure en disant que Bruxelles a tort sur toute la ligne », estime une source proche d’un plaignant – une quarantaine en tout, dont les influents Axel Springer ou Lagardère. « C’est toujours comme ça dans les réponses aux actes d’accusation de la Commission. Les entreprises ne lâchent rien », nuance une source européenne. Dans les jours qui viennent, la procédure contradictoire va commencer, durant laquelle les multiples avocats de Google vont pouvoir défendre leurs arguments lors de réunions avec la puissante Direction générale de la concurrence de la Commission. Cette dernière ne devrait pas prendre sa décision finale « avant Pâques 2016 au plus tôt », estime une source bruxelloise.Google ne prend pas l’enquête à la légère : elle constitue à court terme la principale menace pour son modèle économique. Le fait que le géant du Web ait annoncé une réorganisation radicale – la création d’une holding, Alphabet –, n’y change rien. Les dirigeants du groupe sont conscients du risque que fait encourir la procédure pour sa réputation. Mais pas seulement : l’Europe, avec son demi-milliard de consommateurs, est un marché crucial. Si l’enquête est menée à son terme, si la Commission reste convaincue des torts de Google, elle peut prononcer une amende de plusieurs milliards de dollars (dans la limite de 10 % de son chiffre d’affaires). Et surtout obliger le groupe à changer de comportement. « Il serait quand même très regrettable de ne plus pouvoir innover sur le marché européen », relève une source proche de Google.La Commission prend des risquesEntre 2009 et 2014, Google a espéré s’en sortir en transigeant avec Bruxelles. Le commissaire à la concurrence de l’époque, Joaquin Almunia, était convaincu que le dialogue devait primer. Mais les trois tentatives de conciliation du groupe ont échoué, en raison notamment de la mobilisation des plaignants. Et quand elle est arrivée en poste, en novembre 2014, Mme Vestager a décidé de passer à la manière forte.Au lieu de s’attaquer de front à tous les services et comportements inadéquats de Google, elle a décidé de « saucissonner » l’enquête et de commencer par Google Shopping, « un cas relativement simple, l’acte d’accusation ne [faisant] que 120 pages », selon une source européenne.Mais Bruxelles n’a pas abandonné pour autant ses investigations concernant Android, le système d’exploitation pour mobiles, et continue à scruter les contrats de publicité signés par Google et ses pratiques consistant à « emprunter » du contenu à d’autres sites.Si Google est donc dans l’œil du cyclone, la Commission prend, elle aussi, des risques. Vu la médiatisation de l’affaire Google, ne pas réussir à prouver, après tant d’années d’enquête, que le droit européen a effectivement été violé, lui ferait perdre beaucoup de légitimité.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre TF1 n’entend pas rester sans réaction face à l’érosion de l’audience de son journal de 20 heures, qui ne dépasse plus celui de France 2 que d’une courte tête. Un problème pour une chaîne dont le modèle repose sur la notion de « leader ».Jeudi 27 août, la filiale du groupe Bouygues a annoncé une série d’innovations qui doivent entrer en vigueur dès lundi 31 août, dans l’espoir de relancer un format qui souffre d’une certaine usure, – bien qu’il reste le rendez-vous d’information vespéral le plus regardé de France. Proximité et numérique sont les maître mots de cette relance qui ne touche pas les présentateurs : Jean-Pierre Pernaut à 13 heures, Gilles Bouleau à 20 heures et Claire Chazal le week-end demeureront les trois visages de l’information sur TF1.Les causes de l’usureInstigatrice de cette réforme, Catherine Nayl, la directrice générale à l’information du groupe, identifie des « causes endogènes » et des « causes exogènes ». Les premières sont liées au vieillissement du format actuel, installé en 2012. Les secondes ont trait à l’apport d’audience inégal de l’« access prime time », la case qui précède le 20 heures, ainsi qu’à la désaffection des téléspectateurs les plus jeunes, pour lesquels le JT n’est plus un rendez-vous. « Nous sommes en première ligne » face à la mutation des usages, dit aujourd’hui Mme Nayl.La recherche de « proximité »Face à cette usure, la réponse éditoriale de TF1 est de se rapprocher du téléspectateur. Il n’y aura pas de changement dans les thématiques abordées, mais les sujets devront davantage « impliquer » le téléspectateur, « expliquer comment tel événement de l’actualité va le toucher ». On verra davantage les journalistes à l’antenne, pour mieux incarner les sujets, qui montreront aussi plus de témoins. Ce sera « un peu plus “concernant” et souriant », espère Catherine Nayl. Le numérique viendra en renfort de cette approche, avec la création d’une page Facebook du JT de TF1 où les internautes pourront poser des questions supplémentaires aux journalistes ou experts étant intervenus dans le JT, dans un chat, et suggérer des idées de sujets. C’est un pas important pour TF1, où une culture assez statutaire de l’information n’a pas favorisé, jusqu’ici, le recours à l’interactivité. Enfin, les JT disposeront d’un nouveau décor, plus chaleureux et censé rapprocher le présentateur, plus souvent debout, devant la table au lieu d’être derrière.Un format plus structuréPour essayer de freiner la tendance des téléspectateurs à quitter le JT en cours de route, celui-ci sera structuré en trois grandes parties et proposera un nombre de sujets un peu moins important, autour de 14 au lieu d’environ 17 en moyenne. La partie centrale concentre la principale innovation : elle proposera un format « magazine » d’environ cinq minutes, réalisé par une cellule dite « enquête ». Dans la forme, un recours plus important à l’infographie est annoncé, par exemple avec le format « une minute pour comprendre ». Le nouveau décor, circulaire, vise aussi à immerger le téléspectateur à l’intérieur d’un mur d’écrans où les images de fond ont été revues, rendues plus douces et lumineuses.Un JT expérimental avec FacebookTF1 travaille enfin à un mini-JT qui sera diffusé sur Facebook et sa plateforme MyTF1News, qu’elle présente comme « le premier JT social d’Europe ». D’une durée d’une minute trente environ, baptisé « Focus », il proposera trois à quatre sujets détectés parmi les informations populaires sur les réseaux sociaux et sera animé par les présentateurs maison. Une façon pour TF1 d’aller à la rencontre des internautes les plus jeunes : « Notre marque existe et doit s’adresser à tous », revendique Catherine Nayl.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.08.2015 à 12h15 « Bonjour, je suis M ». Quelques centaines d’utilisateurs californiens de Facebook ont, depuis ce jeudi, accès à « M », un assistant personnel conçu par le réseau social. Intégrée à Facebook Messenger, l’application de discussions en temps réel, il fonctionne sur la base de questions-réponses.L’utilisateur peut poser une question par messagerie comme il le ferait avec n’importe quel utilisateur humain – le programme lui pose alors des questions complémentaires, et lui fait des suggestions. Les exemples de demandes donnés par Facebook sont plutôt classiques : trouver un commerce à proximité, une idée de cadeau pour quelqu’un, effectuer une réservation dans un restaurant...Particularité du service par rapport à ses concurrents, « M » utilisera des algorithmes, mais des interlocuteurs humains aideront aussi le service à répondre aux questions. Pour l’instant, le service ne piochera pas dans les données du « graphe social », la gigantesque base de données de Facebook qui relie personnes, centres d’intérêt et activités sur le réseau social. « Mais cela pourra changer à l’avenir, avec l’accord des utilisateurs », a expliqué l’un des responsables du projet au magazine Wired. Jean-Michel Bezat Le groupe américain General Electric (GE) aura-t-il la capacité – et la volonté – de créer 1 000 emplois net en France, comme il s’y est engagé devant le gouvernement, au printemps 2014, pour obtenir son appui dans le rachat des activités énergies du français Alstom ? Le doute s’est installé après la publication sur le site de L’Obs, mercredi 26 août, d’une estimation de Secafi révélée début juillet aux syndicats, qui avaient commandé à ce cabinet une étude sur l’impact social de l’opération : elle menacerait 10 300 emplois dans le monde, dont 2 000 dans l’Hexagone, sur les 65 000 salariés que compte Alstom Power. Les 28 000 employés du pôle ferroviaire, qui restera français sous la bannière Alstom, ne sont, eux, pas concernés.Ce doute, le gouvernement s’est aussitôt employé à le dissiper pour éviter l’accusation d’avoir bradé un fleuron de l’industrie française et ses salariés. « Les chiffres sortis ce matin n’ont pas du tout été confirmés par [le ministre de l’économie] Emmanuel Macron, a déclaré, mercredi, Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement, à l’issue du conseil des ministres, où le sujet a été évoqué. Tous les contrats et tous les marchés sur les grands enjeux (…) sont confirmés. » Le démenti est aussi venu de la ministre de l’écologie et de l’énergie. « Ce que vous dites sur Alstom n’est pas encore du tout définitif », a glissé Ségolène Royal aux journalistes sur le perron de l’Elysée.SynergiesLes syndicats d’Alstom ne s’en inquiètent pas moins face aux difficultés qu’ils ont depuis des mois à obtenir des informations claires sur le volet social de la fusion. Pour sa part, le conglomérat américain, qui a beaucoup communiqué sur le made in France lors des négociations avec l’Etat français, a réaffirmé son « engagement de créer 1 000 emplois net en France au cours des trois ans suivant la clôture de la fusion ». Tous les départs (retraite…) et les suppressions de postes seront compensés par des créations équivalentes pour atteindre cet objectif, a affirmé un porte-parole. Néanmoins, rien n’oblige GE à embaucher dans sa branche énergie puisque son engagement porte sur l’ensemble de ses activités (turbines mais aussi équipements pétroliers, imagerie médicale, éclairage, etc.).Chez GE, on rappelle aussi que le cabinet Vigeo, présidé par Nicole Notat, ex-patronne de la CFDT, a été mandaté pour vérifier le respect de cet engagement. Si ce n’est pas le cas, l’accord prévoit 50 000 euros de pénalité par emploi non créé. Cette mesure, inédite dans ce genre d’opération, avait été imposée en juin 2014 par Arnaud Montebourg, alors ministre de l’économie et du redressement productif.Néanmoins, ce rachat d’Alstom va sensiblement accroître la part de GE sur le marché mondial de la fabrication et surtout de la maintenance des grandes turbines des centrales électriques, pour la porter à plus de 50 %. Il se traduira donc par d’importantes synergies, et sans doute par des suppressions d’emplois hors de France. Comme ses concurrents, GE est dans une quête permanente de gains de productivité et de compétitivité.Le gouvernement français vigilantEn mai, devant un parterre d’investisseurs américains du secteur de l’électricité réuni en Floride, son PDG, Jeff Immelt, avait indiqué que les économies sur les coûts générés par l’opération Alstom atteindraient 3 milliards de dollars (2,6 milliards d’euros) d’ici à cinq ans. Bien plus que le 1,2 milliard de dollars annoncé un an plus tôt. Ce qui renforce les craintes des syndicats. En septembre 2014, trois mois après le feu vert du gouvernement à l’opération Alstom, GE avait annulé du jour au lendemain le plan de départ volontaire de quelque 160 salariés dans son pôle de fabrication d’équipements médicaux (GE Medical Systems), basé à Buc (Yvelines), pour ne pas contredire son engagement de créer 1 000 emplois net. Rien ne dit que ce plan ne sera pas réactivé après la fusion.Si le gouvernement français reste vigilant sur le plan social, Bruxelles veille au respect des règles de la concurrence. D’ici au 11 septembre, la commissaire à la concurrence, la Danoise Margrethe Vestager, doit donner son feu vert ou refuser l’opération GE-Alstom. Visiblement, les « remèdes » apportés par le géant américain à la « communication de griefs » de la Commission ont porté leurs fruits. Selon des sources anonymes citées par l’agence Reuters, Mme Vestager s’apprêterait à accepter cette opération, la plus importante acquisition de l’histoire plus que centenaire de GE.Lire aussi :General Electric cherche des « remèdes » pour sauver sa fusion avec AlstomUne solution avec les deux autres grands concurrents du conglomérat américain sur le marché des turbines à gaz, l’allemand Siemens et le japonais Mitsubishi Hitachi Power Systems, ne garantissait pas davantage la pérennité des emplois. Depuis avril 2014, le PDG d’Alstom, Patrick Kron, répète qu’il n’y a pas d’autre solution que celle d’un rachat par GE pour sauver sa base industrielle et ses emplois. Les syndicats et les salariés se sont fait une raison : ils attendent désormais avec une impatience mêlée d’inquiétude le verdict imminent de Bruxelles.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Les Décodeurs Le Conseil constitutionnel a validé, mercredi 5 août, l’essentiel de la loi sur la croissance et l’activité, dite « loi Macron », du nom du ministre de l’économie. Le texte va maintenant « être mis en œuvre sans délai », a assuré le premier ministre, Manuel Valls, et la publication des décrets devrait intervenir progressivement d’ici la fin de l’année.Plusieurs articles ont été censurés par le Conseil constitutionnel mais « la plupart des mesures annulées pour raison de procédure seront présentées à nouveau devant le Parlement dans les prochains mois », souligne M. Valls.L’itinéraire législatif de la loi a notamment été marqué par deux votes en bloc à l’Assemblée nationale, au cours desquels le gouvernement a engagé sa responsabilité en raison de l’utilisation de l’article 49, alinéa 3 de la Constitution.Le texte fourre-tout de 308 articles vise, selon Emmanuel Macron, à guérir les « trois maladies » de la France : « défiance », « complexité » et « corporatisme ». Saluée par le Medef, la loi a tout au long de son parcours suscité des critiques de toutes parts, et a subi de nombreuses modifications. Passage en revue des principaux points de loi – parmi de nombreux autres : 1. L’assouplissement du travail le dimanche et la nuitLe dispositif retenu supprime les cinq dimanches travaillés de plein droit proposés à l’origine et laisse le choix aux élus de fixer le nombre de dimanches « entre 0 et 12 ». Les autorisations seront débattues au niveau intercommunal au-delà de cinq dimanches. Les salariés percevront une compensation d’au moins 30 % sur leurs salaires ainsi que d’éventuelles contreparties selon des accords d’entreprise au cas par cas.Des « zones touristiques internationales » sont créées, à Paris, Nice, Cannes ou Deauville, dans lesquelles les commerces pourront ouvrir les dimanches et jusqu’à minuit, sur la base de compensations salariales (salaire doublé pour le travail en soirée). Voir notre infographie complète : Combien de salariés travaillent le dimanche ? 2. Des lignes nationales de carsJusqu’à présent limités par des régimes d’autorisation complexes, ils seront libéralisés. M. Macron en avait fait un symbole, estimant qu’il s’agissait d’une mesure à destination « des plus pauvres », qui pourraient ainsi « voyager facilement ».« A l’heure actuelle, beaucoup de Français sont trop pauvres pour prendre le train, qui est trop cher. Le transport en autocar est 8 à 10 fois moins cher que le train. Cette mesure de libéralisation du transport en autocar va bénéficier aux familles les plus modestes, les plus précaires, les plus fragiles. »Selon le ministre, cette libéralisation du transport par car devrait créer des « dizaines de milliers » d’emplois. Les débats ont conduit à mettre en place des limitations, régions et départements pourront ainsi interdire ou limiter certaines lignes. 3. L’assouplissement du permis de conduireLe permis devient un « service universel » dont le délai d’attente, actuellement de quatre-vingt-dix-huit jours en moyenne entre deux présentations à l’examen, devra être divisé par deux. Les épreuves du code de la route seront confiées à des sociétés privées. Dans les départements où l’attente entre deux passages à l’examen est supérieure à quarante-cinq jours, des « agents publics ou contractuels », dont ceux de La Poste, pourront le faire passer. Enfin, la durée minimale de vingt heures de conduite a été supprimée. 4. Une réforme des prud’hommesAutre chantier complexe, celui de la justice prud’homales. La réforme vise à simplifier les procédures pour en réduire les délais. La loi prévoit une formation des conseillers et des sanctions en cas de manquement à la déontologie, ainsi qu’un statut de défenseur syndical, et un renforcement du pouvoir des inspecteurs du travail et du pouvoir judiciaire (juge départiteur).En dernière minute, le gouvernement avait ajouté un barème d’indemnités (maximales) en cas de licenciement, en fonction de l’ancienneté des salaires dans l’entreprise et de la taille de celle-ci. Mal perçue par nombre de députés socialistes, cette mesure a été retoquée par le Conseil constitutionnel, qui a estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise « méconnaissait le principe d’égalité devant la loi ». 5. Les règles de licenciement collectif modifiéesSur ce volet, dont l’objectif est de sécuriser davantage les entreprises, un amendement des rapporteurs qui a été voté privilégie la négociation collective et encadre plus strictement la délimitation du périmètre d’application des critères de licenciement en cas de décision unilatérale de l’employeur. 6. Une incitation à l’épargne salariale et l’actionnariat salariéLa loi Macron simplifie ces dispositifs pour permettre leur généralisation aux petites et moyennes entreprises (PME), et les rendre plus attractifs fiscalement. Les fonds récoltés devraient également être davantage utilisés pour financer l’économie.La loi Macron abroge en revanche la prime de partage des profits mise en place sous la présidence de Nicolas Sarkozy, qui obligeait les entreprises augmentant leurs dividendes deux ans de suite à une redistribution au profit de leurs salariés.Lire aussi : Les salariés gèrent leur épargne salariale avec une très grande prudence 7. La libéralisation des professions réglementées et Infogreffe en open dataL’installation des nouveaux arrivants (huissiers, notaires, commissaires-priseurs) sera libéralisée afin de favoriser la concurrence et de permettre aux titulaires des diplômes requis de se lancer – le tout étant toutefois régulé par le ministère de la justice. Les grilles tarifaires doivent également être modifiées pour les actes « de la vie courante et de la plupart des transactions immobilières », afin d’en diminuer le prix.Mais la possibilité d’introduire une part de tarifs variables a été supprimée lors des débats, au profit d’un système de remises fixes possibles pour les jeunes huissiers, notaires et mandataires judiciaires. La commission spéciale a entériné la liberté d’installation « contrôlée » des notaires, huissiers et commissaires-priseurs et a adopté un amendement fixant une limite d’âge (70 ans) pour ces professions. Ce qui n’empêche pas la grogne des notaires de se poursuivre.En revanche, les greffes des tribunaux de commerce ont perdu leur combat : les données du Registre national du commerce et des sociétés (RNCS), qui étaient jusqu’ici leur propriété et auxquelles on n’accédait que par des services payants, seront désormais librement accessibles.Cette réforme a provoqué une forte réaction des professionnels concernés, des avocats aux huissiers. Ils dénoncent la « marchandisation » du droit « livré à l’économie », craignent un recul de l’accès au droit, ou prédisent la « mort de la profession » des commissaires-priseurs ou des administrateurs et mandataires judiciaires, avec des milliers d’emplois supprimés à la clé.Infogreffe regroupe les 135 greffes des tribunaux de commerce de France, soit près de 2 000 collaborateurs. Le site, qui emploie une trentaine de personnes (informaticiens et personnel technique), existait avant 2009 – les données étaient même diffusées sur le Minitel dans les années 1990 – mais ce n'est qu'à cette date qu'il a récupéré le monopole de la délégation de service public, au détriment de l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI). 8. Des prêts entre entreprisesUne entreprise qui dispose d’une trésorerie excédentaire pourra prêter de l’argent à un fournisseur ou un sous-traitant en difficulté, pour une durée limitée à deux ans et dans la mesure où prêteur et débiteur entretiennent des liens économiques. 9. Cinq à dix milliards d’euros de cessions d’actifsLe texte, examiné le 10 décembre 2014 à l’Assemblée, comporte un volet avalisant la vente par l’Etat de 5 milliards à 10 milliards d’euros d’actifs dans des entreprises ; 4 milliards seront affectés au désendettement, le reste étant réinjecté dans l’économie. Le détail de ce qui sera cédé n’a pas encore été divulgué. M. Macron s’est contenté de préciser qu’il n’était pas question de privatiser EDF, comme cela avait pu être évoqué. Lire aussi : Participations : les mauvais comptes de l'Etat actionnaire 10. Et aussi…La loi évoque également, parmi d’autres mesures :un assouplissement des conditions de changement de banque pour les consommateurs, avec la mise en place d’un service entièrement automatisé ;une « majoration de constructibilité » de 30 % pour les communes désireuses de s’agrandir ;une carte professionnelle dans le bâtiment pour éviter les fraudes et le travail au noir. Les mesures censurées par le Conseil constitutionnel :Assouplissement de la loi Evin.Les députés avaient également voté, contre l’avis du gouvernement, un assouplissement de la loi Evin sur la communication autour de l’alcool mais cette mesure a été retoquée par le Conseil constitutionnel, estimant qu’elle n’avait rien à voir avec le contenu de la loi Macron. L’entérinement du centre de stockage de déchets nucléaires à BureAu dernier moment, le gouvernement avait introduit dans la loi d’un amendement entérinant le centre de stockage des déchets radioactifs à Bure, dans la Meuse. Cet article a été censuré par le Conseil constitutionnel, qui a, là aussi, estimé qu’il s’agissait d’un « cavalier législatif » qui devra être présenté dans un nouveau texte.Lire : Quels sont les enjeux du stockage des déchets nucléaires à Bure ? Les DécodeursJournaliste au Monde Anne Eveno Apple n’a pas avec son service de streaming musical, lancé le 30 juin, les mêmes pudeurs qu’avec l’Apple Watch. Alors que l’entreprise n’a pas encore annoncé de chiffre officiel sur les ventes de sa montre intelligente, le groupe de Cupertino a indiqué qu’Apple Music, qui permet d’écouter de la musique sans téléchargement, compte 11 millions d’abonnés, dont 2 millions qui ont choisi l’abonnement familial à 14,99 € par mois.« Nous sommes emballés par les chiffres jusqu’à présent », se réjouit Eddy Cue, vice-président de la division logiciels et services Internet chez Apple, dans les colonnes d’USA Today, jeudi 6 août.Si les deux rivaux majeurs d’Apple, le suédois Spotify et le français Deezer proposent à la fois des offres payantes et gratuites, la firme à la pomme joue la carte du payant. L’abonnement classique à Apple Music coûte 9,99 dollars (8,83 euros) par mois mais pour recruter des utilisateurs, Apple offre une période d’essai gratuite de 3 mois. La question est donc de savoir quelle proportion des 11 millions d’abonnés choisira de prolonger leur abonnement au-delà du 30 septembre, terme de la période d’essai.Lire aussi :Apple vient bouleverser la donne dans le streaming musical Si 100 % des utilisateurs actuels devaient rester clients d’Apple Music, le groupe de Tim Cook frapperait un grand coup, puisque cela représenterait déjà plus de la moitié des abonnés payants de Spotify (qui en comptait 20 millions en juin). A terme, Apple viserait 100 millions d’abonnés dans le streaming, une croissance qui ne sera rendue possible qu’à partir du moment où le service sera accessible aux utilisateurs d’Android, le système d’exploitation de Google. Pour l’instant seuls les produits tournant avec iOS, le système d’exploitation d’Apple, peuvent utiliser Apple Music.En dépit de l’enthousiasme d’Apple, les bugs et les plaintes n’ont pas manqué depuis le lancement du service. Au début du mois d’août, certains utilisateurs ont ainsi dénoncé le fait qu’Apple Music peinait à distinguer entre les différentes versions d’un titre ou confondait single et album…Pour autant la divulgation de ces bons chiffres tombe à pic pour interrompre la série de nouvelles un peu moins positives pour le groupe, comme le recul du cours en Bourse – qui fait fondre la capitalisation boursière de 100 milliards de dollars depuis la fin janvier – et la perte de la première place sur le marché chinois des smartphones au second trimestre.Lire aussi :Apple dans un trou d’air boursierAnne EvenoJournaliste au Monde 06.08.2015 à 10h21 • Mis à jour le06.08.2015 à 10h28 | Marie de Vergès (Jérusalem, correspondance) Enfin une bonne nouvelle pour Eilat. La compagnie aérienne à bas coûts Ryanair a annoncé début juillet qu’elle opérerait six vols par semaine, dès novembre, depuis la Pologne, la Hongrie et la Lituanie à destination d’Ovda, proche de la cité balnéaire israélienne. Objectif : transporter 40 000 passagers par an.Un cadeau du ciel… Dans cette ville située au bord de la mer Rouge, où s’accumulent les complexes hôteliers et dont un habitant sur deux dépend du tourisme, l’année a été rude. Au premier trimestre, le nombre de séjours touristiques à Eilat a chuté de plus de 50 %. Pour renverser la tendance, le gouvernement israélien s’est engagé, en avril, à verser une prime de 45 euros par passager à toute compagnie aérienne qui desservirait la station via des liaisons directes.Onde de chocAux premiers jours de la saison estivale, le ministre du tourisme Yariv Levin disait vouloir tout mettre en œuvre « pour qu’Israël occupe enfin une autre place sur la carte du tourisme mondial ». Pour cause, les déboires d’Eilat ne sont que le reflet amplifié de la morosité qui frappe aujourd’hui l’ensemble du secteur.Depuis la guerre menée à Gaza, il y a un an, les indicateurs restent mauvais pour cette industrie qui représente 7 % du produit intérieur brut israélien. En juin, le flux de touristes à destination de l’Etat hébreu était en baisse de 20 % sur un an, selon le Bureau central des statistiques. Sur les six premiers mois, le recul a été de plus de 17 %. Les dernières données disponibles indiquent que les recettes du secteur (hors billets d’avion) au premier trimestre ont été les plus faibles depuis cinq ans.Les professionnels imputent d’abord cette atonie à l’onde de choc provoquée par l’opération militaire de l’été 2014. Quand bien même les grands centres touristiques que sont Jérusalem et Tel-Aviv ont été globalement épargnés, les images de ces 50 jours d’affrontements sanglants ont marqué les esprits des vacanciers étrangers. L’explosion d’une roquette à quelques kilomètres de l’aéroport international Ben-Gourion, le 21 juillet, n’a rien arrangé.Si le marasme s’éternise, c’est que d’autres facteurs y contribuent. Guerre civile en Syrie, exactions de l’Etat islamique… Les conflits qui bouleversent le Proche-Orient ne laissent pas Israël indemne. Plus localement, l’Etat hébreu souffre de la désaffection des touristes russes, l’une de ses principales clientèles, affectée par la crise économique qui sévit en Russie.L’une des destinations les plus chèresUn classement publié en mai par le Forum économique mondial sur la compétitivité des voyages et du tourisme plaçait Israël au 72e rang sur 141. Selon cet indice, le pays souffre de son instabilité géopolitique mais aussi de ses prix très élevés. L’Etat hébreu se distingue même comme l’une des destinations les plus chères du monde, pointant à la 136e place du classement. Une nuit d’hôtel y est en moyenne plus onéreuse qu’au Japon, en Allemagne ou aux Etats-Unis.Avant que n’éclate la guerre avec Gaza, 2014 s’annonçait comme une année record au plan touristique. Professionnels et gouvernement cherchent désormais à renouer avec cette trajectoire. Pour faire baisser les prix, le ministère du tourisme veut accélérer la construction de nouveaux hôtels grâce à une simplification des procédures. Il pousse aussi à une classification normalisée des établissements hôteliers de une à cinq étoiles, aujourd’hui quasi inexistante.« La seule chose qui peut relancer la machine, c’est une énorme opération marketing à laquelle on allouerait des moyens financiers bien plus importants, juge Eli Gonen, le président de l’Association hôtelière israélienne. Le vrai problème d’Israël, c’est le fossé entre l’image du pays et la réalité des faits. Des campagnes de publicité doivent souligner que ce que nous avons à offrir aujourd’hui, c’est en fait le calme et une combinaison unique de sites religieux, culturels et balnéaires. »Marie de Vergès (Jérusalem, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Marin (San Francisco, correspondance) Pour Tesla, la route se révèle un peu plus compliquée que ne l’espérait Elon Musk, son fondateur et patron. Mercredi 5 août, en marge de la publication de ses résultats trimestriels, le fabricant américain de voitures électriques a abaissé son objectif de livraisons pour l’ensemble de l’année. De 55 000 véhicules au minimum, celui-ci est désormais compris dans une fourchette allant de 50 000 et 55 000. L’an passé, le constructeur avait livré 35 000 voitures.Tesla justifie cette révision par la prochaine mise en production de son deuxième modèle, le Model X, un SUV qui doit être commercialisé à partir de fin septembre. « Beaucoup d’éléments peuvent encore affecter la production et les livraisons, indique M. Musk. Nous ne souhaitons pas forcer pour atteindre un chiffre supérieur à notre capacité à produire des voitures de qualité. »Lire aussi :Elon Musk, le capitaine d’industrie qui veut mourir sur MarsDes dépenses en capital très élevéesLes potentielles difficultés rencontrées avec le Model X pourraient aussi se répercuter sur la production du Model S, sa luxueuse berline déjà en vente. L’entreprise ne dispose en effet que d’une seule chaîne de montage dans son usine de Fremont, au sud de San Francisco. M. Musk se veut cependant rassurant, estimant être capable de produire entre 83 000 et 93 000 voitures l’année prochaine. Néanmoins, les investisseurs à Wall Street n’ont pas apprécié la nouvelle. Dans les échanges d’après Bourse, l’action de Tesla chutait de près de 6 %.Lire aussi :Tesla, Saab, interopérabilité… La tension monte autour de la voiture électriqueAu deuxième trimestre, la société californienne a enregistré une hausse de 24 % de son chiffre d’affaires, à 955 millions de dollars (875 millions d’euros). Elle indique par ailleurs que les commandes ont progressé de 30 % aux Etats-Unis et de 50 % en Europe. Dans le même temps, ses pertes se sont également creusées. Elles ont atteint 181 millions de dollars, soit trois fois plus que l’an passé. En cause, des dépenses en capital très élevées : 405 millions de dollars sur la période.Tesla est en effet engagé dans une période d’importants investissements. D’abord pour moderniser son site de Fremont, qui vient d’être mis à l’arrêt pendant une semaine. Ensuite pour construire la « gigafactory », une immense usine située dans le Nevada et destinée à la fabrication des batteries lithium-ion qui équipent ses véhicules électriques. D’une superficie de 930 000 mètres carrés, elle sera dotée de sa propre ferme d’éoliennes. Son coût est estimé entre 4 et 5 milliards de dollars, dont la moitié sera à la charge de Tesla.D’un seul produit à plusieursCette usine doit permettre au constructeur d’accroître ses capacités de production. Elle devrait produire suffisamment de batteries pour équiper 500 000 véhicules par an. L’ouverture est prévue en 2017, juste à temps pour la commercialisation, en fin d’année, du Model 3, sa voiture grand public qui devrait être proposée à un prix de base de 35 000 dollars, deux fois moins que l’actuel Model S.Ces importants investissements se répercutent sur la trésorerie de Tesla. De 1,9 milliard de dollars au 1er janvier, elle est tombée à 1,15 milliard au 30 juin. Pour financer son développement, l’entreprise dispose d’une ligne de crédit de 500 millions de dollars auprès de cinq banques. Son montant pourra être porté à 750 millions si nécessaire. Sans écarter cette option, M. Musk estime que Tesla n’aura pas besoin de procéder à une augmentation de capital.« Dans les prochains mois, nous allons passer d’un seul produit à plusieurs. C’est une étape importante », se réjouit l’entrepreneur d’origine sud-africaine. Outre le Model X, Tesla va entamer la production et la vente de sa gamme de batteries dites stationnaires, destinées aux habitations, aux entreprises et aux producteurs d’énergie. « La demande est ahurissante », assure M. Musk. Il table sur un chiffre d’affaires additionnel de 40 millions de dollars au quatrième trimestre. Et de 400 à 500 millions en 2016.Lire aussi :L’avenir de la voiture électrique se joue dans sa batterieJérôme Marin (San Francisco, correspondance)Journaliste au Monde Nicole Vulser Inditex, la maison mère de Zara, Massimo Dutti ou Bershka, a rejoint mercredi 5 août pour la première fois le club des 80 groupes mondiaux dont la capitalisation boursière est supérieure à 100 milliards d’euros.Le géant espagnol du prêt-à-porter, qui chaque année fait la course en tête avec le suédois H&M pour obtenir le titre mondial du secteur, est seulement la troisième entreprise ibérique à dépasser ce niveau, après la banque Santander et l’opérateur Telefonica.A la Bourse de Madrid, le titre a atteint mercredi en séance 32,08 euros, (soit une augmentation de sa valeur de 55 % en un an), dopé par la reprise économique en Espagne, alors que le succès des ventes en lignes ainsi que l’euro faible profitent à ce groupe. Le principal bénéficiaire de l’envolée du cours de l’action n’est autre que le fondateur de l’entreprise, Amancio Ortega (79 ans), l’homme le plus riche d’Espagne.Lire aussi : Inditex, colosse aux pieds agilesDeuxième fortune du mondeAu fil des années, cet entrepreneur d’Arteixo en Galice est devenu, selon le dernier classement Bloomberg des milliardaires, la deuxième fortune mondiale après Bill Gates, avec des biens estimés à 72,3 milliards de dollars. M. Ortega a donc doublé cette année l’homme d’affaires américain Warren Buffett.Depuis l’ouverture de la première boutique de Zara – à La Corogne, en Galice – le groupe s’est imposé dans la mode en s’inspirant au plus près des collections des créateurs, tout en vendant ses produits à des petits prix. Inditex qui a su étendre son modèle à l’international, détient aujourd’hui un réseau de 6 700 magasins, dans près de 90 pays.Lors des derniers résultats trimestriels clos fin avril, le groupe avait publié un bénéfice net très supérieur aux attentes des analystes, à 521 millions d’euros, en hausse de 28 %, son augmentation la plus forte depuis deux ans. En 2013, le chiffre d’affaires avait progressé de 13 %, à 4,37 milliards d’euros.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.08.2015 à 06h50   La NASA continuera de confier à la Russie l’acheminement de ses astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS), des restrictions financières ayant retardé d’autres solutions aux Etats-Unis, a annoncé mercredi 5 août l’agence spatiale américaine.Dans une lettre au Congrès, l’administrateur de la NASA, Charles Boden, a chiffré le prolongement de ce contrat jusqu’en 2019 à environ 490 millions de dollars (450 millions d’euros). Le contribuable américain paiera ainsi à la Russie 80 millions de dollars par siège sur une navette Soyouz au moment où les Etats-Unis ont décidé de renforcer les sanctions contre la Russie en raison de son soutien aux rebelles pro-russes dans l’est de l’Ukraine.Lire : La NASA suspend « tout contact » avec la Russie... sauf pour l'ISS« Malheureusement, depuis cinq ans maintenant, le Congrès (...) ne finance plus de façon adéquate le programme Commercial Crew pour rétablir les lancements de vols spatiaux habités sur le sol américain cette année, comme prévu », écrit Charles Bolden.« La conséquence en est une dépendance totale par rapport au vaisseau russe Soyouz comme véhicule de transport de nos équipes américaines et des équipages de nos partenaires internationaux ».Partenariat avec SpaceX et BoeingLa NASA a mis ses navettes spatiales à la retraite en 2011. Elle a noué un partenariat avec les sociétés privées SpaceX et Boeing pour développer des véhicules capables d’acheminer ses astronautes vers l’ISS et de les ramener sur la Terre.La NASA pensait entamer les vols privés en 2017, mais le projet de loi de finances pour l’année fiscale qui commence le 1er octobre prévoit de réduire le programme Commercial Crew, ce qui devrait se traduire par des délais supplémentaires et une hausse des coûts, souligne l’administrateur de la NASA.Egalement mercredi, la société Orbital ATK, une des deux sociétés qui acheminent de la marchandise vers l’ISS dans le cadre d’un autre programme de la NASA, a annoncé qu’une paire de moteurs russes pour sa fusée Antares rénovée étaient arrivés aux Etats-Unis. La fusée d’Orbital est clouée au sol depuis un accident de lancement en octobre dernier. Elle devrait être à nouveau opérationnelle en mars. Patrick Roger Le Conseil constitutionnel a validé, mercredi 5 août, l’essentiel de la loi sur la croissance et l’activité, dite « loi Macron », qui a occupé une bonne partie des débats parlementaires au premier semestre et obligé le gouvernement à recourir à l’article 49-3 de la Constitution pour la faire adopter. La haute juridiction a toutefois censuré tout ou partie de 23 articles sur les 308 que comportait le texte de loi.Parmi les dispositions censurées figure notamment l’article 266 qui prévoyait un plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement sans cause réelle ni sérieuse.Les juges constitutionnels ont estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise méconnaissait le principe d’égalité devant la loi. Ce qui va contraindre le gouvernement à revoir son dispositif s’il souhaite en maintenir le principe.Les « trois quarts » des décrets pris dans les prochains moisPas moins de 18 articles ont été censurés au motif qu’ils avaient été introduits irrégulièrement, sous forme d’amendements, dans le texte de loi : ce qu’on appelle des cavaliers législatifs.Parmi ceux-ci, on relèvera l’article 201 portant sur la gestion des déchets nucléaires stockés en profondeur, ce qui concerne le centre industriel de stockage géologique (Cigéo) de Bure. Sur ce point, un nouveau texte devrait être présenté début 2016. Autre « cavalier » censuré, l’article 225 introduisant des dérogations à la loi Evin sur l’interdiction de la publicité en faveur des boissons alcooliques.Joint par Le Monde, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, se félicite que la loi ait été « validée en totalité dans ses principes et à 98 % dans les détails, en particulier sur la réforme des professions réglementées qui avait fait l’objet de nombreuses attaques ».Il assure que les « trois quarts » des décrets réglementaires seront pris dans les prochains mois. Ainsi, la réforme de l’ouverture dominicale et en soirée des commerces devrait être effective d’ici à la fin septembre, la libéralisation des lignes d’autocar à partie de la mi-octobre et la réforme des professions réglementées fin octobre.Lire notre analyse :Neuf points de crispation sur la loi MacronPatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.08.2015 à 14h45 • Mis à jour le05.08.2015 à 19h10 | Catherine Quignon La génération Erasmus n’hésite plus à franchir les frontières pour faire des études, trouver un job… et aussi lancer sa boîte. Le nombre de Français créateurs d’entreprise à l’étranger a doublé en dix ans. En 2013, près de deux Français sur dix installés hors de l’Hexagone en faisaient partie, contre un sur dix seulement en 2003, d’après une enquête de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris Ile-de-France réalisée en 2014.Peur de la pression fiscale, marchés plus dynamiques… Aux yeux des jeunes entrepreneurs, parfois adeptes du french bashing, il peut sembler plus facile de se lancer sous d’autres cieux. « Portés par leur esprit de conquête, certains entrepreneurs ont le sentiment de trouver ailleurs un écosystème plus favorable qu’en France », souligne Marc Desjardins, responsable de l’offre International chez Soregor, une société qui accompagne les entreprises dans leur développement.Mais la terre promise se révèle parfois plus hostile que prévu. Timothée Saumet en sait quelque chose. Fort du succès de Tilkee, un logiciel de prospection commerciale qu’il a lancé en France il y a un an et demi, ce trentenaire vient de partir à Philadelphie pour s’attaquer au marché américain et démarcher des business angels. Mais, contrairement aux idées reçues, il constate que s’implanter dans le pays de la libre entreprise est relativement ardu. « Au niveau des visas, les procédures sont longues et très coûteuses, indique-t-il. Quant aux investisseurs, ils craignent que l’on s’enfuie avec l’argent. » Enfin, les usages nord-américains réservent aussi leurs surprises : « Aux Etats-Unis, il est facile d’obtenir un premier rendez-vous et un Français peut croire que c’est dans la poche, explique-t-il. Mais ici, c’est décrocher un second entretien qui est compliqué. »Contraintes sous-estiméesLes entrepreneurs ne mesurent pas toujours les difficultés qui les attendent. « Ils négligent souvent les aspects réglementaires de leur pays d’accueil », constate Marc Desjardins. Les obligations administratives, fiscales et sociales, par exemple, peuvent être aussi voire plus contraignantes qu’en France.Installée en Inde, Johanne Barbier, 31 ans, s’est confrontée à une administration kafkaïenne lorsqu’elle a cofondé avec son compagnon l’entreprise Titri Digital Services. « Le temps pour créer notre entreprise a été très long, dit-elle. Il y a toujours eu un document à recommencer parce que la procédure venait de changer. » Sans compter les problèmes de corruption : « Une fois, un policier est venu pour chercher un billet, raconte l’entrepreneuse. Nous avons réussi à nous en sortir en faisant les innocents et en lui offrant un chocolat. » En Europe, l’environnement est a priori moins difficile. Londres et Berlin se battent pour attirer les jeunes pousses. La capitale allemande séduit par son dynamisme et ses loyers bon marché, au point d’être victime de son succès. Après avoir suivi son futur mari à Berlin, Mélanie von Richthofen, fondatrice de la société Gourmet de France, s’est lancée dans l’aventure entrepreneuriale. « Créer une entreprise en Allemagne n’est pas très compliqué », estime-t-elle. Mais contrairement au reste du pays, réputé pour sa bonne santé économique, la population berlinoise constitue une clientèle désargentée et blasée, qu’il est difficile de séduire. C’est d’ailleurs ce qui a incité l’entrepreneuse à abandonner son premier projet de restaurant-bar au profit d’une offre B to B (marché interentreprises). « Comme les baux sont modiques ici, on n’arrête pas de voir des cafés s’ouvrir et fermer », constate-t-elle.« S’il s’agit de partir pour payer moins de charges, il y a des chances de se planter », résume M. Desjardins. Au demeurant, la France présente aussi des avantages : « Au niveau de la fiscalité, ça reste tout à fait raisonnable quand on est une petite entreprise et, avec le statut d’auto-entrepreneur, les formalités sont très réduites, note Timothée Saumet. De plus, on a droit à énormément d’aides. » La France, un eldorado pour les entrepreneurs ? Ici comme ailleurs, la réussite de son projet passe d’abord par un plan bien préparé.Catherine Quignon Marie Charrel La saignée est brutale. Depuis la réouverture de la Bourse d’Athènes, lundi 3 août, les actions des banques grecques se sont effondrées de près de 60 %. L’économie hellène, exsangue, peinera à s’en relever. Il faudra recapitaliser les établissements – du moins, ceux qui survivront.Le contrôle des capitaux, instauré le 29 juin, ne sera pas levé avant des mois. Et la limitation des retraits de cash aux distributeurs – ils sont aujourd’hui plafonnés à 420 euros par semaine et par personne – compliquera le quotidien des Grecs pendant des semaines encore.Cette dernière restriction a une conséquence surprenante : les Grecs se sont rués sur les cartes bancaires. Selon Bloomberg, plus de 1 million de nouvelles cartes ont été émises depuis la fermeture des banques hellènes le 29 juin, pour trois semaines. La Banque nationale de Grèce, premier établissement du pays, en a émis 400 000 en juillet. Alpha Bank, le deuxième, 200 000 : autant que sur l’ensemble de 2014. Selon les chiffres de Visa cités par Bloomberg, les règlements par carte bancaire ont fait un bond de 135 % dès l’instauration du contrôle de capitaux. Pour cause : ils ne sont pas plafonnés à l’intérieur du pays.Une petite révolutionCes demandes de carte émanent en particulier des retraités, qui avaient jusque-là l’habitude d’aller chercher leur retraite, en liquide, au guichet de leur banque. Lorsque ces dernières ont baissé leur rideau, nombre d’entre eux se sont retrouvés à court d’argent. Si bien que les établissements ont dû exceptionnellement rouvrir leurs portes à ceux ne possédant pas de carte, afin de leur permettre de retirer au moins 120 euros… Les files d’attente aux cheveux gris avaient alors soulevé l’émotion des médias internationaux.Ce n’est pas tout : nombre de professionnels jusqu’ici peu adeptes du genre, comme les médecins et les petits commerçants, s’équipent aussi de systèmes permettant à leurs clients, à court de billets, de régler par carte.Ça n’a l’air de rien, mais dans un pays où le paiement en liquide est roi, c’est une petite révolution. Certains observateurs se prennent même à rêver : une fois le nouveau plan d’aide à Athènes signé et le système bancaire stabilisé, l’usage plus répandu de la carte bancaire pourrait aider à lutter contre la fraude fiscale et l’économie souterraine. Toujours ça de pris…Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.08.2015 à 18h05 • Mis à jour le05.08.2015 à 06h43 | Sandrine Morel (Madrid, correspondance) L’Espagne va mieux, et le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy entend faire en sorte que cela se voie dans le budget 2016, présenté mardi 4 août au Parlement par le ministre des finances Cristobal Montoro.Véritable outil de propagande électoral, alors que des élections législatives se tiendront à l’automne, il comprend des baisses d’impôts sur le revenu et les sociétés, déjà avancées au 1er juillet dernier, et qui se reproduiront « à mesure qu’augmentera notre capacité budgétaire », a promis M. Montoro.Coup de pouce aux fonctionnairesIl prévoit, pour la première fois depuis 2009, une légère revalorisation du salaire des fonctionnaires, de 1 %. Il augmente la part des dépenses sociales de 3,8 %, afin d’améliorer les ressources des familles en difficulté, les aides des personnes dépendantes ou les bourses scolaires. La recherche civile bénéficiera de 2,2 % de plus. Les dépenses culturelles augmentent de 7,2 %. Et l’investissement public, qui avait bondi de 8,5 % en 2015, augmentera encore, mais d’à peine 1 %.Avec une croissance du PIB prévue de 3,3 % en 2015 et de 3 % en 2016, selon les chiffres du gouvernement, soutenue par une forte reprise de la demande interne, le gouvernement espagnol a vu augmenter considérablement ses recettes fiscales. Les revenus de l’impôt sur les sociétés devraient ainsi augmenter de 10 %, selon les prévisions de Madrid. De plus, grâce à la croissance de l’emploi attendue, de 3 % cette année et la suivante, les dépenses totales en indemnités de chômage devraient baisser de 3,5 milliards d’euros (- 22 %). Et les intérêts de la dette baisser de 10 % grâce à la réduction des taux, symbole du retour de la confiance des investisseurs.Discours politiqueAinsi, bien qu’il doive poursuivre la politique d’austérité afin de rabaisser le déficit public de 4,2 % cette année à 2,8 % l’an prochain, le gouvernement dispose d’une marge suffisante pour « rendre à la société espagnole l’effort qu’elle a fourni ces dernières années, » a souligné M. Montoro.Transformant le discours de présentation du budget en véritable discours politique et bilan de législature, le ministre des finances a été clair : « Ce qui nous a permis de sortir de la crise, c’est l’austérité », a déclaré M. Montoro, qui a comparé, comme le font régulièrement ses collègues de gouvernement, la situation de l’Espagne à celle de la Grèce, où « les mouvements de capitaux sont limités car ils n’ont pas mené chez eux la politique économique que nous menons en Espagne depuis 2012. »Tout n’est cependant pas rose dans le royaume. Les légères augmentations budgétaires sont très loin de rétablir le niveau de dépenses publiques antérieur à la crise. La dette s’approchera des 100 % du PIB (98,7 %) cette année avant de commencer sa possible descente. Le nombre de chômeurs de longue durée, ne percevant plus qu’une faible indemnité de 426 euros par mois, explique aussi la baisse des dépenses de chômage. La reprise de l’emploi cache une augmentation des emplois précaires.Réduire le poids de la dette« Nous avons mené une politique économique rigoureuse qui nous a permis de sortir l’Espagne de la crise (…), de nous situer à la pointe de la croissance et de la création d’emplois dans la zone euro », s’est félicité de son côté M. Montoro, qui a souligné que l’an prochain le pays affichera « pour la première fois un excédent primaire nominal qui lui permettra de réduire le poids de la dette publique », avant de promettre, pour la prochaine législature, « si le veulent les Espagnols, » de récupérer « le niveau d’emploi antérieur à la crise. »Pour que le budget 2016 soit approuvé avant la dissolution des chambres, probablement fin septembre, le gouvernement a décidé d’appuyer sur l’accélérateur et de le faire voter en première lecture aux députés, qui voient leurs vacances écourtées, fin août.Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Sallon Cent quarante-six ans après le percement du canal de Suez, entre la mer Rouge et la Méditerranée, l’Egypte a commencé l’inauguration, jeudi 6 août en début d’après-midi, de l’extension de cette voie majeure du commerce maritime mondial et poumon économique du pays, avec la France pour invité d’honneur.Dans son uniforme de maréchal à la retraite, le président Abdel Fattah Al-Sissi, qui dirige l’Egypte d’une main de fer, a embarqué en début d’après-midi à Ismaïlia, au beau milieu du canal, pour conduire la parade navale à bord d’un élégant yacht, qui était suivi par des navires de guerre, dont la frégate multimission (Fremm) récemment achetée à la France. De nombreux invités ont rejoint le président égyptien pour la cérémonie, dont le président palestinien, Mahmoud Abbas, le roi Abdallah II de Jordanie, ou encore le premier ministre grec, Alexis Tsipras. Le président français, François Hollande, est arrivé vers 15 h 30 en Egypte, en compagnie du ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian. Le chef de l’Etat français, invité d’honneur, siège au premier rang de la cérémonie, à côté du président égyptien.#Suez travail, fierté, espoir, prospérité sont les maîtres mot du discours— helenesallon (@Sallon Helene)require(["twitter/widgets"]);#suez egypte et canal comme ponts entre orient et occident— helenesallon (@Sallon Helene)require(["twitter/widgets"]);Le modèle NasserAu lendemain de son accession à la présidence, en mai 2014, le maréchal Sissi, ex-chef de l’armée, qui a destitué le président islamiste Mohamed Morsi, avait fait du doublement du canal de Suez le projet phare de son mandat et de sa vision d’une « nouvelle Egypte ».Prenant pour modèle le président Gamal Abdel Nasser, dont le mandat a été marqué par la nationalisation du canal de Suez en 1956 et la construction du barrage d’Assouan en 1970, M. Sissi a su faire vibrer la fibre nationaliste et la fierté égyptienne en promettant de baser sur l’élargissement du canal la relance d’une économie minée par quatre années d’instabilité politique.Le nom de la France est associé à tout jamais à l’ouvrage, achevé en 1869 par le diplomate et entrepreneur français Ferdinand de Lesseps. Mais la présence du président François Hollande, invité d’honneur de la cérémonie du 6 août, n’a pas à voir qu’avec l’histoire. « C’est un grand rendez-vous pour l’Egypte et un moment important de notre relation bilatérale. Quel que soit le jugement que l’on peut porter sur le bilan et les perspectives de la présidence Sissi, l’Egypte a retrouvé un caractère incontournable sur le plan régional. C’est un partenaire avec lequel il faut travailler », confie une source diplomatique. L’invitation, lancée lors de la visite à Paris, en novembre 2014, du président Sissi, est venue sceller le partenariat stratégique entre les deux pays, concrétisé en février par la vente de vingt-quatre avions Rafale et d’une frégate multimission.Le slogan de l’événement, « Le cadeau de la mère du monde au monde », est à la hauteur des ambitionsLe bâtiment de guerre et trois des avions de combat ont été livrés à temps au Caire pour offrir à M. Sissi, ainsi qu’à M. Hollande et à son ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, le plaisir de les voir parader sous les yeux d’un parterre de chefs d’Etat et de personnalités internationales, dans le port d’Ismaïlia, jeudi. Après le succès diplomatique de la conférence économique de Charm El-Cheikh, en mars, le président Sissi a de nouveau réussi à donner une stature internationale à l’événement, réunissant, pour une cérémonie annoncée comme « pharaonique » et placée sous haute sécurité face à la recrudescence des attaques terroristes dans la péninsule du Sinaï et au Caire, des délégations du monde entier, dont celles du chef du gouvernement russe, Dmitri Medvedev, du premier ministre grec, Alexis Tsipras, ou du président palestinien, Mahmoud Abbas. Le slogan de l’événement, « le cadeau de la mère du monde (“Oum Al-Dounia”) au monde », est à la hauteur des ambitions. Achevés à la fin de juillet, les travaux ont permis de doubler la circulation du canal sur 72 des 193 kilomètres de sa longueur, par l’élargissement de 37 km du canal historique et le creusement d’une nouvelle voie de 35 km. Le doublement des voies doit réduire de vingt heures à onze heures le temps de passage dans un sens, et de huit heures à trois heures dans l’autre sens, et permettre le passage de 97 bateaux par jour à l’horizon 2023 au lieu de 49 actuellement. Dans ses phases ultérieures, le projet prévoit le développement de la zone économique du canal de Suez, notamment la construction de six tunnels routiers et ferroviaires, de nouveaux ports et de zones industrielles et commerciales. Ces projets, dont le coût d’aménagement est évalué à 15 milliards de dollars (13,7 milliards d’euros), seront financés par des investisseurs étrangers et pourraient créer un million d’emplois, selon les autorités égyptiennes.Course de vitesse avec le canal de Panama Il a fallu toute la détermination du président Sissi pour réaliser, en un temps record, ce projet, imaginé dans les années 1980 sous la présidence de Hosni Moubarak et ressorti, sans succès, en mai 2013, par son successeur, Mohamed Morsi. Lors du lancement officiel du chantier, le 5 août 2014, M. Sissi avait créé la surprise en exigeant sa réalisation en un an, au lieu des trois à cinq années envisagées par les experts. Le président égyptien avait justifié son empressement du fait du retard pris par l’Egypte en matière de développement économique. Cette course de vitesse doit aussi beaucoup aux travaux de doublement du canal de Panama, principal concurrent du chenal égyptien, qui doivent s’achever à la fin de 2016.Le projet a rencontré un véritable succès en Egypte. En dix jours, 64 milliards de livres égyptiennes (7,5 milliards d’euros) ont été levées pour financer le projet, dont 80 % auprès de particuliers qui se sont précipités pour souscrire aux bons de participation. Pour des raisons affichées de sécurité et d’efficacité, la supervision du projet a été confiée au génie de l’armée, sous l’autorité du vice-amiral Mohab Mamiche, président de l’Autorité du canal de Suez depuis août 2012. Pendant un an, 400 entreprises privées et 25 000 ouvriers ont été mobilisés jour et nuit pour extraire 260 millions de tonnes de sable. Les délais impartis ont obligé les autorités à solliciter des sociétés étrangères pour le dragage, revenant sur l’objectif affiché d’un ouvrage à 100 % égyptien.Le succès de l’entreprise a fait taire les critiques qui estimaient les délais intenables. L’incertitude demeure quant à ses retombées économiques. Le gouvernement égyptien projette 13,2 milliards de dollars de recettes en droits de passage d’ici à 2023, contre 5,3 milliards actuellement. Pour les experts, la réduction de quelques heures de la traversée – sur des trajets de plusieurs semaines – et l’augmentation des capacités de transit du canal de Suez n’auront pas forcément pour effet d’augmenter le nombre de cargos. L’orientation du commerce mondial, en stagnation depuis 2008, reste un domaine sur lequel le président Sissi n’a pas prise. Hélène SallonMoyen-OrientSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.08.2015 à 09h54 • Mis à jour le04.08.2015 à 10h24 | Anne Eveno Détrôné, le roi Apple en Chine sur le marché des smartphones. Pendant deux trimestres consécutifs – le dernier de 2014 et le premier de 2015 – le fabricant des iPhone s’était emparé du titre de plus gros vendeur de téléphones intelligents du marché chinois, en grande partie grâce au succès de ses derniers nés l’iPhone 6 et l’iPhone 6 Plus.Mais les constructeurs locaux tiennent enfin leur revanche. Selon le cabinet Canalys, au deuxième trimestre 2015, Apple a chuté de la première marche du podium pour retomber à la 3e place, derrière Xiaomi et Huawei.Selon cette étude, Xiaomi détenait à la fin juin une part de marché de 15,9 %, talonné par Huawei avec 15,7 %. A eux deux, ces groupes peuvent donc revendiquer un tiers du marché chinois. Apple pointe en troisième position, suivi du sud-coréen Samsung et du chinois Vivo. Le cabinet Canalys ne livre pas de données pour ces trois fabricants, réservant à ses clients et pour la fin de cette semaine l’intégralité de son étude.« La compétition entre les principales marques de smartphones n’a jamais été aussi intense. Xiaomi aura fort à faire pour se maintenir en tête sur les trimestres à venir », observe dans le communiqué de Canalys, l’analyste Wang Jingwen.47,5 millions d’IPhones vendus en un trimestreA Wall Street, les résultats de cette analyse ont affecté Apple, d’autant que plane le spectre d’un ralentissement de l’économie chinoise. L’action a reculé en clôture lundi de 2,36 %, revenant à ses niveaux de la fin janvier 2015. Entre-temps, Apple a publié des résultats stratosphériques, faisant état de la vente au dernier trimestre de 2014 de 74,8 millions d’iPhone, et son action s’était envolée.Selon les chiffres publiés fin juillet par Apple, le groupe de Cupertino a tout de même vendu 47,5 millions d’iPhone lors du trimestre achevé en juin, soit une hausse de 35 % sur un an. Les smartphones représentant 63 % des ventes du groupe. La déception au niveau des volumes est par ailleurs compensée par une forte hausse du prix de vente moyen, soutenu par le succès des iPhone 6 et iPhone 6 Plus, le dernier modèle et aussi le plus cher. Le prix de vente moyen est ainsi passé en un an de 561 à 660 dollars.Lire aussi :L’iPhone porte à nouveau les résultats d’AppleDans ce contexte, la Chine demeure, malgré tout, un moteur pour les bénéfices d’Apple. le groupe y a doublé ses ventes en un an, portant son chiffre d’affaires à plus de 13 milliards de dollars pour le trimestre courant d’avril à juin 2015. Et malgré la lutte acharnée à laquelle se livrent les acteurs sur ce marché, Tim Cook a été très clair en juillet dernier.« Nous sommes extrêmement optimistes sur la Chine […] Nous serions fous de changer nos plans » d’investissements accrus, a commenté le patron d’Apple, évoquant « un niveau incroyable et inédit d’opportunités. »Anne EvenoJournaliste au Monde Sandrine Morel (Madrid, correspondance) L’Espagne va mieux, et le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy entend faire en sorte que cela se voie dans le budget 2016, présenté mardi 4 août au Parlement par le ministre des finances Cristobal Montoro.Véritable outil de propagande électoral, alors que des élections législatives se tiendront à l’automne, il comprend des baisses d’impôts sur le revenu et les sociétés, déjà avancées au 1er juillet dernier, et qui se reproduiront « à mesure qu’augmentera notre capacité budgétaire », a promis M. Montoro.Coup de pouce aux fonctionnairesIl prévoit, pour la première fois depuis 2009, une légère revalorisation du salaire des fonctionnaires, de 1 %. Il augmente la part des dépenses sociales de 3,8 %, afin d’améliorer les ressources des familles en difficulté, les aides des personnes dépendantes ou les bourses scolaires. La recherche civile bénéficiera de 2,2 % de plus. Les dépenses culturelles augmentent de 7,2 %. Et l’investissement public, qui avait bondi de 8,5 % en 2015, augmentera encore, mais d’à peine 1 %.Avec une croissance du PIB prévue de 3,3 % en 2015 et de 3 % en 2016, selon les chiffres du gouvernement, soutenue par une forte reprise de la demande interne, le gouvernement espagnol a vu augmenter considérablement ses recettes fiscales. Les revenus de l’impôt sur les sociétés devraient ainsi augmenter de 10 %, selon les prévisions de Madrid. De plus, grâce à la croissance de l’emploi attendue, de 3 % cette année et la suivante, les dépenses totales en indemnités de chômage devraient baisser de 3,5 milliards d’euros (- 22 %). Et les intérêts de la dette baisser de 10 % grâce à la réduction des taux, symbole du retour de la confiance des investisseurs.Discours politiqueAinsi, bien qu’il doive poursuivre la politique d’austérité afin de rabaisser le déficit public de 4,2 % cette année à 2,8 % l’an prochain, le gouvernement dispose d’une marge suffisante pour « rendre à la société espagnole l’effort qu’elle a fourni ces dernières années, » a souligné M. Montoro.Transformant le discours de présentation du budget en véritable discours politique et bilan de législature, le ministre des finances a été clair : « Ce qui nous a permis de sortir de la crise, c’est l’austérité », a déclaré M. Montoro, qui a comparé, comme le font régulièrement ses collègues de gouvernement, la situation de l’Espagne à celle de la Grèce, où « les mouvements de capitaux sont limités car ils n’ont pas mené chez eux la politique économique que nous menons en Espagne depuis 2012. »Tout n’est cependant pas rose dans le royaume. Les légères augmentations budgétaires sont très loin de rétablir le niveau de dépenses publiques antérieur à la crise. La dette s’approchera des 100 % du PIB (98,7 %) cette année avant de commencer sa possible descente. Le nombre de chômeurs de longue durée, ne percevant plus qu’une faible indemnité de 426 euros par mois, explique aussi la baisse des dépenses de chômage. La reprise de l’emploi cache une augmentation des emplois précaires.Réduire le poids de la dette« Nous avons mené une politique économique rigoureuse qui nous a permis de sortir l’Espagne de la crise (…) de nous situer à la pointe de la croissance et de la création d’emplois dans la zone euro », s’est félicité de son côté M. Montoro, qui a souligné que l’an prochain le pays affichera « pour la première fois un excédent primaire nominal qui lui permettra de réduire le poids de la dette publique », avant de promettre, pour la prochaine législature, « si le veulent les Espagnols, » de récupérer « le niveau d’emploi antérieur à la crise. »Pour que le budget 2016 soit approuvé avant la dissolution des chambres, probablement fin septembre, le gouvernement a décidé d’appuyer sur l’accélérateur et de le faire voter en première lecture aux députés, qui voient leurs vacances écourtées, fin août.Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.08.2015 à 09h54 • Mis à jour le04.08.2015 à 10h24 | Anne Eveno Détrôné, le roi Apple en Chine sur le marché des smartphones. Pendant deux trimestres consécutifs – le dernier de 2014 et le premier de 2015 – le fabricant des iPhone s’était emparé du titre de plus gros vendeur de téléphones intelligents du marché chinois, en grande partie grâce au succès de ses derniers nés l’iPhone 6 et l’iPhone 6 Plus.Mais les constructeurs locaux tiennent enfin leur revanche. Selon le cabinet Canalys, au deuxième trimestre 2015, Apple a chuté de la première marche du podium pour retomber à la 3e place, derrière Xiaomi et Huawei.Selon cette étude, Xiaomi détenait à la fin juin une part de marché de 15,9 %, talonné par Huawei avec 15,7 %. A eux deux, ces groupes peuvent donc revendiquer un tiers du marché chinois. Apple pointe en troisième position, suivi du sud-coréen Samsung et du chinois Vivo. Le cabinet Canalys ne livre pas de données pour ces trois fabricants, réservant à ses clients et pour la fin de cette semaine l’intégralité de son étude.« La compétition entre les principales marques de smartphones n’a jamais été aussi intense. Xiaomi aura fort à faire pour se maintenir en tête sur les trimestres à venir », observe dans le communiqué de Canalys, l’analyste Wang Jingwen.47,5 millions d’IPhones vendus en un trimestreA Wall Street, les résultats de cette analyse ont affecté Apple, d’autant que plane le spectre d’un ralentissement de l’économie chinoise. L’action a reculé en clôture lundi de 2,36 %, revenant à ses niveaux de la fin janvier 2015. Entre-temps, Apple a publié des résultats stratosphériques, faisant état de la vente au dernier trimestre de 2014 de 74,8 millions d’iPhone, et son action s’était envolée.Selon les chiffres publiés fin juillet par Apple, le groupe de Cupertino a tout de même vendu 47,5 millions d’iPhone lors du trimestre achevé en juin, soit une hausse de 35 % sur un an. Les smartphones représentant 63 % des ventes du groupe. La déception au niveau des volumes est par ailleurs compensée par une forte hausse du prix de vente moyen, soutenu par le succès des iPhone 6 et iPhone 6 Plus, le dernier modèle et aussi le plus cher. Le prix de vente moyen est ainsi passé en un an de 561 à 660 dollars.Lire aussi :L’iPhone porte à nouveau les résultats d’AppleDans ce contexte, la Chine demeure, malgré tout, un moteur pour les bénéfices d’Apple. le groupe y a doublé ses ventes en un an, portant son chiffre d’affaires à plus de 13 milliards de dollars pour le trimestre courant d’avril à juin 2015. Et malgré la lutte acharnée à laquelle se livrent les acteurs sur ce marché, Tim Cook a été très clair en juillet dernier.« Nous sommes extrêmement optimistes sur la Chine […] Nous serions fous de changer nos plans » d’investissements accrus, a commenté le patron d’Apple, évoquant « un niveau incroyable et inédit d’opportunités. »Anne EvenoJournaliste au Monde Philippe Jacqué Les premiers nuages s’annoncent à l’horizon pour les constructeurs d’automobiles haut de gamme allemands. Pour l’instant, ils ne sont pas bien épais, mais ils commencent à gâcher le paysage. Et notamment, celui du roi du « premium » germanique : BMW. Le groupe de Munich a publié, mardi 4 août, ses résultats financiers pour le premier semestre qui font apparaître un chiffre d’affaires en progression de 17,6 %, à 45 milliards d’euros, avec un résultat opérationnel en hausse de 40 % à près de 5 milliards d’euros. Mais le bénéfice net, toujours plantureux à 3,265 milliards, n’a pour sa part progressé que de 1,2 %. Et c’est là où le bât blesse.Le numéro un mondial du « premium » voit sa division automobile souffrir. Ce n’est pas encore très spectaculaire. Le chiffre d’affaires de cette branche est toujours en forte hausse de 15 %, à 40 milliards d’euros, grâce notamment à l’euro faible, qui a gonflé mécaniquement les profits engrangés aux États-Unis ou en Chine, les deux marchés les plus importants du groupe avec l’Europe.Mais les profits opérationnels de cette division commencent à dévisser. Sur le premier semestre, ils baissent de 3,6 % par rapport à la même période de 2014, pour atteindre toujours un respectable 3,6 milliards d’euros. Mais au deuxième trimestre, la glissade est bien plus notable puisqu’elle atteint 15,8 %. Et la marge opérationnelle s’affiche à 8 %, contre 10,5 % un an plus tôt.« Moins de très grosses berlines ou SUV »BMW commence en fait à sentir les effets du ralentissement du marché chinois et de la bataille menée depuis plusieurs années par le pouvoir contre la corruption et les voitures tape à l’œil. « On y vend moins de très grosses berlines ou SUV [4x4 urbain], les plus profitables, mais nous voyons, un peu, comme en Europe, une descente en gamme vers des véhicules moins spectaculaires », consent-on à indiquer au sein du groupe.Lire aussi :Automobile : la « cash machine » chinoise donne des signes de faiblessePour BMW a déclaré, la situation en Chine pourrait avoir des implications sur les résultats annuels. « La deuxième moitié de l’année sera plus fortement affectée par les investissements, les coûts de développement et les coûts de personnel. En cas d’accroissement des défis sur le marché chinois, nous ne pouvons pas exclure des effets sur nos prévisions », a déclaré, mardi, le directeur financier du groupe lors d’une conférence de presse téléphonique.BMW, numéro deux du « premium » dans l’Empire du Milieu, n’est néanmoins pas le plus exposé sur ce marché. Audi, qui a présenté le 30 juillet des résultats financiers également très solides (30 milliards d’euros de chiffre d’affaires, en hausse de 11,6 %) est bien plus en difficulté. Celui qui vend près du tiers de ses véhicules mondiaux en Chine a révisé pour la première fois à la baisse ses ambitions annuelles sur le premier marché de la planète. Le groupe ne commercialisera pas les 600 000 véhicules qu’il espérait en début d’année.Rupert Stadler, le PDG du constructeur d’Ingoldstadt, ne nie pas les difficultés en Chine. Il a d’ailleurs congédié Dietmar Voggenreiter, le patron local depuis six ans. Pour le moment, la reprise du marché européen préserve les résultats de la filiale de Volkswagen par rapport à la décélération chinoise. Le résultat opérationnel a augmenté de 9,1 %, à 2,9 milliards d’euros, soit une marge opérationnelle de 9,8 %. Et le bénéfice net semestriel du groupe s’élève à 2,4 milliards d’euros, contre 2,3 milliards un an plus tôt.Mercedes refait son retardBMW, qui a vendu dans le monde encore 932 000 unités au premier semestre, et Audi, numéro deux avec 902 000 unités, voient revenir dans leur rétroviseur Mercedes. Avec 898 000 véhicules vendus au premier semestre, le groupe de Stuttgart refait son retard. Et financièrement, il ne connaît pas les désagréments de ses concurrents.Après des plans d’économies à répétition, un rapprochement stratégique avec Renault-Nissan, un large renouvellement de sa gamme, souligné par un nouveau design très agressif, la marque à l’étoile a réalisé un profond travail qui finit par payer.Le chiffre d’affaires de sa division automobile est passé de 35 à 40 milliards d’euros, et son résultat opérationnel a atteint 4,1 milliards d’euros, contre 2,6 milliards un an plus tôt. Pour le semestre, la marge opérationnelle de cette division dépasse les 10 %, le meilleur niveau du trio allemand du haut de gamme.Pis, pour ses concurrents germaniques, Mercedes ne connaît pas encore la crise en Chine. Ses ventes s’y sont envolées de 39 % sur le seul mois de juin, contre des baisses inédites pour ses concurrents. La raison : Mercedes part de bien plus bas après de nombreux problèmes avec ses distributeurs locaux. Sur les six premiers mois de l’année, il a écoulé 158 000 voitures, contre 274 000 à Audi et 231 000 à BMW.Lire aussi :Les constructeurs automobiles allemands rachètent l’activité cartographie de Nokia pour contrer Google MapsPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.08.2015 à 07h02 • Mis à jour le04.08.2015 à 14h09 | Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Samsung Electronics va créer un fonds pour dédommager les employés de ses usines ayant contracté un cancer. Annoncé lundi 3 août, il sera doté de 100 milliards de wons (78 millions d’euros). Outre les salariés, les personnels sous contrat et les familles pourront en bénéficier. Le fonds financera par ailleurs des recherches et la formation d’experts pour l’amélioration de la sécurité sur les sites de production.Selon l’association Sharps (Soutien pour le droit et la santé des employés de l’industrie de semi-conducteurs), qui représente la plupart des malades du cancer, environ 200 travailleurs sont tombés malades après avoir travaillé dans des usines de semi-conducteurs de l’entreprise et 70 seraient décédés.La proposition formulée par Samsung Electronics, fleuron du premier des « chaebols » (conglomérats) sud-coréens, intervient aux termes de négociations avec les malades, leurs familles et plusieurs experts. Elle aurait pour but de réduire les attaques qui visent le groupe depuis 2007.22 cancers en 13 ansPlusieurs jeunes employés de sa branche semi-conducteurs sont décédés notamment de leucémie. Ils étaient souvent affectés à des tâches comme le « lavage » de semi-conducteurs, avec plongée à la main dans des solutions chimiques.En 2007, le père d’une des victimes, Hwang Yu-mi, une employée âgée de 22 ans de l’usine de Giheun, ouverte en 1983 au sud de Séoul, avait lancé un mouvement pour faire la lumière sur l’origine de la maladie. Samsung avait répliqué en niant l’existence d’un lien avec le poste occupé.Voir le grand format : Soutenu par plusieurs organisations syndicales, notamment la puissante confédération KCTU, le mouvement devenu Sharps a pris de l’ampleur. L’histoire de Hwang Yu-mi a même fait l’objet d’une adaptation au cinéma.Ciblé par plusieurs procès, Samsung Electronics a toujours refusé de transiger. Il finançait même le Service coréen du bien-être et de dédommagements des travailleurs, une agence gouvernementale partie prenante des procès, du côté du conglomérat.À la suite d’un nouveau décès par leucémie, en mars 2010, d’un employé de 23 ans, l’entreprise avait daigné reconnaître - sans pour autant admettre le lien avec l’activité effectuée - qu’en treize ans, 22 de ses ouvriers avaient contracté un cancer. Dix étaient décédés.Condamnation en 2011Une action en justice avait été lancée par les membres des familles de victimes et un premier verdict, rendu en juin 2011, leur a donné en partie raison. Samsung a dû les dédommager. Le gouvernement était intervenu deux mois plus tard pour demander à Samsung de « faire plus pour protéger son personnel ».Peu après, l’entreprise décidait de soutenir financièrement ses anciens employés victimes d’un cancer, pour des « motifs humanitaires ». Sharps avait critiqué cette décision, y voyant « un moyen d’obtenir le silence des malades en échange du paiement des frais médicaux. »La position de Samsung a véritablement évolué en mai 2014. L’entreprise a officiellement présenté ses excuses et promis des dédommagements. Tout en continuant de réfuter tout lien entre la maladie et l’usage de produits chimiques dans ses usines, le groupe avait admis qu’il aurait dû s’engager plus tôt à trouver une solution à la controverse. « Nous regrettons qu’une solution à cette question délicate n’ait pas été trouvée de manière plus appropriée », avait alors déclaré son vice-président Kwon Oh-hyun.À l’époque, les observateurs avaient estimé que Lee Kun-hee, à la tête du chaebol mais aujourd’hui hospitalisé et dans l’incapacité de reprendre ses fonctions, voulait résoudre le problème avant de transmettre le groupe à son fils Jae-yong.Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) La Banque centrale chinoise s’apprête à plafonner le montant des transactions que peuvent réaliser en ligne les consommateurs du pays, arguant du manque actuel de sécurité des paiements sur Internet.L’annonce est un revers pour les deux grands outils de paiement sur le Web, qui ont émergé ces dernières années en Chine et dont l’ascension concurrence, désormais, l’activité des banques traditionnelles : Alipay, la plate-forme du groupe Alibaba, qui gérait 48,9 % des paiements en ligne chinois au premier trimestre, et Tenpay, intégré à l’application de messagerie sur smartphone WeChat (19,9 % du marché) du géant Tencent. Ces deux outils ne permettent pas seulement de payer ses achats en ligne, de s’acquitter de ses factures ou de régler une course de taxi, ils rendent également possible les virements en quelques secondes et offrent des placements financiers.Selon une proposition rendue publique, vendredi 31 juillet, par la Banque populaire de Chine, et qui doit être adoptée après une phase de consultation des acteurs du secteur, les citoyens chinois verront leurs paiements limités à 1 000 yuans (147 euros) par jour sur les sites ne disposant que d’un seul niveau de vérification de l’identité du client et à 5 000 yuans (735 euros) sur les sites ayant au moins deux étapes de contrôle. Au-delà, le consommateur sera invité à compléter sa transaction par transfert bancaire.Lire aussi :Le ralentissement chinois va peser sur le commerce mondialRésistance des banquesLa banque centrale a cherché à minimiser l’impact de ces prochaines mesures sur l’usager, précisant auprès de l’agence de presse officielle, Chine nouvelle, que 61,3 % des clients en ligne ont dépensé moins de 1 000 yuans et 80,1 % moins de 5 000 yuans sur l’ensemble de l’année 2014.Alibaba a répondu par un communiqué ambigu, à mi-chemin entre soutien au régulateur et cynisme, soulignant : « Une industrie saine a besoin de supervision, une supervision en constante progression et prévisible. »Outre la guerre qu’ils se livrent entre eux, Alibaba et Tencent sont confrontés à la résistance des grandes banques chinoises, qui, pour la plupart, ne parviennent pas à proposer la même fluidité de service en ligne et des interfaces d’utilisation aussi ludiques que ces deux champions du Web.Selon le cabinet iResearch, spécialisé dans le suivi des tendances du Web en Chine, les paiements via plate-formes tierces, telles qu’Alipay et Tenpay, a progressé de 29,8 % au cours du seul premier trimestre de 2015, atteignant 2 400 milliards de yuans, 353 milliards d’euros.Inquiétudes sur le système financierAlibaba a déjà lancé un fonds offrant une rémunération attractive pour l’épargne de ses clients, Yuebao. Après s’être vu attribuer une licence bancaire, le groupe a lancé, le 25 juin, le service MyBank, proposant cette fois-ci des crédits aux particuliers.Lire aussi :Amazon va faire du crédit aux PME en Europe et en ChineLes grandes banques ne sont pas menacées à court terme – quatre d’entre elles se classaient en 2014 parmi les dix entreprises les plus rentables de la planète, dont au premier rang la Banque industrielle et commerciale de Chine. Mais elles s’inquiètent de louper ce virage important pour l’avenir.Pour freiner la progression de ces nouveaux géants du Web dans leur pré carré, les banques traditionnelles ont à leur avantage d’avoir l’attention du régulateur, inquiet des risques planant sur le système financier chinois.Lire aussi :Le système financier chinois fragiliséHarold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.08.2015 à 16h10 Lire aussi :Élevage : « Il faut redimensionner les exploitations »Par Hervé Morin, président du Nouveau CentreUn souvenir personnel résume la situation : au début des années 1980, mon père vendait ses bovins plus cher qu’on ne les vend aujourd’hui alors qu’en 30 ans, l’indice des prix à la consommation a doublé, les contraintes environnementales s’étant accrues et les coûts de production sur certains facteurs s’étant envolés.La crise est d’autant plus grave qu’une crise de la viande bovine a été suivie par une crise conjoncturelle et structurelle de la production laitière. La détresse des paysans est celle d’hommes et de femmes révoltés ne pouvant pas obtenir un smic alors qu’ils travaillent 365 jours par an avec une trésorerie exsangue les menant pour nombre d’entre eux au bord de la faillite.Lire aussi :La filière du lait s’accorde sur une revalorisation des prix jusqu’en décembreAu-delà de la détresse humaine, cette situation est d’autant plus ubuesque qu’elle conduit la France à laminer un potentiel de production dont on sait qu’il sera un atout considérable à l’horizon de 20 ans pour nourrir deux milliards de terriens qui accéderont au même pouvoir d’achat que nous et auront un même besoin de consommation.Crise conjoncturelle et structurelleCette situation est également absurde lorsque les ravages sur l’élevage amènent à « retourner » tous les champs qui peuvent devenir labourables au détriment de notre environnement, de nos paysages et en contradiction avec la nouvelle politique agricole commune. En ce qui concerne la crise de la production laitière, l’analyse est simple :Elle est conjoncturelle car l’embargo russe a totalement déstabilisé le marché puisque le lait allemand (250 000 tonnes de fromages n’ont plus preneur) est acheté à moindre prix par les centrales.Elle est aussi structurelle, car au-delà d’un prix d’achat du lait inférieur à son prix de production, les éleveurs doivent par ailleurs supporter une volatilité croissante des cours et un écart entre prix élevé et prix faible qui se creuse chaque année de plus en plus.Pour la majorité des exploitations, les coûts de production au 1 000 litres de lait sont autour de 300 euros quand le prix d’achat est d’environ de 280 euros (il faut bien entendu pondérer selon la qualité du lait livré).Lire aussi :Cinq questions sur le mouvement de protestation des éleveursCompte tenu de l’envol du prix des céréales, les coûts de production, notamment de l’alimentation du bétail ont doublé entre 2008 et aujourd’hui (il fallait dépenser en aliment de bétail 80 euros pour 1 000 litres de lait en 2008, pour 140 aujourd’hui). Par ailleurs la mise en conformité des élevages et leur modernisation ont amené les éleveurs français à beaucoup investir, les pressions environnementales ayant souvent freiné leur potentiel de production.Les mesures prises à la hâte pour répondre à l’urgence d’une crise que le gouvernement n’a pas vu venir, sont certes une bouffée d’oxygène, mais elles repoussent à demain les réformes de structures indispensables pour traiter les véritables problèmes de fond qui notamment sont liés aux déséquilibres de la filière agroalimentaire.Concentration de l’industrie laitièreTout d’abord, le monde agricole vit sous l’emprise d’un double cartel. Le premier est le monopole de la grande distribution, où quatre enseignes représentant plus de 80 % de la consommation française font la pluie et le beau temps.Le second est la concentration en quelques mains de l’abattage et de la transformation laitière, ces derniers subissant eux-mêmes la pression de la grande distribution. Le résultat est que nos éleveurs sont aujourd’hui des pions dans ce rapport de force.C’est pourquoi l’urgence est la mise en place d’une transparence des prix et d’un organisme indépendant qui, tous les six mois, serait amené à publier la construction du prix à la consommation car l’histoire de toutes les crises a démontré qu’à chaque fois que les prix baissaient à la production, il y avait toujours un ou plusieurs acteurs pour immédiatement tirer profit de la situation en améliorant ses marges (le plus souvent, la grande distribution).Comme la transparence sur les salaires des grands patrons a pu freiner certains abus, seule l’opinion publique est aujourd’hui capable de freiner les excès de la grande distribution ou de certains industriels. Pouvoir pointer du doigt les profiteurs est le meilleur moyen de réguler ces acteurs en situation de monopole, pour qui leur image est un élément clé de leur réussite économique.De plus, face à la concentration de l’industrie laitière, il faut favoriser la constitution d’organisations de producteurs suffisamment puissantes pour qu’elles puissent parler de façon plus équilibrée avec les industriels. Le développement des filières courtes et les filières dites de qualité (Appellation d’Origine Contrôlée, Appellation d’Origine Protégée, Bio…) sont autant de niches permettant de conserver la valeur ajoutée aux producteurs.Lire aussi :Protestation des éleveurs : l’opposition demande de « repenser le système »Pour la viande bovine, il est temps de pointer du doigt notre incapacité à développer notre exportation. On assiste à un phénomène en vérité assez « curieux » où la France se révèle extrêmement mauvaise pour répondre à des appels d’offres comme s’il y avait un consensus tacite pour ne pas favoriser la hausse des cours.Nous savons que l’industrie agroalimentaire française comme toute l’économie française est confrontée à des coûts de production plus élevés que ses concurrents européens (taxes et charges sociales…) mais cela ne suffit pas à expliquer nos insuffisances à l’exportation. De là à vouloir maintenir les prix bas, on finirait par le penser.Le retard FrançaisSerait-il par ailleurs indécent de construire un fonds de compensation géré par la profession agricole permettant de garantir un prix plancher aux éleveurs ? L’agriculture française étant un tout et le succès des uns conditionnant la réussite des autres, ce fonds pourrait être financé paritairement par des crédits publics et par un prélèvement sur les céréales au-delà d’un niveau de prix largement suffisant pour assurer un revenu aux exploitations céréalières. Les éleveurs pourraient ainsi être soutenus lorsque leurs coûts de production augmentent brutalement ou lorsqu’ils subissent des variations de cours liées à des chocs exogènes.Bien entendu, des politiques régionales peuvent accompagner les efforts de compétitivité et de productivité. C’est pourquoi les régions devraient s’engager plus largement pour favoriser l’amélioration des conditions de production (bâtiments, robots de traite…) et permettre aux agriculteurs de supporter des investissements liés aux contraintes environnementales et normatives.D’ailleurs il est consternant de constater le retard qu’a pris la France dans la mise en œuvre du deuxième pilier de la Politique agricole commune. Faute d’avoir anticipé les nouveaux dispositifs, peu d’exploitations profiteront des MAEC (Mesures Agri-Environnementales Climatiques) qui auraient pu être un complément de revenu non négligeable pour les éleveurs ayant encore des surfaces en herbe significatives.À cela s’ajoute le besoin de favoriser les revenus indirects comme ceux liés à la méthanisation. La différence de traitement entre l’Allemagne et la France est absolument insupportable. De tels projets demandent des années d’instruction administrative décourageant la plupart des initiatives quand il faut 12 à 18 mois en Allemagne pour les mener à bien.Lire aussi :Prix du lait : en Allemagne, « nous avons les mêmes difficultés que les agriculteurs français »Enfin, l’appel à consommer français peut être mis en œuvre de différentes façons. Il doit d’abord s’appuyer sur une traçabilité améliorée afin que les Français puissent acheter en toute connaissance de cause lorsqu’il s’agit de produits transformés. De plus, les collectivités locales ont un grand rôle à jouer dans leurs appels d’offres en favorisant les filières courtes dans la restauration collective.Tous ces sujets, toutes les solutions structurelles et durables doivent être mises sur la table en toute transparence, sans tabou, ni dogmatisme afin de trouver des accords justes et pérennes.Pour conclure, la crise grecque et celle de l’euro ont rappelé aux Français à quel point une Europe qui n’est pas intégrée socialement et fiscalement est une Europe en grand danger. La crise agricole en est une autre illustration où l’absence d’harmonisation sociale, fiscale et normative pose plus que jamais avec acuité la question de l’intégration européenne. Il suffit de rappeler que l’absence de salaire minimum en Allemagne dans l’industrie agroalimentaire a donné un avantage compétitif absolument considérable. Et il est d’ailleurs prévu de conserver dans les années prochaines. Faute d’un marché européen suffisamment harmonisé, c’est une des raisons principales qui amène nos agriculteurs comme beaucoup de Français a être attiré par les sirènes du repli sur soi et sur la fermeture des frontières qui sont pourtant mortelles. Raison supplémentaire d’aller vers une Europe fédérale et démocratique.Lire aussi :Crise laitière : l’Etat n’a pas de stratégieLire aussi :Crise agricole : une semaine de mobilisation Philippe Jacqué Thales n’est pas seulement l’un des équipementiers clés du Rafale. C’est aussi un fournisseur de systèmes de transport, et notamment de signalisation, une activité qu’il avait reprise à Alcatel en 2007. Lundi 3 août, la division transport du groupe français a remporté un contrat de 760 millions de livres sterling, soit près de 1 milliard d’euros, avec Transport for London.Dans le cadre de la modernisation du Tube, le métro londonien rénove quatre de ses lignes historiques (Circle, District, Metropolitan et Hammersmith & City), qui représentent 40 % du réseau de la capitale britannique. Certains tronçons de ces lignes remontent à 1863, à la création du métro.Travaux prévus jusqu’en 2023Outre le nouveau matériel commandé, le gestionnaire du métro refait à neuf les systèmes de signalisation et de contrôle afin d’augmenter la fréquence des trains. L’objectif est d’accroître d’un tiers la capacité de transport de l’ensemble des lignes.Les travaux devraient commencer dans l’année et s’achever, pour l’essentiel, en 2022, annonce Thales. Aux heures de pointe, dans le centre de Londres, jusqu’à trente-deux trains pourront se succéder en une heure.Parallèlement, ajoute Thales, « parmi les autres améliorations » figure « également un système de contrôle ferroviaire qui augmentera les capacités de la ligne Circle en 2021 et assurera ensuite une meilleure desserte aux heures de pointe ». Les travaux sont prévus jusqu’« en 2023 avec l’amélioration des fréquences de circulation sur la ligne Metropolitan, aux heures de pointe comme aux heures creuses ».StabilisateurCe n’est pas le premier contrat que remporte l’équipementier à Londres. Il a déjà modernisé les lignes Jubilee et Northern, dont les fréquences ont aussi été augmentées. Selon Patrice Caine, le PDG du groupe, « une fois ces travaux achevés, 60 % du métro londonien aura été modernisé à l’aide des technologies de signalisation Thales ».Lire aussi :Thales : Patrice Caine seul aux commandesPour Thales, le transport reste encore une activité très marginale, avec un chiffre d’affaires de 1,4 milliard d’euros en 2014, sur 13 milliards d’euros pour l’ensemble du groupe. Surtout, la marge opérationnelle de cette division n’est pas à la hauteur du reste des activités, à 2,3 % l’an dernier, contre 9,6 % dans la défense et 10,1 % dans l’aérospatiale.Cependant, pour Thales, cette activité civile est un stabilisateur fort en cas de vent mauvais sur le marché de l’armement. Sa présence dans la signalisation est un atout, car ce marché est très dynamique. Il est porté par l’urbanisation et le nécessaire développement de systèmes ferroviaires lourds pour transporter toujours davantage de personnes.ConsolidationSur ce marché, Thales a longtemps été le deuxième acteur, derrière Siemens et devant Alstom. Au début de 2014, le groupe disait même qu’il se préparait à des emplettes. La donne a évolué depuis, et les acteurs à racheter sont de moins en moins nombreux.Au début de 2014, Alstom Transport a repris la petite activité signalisation de General Electric et est monté sur la deuxième marche du podium. Dans le même temps, l’italien STS Ansaldo, chargé de la signalisation des TGV en France, a été racheté par le japonais Hitachi.Désormais, tous les observateurs spéculent sur un rapprochement entre Alstom et Thales, un rêve caressé de longue date par le premier. Mais d’autres possibilités sont ouvertes. Le canadien Bombardier entend introduire en Bourse sa division transport ferroviaire et ses activités de signalisation.Dans la grande consolidation en cours, un rapprochement entre Thales et Bombardier serait également une possibilité. Surtout si Thales arrive la corbeille pleine de contrats.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel La chute est vertigineuse. Au mois de juillet, les actions chinoises ont enregistré leur plus forte baisse mensuelle depuis août 2009, au cœur de la crise financière. L’indice composite de la bourse de Shanghai a plongé de 15 %, malgré les interventions répétées de l’État pour calmer les marchés. Et selon les économistes, la dégringolade pourrait se poursuivre en août. Les Bourses de Shanghai et de Shenzhen ont d’ailleurs terminé en recul de respectivement 1,11 % et 2,72 % lundi 3 août.Ce n’est pourtant pas le plus inquiétant. Car la déroute boursière n’est que l’un des symptômes du ralentissement économique de l’Empire du milieu. « Pékin panique car les mesures prises jusqu’ici pour relancer la croissance ne fonctionnent plus », explique Patrick Artus, chef économiste de Natixis.Officiellement, le PIB chinois a crû de 7,5 % au deuxième trimestre. Mais les experts jugent qu’en vérité, la hausse n’a guère dépassé 4 % à 5 %. « Elle devrait se stabiliser autour de 5 % dans les années à venir, loin des 10 % d’avant la crise », prévoit Adam Slater, chez Oxford Economics. Les analystes de Natixis estiment quant à eux qu’elle tombera autour de 3 % lors de la prochaine décennie.Lire aussi :La Chine parvient à stabiliser sa croissanceEn juillet, la production manufacturière chinoise a atteint son plus bas niveau depuis deux ans. L’indice PMI des directeurs d’achat, désormais calculé par la firme financière Markit en partenariat avec le groupe de presse chinois Caixin (qui a pris le relais de la banque HSBC), s’établit ainisi à 47,8. Il faut remonter à juillet 2013 pour trouver un niveau plus mauvais. Un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l’activité manufacturière, tandis qu’un indice inférieur à ce seuil signale une contraction.Mutation démographique et baisse de la compétitivitéLes raisons de ce ralentissement ? Elles sont d’abord mécaniques. « La forte croissance du début de la décennie était liée à un effet de rattrapage, qui joue désormais beaucoup moins », explique Jean-Joseph Boillot, spécialiste de la Chine et conseiller au club Cepii. Jusqu’ici tirée par les exportations et l’investissement, l’économie chinoise se dirige vers un autre modèle, plus équilibré, fondé sur la consommation.Et cela, au moment où son incroyable réservoir de main-d’œuvre, rattrapé par le vieillissement démographique, s’épuise. Et où la hausse du salaire moyen (+11,6 % par an en terme réel ces dix dernières années) érode la compétitivité du pays à l’export. « Face à ces mutations majeures, le coup de frein chinois est inéluctable », concluent William de Vijlder et Christine Peltier, chez BNP Paribas.Quelles conséquences ce ralentissement aura sur l’économie mondiale ? « Elles sont difficiles à appréhender, car elles dépendront des conditions qui accompagneront cet atterrissage », expliquent les deux économistes. Brutal et doublé d’une explosion de la bulle d’endettement des entreprises, il mettrait un net coup de frein du commerce mondial, tandis que le retour des incertitudes plomberait à nouveau l’investissement. S’il est au contraire progressif et piloté correctement, l’impact sera plus doux.« Dans les deux cas, l’onde de choc sera bien moins désastreuse que celle de la crise de 2009 », rassure Sylvain Laclias, spécialiste du pays au Crédit agricole. Et tous les pays ne seraient néanmoins pas affectés de la même façon. Ni dans les mêmes proportions.Première victime, les producteurs de matières premièresLes plus pénalisés seraient sans doute les grands producteurs de matières premières. Pour faire face au gigantisme de ses travaux d’infrastructures, Pékin a englouti ces dernières années 51 % de la consommation mondiale de charbon, 50 % de celle de cuivre et 11 % de la demande mondiale de pétrole. La baisse de ces importations affecterait en premier lieu le Brésil, dont 20 % des exportations sont destinées à la Chine, la Russie, le Chili et l’Argentine. Mais aussi l’Australie et les pays du Golfe.Pour ces derniers, le pire des scénarios serait que le coup de frein chinois s’accompagne d’une remontée des taux américains. Celle-ci pourrait intervenir dès la fin de l’année. Elle accélérerait le rapatriement des capitaux vers New York et Washington, au détriment de San Paulo, Buenos Aires et Santiago. « En revanche, la baisse des cours des matières premières profiterait aux autres pays qui en consomment, à savoir la plupart des pays industrialisés », souligne M. Boillot.Toute la question est de savoir si cette baisse des prix compenserait la chute des exportations à destination de l’Empire du Milieu. La réponse est non pour les plus proches partenaires asiatiques de Pékin, à savoir la Corée du Sud, Singapour ou encore la Nouvelle-Zélande, dont les exportations en valeur vers la Chine pèsent respectivement 10,1 %, 16,7 % et 4,2 % de leur PIB en valeur.La zone euro et les Etats-Unis seraient moins affectésLa zone euro et les Etats-Unis seraient en revanche moins touchés : leurs exportations vers Pékin ne représentent que 1,5 % et 0,7 % du PIB. En France, leur poids est de 0,7 %. Selon les calculs de l’Insee, un ralentissement de 3 points par an de la demande intérieure chinoise se traduirait par une perte de 0,1 point de notre PIB, au maximum. L’impact serait d’une ampleur similaire en Allemagne, même si la Chine est aujourd’hui le troisième marché d’exportation de Berlin : au total, elle absorbe 10 % des ventes d’automobiles à l’étranger.Lire aussi :Automobile : la « cash machine » chinoise donne des signes de faiblesseCar si l’industrie chinoise tournera moins vite, la consommation, elle, devrait se maintenir, alimentée par la hausse des salaires. Les groupes occidentaux misant sur la demande des ménages seraient donc moins pénalisés. « A condition néanmoins que l’Etat parvienne à soutenir sans heurt ni soubresaut la mutation de l’économie », nuance M. Slater. Par exemple, en continuant de construire un filet de protection sociale, afin que les ménages privilégient les dépenses à l’épargne de précaution.Relocalisations vers les pays à bas coûts de productionLe ralentissement chinois modifiera également l’organisation internationale des chaînes de production. « Cela a déjà commencé, souligne Agatha Kratz, spécialiste de la Chine au think tank European Council on Foreign Relations. La hausse des salaires a rendu les usines chinoises moins compétitives sur les produits à très basse valeur ajoutée. »Une partie de ces capacités de production s’est déjà relocalisée vers les pays offrant une main-d’œuvre moins coûteuse. En 2010, 40 % des chaussures Nike étaient produites en Chine, contre 13 % au Vietnam, selon Mme Kratz. En 2013, la part chinoise est tombée à 30 %, tandis que celle du Vietnam a grimpé à 42 %. Un mouvement de relocalisation qui devrait se poursuivre. Et qui pourrait profiter à l’Europe centrale et de l’Est.Lire aussi :Les nouvelles routes d’approvisionnement de l’industrie textileDans le même temps, les usines chinoises devraient poursuivre leur montée en gamme. Elles ne veulent plus être de simples maillons de la chaîne d’assemblage asiatique. Elles cherchent à devenir des producteurs à part entière. Cela signifie-t-il qu’elles freineront les massifs investissements de ces dernières années à l’étranger ?Rien n’est moins sûr. Car si la Chine, au départ, investissait hors de ses frontières pour sécuriser ses approvisionnements en matières premières, elle le fait désormais pour introduire ses marques sur de nouveaux marchés, ainsi que pour diversifier ses placements en misant, par exemple, sur l’hôtellerie de luxe européenne. Autant dire que les investisseurs de Shanghaï n’ont pas fini de défiler à Paris…Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué Avec le mois d’août, le mois de juillet est traditionnellement la période la plus basse pour les immatriculations d’automobiles. Et juillet 2015 ne fait pas exception à la règle. Sur le mois écoulé, le marché français a progressé légèrement (+ 0,8 %) par rapport à la même période un an plus tôt, avec 174 812 véhicules légers neufs (voitures particulières et véhicules utilitaires) immatriculés, selon les données du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), publiées lundi 3 août.Dans le détail, les immatriculations de voiture particulières sont toujours orientées à la hausse, en croissance de 2,3 %. Il s’agit du deuxième mois consécutif de progression, après un fort décrochage en mai. Les immatriculations de véhicules utilitaires (estafettes, camionnettes, etc.) sont pour leur part en net recul, de 6,8 %.Sur les sept premiers mois de l’année, les immatriculations restent en nette progression. Le marché global croit de 4,7 %, à 1 384 710 unités. Le rebond est encore plus important pour les voitures particulières – à 5,6 %–  signe que les clients reviennent enfin dans les concessions. Sur l’année, la croissance est toujours attendue à 2 %, en prévision d’un second semestre plus modeste.Difficultés pour Citroën, DS et DaciaCôtés constructeurs, après une année 2014 très forte, les marques françaises connaissent depuis le début de l’année une croissance relativement modérée. Leurs immatriculations sont toujours dans le vert (+ 2 %), mais leurs rivaux internationaux sont bien plus dynamiques (+8 %).Dans le détail, PSA (+ 1,7 %) est porté depuis le début de l’année par la très bonne tenue de Peugeot (+ 6,3 %). Citroën (- 6,3 %) et surtout DS (- 13,8 %), faute de nouveauté marquante, sont bien plus en difficulté.Lire aussi :Après trois ans de pertes, PSA renoue avec les bénéficesDans le groupe Renault (+ 2,2 %), c’est la marque au losange qui porte cette année les ventes, grâce à l’arrivée du nouvel Espace et du Kadjar. Les immatriculations se sont améliorées de 4,4 %. Et, une fois n’est pas coutume, c’est Dacia qui plombe le groupe, avec des ventes en régression de 6,6 %.La marque à bas coût, qui dépassait les 6 % de part de marché (sur le marché des seuls véhicules particuliers), redescend à 5,3 %, faute notamment de nouveauté qui attire dans les concessions.Renaissance pour les marques étrangèresPour les groupes étrangers, c’est tout simplement la renaissance depuis le début de l’année après une année 2014 très compliquée. Si Volkswagen, le premier constructeur étranger, conserve une croissance modeste de 3,1 % sur les sept premiers mois de l’année, ses challengers sont bien plus en forme.Ainsi Fiat Chrysler Automobile a rebondi de 9 %. Le groupe italo-américain connaît une nouvelle jeunesse grâce à l’arrivée en concession de ses petits 4x4 urbains : Fiat 500X et Jeep Renegade. En un an, la marque Jeep a quadruplé ses ventes de 1 555 à 6 350 unités.Lire aussi :Les « Big Three » continuent de vrombirEnsuite, hors General Motors (- 3 %), qui a cessé la vente de Chevrolet, tous les constructeurs progressent : Ford (+ 8,9 %), Nissan + 7,5 %), Toyota (+ 10,2 %), Mercedes (+ 12 %), BMW (+ 20,7 %), en grande partie grâce à Mini (+ 39,2 %) ou encore Hyundai (+ 19,1 %).Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Francine Aizicovici Un plan social après un accord de maintien de l’emploi ? C’est ce que redoutent les syndicats de l’équipementier Mahle Behr (climatisation et chauffage des véhicules), à Rouffach (Haut-Rhin), qui ont accepté de signer, en juillet, un accord qui réduit les acquis sociaux en échange du maintien des effectifs durant deux ans. La direction du groupe allemand Mahle et de sa filiale française Mahle Behr a réuni les représentants du personnel le 23 juillet pour la présentation du projet « Rouffach 2018 ».« Le site est soumis à d’importantes pressions en matière de coûts et de concurrence, précise la direction du groupe. [Sa] compétitivité est remise en cause (…). Si le site ne devait pas être en mesure d’apporter des réponses, il devra vraisemblablement faire face à des diminutions importantes du chiffre d’affaires dans les prochaines années. » Et par conséquent à des réductions d’effectifs.Les syndicats indiquent que la direction a parlé lors de cette réunion d’un sureffectif d’environ 300 personnes, qui pourrait être divisé par deux si les salariés acceptaient l’accord. Ce n’est pas une surprise pour le personnel, inquiet depuis des mois de l’absence de nouveaux projets à réaliser et de la perte de son meilleur client, le constructeur allemand Daimler.Le comité d’entreprise a d’ailleurs utilisé son droit d’alerte en juillet pour interpeller la direction sur l’avenir du site, les investissements prévus, les effectifs, etc. Une négociation s’ouvrira dès septembre pour essayer de définir les « réponses » à apporter à nouveau pour rendre l’usine plus compétitive.Gel des salaires et abandon de 5 jours de RTTC’est dans cette entreprise qu’avait été signé par l’ensemble des syndicats, en juillet 2013, l’un des tout premiers accords de maintien de l’emploi prévus dans la loi de sécurisation de l’emploi de juin 2013. Au total, seuls une dizaine d’accords de ce type a été signée en France.Applicable durant deux ans, à partir d’octobre 2013, chez Mahle Behr, cet accord était destiné à éviter un plan social touchant 102 salariés, sur 1 050. En contrepartie, le personnel acceptait, pour deux ans, un gel des salaires et les non-cadres abandonnaient 5 jours de réduction du temps de travail (RTT) sur 15, le but étant déjà de rendre le site plus compétitif par rapport à des concurrents externes mais aussi internes, dont une usine située en République tchèque.À l’époque, il était question de privilégier Rouffach si Mahle Behr était choisi par des clients pour des projets. « Au final, on n’en a eu qu’un seul, et comme la voiture à laquelle ce produit était destiné ne se vend pas bien, on a moins de volumes que prévu, déplore M. Pieczynski. Ce qu’il nous reste jusqu’en 2018, ce sont des fabrications de produits en fin de vie. Nos efforts ne suffisent plus à la direction, qui veut maintenant gagner 8 % sur la masse salariale en supprimant encore des jours de RTT, des primes, etc, pour continuer à investir. »« Efforts malheureusement pas suffisants »L’emploi subit aussi des pertes en raison d’« une robotisation à outrance », relève Youssef Zehri, délégué syndical CGT. « La direction nous dit qu’en Espagne, en Allemagne, les salariés ont fait des efforts, ajoute le délégué de l’UNSA. Mais en France aussi on en a faits, et ce n’est pas assez pour elle. » Lors de la réunion du 23 juillet, « plusieurs pistes de réflexion permettant d’améliorer la compétitivité du site ont été abordées », indique la direction. Celle-ci se dit « parfaitement consciente des efforts déjà consentis par les salariés au cours des dernières années. Ces efforts ne sont malheureusement pas suffisants pour assurer la compétitivité du site à l’avenir. »« Peut-être que si on accepte encore des sacrifices, il y aura moins de suppressions d’emplois, avance M. Pieczynski, mais de toute façon, comme on n’a pas de volumes, il y aura des réductions d’emplois. Tout cela confirme que nos difficultés sont structurelles et non conjoncturelles. » Dans la loi de sécurisation, l’accord était réservé aux entreprises connaissant « de graves difficultés conjoncturelles ».La direction n’envisagerait cependant pas de recourir à nouveau à un accord de maintien de l’emploi, bien que cette formule ait été assouplie par la loi Macron pour la croissance, qui porte à cinq ans la durée des accords. Celui de Mahle Behr a eu pour conséquences le départ de 160 personnes ayant refusé les nouvelles conditions. Elles ont préféré quitter l’entreprise avec une prime de 14 000 euros minimum. Des compétences ont été perdues. 57 personnes ont dû être embauchées.Un accord d’entreprise classique est aussi moins contraignant : pour être valide, il nécessite d’être signé par des syndicats représentants 30 % des voix aux élections professionnelles, et non 50 % dans le cas d’un accord de maintien de l’emploi.« Pas prêts à donner à nouveau, sans garanties »Les syndicats seraient-ils prêts à signer un nouvel accord comportant d’autres sacrifices pour les salariés ? « La CGT n’est pas du tout en phase avec la direction, précise M. Zehri. Qui nous dit qu’en 2018, elle ne reviendra pas avec les mêmes propositions ? Ce qu’on veut, à la CGT, c’est garder les emplois. À la direction de trouver des projets. »« Les gens ne sont pas prêts à donner à nouveau, sans garanties, témoigne Sabine Studer, déléguée CFDT au comité d’entreprise. Ils n’ont plus confiance. La seule production qu’on a obtenue nécessite 30 salariés, alors que la direction avait dit qu’il en faudrait 120. » De même ajoute-t-elle, « il était prévu que l’on n’ait plus d’intérim si on signait l’accord. Or, de 2013 à aujourd’hui, on a 120 à 130 intérimaires par jour. » Selon elle, ce que veut Mahler, « c’est fermer le site dans quelques années pour délocaliser nos technologies. »Pour M. Pieczynski, d’autres pistes devraient être explorées, comme le chômage partiel. « On n’en a jamais fait. La direction veut toujours aller trop vite. » Il note aussi que « Mahle veut des marges importantes. Il faudrait peut-être qu’il accepte de les baisser. » Que les sacrifices ne soient pas toujours pour les mêmes.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué Nokia a annoncé, lundi 3 août, la vente de sa filiale de cartographie Here à un consortium de constructeurs automobiles allemands, réunissant Daimler, maison mère de Mercedes-Benz, BMW et Audi (groupe Volkswagen).La transaction, qui devrait être finalisée d’ici au premier trimestre 2016, valorise cette activité à 2,8 milliards d’euros, dette comprise. L’équipementier finlandais des télécommunications a indiqué qu’il compte en retirer un produit net de 2,5 milliards d’euros.En 2008, Nokia avait racheté Navteq, l’ancêtre de Here, et ses centaines de brevets, pour 8,1 milliards de dollars. En 2014, cette unité n’était plus valorisée que 2 milliards d’euros dans ses comptes.Bataille pour le contrôle du tableau de bordPour les trois spécialistes allemands des automobiles premiums, habituellement rivaux, il n’est manifestement pas question de laisser passer l’opportunité de racheter l’un des rares acteurs de taille mondiale de la cartographie et de la géolocalisation encore indépendant et disponible sur le marché.« Pour l’industrie automobile, c’est la base de nouveaux systèmes d’assistance et, à terme, de la conduite pleinement autonome », ont indiqué les trois groupes dans un communiqué.En plus de proposer des cartes, Here donne également accès à des services d’orientation qui se rapprochent d’autres produits de Google comme Waze. Le service dit équiper 80 % des systèmes de navigation installés d’origine dans les véhicules.Beaucoup d’acteurs se sont intéressés au dossier : de Facebook à des fonds d’investissements, en passant par les constructeurs japonais ou coréens, ou encore Uber, le spécialiste du transport avec chauffeur. Ce dernier a récemment jeté l’éponge et a fini par porter son dévolu sur d’autres acteurs comme deCarta et certains services de Bing Maps, appartenant à Microsoft.Ce rachat s’inscrit dans le cadre d’une bataille plus large pour le contrôle d’une partie du tableau de bord des futures voitures – intelligentes et autonomes. En rachetant Here, la « vieille » industrie cherche surtout à faire pièce à la nouvelle économie.A l’heure du développement de la voiture autonome, les marques allemandes sont déterminées à ne pas dépendre du géant Google et de son service Google Maps, omniprésent aujourd’hui sur les smartphones et les ordinateurs.Lire aussi :L’automobile allemande ne veut pas se laisser doubler par Google et AppleAvènement de la voiture connectée et autonomePour que ce véhicule autonome voie véritablement le jour, il faut non seulement des capteurs et autres radars sur la voiture, mais aussi un système cartographique le plus précis possible. « Quand on dispose de ce service en propre, on peut atteindre une plus grande précision. A près de 30 cm. Et c’est important pour certains acteurs », relève Hadi Zablit, du cabinet BCG.« Avec l’avènement de la voiture connectée et autonome, les groupes allemands veulent absolument conserver la main sur les données produites par les véhicules et leurs conducteurs. Ils ne veulent pas que les parcours ou habitudes des conducteurs ou passagers soient exploités et monétisées par Google ou tout autre acteur venu de la Silicon Valley », explique Laurent Petizon, d’AlixPartners.En juin, après un an de discussions infructueuses avec Google, Rupert Stadler, le PDG d’Audi indiquait à Berlin qu’« un véhicule est aujourd’hui comme un second salon. Et c’est un endroit privé. La seule personne qui doit accéder aux données produites à bord, c’est le client. »Résistance à GoogleLa posture est largement marketing, mais elle explique pourquoi les marques allemandes, contrairement aux autres constructeurs européens ou asiatiques, résistent autant à Google qu’à Apple et son système d’opération pour véhicule, CarPlay.Avec Here, Audi, BMW et Mercedes entendent entrer aussi dans un nouveau cycle. « Ces groupes sont dans une industrie où les besoins de capitaux sont très importants et les retours sur investissements très faibles, même dans le premium. Ils entrent, avec ce rachat, dans une industrie à faible besoin de capitaux et forts retours sur investissements », poursuit Laurent Petizon.Mardi 21 juillet, l’équipementier Bosch a annoncé son association avec TomTom pour développer une cartographie de haute résolution.Lire aussi :Cartographie : Google impose la gratuitéPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Albert (Londres, correspondance) Un peu plus d’un mois après l’avoir annoncée, HSBC met en œuvre les premières étapes de sa grande restructuration. La banque britannique, la plus grande d’Europe, a annoncé, lundi 3 août, la vente de sa filiale brésilienne, pour 5,2 milliards de dollars (4,7 milliards d’euros). Pour un établissement dont le slogan était encore récemment « la banque locale du monde », le retrait de ce pays clé de la mondialisation est un puissant symbole.Fin juin, HSBC a annoncé sa nouvelle stratégie. Après avoir été ébranlée par le scandale du « Swissleaks », et sous pression de ses actionnaires qui estimaient que les résultats financiers n’étaient pas à la hauteur, la banque a décidé de fortement réduire la voilure : suppression de 50 000 emplois (20 % des effectifs), notamment avec le retrait du Brésil et de la Turquie, et réduction de 25 % des actifs de la banque, principalement dans sa banque d’investissement.« Mettre en œuvre ces engagements est notre priorité numéro 1, affirme Douglas Flint, le président de HSBC. Le travail est en cours. » La vente de la filiale brésilienne, qui était déficitaire, est la première étape. L’acheteur, Banco Bradesco, réalise l’acquisition entièrement en cash.Par ailleurs, HSBC a dévoilé, lundi, un résultat en hausse pour le premier semestre. Le bénéfice avant impôts progresse de 10 %, à 13,6 milliards de dollars (12,3 milliards d’euros). C’est environ 800 euros la seconde. Plus que jamais, le centre de gravité du groupe reste l’Asie, où il réalise 60 % de ses bénéfices.Le bénéfice net semestriel est, lui, en recul de 1,31 % sur un an, à 9,618 milliards de dollars (8,756 milliards d’euros). Il a baissé de 3,8 % au deuxième trimestre, à 4,359 milliards de dollars.La banque, l’une des plus grandes au monde, promet qu’elle conserve des ambitions planétaires. Son objectif demeure d’être l’établissement de choix pour les grandes multinationales qui ont besoin de réaliser des facilités bancaires internationales. HSBC entend donc investir dans les mois qui viennent en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Amérique du Nord et au Mexique.Mais elle s’applique une discipline financière beaucoup plus stricte qu’autrefois : le retour sur investissement doit être d’au moins 10 %, sinon le capital sera rendu aux actionnaires sous forme de dividendes ou de rachats d’actions.Enquêtes pour fraude fiscaleEnfin, HSBC revient sur la question de son image ternie. L’an dernier, un groupe de journaux, dont Le Monde, a révélé que la banque avait abrité pendant des années des évadés fiscaux dans sa filiale suisse, les attirant avec une politique marketing active, en toute connaissance de cause. Les données dévoilées remontent à 2006 et 2007.Depuis, la banque assure avoir cessé ces pratiques : elle a réduit de 70 % le nombre de comptes qu’elle possède en Suisse, à 10 000 seulement. Leurs détenteurs vivent dans une cinquantaine de pays, trois fois moins qu’il y a huit ans.Suite à ses pratiques en Suisse, la banque est sous le coup de plusieurs enquêtes pour fraude fiscale, y compris aux États-Unis, en France, en Belgique et en Argentine. Lundi, elle s’est contentée d’indiquer qu’elle coopérerait avec les différentes juridictionsEn France, la justice a accepté en juin de réduire par dix la caution exigée, à 100 millions d’euros. L’établissement y est poursuivi pour « complicité de blanchiment aggravé de fraude fiscale » et « complicité de démarchage illégal ».Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Béatrice Jérôme Les traditions se perdent. Depuis le 1er août, il en coûte de garer sa voiture à Paris en été. Le stationnement, jusqu’ici gratuit dans 60 % des rues de la capitale en août, est désormais payant partout. « Il est logique et normal que les automobilistes paient le juste prix douze mois sur douze », se félicite Christophe Najdovski, adjoint (EELV) chargé des transports de la maire de Paris, Anne Hidalgo. L’entretien de l’espace public coûte de l’argent toute l’année à la collectivité. » En outre, « la gratuité du stationnement est une incitation à l’usage de la voiture », rappelle l’élu écologiste.La mesure n’est pas des plus populaires. Pour la droite parisienne, « la Ville est prête à tous les expédients pour gratter quelques sous », comme le dit Jean-François Legaret, maire (Les Républicains) du 1er arrondissement.La fin de la gratuité estivale s’inscrit dans une réforme globale engagée en décembre 2014. Depuis le 1er janvier, la gratuité partielle a été supprimée le samedi. En semaine, le stationnement est payant jusqu’à 20 heures, au lieu de 19 heures. Les tarifs ont augmenté pour le stationnement rotatif et surtout pour les Parisiens qui bénéficient d’un barème « résidentiel ». Gratuite jusqu’ici, la carte de stationnement résidentiel est vendue 45 euros par an depuis le 1er février. S’y ajoute une hausse du tarif de stationnement quotidien ou hebdomadaire – ce dernier passe de 3,25 à 9 euros. Au final, un Parisien qui se gare toute l’année dans la ville voit son budget passer de 169 euros à 513 euros.L’exécutif municipal relativise la flambée des coûts pour l’automobiliste. « Entre 2002 et 2014, le prix du stationnement résidentiel avait baissé de 80 %. Le nouveau tarif reste inférieur à celui de 2001 », réplique M. Najdovski. L’élu écologiste justifie ce qu’il appelle « une remise à niveau » par la volonté de lutter contre les « voitures ventouse » et d’inciter à l’usage des parkings souterrains pour dégager de l’espace sur la voirie.Des sanctions plus dissuasives« Sous couvert d’arguments écologistes, la politique d’Anne Hidalgo obéit uniquement à des objectifs financiers, rétorque Nathalie Kosciusko-Morizet, chef de file du parti Les Républicains à Paris. La Mairie prend aux habitants l’argent que le gouvernement a refusé de prélever sur les transporteurs routiers en renonçant à mettre en place l’écotaxe prévue par le Grenelle de l’environnement », s’indigne l’ancienne ministre de l’écologie de François Fillon. Qui rappelle que « l’écotaxe poids lourds » sur le périphérique aurait pu rapporter 18 millions d’euros à la Ville.La réforme globale du stationnement devrait, elle, engendrer 50 millions d’euros de recettes supplémentaires en 2015, pour des recettes de 68 millions d’euros en 2014.Pour « orienter les comportements » des automobilistes, l’exécutif parisien veut aussi rendre les sanctions plus dissuasives. « 90 % des automobilistes ne paient pas leur stationnement rotatif, selon M. Najdovski. Ils préfèrent prendre le risque d’une amende de 17 euros. Le manque à gagner pour la Ville à cause de la fraude se chiffre en centaines de millions d’euros. »La Ville projette aussi d’augmenter le montant des contraventions. La loi de janvier 2014 sur la modernisation de l’action publique donne aux communes le droit de fixer les barèmes. Mais ses modalités d’application sont encore à préciser. « On attend aussi de la Préfecture de police qu’elle améliore le contrôle du stationnement », dit M. Najdovski. En 2016, la Ville indexera une partie de sa dotation à la Préfecture de police sur la performance des verbalisations. Le préfet de police s’est engagé à mettre davantage de moyens dès cet été. Echapper aux « pervenches » risque d’être moins facile. Même en août.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) La Bourse d’Athènes a clôturé lundi 3 août sur une chute historique, avec une baisse de 16,23 % de l’Athex, l’indice principal, qui a fini à 668,06 points. Il faut remonter à décembre 1987 pour trouver trace d’une telle baisse. A l’époque, les pertes s’étaient élevées à 15,3 % sur la séance.La Bourse d’Athènes avait rouvert ce matin après cinq longues semaines de fermeture. Dès les premières transactions, l’Athex avait perdu 22 % avant de se stabiliser autour des 16 % à la mi-journée. Les banques, qui représentent environ 20 % de l’indice boursier grec, ont particulièrement souffert : elles plongeaient en moyenne, à l’ouverture, de près de 30 %.Selon le quotidien grec Avgi, proche du gouvernement d’Alexis Tsipras, Athènes recherche environ 10 milliards d’euros ce mois-ci pour recapitaliser les établissements financiers hellènes, fragilisés par la fuite des capitaux. D’après l’association des banques grecques, près de 40 milliards d’euros auraient été retirés par les déposants depuis décembre 2014. Les opérations boursières ont repris normalement pour les investisseurs étrangers, mais elles restent plus encadrées pour les investisseurs locaux.Ces derniers ne peuvent pas financer l’achat de titres en retirant de l’argent sur leurs comptes bancaires en Grèce, car le contrôle des capitaux, instauré le 29 juin, est toujours en vigueur dans le pays. Ils peuvent en revanche se servir de comptes à l’étranger ou effectuer des transactions en liquide.La réouverture de la Bourse d’Athènes intervient sur fonds d’incertitudes multiples. La Commission européenne prévoit en effet le retour à la récession dès cette année alors que 2014 avait été marquée par une légère reprise. Par ailleurs, les rumeurs continues d’élections anticipées liées aux divisions qui agitent la majorité parlementaire, le parti de la gauche radicale Syriza, rendent les investisseurs particulièrement prudents.Lire nos explications :Grèce : à quoi sert le contrôle des capitaux ? « Notre objectif reste de pouvoir soulager les plus vulnérables »Surtout, les négociations avec les créanciers d’Athènes (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Mécanisme européen de stabilité et Commission européenne) sur un troisième plan d’aide de plus de 80 milliards d’euros pour les trois prochaines années ne sont toujours pas finalisées.Aussi bien le gouvernement grec que le quartet des représentants des créanciers, présents à Athènes depuis quelques jours, affirment que les discussions avancent « plutôt bien ». Mais plusieurs désaccords sont déjà apparus autour de la réforme du régime des retraites anticipées ou sur certaines mesures fiscales. Les créanciers exigent notamment que l’impôt sur la solidarité soit ramené de 8 % à 6 % maximum pour les revenus supérieurs à 500 000 euros. Car, selon eux, le taux actuel encouragerait l’évasion fiscale.Le gouvernement grec estime qu’il lui appartient de choisir comment répartir l’effort de l’impôt. « Notre objectif a toujours été et reste, dans le cadre qui nous est imposé, de pouvoir soulager les plus vulnérables. Et là, on voudrait de nouveau épargner les plus riches », s’indignait, vendredi, une source Syriza.La question épineuse de la création d’un nouveau fonds de privatisation devant récolter près de 50 milliards d’euros d’actifs grecs dans les trente prochaines années doit aussi être discutée dans les prochains jours. Bref, il y a encore beaucoup de points à éclaircir. Pas sûr, dans ce contexte, que le calendrier extrêmement serré qu’Athènes espère encore pouvoir suivre soit tenable. « Nous avons rempli notre part du contrat »Le 13 juillet au petit matin Alexis Tsipras acceptait lors d’un sommet exceptionnel des chefs d’Etats de la zone euro un accord-cadre qui sert aujourd’hui de feuille de route aux négociations. Le gouvernement grec espère conclure d’ici au 11 août un accord global sur la base de ce qui avait alors été évoqué afin d’obtenir dans la foulée une validation en Eurogroupe (réunion des 19 ministres des finances de l’eurozone).Ce texte devra ensuite être validé par plusieurs Parlements européens, dont le grec, avant le 18 août, et permettre de libérer une première tranche de prêts avant le 20 août, date à laquelle Athènes doit rembourser près de 3,2 milliards d’euros à la BCE. Argent qu’elle ne possède pas à ce jour.Mais les créanciers européens et le FMI semblent poser sur la table de nouvelles exigences et demanderaient notamment que soient adoptées très rapidement de nouvelles mesures en préalable à la signature de l’accord global.Afin de lancer ce cycle de négociations, Alexis Tsipras a pourtant déjà fait voter, les 15 et 22 juillet, de difficiles mesures au Parlement grec. Il ne souhaite pas aller plus loin à ce stade. « Nous nous y étions engagés lorsque nous avons accepté l’accord du 13 juillet, explique-t-on au gouvernement. Nous avons donc rempli notre part du contrat. Et maintenant on veut nous imposer de nouveaux préalables ? »Le vice-président du gouvernement, Yannis Dragasakis, a jugé dimanche 2 août qu’un « changement des procédures de négociations telles qu’elles ont été convenues lors du sommet du 13 juillet dernier pourrait ouvrir la boîte de Pandore ».Le gouvernement grec pourrait solliciter auprès de ses créanciers internationaux le versement mi-août d’une première tranche d’aide de 24 milliards d’euros pour faire face à ses besoins financiers immédiats soit 3,2 milliards d’euros pour la BCE, 10 milliards d’euros pour la recapitalisation des banques et 1,2 milliard pour le FMI en septembre.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Les coups pleuvent au monastère Shaolin, célèbre pour ses maîtres en kung-fu. Son directeur, Shi Yongxin, bien joufflu pour un expert en arts martiaux, est accusé d’avoir troqué le bouddhisme zen pour des préceptes dignes d’une multinationale et d’avoir tourné cet empire à son profit personnel.Un mystérieux dénonciateur, dont le téléphone ne répond pas, accuse le « moine PDG » d’avoir détourné quelques millions, notamment en se faisant « rembourser avec de faux reçus ». Il prétend également que Shi Yongxin, qui en tant que religieux a fait le vœu d’une vie chaste, est père de plusieurs enfants avec au moins deux maîtresses.Le raffinement des détails saupoudrés par cet anonyme qui prétend être un ancien moine lui-même n’en finit plus d’agiter la Toile. Une des deux femmes aurait conservé des préservatifs usagés pour appuyer la thèse d’une relation, tandis qu’une autre est une nonne, qui apparaît en photo dans sa robe monastique, bébé dans les bras. L’accusateur utilise le pseudonyme Shi Zhengyi, c’est-à-dire le même nom que le patron de Shaolin suivi du prénom « justicier ».La rumeur d’une fuiteCes allégations tombent au plus mal. La campagne menée par le président Xi Jinping contre la corruption a toujours cours et il est de bon ton de pouvoir prouver la pureté de ses comptes comme de ses mœurs. La direction du monastère crie à la diffamation. Le bureau local des affaires religieuses a ouvert une enquête ; il est sous pression à l’heure où il convient de tenir son fief en bon ordre et alors que la très officielle Association bouddhiste de Chine a regretté que l’affaire ait déjà « affecté l’image et la réputation du bouddhisme chinois ».Shi Yongxin, titulaire d’un MBA, a suscité la controverse à mesure qu’il a poussé le développement d’infrastructures touristiques autour du monastère, situé dans les collines de la province du Henan, et incité à ouvrir toujours plus d’écoles de kung-fu à l’étranger. En 2006, on lui reprochait déjà d’avoir accepté des mains du gouvernement local une belle auto à 150 000 euros pour sa contribution à l’attractivité touristique de la région. En outre, Shaolin a annoncé en mars la construction en Australie d’un complexe doté d’un sanctuaire de méditation et de pratique du kung-fu mais aussi d’un hôtel de 500 chambres et d’un golf 27 trous. Le tout pour 255 millions d’euros.Proche de Shi Yongxin, le directeur général de l’une des sociétés constituant cet empire, la Compagnie de gestion des actifs intangibles de Shaolin, Qian Daliang, fustige l’accusateur de l’ombre. « Ces rumeurs sont réellement destructrices. Le lanceur d’alerte a une fausse identité et de fausses preuves mais il s’en prend à une personne et à une organisation réelles. Cet homme n’existe pas, telle est la vérité ! », dit-il au Monde par téléphone.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Delcas (Bogota, correspondante) La crise vénézuélienne va-t-elle virer au drame humanitaire ? Le risque existe, répond un récent rapport de l’organisation International Crisis Group (ICJ). Intitulé « Venezuela : un désastre qui n’a rien de naturel » (« An Unnatural Disaster »), le document décrit la détérioration de la situation économique et la dégradation du climat politique, alors que démarre la campagne électorale pour les législatives du 6 décembre prochain. L’ICJ s’inquiète du risque de dérapage. Et appelle les pays voisins à se mobiliser pour éviter « une tragédie » au pays de la révolution bolivarienne.Sur fond d’inflation galopante et de pénuries récurrentes, les files d’attente devant les supermarchés et les pharmacies alimentent les tensions. L’exaspération des consommateurs vénézuéliens tourne sporadiquement à la violence. L’observatoire des conflits sociaux a ainsi recensé 56 cas de pillage depuis le début de l’année et quelque 500 manifestations de mécontentement. Les réseaux sociaux sont envahis d’images d’étalages vides. Et de vidéos d’empoignades, filmées à l’occasion d’un arrivage de viande ou de lait.« Cinquième colonne des Etats-Unis »Vendredi 31 juillet, un homme a été tué par balle aux cours d’une échauffourée dans la ville de San Felix, dans le sud du pays où plusieurs magasins ont été dévalisés. La police est intervenue. De source officielle, soixante personnes ont été arrêtées. Le président Nicolas Maduro accuse l’opposition, « cinquième colonne des Etats-Unis », d’avoir organisé l’incident. Et de chercher le chaos. Trois ans après la mort de Hugo Chavez (1999-2013), M. Maduro n’a d’autre discours que celui de son mentor, ni d’autre politique.La semaine dernière également, le gouvernement a donné ordre à l’armée d’occuper un centre de distribution d’aliments à La Yaguara, dans l’ouest de Caracas, pour y construire à terme 70 000 m2 de logements sociaux. La mesure se veut populaire, à quatre mois des élections. Mais l’expropriation des entrepôts, utilisés par des entreprises telles que Polar (la première compagnie alimentaire vénézuélienne) et Nestlé, pourrait perturber encore l’approvisionnement de la capitale.La table de l’unité démocratique (MUD) qui réunit les principaux partis d’opposition dénonce l’incompétence et la gabegie du gouvernement, la corruption qui règne à tous les échelons. La MUD a appelé à une grande manifestation « contre la faim et l’insécurité », pour samedi 8 août.« Faim ? Non, admet Gisela, une opposante de 38 ans. Il manque plein de trucs dans les magasins, mais tous nos placards sont remplis de provisions. Le vrai problème, ce sont les médicaments. Et l’incertitude. » Les pénuries d’aliments masquent au quotidien la gravité de la situation sanitaire. Les hôpitaux et les centres de santé manquent de matériel, les pharmacies de tout. Trop souvent, malades et femmes enceintes errent d’un hôpital à l’autre avant de trouver une place. La santé, fleuron des belles années de la révolution bolivarienne, est, elle aussi, dans le rouge.Délinquance recordFaim ? « Pas encore », répondent les économistes que l’épuisement des réserves monétaires et des stocks de nourritures inquiètent. Les réserves internationales ont fondu de 9 milliards de dollars depuis le début de l’année. Le PIB devrait, lui, chuter de 7 % selon le FMI. Douzième producteur de pétrole, le Venezuela importe plus de 70 % des aliments qu’il consomme. C’est dire si les politiques lancées par Hugo Chavez ont échoué à limiter la dépendance du pays, et si la chute du prix du baril inquiète.« Il manque plein de trucs dans les magasins, mais tous nos placards sont remplis de provisions. Le vrai problème, ce sont les médicaments. Et l’incertitude »Dans les sondages, le coût de la vie et la crainte de manquer ont déplacé l’insécurité au rang des grands problèmes. La délinquance continue pourtant de battre des records. Le taux d’homicides (56 pour 100 000 habitants selon les chiffres officiels, 82 pour 100 000, selon l’Observatoire vénézuélien de la violence), fait du Venezuela le deuxième pays le plus violent au monde après le petit Honduras.Pour la première fois en seize ans, l’opposition part favorite pour le scrutin législatif du 6 décembre. Mais, discréditée par ses divisions, la MUD peine encore à convaincre les déçus du chavisme. Le gouvernement en place brandit la menace de la violence, en cas de défaite.Mercredi 5 août, l’épouse de Nicolas Maduro, Cilia Flores a fait officiellement acte de candidature à l’Assemblée nationale. Le Conseil national électoral a refusé d’enregistrer les candidatures de personnalités d’opposition ayant fait l’objet de sanctions administratives. C’est notamment le cas de l’ex-parlementaire Maria Corina Machado, une des dirigeantes les plus radicales de la MUD, interdite de fonction publique pour douze ans.A Washington, le département d’Etat a demandé mercredi la levée de ces mesures visant les candidats d’opposition. Et réclamé la présence d’observateurs étrangers le 6 décembre. La ministre des relations extérieures a dénoncé cette nouvelle « ingérence » des Etats-Unis. Le président Nicolas Maduro l’a dit : « Personne ne surveille, ni ne surveillera le Venezuela. »Marie Delcas (Bogota, correspondante)Journaliste au Monde Pierre Jullien Pour Le Petit Larousse, le mot désigne, dans le monde de l'assurance, une « réduction de la prime d'assurance automobile accordée aux assurés qui n'ont pas eu d'accident ». A « bonus » est souvent associé le « malus »... système par « lequel le montant de la prime est en rapport avec le taux d'accidents précédemment enregistré », explique Petit Robert, un système dont les chefs d'entreprise n'ont, semble-t-il, retenu que le premier terme.Le président du Medef, Pierre Gattaz, défendait, le 17 juin, la possibilité que le patron de la Fnac, Alexandre Bompard, touche 11,6 millions d'euros, grâce à des actions qui lui avaient été attribuées dans le cadre d'un plan de performance : M. Bompard « a redressé la Fnac, et bien bravo, il a droit à un bonus, à quelque chose ». Une expression qui sonne comme « un petit quelque chose »...De son côté, quelques mois plus tôt, en mars, le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, avait affirmé devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale que « rien n'empêche des actionnaires de récompenser un dirigeant avec un bonus exceptionnel s'ils considèrent qu'il a bien travaillé (...) mais dans certaines situations, je pense qu'on devrait adopter d'autres comportements ».Les députés français ne l'ont pas contrarié en limitant, le 11 juin 2015, le dispositif des « retraites chapeaux » pour les grands patrons, en interdisant le rachat d'années d'ancienneté au moment de leur prise de poste, pratique faisant partie du « golden hello » que l'on peut traduire par bonus de bienvenue.Avec la crise le bonus est devenu l’incarnation du mal absoluIl est vrai qu'avec la crise, signalent David Abiker et Evariste Lefeuvre (Dictionnaire posthume de la finance, Eyrolles, 2009), « le bonus est devenu l'incarnation du mal absolu, surtout quand des institutions en quasi-faillite ont décidé de les servir malgré tout à leurs dirigeants ».Au Royaume-Uni, en vertu de nouvelles directives annoncées le 23 juin par l'Autorité de régulation prudentielle (PRA) et par l'Autorité de conduite financière (FCA), les banques britanniques pourront récupérer les bonus de leurs dirigeants jusqu'à dix ans après leur versement en cas d'entorses aux bonnes règles, lorsqu'elles concernent de hauts dirigeants reconnus responsables d'écarts de conduite ayant entraîné des dommages pour la banque et le système financier. Une mesure destinée à décourager la prise de risque excessive.Avec toutes ces sommes, on est bien loin du modeste « cadeau Bonux »...Au sens économique, le Centre national de ressources textuelles et lexicales définit le mot comme une « rémunération supplémentaire représentant une participation aux bénéfices de l'entreprise et récompensant certains mérites, services, etc.) ».Le mot est emprunté au latin bonus (« bon », « bien »). Comme quoi, d'un point de vue étymologique, l'argent fait bien le bonheur.Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Confrontée ces deux derniers mois à la chute de ses marchés boursiers, la Chine a employé les grands moyens. Le coût de cette opération de sauvetage n’a pas été dévoilé et est en perpétuelle évolution mais, selon une estimation de la banque Goldman Sachs, il représenterait entre 860 et 900 milliards de yuans, soit de 127 à 133 milliards d’euros.Les internautes, tournant en dérision le besoin pour le Parti communiste chinois (PCC) de voler au secours de la Bourse, parlent de la « guojia dui », « l’équipe nationale », pour décrire l’effort du gouvernement chinois et des grandes banques du pays, dont l’Etat est le principal actionnaire.Selon le Wall Street Journal, le premier ministre, Li Keqiang, s’est agacé, lors d’une réunion le 4 juillet à Pékin, que les officiels en charge de la finance n’aient pas anticipé le retournement boursier. Le principal indice de Shanghaï avait grimpé de 150 % sur l’année courant jusqu’au 12 juin, avant de perdre 30 % en trois semaines. Il aurait alors ordonné « des mesures fortes pour sauver le marché ». Lire aussi :Les gagnants et les perdants du ralentissement chinoisChasse aux spéculateursLe gouverneur de la banque centrale, Zhou Xiaochuan, et le ministre des finances, Lou Jiwei, ont tous deux argué qu’un tel déploiement irait à l’encontre des efforts visant à céder au marché un plus grand rôle dans l’économie. Des arguments qui n’ont pas convaincu Pékin : inquiet du risque de contagion à l’économie réelle, le premier ministre a fait approuver son plan par le puissant secrétaire du PCC et président de la République populaire, Xi Jinping.Les grandes maisons de courtage ont donc toutes été invitées à investir dans un fonds préexistant mais peu connu jusqu’alors, China Securities Finance Corporation (CSF), désormais chargé de faire le beau temps sur les deux places de Chine continentale, Shanghaï et Shenzhen. Toutes les grandes banques chinoises ont pour leur part été sollicitées pour apporter une partie des financements nécessaires au CSF, qui a également reçu l’appui de la Banque populaire de Chine, l’établissement central.En parallèle, Pékin s’est lancé dans une chasse aux investisseurs pratiquant la spéculation à la baisse, attitude qualifiée de « malicieuse ». La Commission de régulation boursière de Chine a suspendu trente comptes de trading, dont un sur la Bourse de Shenzhen géré par le hedge fund Citadel, basé à Chicago. Elle s’intéresse également aux stratégies de trading à haute fréquence, gérées par les seuls algorithmes informatiques.Stabilisation inachevéePour l’heure, les résultats de cette politique restent mitigés. Certes la dégringolade a été endiguée. Mais à quel prix ? Sur le mois écoulé, entre le plus bas du 8 juillet et l’ouverture de la séance de vendredi 7 août, l’indice Composite de Shanghaï a repris 5,5 %. Ce sont désormais les spéculations sur l’attitude à venir du CSF qui guident le moral du marché. Le 27 juillet, Shanghaï s’effondrait de 8,5 % en une seule séance, car les traders s’interrogeaient sur un possible retrait progressif du fonds de soutien.Vendredi 7 août, la hausse était portée par un article de l’agence Bloomberg selon lequel China Securities Finance cherche à accéder à 2 000 milliards de yuans supplémentaires (295 milliards d’euros). Ce financement s’inscrirait en complément des 3 000 milliards de yuans (442 milliards d’euros) déjà à la disposition du CSF en cas de rechute, montant dont il convient de déduire les 900 milliards déjà déboursés selon l’estimation de Goldman Sachs.Dans sa note, la banque d’affaires juge comme beaucoup peu probable que « l’équipe nationale » reprenne, à court terme, la mise qu’elle a injectée sur le marché, car la situation n’est pas stabilisée et le gouvernement n’a pas un besoin urgent de ces fonds. S’il devait retirer sa mise, l’Etat risquerait de faire vaciller de nouveau l’édifice.Pour l’heure, les petits investisseurs ne semblent pas pleinement rassurés. Selon le régulateur, 75 millions de citoyens chinois tenaient un compte boursier à la fin juin. Ils n’étaient plus que 51 millions à l’issue du mois de juillet.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Déjà très contrôlé, l’Internet chinois pourrait le devenir plus encore avec la présence d’agents de police au sein des groupes opérant les sites les plus populaires du pays. Et ce alors que la présidence de Xi Jinping accroît la censure sur ceux qui peuvent être source d’agitation – universitaires ou avocats, organisations non gouvernementales – et sur les plates-formes façonnant l’opinion publique, en premier lieu le Web et la presse.Lire aussi :Un avocat chinois menacé de 20 ans de prison pour des tweetsL’agence officielle Chine nouvelle, citant une récente conférence du ministère de la sécurité publique, a expliqué, mercredi 5 août, que des « bureaux de la sécurité du réseau » seront bientôt implantés au sein des entreprises susceptibles d’alimenter la « critique ». Objectif : les aider à se protéger contre les cyberattaques et à combattre les activités criminelles, une formule susceptible d’englober aussi bien le terrorisme que la critique du régime.Même s’il existe d’importants services publics chargés de la censure, le filtrage des contenus qui embarrassent le pouvoir repose d’abord sur un équilibre économique : les champions que sont par exemple le moteur de recherche Baidu et la messagerie Tencent, qui opère l’application WeChat, sont eux-mêmes chargés de bloquer les messages politiquement incorrects lorsqu’ils arrivent sur leurs serveurs, risquant, à défaut, de perdre leur licence ou d’être purement bloqués.« Nettoyer » les messagesDes équipes internes à ces sociétés doivent ensuite « nettoyer » les messages qui auraient passé le premier barrage automatisé. En 2013, un manager de Sina, qui opère un portail d’information et l’équivalent local de Twitter, Weibo, s’était expliqué sous couvert d’anonymat : « lorsqu’ils publient un ordre, il faut s’exécuter. Si nous n’effaçons pas votre message, votre compte sera bloqué. »Selon une étude menée par des chercheurs des universités de Rice, du Nouveau-Mexique et du Bowdoin College portant sur 2,38 millions de messages publiés en 2012 sur Weibo, 12 % de l’ensemble disparaissent (30 % dans les cinq minutes qui suivent la publication et au total 90 % sous 24 heures). La présence directe de policiers permettrait de rappeler en permanence aux géants du Web le contrat tacite avec l’Etat-Parti qui leur permet d’engranger des fortunes au pays des 668 millions d’internautes et de transmettre plus efficacement les ordres de la censure.« Cyber-souveraineté »Le poids de cette dernière a déjà largement freiné la croissance d’un Weibo, alors que les personnalités s’exprimant sur les sujets polémiques ont toutes été rappelées à l’ordre. Depuis, les Chinois lui préfèrent WeChat, qui permet de n’échanger que des messages privés et où les posts ne sont pas publics.Peu après son arrivée au pouvoir, Xi Jinping a donné la responsabilité de la gestion d’Internet à un nouvel organe puissant, l’Administration du cyberespace de Chine. Il a placé à sa tête un haut cadre zélé, spécialisé dans la propagande, Lu Wei. Sur la scène internationale, M. Lu tente d’imposer le concept de « cyber-souveraineté », arguant que chacun doit s’occuper de son pré carré afin de légitimer le particularisme chinois.Dans la Silicon Valley, comme à Bruxelles début juillet, Lu Wei a repris les propos qu’il avait déjà tenus en septembre 2013 lors d’une visite au Royaume-Uni : « La liberté n’existe pas sans ordre. » Un nombre croissant de sites d’information occidentaux sont ainsi bloqués : le New York Times depuis l’automne 2012, Le Monde depuis janvier 2014.« Grande muraille du Web »Aux géants occidentaux du Web, Lu Wei explique qu’il leur faudra se plier aux coutumes locales sans sourciller, non sans un certain succès. Le recevant en Californie en décembre 2014, le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, dont le site est inaccessible du côté chinois de la « grande muraille du Web », avait pris soin de poser sur son bureau un exemplaire de la compilation de discours de Xi Jinping titrée La Gouvernance de la Chine, précisant qu’il en conseille la lecture à ses employés. En juin 2014, LinkedIn avait reconnu censurer les messages provenant d’usagers chinois.Lire aussi :Facebook fait allégeance à la Chine pour y revenirEn Chine, les contrôles se renforcent sous la direction de Lu Wei. Un projet de loi sur la cybersécurité a été présenté le 1er juillet à l’Assemblée nationale populaire. Il prévoit, dans le cadre de la lutte contre les cyberattaques, d’imposer certains standards qui pourraient se révéler défavorables aux entreprises étrangères. Le texte, qui réaffirme les pouvoirs de l’agence de M. Lu, donne force de loi au blocage de l’accès à Internet dans certaines régions du pays lorsque la « stabilité sociale » s’en trouve menacée. Une mesure en réalité déjà employée, notamment lors d’incidents violents au Xinjiang et d’immolations ou d’arrestations dans les régions tibétaines, mais qui aura désormais une légitimité juridique.Lire aussi :En Chine, la guerre de l’informationHarold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Elle était la matriarche de l’un des clans les plus puissants du capitalisme allemand, une famille liée aux heures les plus glorieuses comme les plus sombres de l’histoire industrielle du pays, mais également à celle de l’industrie automobile. Johanna Quandt, 89 ans, est morte lundi 3 août dans sa villa de Bad Homburg, près de Francfort, a annoncé sa famille mercredi. Les Quandt, propriétaires de près de 50 % du groupe BMW, sont considérés comme la famille la plus riche d’Allemagne, classée 77e fortune au monde par le magazine Forbes.Née à Berlin en 1926 d’un père historien, Mme Quandt a travaillé comme infirmière dans les dernières années de la guerre, avant de devenir secrétaire à Francfort pour le groupe Afa, actuel Varta, spécialiste des piles électriques. Son patron, Herbert Quandt, est alors directeur de l’entreprise et un riche héritier. Il épouse Johanna, de seize ans sa cadette, en 1959, en troisième noce.Un an auparavant, Herbert Quandt avait empêché la vente du constructeur BMW, alors en crise, à Daimler. Il redresse l’entreprise qui devient par la suite l’un des succès les plus spectaculaires de l’industrie allemande. BMW, qui a vendu 2 millions de véhicules haut de gamme l’an dernier, est régulièrement citée comme l’entreprise préférée des jeunes diplômés allemands.Lire aussi :Un nouveau pilote pour BMWDiscrétion légendaireA la mort de Herbert Quandt, en 1982, Johanna et ses enfants Susanne (épouse Klatten) et Stefan héritent d’un empire d’une dizaine de participations dans des entreprises prospères : outre BMW, la famille est propriétaire du groupe chimique Altana et de Varta. Susanne Klatten est actionnaire de SGL Carbon, qui produit la fibre de carbone des carrosseries des véhicules électriques de BMW. Les Quandt possèdent aussi 10 % du spécialiste des cartes à puce Gemalto et 22 % de Nordex, producteur d’éoliennes. L’an dernier, les seuls dividendes de BMW ont rapporté au clan 815 millions d’euros.A la tête de son empire, Mme Quandt a soigneusement évité l’attention du public, le gérant avec une discrétion quasi monacale, selon son fils.Ses fondations soutiennent des hôpitaux et le journalisme économique, à travers le prix Herbert-Quandt des médias (doté de 50 000 euros). La famille est aussi célèbre pour ses dons très généreux aux partis politiques – notamment à la CDU, ce qui a déclenché une polémique dans l’opposition après les dernières élections législatives.La discrétion légendaire de Mme Quandt a été bousculée en 2007, lorsqu’un documentaire de la chaîne de télévision NDR a révélé le passé sombre de la famille en montrant que le beau-père de Mme Quandt, Günther Quandt, avait exploité 50 000 travailleurs forcés pendant la guerre, dans des conditions éhontées. Choquée, la famille a reconnu avoir tardé à faire la lumière sur son passé. Pour se rattraper, elle a confié ce travail à un historien qui a publié en 2011 un ouvrage sans concession.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde Eric Albert (Londres, correspondance) Le Royaume-Uni n’a jamais connu aussi peu de grèves. En ce début de siècle, on en compte entre cent et cent cinquante par an environ, un phénomène exceptionnel depuis 1891, date du début des statistiques sur le sujet. Le nombre de jours de travail « perdus » pour cause de grève est désormais de cinq à dix fois plus bas que pendant les années 1980.Mais n’allez pas dire ça aux Londoniens. Jeudi 6 août, aucun métro ne circulait. Le réseau était immobilisé, provoquant d’immenses files d’attente pour prendre les bus qui circulaient. L’appel à vingt-quatre heures de débrayage des quatre syndicats qui représentent le personnel de l’Underground a été très suivi. En 2014 déjà, Londres avait connu plusieurs grèves du métro. Cette année, en juillet, le métro avait également été immobilisé une journée.Jeudi, c’est contre le plan de Boris Johnson, le maire conservateur de Londres, de faire rouler les métros toute la nuit les vendredis et samedis, à partir de septembre, qu’il y avait grève. Les syndicats jugent insuffisante la prime qui leur est proposée.Efforts payantsCes mobilisations régulières dans le métro sont une exception, dans un pays où la grève est presque devenue un gros mot. C’est à Bob Crow, décédé en 2014 d’une soudaine crise cardiaque, que revient sans doute cette particularité.Cou de taureau, crâne rasé et visage de bouledogue, celui-ci a pris la tête, à partir de 1991, de la section du métro londonien du Syndicat du rail, du maritime et du transport (RMT), avant de régner sur l’ensemble de l’organisation en 2002. Très longtemps membre du Parti communiste britannique, ce fils de docker a dirigé pendant deux décennies d’une main de fer les négociations avec les patrons différents de la régie des transports de Londres.Ses efforts ont fini par payer : le salaire annuel moyen des conducteurs de métro est de 49 000 livres sterling (70 000 euros), avec deux mois de vacances par an. Impressionnés par ces acquis, beaucoup d’employés à travers le Royaume-Uni ont rejoint le RMT, désormais le syndicat qui grossit le plus vite et rassemble 80 000 membres aujourd’hui.Une opinion publique très hostile Le succès de M. Crow tient largement à sa position de force : il est relativement facile, à l’aide quelques dizaines de conducteurs de rame, de bloquer le trafic du métro. Les maires de Londres successifs se sont inclinés face aux exigences du RMT, y compris M. Johnson – qui a accepté de verser une « prime olympique » au moment des JO de Londres, en 2012.Dans les années 1980, cette position de combat était la règle pour les syndicats britanniques. Mais en 1984, la grande grève des mineurs, qui s’est achevée par la victoire écrasante de la première ministre, Margaret Thatcher, a cassé cette dynamique. La « Dame de fer » a ensuite introduit des règles très dures pour encadrer le droit de grève, comme l’organisation obligatoire d’un vote à bulletin secret des syndicalistes (avec préavis de huit jours) ou l’interdiction des grèves pour des raisons politiques.L’opinion publique est également devenue très hostile aux débrayages. Enfin, les syndicats ont perdu de leur influence en même temps que la sidérurgie et le secteur manufacturier disparaissaient.Ce n’a pas été le cas du métro, plus que jamais indispensable à la capitale britannique. L’attitude très combative de M. Crow a fait le reste. Malgré sa mort prématurée, son héritage demeure.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.08.2015 à 00h03 • Mis à jour le07.08.2015 à 09h12 La Grèce a remboursé, jeudi 6 août, 186,3 millions d’euros au Fonds monétaire international (FMI) et évité ainsi un nouveau défaut de paiement auprès de l’institution, dans un contexte de négociations sur un troisième plan d’aide au pays.« La Grèce a payé les intérêts qui étaient dus au FMI aujourd’hui », a déclaré un porte-parole du fonds dans un communiqué. C’est la première fois depuis le début de juin que la Grèce, en grande difficulté financière, honore un remboursement vis-à-vis du FMI dans les délais impartis.L’ultimatum du FMIAprès avoir demandé un sursis, le pays avait fini, le 30 juin, par faire défaut sur sa dette vis-à-vis du fonds, l’un de ses créanciers internationaux depuis 2010 aux côtés des Européens. Une nouvelle échéance avait été manquée par Athènes à la mi-juillet, portant les arriérés de paiement du pays vis-à-vis du FMI à 2 milliards d’euros.Un prêt d’urgence des Européens avait toutefois permis à Athènes d’apurer sa dette vis-à-vis du FMI le 20 juillet et de pouvoir à nouveau prétendre à l’aide financière de l’institution. Des représentants du FMI, de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne (BCE) sont à Athènes depuis une semaine pour mettre sur pied un plan d’aide de plus de 80 milliards d’euros, qui doit être bouclé avant le 20 août.Le fonds a toutefois prévenu qu’il ne renflouerait pas le pays tant qu’Athènes n’aura pas accepté un plan de réformes complet et que les Européens n’auront pas consenti à alléger la dette grecque, qui avoisine les 320 milliards d’euros.Lire :Grèce : l’ultimatum du FMIAprès ce paiement, Athènes doit encore au total rembourser au FMI quelque 22 milliards d’euros, selon le site de l’institution. Le prochain paiement, de quelque 306 millions d’euros, est prévu pour le 1er septembre. Les Décodeurs La loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, dite « loi Macron », a été promulguée et publiée au Journal officiel vendredi 7 août. Le texte ne contient bien sûr pas les quelques articles censurés par le Conseil constitutionnel mercredi soir, qui devront être présentés à nouveau devant le Parlement pour être validés – ou non.L’itinéraire législatif de la loi a notamment été marqué par deux votes en bloc à l’Assemblée nationale, au cours desquels le gouvernement a engagé sa responsabilité en raison de l’utilisation de l’article 49, alinéa 3 de la Constitution.Le texte fourre-tout de 308 articles vise, selon Emmanuel Macron, à guérir les « trois maladies » de la France : « défiance », « complexité » et « corporatisme ». Saluée par le Medef, la loi a tout au long de son parcours suscité des critiques de toutes parts, et a subi de nombreuses modifications. Passage en revue des principaux points de loi – parmi de nombreux autres : 1. L’assouplissement du travail le dimanche et la nuitLe dispositif retenu supprime les cinq dimanches travaillés de plein droit proposés à l’origine et laisse le choix aux élus de fixer le nombre de dimanches « entre 0 et 12 ». Les autorisations seront débattues au niveau intercommunal au-delà de cinq dimanches. Les salariés percevront une compensation d’au moins 30 % sur leurs salaires ainsi que d’éventuelles contreparties selon des accords d’entreprise au cas par cas.Des « zones touristiques internationales » sont créées, à Paris, Nice, Cannes ou Deauville, dans lesquelles les commerces pourront ouvrir les dimanches et jusqu’à minuit, sur la base de compensations salariales (salaire doublé pour le travail en soirée). Voir notre infographie complète : Combien de salariés travaillent le dimanche ? 2. Des lignes nationales de carsJusqu’à présent limités par des régimes d’autorisation complexes, ils seront libéralisés. M. Macron en avait fait un symbole, estimant qu’il s’agissait d’une mesure à destination « des plus pauvres », qui pourraient ainsi « voyager facilement ».« A l’heure actuelle, beaucoup de Français sont trop pauvres pour prendre le train, qui est trop cher. Le transport en autocar est 8 à 10 fois moins cher que le train. Cette mesure de libéralisation du transport en autocar va bénéficier aux familles les plus modestes, les plus précaires, les plus fragiles. »Selon le ministre, cette libéralisation du transport par car devrait créer des « dizaines de milliers » d’emplois. Les débats ont conduit à mettre en place des limitations, régions et départements pourront ainsi interdire ou limiter certaines lignes. 3. L’assouplissement du permis de conduireLe permis devient un « service universel » dont le délai d’attente, actuellement de quatre-vingt-dix-huit jours en moyenne entre deux présentations à l’examen, devra être divisé par deux. Les épreuves du code de la route seront confiées à des sociétés privées. Dans les départements où l’attente entre deux passages à l’examen est supérieure à quarante-cinq jours, des « agents publics ou contractuels », dont ceux de La Poste, pourront le faire passer. Enfin, la durée minimale de vingt heures de conduite a été supprimée. 4. Une réforme des prud’hommesAutre chantier complexe, celui de la justice prud’homales. La réforme vise à simplifier les procédures pour en réduire les délais. La loi prévoit une formation des conseillers et des sanctions en cas de manquement à la déontologie, ainsi qu’un statut de défenseur syndical, et un renforcement du pouvoir des inspecteurs du travail et du pouvoir judiciaire (juge départiteur).En dernière minute, le gouvernement avait ajouté un barème d’indemnités (maximales) en cas de licenciement, en fonction de l’ancienneté des salaires dans l’entreprise et de la taille de celle-ci. Mal perçue par nombre de députés socialistes, cette mesure a été retoquée par le Conseil constitutionnel, qui a estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise « méconnaissait le principe d’égalité devant la loi ». 5. Les règles de licenciement collectif modifiéesSur ce volet, dont l’objectif est de sécuriser davantage les entreprises, un amendement des rapporteurs qui a été voté privilégie la négociation collective et encadre plus strictement la délimitation du périmètre d’application des critères de licenciement en cas de décision unilatérale de l’employeur. 6. Une incitation à l’épargne salariale et l’actionnariat salariéLa loi Macron simplifie ces dispositifs pour permettre leur généralisation aux petites et moyennes entreprises (PME), et les rendre plus attractifs fiscalement. Les fonds récoltés devraient également être davantage utilisés pour financer l’économie.La loi Macron abroge en revanche la prime de partage des profits mise en place sous la présidence de Nicolas Sarkozy, qui obligeait les entreprises augmentant leurs dividendes deux ans de suite à une redistribution au profit de leurs salariés.Lire aussi : Les salariés gèrent leur épargne salariale avec une très grande prudence 7. La libéralisation des professions réglementées et Infogreffe en open dataL’installation des nouveaux arrivants (huissiers, notaires, commissaires-priseurs) sera libéralisée afin de favoriser la concurrence et de permettre aux titulaires des diplômes requis de se lancer – le tout étant toutefois régulé par le ministère de la justice. Les grilles tarifaires doivent également être modifiées pour les actes « de la vie courante et de la plupart des transactions immobilières », afin d’en diminuer le prix.Mais la possibilité d’introduire une part de tarifs variables a été supprimée lors des débats, au profit d’un système de remises fixes possibles pour les jeunes huissiers, notaires et mandataires judiciaires. La commission spéciale a entériné la liberté d’installation « contrôlée » des notaires, huissiers et commissaires-priseurs et a adopté un amendement fixant une limite d’âge (70 ans) pour ces professions. Ce qui n’empêche pas la grogne des notaires de se poursuivre.En revanche, les greffes des tribunaux de commerce ont perdu leur combat : les données du Registre national du commerce et des sociétés (RNCS), qui étaient jusqu’ici leur propriété et auxquelles on n’accédait que par des services payants, seront désormais librement accessibles.Cette réforme a provoqué une forte réaction des professionnels concernés, des avocats aux huissiers. Ils dénoncent la « marchandisation » du droit « livré à l’économie », craignent un recul de l’accès au droit, ou prédisent la « mort de la profession » des commissaires-priseurs ou des administrateurs et mandataires judiciaires, avec des milliers d’emplois supprimés à la clé.Infogreffe regroupe les 135 greffes des tribunaux de commerce de France, soit près de 2 000 collaborateurs. Le site, qui emploie une trentaine de personnes (informaticiens et personnel technique), existait avant 2009 – les données étaient même diffusées sur le Minitel dans les années 1990 – mais ce n'est qu'à cette date qu'il a récupéré le monopole de la délégation de service public, au détriment de l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI). 8. Des prêts entre entreprisesUne entreprise qui dispose d’une trésorerie excédentaire pourra prêter de l’argent à un fournisseur ou un sous-traitant en difficulté, pour une durée limitée à deux ans et dans la mesure où prêteur et débiteur entretiennent des liens économiques. 9. Cinq à dix milliards d’euros de cessions d’actifsLe texte, examiné le 10 décembre 2014 à l’Assemblée, comporte un volet avalisant la vente par l’Etat de 5 milliards à 10 milliards d’euros d’actifs dans des entreprises ; 4 milliards seront affectés au désendettement, le reste étant réinjecté dans l’économie. Le détail de ce qui sera cédé n’a pas encore été divulgué. M. Macron s’est contenté de préciser qu’il n’était pas question de privatiser EDF, comme cela avait pu être évoqué. Lire aussi : Participations : les mauvais comptes de l'Etat actionnaire 10. Et aussi…La loi évoque également, parmi d’autres mesures :un assouplissement des conditions de changement de banque pour les consommateurs, avec la mise en place d’un service entièrement automatisé ;une « majoration de constructibilité » de 30 % pour les communes désireuses de s’agrandir ;une carte professionnelle dans le bâtiment pour éviter les fraudes et le travail au noir. Les mesures censurées par le Conseil constitutionnel :Assouplissement de la loi Evin.Les députés avaient également voté, contre l’avis du gouvernement, un assouplissement de la loi Evin sur la communication autour de l’alcool mais cette mesure a été retoquée par le Conseil constitutionnel, estimant qu’elle n’avait rien à voir avec le contenu de la loi Macron. L’entérinement du centre de stockage de déchets nucléaires à BureAu dernier moment, le gouvernement avait introduit dans la loi d’un amendement entérinant le centre de stockage des déchets radioactifs à Bure, dans la Meuse. Cet article a été censuré par le Conseil constitutionnel, qui a, là aussi, estimé qu’il s’agissait d’un « cavalier législatif » qui devra être présenté dans un nouveau texte.Lire : Quels sont les enjeux du stockage des déchets nucléaires à Bure ? Les DécodeursJournaliste au Monde Anne Eveno Apple n’a pas avec son service de streaming musical, lancé le 30 juin, les mêmes pudeurs qu’avec l’Apple Watch. Alors que l’entreprise n’a pas encore annoncé de chiffre officiel sur les ventes de sa montre intelligente, le groupe de Cupertino a indiqué qu’Apple Music, qui permet d’écouter de la musique sans téléchargement, compte 11 millions d’abonnés, dont 2 millions qui ont choisi l’abonnement familial à 14,99 € par mois.« Nous sommes emballés par les chiffres jusqu’à présent », se réjouit Eddy Cue, vice-président de la division logiciels et services Internet chez Apple, dans les colonnes d’USA Today, jeudi 6 août.Si les deux rivaux majeurs d’Apple, le suédois Spotify et le français Deezer proposent à la fois des offres payantes et gratuites, la firme à la pomme joue la carte du payant. L’abonnement classique à Apple Music coûte 9,99 dollars (8,83 euros) par mois mais pour recruter des utilisateurs, Apple offre une période d’essai gratuite de 3 mois. La question est donc de savoir quelle proportion des 11 millions d’abonnés choisira de prolonger leur abonnement au-delà du 30 septembre, terme de la période d’essai.Lire aussi :Apple vient bouleverser la donne dans le streaming musical Si 100 % des utilisateurs actuels devaient rester clients d’Apple Music, le groupe de Tim Cook frapperait un grand coup, puisque cela représenterait déjà plus de la moitié des abonnés payants de Spotify (qui en comptait 20 millions en juin). A terme, Apple viserait 100 millions d’abonnés dans le streaming, une croissance qui ne sera rendue possible qu’à partir du moment où le service sera accessible aux utilisateurs d’Android, le système d’exploitation de Google. Pour l’instant seuls les produits tournant avec iOS, le système d’exploitation d’Apple, peuvent utiliser Apple Music.En dépit de l’enthousiasme d’Apple, les bugs et les plaintes n’ont pas manqué depuis le lancement du service. Au début du mois d’août, certains utilisateurs ont ainsi dénoncé le fait qu’Apple Music peinait à distinguer entre les différentes versions d’un titre ou confondait single et album…Pour autant la divulgation de ces bons chiffres tombe à pic pour interrompre la série de nouvelles un peu moins positives pour le groupe, comme le recul du cours en Bourse – qui fait fondre la capitalisation boursière de 100 milliards de dollars depuis la fin janvier – et la perte de la première place sur le marché chinois des smartphones au second trimestre.Lire aussi :Apple dans un trou d’air boursierAnne EvenoJournaliste au Monde 06.08.2015 à 10h21 • Mis à jour le06.08.2015 à 10h28 | Marie de Vergès (Jérusalem, correspondance) Enfin une bonne nouvelle pour Eilat. La compagnie aérienne à bas coûts Ryanair a annoncé début juillet qu’elle opérerait six vols par semaine, dès novembre, depuis la Pologne, la Hongrie et la Lituanie à destination d’Ovda, proche de la cité balnéaire israélienne. Objectif : transporter 40 000 passagers par an.Un cadeau du ciel… Dans cette ville située au bord de la mer Rouge, où s’accumulent les complexes hôteliers et dont un habitant sur deux dépend du tourisme, l’année a été rude. Au premier trimestre, le nombre de séjours touristiques à Eilat a chuté de plus de 50 %. Pour renverser la tendance, le gouvernement israélien s’est engagé, en avril, à verser une prime de 45 euros par passager à toute compagnie aérienne qui desservirait la station via des liaisons directes.Onde de chocAux premiers jours de la saison estivale, le ministre du tourisme Yariv Levin disait vouloir tout mettre en œuvre « pour qu’Israël occupe enfin une autre place sur la carte du tourisme mondial ». Pour cause, les déboires d’Eilat ne sont que le reflet amplifié de la morosité qui frappe aujourd’hui l’ensemble du secteur.Depuis la guerre menée à Gaza, il y a un an, les indicateurs restent mauvais pour cette industrie qui représente 7 % du produit intérieur brut israélien. En juin, le flux de touristes à destination de l’Etat hébreu était en baisse de 20 % sur un an, selon le Bureau central des statistiques. Sur les six premiers mois, le recul a été de plus de 17 %. Les dernières données disponibles indiquent que les recettes du secteur (hors billets d’avion) au premier trimestre ont été les plus faibles depuis cinq ans.Les professionnels imputent d’abord cette atonie à l’onde de choc provoquée par l’opération militaire de l’été 2014. Quand bien même les grands centres touristiques que sont Jérusalem et Tel-Aviv ont été globalement épargnés, les images de ces 50 jours d’affrontements sanglants ont marqué les esprits des vacanciers étrangers. L’explosion d’une roquette à quelques kilomètres de l’aéroport international Ben-Gourion, le 21 juillet, n’a rien arrangé.Si le marasme s’éternise, c’est que d’autres facteurs y contribuent. Guerre civile en Syrie, exactions de l’Etat islamique… Les conflits qui bouleversent le Proche-Orient ne laissent pas Israël indemne. Plus localement, l’Etat hébreu souffre de la désaffection des touristes russes, l’une de ses principales clientèles, affectée par la crise économique qui sévit en Russie.L’une des destinations les plus chèresUn classement publié en mai par le Forum économique mondial sur la compétitivité des voyages et du tourisme plaçait Israël au 72e rang sur 141. Selon cet indice, le pays souffre de son instabilité géopolitique mais aussi de ses prix très élevés. L’Etat hébreu se distingue même comme l’une des destinations les plus chères du monde, pointant à la 136e place du classement. Une nuit d’hôtel y est en moyenne plus onéreuse qu’au Japon, en Allemagne ou aux Etats-Unis.Avant que n’éclate la guerre avec Gaza, 2014 s’annonçait comme une année record au plan touristique. Professionnels et gouvernement cherchent désormais à renouer avec cette trajectoire. Pour faire baisser les prix, le ministère du tourisme veut accélérer la construction de nouveaux hôtels grâce à une simplification des procédures. Il pousse aussi à une classification normalisée des établissements hôteliers de une à cinq étoiles, aujourd’hui quasi inexistante.« La seule chose qui peut relancer la machine, c’est une énorme opération marketing à laquelle on allouerait des moyens financiers bien plus importants, juge Eli Gonen, le président de l’Association hôtelière israélienne. Le vrai problème d’Israël, c’est le fossé entre l’image du pays et la réalité des faits. Des campagnes de publicité doivent souligner que ce que nous avons à offrir aujourd’hui, c’est en fait le calme et une combinaison unique de sites religieux, culturels et balnéaires. »Marie de Vergès (Jérusalem, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Marin (San Francisco, correspondance) Pour Tesla, la route se révèle un peu plus compliquée que ne l’espérait Elon Musk, son fondateur et patron. Mercredi 5 août, en marge de la publication de ses résultats trimestriels, le fabricant américain de voitures électriques a abaissé son objectif de livraisons pour l’ensemble de l’année. De 55 000 véhicules au minimum, celui-ci est désormais compris dans une fourchette allant de 50 000 et 55 000. L’an passé, le constructeur avait livré 35 000 voitures.Tesla justifie cette révision par la prochaine mise en production de son deuxième modèle, le Model X, un SUV qui doit être commercialisé à partir de fin septembre. « Beaucoup d’éléments peuvent encore affecter la production et les livraisons, indique M. Musk. Nous ne souhaitons pas forcer pour atteindre un chiffre supérieur à notre capacité à produire des voitures de qualité. »Lire aussi :Elon Musk, le capitaine d’industrie qui veut mourir sur MarsDes dépenses en capital très élevéesLes potentielles difficultés rencontrées avec le Model X pourraient aussi se répercuter sur la production du Model S, sa luxueuse berline déjà en vente. L’entreprise ne dispose en effet que d’une seule chaîne de montage dans son usine de Fremont, au sud de San Francisco. M. Musk se veut cependant rassurant, estimant être capable de produire entre 83 000 et 93 000 voitures l’année prochaine. Néanmoins, les investisseurs à Wall Street n’ont pas apprécié la nouvelle. Dans les échanges d’après Bourse, l’action de Tesla chutait de près de 6 %.Lire aussi :Tesla, Saab, interopérabilité… La tension monte autour de la voiture électriqueAu deuxième trimestre, la société californienne a enregistré une hausse de 24 % de son chiffre d’affaires, à 955 millions de dollars (875 millions d’euros). Elle indique par ailleurs que les commandes ont progressé de 30 % aux Etats-Unis et de 50 % en Europe. Dans le même temps, ses pertes se sont également creusées. Elles ont atteint 181 millions de dollars, soit trois fois plus que l’an passé. En cause, des dépenses en capital très élevées : 405 millions de dollars sur la période.Tesla est en effet engagé dans une période d’importants investissements. D’abord pour moderniser son site de Fremont, qui vient d’être mis à l’arrêt pendant une semaine. Ensuite pour construire la « gigafactory », une immense usine située dans le Nevada et destinée à la fabrication des batteries lithium-ion qui équipent ses véhicules électriques. D’une superficie de 930 000 mètres carrés, elle sera dotée de sa propre ferme d’éoliennes. Son coût est estimé entre 4 et 5 milliards de dollars, dont la moitié sera à la charge de Tesla.D’un seul produit à plusieursCette usine doit permettre au constructeur d’accroître ses capacités de production. Elle devrait produire suffisamment de batteries pour équiper 500 000 véhicules par an. L’ouverture est prévue en 2017, juste à temps pour la commercialisation, en fin d’année, du Model 3, sa voiture grand public qui devrait être proposée à un prix de base de 35 000 dollars, deux fois moins que l’actuel Model S.Ces importants investissements se répercutent sur la trésorerie de Tesla. De 1,9 milliard de dollars au 1er janvier, elle est tombée à 1,15 milliard au 30 juin. Pour financer son développement, l’entreprise dispose d’une ligne de crédit de 500 millions de dollars auprès de cinq banques. Son montant pourra être porté à 750 millions si nécessaire. Sans écarter cette option, M. Musk estime que Tesla n’aura pas besoin de procéder à une augmentation de capital.« Dans les prochains mois, nous allons passer d’un seul produit à plusieurs. C’est une étape importante », se réjouit l’entrepreneur d’origine sud-africaine. Outre le Model X, Tesla va entamer la production et la vente de sa gamme de batteries dites stationnaires, destinées aux habitations, aux entreprises et aux producteurs d’énergie. « La demande est ahurissante », assure M. Musk. Il table sur un chiffre d’affaires additionnel de 40 millions de dollars au quatrième trimestre. Et de 400 à 500 millions en 2016.Lire aussi :L’avenir de la voiture électrique se joue dans sa batterieJérôme Marin (San Francisco, correspondance)Journaliste au Monde Nicole Vulser Inditex, la maison mère de Zara, Massimo Dutti ou Bershka, a rejoint mercredi 5 août pour la première fois le club des 80 groupes mondiaux dont la capitalisation boursière est supérieure à 100 milliards d’euros.Le géant espagnol du prêt-à-porter, qui chaque année fait la course en tête avec le suédois H&M pour obtenir le titre mondial du secteur, est seulement la troisième entreprise ibérique à dépasser ce niveau, après la banque Santander et l’opérateur Telefonica.A la Bourse de Madrid, le titre a atteint mercredi en séance 32,08 euros, (soit une augmentation de sa valeur de 55 % en un an), dopé par la reprise économique en Espagne, alors que le succès des ventes en lignes ainsi que l’euro faible profitent à ce groupe. Le principal bénéficiaire de l’envolée du cours de l’action n’est autre que le fondateur de l’entreprise, Amancio Ortega (79 ans), l’homme le plus riche d’Espagne.Lire aussi : Inditex, colosse aux pieds agilesDeuxième fortune du mondeAu fil des années, cet entrepreneur d’Arteixo en Galice est devenu, selon le dernier classement Bloomberg des milliardaires, la deuxième fortune mondiale après Bill Gates, avec des biens estimés à 72,3 milliards de dollars. M. Ortega a donc doublé cette année l’homme d’affaires américain Warren Buffett.Depuis l’ouverture de la première boutique de Zara – à La Corogne, en Galice – le groupe s’est imposé dans la mode en s’inspirant au plus près des collections des créateurs, tout en vendant ses produits à des petits prix. Inditex qui a su étendre son modèle à l’international, détient aujourd’hui un réseau de 6 700 magasins, dans près de 90 pays.Lors des derniers résultats trimestriels clos fin avril, le groupe avait publié un bénéfice net très supérieur aux attentes des analystes, à 521 millions d’euros, en hausse de 28 %, son augmentation la plus forte depuis deux ans. En 2013, le chiffre d’affaires avait progressé de 13 %, à 4,37 milliards d’euros.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.08.2015 à 06h50   La NASA continuera de confier à la Russie l’acheminement de ses astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS), des restrictions financières ayant retardé d’autres solutions aux Etats-Unis, a annoncé mercredi 5 août l’agence spatiale américaine.Dans une lettre au Congrès, l’administrateur de la NASA, Charles Boden, a chiffré le prolongement de ce contrat jusqu’en 2019 à environ 490 millions de dollars (450 millions d’euros). Le contribuable américain paiera ainsi à la Russie 80 millions de dollars par siège sur une navette Soyouz au moment où les Etats-Unis ont décidé de renforcer les sanctions contre la Russie en raison de son soutien aux rebelles pro-russes dans l’est de l’Ukraine.Lire : La NASA suspend « tout contact » avec la Russie... sauf pour l'ISS« Malheureusement, depuis cinq ans maintenant, le Congrès (...) ne finance plus de façon adéquate le programme Commercial Crew pour rétablir les lancements de vols spatiaux habités sur le sol américain cette année, comme prévu », écrit Charles Bolden.« La conséquence en est une dépendance totale par rapport au vaisseau russe Soyouz comme véhicule de transport de nos équipes américaines et des équipages de nos partenaires internationaux ».Partenariat avec SpaceX et BoeingLa NASA a mis ses navettes spatiales à la retraite en 2011. Elle a noué un partenariat avec les sociétés privées SpaceX et Boeing pour développer des véhicules capables d’acheminer ses astronautes vers l’ISS et de les ramener sur la Terre.La NASA pensait entamer les vols privés en 2017, mais le projet de loi de finances pour l’année fiscale qui commence le 1er octobre prévoit de réduire le programme Commercial Crew, ce qui devrait se traduire par des délais supplémentaires et une hausse des coûts, souligne l’administrateur de la NASA.Egalement mercredi, la société Orbital ATK, une des deux sociétés qui acheminent de la marchandise vers l’ISS dans le cadre d’un autre programme de la NASA, a annoncé qu’une paire de moteurs russes pour sa fusée Antares rénovée étaient arrivés aux Etats-Unis. La fusée d’Orbital est clouée au sol depuis un accident de lancement en octobre dernier. Elle devrait être à nouveau opérationnelle en mars. 31.07.2015 à 16h46 • Mis à jour le31.07.2015 à 16h58 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Après Boeing, General Electric (GE) envisage de transférer à l’étranger une partie de sa fabrication dans le cadre de certains contrats en cours. À l’origine de ces menaces, un bras de fer politique comme le Congrès américain en a le secret. Les conservateurs se sont en effet mis en tête de supprimer l’Export-Import Bank (Ex-Im).Cette agence fédérale a été créée en 1934 pour protéger les entreprises exportatrices d’un défaut de leurs clients étrangers et les aider dans le financement de leur projet, à l’instar de la Coface en France. Alors que son autorisation de fonctionnement est arrivée à échéance le 1er juillet, une partie des républicains emmenée par le Tea Party, son aile conservatrice, s’oppose à son renouvellement. Faute d’accord avant la trêve parlementaire estivale, qui a débuté mercredi, l’activité de l’institution est suspendue au moins jusqu’au mois de septembre, voire plus.Les opposants à l’Ex-Im lui reprochent d’être une entrave au libre marché et de favoriser un capitalisme de copinage notamment en faveur des grandes entreprises. Le débat politique n’est pas encore clos, mais GE, qui participe à une série d’appels d’offres pour une valeur d’une dizaine de milliards de dollars (environ 9 milliards d’euros), ne peut attendre le bon vouloir des parlementaires. Le conglomérat envisage donc de faire appel à des organismes de crédit à l’export dans d’autres pays pour boucler ces projets. Conséquence : la production échoirait à des usines du groupe au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en Chine et en Hongrie.« Compétition plus difficile avec Airbus »« Nous sommes déjà en train de soumissionner. Nous identifions les agences de crédit à l’export qui peuvent nous soutenir et elles ne sont pas situées aux États-Unis », a expliqué John Rice, le patron des opérations internationales de GE à l’agence Reuters. Le 29 juillet, le président de Boeing, Jim McNerney, s’était livré au même type de menace. « Nous envisageons de transférer des parties importantes de notre production à l’étranger », a-t-il annoncé, soulignant que Boeing « n’aurait jamais envisagé cela avant cette folie autour de l’Ex-Im ».Dans ce contexte, M. McNerney a même indiqué qu’il pensait avoir peut-être pris « la mauvaise décision », il y a quelques années en choisissant de maintenir sa production sur le sol américain. Ambiance. Lors du débat au Congrès, l’avionneur avait souligné que la disparition de l’Ex-Im rendrait « plus difficile la compétition avec Airbus et d’autres concurrents émergents, qui ont accès à de multiples agences de crédits ».Les contempteurs de l’agence, eux, dénoncent son inutilité. « Les politiciens proches des milieux d’affaires se complaisent à parler de l’Ex-Im comme d’une baguette magique, qui ne coûterait rien et qui aide à garantir les exportations américaines, pointe Dan Ikenson du Cato Institute, un think tank libertarien, dans une interview à la chaîne CNBC. En réalité, elle assure 1,4 % des exportations américaines, elle n’est pas indispensable. »« Exemple de bonne gouvernance »Pour le représentant républicain de l’Ohio, Jim Jordan, l’un des opposants au renouvellement de l’autorisation de fonctionnement de la banque, « il s’agit d’une grande victoire pour les familles et les contribuables. Chaque jour qui passe sans que l’Ex-Im soit ressuscitée signifie que sa disparition définitive est de plus en plus probable. C’est un exemple de bonne gouvernance, dont je vais me vanter auprès de mes électeurs pendant la trêve estivale ».Une vision qui fait sortir M. Rice de ses gonds : « ces gens ne comprennent pas comment fonctionne la mondialisation, ils ne cherchent pas à savoir », peste-t-il. De son côté, Penny Pritzker, la secrétaire au commerce, insiste sur le fait que l’Ex-Im « ne fournit pas de prêts subventionnés », mais « accompagne seulement des entreprises américaines pour qu’elles vendent leurs produits et leurs services à l’étranger ».Environ 3 000 PME sont dépendantes de la garantie de la banque pour assurer leurs activités à l’exportation. Même si aujourd’hui on en est encore au stade de la gesticulation politique, une lourde incertitude pèse sur l’avenir de l’Export-Import Bank et plus cette incertitude durera, plus ses chances de se relancer seront maigres.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alain Beuve-Méry Le tribunal de commerce de Nanterre a donné son feu vert, vendredi 31 juillet, à la reprise des activités du groupe Eclair par la société Ymagis, spécialiste des technologies numériques pour l’industrie du cinéma. Trois projets de reprise étaient en concurrence pour venir à la rescousse d’Eclair, un des fleurons français de l’industrie du cinéma, placé en redressement judiciaire le 18 juin. Face à Ymagis figurait le groupe Monal (Digimage), qui semblait tenir la corde, et le groupe Transatlantic. Toutes ces entreprises appartiennent au secteur de la postproduction du cinéma, qui connaît, depuis plusieurs années, de fortes turbulences du fait de la révolution numérique.Dans chacune des offres, l’ensemble des sites d’Eclair Group – Vanves et Epinay-sur-Seine, en région parisienne, Augy, en Bourgogne, et Strasbourg – étaient repris, ainsi que la moitié des effectifs ou plus. En 2014, les comptes d’Eclair Group affichaient un chiffre d’affaires de 37,7 millions d’euros, réalisé presque exclusivement en France et étaient en perte de 3,5 millions d’euros. L’endettement de l’entreprise s’élevait à 25 millions.En raison de ses difficultés financières, le groupe avait été placé en juin sous la protection du tribunal de commerce de Nanterre. Créé en 1907, Eclair Group emploie 320 personnes dans quatre pôles d’activité : la postproduction (traitement de l’image et du son), la distribution (tirage, diffusion en numérique), l’adaptation (doublage, sous-titrage…) et la restauration et la conservation de films. Son activité génère également de nombreux emplois indirects.Création de deux nouvelles filialesLe prix d’acquisition offert par Ymagis pour la reprise des actifs est de 670 000 euros, intégrant la reprise des stocks. Ymagis abondera aussi à hauteur de 217 000 euros le plan social, qui accompagnera le départ des effectifs non repris (87 sur 320). Le montant total de la reprise, qui s’élève à 1,2 million d’euros, sera intégralement financé sur fonds propres. La date effective de la reprise du groupe Eclair est fixée au 1er août.Selon les termes de l’offre, Ymagis acquiert les activités opérationnelles d’Eclair, ainsi que ses participations dans plusieurs filiales en France, en Allemagne et au Maroc. La société spécialiste du cinéma numérique ne reprend pas en revanche le passif généré par le groupe Eclair jusqu’au jugement ayant arrêté le plan de cession.Pour gérer les activités reprises, Ymagis va créer deux nouvelles filiales : Eclair Media pour les activités d’adaptation et de services à la distribution et Eclair Cinéma pour la postproduction et la restauration des films. Les 233 salariés repris par Ymagis seront intégrés au sein des deux nouvelles structures ou dans les filiales.Par cette acquisition, Ymagis compte renforcer son offre en matière de livraison des contenus numériques vers les cinémas, mais aussi en direction des diffuseurs que sont les chaînes de télévision, les plateformes VOD et les fournisseurs de contenus. L’ambition d’Ymagis est aussi d’assurer le développement à l’international de toutes ces activités.Lire aussi : Cinéma et postproduction : chronique d’un naufrage annoncéAlain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.07.2015 à 14h32 • Mis à jour le31.07.2015 à 19h08 SeaFrance, la société coopérative et participative (SCOP) qui gère la compagnie MyFerryLink, a été placée en liquidation judiciaire, vendredi 31 juillet, par le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer. Cette procédure doit permettre le paiement des salaires du mois de juillet des 487 salariés, la coopérative n’ayant pas la trésorerie suffisante pour le faire. Comme le dit la décision du tribunal de commerce dont l’AFP a pu prendre connaissance : « La SCOP SeaFrance n’existe plus ».Après avoir appris cette décision, Eric Vercoutre, secrétaire général du Syndicat maritime Nord, ultramajoritaire, a déclaré que la liquidation « est une bonne chose pour les salariés. Ils vont toucher leur salaire ». Le syndicaliste a cependant affirmé son intention de « négocier un bon plan social » et de « faire comprendre au gouvernement qu’[ils] ne [lâcheront] rien ».« L’Etat doit maintenant nous aider de façon concrète. On promet une activité très perturbée le temps que l’on soit entendus. »La « goutte d’eau qui fait déborder le vase » Des centaines de marins de SeaFrance ont lancé des actions coup de poing avant la décision de justice pour manifester leur mécontentement face aux mesures proposées par le gouvernement. Près de 300 manifestants ont bloqué pendant plus de trois heures les bretelles d’accès au port de Calais avec des tas de pneus enflammés.Ce blocage du port est la « goutte d’eau qui fait déborder le vase », grogne le président du port de Calais, Jean-Marc Puissesseau. « Que les marins de la SCOP luttent pour leur emploi, moi, je n’ai pas de problème, mais depuis un mois, le port est livré au bon vouloir du syndicat Maritime Nord », dit-il alors que, selon la Société d’exploitation des ports du détroit, au mois de juillet, le port enregistre une baisse de 30 % du trafic camion transmanche, - 36 % pour les voitures et - 20 % pour les autocars.« Aujourd’hui j’en ai marre, j’appelle au secours, je voudrais savoir si les services publics existent. »Plus tard, en milieu d’après-midi, une cinquantaine de véhicules effectuaient une opération escargot qui causait d’importants bouchons sur l’A16 en direction de Loon-Plage. Le trafic était toujours totalement interrompu peu après 16 heures sur la nationale 216.« Le ministre [Alain] Vidalies [secrétaire d’Etat aux transports] a simplement dit qu’à Calais, seulement 380 emplois pouvaient être sauvés » sur un total de 487, avait déclaré Eric Vercoutre à la sortie d’une assemblée générale houleuse avec les marins, qui réclament toujours que davantage d’emplois de la SCOP soient sauvegardés.« Le gouvernement n’est pas capable de nous verser un fonds d’aide alors qu’il a donné 100 millions d’euros à la SNCM. »Lire aussi :A Calais, les marins de SeaFrance multiplient les coups de forcePas d’accord globalLe gouvernement a proposé la semaine dernière aux acteurs du dossier – SeaFrance, Eurotunnel (à qui appartiennent les bateaux exploités par MyFerryLink) et la compagnie danoise DFDS (qui doit racheter deux de ces trois bateaux) – un protocole de sortie de crise.Il prévoit notamment la liquidation de la SCOP SeaFrance, la création d’une nouvelle SCOP exploitant un seul navire et la reprise au total de 380 salariés sur 487. Il a fixé pour objectif « d’obtenir dans un délai de trois mois une solution pour chaque salarié ».« S’il était considéré que la liquidation était un préalable, comme notamment par DFDS, force est de constater que le préalable on y est. Maintenant on peut attendre que les propositions soient améliorées, que des garanties soient données », a confié Yann Capet, député du Pas-de-Calais.Eurotunnel a « réitéré son engagement d’une offre d’affrètement » d’un des trois bateaux, qui « sera formalisée par écrit dans les prochains jours », selon le secrétaire d’Etat aux transports. Jérôme Marin (San Francisco, correspondance) Connecter à Internet les régions les plus pauvres ou les plus reculées. C’est le nouveau terrain de bataille entre Google et Facebook. Drones, satellites, ballons gonflés à l’hélium… Les deux géants de la Silicon Valley rivalisent d’initiatives. Leur objectif : fournir, à terme, un accès au Web aux quelque 4 milliards de personnes qui en sont encore dépourvues pour des raisons financières ou par manque d’infrastructures.Jeudi 30 juillet, Facebook a levé le voile sur l’un de ces projets : Aquila, un drone à l’envergure similaire à celle d’un Boeing 737. L’appareil est développé par le Connectivity Lab, une équipe de recherche formée en mars 2014. Après quatorze mois de travail, la construction du premier prototype vient de s’achever au Royaume-Uni. « Nous allons maintenant passer aux vols d’essai en conditions réelles », indique Jay Parikh, vice-président chargé de l’ingénierie chez Facebook.Pas question de devenir un fournisseur d’accèsMalgré sa taille, le drone ne pèse que 400 kg environ, dont 25 kg d’équipements en communication. En fibres de carbone, sa structure est « légère, tout en étant rigide et capable de résister à des conditions météo extrêmes », assure Yael Maguire, ingénieur en chef sur le projet. L’appareil fonctionne à l’énergie solaire. Il pourra rester trois mois dans les airs avant de revenir sur terre.Aquila volera à une altitude comprise entre 18 et 27 kilomètres. Chaque drone pourra fournir une connexion Internet dans un rayon de 80 kilomètres. Facebook ne précise cependant pas quel sera le débit qui sera offert au sol.« Il reste d’énormes défis techniques à relever », reconnaît M. Parikh. « Nous devons avancer avec précaution, renchérit M. Maguire. Personne n’a jamais réalisé ce que nous sommes en train de faire. »Si le réseau social développe la technologie, il « n’a pas vocation à devenir un fournisseur d’accès à Internet », explique M. Parikh. La société ne veut pas non plus fabriquer elle-même les drones. Elle souhaite, à l’inverse, mettre ses travaux à disposition d’opérateurs Internet, des groupes aéronautiques ou de gouvernements. « Nous étudions encore beaucoup d’options possibles », poursuit le responsable.Facebook, qui travaille aussi sur un projet de mini-satellites, est engagé dans une course de vitesse avec Google. Début mai, l’entreprise de Mark Zuckerberg a lancé son initiative Internet.org en Inde. Celle-ci offre un accès de base et gratuit à une partie du Web sur smartphones.Les ambitions plus larges de GoogleMercredi 29 juillet, son rival a officialisé un partenariat avec le Sri Lanka pour connecter la totalité du pays à Internet avec son projet Loon, des ballons gonflés à l’hélium.Lire aussi : Google : ce qui se cache derrière sa frénésie d’acquisition de satellitesLe moteur de recherche a aussi multiplié les investissements et les acquisitions. L’an passé, il a racheté le concepteur de drones Titan Aerospace puis le fabricant de satellites Skybox, pour 500 millions de dollars.Contrairement à Facebook, Google prévoit de fabriquer lui-même ces appareils, de les lancer et d’opérer le réseau. En début d’année, la société est également entrée dans le capital de SpaceX, fondée par l’entrepreneur Elon Musk, qui souhaite lui aussi bâtir un « Internet spatial ».Lire aussi :Avec SpaceX, Google veut étendre Internet dans le mondeSi, pour justifier leurs efforts dans le domaine, les deux géants américains mettent en avant une sorte de mission « sociale », leur intérêt reste aussi commercial. Davantage d’internautes, c’est plus d’utilisateurs potentiels de leurs services. Et donc davantage de cibles pour leurs annonceurs. « Le taux d’adoption d’Internet est en train de ralentir », reconnaît d’ailleurs M. Parikh.Jérôme Marin (San Francisco, correspondance)Journaliste au Monde Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Vendredi 31 juillet devait être la dernière journée de cette première semaine de négociations techniques entre la Grèce et les représentants de ses créanciers (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne et Mécanisme européen de stabilité).Mais les discussions continueront en fait dans les prochains jours car des premiers obstacles sont déjà apparus et étaient au menu de la rencontre, vendredi 31 juillet au matin, entre les chefs de délégation des créanciers et le ministre des finances grec, Euclide Tsakalotos, accompagné pour l’occasion du ministre de l’économie et du développement, Georges Stathakis. Voici les principaux sujets de crispation :Le niveau de taxation des hauts revenusLes projets de taxation du gouvernement grec ont été le premier sujet de désaccord à (ré) émerger cette semaine. Les créanciers exigent notamment que l’impôt sur la solidarité soit ramené de 8 % à 6 % maximum pour les revenus supérieurs à 500 000 euros. Car, selon eux, le taux actuel encouragerait l’évasion fiscale.Le gouvernement grec estime qu’il lui appartient de choisir comment répartir l’effort de l’impôt. « Notre objectif a toujours été et reste, dans le cadre qui nous est imposé, de pouvoir soulager les plus vulnérables. Et là, on voudrait de nouveau épargner les plus riches », s’indignait, vendredi matin, une source du parti de la gauche radicale Syriza.Le vote de nouvelles réformes avant l’adoption du plan d’aidePlus largement, la semaine écoulée a fait apparaître une forte opposition entre les représentants des créanciers et le gouvernement sur les réformes à mettre en œuvre. Les premiers veulent forcer les Grecs à adopter de nouvelles réformes dans les tout prochains jours, en préalable à la conclusion de l’accord global portant sur une aide de 86 milliards d’euros sur trois ans.Afin de lancer ce cycle de négociations, le premier ministre, Alexis Tsipras, a pour tant déjà fait adopter, les 15 et 22 juillet, de difficiles mesures au Parlement grec. Il ne souhaite pas aller plus loin à ce stade. « Nous nous y étions engagés lorsque nous avons accepté l’accord du 13 juillet, explique-t-on au gouvernement. Nous avons donc rempli notre part du contrat et maintenant on veut nous imposer de nouveaux préalables ? »M. Tsipras a rappelé, à plusieurs reprises ces dernières semaines, qu’il s’engageait « à respecter ni moins ni [surtout] plus » que ce qui a été convenu le 13 juillet.Lire aussi :La Grèce et ses créanciers s’opposent sur l’adoption de nouvelles réformesL’accélération de la réforme des retraites et du droit du travailLes créanciers demanderaient en particulier que soient présentés au Parlement très rapidement des changements dans le régime des retraites. Ils veulent accélérer la suppression des retraites anticipées ou celle d’une prime spéciale aux faibles retraites, l’EKAS. Les créanciers aimeraient aussi raccourcir le délai de la mise en place du départ à la retraite à 67 ans – le précédent gouvernement s’était fixé comme horizon l’année 2022.« Il y a toujours une période de transition dans un changement de régime de retraites. Dans tous les pays en Europe. Pour permettre une répartition générationnelle de l’effort. Et là encore on bouscule tout, on exige de nous de tout faire en moins de quatre ans. Serait-ce même envisageable dans n’importe quel autre pays d’Europe ? », se demande notre source chez Syriza. Pour sa part, le gouvernement souhaiterait adopter une loi globale sur la question des retraites en octobre.Les négociations s’annoncent également tendues sur la question du droit du travail. D’ici à la fin de l’année, un nouveau cadre doit être adopté pour la mise en place de nouvelles conventions collectives. Les créanciers, et notamment le Fonds monétaire international (FMI), insistent pour assouplir la législation des licenciements collectifs. En décembre 2014, c’est sur ce point précis qu’avaient déjà échoué les négociations avec le précédent gouvernement conservateur, entraînant d’ailleurs sa chute.La participation du FMI en suspensDans ce contexte déjà compliqué, le FMI vient d’annoncer que sa participation au prochain plan d’aide à la Grèce était en suspens et le restera sans engagement « concret » des Européens à alléger la dette publique grecque.Même si le Fonds participe bien aux négociations actuelles – sa représentante Delia Velculescu est sur place depuis jeudi soir –, rien de précis n’a encore filtré sur le montant du prêt qu’il pourrait octroyer à Athènes. L’ombre jetée par le FMI pourrait, en tout cas, envenimer les pourparlers et braquer l’Allemagne qui ne veut pas entendre parler d’un tel allégement.Pour surmonter l’obstacle, la Grèce, qui s’était dès le début opposée à la participation du FMI à ce troisième plan d’aide, pourrait gagner du temps. Le FMI pourrait ne participer au plan d’aide grec que dans un second temps, d’ici un an, pour la mise en place du plan étalé sur trois années. Dans l’intervalle, le Mécanisme européen de stabilité (MES) serait le seul chargé du financement d’environ 50 milliards d’euros.Ce scénario, évoqué par la presse proche de Syriza, semble toutefois bien difficile à faire accepter à l’Allemagne. Après un rendez-vous ce matin avec M. Tsakalotos, les représentants des créanciers devaient rencontrer plus tard à leur hôtel du centre d’Athènes d’autres ministres.Pour des raisons de sécurité, leurs mouvements sont limités au strict nécessaire et se passent d’ailleurs sous une impressionnante escorte policière. Dans une Athènes quasi désertée de sa population partie en vacances, ce ballet de cortèges officiels de voitures roulant sirènes hurlantes a quelque chose de surréaliste.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel Un vent d’optimisme souffle en Espagne, et il y a de quoi. Au deuxième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 1 % par rapport au trimestre précédent, et de 3,1 % en rythme annuel, selon les données publiées jeudi 30 juillet. Au premier trimestre, la hausse était respectivement de 0,9 % et 2,7 %. « Il s’agit de la plus forte croissance enregistrée dans le pays depuis début 2007 », souligne James Howat, chez Capital Economics.Lire aussi :« La locomotive espagnole s’est remise en marche et va de plus en plus vite »Signe que la péninsule Ibérique a tourné la page de la crise, elle devrait enregistrer une croissance de 2,8 % en 2015, soit l’une des plus fortes de la zone euro avec l’Irlande (3,6 %), selon les prévisions de la Commission européenne. Le gouvernement espagnol, lui, mise sur une hausse de 3,3 %.Il faut dire que, depuis quelques mois, l’économie du pays bénéficie de facteurs particulièrement porteurs. Le premier est la consommation des ménages. Selon les analystes de Natixis, elle a contribué pour près des deux tiers à la croissance du deuxième trimestre. Même si le taux de chômage reste élevé (22,4 %), le dynamisme des créations d’emplois (411 000 postes créés au deuxième trimestre) dope le moral des Espagnols, qui dépensent à nouveau.Lire aussi :L’Espagne a créé plus de 500 000 emplois en un an« Rattrapage »L’industrie est elle aussi en bonne forme. « Elle est entrée dans un cercle vertueux, explique Catherine Stephan, spécialiste du pays chez BNP Paribas. La baisse des coûts du travail, enregistrée depuis 2010, a regonflé la compétitivité-prix des entreprises, qui ont trouvé de nouveaux débouchés à l’international, notamment en Afrique du Nord. »La hausse des exportations a également été favorisée par les mesures accommodantes de la Banque centrale européenne (BCE), qui poussent à la baisse les coûts de financement des entreprises, et par la faiblesse de l’euro.Autre facteur positif : la fin des efforts de rigueur, qui a redonné un peu d’air à l’économie, ainsi que les réformes structurelles mises en œuvre pendant la crise, notamment pour assouplir le marché du travail. Si, dans un premier temps, ces mesures ont accentué la récession et l’envolée du chômage, elles contribuent aujourd’hui à la reprise.Mais cette dernière ne doit pas être surestimée. « L’économie espagnole est encore en phase de rattrapage après la violente récession de 2009 », souligne Philippe Waechter, chef économiste de Natixis AM. De fait, le PIB est toujours inférieur de 4 % à son niveau de début 2008.Passé le rattrapage, la croissance retrouvera-t-elle son dynamisme d’avant la crise ? Rien n’est moins sûr, car les handicaps sont nombreux. A commencer par la persistance d’un taux de chômage structurel élevé. Nombre d’anciens travailleurs du secteur de la construction ne retrouveront probablement pas d’emploi. Et la population active est en moyenne moins qualifiée que dans les pays voisins. Selon Eurostat, seulement 55 % des Espagnols en âge de travailler ont achevé le deuxième cycle des études secondaires, contre 70 % dans la zone euro.Lire aussi :En Espagne, le retour à l’emploi se fait au prix d’un faible salaire et de la précarité« Cela peut freiner la reprise et, surtout, ralentir le basculement de la croissance espagnole, autrefois basée sur la bulle immobilière, vers un modèle plus équilibré, avec un secteur industriel plus diversifié et ouvert », souligne M. Howat.Autre défi : le déclin démographique. Le nombre d’enfants par femme (1,3) est l’un des plus faibles de la zone euro (1,55 en moyenne). Si, avant la crise, l’Espagne attirait un grand nombre de travailleurs venus d’Europe centrale et de l’Est, alimentant le dynamisme de l’immobilier, elle est redevenue une terre d’émigration nette en 2012. Les jeunes diplômés vont chercher meilleure fortune à l’étranger. Beaucoup ne reviendront pas.Résultat : selon les projections de la Commission européenne, la population en âge de travailler (15-64 ans) devrait baisser de 0,5 % par an jusqu’à 2025. « Passé le rebond actuel, il est donc probable que la croissance de long terme du pays sera plus faible que celle d’avant la crise », explique Thibault Mercier, chez BNP Paribas, dans une note sur le sujet.S’ajoutent à cela des incertitudes politiques. Lors des élections régionales et municipales du 24 mai, la gauche radicale de Podemos a gagné beaucoup de terrain sur le Parti populaire au pouvoir et sur le Parti socialiste. Nombre d’observateurs estiment qu’elle marquera également des points lors des élections législatives prévues en fin d’année.Lire aussi :Espagne : Pablo Iglesias mènera la campagne de PodemosMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Prix et chômage en légère hausse, consommation en baisse, l’économie japonaise continue de présenter un bilan mitigé. Les réactions des marchés confirment cette impression. Dépassant les 124 yens pour un dollar, la devise nippone a progressé, vendredi 31 juillet, signe de confiance dans la monnaie de l’archipel. L’indice Nikkei est resté stable, terminant la séance sur une très légère hausse de 0,3 %, à 20 585,24 points.Ces évolutions interviennent après l’annonce par le gouvernement du taux d’inflation en juin. Sur un an, les prix ont augmenté de 0,1 %. La hausse reste limitée et loin de l’objectif de la Banque du Japon qui, en tablant sur une politique monétaire particulièrement agressive, reste déterminée à atteindre les 2 % d’inflation. Mais elle dépasse les attentes des observateurs et permet aux prix d’enregistrer leur vingt-cinquième hausse mensuelle consécutive.En juin, les principales augmentations concernaient les nuits d’hôtel, les denrées périssables et les biens durables comme les téléviseurs et les climatiseurs. Les prix restent cependant sous pression des tarifs de l’énergie, en repli de 7 % sur un an. Conséquence de la chute des prix du pétrole, l’essence a baissé de 14,2 % en douze mois.Lire aussi :Les leçons des « Abenomics »Repli de la consommationDans le même temps, la consommation des ménages est repartie à la baisse, affichant un recul de 2 % en juin sur un an, en données corrigées de l’inflation. Les économistes tablaient sur une hausse de 1,9%.En mai, la consommation des ménages, qui compte pour quelque 60 % du produit intérieur brut (PIB) japonais, avait enregistré une hausse de 4,8 %, la première depuis l’augmentation de la TVA en avril 2014.Le gouvernement attribue le repli de juin à la chute des dépenses d’habillement, ce mois ayant présenté une météo changeante. La consommation reste très surveillée car les autorités en ont fait une priorité pour conforter la croissance.119 propositions de poste pour 100 demandeurs d’emploiQuant au chômage, il a enregistré une hausse de 0,1 point à 3,4 % par rapport au mois de mai. Mais le ratio d’offres d’emploi, à 1,19 reste inchangé. Il y a toujours 119 propositions de poste pour 100 demandeurs d’emploi. Le ministère de la gestion publique estime donc que « le marché de l’emploi reste sur la voie de la reprise ».Il souligne à ce sujet que le taux de chômage se maintient sous les 3,5 % et que le nombre de femmes ayant un poste continue d’augmenter. En juin, 27,7 millions de femmes ont occupé un emploi rémunéré, un record depuis l’établissement de cette statistique, en 1953. Le taux de chômage des femmes est à 3,1 % et celui des hommes à 3,6 %.Les bons résultats des entreprises entre avril en juin laissent espérer une hausse des embauches voire des rémunérations, mais certains économistes comme Mitsumaru Kumagai, de l’institut Daiwa, estiment que le Japon est proche du plein-emploi.Lire aussi :Les grands groupes japonais augmentent les salairesPhilippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) et Claire Gatinois Le Fonds monétaire international (FMI), sera-t-il acteur ou spectateur du prochain sauvetage de la Grèce ? Jeudi 30 juillet, l’organisation de Washington a fait savoir que sa participation au prochain plan d’aide à la Grèce était en suspens. Elle le restera sans engagement « concret » des Européens à alléger la dette d’Athènes.La menace a suscité l’effroi à Bruxelles et surtout en Allemagne où la présence du FMI est jugée indispensable. Les discussions en cours portent sur l’octroi de 86 milliards d’euros à Athènes, troisième renflouement du pays depuis 2010.Créancier d’Athènes à l’instar des pays européens et de la Banque centrale européenne (BCE) le FMI exige que la restructuration de la dette grecque, soit explicitement mentionnée. Il réclame également qu’Athènes adopte un paquet « complet » de réformes, a déclaré à l’AFP un haut cadre de l’institution. « De décisions difficiles sont requises des deux côtés » et « le FMI ne participera qu’une fois que ces deux conditions seront remplies », a prévenu cette source sous couvert de l’anonymat, assurant toutefois que cela « prendra du temps » et, sans doute, plusieurs mois.L’organisation ne peut accorder des prêts à un pays que si sa dette est jugée « soutenable ». La créance d’Athènes ne pourra remplir les critères du FMI que si les Européens consentent un allégement « important », a encore répété, mercredi, Christine Lagarde. « Un volet de restructuration de dette est inévitable », a insisté la directrice du FMI, sous la pression des pays membres du board du FMI, agacés de ce soutien à la Grèce jugé disproportionné.Le Fonds est lassé de financer un pays incapable de faire face à ses échéances. Comment en effet Athènes peut-elle assumer une dette estimée à 177 % du produit intérieur brut (PIB) en 2014, alors que l’économie est exsangue et l’Etat défaillant ?L’échéance du 20 aoûtLe FMI, ainsi que de nombreux experts, dont la BCE, milite depuis plusieurs mois pour une restructuration de la dette grecque. Mais cette exigence s’est jusqu’ici heurtée à l’intransigeance de l’Allemagne et d’une partie des pays européens. La chancelière Angela Merkel et son ministre des finances, Wolfgang Schäuble, n’imaginent pas faire avaler cette idée au contribuable allemand et encore moins au Bundestag. Une question de morale.L’ultimatum du FMI met donc Berlin dans l’embarras. D’autant que le temps presse. Les négociations sur le prochain programme doivent aboutir d’ici au 20 août, date à laquelle Athènes doit rembourser 3,2 milliards d’euros à la BCE. Sans accord, le pays sera, une nouvelle fois, menacé de banqueroute.« Il est clair que le FMI a une série différente de procédures et un calendrier différent », a souligné, vendredi, Mina Andreeva, une porte-parole de l’exécutif européen. « C’est un processus en deux étapes, conforme à ce qui a été discuté lors du sommet de la zone euro les 12 et 13 juillet et c’est totalement compatible avec l’agenda européen », a-t-elle ajouté.Pour l’heure, le FMI continue d’être partie prenante des discussions jugées jusqu’ici « constructives », à en croire Mina Andreeva, une porte-parole de la Commission. Mais le climat est pesant. La situation politique est tendue en Grèce.Alexis Tsipras, le premier ministre de la gauche radicale Syriza, est contesté au sein de son propre parti, considéré comme un traître par une partie de ses troupes pour avoir accepté le 13 juillet de nouvelles mesures d’austérité en échange de financements internationaux. S’il reste populaire, le jeune premier ministre ne dispose plus de la majorité de 151 députés (sur 300) pour appliquer le nouvel accord sans le soutien de trois partis d’opposition.Lire aussi :En Grèce, Alexis Tsipras face aux frondeurs de SyrizaM. Tsipras s’évertue à discipliner ces frondeurs et semble avoir presque gagné son pari : jeudi, la majorité du comité central de Syriza a voté en faveur de la tenue d’un congrès extraordinaire en septembre, approuvant la proposition du premier ministre visant à définir une position commune sur l’accord avec les créanciers. M.Tsipras pense ainsi préserver l’unité de son parti.Lire aussi :Grèce : Syriza tiendra un congrès extraordinaire en septembreLa suspicion d’un complot ourdi par l’AllemagneL’ombre jetée par le FMI pourrait envenimer les pourparlers et braquer l’Allemagne. A Athènes, la presse de gauche n’exclut pas que cette situation ne soit en réalité qu’un complot ourdi par M. Schäuble. En se montrant intransigeant sur la dette grecque, repoussant de facto le FMI qu’il impose dans le même temps, l’intraitable ministre des finances allemand ferait ressurgir l’idée d’un « Grexit », une sortie de la Grèce de la zone euro. Un « Grexit » dont il semble rêver.Pour surmonter l’obstacle, la Grèce pourrait gagner du temps. Afin de ne pas aborder dans l’immédiat l’épineuse question de la dette, le FMI pourrait ne participer au plan d’aide grec que dans un second temps, d’ici un an. Dans l’intervalle, le Mécanisme européen de stabilité (MES) serait seul en charge du financement d’environ 50 milliards d’euros. Ce n’est que dans une seconde phase, pour la mise en place d’un plan étalé sur trois années que le FMI monterait à bord.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteClaire GatinoisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.07.2015 à 16h07 • Mis à jour le30.07.2015 à 16h12 | Philippe Jacqué C’est le dernier constructeur généraliste à publier ses résultats. Et Fiat Chrysler Automobile (FCA) confirme la tendance dans le secteur d’une vigoureuse reprise du marché, tant aux États-Unis qu’en Europe.Le groupe a annoncé, jeudi 30 juillet, un chiffre d’affaires semestriel de 55,6 milliards d’euros, soit un bond de 25 % par rapport au premier semestre 2014. Son bénéfice net atteint pour sa part 550 millions d’euros, deux fois plus que sur la même période il y a un an.Ces chiffres sont néanmoins à prendre avec précaution. FCA présente ses résultats en euros et, partant, le groupe bénéficie à plein de la faiblesse de la monnaie européenne face au dollar, alors que ses activités en Amérique du Nord restent florissantes.Au premier semestre, Chrysler, Ram ou Jeep, les marques du groupe, ont vendu 1,3 million de véhicules sur un marché américain, qui reste toujours orienté à la hausse. C’est 100 000 voitures de plus qu’il y a un an.Lire aussi :Aux Etats-Unis, le retour des « subprimes »...dans l’automobileCependant, grâce au dollar fort, le chiffre d’affaires dans cette zone géographique apparaît en hausse de 40 %, à 33,3 milliards d’euros. En euro constant, la croissance du résultat opérationnel est de 16 %.La zone Amérique du Nord dégage 1,9 milliard de bénéfices, grâce à l’amélioration sensible de la marge, passée de 4,9 % à 7,7 % en un an.La récente polémique avec le régulateur du secteur aux États-Unis, qui demande à FCA de racheter des véhicules défectueux à ses clients, au lieu de leur proposer une simple réparation, devrait coûter 88 millions de dollars au constructeur.50 000 unités de plusDeuxième pilier du groupe, l’activité en Europe affiche également une très bonne tenue, alors qu’elle était encore en perte début 2014. Fiat, Alfa Romeo ou désormais Jeep, approchent les 600 000 ventes, près de 50 000 unités de plus qu’au premier semestre 2014.Grâce à la Fiat 500 X et la Jeep Renegade, deux faux 4x4 urbains, FCA a augmenté dans la zone son chiffre d’affaires de près de 20 %, à 10 milliards d’euros.À l’image des autres constructeurs généralistes européens, FCA ne perd plus d’argent sur le marché européen, qui repart. Il a dégagé 82 millions d’euros, contre une perte de 72 millions il y a un an.Si le groupe de Turin fait mieux que General Motors ou Ford, qui perdent encore de l’argent sur cette zone, les résultats restent toutefois plus modestes que ceux de ses concurrents, Renault ou PSA.Lire aussi :L’Europe redevient rentable pour l’automobileReste une zone noire pour Fiat : l’Amérique latine. Historiquement leader du marché brésilien, grâce à ses véhicules à bas coût, Fiat souffre du ralentissement économique du pays. Avec 273 000 véhicules vendus au premier semestre, il a perdu 135 000 unités en un an…Cela se ressent à la fois dans le chiffre d’affaires, passé de 4,1 milliards d’euros à 3,4 milliards cette année, et sur le résultat net : au premier semestre, FCA a essuyé 144 millions de pertes.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Les années se suivent et se ressemblent pour la conjoncture américaine. Après un premier trimestre très médiocre, la croissance est repartie de l’avant aux Etats-Unis. Le Produit intérieur brut (PIB) a progressé en rythme annualisé de 2,3 % entre avril et juin, selon une première estimation du département du commerce publiée jeudi 30 juillet.La performance est moindre que celle prévue par les analystes, qui tablaient sur une hausse de 2,6 %, mais elle est largement supérieure à celle du premier trimestre, au cours duquel l’activité n’a progressé que de 0,6 %.Quatre bonnes nouvellesL’économie américaine a enregistré en fait quatre bonnes nouvelles. D’abord, le premier trimestre a été moins catastrophique que ce qui avait été annoncé dans un premier temps. La croissance du PIB a été révisée une ultime fois par le département du commerce à + 0,6 % contre - 0,2 % jusqu’à présent.Deuxième bonne nouvelle : le niveau de consommation des Américains au deuxième trimestre. Les dépenses des ménages, qui représentent 70 % de l’activité économique aux Etats-Unis, ont en effet accéléré entre avril et juin, avec une progression de 2,9 %, contre 2,1 % au premier trimestre.Celles-ci ont été notamment tirées par les biens durables, à commencer par l’automobile. Signe que les Américains sont un peu plus enclins à ouvrir leur porte-monnaie : la décrue du taux d’épargne, qui est passé de 5,2 % à 4,8 %.Troisième bonne nouvelle : le redressement de la balance commerciale, malgré la force du dollar par rapport aux autres monnaies. Les exportations ont ainsi progressé de 5,3 %, alors qu’elles s’étaient effondrées de 6 % au premier trimestre.Dans le même temps, les importations, qui pèsent négativement sur le PIB, ont continué à progresser (+3,5 %), mais à un rythme moindre qu’au début de l’année, où elles avaient augmenté de 7,1 %.Enfin, dernière bonne nouvelle : l’immobilier. L’investissement résidentiel a donné des signes de solidité au printemps avec une progression de 6,5 %.Malgré ces bons points, le tableau général reste toujours mitigé. L’investissement des entreprises, qui est habituellement un important moteur de la croissance fait du surplace. Les dépenses de logiciels, recherche-développement et équipements ont baissé de 0,6 %, après un premier trimestre, qui n’était déjà pas bien fameux, avec une hausse de 1,6 %.Dans le même temps, la situation dans le secteur pétrolier s’aggrave, avec une chute de 68 % des investissements au deuxième trimestre. Face à la baisse des prix du pétrole, les entreprises du secteur n’hésitent pas à réduire la voilure.Dans l’attente d’une hausse des taux Pour autant, ce rebond de 2,3 % du PIB est clairement une déception. Il y a un an, le rebond du printemps, après un hiver rigoureux, avait été bien plus spectaculaire avec une hausse de 4,6 %.Le chiffre publié jeudi vient confirmer une fois de plus que l’Amérique doit s’habituer à des taux de croissance inférieurs à ce qu’elle a connu dans le passé en période de reprise. Sur les trois dernières années, entre 2012 et 2014, la croissance n’aura connu qu’un rythme modeste de 2 %. Et sur le premier semestre, celui-ci n’est que de 1,5 % contre 1,9 % l’an dernier.Cette performance est qualifiée néanmoins de « décente » par Joseph Lake, économiste chez The Economist Intelligence Unit, et en tout cas suffisante d’après lui pour que la Réserve fédérale (Fed, banque centrale), soit « sur la bonne voie pour relever ses taux en septembre ».Mercredi, à l’issue d’une réunion du Comité de politique monétaire, la Fed, qui maintient jusqu’à présent, et depuis décembre 2008, ses taux directeurs juste au-dessus de zéro, pour soutenir l’économie, avait porté une appréciation plutôt positive sur la situation.Elle avait souligné qu’à ses yeux l’économie américaine s’était remise de son mauvais premier trimestre, évoquant une « croissance modérée », malgré une conjoncture difficile dans le secteur de l’énergie et des vents contraires venant de l’étranger. La banque centrale avait notamment pointé les « créations d’emplois soutenues » au cours des derniers mois.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.07.2015 à 12h24 • Mis à jour le30.07.2015 à 14h15 EDF et Areva ont officialisé jeudi 30 juillet un protocole d’accord qui prévoit que l’électricien prenne le « contrôle majoritaire » de la branche réacteurs du spécialiste du nucléaire, Areva NP. Areva conservera « un maximum de 25 % » de l’entité, tandis qu’EDF envisage in fine une participation « de 51 % à 75 % », avec « potentiellement la participation d’autres partenaires minoritaires ». Mais cet accord ne règle pas pour autant les problèmes de l’entreprise et de la filière, plusieurs questions restent en suspens.La vente d’Areva NP est-elle suffisante pour remettre Areva d’aplomb ?C’est pour éviter une faillite du leader français du nucléaire, dont les comptes étaient déficitaires de 4,8 milliards d’euros en 2014, que le plan, monté à la demande des pouvoirs publics, repose largement sur la vente d’Areva NP. Cette branche, qui représente près de la moitié du chiffre d’affaires global d’Areva, est en effet en situation difficile, même si ses pertes sont restées limitées au premier semestre (62 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 1,9 milliard).Areva, qui a encore accusé une perte nette au premier semestre de 206 millions d’euros (contre 694 millions un an plus tôt), a été « plombé » par le fiasco de l’EPR finlandais. Le chantier d’Olkiluoto n’a cessé de déraper. Son coût est évalué à plus de 8 milliards d’euros, très loin du prix initial de 3 milliards.Lire : EDF va épauler Areva en FinlandeSi la cession d’Areva NP devait porter au final sur 75 % du capital, cela conduirait Areva à percevoir environ 2 milliards d’euros. Cette somme ne suffira pas, à elle seule, à renflouer le groupe, qui chiffre ses besoins de financement d’ici à 2017 à « environ 7 milliards d’euros ».Où trouver la différence ? Areva prévoit d’obtenir 1,2 milliard d’euros à travers des « financements propres » (optimisation de la trésorerie, levée de financements au niveau de ses actifs industriels) et 400 millions d’euros à travers d’autres cessions d’actifs. Areva a déjà annoncé celle de sa filiale américaine Canberra (instruments et systèmes de mesures nucléaires).Un plan de réduction des coûts va aussi être lancé. Areva s’était organisé pour un chiffre d’affaires supérieur de 40 % à ce qu’il est. Pour s’adapter à la réalité, le groupe veut supprimer 5 000 à 6 000 postes d’ici à fin 2017, dont 3 000 à 4 000 en France.Lire aussi :Areva va supprimer entre 5 000 et 6 000 emplois dans le mondeLe chantier de l’EPR finlandais continuera-t-il à peser sur Areva ?Le protocole stipule qu’EDF Areva NP et leurs filiales seront immunisés contre tout risque lié à Olkiluoto : si la facture grimpe encore, ce sont Areva et l’Etat qui devront se partager les pertes.L’Etat prendra-t-il alors à sa charge les risques financiers liés au chantier ? Dans un entretien au Monde, jeudi 30 juillet, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, indique qu’« un contentieux existe à propos du passé » et que « les discussions sont en cours pour en sortir. L’Etat a un rôle à jouer. »Lire aussi :Emmanuel Macron : « Nous sommes en train de rebâtir la filière nucléaire »L’Etat va-t-il recapitaliser Areva ?Areva a encore indiqué, jeudi, qu’il aura besoin d’une « augmentation de capital significative », pour se donner « un profil financier lui permettant de refinancer l’ensemble des besoins de l’entreprise à moyen terme ».Début juin, l’Elysée avait assuré que l’Etat, actionnaire à 87 % d’Areva, renflouerait le groupe « à la hauteur nécessaire ». Mais M. Macron a exclu de « mettre un chèque sur la table » dès à présent, renvoyant la question à la rentrée.Dans l’entretien accordé au Monde, jeudi, il réaffirme que « l’Etat prendra ses responsabilités en participant à la future recapitalisation d’Areva », mais il précise qu’avant d’en définir le montant exact, « nous avons besoin de plans industriels et financiers précis ».Cette cession signe-t-elle un retour au modèle d’avant 2001 ? La décision du gouvernement signe le démantèlement d’Areva, créé en 2001 par le rapprochement de la Cogema (cycle du combustible nucléaire), Framatome (réacteurs et services) et CEA Industrie.« Ce n’est pas un retour au passé », se défend M. Macron, qui souligne qu’« historiquement, Cogema n’était pas actionnaire de Framatome, par exemple ». « Nous sommes en train de rebâtir une entreprise et, au-delà, la filière nucléaire », avance le ministre. Tout en ajoutant : « Cela ne se fait pas en un jour. »L’accord Areva-EDF redonnera-t-il de la vigueur à la filière nucléaire française ?Toute la question est de savoir si ce nouveau schéma constitue la meilleure organisation industrielle pour redonner de la vigueur à la filière nucléaire française, notamment en relançant les exportations.Dans le rapport qu’ils avaient publié le 8 juillet, les députés Marc Goua (PS) et Hervé Mariton (LR) avaient émis de sérieux doutes. Le rachat par EDF d’Areva NP risque, selon eux, d’avoir « un impact négatif » sur la vente de centrales françaises à l’étranger.Lire aussi :Le rapprochement EDF-Areva sous l’œil critique des députésPour les deux parlementaires, un tel rapprochement pourrait handicaper la prise de commandes de réacteurs de la part des concurrents étrangers d’EDF. « Il est possible que les exploitants et ensembliers concurrents d’EDF hésitent à renforcer le carnet de commandes du nouvel Areva NP, qui deviendrait théoriquement concurrent de ses propres clients », écrivent-ils.Areva NP assure le suivi de quelque 250 réacteurs (sur un total de 440) dans le monde (États-Unis, Japon, Allemagne…) chez des électriciens concurrents d’EDF.Lire aussi :Quels modèles pour la filière nucléaire à l’étranger ?Les deux députés jugeaient aussi que la fabrication de réacteurs est très éloignée du cœur de métier d’EDF, celui d’architecte-ensemblier et d’exploitant de centrales.MM. Goua et Mariton reconnaissent néanmoins qu’il existe peu de concurrents sur le marché et que vendre des réacteurs, comme l’EPR, avec la carte de visite d’EDF, premier exploitant mondial de centrales, est un atout. La plupart des pays lançant un programme nucléaire civil « recherchent davantage une offre globale incluant expérience d’exploitation et de construction », notent-ils. Catherine Quignon La génération Erasmus n’hésite plus à franchir les frontières pour faire des études, trouver un job… et aussi lancer sa boîte. Le nombre de Français créateurs d’entreprise à l’étranger a doublé en dix ans. En 2013, près de deux Français sur dix installés hors de l’Hexagone en faisaient partie, contre un sur dix seulement en 2003, d’après une enquête de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris Ile-de-France réalisée en 2014.Peur de la pression fiscale, marchés plus dynamiques… Aux yeux des jeunes entrepreneurs, parfois adeptes du french bashing, il peut sembler plus facile de se lancer sous d’autres cieux. « Portés par leur esprit de conquête, certains entrepreneurs ont le sentiment de trouver ailleurs un écosystème plus favorable qu’en France »,souligne Marc Desjardins, responsable de l’offre International chez Soregor, une société qui accompagne les entreprises dans leur développement.Mais la terre promise se révèle parfois plus hostile que prévu. Timothée Saumet en sait quelque chose. Fort du succès de Tilkee, un logiciel de prospection commerciale qu’il a lancé en France il y a un an et demi, ce trentenaire vient de partir à Philadelphie pour s’attaquer au marché américain et démarcher des business angels. Mais, contrairement aux idées reçues, il constate que s’implanter dans le pays de la libre entreprise est relativement ardu. « Au niveau des visas, les procédures sont longues et très coûteuses,indique-t-il. Quant aux investisseurs, ils craignent que l’on s’enfuie avec l’argent. » Enfin, les usages nord-américains réservent aussi leurs surprises : « Aux Etats-Unis, il est facile d’obtenir un premier rendez-vous et un Français peut croire que c’est dans la poche, explique-t-il. Mais ici, c’est décrocher un second entretien qui est compliqué. »Contraintes sous-estiméesLes entrepreneurs ne mesurent pas toujours les difficultés qui les attendent. « Ils négligent souvent les aspects réglementaires de leur pays d’accueil », constate Marc Desjardins. Les obligations administratives, fiscales et sociales, par exemple, peuvent être aussi, voire plus contraignantes qu’en France.Basée en Inde, Johanne Barbier, 31 ans, s’est confrontée à une administration kafkaïenne lorsqu’elle a cofondé avec son compagnon l’entreprise Titri Digital Services. « Le temps pour créer notre entreprise a été très long, dit-elle. Il y a toujours eu un document à recommencer parce que la procédure venait de changer. » Sans compter les problèmes de corruption : « Une fois, un policier est venu pour chercher un billet, raconte l’entrepreneuse. Nous avons réussi à nous en sortir en faisant les innocents et en lui offrant un chocolat. » En Europe, l’environnement est a priori moins difficile. Londres et Berlin se battent pour attirer les jeunes pousses. La capitale allemande séduit par son dynamisme et ses loyers bon marché. Au point d’être victime de son succès. Après avoir suivi son futur mari à Berlin, Mélanie von Richthofen, fondatrice de la société Gourmet de France, s’est lancée dans l’aventure entrepreneuriale. « Créer une entreprise en Allemagne n’est pas très compliqué », estime-t-elle. Mais contrairement au reste de l’Allemagne, réputée pour sa bonne santé économique, la population berlinoise constitue une clientèle désargentée et blasée, qu’il est difficile de séduire. C’est d’ailleurs ce qui a incité l’entrepreneuse à abandonner son premier projet de restaurant-bar au profit d’une offre B to B (marché interentreprises). « Comme les baux sont modiques ici, on n’arrête pas de voir des cafés s’ouvrir et fermer », constate-t-elle.« S’il s’agit de partir pour payer moins de charges, il y a des chances de se planter », résume M. Desjardins. Au demeurant, la France présente aussi des avantages : « Au niveau de la fiscalité, ça reste tout à fait raisonnable quand on est une petite entreprise et, avec le statut d’auto-entrepreneur, les formalités sont très réduites,note Timothée Saumet. De plus, on a droit à énormément d’aides. »La France, un Eldorado pour les entrepreneurs ? Ici comme ailleurs, la réussite de son projet passe d’abord par un plan bien préparé.Catherine Quignon Marie Charrel La saignée est brutale. Depuis la réouverture de la Bourse d’Athènes, lundi 3 août, les actions des banques grecques se sont effondrées de près de 60 %. L’économie hellène, exsangue, peinera à s’en relever. Il faudra recapitaliser les établissements – du moins, ceux qui survivront.Le contrôle des capitaux, instauré le 29 juin, ne sera pas levé avant des mois. Et la limitation des retraits de cash aux distributeurs – ils sont aujourd’hui plafonnés à 420 euros par semaine et par personne – compliquera le quotidien des Grecs pendant des semaines encore.Cette dernière restriction a une conséquence surprenante : les Grecs se sont rués sur les cartes bancaires. Selon Bloomberg, plus de 1 million de nouvelles cartes ont été émises depuis la fermeture des banques hellènes le 29 juin, pour trois semaines. La Banque nationale de Grèce, premier établissement du pays, en a émis 400 000 en juillet. Alpha Bank, le deuxième, 200 000 : autant que sur l’ensemble de 2014. Selon les chiffres de Visa cités par Bloomberg, les règlements par carte bancaire ont fait un bond de 135 % dès l’instauration du contrôle de capitaux. Pour cause : ils ne sont pas plafonnés à l’intérieur du pays.Une petite révolutionCes demandes de carte émanent en particulier des retraités, qui avaient jusque-là l’habitude d’aller chercher leur retraite, en liquide, au guichet de leur banque. Lorsque ces dernières ont baissé leur rideau, nombre d’entre eux se sont retrouvés à court d’argent. Si bien que les établissements ont dû exceptionnellement rouvrir leurs portes à ceux ne possédant pas de carte, afin de leur permettre de retirer au moins 120 euros… Les files d’attente aux cheveux gris avaient alors soulevé l’émotion des médias internationaux.Ce n’est pas tout : nombre de professionnels jusqu’ici peu adeptes du genre, comme les médecins et les petits commerçants, s’équipent aussi de systèmes permettant à leurs clients, à court de billets, de régler par carte.Ça n’a l’air de rien, mais dans un pays où le paiement en liquide est roi, c’est une petite révolution. Certains observateurs se prennent même à rêver : une fois le nouveau plan d’aide à Athènes signé et le système bancaire stabilisé, l’usage plus répandu de la carte bancaire pourrait aider à lutter contre la fraude fiscale et l’économie souterraine. Toujours ça de pris…Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.08.2015 à 18h05 • Mis à jour le05.08.2015 à 06h43 | Sandrine Morel (Madrid, correspondance) L’Espagne va mieux, et le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy entend faire en sorte que cela se voie dans le budget 2016, présenté mardi 4 août au Parlement par le ministre des finances Cristobal Montoro.Véritable outil de propagande électoral, alors que des élections législatives se tiendront à l’automne, il comprend des baisses d’impôts sur le revenu et les sociétés, déjà avancées au 1er juillet dernier, et qui se reproduiront « à mesure qu’augmentera notre capacité budgétaire », a promis M. Montoro.Coup de pouce aux fonctionnairesIl prévoit, pour la première fois depuis 2009, une légère revalorisation du salaire des fonctionnaires, de 1 %. Il augmente la part des dépenses sociales de 3,8 %, afin d’améliorer les ressources des familles en difficulté, les aides des personnes dépendantes ou les bourses scolaires. La recherche civile bénéficiera de 2,2 % de plus. Les dépenses culturelles augmentent de 7,2 %. Et l’investissement public, qui avait bondi de 8,5 % en 2015, augmentera encore, mais d’à peine 1 %.Avec une croissance du PIB prévue de 3,3 % en 2015 et de 3 % en 2016, selon les chiffres du gouvernement, soutenue par une forte reprise de la demande interne, le gouvernement espagnol a vu augmenter considérablement ses recettes fiscales. Les revenus de l’impôt sur les sociétés devraient ainsi augmenter de 10 %, selon les prévisions de Madrid. De plus, grâce à la croissance de l’emploi attendue, de 3 % cette année et la suivante, les dépenses totales en indemnités de chômage devraient baisser de 3,5 milliards d’euros (- 22 %). Et les intérêts de la dette baisser de 10 % grâce à la réduction des taux, symbole du retour de la confiance des investisseurs.Discours politiqueAinsi, bien qu’il doive poursuivre la politique d’austérité afin de rabaisser le déficit public de 4,2 % cette année à 2,8 % l’an prochain, le gouvernement dispose d’une marge suffisante pour « rendre à la société espagnole l’effort qu’elle a fourni ces dernières années, » a souligné M. Montoro.Transformant le discours de présentation du budget en véritable discours politique et bilan de législature, le ministre des finances a été clair : « Ce qui nous a permis de sortir de la crise, c’est l’austérité », a déclaré M. Montoro, qui a comparé, comme le font régulièrement ses collègues de gouvernement, la situation de l’Espagne à celle de la Grèce, où « les mouvements de capitaux sont limités car ils n’ont pas mené chez eux la politique économique que nous menons en Espagne depuis 2012. »Tout n’est cependant pas rose dans le royaume. Les légères augmentations budgétaires sont très loin de rétablir le niveau de dépenses publiques antérieur à la crise. La dette s’approchera des 100 % du PIB (98,7 %) cette année avant de commencer sa possible descente. Le nombre de chômeurs de longue durée, ne percevant plus qu’une faible indemnité de 426 euros par mois, explique aussi la baisse des dépenses de chômage. La reprise de l’emploi cache une augmentation des emplois précaires.Réduire le poids de la dette« Nous avons mené une politique économique rigoureuse qui nous a permis de sortir l’Espagne de la crise (…), de nous situer à la pointe de la croissance et de la création d’emplois dans la zone euro », s’est félicité de son côté M. Montoro, qui a souligné que l’an prochain le pays affichera « pour la première fois un excédent primaire nominal qui lui permettra de réduire le poids de la dette publique », avant de promettre, pour la prochaine législature, « si le veulent les Espagnols, » de récupérer « le niveau d’emploi antérieur à la crise. »Pour que le budget 2016 soit approuvé avant la dissolution des chambres, probablement fin septembre, le gouvernement a décidé d’appuyer sur l’accélérateur et de le faire voter en première lecture aux députés, qui voient leurs vacances écourtées, fin août.Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.08.2015 à 09h54 • Mis à jour le04.08.2015 à 10h24 | Anne Eveno Détrôné, le roi Apple en Chine sur le marché des smartphones. Pendant deux trimestres consécutifs – le dernier de 2014 et le premier de 2015 – le fabricant des iPhone s’était emparé du titre de plus gros vendeur de téléphones intelligents du marché chinois, en grande partie grâce au succès de ses derniers nés l’iPhone 6 et l’iPhone 6 Plus.Mais les constructeurs locaux tiennent enfin leur revanche. Selon le cabinet Canalys, au deuxième trimestre 2015, Apple a chuté de la première marche du podium pour retomber à la 3e place, derrière Xiaomi et Huawei.Selon cette étude, Xiaomi détenait à la fin juin une part de marché de 15,9 %, talonné par Huawei avec 15,7 %. A eux deux, ces groupes peuvent donc revendiquer un tiers du marché chinois. Apple pointe en troisième position, suivi du sud-coréen Samsung et du chinois Vivo. Le cabinet Canalys ne livre pas de données pour ces trois fabricants, réservant à ses clients et pour la fin de cette semaine l’intégralité de son étude.« La compétition entre les principales marques de smartphones n’a jamais été aussi intense. Xiaomi aura fort à faire pour se maintenir en tête sur les trimestres à venir », observe dans le communiqué de Canalys, l’analyste Wang Jingwen.47,5 millions d’IPhones vendus en un trimestreA Wall Street, les résultats de cette analyse ont affecté Apple, d’autant que plane le spectre d’un ralentissement de l’économie chinoise. L’action a reculé en clôture lundi de 2,36 %, revenant à ses niveaux de la fin janvier 2015. Entre-temps, Apple a publié des résultats stratosphériques, faisant état de la vente au dernier trimestre de 2014 de 74,8 millions d’iPhone, et son action s’était envolée.Selon les chiffres publiés fin juillet par Apple, le groupe de Cupertino a tout de même vendu 47,5 millions d’iPhone lors du trimestre achevé en juin, soit une hausse de 35 % sur un an. Les smartphones représentant 63 % des ventes du groupe. La déception au niveau des volumes est par ailleurs compensée par une forte hausse du prix de vente moyen, soutenu par le succès des iPhone 6 et iPhone 6 Plus, le dernier modèle et aussi le plus cher. Le prix de vente moyen est ainsi passé en un an de 561 à 660 dollars.Lire aussi :L’iPhone porte à nouveau les résultats d’AppleDans ce contexte, la Chine demeure, malgré tout, un moteur pour les bénéfices d’Apple. le groupe y a doublé ses ventes en un an, portant son chiffre d’affaires à plus de 13 milliards de dollars pour le trimestre courant d’avril à juin 2015. Et malgré la lutte acharnée à laquelle se livrent les acteurs sur ce marché, Tim Cook a été très clair en juillet dernier.« Nous sommes extrêmement optimistes sur la Chine […] Nous serions fous de changer nos plans » d’investissements accrus, a commenté le patron d’Apple, évoquant « un niveau incroyable et inédit d’opportunités. »Anne EvenoJournaliste au Monde Philippe Jacqué Les premiers nuages s’annoncent à l’horizon pour les constructeurs d’automobiles haut de gamme allemands. Pour l’instant, ils ne sont pas bien épais, mais ils commencent à gâcher le paysage. Et notamment, celui du roi du « premium » germanique : BMW. Le groupe de Munich a publié, mardi 4 août, ses résultats financiers pour le premier semestre qui font apparaître un chiffre d’affaires en progression de 17,6 %, à 45 milliards d’euros, avec un résultat opérationnel en hausse de 40 % à près de 5 milliards d’euros. Mais le bénéfice net, toujours plantureux à 3,265 milliards, n’a pour sa part progressé que de 1,2 %. Et c’est là où le bât blesse.Le numéro un mondial du « premium » voit sa division automobile souffrir. Ce n’est pas encore très spectaculaire. Le chiffre d’affaires de cette branche est toujours en forte hausse de 15 %, à 40 milliards d’euros, grâce notamment à l’euro faible, qui a gonflé mécaniquement les profits engrangés aux États-Unis ou en Chine, les deux marchés les plus importants du groupe avec l’Europe.Mais les profits opérationnels de cette division commencent à dévisser. Sur le premier semestre, ils baissent de 3,6 % par rapport à la même période de 2014, pour atteindre toujours un respectable 3,6 milliards d’euros. Mais au deuxième trimestre, la glissade est bien plus notable puisqu’elle atteint 15,8 %. Et la marge opérationnelle s’affiche à 8 %, contre 10,5 % un an plus tôt.« Moins de très grosses berlines ou SUV »BMW commence en fait à sentir les effets du ralentissement du marché chinois et de la bataille menée depuis plusieurs années par le pouvoir contre la corruption et les voitures tape à l’œil. « On y vend moins de très grosses berlines ou SUV [4x4 urbain], les plus profitables, mais nous voyons, un peu, comme en Europe, une descente en gamme vers des véhicules moins spectaculaires », consent-on à indiquer au sein du groupe.Lire aussi :Automobile : la « cash machine » chinoise donne des signes de faiblessePour BMW a déclaré, la situation en Chine pourrait avoir des implications sur les résultats annuels. « La deuxième moitié de l’année sera plus fortement affectée par les investissements, les coûts de développement et les coûts de personnel. En cas d’accroissement des défis sur le marché chinois, nous ne pouvons pas exclure des effets sur nos prévisions », a déclaré, mardi, le directeur financier du groupe lors d’une conférence de presse téléphonique.BMW, numéro deux du « premium » dans l’Empire du Milieu, n’est néanmoins pas le plus exposé sur ce marché. Audi, qui a présenté le 30 juillet des résultats financiers également très solides (30 milliards d’euros de chiffre d’affaires, en hausse de 11,6 %) est bien plus en difficulté. Celui qui vend près du tiers de ses véhicules mondiaux en Chine a révisé pour la première fois à la baisse ses ambitions annuelles sur le premier marché de la planète. Le groupe ne commercialisera pas les 600 000 véhicules qu’il espérait en début d’année.Rupert Stadler, le PDG du constructeur d’Ingoldstadt, ne nie pas les difficultés en Chine. Il a d’ailleurs congédié Dietmar Voggenreiter, le patron local depuis six ans. Pour le moment, la reprise du marché européen préserve les résultats de la filiale de Volkswagen par rapport à la décélération chinoise. Le résultat opérationnel a augmenté de 9,1 %, à 2,9 milliards d’euros, soit une marge opérationnelle de 9,8 %. Et le bénéfice net semestriel du groupe s’élève à 2,4 milliards d’euros, contre 2,3 milliards un an plus tôt.Mercedes refait son retardBMW, qui a vendu dans le monde encore 932 000 unités au premier semestre, et Audi, numéro deux avec 902 000 unités, voient revenir dans leur rétroviseur Mercedes. Avec 898 000 véhicules vendus au premier semestre, le groupe de Stuttgart refait son retard. Et financièrement, il ne connaît pas les désagréments de ses concurrents.Après des plans d’économies à répétition, un rapprochement stratégique avec Renault-Nissan, un large renouvellement de sa gamme, souligné par un nouveau design très agressif, la marque à l’étoile a réalisé un profond travail qui finit par payer.Le chiffre d’affaires de sa division automobile est passé de 35 à 40 milliards d’euros, et son résultat opérationnel a atteint 4,1 milliards d’euros, contre 2,6 milliards un an plus tôt. Pour le semestre, la marge opérationnelle de cette division dépasse les 10 %, le meilleur niveau du trio allemand du haut de gamme.Pis, pour ses concurrents germaniques, Mercedes ne connaît pas encore la crise en Chine. Ses ventes s’y sont envolées de 39 % sur le seul mois de juin, contre des baisses inédites pour ses concurrents. La raison : Mercedes part de bien plus bas après de nombreux problèmes avec ses distributeurs locaux. Sur les six premiers mois de l’année, il a écoulé 158 000 voitures, contre 274 000 à Audi et 231 000 à BMW.Lire aussi :Les constructeurs automobiles allemands rachètent l’activité cartographie de Nokia pour contrer Google MapsPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.08.2015 à 07h02 • Mis à jour le04.08.2015 à 14h09 | Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Samsung Electronics va créer un fonds pour dédommager les employés de ses usines ayant contracté un cancer. Annoncé lundi 3 août, il sera doté de 100 milliards de wons (78 millions d’euros). Outre les salariés, les personnels sous contrat et les familles pourront en bénéficier. Le fonds financera par ailleurs des recherches et la formation d’experts pour l’amélioration de la sécurité sur les sites de production.Selon l’association Sharps (Soutien pour le droit et la santé des employés de l’industrie de semi-conducteurs), qui représente la plupart des malades du cancer, environ 200 travailleurs sont tombés malades après avoir travaillé dans des usines de semi-conducteurs de l’entreprise et 70 seraient décédés.La proposition formulée par Samsung Electronics, fleuron du premier des « chaebols » (conglomérats) sud-coréens, intervient aux termes de négociations avec les malades, leurs familles et plusieurs experts. Elle aurait pour but de réduire les attaques qui visent le groupe depuis 2007.22 cancers en 13 ansPlusieurs jeunes employés de sa branche semi-conducteurs sont décédés notamment de leucémie. Ils étaient souvent affectés à des tâches comme le « lavage » de semi-conducteurs, avec plongée à la main dans des solutions chimiques.En 2007, le père d’une des victimes, Hwang Yu-mi, une employée âgée de 22 ans de l’usine de Giheun, ouverte en 1983 au sud de Séoul, avait lancé un mouvement pour faire la lumière sur l’origine de la maladie. Samsung avait répliqué en niant l’existence d’un lien avec le poste occupé.Voir le grand format : Soutenu par plusieurs organisations syndicales, notamment la puissante confédération KCTU, le mouvement devenu Sharps a pris de l’ampleur. L’histoire de Hwang Yu-mi a même fait l’objet d’une adaptation au cinéma.Ciblé par plusieurs procès, Samsung Electronics a toujours refusé de transiger. Il finançait même le Service coréen du bien-être et de dédommagements des travailleurs, une agence gouvernementale partie prenante des procès, du côté du conglomérat.À la suite d’un nouveau décès par leucémie, en mars 2010, d’un employé de 23 ans, l’entreprise avait daigné reconnaître - sans pour autant admettre le lien avec l’activité effectuée - qu’en treize ans, 22 de ses ouvriers avaient contracté un cancer. Dix étaient décédés.Condamnation en 2011Une action en justice avait été lancée par les membres des familles de victimes et un premier verdict, rendu en juin 2011, leur a donné en partie raison. Samsung a dû les dédommager. Le gouvernement était intervenu deux mois plus tard pour demander à Samsung de « faire plus pour protéger son personnel ».Peu après, l’entreprise décidait de soutenir financièrement ses anciens employés victimes d’un cancer, pour des « motifs humanitaires ». Sharps avait critiqué cette décision, y voyant « un moyen d’obtenir le silence des malades en échange du paiement des frais médicaux. »La position de Samsung a véritablement évolué en mai 2014. L’entreprise a officiellement présenté ses excuses et promis des dédommagements. Tout en continuant de réfuter tout lien entre la maladie et l’usage de produits chimiques dans ses usines, le groupe avait admis qu’il aurait dû s’engager plus tôt à trouver une solution à la controverse. « Nous regrettons qu’une solution à cette question délicate n’ait pas été trouvée de manière plus appropriée », avait alors déclaré son vice-président Kwon Oh-hyun.À l’époque, les observateurs avaient estimé que Lee Kun-hee, à la tête du chaebol mais aujourd’hui hospitalisé et dans l’incapacité de reprendre ses fonctions, voulait résoudre le problème avant de transmettre le groupe à son fils Jae-yong.Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) La Banque centrale chinoise s’apprête à plafonner le montant des transactions que peuvent réaliser en ligne les consommateurs du pays, arguant du manque actuel de sécurité des paiements sur Internet.L’annonce est un revers pour les deux grands outils de paiement sur le Web, qui ont émergé ces dernières années en Chine et dont l’ascension concurrence, désormais, l’activité des banques traditionnelles : Alipay, la plate-forme du groupe Alibaba, qui gérait 48,9 % des paiements en ligne chinois au premier trimestre, et Tenpay, intégré à l’application de messagerie sur smartphone WeChat (19,9 % du marché) du géant Tencent. Ces deux outils ne permettent pas seulement de payer ses achats en ligne, de s’acquitter de ses factures ou de régler une course de taxi, ils rendent également possible les virements en quelques secondes et offrent des placements financiers.Selon une proposition rendue publique, vendredi 31 juillet, par la Banque populaire de Chine, et qui doit être adoptée après une phase de consultation des acteurs du secteur, les citoyens chinois verront leurs paiements limités à 1 000 yuans (147 euros) par jour sur les sites ne disposant que d’un seul niveau de vérification de l’identité du client et à 5 000 yuans (735 euros) sur les sites ayant au moins deux étapes de contrôle. Au-delà, le consommateur sera invité à compléter sa transaction par transfert bancaire.Lire aussi :Le ralentissement chinois va peser sur le commerce mondialRésistance des banquesLa banque centrale a cherché à minimiser l’impact de ces prochaines mesures sur l’usager, précisant auprès de l’agence de presse officielle, Chine nouvelle, que 61,3 % des clients en ligne ont dépensé moins de 1 000 yuans et 80,1 % moins de 5 000 yuans sur l’ensemble de l’année 2014.Alibaba a répondu par un communiqué ambigu, à mi-chemin entre soutien au régulateur et cynisme, soulignant : « Une industrie saine a besoin de supervision, une supervision en constante progression et prévisible. »Outre la guerre qu’ils se livrent entre eux, Alibaba et Tencent sont confrontés à la résistance des grandes banques chinoises, qui, pour la plupart, ne parviennent pas à proposer la même fluidité de service en ligne et des interfaces d’utilisation aussi ludiques que ces deux champions du Web.Selon le cabinet iResearch, spécialisé dans le suivi des tendances du Web en Chine, les paiements via plate-formes tierces, telles qu’Alipay et Tenpay, a progressé de 29,8 % au cours du seul premier trimestre de 2015, atteignant 2 400 milliards de yuans, 353 milliards d’euros.Inquiétudes sur le système financierAlibaba a déjà lancé un fonds offrant une rémunération attractive pour l’épargne de ses clients, Yuebao. Après s’être vu attribuer une licence bancaire, le groupe a lancé, le 25 juin, le service MyBank, proposant cette fois-ci des crédits aux particuliers.Lire aussi :Amazon va faire du crédit aux PME en Europe et en ChineLes grandes banques ne sont pas menacées à court terme – quatre d’entre elles se classaient en 2014 parmi les dix entreprises les plus rentables de la planète, dont au premier rang la Banque industrielle et commerciale de Chine. Mais elles s’inquiètent de louper ce virage important pour l’avenir.Pour freiner la progression de ces nouveaux géants du Web dans leur pré carré, les banques traditionnelles ont à leur avantage d’avoir l’attention du régulateur, inquiet des risques planant sur le système financier chinois.Lire aussi :Le système financier chinois fragiliséHarold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.08.2015 à 16h10 Lire aussi :Élevage : « Il faut redimensionner les exploitations »Par Hervé Morin, président du Nouveau CentreUn souvenir personnel résume la situation : au début des années 1980, mon père vendait ses bovins plus cher qu’on ne les vend aujourd’hui alors qu’en 30 ans, l’indice des prix à la consommation a doublé, les contraintes environnementales s’étant accrues et les coûts de production sur certains facteurs s’étant envolés.La crise est d’autant plus grave qu’une crise de la viande bovine a été suivie par une crise conjoncturelle et structurelle de la production laitière. La détresse des paysans est celle d’hommes et de femmes révoltés ne pouvant pas obtenir un smic alors qu’ils travaillent 365 jours par an avec une trésorerie exsangue les menant pour nombre d’entre eux au bord de la faillite.Lire aussi :La filière du lait s’accorde sur une revalorisation des prix jusqu’en décembreAu-delà de la détresse humaine, cette situation est d’autant plus ubuesque qu’elle conduit la France à laminer un potentiel de production dont on sait qu’il sera un atout considérable à l’horizon de 20 ans pour nourrir deux milliards de terriens qui accéderont au même pouvoir d’achat que nous et auront un même besoin de consommation.Crise conjoncturelle et structurelleCette situation est également absurde lorsque les ravages sur l’élevage amènent à « retourner » tous les champs qui peuvent devenir labourables au détriment de notre environnement, de nos paysages et en contradiction avec la nouvelle politique agricole commune. En ce qui concerne la crise de la production laitière, l’analyse est simple :Elle est conjoncturelle car l’embargo russe a totalement déstabilisé le marché puisque le lait allemand (250 000 tonnes de fromages n’ont plus preneur) est acheté à moindre prix par les centrales.Elle est aussi structurelle, car au-delà d’un prix d’achat du lait inférieur à son prix de production, les éleveurs doivent par ailleurs supporter une volatilité croissante des cours et un écart entre prix élevé et prix faible qui se creuse chaque année de plus en plus.Pour la majorité des exploitations, les coûts de production au 1 000 litres de lait sont autour de 300 euros quand le prix d’achat est d’environ de 280 euros (il faut bien entendu pondérer selon la qualité du lait livré).Lire aussi :Cinq questions sur le mouvement de protestation des éleveursCompte tenu de l’envol du prix des céréales, les coûts de production, notamment de l’alimentation du bétail ont doublé entre 2008 et aujourd’hui (il fallait dépenser en aliment de bétail 80 euros pour 1 000 litres de lait en 2008, pour 140 aujourd’hui). Par ailleurs la mise en conformité des élevages et leur modernisation ont amené les éleveurs français à beaucoup investir, les pressions environnementales ayant souvent freiné leur potentiel de production.Les mesures prises à la hâte pour répondre à l’urgence d’une crise que le gouvernement n’a pas vu venir, sont certes une bouffée d’oxygène, mais elles repoussent à demain les réformes de structures indispensables pour traiter les véritables problèmes de fond qui notamment sont liés aux déséquilibres de la filière agroalimentaire.Concentration de l’industrie laitièreTout d’abord, le monde agricole vit sous l’emprise d’un double cartel. Le premier est le monopole de la grande distribution, où quatre enseignes représentant plus de 80 % de la consommation française font la pluie et le beau temps.Le second est la concentration en quelques mains de l’abattage et de la transformation laitière, ces derniers subissant eux-mêmes la pression de la grande distribution. Le résultat est que nos éleveurs sont aujourd’hui des pions dans ce rapport de force.C’est pourquoi l’urgence est la mise en place d’une transparence des prix et d’un organisme indépendant qui, tous les six mois, serait amené à publier la construction du prix à la consommation car l’histoire de toutes les crises a démontré qu’à chaque fois que les prix baissaient à la production, il y avait toujours un ou plusieurs acteurs pour immédiatement tirer profit de la situation en améliorant ses marges (le plus souvent, la grande distribution).Comme la transparence sur les salaires des grands patrons a pu freiner certains abus, seule l’opinion publique est aujourd’hui capable de freiner les excès de la grande distribution ou de certains industriels. Pouvoir pointer du doigt les profiteurs est le meilleur moyen de réguler ces acteurs en situation de monopole, pour qui leur image est un élément clé de leur réussite économique.De plus, face à la concentration de l’industrie laitière, il faut favoriser la constitution d’organisations de producteurs suffisamment puissantes pour qu’elles puissent parler de façon plus équilibrée avec les industriels. Le développement des filières courtes et les filières dites de qualité (Appellation d’Origine Contrôlée, Appellation d’Origine Protégée, Bio…) sont autant de niches permettant de conserver la valeur ajoutée aux producteurs.Lire aussi :Protestation des éleveurs : l’opposition demande de « repenser le système »Pour la viande bovine, il est temps de pointer du doigt notre incapacité à développer notre exportation. On assiste à un phénomène en vérité assez « curieux » où la France se révèle extrêmement mauvaise pour répondre à des appels d’offres comme s’il y avait un consensus tacite pour ne pas favoriser la hausse des cours.Nous savons que l’industrie agroalimentaire française comme toute l’économie française est confrontée à des coûts de production plus élevés que ses concurrents européens (taxes et charges sociales…) mais cela ne suffit pas à expliquer nos insuffisances à l’exportation. De là à vouloir maintenir les prix bas, on finirait par le penser.Le retard FrançaisSerait-il par ailleurs indécent de construire un fonds de compensation géré par la profession agricole permettant de garantir un prix plancher aux éleveurs ? L’agriculture française étant un tout et le succès des uns conditionnant la réussite des autres, ce fonds pourrait être financé paritairement par des crédits publics et par un prélèvement sur les céréales au-delà d’un niveau de prix largement suffisant pour assurer un revenu aux exploitations céréalières. Les éleveurs pourraient ainsi être soutenus lorsque leurs coûts de production augmentent brutalement ou lorsqu’ils subissent des variations de cours liées à des chocs exogènes.Bien entendu, des politiques régionales peuvent accompagner les efforts de compétitivité et de productivité. C’est pourquoi les régions devraient s’engager plus largement pour favoriser l’amélioration des conditions de production (bâtiments, robots de traite…) et permettre aux agriculteurs de supporter des investissements liés aux contraintes environnementales et normatives.D’ailleurs il est consternant de constater le retard qu’a pris la France dans la mise en œuvre du deuxième pilier de la Politique agricole commune. Faute d’avoir anticipé les nouveaux dispositifs, peu d’exploitations profiteront des MAEC (Mesures Agri-Environnementales Climatiques) qui auraient pu être un complément de revenu non négligeable pour les éleveurs ayant encore des surfaces en herbe significatives.À cela s’ajoute le besoin de favoriser les revenus indirects comme ceux liés à la méthanisation. La différence de traitement entre l’Allemagne et la France est absolument insupportable. De tels projets demandent des années d’instruction administrative décourageant la plupart des initiatives quand il faut 12 à 18 mois en Allemagne pour les mener à bien.Lire aussi :Prix du lait : en Allemagne, « nous avons les mêmes difficultés que les agriculteurs français »Enfin, l’appel à consommer français peut être mis en œuvre de différentes façons. Il doit d’abord s’appuyer sur une traçabilité améliorée afin que les Français puissent acheter en toute connaissance de cause lorsqu’il s’agit de produits transformés. De plus, les collectivités locales ont un grand rôle à jouer dans leurs appels d’offres en favorisant les filières courtes dans la restauration collective.Tous ces sujets, toutes les solutions structurelles et durables doivent être mises sur la table en toute transparence, sans tabou, ni dogmatisme afin de trouver des accords justes et pérennes.Pour conclure, la crise grecque et celle de l’euro ont rappelé aux Français à quel point une Europe qui n’est pas intégrée socialement et fiscalement est une Europe en grand danger. La crise agricole en est une autre illustration où l’absence d’harmonisation sociale, fiscale et normative pose plus que jamais avec acuité la question de l’intégration européenne. Il suffit de rappeler que l’absence de salaire minimum en Allemagne dans l’industrie agroalimentaire a donné un avantage compétitif absolument considérable. Et il est d’ailleurs prévu de conserver dans les années prochaines. Faute d’un marché européen suffisamment harmonisé, c’est une des raisons principales qui amène nos agriculteurs comme beaucoup de Français a être attiré par les sirènes du repli sur soi et sur la fermeture des frontières qui sont pourtant mortelles. Raison supplémentaire d’aller vers une Europe fédérale et démocratique.Lire aussi :Crise laitière : l’Etat n’a pas de stratégieLire aussi :Crise agricole : une semaine de mobilisation Philippe Jacqué Thales n’est pas seulement l’un des équipementiers clés du Rafale. C’est aussi un fournisseur de systèmes de transport, et notamment de signalisation, une activité qu’il avait reprise à Alcatel en 2007. Lundi 3 août, la division transport du groupe français a remporté un contrat de 760 millions de livres sterling, soit près de 1 milliard d’euros, avec Transport for London.Dans le cadre de la modernisation du Tube, le métro londonien rénove quatre de ses lignes historiques (Circle, District, Metropolitan et Hammersmith & City), qui représentent 40 % du réseau de la capitale britannique. Certains tronçons de ces lignes remontent à 1863, à la création du métro.Travaux prévus jusqu’en 2023Outre le nouveau matériel commandé, le gestionnaire du métro refait à neuf les systèmes de signalisation et de contrôle afin d’augmenter la fréquence des trains. L’objectif est d’accroître d’un tiers la capacité de transport de l’ensemble des lignes.Les travaux devraient commencer dans l’année et s’achever, pour l’essentiel, en 2022, annonce Thales. Aux heures de pointe, dans le centre de Londres, jusqu’à trente-deux trains pourront se succéder en une heure.Parallèlement, ajoute Thales, « parmi les autres améliorations » figure « également un système de contrôle ferroviaire qui augmentera les capacités de la ligne Circle en 2021 et assurera ensuite une meilleure desserte aux heures de pointe ». Les travaux sont prévus jusqu’« en 2023 avec l’amélioration des fréquences de circulation sur la ligne Metropolitan, aux heures de pointe comme aux heures creuses ».StabilisateurCe n’est pas le premier contrat que remporte l’équipementier à Londres. Il a déjà modernisé les lignes Jubilee et Northern, dont les fréquences ont aussi été augmentées. Selon Patrice Caine, le PDG du groupe, « une fois ces travaux achevés, 60 % du métro londonien aura été modernisé à l’aide des technologies de signalisation Thales ».Lire aussi :Thales : Patrice Caine seul aux commandesPour Thales, le transport reste encore une activité très marginale, avec un chiffre d’affaires de 1,4 milliard d’euros en 2014, sur 13 milliards d’euros pour l’ensemble du groupe. Surtout, la marge opérationnelle de cette division n’est pas à la hauteur du reste des activités, à 2,3 % l’an dernier, contre 9,6 % dans la défense et 10,1 % dans l’aérospatiale.Cependant, pour Thales, cette activité civile est un stabilisateur fort en cas de vent mauvais sur le marché de l’armement. Sa présence dans la signalisation est un atout, car ce marché est très dynamique. Il est porté par l’urbanisation et le nécessaire développement de systèmes ferroviaires lourds pour transporter toujours davantage de personnes.ConsolidationSur ce marché, Thales a longtemps été le deuxième acteur, derrière Siemens et devant Alstom. Au début de 2014, le groupe disait même qu’il se préparait à des emplettes. La donne a évolué depuis, et les acteurs à racheter sont de moins en moins nombreux.Au début de 2014, Alstom Transport a repris la petite activité signalisation de General Electric et est monté sur la deuxième marche du podium. Dans le même temps, l’italien STS Ansaldo, chargé de la signalisation des TGV en France, a été racheté par le japonais Hitachi.Désormais, tous les observateurs spéculent sur un rapprochement entre Alstom et Thales, un rêve caressé de longue date par le premier. Mais d’autres possibilités sont ouvertes. Le canadien Bombardier entend introduire en Bourse sa division transport ferroviaire et ses activités de signalisation.Dans la grande consolidation en cours, un rapprochement entre Thales et Bombardier serait également une possibilité. Surtout si Thales arrive la corbeille pleine de contrats.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel La chute est vertigineuse. Au mois de juillet, les actions chinoises ont enregistré leur plus forte baisse mensuelle depuis août 2009, au cœur de la crise financière. L’indice composite de la bourse de Shanghai a plongé de 15 %, malgré les interventions répétées de l’État pour calmer les marchés. Et selon les économistes, la dégringolade pourrait se poursuivre en août. Les Bourses de Shanghai et de Shenzhen ont d’ailleurs terminé en recul de respectivement 1,11 % et 2,72 % lundi 3 août.Ce n’est pourtant pas le plus inquiétant. Car la déroute boursière n’est que l’un des symptômes du ralentissement économique de l’Empire du milieu. « Pékin panique car les mesures prises jusqu’ici pour relancer la croissance ne fonctionnent plus », explique Patrick Artus, chef économiste de Natixis.Officiellement, le PIB chinois a crû de 7,5 % au deuxième trimestre. Mais les experts jugent qu’en vérité, la hausse n’a guère dépassé 4 % à 5 %. « Elle devrait se stabiliser autour de 5 % dans les années à venir, loin des 10 % d’avant la crise », prévoit Adam Slater, chez Oxford Economics. Les analystes de Natixis estiment quant à eux qu’elle tombera autour de 3 % lors de la prochaine décennie.Lire aussi :La Chine parvient à stabiliser sa croissanceEn juillet, la production manufacturière chinoise a atteint son plus bas niveau depuis deux ans. L’indice PMI des directeurs d’achat, désormais calculé par la firme financière Markit en partenariat avec le groupe de presse chinois Caixin (qui a pris le relais de la banque HSBC), s’établit ainisi à 47,8. Il faut remonter à juillet 2013 pour trouver un niveau plus mauvais. Un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l’activité manufacturière, tandis qu’un indice inférieur à ce seuil signale une contraction.Mutation démographique et baisse de la compétitivitéLes raisons de ce ralentissement ? Elles sont d’abord mécaniques. « La forte croissance du début de la décennie était liée à un effet de rattrapage, qui joue désormais beaucoup moins », explique Jean-Joseph Boillot, spécialiste de la Chine et conseiller au club Cepii. Jusqu’ici tirée par les exportations et l’investissement, l’économie chinoise se dirige vers un autre modèle, plus équilibré, fondé sur la consommation.Et cela, au moment où son incroyable réservoir de main-d’œuvre, rattrapé par le vieillissement démographique, s’épuise. Et où la hausse du salaire moyen (+11,6 % par an en terme réel ces dix dernières années) érode la compétitivité du pays à l’export. « Face à ces mutations majeures, le coup de frein chinois est inéluctable », concluent William de Vijlder et Christine Peltier, chez BNP Paribas.Quelles conséquences ce ralentissement aura sur l’économie mondiale ? « Elles sont difficiles à appréhender, car elles dépendront des conditions qui accompagneront cet atterrissage », expliquent les deux économistes. Brutal et doublé d’une explosion de la bulle d’endettement des entreprises, il mettrait un net coup de frein du commerce mondial, tandis que le retour des incertitudes plomberait à nouveau l’investissement. S’il est au contraire progressif et piloté correctement, l’impact sera plus doux.« Dans les deux cas, l’onde de choc sera bien moins désastreuse que celle de la crise de 2009 », rassure Sylvain Laclias, spécialiste du pays au Crédit agricole. Et tous les pays ne seraient néanmoins pas affectés de la même façon. Ni dans les mêmes proportions.Première victime, les producteurs de matières premièresLes plus pénalisés seraient sans doute les grands producteurs de matières premières. Pour faire face au gigantisme de ses travaux d’infrastructures, Pékin a englouti ces dernières années 51 % de la consommation mondiale de charbon, 50 % de celle de cuivre et 11 % de la demande mondiale de pétrole. La baisse de ces importations affecterait en premier lieu le Brésil, dont 20 % des exportations sont destinées à la Chine, la Russie, le Chili et l’Argentine. Mais aussi l’Australie et les pays du Golfe.Pour ces derniers, le pire des scénarios serait que le coup de frein chinois s’accompagne d’une remontée des taux américains. Celle-ci pourrait intervenir dès la fin de l’année. Elle accélérerait le rapatriement des capitaux vers New York et Washington, au détriment de San Paulo, Buenos Aires et Santiago. « En revanche, la baisse des cours des matières premières profiterait aux autres pays qui en consomment, à savoir la plupart des pays industrialisés », souligne M. Boillot.Toute la question est de savoir si cette baisse des prix compenserait la chute des exportations à destination de l’Empire du Milieu. La réponse est non pour les plus proches partenaires asiatiques de Pékin, à savoir la Corée du Sud, Singapour ou encore la Nouvelle-Zélande, dont les exportations en valeur vers la Chine pèsent respectivement 10,1 %, 16,7 % et 4,2 % de leur PIB en valeur.La zone euro et les Etats-Unis seraient moins affectésLa zone euro et les Etats-Unis seraient en revanche moins touchés : leurs exportations vers Pékin ne représentent que 1,5 % et 0,7 % du PIB. En France, leur poids est de 0,7 %. Selon les calculs de l’Insee, un ralentissement de 3 points par an de la demande intérieure chinoise se traduirait par une perte de 0,1 point de notre PIB, au maximum. L’impact serait d’une ampleur similaire en Allemagne, même si la Chine est aujourd’hui le troisième marché d’exportation de Berlin : au total, elle absorbe 10 % des ventes d’automobiles à l’étranger.Lire aussi :Automobile : la « cash machine » chinoise donne des signes de faiblesseCar si l’industrie chinoise tournera moins vite, la consommation, elle, devrait se maintenir, alimentée par la hausse des salaires. Les groupes occidentaux misant sur la demande des ménages seraient donc moins pénalisés. « A condition néanmoins que l’Etat parvienne à soutenir sans heurt ni soubresaut la mutation de l’économie », nuance M. Slater. Par exemple, en continuant de construire un filet de protection sociale, afin que les ménages privilégient les dépenses à l’épargne de précaution.Relocalisations vers les pays à bas coûts de productionLe ralentissement chinois modifiera également l’organisation internationale des chaînes de production. « Cela a déjà commencé, souligne Agatha Kratz, spécialiste de la Chine au think tank European Council on Foreign Relations. La hausse des salaires a rendu les usines chinoises moins compétitives sur les produits à très basse valeur ajoutée. »Une partie de ces capacités de production s’est déjà relocalisée vers les pays offrant une main-d’œuvre moins coûteuse. En 2010, 40 % des chaussures Nike étaient produites en Chine, contre 13 % au Vietnam, selon Mme Kratz. En 2013, la part chinoise est tombée à 30 %, tandis que celle du Vietnam a grimpé à 42 %. Un mouvement de relocalisation qui devrait se poursuivre. Et qui pourrait profiter à l’Europe centrale et de l’Est.Lire aussi :Les nouvelles routes d’approvisionnement de l’industrie textileDans le même temps, les usines chinoises devraient poursuivre leur montée en gamme. Elles ne veulent plus être de simples maillons de la chaîne d’assemblage asiatique. Elles cherchent à devenir des producteurs à part entière. Cela signifie-t-il qu’elles freineront les massifs investissements de ces dernières années à l’étranger ?Rien n’est moins sûr. Car si la Chine, au départ, investissait hors de ses frontières pour sécuriser ses approvisionnements en matières premières, elle le fait désormais pour introduire ses marques sur de nouveaux marchés, ainsi que pour diversifier ses placements en misant, par exemple, sur l’hôtellerie de luxe européenne. Autant dire que les investisseurs de Shanghaï n’ont pas fini de défiler à Paris…Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué Avec le mois d’août, le mois de juillet est traditionnellement la période la plus basse pour les immatriculations d’automobiles. Et juillet 2015 ne fait pas exception à la règle. Sur le mois écoulé, le marché français a progressé légèrement (+ 0,8 %) par rapport à la même période un an plus tôt, avec 174 812 véhicules légers neufs (voitures particulières et véhicules utilitaires) immatriculés, selon les données du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), publiées lundi 3 août.Dans le détail, les immatriculations de voiture particulières sont toujours orientées à la hausse, en croissance de 2,3 %. Il s’agit du deuxième mois consécutif de progression, après un fort décrochage en mai. Les immatriculations de véhicules utilitaires (estafettes, camionnettes, etc.) sont pour leur part en net recul, de 6,8 %.Sur les sept premiers mois de l’année, les immatriculations restent en nette progression. Le marché global croit de 4,7 %, à 1 384 710 unités. Le rebond est encore plus important pour les voitures particulières – à 5,6 %–  signe que les clients reviennent enfin dans les concessions. Sur l’année, la croissance est toujours attendue à 2 %, en prévision d’un second semestre plus modeste.Difficultés pour Citroën, DS et DaciaCôtés constructeurs, après une année 2014 très forte, les marques françaises connaissent depuis le début de l’année une croissance relativement modérée. Leurs immatriculations sont toujours dans le vert (+ 2 %), mais leurs rivaux internationaux sont bien plus dynamiques (+8 %).Dans le détail, PSA (+ 1,7 %) est porté depuis le début de l’année par la très bonne tenue de Peugeot (+ 6,3 %). Citroën (- 6,3 %) et surtout DS (- 13,8 %), faute de nouveauté marquante, sont bien plus en difficulté.Lire aussi :Après trois ans de pertes, PSA renoue avec les bénéficesDans le groupe Renault (+ 2,2 %), c’est la marque au losange qui porte cette année les ventes, grâce à l’arrivée du nouvel Espace et du Kadjar. Les immatriculations se sont améliorées de 4,4 %. Et, une fois n’est pas coutume, c’est Dacia qui plombe le groupe, avec des ventes en régression de 6,6 %.La marque à bas coût, qui dépassait les 6 % de part de marché (sur le marché des seuls véhicules particuliers), redescend à 5,3 %, faute notamment de nouveauté qui attire dans les concessions.Renaissance pour les marques étrangèresPour les groupes étrangers, c’est tout simplement la renaissance depuis le début de l’année après une année 2014 très compliquée. Si Volkswagen, le premier constructeur étranger, conserve une croissance modeste de 3,1 % sur les sept premiers mois de l’année, ses challengers sont bien plus en forme.Ainsi Fiat Chrysler Automobile a rebondi de 9 %. Le groupe italo-américain connaît une nouvelle jeunesse grâce à l’arrivée en concession de ses petits 4x4 urbains : Fiat 500X et Jeep Renegade. En un an, la marque Jeep a quadruplé ses ventes de 1 555 à 6 350 unités.Lire aussi :Les « Big Three » continuent de vrombirEnsuite, hors General Motors (- 3 %), qui a cessé la vente de Chevrolet, tous les constructeurs progressent : Ford (+ 8,9 %), Nissan + 7,5 %), Toyota (+ 10,2 %), Mercedes (+ 12 %), BMW (+ 20,7 %), en grande partie grâce à Mini (+ 39,2 %) ou encore Hyundai (+ 19,1 %).Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Francine Aizicovici Un plan social après un accord de maintien de l’emploi ? C’est ce que redoutent les syndicats de l’équipementier Mahle Behr (climatisation et chauffage des véhicules), à Rouffach (Haut-Rhin), qui ont accepté de signer, en juillet, un accord qui réduit les acquis sociaux en échange du maintien des effectifs durant deux ans. La direction du groupe allemand Mahle et de sa filiale française Mahle Behr a réuni les représentants du personnel le 23 juillet pour la présentation du projet « Rouffach 2018 ».« Le site est soumis à d’importantes pressions en matière de coûts et de concurrence, précise la direction du groupe. [Sa] compétitivité est remise en cause (…). Si le site ne devait pas être en mesure d’apporter des réponses, il devra vraisemblablement faire face à des diminutions importantes du chiffre d’affaires dans les prochaines années. » Et par conséquent à des réductions d’effectifs.Les syndicats indiquent que la direction a parlé lors de cette réunion d’un sureffectif d’environ 300 personnes, qui pourrait être divisé par deux si les salariés acceptaient l’accord. Ce n’est pas une surprise pour le personnel, inquiet depuis des mois de l’absence de nouveaux projets à réaliser et de la perte de son meilleur client, le constructeur allemand Daimler.Le comité d’entreprise a d’ailleurs utilisé son droit d’alerte en juillet pour interpeller la direction sur l’avenir du site, les investissements prévus, les effectifs, etc. Une négociation s’ouvrira dès septembre pour essayer de définir les « réponses » à apporter à nouveau pour rendre l’usine plus compétitive.Gel des salaires et abandon de 5 jours de RTTC’est dans cette entreprise qu’avait été signé par l’ensemble des syndicats, en juillet 2013, l’un des tout premiers accords de maintien de l’emploi prévus dans la loi de sécurisation de l’emploi de juin 2013. Au total, seuls une dizaine d’accords de ce type a été signée en France.Applicable durant deux ans, à partir d’octobre 2013, chez Mahle Behr, cet accord était destiné à éviter un plan social touchant 102 salariés, sur 1 050. En contrepartie, le personnel acceptait, pour deux ans, un gel des salaires et les non-cadres abandonnaient 5 jours de réduction du temps de travail (RTT) sur 15, le but étant déjà de rendre le site plus compétitif par rapport à des concurrents externes mais aussi internes, dont une usine située en République tchèque.À l’époque, il était question de privilégier Rouffach si Mahle Behr était choisi par des clients pour des projets. « Au final, on n’en a eu qu’un seul, et comme la voiture à laquelle ce produit était destiné ne se vend pas bien, on a moins de volumes que prévu, déplore M. Pieczynski. Ce qu’il nous reste jusqu’en 2018, ce sont des fabrications de produits en fin de vie. Nos efforts ne suffisent plus à la direction, qui veut maintenant gagner 8 % sur la masse salariale en supprimant encore des jours de RTT, des primes, etc, pour continuer à investir. »« Efforts malheureusement pas suffisants »L’emploi subit aussi des pertes en raison d’« une robotisation à outrance », relève Youssef Zehri, délégué syndical CGT. « La direction nous dit qu’en Espagne, en Allemagne, les salariés ont fait des efforts, ajoute le délégué de l’UNSA. Mais en France aussi on en a faits, et ce n’est pas assez pour elle. » Lors de la réunion du 23 juillet, « plusieurs pistes de réflexion permettant d’améliorer la compétitivité du site ont été abordées », indique la direction. Celle-ci se dit « parfaitement consciente des efforts déjà consentis par les salariés au cours des dernières années. Ces efforts ne sont malheureusement pas suffisants pour assurer la compétitivité du site à l’avenir. »« Peut-être que si on accepte encore des sacrifices, il y aura moins de suppressions d’emplois, avance M. Pieczynski, mais de toute façon, comme on n’a pas de volumes, il y aura des réductions d’emplois. Tout cela confirme que nos difficultés sont structurelles et non conjoncturelles. » Dans la loi de sécurisation, l’accord était réservé aux entreprises connaissant « de graves difficultés conjoncturelles ».La direction n’envisagerait cependant pas de recourir à nouveau à un accord de maintien de l’emploi, bien que cette formule ait été assouplie par la loi Macron pour la croissance, qui porte à cinq ans la durée des accords. Celui de Mahle Behr a eu pour conséquences le départ de 160 personnes ayant refusé les nouvelles conditions. Elles ont préféré quitter l’entreprise avec une prime de 14 000 euros minimum. Des compétences ont été perdues. 57 personnes ont dû être embauchées.Un accord d’entreprise classique est aussi moins contraignant : pour être valide, il nécessite d’être signé par des syndicats représentants 30 % des voix aux élections professionnelles, et non 50 % dans le cas d’un accord de maintien de l’emploi.« Pas prêts à donner à nouveau, sans garanties »Les syndicats seraient-ils prêts à signer un nouvel accord comportant d’autres sacrifices pour les salariés ? « La CGT n’est pas du tout en phase avec la direction, précise M. Zehri. Qui nous dit qu’en 2018, elle ne reviendra pas avec les mêmes propositions ? Ce qu’on veut, à la CGT, c’est garder les emplois. À la direction de trouver des projets. »« Les gens ne sont pas prêts à donner à nouveau, sans garanties, témoigne Sabine Studer, déléguée CFDT au comité d’entreprise. Ils n’ont plus confiance. La seule production qu’on a obtenue nécessite 30 salariés, alors que la direction avait dit qu’il en faudrait 120. » De même ajoute-t-elle, « il était prévu que l’on n’ait plus d’intérim si on signait l’accord. Or, de 2013 à aujourd’hui, on a 120 à 130 intérimaires par jour. » Selon elle, ce que veut Mahler, « c’est fermer le site dans quelques années pour délocaliser nos technologies. »Pour M. Pieczynski, d’autres pistes devraient être explorées, comme le chômage partiel. « On n’en a jamais fait. La direction veut toujours aller trop vite. » Il note aussi que « Mahle veut des marges importantes. Il faudrait peut-être qu’il accepte de les baisser. » Que les sacrifices ne soient pas toujours pour les mêmes.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué Nokia a annoncé, lundi 3 août, la vente de sa filiale de cartographie Here à un consortium de constructeurs automobiles allemands, réunissant Daimler, maison mère de Mercedes-Benz, BMW et Audi (groupe Volkswagen).La transaction, qui devrait être finalisée d’ici au premier trimestre 2016, valorise cette activité à 2,8 milliards d’euros, dette comprise. L’équipementier finlandais des télécommunications a indiqué qu’il compte en retirer un produit net de 2,5 milliards d’euros.En 2008, Nokia avait racheté Navteq, l’ancêtre de Here, et ses centaines de brevets, pour 8,1 milliards de dollars. En 2014, cette unité n’était plus valorisée que 2 milliards d’euros dans ses comptes.Bataille pour le contrôle du tableau de bordPour les trois spécialistes allemands des automobiles premiums, habituellement rivaux, il n’est manifestement pas question de laisser passer l’opportunité de racheter l’un des rares acteurs de taille mondiale de la cartographie et de la géolocalisation encore indépendant et disponible sur le marché.« Pour l’industrie automobile, c’est la base de nouveaux systèmes d’assistance et, à terme, de la conduite pleinement autonome », ont indiqué les trois groupes dans un communiqué.En plus de proposer des cartes, Here donne également accès à des services d’orientation qui se rapprochent d’autres produits de Google comme Waze. Le service dit équiper 80 % des systèmes de navigation installés d’origine dans les véhicules.Beaucoup d’acteurs se sont intéressés au dossier : de Facebook à des fonds d’investissements, en passant par les constructeurs japonais ou coréens, ou encore Uber, le spécialiste du transport avec chauffeur. Ce dernier a récemment jeté l’éponge et a fini par porter son dévolu sur d’autres acteurs comme deCarta et certains services de Bing Maps, appartenant à Microsoft.Ce rachat s’inscrit dans le cadre d’une bataille plus large pour le contrôle d’une partie du tableau de bord des futures voitures – intelligentes et autonomes. En rachetant Here, la « vieille » industrie cherche surtout à faire pièce à la nouvelle économie.A l’heure du développement de la voiture autonome, les marques allemandes sont déterminées à ne pas dépendre du géant Google et de son service Google Maps, omniprésent aujourd’hui sur les smartphones et les ordinateurs.Lire aussi :L’automobile allemande ne veut pas se laisser doubler par Google et AppleAvènement de la voiture connectée et autonomePour que ce véhicule autonome voie véritablement le jour, il faut non seulement des capteurs et autres radars sur la voiture, mais aussi un système cartographique le plus précis possible. « Quand on dispose de ce service en propre, on peut atteindre une plus grande précision. A près de 30 cm. Et c’est important pour certains acteurs », relève Hadi Zablit, du cabinet BCG.« Avec l’avènement de la voiture connectée et autonome, les groupes allemands veulent absolument conserver la main sur les données produites par les véhicules et leurs conducteurs. Ils ne veulent pas que les parcours ou habitudes des conducteurs ou passagers soient exploités et monétisées par Google ou tout autre acteur venu de la Silicon Valley », explique Laurent Petizon, d’AlixPartners.En juin, après un an de discussions infructueuses avec Google, Rupert Stadler, le PDG d’Audi indiquait à Berlin qu’« un véhicule est aujourd’hui comme un second salon. Et c’est un endroit privé. La seule personne qui doit accéder aux données produites à bord, c’est le client. »Résistance à GoogleLa posture est largement marketing, mais elle explique pourquoi les marques allemandes, contrairement aux autres constructeurs européens ou asiatiques, résistent autant à Google qu’à Apple et son système d’opération pour véhicule, CarPlay.Avec Here, Audi, BMW et Mercedes entendent entrer aussi dans un nouveau cycle. « Ces groupes sont dans une industrie où les besoins de capitaux sont très importants et les retours sur investissements très faibles, même dans le premium. Ils entrent, avec ce rachat, dans une industrie à faible besoin de capitaux et forts retours sur investissements », poursuit Laurent Petizon.Mardi 21 juillet, l’équipementier Bosch a annoncé son association avec TomTom pour développer une cartographie de haute résolution.Lire aussi :Cartographie : Google impose la gratuitéPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Albert (Londres, correspondance) Un peu plus d’un mois après l’avoir annoncée, HSBC met en œuvre les premières étapes de sa grande restructuration. La banque britannique, la plus grande d’Europe, a annoncé, lundi 3 août, la vente de sa filiale brésilienne, pour 5,2 milliards de dollars (4,7 milliards d’euros). Pour un établissement dont le slogan était encore récemment « la banque locale du monde », le retrait de ce pays clé de la mondialisation est un puissant symbole.Fin juin, HSBC a annoncé sa nouvelle stratégie. Après avoir été ébranlée par le scandale du « Swissleaks », et sous pression de ses actionnaires qui estimaient que les résultats financiers n’étaient pas à la hauteur, la banque a décidé de fortement réduire la voilure : suppression de 50 000 emplois (20 % des effectifs), notamment avec le retrait du Brésil et de la Turquie, et réduction de 25 % des actifs de la banque, principalement dans sa banque d’investissement.« Mettre en œuvre ces engagements est notre priorité numéro 1, affirme Douglas Flint, le président de HSBC. Le travail est en cours. » La vente de la filiale brésilienne, qui était déficitaire, est la première étape. L’acheteur, Banco Bradesco, réalise l’acquisition entièrement en cash.Par ailleurs, HSBC a dévoilé, lundi, un résultat en hausse pour le premier semestre. Le bénéfice avant impôts progresse de 10 %, à 13,6 milliards de dollars (12,3 milliards d’euros). C’est environ 800 euros la seconde. Plus que jamais, le centre de gravité du groupe reste l’Asie, où il réalise 60 % de ses bénéfices.Le bénéfice net semestriel est, lui, en recul de 1,31 % sur un an, à 9,618 milliards de dollars (8,756 milliards d’euros). Il a baissé de 3,8 % au deuxième trimestre, à 4,359 milliards de dollars.La banque, l’une des plus grandes au monde, promet qu’elle conserve des ambitions planétaires. Son objectif demeure d’être l’établissement de choix pour les grandes multinationales qui ont besoin de réaliser des facilités bancaires internationales. HSBC entend donc investir dans les mois qui viennent en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Amérique du Nord et au Mexique.Mais elle s’applique une discipline financière beaucoup plus stricte qu’autrefois : le retour sur investissement doit être d’au moins 10 %, sinon le capital sera rendu aux actionnaires sous forme de dividendes ou de rachats d’actions.Enquêtes pour fraude fiscaleEnfin, HSBC revient sur la question de son image ternie. L’an dernier, un groupe de journaux, dont Le Monde, a révélé que la banque avait abrité pendant des années des évadés fiscaux dans sa filiale suisse, les attirant avec une politique marketing active, en toute connaissance de cause. Les données dévoilées remontent à 2006 et 2007.Depuis, la banque assure avoir cessé ces pratiques : elle a réduit de 70 % le nombre de comptes qu’elle possède en Suisse, à 10 000 seulement. Leurs détenteurs vivent dans une cinquantaine de pays, trois fois moins qu’il y a huit ans.Suite à ses pratiques en Suisse, la banque est sous le coup de plusieurs enquêtes pour fraude fiscale, y compris aux États-Unis, en France, en Belgique et en Argentine. Lundi, elle s’est contentée d’indiquer qu’elle coopérerait avec les différentes juridictionsEn France, la justice a accepté en juin de réduire par dix la caution exigée, à 100 millions d’euros. L’établissement y est poursuivi pour « complicité de blanchiment aggravé de fraude fiscale » et « complicité de démarchage illégal ».Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Albert (Londres, correspondance) L’écart entre les salaires des grands patrons et les employés de base n’en finit pas de grandir au Royaume-Uni. En 2014, les dirigeants des entreprises du FTSE 100 – les cent premières entreprises cotées – gagnaient 148 fois plus que le salaire moyen de leurs propres employés. C’est une très légère hausse par rapport à 2013, quand le ratio était de 146, mais nettement plus qu’en 2011, quand il atteignait 139. C’est surtout trois fois plus qu’en 1998, quand le ratio n’était « que » de 47.L’étude, réalisée par l’association High Pay Centre et publiée lundi 17 août, révèle que les grands patrons britanniques ont empoché en moyenne 4,96 millions de livres (7 millions d’euros) en 2014. Cela représente une hausse de 20 % depuis 2010.Pour le High Pay Centre, ces statistiques sont la preuve que les mesures passées en 2013 au Royaume-Uni pour tenter d’enrayer le phénomène ont échoué. A l’époque, une vive polémique avait poussé le gouvernement britannique à donner plus de pouvoirs aux actionnaires sur la question de la rémunération.Apathie des actionnairesDepuis 2002, ces derniers bénéficiaient d’un vote consultatif sur le salaire des principaux dirigeants. Mais cela n’avait guère d’effet, comme l’a prouvé le cas de Martin Sorrell, le patron de WPP, le numéro un mondial de la publicité. Une majorité de ses actionnaires s’était opposée à son salaire, mais il n’en avait pas tenu compte et avait tranquillement empoché le chèque.Depuis 2013, les entreprises doivent donc accorder aux actionnaires un vote sur leur politique de rémunération, et elles sont obligées d’en accepter le résultat. Il ne s’agit cependant que des grands principes de la rémunération : les critères utilisés pour calculer le bonus, le versement du salaire en cash ou en actions, etc. A cela s’ajoute le vote consultatif sur les salaires annuels, qui reste en place. « Il semble que cela n’ait eu virtuellement aucun effet », regrette le High Pay Centre.La principale explication vient de l’apathie des actionnaires. Jusqu’à présent, aucune entreprise n’a essuyé de défaite sur sa politique de rémunération. La banque Standard Chartered est celle qui a senti le plus le vent du boulet, quand 40 % de ses actionnaires se sont rebellés. Les supermarchés Morrisons (26 %) et la banque HSBC (21 %) ont également connu des assemblées générales mouvementées.Seules deux entreprises retoquéesQuant aux votes sur les salaires annuels (qui sont consultatifs), seules deux entreprises ont été retoquées en 2014. Les actionnaires de Burberry ont refusé la prime de 21 millions d’euros accordée à son nouveau directeur général, Christopher Bailey. A l’autre bout de l’échelle, André Lacroix, un Français qui dirige Intertek, une entreprise de contrôle de qualité et de relativement petite taille au sein du FTSE 100, a renoncé à son bonus garanti de 790 000 euros quand 51 % des actionnaires s’y sont opposés. Derrière l’envolée des hauts salaires se cache cependant une nouvelle tendance intéressante : d’un côté, une poignée de rémunérations particulièrement exorbitantes semble en pleine dérive ; de l’autre, une (très légère) modération apparaît. En 2014, Martin Sorrell de WPP et Ben van Beurden de Shell ont fait partie du premier camp, avec des émoluments respectivement de 60 millions et de 27,5 millions d’euros. En revanche, la rémunération médiane des patrons a baissé en 2014, de 2,5 %, même si elle reste de 5,4 millions d’euros.« Peut-être que ça commence à ralentir, relativise Deborah Hargreaves, la directrice du High Pay Centre. Mais on n’est pas du tout en train de revenir aux niveaux d’antan, ni même d’il y a seulement cinq ans. »Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.08.2015 à 09h48 • Mis à jour le17.08.2015 à 10h33 Des documents obtenus par The Guardian montrent que le projet de voiture autonome d’Apple, baptisé « Titan », est suffisamment avancé pour que l’entreprise soit à la recherche d’un terrain d’essai. Selon le quotidien, Apple serait en discussion pour utiliser un terrain ultra-sécurisé à proximité de San Francisco.L’entreprise est jusqu’à présent restée très discrète sur ses projets de véhicules autonomes. Leur production ne devrait pas démarrer avant 2020, selon la presse américaine.Plusieurs autres entreprises, dont Tesla, Volkswagen, et Mercedes-Benz, ont demandé et obtenu des autorisations pour pouvoir tester leurs prototypes sur les routes de Californie. Google teste depuis près de deux ans ses prototypes de voitures sans conducteur, qui circulent régulièrement sur les routes publiques près de San Francisco. Pauline Janicot Depuis le 1er juillet dernier, le montant des allocations familiales a été revu à la baisse pour près de 500 000 familles. Si tous les foyers ayant au moins deux enfants à charge continuent de toucher des allocations, celles-ci ont été réduites de moitié ou divisées par quatre pour les plus aisés.En revanche, les aides destinées à la garde des enfants âgés de moins de six ans n’ont pas été touchées pour 2015 et permettent encore d’alléger la facture. Tour d’horizon.L’incontournable complément de libre choix du mode de garde Grâce à ce dispositif, une partie du salaire d’une assistante parentale ou maternelle est pris en charge par la Caisse d’allocations familiales (CAF). Pour les familles qui embauchent leur nounou en direct, le montant de l’aide atteint entre 87,19 à 460,93 euros par mois. Il varie en fonction de leurs revenus annuels (perçus en 2013), du nombre d’enfant et de leur âge (plus ou moins de 3 ans). Autre avantage : les cotisations sociales versées à une assistance maternelle sont entièrement prises en charge par la CAF et celles d’une assistante parentale jusqu’à 50 %, dans la limite de 445 euros par mois (si l’enfant a moins de 3 ans) ou de 223 euros par mois (s’il a entre 3 et 6 ans).Pour les familles qui passent par une entreprise ou une association pour employer leur salarié, les montants mensuels accordés par la CAF sont plus élevés. Selon l’âge de l’enfant et les ressources annuelles du foyer, ils oscillent entre 305,16 et 842,84 euros (pour une assistante parentale) et entre 232,51 et 697,50 euros (pour une assistante maternelle).Un crédit d’impôt de 50 %Ceux qui emploient un salarié à domicile bénéficient d’un crédit d’impôt pouvant atteindre 50 % des dépenses annuelles engagées, après déduction des aides reçues de la CAF, dans la limite de 12 000 euros par an (15 000 euros pour la première année), majoré de 1 500 euros par enfant ou personne de plus de 65 ans à charge. Cet avantage fiscal peut être accordé quel que soit l’âge de l’enfant.En revanche, les familles qui font garder leur enfant de moins de six ans par une assistante maternelle ou dans une crèche n’ont droit qu’à un crédit d’impôt de 50 % des dépenses, dans la limite de 2 300 euros par an (1 150 euros dans le cas d’une garde alternée).Coup de pouce local Certaines aides municipales ou départementales – en particulier en Ile-de-France – sont proposées pour la garde des enfants de moins de trois ans, en complément des aides de la CAF. Pour connaître leurs conditions d’attribution, il faut se renseigner auprès de la ville ou du département où l’on réside. Dans les Hauts-de-Seine, par exemple, le dispositif Bébédom 92 est accessible aux familles dont les revenus sont inférieurs à 80 000 euros par an et qui emploient une assistante maternelle ou parentale. Son montant atteint 100 ou 200 euros par mois selon le niveau de ressources. En Seine-Saint-Denis, la prestation ADAJE est versée à ceux qui font appel à une assistante maternelle agréée. Elle atteint entre 50 et 120 euros par mois selon le niveau de ressources et la composition du foyer. Enfin, l’allocation « Paris Petit à domicile » varie entre 105 et 420 euros par mois. Elle est versée aux familles qui vivent dans la capitale depuis au moins 3 ans (durant les 5 années précédant la demande) et dont les revenus sont inférieurs à 5 000 euros (1 enfant à charge), 6 400 euros (2 enfants) et 7 000 euros par mois (pour 3 enfants ou plus).Pauline JanicotJournaliste au Monde 17.08.2015 à 09h03 • Mis à jour le17.08.2015 à 09h46 Côté budget, mieux vaut étudier à Brest qu’à Paris ou encore Lyon, à en croire l’Union nationale des étudiants de France (UNEF). Le syndicat, proche du Parti socialiste, a complété son bilan du coût de la prochaine rentrée universitaire en dévoilant, lundi 17 août, le classement des villes les plus onéreuses du pays.L’organisation étudiante offre une estimation chiffrée des frais mensuels, considérant les transports, le logement, mais aussi un socle de dépenses courantes – identiques cette fois pour toutes les localités – de 330 euros.Sans surprise, la capitale arrive en tête de la liste. En moyenne, un étudiant parisien doit débourser chaque mois près de 1 125 euros, avance l’UNEF. A Lyon, il faut compter quelque 840 euros, contre 680 euros à Brest, située en queue du classement. Le prix du loyer est la principale variable expliquant ces écarts. Ce poste de dépense passe de simple à plus du double entre la pointe du Finistère (320 euros) et la Ville Lumière (800 euros). A noter que Paris est l’une des seules villes, avec Tours, à offrir des chèques-logement – 900 euros par an pour les boursiers.Lire aussi :Se loger en cité U est de plus en plus difficileInquiétudes sur l’évolution de la situationLa somme dépensée pour les transports varie quant à elle du simple au triple entre Toulouse (moins de 8,50 euros par mois) et Brest (près de 28 euros). En Ile de France, l’abonnement mensuel revient aussi à quelque 28 euros. « De plus en plus de villes universitaires disent qu’il faudra augmenter les tarifs », déplore le président de l’UNEF, inquiet des conséquences de la réforme territoriale.Car une des ambitions de ce classement est de mettre en lumière « l’impact des aides des villes et des collectivités sur la vie étudiante ». Aujourd’hui, elles atteignent 28,50 euros par mois à Paris, mais sont nulles à Marseille, Strasbourg, Rennes, Dijon et Brest. Les jeunes suivant un cursus universitaire à Lyon, Grenoble, Toulouse, Bordeaux et Paris peuvent en outre bénéficier de chèques-loisirs pour un montant minimal de 100 euros par an.Enfin, douze villes sur vingt prévoient des chèques-santé pour les boursiers – jusqu’à près de 375 euros à Clermont. Un coup de pouce non négligeable, car l’UNEF estime que 20 % des étudiants n’ont pas de complémentaire santé.Le syndicat a fait part de ses « inquiétudes » sur l’évolution de cette situation dans les années à venir avec la baisse des subventions aux collectivités locales : « [S]es répercussions commencent déjà à se faire sentir. » Selon l’enquête de l’UNEF publiée vendredi, le coût de la vie étudiante aurait fait un bond de 8,4 % depuis 2012. Damien Leloup Ce 10 août, Google est devenu Alphabet. Une opération stratégique en forme de changement de nom : Google va continuer d’exister, mais ne sera plus qu’une filiale d’Alphabet, une holding qui chapeautera le moteur de recherche et tous ses produits liés, mais aussi une myriade d’autres sociétés travaillant à des projets futuristes. On le savait déjà, la mise en place d’Alphabet le montre plus clairement : Google est devenu un conglomérat, avec de multiples filiales et prises d’intérêt dans des domaines variés : publicité, logiciels, systèmes d’exploitation, biotechnologie, intelligence artificielle, automobile.Dans les années 1980, l’auteur de science-fiction William Gibson a remis au goût du jour un vieux mot japonais pour désigner de gigantesques conglomérats dont les produits envahissent la vie quotidienne et dominent le monde : zaibatsu. William Gibson est l’influent fondateur d’un courant entier de la science-fiction, le mouvement cyberpunk, qui se projetait dans un futur résolument proche dominé par des multinationales.Google – pardon, Alphabet – incarne ces zaibatsu. Comme eux, il semble être devenu incontournable dans des secteurs entiers de l’économie de dizaines de pays. Comme les Sense/Net et Maas Biolabs de Neuromancien, le roman fondateur du genre, ses projets les plus révolutionnaires – et dont le succès pourrait littéralement changer le monde – touchent à l’humain, à son esprit, à son corps : prothèses, capteurs…Comme certains zaibatsu cyberpunks, Google a aussi sa vision du monde. Fondée dans le but fou d’organiser « toute l’information de la planète », doublée de la promesse de ne jamais « être mauvais », l’entreprise se tourne désormais vers des recherches ayant un impact sur le monde physique. Et c’est ce qui fait peur. Peur du syndrome de l’apprenti sorcier ; peur d’un géant qui sait presque tout de nos vies privées ; peur, enfin, de voir une société accusée de pratiques anticoncurrentielles et maniant trop efficacement l’optimisation fiscale devenir encore plus incontournable. Il y a aussi, dans ces peurs, une part de fantasmes qui flirte parfois avec la théorie du complot : Google aurait un dessein secret, voudrait remplacer l’humanité par des intelligences artificielles, ou encore « tuer la mort ». Les desseins de Google ne sont pas vraiment secrets, à défaut d’être forcément recommandables : entreprise cotée, elle cherche avant tout à gagner de l’argent, à court ou à moyen terme – la restructuration en Alphabet est d’ailleurs, avant tout, une décision boursière et financière.Changer le mondeReste le cas particulier des deux fondateurs de Google, Sergey Brin et Larry Page, qui ne cachent pas leur volonté d’aller bien plus loin que la « simple » accumulation de milliards de dollars. Comme la famille Tessier-Ashpool, dirigeant la multinationale du même nom dans Neuromancien, ils veulent changer le monde. En bien ? Dans leur idée, certainement. En pratique ? Difficile à dire. Les technologies sur lesquelles travaille Google ont le potentiel, sinon de « tuer la mort », de permettre des progrès spectaculaires dans la médecine et les énergies renouvelables.Mais si ces progrès sont prisonniers de brevets les rendant inaccessibles aux plus pauvres, ou que leur utilisation est soumise à l’utilisation de produits Google, le risque est grand qu’ils accentuent les fractures Nord-Sud et les inégalités. Ce dont Google est déjà accusé à San Francisco, la ville la plus cyberpunk des Etats-Unis, théâtre de la « trilogie du pont » de William Gibson, et où l’entreprise a contribué à la hausse des loyers.Une autre entreprise a incarné dans les années 1980 et 1990 à la fois les craintes du grand public et la révolution technologique : Microsoft, bête noire des libertaires de la technologie, était elle aussi dirigée par un fondateur qui voulait changer le monde. Bill Gates l’a finalement fait « à l’américaine », par le mécénat, pour lutter, à grand renfort de chèques, contre les maladies tropicales. Sergey Brin et Larry Page prendront peut-être le même chemin – mais ces mécènes montrent surtout que la recherche fondamentale, dans des domaines aussi cruciaux que les énergies renouvelables ou la santé, est de plus en plus le fait de gigantesques entreprises privées.La démission des Etats face aux multinationales, c’est justement un thème récurrent de tout le mouvement cyberpunk – dans Le Samouraï virtuel, Neal Stephenson décrit même des Etats-Unis morcelés, fragmentés en une myriade d’Etats fantoches, chacun contrôlé par une grande entreprise. Faut-il avoir peur d’Alphabet ? Seulement si nous n’avons pas, ou plus, confiance dans la capacité des Etats à fixer les limites de ce qui est acceptable, et d’investir eux-mêmes dans les recherches qui rendront peut-être, demain, nos vies meilleures.Se méfier de Google ou d’Alphabet est une chose, rejeter en bloc le progrès technologique en est une autre. Dans l’histoire de la science-fiction, le mouvement cyberpunk marque d’ailleurs une étape cruciale à ce sujet. Après le techno-optimisme béat de l’avant-guerre, après la technophobie de la SF contestataire des années 1960, le cyberpunk marquait le moment où la technologie n’était plus considérée comme une force du bien ou du mal, mais comme neutre. Aux humains de déterminer son usage.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Edouard Maret (Rennes, correspondance) C’est un moment-clé dans la crise qui secoue la filière porcine. Signe de l’urgence de la situation, lundi 17 août à midi, François Hollande, tout juste de retour de vacances, devait s’entretenir avec Stéphane Le Foll.Et, dans l’après-midi, Stéphane Le Foll devait recevoir au ministère de l’agriculture la Fédération nationale porcine et des représentants du Marché du porc breton (MPB), le cadran de Plérin (Côtes-d’Armor). Une rencontre dont Xavier Beulin, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), espère qu’elle aura des conséquences au niveau européen, comme il l’a déclaré sur France 2 ce matin.« Il faut que le ministre cet après-midi prenne l’engagement de faire tout le travail nécessaire auprès de ses collègues européens pour qu’enfin la Commission européenne, face notamment à l’embargo russe qui est une des causes de cette situation dramatique en France et en Europe, puisse trouver des solutions. La Commission européenne a des moyens, elle a des moyens à la fois sur le plan juridique et sur le plan financier pour intervenir en cas de crise et la crise est profonde. »La bourse aux cochons de Plérin, dont les cotations ont été suspendues la semaine dernière, écoule en temps normal près de 15 % de la production de porc commercialisée en France. Mais la décision de deux industriels, Bigard et la Cooperl, de boycotter ce marché a provoqué un nouvel accès de fièvre au sein des producteurs.Les éleveurs affirment leur volonté de se battre pour que le porc soit vendu à 1,4 euro le kilo. Ce chiffre avait été fixé comme un objectif par le gouvernement, après plusieurs actions coup de poing d’éleveurs au printemps. Il a finalement été atteint le 23 juillet au MPB de Plérin. Cependant, ce tarif ne convient pas aux entreprises de découpe et de transformation. Selon les dirigeants de la Cooperl, elles refusent « un cours politique pour soutenir la production porcine française », – d’où leur retrait surprise du marché, la semaine dernière.Cette position radicale est le symbole du divorce entre industriels et producteurs. Eleveur de porcs depuis 2001 dans la campagne rennaise, à Vezin-le-Coquet (Ille-et-Vilaine), Pierre-Yves Louazel – 44 ans, marié et père de deux enfants –, dit ne pas attendre grand-chose de la table ronde organisée par le ministre de l’agriculture. Un peu blasé, il s’affirme convaincu que s’il y avait quelque chose à faire pour sauver l’élevage porcin, « le ministère de l’agriculture l’aurait fait depuis longtemps ».Lire sur Les Décodeurs :Prix du porc : comprendre le rôle du marché de Plérin« Aujourd’hui, pour moi, 1,40 euro du kilo, c’est déjà la mort » L’agriculteur ne veut pas entendre parler d’une baisse des prix, alors que la Cooperl a réclamé, samedi 15 août, « un retour à un prix de marché libre », établi en fonction de l’offre et de la demande. « Aujourd’hui, pour moi, 1,40 euro du kilo, c’est déjà la mort ; alors, 1,20 euro, c’est une fin plus rapide, se désole M. Louazel. Très sincèrement, je ne vois pas ce qui peut tomber de la table ronde qu’on nous annonce. »A la tête d’un élevage de 180 truies, qui produisent chaque année 4 200 cochons engraissés sur son exploitation de 85 hectares, l’agriculteur se plaint en premier lieu du coût des aliments supérieur au prix moyen du porc moyen acheté : « En 2006, on était autour de 170 euros pour une tonne d’aliments. En 2013, on était à 304 euros. Donc, pour les 1 500 tonnes nécessaires à notre élevage, cela fait un surcoût de 201 000 euros que l’on n’a pas pu répercuter à la vente. » Cahier de comptes en main, M. Louazel observe encore que, en 2006, il lui fallait débourser 61 euros pour nourrir un porc, contre 113 en 2013. « Qui se rend compte de cela ? », lance-t-il.Pour entretenir les bâtiments, rester aux normes européennes, avoir un revenu correct, payer les assurances, le centre de gestion et faire face aux dettes, l’éleveur estime qu’une fois défalqué le coût des aliments, il lui faudrait pouvoir compter sur 60 euros de marge par porc. « On en est loin ! », s’exclame-t-il. Depuis douze ans, il obtient en moyenne 40 euros de marge par cochon : « Cela coince. Et même, aujourd’hui, je ne suis qu’à 22 euros. »Une situation qui lui fait pousser un cri d’alarme. « Quand je dis qu’à 60 euros j’arrive à l’équilibre, vous imaginez ! Là, en moyenne, il manque 20 euros. Alors, je voudrais poser deux questions à M. Le Foll : l’éleveur de porcs mérite-t-il un salaire et si oui de combien ? Si l’on ne peut pas toucher un salaire, alors qu’on nous le dise tout de suite. Et comment la France, et avec quels producteurs, veut-elle travailler ? », s’emporte l’éleveur.Lire le décryptage :Cinq questions sur le mouvement de protestation des éleveursSituation explosiveA son lancement, M. Louazel avait pour projet d’employer deux salariés, mais pour se maintenir il n’emploie plus qu’une seule personne à mi-temps. « Quand j’ai repris l’élevage, en 2001, ils étaient trois, sur 3 hectares, pour sortir 3 000 cochons. Et ils en vivaient », regrette-t-il.L’éleveur constate qu’il ne pourrait pas investir dans un nouvel élevage : pour en créer un de 200 truies, il lui faudrait environ 1,4 million d’euros. « Franchement, si rien n’est fait, on peut très vite voir la production de porcs bretons passer de 14 millions à 6 millions. Si c’est ça que l’on veut, qu’on nous le dise. »M. Louazel n’est pas un va-t-en guerre, mais il mesure bien l’intensité d’une situation explosive. En réaction à l’absence de cotation, les éleveurs avaient organisé quelques actions symboliques la semaine passée, mais les responsables syndicaux les ont appelés vendredi au calme. Pour autant, M. Louazel le dit bien haut :« Le résultat de la réunion de ce lundi, quel qu’il soit, sera très déterminant pour ma carrière. Et je ne voudrais pas que demain on nous fasse chanter : “Au Nord, c’était les corons ; à l’Ouest, c’était les cochons !” » Edouard Maret (Rennes, correspondance)Journaliste au Monde 15.08.2015 à 03h58 • Mis à jour le15.08.2015 à 12h32 Les autorités chinoises doivent poursuivre les réformes pour orienter leur économie vers un plus grand rôle des marchés afin d’éviter un ralentissement plus prononcé de la croissance du pays, a prévenu vendredi 14 août le Fonds monétaire international (FMI).Dans son rapport annuel sur l’économie chinoise, le FMI a confirmé ses prévisions de croissance pour la Chine, qui accusent un net ralentissement de l’expansion de la deuxième économie mondiale. Elle devrait ralentir à 6,8 % cette année, après 7,4 % en 2014. En 2016, la croissance devrait glisser à 6,3 %.« Vers une croissance plus sûre et durable »« L’économie chinoise est en train d’effectuer une transition vers une croissance plus sûre et durable. Cette transition est difficile, mais les autorités veulent qu’elle réussisse », a déclaré Markus Rodlauer, chef de mission pour la Chine au FMI, lors d’une conférence de presse téléphonique.Lire :La Chine parvient à stabiliser sa croissanceMais « des progrès insuffisants pour faire face aux vulnérabilités et faire avancer le calendrier des réformes structurelles continuent de représenter le plus grand risque et pourraient provoquer à moyen terme une correction désordonnée et une période prolongée de croissance plus lente », a-t-il prévenu.La dévaluation du yuan, « une initiative bienvenue »Concernant les dernières initiatives des autorités chinoises pour faire baisser le cours du yuan, ce responsable a assuré que cela ne remettait pas en question l’opinion du Fonds selon laquelle la monnaie chinoise « n’est plus sous-évaluée ».« Nous la considérons comme une initiative bienvenue, car cela devrait permettre aux forces du marché d’avoir un plus grand rôle dans la détermination du taux de change. L’impact exact dépendra de la façon dont le nouveau mécanisme sera appliqué », a cependant tempéré M. Rodlauer.Selon lui, la Chine peut et doit viser à atteindre un système de change complètement flexible « d’ici deux à trois ans ».Lire aussi nos explications :Pourquoi la Chine dévalue le yuan 14.08.2015 à 20h16 Des agriculteurs qui manifestent depuis jeudi à Caen devant la préfecture du Calvados ont déversé vendredi 14 août plusieurs dizaines de tonnes de fumier et de gravats devant un magasin Monoprix, la préfecture et la direction départementale des territoires.Producteurs de viande bovine et de lait pour la plupart, ils ont progressivement déversé au cours de la journée une cinquantaine de tonnes – selon la police – de gravats, de fumier et de lisier contenus dans une quarantaine de remorques qui bloquaient depuis jeudi matin une place de Caen, devant la préfecture.Les manifestants, qui étaient une trentaine selon la police, ont d’abord visé un magasin Monoprix, à la mi-journée. Toutes les entrées du supermarché se sont retrouvées bloquées, et les gravats et le fumier ont débordé à l’intérieur du magasin. Prévenue, la direction avait auparavant fait évacuer la clientèle.La préfecture bloquée trente-six heuresLes agriculteurs dénoncent les prix non rémunérateurs, selon eux, auxquels sont achetés leurs produits. Ils reprochaient notamment à Monoprix de ne pas avoir leur avoir offert de nourriture en solidarité avec le mouvement, et de ne pas vendre suffisamment de viande française.Peu avant 15 heures, alors que les services municipaux finissaient de nettoyer les trottoirs de Monoprix, les éleveurs ont déversé des pneus et du fumier devant trois entrées de la préfecture, avant de quitter progressivement la place, qu’ils auront bloquée près de trente-six heures.#Préfecture #Caen : les #agriculteurs ont déversé une partie du contenu de leurs bennes place Gambetta. http://t.co/vx1df3buHf— F3bnormandie (@France 3 B-Normandie)require(["twitter/widgets"]);Depuis lundi, deux grands acheteurs de viande de porc, la coopérative Cooperl et la société Bigard, refusent de participer aux enchères au marché de Plérin (Côtes-d’Armor), où est fixé deux fois par semaine le cours du cochon. Les industriels estiment en effet que la concurrence au sein de l’Union européenne est trop forte, certains pays baissant les prix quand la France tente de les revaloriser. Tous les acteurs de la filière porcine doivent se rencontrer lundi au ministère de l’agriculture pour trouver une sortie de crise.Lire aussi :Prix du porc : comprendre le rôle du marché de Plérin Eric Nunès Le quinquennat de François Hollande serait particulièrement rude pour les maigres budgets des étudiants. Selon une enquête publiée par l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), syndicat proche du Parti socialiste, le coût de la vie étudiante aurait fait un bond de 8,4 % depuis 2012. Une érosion du pouvoir d’achat des jeunes qui ne devrait pas cesser à la rentrée 2015 : l’étude prévoit une nouvelle hausse de 1,1 %, soit une progression supérieure à l’inflation, qui se limitait à 0,2 % sur un an en juillet 2015.Dans son rapport, le syndicat étudiant analyse les postes de dépenses que doivent gérer les étudiants. Selon l’UNEF, le logement demeure le premier pour ceux qui ont dû quitter le domicile familial, malgré l’engagement du gouvernement de construire 40 000 places durant sa mandature.Lire aussi :Se loger en cité U est de plus en plus difficileAugmentation moyenne de 0,3 %Même si la loi sur l’encadrement des prix de location limite la hausse en 2015, le coût est difficilement soutenable. Il n’y a pas qu’à Paris que les loyers sont très élevés. Hors de l’agglomération parisienne, l’augmentation des loyers se poursuit aussi, avec une augmentation moyenne de 0,3 % et des « hausses significatives » dans plusieurs villes étudiantes : 6,6 % au Havre, 2,6 % à Nancy, 2,4 % à Tours et 1,8 % à Strasbourg, selon le rapport.Le déplacement est également un poste de dépense important pour les étudiants. Selon les collectivités territoriales et leurs efforts pour mettre en place des tarifications adaptées, les variations de cette charge sont « importantes », souligne l’UNEF. Si en France les prix des transports font un bond de 2,6 %, bien au-delà de l’inflation, l’Ile-de-France se distingue avec la mise en place de la carte Imagine « R » à tarif unique.Le rapport de l’UNEF pointe de forts écarts en fonction des villes : « De 100 euros à Toulouse, jusqu’à 335 à Brest. Les plus fortes hausses sont Nantes (6,8 %), Strasbourg (4,3 %) et Bordeaux (4,3 %). » La ville de Lille rejoint également le club des mauvais élèves en matière de tarification, puisqu’elle a supprimé son tarif à destination des étudiants boursiers, « ce qui augmente le prix de leur abonnement de 18 % » , relève l’étude.Une « inflation ressentie »Le rapport souligne également une hausse de la Sécurité sociale, des mutuelles étudiantes, des repas au restaurant universitaire, de l’électricité, de l’assurance-habitation, du téléphone, de l’accès à Internet… Des charges que peuvent difficilement supporter les étudiants les plus précaires. « Avec les trois quarts des étudiants exclus du système de bourses, la France fait majoritairement reposer le financement des études sur le dos des familles plutôt que sur la solidarité nationale », analyse l’UNEF, qui réclame une revalorisation des bourses, leur élargissement, l’encadrement des loyers dans les principales villes universitaires et un demi-tarif étudiants dans l’ensemble des transports en commun.Du côté du gouvernement, on reconnaît que « l’inflation ressentie par les étudiants » est « légèrement supérieure » à celle des ménages. Dans un communiqué publié vendredi, le ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur préfère toutefois rappeler que « 400 millions ont été mobilisés en faveur des bourses sur critères sociaux », que les gratifications de stage de plus de deux mois ont été augmentées de 30 centimes en taux horaire.Lire aussi :Plus d'argent, plus de droits, et des tickets de métro... ce qui change pour les stagiairesEn outre, le gouvernement fait valoir que Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’éducation nationale, a annoncé en juillet un « gel de l’évolution des droits d’inscription pour la rentrée universitaire 2015 ». Une décision pourtant purement symbolique, puisque la hausse avait été modique l’an dernier. Hors paiement de la cotisation de sécurité sociale étudiante, l’inscription en licence avait augmenté de 1 euro (+ 0,55 %), de 2 euros en master (+ 0,79 %) et de 3 euros (+ 0,77 %) en doctorat. De 2004 à 2014, la hausse en euros constants était de 13,5 %. Dans le même temps, une dizaine d’écoles d’ingénieurs ont beaucoup augmenté leurs droits d’entrée.Lire aussi :Pas d’augmentation des droits de scolarité à l’université en 2015Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.08.2015 à 17h22 • Mis à jour le14.08.2015 à 20h52 Les ministres des finances de la zone euro ont commencé leur réunion dans une ambiance relativement optimiste, vendredi 14 août, pour valider, ou non, le troisième programme d’assistance à Athènes, de près de 85 milliards d’euros sur trois ans. Juste avant l’ouverture de leur rencontre, prévue pour 15 heures, dans les bâtiments du Conseil de l’Union à Bruxelles, plusieurs d’entre eux se sont déclarés confiants quant à l’adoption du troisième programme d’aide à la Grèce.« Les choses vont dans le bon sens »L’inflexible ministre des finances de l’Allemagne, Wolfgang Schäuble, a donné le ton : « Je suis confiant dans le fait que nous allons aboutir à un résultat aujourd’hui », a-t-il déclaré à son arrivée. Prudent, il s’est toutefois empressé de rappeler qu’en cas de blocage des négociations une autre solution restait sur la table : celle d’un prêt-relais que l’Union européenne pourrait accorder à la Grèce en attendant un accord global.La Commission confiante, Schäuble aussiLa Commission européenne s’est dite confiante dans l’approbation par les ministres des finances de l’Eurogroupe du plan d’aide, trouvant « encourageant le vote sans appel ce matin par le Parlement grec ».Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, s’est quant à lui montré plus réservé, se refusant à « spéculer » sur l’issue de la réunion. Il a estimé que la question de la « confiance politique » avec la Grèce était « encore sur la table ».Enfin, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a assuré vendredi 14 août après-midi qu’il était « confiant dans le fait que nous allons aboutir à un résultat aujourd’hui ». « Si nous ne trouvons pas de solution aujourd’hui, nous devrions mettre en place un prêt-relais », a-t-il toutefois ajouté.Peu avant, Alexander Stubb, son homologue finlandais, dont le pays fait également partie des plus méfiants à l’endroit de la Grèce, a souligné que « les choses allaient dans le bon sens », tout en ironisant sur le fait que la saga grecque n’allait pas durer « deux ans » mais plutôt « dix ans ».Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciersManifestement plus déterminé à faire aboutir les discussions dans la journée, Michel Sapin, le ministre des finances de la France, a annoncé à son arrivée que cette réunion était faite « pour décider », tout en reconnaissant qu’il y aurait d’abord des points à clarifier durant la réunion. Pierre Gramegna, son homologue luxembourgeois, était sur la même longueur d’onde : « La Grèce a fait plus de progrès en un mois que ces six derniers mois », a-t-il dit avec insistance, alors que le Parlement grec vient d’adopter un nouveau paquet de réformes, traduction anticipée du troisième plan d’aide que les ministres de l’Eurogroupe doivent précisément approuver.Christine Lagarde attendueLa validation du troisième plan d’aide à la Grèce par l’Eurogroupe, pourrait, si elle se confirmait, s’accompagner d’une première tranche d’aides comprise entre 23 et 26 milliards d’euros (sur près de 85 milliards d’euros au total), selon une source grecque. Mais, signe des tractations en cours, rien n’était encore arrêté en début de soirée.Cette première tranche servirait essentiellement à rembourser des échéances cruciales de la Grèce. Dans l’hypothèse d’un premier versement de 23 milliards, 10 milliards seraient affectés au soutien du système bancaire grec et 13 milliards seraient débloqués dans le cadre du remboursement de la dette grecque (dont 3,4 milliards à payer pour le 20 août à la Banque centrale européenne).Au-delà de l’adoption du programme d’aide à la Grèce, c’est l’attitude du Fonds monétaire international (FMI) qui sera observée de près. A leur arrivée à Bruxelles, de nombreux ministres ont exhorté le FMI à participer au fonds. Le Fonds a fait savoir à plusieurs reprises que son soutien dépendrait notamment d’un examen approfondi de la soutenabilité de la dette grecque. Selon nos informations, c’est Christine Lagarde, la directrice du FMI, qui devait s’exprimer en visioconférence durant la réunion des ministres de l’Eurogroupe.Lire aussi :Six ans de crise en Grèce, neuf plans d’austérité, trois plans d’aide...« Retrouver de l’oxygène »Même si la question de la soutenabilité de la dette grecque n’est formellement pas à l’ordre du jour de la réunion des ministres de l’Eurogroupe, la question a été abordée à plusieurs reprises juste avant la rencontre ministérielle. M. Sapin a ouvert le bal en rappelant que les ministres rediscuteront « en octobre » la question du « reprofilage de la dette grecque » afin que l’économie hellène puisse « retrouver de l’oxygène ».Plus direct, M. Gramegna a souligné que « la restructuration de la dette n’est pas exclue, elle est prévue formellement dans le compromis » scellé en juillet par les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro. Si la déclaration finale du 13 juillet dernier évoque à nouveau effectivement l’hypothèse d’« un allongement éventuel des périodes de grâce et des délais de remboursement », celle-ci demeure toutefois étroitement corsetée par une série de conditions assez rédhibitoires. Ce projet sera « envisagé si nécessaire ». Ces mesures seront en outre « subordonnées à la mise en œuvre intégrale des mesures à convenir dans le cadre d’un nouveau programme éventuel et seront envisagées après le premier réexamen qui aura abouti à un résultat concluant », précise la déclaration du 13 juillet. Enfin, et pour que les choses soient extrêmement claires, les chefs d’Etat et de gouvernement avaient dit que « le sommet de la zone euro souligne que l’on ne peut pas opérer de décote nominale sur la dette ».Christophe Garach Martine Delahaye Netflix et Amazon, ou les grands réseaux de téléphonie commencent à produire eux-mêmes des séries menaçant les productions locales.De la télévision néerlandaise, on ne connaît guère, en général, que la téléréalité qu’inventa le Néerlandais John de Mol, à la tête du groupe Endemol. Dans le domaine de la fiction, les trois chaînes publiques, délaissant les téléfilms au fil des dix dernières années, en sont venues à consacrer chacune un soir de la semaine à des séries « faites maison », à 20 h 30. Ce qui a plu au public. Aussi, quand la crise fut venue, les coupes budgétaires concernèrent le divertissement, toujours roi mais en perte de vitesse, tandis que la fiction voyait sa dotation mieux pourvue.Comme dans le reste de l’Europe, les téléspectateurs réclamaient de plus en plus qu’on leur raconte une histoire, soir après soir. « On voit bien que les séries vont devenir un gros business, mais cela ne veut pas dire que tout va dans le bon sens aux Pays-Bas », remarque Marina Blok, responsable fiction au sein de la compagnie de diffusion NTR, qui travaille pour le service public (la structure du système télévisuel néerlandais n’a rien à voir avec la nôtre).Comme « on fait des saucisses »« Beaucoup sont prêts à aller vite pour produire des séries, comme on le leur demande, mais à la façon dont on fait des saucisses ! Alors qu’il faut du temps, pour aboutir à quelque chose de qualité », ajoute-t-elle.Mais le plus inquiétant, à ses yeux, faute d’une réflexion menée à l’échelle européenne, tient à la puissance de frappe des nouveaux mastodontes du Net que sont Netflix et Amazon, ou les grands réseaux de téléphonie qui commencent à produire eux-mêmes des séries. Comment préserver une politique de fiction ambitieuse avec 300 000 à 400 000 euros par épisode, dans le service public hollandais, quand les géants débarquent avec des millions et aspirent les bons auteurs ?S’allier avec Netflix, comme l’a fait le service public norvégien pour produire la série « Lilyhammer » ? S’il n’est pas totalement interdit aux diffuseurs publics néerlandais de travailler avec des producteurs ou des distributeurs privés, la politique du système du pays n’y incite pas et ne permet pas de collaborer avec Netflix. Pour le moment, tout au moins.Lire aussi :La Belgique mise sur la création « maison »Martine DelahayeJournaliste au Monde Laurence Girard A l’issue d’un conseil d’administration très discuté, Dominique Picart, le président du Marché du Porc Breton (MPB) de Plérin (Côtes d’Armor) a annoncé qu’il n’y aurait pas de cotation du porc vendredi 14 août. Cette cotation est suspendue depuis lundi 10 août, suite à l’annonce surprise du boycott de deux industriels de la viande, la coopérative Cooperl et la société Bigard. La deuxième vente hebdomadaire, prévue habituellement le jeudi, avait due elle aussi être reportée.Lire aussi :Prix du porc : comprendre le rôle du marché de PlérinTous les acteurs de la filière sont en attente de la table ronde exceptionnelle qui se tiendra lundi 17 août à partir de 15 heures au ministère de l’agriculture, à Paris. « L’ensemble des abattoirs sont conviés à cette table ronde », a précisé M. Picart. « Cette table ronde va décider de la vie ou de la survie du marché du porc breton, et évidemment, après ça, de la vie et de la survie de la filière porcine » a-t-il conclu.« L’époque du servage est terminée »Les représentants syndicaux, qui attendaient l’issue de la réunion du conseil d’administration, ont demandé aux éleveurs qui avaient fait le déplacement à Plérin de ne pas mener d’actions ce week-end et d’attendre les résultats de la rencontre de lundi. Ils ont réitéré leur volonté de se battre pour un prix du porc à 1,4 euro/kg, prix minimal réclamé par les éleveurs, et fixé comme objectif par le gouvernement pour lutter contre la crise qui affecte le secteur.« L’époque du servage est terminée, a insisté Daniel Picart, les agriculteurs veulent vivre de leur métier, et pour vivre de leur métier, ils ont le droit aussi à être payés au prix rémunérateur. »Lire l'éditorial :Dans le cochon, tout est bon, sauf le prixManuel Valls refuse de rencontrer les éleveurs de porcsEn déplacement à Avignon, vendredi 14 août, le premier ministre, Manuel Valls, a opposé une fin de non-recevoir aux éleveurs de porcs qui demandaient depuis deux jours à être reçus à Matignon pour régler le conflit sur le prix de leur production.Le premier ministre a estimé qu’un tel rendez-vous ne pourrait, à lui seul, régler cette crise et a rappelé son soutien à l’action du ministre de l’agriculture, Stéphane le Foll, dans ce dossier :« Le gouvernement, c’est une équipe. Quand on a un bon ministre de l’agriculture, c’est avec lui qu’on discute. » « L’Etat et le gouvernement sont entièrement mobilisés pour répondre au désarroi des éleveurs de porc. On ne peut pas accepter que la situation reste bloquée. »Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.08.2015 à 12h32 • Mis à jour le14.08.2015 à 12h59 Ravagée par le conflit qui l’oppose aux rebelles prorusses dans l’est du pays, l’économie ukrainienne s’est effondrée de 14,7 % sur un an au deuxième trimestre 2015 , selon les chiffres publiés vendredi 14 août par le service national de la statistique. La richesse nationale avait déjà chuté de 17,2 % de janvier à mars.La situation est bien pire que l’an dernier, quand, malgré la crise avec la Russie et l’annexion par celle-ci de la Crimée, le PIB n’avait cédé « que » 4,5 % au deuxième trimestre.La banque centrale ukrainienne prévoit une contraction de 9,5 % du produit intérieur brut (PIB) sur l’ensemble de 2015 après - 6,8 % en 2014.Négociation pour restructurer la detteCes résultats catastrophiques tombent alors que Kiev négocie depuis trois jours pour restructurer sa dette afin d’éviter le défaut de paiement, qui pourrait avoir lieu dès le 2 septembre. La ministre des finances, Natalie Jaresko, s’est déplacée à San Francisco pour négocier avec les principaux créanciers de l’Ukraine, des institutions financières américaines.L’ancienne république soviétique a obtenu un plan d’aide de 40 milliards de dollars de ses alliés occidentaux, Fonds monétaire international (FMI) en tête, mais ce programme comprend un effort de 15,3 milliards de dollars auquel doivent consentir les créanciers privés de Kiev. Or, ces derniers rejettent depuis des semaines les conditions de la restructuration proposées par les autorités ukrainiennes.Lire aussi :L’Ukraine s’enfonce dans la crise financière Joël Morio RTL Matin veut continuer à faire la course en tête. Entre septembre 2014 et juin 2015, la matinale a rassemblé en moyenne 3 419 000 auditeurs entre 7 heures et 9 heures, selon Médiamétrie, en progression de 5 % par rapport à la même période entre 2013 et 2014. Christopher Baldelli, le président de la station, espère progresser encore au cours de cette saison, qui commence le 24 août avec celui qui en est le pilier depuis 2014, Yves Calvi.« Nous avons eu des gains d’audience tout au long de la saison, explique le patron de RTL. Je crois que cette matinale s’est bien installée avec les changements que nous y avons apportés. Sans se fixer d’audience, on n’exclut pas de le faire à nouveau, car il y a une marge de progression. » Quand on lui fait remarquer que les grèves ayant affecté Radio France – en particulier France Inter, son principal rival avec France Info – ont sans doute aidé RTL, Christopher Baldelli n’en démord pas : « Certes, il y a eu ces grèves sur le service public, mais il est très difficile d’en mesurer l’incidence en termes d’audience. Objectivement, notre performance a été bonne tout au long de l’année et s’est renforcée en raison d’auditeurs qui ont découvert la matinale et l’ont appréciée. »Pour le seul quart d’heure (à 7 h 50) où la station de la rue Bayard était distancée par France Inter, avec l’entretien de Léa Salamé, Christopher Baldelli a pris une mesure radicale : le remplacement de Jean-Michel Aphatie par Olivier Mazerolle pour l’interview politique. Un changement aux allures d’un retour vers le passé : M. Mazerolle (72 ans) ayant déjà occupé un tel poste à la fin des années 1990. « Nous avons estimé qu’il fallait non pas rajeunir notre offre, mais la renouveler. Après douze ans avec Jean-Michel Aphatie, nous étions à la fin du cycle. Nos auditeurs le connaissaient un peu trop et n’étaient, donc, plus nécessairement surpris par la façon qu’il avait d’interviewer les politiques », explique-t-il.SurpriseLa nomination d’Olivier Mazerolle a d’autant plus surpris que le patron de RTL avait lui-même reconnu le talent « incontestable » de Léa Salamé, n’excluant pas qu’elle serait peut-être un jour sur RTL. Or, ce transfert ne semble plus d’actualité à écouter le président de la station. « Nous n’avons jamais proposé à Léa Salamé de faire l’interview politique. Elle n’était pas notre choix. Notre premier choix était Olivier Mazerolle », précise-t-il, avant d’ajouter : « On entre dans le cycle de la présidentielle, qui va durer dix-huit mois. Il va être essentiel pour le débat démocratique et va demander de grandes qualités pour les journalistes qui vont l’animer, car ça sera un débat meurtrier. Nous avons privilégié des gens d’expérience, ce qui est, bien entendu, le cas d’Olivier Mazerolle qui garde une passion intacte pour la politique. »Certains ont pu voir néanmoins dans le retour d’Olivier Mazerolle une reprise en main politique de la station. Une analyse que Christopher Baldelli juge « non seulement inexacte, mais risible ». « Notre actionnaire RTL Group est une entreprise européenne, qui nous assure une pleine indépendance à l’égard de tous les courants politiques, quels qu’ils soient. RTL n’est pas partisan, c’est notre ligne éditoriale. Notre antenne n’est pas au service de la gauche, de la droite ou de je ne sais quelle tendance. Si nous sommes la première radio de France, et si nos auditeurs sont sans cesse plus nombreux, c’est qu’ils apprécient notre impartialité », martèle-t-il.Nouvelles rubriquesA la rentrée, les auditeurs de RTL retrouveront Eric Zemmour, qui a conservé son éditorial, malgré les polémiques suscitées par ses propos, qui lui ont valu d’être limogé d’i-Télé. Il alternera les quatre premiers jours de la semaine avec son compère Nicolas Domenach, avec qui il débattait sur la chaîne info. Autre nouvelle venue, Guillemette Faure, chroniqueuse à M Le magazine du Monde, occupera la case du vendredi. « Nous sommes une radio pluraliste, où nous acceptons volontiers que des courants politiques divers puissent s’exprimer. C’est le cas le soir dans “On refait le monde”, émission animée par Marc-Olivier Fogiel, un format qui a été largement copié et imité, ou encore le matin dans “On n’est pas forcément d’accord”. »Autres petits changements : l’apparition de deux nouvelles rubriques. « Les Inattendues », diffusée entre 7 heures et 7 h 15, où sera relatée une « histoire improbable, surprenante, qui n’a pas forcément sa place dans un journal classique, mais qui va faire parler et que l’on va retenir ». Elle sera tenue par Cyprien Cini, que l’on retrouvera également aux côtés de Stéphane Bern, le mardi à 11 h 15, dans « A la bonne heure », pour « Pas si Net », une revue de presse numérique. Rémi Sulmont présentera une heure plus tard une chronique où il anticipera l’actualité. Dans « RTL vous en parle déjà », le correspondant de RTL à New York pendant cinq ans exposera l’actualité de demain ou après-demain.« Cette année, nous allons garder la même offre et la renforcer. Nous cherchons à ce que notre audience ne vieillisse pas plus que la population française. Nous devons nous adresser à tout le monde. Nous n’avons pas l’obsession du rajeunissement ou du jeunisme », précise encore Christopher Baldelli.Joël MorioJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.08.2015 à 19h53 • Mis à jour le22.08.2015 à 11h46 Après plus de quinze jours de conflit, le mouvement des mineurs et transporteurs de nickel s’est encore durci, vendredi 21 août, en Nouvelle-Calédonie. La veille, le dialogue entre les rouleurs et compagnies minières d’un côté, le gouvernement de l’autre, s’était pourtant renoué, après une semaine de rupture des négociations. Pour aboutir, tard dans la nuit, à un accord... que les transporteurs ont finalement refusé de signer.Face à cet échec, les camionneurs ont de nouveau bloqué plusieurs accès à la capitale Nouméa, ainsi que de nombreux points névralgiques de la Grande Terre (l’île principale de l’archipel calédonien). Le quotidien Les Nouvelles calédoniennes rapporte en direct l’évolution de ces barrages qui jalonnent l’île, du Nord à Koumac, au Sud au Mont-Dore.A Nouméa, seuls les véhicules d’urgence pouvaient entrer et sortir de la ville vendredi. La plupart des magasins du centre-ville étaient fermés, et l’entrée du port Moselle, la principale marina, a été entravée. En « brousse », dans le reste de l’île, des barrages filtrants ont été installés. D’après la Chambre de commerce et d’industrie calédonienne, 30 à 80 % des salariés n’ont pu se rendre à leur travail. Des chantiers du BTP sont restés au point mort, faute de main-d’œuvre, des stations-service manquent de carburant, et des élevages sont menacés par l’absence d’approvisionnement en nourriture, d’après la chaîne Nouvelle-Calédonie 1ère. Le mouvement a aussi touché l’université, où des examens ont dû être annulés, ou encore l’usine Doniambo, de la Société Le Nickel (SLN) à Nouméa, qui a annoncé avoir diminué la puissance de ces fours du fait de l’absence d’une grande partie de ses salariés.Exporter le minerai vers la Chine ?A l’origine de ce long conflit, les compagnies minières et les rouleurs, qui transportent le minerai de la mine jusqu’au port, souhaitent, entre autres, l’ouverture d’une filière d’exportation de minerais à faible teneur de nickel vers la Chine. Ils disent vouloir ainsi compenser la baisse des exportations vers l’Australie et le durcissement des conditions imposées par leur client Queensland Nickel (QNI). Les rouleurs estiment que ce nouveau débouché est indispensable à leur survie économique, afin de maintenir un volume de travail suffisant. Pour les partisans de ce rapprochement avec la Chine, la Nouvelle-Calédonie ne peut plus composer sans la puissance asiatique, qui est devenue le premier consommateur de nickel au monde. Problème : cette filière va à l’encontre du shéma minier calédonien. Ce dernier autorise les exportations vers les clients traditionnels que sont le Japon et l’Australie, mais ne prévoit pas l’ouverture de nouveaux flux d’exportations. C’est pourquoi le Groupe de travail des présidents et signataires de l’accord de Nouméa a notamment donné un avis défavorable à son ouverture.Le FLNKS (indépendantiste) et Calédonie Ensemble (centre droit, proche de l’UDI), auquel appartient le président du gouvernement Philippe Germain, estiment aussi que l’approvisionnement en minerai du marché chinois serait une erreur stratégique. Il maintiendrait des prix bas du métal, et maltraiterait donc la rentabilité des opérateurs locaux. Il risquerait aussi, selon eux, de compromettre la ressource à plus basse teneur que les générations futures pourront valoriser demain, lorsque le minerai plus riche sera épuisé. En janvier, le FLNKS a adopté sa « doctrine nickel », dont l’un des principaux axes est l’arrêt des exportations de minerais bruts, afin de maximiser la plus-value et les retombées économiques dans le pays.Le sujet, éminemment politique, est loin de faire consensus, même à l’intérieur des camps indépendantistes et loyalistes, et fait l’objet de diverses crispations. Le Palika (Parti de libération kanak, indépendantiste) a ainsi parlé d’une « entreprise de déstabilisation des institutions » orchestrée par les Républicains.Quelle « stratégie nickel » ?Le modèle économique en question, qui sous-tend la gestion du nickel calédonien, est une question éminemment stratégique pour l’avenir du « pays », et âprement débattue entre indépendantistes, partisans d’une maîtrise publique de cette richesse, et non-indépendantistes, à la vision plus libérale.L’île contient en effet un quart des ressources mondiales de nickel, et ce minerai, facilement accessible à la surface de sa terre, est aussi très riche. Ainsi, selon le dernier rapport Syndex-Usoenc sur le nickel, « métal du diable ou vecteur de développement », « la teneur moyenne des gisements exploités en Nouvelle-Calédonie est de 2,22 %, contre 1,63 % dans le reste du monde, soit un écart de 0,59 point ou de 36 % ».Poumon économique de l’île, ce métal est aussi un élément central du processus de décolonisation instauré par l’accord de Nouméa en 1998, et conditionne toute avancée politique sur cette épineuse question. Il est vu par les indépendantistes comme le moyen d’assurer l’émancipation politique du pays. Encore faut-il que la Nouvelle-Calédonie s’entende sur une « stratégie nickel » cohérente et durable, estime un article des Nouvelles calédoniennes, qui déplore que « le nickel n’a pour l’instant pas de boussole. »  Lire le reportage grand format : L'usine du Nord, le rêve industriel des indépendantistes Eric Nunès Mardi 18 août, l’allocation de rentrée scolaire a été versée à trois millions de familles en France. Un coup de pouce financier qui peut atteindre 396 euros par enfant selon les conditions de ressources du foyer. Ce n’est pas la seule aide à laquelle peuvent prétendre les parents de lycéens. À quelques mois du prochain scrutin régional, les exécutifs régionaux rappellent qu’ils sont en charge des lycées et redoublent de bienveillance à l’égard de leurs jeunes et de leurs familles. Quelles sont les régions les plus généreuses à l’heure de la rentrée scolaire ? Quelles sont celles qui le sont moins ? Tour de France des aides régionales.Pour Edouard Courtial, député Les républicains de l’Oise, elle serait bien mal distribuée. Selon l’élu, il est nécessaire que l’aide « profite réellement aux enfants » et ne serve pas à l’achat de « télévision 3D ». Pour ce faire, il demande notamment la mise en place d’un système de bons d’achat. « Le gouvernement fait preuve d’un manque cruel de bon sens », ajoute le parlementaire.Lire aussi :L’allocation de rentrée scolaire est-elle suffisante ?Alors que la distribution de l’allocation de rentrée scolaire de l’Etat n’a pas été sans polémique politique – plusieurs membres de l’opposition déplorant l’absence de contrôle sur l’usage fait de cet argent –, c’est un système identique qui a été retenu dans de nombreuses régions. Le conseil régional d’Alsace, présidé par Philippe Richert (Les républicains), seul président de région métropolitaine de son parti, a ainsi maintenu pour l’année scolaire 2015-2016 une prime régionale de scolarité de 100 euros. Elle sera versée aux familles de 18 000 élèves dont les impôts sur le revenu annuel ne dépassent pas les 1 000 euros par an. Une aide directement versée aux foyers, comme celle du gouvernement.Comme l’Alsace, les autres régions de France accordent des aides à la rentrée, mais les montants diffèrent entre les territoires ainsi que le mode de sélection des ayants droit. Parmi les régions les plus prodigues figure l’Aquitaine, où les aides à la rentrée et à l’achat de matériel pour les bacs professionnels commencent à 90 euros pour tous et peuvent atteindre 615 euros pour les familles les plus en difficultés. Une somme rondelette accordée par chèque ou par virement. Libre aux familles d’en disposer.Des régions regardantes sur la destination de l’argent publicNéanmoins, la plupart des exécutifs régionaux sont un peu plus regardants sur la destination finale de l’argent public et choisissent les modes de subventions qui encouragent l’achat de matériel scolaire. La Bretagne, par exemple, accorde 60 euros à ses lycéens, mais en chèque livre uniquement. Idem dans la région Nord-Pas-de-Calais, qui est toutefois plus généreuse puisque chaque famille de lycéen reçoit un minimum de 70 euros de bons d’achat livres et que cette somme peut grimper jusqu’à 230 euros en fonction des revenus du foyer.Pour également s’assurer que les fonds distribués par la région sont bien ciblés sur les achats de rentrée, la Basse-Normandie a créé une carte de crédit dédiée à l’achat des livres scolaires. Elle est créditée de 55 euros pour chaque élève de première et de terminale de l’enseignement général et technologique et de 75 euros pour ceux de seconde. Les boursiers bénéficient d’une rallonge de 40 euros. La somme ne peut être dépensée que dans un réseau de libraires partenaires de la région et uniquement pour des livres à caractère scolaire ; calculatrices ou fournitures sont exclues. La région Rhône-Alpes a mis en place un système similaire, mais c’est une somme de 100 euros dont disposent les lycéens. Idem en Midi-Pyrénées, où l’aide peut atteindre 130 euros en fonction du coefficient familial.D’autres régions font le choix de ne laisser aucune latitude aux familles dans l’utilisation des aides régionales. L’exécutif Centre-Val de Loire accorde 147 euros par élève en enseignement général et technologique, mais la somme versée ne va pas aux familles, mais aux établissements scolaires, garantissant ainsi la gratuité des manuels scolaires pour 82 900 élèves de la région. Les régions Languedoc-Roussillon (à hauteur de 200 euros) et Ile-de-France ont adopté une politique identique en subventionnant également l’achat des manuels scolaires aux lycées.Subventions hétérogènes à la veille des fusions de régionsUn autre pan important des aides régionales à la rentrée est l’aide à l’équipement des élèves des sections professionnelles et technologiques. Costumes, outils, ustensiles... l’achat du kit du parfait apprenti est un investissement important et coûteux pour les familles les plus démunies. Les régions subventionnent l’achat du premier équipement, mais de manière complètement hétérogène de Lille à Montpellier.La somme allouée peut atteindre 200 euros pour un Ligérien, 300 euros pour un Breton, 400 pour les Rhônalpins et Languedocien, 450 pour un Alsacien, 615 pour un Aquitain (dans chaque territoire, les fourchettes d’aides varient selon les secteurs d’études et les revenus du foyer).La fusion des régions va contraindre plusieurs des prochains exécutifs régionaux à unifier leur offre de rentrée. Le Nord-Pas-de-Calais, par exemple, a créé un « chéquier équipement » qui permet aux élèves d’être subventionné jusqu’à la hauteur de 160 euros (pour les boursiers) pour l’achat de matériel. Une jolie somme, mais pourtant près de 2 fois inférieure à celle de sa voisine la Picardie, dont l’aide se situe entre 50 et 315 euros selon les métiers et leurs besoins spécifiques.Parmi les cadeaux de rentrée que la région Languedoc-Roussillon aime faire à ses lycéens et futurs électeurs figure un ordinateur portable de 451 euros pour chacun (quels que soient les revenus du foyer), soit un budget de 14,5 millions par an pour la région. Il n’est pas certain que sa voisine Midi-Pyrénées avec laquelle elle fusionnera à partir du 1er janvier 2016 suive. En effet, son budget dédié à l’équipement des lycéens prévoit de subventionner l’acquisition de 25 à 400 euros en fonction du quotient familial, pour un budget environ 4 fois inférieur (3,7 millions). « L’harmonisation sera à la charge des futures majorités », avoue un conseiller régional socialiste, « mais moi je ne me représente pas. » Le big-bang des aides à la rentrée des régions aura bien lieu... mais en 2016.Lire aussi :10 000 ordinateurs pour les lycéens et apprentis en Midi-PyrénéesEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.08.2015 à 15h16 • Mis à jour le21.08.2015 à 16h04 C’est un jugement qui pourrait coûter cher à Ryanair. Un tribunal de Manchester, au Royaume-Uni, a statué que les passagers disposaient bien de six années après la date du vol pour réclamer un remboursement et des compensations, et non deux ans comme Ryanair l’avait inscrit en petits caractères dans ses conditions d’utilisation. Selon les estimations des avocats, l’application de ce jugement pourrait pousser des millions de passagers à se retourner contre Ryanair. Des remboursements qui pourraentit atteindre 610 millions de livres (850 millions d’euros).La compagnie irlandaise à bas coût a aussitôt annoncé qu’elle allait faire appel. « Nous pensons qu’un délai de six ans pour faire une telle réclamation n’est ni nécessaire ni raisonnable », explique l’entreprise dans un communiqué.Jusqu’à 600 euros par personneLes juges ont considéré que la réglementation européenne prévalait sur les conditions d’utilisation acceptées par les clients de Ryanair. Selon l’article EC 261/2004, les passagers peuvent se retourner contre les compagnies aériennes pendant les six années qui suivent un vol en cas de retard, et toucher jusqu’à 600 euros par personne si ce retard est de trois heures ou plus, sauf si celui-ci est dû à des « circonstances exceptionnelles » comme les conditions météo ou des problèmes de sécurité.Le cas jugé à Manchester concernait six passagers d’un vol du 6 mars 2008 entre Reus (Espagne) et Londres. Leur vol avait été retardé de neuf heures et cinquante minutes. Leur plainte avait été déposée en janvier 2014, soit cinq ans et huit mois après le vol incriminé.Lire aussi :Les passagers aériens se rebiffent 21.08.2015 à 11h35 • Mis à jour le21.08.2015 à 17h51 | William Audureau C’est peut-être une nouvelle ère qui s’annonce pour le jeu vidéo. Coup sur coup, ces dernières semaines, trois discrètes évolutions de l’industrie ont considérablement redistribué les cartes pour les studios de développement.Début juin, Valve, l’entreprise derrière la principale boutique en ligne sur PC, Steam, a modifié sa politique de remboursement : désormais, les joueurs peuvent récupérer leur argent si les deux premières heures d’un jeu ne les ont pas convaincus. Le 11 août, Sony a introduit la possibilité de voter pour le jeu que les abonnés au programme « PlayStation + » souhaitent télécharger gratuitement. Et le 18 août, Justin Bailey, du studio Double Fine (Broken Age), a lancé Fig, une plateforme de financement participatif sur le modèle de Kickstarter, mais offrant un intéressement sur les ventes.Trois nouveautés qui n’ont rien d’anodin. Dans une industrie caractérisée depuis le début des années 2010 par la progression affolante du nombre de jeux, le paysage vidéoludique pourrait en sortir grandement modifié, avec l’émergence de studios et éditeurs de taille moyenne de plus en plus puissants, et de nombreuses fermetures de structures parmi les plus artisanales.Des ventes divisées par 20Pour les studios indépendants et les développeurs en solo, la situation n’a jamais été aussi critique qu’en 2015. Si, dans leur ensemble, les ventes de jeux indépendants progressent, elles sont beaucoup plus émiettées, en raison de la saturation du marché, notamment sur Steam.Selon des chiffres du site d’analyse SteamSpy, les ventes moyennes pour un jeu sur la plateforme de Valve seraient de 32 000 unités, avec des disparités énormes.Créateur du jeu salué par la critique The Next Penelope, le game designer Aurélien Regard explique sur TumblR n’avoir vendu que 4 200 unités du titre depuis son lancement, là où certains jeux indépendants sortis au début des années 2010 ont dépassé le million. Et s’en satisfait, estimant qu’il n’est plus possible, en 2015, d’émerger aussi facilement que l’ont fait, il y a quelques années, le développeur Mike Bithell (Thomas Was Alone) ou encore le studio Behemoth (Castle Crashers).« Pour les deux, je suis sincèrement persuadé que des titres de ce type passeraient complètement inaperçu sur Steam s’ils sortaient aujourd’hui en étant réalisés par des petits nouveaux. »Un titre indépendant comme Wanderlust Adventures, sorti en août 2015 et suite de Wanderlust Rebirth, sorti lui en 2012, compte pour l’instant vingt fois moins de joueurs que son prédécesseur, relève un journaliste du magazine spécialisé Canard PC.Être indé en 2012 et en 2015 (3/4) : http://t.co/HM0yRKG6Nj— netsabes (@netsabes)require(["twitter/widgets"]);Saturation à tous les étagesL’explication est commune à la plupart des plateformes de jeu vidéo des années 2010 : le marché est saturé. Sur Steam, l’offre a explosé (moins de 300 sorties en 2011, plus de 1 500 pour la seule période de janvier à août 2015, selon PC Gamer), au point de devenir un enfer pour la survie d’un produit hors circuit. Selon le site d’analyse statistique SteamSpy, le temps de jeu moyen pour un jeu indé n’y dépasse pas 4 minutes 34, sachant qu’un nombre important de jeux achetés en soldes sur Steam ne sont jamais lancés.Dans un entretien pour le magazine Games, l’auteur du The Next Penelope confie que l’avenir d’un titre se joue, de manière algorithmique, durant ses soixante premières minutes de commercialisation. « Si tu n’es pas classé parmi les pages les plus visitées, c’est fini : ton jeu devient anonyme en moins d’une heure. » Au contraire des blockbusters, qui sans surprise, disposent eux d’une meilleure mise en avant.L’arrivée fin 2013 de la PlayStation 4 et de sa boutique dématérialisée toute fraîche a été accueillie comme un nouvel eldorado. Moins de deux ans plus tard, le PlayStation Store américain s’est déjà enrichi de 524 jeux, et les indépendants doivent composer avec la concurrence des numéros 1 et 4 de l’édition, Electronic Arts et Ubisoft, peu présents sur Steam mais très puissants sur le PlayStation Store.Kickstarter a connu pareille surchauffe ces deux dernières années, relève sur Gamasutra Thomas Bidaux, analyste et consultant spécialiste des plateformes de crowdfunding : moins de 300 projets de jeux ont été soumis en 2012, ils ont été plus de 1 000 sur les six premiers mois de 2015. « Pour être honnête, c’est surtout un symptôme de la saturation de KickStarter, parfois par des projets de très mauvaise qualité », explique Thomas Bidaux. Or dans l’ombre de succès récents spectaculaires (1,5 million de dollars pour The Bard’s Tale IV, et surtout 6,3 millions pour Shenmue 3), les levées de fonds pour les jeux moins ambitieux sont de plus en plus difficiles, et la proportion d’échecs, en hausse continue, atteint désormais 82 %. Et quand certains jeux obtiennent les sommes espérées, il n’est pas rare que celles-ci proviennent de transactions frauduleuses annulées, comme une carte bleue volée, ainsi qu’en a fait l’amère expérience le studio néerlandais 2Awesome Studio.Lire : http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/07/18/shenmue-bijou-sacre-de-l-histoire-de-sega_4675556_4408996.html » target=" _blank">Shenmue, bijou sacré de l'histoire de SegaCoup dur pour les jeux « vignette »Dans ce contexte, la refonte du système de remboursement de Steam a été un premier coup dur pour les petits indés. D’apparence, celle-ci répond simplement à une demande de nombreux joueurs, et à une exigence du droit européen : la possibilité d’annuler une transaction pour un bien vendu en ligne sous 14 jours, même après essai.La mesure favorise naturellement les studios aux reins suffisamment solides pour assurer un contrôle qualité en amont. Mais le système mis en place, et la limite des deux heures, met aussi en péril toute une vague de jeux indés contemplatifs, parfois extrêmement bien finis, mais pensés comme des expériences artistiques courtes, à l’image de Gone Home, Proteus ou le très durassien Bientôt l’été. Cette nouvelle politique permet désormais, de fait, d’en profiter sans avoir à payer les auteurs.stop making excuses for valve in my mentions. this shit is a big slap in the face to people who make small games and you can't deny that.— hentaiphd (@nina freeman)require(["twitter/widgets"]);« Vous pouvez rire de moi, j’essaie de vendre des jeux au format vignette », s’était désespérée en juin la développeuse américaine Nina Freeman sur Twitter. « Arrêtez de défendre Valve, cette merde est une énorme claque dans la gueule de ceux qui font des petits jeux et vous ne pouvez pas le contester. » En rebond, la développeuse Brianna Wu a dénoncé une mesure « brutalement injuste pour les indépendants ».Les indés auteurs de jeux plus classiques sont également concernés. Joint par Le Monde, un responsable d’un studio français indépendant, tenu à l’anonymat par un accord de confidentialité avec son éditeur, faisait état d’un pic soudain de 20 % de remboursements en juin, et d’un taux de retour oscillant autour de 15 % depuis, contre presque zéro auparavant. « Mais je préfère toujours ça à une note négative », philosophe-t-il.La concurrence des géantsLa mise à l’épreuve des petites structures ne s’arrête pas là. Cet été, Sony a mis en place la possibilité, pour les abonnés à son service PlayStation +, de désormais voter pour les jeux que les joueurs souhaitent obtenir gratuitement ; le constructeur se chargeant de rémunérer les auteurs. Les productions indépendantes y sont régulièrement mises en avant, mais le titre le plus plébiscité par les abonnés depuis le lancement de cette fonctionnalité s’appelle Grow Home, une production réalisée par… une multinationale de l’édition, le français Ubisoft.Depuis quelques mois, les indépendants voient les éditeurs traditionnels venir les concurrencer sur leurs plates-bandes, avec des produits à petit budget sans risque pour eux, mais portés par un arsenal marketing bien plus conséquent. Sony communique depuis un an sur No Man’s Sky, un jeu d’exploration spatiale conçu par une petite équipe de dix, Activision a édité en mars le jeu d’un studio lyonnais, White Night, tandis qu’en juin, Microsoft a présenté Cuphead, un impitoyable jeu de plateforme conçu par deux frères passionnés de vieux dessins animés. Même le nouveau numéro 1 mondial de l’édition, Electronic Arts (FIFA, Battlefield, Star Wars Battlefront), a dévoilé à l’E3 Unravel, un très mignon jeu de plateforme plus proche des jeux de la scène indépendante que de ses habituels blockbusters. « Bien sûr, nous continuons de travailler sur nos grandes licences, FIFA, Mirror’s Edge… Mais rien ne nous oblige à ne faire que des blockbusters », expliquait au Monde son président Andrew Wilson. Et tant pis pour les indés « authentiques », démunis face à la montée en gamme des jeux artisanaux.Vers une « élite de l’indé »Cette montée en gamme pourrait concerner aussi les indépendants, mais uniquement quelques happy few. C’est en tout cas le pari de Justin Baily, dont le studio de jeux d’aventure Double Fine s’est fait connaître pour ses campagnes Kickstarter à succès, et qui a annoncé le 18 août le lancement de Fig, une plateforme de financement participatif concurrente.Dans son aventure, il s’est associé à trois créateurs à succès de la scène indé, Feargus Urquhart d’Obsidian (Pillars of Eternity), Brian Fargo d’InXile (Wasteland 2) et le roi du jeu d’aventure à énigmes, Tim Schafer, lui aussi de Double Fine (Broken Age, Grim Fandango Remastered, Day of the Tentacle Special Edition…).Originalité de la plateforme ? Offrir un intéressement sur les ventes, là où KickStarter n’accorde aucune autre rétribution que les goodies collector éventuellement réservés par chaque studio aux donateurs les plus généreux. Dans un premier temps, Fig sera réservé aux investisseurs accrédités auprès de l’administration américaine, avec un financement minimum de 1 000 dollars, mais devrait être élargi, à terme, à tout un chacun. Une manière de passer la vitesse supérieure, et de quitter définitivement la sphère des budgets indés… si le succès est au rendez-vous.« Désormais, avec ce système, il n’est pas irraisonnable de penser que ces projets puissent commencer à atteindre 10, 15, voire 20 millions de dollars, estime Brian Fargo, soit l’équivalent d’une production d’éditeur classique. Maintenant nous pouvons faire une nouvelle classe de produits. » Une sorte de Kickstarter pour les projets à plus gros potentiel, où loin des affres des créateurs anonymes, se financera désormais l’élite des jeux indépendants. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });William AudureauJournaliste au Monde Marie Charrel (Athènes, envoyée spéciale) Une minuscule chapelle blanche assommée de soleil. C’est là, quelque part au milieu de l’île grecque d’Egine, qu’il nous a donné rendez-vous. On s’attend presque à le voir débarquer à moto, comme aux réunions de l’Eurogroupe à Bruxelles, où son style décontracté détonnait. Mais non. Yanis Varoufakis arrive à pied, tee-shirt Billabong, jean et baskets trouées d’adolescent. « Suivez-moi », invite-t-il, avant de s’engager sur un chemin de terre sèche.Celui-ci mène à une villa cerclée d’oliviers, offrant une vue plongeante sur la baie. La maison de vacances que sa femme et lui rejoignent pour fuir le tumulte d’Athènes. Un refuge seulement troublé par le chant des cigales. Et le clapotis de la piscine à débordement. « Avant toute chose, il faut boire », annonce l’ex-ministre des finances grec. « Il fait une chaleur à mourir. » Il prépare de grands verres d’eau qu’il sert sur un plateau coloré. Yanis Varoufakis a le sens de la mise en scène. Il sait que les médias adorent.Dimanche 23 août il participera à la Fête de la rose de Frangy-en-Bresse, en Saône-et-Loire. Lui qui a démissionné du gouvernement d’Alexis Tsipras, le 6 juillet, sera la « guest star » d’Arnaud Montebourg, l’ex-ministre français du redressement productif. Varoufakis fascine une partie de la gauche radicale.Le député le mieux élu de GrèceCertains rêvent de voir en cet économiste de 54 ans, qui a enseigné à l’université d’Austin (Texas), le chef de file d’une gauche européenne anti-austérité. Lui appelle à la création « d’un réseau de progressistes désireux d’établir un dialogue démocratique dépassant les frontières ». Et assure qu’il ne s’imagine pas à la tête d’un tel mouvement. « Ce n’est pas la question. » Si la popularité à l’international de « Yanis » est toujours à son comble, son avenir politique en Grèce est incertain. « Toutes les options sont ouvertes », explique Nikos Sverkos, analyste politique à Efimerida ton Syntakton, un quotidien grec créé pendant la crise. Et pour cause : jeudi 20 août, M. Tsipras a démissionné et annoncé des élections législatives anticipées, prévues le 20 septembre. Motif : Syriza, son parti, est au bord de l’explosion depuis le 14 août.Lire aussi :Grèce : le nouveau coup de poker d’Alexis TsiprasCe jour-là, Varoufakis et la plate-forme de gauche, un courant dissident du parti, ont défié le premier ministre en votant contre le troisième plan d’aide au pays, jugeant qu’il conduirait l’économie dans l’impasse. Le plan a finalement été adopté grâce au soutien de l’opposition. Mais Tsipras, toujours populaire auprès des Grecs, compte bien se débarrasser des frondeurs en appelant aux urnes.Dans ce tableau chaotique, l’ex-ministre des finances paraît bien isolé. Lui assure qu’il « est entré en politique pour y rester ». Certes, en janvier, il a été élu sous la bannière Syriza avec 135 000 voix – le meilleur score du Parlement. Mais il pourra difficilement rester dans le camp de M. Tsipras, dont il a perdu la confiance. Fera-t-il alliance avec les députés de plate-forme de gauche, qui ont annoncé le 21 août la création d’un nouveau parti ? Délicat. Car ce proeuropéen, qui fut conseiller du premier ministre socialiste Georges Papandréou entre 2004 et 2006, a peu en commun avec ces dissidents à tendance néomarxiste, qu’il juge un peu trop vieille gauche. Et ces derniers se méfient d’un allié qui pourrait se révéler encombrant. « Il prendrait toute la place », résume l’un d’eux.Comment l’économiste trublion a-t-il pu susciter aussi vite la défiance de son propre parti ? « Tsipras l’a fait venir pour que sa notoriété mette le projecteur sur nos problèmes, mais son entêtement a fini par nous porter préjudice », regrette un membre de Syriza. « Ses coups de théâtre ont précipité la Grèce dans la récession et le contrôle des capitaux », assène de son côté Christina Tachiaou, députée de To Potami (centre gauche), l’un des partis d’opposition.Lire aussi :Grèce : les « frondeurs » de la Syriza lancent leur propre parti Varoufakis fut ministre comme il est économiste : provocateur et passionné. Sincère mais idéologue. Entier, mais égocentrique. « Il est brillant mais ce n’est pas un politicien : conclure des alliances et des compromis n’est pas son fort », résume Yannis Koutsomitis, économiste indépendant. Spécialiste de la théorie des jeux, il pensait sortir gagnant du bras de fer engagé avec les institutions partenaires du pays, Fonds monétaire international, Banque centrale et Commission européennes. Il s’est trompé. « Il n’était pas là pour négocier, il voulait démontrer qu’il avait raison sur tout, en arrogant », se souvient une source proche des créanciers.Beaucoup lui reprochent d’avoir privilégié les interviews paillettes au travail de terrain. Il est vrai qu’en six mois il n’a pris aucune décision majeure – à commencer contre les oligarques grecs, qu’il attaque à chaque discours. « 60 % des 403 mesures qu’il a validées sont des autorisations de voyages à l’étranger pour ses collaborateurs », détaille Achilleas Hekimoglou, journaliste au quotidien grec To Vima, qui a enquêté sur le sujet. « Les institutions nous ont interdit d’adopter toute législation-clé avant la fin des négociations », s’offusque Varoufakis, un instant silencieux. « Nous avons tout de même créé un logiciel qui permettra d’identifier les évadés fiscaux. »« Il continue son show »Avec un sens de la « provoc » n’enlevant rien à sa sincérité, l’économiste dénonce aujourd’hui ces institutions qui l’ont, dit-il, empêché de faire son travail. En particulier l’Eurogroupe : « Opaque, non démocratique, où des choix déterminants sont pris sans que les citoyens en soient informés. » Il appelle à plus de transparence, afin que « la volonté des peuples soit enfin respectée ».Il n’en faudra pas moins, prévient-il, pour défaire le « plan » de celui qu’il appelle le « docteur Schaüble ». Selon lui, le ministre des finances allemand rêve de pousser la Grèce hors de la zone euro. Et ce, pour lancer un avertissement à Paris. « Sa véritable cible est la France et son Etat-providence, qu’il désire soumettre », soutient-il. Une théorie face à laquelle un ancien conseiller du gouvernement grec soupire : « Varoufakis n’est plus ministre, mais il continue son show. »Si cela ne lui assure pas un avenir en politique, il lui restera toujours l’économie. « Je le vois bien vendre son expertise d’ancien ministre lors de conférences à l’étranger, il est doué pour cela », analyse M. Sverkos. Le concerné avale une dernière gorgée d’eau, assure ne pas y songer. Sourire en coin, il confie néanmoins travailler sur un livre, « écrit avant d’entrer au gouvernement, retouché depuis ». Le sujet : l’histoire de l’euro. Il sera publié en janvier 2016 aux Etats-Unis. Juste à temps pour l’anniversaire de la première accession de Syriza au pouvoir.Lire aussi :En Grèce, « ces élections anticipées sont un désastre pour la population »Marie Charrel (Athènes, envoyée spéciale)Journaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.08.2015 à 10h09 • Mis à jour le21.08.2015 à 10h12 | Jérôme Marin (San Francisco, correspondance) En Bourse, c’est retour à la case départ pour Twitter. A 26 dollars (23,04 euros), le cours de l’action du site de microblogging est retombé, jeudi 20 août, au niveau de son prix d’introduction en novembre 2013. En séance, elle est même passée sous cette barre symbolique pendant quelques minutes, une première pour cette entreprise. Le déclin boursier de Twitter a débuté fin avril.Depuis, le cours du titre a été divisé par deux. Les faibles perspectives de croissance et les problèmes de gouvernance interne sont les deux raisons principales qui expliquent la défiance des investisseurs américains.Les deux phénomènes sont étroitement liés. Et ils se sont aggravés début juin avec la démission de Dick Costolo, le directeur général de Twitter depuis octobre 2010. Si ce départ a plutôt été bien accueilli, l’incertitude qui règne autour de son successeur agace les marchés financiers. « Sans un directeur général ayant une vision et une stratégie précises, nous continuons à nous inquiéter d’une fuite des talents et d’un blocage du processus de décision », avance Robert Peck, analyste chez SunTrust, invitant le comité de sélection à agir « rapidement ».Un aveu lourdement sanctionnéPour le moment, c’est Jack Dorsey, l’un des trois cofondateurs du réseau social, qui assure l’intérim. Mais il occupe aussi en parallèle le poste de directeur général de la société de paiement mobile Square, qui s’apprête à faire son entrée en Bourse. S’il se murmure que M. Dorsey se verrait bien reprendre les commandes de Twitter, le timing est très compliqué.Le conseil d’administration de la société pourrait dès lors faire appel à Adam Bain, l’actuel directeur de la monétisation. Ce cadre est respecté, aussi bien des annonceurs que des salariés. Mais il manque d’expérience pour révolutionner un produit qui peine à attirer de nouveaux adeptes.Car la tâche du futur patron de Twitter ne sera pas aisée. M. Dorsey l’a lui-même reconnu fin juillet, en marge de la publication des résultats trimestriels. « Cela prendra du temps avant que nos efforts portent leurs fruits », a-t-il expliqué. Un aveu qui tranche avec les positions toujours très optimistes de M. Costolo. Mais un aveu aussi lourdement sanctionné dès le lendemain à Wall Street.« Twitter est toujours trop compliqué à utiliser  »Le cœur du problème de Twitter, c’est la faible croissance de son nombre d’utilisateurs. Fin juin, il s’élevait à 304 millions (hors utilisateurs du service par SMS), soit à peine deux millions de plus que fin mars. « Twitter est toujours trop compliqué à utiliser pour de nombreuses personnes, indique Ben Schachter, analyste chez Macquarie. Ce n’est pas un produit grand public et il n’est pas évident de savoir quand il le deviendra. »Malgré de nombreux changements, M. Costolo et ses équipes n’ont jamais réussi à rendre le réseau social plus attrayant – au-delà du public des « people » et des médias – et plus simple pour les nouveaux inscrits. Une grande partie d’entre eux délaissent ainsi rapidement le service. Son remplaçant devra trouver la formule magique. Cela passera peut-être par la remise en cause de l’ordre chronologique, si cher aux utilisateurs les plus assidus. L’équation est cependant délicate : Twitter ne peut pas trop changer, au risque de perdre ses fidèles.En attendant la nomination d’une nouvelle direction, l’ambiance se détériore en interne. Critiqué à l’extérieur, M. Costolo était en effet très apprécié des salariés. « De nouvelles méthodes commencent à se mettre en place, indique un employé de l’entreprise. Mais beaucoup de personnes s’interrogent sur leur avenir. » Plus le cours boursier baisse et plus il est difficile de convaincre les talents maison, dont une partie de la rémunération est assurée en actions, de ne pas succomber aux avances des start-up en vogue, comme Uber et Airbnb.Le plongeon boursier de Twitter relance également les spéculations sur un potentiel rachat. La capitalisation boursière du réseau social est désormais inférieure à 19 milliards de dollars (16,8 milliards d’euros). Le nom de Google revient fréquemment. Mais, si une telle opération ferait sens pour le moteur de recherche, elle semble peu probable.Jérôme Marin (San Francisco, correspondance)Journaliste au Monde 21.08.2015 à 09h24 • Mis à jour le21.08.2015 à 10h28 | Isabelle Chaperon De la Côte d’Azur à Saint-Malo, les tee-shirts et les maillots n’ont pas encore été remisés dans les armoires que, déjà, l’heure des premiers bilans de la haute saison touristique a sonné. Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères en charge du tourisme, s’est félicité jeudi 20 août d’une « tendance qui s’annonce excellente » :« Les professionnels se montrent en majorité satisfaits. Selon les premières indications, leur chiffre d’affaires a augmenté en moyenne entre 4 % et 4,5 % cet été ».Au total, la France se dirige vers « un nouveau record mondial de fréquentation en 2015 », s’est réjoui le ministre, tout bronzé. En 2014, les 83,7 millions de visiteurs étrangers qui avaient foulé le territoire français constituaient déjà un record : « J’espère qu’en 2015 ce chiffre dépassera 85 millions », a ajouté le locataire du Quai d’Orsay. En particulier, il attend plus de 2 millions de touristes chinois cette année, contre 1,5 million en 2014.Un de ses chevaux de bataille. En janvier 2014, M. Fabius avait annoncé que les consulats français allaient délivrer des visas en deux jours aux visiteurs individuels chinois. Au premier semestre 2015, les sésames délivrés aux touristes chinois ont augmenté de 56 %. Et il y a de la marge : l’empire du Milieu déverse chaque année quelque 100 millions de ses ressortissants pour des vacances à l’étranger. Ils seront 300 millions à terme.Météo favorableAurait-on pu mieux faire ? « C’est une bonne année pour la France. Mais il s’agit d’un mouvement global. La croissance reprend et le tourisme en profite. Quand on gagne 1 million de touristes, l’Espagne en gagne 7 millions », tempère Didier Arino, directeur du cabinet d’études Protourisme.Cela aurait toutefois pu être pire, alors que les attentats de janvier ont dissuadé une partie de la clientèle étrangère de poser ses valises en France. « Le début d’année a été difficile mais la situation s’est améliorée à partir du printemps », relève M. Arino. Selon des données préliminaires, la fréquentation hôtelière a progressé de 2,3 % au premier semestre.Tout le monde n’en bénéficie pas. « En 2015, la riche clientèle des pays émergents a déserté les palaces qui avaient été le moteur de la croissance touristique ces dernières années. La progression s’est faite sur la clientèle traditionnelle, celle des Français, des Allemands, des Belges ou des Britanniques », analyse M. Arino.Après des années de disette, deux millions de Français de plus qu’en 2014 ont pu partir en vacances cette année. Et sur fond de météo favorable, une majorité a opté pour la France, renonçant comme nombre d’Européens au soleil de Tunisie, d’Egypte ou de Turquie par crainte pour leur sécurité. Les croisières fluviales, les parcs de loisirs ou encore les campings ont bénéficié de cet afflux populaire.Inciter les voyageurs à augmenter leur durée de séjour En revanche, Paris a fait les frais de cette redistribution des cartes. Selon les chiffres dévoilés jeudi par le comité régional de tourisme (CRT) Paris Ile-de-France, la fréquentation touristique dans Paris intra-muros a reculé de 1,8 % au premier semestre en termes d’arrivées hôtelières. Il faut dire aussi que cet indicateur mesure l’hébergement classique, quand la location entre particulier, type Airbnb, explose.En fait, les Chinois sont bien venus en masse (+ 48,9 %), mais les Russes (– 39 %) et les Japonais (– 21 %) ont boudé la capitale. « Les touristes chinois n’auront jamais été aussi nombreux que cette année, qui s’achemine vers un record. La baisse du yuan ne se fait pas encore sentir. En revanche, l’attribution en quarante-huit heures des visas joue pleinement en faveur de notre destination », note François Navarro, directeur général du CRT Paris Ile-de-France.Mais dérouler le tapis rouge afin que des touristes pressés photographient en trombe la tour Eiffel et l’Arc de triomphe avant de s’envoler pour Londres ou Rome ne suffit pas. L’objectif du gouvernement consiste à inciter les voyageurs à augmenter la durée de leur séjour, afin qu’ils dépensent d’avantage. Car si la destination France caracole en tête, elle a été reléguée en 2014 à la quatrième place en termes de retombées économiques, derrière les Etats-Unis, l’Espagne et désormais la Chine.Fabius satisfait des nouvelles zones touristiques C’est la raison pour laquelle M. Fabius avait milité pour une libéralisation du travail du dimanche. Il s’est d’ailleurs montré satisfait du projet de création de douze zones de tourisme international à Paris, permettant aux visiteurs de poursuivre leur shopping le dimanche. Autre priorité du ministère, diversifier les destinations dans l’Hexagone. En juillet, M. Fabius avait d’ailleurs emmené le premier ministre chinois, Li Keqiang, en Provence. Conséquence ? La Fondation Van Gogh à Arles a reçu en juillet la visite de 15 % de plus d’amateurs d’art venus de Chine. Au château de Chambord, les entrées des Chinois ont augmenté de 47 %.Un succès qui incite à aller plus loin. Lors des assises du tourisme le 19 juin 2014, le ministre avait indiqué son intention d’étendre l’initiative « visa en 48 heures » à d’autres pays que la Chine, notamment à plusieurs états du Golfe, à l’Afrique du Sud et à l’Inde.Lire aussi :Les futures « zones touristiques internationales » déplaisent aux syndicatsIsabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marina Rafenberg (Athènes, intérim) D’un pas décidé, le regard sombre, Alexis Tsipras s’est dirigé vers 20 h 30, jeudi 20 août, devant les caméras : « Le mandat que j’ai reçu le 25 janvier a atteint ses limites. » Le premier ministre grec a officiellement annoncé sa démission et la tenue de nouvelles élections anticipées, tentant un nouveau coup de poker, un peu plus d’un mois après le référendum sur le plan d’aide à la Grèce qui a fait trembler l’Europe et failli aboutir à la sortie de la Grèce de la zone euro.Alexis Tsipras a demandé aux électeurs de le « juger aussi bien sur ses succès que sur ses erreurs ». Le premier ministre, tout en rappelant qu’il avait tout fait pour obtenir le meilleur accord possible avec les créanciers du pays, a demandé au peuple « de décider si l’accord est valable pour sortir un jour des plans de rigueur » et « de savoir qui peut mener les réformes nécessaires ». Lire les dernières informations :Grèce : les « frondeurs » de la Syriza lancent leur propre partiMalgré la victoire du non au référendum, la Grèce a accepté un prêt de 86 milliards d’euros sur trois ans assorti de nouvelles mesures de rigueur… rejetées par les Grecs quelques semaines plus tôt.Depuis la défection d’une quarantaine de députés de Syriza qui ont refusé, le 14 août, de voter en faveur du troisième plan d’aide de 86 milliards d’euros au pays, la démission du premier ministre et la tenue de nouvelles élections faisaient la « une » de tous les médias grecs.La majorité parlementaire, désormais réduite à 119 députés sur les 300 que compte l’Assemblée, « ne laissait pas d’autre choix à Alexis Tsipras que de convoquer de nouvelles élections », explique l’analyste politique Georges Séfertzis.« La fracture au sein du parti devenait de plus en plus évidente et Alexis Tsipras a besoin d’un gouvernement stable s’il veut passer toutes les mesures nécessaires et rester au pouvoir le temps d’une législature normale [quatre ans]. Il lui fallait clarifier les choses et évincer les dissidents. »Lire le reportage :En Grèce, « ces élections anticipées sont un désastre pour la population »« L’irresponsabilité d’Alexis Tsipras »Alexis Tsipras n’a pas précisé de date pour ces prochaines élections législatives, troisième vote de l’année pour les Grecs, mais les médias spéculaient jeudi sur le 20 septembre, à moins que l’opposition – qui n’est pas en position de force – n’essaie de gagner du temps.Quelques minutes après l’allocution télévisée d’Alexis Tsipras, Evangelos Meïmarakis, le nouveau chef de Nouvelle Démocratie (ND, droite), principal parti d’opposition, a fait savoir qu’il explorerait « toutes les possibilités pour que les élections soient la dernière des options ». Au Pasok (parti socialiste), la présidente, Fofi Gennimata, a dénoncé « l’irresponsabilité d’Alexis Tsipras qui encore une fois fuit ses responsabilités », et qualifié les élections de « catastrophiques pour le pays ». La Constitution grecque prévoit que le président de la République, Prokopis Pavlopoulos, doit demander au deuxième parti, en l’occurrence Nouvelle Démocratie, s’il est en mesure de former un gouvernement. « Sans l’appui des députés du Syriza et des Grecs indépendants (ANEL), l’opposition n’y arrivera pas », commente Michalis Spourdalakis, professeur de sciences politiques à l’université d’Athènes.Vendredi, Evangelos Meïmarakis a reçu du président grec un mandat de trois jours pour former un nouveau gouvernement. En cas d’échec, le président de la République devra nommer un premier ministre provisoire jusqu’aux élections. Comme le veut la Constitution, ce sera la présidente de la Cour suprême, Vassiliki Thanou-Christophilou, qui dirigera alors le gouvernement.Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciersFronde interne La préoccupation d’Alexis Tsipras n’est pas son opposition, mais l’aile gauche de son parti, en voie de dissidence, qui critique ouvertement le premier ministre. « Le gouvernement agit sous le régime de la panique et de la peur. (…) Il veut appeler les citoyens à voter avant qu’ils ne soient informés de la totalité des mesures comprises dans le troisième mémorandum et avant qu’ils ne ressentent leurs effets au quotidien », explique dans un communiqué la Plate-forme de gauche. Vendredi, 25 députés de Syriza issus de cette plateforme ont décidé de créer un nouveau parti, derrière l’ancien ministre de l’énergie, Panagiotis Lafazanis.Celui-ci avait été écarté du gouvernement le 17 juillet à la suite de l’accord signé par Alexis Tsipras avec ses créanciers européens. Issu des rangs traditionnels du parti communiste, M. Lafazanis est favorable à un retour à la drachme et la fin des plans d’aide. Ce nouveau parti devrait se nommer « Unité populaire ». Selon la télévision publique ERT, il pourrait être soutenu par Zoé Konstantopoulou, la présidente du Parlement qui s’est plusieurs fois prononcée contre l’accord signé par le premier ministre, mais le très médiatique ex-ministre des finances, Yanis Varoufakis, ne devrait pas être de la partie. Il ne devrait pas non plus être sur les listes de Syriza.Si l’organisation de ces élections était attendue, la rapidité de l’annonce a néanmoins surpris, alors que Syriza devait organiser un congrès en septembre ou octobre. « Alexis Tsipras a bien conscience que plus il attend, plus sa cote de popularité risque de baisser », explique Georges Séfertzis. M. Tsipras pourra en plus bénéficier d’une disposition de la constitution qui prévoit que si les élections ont lieu moins de 18 mois après les précédentes, les électeurs ne peuvent se prononcer que sur des listes fermées, et non panacher les noms à leur guise.D’après le dernier sondage publié fin juillet par l’institut Metro Analysis, Syriza recueillerait près de 33,6 % des voix aux prochaines élections, contre 17,8 % pour la Nouvelle Démocratie et 6,1 % pour To Potami (centristes). Michalis Spourdalakis pense même que Syriza pourrait obtenir les 37 % nécessaires pour obtenir la majorité absolue et se passer d’une coalition : « Les Grecs, pour le moment, croient qu’Alexis Tsipras a tout tenté dans les négociations, qu’il a été l’objet de chantage de la part des Européens. En outre, ils ne veulent pas de l’ancienne classe politique corrompue, l’opposition actuelle ne représente pas une alternative. »La formation d’un nouveau front antiaustérité mené par la Plate-forme de gauche constitue-t-elle une menace pour Alexis Tsipras ? « Pas vraiment. L’aile gauche du Syriza anti-euro ne représente qu’entre 3 et 4 % de l’électorat de Syriza », estime Michalis Spourdalakis. Si Syriza n’obtient pas la majorité absolue, « tout devient plus compliqué, poursuit-il. Les Grecs indépendants risquent de ne pas dépasser 3 % et de ne pas avoir de députés. Et alors, quelle coalition serait possible ? Le Pasok et To Potami sont trop libéraux pour Syriza… »Marina Rafenberg (Athènes, intérim) 20.08.2015 à 20h29 • Mis à jour le20.08.2015 à 20h55 | Pierre Le Hir Les forêts du monde « ont survécu à d’importants changements climatiques par le passé ». Mais elles doivent aujourd’hui faire face à des bouleversements « trop rapides pour que leur processus d’adaptation suive le rythme ». C’est l’alarmant constat que dressent des scientifiques, dans un numéro spécial de la revue Science consacré à la « santé des forêts » et publié vendredi 21 août. Une série de six articles, signés par une vingtaine d’auteurs de huit pays, passe en revue les menaces que fait peser, sur les terres boisées, le « changement global » lié aux activités humaines. A commencer par le réchauffement climatique.Certes, soulignent Susan Trumbore (Max Planck Institute for Biogeochemistry de Jena, en Allemagne) et ses collègues, « sur le long terme, les forêts se montreront probablement résilientes aux rapides changements climatiques et environnementaux d’origine anthropique, soit sous leur forme actuelle, soit sous une nouvelle forme ». Mais à court et moyen termes, les ruptures risquent d’être radicales. L’alerte prend d’autant plus de poids que le panorama englobe l’ensemble des surfaces sylvestres de la planète, qui couvrent près de 4 milliards d’hectares, soit 30 % de la superficie des terres émergées.Forte mortalitéS’agissant des forêts tropicales, qui représentent plus de la moitié du patrimoine boisé mondial et le principal foyer de biodiversité, Simon Lewis (University College de Londres et université de Leeds, au Royaume-Uni) et ses coauteurs mettent l’accent sur la « fragmentation » et la « dégradation » provoquées par une déforestation massive, au profit notamment des plantations de soja et de palmiers à huile. Moins d’un quart des peuplements sont aujourd’hui « intacts ». Les effets du changement climatique sur cette végétation luxuriante, qui forme le premier puits de carbone terrestre de la planète, sont controversés. Certains travaux ont suggéré que la hausse des températures attendue à la fin du siècle sur cette immense zone tropicale (de 2 à 9 °C selon les scénarios), entraînant des sécheresses plus sévères, n’empêcherait pas les arbres de se développer et de stocker autant ou même davantage de carbone – leur croissance étant stimulée par la plus forte teneur de l’atmosphère en CO2, donc par une photosynthèse plus active.« L’effet puits de carbone de l’Amazonie est en train de s’épuiser » Jérôme Chave, chercheur au CNRSMais un vaste programme de recherche sur la forêt amazonienne, dont les résultats ont été présentés en mars 2015 dans la revue Nature, a montré qu’il n’en est rien. « L’effet puits de carbone de l’Amazonie se ralentit et est en train de s’épuiser », explique Jérôme Chave, chercheur au CNRS au laboratoire Evolution et diversité biologique. En un peu plus de deux décennies, l’efficacité de ce puits a chuté de moitié. La raison n’en est pas une baisse de production de matière végétale, mais une plus forte mortalité, précise le chercheur : « L’une des hypothèses est un changement dans la composition des forêts tropicales, favorisant les espèces “James Dean” qui vivent vite et meurent jeunes.» Lire : La forêt amazonienne éponge de moins en moins le carbone émis par l’hommeEn tout état de cause, écrivent les auteurs de l’étude de Science, le réchauffement et la baisse des précipitations vont contraindre le couvert sylvestre à « s’adapter, à se déplacer ou à mourir ». Et ils prévoient « de hauts niveaux d’extinction de populations », même si « une certaine tolérance à des températures plus hautes peut exister ».« Mégaperturbations »Le tableau n’est pas moins sombre pour les forêts boréales du Nord, qui, de l’Alaska à la Sibérie orientale, constituent environ 30 % du manteau arboré du globe. Dominées par des conifères adaptés au froid, sur des sols gelés (permafrost), elles vont devoir affronter une montée des températures atteignant, dans le scénario extrême du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), jusqu’à 11 °C à la fin du siècle.Ces formations « apparemment éternelles » risquent de s’appauvrir, voire de se transformer en  « zones arbustives » ou « à faible productivité », préviennent Sylvie Gauthier (Laurentian Forestry Centre au Canada) et ses collègues, qui notent que, pour retrouver les températures auxquelles ils sont acclimatés, les arbres devraient migrer vers de plus hautes latitudes dix fois plus vite qu’ils n’en ont la capacité. Ils pointent aussi les risques accrus d’incendies ou d’attaques de ravageurs. En outre, le dégel du permafrost menace de relâcher dans l’atmosphère d’énormes quantités de CO2 et de méthane, avec un impact « plusieurs fois supérieur à celui de l’actuelle déforestation tropicale ». Quant aux forêts tempérées, celles d’Europe et d’Amérique du Nord principalement, elles vont être soumises à de « mégaperturbations », écrivent Constance Millar (service des forêts du département de l’agriculture américain) et Nathan Stevenson (Institut géologique américain). Depuis quelques décennies déjà, « des sécheresses exceptionnelles poussent certaines de ces forêts au-delà de leurs limites de durabilité ». Ces « sécheresses plus chaudes », qui affaiblissent la résistance des arbres aux agressions d’insectes et d’agents pathogènes, augmentent également la probabilité de « méga incendies ». Ces phénomènes, qui risquent de s’amplifier, pourraient finalement transformer ces écosystèmes en source et non plus en puits de CO2.Lire aussi :Californie : l’armée appelée en renfort pour combattre les incendiesSubsistance de plus d’un milliard de personnes« Tous ces articles mettent en avant une définition de la santé des forêts beaucoup large que celle qui prévalait il y a cinquante ans, centrée sur la seule production de bois », commente Cécile Robin, spécialiste des pathologies forestières à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), qui n’a pas participé à ces études. « L’approche actuelle, plus écologique, prend en compte les services rendus par les forêts. »Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les terres boisées « sont à la base de la subsistance de plus d’un milliard de personnes ». Dans son dernier rapport sur la situation des forêts du monde, datant de juin 2014, l’organisme onusien notait que le secteur forestier structuré emploie 13 millions de personnes et le secteur informel « au moins » 41 millions. Dans beaucoup de pays en développement, notamment en Afrique, le bois est la principale source d’énergie et 2,4 milliards d’individus –soit 40 % de la population des pays les moins développés –, l’utilisent pour la cuisson de leurs aliments. C’est aussi le matériau de base des logements de 1,3 milliard de personnes. S’y ajoutent des « services écosystémiques » difficilement chiffrables mais cruciaux. Les forêts, qui recèlent plus de 80 % de la biodiversité terrestre, protègent aussi les bassins versants et donc les ressources en eau. Elles jouent encore un rôle central dans la régulation du climat et dans le stockage du carbone, la végétation terrestre absorbant, globalement, un quart des émissions humaines de CO2.Face à ces enjeux, les scientifiques prônent le renforcement du suivi de l’état des peuplements sylvestres pour identifier les plus vulnérables, définir des « seuils pouvant conduire à un déclin rapide », adapter les modes de gestion et mettre en œuvre un « développement [économique] sans destruction » . « Les données issues des observations satellitaires sont précieuses, mais elles doivent être encore affinées, estime Jérôme Chave. Ces données sont indispensables pour sensibiliser les Etats à la nécessité d’une politique globale des forêts et pour étayer les discussions des sommets internationaux, comme la prochaine conférence sur le climat de Paris. »Pierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Lasserre (C&M Finances) En deux mois, le pétrole a perdu 35 % de sa valeur, chutant de façon quasi continue de 61 dollars à 40 dollars le baril. La raison semble connue : une offre largement excédentaire liée à l’accroissement de la production américaine de pétrole de schiste. Et une Arabie saoudite qui refuse de réduire sa production pour ne pas perdre ses parts de marché. A regarder de plus près, l’explication est un peu rapide.D’abord, il convient de constater qu’il ne s’agit pas d’une chute des cours du pétrole, mais plutôt d’une rechute. En effet, le pétrole s’était déjà effondré entre juillet 2014 et mars 2015 de plus de 100 dollars à 43 dollars.Depuis mars, il avait rebondi jusqu’à 60 dollars précisément parce que la production américaine avait cessé de croître suite aux décisions des producteurs américains de réduire leurs investissements. On ne peut donc pas attribuer la rechute récente à un accroissement de l’offre sur les trois derniers mois.Lire aussi :Les cours du pétrole en baisse en AsieEnsuite, il faut replacer la chute récente du pétrole dans le contexte plus large du secteur des matières premières. Depuis juillet 2014, si le pétrole a chuté de 60 %, on doit noter que le cuivre a chuté de 30 %, le soja de 30 %, le sucre de 39 %, le café de 20 %, le platine de 32 % et le porc (coté à Chicago) de 50 %.Tributaire de la conjoncture économiqueUne conclusion s’impose : quel que soit le type de matières premières, énergétiques, industrielles ou agricoles, la baisse est générale et d’une ampleur qui n’a d’équivalent que l’effondrement de 2008.Si toutes les matières premières pâtissent de marchés excédentaires, elles n’ont d’évidence pas toutes connu une rupture technologique semblable à celle du pétrole de schiste. Cela incite donc à chercher une cause commune qui se situe plutôt du côté de la demande.Lire aussi :Goldman Sachs fait une croix sur la production de matières premièresLa demande de matières premières est directement tributaire de la conjoncture économique. Et c’est bien là qu’un retournement s’est opéré depuis le début de l’été. A l’instar de la séquence que l’on a vécue en 2014, mais également pratiquement chaque année depuis 2011, les économistes anticipaient une nette amélioration de la croissance économique mondiale en début d’année.Mais une fois le premier semestre écoulé, ils doivent se rendre à l’évidence et réviser en baisse leurs prévisions pour l’année en cours. Le rebond attendu a donc été sans cesse remis à « l’année prochaine ».Depuis 2008, et en dépit de politiques monétaires hyperaccommodantes, l’économie mondiale n’a jamais retrouvé les niveaux de croissance qui prévalaient entre 2000 et 2008.Les trois grands blocs économiques connaissent des situations au mieux convalescentes (Amériques), ou moroses (Europe), voire franchement inquiétantes (pays émergents). Dans ce contexte, les matières premières ne sont qu’un marché parmi tous les autres à subir une violente correction.Frédéric Lasserre (C&M Finances) Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La « troïka » des créanciers de la Grèce – le Fonds monétaire international (FMI), la Banque centrale européenne (BCE) et la Commission de Bruxelles –, si souvent critiquée en Grèce et par une partie de la gauche européenne, est-elle amenée à évoluer ? Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, en a fait officiellement la demande, mercredi 19 août, dans une lettre adressée à Martin Schulz, le président du Parlement européen.Il lui demande une « implication pleine et directe » du Parlement, en temps que « cinquième acteur » de cette troïka, qui est déjà en réalité un « quartet » si on y ajoute le Mécanisme européen de stabilité (MES, l’institution qui doit prêter l’essentiel des 86 milliards d’euros du troisième plan d’aide récemment validé pour la Grèce).Lire aussi :Le nouveau plan de sauvetage de la Grèce validé par l’Eurogroupe« M. Schulz s’est entretenu avec M. Tsipras au téléphone hier, et il lui a fait passer sa lettre ensuite. La décision d’une implication du Parlement ne sera discutée que lors de la conférence des présidents des groupes politiques du Parlement, début septembre », explique prudemment un porte-parole du président du Parlement de Strasbourg, jeudi 20 août.La requête de M. Tsipras n’est cependant pas pour déplaire à M. Schulz, un social-démocrate allemand, qui, depuis le début de la crise grecque, a toujours maintenu un contact étroit avec le premier ministre grec et qui défend avec constance un élargissement du rôle du Parlement européen. Il fut notamment l’instigateur du principe des « Spitzenkandidaten » (les favoris des partis européens pour présider la Commission) , qui a conduit à désigner le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker comme président de la Commission européenne – il était le candidat du Parti populaire européen (droite), arrivé en tête aux élections européennes de mai 2014.M. Schulz est loin d’être le seul sur cette ligne à Strasbourg. En mars 2014, le Parlement européen avait adopté à une large majorité deux rapports d’enquête sur la troïka qui concluaient à son manque de transparence, pointaient ses dysfonctionnements, et réclamaient une évolution et un contrôle démocratique de ses décisions. Ces derniers jours, le leader des libéraux au Parlement, le Belge Guy Verhofstadt, a par ailleurs relancé cette demande d’un rôle accru de l’hémicycle européen aux côtés de la troïka.Intégrer des eurodéputésMaintenant que le troisième plan d’aide de 86 milliards d’euros a été validé politiquement par l’Eurogroupe du 14 août, et qu’un premier virement de 13 milliards d’euros a été effectué à Athènes par le MES jeudi matin, la tâche de la troïka va surtout être de surveiller la mise en place effective des réformes exigées par les créanciers d’Athènes. La première « revue », menée principalement par les équipes techniques de la Commission européenne, devrait commencer en octobre.Lire aussi :La Grèce a remboursé la BCE... et après ?Quel pourrait être, concrètement, le rôle du Parlement européen au sein de cette instance ? Se contentera t-il d’auditionner a posteriori les responsables de la troïka et/ou des politiques grecs ? Espère t-il intégrer des eurodéputés aux équipes de la troïka , afin qu’ils mènent de concert les « revues » périodiques à Athènes ? « Je n’ai aucune idée de ce que M. Tsipras a en tête avec son quintet. Ce que je sais, c’est qu’une implication au sein de la troïka requiert des compétences techniques importantes », relève une source côté créanciers. Qui ajoute : « le fait que les eurodéputés puissent avoir leur mot à dire ne soulève pas l’enthousiasme chez les créanciers ».De fait, quand la Commission européenne avait suggéré, au début des négociations entre le gouvernement Tsipras et Bruxelles, en février dernier, une évolution de la troïka, cette proposition avait été vite écartée, notamment par Berlin. Tout juste les créanciers avaient-ils concédé à Athènes que la troïka soit renommée « groupe de Bruxelles », que le MES y prenne part, et que les négociations aient dans un premier temps (entre mars et fin juin), lieu à Bruxelles et non plus à Athènes comme c’était le cas depuis le premier plan d’aide à la Grèce, en 2010.Aujourd’hui, alors qu’ils sortent d’un mois de négociations marathon avec Athènes, les créanciers ont d’autres priorités : la perspective d’élections anticipées à Athènes en septembre, la participation toujours en question du FMI au troisième plan d’aide...Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciersCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain. Electricien de formation, Jordan Slaninka, 23 ans, a choisi d’entrer sur le marché du travail par la voie de l’intérim. Une façon de découvrir le monde de l’entreprise et d’accumuler de l’expérience. Actuellement en mission chez Spie, spécialiste de l’ingénierie électrique, il attend avant tout de son employeur qu’il l’aide à progresser dans son métier pour pouvoir évoluer vers d’autres postes.Lire aussi :Maëva Lavril : « Mon entreprise idéale crée une ambiance de travail conviviale »Elodie Chermann (Propos recueillis par) Gaëlle Picut Eurofound, la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail, a publié, en juillet dernier, un rapport intitulé "Revalorisation ou polarisation ? Les changements de la structure de l’emploi à long terme et au niveau mondial". Il s’est notamment intéressé aux emplois qui ont le plus été détruits et ceux qui ont connu les plus forts taux de croissance dans l’Union européenne, durant la période post crise, c’est-à-dire entre 2011 et 2014 . L’objectif consiste à évaluer dans quelle mesure les changements récents ont un effet polarisant, causé par une baisse des emplois à rémunération moyenne, ou revalorisant, du fait de la croissance des emplois à haute rémunération. Sur cet intervalle de trois ans, la croissance de l’emploi dans l’UE a présenté une polarisation asymétrique : les emplois bien rémunérés ont connu la plus forte croissance ; l’évolution a été modeste pour les emplois les moins rémunérés et la catégorie des salaires moyens a connu une baisse de l’emploi.Le rapport rappelle qu’un quart de l’emploi de l’UE est concentré dans seulement 11 métiers et la moitié dans environ 60. Les deux types de professions employant le plus de personnes sont les travailleurs dans le commerce de détail (12 millions) et les professionnels de l’enseignement (9,6 millions). Durant la période 2011-2014, ces salariés ont eu un emploi stable, avec une augmentation très modeste pour ceux dans l’enseignement.  Dans le même temps, les plus grandes pertes d’emplois en absolu et en relatif ont continué à se produire dans le secteur de la construction, avec des baisses annuelles comprises entre 3,4% et 5,2% selon les métiers, et dans celui de l’industrie. Huit millions d’emplois ont ainsi été détruits pendant la période 2008-2013. Cette diminution constante de l’emploi dans ces deux grands secteurs d’activité a été le principal facteur de polarisation observé durant la crise.Les emplois liés aux services à la clientèle dans le secteur financier ont également connu une forte baisse relative. Des emplois publics ont également été détruits, montrant ainsi la pression sur la masse salariale et les contraintes budgétaires accrues dans la fonction publique depuis 2011. Enfin, dans les 10 métiers qui ont le plus diminué entre 2011 et 2014, on trouve des emplois du secteur du commerce de détail et de gros, des destructions s’expliquant par le développement des nouvelles technologies et du commerce en ligne.Les croissances relatives les plus fortes se situent dans les services, notamment du côté des professionnels de la santé et des services aux particuliers, mais également dans le secteur de l’information et de la communication et du consulting.Depuis le deuxième trimestre 2013, le niveau d’emploi net dans l’UE a amorcé une reprise, avec une hausse d’1,8 million au 2ème trimestre 2014. Néanmoins, le niveau global de l’emploi dans l’UE accuse encore un différentiel négatif de quatre millions par rapport au niveau du début de la crise il y a six ans.Une progression de l’emploi temps partielDans certains pays européens, notamment au Royaume-Uni, les emplois de services faiblement rémunérés ont représenté une grande part de la croissance récente. "Cette situation agite le spectre de la croissance de l’emploi à faible productivité, dans laquelle la production et, en fin de compte, le niveau de vie n’augmentent pas en dépit d’une augmentation des opportunités d’emploi", écrivent les auteurs du rapport. On assiste également à une forte croissance récente de la part de l’emploi à temps partiel. Aujourd’hui, les services représentent 7 emplois sur 10 en Europe. Il y a eu 2,8 millions nouveaux emplois nets dans le secteur des services en 2014 par rapport à 2011. Parallèlement, les emplois à haute rémunération continuent de progresser.Le rapport conclut que si l’on classe les emplois de l’UE en cinq catégories de taille égale (quintiles) en fonction du salaire, il apparaît manifestement que la croissance de l’emploi à durée indéterminée et à temps plein est de plus en plus confinée au quintile supérieur, les emplois bien rémunérés ; dans tous les autres quintiles de la répartition des salaires, elle est en baisse.A noter que France Stratégie, aussi appelé Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP), a également publié le 24 août un document de travail intitulé "La polarisation des emplois : une réalité américaine plus qu’européenne ?" (mais qui ne prend pas en compte les données du dernier rapport d’Eurofound). Selon son auteure, "la polarisation des emplois est avérée sur longue période aux Etats-Unis mais apparaît moins évidente en Europe" . Elle estime que "la réversibilité ou l’accentuation de la polarisation – dont la réalité est à nuancer – reste donc posée et constitue une interrogation majeure pour l’avenir".Gaëlle PicutJournaliste au Monde Frédéric Cazenave Rassurer pour inciter à prêter. La plate-forme de crowdfunding Finsquare spécialisée dans les prêts aux PME va automatiquement assurer les particuliers qui financent un projet sur son site. « A partir du 1er septembre, dès qu’un particulier finance un projet, il est couvert en cas de décès ou de perte d’autonomie du représentant de l’entreprise, ou en cas de faillite et de redressement judiciaire de l’entreprise. Cette assurance est gratuite pour l’emprunteur », précise Polexandre Joly, le président de l’entreprise.La garantie n’est toutefois pas totale, l’assurance couvre la moitié du montant prêté et cette assurance n’est valable que 18 mois, après une franchise de 6 mois. Il n’empêche, avec cette initiative, Finsquare, qui s’est lancé le 1er décembre 2014 et a financé 45 entreprises, cherche à se démarquer dans un marché encore embryonnaire ou la concurrence est rude (des sites comme Unilend, Lendopolis, Lendix, Credit.fr... s’activent eux aussi).« Sécuriser les prêteurs »Depuis l’entrée en vigueur en octobre 2014 d’une réglementation encadrant le financement participatif, de nombreux acteurs se sont, en effet, lancés sur le créneau du prêt aux PME.Lire : L’essor du prêt en ligne booste la finance participative en EuropeL’intérêt pour les petites entreprises ? Elles y trouvent un nouveau moyen de se financer. Quant aux particuliers – tout comme les investisseurs institutionnels –, ils y voient une nouvelle façon d’investir, ces derniers prêtant généralement à des taux voisins de 8 %.Plus d’une dizaine de sites opèrent aujourd’hui. Or si les montants collectés sont en forte croissance (186 projets ont été financés depuis le début de l’année pour un montant total de prêt de 12,2 millions d’euros, selon le site crowdlending) ils sont encore nettement insuffisants pour permettre aux entreprises d’être rentables.« Pour que le marché accélère, il faut sécuriser les prêteurs, surtout en France ou l’aversion au risque est élevée. Si l’intérêt est réel pour le crowdfunding et toutes ses facettes, beaucoup ne passent pas à l’acte car ils ont peu de perdre leur investissement. Notre assurance devrait donc faire sauter un verrou psychologique », espère M. Joly.Lire aussi :La finance participative, un investissement encore balbutiantFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.08.2015 à 06h34 • Mis à jour le26.08.2015 à 10h05 Les efforts de Pékin seront-ils suffisants ? Dans une nouvelle tentative de soutenir l’économie à la peine et rassurer les investisseurs, la banque centrale chinoise (PBOC) a annoncé mardi la baisse de ses taux d’intérêt, pour la cinquième baisse depuis le mois de novembre.Après deux jours de débâcle, la Bourse de Shanghaï a limité ses pertes, mercredi 26 août. Ouvrant en petite hausse de 0,53 %, la place a finalement clôturé en baisse de 1,27 %, échouant à rebondir.Lire notre décryptage :Trois questions pour comprendre l’effondrement de la Bourse chinoise et des marchés mondiauxUn sentiment d’amélioration également ressenti par les autres places financières asiatiques, à l’image de la Bourse de Tokyo, qui a rebondi de plus de 3 % à la clôture. L’indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a fini en hausse de 3,2 % (+ 570,13 points) à 18 376,83 points. Il avait perdu plus de 2 800 points (– 13 %) au cours des six précédentes séances.Côté européen, une certaine fébrilité continuait à gagner les marchés. La Bourse de Paris accélérait son repli mercredi matin dans les premiers échanges, perdant plus de 2 %. La Bourse de Francfort évoluait également en baisse dans la matinée (-2,02 %), incapable de se stabiliser après deux séances de montagnes russes face à la situation en Chine. Londres accusait également des pertes de plus de 1,5 % dans les premiers échanges.Des assouplissements monétaires attendusMardi soir, la Bourse de New York avait clôturé en repli, optant pour une certaine prudence après les dernières annonces de Pékin. Ces nouveaux assouplissements monétaires étaient largement attendus, alors que la conjoncture ne cesse de s’assombrir dans la deuxième économie mondiale, non sans conséquences sur les marchés mondiaux qui ont connu lundi une journée noire. Mardi, la Bourse de Shanghaï avait dévissé de 7,63 %, après avoir déjà perdu 11 % la semaine dernière et s’être effondrée lundi de 8,49 % – sa plus forte baisse journalière en huit ans – dans un climat d’affolement général. Elle a perdu plus de 40 % depuis mi-juin.Depuis mercredi, le taux de prêts à un an et le taux des dépôts à un an sont abaissés de 25 points de base et ramenés respectivement à 4,6 % et 1,75 %. Simultanément, la banque centrale a abaissé de 50 points de base les ratios des réserves obligatoires imposés à certains établissements financiers, une mesure censée leur permettre de prêter davantage.Lire aussi :Le krach boursier chinois a peu en commun avec la crise de 1997 Isabelle Chaperon Même la diplomatie se met aux rencontres express, chères aux agences matrimoniales et aux start-up. Le premier « speed dating » organisé par le Quai d’Orsay a permis mardi 25 août à 500 patrons de PME de discuter en tête-à-tête avec 169 ambassadeurs de France revenus des quatre coins de la planète. La manifestation s’est tenue à Paris, dans le 15e arrondissement, dans des anciens ateliers de l’Imprimerie nationale transformés pour l’occasion en ruche bourdonnante.La fine fleur de la diplomatie française avait beau se presser là, l’exercice n’avait rien de mondain. Alignés sagement en rangées derrière leur petite table en formica, avec une pancarte portant le nom du pays où ils sont en poste, la Norvège entre la Nouvelle-Zélande et le Nigeria, les ambassadeurs se sont fait passer sur le gril par des patrons venus parler business.« J’ai eu des noms, des idées »Pari tenu. « Je ne suis pas mécontent », a concédé Christian Poinsot, PDG d’Icare, une PME experte en matière de contamination, qui avait fait le déplacement de Clermont-Ferrand afin d’échanger avec les ambassadeurs de France auprès de la Suisse et du Brésil. « C’est très concret », lâche Philippe Guillot-Chêne, à la tête d’une autre PME dans le domaine de la santé, ravi de son contact avec « Mme Brunei ».Ce bal minuté de quelque 1 700 rendez-vous, quinze minutes maximum chacun, interrompus par des sonneries stridentes, s’est prolongé toute l’après-midi. « Il va falloir faire votre petite affaire rapidement », avait prévenu, en ouvrant la séance, Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères à l’origine de cette initiative, qui s’inscrit dans sa stratégie de diplomatie économique.« J’ai eu des noms, des idées » : Charlotte Bruel, la patronne des Bateaux-Mouches, a eu, elle, la chance de décrocher le premier créneau avec le gagnant de l’Eurovision du jour, Maurice Gourdault-Montagne, l’ambassadeur de France en Chine, le plus sollicité avec 150 demandes de rendez-vous, pour 13 possibles seulement. Pour le reste, la zone la plus demandée par les PME a été l’Afrique subsaharienne.Les ambassadeurs, eux aussi, se montraient satisfaits de ces échanges. « Cela m’a permis de voir des entreprises qui étaient déjà implantées en Arabie saoudite mais qui pouvaient faire face à un blocage. Quand on est sur place, on connaît les rouages et on peut donner un coup de main », témoigne, de son côté, Bertrand Besancenot, l’ambassadeur à Riyad, « mais j’ai répondu aussi aux questions de ceux qui s’interrogeaient sur le pays, comme cette chef d’entreprise qui se demandait si c’était un obstacle d’être une femme pour faire des affaires en Arabie saoudite ».Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre Sandrine Treiner, 50 ans, présente à France Culture depuis 2010, a été choisie, mardi 25 août, pour succéder à Olivier Poivre d’Arvor, évincé de la direction de la chaîne publique en juillet.Comment se porte France Culture, un mois et demi après l’éviction de votre prédécesseur, Olivier Poivre d’Arvor ?La chaîne s’est tout simplement remise à faire de la radio. L’année a été lourde pour les antennes, avec beaucoup de fatigue et de tensions accumulées. Cela nous a donné le désir de se remettre au cœur de notre pratique. Notre grille d’été a été marquée par de beaux moments de radio : des séries d’été, de grandes traversées... dans une sorte de calme après la tempête.Olivier Poivre d’Arvor est parti dans des conditions houleuses...Je suis arrivée à France Culture il y a cinq ans car il est venu me chercher. Je lui dois mon arrivée et les cinq années où j’ai appris ce qui me permet aujourd’hui d’être directrice. Nous formions une équipe très soudée, avec de bons résultats. Au-delà de la rupture avec Olivier Poivre d’Arvor, la confiance a été donnée à la continuité.Il y avait d’autres choix ?Je l’ignore, et j’ai passé l’été à travailler pour que l’antenne soit bonne.Comment voulez-vous désormais faire évoluer France Culture ?Ce qui est formidable dans notre chaîne, c’est qu’on sait qui on est, pourquoi on existe et pourquoi on fait ce qu’on fait. Cela nous autorise des pas de côté par rapport à nos champs identitaires. C’est ce qui éclaire nos choix pour cette rentrée. Ainsi le duo que forment entre 19 et 20 heures Martin Quenehen et Mathilde Serrell : d’un côté une voix présente depuis longtemps à l’antenne, et de l’autre quelqu’un venant bousculer cette évidence, issue d’un autre univers, plus jeune et décalé, celui de Radio Nova.Vous allez devoir vous passer de Marc Voinchet, qui quitte la matinale pour la direction de France Musique...Il ne pouvait en effet pas faire les deux ! Le succès de notre matinale est avant tout lié à notre approche distanciée de l’actualité. Si on prend du recul, nous avons eu un excellent matinalier avec Nicolas Demorand. Quand il est parti, Ali Baddou l’a remplacé et a renforcé la matinale. Puis ce fut au tour de Marc. Alors je n’ai pas de doute sur le fait que Guillaume Erner contribuera à développer encore ce rendez-vous. Il vient de France Inter mais il incarne pleinement l’esprit de France Culture, il a son brevet en sciences sociales et aime aussi vagabonder !Après avoir atteint un record, à 2,3 %, l’audience cumulée de France Culture a baissé au printemps, à 1,8 %. Inquiétant ?Nous avons été la station la plus touchée par la grève de mars-avril, en restant à l’arrêt 28 jours. Ils est donc normal que la mesure d’audience ait été touchée. En réalité, si on regarde la période de sondage Médiamétrie, après la grève, notre audience était remontée à un niveau comparable à celui de janvier/mars.A vos yeux, qu’a révélé cette grève si suivie à France Culture ?Avant tout un état d’inquiétude. Les médias sont des révélateurs de la société qui les entoure et nous avons été touchés à notre tour par la peur du déclassement. En interne, le conflit a montré la nécessité de revoir des éléments d’organisation, de circulation de l’information, d’association des personnels et des partenaires sociaux aux projets du groupe.Toute la direction s’est depuis attelée à améliorer les choses. Enfin, au delà de la question budgétaire, la grève a pointé la question du sens, qui agite tous les médias. Nous sommes en plein tournant, en train de définir ce que nous ferons dans vingt ans. Cela soulève naturellement des interrogations.Vous allez devenir directrice de chaîne dans une entreprise encore fragile, où un plan de départs volontaires se prépare, sous l’autorité d’un président parfois contesté... Vous avez hésité ?Le fait que la direction soit confiée à une femme qui a toujours été une auditrice de France Culture, qui a la passion de cette chaîne chevillée au corps, ça ne se discute pas. C’est un signal et j’y réponds avec enthousiasme. Je suis très attachée au service public. Nous avons un rôle à jouer dans la société actuelle et c’est ce qui compte. Et j’ai confiance dans l’avenir de cette maison.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.08.2015 à 14h31 • Mis à jour le25.08.2015 à 14h34 | Francine Aizicovici La cure d’amaigrissement du groupe 3 Suisses International (3SI), propriété de l’Allemand Otto depuis 2013, continue. Après le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE, plan social) de 2014 chez 3 Suisses France, qui a entériné la suppression de quelque 200 emplois sur 409, c’est au tour du centre de relations client (CRC) de 3SI de fermer ses portes, le 31 août. Basé à Croix (Nord), berceau du spécialiste de la vente par correspondance qui veut se transformer en e-commerçant, il emploie, pour quelques jours encore, 260 salariés.Une offre de reclassement sera présentée à chacun dans la société Mezzo, un prestataire de service dans le domaine des centres d’appel qui appartient à 3SI. Cette société peu connue, créée en 2005, dispose d’un site à Bordeaux, mais aussi à Barcelone et à Tunis. Celui de Toulouse a été fermé l’an passé. A Croix sera créé un nouveau centre d’appel pour accueillir les salariés reclassés. L’entreprise emploie 1100 personnes, dont 70 % à l’étranger.La direction du groupe refuse de parler de « fermeture » du CRC, pour une question d’image sans doute. « C’est un transfert vers une société du groupe qui travaille pour les enseignes de 3SI et à 70 % pour des clients extérieurs au groupe », indique 3SI, précisant ne pas attendre d’économie de cette opération. Il s’agit pourtant bien de licenciements et non de transferts. Une vingtaine de postes seront d’ailleurs proposés chez Swiss Post Solutions, qui, lui, n’appartient pas à 3SI.Cette réorganisation s’inscrit dans une démarche consistant à restructurer le groupe 3SI, en déclin, autour de deux branches : le e-commerce et les services, ces derniers – logistique, prise de photos, centres d’appel, etc. – étant « confiés à des spécialistes », qui peuvent être internes ou externes au groupe, précise la direction.RenoncementsLe PSE, qui prévoit notamment des mesures d’accompagnement pour les salariés refusant les reclassements proposés a été discuté avec les représentants du personnel durant une dizaine de mois, sans accord à l’arrivée. « On ne parvenait pas à avoir toutes les informations nécessaires sur les reclassements et les mesures nous paraissaient insuffisantes », déplore Sylvie Peeters, déléguée syndicale CGT. Le PSE a cependant été homologué, le 10 juillet, par la direction régionale du travail et de l’emploi (Direccte) du Nord-Pas-de-Calais. Le comité d’entreprise peut saisir le tribunal administratif en référé pour contester cette décision jusqu’au 10 septembre, selon la CGC.Cette période tendue a laissé des traces. « Elle a été vécue comme une humiliation par le personnel », estime Mme Peeters. Et aujourd’hui, à Croix, l’avenir fait peur. « Une grande partie des salariés ne suivra pas chez Mezzo, dont une bonne proportion de l’encadrement », croit savoir Philippe Doman, délégué syndical CGC au CRC. Car le reclassement implique des renoncements. Ainsi, la convention collective qui s’appliquera sera celle des prestataires de service, moins avantageuse que celle de la vente à distance en vigueur au CRC.« Il faudra subir une pression plus forte sur la productivité »L’encadrement va perde des jours de congés. Et, selon M. Doman, de leur côté, « les ouvriers et employés perdent leur 13e mois, ainsi que la compensation des jours de carence lors d’arrêts maladie ». « Au début, ajoute-t-il, la direction niait l’existence de pertes pour les salariés, avant de finir par l’admettre. On a négocié des compensations. » Mais elles sont limitées dans le temps : la perte du 13e mois durant trois ans, par exemple, est compensé par une prime de trois mois de salaire.Accepter le reclassement chez Mezzo, c’est aussi « accepter de changer fondamentalement de métier, dit M. Doman. Au CRC, on traitait principalement les appels entrants des clients. Chez Mezzo, ce seront des appels entrants et sortants. Il faudra peut-être placer des contrats, subir une pression plus forte sur la productivité, etc. » Pour des salariés âgés de 47 ans en moyenne et ayant une vingtaine d’années d’ancienneté dans le groupe, le changement est profond et la déception, rude. Le CRC a en effet été créé en 2012 en réunissant tous les centres de relations clients des enseignes de 3SI. « On nous avait dit alors : vous allez devenir un pôle d’excellence... », se souvient Mme Peeters.La vie familiale aussi pourrait aussi être bousculée. « Peut-être faudra-t-il travailler plus régulièrement le samedi, ou pendant la tranche horaire 20 heures-22 heures, soulève M. Doman. Au CRC, les horaires étaient relativement stables, connus longtemps à l’avance. Les prestataires externes étaient la variable d’ajustement pour traiter les pics d’appels. » Mais pour le moment, les salariés ne savent pas exactement ce qui les attend.« Période très douloureuse »On s’inquiète aussi pour la pérennité de l’emploi. « Nous avions demandé la garantie que les enseignes de 3SI, comme Blanche Porte, Becquet, etc., s’engagent à continuer à travailler avec Mezzo durant trois ans, mais nous ne l’avons pas obtenue », regrette Mme Peeters. «Il y a des contrats pluriannuels entre nos sociétés de e-commerce et les sociétés de services internes, souligne la direction du groupe. Et nous avons promis que Mezzo sera prestataire unique de 3SI pour plusieurs années. En revanche, l’emploi, c’est l’affaire de Mezzo. »Mais l’absence de garantie sur l’emploi « laisse craindre que dans quelques mois, nos appels partent vers Tunis et Barcelone, redoute Mme Peeters. Les salariés ne sont pas rassurés. » D’autant que le groupe Otto a annoncé en juin son intention de vendre les enseignes Blanche Porte, Becquet et Venca. « Il n’y aura pas de délocalisation en Tunisie, affirme de son côté la direction de 3SI. Nous avons tout fait pour assurer le futur de nos collaborateurs à Croix. Après, si un client décide d’aller en Tunisie, ce sera son choix. »Aujourd’hui, l’ambiance au CRC est « très compliquée, ressent M. Doman. Des salariés se sont investis dans le groupe depuis vingt ou trente ans. Il y a un deuil à faire quand on quitte ce milieu. C’est une période très douloureuse. » Lui-même, âgé de 53 ans, travaille depuis trente-quatre ans dans le groupe 3SI, notamment chez Blanche Porte. Il n’a pas encore fait son choix.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) En marge d’un déplacement à Berlin où il était invité à s’exprimer devant la conférence des ambassadeurs, Emmanuel Macron, ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, a livré mardi 25 août, devant quelques journalistes son analyse de la crise que vit la Chine.Selon lui, les marchés boursiers chinois ayant détruit l’équivalent d’un tiers du PIB chinois, on peut bien parler d’un « krach » . Qui en sont les principales victimes ? « Les Chinois de la classe moyenne, ceux qui, pas forcément les mieux informés, ont investi au plus haut et en s’endettant », dit le ministre.Cela aura donc forcément un impact sur l’économie réelle puisque ces ménages vont moins consommer. « La croissance chinoise qui était plus près de 0 % que de 7 % va être nulle » pendant quelques mois, prédit-il. Résultat : l’économie mondiale qui reposait sur le moteur américain et le moteur chinois va devoir se contenter du premier pendant quelque temps.Lire aussi :Trois questions pour comprendre l’effondrement de la Bourse chinoise et des marchés mondiauxL’Europe doit investir davantageRaison de plus pour que l’Europe investisse davantage. « Tant pour elle que pour le reste de l’Europe, l’Allemagne fait une erreur en surconsolidant », juge le ministre en faisant référence aux comptes publics allemands qui devraient cette année, non seulement être équilibrés mais même dégager un excédent.En effet, si la crise chinoise va d’abord avoir un effet sur les sous-traitants asiatiques de ce pays (Vietnam, Malaisie, etc.), elle aura également un impact sur les exportateurs occidentaux : les grands groupes français mais aussi l’économie allemande dans son ensemble très liée à la Chine.La crise chinoise va aussi avoir un impact sur les devises. Le renmimbi qui tendait à devenir la troisième monnaie de réserve du monde va voir ce rôle remis en question. Les investisseurs vont à nouveau miser d’abord sur le dollar, puis sur l’euro. La monnaie européenne devrait donc se revaloriser selon M. Macron. « Cela va nous handicaper », reconnaît le ministre qui affirme pourtant que la crise chinoise n’aura pas d’impact direct sur la croissance en France.« Pas question d’attendre d’être portés par des vents favorables »Mais la réévaluation de l’euro confirme, à ses yeux, la nécessité de poursuivre en France les réformes structurelles. « Pas question d’attendre d’être portés par des vents favorables. » Traduction : impossible de s’abriter derrière un euro faible pour regagner des parts de compétitivité.Autres conséquences : il est de moins en moins vraisemblable que la Réserve fédérale américaine relève ses taux d’intérêt en septembre. Si elle le fait, ce sera en décembre. « Ce qui est une bonne nouvelle pour nous. » De même, pronostique M. Macron : « Il ne devrait pas y avoir de remontée du cours des matières premières ni du pétrole dans les six mois. »Lire le décryptage :Pourquoi la politique économique chinoise patineFrédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard  Le système éducatif américain est en proie à une crise. Depuis plusieurs années, la bulle de la dette étudiante croît de manière inquiétante, sans que personne arrive à inverser la tendance. En vingt-cinq ans, les frais universitaires ont augmenté de 440 %, selon Forbes, soit quatre fois plus vite que l’inflation générale de l’économie américaine. Cette hausse oblige les étudiants à s’endetter en souscrivant des prêts bancaires généralement compris entre 5 000 et 50 000 dollars par année passée sur les bancs de la fac. On estime que 60 % des 20 millions d’étudiants américains termineront leurs études avec une dette de 27 000 dollars en moyenne.Lire aussi :Les dettes des étudiants inquiètent les Etats-UnisApprochant en totalité les 1 200 milliards de dollars, cette dette, devenue plus importante que celle des cartes de crédit, des prêts hypothécaires et automobiles, n’inquiète pas que les étudiants. Alors que la course à l’élection présidentielle américaine de 2016 est lancée, la lutte pour la réduction de cette bulle économique au bord de l’éclatement est devenue un enjeu privilégié de la campagne. Propositions frileuses côté républicainDans le camp démocrate, les candidats se sont prononcés en faveur d’une éducation supérieure publique sans dette. Le sénateur Bernie Sanders propose un plan de quatre ans pour établir la gratuité dans les universités publiques. De son côté, l’ancien gouverneur du Maryland Martin O’Malley souhaite laisser aux étudiants la possibilité de refinancer leur dette. Il propose aussi d’instaurer un plafond au remboursement mensuel des prêts.Favorite des sondages, Hillary Clinton s’est emparée tardivement du sujet. Ce qui ne l’a pas empêchée de faire plus de bruit que ses adversaires en annonçant le 10 août un plan de 350 milliards de dollars sur dix ans pour venir à bout de la dette étudiante. L’arsenal de ses propositions comprend des coupes dans les taux d’intérêt des prêts étudiants et une réduction des frais pour entrer dans un « community college », établissement professionnel de formation post-bac. L’objectif de cette mesure, déjà proposée par Barack Obama en janvier 2014, étant de faciliter aux plus défavorisés l’accès à un enseignement supérieur.Du côté républicain, les propositions sont plus frileuses. Si les candidats Chris Christie, Jeb Bush et Marco Rubio ont évoqué la problématique de la dette étudiante comme pouvant être un frein à la mobilité sociale, le camp conservateur peine à proposer des solutions aussi frontales que celui des démocrates. Le risque étant de froisser un électorat pour qui rendre gratuites les études ou modifier les taux de prêt serait vu comme une entrave au libre marché.Investisseurs privésLe sénateur Marco Rubio et le gouverneur Chris Christie sont les seuls à avoir présenté une mesure concrète pour sortir de la crise : le recours aux Income Share Agreements (ISA). Introduite dans la législation américaine par M. Rubio en avril 2014, cette alternative aux prêts étudiants permet à des investisseurs privés, individus comme entreprises, de financer les études d’un candidat. En retour, l’étudiant diplômé remboursera l’investisseur au prorata de son futur salaire. S’il gagne plus que ce qui est prévu dans le contrat, il remboursera plus ; s’il gagne moins, il remboursera moins.Ce mécénat, déjà appliqué par des universités comme celle de Purdue (Indiana), réduit le risque d’endettement mais induit aussi une sélection à l’entrée. Les investisseurs ne parrainent que les élèves les plus sûrs : ceux qui ont les meilleures notes ou les parents les plus aisés. Par ailleurs, il paraît difficile d’appliquer à l’ensemble des 20 millions d’étudiants américains une mesure reposant exclusivement sur le bon vouloir d’investisseurs privés.Un quart de l’électorat américainSi le débat autour de la dette étudiante a pris une dimension aussi importante ces derniers jours, ce n’est pas uniquement par charité. Dans la course à l’investiture présidentielle, les jeunes générations comprises entre 18 et 34 ans sont aussi à séduire : ils représentent un quart de l’électorat américain, et cette tranche d’âge a particulièrement pesé lors de la dernière élection présidentielle américaine, note le Washington Post. Lire aussi :L’inquiétant surendettement des étudiants américainsLes démocrates l’ont clairement compris. Le parti qui sera en mesure de récupérer leur vote aura de grandes chances de remporter la présidentielle de 2016. Déjà, les ténors démocrates s’attellent à un programme de réformes axé sur l’éducation, conseillé par l’influent think tank économique Demos. En première ligne : réduction du coût des études supérieures et élimination de la dette étudiante, mais aussi subventions fédérales pour les étudiants dans le besoin et réduction des taux d’emprunt. A long terme, l’objectif de campagne étant de faire de la gratuité des études un cheval de bataille cristallisant l’opinion publique. Une réforme phare dans laquelle certains analystes politiques souhaitent déjà y voir l’ombre d’un nouvel « Obamacare ».Lire : « Obamacare » : huit millions d'Américains ont souscrit à une assurance-maladieMatteo MaillardJournaliste au Monde Jean-Michel Bezat Le vent de panique qui a soufflé sur les places financières, lundi 24 août, s’est propagé sur les marchés des matières premières, qui ont enregistré des baisses importantes en raison des lourdes incertitudes pesant sur la solidité de l’économie chinoise. Du pétrole au cuivre en passant par certains produits agricoles, l’inquiétude a gagné New York, Londres et Chicago, alors que de nombreux conjoncturistes ne croient plus que la Chine, qui absorbait jusqu’à présent près de la moitié de ces productions, soit en mesure de tenir son objectif officiel de croissance de 7 % en 2015.Lire aussi :Chine : le krach qui ébranle l’économie mondialeLe Bloomberg Commodity Index, qui agrège vingt-deux matières premières stratégiques (blé, pétrole, gaz, or, cuivre, maïs, coton, sucre, bétail, etc.), a plongé lundi de 1,7 %, à 86,3542 points, son plus bas niveau depuis août 1999. La question est sur les lèvres de tous les investisseurs : la demande chinoise va-t-elle se contracter brutalement alors que ces matières premières sont souvent surabondantes, à l’image du pétrole ? Sans réponse claire, ils se sont repliés sur des valeurs refuges comme l’or qui, après une progression sensible la semaine dernière, est resté stable à Londres : l’once de métal fin a terminé lundi à 1 166,50 dollars au fixing du soir, contre 1 156,50 dollars vendredi, alors que le platine, l’argent et le palladium accusaient des pertes.Signe des temps, le géant anglo-australien BHP Billiton, premier groupe minier mondial, a annoncé mardi une baisse de 86,2 % de son bénéfice net annuelSigne des temps, le géant anglo-australien BHP Billiton, premier groupe minier mondial, a annoncé mardi une baisse de 86,2 % de son bénéfice net annuel, à 1,9 milliard de dollars (1,66 milliard d’euros), au cours de l’exercice clos fin juin (52 % hors éléments exceptionnels). Ses concurrents Glencore ou Rio Tinto ont aussi été lourdement pénalisés par la chute des cours des matières premières industrielles et énergétiques, et leurs dirigeants s’attendent encore à des mois très difficiles.Surabondance pétrolièreMatière première phare, l’or noir a retrouvé le niveau qu’il avait il y a six ans, en pleine récession post-chute de la banque Lehman Brothers. Les cours se redressaient légèrement mardi, en Asie, mais le baril de brut américain pour livraison en octobre a terminé sous les 40 dollars pour la première fois depuis février 2009 (38,24 dollars) sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le prix du brent de la mer du Nord, qui sert de référence mondiale, est tombé à 42,69 dollars, son prix le plus bas depuis mars 2009.Le pétrole ne souffre pas seulement de l’inquiétude sur la demande de la Chine, deuxième puissance économique et deuxième consommateur de brut de la planète, mais encore loin derrière les Etats-Unis. Il pâtit également d’une surabondance de la production des pétromonarchies du golfe Arabo-Persique et des oilmen américains, qui continuent de pomper les hydrocarbures de schiste en grande quantité malgré une baisse des prix de plus de 60 % par rapport au pic de juin 2014 (à 115 dollars). Sans compter le retour du brut iranien sur le marché en 2016, après l’accord de juillet sur le nucléaire.Lire aussi :Les pétroliers se préparent à une déprime prolongée de l’or noirAutre record symbolique – à la baisse – d’une matière première stratégique : le cuivre. Lundi, la tonne de métal rouge est tombée sous les 5 000 dollars pour la première fois depuis juillet 2009 sur le London Metal Exchange, où elle a perdu 30 % de sa valeur depuis le printemps. Les stocks sont certes élevés, mais les fondamentaux de ce marché ne sont pas mauvais, jugent néanmoins certains analystes des matières premières. A 1 555,50 dollars la tonne, l’aluminium est aussi au plus bas depuis six ans.Certains analystes des marchés de matières premières estiment que l’effondrement des cours est injustifié et que l’accélération enregistrée ces dernières semaines tient moins aux fondamentaux du marché (équilibre offre-demande) qu’à la spéculation liée à la peur, les investisseurs surestimant le ralentissement économique de l’empire du Milieu et ses effets contagieux sur l’activité mondiale.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Dans ses échanges parfois tendus avec les autorités françaises, Airbnb, la plate-forme de location de logements entre particuliers, marque aujourd’hui un point important. A la grande satisfaction de la Mairie de Paris, le site a décidé mardi 25 août de collecter à partir du 1er octobre la taxe de séjour auprès des touristes qui loueront un hébergement parisien sur son site.Lire aussi : Paris fait la chasse aux meublés de tourismeJusqu’ici, chaque particulier offrant son logement à la location était censé percevoir lui-même la taxe de séjour auprès de ses hôtes et la reverser à la municipalité. A Paris, cette taxe est de 0,83 euro par personne et par nuit pour cette catégorie dite des « meublés touristiques non classés ». En réalité, pratiquement personne ne le ferait…Avec cette collecte centralisée, Airbnb, premier site mondial de réservations entre particuliers, va permettre de rétablir une certaine équité avec les hôteliers qui dénoncent la concurrence déloyale créée par cette plate-forme fondée en 2008 aux Etats-Unis. A la Mairie de Paris, on gratifie le site américain d’avoir été « réactif » sur ce sujet sensible de la taxe de séjour.Paris, première ville AirbnbSelon Nicolas Ferrary, le directeur France d’Airbnb qui refuse de dévoiler précisément ses chiffres, le dispositif devrait ainsi apporter « quelques millions d’euros » par an à la mairie de la capitale. Mais ce qu’il cherche avant tout, c’est de se présenter comme « un facteur de développement du tourisme à Paris et en France ». Déjà, le site fondé par Brian Chesky compte quelque 50 000 offres de logements à Paris intra-muros, sur les 150 000 qu’il affiche en France ; ce qui en fait sa première ville dans le monde.Lire aussi : Nicolas Ferrary (Airbnb) : « Louer un logement de façon occasionnelle n’a rien d’illégal »La croissance de ce service simple et sécurisé (paiement en ligne, assurance contre les dégâts causés par les locataires indélicats, etc.) est spectaculaire. Selon M. Ferrary, Airbnb a compté « 5 millions de visiteurs en France depuis 2008, dont 2,5 millions depuis le début de 2015 ». Le secteur hôtelier s’en inquiète. Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères également chargé du tourisme, s’étonnait le 20 août d’un fléchissement de la fréquentation des hôtels parisiens au premier semestre alors qu’elle est en hausse partout ailleurs sur le territoire.Pour toute la France, « ce sera compliqué »Alors que le gouvernement cherche à développer l’attractivité touristique du pays, Airbnb affirme apporter « une offre complémentaire à celle des hôtels ». M. Ferrary fait ainsi miroiter aux autorités le fait que son site est en mesure d’apporter « une capacité d’accueil supplémentaire lors d’événements importants comme l’Euro 2016 de football ».Airbnb affirme vouloir étendre progressivement à toute la France ce service de collecte centralisée de la taxe de séjour. Mais son directeur reconnaît que « ce sera compliqué » car il s’agit d’une taxe municipale fixée par chacune des 36 000 communes.La municipalité de Paris, qui dit avoir obtenu d’Airbnb cet engagement dans la foulée de la publication début août du décret d’application de la loi ALUR sur le logement, affirme poursuivre « un dialogue exigeant » avec le groupe américain. Mais elle reste désarmée pour lutter contre la dissimulation d’hôtels meublés touristiques en logements par l’intermédiaire d’Airbnb.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin Alors que s’ouvre, mercredi 26 août, l’université d’été du Medef à Jouy-en-Josas (Yvelines), une certaine fébrilité gagne les milieux patronaux. Il y a bien sûr les inquiétudes au sujet de l’impact sur l’activité économique que risquent d’avoir le ralentissement de la croissance en Chine et la dévaluation du yuan. Mais plus près de nous, c’est la petite musique des « frondeurs » de la majorité au Parlement qui commence à préoccuper.Officiellement, le Medef se dit confiant dans le fait que le gouvernement mettra en œuvre, conformément à ses engagements, le pacte de responsabilité en faveur des entreprises. Ce vaste plan portant sur 41 milliards d’euros a déjà permis d’alléger les charges et la fiscalité des entreprises à hauteur de 22 milliards en 2014 et 2015. Restent 19 milliards d’euros à concrétiser en 2016 et 2017. Soit deux budgets politiquement plus sensibles à l’approche de l’élection présidentielle de 2017.Alors que Manuel Valls ne reviendra pas cette année à Jouy-en-Josas marteler son tonitruant « J’aime l’entreprise », qui lui avait valu le 27 août 2014 une standing ovation des chefs d’entreprise, Pierre Gattaz refuse de faire un procès d’intention à l’égard du premier ministre. Il n’empêche, le président du syndicat patronal inscrit cette rentrée sous le signe de la « vigilance » à l’égard du gouvernement.Lire aussi :A la veille de sa visite au Medef, Manuel Valls veut rassurer les patrons« Les chefs d’entreprise ne comprendraient pas qu’on revienne sur quelque chose qui a à peine vu le jour », explique un proche de M. Gattaz, appelant à la patience sur les effets de la politique de l’offre. « Les réformes Hartz-Schröder en Allemagne avaient mis trois ans avant de commencer à produire leur effet », assure-t-il. Une façon de répondre à ceux qui, au sein de la majorité, dénoncent l’absence de reprise de l’investissement des entreprises et de l’emploi malgré l’effort budgétaire en faveur des entreprises.« De la friture sur la ligne »François Asselin, président de la CGPME, ne veut pas croire que les débats internes au PS changent la ligne gouvernementale. « Les relations entre les entreprises et le gouvernement étaient bonnes avant les vacances, j’espère qu’elles le resteront à la rentrée », glisse-t-il. Il se veut confiant lui aussi dans les assurances données par le président de la République et réitérées par le premier ministre dans une tribune publiée mardi 25 août dans Les Echos. M. Asselin entend néanmoins « de la friture sur la ligne ». Le représentant des plus petites entreprises s’inquiète, par exemple, de la façon dont le Parlement va réécrire, à la demande du Conseil constitutionnel, le texte sur le plafonnement des indemnités prud’homales.« Surtout, on ne touche à rien », implore de son côté Jacques Chanut, le président de la Fédération française du bâtiment, à l’approche des discussions sur les projets de loi de finance de l’Etat et de la Sécurité sociale. « Cela semble marcher », s’exclame-t-il. Alors que le secteur du bâtiment connaît une nouvelle année de dégradation des marges et de l’emploi, certains signes avant-coureurs d’une reprise se manifestent. « Nos clients, les promoteurs, vendent mieux, les demandes de permis de construire reprennent, le téléphone sonne de nouveau chez les artisans, en particulier dans la rénovation énergétique de l’habitat », se réjouit M. Chanut.Un appel à la constanceCe que craint le plus le représentant des entreprises du bâtiment, ce sont les « petites phrases délivrées dans le seul but d’un affichage politique ou les ballons d’essai sur tel ou tel dispositif fiscal qui ont, dans cette période d’incertitude, un effet catastrophique sur les clients ». L’hyper sensibilité du patronat s’explique par la fragilité de la reprise de l’activité en France.« Le CICE [crédit d’impôt compétitivité emploi] et le pacte de responsabilité ont eu un véritable impact sur le redressement des marges dans l’industrie », reconnaît un des poids lourds du Medef, tandis que la baisse des prix des matières premières et du pétrole sont autant de bols d’oxygène. Mais la croissance nulle du PIB français au second trimestre 2015 appelle à la prudence.« L’inquiétude entraîne l’attentisme, qui est l’ennemi de la croissance »« Les chefs d’entreprise qui se sont réjouis des mesures du gouvernement s’inquiètent dès qu’ils entendent les opposants reprendre de la voix, constate Bernard Spitz, le président de l’Association française de l’assurance. Or, l’inquiétude entraîne l’attentisme qui est l’ennemi de la croissance. » C’est le même problème avec le crédit impôt recherche. « Rouvrir le débat à chaque vote du budget tue le bénéfice du dispositif », affirme le PDG d’une grosse entreprise technologique cotée à la Bourse de Paris, qui préfère garder l’anonymat. « Comment voulez-vous prendre des décisions sur le long terme quand ce qu’on appelle une politique publique le lundi est décriée comme une niche fiscale le mardi ? », s’indigne-t-il.C’est donc un appel à la constance que les patrons lancent au gouvernement, afin qu’il conserve la trajectoire et les volumes prévus par le pacte de responsabilité. « Montrer que la parole de la France est crédible est important pour la confiance des chefs d’entreprise, mais aussi des investisseurs internationaux et de nos partenaires européens », plaide un proche de M. Gattaz.Surtout, les entrepreneurs rappellent que les baisses de charges actuelles ne sont qu’une faible compensation de leur alourdissement entamé en 2010, sous le mandat de Nicolas Sarkozy. Le différentiel avec l’Allemagne en particulier reste important. Ce patron d’une entreprise de taille intermédiaire, qui a réalisé l’hiver dernier une acquisition en Allemagne, le constate : « Un salarié en Allemagne qui perçoit 90 000 euros net par an me coûte 119 000 euros, en France il me coûte 168 000 euros, soit 41 % de plus… »Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre C’est finalement la continuité qui prévaut à France Culture, un mois et demi après l’éviction houleuse de son directeur Olivier Poivre d’Arvor. L’actuelle directrice par intérim de l’antenne publique, Sandrine Treiner, a été nommée directrice, mardi 25 août. Ce sera donc elle qui présentera la nouvelle grille de la chaîne, mercredi, lors de la conférence de rentrée de Radio France.Sandrine Treiner, 50 ans, est présente à France Culture depuis 2010, comme conseillère de programmes puis directrice adjointe en charge des programmes. Elle était devenue directrice par intérim en juillet. Mais le président de Radio France, Mathieu Gallet, s’était donné le temps de la réflexion, en estimant que « France Culture intéresse des personnalités de talent ».Lire l'entretien :Mathieu Gallet : « On ne peut pas être dans la maison tout en la critiquant »Dans ses nouvelles fonctions, Sandrine Treiner devra accompagner la nouvelle grille de France Culture, marquée par le changement de voix de la matinale, où Guillaume Erner (ex-France Inter) remplace Marc Voinchet, devenu directeur de France Musique.Après une saison marquée par un record à 2,3 % d’audience cumulée en janvier-mars 2015, France Culture a reculé à 1,8 % au printemps, payant notamment la longue grève de Radio France. La chaîne doit également soutenir un développement numérique encore timide et désormais piloté par Florent Latrive (ex-Libération).Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.08.2015 à 18h51 • Mis à jour le24.08.2015 à 18h57 | Frédéric Cazenave Pour Eric Chaney, chef économiste chez Axa et directeur de la recherche d’Axa IM, le ralentissement de l’économie chinoise n’entraînera pas de récession mondiale. Il anticipe une réaction rapide de la banque centrale chinoise.La violente chute des indices boursiers aujourd’hui est-elle justifiée ?Eric Chaney : Non, la panique des investisseurs n’est pas justifiée. Le marché surréagit car il a été déçu. Après la publication de chiffres économiques décevants en Chine en fin de semaine dernière, les investisseurs s’attendaient à ce que la banque centrale chinoise intervienne ce week-end pour stimuler la demande. Elle ne l’a pas fait. Les autorités monétaires ont leur propre calendrier, qui diffère de celui des investisseurs, mais nul doute qu’elles agiront.Certains craignent que le ralentissement de l’économie chinoise entraîne une récession mondiale, qu’en pensez-vous ? Le ralentissement de l’économie chinoise n’est pas une nouveauté, et si cette moindre croissance explique la baisse du prix des matières premières, la Chine étant le second importateur mondial, je ne crois pas que nous nous dirigeons vers une récession mondiale à cause de la Chine. Certes, les autorités doivent gérer la mutation de leur économie et ont aussi des contraintes budgétaires, mais je suis persuadé qu’elles soutiendront la demande.Il y a de fortes chances pour que la banque centrale chinoise agisse rapidement, en baissant le taux de réserve obligatoire des banques, ou en diminuant le niveau des taux directeurs. Des mesures qui donneront un nouvel élan aux indices boursiers.Les investisseurs auraient donc tort de s’inquiéter ?Inutile de paniquer, surtout après la très forte correction des indices qui ont en Europe effacé en quelques jours leurs gains de l’année. Car les fondamentaux de l’économie s’améliorent dans la zone euro et restent solides aux Etats-Unis.Lire aussi :« Les marchés ont peur d’une nouvelle faiblesse de l’économie chinoise »Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.07.2015 à 16h46 • Mis à jour le31.07.2015 à 16h58 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Après Boeing, General Electric (GE) envisage de transférer à l’étranger une partie de sa fabrication dans le cadre de certains contrats en cours. À l’origine de ces menaces, un bras de fer politique comme le Congrès américain en a le secret. Les conservateurs se sont en effet mis en tête de supprimer l’Export-Import Bank (Ex-Im).Cette agence fédérale a été créée en 1934 pour protéger les entreprises exportatrices d’un défaut de leurs clients étrangers et les aider dans le financement de leur projet, à l’instar de la Coface en France. Alors que son autorisation de fonctionnement est arrivée à échéance le 1er juillet, une partie des républicains emmenée par le Tea Party, son aile conservatrice, s’oppose à son renouvellement. Faute d’accord avant la trêve parlementaire estivale, qui a débuté mercredi, l’activité de l’institution est suspendue au moins jusqu’au mois de septembre, voire plus.Les opposants à l’Ex-Im lui reprochent d’être une entrave au libre marché et de favoriser un capitalisme de copinage notamment en faveur des grandes entreprises. Le débat politique n’est pas encore clos, mais GE, qui participe à une série d’appels d’offres pour une valeur d’une dizaine de milliards de dollars (environ 9 milliards d’euros), ne peut attendre le bon vouloir des parlementaires. Le conglomérat envisage donc de faire appel à des organismes de crédit à l’export dans d’autres pays pour boucler ces projets. Conséquence : la production échoirait à des usines du groupe au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en Chine et en Hongrie.« Compétition plus difficile avec Airbus »« Nous sommes déjà en train de soumissionner. Nous identifions les agences de crédit à l’export qui peuvent nous soutenir et elles ne sont pas situées aux États-Unis », a expliqué John Rice, le patron des opérations internationales de GE à l’agence Reuters. Le 29 juillet, le président de Boeing, Jim McNerney, s’était livré au même type de menace. « Nous envisageons de transférer des parties importantes de notre production à l’étranger », a-t-il annoncé, soulignant que Boeing « n’aurait jamais envisagé cela avant cette folie autour de l’Ex-Im ».Dans ce contexte, M. McNerney a même indiqué qu’il pensait avoir peut-être pris « la mauvaise décision », il y a quelques années en choisissant de maintenir sa production sur le sol américain. Ambiance. Lors du débat au Congrès, l’avionneur avait souligné que la disparition de l’Ex-Im rendrait « plus difficile la compétition avec Airbus et d’autres concurrents émergents, qui ont accès à de multiples agences de crédits ».Les contempteurs de l’agence, eux, dénoncent son inutilité. « Les politiciens proches des milieux d’affaires se complaisent à parler de l’Ex-Im comme d’une baguette magique, qui ne coûterait rien et qui aide à garantir les exportations américaines, pointe Dan Ikenson du Cato Institute, un think tank libertarien, dans une interview à la chaîne CNBC. En réalité, elle assure 1,4 % des exportations américaines, elle n’est pas indispensable. »« Exemple de bonne gouvernance »Pour le représentant républicain de l’Ohio, Jim Jordan, l’un des opposants au renouvellement de l’autorisation de fonctionnement de la banque, « il s’agit d’une grande victoire pour les familles et les contribuables. Chaque jour qui passe sans que l’Ex-Im soit ressuscitée signifie que sa disparition définitive est de plus en plus probable. C’est un exemple de bonne gouvernance, dont je vais me vanter auprès de mes électeurs pendant la trêve estivale ».Une vision qui fait sortir M. Rice de ses gonds : « ces gens ne comprennent pas comment fonctionne la mondialisation, ils ne cherchent pas à savoir », peste-t-il. De son côté, Penny Pritzker, la secrétaire au commerce, insiste sur le fait que l’Ex-Im « ne fournit pas de prêts subventionnés », mais « accompagne seulement des entreprises américaines pour qu’elles vendent leurs produits et leurs services à l’étranger ».Environ 3 000 PME sont dépendantes de la garantie de la banque pour assurer leurs activités à l’exportation. Même si aujourd’hui on en est encore au stade de la gesticulation politique, une lourde incertitude pèse sur l’avenir de l’Export-Import Bank et plus cette incertitude durera, plus ses chances de se relancer seront maigres.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alain Beuve-Méry Le tribunal de commerce de Nanterre a donné son feu vert, vendredi 31 juillet, à la reprise des activités du groupe Eclair par la société Ymagis, spécialiste des technologies numériques pour l’industrie du cinéma. Trois projets de reprise étaient en concurrence pour venir à la rescousse d’Eclair, un des fleurons français de l’industrie du cinéma, placé en redressement judiciaire le 18 juin. Face à Ymagis figurait le groupe Monal (Digimage), qui semblait tenir la corde, et le groupe Transatlantic. Toutes ces entreprises appartiennent au secteur de la postproduction du cinéma, qui connaît, depuis plusieurs années, de fortes turbulences du fait de la révolution numérique.Dans chacune des offres, l’ensemble des sites d’Eclair Group – Vanves et Epinay-sur-Seine, en région parisienne, Augy, en Bourgogne, et Strasbourg – étaient repris, ainsi que la moitié des effectifs ou plus. En 2014, les comptes d’Eclair Group affichaient un chiffre d’affaires de 37,7 millions d’euros, réalisé presque exclusivement en France et étaient en perte de 3,5 millions d’euros. L’endettement de l’entreprise s’élevait à 25 millions.En raison de ses difficultés financières, le groupe avait été placé en juin sous la protection du tribunal de commerce de Nanterre. Créé en 1907, Eclair Group emploie 320 personnes dans quatre pôles d’activité : la postproduction (traitement de l’image et du son), la distribution (tirage, diffusion en numérique), l’adaptation (doublage, sous-titrage…) et la restauration et la conservation de films. Son activité génère également de nombreux emplois indirects.Création de deux nouvelles filialesLe prix d’acquisition offert par Ymagis pour la reprise des actifs est de 670 000 euros, intégrant la reprise des stocks. Ymagis abondera aussi à hauteur de 217 000 euros le plan social, qui accompagnera le départ des effectifs non repris (87 sur 320). Le montant total de la reprise, qui s’élève à 1,2 million d’euros, sera intégralement financé sur fonds propres. La date effective de la reprise du groupe Eclair est fixée au 1er août.Selon les termes de l’offre, Ymagis acquiert les activités opérationnelles d’Eclair, ainsi que ses participations dans plusieurs filiales en France, en Allemagne et au Maroc. La société spécialiste du cinéma numérique ne reprend pas en revanche le passif généré par le groupe Eclair jusqu’au jugement ayant arrêté le plan de cession.Pour gérer les activités reprises, Ymagis va créer deux nouvelles filiales : Eclair Media pour les activités d’adaptation et de services à la distribution et Eclair Cinéma pour la postproduction et la restauration des films. Les 233 salariés repris par Ymagis seront intégrés au sein des deux nouvelles structures ou dans les filiales.Par cette acquisition, Ymagis compte renforcer son offre en matière de livraison des contenus numériques vers les cinémas, mais aussi en direction des diffuseurs que sont les chaînes de télévision, les plateformes VOD et les fournisseurs de contenus. L’ambition d’Ymagis est aussi d’assurer le développement à l’international de toutes ces activités.Lire aussi : Cinéma et postproduction : chronique d’un naufrage annoncéAlain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.07.2015 à 14h32 • Mis à jour le31.07.2015 à 19h08 SeaFrance, la société coopérative et participative (SCOP) qui gère la compagnie MyFerryLink, a été placée en liquidation judiciaire, vendredi 31 juillet, par le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer. Cette procédure doit permettre le paiement des salaires du mois de juillet des 487 salariés, la coopérative n’ayant pas la trésorerie suffisante pour le faire. Comme le dit la décision du tribunal de commerce dont l’AFP a pu prendre connaissance : « La SCOP SeaFrance n’existe plus ».Après avoir appris cette décision, Eric Vercoutre, secrétaire général du Syndicat maritime Nord, ultramajoritaire, a déclaré que la liquidation « est une bonne chose pour les salariés. Ils vont toucher leur salaire ». Le syndicaliste a cependant affirmé son intention de « négocier un bon plan social » et de « faire comprendre au gouvernement qu’[ils] ne [lâcheront] rien ».« L’Etat doit maintenant nous aider de façon concrète. On promet une activité très perturbée le temps que l’on soit entendus. »La « goutte d’eau qui fait déborder le vase » Des centaines de marins de SeaFrance ont lancé des actions coup de poing avant la décision de justice pour manifester leur mécontentement face aux mesures proposées par le gouvernement. Près de 300 manifestants ont bloqué pendant plus de trois heures les bretelles d’accès au port de Calais avec des tas de pneus enflammés.Ce blocage du port est la « goutte d’eau qui fait déborder le vase », grogne le président du port de Calais, Jean-Marc Puissesseau. « Que les marins de la SCOP luttent pour leur emploi, moi, je n’ai pas de problème, mais depuis un mois, le port est livré au bon vouloir du syndicat Maritime Nord », dit-il alors que, selon la Société d’exploitation des ports du détroit, au mois de juillet, le port enregistre une baisse de 30 % du trafic camion transmanche, - 36 % pour les voitures et - 20 % pour les autocars.« Aujourd’hui j’en ai marre, j’appelle au secours, je voudrais savoir si les services publics existent. »Plus tard, en milieu d’après-midi, une cinquantaine de véhicules effectuaient une opération escargot qui causait d’importants bouchons sur l’A16 en direction de Loon-Plage. Le trafic était toujours totalement interrompu peu après 16 heures sur la nationale 216.« Le ministre [Alain] Vidalies [secrétaire d’Etat aux transports] a simplement dit qu’à Calais, seulement 380 emplois pouvaient être sauvés » sur un total de 487, avait déclaré Eric Vercoutre à la sortie d’une assemblée générale houleuse avec les marins, qui réclament toujours que davantage d’emplois de la SCOP soient sauvegardés.« Le gouvernement n’est pas capable de nous verser un fonds d’aide alors qu’il a donné 100 millions d’euros à la SNCM. »Lire aussi :A Calais, les marins de SeaFrance multiplient les coups de forcePas d’accord globalLe gouvernement a proposé la semaine dernière aux acteurs du dossier – SeaFrance, Eurotunnel (à qui appartiennent les bateaux exploités par MyFerryLink) et la compagnie danoise DFDS (qui doit racheter deux de ces trois bateaux) – un protocole de sortie de crise.Il prévoit notamment la liquidation de la SCOP SeaFrance, la création d’une nouvelle SCOP exploitant un seul navire et la reprise au total de 380 salariés sur 487. Il a fixé pour objectif « d’obtenir dans un délai de trois mois une solution pour chaque salarié ».« S’il était considéré que la liquidation était un préalable, comme notamment par DFDS, force est de constater que le préalable on y est. Maintenant on peut attendre que les propositions soient améliorées, que des garanties soient données », a confié Yann Capet, député du Pas-de-Calais.Eurotunnel a « réitéré son engagement d’une offre d’affrètement » d’un des trois bateaux, qui « sera formalisée par écrit dans les prochains jours », selon le secrétaire d’Etat aux transports. Jérôme Marin (San Francisco, correspondance) Connecter à Internet les régions les plus pauvres ou les plus reculées. C’est le nouveau terrain de bataille entre Google et Facebook. Drones, satellites, ballons gonflés à l’hélium… Les deux géants de la Silicon Valley rivalisent d’initiatives. Leur objectif : fournir, à terme, un accès au Web aux quelque 4 milliards de personnes qui en sont encore dépourvues pour des raisons financières ou par manque d’infrastructures.Jeudi 30 juillet, Facebook a levé le voile sur l’un de ces projets : Aquila, un drone à l’envergure similaire à celle d’un Boeing 737. L’appareil est développé par le Connectivity Lab, une équipe de recherche formée en mars 2014. Après quatorze mois de travail, la construction du premier prototype vient de s’achever au Royaume-Uni. « Nous allons maintenant passer aux vols d’essai en conditions réelles », indique Jay Parikh, vice-président chargé de l’ingénierie chez Facebook.Pas question de devenir un fournisseur d’accèsMalgré sa taille, le drone ne pèse que 400 kg environ, dont 25 kg d’équipements en communication. En fibres de carbone, sa structure est « légère, tout en étant rigide et capable de résister à des conditions météo extrêmes », assure Yael Maguire, ingénieur en chef sur le projet. L’appareil fonctionne à l’énergie solaire. Il pourra rester trois mois dans les airs avant de revenir sur terre.Aquila volera à une altitude comprise entre 18 et 27 kilomètres. Chaque drone pourra fournir une connexion Internet dans un rayon de 80 kilomètres. Facebook ne précise cependant pas quel sera le débit qui sera offert au sol.« Il reste d’énormes défis techniques à relever », reconnaît M. Parikh. « Nous devons avancer avec précaution, renchérit M. Maguire. Personne n’a jamais réalisé ce que nous sommes en train de faire. »Si le réseau social développe la technologie, il « n’a pas vocation à devenir un fournisseur d’accès à Internet », explique M. Parikh. La société ne veut pas non plus fabriquer elle-même les drones. Elle souhaite, à l’inverse, mettre ses travaux à disposition d’opérateurs Internet, des groupes aéronautiques ou de gouvernements. « Nous étudions encore beaucoup d’options possibles », poursuit le responsable.Facebook, qui travaille aussi sur un projet de mini-satellites, est engagé dans une course de vitesse avec Google. Début mai, l’entreprise de Mark Zuckerberg a lancé son initiative Internet.org en Inde. Celle-ci offre un accès de base et gratuit à une partie du Web sur smartphones.Les ambitions plus larges de GoogleMercredi 29 juillet, son rival a officialisé un partenariat avec le Sri Lanka pour connecter la totalité du pays à Internet avec son projet Loon, des ballons gonflés à l’hélium.Lire aussi : Google : ce qui se cache derrière sa frénésie d’acquisition de satellitesLe moteur de recherche a aussi multiplié les investissements et les acquisitions. L’an passé, il a racheté le concepteur de drones Titan Aerospace puis le fabricant de satellites Skybox, pour 500 millions de dollars.Contrairement à Facebook, Google prévoit de fabriquer lui-même ces appareils, de les lancer et d’opérer le réseau. En début d’année, la société est également entrée dans le capital de SpaceX, fondée par l’entrepreneur Elon Musk, qui souhaite lui aussi bâtir un « Internet spatial ».Lire aussi :Avec SpaceX, Google veut étendre Internet dans le mondeSi, pour justifier leurs efforts dans le domaine, les deux géants américains mettent en avant une sorte de mission « sociale », leur intérêt reste aussi commercial. Davantage d’internautes, c’est plus d’utilisateurs potentiels de leurs services. Et donc davantage de cibles pour leurs annonceurs. « Le taux d’adoption d’Internet est en train de ralentir », reconnaît d’ailleurs M. Parikh.Jérôme Marin (San Francisco, correspondance)Journaliste au Monde Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Vendredi 31 juillet devait être la dernière journée de cette première semaine de négociations techniques entre la Grèce et les représentants de ses créanciers (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne et Mécanisme européen de stabilité).Mais les discussions continueront en fait dans les prochains jours car des premiers obstacles sont déjà apparus et étaient au menu de la rencontre, vendredi 31 juillet au matin, entre les chefs de délégation des créanciers et le ministre des finances grec, Euclide Tsakalotos, accompagné pour l’occasion du ministre de l’économie et du développement, Georges Stathakis. Voici les principaux sujets de crispation :Le niveau de taxation des hauts revenusLes projets de taxation du gouvernement grec ont été le premier sujet de désaccord à (ré) émerger cette semaine. Les créanciers exigent notamment que l’impôt sur la solidarité soit ramené de 8 % à 6 % maximum pour les revenus supérieurs à 500 000 euros. Car, selon eux, le taux actuel encouragerait l’évasion fiscale.Le gouvernement grec estime qu’il lui appartient de choisir comment répartir l’effort de l’impôt. « Notre objectif a toujours été et reste, dans le cadre qui nous est imposé, de pouvoir soulager les plus vulnérables. Et là, on voudrait de nouveau épargner les plus riches », s’indignait, vendredi matin, une source du parti de la gauche radicale Syriza.Le vote de nouvelles réformes avant l’adoption du plan d’aidePlus largement, la semaine écoulée a fait apparaître une forte opposition entre les représentants des créanciers et le gouvernement sur les réformes à mettre en œuvre. Les premiers veulent forcer les Grecs à adopter de nouvelles réformes dans les tout prochains jours, en préalable à la conclusion de l’accord global portant sur une aide de 86 milliards d’euros sur trois ans.Afin de lancer ce cycle de négociations, le premier ministre, Alexis Tsipras, a pour tant déjà fait adopter, les 15 et 22 juillet, de difficiles mesures au Parlement grec. Il ne souhaite pas aller plus loin à ce stade. « Nous nous y étions engagés lorsque nous avons accepté l’accord du 13 juillet, explique-t-on au gouvernement. Nous avons donc rempli notre part du contrat et maintenant on veut nous imposer de nouveaux préalables ? »M. Tsipras a rappelé, à plusieurs reprises ces dernières semaines, qu’il s’engageait « à respecter ni moins ni [surtout] plus » que ce qui a été convenu le 13 juillet.Lire aussi :La Grèce et ses créanciers s’opposent sur l’adoption de nouvelles réformesL’accélération de la réforme des retraites et du droit du travailLes créanciers demanderaient en particulier que soient présentés au Parlement très rapidement des changements dans le régime des retraites. Ils veulent accélérer la suppression des retraites anticipées ou celle d’une prime spéciale aux faibles retraites, l’EKAS. Les créanciers aimeraient aussi raccourcir le délai de la mise en place du départ à la retraite à 67 ans – le précédent gouvernement s’était fixé comme horizon l’année 2022.« Il y a toujours une période de transition dans un changement de régime de retraites. Dans tous les pays en Europe. Pour permettre une répartition générationnelle de l’effort. Et là encore on bouscule tout, on exige de nous de tout faire en moins de quatre ans. Serait-ce même envisageable dans n’importe quel autre pays d’Europe ? », se demande notre source chez Syriza. Pour sa part, le gouvernement souhaiterait adopter une loi globale sur la question des retraites en octobre.Les négociations s’annoncent également tendues sur la question du droit du travail. D’ici à la fin de l’année, un nouveau cadre doit être adopté pour la mise en place de nouvelles conventions collectives. Les créanciers, et notamment le Fonds monétaire international (FMI), insistent pour assouplir la législation des licenciements collectifs. En décembre 2014, c’est sur ce point précis qu’avaient déjà échoué les négociations avec le précédent gouvernement conservateur, entraînant d’ailleurs sa chute.La participation du FMI en suspensDans ce contexte déjà compliqué, le FMI vient d’annoncer que sa participation au prochain plan d’aide à la Grèce était en suspens et le restera sans engagement « concret » des Européens à alléger la dette publique grecque.Même si le Fonds participe bien aux négociations actuelles – sa représentante Delia Velculescu est sur place depuis jeudi soir –, rien de précis n’a encore filtré sur le montant du prêt qu’il pourrait octroyer à Athènes. L’ombre jetée par le FMI pourrait, en tout cas, envenimer les pourparlers et braquer l’Allemagne qui ne veut pas entendre parler d’un tel allégement.Pour surmonter l’obstacle, la Grèce, qui s’était dès le début opposée à la participation du FMI à ce troisième plan d’aide, pourrait gagner du temps. Le FMI pourrait ne participer au plan d’aide grec que dans un second temps, d’ici un an, pour la mise en place du plan étalé sur trois années. Dans l’intervalle, le Mécanisme européen de stabilité (MES) serait le seul chargé du financement d’environ 50 milliards d’euros.Ce scénario, évoqué par la presse proche de Syriza, semble toutefois bien difficile à faire accepter à l’Allemagne. Après un rendez-vous ce matin avec M. Tsakalotos, les représentants des créanciers devaient rencontrer plus tard à leur hôtel du centre d’Athènes d’autres ministres.Pour des raisons de sécurité, leurs mouvements sont limités au strict nécessaire et se passent d’ailleurs sous une impressionnante escorte policière. Dans une Athènes quasi désertée de sa population partie en vacances, ce ballet de cortèges officiels de voitures roulant sirènes hurlantes a quelque chose de surréaliste.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel Un vent d’optimisme souffle en Espagne, et il y a de quoi. Au deuxième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 1 % par rapport au trimestre précédent, et de 3,1 % en rythme annuel, selon les données publiées jeudi 30 juillet. Au premier trimestre, la hausse était respectivement de 0,9 % et 2,7 %. « Il s’agit de la plus forte croissance enregistrée dans le pays depuis début 2007 », souligne James Howat, chez Capital Economics.Lire aussi :« La locomotive espagnole s’est remise en marche et va de plus en plus vite »Signe que la péninsule Ibérique a tourné la page de la crise, elle devrait enregistrer une croissance de 2,8 % en 2015, soit l’une des plus fortes de la zone euro avec l’Irlande (3,6 %), selon les prévisions de la Commission européenne. Le gouvernement espagnol, lui, mise sur une hausse de 3,3 %.Il faut dire que, depuis quelques mois, l’économie du pays bénéficie de facteurs particulièrement porteurs. Le premier est la consommation des ménages. Selon les analystes de Natixis, elle a contribué pour près des deux tiers à la croissance du deuxième trimestre. Même si le taux de chômage reste élevé (22,4 %), le dynamisme des créations d’emplois (411 000 postes créés au deuxième trimestre) dope le moral des Espagnols, qui dépensent à nouveau.Lire aussi :L’Espagne a créé plus de 500 000 emplois en un an« Rattrapage »L’industrie est elle aussi en bonne forme. « Elle est entrée dans un cercle vertueux, explique Catherine Stephan, spécialiste du pays chez BNP Paribas. La baisse des coûts du travail, enregistrée depuis 2010, a regonflé la compétitivité-prix des entreprises, qui ont trouvé de nouveaux débouchés à l’international, notamment en Afrique du Nord. »La hausse des exportations a également été favorisée par les mesures accommodantes de la Banque centrale européenne (BCE), qui poussent à la baisse les coûts de financement des entreprises, et par la faiblesse de l’euro.Autre facteur positif : la fin des efforts de rigueur, qui a redonné un peu d’air à l’économie, ainsi que les réformes structurelles mises en œuvre pendant la crise, notamment pour assouplir le marché du travail. Si, dans un premier temps, ces mesures ont accentué la récession et l’envolée du chômage, elles contribuent aujourd’hui à la reprise.Mais cette dernière ne doit pas être surestimée. « L’économie espagnole est encore en phase de rattrapage après la violente récession de 2009 », souligne Philippe Waechter, chef économiste de Natixis AM. De fait, le PIB est toujours inférieur de 4 % à son niveau de début 2008.Passé le rattrapage, la croissance retrouvera-t-elle son dynamisme d’avant la crise ? Rien n’est moins sûr, car les handicaps sont nombreux. A commencer par la persistance d’un taux de chômage structurel élevé. Nombre d’anciens travailleurs du secteur de la construction ne retrouveront probablement pas d’emploi. Et la population active est en moyenne moins qualifiée que dans les pays voisins. Selon Eurostat, seulement 55 % des Espagnols en âge de travailler ont achevé le deuxième cycle des études secondaires, contre 70 % dans la zone euro.Lire aussi :En Espagne, le retour à l’emploi se fait au prix d’un faible salaire et de la précarité« Cela peut freiner la reprise et, surtout, ralentir le basculement de la croissance espagnole, autrefois basée sur la bulle immobilière, vers un modèle plus équilibré, avec un secteur industriel plus diversifié et ouvert », souligne M. Howat.Autre défi : le déclin démographique. Le nombre d’enfants par femme (1,3) est l’un des plus faibles de la zone euro (1,55 en moyenne). Si, avant la crise, l’Espagne attirait un grand nombre de travailleurs venus d’Europe centrale et de l’Est, alimentant le dynamisme de l’immobilier, elle est redevenue une terre d’émigration nette en 2012. Les jeunes diplômés vont chercher meilleure fortune à l’étranger. Beaucoup ne reviendront pas.Résultat : selon les projections de la Commission européenne, la population en âge de travailler (15-64 ans) devrait baisser de 0,5 % par an jusqu’à 2025. « Passé le rebond actuel, il est donc probable que la croissance de long terme du pays sera plus faible que celle d’avant la crise », explique Thibault Mercier, chez BNP Paribas, dans une note sur le sujet.S’ajoutent à cela des incertitudes politiques. Lors des élections régionales et municipales du 24 mai, la gauche radicale de Podemos a gagné beaucoup de terrain sur le Parti populaire au pouvoir et sur le Parti socialiste. Nombre d’observateurs estiment qu’elle marquera également des points lors des élections législatives prévues en fin d’année.Lire aussi :Espagne : Pablo Iglesias mènera la campagne de PodemosMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Prix et chômage en légère hausse, consommation en baisse, l’économie japonaise continue de présenter un bilan mitigé. Les réactions des marchés confirment cette impression. Dépassant les 124 yens pour un dollar, la devise nippone a progressé, vendredi 31 juillet, signe de confiance dans la monnaie de l’archipel. L’indice Nikkei est resté stable, terminant la séance sur une très légère hausse de 0,3 %, à 20 585,24 points.Ces évolutions interviennent après l’annonce par le gouvernement du taux d’inflation en juin. Sur un an, les prix ont augmenté de 0,1 %. La hausse reste limitée et loin de l’objectif de la Banque du Japon qui, en tablant sur une politique monétaire particulièrement agressive, reste déterminée à atteindre les 2 % d’inflation. Mais elle dépasse les attentes des observateurs et permet aux prix d’enregistrer leur vingt-cinquième hausse mensuelle consécutive.En juin, les principales augmentations concernaient les nuits d’hôtel, les denrées périssables et les biens durables comme les téléviseurs et les climatiseurs. Les prix restent cependant sous pression des tarifs de l’énergie, en repli de 7 % sur un an. Conséquence de la chute des prix du pétrole, l’essence a baissé de 14,2 % en douze mois.Lire aussi :Les leçons des « Abenomics »Repli de la consommationDans le même temps, la consommation des ménages est repartie à la baisse, affichant un recul de 2 % en juin sur un an, en données corrigées de l’inflation. Les économistes tablaient sur une hausse de 1,9%.En mai, la consommation des ménages, qui compte pour quelque 60 % du produit intérieur brut (PIB) japonais, avait enregistré une hausse de 4,8 %, la première depuis l’augmentation de la TVA en avril 2014.Le gouvernement attribue le repli de juin à la chute des dépenses d’habillement, ce mois ayant présenté une météo changeante. La consommation reste très surveillée car les autorités en ont fait une priorité pour conforter la croissance.119 propositions de poste pour 100 demandeurs d’emploiQuant au chômage, il a enregistré une hausse de 0,1 point à 3,4 % par rapport au mois de mai. Mais le ratio d’offres d’emploi, à 1,19 reste inchangé. Il y a toujours 119 propositions de poste pour 100 demandeurs d’emploi. Le ministère de la gestion publique estime donc que « le marché de l’emploi reste sur la voie de la reprise ».Il souligne à ce sujet que le taux de chômage se maintient sous les 3,5 % et que le nombre de femmes ayant un poste continue d’augmenter. En juin, 27,7 millions de femmes ont occupé un emploi rémunéré, un record depuis l’établissement de cette statistique, en 1953. Le taux de chômage des femmes est à 3,1 % et celui des hommes à 3,6 %.Les bons résultats des entreprises entre avril en juin laissent espérer une hausse des embauches voire des rémunérations, mais certains économistes comme Mitsumaru Kumagai, de l’institut Daiwa, estiment que le Japon est proche du plein-emploi.Lire aussi :Les grands groupes japonais augmentent les salairesPhilippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) et Claire Gatinois Le Fonds monétaire international (FMI), sera-t-il acteur ou spectateur du prochain sauvetage de la Grèce ? Jeudi 30 juillet, l’organisation de Washington a fait savoir que sa participation au prochain plan d’aide à la Grèce était en suspens. Elle le restera sans engagement « concret » des Européens à alléger la dette d’Athènes.La menace a suscité l’effroi à Bruxelles et surtout en Allemagne où la présence du FMI est jugée indispensable. Les discussions en cours portent sur l’octroi de 86 milliards d’euros à Athènes, troisième renflouement du pays depuis 2010.Créancier d’Athènes à l’instar des pays européens et de la Banque centrale européenne (BCE) le FMI exige que la restructuration de la dette grecque, soit explicitement mentionnée. Il réclame également qu’Athènes adopte un paquet « complet » de réformes, a déclaré à l’AFP un haut cadre de l’institution. « De décisions difficiles sont requises des deux côtés » et « le FMI ne participera qu’une fois que ces deux conditions seront remplies », a prévenu cette source sous couvert de l’anonymat, assurant toutefois que cela « prendra du temps » et, sans doute, plusieurs mois.L’organisation ne peut accorder des prêts à un pays que si sa dette est jugée « soutenable ». La créance d’Athènes ne pourra remplir les critères du FMI que si les Européens consentent un allégement « important », a encore répété, mercredi, Christine Lagarde. « Un volet de restructuration de dette est inévitable », a insisté la directrice du FMI, sous la pression des pays membres du board du FMI, agacés de ce soutien à la Grèce jugé disproportionné.Le Fonds est lassé de financer un pays incapable de faire face à ses échéances. Comment en effet Athènes peut-elle assumer une dette estimée à 177 % du produit intérieur brut (PIB) en 2014, alors que l’économie est exsangue et l’Etat défaillant ?L’échéance du 20 aoûtLe FMI, ainsi que de nombreux experts, dont la BCE, milite depuis plusieurs mois pour une restructuration de la dette grecque. Mais cette exigence s’est jusqu’ici heurtée à l’intransigeance de l’Allemagne et d’une partie des pays européens. La chancelière Angela Merkel et son ministre des finances, Wolfgang Schäuble, n’imaginent pas faire avaler cette idée au contribuable allemand et encore moins au Bundestag. Une question de morale.L’ultimatum du FMI met donc Berlin dans l’embarras. D’autant que le temps presse. Les négociations sur le prochain programme doivent aboutir d’ici au 20 août, date à laquelle Athènes doit rembourser 3,2 milliards d’euros à la BCE. Sans accord, le pays sera, une nouvelle fois, menacé de banqueroute.« Il est clair que le FMI a une série différente de procédures et un calendrier différent », a souligné, vendredi, Mina Andreeva, une porte-parole de l’exécutif européen. « C’est un processus en deux étapes, conforme à ce qui a été discuté lors du sommet de la zone euro les 12 et 13 juillet et c’est totalement compatible avec l’agenda européen », a-t-elle ajouté.Pour l’heure, le FMI continue d’être partie prenante des discussions jugées jusqu’ici « constructives », à en croire Mina Andreeva, une porte-parole de la Commission. Mais le climat est pesant. La situation politique est tendue en Grèce.Alexis Tsipras, le premier ministre de la gauche radicale Syriza, est contesté au sein de son propre parti, considéré comme un traître par une partie de ses troupes pour avoir accepté le 13 juillet de nouvelles mesures d’austérité en échange de financements internationaux. S’il reste populaire, le jeune premier ministre ne dispose plus de la majorité de 151 députés (sur 300) pour appliquer le nouvel accord sans le soutien de trois partis d’opposition.Lire aussi :En Grèce, Alexis Tsipras face aux frondeurs de SyrizaM. Tsipras s’évertue à discipliner ces frondeurs et semble avoir presque gagné son pari : jeudi, la majorité du comité central de Syriza a voté en faveur de la tenue d’un congrès extraordinaire en septembre, approuvant la proposition du premier ministre visant à définir une position commune sur l’accord avec les créanciers. M.Tsipras pense ainsi préserver l’unité de son parti.Lire aussi :Grèce : Syriza tiendra un congrès extraordinaire en septembreLa suspicion d’un complot ourdi par l’AllemagneL’ombre jetée par le FMI pourrait envenimer les pourparlers et braquer l’Allemagne. A Athènes, la presse de gauche n’exclut pas que cette situation ne soit en réalité qu’un complot ourdi par M. Schäuble. En se montrant intransigeant sur la dette grecque, repoussant de facto le FMI qu’il impose dans le même temps, l’intraitable ministre des finances allemand ferait ressurgir l’idée d’un « Grexit », une sortie de la Grèce de la zone euro. Un « Grexit » dont il semble rêver.Pour surmonter l’obstacle, la Grèce pourrait gagner du temps. Afin de ne pas aborder dans l’immédiat l’épineuse question de la dette, le FMI pourrait ne participer au plan d’aide grec que dans un second temps, d’ici un an. Dans l’intervalle, le Mécanisme européen de stabilité (MES) serait seul en charge du financement d’environ 50 milliards d’euros. Ce n’est que dans une seconde phase, pour la mise en place d’un plan étalé sur trois années que le FMI monterait à bord.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteClaire GatinoisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.07.2015 à 16h07 • Mis à jour le30.07.2015 à 16h12 | Philippe Jacqué C’est le dernier constructeur généraliste à publier ses résultats. Et Fiat Chrysler Automobile (FCA) confirme la tendance dans le secteur d’une vigoureuse reprise du marché, tant aux États-Unis qu’en Europe.Le groupe a annoncé, jeudi 30 juillet, un chiffre d’affaires semestriel de 55,6 milliards d’euros, soit un bond de 25 % par rapport au premier semestre 2014. Son bénéfice net atteint pour sa part 550 millions d’euros, deux fois plus que sur la même période il y a un an.Ces chiffres sont néanmoins à prendre avec précaution. FCA présente ses résultats en euros et, partant, le groupe bénéficie à plein de la faiblesse de la monnaie européenne face au dollar, alors que ses activités en Amérique du Nord restent florissantes.Au premier semestre, Chrysler, Ram ou Jeep, les marques du groupe, ont vendu 1,3 million de véhicules sur un marché américain, qui reste toujours orienté à la hausse. C’est 100 000 voitures de plus qu’il y a un an.Lire aussi :Aux Etats-Unis, le retour des « subprimes »...dans l’automobileCependant, grâce au dollar fort, le chiffre d’affaires dans cette zone géographique apparaît en hausse de 40 %, à 33,3 milliards d’euros. En euro constant, la croissance du résultat opérationnel est de 16 %.La zone Amérique du Nord dégage 1,9 milliard de bénéfices, grâce à l’amélioration sensible de la marge, passée de 4,9 % à 7,7 % en un an.La récente polémique avec le régulateur du secteur aux États-Unis, qui demande à FCA de racheter des véhicules défectueux à ses clients, au lieu de leur proposer une simple réparation, devrait coûter 88 millions de dollars au constructeur.50 000 unités de plusDeuxième pilier du groupe, l’activité en Europe affiche également une très bonne tenue, alors qu’elle était encore en perte début 2014. Fiat, Alfa Romeo ou désormais Jeep, approchent les 600 000 ventes, près de 50 000 unités de plus qu’au premier semestre 2014.Grâce à la Fiat 500 X et la Jeep Renegade, deux faux 4x4 urbains, FCA a augmenté dans la zone son chiffre d’affaires de près de 20 %, à 10 milliards d’euros.À l’image des autres constructeurs généralistes européens, FCA ne perd plus d’argent sur le marché européen, qui repart. Il a dégagé 82 millions d’euros, contre une perte de 72 millions il y a un an.Si le groupe de Turin fait mieux que General Motors ou Ford, qui perdent encore de l’argent sur cette zone, les résultats restent toutefois plus modestes que ceux de ses concurrents, Renault ou PSA.Lire aussi :L’Europe redevient rentable pour l’automobileReste une zone noire pour Fiat : l’Amérique latine. Historiquement leader du marché brésilien, grâce à ses véhicules à bas coût, Fiat souffre du ralentissement économique du pays. Avec 273 000 véhicules vendus au premier semestre, il a perdu 135 000 unités en un an…Cela se ressent à la fois dans le chiffre d’affaires, passé de 4,1 milliards d’euros à 3,4 milliards cette année, et sur le résultat net : au premier semestre, FCA a essuyé 144 millions de pertes.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Les années se suivent et se ressemblent pour la conjoncture américaine. Après un premier trimestre très médiocre, la croissance est repartie de l’avant aux Etats-Unis. Le Produit intérieur brut (PIB) a progressé en rythme annualisé de 2,3 % entre avril et juin, selon une première estimation du département du commerce publiée jeudi 30 juillet.La performance est moindre que celle prévue par les analystes, qui tablaient sur une hausse de 2,6 %, mais elle est largement supérieure à celle du premier trimestre, au cours duquel l’activité n’a progressé que de 0,6 %.Quatre bonnes nouvellesL’économie américaine a enregistré en fait quatre bonnes nouvelles. D’abord, le premier trimestre a été moins catastrophique que ce qui avait été annoncé dans un premier temps. La croissance du PIB a été révisée une ultime fois par le département du commerce à + 0,6 % contre - 0,2 % jusqu’à présent.Deuxième bonne nouvelle : le niveau de consommation des Américains au deuxième trimestre. Les dépenses des ménages, qui représentent 70 % de l’activité économique aux Etats-Unis, ont en effet accéléré entre avril et juin, avec une progression de 2,9 %, contre 2,1 % au premier trimestre.Celles-ci ont été notamment tirées par les biens durables, à commencer par l’automobile. Signe que les Américains sont un peu plus enclins à ouvrir leur porte-monnaie : la décrue du taux d’épargne, qui est passé de 5,2 % à 4,8 %.Troisième bonne nouvelle : le redressement de la balance commerciale, malgré la force du dollar par rapport aux autres monnaies. Les exportations ont ainsi progressé de 5,3 %, alors qu’elles s’étaient effondrées de 6 % au premier trimestre.Dans le même temps, les importations, qui pèsent négativement sur le PIB, ont continué à progresser (+3,5 %), mais à un rythme moindre qu’au début de l’année, où elles avaient augmenté de 7,1 %.Enfin, dernière bonne nouvelle : l’immobilier. L’investissement résidentiel a donné des signes de solidité au printemps avec une progression de 6,5 %.Malgré ces bons points, le tableau général reste toujours mitigé. L’investissement des entreprises, qui est habituellement un important moteur de la croissance fait du surplace. Les dépenses de logiciels, recherche-développement et équipements ont baissé de 0,6 %, après un premier trimestre, qui n’était déjà pas bien fameux, avec une hausse de 1,6 %.Dans le même temps, la situation dans le secteur pétrolier s’aggrave, avec une chute de 68 % des investissements au deuxième trimestre. Face à la baisse des prix du pétrole, les entreprises du secteur n’hésitent pas à réduire la voilure.Dans l’attente d’une hausse des taux Pour autant, ce rebond de 2,3 % du PIB est clairement une déception. Il y a un an, le rebond du printemps, après un hiver rigoureux, avait été bien plus spectaculaire avec une hausse de 4,6 %.Le chiffre publié jeudi vient confirmer une fois de plus que l’Amérique doit s’habituer à des taux de croissance inférieurs à ce qu’elle a connu dans le passé en période de reprise. Sur les trois dernières années, entre 2012 et 2014, la croissance n’aura connu qu’un rythme modeste de 2 %. Et sur le premier semestre, celui-ci n’est que de 1,5 % contre 1,9 % l’an dernier.Cette performance est qualifiée néanmoins de « décente » par Joseph Lake, économiste chez The Economist Intelligence Unit, et en tout cas suffisante d’après lui pour que la Réserve fédérale (Fed, banque centrale), soit « sur la bonne voie pour relever ses taux en septembre ».Mercredi, à l’issue d’une réunion du Comité de politique monétaire, la Fed, qui maintient jusqu’à présent, et depuis décembre 2008, ses taux directeurs juste au-dessus de zéro, pour soutenir l’économie, avait porté une appréciation plutôt positive sur la situation.Elle avait souligné qu’à ses yeux l’économie américaine s’était remise de son mauvais premier trimestre, évoquant une « croissance modérée », malgré une conjoncture difficile dans le secteur de l’énergie et des vents contraires venant de l’étranger. La banque centrale avait notamment pointé les « créations d’emplois soutenues » au cours des derniers mois.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.07.2015 à 12h24 • Mis à jour le30.07.2015 à 14h15 EDF et Areva ont officialisé jeudi 30 juillet un protocole d’accord qui prévoit que l’électricien prenne le « contrôle majoritaire » de la branche réacteurs du spécialiste du nucléaire, Areva NP. Areva conservera « un maximum de 25 % » de l’entité, tandis qu’EDF envisage in fine une participation « de 51 % à 75 % », avec « potentiellement la participation d’autres partenaires minoritaires ». Mais cet accord ne règle pas pour autant les problèmes de l’entreprise et de la filière, plusieurs questions restent en suspens.La vente d’Areva NP est-elle suffisante pour remettre Areva d’aplomb ?C’est pour éviter une faillite du leader français du nucléaire, dont les comptes étaient déficitaires de 4,8 milliards d’euros en 2014, que le plan, monté à la demande des pouvoirs publics, repose largement sur la vente d’Areva NP. Cette branche, qui représente près de la moitié du chiffre d’affaires global d’Areva, est en effet en situation difficile, même si ses pertes sont restées limitées au premier semestre (62 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 1,9 milliard).Areva, qui a encore accusé une perte nette au premier semestre de 206 millions d’euros (contre 694 millions un an plus tôt), a été « plombé » par le fiasco de l’EPR finlandais. Le chantier d’Olkiluoto n’a cessé de déraper. Son coût est évalué à plus de 8 milliards d’euros, très loin du prix initial de 3 milliards.Lire : EDF va épauler Areva en FinlandeSi la cession d’Areva NP devait porter au final sur 75 % du capital, cela conduirait Areva à percevoir environ 2 milliards d’euros. Cette somme ne suffira pas, à elle seule, à renflouer le groupe, qui chiffre ses besoins de financement d’ici à 2017 à « environ 7 milliards d’euros ».Où trouver la différence ? Areva prévoit d’obtenir 1,2 milliard d’euros à travers des « financements propres » (optimisation de la trésorerie, levée de financements au niveau de ses actifs industriels) et 400 millions d’euros à travers d’autres cessions d’actifs. Areva a déjà annoncé celle de sa filiale américaine Canberra (instruments et systèmes de mesures nucléaires).Un plan de réduction des coûts va aussi être lancé. Areva s’était organisé pour un chiffre d’affaires supérieur de 40 % à ce qu’il est. Pour s’adapter à la réalité, le groupe veut supprimer 5 000 à 6 000 postes d’ici à fin 2017, dont 3 000 à 4 000 en France.Lire aussi :Areva va supprimer entre 5 000 et 6 000 emplois dans le mondeLe chantier de l’EPR finlandais continuera-t-il à peser sur Areva ?Le protocole stipule qu’EDF Areva NP et leurs filiales seront immunisés contre tout risque lié à Olkiluoto : si la facture grimpe encore, ce sont Areva et l’Etat qui devront se partager les pertes.L’Etat prendra-t-il alors à sa charge les risques financiers liés au chantier ? Dans un entretien au Monde, jeudi 30 juillet, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, indique qu’« un contentieux existe à propos du passé » et que « les discussions sont en cours pour en sortir. L’Etat a un rôle à jouer. »Lire aussi :Emmanuel Macron : « Nous sommes en train de rebâtir la filière nucléaire »L’Etat va-t-il recapitaliser Areva ?Areva a encore indiqué, jeudi, qu’il aura besoin d’une « augmentation de capital significative », pour se donner « un profil financier lui permettant de refinancer l’ensemble des besoins de l’entreprise à moyen terme ».Début juin, l’Elysée avait assuré que l’Etat, actionnaire à 87 % d’Areva, renflouerait le groupe « à la hauteur nécessaire ». Mais M. Macron a exclu de « mettre un chèque sur la table » dès à présent, renvoyant la question à la rentrée.Dans l’entretien accordé au Monde, jeudi, il réaffirme que « l’Etat prendra ses responsabilités en participant à la future recapitalisation d’Areva », mais il précise qu’avant d’en définir le montant exact, « nous avons besoin de plans industriels et financiers précis ».Cette cession signe-t-elle un retour au modèle d’avant 2001 ? La décision du gouvernement signe le démantèlement d’Areva, créé en 2001 par le rapprochement de la Cogema (cycle du combustible nucléaire), Framatome (réacteurs et services) et CEA Industrie.« Ce n’est pas un retour au passé », se défend M. Macron, qui souligne qu’« historiquement, Cogema n’était pas actionnaire de Framatome, par exemple ». « Nous sommes en train de rebâtir une entreprise et, au-delà, la filière nucléaire », avance le ministre. Tout en ajoutant : « Cela ne se fait pas en un jour. »L’accord Areva-EDF redonnera-t-il de la vigueur à la filière nucléaire française ?Toute la question est de savoir si ce nouveau schéma constitue la meilleure organisation industrielle pour redonner de la vigueur à la filière nucléaire française, notamment en relançant les exportations.Dans le rapport qu’ils avaient publié le 8 juillet, les députés Marc Goua (PS) et Hervé Mariton (LR) avaient émis de sérieux doutes. Le rachat par EDF d’Areva NP risque, selon eux, d’avoir « un impact négatif » sur la vente de centrales françaises à l’étranger.Lire aussi :Le rapprochement EDF-Areva sous l’œil critique des députésPour les deux parlementaires, un tel rapprochement pourrait handicaper la prise de commandes de réacteurs de la part des concurrents étrangers d’EDF. « Il est possible que les exploitants et ensembliers concurrents d’EDF hésitent à renforcer le carnet de commandes du nouvel Areva NP, qui deviendrait théoriquement concurrent de ses propres clients », écrivent-ils.Areva NP assure le suivi de quelque 250 réacteurs (sur un total de 440) dans le monde (États-Unis, Japon, Allemagne…) chez des électriciens concurrents d’EDF.Lire aussi :Quels modèles pour la filière nucléaire à l’étranger ?Les deux députés jugeaient aussi que la fabrication de réacteurs est très éloignée du cœur de métier d’EDF, celui d’architecte-ensemblier et d’exploitant de centrales.MM. Goua et Mariton reconnaissent néanmoins qu’il existe peu de concurrents sur le marché et que vendre des réacteurs, comme l’EPR, avec la carte de visite d’EDF, premier exploitant mondial de centrales, est un atout. La plupart des pays lançant un programme nucléaire civil « recherchent davantage une offre globale incluant expérience d’exploitation et de construction », notent-ils. Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Selon le Wall Street Journal du lundi 24 août, la Commission européenne, qui a déjà, au printemps dernier, formellement accusé Google de pratiques anticoncurrentielles sur son service Google Shopping, a récemment étendu son enquête. En ligne de mire, les contrats publicitaires signés par le géant américain du Web et ses pratiques consistant à reproduire du contenu de sites tiers.Lire aussi :Google prêt à en découdre face à BruxellesA en croire le quotidien américain, des sociétés ayant déposé plainte contre Google ont été contactées par Bruxelles pour répondre à un questionnaire concernant ces pratiques. Plus précisément, pour mettre à jour ce questionnaire, qui leur avait déjà été envoyé en 2010, au tout début du travail d’enquête de la Commission sur les agissements du groupe Internet.« Cette démarche n’a rien d’inattendu »L’information n’a pas été formellement confirmée, ni par Google, ni par la Commission, mais pas infirmée non plus. « La Commission n’a pas caché, ces derniers mois, qu’elle continuait à regarder de près trois autres comportements de Google : les copies du contenu d’autres sites qu’effectuait le groupe, les clauses d’exclusivité comprises dans ses accords avec ses partenaires publicitaires, des restrictions imposées à ses partenaires annonceurs concernant l’usage d’autres plates-formes de publicité », selon une source bruxelloise.« La commissaire à la concurrence, Margrethe Vestager avait dit [lors de sa prise de fonction], l’année dernière qu’elle voulait que ses équipes mettent à jour toutes les interrogations soulevées par son prédécesseur [Joaquin Almunia]. Donc, cette démarche n’a rien d’inattendu. Mme Vestager a aussi répété qu’elle n’excluait pas d’élargir l’investigation », explique une source européenne au Monde. « Donc, cette démarche paraît logique, elle relève peut-être même d’une forme de tactique pour maintenir la pression sur le groupe », ajoute cette source.De fait, Google n’a plus que quelques jours – d’ici au 31 août –, pour répondre par écrit aux accusations de la Commission, émises en avril, concernant le service en ligne Google Shopping.Google joue grosLe groupe est sous le coup d’une enquête européenne pour abus de position dominante depuis maintenant cinq ans, mais Bruxelles est passé à la vitesse supérieure, quand Mme Vestager a décidé d’envoyer cet acte d’accusation – ce Statement of Objections, dans le jargon communautaire –, centré sur Google Shopping, alors que son prédécesseur, M. Almunia, avait jusqu’à présent toujours évité cette étape cruciale de la procédure en tentant de trouver un compromis avec Google.Lire aussi :Google : un poids (très) lourd, mais quelques alternativesLe géant américain joue très gros avec cette affaire : si la Commission ne se satisfait pas de sa défense, si elle est convaincue que le groupe a enfreint les règles européennes en matière de concurrence, elle peut lui imposer une amende allant jusqu’à plusieurs milliards d’euros.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé Les marchés asiatiques ont plongé, lundi 24 août, entraînés par une nouvelle débâcle de la Bourse de Shanghaï, qui a perdu 8,5 % en clôture, son plus net recul en séance depuis 2007.Concrètement, que se passe-t-il ?La baisse de ce lundi a été déclenchée par la conviction de plus en plus forte des investisseurs qu’un atterrissage brutal de l’économie chinoise, locomotive de l’économie mondiale pendant les dernières années, est désormais inévitable.Lire aussi :« Les marchés ont peur d’une nouvelle faiblesse de l’économie chinoise »Que la Bourse dévisse de la sorte signifie que les investisseurs ont décidé que les valeurs cotées sur la place chinoise valaient moins qu’avant. Ou, plus précisément, celles regroupées dans son indice « phare », comme l’explique Euronext :« Quand vous entendez aux informations que le cours des valeurs ou que la Bourse monte, les journalistes font référence à un indice. Un indice boursier est un regroupement spécifique de valeurs : la hausse ou la baisse de sa valeur reflète les mouvements de l’ensemble des actions qui composent l’indice. »La conséquence, dans un premier temps, est que de grandes entreprises chinoises voient leur valeur boursière baisser. Cette chute de la valeur de leurs actions ne signifie pas qu’elles perdent de l’argent, mais c’est une preuve de l’inquiétude des investisseurs qui peut limiter leurs possibilités de se financer sur les marchés.L’autre problème de ce recul des marchés chinois est son amplitude. Au total, l’indice composite de la Bourse de Shanghaï a baissé de 38 % depuis son pic de juin. Avant de s’effondrer mi-juin, la Bourse de Shanghaï s’était envolée de 150 % en l’espace d’un an, dopée par l’endettement et de façon totalement déconnectée de l’économie réelle.C’est ce qu’on appelle une « bulle » : les investissements des Chinois sur leur marché relativement récent ne reflètent pas la valeur des entreprises qui y sont cotées. Plus de 40 millions de comptes boursiers ont été ouverts entre juin 2014 et mai 2015.Autre inquiétude, le risque de manipulation des chiffres officiels : le gouvernement a ainsi annoncé une croissance au 2e trimestre correspondant exactement aux prévisions du gouvernement alors que les indicateurs envoient de plus en plus de signaux d’alerte. Selon Patrick Artus de Natixis, la Chine serait plus proche d’une croissance de 2 ou 3 % pour cette année, que des 7 % fixés par Pékin.Lire aussi :Chine : derrière le plongeon des marchés, la crise de l’économie réelle C’est grave ?Assez, oui. Selon les observateurs aguerris des marchés, on peut parler d’un début de panique : « Les choses commencent à ressembler à la crise financière asiatique de la fin des années 1990. Des spéculateurs se débarrassent des actifs qui semblent les plus vulnérables », avance Takako Masai, directeur de recherches à la Shinsei Bank de Tokyo.Par ricochet, la déprime touche aussi les matières premières : le cuivre, considéré comme un baromètre de la demande mondiale, a atteint lundi son cours le plus bas depuis six ans et demi. Cette débâcle du marché chinois se double d’une chute du prix du pétrole, le brut américain repassant sous la barre des 40 dollars.Même si les consommateurs (les industries principalement) peuvent se féliciter d’une réduction de leur facture d’approvisionnement, ces baisses de prix ne sont pas une bonne nouvelle pour l’économie mondiale : la désinflation signifie généralement un ralentissement de la croissance et donc à la clé moins de création de valeur, moins de consommation, moins d’emploi, moins d’investissement, etc.Lire aussi :« Les marchés ont peur d’une nouvelle faiblesse de l’économie chinoise » En quoi la baisse des Bourses asiatiques nous concerne ?Qui dit mondialisation des échanges, dit aussi interdépendance entre les marchés financiers. L’argent circule d’une économie à l’autre par le biais des devises, des crédits, etc. Et les investisseurs sont des multinationales qui réfléchissent dans un monde interconnecté.Ainsi, les principales Bourses européennes essuient de lourdes pertes lundi. Pour les spécialistes, l’analyse est claire : les investisseurs s’inquiètent des conséquences du ralentissement chinois sur la croissance mondiale.« L’absence d’annonces de mesures par les autorités chinoises afin de stabiliser l’économie a mis le feu aux poudres, avec à la clé un effondrement des indices boursiers partout en Asie, qui contamine l’Europe ce [lundi] matin », résument les stratégistes chez Crédit Mutuel-CIC.Jacques Attali a même prédit une « dépression planétaire » sur son blog. Expliquant que les 200 millions de membres de la classe moyenne chinoise ont investi la moitié de leur épargne en Bourse, et que l’autre moitié est investie dans l’immobilier (qui risque de souffrir considérablement d’un ralentissement de la croissance dans l’empire du Milieu), l’économiste avance :« La récession chinoise, si elle se confirme, entraînera celle du Brésil, qui provoquera celle des Etats-Unis, puis la nôtre. »En clair, la Chine va exporter son ralentissement dans d’autres économies émergentes : ces dernières, qui ont joué le rôle de relais de croissance quand la crise financière a frappé en 2007, ne pourront malheureusement pas rééditer l’exploit en cas de nouveau coup de froid sur l’économie mondiale.Lire aussi :Quand la Chine vacille, le monde trembleMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.08.2015 à 14h52 • Mis à jour le24.08.2015 à 15h03 Les responsables de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) ont promis, lundi 24 août, de mobiliser un millier de tracteurs à Paris le 3 septembre pour obtenir des « rallonges » du gouvernement au plan d’urgence annoncé en juillet afin de résoudre la crise des éleveurs. Cette mobilisation aura lieu uniquement à Paris, aucune manifestation n’étant prévue en régions. Des délégations d’agriculteurs seront reçues à Matignon et à l’Assemblée nationale.« On croit au travail qui sera fait d’ici le 3 septembre » en collaboration avec le gouvernement, mais il y aura dans tous les cas « 1 000 tracteurs » dans la capitale ce jour-là, a déclaré Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA, à l’issue d’une réunion à l’Elysée avec le chef de l’Etat, le premier ministre et le ministre de l’agriculture.Lire aussi :Agriculture : la FNSEA réclame un investissement de trois milliards d’eurosL’optimisme est de miseFrançois Hollande « s’est engagé à apporter des réponses concrètes dès le 3 septembre », a pour sa part souligné le patron du syndicat Xavier Beulin, qui a demandé lors de la rencontre des « rallonges » par rapport au plan d’urgence gouvernemental de 600 millions d’euros. Ce plan comprend 100 millions d’euros d’annulations de charges et cotisations et 500 millions d’euros de reports.« Le chef de l’Etat et le premier ministre ont pris en compte notre demande particulière sur le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), qui aujourd’hui ne concerne pas les agriculteurs chefs d’exploitation », a-t-il ajouté.M. Beulin, qui estime qu’il faudrait trois milliards d’euros sur trois ans pour redonner sa compétitivité à l’agriculture française, a également déclaré que François Hollande avait « fait part de son intérêt pour mobiliser tout ce qui peut l’être » en matière d’investissements.Le syndicaliste a aussi expliqué être tombé « d’accord » avec l’exécutif sur les « demandes à formuler à Bruxelles » lors du conseil européen sur l’agriculture du 7 septembre. Ces requêtes porteront sur la levée de l’embargo russe sur les produits agricoles européens, notamment sur le porc, sur le financement de mesures de stockage et d’intervention sur le porc et le lait, sur le prix du lait et sur l’étiquetage des viandes.Lire aussi :Crise porcine : le prix moyen passe sous la barre de 1,40 euro le kilo Frédéric Cazenave Amorcée l’an dernier, la baisse des loyers des logements étudiants s’est confirmée cette année. En août, les montants demandés aux locataires ont diminué dans 68 % des villes pour les studios et dans trois quarts des agglomérations pour les 2 pièces, selon le baromètre réalisé par Location-etudiant.fr, qui se base sur 54 500 annonces de location dans les principales villes étudiantes. Même Paris n’échappe plus à cette tendance, avec des loyers moyens en légère baisse pour les studios et les deux pièces par rapport à l’an dernier. #container_14404106058{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14404106058{ height:520px; } #container_14404106058 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14404106058 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14404106058 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14404106058 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des loyers en légère baisse dans la majorité des villesMontant moyen des loyers des studios (en euros)Source : Location-etudiant.fr(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Le nouveau projet de code des prélèvements prévoit une baisse de la TVA qui la ferait passer de 24 % à 20 % et une réduction massive des taxes et impôts.L’objectif est de relancer la consommation et de rendre la Roumanie plus attractive pour les investisseurs étrangers. Début juin, Bucarest a déjà baissé la TVA sur les produits alimentaires et les services touristiques de quinze points, la ramenant à 9 %. « Le plus important est de donner un message fondamental pour l’économie et la société, avait déclaré le premier ministre socialiste, Victor Ponta, le 19 juillet. Si on prend en compte la réduction pour les aliments, la TVA s’élèvera en moyenne à 16 %. »Le geste du gouvernement, destiné à bénéficier à la croissance, ne fait pas l’unanimité. Une première tentative pour faire passer ce code fiscal a déjà eu lieu le 24 juin. Le Parlement avait donné son feu vert. Mais le 17 juillet, le président libéral, Klaus Iohannis, a refusé de le promulguer loi et l’a renvoyé devant les députés. « Nous devons faire preuve d’une attitude équilibrée et rationnelle afin d’éviter des dysfonctionnements qu’il nous faudrait corriger par la suite, a justifié le chef de l’Etat.Le FMI sceptiqueM. Iohannis, qui doit gérer une cohabitation difficile avec son premier ministre socialiste depuis sa victoire à l’élection présidentielle de novembre 2014, n’est pas le seul à critiquer cette réforme. Le Fonds monétaire international (FMI) a conseillé à la Roumanie de revoir ses projets, « pour préserver des progrès durement acquis en matière de stabilité économique », a ainsi affirmé la représentation du Fonds dans le pays dans un communiqué rendu public le 4 août. Il n’est pas évident qu’un nouveau coup de pouce à la consommation financé par la dette soit souhaitable. La Roumanie a besoin de mesures qui favorisent l’investissement et d’une meilleure gestion des dépenses publiques et de l’utilisation des fonds de développement européens. »Sur le budget pour la période allant de 2007 à 2013, Bucarest a reçu 32 milliards d’euros de fonds de la Commission européenne. Mais, en l’absence de projets fiables pour utiliser cette manne, le pays n’a dépensé qu’un tiers de ce budget. Sur le budget 2014-2020, la Roumanie devrait bénéficier de 44 milliards d’euros de l’Union européenne (UE), mais le gouvernement a accumulé beaucoup de retard pour déposer à Bruxelles les projets attendus.Au-delà des défis économiques liés à la réforme fiscale se profile la bataille politique dans la perspective des élections législatives qui auront lieu en novembre 2016. D’une part, le premier ministre socialiste tente de relancer l’économie pour gagner du capital politique, d’autre part, le président libéral ne veut pas que le prochain gouvernement paie la note d’un relâchement fiscal controversé.Le pays sur des rails depuis 2000Souvent montrée du doigt comme le mouton noir de l’Europe en raison d’une corruption endémique, la Roumanie a réussi une performance économique. Après la chute de la dictature communiste en 1989 et la transition chaotique des années 1990, le pays s’est remis sur les rails à partir de 2000 lorsque Bucarest a entamé les négociations d’adhésion à l’UE. Mais la crise qui a touché l’économie mondiale en 2008 a interrompu cet élan.Confronté à un scénario à la grecque, le président de centre droit de l’époque – Traian Basescu – avait demandé à son gouvernement de mettre en œuvre une politique d’austérité. En 2010, du jour au lendemain, les fonctionnaires avaient vu leur traitement diminuer d’un quart et la TVA était passée de 19 % à 24 %, ce qui avait pénalisé la consommation. Plus de 200 000 emplois avaient été supprimés dans la fonction publique.« Une croissance économique exagérée et basée sur la consommation est vouée à s’effondrer, a rappelé l’ancien président Basescu le 16 août à propos de la réforme fiscale. Si le nouveau code passe, nous serons confrontés, en 2017, à la crise que nous avons déjà connu en 2010. » Lundi 24 août, le Parlement roumain décidera de la direction que prendront les finances du pays.Mirel Bran (Bucarest, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard Ancienne patronne d’Orange France, Delphine Ernotte-Cunci, 49 ans, succède à Rémy Pflimlin à la tête de France Télévisions, lundi 24 août. Voici des extraits de l’entretien qu’elle a accordé au Monde.Quelle est votre ambition pour France Télévisions ?Je veux en faire une entreprise audiovisuelle du XXIe siècle. Cela veut d’abord dire assurer les missions essentielles : proposer des programmes innovants et une information de service public, mais, au-delà, je veux en faire une entreprise qui n’ait pas seulement des supports numériques, mais qui soit un vrai groupe numérique.Face à la mondialisation et à l’essor d’Internet, qui abolit les frontières pour le contenu, il y a un vrai enjeu pour la télévision publique en France : nous risquons de souffrir d’avoir un territoire tout petit face à des géants américains qui amortissent leurs séries sur des millions de téléspectateurs. Il faut donc aider à la production des contenus exportables et être moteur dans la coproduction européenne. Je regardais jeudi soir sur Arte « The Team », une série polar danoise, allemande et belge. Il n’y a aucune raison que le secteur audiovisuel français ne devienne pas plus puissant.Faire une chaîne d’information publique est une de vos priorités. Quel sera son apport face à BFM-TV ou i-Télé ?Dans un monde qui est en train de se fragmenter, où beaucoup de téléspectateurs ne font plus confiance à ce qu’ils entendent, nous voulons une chaîne qui aille plus loin que donner l’information. Et qui permette de comprendre, d’exposer des points de vue différents, d’éclairer et de décrypter, au-delà de l’information brute et parfois brutale qu’on peut voir sur les chaînes en continu.Pourquoi avoir nommé numéro deux de l’information Germain Dagognet, de TF1, qui n’était pas le choix de votre directeur de l’information ?J’ai choisi de nommer Pascal Golomer directeur de l’info. C’est important pour la rédaction d’avoir pris l’un des leurs, qui est reconnu et qui est un bon manageur. C’est le point le plus important. Après, je n’ai jamais caché mon projet de faire une chaîne d’information. J’ai souhaité que ce projet soit intégré à la rédaction. J’ai vu pas mal de monde pour la direction de l’information, et Germain Dagognet m’a paru avoir une bonne expérience, notamment celle d’une chaîne d’information en continu, à LCI. Il sera une ressource utile pour réussir ce projet, sous la direction de Pascal Golomer.Certains pensent que votre présidence est marquée à gauche : le président du CSA est un ancien socialiste, vous avez choisi un ex-écologiste comme directeur de cabinet, Stéphane Sitbon Gomez… N’est-ce pas prêter le flanc à la critique en vue de 2017 ?Je suis une femme d’entreprise, pas une femme politique. Je n’ai aucun marquage. C’est d’ailleurs comme cela que j’ai défendu ma candidature. Et je crois que c’est aussi pour cela que le CSA m’a nommée : ma capacité à transformer une entreprise, dans un climat social apaisé. Quant à Stéphane Sitbon Gomez, je cherchais quelqu’un pour m’aider à relire mon projet et cela a été une rencontre. Il se trouve qu’il a un passé politique mais ce n’est pas cela qui m’a décidée.Lire l'intégralité de l'entretien :Delphine Ernotte : « Faire de France Télévisions un vrai groupe numérique »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Brice Pedroletti (Pékin, correspondant) L’inquiétant plongeon des places chinoises se poursuit. Lundi 24 août, la Bourse de Shanghaï a clôturé sur une chute de 8,49 %, à 3 209,905 points tandis que la Bourse de Shenzhen a terminé sur une chute de 7,7 % à 1 882,462 points. De son côté, celle de Tokyo enregistre un repli de 4,61 %, sa plus forte baisse quotidienne depuis juin 2013, tandis que les places européennes souffraient à l’ouverture lundi matin.Les places européennes suivaient la tendance, y compris le CAC 40, qui perdait à a mi-journée plus de 5 % après une chute de 6,57 % la semaine dernière, sa plus mauvaise performance hebdomadaire depuis décembre 2014.« Les marchés ont peur d’une nouvelle faiblesse de l’économie chinoise, d’une nouvelle baisse des prix des matières premières, des mesures à venir de la banque centrale chinoise et des conséquences que cela aura », explique Kit Juckes, économiste à la Société générale CIB, dans une note sur le sujet.Le nouvel accès de faiblesse des places de Shanghaï et de Shenzhen intervient alors que l’indice principal de la première a déjà perdu 11,54 % la semaine dernière, suite à la détérioration attendue et redoutée de l’indice manufacturier chinois PMI pour le mois d’août. Selon une estimation provisoire du cabinet Markit dévoilée vendredi 21 août par le groupe de presse Caixin, il devrait s’établir à 47,1 points, soit la pire performance depuis mars 2009, alors au plus fort de l’impact sur la Chine de la crise financière mondiale. Celle-ci avait été enrayée par un méga plan de relance, dont Pékin paie aujourd’hui les effets secondaires. L’indice PMI, qui indique une baisse de l’activité lorsqu’il passe sous la barre des 50 points, était déjà tombé 47,8 points en juillet.Cette dégringolade est d’autant plus inquiétante qu’elle intervient alors que les autorités chinoises multiplient les initiatives pour enrayer la spectaculaire débâcle des Bourses chinoise engagée depuis la mi-juin. Dimanche 23 août, Pékin a ainsi annoncé que le fonds de pension étatique serait désormais autorisé à investir jusqu’à 30 % de ses actifs nets dans des valeurs boursières. Ce gigantesque fonds serait doté, selon les médias officiels chinois, de 3 500 milliards de yuans (476,4 milliards d’euros) d’actifs fin 2014.Auparavant, il ne pouvait investir que dans les bons du Trésor et les dépôts en banque. La nouvelle directive lui permettra en outre d’investir dans les obligations convertibles, les contrats à terme et les projets d’infrastructures. Selon l’agence Chine nouvelle, la mesure devrait permettre au pays d’augmenter ses retours sur investissements afin de pouvoir faire face au vieillissement grandissant de sa population. Croissance en bernePour stopper la chute des Bourses, un organisme public, le CSF, avait déjà réalisé des achats massifs d’actions en juillet. De nouvelles actions sont aujourd’hui à l’étude, dans l’espoir de canaliser des liquidités vers l’économie et des marchés : la banque centrale pourrait de nouveau abaisser d’un demi point le ratio de réserves obligatoires imposé aux banques. Attendu d’ici à la fin du mois ou au début de septembre, cette décision pourrait libérer l’équivalent de 90 milliards d’euros en prêts nouvellement disponibles pour les entreprises chinoises.Selon les médias locaux, la banque centrale aura procédé à quatre reprises à des mesures d’assouplissement monétaire depuis novembre 2014 pour soutenir une croissance en berne – estimée par les autorités chinoises à 7 % pour l’année 2015, soit la plus faible performance en vingt-cinq ans. Nombre d’experts s’attendent toutefois à ce que la Chine rate cet objectif. Pékin a également permis il y a deux semaines une dévaluation modérée de sa monnaie.Pour l’instant, ces actions musclées semblent incapables de rassurer les investisseurs. Ils s’inquiètent du ralentissement de la croissance du pays, mais aussi de l’apparition de bulles spéculatives, à savoir, d’une surévaluation excessive des marchés, déconnectés de l’économie réelle.Grande vulnérabilité des pays émergentsLa dégringolade des Bourses chinoise a, sans surprise, contaminé celles de la région. Marchés, économistes, observateurs s’interrogent sur l’impact qu’aura le coup de frein chinois sur l’économie mondiale. Et surtout, sur les pays émergents, rendus vulnérables en raison de leur dépendance vis-à-vis des achats chinois de matières premières ou de la manne d’investissements en provenance de la seconde puissance économique mondiale.Le resserrement monétaire attendu aux Etats-Unis dès cet automne, tout comme la baisse continue des cours du pétrole et à la dévaluation du yuan, expose en effet les économies émergentes à des bourrasques aux effets possiblement dévastateurs pour certains.Dans une évaluation datée du 21 août, le centre de recherche TAC Economics, basé en France et spécialisé dans les analyses de risque-pays, s’intéresse au « coût caché », « en terme d’impact global de tout ce qui peut subvenir à l’économie chinoise » : celle-ci, notent ses experts, est devenue, au cours des dix dernières années, le premier marché d’exportation pour 44 pays – contre dix en 2004 – devant les Etats-Unis (31 pays) et l’Allemagne (21 pays). TAC Economics dresse ainsi la liste de huit pays au sujet desquels la plus grande prudence s’impose en cas de « perfect storm » (une combinaison de circonstances aggravantes) – dont la Russie, l’Indonésie et le Brésil.Le centre de recherche rappelle qu’il considère « le ralentissement structurel de la croissance économique chinoise comme le produit naturel et presque mécanique de l’évolution démographique, d’une réduction dans l’accumulation de capital et la croissance de l’investissement, et [de la fin] du rattrapage rapide des décennies précédentes ».Lire aussi :Chine : derrière le plongeon des marchés, la crise de l’économie réelleBrice Pedroletti (Pékin, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.08.2015 à 10h06 858 millions d’euros : c’est le montant du contrat remporté par un consortium piloté par Vinci pour la construction de deux sections de tunnel pour eaux pluviales et usées dans l’est de Londres, a annoncé l’entreprise lundi 24 août.Le contrat a été confié à deux filiales du groupe français de BTP, Vinci construction grands projets et Bachy Soletanche Ltd (respectivement à hauteur de 40 % et de 20 %), en groupement avec Costain (40 %), précise un communiqué. Il s’inscrit dans le cadre du Thames Tideway Tunnel, un important projet de renforcement et de modernisation du réseau d’égouts de la capitale britannique, qui prévoit la construction de 25 kilomètres de tunnels au total.Démarrage des travaux en 2016Le lot emporté par Vinci porte plus particulièrement sur la construction de deux sections de tunnel et sur la réalisation de cinq puits de grandes dimensions, mais aussi sur des travaux sur la Tamise, des structures de connexions avec le système existant de collecte des eaux et des lots électromécaniques.Une phase d’optimisation doit débuter « immédiatement » et le démarrage des travaux est prévu dans le courant de 2016, pour une livraison en 2023, précise Vinci. Pour les deux filiales de Vinci, ce projet est la suite du Lee Tunnel, un collecteur d’eaux pluviales et usées qu’elles construisent dans l’est de la capitale britannique depuis janvier 2010. 24.08.2015 à 06h47 • Mis à jour le24.08.2015 à 09h37 | Alexandre Piquard Elle a trouvé le temps long… Après six mois de campagne puis quatre mois de « tuilage » avec l’équipe en place, Delphine Ernotte-Cunci, 49 ans, ancienne patronne d’Orange France, succède à Rémy Pflimlin à la tête de France Télévisions, lundi 24 août. Elle a mis un premier pied dans son bureau samedi, mais la passation de pouvoir a lieu ce lundi, à 10 heures, lors d’une prise de parole devant cent cinquante cadres dirigeants de l’entreprise d’audiovisuel public.Son arrivée à France Télévisions a donné lieu à beaucoup d’articles et de commentaires, mais l’intéressée ne s’est jusqu’ici pas exprimée. Elle est attendue. Le choix du Conseil supérieur de l’audiovisuel de la nommer, le 23 avril, a suscité des contestations (deux plaintes et deux recours au Conseil d’Etat demeurent). Depuis, au cours des quatre derniers mois, elle a consulté en interne et en externe — avec le lot de rumeurs afférent — pour former son équipe, dont elle officialise l’organigramme ce lundi.On y trouve des recrues externes (Stéphane Sitbon-Gomez, ancien directeur de cabinet de l’écologiste Cécile Duflot ; Vincent Meslet, directeur de France 2, venu d’Arte ; Caroline Got, directrice de la stratégie et des programmes, issue du groupe TF1 et de France Télévisions ; ou Michel Field, directeur de France 5, ancien de LCI, Europe 1 et France Télévisions) et des promotions internes (dont Pascal Golomer, le directeur de l’information, remplaçant de Thierry Thuillier, ou Arnaud Lesaunier, le directeur des ressources humaines), ainsi que quelques confirmations de l’équipe précédente (Dana Hastier, directrice de France 3, ou Tiphaine de Raguenel, à France 4).Chaîne publique d’information en continuQuelques jours avant sa prise de fonction, une dernière nomination a créé des remous à la direction des rédactions de l’entreprise : celle de Germain Dagognet, ancien de TF1 et de LCI, souvent décrit comme homme de réseau. Il a été recruté comme numéro deux de l’information, alors que ce n’était pas le choix initial de Pascal Golomer. Le nouveau venu travaillera sous sa responsabilité et s’occupera du chantier de la chaîne publique d’information en continu que Delphine Ernotte veut lancer a depuis précisé son entourage. Un projet assez sensible, à deux ans de la présidentielle, mais central pour la nouvelle présidente, qui veut que cette chaîne soit lancée en septembre 2016 sur les supports numériques, et ensuite éventuellement sur un canal hertzien, ce qui n’est pas acquis.Delphine Ernotte a la chance — peut-être à double tranchant — de trouver un groupe qui se félicite ces derniers mois de ses bonnes audiences dans le domaine de l’information ou de la fiction. Mais plusieurs autres défis sont dans le projet de Delphine Ernotte : continuer la fusion des rédactions de France 2 et France 3 — une réforme déjà engagée, mais qui génère des oppositions en interne ; favoriser le dialogue social avec des « assises » de l’entreprise ; poursuivre le développement numérique ; faire de France Télévisions un fer de lance de la création audiovisuelle française, y compris à l’export. Tout en faisant face à des ressources publiques plutôt en baisse, ce qui suppose de faire encore des économies ou de trouver de nouvelles recettes, par la refonte de la redevance, la vente de droits de production ou la publicité. Delphine Ernotte se dit impatiente de prendre ses fonctions. Elle a de quoi s’occuper.@apiquardpiquard@lemonde.frRetrouvez l’entretien exclusif avec Delphine Ernotte-Cunci dans l’édition du Monde du mardi 25 août.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.08.2015 à 05h47 • Mis à jour le23.08.2015 à 08h04 Une explosion dans une usine de produits chimiques dans l’est de la Chine samedi soir a fait un mort et neuf blessés, tandis que 150 pompiers ont maîtrisé l’incendie dimanche 23 août, ont rapporté des médias d’Etat.Cet incident intervient dix jours après les explosions majeures survenues dans le port chinois de Tianjin (Nord-Est), qui ont causé la mort de 121 personnes et dévasté une partie de la ville.La déflagration s’est produite dans une usine située dans le district de Huantai, près de la ville de Zibo, dans la province du Shandong, selon l’agence officielle Chine nouvelle, qui cite des messages des services de sécurité de Zibo publiés sur le réseau social Sina Weibo.L’incendie a été éteint tôt dimanche, selon l’agence. Une enquête est en cours pour établir la cause de l’explosion. L’usine, une filiale du groupe chinois Runxing, fabrique des produits chimiques, notamment de l’adiponitrile, un combustible chimique utilisé pour la production du nylon, selon Xinhua.A Tianjin, le bilan est passé samedi de 116 à 121 morts, et 54 personnes sont toujours portées disparus, selon l’agence d’Etat Chine nouvelle. La catastrophe a dévasté le 12 août une section de la zone portuaire et des sites industriels ainsi que des complexes résidentiels environnants.Lire aussi :Neuf jours après les explosions de Tianjin, la peur et l’incertitude 22.08.2015 à 10h04 • Mis à jour le23.08.2015 à 12h36 | Bastien Bonnefous et Marie Charrel Il y a quelques semaines, en petit comité, François Hollande s’était amusé de la proximité, selon lui, entre Arnaud Montebourg et Yanis Varoufakis : « Varoufakis, c’est le Montebourg de Tsipras. ». Prédiction vérifiée alors que les deux anciens ministres des gouvernements français et grec vont se retrouver dimanche 23 août à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire) pour prononcer un réquisitoire commun contre l’austérité en Europe. Les deux hommes se sont vus fin juillet pour préparer l’événement, quand M. Montebourg est allé, avec sa compagne Aurélie Filippetti, rendre visite à M. Varoufakis et son épouse sur l’île d’Egine, où ces derniers possèdent une villa.Les ressemblances entre les deux quinquagénaires – 52 ans pour M. Montebourg, 54 ans pour M. Varoufakis – sont nombreuses. Depuis son renvoi il y a un an du gouvernement Valls pour le premier, et la démission du second du gouvernement Tsipras au lendemain du référendum grec, le 6 juillet, ils sont l’un et l’autre en rupture idéologique avec leur propre camp politique. Spécialiste de la théorie des jeux, aux vues économiques plutôt keynésiennes, M. Varoufakis se définit lui-même comme un « marxiste irrégulier ». Excellent théoricien, l’ancien ministre des finances grec est en revanche peu doué pour fédérer une force politique autour de lui et faire des compromis.Brillants autant qu’égocentriquesCe portrait rappelle celui de M. Montebourg qui a lui aussi toujours peiné à construire durablement un courant au sein du PS. Aujourd’hui encore, s’il est proche des « frondeurs », ceux-ci, notamment à l’aile gauche du parti, refusent d’en faire leur leader. Pas assez « fiable », expliquent ces socialistes qui n’oublient pas que M. Montebourg, durant la primaire de 2011, a choisi M. Hollande contre Martine Aubry, puis a soutenu la nomination de Manuel Valls à Matignon en avril 2014.Chantre de la « démondialisation » en 2011, l’ancien ministre du redressement productif est arrivé en mai 2012 à Bercy avec une vision très critique des patrons et du monde économique. Depuis, il a évolué, est devenu lui-même chef d’entreprise et plaide pour le « génie » entrepreneurial et le « made in France ».Brillants autant qu’égocentriques, imprévisibles et volontiers provocateurs, MM. Montebourg et Varoufakis partagent une même critique des institutions européennes trop opaques selon eux. Pour le Français, les technocrates de Bruxelles sont des « connards » ; pour le Grec, « des hommes qui traitent les problèmes politiques comme s’ils se résumaient à des difficultés techniques, ce qui aboutit toujours à des solutions toxiques ».Comme M. Montebourg qui avait comparé Angela Merkel à Bismarck, M. Varoufakis dénonce la politique d’austérité et les obsessions budgétaires de la droite allemande et du « docteur Schäuble ». L’économiste rêve de créer un réseau européen des progressistes, au-delà des partis et autour d’un objectif : démocratiser les institutions de l’euro. Un projet qu’il devrait évoquer dimanche à Frangy et qui a tout pour séduire l’ancien avocat Montebourg, militant de la VIe République.Lire aussi :A gauche, la présidentielle a commencéMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Joël Morio RTL Matin veut continuer à faire la course en tête. Entre septembre 2014 et juin 2015, la matinale a rassemblé en moyenne 3 419 000 auditeurs entre 7 heures et 9 heures, selon Médiamétrie, en progression de 5 % par rapport à la même période entre 2013 et 2014. Christopher Baldelli, le président de la station, espère progresser encore au cours de cette saison, qui commence le 24 août avec celui qui en est le pilier depuis 2014, Yves Calvi.« Nous avons eu des gains d’audience tout au long de la saison, explique le patron de RTL. Je crois que cette matinale s’est bien installée avec les changements que nous y avons apportés. Sans se fixer d’audience, on n’exclut pas de le faire à nouveau, car il y a une marge de progression. » Quand on lui fait remarquer que les grèves ayant affecté Radio France – en particulier France Inter, son principal rival avec France Info – ont sans doute aidé RTL, Christopher Baldelli n’en démord pas : « Certes, il y a eu ces grèves sur le service public, mais il est très difficile d’en mesurer l’incidence en termes d’audience. Objectivement, notre performance a été bonne tout au long de l’année et s’est renforcée en raison d’auditeurs qui ont découvert la matinale et l’ont appréciée. »Pour le seul quart d’heure (à 7 h 50) où la station de la rue Bayard était distancée par France Inter, avec l’entretien de Léa Salamé, Christopher Baldelli a pris une mesure radicale : le remplacement de Jean-Michel Aphatie par Olivier Mazerolle pour l’interview politique. Un changement aux allures d’un retour vers le passé : M. Mazerolle (72 ans) ayant déjà occupé un tel poste à la fin des années 1990. « Nous avons estimé qu’il fallait non pas rajeunir notre offre, mais la renouveler. Après douze ans avec Jean-Michel Aphatie, nous étions à la fin du cycle. Nos auditeurs le connaissaient un peu trop et n’étaient, donc, plus nécessairement surpris par la façon qu’il avait d’interviewer les politiques », explique-t-il.SurpriseLa nomination d’Olivier Mazerolle a d’autant plus surpris que le patron de RTL avait lui-même reconnu le talent « incontestable » de Léa Salamé, n’excluant pas qu’elle serait peut-être un jour sur RTL. Or, ce transfert ne semble plus d’actualité à écouter le président de la station. « Nous n’avons jamais proposé à Léa Salamé de faire l’interview politique. Elle n’était pas notre choix. Notre premier choix était Olivier Mazerolle », précise-t-il, avant d’ajouter : « On entre dans le cycle de la présidentielle, qui va durer dix-huit mois. Il va être essentiel pour le débat démocratique et va demander de grandes qualités pour les journalistes qui vont l’animer, car ça sera un débat meurtrier. Nous avons privilégié des gens d’expérience, ce qui est, bien entendu, le cas d’Olivier Mazerolle qui garde une passion intacte pour la politique. »Certains ont pu voir néanmoins dans le retour d’Olivier Mazerolle une reprise en main politique de la station. Une analyse que Christopher Baldelli juge « non seulement inexacte, mais risible ». « Notre actionnaire RTL Group est une entreprise européenne, qui nous assure une pleine indépendance à l’égard de tous les courants politiques, quels qu’ils soient. RTL n’est pas partisan, c’est notre ligne éditoriale. Notre antenne n’est pas au service de la gauche, de la droite ou de je ne sais quelle tendance. Si nous sommes la première radio de France, et si nos auditeurs sont sans cesse plus nombreux, c’est qu’ils apprécient notre impartialité », martèle-t-il.Nouvelles rubriquesA la rentrée, les auditeurs de RTL retrouveront Eric Zemmour, qui a conservé son éditorial, malgré les polémiques suscitées par ses propos, qui lui ont valu d’être limogé d’i-Télé. Il alternera les quatre premiers jours de la semaine avec son compère Nicolas Domenach, avec qui il débattait sur la chaîne info. Autre nouvelle venue, Guillemette Faure, chroniqueuse à M Le magazine du Monde, occupera la case du vendredi. « Nous sommes une radio pluraliste, où nous acceptons volontiers que des courants politiques divers puissent s’exprimer. C’est le cas le soir dans “On refait le monde”, émission animée par Marc-Olivier Fogiel, un format qui a été largement copié et imité, ou encore le matin dans “On n’est pas forcément d’accord”. »Autres petits changements : l’apparition de deux nouvelles rubriques. « Les Inattendues », diffusée entre 7 heures et 7 h 15, où sera relatée une « histoire improbable, surprenante, qui n’a pas forcément sa place dans un journal classique, mais qui va faire parler et que l’on va retenir ». Elle sera tenue par Cyprien Cini, que l’on retrouvera également aux côtés de Stéphane Bern, le mardi à 11 h 15, dans « A la bonne heure », pour « Pas si Net », une revue de presse numérique. Rémi Sulmont présentera une heure plus tard une chronique où il anticipera l’actualité. Dans « RTL vous en parle déjà », le correspondant de RTL à New York pendant cinq ans exposera l’actualité de demain ou après-demain.« Cette année, nous allons garder la même offre et la renforcer. Nous cherchons à ce que notre audience ne vieillisse pas plus que la population française. Nous devons nous adresser à tout le monde. Nous n’avons pas l’obsession du rajeunissement ou du jeunisme », précise encore Christopher Baldelli.Joël MorioJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.08.2015 à 14h19 • Mis à jour le10.08.2015 à 14h32 Ils servent dans les cafés et les hôtels l’été, ils gèrent les remonte-pentes dans les stations de ski l’hiver. Les travailleurs saisonniers sont définis par l’administration comme ceux occupant des travaux qui sont normalement appelés à se répéter chaque année, à date à peu près fixe, en fonction du rythme des saisons ou des modes de vie collectifs, et qui sont effectués pour le compte d’une entreprise dont l’activité obéit aux mêmes variations.Si l’emploi à caractère saisonnier intéresse essentiellement l’agriculture, les industries agroalimentaires et le tourisme, il ne se limite pas à ces quelques secteurs. Reste que pour pouvoir être qualifiées de saisonnières, les variations d’activité doivent être régulières, prévisibles et cycliques. Ce critère permet de différencier le travail saisonnier de l’accroissement temporaire d’activité.Faire la distinction entre ces deux motifs de recours au contrat à durée déterminée (CDD) est essentielle car l’emploi saisonnier offre plus de souplesse à l’employeur : moins de contraintes s’agissant de la fixation du terme qui peut être imprécis (la fin de la saison), nul besoin de payer au saisonnier l’indemnité de précarité versée en principe à la fin d’un CDD (à l’exception de certains secteurs pour lesquels la convention collective en prévoit une) ou encore, de respecter un de délai de carence entre deux contrats.Une forme d’emploi en pleine expansionCette relative souplesse a entraîné un fort accroissement du nombre de travailleurs sous ce statut qui concerne essentiellement les jeunes, avec une forte proportion de femmes sur des métiers peu qualifiés. Un groupe de travail interministériel a été créé en début d’année pour aider les branches professionnelles à développer des politiques de formation pour leurs saisonniers Pour pallier une plus forte précarisation et des difficultés persistantes dans l’accès à la formation professionnelle notamment, le ministère du travail envisage donc de sécuriser les parcours. Un groupe de travail interministériel a été créé en début d’année 2015, avec pour objectif de lever les obstacles administratifs et d’aider les branches professionnelles à développer des politiques de formation pour leurs saisonniers. Ce groupe, qui devait faire des propositions concrètes avant l’été, notamment en matière de simplification administrative, a pris du retard. Ses préconisations sont donc attendues à l’automne.Deux nouveautés concernant les saisonniers ont néanmoins d’ores et déjà fait jour dans le projet de loi Rebsamen sur le dialogue social, dont la promulgation est toutefois retardée par un recours devant le Conseil constitutionnel.La première touche les entreprises qui, chaque année, reconduisent leurs contrats saisonniers. Jusqu’à présent, celles-ci étaient contraintes de solliciter l’autorisation de l’inspection du travail avant la fin du contrat de leurs saisonniers qui exercent un mandat de représentant du personnel. Elles n’auront désormais plus à le faire.Deuxième avancée : les contrats saisonniers comportant un terme précis devraient désormais pouvoir être renouvelés, non plus une mais deux fois.D’autres évolutions sont attendues, mais qui passeront peut-être par un accord interprofessionnel, les partenaires sociaux étant fortement incités à négocier, notamment sur ce sujet des saisonniers.Jeannie Crédoz Rosier, avocat associé chez Flichy Grangé Avocats Anne Eveno et Salvatore Aloïse (Rome, correspondance) Les préparatifs de mariage ont pris du temps mais le big bang qui en résulte est de taille en Italie. Après cinq ans de contacts et huit mois de pourparlers intenses, le russe VimpelCom et le chinois CK Hutchison ont annoncé, jeudi 6 août, avoir trouvé un accord pour fusionner leurs activités italiennes, respectivement Wind et 3 Italia. Si elle est menée à son terme, l’opération, qui revient à marier les actuels numéros trois et quatre du secteur dans la Péninsule, donnera naissance au premier groupe de télécommunications sur un marché italien arrivé à un nouveau point d’équilibre.Avec plus de 31 millions de clients dans la téléphonie mobile et 2,8 millions dans la téléphonie fixe, la nouvelle coentreprise devancera ses rivaux, l’ancien opérateur historique Telecom Italia et le britannique Vodafone. Elle pourra revendiquer une part de marché dans le mobile de 33,5 %, contre 32,3 % pour Telecom Italia et 27 % pour Vodafone. Telecom Italia, dont le français Vivendi est l’actionnaire de référence avec 14,9 % du capital, restera leader sur le marché des cartes SIM vendues sur abonnement (45,1 % contre 28,4 %).Une tendance européenneCette transaction illustre une tendance à l’œuvre en Europe, à savoir le passage du nombre d’opérateurs de quatre à trois par pays sous un double impératif : la convergence fixe-mobile et la course à la taille pour réduire la pression concurrentielle, restaurer les marges et faire face aux investissements nécessaires dans ce secteur très capitalistique. Avec seulement 10 % de part de marché, 3 Italia était un acteur trop petit et Wind, pénalisé par une dette de 10 milliards d’euros, peinait à se développer. Leur rapprochement fait donc sens pour faire pièce aux deux autres mastodontes du marché.Lire aussi :Mariages tous azimuts dans les télécoms européensAvec cette concentration, l’Italie prend un chemin déjà suivi par l’Allemagne, l’Autriche, l’Irlande et bientôt le Royaume-Uni. Dans ce contexte, la France se singularise. Après l’échec du rachat de Bouygues par Numericable-SFR en juin, le marché tricolore s’articule toujours autour de quatre acteurs. Mais pour de nombreux observateurs, ce statu quo ne devrait pas perdurer. Car en Italie, comme en France, les opérateurs doivent faire face à des plans d’investissements importants, alors même que leur situation financière s’est dégradée sous l’effet de la guerre des prix qu’ils se livrent. Ainsi la dette de Telecom Italia atteint 30 milliards d’euros.Quasi simultanément à l’annonce du mariage entre Wind et 3 Italia, Rome a présenté un programme de développement de l’Internet à haut débit avec des investissements de 12 milliards d’euros dont plus de la moitié de fonds publics. Mais il nécessitera la contribution des opérateurs privés. Vincent Bolloré, président du directoire de Vivendi a d’ailleurs été récemment reçu par le président du Conseil italien, Matteo Renzi.« Rationalisation »Les spécialistes s’accordent pour dire qu’une consolidation à trois opérateurs est favorable non pas à l’investissement en valeur, mais à une meilleure rationalisation de l’investissement. « Les conséquences de la disparition d’un acteur et de ses investissements peuvent être compensées par une accélération de ceux des groupes restants dans le déploiement des réseaux en fibre ou du haut débit mobile », dit Didier Pouillot, responsable secteur industrie des télécommunications à l’Institut de l’audiovisuel et des télécommunications en Europe (Idate).Reste la question de la conséquence sur les prix. En Italie, l’association nationale des consommateurs (UNC) a appelé les autorités de la concurrence italienne et européenne à enquêter sur une fusion qui, à ses yeux, risque de conduire à une trop forte concentration. Carlo Alberto Carnevale Maffé, professeur de stratégie d’entreprises de l’université Bocconi de Milan, interpellé par le quotidien Milano Finanza, est convaincu, au contraire, que « la réduction de la pression compétitive sera compensée par les bénéfices provenant de la rationalisation des infrastructures ». Pour l’heure, les consommateurs pourraient vite constater la fin de la guerre des prix. En Italie, les tarifs ont baissé de près de 16 % entre 2004 et 2014.Anne EvenoJournaliste au MondeSalvatore Aloïse (Rome, correspondance)Journaliste au Monde Sandrine Morel (Madrid, correspondance) Le Fonds monétaire international (FMI) a décidé de se rappeler aux bons souvenirs des Portugais à quelques mois des élections législatives qui auront lieu le 4 octobre. Dans un rapport publié le 6 août, il se félicite de l’amélioration des indicateurs économiques du pays mais émet des réserves quant au fort endettement du Portugal et appelle à de nouvelles réformes, laissant entendre que l’actuelle reprise reste fragile.« Les efforts pour réformer le marché du travail et améliorer l’efficacité du secteur public semblent être au point mort, » regrette le FMI, qui défend « un plus ample ajustement budgétaire », en particulier dans les domaines de la santé publique et des retraites, pourtant déjà largement mises à contribution par les précédentes politiques d’austérité.Faisant référence au prochain scrutin, le Fonds prévient qu’« il sera essentiel de redonner de l’élan aux réformes lorsqu’un gouvernement nouvellement élu sera formé. » Objectif : conserver la confiance des marchés. « Il est essentiel de maintenir la crédibilité pour assurer des conditions de financement favorables », ajoute l’ancien bailleur de fonds du Portugal.Cela fait plus d’un an qu’a pris fin le plan de sauvetage du pays. Entre 2010 et 2014, il avait été placé sous assistance par la « troïka » – FMI, Banque centrale européenne (BCE) et Commission de Bruxelles –, qui lui avait injecté 78 milliards d’euros de fonds en échange d’un sévère plan de rigueur. Considéré depuis comme le bon élève de l’Europe, Lisbonne était posé en exemple par l’Allemagne, la Commission européenne ou le FMI face à une Grèce refusant de mettre en œuvre des mesures d’austérité.Lire aussi :L’embarras du Portugal face à la fronde de TsiprasLa dette publique s’envoleNon seulement le Portugal a renoué avec la croissance – son produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,9 % en 2014 –, mais le taux de chômage s’est réduit à grande vitesse, passant de 17,5 % des actifs début 2013, à 11,9 % au deuxième trimestre 2015. Le déficit budgétaire a été diminué de plus de la moitié, chutant de 11,2 % du PIB en 2010 à 4,5 % en 2014. Les exportations ont bondi, le tourisme tire l’économie et les investissements repartent. Mais malgré ces bons résultats, le pays reste fragile, comme le laissait entendre l’ancien ministre grec de l’économie Yanis Varoufakis, lorsqu’il prédisait une contagion au Portugal en cas de sortie de la Grèce de la zone euro.Ces dernières années, la dette publique a explosé, passant de 83,6 % du PIB en 2010 à 130,2 % en 2014. Si l’on y ajoute la dette des entreprises publiques et privées et celle des familles, le montant total de l’endettement de l’économie portugaise s’élève à 402 % du PIB. Or, avec une croissance de 1,6 % prévue en 2015 et d’à peine plus en 2016 et 2017, il sera difficile de résorber ce passif qui laisse planer une menace sur l’économie.La chute de la Banque Espirito Santo en 2014, après des soupçons de fraude, a déjà fait craindre une rechute, Lisbonne ayant dû injecter 4,9 milliards d’euros dans cette institution qui fut la première banque du pays.Déjà quatre ans de sacrificeD’autre part, les mesures d’austérité du gouvernement de centre droit de Pedro Passos Coelho ont asphyxié la classe moyenne, dont le pouvoir d’achat a été réduit. La pression fiscale est passée en quatre ans de 33,4 % à 37,1 % du revenu brut, la TVA a augmenté à 23 %. Les primes ou bonus des fonctionnaires et des retraités ont été supprimés. Plus généralement, les salaires ont fortement baissé. Et l’emploi créé est souvent précaire. L’opposition socialiste a d’ailleurs accusé l’exécutif de « donner l’illusion » de créer des emplois, notamment en finançant des stages de courte durée.Après quatre ans d’austérité et de sacrifices, le résultat peut apparaître décevant alors que derrière la vigueur de la reprise interviennent un certain nombre de facteurs conjoncturels – comme la faiblesse de l’euro ou du prix du pétrole – et extérieurs – l’intervention en 2012 de la BCE sur le marché de la dette, permettant une baisse des taux et un regain de confiance des investisseurs.Le 4 octobre, il n’est pas dit que les Portugais plébiscitent la mise en œuvre de nouvelles réformes, comme celles préconisées par le FMI. Les sondages placent pour le moment le Parti socialiste en tête, mais sans majorité absolue.Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Sale temps pour les usines chinoises, prises en tenaille entre leurs propres surcapacités et la faiblesse de la demande mondiale. Selon les statistiques publiées, samedi 8 août, par les douanes chinoises, les exportations de la Chine au reste du monde ont chuté de 8,3 % en juillet, comparées au même mois de 2014, un recul bien plus net que le 1,5 % de baisse déjà enregistré en juin. De plus, les achats de la Chine à l’étranger chutent également, de 8,1 % sur un an, signe de la baisse du coût des matières premières, mais aussi de la morosité de sa propre demande.La faiblesse du marché intérieur accentue la pression sur Pékin, appelé à faire davantage pour stimuler l’économie après déjà quatre baisses des taux directeurs de la Banque centrale depuis le mois de novembre 2014, accompagnées d’une série de mesures de relance par l’investissement dans les infrastructures. La demande ne s’est pas stabilisée pour l’heure, comme l’illustrent les prix au sortir des usines et mines du pays, qui chutent de 5,4 % sur un an, un plus bas depuis octobre 2009 après quarante et un mois de déclin.Pour Julia Wang, économiste de la banque HSBC à Hongkong, ces données mettent en évidence les défis auxquels est exposé le commerce extérieur chinois et la réaction qu’elles imposeront aux autorités : « Nous anticipons une croissance restant davantage tirée par la demande intérieure au cours du second semestre. Nous prévoyons davantage d’assouplissement monétaire et fiscal sur les mois qui viennent. »Des entrepreneurs mécontentsLes mauvaises performances du commerce extérieur du premier exportateur de la planète constituent une autre épine, s’ajoutant notamment à un marché boursier qui peine à se stabiliser après un bond de 150 % jusqu’à la mi-juin suivi d’une dégringolade de 30 %, endiguée au prix d’un coûteux coup de pouce de l’Etat et des grandes banques du pays.Lire aussi :En Chine, le sauvetage des marchés boursiers a coûté 900 milliards de yuansLa Chine paye en partie l’appréciation du yuan, qui affecte la compétitivité de ses ventes à l’étranger, au profit par exemple de l’Asie du Sud-Est, même si la chaîne d’approvisionnement et l’expérience chinoises la protègent encore d’un basculement radical. Au cours du seul mois de juillet, le renminbi a gagné 1,9 % contre l’euro et 1,1 % contre le yen. La politique de Pékin visant à laisser sa monnaie s’apprécier face aux grandes devises afin d’appuyer la consommation intérieure suscite le mécontentement des entrepreneurs qui ont fondé leur modèle sur les exportations bon marché et se sentent abandonnés par le pouvoir. Les livraisons de la Chine aux trois plus importantes régions développées que sont les Etats-Unis, l’Union européenne et le Japon ont chuté de 7,8 % sur un an.Lire aussi :Le ralentissement chinois va peser sur le commerce mondialCes chiffres se traduisent de manière concrète, dans la province du Guangdong, dans le sud-est du pays, région souvent qualifiée d’usine du monde. Dans la cité-usine de Dongguan, des centaines d’ouvriers travaillant chez un fournisseur de Mattel, le leader américain du jouet, ont protesté du lundi 3 au jeudi 6 août, après avoir entendu dire que leur patron avait pris la fuite et que l’usine, gérée par un groupe de Hongkong, Ever Force, allait fermer. Ils exigeaient le paiement de trois mois de salaire. Les ouvriers, dont une vingtaine ont été détenus, ont expliqué à l’organisation de défense des droits des travailleurs China Labor Watch avoir tenté sans succès de saisir la presse locale et le syndicat officiel, le seul toléré en Chine.Pour mettre fin au conflit, outre la répression, l’administration de Dongguan s’est engagée à régler elle-même 90 % des salaires. Indication du lien direct qui existe entre ralentissement économique et hausse du mécontentement social, une autre association, China Labour Bulletin, relève 1 223 grèves et autres formes de protestation de travailleurs sur les six premiers mois de l’année 2015, tandis qu’elle en constatait 437 sur la même période en 2014.Alors que les dirigeants chinois planchent actuellement sur la rédaction du treizième plan quinquennal, qui donnera les grandes orientations pour la deuxième économie de la planète de 2016 à 2020, l’économie chinoise traverse une difficile phase d’adaptation et est en attente d’une ligne directrice afin d’accompagner ce changement.Le marasme de l’industrie lourdeEn novembre 2013, un an après son arrivée à la tête du Parti communiste, Xi Jinping s’était engagé en particulier à accélérer la réforme des entreprises d’Etat. A part la campagne anticorruption au cours de laquelle sont tombés nombre de dirigeants de groupes étatiques, surtout issus de factions opposées au président, et la fusion de deux constructeurs de trains, l’appareil industriel aux mains de Pékin n’a pour l’heure pas subi de grands changements sous M. Xi. Sa capacité à moderniser cet outil demeure un point d’interrogation majeur.L’industrie lourde, pilier historique, est également en plein marasme. La crise qu’a traversée le marché immobilier chinois et le ralentissement du PIB ont placé les hauts-fourneaux dans l’impasse. Les officiels locaux doivent à tout prix maintenir le niveau de l’emploi, tout en faisant fermer les centrales au charbon et usines de sidérurgie trop polluantes, à l’heure où la qualité de l’air est devenue une préoccupation majeure.Pour tenter de se débarrasser de ses inventaires, la métallurgie chinoise brade les prix, de sorte que ce secteur d’exportation est l’un des rares à progresser. La Chine produit la moitié de l’acier de la planète et exporte l’équivalent de l’ensemble de la production du Japon, deuxième acteur mondial.La Commission européenne a ouvert en mai une enquête pour établir si la Chine vend son métal à perte. Aux Etats-Unis, les producteurs effectuent un lobbying intense auprès du gouvernement afin qu’il impose de nouvelles taxes douanières sur le fer chinois, alors que certaines pièces sont déjà visées. En Afrique du Sud, la branche locale d’ArcelorMittal soutient auprès des autorités que les concurrents chinois livrent à des coûts inférieurs de 25 % aux leurs et mettent en danger l’industrie locale. Les ventes de métal de la Chine à l’étranger ont gagné 9,5 % en juillet après déjà 27 % de progression sur les six premiers mois de l’année, mais cette performance a désormais un coût diplomatique.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel Est-ce l’effet de la torpeur estivale ? Ou bien l’absence de Yanis Varoufakis, le turbulent ex-ministre grec des finances, remplacé par le discret Euclide Tsakalotos à la table des négociations ? Ces derniers jours, les discussions entre Athènes et ses créanciers ont progressé à un rythme soutenu, dans une ambiance apaisée. Pour ne pas dire optimiste.De fait, les deux parties s’entendent pour dire qu’un accord sur le troisième plan d’aide à la Grèce, de 86 milliards d’euros, pourrait être conclu le lundi 10 août au soir ou le mardi 11 dans la matinée.Les tractations sont « dans la dernière ligne droite », indiquait samedi Georges Stathakis, le ministre grec de l’économie, en écho aux propos encourageants tenus par le premier ministre, Alexis Tsipras, deux jours plus tôt. De son côté, une source européenne confie au Monde : « Tout le monde a travaillé d’arrache-pied et en bonne entente pour que le calendrier soit tenu, les progrès sont indiscutables. »Lire sur Les Décodeurs :Et le Parlement grec adopta un neuvième plan d’austérité en 6 ansBoucler le compromis avant le 20 aoûtVoilà qui tranche avec l’atmosphère houleuse des deux derniers mois, où les volte-face du gouvernement Tsipras et les réticences de certains partenaires européens laissaient craindre une sortie grecque de la zone euro. Le calendrier reste malgré tout très serré. Les autorités hellènes et leurs créanciers, la Banque centrale européenne (BCE), le Fonds monétaire international (FMI), la Commission européenne et le Mécanisme européen de stabilité (MES), doivent en effet boucler le compromis avant le 20 août, afin qu’Athènes puisse toucher une première tranche du plan d’aide – soit 25 milliards d’euros, dont 10 pour recapitaliser les banques – ou, a minima, bénéficier d’un nouveau prêt-relais. Ce jour-là, le pays doit en effet rembourser à la BCE 3,5 milliards d’euros d’obligations arrivant à échéance. Sans aide, le pays risque donc un défaut de paiement, cette fois bien plus grave que le non-paiement des 1,5 milliard d’euros dus au FMI le 30 juin (et depuis remboursés).Dans le scénario idéal, Athènes et ses partenaires tomberont d’accord d’ici à mardi sur le détail et le calendrier des réformes que la Grèce adoptera en échange de l’aide. Le projet de mémorandum encadrant le déblocage du nouveau prêt, ainsi qu’une salve « d’actions prioritaires » – c’est-à-dire de nouvelles réformes et de coupes budgétaires –, pourraient ainsi être adoptés jeudi 13 août par le Parlement grec, en théorie en vacances, mais qui reprendrait séance pour l’occasion. « S’il ne vote pas les mesures prioritaires dès cette semaine, les Allemands, les Finlandais, les Néerlandais auront beaucoup de mal à accepter l’accord », précise une source européenne.Dans la foulée, les ministres des finances de la zone euro (l’Eurogroupe) tiendraient une conférence téléphonique vendredi 14 août pour acter l’accord, qui serait ensuite validé par les Parlements nationaux devant être consultés en la matière – c’est notamment le cas, donc, en Finlande, aux Pays-Bas et en Allemagne. Une première enveloppe de l’aide serait alors versée, juste à temps pour l’échéance du 20 août.Besoin de recapitalisation rapideEn cas d’échec ou de retard dans le processus, la Grèce pourrait se voir accorder un nouveau prêt-relais du MES, comme celui de 7 milliards d’euros déjà accordé en juillet. Une option défendue par les responsables allemands, souvent prompts à doucher les espoirs d’accords rapides dans le dossier grec, et doutant de la capacité d’Athènes à appliquer les réformes promises. « Un nouveau crédit-relais vaut mieux qu’un programme mal conçu », a ainsi déclaré, vendredi 7 août, une source du ministère allemand des finances au quotidien Süddeutsche Zeitung.Tenant d’une ligne dure envers Athènes, le ministre finlandais des affaires étrangères, l’eurosceptique Timo Soini, a pour sa part annoncé samedi 8 août à Reuters que son pays pourrait « rester à l’écart d’un troisième programme d’aide ». Un rejet du plan par le Parlement finlandais n’empêcherait néanmoins pas son adoption.De son côté, en Grèce, la gauche radicale de Syriza ne veut pas entendre parler d’un nouveau prêt-relais. Tout comme la BCE. Car le temps presse : les banques grecques, mises à mal par le retournement de la conjoncture et l’explosion des créances douteuses, ont besoin d’une recapitalisation rapide.Des rumeurs ont un temps laissé penser que de l’argent frais pourrait être injecté dans le capital des banques dès cet été. Mais une telle option semble peu probable avant que la revue de la qualité des actifs des banques (l’AQR) et les tests de résistance ne soient achevés. Menés par le superviseur bancaire unique européen et la Banque de Grèce, ces examens permettront de connaître l’état de santé exact des établissements et leurs besoins en capitaux. Leurs résultats seront connus à l’automne. D’ici là, le système bancaire restera sous contrôle des capitaux, mesure instaurée le 29 juin pour ralentir la fuite des dépôts.Si peu de détails sur le contenu du mémorandum ont filtré, les discussions de samedi, qui ont duré plus de six heures, se sont concentrées sur les « actions prioritaires », selon nos informations. La question de la niche fiscale des agriculteurs était sur le point d’être réglée, tandis qu’un accord aurait été trouvé sur la réforme des retraites et sur le fonds de privatisation de 50 milliards d’euros, dont le fonctionnement se rapprocherait de celui du fonds souverain norvégien. Ce qui fait dire à notre source : « Le marathon était intense, mais il est enfin sur le point de s’achever. »Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicole Vulser (A Madrid) Peu d’accessoires portés par tous les pauvres des favelas deviennent un jour des produits de mode recherchés jusque chez Colette à Paris. Les tongs Havaianas constituent une exception emblématique. Créées en 1962 et inspirées des zoris – les traditionnelles sandales japonaises –, ces claquettes en caoutchouc de synthèse se vendent toujours comme des petits pains, encore majoritairement (à plus de 79 %) dans leur pays de naissance, au Brésil, où 200 millions de paires se sont écoulées sur les 252 millions commercialisées en 2014. Bien loin devant son principal concurrent national, Ipanema (filiale de Grendene).Havaianas représente aujourd’hui la moitié du chiffre d’affaires de sa maison mère, Alpargatas (qui a réalisé, en 2014, 964 millions d’euros de ventes), et près des trois quarts de son bénéfice net, précise Eno Polo, le président Europe d’Alpargatas. Coté à Sao Paulo (Brésil) depuis 1907 et désormais détenu par l’énorme groupe familial de BTP Camargo Corréa, Alpargatas est aussi spécialisée dans la mode de plage (Osklen) et les chaussures de sport (Tooper, Rainha et les licences Timberland et Mizuno pour l’Amérique du Sud). Havaianas a pourtant bien failli disparaître dans les années 1980, quand l’inflation galopait au Brésil à des rythmes vertigineux de plus de 100 % par mois. Par décret, Brasilia avait intégré les tongs de la marque à la liste des produits de première nécessité. Si bien qu’au même titre que le riz ou les bananes, leur prix avait été bloqué…Histoire ancienne. Aujourd’hui, la marque est distribuée dans 550 magasins disséminés dans une centaine de pays. Pendant trente ans, une unique version était commercialisée, avec des brides bleues et une semelle blanc et bleu. Chaque saison apporte désormais son lot d’une centaine de nouveaux modèles et de coloris, imprimés ou unis. Mais aussi des collections limitées, signées tour à tour par Paul & Joe, Missoni, Paul Smith ou ornées de cristaux Swarovski… Depuis une décennie, le groupe ne ménage pas sa peine pour chausser toutes les célébrités de la planète et devenir, selon Angela Missoni, de la maison italienne, « le must-have le plus abordable du moment ». Un accessoire de mode qui ne se porte plus seulement à la plage, mais aussi en ville ou dans des soirées chics.Forte rentabilitéSi, au Brésil, les tongs les plus vendues restent les meilleur marché (en moyenne 3 euros la paire), en Europe, elles sont commercialisées quatre à cinq fois plus cher. Celles qui arborent le petit drapeau brésilien y font un malheur (près d’un tiers des ventes). Toutes sont et resteront fabriquées au Brésil, soit dans l’usine historique de Campina Grande, dans l’Etat de Paraiba (Nordeste), soit à Montes Claros, dans le nouveau site implanté dans la région du Minas Gerais (Sud). Les composants de ces tongs restent un secret digne de Coca-Cola ou du Chanel No 5. Le groupe se borne à vanter le fait que pied n’y glisse jamais et que le caoutchouc de synthèse utilisé permet d’éviter les vilaines odeurs.Très économiques à fabriquer, ces tongs génèrent une forte rentabilité, assez comparable, par exemple, à celle de Nike. « Depuis 2010, nous avons augmenté les ventes de 25 % en moyenne chaque année en Europe », se félicite Eno Polo, cet énergique patron de 48 ans, basé à Madrid, qui parle aussi bien français, anglais, italien qu’espagnol ou kiswahili après avoir étudié au Kenya, au Texas et à Milan. Le Vieux Continent reste le second marché d’Havaianas après le Brésil. Si les Italiens y sont les principaux clients, ils sont suivis de près par les Anglais – qui « raffolent des tongs et sortent leur barbecue ou leur voiture décapotable dès le premier rayon de soleil », explique le PDG Europe. En nombre de paires détenues par habitant, ce sont toutefois les Portugais qui arrivent en tête.« La difficulté en Europe vient de la saisonnalité des ventes, puisque 66 % du chiffre d’affaires est réalisé entre le 1er juin et le 31 août », explique M. Polo. Sur les 127 points de vente du Vieux Continent, une centaine est fermée chaque année une fois la période estivale passée. Qu’à cela ne tienne, M. Polo compte « doubler le chiffre d’affaires réalisé en Europe d’ici à 2020 » et mise aussi sur le fort potentiel de l’Afrique. La nouvelle ligne de vêtements de plage de la marque (paréos, maillots de bain…) sera aussi tout doucement exportée. Les turbulences économiques que traverse le Brésil ne sont malgré tout guère favorables au groupe, puisque la maison mère achète en dollars et l’actuelle parité avec le real pèse dans les comptes. Même si les résultats du premier trimestre 2015 sont toujours en hausse et en ligne avec les prévisions, M. Polo redoute un ralentissement des investissements, notamment dans la recherche et le développement. Il rêve de pouvoir proposer un jour des tongs dont la température serait toujours constante, pour bénéficier d’une impression de fraîcheur sous les pieds malgré les ardents rayons du soleil.Nicole Vulser (A Madrid)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Les coups pleuvent au monastère Shaolin, célèbre pour ses maîtres en kung-fu. Son directeur, Shi Yongxin, bien joufflu pour un expert en arts martiaux, est accusé d’avoir troqué le bouddhisme zen pour des préceptes dignes d’une multinationale et d’avoir tourné cet empire à son profit personnel.Un mystérieux dénonciateur, dont le téléphone ne répond pas, accuse le « moine PDG » d’avoir détourné quelques millions, notamment en se faisant « rembourser avec de faux reçus ». Il prétend également que Shi Yongxin, qui en tant que religieux a fait le vœu d’une vie chaste, est père de plusieurs enfants avec au moins deux maîtresses.Le raffinement des détails saupoudrés par cet anonyme qui prétend être un ancien moine lui-même n’en finit plus d’agiter la Toile. Une des deux femmes aurait conservé des préservatifs usagés pour appuyer la thèse d’une relation, tandis qu’une autre est une nonne, qui apparaît en photo dans sa robe monastique, bébé dans les bras. L’accusateur utilise le pseudonyme Shi Zhengyi, c’est-à-dire le même nom que le patron de Shaolin suivi du prénom « justicier ».La rumeur d’une fuiteCes allégations tombent au plus mal. La campagne menée par le président Xi Jinping contre la corruption a toujours cours et il est de bon ton de pouvoir prouver la pureté de ses comptes comme de ses mœurs. La direction du monastère crie à la diffamation. Le bureau local des affaires religieuses a ouvert une enquête ; il est sous pression à l’heure où il convient de tenir son fief en bon ordre et alors que la très officielle Association bouddhiste de Chine a regretté que l’affaire ait déjà « affecté l’image et la réputation du bouddhisme chinois ».Shi Yongxin, titulaire d’un MBA, a suscité la controverse à mesure qu’il a poussé le développement d’infrastructures touristiques autour du monastère, situé dans les collines de la province du Henan, et incité à ouvrir toujours plus d’écoles de kung-fu à l’étranger. En 2006, on lui reprochait déjà d’avoir accepté des mains du gouvernement local une belle auto à 150 000 euros pour sa contribution à l’attractivité touristique de la région. En outre, Shaolin a annoncé en mars la construction en Australie d’un complexe doté d’un sanctuaire de méditation et de pratique du kung-fu mais aussi d’un hôtel de 500 chambres et d’un golf 27 trous. Le tout pour 255 millions d’euros.Proche de Shi Yongxin, le directeur général de l’une des sociétés constituant cet empire, la Compagnie de gestion des actifs intangibles de Shaolin, Qian Daliang, fustige l’accusateur de l’ombre. « Ces rumeurs sont réellement destructrices. Le lanceur d’alerte a une fausse identité et de fausses preuves mais il s’en prend à une personne et à une organisation réelles. Cet homme n’existe pas, telle est la vérité ! », dit-il au Monde par téléphone.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Delcas (Bogota, correspondante) La crise vénézuélienne va-t-elle virer au drame humanitaire ? Le risque existe, répond un récent rapport de l’organisation International Crisis Group (ICJ). Intitulé « Venezuela : un désastre qui n’a rien de naturel » (« An Unnatural Disaster »), le document décrit la détérioration de la situation économique et la dégradation du climat politique, alors que démarre la campagne électorale pour les législatives du 6 décembre prochain. L’ICJ s’inquiète du risque de dérapage. Et appelle les pays voisins à se mobiliser pour éviter « une tragédie » au pays de la révolution bolivarienne.Sur fond d’inflation galopante et de pénuries récurrentes, les files d’attente devant les supermarchés et les pharmacies alimentent les tensions. L’exaspération des consommateurs vénézuéliens tourne sporadiquement à la violence. L’observatoire des conflits sociaux a ainsi recensé 56 cas de pillage depuis le début de l’année et quelque 500 manifestations de mécontentement. Les réseaux sociaux sont envahis d’images d’étalages vides. Et de vidéos d’empoignades, filmées à l’occasion d’un arrivage de viande ou de lait.« Cinquième colonne des Etats-Unis »Vendredi 31 juillet, un homme a été tué par balle aux cours d’une échauffourée dans la ville de San Felix, dans le sud du pays où plusieurs magasins ont été dévalisés. La police est intervenue. De source officielle, soixante personnes ont été arrêtées. Le président Nicolas Maduro accuse l’opposition, « cinquième colonne des Etats-Unis », d’avoir organisé l’incident. Et de chercher le chaos. Trois ans après la mort de Hugo Chavez (1999-2013), M. Maduro n’a d’autre discours que celui de son mentor, ni d’autre politique.La semaine dernière également, le gouvernement a donné ordre à l’armée d’occuper un centre de distribution d’aliments à La Yaguara, dans l’ouest de Caracas, pour y construire à terme 70 000 m2 de logements sociaux. La mesure se veut populaire, à quatre mois des élections. Mais l’expropriation des entrepôts, utilisés par des entreprises telles que Polar (la première compagnie alimentaire vénézuélienne) et Nestlé, pourrait perturber encore l’approvisionnement de la capitale.La table de l’unité démocratique (MUD) qui réunit les principaux partis d’opposition dénonce l’incompétence et la gabegie du gouvernement, la corruption qui règne à tous les échelons. La MUD a appelé à une grande manifestation « contre la faim et l’insécurité », pour samedi 8 août.« Faim ? Non, admet Gisela, une opposante de 38 ans. Il manque plein de trucs dans les magasins, mais tous nos placards sont remplis de provisions. Le vrai problème, ce sont les médicaments. Et l’incertitude. » Les pénuries d’aliments masquent au quotidien la gravité de la situation sanitaire. Les hôpitaux et les centres de santé manquent de matériel, les pharmacies de tout. Trop souvent, malades et femmes enceintes errent d’un hôpital à l’autre avant de trouver une place. La santé, fleuron des belles années de la révolution bolivarienne, est, elle aussi, dans le rouge.Délinquance recordFaim ? « Pas encore », répondent les économistes que l’épuisement des réserves monétaires et des stocks de nourritures inquiètent. Les réserves internationales ont fondu de 9 milliards de dollars depuis le début de l’année. Le PIB devrait, lui, chuter de 7 % selon le FMI. Douzième producteur de pétrole, le Venezuela importe plus de 70 % des aliments qu’il consomme. C’est dire si les politiques lancées par Hugo Chavez ont échoué à limiter la dépendance du pays, et si la chute du prix du baril inquiète.« Il manque plein de trucs dans les magasins, mais tous nos placards sont remplis de provisions. Le vrai problème, ce sont les médicaments. Et l’incertitude »Dans les sondages, le coût de la vie et la crainte de manquer ont déplacé l’insécurité au rang des grands problèmes. La délinquance continue pourtant de battre des records. Le taux d’homicides (56 pour 100 000 habitants selon les chiffres officiels, 82 pour 100 000, selon l’Observatoire vénézuélien de la violence), fait du Venezuela le deuxième pays le plus violent au monde après le petit Honduras.Pour la première fois en seize ans, l’opposition part favorite pour le scrutin législatif du 6 décembre. Mais, discréditée par ses divisions, la MUD peine encore à convaincre les déçus du chavisme. Le gouvernement en place brandit la menace de la violence, en cas de défaite.Mercredi 5 août, l’épouse de Nicolas Maduro, Cilia Flores a fait officiellement acte de candidature à l’Assemblée nationale. Le Conseil national électoral a refusé d’enregistrer les candidatures de personnalités d’opposition ayant fait l’objet de sanctions administratives. C’est notamment le cas de l’ex-parlementaire Maria Corina Machado, une des dirigeantes les plus radicales de la MUD, interdite de fonction publique pour douze ans.A Washington, le département d’Etat a demandé mercredi la levée de ces mesures visant les candidats d’opposition. Et réclamé la présence d’observateurs étrangers le 6 décembre. La ministre des relations extérieures a dénoncé cette nouvelle « ingérence » des Etats-Unis. Le président Nicolas Maduro l’a dit : « Personne ne surveille, ni ne surveillera le Venezuela. »Marie Delcas (Bogota, correspondante)Journaliste au Monde Pierre Jullien Pour Le Petit Larousse, le mot désigne, dans le monde de l'assurance, une « réduction de la prime d'assurance automobile accordée aux assurés qui n'ont pas eu d'accident ». A « bonus » est souvent associé le « malus »... système par « lequel le montant de la prime est en rapport avec le taux d'accidents précédemment enregistré », explique Petit Robert, un système dont les chefs d'entreprise n'ont, semble-t-il, retenu que le premier terme.Le président du Medef, Pierre Gattaz, défendait, le 17 juin, la possibilité que le patron de la Fnac, Alexandre Bompard, touche 11,6 millions d'euros, grâce à des actions qui lui avaient été attribuées dans le cadre d'un plan de performance : M. Bompard « a redressé la Fnac, et bien bravo, il a droit à un bonus, à quelque chose ». Une expression qui sonne comme « un petit quelque chose »...De son côté, quelques mois plus tôt, en mars, le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, avait affirmé devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale que « rien n'empêche des actionnaires de récompenser un dirigeant avec un bonus exceptionnel s'ils considèrent qu'il a bien travaillé (...) mais dans certaines situations, je pense qu'on devrait adopter d'autres comportements ».Les députés français ne l'ont pas contrarié en limitant, le 11 juin 2015, le dispositif des « retraites chapeaux » pour les grands patrons, en interdisant le rachat d'années d'ancienneté au moment de leur prise de poste, pratique faisant partie du « golden hello » que l'on peut traduire par bonus de bienvenue.Avec la crise le bonus est devenu l’incarnation du mal absoluIl est vrai qu'avec la crise, signalent David Abiker et Evariste Lefeuvre (Dictionnaire posthume de la finance, Eyrolles, 2009), « le bonus est devenu l'incarnation du mal absolu, surtout quand des institutions en quasi-faillite ont décidé de les servir malgré tout à leurs dirigeants ».Au Royaume-Uni, en vertu de nouvelles directives annoncées le 23 juin par l'Autorité de régulation prudentielle (PRA) et par l'Autorité de conduite financière (FCA), les banques britanniques pourront récupérer les bonus de leurs dirigeants jusqu'à dix ans après leur versement en cas d'entorses aux bonnes règles, lorsqu'elles concernent de hauts dirigeants reconnus responsables d'écarts de conduite ayant entraîné des dommages pour la banque et le système financier. Une mesure destinée à décourager la prise de risque excessive.Avec toutes ces sommes, on est bien loin du modeste « cadeau Bonux »...Au sens économique, le Centre national de ressources textuelles et lexicales définit le mot comme une « rémunération supplémentaire représentant une participation aux bénéfices de l'entreprise et récompensant certains mérites, services, etc.) ».Le mot est emprunté au latin bonus (« bon », « bien »). Comme quoi, d'un point de vue étymologique, l'argent fait bien le bonheur.Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Confrontée ces deux derniers mois à la chute de ses marchés boursiers, la Chine a employé les grands moyens. Le coût de cette opération de sauvetage n’a pas été dévoilé et est en perpétuelle évolution mais, selon une estimation de la banque Goldman Sachs, il représenterait entre 860 et 900 milliards de yuans, soit de 127 à 133 milliards d’euros.Les internautes, tournant en dérision le besoin pour le Parti communiste chinois (PCC) de voler au secours de la Bourse, parlent de la « guojia dui », « l’équipe nationale », pour décrire l’effort du gouvernement chinois et des grandes banques du pays, dont l’Etat est le principal actionnaire.Selon le Wall Street Journal, le premier ministre, Li Keqiang, s’est agacé, lors d’une réunion le 4 juillet à Pékin, que les officiels en charge de la finance n’aient pas anticipé le retournement boursier. Le principal indice de Shanghaï avait grimpé de 150 % sur l’année courant jusqu’au 12 juin, avant de perdre 30 % en trois semaines. Il aurait alors ordonné « des mesures fortes pour sauver le marché ». Lire aussi :Les gagnants et les perdants du ralentissement chinoisChasse aux spéculateursLe gouverneur de la banque centrale, Zhou Xiaochuan, et le ministre des finances, Lou Jiwei, ont tous deux argué qu’un tel déploiement irait à l’encontre des efforts visant à céder au marché un plus grand rôle dans l’économie. Des arguments qui n’ont pas convaincu Pékin : inquiet du risque de contagion à l’économie réelle, le premier ministre a fait approuver son plan par le puissant secrétaire du PCC et président de la République populaire, Xi Jinping.Les grandes maisons de courtage ont donc toutes été invitées à investir dans un fonds préexistant mais peu connu jusqu’alors, China Securities Finance Corporation (CSF), désormais chargé de faire le beau temps sur les deux places de Chine continentale, Shanghaï et Shenzhen. Toutes les grandes banques chinoises ont pour leur part été sollicitées pour apporter une partie des financements nécessaires au CSF, qui a également reçu l’appui de la Banque populaire de Chine, l’établissement central.En parallèle, Pékin s’est lancé dans une chasse aux investisseurs pratiquant la spéculation à la baisse, attitude qualifiée de « malicieuse ». La Commission de régulation boursière de Chine a suspendu trente comptes de trading, dont un sur la Bourse de Shenzhen géré par le hedge fund Citadel, basé à Chicago. Elle s’intéresse également aux stratégies de trading à haute fréquence, gérées par les seuls algorithmes informatiques.Stabilisation inachevéePour l’heure, les résultats de cette politique restent mitigés. Certes la dégringolade a été endiguée. Mais à quel prix ? Sur le mois écoulé, entre le plus bas du 8 juillet et l’ouverture de la séance de vendredi 7 août, l’indice Composite de Shanghaï a repris 5,5 %. Ce sont désormais les spéculations sur l’attitude à venir du CSF qui guident le moral du marché. Le 27 juillet, Shanghaï s’effondrait de 8,5 % en une seule séance, car les traders s’interrogeaient sur un possible retrait progressif du fonds de soutien.Vendredi 7 août, la hausse était portée par un article de l’agence Bloomberg selon lequel China Securities Finance cherche à accéder à 2 000 milliards de yuans supplémentaires (295 milliards d’euros). Ce financement s’inscrirait en complément des 3 000 milliards de yuans (442 milliards d’euros) déjà à la disposition du CSF en cas de rechute, montant dont il convient de déduire les 900 milliards déjà déboursés selon l’estimation de Goldman Sachs.Dans sa note, la banque d’affaires juge comme beaucoup peu probable que « l’équipe nationale » reprenne, à court terme, la mise qu’elle a injectée sur le marché, car la situation n’est pas stabilisée et le gouvernement n’a pas un besoin urgent de ces fonds. S’il devait retirer sa mise, l’Etat risquerait de faire vaciller de nouveau l’édifice.Pour l’heure, les petits investisseurs ne semblent pas pleinement rassurés. Selon le régulateur, 75 millions de citoyens chinois tenaient un compte boursier à la fin juin. Ils n’étaient plus que 51 millions à l’issue du mois de juillet.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Déjà très contrôlé, l’Internet chinois pourrait le devenir plus encore avec la présence d’agents de police au sein des groupes opérant les sites les plus populaires du pays. Et ce alors que la présidence de Xi Jinping accroît la censure sur ceux qui peuvent être source d’agitation – universitaires ou avocats, organisations non gouvernementales – et sur les plates-formes façonnant l’opinion publique, en premier lieu le Web et la presse.Lire aussi :Un avocat chinois menacé de 20 ans de prison pour des tweetsL’agence officielle Chine nouvelle, citant une récente conférence du ministère de la sécurité publique, a expliqué, mercredi 5 août, que des « bureaux de la sécurité du réseau » seront bientôt implantés au sein des entreprises susceptibles d’alimenter la « critique ». Objectif : les aider à se protéger contre les cyberattaques et à combattre les activités criminelles, une formule susceptible d’englober aussi bien le terrorisme que la critique du régime.Même s’il existe d’importants services publics chargés de la censure, le filtrage des contenus qui embarrassent le pouvoir repose d’abord sur un équilibre économique : les champions que sont par exemple le moteur de recherche Baidu et la messagerie Tencent, qui opère l’application WeChat, sont eux-mêmes chargés de bloquer les messages politiquement incorrects lorsqu’ils arrivent sur leurs serveurs, risquant, à défaut, de perdre leur licence ou d’être purement bloqués.« Nettoyer » les messagesDes équipes internes à ces sociétés doivent ensuite « nettoyer » les messages qui auraient passé le premier barrage automatisé. En 2013, un manager de Sina, qui opère un portail d’information et l’équivalent local de Twitter, Weibo, s’était expliqué sous couvert d’anonymat : « lorsqu’ils publient un ordre, il faut s’exécuter. Si nous n’effaçons pas votre message, votre compte sera bloqué. »Selon une étude menée par des chercheurs des universités de Rice, du Nouveau-Mexique et du Bowdoin College portant sur 2,38 millions de messages publiés en 2012 sur Weibo, 12 % de l’ensemble disparaissent (30 % dans les cinq minutes qui suivent la publication et au total 90 % sous 24 heures). La présence directe de policiers permettrait de rappeler en permanence aux géants du Web le contrat tacite avec l’Etat-Parti qui leur permet d’engranger des fortunes au pays des 668 millions d’internautes et de transmettre plus efficacement les ordres de la censure.« Cyber-souveraineté »Le poids de cette dernière a déjà largement freiné la croissance d’un Weibo, alors que les personnalités s’exprimant sur les sujets polémiques ont toutes été rappelées à l’ordre. Depuis, les Chinois lui préfèrent WeChat, qui permet de n’échanger que des messages privés et où les posts ne sont pas publics.Peu après son arrivée au pouvoir, Xi Jinping a donné la responsabilité de la gestion d’Internet à un nouvel organe puissant, l’Administration du cyberespace de Chine. Il a placé à sa tête un haut cadre zélé, spécialisé dans la propagande, Lu Wei. Sur la scène internationale, M. Lu tente d’imposer le concept de « cyber-souveraineté », arguant que chacun doit s’occuper de son pré carré afin de légitimer le particularisme chinois.Dans la Silicon Valley, comme à Bruxelles début juillet, Lu Wei a repris les propos qu’il avait déjà tenus en septembre 2013 lors d’une visite au Royaume-Uni : « La liberté n’existe pas sans ordre. » Un nombre croissant de sites d’information occidentaux sont ainsi bloqués : le New York Times depuis l’automne 2012, Le Monde depuis janvier 2014.« Grande muraille du Web »Aux géants occidentaux du Web, Lu Wei explique qu’il leur faudra se plier aux coutumes locales sans sourciller, non sans un certain succès. Le recevant en Californie en décembre 2014, le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, dont le site est inaccessible du côté chinois de la « grande muraille du Web », avait pris soin de poser sur son bureau un exemplaire de la compilation de discours de Xi Jinping titrée La Gouvernance de la Chine, précisant qu’il en conseille la lecture à ses employés. En juin 2014, LinkedIn avait reconnu censurer les messages provenant d’usagers chinois.Lire aussi :Facebook fait allégeance à la Chine pour y revenirEn Chine, les contrôles se renforcent sous la direction de Lu Wei. Un projet de loi sur la cybersécurité a été présenté le 1er juillet à l’Assemblée nationale populaire. Il prévoit, dans le cadre de la lutte contre les cyberattaques, d’imposer certains standards qui pourraient se révéler défavorables aux entreprises étrangères. Le texte, qui réaffirme les pouvoirs de l’agence de M. Lu, donne force de loi au blocage de l’accès à Internet dans certaines régions du pays lorsque la « stabilité sociale » s’en trouve menacée. Une mesure en réalité déjà employée, notamment lors d’incidents violents au Xinjiang et d’immolations ou d’arrestations dans les régions tibétaines, mais qui aura désormais une légitimité juridique.Lire aussi :En Chine, la guerre de l’informationHarold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Elle était la matriarche de l’un des clans les plus puissants du capitalisme allemand, une famille liée aux heures les plus glorieuses comme les plus sombres de l’histoire industrielle du pays, mais également à celle de l’industrie automobile. Johanna Quandt, 89 ans, est morte lundi 3 août dans sa villa de Bad Homburg, près de Francfort, a annoncé sa famille mercredi. Les Quandt, propriétaires de près de 50 % du groupe BMW, sont considérés comme la famille la plus riche d’Allemagne, classée 77e fortune au monde par le magazine Forbes.Née à Berlin en 1926 d’un père historien, Mme Quandt a travaillé comme infirmière dans les dernières années de la guerre, avant de devenir secrétaire à Francfort pour le groupe Afa, actuel Varta, spécialiste des piles électriques. Son patron, Herbert Quandt, est alors directeur de l’entreprise et un riche héritier. Il épouse Johanna, de seize ans sa cadette, en 1959, en troisième noce.Un an auparavant, Herbert Quandt avait empêché la vente du constructeur BMW, alors en crise, à Daimler. Il redresse l’entreprise qui devient par la suite l’un des succès les plus spectaculaires de l’industrie allemande. BMW, qui a vendu 2 millions de véhicules haut de gamme l’an dernier, est régulièrement citée comme l’entreprise préférée des jeunes diplômés allemands.Lire aussi :Un nouveau pilote pour BMWDiscrétion légendaireA la mort de Herbert Quandt, en 1982, Johanna et ses enfants Susanne (épouse Klatten) et Stefan héritent d’un empire d’une dizaine de participations dans des entreprises prospères : outre BMW, la famille est propriétaire du groupe chimique Altana et de Varta. Susanne Klatten est actionnaire de SGL Carbon, qui produit la fibre de carbone des carrosseries des véhicules électriques de BMW. Les Quandt possèdent aussi 10 % du spécialiste des cartes à puce Gemalto et 22 % de Nordex, producteur d’éoliennes. L’an dernier, les seuls dividendes de BMW ont rapporté au clan 815 millions d’euros.A la tête de son empire, Mme Quandt a soigneusement évité l’attention du public, le gérant avec une discrétion quasi monacale, selon son fils.Ses fondations soutiennent des hôpitaux et le journalisme économique, à travers le prix Herbert-Quandt des médias (doté de 50 000 euros). La famille est aussi célèbre pour ses dons très généreux aux partis politiques – notamment à la CDU, ce qui a déclenché une polémique dans l’opposition après les dernières élections législatives.La discrétion légendaire de Mme Quandt a été bousculée en 2007, lorsqu’un documentaire de la chaîne de télévision NDR a révélé le passé sombre de la famille en montrant que le beau-père de Mme Quandt, Günther Quandt, avait exploité 50 000 travailleurs forcés pendant la guerre, dans des conditions éhontées. Choquée, la famille a reconnu avoir tardé à faire la lumière sur son passé. Pour se rattraper, elle a confié ce travail à un historien qui a publié en 2011 un ouvrage sans concession.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde Eric Albert (Londres, correspondance) Le Royaume-Uni n’a jamais connu aussi peu de grèves. En ce début de siècle, on en compte entre cent et cent cinquante par an environ, un phénomène exceptionnel depuis 1891, date du début des statistiques sur le sujet. Le nombre de jours de travail « perdus » pour cause de grève est désormais de cinq à dix fois plus bas que pendant les années 1980.Mais n’allez pas dire ça aux Londoniens. Jeudi 6 août, aucun métro ne circulait. Le réseau était immobilisé, provoquant d’immenses files d’attente pour prendre les bus qui circulaient. L’appel à vingt-quatre heures de débrayage des quatre syndicats qui représentent le personnel de l’Underground a été très suivi. En 2014 déjà, Londres avait connu plusieurs grèves du métro. Cette année, en juillet, le métro avait également été immobilisé une journée.Jeudi, c’est contre le plan de Boris Johnson, le maire conservateur de Londres, de faire rouler les métros toute la nuit les vendredis et samedis, à partir de septembre, qu’il y avait grève. Les syndicats jugent insuffisante la prime qui leur est proposée.Efforts payantsCes mobilisations régulières dans le métro sont une exception, dans un pays où la grève est presque devenue un gros mot. C’est à Bob Crow, décédé en 2014 d’une soudaine crise cardiaque, que revient sans doute cette particularité.Cou de taureau, crâne rasé et visage de bouledogue, celui-ci a pris la tête, à partir de 1991, de la section du métro londonien du Syndicat du rail, du maritime et du transport (RMT), avant de régner sur l’ensemble de l’organisation en 2002. Très longtemps membre du Parti communiste britannique, ce fils de docker a dirigé pendant deux décennies d’une main de fer les négociations avec les patrons différents de la régie des transports de Londres.Ses efforts ont fini par payer : le salaire annuel moyen des conducteurs de métro est de 49 000 livres sterling (70 000 euros), avec deux mois de vacances par an. Impressionnés par ces acquis, beaucoup d’employés à travers le Royaume-Uni ont rejoint le RMT, désormais le syndicat qui grossit le plus vite et rassemble 80 000 membres aujourd’hui.Une opinion publique très hostile Le succès de M. Crow tient largement à sa position de force : il est relativement facile, à l’aide quelques dizaines de conducteurs de rame, de bloquer le trafic du métro. Les maires de Londres successifs se sont inclinés face aux exigences du RMT, y compris M. Johnson – qui a accepté de verser une « prime olympique » au moment des JO de Londres, en 2012.Dans les années 1980, cette position de combat était la règle pour les syndicats britanniques. Mais en 1984, la grande grève des mineurs, qui s’est achevée par la victoire écrasante de la première ministre, Margaret Thatcher, a cassé cette dynamique. La « Dame de fer » a ensuite introduit des règles très dures pour encadrer le droit de grève, comme l’organisation obligatoire d’un vote à bulletin secret des syndicalistes (avec préavis de huit jours) ou l’interdiction des grèves pour des raisons politiques.L’opinion publique est également devenue très hostile aux débrayages. Enfin, les syndicats ont perdu de leur influence en même temps que la sidérurgie et le secteur manufacturier disparaissaient.Ce n’a pas été le cas du métro, plus que jamais indispensable à la capitale britannique. L’attitude très combative de M. Crow a fait le reste. Malgré sa mort prématurée, son héritage demeure.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.08.2015 à 00h03 • Mis à jour le07.08.2015 à 09h12 La Grèce a remboursé, jeudi 6 août, 186,3 millions d’euros au Fonds monétaire international (FMI) et évité ainsi un nouveau défaut de paiement auprès de l’institution, dans un contexte de négociations sur un troisième plan d’aide au pays.« La Grèce a payé les intérêts qui étaient dus au FMI aujourd’hui », a déclaré un porte-parole du fonds dans un communiqué. C’est la première fois depuis le début de juin que la Grèce, en grande difficulté financière, honore un remboursement vis-à-vis du FMI dans les délais impartis.L’ultimatum du FMIAprès avoir demandé un sursis, le pays avait fini, le 30 juin, par faire défaut sur sa dette vis-à-vis du fonds, l’un de ses créanciers internationaux depuis 2010 aux côtés des Européens. Une nouvelle échéance avait été manquée par Athènes à la mi-juillet, portant les arriérés de paiement du pays vis-à-vis du FMI à 2 milliards d’euros.Un prêt d’urgence des Européens avait toutefois permis à Athènes d’apurer sa dette vis-à-vis du FMI le 20 juillet et de pouvoir à nouveau prétendre à l’aide financière de l’institution. Des représentants du FMI, de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne (BCE) sont à Athènes depuis une semaine pour mettre sur pied un plan d’aide de plus de 80 milliards d’euros, qui doit être bouclé avant le 20 août.Le fonds a toutefois prévenu qu’il ne renflouerait pas le pays tant qu’Athènes n’aura pas accepté un plan de réformes complet et que les Européens n’auront pas consenti à alléger la dette grecque, qui avoisine les 320 milliards d’euros.Lire :Grèce : l’ultimatum du FMIAprès ce paiement, Athènes doit encore au total rembourser au FMI quelque 22 milliards d’euros, selon le site de l’institution. Le prochain paiement, de quelque 306 millions d’euros, est prévu pour le 1er septembre. 21.08.2015 à 15h16 • Mis à jour le21.08.2015 à 16h04 C’est un jugement qui pourrait coûter cher à Ryanair. Un tribunal de Manchester, au Royaume-Uni, a statué que les passagers disposaient bien de six années après la date du vol pour réclamer un remboursement et des compensations, et non deux ans comme Ryanair l’avait inscrit en petits caractères dans ses conditions d’utilisation. Selon les estimations des avocats, l’application de ce jugement pourrait pousser des millions de passagers à se retourner contre Ryanair. Des remboursements qui pourraentit atteindre 610 millions de livres (850 millions d’euros).La compagnie irlandaise à bas coût a aussitôt annoncé qu’elle allait faire appel. « Nous pensons qu’un délai de six ans pour faire une telle réclamation n’est ni nécessaire ni raisonnable », explique l’entreprise dans un communiqué.Jusqu’à 600 euros par personneLes juges ont considéré que la réglementation européenne prévalait sur les conditions d’utilisation acceptées par les clients de Ryanair. Selon l’article EC 261/2004, les passagers peuvent se retourner contre les compagnies aériennes pendant les six années qui suivent un vol en cas de retard, et toucher jusqu’à 600 euros par personne si ce retard est de trois heures ou plus, sauf si celui-ci est dû à des « circonstances exceptionnelles » comme les conditions météo ou des problèmes de sécurité.Le cas jugé à Manchester concernait six passagers d’un vol du 6 mars 2008 entre Reus (Espagne) et Londres. Leur vol avait été retardé de neuf heures et cinquante minutes. Leur plainte avait été déposée en janvier 2014, soit cinq ans et huit mois après le vol incriminé.Lire aussi :Les passagers aériens se rebiffent 21.08.2015 à 11h35 • Mis à jour le21.08.2015 à 14h18 | William Audureau C’est peut-être une nouvelle ère qui s’annonce pour le jeu vidéo. Coup sur coup, ces dernières semaines, trois discrètes évolutions de l’industrie ont considérablement redistribué les cartes pour les studios de développement.Début juin, Valve, l’entreprise derrière la principale boutique en ligne sur PC, Steam, a modifié sa politique de remboursement : désormais, les joueurs peuvent récupérer leur argent si les deux premières heures d’un jeu ne les ont pas convaincus. Le 11 août, Sony a introduit la possibilité de voter pour le jeu que les abonnés au programme « PlayStation + » souhaitent télécharger gratuitement. Et le 18 août, Justin Bailey, du studio Double Fine (Broken Age), a lancé Fig, une plateforme de financement participatif sur le modèle de Kickstarter, mais offrant un intéressement sur les ventes.Trois nouveautés qui n’ont rien d’anodin. Dans une industrie caractérisée depuis le début des années 2010 par la progression affolante du nombre de jeux, le paysage vidéoludique pourrait en sortir grandement modifié, avec l’émergence de studios et éditeurs de taille moyenne de plus en plus puissants, et de nombreuses fermetures de structures parmi les plus artisanales.Des ventes divisées par 20Pour les studios indépendants et les développeurs en solo, la situation n’a jamais été aussi critique qu’en 2015. Si, dans leur ensemble, les ventes de jeux indépendants progressent, elles sont beaucoup plus émiettées, en raison de la saturation du marché, notamment sur Steam.Selon des chiffres du site d’analyse SteamSpy, les ventes moyennes pour un jeu sur la plateforme de Valve seraient de 32 000 unités, avec des disparités énormes.Créateur du jeu salué par la critique The Next Penelope, le game designer Aurélien Regard explique sur TumblR n’avoir vendu que 4 200 unités du titre depuis son lancement, là où certains jeux indépendants sortis au début des années 2010 ont dépassé le million. Et s’en satisfait, estimant qu’il n’est plus possible, en 2015, d’émerger aussi facilement que l’ont fait, il y a quelques années, le développeur Mike Bithell (Thomas Was Alone) ou encore le studio Behemoth (Castle Crashers).« Pour les deux, je suis sincèrement persuadé que des titres de ce type passeraient complètement inaperçu sur Steam s’ils sortaient aujourd’hui en étant réalisés par des petits nouveaux. »Un titre indépendant comme Wanderlust Adventures, sorti en août 2015 et suite de Wanderlust Rebirth, sorti lui en 2012, compte pour l’instant vingt fois moins de joueurs que son prédécesseur, relève un journaliste du magazine spécialisé Canard PC.Être indé en 2012 et en 2015 (3/4) : http://t.co/HM0yRKG6Nj— netsabes (@netsabes)require(["twitter/widgets"]);Saturation à tous les étagesL’explication est commune à la plupart des plateformes de jeu vidéo des années 2010 : le marché est saturé. Sur Steam, l’offre a explosé (moins de 300 sorties en 2011, plus de 1 500 pour la seule période de janvier à août 2015, selon PC Gamer), au point de devenir un enfer pour la survie d’un produit hors circuit. Selon le site d’analyse statistique SteamSpy, le temps de jeu moyen pour un jeu indé n’y dépasse pas 4 minutes 34, sachant qu’un nombre important de jeux achetés en soldes sur Steam ne sont jamais lancés.Dans un entretien pour le magazine Games, l’auteur du The Next Penelope confie que l’avenir d’un titre se joue, de manière algorithmique, durant ses soixante premières minutes de commercialisation. « Si tu n’es pas classé parmi les pages les plus visitées, c’est fini : ton jeu devient anonyme en moins d’une heure. » Au contraire des blockbusters, qui sans surprise, disposent eux d’une meilleure mise en avant.L’arrivée fin 2013 de la PlayStation 4 et de sa boutique dématérialisée toute fraîche a été accueillie comme un nouvel eldorado. Moins de deux ans plus tard, le PlayStation Store américain s’est déjà enrichi de 524 jeux, et les indépendants doivent composer avec la concurrence des numéros 1 et 4 de l’édition, Electronic Arts et Ubisoft, peu présents sur Steam mais très puissants sur le PlayStation Store.Kickstarter a connu pareille surchauffe ces deux dernières années, relève sur Gamasutra Thomas Bidaux, analyste et consultant spécialiste des plateformes de crowdfunding : moins de 300 projets de jeux ont été soumis en 2012, ils ont été plus de 1 000 sur les six premiers mois de 2015. « Pour être honnête, c’est surtout un symptôme de la saturation de KickStarter, parfois par des projets de très mauvaise qualité », explique Thomas Bidaux. Or dans l’ombre de succès récents spectaculaires (1,5 million de dollars pour The Bard’s Tale IV, et surtout 6,3 millions pour Shenmue 3), les levées de fonds pour les jeux moins ambitieux sont de plus en plus difficiles, et la proportion d’échecs, en hausse continue, atteint désormais 82 %. Et quand certains jeux obtiennent les sommes espérées, il n’est pas rare que celles-ci proviennent de transactions frauduleuses annulées, comme une carte bleue volée, ainsi qu’en a fait l’amère expérience le studio néerlandais 2Awesome Studio.Lire : http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/07/18/shenmue-bijou-sacre-de-l-histoire-de-sega_4675556_4408996.html » target=" _blank">Shenmue, bijou sacré de l'histoire de SegaCoup dur pour les jeux « vignette »Dans ce contexte, la refonte du système de remboursement de Steam a été un premier coup dur pour les petits indés. D’apparence, celle-ci répond simplement à une demande de nombreux joueurs, et à une exigence du droit européen : la possibilité d’annuler une transaction pour un bien vendu en ligne sous 14 jours, même après essai.La mesure favorise naturellement les studios aux reins suffisamment solides pour assurer un contrôle qualité en amont. Mais le système mis en place, et la limite des deux heures, met aussi en péril toute une vague de jeux indés contemplatifs, parfois extrêmement bien finis, mais pensés comme des expériences artistiques courtes, à l’image de Gone Home, Proteus ou le très durassien Bientôt l’été. Cette nouvelle politique permet désormais, de fait, d’en profiter sans avoir à payer les auteurs.stop making excuses for valve in my mentions. this shit is a big slap in the face to people who make small games and you can't deny that.— hentaiphd (@nina freeman)require(["twitter/widgets"]);« Vous pouvez rire de moi, j’essaie de vendre des jeux au format vignette », s’était désespérée en juin la développeuse américaine Nina Freeman sur Twitter. « Arrêtez de défendre Valve, cette merde est une énorme claque dans la gueule de ceux qui font des petits jeux et vous ne pouvez pas le contester. » En rebond, la développeuse Brianna Wu a dénoncé une mesure « brutalement injuste pour les indépendants ».Les indés auteurs de jeux plus classiques sont également concernés. Joint par Le Monde, un responsable d’un studio français indépendant, tenu à l’anonymat par un accord de confidentialité avec son éditeur, faisait état d’un pic soudain de 20 % de remboursements en juin, et d’un taux de retour oscillant autour de 15 % depuis, contre presque zéro auparavant. « Mais je préfère toujours ça à une note négative », philosophe-t-il.La concurrence des géantsLa mise à l’épreuve des petites structures ne s’arrête pas là. Cet été, Sony a mis en place la possibilité, pour les abonnés à son service PlayStation +, de désormais voter pour les jeux que les joueurs souhaitent obtenir gratuitement ; le constructeur se chargeant de rémunérer les auteurs. Les productions indépendantes y sont régulièrement mises en avant, mais le titre le plus plébiscité par les abonnés depuis le lancement de cette fonctionnalité s’appelle Grow Home, une production réalisée par… une multinationale de l’édition, le français Ubisoft.Depuis quelques mois, les indépendants voient les éditeurs traditionnels venir les concurrencer sur leurs plates-bandes, avec des produits à petit budget sans risque pour eux, mais portés par un arsenal marketing bien plus conséquent. Sony communique depuis un an sur No Man’s Sky, un jeu d’exploration spatiale conçu par une petite équipe de dix, Activision a édité en mars le jeu d’un studio lyonnais, White Night, tandis qu’en juin, Microsoft a présenté Cuphead, un impitoyable jeu de plateforme conçu par deux frères passionnés de vieux dessins animés. Même le nouveau numéro 1 mondial de l’édition, Electronic Arts (FIFA, Battlefield, Star Wars Battlefront), a dévoilé à l’E3 Unravel, un très mignon jeu de plateforme plus proche des jeux de la scène indépendante que de ses habituels blockbusters. « Bien sûr, nous continuons de travailler sur nos grandes licences, FIFA, Mirror’s Edge… Mais rien ne nous oblige à ne faire que des blockbusters », expliquait au Monde son président Andrew Wilson. Et tant pis pour les indés « authentiques », démunis face à la montée en gamme des jeux artisanaux.Vers une « élite de l’indé »Cette montée en gamme pourrait concerner aussi les indépendants, mais uniquement quelques happy few. C’est en tout cas le pari de Justin Baily, dont le studio de jeux d’aventure Double Fine s’est fait connaître pour ses campagnes Kickstarter à succès, et qui a annoncé le 18 août le lancement de Fig, une plateforme de financement participatif concurrente.Dans son aventure, il s’est associé à trois créateurs à succès de la scène indé, Feargus Urquhart d’Obsidian (Pillars of Eternity), Brian Fargo d’InXile (Wasteland 2) et le roi du jeu d’aventure à énigmes, Tim Schafer, lui aussi de Double Fine (Broken Age, Grim Fandango Remastered, Day of the Tentacle Special Edition…).Originalité de la plateforme ? Offrir un intéressement sur les ventes, là où KickStarter n’accorde aucune autre rétribution que les goodies collector éventuellement réservés par chaque studio aux donateurs les plus généreux. Dans un premier temps, Fig sera réservé aux investisseurs accrédités auprès de l’administration américaine, avec un financement minimum de 1 000 dollars, mais devrait être élargi, à terme, à tout un chacun. Une manière de passer la vitesse supérieure, et de quitter définitivement la sphère des budgets indés… si le succès est au rendez-vous.« Désormais, avec ce système, il n’est pas irraisonnable de penser que ces projets puissent commencer à atteindre 10, 15, voire 20 millions de dollars, estime Brian Fargo, soit l’équivalent d’une production d’éditeur classique. Maintenant nous pouvons faire une nouvelle classe de produits. » Une sorte de Kickstarter pour les projets à plus gros potentiel, où loin des affres des créateurs anonymes, se financera désormais l’élite des jeux indépendants. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });William AudureauJournaliste au Monde 21.08.2015 à 10h09 • Mis à jour le21.08.2015 à 10h12 | Jérôme Marin (San Francisco, correspondance) En Bourse, c’est retour à la case départ pour Twitter. A 26 dollars (23,04 euros), le cours de l’action du site de microblogging est retombé, jeudi 20 août, au niveau de son prix d’introduction en novembre 2013. En séance, elle est même passée sous cette barre symbolique pendant quelques minutes, une première pour cette entreprise. Le déclin boursier de Twitter a débuté fin avril.Depuis, le cours du titre a été divisé par deux. Les faibles perspectives de croissance et les problèmes de gouvernance interne sont les deux raisons principales qui expliquent la défiance des investisseurs américains.Les deux phénomènes sont étroitement liés. Et ils se sont aggravés début juin avec la démission de Dick Costolo, le directeur général de Twitter depuis octobre 2010. Si ce départ a plutôt été bien accueilli, l’incertitude qui règne autour de son successeur agace les marchés financiers. « Sans un directeur général ayant une vision et une stratégie précises, nous continuons à nous inquiéter d’une fuite des talents et d’un blocage du processus de décision », avance Robert Peck, analyste chez SunTrust, invitant le comité de sélection à agir « rapidement ».Un aveu lourdement sanctionnéPour le moment, c’est Jack Dorsey, l’un des trois cofondateurs du réseau social, qui assure l’intérim. Mais il occupe aussi en parallèle le poste de directeur général de la société de paiement mobile Square, qui s’apprête à faire son entrée en Bourse. S’il se murmure que M. Dorsey se verrait bien reprendre les commandes de Twitter, le timing est très compliqué.Le conseil d’administration de la société pourrait dès lors faire appel à Adam Bain, l’actuel directeur de la monétisation. Ce cadre est respecté, aussi bien des annonceurs que des salariés. Mais il manque d’expérience pour révolutionner un produit qui peine à attirer de nouveaux adeptes.Car la tâche du futur patron de Twitter ne sera pas aisée. M. Dorsey l’a lui-même reconnu fin juillet, en marge de la publication des résultats trimestriels. « Cela prendra du temps avant que nos efforts portent leurs fruits », a-t-il expliqué. Un aveu qui tranche avec les positions toujours très optimistes de M. Costolo. Mais un aveu aussi lourdement sanctionné dès le lendemain à Wall Street.« Twitter est toujours trop compliqué à utiliser  »Le cœur du problème de Twitter, c’est la faible croissance de son nombre d’utilisateurs. Fin juin, il s’élevait à 304 millions (hors utilisateurs du service par SMS), soit à peine deux millions de plus que fin mars. « Twitter est toujours trop compliqué à utiliser pour de nombreuses personnes, indique Ben Schachter, analyste chez Macquarie. Ce n’est pas un produit grand public et il n’est pas évident de savoir quand il le deviendra. »Malgré de nombreux changements, M. Costolo et ses équipes n’ont jamais réussi à rendre le réseau social plus attrayant – au-delà du public des « people » et des médias – et plus simple pour les nouveaux inscrits. Une grande partie d’entre eux délaissent ainsi rapidement le service. Son remplaçant devra trouver la formule magique. Cela passera peut-être par la remise en cause de l’ordre chronologique, si cher aux utilisateurs les plus assidus. L’équation est cependant délicate : Twitter ne peut pas trop changer, au risque de perdre ses fidèles.En attendant la nomination d’une nouvelle direction, l’ambiance se détériore en interne. Critiqué à l’extérieur, M. Costolo était en effet très apprécié des salariés. « De nouvelles méthodes commencent à se mettre en place, indique un employé de l’entreprise. Mais beaucoup de personnes s’interrogent sur leur avenir. » Plus le cours boursier baisse et plus il est difficile de convaincre les talents maison, dont une partie de la rémunération est assurée en actions, de ne pas succomber aux avances des start-up en vogue, comme Uber et Airbnb.Le plongeon boursier de Twitter relance également les spéculations sur un potentiel rachat. La capitalisation boursière du réseau social est désormais inférieure à 19 milliards de dollars (16,8 milliards d’euros). Le nom de Google revient fréquemment. Mais, si une telle opération ferait sens pour le moteur de recherche, elle semble peu probable.Jérôme Marin (San Francisco, correspondance)Journaliste au Monde 21.08.2015 à 09h24 • Mis à jour le21.08.2015 à 10h28 | Isabelle Chaperon De la Côte d’Azur à Saint-Malo, les tee-shirts et les maillots n’ont pas encore été remisés dans les armoires que, déjà, l’heure des premiers bilans de la haute saison touristique a sonné. Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères en charge du tourisme, s’est félicité jeudi 20 août d’une « tendance qui s’annonce excellente » :« Les professionnels se montrent en majorité satisfaits. Selon les premières indications, leur chiffre d’affaires a augmenté en moyenne entre 4 % et 4,5 % cet été ».Au total, la France se dirige vers « un nouveau record mondial de fréquentation en 2015 », s’est réjoui le ministre, tout bronzé. En 2014, les 83,7 millions de visiteurs étrangers qui avaient foulé le territoire français constituaient déjà un record : « J’espère qu’en 2015 ce chiffre dépassera 85 millions », a ajouté le locataire du Quai d’Orsay. En particulier, il attend plus de 2 millions de touristes chinois cette année, contre 1,5 million en 2014.Un de ses chevaux de bataille. En janvier 2014, M. Fabius avait annoncé que les consulats français allaient délivrer des visas en deux jours aux visiteurs individuels chinois. Au premier semestre 2015, les sésames délivrés aux touristes chinois ont augmenté de 56 %. Et il y a de la marge : l’empire du Milieu déverse chaque année quelque 100 millions de ses ressortissants pour des vacances à l’étranger. Ils seront 300 millions à terme.Météo favorableAurait-on pu mieux faire ? « C’est une bonne année pour la France. Mais il s’agit d’un mouvement global. La croissance reprend et le tourisme en profite. Quand on gagne 1 million de touristes, l’Espagne en gagne 7 millions », tempère Didier Arino, directeur du cabinet d’études Protourisme.Cela aurait toutefois pu être pire, alors que les attentats de janvier ont dissuadé une partie de la clientèle étrangère de poser ses valises en France. « Le début d’année a été difficile mais la situation s’est améliorée à partir du printemps », relève M. Arino. Selon des données préliminaires, la fréquentation hôtelière a progressé de 2,3 % au premier semestre.Tout le monde n’en bénéficie pas. « En 2015, la riche clientèle des pays émergents a déserté les palaces qui avaient été le moteur de la croissance touristique ces dernières années. La progression s’est faite sur la clientèle traditionnelle, celle des Français, des Allemands, des Belges ou des Britanniques », analyse M. Arino.Après des années de disette, deux millions de Français de plus qu’en 2014 ont pu partir en vacances cette année. Et sur fond de météo favorable, une majorité a opté pour la France, renonçant comme nombre d’Européens au soleil de Tunisie, d’Egypte ou de Turquie par crainte pour leur sécurité. Les croisières fluviales, les parcs de loisirs ou encore les campings ont bénéficié de cet afflux populaire.Inciter les voyageurs à augmenter leur durée de séjour En revanche, Paris a fait les frais de cette redistribution des cartes. Selon les chiffres dévoilés jeudi par le comité régional de tourisme (CRT) Paris Ile-de-France, la fréquentation touristique dans Paris intra-muros a reculé de 1,8 % au premier semestre en termes d’arrivées hôtelières. Il faut dire aussi que cet indicateur mesure l’hébergement classique, quand la location entre particulier, type Airbnb, explose.En fait, les Chinois sont bien venus en masse (+ 48,9 %), mais les Russes (– 39 %) et les Japonais (– 21 %) ont boudé la capitale. « Les touristes chinois n’auront jamais été aussi nombreux que cette année, qui s’achemine vers un record. La baisse du yuan ne se fait pas encore sentir. En revanche, l’attribution en quarante-huit heures des visas joue pleinement en faveur de notre destination », note François Navarro, directeur général du CRT Paris Ile-de-France.Mais dérouler le tapis rouge afin que des touristes pressés photographient en trombe la tour Eiffel et l’Arc de triomphe avant de s’envoler pour Londres ou Rome ne suffit pas. L’objectif du gouvernement consiste à inciter les voyageurs à augmenter la durée de leur séjour, afin qu’ils dépensent d’avantage. Car si la destination France caracole en tête, elle a été reléguée en 2014 à la quatrième place en termes de retombées économiques, derrière les Etats-Unis, l’Espagne et désormais la Chine.Fabius satisfait des nouvelles zones touristiques C’est la raison pour laquelle M. Fabius avait milité pour une libéralisation du travail du dimanche. Il s’est d’ailleurs montré satisfait du projet de création de douze zones de tourisme international à Paris, permettant aux visiteurs de poursuivre leur shopping le dimanche. Autre priorité du ministère, diversifier les destinations dans l’Hexagone. En juillet, M. Fabius avait d’ailleurs emmené le premier ministre chinois, Li Keqiang, en Provence. Conséquence ? La Fondation Van Gogh à Arles a reçu en juillet la visite de 15 % de plus d’amateurs d’art venus de Chine. Au château de Chambord, les entrées des Chinois ont augmenté de 47 %.Un succès qui incite à aller plus loin. Lors des assises du tourisme le 19 juin 2014, le ministre avait indiqué son intention d’étendre l’initiative « visa en 48 heures » à d’autres pays que la Chine, notamment à plusieurs états du Golfe, à l’Afrique du Sud et à l’Inde.Lire aussi :Les futures « zones touristiques internationales » déplaisent aux syndicatsIsabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marina Rafenberg (Athènes, intérim) D’un pas décidé, le regard sombre, Alexis Tsipras s’est dirigé vers 20 h 30, jeudi 20 août, devant les caméras : « Le mandat que j’ai reçu le 25 janvier a atteint ses limites. » Le premier ministre grec a officiellement annoncé sa démission et la tenue de nouvelles élections anticipées, tentant un nouveau coup de poker, un peu plus d’un mois après le référendum sur le plan d’aide à la Grèce qui a fait trembler l’Europe et failli aboutir à la sortie de la Grèce de la zone euro.Alexis Tsipras a demandé aux électeurs de le « juger aussi bien sur ses succès que sur ses erreurs ». Le premier ministre, tout en rappelant qu’il avait tout fait pour obtenir le meilleur accord possible avec les créanciers du pays, a demandé au peuple « de décider si l’accord est valable pour sortir un jour des plans de rigueur » et « de savoir qui peut mener les réformes nécessaires ». Lire les dernières informations :Grèce : les « frondeurs » de la Syriza lancent leur propre partiMalgré la victoire du non au référendum, la Grèce a accepté un prêt de 86 milliards d’euros sur trois ans assorti de nouvelles mesures de rigueur… rejetées par les Grecs quelques semaines plus tôt.Depuis la défection d’une quarantaine de députés de Syriza qui ont refusé, le 14 août, de voter en faveur du troisième plan d’aide de 86 milliards d’euros au pays, la démission du premier ministre et la tenue de nouvelles élections faisaient la « une » de tous les médias grecs.La majorité parlementaire, désormais réduite à 119 députés sur les 300 que compte l’Assemblée, « ne laissait pas d’autre choix à Alexis Tsipras que de convoquer de nouvelles élections », explique l’analyste politique Georges Séfertzis.« La fracture au sein du parti devenait de plus en plus évidente et Alexis Tsipras a besoin d’un gouvernement stable s’il veut passer toutes les mesures nécessaires et rester au pouvoir le temps d’une législature normale [quatre ans]. Il lui fallait clarifier les choses et évincer les dissidents. »Lire le reportage :En Grèce, « ces élections anticipées sont un désastre pour la population »« L’irresponsabilité d’Alexis Tsipras »Alexis Tsipras n’a pas précisé de date pour ces prochaines élections législatives, troisième vote de l’année pour les Grecs, mais les médias spéculaient jeudi sur le 20 septembre, à moins que l’opposition – qui n’est pas en position de force – n’essaie de gagner du temps.Quelques minutes après l’allocution télévisée d’Alexis Tsipras, Evangelos Meïmarakis, le nouveau chef de Nouvelle Démocratie (ND, droite), principal parti d’opposition, a fait savoir qu’il explorerait « toutes les possibilités pour que les élections soient la dernière des options ». Au Pasok (parti socialiste), la présidente, Fofi Gennimata, a dénoncé « l’irresponsabilité d’Alexis Tsipras qui encore une fois fuit ses responsabilités », et qualifié les élections de « catastrophiques pour le pays ». La Constitution grecque prévoit que le président de la République, Prokopis Pavlopoulos, doit demander au deuxième parti, en l’occurrence Nouvelle Démocratie, s’il est en mesure de former un gouvernement. « Sans l’appui des députés du Syriza et des Grecs indépendants (ANEL), l’opposition n’y arrivera pas », commente Michalis Spourdalakis, professeur de sciences politiques à l’université d’Athènes.Vendredi, Evangelos Meïmarakis a reçu du président grec un mandat de trois jours pour former un nouveau gouvernement. En cas d’échec, le président de la République devra nommer un premier ministre provisoire jusqu’aux élections. Comme le veut la Constitution, ce sera la présidente de la Cour suprême, Vassiliki Thanou-Christophilou, qui dirigera alors le gouvernement.Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciersFronde interne La préoccupation d’Alexis Tsipras n’est pas son opposition, mais l’aile gauche de son parti, en voie de dissidence, qui critique ouvertement le premier ministre. « Le gouvernement agit sous le régime de la panique et de la peur. (…) Il veut appeler les citoyens à voter avant qu’ils ne soient informés de la totalité des mesures comprises dans le troisième mémorandum et avant qu’ils ne ressentent leurs effets au quotidien », explique dans un communiqué la Plate-forme de gauche. Vendredi, 25 députés de Syriza issus de cette plateforme ont décidé de créer un nouveau parti, derrière l’ancien ministre de l’énergie, Panagiotis Lafazanis.Celui-ci avait été écarté du gouvernement le 17 juillet à la suite de l’accord signé par Alexis Tsipras avec ses créanciers européens. Issu des rangs traditionnels du parti communiste, M. Lafazanis est favorable à un retour à la drachme et la fin des plans d’aide. Ce nouveau parti devrait se nommer « Unité populaire ». Selon la télévision publique ERT, il pourrait être soutenu par Zoé Konstantopoulou, la présidente du Parlement qui s’est plusieurs fois prononcée contre l’accord signé par le premier ministre, mais le très médiatique ex-ministre des finances, Yanis Varoufakis, ne devrait pas être de la partie. Il ne devrait pas non plus être sur les listes de Syriza.Si l’organisation de ces élections était attendue, la rapidité de l’annonce a néanmoins surpris, alors que Syriza devait organiser un congrès en septembre ou octobre. « Alexis Tsipras a bien conscience que plus il attend, plus sa cote de popularité risque de baisser », explique Georges Séfertzis. M. Tsipras pourra en plus bénéficier d’une disposition de la constitution qui prévoit que si les élections ont lieu moins de 18 mois après les précédentes, les électeurs ne peuvent se prononcer que sur des listes fermées, et non panacher les noms à leur guise.D’après le dernier sondage publié fin juillet par l’institut Metro Analysis, Syriza recueillerait près de 33,6 % des voix aux prochaines élections, contre 17,8 % pour la Nouvelle Démocratie et 6,1 % pour To Potami (centristes). Michalis Spourdalakis pense même que Syriza pourrait obtenir les 37 % nécessaires pour obtenir la majorité absolue et se passer d’une coalition : « Les Grecs, pour le moment, croient qu’Alexis Tsipras a tout tenté dans les négociations, qu’il a été l’objet de chantage de la part des Européens. En outre, ils ne veulent pas de l’ancienne classe politique corrompue, l’opposition actuelle ne représente pas une alternative. »La formation d’un nouveau front antiaustérité mené par la Plate-forme de gauche constitue-t-elle une menace pour Alexis Tsipras ? « Pas vraiment. L’aile gauche du Syriza anti-euro ne représente qu’entre 3 et 4 % de l’électorat de Syriza », estime Michalis Spourdalakis. Si Syriza n’obtient pas la majorité absolue, « tout devient plus compliqué, poursuit-il. Les Grecs indépendants risquent de ne pas dépasser 3 % et de ne pas avoir de députés. Et alors, quelle coalition serait possible ? Le Pasok et To Potami sont trop libéraux pour Syriza… »Marina Rafenberg (Athènes, intérim) 20.08.2015 à 20h29 • Mis à jour le20.08.2015 à 20h55 | Pierre Le Hir Les forêts du monde « ont survécu à d’importants changements climatiques par le passé ». Mais elles doivent aujourd’hui faire face à des bouleversements « trop rapides pour que leur processus d’adaptation suive le rythme ». C’est l’alarmant constat que dressent des scientifiques, dans un numéro spécial de la revue Science consacré à la « santé des forêts » et publié vendredi 21 août. Une série de six articles, signés par une vingtaine d’auteurs de huit pays, passe en revue les menaces que fait peser, sur les terres boisées, le « changement global » lié aux activités humaines. A commencer par le réchauffement climatique.Certes, soulignent Susan Trumbore (Max Planck Institute for Biogeochemistry de Jena, en Allemagne) et ses collègues, « sur le long terme, les forêts se montreront probablement résilientes aux rapides changements climatiques et environnementaux d’origine anthropique, soit sous leur forme actuelle, soit sous une nouvelle forme ». Mais à court et moyen termes, les ruptures risquent d’être radicales. L’alerte prend d’autant plus de poids que le panorama englobe l’ensemble des surfaces sylvestres de la planète, qui couvrent près de 4 milliards d’hectares, soit 30 % de la superficie des terres émergées.Forte mortalitéS’agissant des forêts tropicales, qui représentent plus de la moitié du patrimoine boisé mondial et le principal foyer de biodiversité, Simon Lewis (University College de Londres et université de Leeds, au Royaume-Uni) et ses coauteurs mettent l’accent sur la « fragmentation » et la « dégradation » provoquées par une déforestation massive, au profit notamment des plantations de soja et de palmiers à huile. Moins d’un quart des peuplements sont aujourd’hui « intacts ». Les effets du changement climatique sur cette végétation luxuriante, qui forme le premier puits de carbone terrestre de la planète, sont controversés. Certains travaux ont suggéré que la hausse des températures attendue à la fin du siècle sur cette immense zone tropicale (de 2 à 9 °C selon les scénarios), entraînant des sécheresses plus sévères, n’empêcherait pas les arbres de se développer et de stocker autant ou même davantage de carbone – leur croissance étant stimulée par la plus forte teneur de l’atmosphère en CO2, donc par une photosynthèse plus active.« L’effet puits de carbone de l’Amazonie est en train de s’épuiser » Jérôme Chave, chercheur au CNRSMais un vaste programme de recherche sur la forêt amazonienne, dont les résultats ont été présentés en mars 2015 dans la revue Nature, a montré qu’il n’en est rien. « L’effet puits de carbone de l’Amazonie se ralentit et est en train de s’épuiser », explique Jérôme Chave, chercheur au CNRS au laboratoire Evolution et diversité biologique. En un peu plus de deux décennies, l’efficacité de ce puits a chuté de moitié. La raison n’en est pas une baisse de production de matière végétale, mais une plus forte mortalité, précise le chercheur : « L’une des hypothèses est un changement dans la composition des forêts tropicales, favorisant les espèces “James Dean” qui vivent vite et meurent jeunes.» Lire : La forêt amazonienne éponge de moins en moins le carbone émis par l’hommeEn tout état de cause, écrivent les auteurs de l’étude de Science, le réchauffement et la baisse des précipitations vont contraindre le couvert sylvestre à « s’adapter, à se déplacer ou à mourir ». Et ils prévoient « de hauts niveaux d’extinction de populations », même si « une certaine tolérance à des températures plus hautes peut exister ».« Mégaperturbations »Le tableau n’est pas moins sombre pour les forêts boréales du Nord, qui, de l’Alaska à la Sibérie orientale, constituent environ 30 % du manteau arboré du globe. Dominées par des conifères adaptés au froid, sur des sols gelés (permafrost), elles vont devoir affronter une montée des températures atteignant, dans le scénario extrême du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), jusqu’à 11 °C à la fin du siècle.Ces formations « apparemment éternelles » risquent de s’appauvrir, voire de se transformer en  « zones arbustives » ou « à faible productivité », préviennent Sylvie Gauthier (Laurentian Forestry Centre au Canada) et ses collègues, qui notent que, pour retrouver les températures auxquelles ils sont acclimatés, les arbres devraient migrer vers de plus hautes latitudes dix fois plus vite qu’ils n’en ont la capacité. Ils pointent aussi les risques accrus d’incendies ou d’attaques de ravageurs. En outre, le dégel du permafrost menace de relâcher dans l’atmosphère d’énormes quantités de CO2 et de méthane, avec un impact « plusieurs fois supérieur à celui de l’actuelle déforestation tropicale ». Quant aux forêts tempérées, celles d’Europe et d’Amérique du Nord principalement, elles vont être soumises à de « mégaperturbations », écrivent Constance Millar (service des forêts du département de l’agriculture américain) et Nathan Stevenson (Institut géologique américain). Depuis quelques décennies déjà, « des sécheresses exceptionnelles poussent certaines de ces forêts au-delà de leurs limites de durabilité ». Ces « sécheresses plus chaudes », qui affaiblissent la résistance des arbres aux agressions d’insectes et d’agents pathogènes, augmentent également la probabilité de « méga incendies ». Ces phénomènes, qui risquent de s’amplifier, pourraient finalement transformer ces écosystèmes en source et non plus en puits de CO2.Lire aussi :Californie : l’armée appelée en renfort pour combattre les incendiesSubsistance de plus d’un milliard de personnes« Tous ces articles mettent en avant une définition de la santé des forêts beaucoup large que celle qui prévalait il y a cinquante ans, centrée sur la seule production de bois », commente Cécile Robin, spécialiste des pathologies forestières à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), qui n’a pas participé à ces études. « L’approche actuelle, plus écologique, prend en compte les services rendus par les forêts. »Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les terres boisées « sont à la base de la subsistance de plus d’un milliard de personnes ». Dans son dernier rapport sur la situation des forêts du monde, datant de juin 2014, l’organisme onusien notait que le secteur forestier structuré emploie 13 millions de personnes et le secteur informel « au moins » 41 millions. Dans beaucoup de pays en développement, notamment en Afrique, le bois est la principale source d’énergie et 2,4 milliards d’individus –soit 40 % de la population des pays les moins développés –, l’utilisent pour la cuisson de leurs aliments. C’est aussi le matériau de base des logements de 1,3 milliard de personnes. S’y ajoutent des « services écosystémiques » difficilement chiffrables mais cruciaux. Les forêts, qui recèlent plus de 80 % de la biodiversité terrestre, protègent aussi les bassins versants et donc les ressources en eau. Elles jouent encore un rôle central dans la régulation du climat et dans le stockage du carbone, la végétation terrestre absorbant, globalement, un quart des émissions humaines de CO2.Face à ces enjeux, les scientifiques prônent le renforcement du suivi de l’état des peuplements sylvestres pour identifier les plus vulnérables, définir des « seuils pouvant conduire à un déclin rapide », adapter les modes de gestion et mettre en œuvre un « développement [économique] sans destruction » . « Les données issues des observations satellitaires sont précieuses, mais elles doivent être encore affinées, estime Jérôme Chave. Ces données sont indispensables pour sensibiliser les Etats à la nécessité d’une politique globale des forêts et pour étayer les discussions des sommets internationaux, comme la prochaine conférence sur le climat de Paris. »Pierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Lasserre (C&M Finances) En deux mois, le pétrole a perdu 35 % de sa valeur, chutant de façon quasi continue de 61 dollars à 40 dollars le baril. La raison semble connue : une offre largement excédentaire liée à l’accroissement de la production américaine de pétrole de schiste. Et une Arabie saoudite qui refuse de réduire sa production pour ne pas perdre ses parts de marché. A regarder de plus près, l’explication est un peu rapide.D’abord, il convient de constater qu’il ne s’agit pas d’une chute des cours du pétrole, mais plutôt d’une rechute. En effet, le pétrole s’était déjà effondré entre juillet 2014 et mars 2015 de plus de 100 dollars à 43 dollars.Depuis mars, il avait rebondi jusqu’à 60 dollars précisément parce que la production américaine avait cessé de croître suite aux décisions des producteurs américains de réduire leurs investissements. On ne peut donc pas attribuer la rechute récente à un accroissement de l’offre sur les trois derniers mois.Lire aussi :Les cours du pétrole en baisse en AsieEnsuite, il faut replacer la chute récente du pétrole dans le contexte plus large du secteur des matières premières. Depuis juillet 2014, si le pétrole a chuté de 60 %, on doit noter que le cuivre a chuté de 30 %, le soja de 30 %, le sucre de 39 %, le café de 20 %, le platine de 32 % et le porc (coté à Chicago) de 50 %.Tributaire de la conjoncture économiqueUne conclusion s’impose : quel que soit le type de matières premières, énergétiques, industrielles ou agricoles, la baisse est générale et d’une ampleur qui n’a d’équivalent que l’effondrement de 2008.Si toutes les matières premières pâtissent de marchés excédentaires, elles n’ont d’évidence pas toutes connu une rupture technologique semblable à celle du pétrole de schiste. Cela incite donc à chercher une cause commune qui se situe plutôt du côté de la demande.Lire aussi :Goldman Sachs fait une croix sur la production de matières premièresLa demande de matières premières est directement tributaire de la conjoncture économique. Et c’est bien là qu’un retournement s’est opéré depuis le début de l’été. A l’instar de la séquence que l’on a vécue en 2014, mais également pratiquement chaque année depuis 2011, les économistes anticipaient une nette amélioration de la croissance économique mondiale en début d’année.Mais une fois le premier semestre écoulé, ils doivent se rendre à l’évidence et réviser en baisse leurs prévisions pour l’année en cours. Le rebond attendu a donc été sans cesse remis à « l’année prochaine ».Depuis 2008, et en dépit de politiques monétaires hyperaccommodantes, l’économie mondiale n’a jamais retrouvé les niveaux de croissance qui prévalaient entre 2000 et 2008.Les trois grands blocs économiques connaissent des situations au mieux convalescentes (Amériques), ou moroses (Europe), voire franchement inquiétantes (pays émergents). Dans ce contexte, les matières premières ne sont qu’un marché parmi tous les autres à subir une violente correction.Frédéric Lasserre (C&M Finances) Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La « troïka » des créanciers de la Grèce – le Fonds monétaire international (FMI), la Banque centrale européenne (BCE) et la Commission de Bruxelles –, si souvent critiquée en Grèce et par une partie de la gauche européenne, est-elle amenée à évoluer ? Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, en a fait officiellement la demande, mercredi 19 août, dans une lettre adressée à Martin Schulz, le président du Parlement européen.Il lui demande une « implication pleine et directe » du Parlement, en temps que « cinquième acteur » de cette troïka, qui est déjà en réalité un « quartet » si on y ajoute le Mécanisme européen de stabilité (MES, l’institution qui doit prêter l’essentiel des 86 milliards d’euros du troisième plan d’aide récemment validé pour la Grèce).Lire aussi :Le nouveau plan de sauvetage de la Grèce validé par l’Eurogroupe« M. Schulz s’est entretenu avec M. Tsipras au téléphone hier, et il lui a fait passer sa lettre ensuite. La décision d’une implication du Parlement ne sera discutée que lors de la conférence des présidents des groupes politiques du Parlement, début septembre », explique prudemment un porte-parole du président du Parlement de Strasbourg, jeudi 20 août.La requête de M. Tsipras n’est cependant pas pour déplaire à M. Schulz, un social-démocrate allemand, qui, depuis le début de la crise grecque, a toujours maintenu un contact étroit avec le premier ministre grec et qui défend avec constance un élargissement du rôle du Parlement européen. Il fut notamment l’instigateur du principe des « Spitzenkandidaten » (les favoris des partis européens pour présider la Commission) , qui a conduit à désigner le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker comme président de la Commission européenne – il était le candidat du Parti populaire européen (droite), arrivé en tête aux élections européennes de mai 2014.M. Schulz est loin d’être le seul sur cette ligne à Strasbourg. En mars 2014, le Parlement européen avait adopté à une large majorité deux rapports d’enquête sur la troïka qui concluaient à son manque de transparence, pointaient ses dysfonctionnements, et réclamaient une évolution et un contrôle démocratique de ses décisions. Ces derniers jours, le leader des libéraux au Parlement, le Belge Guy Verhofstadt, a par ailleurs relancé cette demande d’un rôle accru de l’hémicycle européen aux côtés de la troïka.Intégrer des eurodéputésMaintenant que le troisième plan d’aide de 86 milliards d’euros a été validé politiquement par l’Eurogroupe du 14 août, et qu’un premier virement de 13 milliards d’euros a été effectué à Athènes par le MES jeudi matin, la tâche de la troïka va surtout être de surveiller la mise en place effective des réformes exigées par les créanciers d’Athènes. La première « revue », menée principalement par les équipes techniques de la Commission européenne, devrait commencer en octobre.Lire aussi :La Grèce a remboursé la BCE... et après ?Quel pourrait être, concrètement, le rôle du Parlement européen au sein de cette instance ? Se contentera t-il d’auditionner a posteriori les responsables de la troïka et/ou des politiques grecs ? Espère t-il intégrer des eurodéputés aux équipes de la troïka , afin qu’ils mènent de concert les « revues » périodiques à Athènes ? « Je n’ai aucune idée de ce que M. Tsipras a en tête avec son quintet. Ce que je sais, c’est qu’une implication au sein de la troïka requiert des compétences techniques importantes », relève une source côté créanciers. Qui ajoute : « le fait que les eurodéputés puissent avoir leur mot à dire ne soulève pas l’enthousiasme chez les créanciers ».De fait, quand la Commission européenne avait suggéré, au début des négociations entre le gouvernement Tsipras et Bruxelles, en février dernier, une évolution de la troïka, cette proposition avait été vite écartée, notamment par Berlin. Tout juste les créanciers avaient-ils concédé à Athènes que la troïka soit renommée « groupe de Bruxelles », que le MES y prenne part, et que les négociations aient dans un premier temps (entre mars et fin juin), lieu à Bruxelles et non plus à Athènes comme c’était le cas depuis le premier plan d’aide à la Grèce, en 2010.Aujourd’hui, alors qu’ils sortent d’un mois de négociations marathon avec Athènes, les créanciers ont d’autres priorités : la perspective d’élections anticipées à Athènes en septembre, la participation toujours en question du FMI au troisième plan d’aide...Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciersCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain. Electricien de formation, Jordan Slaninka, 23 ans, a choisi d’entrer sur le marché du travail par la voie de l’intérim. Une façon de découvrir le monde de l’entreprise et d’accumuler de l’expérience. Actuellement en mission chez Spie, spécialiste de l’ingénierie électrique, il attend avant tout de son employeur qu’il l’aide à progresser dans son métier pour pouvoir évoluer vers d’autres postes.Lire aussi :Maëva Lavril : « Mon entreprise idéale crée une ambiance de travail conviviale »Elodie Chermann (Propos recueillis par) Gaëlle Picut Une étude menée par la Dares fin 2013 et publiée le 11 août montre que les entreprises de moins de 10 salariés concentrent 54,5 % des postes à pourvoir (75 700 sur 138 900), alors qu’elles ne représentent que 20 % de l’emploi salarié.Au total, le taux d’emplois vacants était de 2,4 % dans les TPE fin 2013. Dans les moyennes et grandes entreprises, pour lesquelles sont disponibles les données du quatrième trimestre 2014, le taux varie entre 0,3 et 1 % selon la taille. Un chiffre quasi stable par rapport à 2013 (+ 0,1 point) après trois années consécutives de baisse. Parmi les emplois vacants, 41 % étaient des créations de postes, 31 % des postes inoccupés et 28 % des postes occupés sur le point de se libérer. Pour rappel, les emplois vacants correspondent à l’ensemble des emplois à pourvoir (immédiatement ou à brève échéance) sur le marché du travail à un moment donné.Lire aussi :Chômage : la France, mauvaise élève de l’Union européenneComme le rappelle la Dares, ces postes vacants ne doivent pas être confondus avec les postes non pourvus et ne renseignent pas à eux seuls les difficultés de recrutement souvent évoquées par les employeurs et le plus ou moins bon fonctionnement du marché du travail. « Les emplois vacants constituent un stock (coupe instantanée) et non un flux » précisent les auteurs.Par comparaison, au 3e trimestre 2009, le taux d’emplois vacants en France était de 0,3 % dans les entreprises de 10 salariés et plus. En 2008, il était de 1,1 % pour les TPE soit environ 58 000 emplois vacants.Un taux d’emplois vacants qui reste basLe taux d’emplois vacants dans l’Union européenne a augmenté entre 2003 et 2007 pour culminer en 2007 à 2,2 % puis s’est contracté en tombant à 1,9 % en 2008, avant de descendre au taux historiquement bas de 1,3 % en 2009, au plus fort de la crise économique et financière mondiale, jusqu’à remonter doucement à 1,4 % en 2012, 1,5 % en 2013 et 1,7 % au 4e trimestre 2014.Lire aussi :La hausse du taux d’emploi des seniors est un leurreMais en France, le taux d’emplois vacants reste bas : 0,6 % en 2013 contre 1,5 % en moyenne dans l’Union européenne et 2,6 % en Allemagne. C’est le signe que le marché du travail y est moins fluide. Même si Eurostat rappelle qu’il est difficile de faire des comparaisons rigoureuses entre pays car les définitions et la façon de mener les enquêtes ne sont pas strictement identiques. « Des mesures sont prises actuellement pour remédier à ces lacunes » précise l’Office statistique de l’Union européenne. Les statistiques sur les vacances d’emploi sont utilisées par la Commission européenne et la Banque centrale européenne pour suivre et analyser l’évolution du marché du travail aux niveaux national et européen. Elles constituent également un indicateur pour l’évaluation du cycle conjoncturel et l’analyse structurelle de l’économie.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Daniel Psenny Avant sa prise de fonction officielle à la présidence de France Télévisions, lundi 24 août, Delphine Ernotte va devoir dissiper l’incompréhension qui s’est installée depuis quelques jours à la direction de l’information de France Télévisions.Son choix de nommer le journaliste Germain Dagognet, jusqu’alors rédacteur en chef des journaux de Claire Chazal le week-end sur TF1, comme « numéro 2 » de l’information de France Télévisions, a suscité une certaine surprise. D’autant plus que les équipes des journaux télévisés de France 2 se félicitent actuellement de leurs bonnes audiences.C’est la première fois qu’un dirigeant de France Télévisions nomme directement l’adjoint d’une direction de cette importance sans consulter le « numéro 1 », à savoir Pascal Golomer. Celui-ci sera nommé officiellement dès lundi, après avoir assuré l’intérim de Thierry Thuillier, parti début juin prendre la direction des sports de Canal+. La tradition veut plutôt que ce soit le directeur de l’information qui nomme lui-même son équipe.Lire aussi :La nomination de Delphine Ernotte fait toujours grincer des dentsMise en place de la chaîne infoOr, selon nos informations, M. Golomer aurait plutôt souhaité faire venir à ses côtés un membre expérimenté de la rédaction de France 2 qui connaît bien les équipes de cette chaîne et de France 3, afin de poursuivre la mise en place du projet « Info 2015 » de rapprochement des deux rédactions. Un plan qui, depuis plusieurs années, suscite l’inquiétude d’une partie des journalistes et reste fermement combattu par les syndicats de l’entreprise publique.Dans l’entourage de Mme Ernotte, on temporise en expliquant que M. Dagognet, qui est aussi un ancien de LCI, sera surtout en charge de la mise en place de la chaîne d’information que la présidente a inscrite dans son programme présenté lors de son audition devant le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). « La chaîne info est au cœur de son projet et elle voulait avoir son mot à dire. Mais c’est M. Golomer qui aura autorité sur l’ensemble des décisions », assure t-on.C’est ce que devrait expliquer Mme Ernotte à M. Golomer, qu’elle doit rencontrer vendredi afin de « clarifier » la situation. Lundi 24 août, Rémy Pflimlin lui laissera la place et elle deviendra la nouvelle présidente de France Télévisions et mettra en place son équipe. Bruno Patino, qui a dirigé le numérique et France 5, puis pris en charge tous les programmes en 2013, a déjà officialisé son départ mercredi sur Twitter.Lire aussi :France Télévisions : Ernotte rêve d’une chaîne d’info en continu publiqueDaniel PsennyjournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.08.2015 à 09h10 • Mis à jour le20.08.2015 à 09h15 | Anne Eveno Certains y verront sans doute les premiers effets du ralentissement de l’économie chinoise. Pour la première fois, les ventes de smartphones en Chine ont enregistré un recul au second trimestre 2015. Selon les chiffres publiés jeudi 20 août par le cabinet d’études Gartner, elles ont chuté de 4 % par rapport au même trimestre de l’année précédente.La Chine n’en demeure pas moins le plus important marché au monde pour les ventes de téléphones intelligents. Au deuxième trimestre, 30 % des ventes mondiales de terminaux y ont été réalisées, soit un peu moins de 100 millions de téléphones achetés en trois mois. « Le marché chinois a atteint la saturation – les ventes de téléphones sont essentiellement le fait de remplacement d’un appareil vieillissant par un nouveau – avec moins de primo-accédants », pointe Anshul Gupta, directeur de la recherche chez Gartner.Selon l’analyste, la capacité des constructeurs à séduire sur le haut de gamme sera déterminante pour leurs parts de marché dans un pays où les constructeurs locaux tiennent désormais la dragée haute aux deux icônes internationales que sont l’américain Apple et le sud-coréen Samsung.Selon le cabinet Canalys, sur le marché chinois au deuxième trimestre 2015, Apple a chuté de la première marche du podium pour retomber à la troisième place, derrière Xiaomi et Huawei. Selon cette étude, Xiaomi détenait à la fin juin une part de marché de 15,9 %, talonné par Huawei avec 15,7 %. A eux deux, ces groupes peuvent donc revendiquer un tiers du marché chinois. Apple pointe en troisième position, suivi du sud-coréen Samsung et du chinois Vivo.Lire aussi :Smartphones : Samsung à la peine en ChineApple : « Nous sommes extrêmement optimistes sur la Chine »Dans ce contexte, et malgré un moteur qui semble se gripper, la Chine demeure un levier majeur pour les bénéfices d’Apple et un pilier de sa croissance. Le groupe de Cupertino a doublé ses ventes en Chine en un an, portant son chiffre d’affaires à plus de 13 milliards de dollars (11,67 milliards d’euros) pour le trimestre courant d’avril à juin 2015. La lutte acharnée à laquelle se livrent les acteurs sur ce marché ne dissuade pas Tim Cook de tenter d’accroître ses positions.« Nous sommes extrêmement optimistes sur la Chine […] Nous serions fous de changer nos plans » d’investissement, commentait en juillet le patron d’Apple, évoquant « un niveau incroyable et inédit d’opportunités ». L’accès de faiblesse du marché chinois s’est ressenti sur les ventes mondiales. Celles-ci, qui ont atteint les 330 millions d’unités, n’ont crû « que » de 13,5 % au deuxième trimestre par rapport à la même période de 2014. C’est, selon Gartner, le taux de croissance le plus faible depuis 2013. Dans ce marché en moindre expansion où la compétition se fait plus rude, Samsung – qui pointe au premier rang mondial avec plus de 72 millions d’unités vendues contre 48 millions pour Apple sur le second trimestre – voit sa domination attaquée. Sa part de marché mondiale a fondu de 26,2 % à 21,9 % entre la fin juin 2014 et la fin juin 2015. Et ce malgré l’arrivée sur le marché de ses deux modèles haut de gamme, le Galaxy S6 et sa version Edge, concurrents directs des iPhone 6 et iPhone 6 Plus d’Apple.Cette érosion de la puissance de Samsung tient au succès d’Apple dans le haut de gamme. Les ventes mondiales de la firme à la pomme ont progressé de 36 % au deuxième trimestre 2015, se traduisant par un gain de part de marché de 2,4 points. Sur l’entrée et le moyen de gamme, Samsung a fort à faire avec les constructeurs locaux sur les marchés émergents. Le cas le plus emblématique étant la Chine et ses fabricants nationaux : Huawei, Lenovo et Xiaomi détiennent une part de marché mondiale cumulée de 17,7 %, soit deux points de plus qu’Apple.Anne EvenoJournaliste au Monde 18.08.2015 à 16h23 • Mis à jour le18.08.2015 à 16h43 | Margherita Nasi D’ici 2025, 3 millions d’emplois touchant tout autant les classes moyennes, les emplois d’encadrement et les professions libérales que les métiers manuels pourraient avoir disparu en France, selon une étude de Roland Berger commandée par le Journal du Dimanche (JDD). Une transformation immense, qui annonce une nouvelle explosion d’insolvabilité généralisée, bien pire que celle de 2008, s’inquiète Bernard Stiegler dans son nouveau livre La société automatique - l’Avenir du travail.Plus alarmant encore : le sujet serait mal connu en France. Ainsi le rapport « Quelle France dans 10 ans ? » remis par Jean Pisani-Ferry durant l’été 2014 au président de la République française « ne dit pas un mot de ces perspectives littéralement bouleversantes - qui bouleversent toute la macro-économie à venir », selon Bernard Stiegler, qui critique ces « deux cent pages d’eau tiède qui ne disent pas un mot des hypothèses de réduction drastique de l’emploi ».Un recommencement possiblePourquoi dissimuler des études pointant la disparition des emplois ? Le philosophe avance une réponse perturbante : Pisani-Ferry aurait « intériorisé un état de fait calamiteux dont il entretient la mécompréhension à travers une analyse profondément erronée, empêchant la France de prendre la mesure d’une situation exceptionnellement périlleuse ». D’ici à 2025, un tiers des emplois pourraient être occupés par des machines, des robots ou des logiciels dotés d’intelligence artificielle et capables d’apprendre par eux-mêmes.Comment faire face à la fin du travail salarié ? Comment tirer le meilleur parti de cette immense transformation ? Y-a-t-il un autre avenir, un recommencement possible dans le processus d’automatisation intégrale et généralisée auquel aboutit la réticulation numérique planétaire ? Autant de questions que soulève Bernard Stiegler dans son nouvel ouvrage, dont le but est d’anticiper, qualifier, alerter, mais aussi proposer, en envisageant « une façon tout à fait alternative de redistribuer la richesse engendrée par le numérique ».Des automatismes au service de la raisonIl s’agit, pour lui, de sortir de l’ère de l’Anthropocène, l’ère du capitalisme industriel au sein duquel le calcul prévaut sur tout autre critère de décision et où, devenant algorithmique et machinique, il se concrétise et se matérialise comme automatisme logique. Depuis 1993, un nouveau système technique planétaire se serait mis en place, basé sur la rétention tertiaire du numérique, et dont l’économie du data est le destin à venir. Un destin en réalité inexistant, puisqu’il ne peut mener qu’au nihilisme. L’infrastructure actuelle « évolue à grands pas vers une société d’hypercontrôle fondée sur les équipements mobiles, tels que le smartphone, les équipements domestiques, telle la télévision connectée, les habitats, telles la smarhouse et la smartcity, et les équipements de transport, telle l’automobile connectée » et soulève des questions en termes d’espionnage automatique des individus et destruction de notre économie.Dans De la misère symbolique, Bernard Stiegler cernait les enjeux du stade numérique de la grammarisation, et en pensant ce qu’alors on n’appelait pas encore les réseaux sociaux, spéculait sur la toxicité potentielle de l’automisation élargie à laquelle devait conduire ce stade où lecteurs et scripteurs connectés par l’écriture réticulaire produiraient des traces numériques qui conduiraient à leur désintégration sociale et psychique.Une colère mal orientée« C’est ce qui s’est produit depuis », avec la gouvernementalité algorithmique, affirme le philosophe. Mais alors que la plupart des créateurs de l’Internet déplorent la façon dont leur créature est tombée aussi bas, leur colère est mal orientée. La faute n’est pas à cette entité amorphe mais à « l’absence d’une politique de gauche en manière de technologie ».C’est une telle politique que l’auteur souhaite établir, à travers deux volumes consacrés à l’avenir du travail et du savoir qui proposent de sortir du capitalisme industriel pour entrer dans une nouvelle époque, celle du « Néguanthropocène ».Quand les automatismes algorithmiques prennent de vitesse la possibilité de délibération de la société, il n’y a pour le philosophe qu’une solution : mettre les automatismes au service de la raison.La société automatique - 1. L’avenir du travail, Bernard Stiegler (Fayard, 436 pages, 25 euros.)Margherita NasiJournaliste au Monde 18.08.2015 à 14h38 • Mis à jour le18.08.2015 à 18h45 | Alexandre Piquard NBCUniversal confirme ses ambitions dans le numérique et BuzzFeed s’affirme comme un acteur média puissant. La filiale du câblo-opérateur Comcast investit 200 millions de dollars dans le site d’information et de divertissement américain, connu à l’origine pour ses listes humoristiques et ses contenus viraux, ont annoncé les deux sociétés mardi 18 août 2015 dans un communiqué. La semaine dernière, le groupe audiovisuel américain – producteur de Jurassic World ou de l’émission « Today Show » – avait déjà acquis pour 200 millions de dollars une part de la société Vox Media, propriétaire de plusieurs magazines et sites d’information en ligne thématiques dont The Verge ou Re/Code.Une des « licornes » des médias BuzzFeed et NBCUniversal ne précisent pas quelle part du capital est achetée mais celle-ci est minoritaire : il y a quelques jours, le site spécialisé Re/Code estimait que l’investissement de NBCUniversal ferait grimper la valorisation de BuzzFeed à 1,5 milliard de dollars (1,3 milliard d’euros), contre 850 millions de dollars lors d’une précédente levée de fonds, de 50 millions de dollars, réalisée l’an dernier. C’est un investissement très important, si on le compare au montant payé par Jeff Bezos, le patron du géant de la vente en ligne Amazon, pour acquérir 100 % du quotidien Washington Post : 250 millions de dollars.BuzzFeed rejoint le club très fermé de ce que les médias américains spécialisés appellent déjà des « licornes » des médias, en référence au surnom donné aux entreprises de technologie qui dépassent la barre du milliard de dollars de valorisation. Une espèce d’animaux mythiques du business, qui concentrent – pour l’heure – les attentes du marché. Outre Vox, Vice Media a déjà frappé les esprits en levant 500 millions de dollars en 2014, auprès de deux investisseurs : la chaîne câblée A & E Networks et le fonds d’investissement TCV. Le groupe, né comme magazine punk et devenu maître du reportage et du sponsoring, avait ainsi été valorisé à 2,5 milliards de dollars.Union d’intérêts entre nouveaux et anciens médiasComme les précédents, l’accord entre BuzzFeed et NBCUniversal unit deux univers différents – et deux intérêts : d’un côté, une société du monde de l’audiovisuel, de la télévision et du cinéma qui souhaite toucher un public moins vieux et rester présente dans les nouveaux canaux de diffusion en ligne, comme les réseaux sociaux, qui remplacent petit à petit la télévision ou les salles obscures. De l’autre, un « pure player » né du Web, qui cherche à se rapprocher de la télévision et de la production pour monter en gamme et trouver des débouchés à ses vidéos en ligne. BuzzFeed a en effet beaucoup investi dans l’image. En août 2014, il a créé la structure BuzzFeed Motion Pictures, dirigée par le vidéaste Ze Frank. Et il s’adosse au passage à un groupe qui connaît bien la diffusion mondiale de contenus de divertissement.« BuzzFeed a construit une société globale qui mêle avec harmonie la technologie, les données et des savoir-faire éditoriaux de grande qualité, pour créer et faire partager des contenus de façon innovante », explique Steve Burke, PDG de NBCUniversal, dans le communiqué.« C’est un moment fascinant pour l’industrie des médias : les plateformes sociales, numériques, mobiles et télévisuelles convergent et ouvrent de nouvelles possibilités de toucher des publics mondiaux », a déclaré Jonah Peretti, PDG de BuzzFeed.Les deux entreprises évoquent de possibles partenariats et synergies, citant les émissions ou séries télévisées, les films, les Jeux olympiques (dont NBCUniversal détient les droits de diffusion) ou les travaux pour des agences de publicité ou des marques.« L’indépendance » selon BuzzFeedAu moment de nouer une alliance avec un grand groupe établi, Jonah Peretti, de BuzzFeed, insiste sur sa vision de « l’indépendance ». L’investissement minoritaire de NBCUniversal va contribuer à permettre de « grandir et d’investir sans avoir la pression de la rentabilité à court terme et sans se précipiter pour s’introduire en bourse », écrit-il dans un billet.La force de BuzzFeed vient aussi du fait qu’il est bénéficiaire, ce qui devient rare pour un média. En fondant son business model sur une pratique pionnière du « brand content » ou du « native advertising », il tire donc ses revenus publicitaires non pas de bannières mais de contenus, articles ou vidéos créés pour des marques. BuzzFeed a plusieurs fois été accusé de supprimer des articles gênants pour des annonceurs mais se proclame rentable, sans donner plus de détails. Selon des documents publiés par le site Gawker, BuzzFeed a gagné 7 millions de dollars (6,3 millions d’euros) en 2013 pour un chiffre d’affaires de 65 millions. En 2014, il aurait réalisé plus de 100 millions de dollars de chiffre d’affaires.Outre son investissement dans la vidéo, BuzzFeed s’est lancé dans une expansion internationale : une politique coûteuse et ambitieuse dont il espère tirer des synergies (la plateforme technique est unique, une bonne part du contenu est traduit et avoir une audience globale peut intéresser certains annonceurs). Présent dans six pays avec sept éditions internationales, dont la France, BuzzFeed s’implante dans six autres pays en 2015, dont le Japon, le Mexique et le Canada. Ayant rencontré des difficultés en France, où l’audience n’a pas décollé aussi vite qu’il souhaitait, il a renforcé son équipe éditoriale. Et au Japon, il va innover en s’associant à un poids lourd connaisseur de la culture locale, Yahoo! Japon.Lire aussi :BuzzFeed France promet plus d’info, moins de « LOL »Côté distribution, BuzzFeed s’enorgueillit de tirer 75 % de son trafic des réseaux sociaux. Pour continuer de croître, il fait partie des éditeurs qui ont noué des partenariats avec Facebook ou Snapchat pour publier des contenus directement sur leur plateforme. Il paye aussi pour promouvoir au mieux ses contenus sur les réseaux sociaux et tente aussi de coloniser Pinterest ou Instagram pour ne pas être trop dépendant de Facebook.Dernier pilier du développement de BuzzFeed : l’information. Le site rendu célèbre pour ses chatons mignons et ses contenus récréatifs repérés sur le Web a constitué une équipe de journalistes chevronnés. « L’info n’est pas un business aussi bon que le divertissement mais c’est le meilleur moyen d’avoir une influence sur le monde. Et c’est un business qui s’améliore », assurait M. Peretti en juin dans un autre billet, voyant dans Internet un canal qui permet facilement une distribution mondiale, contrairement au média papier.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cédric Pietralunga et Isabelle Chaperon Après une semaine de fermeture, le marché du porc breton de Plérin (Côtes-d’Armor), dont le cours sert de référence à tous les acteurs du secteur, a repris sa cotation, mardi 18 août. Sur les quelque 50 000 animaux qui devaient y être vendus, près de 17 000 n’ont pas trouvé acheteurs, soit environ 30 % du stock. Ceux qui ont été vendus sont partis à un prix moyen de 1,389 € le kilo, soit sous le prix préconisé par le gouvernement et qui correspond à la moyenne du coût de production en France (1,40 €).La référence accuse donc un repli de 1,5 centimes par rapport à la précédente cotation. C’est « un mauvais signal pour les éleveurs », a commenté Daniel Picart, président du marché du Plérin. Il a fait savoir que les porcs invendus seront « affectés à Bigard et à la Cooperl comme la convention nous y autorise », dénonçant au passage l’attitude des deux industriels, coupables selon lui d’une « prise d’otages organisée ». Lire sur Les Décodeurs :Prix du porc : comprendre le rôle du marché de PlérinCooperl et Bigard-Socopa, les deux principaux acheteurs de porc en France, dont le boycott du marché au cadran avait entraîné la suspension des cours le 10 août, n’ont pas participé à la cotation de mardi, comme ils l’avaient annoncé à l’issue d’une table ronde organisée lundi au ministère de l’agriculture.Les deux groupes bretons qui assurent environ 30 % des achats à Plérin en temps normal ont été reçu mardi après-midi par le ministre de l’agriculture. A l’issue de cette rencontre, Patrice Drillet, président de la Cooperl, a déclaré attendre du président du marché de Plérin « une invitation » : « Nous ne reviendrons pas tant que les discussions au marché n’auront pas eu lieu et qu’on ne sera pas tombés (d’)accord. Mais je ne désespère pas »Lire sur les Décodeurs :Comprendre la fixation des prix, des marges et des subventions dans l’agriculture« Nous demandons l’abolition de la directive Bolkestein »La réouverture du marché au cadran ne signifient en aucun cas la fin du malaise de la filière. Dès lundi, le ministre de l’agriculture avait reconnu la nécessité d’ouvrir un chantier de réformes après les appels aux secours à la fois des producteurs et des industriels de la viande.Seule décision concrète à ce stade, le ministère a annoncé, lors de la table ronde, la parution « début septembre » d’un décret donnant plus de souplesse aux collectivités locales pour leurs achats de viande, en relevant de 15 000 euros à 25 000 euros le plancher rendant obligatoires les appels d’offres, cela afin de favoriser les producteurs locaux.M. Le Foll, dont la gestion de la crise porcine est critiquée par l’opposition, a promis, par ailleurs, de défendre les intérêts de la filière française sur le front européen. « Les sujets de dumping social, de l’harmonisation des normes environnementales, des règles de production ne sont pas traités », avait dénoncé le Syndicat national des industries de la viande (SNIV) dans un communiqué le 10 août.Les professionnels français s’insurgent, en particulier, du recours à des travailleurs détachés dans les abattoirs en Allemagne, ce qui leur permet de réduire leurs coûts de production. « Nous demandons l’abolition de la directive Bolkestein », a précisé M. Roué, le président d’Inaporc.« Valoriser l’origine française »Le ministre a ainsi signalé qu’il comptait s’entretenir mardi 18 août avec Phil Hogan, le commissaire européen chargé de l’agriculture, afin de préparer le conseil européen extraordinaire du 7 septembre, convoqué par la présidence luxembourgeoise, notamment à la demande de la France, « suite à la crise économique qui frappe actuellement les secteurs laitiers et de l’élevage dans un certain nombre d’Etats membres de l’Union européenne ».Le ministre milite aussi pour un étiquetage des viandes permettant de « mieux valoriser l’origine française des produits ». « Plusieurs pays ne veulent pas de la mention d’origine », a concédé M. Le Foll. Ce flou permet aux industriels de la salaison et de la transformation d’acheter des viandes en Espagne ou en Allemagne, où les prix sont moins élevés.Mais pour restaurer leur compétitivité, les acteurs de la filière porcine française ne feront pas l’économie d’efforts internes. Si l’embargo de la Russie sur les denrées alimentaires européennes a provoqué la chute des prix du porc et placé les éleveurs dans une situation insoutenable, la filière était déjà mal en point.En boycottant le marché de Plérin, les deux grands abatteurs voulaient pointer les insuffisances d’un système qui ne leur donne « pas assez de visibilité ». Ils ont obtenu en partie gain de cause. A l’issue de la table ronde, M. Le Foll a ainsi évoqué « la nécessité de faire évoluer cette cotation ». Les discussions ne font que commencer.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterCédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julien Bouissou (New Delhi, correspondance) L’avionneur européen Airbus a annoncé, lundi 17 août, avoir signé la vente de 250 appareils A320neo à la compagnie Indienne IndiGo Airlines, pour un montant estimé à près de 24 milliards d’euros, au prix catalogue. La finalisation de ce méga-contrat confirme des engagements pris en octobre 2014. Jamais Airbus n’avait enregistré une commande d’appareils aussi élevée.Le succès d’IndiGo, l’une des rares compagnies aériennes indiennes à afficher des profits, repose sur son modèle économique autant que sur la croissance du secteur et la construction de nouveaux aéroports dans le pays. Née en 2006, à une époque où les premières compagnies à bas coût essuyaient la colère des passagers pour leurs nombreux retards ou annulations de vols, IndiGo fut l’une des premières à se concentrer sur le « meilleur prix », plutôt que sur le « bas coût ». « Nous ne cessons de nous demander : de quel autre coût peut-on se débarrasser sans perdre un seul client ? C’est notre religion », expliquait Rahul Bhatia, le fondateur de l’entreprise, au magazine Forbes, en 2014.Limiter les coûtsSi IndiGo commande autant d’appareils à Airbus, c’est d’abord pour limiter ses coûts de maintenance, de formation du personnel et de logistique. Les A320neo sont aussi plus économes en carburant, l’un des premiers postes de dépense des transporteurs aériens. Les avions IndiGo étant neufs, ils nécessitent moins d’entretien et enregistrent moins de retards. La compagnie s’est ainsi forgé une réputation de ponctualité très prisée de la clientèle d’hommes d’affaires.Contrairement à d’autres compagnies, Indigo préfère se concentrer sur les court et moyen-courriers, son cœur de métier, plutôt que d’aller concurrencer les grandes compagnies sur des vols long-courriers. L’entreprise a également choisi de ne pas mettre en place de programmes de fidélité, qu’elle juge trop coûteux. Elle a enfin poussé la standardisation des tâches au maximum pour réduire l’intervalle entre deux vols et augmenter le taux d’utilisation de ses appareils.Neuf ans après sa création, il ne vient plus à l’idée de personne, en Inde, d’appeler IndiGo une compagnie à bas coût. C’est peut-être là la clé de son succès. « Quand le client veut se serrer la ceinture, on en profite », ne cesse de répéter Rahul Bhatia. L’entreprise va même tenter d’appliquer les recettes de son succès au secteur de l’hôtellerie, puisque le groupe Accor l’a choisi comme partenaire pour ouvrir des hôtels en Inde.« Sale and lease back »Reste à financer l’achat de ces nouveaux appareils. IndiGo a annoncé, en juin, vouloir introduire une partie de son capital en Bourse pour réduire sa dette et continuer son expansion. Un accord avec la Banque commerciale et industrielle de Chine a également été signé, pour un montant de 2,6 milliards de dollars (2,35 milliards d’euros) : la banque chinoise rachètera des avions neufs à IndiGo, qui les lui louera. Une technique du « sale and lease back » que la compagnie affectionne.IndiGo fait figure d’exception sur le marché indien. Dans le pays, les transporteurs aériens ont plutôt le profil de start-up : ils enregistrent des pertes en anticipant des profits futurs. L’un d’entre eux, Kingfisher Airlines, a même fait faillite en octobre 2012 dans un secteur qui souffre de surcapacité et amasse les dettes. Or IndiGo a quadruplé ses revenus entre 2010 et 2014, selon le cabinet d’études et de conseil en aéronautique CAPA India, et elle s’est emparée du tiers des parts de marché. Sa croissance est portée par la hausse du nombre de passagers en Inde, qui a atteint 13,9 % entre 2014 et 2015. En 2012, le pays ne disposait que de 0,07 siège d’avion par habitant, contre 2,49 aux Etats-Unis et 0,29 en Chine. Un potentiel de croissance qui aiguise les appétits : deux nouvelles compagnies, AirAsia India et Vistara, ont récemment vu le jour en Inde.Avec IndiGo, qui a déjà commandé au total 530 appareils de la famille A320, Airbus a peut-être trouvé un cheval de Troie pour la conquête du marché indien. L’avionneur a créé une filiale 100 % indienne et s’est engagé à s’approvisionner auprès de sous-traitants dans le pays à hauteur de 2 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. En mars 2014, il estimait que les compagnies aériennes indiennes auraient besoin de 1 290 nouveaux avions pour les deux prochaines décennies. Un marché potentiel de 190 milliards de dollars.Julien Bouissou (New Delhi, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Prudhomme Fin de la récré. A la faveur de la rentrée des classes, les acteurs de la grande distribution reprennent la guerre des prix qu’ils avaient interrompue au printemps dernier. Des campagnes de publicité télévisées comparant les prix d’articles de papeterie entre enseignes commencent à envahir les écrans.Cette nouvelle offensive s’explique en partie par la nature des produits vendus : « Il ne s’agit pas d’un achat de plaisir pour les familles », rappelle Isabelle Bardy Lann, qui gère les catégories papeterie, agendas, classements, chez Auchan.Chez Carrefour, 200 produits de marque nationale sont affichés comme étant garantis d’avoir les prix les plus bas et une réduction de 10 % sur les achats de fournitures est proposée aux familles nombreuses tout au long de l’année scolaire.Auchan rembourse 2 fois la différence si les clients trouvent les mêmes articles moins chers ailleurs. « Comme nous achetons de gros volumes d’articles sur la période de rentrée scolaire, nous bénéficions de promotions auprès des fournisseurs », explique Elisabeth Halleguen, la directrice de marché papeterie de Carrefour.Enjeu crucial pour les enseignesL’enjeu des fournitures scolaires est d’autant plus crucial pour les enseignes que leurs clients en profitent en général pour faire, en même temps, un gros réassort de courses au retour des vacances, avec beaucoup d’articles de fond de placard.Principal témoin de cette guerre des prix dans les grandes surfaces, l’indicateur du coût de la rentrée scolaire pour un enfant entrant en 6e, évalué pour la 31e année consécutive par l’association Familles de France, et publié mardi 18 août.En 2015, il est quasiment stable par rapport à 2014, + 0,7 %, pour un coût moyen de 190,42 euros. En ligne globalement avec l’inflation, ce chiffre marque un ralentissement par rapport à la rentrée précédente et se caractérise notamment par une nette baisse des prix des articles de sport d’une année sur l’autre. Ce poste de dépenses enregistre un recul de 7,32 %.Si, depuis la mi-juin, comme dans certains Monoprix, des rayons entiers d’agendas, de trousses et de cartables avaient fait leur apparition, la majeure partie des ventes se fait après la mi-août. « En juillet, les familles achètent davantage pour les enfants qui sont en primaire, constate Mme Bardy Lann. De plus en plus d’établissements scolaires communiquent les besoins après la rentrée, et notamment dans le secondaire, où les familles préfèrent attendre pour ne pas acheter des produits indésirables. » Beaucoup de parents attendent aussi le versement de l’allocation de rentrée scolaire (ARS). D’un montant compris entre 363 et 396 euros selon l’âge des enfants, elle devait être versée ce mardi 18 août et demeure un déclencheur de l’acte d’achat. « Jusqu’à présent, les clients étaient plus préoccupés pas leur départ en vacances que par l’idée de remplir à nouveau le cartable de leurs enfants », souligne Mme Bardy Lann. Lire aussi :Pas d’inflation du coût moyen de la rentrée en 2015« Des budgets plutôt stables »Chez Carrefour, « nous réalisons en général plus de 50 % des ventes entre le 17 août et début septembre, explique Mme Halleguen. Les stocks restant après la saison soit finissent en rayon permanent pour la papeterie courante, soit sont démarqués à l’approche de la rentrée, notamment la maroquinerie, qu’il sera plus difficile de vendre le reste de l’année ».S’il est encore trop tôt pour évaluer les ventes, ces dernières sont généralement assez régulières d’année en année. « Nous avons, pour le moment, le sentiment que les budgets des familles sont plutôt stables, constate Mme Bardy Lann. Les arbitrages entre les gammes de prix sont propres à chaque famille.« Si l’enfant a cassé son cartable, la famille va investir plus pour que le nouveau dure plus longtemps, tandis que chez d’autres, dont le cartable a bien tenu, on ne va pas dépenser plus. Du coup, pour nous, il est compliqué de faire des arbitrages commerciaux et nous devons avoir un assortiment suffisamment large et profond, qui va du premier prix, de la marque distributeur, à la marque nationale, pour pouvoir répondre à tous ces besoins. »Cette année, et pour la première fois, la grande distribution se lance dans la vente d’articles scolaires sur Internet, à l’instar d’Auchan. « Nous n’avons pas encore de recul mais c’est un réseau de vente qui nous interpelle, indique Mme Bardy Lann. Mais avec plus de 3 000 références de produits sur la rentrée des classes sur notre site de vente en ligne, on vient chatouiller les acteurs de l’Internet en termes d’assortiment ».Pour Carrefour, où la vente dite multicanal au sein du groupe – c’est-à-dire Internet et magasin – est en cours de redéploiement, les clients peuvent pour la première fois cette année déposer leur liste sur Internet et venir récupérer leurs commandes au « drive », le point de retrait des commandes à distance.Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.08.2015 à 17h28 • Mis à jour le18.08.2015 à 09h53 | Eric Albert (Londres, correspondance) L’écart entre les salaires des grands patrons et les employés de base n’en finit pas de grandir au Royaume-Uni. En 2014, les dirigeants des entreprises du FTSE 100 – les cent premières entreprises cotées – gagnaient 148 fois plus que le salaire moyen de leurs propres employés. C’est une très légère hausse par rapport à 2013, quand le ratio était de 146, mais nettement plus qu’en 2011, quand il atteignait 139. C’est surtout trois fois plus qu’en 1998, quand le ratio n’était « que » de 47.L’étude, réalisée par l’association High Pay Centre et publiée lundi 17 août, révèle que les grands patrons britanniques ont empoché en moyenne 4,96 millions de livres (7 millions d’euros) en 2014. Cela représente une hausse de 20 % depuis 2010.Pour le High Pay Centre, ces statistiques sont la preuve que les mesures passées en 2013 au Royaume-Uni pour tenter d’enrayer le phénomène ont échoué. A l’époque, une vive polémique avait poussé le gouvernement britannique à donner plus de pouvoirs aux actionnaires sur la question de la rémunération.Apathie des actionnairesDepuis 2002, ces derniers bénéficiaient d’un vote consultatif sur le salaire des principaux dirigeants. Mais cela n’avait guère d’effet, comme l’a prouvé le cas de Martin Sorrell, le patron de WPP, le numéro un mondial de la publicité. Une majorité de ses actionnaires s’était opposée à son salaire, mais il n’en avait pas tenu compte et avait tranquillement empoché le chèque.Depuis 2013, les entreprises doivent donc accorder aux actionnaires un vote sur leur politique de rémunération, et elles sont obligées d’en accepter le résultat. Il ne s’agit cependant que des grands principes de la rémunération : les critères utilisés pour calculer le bonus, le versement du salaire en cash ou en actions, etc. A cela s’ajoute le vote consultatif sur les salaires annuels, qui reste en place. « Il semble que cela n’ait eu virtuellement aucun effet », regrette le High Pay Centre.La principale explication vient de l’apathie des actionnaires. Jusqu’à présent, aucune entreprise n’a essuyé de défaite sur sa politique de rémunération. La banque Standard Chartered est celle qui a senti le plus le vent du boulet, quand 40 % de ses actionnaires se sont rebellés. Les supermarchés Morrisons (26 %) et la banque HSBC (21 %) ont également connu des assemblées générales mouvementées.Seules deux entreprises retoquéesQuant aux votes sur les salaires annuels (qui sont consultatifs), seules deux entreprises ont été retoquées en 2014. Les actionnaires de Burberry ont refusé la prime de 21 millions d’euros accordée à son nouveau directeur général, Christopher Bailey. A l’autre bout de l’échelle, André Lacroix, un Français qui dirige Intertek, une entreprise de contrôle de qualité et de relativement petite taille au sein du FTSE 100, a renoncé à son bonus garanti de 790 000 euros quand 51 % des actionnaires s’y sont opposés. Derrière l’envolée des hauts salaires se cache cependant une nouvelle tendance intéressante : d’un côté, une poignée de rémunérations particulièrement exorbitantes semble en pleine dérive ; de l’autre, une (très légère) modération apparaît. En 2014, Martin Sorrell de WPP et Ben van Beurden de Shell ont fait partie du premier camp, avec des émoluments respectivement de 60 millions et de 27,5 millions d’euros. En revanche, la rémunération médiane des patrons a baissé en 2014, de 2,5 %, même si elle reste de 5,4 millions d’euros.« Peut-être que ça commence à ralentir, relativise Deborah Hargreaves, la directrice du High Pay Centre. Mais on n’est pas du tout en train de revenir aux niveaux d’antan, ni même d’il y a seulement cinq ans. »Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.08.2015 à 09h48 • Mis à jour le17.08.2015 à 10h33 Des documents obtenus par The Guardian montrent que le projet de voiture autonome d’Apple, baptisé « Titan », est suffisamment avancé pour que l’entreprise soit à la recherche d’un terrain d’essai. Selon le quotidien, Apple serait en discussion pour utiliser un terrain ultra-sécurisé à proximité de San Francisco.L’entreprise est jusqu’à présent restée très discrète sur ses projets de véhicules autonomes. Leur production ne devrait pas démarrer avant 2020, selon la presse américaine.Plusieurs autres entreprises, dont Tesla, Volkswagen, et Mercedes-Benz, ont demandé et obtenu des autorisations pour pouvoir tester leurs prototypes sur les routes de Californie. Google teste depuis près de deux ans ses prototypes de voitures sans conducteur, qui circulent régulièrement sur les routes publiques près de San Francisco. Pauline Janicot Depuis le 1er juillet dernier, le montant des allocations familiales a été revu à la baisse pour près de 500 000 familles. Si tous les foyers ayant au moins deux enfants à charge continuent de toucher des allocations, celles-ci ont été réduites de moitié ou divisées par quatre pour les plus aisés.En revanche, les aides destinées à la garde des enfants âgés de moins de six ans n’ont pas été touchées pour 2015 et permettent encore d’alléger la facture. Tour d’horizon.L’incontournable complément de libre choix du mode de garde Grâce à ce dispositif, une partie du salaire d’une assistante parentale ou maternelle est pris en charge par la Caisse d’allocations familiales (CAF). Pour les familles qui embauchent leur nounou en direct, le montant de l’aide atteint entre 87,19 à 460,93 euros par mois. Il varie en fonction de leurs revenus annuels (perçus en 2013), du nombre d’enfant et de leur âge (plus ou moins de 3 ans). Autre avantage : les cotisations sociales versées à une assistance maternelle sont entièrement prises en charge par la CAF et celles d’une assistante parentale jusqu’à 50 %, dans la limite de 445 euros par mois (si l’enfant a moins de 3 ans) ou de 223 euros par mois (s’il a entre 3 et 6 ans).Pour les familles qui passent par une entreprise ou une association pour employer leur salarié, les montants mensuels accordés par la CAF sont plus élevés. Selon l’âge de l’enfant et les ressources annuelles du foyer, ils oscillent entre 305,16 et 842,84 euros (pour une assistante parentale) et entre 232,51 et 697,50 euros (pour une assistante maternelle).Un crédit d’impôt de 50 %Ceux qui emploient un salarié à domicile bénéficient d’un crédit d’impôt pouvant atteindre 50 % des dépenses annuelles engagées, après déduction des aides reçues de la CAF, dans la limite de 12 000 euros par an (15 000 euros pour la première année), majoré de 1 500 euros par enfant ou personne de plus de 65 ans à charge. Cet avantage fiscal peut être accordé quel que soit l’âge de l’enfant.En revanche, les familles qui font garder leur enfant de moins de six ans par une assistante maternelle ou dans une crèche n’ont droit qu’à un crédit d’impôt de 50 % des dépenses, dans la limite de 2 300 euros par an (1 150 euros dans le cas d’une garde alternée).Coup de pouce local Certaines aides municipales ou départementales – en particulier en Ile-de-France – sont proposées pour la garde des enfants de moins de trois ans, en complément des aides de la CAF. Pour connaître leurs conditions d’attribution, il faut se renseigner auprès de la ville ou du département où l’on réside. Dans les Hauts-de-Seine, par exemple, le dispositif Bébédom 92 est accessible aux familles dont les revenus sont inférieurs à 80 000 euros par an et qui emploient une assistante maternelle ou parentale. Son montant atteint 100 ou 200 euros par mois selon le niveau de ressources. En Seine-Saint-Denis, la prestation ADAJE est versée à ceux qui font appel à une assistante maternelle agréée. Elle atteint entre 50 et 120 euros par mois selon le niveau de ressources et la composition du foyer. Enfin, l’allocation « Paris Petit à domicile » varie entre 105 et 420 euros par mois. Elle est versée aux familles qui vivent dans la capitale depuis au moins 3 ans (durant les 5 années précédant la demande) et dont les revenus sont inférieurs à 5 000 euros (1 enfant à charge), 6 400 euros (2 enfants) et 7 000 euros par mois (pour 3 enfants ou plus).Pauline JanicotJournaliste au Monde 17.08.2015 à 09h03 • Mis à jour le17.08.2015 à 09h46 Côté budget, mieux vaut étudier à Brest qu’à Paris ou encore Lyon, à en croire l’Union nationale des étudiants de France (UNEF). Le syndicat, proche du Parti socialiste, a complété son bilan du coût de la prochaine rentrée universitaire en dévoilant, lundi 17 août, le classement des villes les plus onéreuses du pays.L’organisation étudiante offre une estimation chiffrée des frais mensuels, considérant les transports, le logement, mais aussi un socle de dépenses courantes – identiques cette fois pour toutes les localités – de 330 euros.Sans surprise, la capitale arrive en tête de la liste. En moyenne, un étudiant parisien doit débourser chaque mois près de 1 125 euros, avance l’UNEF. A Lyon, il faut compter quelque 840 euros, contre 680 euros à Brest, située en queue du classement. Le prix du loyer est la principale variable expliquant ces écarts. Ce poste de dépense passe de simple à plus du double entre la pointe du Finistère (320 euros) et la Ville Lumière (800 euros). A noter que Paris est l’une des seules villes, avec Tours, à offrir des chèques-logement – 900 euros par an pour les boursiers.Lire aussi :Se loger en cité U est de plus en plus difficileInquiétudes sur l’évolution de la situationLa somme dépensée pour les transports varie quant à elle du simple au triple entre Toulouse (moins de 8,50 euros par mois) et Brest (près de 28 euros). En Ile de France, l’abonnement mensuel revient aussi à quelque 28 euros. « De plus en plus de villes universitaires disent qu’il faudra augmenter les tarifs », déplore le président de l’UNEF, inquiet des conséquences de la réforme territoriale.Car une des ambitions de ce classement est de mettre en lumière « l’impact des aides des villes et des collectivités sur la vie étudiante ». Aujourd’hui, elles atteignent 28,50 euros par mois à Paris, mais sont nulles à Marseille, Strasbourg, Rennes, Dijon et Brest. Les jeunes suivant un cursus universitaire à Lyon, Grenoble, Toulouse, Bordeaux et Paris peuvent en outre bénéficier de chèques-loisirs pour un montant minimal de 100 euros par an.Enfin, douze villes sur vingt prévoient des chèques-santé pour les boursiers – jusqu’à près de 375 euros à Clermont. Un coup de pouce non négligeable, car l’UNEF estime que 20 % des étudiants n’ont pas de complémentaire santé.Le syndicat a fait part de ses « inquiétudes » sur l’évolution de cette situation dans les années à venir avec la baisse des subventions aux collectivités locales : « [S]es répercussions commencent déjà à se faire sentir. » Selon l’enquête de l’UNEF publiée vendredi, le coût de la vie étudiante aurait fait un bond de 8,4 % depuis 2012. Damien Leloup Ce 10 août, Google est devenu Alphabet. Une opération stratégique en forme de changement de nom : Google va continuer d’exister, mais ne sera plus qu’une filiale d’Alphabet, une holding qui chapeautera le moteur de recherche et tous ses produits liés, mais aussi une myriade d’autres sociétés travaillant à des projets futuristes. On le savait déjà, la mise en place d’Alphabet le montre plus clairement : Google est devenu un conglomérat, avec de multiples filiales et prises d’intérêt dans des domaines variés : publicité, logiciels, systèmes d’exploitation, biotechnologie, intelligence artificielle, automobile.Dans les années 1980, l’auteur de science-fiction William Gibson a remis au goût du jour un vieux mot japonais pour désigner de gigantesques conglomérats dont les produits envahissent la vie quotidienne et dominent le monde : zaibatsu. William Gibson est l’influent fondateur d’un courant entier de la science-fiction, le mouvement cyberpunk, qui se projetait dans un futur résolument proche dominé par des multinationales.Google – pardon, Alphabet – incarne ces zaibatsu. Comme eux, il semble être devenu incontournable dans des secteurs entiers de l’économie de dizaines de pays. Comme les Sense/Net et Maas Biolabs de Neuromancien, le roman fondateur du genre, ses projets les plus révolutionnaires – et dont le succès pourrait littéralement changer le monde – touchent à l’humain, à son esprit, à son corps : prothèses, capteurs…Comme certains zaibatsu cyberpunks, Google a aussi sa vision du monde. Fondée dans le but fou d’organiser « toute l’information de la planète », doublée de la promesse de ne jamais « être mauvais », l’entreprise se tourne désormais vers des recherches ayant un impact sur le monde physique. Et c’est ce qui fait peur. Peur du syndrome de l’apprenti sorcier ; peur d’un géant qui sait presque tout de nos vies privées ; peur, enfin, de voir une société accusée de pratiques anticoncurrentielles et maniant trop efficacement l’optimisation fiscale devenir encore plus incontournable. Il y a aussi, dans ces peurs, une part de fantasmes qui flirte parfois avec la théorie du complot : Google aurait un dessein secret, voudrait remplacer l’humanité par des intelligences artificielles, ou encore « tuer la mort ». Les desseins de Google ne sont pas vraiment secrets, à défaut d’être forcément recommandables : entreprise cotée, elle cherche avant tout à gagner de l’argent, à court ou à moyen terme – la restructuration en Alphabet est d’ailleurs, avant tout, une décision boursière et financière.Changer le mondeReste le cas particulier des deux fondateurs de Google, Sergey Brin et Larry Page, qui ne cachent pas leur volonté d’aller bien plus loin que la « simple » accumulation de milliards de dollars. Comme la famille Tessier-Ashpool, dirigeant la multinationale du même nom dans Neuromancien, ils veulent changer le monde. En bien ? Dans leur idée, certainement. En pratique ? Difficile à dire. Les technologies sur lesquelles travaille Google ont le potentiel, sinon de « tuer la mort », de permettre des progrès spectaculaires dans la médecine et les énergies renouvelables.Mais si ces progrès sont prisonniers de brevets les rendant inaccessibles aux plus pauvres, ou que leur utilisation est soumise à l’utilisation de produits Google, le risque est grand qu’ils accentuent les fractures Nord-Sud et les inégalités. Ce dont Google est déjà accusé à San Francisco, la ville la plus cyberpunk des Etats-Unis, théâtre de la « trilogie du pont » de William Gibson, et où l’entreprise a contribué à la hausse des loyers.Une autre entreprise a incarné dans les années 1980 et 1990 à la fois les craintes du grand public et la révolution technologique : Microsoft, bête noire des libertaires de la technologie, était elle aussi dirigée par un fondateur qui voulait changer le monde. Bill Gates l’a finalement fait « à l’américaine », par le mécénat, pour lutter, à grand renfort de chèques, contre les maladies tropicales. Sergey Brin et Larry Page prendront peut-être le même chemin – mais ces mécènes montrent surtout que la recherche fondamentale, dans des domaines aussi cruciaux que les énergies renouvelables ou la santé, est de plus en plus le fait de gigantesques entreprises privées.La démission des Etats face aux multinationales, c’est justement un thème récurrent de tout le mouvement cyberpunk – dans Le Samouraï virtuel, Neal Stephenson décrit même des Etats-Unis morcelés, fragmentés en une myriade d’Etats fantoches, chacun contrôlé par une grande entreprise. Faut-il avoir peur d’Alphabet ? Seulement si nous n’avons pas, ou plus, confiance dans la capacité des Etats à fixer les limites de ce qui est acceptable, et d’investir eux-mêmes dans les recherches qui rendront peut-être, demain, nos vies meilleures.Se méfier de Google ou d’Alphabet est une chose, rejeter en bloc le progrès technologique en est une autre. Dans l’histoire de la science-fiction, le mouvement cyberpunk marque d’ailleurs une étape cruciale à ce sujet. Après le techno-optimisme béat de l’avant-guerre, après la technophobie de la SF contestataire des années 1960, le cyberpunk marquait le moment où la technologie n’était plus considérée comme une force du bien ou du mal, mais comme neutre. Aux humains de déterminer son usage.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Edouard Maret (Rennes, correspondance) C’est un moment-clé dans la crise qui secoue la filière porcine. Signe de l’urgence de la situation, lundi 17 août à midi, François Hollande, tout juste de retour de vacances, devait s’entretenir avec Stéphane Le Foll.Et, dans l’après-midi, Stéphane Le Foll devait recevoir au ministère de l’agriculture la Fédération nationale porcine et des représentants du Marché du porc breton (MPB), le cadran de Plérin (Côtes-d’Armor). Une rencontre dont Xavier Beulin, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), espère qu’elle aura des conséquences au niveau européen, comme il l’a déclaré sur France 2 ce matin.« Il faut que le ministre cet après-midi prenne l’engagement de faire tout le travail nécessaire auprès de ses collègues européens pour qu’enfin la Commission européenne, face notamment à l’embargo russe qui est une des causes de cette situation dramatique en France et en Europe, puisse trouver des solutions. La Commission européenne a des moyens, elle a des moyens à la fois sur le plan juridique et sur le plan financier pour intervenir en cas de crise et la crise est profonde. »La bourse aux cochons de Plérin, dont les cotations ont été suspendues la semaine dernière, écoule en temps normal près de 15 % de la production de porc commercialisée en France. Mais la décision de deux industriels, Bigard et la Cooperl, de boycotter ce marché a provoqué un nouvel accès de fièvre au sein des producteurs.Les éleveurs affirment leur volonté de se battre pour que le porc soit vendu à 1,4 euro le kilo. Ce chiffre avait été fixé comme un objectif par le gouvernement, après plusieurs actions coup de poing d’éleveurs au printemps. Il a finalement été atteint le 23 juillet au MPB de Plérin. Cependant, ce tarif ne convient pas aux entreprises de découpe et de transformation. Selon les dirigeants de la Cooperl, elles refusent « un cours politique pour soutenir la production porcine française », – d’où leur retrait surprise du marché, la semaine dernière.Cette position radicale est le symbole du divorce entre industriels et producteurs. Eleveur de porcs depuis 2001 dans la campagne rennaise, à Vezin-le-Coquet (Ille-et-Vilaine), Pierre-Yves Louazel – 44 ans, marié et père de deux enfants –, dit ne pas attendre grand-chose de la table ronde organisée par le ministre de l’agriculture. Un peu blasé, il s’affirme convaincu que s’il y avait quelque chose à faire pour sauver l’élevage porcin, « le ministère de l’agriculture l’aurait fait depuis longtemps ».Lire sur Les Décodeurs :Prix du porc : comprendre le rôle du marché de Plérin« Aujourd’hui, pour moi, 1,40 euro du kilo, c’est déjà la mort » L’agriculteur ne veut pas entendre parler d’une baisse des prix, alors que la Cooperl a réclamé, samedi 15 août, « un retour à un prix de marché libre », établi en fonction de l’offre et de la demande. « Aujourd’hui, pour moi, 1,40 euro du kilo, c’est déjà la mort ; alors, 1,20 euro, c’est une fin plus rapide, se désole M. Louazel. Très sincèrement, je ne vois pas ce qui peut tomber de la table ronde qu’on nous annonce. »A la tête d’un élevage de 180 truies, qui produisent chaque année 4 200 cochons engraissés sur son exploitation de 85 hectares, l’agriculteur se plaint en premier lieu du coût des aliments supérieur au prix moyen du porc moyen acheté : « En 2006, on était autour de 170 euros pour une tonne d’aliments. En 2013, on était à 304 euros. Donc, pour les 1 500 tonnes nécessaires à notre élevage, cela fait un surcoût de 201 000 euros que l’on n’a pas pu répercuter à la vente. » Cahier de comptes en main, M. Louazel observe encore que, en 2006, il lui fallait débourser 61 euros pour nourrir un porc, contre 113 en 2013. « Qui se rend compte de cela ? », lance-t-il.Pour entretenir les bâtiments, rester aux normes européennes, avoir un revenu correct, payer les assurances, le centre de gestion et faire face aux dettes, l’éleveur estime qu’une fois défalqué le coût des aliments, il lui faudrait pouvoir compter sur 60 euros de marge par porc. « On en est loin ! », s’exclame-t-il. Depuis douze ans, il obtient en moyenne 40 euros de marge par cochon : « Cela coince. Et même, aujourd’hui, je ne suis qu’à 22 euros. »Une situation qui lui fait pousser un cri d’alarme. « Quand je dis qu’à 60 euros j’arrive à l’équilibre, vous imaginez ! Là, en moyenne, il manque 20 euros. Alors, je voudrais poser deux questions à M. Le Foll : l’éleveur de porcs mérite-t-il un salaire et si oui de combien ? Si l’on ne peut pas toucher un salaire, alors qu’on nous le dise tout de suite. Et comment la France, et avec quels producteurs, veut-elle travailler ? », s’emporte l’éleveur.Lire le décryptage :Cinq questions sur le mouvement de protestation des éleveursSituation explosiveA son lancement, M. Louazel avait pour projet d’employer deux salariés, mais pour se maintenir il n’emploie plus qu’une seule personne à mi-temps. « Quand j’ai repris l’élevage, en 2001, ils étaient trois, sur 3 hectares, pour sortir 3 000 cochons. Et ils en vivaient », regrette-t-il.L’éleveur constate qu’il ne pourrait pas investir dans un nouvel élevage : pour en créer un de 200 truies, il lui faudrait environ 1,4 million d’euros. « Franchement, si rien n’est fait, on peut très vite voir la production de porcs bretons passer de 14 millions à 6 millions. Si c’est ça que l’on veut, qu’on nous le dise. »M. Louazel n’est pas un va-t-en guerre, mais il mesure bien l’intensité d’une situation explosive. En réaction à l’absence de cotation, les éleveurs avaient organisé quelques actions symboliques la semaine passée, mais les responsables syndicaux les ont appelés vendredi au calme. Pour autant, M. Louazel le dit bien haut :« Le résultat de la réunion de ce lundi, quel qu’il soit, sera très déterminant pour ma carrière. Et je ne voudrais pas que demain on nous fasse chanter : “Au Nord, c’était les corons ; à l’Ouest, c’était les cochons !” » Edouard Maret (Rennes, correspondance)Journaliste au Monde 15.08.2015 à 03h58 • Mis à jour le15.08.2015 à 12h32 Les autorités chinoises doivent poursuivre les réformes pour orienter leur économie vers un plus grand rôle des marchés afin d’éviter un ralentissement plus prononcé de la croissance du pays, a prévenu vendredi 14 août le Fonds monétaire international (FMI).Dans son rapport annuel sur l’économie chinoise, le FMI a confirmé ses prévisions de croissance pour la Chine, qui accusent un net ralentissement de l’expansion de la deuxième économie mondiale. Elle devrait ralentir à 6,8 % cette année, après 7,4 % en 2014. En 2016, la croissance devrait glisser à 6,3 %.« Vers une croissance plus sûre et durable »« L’économie chinoise est en train d’effectuer une transition vers une croissance plus sûre et durable. Cette transition est difficile, mais les autorités veulent qu’elle réussisse », a déclaré Markus Rodlauer, chef de mission pour la Chine au FMI, lors d’une conférence de presse téléphonique.Lire :La Chine parvient à stabiliser sa croissanceMais « des progrès insuffisants pour faire face aux vulnérabilités et faire avancer le calendrier des réformes structurelles continuent de représenter le plus grand risque et pourraient provoquer à moyen terme une correction désordonnée et une période prolongée de croissance plus lente », a-t-il prévenu.La dévaluation du yuan, « une initiative bienvenue »Concernant les dernières initiatives des autorités chinoises pour faire baisser le cours du yuan, ce responsable a assuré que cela ne remettait pas en question l’opinion du Fonds selon laquelle la monnaie chinoise « n’est plus sous-évaluée ».« Nous la considérons comme une initiative bienvenue, car cela devrait permettre aux forces du marché d’avoir un plus grand rôle dans la détermination du taux de change. L’impact exact dépendra de la façon dont le nouveau mécanisme sera appliqué », a cependant tempéré M. Rodlauer.Selon lui, la Chine peut et doit viser à atteindre un système de change complètement flexible « d’ici deux à trois ans ».Lire aussi nos explications :Pourquoi la Chine dévalue le yuan Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La « troïka » des créanciers de la Grèce – le Fonds monétaire internation (FMI), la Banque centrale européenne (BCE) et la Commission de Bruxelles –, si souvent critiquée en Grèce et par une partie de la gauche européenne, est-elle amenée à évoluer ? Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, en a fait officiellement la demande, mercredi 19 août, dans une lettre adressée à Martin Schulz, le président du Parlement européen.Il lui demande une « implication pleine et directe » du Parlement, en temps que « cinquième acteur » de cette troïka, qui est déjà en réalité un « quartet » si on y ajoute le Mécanisme européen de stabilité (MES, l’institution qui doit prêter l’essentiel des 86 milliards d’euros du troisième plan d’aide récemment validé pour la Grèce).Lire aussi :Le nouveau plan de sauvetage de la Grèce validé par l’Eurogroupe« M. Schulz s’est entretenu avec M. Tsipras au téléphone hier, et il lui a fait passer sa lettre ensuite. La décision d’une implication du Parlement ne sera discutée que lors de la conférence des présidents des groupes politiques du Parlement, début septembre », explique prudemment un porte-parole du président du Parlement de Strasbourg, jeudi 20 août.La requête de M. Tsipras n’est cependant pas pour déplaire à M. Schulz, un social-démocrate allemand, qui, depuis le début de la crise grecque, a toujours maintenu un contact étroit avec le premier ministre grec et qui défend avec constance un élargissement du rôle du Parlement européen. Il fut notamment l’instigateur du principe des « Spitzenkandidaten » (les favoris des partis européens pour présider la Commission) , qui a conduit à désigner le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker comme président de la Commission européenne – il était le candidat du Parti populaire européen (droite), arrivé en tête aux élections européennes de mai 2014.M. Schulz est loin d’être le seul sur cette ligne à Strasbourg. En mars 2014, le Parlement européen avait adopté à une large majorité deux rapports d’enquête sur la troïka qui concluaient à son manque de transparence, pointaient ses dysfonctionnements, et réclamaient une évolution et un contrôle démocratique de ses décisions. Ces derniers jours, le leader des libéraux au Parlement, le Belge Guy Verhofstadt, a par ailleurs relancé cette demande d’un rôle accru de l’hémicycle européen aux côtés de la troïka.Intégrer des eurodéputésMaintenant que le troisième plan d’aide de 86 milliards d’euros a été validé politiquement par l’Eurogroupe du 14 août, et qu’un premier virement de 13 milliards d’euros a été effectué à Athènes par le MES jeudi matin, la tâche de la troïka va surtout être de surveiller la mise en place effective des réformes exigées par les créanciers d’Athènes. La première « revue », menée principalement par les équipes techniques de la Commission européenne, devrait commencer en octobre.Lire aussi :La Grèce a remboursé la BCE... et après ?Quel pourrait être, concrètement, le rôle du Parlement européen au sein de cette instance ? Se contentera t-il d’auditionner a posteriori les responsables de la troïka et/ou des politiques grecs ? Espère t-il intégrer des eurodéputés aux équipes de la troïka , afin qu’ils mènent de concert les « revues » périodiques à Athènes ? « Je n’ai aucune idée de ce que M. Tsipras a en tête avec son quintet. Ce que je sais, c’est qu’une implication au sein de la troïka requiert des compétences techniques importantes », relève une source côté créanciers. Qui ajoute : « le fait que les eurodéputés puissent avoir leur mot à dire ne soulève pas l’enthousiasme chez les créanciers ».De fait, quand la Commission européenne avait suggéré, au début des négociations entre le gouvernement Tsipras et Bruxelles, en février, une évolution de la troïka, cette proposition avait été vite écartée, notamment par Berlin. Tout juste les créanciers avaient-ils momentanément concédé à Athènes que la troïka soit renommée  « groupe de Bruxelles », que le MES y prenne part, et que les négociations aient lieu à Bruxelles et non à Athènes.Cependant, « les déclarations politiques de M. Juncker de juillet 2014 concernant la troïka sont toujours d’actualité », précisait une source européenne au Monde, jeudi. A l’époque, dans son discours d’investiture, l’actuel président de la Commission, s’était clairement prononcé en faveur d’une évolution de la troïka. » A l’avenir, nous devrions être en mesure de remplacer la troïka par une structure plus légitimement démocratique et plus comptable de ses actes, basée autour des institutions européennes, avec un contrôle parlementaire renforcé, tant au niveau européen que national », avait-il déclaré. Un des futurs débats de l’automne ?Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciersCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain. Electricien de formation, Jordan Slaninka, 23 ans, a choisi d’entrer sur le marché du travail par la voie de l’intérim. Une façon de découvrir le monde de l’entreprise et d’accumuler de l’expérience. Actuellement en mission chez Spie, spécialiste de l’ingénierie électrique, il attend avant tout de son employeur qu’il l’aide à progresser dans son métier pour pouvoir évoluer vers d’autres postes.Lire aussi :Maëva Lavril : « Mon entreprise idéale crée une ambiance de travail conviviale »Elodie Chermann (Propos recueillis par) Gaëlle Picut Le taux d’emplois vacants dans l’Union européenne a augmenté entre 2003 et 2007 pour culminer en 2007 à 2,2% puis s’est contracté en tombant à 1,9% en 2008, puis au taux historiquement bas de 1,3% en 2009, au plus fort de la crise économique et financière mondiale, avant de remonter doucement à 1,4% en 2012, 1,5% en 2013 et 1,7% au 4ème trimestre 2014. Mais en France, le taux d’emplois vacants reste bas : 0,6% en 2013 contre 1,5% en moyenne dans l’Union européenne et 2,6% en Allemagne.Ce qui est le signe d’un marché du travail plutôt moins fluide. Même si Eurostat rappelle qu’il est difficile de faire des comparaisons rigoureuses entre pays car les définitions et la façon de mener les enquêtes ne sont pas strictement identiques. « Des mesures sont prises actuellement pour remédier à ces lacunes » précise l’Office statistique de l’Union européenne.Une étude menée par la Dares fin 2013 et publiée le 11 août montre que les entreprises de moins de 10 salariés concentrent 54,5% des postes à pourvoir (75 700 sur 138 900), alors qu’elles ne représentent que 20% de l’emploi salarié.Au total, le taux d’emplois vacants était de 2,4% dans les TPE fin 2013. Dans les moyennes et grandes entreprises, pour lesquelles sont disponibles les données du quatrième trimestre 2014, le taux varie entre 0,3 et 1% selon la taille. Un chiffre quasi stable par rapport à 2013 (+ 0,1 point) après trois années consécutives de baisse. Parmi les emplois vacants, 41% étaient des créations de postes, 31% des postes inoccupés et 28% des postes occupés sur le point de se libérer. Pour rappel, les emplois vacants correspond à l’ensemble des emplois à pourvoir (immédiatement ou à brève échéance) sur le marché du travail à un moment donné.Comme le rappelle la Dares, ces postes vacants ne doivent pas être confondus avec les postes non pourvus et ne renseignent pas à eux seuls les difficultés de recrutement souvent évoquées par les employeurs et le plus ou moins bon fonctionnement du marché du travail. « Les emplois vacants constituent un stock (coupe instantanée) et non un flux » précisent les auteurs.Par comparaison, au 3ème trimestre 2009, le taux d’emplois vacants en France était de 0,3% dans les entreprises de 10 salariés et plus. En 2008, il était de 1,1% pour les TPE soit environ 58 000 emplois vacants.Les statistiques sur les vacances d’emploi sont utilisées par la Commission européenne et la Banque centrale européenne pour suivre et analyser l’évolution du marché du travail aux niveaux national et européen. Elles constituent également un indicateur pour l’évaluation du cycle conjoncturel et l’analyse structurelle de l’économie.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Daniel Psenny Avant sa prise de fonction officielle à la présidence de France Télévisions, lundi 24 août, Delphine Ernotte va devoir dissiper l’incompréhension qui s’est installée depuis quelques jours à la direction de l’information de France Télévisions.Son choix de nommer le journaliste Germain Dagognet, jusqu’alors rédacteur en chef des journaux de Claire Chazal le week-end sur TF1, comme « numéro 2 » de l’information de France Télévisions, a suscité une certaine surprise. D’autant plus que les équipes des journaux télévisés de France 2 se félicitent actuellement de leurs bonnes audiences.C’est la première fois qu’un dirigeant de France Télévisions nomme directement l’adjoint d’une direction de cette importance sans consulter le « numéro 1 », à savoir Pascal Golomer. Celui-ci sera nommé officiellement dès lundi, après avoir assuré l’intérim de Thierry Thuillier, parti début juin prendre la direction des sports de Canal+. La tradition veut plutôt que ce soit le directeur de l’information qui nomme lui-même son équipe.Lire aussi :La nomination de Delphine Ernotte fait toujours grincer des dentsMise en place de la chaîne infoOr, selon nos informations, M. Golomer aurait plutôt souhaité faire venir à ses côtés un membre expérimenté de la rédaction de France 2 qui connaît bien les équipes de cette chaîne et de France 3, afin de poursuivre la mise en place du projet « Info 2015 » de rapprochement des deux rédactions. Un plan qui, depuis plusieurs années, suscite l’inquiétude d’une partie des journalistes et reste fermement combattu par les syndicats de l’entreprise publique.Dans l’entourage de Mme Ernotte, on temporise en expliquant que M. Dagognet, qui est aussi un ancien de LCI, sera surtout en charge de la mise en place de la chaîne d’information que la présidente a inscrite dans son programme présenté lors de son audition devant le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). « La chaîne info est au cœur de son projet et elle voulait avoir son mot à dire. Mais c’est M. Golomer qui aura autorité sur l’ensemble des décisions », assure t-on.C’est ce que devrait expliquer Mme Ernotte à M. Golomer, qu’elle doit rencontrer vendredi afin de « clarifier » la situation. Lundi 24 août, Rémy Pflimlin lui laissera la place et elle deviendra la nouvelle présidente de France Télévisions et mettra en place son équipe. Bruno Patino, qui a dirigé le numérique et France 5, puis pris en charge tous les programmes en 2013, a déjà officialisé son départ mercredi sur Twitter.Lire aussi :France Télévisions : Ernotte rêve d’une chaîne d’info en continu publiqueDaniel PsennyjournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.08.2015 à 09h10 • Mis à jour le20.08.2015 à 09h15 | Anne Eveno Certains y verront sans doute les premiers effets du ralentissement de l’économie chinoise. Pour la première fois, les ventes de smartphones en Chine ont enregistré un recul au second trimestre 2015. Selon les chiffres publiés jeudi 20 août par le cabinet d’études Gartner, elles ont chuté de 4 % par rapport au même trimestre de l’année précédente.La Chine n’en demeure pas moins le plus important marché au monde pour les ventes de téléphones intelligents. Au deuxième trimestre, 30 % des ventes mondiales de terminaux y ont été réalisées, soit un peu moins de 100 millions de téléphones achetés en trois mois. « Le marché chinois a atteint la saturation – les ventes de téléphones sont essentiellement le fait de remplacement d’un appareil vieillissant par un nouveau – avec moins de primo-accédants », pointe Anshul Gupta, directeur de la recherche chez Gartner.Selon l’analyste, la capacité des constructeurs à séduire sur le haut de gamme sera déterminante pour leurs parts de marché dans un pays où les constructeurs locaux tiennent désormais la dragée haute aux deux icônes internationales que sont l’américain Apple et le sud-coréen Samsung.Selon le cabinet Canalys, sur le marché chinois au deuxième trimestre 2015, Apple a chuté de la première marche du podium pour retomber à la troisième place, derrière Xiaomi et Huawei. Selon cette étude, Xiaomi détenait à la fin juin une part de marché de 15,9 %, talonné par Huawei avec 15,7 %. A eux deux, ces groupes peuvent donc revendiquer un tiers du marché chinois. Apple pointe en troisième position, suivi du sud-coréen Samsung et du chinois Vivo.Lire aussi :Smartphones : Samsung à la peine en ChineApple : « Nous sommes extrêmement optimistes sur la Chine »Dans ce contexte, et malgré un moteur qui semble se gripper, la Chine demeure un levier majeur pour les bénéfices d’Apple et un pilier de sa croissance. Le groupe de Cupertino a doublé ses ventes en Chine en un an, portant son chiffre d’affaires à plus de 13 milliards de dollars (11,67 milliards d’euros) pour le trimestre courant d’avril à juin 2015. La lutte acharnée à laquelle se livrent les acteurs sur ce marché ne dissuade pas Tim Cook de tenter d’accroître ses positions.« Nous sommes extrêmement optimistes sur la Chine […] Nous serions fous de changer nos plans » d’investissement, commentait en juillet le patron d’Apple, évoquant « un niveau incroyable et inédit d’opportunités ». L’accès de faiblesse du marché chinois s’est ressenti sur les ventes mondiales. Celles-ci, qui ont atteint les 330 millions d’unités, n’ont crû « que » de 13,5 % au deuxième trimestre par rapport à la même période de 2014. C’est, selon Gartner, le taux de croissance le plus faible depuis 2013. Dans ce marché en moindre expansion où la compétition se fait plus rude, Samsung – qui pointe au premier rang mondial avec plus de 72 millions d’unités vendues contre 48 millions pour Apple sur le second trimestre – voit sa domination attaquée. Sa part de marché mondiale a fondu de 26,2 % à 21,9 % entre la fin juin 2014 et la fin juin 2015. Et ce malgré l’arrivée sur le marché de ses deux modèles haut de gamme, le Galaxy S6 et sa version Edge, concurrents directs des iPhone 6 et iPhone 6 Plus d’Apple.Cette érosion de la puissance de Samsung tient au succès d’Apple dans le haut de gamme. Les ventes mondiales de la firme à la pomme ont progressé de 36 % au deuxième trimestre 2015, se traduisant par un gain de part de marché de 2,4 points. Sur l’entrée et le moyen de gamme, Samsung a fort à faire avec les constructeurs locaux sur les marchés émergents. Le cas le plus emblématique étant la Chine et ses fabricants nationaux : Huawei, Lenovo et Xiaomi détiennent une part de marché mondiale cumulée de 17,7 %, soit deux points de plus qu’Apple.Anne EvenoJournaliste au Monde 20.08.2015 à 06h48 • Mis à jour le20.08.2015 à 12h05 | Eric Albert (Londres, correspondance) Le gouvernement britannique veut accélérer l’exploration du gaz de schiste. Frustré par les nombreuses difficultés rencontrées jusqu’à présent, si bien qu’aucun forage n’est en cours depuis trois ans, il multiplie les coups de pouce pour tenter de lancer cette industrie.Mardi 18 août, il a accordé 27 licences d’exploration supplémentaires, essentiellement dans le nord de l’Angleterre : 2 700 kilomètres carrés qui peuvent potentiellement être forés, en utilisant la technique controversée et polluante de la fracturation hydrau­lique. Engie (ex-GDF Suez) et Total font partie des entreprises qui en bénéficient. Cent trente-deux autres licences sont à l’étude et une attribution est attendue d’ici à la fin de l’année.Cette décision fait suite à l’annonce, le 12 août, de mesures d’accélération des procédures d’autorisation pour les forages. Furieux contre les collectivités locales qui prennent souvent plus d’un an pour accorder leur feu vert, nécessaire en plus des licences, le ­gouvernement britannique entend se saisir de tous les dossiers qui dépassent quatre mois. Selon le ministère de l’énergie, le gaz de schiste est une « priorité ­nationale ».« Il faut que l’on avance », explique Nicholas Bourne, le sous-secrétaire d’Etat à l’énergie. Selon lui, cette ressource est indispensable. « Garder les lumières allumées et fournir de l’énergie à notre économie ne sont pas négociables. »Politiquement explosifVoilà des années que David Cameron, le premier ministre britannique, vante le gaz de schiste. Il rêve de connaître au Royaume-Uni une révolution similaire à celle des Etats-Unis, où les prix des ­hydrocarbures se sont effondrés et où l’indépendance énergétique est à portée. Pourtant, depuis 2012, c’est la panne sèche.Pour l’industrie, les problèmes ont commencé avec une série de petites secousses sismiques au printemps 2011 près de Blackpool, dans le nord-ouest du pays. En cause : la fracturation hydrau­lique utilisée dans un forage d’exploration par l’entreprise britannique Cuadrilla. L’année suivante, un moratoire a été instauré en attendant d’en savoir plus.S’il a rapidement été levé, après l’imposition de quelques mesures de précaution supplémentaires, un virage psychologique a été pris. Quand une autorisation de forage a été demandée en 2013 à Balcombe, dans les prospères campagnes du sud de l’Angleterre, toujours par Cuadrilla, la popu­lation s’y est massivement opposée. Une coalition hétéroclite de conservateurs inquiets pour leurpaysageet de militants écolo­gistes s’est formée pour bloquer le projet.Désormais, le sujet est politiquement explosif. Les opposants au gaz de schiste sont passés de 29 % à 43 % en dix-huit mois au Royaume-Uni, tandis que seuls 32 % des personnes sondés se disent en sa faveur. Fin juin, les partisans de la fracturation hydraulique ont essuyé un nouveau revers. Le comté du Lancashire a surpris tout le monde en rejetant une demande de forage, une ­nouvelle fois provenant de Cuadrilla, en raison du bruit et de l’impact visuel des travaux qui en découleraient. Pourtant, son ­comité ­technique s’était prononcé favorablement.Réserves potentiellement énormesLes compagnies pétrolières n’ont cependant pas dit leur dernier mot. « Nous sommes prêts à patienter quelques années si c’est le temps nécessaire pour convaincre », confie une source d’une multinationale pétrolière. Une bonne douzaine d’entreprises mènent actuellement des études préparatoires en vue d’exploiter du gaz de schiste au Royaume-Uni.Ineos, un groupe pétrochimique britannique – basé en Suisse pour des raisons fiscales –, est l’une d’entre elles. Il a obtenu trois licences supplémentaires mercredi et espère commencer ses ­forages dès 2016. « C’est vrai que ça a été difficile, mais les récentes annonces du gouvernement montrent qu’on a passé un cap », veut croire Patrick Erwin, son directeur commercial. Total, qui est un partenaire sur plusieurs projets, vise lui aussi un forage dès 2016 et un début de production en 2018.Si les entreprises restent mobilisées, c’est que les réserves sont potentiellement énormes. Le Bowland, un bassin géologique au nord de l’Angleterre, renfermerait à lui seul 38 000 milliards de mètres cubes de gaz de schiste. Même si seulement 10 % pouvaient être exploités (l’estimation des entreprises), cela resterait suffisant pour fournir quarante années de consommation de gaz à l’ensemble du pays.Ces statistiques ne sont pas fiables et il faudra attendre les premiers forages pour les vérifier, mais elles font rêver le gouvernement britannique, qui œuvre de toutes ses forces à débloquer la ­situation. De quoi provoquer la colère des opposants : « C’est le coup d’envoi d’une lutte pour l’avenir de nos campagnes, estime Daisy Sands, de Greenpeace. Des centaines de batailles vont apparaître à travers le pays pour défendre les paysages ruraux de la pollution, du bruit et des derricks. »Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Thomas Wieder Mercredi 19 août, François Rebsamen s’est rendu à l’Elysée avec sa lettre de démission en poche, et l’a remise au président de la République. En toute logique, il aurait dû assister pour la dernière fois au conseil des ministres. Mais la politique et la logique n’allant pas toujours de pair, il est possible que ce ne soit pas le cas, François Hollande ayant l’intention d’attendre encore quelques jours pour lui trouver un successeur au ministère du travail. « La nomination n’aura pas lieu dans l’immédiat mais le délai sera court », assure-t-on à l’Elysée.Pourquoi une telle bizarrerie ? Pourquoi M. Rebsamen présente-t-il sa démission si son remplaçant n’est pas nommé dans la foulée ? La raison est simple : réélu maire de Dijon le 10 août après le décès d’Alain Millot, qui lui avait succédé en avril 2014 lors de son entrée au gouvernement, M. Rebsamen veut faire taire ceux qui le soupçonnent de vouloir déroger à la « charte de déontologie » édictée par M. Hollande en 2012, selon laquelle les ministres doivent « renoncer aux mandats exécutifs locaux qu’ils peuvent détenir ». « Je ne veux pas être considéré comme quelqu’un qui s’acharne à cumuler »Agacé par le fait que ce soit l’Elysée qui ait alimenté un tel soupçon en rappelant publiquement cette règle quelques heures après qu’il eut annoncé son intention de redevenir maire de Dijon, M. Rebsamen a souhaité lever le doute : « Je ne veux pas être considéré comme quelqu’un qui s’acharne à cumuler, explique-t-il au Monde. Si le président et le premier ministre veulent que je reste encore quelques jours au ministère, c’est leur choix, mais, quoi qu’il en soit, je ne resterai pas au-delà du 10 septembre. »Vue de l’Elysée et de Matignon, une telle situation n’est certes pas idéale. Que le ministre du travail soit un ministre en sursis dans un gouvernement qui ne cesse d’affirmer que la lutte contre le chômage est sa priorité est politiquement peu justifiable. Pourquoi, dès lors, ne pas le remplacer dès maintenant ?« Au point où ils en sont, Hollande et Valls se disent qu’ils ont intérêt à attendre tout début septembre, décrypte un proche des deux hommes. D’abord parce que cela évitera au nouveau ministre du travail d’avoir pour première tâche de commenter les prochains chiffres du chômage [qui seront publiés le 26 août]. Et puis cela permet de voir dans quel climat se fait la rentrée politique après les universités d’été d’Europe écologie-Les Verts et du PS », respectivement prévues du 19 au 22 août à Villeneuve-d’Ascq (Nord) et du 28 au 30 août à La Rochelle.Lire la synthèse :La rentrée politique, sur un air de campagneAlain Vidalies, candidat le plus sérieuxPlusieurs noms ont été cités pour succéder à M. Rebsamen. Comme celui de Stéphane Le Foll, « hollandais » historique mais dont l’exfiltration du ministère de l’agriculture paraît délicate en pleine crise des éleveurs.Ou celui du député socialiste Jean-Marc Germain, bon connaisseur des questions d’emploi mais dont l’appartenance au groupe des « frondeurs » et la proximité avec Martine Aubry en feraient pour MM. Hollande et Valls un pari risqué.Pour l’heure, le candidat le plus sérieux est toutefois Alain Vidalies, l’actuel secrétaire d’Etat aux transports. Ancien avocat spécialisé dans le droit du travail, responsable des questions d’emploi dans l’équipe de campagne de M. Hollande en 2012 après avoir soutenu Martine Aubry lors de la primaire de 2011, cet ardent promoteur de la démocratie sociale présente trois qualités : des liens tissés de longue date dans les milieux syndicaux et patronaux, une bonne maîtrise des arcanes de la majorité, acquise lors de son passage au ministère des relations avec le Parlement de 2012 à 2014, et enfin une réputation de loyauté vis-à-vis de MM. Hollande et Valls qui se double de convictions nettement ancrées à gauche.Autant d’atouts qui, à vingt mois de la présidentielle, peuvent être jugés par l’Elysée comme des gages de sécurité politique.Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.08.2015 à 07h44 • Mis à jour le19.08.2015 à 09h20 La Bourse de Shanghaï a perdu plus de 5 % en cours de séance, mercredi 19 août,avant de clôturer en hausse de 1,23 %. Mardi, elle avait clôturé à - 6,15 %.Avant de s’effondrer soudainement entre la mi-juin et la mi-juillet (elles avaient perdu plus de 30% en trois semaines), la Bourse de Shanghaï s’était envolée de 150 % en l’espace d’un an, dopée par l’endettement à grande échelle des investisseurs, et de façon totalement déconnectée d’une économie chinoise au contraire en plein ralentissement.Lire aussi :En Chine, le sauvetage des marchés boursiers a coûté 900 milliards de yuans 18.08.2015 à 17h48 • Mis à jour le18.08.2015 à 18h42 La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a enjoint mardi 18 août les enseignes de la grande distribution à s’engager de façon volontaire pour lutter contre le gaspillage alimentaire, ajoutant qu’en cas d’absence d’accord un nouveau projet de loi serait présenté.Mme Royal a assuré qu’elle ferait connaître les récalcitrants :« Les grandes marques de distribution qui ne voudront pas s’engager dans ce contrat, je le ferai savoir. Je pense que ça ne leur fera pas une bonne publicité, parce que les citoyens sont conscients du scandale du gaspillage alimentaire. »Elle souhaite que les distributeurs appliquent les mesures qui figuraient dans la loi de transition énergétique, mais qui ont été censurées jeudi par le Conseil constitutionnel pour des raisons de procédure.Lire aussi :Quelle quantité de nourriture les Européens gaspillent-ils réellement ?Réunion prévue pour le 27 août« Tout le secteur de la grande distribution » sera réuni au ministère de l’écologie le 27 août dans l’après-midi. Mme Royal souhaite que « volontairement, contractuellement, il s’engage à appliquer la loi qui était prévue, puisqu’il s’y attendait ».La ministre veut ainsi interdire aux acteurs de la grande distribution « de détruire des stocks alimentaires, par exemple en (les) javellisant » et les obliger à « donner les stocks alimentaires aux associations caritatives ». Elle a affirmé avoir « bon espoir » de parvenir à un accord avec les distributeurs, parce que « c’est bon aussi pour leur image de marque ».Regarder notre grand format : Les glaneurs des villes Isabelle Chaperon Même la diplomatie se met aux rencontres express, chères aux agences matrimoniales et aux start-up. Le premier « speed dating » organisé par le Quai d’Orsay a permis mardi 25 août à 500 patrons de PME de discuter en tête-à-tête avec 169 ambassadeurs de France venus des autres coins de l’horizon. La manifestation s’est tenue à Paris, dans le XVème arrondissement, dans des anciens ateliers de l’Imprimerie nationale transformés pour l’occasion en ruche bourdonnante.La fine fleur de la diplomatie française avait beau se presser là, l’exercice n’avait rien de mondain. Alignés sagement en rangées derrière leur petite table en formica, avec une pancarte portant le nom du pays où ils sont en poste, la Norvège entre la Nouvelle Zélande et le Nigéria, les ambassadeurs se sont faits passer sur le grill par des patrons venus parler business.Pari tenu. « Je ne suis pas mécontent », a concédé Christian Poinsot, pdg d’Icare, une PME experte en matière de contamination, qui avait fait le déplacement de Clermont-Ferrand afin d’échanger avec les ambassadeurs de Suisse et du Brésil. « C’est très concret », lâche Philippe Guillot-Chêne, à la tête d’une autre PME dans le domaine de la santé, ravi de son contact avec « Mme Brunei ».Ce bal minuté de quelque 1 700 rendez-vous, 15 minutes maximum chacun, interrompus par des sonneries stridentes, s’est prolongé toute l’après-midi. « Il va falloir faire votre petite affaire rapidement », avait prévenu en ouvrant la séance, Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères à l’origine de cette initiative, qui s’inscrit dans sa stratégie de diplomatie économique.« J’ai eu des noms, des idées » : Charlotte Bruel, la patronne des Bateaux-Mouches, elle, a eu la chance de décrocher le premier créneau avec le gagnant de l’Eurovision du jour, Maurice Gourdault-Montagne, l’ambassadeur de France en Chine, le plus sollicité avec 150 demandes de rendez-vous, pour 13 possibles seulement. Pour le reste, la zone la plus demandée par les PME a été l’Afrique Subsaharienne.Les ambassadeurs, eux aussi, se montraient satisfaits de ces échanges. « Cela m’a permis de voir des entreprises qui étaient déjà implantées en Arabie Saoudite mais qui pouvaient faire face à un blocage. Quand on est sur place, on connaît les rouages et on peut donner un coup de main », témoigne, de son côté, Bertrand Besancenot, l’ambassadeur à Riyad, « mais j’ai répondu aussi aux questions de ceux qui s’interrogeaient sur le pays, comme cette cheffe d’entreprise qui se demandait si c’était un obstacle d’être une femme pour faire des affaires en Arabie Saoudite ».Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre Sandrine Treiner, 50 ans, présente à France Culture depuis 2010, a été choisie, mardi 25 août, pour succéder à Olivier Poivre d’Arvor, évincé de la direction de la chaîne publique en juillet.Comment se porte France Culture, un mois et demi après l’éviction de votre prédécesseur, Olivier Poivre d’Arvor ?La chaîne s’est tout simplement remise à faire de la radio. L’année a été lourde pour les antennes, avec beaucoup de fatigue et de tensions accumulées. Cela nous a donné le désir de se remettre au cœur de notre pratique. Notre grille d’été a été marquée par de beaux moments de radio : des séries d’été, de grandes traversées... dans une sorte de calme après la tempête.Olivier Poivre d’Arvor est parti dans des conditions houleuses...Je suis arrivée à France Culture il y a cinq ans car il est venu me chercher. Je lui dois mon arrivée et les cinq années où j’ai appris ce qui me permet aujourd’hui d’être directrice. Nous formions une équipe très soudée, avec de bons résultats. Au-delà de la rupture avec Olivier Poivre d’Arvor, la confiance a été donnée à une solution de continuité.Il y avait d’autres choix ?Je l’ignore, et j’ai passé l’été à travailler pour que l’antenne soit bonne.Comment voulez-vous désormais faire évoluer France Culture ?Ce qui est formidable dans notre chaîne, c’est qu’on sait qui on est, pourquoi on existe et pourquoi on fait ce qu’on fait. Cela nous autorise des pas de côté par rapport à nos champs identitaires. C’est ce qui éclaire nos choix pour cette rentrée. Ainsi le duo que forment entre 19 et 20 heures Martin Quenehen et Mathilde Serrell : d’un côté une voix présente depuis longtemps à l’antenne, et de l’autre quelqu’un venant bousculer cette évidence, issue d’un autre univers, plus jeune et décalé, celui de Radio Nova.Vous allez devoir vous passer de Marc Voinchet, qui quitte la matinale pour la direction de France Musique...Il ne pouvait en effet pas faire les deux ! Le succès de notre matinale est avant tout lié à notre approche distanciée de l’actualité. Si on prend du recul, nous avons eu un excellent matinalier avec Nicolas Demorand. Quand il est parti, Ali Baddou l’a remplacé et a renforcé la matinale. Puis ce fut au tour de Marc. Alors je n’ai pas de doute sur le fait que Guillaume Erner contribuera à développer encore ce rendez-vous. Il vient de France Inter mais il incarne pleinement l’esprit de France Culture, il a son brevet en sciences sociales et aime aussi vagabonder !Après avoir atteint un record, à 2,3 %, l’audience cumulée de France Culture a baissé au printemps, à 1,8 %. Inquiétant ?Nous avons été la station la plus touchée par la grève de mars-avril, en restant à l’arrêt 28 jours. Ils est donc normal que la mesure d’audience ait été touchée. En réalité, si on regarde la période de sondage Médiamétrie, après la grève, notre audience était remontée à un niveau comparable à celui de janvier/mars.A vos yeux, qu’a révélé cette grève si suivie à France Culture ?Avant tout un état d’inquiétude. Les médias sont des révélateurs de la société qui les entoure et nous avons été touchés à notre tour par la peur du déclassement. En interne, le conflit a montré la nécessité de revoir des éléments d’organisation, de circulation de l’information, d’association des personnels et des partenaires sociaux aux projets du groupe.Toute la direction s’est depuis attelée à améliorer les choses. Enfin, au delà de la question budgétaire, la grève a pointé la question du sens, qui agite tous les médias. Nous sommes en plein tournant, en train de définir ce que nous ferons dans vingt ans. Cela soulève naturellement des interrogations.Vous allez devenir directrice de chaîne dans une entreprise encore fragile, où un plan de départs volontaires se prépare, sous l’autorité d’un président parfois contesté... Vous avez hésité ?Le fait que la direction soit confiée à une femme qui a toujours été une auditrice de France Culture, qui a la passion de cette chaîne chevillée au corps, ça ne se discute pas. C’est un signal et j’y réponds avec enthousiasme. Je suis très attachée au service public. Nous avons un rôle à jouer dans la société actuelle et c’est ce qui compte. Et j’ai confiance dans l’avenir de cette maison.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.08.2015 à 14h31 • Mis à jour le25.08.2015 à 14h34 | Francine Aizicovici La cure d’amaigrissement du groupe 3 Suisses International (3SI), propriété de l’Allemand Otto depuis 2013, continue. Après le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE, plan social) de 2014 chez 3 Suisses France, qui a entériné la suppression de quelque 200 emplois sur 409, c’est au tour du centre de relations client (CRC) de 3SI de fermer ses portes, le 31 août. Basé à Croix (Nord), berceau du spécialiste de la vente par correspondance qui veut se transformer en e-commerçant, il emploie, pour quelques jours encore, 260 salariés.Une offre de reclassement sera présentée à chacun dans la société Mezzo, un prestataire de service dans le domaine des centres d’appel qui appartient à 3SI. Cette société peu connue, créée en 2005, dispose d’un site à Bordeaux, mais aussi à Barcelone et à Tunis. Celui de Toulouse a été fermé l’an passé. A Croix sera créé un nouveau centre d’appel pour accueillir les salariés reclassés. L’entreprise emploie 1100 personnes, dont 70 % à l’étranger.La direction du groupe refuse de parler de « fermeture » du CRC, pour une question d’image sans doute. « C’est un transfert vers une société du groupe qui travaille pour les enseignes de 3SI et à 70 % pour des clients extérieurs au groupe », indique 3SI, précisant ne pas attendre d’économie de cette opération. Il s’agit pourtant bien de licenciements et non de transferts. Une vingtaine de postes seront d’ailleurs proposés chez Swiss Post Solutions, qui, lui, n’appartient pas à 3SI.Cette réorganisation s’inscrit dans une démarche consistant à restructurer le groupe 3SI, en déclin, autour de deux branches : le e-commerce et les services, ces derniers – logistique, prise de photos, centres d’appel, etc. – étant « confiés à des spécialistes », qui peuvent être internes ou externes au groupe, précise la direction.RenoncementsLe PSE, qui prévoit notamment des mesures d’accompagnement pour les salariés refusant les reclassements proposés a été discuté avec les représentants du personnel durant une dizaine de mois, sans accord à l’arrivée. « On ne parvenait pas à avoir toutes les informations nécessaires sur les reclassements et les mesures nous paraissaient insuffisantes », déplore Sylvie Peeters, déléguée syndicale CGT. Le PSE a cependant été homologué, le 10 juillet, par la direction régionale du travail et de l’emploi (Direccte) du Nord-Pas-de-Calais. Le comité d’entreprise peut saisir le tribunal administratif en référé pour contester cette décision jusqu’au 10 septembre, selon la CGC.Cette période tendue a laissé des traces. « Elle a été vécue comme une humiliation par le personnel », estime Mme Peeters. Et aujourd’hui, à Croix, l’avenir fait peur. « Une grande partie des salariés ne suivra pas chez Mezzo, dont une bonne proportion de l’encadrement », croit savoir Philippe Doman, délégué syndical CGC au CRC. Car le reclassement implique des renoncements. Ainsi, la convention collective qui s’appliquera sera celle des prestataires de service, moins avantageuse que celle de la vente à distance en vigueur au CRC.« Il faudra subir une pression plus forte sur la productivité »L’encadrement va perde des jours de congés. Et, selon M. Doman, de leur côté, « les ouvriers et employés perdent leur 13e mois, ainsi que la compensation des jours de carence lors d’arrêts maladie ». « Au début, ajoute-t-il, la direction niait l’existence de pertes pour les salariés, avant de finir par l’admettre. On a négocié des compensations. » Mais elles sont limitées dans le temps : la perte du 13e mois durant trois ans, par exemple, est compensé par une prime de trois mois de salaire.Accepter le reclassement chez Mezzo, c’est aussi « accepter de changer fondamentalement de métier, dit M. Doman. Au CRC, on traitait principalement les appels entrants des clients. Chez Mezzo, ce seront des appels entrants et sortants. Il faudra peut-être placer des contrats, subir une pression plus forte sur la productivité, etc. » Pour des salariés âgés de 47 ans en moyenne et ayant une vingtaine d’années d’ancienneté dans le groupe, le changement est profond et la déception, rude. Le CRC a en effet été créé en 2012 en réunissant tous les centres de relations clients des enseignes de 3SI. « On nous avait dit alors : vous allez devenir un pôle d’excellence... », se souvient Mme Peeters.La vie familiale aussi pourrait aussi être bousculée. « Peut-être faudra-t-il travailler plus régulièrement le samedi, ou pendant la tranche horaire 20 heures-22 heures, soulève M. Doman. Au CRC, les horaires étaient relativement stables, connus longtemps à l’avance. Les prestataires externes étaient la variable d’ajustement pour traiter les pics d’appels. » Mais pour le moment, les salariés ne savent pas exactement ce qui les attend.« Période très douloureuse »On s’inquiète aussi pour la pérennité de l’emploi. « Nous avions demandé la garantie que les enseignes de 3SI, comme Blanche Porte, Becquet, etc., s’engagent à continuer à travailler avec Mezzo durant trois ans, mais nous ne l’avons pas obtenue », regrette Mme Peeters. «Il y a des contrats pluriannuels entre nos sociétés de e-commerce et les sociétés de services internes, souligne la direction du groupe. Et nous avons promis que Mezzo sera prestataire unique de 3SI pour plusieurs années. En revanche, l’emploi, c’est l’affaire de Mezzo. »Mais l’absence de garantie sur l’emploi « laisse craindre que dans quelques mois, nos appels partent vers Tunis et Barcelone, redoute Mme Peeters. Les salariés ne sont pas rassurés. » D’autant que le groupe Otto a annoncé en juin son intention de vendre les enseignes Blanche Porte, Becquet et Venca. « Il n’y aura pas de délocalisation en Tunisie, affirme de son côté la direction de 3SI. Nous avons tout fait pour assurer le futur de nos collaborateurs à Croix. Après, si un client décide d’aller en Tunisie, ce sera son choix. »Aujourd’hui, l’ambiance au CRC est « très compliquée, ressent M. Doman. Des salariés se sont investis dans le groupe depuis vingt ou trente ans. Il y a un deuil à faire quand on quitte ce milieu. C’est une période très douloureuse. » Lui-même, âgé de 53 ans, travaille depuis trente-quatre ans dans le groupe 3SI, notamment chez Blanche Porte. Il n’a pas encore fait son choix.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) En marge d’un déplacement à Berlin où il était invité à s’exprimer devant la conférence des ambassadeurs, Emmanuel Macron, ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, a livré mardi 25 août, devant quelques journalistes son analyse de la crise que vit la Chine.Selon lui, les marchés boursiers chinois ayant détruit l’équivalent d’un tiers du PIB chinois, on peut bien parler d’un « krach » . Qui en sont les principales victimes ? « Les Chinois de la classe moyenne, ceux qui, pas forcément les mieux informés, ont investi au plus haut et en s’endettant », dit le ministre.Cela aura donc forcément un impact sur l’économie réelle puisque ces ménages vont moins consommer. « La croissance chinoise qui était plus près de 0 % que de 7 % va être nulle » pendant quelques mois, prédit-il. Résultat : l’économie mondiale qui reposait sur le moteur américain et le moteur chinois va devoir se contenter du premier pendant quelque temps.Lire aussi :Trois questions pour comprendre l’effondrement de la Bourse chinoise et des marchés mondiauxL’Europe doit investir davantageRaison de plus pour que l’Europe investisse davantage. « Tant pour elle que pour le reste de l’Europe, l’Allemagne fait une erreur en surconsolidant », juge le ministre en faisant référence aux comptes publics allemands qui devraient cette année, non seulement être équilibrés mais même dégager un excédent.En effet, si la crise chinoise va d’abord avoir un effet sur les sous-traitants asiatiques de ce pays (Vietnam, Malaisie, etc.), elle aura également un impact sur les exportateurs occidentaux : les grands groupes français mais aussi l’économie allemande dans son ensemble très liée à la Chine.La crise chinoise va aussi avoir un impact sur les devises. Le renmimbi qui tendait à devenir la troisième monnaie de réserve du monde va voir ce rôle remis en question. Les investisseurs vont à nouveau miser d’abord sur le dollar, puis sur l’euro. La monnaie européenne devrait donc se revaloriser selon M. Macron. « Cela va nous handicaper », reconnaît le ministre qui affirme pourtant que la crise chinoise n’aura pas d’impact direct sur la croissance en France.« Pas question d’attendre d’être portés par des vents favorables »Mais la réévaluation de l’euro confirme, à ses yeux, la nécessité de poursuivre en France les réformes structurelles. « Pas question d’attendre d’être portés par des vents favorables. » Traduction : impossible de s’abriter derrière un euro faible pour regagner des parts de compétitivité.Autres conséquences : il est de moins en moins vraisemblable que la Réserve fédérale américaine relève ses taux d’intérêt en septembre. Si elle le fait, ce sera en décembre. « Ce qui est une bonne nouvelle pour nous. » De même, pronostique M. Macron : « Il ne devrait pas y avoir de remontée du cours des matières premières ni du pétrole dans les six mois. »Lire le décryptage :Pourquoi la politique économique chinoise patineFrédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard Le système éducatif américain est en proie à une crise. Depuis plusieurs années, la bulle de la dette étudiante croît de manière inquiétante, sans que personne arrive à inverser la tendance. En vingt-cinq ans, les frais universitaires ont augmenté de 440 %, selon Forbes, soit quatre fois plus vite que l’inflation générale de l’économie américaine. Cette hausse oblige les étudiants à s’endetter en souscrivant des prêts bancaires généralement compris entre 5 000 et 50 000 dollars par année passée sur les bancs de la fac. On estime que 60 % des 20 millions d’étudiants américains termineront leurs études avec une dette de 27 000 dollars en moyenne.Lire aussi :Les dettes des étudiants inquiètent les Etats-UnisApprochant en totalité les 1 200 milliards de dollars, cette dette, devenue plus importante que celle des cartes de crédit, des prêts hypothécaires et automobiles, n’inquiète pas que les étudiants. Alors que la course à l’élection présidentielle américaine de 2016 est lancée, la lutte pour la réduction de cette bulle économique au bord de l’éclatement est devenue un enjeu privilégié de la campagne. Propositions frileuses côté républicainDans le camp démocrate, les candidats se sont prononcés en faveur d’une éducation supérieure publique sans dette. Le sénateur Bernie Sanders propose un plan de quatre ans pour établir la gratuité dans les universités publiques. De son côté, l’ancien gouverneur du Maryland Martin O’Malley souhaite laisser aux étudiants la possibilité de refinancer leur dette. Il propose aussi d’instaurer un plafond au remboursement mensuel des prêts.Favorite des sondages, Hillary Clinton s’est emparée tardivement du sujet. Ce qui ne l’a pas empêchée de faire plus de bruit que ses adversaires en annonçant le 10 août un plan de 350 milliards de dollars sur dix ans pour venir à bout de la dette étudiante. L’arsenal de ses propositions comprend des coupes dans les taux d’intérêt des prêts étudiants et une réduction des frais pour entrer dans un « community college », établissement professionnel de formation post-bac. L’objectif de cette mesure, déjà proposée par Barack Obama en janvier 2014, étant de faciliter aux plus défavorisés l’accès à un enseignement supérieur.Du côté républicain, les propositions sont plus frileuses. Si les candidats Chris Christie, Jeb Bush et Marco Rubio ont évoqué la problématique de la dette étudiante comme pouvant être un frein à la mobilité sociale, le camp conservateur peine à proposer des solutions aussi frontales que celui des démocrates. Le risque étant de froisser un électorat pour qui rendre gratuites les études ou modifier les taux de prêt serait vu comme une entrave au libre marché.Investisseurs privésLe sénateur Marco Rubio et le gouverneur Chris Christie sont les seuls à avoir présenté une mesure concrète pour sortir de la crise : le recours aux Income Share Agreements (ISA). Introduite dans la législation américaine par M. Rubio en avril 2014, cette alternative aux prêts étudiants permet à des investisseurs privés, individus comme entreprises, de financer les études d’un candidat. En retour, l’étudiant diplômé remboursera l’investisseur au prorata de son futur salaire. S’il gagne plus que ce qui est prévu dans le contrat, il remboursera plus ; s’il gagne moins, il remboursera moins.Ce mécénat, déjà appliqué par des universités comme celle de Purdue (Indiana), réduit le risque d’endettement mais induit aussi une sélection à l’entrée. Les investisseurs ne parrainent que les élèves les plus sûrs : ceux qui ont les meilleures notes ou les parents les plus aisés. Par ailleurs, il paraît difficile d’appliquer à l’ensemble des 20 millions d’étudiants américains une mesure reposant exclusivement sur le bon vouloir d’investisseurs privés.Un quart de l’électorat américainSi le débat autour de la dette étudiante a pris une dimension aussi importante ces derniers jours, ce n’est pas uniquement par charité. Dans la course à l’investiture présidentielle, les jeunes générations comprises entre 18 et 34 ans sont aussi à séduire : ils représentent un quart de l’électorat américain, et cette tranche d’âge a particulièrement pesé lors de la dernière élection présidentielle américaine, note le Washington Post. Lire aussi :L’inquiétant surendettement des étudiants américainsLes démocrates l’ont clairement compris. Le parti qui sera en mesure de récupérer leur vote aura de grandes chances de remporter la présidentielle de 2016. Déjà, les ténors démocrates s’attellent à un programme de réformes axé sur l’éducation, conseillé par l’influent think tank économique Demos. En première ligne : réduction du coût des études supérieures et élimination de la dette étudiante, mais aussi subventions fédérales pour les étudiants dans le besoin et réduction des taux d’emprunt. A long terme, l’objectif de campagne étant de faire de la gratuité des études un cheval de bataille cristallisant l’opinion publique. Une réforme phare dans laquelle certains analystes politiques souhaitent déjà y voir l’ombre d’un nouvel « Obamacare ».Lire : « Obamacare » : huit millions d'Américains ont souscrit à une assurance-maladieMatteo MaillardJournaliste au Monde Jean-Michel Bezat Le vent de panique qui a soufflé sur les places financières, lundi 24 août, s’est propagé sur les marchés des matières premières, qui ont enregistré des baisses importantes en raison des lourdes incertitudes pesant sur la solidité de l’économie chinoise. Du pétrole au cuivre en passant par certains produits agricoles, l’inquiétude a gagné New York, Londres et Chicago, alors que de nombreux conjoncturistes ne croient plus que la Chine, qui absorbait jusqu’à présent près de la moitié de ces productions, soit en mesure de tenir son objectif officiel de croissance de 7 % en 2015.Lire aussi :Chine : le krach qui ébranle l’économie mondialeLe Bloomberg Commodity Index, qui agrège vingt-deux matières premières stratégiques (blé, pétrole, gaz, or, cuivre, maïs, coton, sucre, bétail, etc.), a plongé lundi de 1,7 %, à 86,3542 points, son plus bas niveau depuis août 1999. La question est sur les lèvres de tous les investisseurs : la demande chinoise va-t-elle se contracter brutalement alors que ces matières premières sont souvent surabondantes, à l’image du pétrole ? Sans réponse claire, ils se sont repliés sur des valeurs refuges comme l’or qui, après une progression sensible la semaine dernière, est resté stable à Londres : l’once de métal fin a terminé lundi à 1 166,50 dollars au fixing du soir, contre 1 156,50 dollars vendredi, alors que le platine, l’argent et le palladium accusaient des pertes.Signe des temps, le géant anglo-australien BHP Billiton, premier groupe minier mondial, a annoncé mardi une baisse de 86,2 % de son bénéfice net annuelSigne des temps, le géant anglo-australien BHP Billiton, premier groupe minier mondial, a annoncé mardi une baisse de 86,2 % de son bénéfice net annuel, à 1,9 milliard de dollars (1,66 milliard d’euros), au cours de l’exercice clos fin juin (52 % hors éléments exceptionnels). Ses concurrents Glencore ou Rio Tinto ont aussi été lourdement pénalisés par la chute des cours des matières premières industrielles et énergétiques, et leurs dirigeants s’attendent encore à des mois très difficiles.Surabondance pétrolièreMatière première phare, l’or noir a retrouvé le niveau qu’il avait il y a six ans, en pleine récession post-chute de la banque Lehman Brothers. Les cours se redressaient légèrement mardi, en Asie, mais le baril de brut américain pour livraison en octobre a terminé sous les 40 dollars pour la première fois depuis février 2009 (38,24 dollars) sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le prix du brent de la mer du Nord, qui sert de référence mondiale, est tombé à 42,69 dollars, son prix le plus bas depuis mars 2009.Le pétrole ne souffre pas seulement de l’inquiétude sur la demande de la Chine, deuxième puissance économique et deuxième consommateur de brut de la planète, mais encore loin derrière les Etats-Unis. Il pâtit également d’une surabondance de la production des pétromonarchies du golfe Arabo-Persique et des oilmen américains, qui continuent de pomper les hydrocarbures de schiste en grande quantité malgré une baisse des prix de plus de 60 % par rapport au pic de juin 2014 (à 115 dollars). Sans compter le retour du brut iranien sur le marché en 2016, après l’accord de juillet sur le nucléaire.Lire aussi :Les pétroliers se préparent à une déprime prolongée de l’or noirAutre record symbolique – à la baisse – d’une matière première stratégique : le cuivre. Lundi, la tonne de métal rouge est tombée sous les 5 000 dollars pour la première fois depuis juillet 2009 sur le London Metal Exchange, où elle a perdu 30 % de sa valeur depuis le printemps. Les stocks sont certes élevés, mais les fondamentaux de ce marché ne sont pas mauvais, jugent néanmoins certains analystes des matières premières. A 1 555,50 dollars la tonne, l’aluminium est aussi au plus bas depuis six ans.Certains analystes des marchés de matières premières estiment que l’effondrement des cours est injustifié et que l’accélération enregistrée ces dernières semaines tient moins aux fondamentaux du marché (équilibre offre-demande) qu’à la spéculation liée à la peur, les investisseurs surestimant le ralentissement économique de l’empire du Milieu et ses effets contagieux sur l’activité mondiale.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 25.08.2015 à 10h07 | Alexis Delcambre C’est finalement la continuité qui prévaut à France Culture, un mois et demi après l’éviction houleuse de son directeur Olivier Poivre d’Arvor. L’actuelle directrice par intérim de l’antenne publique, Sandrine Treiner, a été nommée directrice, mardi 25 août. Ce sera donc elle qui présentera la nouvelle grille de la chaîne, mercredi, lors de la conférence de rentrée de Radio France.Sandrine Treiner, 50 ans, est présente à France Culture depuis 2010, comme conseillère de programmes puis directrice adjointe en charge des programmes. Elle était devenue directrice par intérim en juillet. Mais le président de Radio France, Mathieu Gallet, s’était donné le temps de la réflexion, en estimant que « France Culture intéresse des personnalités de talent ».Lire l'entretien :Mathieu Gallet : « On ne peut pas être dans la maison tout en la critiquant »Dans ses nouvelles fonctions, Sandrine Treiner devra accompagner la nouvelle grille de France Culture, marquée par le changement de voix de la matinale, où Guillaume Erner (ex-France Inter) remplace Marc Voinchet, devenu directeur de France Musique.Après une saison marquée par un record à 2,3 % d’audience cumulée en janvier-mars 2015, France Culture a reculé à 1,8 % au printemps, payant notamment la longue grève de Radio France. La chaîne doit également soutenir un développement numérique encore timide et désormais piloté par Florent Latrive (ex-Libération).Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.08.2015 à 18h51 • Mis à jour le24.08.2015 à 18h57 | Frédéric Cazenave Pour Eric Chaney, chef économiste chez Axa et directeur de la recherche d’Axa IM, le ralentissement de l’économie chinoise n’entraînera pas de récession mondiale. Il anticipe une réaction rapide de la banque centrale chinoise.La violente chute des indices boursiers aujourd’hui est-elle justifiée ?Eric Chaney : Non, la panique des investisseurs n’est pas justifiée. Le marché surréagit car il a été déçu. Après la publication de chiffres économiques décevants en Chine en fin de semaine dernière, les investisseurs s’attendaient à ce que la banque centrale chinoise intervienne ce week-end pour stimuler la demande. Elle ne l’a pas fait. Les autorités monétaires ont leur propre calendrier, qui diffère de celui des investisseurs, mais nul doute qu’elles agiront.Certains craignent que le ralentissement de l’économie chinoise entraîne une récession mondiale, qu’en pensez-vous ? Le ralentissement de l’économie chinoise n’est pas une nouveauté, et si cette moindre croissance explique la baisse du prix des matières premières, la Chine étant le second importateur mondial, je ne crois pas que nous nous dirigeons vers une récession mondiale à cause de la Chine. Certes, les autorités doivent gérer la mutation de leur économie et ont aussi des contraintes budgétaires, mais je suis persuadé qu’elles soutiendront la demande.Il y a de fortes chances pour que la banque centrale chinoise agisse rapidement, en baissant le taux de réserve obligatoire des banques, ou en diminuant le niveau des taux directeurs. Des mesures qui donneront un nouvel élan aux indices boursiers.Les investisseurs auraient donc tort de s’inquiéter ?Inutile de paniquer, surtout après la très forte correction des indices qui ont en Europe effacé en quelques jours leurs gains de l’année. Car les fondamentaux de l’économie s’améliorent dans la zone euro et restent solides aux Etats-Unis.Lire aussi :« Les marchés ont peur d’une nouvelle faiblesse de l’économie chinoise »Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave La Bourse de Shanghai a connu une nouvelle journée noire, lundi 24 août, perdant jusqu’à plus de 9 % en séance et clôturant en baisse de 8,5 %, provoquant d’importantes secousses sur les marchés financiers mondiaux : la Bourse de Paris a perdu jusqu’à 8 % lundi après-midi, avant de fermer sur une baisse de 5,35 %.Lire aussi :Les Bourses mondiales clôturent en forte baisse après un « lundi noir » à ShanghaïOlivier Raingeard, chef économiste chez Neuflize OBC, rappelle que ce krach intervient après des années de hausse des marchés, alimentée par les politiques très accommodantes des banques centrales.Le CAC 40 a perdu plus de 8 % en séance avant de clôturer en chute de 5,35 %. Assistons-nous à un nouveau krach boursier ?Nous venons en effet de vivre un nouveau krach. Le CAC 40 n’avait pas enregistré une telle chute en séance depuis 2008 lors de la crise des subprimes. Le plongeon des indices boursiers chinois a déclenché un mouvement de panique en Europe et aux États-Unis. Les investisseurs s’inquiètent de la vigueur de l’économie chinoise, qui montre des signes sévères de ralentissement, et de son impact sur l’économie mondiale. La dévaluation du yuan le 11 août a d’ailleurs été perçue comme le signe que le ralentissement de la croissance de la Chine est plus important que prévu.Lire aussi :Trois questions pour comprendre l’effondrement de la Bourse chinoise et des marchés mondiauxCe krach intervient après des mois de hausse…Au niveau mondial, les marchés boursiers connaissent un cycle haussier depuis maintenant six ans. Cette hausse des indices a notamment été soutenue et alimentée par les politiques très accommodantes des banques centrales – la Fed, la Banque du Japon, puis la BCE. Après un tel cycle de hausse, il est logique qu’au moindre accroc les actions, dont les valorisations ont fortement progressé, en pâtissent, même si l’ampleur et la vitesse de la baisse de ces derniers jours sortent de l’ordinaire.Comment le marché va-t-il réagir dans les prochains jours ?Il est toujours difficile de répondre à cette question, mais généralement après un tel krach les marchés ont tendance à se stabiliser, tout en connaissant des séances très agitées. La publication de statistiques économiques rassurantes aux États-Unis ou en Europe ou l’intervention des banques centrales des pays émergents pourraient ramener le calme sur les marchés.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Selon le Wall Street Journal du lundi 24 août, la Commission européenne, qui a déjà, au printemps dernier, formellement accusé Google de pratiques anticoncurrentielles sur son service Google Shopping, a récemment étendu son enquête. En ligne de mire, les contrats publicitaires signés par le géant américain du Web et ses pratiques consistant à reproduire du contenu de sites tiers.Lire aussi :Google prêt à en découdre face à BruxellesA en croire le quotidien américain, des sociétés ayant déposé plainte contre Google ont été contactées par Bruxelles pour répondre à un questionnaire concernant ces pratiques. Plus précisément, pour mettre à jour ce questionnaire, qui leur avait déjà été envoyé en 2010, au tout début du travail d’enquête de la Commission sur les agissements du groupe Internet.« Cette démarche n’a rien d’inattendu »L’information n’a pas été formellement confirmée, ni par Google, ni par la Commission, mais pas infirmée non plus. « La Commission n’a pas caché, ces derniers mois, qu’elle continuait à regarder de près trois autres comportements de Google : les copies du contenu d’autres sites qu’effectuait le groupe, les clauses d’exclusivité comprises dans ses accords avec ses partenaires publicitaires, des restrictions imposées à ses partenaires annonceurs concernant l’usage d’autres plates-formes de publicité », selon une source bruxelloise.« La commissaire à la concurrence, Margrethe Vestager avait dit [lors de sa prise de fonction], l’année dernière qu’elle voulait que ses équipes mettent à jour toutes les interrogations soulevées par son prédécesseur [Joaquin Almunia]. Donc, cette démarche n’a rien d’inattendu. Mme Vestager a aussi répété qu’elle n’excluait pas d’élargir l’investigation », explique une source européenne au Monde. « Donc, cette démarche paraît logique, elle relève peut-être même d’une forme de tactique pour maintenir la pression sur le groupe », ajoute cette source.De fait, Google n’a plus que quelques jours – d’ici au 31 août –, pour répondre par écrit aux accusations de la Commission, émises en avril, concernant le service en ligne Google Shopping.Google joue grosLe groupe est sous le coup d’une enquête européenne pour abus de position dominante depuis maintenant cinq ans, mais Bruxelles est passé à la vitesse supérieure, quand Mme Vestager a décidé d’envoyer cet acte d’accusation – ce Statement of Objections, dans le jargon communautaire –, centré sur Google Shopping, alors que son prédécesseur, M. Almunia, avait jusqu’à présent toujours évité cette étape cruciale de la procédure en tentant de trouver un compromis avec Google.Lire aussi :Google : un poids (très) lourd, mais quelques alternativesLe géant américain joue très gros avec cette affaire : si la Commission ne se satisfait pas de sa défense, si elle est convaincue que le groupe a enfreint les règles européennes en matière de concurrence, elle peut lui imposer une amende allant jusqu’à plusieurs milliards d’euros.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé Les marchés asiatiques ont plongé, lundi 24 août, entraînés par une nouvelle débâcle de la Bourse de Shanghaï, qui a perdu 8,5 % en clôture, son plus net recul en séance depuis 2007.Concrètement, que se passe-t-il ?La baisse de ce lundi a été déclenchée par la conviction de plus en plus forte des investisseurs qu’un atterrissage brutal de l’économie chinoise, locomotive de l’économie mondiale pendant les dernières années, est désormais inévitable.Lire aussi :« Les marchés ont peur d’une nouvelle faiblesse de l’économie chinoise »Que la Bourse dévisse de la sorte signifie que les investisseurs ont décidé que les valeurs cotées sur la place chinoise valaient moins qu’avant. Ou, plus précisément, celles regroupées dans son indice « phare », comme l’explique Euronext :« Quand vous entendez aux informations que le cours des valeurs ou que la Bourse monte, les journalistes font référence à un indice. Un indice boursier est un regroupement spécifique de valeurs : la hausse ou la baisse de sa valeur reflète les mouvements de l’ensemble des actions qui composent l’indice. »La conséquence, dans un premier temps, est que de grandes entreprises chinoises voient leur valeur boursière baisser. Cette chute de la valeur de leurs actions ne signifie pas qu’elles perdent de l’argent, mais c’est une preuve de l’inquiétude des investisseurs qui peut limiter leurs possibilités de se financer sur les marchés.L’autre problème de ce recul des marchés chinois est son amplitude. Au total, l’indice composite de la Bourse de Shanghaï a baissé de 38 % depuis son pic de juin. Avant de s’effondrer mi-juin, la Bourse de Shanghaï s’était envolée de 150 % en l’espace d’un an, dopée par l’endettement et de façon totalement déconnectée de l’économie réelle.C’est ce qu’on appelle une « bulle » : les investissements des Chinois sur leur marché relativement récent ne reflètent pas la valeur des entreprises qui y sont cotées. Plus de 40 millions de comptes boursiers ont été ouverts entre juin 2014 et mai 2015.Autre inquiétude, le risque de manipulation des chiffres officiels : le gouvernement a ainsi annoncé une croissance au 2e trimestre correspondant exactement aux prévisions du gouvernement alors que les indicateurs envoient de plus en plus de signaux d’alerte. Selon Patrick Artus de Natixis, la Chine serait plus proche d’une croissance de 2 ou 3 % pour cette année, que des 7 % fixés par Pékin.Lire aussi :Chine : derrière le plongeon des marchés, la crise de l’économie réelle C’est grave ?Assez, oui. Selon les observateurs aguerris des marchés, on peut parler d’un début de panique : « Les choses commencent à ressembler à la crise financière asiatique de la fin des années 1990. Des spéculateurs se débarrassent des actifs qui semblent les plus vulnérables », avance Takako Masai, directeur de recherches à la Shinsei Bank de Tokyo.Par ricochet, la déprime touche aussi les matières premières : le cuivre, considéré comme un baromètre de la demande mondiale, a atteint lundi son cours le plus bas depuis six ans et demi. Cette débâcle du marché chinois se double d’une chute du prix du pétrole, le brut américain repassant sous la barre des 40 dollars.Même si les consommateurs (les industries principalement) peuvent se féliciter d’une réduction de leur facture d’approvisionnement, ces baisses de prix ne sont pas une bonne nouvelle pour l’économie mondiale : la désinflation signifie généralement un ralentissement de la croissance et donc à la clé moins de création de valeur, moins de consommation, moins d’emploi, moins d’investissement, etc.Lire aussi :« Les marchés ont peur d’une nouvelle faiblesse de l’économie chinoise » En quoi la baisse des Bourses asiatiques nous concerne ?Qui dit mondialisation des échanges, dit aussi interdépendance entre les marchés financiers. L’argent circule d’une économie à l’autre par le biais des devises, des crédits, etc. Et les investisseurs sont des multinationales qui réfléchissent dans un monde interconnecté.Ainsi, les principales Bourses européennes ont essuyé de lourdes pertes lundi. La Bourse de Paris a terminé sur une chute de 5,35 % à 4 383,46 points. A Francfort, le DAX a subi une baisse à la clôture de 4,70 % à 9 648,43 points, son plus fort recul en pourcentage sur une séance depuis novembre 2011. La Bourse de Londres, qui avait perdu plus de 6 % en séance lors de l’ouverture de Wall Street, a fini en baisse de 4,67 %. A Madrid, l’indice Ibex-35 est largement passé sous la barre symbolique des 10 000 points, plongeant de 5,01 % à la clôture.La Bourse de Bruxelles a pour sa part enregistré une forte baisse de 4,99 %.Pour les spécialistes, l’analyse est claire : les investisseurs s’inquiètent des conséquences du ralentissement chinois sur la croissance mondiale. « L’absence d’annonces de mesures par les autorités chinoises afin de stabiliser l’économie a mis le feu aux poudres, avec à la clé un effondrement des indices boursiers partout en Asie, qui contamine l’Europe ce [lundi] matin », résument les stratégistes chez Crédit Mutuel-CIC.Jacques Attali a même prédit une « dépression planétaire » sur son blog. Expliquant que les 200 millions de membres de la classe moyenne chinoise ont investi la moitié de leur épargne en Bourse, et que l’autre moitié est investie dans l’immobilier (qui risque de souffrir considérablement d’un ralentissement de la croissance dans l’empire du Milieu), l’économiste avance :« La récession chinoise, si elle se confirme, entraînera celle du Brésil, qui provoquera celle des Etats-Unis, puis la nôtre. »En clair, la Chine va exporter son ralentissement dans d’autres économies émergentes : ces dernières, qui ont joué le rôle de relais de croissance quand la crise financière a frappé en 2007, ne pourront malheureusement pas rééditer l’exploit en cas de nouveau coup de froid sur l’économie mondiale.Lire aussi :Quand la Chine vacille, le monde trembleMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.08.2015 à 03h58 • Mis à jour le15.08.2015 à 12h32 Les autorités chinoises doivent poursuivre les réformes pour orienter leur économie vers un plus grand rôle des marchés afin d’éviter un ralentissement plus prononcé de la croissance du pays, a prévenu vendredi 14 août le Fonds monétaire international (FMI).Dans son rapport annuel sur l’économie chinoise, le FMI a confirmé ses prévisions de croissance pour la Chine, qui accusent un net ralentissement de l’expansion de la deuxième économie mondiale. Elle devrait ralentir à 6,8 % cette année, après 7,4 % en 2014. En 2016, la croissance devrait glisser à 6,3 %.« Vers une croissance plus sûre et durable »« L’économie chinoise est en train d’effectuer une transition vers une croissance plus sûre et durable. Cette transition est difficile, mais les autorités veulent qu’elle réussisse », a déclaré Markus Rodlauer, chef de mission pour la Chine au FMI, lors d’une conférence de presse téléphonique.Lire :La Chine parvient à stabiliser sa croissanceMais « des progrès insuffisants pour faire face aux vulnérabilités et faire avancer le calendrier des réformes structurelles continuent de représenter le plus grand risque et pourraient provoquer à moyen terme une correction désordonnée et une période prolongée de croissance plus lente », a-t-il prévenu.La dévaluation du yuan, « une initiative bienvenue »Concernant les dernières initiatives des autorités chinoises pour faire baisser le cours du yuan, ce responsable a assuré que cela ne remettait pas en question l’opinion du Fonds selon laquelle la monnaie chinoise « n’est plus sous-évaluée ».« Nous la considérons comme une initiative bienvenue, car cela devrait permettre aux forces du marché d’avoir un plus grand rôle dans la détermination du taux de change. L’impact exact dépendra de la façon dont le nouveau mécanisme sera appliqué », a cependant tempéré M. Rodlauer.Selon lui, la Chine peut et doit viser à atteindre un système de change complètement flexible « d’ici deux à trois ans ».Lire aussi nos explications :Pourquoi la Chine dévalue le yuan 14.08.2015 à 20h16 Des agriculteurs qui manifestent depuis jeudi à Caen devant la préfecture du Calvados ont déversé vendredi 14 août plusieurs dizaines de tonnes de fumier et de gravats devant un magasin Monoprix, la préfecture et la direction départementale des territoires.Producteurs de viande bovine et de lait pour la plupart, ils ont progressivement déversé au cours de la journée une cinquantaine de tonnes – selon la police – de gravats, de fumier et de lisier contenus dans une quarantaine de remorques qui bloquaient depuis jeudi matin une place de Caen, devant la préfecture.Les manifestants, qui étaient une trentaine selon la police, ont d’abord visé un magasin Monoprix, à la mi-journée. Toutes les entrées du supermarché se sont retrouvées bloquées, et les gravats et le fumier ont débordé à l’intérieur du magasin. Prévenue, la direction avait auparavant fait évacuer la clientèle.La préfecture bloquée trente-six heuresLes agriculteurs dénoncent les prix non rémunérateurs, selon eux, auxquels sont achetés leurs produits. Ils reprochaient notamment à Monoprix de ne pas avoir leur avoir offert de nourriture en solidarité avec le mouvement, et de ne pas vendre suffisamment de viande française.Peu avant 15 heures, alors que les services municipaux finissaient de nettoyer les trottoirs de Monoprix, les éleveurs ont déversé des pneus et du fumier devant trois entrées de la préfecture, avant de quitter progressivement la place, qu’ils auront bloquée près de trente-six heures.#Préfecture #Caen : les #agriculteurs ont déversé une partie du contenu de leurs bennes place Gambetta. http://t.co/vx1df3buHf— F3bnormandie (@France 3 B-Normandie)require(["twitter/widgets"]);Depuis lundi, deux grands acheteurs de viande de porc, la coopérative Cooperl et la société Bigard, refusent de participer aux enchères au marché de Plérin (Côtes-d’Armor), où est fixé deux fois par semaine le cours du cochon. Les industriels estiment en effet que la concurrence au sein de l’Union européenne est trop forte, certains pays baissant les prix quand la France tente de les revaloriser. Tous les acteurs de la filière porcine doivent se rencontrer lundi au ministère de l’agriculture pour trouver une sortie de crise.Lire aussi :Prix du porc : comprendre le rôle du marché de Plérin Eric Nunès Le quinquennat de François Hollande serait particulièrement rude pour les maigres budgets des étudiants. Selon une enquête publiée par l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), syndicat proche du Parti socialiste, le coût de la vie étudiante aurait fait un bond de 8,4 % depuis 2012. Une érosion du pouvoir d’achat des jeunes qui ne devrait pas cesser à la rentrée 2015 : l’étude prévoit une nouvelle hausse de 1,1 %, soit une progression supérieure à l’inflation, qui se limitait à 0,2 % sur un an en juillet 2015.Dans son rapport, le syndicat étudiant analyse les postes de dépenses que doivent gérer les étudiants. Selon l’UNEF, le logement demeure le premier pour ceux qui ont dû quitter le domicile familial, malgré l’engagement du gouvernement de construire 40 000 places durant sa mandature.Lire aussi :Se loger en cité U est de plus en plus difficileAugmentation moyenne de 0,3 %Même si la loi sur l’encadrement des prix de location limite la hausse en 2015, le coût est difficilement soutenable. Il n’y a pas qu’à Paris que les loyers sont très élevés. Hors de l’agglomération parisienne, l’augmentation des loyers se poursuit aussi, avec une augmentation moyenne de 0,3 % et des « hausses significatives » dans plusieurs villes étudiantes : 6,6 % au Havre, 2,6 % à Nancy, 2,4 % à Tours et 1,8 % à Strasbourg, selon le rapport.Le déplacement est également un poste de dépense important pour les étudiants. Selon les collectivités territoriales et leurs efforts pour mettre en place des tarifications adaptées, les variations de cette charge sont « importantes », souligne l’UNEF. Si en France les prix des transports font un bond de 2,6 %, bien au-delà de l’inflation, l’Ile-de-France se distingue avec la mise en place de la carte Imagine « R » à tarif unique.Le rapport de l’UNEF pointe de forts écarts en fonction des villes : « De 100 euros à Toulouse, jusqu’à 335 à Brest. Les plus fortes hausses sont Nantes (6,8 %), Strasbourg (4,3 %) et Bordeaux (4,3 %). » La ville de Lille rejoint également le club des mauvais élèves en matière de tarification, puisqu’elle a supprimé son tarif à destination des étudiants boursiers, « ce qui augmente le prix de leur abonnement de 18 % » , relève l’étude.Une « inflation ressentie »Le rapport souligne également une hausse de la Sécurité sociale, des mutuelles étudiantes, des repas au restaurant universitaire, de l’électricité, de l’assurance-habitation, du téléphone, de l’accès à Internet… Des charges que peuvent difficilement supporter les étudiants les plus précaires. « Avec les trois quarts des étudiants exclus du système de bourses, la France fait majoritairement reposer le financement des études sur le dos des familles plutôt que sur la solidarité nationale », analyse l’UNEF, qui réclame une revalorisation des bourses, leur élargissement, l’encadrement des loyers dans les principales villes universitaires et un demi-tarif étudiants dans l’ensemble des transports en commun.Du côté du gouvernement, on reconnaît que « l’inflation ressentie par les étudiants » est « légèrement supérieure » à celle des ménages. Dans un communiqué publié vendredi, le ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur préfère toutefois rappeler que « 400 millions ont été mobilisés en faveur des bourses sur critères sociaux », que les gratifications de stage de plus de deux mois ont été augmentées de 30 centimes en taux horaire.Lire aussi :Plus d'argent, plus de droits, et des tickets de métro... ce qui change pour les stagiairesEn outre, le gouvernement fait valoir que Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’éducation nationale, a annoncé en juillet un « gel de l’évolution des droits d’inscription pour la rentrée universitaire 2015 ». Une décision pourtant purement symbolique, puisque la hausse avait été modique l’an dernier. Hors paiement de la cotisation de sécurité sociale étudiante, l’inscription en licence avait augmenté de 1 euro (+ 0,55 %), de 2 euros en master (+ 0,79 %) et de 3 euros (+ 0,77 %) en doctorat. De 2004 à 2014, la hausse en euros constants était de 13,5 %. Dans le même temps, une dizaine d’écoles d’ingénieurs ont beaucoup augmenté leurs droits d’entrée.Lire aussi :Pas d’augmentation des droits de scolarité à l’université en 2015Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.08.2015 à 17h22 • Mis à jour le14.08.2015 à 20h52 Les ministres des finances de la zone euro ont commencé leur réunion dans une ambiance relativement optimiste, vendredi 14 août, pour valider, ou non, le troisième programme d’assistance à Athènes, de près de 85 milliards d’euros sur trois ans. Juste avant l’ouverture de leur rencontre, prévue pour 15 heures, dans les bâtiments du Conseil de l’Union à Bruxelles, plusieurs d’entre eux se sont déclarés confiants quant à l’adoption du troisième programme d’aide à la Grèce.« Les choses vont dans le bon sens »L’inflexible ministre des finances de l’Allemagne, Wolfgang Schäuble, a donné le ton : « Je suis confiant dans le fait que nous allons aboutir à un résultat aujourd’hui », a-t-il déclaré à son arrivée. Prudent, il s’est toutefois empressé de rappeler qu’en cas de blocage des négociations une autre solution restait sur la table : celle d’un prêt-relais que l’Union européenne pourrait accorder à la Grèce en attendant un accord global.La Commission confiante, Schäuble aussiLa Commission européenne s’est dite confiante dans l’approbation par les ministres des finances de l’Eurogroupe du plan d’aide, trouvant « encourageant le vote sans appel ce matin par le Parlement grec ».Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, s’est quant à lui montré plus réservé, se refusant à « spéculer » sur l’issue de la réunion. Il a estimé que la question de la « confiance politique » avec la Grèce était « encore sur la table ».Enfin, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a assuré vendredi 14 août après-midi qu’il était « confiant dans le fait que nous allons aboutir à un résultat aujourd’hui ». « Si nous ne trouvons pas de solution aujourd’hui, nous devrions mettre en place un prêt-relais », a-t-il toutefois ajouté.Peu avant, Alexander Stubb, son homologue finlandais, dont le pays fait également partie des plus méfiants à l’endroit de la Grèce, a souligné que « les choses allaient dans le bon sens », tout en ironisant sur le fait que la saga grecque n’allait pas durer « deux ans » mais plutôt « dix ans ».Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciersManifestement plus déterminé à faire aboutir les discussions dans la journée, Michel Sapin, le ministre des finances de la France, a annoncé à son arrivée que cette réunion était faite « pour décider », tout en reconnaissant qu’il y aurait d’abord des points à clarifier durant la réunion. Pierre Gramegna, son homologue luxembourgeois, était sur la même longueur d’onde : « La Grèce a fait plus de progrès en un mois que ces six derniers mois », a-t-il dit avec insistance, alors que le Parlement grec vient d’adopter un nouveau paquet de réformes, traduction anticipée du troisième plan d’aide que les ministres de l’Eurogroupe doivent précisément approuver.Christine Lagarde attendueLa validation du troisième plan d’aide à la Grèce par l’Eurogroupe, pourrait, si elle se confirmait, s’accompagner d’une première tranche d’aides comprise entre 23 et 26 milliards d’euros (sur près de 85 milliards d’euros au total), selon une source grecque. Mais, signe des tractations en cours, rien n’était encore arrêté en début de soirée.Cette première tranche servirait essentiellement à rembourser des échéances cruciales de la Grèce. Dans l’hypothèse d’un premier versement de 23 milliards, 10 milliards seraient affectés au soutien du système bancaire grec et 13 milliards seraient débloqués dans le cadre du remboursement de la dette grecque (dont 3,4 milliards à payer pour le 20 août à la Banque centrale européenne).Au-delà de l’adoption du programme d’aide à la Grèce, c’est l’attitude du Fonds monétaire international (FMI) qui sera observée de près. A leur arrivée à Bruxelles, de nombreux ministres ont exhorté le FMI à participer au fonds. Le Fonds a fait savoir à plusieurs reprises que son soutien dépendrait notamment d’un examen approfondi de la soutenabilité de la dette grecque. Selon nos informations, c’est Christine Lagarde, la directrice du FMI, qui devait s’exprimer en visioconférence durant la réunion des ministres de l’Eurogroupe.Lire aussi :Six ans de crise en Grèce, neuf plans d’austérité, trois plans d’aide...« Retrouver de l’oxygène »Même si la question de la soutenabilité de la dette grecque n’est formellement pas à l’ordre du jour de la réunion des ministres de l’Eurogroupe, la question a été abordée à plusieurs reprises juste avant la rencontre ministérielle. M. Sapin a ouvert le bal en rappelant que les ministres rediscuteront « en octobre » la question du « reprofilage de la dette grecque » afin que l’économie hellène puisse « retrouver de l’oxygène ».Plus direct, M. Gramegna a souligné que « la restructuration de la dette n’est pas exclue, elle est prévue formellement dans le compromis » scellé en juillet par les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro. Si la déclaration finale du 13 juillet dernier évoque à nouveau effectivement l’hypothèse d’« un allongement éventuel des périodes de grâce et des délais de remboursement », celle-ci demeure toutefois étroitement corsetée par une série de conditions assez rédhibitoires. Ce projet sera « envisagé si nécessaire ». Ces mesures seront en outre « subordonnées à la mise en œuvre intégrale des mesures à convenir dans le cadre d’un nouveau programme éventuel et seront envisagées après le premier réexamen qui aura abouti à un résultat concluant », précise la déclaration du 13 juillet. Enfin, et pour que les choses soient extrêmement claires, les chefs d’Etat et de gouvernement avaient dit que « le sommet de la zone euro souligne que l’on ne peut pas opérer de décote nominale sur la dette ».Christophe Garach Martine Delahaye Netflix et Amazon, ou les grands réseaux de téléphonie commencent à produire eux-mêmes des séries menaçant les productions locales.De la télévision néerlandaise, on ne connaît guère, en général, que la téléréalité qu’inventa le Néerlandais John de Mol, à la tête du groupe Endemol. Dans le domaine de la fiction, les trois chaînes publiques, délaissant les téléfilms au fil des dix dernières années, en sont venues à consacrer chacune un soir de la semaine à des séries « faites maison », à 20 h 30. Ce qui a plu au public. Aussi, quand la crise fut venue, les coupes budgétaires concernèrent le divertissement, toujours roi mais en perte de vitesse, tandis que la fiction voyait sa dotation mieux pourvue.Comme dans le reste de l’Europe, les téléspectateurs réclamaient de plus en plus qu’on leur raconte une histoire, soir après soir. « On voit bien que les séries vont devenir un gros business, mais cela ne veut pas dire que tout va dans le bon sens aux Pays-Bas », remarque Marina Blok, responsable fiction au sein de la compagnie de diffusion NTR, qui travaille pour le service public (la structure du système télévisuel néerlandais n’a rien à voir avec la nôtre).Comme « on fait des saucisses »« Beaucoup sont prêts à aller vite pour produire des séries, comme on le leur demande, mais à la façon dont on fait des saucisses ! Alors qu’il faut du temps, pour aboutir à quelque chose de qualité », ajoute-t-elle.Mais le plus inquiétant, à ses yeux, faute d’une réflexion menée à l’échelle européenne, tient à la puissance de frappe des nouveaux mastodontes du Net que sont Netflix et Amazon, ou les grands réseaux de téléphonie qui commencent à produire eux-mêmes des séries. Comment préserver une politique de fiction ambitieuse avec 300 000 à 400 000 euros par épisode, dans le service public hollandais, quand les géants débarquent avec des millions et aspirent les bons auteurs ?S’allier avec Netflix, comme l’a fait le service public norvégien pour produire la série « Lilyhammer » ? S’il n’est pas totalement interdit aux diffuseurs publics néerlandais de travailler avec des producteurs ou des distributeurs privés, la politique du système du pays n’y incite pas et ne permet pas de collaborer avec Netflix. Pour le moment, tout au moins.Lire aussi :La Belgique mise sur la création « maison »Martine DelahayeJournaliste au Monde Laurence Girard A l’issue d’un conseil d’administration très discuté, Dominique Picart, le président du Marché du Porc Breton (MPB) de Plérin (Côtes d’Armor) a annoncé qu’il n’y aurait pas de cotation du porc vendredi 14 août. Cette cotation est suspendue depuis lundi 10 août, suite à l’annonce surprise du boycott de deux industriels de la viande, la coopérative Cooperl et la société Bigard. La deuxième vente hebdomadaire, prévue habituellement le jeudi, avait due elle aussi être reportée.Lire aussi :Prix du porc : comprendre le rôle du marché de PlérinTous les acteurs de la filière sont en attente de la table ronde exceptionnelle qui se tiendra lundi 17 août à partir de 15 heures au ministère de l’agriculture, à Paris. « L’ensemble des abattoirs sont conviés à cette table ronde », a précisé M. Picart. « Cette table ronde va décider de la vie ou de la survie du marché du porc breton, et évidemment, après ça, de la vie et de la survie de la filière porcine » a-t-il conclu.« L’époque du servage est terminée »Les représentants syndicaux, qui attendaient l’issue de la réunion du conseil d’administration, ont demandé aux éleveurs qui avaient fait le déplacement à Plérin de ne pas mener d’actions ce week-end et d’attendre les résultats de la rencontre de lundi. Ils ont réitéré leur volonté de se battre pour un prix du porc à 1,4 euro/kg, prix minimal réclamé par les éleveurs, et fixé comme objectif par le gouvernement pour lutter contre la crise qui affecte le secteur.« L’époque du servage est terminée, a insisté Daniel Picart, les agriculteurs veulent vivre de leur métier, et pour vivre de leur métier, ils ont le droit aussi à être payés au prix rémunérateur. »Lire l'éditorial :Dans le cochon, tout est bon, sauf le prixManuel Valls refuse de rencontrer les éleveurs de porcsEn déplacement à Avignon, vendredi 14 août, le premier ministre, Manuel Valls, a opposé une fin de non-recevoir aux éleveurs de porcs qui demandaient depuis deux jours à être reçus à Matignon pour régler le conflit sur le prix de leur production.Le premier ministre a estimé qu’un tel rendez-vous ne pourrait, à lui seul, régler cette crise et a rappelé son soutien à l’action du ministre de l’agriculture, Stéphane le Foll, dans ce dossier :« Le gouvernement, c’est une équipe. Quand on a un bon ministre de l’agriculture, c’est avec lui qu’on discute. » « L’Etat et le gouvernement sont entièrement mobilisés pour répondre au désarroi des éleveurs de porc. On ne peut pas accepter que la situation reste bloquée. »Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.08.2015 à 12h32 • Mis à jour le14.08.2015 à 12h59 Ravagée par le conflit qui l’oppose aux rebelles prorusses dans l’est du pays, l’économie ukrainienne s’est effondrée de 14,7 % sur un an au deuxième trimestre 2015 , selon les chiffres publiés vendredi 14 août par le service national de la statistique. La richesse nationale avait déjà chuté de 17,2 % de janvier à mars.La situation est bien pire que l’an dernier, quand, malgré la crise avec la Russie et l’annexion par celle-ci de la Crimée, le PIB n’avait cédé « que » 4,5 % au deuxième trimestre.La banque centrale ukrainienne prévoit une contraction de 9,5 % du produit intérieur brut (PIB) sur l’ensemble de 2015 après - 6,8 % en 2014.Négociation pour restructurer la detteCes résultats catastrophiques tombent alors que Kiev négocie depuis trois jours pour restructurer sa dette afin d’éviter le défaut de paiement, qui pourrait avoir lieu dès le 2 septembre. La ministre des finances, Natalie Jaresko, s’est déplacée à San Francisco pour négocier avec les principaux créanciers de l’Ukraine, des institutions financières américaines.L’ancienne république soviétique a obtenu un plan d’aide de 40 milliards de dollars de ses alliés occidentaux, Fonds monétaire international (FMI) en tête, mais ce programme comprend un effort de 15,3 milliards de dollars auquel doivent consentir les créanciers privés de Kiev. Or, ces derniers rejettent depuis des semaines les conditions de la restructuration proposées par les autorités ukrainiennes.Lire aussi :L’Ukraine s’enfonce dans la crise financière 14.08.2015 à 11h38 • Mis à jour le14.08.2015 à 11h48 Combien coûtera l’annulation de la vente de deux navires de guerre Mistral à la Russie ? Le Canard enchaîné, qui avait calculé une facture totale de 2 milliards d’euros, a vu ses chiffres démentis, vendredi 14 août, par le ministre des finances, Michel Sapin. « C’est inexact, ça arrive d’ailleurs au Canard de dire des choses inexactes » a-t-il déclaré sur France Inter. « Ce sont des chiffres inférieurs à un milliard », a-t-il précisé.« Tous les chiffres seront donnés, ils seront totalement transparents », a encore promis M. Sapin, qui a confirmé que le Parlement serait saisi de ce dossier à la rentrée, mi-septembre. « Vous aurez tous les chiffres qui seront donnés aux parlementaires lorsque le traité [l’accord entre Paris et Moscou pour résoudre la question des Mistal] sera adopté », a-t-il assuré, précisant que ce texte sera d’abord « adopté en conseil des ministres d’ici à la fin août ».« C’est une décision politique qui était indispensable, nous ne pouvions pas livrer du matériel militaire à un pays qui aujourd’hui viole les règles internationales en occupant une partie de l’Ukraine, en annexant des territoires d’un autre pays. »Remboursé « intégralement »Paris et Moscou sont parvenus la semaine dernière à un accord sur l’épineux dossier des navires Mistral, dont la livraison à la Russie avait été suspendue en raison de la crise ukrainienne : Paris en récupérera la « pleine propriété » après avoir « intégralement » remboursé Moscou.Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, avait déjà indiqué que le montant exact de la somme versée par la France à la Russie serait inférieur au prix d’achat initial de 1,2 milliard d’euros. Le président François Hollande avait confirmé que « le Parlement français serait saisi d’un projet de loi pour ratifier cet accord » et que « les chiffres très précis seraient dans le document parlementaire ».Cette semaine, le Canard enchaîné a affirmé que la facture grimperait à deux milliards en ajoutant au remboursement du prix des deux navires une série de coûts annexes, dont le paiement par l’Etat de la marge du chantier naval DCNS, les frais d’adaptation et de gardiennage des navires, ou encore l’annulation du contrat de maintenance passé avec la Russie. Patrick Roger L’économie française essuie un sérieux coup de mou au deuxième trimestre. Selon les chiffres de l’Insee publiés vendredi 14 août, le produit intérieur brut (PIB) a stagné : 0,0 % après une progression de 0,7 % au premier trimestre, le chiffre de la précédente publication, en mai, des résultats au premier trimestre ayant été réévalué.L’acquis de croissance au milieu de l’année atteint 0,8 %. Le ministre des finances, Michel Sapin, estime de ce fait que l’objectif de 1 % à la fin de l’année est conforté.Les résultats trompeurs du premier trimestreIl n’empêche : en dépit des indicateurs conjoncturels qui laissaient anticiper un ralentissement de la croissance, un coup d’arrêt aussi brutal n’était pas attendu. Cela témoigne de la fragilité de la reprise dont François Hollande, le 14 juillet, assurait qu’elle « [était] là » et dont Manuel Valls, début août, voyait qu’elle « se précis [ait] ». En fait, les résultats du premier trimestre étaient trompeurs. Ils étaient tirés par une accélération de la consommation (+ 0,9 %) due pour partie au rebond des dépenses d’énergie pour le chauffage. Au deuxième trimestre, la consommation ralentit fortement (0,1 %).Les dépenses d’énergie reculent (- 2,2 %) et les dépenses en biens se replient de + 1,7 % à - 0,1 %. La baisse de l’investissement des ménages s’accentue : - 1,6 % après - 1,2 % au premier trimestre. Surtout, l’investissement en construction de logements connaît une nouvelle baisse significative (- 1,3 %) pour le huitième trimestre consécutif.Du côté des entreprises, l’investissement enregistre lui aussi une décélération : 0,2 % après 0,6 % au premier trimestre. Malgré le redressement de leurs marges grâce aux effets du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et aux premières mesures du Pacte de responsabilité, les entreprises restent frileuses alors que les carnets de commande ne s’étoffent que très légèrement. La loi sur la croissance et l’activité a bien prévu un coup de pouce supplémentaire en intégrant un avantage fiscal exceptionnel. Cette mesure de suramortissement, qui s’applique aux investissements réalisés entre le 15 avril 2015 et le 15 avril 2016, n’a pas encore produit ses effets. Cependant, dans l’enquête réalisée en avril par l’Insee, les chefs d’entreprises relevaient leurs prévisions de janvier dans ce domaine et anticipaient une progression de 7 % pour 2015. De quoi, peut-être, redynamiser l’activité dans la seconde partie de l’année.Le seul point positif dans les derniers chiffres de la croissance est fourni par la bonne tenue des exportations. Elles ont enregistré une nouvelle accélération de 1,7 % après 1,3 % au trimestre précédant, malgré le repli des exportations de produits pétroliers raffinés (- 7,5 %) favorisées par la baisse de l’euro. Alors que, dans le même temps, les importations ralentissent (+ 0,6 % après 2,2 %), du fait du fort recul des achats d’hydrocarbures bruts et du ralentissement des matériels de transport. Le commerce extérieur contribue ainsi pour 0,3 point de PIB au soutien de l’activité au deuxième trimestre. Persistance du chômage de masseReste que, globalement, les éléments ponctuels qui avaient contribué à doper la croissance du premier trimestre se sont, pour la plupart, volatilisés. Certes, la croissance sur le début de l’année reste la plus élevée en moyenne depuis le printemps 2011. Et elle se situe à un niveau identique à celle de l’Allemagne.Mais elle demeure à la merci des aléas de la consommation d’énergie ou autres facteurs conjoncturels, sans pouvoir s’appuyer sur un redémarrage de la production industrielle ni sur le dynamisme de la consommation des ménages. Faute de moteur puissant, la croissance navigue dans une zone de basses eaux, caractérisée par des à-coups, en légère augmentation par rapport aux trois dernières années mais sans vrai redémarrage. La persistance d’un chômage de masse n’incline pas à penser que la tendance pourrait durablement s’infléchir.Intérim en hausseLe gouvernement n’entend pas, pour autant, changer d’orientation. « La première des priorités, c’est de maintenir le cap », a redit M. Sapin, vendredi sur France Inter. L’exécutif est convaincu que les mesures mises en œuvre en faveur des entreprises vont finir par porter leurs fruits et compte sur les premiers effets de la loi Macron pour dynamiser l’activité. Mais il adresse une fin de non-recevoir aux recommandations formulées lors du dernier congrès du PS, lequel appelait à un infléchissement de la ligne économique et à une « réorientation » d’une partie des efforts du pacte de responsabilité vers les ménages et les collectivités territoriales. « Je ne suis pas favorable à ce qu’on transforme ce qui était destiné aux entreprises en baisses d’impôt pour les ménages », a réaffirmé le ministre des finances, pour ceux qui ne l’auraient pas compris. La prochaine loi de finances, qui sera présentée en septembre et viendra ensuite devant le Parlement, devrait donc confirmer les choix de politique économique engagés par le gouvernement depuis le début de l’année 2014.Dans cet environnement morose, une timide éclaircie sur le front de l’emploi vient, toutefois, atténuer le bilan. Selon l’estimation publiée également vendredi 14 août par l’Insee, l’emploi salarié dans les secteurs marchands a enregistré une légère progression de 0,2 % au deuxième trimestre (+ 27 300 postes), après une stabilité au premier trimestre. Sur un an, il est quasiment stable (- 4 200 postes). Ce résultat est dû, notamment, à la hausse de l’intérim. Mais, pour que le chômage recule, il faudra que la croissance retrouve, au minimum, un niveau de 1,5 %. « On est sur le chemin. Nous serons sur ce rythme à la fin de l’année », veut croire M. Sapin.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maxime Vaudano Le gouvernement, par le biais du ministre des finances Michel Sapin, s’est réjoui des derniers chiffres de la croissance publiés vendredi 14 août par l’Insee qui, malgré une stagnation au deuxième trimestre, « conforte[nt] » la prévision de croissance du gouvernement pour 2015, qui planche sur 1 %.Une autocongratulation qui ferait presque oublier que le gouvernement a plusieurs fois réduit ses objectifs depuis 2012.Quand le programme présidentiel de François Hollande prévoyait une reprise à 2,25 % de croissance sur les années 2015, 2016 et 2017, les objectifs du gouvernement sont désormais plus modestes : 1 % cette année, puis 1,5 % pour les deux dernières années du quinquennat. //$(function () { Highcharts.setOptions({ title: { style:{ fontFamily: '"TheSerifOffice", arial' } }, subtitle: { style:{ fontWeight: 'bold', fontFamily: 'arial', fontSize: '10pt' } } }); $('#croissance').highcharts({ chart: { type: 'column', animation: false, spacingTop: 40 }, title: { text: 'L\'évolution des prévisions de croissance', y: -20 }, legend:{ enabled: false }, subtitle: { text: 'yo', align: 'center', y: 10, x: 0, verticalAlign: 'top' }, xAxis: { categories: [2012,2013,2014,2015,2016,2017] }, yAxis: { tickInterval: 1, max: 3, endOnTick: false, title: { text:'' }, labels:{ format: '{value} %' }, plotBands: [{ color: '#eff3ff', from: 0, to: -3, label: { text: 'Critère de Maastricht', align: 'right', x: -20, y: 50 } }], }, credits: { enabled: false }, tooltip: { enabled: false }, plotOptions: { series: { dataLabels: { enabled: true, formatter: function(){ if(this.y == null) return "?"; else {return this.y+' %'}; }, style: { fontWeight: 'bold', fontFamily: 'arial', fontSize: '10pt', color: '#000' } } } }, series: [{ name: '1. 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C’est d’abord le résultat d’une politique volontariste : avec le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et la première étape du Pacte de responsabilité et de solidarité, ce sont 20 milliards d’euros qui ont déjà été restitués aux entreprises. Le plan de soutien à l’investissement, notamment la mesure de « suramortissement », est en œuvre depuis avril. Soutenu par la baisse du prix de l’énergie, le taux de marge des entreprises a déjà repris les deux tiers du terrain perdu entre 2007 et 2012. Voilà de quoi restaurer des parts de marché à l’exportation pour nos entreprises, voilà de quoi investir et embaucher !Constatons également que la croissance sera conforme aux attentes de la loi de finances pour 2015, et pourrait même dépasser 1 %. A mi-année, l’objectif est déjà presque atteint, avec un acquis de croissance de 0,8 %. Tous les instituts économiques anticipent désormais une croissance égale ou supérieure à 1 % cette année et à 1,5 % l’an prochain.Constatons aussi que la France va enfin tenir ses objectifs de finances publiques. Souvenons-nous des craintes de sanctions agitées cet automne par certains, dans les médias et ailleurs, en réponse à notre discours de vérité. Finalement, nous avons réussi, en 2014, à baisser de nouveau le déficit public, à 4 % du PIB, dans un contexte conjoncturel pourtant très difficile. Cette crédibilité restaurée, nous l’avons mise à profit, dans un dialogue confiant avec la Commission européenne, pour redéfinir un chemin de réduction des déficits compatible avec le retour de la croissance. Nous allons, cette année, comme nous l’avions prévu, réduire le déficit à 3,8 % du PIB. Cette crédibilité, c’est aussi ce qui nous permet de peser en Europe, comme nous le faisons pour aider à trouver, pour la Grèce, un chemin conforme à nos valeurs de solidarité et de responsabilité partagées.La France a pris des engagements et elle les tient. Mais ne tombons pas dans l’autosatisfaction : il nous reste du chemin à parcourir ! La reprise est là, mais elle n’est pas encore assez forte pour faire reculer le chômage. La baisse des déficits est là, mais elle ne permet pas encore de redistribuer à tous les Français leur part des efforts consentis ces dernières années, même si nous avons commencé avec la réduction d’impôt sur le revenu –déjà considérable – pour 9 millions de ménages aux revenus modestes et moyens dès cette rentrée.Je veux rester prudent et refuse de tirer des chèques en blanc sur l’avenir. Ce n’est qu’en maîtrisant la dépense publique que nous pouvons à la fois financer nos priorités – la sécurité, l’éducation, la jeunesse, la culture –, réduire les déficits et diminuer les prélèvements dans l’économie. Ce que nous faisons, aucun gouvernement ne l’a fait avant nous. La dépense de l’Etat diminue. Les dépenses publiques globales n’ont progressé que de +0,9 % en 2014, augmentation la plus faible depuis des décennies.Bien sûr, les débats sur la meilleure façon de soutenir la croissance, l’investissement et l’emploi sont légitimes et utiles, nous devons les mener. Et nous partageons ces mêmes objectifs.Des objectifs et un débat que nous portons au niveau européen : avec une politique budgétaire plus adaptée qui tourne le dos à l’austérité, avec un plan Juncker de soutien à l’investissement qui monte en charge, l’Europe doit se construire pour plus de croissance. C’est la confiance dans le projet européen qui est en jeu. Au niveau national également, des entreprises plus fortes, ce sont plus d’investissements et d’embauches, donc plus de pouvoir d’achat pour les Français, de manière durable. Le CICE doit donc continuer à monter en charge, il est désormais bien identifié des chefs d’entreprise. Le Pacte de responsabilité et de solidarité doit aussi être déployé dans l’enveloppe budgétaire prévue.C’est en gardant une politique économique cohérente que nous confortons la croissance aujourd’hui, et permettons une ferme reprise de l’investissement et, enfin, le recul du chômage. 14.08.2015 à 06h45 • Mis à jour le14.08.2015 à 15h36 | Marie Charrel Un ultime Eurogroupe pour sauver la Grèce ? Vendredi 14 août, les ministres des finances de la zone euro se réunissent pour valider, ou non, le troisième programme d’assistance à Athènes, de près de 85 milliards sur trois ans. L’enjeu est de taille. Et le calendrier serré : le 20 août, le pays doit en effet rembourser 3,5 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE). Sans nouvelle aide, il risque de faire défaut.En théorie, l’Eurogroupe devrait donner son feu vert sans difficulté. Mardi 11, le gouvernement d’Alexis Tsipras et ses créanciers, la BCE, le Fonds monétaire international (FMI), le Mécanisme européen de stabilité (MES) et la Commission européenne, ont en effet conclu un accord « technique » sur le plan. Les négociations se sont déroulées dans une ambiance étonnamment cordiale.Lire aussi :La course contre la montre d’Alexis TsiprasUne longue série de réformesEn échange d’une nouvelle aide, Athènes s’est engagé à adopter une longue série de réformes, que les parlementaires Grecs ont voté vendredi matin. Et ce, en dépit de la révolte de l’aile gauche de Syriza, le parti de M. Tspiras, au bord de la scission.Dans ces conditions, l’Eurogroupe n’a aucune raison de ne pas valider l’accord. Seulement voilà : l’Allemagne hésite. Wolfgang Schäuble, son ministre des finances, a fait savoir qu’il soulèverait de nombreuses « questions » lors de la réunion. Il s’inquiète de la soutenabilité de la dette grecque et veut s’assurer que le FMI, silencieux ces derniers jours, restera impliqué dans le pays. La chancelière Angela Merkel est dans une situation délicate. Une partie des députés allemands sont réticents à aider encore Athènes. Pour les calmer, elle aurait préféré que la Grèce bénéficie d’un prêt-relais pour passer l’échéance du 20 août. Et que les négociations se prolongent.Les hésitations allemandes peuvent-elles faire échouer l’Eurogroupe ? Possible. Mais peu probable. Berlin ne prendrait en effet pas le risque d’être la seule capitale de la zone euro à s’opposer à l’accord. La Finlande, l’autre pays méfiant à l’égard du gouvernement Tsipras, a en effet déjà fait savoir qu’elle le soutenait.Si la journée de vendredi se déroule sans encombre, plusieurs parlements nationaux, notamment en Allemagne, au Pays-Bas et en Espagne, devront encore donner leur blanc-seing, en début de semaine prochaine, pour qu’Athènes puisse toucher une première tranche d’aide avant le 20 août. M. Tsipras pourra alors souffler. Mais pas pour longtemps : il devra, dès lors, gérer la fronde au sein de son propre parti…Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciersLa Commission confiante, Schäuble aussiLa Commission européenne s’est dite confiante dans l’approbation par les ministres des finances de l’Eurogroupe du plan d’aide, trouvant « encourageant le vote sans appel ce matin par le Parlement grec ».Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, s’est quant à lui montré plus réservé, se refusant à « spéculer » sur l’issue de la réunion. Il a estimé que la question de la « confiance politique » avec la Grèce était « encore sur la table ».Enfin, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a assuré vendredi 14 août après-midi qu’il était « confiant dans le fait que nous allons aboutir à un résultat aujourd’hui ». « Si nous ne trouvons pas de solution aujourd’hui, nous devrions mettre en place un prêt-relais », a-t-il toutefois ajouté.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.08.2015 à 15h17 | Martine Delahaye Netflix et Amazon, ou les grands réseaux de téléphonie commencent à produire eux-mêmes des séries menaçant les productions locales.De la télévision néerlandaise, on ne connaît guère, en général, que la téléréalité qu’inventa le Néerlandais John de Mol, à la tête du groupe Endemol. Dans le domaine de la fiction, les trois chaînes publiques, délaissant les téléfilms au fil des dix dernières années, en sont venues à consacrer chacune un soir de la semaine à des séries « faites maison », à 20 h 30. Ce qui a plu au public. Aussi, quand la crise fut venue, les coupes budgétaires concernèrent le divertissement, toujours roi mais en perte de vitesse, tandis que la fiction voyait sa dotation mieux pourvue.Comme dans le reste de l’Europe, les téléspectateurs réclamaient de plus en plus qu’on leur raconte une histoire, soir après soir. « On voit bien que les séries vont devenir un gros business, mais cela ne veut pas dire que tout va dans le bon sens aux Pays-Bas », remarque Marina Blok, responsable fiction au sein de la compagnie de diffusion NTR, qui travaille pour le service public (la structure du système télévisuel néerlandais n’a rien à voir avec la nôtre).Comme « on fait des saucisses »« Beaucoup sont prêts à aller vite pour produire des séries, comme on le leur demande, mais à la façon dont on fait des saucisses ! Alors qu’il faut du temps, pour aboutir à quelque chose de qualité », ajoute-t-elle.Mais le plus inquiétant, à ses yeux, faute d’une réflexion menée à l’échelle européenne, tient à la puissance de frappe des nouveaux mastodontes du Net que sont Netflix et Amazon, ou les grands réseaux de téléphonie qui commencent à produire eux-mêmes des séries. Comment préserver une politique de fiction ambitieuse avec 300 000 à 400 000 euros par épisode, dans le service public hollandais, quand les géants débarquent avec des millions et aspirent les bons auteurs ?S’allier avec Netflix, comme l’a fait le service public norvégien pour produire la série « Lilyhammer » ? S’il n’est pas totalement interdit aux diffuseurs publics néerlandais de travailler avec des producteurs ou des distributeurs privés, la politique du système du pays n’y incite pas et ne permet pas de collaborer avec Netflix. Pour le moment, tout au moins.Lire aussi :La Belgique mise sur la création « maison »Martine DelahayeJournaliste au Monde Laurence Girard A l’issue d’un conseil d’administration très discuté, Dominique Picart, le président du Marché du Porc Breton (MPB) de Plérin (Côtes d’Armor) a annoncé qu’il n’y aurait pas de cotation du porc vendredi 14 août. Cette cotation est suspendue depuis lundi 10 août, suite à l’annonce surprise du boycott de deux industriels de la viande, la coopérative Cooperl et la société Bigard. La deuxième vente hebdomadaire, prévue habituellement le jeudi, avait due elle aussi être reportée.Lire aussi :Prix du porc : comprendre le rôle du marché de PlérinTous les acteurs de la filière sont en attente de la table ronde exceptionnelle qui se tiendra lundi 17 août à partir de 15 heures au ministère de l’agriculture, à Paris. « L’ensemble des abattoirs sont conviés à cette table ronde », a précisé M. Picart. « Cette table ronde va décider de la vie ou de la survie du marché du porc breton, et évidemment, après ça, de la vie et de la survie de la filière porcine » a-t-il conclu.« L’époque du servage est terminée »Les représentants syndicaux, qui attendaient l’issue de la réunion du conseil d’administration, ont demandé aux éleveurs qui avaient fait le déplacement à Plérin de ne pas mener d’actions ce week-end et d’attendre les résultats de la rencontre de lundi. Ils ont réitéré leur volonté de se battre pour un prix du porc à 1,4 euro/kg, prix minimal réclamé par les éleveurs, et fixé comme objectif par le gouvernement pour lutter contre la crise qui affecte le secteur.« L’époque du servage est terminée, a insisté Daniel Picart, les agriculteurs veulent vivre de leur métier, et pour vivre de leur métier, ils ont le droit aussi à être payés au prix rémunérateur. »Lire l'éditorial :Dans le cochon, tout est bon, sauf le prixManuel Valls refuse de rencontrer les éleveurs de porcsEn déplacement à Avignon, vendredi 14 août, le premier ministre, Manuel Valls, a opposé une fin de non-recevoir aux éleveurs de porcs qui demandaient depuis deux jours à être reçus à Matignon pour régler le conflit sur le prix de leur production.Le premier ministre a estimé qu’un tel rendez-vous ne pourrait, à lui seul, régler cette crise et a rappelé son soutien à l’action du ministre de l’agriculture, Stéphane le Foll, dans ce dossier :« Le gouvernement, c’est une équipe. Quand on a un bon ministre de l’agriculture, c’est avec lui qu’on discute. » « L’Etat et le gouvernement sont entièrement mobilisés pour répondre au désarroi des éleveurs de porc. On ne peut pas accepter que la situation reste bloquée. »Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.08.2015 à 12h32 • Mis à jour le14.08.2015 à 12h59 Ravagée par le conflit qui l’oppose aux rebelles prorusses dans l’est du pays, l’économie ukrainienne s’est effondrée de 14,7 % sur un an au deuxième trimestre 2015 , selon les chiffres publiés vendredi 14 août par le service national de la statistique. La richesse nationale avait déjà chuté de 17,2 % de janvier à mars.La situation est bien pire que l’an dernier, quand, malgré la crise avec la Russie et l’annexion par celle-ci de la Crimée, le PIB n’avait cédé « que » 4,5 % au deuxième trimestre.La banque centrale ukrainienne prévoit une contraction de 9,5 % du produit intérieur brut (PIB) sur l’ensemble de 2015 après - 6,8 % en 2014.Négociation pour restructurer la detteCes résultats catastrophiques tombent alors que Kiev négocie depuis trois jours pour restructurer sa dette afin d’éviter le défaut de paiement, qui pourrait avoir lieu dès le 2 septembre. La ministre des finances, Natalie Jaresko, s’est déplacée à San Francisco pour négocier avec les principaux créanciers de l’Ukraine, des institutions financières américaines.L’ancienne république soviétique a obtenu un plan d’aide de 40 milliards de dollars de ses alliés occidentaux, Fonds monétaire international (FMI) en tête, mais ce programme comprend un effort de 15,3 milliards de dollars auquel doivent consentir les créanciers privés de Kiev. Or, ces derniers rejettent depuis des semaines les conditions de la restructuration proposées par les autorités ukrainiennes.Lire aussi :L’Ukraine s’enfonce dans la crise financière 14.08.2015 à 11h38 • Mis à jour le14.08.2015 à 11h48 Combien coûtera l’annulation de la vente de deux navires de guerre Mistral à la Russie ? Le Canard enchaîné, qui avait calculé une facture totale de 2 milliards d’euros, a vu ses chiffres démentis, vendredi 14 août, par le ministre des finances, Michel Sapin. « C’est inexact, ça arrive d’ailleurs au Canard de dire des choses inexactes » a-t-il déclaré sur France Inter. « Ce sont des chiffres inférieurs à un milliard », a-t-il précisé.« Tous les chiffres seront donnés, ils seront totalement transparents », a encore promis M. Sapin, qui a confirmé que le Parlement serait saisi de ce dossier à la rentrée, mi-septembre. « Vous aurez tous les chiffres qui seront donnés aux parlementaires lorsque le traité [l’accord entre Paris et Moscou pour résoudre la question des Mistal] sera adopté », a-t-il assuré, précisant que ce texte sera d’abord « adopté en conseil des ministres d’ici à la fin août ».« C’est une décision politique qui était indispensable, nous ne pouvions pas livrer du matériel militaire à un pays qui aujourd’hui viole les règles internationales en occupant une partie de l’Ukraine, en annexant des territoires d’un autre pays. »Remboursé « intégralement »Paris et Moscou sont parvenus la semaine dernière à un accord sur l’épineux dossier des navires Mistral, dont la livraison à la Russie avait été suspendue en raison de la crise ukrainienne : Paris en récupérera la « pleine propriété » après avoir « intégralement » remboursé Moscou.Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, avait déjà indiqué que le montant exact de la somme versée par la France à la Russie serait inférieur au prix d’achat initial de 1,2 milliard d’euros. Le président François Hollande avait confirmé que « le Parlement français serait saisi d’un projet de loi pour ratifier cet accord » et que « les chiffres très précis seraient dans le document parlementaire ».Cette semaine, le Canard enchaîné a affirmé que la facture grimperait à deux milliards en ajoutant au remboursement du prix des deux navires une série de coûts annexes, dont le paiement par l’Etat de la marge du chantier naval DCNS, les frais d’adaptation et de gardiennage des navires, ou encore l’annulation du contrat de maintenance passé avec la Russie. Patrick Roger L’économie française essuie un sérieux coup de mou au deuxième trimestre. Selon les chiffres de l’Insee publiés vendredi 14 août, le produit intérieur brut (PIB) a stagné : 0,0 % après une progression de 0,7 % au premier trimestre, le chiffre de la précédente publication, en mai, des résultats au premier trimestre ayant été réévalué.L’acquis de croissance au milieu de l’année atteint 0,8 %. Le ministre des finances, Michel Sapin, estime de ce fait que l’objectif de 1 % à la fin de l’année est conforté.Les résultats trompeurs du premier trimestreIl n’empêche : en dépit des indicateurs conjoncturels qui laissaient anticiper un ralentissement de la croissance, un coup d’arrêt aussi brutal n’était pas attendu. Cela témoigne de la fragilité de la reprise dont François Hollande, le 14 juillet, assurait qu’elle « [était] là » et dont Manuel Valls, début août, voyait qu’elle « se précis [ait] ». En fait, les résultats du premier trimestre étaient trompeurs. Ils étaient tirés par une accélération de la consommation (+ 0,9 %) due pour partie au rebond des dépenses d’énergie pour le chauffage. Au deuxième trimestre, la consommation ralentit fortement (0,1 %).Les dépenses d’énergie reculent (- 2,2 %) et les dépenses en biens se replient de + 1,7 % à - 0,1 %. La baisse de l’investissement des ménages s’accentue : - 1,6 % après - 1,2 % au premier trimestre. Surtout, l’investissement en construction de logements connaît une nouvelle baisse significative (- 1,3 %) pour le huitième trimestre consécutif.Du côté des entreprises, l’investissement enregistre lui aussi une décélération : 0,2 % après 0,6 % au premier trimestre. Malgré le redressement de leurs marges grâce aux effets du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et aux premières mesures du Pacte de responsabilité, les entreprises restent frileuses alors que les carnets de commande ne s’étoffent que très légèrement. La loi sur la croissance et l’activité a bien prévu un coup de pouce supplémentaire en intégrant un avantage fiscal exceptionnel. Cette mesure de suramortissement, qui s’applique aux investissements réalisés entre le 15 avril 2015 et le 15 avril 2016, n’a pas encore produit ses effets. Cependant, dans l’enquête réalisée en avril par l’Insee, les chefs d’entreprises relevaient leurs prévisions de janvier dans ce domaine et anticipaient une progression de 7 % pour 2015. De quoi, peut-être, redynamiser l’activité dans la seconde partie de l’année.Le seul point positif dans les derniers chiffres de la croissance est fourni par la bonne tenue des exportations. Elles ont enregistré une nouvelle accélération de 1,7 % après 1,3 % au trimestre précédant, malgré le repli des exportations de produits pétroliers raffinés (- 7,5 %) favorisées par la baisse de l’euro. Alors que, dans le même temps, les importations ralentissent (+ 0,6 % après 2,2 %), du fait du fort recul des achats d’hydrocarbures bruts et du ralentissement des matériels de transport. Le commerce extérieur contribue ainsi pour 0,3 point de PIB au soutien de l’activité au deuxième trimestre. Persistance du chômage de masseReste que, globalement, les éléments ponctuels qui avaient contribué à doper la croissance du premier trimestre se sont, pour la plupart, volatilisés. Certes, la croissance sur le début de l’année reste la plus élevée en moyenne depuis le printemps 2011. Et elle se situe à un niveau identique à celle de l’Allemagne.Mais elle demeure à la merci des aléas de la consommation d’énergie ou autres facteurs conjoncturels, sans pouvoir s’appuyer sur un redémarrage de la production industrielle ni sur le dynamisme de la consommation des ménages. Faute de moteur puissant, la croissance navigue dans une zone de basses eaux, caractérisée par des à-coups, en légère augmentation par rapport aux trois dernières années mais sans vrai redémarrage. La persistance d’un chômage de masse n’incline pas à penser que la tendance pourrait durablement s’infléchir.Intérim en hausseLe gouvernement n’entend pas, pour autant, changer d’orientation. « La première des priorités, c’est de maintenir le cap », a redit M. Sapin, vendredi sur France Inter. L’exécutif est convaincu que les mesures mises en œuvre en faveur des entreprises vont finir par porter leurs fruits et compte sur les premiers effets de la loi Macron pour dynamiser l’activité. Mais il adresse une fin de non-recevoir aux recommandations formulées lors du dernier congrès du PS, lequel appelait à un infléchissement de la ligne économique et à une « réorientation » d’une partie des efforts du pacte de responsabilité vers les ménages et les collectivités territoriales. « Je ne suis pas favorable à ce qu’on transforme ce qui était destiné aux entreprises en baisses d’impôt pour les ménages », a réaffirmé le ministre des finances, pour ceux qui ne l’auraient pas compris. La prochaine loi de finances, qui sera présentée en septembre et viendra ensuite devant le Parlement, devrait donc confirmer les choix de politique économique engagés par le gouvernement depuis le début de l’année 2014.Dans cet environnement morose, une timide éclaircie sur le front de l’emploi vient, toutefois, atténuer le bilan. Selon l’estimation publiée également vendredi 14 août par l’Insee, l’emploi salarié dans les secteurs marchands a enregistré une légère progression de 0,2 % au deuxième trimestre (+ 27 300 postes), après une stabilité au premier trimestre. Sur un an, il est quasiment stable (- 4 200 postes). Ce résultat est dû, notamment, à la hausse de l’intérim. Mais, pour que le chômage recule, il faudra que la croissance retrouve, au minimum, un niveau de 1,5 %. « On est sur le chemin. Nous serons sur ce rythme à la fin de l’année », veut croire M. Sapin.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maxime Vaudano Le gouvernement, par le biais du ministre des finances Michel Sapin, s’est réjoui des derniers chiffres de la croissance publiés vendredi 14 août par l’Insee qui, malgré une stagnation au deuxième trimestre, « conforte[nt] » la prévision de croissance du gouvernement pour 2015, qui planche sur 1 %.Une autocongratulation qui ferait presque oublier que le gouvernement a plusieurs fois réduit ses objectifs depuis 2012.Quand le programme présidentiel de François Hollande prévoyait une reprise à 2,25 % de croissance sur les années 2015, 2016 et 2017, les objectifs du gouvernement sont désormais plus modestes : 1 % cette année, puis 1,5 % pour les deux dernières années du quinquennat. //$(function () { Highcharts.setOptions({ title: { style:{ fontFamily: '"TheSerifOffice", arial' } }, subtitle: { style:{ fontWeight: 'bold', fontFamily: 'arial', fontSize: '10pt' } } }); $('#croissance').highcharts({ chart: { type: 'column', animation: false, spacingTop: 40 }, title: { text: 'L\'évolution des prévisions de croissance', y: -20 }, legend:{ enabled: false }, subtitle: { text: 'yo', align: 'center', y: 10, x: 0, verticalAlign: 'top' }, xAxis: { categories: [2012,2013,2014,2015,2016,2017] }, yAxis: { tickInterval: 1, max: 3, endOnTick: false, title: { text:'' }, labels:{ format: '{value} %' }, plotBands: [{ color: '#eff3ff', from: 0, to: -3, label: { text: 'Critère de Maastricht', align: 'right', x: -20, y: 50 } }], }, credits: { enabled: false }, tooltip: { enabled: false }, plotOptions: { series: { dataLabels: { enabled: true, formatter: function(){ if(this.y == null) return "?"; else {return this.y+' %'}; }, style: { fontWeight: 'bold', fontFamily: 'arial', fontSize: '10pt', color: '#000' } } } }, series: [{ name: '1. 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C’est d’abord le résultat d’une politique volontariste : avec le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et la première étape du Pacte de responsabilité et de solidarité, ce sont 20 milliards d’euros qui ont déjà été restitués aux entreprises. Le plan de soutien à l’investissement, notamment la mesure de « suramortissement », est en œuvre depuis avril. Soutenu par la baisse du prix de l’énergie, le taux de marge des entreprises a déjà repris les deux tiers du terrain perdu entre 2007 et 2012. Voilà de quoi restaurer des parts de marché à l’exportation pour nos entreprises, voilà de quoi investir et embaucher !Constatons également que la croissance sera conforme aux attentes de la loi de finances pour 2015, et pourrait même dépasser 1 %. A mi-année, l’objectif est déjà presque atteint, avec un acquis de croissance de 0,8 %. Tous les instituts économiques anticipent désormais une croissance égale ou supérieure à 1 % cette année et à 1,5 % l’an prochain.Constatons aussi que la France va enfin tenir ses objectifs de finances publiques. Souvenons-nous des craintes de sanctions agitées cet automne par certains, dans les médias et ailleurs, en réponse à notre discours de vérité. Finalement, nous avons réussi, en 2014, à baisser de nouveau le déficit public, à 4 % du PIB, dans un contexte conjoncturel pourtant très difficile. Cette crédibilité restaurée, nous l’avons mise à profit, dans un dialogue confiant avec la Commission européenne, pour redéfinir un chemin de réduction des déficits compatible avec le retour de la croissance. Nous allons, cette année, comme nous l’avions prévu, réduire le déficit à 3,8 % du PIB. Cette crédibilité, c’est aussi ce qui nous permet de peser en Europe, comme nous le faisons pour aider à trouver, pour la Grèce, un chemin conforme à nos valeurs de solidarité et de responsabilité partagées.La France a pris des engagements et elle les tient. Mais ne tombons pas dans l’autosatisfaction : il nous reste du chemin à parcourir ! La reprise est là, mais elle n’est pas encore assez forte pour faire reculer le chômage. La baisse des déficits est là, mais elle ne permet pas encore de redistribuer à tous les Français leur part des efforts consentis ces dernières années, même si nous avons commencé avec la réduction d’impôt sur le revenu –déjà considérable – pour 9 millions de ménages aux revenus modestes et moyens dès cette rentrée.Je veux rester prudent et refuse de tirer des chèques en blanc sur l’avenir. Ce n’est qu’en maîtrisant la dépense publique que nous pouvons à la fois financer nos priorités – la sécurité, l’éducation, la jeunesse, la culture –, réduire les déficits et diminuer les prélèvements dans l’économie. Ce que nous faisons, aucun gouvernement ne l’a fait avant nous. La dépense de l’Etat diminue. Les dépenses publiques globales n’ont progressé que de +0,9 % en 2014, augmentation la plus faible depuis des décennies.Bien sûr, les débats sur la meilleure façon de soutenir la croissance, l’investissement et l’emploi sont légitimes et utiles, nous devons les mener. Et nous partageons ces mêmes objectifs.Des objectifs et un débat que nous portons au niveau européen : avec une politique budgétaire plus adaptée qui tourne le dos à l’austérité, avec un plan Juncker de soutien à l’investissement qui monte en charge, l’Europe doit se construire pour plus de croissance. C’est la confiance dans le projet européen qui est en jeu. Au niveau national également, des entreprises plus fortes, ce sont plus d’investissements et d’embauches, donc plus de pouvoir d’achat pour les Français, de manière durable. Le CICE doit donc continuer à monter en charge, il est désormais bien identifié des chefs d’entreprise. Le Pacte de responsabilité et de solidarité doit aussi être déployé dans l’enveloppe budgétaire prévue.C’est en gardant une politique économique cohérente que nous confortons la croissance aujourd’hui, et permettons une ferme reprise de l’investissement et, enfin, le recul du chômage. 14.08.2015 à 06h45 • Mis à jour le14.08.2015 à 15h36 | Marie Charrel Un ultime Eurogroupe pour sauver la Grèce ? Vendredi 14 août, les ministres des finances de la zone euro se réunissent pour valider, ou non, le troisième programme d’assistance à Athènes, de près de 85 milliards sur trois ans. L’enjeu est de taille. Et le calendrier serré : le 20 août, le pays doit en effet rembourser 3,5 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE). Sans nouvelle aide, il risque de faire défaut.En théorie, l’Eurogroupe devrait donner son feu vert sans difficulté. Mardi 11, le gouvernement d’Alexis Tsipras et ses créanciers, la BCE, le Fonds monétaire international (FMI), le Mécanisme européen de stabilité (MES) et la Commission européenne, ont en effet conclu un accord « technique » sur le plan. Les négociations se sont déroulées dans une ambiance étonnamment cordiale.Lire aussi :La course contre la montre d’Alexis TsiprasUne longue série de réformesEn échange d’une nouvelle aide, Athènes s’est engagé à adopter une longue série de réformes, que les parlementaires Grecs ont voté vendredi matin. Et ce, en dépit de la révolte de l’aile gauche de Syriza, le parti de M. Tspiras, au bord de la scission.Dans ces conditions, l’Eurogroupe n’a aucune raison de ne pas valider l’accord. Seulement voilà : l’Allemagne hésite. Wolfgang Schäuble, son ministre des finances, a fait savoir qu’il soulèverait de nombreuses « questions » lors de la réunion. Il s’inquiète de la soutenabilité de la dette grecque et veut s’assurer que le FMI, silencieux ces derniers jours, restera impliqué dans le pays. La chancelière Angela Merkel est dans une situation délicate. Une partie des députés allemands sont réticents à aider encore Athènes. Pour les calmer, elle aurait préféré que la Grèce bénéficie d’un prêt-relais pour passer l’échéance du 20 août. Et que les négociations se prolongent.Les hésitations allemandes peuvent-elles faire échouer l’Eurogroupe ? Possible. Mais peu probable. Berlin ne prendrait en effet pas le risque d’être la seule capitale de la zone euro à s’opposer à l’accord. La Finlande, l’autre pays méfiant à l’égard du gouvernement Tsipras, a en effet déjà fait savoir qu’elle le soutenait.Si la journée de vendredi se déroule sans encombre, plusieurs parlements nationaux, notamment en Allemagne, au Pays-Bas et en Espagne, devront encore donner leur blanc-seing, en début de semaine prochaine, pour qu’Athènes puisse toucher une première tranche d’aide avant le 20 août. M. Tsipras pourra alors souffler. Mais pas pour longtemps : il devra, dès lors, gérer la fronde au sein de son propre parti…Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciersLa Commission confiante, Schäuble aussiLa Commission européenne s’est dite confiante dans l’approbation par les ministres des finances de l’Eurogroupe du plan d’aide, trouvant « encourageant le vote sans appel ce matin par le Parlement grec ».Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, s’est quant à lui montré plus réservé, se refusant à « spéculer » sur l’issue de la réunion. Il a estimé que la question de la « confiance politique » avec la Grèce était « encore sur la table ».Enfin, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a assuré vendredi 14 août après-midi qu’il était « confiant dans le fait que nous allons aboutir à un résultat aujourd’hui ». « Si nous ne trouvons pas de solution aujourd’hui, nous devrions mettre en place un prêt-relais », a-t-il toutefois ajouté.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter La Matinale (Avec AFP) Les habitants de Tianjin, dans l’est de la Chine, s’inquiètent pour leur sécurité après les deux gigantesques explosions dans la nuit de mercredi à jeudi qui ont fait au moins 50 morts et plus de 700 blessés et dont on ignore toujours l’origine. La série de gigantesques déflagrations a eu lieu dans un entrepôt où étaient stockés, selon des médias chinois, des centaines de tonnes de produits chimiques dangereux.De son côté, le journal les Nouvelles de Pékin a rapporté, en citant des producteurs industriels, qu’au moins 700 tonnes de cyanure de sodium étaient entreposées sur le site, et que des doses importantes de cette substance hautement toxique avaient été relevées dans les eaux usées des environs. Cet article alarmiste n’était plus disponible vendredi sur l’Internet chinois, ce qui avivait les spéculations.« Le gouvernement chinois ne nous dit rien »Selon l’agence étatique Chine nouvelle, une équipe de 217 militaires spécialistes des armes nucléaires, bactériologiques et chimiques a entamé jeudi des opérations de nettoyage sur place. Vendredi matin, on voyait peu d’activité aux abords immédiats du lieu des explosions, dans un paysage industriel dévasté où des panaches de fumée s’élevaient encore par endroits. Les routes y menant avaient été nettoyées des principaux débris. Barrant l’accès au site, certains policiers n’étaient vêtus d’aucune tenue protectrice, tandis que d’autres avaient enfilé des masques à gaz recouvrant leurs visages entiers.Dans un immeuble de bureaux voisin, un garde de sécurité de 50 ans, Liu Zongguang, portait pour sa part un simple masque chirurgical bon marché. « J’ai vu des policiers porter le même type de masque, tandis que d’autres n’en portaient pas. Du coup je ne sais pas quoi faire au juste », a-t-il observé. « Je suis effrayé, mais je ne sais même pas de quoi avoir peur exactement. Le gouvernement ne nous dit rien, absolument rien sur ce qu’on doit faire pour protéger nos familles des produits chimiques », ajoutait-il, énervé.Les réglementations non respectéesLe Quotidien du Peuple, organe du Parti communiste chinois, a indiqué que la construction d’un tel entrepôt dans cette dense zone industrielle « contrevenait clairement » aux réglementations.Les normes de sécurité chinoises exigent effectivement que les entrepôts stockant des matériaux dangereux doivent être éloignés d’au moins un kilomètre des lieux d’habitation et axes routiers importants. Or, dans ce cas précis, deux complexes d’immeubles résidentiels et plusieurs avenues se trouvaient à moins de 1 000 mètres. Deux hôpitaux et un terrain de football étaient également à proximité, a affirmé le média étatique.La catastrophe rappelle le piètre bilan de la deuxième économie mondiale en termes de sécurité industrielle, les réglementations étant souvent ignorées pour des raisons de rentabilité et leur mise en œuvre contrôlée de façon laxiste.En juillet, 15 personnes avaient été tuées et plus de dix autres blessées dans l’explosion d’un site illégal de stockage de feux d’artifice dans le Hebei (nord). En août 2014, 146 personnes (selon un bilan officiel ultérieur) avaient trouvé la mort dans l’explosion d’une usine de pièces automobiles à Kunshan près de Shanghai.La Matinale (Avec AFP)Journaliste au Monde 14.08.2015 à 04h40 • Mis à jour le14.08.2015 à 10h58 De nombreux éleveurs porcins ont prévu de se rendre, vendredi 14 août, vers le Marché du porc breton (MPB) à Plérin, dans les Côtes-d’Armor, où la cotation est suspendue depuis lundi. Ils réclament l’intervention de Manuel Valls dans la crise, qui menace de s’étendre à tout l’élevage.Constatant l’absence, comme lors de la cotation de lundi, de deux des principaux acheteurs, Cooperl et Bigard-Socopa, le président du MPB, Daniel Picart, a annoncé la suspension de la cotation prévue jeudi matin mais n’a pas écarté la possibilité d’organiser une séance exceptionnelle vendredi. Les éleveurs n’excluaient pas, si aucune cotation n’avait lieu, de se rendre à Rennes.Lire notre décryptage :Prix du porc : comprendre le rôle du marché de PlérinLe mouvement pourrait s’étendre à nouveau « L’heure est extrêmement grave », a déclaré le président de l’Union des groupements de producteurs de viande en Bretagne, Michel Bloc’h. « Il faut que le premier ministre nous entende physiquement (…) ». Vendredi sur RTL, il a demandé à que « les charges sociales qui pèsent sur les salariés de l’agroalimentaire soient diminuées » par le gouvernement en attendant de savoir ce que fera l’Union européenne.« C’est un peu une guerre des nerfs qui se joue, mais pas avec des entreprises d’abattage qui ont quitté le marché, mais avec l’Etat qui refuse d’entrer dans le discours de la compétitivité ».Jeudi soir, plusieurs actions symboliques menées par des éleveurs ont eu lieu en Bretagne, laissant craindre un nouveau coup de chaud dans la crise agricole, avec une extension à tous les secteurs de l’élevage. Sans exclure des actions locales, le président de la FNSEA, Xavier Beulin, s’est néanmoins refusé à lancer un appel national à la mobilisation.Lire le reportage :Elevage : le Grand Ouest prêt à rallumer la mèche de la mobilisation« Entente entre deux opérateurs »Le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, a expliqué qu’il ne disposait d’aucun levier juridique pour forcer la cotation à reprendre sur le marché de Plérin, car il s’agit d’une association type loi 1901 dont seuls les adhérents peuvent prendre les décisions.Il a toutefois affirmé que le patron de Bigard lui avait promis d’acheter cette semaine 90 000 porcs au niveau national, comme il le fait d’habitude, au prix revalorisé de 1,40 euro le kilo demandé par les éleveurs. Les porcs habituellement achetés par l’entreprise à Plérin seront achetés dans d’autres endroits.En boycottant le marché au cadran tout en maintenant ses achats par ailleurs, « M. Bigard veut signifier que ce niveau de prix n’est pas tenable pour lui et pour son entreprise », a expliqué le ministre. Un coup de force symbolique dénoncé par la Confédération paysanne. Le troisième syndicat agricole y voit une « entente entre deux opérateurs » avec pour seul objectif d’obtenir une baisse de prix.Lire le décryptage :Cinq questions sur le mouvement de protestation des éleveurs 13.08.2015 à 20h27 • Mis à jour le14.08.2015 à 17h58 Le Conseil constitutionnel a validé, jeudi 13 août, l’essentiel de la loi Rebsamen sur le dialogue social, qui simplifie les règles dans les entreprises, sécurise le régime des intermittents du spectacle et crée une nouvelle prime d’activité.Lire aussi :Que contient la loi Rebsamen sur le dialogue social ?Saisis par soixante députés qui dénonçaient la création de commissions paritaires régionales pour représenter les salariés des très petites entreprises (TPE, moins de onze salariés), les membres du Conseil ont jugé ces nouvelles instances conformes à la Constitution.Un seul article retoquéSur les soixante-deux articles du texte, ils n’en ont retoqué qu’un, celui qui devait simplifier la collecte des contributions logements des entreprises. Cet article « avait été adopté selon une procédure contraire à la Constitution », car il ne présente « pas de lien, même indirect, avec (les dispositions) qui figuraient dans ce projet de loi » initialement. La mesure devait permettre au gouvernement de légiférer par ordonnance pour créer « un organisme unique chargé de collecter la participation des employeurs à l’effort de construction ».François Hollande s’est félicité de cette validation dans un communiqué diffusé par ses services dans la nuit de jeudi à vendredi. « Il s’agit d’un texte qui conditionnera la modernisation de notre pays », a insisté le chef de l’Etat. Cette décision « ouvre la voie à une rénovation en profondeur du dialogue social dans notre pays et oeuvre en faveur de l’emploi et de l’activité », s’est réjoui de son côté le ministre du travail François Rebsamen dans un communiqué. « Les textes d’application de cette loi seront pris dans les meilleurs délais », a assuré celui qui démissionnera du gouvernement le 19 août pour rejoindre sa mairie de Dijon.Nombreuses mesuresLa loi sur le dialogue social a été adoptée définitivement le 23 juillet. Présentée comme « un texte de progrès social » par le ministre du travail, François Rebsamen, elle a été élaborée après l’échec en janvier de négociations entre patronat et syndicats.Au-delà des mesures liées au dialogue social dans les entreprises, elle comprend également la création du compte personnel d’activité et la mise en place à partir du 1er janvier 2016 d’une prime d’activité, remplaçant la prime pour l’emploi et le RSA-activité.Autres mesures : la sécurisation du régime des intermittents du spectacle ; la suppression du caractère obligatoire du CV anonyme ; et un début de reconnaissance du burn-out, le syndrome d’épuisement professionnel. Thomas Wieder Mercredi 19 août, François Rebsamen s’est rendu à l’Elysée avec sa lettre de démission en poche, et l’a remise au président de la République. En toute logique, il aurait dû assister pour la dernière fois au conseil des ministres. Mais la politique et la logique n’allant pas toujours de pair, il est possible que ce ne soit pas le cas, François Hollande ayant l’intention d’attendre encore quelques jours pour lui trouver un successeur au ministère du travail. « La nomination n’aura pas lieu dans l’immédiat mais le délai sera court », assure-t-on à l’Elysée.Pourquoi une telle bizarrerie ? Pourquoi M. Rebsamen présente-t-il sa démission si son remplaçant n’est pas nommé dans la foulée ? La raison est simple : réélu maire de Dijon le 10 août après le décès d’Alain Millot, qui lui avait succédé en avril 2014 lors de son entrée au gouvernement, M. Rebsamen veut faire taire ceux qui le soupçonnent de vouloir déroger à la « charte de déontologie » édictée par M. Hollande en 2012, selon laquelle les ministres doivent « renoncer aux mandats exécutifs locaux qu’ils peuvent détenir ». « Je ne veux pas être considéré comme quelqu’un qui s’acharne à cumuler »Agacé par le fait que ce soit l’Elysée qui ait alimenté un tel soupçon en rappelant publiquement cette règle quelques heures après qu’il eut annoncé son intention de redevenir maire de Dijon, M. Rebsamen a souhaité lever le doute : « Je ne veux pas être considéré comme quelqu’un qui s’acharne à cumuler, explique-t-il au Monde. Si le président et le premier ministre veulent que je reste encore quelques jours au ministère, c’est leur choix, mais, quoi qu’il en soit, je ne resterai pas au-delà du 10 septembre. »Vue de l’Elysée et de Matignon, une telle situation n’est certes pas idéale. Que le ministre du travail soit un ministre en sursis dans un gouvernement qui ne cesse d’affirmer que la lutte contre le chômage est sa priorité est politiquement peu justifiable. Pourquoi, dès lors, ne pas le remplacer dès maintenant ?« Au point où ils en sont, Hollande et Valls se disent qu’ils ont intérêt à attendre tout début septembre, décrypte un proche des deux hommes. D’abord parce que cela évitera au nouveau ministre du travail d’avoir pour première tâche de commenter les prochains chiffres du chômage [qui seront publiés le 26 août]. Et puis cela permet de voir dans quel climat se fait la rentrée politique après les universités d’été d’Europe écologie-Les Verts et du PS », respectivement prévues du 19 au 22 août à Villeneuve-d’Ascq (Nord) et du 28 au 30 août à La Rochelle.Lire la synthèse :La rentrée politique, sur un air de campagneAlain Vidalies, candidat le plus sérieuxPlusieurs noms ont été cités pour succéder à M. Rebsamen. Comme celui de Stéphane Le Foll, « hollandais » historique mais dont l’exfiltration du ministère de l’agriculture paraît délicate en pleine crise des éleveurs.Ou celui du député socialiste Jean-Marc Germain, bon connaisseur des questions d’emploi mais dont l’appartenance au groupe des « frondeurs » et la proximité avec Martine Aubry en feraient pour MM. Hollande et Valls un pari risqué.Pour l’heure, le candidat le plus sérieux est toutefois Alain Vidalies, l’actuel secrétaire d’Etat aux transports. Ancien avocat spécialisé dans le droit du travail, responsable des questions d’emploi dans l’équipe de campagne de M. Hollande en 2012 après avoir soutenu Martine Aubry lors de la primaire de 2011, cet ardent promoteur de la démocratie sociale présente trois qualités : des liens tissés de longue date dans les milieux syndicaux et patronaux, une bonne maîtrise des arcanes de la majorité, acquise lors de son passage au ministère des relations avec le Parlement de 2012 à 2014, et enfin une réputation de loyauté vis-à-vis de MM. Hollande et Valls qui se double de convictions nettement ancrées à gauche.Autant d’atouts qui, à vingt mois de la présidentielle, peuvent être jugés par l’Elysée comme des gages de sécurité politique.Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.08.2015 à 07h44 • Mis à jour le19.08.2015 à 09h20 La Bourse de Shanghaï a perdu plus de 5 % en cours de séance, mercredi 19 août,avant de clôturer en hausse de 1,23 %. Mardi, elle avait clôturé à - 6,15 %.Avant de s’effondrer soudainement entre la mi-juin et la mi-juillet (elles avaient perdu plus de 30% en trois semaines), la Bourse de Shanghaï s’était envolée de 150 % en l’espace d’un an, dopée par l’endettement à grande échelle des investisseurs, et de façon totalement déconnectée d’une économie chinoise au contraire en plein ralentissement.Lire aussi :En Chine, le sauvetage des marchés boursiers a coûté 900 milliards de yuans 18.08.2015 à 17h48 • Mis à jour le18.08.2015 à 18h42 La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a enjoint mardi 18 août les enseignes de la grande distribution à s’engager de façon volontaire pour lutter contre le gaspillage alimentaire, ajoutant qu’en cas d’absence d’accord un nouveau projet de loi serait présenté.Mme Royal a assuré qu’elle ferait connaître les récalcitrants :« Les grandes marques de distribution qui ne voudront pas s’engager dans ce contrat, je le ferai savoir. Je pense que ça ne leur fera pas une bonne publicité, parce que les citoyens sont conscients du scandale du gaspillage alimentaire. »Elle souhaite que les distributeurs appliquent les mesures qui figuraient dans la loi de transition énergétique, mais qui ont été censurées jeudi par le Conseil constitutionnel pour des raisons de procédure.Lire aussi :Quelle quantité de nourriture les Européens gaspillent-ils réellement ?Réunion prévue pour le 27 août« Tout le secteur de la grande distribution » sera réuni au ministère de l’écologie le 27 août dans l’après-midi. Mme Royal souhaite que « volontairement, contractuellement, il s’engage à appliquer la loi qui était prévue, puisqu’il s’y attendait ».La ministre veut ainsi interdire aux acteurs de la grande distribution « de détruire des stocks alimentaires, par exemple en (les) javellisant » et les obliger à « donner les stocks alimentaires aux associations caritatives ». Elle a affirmé avoir « bon espoir » de parvenir à un accord avec les distributeurs, parce que « c’est bon aussi pour leur image de marque ».Regarder notre grand format : Les glaneurs des villes Margherita Nasi D’ici 2025, 3 millions d’emplois touchant tout autant les classes moyennes, les emplois d’encadrement et les professions libérales que les métiers manuels pourraient avoir disparu en France, selon une étude de Roland Berger commandée par le Journal du Dimanche (JDD). Une transformation immense, qui annonce une nouvelle explosion d’insolvabilité généralisée, bien pire que celle de 2008, s’inquiète Bernard Stiegler dans son nouveau livre La société automatique - l’Avenir du travail.Plus alarmant encore : le sujet serait mal connu en France. Ainsi le rapport « Quelle France dans 10 ans ? » remis par Jean Pisani-Ferry durant l’été 2014 au président de la République française « ne dit pas un mot de ces perspectives littéralement bouleversantes - qui bouleversent toute la macro-économie à venir », selon Bernard Stiegler, qui critique ces « deux cent pages d’eau tiède qui ne disent pas un mot des hypothèses de réduction drastique de l’emploi ».Un recommencement possiblePourquoi dissimuler des études pointant la disparition des emplois ? Le philosophe avance une réponse perturbante : Pisani-Ferry aurait « intériorisé un état de fait calamiteux dont il entretient la mécompréhension à travers une analyse profondément erronée, empêchant la France de prendre la mesure d’une situation exceptionnellement périlleuse ». D’ici à 2025, un tiers des emplois pourraient être occupés par des machines, des robots ou des logiciels dotés d’intelligence artificielle et capables d’apprendre par eux-mêmes.Comment faire face à la fin du travail salarié ? Comment tirer le meilleur parti de cette immense transformation ? Y-a-t-il un autre avenir, un recommencement possible dans le processus d’automatisation intégrale et généralisée auquel aboutit la réticulation numérique planétaire ? Autant de questions que soulève Bernard Stiegler dans son nouvel ouvrage, dont le but est d’anticiper, qualifier, alerter, mais aussi proposer, en envisageant « une façon tout à fait alternative de redistribuer la richesse engendrée par le numérique ».Des automatismes au service de la raisonIl s’agit, pour lui, de sortir de l’ère de l’Anthropocène, l’ère du capitalisme industriel au sein duquel le calcul prévaut sur tout autre critère de décision et où, devenant algorithmique et machinique, il se concrétise et se matérialise comme automatisme logique. Depuis 1993, un nouveau système technique planétaire se serait mis en place, basé sur la rétention tertiaire du numérique, et dont l’économie du data est le destin à venir. Un destin en réalité inexistant, puisqu’il ne peut mener qu’au nihilisme. L’infrastructure actuelle « évolue à grands pas vers une société d’hypercontrôle fondée sur les équipements mobiles, tels que le smartphone, les équipements domestiques, telle la télévision connectée, les habitats, telles la smarhouse et la smartcity, et les équipements de transport, telle l’automobile connectée » et soulève des questions en termes d’espionnage automatique des individus et destruction de notre économie.Dans De la misère symbolique, Bernard Stiegler cernait les enjeux du stade numérique de la grammarisation, et en pensant ce qu’alors on n’appelait pas encore les réseaux sociaux, spéculait sur la toxicité potentielle de l’automisation élargie à laquelle devait conduire ce stade où lecteurs et scripteurs connectés par l’écriture réticulaire produiraient des traces numériques qui conduiraient à leur désintégration sociale et psychique.Une colère mal orientée« C’est ce qui s’est produit depuis », avec la gouvernementalité algorithmique, affirme le philosophe. Mais alors que la plupart des créateurs de l’Internet déplorent la façon dont leur créature est tombée aussi bas, leur colère est mal orientée. La faute n’est pas à cette entité amorphe mais à « l’absence d’une politique de gauche en manière de technologie ».C’est une telle politique que l’auteur souhaite établir, à travers deux volumes consacrés à l’avenir du travail et du savoir qui proposent de sortir du capitalisme industriel pour entrer dans une nouvelle époque, celle du « Néguanthropocène ».Quand les automatismes algorithmiques prennent de vitesse la possibilité de délibération de la société, il n’y a pour le philosophe qu’une solution : mettre les automatismes au service de la raison.La société automatique - 1. L’avenir du travail, Bernard Stiegler (Fayard, 436 pages, 25 euros.)Margherita NasiJournaliste au Monde 18.08.2015 à 14h38 • Mis à jour le19.08.2015 à 12h19 | Alexandre Piquard 200 millions de dollars. Tel est le montant que NBCUniversal investit dans Buzzfeed, le site d’information et de divertissement américain, connu à l’origine pour ses listes humoristiques et ses contenus viraux, ont annoncé les deux sociétés mardi 18 août 2015. Celles-ci ne précisent pas quelle part du capital est achetée.Malgré l’importance de son chèque, le groupe audiovisuel américain – producteur du film Jurassic World ou de l’émission « Today Show » – restera actionnaire minoritaire : le site spécialisé Re/Code a estimé que la valorisation de Buzzfeed grimpait ainsi à 1,5 milliard de dollars (1,3 milliard d’euros), contre 850 millions de dollars lors d’une précédente levée de fonds de 50 millions de dollars, réalisée l’an dernier. En comparaison, Jeff Bezos, le patron du géant de la vente en ligne Amazon, n’a pas payé « que » 250 millions de dollars pour acquérir 100 % du quotidien Washington Post.Créé en 2006, Buzzfeed rejoint le club fermé de ce que les journalistes américains spécialisés appellent déjà des « licornes » du secteur des médias. Une référence au surnom donné aux jeunes entreprises de technologie qui dépassent la barre du milliard de dollars de valorisation. Une espèce d’animaux mythiques du business, qui focalisent – pour l’heure – l’attention du marché. La semaine précédente, NBCUniversal avait déjà investi 200 millions de dollars dans Vox Media, propriétaire de plusieurs magazines et sites d’information en ligne thématiques dont The Verge ou Re/Code, qui a estimé la valorisation du groupe à plus d’un milliard de dollars. En 2014, Vice Media avait déjà frappé les esprits en levant 500 millions de dollars auprès de deux investisseurs : la chaîne câblée A & E Networks et le fonds d’investissement TCV. Le groupe, né comme magazine punk et devenu virtuose du reportage et du sponsoring, avait ainsi été valorisé à 2,5 milliards de dollars.Union d’intérêts entre nouveaux et anciens médiasComme les précédents, l’accord entre BuzzFeed et NBCUniversal unit deux univers différents et deux intérêts : d’un côté, une société du monde de l’audiovisuel, de la télévision et du cinéma qui souhaite toucher un public moins vieux et rester présente dans les nouveaux canaux de diffusion en ligne, comme les réseaux sociaux, qui remplacent petit à petit la télévision ou les salles obscures. De l’autre, un « pure player » né du Web, qui cherche à se rapprocher de la télévision et de la production pour monter en gamme et trouver des débouchés à ses vidéos en ligne. BuzzFeed a en effet beaucoup investi dans l’image. En août 2014, il a créé la structure BuzzFeed Motion Pictures, dirigée par le vidéaste Ze Frank. Et il s’adosse au passage à un groupe qui connaît bien la diffusion mondiale de contenus de divertissement.« BuzzFeed a construit une société globale qui mêle avec harmonie la technologie, les données et des savoir-faire éditoriaux de grande qualité, pour créer et faire partager des contenus de façon innovante », explique Steve Burke, PDG de NBCUniversal, dans le communiqué.« C’est un moment fascinant pour l’industrie des médias : les plateformes sociales, numériques, mobiles et télévisuelles convergent et ouvrent de nouvelles possibilités de toucher des publics mondiaux », a déclaré Jonah Peretti, PDG de BuzzFeed.Les deux entreprises évoquent de possibles partenariats et synergies, citant les émissions ou séries télévisées, les films, les Jeux olympiques (dont NBCUniversal détient les droits de diffusion) ou les travaux pour des agences de publicité ou des marques.« L’indépendance » selon BuzzFeedAu moment de nouer une alliance avec un grand groupe établi, Jonah Peretti, de BuzzFeed, insiste sur sa vision de « l’indépendance ». L’investissement minoritaire de NBCUniversal va contribuer à permettre de « grandir et d’investir sans avoir la pression de la rentabilité à court terme et sans se précipiter pour s’introduire en bourse », écrit-il dans un billet.La force de BuzzFeed vient aussi du fait qu’il est bénéficiaire, ce qui devient rare pour un média. En fondant son business model sur une pratique pionnière du « brand content » ou du « native advertising », il tire donc ses revenus publicitaires non pas de bannières mais de contenus, articles ou vidéos créés pour des marques. BuzzFeed a plusieurs fois été accusé de supprimer des articles gênants pour des annonceurs mais se proclame rentable, sans donner plus de détails. Selon des documents publiés par le site Gawker, BuzzFeed a gagné 7 millions de dollars (6,3 millions d’euros) en 2013 pour un chiffre d’affaires de 65 millions. En 2014, il aurait réalisé plus de 100 millions de dollars de chiffre d’affaires.Outre son investissement dans la vidéo, BuzzFeed s’est lancé dans une expansion internationale : une politique coûteuse et ambitieuse dont il espère tirer des synergies (la plateforme technique est unique, une bonne part du contenu est traduit et avoir une audience globale peut intéresser certains annonceurs). Présent dans six pays avec sept éditions internationales, dont la France, BuzzFeed s’implante dans six autres pays en 2015, dont le Japon, le Mexique et le Canada. Ayant rencontré des difficultés en France, où l’audience n’a pas décollé aussi vite qu’il souhaitait, il a renforcé son équipe éditoriale. Et au Japon, il va innover en s’associant à un poids lourd connaisseur de la culture locale, Yahoo! Japon.Lire aussi :BuzzFeed France promet plus d’info, moins de « LOL »Côté distribution, BuzzFeed s’enorgueillit de tirer 75 % de son trafic des réseaux sociaux. Pour continuer de croître, il fait partie des éditeurs qui ont noué des partenariats avec Facebook ou Snapchat pour publier des contenus directement sur leur plateforme. Il paye aussi pour promouvoir au mieux ses contenus sur les réseaux sociaux et tente aussi de coloniser Pinterest ou Instagram pour ne pas être trop dépendant de Facebook.Dernier pilier du développement de BuzzFeed : l’information. Le site rendu célèbre pour ses chatons mignons et ses contenus récréatifs repérés sur le Web a constitué une équipe de journalistes chevronnés. « L’info n’est pas un business aussi bon que le divertissement mais c’est le meilleur moyen d’avoir une influence sur le monde. Et c’est un business qui s’améliore », assurait M. Peretti en juin dans un autre billet, voyant dans Internet un canal qui permet facilement une distribution mondiale, contrairement au média papier.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cédric Pietralunga et Isabelle Chaperon Après une semaine de fermeture, le marché du porc breton de Plérin (Côtes-d’Armor), dont le cours sert de référence à tous les acteurs du secteur, a repris sa cotation, mardi 18 août. Sur les quelque 50 000 animaux qui devaient y être vendus, près de 17 000 n’ont pas trouvé acheteurs, soit environ 30 % du stock. Ceux qui ont été vendus sont partis à un prix moyen de 1,389 € le kilo, soit sous le prix préconisé par le gouvernement et qui correspond à la moyenne du coût de production en France (1,40 €).La référence accuse donc un repli de 1,5 centimes par rapport à la précédente cotation. C’est « un mauvais signal pour les éleveurs », a commenté Daniel Picart, président du marché du Plérin. Il a fait savoir que les porcs invendus seront « affectés à Bigard et à la Cooperl comme la convention nous y autorise », dénonçant au passage l’attitude des deux industriels, coupables selon lui d’une « prise d’otages organisée ». Lire sur Les Décodeurs :Prix du porc : comprendre le rôle du marché de PlérinCooperl et Bigard-Socopa, les deux principaux acheteurs de porc en France, dont le boycott du marché au cadran avait entraîné la suspension des cours le 10 août, n’ont pas participé à la cotation de mardi, comme ils l’avaient annoncé à l’issue d’une table ronde organisée lundi au ministère de l’agriculture.Les deux groupes bretons qui assurent environ 30 % des achats à Plérin en temps normal ont été reçu mardi après-midi par le ministre de l’agriculture. A l’issue de cette rencontre, Patrice Drillet, président de la Cooperl, a déclaré attendre du président du marché de Plérin « une invitation » : « Nous ne reviendrons pas tant que les discussions au marché n’auront pas eu lieu et qu’on ne sera pas tombés (d’)accord. Mais je ne désespère pas »Lire sur les Décodeurs :Comprendre la fixation des prix, des marges et des subventions dans l’agriculture« Nous demandons l’abolition de la directive Bolkestein »La réouverture du marché au cadran ne signifient en aucun cas la fin du malaise de la filière. Dès lundi, le ministre de l’agriculture avait reconnu la nécessité d’ouvrir un chantier de réformes après les appels aux secours à la fois des producteurs et des industriels de la viande.Seule décision concrète à ce stade, le ministère a annoncé, lors de la table ronde, la parution « début septembre » d’un décret donnant plus de souplesse aux collectivités locales pour leurs achats de viande, en relevant de 15 000 euros à 25 000 euros le plancher rendant obligatoires les appels d’offres, cela afin de favoriser les producteurs locaux.M. Le Foll, dont la gestion de la crise porcine est critiquée par l’opposition, a promis, par ailleurs, de défendre les intérêts de la filière française sur le front européen. « Les sujets de dumping social, de l’harmonisation des normes environnementales, des règles de production ne sont pas traités », avait dénoncé le Syndicat national des industries de la viande (SNIV) dans un communiqué le 10 août.Les professionnels français s’insurgent, en particulier, du recours à des travailleurs détachés dans les abattoirs en Allemagne, ce qui leur permet de réduire leurs coûts de production. « Nous demandons l’abolition de la directive Bolkestein », a précisé M. Roué, le président d’Inaporc.« Valoriser l’origine française »Le ministre a ainsi signalé qu’il comptait s’entretenir mardi 18 août avec Phil Hogan, le commissaire européen chargé de l’agriculture, afin de préparer le conseil européen extraordinaire du 7 septembre, convoqué par la présidence luxembourgeoise, notamment à la demande de la France, « suite à la crise économique qui frappe actuellement les secteurs laitiers et de l’élevage dans un certain nombre d’Etats membres de l’Union européenne ».Le ministre milite aussi pour un étiquetage des viandes permettant de « mieux valoriser l’origine française des produits ». « Plusieurs pays ne veulent pas de la mention d’origine », a concédé M. Le Foll. Ce flou permet aux industriels de la salaison et de la transformation d’acheter des viandes en Espagne ou en Allemagne, où les prix sont moins élevés.Mais pour restaurer leur compétitivité, les acteurs de la filière porcine française ne feront pas l’économie d’efforts internes. Si l’embargo de la Russie sur les denrées alimentaires européennes a provoqué la chute des prix du porc et placé les éleveurs dans une situation insoutenable, la filière était déjà mal en point.En boycottant le marché de Plérin, les deux grands abatteurs voulaient pointer les insuffisances d’un système qui ne leur donne « pas assez de visibilité ». Ils ont obtenu en partie gain de cause. A l’issue de la table ronde, M. Le Foll a ainsi évoqué « la nécessité de faire évoluer cette cotation ». Les discussions ne font que commencer.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterCédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julien Bouissou (New Delhi, correspondance) L’avionneur européen Airbus a annoncé, lundi 17 août, avoir signé la vente de 250 appareils A320neo à la compagnie Indienne IndiGo Airlines, pour un montant estimé à près de 24 milliards d’euros, au prix catalogue. La finalisation de ce méga-contrat confirme des engagements pris en octobre 2014. Jamais Airbus n’avait enregistré une commande d’appareils aussi élevée.Le succès d’IndiGo, l’une des rares compagnies aériennes indiennes à afficher des profits, repose sur son modèle économique autant que sur la croissance du secteur et la construction de nouveaux aéroports dans le pays. Née en 2006, à une époque où les premières compagnies à bas coût essuyaient la colère des passagers pour leurs nombreux retards ou annulations de vols, IndiGo fut l’une des premières à se concentrer sur le « meilleur prix », plutôt que sur le « bas coût ». « Nous ne cessons de nous demander : de quel autre coût peut-on se débarrasser sans perdre un seul client ? C’est notre religion », expliquait Rahul Bhatia, le fondateur de l’entreprise, au magazine Forbes, en 2014.Limiter les coûtsSi IndiGo commande autant d’appareils à Airbus, c’est d’abord pour limiter ses coûts de maintenance, de formation du personnel et de logistique. Les A320neo sont aussi plus économes en carburant, l’un des premiers postes de dépense des transporteurs aériens. Les avions IndiGo étant neufs, ils nécessitent moins d’entretien et enregistrent moins de retards. La compagnie s’est ainsi forgé une réputation de ponctualité très prisée de la clientèle d’hommes d’affaires.Contrairement à d’autres compagnies, Indigo préfère se concentrer sur les court et moyen-courriers, son cœur de métier, plutôt que d’aller concurrencer les grandes compagnies sur des vols long-courriers. L’entreprise a également choisi de ne pas mettre en place de programmes de fidélité, qu’elle juge trop coûteux. Elle a enfin poussé la standardisation des tâches au maximum pour réduire l’intervalle entre deux vols et augmenter le taux d’utilisation de ses appareils.Neuf ans après sa création, il ne vient plus à l’idée de personne, en Inde, d’appeler IndiGo une compagnie à bas coût. C’est peut-être là la clé de son succès. « Quand le client veut se serrer la ceinture, on en profite », ne cesse de répéter Rahul Bhatia. L’entreprise va même tenter d’appliquer les recettes de son succès au secteur de l’hôtellerie, puisque le groupe Accor l’a choisi comme partenaire pour ouvrir des hôtels en Inde.« Sale and lease back »Reste à financer l’achat de ces nouveaux appareils. IndiGo a annoncé, en juin, vouloir introduire une partie de son capital en Bourse pour réduire sa dette et continuer son expansion. Un accord avec la Banque commerciale et industrielle de Chine a également été signé, pour un montant de 2,6 milliards de dollars (2,35 milliards d’euros) : la banque chinoise rachètera des avions neufs à IndiGo, qui les lui louera. Une technique du « sale and lease back » que la compagnie affectionne.IndiGo fait figure d’exception sur le marché indien. Dans le pays, les transporteurs aériens ont plutôt le profil de start-up : ils enregistrent des pertes en anticipant des profits futurs. L’un d’entre eux, Kingfisher Airlines, a même fait faillite en octobre 2012 dans un secteur qui souffre de surcapacité et amasse les dettes. Or IndiGo a quadruplé ses revenus entre 2010 et 2014, selon le cabinet d’études et de conseil en aéronautique CAPA India, et elle s’est emparée du tiers des parts de marché. Sa croissance est portée par la hausse du nombre de passagers en Inde, qui a atteint 13,9 % entre 2014 et 2015. En 2012, le pays ne disposait que de 0,07 siège d’avion par habitant, contre 2,49 aux Etats-Unis et 0,29 en Chine. Un potentiel de croissance qui aiguise les appétits : deux nouvelles compagnies, AirAsia India et Vistara, ont récemment vu le jour en Inde.Avec IndiGo, qui a déjà commandé au total 530 appareils de la famille A320, Airbus a peut-être trouvé un cheval de Troie pour la conquête du marché indien. L’avionneur a créé une filiale 100 % indienne et s’est engagé à s’approvisionner auprès de sous-traitants dans le pays à hauteur de 2 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. En mars 2014, il estimait que les compagnies aériennes indiennes auraient besoin de 1 290 nouveaux avions pour les deux prochaines décennies. Un marché potentiel de 190 milliards de dollars.Julien Bouissou (New Delhi, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Prudhomme Fin de la récré. A la faveur de la rentrée des classes, les acteurs de la grande distribution reprennent la guerre des prix qu’ils avaient interrompue au printemps dernier. Des campagnes de publicité télévisées comparant les prix d’articles de papeterie entre enseignes commencent à envahir les écrans.Cette nouvelle offensive s’explique en partie par la nature des produits vendus : « Il ne s’agit pas d’un achat de plaisir pour les familles », rappelle Isabelle Bardy Lann, qui gère les catégories papeterie, agendas, classements, chez Auchan.Chez Carrefour, 200 produits de marque nationale sont affichés comme étant garantis d’avoir les prix les plus bas et une réduction de 10 % sur les achats de fournitures est proposée aux familles nombreuses tout au long de l’année scolaire.Auchan rembourse 2 fois la différence si les clients trouvent les mêmes articles moins chers ailleurs. « Comme nous achetons de gros volumes d’articles sur la période de rentrée scolaire, nous bénéficions de promotions auprès des fournisseurs », explique Elisabeth Halleguen, la directrice de marché papeterie de Carrefour.Enjeu crucial pour les enseignesL’enjeu des fournitures scolaires est d’autant plus crucial pour les enseignes que leurs clients en profitent en général pour faire, en même temps, un gros réassort de courses au retour des vacances, avec beaucoup d’articles de fond de placard.Principal témoin de cette guerre des prix dans les grandes surfaces, l’indicateur du coût de la rentrée scolaire pour un enfant entrant en 6e, évalué pour la 31e année consécutive par l’association Familles de France, et publié mardi 18 août.En 2015, il est quasiment stable par rapport à 2014, + 0,7 %, pour un coût moyen de 190,42 euros. En ligne globalement avec l’inflation, ce chiffre marque un ralentissement par rapport à la rentrée précédente et se caractérise notamment par une nette baisse des prix des articles de sport d’une année sur l’autre. Ce poste de dépenses enregistre un recul de 7,32 %.Si, depuis la mi-juin, comme dans certains Monoprix, des rayons entiers d’agendas, de trousses et de cartables avaient fait leur apparition, la majeure partie des ventes se fait après la mi-août. « En juillet, les familles achètent davantage pour les enfants qui sont en primaire, constate Mme Bardy Lann. De plus en plus d’établissements scolaires communiquent les besoins après la rentrée, et notamment dans le secondaire, où les familles préfèrent attendre pour ne pas acheter des produits indésirables. » Beaucoup de parents attendent aussi le versement de l’allocation de rentrée scolaire (ARS). D’un montant compris entre 363 et 396 euros selon l’âge des enfants, elle devait être versée ce mardi 18 août et demeure un déclencheur de l’acte d’achat. « Jusqu’à présent, les clients étaient plus préoccupés pas leur départ en vacances que par l’idée de remplir à nouveau le cartable de leurs enfants », souligne Mme Bardy Lann. Lire aussi :Pas d’inflation du coût moyen de la rentrée en 2015« Des budgets plutôt stables »Chez Carrefour, « nous réalisons en général plus de 50 % des ventes entre le 17 août et début septembre, explique Mme Halleguen. Les stocks restant après la saison soit finissent en rayon permanent pour la papeterie courante, soit sont démarqués à l’approche de la rentrée, notamment la maroquinerie, qu’il sera plus difficile de vendre le reste de l’année ».S’il est encore trop tôt pour évaluer les ventes, ces dernières sont généralement assez régulières d’année en année. « Nous avons, pour le moment, le sentiment que les budgets des familles sont plutôt stables, constate Mme Bardy Lann. Les arbitrages entre les gammes de prix sont propres à chaque famille.« Si l’enfant a cassé son cartable, la famille va investir plus pour que le nouveau dure plus longtemps, tandis que chez d’autres, dont le cartable a bien tenu, on ne va pas dépenser plus. Du coup, pour nous, il est compliqué de faire des arbitrages commerciaux et nous devons avoir un assortiment suffisamment large et profond, qui va du premier prix, de la marque distributeur, à la marque nationale, pour pouvoir répondre à tous ces besoins. »Cette année, et pour la première fois, la grande distribution se lance dans la vente d’articles scolaires sur Internet, à l’instar d’Auchan. « Nous n’avons pas encore de recul mais c’est un réseau de vente qui nous interpelle, indique Mme Bardy Lann. Mais avec plus de 3 000 références de produits sur la rentrée des classes sur notre site de vente en ligne, on vient chatouiller les acteurs de l’Internet en termes d’assortiment ».Pour Carrefour, où la vente dite multicanal au sein du groupe – c’est-à-dire Internet et magasin – est en cours de redéploiement, les clients peuvent pour la première fois cette année déposer leur liste sur Internet et venir récupérer leurs commandes au « drive », le point de retrait des commandes à distance.Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.08.2015 à 17h28 • Mis à jour le18.08.2015 à 09h53 | Eric Albert (Londres, correspondance) L’écart entre les salaires des grands patrons et les employés de base n’en finit pas de grandir au Royaume-Uni. En 2014, les dirigeants des entreprises du FTSE 100 – les cent premières entreprises cotées – gagnaient 148 fois plus que le salaire moyen de leurs propres employés. C’est une très légère hausse par rapport à 2013, quand le ratio était de 146, mais nettement plus qu’en 2011, quand il atteignait 139. C’est surtout trois fois plus qu’en 1998, quand le ratio n’était « que » de 47.L’étude, réalisée par l’association High Pay Centre et publiée lundi 17 août, révèle que les grands patrons britanniques ont empoché en moyenne 4,96 millions de livres (7 millions d’euros) en 2014. Cela représente une hausse de 20 % depuis 2010.Pour le High Pay Centre, ces statistiques sont la preuve que les mesures passées en 2013 au Royaume-Uni pour tenter d’enrayer le phénomène ont échoué. A l’époque, une vive polémique avait poussé le gouvernement britannique à donner plus de pouvoirs aux actionnaires sur la question de la rémunération.Apathie des actionnairesDepuis 2002, ces derniers bénéficiaient d’un vote consultatif sur le salaire des principaux dirigeants. Mais cela n’avait guère d’effet, comme l’a prouvé le cas de Martin Sorrell, le patron de WPP, le numéro un mondial de la publicité. Une majorité de ses actionnaires s’était opposée à son salaire, mais il n’en avait pas tenu compte et avait tranquillement empoché le chèque.Depuis 2013, les entreprises doivent donc accorder aux actionnaires un vote sur leur politique de rémunération, et elles sont obligées d’en accepter le résultat. Il ne s’agit cependant que des grands principes de la rémunération : les critères utilisés pour calculer le bonus, le versement du salaire en cash ou en actions, etc. A cela s’ajoute le vote consultatif sur les salaires annuels, qui reste en place. « Il semble que cela n’ait eu virtuellement aucun effet », regrette le High Pay Centre.La principale explication vient de l’apathie des actionnaires. Jusqu’à présent, aucune entreprise n’a essuyé de défaite sur sa politique de rémunération. La banque Standard Chartered est celle qui a senti le plus le vent du boulet, quand 40 % de ses actionnaires se sont rebellés. Les supermarchés Morrisons (26 %) et la banque HSBC (21 %) ont également connu des assemblées générales mouvementées.Seules deux entreprises retoquéesQuant aux votes sur les salaires annuels (qui sont consultatifs), seules deux entreprises ont été retoquées en 2014. Les actionnaires de Burberry ont refusé la prime de 21 millions d’euros accordée à son nouveau directeur général, Christopher Bailey. A l’autre bout de l’échelle, André Lacroix, un Français qui dirige Intertek, une entreprise de contrôle de qualité et de relativement petite taille au sein du FTSE 100, a renoncé à son bonus garanti de 790 000 euros quand 51 % des actionnaires s’y sont opposés. Derrière l’envolée des hauts salaires se cache cependant une nouvelle tendance intéressante : d’un côté, une poignée de rémunérations particulièrement exorbitantes semble en pleine dérive ; de l’autre, une (très légère) modération apparaît. En 2014, Martin Sorrell de WPP et Ben van Beurden de Shell ont fait partie du premier camp, avec des émoluments respectivement de 60 millions et de 27,5 millions d’euros. En revanche, la rémunération médiane des patrons a baissé en 2014, de 2,5 %, même si elle reste de 5,4 millions d’euros.« Peut-être que ça commence à ralentir, relativise Deborah Hargreaves, la directrice du High Pay Centre. Mais on n’est pas du tout en train de revenir aux niveaux d’antan, ni même d’il y a seulement cinq ans. »Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.08.2015 à 09h48 • Mis à jour le17.08.2015 à 10h33 Des documents obtenus par The Guardian montrent que le projet de voiture autonome d’Apple, baptisé « Titan », est suffisamment avancé pour que l’entreprise soit à la recherche d’un terrain d’essai. Selon le quotidien, Apple serait en discussion pour utiliser un terrain ultra-sécurisé à proximité de San Francisco.L’entreprise est jusqu’à présent restée très discrète sur ses projets de véhicules autonomes. Leur production ne devrait pas démarrer avant 2020, selon la presse américaine.Plusieurs autres entreprises, dont Tesla, Volkswagen, et Mercedes-Benz, ont demandé et obtenu des autorisations pour pouvoir tester leurs prototypes sur les routes de Californie. Google teste depuis près de deux ans ses prototypes de voitures sans conducteur, qui circulent régulièrement sur les routes publiques près de San Francisco. Frédéric Cazenave Les investisseurs et autres boursicoteurs qui ont réussi à bien déconnecter cet été vont avoir une drôle de surprise à la rentrée. Le récent krach de la place de Shanghaï et l’onde de choc qui s’est ensuite propagée à l’ensemble des indices mondiaux, a clôturé une période estivale pour le moins houleuse. Ballottés jusqu’à la fin juillet par la crise grecque, les marchés, déjà nerveux à l’approche du resserrement monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale) attendu alors pour le mois de septembre, n’ont pas digéré la dévaluation du yuan, la devise chinoise, survenue à partir du 11 août.Lire aussi :Pourquoi la Chine dévalue le yuanPour les investisseurs, c’est un signe que l’économie de l’empire du Milieu ralentit fortement. Cette crainte, alimentée par des statistiques économiques décevantes, a fait plonger la Bourse de Shanghaï de 16 % lundi 24 et mardi 25 août. En baissant ses taux, la banque centrale chinoise a ensuite permis de limiter quelque peu la casse (– 7,9 % sur la semaine). Effet de dominoPar effet de domino, c’est toute la planète finance qui a tremblé : dès lundi à Paris le CAC 40 avait ainsi perdu près de 9 % en séance, sa plus lourde chute depuis 2008, pour finalement se redresser. Et si les indices étaient mieux orientés les jours suivants, à la faveur de la publication d’un chiffre meilleur que prévu pour la croissance du deuxième trimestre aux Etats-Unis, l’été a été particulièrement maussade. Depuis le 11 août, le CAC 40, mais aussi le Dax à Francfort et le Footsie à Londres ont perdu plus de 10 % ; sur la même période, à New York, le Dow Jones a abandonné 5 %.Et maintenant ? « Les prochaines semaines seront agitées. Après le rebond entamé mercredi, il faut s’attendre à de nouvelles phases de volatilité, car le marché doit s’ajuster à une croissance économique mondiale désormais plus faible qu’attendu », prévient Laurent Denize coresponsable des investissements d’Oddo Meriten AM.« Après un tel choc, les marchés devraient continuer à consolider en septembre, confirme Christophe Donay, stratégiste de Pictet Wealth Management. Ensuite, tout dépendra de l’économie chinoise. Si les autorités parviennent à soutenir le rythme de croissance à un niveau proche de 6 % à 6,5 %, les indices devraient repartir de l’avant. C’est notre scénario. »PrudenceEn cas de ralentissement plus marqué de l’économie de la Chine, c’est une autre histoire. « Une récession dans ce pays ne serait plus exclue. Elle y entraînerait une crise financière majeure et donc sur l’ensemble de la planète », admet M. Donay.C’est peu dire que la prudence est de mise. Dans une note du 26 août, Amundi, le premier gestionnaire d’actifs en Europe, souligne qu’il est trop tôt pour « accroître l’exposition au risque », c’est-à-dire aux actions. Même son de cloche au CM-CIC : « Nous conseillons à nos clients de rester prudents sur les actions tant que les taux souverains ne sont pas stabilisés, ce qui dépend de la confirmation de la croissance et de l’impact du baril de pétrole sur les anticipations d’inflation », souligne François Duhen, son directeur de la stratégie. Car le pétrole, dont le cours du WTI a chuté à New York de 30 % depuis le début du mois de juillet, à 42 dollars, devrait rester durablement bas. Un niveau certes favorable au Vieux Continent, mais qui pèse sur les pays producteurs et engendre des pressions déflationnistes.A ces risques s’ajoutent les incertitudes entourant la politique monétaire de la Fed. « Plus que le ralentissement de la Chine, c’est la nécessaire transition en termes de politique monétaire qui nous préoccupe et nous incite à réduire notre exposition aux actions, explique Didier Saint-Georges, membre du comité d’investissement de Carmignac gestion. L’injection massive de liquidités qui, depuis 2009, dope les marchés, de façon parfois déconnectée de la réalité économique, touche à sa fin. La Fed a commencé à réduire son soutien et voudrait continuer. Or ce changement de cap arrive au moment où l’économie mondiale manque de vigueur et ne justifie pas les valorisations boursières actuelles. Surtout il intervient lorsque l’inquiétude à l’égard de la Chine engendre des sorties de capitaux du pays, qui ont eux aussi pour effet de réduire la liquidité sur les marchés. »Double risqueAvant le choc boursier de cette semaine, la Fed semblait prête à remonter ses taux, qui sont maintenus proches de zéro depuis… fin 2008. Mais depuis, ce scénario est remis en cause. Ce flou n’est pas du goût des investisseurs : « Les atermoiements de la Fed à relever ses taux tandis que les indicateurs de l’économie américaine sont au vert sont préoccupants et contribuent à faire douter de la solidité de la croissance, malgré des chiffres récents encourageants », explique M. Denize.Lire aussi :Remonter les taux ou attendre 2016, le dilemme de la FedSurtout, à force de tarder, la Fed prend un double risque. Le premier est de se trouver sans moyen d’action pour soutenir la croissance lorsque le cycle économique, déjà bien engagé aux Etats-Unis, viendra à ralentir. Un autre est de créer des excès sur les marchés financiers. « Maintenir des taux longs à 2 %, tandis que la croissance et l’inflation combinées sont de 4,5 %, engendre, notamment, un gonflement des valorisations boursières, qui sont aujourd’hui supérieures à leur moyenne historique, même après la chute des marchés », prévient M. Donay. Des excès qui devront un jour ou l’autre être corrigés.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Salles (Athènes, envoyé spécial) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Après le flambloyant Yanis Varoufakis, le loyal Euclide Tsakalotos, la Grèce a un nouveau ministre des finances : le très discret George Chouliarakis. Il s’agit d’une des nominations les plus attendues du gouvernement par interim, dirigé par la présidente de la Cour suprême, Vassiliki Thanou, chargée, vendredi 28 août, de gérer les affaires courantes en attendant le résultat des élections législatives du 20 septembre.Ce ministre, qui porte une cravate – contrairement à la plupart des membres de Syriza –, plaît à Bruxelles. « C’est vraiment une bonne nouvelle, se réjouit une source européenne proche des négociations. Cela prouve que les Grecs restent engagés dans l’accord sur le troisième plan signé il y a quinze jours. » George Chouliarakis a plutôt très bonne réputation dans les instances européennes. Il a en effet été le chef de l’équipe des négociateurs qui, côté grec, a mené la discussion avec la « troïka » des créanciers (Banque centrale européenne, Fonds monétaire international, Commission européenne), qui a abouti à l’accord sur un troisième plan d’aide de 86 milliards d’euros, le 14 août.Lire aussi :Entre la Grèce et ses créanciers, des négociations… dans le calmeA partir du moment où, le 13 juillet, un accord politique sur la poursuite de l’aide à la Grèce avait été décidé dans la douleur à Bruxelles, il n’a fallu qu’une vingtaine de jours à Athènes et à ses créanciers pour conclure le memorandum of understanding, le contrat de prêts en échange de réformes structurelles. Cette célérité est en grande partie due à la volonté politique des Grecs, et notamment au travail de M. Chouliarakis. Il participait aux négociations entre le gouvernement Tsipras et ses créanciers depuis le début, en février, mais a pris des responsabilités plus importantes quand Varoufakis a été écarté, fin avril.« C’est un pragmatique »« George est jeune, pro-européen, ouvert à la discussion. C’est un pragmatique, il est moins marxiste que son collègue Tsakalotos », explique une source à Bruxelles. « C’est un professeur d’économie comme les autres, mais très compétent. Il semblait avoir un bon rapport avec Tsipras mais ne pas appartenir à son premier cercle. Il a passé près de la moitié de son temps a Bruxelles pour négocier ces derniers mois. En tout cas, il a été loyal et une relation de confiance a pu s’instaurer avec les créanciers », ajoute une autre source diplomatique européenne.Professeur d’économie à l’université de Manchester, en Grande-Bretagne, il est proche de l’ancien vice-premier ministre, Yannis Dragasakis, qui représente l’aile pragmatique de Syriza. « Il a la confiance d’une large partie du spectre politique grec et des européens. Cela garantit la continuité », explique l’économiste grec George Pagoulatos. Il juge positif également le choix de Nikos Christodoulakis comme ministre de l’économie, un ancien ministre des finances du premier ministre Pasok Costas Simitis, au début des années 2000. « Ce sont des choix importants qui montrent que ce gouvernement de transition est prêt à travailler sans perdre de temps », se félicite M. Pagoulatos.Lire aussi :En Grèce, « le système en place était un cocktail de fraude et de corruption »A Bruxelles, on apprécie aussi le maintien à son poste du ministre chargé de la lutte contre la corruption, Panagiotis Nikoloudis, et celui du responsable de la fiscalité, Tryphon Alexiadis. Autant de gages, espère-t-on, de la volonté de poursuivre les réformes. Le calendrier de l’automne est très chargé pour mettre en place les mesures votées en août sous la pression des créanciers.Les premiers sondages indiquent une avance de Syriza pour les élections, mais l’écart se réduit avec la droite de Nouvelle Démocratie. Contesté au sein de son parti, M. Tsipras aura du mal à avoir une majorité absolue. Le profil œcuménique de M. Chouliarakis pourrait alors s’inscrire dans la durée.Alain Salles (Athènes, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.08.2015 à 14h51 • Mis à jour le28.08.2015 à 15h19 Les élections législatives anticipées en Grèce auront lieu le 20 septembre. Le président grec, Prokopis Pavlopoulos, a officiellement signé le décret sur la dissolution du Parlement ouvrant la voie à la tenue d’élections législatives anticipées, a annoncé un responsable de ses services aux agences de presse.Ces élections font suite à la démission du premier ministre Alexis Tsipras le 20 août, qui avait perdu sa majorité au Parlement après l’adoption du plan d’aide à la Grèce, pourtant rejeté lors du référendum du 5 juillet.Lire la chronologie :En Grèce, neuf plans d’austérité, trois plans d’aide et une démissionTsipras et Syriza, favoris des sondagesAprès l’échec des formations d’opposition dans leurs tentatives de former un gouvernement de coalition, un exécutif par intérim a été nommé, comme le prévoit la Constitution. Chargé des affaires courantes et de l’organisation des élections législatives anticipées, il est dirigé par la présidente de la Cour suprême, Vassiliki Thanou-Christophilou. La magistrate, âgée de 65 ans, officie pour un mandat qui courra donc jusqu’au 20 septembre.Un sondage publié vendredi a montré que le parti d’Alexis Tsipras, Syriza, reste populaire dans l’opinion publique puisqu’il recueille 23 % des intentions de vote. Les conservateurs de Nouvelle démocratie pointent en deuxième position avec 19,5 %.La précédente enquête, publiée le 2 juillet, montrait une avance plus substantielle pour Syriza avec 26 % contre 15 % pour Nouvelle démocratie.Quoi qu’il arrive, le gouvernement qui entrera en fonction après les prochaines législatives devra assumer la mise en oeuvre du nouveau plan d’aide négocié avec les créanciers du pays, qui prévoit le versement de 86 milliards d’euros en trois ans en échange d’importantes et profondes réformes.Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciers Nicole Vulser Le ralentissement plus rude que prévu de la croissance en Chine va-t-il affecter de façon durable les groupes de luxe ? Depuis la triple dévaluation surprise du yuan intervenue la semaine du 11 août – la devise s’est dépréciée de 3 % à 4 % face au dollar en quelques jours – et la sévère correction qui en a découlé sur les marchés boursiers asiatiques, les géants de cette industrie restent attentistes.Lire aussi :En Chine, le yuan subit la plus forte perte hebdomadaire de son histoireEntre le 10 août et le 24 août, les actions des seize principales entreprises du secteur (LVMH, Richemont, Hermès, Swatch, Burberry, Moncler, Christian Dior, Kering, Prada…) ont perdu 15,9 % de leur valeur, a calculé Erwan Rambourg, analyste chez HSBC.Hermès est l’un des rares à avoir enregistré plus de 10 % de croissance de ses ventes en Chine au premier semestre mais la marque souffre à Hongkong et surtout à Macau. Pour le sellier, qui a publié vendredi 28 août un bénéfice net de 483 millions d’euros (en hausse de 17 % par rapport à la même période de 2014), l’Asie-Pacifique reste de loin la zone géographique la plus rentable.Mesures anticorruptionMais, quand la Chine s’enrhume, le luxe se sent mal. Pour une raison simple : les clients chinois qui font leurs emplettes dans l’empire du Milieu, à Hongkong, ou qui voyagent à l’étranger contribuent jusqu’à 30 % des ventes des marques de luxe. Plus précisément, 35 % pour Gucci (Kering), environ 20 % pour LVMH et 22 % pour sa filiale Louis Vuitton.Lire aussi :Quand la Chine s’éveille au luxeEt selon le cabinet Bain & Co, les dépenses des Chinois dans cette catégorie de produits sont trois fois plus élevées quand ils sont à l’étranger. Essentiellement parce que les prix sont beaucoup moins chers hors de leurs frontières. Autant dire que cette clientèle est vitale pour la santé du secteur.Cela fait cependant trois ans que les groupes de luxe ont fait leur deuil des taux de croissance exceptionnels de 20 % à 30 % enregistrés pour leurs ventes en Chine. Depuis la mise en place de mesures anti-corruption qui ont fortement pénalisé les ventes de montres et d’alcools, les temps sont plus rudes. Et en 2014, pour la première fois, le marché du luxe chinois a reculé de 1 % à 18 milliards de dollars (15,9 milliards d’euros) selon Bain & Company.La tempête actuelle risque-t-elle d’aggraver la situation ? Pour Luca Solca, analyste chez Exane BNP Paribas, « une dévaluation du yuan de 5 % à 10 % sera presque indolore. Après, cela commencera à faire du mal ». L’impact est limité tant que la dépréciation est contenue à 4 %, confirme Céline Chérubin (Natixis), qui prévoit 1 % à 2 % de baisse du résultat courant de LVMH, de Kering et d’Hermès en 2016. Scénario du pire, l’hypothèse d’une chute de 15 % de la monnaie chinoise face au billet vert « entraînerait une baisse de la demande en produits de luxe de 15 %, quel que soit leur positionnement de prix », souligne-t-elle.Mathématiquement, la dévaluation du yuan se traduira par des profits plus faibles pour les groupes européens, note M. Rambourg. Sans compter que les clients chinois, payés en yuans, auront moins d’argent à dépenser quand ils voyageront à l’étranger. C’est là le risque le plus important, estime aussi Luca Solca.Hausse des salaires en Chine, une planche de salutPlusieurs patrons du luxe s’attendent à un marché moins dynamique à court terme mais parient sur la volonté de Pékin de tout faire pour éviter un effondrement de la croissance qui pourrait faire vaciller le régime. A moyen terme, Axel Dumas, gérant d’Hermès, se dit confiant sur les mesures qui pourront être prises pour encourager la croissance du pays.La dévaluation du yuan va permettre « un rééquilibrage des prix entre la Chine et la France qui est plutôt positif », note Axel Dumas. Mais pour certains groupes comme Chanel, Burberry ou certaines marques de montres de Richemont, cette baisse sera pénalisante puisqu’elle vient s’ajouter à des réductions de prix décidées précédemment pour réduire les écarts tarifaires parfois énormes, jusqu’à 50 %, avec les autres pays.La baisse de la monnaie chinoise profitera en revanche aux groupes américains qui fabriquent en Chine des produits d’entrée de gamme comme Coach, Michaël Kors, Calvin Klein, Ralph Lauren.L’autre mauvais signal de l’été, l’effondrement de la Bourse à Shanghaï a pu déprimer les petits porteurs, aussi consommateurs de produits de luxe. « Celui qui avait investi 100 douze mois auparavant était arrivé à un pic de 250 avant de tomber, le 10 août, à 150. Sur le papier, il fait une affaire mais il a l’impression de ne pas avoir vendu quand il le fallait », explique M. Rambourg. Si les Chinois investissent moins en Bourse que les Américains, les grandes fortunes de Hongkong en revanche y sont très présentes. Ce qui pourrait aggraver le déclin du luxe dans l’ancienne colonie britannique.Lire aussi :Dans l’univers du luxe, Hongkong perd de son attraitOlivier Abtan, directeur associé de Boston Consulting Group, n’est pourtant pas « très inquiet à court terme ». Au plan mondial, les ventes aux Etats-Unis sont reparties à la hausse. Et malgré un constant tassement de la croissance du produit intérieur brut de la Chine, la consommation n’y a pas pour autant ralenti. Dernier signe positif, la hausse annuelle de 10 % des salaires dans le pays accroît chaque année la constitution d’une classe aisée, cible rêvée des marques de luxe.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Leroux Les 10 % de ménages français les plus riches – ceux qui disposent d’un patrimoine de plus de 440 000 euros, seuil dit « patrimonial » par l’Insee – profitent très largement de l’assurance-vie, ce placement à la fiscalité favorable et doté d’avantages successoraux importants, tant au plan fiscal que civil.Lire aussi :Le paradis fiscal des placementsSur les 105 milliards d’euros investis en 2013 en assurance-vie, cette « minorité » y a placé 56 milliards d’euros, soit plus que les 90 % autres détenteurs d’un contrat. C’est l’un des enseignements d’une étude publiée en juin par le cabinet spécialisé Facts & Figures. La clientèle dite patrimoniale (dont le patrimoine détenu est compris entre 440 000 et 2,5 millions d’euros), qui représente 9,7 % des ménages, a investi 32 milliards d’euros en assurance-vie. Celle relevant de la gestion privée (0,3 % des ménages) y a placé 24 milliards.10 % des ménages détiennent la moitié des encours de l’assurance-vieL’étude de Facts & Figures note que « le segment de l’épargne standard chute de manière constante depuis 2010 ». En 2008, les ménages les « moins » fortunés (les 90 % de Français) avaient placé 55 milliards dans l’assurance-vie (soit 51 % des cotisations totales), ce montant est tombé à 49 milliards en 2013. Au total, près de la moitié des 1 387 milliards d’euros d’encours de l’assurance-vie est possédée par seulement 10 % des Français.Les sommes moyennes investies expliquent ces écarts entre les différents segments de clientèle. Si les contrats détenus par les épargnants « lambda » s’élèvent en moyenne à 17 130 euros, le montant passe à 66 400 euros pour l’épargne « patrimoniale » et à 199 200 euros pour la gestion privée.Et encore, comme chaque épargnant peut détenir plusieurs contrats d’assurance-vie – c’est même conseillé à partir de quelques dizaines de milliers d’euros de patrimoine –, ce chiffre ne reflète pas exactement le montant moyen détenu en assurance-vie par les personnes les plus fortunées, forcément plus élevé.Des contrats plus performants pour les épargnants aisésLes assureurs ne s’y trompent pas : ils accordent à leurs riches clients des taux de rendement plus favorables sur leurs fonds en euros, le compartiment phare de l’assurance-vie, qui recueille plus de 80 % de l’épargne investie. Si, en 2014, le rendement moyen des fonds en euros s’est établi à 2,48 % selon Facts & Figures, il atteint 2,72 % dans l’univers de la gestion privée contre seulement 2,31 % pour l’épargne « standard ».Lire aussi :Les pistes pour booster son assurance-vieLes épargnants les plus aisés bénéficient en outre d’une offre plus étendue de fonds en euros de nouvelle génération, aux rendements plus attractifs. Les fonds en euros « dynamiques », qui diversifient largement leurs investissements, ont rapporté en moyenne 2,88 % en 2014 selon l’étude ; ceux investis majoritairement en immobilier ont dégagé un gain de 3,62 %.Eric LerouxJournaliste au Monde 28.08.2015 à 11h04 • Mis à jour le28.08.2015 à 14h42 Un sur sept. C’est donc la proportion de terriens qui se sont connectés à Facebook lundi 24 août. Le célèbre réseau social a annoncé avoir franchi le cap record du milliard d’utilisateurs sur une même journée.Today, 1,000,000,000 of us were together on Facebook.— facebook (@Facebook)require(["twitter/widgets"]);« Quand nous parlons avec nos financiers, nous utilisons des moyennes, mais cette fois c’est différent, s’est félicité le fondateur de la plateforme, Mark Zuckerberg. C’est la première fois que nous atteignons ce cap, et c’est juste le début de la mise en relation du monde entier. »Un réseau de plus en plus mobileLe chiffre, impressionnant, est dans la continuité de la croissance de la plateforme, fréquentée par 600 millions d’utilisateurs en septembre 2012 et plus de 950 millions en juin dernier. Dans le détail, ce sont les connexions mixtes ou depuis un mobile qui ont le plus progressé, comme le relève l’investisseur américain Benedict Evans.Facebook just passed 1bn daily active users. Guess what platform. http://t.co/VBSVlEq1T2— BenedictEvans (@Benedict Evans)require(["twitter/widgets"]);Le nombre total d’utilisateurs actifs de Facebook sur mobiles est passé de 189 à 581 millions de début 2013 à début 2015.Plus d’un quart des utilisateurs en AsieDans le détail, c’est en Asie que le réseau social a le plus progressé (+ 6,7 % rien que sur le premier trimestre 2015), ainsi qu’en Afrique et en Amérique latine (+6,5 %), tandis que sa croissance continue à un rythme plus modéré en Amérique du Nord (+2,5 %) et en Europe (+3,7 %).Selon des chiffres arrêtés au 31 mars 2015, l’Asie représente déjà le continent le plus connecté à Facebook (270 millions d’utilisateurs quotidiens), loin devant l’Europe (225) et l’Amérique du Nord (161).Facebook mise désormais sur les pays émergents pour se développer. C’est le sens du lancement en juin dernier de Facebook Lite, version allégée du site et de l’application pensée pour les petites connexions, ou du projet pharaonique de satellite à 500 millions de dollars, finalement abandonné en juin, et qui devait favoriser l’accès à Internet dans des pays en développement. 28.08.2015 à 10h11 En 2013, les familles ont déboursé en moyenne 411 euros par mois pour 137 heures d’accueil pour la garde de leur enfant de moins de 3 ans. Une fois déduites les aides sociales et fiscales (complément de libre choix du mode de garde et crédit d’impôt pour frais de garde), la facture diminue de 55 % pour atteindre 187 euros par mois, selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).Ce budget varie selon le mode de garde : 1,80 euro pour une heure de crèche ou halte-garderie, contre 3,70 euros chez une assistante maternelle, selon une étude de la Drees.Lire aussi :Quelles aides financières pour faire garder ses enfants ?Trois enfants non scolarisés sur dix sont confiés à une assistante maternelle et un quart à une crèche ou une halte-garderie, d’après cette enquête menée en partenariat avec la Caisse nationale des allocations familiales, au 4e trimestre 2013, auprès de 6 700 ménages ayant au moins un enfant de moins de 6 ans.L’accueil collectif demeure légèrement moins coûteux, avec un reste à charge de 1,20 euro par heure de garde, contre 1,40 pour une assistante maternelle. Mais quel que soit le type d’accueil, le prix à payer dépend des ressources des parents. Le reste à charge varie ainsi du simple au triple pour une heure d’accueil en crèche ou en halte-garderie, entre les ménages les plus modestes (0,60 euro) et les plus aisés (2,10 euros). Il varie du simple au double chez une assistante maternelle (1 euro contre 2,10 euros). 27.08.2015 à 19h46 • Mis à jour le27.08.2015 à 19h48 | Michaël Szadkowski Il s’agit d’une petite révolution pour les accros à la photographie partagée sur smartphone. Instagram, qui comptait en décembre 2014 au moins 300 millions d’utilisateurs actifs, annonce, jeudi 27 août, qu’il donne à ses utilisateurs la possibilité de poster des photos dans un autre format que le carré.La version 7.5 de l’application voit apparaître un bouton destiné au cadrage, qui s’affiche au moment de poster l’image et permet de la partager en tant que portrait (vertical) ou paysage (horizontal). La photo s’affichera ensuite de la sorte dans le flux de la page d’accueil d’Instagram, qui ne ressemblera plus à une succession d’images ou de vidéos carrées. Cette évolution permettra de respecter les cadres originaux des photos et vidéos prises avec un smartphone ou un appareil numérique, et qui sont partagées sur l’application. « Vous pouvez partager des photos et vidéos dont les dimensions sont comprises entre 1.91 : 1 et 4:5 », précise Instagram.Dans un post de blog qui détaille cette évolution, les équipes du réseau social, tout en assurant que « le format carré a été et fera toujours partie de ce que nous sommes », se disent aussi « particulièrement excitées sur ce que signifie cette mise à jour pour les vidéos, qui pourront s’afficher en plein écran ».On imagine que ces formats pourront en premier lieu particulièrement plaire aux annonceurs, qui peuvent diffuser en France des publicités sous formes de posts sponsorisés depuis mars dernier.Mais il ouvre aussi de nouvelles perspectives à toutes les personnes qui ont un usage professionnel d’Instagram sans passer par la promotion publicitaire (par exemple, les peintres), ou les utilisateurs lambda qui n’auront plus à utiliser des applications tierces comme No Crop, Whitegram ou Instasize, qui convertissaient des photos horizontales et verticales au format carré.Lire aussi :Instagram croît à l’ombre de FacebookMichaël SzadkowskiRédacteur en chef adjoint au numériqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.08.2015 à 18h04 • Mis à jour le28.08.2015 à 10h30 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Il s’agit d’une étape cruciale dans l’enquête antitrust menée par l’Europe contre Google depuis maintenant cinq ans. Le groupe américain a envoyé, jeudi 27 août, avec quatre jours d’avance par rapport à la date butoir, sa réponse écrite aux accusations formelles prononcées contre lui, en avril 2015, par la Commission européenne.Lire aussi :Google prêt à en découdre face à BruxellesDans un post de blog, Kent Walker, un des vice-présidents de Google, explique : « La réponse que nous avons envoyée aujourd’hui [à la Commission] montre pourquoi nous pensons que ces accusations sont injustifiées et pourquoi nous estimons que Google contribue à accroître le choix des consommateurs européens, et offre des opportunités à d’autres entreprises de toutes tailles. » A Bruxelles, un porte-parole a sobrement répondu que la Commission allait « examiner avec attention la réponse de Google avant de prendre quelque décision que ce soit sur [sa] manière de procéder ».« Préoccupations infondées »Bruxelles ne met en cause qu’un service très spécifique de Google : son comparateur de prix Google Shopping, estimant que le groupe le met systématiquement en valeur aux dépens d’autres moteurs de comparaison de prix dans ses résultats de recherche. « Je crains que l’entreprise n’ait injustement avantagé son propre service (…) en violation des règles de l’Union européenne [UE] en matière d’ententes et d’abus de position dominante », avait déclaré Margrethe Vestager, la commissaire en charge de la concurrence, en avril.Lire aussi :Margrethe Vestager, la commissaire qui s’attaque à GoogleLa défense de Google – longue d’une centaine de pages, non publique – repose sur trois arguments. D’abord, des faits « qui prouvent que les préoccupations de la Commission sont “infondées” », selon M. Walker. Le trafic généré par les services de commerce en ligne a beaucoup progressé (de l’ordre de 227 %) sur la période couverte par l’acte d’accusation (2010 à 2014), selon Google.« Beaucoup d’investissements ont été effectués dans le secteur du commerce en ligne. Dans quatre grands pays de l’UE, l’apparition de 300 nouvelles sociétés sur la période considérée par l’enquête a été observée », avance une source proche du groupe. Preuve encore, à en croire Google, qu’il n’a pas contribué à freiner la concurrence, malgré son énorme part de marché dans la recherche en ligne sur le continent (90 % environ).Pas de décision « avant Pâques 2016, au plus tôt »Deuxième argument : les comportements des internautes changent vite, et la Commission n’en aurait pas assez tenu compte. « Les utilisateurs, depuis leurs ordinateurs et leurs smartphones, veulent souvent avoir directement accès aux vendeurs en ligne qui ont réussi à établir une présence sur le Net », argue M. Walker. Enfin, Google ne voit pas en quoi sa « présentation des résultats des requêtes ne respecte pas la concurrence », alors que la Commission lui reproche justement son format Google Shopping et lui demande de traiter sur un pied d’égalité les autres comparateurs. Ce que demande la Commission « est une vraie intrusion dans les affaires du groupe », insiste une source proche du groupe américain.« Google choisit la ligne dure en disant que Bruxelles a tort sur toute la ligne », estime une source proche d’un plaignant – une quarantaine en tout, dont les influents Axel Springer ou Lagardère. « C’est toujours comme ça dans les réponses aux actes d’accusation de la Commission. Les entreprises ne lâchent rien », nuance une source européenne. Dans les jours qui viennent, la procédure contradictoire va commencer, durant laquelle les multiples avocats de Google vont pouvoir défendre leurs arguments lors de réunions avec la puissante Direction générale de la concurrence de la Commission. Cette dernière ne devrait pas prendre sa décision finale « avant Pâques 2016 au plus tôt », estime une source bruxelloise.Google ne prend pas l’enquête à la légère : elle constitue à court terme la principale menace pour son modèle économique. Le fait que le géant du Web ait annoncé une réorganisation radicale – la création d’une holding, Alphabet –, n’y change rien. Les dirigeants du groupe sont conscients du risque que fait encourir la procédure pour sa réputation. Mais pas seulement : l’Europe, avec son demi-milliard de consommateurs, est un marché crucial. Si l’enquête est menée à son terme, si la Commission reste convaincue des torts de Google, elle peut prononcer une amende de plusieurs milliards de dollars (dans la limite de 10 % de son chiffre d’affaires). Et surtout obliger le groupe à changer de comportement. « Il serait quand même très regrettable de ne plus pouvoir innover sur le marché européen », relève une source proche de Google.La Commission prend des risquesEntre 2009 et 2014, Google a espéré s’en sortir en transigeant avec Bruxelles. Le commissaire à la concurrence de l’époque, Joaquin Almunia, était convaincu que le dialogue devait primer. Mais les trois tentatives de conciliation du groupe ont échoué, en raison notamment de la mobilisation des plaignants. Et quand elle est arrivée en poste, en novembre 2014, Mme Vestager a décidé de passer à la manière forte.Au lieu de s’attaquer de front à tous les services et comportements inadéquats de Google, elle a décidé de « saucissonner » l’enquête et de commencer par Google Shopping, « un cas relativement simple, l’acte d’accusation ne [faisant] que 120 pages », selon une source européenne.Mais Bruxelles n’a pas abandonné pour autant ses investigations concernant Android, le système d’exploitation pour mobiles, et continue à scruter les contrats de publicité signés par Google et ses pratiques consistant à « emprunter » du contenu à d’autres sites.Si Google est donc dans l’œil du cyclone, la Commission prend, elle aussi, des risques. Vu la médiatisation de l’affaire Google, ne pas réussir à prouver, après tant d’années d’enquête, que le droit européen a effectivement été violé, lui ferait perdre beaucoup de légitimité.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre TF1 n’entend pas rester sans réaction face à l’érosion de l’audience de son journal de 20 heures, qui ne dépasse plus celui de France 2 que d’une courte tête. Un problème pour une chaîne dont le modèle repose sur la notion de « leader ».Jeudi 27 août, la filiale du groupe Bouygues a annoncé une série d’innovations qui doivent entrer en vigueur dès lundi 31 août, dans l’espoir de relancer un format qui souffre d’une certaine usure, – bien qu’il reste le rendez-vous d’information vespéral le plus regardé de France. Proximité et numérique sont les maître mots de cette relance qui ne touche pas les présentateurs : Jean-Pierre Pernaut à 13 heures, Gilles Bouleau à 20 heures et Claire Chazal le week-end demeureront les trois visages de l’information sur TF1.Les causes de l’usureInstigatrice de cette réforme, Catherine Nayl, la directrice générale à l’information du groupe, identifie des « causes endogènes » et des « causes exogènes ». Les premières sont liées au vieillissement du format actuel, installé en 2012. Les secondes ont trait à l’apport d’audience inégal de l’« access prime time », la case qui précède le 20 heures, ainsi qu’à la désaffection des téléspectateurs les plus jeunes, pour lesquels le JT n’est plus un rendez-vous. « Nous sommes en première ligne » face à la mutation des usages, dit aujourd’hui Mme Nayl.La recherche de « proximité »Face à cette usure, la réponse éditoriale de TF1 est de se rapprocher du téléspectateur. Il n’y aura pas de changement dans les thématiques abordées, mais les sujets devront davantage « impliquer » le téléspectateur, « expliquer comment tel événement de l’actualité va le toucher ». On verra davantage les journalistes à l’antenne, pour mieux incarner les sujets, qui montreront aussi plus de témoins. Ce sera « un peu plus “concernant” et souriant », espère Catherine Nayl. Le numérique viendra en renfort de cette approche, avec la création d’une page Facebook du JT de TF1 où les internautes pourront poser des questions supplémentaires aux journalistes ou experts étant intervenus dans le JT, dans un chat, et suggérer des idées de sujets. C’est un pas important pour TF1, où une culture assez statutaire de l’information n’a pas favorisé, jusqu’ici, le recours à l’interactivité. Enfin, les JT disposeront d’un nouveau décor, plus chaleureux et censé rapprocher le présentateur, plus souvent debout, devant la table au lieu d’être derrière.Un format plus structuréPour essayer de freiner la tendance des téléspectateurs à quitter le JT en cours de route, celui-ci sera structuré en trois grandes parties et proposera un nombre de sujets un peu moins important, autour de 14 au lieu d’environ 17 en moyenne. La partie centrale concentre la principale innovation : elle proposera un format « magazine » d’environ cinq minutes, réalisé par une cellule dite « enquête ». Dans la forme, un recours plus important à l’infographie est annoncé, par exemple avec le format « une minute pour comprendre ». Le nouveau décor, circulaire, vise aussi à immerger le téléspectateur à l’intérieur d’un mur d’écrans où les images de fond ont été revues, rendues plus douces et lumineuses.Un JT expérimental avec FacebookTF1 travaille enfin à un mini-JT qui sera diffusé sur Facebook et sa plateforme MyTF1News, qu’elle présente comme « le premier JT social d’Europe ». D’une durée d’une minute trente environ, baptisé « Focus », il proposera trois à quatre sujets détectés parmi les informations populaires sur les réseaux sociaux et sera animé par les présentateurs maison. Une façon pour TF1 d’aller à la rencontre des internautes les plus jeunes : « Notre marque existe et doit s’adresser à tous », revendique Catherine Nayl.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.08.2015 à 03h58 • Mis à jour le15.08.2015 à 12h32 Les autorités chinoises doivent poursuivre les réformes pour orienter leur économie vers un plus grand rôle des marchés afin d’éviter un ralentissement plus prononcé de la croissance du pays, a prévenu vendredi 14 août le Fonds monétaire international (FMI).Dans son rapport annuel sur l’économie chinoise, le FMI a confirmé ses prévisions de croissance pour la Chine, qui accusent un net ralentissement de l’expansion de la deuxième économie mondiale. Elle devrait ralentir à 6,8 % cette année, après 7,4 % en 2014. En 2016, la croissance devrait glisser à 6,3 %.« Vers une croissance plus sûre et durable »« L’économie chinoise est en train d’effectuer une transition vers une croissance plus sûre et durable. Cette transition est difficile, mais les autorités veulent qu’elle réussisse », a déclaré Markus Rodlauer, chef de mission pour la Chine au FMI, lors d’une conférence de presse téléphonique.Lire :La Chine parvient à stabiliser sa croissanceMais « des progrès insuffisants pour faire face aux vulnérabilités et faire avancer le calendrier des réformes structurelles continuent de représenter le plus grand risque et pourraient provoquer à moyen terme une correction désordonnée et une période prolongée de croissance plus lente », a-t-il prévenu.La dévaluation du yuan, « une initiative bienvenue »Concernant les dernières initiatives des autorités chinoises pour faire baisser le cours du yuan, ce responsable a assuré que cela ne remettait pas en question l’opinion du Fonds selon laquelle la monnaie chinoise « n’est plus sous-évaluée ».« Nous la considérons comme une initiative bienvenue, car cela devrait permettre aux forces du marché d’avoir un plus grand rôle dans la détermination du taux de change. L’impact exact dépendra de la façon dont le nouveau mécanisme sera appliqué », a cependant tempéré M. Rodlauer.Selon lui, la Chine peut et doit viser à atteindre un système de change complètement flexible « d’ici deux à trois ans ».Lire aussi nos explications :Pourquoi la Chine dévalue le yuan 14.08.2015 à 20h16 Des agriculteurs qui manifestent depuis jeudi à Caen devant la préfecture du Calvados ont déversé vendredi 14 août plusieurs dizaines de tonnes de fumier et de gravats devant un magasin Monoprix, la préfecture et la direction départementale des territoires.Producteurs de viande bovine et de lait pour la plupart, ils ont progressivement déversé au cours de la journée une cinquantaine de tonnes – selon la police – de gravats, de fumier et de lisier contenus dans une quarantaine de remorques qui bloquaient depuis jeudi matin une place de Caen, devant la préfecture.Les manifestants, qui étaient une trentaine selon la police, ont d’abord visé un magasin Monoprix, à la mi-journée. Toutes les entrées du supermarché se sont retrouvées bloquées, et les gravats et le fumier ont débordé à l’intérieur du magasin. Prévenue, la direction avait auparavant fait évacuer la clientèle.La préfecture bloquée trente-six heuresLes agriculteurs dénoncent les prix non rémunérateurs, selon eux, auxquels sont achetés leurs produits. Ils reprochaient notamment à Monoprix de ne pas avoir leur avoir offert de nourriture en solidarité avec le mouvement, et de ne pas vendre suffisamment de viande française.Peu avant 15 heures, alors que les services municipaux finissaient de nettoyer les trottoirs de Monoprix, les éleveurs ont déversé des pneus et du fumier devant trois entrées de la préfecture, avant de quitter progressivement la place, qu’ils auront bloquée près de trente-six heures.#Préfecture #Caen : les #agriculteurs ont déversé une partie du contenu de leurs bennes place Gambetta. http://t.co/vx1df3buHf— F3bnormandie (@France 3 B-Normandie)require(["twitter/widgets"]);Depuis lundi, deux grands acheteurs de viande de porc, la coopérative Cooperl et la société Bigard, refusent de participer aux enchères au marché de Plérin (Côtes-d’Armor), où est fixé deux fois par semaine le cours du cochon. Les industriels estiment en effet que la concurrence au sein de l’Union européenne est trop forte, certains pays baissant les prix quand la France tente de les revaloriser. Tous les acteurs de la filière porcine doivent se rencontrer lundi au ministère de l’agriculture pour trouver une sortie de crise.Lire aussi :Prix du porc : comprendre le rôle du marché de Plérin Eric Nunès Le quinquennat de François Hollande serait particulièrement rude pour les maigres budgets des étudiants. Selon une enquête publiée par l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), syndicat proche du Parti socialiste, le coût de la vie étudiante aurait fait un bond de 8,4 % depuis 2012. Une érosion du pouvoir d’achat des jeunes qui ne devrait pas cesser à la rentrée 2015 : l’étude prévoit une nouvelle hausse de 1,1 %, soit une progression supérieure à l’inflation, qui se limitait à 0,2 % sur un an en juillet 2015.Dans son rapport, le syndicat étudiant analyse les postes de dépenses que doivent gérer les étudiants. Selon l’UNEF, le logement demeure le premier pour ceux qui ont dû quitter le domicile familial, malgré l’engagement du gouvernement de construire 40 000 places durant sa mandature.Lire aussi :Se loger en cité U est de plus en plus difficileAugmentation moyenne de 0,3 %Même si la loi sur l’encadrement des prix de location limite la hausse en 2015, le coût est difficilement soutenable. Il n’y a pas qu’à Paris que les loyers sont très élevés. Hors de l’agglomération parisienne, l’augmentation des loyers se poursuit aussi, avec une augmentation moyenne de 0,3 % et des « hausses significatives » dans plusieurs villes étudiantes : 6,6 % au Havre, 2,6 % à Nancy, 2,4 % à Tours et 1,8 % à Strasbourg, selon le rapport.Le déplacement est également un poste de dépense important pour les étudiants. Selon les collectivités territoriales et leurs efforts pour mettre en place des tarifications adaptées, les variations de cette charge sont « importantes », souligne l’UNEF. Si en France les prix des transports font un bond de 2,6 %, bien au-delà de l’inflation, l’Ile-de-France se distingue avec la mise en place de la carte Imagine « R » à tarif unique.Le rapport de l’UNEF pointe de forts écarts en fonction des villes : « De 100 euros à Toulouse, jusqu’à 335 à Brest. Les plus fortes hausses sont Nantes (6,8 %), Strasbourg (4,3 %) et Bordeaux (4,3 %). » La ville de Lille rejoint également le club des mauvais élèves en matière de tarification, puisqu’elle a supprimé son tarif à destination des étudiants boursiers, « ce qui augmente le prix de leur abonnement de 18 % » , relève l’étude.Une « inflation ressentie »Le rapport souligne également une hausse de la Sécurité sociale, des mutuelles étudiantes, des repas au restaurant universitaire, de l’électricité, de l’assurance-habitation, du téléphone, de l’accès à Internet… Des charges que peuvent difficilement supporter les étudiants les plus précaires. « Avec les trois quarts des étudiants exclus du système de bourses, la France fait majoritairement reposer le financement des études sur le dos des familles plutôt que sur la solidarité nationale », analyse l’UNEF, qui réclame une revalorisation des bourses, leur élargissement, l’encadrement des loyers dans les principales villes universitaires et un demi-tarif étudiants dans l’ensemble des transports en commun.Du côté du gouvernement, on reconnaît que « l’inflation ressentie par les étudiants » est « légèrement supérieure » à celle des ménages. Dans un communiqué publié vendredi, le ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur préfère toutefois rappeler que « 400 millions ont été mobilisés en faveur des bourses sur critères sociaux », que les gratifications de stage de plus de deux mois ont été augmentées de 30 centimes en taux horaire.Lire aussi :Plus d'argent, plus de droits, et des tickets de métro... ce qui change pour les stagiairesEn outre, le gouvernement fait valoir que Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’éducation nationale, a annoncé en juillet un « gel de l’évolution des droits d’inscription pour la rentrée universitaire 2015 ». Une décision pourtant purement symbolique, puisque la hausse avait été modique l’an dernier. Hors paiement de la cotisation de sécurité sociale étudiante, l’inscription en licence avait augmenté de 1 euro (+ 0,55 %), de 2 euros en master (+ 0,79 %) et de 3 euros (+ 0,77 %) en doctorat. De 2004 à 2014, la hausse en euros constants était de 13,5 %. Dans le même temps, une dizaine d’écoles d’ingénieurs ont beaucoup augmenté leurs droits d’entrée.Lire aussi :Pas d’augmentation des droits de scolarité à l’université en 2015Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.08.2015 à 17h22 • Mis à jour le14.08.2015 à 20h52 Les ministres des finances de la zone euro ont commencé leur réunion dans une ambiance relativement optimiste, vendredi 14 août, pour valider, ou non, le troisième programme d’assistance à Athènes, de près de 85 milliards d’euros sur trois ans. Juste avant l’ouverture de leur rencontre, prévue pour 15 heures, dans les bâtiments du Conseil de l’Union à Bruxelles, plusieurs d’entre eux se sont déclarés confiants quant à l’adoption du troisième programme d’aide à la Grèce.« Les choses vont dans le bon sens »L’inflexible ministre des finances de l’Allemagne, Wolfgang Schäuble, a donné le ton : « Je suis confiant dans le fait que nous allons aboutir à un résultat aujourd’hui », a-t-il déclaré à son arrivée. Prudent, il s’est toutefois empressé de rappeler qu’en cas de blocage des négociations une autre solution restait sur la table : celle d’un prêt-relais que l’Union européenne pourrait accorder à la Grèce en attendant un accord global.La Commission confiante, Schäuble aussiLa Commission européenne s’est dite confiante dans l’approbation par les ministres des finances de l’Eurogroupe du plan d’aide, trouvant « encourageant le vote sans appel ce matin par le Parlement grec ».Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, s’est quant à lui montré plus réservé, se refusant à « spéculer » sur l’issue de la réunion. Il a estimé que la question de la « confiance politique » avec la Grèce était « encore sur la table ».Enfin, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a assuré vendredi 14 août après-midi qu’il était « confiant dans le fait que nous allons aboutir à un résultat aujourd’hui ». « Si nous ne trouvons pas de solution aujourd’hui, nous devrions mettre en place un prêt-relais », a-t-il toutefois ajouté.Peu avant, Alexander Stubb, son homologue finlandais, dont le pays fait également partie des plus méfiants à l’endroit de la Grèce, a souligné que « les choses allaient dans le bon sens », tout en ironisant sur le fait que la saga grecque n’allait pas durer « deux ans » mais plutôt « dix ans ».Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciersManifestement plus déterminé à faire aboutir les discussions dans la journée, Michel Sapin, le ministre des finances de la France, a annoncé à son arrivée que cette réunion était faite « pour décider », tout en reconnaissant qu’il y aurait d’abord des points à clarifier durant la réunion. Pierre Gramegna, son homologue luxembourgeois, était sur la même longueur d’onde : « La Grèce a fait plus de progrès en un mois que ces six derniers mois », a-t-il dit avec insistance, alors que le Parlement grec vient d’adopter un nouveau paquet de réformes, traduction anticipée du troisième plan d’aide que les ministres de l’Eurogroupe doivent précisément approuver.Christine Lagarde attendueLa validation du troisième plan d’aide à la Grèce par l’Eurogroupe, pourrait, si elle se confirmait, s’accompagner d’une première tranche d’aides comprise entre 23 et 26 milliards d’euros (sur près de 85 milliards d’euros au total), selon une source grecque. Mais, signe des tractations en cours, rien n’était encore arrêté en début de soirée.Cette première tranche servirait essentiellement à rembourser des échéances cruciales de la Grèce. Dans l’hypothèse d’un premier versement de 23 milliards, 10 milliards seraient affectés au soutien du système bancaire grec et 13 milliards seraient débloqués dans le cadre du remboursement de la dette grecque (dont 3,4 milliards à payer pour le 20 août à la Banque centrale européenne).Au-delà de l’adoption du programme d’aide à la Grèce, c’est l’attitude du Fonds monétaire international (FMI) qui sera observée de près. A leur arrivée à Bruxelles, de nombreux ministres ont exhorté le FMI à participer au fonds. Le Fonds a fait savoir à plusieurs reprises que son soutien dépendrait notamment d’un examen approfondi de la soutenabilité de la dette grecque. Selon nos informations, c’est Christine Lagarde, la directrice du FMI, qui devait s’exprimer en visioconférence durant la réunion des ministres de l’Eurogroupe.Lire aussi :Six ans de crise en Grèce, neuf plans d’austérité, trois plans d’aide...« Retrouver de l’oxygène »Même si la question de la soutenabilité de la dette grecque n’est formellement pas à l’ordre du jour de la réunion des ministres de l’Eurogroupe, la question a été abordée à plusieurs reprises juste avant la rencontre ministérielle. M. Sapin a ouvert le bal en rappelant que les ministres rediscuteront « en octobre » la question du « reprofilage de la dette grecque » afin que l’économie hellène puisse « retrouver de l’oxygène ».Plus direct, M. Gramegna a souligné que « la restructuration de la dette n’est pas exclue, elle est prévue formellement dans le compromis » scellé en juillet par les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro. Si la déclaration finale du 13 juillet dernier évoque à nouveau effectivement l’hypothèse d’« un allongement éventuel des périodes de grâce et des délais de remboursement », celle-ci demeure toutefois étroitement corsetée par une série de conditions assez rédhibitoires. Ce projet sera « envisagé si nécessaire ». Ces mesures seront en outre « subordonnées à la mise en œuvre intégrale des mesures à convenir dans le cadre d’un nouveau programme éventuel et seront envisagées après le premier réexamen qui aura abouti à un résultat concluant », précise la déclaration du 13 juillet. Enfin, et pour que les choses soient extrêmement claires, les chefs d’Etat et de gouvernement avaient dit que « le sommet de la zone euro souligne que l’on ne peut pas opérer de décote nominale sur la dette ».Christophe Garach Martine Delahaye Netflix et Amazon, ou les grands réseaux de téléphonie commencent à produire eux-mêmes des séries menaçant les productions locales.De la télévision néerlandaise, on ne connaît guère, en général, que la téléréalité qu’inventa le Néerlandais John de Mol, à la tête du groupe Endemol. Dans le domaine de la fiction, les trois chaînes publiques, délaissant les téléfilms au fil des dix dernières années, en sont venues à consacrer chacune un soir de la semaine à des séries « faites maison », à 20 h 30. Ce qui a plu au public. Aussi, quand la crise fut venue, les coupes budgétaires concernèrent le divertissement, toujours roi mais en perte de vitesse, tandis que la fiction voyait sa dotation mieux pourvue.Comme dans le reste de l’Europe, les téléspectateurs réclamaient de plus en plus qu’on leur raconte une histoire, soir après soir. « On voit bien que les séries vont devenir un gros business, mais cela ne veut pas dire que tout va dans le bon sens aux Pays-Bas », remarque Marina Blok, responsable fiction au sein de la compagnie de diffusion NTR, qui travaille pour le service public (la structure du système télévisuel néerlandais n’a rien à voir avec la nôtre).Comme « on fait des saucisses »« Beaucoup sont prêts à aller vite pour produire des séries, comme on le leur demande, mais à la façon dont on fait des saucisses ! Alors qu’il faut du temps, pour aboutir à quelque chose de qualité », ajoute-t-elle.Mais le plus inquiétant, à ses yeux, faute d’une réflexion menée à l’échelle européenne, tient à la puissance de frappe des nouveaux mastodontes du Net que sont Netflix et Amazon, ou les grands réseaux de téléphonie qui commencent à produire eux-mêmes des séries. Comment préserver une politique de fiction ambitieuse avec 300 000 à 400 000 euros par épisode, dans le service public hollandais, quand les géants débarquent avec des millions et aspirent les bons auteurs ?S’allier avec Netflix, comme l’a fait le service public norvégien pour produire la série « Lilyhammer » ? S’il n’est pas totalement interdit aux diffuseurs publics néerlandais de travailler avec des producteurs ou des distributeurs privés, la politique du système du pays n’y incite pas et ne permet pas de collaborer avec Netflix. Pour le moment, tout au moins.Lire aussi :La Belgique mise sur la création « maison »Martine DelahayeJournaliste au Monde Laurence Girard A l’issue d’un conseil d’administration très discuté, Dominique Picart, le président du Marché du Porc Breton (MPB) de Plérin (Côtes d’Armor) a annoncé qu’il n’y aurait pas de cotation du porc vendredi 14 août. Cette cotation est suspendue depuis lundi 10 août, suite à l’annonce surprise du boycott de deux industriels de la viande, la coopérative Cooperl et la société Bigard. La deuxième vente hebdomadaire, prévue habituellement le jeudi, avait due elle aussi être reportée.Lire aussi :Prix du porc : comprendre le rôle du marché de PlérinTous les acteurs de la filière sont en attente de la table ronde exceptionnelle qui se tiendra lundi 17 août à partir de 15 heures au ministère de l’agriculture, à Paris. « L’ensemble des abattoirs sont conviés à cette table ronde », a précisé M. Picart. « Cette table ronde va décider de la vie ou de la survie du marché du porc breton, et évidemment, après ça, de la vie et de la survie de la filière porcine » a-t-il conclu.« L’époque du servage est terminée »Les représentants syndicaux, qui attendaient l’issue de la réunion du conseil d’administration, ont demandé aux éleveurs qui avaient fait le déplacement à Plérin de ne pas mener d’actions ce week-end et d’attendre les résultats de la rencontre de lundi. Ils ont réitéré leur volonté de se battre pour un prix du porc à 1,4 euro/kg, prix minimal réclamé par les éleveurs, et fixé comme objectif par le gouvernement pour lutter contre la crise qui affecte le secteur.« L’époque du servage est terminée, a insisté Daniel Picart, les agriculteurs veulent vivre de leur métier, et pour vivre de leur métier, ils ont le droit aussi à être payés au prix rémunérateur. »Lire l'éditorial :Dans le cochon, tout est bon, sauf le prixManuel Valls refuse de rencontrer les éleveurs de porcsEn déplacement à Avignon, vendredi 14 août, le premier ministre, Manuel Valls, a opposé une fin de non-recevoir aux éleveurs de porcs qui demandaient depuis deux jours à être reçus à Matignon pour régler le conflit sur le prix de leur production.Le premier ministre a estimé qu’un tel rendez-vous ne pourrait, à lui seul, régler cette crise et a rappelé son soutien à l’action du ministre de l’agriculture, Stéphane le Foll, dans ce dossier :« Le gouvernement, c’est une équipe. Quand on a un bon ministre de l’agriculture, c’est avec lui qu’on discute. » « L’Etat et le gouvernement sont entièrement mobilisés pour répondre au désarroi des éleveurs de porc. On ne peut pas accepter que la situation reste bloquée. »Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.08.2015 à 12h32 • Mis à jour le14.08.2015 à 12h59 Ravagée par le conflit qui l’oppose aux rebelles prorusses dans l’est du pays, l’économie ukrainienne s’est effondrée de 14,7 % sur un an au deuxième trimestre 2015 , selon les chiffres publiés vendredi 14 août par le service national de la statistique. La richesse nationale avait déjà chuté de 17,2 % de janvier à mars.La situation est bien pire que l’an dernier, quand, malgré la crise avec la Russie et l’annexion par celle-ci de la Crimée, le PIB n’avait cédé « que » 4,5 % au deuxième trimestre.La banque centrale ukrainienne prévoit une contraction de 9,5 % du produit intérieur brut (PIB) sur l’ensemble de 2015 après - 6,8 % en 2014.Négociation pour restructurer la detteCes résultats catastrophiques tombent alors que Kiev négocie depuis trois jours pour restructurer sa dette afin d’éviter le défaut de paiement, qui pourrait avoir lieu dès le 2 septembre. La ministre des finances, Natalie Jaresko, s’est déplacée à San Francisco pour négocier avec les principaux créanciers de l’Ukraine, des institutions financières américaines.L’ancienne république soviétique a obtenu un plan d’aide de 40 milliards de dollars de ses alliés occidentaux, Fonds monétaire international (FMI) en tête, mais ce programme comprend un effort de 15,3 milliards de dollars auquel doivent consentir les créanciers privés de Kiev. Or, ces derniers rejettent depuis des semaines les conditions de la restructuration proposées par les autorités ukrainiennes.Lire aussi :L’Ukraine s’enfonce dans la crise financière 14.08.2015 à 11h38 • Mis à jour le14.08.2015 à 11h48 Combien coûtera l’annulation de la vente de deux navires de guerre Mistral à la Russie ? Le Canard enchaîné, qui avait calculé une facture totale de 2 milliards d’euros, a vu ses chiffres démentis, vendredi 14 août, par le ministre des finances, Michel Sapin. « C’est inexact, ça arrive d’ailleurs au Canard de dire des choses inexactes » a-t-il déclaré sur France Inter. « Ce sont des chiffres inférieurs à un milliard », a-t-il précisé.« Tous les chiffres seront donnés, ils seront totalement transparents », a encore promis M. Sapin, qui a confirmé que le Parlement serait saisi de ce dossier à la rentrée, mi-septembre. « Vous aurez tous les chiffres qui seront donnés aux parlementaires lorsque le traité [l’accord entre Paris et Moscou pour résoudre la question des Mistal] sera adopté », a-t-il assuré, précisant que ce texte sera d’abord « adopté en conseil des ministres d’ici à la fin août ».« C’est une décision politique qui était indispensable, nous ne pouvions pas livrer du matériel militaire à un pays qui aujourd’hui viole les règles internationales en occupant une partie de l’Ukraine, en annexant des territoires d’un autre pays. »Remboursé « intégralement »Paris et Moscou sont parvenus la semaine dernière à un accord sur l’épineux dossier des navires Mistral, dont la livraison à la Russie avait été suspendue en raison de la crise ukrainienne : Paris en récupérera la « pleine propriété » après avoir « intégralement » remboursé Moscou.Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, avait déjà indiqué que le montant exact de la somme versée par la France à la Russie serait inférieur au prix d’achat initial de 1,2 milliard d’euros. Le président François Hollande avait confirmé que « le Parlement français serait saisi d’un projet de loi pour ratifier cet accord » et que « les chiffres très précis seraient dans le document parlementaire ».Cette semaine, le Canard enchaîné a affirmé que la facture grimperait à deux milliards en ajoutant au remboursement du prix des deux navires une série de coûts annexes, dont le paiement par l’Etat de la marge du chantier naval DCNS, les frais d’adaptation et de gardiennage des navires, ou encore l’annulation du contrat de maintenance passé avec la Russie. Patrick Roger L’économie française essuie un sérieux coup de mou au deuxième trimestre. Selon les chiffres de l’Insee publiés vendredi 14 août, le produit intérieur brut (PIB) a stagné : 0,0 % après une progression de 0,7 % au premier trimestre, le chiffre de la précédente publication, en mai, des résultats au premier trimestre ayant été réévalué.L’acquis de croissance au milieu de l’année atteint 0,8 %. Le ministre des finances, Michel Sapin, estime de ce fait que l’objectif de 1 % à la fin de l’année est conforté.Les résultats trompeurs du premier trimestreIl n’empêche : en dépit des indicateurs conjoncturels qui laissaient anticiper un ralentissement de la croissance, un coup d’arrêt aussi brutal n’était pas attendu. Cela témoigne de la fragilité de la reprise dont François Hollande, le 14 juillet, assurait qu’elle « [était] là » et dont Manuel Valls, début août, voyait qu’elle « se précis [ait] ». En fait, les résultats du premier trimestre étaient trompeurs. Ils étaient tirés par une accélération de la consommation (+ 0,9 %) due pour partie au rebond des dépenses d’énergie pour le chauffage. Au deuxième trimestre, la consommation ralentit fortement (0,1 %).Les dépenses d’énergie reculent (- 2,2 %) et les dépenses en biens se replient de + 1,7 % à - 0,1 %. La baisse de l’investissement des ménages s’accentue : - 1,6 % après - 1,2 % au premier trimestre. Surtout, l’investissement en construction de logements connaît une nouvelle baisse significative (- 1,3 %) pour le huitième trimestre consécutif.Du côté des entreprises, l’investissement enregistre lui aussi une décélération : 0,2 % après 0,6 % au premier trimestre. Malgré le redressement de leurs marges grâce aux effets du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et aux premières mesures du Pacte de responsabilité, les entreprises restent frileuses alors que les carnets de commande ne s’étoffent que très légèrement. La loi sur la croissance et l’activité a bien prévu un coup de pouce supplémentaire en intégrant un avantage fiscal exceptionnel. Cette mesure de suramortissement, qui s’applique aux investissements réalisés entre le 15 avril 2015 et le 15 avril 2016, n’a pas encore produit ses effets. Cependant, dans l’enquête réalisée en avril par l’Insee, les chefs d’entreprises relevaient leurs prévisions de janvier dans ce domaine et anticipaient une progression de 7 % pour 2015. De quoi, peut-être, redynamiser l’activité dans la seconde partie de l’année.Le seul point positif dans les derniers chiffres de la croissance est fourni par la bonne tenue des exportations. Elles ont enregistré une nouvelle accélération de 1,7 % après 1,3 % au trimestre précédant, malgré le repli des exportations de produits pétroliers raffinés (- 7,5 %) favorisées par la baisse de l’euro. Alors que, dans le même temps, les importations ralentissent (+ 0,6 % après 2,2 %), du fait du fort recul des achats d’hydrocarbures bruts et du ralentissement des matériels de transport. Le commerce extérieur contribue ainsi pour 0,3 point de PIB au soutien de l’activité au deuxième trimestre. Persistance du chômage de masseReste que, globalement, les éléments ponctuels qui avaient contribué à doper la croissance du premier trimestre se sont, pour la plupart, volatilisés. Certes, la croissance sur le début de l’année reste la plus élevée en moyenne depuis le printemps 2011. Et elle se situe à un niveau identique à celle de l’Allemagne.Mais elle demeure à la merci des aléas de la consommation d’énergie ou autres facteurs conjoncturels, sans pouvoir s’appuyer sur un redémarrage de la production industrielle ni sur le dynamisme de la consommation des ménages. Faute de moteur puissant, la croissance navigue dans une zone de basses eaux, caractérisée par des à-coups, en légère augmentation par rapport aux trois dernières années mais sans vrai redémarrage. La persistance d’un chômage de masse n’incline pas à penser que la tendance pourrait durablement s’infléchir.Intérim en hausseLe gouvernement n’entend pas, pour autant, changer d’orientation. « La première des priorités, c’est de maintenir le cap », a redit M. Sapin, vendredi sur France Inter. L’exécutif est convaincu que les mesures mises en œuvre en faveur des entreprises vont finir par porter leurs fruits et compte sur les premiers effets de la loi Macron pour dynamiser l’activité. Mais il adresse une fin de non-recevoir aux recommandations formulées lors du dernier congrès du PS, lequel appelait à un infléchissement de la ligne économique et à une « réorientation » d’une partie des efforts du pacte de responsabilité vers les ménages et les collectivités territoriales. « Je ne suis pas favorable à ce qu’on transforme ce qui était destiné aux entreprises en baisses d’impôt pour les ménages », a réaffirmé le ministre des finances, pour ceux qui ne l’auraient pas compris. La prochaine loi de finances, qui sera présentée en septembre et viendra ensuite devant le Parlement, devrait donc confirmer les choix de politique économique engagés par le gouvernement depuis le début de l’année 2014.Dans cet environnement morose, une timide éclaircie sur le front de l’emploi vient, toutefois, atténuer le bilan. Selon l’estimation publiée également vendredi 14 août par l’Insee, l’emploi salarié dans les secteurs marchands a enregistré une légère progression de 0,2 % au deuxième trimestre (+ 27 300 postes), après une stabilité au premier trimestre. Sur un an, il est quasiment stable (- 4 200 postes). Ce résultat est dû, notamment, à la hausse de l’intérim. Mais, pour que le chômage recule, il faudra que la croissance retrouve, au minimum, un niveau de 1,5 %. « On est sur le chemin. Nous serons sur ce rythme à la fin de l’année », veut croire M. Sapin.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maxime Vaudano Le gouvernement, par le biais du ministre des finances Michel Sapin, s’est réjoui des derniers chiffres de la croissance publiés vendredi 14 août par l’Insee qui, malgré une stagnation au deuxième trimestre, « conforte[nt] » la prévision de croissance du gouvernement pour 2015, qui planche sur 1 %.Une autocongratulation qui ferait presque oublier que le gouvernement a plusieurs fois réduit ses objectifs depuis 2012.Quand le programme présidentiel de François Hollande prévoyait une reprise à 2,25 % de croissance sur les années 2015, 2016 et 2017, les objectifs du gouvernement sont désormais plus modestes : 1 % cette année, puis 1,5 % pour les deux dernières années du quinquennat. //$(function () { Highcharts.setOptions({ title: { style:{ fontFamily: '"TheSerifOffice", arial' } }, subtitle: { style:{ fontWeight: 'bold', fontFamily: 'arial', fontSize: '10pt' } } }); $('#croissance').highcharts({ chart: { type: 'column', animation: false, spacingTop: 40 }, title: { text: 'L\'évolution des prévisions de croissance', y: -20 }, legend:{ enabled: false }, subtitle: { text: 'yo', align: 'center', y: 10, x: 0, verticalAlign: 'top' }, xAxis: { categories: [2012,2013,2014,2015,2016,2017] }, yAxis: { tickInterval: 1, max: 3, endOnTick: false, title: { text:'' }, labels:{ format: '{value} %' }, plotBands: [{ color: '#eff3ff', from: 0, to: -3, label: { text: 'Critère de Maastricht', align: 'right', x: -20, y: 50 } }], }, credits: { enabled: false }, tooltip: { enabled: false }, plotOptions: { series: { dataLabels: { enabled: true, formatter: function(){ if(this.y == null) return "?"; else {return this.y+' %'}; }, style: { fontWeight: 'bold', fontFamily: 'arial', fontSize: '10pt', color: '#000' } } } }, series: [{ name: '1. 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C’est d’abord le résultat d’une politique volontariste : avec le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et la première étape du Pacte de responsabilité et de solidarité, ce sont 20 milliards d’euros qui ont déjà été restitués aux entreprises. Le plan de soutien à l’investissement, notamment la mesure de « suramortissement », est en œuvre depuis avril. Soutenu par la baisse du prix de l’énergie, le taux de marge des entreprises a déjà repris les deux tiers du terrain perdu entre 2007 et 2012. Voilà de quoi restaurer des parts de marché à l’exportation pour nos entreprises, voilà de quoi investir et embaucher !Constatons également que la croissance sera conforme aux attentes de la loi de finances pour 2015, et pourrait même dépasser 1 %. A mi-année, l’objectif est déjà presque atteint, avec un acquis de croissance de 0,8 %. Tous les instituts économiques anticipent désormais une croissance égale ou supérieure à 1 % cette année et à 1,5 % l’an prochain.Constatons aussi que la France va enfin tenir ses objectifs de finances publiques. Souvenons-nous des craintes de sanctions agitées cet automne par certains, dans les médias et ailleurs, en réponse à notre discours de vérité. Finalement, nous avons réussi, en 2014, à baisser de nouveau le déficit public, à 4 % du PIB, dans un contexte conjoncturel pourtant très difficile. Cette crédibilité restaurée, nous l’avons mise à profit, dans un dialogue confiant avec la Commission européenne, pour redéfinir un chemin de réduction des déficits compatible avec le retour de la croissance. Nous allons, cette année, comme nous l’avions prévu, réduire le déficit à 3,8 % du PIB. Cette crédibilité, c’est aussi ce qui nous permet de peser en Europe, comme nous le faisons pour aider à trouver, pour la Grèce, un chemin conforme à nos valeurs de solidarité et de responsabilité partagées.La France a pris des engagements et elle les tient. Mais ne tombons pas dans l’autosatisfaction : il nous reste du chemin à parcourir ! La reprise est là, mais elle n’est pas encore assez forte pour faire reculer le chômage. La baisse des déficits est là, mais elle ne permet pas encore de redistribuer à tous les Français leur part des efforts consentis ces dernières années, même si nous avons commencé avec la réduction d’impôt sur le revenu –déjà considérable – pour 9 millions de ménages aux revenus modestes et moyens dès cette rentrée.Je veux rester prudent et refuse de tirer des chèques en blanc sur l’avenir. Ce n’est qu’en maîtrisant la dépense publique que nous pouvons à la fois financer nos priorités – la sécurité, l’éducation, la jeunesse, la culture –, réduire les déficits et diminuer les prélèvements dans l’économie. Ce que nous faisons, aucun gouvernement ne l’a fait avant nous. La dépense de l’Etat diminue. Les dépenses publiques globales n’ont progressé que de +0,9 % en 2014, augmentation la plus faible depuis des décennies.Bien sûr, les débats sur la meilleure façon de soutenir la croissance, l’investissement et l’emploi sont légitimes et utiles, nous devons les mener. Et nous partageons ces mêmes objectifs.Des objectifs et un débat que nous portons au niveau européen : avec une politique budgétaire plus adaptée qui tourne le dos à l’austérité, avec un plan Juncker de soutien à l’investissement qui monte en charge, l’Europe doit se construire pour plus de croissance. C’est la confiance dans le projet européen qui est en jeu. Au niveau national également, des entreprises plus fortes, ce sont plus d’investissements et d’embauches, donc plus de pouvoir d’achat pour les Français, de manière durable. Le CICE doit donc continuer à monter en charge, il est désormais bien identifié des chefs d’entreprise. Le Pacte de responsabilité et de solidarité doit aussi être déployé dans l’enveloppe budgétaire prévue.C’est en gardant une politique économique cohérente que nous confortons la croissance aujourd’hui, et permettons une ferme reprise de l’investissement et, enfin, le recul du chômage. 14.08.2015 à 06h45 • Mis à jour le14.08.2015 à 15h36 | Marie Charrel Un ultime Eurogroupe pour sauver la Grèce ? Vendredi 14 août, les ministres des finances de la zone euro se réunissent pour valider, ou non, le troisième programme d’assistance à Athènes, de près de 85 milliards sur trois ans. L’enjeu est de taille. Et le calendrier serré : le 20 août, le pays doit en effet rembourser 3,5 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE). Sans nouvelle aide, il risque de faire défaut.En théorie, l’Eurogroupe devrait donner son feu vert sans difficulté. Mardi 11, le gouvernement d’Alexis Tsipras et ses créanciers, la BCE, le Fonds monétaire international (FMI), le Mécanisme européen de stabilité (MES) et la Commission européenne, ont en effet conclu un accord « technique » sur le plan. Les négociations se sont déroulées dans une ambiance étonnamment cordiale.Lire aussi :La course contre la montre d’Alexis TsiprasUne longue série de réformesEn échange d’une nouvelle aide, Athènes s’est engagé à adopter une longue série de réformes, que les parlementaires Grecs ont voté vendredi matin. Et ce, en dépit de la révolte de l’aile gauche de Syriza, le parti de M. Tspiras, au bord de la scission.Dans ces conditions, l’Eurogroupe n’a aucune raison de ne pas valider l’accord. Seulement voilà : l’Allemagne hésite. Wolfgang Schäuble, son ministre des finances, a fait savoir qu’il soulèverait de nombreuses « questions » lors de la réunion. Il s’inquiète de la soutenabilité de la dette grecque et veut s’assurer que le FMI, silencieux ces derniers jours, restera impliqué dans le pays. La chancelière Angela Merkel est dans une situation délicate. Une partie des députés allemands sont réticents à aider encore Athènes. Pour les calmer, elle aurait préféré que la Grèce bénéficie d’un prêt-relais pour passer l’échéance du 20 août. Et que les négociations se prolongent.Les hésitations allemandes peuvent-elles faire échouer l’Eurogroupe ? Possible. Mais peu probable. Berlin ne prendrait en effet pas le risque d’être la seule capitale de la zone euro à s’opposer à l’accord. La Finlande, l’autre pays méfiant à l’égard du gouvernement Tsipras, a en effet déjà fait savoir qu’elle le soutenait.Si la journée de vendredi se déroule sans encombre, plusieurs parlements nationaux, notamment en Allemagne, au Pays-Bas et en Espagne, devront encore donner leur blanc-seing, en début de semaine prochaine, pour qu’Athènes puisse toucher une première tranche d’aide avant le 20 août. M. Tsipras pourra alors souffler. Mais pas pour longtemps : il devra, dès lors, gérer la fronde au sein de son propre parti…Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciersLa Commission confiante, Schäuble aussiLa Commission européenne s’est dite confiante dans l’approbation par les ministres des finances de l’Eurogroupe du plan d’aide, trouvant « encourageant le vote sans appel ce matin par le Parlement grec ».Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, s’est quant à lui montré plus réservé, se refusant à « spéculer » sur l’issue de la réunion. Il a estimé que la question de la « confiance politique » avec la Grèce était « encore sur la table ».Enfin, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a assuré vendredi 14 août après-midi qu’il était « confiant dans le fait que nous allons aboutir à un résultat aujourd’hui ». « Si nous ne trouvons pas de solution aujourd’hui, nous devrions mettre en place un prêt-relais », a-t-il toutefois ajouté.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.08.2015 à 10h44 • Mis à jour le03.08.2015 à 12h21 | Philippe Jacqué Thales n’est pas seulement l’un des équipementiers clés du Rafale. C’est aussi un fournisseur de systèmes de transport, et notamment de signalisation, une activité qu’il avait reprise à Alcatel en 2007. Lundi 3 août, la division transport du groupe français a remporté un contrat de 760 millions de livres sterling, soit près de 1 milliard d’euros, avec Transport for London.Dans le cadre de la modernisation du Tube, le métro londonien rénove quatre de ses lignes historiques (Circle, District, Metropolitan et Hammersmith & City), qui représentent 40 % du réseau de la capitale britannique. Certains tronçons de ces lignes remontent à 1863, à la création du métro.Travaux prévus jusqu’en 2023Outre le nouveau matériel commandé, le gestionnaire du métro refait à neuf les systèmes de signalisation et de contrôle afin d’augmenter la fréquence des trains. L’objectif est d’accroître d’un tiers la capacité de transport de l’ensemble des lignes.Les travaux devraient commencer dans l’année et s’achever, pour l’essentiel, en 2022, annonce Thales. Aux heures de pointe, dans le centre de Londres, jusqu’à trente-deux trains pourront se succéder en une heure.Parallèlement, ajoute Thales, « parmi les autres améliorations » figure « également un système de contrôle ferroviaire qui augmentera les capacités de la ligne Circle en 2021 et assurera ensuite une meilleure desserte aux heures de pointe ». Les travaux sont prévus jusqu’« en 2023 avec l’amélioration des fréquences de circulation sur la ligne Metropolitan, aux heures de pointe comme aux heures creuses ».StabilisateurCe n’est pas le premier contrat que remporte l’équipementier à Londres. Il a déjà modernisé les lignes Jubilee et Northern, dont les fréquences ont aussi été augmentées. Selon Patrice Caine, le PDG du groupe, « une fois ces travaux achevés, 60 % du métro londonien aura été modernisé à l’aide des technologies de signalisation Thales ».Lire aussi :Thales : Patrice Caine seul aux commandesPour Thales, le transport reste encore une activité très marginale, avec un chiffre d’affaires de 1,4 milliard d’euros en 2014, sur 13 milliards d’euros pour l’ensemble du groupe. Surtout, la marge opérationnelle de cette division n’est pas à la hauteur du reste des activités, à 2,3 % l’an dernier, contre 9,6 % dans la défense et 10,1 % dans l’aérospatiale.Cependant, pour Thales, cette activité civile est un stabilisateur fort en cas de vent mauvais sur le marché de l’armement. Sa présence dans la signalisation est un atout, car ce marché est très dynamique. Il est porté par l’urbanisation et le nécessaire développement de systèmes ferroviaires lourds pour transporter toujours davantage de personnes.ConsolidationSur ce marché, Thales a longtemps été le deuxième acteur, derrière Siemens et devant Alstom. Au début de 2014, le groupe disait même qu’il se préparait à des emplettes. La donne a évolué depuis, et les acteurs à racheter sont de moins en moins nombreux.Au début de 2014, Alstom Transport a repris la petite activité signalisation de General Electric et est monté sur la deuxième marche du podium. Dans le même temps, l’italien STS Ansaldo, chargé de la signalisation des TGV en France, a été racheté par le japonais Hitachi.Désormais, tous les observateurs spéculent sur un rapprochement entre Alstom et Thales, un rêve caressé de longue date par le premier. Mais d’autres possibilités sont ouvertes. Le canadien Bombardier entend introduire en Bourse sa division transport ferroviaire et ses activités de signalisation.Dans la grande consolidation en cours, un rapprochement entre Thales et Bombardier serait également une possibilité. Surtout si Thales arrive la corbeille pleine de contrats.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel La chute est vertigineuse. Au mois de juillet, les actions chinoises ont enregistré leur plus forte baisse mensuelle depuis août 2009, au cœur de la crise financière. L’indice composite de la bourse de Shanghai a plongé de 15 %, malgré les interventions répétées de l’État pour calmer les marchés. Et selon les économistes, la dégringolade pourrait se poursuivre en août. Les Bourses de Shanghai et de Shenzhen ont d’ailleurs terminé en recul de respectivement 1,11 % et 2,72 % lundi 3 août.Ce n’est pourtant pas le plus inquiétant. Car la déroute boursière n’est que l’un des symptômes du ralentissement économique de l’Empire du milieu. « Pékin panique car les mesures prises jusqu’ici pour relancer la croissance ne fonctionnent plus », explique Patrick Artus, chef économiste de Natixis.Officiellement, le PIB chinois a crû de 7,5 % au deuxième trimestre. Mais les experts jugent qu’en vérité, la hausse n’a guère dépassé 4 % à 5 %. « Elle devrait se stabiliser autour de 5 % dans les années à venir, loin des 10 % d’avant la crise », prévoit Adam Slater, chez Oxford Economics. Les analystes de Natixis estiment quant à eux qu’elle tombera autour de 3 % lors de la prochaine décennie.Lire aussi :La Chine parvient à stabiliser sa croissanceEn juillet, la production manufacturière chinoise a atteint son plus bas niveau depuis deux ans. L’indice PMI des directeurs d’achat, désormais calculé par la firme financière Markit en partenariat avec le groupe de presse chinois Caixin (qui a pris le relais de la banque HSBC), s’établit ainisi à 47,8. Il faut remonter à juillet 2013 pour trouver un niveau plus mauvais. Un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l’activité manufacturière, tandis qu’un indice inférieur à ce seuil signale une contraction.Mutation démographique et baisse de la compétitivitéLes raisons de ce ralentissement ? Elles sont d’abord mécaniques. « La forte croissance du début de la décennie était liée à un effet de rattrapage, qui joue désormais beaucoup moins », explique Jean-Joseph Boillot, spécialiste de la Chine et conseiller au club Cepii. Jusqu’ici tirée par les exportations et l’investissement, l’économie chinoise se dirige vers un autre modèle, plus équilibré, fondé sur la consommation.Et cela, au moment où son incroyable réservoir de main-d’œuvre, rattrapé par le vieillissement démographique, s’épuise. Et où la hausse du salaire moyen (+11,6 % par an en terme réel ces dix dernières années) érode la compétitivité du pays à l’export. « Face à ces mutations majeures, le coup de frein chinois est inéluctable », concluent William de Vijlder et Christine Peltier, chez BNP Paribas.Quelles conséquences ce ralentissement aura sur l’économie mondiale ? « Elles sont difficiles à appréhender, car elles dépendront des conditions qui accompagneront cet atterrissage », expliquent les deux économistes. Brutal et doublé d’une explosion de la bulle d’endettement des entreprises, il mettrait un net coup de frein du commerce mondial, tandis que le retour des incertitudes plomberait à nouveau l’investissement. S’il est au contraire progressif et piloté correctement, l’impact sera plus doux.« Dans les deux cas, l’onde de choc sera bien moins désastreuse que celle de la crise de 2009 », rassure Sylvain Laclias, spécialiste du pays au Crédit agricole. Et tous les pays ne seraient néanmoins pas affectés de la même façon. Ni dans les mêmes proportions.Première victime, les producteurs de matières premièresLes plus pénalisés seraient sans doute les grands producteurs de matières premières. Pour faire face au gigantisme de ses travaux d’infrastructures, Pékin a englouti ces dernières années 51 % de la consommation mondiale de charbon, 50 % de celle de cuivre et 11 % de la demande mondiale de pétrole. La baisse de ces importations affecterait en premier lieu le Brésil, dont 20 % des exportations sont destinées à la Chine, la Russie, le Chili et l’Argentine. Mais aussi l’Australie et les pays du Golfe.Pour ces derniers, le pire des scénarios serait que le coup de frein chinois s’accompagne d’une remontée des taux américains. Celle-ci pourrait intervenir dès la fin de l’année. Elle accélérerait le rapatriement des capitaux vers New York et Washington, au détriment de San Paulo, Buenos Aires et Santiago. « En revanche, la baisse des cours des matières premières profiterait aux autres pays qui en consomment, à savoir la plupart des pays industrialisés », souligne M. Boillot.Toute la question est de savoir si cette baisse des prix compenserait la chute des exportations à destination de l’Empire du Milieu. La réponse est non pour les plus proches partenaires asiatiques de Pékin, à savoir la Corée du Sud, Singapour ou encore la Nouvelle-Zélande, dont les exportations en valeur vers la Chine pèsent respectivement 10,1 %, 16,7 % et 4,2 % de leur PIB en valeur.La zone euro et les Etats-Unis seraient moins affectésLa zone euro et les Etats-Unis seraient en revanche moins touchés : leurs exportations vers Pékin ne représentent que 1,5 % et 0,7 % du PIB. En France, leur poids est de 0,7 %. Selon les calculs de l’Insee, un ralentissement de 3 points par an de la demande intérieure chinoise se traduirait par une perte de 0,1 point de notre PIB, au maximum. L’impact serait d’une ampleur similaire en Allemagne, même si la Chine est aujourd’hui le troisième marché d’exportation de Berlin : au total, elle absorbe 10 % des ventes d’automobiles à l’étranger.Lire aussi :Automobile : la « cash machine » chinoise donne des signes de faiblesseCar si l’industrie chinoise tournera moins vite, la consommation, elle, devrait se maintenir, alimentée par la hausse des salaires. Les groupes occidentaux misant sur la demande des ménages seraient donc moins pénalisés. « A condition néanmoins que l’Etat parvienne à soutenir sans heurt ni soubresaut la mutation de l’économie », nuance M. Slater. Par exemple, en continuant de construire un filet de protection sociale, afin que les ménages privilégient les dépenses à l’épargne de précaution.Relocalisations vers les pays à bas coûts de productionLe ralentissement chinois modifiera également l’organisation internationale des chaînes de production. « Cela a déjà commencé, souligne Agatha Kratz, spécialiste de la Chine au think tank European Council on Foreign Relations. La hausse des salaires a rendu les usines chinoises moins compétitives sur les produits à très basse valeur ajoutée. »Une partie de ces capacités de production s’est déjà relocalisée vers les pays offrant une main-d’œuvre moins coûteuse. En 2010, 40 % des chaussures Nike étaient produites en Chine, contre 13 % au Vietnam, selon Mme Kratz. En 2013, la part chinoise est tombée à 30 %, tandis que celle du Vietnam a grimpé à 42 %. Un mouvement de relocalisation qui devrait se poursuivre. Et qui pourrait profiter à l’Europe centrale et de l’Est.Lire aussi :Les nouvelles routes d’approvisionnement de l’industrie textileDans le même temps, les usines chinoises devraient poursuivre leur montée en gamme. Elles ne veulent plus être de simples maillons de la chaîne d’assemblage asiatique. Elles cherchent à devenir des producteurs à part entière. Cela signifie-t-il qu’elles freineront les massifs investissements de ces dernières années à l’étranger ?Rien n’est moins sûr. Car si la Chine, au départ, investissait hors de ses frontières pour sécuriser ses approvisionnements en matières premières, elle le fait désormais pour introduire ses marques sur de nouveaux marchés, ainsi que pour diversifier ses placements en misant, par exemple, sur l’hôtellerie de luxe européenne. Autant dire que les investisseurs de Shanghaï n’ont pas fini de défiler à Paris…Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué Avec le mois d’août, le mois de juillet est traditionnellement la période la plus basse pour les immatriculations d’automobiles. Et juillet 2015 ne fait pas exception à la règle. Sur le mois écoulé, le marché français a progressé légèrement (+ 0,8 %) par rapport à la même période un an plus tôt, avec 174 812 véhicules légers neufs (voitures particulières et véhicules utilitaires) immatriculés, selon les données du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), publiées lundi 3 août.Dans le détail, les immatriculations de voiture particulières sont toujours orientées à la hausse, en croissance de 2,3 %. Il s’agit du deuxième mois consécutif de progression, après un fort décrochage en mai. Les immatriculations de véhicules utilitaires (estafettes, camionnettes, etc.) sont pour leur part en net recul, de 6,8 %.Sur les sept premiers mois de l’année, les immatriculations restent en nette progression. Le marché global croit de 4,7 %, à 1 384 710 unités. Le rebond est encore plus important pour les voitures particulières – à 5,6 %–  signe que les clients reviennent enfin dans les concessions. Sur l’année, la croissance est toujours attendue à 2 %, en prévision d’un second semestre plus modeste.Difficultés pour Citroën, DS et DaciaCôtés constructeurs, après une année 2014 très forte, les marques françaises connaissent depuis le début de l’année une croissance relativement modérée. Leurs immatriculations sont toujours dans le vert (+ 2 %), mais leurs rivaux internationaux sont bien plus dynamiques (+8 %).Dans le détail, PSA (+ 1,7 %) est porté depuis le début de l’année par la très bonne tenue de Peugeot (+ 6,3 %). Citroën (- 6,3 %) et surtout DS (- 13,8 %), faute de nouveauté marquante, sont bien plus en difficulté.Lire aussi :Après trois ans de pertes, PSA renoue avec les bénéficesDans le groupe Renault (+ 2,2 %), c’est la marque au losange qui porte cette année les ventes, grâce à l’arrivée du nouvel Espace et du Kadjar. Les immatriculations se sont améliorées de 4,4 %. Et, une fois n’est pas coutume, c’est Dacia qui plombe le groupe, avec des ventes en régression de 6,6 %.La marque à bas coût, qui dépassait les 6 % de part de marché (sur le marché des seuls véhicules particuliers), redescend à 5,3 %, faute notamment de nouveauté qui attire dans les concessions.Renaissance pour les marques étrangèresPour les groupes étrangers, c’est tout simplement la renaissance depuis le début de l’année après une année 2014 très compliquée. Si Volkswagen, le premier constructeur étranger, conserve une croissance modeste de 3,1 % sur les sept premiers mois de l’année, ses challengers sont bien plus en forme.Ainsi Fiat Chrysler Automobile a rebondi de 9 %. Le groupe italo-américain connaît une nouvelle jeunesse grâce à l’arrivée en concession de ses petits 4x4 urbains : Fiat 500X et Jeep Renegade. En un an, la marque Jeep a quadruplé ses ventes de 1 555 à 6 350 unités.Lire aussi :Les « Big Three » continuent de vrombirEnsuite, hors General Motors (- 3 %), qui a cessé la vente de Chevrolet, tous les constructeurs progressent : Ford (+ 8,9 %), Nissan + 7,5 %), Toyota (+ 10,2 %), Mercedes (+ 12 %), BMW (+ 20,7 %), en grande partie grâce à Mini (+ 39,2 %) ou encore Hyundai (+ 19,1 %).Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Francine Aizicovici Un plan social après un accord de maintien de l’emploi ? C’est ce que redoutent les syndicats de l’équipementier Mahle Behr (climatisation et chauffage des véhicules), à Rouffach (Haut-Rhin), qui ont accepté de signer, en juillet, un accord qui réduit les acquis sociaux en échange du maintien des effectifs durant deux ans. La direction du groupe allemand Mahle et de sa filiale française Mahle Behr a réuni les représentants du personnel le 23 juillet pour la présentation du projet « Rouffach 2018 ».« Le site est soumis à d’importantes pressions en matière de coûts et de concurrence, précise la direction du groupe. [Sa] compétitivité est remise en cause (…). Si le site ne devait pas être en mesure d’apporter des réponses, il devra vraisemblablement faire face à des diminutions importantes du chiffre d’affaires dans les prochaines années. » Et par conséquent à des réductions d’effectifs.Les syndicats indiquent que la direction a parlé lors de cette réunion d’un sureffectif d’environ 300 personnes, qui pourrait être divisé par deux si les salariés acceptaient l’accord. Ce n’est pas une surprise pour le personnel, inquiet depuis des mois de l’absence de nouveaux projets à réaliser et de la perte de son meilleur client, le constructeur allemand Daimler.Le comité d’entreprise a d’ailleurs utilisé son droit d’alerte en juillet pour interpeller la direction sur l’avenir du site, les investissements prévus, les effectifs, etc. Une négociation s’ouvrira dès septembre pour essayer de définir les « réponses » à apporter à nouveau pour rendre l’usine plus compétitive.Gel des salaires et abandon de 5 jours de RTTC’est dans cette entreprise qu’avait été signé par l’ensemble des syndicats, en juillet 2013, l’un des tout premiers accords de maintien de l’emploi prévus dans la loi de sécurisation de l’emploi de juin 2013. Au total, seuls une dizaine d’accords de ce type a été signée en France.Applicable durant deux ans, à partir d’octobre 2013, chez Mahle Behr, cet accord était destiné à éviter un plan social touchant 102 salariés, sur 1 050. En contrepartie, le personnel acceptait, pour deux ans, un gel des salaires et les non-cadres abandonnaient 5 jours de réduction du temps de travail (RTT) sur 15, le but étant déjà de rendre le site plus compétitif par rapport à des concurrents externes mais aussi internes, dont une usine située en République tchèque.À l’époque, il était question de privilégier Rouffach si Mahle Behr était choisi par des clients pour des projets. « Au final, on n’en a eu qu’un seul, et comme la voiture à laquelle ce produit était destiné ne se vend pas bien, on a moins de volumes que prévu, déplore M. Pieczynski. Ce qu’il nous reste jusqu’en 2018, ce sont des fabrications de produits en fin de vie. Nos efforts ne suffisent plus à la direction, qui veut maintenant gagner 8 % sur la masse salariale en supprimant encore des jours de RTT, des primes, etc, pour continuer à investir. »« Efforts malheureusement pas suffisants »L’emploi subit aussi des pertes en raison d’« une robotisation à outrance », relève Youssef Zehri, délégué syndical CGT. « La direction nous dit qu’en Espagne, en Allemagne, les salariés ont fait des efforts, ajoute le délégué de l’UNSA. Mais en France aussi on en a faits, et ce n’est pas assez pour elle. » Lors de la réunion du 23 juillet, « plusieurs pistes de réflexion permettant d’améliorer la compétitivité du site ont été abordées », indique la direction. Celle-ci se dit « parfaitement consciente des efforts déjà consentis par les salariés au cours des dernières années. Ces efforts ne sont malheureusement pas suffisants pour assurer la compétitivité du site à l’avenir. »« Peut-être que si on accepte encore des sacrifices, il y aura moins de suppressions d’emplois, avance M. Pieczynski, mais de toute façon, comme on n’a pas de volumes, il y aura des réductions d’emplois. Tout cela confirme que nos difficultés sont structurelles et non conjoncturelles. » Dans la loi de sécurisation, l’accord était réservé aux entreprises connaissant « de graves difficultés conjoncturelles ».La direction n’envisagerait cependant pas de recourir à nouveau à un accord de maintien de l’emploi, bien que cette formule ait été assouplie par la loi Macron pour la croissance, qui porte à cinq ans la durée des accords. Celui de Mahle Behr a eu pour conséquences le départ de 160 personnes ayant refusé les nouvelles conditions. Elles ont préféré quitter l’entreprise avec une prime de 14 000 euros minimum. Des compétences ont été perdues. 57 personnes ont dû être embauchées.Un accord d’entreprise classique est aussi moins contraignant : pour être valide, il nécessite d’être signé par des syndicats représentants 30 % des voix aux élections professionnelles, et non 50 % dans le cas d’un accord de maintien de l’emploi.« Pas prêts à donner à nouveau, sans garanties »Les syndicats seraient-ils prêts à signer un nouvel accord comportant d’autres sacrifices pour les salariés ? « La CGT n’est pas du tout en phase avec la direction, précise M. Zehri. Qui nous dit qu’en 2018, elle ne reviendra pas avec les mêmes propositions ? Ce qu’on veut, à la CGT, c’est garder les emplois. À la direction de trouver des projets. »« Les gens ne sont pas prêts à donner à nouveau, sans garanties, témoigne Sabine Studer, déléguée CFDT au comité d’entreprise. Ils n’ont plus confiance. La seule production qu’on a obtenue nécessite 30 salariés, alors que la direction avait dit qu’il en faudrait 120. » De même ajoute-t-elle, « il était prévu que l’on n’ait plus d’intérim si on signait l’accord. Or, de 2013 à aujourd’hui, on a 120 à 130 intérimaires par jour. » Selon elle, ce que veut Mahler, « c’est fermer le site dans quelques années pour délocaliser nos technologies. »Pour M. Pieczynski, d’autres pistes devraient être explorées, comme le chômage partiel. « On n’en a jamais fait. La direction veut toujours aller trop vite. » Il note aussi que « Mahle veut des marges importantes. Il faudrait peut-être qu’il accepte de les baisser. » Que les sacrifices ne soient pas toujours pour les mêmes.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué Nokia a annoncé, lundi 3 août, la vente de sa filiale de cartographie Here à un consortium de constructeurs automobiles allemands, réunissant Daimler, maison mère de Mercedes-Benz, BMW et Audi (groupe Volkswagen).La transaction, qui devrait être finalisée d’ici au premier trimestre 2016, valorise cette activité à 2,8 milliards d’euros, dette comprise. L’équipementier finlandais des télécommunications a indiqué qu’il compte en retirer un produit net de 2,5 milliards d’euros.En 2008, Nokia avait racheté Navteq, l’ancêtre de Here, et ses centaines de brevets, pour 8,1 milliards de dollars. En 2014, cette unité n’était plus valorisée que 2 milliards d’euros dans ses comptes.Bataille pour le contrôle du tableau de bordPour les trois spécialistes allemands des automobiles premiums, habituellement rivaux, il n’est manifestement pas question de laisser passer l’opportunité de racheter l’un des rares acteurs de taille mondiale de la cartographie et de la géolocalisation encore indépendant et disponible sur le marché.« Pour l’industrie automobile, c’est la base de nouveaux systèmes d’assistance et, à terme, de la conduite pleinement autonome », ont indiqué les trois groupes dans un communiqué.En plus de proposer des cartes, Here donne également accès à des services d’orientation qui se rapprochent d’autres produits de Google comme Waze. Le service dit équiper 80 % des systèmes de navigation installés d’origine dans les véhicules.Beaucoup d’acteurs se sont intéressés au dossier : de Facebook à des fonds d’investissements, en passant par les constructeurs japonais ou coréens, ou encore Uber, le spécialiste du transport avec chauffeur. Ce dernier a récemment jeté l’éponge et a fini par porter son dévolu sur d’autres acteurs comme deCarta et certains services de Bing Maps, appartenant à Microsoft.Ce rachat s’inscrit dans le cadre d’une bataille plus large pour le contrôle d’une partie du tableau de bord des futures voitures – intelligentes et autonomes. En rachetant Here, la « vieille » industrie cherche surtout à faire pièce à la nouvelle économie.A l’heure du développement de la voiture autonome, les marques allemandes sont déterminées à ne pas dépendre du géant Google et de son service Google Maps, omniprésent aujourd’hui sur les smartphones et les ordinateurs.Lire aussi :L’automobile allemande ne veut pas se laisser doubler par Google et AppleAvènement de la voiture connectée et autonomePour que ce véhicule autonome voie véritablement le jour, il faut non seulement des capteurs et autres radars sur la voiture, mais aussi un système cartographique le plus précis possible. « Quand on dispose de ce service en propre, on peut atteindre une plus grande précision. A près de 30 cm. Et c’est important pour certains acteurs », relève Hadi Zablit, du cabinet BCG.« Avec l’avènement de la voiture connectée et autonome, les groupes allemands veulent absolument conserver la main sur les données produites par les véhicules et leurs conducteurs. Ils ne veulent pas que les parcours ou habitudes des conducteurs ou passagers soient exploités et monétisées par Google ou tout autre acteur venu de la Silicon Valley », explique Laurent Petizon, d’AlixPartners.En juin, après un an de discussions infructueuses avec Google, Rupert Stadler, le PDG d’Audi indiquait à Berlin qu’« un véhicule est aujourd’hui comme un second salon. Et c’est un endroit privé. La seule personne qui doit accéder aux données produites à bord, c’est le client. »Résistance à GoogleLa posture est largement marketing, mais elle explique pourquoi les marques allemandes, contrairement aux autres constructeurs européens ou asiatiques, résistent autant à Google qu’à Apple et son système d’opération pour véhicule, CarPlay.Avec Here, Audi, BMW et Mercedes entendent entrer aussi dans un nouveau cycle. « Ces groupes sont dans une industrie où les besoins de capitaux sont très importants et les retours sur investissements très faibles, même dans le premium. Ils entrent, avec ce rachat, dans une industrie à faible besoin de capitaux et forts retours sur investissements », poursuit Laurent Petizon.Mardi 21 juillet, l’équipementier Bosch a annoncé son association avec TomTom pour développer une cartographie de haute résolution.Lire aussi :Cartographie : Google impose la gratuitéPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Albert (Londres, correspondance) Un peu plus d’un mois après l’avoir annoncée, HSBC met en œuvre les premières étapes de sa grande restructuration. La banque britannique, la plus grande d’Europe, a annoncé, lundi 3 août, la vente de sa filiale brésilienne, pour 5,2 milliards de dollars (4,7 milliards d’euros). Pour un établissement dont le slogan était encore récemment « la banque locale du monde », le retrait de ce pays clé de la mondialisation est un puissant symbole.Fin juin, HSBC a annoncé sa nouvelle stratégie. Après avoir été ébranlée par le scandale du « Swissleaks », et sous pression de ses actionnaires qui estimaient que les résultats financiers n’étaient pas à la hauteur, la banque a décidé de fortement réduire la voilure : suppression de 50 000 emplois (20 % des effectifs), notamment avec le retrait du Brésil et de la Turquie, et réduction de 25 % des actifs de la banque, principalement dans sa banque d’investissement.« Mettre en œuvre ces engagements est notre priorité numéro 1, affirme Douglas Flint, le président de HSBC. Le travail est en cours. » La vente de la filiale brésilienne, qui était déficitaire, est la première étape. L’acheteur, Banco Bradesco, réalise l’acquisition entièrement en cash.Par ailleurs, HSBC a dévoilé, lundi, un résultat en hausse pour le premier semestre. Le bénéfice avant impôts progresse de 10 %, à 13,6 milliards de dollars (12,3 milliards d’euros). C’est environ 800 euros la seconde. Plus que jamais, le centre de gravité du groupe reste l’Asie, où il réalise 60 % de ses bénéfices.Le bénéfice net semestriel est, lui, en recul de 1,31 % sur un an, à 9,618 milliards de dollars (8,756 milliards d’euros). Il a baissé de 3,8 % au deuxième trimestre, à 4,359 milliards de dollars.La banque, l’une des plus grandes au monde, promet qu’elle conserve des ambitions planétaires. Son objectif demeure d’être l’établissement de choix pour les grandes multinationales qui ont besoin de réaliser des facilités bancaires internationales. HSBC entend donc investir dans les mois qui viennent en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Amérique du Nord et au Mexique.Mais elle s’applique une discipline financière beaucoup plus stricte qu’autrefois : le retour sur investissement doit être d’au moins 10 %, sinon le capital sera rendu aux actionnaires sous forme de dividendes ou de rachats d’actions.Enquêtes pour fraude fiscaleEnfin, HSBC revient sur la question de son image ternie. L’an dernier, un groupe de journaux, dont Le Monde, a révélé que la banque avait abrité pendant des années des évadés fiscaux dans sa filiale suisse, les attirant avec une politique marketing active, en toute connaissance de cause. Les données dévoilées remontent à 2006 et 2007.Depuis, la banque assure avoir cessé ces pratiques : elle a réduit de 70 % le nombre de comptes qu’elle possède en Suisse, à 10 000 seulement. Leurs détenteurs vivent dans une cinquantaine de pays, trois fois moins qu’il y a huit ans.Suite à ses pratiques en Suisse, la banque est sous le coup de plusieurs enquêtes pour fraude fiscale, y compris aux États-Unis, en France, en Belgique et en Argentine. Lundi, elle s’est contentée d’indiquer qu’elle coopérerait avec les différentes juridictionsEn France, la justice a accepté en juin de réduire par dix la caution exigée, à 100 millions d’euros. L’établissement y est poursuivi pour « complicité de blanchiment aggravé de fraude fiscale » et « complicité de démarchage illégal ».Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) La Bourse d’Athènes a clôturé lundi 3 août sur une chute historique, avec une baisse de 16,23 % de l’Athex, l’indice principal, qui a fini à 668,06 points. Il faut remonter à décembre 1987 pour trouver trace d’une telle baisse. A l’époque, les pertes s’étaient élevées à 15,3 % sur la séance.La Bourse d’Athènes avait rouvert ce matin après cinq longues semaines de fermeture. Dès les premières transactions, l’Athex avait perdu 22 % avant de se stabiliser autour des 16 % à la mi-journée. Les banques, qui représentent environ 20 % de l’indice boursier grec, ont particulièrement souffert : elles plongeaient en moyenne, à l’ouverture, de près de 30 %.Selon le quotidien grec Avgi, proche du gouvernement d’Alexis Tsipras, Athènes recherche environ 10 milliards d’euros ce mois-ci pour recapitaliser les établissements financiers hellènes, fragilisés par la fuite des capitaux. D’après l’association des banques grecques, près de 40 milliards d’euros auraient été retirés par les déposants depuis décembre 2014. Les opérations boursières ont repris normalement pour les investisseurs étrangers, mais elles restent plus encadrées pour les investisseurs locaux.Ces derniers ne peuvent pas financer l’achat de titres en retirant de l’argent sur leurs comptes bancaires en Grèce, car le contrôle des capitaux, instauré le 29 juin, est toujours en vigueur dans le pays. Ils peuvent en revanche se servir de comptes à l’étranger ou effectuer des transactions en liquide.La réouverture de la Bourse d’Athènes intervient sur fonds d’incertitudes multiples. La Commission européenne prévoit en effet le retour à la récession dès cette année alors que 2014 avait été marquée par une légère reprise. Par ailleurs, les rumeurs continues d’élections anticipées liées aux divisions qui agitent la majorité parlementaire, le parti de la gauche radicale Syriza, rendent les investisseurs particulièrement prudents.Lire nos explications :Grèce : à quoi sert le contrôle des capitaux ? « Notre objectif reste de pouvoir soulager les plus vulnérables »Surtout, les négociations avec les créanciers d’Athènes (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Mécanisme européen de stabilité et Commission européenne) sur un troisième plan d’aide de plus de 80 milliards d’euros pour les trois prochaines années ne sont toujours pas finalisées.Aussi bien le gouvernement grec que le quartet des représentants des créanciers, présents à Athènes depuis quelques jours, affirment que les discussions avancent « plutôt bien ». Mais plusieurs désaccords sont déjà apparus autour de la réforme du régime des retraites anticipées ou sur certaines mesures fiscales. Les créanciers exigent notamment que l’impôt sur la solidarité soit ramené de 8 % à 6 % maximum pour les revenus supérieurs à 500 000 euros. Car, selon eux, le taux actuel encouragerait l’évasion fiscale.Le gouvernement grec estime qu’il lui appartient de choisir comment répartir l’effort de l’impôt. « Notre objectif a toujours été et reste, dans le cadre qui nous est imposé, de pouvoir soulager les plus vulnérables. Et là, on voudrait de nouveau épargner les plus riches », s’indignait, vendredi, une source Syriza.La question épineuse de la création d’un nouveau fonds de privatisation devant récolter près de 50 milliards d’euros d’actifs grecs dans les trente prochaines années doit aussi être discutée dans les prochains jours. Bref, il y a encore beaucoup de points à éclaircir. Pas sûr, dans ce contexte, que le calendrier extrêmement serré qu’Athènes espère encore pouvoir suivre soit tenable. « Nous avons rempli notre part du contrat »Le 13 juillet au petit matin Alexis Tsipras acceptait lors d’un sommet exceptionnel des chefs d’Etats de la zone euro un accord-cadre qui sert aujourd’hui de feuille de route aux négociations. Le gouvernement grec espère conclure d’ici au 11 août un accord global sur la base de ce qui avait alors été évoqué afin d’obtenir dans la foulée une validation en Eurogroupe (réunion des 19 ministres des finances de l’eurozone).Ce texte devra ensuite être validé par plusieurs Parlements européens, dont le grec, avant le 18 août, et permettre de libérer une première tranche de prêts avant le 20 août, date à laquelle Athènes doit rembourser près de 3,2 milliards d’euros à la BCE. Argent qu’elle ne possède pas à ce jour.Mais les créanciers européens et le FMI semblent poser sur la table de nouvelles exigences et demanderaient notamment que soient adoptées très rapidement de nouvelles mesures en préalable à la signature de l’accord global.Afin de lancer ce cycle de négociations, Alexis Tsipras a pourtant déjà fait voter, les 15 et 22 juillet, de difficiles mesures au Parlement grec. Il ne souhaite pas aller plus loin à ce stade. « Nous nous y étions engagés lorsque nous avons accepté l’accord du 13 juillet, explique-t-on au gouvernement. Nous avons donc rempli notre part du contrat. Et maintenant on veut nous imposer de nouveaux préalables ? »Le vice-président du gouvernement, Yannis Dragasakis, a jugé dimanche 2 août qu’un « changement des procédures de négociations telles qu’elles ont été convenues lors du sommet du 13 juillet dernier pourrait ouvrir la boîte de Pandore ».Le gouvernement grec pourrait solliciter auprès de ses créanciers internationaux le versement mi-août d’une première tranche d’aide de 24 milliards d’euros pour faire face à ses besoins financiers immédiats soit 3,2 milliards d’euros pour la BCE, 10 milliards d’euros pour la recapitalisation des banques et 1,2 milliard pour le FMI en septembre.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.07.2015 à 16h46 • Mis à jour le31.07.2015 à 16h58 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Après Boeing, General Electric (GE) envisage de transférer à l’étranger une partie de sa fabrication dans le cadre de certains contrats en cours. À l’origine de ces menaces, un bras de fer politique comme le Congrès américain en a le secret. Les conservateurs se sont en effet mis en tête de supprimer l’Export-Import Bank (Ex-Im).Cette agence fédérale a été créée en 1934 pour protéger les entreprises exportatrices d’un défaut de leurs clients étrangers et les aider dans le financement de leur projet, à l’instar de la Coface en France. Alors que son autorisation de fonctionnement est arrivée à échéance le 1er juillet, une partie des républicains emmenée par le Tea Party, son aile conservatrice, s’oppose à son renouvellement. Faute d’accord avant la trêve parlementaire estivale, qui a débuté mercredi, l’activité de l’institution est suspendue au moins jusqu’au mois de septembre, voire plus.Les opposants à l’Ex-Im lui reprochent d’être une entrave au libre marché et de favoriser un capitalisme de copinage notamment en faveur des grandes entreprises. Le débat politique n’est pas encore clos, mais GE, qui participe à une série d’appels d’offres pour une valeur d’une dizaine de milliards de dollars (environ 9 milliards d’euros), ne peut attendre le bon vouloir des parlementaires. Le conglomérat envisage donc de faire appel à des organismes de crédit à l’export dans d’autres pays pour boucler ces projets. Conséquence : la production échoirait à des usines du groupe au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en Chine et en Hongrie.« Compétition plus difficile avec Airbus »« Nous sommes déjà en train de soumissionner. Nous identifions les agences de crédit à l’export qui peuvent nous soutenir et elles ne sont pas situées aux États-Unis », a expliqué John Rice, le patron des opérations internationales de GE à l’agence Reuters. Le 29 juillet, le président de Boeing, Jim McNerney, s’était livré au même type de menace. « Nous envisageons de transférer des parties importantes de notre production à l’étranger », a-t-il annoncé, soulignant que Boeing « n’aurait jamais envisagé cela avant cette folie autour de l’Ex-Im ».Dans ce contexte, M. McNerney a même indiqué qu’il pensait avoir peut-être pris « la mauvaise décision », il y a quelques années en choisissant de maintenir sa production sur le sol américain. Ambiance. Lors du débat au Congrès, l’avionneur avait souligné que la disparition de l’Ex-Im rendrait « plus difficile la compétition avec Airbus et d’autres concurrents émergents, qui ont accès à de multiples agences de crédits ».Les contempteurs de l’agence, eux, dénoncent son inutilité. « Les politiciens proches des milieux d’affaires se complaisent à parler de l’Ex-Im comme d’une baguette magique, qui ne coûterait rien et qui aide à garantir les exportations américaines, pointe Dan Ikenson du Cato Institute, un think tank libertarien, dans une interview à la chaîne CNBC. En réalité, elle assure 1,4 % des exportations américaines, elle n’est pas indispensable. »« Exemple de bonne gouvernance »Pour le représentant républicain de l’Ohio, Jim Jordan, l’un des opposants au renouvellement de l’autorisation de fonctionnement de la banque, « il s’agit d’une grande victoire pour les familles et les contribuables. Chaque jour qui passe sans que l’Ex-Im soit ressuscitée signifie que sa disparition définitive est de plus en plus probable. C’est un exemple de bonne gouvernance, dont je vais me vanter auprès de mes électeurs pendant la trêve estivale ».Une vision qui fait sortir M. Rice de ses gonds : « ces gens ne comprennent pas comment fonctionne la mondialisation, ils ne cherchent pas à savoir », peste-t-il. De son côté, Penny Pritzker, la secrétaire au commerce, insiste sur le fait que l’Ex-Im « ne fournit pas de prêts subventionnés », mais « accompagne seulement des entreprises américaines pour qu’elles vendent leurs produits et leurs services à l’étranger ».Environ 3 000 PME sont dépendantes de la garantie de la banque pour assurer leurs activités à l’exportation. Même si aujourd’hui on en est encore au stade de la gesticulation politique, une lourde incertitude pèse sur l’avenir de l’Export-Import Bank et plus cette incertitude durera, plus ses chances de se relancer seront maigres.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alain Beuve-Méry Le tribunal de commerce de Nanterre a donné son feu vert, vendredi 31 juillet, à la reprise des activités du groupe Eclair par la société Ymagis, spécialiste des technologies numériques pour l’industrie du cinéma. Trois projets de reprise étaient en concurrence pour venir à la rescousse d’Eclair, un des fleurons français de l’industrie du cinéma, placé en redressement judiciaire le 18 juin. Face à Ymagis figurait le groupe Monal (Digimage), qui semblait tenir la corde, et le groupe Transatlantic. Toutes ces entreprises appartiennent au secteur de la postproduction du cinéma, qui connaît, depuis plusieurs années, de fortes turbulences du fait de la révolution numérique.Dans chacune des offres, l’ensemble des sites d’Eclair Group – Vanves et Epinay-sur-Seine, en région parisienne, Augy, en Bourgogne, et Strasbourg – étaient repris, ainsi que la moitié des effectifs ou plus. En 2014, les comptes d’Eclair Group affichaient un chiffre d’affaires de 37,7 millions d’euros, réalisé presque exclusivement en France et étaient en perte de 3,5 millions d’euros. L’endettement de l’entreprise s’élevait à 25 millions.En raison de ses difficultés financières, le groupe avait été placé en juin sous la protection du tribunal de commerce de Nanterre. Créé en 1907, Eclair Group emploie 320 personnes dans quatre pôles d’activité : la postproduction (traitement de l’image et du son), la distribution (tirage, diffusion en numérique), l’adaptation (doublage, sous-titrage…) et la restauration et la conservation de films. Son activité génère également de nombreux emplois indirects.Création de deux nouvelles filialesLe prix d’acquisition offert par Ymagis pour la reprise des actifs est de 670 000 euros, intégrant la reprise des stocks. Ymagis abondera aussi à hauteur de 217 000 euros le plan social, qui accompagnera le départ des effectifs non repris (87 sur 320). Le montant total de la reprise, qui s’élève à 1,2 million d’euros, sera intégralement financé sur fonds propres. La date effective de la reprise du groupe Eclair est fixée au 1er août.Selon les termes de l’offre, Ymagis acquiert les activités opérationnelles d’Eclair, ainsi que ses participations dans plusieurs filiales en France, en Allemagne et au Maroc. La société spécialiste du cinéma numérique ne reprend pas en revanche le passif généré par le groupe Eclair jusqu’au jugement ayant arrêté le plan de cession.Pour gérer les activités reprises, Ymagis va créer deux nouvelles filiales : Eclair Media pour les activités d’adaptation et de services à la distribution et Eclair Cinéma pour la postproduction et la restauration des films. Les 233 salariés repris par Ymagis seront intégrés au sein des deux nouvelles structures ou dans les filiales.Par cette acquisition, Ymagis compte renforcer son offre en matière de livraison des contenus numériques vers les cinémas, mais aussi en direction des diffuseurs que sont les chaînes de télévision, les plateformes VOD et les fournisseurs de contenus. L’ambition d’Ymagis est aussi d’assurer le développement à l’international de toutes ces activités.Lire aussi : Cinéma et postproduction : chronique d’un naufrage annoncéAlain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.07.2015 à 14h32 • Mis à jour le31.07.2015 à 19h08 SeaFrance, la société coopérative et participative (SCOP) qui gère la compagnie MyFerryLink, a été placée en liquidation judiciaire, vendredi 31 juillet, par le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer. Cette procédure doit permettre le paiement des salaires du mois de juillet des 487 salariés, la coopérative n’ayant pas la trésorerie suffisante pour le faire. Comme le dit la décision du tribunal de commerce dont l’AFP a pu prendre connaissance : « La SCOP SeaFrance n’existe plus ».Après avoir appris cette décision, Eric Vercoutre, secrétaire général du Syndicat maritime Nord, ultramajoritaire, a déclaré que la liquidation « est une bonne chose pour les salariés. Ils vont toucher leur salaire ». Le syndicaliste a cependant affirmé son intention de « négocier un bon plan social » et de « faire comprendre au gouvernement qu’[ils] ne [lâcheront] rien ».« L’Etat doit maintenant nous aider de façon concrète. On promet une activité très perturbée le temps que l’on soit entendus. »La « goutte d’eau qui fait déborder le vase » Des centaines de marins de SeaFrance ont lancé des actions coup de poing avant la décision de justice pour manifester leur mécontentement face aux mesures proposées par le gouvernement. Près de 300 manifestants ont bloqué pendant plus de trois heures les bretelles d’accès au port de Calais avec des tas de pneus enflammés.Ce blocage du port est la « goutte d’eau qui fait déborder le vase », grogne le président du port de Calais, Jean-Marc Puissesseau. « Que les marins de la SCOP luttent pour leur emploi, moi, je n’ai pas de problème, mais depuis un mois, le port est livré au bon vouloir du syndicat Maritime Nord », dit-il alors que, selon la Société d’exploitation des ports du détroit, au mois de juillet, le port enregistre une baisse de 30 % du trafic camion transmanche, - 36 % pour les voitures et - 20 % pour les autocars.« Aujourd’hui j’en ai marre, j’appelle au secours, je voudrais savoir si les services publics existent. »Plus tard, en milieu d’après-midi, une cinquantaine de véhicules effectuaient une opération escargot qui causait d’importants bouchons sur l’A16 en direction de Loon-Plage. Le trafic était toujours totalement interrompu peu après 16 heures sur la nationale 216.« Le ministre [Alain] Vidalies [secrétaire d’Etat aux transports] a simplement dit qu’à Calais, seulement 380 emplois pouvaient être sauvés » sur un total de 487, avait déclaré Eric Vercoutre à la sortie d’une assemblée générale houleuse avec les marins, qui réclament toujours que davantage d’emplois de la SCOP soient sauvegardés.« Le gouvernement n’est pas capable de nous verser un fonds d’aide alors qu’il a donné 100 millions d’euros à la SNCM. »Lire aussi :A Calais, les marins de SeaFrance multiplient les coups de forcePas d’accord globalLe gouvernement a proposé la semaine dernière aux acteurs du dossier – SeaFrance, Eurotunnel (à qui appartiennent les bateaux exploités par MyFerryLink) et la compagnie danoise DFDS (qui doit racheter deux de ces trois bateaux) – un protocole de sortie de crise.Il prévoit notamment la liquidation de la SCOP SeaFrance, la création d’une nouvelle SCOP exploitant un seul navire et la reprise au total de 380 salariés sur 487. Il a fixé pour objectif « d’obtenir dans un délai de trois mois une solution pour chaque salarié ».« S’il était considéré que la liquidation était un préalable, comme notamment par DFDS, force est de constater que le préalable on y est. Maintenant on peut attendre que les propositions soient améliorées, que des garanties soient données », a confié Yann Capet, député du Pas-de-Calais.Eurotunnel a « réitéré son engagement d’une offre d’affrètement » d’un des trois bateaux, qui « sera formalisée par écrit dans les prochains jours », selon le secrétaire d’Etat aux transports. Jérôme Marin (San Francisco, correspondance) Connecter à Internet les régions les plus pauvres ou les plus reculées. C’est le nouveau terrain de bataille entre Google et Facebook. Drones, satellites, ballons gonflés à l’hélium… Les deux géants de la Silicon Valley rivalisent d’initiatives. Leur objectif : fournir, à terme, un accès au Web aux quelque 4 milliards de personnes qui en sont encore dépourvues pour des raisons financières ou par manque d’infrastructures.Jeudi 30 juillet, Facebook a levé le voile sur l’un de ces projets : Aquila, un drone à l’envergure similaire à celle d’un Boeing 737. L’appareil est développé par le Connectivity Lab, une équipe de recherche formée en mars 2014. Après quatorze mois de travail, la construction du premier prototype vient de s’achever au Royaume-Uni. « Nous allons maintenant passer aux vols d’essai en conditions réelles », indique Jay Parikh, vice-président chargé de l’ingénierie chez Facebook.Pas question de devenir un fournisseur d’accèsMalgré sa taille, le drone ne pèse que 400 kg environ, dont 25 kg d’équipements en communication. En fibres de carbone, sa structure est « légère, tout en étant rigide et capable de résister à des conditions météo extrêmes », assure Yael Maguire, ingénieur en chef sur le projet. L’appareil fonctionne à l’énergie solaire. Il pourra rester trois mois dans les airs avant de revenir sur terre.Aquila volera à une altitude comprise entre 18 et 27 kilomètres. Chaque drone pourra fournir une connexion Internet dans un rayon de 80 kilomètres. Facebook ne précise cependant pas quel sera le débit qui sera offert au sol.« Il reste d’énormes défis techniques à relever », reconnaît M. Parikh. « Nous devons avancer avec précaution, renchérit M. Maguire. Personne n’a jamais réalisé ce que nous sommes en train de faire. »Si le réseau social développe la technologie, il « n’a pas vocation à devenir un fournisseur d’accès à Internet », explique M. Parikh. La société ne veut pas non plus fabriquer elle-même les drones. Elle souhaite, à l’inverse, mettre ses travaux à disposition d’opérateurs Internet, des groupes aéronautiques ou de gouvernements. « Nous étudions encore beaucoup d’options possibles », poursuit le responsable.Facebook, qui travaille aussi sur un projet de mini-satellites, est engagé dans une course de vitesse avec Google. Début mai, l’entreprise de Mark Zuckerberg a lancé son initiative Internet.org en Inde. Celle-ci offre un accès de base et gratuit à une partie du Web sur smartphones.Les ambitions plus larges de GoogleMercredi 29 juillet, son rival a officialisé un partenariat avec le Sri Lanka pour connecter la totalité du pays à Internet avec son projet Loon, des ballons gonflés à l’hélium.Lire aussi : Google : ce qui se cache derrière sa frénésie d’acquisition de satellitesLe moteur de recherche a aussi multiplié les investissements et les acquisitions. L’an passé, il a racheté le concepteur de drones Titan Aerospace puis le fabricant de satellites Skybox, pour 500 millions de dollars.Contrairement à Facebook, Google prévoit de fabriquer lui-même ces appareils, de les lancer et d’opérer le réseau. En début d’année, la société est également entrée dans le capital de SpaceX, fondée par l’entrepreneur Elon Musk, qui souhaite lui aussi bâtir un « Internet spatial ».Lire aussi :Avec SpaceX, Google veut étendre Internet dans le mondeSi, pour justifier leurs efforts dans le domaine, les deux géants américains mettent en avant une sorte de mission « sociale », leur intérêt reste aussi commercial. Davantage d’internautes, c’est plus d’utilisateurs potentiels de leurs services. Et donc davantage de cibles pour leurs annonceurs. « Le taux d’adoption d’Internet est en train de ralentir », reconnaît d’ailleurs M. Parikh.Jérôme Marin (San Francisco, correspondance)Journaliste au Monde Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Vendredi 31 juillet devait être la dernière journée de cette première semaine de négociations techniques entre la Grèce et les représentants de ses créanciers (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne et Mécanisme européen de stabilité).Mais les discussions continueront en fait dans les prochains jours car des premiers obstacles sont déjà apparus et étaient au menu de la rencontre, vendredi 31 juillet au matin, entre les chefs de délégation des créanciers et le ministre des finances grec, Euclide Tsakalotos, accompagné pour l’occasion du ministre de l’économie et du développement, Georges Stathakis. Voici les principaux sujets de crispation :Le niveau de taxation des hauts revenusLes projets de taxation du gouvernement grec ont été le premier sujet de désaccord à (ré) émerger cette semaine. Les créanciers exigent notamment que l’impôt sur la solidarité soit ramené de 8 % à 6 % maximum pour les revenus supérieurs à 500 000 euros. Car, selon eux, le taux actuel encouragerait l’évasion fiscale.Le gouvernement grec estime qu’il lui appartient de choisir comment répartir l’effort de l’impôt. « Notre objectif a toujours été et reste, dans le cadre qui nous est imposé, de pouvoir soulager les plus vulnérables. Et là, on voudrait de nouveau épargner les plus riches », s’indignait, vendredi matin, une source du parti de la gauche radicale Syriza.Le vote de nouvelles réformes avant l’adoption du plan d’aidePlus largement, la semaine écoulée a fait apparaître une forte opposition entre les représentants des créanciers et le gouvernement sur les réformes à mettre en œuvre. Les premiers veulent forcer les Grecs à adopter de nouvelles réformes dans les tout prochains jours, en préalable à la conclusion de l’accord global portant sur une aide de 86 milliards d’euros sur trois ans.Afin de lancer ce cycle de négociations, le premier ministre, Alexis Tsipras, a pour tant déjà fait adopter, les 15 et 22 juillet, de difficiles mesures au Parlement grec. Il ne souhaite pas aller plus loin à ce stade. « Nous nous y étions engagés lorsque nous avons accepté l’accord du 13 juillet, explique-t-on au gouvernement. Nous avons donc rempli notre part du contrat et maintenant on veut nous imposer de nouveaux préalables ? »M. Tsipras a rappelé, à plusieurs reprises ces dernières semaines, qu’il s’engageait « à respecter ni moins ni [surtout] plus » que ce qui a été convenu le 13 juillet.Lire aussi :La Grèce et ses créanciers s’opposent sur l’adoption de nouvelles réformesL’accélération de la réforme des retraites et du droit du travailLes créanciers demanderaient en particulier que soient présentés au Parlement très rapidement des changements dans le régime des retraites. Ils veulent accélérer la suppression des retraites anticipées ou celle d’une prime spéciale aux faibles retraites, l’EKAS. Les créanciers aimeraient aussi raccourcir le délai de la mise en place du départ à la retraite à 67 ans – le précédent gouvernement s’était fixé comme horizon l’année 2022.« Il y a toujours une période de transition dans un changement de régime de retraites. Dans tous les pays en Europe. Pour permettre une répartition générationnelle de l’effort. Et là encore on bouscule tout, on exige de nous de tout faire en moins de quatre ans. Serait-ce même envisageable dans n’importe quel autre pays d’Europe ? », se demande notre source chez Syriza. Pour sa part, le gouvernement souhaiterait adopter une loi globale sur la question des retraites en octobre.Les négociations s’annoncent également tendues sur la question du droit du travail. D’ici à la fin de l’année, un nouveau cadre doit être adopté pour la mise en place de nouvelles conventions collectives. Les créanciers, et notamment le Fonds monétaire international (FMI), insistent pour assouplir la législation des licenciements collectifs. En décembre 2014, c’est sur ce point précis qu’avaient déjà échoué les négociations avec le précédent gouvernement conservateur, entraînant d’ailleurs sa chute.La participation du FMI en suspensDans ce contexte déjà compliqué, le FMI vient d’annoncer que sa participation au prochain plan d’aide à la Grèce était en suspens et le restera sans engagement « concret » des Européens à alléger la dette publique grecque.Même si le Fonds participe bien aux négociations actuelles – sa représentante Delia Velculescu est sur place depuis jeudi soir –, rien de précis n’a encore filtré sur le montant du prêt qu’il pourrait octroyer à Athènes. L’ombre jetée par le FMI pourrait, en tout cas, envenimer les pourparlers et braquer l’Allemagne qui ne veut pas entendre parler d’un tel allégement.Pour surmonter l’obstacle, la Grèce, qui s’était dès le début opposée à la participation du FMI à ce troisième plan d’aide, pourrait gagner du temps. Le FMI pourrait ne participer au plan d’aide grec que dans un second temps, d’ici un an, pour la mise en place du plan étalé sur trois années. Dans l’intervalle, le Mécanisme européen de stabilité (MES) serait le seul chargé du financement d’environ 50 milliards d’euros.Ce scénario, évoqué par la presse proche de Syriza, semble toutefois bien difficile à faire accepter à l’Allemagne. Après un rendez-vous ce matin avec M. Tsakalotos, les représentants des créanciers devaient rencontrer plus tard à leur hôtel du centre d’Athènes d’autres ministres.Pour des raisons de sécurité, leurs mouvements sont limités au strict nécessaire et se passent d’ailleurs sous une impressionnante escorte policière. Dans une Athènes quasi désertée de sa population partie en vacances, ce ballet de cortèges officiels de voitures roulant sirènes hurlantes a quelque chose de surréaliste.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Jullien Pour Le Petit Larousse, le mot désigne, dans le monde de l'assurance, une « réduction de la prime d'assurance automobile accordée aux assurés qui n'ont pas eu d'accident ». A « bonus » est souvent associé le « malus »... système par « lequel le montant de la prime est en rapport avec le taux d'accidents précédemment enregistré », explique Petit Robert, un système dont les chefs d'entreprise n'ont, semble-t-il, retenu que le premier terme.Le président du Medef, Pierre Gattaz, défendait, le 17 juin, la possibilité que le patron de la Fnac, Alexandre Bompard, touche 11,6 millions d'euros, grâce à des actions qui lui avaient été attribuées dans le cadre d'un plan de performance : M. Bompard « a redressé la Fnac, et bien bravo, il a droit à un bonus, à quelque chose ». Une expression qui sonne comme « un petit quelque chose »...De son côté, quelques mois plus tôt, en mars, le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, avait affirmé devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale que « rien n'empêche des actionnaires de récompenser un dirigeant avec un bonus exceptionnel s'ils considèrent qu'il a bien travaillé (...) mais dans certaines situations, je pense qu'on devrait adopter d'autres comportements ».Les députés français ne l'ont pas contrarié en limitant, le 11 juin 2015, le dispositif des « retraites chapeaux » pour les grands patrons, en interdisant le rachat d'années d'ancienneté au moment de leur prise de poste, pratique faisant partie du « golden hello » que l'on peut traduire par bonus de bienvenue.Avec la crise le bonus est devenu l’incarnation du mal absoluIl est vrai qu'avec la crise, signalent David Abiker et Evariste Lefeuvre (Dictionnaire posthume de la finance, Eyrolles, 2009), « le bonus est devenu l'incarnation du mal absolu, surtout quand des institutions en quasi-faillite ont décidé de les servir malgré tout à leurs dirigeants ».Au Royaume-Uni, en vertu de nouvelles directives annoncées le 23 juin par l'Autorité de régulation prudentielle (PRA) et par l'Autorité de conduite financière (FCA), les banques britanniques pourront récupérer les bonus de leurs dirigeants jusqu'à dix ans après leur versement en cas d'entorses aux bonnes règles, lorsqu'elles concernent de hauts dirigeants reconnus responsables d'écarts de conduite ayant entraîné des dommages pour la banque et le système financier. Une mesure destinée à décourager la prise de risque excessive.Avec toutes ces sommes, on est bien loin du modeste « cadeau Bonux »...Au sens économique, le Centre national de ressources textuelles et lexicales définit le mot comme une « rémunération supplémentaire représentant une participation aux bénéfices de l'entreprise et récompensant certains mérites, services, etc.) ».Le mot est emprunté au latin bonus (« bon », « bien »). Comme quoi, d'un point de vue étymologique, l'argent fait bien le bonheur.Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Confrontée ces deux derniers mois à la chute de ses marchés boursiers, la Chine a employé les grands moyens. Le coût de cette opération de sauvetage n’a pas été dévoilé et est en perpétuelle évolution mais, selon une estimation de la banque Goldman Sachs, il représenterait entre 860 et 900 milliards de yuans, soit de 127 à 133 milliards d’euros.Les internautes, tournant en dérision le besoin pour le Parti communiste chinois (PCC) de voler au secours de la Bourse, parlent de la « guojia dui », « l’équipe nationale », pour décrire l’effort du gouvernement chinois et des grandes banques du pays, dont l’Etat est le principal actionnaire.Selon le Wall Street Journal, le premier ministre, Li Keqiang, s’est agacé, lors d’une réunion le 4 juillet à Pékin, que les officiels en charge de la finance n’aient pas anticipé le retournement boursier. Le principal indice de Shanghaï avait grimpé de 150 % sur l’année courant jusqu’au 12 juin, avant de perdre 30 % en trois semaines. Il aurait alors ordonné « des mesures fortes pour sauver le marché ». Lire aussi :Les gagnants et les perdants du ralentissement chinoisChasse aux spéculateursLe gouverneur de la banque centrale, Zhou Xiaochuan, et le ministre des finances, Lou Jiwei, ont tous deux argué qu’un tel déploiement irait à l’encontre des efforts visant à céder au marché un plus grand rôle dans l’économie. Des arguments qui n’ont pas convaincu Pékin : inquiet du risque de contagion à l’économie réelle, le premier ministre a fait approuver son plan par le puissant secrétaire du PCC et président de la République populaire, Xi Jinping.Les grandes maisons de courtage ont donc toutes été invitées à investir dans un fonds préexistant mais peu connu jusqu’alors, China Securities Finance Corporation (CSF), désormais chargé de faire le beau temps sur les deux places de Chine continentale, Shanghaï et Shenzhen. Toutes les grandes banques chinoises ont pour leur part été sollicitées pour apporter une partie des financements nécessaires au CSF, qui a également reçu l’appui de la Banque populaire de Chine, l’établissement central.En parallèle, Pékin s’est lancé dans une chasse aux investisseurs pratiquant la spéculation à la baisse, attitude qualifiée de « malicieuse ». La Commission de régulation boursière de Chine a suspendu trente comptes de trading, dont un sur la Bourse de Shenzhen géré par le hedge fund Citadel, basé à Chicago. Elle s’intéresse également aux stratégies de trading à haute fréquence, gérées par les seuls algorithmes informatiques.Stabilisation inachevéePour l’heure, les résultats de cette politique restent mitigés. Certes la dégringolade a été endiguée. Mais à quel prix ? Sur le mois écoulé, entre le plus bas du 8 juillet et l’ouverture de la séance de vendredi 7 août, l’indice Composite de Shanghaï a repris 5,5 %. Ce sont désormais les spéculations sur l’attitude à venir du CSF qui guident le moral du marché. Le 27 juillet, Shanghaï s’effondrait de 8,5 % en une seule séance, car les traders s’interrogeaient sur un possible retrait progressif du fonds de soutien.Vendredi 7 août, la hausse était portée par un article de l’agence Bloomberg selon lequel China Securities Finance cherche à accéder à 2 000 milliards de yuans supplémentaires (295 milliards d’euros). Ce financement s’inscrirait en complément des 3 000 milliards de yuans (442 milliards d’euros) déjà à la disposition du CSF en cas de rechute, montant dont il convient de déduire les 900 milliards déjà déboursés selon l’estimation de Goldman Sachs.Dans sa note, la banque d’affaires juge comme beaucoup peu probable que « l’équipe nationale » reprenne, à court terme, la mise qu’elle a injectée sur le marché, car la situation n’est pas stabilisée et le gouvernement n’a pas un besoin urgent de ces fonds. S’il devait retirer sa mise, l’Etat risquerait de faire vaciller de nouveau l’édifice.Pour l’heure, les petits investisseurs ne semblent pas pleinement rassurés. Selon le régulateur, 75 millions de citoyens chinois tenaient un compte boursier à la fin juin. Ils n’étaient plus que 51 millions à l’issue du mois de juillet.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Déjà très contrôlé, l’Internet chinois pourrait le devenir plus encore avec la présence d’agents de police au sein des groupes opérant les sites les plus populaires du pays. Et ce alors que la présidence de Xi Jinping accroît la censure sur ceux qui peuvent être source d’agitation – universitaires ou avocats, organisations non gouvernementales – et sur les plates-formes façonnant l’opinion publique, en premier lieu le Web et la presse.Lire aussi :Un avocat chinois menacé de 20 ans de prison pour des tweetsL’agence officielle Chine nouvelle, citant une récente conférence du ministère de la sécurité publique, a expliqué, mercredi 5 août, que des « bureaux de la sécurité du réseau » seront bientôt implantés au sein des entreprises susceptibles d’alimenter la « critique ». Objectif : les aider à se protéger contre les cyberattaques et à combattre les activités criminelles, une formule susceptible d’englober aussi bien le terrorisme que la critique du régime.Même s’il existe d’importants services publics chargés de la censure, le filtrage des contenus qui embarrassent le pouvoir repose d’abord sur un équilibre économique : les champions que sont par exemple le moteur de recherche Baidu et la messagerie Tencent, qui opère l’application WeChat, sont eux-mêmes chargés de bloquer les messages politiquement incorrects lorsqu’ils arrivent sur leurs serveurs, risquant, à défaut, de perdre leur licence ou d’être purement bloqués.« Nettoyer » les messagesDes équipes internes à ces sociétés doivent ensuite « nettoyer » les messages qui auraient passé le premier barrage automatisé. En 2013, un manager de Sina, qui opère un portail d’information et l’équivalent local de Twitter, Weibo, s’était expliqué sous couvert d’anonymat : « lorsqu’ils publient un ordre, il faut s’exécuter. Si nous n’effaçons pas votre message, votre compte sera bloqué. »Selon une étude menée par des chercheurs des universités de Rice, du Nouveau-Mexique et du Bowdoin College portant sur 2,38 millions de messages publiés en 2012 sur Weibo, 12 % de l’ensemble disparaissent (30 % dans les cinq minutes qui suivent la publication et au total 90 % sous 24 heures). La présence directe de policiers permettrait de rappeler en permanence aux géants du Web le contrat tacite avec l’Etat-Parti qui leur permet d’engranger des fortunes au pays des 668 millions d’internautes et de transmettre plus efficacement les ordres de la censure.« Cyber-souveraineté »Le poids de cette dernière a déjà largement freiné la croissance d’un Weibo, alors que les personnalités s’exprimant sur les sujets polémiques ont toutes été rappelées à l’ordre. Depuis, les Chinois lui préfèrent WeChat, qui permet de n’échanger que des messages privés et où les posts ne sont pas publics.Peu après son arrivée au pouvoir, Xi Jinping a donné la responsabilité de la gestion d’Internet à un nouvel organe puissant, l’Administration du cyberespace de Chine. Il a placé à sa tête un haut cadre zélé, spécialisé dans la propagande, Lu Wei. Sur la scène internationale, M. Lu tente d’imposer le concept de « cyber-souveraineté », arguant que chacun doit s’occuper de son pré carré afin de légitimer le particularisme chinois.Dans la Silicon Valley, comme à Bruxelles début juillet, Lu Wei a repris les propos qu’il avait déjà tenus en septembre 2013 lors d’une visite au Royaume-Uni : « La liberté n’existe pas sans ordre. » Un nombre croissant de sites d’information occidentaux sont ainsi bloqués : le New York Times depuis l’automne 2012, Le Monde depuis janvier 2014.« Grande muraille du Web »Aux géants occidentaux du Web, Lu Wei explique qu’il leur faudra se plier aux coutumes locales sans sourciller, non sans un certain succès. Le recevant en Californie en décembre 2014, le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, dont le site est inaccessible du côté chinois de la « grande muraille du Web », avait pris soin de poser sur son bureau un exemplaire de la compilation de discours de Xi Jinping titrée La Gouvernance de la Chine, précisant qu’il en conseille la lecture à ses employés. En juin 2014, LinkedIn avait reconnu censurer les messages provenant d’usagers chinois.Lire aussi :Facebook fait allégeance à la Chine pour y revenirEn Chine, les contrôles se renforcent sous la direction de Lu Wei. Un projet de loi sur la cybersécurité a été présenté le 1er juillet à l’Assemblée nationale populaire. Il prévoit, dans le cadre de la lutte contre les cyberattaques, d’imposer certains standards qui pourraient se révéler défavorables aux entreprises étrangères. Le texte, qui réaffirme les pouvoirs de l’agence de M. Lu, donne force de loi au blocage de l’accès à Internet dans certaines régions du pays lorsque la « stabilité sociale » s’en trouve menacée. Une mesure en réalité déjà employée, notamment lors d’incidents violents au Xinjiang et d’immolations ou d’arrestations dans les régions tibétaines, mais qui aura désormais une légitimité juridique.Lire aussi :En Chine, la guerre de l’informationHarold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Elle était la matriarche de l’un des clans les plus puissants du capitalisme allemand, une famille liée aux heures les plus glorieuses comme les plus sombres de l’histoire industrielle du pays, mais également à celle de l’industrie automobile. Johanna Quandt, 89 ans, est morte lundi 3 août dans sa villa de Bad Homburg, près de Francfort, a annoncé sa famille mercredi. Les Quandt, propriétaires de près de 50 % du groupe BMW, sont considérés comme la famille la plus riche d’Allemagne, classée 77e fortune au monde par le magazine Forbes.Née à Berlin en 1926 d’un père historien, Mme Quandt a travaillé comme infirmière dans les dernières années de la guerre, avant de devenir secrétaire à Francfort pour le groupe Afa, actuel Varta, spécialiste des piles électriques. Son patron, Herbert Quandt, est alors directeur de l’entreprise et un riche héritier. Il épouse Johanna, de seize ans sa cadette, en 1959, en troisième noce.Un an auparavant, Herbert Quandt avait empêché la vente du constructeur BMW, alors en crise, à Daimler. Il redresse l’entreprise qui devient par la suite l’un des succès les plus spectaculaires de l’industrie allemande. BMW, qui a vendu 2 millions de véhicules haut de gamme l’an dernier, est régulièrement citée comme l’entreprise préférée des jeunes diplômés allemands.Lire aussi :Un nouveau pilote pour BMWDiscrétion légendaireA la mort de Herbert Quandt, en 1982, Johanna et ses enfants Susanne (épouse Klatten) et Stefan héritent d’un empire d’une dizaine de participations dans des entreprises prospères : outre BMW, la famille est propriétaire du groupe chimique Altana et de Varta. Susanne Klatten est actionnaire de SGL Carbon, qui produit la fibre de carbone des carrosseries des véhicules électriques de BMW. Les Quandt possèdent aussi 10 % du spécialiste des cartes à puce Gemalto et 22 % de Nordex, producteur d’éoliennes. L’an dernier, les seuls dividendes de BMW ont rapporté au clan 815 millions d’euros.A la tête de son empire, Mme Quandt a soigneusement évité l’attention du public, le gérant avec une discrétion quasi monacale, selon son fils.Ses fondations soutiennent des hôpitaux et le journalisme économique, à travers le prix Herbert-Quandt des médias (doté de 50 000 euros). La famille est aussi célèbre pour ses dons très généreux aux partis politiques – notamment à la CDU, ce qui a déclenché une polémique dans l’opposition après les dernières élections législatives.La discrétion légendaire de Mme Quandt a été bousculée en 2007, lorsqu’un documentaire de la chaîne de télévision NDR a révélé le passé sombre de la famille en montrant que le beau-père de Mme Quandt, Günther Quandt, avait exploité 50 000 travailleurs forcés pendant la guerre, dans des conditions éhontées. Choquée, la famille a reconnu avoir tardé à faire la lumière sur son passé. Pour se rattraper, elle a confié ce travail à un historien qui a publié en 2011 un ouvrage sans concession.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde Eric Albert (Londres, correspondance) Le Royaume-Uni n’a jamais connu aussi peu de grèves. En ce début de siècle, on en compte entre cent et cent cinquante par an environ, un phénomène exceptionnel depuis 1891, date du début des statistiques sur le sujet. Le nombre de jours de travail « perdus » pour cause de grève est désormais de cinq à dix fois plus bas que pendant les années 1980.Mais n’allez pas dire ça aux Londoniens. Jeudi 6 août, aucun métro ne circulait. Le réseau était immobilisé, provoquant d’immenses files d’attente pour prendre les bus qui circulaient. L’appel à vingt-quatre heures de débrayage des quatre syndicats qui représentent le personnel de l’Underground a été très suivi. En 2014 déjà, Londres avait connu plusieurs grèves du métro. Cette année, en juillet, le métro avait également été immobilisé une journée.Jeudi, c’est contre le plan de Boris Johnson, le maire conservateur de Londres, de faire rouler les métros toute la nuit les vendredis et samedis, à partir de septembre, qu’il y avait grève. Les syndicats jugent insuffisante la prime qui leur est proposée.Efforts payantsCes mobilisations régulières dans le métro sont une exception, dans un pays où la grève est presque devenue un gros mot. C’est à Bob Crow, décédé en 2014 d’une soudaine crise cardiaque, que revient sans doute cette particularité.Cou de taureau, crâne rasé et visage de bouledogue, celui-ci a pris la tête, à partir de 1991, de la section du métro londonien du Syndicat du rail, du maritime et du transport (RMT), avant de régner sur l’ensemble de l’organisation en 2002. Très longtemps membre du Parti communiste britannique, ce fils de docker a dirigé pendant deux décennies d’une main de fer les négociations avec les patrons différents de la régie des transports de Londres.Ses efforts ont fini par payer : le salaire annuel moyen des conducteurs de métro est de 49 000 livres sterling (70 000 euros), avec deux mois de vacances par an. Impressionnés par ces acquis, beaucoup d’employés à travers le Royaume-Uni ont rejoint le RMT, désormais le syndicat qui grossit le plus vite et rassemble 80 000 membres aujourd’hui.Une opinion publique très hostile Le succès de M. Crow tient largement à sa position de force : il est relativement facile, à l’aide quelques dizaines de conducteurs de rame, de bloquer le trafic du métro. Les maires de Londres successifs se sont inclinés face aux exigences du RMT, y compris M. Johnson – qui a accepté de verser une « prime olympique » au moment des JO de Londres, en 2012.Dans les années 1980, cette position de combat était la règle pour les syndicats britanniques. Mais en 1984, la grande grève des mineurs, qui s’est achevée par la victoire écrasante de la première ministre, Margaret Thatcher, a cassé cette dynamique. La « Dame de fer » a ensuite introduit des règles très dures pour encadrer le droit de grève, comme l’organisation obligatoire d’un vote à bulletin secret des syndicalistes (avec préavis de huit jours) ou l’interdiction des grèves pour des raisons politiques.L’opinion publique est également devenue très hostile aux débrayages. Enfin, les syndicats ont perdu de leur influence en même temps que la sidérurgie et le secteur manufacturier disparaissaient.Ce n’a pas été le cas du métro, plus que jamais indispensable à la capitale britannique. L’attitude très combative de M. Crow a fait le reste. Malgré sa mort prématurée, son héritage demeure.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.08.2015 à 00h03 • Mis à jour le07.08.2015 à 09h12 La Grèce a remboursé, jeudi 6 août, 186,3 millions d’euros au Fonds monétaire international (FMI) et évité ainsi un nouveau défaut de paiement auprès de l’institution, dans un contexte de négociations sur un troisième plan d’aide au pays.« La Grèce a payé les intérêts qui étaient dus au FMI aujourd’hui », a déclaré un porte-parole du fonds dans un communiqué. C’est la première fois depuis le début de juin que la Grèce, en grande difficulté financière, honore un remboursement vis-à-vis du FMI dans les délais impartis.L’ultimatum du FMIAprès avoir demandé un sursis, le pays avait fini, le 30 juin, par faire défaut sur sa dette vis-à-vis du fonds, l’un de ses créanciers internationaux depuis 2010 aux côtés des Européens. Une nouvelle échéance avait été manquée par Athènes à la mi-juillet, portant les arriérés de paiement du pays vis-à-vis du FMI à 2 milliards d’euros.Un prêt d’urgence des Européens avait toutefois permis à Athènes d’apurer sa dette vis-à-vis du FMI le 20 juillet et de pouvoir à nouveau prétendre à l’aide financière de l’institution. Des représentants du FMI, de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne (BCE) sont à Athènes depuis une semaine pour mettre sur pied un plan d’aide de plus de 80 milliards d’euros, qui doit être bouclé avant le 20 août.Le fonds a toutefois prévenu qu’il ne renflouerait pas le pays tant qu’Athènes n’aura pas accepté un plan de réformes complet et que les Européens n’auront pas consenti à alléger la dette grecque, qui avoisine les 320 milliards d’euros.Lire :Grèce : l’ultimatum du FMIAprès ce paiement, Athènes doit encore au total rembourser au FMI quelque 22 milliards d’euros, selon le site de l’institution. Le prochain paiement, de quelque 306 millions d’euros, est prévu pour le 1er septembre. Les Décodeurs La loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, dite « loi Macron », a été promulguée et publiée au Journal officiel vendredi 7 août. Le texte ne contient bien sûr pas les quelques articles censurés par le Conseil constitutionnel mercredi soir, qui devront être présentés à nouveau devant le Parlement pour être validés – ou non.L’itinéraire législatif de la loi a notamment été marqué par deux votes en bloc à l’Assemblée nationale, au cours desquels le gouvernement a engagé sa responsabilité en raison de l’utilisation de l’article 49, alinéa 3 de la Constitution.Le texte fourre-tout de 308 articles vise, selon Emmanuel Macron, à guérir les « trois maladies » de la France : « défiance », « complexité » et « corporatisme ». Saluée par le Medef, la loi a tout au long de son parcours suscité des critiques de toutes parts, et a subi de nombreuses modifications. Passage en revue des principaux points de loi – parmi de nombreux autres : 1. L’assouplissement du travail le dimanche et la nuitLe dispositif retenu supprime les cinq dimanches travaillés de plein droit proposés à l’origine et laisse le choix aux élus de fixer le nombre de dimanches « entre 0 et 12 ». Les autorisations seront débattues au niveau intercommunal au-delà de cinq dimanches. Les salariés percevront une compensation d’au moins 30 % sur leurs salaires ainsi que d’éventuelles contreparties selon des accords d’entreprise au cas par cas.Des « zones touristiques internationales » sont créées, à Paris, Nice, Cannes ou Deauville, dans lesquelles les commerces pourront ouvrir les dimanches et jusqu’à minuit, sur la base de compensations salariales (salaire doublé pour le travail en soirée). Voir notre infographie complète : Combien de salariés travaillent le dimanche ? 2. Des lignes nationales de carsJusqu’à présent limités par des régimes d’autorisation complexes, ils seront libéralisés. M. Macron en avait fait un symbole, estimant qu’il s’agissait d’une mesure à destination « des plus pauvres », qui pourraient ainsi « voyager facilement ».« A l’heure actuelle, beaucoup de Français sont trop pauvres pour prendre le train, qui est trop cher. Le transport en autocar est 8 à 10 fois moins cher que le train. Cette mesure de libéralisation du transport en autocar va bénéficier aux familles les plus modestes, les plus précaires, les plus fragiles. »Selon le ministre, cette libéralisation du transport par car devrait créer des « dizaines de milliers » d’emplois. Les débats ont conduit à mettre en place des limitations, régions et départements pourront ainsi interdire ou limiter certaines lignes. 3. L’assouplissement du permis de conduireLe permis devient un « service universel » dont le délai d’attente, actuellement de quatre-vingt-dix-huit jours en moyenne entre deux présentations à l’examen, devra être divisé par deux. Les épreuves du code de la route seront confiées à des sociétés privées. Dans les départements où l’attente entre deux passages à l’examen est supérieure à quarante-cinq jours, des « agents publics ou contractuels », dont ceux de La Poste, pourront le faire passer. Enfin, la durée minimale de vingt heures de conduite a été supprimée. 4. Une réforme des prud’hommesAutre chantier complexe, celui de la justice prud’homales. La réforme vise à simplifier les procédures pour en réduire les délais. La loi prévoit une formation des conseillers et des sanctions en cas de manquement à la déontologie, ainsi qu’un statut de défenseur syndical, et un renforcement du pouvoir des inspecteurs du travail et du pouvoir judiciaire (juge départiteur).En dernière minute, le gouvernement avait ajouté un barème d’indemnités (maximales) en cas de licenciement, en fonction de l’ancienneté des salaires dans l’entreprise et de la taille de celle-ci. Mal perçue par nombre de députés socialistes, cette mesure a été retoquée par le Conseil constitutionnel, qui a estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise « méconnaissait le principe d’égalité devant la loi ». 5. Les règles de licenciement collectif modifiéesSur ce volet, dont l’objectif est de sécuriser davantage les entreprises, un amendement des rapporteurs qui a été voté privilégie la négociation collective et encadre plus strictement la délimitation du périmètre d’application des critères de licenciement en cas de décision unilatérale de l’employeur. 6. Une incitation à l’épargne salariale et l’actionnariat salariéLa loi Macron simplifie ces dispositifs pour permettre leur généralisation aux petites et moyennes entreprises (PME), et les rendre plus attractifs fiscalement. Les fonds récoltés devraient également être davantage utilisés pour financer l’économie.La loi Macron abroge en revanche la prime de partage des profits mise en place sous la présidence de Nicolas Sarkozy, qui obligeait les entreprises augmentant leurs dividendes deux ans de suite à une redistribution au profit de leurs salariés.Lire aussi : Les salariés gèrent leur épargne salariale avec une très grande prudence 7. La libéralisation des professions réglementées et Infogreffe en open dataL’installation des nouveaux arrivants (huissiers, notaires, commissaires-priseurs) sera libéralisée afin de favoriser la concurrence et de permettre aux titulaires des diplômes requis de se lancer – le tout étant toutefois régulé par le ministère de la justice. Les grilles tarifaires doivent également être modifiées pour les actes « de la vie courante et de la plupart des transactions immobilières », afin d’en diminuer le prix.Mais la possibilité d’introduire une part de tarifs variables a été supprimée lors des débats, au profit d’un système de remises fixes possibles pour les jeunes huissiers, notaires et mandataires judiciaires. La commission spéciale a entériné la liberté d’installation « contrôlée » des notaires, huissiers et commissaires-priseurs et a adopté un amendement fixant une limite d’âge (70 ans) pour ces professions. Ce qui n’empêche pas la grogne des notaires de se poursuivre.En revanche, les greffes des tribunaux de commerce ont perdu leur combat : les données du Registre national du commerce et des sociétés (RNCS), qui étaient jusqu’ici leur propriété et auxquelles on n’accédait que par des services payants, seront désormais librement accessibles.Cette réforme a provoqué une forte réaction des professionnels concernés, des avocats aux huissiers. Ils dénoncent la « marchandisation » du droit « livré à l’économie », craignent un recul de l’accès au droit, ou prédisent la « mort de la profession » des commissaires-priseurs ou des administrateurs et mandataires judiciaires, avec des milliers d’emplois supprimés à la clé.Infogreffe regroupe les 135 greffes des tribunaux de commerce de France, soit près de 2 000 collaborateurs. Le site, qui emploie une trentaine de personnes (informaticiens et personnel technique), existait avant 2009 – les données étaient même diffusées sur le Minitel dans les années 1990 – mais ce n'est qu'à cette date qu'il a récupéré le monopole de la délégation de service public, au détriment de l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI). 8. Des prêts entre entreprisesUne entreprise qui dispose d’une trésorerie excédentaire pourra prêter de l’argent à un fournisseur ou un sous-traitant en difficulté, pour une durée limitée à deux ans et dans la mesure où prêteur et débiteur entretiennent des liens économiques. 9. Cinq à dix milliards d’euros de cessions d’actifsLe texte, examiné le 10 décembre 2014 à l’Assemblée, comporte un volet avalisant la vente par l’Etat de 5 milliards à 10 milliards d’euros d’actifs dans des entreprises ; 4 milliards seront affectés au désendettement, le reste étant réinjecté dans l’économie. Le détail de ce qui sera cédé n’a pas encore été divulgué. M. Macron s’est contenté de préciser qu’il n’était pas question de privatiser EDF, comme cela avait pu être évoqué. Lire aussi : Participations : les mauvais comptes de l'Etat actionnaire 10. Et aussi…La loi évoque également, parmi d’autres mesures :un assouplissement des conditions de changement de banque pour les consommateurs, avec la mise en place d’un service entièrement automatisé ;une « majoration de constructibilité » de 30 % pour les communes désireuses de s’agrandir ;une carte professionnelle dans le bâtiment pour éviter les fraudes et le travail au noir. Les mesures censurées par le Conseil constitutionnel :Assouplissement de la loi Evin.Les députés avaient également voté, contre l’avis du gouvernement, un assouplissement de la loi Evin sur la communication autour de l’alcool mais cette mesure a été retoquée par le Conseil constitutionnel, estimant qu’elle n’avait rien à voir avec le contenu de la loi Macron. L’entérinement du centre de stockage de déchets nucléaires à BureAu dernier moment, le gouvernement avait introduit dans la loi d’un amendement entérinant le centre de stockage des déchets radioactifs à Bure, dans la Meuse. Cet article a été censuré par le Conseil constitutionnel, qui a, là aussi, estimé qu’il s’agissait d’un « cavalier législatif » qui devra être présenté dans un nouveau texte.Lire : Quels sont les enjeux du stockage des déchets nucléaires à Bure ? Les DécodeursJournaliste au Monde Anne Eveno Apple n’a pas avec son service de streaming musical, lancé le 30 juin, les mêmes pudeurs qu’avec l’Apple Watch. Alors que l’entreprise n’a pas encore annoncé de chiffre officiel sur les ventes de sa montre intelligente, le groupe de Cupertino a indiqué qu’Apple Music, qui permet d’écouter de la musique sans téléchargement, compte 11 millions d’abonnés, dont 2 millions qui ont choisi l’abonnement familial à 14,99 € par mois.« Nous sommes emballés par les chiffres jusqu’à présent », se réjouit Eddy Cue, vice-président de la division logiciels et services Internet chez Apple, dans les colonnes d’USA Today, jeudi 6 août.Si les deux rivaux majeurs d’Apple, le suédois Spotify et le français Deezer proposent à la fois des offres payantes et gratuites, la firme à la pomme joue la carte du payant. L’abonnement classique à Apple Music coûte 9,99 dollars (8,83 euros) par mois mais pour recruter des utilisateurs, Apple offre une période d’essai gratuite de 3 mois. La question est donc de savoir quelle proportion des 11 millions d’abonnés choisira de prolonger leur abonnement au-delà du 30 septembre, terme de la période d’essai.Lire aussi :Apple vient bouleverser la donne dans le streaming musical Si 100 % des utilisateurs actuels devaient rester clients d’Apple Music, le groupe de Tim Cook frapperait un grand coup, puisque cela représenterait déjà plus de la moitié des abonnés payants de Spotify (qui en comptait 20 millions en juin). A terme, Apple viserait 100 millions d’abonnés dans le streaming, une croissance qui ne sera rendue possible qu’à partir du moment où le service sera accessible aux utilisateurs d’Android, le système d’exploitation de Google. Pour l’instant seuls les produits tournant avec iOS, le système d’exploitation d’Apple, peuvent utiliser Apple Music.En dépit de l’enthousiasme d’Apple, les bugs et les plaintes n’ont pas manqué depuis le lancement du service. Au début du mois d’août, certains utilisateurs ont ainsi dénoncé le fait qu’Apple Music peinait à distinguer entre les différentes versions d’un titre ou confondait single et album…Pour autant la divulgation de ces bons chiffres tombe à pic pour interrompre la série de nouvelles un peu moins positives pour le groupe, comme le recul du cours en Bourse – qui fait fondre la capitalisation boursière de 100 milliards de dollars depuis la fin janvier – et la perte de la première place sur le marché chinois des smartphones au second trimestre.Lire aussi :Apple dans un trou d’air boursierAnne EvenoJournaliste au Monde 06.08.2015 à 10h21 • Mis à jour le06.08.2015 à 10h28 | Marie de Vergès (Jérusalem, correspondance) Enfin une bonne nouvelle pour Eilat. La compagnie aérienne à bas coûts Ryanair a annoncé début juillet qu’elle opérerait six vols par semaine, dès novembre, depuis la Pologne, la Hongrie et la Lituanie à destination d’Ovda, proche de la cité balnéaire israélienne. Objectif : transporter 40 000 passagers par an.Un cadeau du ciel… Dans cette ville située au bord de la mer Rouge, où s’accumulent les complexes hôteliers et dont un habitant sur deux dépend du tourisme, l’année a été rude. Au premier trimestre, le nombre de séjours touristiques à Eilat a chuté de plus de 50 %. Pour renverser la tendance, le gouvernement israélien s’est engagé, en avril, à verser une prime de 45 euros par passager à toute compagnie aérienne qui desservirait la station via des liaisons directes.Onde de chocAux premiers jours de la saison estivale, le ministre du tourisme Yariv Levin disait vouloir tout mettre en œuvre « pour qu’Israël occupe enfin une autre place sur la carte du tourisme mondial ». Pour cause, les déboires d’Eilat ne sont que le reflet amplifié de la morosité qui frappe aujourd’hui l’ensemble du secteur.Depuis la guerre menée à Gaza, il y a un an, les indicateurs restent mauvais pour cette industrie qui représente 7 % du produit intérieur brut israélien. En juin, le flux de touristes à destination de l’Etat hébreu était en baisse de 20 % sur un an, selon le Bureau central des statistiques. Sur les six premiers mois, le recul a été de plus de 17 %. Les dernières données disponibles indiquent que les recettes du secteur (hors billets d’avion) au premier trimestre ont été les plus faibles depuis cinq ans.Les professionnels imputent d’abord cette atonie à l’onde de choc provoquée par l’opération militaire de l’été 2014. Quand bien même les grands centres touristiques que sont Jérusalem et Tel-Aviv ont été globalement épargnés, les images de ces 50 jours d’affrontements sanglants ont marqué les esprits des vacanciers étrangers. L’explosion d’une roquette à quelques kilomètres de l’aéroport international Ben-Gourion, le 21 juillet, n’a rien arrangé.Si le marasme s’éternise, c’est que d’autres facteurs y contribuent. Guerre civile en Syrie, exactions de l’Etat islamique… Les conflits qui bouleversent le Proche-Orient ne laissent pas Israël indemne. Plus localement, l’Etat hébreu souffre de la désaffection des touristes russes, l’une de ses principales clientèles, affectée par la crise économique qui sévit en Russie.L’une des destinations les plus chèresUn classement publié en mai par le Forum économique mondial sur la compétitivité des voyages et du tourisme plaçait Israël au 72e rang sur 141. Selon cet indice, le pays souffre de son instabilité géopolitique mais aussi de ses prix très élevés. L’Etat hébreu se distingue même comme l’une des destinations les plus chères du monde, pointant à la 136e place du classement. Une nuit d’hôtel y est en moyenne plus onéreuse qu’au Japon, en Allemagne ou aux Etats-Unis.Avant que n’éclate la guerre avec Gaza, 2014 s’annonçait comme une année record au plan touristique. Professionnels et gouvernement cherchent désormais à renouer avec cette trajectoire. Pour faire baisser les prix, le ministère du tourisme veut accélérer la construction de nouveaux hôtels grâce à une simplification des procédures. Il pousse aussi à une classification normalisée des établissements hôteliers de une à cinq étoiles, aujourd’hui quasi inexistante.« La seule chose qui peut relancer la machine, c’est une énorme opération marketing à laquelle on allouerait des moyens financiers bien plus importants, juge Eli Gonen, le président de l’Association hôtelière israélienne. Le vrai problème d’Israël, c’est le fossé entre l’image du pays et la réalité des faits. Des campagnes de publicité doivent souligner que ce que nous avons à offrir aujourd’hui, c’est en fait le calme et une combinaison unique de sites religieux, culturels et balnéaires. »Marie de Vergès (Jérusalem, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Marin (San Francisco, correspondance) Pour Tesla, la route se révèle un peu plus compliquée que ne l’espérait Elon Musk, son fondateur et patron. Mercredi 5 août, en marge de la publication de ses résultats trimestriels, le fabricant américain de voitures électriques a abaissé son objectif de livraisons pour l’ensemble de l’année. De 55 000 véhicules au minimum, celui-ci est désormais compris dans une fourchette allant de 50 000 et 55 000. L’an passé, le constructeur avait livré 35 000 voitures.Tesla justifie cette révision par la prochaine mise en production de son deuxième modèle, le Model X, un SUV qui doit être commercialisé à partir de fin septembre. « Beaucoup d’éléments peuvent encore affecter la production et les livraisons, indique M. Musk. Nous ne souhaitons pas forcer pour atteindre un chiffre supérieur à notre capacité à produire des voitures de qualité. »Lire aussi :Elon Musk, le capitaine d’industrie qui veut mourir sur MarsDes dépenses en capital très élevéesLes potentielles difficultés rencontrées avec le Model X pourraient aussi se répercuter sur la production du Model S, sa luxueuse berline déjà en vente. L’entreprise ne dispose en effet que d’une seule chaîne de montage dans son usine de Fremont, au sud de San Francisco. M. Musk se veut cependant rassurant, estimant être capable de produire entre 83 000 et 93 000 voitures l’année prochaine. Néanmoins, les investisseurs à Wall Street n’ont pas apprécié la nouvelle. Dans les échanges d’après Bourse, l’action de Tesla chutait de près de 6 %.Lire aussi :Tesla, Saab, interopérabilité… La tension monte autour de la voiture électriqueAu deuxième trimestre, la société californienne a enregistré une hausse de 24 % de son chiffre d’affaires, à 955 millions de dollars (875 millions d’euros). Elle indique par ailleurs que les commandes ont progressé de 30 % aux Etats-Unis et de 50 % en Europe. Dans le même temps, ses pertes se sont également creusées. Elles ont atteint 181 millions de dollars, soit trois fois plus que l’an passé. En cause, des dépenses en capital très élevées : 405 millions de dollars sur la période.Tesla est en effet engagé dans une période d’importants investissements. D’abord pour moderniser son site de Fremont, qui vient d’être mis à l’arrêt pendant une semaine. Ensuite pour construire la « gigafactory », une immense usine située dans le Nevada et destinée à la fabrication des batteries lithium-ion qui équipent ses véhicules électriques. D’une superficie de 930 000 mètres carrés, elle sera dotée de sa propre ferme d’éoliennes. Son coût est estimé entre 4 et 5 milliards de dollars, dont la moitié sera à la charge de Tesla.D’un seul produit à plusieursCette usine doit permettre au constructeur d’accroître ses capacités de production. Elle devrait produire suffisamment de batteries pour équiper 500 000 véhicules par an. L’ouverture est prévue en 2017, juste à temps pour la commercialisation, en fin d’année, du Model 3, sa voiture grand public qui devrait être proposée à un prix de base de 35 000 dollars, deux fois moins que l’actuel Model S.Ces importants investissements se répercutent sur la trésorerie de Tesla. De 1,9 milliard de dollars au 1er janvier, elle est tombée à 1,15 milliard au 30 juin. Pour financer son développement, l’entreprise dispose d’une ligne de crédit de 500 millions de dollars auprès de cinq banques. Son montant pourra être porté à 750 millions si nécessaire. Sans écarter cette option, M. Musk estime que Tesla n’aura pas besoin de procéder à une augmentation de capital.« Dans les prochains mois, nous allons passer d’un seul produit à plusieurs. C’est une étape importante », se réjouit l’entrepreneur d’origine sud-africaine. Outre le Model X, Tesla va entamer la production et la vente de sa gamme de batteries dites stationnaires, destinées aux habitations, aux entreprises et aux producteurs d’énergie. « La demande est ahurissante », assure M. Musk. Il table sur un chiffre d’affaires additionnel de 40 millions de dollars au quatrième trimestre. Et de 400 à 500 millions en 2016.Lire aussi :L’avenir de la voiture électrique se joue dans sa batterieJérôme Marin (San Francisco, correspondance)Journaliste au Monde Nicole Vulser Inditex, la maison mère de Zara, Massimo Dutti ou Bershka, a rejoint mercredi 5 août pour la première fois le club des 80 groupes mondiaux dont la capitalisation boursière est supérieure à 100 milliards d’euros.Le géant espagnol du prêt-à-porter, qui chaque année fait la course en tête avec le suédois H&M pour obtenir le titre mondial du secteur, est seulement la troisième entreprise ibérique à dépasser ce niveau, après la banque Santander et l’opérateur Telefonica.A la Bourse de Madrid, le titre a atteint mercredi en séance 32,08 euros, (soit une augmentation de sa valeur de 55 % en un an), dopé par la reprise économique en Espagne, alors que le succès des ventes en lignes ainsi que l’euro faible profitent à ce groupe. Le principal bénéficiaire de l’envolée du cours de l’action n’est autre que le fondateur de l’entreprise, Amancio Ortega (79 ans), l’homme le plus riche d’Espagne.Lire aussi : Inditex, colosse aux pieds agilesDeuxième fortune du mondeAu fil des années, cet entrepreneur d’Arteixo en Galice est devenu, selon le dernier classement Bloomberg des milliardaires, la deuxième fortune mondiale après Bill Gates, avec des biens estimés à 72,3 milliards de dollars. M. Ortega a donc doublé cette année l’homme d’affaires américain Warren Buffett.Depuis l’ouverture de la première boutique de Zara – à La Corogne, en Galice – le groupe s’est imposé dans la mode en s’inspirant au plus près des collections des créateurs, tout en vendant ses produits à des petits prix. Inditex qui a su étendre son modèle à l’international, détient aujourd’hui un réseau de 6 700 magasins, dans près de 90 pays.Lors des derniers résultats trimestriels clos fin avril, le groupe avait publié un bénéfice net très supérieur aux attentes des analystes, à 521 millions d’euros, en hausse de 28 %, son augmentation la plus forte depuis deux ans. En 2013, le chiffre d’affaires avait progressé de 13 %, à 4,37 milliards d’euros.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.08.2015 à 06h50   La NASA continuera de confier à la Russie l’acheminement de ses astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS), des restrictions financières ayant retardé d’autres solutions aux Etats-Unis, a annoncé mercredi 5 août l’agence spatiale américaine.Dans une lettre au Congrès, l’administrateur de la NASA, Charles Boden, a chiffré le prolongement de ce contrat jusqu’en 2019 à environ 490 millions de dollars (450 millions d’euros). Le contribuable américain paiera ainsi à la Russie 80 millions de dollars par siège sur une navette Soyouz au moment où les Etats-Unis ont décidé de renforcer les sanctions contre la Russie en raison de son soutien aux rebelles pro-russes dans l’est de l’Ukraine.Lire : La NASA suspend « tout contact » avec la Russie... sauf pour l'ISS« Malheureusement, depuis cinq ans maintenant, le Congrès (...) ne finance plus de façon adéquate le programme Commercial Crew pour rétablir les lancements de vols spatiaux habités sur le sol américain cette année, comme prévu », écrit Charles Bolden.« La conséquence en est une dépendance totale par rapport au vaisseau russe Soyouz comme véhicule de transport de nos équipes américaines et des équipages de nos partenaires internationaux ».Partenariat avec SpaceX et BoeingLa NASA a mis ses navettes spatiales à la retraite en 2011. Elle a noué un partenariat avec les sociétés privées SpaceX et Boeing pour développer des véhicules capables d’acheminer ses astronautes vers l’ISS et de les ramener sur la Terre.La NASA pensait entamer les vols privés en 2017, mais le projet de loi de finances pour l’année fiscale qui commence le 1er octobre prévoit de réduire le programme Commercial Crew, ce qui devrait se traduire par des délais supplémentaires et une hausse des coûts, souligne l’administrateur de la NASA.Egalement mercredi, la société Orbital ATK, une des deux sociétés qui acheminent de la marchandise vers l’ISS dans le cadre d’un autre programme de la NASA, a annoncé qu’une paire de moteurs russes pour sa fusée Antares rénovée étaient arrivés aux Etats-Unis. La fusée d’Orbital est clouée au sol depuis un accident de lancement en octobre dernier. Elle devrait être à nouveau opérationnelle en mars. Patrick Roger Le Conseil constitutionnel a validé, mercredi 5 août, l’essentiel de la loi sur la croissance et l’activité, dite « loi Macron », qui a occupé une bonne partie des débats parlementaires au premier semestre et obligé le gouvernement à recourir à l’article 49-3 de la Constitution pour la faire adopter. La haute juridiction a toutefois censuré tout ou partie de 23 articles sur les 308 que comportait le texte de loi.Parmi les dispositions censurées figure notamment l’article 266 qui prévoyait un plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement sans cause réelle ni sérieuse.Les juges constitutionnels ont estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise méconnaissait le principe d’égalité devant la loi. Ce qui va contraindre le gouvernement à revoir son dispositif s’il souhaite en maintenir le principe.Les « trois quarts » des décrets pris dans les prochains moisPas moins de 18 articles ont été censurés au motif qu’ils avaient été introduits irrégulièrement, sous forme d’amendements, dans le texte de loi : ce qu’on appelle des cavaliers législatifs.Parmi ceux-ci, on relèvera l’article 201 portant sur la gestion des déchets nucléaires stockés en profondeur, ce qui concerne le centre industriel de stockage géologique (Cigéo) de Bure. Sur ce point, un nouveau texte devrait être présenté début 2016. Autre « cavalier » censuré, l’article 225 introduisant des dérogations à la loi Evin sur l’interdiction de la publicité en faveur des boissons alcooliques.Joint par Le Monde, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, se félicite que la loi ait été « validée en totalité dans ses principes et à 98 % dans les détails, en particulier sur la réforme des professions réglementées qui avait fait l’objet de nombreuses attaques ».Il assure que les « trois quarts » des décrets réglementaires seront pris dans les prochains mois. Ainsi, la réforme de l’ouverture dominicale et en soirée des commerces devrait être effective d’ici à la fin septembre, la libéralisation des lignes d’autocar à partie de la mi-octobre et la réforme des professions réglementées fin octobre.Lire notre analyse :Neuf points de crispation sur la loi MacronPatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Escande C’est devenu le cauchemar des familles américaines : financer les études des enfants. Le système des prêts étudiants, pierre angulaire de l’architecture universitaire américaine, est devenu une machine incontrôlable. Avec 1 160 milliards de dollars cumulés (1 069 milliards d’euros) à la fin 2014, la dette étudiante a dépassé celle des cartes de crédit ou des prêts automobile. Les trois quarts des étudiants commencent leur carrière lestés d’une dette de 30 000 à 100 000 dollars envers leur banque et plus de 10 % d’entre eux finissent par se déclarer en faillite.Jusqu’à la fin des années 1980, le système libéral américain, qui reposait sur des établissements largement financés par les frais de scolarité, auxquels s’ajoutaient des bourses de l’Etat, s’est révélé tellement efficace qu’il a été progressivement copié par la plupart des pays développés avec plus ou moins d’ampleur. Il a permis de financer une recherche au premier niveau mondial et des infrastructures, matérielles et pédagogiques, qui continuent de faire pâlir d’envie les habitués des facs françaises et de leurs équipements hors d’âge.Un cercle vertueux devenu vicieuxMais ce cercle vertueux, qui voulait que l’employeur, par la paye qu’il octroie à sa nouvelle recrue, finance l’excellence universitaire américaine, s’est transformé en cercle vicieux. Il piège le jeune diplômé dans une trappe d’endettement parfois insupportable.La responsable : l’envolée des frais de scolarité depuis plus de vingt ans. Ceux-ci ont augmenté deux fois plus vite que les coûts de santé, dont l’inflation est pourtant constamment pointée du doigt. En cause, le retrait de l’Etat du financement de l’enseignement supérieur et l’explosion des investissements. Mais aussi l’afflux d’étudiants à la recherche de la clé d’entrée dans la classe moyenne. Les déceptions sont légion de jeunes licenciés d’une université sans grande réputation, qui ont pourtant dépensé 60 000 dollars pour un diplôme leur ouvrant les portes… d’un emploi de serveur au fast-food du coin. On a connu investissement plus rentable.Frein à la mobilité socialeCette situation est hautement dangereuse pour trois raisons. D’abord, elle ruine la classe moyenne, qui, du fait de son endettement précoce, ne peut plus consommer ailleurs, notamment dans l’immobilier. D’où la mollesse de la reprise dans ce secteur. Ensuite, elle constitue pour l’Etat et la stabilité du système financier une nouvelle menace, avec la hausse en cours des défauts. Enfin, elle est un frein de plus en plus rédhibitoire à la mobilité sociale. Les enfants de familles aisées ont accès aux universités les plus prestigieuses et les plus chères, de moins en moins accessibles aux jeunes des classes moins favorisées. L’ascenseur social est bloqué et l’université, supposée élever les plus méritants au-dessus de leur condition, devient la plus impitoyable des machines à trier.Lire aussi :L’irrésistible escalade de la dette étudiante aux Etats-UnisPhilippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Dominique Gallois « Une acquisition majeure. » C’est en ces termes que Paul Hermelin, PDG de Capgemini, a présenté, lundi 27 avril, le rachat de la société américaine de services informatiques Igate pour 4 milliards de dollars (3,6 milliards d’euros).La raison ? Cette société qui réalise 1,3 milliard de dollars de chiffre d’affaires, dont plus des trois quarts aux Etats-Unis, permet au français de renforcer sa présence en Amérique du Nord. Sa part dans le chiffre d’affaires progresse de 20 à 30 %.Cela permet au sixième groupe mondial de services informatiques de se développer dans des secteurs comme les services financiers, l’assurance ou l’assurance santé, et d’augmenter sa présence en Inde. Sur les 33 000 salariés d’Igate, 25 000 travaillent dans ce pays, cette firme ayant été cofondée aux États-Unis par deux indo-américains.« Un rachat » plutôt qu’une hausse du dividende« Cela fait un an et demi que nous cherchions à nous développer en Amérique du Nord, le premier marché mondial en termes d’activité et d’innovation, raconte Paul Hermelin. Nous voulions rééquilibrer notre portefeuille géographique, ce continent ne représente que 20 % de notre activité, alors qu’il pèse dans la réalité 38 % du marché mondial ».Le groupe français a d’autant plus de marge de manœuvre qu’il dispose d’une trésorerie importante de 1,2 milliard d’euros. « Les analystes nous demandaient d’augmenter notre dividende, mais nous nous préférions le consacrer à un rachat ».Lire aussi :Porté par son moteur indien, Capgemini veut « bouger en 2015 »Trois possibilités s’offraient au groupe « soit reprendre une société en difficulté et la redresser, ce n’est pas notre culture, explique M.Hermelin, soit acquérir une société à la mode dans le digital comme la cybersécurité mais les prix sont très élevés et c’est risqué car les équipes peuvent partir, soit trouver une société qui augmente notre segment de marché ».C’est cette troisième piste qui sera retenue. L’occasion s’est présentée en février, quand le fonds britannique Apax a annoncé son intention de céder les 29 % qu’il détenait dans Igate. La société basée à Bridgewater dans le New Jersey est présente dans le secteur de la distribution, de l’industrie et de la santé. Parmi ses clients figurent General Electric ou encore la Royal Bank of Canada.Croissance à deux chiffres« Nous avons été très vite et n’avons pas laissé le temps à quiconque de réagir », précise Paul Hermelin. De nombreux groupes se sont en effet montrés intéressés par Igate. Des rumeurs ont évoqué notamment le français Atos. Les fondateurs d’Igate ont également apporté leurs titres (25 %) à Capgemini qui a ainsi un engagement sur 54 % du capital et devrait acquérir la totalité.Le prix proposé par action (48 dollars) représente une hausse de près de 20 % par rapport au cours du début d’année. « Ce n’est pas déraisonnable », tempère le PDG de Capgemini, surtout dans un marché en croissance. « Nous nous renforçons considérablement dans la banque et l’assurance, le premier secteur informatique mondial. »S’il envisage des synergies de coûts jusqu’à 100 millions d’euros, Paul Hermelin insiste sur la croissance à deux chiffres de l’activité d’Igate et sur sa rentabilité. Elle atteint les 19,2 %, comparée aux 9,2 % de Capgemini. « Nous avons certainement beaucoup à apprendre » ajoute-t-il.« Nous allons jouer en première division »Les raisons de cette performance tiennent à la forte implantation d’Igate en Inde. Les 25 000 salariés rejoindront les 60 000 personnes qu’emploie déjà Capgemini dans ce pays. « Au rythme de croissance actuel, nous allons franchir le seuil des 100 000 personnes en Inde cette année », apprécie le PDG de Capgemini.Comme Accenture ou IBM, « nous allons jouer en première division », ajoute-t-il. Le français restera loin cependant des grandes sociétés de services informatiques locales comme Tata qui emploie plus de 300 000 personnes…Palmarès mondial inchangéLes 4 milliards consacrés à l’acquisition d’Igate « en font l’une des plus importantes de ces dernières années », reconnaît Paul Hermelin. Certes, elle est loin des 11,5 milliards d’euros consacrés au rachat de la branche consulting d’Ernst & Young en 2000 en « pleine bulle Internet ».Mais le montant est supérieur au 1,25 milliard de dollars dépensé par le groupe français pour le rachat de Kambay en 2007, une société américaine dont la majorité des effectifs étaient en Inde, ou aux 233 millions d’euros pour le contrôle en 2010 de la plus grande société de consultant en informatique brésilienne CPM Braxy.« Notre carte d’implantation géographique n’est pas bouleversée. L’Amérique du Nord progresse vers la place qu’elle doit avoir, l’Europe représente 62 % de notre activité et les pays émergents 8 % », ajoute-t-il. « Mais la croissance dans les pays émergents, est très rapide et leur part va progresser ».Au niveau du palmarès mondial, passant de 10,57 à 12,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires le groupe français ne bouge pas avec cette acquisition. Il reste à la sixième place, loin derrière le trio de tête composé des américains IBM, HP, Accenture,... Climat porteur« Il faudra maintenant neuf mois pour réaliser la fusion et nous ne prévoyons pas d’autres grosses acquisitions d’ici deux ans », estime Paul Hermelin. « Cela n’empêchera pas de poursuivre ça et là des achats d’activités complémentaires », nuance-t-il. Ce déploiement vers l’Amérique du Nord, qui devient le premier marché du groupe, intervient dans un climat porteur.Simultanément à l’acquisition d’Igate, Capgemini a annoncé, lundi 27 avril, une progression de 10,5 % de son chiffre d’affaires au premier trimestre tiré par le continent nord américain et la baisse de l’euro face au dollar. Le groupe a même relevé ses objectifs de croissance à la hausse pour l’année 2015, son chiffre d’affaires devant augmenter d’au moins 5 %.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard et Luc Leroux (Marseille, correspondant) La fraude à la viande de cheval revient sur le devant de la scène médiatique. Eurojust, l’organe européen de coordination judiciaire, a annoncé, vendredi 24 avril, l’arrestation de vingt-six personnes en France, en Belgique, en Hollande et en Allemagne.Ces membres d’un « réseau criminel organisé » sont soupçonnés d’avoir fait entrer de manière frauduleuse une viande de cheval impropre à la consommation dans la chaîne alimentaire européenne. Selon les autorités françaises, qui coordonnaient l’opération avec Eurojust, près de 4 700 chevaux auraient été abattus et commercialisés frauduleusement, après falsification de leurs documents, entre 2010 et 2013.Sur le seul territoire français, 400 passeports équins contenant des anomalies ont été saisis. Que ce soit par la falsification, par la suppression ou par la modification des données de santé officielles, la viande de cheval était déclarée bonne pour l’alimentation humaine. Sachant que des animaux ayant subi certains traitements médicamenteux sont jugés impropres à la consommation.Deux cents chevaux à examinerLors du vaste coup de filet européen qui a été officialisé vendredi, 855 passeports équins ont été saisis et 200 chevaux vont être examinés. L’affaire n’est pas nouvelle. Elle avait été dévoilée en France en décembre 2013, lors du déclenchement par la gendarmerie nationale d’une opération de perquisitions et d’interpellations de grande envergure dans onze départements.Les investigations avaient débuté en juillet 2013 sous la houlette d’Annaïck Le Goff, juge d’instruction du pôle santé publique du tribunal de grande instance de Marseille, qui a ordonné cette nouvelle vague d’interpellations. Il était alors question d’une fraude sur l’achat de chevaux impropres à la consommation, abattus dans les abattoirs de Narbonne (Aude) et d’Equevillon (Jura).D’autres lieux d’abattage sont apparus dans l’enquête, principalement situés dans le Languedoc-Roussillon (Alès, Pézenas…). Certains chevaux provenaient de centres équestres, d’autres avaient été achetés auprès de la ferme d’Alba-la-Romaine (Ardèche), un établissement du groupe pharmaceutique Sanofi Pasteur.Fraude aux normes sanitairesA l’origine de cette enquête, une lettre anonyme envoyée fin 2012 à certaines administrations de l’Aude. Des plaintes avaient également été déposées par des propriétaires de chevaux qui avaient confié leur animal, vieux ou malade, à un maquignon pour qu’il finisse sa vie au pré. Et par un centre équestre de Rethel (Ardennes).Les autorités judiciaires françaises avaient tenu à préciser qu’il n’y avait pas de preuve que les animaux, bien que considérés comme impropres à la consommation, soient toxiques ou nuisibles pour la santé humaine. Ils considéraient, donc, qu’il s’agissait d’une fraude aux normes sanitaires et non d’une fraude sanitaire. Mais ils laissaient entendre que l’affaire avait une dimension internationale. C’est donc cette dimension européenne qui vient d’être mise au jour.Lire aussi : Viande de cheval : deux personnes mises en examenSelon Eurojust, les autorités de police et de justice de sept pays de l’Union ont été impliquées dans cette opération coordonnée. La France donc, mais aussi la Belgique, l’Allemagne, l’Irlande, le Luxembourg, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. L’organe de justice européen précise que l’enquête concernant le principal suspect de cette affaire, un ressortissant belge, avait débuté en Belgique en novembre 2012, à l’initiative du tribunal d’Arlon. Les investigations ont démontré que le réseau criminel présent en France et en Belgique était aussi implanté aux Pays-Bas et en Irlande.Pas de lien établi avec l’« affaire Findus »Jusqu’à présent, aucun lien n’a été établi avec l’affaire de la viande de cheval qui a secoué l’industrie agroalimentaire européenne en 2013. D’abord dévoilé en Irlande et en Grande-Bretagne, à la suite de la détection de viande de cheval en lieu et place de viande de bœuf dans des hamburgers surgelés, le scandale a véritablement éclaté lors de la découverte de la même tromperie dans des lasagnes Findus commercialisées en France.Dans cette affaire, un grossiste néerlandais, Willy Selten, qui avait vendu de la viande de cheval étiquetée « pur bœuf », a été condamné, début avril, à deux ans et demi de prison. Le tribunal néerlandais de Bois-le-Duc l’a reconnu coupable d’avoir falsifié des factures, des étiquettes et des déclarations écrites.En France, l’affaire est toujours en cours d’instruction. Quatre personnes ont été mises en examen, dont le trader néerlandais Jan Fasen et le français Jacques Poujol, ex-dirigeant de Spanghero.Lire aussi :Scandale alimentaire : une affaire toujours en cours en FranceLuc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au MondeLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil Dix ans après son premier vol, le 27 avril 2005, l’A380 n’est pas l’échec prédit par ses détracteurs sans être pour autant le succès espéré par Airbus. Une décennie plus tard, le plus grand avion de ligne au monde n’a toujours pas rapporté d’argent.Lire aussi :Airbus Group enregistre des résultats recordUne mauvaise passe qui arriverait à sa fin avec les premiers bénéfices attendus en 2015. « Nous gagnons de l’argent sur les avions livrés cette année », se félicite Airbus. A en croire l’avionneur européen, « l’A380 aura même atteint son point d’équilibre en 2015 ».Presque un miracle pour un avion qui aura accumulé les retards de livraisons et fait exploser son budget avant d’être enfin commercialisé. En 2007, « un bug industriel » avait obligé Airbus à remettre la main à la poche. Aux 15 milliards d’euros du budget de départ, se sont ajoutés dix-huit mois de retard et 3 milliards d’euros supplémentaires pour réparer les défauts de coordination entre les différents sites de production du long-courrier en France et en Allemagne.Une fois en service, l’appareil, qui a la réputation d’être l’avion préféré des passagers, n’a pas été épargné par les ennuis. Des microfissures ont ainsi été découvertes dans ses ailes.Avec la rentabilité en vue, le ciel semble se dégager pour le gros-porteur. Un regain qui n’a rien d’exceptionnel, selon Airbus. Il rappelle que l’A320, son best-seller lancé au milieu des années 1980, « aura mis une grosse dizaine d’années pour devenir rentable ». Pour assurer définitivement l’avenir de l’avion, « idéalement, il faudrait de nouvelles commandes », laisse-t-on entendre du côté de Toulouse. « Ce sera une très bonne année pour l’A380 en termes de livraisons et de commandes », prévoit John Leahy, directeur commercial d’Airbus.Lire aussi :L’A320, le best-seller d’AirbusRien ne presseOfficiellement rien ne presse. Cent cinquante-six A380 ont déjà été livrés et cent soixante et un restent à produire. Cela représente près de quatre années de production et un chiffre d’affaires potentiel de 64 milliards d’euros pour un avion vendu, prix catalogue, près de 400 millions d’euros l’exemplaire. Mais la bascule est proche. Bientôt il restera moins d’A380 à produire qu’il n’y en aura déjà en service. Problème, les clients ne se bousculent pas. Depuis octobre 2013, et les cinquante A380 achetés par Emirates, seul le loueur allemand Doric a passé une commande pour vingt appareils de plus.La logistique qui doit être mise en oeuvre à l’embarquement et au débarquement des 550 passagers ferait hésiter les acheteursPlus que le prix de l’avion, c’est la logistique qui doit être mise en œuvre, à l’embarquement et lors du débarquement des passagers qui ferait reculer les compagnies. Plus grand, plus gros que tous les autres appareils le  superjumbo transporte aussi beaucoup plus de passagers. Un A380, « c’est un flux de 550 passagers. C’est cela qui fait hésiter les compagnies », remarque un professionnel. « Il faut une organisation pour opérer cet avion » et surtout plus de personnel, ajoute ce dernier. Selon les versions, un A380 peut embarquer de 550 à plus de 830 passagers. Air Austral avait commandé deux A380 avec une cabine, uniquement économique, de 834 sièges. Par comparaison, le futur gros-porteur long-courrier 777X de Boeing sera doté d’une cabine de 400 sièges.Pour l’avionneur de Toulouse, l’A380 reste toutefois « la meilleure réponse à la saturation du ciel et à l’engorgement des aéroports ». La croissance du trafic, qui double tous les quinze ans, semble lui donner raison. Airbus estime le marché des superjumbos à 1 500 appareils d’ici 2034. Des compagnies auraient fait montre d’un regain d’intérêt pour le quadrimoteur.Guerre des subventionsTurkish Airlines « étudie la question », signale Airbus. Une commande de dix appareils serait en jeu. L’A380 serait un atout pour le transporteur turc qui veut rivaliser avec les compagnies du Golfe. Le salut pourrait aussi venir d’outre-Atlantique. Désormais restructurées et assainies financièrement les compagnies américaines ont retrouvé la forme. Leur montée en gamme passe par la rénovation des cabines et le renouvellement de flottes vieillissantes. La chance de l’A380. « Il y a eu des discussions avec des compagnies américaines », admet Airbus.Le futur de l’A380 passera certainement par une version Neo. Airbus réfléchit à deux options : une version « stretch », allongée de l’avion avec encore plus de sièges pour diminuer les coûts par passagers et une version remotorisée moins gourmande en carburant. C’est ce que réclame avec insistance Emirates, le premier client de l’A380. La flotte de la compagnie de Dubaï en compte déjà 60 exemplaires et en a encore 80 en commande. Avant de donner son feu vert à un A380 Neo, Fabrice Brégier, le président d’Airbus, veut des commandes fermes. Car un Neo coûte cher. Pas moins de 2 milliards d’euros !L’affaire pourrait relancer la guerre des subventions entre Airbus et Boeing. Airbus pourrait solliciter des prêts publics européens pour financer un tiers du développement de l’avion. Sans attendre, Boeing aurait déjà obtenu des aides fiscales pour développer son nouveau 777X. Outre des commandes, l’A380 Neo a aussi besoin de moteurs. Seul, le britannique Rolls-Royce serait prêt à se lancer. Emirates vient de lui donner un sérieux coup de pouce : auparavant exclusivement cliente du motoriste Engine Alliance, Emirates vient de choisir Rolls-Royce pour équiper cinquante A380. Une commande de 200 moteurs évaluée à 8,5 milliards d’euros. In fine, la remotorisation de l’A380 pourrait même être rondement menée. A Toulouse, on indique que le moteur de l’A350-1000, la version la plus grosse du nouveau long-courrier d’Airbus, pourrait faire l’affaire. Un moteur Rolls-Royce justement.Lire aussi : Subventions à Boeing : l'UE attaque à nouveau les Etats-Unis devant l'OMCGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Catherine Quignon Etudiant en master Innovations en communication à l’université Paris-13, Julien Hélaine a décidé de reprendre ses études après quelques mois de galère pour trouver un emploi. A sa sortie en 2012 d’une école de cinéma, le jeune homme espérait trouver un job d’assistant de production. Mais dans un domaine aussi bouché, difficile de percer. « Une petite société de production m’a proposé de travailler pour elle, mais en tant qu’auto-entrepreneur, raconte-t-il. Elle a fini par couler. »Pour décrocher le poste de ses rêves, le jeune homme s’est finalement décidé à repasser par la case « fac ». « Je n’avais pas de réseau et je voyais mes amis en difficulté, témoigne-t-il. J’ai décidé de reprendre une formation pour me construire un début de réseau et bénéficier de conventions de stages. » Julien est loin d’être le seul jeune diplômé à retourner sur les bancs de la fac après des premiers pas précaires sur le marché du travail. Une enquête du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) portant sur la génération 2010 note une tendance croissante à la reprise d’études pour les bac + 3 à bac + 5. Alors que moins de 8 % des sortants de la génération 2004 reprenaient une formation dans les trois ans suivant l’obtention de leur diplôme, ils sont plus de 11 % dans ce cas pour la génération 2010.Des risquesLes motivations de ces jeunes « Tanguy » de l’université sont diverses : muscler leur formation, éviter un trou sur le CV… Quelques-uns ont du mal à quitter le rassurant statut d’étudiant. « On voit des jeunes qui reprennent leur cursus après l’avoir abandonné en cours de route, mais aussi d’autres qui enchaînent les licences sans vraiment savoir où ils vont », observe Barbara Muntaner, du Centre d’information et de documentation jeunesse (CIDJ).En 2006, un rapport du Comité national d’évaluation de l’université Paris-IV-Sorbonne pointait les cas de réinscription en formation dans le seul objectif d’obtenir des conventions de stage ou de bénéficier du statut étudiant.« Si le but est uniquement d’éviter un trou sur son CV ou d’occuper son temps, l’étudiant court droit à l’échec. Le recruteur a besoin de comprendre ce qui a motivé la reprise d’études. »Mais cette stratégie comporte des risques : retourner sur les bancs de la fac n’est pas toujours bien vu par les employeurs. « Si le but est uniquement d’éviter un trou sur son CV ou d’occuper son temps, l’étudiant court droit à l’échec,souligne Anne-Marie Deblonde, responsable des jeunes diplômés au cabinet de recrutement Alphée. Le recruteur a besoin de comprendre ce qui a motivé la reprise d’études. »Etre surdiplômé ne permet pas toujours de tirer son épingle du jeu. « Reprendre des études peut être intéressant pour des niveaux bac à bac + 2, mais pour les étudiants qui sortent d’une école, c’est bien souvent reculer pour mieux sauter, estime Ludovic D’hooghe, directeur du cabinet de recrutement Alphéa Conseil. Aujourd’hui, la porte d’entrée dans les entreprises se situe plutôt aux échelons inférieurs. »Deux propositions d’embaucheNéanmoins, le « plafond de verre » du diplôme existe dans de nombreuses entreprises. « Quand on n’a pas fait le top 5 des grandes écoles, l’employabilité peut se révéler plus compliquée, estime Michaël Moyal, directeur général du cabinet de recrutement Moyal & Partners. D’autant que les grilles de rémunération des grandes entreprises dépendent souvent de la formation d’origine. C’est pourquoi il peut être bon d’envisager des études complémentaires sous la forme d’une année de spécialisation, à condition de viser les meilleurs établissements. »Au demeurant, il est bien plus facile d’intégrer une école prestigieuse via un programme post-diplôme qu’en formation initiale. « Comme les mastères spécialisés coûtent cher, même les grandes écoles n’arrivent pas à compléter leurs classes », souffle un spécialiste du recrutement, qui préfère rester anonyme.C’est cette stratégie de l’excellence qu’a suivie Pierre, actuellement en mastère spécialisé Management urbain et immobilier à l’Essec. Ancien diplômé de Sciences Po Bordeaux, le jeune homme de 26 ans n’a pas hésité à lâcher un CDI confortable dans un cabinet de lobbying afin de reprendre une formation. « J’ai découvert que l’immobilier offrait plus de débouchés, notamment à l’international, explique-t-il. J’ai donc négocié une rupture conventionnelle afin de compléter ma formation initiale et trouver un emploi dans ce secteur. » Le pari semble gagnant : alors qu’il n’a pas encore achevé sa formation, le jeune homme a déjà reçu deux propositions d’embauche. « Ce diplôme va aussi me permettre de bénéficier d’un bonus au niveau du salaire », se réjouit-il.Sonder les anciens élèvesAvant de suivre une nouvelle formation souvent coûteuse, l’étudiant a intérêt à se renseigner sur l’insertion professionnelle des anciens élèves et à faire le point sur son propre parcours. « Le jeune diplômé doit veiller à la cohérence de son projet professionnel, précise Anne-Marie Deblonde. S’il n’arrive pas à trouver d’emploi au bout de quelques mois de recherche, il doit se poser les bonnes questions : est-ce que le problème vient d’un projet -décalé par rapport à sa formation ? De son manque d’expérience ? D’une formation inadaptée aux besoins du marché?»A défaut de reprendre ses études, d’autres alternatives s’offrent à lui. « Si l’étudiant a fait peu de stages, je lui conseillerais de développer son expérience de l’entreprise en trouvant un job dans un secteur qui l’intéresse, explique Ludovic D’hooghe. Il y a plein de postes qui permettent d’être intégré dans l’entreprise et de développer son réseau. »Autre option, le séjour à l’étranger. « Partir un an permet de développer ses compétences linguistiques et d’acquérir de la maturité », souligne Anne-Marie Deblonde. Et, peut-être, de décrocher, ailleurs, le job tant convoité.Quelques pistes pour optimiser la reprise des études à moindre coûtPas besoin de tout reprendre à zéro pour intégrer une formation. « Les passerelles entre les diplômes se sont multipliées au niveau des universités et des écoles », fait valoir Barbara Muntaner, du CIDJ. Il existe par exemple des concours passerelle pour les BTS afin d’entrer en école de commerce ou d’ingénieur.Après une licence, s’inscrire en master est la voie logique pour les jeunes diplômés souhaitant reprendre leurs études.« Le contrat d’apprentissage est aussi une bonne option, fait valoir Ludovic d’Hooghe, d’Alphéa Conseil. Il permet de financer ses études tout en acquérant une expérience en entreprise. » Après un bac +4/5, l’étudiant peut envisager une spécialisation par le biais d’un mastère spécialisé ou d’un master of science (MSc). Les admissions se font généralement sur dossier et entretien.Le jeune diplômé qui souhaite reprendre ses études tout en travaillant peut regarder du côté des formations du Centre national d’enseignement à distance (CNED). Quelques écoles proposent aussi des Mooc (massive open online courses, cours en ligne).Plusieurs milliers d’eurosEn ce qui concerne le financement de la formation, les jeunes diplômés ayant peu ou pas travaillé ne bénéficient pas d’une prise en charge. Si l’étudiant veut reprendre une formation dans un établissement d’enseignement supérieur après ses 26 ans ou si l’arrêt de ses études remonte à plus de trois ans, il lui faut généralement s’inscrire au titre de la formation continue.En pratique, cela signifie des tarifs beaucoup plus élevés : de l’ordre de plusieurs milliers d’euros, contre 200 à 300 euros dans le cadre de la formation initiale. Néanmoins, des dérogations sont possibles en fonction des établissements et de la situation de l’étudiant.Des aides financières sont parfois accordées par Pôle emploi, des régions ou des collectivités. Mais les formations prises en charge concernent principalement les personnes peu qualifiées et les métiers en tension.Sous conditions, les personnes ayant suffisamment travaillé pour toucher des allocations chômage peuvent continuer à y avoir droit. « J’ai dû prendre un crédit pour financer ma formation à l’Essec, indique Pierre. En revanche, j’ai pu toucher des indemnités Pôle emploi en remplissant une attestation d’inscription à un stage. » Pour s’y retrouver dans le maquis des aides financières, le mieux est de se renseigner auprès de l’organisme de formation envisagé.Catherine Quignon 25.04.2015 à 21h55 • Mis à jour le27.04.2015 à 11h29 | Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Tournant dans l'histoire de Volkswagen (VW). Ferdinand Piëch, figure centrale du groupe automobile depuis vingt-deux ans, a démissionné, samedi 25 avril, de tous ses mandats de président du conseil de surveillance qu'il exerçait au sein de l'entreprise. Cette décision constitue un nouveau coup de théâtre dans la guerre des chefs qui déchire le constructeur depuis deux semaines. Elle marque aussi la fin d'une ère qui a porté VW au sommet de l'industrie automobile mondiale.Samedi, dans l'après-midi, le groupe a publié un communiqué de presse annonçant que « les membres du présidium du conseil de surveillance [avaient] constaté que, au vu des événements de ces dernières semaines, la confiance réciproque nécessaire à une bonne collaboration n'[était] plus là » et que, prenant acte de ce fait, M. Piëch « démissionnait de tous ses mandats au sein des conseils de surveillance du groupe Volkswagen avec effet immédiat ».Sa femme, Ursula Piëch, membre du conseil de surveillance, a également démissionné. L'intérim à la direction du conseil doit être assuré par Berthold Huber, vice-président de l'instance et ancien chef du syndicat IG Metall, qui présidera notamment la prochaine assemblée générale du groupe prévue le 5 mai.La victoire des représentants du personnelChef incontesté du groupe automobile il y a encore deux semaines, Ferdinand Piëch, 78 ans, a finalement perdu la bataille qu'il avait lui-même lancée. Vendredi 10 avril, dans une interview donnée au magazine Der Spiegel, il avait déclaré « avoir pris ses distances » avec le président du directoire, Martin Winterkorn. Ces quelques mots avaient déclenché au sein du groupe un véritable tremblement de terre, dont les répliques ont marqué l'actualité ces deux dernières semaines.M. Piëch, déçu des performances de son ancien protégé qu'il souhaitait voir remplacer, s'est finalement mis à dos l'ensemble des membres du présidium du conseil de surveillance. Jusqu'au bout, Ferdinand Piëch aura essayé d'imposer ses vues.Désavoué le 16 avril par les représentants du personnel, majoritaires au sein du présidium du conseil de surveillance, il a tenté la semaine dernière de convaincre sa famille, actionnaire majoritaire du groupe automobile, de se rallier à son point de vue. En vain.Qurelle famialeSon départ complique encore la tâche de VW qui doit renouveler, dans les prochains mois, les postes de président du directoire et de président du conseil de surveillance qui arrivent à échéance au plus tard dans deux ans. Pis, cette violente bataille à la tête de VW va laisser des traces profondes : elle jette le doute sur les capacités de Martin Winterkorn, jusqu'ici considéré comme l'un des meilleurs managers de l'histoire de VW, à diriger le groupe, tout en jetant une lumière crue sur les faiblesses du constructeur et sur les conflits au sommet de l'entreprise et à l'intérieur de la famille Porsche-Piëch.Jusqu'ici, Ferdinand Piëch avait exercé son pouvoir sans partage et influencé la plupart des décisions stratégiques. Lui vaincu, c'est le représentant du personnel Bernd Osterloh et son allié Stephan Weil (SPD), ministre-président du Land de Basse-Saxe, actionnaire à 20 % de VW, qui apparaissent comme les grands gagnants du bras de fer à la tête de VW. Or, le groupe Volkswagen va devoir faire face à d'importants défis ces prochaines années s'il veut rester compétitif.Lire aussi (édition abonnés) : Ferdinand Piëch, l’inflexible chef de la « maison Volkswagen »Pour Ferdinand Piëch, visionnaire mais aussi critique du groupe, l'entreprise a accumulé deux problèmes principaux : un échec aux Etats-Unis et surtout une marge trop faible sur la marque Volkswagen, qui représente 50 % des véhicules du groupe. Un spécialiste de la baisse des coûts a d'ailleurs été nommé récemment à la tête de la marque VW pour y mettre bon ordre.Restructuration difficileHerbert Diess, jusqu'ici soutenu par M. Piëch, doit désormais assumer la tâche difficile de restructurer VW dans un contexte où les représentants du personnel ont démontré leur influence. Dans ces conditions, il pourrait être difficile de prendre la décision de fermer une usine non rentable ou de supprimer des emplois.Par ailleurs, le degré d'intégration chez VW étant très élevé – le groupe fabrique lui-même une grande partie de ses pièces détachées –, il est plus compliqué d'y réduire les coûts que chez des constructeurs travaillant avec des sous-traitants. C'est parce que M. Piëch avait constaté depuis des mois l'incapacité du management à traiter ce problème qu'il a décidé de le porter sur la place publique. Mais le plan de restructuration du groupe, annoncé par Martin Winterkorn durant l'été 2014, a largement échoué. En partie à cause de l'opposition du président du comité d'entreprise. Une situation qui inquiète. Pour l'expert automobile Ferdinand Dudenhöffer, « il semble plus incertain que jamais que le groupe VW, ses actionnaires et ses salariés restent à long terme du côté des gagnants. »Lire aussi : Volkswagen, miroir de l’AllemagneCécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde 25.04.2015 à 10h50 • Mis à jour le25.04.2015 à 10h54 | Jean-Baptiste Jacquin Mais que se passe-t-il au cœur de l’empire Sony ? C’est au moment où l’on s’y attend le moins que groupe japonais parvient à s’extraire de l’infernal tourbillon qui l’emportait depuis une décennie. Au premier abord, tout semble immuable au pays du soleil levant. L’ex-numéro un mondial d’électronique grand public, qui doit publier, jeudi 30 avril, ses comptes pour l’exercice 2014-2015 (clos fin mars), devrait annoncer une nouvelle perte nette, la sixième en sept ans…Rien ne bouge, mais tout change ! Kazuo Hirai, PDG depuis trois ans, est en train de rétablir la confiance. Ce n’est pas rien. Il a surpris, le 22 avril en prévenant que les comptes seraient meilleurs que prévu. Il avait déjà, deux mois plus tôt, rehaussé une première fois les prévisions du groupe. Deux révisions à la hausse après quinze alertes sur résultats en sept ans, avouez que cela change la perception. Le nouveau Sony est prudent et attend de voir comment se vendent ses produits avant de tirer des plans sur la comète. C’est sage.Pionnier de l’innovationSecond facteur de surprise, l’ampleur de la correction. Le 22 avril, M. Hirai a annoncé que le résultat opérationnel du groupe devrait se situer autour de 68 milliards de yens (570 millions d’euros). C’est plus du triple des 20 milliards de yens évoqués en février lorsqu’il avait remis en cause la prévision de septembre 2014 qui, elle, tablait sur une perte opérationnelle de 40 milliards. La réalité change aussi.La perte nette de l’année, qui devrait être ramenée à 126 milliards de yens (contre 170 milliards anticipés en février), est essentiellement due aux provisions pour la restructuration de sa branche de téléphones mobiles annoncée à l’été (30 % des effectifs supprimés). Car pour redresser un groupe pionnier en termes d’innovation dans l’électronique dans la seconde moitié du XXe siècle, le patron n’y est pas allé de main morte question réduction des coûts, des effectifs et du périmètre. Les PC Vaio ont été vendus, les téléviseurs filialisés et la gamme de mobiles sabrée. L’électronique n’est plus le fer de lance du groupe. C’est dit !Les bonnes ventes qui permettent à Sony de redresser la tête viennent du jeu vidéo avec la PlayStation 4, et surtout des capteurs photos CMOS qui équipent les smartphones et les tablettes d’Apple et d’autres fabricants. L’activité « contenus », musique et vidéo, se développe également bien. Le mastodonte choisit de ne plus proposer l’ensemble des produits et de se concentrer sur ce qui rapporte ; c’est tout bête, mais il a mis du temps à s’y mettre.Dans cette dynamique qui s’enclenche, la catastrophe du piratage des données de la filiale hollywoodienne Sony Picture, fin 2014, apparaît presque comme un épiphénomène. S’il a pu résister à un tel choc, c’est bien que le géant n’est déjà plus à genoux.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Boccara En plus des traditionnelles annonces émanant des particuliers et des agences, les candidats à l’achat d’un bien immobilier ont tout intérêt à ne pas négliger les ventes aux enchères. Organisées par les notaires chaque mardi, à Paris, et une fois par mois en région, ces ventes publiques s’avèrent une source bien utile pour détecter les biens disponibles sur le marché.Contrairement à une idée fausse, les lots proposés sont accessibles à toutes les bourses. L’an passé, la chambre des notaires de Paris a certes enregistré une transaction record à 1,98 million d’euros pour un 137,40 mètres carrés dans le 6e arrondissement de la capitale, mais elle a aussi adjugé un terrain de 1 225 mètres carrés à Abbeville (Somme) pour 9 000 euros.Lots atypiquesBien qu’elles ne représentent qu’à peine 1 % des transactions immobilières enregistrées en France, ces ventes ont l’avantage de proposer des biens détenus par des propriétaires qui, pour écouler leur patrimoine, ne passent pas par le circuit de vente de gré à gré.C’est le cas de l’Etat, des collectivités locales (villes, conseils généraux, etc.), des fondations, des associations et même de quelques particuliers, souvent des héritiers en désaccord sur le prix de vente. « Ayant tous besoin de vendre vite, ces derniers optent pour les enchères qui offrent sécurité, rapidité et transparence. De plus, le prix d’adjudication n’est généralement pas remis en cause par l’administration fiscale », précise Thierry Delesalle, membre de l’Institut notarial de l’immobilier.Autre particularité de ces ventes : la diversité des biens proposés. On trouve des appartements, des maisons mais aussi des caves, des parkings, des terrains à bâtir, des locaux commerciaux et des immeubles entiers. On y déniche parfois des lots atypiques comme d’anciennes « maisons forestières », un phare ou une gare désaffectée.Pas besoin de rendez-vousPour participer, il faut d’abord commencer par surveiller la date de la séance à venir et éplucher la liste des biens proposés lors de la vacation. Ces informations sont diffusées dans la presse, sur le site de la chambre des notaires et dans les études. Le notaire du vendeur organise deux ou trois journées de visite du bien avec des dates et des horaires fixés à l’avance.Pas besoin de prendre rendez-vous pour s’y rendre. Ces « portes ouvertes » sont l’occasion de se rendre compte de l’état du bien convoité et si besoin de chiffrer les travaux éventuels. Le notaire tient à disposition de tous, le cahier des charges du bien (diagnostics, procès-verbaux d’assemblée générale, documents d’urbanisme, etc.). Avant de se lancer, mieux vaut assister comme spectateur à quelques séances.Pour être autorisé à enchérir le jour J, il convient de se faire enregistrer une heure avant le début de la séance et de déposer un chèque de banque dont la valeur est égale à 20 % du montant de la mise à prix. Celle-ci est de 20 % à 30 % inférieure à la valeur d’expertise, un prix attractif destiné à attirer le maximum d’acheteurs potentiels, histoire de faire monter les enchères.Transaction ferme et définitiveAlors est-ce vraiment le bon endroit pour réaliser une bonne affaire ? Tout va dépendre de l’affluence ce jour-là. Et pour acheter au juste prix, il faut bien connaître la cote de la pierre dans le quartier où se situe le bien convoité. « En général, les adjudications enregistrées sont, ni plus ni moins, le reflet du prix du marché qu’il soit haussier ou baissier. C’est parfois un peu au-dessus du marché pour des biens rares ou de prestige », commente Michel Ancelin, président de séance des ventes aux enchères de Paris.Ces ventes ont traditionnellement lieu à la bougie. C’est après l’extinction de deux mèches successives sans nouvelle enchère que l’adjudication est prononcée. La difficulté de cet exercice, qui ne dure que quelques minutes, consiste à ne pas se laisser griser par le jeu des enchères et à respecter son budget. Car, une fois adjugée, cette transaction devient ferme et définitive sans condition suspensive d’obtention du prêt ni délai de réflexion.Des enchères en ligneImmo-interactif est la dernière formule de vente en vogue chez les notaires. Présenté comme l’eBay de l’immobilier, ce procédé se situe à mi-chemin entre la vente de gré à gré et la vente aux enchères traditionnelle.Hébergée sur le site officiel des notaires, la salle des ventes est virtuelle. Après un agrément du notaire vendeur, le candidat acheteur s’inscrit sur internet. Puis, dans un temps limité à vingt-quatre heures, il effectue comme d’autres enchérisseurs une ou plusieurs offres sur la base de la mise à prix du bien (inférieure au prix du marché).« C’est une confrontation en temps réel entre l’offre et la demande », commente Vincent Chauveau, notaire, membre de l’Institut notarial de l’immobilier. Au préalable, le candidat acheteur aura visité le bien et consulté ses documents. Contrairement à une vente aux enchères classique, c’est le vendeur qui choisit « son » acheteur.À ce jour, 5 500 transactions de ce genre ont été réalisées dans quatre-vingt-quatre départements avec, en moyenne, quatre participants par vente et cinq offres enregistrées par bien.L’acte authentique se signe dans les quarante-cinq jours suivant l’adjudication. Avant de participer à une telle vente, mieux vaut donc avoir déjà ficelé son financement. Les frais sont de l’ordre de 11 %. C’est plus cher qu’une vente classique (5 % à 7 %), car on y intègre une participation financière à l’organisation de cette séance publique. Toutefois, contrairement à une vente traditionnelle, l’acheteur ne paie pas de frais d’agence.Laurence BoccaraJournaliste au Monde Alexis Delcambre « Une offre de télévision publique moderne et créative, ouverte sur le monde et accessible à tous grâce à une entreprise publique réconciliée avec elle-même. » Tel est l’objectif que se fixe Delphine Ernotte, nouvelle présidente de France Télévisions, dans le projet qu’elle a présenté au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et que celui-ci a rendu public, vendredi 24 avril. Volontariste, ce projet de 31 pages entend transformer cette structure de 10 000 salariés « en une entreprise moderne, du 21e siècle », en constatant « un dilemme simple : l’adaptation ou l’affaiblissement. »Reconquérir la jeunesseMme Ernotte veut « réinventer l’offre » pour reconquérir la jeunesse et s’adapter aux nouveaux usages numériques, tout en promouvant « la diversité culturelle ». « Le principal axe de travail pour y parvenir consiste à mettre l’accent sur l’innovation et une certaine prise de risque », écrit-elle. La recherche et développement de nouveaux programmes se verrait allouer 5 % des budgets, les délais de production seraient raccourcis, un « pacte » serait négocié avec les producteurs pour « faire de l’audiovisuel français un champion à l’international » et « pousser à la création de programmes exportables ». L’enjeu serait la « création de nouvelles fictions » mais aussi la culture, l’information et le sport.La nouvelle PDG souhaite également refondre l’offre de rattrapage, sous l’influence de la plate-forme Netflix. « Afin de créer une passerelle directe avec les usagers, une nouvelle plateforme numérique, basée sur un algorithme de recommandation, doit rendre la télévision de rattrapage plus accessible », souhaite-t-elle.L’offre jeunesse serait la première concernée, avec la mise en place d’une offre à la demande qu’elle espère également génératrice de nouvelles recettes. Plus largement, Mme Ernotte propose une stratégie numérique inspirée de pratiques en vigueur sur d’autres chaînes : recherche de nouveaux talents, interactivité, mise en ligne anticipée de tous les épisodes d’une série…France 2 chaîne du flux, réforme de France 3Du côté des chaînes, elle compte faire évoluer France 2 vers l’« événementiel », c’est-à-dire la chaîne du « voir ensemble », qu’il s’agisse de l’information, du sport ou des télés crochets. « France 2 a vocation naturelle à devenir la chaîne leader de la télévision française », espère-t-elle.Delphine Ernotte annonce également une profonde réforme de France 3, très attendue par les pouvoirs publics. Celle-ci reposerait sur le rassemblement de France 3 et France 3 Régions, actuellement séparées ; le développement des décrochages régionaux ; une redéfinition du découpage régional pour suivre la nouvelle carte des régions françaises.Quant aux autres chaînes, France 5 et France Ô garderaient le même positionnement, mais France 4 serait exclusivement orientée vers « le public des moins de 15 ans », et non plus les jeunes adultes.Enfin, dans le domaine de l’information, ce projet propose de « faire émerger une chaîne de compréhension pour dépasser l’émotion », c’est-à-dire une chaîne d’information - dont le mode de diffusion reste à définir - qui puisse se positionner en contrepoint de BFM-TV. Pour y parvenir, Mme Ernotte souhaite développer des liens avec les autres entreprises de l’audiovisuel public (l’INA, France Médias Monde ou Radio France), répondant là aussi à une attente des pouvoirs publics. Ce projet pourrait être « mis à l’antenne en septembre 2016 ».Des assises de l’entrepriseMais pour mener à bien ces différentes ambitions, Delphine Ernotte trace un chemin exigeant qui définit une large réforme de l’entreprise. Constatant que « France Télévisions est une entreprise qui doute », elle insiste sur une méthode reposant sur le dialogue. « Le plan stratégique 2020 sera élaboré dans le cadre des assises de l’entreprise, organisées selon un processus décentralisé », annonce-t-elle.Elle en attend « un pacte social adapté aux besoins de l’entreprise et des salariés » qui reposera sur « une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences », « donnant la priorité aux responsables de proximité ». Il s’agit de répondre aux angoisses et à la désorganisation de l’entreprise, décrites dans plusieurs rapports, pour proposer des évolutions des métiers et une vaste politique de formation.Lire aussi :France Télévisions, le grand corps maladeLa masse salariale sous pressionMme Ernotte compte aussi donner plus d’autonomie aux directions de chaînes, même si elle maintiendrait une direction transversale pour les programmes et une autre pour l’information. « Dès mon entrée en fonction, je nommerai une équipe strictement paritaire. Celle-ci, composée de quatorze membres comprendra, outre la Présidence, les cinq directions de chaînes, les deux directions transversales (stratégie et programmes, information) auxquelles s’ajouteront six directions fonctionnelles : commerciale, technique et système d’information, financière, ressources humaines, communication et secrétariat général », annonce-t-elle.Dans l’immédiat, c’est une politique de rigueur qui est prévue. La nouvelle PDG va « remettre à plat immédiatement le budget 2015 » et engager des économies de structure : « direction plus recentrée », « mise sous contrôle des frais de conseil et des frais généraux », « blocage immédiat des embauches », « rationalisation des missions » et rentabilisation de « l’outil de production » interne.« De façon plus générale, la question des charges de personnel doit être affrontée avec détermination et responsabilité, écrit Mme Ernotte. Le taux de collaborateurs non permanents est de 15,4 %. Le taux d’encadrement est très élevé. Afin d’éviter tout départ contraint et de chercher des solutions négociées, il est indispensable d’agir sur trois leviers : le non-remplacement des départs, une politique de mobilité et de formation et la modération salariale. »Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.04.2015 à 15h59 • Mis à jour le24.04.2015 à 17h03 Il aura fallu attendre trois mois pour que le gouvernement d'Alexis Tsipras réalise sa première privatisation. La Grèce a bouclé vendredi 24 avril la privatisation des droits des paris hippiques, lancée par le gouvernement précédent, en les cédant pour vingt ans à une filiale de la société greco-tchèque de paris sportifs OPAP, a annoncé l'Agence grecque de privatisations (Taiped). La transaction devrait rapporter 40,5 millions d'euros à Athènes. « Nous avons achevé une difficile dénationalisation (...). L'objectif du Taiped est la poursuite de l'activité hippique à Markopoulo [commune à 50 km d'Athènes] dans les conditions lui assurant son développement », a indiqué dans un communiqué Sterios Pitsiorlas, nouveau dirigeant de l'Agence des privatisations. Il avait été nommé récemment par le gouvernement Tsipras pour remplacer l'ancien dirigeant, proche de la précédente coalition entre la droite et les socialistes.Lire l'éclairage (édition abonnés) : Coup d’arrêt aux privatisations en GrèceSuivre l'exemple de l'AllemagneLe PMU grec, une société baptisée Odie, a été cédée à la filiale de l'OPAP, Ippodromies A.E. Cette société était elle-même une ancienne entreprise contrôlée par l'Etat et l'une de plus profitables du pays. Elle avait été privatisée en 2013 au bénéfice du consortium gréco-tchèque Emma Delta pour un prix de 652 millions d'euros.Pendant la campagne présidentielle et depuis son élection, le gouvernement de gauche radicale s'était pourtant montré très réservé sur les cessions d'actifs publics qualifiés de « bradage » de la fortune de l'Etat. Mais la pression des créanciers du pays – Union européenne et Fonds monétaire international (FMI) – a été trop forte. Ils exigent en effet d'Athènes de mener à bien les ventes prévues par le gouvernement précédent pour obtenir le versement d'une nouvelle tranche d'aide.Après beaucoup d'atermoiements, le gouvernement de gauche a assuré le mois dernier à ses créanciers qu'il tablait sur 1,5 milliard d'euros de revenus de privatisations pour 2015, contre 2,2 milliards prévus dans le budget du précédent gouvernement. Très emblématique de cette privatisation à marche forcée imposée par Bruxelles, la vente du port du Pirée, le plus important du pays, devrait finalement avoir lieu, malgré la réticence initiale du gouvernement Tsipras. Athènes cherche toutefois une formule de « consortium », préservant les intérêts publics.« Les privatisations doivent être effectuées de la même façon qu'en Allemagne (...). L'Etat doit s'assurer d'un pourcentage, même minoritaire, afin de pouvoir financer dans l'avenir les caisses de sécurité sociale », a rappelé mardi le ministre des finances, Yanis Varoufakis.Lire la synthèse : En Grèce, les dockers menacent en cas de privatisation du port du Pirée Elodie Chermann Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un « portrait-robot » de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Stéphane Beugnet, âgé de 37 ans, officie depuis quatre ans et demi comme chargé de middle office, support et organisation chez Amundi, une société internationale de gestion d’actifs. En clair, il travaille à la logistique informatique nécessaire à la création de fonds d’investissement.Convivialité extra-professionnelleIl insiste surtout sur les possibilités d’évolution offertes par l’entreprise. Pour Stéphane Beugnet, dans une entreprise idéale, il est important d’éviter les tâches rébarbatives en favorisant la mobilité, pour permettre aux salariés de voir les différents secteurs qui la composent. La flexibilité des salariés doit s’accompagner de formations en interne.Lire aussi :Eric Fanget : « Mon entreprise idéale interdit de faire le petit chef »Cette diversité n’est pas suffisante. Osmose, complémentarité… La notion d’équipe est importante à ses yeux, comme une équipe de sportifs qui se lanceraient dans un challenge. Sans oublier une convivialité qui peut toucher à l’extra-professionnel.Elodie Chermann Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Les créanciers d’Athènes avaient tout fait, ces derniers jours, pour refroidir les attentes des Grecs et des médias : aucun accord ne sortirait de l’Eurogroupe du 24 avril à Riga (Lettonie), présenté pourtant comme déterminant il y a à peine 3 semaines. « Il s’agissait juste de faire le point », a conclu Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, à la fin de la réunion des 19 ministres des finances de la zone euro. « Nous avons perdu trop de temps, les discussions doivent s’accélérer. Il y a encore trop de différences sur le fonds entre le gouvernement Grec et ses partenaires », a constaté le ministre des finances néerlandais.La réunion s’est même plutôt mal passée. C’est d’ailleurs c e que l’on décrypte à travers le spropos de Pierre Moscovici. « Sur certains fronts, nos positions se sont rapprochées, mais sur d’autres pas du tout. Il reste trop de désaccords pour un accord. Il faut accélérer les discussions, dès ce week-end », a déclaré le commissaire européen à l’économie. « Nous n’avons pas le choix si nous voulons atteindre l’objectif d’une Grèce stable et ancrée dans la zone euro », a poursuivi l’ex- premier ministre des finances français. Qui au passage a lâché que la lenteur des progrès était à mettre sur le compte « du camp grec ».Le flou des réformes grecquesCe rendez-vous de Riga était la dernière chance d’obtenir un accord avant fin avril sur la liste des réformes grecques. Et en retour, pour Athènes, de recevoir sa ligne de prêts de 7,2 milliards d’euros, la dernière à verser au pays dans le cadre du deuxième plan d’aide internationale, de 130 milliards décidé en 2012. Prochain rendez-vous politique pour tenter d’entériner un accord avec Athènes ? L’Eurogroupe du 11 mai à Bruxelles.Au 1er juillet, si aucun accord sur la liste des réformes n’est trouvé, le deuxième plan d’aide, – qui a déjà été prolongé deux fois (de fin 2014 à fin février 2015 et de fin février 2015 à fin juin 2015), et ne le sera selon toute vraisemblance pas une troisième – s’éteindra. Ce qui aura pour conséquence que les Grecs ne toucheront pas leur chèque de 7,2 milliards d’euros.Lire aussi :Grèce : et si on passait à la négociation d’un troisième plan d’aide ?Beaucoup, côté Européens, continuent à dire qu’ils manquent de chiffres, qu’ils n’ont pas une idée suffisamment claire de la situation budgétaire grecque pour statuer sur la pertinence et/ou la possibilité de financer telle ou telle réforme. Les Grecs contestent cette présentation des choses. « Au fil des réunions, ils nous demandent des détails supplémentaires qu’on leur apporte, mais cela ne leur suffit jamais », déplorait une source grecque, vendredi, à Riga.Un « processus de discussion lourd et un peu lent »Pourtant, plusieurs sources côté créanciers le confirment : ces derniers jours – depuis environ mi-avril –, les discussions entre les Grecs et le « groupe de Bruxelles », le nouveau nom donné à la « Troïka » pour ménager les susceptibilités d’Athènes, sont devenues plus constructives. « Nous avons maintenant des interlocuteurs qui viennent directement des services du premier ministre ou du ministère des finances », témoigne une source européenne.Mais ce n’est pas suffisant, ajoute t-elle, « le processus de discussion est lourd, et du coup, un peu lent ». De fait, les Grecs ont exigé que les techniciens représentant les intérêts des créanciers (le « Groupe de bruxelles ») ne soient pas présents à Athènes. Les réuniosn ont lieu soirt à brcxuelles, soit à Paris, comme cette semaine. Ils doivent, quand ils en ont besoin, faire des demandes de chiffres/informations à Athènes.Du coup, les européens considèrent que ce processus de négociations/discussions doit être revu dans les prochains jours, sans doute même dès ce week-end.La situation demeure inquiétanteMais ce qui bloque le plus aujourd’hui, c’est moins le « process » que de vraies dissensions sur le fonds, sur les réformes à mettre en place en Grèce. Côté grec, on pousse pour des mesures qui mettent plus l’accent sur les rentrées fiscales, pour financer le programme « anti-austérité » (notamment la loi pour parer au problème « humanitaire » grec).Alors que côté créanciers, on voudrait des mesures d’économie budgétaire, et on met en doute les scénarios de croissance pour 2014, jugés « beaucoup trop optimistes ».En attendant, la situation financière de la Grèce, si elle n’est toujours pas claire, reste inquiétante. Beaucoup d’Européens craignent que la croissance repasse à zéro en 2015. Athènes doit encore rembourser plus de 700 millions d’euros au FMI avant le 12 mai, cela devrait passer selon certains à Bruxelles. En revanche, tout le monde en convient : les échéances vis-à-vis de la BCE, en juillet (3,5 milliards d’euros), sont insurmontables pour le pays qui devrait faire défaut à ce moment-là si aucune aide ne lui parvient d’ici là.Lire aussi :La BCE serait prête à durcir le ton envers la GrèceCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.04.2015 à 12h17 • Mis à jour le24.04.2015 à 17h35 | Denis Cosnard Oubliez GDF Suez. A partir d’aujourd’hui, le champion français du gaz se renomme Engie, a-t-il annoncé par surprise vendredi 24 avril. Une façon d’accompagner la profonde mutation engagée par le groupe, que la crise du gaz en Europe a amené à revoir en profondeur sa stratégie et son organisation interne. Pour le PDG Gérard Mestrallet et celle qui doit lui succéder, Isabelle Kocher, l’heure était venue d’abandonner le nom actuel, avec sa double référence à l’ancien monopole Gaz de France et à la compagnie fondée en 1858 par Ferdinand de Lesseps pour creuser le canal de Suez.La modification de la raison sociale ne sera soumise à l’assemblée des actionnaires que dans un an. Mais dès samedi, le groupe va installer son nouveau logo bleu clair sur les façades de ses trois tours de la Défense, près de Paris, de son centre de recherche de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et de son grand immeuble de Bruxelles (Belgique). Ses milliers de camionnettes vont aussi changer d’habillage. Une importante campagne publicitaire, y compris télévisée, est prévue en France et en Europe. Au total, l’opération coûtera quelques dizaines de millions d’euros.Pourquoi Engie ? Beaucoup penseront à Angie, la ballade la plus connue des Rolling Stones, sur lequelle tant de couples ont dansé depuis 1973. « On l’avait tous en tête », reconnaît M. Mestrallet. D’autres se souviendront d’Engie Benjy, héros d’un programme télévisé pour enfants. Engie est aussi un prénom féminin, apparu il y a quelques années en France, mais encore très rare – il n’a pas été donné plus de 50 fois à ce jour.Lire aussi :GDF Suez se réorganise pour être un acteur clé de la transition énergétiqueAvec leur agence Publicis, les dirigeants de GDF Suez ont surtout cherché un nom court, prononçable dans toutes les langues, et qui évoque l’énergie. Au-delà de GDF Suez, il pourrait remplacer à terme d’autres marques du groupe, comme Cofely, Electrabel, etc. « Rien n’est décidé, mais nous souhaitons aller loin, et qu’Engie devienne notre porte-drapeau dans le plus grand nombre possible de pays et d’activités », précise l’actuel PDG.Au départ, c’est Suez Environnement, la filiale à 34 % de GDF Suez dans l’eau et les déchets, qui devait changer de nom, et effacer toute référence à Suez, notamment pour s’émanciper du groupe d’énergie. Mais M. Mestrallet, décidé lui aussi à revoir l’identité de son entreprise, a obtenu la priorité. Il y a quelques mois, Suez Environnement a donc abandonné son projet, et gardé son nom. En tout état de cause, il n’y aura plus qu’un seul Suez.Marquer une distanceQuatre motifs poussent généralement les sociétés à modifier leur nom. Parfois, il s’agit de rompre avec un passé trop lourd, comme lorsque la vénérable Générale des eaux, au parfum de scandales et de corruption, s’est rebaptisée Vivendi. Les fusions constituent aussi des moments-clés : en 2005, Sagem et Snecma ont préféré s’appeler Safran que de maintenir un des deux noms d’origine. La volonté d’avoir une marque simple, utilisable partout, justifie également des changements, comme lorsque Séchilienne-Sidec s’est mué en Albioma. Dernier cas, les entreprises qui ajustent leur nom après une évolution de leur métier, à l’image d’Imetal devenu Imerys après avoir abandonné le métal.GDF Suez relève un peu de toutes les catégories. « Nous ne renions rien de notre passé », affirme M. Mestrallet. Comme lorsque France Télécom est devenu Orange, effacer GDF est néanmoins une façon de marquer une distance avec l’ex-groupe public, donc avec l’Etat qui contrôle encore 33 % du capital. Une façon aussi de prendre un nouvel élan, après des années difficiles – GDF Suez a perdu presque 10 milliards d’euros en 2013, et souffre toujours de la crise. Ce changement intervient également alors que la fusion de 2008 entre GDF et Suez, puis celle de 2011 avec International Power, ont été menées à bien.Simultanément, M. Mestrallet a voulu un nom facile – « cinq syllabes, c’était trop long » –, et qui couvre toutes les énergies dont le groupe se veut désormais spécialiste. Sur ce point, cependant, Engie rappelle avant tout les lettres NG, prononcées à l’anglaise. NG, comme « natural gas ». « Personne n’y avait pensé !, assure le PDG. Mais comme cela, si certains sont nostalgiques de Gaz de France, je pourrais leur dire : “Ecoutez bien, il y a du gaz naturel à l’intérieur.” »Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard A quoi tient la notoriété… La friterie Chez Richard, à Arlon, en Belgique, doit la sienne à une vidéo pornographique. Bien involontairement. Début janvier, le site Jacquie et Michel a mis en ligne une séquence tournée en douce dans les toilettes de ce restaurant. Quand il a découvert le pot aux roses, le patron de Chez Richard a d’abord voulu porter plainte. Il a finalement choisi de profiter du bruit provoqué par cette histoire, en lançant deux burgers. L’un appelé le « Jacquie et Michel », l’autre le « Merci qui ? », en référence au slogan du site. La presse s’est alors emparée du sujet. Et ça a marché. « En quelques semaines, ma friterie est devenue la plus connue de Belgique ! », s’amuse aujourd’hui Richard Wirtz. Merci qui ?Une affaire symbolique de la nouvelle puissance de Jacquie et Michel. En quelques années, cette marque a réussi à se faire connaître hors du ghetto du X, et à se créer une image décalée, coquine, plutôt positive. De Cauet à Nicolas Canteloup en passant par les Guignols de l’info, elle est régulièrement citée dans des émissions grand public. Et sur Internet, son audience ne cesse de grimper. « Sur l’ensemble de nos sites, nous en sommes à 12 millions de visiteurs différents par mois », se réjouit Thierry, l’un des responsables, qui préfère ne pas donner son nom – « vous comprenez, je ne travaillerai peut-être pas toute ma vie ici… » Un succès « Made in France »En 2014, la PME assure avoir accru son chiffre d’affaires d’environ 25 %, pour atteindre le cap des 10 millions d’euros. Et elle gagne de l’argent.Jacquie et Michel, ou l’histoire d’un succès « made in France » assez imprévu. Elle débute en 1999, dans le sud-ouest, où Michel P. et son épouse sont instituteurs. A la suite d’un stage en informatique, l’homme crée une simple page Internet, où il partage des photos osées. Un premier site assez rudimentaire, mais qui a vite du succès, et s’enrichit de nombreuses contributions extérieures. Au point qu’en 2004, le couple libertin lâche l’éducation nationale pour se consacrer à plein-temps à la pornographie. Il dépose sa marque à l’INPI et crée une première société. Puis, en 2006, il ajoute la vidéo à la photo.A présent, l’entreprise dispose de 18 sites différents, et emploie 14 personnes en CDI, essentiellement des développeurs informatiques, des graphistes, etc. Elle est organisée autour d’une demi-douzaine d’entités juridiques différentes, dont TCP Conseil. Une grande partie du travail est effectuée par des partenaires externes. La réalisation des quelque 500 nouvelles vidéos mises en ligne chaque année – un record en France – est ainsi assurée par une dizaine de producteurs indépendants. « Au total, 40 à 45 personnes travaillent dans l’orbite de Jacquie et Michel », estime Thierry.Une version hard du Bon CoinLa réussite du duo est en partie liée à l’appétit du public pour les vidéos amateurs, ou prétendument telles. C’est le fonds de commerce de la maison : des scènes qui donnent l’impression d’être filmées « à la bonne franquette », avec des participants du quartier. PornoVoisines, l’un de sites de Jacquie et Michel, se présente même comme une version hard du Bon Coin, en proposant à chacun de cliquer sur une de « nos belles régions » pour partir « à la découverte » de ses voisines. A 99 %, le public est d’ailleurs francophone.Malgré ce marketing efficace, ces vidéos seraient insuffisantes à faire vivre l’équipe. Au bout de quelques minutes de consultation, les images sont certes bloquées, et il faut payer 2 euros pour visionner le film intégral, ou s’abonner moyennant 30 euros par mois. Mais en pratique, les scènes filmées pour Jacquie et Michel se retrouvent en quelques minutes sur d’innombrables sites gratuits, ce qui n’incite guère les internautes à sortir leur carte bleue. « Un de nous est chargé d’écrire tous les jours aux sites qui nous volent, et en général, ils retirent les vidéos, constate-t-on au siège de Levallois. Mais si on n’est pas vigilant, ils les remettent très vite… » Pour être rentable, la PME s’appuie largement sur ses activités annexes, comme son site de rencontres, la vente de sex-toys, ou encore l’organisation de soirées dans des boîtes de nuit. « Le but, c’est d’être présent sur tous les créneaux », commente Thierry. Prochaine initiative : le lancement d’un réseau social spécifique, inspiré en partie de Facebook. Il est promis pour juin.Lire aussi :Le porno en quête d’une nouvelle vigueurDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.04.2015 à 01h32 • Mis à jour le11.04.2015 à 10h17 Le numéro un mondial de la musique en ligne Spotify pourrait voir sa valorisation atteindre 8,4 milliards de dollars dans le cadre d'un nouveau tour de table, contre 5 milliards en septembre, affirme vendredi 10 avril le Wall Street Journal.Lire notre note de blog : Les plus grands succès musicaux de Spotify en 2014Des sources proches du dossier ont indiqué au quotidien économique américain que l'entreprise suédoise devrait boucler dans les prochaines semaines une levée de fonds de 400 millions de dollars sur la base de cette valorisation.60 millions d'utilisateurs dans 58 paysLa banque d'affaires américaine Goldman Sachs et un fonds souverain d'Abou Dhabi auraient déjà accepté de participer au tour de table, et Spotify a aussi discuté avec une série de gestionnaires de fonds et d'investisseurs de capital-risque autour du monde, ajoute le Wall Street Journal.Créé en 2008, Spotify revendique aujourd'hui 60 millions d'utilisateurs dans 58 pays, dont un quart payants, mais n'a encore jamais dégagé de bénéfice annuel.Cela ne l'empêche pas de figurer désormais parmi les startups non cotées les plus valorisées au monde, même si Spotify reste loin des 41 milliards de dollars auquel est évalué le service américain de réservation de voiture avec chauffeur Uber.Lire aussi (en édition abonnés) : Musique en ligne : la contre-offensive de Spotify face à Apple 10.04.2015 à 18h17 • Mis à jour le11.04.2015 à 13h52 | Pierre Jullien « Je ne serai pas le ministre du travail qui réformera le Code du travail, en tout cas le contrat de travail », a déclaré le 1er avril François Rebsamen. « Tout le monde se focalise sur cette idée : il faut changer le contrat de travail. Moi, je dis « le contrat de travail, ça ne se change pas comme ça » », a-t-il ajouté. Le 8, Manuel Valls a annoncé une aide exceptionnelle de 2,5 milliards d’euros pour pousser les entreprises à investir, précisant que le gouvernement ne comptait par remettre en cause le contrat à durée indéterminée (CDI). Le Medef a réagi en regrettant que les organisations syndicales, puis le gouvernement, aient adressé une fin de non-recevoir à toute réforme du contrat de travail.« Le contrat de travail existe dès l’instant où une personne (le salarié) s’engage à travailler, moyennant rémunération, pour le compte et sous la direction d’une autre personne (l’employeur), précise le site Internet du ministère du travail. Le plus souvent, le contrat de travail doit être écrit. Son exécution entraîne un certain nombre d’obligations, tant pour le salarié que pour l’employeur ».En effet « seul le CDI à... Gaëlle Picut Selon une note de la Commission européenne publiée début avril, les pays les plus riches auront du mal à retrouver le rythme de croissance économique qu’ils ont connu avant la crise financière de 2008, du fait du vieillissement démographique et donc de la baisse de la population en âge de travailler.Les auteurs rappellent que le début du XXIe siècle s’est caractérisé par un ralentissement mondial de la population en âge de travailler (celle qui a entre 15 et 64 ans). Selon les prévisions de l’ONU, elle devrait augmenter de 20 % entre 2010 et 2030, alors qu’elle a augmenté de 40 % entre 1990 et 2010.L’analyse par région du monde révèle de grandes disparités. La plupart des régions les plus développées sont déjà entrées dans une longue phase de vieillissement démographique, tandis que d’autres pays, y compris les régions les plus pauvres, continueront de voir leur population en âge de travailler augmenter pendant de nombreuses décennies.Hausse de 77% en Afrique subsaharienneAinsi, entre 2010 et 2030, la population en âge de travailler devrait augmenter de 77 % en Afrique subsaharienne, contre 11 % en Amérique du Nord. Celle de l’Amérique du Sud, de l’Amérique latine et de l’Asie devrait augmenter de l’ordre de 20 %.Dans ces régions, le déclin devrait commencer seulement après 2040. L’Europe, de son côté, devra faire face à une baisse de 9 % de sa population en âge de travailler (le maximum ayant été atteint en 2009, avec 333 millions de personnes âgées entre 15 et 64 ans).Ce déclin démographique devrait durer au moins cinq décennies, selon Eurostat. Les Etats-Unis sont à part du fait d’un taux de fécondité relativement élevé et de flux migratoires positifs soutenus. A partir de ces données démographiques, il est possible d’évaluer combien de temps chaque région pourra soutenir le niveau de croissance de l’emploi observé pendant la période précédant la crise économique (2000-2008), qui a été en moyenne de 1,1 %.Dans les pays les plus développés, ce niveau de croissance de l’emploi ne sera possible qu’environ dix ans. Cette durée variera notamment en fonction de la participation ou non au marché du travail de personnes qui pour le moment restent faiblement représentées (principalement les femmes, les migrants, les jeunes et les travailleurs découragés).Ainsi la décroissance de la main-d’œuvre européenne impacte l’emploi futur.Elle impose de nouvelles contraintes pour espérer atteindre un certain niveau de croissance économique (entre 2000 et 2008, la croissance du produit intérieur brut a été en moyenne de 2,1 % dans l’Union européenne).L’analyse conclut que la croissance de la productivité au sein de l’Union européenne et de plusieurs autres régions industrialisées deviendra progressivement la seule façon de soutenir la croissance économique. Cela nécessite de l’innovation continue, une meilleure organisation, un investissement accru dans l’éducation et les compétences pour avoir une main-d’œuvre très qualifiée et enfin la capacité à attirer des investissements physiques et en ressources humaines.À l’inverse, les économies émergentes pourraient obtenir des gains de productivité significatifs en réorientant des personnes qui occupent des activités faiblement productives (principalement dans le secteur agricole) vers des emplois à forte productivité dans les secteurs industriels ou de services.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Alexandre Piquard « Il est assez scandaleux qu’on puisse faire autant de bénéfice sur une ressource publique. » La sentence prononcée par la députée PS Martine Martinel, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, mercredi 8 avril, résume assez bien les critiques déclenchées par le rachat de Numéro23. Certains reprochent aux actionnaires de cette chaîne de la TNT, parmi lequels Pascal Houzelot (membre du Conseil de surveillance du Monde) de l’avoir revendue pour 90 millions d’euros au groupe NextRadioTV, le 2 avril. Soit deux ans et huit mois après s’être vu attribuer – gratuitement – une fréquence par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).Lire aussi : TNT : Numéro 23 dans l’escarcelle de NextRadioTVLa députée de Haute-Garonne n’a pas été la seule élue à interpeller le président du CSA Olivier Schrameck, lors de son audition par la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale. Outre Christian Kert, de l’UMP, le socialiste Marcel Rogemont s’est interrogé sur une politique d’attribution de fréquences qui « priorise soi-disant les nouveaux entrants » dans le secteur audiovisuel mais permet « des plus-values sur le bien public ». Il a constaté à regret que la vente de Numéro23 respectait parfaitement les règles en vigueur : les deux ans et demi de délai minimum de détention d’une chaîne avant sa cession, mais aussi la taxe de 5 % sur les plus-values liées à des chaînes de la TNT, instaurée en 2013.« Faut-il revoir les règles ? », a demandé M. Rogemont à M. Schrameck. Puis le député à fait à Numéro23 un autre grief : cette chaîne s’est présentée au CSA comme un canal consacré à la « diversité » mais aurait en fait une ligne éditoriale assez large, voire opportuniste : sa grille de programmes intègre plusieurs émissions américaines de divertissement, comme un concours de tatoueurs. Ou une émission sur les phénomènes paranormaux.Indignation« Ces largesses éditoriales interrogent », a lancé M. Rogemont. Comme Rachid Arhab, ex-membre du CSA, il sous-entend que la chaîne ne respecte pas la promesse éditoriale qui lui a permis de remporter l’appel d’offres pour une des six nouvelles chaînes de la TNT lancées fin 2012. A l’époque, la chaîne avait toutefois défendu une conception large de la diversité : diversité des origines, des modèles familiaux, parité, cultures du monde ou handicaps, listait Le Figaro. Et le CSA a depuis jugé que Numéro23 avait en 2013 respecté les obligations relatives à sa ligne éditoriale.L’indignation soulevée par la revente de Numéro23, dont le premier actionnaire est Pascal Houzelot – ancien conseiller d’Etienne Mougeotte à TF1, ancien dirigeant de la chaîne PinkTV – n’est pas nouvelle. Une polémique similaire avait accompagné les ventes de TMC et NT1 par le groupe AB à TF1, ou de D8 et D17 par le groupe Bolloré à Canal+.« Si j’avais voulu faire une opération avec un groupe plus puissant, je l’aurais fait avant. Je continue sur ma logique d’entrepreneur », a réagi dans Les Echos M. Houzelot, « professionnel des médias depuis vingt-cinq ans ». Une manière de dire que contrairement aux autres revendeurs, il respectait l’esprit des pouvoirs publics, soucieux avec la TNT d’ouvrir l’audiovisuel à d’autres acteurs que les grands groupes.M. Houzelot a vendu Numéro 23 (0,7 % de part d’audience en mars 2015) pour 50 millions d’euros en « cash » et 40 millions d’obligations convertibles en capital de NextRadioTV, dont il deviendra membre du conseil d’administration. Propriétaire de BFMTV ou RMC, le groupe d’Alain Weill est considéré comme le plus gros des indépendants de la télévision, ou le plus petit des grands groupes.Vers une taxation plus forte ?Face à la mini-fronde des députés sur Numéro 23, M. Schrameck a rappelé qu’avant de valider par une décision motivée la revente de la chaîne, il ferait une « étude d’impact » économique. Il serait toutefois surprenant que celle-ci empêche la transaction. Sur la « question de fond » des fréquences gratuites générant des plus-values, le président du CSA a estimé que la limitation de la taxation à 5 % sur le produit de la vente est « une question substantielle ». En langage du CSA, cela veut dire que l’on pourrait taxer davantage, ce qui est du ressort des parlementaires et du gouvernement.Qu’en pense Fleur Pellerin, la ministre de la culture ? C’est la question qu’a posée la sénatrice UMP Catherine Morin-Desailly lors des questions au gouvernement du jeudi 9 avril. « Comment prévenir la poursuite de ces actions spéculatives ? », a demandé l’élue, suggérant de doubler le délai minimum de détention d’une chaîne à cinq ans, par exemple « le projet de loi sur la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques ».La ministre de la culture, Fleur Pellerin, a pris plaisir à rappeler qu’à l’époque du vote de la taxe sur les reventes de chaînes de la TNT, la majorité socialiste « aurait aimé avoir le soutien de la droite ». Avant de toutefois tomber d’accord avec l’élue UMP : « Je partage avec vous l’objectif que vous avez indiqué et sur la proposition que vous avez faite de l’extension des durées de détention, je dis : pourquoi pas. » Suite au prochain numéro.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.04.2015 à 15h25 • Mis à jour le10.04.2015 à 15h26 | Anne Eveno A la mi-journée, vendredi 10 avril, on ignorait encore combien d’Apple Watch avaient été « réservées » à l’occasion de l’ouverture, dans huit pays, des précommandes de la montre connectée de la firme à la pomme.Toutefois, d’après les témoignages rapportés de Paris, Tokyo ou Londres, il apparaît d’ores et déjà que les personnes, qui ont effectué ces précommandes, devront attendre bien au-delà du 24 avril, jour de lancement officiel des ventes, pour être livrées.Pour le modèle le moins cher, à savoir la Watch Sport, le délai de livraison indiqué actuellement a par exemple glissé au mois de juin. Pour le modèle plus cher, à savoir la Watch Edition, ce délai est même porté à juillet pour la version avec un boîtier de 42 mm, en or rose, vendu à partir de 13 000 euros.C’est finalement pour l’Apple Watch classique - le modèle moyen de gamme de l’offre d’Apple, qui démarre tout de même à 649 euros - que le temps d’attente est pour l’instant le plus réduit. Il est tout de même de quatre à six semaines. Même certains bracelets sont d’ores et déjà épuisés.Lire aussi :Avec sa montre, Apple joue plus que jamais la carte « fashion »Propos prémonitoiresIl est vrai que les propos tenus, jeudi 9 avril, par Angela Ahrendts. la vice-présidente senior en charge des Apple Store, étaient prémonitoires. Celle-ci avait planté par avance le décor, en indiquant qu’« étant donné l’engouement phénoménal des personnes qui visitent nos magasins et le nombre de clients ayant consulté l’Apple Store en ligne pour choisir très tôt leur Apple Watch préférée, nous prévoyons que les stocks disponibles lors du lancement ne suffiront pas à satisfaire cette forte demande. »Certains internautes font remarquer sur les réseaux sociaux qu’il n’y avait cependant pas foule devant les magasins dans lesquels on pouvait essayer la montre intelligente d’Apple. En tout cas, pour nombre de fans, la situation est frustrante.Livraison en Juin ... Ben annulation de commande tant pis faut pas delirer #AppleWatch— Parisian ♛ (@Milcham) 10 Avril 2015Si cette mauvaise gestion des stocks relève d’une volonté délibérée de la firme de Cupertino d’organiser la pénurie pour susciter le désir des clients, cela ne marche pas à tous les coups. Ainsi un internaute indique sur Twitter préférer abandonner son projet de précommande, quand un autre estime qu’avec de tels délais mieux vaut attendre la « version 2 » de l’Apple Watch.Putain. Livraison en juin ? Bon bah autant attendre la V2... #AppleWatch #Apple— codmed (@Calimero)require(["twitter/widgets"]);Anne EvenoJournaliste au Monde Dominique Gallois Trouver un accord « gagnant-gagnant ». Tel était l’objectif fixé par Manuel Valls, en octobre 2014, pour tenter de sortir du conflit opposant le gouvernement aux sociétés d’autoroutes.Six mois plus tard, l’accord conclu, jeudi 9 avril, entre l’Etat et les concessionnaires prévoyant un gel des tarifs pour 2015 et la mise en place du plan de relance autoroutier de 3,2 milliards d’euros s’avère bien gagnant. Mais uniquement pour les sociétés d’autoroutes.Lire aussi :Autoroutes : deux ans et demi pour trouver une voie de sortieLes concessionnaires sortent confortés de ce conflit, forts de leurs contrats. Ils voient même la perspective d’une nationalisation, un temps évoquée, définitivement écartée.Suivant le principe selon lequel toute modification ne saurait se faire que dans le respect de l’équilibre global des contrats, les concessionnaires ont demandé, pour chaque proposition gouvernementale, une compensation.Et ils ont eu gain de cause sur deux sujets.Sur les tarifs : les tarifs sont certes gelés cette année et ce gel ne sera pas compensé en 2016 à la demande du gouvernement. Mais la hausse prévue cette année, qui était de 1,07 %, sera lissée sur huit ans, jusqu’en 2023. Cela signifie que les automobilistes devront bel et bien la payer.Sur le plan de relance : le plan de 3,2 milliards d’euros, proposé et financé par les sociétés d’autoroutes - et approuvé par Bruxelles en octobre 2014 - avait été suspendu le temps des négociations entre l’Etat et les concessionnaires autoroutiers. Il est désormais lancé et le gouvernement a demandé aux sociétés de réaliser 80 % des chantiers dans les trois prochaines années. Comme convenu, en compensation, les opérateurs ont obtenu une prolongation de leurs concessions, en moyenne de deux ans. Or, les bénéfices croissent au fur et à mesure des années, une fois que les investissements sont amortis. D’où l’importance de la durée des concessions.L’Etat n’a pas totalement perdu la face. Au moment il met fortement l’accent sur la relance de l’investissement pour soutenir la croissance et donc l’emploi, il a obtenu des sociétés d’autoroutes 1 milliard d’euros d’engagement dans les infrastructures et les projets de transports sur huit ans.Les concessionnaires autoroutiers se sont engagés à verser dans les trois ans la moitié de cette somme, soit 500 millions, dont 300 millions iront à l’Afitf (Agence de financement des infrastructures des transports de France).Enfin, une clause va être ajoutée dans les contrats afin de plafonner la rentabilité. C’est-à-dire à partager les bénéfices entre l’Etat et les concessionnaires. L’Autorité de la concurrence avait demandé, en septembre 2014, un rééquilibrage au profit de l’Etat.En l’occurrence, il s’agirait de « jouer » sur l’évolution du trafic. Chaque concession, lorsqu’elle débute, fait en effet des prévisions de trafic de véhicules sur l’ensemble de sa durée, ce qui lui permet de prévoir ses revenus. Le gouvernement a obtenu que, si le trafic dépasse sensiblement les prévisions, entraînant plus de revenus, alors la durée de la concession puisse être réduite. Et l’Etat en reprendra directement l’exploitation et donc pourra en toucher les bénéfices.Pour autant, cette règle ne s’appliquera pas dans l’immédiat. Elle n’entrera en vigueur que quelques années, avant la fin des contrats de concession. On est donc, là, plus dans l’intention que dans la certitude.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin C’est sur la scène de l’Olympia que va se jouer, vendredi 17 avril, l’épilogue d’une belle bataille. Le spectacle et le suspense promettent d’être au rendez-vous. En tête d’affiche, dans le rôle du hussard, Vincent Bolloré. Contrairement au roman d’aventures de Jean Giono, il n’est pas sur le toit, mais déjà dans la maison.Vivendi a donc choisi cette salle de spectacle emblématique de la capitale pour réunir l’assemblée générale annuelle de ses actionnaires. N’y voyons pas malice. A l’approche du dénouement, l’intrigue se concentre sur la question de l’instauration d’un droit de vote double. Cette disposition permet d’attacher deux droits de vote à chaque action détenue depuis deux ans par un actionnaire inscrit au nominatif.Le débat sur ce mécanisme est ancien. C’est une atteinte au sacro-saint principe de la démocratie actionnariale selon lequel tous les actionnaires sont égaux, plaident les uns. C’est le moyen de privilégier les actionnaires qui choisissent d’accompagner un projet d’entreprise dans la durée, assurent les autres.Les fonds d’investissements et les fonds de pension, qui sont pourtant des investisseurs à très long terme, sont généralement opposés à un mécanisme dans lequel ils voient un moyen de protéger les dirigeants en place. Or, une société qui a une mauvaise gouvernance est moins bien valorisée en Bourse. Et ça, ils n’aiment pas. C’est pour ne pas les fâcher que la plupart des sociétés du CAC 40 concernées par la loi Florange généralisant les droits de vote doubles préfèrent soumettre cette année à leurs actionnaires une résolution maintenant le droit de vote simple.Prime de contrôleM. Bolloré, qui a pris le pouvoir chez Vivendi avec 5 % du capital, trouve au contraire dans cette exception démocratique le moyen garder les mains libres pour investir les 10 ou 15 milliards d’euros que le groupe va avoir en caisses. Alors que certains fonds, emmenés par Phitrust et soutenus par la société de conseil aux actionnaires Proxinvest, ont déposé une résolution pour que l’AG du 17 avril maintienne le principe « une action, une voix », l’industriel breton s’est mis à racheter massivement des actions du groupe.En un mois, c’est 9 % du capital du propriétaire de Canal+ et d’Universal Music qu’il a acquis pour porter sa participation à 14,5 %. Il a même contracté un emprunt sur deux ans pour financer une partie de cette offensive éclair. L’enjeu est d’empêcher qu’à l’Olympia cette résolution scélérate ne l’emporte. Gagner cette bataille justifie d’importants sacrifices financiers. Tout comme l’Etat qui a mis, temporairement dit-il, un milliard d’euros sur la table pour s’assurer du maintien de ce privilège chez Renault.Le droit de vote double a donc bien une valeur. C’est le prix du pouvoir, sans avoir à payer la prime de contrôle.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud C’est une tradition : dans la semaine qui précède les réunions d’automne ou de printemps du Fonds monétaire international (FMI), la directrice générale de l’organisation prononce un discours sur l’économie mondiale, qui donne la tonalité du diagnostic économique, financier et budgétaire porté par le Fonds. Cette année, c’est à Washington, devant l’Atlantic Council, un Think Tank atlantiste, que Christine Lagarde s’est exprimée, invitant les 188 pays membres du FMI à « relever la croissance d’aujourd’hui et de demain ».« Depuis nos assemblées générales d’automne », a-t-elle observé, « l’économie mondiale a bénéficié d’une bouffée d’oxygène apportée par la baisse des prix du pétrole et par les performances marquées de la première économie mondiale, celles des États-Unis ».La croissance mondiale a finalement atteint 3,4 % en 2014, soit 0,1 point de mieux que ce qui était prévu en octobre. C’est à peu près la moyenne annuelle des 30 dernières années.Pour autant, la reprise reste « modérée et inégale » et, si les risques macroéconomiques ont diminué, les risques financiers et géopolitiques ont augmenté.Éviter le « new mediocre »Le paysage économique mondial, tel qu’il ressort des travaux du Fonds, est très contrasté. Les économies avancées se portent un peu mieux que l’an dernier.La reprise s’affermit dans les pays anglo-saxons (États-Unis, Royaume-Uni) et les perspectives s’améliorent dans la zone euro avec la soutien bienvenu de la politique acommodante de la Banque centrale européenne (BCE).En revanche, les perspectives sont nettement moins bonnes pour la plupart des économies émergentes du fait notamment de la baisse du prix des matières premières.La diversité domine dans ce groupe de pays qui fait encore plus des deux tiers de la croissance mondiale, avec d’un côté ce pôle de croissance qu’est l’Inde et de l’autre les difficultés russes ou brésiliennes.Pour éviter que ce que Mme Lagarde a appelé le « new mediocre » - croissance et inflation faibles, dette et chômage élevés - ne s’impose durablement au monde, «  tout l’espace politique et tous les leviers possibles doivent être utilisés », selon la directrice générale du Fonds, à commencer par « le soutien de la demande ».Profiter de la baisse du cours de l’or noir pour réduire les subventions énergétiques permettrait aux émergents et aux pays en développement importateurs de pétrole d’économiser un point de PIB en 2015, autant de ressources qui pourraient être investies dans les infrastructures, l’éducation ou la santé, a-t-elle par exemple fait valoir.Vieillissement démographique et productivité plus faibleFace à l’augmentation des risques financiers, à leur migration des banques vers les secteurs non financiers et des économies avancées vers les marchés émergents, mais aussi face au déclin structurel de la liquidité des marchés, Mme Lalarde a insisté, entre autres, sur la nécessité d’améliorer les politiques macro et micro-prudentielles et de continuer les réformes en matière de régulation.« Le grand problème, a par ailleurs analysé la directrice générale, est que ce n’est pas seulement la croissance actuelle qui est modérée mais aussi les prévisions de moyen terme ».La crise financière, le vieillissement démographique et une productivité plus faible tirent la croissance potentielle vers le bas : elle devrait être limitée à 1,6 % par an entre 2015 et 2020, estime le FMI. C’est 0,3 point de plus annuellement qu’entre 2008 et 2014 mais beaucoup moins que les 2,25 % d’avant la crise.Pour éviter que le scénario d’une croissance durablement lente prévale, « les réformes structurelles doivent aller de pair avec les politiques macroéconomiques et financières pour accroître la confiance et générer l’investissement. Et franchement, dans trop de pays, ces réformes ont pris du retard », a observé Mme Lagarde.La directrice générale n’a pas dissimulé le fait que l’économie politique des réformes des marchés du travail, des biens et des services était difficile ni qu’elles impliquaient des choix et des arbitrages durs et feraient, à court terme, des gagants et des perdants. « Mais à long terme, tout le monde y gagnera », a-t-elle assuré.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Est-ce un malentendu ? Ou une « boulette », selon la formule d’un syndicaliste ? Le ministre du travail François Rebsamen a semé le trouble, jeudi 9 avril, en tenant des propos perçus comme un abandon partiel du compte pénibilité. Une intervention faite devant quelque 600 adhérents de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) réunis en assemblée générale à Paris.Selon les sites d’informations spécialisées Lemoniteur.com et Batiactu.com, le ministre du travail s’est dit conscient de la complexité du dispositif, inscrit dans la loi sur les retraites de janvier 2014. Celui-ci est combattu par les patrons, en particulier des petites et moyennes entreprises, qui y voient une « usine à gaz » impossible à faire tourner. Désormais, chaque employeur du privé est tenu de mesurer l’exposition de ses salariés à des « facteurs de pénibilité » (travail de nuit, tâches répétitives, etc.) ; ceux-ci se verront ensuite remettre une « fiche de prévention » recensant les contraintes subies.« C’est purement scandaleux »Tout en rappelant que deux missions de réflexion avaient été lancées pour tenter d’adapter les règles, le ministre du travail a indiqué qu’il prenait « le pari » suivant : « Il n’y aura pas de fiche individuelle à remplir pour les petites entreprises à partir du mois de juin. » Il a précisé que « s’il faut supprimer des critères inapplicables, on les supprimera ». Et de conclure : « Il vous faut de la simplicité. » Discours qui lui a valu des applaudissements appuyés de son auditoire, d’après Patrick Liébus. Le président de la CAPEB, interrogé par Lemonde.fr, s’est félicité du « bon sens » dont a fait preuve M. Rebsamen. « Il a compris que c’était irrationnel de demander aux petites entreprises d’établir une fiche individuelle et qu’il faut donc trouver un autre système », a estimé M. Liébus.Lire aussi :Accouchement dans la douleur du compte pénibilitéDu côté des syndicats, sollicités jeudi par Lemonde.fr, la réaction était évidemment tout autre. « C’est purement scandaleux, a commenté Eric Aubin, membre du bureau confédéral de la CGT. Des annonces sont faites avant même que les missions aient rendu leurs conclusions. Je trouve ça un peu méprisant à l’égard des salariés concernés. » « On a l’impression que le gouvernement cherche à évacuer discrètement cette disposition et à faire plaisir au patronat », a renchéri Philippe Pihet, secrétaire confédéral à FO.Sentant que la polémique pouvait monter, le gouvernement s’est évertué à corriger le tir, jeudi après-midi. Durant les débats à l’Assemblée nationale sur son projet de loi relatif à la « modernisation du système de santé », Marisol Touraine a répondu à une question du député Gérard Sebaoun (PS, Val-d’Oise), qui avait exprimé le « besoin que l’on [lui] explique ce qui est en train de se passer sur le compte pénibilité ». « Il ne s’agit en aucun cas de remettre en cause les critères de la pénibilité, ni la mise en place du compte pénibilité, mais seulement de faire en sorte qu’il soit plus simple, a expliqué la ministre de la santé. Si des propos ont pu laisser penser qu’il pourrait être remis en cause, c’est sans doute le fait d’une mauvaise interprétation. »Simplifier le dispositifContacté par Lemonde.fr, le cabinet de M. Rebsamen s’est retranché derrière les mises au point apportées, jeudi soir, à l’AFP. A nos confrères, l’entourage du ministre a indiqué que les propos de celui-ci avaient fait l’objet d’une « interprétation abusive ». M. Rebsamen entendait signifier que des critères de pénibilité seront supprimés si les deux missions de réflexion les jugent inapplicables. Quant à la fiche individuelle, il voulait seulement dire que les petites entreprises n’avaient pas à la remplir d’ici au mois de juin, date à laquelle les missions rendront leurs conclusions. Son but, a-t-il fait savoir à l’AFP, était de réaffirmer la volonté de simplifier le dispositif.Lire aussi :Impôts, formation, retraite... ce qui change en 2015« Simplifier peut être mais comment attribuer des points individuels sans fiche individuelle ? », s’est interrogé, jeudi sur Twitter, le député Christophe Sirugue (PS, Saône-et-Loire), qui conduit l’une des deux missions de réflexion avec un chef d’entreprise, Gérard Huot. Dans un autre message posté sur le réseau social, il a précisé : « La mission pénibilité poursuit son travail avec la fiche individuelle. »La mission pénibilité poursuit son travail avec la fiche individuelle— chsirugue (@Christophe Sirugue)require(["twitter/widgets"]);Rétropédalage ? Pas du tout, pour M. Liébus. Le président de la CAPEB, interrogé à nouveau vendredi matin par Lemonde.fr, est certain que la direction dans laquelle le gouvernement veut aller est celle d’une simplification. « La fiche individuelle n’a pas lieu d’être, tout le monde est d’accord là-dessus », assure-t-il.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.04.2015 à 17h33 • Mis à jour le13.04.2015 à 18h15 | Jérôme Porier Si les prix de l'immobilier résistent dans les grandes agglomérations, la baisse s'accélère dès qu'on s'en éloigne. Dans certaines communes rurales, il n'y a plus de transaction. C'est le bilan que dressent les notaires de France dans leur dernière note de conjoncture publiée lundi 13 avril.Au dernier trimestre 2014, les prix des logements anciens se sont tassés de 1,2 % par rapport au trimestre précédent, selon l'indice Notaires-Insee, ce qui porte leur baisse à 2,4 % pour 2014. Le reflux s'accentue dans près de trois départements sur quatre. En Ile-de-France, les prix des logements anciens ont diminué de 0,5 % au quatrième trimestre 2014. Sur l'année 2014, le repli atteint 2 %.BORDEAUX, STRASBOURG ET TOULOUSE EN HAUSSESur le marché des appartements anciens dans les principales villes de province, les baisses de prix s'amplifient et les hausses deviennent rares. Seules trois villes voient leur prix médian progresser entre le 1er octobre 2013 et le 1er octobre 2014 : Bordeaux (+1,3 %), Strasbourg (+2,5 %) et Toulouse (+3,3 %). A l'inverse, les prix chutent à Toulon (-11,2 %) et à Dijon (-8,3 %).La tendance est similaire sur le marché des maisons anciennes. Seulement trois agglomérations affichent des prix en hausse : Douai-Lens (+2,4 %), Marseille Aix-en-Provence (+5 %) et Nice (+7 %). Rouen, Toulon et Lille enregistrent les diminutions de prix les plus importantes, aux alentours de 7 %.LA MAISON DE CAMPAGNE SINISTRÉELe marché le plus touché est celui des résidences secondaires. « Sur les côtes touristiques, les volumes de ventes et les prix sont en berne et devraient le rester », écrivent les notaires. A l'intérieur des terres, le prix des maisons de campagne s'effondre. Dans la Creuse par exemple, les prix ont chuté de 50 % depuis 2008. Le même constat est fait dans le Morvan, le Périgord, ou le Gers. La Normandie et le Perche enregistrent des baisses de prix de 20 à 25 %, le Luberon autour de 10 %.Lire aussi : Sale temps pour les maisons de vacancesBasés sur les avant-contrats, les indicateurs avancés des notaires annoncent une nouvelle accélération de la baisse. En rythme annuel, les prix des appartements anciens diminuent de 3,6 % en ce début d'année, et ceux des maisons anciennes de 2,3 %. En Ile-de-France, la baisse des prix atteindrait 3,9 % pour les appartements et 2,1 % pour les maisons.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard La bataille pour le pouvoir au sein de SeaFrance a connu un nouveau sommet lundi 13 avril. Lors d’une réunion extraordinaire, le conseil de surveillance a révoqué Raphaël Doutrebente, l’un des deux dirigeants opérationnels de cette société coopérative et participative qui exploite trois ferries entre Calais, dans le Pas-de-Calais, et Douvres, en Angleterre.Depuis plusieurs mois, Didier Cappelle, l’ancien syndicaliste de choc qui préside le conseil de surveillance, est en conflit avec les deux managers à la tête de l’entreprise. Il leur reproche notamment des rémunérations trop élevées, et s’oppose à eux sur l’avenir de l’entreprise, née sur les cendres de la première compagnie SeaFrance, liquidée en janvier 2012. En jeu, quelque 600 emplois et environ 12 % du trafic des ferries entre Calais et Dunkerque d’un côté, Douvres de l’autre.Le président du directoire maintenuApprenant qu’ils risquaient d’être révoqués ce lundi, les deux directeurs, Jean-Michel Giguet et Raphaël Doutrebente, avaient demandé et obtenu, vendredi 10 avril, le placement de la SCOP en procédure de sauvegarde.Dans la foulée, ils avaient proposé de repousser la réunion du conseil, afin que les deux administrateurs judiciaires nommés par le tribunal puissent d’abord prendre connaissance du dossier de façon approfondie. Ils n’ont pas été entendus, et le conseil s’est malgré tout tenu, sans que les administrateurs judiciaires soient présents.Lire aussi :600 emplois menacés par une bataille au sommet de SeaFranceLa réunion du conseil ne s’est cependant pas déroulée tout à fait de la façon prévue. Didier Cappelle avait initialement convoqué un conseil destiné à révoquer les deux dirigeants. Mais « dans un souci d’apaisement », indique-t-il, le conseil de surveillance « n’a pas évoqué la révocation » de Jean-Michel Giguet, le président du directoire. Seul son bras droit, Raphaël Doutrebente, a été écarté.Pour le remplacer, le conseil de surveillance a nommé au directoire une personne extérieure au groupe, Philippe Caniot. Celui-ci « a exercé depuis plusieurs années des fonctions de directeur général dans le transport et la logistique », souligne le communiqué du conseil. M. Caniot est actuellement directeur régional de Via Location à Lille (Nord), d’après son profil sur le site LinkedIn.Eviter une failliteSelon le conseil de SeaFrance, le maintien de M. Giguet au directoire doit permettre de maintenir les contrats en cours avec Eurotunnel, qui est propriétaire des navires exploités par la SCOP. Donc d’éviter une faillite.Les accords, passés avec SeaFrance au moment du sauvetage de l’entreprise par l’opérateur du tunnel sous la Manche, comportaient en effet une clause intuitu personæ, permettant une rupture immédiate des contrats en cas de changement de la composition du directoire. Or M. Giguet est le « seul concerné par la clause intuitu personae », assure M. Cappelle.Est-ce certain ? « Nous verrons comment le PDG d’Eurotunnel Jacques Gounon interprétera cette clause, commente M. Doutrebente. Pour ma part, je considère comme un honneur d’avoir été révoqué par M. Cappelle », un responsable mis en examen en novembre 2013 pour abus de confiance dans une affaire liée aux comptes du comité d’entreprise de l’ex-SeaFrance.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre Déçus de la médiation de Dominique-Jean Chertier, qui ne leur a pas permis d’obtenir gain de cause sur leurs revendications centrales – le maintien de l’emploi et le refus de la syndication de contenus entre les locales du réseau France Bleu – les grévistes de Radio France ont voté, lundi 13 avril, la poursuite de leur action, après 26 jours de mobilisation. Nommé jeudi par la ministre de la culture, Fleur Pellerin, M. Chertier avait pourtant quitté la Maison de la radio, dimanche soir, en estimant sa mission achevée.Mais le texte laissé par le médiateur a été jugé très insuffisant par rapport aux revendications des grévistes. « Si le médiateur nous a écoutés, il ne nous a pas entendus », résumait Aline Pailler, productrice à France Culture. Notamment pour le « réseau Bleu », où le principe de syndication de contenus entre les différentes locales de France Bleu n’était pas écarté. Les « Bleus » pouvaient-ils sortir du conflit sans avoir rien gagné ? « Que Paris ne nous abandonne pas ! », demandait lundi un journaliste venu de Perpignan (Pyrénées-Orientales).« Amertume »D’autres parlaient d’« amertume », tandis que les délégués syndicaux multipliaient les métaphores pour expliquer que chaque option stratégique, désormais, comportait des « risques ». Néanmoins, ils étaient peu à oser parler, lundi matin, d’un arrêt du mouvement, face à une salle parfois radicale, où certains continuaient de réclamer le départ des dirigeants de l’entreprise.Lire aussi :A Radio France, les raisons d’une crise qui s’éterniseLe médiateur – et à travers lui, le gouvernement – avait laissé aux grévistes un marché entre les mains - qualifié par plusieurs d’« ultimatum » ou de « chantage ». En échange de la levée des préavis de grève, le médiateur s’engageait à être présent lors des trois prochains mois pour accompagner la préparation du contrat d’objectifs et de moyens (COM), où la stratégie de Radio France pour les cinq prochaines années sera consignée. Si les syndicats maintenaient leurs préavis, Dominique-Jean Chertier ne revenait pas.« Dilemme »Face à ce « dilemme », quatre syndicats appelant à la grève (CFDT, CGT, SNFORT, SUD) ont opté pour une voie médiane : appeler à prolonger la grève, mais écrire à Fleur Pellerin pour demander le retour du médiateur, afin que des négociations puissent reprendre. Leur sentiment est en effet que M. Chertier, parti avant qu’un accord ne soit conclu, n’est pas allé au bout de sa mission. Un autre syndicat, l’UNSA, a lui appelé - pour la première fois - à la reprise du travail, estimant que le médiateur ne reviendrait pas et qu’il fallait désormais se projeter dans la discussion autour du COM.Cette hésitation sur la stratégie - qui a fait l’objet de longues heures de discussion, lundi, dans le Studio 105 de la Maison de la radio - procède aussi d’un constat de « léger affaiblissement » du mouvement, comme l’a reconnu Lionel Thompson, de la CGT. De fait, les antennes nationales sont moins perturbées et seules quelques locales étaient à l’arrêt, lundi. Selon la direction, le taux de participation au conflit a baissé à 4,10 %, soit 119 grévistes répertoriés lundi. Mais ces chiffres restent contestés par les syndicats.Lundi matin, à l’ouverture de l’assemblée générale, on parlait presque au passé, quand il a été question des « archives », ou comment « garder trace de ce mouvement magnifique ». Finalement, le mouvement a été reconduit, mais douze personnes ont voté contre et 26 se sont abstenues.Lire aussi :Radio Clash Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.04.2015 à 12h15 • Mis à jour le13.04.2015 à 16h00 | Mathilde Damgé Pour évaluer la richesse d'un pays, il existe depuis les années 1930 le produit intérieur brut, ou PIB – il avait été créé pour mesurer l'effet de la Grande Dépression sur l'économie américaine. Cet indice, souvent critiqué en raison de ses critères strictement économiques, n'avait pas jusqu'à présent d'alternative ; désormais, il existe le SPI, pour « Social Progress Index », qui mesure le progrès social de chaque pays.Ses concepteurs, des économistes et des statisticiens, ont pu présenter cette année les premiers résultats de leur travail entamé en 2009. Après une version bêta en 2013, l'édition de l'an dernier ne portait que sur 50 pays. Cette année, 133 pays représentant 99 % de la population mondiale sont passés au crible.La méthodologie du SPI s'articule autour de trois axes : la capacité d'une société à satisfaire les besoins de base de ses citoyens (qualité et accès au système de santé, au logement, à la sécurité…), à construire les fondements de leur bien-être sur la durée (en leur donnant accès à l'éducation et à l'information) et à leur donner l'opportunité de s'accomplir.Si les deux sont corrélés, il s'avère que la croissance économique n'est pas forcément le moteur du progrès social. Ainsi, dans ce classement, la France se positionne en 21 e position, loin derrière sa 6e place au classement plus traditionnel du FMI, et les Etats-Unis en 16e position, abandonnant leur 1re place mondiale.[edit] Si l'on prend le même classement en le comparant au PIB par habitant, la France n'a qu'une seule place de décalage (20e) et les Etats-Unis 7 (9e place au classement du FMI).Pays scandinaves en têteDe même, les pays émergents souvent cités pour leur rapide croissance économique, comme la Chine, la Russie ou l'Afrique du Sud, arrivent respectivement en 92e, 71e et 63e positions. Les trois premières places du podium sont occupées par la Norvège, la Suède et la Suisse.En creux, il s'agit de s'attaquer au mythe selon lequel l'activité économique crée automatiquement du progrès social et que tout ce qui est lié au social coûte de l'argent.En dépit de faiblesses méthodologiques (l'index utilise parfois des enquêtes de satisfaction, notamment pour la qualité de la santé et de l'éducation, quand il n'y a pas d'autres données disponibles), la Commission européenne s'est engagée à intégrer le SPI dans son processus de décision, au même titre que le PIB.D'autres tentatives de quantifier la richesse d'un pays peuvent être répertoriées. Le bonheur national brut (BNB) a été lancé dans les années 1970 au Bhoutan et s'appuie sur quatre piliers : la protection de l'environnement, la conservation et la promotion de la culture bhoutanaise, la bonne gouvernance et le développement économique responsable et durable. L'Organisation des nations unies (ONU) a lancé un Inclusive Wealth Index, indice de richesse globale. En 2012, il incluait le « capital naturel » ; en 2014, le « capital humain ». L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a, de son côté, établi un indicateur historique du « bien-être » mondial, de 1820 à nos jours, comparant salaires, espérance de vie, niveau d'études, santé, taille, qualité de l'environnement, sécurité personnelle, inégalités hommes-femmes et institutions politiques.Lire aussi : Sexe, drogue et trafics en tout genre bientôt dans le PIB européenMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Escande Les Français ne voient qu’eux, mais les élites les remarquent à peine. Ils ont pourtant un parfum de madeleine de Proust, ces jeux indémodables sans qui aucune grande chaîne de télévision ne pourrait subsister.Apparu sur la deuxième chaîne de l’ORTF le 19 septembre 1965, « Le Mot le plus long », rebaptisé en 1972 « Des chiffres et des lettres », continue de passionner chaque jour près de 600 000 téléspectateurs. 8,1 % d’audience pour un cinquantenaire aussi peu sophistiqué. Qui dit mieux ? Pas d’hélicoptères, de figurants, de stars, pas de subventions non plus. Juste des gens ordinaires qui se creusent la tête devant de simples lettres.Loin des projecteurs, près du cœurAinsi va la vie des soutiers de l’Audimat. Loin des projecteurs et tout près du cœur des téléspectateurs. Mais aussi du portefeuille des chaînes. Au total, les jeux représentent un tiers de l’audience de celles-ci et les deux tiers de leurs audiences. Même en perte de vitesse, « Le Juste Prix », vedette du domaine, dont la première édition en France date de 1987, rassemble encore presque 3 millions de personnes !On peut déplorer cette addiction au jeu… surtout sur des chaînes du service public supposées offrir diversité et culture aux téléspectateurs ; ce sont pourtant eux qui sauvent les finances fragiles de France 2 et France 3 et fidélisent des spectateurs en les amenant en douceur jusqu’aux journaux du soir. Certains d’ailleurs connaissent la gloire du prime time, comme les télé-crochets de « Nouvelle star » ou l’antique « Fort Boyard ».Beaucoup de raisons, donc, pour s’interroger sur cette économie de l’ombre qu’une récente étude du cabinet EY pour le syndicat des producteurs de « flux » (jeux, divertissements, etc.) évalue à plus de 1,5 milliard d’euros de revenu et qui ferait travailler plus de 50 000 personnes. Et il y a motif d’inquiétude. Depuis les exploits d’un « Fort Boyard » qui s’est vendu dans le monde entier, l’innovation en France dans ce domaine est proche de zéro. L’essentiel des formats actuels est importé de l’étranger. La France, qui se targue de son tissu très dense en matière de production audiovisuelle se contente de reprendre les succès mis au point en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, aux Pays-Bas, en Israël ou ailleurs.Le paysage est si morcelé qu’aucun groupe ne rivalise avec les champions internationaux. L’Insee recense près de 5 000 acteurs, dont plus de 800 sont en partie subventionnés par les deniers publics au titre de l’aide à la production de fictions. Or il y a une correspondance entre ces deux métiers de la production, celui du stock, fictions, spectacles et documentaires, et celui du flux qui rassemble tous les divertissements. Deux faces complémentaires du paysage audiovisuel, aujourd’hui tous deux en panne d’innovation. Ce n’est pas un hasard.Lire aussi :Télévision : la folie du jeuPhilippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) La Grèce est un peu ces derniers jours dans l’œil du cyclone. Un calme apparent marqué seulement par les célébrations de Pâques, très suivies dans ce pays très orthodoxe. Athènes s’est vidée de ses habitants et c’est au village, en famille, que de nombreux Grecs suivent, un peu las et goûtant un instant de répit, les négociations qui se poursuivent à Bruxelles entre le gouvernement d’Alexis Tsipras et les créanciers du pays.Rien n’est encore résolu. Cela fait désormais six semaines, depuis l’accord de principe du 20 février, que la Grèce travaille à une liste de réformes susceptibles de satisfaire les bailleurs de fonds (Etats de la zone euro, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne) et de libérer ainsi la dernière tranche d’emprunts disponibles (7,2 milliards d’euros) dans le cadre de l’accord de prêts courant jusqu’à fin juin.« Lignes rouges »Plusieurs dates butoirs ont été dépassées sans qu’aucun compromis ne soit trouvé. L’Eurogroupe exigerait désormais qu’une liste des réformes acceptables soit présentée « d’ici au 20 avril », affirmait dimanche le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le journal conservateur dit tenir ses informations de certains des représentants et explique que cette date est la seule possible pour que les créanciers de la Grèce aient le temps d’examiner les propositions de réformes avant l’Eurogroupe de Riga (Lettonie), prévu le 24 avril.Lire aussi :Grèce : un accord possible fin avril, selon les EuropéensLes négociations achoppent toujours sur ce qu’Athènes considère comme « ses lignes rouges ». Selon un responsable grec proche des négociations, le FMI insisterait en effet de nouveau sur une baisse des retraites des fonctionnaires ainsi que sur de nouvelles réformes du cadre du droit du travail. « D’un côté, Mme Lagarde (présidente du FMI) semble se désoler que le poids de la crise ait principalement touché les plus pauvres et la classe moyenne en Grèce et, dans le même temps, elle insiste pour que l’on baisse encore les retraites qui ont déjà chuté de plus de 30 % en cinq ans. Une mesure qui viserait justement les mêmes catégories ! », se désole un député Syriza, le parti de gauche radicale dont est issu le gouvernement grec actuel.Lire aussi :Grèce : les points de blocage des négociationsDans un entretien au quotidien grec Vima, le vice-ministre aux relations économiques internationales, Euclide Tsakalotos, a réaffirmé qu’« il n’était pas question de baisser de nouveau les salaires et les retraites quelle que soit l’insistance de nos créanciers ». L’équipe de M. Tsipras veut convaincre ses partenaires qu’à coup de réformes visant à augmenter les recettes de l’Etat – par exemple en renforçant la collecte de l’impôt –, la Grèce sera en mesure de respecter ses objectifs d’équilibre budgétaire sans couper de nouveau dans les dépenses. Et c’est là que réside le scepticisme des créanciers.Les liquidités diminuentLe ministre des finances grec, Yanis Varoufakis, se veut « confiant » et vise un accord le 24 avril mais, dans la presse conservatrice grecque, les scénarios de circulation d’une monnaie parallèle se multiplient. Le quotidien Kathimerini a ainsi consacré tout un article à l’hypothèse d’émission par l’Etat grec de titres « I OWE YOU » (IOUs) pour payer les fonctionnaires dès le mois de mai.Une information régulièrement démentie par les autorités, mais les besoins financiers se font, en effet, pressant à mesure que les liquidités diminuent dans les caisses de l’Etat.Si le gouvernement a bien payé 450 millions d’euros au FMI le 9 avril, il lui faudra de nouveau trouver 879 millions en mai toujours pour le FMI (183 millions le 1er mai et 697 millions le 12 mai), mais aussi 400 millions pour les intérêts de la dette et 2,4 milliards pour les remboursements de bons du trésor. Et de gros mois d’échéances suivent jusqu’à août.« Nous savions que le calendrier de 2015 était très lourd, le plus lourd des années à venir d’ailleurs », affirme-t-on au gouvernement. « Nous sommes prêts à faire toutes sortes de compromis, soulignait de son côté, Yanis Varoufakis, dans une interview à Bloomberg la semaine dernière. Mais nous ne sommes pas prêts à nous compromettre. »Lire aussi :M. Varoufakis estime que la Grèce ne peut « pas éviter une restructuration » de sa detteAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Yannick Roudaut (Fondateur d'Alternité, cabinet de conseil en stratégie soutenable) Polluer moins pour gagner plus ! Ce n'est pas le dernier slogan d'un homme politique, c'est ce que propose la société brestoise 450 avec son compte épargne CO2. Le principe est simple : après avoir gratuitement ouvert son compte sur le site de la société, le particulier épargne des points à mesure qu'il réduit ses émissions de CO2.Utilisation du covoiturage, réduction de sa facture énergétique, réduction de ses déplacements… Plus il réduit ses émissions de carbone libérées dans l'atmosphère, plus la société 450 crédite son compte de points. Chaque kilogramme de CO2 économisé vaut 1 point, baptisé « Climate coin ». Pour s'assurer que l'épargnant est bien entré dans une démarche vertueuse, la société lui demande de fournir ses factures d'énergie afin de comparer et calculer le différentiel gagné.« Climate coins »Une fois le compte épargne bien garni de kilos de CO2, l'épargnant a trois possibilités. Il peut revendre ses Climate coins à l'entreprise 450 (sur la base de 52,64 euros les 1 000 kg de CO2) ; utiliser les Climate coins pour acheter un produit vertueux ou non polluant (un vélo, une place de spectacle, un billet de transport en commun) chez un partenaire. « A terme, nous aimerions que chacun puisse payer son abonnement de bus ou de tramway avec des kilos de CO2 économisés » explique Olivier Messager, directeur associé de 450. Dernière option, enfin, revendre le CO2 économisé à son entreprise ou à une entreprise de son territoire qui souhaite compenser ses émissions polluantes en rachetant des tonnes qui n'ont pas été émises par quelqu'un d'autre.Intéressement climatiqueAprès un démarrage en Bretagne, en Normandie, et en région Centre, 450 entend déployer son compte épargne CO2 dans les Pays de la Loire avant la fin de l'année. Chaque lancement nécessite de passer des partenariats avec des commerçants ou des entreprises locales. La formule a déjà séduit plus de 5 000 ménages et une cinquantaine d'entreprises.Outre la possibilité de revendre les tonnes de CO2 non rejetées dans l'atmosphère, ces sociétés peuvent les verser sous forme de prime à leurs salariés, qui viendront abonder leurs comptes épargne CO2. Une forme d'intéressement climatique qui a l'avantage de sensibiliser les collaborateurs à la pollution et au dérèglement du climat par une hausse de leur pouvoir d'achat. A quelques mois du sommet mondial sur le climat, le gouvernement détient là un outil populaire de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, qui permet en outre de redonner de l'aisance financière aux ménages. Saura-t-il s'en saisir ?Yannick Roudaut (Fondateur d'Alternité, cabinet de conseil en stratégie soutenable) 13.04.2015 à 00h08 • Mis à jour le13.04.2015 à 10h01 | Cédric Pietralunga (Riyad, envoyé spécial) Après l’Egypte et l’Inde, bientôt les Emirats arabes unis ? Venu à Riyad rencontrer le nouveau roi d’Arabie saoudite, Laurent Fabius a profité de son passage dans la capitale pour évoquer avec le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed Ben Zayed Ben Sultan, une possible commande d’avions Rafale par les Emirats arabes unis.« Il y a un proverbe en France qui dit jamais deux sans trois. Je crois beaucoup en ce proverbe », a indiqué le ministre des affaires étrangères, visiblement ravi, à l’issue de sa rencontre avec le cheikh, qui s’est déroulée à bord d’un Boeing 777 émirati, posé sur le tarmac de l’aéroport de Riyad. « J’espère que nous pourrons avoir bientôt de bonnes nouvelles et nous y travaillons », a ajouté M. Fabius. « Cela se présente pas mal », a confirmé un proche des négociations, selon lequel les discussions pourraient s’accélérer dans les prochains mois.Evoqué il y a déjà plusieurs années, le projet d’achat de 60 Rafale par les Emirats arabes unis semblait pourtant au point mort. La récente vente de 24 exemplaires de l’avion de chasse fabriqué par Dassault à l’Egypte, intervenue en février, et de 36 autres appareils à l’Inde, annoncée le 10 avril, pourrait avoir réactivé l’intérêt des émirats du Golfe, engagés dans une guerre avec le Yémen au sein d’une coalition sunnite et confrontés à une montée des menaces régionales.Lire (édition abonnés) :Rafale : Paris espère un déclic à l’exportCédric Pietralunga (Riyad, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard A quoi tient la notoriété… La friterie Chez Richard, à Arlon, en Belgique, doit la sienne à une vidéo pornographique. Bien involontairement. Début janvier, le site Jacquie et Michel a mis en ligne une séquence tournée en douce dans les toilettes de ce restaurant. Quand il a découvert le pot aux roses, le patron de Chez Richard a d’abord voulu porter plainte. Il a finalement choisi de profiter du bruit provoqué par cette histoire, en lançant deux burgers. L’un appelé le « Jacquie et Michel », l’autre le « Merci qui ? », en référence au slogan du site. La presse s’est alors emparée du sujet. Et ça a marché. « En quelques semaines, ma friterie est devenue la plus connue de Belgique ! », s’amuse aujourd’hui Richard Wirtz. Merci qui ?Une affaire symbolique de la nouvelle puissance de Jacquie et Michel. En quelques années, cette marque a réussi à se faire connaître hors du ghetto du X, et à se créer une image décalée, coquine, plutôt positive. De Cauet à Nicolas Canteloup en passant par les Guignols de l’info, elle est régulièrement citée dans des émissions grand public. Et sur Internet, son audience ne cesse de grimper. « Sur l’ensemble de nos sites, nous en sommes à 12 millions de visiteurs différents par mois », se réjouit Thierry, l’un des responsables, qui préfère ne pas donner son nom – « vous comprenez, je ne travaillerai peut-être pas toute ma vie ici… » Un succès « Made in France »En 2014, la PME assure avoir accru son chiffre d’affaires d’environ 25 %, pour atteindre le cap des 10 millions d’euros. Et elle gagne de l’argent.Jacquie et Michel, ou l’histoire d’un succès « made in France » assez imprévu. Elle débute en 1999, dans le sud-ouest, où Michel P. et son épouse sont instituteurs. A la suite d’un stage en informatique, l’homme crée une simple page Internet, où il partage des photos osées. Un premier site assez rudimentaire, mais qui a vite du succès, et s’enrichit de nombreuses contributions extérieures. Au point qu’en 2004, le couple libertin lâche l’éducation nationale pour se consacrer à plein-temps à la pornographie. Il dépose sa marque à l’INPI et crée une première société. Puis, en 2006, il ajoute la vidéo à la photo.A présent, l’entreprise dispose de 18 sites différents, et emploie 14 personnes en CDI, essentiellement des développeurs informatiques, des graphistes, etc. Elle est organisée autour d’une demi-douzaine d’entités juridiques différentes, dont TCP Conseil. Une grande partie du travail est effectuée par des partenaires externes. La réalisation des quelque 500 nouvelles vidéos mises en ligne chaque année – un record en France – est ainsi assurée par une dizaine de producteurs indépendants. « Au total, 40 à 45 personnes travaillent dans l’orbite de Jacquie et Michel », estime Thierry.Une version hard du Bon CoinLa réussite du duo est en partie liée à l’appétit du public pour les vidéos amateurs, ou prétendument telles. C’est le fonds de commerce de la maison : des scènes qui donnent l’impression d’être filmées « à la bonne franquette », avec des participants du quartier. PornoVoisines, l’un de sites de Jacquie et Michel, se présente même comme une version hard du Bon Coin, en proposant à chacun de cliquer sur une de « nos belles régions » pour partir « à la découverte » de ses voisines. A 99 %, le public est d’ailleurs francophone.Malgré ce marketing efficace, ces vidéos seraient insuffisantes à faire vivre l’équipe. Au bout de quelques minutes de consultation, les images sont certes bloquées, et il faut payer 2 euros pour visionner le film intégral, ou s’abonner moyennant 30 euros par mois. Mais en pratique, les scènes filmées pour Jacquie et Michel se retrouvent en quelques minutes sur d’innombrables sites gratuits, ce qui n’incite guère les internautes à sortir leur carte bleue. « Un de nous est chargé d’écrire tous les jours aux sites qui nous volent, et en général, ils retirent les vidéos, constate-t-on au siège de Levallois. Mais si on n’est pas vigilant, ils les remettent très vite… » Pour être rentable, la PME s’appuie largement sur ses activités annexes, comme son site de rencontres, la vente de sex-toys, ou encore l’organisation de soirées dans des boîtes de nuit. « Le but, c’est d’être présent sur tous les créneaux », commente Thierry. Prochaine initiative : le lancement d’un réseau social spécifique, inspiré en partie de Facebook. Il est promis pour juin.Lire aussi :Le porno en quête d’une nouvelle vigueurDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Caroline Racapé « Chéri, cette année, c’est toi qui déclares les enfants ? » Si vous vivez en couple sans être marié ni pacsé, cette question n’est pas anodine, car elle peut permettre de réduire la facture fiscale de la tribu.Si les concubins sont imposés séparément – chacun remplit une déclaration de revenus et reçoit un avis d’imposition personnel –, le fisc prend en compte le fait qu’ils vivent ensemble pour calculer leur quotient familial, cet avantage fiscal qui permet de moduler l’impôt sur le revenu selon le nombre de personnes du foyer (le revenu imposable est divisé par un certain nombre de parts, avant que ne soit appliqué le barème de l’impôt).Ainsi, avec un enfant à charge, une personne vivant en union libre a droit à une part et demie (puis à deux parts pour deux enfants, et une part en plus par enfant supplémentaire), tandis qu’un « parent isolé » aurait bénéficié de deux parts.Les enfants mineurs reconnus par les deux parents peuvent être mis à la charge d’un seul parent, ou répartis entre les deux. Si votre conjoint élève un enfant mineur né d’une autre union, vous pouvez le déclarer à votre charge, mais seulement si votre compagnon ne dispose pas des ressources suffisantes pour l’entretenir.Lorsque les concubins affichent des salaires comparables, inutile de s’arracher les cheveux. « Avec un enfant, un parent aura 1,5 part et l’autre une part. Si les revenus se valent, le couple paiera le même montant d’impôt », explique Antoine Tranchimand, associé chez K & P Finance. De même avec deux chérubins : le nombre total de parts de la famille reste toujours égal à trois, même si un seul adulte déclare les deux enfants (une demi-part pour chacun des enfants et une pour chaque concubin).En fait, la question se pose réellement avec trois bambins ou plus. Dans ce cas, le couple aura souvent intérêt à donner la charge de tous les enfants à un seul parent, puisque le troisième apporte une part entière supplémentaire (la famille bénéficie de quatre parts contre 3,5 si les enfants sont « partagés »). A condition toutefois que les revenus de celui qui « s’adjuge » la fratrie soient suffisants pour bénéficier pleinement de l’impact du quotient familial (l’avantage maximal est plafonné à 1 508 euros par demi-part au-delà de la première part).La « décote » change la donneLorsque les membres du couple n’ont pas les mêmes niveaux de ressources, « mieux vaut en général confier la charge des enfants à celui qui perçoit les revenus les plus élevés du fait de la progressivité du barème de l’impôt », résume Yves Gambart de Lignières, conseiller en gestion de patrimoine.Et celui-ci de poursuivre : « Prenons Paul et Julie, trois enfants communs, et 40 000 et 20 000 euros de revenus annuels respectifs. Si Paul déclare deux enfants et Julie un seul, Paul paie 2 327 euros d’impôt, Julie n’est pas imposée. Si Paul déclare les trois enfants, il règle 805 euros, Julie 1 163 euros. La famille économise 359 euros. »Pour les revenus plus modestes, l’impact de la « décote », un mécanisme qui diminue automatiquement l’impôt lorsqu’il est inférieur à 1 135 euros, change la donne. « Imaginons maintenant que Paul dispose de 30 000 euros de revenus. Avec trois enfants à charge, il ne paie pas d’impôt. Mais de son côté, Julie règle toujours 1 163 euros. Le couple gagnerait plutôt à se partager les enfants : avec deux enfants, Paul acquitterait 999 euros. Et Julie, avec un seul, ne serait pas imposée », calcule M. Gambart de Lignières.Ce n’est pas tout. Un parent qui laisse à son concubin la charge fiscale d’un enfant peut déduire de ses revenus une pension pour son entretien. Une stratégie qui peut s’avérer payante. Démonstration ? « Dans notre dernier exemple, si Julie verse à Paul 5 000 euros de pension alimentaire pour l’entretien des enfants, elle ne déclare plus que 15 000 euros de revenus après déduction de cette somme. Elle n’est plus imposable, même sans enfant à charge. Paul, qui déclare les trois enfants, ne l’est plus non plus, même en rajoutant à ses revenus la pension perçue », poursuit Yves Gambart de Lignières.Attention, pour que le fisc accepte la déductibilité de la pension, son montant doit être raisonnable et correspondre à des dépenses effectives. Dernier conseil, « n’oubliez pas vos autres réductions d’impôts : employé à domicile, travaux de rénovation énergétique, etc., rappelle Antoine Tranchimand. Inutile de vous rattacher les enfants si votre impôt est déjà presque entièrement effacé ! »Lire aussi : Le guide de l'impôt sur le revenuCaroline Racapé 11.04.2015 à 01h32 • Mis à jour le11.04.2015 à 10h17 Le numéro un mondial de la musique en ligne Spotify pourrait voir sa valorisation atteindre 8,4 milliards de dollars dans le cadre d'un nouveau tour de table, contre 5 milliards en septembre, affirme vendredi 10 avril le Wall Street Journal.Lire notre note de blog : Les plus grands succès musicaux de Spotify en 2014Des sources proches du dossier ont indiqué au quotidien économique américain que l'entreprise suédoise devrait boucler dans les prochaines semaines une levée de fonds de 400 millions de dollars sur la base de cette valorisation.60 millions d'utilisateurs dans 58 paysLa banque d'affaires américaine Goldman Sachs et un fonds souverain d'Abou Dhabi auraient déjà accepté de participer au tour de table, et Spotify a aussi discuté avec une série de gestionnaires de fonds et d'investisseurs de capital-risque autour du monde, ajoute le Wall Street Journal.Créé en 2008, Spotify revendique aujourd'hui 60 millions d'utilisateurs dans 58 pays, dont un quart payants, mais n'a encore jamais dégagé de bénéfice annuel.Cela ne l'empêche pas de figurer désormais parmi les startups non cotées les plus valorisées au monde, même si Spotify reste loin des 41 milliards de dollars auquel est évalué le service américain de réservation de voiture avec chauffeur Uber.Lire aussi (en édition abonnés) : Musique en ligne : la contre-offensive de Spotify face à Apple 10.04.2015 à 18h17 • Mis à jour le11.04.2015 à 13h52 | Pierre Jullien « Je ne serai pas le ministre du travail qui réformera le Code du travail, en tout cas le contrat de travail », a déclaré le 1er avril François Rebsamen. « Tout le monde se focalise sur cette idée : il faut changer le contrat de travail. Moi, je dis « le contrat de travail, ça ne se change pas comme ça » », a-t-il ajouté. Le 8, Manuel Valls a annoncé une aide exceptionnelle de 2,5 milliards d’euros pour pousser les entreprises à investir, précisant que le gouvernement ne comptait par remettre en cause le contrat à durée indéterminée (CDI). Le Medef a réagi en regrettant que les organisations syndicales, puis le gouvernement, aient adressé une fin de non-recevoir à toute réforme du contrat de travail.« Le contrat de travail existe dès l’instant où une personne (le salarié) s’engage à travailler, moyennant rémunération, pour le compte et sous la direction d’une autre personne (l’employeur), précise le site Internet du ministère du travail. Le plus souvent, le contrat de travail doit être écrit. Son exécution entraîne un certain nombre d’obligations, tant pour le salarié que pour l’employeur ».En effet « seul le CDI à... Margherita Nasi (Propos recueillis par) Durant plusieurs semaines, Le Monde donne la parole aux dirigeants des petites et très petites entreprises, pour qu’ils dévoilent leur quotidien en décrivant quelques-unes de leurs journées, leur engagement, leurs contraintes, leur moyen d’agir… C’est au tour de Jean-Pierre Riche, le PDG d’Okavango-Energy, une entreprise innovante créée en 2009 spécialisée dans l’efficacité énergétique, de raconter son activité. Les prestations de ce cabinet couvrent la réalisation d’audits énergétiques réglementaires et de programmes opérationnels ayant pour objectif une réduction significative de l’empreinte environnementale des entreprises industrielles et l’amélioration de leur compétitivité. Jean-Pierre Riche raconte une journée de travail en Espagne. 5 heures 30. Mon réveil sonne, je dois me rendre à Barcelone rejoindre l’équipe espagnole d’Okavango-Energy afin de finaliser plusieurs projets et rencontrer des clients. Je prends le premier avion low cost partant à 7 heures. J’ai l’habitude d’arriver au dernier moment à l’aéroport pour mes vols - 45 à 30 minutes selon la compagnie - que ce soit tôt le matin ou dans la journée. Une fois par an, j’arrive trop tard pour l’avion, mais j’ai le plaisir de dormir plus longtemps ou de mieux rentabiliser mes déplacements. Ma valise faite la veille, sous la main, je quitte ma famille encore endormie pour prendre un taxi, direction Orly.Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME : « Convivialité, respect des différences, responsabilité, autonomie et esprit d’équipe » (1/3)L’avion décolle, je profite de ce court trajet pour me reposer car la journée s’annonce chargée et longue. En arrivant à l’aéroport de Barcelone à 8 heures 30, le soleil n’est pour une fois pas au rendez-vous, il doit faire à peu près dix degrés. Comme d’habitude, Didac, notre business developper à Barcelone m’attend en voiture pour me conduire dans nos bureaux espagnols. En chemin, nous parlons des dernières actualités d’Okavango en France et de divers sujets sur l’énergie en Espagne.9 heures. Nous arrivons dans les locaux, quelques minutes avant le début de la réunion avec toute l’équipe espagnole. Cela fait un mois que nous ne nous étions pas vus. Nous venons de terminer notre enquête 2014 dans le cadre de l’Observatoire de la maturité énergétique des industriels de l’agroalimentaire espagnols que nous avons créé en partenariat avec la Fédération espagnole de l’agroalimentaire (FIAB).Nous devons préparer le plan de communication et valider les points que nous voulons mettre en exergue. Cette étude est réalisée chaque année en France depuis 2010 et c’est la première fois que nous la mettons en place en Espagne. Elle nous permet de comprendre comment évolue le marché, quels sont les points forts des industriels et où sont leurs marges de progrès.Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME : Farid Lahlou repart toujours avec une leçonL’enquête 2014 nous montre par exemple que seulement 4 % des entreprises en Espagne (contre 6 % en France) n’ont pas encore commencé leurs démarches en efficacité énergétique. L’Observatoire permet d’apporter de l’information aux acteurs publics comme la FIAB ou le ministère de l’agroalimentaire pour piloter leurs politiques et leurs actions. Nous nous servons aussi de chaque enquête annuelle pour informer nos clients sur la position de leur entreprise par rapport au secteur. Ils en tirent des conclusions sur leur compétitivité en matière d’énergie.Le partenariat avec la Fédération espagnole de l’agroalimentaire nous a facilité l’accès aux entreprises espagnoles, qui peuvent être réticentes à nous confier des informations sur leur consommation d’énergie. Il nous a fallu quatre mois pour récupérer toutes les informations sur 280 sites industriels, via des visites de consultants, des entretiens téléphoniques ou encore des questionnaires en ligne. Les données récoltées ont été analysées au mois de février, en utilisant un outil d’évaluation développé par Okavango en France : le « Leanergy IndexTM ». Il nous permet de comparer des sites industriels aux activités hétérogènes et d’en tirer des conclusions sectorielles.10 heures 30. Fin de la réunion. Nous partons boire un café - un thé en ce qui me concerne - et manger une madeleine dans un bar près des bureaux. En Espagne, on ne mange qu’à 14 heures et les Espagnols ont l’habitude de prendre une collation en milieu de matinée. Après cette petite pause, je participe avec Didac à une réunion téléphonique avec un client qui fait des cubes de bouillon en Espagne. Le directeur industriel de cette entreprise souhaiterait avoir plus de précisions sur l’application d’un décret européen en Espagne. Le décret (« real decreto ») n’est pas encore sorti contrairement à la France, où toutes les grandes entreprises doivent avoir réalisé un audit énergétique avant décembre 2015. Les entreprises espagnoles auront la même date-butoir que la France et les plus prévoyantes se préparent déjà bien qu’elles ne connaissent pas encore les détails spécifiques au marché espagnol.Midi. J’enchaîne sur un point avec notre co-actionnaire à 15 % de la filiale espagnole. Ce dernier est très impliqué sur la partie recrutement. Nous discutons de l’embauche en cours d’un nouveau directeur de projet. Le candidat sélectionné a 10 ans d’expérience dans l’énergie, il est bilingue français-espagnol, ce qui nous permettra de le former en France à notre méthode « Leanergy » mais aussi de l’impliquer sur des projets en France comme en Espagne.13 à 14 heures. Je réponds à une série de mails et passe quelques coups de fils à Paris pour régler quelques urgences et traiter des sujets financiers. Nous sommes en cours de clôture de nos comptes. Même si ma responsable administrative et financière se charge de la relation avec notre comptable externalisé, je garde un œil vigilant sur ce sujet.14 heures. Même si je n’ai pas beaucoup de temps pour manger, le repas est un moment de convivialité important en Espagne et je commande donc avec mon équipe quelques tapas avec du pan con tomate et un suquet de Peix, un ragoût de poisson, qui ressemble à de la bouillabaisse.15 heures. Rendez-vous chez un client, qui est l’un des leaders de l’agroalimentaire dans le monde, nous travaillons déjà avec eux en France et nous sommes en pleine discussion pour une collaboration. Nous souhaitons engager un programme d’économies d’énergie sur un site pilote en Espagne puis, si les résultats sont en ligne avec leurs attentes, étendre la démarche à toutes les autres usines espagnoles de l’entreprise. En Espagne, les clients sont beaucoup plus prudents que dans le Nord de l’Europe quand il s’agit de démarrer une nouvelle collaboration, même lorsque le partenaire s’engage sur les résultats.La crise a, en outre, profondément marqué les entreprises, qui sortent lentement de leur état tétanisé. Il faut donc les mettre en confiance et discuter longuement avec elles pour qu’elles ne soient plus sur la défensive. En Espagne, il n’y a plus aucune aide du gouvernement pour les entrepreneurs. En France, nous sommes finalement beaucoup plus accompagnés dans le développement de start-up et de jeunes entreprises innovantes.Ainsi, quand j’ai lancé Okavango, j’ai reçu un prêt personnel du Réseau entreprendre, un prêt de la BPI, des subventions de la région Ile-de-France dans le cadre du programme PM Up, et une assurance prospection de la Coface pour nous aider à développer l’international. Nous bénéficions aussi du statut de « jeune entreprise innovante » et ses avantages fiscaux. Okavango Espagne ne trouve pas de subventions, les banques ne prêtent pas à une start-up et les mécanismes de contre-garantie bancaires sont très limités.20 heures. Je n’ai pas vu le temps passer. J’ai consacré la fin d’après-midi à vérifier mes mails une nouvelle fois et finaliser une proposition avec un nouveau client. Je sais que je n’aurai pas le temps de visiter les beaux édifices de Gaudi durant mon séjour mais comme je reste pour deux jours, j’en profite pour retrouver des amis le soir dans un bar autour d’un verre de gin tonic, une spécialité espagnole méconnue… L’Espagne serait le plus gros consommateur de gin au monde !Margherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Philippe Jacqué « L’Alliance ». Avec un grand « A ». C’est sous cette orthographe que le mot apparaît dans le communiqué de mise en garde rédigé, le 16 avril, par le conseil d’administration de Renault, après que le gouvernement a décidé d’acquérir 4,73 % d’actions supplémentaires du groupe au Losange, pour porter sa participation à 19,7 %. Son objectif : imposer, lors de l’assemblée générale de Renault du 30 avril, la mise en place d’actions à droit de vote double pour les actionnaires de plus de deux ans.A travers son communiqué, le conseil de Renault signifiait, en l’occurrence, qu’il avait demandé à Carlos Ghosn, le PDG du constructeur, « de veiller à la pérennité et à l’équilibre de l’Alliance », c’est-à-dire au « partenariat » entre Renault et le constructeur japonais Nissan.Lire aussi :Nissan solidaire de Renault dans son bras de fer avec l’EtatAlors que le conseil d’administration de Nissan a annoncé son soutien à celui de Renault, jeudi 23 avril, petit tour d’horizon sur ce qu’est exactement cette « Alliance » : qui la dirige ? Comment fonctionne-t-elle ? Quelles sont ses missions ? En quoi la montée de l’Etat au capital de Renault peut-elle, ou non, la perturber ?Comment est née « l’Alliance » ?L’alliance entre Renault et Nissan est née à la suite de la reprise de Nissan par Renault en 1999. Proche de la faillite, le constructeur japonais est remis sur pied par Carlos Ghosn, alors le numéro deux de Louis Schweitzer, le PDG de Renault.Trois ans plus tard, alors que Nissan a déjà retrouvé les bénéfices, naît l’idée d’une participation croisée des deux constructeurs. Renault détient 43,4 % de Nissan, tandis que ce dernier détient 15 % du français. Ces liens capitalistiques constituent la base du rapprochement des deux groupes.Mais leur alliance va bien au-delà de ce seul aspect. Les deux entreprises n’ont cessé de converger en créant des entreprises communes, qui assurent la solidité à la fois de leurs modèles économiques et la solidité de l’alliance. La première coentreprise, pour réaliser les achats en commun, a été créée en 2001.Et en 2003, « l’Alliance », en tant que telle, est née quand est créée Renault-Nissan, une société néerlandaise, détenue à égalité par les deux groupes : c’est elle qui dirige dans les faits le rapprochement entre les deux constructeurs.Quelles sont les missions de « l’Alliance » ?Carlos Ghosn, le PDG de Renault et de Nissan, depuis 2006, a façonné une organisation permettant aux deux constructeurs de coexister, tout en partageant, année après année, d’avantage de fonctions. Il juge cette méthode bien plus efficace qu’une fusion pure et simple.Dans les faits, c’est donc « l’Alliance » qui supervise et coordonne les relations et le rapprochement entre les deux groupes. C’est par son intermédiaire qu’ils partagent, année après année, de plus en plus de choses.Outre les achats communs, Renault et Nissan produisent par exemple de concert des moteurs. 80 % des moteurs utilisés par les véhicules des deux groupes sont aujourd’hui communs, soit un gain de 575 millions d’euros…De même, ils partagent trois plates-formes techniques (le sous-bassement sur lequel on vient adapter une silhouette et un design propre à la marque) : Common Module Family – CMF-A pour les petits véhicules, CMF-B pour les citadines (Micra, Clio), CMF-C & D pour les berlines (Kadjar).En 2020, quand ces trois plates-formes seront totalement déployées, 70 % des véhicules des deux constructeurs devraient en être équipés, soit un gain de 30 % sur les coûts de composants, et de 40 % sur les coûts d’ingénierie.En standardisant d’avantage leurs véhicules, Renault et Nissan ont également intégré progressivement leurs usines, tout en créant de nouvelles usines communes (à Chennai, en Inde, à Tanger, au Maroc). Par exemple, l’usine de Flins produira des Nissan Micra à partir de 2016. En Chine, ce sont les méthodes de Nissan qui sont appliquées pour créer la nouvelle usine de Renault.La logistique, la gestion des exportations, les systèmes informatiques ou encore la gestion des réseaux commerciaux sont également partagés au sein de l’alliance franco-japonaise. Par exemple, Danone dispose d’un contrat mondial avec l’alliance pour que ses collaborateurs puissent utiliser là où ils sont dans le monde un véhicule produit par le groupe.C’est aussi « l’Alliance Renault-Nissan » qui scelle un partenariat lorsque cela est nécessaire. Ce sont par exemple les deux groupes qui ont racheté en commun le groupe automobile russe AvtoVAZ. De même, Renault et Nissan coopèrent ensemble avec Daimler. Ils ont ainsi échangé des participations : l’Allemand détient 3,1 % de Renault et de Nissan, qui, chacun, détiennent 1,55 % de Daimler.Dans ce partenariat, les constructeurs français et allemand ont développé la nouvelle Twingo et la nouvelle Smart. C’est l’usine slovène de Renault qui produit également la Smart à quatre portes. Quant à l’usine de Maubeuge (Nord) du Français, elle produit le Citan, le cousin germain du Kangoo. Nissan produit pour Daimler des moteurs aux Etats-Unis, tandis que Mercedes produit des transmissions pour Infiniti, la marque de luxe de Nissan.Lire également : Spéculation sur un nouveau rapprochement Renault-NissanQui dirige « l’Alliance » ?Au fil des ans, la société Renault-Nissan a pour mission de mutualiser les fonctions des deux constructeurs. C’est elle qui supervise les rapprochements et coopérations engagés par les deux entreprises.Elle s’est complexifiée. Elle est désormais dirigée par un conseil composé de quatre dirigeants de Renault et quatre de Nissan, et d’un secrétaire général – depuis le 1er avril, il s’agit d’Arnaud Deboeuf.Depuis 2014, la structure dispose aussi de vice-présidents de métiers. Communs aux deux groupes, ils sont en poste chez Renault et Nissan. Ces quatre vice-présidents de « l’Alliance » supervisent en l’occurrence les fonctions partagées : ingénierie, fabrication, les achats et les ressources humaines. Leur rôle est de faciliter la convergence des deux entreprises dans ces métiers, tout en respectant chaque partenaire.Quel est le bilan de « l’Alliance » ?En 2013, « l’Alliance » avait permis à Renault et Nissan de réaliser une économie globale de 2,9 milliards d’euros, contre 1,5 milliard en 2009 au moment les synergies entre les deux groupes ont accéléré. Les deux entreprises veulent réaliser 4,3 milliards d’euros de synergies et d’économies d’ici à 2016.Et avec désormais huit marques (Renault, Nissan, Dacia, Datsun, Infiniti, Renault Samsung, Venucia et Lada), « l’Alliance » revendique la place de quatrième producteur automobile mondial, avec 8,5 millions de véhicules vendus en 2014.Lire aussi :Renault retrouve la croissance en FranceLa montée de l’Etat au capital de Renault menace-t-elle « l’Alliance » ?C’est qui est sûr c’est que la montée de l’Etat a dérangé. Elle a aussi fait peur aux actionnaires privés, qu’il s’agisse de hedge funds, de Daimler ou de Nissan.Mais il n’est pas sûr que la querelle entre Carlos Ghosn, qui a la confiance des deux conseils d’administration de Renault et Nissan, et l’Etat puisse aujourd’hui mettre à mal ce que le PDG a construit patiemment depuis seize ans.Lire aussi :Renault : l’Etat monte au capital et ne veut pas être « actionnaire passif »Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cédric Pietralunga et Philippe Jacqué Ce n’est pas encore une déclaration de guerre. Mais Carlos Ghosn ne relâche pas la pression contre l’Etat. Jeudi 23 avril, le conseil d’administration de Nissan Motor s’est réuni pour évoquer la montée du gouvernement français dans le capital de Renault, intervenue début avril, et a décidé de prendre fait et cause pour son partenaire tricolore.« Le conseil d’administration de Nissan a examiné en détail les événements de ces dernières semaines et a unanimement décidé de soutenir les décisions prises par le conseil d’administration de Renault qui s’est tenu le 16 avril 2015 », indique le groupe japonais dans un communiqué.Lors de ce conseil, la direction de Renault avait réitéré son souhait de voir adoptée la résolution numéro 12 lors de l’assemblée générale de l’ex-Régie, prévue le 30 avril. Celle-ci prévoit de rejeter l’adoption des droits de vote double, prévus par la loi Florange, un dispositif censé lutter conte les spéculateurs mais décrié par les investisseurs.Pour M. Ghosn, PDG de Renault, mais également de Nissan, accorder des droits de vote double à certains des actionnaires de l’ex-Régie risque en effet de remettre en cause l’équilibre des participations entre les deux constructeurs : Nissan détient 15 % de Renault mais sans droits de vote, alors que le français contrôle 43,7 % du japonais avec les droits de vote associés.Dans un communiqué à l’issue de son conseil du 16 avril, Renault rappelait ainsi que « la pérennité et le succès de l’Alliance [la structure qui réunit les deux constructeurs] sont, depuis son origine en 1999, basés sur un équilibre des participations ». « L’équilibre entre les deux principaux actionnaires de Renault [doit être] maintenu lors de la prochaine assemblée générale ou restauré après celle-ci », précisait également le constructeur. Lire aussi :Droits de vote double : un bon calcul pour l’Etat« Pas dans une logique d’escalade »Cette amicale pression n’a – pour l’instant – pas fait frémir Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, qui est à la manœuvre. Mercredi 22 avril, Bercy a confirmé que l’Etat avait porté sa participation de 15,01 % à 19,74 % au capital de Renault, afin de s’assurer que la résolution numéro 12 serait bien repoussée lors de l’assemblée générale de Renault. Le rejet des droits de vote double devant être adopté par les deux tiers des voix exprimées, une minorité de blocage d’un tiers suffit pour qu’ils soient adoptés.« Cette opération marque à la fois la volonté de l’Etat de défendre ses intérêts en tant qu’actionnaire, en pesant en faveur de l’instauration de droits de vote double dans la gouvernance de Renault, et le caractère stratégique qu’il attache à sa participation au capital de cette grande entreprise industrielle », a justifié l’Agence des participations de l’Etat dans un communiqué.Néanmoins, M. Macron a assuré que l’Etat revendrait, après l’assemblée générale, les actions Renault, qu’il a achetées début avril, afin de revenir au niveau initial de 15 % de détention du capital. Mais pas question non plus de descendre en-dessous, comme le réclament certains proches du constructeur.Lire aussi :Renault : l’Etat monte au capital et ne veut pas être « actionnaire passif »L’achat d’actions Renault par l’Etat « ne préfigure en aucun cas un mouvement durable à la hausse ou à la baisse sur sa participation au capital de l’entreprise », a précisé l’APE.« L’Etat n’est pas dans une logique d’escalade [avec M. Ghosn] et sa montée temporaire au capital de Renault n’est en rien hostile à la stratégie du constructeur, assure une source au sein de l’exécutif. Mais l’Etat n’est pas non plus un actionnaire passif et entend faire valoir son point de vue. » Un partout, la balle au centre ?Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.04.2015 à 15h13 • Mis à jour le23.04.2015 à 17h33 L'affaire « Luxleaks » n'en finit pas de provoquer des remous. Le Français Edouard Perrin, qui a révélé le scandale LuxLeaks, a été inculpé jeudi 23 avril au Luxembourg, notamment pour « vol domestique » et « blanchiment », a annoncé le parquet dans un communiqué. « Il lui est reproché d'être coauteur, sinon complice des infractions commises par l'un des anciens collaborateurs de PwC [la société d'audit PricewaterhouseCoopers] », a expliqué le parquet, sans donner le nom du journaliste. Il s'agit du journaliste Edouard Perrin, selon une source judiciaire.Depuis la révélation par plusieurs médias, dont Le Monde, de ce vaste scandale d'accords fiscaux entre le Luxembourg et des multinationales, la police luxembourgeoise mène l'enquête pour déterminer les origines de cette fuite. Cette mise en examen est la troisième au Luxembourg, après celle d'un ancien collaborateur du cabinet d'audit Pricewaterhouse, Antoine Deltour, en décembre 2014, et d'un autre employé de PwC en janvier, d'où proviennent une grande partie des documents du LuxLeaks. Elle fait suite à une plainte de PwC déposée en juin 2012.Lire le décryptage : Evasion fiscale : tout sur les secrets du LuxembourgMise en lumière des « tax ruling »Antoine Deltour avait démissionné de PwC en 2010. En quittant la firme, il avait copié sur le serveur informatique des centaines de rescrits fiscaux confidentiels entre l'administration fiscale luxembourgeoise et des multinationales. M. Deltour avait par la suite confié des copies des rescrits fiscaux à Edouard Perrin. Les documents avaient été partiellement révélés en mai 2012 dans une émission de France 2. C'est après l'émission que PwC avait pu identifier Antoine Deltour.Le reste des documents, ainsi que de nouveaux accords fiscaux confidentiels provenant de PwC mais aussi d'autres sociétés d'audits et de cabinets d'avocats au Luxembourg, ont été publiés en novembre 2014 par le Consortium international de journalistes d'investigation (ICIJ), déclenchant le scandale des LuxLeaks. L'affaire a mis en lumière les centaines de « tax rulings », ces décisions anticipées conclues au Luxembourg lorsque Jean-Claude Juncker, l'actuel président de la Commission, était premier ministre, et qui permettent aux multinationales de quasiment échapper à l'impôt.Seconde fuite d'informationsLa justice luxembourgeoise a alors relancé la procédure et M. Deltour a été mis en examen par une juge d'instruction de vol domestique, violation du secret professionnel, violation de secrets d'affaires, blanchiment et accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données.Une deuxième vague du LuxLeaks a montré que PwC Luxembourg avait été victime d'une seconde fuite d'informations en 2012. Une enquête interne du cabinet a permis de retrouver l'auteur, un Français de 38 ans qui a été mis en examen le 23 janvier. Selon une source proche du dossier, Edouard Perrin a été inculpé uniquement dans le cadre de la seconde fuite.Lire aussi la synthèse : LuxLeaks : 28 000 pages de documents secrets, 548 accords confidentiels Nicole Vulser « Mille e tre » chantait Leporello dans Don Giovanni de Mozart. Le groupe de prêt-à-porter SMCP (Sandro Maje Claudie Pierlot) y est presque, puisqu’il va ouvrir son millième point de vente – une boutique Maje de 150 mètres carrés – lundi 27 avril à Canary Wharf, l’immense quartier d’affaires, à Londres.Une fulgurante ascension pour ces petites marques de vêtements du Sentier – l’ancien quartier de la nippe à Paris – devenues, en trois décennies, un groupe, dont le conseil d’administration devait annoncer officiellement, jeudi 23 avril, avoir franchi le cap du demi-milliard d’euros de chiffre d’affaires.Les ventes ont progressé de 20,5 %, à 508,6 millions d’euros. Il s’agit la cinquième année consécutive de croissance supérieure à 20 %. Mais ce chiffre – enviable – masque une hausse due exclusivement à une politique boulimique d’ouvertures de nouveaux points de vente : 91 au total en 2014. À périmètre comparable, la croissance n’est que de 1,7 %, soit nettement moins bien qu’en 2013 (+ 3,8 %).Plus de cent boutiques prévuesEn France, le marché historique du groupe, les ventes n’ont crû que de 0,8 %, à nombre de magasins comparables. En Europe, le groupe fait mieux, avec 4,7 % de hausse, à magasins comparables et taux de change constant. La marge opérationnelle avoisinerait 15 % en 2014, selon des analystes, ce que la direction ne confirme pas.Cette politique d’ouverture de magasins devrait se poursuivre : jusqu’à 110 nouvelles boutiques sont encore prévues cette année. La cadence ne devrait pas, non plus, ralentir en ce qui concerne le développement international, SMCP étant déjà présent dans 31 pays. Sur les 91 points de vente ouverts en 2014, 80 % l’ont été hors de l’Hexagone et un coup d’accélérateur puissant doit être donné « notamment en Grande-Bretagne, en Italie, en Espagne, aux États-Unis et en Chine », indique le président du groupe, Daniel Lalonde. L’objectif est « de franchir le cap des 50 % » de ventes réalisées à l’étranger « dans le courant 2016 », poursuit ce dernier, contre 41,5 % en 2014 et 35,2 % en 2013.C’est d’ailleurs, pour partie, pour faciliter le développement international de SMCP, que le fonds d’investissement américain KKR a acquis, en juin 2013, 65 % du capital de l’entreprise, avant de passer à 70 % (les 30 % restants se partagent entre les équipes dirigeantes et les fondateurs). La valorisation de SMCP atteignait alors 650 millions d’euros et le résultat brut d’exploitation 71 millions.Lire aussi : Un fonds américain s'apprête à prendre le contrôle de Maje et SandroDès l’origine, Sandro et Maje, griffes créées par deux sœurs, Evelyne Chetrite en 1984 puis Judith Milgrom en 1998, ont été structurées pour suivre un développement rapide. Les artisans de ce succès, Élie Kouby et Frédéric Biousse, venus tous deux de Comptoir des cotonniers, ont apporté la vision stratégique et commerciale nécessaire à leur développement.Lire aussi : Le groupe Sandro, Maje, Claudie Pierlot se développe à marche forcéeSurnommés « Batman et Zorro », ils ont racheté Claudie Pierlot, en 2008, avant de céder 51 % du capital du nouveau groupe, SMCP, l’année suivante à deux fonds d’investissement, affiliés à LVMH et Louis-Dreyfus. Désormais, M. Biousse – qui reste actionnaire et au conseil de surveillance – n’occupe plus de fonctions opérationnelles. M. Koubi est devenu conseiller du président.Le « luxe accessible »SMCP vend du prêt-à-porter cher, ce que les fanatiques du marketing, ainsi que M. Lalonde, se plaisent à appeler, dans un jargon improbable, du « luxe accessible ». Il s’agit de vêtements plutôt sages, qui plaisent à la fois aux jeunes filles et à leurs mères. Les collections sont « fabriquées à 75 % en Europe », indique M. Lalonde, dans les pays où la main-d’œuvre est moins chère qu’en France, « ainsi qu’au Maghreb, et le reste est produit en Asie ».Sandro se revendique légèrement plus rock, Maje un peu plus féminin et Claudie Pierlot un brin plus parisien. La recette, sans grand risque, fonctionne bien.Aujourd’hui, le groupe, qui entend « continuer à gagner des parts de marché en France », comme le souligne son président, veut mettre l’accent sur le numérique et les ventes en ligne. Un lancement à plus grande échelle de la maroquinerie est également programmé : aujourd’hui chaussures et sacs ne représentent guère plus de 7 % des ventes.Pour l’heure, seul Sandro propose de la mode masculine, mais d’autres diversifications ne sont pas à exclure. La signature de licences, notamment dans les produits de beauté (parfums), les lunettes et les montres deviendront « un sujet de réflexion d’ici à la fin de l’année », promet M. Lalonde.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier Les prix de l'immobilier ancien se sont tassés de 2 % en rythme annuel en Ile-de-France entre décembre 2014 et février 2015, selon la dernière note de conjoncture des notaires franciliens, publiée le 23 avril. La baisse est identique pour les appartements et les maisons.Le recul des prix s'est légèrement accéléré dans la capitale. En février, le prix de vente moyen ressortait à 7 920 euros par mètre carré dans Paris intra-muros, soit une baisse de 2,9 % sur un an.LÉGÈRE REPRISEEntre décembre 2014 et février 2015, 31 110 logements ont été vendus en Ile-de-France, soit une chute de 14 % par rapport à la même période de 2014. Les ventes du mois de mars montrent cependant une légère reprise des volumes.D'après les données issues des avant-contrats de ventes, la tendance à la baisse des prix devrait se poursuivre pour les appartements. En revanche, une très légère hausse est attendue pour les maisons.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre Les huit conseillers du CSA doivent tenter, jeudi 23 avril, de s’accorder sur le nom du futur président de France Télévisions. Celui-ci – ou celle-ci – doit recueillir une majorité d’au moins cinq voix, que les premiers tours de scrutin n’ont pas permis d’atteindre.Mercredi soir, à l’issue de deux longues journées d’auditions – deux heures par candidat –, un premier vote a attribué quatre voix à Delphine Ernotte, directrice générale adjointe d’Orange France ; trois à Pascal Josèphe, président fondateur du cabinet de conseil IMCA et ancien dirigeant de France 2 et France 3 ; et une à Rémy Pflimlin, actuel PDG de l’entreprise publique.Les autres candidats – Christophe Beaux, Nathalie Collin, Robin Leproux, Cyrille du Peloux – n’ont recueilli aucun vote. Les conseillers se sont retrouvés jeudi matin avec la volonté de s’accorder rapidement, alors que de premières informations fuitaient dans les médias.Mais le collège s’est au contraire divisé en deux blocs de poids égal, quatre conseillers continuant de soutenir Mme Ernotte tandis que quatre autres se rangeaient derrière M. Josèphe.« Le Conseil supérieur de l’audiovisuel, réuni en assemblée plénière ce matin, a constaté un partage des voix entre deux candidats à l’issue de deux votes. Il a décidé d’auditionner cet après-midi les deux personnalités concernées », a fait savoir le CSA dans un communiqué.Cette situation inédite ne devrait pas manquer de susciter de nouvelles questions à l’égard d’une procédure de désignation qui a été remise en question pour sa dimension secrète.Lire aussi :« France Télévisions, le règne de l’opacité »Jeudi, dans un communiqué, la CFDT de France Télévisions a estimé que « la sélection des candidats en finale à de quoi étonner ». A la surprise générale, plusieurs candidats expérimentés comme Emmanuel Hoog, Didier Quillot ou Marie-Christine Saragosse avaient été écartés, jeudi 16 avril.Lire aussi :France Télévisions : ces candidats qui veulent remplacer Rémy PflimlinAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin Quel chef d’entreprise n’a pas rêvé de repartir d’une page blanche, afin de ne pas s’enquiquiner avec tout un tas de « scories » accumulées au fil des ans. Dave Lewis, appelé en septembre 2014 à la tête du premier groupe britannique de distribution, Tesco, n’a pas cette chance. Sa feuille est grêlée de partout !La publication des comptes annuels, mercredi 22 avril, lui a permis de charger la barque de son prédécesseur. C’est classique, mais le transfuge d’Unilever y est allé franchement. L’honorable Tesco, dans le trio des plus importants groupes de distribution au monde, accuse pour son exercice 2014-2015, achevé en février, une perte nette de 5,7 milliards de livres sterling (8 milliards d’euros) après 7 milliards de dépréciations d’actifs. Du jamais-vu en 96 ans d’existence.Concurrence du hard-discountPasser ainsi la paille de fer ne suffira pourtant pas à remettre sur pied la maison dont le précédent maître a été congédié du jour au lendemain, après y avoir fait toute sa carrière. La raison du bannissement de Philip Clarke est la découverte d’« erreurs comptables ». Le bénéfice a été surestimé sur plusieurs années de 263 millions de livres. Et l’un des cabinets d’audit les plus réputés, PricewaterhouseCoopers, n’y a vu que du feu… L’affaire est entre les mains de la justice.Ce n’est pas la première fois qu’un patron saute sur quelques turpitudes. Mais il n’y avait pas que cela. Tesco ressemble à un chef-d’œuvre en péril. Sur son propre marché qu’elle dominait paisiblement, la vieille dame a mis du temps à comprendre que des petits intrus lui taillaient des croupières.Installées en centre-ville, Lidl et Aldi, les enseignes de hard-discount venues d’Allemagne, ont détourné une part croissante de la clientèle des centres commerciaux des périphéries urbaines. Une tendance qui ne peut pas s’inverser en quelques mois.Obligations pourriesM. Lewis a immédiatement redoublé l’agressivité de Tesco dans la guerre des prix. Ce qui a permis de stopper la fuite des clients, pas la baisse du chiffre d’affaires. Cela ne permettra pas de rétablir une situation financière très dégradée. La dette nette du groupe (hors filiale de crédit) s’est alourdie de 2 milliards de livres en un an à 8,5 milliards, tandis que celle du plan de retraite de ses salariés se creusait de 1,3 milliard à 3,8 milliards.Autant dire qu’il y a le feu à la maison que les agences de notation rangent parmi les obligations pourries. En dépit de tous les efforts de redressement commercial engagés, le distributeur ne fera pas l’économie de mesures plus drastiques. Il a déjà dû fermer des dizaines de magasins en Grande-Bretagne. D’autres sont à prévoir. Surtout, il va falloir se couper un bras, ou plusieurs. Autrement dit, la cession d’importantes filiales est inévitable. Que restera-t-il de Tesco ? Nul ne le sait aujourd’hui.Lire aussi :Tesco s’apprête à supprimer 10 000 emploisJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué C’est une annonce qui est passée relativement inaperçue. Mercredi 22 avril, Ouicar, le numéro deux de la location de véhicules entre particuliers, a annoncé avoir changé d’assureur. L’entreprise, qui dispose d’un parc de 15 000 véhicules, a signé un partenariat avec le groupe Generali, et sa filiale L’Équité. Auparavant, la PME était assurée par MMA.Mais cette annonce témoigne bien d’une chose : dans l’économie collaborative en pleine explosion, l’assurance est aujourd’hui au cœur du réacteur. Sans assurance, pas de service, car la confiance entre personnes s’arrête souvent au moindre pépin.Dans le cas d’un service comme Ouicar par exemple, que vous soyez propriétaire ou locataire, elle est nécessaire. Pour le propriétaire, c’est toutefois l’assurance du site Internet qui remplace le contrat personnel, le temps de la location. Ainsi, s’il y a un accident, le bonus du propriétaire n’est pas impacté. Pour le locataire, l’assurance tout risque permet de faire face aux éventuels pépins ou accidents.Reste qu’il n’y a pas si longtemps, « le coût de l’assurance était tel que proposer la location de véhicules entre particuliers était trop prohibitif », rappelle Paulin Dementhon, le patron de Drivy, le numéro un de ce secteur. « Quand je démarchais les assurances, on me regardait comme un OVNI, raconte-t-il. Mais tout a fini par changer. Désormais, les assureurs sont bien plus intéressés par nous. » Lire aussi :Drivy, ma voiture est la tienne« L’assurance permet en fait de rassurer tout le monde », indique Delphine Asseraf, directrice numérique d’Allianz France. « On fabrique et on vend de la confiance, complète Thomas Olivier, le responsable de l’économie collaborative de la MAIF. C’est essentiel de ce domaine de l’économie peer-to-peer. »Un risque difficilement calculableEt les assureurs ont fini par apprendre. « L’estimation du risque, c’est notre devoir d’assureur. Concernant les locations entre particuliers, nous menons un travail important en interne pour appréhender ce nouveau secteur », reprend Delphine Asseraf.Les assureurs ont fini par trouver un équilibre en s’appuyant sur les données accumulées ces dernières années par ces sociétés de « partage » en développement ou en investissant dans certaines d’entre elles, à l’image de la MAIF, qui a mis 2,6 millions d’euros dans la start-up Koolicar.Pour l’essentiel, ils ont adapté les contrats qu’ils ont développés pour les gestionnaires de flottes de véhicules pour entreprise. Et ils mobilisent également leur filiale d’assistance, à l’image de Mondial Assistance, qui travaille avec Drivy, comme sa maison mère Allianz, ou Europ assistance, la filiale de Generali pour Ouicar.Résultat, les tarifs ont fini par baisser. Chez Drivy, 15 % de la location va par exemple à l’assurance, un niveau supportable pour le propriétaire, le locataire et qui préserve la marge du site web qui les met en relation.« Des perspectives prometteuses »Mais les assureurs voient bien plus loin que les sites de location de voitures entre particuliers. « Après BlaBlaCar, dans le covoiturage dès 2007, puis Koolicar, nous avons décidé d’assurer Carnomise ou Travelercar, des spécialistes de locations entre particuliers et de parking notamment dans les aéroports, explique Thomas Olivier, de la MAIF. Désormais, nous élargissons notre offre à tous les secteurs. Nous voulons entrer dans le monde des nouveaux usages. »Allianz accompagne également la start-up Tripndrive, tandis que Generali collabore avec la plate-forme de prêts entre particuliers Prêt d’Union. « Les perspectives de croissance de l’économie collaborative sont prometteuses. Pour le secteur de l’assurance, il s’agit d’un levier indéniable de développement », explique Tanguy Le Maire, membre du comité exécutif de Generali dans un communiqué de l’entreprise.Lire aussi :L’offensive de l’autopartage dans les aéroportsPour l’instant, cependant, « ce secteur représente quelques millions d’euros de chiffres d’affaires, cela ne passe pas les radars dans les comptes », conclut Thomas Olivier. Reste que c’est aujourd’hui que les parts de marchés se prennent.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier « Les choses vont un peu mieux. Ça bouge, ça frétille. » Patron d’une PME informatique lyonnaise de 37 salariés, IT Partner, Abdenour Ain Seba résume le sentiment de nombre de chefs d’entreprise en ce printemps 2015. Même Geoffroy Roux de Bézieux, le vice-président du Medef, généralement prudent en la matière, l’admet : « Ce n’est pas encore le printemps de l’économie, mais c’est bien un dégel. »Invoquée par les politiques, espérée par les patrons, disséquée par les économistes, la reprise, la vraie, serait-elle enfin là ? « Contrairement à ce qui se passait encore fin 2014, et même au premier trimestre 2015, des choses se font, les clients ne reportent plus leurs projets sine die », se réjouit M. Ain Seba.Les enquêtes mensuelles de conjoncture pour le mois d’avril, publiées jeudi 23 avril par l’Insee, semblent aller dans ce sens. S’il est stable dans le secteur des services, le moral des chefs d’entreprise s’améliore dans l’industrie manufacturière. L’opinion des patrons sur l’industrie en général se situe même à un plus-haut depuis juillet 2011.Un signal particulièrement encourageant : ce secteur était jusque-là au cœur des inquiétudes. Quant aux capacités de production, elles « se tendent un peu dans l’industrie manufacturière », reflet d’un retour progressif à la normale après des années de crise. Et suite logique du rebond de la consommation observé depuis la fin 2014.Le moral des consommateurs clients de la grande distribution, où les prix ont été sévèrement tirés vers le bas depuis trois ans, a ainsi atteint en mars son meilleur niveau depuis fin 2011, selon l’institut Kantar Worldpanel.Lire aussi : Les ménages français retrouvent confianceContexte favorable« Jamais, depuis le début de la crise des subprimes [en 2007], l’économie française n’avait connu un contexte aussi favorable à l’enclenchement d’une reprise », s’enthousiasment les économistes de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).Cette bouffée d’oxygène, l’économie française la doit à un triptyque inédit : la baisse de l’euro, qui avantage les entreprises exportatrices, le recul du prix du baril de pétrole, qui redonne du pouvoir d’achat aux ménages et aux entreprises, et la baisse des taux d’intérêt, impulsée par la Banque centrale européenne (BCE). « Le choc de demande que nous réclamions par des politiques économiques nationales est finalement venu de facteurs externes », résume Eric Heyer, économiste à l’OFCE. Dans ce contexte, les politiques du gouvernement ont joué un rôle d’accélérateur. Le CICE – un crédit d’impôt sur les bas salaires – et les allégements de charges prévus par le pacte de responsabilité « représentent un transfert fiscal vers les entreprises de 23 milliards d’euros en 2015 et de 33 milliards en 2016 », indiquent les économistes de l’OFCE. Un appel d’air bienvenu, à même d’enclencher un rebond des marges des entreprises : selon l’Insee, elles devraient dépasser 31 % au premier semestre 2015, contre 29,7 % mi-2013.Guillaume Richard en sait quelque chose. Pour ce quadragénaire, fondateur du groupe de services O2 (ménage, repassage…), « le CICE nous a permis de ne pas augmenter nos tarifs, c’est-à-dire d’être plus compétitifs par rapport au travail au noir, et d’améliorer la formation de nos salariés ».« Ce qui freine les embauches dans les PME, c’est la faiblesse du carnet de commandes ! », Abdenour Ain Seba, patron de IT PartnerMais pour l’heure, le cercle vertueux s’arrête là pour de nombreux chefs d’entreprise. L’investissement, condition d’une reprise durable et de qualité, et les embauches, objectif ultime des politiques économiques gouvernementales, manquent encore à l’appel.« Le CICE, c’est bien, mais ce n’est pas le sujet central pour moi. Ce qui freine les embauches dans les PME, c’est la faiblesse du carnet de commandes ! », martèle M. Ain Seba. Lui se félicite de voir « le business redémarre[r] » et recrute actuellement trois collaborateurs, commerciaux et consultants.« Décalage » Mais tous ne sont pas dans son cas. « Seules les entreprises exportatrices bénéficient de la chute de la monnaie unique, pas l’essentiel du tissu de PME franco-françaises », souligne François Asselin, à la tête de l’organisation patronale CGPME.Lire aussi :Les entreprises exportatrices françaises bénéficient à plein de chute de l’euroLes ETI (entreprises de taille intermédiaire) non plus n’en voient pas toujours l’intérêt. « Mon principal concurrent est allemand, la baisse de l’euro n’est pas un avantage pour moi. En revanche, mon pouvoir d’achat pour faire des acquisitions aux Etats-Unis a reculé de 25 % en un an », regrette Hugues Souparis, le PDG d’Hologram Industries (375 salariés), concepteur des bandes de sécurité sur les passeports et autres billets de banque.« En période de reprise, il est logique de voir un décalage de quelques trimestres entre l’amélioration de la conjoncture et l’investissement des entreprises, assure Xavier Ragot, président de l’OFCE. De plus, de nombreux patrons ont été échaudés par les investissements consentis en 2010-2011. » Soit juste avant que la crise des dettes souveraines en Europe et la multiplication des politiques d’austérité ne viennent tuer dans l’œuf la reprise naissante…Lire aussi :Investissements : pourquoi la France doit accélérerLe bâtiment demeure sinistréLe rebond reste donc fragile. Témoin, les défaillances d’entreprises. Sur les douze mois achevés à fin mars 2015, elles ont encore grimpé de 0,5 %, pour atteindre 63 754 défaillances, selon les derniers chiffres d’Euler Hermès.« C’est davantage qu’au moment du pic de 2009 [62 714 défaillances] ! La hausse ralentit, mais les entreprises ont toujours du mal à engranger les fruits de la croissance, trop limitée », déplore Maxime Lemerle, responsable des études chez Euler Hermès.Le bâtiment, en particulier, demeure sinistré : un quart des entreprises qui passent devant le tribunal de commerce proviennent de ce secteur, alors qu’il ne pèse que 7 % du PIB français. A l’inverse, le commerce ou les services aux entreprises (conseil juridique, comptabilité…) voient leur situation s’améliorer. « C’est un bon signal quant à la capacité des entreprises à avoir de nouveau recours à ces services », selon M. Andrès.Pour l’OFCE, « l’accélération de l’investissement devrait intervenir à partir de la fin 2015 et surtout en 2016 ». La fameuse inflexion de la courbe du chômage devrait suivre. Mais, attention, retour de la croissance ne rimera pas avec fin du chômage de masse : ce dernier devrait passer de 10 % à fin 2014 à 9,5 % fin 2016.Le pouvoir d’achat inquiète encoreSelon le baromètre des projets des Français Viavoice-Groupe BPCE pour Le Monde et France Info, 47 % des personnes interrogées en avril estiment que leur pouvoir d’achat va « diminuer au cours des trois prochains mois », soit un score stable par rapport au mois précédent. Les plus inquiets sont clairement les retraités (62 % des sondés).Dans le détail, les Français sont moins inquiets pour les postes alimentation et carburants, mais 50 % d’entre eux restent préoccupés par les questions de fiscalité, et un quart, par le financement des soins de santé.Par ailleurs, alors que le pouvoir d’achat en France a augmenté sensiblement en 2014 (+1,1 % selon l’Insee), les sondés se révèlent également particulièrement défiants concernant l’exécutif. Les deux tiers d’entre eux (67 %) ne font « pas confiance » au premier Ministre, Manuel Valls, pour améliorer le pouvoir d’achat. « Cette défiance s’explique surtout par […] la persistance d’un niveau de chômage élevé sans décrue » selon les auteurs du baromètre.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Du jamais-vu depuis dix ans ! Les résultats financiers des grandes entreprises françaises affichent, sur le premier trimestre 2015, des croissances à deux chiffres de leur chiffre d’affaires : plus 16 % pour LVMH, 14 % pour L’Oréal, 25 % pour Essilor et 31 % chez Publicis. Tout cela exhale un parfum puissant de reprise économique.Du moins pour les entreprises françaises qui sont suffisamment importantes pour vendre en dehors de la zone euro. Ces envolées spectaculaires sont largement dues à la baisse de la monnaie européenne face au dollar, au yuan ou à la livre sterling. Les taux de change ont ainsi dopé de 13 % les chiffres trimestriels de LVMH, Essilor ou Publicis, de 9,5 % celui de L’Oréal.Même les groupes de taille plus modeste en profitent. Bic (stylos-billes, briquets, etc.) a annoncé, mercredi 22 avril, une hausse de 18 % de son chiffre d’affaires au premier trimestre et un bond de 55 % de son bénéfice net. Plus de la moitié de sa croissance est à mettre sur le compte du billet vert. Jeudi matin, l’éditeur de logiciels Dassault Systèmes a dévoilé une croissance de 30 % de son activité, à 652 millions d’euros. Sans le jeu des monnaies, ses ventes n’auraient progressé « que » de 17 %. Dans un tout autre domaine, celui des spiritueux, les deux tiers des 19 % de hausse du chiffre d’affaires de Pernod Ricard sont dus aux changes.Rachat d’actifsAlors que la saison des chiffres trimestriels des sociétés cotées bat son plein, on mesure en direct l’impact de la politique agressive de la Banque centrale européenne (BCE), qui, par sa politique massive de rachat d’actifs, a fait chuter l’euro de près du quart de sa valeur. Le 31 mars, l’euro valait 1,07425 dollar, soit 22 % de moins qu’un an auparavant. Donc, toute vente en billets verts rapporte, toutes choses égales par ailleurs, 22 % de plus qu’il y a un an.Mais attention, ceux qui produisent en dollars, dans des usines aux Etats-Unis, au Mexique ou ailleurs, voient leurs coûts augmenter dans les mêmes proportions. Pis, les importateurs, notamment de produits électroniques, ne voient eux que leurs coûts augmenter. Ce sont donc les exportateurs qui vont pouvoir traduire ces hausses de chiffre d’affaires par des gains de part de marché, puisqu’ils pourront baisser les prix, et par une belle amélioration des marges. Pour que la fête soit complète, encore faut-il que les groupes tricolores profitent de cette remontée des marges pour augmenter leurs investissements, et notamment, pour la première fois depuis longtemps, en Europe.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Eveno Quand on est habitué à voir ses revenus grimper trimestre après trimestre comme l’est Facebook, les résultats publiés, mercredi 22 avril, ont un petit goût de « pas assez ». Au premier trimestre, le réseau social a enregistré un chiffre d’affaires de 3,54 milliards de dollars (3,3 milliards d’euros). Cela marque baisse de 8 % par rapport au dernier trimestre, record, de l’année 2014 notent les esprits chagrins. Une déception toute relative. Car, sur un an, les revenus du groupe ont progressé de 42 %.Comme beaucoup d’autres grandes entreprises américaines, Facebook a souffert de l’appréciation du dollar : celle-ci a amputé de 190 millions de dollars son chiffre d’affaires à l’international sur les trois premiers mois de l’année. Et l’impact risque d’être encore plus fort au deuxième trimestre, a prévenu, lors d’une téléconférence avec des analystes, le directeur financier, David Wehner.Par ailleurs, le groupe accuse un recul de son bénéfice. Le bénéfice net du réseau social américain a chuté de 20 % à 512 millions de dollars au premier trimestre, sous l’effet notamment d’une explosion des dépenses. Celles-ci ont progressé de 83 % à 2,61 milliards de dollars, dont plus d’un milliard pour la recherche-développement.Hausse des recettes publicitairesSur un an, les recettes publicitaires, principale source de revenus du réseau social comme de la plupart des autres services gratuits en ligne, ont encore grimpé de 46 %, à 3,32 milliards de dollars, avec une part toujours croissante de recettes mobiles (73 %, contre 59 % au premier trimestre de 2014).L’audience de Facebook ne cesse de progresser. À la fin du premier trimestre, le groupe de Mark Zuckerberg revendique 1,44 milliard d’utilisateurs mensuels actifs, soit 13 % de plus par rapport à un an plus tôt.« Facebook continue à faire des progrès pour les années à venir », a affirmé aux analystes le PDG fondateur, rappelant sa stratégie d’avoir « une famille d’applications », dont beaucoup « atteignent maintenant une échelle mondiale ».Dans cette stratégie de conquête d’audience, le mobile a une place toute particulière validant la stratégie d’un virage engagé en 2012 par le groupe. À la fin mars, Facebook comptait 1,25 milliard d’utilisateurs mobiles mensuels : c’est 24 % de plus qu’un an avant.4 milliards de vidéos visionnées par jourL’autre axe de développement, ce sont évidemment les différentes applications achetées par Facebook. L’application de partage de photos Instagram a dépassé les 300 millions de membres, dont 200 millions quotidiens. La messagerie WhatsApp, rachetée 22 milliards de dollars l’an dernier, a franchi la barre des 800 millions, se rapprochant du seuil du milliard fixé pour commencer à essayer d’en tirer des revenus.Et le décompte atteint 600 millions pour la messagerie maison du groupe, Messenger, sur laquelle Facebook a redoublé d’efforts en mars, en encourageant notamment son usage par les commerçants en ligne.Lire aussi :Messenger, la tête de pont de Facebook dans l’e-commerceSur le chantier de la vidéo, où le groupe entend s’affirmer comme un rival de YouTube, la filiale de Google, Facebook indique avoir atteint le cap des 4 milliards de vidéos visionnées par jour. Soit un milliard de plus que lors du dernier trimestre de 2014.Le fait que les vidéos sur Facebook se déclenchent automatiquement permet de maximiser le nombre de vues mais aussi leur portée. Il faut toutefois noter que YouTube comptait déjà 4 milliards de vidéos vues par jour en... 2012.Anne EvenoJournaliste au Monde Margherita Nasi « Mad skills » et « mental outlook », traduire compétences folles et attitude collaborative positive : voilà les deux nouvelles compétences qui ont fleuri dans les offres d’emploi publiées aux Etats-Unis.« À l’heure où la différence ne se fait plus sur les produits mais sur les idées, les décideurs sont en quête de profils singuliers dotés d’une forte personnalité, capables de produire des idées disruptives et d’instaurer une véritable culture de l’intelligence collective », explique Sandrine L’Herminier. L’auteur de Tu seras un manager responsable mon fils ! Intégrer la RSE dans l’enseignement supérieur ne cesse de le rappeler : les changements organisationnels intervenus dans les dernières décennies ont fait évoluer les métiers et les organisations.Etre un manager aujourd’hui requiert désormais créativité, adaptabilité, autonomie, intuition… des compétences transversales qui ont trait au savoir être. Un vrai défi pour l’enseignement supérieur : les cursus et les méthodes d’enseignement actuels permettent-ils de former les dirigeants de demain ?Apprentissage de la RSEPour la consultante Responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE), la route est encore longue : les soft skills (qualités humaines) n’ont pas suffisamment de place dans les programmes universitaires et les écoles de commerce cultivent un enseignement « trop fragmenté, formaté et surtout for profit, c’est-à-dire tiré par la performance court terme, au détriment d’une vision plus long terme de l’économie ».Membre du Conseil d’administration du Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves), Sandrine L’Herminier regrette aussi la place mineure du développement durable dans l’enseignement supérieur : il y est « enseigné en silo » alors qu’il devrait « irriguer l’ensemble des disciplines et des matières pour sensibiliser les générations à venir à adopter un comportement et des pratiques plus responsables ». Car Mme L’Herminier ne se veut pas seulement critique : dans son ouvrage, elle propose également des pistes de réflexion pour développer l’apprentissage de la RSE dans l’éducation supérieure.Création de filières interdisciplinaires, pratique du travail collaboratif, enseignement d’une éthique managériale… d’après cette ancienne journaliste, les nouvelles générations « ont moins besoin d’apprendre que de comprendre ». Certains cursus et établissements pionniers commencent déjà à adopter ce type d’approche : l’auteur cite entre autres l’Université de technologie de Compiègne, qui propose un cursus « Humanités et Technologies ».Préparer le boum des emplois vertsL’ouvrage est aussi enrichi des témoignages de directeurs d’écoles de management, universitaires, directeurs de chaire RSE et dirigeants d’entreprise. Enfin, Mme L’Herminier s’interroge sur les moyens d’intégrer le potentiel des trentenaires, « une des clés de réussite à long terme des entreprises ».Encore une fois, l’auteur se veut source de propositions : tutorat inversé, constitution d’un youth board (conseil de la jeunesse) pour discuter des engagements et des décisions stratégiques prises par le comité exécutif (comex), réorganisation du temps de travail… autant de pistes pour valoriser la génération Y. Sans oublier de préparer le boum des emplois verts, dont les besoins sont préfigurés par les nouveaux métiers qui se développent aujourd’hui : créateur de murs végétalisés, spéculateur de monnaie alternative, déontologue, ou encore expert bilan carbone.Dans un contexte de compétition internationale, l’auteur invite les entreprises à "sortir des sentiers battus, insuffler de la rupture dans les organisations et les formes de management".Tu seras un manager responsable, mon fils ! Intégrer la RSE dans l’enseignement supérieur, de Sandrine L’Herminier. Éditions Yves Michel, 160 pages, 12 euros.Margherita NasiJournaliste au Monde Denis Cosnard A quoi tient la notoriété… La friterie Chez Richard, à Arlon, en Belgique, doit la sienne à une vidéo pornographique. Bien involontairement. Début janvier, le site Jacquie et Michel a mis en ligne une séquence tournée en douce dans les toilettes de ce restaurant. Quand il a découvert le pot aux roses, le patron de Chez Richard a d’abord voulu porter plainte. Il a finalement choisi de profiter du bruit provoqué par cette histoire, en lançant deux burgers. L’un appelé le « Jacquie et Michel », l’autre le « Merci qui ? », en référence au slogan du site. La presse s’est alors emparée du sujet. Et ça a marché. « En quelques semaines, ma friterie est devenue la plus connue de Belgique ! », s’amuse aujourd’hui Richard Wirtz. Merci qui ?Une affaire symbolique de la nouvelle puissance de Jacquie et Michel. En quelques années, cette marque a réussi à se faire connaître hors du ghetto du X, et à se créer une image décalée, coquine, plutôt positive. De Cauet à Nicolas Canteloup en passant par les Guignols de l’info, elle est régulièrement citée dans des émissions grand public. Et sur Internet, son audience ne cesse de grimper. « Sur l’ensemble de nos sites, nous en sommes à 12 millions de visiteurs différents par mois », se réjouit Thierry, l’un des responsables, qui préfère ne pas donner son nom – « vous comprenez, je ne travaillerai peut-être pas toute ma vie ici… » Un succès « Made in France »En 2014, la PME assure avoir accru son chiffre d’affaires d’environ 25 %, pour atteindre le cap des 10 millions d’euros. Et elle gagne de l’argent.Jacquie et Michel, ou l’histoire d’un succès « made in France » assez imprévu. Elle débute en 1999, dans le sud-ouest, où Michel Piron et son épouse sont instituteurs. A la suite d’un stage en informatique, l’homme crée une simple page Internet, où il partage des photos osées. Un premier site assez rudimentaire, mais qui a vite du succès, et s’enrichit de nombreuses contributions extérieures. Au point qu’en 2004, le couple libertin lâche l’éducation nationale pour se consacrer à plein-temps à la pornographie. Il dépose sa marque à l’INPI et crée une première société. Puis, en 2006, il ajoute la vidéo à la photo.A présent, l’entreprise dispose de 18 sites différents, et emploie 14 personnes en CDI, essentiellement des développeurs informatiques, des graphistes, etc. Elle est organisée autour d’une demi-douzaine d’entités juridiques différentes, dont TCP Conseil. Une grande partie du travail est effectuée par des partenaires externes. La réalisation des quelque 500 nouvelles vidéos mises en ligne chaque année – un record en France – est ainsi assurée par une dizaine de producteurs indépendants. « Au total, 40 à 45 personnes travaillent dans l’orbite de Jacquie et Michel », estime Thierry.Une version hard du Bon CoinLa réussite du duo est en partie liée à l’appétit du public pour les vidéos amateurs, ou prétendument telles. C’est le fonds de commerce de la maison : des scènes qui donnent l’impression d’être filmées « à la bonne franquette », avec des participants du quartier. PornoVoisines, l’un de sites de Jacquie et Michel, se présente même comme une version hard du Bon Coin, en proposant à chacun de cliquer sur une de « nos belles régions » pour partir « à la découverte » de ses voisines. A 99 %, le public est d’ailleurs francophone.Malgré ce marketing efficace, ces vidéos seraient insuffisantes à faire vivre l’équipe. Au bout de quelques minutes de consultation, les images sont certes bloquées, et il faut payer 2 euros pour visionner le film intégral, ou s’abonner moyennant 30 euros par mois. Mais en pratique, les scènes filmées pour Jacquie et Michel se retrouvent en quelques minutes sur d’innombrables sites gratuits, ce qui n’incite guère les internautes à sortir leur carte bleue. « Un de nous est chargé d’écrire tous les jours aux sites qui nous volent, et en général, ils retirent les vidéos, constate-t-on au siège de Levallois. Mais si on n’est pas vigilant, ils les remettent très vite… » Pour être rentable, la PME s’appuie largement sur ses activités annexes, comme son site de rencontres, la vente de sex-toys, ou encore l’organisation de soirées dans des boîtes de nuit. « Le but, c’est d’être présent sur tous les créneaux », commente Thierry. Prochaine initiative : le lancement d’un réseau social spécifique, inspiré en partie de Facebook. Il est promis pour juin.Lire aussi :Le porno en quête d’une nouvelle vigueurDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.04.2015 à 01h32 • Mis à jour le11.04.2015 à 10h17 Le numéro un mondial de la musique en ligne Spotify pourrait voir sa valorisation atteindre 8,4 milliards de dollars dans le cadre d'un nouveau tour de table, contre 5 milliards en septembre, affirme vendredi 10 avril le Wall Street Journal.Lire notre note de blog : Les plus grands succès musicaux de Spotify en 2014Des sources proches du dossier ont indiqué au quotidien économique américain que l'entreprise suédoise devrait boucler dans les prochaines semaines une levée de fonds de 400 millions de dollars sur la base de cette valorisation.60 millions d'utilisateurs dans 58 paysLa banque d'affaires américaine Goldman Sachs et un fonds souverain d'Abou Dhabi auraient déjà accepté de participer au tour de table, et Spotify a aussi discuté avec une série de gestionnaires de fonds et d'investisseurs de capital-risque autour du monde, ajoute le Wall Street Journal.Créé en 2008, Spotify revendique aujourd'hui 60 millions d'utilisateurs dans 58 pays, dont un quart payants, mais n'a encore jamais dégagé de bénéfice annuel.Cela ne l'empêche pas de figurer désormais parmi les startups non cotées les plus valorisées au monde, même si Spotify reste loin des 41 milliards de dollars auquel est évalué le service américain de réservation de voiture avec chauffeur Uber.Lire aussi (en édition abonnés) : Musique en ligne : la contre-offensive de Spotify face à Apple 10.04.2015 à 18h17 • Mis à jour le11.04.2015 à 13h52 | Pierre Jullien « Je ne serai pas le ministre du travail qui réformera le Code du travail, en tout cas le contrat de travail », a déclaré le 1er avril François Rebsamen. « Tout le monde se focalise sur cette idée : il faut changer le contrat de travail. Moi, je dis « le contrat de travail, ça ne se change pas comme ça » », a-t-il ajouté. Le 8, Manuel Valls a annoncé une aide exceptionnelle de 2,5 milliards d’euros pour pousser les entreprises à investir, précisant que le gouvernement ne comptait par remettre en cause le contrat à durée indéterminée (CDI). Le Medef a réagi en regrettant que les organisations syndicales, puis le gouvernement, aient adressé une fin de non-recevoir à toute réforme du contrat de travail.« Le contrat de travail existe dès l’instant où une personne (le salarié) s’engage à travailler, moyennant rémunération, pour le compte et sous la direction d’une autre personne (l’employeur), précise le site Internet du ministère du travail. Le plus souvent, le contrat de travail doit être écrit. Son exécution entraîne un certain nombre d’obligations, tant pour le salarié que pour l’employeur ».En effet « seul le CDI à... Gaëlle Picut Selon une note de la Commission européenne publiée début avril, les pays les plus riches auront du mal à retrouver le rythme de croissance économique qu’ils ont connu avant la crise financière de 2008, du fait du vieillissement démographique et donc de la baisse de la population en âge de travailler.Les auteurs rappellent que le début du XXIe siècle s’est caractérisé par un ralentissement mondial de la population en âge de travailler (celle qui a entre 15 et 64 ans). Selon les prévisions de l’ONU, elle devrait augmenter de 20 % entre 2010 et 2030, alors qu’elle a augmenté de 40 % entre 1990 et 2010.L’analyse par région du monde révèle de grandes disparités. La plupart des régions les plus développées sont déjà entrées dans une longue phase de vieillissement démographique, tandis que d’autres pays, y compris les régions les plus pauvres, continueront de voir leur population en âge de travailler augmenter pendant de nombreuses décennies.Hausse de 77% en Afrique subsaharienneAinsi, entre 2010 et 2030, la population en âge de travailler devrait augmenter de 77 % en Afrique subsaharienne, contre 11 % en Amérique du Nord. Celle de l’Amérique du Sud, de l’Amérique latine et de l’Asie devrait augmenter de l’ordre de 20 %.Dans ces régions, le déclin devrait commencer seulement après 2040. L’Europe, de son côté, devra faire face à une baisse de 9 % de sa population en âge de travailler (le maximum ayant été atteint en 2009, avec 333 millions de personnes âgées entre 15 et 64 ans).Ce déclin démographique devrait durer au moins cinq décennies, selon Eurostat. Les Etats-Unis sont à part du fait d’un taux de fécondité relativement élevé et de flux migratoires positifs soutenus. A partir de ces données démographiques, il est possible d’évaluer combien de temps chaque région pourra soutenir le niveau de croissance de l’emploi observé pendant la période précédant la crise économique (2000-2008), qui a été en moyenne de 1,1 %.Dans les pays les plus développés, ce niveau de croissance de l’emploi ne sera possible qu’environ dix ans. Cette durée variera notamment en fonction de la participation ou non au marché du travail de personnes qui pour le moment restent faiblement représentées (principalement les femmes, les migrants, les jeunes et les travailleurs découragés).Ainsi la décroissance de la main-d’œuvre européenne impacte l’emploi futur.Elle impose de nouvelles contraintes pour espérer atteindre un certain niveau de croissance économique (entre 2000 et 2008, la croissance du produit intérieur brut a été en moyenne de 2,1 % dans l’Union européenne).L’analyse conclut que la croissance de la productivité au sein de l’Union européenne et de plusieurs autres régions industrialisées deviendra progressivement la seule façon de soutenir la croissance économique. Cela nécessite de l’innovation continue, une meilleure organisation, un investissement accru dans l’éducation et les compétences pour avoir une main-d’œuvre très qualifiée et enfin la capacité à attirer des investissements physiques et en ressources humaines.À l’inverse, les économies émergentes pourraient obtenir des gains de productivité significatifs en réorientant des personnes qui occupent des activités faiblement productives (principalement dans le secteur agricole) vers des emplois à forte productivité dans les secteurs industriels ou de services.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Alexandre Piquard « Il est assez scandaleux qu’on puisse faire autant de bénéfice sur une ressource publique. » La sentence prononcée par la députée PS Martine Martinel, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, mercredi 8 avril, résume assez bien les critiques déclenchées par le rachat de Numéro23. Certains reprochent aux actionnaires de cette chaîne de la TNT, parmi lequels Pascal Houzelot (membre du Conseil de surveillance du Monde) de l’avoir revendue pour 90 millions d’euros au groupe NextRadioTV, le 2 avril. Soit deux ans et huit mois après s’être vu attribuer – gratuitement – une fréquence par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).Lire aussi : TNT : Numéro 23 dans l’escarcelle de NextRadioTVLa députée de Haute-Garonne n’a pas été la seule élue à interpeller le président du CSA Olivier Schrameck, lors de son audition par la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale. Outre Christian Kert, de l’UMP, le socialiste Marcel Rogemont s’est interrogé sur une politique d’attribution de fréquences qui « priorise soi-disant les nouveaux entrants » dans le secteur audiovisuel mais permet « des plus-values sur le bien public ». Il a constaté à regret que la vente de Numéro23 respectait parfaitement les règles en vigueur : les deux ans et demi de délai minimum de détention d’une chaîne avant sa cession, mais aussi la taxe de 5 % sur les plus-values liées à des chaînes de la TNT, instaurée en 2013.« Faut-il revoir les règles ? », a demandé M. Rogemont à M. Schrameck. Puis le député à fait à Numéro23 un autre grief : cette chaîne s’est présentée au CSA comme un canal consacré à la « diversité » mais aurait en fait une ligne éditoriale assez large, voire opportuniste : sa grille de programmes intègre plusieurs émissions américaines de divertissement, comme un concours de tatoueurs. Ou une émission sur les phénomènes paranormaux.Indignation« Ces largesses éditoriales interrogent », a lancé M. Rogemont. Comme Rachid Arhab, ex-membre du CSA, il sous-entend que la chaîne ne respecte pas la promesse éditoriale qui lui a permis de remporter l’appel d’offres pour une des six nouvelles chaînes de la TNT lancées fin 2012. A l’époque, la chaîne avait toutefois défendu une conception large de la diversité : diversité des origines, des modèles familiaux, parité, cultures du monde ou handicaps, listait Le Figaro. Et le CSA a depuis jugé que Numéro23 avait en 2013 respecté les obligations relatives à sa ligne éditoriale.L’indignation soulevée par la revente de Numéro23, dont le premier actionnaire est Pascal Houzelot – ancien conseiller d’Etienne Mougeotte à TF1, ancien dirigeant de la chaîne PinkTV – n’est pas nouvelle. Une polémique similaire avait accompagné les ventes de TMC et NT1 par le groupe AB à TF1, ou de D8 et D17 par le groupe Bolloré à Canal+.« Si j’avais voulu faire une opération avec un groupe plus puissant, je l’aurais fait avant. Je continue sur ma logique d’entrepreneur », a réagi dans Les Echos M. Houzelot, « professionnel des médias depuis vingt-cinq ans ». Une manière de dire que contrairement aux autres revendeurs, il respectait l’esprit des pouvoirs publics, soucieux avec la TNT d’ouvrir l’audiovisuel à d’autres acteurs que les grands groupes.M. Houzelot a vendu Numéro 23 (0,7 % de part d’audience en mars 2015) pour 50 millions d’euros en « cash » et 40 millions d’obligations convertibles en capital de NextRadioTV, dont il deviendra membre du conseil d’administration. Propriétaire de BFMTV ou RMC, le groupe d’Alain Weill est considéré comme le plus gros des indépendants de la télévision, ou le plus petit des grands groupes.Vers une taxation plus forte ?Face à la mini-fronde des députés sur Numéro 23, M. Schrameck a rappelé qu’avant de valider par une décision motivée la revente de la chaîne, il ferait une « étude d’impact » économique. Il serait toutefois surprenant que celle-ci empêche la transaction. Sur la « question de fond » des fréquences gratuites générant des plus-values, le président du CSA a estimé que la limitation de la taxation à 5 % sur le produit de la vente est « une question substantielle ». En langage du CSA, cela veut dire que l’on pourrait taxer davantage, ce qui est du ressort des parlementaires et du gouvernement.Qu’en pense Fleur Pellerin, la ministre de la culture ? C’est la question qu’a posée la sénatrice UMP Catherine Morin-Desailly lors des questions au gouvernement du jeudi 9 avril. « Comment prévenir la poursuite de ces actions spéculatives ? », a demandé l’élue, suggérant de doubler le délai minimum de détention d’une chaîne à cinq ans, par exemple « le projet de loi sur la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques ».La ministre de la culture, Fleur Pellerin, a pris plaisir à rappeler qu’à l’époque du vote de la taxe sur les reventes de chaînes de la TNT, la majorité socialiste « aurait aimé avoir le soutien de la droite ». Avant de toutefois tomber d’accord avec l’élue UMP : « Je partage avec vous l’objectif que vous avez indiqué et sur la proposition que vous avez faite de l’extension des durées de détention, je dis : pourquoi pas. » Suite au prochain numéro.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.04.2015 à 15h25 • Mis à jour le10.04.2015 à 15h26 | Anne Eveno A la mi-journée, vendredi 10 avril, on ignorait encore combien d’Apple Watch avaient été « réservées » à l’occasion de l’ouverture, dans huit pays, des précommandes de la montre connectée de la firme à la pomme.Toutefois, d’après les témoignages rapportés de Paris, Tokyo ou Londres, il apparaît d’ores et déjà que les personnes, qui ont effectué ces précommandes, devront attendre bien au-delà du 24 avril, jour de lancement officiel des ventes, pour être livrées.Pour le modèle le moins cher, à savoir la Watch Sport, le délai de livraison indiqué actuellement a par exemple glissé au mois de juin. Pour le modèle plus cher, à savoir la Watch Edition, ce délai est même porté à juillet pour la version avec un boîtier de 42 mm, en or rose, vendu à partir de 13 000 euros.C’est finalement pour l’Apple Watch classique - le modèle moyen de gamme de l’offre d’Apple, qui démarre tout de même à 649 euros - que le temps d’attente est pour l’instant le plus réduit. Il est tout de même de quatre à six semaines. Même certains bracelets sont d’ores et déjà épuisés.Lire aussi :Avec sa montre, Apple joue plus que jamais la carte « fashion »Propos prémonitoiresIl est vrai que les propos tenus, jeudi 9 avril, par Angela Ahrendts. la vice-présidente senior en charge des Apple Store, étaient prémonitoires. Celle-ci avait planté par avance le décor, en indiquant qu’« étant donné l’engouement phénoménal des personnes qui visitent nos magasins et le nombre de clients ayant consulté l’Apple Store en ligne pour choisir très tôt leur Apple Watch préférée, nous prévoyons que les stocks disponibles lors du lancement ne suffiront pas à satisfaire cette forte demande. »Certains internautes font remarquer sur les réseaux sociaux qu’il n’y avait cependant pas foule devant les magasins dans lesquels on pouvait essayer la montre intelligente d’Apple. En tout cas, pour nombre de fans, la situation est frustrante.Livraison en Juin ... Ben annulation de commande tant pis faut pas delirer #AppleWatch— Parisian ♛ (@Milcham) 10 Avril 2015Si cette mauvaise gestion des stocks relève d’une volonté délibérée de la firme de Cupertino d’organiser la pénurie pour susciter le désir des clients, cela ne marche pas à tous les coups. Ainsi un internaute indique sur Twitter préférer abandonner son projet de précommande, quand un autre estime qu’avec de tels délais mieux vaut attendre la « version 2 » de l’Apple Watch.Putain. Livraison en juin ? Bon bah autant attendre la V2... #AppleWatch #Apple— codmed (@Calimero)require(["twitter/widgets"]);Anne EvenoJournaliste au Monde Dominique Gallois Trouver un accord « gagnant-gagnant ». Tel était l’objectif fixé par Manuel Valls, en octobre 2014, pour tenter de sortir du conflit opposant le gouvernement aux sociétés d’autoroutes.Six mois plus tard, l’accord conclu, jeudi 9 avril, entre l’Etat et les concessionnaires prévoyant un gel des tarifs pour 2015 et la mise en place du plan de relance autoroutier de 3,2 milliards d’euros s’avère bien gagnant. Mais uniquement pour les sociétés d’autoroutes.Lire aussi :Autoroutes : deux ans et demi pour trouver une voie de sortieLes concessionnaires sortent confortés de ce conflit, forts de leurs contrats. Ils voient même la perspective d’une nationalisation, un temps évoquée, définitivement écartée.Suivant le principe selon lequel toute modification ne saurait se faire que dans le respect de l’équilibre global des contrats, les concessionnaires ont demandé, pour chaque proposition gouvernementale, une compensation.Et ils ont eu gain de cause sur deux sujets.Sur les tarifs : les tarifs sont certes gelés cette année et ce gel ne sera pas compensé en 2016 à la demande du gouvernement. Mais la hausse prévue cette année, qui était de 1,07 %, sera lissée sur huit ans, jusqu’en 2023. Cela signifie que les automobilistes devront bel et bien la payer.Sur le plan de relance : le plan de 3,2 milliards d’euros, proposé et financé par les sociétés d’autoroutes - et approuvé par Bruxelles en octobre 2014 - avait été suspendu le temps des négociations entre l’Etat et les concessionnaires autoroutiers. Il est désormais lancé et le gouvernement a demandé aux sociétés de réaliser 80 % des chantiers dans les trois prochaines années. Comme convenu, en compensation, les opérateurs ont obtenu une prolongation de leurs concessions, en moyenne de deux ans. Or, les bénéfices croissent au fur et à mesure des années, une fois que les investissements sont amortis. D’où l’importance de la durée des concessions.L’Etat n’a pas totalement perdu la face. Au moment il met fortement l’accent sur la relance de l’investissement pour soutenir la croissance et donc l’emploi, il a obtenu des sociétés d’autoroutes 1 milliard d’euros d’engagement dans les infrastructures et les projets de transports sur huit ans.Les concessionnaires autoroutiers se sont engagés à verser dans les trois ans la moitié de cette somme, soit 500 millions, dont 300 millions iront à l’Afitf (Agence de financement des infrastructures des transports de France).Enfin, une clause va être ajoutée dans les contrats afin de plafonner la rentabilité. C’est-à-dire à partager les bénéfices entre l’Etat et les concessionnaires. L’Autorité de la concurrence avait demandé, en septembre 2014, un rééquilibrage au profit de l’Etat.En l’occurrence, il s’agirait de « jouer » sur l’évolution du trafic. Chaque concession, lorsqu’elle débute, fait en effet des prévisions de trafic de véhicules sur l’ensemble de sa durée, ce qui lui permet de prévoir ses revenus. Le gouvernement a obtenu que, si le trafic dépasse sensiblement les prévisions, entraînant plus de revenus, alors la durée de la concession puisse être réduite. Et l’Etat en reprendra directement l’exploitation et donc pourra en toucher les bénéfices.Pour autant, cette règle ne s’appliquera pas dans l’immédiat. Elle n’entrera en vigueur que quelques années, avant la fin des contrats de concession. On est donc, là, plus dans l’intention que dans la certitude.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin C’est sur la scène de l’Olympia que va se jouer, vendredi 17 avril, l’épilogue d’une belle bataille. Le spectacle et le suspense promettent d’être au rendez-vous. En tête d’affiche, dans le rôle du hussard, Vincent Bolloré. Contrairement au roman d’aventures de Jean Giono, il n’est pas sur le toit, mais déjà dans la maison.Vivendi a donc choisi cette salle de spectacle emblématique de la capitale pour réunir l’assemblée générale annuelle de ses actionnaires. N’y voyons pas malice. A l’approche du dénouement, l’intrigue se concentre sur la question de l’instauration d’un droit de vote double. Cette disposition permet d’attacher deux droits de vote à chaque action détenue depuis deux ans par un actionnaire inscrit au nominatif.Le débat sur ce mécanisme est ancien. C’est une atteinte au sacro-saint principe de la démocratie actionnariale selon lequel tous les actionnaires sont égaux, plaident les uns. C’est le moyen de privilégier les actionnaires qui choisissent d’accompagner un projet d’entreprise dans la durée, assurent les autres.Les fonds d’investissements et les fonds de pension, qui sont pourtant des investisseurs à très long terme, sont généralement opposés à un mécanisme dans lequel ils voient un moyen de protéger les dirigeants en place. Or, une société qui a une mauvaise gouvernance est moins bien valorisée en Bourse. Et ça, ils n’aiment pas. C’est pour ne pas les fâcher que la plupart des sociétés du CAC 40 concernées par la loi Florange généralisant les droits de vote doubles préfèrent soumettre cette année à leurs actionnaires une résolution maintenant le droit de vote simple.Prime de contrôleM. Bolloré, qui a pris le pouvoir chez Vivendi avec 5 % du capital, trouve au contraire dans cette exception démocratique le moyen garder les mains libres pour investir les 10 ou 15 milliards d’euros que le groupe va avoir en caisses. Alors que certains fonds, emmenés par Phitrust et soutenus par la société de conseil aux actionnaires Proxinvest, ont déposé une résolution pour que l’AG du 17 avril maintienne le principe « une action, une voix », l’industriel breton s’est mis à racheter massivement des actions du groupe.En un mois, c’est 9 % du capital du propriétaire de Canal+ et d’Universal Music qu’il a acquis pour porter sa participation à 14,5 %. Il a même contracté un emprunt sur deux ans pour financer une partie de cette offensive éclair. L’enjeu est d’empêcher qu’à l’Olympia cette résolution scélérate ne l’emporte. Gagner cette bataille justifie d’importants sacrifices financiers. Tout comme l’Etat qui a mis, temporairement dit-il, un milliard d’euros sur la table pour s’assurer du maintien de ce privilège chez Renault.Le droit de vote double a donc bien une valeur. C’est le prix du pouvoir, sans avoir à payer la prime de contrôle.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud C’est une tradition : dans la semaine qui précède les réunions d’automne ou de printemps du Fonds monétaire international (FMI), la directrice générale de l’organisation prononce un discours sur l’économie mondiale, qui donne la tonalité du diagnostic économique, financier et budgétaire porté par le Fonds. Cette année, c’est à Washington, devant l’Atlantic Council, un Think Tank atlantiste, que Christine Lagarde s’est exprimée, invitant les 188 pays membres du FMI à « relever la croissance d’aujourd’hui et de demain ».« Depuis nos assemblées générales d’automne », a-t-elle observé, « l’économie mondiale a bénéficié d’une bouffée d’oxygène apportée par la baisse des prix du pétrole et par les performances marquées de la première économie mondiale, celles des États-Unis ».La croissance mondiale a finalement atteint 3,4 % en 2014, soit 0,1 point de mieux que ce qui était prévu en octobre. C’est à peu près la moyenne annuelle des 30 dernières années.Pour autant, la reprise reste « modérée et inégale » et, si les risques macroéconomiques ont diminué, les risques financiers et géopolitiques ont augmenté.Éviter le « new mediocre »Le paysage économique mondial, tel qu’il ressort des travaux du Fonds, est très contrasté. Les économies avancées se portent un peu mieux que l’an dernier.La reprise s’affermit dans les pays anglo-saxons (États-Unis, Royaume-Uni) et les perspectives s’améliorent dans la zone euro avec la soutien bienvenu de la politique acommodante de la Banque centrale européenne (BCE).En revanche, les perspectives sont nettement moins bonnes pour la plupart des économies émergentes du fait notamment de la baisse du prix des matières premières.La diversité domine dans ce groupe de pays qui fait encore plus des deux tiers de la croissance mondiale, avec d’un côté ce pôle de croissance qu’est l’Inde et de l’autre les difficultés russes ou brésiliennes.Pour éviter que ce que Mme Lagarde a appelé le « new mediocre » - croissance et inflation faibles, dette et chômage élevés - ne s’impose durablement au monde, «  tout l’espace politique et tous les leviers possibles doivent être utilisés », selon la directrice générale du Fonds, à commencer par « le soutien de la demande ».Profiter de la baisse du cours de l’or noir pour réduire les subventions énergétiques permettrait aux émergents et aux pays en développement importateurs de pétrole d’économiser un point de PIB en 2015, autant de ressources qui pourraient être investies dans les infrastructures, l’éducation ou la santé, a-t-elle par exemple fait valoir.Vieillissement démographique et productivité plus faibleFace à l’augmentation des risques financiers, à leur migration des banques vers les secteurs non financiers et des économies avancées vers les marchés émergents, mais aussi face au déclin structurel de la liquidité des marchés, Mme Lalarde a insisté, entre autres, sur la nécessité d’améliorer les politiques macro et micro-prudentielles et de continuer les réformes en matière de régulation.« Le grand problème, a par ailleurs analysé la directrice générale, est que ce n’est pas seulement la croissance actuelle qui est modérée mais aussi les prévisions de moyen terme ».La crise financière, le vieillissement démographique et une productivité plus faible tirent la croissance potentielle vers le bas : elle devrait être limitée à 1,6 % par an entre 2015 et 2020, estime le FMI. C’est 0,3 point de plus annuellement qu’entre 2008 et 2014 mais beaucoup moins que les 2,25 % d’avant la crise.Pour éviter que le scénario d’une croissance durablement lente prévale, « les réformes structurelles doivent aller de pair avec les politiques macroéconomiques et financières pour accroître la confiance et générer l’investissement. Et franchement, dans trop de pays, ces réformes ont pris du retard », a observé Mme Lagarde.La directrice générale n’a pas dissimulé le fait que l’économie politique des réformes des marchés du travail, des biens et des services était difficile ni qu’elles impliquaient des choix et des arbitrages durs et feraient, à court terme, des gagants et des perdants. « Mais à long terme, tout le monde y gagnera », a-t-elle assuré.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Est-ce un malentendu ? Ou une « boulette », selon la formule d’un syndicaliste ? Le ministre du travail François Rebsamen a semé le trouble, jeudi 9 avril, en tenant des propos perçus comme un abandon partiel du compte pénibilité. Une intervention faite devant quelque 600 adhérents de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) réunis en assemblée générale à Paris.Selon les sites d’informations spécialisées Lemoniteur.com et Batiactu.com, le ministre du travail s’est dit conscient de la complexité du dispositif, inscrit dans la loi sur les retraites de janvier 2014. Celui-ci est combattu par les patrons, en particulier des petites et moyennes entreprises, qui y voient une « usine à gaz » impossible à faire tourner. Désormais, chaque employeur du privé est tenu de mesurer l’exposition de ses salariés à des « facteurs de pénibilité » (travail de nuit, tâches répétitives, etc.) ; ceux-ci se verront ensuite remettre une « fiche de prévention » recensant les contraintes subies.« C’est purement scandaleux »Tout en rappelant que deux missions de réflexion avaient été lancées pour tenter d’adapter les règles, le ministre du travail a indiqué qu’il prenait « le pari » suivant : « Il n’y aura pas de fiche individuelle à remplir pour les petites entreprises à partir du mois de juin. » Il a précisé que « s’il faut supprimer des critères inapplicables, on les supprimera ». Et de conclure : « Il vous faut de la simplicité. » Discours qui lui a valu des applaudissements appuyés de son auditoire, d’après Patrick Liébus. Le président de la CAPEB, interrogé par Lemonde.fr, s’est félicité du « bon sens » dont a fait preuve M. Rebsamen. « Il a compris que c’était irrationnel de demander aux petites entreprises d’établir une fiche individuelle et qu’il faut donc trouver un autre système », a estimé M. Liébus.Lire aussi :Accouchement dans la douleur du compte pénibilitéDu côté des syndicats, sollicités jeudi par Lemonde.fr, la réaction était évidemment tout autre. « C’est purement scandaleux, a commenté Eric Aubin, membre du bureau confédéral de la CGT. Des annonces sont faites avant même que les missions aient rendu leurs conclusions. Je trouve ça un peu méprisant à l’égard des salariés concernés. » « On a l’impression que le gouvernement cherche à évacuer discrètement cette disposition et à faire plaisir au patronat », a renchéri Philippe Pihet, secrétaire confédéral à FO.Sentant que la polémique pouvait monter, le gouvernement s’est évertué à corriger le tir, jeudi après-midi. Durant les débats à l’Assemblée nationale sur son projet de loi relatif à la « modernisation du système de santé », Marisol Touraine a répondu à une question du député Gérard Sebaoun (PS, Val-d’Oise), qui avait exprimé le « besoin que l’on [lui] explique ce qui est en train de se passer sur le compte pénibilité ». « Il ne s’agit en aucun cas de remettre en cause les critères de la pénibilité, ni la mise en place du compte pénibilité, mais seulement de faire en sorte qu’il soit plus simple, a expliqué la ministre de la santé. Si des propos ont pu laisser penser qu’il pourrait être remis en cause, c’est sans doute le fait d’une mauvaise interprétation. »Simplifier le dispositifContacté par Lemonde.fr, le cabinet de M. Rebsamen s’est retranché derrière les mises au point apportées, jeudi soir, à l’AFP. A nos confrères, l’entourage du ministre a indiqué que les propos de celui-ci avaient fait l’objet d’une « interprétation abusive ». M. Rebsamen entendait signifier que des critères de pénibilité seront supprimés si les deux missions de réflexion les jugent inapplicables. Quant à la fiche individuelle, il voulait seulement dire que les petites entreprises n’avaient pas à la remplir d’ici au mois de juin, date à laquelle les missions rendront leurs conclusions. Son but, a-t-il fait savoir à l’AFP, était de réaffirmer la volonté de simplifier le dispositif.Lire aussi :Impôts, formation, retraite... ce qui change en 2015« Simplifier peut être mais comment attribuer des points individuels sans fiche individuelle ? », s’est interrogé, jeudi sur Twitter, le député Christophe Sirugue (PS, Saône-et-Loire), qui conduit l’une des deux missions de réflexion avec un chef d’entreprise, Gérard Huot. Dans un autre message posté sur le réseau social, il a précisé : « La mission pénibilité poursuit son travail avec la fiche individuelle. »La mission pénibilité poursuit son travail avec la fiche individuelle— chsirugue (@Christophe Sirugue)require(["twitter/widgets"]);Rétropédalage ? Pas du tout, pour M. Liébus. Le président de la CAPEB, interrogé à nouveau vendredi matin par Lemonde.fr, est certain que la direction dans laquelle le gouvernement veut aller est celle d’une simplification. « La fiche individuelle n’a pas lieu d’être, tout le monde est d’accord là-dessus », assure-t-il.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cédric Pietralunga, Dominique Gallois et Julien Bouissou (New Delhi, correspondance) Après l’Egypte, un autre accord surprise ? Les négociations entre les gouvernements français et indien ont abouti , vendredi 10 avril, pour l’achat de 36 Rafale.« La question des Rafale est toujours en discussion et nous devrions être en mesure d’avancer sur des bases mutuellement acceptables », avait indiqué M. Modi au Figaro, propriété du groupe Dassault, publié jeudi 9 avril, à la veille de son arrivée à Paris. François Hollande a dit vendredi espérer « avancer » sur une vente de l'avion de combat Rafale à l'Inde, lors de sa rencontre avec le premier ministre indien, même si « d'autres rencontres » sont prévues.Si le nombre d’avions de chasse finalement commandés n’était pas encore totalement arrêté vendredi matin, le principe du montage serait acquis. Concrètement, le gouvernement indien ferait jouer une option prévue dans le cadre du « contrat du siècle » de 126 appareils, accordé à Dassault en 2012. Celle-ci prévoit l’achat « sur étagère » de 63 Rafale supplémentaires, c’est-à-dire fabriqués en France et non en Inde comme le prévoit le contrat principal. Pour New Delhi, cela permettrait de disposer rapidement d’appareils sans attendre la fin des négociations sur le contrat initial et, surtout, sans avoir besoin de lancer un nouvel appel d’offres.Vieillissement de ses escadrillesL’armée de l’air indienne n’a en effet eu de cesse d’alerter son gouvernement ces derniers mois sur le vieillissement de ses escadrilles, alors que le pays connaît des conflits larvés à ses frontières avec le Pakistan et la Chine. L’armée de l’air indienne prévoit de retirer de la circulation quatre escadrons de MIG-21, cinq escadrons de MIG-27/UPG, et un escadron de MIG 21 bis d’ici à 2017, perdant dix escadrons en seulement un an.Selon la presse indienne, cet achat de 63 Rafale pourrait s’accompagner néanmoins de l’abandon du contrat principal, une information qui n’était pas confirmée à Paris. D’après le blog « news warrior », qui a révélé l’information jeudi 9 avril, l’Inde aurait finalement décidé d’abandonner l’appel d’offres lancé en 2007 pour revenir à un contrat de gré à gré entre gouvernements.Depuis 2012, date à laquelle l’Inde avait jeté son dévolu sur le Rafale, après avoir éliminé l’autre finaliste, l’Eurofighter, les négociations s’enlisaient. L’Inde réclamait des garanties en cas d’accident de l’avion de combat, qui peut transporter des ogives nucléaires, ce à quoi s’opposaient Dassault et ses partenaires français, faisant valoir qu’ils ne pouvaient contrôler seuls la chaîne d’assemblage en Inde, mise en place avec l’indien Hindustan Aeronautics Limited (HAL).La question du prixLes Français avaient obtenu gain de cause sur ce point mais un dernier point d’achoppement concernait le prix global. Le coût unitaire d’un Rafale produit en Inde s’est en effet avéré supérieur à celui fabriqué en France, du fait de la nécessité de constituer un réseau complet de sous-traitants, inexistant sur place, et de former les équipes. Le Rafale « make in India », dont 108 exemplaires sont prévus sur les 126 du contrat, présenterait un surcoût de 8 milliards d’euros, faisant passer le contrat global de 12 à 20 milliards d’euros.« C’est la première fois que l’Inde avait décidé de passer un appel d’offres de cette ampleur pour justement se protéger des interférences politiques », explique Rakesh Sood, ancien ambassadeur de l’Inde en France. Mais les points d’achoppement, dont la presse indienne s’est fait l’écho, se sont multipliés. « Et la pression qui reposait sur les épaules des membres de groupe constitué par le gouvernement indien pour conclure le contrat du “siècle” a pu ralentir les procédures », ajoute Rakesh Sood.Les désaccords existaient également entre l’armée de l’air indienne, qui plaidait pour une acquisition rapide des avions de combat, et le ministère de la défense, soucieux du prix du contrat. Les relations entre l’armée de l’air indienne et le constructeur Dassault remontent à 1953, date à laquelle l’Inde fit la première acquisition d’avion Dassault, l’Ouragan. C’est ensuite grâce au Mirage 2000 que l’Inde remporta la guerre du Kargil contre le Pakistan en 1999, dans les contreforts de l’Himalaya.Une production jusque fin 2016Cet accord, s’il se concrétisait, lèverait une partie des incertitudes liées au financement de la loi de programmation militaire 2014-2019 (LPM). Depuis plusieurs années, l’Etat français s’est engagé à garantir le rythme de production des Rafale, avec un minimum de onze appareils par an, pour ne pas mettre à mal la chaîne de Dassault et de ses 500 sous-traitants. Or, la nouvelle LPM n’a attribué que 26 Rafale pour l’armée française, ce qui garantit une production seulement jusque fin 2016. L’Etat a prévu à cette date d’arrêter ses achats d’avions Dassault pour consacrer ce budget à d’autres matériels prioritaires.Durant la LPM, Dassault doit produire 66 Rafale, au rythme de onze avions par an. Hors production destinée à la France, les 40 autres doivent être achetés par des pays étrangers, faute de quoi Paris doit les acquérir. Avec les 24 commandés par l’Egypte et ceux envisagés par l’Inde, la production destinée à l’étranger serait assurée. Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteJulien Bouissou (New Delhi, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.04.2015 à 17h22 • Mis à jour le30.04.2015 à 17h54 | Dominique Gallois Avec trois contrats Rafale en moins de trois mois en Égypte, en Inde et au Qatar pour 84 avions de combat, et bientôt 50 hélicoptères en Pologne, la France s’apprête cette année à connaître la meilleure vente d’armes à l’exportation de son histoire.Habituellement classés au troisième ou au quatrième rang mondial, les Français pourraient même détrôner les Russes de la deuxième place cette année, s’ils franchissent la barre des 20 milliards de dollars (18 milliards d’euros).Au ministère de la défense, cet objectif est jugé atteignable sachant que les deux gros contrats signés en Égypte, pour 24 Rafale et une frégate, et au Qatar, pour 24 avions de combat, représentent déjà 12 milliards d’euros. Celui pour les 36 appareils en Inde annoncé en avril n’est pas encore finalisé et n’est donc pas comptabilisé. Tout cela sans compter les nombreuses ventes de matériel dans différents pays pour des montants plus modestes, mais qui pourraient ensemble dépasser les 4 milliards d’euros.La France encore loin des Etats-UnisQuoi qu’il en soit, la France restera encore loin des Etats-Unis qui contrôlent la majorité du marché avec des exportations oscillant selon les années entre 60 et 80 milliards de dollars.C’est également la première fois que Paris exportera davantage d’armes qu’il n’en achète, sachant que son budget d’investissement en matériel oscille entre 10 et 15 milliards d’euros chaque année.Au cours de ces dernières années, les ventes à l’exportation ont toujours été inférieures aux achats d’équipement du pays, fluctuant autour de 5 à 6 milliards avec un pic, en 2014, à 8 milliards. L’impact de ce dynamise à l’exportation n’a pas encore été calculé. Seule référence, une étude réalisée sur les 6,8 milliards de commandes enregistrées en 2013 : l’export représentait alors 40 000 emplois et 8 % de la balance commerciale.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Lier la rémunération du patron à la performance de l’entreprise. La proposition semble tomber sous le sens. Mais visiblement, le fait que la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme des marchés financiers aux États-Unis en fasse désormais une obligation indique que le principe n’était jusqu’à présent pas respecté.La SEC a ainsi adopté, mercredi 29 avril, une disposition appelé « pay for performance », qui demande aux entreprises de publier l’ensemble des rémunérations (salaires, distributions d’actions gratuites, stock-options, bonus) des cadres dirigeants pour les cinq dernières années (trois années seront exigées pour les sociétés de plus petite taille).Ces données seront ensuite mises en regard avec le retour sur investissement des actionnaires sur la même période, c’est-à-dire l’évolution en pourcentage du prix de l’action de l’entreprise considérée. Enfin ce retour sur investissement sera comparé avec celui constaté dans des entreprises de taille similaire et du même secteur d’activité. Ce suivi de l’évolution des rémunérations par rapport aux performances devra être publié chaque année et faire l’objet d’un vote en assemblée générale.Cette disposition vise à répondre aux critiques qui avaient surgi dans la foulée de la crise financière de 2008. Les rémunérations hors de proportions touchées par certains dirigeants avaient été considérées comme des encouragements à la prise de risque et à des gains à court terme. Des comportements qui ont contribué à précipiter la crise.181 fois le salaire moyenDès 2011, la SEC avait déjà instauré un droit de regard sur la rémunération au travers du « say on pay » (littéralement, « se prononcer sur la rémunération »), en votant, lors des assemblées générales (AG), sur la rémunération des dirigeants. Mais il s’agit d’un vote consultatif sans contrainte pour l’entreprise de modifier les montants accordés aux dirigeants. Larry Ellison, le patron d’Oracle a ainsi essuyé trois votes négatifs en AG, trois années de suite, sans que cela ait une quelconque conséquence sur sa rémunération.En fait, depuis la fin de crise financière, les rémunérations des dirigeants sont reparties de plus belle à la hausse. En 2009, un patron d’une grande entreprise aux États-Unis gagnait en moyenne 181 fois le salaire moyen américain. Aujourd’hui le rapport est de 257 fois. Dans le même temps, pour le salarié lambda, l’évolution a été moins spectaculaire : + 1,3 % en 2013, selon le Bureau of Labor Statitics.Pour répondre à cette dérive, la SEC avait adopté en 2013 une autre disposition visant à imposer un ratio entre la rémunération des dirigeants et le salaire médian dans l’entreprise. Cette mesure avait provoqué une bronca de la part des lobbies patronaux qui avaient critiqué sa complexité et avaient estimé que cela pourrait créer un désavantage pour les entreprises américaines face à leurs concurrents étrangers.La nouvelle règle, qui va être désormais soumise à discussion publique pendant 60 jours, devrait dissuader les conseils d’administration d’accorder des packages de rémunération sans réfléchir, ont estimé les trois membres de la SEC qui se sont exprimés en sa faveur.En revanche, les deux membres républicains qui s’y sont opposés, Daniel Gallagher and Michael Piwowar, ont critiqué cette « approche universelle », considérée comme une intrusion du gouvernement dans le processus de décision des entreprises pour rémunérer leurs dirigeants.Lire aussi :Le déclin inexorable des syndicats américainsStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel C’est une bonne nouvelle. En avril, les prix à la consommation sont restés inchangés (0 %), après quatre mois consécutifs de recul, selon les données officielles publiées jeudi 30 avril par Eurostat.Dans le détail, les prix de l’énergie ont baissé de 5,8 % sur un an, tirés par la chute des cours de l’or noir. En revanche, l’inflation hors énergie s’est établie à 0,7 %.Voilà de quoi éloigner le spectre déflationniste planant depuis des mois sur la zone euro. Si tous les économistes ne s’entendent pas sur sa définition, la déflation correspond selon l’Insee à une baisse généralisée, durable et auto-entretenue des prix. Ce phénomène s’est clairement manifesté en Espagne et en Grèce, mais la zone euro dans son ensemble a pour l’instant été épargnée.L’objectif de 2 % d’inflationPour la Banque centrale européenne (BCE), qui cible une inflation à long terme de 2 %, ce chiffre est une bonne nouvelle. D’autant que d’après les statistiques publiées mercredi 29 avril par ses services, le crédit au secteur privé est enfin reparti à la hausse en mars (+0,1 %) après des mois de repli.De fait, la zone euro semble enfin engagée sur la voie de la reprise. Grâce à la baisse des cours du pétrole, d’abord, qui soutiennent efficacement la consommation des ménages.Grâce, aussi, à la politique ultra-accommodante de la BCE : le 9 mars dernier, celle-ci a lancé une politique de rachat massif de dettes publiques, à hauteur de 60 milliards d’euros par mois. Un programme ambitieux qui a déjà permis de faire chuter l’euro (– 25 % face au dollar sur un an) et de tirer l’ensemble des taux d’intérêts de la zone euro à la baisse.Une telle baisse des taux contribue au redressement du crédit, notamment dans les pays du sud de la zone euro, mais assure également des coûts de financement durablement bas aux États.Selon les économistes, il faudra néanmoins des mois encore avant l’inflation ne se rapproche de la cible de 2%.Lire aussi :La BCE poursuit ses mesures de soutien massif à l’économieMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Dominique Gallois Avril aura soufflé le chaud et le froid en matière de résultats d’entreprises. Si le premier trimestre s’avère porteur pour les firmes exportatrices dopées par la chute de l’euro face au dollar, le secteur pétrolier en ressort plombé par l’effondrement du prix du baril. Et plus particulièrement les équipementiers de cette industrie, qui subissent de plein fouet le ralentissement des investissements de leurs grands clients pétroliers et gaziers.Mercredi 29 avril, Vallourec, le fabricant de tubes sans soudure a annoncé la suppression de 2 000 postes dans le monde d’ici à 2017, soit 10 % de ses effectifs, dont 900 en France. Le français veut réduire d’un tiers ses capacités de production de tubes en Europe, et cherche dans le même temps un « partenaire majoritaire » pour reprendre son aciérie de Saint-Saulve (Nord) qui emploie 350 personnes. Pour cause, le groupe qui avait enregistré des pertes en 2014 est encore dans le rouge au premier trimestre.« L’objectif est à la fois d’améliorer notre compétitivité et de réduire nos surcapacités en Europe dans notre métier du tube sans soudure », a expliqué le président du directoire Philippe Crouzet. Il n’a cependant pas détaillé les sites concernés, mais a estimé que la pyramide des âges est favorable et que des mesures de reclassements devraient « minimiser les départs contraints ». Selon La Voix du Nord, sur les deux sites de la région, « les élus et les syndicats disposent des chiffres inquiétants et recoupés : 550 suppressions d’emplois à Saint-Saulve et 180 pour le site d’Aulnoye-Aymeries. »Jugeant ces suppressions d’emplois « inadmissibles et inacceptables en l’état », Valérie Létard, la présidente de Valenciennes Métropole et sénatrice du Nord (UDI/UC), demande l’organisation d’une table ronde avec le ministère de l’économie, la direction du groupe et les élus concernés. Pour elle, la direction doit s’expliquer sur la cession de l’aciérie de Saint-Saulve. « Pourquoi investir autant pour ensuite revendre ? », s’interroge-t-elle.Bercy a les moyens d’influerEmmanuel Macron, le ministre de l’économie, a lui aussi réagi en assurant que l’Etat sera « attentif à ce qu’il n’y ait ni départ contraint, ni fermeture de site en France ». Il le sera d’autant mieux que l’Etat est actionnaire de Vallourec par l’intermédiaire de la BPI à hauteur de 7,77 %. Il en est même l’un des deux seuls grands porteurs de parts connus avec les salariés (7,61 %), les 82 % restant étant en Bourse.A la différence de l’ancien ministre de l’économie Arnaud Montebourg, qui ne pouvait pas intervenir directement sur les décisions d’ArecelorMittal à Florange (Moselle), l’Etat n’étant pas au tour de table, son successeur à Bercy a les moyens d’influer.Voilà une occasion idéale pour Emmanuel Macron de « façonner un capitalisme à l’image de nos ambitions », comme il disait vouloir le faire récemment dans Le Monde pour réindustrialiser la France. « Il faut pour cela être volontaire, et donc accepter que l’économie de marché est un rapport de forces sur lequel nous avons les moyens de peser. » Chiche ?Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurent Telo et Alexandre Piquard Pour certains, la pilule n’est pas encore passée : six jours après la désignation de Delphine Ernotte à la présidence de France Télévisions, le processus par lequel le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) l’a choisie reste critiqué. Souvent dénoncé comme opaque, le déroulement de ce processus a laissé un goût amer à des candidats malheureux. Mais aussi à certains membres du CSA lui-même. Un point, notamment, suscite le ressentiment : les modalités du vote selon lequel le conseil a établi, le 15 avril, la liste des candidats auditionnés. A l’époque, l’absence de certains candidats expérimentés a étonné : Marie-Christine Saragosse, présidente de France Médias Monde, Emmanuel Hoog, PDG de l’AFP et candidat non officiel, ou Didier Quillot, ancien dirigeant d’Orange et de Lagardère Active.Selon nos informations, certains des huit membres du collège du CSA ont été surpris par la méthode finalement retenue. Ils pensaient que chacun des conseillers cocherait des cases dans la liste des trente-trois candidats en lice : les postulants ayant reçu cinq voix seraient de facto retenus pour audition, mais le collège discuterait ensuite des cas ayant obtenu moins de voix. Une façon de parachever la liste finale en n’omettant aucun candidat de qualité.BlocOr, le jour de la séance, le président Olivier Schrameck a instauré un vote à bulletin secret, sur chaque candidat, l’un après l’autre, par ordre alphabétique. Après chaque vote n’ont été retenus que les candidats ayant obtenu cinq voix sur huit. Ceux avec quatre voix ou moins ont été recalés, sans possibilité de repêchage.Des conseillers ont le sentiment d’avoir été pris de court. Et pensent que la méthode choisie a permis à un bloc de quatre membres du CSA de favoriser l’élimination de candidats sérieux, dès l’établissement de la liste des sept candidats à auditionner. Il s’agirait des quatre conseillers ayant opté pour Delphine Ernotte dès le premier tour du vote final, qui en comptera trois : Olivier Schrameck et la conseillère chargée de l’audiovisuel public, Sylvie Pierre-Brossolette, nommés début 2013, ainsi que Nathalie Sonnac et Nicolas Curien, arrivés début 2015.Au CSA, on confirme simplement que chaque candidat a fait l’objet d’un vote à bulletin secret à la majorité des cinq voix, réfutant un changement imprévu.Des critiques ne se sont pas gênés depuis pour souligner que cette procédure a évité à Mme Ernotte, directrice exécutive d’Orange France, une concurrence importante : une femme dotée, elle, d’une expérience dans l’audiovisuel public (Marie-Christine Saragosse), un professionnel du secteur de 52 ans (Emmanuel Hoog), ainsi qu’un ancien dirigeant d’Orange France, familier de la production audiovisuelle (Didier Quillot).Interrogé sur la mise à l’écart de Mme Saragosse, Olivier Schrameck a rappelé sur France Inter qu’elle est à « mi-mandat » à France Médias Monde (France 24, RFI…). Mais Mathieu Gallet n’était-il pas aussi en cours de mandat avant d’avoir été choisi pour Radio France ? M. Hoog est également en poste dans le public, mais pour un second mandat. Et pourquoi les membres du CSA (que la plupart des candidats ont rencontré de manière informelle ces derniers mois) n’ont-ils pas évoqué ce critère à l’avance ? M. Quillot, lui, n’a cessé de marteler qu’il trouvait son éviction « incompréhensible ».Lire aussi :Delphine Ernotte sera la première présidente de France TélévisionsEviter le blocage de l’institutionTout ne s’est, bien sûr, pas joué sur la shortlist. Mais la persistance d’une critique met en lumière la division qui s’est installée au sein du CSA. Le face-à-face final l’a illustrée. Le jeudi de la désignation, face aux quatre « votes Ernotte », quatre autres conseillers ont choisi Pascal Josèphe, ancien de TF1 et France 2 : Nicolas About et Mémona Hintermann, souvent décrits comme des opposants au président du CSA, ainsi que Patrice Gélinet et Francine Mariani-Ducray – dont trois ont été nommés avant l’élection de François Hollande. Cette dernière, membre du conseil d’Etat comme Olivier Schrameck, aurait évité le blocage de l’institution en basculant finalement pour Mme Ernotte, après s’être d’abord prononcée pour le président sortant, Rémy Pflimlin, puis avoir rejoint le groupe « Josèphe ».Certains conseillers « malheureux » – et des candidats – ont l’impression que quatre membres du CSA étaient déterminés à faire élire Delphine Ernotte. Et qu’ils n’ont pu les contrer… Défendre un candidat n’a rien d’illicite. Mais, au-delà des rancœurs et du sain débat dans une institution, la désignation du nouveau président de France Télévisions laisse des traces au CSA, qui contrastent avec l’unanimité affichée lors de la nomination de Mathieu Gallet, en février 2014. Et en cas de crise pendant le mandat de Delphine Ernotte, le conseil et la présidente risquent de se voir rappeler les tensions autour de sa nomination.Lire aussi :Drôle de campagne pour la présidence de France TélévisionsLaurent TeloJournaliste au MondeAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Dominique Gallois Jamais deux sans trois. Le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, l’avait prédit voici trois semaines, Dassault est en train de lui donner raison.Après l’Egypte, qui a commandé 24 Rafale en février, l’Inde – 36 appareils en avril –, le Qatar a décidé d’acheter 24 avions de combat pour un montant de 6,3 milliards d’euros, a confirmé l’Elysée, jeudi 30 avril. Le contrat s’accompagne de la formation en France de 36 pilotes et d’une centaine de mécaniciens.Dans un communiqué, l’Elysée précise que François Hollande s’est entretenu mercredi avec l’émir du Qatar, le cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani. « Ce dernier lui a confirmé son souhait de voir son pays acquérir 24 avions de combat Rafale », assure l’Elysée. La négociation est conclue et la signature des contrats aura lieu le 4 mai à Doha, où se rendra François Hollande. Les premières livraisons commenceront au milieu de l’anneé 2018.Lire aussi :Le Rafale remporte un nouveau succès majeur à l’exportationEffet d’entraînementL’accord a été approuvé mardi 21 avril à Doha lors d’une rencontre entre le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, et l’émir du Qatar, Tamim Al-Thani. M. Le Drian en était à son dixième déplacement dans ce pays, les premières négociations ayant démarré en février 2013.Le 24 février 2014, le jeune émir, qui venait de succéder à son père, confiait à M. Le Drian : « Mon père avait promis d’acquérir cet avion, je te l’achèterai. » Les discussions se sont alors accélérées entre les partenaires. D’autant que le Qatar dispose déjà d’avions français, 12 Mirage 2000.En l’espace de trois mois, l’avionneur aura ainsi décroché trois contrats, confirmant ce que tous espéraient : un effet d’entraînement après la signature avec l’Egypte. Les négociations à Doha se sont accélérées pour une raison simple, celui des dates de livraison. Plus un pays tarde à acheter, plus l’appareil est livré tardivement. Or le Qatar souhaite disposer de ces appareils rapidement au vu des tensions dans la région.D’autres pays pourraient suivre, à commencer par la Malaisie, mais aussi les Emirats arabes unis. L’Inde pourrait aussi commander à nouveau des Rafale pour compléter sa première commande.L’une des questions que devra régler maintenant l’avionneur est celle de la montée en cadence de la production de ces appareils sur le site de Mérignac, à Bordeaux. Les cadences étaient descendues au niveau minimal de 11 avions par an, soit un par mois fourni à l’armée française en l’absence d’acquéreurs étrangers. Pour garantir les livraisons, la France sera sans doute appelée à réduire ses achats d’avions pour l’armée de l’air.Cela lui donnera une marge de manœuvre supplémentaire pour ses autres investissements dans la défense, mais cela provoquera certainement quelques tensions du côté de l’armée de l’air.Lire le décryptage :Le Rafale, 27 ans d’attenteDominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.À 55 ans, Tassadit Boumrar ne croit plus guère en l’entreprise idéale : « Elle n’existe pas », affirme-t-elle.Lire aussi :Stéphane Beugnet : « Mon entreprise idéale offre une bonne mobilité »Technicienne de laboratoire depuis 1985, elle appelle tout de même de ses vœux davantage de personnels - les effectifs de préleveurs doivent être assez nombreux pour éviter l’attente des patients confrontés le matin à des temps d’attente parfois conséquents - et de matériel pour remplir correctement sa mission : « Une entreprise idéale est une entreprise qui offre des moyens, physiques et matériels », résume-t-elle.Elle n’oublie pas la nécessité d’évoluer dans une bonne ambiance de travail, avec ses collègues et avec ses responsables.Elodie Chermann (Propos recueillis par) William Audureau Il y a ceux, comme le député PS Jacques Cresta, qui croient discerner un lien entre les jeux vidéo dits violents et les attentats de janvier 2015. Et puis il y a le gouvernement, qui s'apprête à réformer les subventions accordées à l'industrie du jeu vidéo, de manière à y inclure les jeux destinés aux plus de 18 ans, qui en étaient jusqu'à présent exclus.La secrétaire d'Etat au numérique, Axelle Lemaire, a annoncé mercredi 29 avril sur son compte Twitter avoir apposé sa signature à un décret en ce sens, qui fait suite à deux amendements votés en décembre 2013 et dont l'industrie attend toujours la mise en application.Pas encore publié, mais signé! Décret sur le crédit d'impôt jeux vidéo, pour faire de notre pays 1 leader du secteur http://t.co/xIimOA2Oms— Axelle Lemaire (@axellelemaire)require(["twitter/widgets"]);Quels jeux sont concernés ?Le gouvernement est sur le point d'élargir le dispositif de crédit d'impôt aux « jeux vidéo spécifiquement destinés à un public d'adultes et qui sont commercialisés comme tels, sous réserve du caractère significatif de leur contribution au développement et à la diversité de la création française et européenne ».Concrètement, les jeux vidéo français étiquetés « + 18 » par l'organisme de classification européen, le PEGI, pourront désormais bénéficier d'une prise en charge de leurs coûts de développement à hauteur de 20 % de ceux-ci. Des titres comme Dishonored (développé par les Français d'Arkane Studios), Heavy Rain (Quantic Dream), ou encore ZombiU (Ubisoft Montpellier) auraient été concernés si la mesure avait été en place au moment de leur développement.Le décret est-il d'ores et déjà effectif ?Pas encore. Il le sera lorsque à la signature d'Axelle Lemaire se seront ajoutées celles du secrétaire d'Etat au budget, Christian Eckert, du ministre des finances, Michel Sapin, et du premier ministre, Manuel Valls. « Tout le monde est d'accord, mais pour des raisons un peu obscures, cela avance trop doucement » déplore Guillaume de Fondaumière, président du syndicat national du jeu vidéo et le directeur du studio Quantic Dream. Ce dernier rappelle que sous la pression de son industrie, le Québec a récemment relevé son dispositif de soutien aux jeux vidéo par un crédit d'impôt à 37,5 %.Lire : Le Québec ne veut pas perdre l'industrie du jeu vidéo (abonnés)Pourquoi financer des jeux vidéo dits violents ?Essentiellement pour des raisons économiques : la France, qui comptait à la fin des années 1990 parmi les principaux producteurs mondiaux de jeux vidéo, a depuis reculé au huitième rang, tandis que le Québec drainait les talents hexagonaux, jusqu'à s'imposer aujourd'hui comme la plus grosse usine à blockbusters du monde.Le Québec a bâti son industrie sur une politique fiscale agressive. C'est la raison pour laquelle la France a mis en place un système similaire, quoique de moindre ampleur, en 2007. Néanmoins, ce dernier n'a eu qu'un impact limité, car les jeux vidéo « +18 », qui correspondent souvent aux grosses productions générant le plus d'emploi et de ventes, en sont exclus.Lire aussi : Non, la France n’est pas le deuxième producteur mondial de jeux vidéoQuel est le poids commercial des jeux « + 18 » ?De GTA V à Assassin's Creed Unity en passant par Watch Dogs, sept des jeux vidéo les plus vendus en France en 2014 (en valeur) sont estampillés « PEGI 18 », selon un rapport du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisir (Sell), et ceux-ci représentent un tiers des ventes au total.Selon le classement hebdomadaire du Sell, les meilleures ventes actuelles sont une fois encore réalisées par des titres réservés aux adultes (GTA V, Mortal Kombat X) ou aux plus de 16 ans (Bloodborne), seuls les meilleurs titres Nintendo et PS Vita faisant exception.Or la France compte quelques gros studios, comme Quantic Dream (Heavy Rain, Beyond : Two Souls), et surtout Arkane (Dishonored) qui ont été remarqués sur la scène internationale pour des jeux vidéo à grand budget classés « +18 », et qui menacent de délocaliser leur production.Les jeux vidéo « +18 » sont-ils si violents ?Selon le descriptif du PEGI, cette classification s'applique « lorsque le degré de violence atteint un niveau où il rejoint une représentation de violence crue et/ou inclut des éléments de types spécifiques de violence », et de manière générale, « les représentations de violence qui donnent au spectateur un sentiment de dégoût ». La production de jeux adultes est hétérogène et certains de ces titres sont bel et bien capables de susciter un sentiment de malaise par leur violence morale gratuite.Lire aussi : Non, les jeux vidéo ne forment pas des djihadistes, mais...Néanmoins, il serait exagéré de réduire l'ensemble de la production estampillée « +18 » à ces cas extrêmes. ZombiU est avant tout un simple jeu de zombie, Mortal Kombat patauge depuis longtemps dans l'humour gore, et des jeux de guerre d'apparence bas du front cachent parfois des vraies réflexions pacifistes, comme Spec Ops : The Line.L'organisation reconnaît elle-même que « la violence crue est la plus difficile à définir, car, dans de nombreux cas, elle peut être très subjective ». En l'occurrence, le système de classification des jeux vidéo est beaucoup plus sévère que celui des films. Le long-métrage Quantum of Solace est classé « tous publics » tandis que son adaptation en jeux vidéo avait été estampillée « déconseillé aux moins de 16 ans ». De même, Alien : le huitième passager avait été interdit aux moins de douze ans, alors que le récent jeu vidéo Alien : Isolation, qui lui fait immédiatement suite et s'inscrit dans sa continuité, a lui hérité d'un logo « PEGI 18 ».« Le système de classification français des films est l'un des moins sévères au monde, épingle Guillaume de Fondaumière, alors que le PEGI, qui est un organisme paneuropéen, est ajusté sur les critères des pays les plus stricts, en l'occurrence l'Islande. »Et de citer l'exemple de Heavy Rain, un jeu d'enquête inspiré des séries américaines qui a hérité d'un « PEGI 18 » en Europe et d'un label « +15 » par l'organisme équivalent australien. En France, Quantic Dream en avait commercialisé une version édulcorée d'une scène d'interrogatoire interprétable comme de la torture, afin de bénéficier d'un classement « +16 » et des crédits d'impôt attachés.Tous les jeux violents seront-ils éligibles ?Non. Les jeux vidéo pornographiques ou d'une violence jugée extrême, à partir d'un système de malus, ne rentreront pas dans le cadre de nouvelle version du crédit d'impôt.L'évaluation des jeux recevables au dispostif repose en effet sur un ensemble de critères apportant des points au dossier (par exemple, la présence d'un scénario, des mécaniques de jeux originale, des textes dans plusieurs langues européennes ou encore des dépenses artistiques équivalentes à 50 % du budget). La violence sera motif de retrait de point lorsqu'elle présentera, selon le décret, un caractère « disproportionné et gratuit » ou « cru et détaillé dans un environnement visuellement réaliste ».William AudureauJournaliste au Monde 30.04.2015 à 08h20 • Mis à jour le30.04.2015 à 09h45 Le gouvernement renonce à l'autoroute ferroviaire entre Dourges (Pas-de-Calais) et Tarnos (Landes), qui devait voir le jour en janvier 2016 et transporter 85 000 poids lourds par an, a annoncé jeudi 30 avril le secrétaire d'Etat aux transports, Alain Vidalies.« L'Etat ne va pas signer ce contrat pour la mise en œuvre de l'autoroute ferroviaire », a déclaré M. Vidalies à la radio France Bleu Gascogne, expliquant que « l'équilibre total de ce dossier a amené à constater qu'il y avait des conséquences pour les populations, que ce projet n'était pas financièrement équilibré, qu'il y avait un gros risque pour l'Etat ».Les autoroutes ferroviaires sont des trains spéciaux, qui circulent sur le réseau existant, et transportent les remorques des poids lourds. Annoncé en septembre 2013 par le gouvernement Ayrault, ce projet de lignes spécifiques de fret devait permettre de retirer de la route des milliers de semi-remorques transitant entre l'Espagne et le nord de l'Europe.Rentabilité négative« C'est un dossier qui avait reçu un avis négatif du Conseil général de l'investissement, qui est un organisme d'Etat, et qui constatait que ce projet supposait 375 millions d'euros de financement public, principalement de l'Etat et de Réseau ferré de France », le gestionnaire d'infrastructures, devenu SNCF Réseau, a déclaré le secrétaire d'Etat, élu des Landes.Le Conseil général de l'investissement « avait relevé que ce projet présentait une rentabilité négative. Donc il y a aussi des arguments économiques », a continué Alain Vidalies. Il a encore mis en avant le fait que « le dossier était considérablement fragilisé sur le plan juridique, par le fait que, au moment de l'enquête publique, on n'a pas suffisamment pris en compte les conséquences en matière d'environnement ».Selon France Bleu Gascogne, le gouvernement réfléchit à un projet d'autoroute ferroviaire entre la France et l'Espagne, avec un terminal dans le Pays basque espagnol. 28.04.2015 à 16h40 • Mis à jour le28.04.2015 à 16h48 | Eric Albert (Londres, correspondance) L’économie du Royaume-Uni, la plus dynamique des pays du G8 en 2014, a connu un ralentissement surprise au premier trimestre de cette année. La croissance du produit intérieur brut (PIB) n’a été que de + 0,3 %, selon les données du Bureau national des statistiques, publiées mardi 28 avril. C’est moitié moins qu’au trimestre précédent et c’est aussi la plus faible performance de l’économie britannique depuis la fin de 2012. La croissance sur douze mois (de avril 2014 à mars 2015) s’élève néanmoins à + 2,4 %.A neuf jours des élections législatives – elles doivent se tenir outre-Manche, le 7 mai – il s’agit d’une mauvaise nouvelle pour le premier ministre, David Cameron, et son gouvernement de coalition composé de conservateurs et de libéraux-démocrates. « Le pays a peut-être connu un taux de croissance inférieur à celui de la zone euro, pour lequel nous prévoyons + 0,4 % », souligne Elizabeth Martins, économiste à HSBC« Nous sommes à un moment critique, reconnaît George Osborne, le chancelier de l’Echiquier. Nous devons nous rappeler que nous ne pouvons pas considérer la croissance comme une évidence. » Sous-entendu : il serait dangereux de confier les clés aux travaillistes alors que la reprise demeure fragile. Le Labour réplique, lui, que « l’économie n’est pas encore réparée ».Baisse de l’activité dans le BTPLe ralentissement de la croissance outre-Manche est essentiellement une conséquence de la baisse de l’activité dans le secteur de la construction (– 1,6 % au premier trimestre). L’agriculture et la production industrielle ont aussi affiché un repli, mais plus modeste, respectivement de – 0,2 % et de – 0,1 %. Quant au secteur des services, qui représente la grande majorité de l’économie, il est désormais un peu moins dynamique avec une progression de 0,5 %, contre 0,9 % au trimestre précédent.Les chiffres des exportations ne sont pas encore disponibles, mais de nombreux économistes estiment que le renchérissement de la livre sterling face à l’euro a dû avoir un impact négatif.Depuis le début de l’année 2014, la croissance du pays s’est avérée un peu moins dynamique à chaque trimestre : + 0,9 % au premier trimestre de 2014, puis + 0,8 %, + 0,6 %, +0,6 % et désormais + 0,3 %.Il faut néanmoins prendre ces nouvelles statistiques avec prudence. Il ne s’agit que de la première estimation du PIB, réalisée avec un peu moins de la moitié des données utilisées pour le calcul final. De plus, les chiffres de la construction sont particulièrement volatils et sont régulièrement révisés à la hausse ou à la baisse dans un deuxième temps.La confiance des ménages reste élevéeD’ailleurs, aucun économiste ne s’alarme. « Nous prévoyons + 2,4 % de croissance pour 2015. Ce sera en baisse par rapport aux 2,8 % de 2014, mais cela reste à un niveau historiquement élevé », estime Alicia Higson, économiste au Centre for Economics and Business Research. Elle souligne que la confiance des ménages reste élevée et que la consommation devrait donc continuer à soutenir l’économie.Elle s’inquiète cependant pour le moyen terme. Un retour de l’inflation, qui a disparu suite à la chute des prix du pétrole, pourrait de nouveau réduire le pouvoir d’achat des ménages. Les exportations pourraient aussi continuer à souffrir de la hausse de la livre face à l’euro. Enfin, les nouvelles coupes budgétaires promises par le futur gouvernement – qu’il soit conservateur ou travailliste – devraient également avoir un impact. Si l’économie britannique demeure solide, sa croissance parait soudain moins spectaculaire.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier L'Insee a publié, le 28 avril, les premiers résultats d'une vaste étude sur les conditions de logement en France, réalisée fin 2013. A cette date, le parc de logements en métropole comptait 28 millions de résidences principales. Il augmente au rythme moyen de 1 % par an depuis trente ans. Plus de la moitié (58 %) de ces logements étaient occupés par leurs propriétaires en 2013.Après avoir nettement augmenté dans les années 1990 et 2000, le flux annuel des personnes qui achètent leur résidence principale diminue. Il n'y a eu que 540 000 nouveaux acquéreurs en 2013, contre 652 000 en 2006 et 616 000 en 2001. Cela montre que la flambée des prix de l'immobilier dans les années 2000 a fini par décourager un grand nombre de Français de se lancer dans un projet immobilier.PROGRESSION INTERROMPUE« Dans les années 2000, la progression de l'accession à la propriété a été favorisée par davantage d'acquisitions dans les zones rurales (…), la baisse des taux d'intérêt et un allongement de la durée des prêts. (...) Mais cette évolution s'est interrompue à la fin de la décennie », notent les auteurs de l'étude.En 2013, les trois quarts des nouveaux acquéreurs ont acheté une maison. A 80 %, ils ont eu recours à un crédit pour financer leur acquisition. Ce qui n'empêche pas la proportion des propriétaires n'ayant pas fini de rembourser leur logement de baisser : ils ne représentaient plus que 19,5 % des ménages en 2013, contre 24 % au milieu des années 1980. Ceux qui ont terminé de rembourser leur emprunt immobilier sont en général âgés (65 ans en moyenne).HAUSSE DES DEMANDES DE HLMLa surface des logements a augmenté rapidement dans les décennies 1970 et 1980, puis plus lentement dans les années 1990 et 2000. En 2013, la surface moyenne d'un logement était de 91 mètres carrés, soit 10 mètres carrés de plus qu'il y a trente ans. Mais cette surface moyenne ne progresse plus depuis 2006.Bonne surprise : le confort des logements, vu par leurs occupants, s'est constamment amélioré depuis les années 1970. Seuls 6 % des ménages considéraient leurs conditions de logement comme insuffisantes ou très insuffisantes en 2013, contre 15 % en 1973.Pourtant, la liste des demandeurs de HLM continue de s'allonger : fin 2013, 1,4 million de ménages avaient fait une demande au cours des douze derniers mois, contre 1,2 million en 2006.Autre source d'inquiétude, 8,5 % des ménages (21 % à Paris) étaient en situation de surpeuplement en 2013 (moins de 18 mètres carrés par personne ou de 25 mètres carrés pour une personne seule dans un studio).Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Margherita Nasi Renoncer, en tant que salarié, à nombre de ses droits sociaux - dont la protection contre le licenciement - en échange d’actions de l’entreprise ? Au Royaume-Uni, c’est possible, grâce à un nouveau contrat de travail dont le pays dispose depuis le 1er septembre 2013 : le contrat de salarié actionnaire.Mais dans Les Contrats de travail flexibles. Une comparaison internationale, Sophie Robin-Olivier ne s’amuse pas seulement à illustrer la créativité des juristes étrangers. Son but est d’« aider à percevoir, via la confrontation de ce fragment d’un droit étranger à la trame de notre propre système juridique, certains traits de notre droit qui, à défaut, demeureraient invisibles ou du moins plus discrets, plus difficiles à décrire et à apprécier ».Se pencher sur le contrat de salarié actionnaire permet ainsi de dégager « les éléments structurants du droit du travail français qui s’opposeraient à une telle évolution, qu’on la souhaite jugeable ou non. C’est dire, en somme, que le droit du travail français se comprend mieux à la lumière, notamment, du droit anglais ».L’ouvrage se veut un panorama des façons dont la flexibilité des relations au travail s’est inscrite dans les contrats du travail. Les pays et les systèmes juridiques comparés ont été sélectionnés en fonction de leurs caractéristiques qui offrent un intérêt particulier. On y trouve Royaume Uni et Etats-Unis « exemples de systèmes juridiques très protecteurs de la liberté contractuelle », l’Allemagne « modèle dit corporatiste faisant une large place à l‘intervention des partenaires sociaux », mais aussi l’Italie, où la « diversification des modèles contractuels, régis par la loi, y a été particulièrement marquée ».Accroître la flexibilitéD’après l’agrégée de droit, professeur à l’université Panthéon-Sorbonne (Paris-I), l’étude des solutions expérimentées ailleurs fait ressortir « avec plus d’éclat ce qui se joue avec la flexibilisation des rapports de travail ». La spécialiste de droit social européen et comparé se penche donc sur les choix et les méthodes employés pour accroître cette flexibilité mais aussi sur les incidences de la flexibilisation sur les droits individuels et collectifs des travailleurs.Car réduire les différences entre les contrats standards et les autres aux conditions de la rupture serait réducteur. Le droit américain en fournit d’ailleurs la démonstration : « si la flexibilité des contrats de travail n’était recherchée qu’en raison des conditions de la rupture, les Etats-Unis, pays dans lequel prévaut la théorie de l’emploi at will [l’employeur rompt le contrat quand bon lui semble], n’auraient pas vu se développer des contrats de travail spéciaux ».Or les agences d’emploi temporaire se développent dans le pays, en raison des droits et des protections restreints des travailleurs temporaires. Peu de chance d’être syndiqués, pas de congés payés ni de congés pour la maladie, pas d’indemnités de licenciement non plus… « Si le droit du travail atypique procure un gain de flexibilité aux entreprises, les droits qui en découlent pour les travailleurs sont donc, en règle générale, inversement proportionnels ».Il existe des voies d’amélioration : la portabilité par exemple, « au cœur des débats et expériences récents », qui propose d’attacher des droits non à l’emploi mais à la personne du travailleur, permettant leur portabilité d’une situation à l’autre. Pour Mme Robin-Olivier, « l’innovation s’impose » : l’auteur appelle à une plus grande adaptation du droit du travail et de la sécurité sociale. À défaut, la flexibilité des formes d’emploi « pourrait bien avoir raison, à la fois, des protections édifiées progressivement par le droit du travail et des garanties assurées par les systèmes de protection sociale ».Les contrats de travail flexibles. Une comparaison internationale, de Sophie Robin-Olivier. Les Presses de Sciences Po, 147 pages, 6 euros.Margherita NasiJournaliste au Monde Mathilde Damgé 140 %de hausse des signalements, par les institutions financières suisses, de soupçons de fraudes en dix ans ; un quart d'augmentation sur la seule année 2014 par rapport à l'année précédente : ce sont les chiffres transmis mardi 28 avril par le Bureau de communication en matière de blanchiment d'argent en Suisse (Money Laundering Reporting Office Switzerland, MROS).Ces soupçons (signalés par des banques, mais aussi des gérants de fortune, des casinos, des négociants de métaux précieux ou des courtiers immobiliers) portent majoritairement sur le blanchiment. Ils concernent aussi de plus en plus des escroqueries (notamment sous forme de phishing, via l'utilisation frauduleuse de messages électroniques), des abus de confiance, de la corruption, des manipulations de cours boursiers ou des financements d'organisation criminelle. #container_1430211933946{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1430211933946{ height:500px; } #container_1430211933946 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1430211933946 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1430211933946 .subtitre{ display:block; }Le nombre de signalements à son plus haut niveau historique(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1430211933946", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "https://www.fedpol.admin.ch/fedpol/fr/home/aktuell/news/2015/2015-04-28.html", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Office fédéral de la police", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" signalements", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "%Y" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de signalements", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 1104537600000, 729 ], [ 1136073600000, 619 ], [ 1167609600000, 795 ], [ 1199145600000, 851 ], [ 1230768000000, 896 ], [ 1262304000000, 1159 ], [ 1293840000000, 1625 ], [ 1325376000000, 1585 ], [ 1356998400000, 1411 ], [ 1388534400000, 1753 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);L'organisme chargé de transmettre ensuite ces signalements aux autorités de poursuite pénale de Suisse et des pays concernés, explique ce bond des dénonciations par une « sensibilisation croissante et permanente des intermédiaires financiers ».Lexique : le blanchiment consiste à dissimuler l'origine d'argent acquis de manière illégale et à le réinvestir dans des activités légales. A l'origine des opérations de blanchiment, il y a donc des infractions, listées par le Groupe d'action financière (Gafi). Il y a de nombreuses façons de blanchir de l'argent : en faisant appel à un complice dans une banque, en achetant des biens de grande valeur mis au nom de quelqu'un d'autre, en achetant des jetons dans un casino puis en les encaissant sous forme de chèque... La France en 3e position« Ce chiffre record n'était pas prévisible pour 2014, car aucun événement particulier n'a été enregistré comme cela avait été le cas en 2011 ("printemps arabes") ou en 2012 (un cas de grande envergure) », explique toutefois le MROS – le cas de 2012 fait référence au démantèlement du réseau franco-suisse des frères Elmaleh dans lequel avait été impliquée une élue verte de Paris. Une vingtaine de personnes, soupçonnées d'avoir blanchi près de 12 millions d'euros en Suisse, avaient été mises en examen cette année-là. Deux des frères seront condamnés à des peines de prison.Dans le cadre de la lutte internationale contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, l'échange d'informations doit permettre de remonter rapidement aux responsables : les statistiques élaborées par le MROS, grâce à sa coopération avec ses homologues étrangers, montrent que la France est en 3e position parmi les pays demandeurs d'informations. #container_1430216009883{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1430216009883{ height:500px; } #container_1430216009883 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1430216009883 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1430216009883 .subtitre{ display:block; }La France très demandeuse d'informations à la Suisse(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1430216009883", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "https://www.fedpol.admin.ch/fedpol/fr/home/aktuell/news/2015/2015-04-28.html", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Office fédéral de la police", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"Nombre de demandes étrangères d'informations" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["divers","Etats-Unis","Liechtenstein","France","Autriche","Italie","Luxembourg","Espagne","Grande-Bretagne"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "personnes concernées", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 1339 ], [ "", 399 ], [ "", 282 ], [ "", 194 ], [ "", 185 ], [ "", 171 ], [ "", 135 ], [ "", 117 ], [ "", 107 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Les sommes impliquées ont augmenté de 12 % durant l'année sous revue, pour atteindre 3,3 milliards de francs suisses, soit environ 3,2 milliards d'euros. En 2014, une dénonciation a dépassé le seuil des 200 millions de francs, tandis que six autres concernaient des montants dépassant les 75 millions de francs. A elles seules, ces sept communications ont contribué à presque un tiers du chiffre total des valeurs patrimoniales annoncées.Lexique : il ne faut pas confondre la fraude fiscale avec l'évasion (ou l'optimisation/soustraction) fiscale, qui peut être légale si elle est déclarée. L'évasion fiscale, contre laquelle luttent férocement les Etats depuis trois ans, n'est pas au centre du rapport du MROS dans la mesure où cette catégorie d'infraction n'a été intégrée dans le périmètre de l'organisme qu'en 2015. Comment la Suisse a renoncé au secret bancaireMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.04.2015 à 12h37 • Mis à jour le28.04.2015 à 14h22 | Jérôme Marin (San Francisco, correspondance) Facebook poursuit son offensive sur les supports mobiles. Lundi 27 avril, le réseau social a annoncé l’arrivée, sur smartphones, des appels vidéo au sein de Messenger, son populaire service de messagerie. Il part ainsi à l’assaut de Skype, FaceTime et Hangouts, les solutions rivales de Microsoft, Apple et Google.« Cette fonctionnalité était réclamée par nos utilisateurs », indique Stan Chudnovsky, directeur produit pour Messenger. Pour en bénéficier, une simple mise à jour des applications Android et iOS est nécessaire. Il suffit ensuite d’appuyer sur une icône représentant une caméra afin de lancer une conversation vidéo avec un autre utilisateur de la plate-forme. Les appels sont gratuits et sans publicité.Discussions limitées à deux personnesPour le moment, les discussions sont limitées à deux participants. Mais Facebook indique que les appels de groupe feront partie des prochains ajouts. Autre carence : les conversations ne s’effectuent qu’entre deux smartphones. Il n’est pas possible de parler avec un ami connecté sur un ordinateur ou une tablette. Là aussi, la société promet une prochaine mise à jour. « La première phase était de lancer le produit, justifie M. Chudnovsky. Nous allons maintenant écouter les retours et suggestions des utilisateurs afin d’enrichir l’application ».L’entreprise assure que la qualité des appels sera, dans les conditions idéales, proche de la haute définition. Et elle insiste sur les performances de l’application dans des conditions difficiles. « Cela fonctionne même sur les smartphones d’entrée de gamme reliés à un mauvais réseau », fait valoir le responsable.C’est un enjeu très important. Une grande partie de ses utilisateurs ne possèdent pas des terminaux très puissants, ou ils vivent dans des pays où l’Internet haut débit, fixe ou mobile, n’est pas très développé.Enjeu stratégiqueMark Zuckerberg, le patron et fondateur de Facebook, considère la messagerie comme un enjeu stratégique. Sa société n’a ainsi pas hésité à débourser plus de 20 milliards de dollars pour racheter WhatsApp.Elle investit aussi beaucoup pour ajouter régulièrement de nouvelles fonctionnalités à Messenger. L’an passé, elle a notamment généralisé la possibilité de réaliser des appels vocaux. « En un an, nous avons atteint 10% de l’ensemble des appels par Internet passés dans le monde », se félicite M. Chudnovsky.Plus récemment, l’application a intégré une fonction de transfert d’argent entre amis. Fin mars, elle s’est ouverte aux développeurs extérieurs, ajoutant immédiatement des dizaines de nouvelles options (envoi de GIF animés, d’effets sonores, de photos retouchées…).Lire aussi :Messenger, la tête de pont de Facebook dans l’e-commerce1,44 milliard d’utilisateurs potentielsAvec l’intégration des appels vidéo, Facebook espère que son service se démarquera encore plus de ses nombreux rivaux (WeChat, Line, Tango, Kakao…). Dans cette bataille, le réseau social dispose d’un avantage de poids : 1,44 milliard d’adeptes dans le monde. Autant d’utilisateurs potentiels de Messenger.Facebook a aussi forcé la main à ses membres. Depuis l’an passé, il n’est plus possible d’envoyer des messages à ses amis depuis l’application principale de l’entreprise. L’installation de Messenger est obligatoire.Une tactique controversée que M. Chudnovsky assume. « C’est la meilleure décision que nous pouvions prendre », assène-t-il aujourd’hui. Les chiffres lui donnent raison : en un an, le nombre d’utilisateurs actifs a été multiplié par trois, dépassant la barre des 600 millions.« Réinventer le commerce »Les appels vidéo pourraient également permettre à Facebook de gagner du terrain dans les entreprises, après le lancement, début janvier, d'une version dédiée. Cette fonctionnalité pourrait faciliter les communications internes. Mais aussi les relations client.Un premier pas dans ce sens a déjà été franchi, fin mars, avec une phase de test permettant à deux distributeurs américains de communiquer, par messages écrits, directement avec leurs acheteurs.« Nous voulons réinventer le commerce », lançait alors David Marcus, l’ancien président de PayPal, recruté en 2014 pour diriger les activités de messagerie de Facebook. A terme, il sera certainement possible de réaliser des achats directement depuis Messenger, avec un système de paiement intégré. Cette évolution doit ouvrir la voie à la monétisation du service. L’an passé, M. Zuckerberg avait expliqué que « les publicités n’étaient pas la voie à suivre ». Mais le modèle économique reste encore à bâtir.Jérôme Marin (San Francisco, correspondance)Journaliste au Monde 28.04.2015 à 12h29 • Mis à jour le28.04.2015 à 15h43 | Anne Eveno Traditionnellement, le deuxième trimestre de l’exercice fiscal d’Apple – il court de janvier à mars – est le plus ennuyeux et le plus terne de l’année : le groupe américain ne choisit en effet jamais ce moment, qui suit Thanksgiving et Noël pour lancer des produits.Mais, lundi 27 avril, la firme de Cupertino (Californie) a fait mentir l’adage. Sans atteindre les niveaux stratosphériques atteints lors des trois derniers mois de 2014 – ils avaient été marqués par les fêtes de fin d’année et le lancement des iPhone 6 et 6 Plus – avec un bénéfice de 18 milliards de dollars (16,5 milliards d’euros), l’entreprise a tout de même dégagé, sur les trois premiers mois de 2015, un résultat net de 13,6 milliards de dollars, en hausse de 33 % par rapport à la même période de 2014.Coté ventes, Apple a enregistré, entre janvier et mars, un chiffre d’affaires de 58 milliards de dollars, en progression de 27 % sur un an. Il s’agit du meilleur deuxième trimestre de toute l’histoire de la société fondée par Steve Jobs. Et c’est le deuxième meilleur trimestre jamais affiché par la firme à la pomme.En début d’année, 61,7 millions d’appareils écoulésVertigineux et impressionnants, les résultats du groupe informatique le sont d’autant plus qu’il a dû faire face à des vents contraires. L’appréciation du billet vert vis-à-vis de l’euro et du yen s’est accélérée à partir de janvier. Or, Apple a réalisé 69 % de son chiffre d’affaires à l’international sur les trois premiers mois de l’année, dont 21 % en Europe et 6 % au Japon. Luca Maestri, le directeur financier, avait d’ailleurs averti les investisseurs au début de l’année que la flambée du dollar pourrait amputer le chiffre d’affaires de l’entreprise de 2 milliards de dollars.Le principal moteur d’Apple en ce début d’année est à chercher du côté des ventes d’iPhone, qui se sont élevées à 61,7 millions d’unités, soit la population de l’Italie. C’est un niveau inférieur aux 74,4 millions d’appareils écoulés à la fin 2014, mais il est supérieur de 40 % aux livraisons enregistrées un an auparavant. Les ventes d’iPhone représentent à elles seules 69 % des revenus d’Apple. En comparaison, les livraisons d’iMac semblent timides (+ 10 %), voire en souffrance pour l’iPad dont les ventes ont reculé de 23 % sur un an.« Fortes ventes en Chine »« La forte dynamique sur l’iPhone 6 ne faiblit pas, principalement grâce à de fortes ventes en Chine », relève Alexander Peterc, analyste chez Exane BNP Paribas. De fait, le chiffre d’affaires réalisé dans ce pays a bondi de 71 % à 16,8 milliards de dollars. Le marché chinois devient ainsi le deuxième du groupe, derrière les Amériques et devant l’Europe. Avec l’iPhone 6, Apple étonne encore une fois les observateurs par sa capacité à vendre un téléphone haut de gamme dont le prix est supérieur au modèle précédent, le tout à un nombre plus important de consommateurs.Les dirigeants du groupe apparaissent confiants quant à la poursuite de ce mouvement : « La part des utilisateurs qui optent pour l’iPhone est plus élevée que lors des cycles précédents », indique Tim Cook, le directeur général d’Apple dans un communiqué.Trouver des relais de croissancePour le trimestre en cours, la firme de Cupertino parie sur un chiffre d’affaires compris entre 46 et 48 milliards de dollars, soit 10 milliards de plus qu’à la fin juin 2014. Pour atteindre cet objectif, M. Cook compte non seulement sur les ventes de l’iPhone, mais aussi sur celles de son produit vedette du printemps, à savoir l’Apple Watch, dont la commercialisation a débuté le 24 avril.Le groupe n’a donné aucun chiffre sur les premiers pas de sa montre connectée, se bornant à souligner « que le trimestre en cours avait débuté de façon intéressante ». L’Apple Watch, qui est le premier nouveau produit lancé par le groupe américain depuis la disparition de Steve Jobs, serait l’objet d’une demande supérieure à l’offre, selon Tim Cook.Chacun s’interroge pour savoir si, comme avec l’iPhone ou iTunes, Apple imposera des produits comme sa montre intelligente ou des services comme Apple Pay et y trouvera des relais de croissance. En attendant, profitant des recettes que lui fournissent ses ventes de smartphones, Apple gâte ses actionnaires. Le groupe a porté son programme de rachat d’actions annoncé en 2014 de 90 milliards de dollars à 140 milliards à présent.En outre, Apple a augmenté le dividende trimestriel de 11 % à 52 cents par action. Le géant de Cupertino, première capitalisation boursière mondiale, estime que, combiné au rachat d’actions, cela revient à restituer aux actionnaires 200 milliards de dollars au total d’ici à la fin mars 2017.Anne EvenoJournaliste au Monde Stéphane Lauer (New York, correspondant) Voilà bien longtemps qu’on avait entendu Louis Schweitzer prendre la parole sur Renault. Depuis qu’il a quitté la direction de l’entreprise, en 2005, puis la présidence non exécutive quatre ans plus tard, l’actuel commissaire général à l’investissement s’était fixé pour règle de ne pas commenter les faits et gestes de son successeur, Carlos Ghosn.Le fait que M. Schweitzer ait dérogé, lundi 27 avril, à ce principe tout à fait louable n’a donc rien d’anodin. Sur France Inter, l’ex-PDG n’a pas hésité à monter au créneau pour défendre l’initiative du gouvernement d’augmenter la participation de l’Etat au sein du constructeur, en passant de 15 % à 19,7 % du capital. Le but : s’assurer une minorité de blocage lors de l’AG du 30 avril pour faire passer une résolution qui donnera le droit aux actionnaires présents depuis plus de deux ans de bénéficier de droits de vote double.« Une idée juste »Pour M. Schweitzer, favoriser l’actionnariat de long terme est « une idée juste ». Il prend ainsi le contre-pied de M. Ghosn, qui justement s’y oppose, arguant que cette initiative va rompre l’équilibre de « L’Alliance » avec Nissan.Mais cet équilibre, M. Schweitzer le connaît par cœur : c’est lui qui en est à l’origine. En 1999, il avait basé le rapprochement sur le respect des identités, le principe a fait son succès. Par ailleurs, on peut difficilement taxer M. Schweitzer d’étatisme rampant. C’est aussi lui qui a privatisé l’ex-Régie après avoir vécu douloureusement l’interventionnisme de la puissance publique, qui avait précipité l’échec de la fusion entre Renault et Volvo en 1993.En fait, le vrai sujet dans cette polémique n’est pas plus ou moins d’Etat dans Renault ou renforcer l’un des actionnaires au détriment de l’autre. Comme l’a rappelé M.Schweitzer, ce qui est important, c’est que Renault « préserve ses racines françaises ». En y veillant, l’Etat est tout à fait dans son rôle.Quant au concept d’équilibre, on peut en discuter. D’abord, il n’existait pas à l’origine : Nissan a dû attendre deux ans pour monter à hauteur de 15 % dans le capital de Renault. Ensuite, cette participation n’est assortie d’aucun droit de vote. Enfin, la notion d’équilibre ne se mesure pas seulement au nombre d’actions. La performance de chacun des deux groupes et la structure de gouvernance concourent autant, sinon plus, au respect des équilibres.Sur le premier point, voilà bien longtemps que la balance penche en faveur de Nissan. Sur le second point, le futur semble bien incertain pour ne pas s’en préoccuper. Considéré comme le sauveur de Nissan, M. Ghosn est aujourd’hui le ciment de « L’Alliance ». Lui parti, qui garantira la loyauté de Nissan et la volonté des Japonais de rester dans un attelage où ils sont les plus puissants, mais pas les décideurs ? On attend toujours les idées de M. Ghosn sur l’évolution d’une gouvernance qui permettra à Renault d’avoir encore voix au chapitre. En attendant, l’Etat a bien raison de prendre ses précautions en ne confondant pas équilibre et équilibrisme.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard Le fonds Google pour la presse française est mort… vive le fonds Google pour la presse européenne ! Ainsi pourrait se résumer l’annonce que devait faire le groupe américain mardi 28 avril à Londres. Dans le langage maison, le Fonds pour l’innovation numérique de la presse (FINP) va cesser mi-2016 son activité après avoir distribué en trois ans 60 millions d’euros environ à des projets d’éditeurs français. Il va laisser la place au Digital News Initiative (DNI), doté de 150 millions d’euros pour trois ans, à destination d’éditeurs de toute l’Europe. Ce dernier nouera aussi des collaborations avec les médias.Cette évolution n’est pas anodine et répond à plusieurs préoccupations de Google, toujours engagé dans une épreuve de force avec certaines entreprises et autorités en Europe.A son lancement, la nouvelle structure de Google s’appuiera sur huit éditeurs partenaires, la plupart quotidiens : Les Echos en France, Frankfurter Allgemeine Zeitung et Die Zeit en Allemagne, The Financial Times et The Guardian au Royaume-Uni, NRC Media aux Pays-Bas, El Pais en Espagne, La Stampa en Italie. Cette liste de partenaires est ouverte et susceptible d’accueillir de nouveaux membres.L’initiative sur huit éditeurs partenairesUne première constatation s’impose : les éditeurs français devraient en principe recevoir moins d’argent qu’au cours des trois dernières années. En 2014, le FINP a accordé 16,1 millions d’euros à 29 projets d’innovation (qui restaient financés à 40 % minimum par les médias). En 2013, il a accordé 16,3 millions d’euros à 23 projets.Allant du lancement d’une édition numérique du matin au développement de plates-formes payantes ou mobiles, l’aide a bénéficié à nombre de médias : Le Monde, Le Figaro, Libération, Rue89, BFM-TV, Alternatives économiques…Les candidats français devront désormais défendre leurs initiatives face à celles des éditeurs de toute l’Europe en tant que région. Google n’avait jamais caché que le fonds français était lancé pour trois ans et que son avenir serait alors rediscuté. Mais les détracteurs de Google souligneront que le montant promis en 2013 par l’entreprise en soutien de la presse française n’était pas pérenne et reste soumis à sa volonté.A l’époque, la création du FINP par Google et l’Association de la presse d’information politique et générale (AIPG) avait mis fin à un conflit entre les éditeurs français et le moteur de recherche américain, accusé de profiter des contenus des médias, notamment avec Google Actualités, sans compensation suffisante.Défendant une approche « pragmatique » et de coopération, le fonds français était une « exception » en Europe et dans le monde, a expliqué Francis Morel, patron des Echos, le 25 mars, lors d’une journée organisée par le FINP à Paris. « Je me demande pourquoi. Les autres pays européens devraient nous regarder », disait-il. L’élargissement du fonds français au niveau européen était une question de « cohérence », précisait-on chez Google.Plus collaboratifEn ouvrant son aide hors de France, l’entreprise américaine tend la main à des éditeurs dans des pays où le conflit avec la presse n’est pas encore réglé. Et Google sait que les éditeurs ne sont pas unis. En Allemagne, par exemple, la société de collecte de droits des éditeurs papier et audiovisuel allemands (VG Media) qui représente 50 % des éditeurs, a déposé une plainte pour demander l’application d’une loi de 2013 obligeant Google à rémunérer les médias dont il reproduit une partie des contenus, a expliqué Christoph Keese, vice-président exécutif du groupe Springer.Selon ce dirigeant, en pointe du combat contre Google, le fonds français « faillit à établir un principe crucial : le contenu doit être payé ». En Espagne, une loi d’inspiration similaire a mené à la fermeture de Google News.Dans sa version future, l’initiative de Google se veut aussi plus collaborative : Google et les éditeurs mettront en place des groupes de travail pour réfléchir à des produits, écrit Les Echos. Le géant investira dans la formation et la recherche, en proposant aux médias des outils repensés pour les journalistes, ajoute le quotidien partenaire. En principe, il ne sera toujours pas nécessaire d’utiliser des technologies de Google pour bénéficier de l’aide du fonds mais le groupe américain renforce les liens qu’il tisse avec les éditeurs.« Rôle dans l’écosystème du numérique »« Google s’intéresse au journalisme car c’est un des fondements de la démocratie. Nos internautes, dans le monde entier, ont besoin d’une presse forte », a expliqué le 25 mars Carlo d’Asaro Biondo, président des opérations de Google Europe du Sud, de l’Est, Moyen-Orient et Afrique. « Le DNI est le témoignage d’un engagement pour le développement de l’écosystème du journalisme », estime Ludovic Blecher, directeur du FINP.Une démarche qui ne dépareille pas avec l’inflexion de la communication générale de Google, qui vient de lancer sa première campagne institutionnelle en France pour vanter son « rôle dans l’écosystème du numérique ». Au même moment, le groupe livre en Europe un combat dont l’intensité a grimpé d’un cran le 15 avril avec la décision de la commission européenne de notifier à Google son accusation d’abus de position dominante sur la recherche en ligne.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel Il y a un mois encore, la majorité des investisseurs pariaient qu’elle relèverait ses taux directeurs en juin. Mais aujourd’hui, rien n’est moins sûr. Mardi 28 et mercredi 29 avril, le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) se réunit à Washington pour prendre le pouls de l’économie américaine. Et évaluer le moment qui sera le plus pertinent pour relever ses taux. « Désormais, le consensus mise plutôt sur septembre », analyse Christophe Boucher, économiste à l’université de Lorraine.Cette réunion ne sera pas suivie d’une conférence de presse de Janet Yellen, la présidente de la Fed. Mais les analystes passeront au crible le communiqué qui sera publié par la banque centrale, afin de déterminer les nouveaux risques pris en compte, ou non, par l’institution.La croissance du premier trimestre s’annonce décevanteDe fait, trois incertitudes pèsent aujourd’hui sur l’économie des Etats-Unis. Elles sont susceptibles d’influencer les réflexions de la Fed. La première concerne la croissance au premier trimestre, qui s’annonce décevante, et dont la première estimation doit être publiée mercredi 29 avril, avant la fin de la réunion de l’institution.Après avoir crû de 2,2 % au quatrième trimestre de 2014, le produit intérieur brut (PIB) américain devrait augmenter de 1,4 % seulement début 2015, selon le Crédit agricole. Certains économistes estiment même que sa hausse pourrait passer sous la barre des 1 %.« Depuis trois ans, le PIB du premier trimestre américain est systématiquement mauvais du fait des terribles conditions météo », rappelle Evariste Lefeuvre, économiste chez Natixis, à New York. Aux Etats-Unis, l’activité des entreprises comme les dépenses des ménages sont soumis à une forte saisonnalité.Toute la question est de savoir si le ralentissement des trois premiers mois de 2015 est lui aussi uniquement lié aux tempêtes de neige, ou s’il a, cette fois, des causes plus profondes. Plusieurs indicateurs décevants parus ces derniers jours le laissent craindre, même s’ils restent délicats à interpréter. La production industrielle a ainsi reculé de 1 % en rythme annualisé au premier trimestre et l’économie américaine n’a créé que 126 000 emplois en mars, deux fois moins que la moyenne des douze mois précédents. « Le rebond espéré en mars n’a pas eu lieu, c’est inquiétant », commente Alexandra Estiot, spécialiste du pays chez BNP Paribas.L’appréciation du dollar pèse sur les résultats des entreprisesS’ajoute à cela l’appréciation du billet vert, qui a grimpé de 25 % en un an face à l’euro, et de près de 20 % face à l’ensemble des devises. Au premier trimestre, cette appréciation du dollar a durement affecté les résultats des grosses entreprises américaines comme IBM, Amazon, PespiCo ou McDonald’s.Selon Wolfgang Koester, analyste chez FiREapps, société spécialiste des monnaies, les effets de change pourraient coûter plus de 25 milliards de dollars (22,9 milliards d’euros) aux groupes américains cotés en termes de chiffre d’affaires.Plusieurs membres de la Fed ont déjà fait part de leurs inquiétudes en la matière. « La rapidité de la hausse du dollar les a surpris », commente Mme Estiot. Si son impact sur la croissance est délicat à mesurer, et devrait rester limiter – les exportations ne pèsent que 13 % du PIB américain –, elle poussera néanmoins l’inflation à la baisse, puisque les prix des produits importés chutent mécaniquement. Or celle-ci n’était que de 0,2 % en mars, loin de la cible de 2 % de l’institution monétaire. De quoi la convaincre d’attendre septembre avant de relever des taux ? Peut-être.La baisse des cours du pétrole n’a pas dopé la consommationD’autant que la baisse des prix du pétrole n’a pour l’instant pas eu l’effet positif espéré sur la consommation des ménages américains, le premier moteur de la croissance aux Etats-Unis. Au lieu de dépenser les sommes économisées grâce à la baisse de la facture de carburants, équivalent à 0,9 % de leur revenu disponible, ces derniers ont préféré mettre un peu d’argent de côté : leur taux d’épargne a ainsi grimpé de 5 % à 5,8 % en un an.En revanche, la baisse des cours de l’or noir pèse sur le secteur pétrolier et des gaz de schiste. « Le nombre de puits exploités s’est effondré et beaucoup de projets sont gelés », explique Eric Bourguignon, chez SwissLife AM.Quoi qu’il en soit, même si elle attend septembre, la Fed reste déterminée à monter ses taux d’ici à la fin de l’année. De fait, lors de sa réunion du 17-18 mars, elle a supprimé le mot « patience » de son communiqué, signifiant qu’après cinq ans de taux historiquement bas, elle se tient désormais prête à agir.« Son calendrier sera désormais plus difficile à prévoir : après mercredi, les marchés seront sensibles aux indicateurs d’emploi et d’activité », préviennent les analystes d’Aurel BGC, dans une note sur le sujet.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.04.2015 à 09h19 • Mis à jour le28.04.2015 à 12h00 | Isabelle Rey-Lefebvre La construction de logements ne redémarre toujours pas, selon les chiffres publiés, ce mardi 28 avril, par les services statistiques du ministère du logement. Au premier trimestre 2015, le nombre de permis de construire accordés diminue de 1,3 % par rapport au trimestre précédent. Celui des mises en chantier fléchit de 1,4 %, pas loin, cependant, d’une stabilisation.En cumul sur douze mois, depuis avril 2014, ce sont 363 300 permis de construire qui ont été délivrés, soit 6,9 % de moins que sur les douze mois antérieurs. La baisse est plus prononcée (– 8,9 %) pour les logements mis en chantier dans la même période, au nombre de 351 400. La purge de la construction n’est donc pas achevée.« Objectifs inconciliables »« Ce marasme est très inquiétant pour la croissance économique en France : il a, à lui seul, coûté 0,6 point d’activité au 1,2 point de croissance globale, depuis 2012. Il pénalise d’abord l’emploi de ce secteur qui compte 1,5 million de salariés : la crise des années 1990 avait ainsi fait disparaître 20 % des effectifs », rappelle Thomas Grjebine, économiste au Cepii, le centre de recherche et d’expertise français sur l’économie mondiale. « Mais cela pèse aussi sur la consommation et l’investissement des ménages, estime-t-il. Le marché immobilier, neuf comme ancien, est très sensible à la psychologie des consommateurs qui, s’ils anticipent des moins-values, n’investissent pas. » Selon ce chercheur, en cherchant à faire baisser les prix, grâce à la loi ALUR et à l’encadrement des loyers, et à relancer la construction, le gouvernement « poursuit des objectifs inconciliables ».En dépit de taux de crédit très favorables, la demande des acheteurs est freinée par les prix décidément trop élevés − et hors de portée pour 80 % de la population – des logements neufs. Alors que le revenu annuel des ménages a baissé selon les chiffres de l’Insee, entre 2011 et 2015, de 1 750 euros, passant de 49 200 à 47 450 euros, le prix des logements neufs est resté quasi stable. Les promoteurs justifient leurs tarifs par des coûts de revient eux aussi incompressibles, en raison de la multiplication des exigences et des normes : nouvelle réglementation thermique, isolation acoustique, pose de fibre optique, prises électriques dans les garages, parking à vélos, normes d’accès pour personnes à mobilité réduite…La commission Mandon, charghée de la réforme de l’Etat et de la simplification, a bien repéré trente-cinq mesures qui pourraient alléger les coûts de construction, mais elles tardent à être mises en application . Les règles d’implantation des locaux pour vélos, par exemple, sont simplifiées, et l’exigence d’une place de parking voiture par logement a été levée dans les immeubles situés à moins de 500 mètres d’un réseau de transport en commun « ce qui représente une économie significative, de 250 à 280 euros le mètre carré, mais les élus en retardent la transposition dans leurs plans locaux d’urbanisme », déplore François Payelle, président de la Fédération des promoteurs immobiliers. Pour lui, « la machine à produire des normes est relancée, avec, à l’horizon 2018, une nouvelle réglementation thermique alors que celle de 2012 n’est pas encore digérée. »Exigences des élus« Tout se passe dans le bureau du maire, juge Hervé Puybouffat, président du promoteur toulousain Tagerim, où l’on se voit réclamer des toitures végétalisées, une isolation par l’extérieur plus coûteuse que les autres, des cages d’escalier en plus, des logements à double exposition… Autant d’exigences qui renchérissent les coûts. » Avec son concept Easydom, Tagerim tente pourtant de ramener le prix du mètre carré construit de 3 100 à 2 600 euros, en simplifiant, il est vrai, l’architecture. « Les élus ne réalisent pas que la somme de leurs demandes, un étage de moins, des espaces publics un peu plus vastes, renchérit le logement et que, chaque fois que son prix global augmente de 10 000 à 20 000 euros, ce sont 10 % de clients potentiels en moins », rappelle Laurent Escobar, directeur du bureau d’études Adéquation. « Il faut aussi explorer les possibilités de montage juridique qui dissocient terrain, resté propriété de la collectivité, et bâtiment, privatisé », propose-t-il.Le promoteur Alila, devenu, en quelques années, le premier de son secteur en Rhône-Alpes, a, lui, décidé de s’adresser aux primo-accédants et de tailler dans les coûts de commercialisation « très élevés, de l’ordre de 10 % à 20 %, voire plus si le promoteur fait appel à des réseaux de gestionnaires de patrimoine », détaille Hervé Legros, le jeune PDG. « Je vends beaucoup aux bailleurs sociaux, une clientèle exigeante, ce qui évite tout frais de vente, et à des prix inférieurs à 3 000 euros le mètre carré. J’ai aussi mis fin au rétrécissement des surfaces, en livrant, par exemple, des trois-pièces de 65, voire 70 mètres carrés, au lieu des 55 mètres carrés des confrères. Ces surfaces supplémentaires ne coûtent pas cher et vont même dans le sens de la réglementation sur l’accessibilité », se réjouit M. Legros, qui limite sa marge à 5 % et n’a aucun actionnaire pour le lui reprocher.Dans le même esprit, pour contenir les prix, Marc Vaissié a lancé Logementdirect.fr, un site de vente de logements neufs en direct, promettant une économie de 6 % : « C’est une première expérience dont l’offre n’est pas encore suffisamment étendue, reconnaît M. Vaissié. Les promoteurs n’aiment pas sortir de leurs habitudes, mais je vais relancer le site à l’automne », promet-il.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.04.2015 à 23h56 • Mis à jour le28.04.2015 à 09h33 La banque française BNP Paribas a été renvoyée en procès pour pratique commerciale trompeuse en lien avec le produit d'épargne « BNP Garantie Jet 3 », commercialisé en 2001, au terme d'une enquête préliminaire.Plusieurs épargnants avaient porté plainte à partir de 2012 contre l'établissement, lui reprochant de ne pas avoir respecté la garantie qui prévoyait, au minimum, la restitution, à l'échéance, du capital investi. Or, au terme de l'investissement, soit dix ans après, la banque a restitué la somme placée sur le produit « BNP Garantie Jet 3 » mais minorée des frais de gestion ainsi que des frais d'entrée dans des contrats d'assurance-vie, utilisés comme véhicules du placement.Lire aussi : Bourse : les promesses en l'air des fonds « à formule »Un couple de parfumeurs d'Alfortville, à l'origine de la première plainte déposée par leur conseil Daniel Richard, avait ainsi récupéré 83 054 euros contre 91 469 euros investis initialement. La déduction des frais de gestion était mentionnée au contrat.Un rapport de la répression des fraudesMais la brochure commerciale laissait entendre au consommateur qu'il avait la certitude de récupérer son investissement sans expliciter comment les frais de gestion pouvaient affecter le rendement de l'investissement, selon la citation directe (renvoi direct en procès sans désignation d'un juge d'instruction), a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.En retenant cette présentation, BNP Paribas a commis une pratique commerciale trompeuse, a estimé le parquet, qui a donc renvoyé la banque en correctionnelle, selon des sources concordantes. L'établissement a été convoqué devant le tribunal correctionnel de Paris le 28 septembre. BNP Paribas s'est refusé à tout commentaire. Le parquet avait sollicité la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), service de la répression des fraudes.Il avait estimé, dans un rapport, que « les allégations présentes dans la brochure publicitaire [...] affirmant que ce placement financier [était] 'assorti de la garantie de récupérer le capital investi quoiqu'il arrive' étaient trompeuses », selon ce document consulté par l'AFP. « Dans aucun document, il n'est explicitement indiqué que le montant garanti à la fin du contrat n'est pas égal au montant investi par le consommateur mais à cet investissement déduction faite des frais perçus par les sociétés du groupe BNP Paribas », poursuivait le rapport. Anne Rodier @AXAFrance@MBoucaud bonjour. Serait-ce possible de connaître les postes proposés par votre entreprise ? Et les profils recherchés ? Merci. »« @bnpp_recrut bonjour, vous embauchez les étudiants pour l’été ? »« @bnpp_recrut recrutez-vous en licence marketing option digitale ? #VotreJob »« @NahedKa 24 févr. @allianzfrance sportive de haut niveau et titulaire d’un master 2 entrepreneuriat et événementiel sportif ne me ratez pas #VotreJob »« Bonjour @cheksab, merci beaucoup pour votre message. Pouvez-vous nous préciser dans quel domaine vous recherchez un poste cc@MBoucaud », répondait en direct la DRH d’Axa France, Marine de Boucaud, à un candidat internaute.Le 24 février, ce ne sont pas moins de 32 000 tweets qui ont été échangés en « contact direct » entre candidats et entreprises, estampillés du mot dièse (hashtag) #VotreJob, à l’occasion de la première journée européenne de l’emploi organisée par le réseau social Twitter. Un franc succès dû notamment aux grandes entreprises qui, de la BNP à GDF-Suez en passant par l’Armée de terre avaient investi le champ du message en 140 signes. Les processus de recrutement hyperformatés qui, durant des semaines, font revenir les candidats en entretien avec la RH, la DRH, la DRH groupe, le manager opérationnel, voire plus si affinités, appartiendraient-ils au passé ? Pas si simple.Les méthodes de recrutement changent pour intégrer la généralisation des outils Internet et la précarisation du marché du travail. En janvier, les chiffres de Pôle emploi ont bien apporté quelques signaux d’un éventuel retournement de tendance. Et il faudrait être un bien « triste sire » pour bouder une bonne nouvelle sur le front de l’emploi, si minime soit-elle ! Mais tant que les carnets de commandes ne se remplissent pas et que les entreprises ne reprennent pas franchement leurs investissements, l’embellie se fait attendre et le CDD s’impose comme la norme du recrutement.« Le flux d’offres qui ont été publiées sur Meteojob entre le 1erjanvier et le 27 février est à peu près identique à celui de 2014 (90 000 offres sur les deux mois). Mais le nombre d’offres en CDD a explosé : +60 % », constate Philippe Deljurie, cofondateur de cette plate-forme de recrutement en ligne. Au niveau national, au deuxième trimestre 2014, la part des CDD avait atteint son maximum historique, à 84,2 % des embauches, selon l’Insee.La touche numériqueL’entrée sur le marché du travail passe, chacun le sait, outre par les stages, d’abord par les CDD. L’impact sur le processus de recrutement est une volonté commune des candidats et des recruteurs de renforcer leur visibilité, les uns pour être recrutés vite et bien, les autres pour trouver et garder les meilleurs.Les candidats vont sur les réseaux sociaux pour multiplier leurs chances, faire de la veille et être identifiés comme experts dans leur communauté professionnelle. « Il s’agit pour eux d’aller là où se trouvent les recruteurs, sans être forcément dans une démarche de recherche d’emploi », explique Karl Rigal, responsable éditorial de monster.fr. En avril 2013 déjà, ce spécialiste du recrutement en ligne avait installé à La Défense un écran géant « pour mettre sous les yeux des recruteurs les profils des candidats envoyés dans un tweet #RecrutezMoi, avec un lien vers leur CV ».De leur côté, les recruteurs favorisent le contact direct pour faire connaître leurs métiers. BNP Paribas a ainsi participé à l’opération Twitter du 24 février, « pour faire savoir qu’elle recrute aussi dans les métiers high tech », explique Laure Rocalve, responsable de la marque employeur digital de l’entreprise.« Sur certaines fonctions, les postes de commerciaux ou de développeurs informatiques, les entreprises n’ont pas pléthore de candidatures et cherchent à se rendre visibles pour trouver les compétences qui leur manquent », explique Karl Rigal, responsable éditorial de monster.fr « Je ne suis pas sûr qu’on recrute sur Twitter, mais ça contribue à l’image de l’entreprise. Nous sommes tous dans une compétition de recrutement, où on veut tous les meilleurs », souligne Guy Mamou-Mani, président du Syntec numérique, le syndicat de la profession.La hausse du quota d’alternants, entrée en vigueur en 2015, a aussi incité des grands groupes à élargir leur palette de candidats.« Auparavant, on était sur une approche top-down [imposée par le haut] de diffusion des offres. L’échange informel sur Twitter casse les procédés classiques et permet de toucher des personnes qui spontanément ne penseraient pas à BNP Paribas. Pour la journée de mardi, l’objectif était de communiquer sur les alternants, confirme Laure Rocalve. Ces derniers temps, je me lève alternant, je vis alternant, je ne pense qu’alternant », plaisante-t-elle. En 2015, BNP Paribas souhaite en effet recruter en France 1 850 alternants et 1 100 stagiaires. Le cas de BNP Paribas n’est pas isolé. PSA prévoit aussi de recruter 2 000 alternants, en parallèle de 1 500 départs de salariés en fin de carrière.« Dans les groupes du CAC 40, la progression du recrutement d’alternants fait baisser le niveau de qualification exigée, remarque Philippe Deljurie. Les grandes entreprises recherchent des bac + 2 en alternance en lieu et place des bac + 4 ou bac + 5, car les alternants y sont vus comme des pré-embauches », dit-il. « Chez BNP Paribas, 50 % des alternants sont recrutés à l’issue de leur formation », indique Laure Rocalve. L’opération Twitter était aussi une opération de séduction.Dans ce contexte, « le numérique a amélioré l’efficacité des processus de recrutement », estime Guy Mamou-Mani, grâce à l’optimisation des réseaux sociaux, au renforcement de la cooptation, parfois organisée en réseaux en ligne comme chez Keycoopt, une plus grande personnalisation des annonces, le tout avec un coût maîtrisé, bien sûr.Le processus de recrutement passe toujours par une série d’entretiens pour atteindre le Saint-Graal de l’embauche. Twitter, comme tous les réseaux sociaux, sert à faire un premier tri. « En conversant en direct sur Twitter, les recruteurs obtiennent les premiers éléments de vérification du CV, avant de repartir sur un cheminement plus classique de recrutement », explique Karl Riga. De nombreux candidats contactés le 24 février ont d’ailleurs été invités à rejoindre le processus classique de recrutement. « Bonjour @cheksab je vous invite à consulter toutes nos #offres #juridiques ici : http://go.axa.com/ 1FyxjAH cc @MBoucaud », écrivait ainsi la DRH d’Axa France le 24 février.Tous les canaux possiblesC’est ainsi que les offres d’emploi sont désormais multidiffusées sur tous les canaux qui permettent de communiquer sur l’entreprise. Et à cette inflation d’offres, dont le nombre est supérieur à celui des postes réellement vacants, répond une inflation de CV. « Désormais, on traite 20 000 CV pour 600 recrutements réalisés », témoigne Guy Mamou-Mani.Et, « face à l’augmentation du nombre de candidatures par annonce, les entreprises demandent une analyse toujours plus fine des CV reçus », note Karl Rigal. C’est là que la cooptation et les agrégateurs de profils, comme TalentBin, interviennent et inversent la relation entre opportunités d’emplois et candidats : ce sont les entreprises qui recherchent leurs futures recrues. Serait-ce enfin le retournement de tendance tant attendu sur le marché de l’emploi ?Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.04.2015 à 17h20 | Elodie Chermann Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d'une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l'entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Après sept ans dans l'hôtellerie-restauration, Karine Lamarche, 42 ans, a trouvé un emploi à mi-temps comme employée de maison qu'elle complète avec de la garde d'enfants. Pour elle, les employeurs doivent tout faire pour permettre à leurs salariés de concilier leur vie professionnelle avec leur vie personnelle.Elodie ChermannJournaliste au Monde Eric Leroux Lorsqu'ils souscrivent une mutuelle, les particuliers ont le choix entre deux grandes familles de complémentaires santé : les contrats « responsables », et ceux qui ne le sont pas. Derrière le terme « responsables », les pouvoirs publics ont cherché à définir des contrats qui couvrent un socle de base, respectent le parcours de soins et ne poussent pas à la dépense.En plafonnant le remboursement de certains actes médicaux, ils visent aussi à inciter les professionnels de santé à réguler leurs tarifs. Pour faire simple, un particulier consultant un médecin pratiquant des dépassements d'honoraires élevés sera moins bien remboursé, ce qui pourrait l'inciter à aller voir un autre professionnel. Ces contrats étant moins coûteux à la collectivité, ils sont moins taxés et sont donc à garantie égale moins cher de 5,6 % pour le particulier.Triple objectifDepuis le 1er avril, la définition de ces contrats responsables a beaucoup évolué sous l'impulsion des pouvoirs publics. L'objectif est triple : garantir le contenu de la couverture en fixant des planchers de prise en charge, réguler les dépassements d'honoraires et réduire le coût de l'optique.Pour être responsable, une complémentaire santé ne doit pas soumettre ses prospects à un questionnaire de santé et s'interdit de résilier un contrat pour quelque motif que ce soit. Ces règles, valables dès 2004, restent en vigueur. Pour être bien remboursés, les particuliers doivent respecter les modalités du parcours de soin. Les assurés doivent aussi s'acquitter de la participation financière prévue pour les consultations chez le médecin (1 euro) et les boîtes de médicament (0,50 euro par boîte).D'autres critères s'y ajoutent désormais. Ces mutuelles doivent :garantir le remboursement du ticket modérateur (par exemple : 30% du prix de la consultation chez le médecin) en médecine de ville, sur les soins dentaires, l'hospitalisation (en plus du forfait journalier) et pour l'optique.intégrer au minimum deux actes de prévention par an, à choisir parmi une liste (bilan du langage de l'enfant, certains vaccins et dépistages…).limiter les plafonds de prise en charge qui ne peuvent dépasser des maxima fixés par la loi : 125 % du tarif de convention (remboursement de la Sécurité sociale compris) pour les dépassements d'honoraires des médecins. Soit 51,75 euros  de remboursement maximum. Ce pourcentage passera à 100 % (soit 46 euros) en 2017. Pour les spécialistes, le plafond de prise en charge est fixé à 56,5 euros.pour les lunettes, les remboursements ne pourront pas dépasser 470 euros pour des verres simples, et jusqu'à 800 euros pour les verres les plus onéreux. Le remboursement au titre de la monture ne pourra, quand à lui, être supérieur à 150 euros.Différences de prix importantesCette standardisation devrait en théorie entraîner une certaine homogénéité de l'offre des mutuelles et donc permettre au particulier de mieux comparer. Las. « Ces dispositions n'ont pas entraîné de standardisation et les différences de prix pour un profil donné restent importantes d'une société à l'autre », observe Roxanne Delamare, chez le courtier Acommeassure.Quant aux tarifs, ils ne devraient pas augmenter pour les contrats déjà responsables et à large couverture. En revanche, les contrats dits modulables (c'est à dire ceux sur lesquels on peut choisir des remboursements majorés, par exemple : 1 000 euros de prise en charge pour des lunettes) deviennent non responsables. « Résultat : leurs prix vont mécaniquement augmenter de 6 % », poursuit Roxanne Delamare.Les complémentaires santé qui ne couvrent qu'un risque bien spécifique, par exemple l'hospitalisation (le plus gros risque financier pour les assurés sociaux), resteront cantonnées à la famille non-responsable et sont donc plus cher. Mais les prix de ces formules étant bien inférieurs à ceux d'une complémentaire classique, elles pourraient continuer à séduire des assurés désirant se couvrir uniquement contre les plus gros risques.Ces critères s'appliquent aussi aux contrats collectifs souscrits par les entreprises. Dès le 1er janvier 2016, tous les salariés bénéficieront d'un contrat responsable dans le cadre de l'Accord national interprofessionnel signé en 2014 par les partenaires sociaux.Lire aussi : Complémentaire santé en entreprise : « Pourquoi faire si compliqué ? »Eric LerouxJournaliste au Monde 09.04.2015 à 16h37 • Mis à jour le09.04.2015 à 17h17 | Margherita Nasi (Propos recueillis par) Durant plusieurs semaines, Le Monde donne la parole aux dirigeants des petites et très petites entreprises, pour qu’ils dévoilent leur quotidien en décrivant quelques-unes de leurs journées, leur engagement, leurs contraintes, leur moyen d’agir sur leur activité, sur l’emploi. Après Deza Nguembock, c’est au tour de Farid Lahlou de raconter son quotidien.Massoud Ayati, Zafar Baryali et Farid Lahlou sont d’abord trois amis. Après s’être côtoyés à la Cité université de Nanterre, ils financent leurs études en master en finance en travaillant dans une entreprise de déménagement. Une expérience dont ils tirent de précieux enseignements : en 2009, ils créent leur propre SARL de déménagement classique. Avant d’innover, deux ans plus tard, en lançant Des Bras en Plus, qui propose un déménagement participatif et à la carte : particuliers ou professionnels peuvent choisir la prestation qui convient le mieux à leurs besoins et budget.En décrivant son quotidien, Farid Lahlou nous ouvre les coulisses d’une start-up innovante. Une aventure que les trois entrepreneurs affrontent avec enthousiasme, mais qui demande beaucoup d’investissement : comment se démarquer dans un métier aussi concurrentiel que le déménagement ? Comment exploiter le potentiel d’Internet dans un secteur aussi traditionnel ?Mardi. Le réveil sonne à la même heure que la veille, encore une fois je n’ai aucune difficulté à sortir de mon lit. Hier j’ai acheté un livre que j’avais vraiment envie d’ouvrir et de dévorer, un livre sur le marketing des services, un pavé de 600 pages décrivant les bonnes pratiques du marketing de l’intangible.Je n’ai pas fait d’études marketing, mon diplôme est un master en finance, et cette mise à niveau permanente m’aide à être meilleur dans ce que je fais au quotidien. Nous travaillons tous les trois avec beaucoup d’intuition, mais au bout d’un moment, il faut structurer nos connaissances et professionnaliser nos actions, rien de tel que des ouvrages de référence pour accomplir cette tâche.Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME: « Etre toujours plus créatif et ne jamais rien rater » (1/3)Au final, si ce n’est tôt le matin, il est difficile de trouver un moment dans la journée pour être au calme et lire quelques pages.Au moment où je ferme le livre, je suis heureux d’avoir encore un peu plus affûté mon esprit.Je me demande quand sera la prochaine fois que j’aurai l’occasion d’ouvrir ce livre. Après mon arrivée aux horaires habituels, je sais que je n’ai que très peu de temps devant moi : ce matin, j’ai bloqué le créneau horaire.9 à 12 heures. Notre mentor doit venir nous rendre visite. Dans notre parcours de jeunes entrepreneurs, nous avons déjà vécu l’expérience du mentorat entrepreneurial : quelques mois de « coaching » avec un entrepreneur d’expérience, qui partage avec nous son savoir pour faire mûrir notre réflexion.Crash-testLa première expérience réalisée à l’aide du Moovjee (Mouvement pour les jeunes et les étudiants entrepreneurs) nous a permis sur dix-huit mois de penser notre offre, de mieux la présenter, et de savoir mettre en avant les différences qui feront nos arguments commerciaux. Sur cette deuxième expérience de mentorat entrepreneurial, la démarche est différente, à l’initiative de la CCI : l’Institut du mentorat entrepreneurial est une seconde étape dans notre formation.L’entrepreneur qui nous a pris sous son aile est quelqu’un d’expérimenté, à la fois dans l’entrepreneuriat, étant lui-même un multi-entrepreneur, mais aussi ayant déjà accompagné quelques autres jeunes entreprises. Sa démarche est totalement différente de notre première expérience, c’est une sorte de crash-test, il travaille beaucoup sur nos personnes, pour nous aider à devenir de meilleurs professionnels.Ses interventions sont des remises en cause profondes de notre organisation et de nos propres performances.Nous sortons de ces rendez-vous épuisés, lessivés mais heureux car nous avons, en l’espace de quelques heures, regardé en direction d’un futur où nous serons meilleurs, plus efficaces, et mieux organisés. Le travail personnel que demande cette démarche est important, mais il est nécessaire. Pour ne pas devenir un frein au développement de l’entreprise, nous devons nous développer à titre personnel aussi rapidement qu’elle, voir plus rapidement.13 heures. Aujourd’hui pas le temps de déjeuner au bureau, c’est la semaine du salon des entrepreneurs, je suis invité sur différents stands, notamment celui du conseil général de la Seine-Saint-Denis qui inaugure son espace dans le salon, et celui du Moovjee qui cette année a mis en place un important dispositif. Je profite de ma visite sur le salon pour assister à une conférence tenue par quelques amis du Moovjee, dont Dominique Restino, fondateur du Moovjee, devenu un ami. C’est une personnalité que nous respectons beaucoup pour son engagement auprès des jeunes entrepreneurs.1 000 déménagements sur LyonLe temps presse, j’ai une conférence en partenariat avec le CIC sur la création d’entreprise. La salle est pleine, près de 400 personnes, c’est un exercice périlleux, il faut réussir à accrocher tout un public. J’aime cet exercice, comme tous ceux qui me font sortir de ma zone de confort. C’est extrêmement tendu au départ, mais rapidement le stress diminue et le plaisir grimpe. Au final, c’était une belle conférence, avec énormément de questions à la fin, preuve que les gens ont porté de l’intérêt à nos propos.18 heures. Retour au bureau, certains commencent à partir, moi je me lance dans le traitement de mes emails, je les classe, je les trie, je mets à jour mes fameuses « to do list », je sais que je n’ai plus le temps de me rajouter des choses à faire pour aujourd’hui alors je programme les prochains jours.19 heures. J’ai un rendez-vous téléphonique, Des Bras En Plus vient d’étendre ses services à la région lyonnaise, et la presse locale commence à s’y intéresser. Communiquer sur nos actions est essentiel. Lors de mon interview téléphonique, les questions tournent autour de la genèse du projet et de nos ambitions lyonnaises. L’objectif des 1 000 déménagements sur Lyon a été évoqué, et nous ferons le maximum pour nous y tenir.21 heures. Un ami du Moovjee, Vincent Rédrado, fondateur du concept store en ligne TheTops, nous invite à visiter ses nouveaux locaux dans Paris. J’aime beaucoup passer du temps avec mes amis entrepreneurs, nous échangeons sur nos réussites, nos échecs, nos problématiques.Il est amusant de constater que les problèmes sont exactement les mêmes d’une start-up à une autre, et qu’en mutualisant nos expériences, nous arrivons à trouver des solutions.Ses bureaux sont très sympas, il embauche de plus en plus de monde, il est agréable de sentir que nos proches sont dans une spirale positive, c’est intéressant et stimulant. La soirée se finit au restaurant Au Forum de mon ami le chef et entrepreneur Song, à deux pas des bureaux de mon ami Vincent.Suite de ce témoignage : vendredi 10 avril sur lemonde.fr/emploi.Margherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Laurence Girard Novak Djokovic inscrira-t-il enfin Roland-Garros à son palmarès, le seul titre de grand chelem qui lui échappe encore? La question agitera le petit monde des amateurs de tennis lors du tournoi, qui se déroulera du 25 mai au 7 juin à Paris. Sans attendre, une autre bataille se joue en coulisses. Celle qui oppose, non pas les champions de la petite balle jaune, mais les promoteurs des dosettes de café. Et sur ce terrain, la bataille se corse.Dans les allées de la Porte d’Auteuil, cette année, les amateurs ne boiront d’ailleurs plus de Nespresso, le café préféré de Georges Clooney, mais dégusteront un Lavazza. La société italienne, devient, en effet, cette année, partenaire du tournoi parisien, en lieu et place de la filiale du géant suisse Nestlé, qui a souhaité quitter les courts après une présence de dix ans. Tout un symbole.Guiseppe Lavazza, vice-président du groupe qui porte son nom, est venu jeudi 9 avril, dans l’enceinte de Roland-Garros, signer le contrat de sponsoring d’une durée de trois ans négocié avec la Fédération Française de Tennis (FFT). Prêt à évoquer sa stratégie marketing et le choix du tennis pour promouvoir Lavazza hors des frontières transalpines.La marque est déjà présente à Wimbledon depuis cinq ans et le sera également à l’US Open, pour la première fois cette année. Elle n’exclut pas de décrocher une place pour l’Open d’Australie, pour compléter sa collection de grands chelems.Cinq marchés prioritairesM. Lavazza n’a pas manqué de parler d’un autre dossier brûlant : l’éventuel rachat de Carte Noire, la première marque de café en France. Un projet majeur. Le vice-président, représentant de la quatrième génération de la famille qui a fondée l’entreprise en 1895 dans le centre de Turin ne cache pas ses ambitions : « Nous affichons aujourd’hui un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros. Nous devons avoir un chiffre plus important pour résister aux grands compétiteurs internationaux. Ou alors nous pouvons vendre la société. Mais ce projet n’est pas sur la table. »Or, Lavazza ne peut compter sur le marché italien où la société est largement leader, pour croître. Celui-ci représente déjà près de la moitié de ses ventes. Il lui faut donc pousser les feux de l’internationalisation.« L’idéal serait un rapport 30/70 entre l’Italie et les autres zones géographiques », estime M. Lavazza, qui cite cinq marchés prioritaires : les Etats-Unis; l’Australie, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et bien sûr la France.La France pèse aujourd’hui près de 100 millions d’euros pour Lavazza. Tout l’enjeu est de savoir si l’italien va réussir à mettre la main sur Carte Noire, ce qui lui donnerait alors la place de N°1 du café en France dans la grande-distribution, avec 24 % de part de marché.Exclusivité d’un moisLorsque l’américain Mondelez International et le néerlandais DE Master Blenders (DEMB) 1753 ont annoncé, en mai 2014, une fusion de leurs activités de café, Lavazza a été d’emblée aux aguets. Car, pour que cette fusion géante, qui donnerait naissance au numéro un mondial du café en volume, sous le nom de JDE, reçoive l’approbation de la Commission européenne, les protagonistes ont d’abord pensé mettre en vente L’Or et Grand’Mère.Mondelez et DEMB ont ainsi lancé le processus de cession de ces deux marques. Une dizaine de prétendants ont fait part de leur intérêt. Finalement, Lavazza a été sélectionné. Pour financer cette acquisition d’un montant de 600 millions d’euros, l’italien a même cédé une partie des actions qu’il détenait dans la société américaine Green Mountain, passant de 8 % à 3% du capital.Lire aussi :Lavazza veut avaler les cafés L’Or et Grand’MèreMais Bruxelles a finalement jugé, en février, que ces cessions n’étaient pas suffisantes pour accorder le feu vert à la fusion. Mondelez et DEMB ont donc dû se résoudre à proposer la vente de Carte Noire. Ils attendent maintenant la réaction de Bruxelles.Le processus de cession n’est donc pas officiellement lancé, mais les deux groupes ont annoncé, le 24 février, que Lavazza disposerait d’une exclusivité d’un mois pour étudier l’acquisition de cette marque, au moment de sa mise en vente. Le périmètre comprendrait le café Carte Noire en grains, moulu et en capsules compatibles Nespresso, mais pas sa version en dosettes, Tassimo.Lavazza est prêt à saisir la balle au bond. En attendant, l’italien s’est fixé un objectif sur terre battue. Servir 900 000 tasses de café Lavazza lors du prochain tournoi de Roland-Garros, soit deux fois plus que le précédent record établi par Nespresso...Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.04.2015 à 15h06 • Mis à jour le09.04.2015 à 18h00 | Guy Dutheil Quand les commandes affluent chez Airbus – mais aussi chez Boeing – c’est toute une filière, en amont, qui en profite. Et comme, en l’occurrence, les affaires conclues par l’avionneur européen n’ont pas donné, au cours de l’année écoulée, de signes de ralentissement, au contraire (1 456 avions commandés, 629 livrés), ses fournisseurs ont eu de quoi se frotter les mains.Les 159 équipementiers et les 158 PME, membres du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), ont ainsi enregistré, en 2014, un chiffre d’affaires de 16,5 milliards d’euros, en croissance de 6 %, selon les chiffres dévoilés jeudi 9 avril. Mieux, cette myriade de petites entreprises a capté pour 16,8 milliards de commandes. Plus que son chiffre d’affaires.Un marché en bonne santéMarwan Lahoud, le président du Gifas, s’est félicité de la vitalité de la chaîne des fournisseurs d’Airbus, mais aussi de Boeing. Celle-ci a tenu le choc de la forte montée en cadence de la production d’avions. Pour le proche avenir, où de nouvelles accélérations de la production sont prévues, M. Lahoud, également directeur de la stratégie du groupe Airbus (ex-EADS), s’est déclaré « raisonnablement confiant » en la capacité des fournisseurs à suivre le rythme. Dès 2017, Airbus prévoit par exemple de sortir chaque mois de ses chaînes de montage 50 A320, contre 42 aujourd’hui.Bien calée dans le sillage d’Airbus et de Boeing, c’est toute la filière aéronautique française qui est en plein boom. En 2014, elle a dégagé un chiffre d’affaires total de 50,7 milliards d’euros, en hausse de 2,9 % par rapport à 2013, dont 33,1 milliards d’euros ont été réalisés à l’exportation.Preuve de la bonne santé de ce secteur, en 2014 il a encore engrangé 73 milliards d’euros de commandes et égalé le record de 2013. Selon les calculs du Gifas, la filière aéronautique a présenté une balance commerciale positive de 23,6 milliards d’euros. Avec de tels résultats, l’aéronautique est « le plus gros contributeur à la balance commerciale nationale », ajoute le Gifas.Difficultés de recrutementMalgré des carnets de commandes plein à craquer et des cadences en hausse, les entreprises de l’aéronautique, qui emploient au total 180 000 salariés, mettent toutefois le pied sur le frein en matière d’embauche. En 2014, elles ont recruté 10 000 salariés au total, soit un solde net de 2 000 embauches. Mais, pour 2015, le Gifas prévoit seulement 8 000 recrutements.« Plusieurs centaines d’emplois dans la métallurgie, des postes de chaudronnier, de câbleur ou encore d’ajusteur ne sont pas pourvus » Marwan Lahoud - patron du GifasCette baisse est liée notamment à des « difficultés de recrutement de personnels de production », explique Claude Bresson, directeur des affaires sociales et de la formation du Gifas. En clair, « plusieurs centaines d’emplois dans la métallurgie, des postes de chaudronnier, de câbleur ou encore d’ajusteur ne sont pas pourvus », ajoute le directeur. Selon lui, cela pourrait « poser des problèmes à cause de la montée en cadence. »Toutefois, plus que l’emploi, le « gros défi pour 2015 », selon le patron du Gifas, est la loi de programmation militaire (LPM). « Il manque trois milliards d’euros  », s’inquiète M. Lahoud. « Un trou » auquel s’ajoute « 2,4 milliards d’euros de reports de charge de 2014, qui sont dus à l’industrie » aéronautique, déplore le Gifas.Un tantinet alarmiste, le Groupement redoute que cela n’entraîne « la disparition des fournisseurs et sous-traitants » spécialisés dans le défense.Lire aussi :Le ministère de la défense innove pour boucler son budgetGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Chloé Hecketsweiler Le projet de loi santé, en cours de discussion à l’Assemblée nationale, est l’occasion pour la ministre de la santé, Marisol Touraine de lancer une opération mains propres. Après les révélations de Mediapart sur des liens entre experts des autorités de santé et laboratoires pharmaceutiques, la ministre devrait, selon nos informations, déposer un amendement pour contraindre les experts employés par ces autorités de santé à divulguer ce qu’ils perçoivent ou ont perçu des groupes pharmaceutiques. Jusque-là, ils devaient simplement déclarer l’existence d’un lien d’intérêt.Sont concernés au premier plan : la Haute Autorité de Santé (HAS), l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et le Comité économique des produits de santé (CEPS), chargés d’évaluer et de fixer le prix des médicaments en France. Dans chacune de ces instances, un déontologue sera chargé de contrôler les déclarations.Cette proposition sera déposée et discutée en même temps qu’un autre amendement destiné à rendre public le montant des contrats signés entre les professionnels de santé et les laboratoires pharmaceutiques pour des travaux de recherche, des missions de conseil ou des interventions publiques.Cette mesure étendra la portée du « Sunshine Act », comme on appelle le décret qui oblige, depuis 2013, les industriels à révéler le montant des « avantages » (repas, transport, hébergement, frais d’inscription…) consentis aux médecins, pharmaciens, sages-femmes etc.Lire aussi :Médecins et labos devront tout dire de leurs relationsEnquête préliminaireL’offensive du ministère coïncide avec l’ouverture d’une enquête par le parquet de Paris sur de possibles conflits d’intérêts dans le monde des médicaments. L’enquête préliminaire, ouverte pour prise illégale d’intérêts, a été confiée à l’Office anti-corruption de la police judiciaire (OCLCIFF), a révélé, jeudi 9 avril, l’AFP, citant une source judiciaire.L’agence du médicament (ANSM) et la Haute autorité de santé (HAS) avaient annoncé des enquêtes internes et transmis un signalement au procureur après un article, paru le 24 mars dans Mediapart, titré « Les gendarmes du médicament faisaient affaire avec les laboratoires ».Le site d’information faisait état de réunions fréquentes où des « membres éminents » de ces commissions donnaient des conseils rémunérés aux laboratoires sur la meilleure manière de monter leur dossier.« Si les faits rapportés sont exacts, ils sont inacceptables, et même d’une extrême gravité », avait réagi Marisol Touraine, en demandant à la HAS et à l’ANSM de « faire la lumière sur ces affirmations. »Lire aussi :Soupçons de conflits d’intérêts dans le médicamentDes liens controversés entre experts des autorités de santé et laboratoires pharmaceutiques sont déjà apparus dans le scandale sanitaire du Médiator, un médicament prescrit pendant des années comme coupe-faim et pouvant avoir des effets graves sur les valves du cœur.Dans cette affaire, où les investigations sont terminées, plusieurs fonctionnaires et médecins sont mis en examen pour leurs liens avec les laboratoires Servier, qui commercialisaient ce produit.Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Cela barde au sommet de la SCOP SeaFrance, la société coopérative et participative qui exploite trois ferries entre Calais, dans le Pas-de-Calais, et Douvres, en Angleterre. Didier Cappelle, l’ancien syndicaliste de choc qui préside le conseil de surveillance, est en guerre ouverte avec les deux managers à la tête de l’entreprise. Il a convoqué pour le lundi 13 avril une réunion du conseil destinée à les révoquer. Mais ceux-ci viennent de riposter en saisissant la justice.Les deux directeurs, Jean-Michel Giguet et Raphaël Doutrebente, demandent le placement de la SCOP sous sauvegarde judiciaire. Une audience est prévue vendredi 10 avril, ont-ils annoncé jeudi matin, en précisant : « Nous allons demander la nomination d’un ou de plusieurs administrateurs judiciaires afin de nous accompagner dans ces jours difficiles. » En jeu, quelque 600 emplois et environ 12 % du trafic des ferries entre Calais et Dunkerque d’un côté, Douvres de l’autre.Cette bataille intervient alors que la SCOP SeaFrance se trouve dans une situation critique. MyFerryLink, la compagnie maritime pour laquelle travaille la SCOP, doit en effet changer de propriétaire dans les tout prochains mois, et le rapport de force en cours ne peut que compliquer la situation.Reprise par Eurotunnel en 2012Tout commence le 9 janvier 2012. Ce jour-là, la première société SeaFrance, une filiale de la SNCF qui assure des liaisons entre Calais et Douvres, est liquidée après des années de difficultés. Eurotunnel choisit alors d’entrer dans le transport maritime, et soumet une offre au tribunal de commerce pour reprendre les ferries. Le danois DFDS, qui vient alors d’ouvrir une ligne entre Calais et Douvres, est aussi candidat. Mais c’est le français qui l’emporte, pour 65 millions d’euros. Il assure la commercialisation des traversées, et confie l’exploitation des bateaux à une nouvelle société constituée par d’anciens salariés de SeaFrance.Lire : SeaFrance, sauvetage en eaux troublesCette SCOP appelée elle aussi SeaFrance est présidée par un marin, Didier Cappelle, ancien salarié de SeaFrance parti en retraite en 2006, ex-leader CFDT, resté très actif. A ses côtés figurent au conseil de surveillance plusieurs ex-figures du mouvement syndical de SeaFrance, dont Eric Vercoutre et David Baré.Les trois anciens syndicalistes sont controversés, en raison de leur rôle présumé dans la dérive du premier SeaFrance. Ils ont tous trois été mis en examen en novembre 2013 pour abus de confiance dans une affaire liée aux comptes du comité d’entreprise. La direction de la SCOP, elle, est assurée par Jean-Michel Giguet et Raphaël Doutrebente.Rupture complèteEntre ces deux managers et leur conseil de surveillance, la rupture est à présent complète. Elle porte à la fois sur des questions personnelles – le conseil reproche semble-t-il aux dirigeants d’être trop bien payés – et sur le sort de l’entreprise. En janvier, la Grande-Bretagne a en effet définitivement interdit à Eurotunnel d’exploiter une ligne de ferries. Objectif : empêcher que le groupe français ne soit présent à la fois sur l’eau et sous l’eau, et ne s’arroge ainsi une position dominante sur le marché trans-Manche.A la suite de ce veto, Eurotunnel a mis en vente sa filiale MyFerryLink, et quatre candidats à la reprise sont sur les rangs. Ils doivent remettre leurs offres pour le 24 avril. Dans l’idée des dirigeants d’Eurotunnel, les salariés de la SCOP pourraient continuer à travailler pour le repreneur qui sera choisi.Lire : Eurotunnel cherche à vendre MyFerryLinkMais le conseil de surveillance de la SCOP a un autre schéma en tête. Tout en ayant fait appel en justice du blocage britannique, il a réfléchi à un plan selon lequel la ligne Calais-Douvre pourrait être reprise par une société d’économie mixte. Elle associerait un partenaire privé et des collectivités locales, comme la région Nord–Pas-de-Calais, sous réserve que celle-ci accepte de mettre des fonds dans ce projet.Une démarche « suicidaire » selon les directeursLes dirigeants opérationnels de SeaFrance, eux, sont plus que réservés sur cette piste, de même qu’Eurotunnel. Tous craignent notamment que l’entrée de capitaux publics dans l’affaire ne suscite de nouvelles foudres des autorités britanniques. Eurotunnel, pour sa part, a clairement indiqué qu’il n’entendait pas participer à un tel montage.C’est en plein milieu de ce débat houleux que Didier Cappelle a annoncé son intention de révoquer les deux dirigeants, malgré les mises en garde d’Eurotunnel. Dans un courrier envoyé à M. Cappelle le 7 avril, son PDG Jacques Gounon souligne que les accords passés avec SeaFrance au moment du sauvetage de l’entreprise comportaient une clause « intuitu personæ », permettant une rupture immédiate des contrats en cas de changement de la composition du directoire.« En conséquence, vous comprendrez qu’une révocation du directoire entraînerait l’arrêt anticipé des contrats d’affrètement », écrit le PDG. En plein milieu des négociations en cours pour la reprise de MyFerryLink, cela risquerait de « compromettre toute solution de continuité » pour la filiale d’Eurotunnel, donc pour son partenaire SeaFrance.« La révocation des membres du directoire va entraîner l’arrêt de nos activités », en ont conclu Jean-Michel Giguet et Raphaël Doutrebente. Jugeant pareille démarche « suicidaire », ils ont préféré saisir la justice.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Dominique Gallois Un accord a été signé, jeudi 9 avril en début d’après-midi, entre l’Etat et les sociétés concessionnaires d’autoroutes. Conclu juste avant l’assemblée générale de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), où s’exprimait, dans l’après-midi, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, il acte un gel des tarifs des péages en 2015, une relance de l’investissement, avec l’engagement du plan autoroutier, et plus de transparence dans les contrats.Cet accord marque la fin d’une longue crise entre les pouvoirs publics et les sociétés concessionnaires, marquée par des mois de tensions, de haut et de bas, de psychodrames, et de nuits entières de négociations.Automne 2012 : les négociations entre les sociétés d’autoroutes et le gouvernement s’engagent sur les modalités d’un plan de relance de l’investissement.  Fin septembre 2013 : un accord est trouvé sur le plan autoroutier, portant sur 3,6 milliards d’euros de travaux et devant permettre la création de 15 000 emplois. Ce plan doit être financé par les sociétés d’autoroutes et ne comprendra pas de hausse de tarifs ni de recours budgétaire. En compensation, les sociétés demandent un allongement de deux ans en moyenne de leurs concessions. Ce plan doit obtenir l’accord de la Commission européenne.  17 septembre 2014 : c’est le « vrai » début de la crise entre l’Etat et les sociétés d’autoroutes. Et c’est un rapport de l’Autorité de la concurrence qui la provoque. Dans ce document, le « gendarme » de la concurrence dénonce, comme l’avait déjà fait la Cour des comptes en 2013, la « rente autoroutière », c’est-à-dire le niveau élevé des profits des sociétés concessionnaires. L’Autorité propose aux pouvoirs publics un rééquilibrage en faveur du concédant, l’Etat, et des usagers à la faveur de la négociation du plan de relance. Le rapport sur le secteur des autoroutes, daté de septembre 201416 octobre 2014 : les tensions sont telles que le premier ministre, Manuel Valls reprend le dossier en main. Les sociétés d’autoroutes sont ulcérées par l’intention affichée, début octobre, par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal de taxer leurs profits pour se ménager l’équivalent des revenus que devait procurer l’écotaxe, officiellement enterrée. La ministre de l’écologie propose aussi la gratuité des péages le week-end et une baisse de 10 % des tarifs.  29 octobre 2014 : la Commission européenne valide officiellement la grande majorité du plan de relance autoroutier, pour un montant de 3,2 milliards d’euros, répartis sur 28 chantiers. L’accord intervient alors que les relations sont tendues entre le gouvernement et les sociétés d’autoroutes, le premier ayant décidé de suspendre la mise en oeuvre du plan de relance et conditionnant celle-ci à une révision des contrats.  16 décembre 2014 : Ségolène Royal demande un gel des tarifs des péages en 2015, au lieu d’une hausse de 0,57 % prévue en février.  18 décembre 2014 : les parlementaires s’invitent dans le débat, avec la remise d’un rapport à l’Assemblée nationale, puis d’un autre au Sénat dans l’après-midi. Le rapporteur, Jean-Paul Chanteguet (Indre, Parti socialiste), préconise une reprise en main des autoroutes, en « dénonçant les contrats », c’est-à-dire en résiliant par anticipation, « pour motif d’intérêt général », les contrats passés avec les sociétés concessionnaires. Dans ce cas, l’indemnisation de sociétés concessionnaires dépasserait 50 milliards d’euros, en incluant les 31 milliards de dettes.  27 janvier 2015 : Manuel Valls décrète un gel provisoire des tarifs et suspend l’augmentation de 0,57 %, prévue au 1er février. Le premier ministre demande à un groupe de travail, réunissant 15 parlementaires, de faire des propositions pour trouver une issue au conflit. À lui d’étudier toutes les hypothèses.  1er février 2015 : les sociétés d’autoroutes déposent un recours au conseil d’Etat sur le gel des tarifs, car cette augmentation avait été approuvée par l’Etat quelques mois auparavant.  10 mars 2015 : le groupe de travail, dans son rapport remis au premier ministre, estime qu’il ne faut pas de nationalisation, de reprise en main des concessions ou de baisse des tarifs des péages, mais plutôt une modulation des prix pour les voitures propres ou le covoiturage, avec une reprise de la hausse des tarifs de péage, gelés en janvier. La priorité doit aussi aller à « la mise en œuvre sans délai » du plan de relance autoroutier permettant de créer 15 000 emplois.  8 avril 2015 : alors que les négociations avec les sociétés d’autoroutes ont repris et sont dans leur phase finale, Manuel Valls annonce un gel des tarifs pour 2015. Initialement, les tarifs devaient progresser de 1,07 % sur l’ensemble de l’année. La décision du premier ministre est unilatérale et reprend une proposition de Ségolène Royal. Elle met fin à une rumeur persistante évoquant l’application, dès juin, d’un relèvement des tarifs de 0,57 %.  9 avril 2015 : l’accord est conclu. Le ministre de l'économie, Emmanuel Macron l’annonce officiellement. Le gel des tarifs des péages, en 2015, ne sera pas rattrapé en 2016, mais il y aura un lissage sur les prochaines années. L’accord valide un plan de relance autoroutier de 3,2 milliards d'euros, en échange d'un allongement moyen de deux ans de la durée des concessions actuelles.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Oui, il arrive que la finance tue des emplois. L’appât du « toujours plus de gains » pour les capitaux investis a amené des entreprises à la faillite. Le cas des leveraged buy-out (LBO) est emblématique de ces dérives. Non que ce type d’opération financière d’acquisition d’entreprise financée par de la dette soit mauvais par essence ; la finance, permet aussi, grâce à la dette, d’obtenir les moyens d’investir et de développer les sociétés – certains LBO ont ainsi permis de belles aventures d’entreprise.Le groupe Vivarte, qui possède les enseignes La Halle aux vêtements, La Halle aux chaussures, André, Kookaï ou Naf Naf, est au contraire l’exemple des dégâts que peut provoquer une finance à la gourmandise débridée. La facture aujourd’hui présentée aux salariés est plus qu’amère. Vivarte a annoncé, mardi 7 avril, un plan de 1 600 suppressions de postes, soit un salarié sur dix en France. Il est particulièrement douloureux à La Halle aux vêtements, où se concentre l’essentiel des réductions d’effectifs.Lire aussi : 1 600 emplois supprimés chez La Halle aux vêtements et AndréS’ajoute au drame social, l’indécence de personnes qui semblent vivre dans un autre monde. Le Parisien a révélé, jeudi 9 avril, que Marc Lelandais, le PDG du groupe remercié en octobre 2014, serait parti avec un chèque de 3,08 millions d’euros. L’ancien patron de Lancel, société où il n’avait manifestement pas fait d’étincelles, sera resté seulement deux ans en poste chez Vivarte. Il a démenti fermement le chiffre du Parisien, dénonçant un « document erroné ».On peut certainement ergoter sur les chiffres, mais la réalité ne devrait guère être éloignée de cette somme puisque, selon nos informations, la transaction négociée par les avocats de M. Lelandais comprenait, outre deux années de salaires, un bonus pour avoir bouclé la restructuration financière. Vivarte croulait sous 2,8 milliards d’euros de dette. C’est le fonds britannique Charterhouse qui faisait supporter par la « bête » la dette qu’il avait lui-même contractée pour la racheter. Il a fallu desserrer le nœud coulant. M. Lelandais y est parvenu. C’est à mettre à son actif.Jetons de présenceC’est ainsi que les quatre fonds spécialisés dans le rachat de dettes décotées – Alcentra, Babson, GoldenTree et Oaktree – sont devenus actionnaires. Leurs représentants au conseil d’administration touchent chacun 250 000 euros de jetons de présence, au-dessus de la moyenne pratiquée dans le CAC 40. Ils se croient sans doute au « board » de Goldman Sachs à New York !On pourrait continuer la litanie des financiers qui se sont littéralement enrichis sur le dos de Vivarte, dont le fonds Atticus avait pris le contrôle en 2000 avant de le céder au fonds PAI en 2004, puis à Charterhouse… A la fin, il ne reste plus grand-chose pour indemniser les salariés, qui pour nombre d’entre eux, se sont montrés plus fidèles à l’entreprise que ses propriétaires successifs.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Michel EntretienA l’occasion de la publication, jeudi 9 avril, des résultats de la Caisse des dépôts et consignations pour 2014, son directeur général, Pierre-René Lemas, précise au Monde le rôle que jouera l’institution publique dans le plan de soutien à l’investissement de Manuel Valls. L’ex-secrétaire général de l’Elysée, nommé il y a presque un an, annonce aussi sa décision d’appliquer à tout le groupe le décret plafonnant la rémunération des dirigeants d’entreprises publiques.Quel rôle jouera la Caisse des dépôts dans le plan gouvernemental d’aide à l’investissement ?La Caisse des dépôts accompagne le gouvernement dans le soutien à l’investissement des collectivités locales et des entreprises. Nous proposerons aux collectivités de préfinancer, à travers des prêts à taux zéro, les remboursements de TVA sur les travaux d’équipement, aujourd’hui effectués avec un an de décalage. Ce sont des sommes importantes.Ensuite, l’Etat augmentera de 6 à 8 milliards d’euros l’enveloppe de prêts de développement distribués par Bpifrance, la banque d’investissement que nous possédons à parité avec l’Etat. Ces crédits financent le capital immatériel. Ils n’exigent aucune garantie. Enfin, nous lancerons un fonds d’aide à l’économie de 535 millions pour les entreprises en croissance, cofinancé avec les assureurs et le Fonds de réserve pour les retraites.Mais cette politique focalisée sur le soutien aux entreprises tarde à porter ses fruits…Il faut de la ténacité. Le gouvernement... Frédéric Cazenave #container_1428568291509{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1428568291509{ height:350px; } #container_1428568291509 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1428568291509 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1428568291509 .subtitre{ display:block; }Évolution des taux des crédits immobiliersDonnées au 1er trimestre(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1428568291509", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "area", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Observatoire crédit logement / CSA", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} %" }, min:0, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#d0d4d9", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"top", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#d0d4d9", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "top", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "%Y" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Taux des crédits immobiliers", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 978307200000, 5.62 ], [ 1009843200000, 5.08 ], [ 1041379200000, 4.56 ], [ 1072915200000, 4.08 ], [ 1104537600000, 3.63 ], [ 1136073600000, 3.5 ], [ 1167609600000, 3.96 ], [ 1199145600000, 4.67 ], [ 1230768000000, 4.52 ], [ 1262304000000, 3.61 ], [ 1293840000000, 3.58 ], [ 1325376000000, 3.9 ], [ 1356998400000, 3.07 ], [ 1388534400000, 3.02 ], [ 1420070400000, 2.11 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Les mois se suivent et se ressemblent sur le marché du crédit immobilier. En mars, les taux ont encore reculé pour tomber à 2,11 % en moyenne, selon le baromètre Crédit Logement/CSA. Du jamais vu.Une baisse logique, puisque l'OAT (obligations de l'Etat français) à 10 ans, qui sert de référence aux crédits immobiliers à taux fixes ne cesse de reculer, en raison notamment de la politique de taux bas menée par la Banque centrale européenne. Le 2 avril l'OAT à 10 ans s'affichait à 0,47 %, contre 2,13 % un an plus tôt.Un contexte favorable pour les candidats à l'accession à la propriété, mais aussi pour ceux qui remboursent déjà un crédit et ont sûrement intérêt à le renégocier.Lire aussi : Le bon crédit des courtiers« La seule baisse des taux intervenue depuis la fin 2013 équivaut à un recul des prix de 9 % sur le marché de l'ancien », souligne le communiqué publié par Crédit Logement/CSA.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Après avoir longtemps hésité, le gouvernement travaillait activement, jeudi 9 avril matin, à la mise en place d’une médiation à Radio France, selon nos informations. La ministre de la culture, Fleur Pellerin, devait rencontrer le PDG Mathieu Gallet, jeudi dans la journée, pour en discuter des modalités. Car le contenu de cette « médiation », mais aussi les apparences, ont toute leur importance. De leur côté, les élus syndicaux de l’entreprise publique surveillaient le sujet alors qu’une nouvelle assemblée générale à 10 heures à la Maison de la radio a voté la reconduction de la grève jusqu’à vendredi.Cette mise en mouvement du gouvernement intervient au lendemain de l’échec d’un comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire, suspendu après que les élus syndicaux ont déclaré que « les fils du dialogue et de la confiance sont rompus ». Interrogée dans la foulée à l’Assemblée nationale, Fleur Pellerin, avait déclaré que « très rapidement, [elle ferait] connaître les décisions qu’[elle prendrait] pour renouer le dialogue social ».Selon nos informations, une réunion s’est tenue mercredi soir au ministère de la culture avec les élus syndicaux de Radio France, pour discuter des conditions de cette médiation. La première mission du médiateur ou de la médiatrice – aucun nom n’a encore été évoqué – serait de résoudre le conflit social qui paralyse l’entreprise et ses antennes depuis le 19 mars. Des négociations marathon pourraient donc reprendre, dans l’espoir d’aboutir en quelques jours.Quel périmètre pour une intervention externe ?Mais sa mission pourrait ne pas se limiter à sortir les discussions de l’ornière. « La médiation devra aussi animer un dialogue social durable sur le projet stratégique de Radio France, pour que ce projet soit précisé en concertation avec les salariés », souhaite un élu. L’horizon pourrait dès lors être la conclusion du contrat d’objectifs et de moyens 2015-2019, actuellement en discussion entre l’entreprise et l’Etat.Dans cette hypothèse, la médiation aurait donc un périmètre large, consistant à éteindre l’incendie social, mais aussi à reformuler les ambitions de Radio France et à confirmer les pistes envisagées pour son retour à l’équilibre budgétaire. Les syndicats avaient officiellement demandé une intervention extérieure, mardi, dans une lettre ouverte à Fleur Pellerin.S’agit-il d’une aide pour la direction, ou d’une mise sous tutelle ? Auditionné, mercredi, à l’Assemblée nationale, Mathieu Gallet avait lui-même évoqué la possibilité d’« une intervention extérieure pour retisser le dialogue social ». Quelques minutes plus tard, le PDG précisait en aparté qu’il ne pensait pas forcément à une « médiation » du gouvernement – l’expression utilisée par les syndicats –, mais peut-être à un intervenant extérieur spécialisé dans la conduite du dialogue social.Une approche voisine de celle du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), qui a appelé mercredi « à la mise en œuvre d’une procédure de résolution des conflits de nature à surmonter la situation de blocage qui se manifeste aujourd’hui ».La prudence reste de miseA quel degré d’interventionnisme politique la ministre situe-t-elle son action ? La direction de Radio France va scruter les détails. Les apparences ont leur importance : une médiation annoncée conjointement par Fleur Pellerin et Mathieu Gallet n’aurait pas le même sens qu’une communication du ministère qui semblerait un rappel à l’ordre de la direction de Radio France.De même, un médiateur qui, par un apport méthodologique, faciliterait les négociations autour des sujets sociaux du projet (plan de départs volontaires, réforme des modes de production…), serait différent d’une personnalité qui s’immiscerait dans le contenu de la négociation.Mais le gouvernement marche sur des œufs. Le ministère ne peut pas rester passif devant une situation de blocage d’une entreprise dont il a la tutelle, mais il ne veut surtout pas apparaître comme intervenant dans sa gestion. Cela l’obligerait à porter davantage, politiquement, le poids des probables suppressions de postes. Et cela offrirait un boulevard à l’opposition pour dénoncer une indépendance de l’audiovisuel public en trompe-l’œil et créer une pression politique forte au moment où le CSA doit désigner le nouveau PDG de France Télévisions, d’ici le 22 mai.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Dominique Gallois Gel des tarifs des péages en 2015, non rattrapage en 2016, relance de l’investissement et plus de transparence dans les contrats, telles sont les grandes lignes de l’accord signé, jeudi 9 avril en début d’après-midi, par le gouvernement et les sociétés d’autoroutes.« Ces derniers jours ont permis de conclure un accord qui suit les termes annoncés hier par le premier ministre », a déclaré le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, jeudi après-midi, lors d'une intervention devant la Fédération nationale des travaux publics (FNTP).« Le premier ministre a dit que le gel des tarifs est acquis pour 2015, donc je vous le confirme et dans les prochaines heures, ce sera signé », avait déclaré, un peu plus tôt, en début de matinée, M. Macron sur RTL.La fin de la criseCet accord, paraphé juste avant l’assemblée générale de la FNTP, marque la fin d’une crise ouverte voici sept mois entre les pouvoirs publics et les sociétés concessionnaires.À l’origine de ce rapport de forces, un rapport de l’Autorité de la concurrence en septembre 2014 dénonçant le niveau des profits des sociétés concessionnaires et suggérant au gouvernement de profiter du plan de relance à venir pour renégocier les contrats au profit des automobilistes et de l’Etat.Après des mois de tensions, de haut et de bas, de psychodrames, et finalement de nuits entières de négociations, la fin de la partie a été sifflée mercredi 8 avril par Manuel Valls. À l’issue du conseil des ministres, M. Valls, annonçait qu’il n’y aura pas d’augmentations de tarifs des péages en 2015.Ce geste, qui aura pour effet de gommer l’augmentation de 1,07 % initialement prévue sur l’année, est une « décision unilatérale » de M. Valls indiquait-on, mercredi, à Matignon alors que les discussions n’étaient pas finies. « Il est apparu opportun au premier ministre qu’il y ait un cadre général », faisait savoir son entourage.Quelques heures plus tard à l’Assemblée nationale, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, qui depuis des mois plaidait pour un gel des tarifs, allait plus loin affirmant qu’il n’y aura pas de rattrapage de ce blocage des prix en 2016.Jeudi après-midi, M. Macron a précisé que le gel des tarifs en 2015 ne sera pas rattrapé en 2016, mais lissé sur les prochaines années.Lire aussi :Autoroutes : deux ans et demi pour trouver une voie de sortieTarifs différenciés pour les véhicules « propres »Si les automobilistes apprécieront cette mesure à court terme, encore faut-il savoir quand interviendra le lissage des tarifs demandé par les sociétés d’autoroutes. Car pour les concessionnaires, toute modification ne saurait se faire que dans le respect de l’équilibre global des contrats, à savoir que quelle que soit la solution choisie, il faut une compensation. D’autres mesures devraient être annoncées en faveur des automobilistes comme des tarifs différenciés pour les véhicules les moins polluants et le développement des aires de covoiturage.Ce gel était la condition fixée par le gouvernement pour débloquer le plan de relance autoroutier de 3,2 milliards d’euros proposé et financé par les sociétés d’autoroutes. Ce plan arrêté en 2013 et validé par la Commission européenne en octobre 2014 n’a toujours pas été lancé. Il a été bloqué le temps des discussions. Or il apparaît comme un véritable ballon d’oxygène pour le secteur des travaux publics puisque les différents chantiers, près d’une trentaine, devraient permettre la création de 15 000 emplois.Un chiffre à comparer aux 30 000 emplois qu’a perdu le secteur des travaux publics depuis 2007. Et encore, le nombre de postes créés pourrait dépasser les 20 000 selon les experts les plus optimistes cités par les groupes des BTP, propriétaires des sociétés d’autoroutes. Ils estiment qu’un million d’euros investis par les sociétés concessionnaires permettra la création de sept emplois directs.« Les travaux doivent être lancés au plus vite », a précisé mercredi Manuel Valls précisant que les sociétés d’autoroutes vont aussi ajouter « 500 millions d’investissements supplémentaires dans les infrastructures et les projets de transport, dont 300 millions à l’Afitf [Agence de financement des infrastructures des transports de France] sur trois ans ».Les sociétés d’autoroutes s’engagent à réaliser 80 % des travaux dans les trois ans à venir, a précisé, jeudi, M. Macron.Allongement de deux ans des concessionsEn contrepartie du financement du plan de relance, les sociétés d’autoroutes ont demandé un allongement de deux ans en moyenne de la durée de leur concession. Dans le système des concessions, les bénéfices croissent au fur et à mesure des années, une fois que les investissements sont amortis, d’où l’importance de la durée. C’est justement sur la durée des contrats et la répartition des profits qu’ont porté les discussions, le gouvernement souhaitant plus de transparence.Les pouvoirs publics ont repris une suggestion de l’Autorité de la concurrence proposant qu’à l’occasion du plan de relance, au nom d’un rééquilibrage en faveur de l’Etat, les clauses des réinvestissements et de partage des bénéfices soient revues. L’idée est de répartir les bénéfices lorsqu’ils sont supérieurs aux attentes entre le concessionnaire et le concédant : l’Etat.Il fallait trouver un accord « gagnant-gagnant » avait affirmé Manuel Valls lorsqu’il a repris le dossier à l’automne 2014 en pleine turbulence. Au final, l’Etat montre qu’il peut obtenir des mesures – certes modestes – pour les automobilistes. Les sociétés d’autoroutes en revanche sortent confortées, fortes de leurs contrats, et voient la perspective d’une nationalisation un temps évoquée, définitivement écartée.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Cette fois-ci, cela s’est encore bien passé. Mais après ? Le gouvernement grec sera-t-il en mesure, dans les prochaines semaines, d’honorer tous les remboursements d’emprunts auxquels il doit faire face ? Ou, pour tenir ces engagements, aura-t-il besoin de bénéficier de l’aide financière de ses créanciers internationaux ? La question est toujours ouverte. Et le flou continue à régner sur la situation financière réelle de la Grèce, les déclarations des différentes parties - à commencer par celles du gouvernement d’Alexis Tsipras - étant souvent contradictoires.En tout état de cause, jeudi 9 avril, Athènes semblait devoir tenir ses engagements. Un ordre de payer 459 millions d’euros au FMI, soit l’échéance du mois d’avril de son plan de remboursement, est parvenu à la Banque de Grèce, selon une source anonyme citée par l’agence AFP. « Le paiement est programmé et sera effectué dans la journée », a déclaré un responsable gouvernemental à l’agence Reuters. La source citée par l’AFP a ajouté qu’« il est impossible que la Grèce ne serve pas toute sa dette ce mois-ci ».Mais, pendant ce temps, les discussions entre le gouvernement grec et ses créanciers pour trouver un terrain d’accord sur les réformes à mener, et donc débloquer la dernière tranche des aides financières prévues (7,2 milliards d’euros au total) se poursuivent. Elles n’ont pas abouti à ce stade.Demande d’aide rejetéeLes institutions de Bruxelles, où s’est réuni une nouvelle fois, mercredi 8 avril, un groupe d’experts (Euro Working Group) chargé d’examiner les pistes de réforme proposées par la Grèce, étaient toujours dans la plus grande expectative, jeudi, alors que le premier ministre grec, Alexis Tsipras poursuivait sa visite à Moscou.Le groupe technique devait poursuivre ses travaux dans la journée et examiner en détail les 26 pages de propositions déposées récemment par Athènes et jugées, pour une bonne part, encore trop floues. L’hypothèse d’une visite dans la capitale belge du ministre des finances grec, Yanis Varoufakis, restait évoquée.Mercredi soir, lors de la réunion à Bruxelles, Athènes a soumis aux autres pays de la zone euro une nouvelle demande d'aide financière. Mais celle-ci a été rejetée, les partenaires européens de la Grèce lui donnant six jours ouvrés pour préciser son programme de réformes, rapporte l’agence Reuters.« Côté grec, il y a eu une déclaration forte sur le fait que sa situation de trésorerie commençait à devenir vraiment mauvaise et on a appelé à dégager une aide de trésorerie avant la réunion des ministres des finances [l’Eurogroupe] de la zone euro du 24 avril », a déclaré une source de la zone euro.Rendez-vous clé le 24 avrilLe week-end dernier, le ministre avait voulu rassurer quant à la solvabilité de son pays. Il avait eu, à Washington, une rencontre impromptue avec la directrice du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde au cours de laquelle il avait confirmé le remboursement du 9 avril.En mai, le gouvernement grec devra verser encore 760 millions au FMI, 320 millions d’intérêts mais aussi renouveler des bons du Trésor à hauteur de 2,8 milliards. Il y a donc urgence et une date butoir : celle du 24 avril, où l’Eurogroupe, réuni à Riga, doit prendre une décision : c’est-à-dire donner son aval aux projets de réformes et commencer à débloquer les aides.Lire aussi :Grèce : un accord possible fin avril, selon les EuropéensDans une note récente, les analystes de la banque HSBC ont indiqué qu’ils ne voyaient pas de difficultés pour le gouvernement grec jusque fin avril (y compris pour le paiement des salaires et des pensions des fonctionnaires), mais que la situation leur apparaissait plus compliquée à compter du 12 mai, date à laquelle Athènes doit rembourser 767 millions d’euros au FMI.Les analystes de la banque UBS évoquent, quant à eux, une probabilité de 50 %-60 % que la Grèce fasse défaut.« Un froid »À l’évidence, les membres de la zone euro gèlent actuellement leurs démarches en attendant les conclusions précises du voyage de M. Tsipras en Russie. La Commission s’efforce depuis plusieurs jours de minimiser la portée de sa rencontre avec Vladimir Poutine et d’autres responsables.Lire aussi :Alexis Tsipras arrive à Moscou avec une longue liste de doléancesBruxelles refuse « toute déclaration sur un Etat membre, qui fait partie de la famille », insistait mercredi un porte-parole. « Nous sommes tous unis et espérons le rester », poursuivait-il, dans une probable allusion aux débats sur les sanctions à l’égard de la Russie, qui devront aboutir au plus tard au mois de juin.Avant son voyage à Moscou, M. Tsipras les a jugées « insensées » et estimé qu’elles conduisaient à « une impasse ». Chypre, la Hongrie, l’Autriche, la République tchèque et d’autres ne sont pas loin de penser la même chose.Jeudi matin, un expert bruxellois ne niait pas que le voyage moscovite du premier ministre grec avait « jeté un froid », mais préférait s’en tenir aux déclarations du président Vladimir Poutine, selon lequel, son interlocuteur n’a pas réclamé d’aide financière à la Russie.Pour ce haut fonctionnaire, les choses sont « plus ambiguës » quant à la possible levée de l’embargo russe sur les produits alimentaires grecs et l’implication éventuelle de la Grèce dans les projets gaziers russes. D’où la prudence des négociateurs qui doivent préparer la décision du 22 avril.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Eveno Dans les tuyaux depuis des mois, le projet de YouTube de lancer un service par abonnement sans publicité prend forme. La plateforme vidéo de Google a pris contact avec des partenaires producteurs de vidéos pour leur annoncer ce nouveau mode de diffusion de vidéos, qui passera par un abonnement mensuel et vise à permettre aux internautes de mieux adapter leur utilisation de YouTube à leurs besoins.Business Insider figure, par exemple, parmi les partenaires contactés et publie sur son site le courrier envoyé par les équipes de YouTube. Ni la date du lancement de ce service, ni le prix des abonnements n’ont été précisés aux producteurs de vidéos, auxquels il a été expliqué qu’il s’agissait là d’une nouvelle façon de monétiser leurs œuvres.YouTube, à l’origine un simple site d’échange de vidéos amateurs, repose principalement aujourd’hui sur la diffusion gratuite de vidéos, financée par des publicités sur le site.1,2 milliard de dollarsCette version payante de YouTube permettra donc à ceux qui opteront pour cet abonnement de ne plus être exposés aux annonces publicitaires. Cette offre place égalememt YouTube comme un concurrent potentiel d’autres services vidéos payants fonctionnant sur abonnement, comme Netflix par exemple.YouTube a déjà lancé, en 2014, une offre payante sans publicité pour les vidéos musicales et avait testé une offre payante, en 2013, qui permettait aux inscrits d’accéder à 29 chaînes YouTube, dont celles de Sesame Street (série télévisée éducative franco-britannique), UFC (organisation américaine de sport de combat) et National Geographic (média avec pour thèmes l’histoire et la géographie, notamment). L’abonnement coûtait 99 cents par mois.En 2014, YouTube a engrangé 1,2 milliard de dollars de revenus publicitaires et compte un milliard de visiteurs par mois.Lire aussi :Youtube : 10 ans de vie et de vidéosAnne EvenoJournaliste au Monde 06.04.2015 à 12h17 | Elodie Chermann Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d'une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l'entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Salarié du groupe Michelin depuis sept ans, Anthony Marteau, 32 ans, travaille dans le coaching et l'accompagnement d'équipes dans le cadre du nouveau projet de responsabilisation.Son rêve ? Renforcer les compétences de ses collaborateurs pour leur permettre de résoudre eux-mêmes leurs problèmes au quotidien et de s'épanouir davantage au travail.Elodie ChermannJournaliste au Monde 06.04.2015 à 09h49 • Mis à jour le06.04.2015 à 12h25 Fleur Pellerin : "L'emploi ne peut pas être la... par franceinterInvitée de France inter, qui avait momentanément retrouvé ses programmes habituels lundi matin, la ministre de la culture et de la communication, Fleur Pellerin, a appelé lundi 6 avril à « trouver une issue rapide au conflit » à Radio France. L’entreprise publique entame son dix-neuvième jour de grève, la plus longue de son histoire. Les négociations entre la direction de Radio France et les syndicats se sont soldées par un échec, samedi 4 avril au soir.Alors que les syndicats réclament au gouvernement un médiateur, la ministre de la culture a toutefois rappelé, sur France inter, que « le rôle de l’Etat n’est pas de gérer l’entreprise » mais de « définir des lignes rouges ». Elle a donc renvoyé au « président de Radio France [Mathieu Gallet] la responsabilité de définir un projet d’entreprise ». « Quand on écoute France Inter, on n’écoute pas RTL »La ministre, qui l’avait déjà demandé dans une lettre de cadrage à M. Gallet, samedi, a rappelé qu’il devait « donner les moyens [à Radio France] de retourner à l’équilibre » tout en soulignant que « ce qui importait surtout, c’est la vision du service public qu’il y a derrière » ce projet. « Quand on écoute France Inter, on n’écoute pas RTL », a-t-elle lancé, s’empressant d’ajouter que « malgré tout le respect que j’ai pour RTL ou pour Europe 1, il y a une mission spécifique de décryptage de l’information. »Lire aussi : Crise à Radio France : Mathieu Gallet dos au murEt de rappeler que M. Gallet doit présenter son plan stratégique, mercredi 8 avril, lors d’un comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire. Outre le maintien des orchestres de Radio France, ce plan abandonnerait toute référence à un audit externe qui cristallisait la colère des personnels grévistes. Il devrait toutefois maintenir plusieurs mesures d’économies qui visent à redresser les comptes, en déficit de 21,3 millions d’euros cette année. Parmi elles, un plan de 300 à 380 départs volontaires, en priorité pour les seniors, avec 50 créations de postes dans des métiers qui jusqu’ici n’existaient pas à Radio France, a-t-on précisé de source proche du dossier. Des réductions d’effectifs d’avance rejetées par les syndicats.Se définissant comme « la gardienne des finances publiques », Fleur Pellerin a expliqué que « le statu quo n’était pas tenable ». Elle a toutefois rejeté « une approche uniquement comptable ». Ce « chantier de modernisation sociale » doit aussi viser à rétablir « l’équité entre salariés » et « limiter les salaires les plus élevés », selon elle. Pour la ministre, « on peut essayer de s’organiser avec moins de moyens » même si « l’emploi ne peut pas être la seule variable d’ajustement à Radio France ».Il n’est pas sûr que cela calme les représentants syndicaux qui ce week-end déjà estimaient que la grève pourrait se poursuivre au moins jusqu’en fin de semaine. « Avec le plan de départs, je ne vois pas comment éviter le durcissement », jugeait l’un d’entre eux.  Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Sharp se lance en quête de nouveaux financements. Le 5 avril, le quotidien économique Nihon Keizai Shimbun a annoncé que le géant japonais de l’électronique pourrait solliciter l’aide d’Innovation Network Cooperation Japan (INCJ), un fonds public-privé créé en 2009, réunissant 26 grands groupes, Toyota, Sony ou encore Hitachi, et supervisé par le ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie (METI) pour soutenir l’innovation dans l’électronique.Sharp souhaiterait scinder ses activités LCD et créer une nouvelle entité intégrant ses activités de petits écrans pour smartphones notamment. L’INCJ interviendrait pour fournir des capitaux à hauteur de 100 milliards de yens (765 millions d’euros). Sharp n’a pas confirmé l’information, précisant qu’aucune décision n’avait été prise.Le projet interviendrait alors que l’entreprise traverse une période délicate. Fin janvier, elle a annoncé une révision à la baisse de ses prévisions de résultats pour l’exercice 2014 clos fin mars. Ses ventes totales sont attendues à 2 800 milliards de yens (21,4 milliards d’euros). Au lieu de profits à 30 milliards de yens (229 millions d’euros), elle attend des pertes d’un montant équivalent. Sur les quatre dernières années fiscales, le groupe en aura terminé trois sur des pertes. Il souffre notamment de la faiblesse du yen car beaucoup de ses produits vendus au Japon sont fabriqués à l’étranger.Pourpalers avec le taïwanais FoxconnDans le domaine des écrans LCD, qui représente un tiers de son activité, Sharp pâtit essentiellement de la concurrence des Coréens du Sud comme LG et de Japan Display. Cette dernière structure a été créée en 2012. Elle réunit les activités écrans LCD de Sony, Toshiba et Hitachi, mais pas celles de Sharp, qui a refusé d’y participer.Ses difficultés ont déjà contraint l’entreprise à engager des négociations avec ses banques partenaires Mizuho et Tokyo-Mitsubishi-UFJ pour une aide supplémentaire de 200 milliards de yens (1,5 milliard d’euros). Sharp est également en pourparlers avec le taïwanais Foxconn (Hon Hai Precision industry) pour d’éventuels partenariats.Plan de restructuration prévu en maiDans le même temps, le groupe prépare pour le mois de mai un important plan de restructuration. Ses partenaires exigeraient qu’il se sépare des activités non rentables. Outre les écrans LCD, la branche du photovoltaïque, attendue en déficit de 5 milliards de yens (38 millions d’euros) au terme de l’exercice 2014, pourrait être également menacée.Mais Sharp, qui a longtemps dominé ce marché à l’échelle mondiale mais a souffert de la concurrence chinoise à bas coûts, souhaiterait la conserver, affirmant qu’elle est compétitive et que ses difficultés sont simplement liées à la faiblesse du yen. Afin d’améliorer sa rentabilité, il a déjà mis fin à des collaborations à l’étranger dans ce domaine, notamment avec l’italien Enel, et a fermé son usine de panneaux solaires installée en Grande-Bretagne.Selon le site spécialisé dans les questions énergétiques Energy Trend, Sharp aimerait évoluer dans le domaine photovoltaïque d’un simple fabricant de composants en une structure proposant ses solutions globales, notamment pour le secteur résidentiel, en plein développement dans l’archipel.Lire aussi :Le Japon confronté à une croissance nulle des prixPhilippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Bruno Lafont est droit dans ses bottes. Malgré les pressions de plusieurs investisseurs, pas question pour le patron de Lafarge de réviser à nouveau le projet de fusion avec le suisse Holcim, qu’il prépare depuis un an. Le 20 mars, le PDG français avait accepté de modifier les principaux paramètres du rapprochement et d’abandonner le poste de numéro un qui lui était promis, afin de sauver ce mariage qui doit donner naissance au numéro un mondial du ciment. Ce n’est pas pour retoucher encore les plans à présent.« Les parités financières ne bougeront pas, la gouvernance non plus, affirme M. Lafont dans un bureau du siège parisien de Lafarge. Onze mois après le premier projet, les conditions de marché avaient un peu évolué, et nous l’avons donc amendé, tout en préservant le principe d’une fusion entre égaux. » Rien ne justifie à ses yeux un nouveau changement au bout de quinze jours.Le patron de Lafarge, qui a longuement rencontré son homologue d’Holcim, Wolfgang Reitzle, jeudi à Paris, affiche une position très ferme vis-à-vis des investisseurs restés critiques. A commencer par Filaret Galtchev, deuxième actionnaire d’Holcim avec 10,8 % du capital. Ces derniers jours, ce milliardaire russe a rejeté le compromis trouvé entre le cimentier suisse et son rival français, qu’il juge encore « insatisfaisant et incomplet ». Résurgence de tensionsMercredi, M. Reitzle a proposé à M. Galtchev un siège au conseil d’administration du futur groupe. Cela n’a pas suffi. L’homme d’affaires réclame toujours que les conditions de la fusion soient revues en faveur d’Holcim, afin que ses actionnaires obtiennent davantage que les 55,5 % du capital du futur ensemble qui leur ont été réservés.Lire aussi :Lafarge et Holcim signent un compromis pour sauver leur fusionUne résurgence de tensions apparemment anciennes. Depuis son arrivée en 2008, M. Galtchev a été considéré par Thomas Schmidheiny, petit-neveu du fondateur et premier actionnaire d’Holcim, comme un financier à surveiller de près, susceptible de prendre le contrôle d’une façon plus ou moins hostile, relatent plusieurs sources. Si bien qu’il a été tenu à l’écart de toutes les tractations avec Lafarge.M. Galtchev n’est pas le seul à souhaiter une renégociation de l’accord. Le fonds américain Harris Associates, troisième actionnaire d’Holcim avec 6,4 % des titres, est également réservé. De même que la fondation Ethos, qui conseille des fonds suisses.A eux trois, ces investisseurs critiques commencent à peser lourd. Pour mener à bien l’acquisition de Lafarge, Holcim a besoin d’obtenir 66 % de votes positifs lors de son assemblée générale, prévue le 8 mai, afin de lancer une importante augmentation de capital. Or, si la participation à cette assemblée est similaire à celle des années précédentes, le trio récalcitrant est en mesure de bloquer le projet, selon les calculs de Bloomberg.Un voile levé sur le futur patron« La fusion n’est pas en danger, veut néanmoins croire M. Lafont. Il est normal qu’il y ait débat. Jusqu’au dernier jour, certains diront peut-être qu’ils ne sont pas satisfaits. Mais, au moment de voter, ils verront que leur intérêt est de permettre à cette fusion créatrice de valeur de se concrétiser. »Dans l’immédiat, Lafarge et Holcim s’apprêtent à dévoiler le nom du futur patron du nouveau groupe, qui prendra le poste initialement prévu pour M. Lafont. Le choix sera connu « d’ici à une quinzaine de jours, donc bien avant l’assemblée d’Holcim », précise le PDG de Lafarge. Une façon de répondre à des fonds comme Harris, qui estime ne pas pouvoir se déterminer sur la fusion sans connaître l’identité de l’homme chargé de l’orchestrer.De qui s’agira-t-il ? M. Lafont lève un coin du voile : « Pour moi, il doit s’agir d’un leader capable d’entraîner et de fédérer les équipes, un expert du ciment connaissant déjà bien le métier et l’entreprise, et avec une vraie culture de la création de valeur pour les actionnaires. » Des propos qui excluent tout recrutement externe et orientent les regards vers un ou deux dirigeants déjà aguerris de Lafarge, en particulier l’un des responsables des opérations, le Franco-Américain Eric Olsen.Volontariste, M. Lafont se dit persuadé que la fusion aboutira. En cas d’échec, « Lafarge a de toute façon des perspectives de développement parmi les meilleures du secteur », affirme le PDG pour montrer qu’il n’est pas voué à avaler n’importe quelle couleuvre. « Nous avons un vrai plan pour poursuivre l’essor du groupe sans fusion, ajoute-t-il. Mais ce serait dommage, car elle doit nous permettre d’accélérer encore, et de bénéficier d’économies d’échelle de 1,4 milliard d’euros. »Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre Sortir de la crise sociale, rétablir l’équilibre des comptes et formuler une ambition renouvelée pour Radio France : tels sont les messages que la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a adressés à Mathieu Gallet, PDG de l’entreprise publique, vendredi 3 avril, dans une lettre que Le Monde s’est procurée. Dans un entretien à l’AFP, Mme Pellerin a par ailleurs estimé que M.Gallet avait « toutes les cartes en main pour sortir du conflit » et qui lui fallait « rétablir le dialogue social » au plus vite au sein de la Maison ronde. L’option d’une médiation n’est pas envisagée à ce stade, fait-on ainsi savoir rue de Valois.Suite à cette lettre, le PDG de Radio France a annoncé la tenue samedi à 14 heures d’« une nouvelle réunion de négociations pour trouver une issue au conflit social et partager au plus vite le projet stratégique avec les collaborateurs de Radio France et leurs représentants ». Samedi matin, les syndicats n’avaient toujours pas dit s’ils se rendraient à cette réunion.Cette prise de parole gouvernementale était très attendue, alors que Radio France s’apprêtait à vivre un troisième week-end consécutif de grève, en réaction aux difficultés financières de l’entreprise – déficitaire de 21 millions d’euros en 2015 – et à la rupture du dialogue social entre le personnel et M. Gallet, par ailleurs mis en cause pour ses dépenses.Lire : Radio France : vote d’une motion de défiance contre Mathieu GalletL’urgence est de faire face à une fonte de la trésorerie, consumée notamment par le chantier de réhabilitation de la Maison de la radio, dont les coûts ont dérivé. Pour cela, la ministre annonce « une dotation en capital liée aux surcoûts du chantier », qui n’est pas chiffrée à ce stade. En clair, l’Etat va apporter une subvention exceptionnelle qui aidera l’entreprise à faire face à ses dépenses les plus urgentes. En complément, « les différentes options possibles pour la finalisation de ce chantier » seront étudiées. Dans un entretien au Parisien samedi 4 avril, M. Gallet se dit satisfait de ces annonces qui sont « des signes de confiance pour l’entreprise » et confirme, parmi les économies envisagées, la suppression des ondes moyennes et longues (soit 14 millions d’euros par an).Le gouvernement assume l’objectif d’un retour à l’équilibre d’exploitation dès 2017 – alors qu’une option plus douce, à horizon 2019, était aussi envisagée. Mis en cause pour ses revirements, l’Etat rappelle son engagement à « stabiliser la ressource publique » affectée à l’entreprise jusqu’en 2017. Mais en contrepartie, il demande des efforts.Une gageureToutefois, Fleur Pellerin se garde bien de se prononcer sur la nature de ces efforts. Elle se contente de pointer que Mathieu Gallet a proposé un plan de départs volontaires – qui concernerait 300 à 380 personnes, soit l’option la plus élevée. « Le niveau d’emploi ne peut constituer la seule variable d’ajustement », nuance la ministre, ne refusant donc pas cette option, mais la complétant par la demande d’un « travail de modernisation sociale ».« C’est dans le dialogue social à l’intérieur de l’entreprise que devront être trouvées les mesures adaptées pour atteindre cet objectif », souligne-t-elle. Une gageure, quand on sait que les grévistes ont voté vendredi 3 avril, lors d’une assemblée générale réunissant entre 400 et 500 personnes, une motion de défiance envers M. Gallet, qu’ils jugent « discrédité ».Un vote qui a divisé le personnel au sein de Radio France. « L’assemblée générale a réagi aux contre-vérités énoncées hier par M. Gallet et à son mépris du dialogue social », a commenté Jean-Paul Quennesson, délégué syndical SUD et membre de l’Orchestre national de France (ONF). Jeudi 2 avril, le PDG avait mené une offensive médiatique, d’iTélé aux antennes de France Info et de France Inter, pour se défendre et tendre la main aux grévistes en vue de renouer le dialogue. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a quant à lui déploré ce vote. « Tout ce qui affaiblit le patron de Radio France affaiblit Radio France à l’heure où son PDG devra inévitablement négocier avec l’Etat », estime Valeria Emanuele, déléguée nationale.Dans sa lettre, Fleur Pellerin ne se contente pas de demander au PDG une sortie de crise rapide et un retour à l’équilibre dans deux ans. Elle souhaite aussi, en complément, qu’il porte une « ambition réformatrice ». Pour cela, elle l’enjoint à formuler, en vue du prochain contrat d’objectifs et de moyens – que l’entreprise et l’Etat doivent conclure pour la période 2015-2019 - une vision qui incarne la « singularité » du service public de radio et de musique.Deux orchestres, mais réduitsLa ministre demande une « offre de programmes qui ne soit ni banalisée, ni aseptisée », sans fermer la porte à des « regroupements » de chaînes, pour autant qu’ils soient « ambitieux ». Elle s’oppose à une augmentation des volumes de publicité, mais se dit ouverte à un assouplissement des catégories d’annonceurs autorisés, comme le demande la direction. Au grand dam des radios privées qui ne veulent pas entendre parler d’un assouplissement des règles publicitaires. Mme Pellerin demande aussi des précisions sur l’information, l’éducation aux médias, la transmission des valeurs citoyennes et le numérique.En matière de musique, la ministre de la culture fait comprendre qu’elle ne souhaite ni la fusion des deux orchestres de Radio France, ni le détachement de l’un d’entre eux, comme le demandait M. Gallet. Mais la ministre propose un « redimensionnement des formations musicales » et une « réforme de leurs modalités de travail ». « L’annonce de ne pas fusionner les deux orchestres nous rassure, commente Philippe Ballet, délégué UNSA. En revanche, la ministre valide de fait le plan de départ volontaire. Cela nous heurte. Plus largement, le gouvernement ne répond pas à notre constat de sous financement de l’audiovisuel public. »L’accueil qui sera fait aux propositions de Mme Pellerin reste incertain, dans une Maison ronde chauffée à blanc après deux semaines de conflit. De source syndicale, on comptait 75 % de grévistes dans les locales du réseau France Bleu et à France Culture, et un tiers à la rédaction de France Info et France Inter. Selon la direction, il n’y avait à Radio France que 11 % de grévistes vendredi.Consulter notre visuel interactif : La première année agitée de Mathieu Gallet à la tête de Radio FranceAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Le marché du travail américain a marqué le pas en mars. Les États-Unis ont créé 126 000 emplois, a annoncé, vendredi 3 avril, le département du travail. Pour retrouver un chiffre aussi bas, il faut remonter à décembre 2013. Même si le taux de chômage est resté inchangé à 5,5 %, il s’agit d’un réel décrochage, qui a pris de court les économistes, qui tablaient sur la création de 265 000 emplois.Lire aussi :Le taux de chômage aux États-Unis est tombé à 5,5 %Sur l’ensemble du premier trimestre, la moyenne mensuelle des créations d’emplois est ainsi tombée à 197 000 contre 324 000 au cours du quatrième trimestre 2014. Le mois de mars met donc fin à une série de douze mois consécutifs au cours desquels l’économie américaine créait plus de 200 000 emplois mensuels.Le chômage reculeCe ralentissement s’explique par le fait que l’industrie, la construction et le secteur pétrolier ont réduit les embauches. Dans l’industrie, il s’agit du premier recul depuis juillet 2013, tandis que le secteur de l’énergie a perdu 11 000 emplois en mars et près de 30 000 depuis le début de l’année. Le secteur des loisirs et de l’hôtellerie-restauration, gros pourvoyeur d’emplois aux États-Unis, n’a pas réussi à compenser ces pertes. Lui-même a connu son plus mauvais mois en termes d’embauche depuis septembre 2014.Quant aux salaires, la tendance reste toujours aussi décevante. Le salaire horaire moyen n’a augmenté que de 0,3 % en mars par rapport en février. La progression sur un an n’est que de 2,1 %, en ligne avec le rythme des cinq dernières années. Le faible taux de chômage ne se traduit toujours pas par une pression sur les employeurs pour qu’ils augmentent les salaires. L’une des explications réside dans la faiblesse du taux de participation – c’est-à-dire la part des Américains qui ont un emploi ou qui en recherchent effectivement un – qui est tombé à son plus bas niveau depuis 1978, à 62,7 %.Lire aussi : Aux Etats-Unis, le grand espoir des petits salairesMalgré tout, le chômage pris au sens large, c’est-à-dire en incluant les temps partiels subis, a reculé de 0,1 point à 10,9 %. « Certains peuvent crier au loup sur la faiblesse des chiffres de l’emploi [en mars], mais il s’agit d’un simple réalignement avec le véritable rythme sous-jacent de la croissance de l’économie, qui se situe autour de 2,5 %. Ce qui est plus inquiétant, c’est que les salaires ont toujours autant de mal à progresser », estime Gregory Daco, économiste chez Oxford Economics.Prévisions à la baisseCes chiffres de l’emploi sont publiés dans la foulée d’une batterie d’indicateurs décevants qu’il s’agisse de la production industrielle, des ventes de détail ou des mises en chantier. Même si le moral des consommateurs reste élevé, ces chiffres confirment que le rythme de la reprise a ralenti au cours des trois premiers mois de l’année. La plupart des économistes ont révisé à la baisse leurs prévisions de croissance. Celle-ci ne devrait pas dépasser 1,5 % au premier trimestre, contre 5 % au troisième trimestre 2014 et 2,2 % au quatrième.Même si la présidente de la Réserve fédérale, Janet Yellen, prévoyait le 18 mars « une bonne performance de l’économie » sur l’ensemble de l’année, la situation reste effectivement contrastée. Un rapport de l’AARP Policy Institute, publié il y a quelques jours, pointait que le chômage de longue durée pour les plus de 55 ans atteignait 45 % des demandeurs d’emploi. Jeudi, le département du travail indiquait que le revenu moyen des 80 % des Américains les moins riches avait reculé de 0,9 % en 2014 par rapport à l’année précédente. C’est la deuxième année consécutive que ce chiffre accuse un repli. Si la reprise est bien là, elle reste toujours aussi inégalitaire.Lire aussi :La Réserve fédérale ouvre la voie à une hausse des taux aux Etats-Unis Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Francine Aizicovici À la mi-mai, chaque contribuable devra adresser sa déclaration de revenus 2014 et, comme chaque année, des entreprises envoient à leurs salariés le montant qu’ils devront déclarer au fisc. Y compris, parfois, à ceux qui sont… décédés. C’est ce qui s’est produit à La Poste. Nicolas Choffel a été destinataire fin mars d’une « déclaration fiscale individuelle concernant l’année 2014 ». Mais ce cadre supérieur, qui travaillait au siège de cette entreprise, victime d’un burn-out – un acte reconnu comme accident du travail – avait mis fin à ses jours le… 25 février 2013.Lire aussi :Le burn-out reste mal défini, mal quantifiéC’est donc sa veuve, Ilma Choffel de Witte, qui a ouvert ce courrier, dans lequel on peut lire : « Nombre d’heures rémunérées : 0 ; traitement et salaires : 0 ; avantage en nature : 0 ; prime d’intéressement : 25 euros », qui sera donc le « net imposable ». Un choc, pour Mme Choffel, qui a préféré transformer sa blessure en ironie, dans un courrier adressé le 23 mars à Philippe Wahl, le PDG.« Ce matin, écrit-elle, je fus agréablement surprise par votre courrier (…). Effectivement, des rumeurs me sont parvenues comme quoi il y a un grand effort d’une stratégie managériale plus humaine à La Poste. Votre décision de donner une prime d’intéressement à hauteur de 25 euros pour mon mari Nicolas Choffel m’a beaucoup touchée. D’autant que durant l’année 2014, il était jour et nuit proche de son lieu de travail – en fait il est enterré au cimetière de Montparnasse – mais comme vous pouvez l’imaginer, il est incapable de bouger suite à son accident du travail donc ce n’est pas un employé très productif. Je vous félicite pour ce bel effort d’humanité de générosité. »« Edition automatique »Mais, au-delà de ce geste cruel, Mme Choffel, qui a engagé une action pour faute inexcusable de l’employeur devant le tribunal des affaires de sécurité sociale (TASS), rappelle surtout à M. Wahl que, « depuis le 16 décembre 2014, date limite fixée par le TASS », l’avocat de La Poste « n’a non seulement pas déposé ses conclusions », mais qu’« il a également, au bout de trois mois [de retard] annoncé verbalement que ni ma fille, ni moi-même ne recevrions des conclusions avant au moins deux mois. »Mme Choffel se demande en l’occurrence si « ce cabinet ne ferait pas obstacle à la progression normale de la procédure ». Elle en vient à se demander si La Poste n’attend pas tout simplement « la fin de l’enquête judiciaire en espérant que le dossier soit classé sans suite après deux ans d’investigation. » À ses yeux, ce retard démontre l’attitude « inhumaine » de La Poste « envers les vivants, en particulier envers ma fille et moi-même », souligne la veuve dans sa lettre.« Le TASS nous a fait savoir que la date d’audience sera fixée quand il aura reçu les conclusions de la partie adverse, indique Jean-Paul Teissonnière, l’avocat de Mme Choffel. C’est un peu curieux. » M. Wahl n’a pas encore répondu à Mme Choffel. Il a préféré répondre à l’AFP, dans une dépêche du 1er avril, dans laquelle il lui présente ses « excuses », précisant qu’il s’agit « de l’édition automatique d’un document fiscal ». Sollicitée, la direction de La Poste ne nous a pas répondu.M. Wahl n’avait déjà pas répondu à une lettre de Mme Choffel, envoyée le 22 janvier 2014, dans laquelle elle disait espérer, avec sa fille, « un premier geste de bonne volonté de sortir du déni sur l’existence du burn-out au sein de la Poste », à travers la reconnaissance de « la faute inexcusable de l’entreprise ayant abouti » au suicide de son mari.Elle proposait aussi à La Poste de se joindre à son combat contre le burn-out, « pourquoi pas par le parrainage d’une association consacrée aux victimes du burn-out ».Lire aussi : Ilma Choffel se bat pour une prise en charge du burn-out« J’ai été très naïve à l’époque de croire que, pour ce nouveau PDG, ce serait une priorité de lutter contre ce phénomène de suicides en série », constate Ilma Choffel aujourd’hui.Enquête préliminaire toujours en coursQuant à la procédure au pénal, elle semble elle aussi en panne. « Au bout de deux ans, indique M. Teissonnière, on en est encore au stade de l’enquête préliminaire, qui normalement dure trois ou quatre mois. Or, ce n’est pas une affaire très complexe. Avec la reconnaissance en accident du travail, le rapport de l’inspection du travail, etc., il y a suffisamment d’éléments qui montrent qu’il s’agit d’une affaire sérieuse. »Pour lui, qui intervient dans d’autres affaires de ce type, chez France Télécom notamment, cette situation n’est pas due à une complicité entre la justice et les employeurs. « Culturellement, les parquets ont du mal à concevoir que des chefs d’entreprise puissent être des délinquants. » La délinquance supposée de La Poste étant de ne pas « avoir protégé la santé de mon mari comme l’y oblige la loi », estime Mme Choffel.M. Choffel s’est suicidé alors qu’il était en arrêt de travail pour un burn-out depuis trois semaines. Dans un contexte de réorganisation, « il a occupé trois postes simultanément » durant les trois derniers mois de sa vie et avait perdu « 18 kg », indique son épouse. Malgré son arrêt, ajoute-t-elle, La Poste le sollicitait encore fréquemment par des appels téléphoniques et des mails.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.04.2015 à 12h13 • Mis à jour le03.04.2015 à 22h43 | Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Le dialogue semble bien rompu entre Mathieu Gallet, le PDG de Radio France, et les grévistes qui ont reconduit leur mouvement jusqu’au mardi 7 avril. Vendredi matin, une assemblée générale, qui réunissait 400 à 500 salariés, de source syndicale, a voté à la quasi-unanimité une motion de défiance, qui demande le départ du dirigeant. Texte de la motion de défiancePourquoi ce vote, alors que la résolution de la crise se joue désormais dans les cabinets ministériels, de Bercy à la culture en passant par Matignon ? Ceux-ci planchent actuellement sur le fameux « projet stratégique » remis jeudi par M. Gallet et s’apprêtent à rendre des arbitrages sur les missions et les moyens de l’entreprise publique ces prochaines années.« L’assemblée générale a réagi aux contre-vérités énoncées hier par M. Gallet et à son mépris du dialogue social », a commenté Jean-Paul Quennesson, délégué syndical SUD et membre de l’Orchestre national de France (ONF). Jeudi, le PDG avait mené une offensive médiatique, d’i-Télé aux antennes de France Info et de France Inter, pour se défendre et tendre la main aux grévistes en vue de renouer le dialogue.« M. Gallet se sert des antennes de Radio France pour sa communication personnelle, alors qu’il n’arrive plus à mettre les partenaires sociaux autour d’une table », a poursuivi M. Quennesson. De fait, les négociations sociales sont en berne depuis le 30 mars, date du dernier échange formel entre la direction et les délégués du personnel.Personnalisation du conflitDepuis le début de la crise, le 19 mars, le fait que le PDG s’exprime plus volontiers dans les médias ou dans les rédactions que face aux délégués syndicaux est un reproche récurrent. « M. Gallet est totalement discrédité, il s’avère incapable de diriger Radio France et d’incarner les valeurs fortes et intangibles de la radio publique », juge sèchement le texte.L’idée d’une médiation a été à nouveau évoquée par les représentants syndicaux dans leurs contacts, cette semaine, avec des politiques. Pour le moment, le prochain rendez-vous avec le PDG est fixé au mercredi 8 avril, lors d’un comité central d’entreprise où le projet sera présenté.Mais cette personnalisation du conflit ne fait pas l’unanimité au sein de la Maison ronde. Ainsi, le Syndicat national des journalistes (SNJ) a déploré ce vote. « Tout ce qui affaiblit le patron de Radio France affaiblit Radio France à l’heure où son PDG devra inévitablement négocier avec l’Etat », estime Valeria Emanuele, déléguée nationale. « Je ne sais pas ce que cela changerait d’avoir la tête de M. Gallet : nous nous retrouverions dans un vide et la vraie question des réformes resterait la même », renchérit un journaliste.Le SNJ appelait aussi à la grève vendredi, mais de façon indépendante du mouvement illimité ouvert par cinq autres syndicats. De source syndicale, on comptait 75 % de grévistes dans les locales du réseau France Bleu et à France Culture, et un tiers à la rédaction de France Info et France Inter. Selon la direction, il n’y avait à Radio France que 11 % de grévistes vendredi.>> Voir notre visuel interactif : La première année agitée de Mathieu Gallet à Radio France« Ce qui pourrait débloquer la situation serait que la tutelle [le ministère de la culture] se fasse enfin entendre », résume un journaliste. Et de suggérer que « ce serait bien que le ministère propose de séparer la question des travaux de celle des réformes », pour tenir compte de l’exaspération provoquée par l’interminable réhabilitation, qui perturbe le quotidien et consume la trésorerie.« Ce chantier est le seul sujet sur lequel il y a consensus à Radio France, résume ce journaliste. Sur le reste – faut-il accepter un plan social, ne garder qu’un orchestre, réformer les modes de production  – il y a des débats parmi les salariés. »Dans la soirée, la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a finalement réitéré son soutien au PDG de Radio France, estimant qu’il avait « toutes les cartes en main pour sortir du conflit à Radio France ». « Il faut que [Mathieu Gallet] sorte de ce conflit mais c'est à lui de rétablir le dialogue social », a-t-elle toutefois insisté dans un entretien à l’AFP.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin La mode est un sujet volatil, difficile à mettre en équation et en business plan. Seuls quelques gourous font autorité pour distinguer dans les nouvelles créations le ringard de l’avant-garde. Les services marketing sont richement dotés pour faire pencher ces « leaders d’opinions » du bon côté, mais ils ne parviennent pas toujours à leur fin.Cette fois-ci, les équipes de Marks and Spencer ont réussi leur coup. Le groupe de distribution, garant du style « so british », a vu ses ventes de vêtements augmenter au premier trimestre pour la première fois après quatorze trimestres consécutifs de baisse. Quel point de couture a suscité ce point d’inflexion ? Une jupe en daim, qui n’est même pas encore en vente.Je ne suis pas critique de mode et me garderai de porter un jugement sur cette jupe longue, fendue devant, dont le Guardian dit qu’elle vous fera ressembler à une cow-boy des années 1970. Il a suffi que quelques starlettes bien choisies du show-biz portent en février cet emblème et que le célèbre magazine Vogue s’en entiche, pour que la réputation de la collection d’été du groupe britannique soit faite auprès de toute la presse spécialisée.Le résultat de ce bouche-à-oreille bien orchestré (on dit buzz) est probant. Marc Bolland, le directeur général, s’est félicité, jeudi 2 avril, en publiant ses chiffres d’avoir vu les ventes repartir à la hausse aussi bien dans le prêt-à-porter féminin que dans les rayons hommes et enfants. Cette fameuse jupe à 199 livres (270 euros) ne sera pourtant disponible dans les magasins qu’à partir du mois de mai. Le chiffre d’affaires n’a pas attendu pour croître de 1,2 % et de 0,6 % à magasins constants. C’est peu, mais cela change tout.Troisième étoileLe patron hollandais, passé par Heineken et le distributeur britannique Morrisons, avant de relever le défi en 2010 de cette enseigne vieille de 130 ans, peut savourer ce retour en grâce. D’autant que sur la distribution de produits alimentaires, qui fait pratiquement 50 % de son chiffre d’affaires, le groupe fait régulièrement mieux que le marché. Grâce à son positionnement tiré vers le haut de gamme, Marks and Spencer affiche une hausse 3,7 % (+ 0,7 % à magasins constants) de ses ventes dans l’alimentaire, là où la guerre des prix à laquelle se livrent les Tesco ou Sainsbury avec les chaînes de hard-discount Aldi et Lidl provoque une spirale déflationniste.La troisième étoile alignée ce trimestre concerne la vente en ligne. La chaîne a résolu les problèmes de logistique dont elle a souffert en 2014. De quoi encaisser les mauvais chiffres à l’international, principalement dus à la Russie, l’Ukraine et la Turquie. Mais attention, si la poursuite de ce redressement repose sur les critiques de Vogue sur la prochaine collection, le point d’inflexion risque de ne pas être un point d’appui.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard, Audrey Tonnelier, Cédric Pietralunga et Claire Guélaud « La clef de la reprise économique, c’est l’investissement », a assuré François Hollande, vendredi 3 avril, à l’occasion d’une visite dans une forge à Trie-Château (Oise) au cours de laquelle il a esquissé quelques mesures de soutien en direction des PME. Car, sans investissements, il n’y aura pas de créations d’emplois. En tout cas pas suffisamment pour résorber le chômage. Et c’est exactement ce qu’il se passe actuellement.On constate certes des signes de légère reprise. L’Insee vient de légèrement revoir ses prévisions et s’attend à une progression de 0,4 % du PIB au premier trimestre, puis 0,3 % au deuxième. Mais ce regain de croissance tient plus à la bonne tenue de la consommation des ménages qu’à l’investissement des entreprises, qui est toujours désespérément plat.« C’est [l’investissement] qui a le plus pesé sur la croissance ces dernières années. La chute a été moindre qu’en Allemagne pendant la crise, mais le rebond est nettement inférieur en France », détaille Peter Jarrett, chef de division à l’OCDE.Quelle est l’évolution des investissements ?« L’effort d’investissement français s’est dégradé depuis 2000, passant de 5 % du chiffre d’affaires à 3,9 %, soit une baisse de 5 milliards d’euros par an », indique une étude du cabinet allemand Roland Berger, remise au ministre de l’économie, Emmanuel Macron en octobre, et dont Le Monde s’est procuré une copie.Au quatrième trimestre 2014, l’investissement des entreprises s’est contracté de 0,2 %, après une stagnation durant les trois mois précédents. Rapporté à la valeur ajoutée, le taux d’investissement, qui était étale depuis 2011, commence à fléchir sensiblement. Et l’Insee table sur un nouveau surplace au premier semestre de cette année.« Aujourd’hui, l’investissement industriel reste inerte, confirme Denis Ferrand, économiste chez Coe-Rexecode, un institut d’analyse proche du patronat. Les dépenses servent à remplacer les vieilles machines, et c’est à peu près tout. »Pourquoi l’investissement ne repart-il pas ?Le manque de rentabilité et la faiblesse des ventes sont les principaux facteurs qui expliquent, depuis quinze ans, la réduction drastique de l’investissement. Aujourd’hui, toutefois, les bénéfices commencent à remonter un peu la pente (le taux de marge devrait dépasser 31 % au premier semestre, contre 29,7 % en 2013), notamment grâce à la baisse du pétrole et au crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Les banques peuvent prêter de l’argent à des taux d’intérêt minimes.Cependant, la demande, elle, demeure faible, malgré quelques signes de reprise. L’Insee fait aussi état d’un décalage entre la perception des entreprises et la « nette bouffée d’oxygène » dont elles bénéficient. Ce décalage peut être temporaire et traduire une grande prudence face aux premiers signes de l’amélioration de la demande.Mais il peut aussi refléter « des difficultés structurelles empêchant les entreprises françaises de bénéficier pleinement de cet environnement favorable. »Lire aussi :La reprise française en panne d’investissementsQuelles sont les conséquences de cette panne de l’investissement ?Ce « retard » à l’investissement se traduit d’abord par une baisse du nombre de machines utilisées dans les usines françaises : il est passé de 414 000 unités en 1998 à 388 000 en 2013, alors que, dans le même temps, en Allemagne il passait de 1,26 million à 1,46 million.Pis, ces machines n’ont pas été renouvelées : le parc des équipements de moins de quinze ans s’est contracté de 10 000 unités en France, alors que celui de l’Allemagne, déjà mieux lotie, a augmenté de 95 000 unités.Ce vieillissement a un « effet désastreux », relève l’économiste Patrick Artus, de la banque Natixis, dans une note du 24 mars : il entraîne une faible productivité et un recul des profits qui risquent d’accentuer le décrochage industriel.L’outil de production devient de plus en plus dépassé. La France a raté le virage de la robotique. Avec 31 600 appareils, contre 58 400 en Italie et 175 200 en Allemagne, « les sites de production de l’Hexagone comptent parmi les moins robotisés des pays avancés », relève une étude de Xerfi.« La France a un retard global de cinq à sept ans dans la modernisation de son parc industriel en comparaison avec l’Allemagne », estime la fédération patronale de la mécanique.Avec de machines plus récentes, « l’Allemagne est en mesure de réaliser des produits plus complexes et à plus forte ajoutée que la France », note Roland Berger.« Faute d’investissements, il devient difficile de réaliser des gains de productivité, qui permettent d’augmenter les salaires, d’améliorer les marges ou de baisser les prix », ajoute M. Ferrand.Quelles mesures ont été prises et quel est leur effet ?« L’investissement va reprendre » grâce à la montée en charge du CICE et à la mise en œuvre du Pacte de responsabilité, a assuré le ministre des finances, Michel Sapin, vendredi, au micro de la radio RTL.À travers ces dispositifs, les charges des entreprises doivent baisser de 12 milliards d’euros cette année et le gouvernement va les alléger de 10 milliards en 2016.Lire aussi :la France gagne en compétitivité grâce aux allégements de chargeMais certains experts pointent les effets pervers des mécanismes de soutien mis en place par le gouvernement. « Plutôt que de refaire leurs marges, certaines entreprises ont en partie répercuté les bénéfices du CICE sur les salaires. C’est favorable à la consommation mais moins à l’investissement », regrette l’économiste Jean-Pisani-Ferry, commissaire général de France Stratégie, organe de réflexion lié à Matignon.Lire aussi :En France, les salaires continuent de progresserQuelles sont les pistes possibles pour doper l’investissement ?Le cabinet Roland Berger préconise par exemple 18 mesures, dont certaines devraient être reprises par le gouvernement et annoncées mercredi 8 avril.Outre la création d’un « Fonds de modernisation de l’offre d’outils de production », officialisé vendredi par M. Hollande, l’étude juge indispensable de pérenniser le système d’amortissement accéléré des investissements en robots et de l’étendre aux machines et logiciels, afin de permettre aux entreprises de déduire plus vite leurs dépenses de leurs impôts.De même, le cabinet estime nécessaire de renforcer de 1,5 milliard d’euros par an le « soutien à l’investissement productif » dans les PME, notamment sous forme d’avances remboursables.Lire aussi :Investissement des entreprises : le rapport qui a inspiré les mesures du gouvernementAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterClaire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.04.2015 à 10h58 | Nicole Vulser Le géant américain du prêt-à-porter souffre actuellement d’un léger essoufflement. Et tente de moderniser son image. Dans le trio des mastodontes mondiaux du prêt-à-porter – le suédois H&M, l’espagnol Inditex (la maison-mère de Zara) et l’américain Gap Inc, ce dernier est le seul qui peine à poursuivre une forte croissance. Ce groupe – fondé à San Francisco en 1969 par Doris et Don Fisher – uniquement disent-ils, parce qu’« Don ne trouvait pas de jeans qui lui aille bien », a publié un chiffre d’affaires 2014 de 16,44 milliards de dollars (15,18 milliards d’euros) en petite hausse de 2 % par rapport à l’exercice précédent, pour un bénéfice net de 1,26 milliard de dollars (1,16 milliard d’euros). Indice de performance financière le plus fréquemment utilisé aux Etats-Unis, le bénéfice par action a quant à lui augmenté de 4,74 % pour atteindre 2,87 dollars en 2014.Lire aussi : La collection Fisher sort des placards de Gap (édition abonnés)A titre de comparaison, H&M poursuit sa route à beaucoup plus vive allure : il a publié pour l’an dernier une hausse de ses ventes de 18 % à 19 milliards d’euros et un bond de 17 % de son bénéfice net à 2,15 milliards. Le premier trimestre 2015 a démarré en fanfare, avec des résultats encore bien meilleurs que ceux de 2014 pour le groupe suédois, qui pense par ailleurs ouvrir 500 nouveaux magasins cette année.De son côté, Inditex a bénéficé de la reprise économique en Espagne et de sa forte expansion internationale ce qui lui a permis d’annoncer des ventes en hausse de 8,3 % à 18,12 milliards d’euros pour son exercice annuel clos fin janvier, ainsi qu’un bénéfice net de 2,5 milliards (+5 %).Un objectif de 115 nouvelles boutiquesGap est dirigé depuis février par Art Peck – l’ancien patron de la division innovation, croissance et numérique – depuis que Glenn Murphy, avec qui il travaillait depuis sept ans, a décidé de passer la main. Avec 3705 magasins implantés dans le monde, le groupe Gap Inc s’est diversifié au fil des années, entre les enseignes Gap, Old Navy, Banana Republic, Athleta, Intermix et Piperlime – la plus petite marque qui vient d’être arrêtée.Cette année, l’entreprise, qui compte 150 000 salariés (dont 65 000 en magasins touchent désormais 10 dollars de salaire horaire depuis janvier), s’est donnée pour objectif d’ouvrir 115 nouvelles boutiques auxquelles s’ajouteront 35 points de vente en franchise. Aujourd’hui, le groupe reste très américain puisque 77 % des ventes y sont toujours concentrées. L’Asie ne représente que 9 %, suivie par le Canada (7 %) et l’Europe (6 %). La Chine reste le territoire d’expansion n°1 et Gap y compte désormais 110 magasins.Plus que ses concurrents, Gap attire ses clients en pratiquant toute l’année des opérations spéciales dans ses magasins, notamment des rabais sur certains produits, qu’il s’agisse des jeans, des sweaters siglés, des pulls, voire de la nouvelle collection dans son intégralité. Les soldes y sont également particulièrement intéressantes.Le problème récurrent des conditions de travailLe groupe a récemment fait appel à des réalisateurs connus, comme David Fincher, Sofia Coppola pour filmer la vie des clients vient de demander à The Daniels de développer des micro-séries de quinze secondes, toujours sur ce même thème, qui seront diffusées sur Instagram.Gap ne possède pas ses propres usines et sous-traite l’intégralité de sa confection, notamment en Asie dans des pays où la main d’œuvre est très bon marché. Le groupe américain n’était pas directement impliqué dans l’effondrement de l’immeuble du Rana Plaza au Bangladesh, en avril 2013, qui avait tué 1 135 salariés. Ce drame avait mis au jour les conditions lamentables de salaires et de sécurité, dans lesquelles 3 millions de salariés de l’industrie textile travaillent dans ce pays. Depuis Gap a rejoint l’Alliance, un regroupement des distributeurs américains qui a inspecté les quelque 600 usines de ce pays qui travaillent pour ces donneurs d’ordre. Seuls 20 ateliers ont été fermés et les salaires, même s’ils ont été doublés, restent beaucoup trop faibles (à 68 dollars par mois, soit moins de 63 euros) pour fournir des conditions de vie décentes aux employés.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes Après l’usine PSA de Trémery (Moselle) la semaine précédente, le président continuait inlassablement son tour de « la France qui gagne », vendredi 3 avril, dans une forge de Trie-Château (Oise). Mais en plus des traditionnelles assurances sur l’imminence d’une reprise, égrenées avec insistance depuis un mois, François Hollande y a apporté dans sa besace des annonces : des mesures destinées à favoriser l’investissement industriel dans les PME.La preuve par l’exemple : dans cette usine spécialisée dans la forge de pièces métalliques pour la construction aéronautique ou ferroviaire, sauvée de la disparition par le groupe Le Bronze Alloys, M. Hollande a symboliquement « signé » un prêt de 10 millions d’euros accordé par des assureurs à l’entreprise. Un dispositif initié en 2013, permettant aux assureurs de financer des entreprises, qui a déjà permis de lever 14 milliards d’euros, dont 8 milliards ont déjà été investis. Désireux d’« aller plus loin », le chef de l’Etat, accompagné par des assureurs français et étrangers, a annoncé la création d’ « un nouvel outil : un fonds d’investissement de plus d’un demi-milliard d’euros qui investira dans le capital des entreprises », lequel « commencera à investir dès ce mois-ci dans les entreprises en France. »« Ouvrir une fenêtre »Avec ce fonds de 535 millions d’euros, destiné aux PME, « l’idée est de franchir une nouvelle étape, afin que les assureurs financent plus massivement les entreprises, non plus en dette, mais en capital », explique-t-on à l’Elysée. « Ce qui est vrai ici l’est aussi de toute l’économie. La clef de la reprise économique, c’est l’investissement », a expliqué M. Hollande. « Les signes d’amélioration se multiplient : les Français consomment plus, les entreprises retrouvent des marges de manœuvre, l’euro baisse, le prix du pétrole également. Mais c’est en investissant que les entreprises françaises pourront bénéficier de la reprise et se remettre à embaucher », a-t-il poursuivi.Pour ce faire, le président a également annoncé la mise en place, cette année, d’un « dispositif de soutien temporaire à l’investissement productif, ciblé sur le renouvellement des capacités de production ». Un dispositif qui sera précisé d’ici au séminaire gouvernemental du mercredi 8 avril, dont l’objectif est de rapidement « ouvrir une fenêtre » alors que l’investissement privé tarde à repartir. Il sera ciblé sur les investissements productifs, robotisation et machines, « pour créer rapidement des emplois », espère l’Elysée. François Hollande a expliqué que « l’Etat et la Caisse des dépôts et consignations devront notamment se mobiliser pour accélérer les décisions d’investissement des collectivités locales dans tous les territoires », selon des modalités dont les contours exacts restent là aussi à dessiner.François Hollande a par ailleurs annoncé que les « prêts de développements », des prêts jusqu’à cinq ans, de la Banque publique d'investissement (BPI) en faveur des entreprises allaient être « portés jusqu'à 8 milliards d'euros ».Au-delà du constat économique, tel qu’effectué par l’Insee, la portée du discours présidentiel, cinq jours après la déroute des socialistes aux élections départementales, est éminemment politique, le scrutin ayant révélé selon l’Elysée « la perception d’une impatience vis-à-vis des résultats et la nécessité très claire de mettre en coup d’accélérateur », comme de mettre en avant des « sujets de rassemblement ». Car M. Hollande ne fait que répondre à une demande formulée de longue date par de nombreux visiteurs, mais aussi à une exigence d’une partie de sa gauche et des frondeurs socialistes. « Nous ne faisons pas des réformes pour les entreprises, nous soutenons les entreprises pour qu’elles investissent », devait ainsi conclure M. Hollande.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Léonor Lumineau Les attentats perpétrés à Paris les 7 et 9 janvier ont ravivé le débat sur la transmission des valeurs républicaines au sein de la jeunesse : un service obligatoire ? Civil ? Militaire ? « Je propose un nouveau contrat civique, avec la mise en place d’un service universel pour les jeunes », a tranché le président de la République, François Hollande, le 5 février. Son ambition ? Le service civique pourrait concerner entre 150 000 et 170 000 jeunes par an, contre 35 000 en 2014. Un objectif plus ambitieux que les 100 000 qu’il avait annoncés en novembre sur TF1, au cours de l’émission « Face aux Français », mais qui n’est pas sans risques.Instauré par la loi du 10 mars 2010, ce dispositif offre l’occasion aux 16-25 ans d’effectuer des missions d’intérêt général : appui aux familles et développement du lien social au sein des quartiers, préparation du Salon des solidarités, animation d’actions autour du livre en prison, par exemple. Il est réalisé dans des collectivités publiques ou des associations agréées par l’Etat sur la base du volontariat durant six à douze mois. L’Etat verse entre 467 euros net d’indemnité par mois pour 24 à 48 heures hebdomadaires, auxquels s’additionnent 106 euros versés par la structure d’accueil agréée. Une belle idée, en principe.Risques d’abusMais dans la réalité, l’annonce du triplement du nombre de missions d’ici à 2017 suscite des inquiétudes. Car dans les structures d’accueil, le service civique ressemble parfois à une nouvelle forme d’emploi à bas coût. Quand un service civique revient à 106 euros à l’employeur, un stagiaire à temps plein lui coûte 508,20 euros et un smicard 1 646 euros (dont 1 457,52 euros brut pour le salarié).« Il y a une préoccupation quant au développement quantitatif rapide du dispositif, qui est d’ailleurs posée depuis son démarrage et est inscrite dans la loi : le problème de substitution à l’emploi. Un service civique ne doit pas prendre la place d’un salarié », explique Valérie Becquet, maître de conférences en sociologie à l’université de Cergy-Pontoise (95). D’autant plus que le dispositif attire aussi des jeunes diplômés d’un master ou d’un doctorat qui peinent à trouver un emploi. Une main-d’œuvre qualifiée très bon marché.« Ma mission en mairie était à la fois frustrante et intéressante »Marie Borrel, 26 ans, diplômée d’un master en développement territorial, témoigne de son expérience du service civique.« Après la fin de mes études et deux mois de CDD, je me suis retrouvée au chômage et sans ressources. J’ai décidé de faire un service civique. J’ai été recrutée en 2013 sur une mission de six mois et nommée “ambassadrice du développement durable” au sein d’une mairie, pour travailler au service concerné, où il y avait déjà un autre jeune en service civique diplômé d’un master environnement. En tout, nous étions sept services civiques à la mairie.Ma mission, qui était très intéressante, consistait à enquêter sur les écogestes des salariés, gérer le site et les événements en rapport avec le développement durable. Selon moi, je remplaçais un véritable emploi, mais sans avoir la pression du chiffre et du résultat. Les missions correspondaient à des compétences universitaires et à un vrai poste de chargé de mission. D’ailleurs, je le valorise comme tel sur mon curriculum vitae.Ce service civique m’a aussi donné l’opportunité de suivre des formations intéressantes, dont une d’une semaine sur la responsabilité associative.Une collectivité débourse 100 euros pour avoir de jeunes diplômés comme nous, donc c’est tout bénéfice ! Je faisais quand même trente-cinq heures par semaine, c’était frustrant de travailler autant pour le même salaire que si j’avais fait vingt heures.Sur la fiche de poste, ils n’exigeaient pas de compétences spécifiques, juste des affinités avec les thématiques liées au développement durable, mais c’est à l’entretien que cette sélection s’est faite. Sur sept sélectionnés, nous étions cinq à avoir un niveau master. Je savais qu’il n’y avait pas d’emploi à la clé, mais ça a été intéressant pour moi de mettre un pied en collectivité.Je pense que le dispositif est plus détourné dans les structures qui ne sont pas des associations, car ces dernières sont plus proches des valeurs du service civique. »« Pour une association, le coût d’un service civique est quasiment nul, donc c’est déjà très, voire trop facile, d’accueillir un volontaire. Avec la montée en charge, on va multiplier par trois le risque d’abus », estime un membre de Génération précaire, souhaitant rester anonyme.« D’autant plus que le dispositif concerne un secteur associatif qui est en crise : les subventions publiques baissent, la précarité des salariés augmente, les contrats ne sont pas renouvelés… Cette formule qui permet d’embaucher à bas coût, proposée dans ce secteur, comporte forcément des risques de dérives », ajoute Frédéric Amiel, secrétaire général du syndicat Action pour les salariés du secteur associatif.Certes, cette inquiétude n’est pas vérifiable dans les chiffres, puisqu’il n’en existe pas dans ce domaine. « Elle renvoie plus à des préoccupations logiques et aux rapports parlementaires de 2011 et de la Cour des comptes de 2014 qui épinglaient déjà un glissement vers de l’emploi déguisé et conseillaient de renforcer les contrôles et le suivi des jeunes en service civique », admet Valérie Becquet.Mais il suffit d’une recherche d’une dizaine de minutes sur les sites d’annonces d’emploi en ligne pour tomber sur des offres de service civique qui ressemblent fort à des fiches de postes classiques. Exemple avec cette offre pour une mission de six mois : « Bac + 5 écologie/environnement ou bac + 2, bonnes connaissances naturalistes dans les domaines faune-flore et habitat, des connaissances en flore et phytosociologie seront particulièrement appréciées. Il est demandé aux candidats de détailler les connaissances naturalistes et leur niveau de maîtrise dans le CV (…). »« Des contrôles renforcés »Pourtant, des précautions ont été prises pour éviter les dérives. L’Agence du service civique précise ainsi sur son site que « des prérequis en termes de formation, de compétences particulières, d’expériences professionnelles ou bénévoles préalables ne peuvent être exigés. Ce sont donc des savoir être, un intérêt, des motivations qui peuvent être cités dans l’offre de mission ».Selon le président de l’Agence du service civique, François Chérèque, « aujourd’hui, 20 % des structures sont contrôlées tous les ans, et le président de la République a dit que l’agence serait renforcée pour mener les contrôles. Je veux être vigilant afin que le fait de multiplier les services civiques ne dénature pas la démarche », souligne-t-il avant d’expliquer qu’un plan de renforcement et de modernisation du contrôle de l’Agence est en cours.Selon lui, des pistes pour que les risques de dérives ne soient pas augmentés par la montée en charge ont été identifiées : « D’abord, une grosse part de l’augmentation des volumes va se faire dans des structures qui accueillent déjà des services civiques et qui savent donc déjà ce qu’elles font. De plus, nous travaillons avec le gouvernement sur des grands programmes pour identifier avec des ministères des actions sur lesquelles nous pourrions mettre des missions », ajoute-t-il.Pour sa part, Marie Trellu-Kane, présidente d’Unis-Cité, association pionnière du service civique, se réjouit du succès du dispositif : « C’est la première fois qu’une telle ambition de valoriser le service civique est portée par le gouvernement. Les cas d’emplois déguisés sont aujourd’hui minoritaires grâce au travail de contrôle de l’Agence du service civique et il faut laisser le temps aux structures de s’approprier et de bien comprendre l’état d’esprit du dispositif pour imaginer des missions accessibles aux jeunes sans compétences particulières. »Pour limiter les risques lors de la montée en charge et pour que les emplois déguisés disparaissent totalement, elle propose que « les jeunes ne soient jamais seuls sur une mission pour marquer la différence avec l’emploi et qu’il y ait au moins un jour de formation civique et citoyenne par mois », une mesure rendue obligatoire par la loi, mais sans pour autant détailler le nombre de jours.Léonor Lumineau Denis Cosnard Bruno Lafont est droit dans ses bottes. Malgré les pressions de plusieurs investisseurs, pas question pour le patron de Lafarge de réviser à nouveau le projet de fusion avec le suisse Holcim, qu’il prépare depuis un an. Le 20 mars, le PDG français avait accepté de modifier les principaux paramètres du rapprochement et d’abandonner le poste de numéro un qui lui était promis, afin de sauver ce mariage qui doit donner naissance au numéro un mondial du ciment. Ce n’est pas pour retoucher encore les plans à présent.« Les parités financières ne bougeront pas, la gouvernance non plus, affirme M. Lafont dans un bureau du siège parisien de Lafarge. Onze mois après le premier projet, les conditions de marché avaient un peu évolué, et nous l’avons donc amendé, tout en préservant le principe d’une fusion entre égaux. » Rien ne justifie à ses yeux un nouveau changement au bout de quinze jours.Le patron de Lafarge, qui a longuement rencontré son homologue d’Holcim, Wolfgang Reitzle, jeudi à Paris, affiche une position très ferme vis-à-vis des investisseurs restés critiques. A commencer par Filaret Galtchev, deuxième actionnaire d’Holcim avec 10,8 % du capital. Ces derniers jours, ce milliardaire russe a rejeté le compromis trouvé entre le cimentier suisse et son rival français, qu’il juge encore « insatisfaisant et incomplet ». Résurgence de tensionsMercredi, M. Reitzle a proposé à M. Galtchev un siège au conseil d’administration du futur groupe. Cela n’a pas suffi. L’homme d’affaires réclame toujours que les conditions de la fusion soient revues en faveur d’Holcim, afin que ses actionnaires obtiennent davantage que les 55,5 % du capital du futur ensemble qui leur ont été réservés.Lire aussi :Lafarge et Holcim signent un compromis pour sauver leur fusionUne résurgence de tensions apparemment anciennes. Depuis son arrivée en 2008, M. Galtchev a été considéré par Thomas Schmidheiny, petit-neveu du fondateur et premier actionnaire d’Holcim, comme un financier à surveiller de près, susceptible de prendre le contrôle d’une façon plus ou moins hostile, relatent plusieurs sources. Si bien qu’il a été tenu à l’écart de toutes les tractations avec Lafarge.M. Galtchev n’est pas le seul à souhaiter une renégociation de l’accord. Le fonds américain Harris Associates, troisième actionnaire d’Holcim avec 6,4 % des titres, est également réservé. De même que la fondation Ethos, qui conseille des fonds suisses.A eux trois, ces investisseurs critiques commencent à peser lourd. Pour mener à bien l’acquisition de Lafarge, Holcim a besoin d’obtenir 66 % de votes positifs lors de son assemblée générale, prévue le 8 mai, afin de lancer une importante augmentation de capital. Or, si la participation à cette assemblée est similaire à celle des années précédentes, le trio récalcitrant est en mesure de bloquer le projet, selon les calculs de Bloomberg.Un voile levé sur le futur patron« La fusion n’est pas en danger, veut néanmoins croire M. Lafont. Il est normal qu’il y ait débat. Jusqu’au dernier jour, certains diront peut-être qu’ils ne sont pas satisfaits. Mais, au moment de voter, ils verront que leur intérêt est de permettre à cette fusion créatrice de valeur de se concrétiser. »Dans l’immédiat, Lafarge et Holcim s’apprêtent à dévoiler le nom du futur patron du nouveau groupe, qui prendra le poste initialement prévu pour M. Lafont. Le choix sera connu « d’ici à une quinzaine de jours, donc bien avant l’assemblée d’Holcim », précise le PDG de Lafarge. Une façon de répondre à des fonds comme Harris, qui estime ne pas pouvoir se déterminer sur la fusion sans connaître l’identité de l’homme chargé de l’orchestrer.De qui s’agira-t-il ? M. Lafont lève un coin du voile : « Pour moi, il doit s’agir d’un leader capable d’entraîner et de fédérer les équipes, un expert du ciment connaissant déjà bien le métier et l’entreprise, et avec une vraie culture de la création de valeur pour les actionnaires. » Des propos qui excluent tout recrutement externe et orientent les regards vers un ou deux dirigeants déjà aguerris de Lafarge, en particulier l’un des responsables des opérations, le Franco-Américain Eric Olsen.Volontariste, M. Lafont se dit persuadé que la fusion aboutira. En cas d’échec, « Lafarge a de toute façon des perspectives de développement parmi les meilleures du secteur », affirme le PDG pour montrer qu’il n’est pas voué à avaler n’importe quelle couleuvre. « Nous avons un vrai plan pour poursuivre l’essor du groupe sans fusion, ajoute-t-il. Mais ce serait dommage, car elle doit nous permettre d’accélérer encore, et de bénéficier d’économies d’échelle de 1,4 milliard d’euros. »Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre Sortir de la crise sociale, rétablir l’équilibre des comptes et formuler une ambition renouvelée pour Radio France : tels sont les messages que la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a adressés à Mathieu Gallet, PDG de l’entreprise publique, vendredi 3 avril, dans une lettre que Le Monde s’est procurée. Dans un entretien à l’AFP, Mme Pellerin a par ailleurs estimé que M.Gallet avait « toutes les cartes en main pour sortir du conflit » et qui lui fallait « rétablir le dialogue social » au plus vite au sein de la Maison ronde. L’option d’une médiation n’est pas envisagée à ce stade, fait-on ainsi savoir rue de Valois.Suite à cette lettre, le PDG de Radio France a annoncé la tenue samedi à 14 heures d’« une nouvelle réunion de négociations pour trouver une issue au conflit social et partager au plus vite le projet stratégique avec les collaborateurs de Radio France et leurs représentants ». Samedi matin, les syndicats n’avaient toujours pas dit s’ils se rendraient à cette réunion.Cette prise de parole gouvernementale était très attendue, alors que Radio France s’apprêtait à vivre un troisième week-end consécutif de grève, en réaction aux difficultés financières de l’entreprise – déficitaire de 21 millions d’euros en 2015 – et à la rupture du dialogue social entre le personnel et M. Gallet, par ailleurs mis en cause pour ses dépenses.Lire : Radio France : vote d’une motion de défiance contre Mathieu GalletL’urgence est de faire face à une fonte de la trésorerie, consumée notamment par le chantier de réhabilitation de la Maison de la radio, dont les coûts ont dérivé. Pour cela, la ministre annonce « une dotation en capital liée aux surcoûts du chantier », qui n’est pas chiffrée à ce stade. En clair, l’Etat va apporter une subvention exceptionnelle qui aidera l’entreprise à faire face à ses dépenses les plus urgentes. En complément, « les différentes options possibles pour la finalisation de ce chantier » seront étudiées. Dans un entretien au Parisien samedi 4 avril, M. Gallet se dit satisfait de ces annonces qui sont « des signes de confiance pour l’entreprise » et confirme, parmi les économies envisagées, la suppression des ondes moyennes et longues (soit 14 millions d’euros par an).Le gouvernement assume l’objectif d’un retour à l’équilibre d’exploitation dès 2017 – alors qu’une option plus douce, à horizon 2019, était aussi envisagée. Mis en cause pour ses revirements, l’Etat rappelle son engagement à « stabiliser la ressource publique » affectée à l’entreprise jusqu’en 2017. Mais en contrepartie, il demande des efforts.Une gageureToutefois, Fleur Pellerin se garde bien de se prononcer sur la nature de ces efforts. Elle se contente de pointer que Mathieu Gallet a proposé un plan de départs volontaires – qui concernerait 300 à 380 personnes, soit l’option la plus élevée. « Le niveau d’emploi ne peut constituer la seule variable d’ajustement », nuance la ministre, ne refusant donc pas cette option, mais la complétant par la demande d’un « travail de modernisation sociale ».« C’est dans le dialogue social à l’intérieur de l’entreprise que devront être trouvées les mesures adaptées pour atteindre cet objectif », souligne-t-elle. Une gageure, quand on sait que les grévistes ont voté vendredi 3 avril, lors d’une assemblée générale réunissant entre 400 et 500 personnes, une motion de défiance envers M. Gallet, qu’ils jugent « discrédité ».Un vote qui a divisé le personnel au sein de Radio France. « L’assemblée générale a réagi aux contre-vérités énoncées hier par M. Gallet et à son mépris du dialogue social », a commenté Jean-Paul Quennesson, délégué syndical SUD et membre de l’Orchestre national de France (ONF). Jeudi 2 avril, le PDG avait mené une offensive médiatique, d’iTélé aux antennes de France Info et de France Inter, pour se défendre et tendre la main aux grévistes en vue de renouer le dialogue. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a quant à lui déploré ce vote. « Tout ce qui affaiblit le patron de Radio France affaiblit Radio France à l’heure où son PDG devra inévitablement négocier avec l’Etat », estime Valeria Emanuele, déléguée nationale.Dans sa lettre, Fleur Pellerin ne se contente pas de demander au PDG une sortie de crise rapide et un retour à l’équilibre dans deux ans. Elle souhaite aussi, en complément, qu’il porte une « ambition réformatrice ». Pour cela, elle l’enjoint à formuler, en vue du prochain contrat d’objectifs et de moyens – que l’entreprise et l’Etat doivent conclure pour la période 2015-2019 - une vision qui incarne la « singularité » du service public de radio et de musique.Deux orchestres, mais réduitsLa ministre demande une « offre de programmes qui ne soit ni banalisée, ni aseptisée », sans fermer la porte à des « regroupements » de chaînes, pour autant qu’ils soient « ambitieux ». Elle s’oppose à une augmentation des volumes de publicité, mais se dit ouverte à un assouplissement des catégories d’annonceurs autorisés, comme le demande la direction. Au grand dam des radios privées qui ne veulent pas entendre parler d’un assouplissement des règles publicitaires. Mme Pellerin demande aussi des précisions sur l’information, l’éducation aux médias, la transmission des valeurs citoyennes et le numérique.En matière de musique, la ministre de la culture fait comprendre qu’elle ne souhaite ni la fusion des deux orchestres de Radio France, ni le détachement de l’un d’entre eux, comme le demandait M. Gallet. Mais la ministre propose un « redimensionnement des formations musicales » et une « réforme de leurs modalités de travail ». « L’annonce de ne pas fusionner les deux orchestres nous rassure, commente Philippe Ballet, délégué UNSA. En revanche, la ministre valide de fait le plan de départ volontaire. Cela nous heurte. Plus largement, le gouvernement ne répond pas à notre constat de sous financement de l’audiovisuel public. »L’accueil qui sera fait aux propositions de Mme Pellerin reste incertain, dans une Maison ronde chauffée à blanc après deux semaines de conflit. De source syndicale, on comptait 75 % de grévistes dans les locales du réseau France Bleu et à France Culture, et un tiers à la rédaction de France Info et France Inter. Selon la direction, il n’y avait à Radio France que 11 % de grévistes vendredi.Consulter notre visuel interactif : La première année agitée de Mathieu Gallet à la tête de Radio FranceAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Le marché du travail américain a marqué le pas en mars. Les États-Unis ont créé 126 000 emplois, a annoncé, vendredi 3 avril, le département du travail. Pour retrouver un chiffre aussi bas, il faut remonter à décembre 2013. Même si le taux de chômage est resté inchangé à 5,5 %, il s’agit d’un réel décrochage, qui a pris de court les économistes, qui tablaient sur la création de 265 000 emplois.Lire aussi :Le taux de chômage aux États-Unis est tombé à 5,5 %Sur l’ensemble du premier trimestre, la moyenne mensuelle des créations d’emplois est ainsi tombée à 197 000 contre 324 000 au cours du quatrième trimestre 2014. Le mois de mars met donc fin à une série de douze mois consécutifs au cours desquels l’économie américaine créait plus de 200 000 emplois mensuels.Le chômage reculeCe ralentissement s’explique par le fait que l’industrie, la construction et le secteur pétrolier ont réduit les embauches. Dans l’industrie, il s’agit du premier recul depuis juillet 2013, tandis que le secteur de l’énergie a perdu 11 000 emplois en mars et près de 30 000 depuis le début de l’année. Le secteur des loisirs et de l’hôtellerie-restauration, gros pourvoyeur d’emplois aux États-Unis, n’a pas réussi à compenser ces pertes. Lui-même a connu son plus mauvais mois en termes d’embauche depuis septembre 2014.Quant aux salaires, la tendance reste toujours aussi décevante. Le salaire horaire moyen n’a augmenté que de 0,3 % en mars par rapport en février. La progression sur un an n’est que de 2,1 %, en ligne avec le rythme des cinq dernières années. Le faible taux de chômage ne se traduit toujours pas par une pression sur les employeurs pour qu’ils augmentent les salaires. L’une des explications réside dans la faiblesse du taux de participation – c’est-à-dire la part des Américains qui ont un emploi ou qui en recherchent effectivement un – qui est tombé à son plus bas niveau depuis 1978, à 62,7 %.Lire aussi : Aux Etats-Unis, le grand espoir des petits salairesMalgré tout, le chômage pris au sens large, c’est-à-dire en incluant les temps partiels subis, a reculé de 0,1 point à 10,9 %. « Certains peuvent crier au loup sur la faiblesse des chiffres de l’emploi [en mars], mais il s’agit d’un simple réalignement avec le véritable rythme sous-jacent de la croissance de l’économie, qui se situe autour de 2,5 %. Ce qui est plus inquiétant, c’est que les salaires ont toujours autant de mal à progresser », estime Gregory Daco, économiste chez Oxford Economics.Prévisions à la baisseCes chiffres de l’emploi sont publiés dans la foulée d’une batterie d’indicateurs décevants qu’il s’agisse de la production industrielle, des ventes de détail ou des mises en chantier. Même si le moral des consommateurs reste élevé, ces chiffres confirment que le rythme de la reprise a ralenti au cours des trois premiers mois de l’année. La plupart des économistes ont révisé à la baisse leurs prévisions de croissance. Celle-ci ne devrait pas dépasser 1,5 % au premier trimestre, contre 5 % au troisième trimestre 2014 et 2,2 % au quatrième.Même si la présidente de la Réserve fédérale, Janet Yellen, prévoyait le 18 mars « une bonne performance de l’économie » sur l’ensemble de l’année, la situation reste effectivement contrastée. Un rapport de l’AARP Policy Institute, publié il y a quelques jours, pointait que le chômage de longue durée pour les plus de 55 ans atteignait 45 % des demandeurs d’emploi. Jeudi, le département du travail indiquait que le revenu moyen des 80 % des Américains les moins riches avait reculé de 0,9 % en 2014 par rapport à l’année précédente. C’est la deuxième année consécutive que ce chiffre accuse un repli. Si la reprise est bien là, elle reste toujours aussi inégalitaire.Lire aussi :La Réserve fédérale ouvre la voie à une hausse des taux aux Etats-Unis Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Francine Aizicovici À la mi-mai, chaque contribuable devra adresser sa déclaration de revenus 2014 et, comme chaque année, des entreprises envoient à leurs salariés le montant qu’ils devront déclarer au fisc. Y compris, parfois, à ceux qui sont… décédés. C’est ce qui s’est produit à La Poste. Nicolas Choffel a été destinataire fin mars d’une « déclaration fiscale individuelle concernant l’année 2014 ». Mais ce cadre supérieur, qui travaillait au siège de cette entreprise, victime d’un burn-out – un acte reconnu comme accident du travail – avait mis fin à ses jours le… 25 février 2013.Lire aussi :Le burn-out reste mal défini, mal quantifiéC’est donc sa veuve, Ilma Choffel de Witte, qui a ouvert ce courrier, dans lequel on peut lire : « Nombre d’heures rémunérées : 0 ; traitement et salaires : 0 ; avantage en nature : 0 ; prime d’intéressement : 25 euros », qui sera donc le « net imposable ». Un choc, pour Mme Choffel, qui a préféré transformer sa blessure en ironie, dans un courrier adressé le 23 mars à Philippe Wahl, le PDG.« Ce matin, écrit-elle, je fus agréablement surprise par votre courrier (…). Effectivement, des rumeurs me sont parvenues comme quoi il y a un grand effort d’une stratégie managériale plus humaine à La Poste. Votre décision de donner une prime d’intéressement à hauteur de 25 euros pour mon mari Nicolas Choffel m’a beaucoup touchée. D’autant que durant l’année 2014, il était jour et nuit proche de son lieu de travail – en fait il est enterré au cimetière de Montparnasse – mais comme vous pouvez l’imaginer, il est incapable de bouger suite à son accident du travail donc ce n’est pas un employé très productif. Je vous félicite pour ce bel effort d’humanité de générosité. »« Edition automatique »Mais, au-delà de ce geste cruel, Mme Choffel, qui a engagé une action pour faute inexcusable de l’employeur devant le tribunal des affaires de sécurité sociale (TASS), rappelle surtout à M. Wahl que, « depuis le 16 décembre 2014, date limite fixée par le TASS », l’avocat de La Poste « n’a non seulement pas déposé ses conclusions », mais qu’« il a également, au bout de trois mois [de retard] annoncé verbalement que ni ma fille, ni moi-même ne recevrions des conclusions avant au moins deux mois. »Mme Choffel se demande en l’occurrence si « ce cabinet ne ferait pas obstacle à la progression normale de la procédure ». Elle en vient à se demander si La Poste n’attend pas tout simplement « la fin de l’enquête judiciaire en espérant que le dossier soit classé sans suite après deux ans d’investigation. » À ses yeux, ce retard démontre l’attitude « inhumaine » de La Poste « envers les vivants, en particulier envers ma fille et moi-même », souligne la veuve dans sa lettre.« Le TASS nous a fait savoir que la date d’audience sera fixée quand il aura reçu les conclusions de la partie adverse, indique Jean-Paul Teissonnière, l’avocat de Mme Choffel. C’est un peu curieux. » M. Wahl n’a pas encore répondu à Mme Choffel. Il a préféré répondre à l’AFP, dans une dépêche du 1er avril, dans laquelle il lui présente ses « excuses », précisant qu’il s’agit « de l’édition automatique d’un document fiscal ». Sollicitée, la direction de La Poste ne nous a pas répondu.M. Wahl n’avait déjà pas répondu à une lettre de Mme Choffel, envoyée le 22 janvier 2014, dans laquelle elle disait espérer, avec sa fille, « un premier geste de bonne volonté de sortir du déni sur l’existence du burn-out au sein de la Poste », à travers la reconnaissance de « la faute inexcusable de l’entreprise ayant abouti » au suicide de son mari.Elle proposait aussi à La Poste de se joindre à son combat contre le burn-out, « pourquoi pas par le parrainage d’une association consacrée aux victimes du burn-out ».Lire aussi : Ilma Choffel se bat pour une prise en charge du burn-out« J’ai été très naïve à l’époque de croire que, pour ce nouveau PDG, ce serait une priorité de lutter contre ce phénomène de suicides en série », constate Ilma Choffel aujourd’hui.Enquête préliminaire toujours en coursQuant à la procédure au pénal, elle semble elle aussi en panne. « Au bout de deux ans, indique M. Teissonnière, on en est encore au stade de l’enquête préliminaire, qui normalement dure trois ou quatre mois. Or, ce n’est pas une affaire très complexe. Avec la reconnaissance en accident du travail, le rapport de l’inspection du travail, etc., il y a suffisamment d’éléments qui montrent qu’il s’agit d’une affaire sérieuse. »Pour lui, qui intervient dans d’autres affaires de ce type, chez France Télécom notamment, cette situation n’est pas due à une complicité entre la justice et les employeurs. « Culturellement, les parquets ont du mal à concevoir que des chefs d’entreprise puissent être des délinquants. » La délinquance supposée de La Poste étant de ne pas « avoir protégé la santé de mon mari comme l’y oblige la loi », estime Mme Choffel.M. Choffel s’est suicidé alors qu’il était en arrêt de travail pour un burn-out depuis trois semaines. Dans un contexte de réorganisation, « il a occupé trois postes simultanément » durant les trois derniers mois de sa vie et avait perdu « 18 kg », indique son épouse. Malgré son arrêt, ajoute-t-elle, La Poste le sollicitait encore fréquemment par des appels téléphoniques et des mails.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.04.2015 à 12h13 • Mis à jour le03.04.2015 à 22h43 | Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Le dialogue semble bien rompu entre Mathieu Gallet, le PDG de Radio France, et les grévistes qui ont reconduit leur mouvement jusqu’au mardi 7 avril. Vendredi matin, une assemblée générale, qui réunissait 400 à 500 salariés, de source syndicale, a voté à la quasi-unanimité une motion de défiance, qui demande le départ du dirigeant. Texte de la motion de défiancePourquoi ce vote, alors que la résolution de la crise se joue désormais dans les cabinets ministériels, de Bercy à la culture en passant par Matignon ? Ceux-ci planchent actuellement sur le fameux « projet stratégique » remis jeudi par M. Gallet et s’apprêtent à rendre des arbitrages sur les missions et les moyens de l’entreprise publique ces prochaines années.« L’assemblée générale a réagi aux contre-vérités énoncées hier par M. Gallet et à son mépris du dialogue social », a commenté Jean-Paul Quennesson, délégué syndical SUD et membre de l’Orchestre national de France (ONF). Jeudi, le PDG avait mené une offensive médiatique, d’i-Télé aux antennes de France Info et de France Inter, pour se défendre et tendre la main aux grévistes en vue de renouer le dialogue.« M. Gallet se sert des antennes de Radio France pour sa communication personnelle, alors qu’il n’arrive plus à mettre les partenaires sociaux autour d’une table », a poursuivi M. Quennesson. De fait, les négociations sociales sont en berne depuis le 30 mars, date du dernier échange formel entre la direction et les délégués du personnel.Personnalisation du conflitDepuis le début de la crise, le 19 mars, le fait que le PDG s’exprime plus volontiers dans les médias ou dans les rédactions que face aux délégués syndicaux est un reproche récurrent. « M. Gallet est totalement discrédité, il s’avère incapable de diriger Radio France et d’incarner les valeurs fortes et intangibles de la radio publique », juge sèchement le texte.L’idée d’une médiation a été à nouveau évoquée par les représentants syndicaux dans leurs contacts, cette semaine, avec des politiques. Pour le moment, le prochain rendez-vous avec le PDG est fixé au mercredi 8 avril, lors d’un comité central d’entreprise où le projet sera présenté.Mais cette personnalisation du conflit ne fait pas l’unanimité au sein de la Maison ronde. Ainsi, le Syndicat national des journalistes (SNJ) a déploré ce vote. « Tout ce qui affaiblit le patron de Radio France affaiblit Radio France à l’heure où son PDG devra inévitablement négocier avec l’Etat », estime Valeria Emanuele, déléguée nationale. « Je ne sais pas ce que cela changerait d’avoir la tête de M. Gallet : nous nous retrouverions dans un vide et la vraie question des réformes resterait la même », renchérit un journaliste.Le SNJ appelait aussi à la grève vendredi, mais de façon indépendante du mouvement illimité ouvert par cinq autres syndicats. De source syndicale, on comptait 75 % de grévistes dans les locales du réseau France Bleu et à France Culture, et un tiers à la rédaction de France Info et France Inter. Selon la direction, il n’y avait à Radio France que 11 % de grévistes vendredi.>> Voir notre visuel interactif : La première année agitée de Mathieu Gallet à Radio France« Ce qui pourrait débloquer la situation serait que la tutelle [le ministère de la culture] se fasse enfin entendre », résume un journaliste. Et de suggérer que « ce serait bien que le ministère propose de séparer la question des travaux de celle des réformes », pour tenir compte de l’exaspération provoquée par l’interminable réhabilitation, qui perturbe le quotidien et consume la trésorerie.« Ce chantier est le seul sujet sur lequel il y a consensus à Radio France, résume ce journaliste. Sur le reste – faut-il accepter un plan social, ne garder qu’un orchestre, réformer les modes de production  – il y a des débats parmi les salariés. »Dans la soirée, la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a finalement réitéré son soutien au PDG de Radio France, estimant qu’il avait « toutes les cartes en main pour sortir du conflit à Radio France ». « Il faut que [Mathieu Gallet] sorte de ce conflit mais c'est à lui de rétablir le dialogue social », a-t-elle toutefois insisté dans un entretien à l’AFP.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin La mode est un sujet volatil, difficile à mettre en équation et en business plan. Seuls quelques gourous font autorité pour distinguer dans les nouvelles créations le ringard de l’avant-garde. Les services marketing sont richement dotés pour faire pencher ces « leaders d’opinions » du bon côté, mais ils ne parviennent pas toujours à leur fin.Cette fois-ci, les équipes de Marks and Spencer ont réussi leur coup. Le groupe de distribution, garant du style « so british », a vu ses ventes de vêtements augmenter au premier trimestre pour la première fois après quatorze trimestres consécutifs de baisse. Quel point de couture a suscité ce point d’inflexion ? Une jupe en daim, qui n’est même pas encore en vente.Je ne suis pas critique de mode et me garderai de porter un jugement sur cette jupe longue, fendue devant, dont le Guardian dit qu’elle vous fera ressembler à une cow-boy des années 1970. Il a suffi que quelques starlettes bien choisies du show-biz portent en février cet emblème et que le célèbre magazine Vogue s’en entiche, pour que la réputation de la collection d’été du groupe britannique soit faite auprès de toute la presse spécialisée.Le résultat de ce bouche-à-oreille bien orchestré (on dit buzz) est probant. Marc Bolland, le directeur général, s’est félicité, jeudi 2 avril, en publiant ses chiffres d’avoir vu les ventes repartir à la hausse aussi bien dans le prêt-à-porter féminin que dans les rayons hommes et enfants. Cette fameuse jupe à 199 livres (270 euros) ne sera pourtant disponible dans les magasins qu’à partir du mois de mai. Le chiffre d’affaires n’a pas attendu pour croître de 1,2 % et de 0,6 % à magasins constants. C’est peu, mais cela change tout.Troisième étoileLe patron hollandais, passé par Heineken et le distributeur britannique Morrisons, avant de relever le défi en 2010 de cette enseigne vieille de 130 ans, peut savourer ce retour en grâce. D’autant que sur la distribution de produits alimentaires, qui fait pratiquement 50 % de son chiffre d’affaires, le groupe fait régulièrement mieux que le marché. Grâce à son positionnement tiré vers le haut de gamme, Marks and Spencer affiche une hausse 3,7 % (+ 0,7 % à magasins constants) de ses ventes dans l’alimentaire, là où la guerre des prix à laquelle se livrent les Tesco ou Sainsbury avec les chaînes de hard-discount Aldi et Lidl provoque une spirale déflationniste.La troisième étoile alignée ce trimestre concerne la vente en ligne. La chaîne a résolu les problèmes de logistique dont elle a souffert en 2014. De quoi encaisser les mauvais chiffres à l’international, principalement dus à la Russie, l’Ukraine et la Turquie. Mais attention, si la poursuite de ce redressement repose sur les critiques de Vogue sur la prochaine collection, le point d’inflexion risque de ne pas être un point d’appui.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard, Audrey Tonnelier, Cédric Pietralunga et Claire Guélaud « La clef de la reprise économique, c’est l’investissement », a assuré François Hollande, vendredi 3 avril, à l’occasion d’une visite dans une forge à Trie-Château (Oise) au cours de laquelle il a esquissé quelques mesures de soutien en direction des PME. Car, sans investissements, il n’y aura pas de créations d’emplois. En tout cas pas suffisamment pour résorber le chômage. Et c’est exactement ce qu’il se passe actuellement.On constate certes des signes de légère reprise. L’Insee vient de légèrement revoir ses prévisions et s’attend à une progression de 0,4 % du PIB au premier trimestre, puis 0,3 % au deuxième. Mais ce regain de croissance tient plus à la bonne tenue de la consommation des ménages qu’à l’investissement des entreprises, qui est toujours désespérément plat.« C’est [l’investissement] qui a le plus pesé sur la croissance ces dernières années. La chute a été moindre qu’en Allemagne pendant la crise, mais le rebond est nettement inférieur en France », détaille Peter Jarrett, chef de division à l’OCDE.Quelle est l’évolution des investissements ?« L’effort d’investissement français s’est dégradé depuis 2000, passant de 5 % du chiffre d’affaires à 3,9 %, soit une baisse de 5 milliards d’euros par an », indique une étude du cabinet allemand Roland Berger, remise au ministre de l’économie, Emmanuel Macron en octobre, et dont Le Monde s’est procuré une copie.Au quatrième trimestre 2014, l’investissement des entreprises s’est contracté de 0,2 %, après une stagnation durant les trois mois précédents. Rapporté à la valeur ajoutée, le taux d’investissement, qui était étale depuis 2011, commence à fléchir sensiblement. Et l’Insee table sur un nouveau surplace au premier semestre de cette année.« Aujourd’hui, l’investissement industriel reste inerte, confirme Denis Ferrand, économiste chez Coe-Rexecode, un institut d’analyse proche du patronat. Les dépenses servent à remplacer les vieilles machines, et c’est à peu près tout. »Pourquoi l’investissement ne repart-il pas ?Le manque de rentabilité et la faiblesse des ventes sont les principaux facteurs qui expliquent, depuis quinze ans, la réduction drastique de l’investissement. Aujourd’hui, toutefois, les bénéfices commencent à remonter un peu la pente (le taux de marge devrait dépasser 31 % au premier semestre, contre 29,7 % en 2013), notamment grâce à la baisse du pétrole et au crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Les banques peuvent prêter de l’argent à des taux d’intérêt minimes.Cependant, la demande, elle, demeure faible, malgré quelques signes de reprise. L’Insee fait aussi état d’un décalage entre la perception des entreprises et la « nette bouffée d’oxygène » dont elles bénéficient. Ce décalage peut être temporaire et traduire une grande prudence face aux premiers signes de l’amélioration de la demande.Mais il peut aussi refléter « des difficultés structurelles empêchant les entreprises françaises de bénéficier pleinement de cet environnement favorable. »Lire aussi :La reprise française en panne d’investissementsQuelles sont les conséquences de cette panne de l’investissement ?Ce « retard » à l’investissement se traduit d’abord par une baisse du nombre de machines utilisées dans les usines françaises : il est passé de 414 000 unités en 1998 à 388 000 en 2013, alors que, dans le même temps, en Allemagne il passait de 1,26 million à 1,46 million.Pis, ces machines n’ont pas été renouvelées : le parc des équipements de moins de quinze ans s’est contracté de 10 000 unités en France, alors que celui de l’Allemagne, déjà mieux lotie, a augmenté de 95 000 unités.Ce vieillissement a un « effet désastreux », relève l’économiste Patrick Artus, de la banque Natixis, dans une note du 24 mars : il entraîne une faible productivité et un recul des profits qui risquent d’accentuer le décrochage industriel.L’outil de production devient de plus en plus dépassé. La France a raté le virage de la robotique. Avec 31 600 appareils, contre 58 400 en Italie et 175 200 en Allemagne, « les sites de production de l’Hexagone comptent parmi les moins robotisés des pays avancés », relève une étude de Xerfi.« La France a un retard global de cinq à sept ans dans la modernisation de son parc industriel en comparaison avec l’Allemagne », estime la fédération patronale de la mécanique.Avec de machines plus récentes, « l’Allemagne est en mesure de réaliser des produits plus complexes et à plus forte ajoutée que la France », note Roland Berger.« Faute d’investissements, il devient difficile de réaliser des gains de productivité, qui permettent d’augmenter les salaires, d’améliorer les marges ou de baisser les prix », ajoute M. Ferrand.Quelles mesures ont été prises et quel est leur effet ?« L’investissement va reprendre » grâce à la montée en charge du CICE et à la mise en œuvre du Pacte de responsabilité, a assuré le ministre des finances, Michel Sapin, vendredi, au micro de la radio RTL.À travers ces dispositifs, les charges des entreprises doivent baisser de 12 milliards d’euros cette année et le gouvernement va les alléger de 10 milliards en 2016.Lire aussi :la France gagne en compétitivité grâce aux allégements de chargeMais certains experts pointent les effets pervers des mécanismes de soutien mis en place par le gouvernement. « Plutôt que de refaire leurs marges, certaines entreprises ont en partie répercuté les bénéfices du CICE sur les salaires. C’est favorable à la consommation mais moins à l’investissement », regrette l’économiste Jean-Pisani-Ferry, commissaire général de France Stratégie, organe de réflexion lié à Matignon.Lire aussi :En France, les salaires continuent de progresserQuelles sont les pistes possibles pour doper l’investissement ?Le cabinet Roland Berger préconise par exemple 18 mesures, dont certaines devraient être reprises par le gouvernement et annoncées mercredi 8 avril.Outre la création d’un « Fonds de modernisation de l’offre d’outils de production », officialisé vendredi par M. Hollande, l’étude juge indispensable de pérenniser le système d’amortissement accéléré des investissements en robots et de l’étendre aux machines et logiciels, afin de permettre aux entreprises de déduire plus vite leurs dépenses de leurs impôts.De même, le cabinet estime nécessaire de renforcer de 1,5 milliard d’euros par an le « soutien à l’investissement productif » dans les PME, notamment sous forme d’avances remboursables.Lire aussi :Investissement des entreprises : le rapport qui a inspiré les mesures du gouvernementAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterClaire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.04.2015 à 10h58 | Nicole Vulser Le géant américain du prêt-à-porter souffre actuellement d’un léger essoufflement. Et tente de moderniser son image. Dans le trio des mastodontes mondiaux du prêt-à-porter – le suédois H&M, l’espagnol Inditex (la maison-mère de Zara) et l’américain Gap Inc, ce dernier est le seul qui peine à poursuivre une forte croissance. Ce groupe – fondé à San Francisco en 1969 par Doris et Don Fisher – uniquement disent-ils, parce qu’« Don ne trouvait pas de jeans qui lui aille bien », a publié un chiffre d’affaires 2014 de 16,44 milliards de dollars (15,18 milliards d’euros) en petite hausse de 2 % par rapport à l’exercice précédent, pour un bénéfice net de 1,26 milliard de dollars (1,16 milliard d’euros). Indice de performance financière le plus fréquemment utilisé aux Etats-Unis, le bénéfice par action a quant à lui augmenté de 4,74 % pour atteindre 2,87 dollars en 2014.Lire aussi : La collection Fisher sort des placards de Gap (édition abonnés)A titre de comparaison, H&M poursuit sa route à beaucoup plus vive allure : il a publié pour l’an dernier une hausse de ses ventes de 18 % à 19 milliards d’euros et un bond de 17 % de son bénéfice net à 2,15 milliards. Le premier trimestre 2015 a démarré en fanfare, avec des résultats encore bien meilleurs que ceux de 2014 pour le groupe suédois, qui pense par ailleurs ouvrir 500 nouveaux magasins cette année.De son côté, Inditex a bénéficé de la reprise économique en Espagne et de sa forte expansion internationale ce qui lui a permis d’annoncer des ventes en hausse de 8,3 % à 18,12 milliards d’euros pour son exercice annuel clos fin janvier, ainsi qu’un bénéfice net de 2,5 milliards (+5 %).Un objectif de 115 nouvelles boutiquesGap est dirigé depuis février par Art Peck – l’ancien patron de la division innovation, croissance et numérique – depuis que Glenn Murphy, avec qui il travaillait depuis sept ans, a décidé de passer la main. Avec 3705 magasins implantés dans le monde, le groupe Gap Inc s’est diversifié au fil des années, entre les enseignes Gap, Old Navy, Banana Republic, Athleta, Intermix et Piperlime – la plus petite marque qui vient d’être arrêtée.Cette année, l’entreprise, qui compte 150 000 salariés (dont 65 000 en magasins touchent désormais 10 dollars de salaire horaire depuis janvier), s’est donnée pour objectif d’ouvrir 115 nouvelles boutiques auxquelles s’ajouteront 35 points de vente en franchise. Aujourd’hui, le groupe reste très américain puisque 77 % des ventes y sont toujours concentrées. L’Asie ne représente que 9 %, suivie par le Canada (7 %) et l’Europe (6 %). La Chine reste le territoire d’expansion n°1 et Gap y compte désormais 110 magasins.Plus que ses concurrents, Gap attire ses clients en pratiquant toute l’année des opérations spéciales dans ses magasins, notamment des rabais sur certains produits, qu’il s’agisse des jeans, des sweaters siglés, des pulls, voire de la nouvelle collection dans son intégralité. Les soldes y sont également particulièrement intéressantes.Le problème récurrent des conditions de travailLe groupe a récemment fait appel à des réalisateurs connus, comme David Fincher, Sofia Coppola pour filmer la vie des clients vient de demander à The Daniels de développer des micro-séries de quinze secondes, toujours sur ce même thème, qui seront diffusées sur Instagram.Gap ne possède pas ses propres usines et sous-traite l’intégralité de sa confection, notamment en Asie dans des pays où la main d’œuvre est très bon marché. Le groupe américain n’était pas directement impliqué dans l’effondrement de l’immeuble du Rana Plaza au Bangladesh, en avril 2013, qui avait tué 1 135 salariés. Ce drame avait mis au jour les conditions lamentables de salaires et de sécurité, dans lesquelles 3 millions de salariés de l’industrie textile travaillent dans ce pays. Depuis Gap a rejoint l’Alliance, un regroupement des distributeurs américains qui a inspecté les quelque 600 usines de ce pays qui travaillent pour ces donneurs d’ordre. Seuls 20 ateliers ont été fermés et les salaires, même s’ils ont été doublés, restent beaucoup trop faibles (à 68 dollars par mois, soit moins de 63 euros) pour fournir des conditions de vie décentes aux employés.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes Après l’usine PSA de Trémery (Moselle) la semaine précédente, le président continuait inlassablement son tour de « la France qui gagne », vendredi 3 avril, dans une forge de Trie-Château (Oise). Mais en plus des traditionnelles assurances sur l’imminence d’une reprise, égrenées avec insistance depuis un mois, François Hollande y a apporté dans sa besace des annonces : des mesures destinées à favoriser l’investissement industriel dans les PME.La preuve par l’exemple : dans cette usine spécialisée dans la forge de pièces métalliques pour la construction aéronautique ou ferroviaire, sauvée de la disparition par le groupe Le Bronze Alloys, M. Hollande a symboliquement « signé » un prêt de 10 millions d’euros accordé par des assureurs à l’entreprise. Un dispositif initié en 2013, permettant aux assureurs de financer des entreprises, qui a déjà permis de lever 14 milliards d’euros, dont 8 milliards ont déjà été investis. Désireux d’« aller plus loin », le chef de l’Etat, accompagné par des assureurs français et étrangers, a annoncé la création d’ « un nouvel outil : un fonds d’investissement de plus d’un demi-milliard d’euros qui investira dans le capital des entreprises », lequel « commencera à investir dès ce mois-ci dans les entreprises en France. »« Ouvrir une fenêtre »Avec ce fonds de 535 millions d’euros, destiné aux PME, « l’idée est de franchir une nouvelle étape, afin que les assureurs financent plus massivement les entreprises, non plus en dette, mais en capital », explique-t-on à l’Elysée. « Ce qui est vrai ici l’est aussi de toute l’économie. La clef de la reprise économique, c’est l’investissement », a expliqué M. Hollande. « Les signes d’amélioration se multiplient : les Français consomment plus, les entreprises retrouvent des marges de manœuvre, l’euro baisse, le prix du pétrole également. Mais c’est en investissant que les entreprises françaises pourront bénéficier de la reprise et se remettre à embaucher », a-t-il poursuivi.Pour ce faire, le président a également annoncé la mise en place, cette année, d’un « dispositif de soutien temporaire à l’investissement productif, ciblé sur le renouvellement des capacités de production ». Un dispositif qui sera précisé d’ici au séminaire gouvernemental du mercredi 8 avril, dont l’objectif est de rapidement « ouvrir une fenêtre » alors que l’investissement privé tarde à repartir. Il sera ciblé sur les investissements productifs, robotisation et machines, « pour créer rapidement des emplois », espère l’Elysée. François Hollande a expliqué que « l’Etat et la Caisse des dépôts et consignations devront notamment se mobiliser pour accélérer les décisions d’investissement des collectivités locales dans tous les territoires », selon des modalités dont les contours exacts restent là aussi à dessiner.François Hollande a par ailleurs annoncé que les « prêts de développements », des prêts jusqu’à cinq ans, de la Banque publique d'investissement (BPI) en faveur des entreprises allaient être « portés jusqu'à 8 milliards d'euros ».Au-delà du constat économique, tel qu’effectué par l’Insee, la portée du discours présidentiel, cinq jours après la déroute des socialistes aux élections départementales, est éminemment politique, le scrutin ayant révélé selon l’Elysée « la perception d’une impatience vis-à-vis des résultats et la nécessité très claire de mettre en coup d’accélérateur », comme de mettre en avant des « sujets de rassemblement ». Car M. Hollande ne fait que répondre à une demande formulée de longue date par de nombreux visiteurs, mais aussi à une exigence d’une partie de sa gauche et des frondeurs socialistes. « Nous ne faisons pas des réformes pour les entreprises, nous soutenons les entreprises pour qu’elles investissent », devait ainsi conclure M. Hollande.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Léonor Lumineau Les attentats perpétrés à Paris les 7 et 9 janvier ont ravivé le débat sur la transmission des valeurs républicaines au sein de la jeunesse : un service obligatoire ? Civil ? Militaire ? « Je propose un nouveau contrat civique, avec la mise en place d’un service universel pour les jeunes », a tranché le président de la République, François Hollande, le 5 février. Son ambition ? Le service civique pourrait concerner entre 150 000 et 170 000 jeunes par an, contre 35 000 en 2014. Un objectif plus ambitieux que les 100 000 qu’il avait annoncés en novembre sur TF1, au cours de l’émission « Face aux Français », mais qui n’est pas sans risques.Instauré par la loi du 10 mars 2010, ce dispositif offre l’occasion aux 16-25 ans d’effectuer des missions d’intérêt général : appui aux familles et développement du lien social au sein des quartiers, préparation du Salon des solidarités, animation d’actions autour du livre en prison, par exemple. Il est réalisé dans des collectivités publiques ou des associations agréées par l’Etat sur la base du volontariat durant six à douze mois. L’Etat verse entre 467 euros net d’indemnité par mois pour 24 à 48 heures hebdomadaires, auxquels s’additionnent 106 euros versés par la structure d’accueil agréée. Une belle idée, en principe.Risques d’abusMais dans la réalité, l’annonce du triplement du nombre de missions d’ici à 2017 suscite des inquiétudes. Car dans les structures d’accueil, le service civique ressemble parfois à une nouvelle forme d’emploi à bas coût. Quand un service civique revient à 106 euros à l’employeur, un stagiaire à temps plein lui coûte 508,20 euros et un smicard 1 646 euros (dont 1 457,52 euros brut pour le salarié).« Il y a une préoccupation quant au développement quantitatif rapide du dispositif, qui est d’ailleurs posée depuis son démarrage et est inscrite dans la loi : le problème de substitution à l’emploi. Un service civique ne doit pas prendre la place d’un salarié », explique Valérie Becquet, maître de conférences en sociologie à l’université de Cergy-Pontoise (95). D’autant plus que le dispositif attire aussi des jeunes diplômés d’un master ou d’un doctorat qui peinent à trouver un emploi. Une main-d’œuvre qualifiée très bon marché.« Ma mission en mairie était à la fois frustrante et intéressante »Marie Borrel, 26 ans, diplômée d’un master en développement territorial, témoigne de son expérience du service civique.« Après la fin de mes études et deux mois de CDD, je me suis retrouvée au chômage et sans ressources. J’ai décidé de faire un service civique. J’ai été recrutée en 2013 sur une mission de six mois et nommée “ambassadrice du développement durable” au sein d’une mairie, pour travailler au service concerné, où il y avait déjà un autre jeune en service civique diplômé d’un master environnement. En tout, nous étions sept services civiques à la mairie.Ma mission, qui était très intéressante, consistait à enquêter sur les écogestes des salariés, gérer le site et les événements en rapport avec le développement durable. Selon moi, je remplaçais un véritable emploi, mais sans avoir la pression du chiffre et du résultat. Les missions correspondaient à des compétences universitaires et à un vrai poste de chargé de mission. D’ailleurs, je le valorise comme tel sur mon curriculum vitae.Ce service civique m’a aussi donné l’opportunité de suivre des formations intéressantes, dont une d’une semaine sur la responsabilité associative.Une collectivité débourse 100 euros pour avoir de jeunes diplômés comme nous, donc c’est tout bénéfice ! Je faisais quand même trente-cinq heures par semaine, c’était frustrant de travailler autant pour le même salaire que si j’avais fait vingt heures.Sur la fiche de poste, ils n’exigeaient pas de compétences spécifiques, juste des affinités avec les thématiques liées au développement durable, mais c’est à l’entretien que cette sélection s’est faite. Sur sept sélectionnés, nous étions cinq à avoir un niveau master. Je savais qu’il n’y avait pas d’emploi à la clé, mais ça a été intéressant pour moi de mettre un pied en collectivité.Je pense que le dispositif est plus détourné dans les structures qui ne sont pas des associations, car ces dernières sont plus proches des valeurs du service civique. »« Pour une association, le coût d’un service civique est quasiment nul, donc c’est déjà très, voire trop facile, d’accueillir un volontaire. Avec la montée en charge, on va multiplier par trois le risque d’abus », estime un membre de Génération précaire, souhaitant rester anonyme.« D’autant plus que le dispositif concerne un secteur associatif qui est en crise : les subventions publiques baissent, la précarité des salariés augmente, les contrats ne sont pas renouvelés… Cette formule qui permet d’embaucher à bas coût, proposée dans ce secteur, comporte forcément des risques de dérives », ajoute Frédéric Amiel, secrétaire général du syndicat Action pour les salariés du secteur associatif.Certes, cette inquiétude n’est pas vérifiable dans les chiffres, puisqu’il n’en existe pas dans ce domaine. « Elle renvoie plus à des préoccupations logiques et aux rapports parlementaires de 2011 et de la Cour des comptes de 2014 qui épinglaient déjà un glissement vers de l’emploi déguisé et conseillaient de renforcer les contrôles et le suivi des jeunes en service civique », admet Valérie Becquet.Mais il suffit d’une recherche d’une dizaine de minutes sur les sites d’annonces d’emploi en ligne pour tomber sur des offres de service civique qui ressemblent fort à des fiches de postes classiques. Exemple avec cette offre pour une mission de six mois : « Bac + 5 écologie/environnement ou bac + 2, bonnes connaissances naturalistes dans les domaines faune-flore et habitat, des connaissances en flore et phytosociologie seront particulièrement appréciées. Il est demandé aux candidats de détailler les connaissances naturalistes et leur niveau de maîtrise dans le CV (…). »« Des contrôles renforcés »Pourtant, des précautions ont été prises pour éviter les dérives. L’Agence du service civique précise ainsi sur son site que « des prérequis en termes de formation, de compétences particulières, d’expériences professionnelles ou bénévoles préalables ne peuvent être exigés. Ce sont donc des savoir être, un intérêt, des motivations qui peuvent être cités dans l’offre de mission ».Selon le président de l’Agence du service civique, François Chérèque, « aujourd’hui, 20 % des structures sont contrôlées tous les ans, et le président de la République a dit que l’agence serait renforcée pour mener les contrôles. Je veux être vigilant afin que le fait de multiplier les services civiques ne dénature pas la démarche », souligne-t-il avant d’expliquer qu’un plan de renforcement et de modernisation du contrôle de l’Agence est en cours.Selon lui, des pistes pour que les risques de dérives ne soient pas augmentés par la montée en charge ont été identifiées : « D’abord, une grosse part de l’augmentation des volumes va se faire dans des structures qui accueillent déjà des services civiques et qui savent donc déjà ce qu’elles font. De plus, nous travaillons avec le gouvernement sur des grands programmes pour identifier avec des ministères des actions sur lesquelles nous pourrions mettre des missions », ajoute-t-il.Pour sa part, Marie Trellu-Kane, présidente d’Unis-Cité, association pionnière du service civique, se réjouit du succès du dispositif : « C’est la première fois qu’une telle ambition de valoriser le service civique est portée par le gouvernement. Les cas d’emplois déguisés sont aujourd’hui minoritaires grâce au travail de contrôle de l’Agence du service civique et il faut laisser le temps aux structures de s’approprier et de bien comprendre l’état d’esprit du dispositif pour imaginer des missions accessibles aux jeunes sans compétences particulières. »Pour limiter les risques lors de la montée en charge et pour que les emplois déguisés disparaissent totalement, elle propose que « les jeunes ne soient jamais seuls sur une mission pour marquer la différence avec l’emploi et qu’il y ait au moins un jour de formation civique et citoyenne par mois », une mesure rendue obligatoire par la loi, mais sans pour autant détailler le nombre de jours.Léonor Lumineau Claire Guélaud et Audrey Tonnelier Loin derrière l’Allemagne et l’Espagne, mais devant l’Italie et dans la moyenne de la zone euro. La France, après trois années de quasi stagnation, retrouverait une croissance un peu plus forte au premier semestre 2015. Le PIB accélérerait de 0,4 % au premier trimestre et + 0,3 % au second, estime l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans sa note de conjoncture rendue publique jeudi 2 avril. Ce n’est pas le Pérou, mais c’est beaucoup mieux que la moyenne enregistrée depuis le printemps 2011 (+ 0,1 %.).A l’horizon de la prévision, fin juin, la croissance française atteindrait + 1,1% en glissement annuel (mi-2015 par rapport à mi-2014). D’après les conjoncturistes de l’Insee, il suffirait ensuite d’une croissance de 0,4 % au troisième et au quatrième trimestre pour obtenir une croissance de 1,2 % en moyenne annuelle.Forte baisse de l’inflation« La croissance au premier trimestre a été correcte, cohérente avec notre objectif de 1% pour l’année, qui était pourtant perçu comme irréaliste par beaucoup il y a quelques mois », a commenté, jeudi matin, le ministre des finances Michel Sapin. « C’est désormais pour nous un seuil plancher, et notre objectif est de faire plus », a-t-il ajouté, précisant toutefois : « Je ne changerai pas l’objectif de 1 % lorsque je présenterai au gouvernement et à l'Europe nos prévisions pour 2015, 2016 et 2017. Il vaut mieux faire des schémas réalistes et prudents. » De fait, la reprise française est fragile. Elle doit beaucoup à la baisse des prix du pétrole et à la dépréciation de l’euro, qui stimulent respectivement la consommation des ménages et les exportations. Leur effet cumulé sur l’activité a été légèrement (+ 0,1 point) revu à la hausse : il serait de 0,4 point de PIB supplémentaire au premier semestre 2015. Mais si ces « vents favorables » devaient faiblir, la reprise s’en ressentirait. Quant au chômage, il augmenterait de 0,1 point par trimestre et s’éléverait mi-2015 à 10,6 %.Le pouvoir d’achat des ménages, qui s’est redressé en 2014 (+ 1,1% en moyenne annuelle) du fait de l’accélération des revenus d’activité et du moindre dynamisme des prélèvements obligatoires, accélérerait de nouveau au premier semestre 2015 en raison de la forte baisse de l’inflation. Restée nulle entre 2011 et 2014, la consommation des ménages s’en trouverait requinquée et atteindrait + 0,3 % au deuxième trimestre.En revanche, et c’est une source de grande fragilité pour la reprise française, l’investissement des entreprises est toujours désespérément plat alors même que « beaucoup de conditions sont désormais réunies » pour qu’il accélère : l’Insee fait ainsi état du « très net » redressement du taux de marge des entreprises, de conditions de financement pour les entreprises plus accommodantes, et de perspectives de demande interne et externe plus favorables. Pourtant, les enquêtes de conjoncture, notamment dans les services, indiquent que les chefs d’entreprise restent attentistes.« l’investissement, l’investissement, l’investissement »Le gouvernement en est conscient. « Notre objectif, a insisté M. Sapin, est que l’investissement des entreprises, qui s’est stabilisé à un bas niveau, puisse redémarrer pour que la France et les autres pays d’Europe rattrapent leur retard par rapport à la période d’avant-crise. Le déficit d’investissement par rapport à la période 2007/2008 est considérable en Europe. Nous avons un retard de modernisation, de capacité de production économique. Le premier Ministre a raison : « l’investissement, l’investissement, l’investissement ».« Désormais, il faut que le monde économique soit certain que le cap fixé sera maintenu. Maintenir le cap, ce n’est pas être immobile ! C’est bouger, faire des réformes » , a insisté le ministre, qui a laissé entrevoir la possibilité de nouvelles mesures en faveur des entreprises qui investissent. Sans reprise de l’investissement, l’économie française resterait fragile et la croissance, prévient l’Insee, risquerait à nouveau de décevoir.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteClaire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard Numéro 23, qui se présente comme un canal dédié à la « diversité », est une des très rares chaînes du paysage audiovisuel français qui n’appartenaient pas à un groupe. Lancée fin 2012 parmi six nouvelles chaînes sur la télévision numérique terrestre, la TNT, elle se vend au plus gros groupe indépendant de la télévision privée, propriétaire notamment de la chaîne d’information en continu BFM-TV : NextRadioTV a annoncé, jeudi 2 avril, être entré en négociations exclusives en vue de racheter Numéro 23 pour 88,3 millions d’euros.L’opération n’est-elle pas trop grosse pour un groupe comme NextRadioTV, qui en 2014 a réalisé 195 millions d’euros de chiffres d’affaires, pour 34 millions d’excédent d’exploitation ? « Pas du tout », répond Alain Weill, son fondateur et actionnaire. L’opération se fera en « cash » (50 millions d’euros) mais aussi en obligations convertibles du groupe NextRadioTV. Cela permettra éventuellement à Pascal Houzelot, PDG de Numéro 23 (et membre du conseil de surveillance du Monde), de détenir jusqu’à 5 % du groupe fondé et présidé par Alain Weill (premier actionnaire avec 37,7 % du capital).Pascal Houzelot, ancien lobbyiste de TF1 et homme de réseaux, restera de plus président de Numéro 23 et intégrera le conseil d’administration de NextRadioTV (qui possède également la station de radio RMC).« L’acquisition de Numéro 23 a pour nous plusieurs avantages, assure M. Weill. Elle va nous permettre de peser davantage sur le marché publicitaire. Et nous réaliserons beaucoup de synergies car l’intégration de cette chaîne, qui a cinq collaborateurs et fait le même métier que nous, sera très facile. »Opération rentable dès 2016 ?Selon les calculs du PDG de NextRadioTV, l’opération générera un résultat équilibré dès 2016 : en effet, Numéro 23 génère aujourd’hui 10 millions d’euros de pertes pour un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros. Mais, en 2016, son rachat créera 10 millions d’euros de synergie, via la mise en commun des achats de programmes ou des régies publicitaires, croit M. Weill. Ce qui équilibrerait des pertes réduites à 9 millions d’euros.Numéro 23 serait exploitée par l’équipe de RMC Découverte, une autre chaîne du groupe NextRadioTV consacrée au documentaire et au reportage. Les chaînes seront couplées sur le plan publicitaire. Ce qui permettrait à RMC Découverte d’« atteindre l’équilibre financier dès 2015 », soit un an plus tôt que prévu, selon NextRadioTV.Reste la question de la pertinence de Numéro 23 : à 0,7 %, sa part d’audience n’est pas mauvaise pour un canal aussi récent. Mais elle apparaît comme une des chaînes « mini-généraliste » de la TNT, mêlant tous types de programmes au risque d’un positionnement flou. Les chaînes thématiques (comme BFM-TV, RMC Découverte ou L’Equipe21, dédiée au sport) sont réputées avoir un meilleur avenir.En l’état, Numéro 23 se dit consacrée à la diversité mais ne se veut pas communautaire. « Quand je la regarde, je n’ai pas l’impression qu’elle représente la diversité », a critiqué l’ancien membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) Rachid Arhab sur France Inter récemment.Positionnement flouSa grille de programmes intègre différents éléments, dont le magazine de société « Révélations », mais aussi beaucoup d’émissions américaines de divertissement, de type « talent show », comme un concours de tatoueurs. Ou une émission sur les phénomènes paranormaux.Demain, NextRadioTV compte légèrement repositionner la chaîne pour éviter des doublons avec RMC Découverte. Cette dernière se consacrera « à l’aventure, aux animaux, aux sciences et aux technologies », décrit M. Weill. Numéro 23 serait, elle, davantage tournée vers « l’histoire et la société ». Un modèle est cité : History Channel, une chaîne américaine dont la devise est « History made every day » (l’Histoire s’écrit chaque jour).Du côté de Pascal Houzelot, la cession de sa chaîne, deux ans après son démarrage, relancera peut-être le débat sur la revente des fréquences. Celles-ci sont en effet attribuées gratuitement par le CSA mais génèrent des plus-values. Une polémique a accompagné les ventes de TMC et NT1 par le groupe AB à TF1, ou de D8 et D17 par le groupe Bolloré à Canal+. Début 2013, la ministre de la culture et de la communication Aurélie Filippetti s’était déclarée favorable à une taxation des plus-values réalisées. « Je suis un professionnel des médias depuis vingt-cinq ans, j’ai accompagné le groupe TF1 pendant quinze ans, j’ai produit des films et créé une autre chaîne, Pink. Si j’avais voulu faire une opération avec un groupe plus puissant, je l’aurais fait avant. Je continue sur ma logique d’entrepreneur », a déclaré aux Echos M. Houzelot, jeudi.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Eveno Le marché des télécoms en France a-t-il touché un palier ? Certains l’espèrent à la lecture de l’Observatoire des marchés des communications électroniques en France publié jeudi 2 avril par l’Arcep, le gendarme des télécoms.Ce document, de 35 pages, fait état d’une baisse de 1,2 % des revenus des opérateurs à 9,35 milliards d’euros au dernier trimestre de 2014 par rapport à la même période de 2013. Le rythme de la baisse ralentit très nettement puisque entre la fin de l’exercice 2013 et la fin de l’année 2012 la chute avait été supérieure à 8 %.Le mobile devance les services fixesL’inflexion observée en 2013 selon laquelle les revenus des services fixes (téléphonie et Internet fixe) dépassaient désormais ceux générés par les services mobiles s’est confirmée au cours de l’année dernière.Les revenus des services fixes se montaient au quatrième trimestre 2014 à 3,7 milliards d’euros, quand ceux des services mobiles s’élevaient à 3,5 milliards d’euros. L’Arcep relève que « le revenu des services fixes à bas débit s’érode de plus de 10 % par an depuis plusieurs années ». Il est désormais inférieur à un milliard d’euros pour le trimestre. Parallèlement, le revenu des services fixes haut et très haut débit augmente depuis le deuxième trimestre 2014 pour atteindre 2,7 milliards d’euros au quatrième trimestre 2014, et représenter ainsi 73 % de l’ensemble du revenu des services fixes.Du côté des mobiles, le revenu fléchit régulièrement depuis l’année 2011, mais au quatrième trimestre la baisse a été limitée à 59 millions. De quoi espérer qu’un point bas a été atteint.Stabilisation attendueSous réserve qu’il n’y ait pas de nouvelle guerre des prix comme celle provoquée par l’arrivée de Free en 2012 sur le marché, les spécialistes anticipent une stabilisation du chiffre d’affaires du secteur. Lors de la présentation du plan stratégique d’Orange le 17 mars, Stéphane Richard, le PDG de l’opérateur, avait indiqué que le groupe espérait que son chiffre d’affaires serait en 2018 supérieur à celui enregistré en 2014.Dans ce contexte encore agité où les marges sont sous pression, les quatre opérateurs (Orange, Free, Numericable-SFR et Bouygues Telecom) ont réduit leurs investissements de 4 % en 2014 par rapport à l’année précédente. Selon les chiffres de l’Arcep, ils se sont montés (hors licences) à 6,9 milliards d’euros alors que dans les deux années précédentes, les investissements (hors licences) s’étaient installés au-dessus de la barre des 7 milliards d’euros.Cette question de l’investissement est l’un des sujets prioritaires à l’agenda du gendarme des télécoms dirigé depuis janvier par Sébastien Soriano. L’année 2015 devrait, sur ce point, réserver quelques avancées. D’une part en raison de la mise aux enchères de la bande de fréquences des 700 MHz dont l’Etat n’attend pas moins de 2 milliards d’euros. Ces fréquences sont particulièrement nécessaires au déploiement de la téléphonie mobile 4G et ultérieurement de la 5G.Lire aussi :Mobiles : la bataille de l’accès à de nouvelles fréquences s’ouvreD’autre part, dans la téléphonie fixe, les opérateurs entendent tous accélérer sur le très haut débit et donc le déploiement de la fibre très gourmande en investissements. A titre d’exemple, Orange a indiqué que le groupe allait consentir d’investir 15 milliards d’euros dans les réseaux (mobile et fibre) entre 2015 et 2018. Soit un rythme de 5 milliards par an contre 3 milliards ces dernières années.L’investissement dans la fibre doit permettre aux opérateurs de stabiliser – voire d’augmenter – les prix de leurs services. En 2013, les tarifs ont baissé de plus de 11 %.Anne EvenoJournaliste au Monde Laurence Girard Un nombre de salariés en croissance. La progression est certes modeste, puisque le solde net est de 545 emplois. Mais en cette période, où la courbe du chômage est si difficile à inverser, l’industrie agroalimentaire française a souhaité marquer le coup. L’Association nationale des industries agroalimentaires (Ania) n’a pas hésité à mettre en exergue cette performance en publiant jeudi 2 avril son bilan annuel. Le nombre de salariés employés par ce secteur économique était donc de 493 272 au 31 décembre 2014.Un constat à rapprocher de la réduction du nombre des faillites enregistré en 2014. L’Ania a dénombré 273 défaillances sur cette période contre 378 un an plus tôt. Quand au chiffre d’affaires global, il résiste avec un repli limité de 0,8% à 157,6 milliards d’euros. Une légère érosion malgré l’intense guerre des prix que se livrent les grandes enseignes de dsitribution sur le marché français.Le pannier mensuel à 275 eurosL’Ania n’hésite pas à monter régulièrement au créneau lors des négociations commerciales pour dénoncer les pressions faites par les centrales d’achat. Une pression qui s’est encore accrue selon ses dires avec les récentes alliances nouées entre les grandes enseignes réduisant d’autant le nombre d’interlocuteurs potentiels.Lire aussi :L’Autorité de la concurrence invite la grande distribution à « corriger ses alliances »Cette guerre des prix a conduit à une déflation des prix des produits alimentaires de 1,1 %. Les volumes de vente de ces produits progressant pour leur part de 0,4 % en 2014. L’Ania estime le panier alimentaire français moyen annuel par ménage à 3 296 euros. Soit un montant mensuel de 275 euros. Selon ses calculs, en prenant l’hypothèse d’une déflation de 1,1% des prix liée à la bataille que se livrent les enseignes, elle chiffre à 3 euros, l’économie ainsi réalisée par mois et par ménage. Une manière pour l’Ania, en citant ce montant qu’elle juge peu significatif, de contreacarrer l’argument souvent cité par la distribution selon lequel elle mènerait un combat pour le pouvoir d’achat des français.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nathalie Cheysson-Kaplan La question des pensions de réversion devrait être au menu de la prochaine réunion des partenaires sociaux sur l'avenir des retraites complémentaires, prévue le 10 avril. Au cours de la dernière séance de négociations, qui a eu lieu le 20 mars dernier, le Mouvement des entreprises de France (Medef) n'était revenu qu'en partie sur son projet de réforme des pensions de réversion, décrié par l'ensemble des syndicats.Lire : Retraites complémentaires : un système à bout de souffleLe Medef a ainsi abandonné sa proposition initiale d'une pension de réversion « à option ». En quoi cela consistait-il ? Pour pouvoir faire profiter leur conjoint d'une réversion égale à 60 % de leur pension – comme c'est le cas actuellement – les salariés auraient dû accepter de diminuer le montant de leur propre pension de retraite. Si les salariés décidaient de maintenir leur pension, le taux de la réversion aurait pu tomber jusqu'à 33 %.Réduire le taux de la réversionMais le patronat n'a pas fait totalement machine arrière car il souhaite réduire le taux de la pension de réversion à 55 %. En revanche, il exclut de lier le bénéfice de la réversion au niveau de ressources du conjoint survivant, comme c'est le cas dans le régime de base (à partir de 19 988,80 euros de revenus annuels un conjoint survivant vivant seul ne touchera pas la réversion de son ex).Lire (abonnés) : Retraites complémentaires : quel impact aurait la réforme proposée par le Medef ?Ces nouvelles propositions ne satisfont pas l'ensemble des syndicats. Certains d'entre eux, comme la CFDT, estiment que conditionner le versement de la pension de réversion au niveau des ressources du survivant est justement une solution à étudier. La CFTC a rejeté une éventuelle baisse du taux de réversion quitte à en faire « une ligne rouge ». Dans la proposition initiale du Medef figurait aussi la possibilité de relever l'âge minimal prévu dans le régime des salariés du privé, l'Arrco, pour percevoir la pension de réversion à 60 ans comme dans le régime Agirc, réservé aux cadres. A suivre…Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde 08.04.2015 à 18h18 • Mis à jour le08.04.2015 à 18h50 L'enquête préliminaire sur des délits d'initiés présumés à la tête de la BNP Parisbas a été classée sans suite « en l'absence de toute infraction », a annoncé mercredi 8 avril le parquet national financier dans un communiqué.Une enquête préliminaire concernant d'éventuels délits d'initiés commis en 2013 par trois hauts dirigeants de la première banque française avait été ouverte en octobre par le parquet national financier. Trois responsables soupçonnésSelon Le Canard enchaîné, qui avait révélé l'ouverture de l'enquête, les responsables Baudouin Prot, ex-président jusqu'à décembre, son prédécesseur Michel Pébereau, figure tutélaire du groupe, et Philippe Bordenave, directeur général délégué de la banque, étaient soupçonnés de s'être enrichis en vendant d'importants paquets d'actions de leur banque grâce à des informations privilégiées dont ils auraient disposé. Dans le courant de 2013 et au début de 2014, les trois hommes auraient vendu près de 300 000 actions qu'ils détenaient à titre personnel.Le procureur a toutefois estimé mercredi que « l'ensemble des éléments recueillis démentent toute possibilité de délits d'initiés par les dirigeants de BNP Paribas lors de leurs opérations sur le titre de la société ».>> Voir aussi : Soupçons de délits d’initiés à la tête de BNP Paribas Margherita Nasi (Propos recueillis par) Durant plusieurs semaines, Le Monde donne la parole aux dirigeants des petites et très petites entreprises, pour qu’ils dévoilent leur quotidien en décrivant quelques-unes de leurs journées, leur engagement, leurs contraintes, leur moyen d’agir sur leur activité, sur l’emploi. Après Deza Nguembock, c’est au tour de Farid Lahlou de raconter son quotidien.Massoud Ayati, Zafar Baryali et Farid Lahlou sont d’abord trois amis. Après s’être côtoyés à la Cité Université de Nanterre, ils financent leurs études en Master Finance en travaillant dans une entreprise de déménagement. Une expérience dont ils tirent de précieux enseignements : en 2009, ils créent leur propre SARL de déménagement classique. Avant d’innover, deux ans plus tard, en lançant Des Bras en Plus, qui propose un déménagement participatif et à la carte : particuliers ou professionnels peuvent choisir la prestation qui convient le mieux à leurs besoins et budget.En décrivant son quotidien, Farid Lahlou nous ouvre les coulisses d’une start-up innovante. Une aventure que les trois entrepreneurs affrontent avec enthousiasme, mais qui demande beaucoup d’investissement : comment se démarquer dans un métier aussi concurrentiel que le déménagement ? Comment exploiter le potentiel d’Internet dans un secteur aussi traditionnel ?  Lundi. 6heures du matin, le réveil sonne, je suis fatigué, et en même temps je n’ai jamais eu autant de facilité à me réveiller depuis que j’entreprends. La motivation, l’envie de faire et d’attaquer une nouvelle journée de front me font oublier les longues journées. Nous sommes en train de faire d’importants changements sur notre site internet, pour ne pas gêner les utilisateurs, nous faisons la mise en production et les tests après minuit, cela nous amène donc parfois à nous coucher tard voire très tard. Avant de partir, je me prépare un thé que je prends avec moi pour le boire dans ma voiture, ça me réchauffe, et me permet de me réveiller tranquillement.Tous les matins, j’écoute Patrick Cohen de France Inter, peut-être qu’un jour je serai également invité sur son plateau pour parler entrepreunariat, création d’entreprise…7h30. J’arrive dans nos bureaux situés à la Courneuve et il y a déjà de l’animation : c’est le bal des camions qui entrent et qui sortent, des déménageurs qui viennent chercher leurs véhicules et des premiers collègues qui arrivent. Je jette un coup d’œil au parc de véhicule. Il est vide : on a fait du bon boulot, tous les véhicules sont sur la route, la journée commence bien. Mais ce n’est pas toujours le cas : quand le parc est plein, je le prends comme un échec, je me remets en question, pourquoi reste-t-il des camions dans le parc alors que dans le même temps des milliers de personnes déménagent le même jour ?7h30 - 9 heures. Les matins sont calmes, je le suis aussi. C’est le moment où je peux prendre du temps sans culpabiliser pour faire ma demi-heure de lecture quotidienne de blogs et autre journaux. Ce matin-là, je lis l’actualité « entreprise » sur fastcompany.com et inc.com. Pour tout ce qui concerne l’innovation, c’est plutôt sur wired.com et techcrunch.com. Les articles sont très intéressants mais surtout n’ont encore jamais été traités ailleurs. Je remarque que souvent ces mêmes articles sont retraités et traduits sur le web français avec toujours quelques heures/jours de retard.Je me mets à jour sur ce qui se passe dans le monde, les nouveautés, aussi bien dans le monde de l’entreprise, dans mon secteur que dans des sujets qui me passionnent comme les innovations technologiques ou le design. Aujourd’hui mes quelques lectures concernent les objets connectés. Ça tombe bien je travaille sur un projet d’objet connecté qui sortira très bientôt, mais il est encore trop tôt pour en dire plus. Je mets de côté les articles que je n'ai pas eu le temps de lire avec mon logiciel « Pocket ».C’est aussi dans ces moments que j’organise ma journée, équipé de ma fidèle « TO DO list », je mets de l’ordre dans le planning du jour, et fais un point sur le travail effectué la veille. En ce moment, beaucoup de choses tournent autour du lancement du nouveau site internet, il faut être prêt, faire les bons choix. En E-commerce, il n’y a pas de conseiller pour orienter le client, l’interface doit faire ce travail, il ne faut donc pas se tromper. Je passe du temps à tester des choses avec mon webmaster.9heures. Tous les collaborateurs arrivent, les standards sont ouverts, la journée peut commencer ! Je sors de ma bulle, je m’ouvre aux autres. Mon premier réflexe est de répondre aux emails. Ne rien repousser à plus tard, car plus tard, il y aura déjà autre chose.10h-12heures. J’essaie toujours de consacrer ces deux heures au développement de nos outils web, nous travaillons sous forme de projet collaboratif.J’aime beaucoup travailler sur ces projets qui créent les fondamentaux de nos actions présentes et futures.C’est agréable, nous construisons le futur, nous le bâtissons pixel après pixel, ligne de code après ligne de code. Nous travaillons sur la nouvelle version du site internet de desbrasenplus.com. C’est notre principal outil de vente et de prise de commande. L’ancienne version du site avait 3 ans, c’est très vieux dans le web. Il faut toujours être prêt à s’adapter aux nouvelles tendances et technologies.Et l’augmentation de l’utilisation des mobiles et des tablettes nous force à penser les choses différemment. Entouré de mes livres, des exemples de sites que j’ai imprimés, et de nos intuitions, avec mon webmaster, nous testons, débattons, cherchons la meilleure formule, la combinaison parfaite, le tunnel de transaction qui fera que le client se sente le mieux possible sur notre site.12heures. Par habitude, chez Des Bras En Plus, tout le monde prend sa pause repas assez tôt. Nous avons dans nos locaux « une salle à manger » qui permet à tout le monde de partager un moment agréable, attablé autour d’un bon repas ou avachi sur le canapé pour se reposer un peu.Tous les lundis, c’est notre « sweetday » : toutes les parties prenantes de l’entreprise -salariés, stagiaires, intervenants extérieurs- doivent à tour de rôle faire des pâtisseries maison.Ce moment est extrêmement important, il rapproche tout le monde autour d’un objectif commun : prendre une bonne dose de sucre pour bien commencer la semaine !Pas le temps de trop s’attarder non plus, la journée passe vite et si je veux respecter ma « to do list » et les imprévus d’une journée bien remplie, le temps presse.13h-16heures. J’organise souvent mes rendez vous à l’extérieur sur ce créneau, la circulation en voiture y est plus facile. Etant responsable de la communication et du web chez Des Bras En Plus, je passe beaucoup de temps à rencontrer des futurs partenaires, à dessiner les contours des futurs partenariats. Avec mes associés Zafar Baryali et Massoud Ayati, nous avons toujours adoré présenter et expliquer notre concept.Je prends énormément de plaisir à expliquer le sens de notre démarche, la genèse du projet et à mettre en avant toutes les parties prenantes de l’entreprise. Aujourd’hui, nous sommes en train de mettre en place un partenariat avec un acteur dans un secteur d’activité très proche du notre et qui compte plusieurs dizaines de points de vente dans lesquels nous pourrons proposer les services Des Bras En Plus. Je pars à la rencontre d’une partie de ces sites, je me présente, présente notre offre, et j’essaie surtout de donner confiance à mes interlocuteurs, car ils ne recommanderont nos services que s’ils ont confiance en la personne qui les leurs présentera.Trappes, Longpont Sur Orge, Boulogne, je multiplie les rencontres. Je présente mon travail, mais je repars toujours avec une leçon, que ce soit sur leur organisation, leur process, leur argumentaire.Je suis comme une éponge : quand j’ai l’occasion de pénétrer l’univers d’une autre entreprise, j’essaie d’absorber un maximum d’informations.Aujourd’hui deux choses m’ont particulièrement impressionné: leur gestion des prospects (vraiment très bien optimisée) et le niveau de respect des process mis en place par le siège de l’entreprise, dupliqués sur tous les points de vente avec une efficacité rare. Tout cela, je le prends en note afin de plus tard en discuter avec mes 2 associés.17heures. De retour au bureau, il est temps de se remettre sur les mails, faire le point, faire le tri, répondre, passer les coups de fils que je n’ai pas pu prendre pendant mes rendez-vous.18-20heures. Je me replonge dans le quotidien de la société, je prends le temps de discuter avec mes deux autres associés qui sont aussi des amis. Je valorise beaucoup ces moments de créativité et de complicité, on se rend compte que l’on est dans une position extraordinaire, où nous sommes capables de créer des choses, d’en améliorer d’autres. C’est très stimulant ! Aujourd’hui, le sujet du jour est simple : nous essayons de déterminer quelle sera la prochaine ville qui accueillera nos services après Paris, Lille et Bordeaux. Deux heures de conversation, de chiffres et d’arguments n’auront pas été inutiles, nous ressortons de ce moment avec une liste de trois nouvelles villes pour atteindre notre objectif 2015, celui d’ouvrir au minimum dans cinq nouvelles villes cette année.20heures. Les bureaux se vident, les camions rentrent, dans ces moments, je suis satisfait, je suis fier de tout le monde. Nous poursuivons un objectif commun qui nous motive à nous lever le matin. La réussite de Des Bras En Plus, nous la devons à notre travail d’équipe et nous pouvons en être fiers ! Parfois, j’aimerais avoir plus de temps dans la journée pour discuter avec mes collègues, pour mettre à profit leurs idées, leur vision qui est souvent très juste car très proche du terrain, malheureusement je n’ai pas le temps de prendre du temps. Mais cela fait partie de mes bonnes résolutions, c’est quelque chose que j’essaie d’améliorer. Juste avant de partir à mon tour, je regarde les chiffres du jour - que j’ai déjà regardé une bonne dizaine de fois dans la journée.Les chiffres sont bons, je suis heureux, mais je ne relâche pas pour autant cette pression car l’objectif est de faire encore mieux demain. Quand les chiffres sont moins bons, je suis déçu mais ne perds pas ma motivation. Nous avons encore tellement d’atouts dans nos manches : nous savons que notre développement tiendra à notre capacité à les mettre à exécution le plus rapidement possible.20h-21heures. Je profite du trajet retour pour passer mes derniers appels, la boucle sera bouclée, une journée vient de s’achever. Les nuits aussi peuvent être productives, mais j’essaie de réduire le nombre de nuits blanches, je leur préfère désormais des réveils plus matinaux pour être sûr de ne jamais rien rater.Suite de ce témoignage : jeudi 9 avril sur lemonde.fr/emploi.Margherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Anne Rodier 38 466 emplois ont été créés ou maintenus en 2014 par l’aide à la création d’entreprise d’Initiative France, selon les résultats présentés mercredi 8 avril par ce réseau associatif qui facilite le financement et accompagne le développement de projets. Le bilan 2014, bien qu’un peu plus faible que celui de 2013, où 39 538 emplois avaient été créés, a facilité l’accès à la création d’entreprise aux demandeurs d’emploi.La mise en œuvre des projets accompagnés par Initiative France passe par un système de prêts d’honneur accordés à des personnes qui, autrement, n’auraient pas accès aux crédits bancaires. Le réseau obtient la confiance de la banque et améliore la durée de vie des entreprises en accompagnant les porteurs de projets.Lorsque Ingrid Diel-Plait, femme au foyer de 54 ans, demande 40 000 euros à la banque pour racheter un café de village, elle essuie sans surprise un fin de non-recevoir. Puis se tourne vers Facebook. « Je vous prévends deux petits-déjeuners pour 10 euros », inscrit-elle sur son « mur » Facebook. Elle récolte 9 000 euros, 8 630 exactement pour initier son projet, qu’elle a finalement réalisé avec Initiative France.Partenariat formaliséLe montant moyen des prêts d’honneur à taux zéro est faible : 8 900 euros, mais fait effet de levier pour décrocher le prêt bancaire indispensable au projet. « En 2014, 63 % des entrepreneurs bénéficiaires d’un prêt d’honneur d’Initiative France étaient des demandeurs d’emploi. Ce taux est monté jusqu’à 68 % en 2010 », indique le réseau.Le partenariat, qui a toujours existé entre Initiative France et Pôle emploi, a été formalisé en décembre 2014 afin de cibler les porteurs de projets les plus fragilisés par la conjoncture : les chômeurs de longue durée, les seniors, les jeunes, les femmes et les handicapés. Un budget d’1 million d’euros y est alloué par Pôle emploi pour une durée de deux ans renouvelable.La création d’entreprise n’est pas de la création d’emploi à proprement parler, mais « c’est une alternative crédible et efficace à la recherche d’emploi ! », déclarait Bernadette Sozet, déléguée générale d’Initiative France, lors de la signature de la convention du partenariat avec l’opérateur public.En 2014, les 228 plate-formes du réseau associatif qui sont implantés sur toute la France ont ainsi permis la création ou la reprise de 16 195 entreprises. Leur taux de pérennité est de 87 % à trois ans. L’ouverture des portes du Petit café d’Ingrid, à laquelle une banque tout ce qu’il y a de plus classique devrait finalement prêter 25 000 euros est prévue pour le 16 avril à Héricy, en Seine-et-Marne.Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Margherita Nasi Après avoir massacré les prêtres du dieu canéen Baal, Elie doit fuir dans le désert et, en proie à un profond désespoir, en arrive à souhaiter la mort. Moïse est lui ébranlé par les frondes contre son autorité pendant l’Exode et la traversée du désert. Exténué, même le prophète est tenté par la mort. Ces deux cas, tirés de l’Ancien Testament, montrent que l’épuisement professionnel n’est pas un syndrome nouveau. La littérature regorge d’exemples : Flaubert sacrifiant sa vie sociale à son appétit de travail, ou encore Thomas Buddenbrook, personnage de la saga de Thomas Mann, expirant à sa table de travail.Ce détour littéraire permet à Philippe Zawieja, auteur de l’ouvrage Le burn-out, de rappeler que ce dernier n’est « ni un phénomène ni un terme récent ». Le terme est officiellement créé en 1969, suite à un article publié dans la revue « Crime & Delinquency ». Mais « loin des contours qu’en avaient esquissés les textes princeps au milieu des années 1970, le burn-out compte aujourd’hui plusieurs dizaines de définitions », explique le docteur en sciences et génie des activités à risques.Surtout, dans le langage quotidien le terme a fini par désigner toutes les formes de malaise au travail. « Ainsi tiraillé entre discours experts et (més) usages profanes, le concept de burn-out souffre aujourd’hui d’une cacophonie psychosociale ».Invitation à la prudenceLe but du chercheur associé au centre de recherche sur les risques et les crises de Mines ParisTech est alors de procéder à une « entreprise de clarification » : de la clinique du burn-out, à sa mesure, en passant par les déterminants, la prise en charge et la prévention, M. Zawieja tente de définir de façon aussi précise que possible le burn-out et de le situer par rapport aux autres formes d’épuisement professionnel.Il souhaite « clarifier, parfois démythifier, voire démystifier, un terme dont l’emploi apparaît aujourd’hui souvent abusif ». Une tâche délicate : alors que le terme est sur toutes les bouches, difficile de savoir quelle ligne de conduite adopter, entre « le tableau noir que voudraient nous fourguer quelques marchands de malheur et un optimisme béat qui confine parfois au déni de réalité ».L’auteur, qui a précédemment codirigé le Dictionnaire des risques psychosociaux, adopte une optique psychosociologique, se servant de la psychologie, de la psychanalyse mais aussi de la sociologie, des sciences du management et parfois même de la philosophie… « maelström plus approprié à la complexité du burn-out ».Car si on peut bien tirer une conclusion de cet ouvrage, c’est que le terme continue d’interroger : dans sa définition, son périmètre, son étiologie, son diagnostic, voire sa pertinence. Et puis il y a les questions ouvertes par le succès médiatique du burn-out : « derrière ses manifestations d’épuisement, quel message le sujet tente-t-il de faire passer, et à qui ? »Philippe Zawieja aborde également le débat actuel sur l’opportunité de la reconnaissance du burn-out en tant que maladie professionnelle, et invite à la prudence : une reconnaissance de ce type risquerait d’institutionnaliser certains épuisements ainsi que la responsabilité du phénomène. Une désignation qui, à ce stade de connaissance, ne peut relever que « d’un raisonnement simplificateur, voire simpliste », méritant d’être soupesé avant d’être transposé en santé psychique publique.Le burn-out, Philippe Zawieja (Presse Universitaires de France, collection Que sais-je ? 128 pages, 9 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde Cécile Prudhomme Le recul de l’euro face au dollar n’est pas forcément une bonne nouvelle pour toutes les entreprises. En France, par exemple, les industriels du secteur du bricolage (outillage, quincaillerie, revêtements, électricité…) traversent une période difficile. S’ils vendent essentiellement leurs produits en euros, la quasi-totalité de leurs achats se fait en dollars. Or, le billet vert s’est apprécié de plus de 20 % en l’espace de sept mois. Si l’on ajoute à cela un marché national morose et les fluctuations erratiques des prix des matières premières, le cocktail est explosif. Au point que certaines entreprises seraient au bord de l’implosion« Depuis début janvier, nous avons reçu un très grand nombre d’appels de nos adhérents, ce qui nous a conduits à faire un sondage. Résultat : 60 % nous ont dit que cela les mettait en grande difficulté », constate Jean-Eric Riche, président d’Unibal (Union nationale des industriels du bricolage, du jardinage et de l’aménagement du logement). « Nous avons alerté les pouvoirs publics », ajoute Valérie Dequen, déléguée générale de l’organisation.Lire aussi :Les Américains s’alarment d’un dollar fortNégociations sur les prixLes contrats de ces industriels avec les distributeurs sont signés pour un an, et « nos tarifs devaient être établis avant le 30 novembre 2014 pour pouvoir débuter les négociations avec les distributeurs, précise M. Riche. Nous les avons donc faits en octobre à partir d’un taux de change de l’euro en dollar du mois de septembre, autour de 1,25 à 1,30 ». Aujourd’hui, l’euro est plus proche de 1,09 dollar. Lire aussi : L'euro à son plus bas depuis douze ans, un bon niveau pour FabiusOr, la plupart des industriels du secteur assemblent en France, ou dans la zone euro, des pièces fabriquées en Asie et très peu exportent en dehors de la zone euro. « Et on ne va pas chercher et décrocher des marchés outre-Atlantique en quelques mois », ajoute M. Riche.En 2015, cette évolution va se répercuter sur les marges des industriels, « et peu de sociétés vont pouvoir le supporter, s’alarme M. Riche. Elles vont devoir obtenir de leurs distributeurs [souvent des grandes surfaces de bricolage] des hausses de leurs prix. Et comme la loi Hamon, qui réglemente les négociations commerciales avec la grande distribution, a complexifié les renégociations de prix en cours d’année, c’est plus compliqué, mais pas impossible ».Selon les données d’Unibal, les grandes surfaces de bricolage représentaient, en 2014, 77 % des ventes des industriels du secteur, devant les négoces (point P, Gedimat...), à 16 %.Relocalisations en coursCette hausse du dollar, M. Riche y est directement confronté, lui qui est à la tête de l’entreprise Debflex, spécialisée dans le secteur de l’électricité (interrupteurs, installations électriques…). Il a aussi dû composer avec une hausse de près de 15 % en un an des cours du cuivre, présent dans les systèmes électriques. Ces phénomènes le contraignent à réfléchir à une relocalisation rapide de sa fabrication.« On ne lance pas des chaînes de production comme ça, ce sont des projets qui doivent prendre du temps et être bien réfléchis, mais là on n’a pas le choix, il faut accélérer, explique M. Riche. Et surtout, il faut tenir bon pour le moment. »Une grande partie de ses fournisseurs sont en Asie, et plus particulièrement en Chine, soit par l’intermédiaire de joint-venture, soit en sous-traitance directe.« L’idée est de relocaliser progressivement dans la zone euro des produits fabriqués sur les deux canaux, précise-t-il. Nous avons commencé depuis mars à lancer des productions en Roumanie, essentiellement des boîtes d’encastrement qui se mettent derrière les interrupteurs. C’est plus facile sur des produits à faible main-d’œuvre ou à fort volume et qui voyagent mal ».Mais l’entreprise ne compte pas s’arrêter là. « Nous travaillons sur un projet visant à relancer des fabrications en France avant la fin de l’année, et dans un premier temps en sous-traitant à proximité de notre siège, dans la Somme », ajoute ce chef d’entreprise.Marché difficileLes effets négatifs des évolutions des monnaies s’ajoutent à un contexte de marché difficile. Le secteur du bricolage a réalisé, en 2014, selon Unibal, un chiffre d’affaires de 24,805 milliards d’euros. Mais la croissance de 0,8 % des ventes, par rapport à 2013, est en grande partie attribuable à l’agrandissement du parc de magasins des grandes surfaces de bricolage.Les moteurs habituels de la croissance du marché, que sont l’immobilier (constructions neuves et achats dans l’ancien) et les projets de rénovation-embellissement, sont souvent mis de côté par les ménages, par manque de moyens financiers ou de confiance en l’avenir.Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.04.2015 à 16h01 | Cyrille Chartier-Kastler (Fondateur du cabinet Facts & Figures et du site Good value for money) L'assurance-vie est aujourd'hui dans une situation paradoxale. D'un côté, elle continue de séduire les épargnants, comme le montrent les niveaux élevés de collecte brute, avec des flux mensuels de l'ordre de 10 milliards d'euros ; de l'autre, les assureurs sont bien en peine pour placer cette épargne. Car avec un CAC 40 à plus de 5 150 points et un OAT (obligations assimilables du Trésor) à dix ans qui ne rapporte plus que 0,45 % par an, les opportunités de placement deviennent aussi limitées que la pluie dans le désert.Le secteur de l'assurance-vie se rassure en s'efforçant tout d'abord d'orienter une partie plus importante des flux des épargnants vers les unités de compte (UC) ; mais force est de constater que ce n'est peut-être plus la meilleure période d'investissement, sauf à se positionner à long terme. Le secteur se rassure aussi en se disant que les taux finiront bien par remonter, que cette hausse sera graduelle et qu'ils disposent suffisamment de réserves (grâce aux provisions pour participation aux bénéfices) pour tenir.Lire : Assurance-vie : « Les compagnies se tirent une balle dans le pied »Mais que se passera-t-il en cas de scénario « à la japonaise » avec le maintien de taux très bas, voire une poursuite de la baisse des taux ? Rien ne dit que la BCE pourra sortir aussi facilement d'une situation de taux bas sans mettre en péril la croissance en zone euro et/ou les capacités de refinancement d'Etats lourdement endettés à l'échelon européen.Période révolueSi au cours des quarante dernières années, l'assurance-vie s'est autant développée, c'est en grande partie grâce à la situation des taux en France. Concrètement, l'achat d'obligation une année permettait de délivrer de très bons rendements les années suivantes.Cette période bénie est bel et bien révolue et la baisse des rendements des fonds en euros ne peut que se poursuivre au cours des prochaines années. Dans l'hypothèse d'un scénario à la japonaise, les assureurs-vie ont la capacité de lisser la baisse des rendements, grâce aux stocks d'obligations d'une part et aux provisions constituées d'autre part. Mais ce repli bien qu'amorti sera bien réel.Et si d'ici quatre à cinq ans, les taux ne remontent pas franchement, le rendement des fonds en euros devrait en moyenne s'élever à... 0%. Et encore pour afficher un tel taux, les assureurs devront accuser des pertes.Cyrille Chartier-Kastler (Fondateur du cabinet Facts & Figures et du site Good value for money) 08.04.2015 à 15h27 • Mis à jour le08.04.2015 à 18h52 | Alexandre Piquard et Alexis Delcambre Après vingt et un jours de grève, le dialogue n’a pas repris à Radio France entre la direction et les salariés. Le comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire, organisé mercredi 8 avril, a été suspendu peu après son ouverture, et les salariés ont voté ensuite la poursuite de la grève jusqu’à jeudi.Lire aussi :A Radio France, les raisons d’une crise qui s’éterniseComité d’entreprise avortéCette réunion, lors de laquelle le PDG, Mathieu Gallet, devait formellement présenter son projet pour l’entreprise, s’est ouverte par une déclaration conjointe des élus CFDT, CGT, SNFORT, SUD et UNSA. Ils reprochent à Mathieu Gallet et à la direction d’avoir « parié sur le pourrissement du conflit ». « En réponse à cela, il y a la dignité du combat des salariés et les valeurs qu’ils portent. Cette détermination en dit long quant à leur attachement aux valeurs du service public », saluent les élus syndicaux. Concernant le projet présenté par Mathieu Gallet, « il est lourd de périls graves pour l’avenir de Radio France », souligne le communiqué. Déclaration Cce Extra Radio France 8.4.2015Suite à cette déclaration, plusieurs élus ont quitté la salle et le CCE a été suspendu, laissant la situation dans l’impasse. La direction a déploré cette suspension, « convaincue que la présentation du projet stratégique était de nature à éclairer les élus, et à travers eux les personnels, sur les choix stratégiques engageant l’avenir de Radio France ».La ministre intervient, le CSA veut une « résolution des conflits »Interrogée à l’Assemblée nationale sur cette impasse, mercredi après-midi, la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a annoncé qu’elle « recevrait les parties prenantes très prochainement ».#RadioFrance - @FleurPellerin "Très rapidement, je ferai connaître les décisions que je prendrai pour renouer le dialogue social" #QAG— LCP (@LCPan) April 8, 2015De son côté, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), assez discret depuis le début du conflit, a publié un communiqué : il « appelle à la mise en œuvre d’une procédure de résolution des conflits de nature à surmonter la situation de blocage qui se manifeste aujourd’hui ». Un appel à la mise en place d’une « médiation », réclamée par les syndicats comme préalable à la levée de la grève. Plus tôt, Mathieu Gallet avait envisagé « une intervention extérieure pour retisser le dialogue social », en audition à la commission culturelle de l’Assemblée nationale. Toutefois, il a ensuite précisé en aparté qu’il ne pensait pas forcément à une « médiation » du gouvernement (l’expression utilisée par les syndicats) peut-être davantage à un recours à un intervenant extérieur spécialisé dans la conduite du dialogue social.La « politique de la chaise vide » critiquéeMercredi, le Syndicat national des journalistes (SNJ) a dénoncé l’attitude des autres syndicats. « La tenue, ce mercredi, d’un comité central d’entreprise extraordinaire était l’occasion d’obtenir du PDG des précisions essentielles sur son projet de plan de départs volontaires, écrit le SNJ. (…) Mais à l’obtention de réponses, les syndicats grévistes ont préféré quitter la salle. La politique de la chaise vide, au risque de foncer dans le mur. »« Depuis le début, le SNJ n’est pas vraiment dans le mouvement de grève qui est mené par l’intersyndicale », relativise un journaliste syndiqué. Gréviste, celui-ci reconnaît que lors de l’assemblée générale de mercredi, il y a eu un débat sur l’opportunité d’assister ou non au CCE. « Plus largement, les gens sont partagés, explique ce journaliste qui s’est abstenu lors du vote, vendredi, de la motion de défiance contre Mathieu Gallet. La défiance envers le président de Radio France affaiblit-elle l’entreprise ou pousse-t-elle le gouvernement à enfin prendre la main en nommant un médiateur ? Avec un navire sans pilote, la situation serait-elle pire qu’aujourd’hui ? C’est une vraie ligne de fracture. Les gens sont un peu perdus. » Communiqué du SNJAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Dominique Gallois Il n’y aura pas d’augmentation des tarifs des péages d’autoroutes en 2015. Cette annonce, faite, mercredi 8 avril, par le premier ministre, Manuel Valls, à l’issue du conseil des ministres se veut le prélude à une sortie de la situation de crise avec les sociétés d’autoroutes, ouverte voici bientôt sept mois.Ce geste, qui aura pour effet de gommer l’augmentation de 1,07 % initialement prévue sur l’année, est une « décision unilatérale » de M. Valls, indique-t-on à Matignon. « Il est apparu opportun au premier ministre qu’il y ait un cadre général. »Il s’agit en l’occurrence de l’une des conditions fixée par le gouvernement pour engager – enfin – le plan de relance de 3,2 milliards d’euros proposé et financé par les sociétés d’autoroutes.« Tous les sujets sont sur la table »A Matignon, on précise qu’au-delà du « cadre fixé » par M. Valls, « tous les sujets sont sur la table ».Le « plan de travaux autoroutiers a été validé » et représentera « 3,2 milliards d’euros d’investissements », a rappelé M. Valls, qui s’exprimait dans le cadre de la présentation des mesures prises par le gouvernement pour tenter de soutenir et relancer l’investissement en France.Ce plan – sans financement public ni hausse des tarifs – a été négocié entre fin 2012 et 2013 et avalisé par la Commission européenne en octobre 2014. Mais le gouvernement avait lui-même bloqué ensuite le dossier pour se pencher sur la situation des concessions d’autoroutes.En échange de la création de 15 000 emplois sur la vingtaine de chantiers retenus, les concessionnaires ont demandé un allongement de deux ans en moyenne de la durée de leur concession« Les discussions en cours avec les sociétés d’autoroutes sont en train d’aboutir, les travaux doivent être lancés au plus vite », a ajouté M. Valls. Elles se traduisent aussi, par 500 millions d’investissements supplémentaires dans les infrastructures et les projets de transport, dont 300 millions à l’Afitf [Agence de financement des infrastructures des transports de France] sur trois ans. »Du côté des sociétés d’autoroutes aucun commentaire n’était fait, mercredi à mi-journée, l’accord formel n’étant toujours pas signé.Des précisions pourraient être données par le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, qui sera reçu jeudi 9 avril à la Fédération nationale des travaux publics (FNTP).Multiplication des propositionsCes annonces visent à clore rapidement un « dossier autoroutes » ouvert à l’automne 2014 avec la publication d’un rapport de l’Autorité de la concurrence, qui dénonçait la rente autoroutière, issue des privatisations de 2006, et les surprofits découlant de cette situation.Selon ce document, en dix ans, les tarifs ont augmenté de 21,7 %, une hausse supérieure à l’inflation, alors que l’augmentation du trafic est limitée depuis 2007 (+ 4,1 %).L’Autorité de la concurrence avait suggéré aux pouvoirs publics de profiter du plan de relance autoroutier à venir pour renégocier les contrats de concession à leur avantage et à celui des usagers.Dans la foulée, les parlementaires ont multiplié les propositions allant de la taxation des profits à la reprise des concessions en passant par la renégociation des contrats. Ségolène Royal, la ministre de l’écologie, a même proposé d’instaurer la gratuité des autoroutes le week-end.Lire aussi :La difficile remise à plat de la gestion des autoroutesRespect de l’équilibre des contratsAutant d’idées qui ont provoqué la colère des sociétés concessionnaires, pour qui toute modification ne saurait se faire que dans le respect de l’équilibre global des contrats, à savoir que quelle que soit la solution choisie, il faut une compensation.Le 27 janvier, M. Valls avait décidé de suspendre la hausse de 0,57 % des tarifs de péage, qui devait prendre effet au 1er février. Ce gel devait être provisoire, avait précisé Matignon, le temps qu’un groupe de travail, constitué de quinze parlementaires de la majorité et de l’opposition ainsi que de représentants de différents ministères reprenne le dossier dans sa globalité et fasse des propositions.Lire aussi :Autoroutes : la relance plutôt que la nationalisationDepuis plusieurs semaines, la perspective d’un gel au moins partiel des tarifs ou d’un décalage dans le temps des hausses était évoquée. En contrepartie, les sociétés d’autoroutes demandaient un lissage de la hausse sur les années suivantes.A ce stade, d’autres modulations de tarifs sont envisagées pour le covoiturage ou les véhicules propres.Lire aussi :Autoroutes : pas de diminution des tarifs envisagéePar ailleurs, le gouvernement évoque aussi l’idée d’un partage, au profit de l’Etat, des bénéfices des sociétés d’autoroutes lorsque les objectifs de trafic sont dépassés.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Eric Olsen devrait être le premier patron de LafargeHolcim, le numéro un mondial du ciment, qui doit naître d’ici quelques mois de la fusion entre le français Lafarge et son rival suisse Holcim. C’est ce Franco-Américain de 50 ans, présent chez Lafarge depuis 1999, que Bruno Lafont, l’actuel PDG du numéro un français, a choisi pour prendre la tête du futur ensemble. Son nom doit encore être validé par le conseil d’administration de Lafarge puis celui d’Holcim, qui pourraient se réunir l’un après l’autre dès cet après-midi.« Rien n’est encore tout à fait sûr », commente, prudent, un proche de Lafarge : les rebondissements des dernières semaines ont montré que tout pouvait bouger jusqu’à la dernière minute dans cette gigantesque fusion sous haute tension.A priori, cependant, la candidature de M. Olsen ne pose pas de problèmes aux administrateurs de Lafarge, et elle a également recueilli le soutien du président d’Holcim. « C’est un homme formidable », confie en privé Wolfgang Reitzle.Jusqu’au 20 mars, les équipes de Lafarge et Holcim avaient un tout autre scénario en tête. Selon l’accord initial, annoncé au printemps 2014, c’est Bruno Lafont lui-même qui devait devenir le numéro un opérationnel du futur groupe. Une façon de contrebalancer le fait qu’en termes financiers, la « fusion entre égaux » officielle n’est rien d’autre que l’achat de Lafarge par son rival suisse.Mais sous la pression insistante des actionnaires d’Holcim, Lafarge a dû renégocier en mars les principaux termes de la transaction. Dans ce cadre, M. Lafont, dont le comportement était contesté par certains dirigeants suisses, a accepté de renoncer au poste, qui lui était promis, et de se contenter d’un rôle non-exécutif, celui de coprésident du conseil du futur groupe. Il a toutefois obtenu que le choix du patron appelé à le remplacer au pied levé lui revienne.Lire aussi : Holcim ne veut plus du PDG de LafargePlusieurs pistes ont alors été envisagées. M. Lafont a toutefois rapidement exclu tout recrutement externe, préférant s’orienter vers un des dirigeants actuels de Lafarge. Son portrait-robot ? « Il doit s’agir d’un leader capable d’entraîner et de fédérer les équipes, un expert du ciment connaissant bien le métier et l’entreprise, et avec une vraie culture de la création de valeur », expliquait l’actuel PDG au « Monde » en fin de semaine dernière.Lire aussi :Lafarge refuse de modifier à nouveau son projet de fusion« Le seul qui coche toutes les cases »Sur le papier, plusieurs candidats pouvaient convenir. Mais « Eric Olsen est le seul qui coche toutes les cases : à la fois industriel et financier, il est aussi passé par les ressources humaines, sait réduire les coûts et réaliser une fusion », commente-t-on en interne. C’est aussi celui qui, au sein du comité chargé de préparer l’intégration des deux groupes, a le plus séduit les hommes d’Holcim.Sa double culture française et américaine a joué en sa faveur : aux yeux des dirigeants suisses, elle garantit qu’il ne sera pas le simple représentant des intérêts français dans le futur géant.Né à Chicago, diplômé de Colorado University et d’HEC, M. Olsen a d’abord travaillé dans le cabinet d’audit Deloitte & Touche, puis chez Paribas avant de rejoindre le cabinet de conseil Trinity Associates. Il a été recruté en 1999 par la filiale américaine de Lafarge, dont il est devenu directeur financier en 2004. Une étape importante : à l’époque, la société Lafarge North America était cotée à Wall Street. « Il sait donc parler aux marchés financiers », souligne un familier du groupe.En 2007, il devient directeur général adjoint du groupe, en charge de l’organisation et des ressources humaines, avant d’obtenir en 2013 une casquette plus large (« responsable des opérations »).Dans le schéma initial de la fusion, il devait, au sein du comité exécutif, superviser les activités de LafargeHolcim au Moyen Orient et en Afrique. Si tout se passe comme attendu, son périmètre sera bien plus large.Lire aussi :Les anti-Lafarge tirent à vue sur la fusion Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre et Alexandre Piquard C’est un Mathieu Gallet combatif qui s’est présenté, mercredi 8 avril, devant les députés de la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale. Hasard du calendrier, cette audition était prévue juste avant la présentation formelle du projet stratégique du président de Radio France devant le comité central d’entreprise (CCE).Invité par le président de cette commission, Patrick Bloche, à « fendre l’armure », M. Gallet a profité de l’occasion pour détailler ce projet, mais aussi s’exprimer plus largement sur la crise que traverse l’entreprise publique depuis trois semaines. Il a enlevé les lunettes qu’il portait pendant que les députés lui ont posé une trentaine de questions. Et quitté la moue perplexe qu’il affichait parfois pendant cette très longue série d’interpellations.Lire aussi :Radio France : un projet stratégique sans surpriseMathieu Gallet arrive à l'Assemblee nationale pic.twitter.com/PGmQQyPgkS— alexandre piquard (@apiquard) 8 Avril 2015Dans sa réponse, M. Gallet s’est animé et a réaffirmé ses « convictions » sur la réforme de Radio France, alors que l’audition était diffusée en direct devant l’assemblée générale des grévistes, à la Maison de la radio,#Radiofrance Gallet: "radio France est au bout de son modèle économique passé."— alexandre piquard (@apiquard) 8 Avril 2015A #RadioFrance, les salariés en AG écoutent (quasi) religieusement l'audition de #Gallet à l'Assemblée pic.twitter.com/PqHZ1ibFHT— Rémi Banet (@RemiBanet) 8 Avril 2015Il a également opéré un mea culpa sur sa méthode et son style :#Radiofrance Gallet: "mon erreur a été d'intégrer très tôt les contraintes budgétaires"— alexandre piquard (@apiquard) 8 Avril 2015#Radiofrance Gallet: "on a peut être pas assez partagé le projet avec les salariés"— alexandre piquard (@apiquard) 8 Avril 2015#Radiofrance Gallet: évoque sa "personnalité": "oui je ne suis pas très expansif. Mais pas malpoli non plus. Le fond, ce n'est pas moi"— alexandre piquard (@apiquard) 8 Avril 2015Sans oublier de pointer le rôle de l’Etat dans la situation budgétaire délicate de Radio France :#Radiofrance Gallet: "la redevance a augmenté depuis 2012, rien n'est allé à Radio France"— alexandre piquard (@apiquard) 8 Avril 2015Il s’est posé en protecteur de l’entreprise, mise en cause la semaine dernière dans un sévère rapport de la Cour des comptes :"C'est pas la @Courdescomptes qui va faire la stratégie de @radiofrance " dit @mathieu_gallet #DirectAN— Alexis Delcambre (@alexisdelcambre) 8 Avril 2015#Radiofrance Gallet: "je ne porterai pas de plan de départs contraints à radio fŕance"— alexandre piquard (@apiquard) 8 Avril 2015Alors que Le Canard enchaîné a de nouveau mis en cause M. Gallet, mercredi 8 avril, cette fois sur les conditions de sa nomination par le Conseil supérieur de l’audiovisuel, en 2014, le PDG a maintenu sa thèse d’une campagne orchestrée contre lui :#Radiofrance Gallet: "le canard canarde... Je veux bien avoir le dos large mais on me salit."— alexandre piquard (@apiquard) 8 Avril 2015Sur les affirmations de l’hebdomadaire liée à son passage à l’INA, Mathieu Gallet a affirmé qu’un des contrats (attribué à l'agence EuroRSCG) avait été signé avant son arrivée. « Le Canard devait avoir de bonnes sources pour ne pas vérifier », a-t-il ironisé. « Le Canard ajoute des contrats de conseil qui n’ont rien à voir. On a l’impression que j’ai dépensé un million d’euros de 'hair et makeup'... On a parfois besoin de consultants, de personnes extérieures dans une entreprise ! », a-t-il plaidé, défendant son bilan à l'INA.Alors que les syndicats réclament une « médiation » pour reprendre les négociations avec lui, Mathieu Gallet ne s’est pas montré fermé à cette idée :#Radiofrance Gallet: "peut être qu'on aura besoin d'une intervention extérieure pour retisser le dialogue social"— alexandre piquard (@apiquard) April 8, 2015Toutefois, après l’audition, il a précisé en aparté qu’il ne pensait pas forcément à une « médiation » du gouvernement, peut-être davantage à un recours à un intervenant extérieur spécialisé dans la conduite du dialogue social.A la fin de l’audition, le plus dur restait toutefois à venir pour M. Gallet, qui devait rencontrer les syndicats à 14 heures lors d’un CCE extraordinaire :"Je ne lâcherai rien" conclut @mathieu_gallet qq minutes après que la @CGT_RadioFrance a publié un communiqué "Ne rien lâcher" #frontal— Alexis Delcambre (@alexisdelcambre) 8 Avril 2015Après sa prise de parole, Mathieu Gallet a été félicité par certains députés : « Sois comme tu es », lui a lancé l’UMP Michel Herbillon, estimant qu’il avait « enfin fendu l’armure ». « Il faut que je me fasse violence », a souri Mathieu Gallet, jouant de son personnage réputé peu expansif. « Il a joué cartes sur table », a estimé l’UMP Franck Riester, estimant que M. Gallet, « s’il se lâche comme cela avec les salariés », a des chances de « reprendre la main ».Las, la députée PS de Paris Annick Lepetit a été elle plus déçue : « Il n’a rien dit... ». « On le sent blessé et il a répondu sur le fait que son ’moi’ était inattaquable. Mais l’important, ce sont ses actions », a regretté le député Michel Françaix, qui siège au conseil d’administration de Radio France. Ce dernier a souligné que l’Etat avait consenti un effort financier en promettant une dotation (de 80 millions d’euros selon lui). Ne resterait donc plus qu’à aider M. Gallet pour le dialogue social, pense le député, selon lequel il semble difficile d’éviter le recours à un intermédiaire extérieur.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Eveno Présent depuis 2004 dans l’Hexagone, Google France lance, mercredi 8 avril, sa toute première campagne de publicité institutionnelle. D’un coût de 1,5 million d’euros, la première vague de cette opération, qui se déroulera jusqu’au 23 mai, veut mettre en avant des succès français incarnés par cinq ambassadeurs venant du monde des associations, des start-up ou des PME et qui ont réussi grâce à Internet et aux technologies Google.« Jusqu’ici, nous n’avions communiqué que sur les produits et jamais sur notre rôle dans l’écosystème du numérique français », souligne Anne-Gabrielle Dauba-Pantanacce, directrice de la communication de Google France. Cette campagne, baptisée « Moteur de réussites françaises » - et à laquelle l’entreprise travaille depuis 18 mois - intervient à un moment où le poids de Google, que ce soit en, France ou aux États-Unis, soulève de nombreuses critiques.Le groupe, qui détient sur le marché de la recherche sur Internet une part ultra-dominante (77 % aux États-Unis et plus de 90 % en Europe), est visé par plusieurs procédures.De l’autre côté de l’Atlantique, un sénateur américain a annoncé vouloir entendre l’agence fédérale américaine chargée de faire respecter le droit de la consommation (FTC) sur l’abandon d’une enquête pour anticoncurrence, qui visait Google en 2012.Lire aussi :Le Sénat américain va enquêter sur GoogleEncadrer les pratiquesEn Europe, Bruxelles serait sur le point de clore son enquête – ouverte il y a cinq ans – sur les pratiques anticoncurrentielles de Google. Et en France, des sénateurs ont déposé, jeudi 2 avril, un amendement au projet de loi Macron car ils estiment urgent de se donner les moyens d’encadrer les pratiques des moteurs de recherche : « Cet objectif passe par la mise en place d’une régulation ex ante [au préalable] », expliquent-ils dans l’exposé des motifs de l’amendement.Lire aussi :Un nouveau front s’ouvre contre Google en FranceNick Leeder, directeur général de Google France, interrogé par Le Monde, a refusé de commenter cette initiative sénatoriale. Le dirigeant insiste sur la place prise par la filiale française du géant américain auprès des entrepreneurs français et des acteurs du web.« Depuis notre installation à Paris en 2004, nos effectifs sont passés d’une petite quinzaine de personnes à 600 salariés dont une centaine d’ingénieurs » précise-t-il. M. Leeder souligne également le rôle joué par Google pour améliorer leur visibilité sur internet.Avec le programme Google pour les pros, lancé il y a trois ans, les équipes de Google ont rencontré 50 000 TPE et PME et la moitié d’entre elles ont désormais une présence en ligne. « D’ici fin 2015, nous voulons rencontrer 200 000 PME » annonce M. Leeder, « ce qui nécessitera l’emploi de 200 coaches, issus notamment des juniors entreprises, des universités et des écoles de commerce ».Le groupe insiste également sur son rôle auprès des associations en indiquant avoir offert, ces deux dernières années, 35 millions d’euros de publicité gratuite via les Google Ad Grants.Aide à l’internationalisationLe dernier axe d’action vanté pas Google est son soutien aux entrepreneurs, et particulièrement aux start-up. Depuis 2011, l’entreprise verse annuellement 1 million d’euros au Numa, emblématique lieu de l’innovation à Paris. Et Google France va lancer une nouvelle initiative, intitulée « Scale-up ».Ce soutien s’adresse aux start-up qui ont déjà réussi une première levée de fonds et a pour objectif de les aider à s’internationaliser, pour faire naître de futurs Blablacar par exemple.D’ores et déjà, dix start-up ont été sélectionnées et sont accompagnées par une équipe de dix personnes au sein de Google France.Lire aussi :Quand Google cherche le prochain GoogleAvec cette campagne, dans un moment difficile en termes d’image pour Google, la filiale française du moteur de recherche entend prouver sa « contribution certaine, incontournable et dans la durée » à l’économie française, affirme Mme Dauba-Pantanacce.Une volonté de clarté qui se heurte encore à une certaine culture de la confidentialité, puisque, aujourd’hui encore, Google France ne fournit pas le montant total de ses investissements en France.Anne EvenoJournaliste au Monde Isabelle Chaperon Il n'y a pas qu'une banque qui s'appelle Rothschild. Et cela a fini par susciter frictions et frustrations au sein de la prestigieuse lignée. Jusqu’à l’inimaginable : le Groupe Edmond de Rothschild et son président Benjamin de Rothschild ont décidé d’assigner devant le Tribunal de grande instance de Paris la structure de tête de Rothschild & Cie Banque, Paris Orléans, ainsi que ses promoteurs, David, Eric et Edouard de Rothschild.Preuve, en tout cas, que le patronyme « magique » est bien le nerf de la guerre, mercredi 8 avril, Paris-Orléans a annoncé son intention de changer de nom pour devenir Rothschild & Co.« Changer de nom permet de mettre l’accent, à la fois, sur la présence d’actionnaires de long terme qui accompagnent notre famille dans cette entreprise, mais aussi sur la culture de partenariat qui prévaut au sein de notre groupe », ont indiqué Eric et David de Rothschild.La différenciation des marques au coeur de la frictionLe groupe d'origine suisse, présidé par Benjamin de Rothschild et dirigé depuis janvier par son épouse Ariane, reproche aux cousins franco-britanniques, menés par David de Rothschild, de ne pas respecter la différenciation des marques, censée prévaloir au sein de la famille.« Le droit d’usage du nom revient à notre branche depuis le début du XIXe siècle », a contre-attaqué David de Rothschild, dans un entretien au Figaro, mercredi 8 avril, révélant que l’assignation lui avait été transmise lundi 30 mars.La branche helvète, elle, plaide qu’aucune maison ne peut s'accaparer la marque Rothschild et doit préciser le patronyme familial à l’aide d'un autre terme (prénom, statut...), afin de ne pas semer la confusion auprès des clients.Tensions exacerbées depuis 2003Les plaignants jugent que Paris Orléans a outrepassé les bornes, il y a quelques semaines, en se présentant comme le « Groupe Rothschild » dans une communication à l'intention des investisseurs, comme l'a révélé le magazine Challenges le 25 mars. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, en quelque sorte.Car la tension entre les deux maisons n'est pas récente. Personne n'aurait imaginé, toutefois, qu'elle les mènerait jusque devant les tribunaux. Au contraire, depuis trente ans, le Tout Paris spéculait plutôt sur un éventuel mariage, qui a d'ailleurs bien failli se produire à plusieurs reprises aux dires des protagonistes. Il faut dire que la complémentarité était parfaite.Le groupe Edmond de Rothschild, créé en 1953, par le père de Benjamin, est un poids lourd de la gestion d'actifs et de la banque privée, avec 156 milliards d'euros d'actifs gérés. De son côté, Paris Orléans, remis sur les rails en 1983 par David et son cousin Eric après la nationalisation de la Banque Rothschild, a bâti son succès sur le conseil en fusions-acquisitions.A l'époque d'ailleurs, Edmond avait donné un coup de main à ses jeunes cousins, descendants comme lui de James, le fondateur de la branche française de la dynastie, l’un des cinq fils du négociant allemand Mayer Amschel Rothschild partisau début du XIXe siècle à la conquète des capitales européennes.Au fil du temps, les deux institutions ont fini par se concurrencer sur leurs métiers de prédilection, même si cela reste à la marge. Les tensions se sont exacerbées, aux dires des proches, à partir de 2003, lorsque David a réalisé la réunification avec la branche britannique de son cousin Evely. D’où une succession d'escarmouches, comme par exemple sur l’usage du site internet www.rothschild.com, utilisé par le groupe de David. Pour sortir de ce climat délétère, une médiation avait été menée, mais sans succès.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin Attention, ça va secouer ! La chute des cours du pétrole a déstabilisé d’imposants mastodontes, les faisant passer en quelques mois du statut de prédateur à celui de proie. Le groupe pétrolier anglo-néerlandais Shell est le premier à réagir et à sonner la charge. Il a annoncé, mercredi 8 avril, un accord pour racheter le britannique BG. Une opération à 47 milliards de livres, soit 64 milliards d’euros.C’est tout simplement le plus gros mariage dans le secteur des hydrocarbures depuis une quinzaine d’années. Cette offre, non sollicitée, a été rapidement acceptée par le conseil d’administration de BG, tant elle est généreuse. Shell propose de payer en titres et en espèces à un prix 52 % au-dessus du cours de Bourse de son concurrent.Domination sur le marché mondial du GNLCette opération va permettre à Shell de dépasser l’américain Chevron au second rang des producteurs mondiaux d’énergie. Surtout, il va asseoir sa domination sur le marché mondial du gaz naturel liquéfié (GNL). Car le point fort de sa cible est justement d’avoir misé depuis des années sur le développement du GNL, aujourd’hui considéré comme l’un des secteurs de l’énergie les plus prometteurs, en particulier dans les pays à forte croissance.Il se trouve que BG, qui est née de l’activité d’exploration de l’ex-monopole British Gas au moment de sa privatisation en 1986 par le premier ministre Margaret Thatcher, a trébuché en 2014 après des années de réussite spectaculaire. La succession ratée de Frank Chapman, le bâtisseur de BG, en 2013 a été le premier facteur. Après l’éviction au bout de seize mois du nouveau directeur général, c’est le président du conseil d’administration qui a joué les intérimaires. La chute du brut a fait le reste : les comptes sont tombés dans le rouge en 2014, le cours de Bourse a perdu 29 % depuis juin. Le nouveau patron, Helge Lund, ex-patron du norvégien Statoil, a pris ses fonctions en février. Pas de bol…Chute de l’euroPour Shell, les temps ne sont pas roses non plus. Sa production est au plus bas depuis dix-sept ans. Mais sa situation financière saine lui autorise toutes les audaces. Il va ainsi gagner des réserves au Brésil ou en Afrique de l’Est. Quant à ses réserves de gaz en Australie, il pourra les écouler grâce à l’imposante unité de liquéfaction de gaz que BG vient d’y ouvrir.En 1998, BP avait donné le top départ d’une série de mégafusions en jetant son dévolu sur Amoco. Les mariages Exxon-Mobil, Chevron-Texaco ou Total-Fina-Elf datent de cette période. Il ne serait guère étonnant que Shell-BG soit aujourd’hui le premier d’une nouvelle série.Ce que la chute des cours du pétrole provoque peut intervenir dans bien d’autres secteurs économiques où la chute de l’euro peut avoir un effet déstabilisateur. De ce point de vue, les entreprises de la zone euro deviennent aujourd’hui des proies plus abordables pour les acheteurs en dollars. Ça va secouer…Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Au vingt et unième jour de grève à Radio France, mercredi 8 avril, la situation restait profondément enlisée. Certes, la direction se félicitait d’un nombre de grévistes déclarés moins important – 193 mardi 7 avril, contre 334 jeudi 2 avril, et 482 vendredi 3 avril –, mais ces chiffres sont peu signifiants, compte tenu du système de grève « tournante » mis en place par les syndicats. Le président de l’entreprise publique, Mathieu Gallet, devait présenter au comité central d’entreprise, mercredi 8 avril, la dernière version de son projet stratégique, fruit de ses échanges avec le gouvernement, que Le Monde s’est procuré. Mais la réunion a tourné court rapidement, s’ouvrant sur une déclaration conjointe des élus CFDT, CGT, SNFORT, SUD et Unsa estimant le projet de la direction « lourd de périls graves pour l'avenir de Radio France ».Quatre éléments expliquent cette impossible reprise de dialogue entre salariés et direction. Le premier est lié à l’épuisement des négcotiations dans un conflit qui a démarré le 19 mars. Samedi 4 avril, les échanges pour intégrer l’arbitrage gouvernemental favorable au maintien des deux orchestres, qui étaient menacés de fusion, ont certes repris, mais sans avancées notables.Autre point de blocage, la radicalisation d’une partie des grévistes. Mardi 7 avril, plusieurs voix ont appelé à rompre complètement les négociations ou encore à multiplier les motions de défiance contre les 198 cadres de direction, qui concentrent une partie du ressentiment. Dans ce contexte ressurgit l’épineuse question de la « médiation », et ce alors que M. Gallet doit faire face à une motion de défiance votée le 3 avril. Enfin, l’absence du Conseil supérieur de l’audiovisuel – qui a choisi à l’unanimité le nouveau président de Radio France il y a un an – est aujourd’hui montrée du doigt.L’épuisement des négociationsC’est un fait : les négociations sociales sont à l’arrêt depuis au moins neuf jours. Le 30 mars, la direction a proposé un protocole d’accord qui a été refusé. Samedi 6 avril, les échanges ont repris, pour intégrer l’arbitrage gouvernemental favorable au maintien des deux orchestres, qui étaient menacés de fusion. Mais il n’y a pas eu d’avancée sur les trois autres revendications des syndicats (abandon des réformes du service propreté et moyens pour l’accueil et la sécurité ; abandon de la réforme des modes de production ; maintien des effectifs et rejet des mutualisations de programmes sur France Bleu).La direction semble ne plus avoir aucune marge de manœuvre. S’engager sur les revendications des grévistes reviendrait à rendre presque impossible le rétablissement de l’équilibre budgétaire, que l’Etat demande pour 2017. Les syndicats eux n’entendent pas céder face à une direction affaiblie et à un Etat hésitant. Le système de grève « tournante » permet de durer, malgré l’irritation grandissante d’une partie des salariés de la maison, notamment les journalistes, et de certains auditeurs.Reste que la ligne syndicale est parfois contradictoire. Ainsi, les syndicats sont partagés entre le refus de négocier davantage avec la direction – illustré par la motion de défiance votée, vendredi, contre Mathieu Gallet – et le fait de continuer à se rendre aux réunions pour en retirer « tout ce qu’on pourra obtenir ». Les points de compromis possibles ne font pas l’objet d’échanges lors des assemblées générales, comme si la seule ligne était de faire céder la direction.La radicalisation d’une partie des troupes Les assemblées générales qui rythment le quotidien de la Maison de la radio donnent des signes de durcissement. Mardi, plusieurs voix ont appelé à rompre complètement les négociations ou encore à multiplier les motions de défiance contre les 198 cadres de direction, qui concentrent une partie du ressentiment. Un courant que les délégués syndicaux ont peiné à contenir. « C’est 1793 ! », s’est exclamé l’un d’eux.La force du mouvement est en même temps sa faiblesse : tous les corps de métiers y participent, mais cela donne parfois l’image d’une mobilisation « attrape-tout », avec des desiderata pouvant évoquer des inventaires à la Prévert, mêlant éléments très concrets et grandes idées, comme cet appel entendu mardi à la mise en place d’une « démocratie participative » dans l’entreprise. « La question est désormais : les organisations syndicales tiennent-elles la base ? » se demande un journaliste.Depuis plusieurs jours, les « AG » accueillent aussi des militants extérieurs : syndicalistes de France Télévisions ou de l’INA, représentants de la Coordination des intermittents et précaires, et même personnel venu de… Carrefour Market. La perspective de la journée d’action interprofessionnelle du jeudi 9 avril, à laquelle les syndicats appellent contre l’« austérité », est manifestement présente à l’agenda de certains, qui espèrent surfer sur la grève à Radio France pour mobiliser plus largement.L’épineuse question de la « médiation »Depuis le vote d’une motion de défiance contre Mathieu Gallet, jugé « discrédité », vendredi 3 avril, les syndicats ont ajouté une nouvelle revendication : la mise en place d’une « médiation ». « Vous êtes, Madame la ministre, notre médiateur naturel, ont-ils écrit, mardi, à Fleur Pellerin. (…) Nous vous demandons d’intervenir en tant que médiatrice, dans une situation où vous avez commencé à vous engager. » Le secrétaire national de la CGT, Philippe Martinez, a réclamé mardi le départ du PDG. « On est arrivé à un point de non-retour », a-t-il estimé. Et mercredi, lors du comité central d’entreprise, les syndicats devaient réitérer leur « refus du projet » et leur « défiance » envers leurs interlocuteurs.Mais pour le gouvernement, la mise en place d’une telle médiation l’amènerait à endosser la responsabilité des négociations, dans un cadre très contraint où les marges de manœuvre sont réduites. Et donc leur éventuel échec. Et serait inévitablement exploitée politiquement, illustrant une forme d’échec de l’indépendance des entreprises de l’audiovisuel public à l’heure où le nouveau président de France Télévisions doit être désigné par le CSA, avant la fin mai.L’absence du CSALe Conseil supérieur de l’audiovisuel a nommé Mathieu Gallet en février 2014, mais il rappelle qu’il n’a pas le pouvoir de tutelle sur Radio France. Il peut toutefois mettre fin au mandat du PDG, « par décision motivée », après une audition. Les grévistes de Radio France ont apporté, mardi, leur motion de défiance au CSA, un geste symbolique.Le partage du pouvoir entre l’Etat et le CSA est une des sources du problème, martèle aujourd’hui la droite : « Ce vernis d’indépendance n’est qu’un affichage qui pousse la tutelle à se défiler face à ses responsabilités », a ainsi lancé le député (UMP) Christian Kert au président du CSA, auditionné mardi 7 avril à l’Assemblée nationale.En réponse, Olivier Schrameck a estimé que cette répartition des pouvoirs suivait « une distinction assez claire » : « Le CSA nomme et veille au respect du cahier des charges et de l’exigence sur les programmes, tandis que l’exécutif exerce la tutelle et le suivi économique. »Depuis le début, le CSA – épinglé par Le Canard enchaîné, mercredi, sur les conditions de la nomination de M. Gallet –, a gardé ses distances avec les difficultés du PDG, auquel il a renouvelé sa confiance le 25 mars. Mardi, M. Schrameck a assuré se tenir « étroitement informé » et rester « très sensible » aux préoccupations des salariés et des auditeurs. Tout en refusant « d’outrepasser son rôle ».Lire aussi :En France et à l’étranger, des orchestres en panne de financementsAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Les Allemands, premiers producteurs de lait en Europe (31 millions de tonnes, devant la France, avec 24,4 millions de tonnes en 2013) ne regrettent pas les quotas laitiers, disparus au 1er avril, même si certains éleveurs concernés s’inquiètent pour leur propre avenir.A Berlin, le ministre de l’agriculture, Christian Schmidt (CSU bavaroise), est optimiste. La disparition des quotas, c’est « moins d’interventions publiques qui, étant donné la mondialisation, ne sont plus réalistes et au contraire une chance pour l’export ». Pour les libéraux, la situation est claire : l’augmentation de la population mondiale va accroître la demande de produits laitiers, et comme les exploitations allemandes sont compétitives, avec des vaches qui produisent jusqu’à 8 000 litres de lait par an, voire 10 000 paraît-il pour « les plus performantes », il n’y a pas de quoi s’inquiéter.L’Allemagne, qui exportait plus d’un million de tonnes de produits laitiers en 1990, en exporte désormais près du double, et il n’y a pas de raison que cela s’arrête. Pour eux, si les prix peuvent momentanément baisser, le marché va se stabiliser. D’ailleurs, les quotas n’ont pas empêché le nombre d’exploitations de vaches laitières de passer de 369 000 en 1984 à moins de 80 000. En moyenne, fin 2013, chaque éleveur possédait 54 vaches laitières, un chiffre qui cache des disparités importantes entre la Bavière, qui abrite de nombreuses exploitations (35 000) relativement petites (33 vaches en moyenne) et le Brandebourg (Est de l’Allemagne), où une exploitation compte 219 vaches en moyenne.L’Europe devrait installer « un filet de sécurité »Les producteurs sont plus prudents que le ministre. Romuald Schaber, président de la fédération des éleveurs de vaches laitières, reconnaît que « les instruments d’avant-hier » – les quotas – n’ont pas permis d’éviter les crises laitières des années 2009, 2012 et 2014. Il en veut surtout aux gouvernements successifs d’avoir toujours soutenu les laiteries et de ne pas avoir permis aux éleveurs de s’organiser en amont pour peser davantage sur la filière, ce qu’autorisaient pourtant, selon lui, les règlements européens. Pour l’avenir, la profession estime que l’Europe devrait prendre des mesures pour installer « un filet de sécurité », un mécanisme qui permettrait de réguler le marché.Si Romuald Schaber, président de cette fédération, reste prudent, le même Romuald Schaber, en tant qu’exploitant, est plus inquiet. Dans la Süddeutsche Zeitung, ce bavarois qui fait tourner une petite exploitation (45 vaches) tout au sud de l’Allemagne, près de la frontière autrichienne, a observé de près ce qui s’était passé en Suisse. Là aussi il y avait des quotas laitiers et là aussi ils ont disparu. Dès le 1er mai 2009, pour prendre de l’avance sur l’Union européenne. Résultat : en six ans, un quart des exploitations laitières ont disparu. « Pourquoi en irait-il autrement chez nous ? », s’inquiète-t-il.Comme dans le reste de l’Europe, les petits exploitants allemands ont donc peur que la fin des quotas n’accélère leur disparition. Mais dans ce pays où le quotidien le plus lu, Bild, annonce en « une » l’évolution du prix du lait ou du beurre, les consommateurs et les industriels ont infiniment plus de poids que les agriculteurs. Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.04.2015 à 14h00 Google a dévoilé mardi 31 mars un nouveau produit capable de transformer n'importe quel écran en ordinateur. Chromebit ressemble à une grosse clé USB, de la taille d'un cigare, équipée de Chrome OS, le système d'exploitation de Google. Branchée en HDMI à un écran de télévision par exemple, elle permet d'effectuer les mêmes tâches que sur un PC classique : rédiger des documents, envoyer des e-mails ou encore surfer sur Internet.L'objet, qui doit être mis en vente cet été pour moins de 100 dollars, dispose d'une sortie HDMI et, à l'autre extrémité, d'un port USB permettant de le connecter à une souris ou à un clavier. Chromebit peut aussi se connecter en Bluetooth à d'autres périphériques et dispose du Wi-Fi. Il est équipé d'un processeur Rockchip RK3288, de 2 Gb de RAM et de 16 Gb de mémoire.Chromebit ressemble à Chromecast, une clé similaire présentée en juillet 2013, qui se branche directement sur une télévision et qui, grâce à sa connexion Wi-Fi, permet de « streamer » des vidéos issues du Web ou de la musique. Google n'est pas le seul à se lancer sur ce genre de projets. Intel a également annoncé le lancement de l'Intel Computer Stick, un objet similaire équipé de Windows 8.1.Lire : Google Glass : le patron du laboratoire secret de Google reconnaît des erreurs 01.04.2015 à 12h43 • Mis à jour le01.04.2015 à 12h46 | Jérôme Porier Un nouveau contrat-type régira l'activité de tous les syndics de copropriétés à partir du 1er juillet 2015. Le décret l'instituant a été publié au Journal officiel le 28 mars. Huit millions de copropriétaires sont concernés. Pomme de discorde entre les associations de consommateurs et celles défendant les intérêts des professionnels de l'immobilier, ce texte fait partie des mesures phares de la loi Alur.Qu'apporte-t-il de neuf ? Il vise à améliorer la transparence en facilitant la comparaison entre les contrats et à mieux encadrer la rémunération du syndic. Il distingue les prestations de base incluses dans un forfait de celles pouvant donner lieu à une rémunération supplémentaire.« Il doit permettre de remédier aux principaux abus, estiment conjointement l'association UFC-Que Choisir et l'ARC (Association des responsables de copropriété). Les copropriétés vont enfin cesser de se voir imposer des tarifs prohibitifs pour des prestations laissées à la seule discrétion du syndic. »Le rôle déterminant du forfaitLe texte liste très précisément les prestations que doit comprendre le forfait. Il s'agit notamment de l'organisation de l'assemblée générale annuelle de la copropriété, de la tenue de la comptabilité du syndicat, de l'ouverture d'un compte bancaire séparé, de l'archivage et de l'accès en ligne des documents relatifs à la copropriété. Désormais, les frais de photocopie sont aussi inclus dans le forfait.Une seconde liste définit les (rares) prestations pour lesquelles un syndic peut continuer de facturer des honoraires « hors forfait ». Il s'agit notamment des prestations relatives à l'organisation et la tenue d'assemblées générales exceptionnelles, au dépassement des plages horaires convenues pour celles-ci, de la modification du règlement de copropriété suite à une décision des copropriétaires, de la gestion administrative et matérielle des sinistres, et du suivi des litiges et contentieux (hors recouvrement de créances auprès des copropriétaires).La Fnaim (Fédération nationale de l'immobilier) juge que ce contrat-type manque de lisibilité. Elle « s'indigne que l'équilibre contractuel puisse être rompu en cours de contrat si une assemblée générale de copropriétaires décide d'externaliser les archives ou de se passer de l'extranet de la copropriété », amputant ainsi le forfait.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Raingeard (Chef économiste de la banque Neuflize OBC) Les marchés d'actions européens affichent une progression spectaculaire en ce début d'année, à l'instar du CAC 40 qui a bondit de plus de 18 %. Depuis le point bas enregistré en octobre 2014, lorsque les investisseurs redoutaient une rechute de la zone euro en récession, la progression atteint 30 %. La question de savoir s'il reste un potentiel de hausse est désormais sur toutes les lèvres des investisseurs.Il existe, traditionnellement, trois grands déterminants de l'évolution des marchés. Le premier est évidemment le cycle économique : par exemple, les rythmes de croissance et d'inflation influençent les perspectives de progression des bénéfices des entreprises.Le deuxième déterminant, ce sont les conditions de financement pour l'ensemble des agents économiques. Elles sont plus complexe, car fonction de plusieurs facteurs. Ces conditions de financement dépendent d'abord des politiques monétaires des banques centrales, celles-ci assouplissant ou durcissant les conditions de financement via les taux d'intérêt et la taille de leur bilan. Elles varient aussi en fonction du comportement des investisseurs qui modifient leurs allocations d'actifs selon leurs estimations de rendements des classes d'actifs, leurs contraintes et leur aversion pour le risque.Grille de lectureEnfin, vient l'aspect valorisation de la classe d'actif qui peut être abordé en termes absolu (les actions peuvent être survalorisées par rapport à leur histoire ou d'une zone par rapport à une autre) et relatif (le prix des actions par rapport à celui d'une autre classe d'actif).Cette grille de lecture a priori assez simple n'en constitue pas pour autant une règle parfaite. Il suffit pour s'en rendre compte de se pencher sur les valorisations : entre 1950 et 2015, la valorisation (mesurée à l'aide du ratio cours sur bénéfice par action) du marché américain a évolué entre 7 (durant la stagflation des années soixante-dix) et 30 (durant la bulle du secteur technologique, les investisseurs imaginant une croissance des bénéfices des entreprises exponentielle). Difficile donc de se faire une religion.Prenons un autre exemple avec les politiques monétaires. Entre l'anticipation d'une injection massive de liquidité de la part de la Banque du Japon et le début de sa mise en place, la Bourse japonaise a progressé de 80%, avant de corriger de plus de 20% en quelques semaines puis d'évoluer sans tendance pendant plus d'un an. L'action monétaire n'a eu d'impact sur la valeur des actifs japonais qu'au début de sa mise en œuvre.Valorisation au-dessus de la moyenneAppliquons maintenant ces trois grands facteurs aux marchés européens. Aujourd'hui, les perspectives d'amélioration de l'activité et de rebond de l'inflation en zone euro sont en partie intégrées ; les conditions de financement se sont considérablement détendues, à l'image du taux 10 ans français qui s'élève à 0,50%. Enfin, le marché européen affiche une valorisation au-dessus de sa moyenne historique de long terme. En d'autres termes, les conditions d'une consolidation des marchés actions semblent réunies à court terme.De nouvelles surprises positives du côté de la croissance économique et des bénéfices des entreprises seront nécessaires pour alimenter la hausse au cours des prochains trimestres. Si ce scenario est le plus probable, il restera à surveiller le dernier facteur, les conditions financières. En espérant que les banques centrales et en particulier l'institution monétaire américaine ne viennent pas perturber la « règle du jeu » en les durcissant trop substantiellement.Olivier Raingeard (Chef économiste de la banque Neuflize OBC) 01.04.2015 à 10h52 • Mis à jour le01.04.2015 à 12h16 | Philippe Jacqué Oublié la morosité et la prudence ? Le marché automobile français affiche des résultats inattendus en ce début d’année. Sur les trois premiers mois, les immatriculations ont progressé de 6,9 % par rapport au premier trimestre 2014, selon les données du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), publiées mercredi 1er avril.C’est un rythme bien plus rapide que la croissance de 1 %, qui était attendue par le CCFA. Du coup, le représentant des marques françaises a revu à la hausse sa prévision pour l’année, en espérant désormais 2 % de croissance sur les douze mois.Sur le seul mois de mars, les immatriculations se sont envolées de 9,3 % par rapport au même mois de 2014. Et tous les constructeurs et les marques participent à la fête surprise.Lire aussi :Automobile : le réveil de l’EuropeCôté acteurs français, la progression, en mars, est de 8,1 % pour Renault et de 7,9 % pour PSA. Et celle qui rit est bien, cette année, la marque au losange : sa croissance a été de 13 %. La marque à bas coût, Dacia, est, elle, plus à la peine. Ses immatriculations chutent après un très bon démarrage en 2014.Dans le groupe PSA, c’est toujours Peugeot qui tire le constructeur. Ses ventes ont encore progressé de 12,3 % en mars, grâce à ses 308, 208 et autres 2008. Celles de Citroën progressent de 5 %, quand celles de DS dévissent – encore – de 14,8 %, faute notamment de nouveaux produits.Forte hausse des immatriculations « tactiques »Côté constructeurs étrangers, dont les ventes globales progressent de 11,1 % en mars et de 10,9 % sur trois mois, les groupes Ford (18,7 % en mars), Nissan (10,6 %), Toyota (17,9 %), BMW (23,9 %), Mercedes (39,3 %) et Hyundai (31,4 %) affichent des chiffres vertigineux.Est-ce à dire que la crise est bel et bien derrière nous ? Il est encore trop tôt pour se réjouir. On reste encore loin des niveaux de vente d’avant crise. De même, l’étude du détail des résultats des deux premiers mois de l’année appelle à la méfiance sur la réalité du marché.Les immatriculations « tactiques » (ventes aux loueurs de courte durée, immatriculations par les réseaux et les constructeurs) sont en forte hausse, tandis que les ventes aux particuliers, les plus rentables, sont en baisse. Les ventes aux entreprises progressent pour leur part plus faiblement que le marché.En mars, des opérations portes ouvertes ont pu permettre aux constructeurs d’écouler leurs stocks plus rapidement.Seul l’examen des données sur l’ensemble du premier trimestre devrait éclairer sur la robustesse retrouvée, ou pas, du marché français.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Prudhomme Très attendu, l’avis de l’Autorité de la concurrence sur l’impact concurrentiel des regroupements des centrales d’achat dans la grande distribution (Auchan-Système U, Intermarché-Casino, Carrefour-Cora) a été publié mercredi 1er avril. Dressant une cartographie détaillée des risques encourus sur le marché des biens de consommation, tant en amont qu’en aval, dans un contexte de forte pression sur les prix, le « gendarme » de la concurrence considère que ces alliances pourraient contribuer à réduire la qualité, l’investissement, l’innovation, voire évincer certains fournisseurs.« Il est important que la grande distribution corrige ses alliances pour prendre en compte les risques concurrentiels », prévient Bruno Lasserre, le président de l’Autorité. « Faute de quoi, poursuit-il, l’Autorité de la concurrence pourrait s’autosaisir pour mener une procédure contentieuse pour entente. »Pas d’autorisations à demanderPas moins de six groupes de la grande distribution ont annoncé, au cours du second semestre 2014, leur association dans le domaine des achats auprès des fournisseurs : Auchan et Système U, le 10 septembre, Intermarché et Casino le 7 novembre, Carrefour et Cora le 22 décembre.Le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, Emmanuel Macron, et la commission des affaires économiques du Sénat avaient saisi, le 29 octobre 2014, l’Autorité de la concurrence pour avis, car « aucune des parties n’avait à demander d’autorisation ex-ante (avant l’action donc) », explique Bruno Lasserre, président de l’Autorité de la concurrence.Dans un cas, il s’agit en effet d’un mandat que Système U donne à Auchan pour acheter pour son propre compte, tandis que, dans les deux autres alliances, la centrale d’achat de Cora, par exemple, adhère à celle de Carrefour, et dans le cas d’Intermarché et Casino la structure juridique créée n’est pas une entreprise de plein exercice et ne fait que servir les sociétés mères.Lire aussi :Grande distribution : une nouvelle èreRessorts de la concurrence affaiblis« A la suite de ces accords, le marché est réparti principalement entre quatre grands acheteurs (ITM-groupe Casino, Carrefour-Cora, Auchan-Système U et E. Leclerc), qui représentent ensemble plus de 90 % du marché », relève l’Autorité de la concurrence.Elle souligne ainsi qu’il existe des risques de réduction de la qualité, de l’investissement, de l’innovation, voire d’éviction de certains fournisseurs, en particulier concernant les catégories de produits pour lesquelles la grande distribution représente le principal débouché, comme la droguerie, l’épicerie sèche, les liquides, la parfumerie et l’hygiène.Autre crainte de l’Autorité de la concurrence, celle d’une diminution des leviers de concurrence entre les magasins des enseignes partageant la même centrale d’achat. « Si, par exemple, les magasins d’une enseigne savent que ceux de l’autre enseigne vont faire une promotion à telle date, cela affaiblit considérablement l’un des ressorts de la concurrence », souligne M. Lasserre.« Peur des représailles »L’Autorité de la concurrence fait plusieurs recommandations à l’issue de cet examen minutieux. L’une d’elles, qui a déjà été intégrée dans la loi Macron, concerne l’obligation d’être informée au préalable par les enseignes pour tout nouvel accord de rapprochement.Une autre, qui s’adresse aux pouvoirs publics, concerne l’amélioration du dispositif permettant d’appréhender les abus de dépendance économique dans le cadre des relations entre distributeurs et fournisseurs. « Le problème est que beaucoup de sociétés n’osent pas dénoncer ces abus par peur des représailles », constate M. Lasserre.L’Autorité appelle également « les opérateurs à porter une attention particulière à la manière dont ils choisissent les fournisseurs concernés par le périmètre des accords ».L’Autorité de la concurrence devrait à nouveau prochainement se pencher sur le sujet des rapprochements dans la grande distribution. Auchan et Système U ont déposé une prénotification auprès de la Commission européenne, préalable aux discussions en vue d’une coopération plus vaste.Lire aussi :Auchan et Système U font un pas de plus vers un mariageCécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cédric Pietralunga et Sarah Belouezzane Orange pensait avoir réglé l’affaire Dailymotion. L’opérateur devait en effet entrer en négociations exclusives avec PCCW, la holding de Richard Li, le fils du célèbre milliardaire chinois de Hong Kong Li Ka-shing, l’un des hommes les plus riches d’Asie, pour la cession de 49 % du capital de la plate-forme. Mais pour Emmanuel Macron, c’est aller trop vite en besogne.Selon nos informations, le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique a bloqué l’entrée en négociations exclusives de l’ex-monopole d’Etat avec le groupe hongkongais. « Nous avons demandé à Orange de prendre en compte les éléments de la souveraineté numérique européenne », confirme M. Macron. Comprendre : Dailymotion est une « pépite » hexagonale et il serait préférable que l’opérateur privilégie des partenaires européens voire français pour assurer son développement.Du côté d’Orange, dont l’Etat possède 24,9 %, on précise qu’il n’y a aujourd’hui aucun processus de négociation exclusive lancé avec qui que ce soit, contrairement à ce qui avait été évoqué au lendemain du conseil d’administration de l’opérateur du 11 mars. Le groupe serait ouvert à tous, notamment aux investisseurs européens, promet-on dans l’entourage d’Orange.Lire aussi :Orange discute avec le chinois PCCW pour DailymotionGoût de déjà-vuParmi les potentiels partenaires issus du Vieux Continent, se mêlent les noms des allemands Axel Springer et Bertelsmann, mais également des français Vivendi, propriétaire de Canal+, et AlloCiné. Selon un proche des négociations, c’est Fimalac, la maison mère de ce dernier, qui semble aujourd’hui le candidat le plus probable. Le groupe de Marc Ladreit de Lacharrière a déjà manifesté à plusieurs reprises son intérêt pour Dailymotion. Les fuites dans la presse d’une possible entrée en négociations de l’ex-monopole d’état avec le groupe de Li Ka-shing auraient réveillé l’appétit de l’homme d’affaires pour le site de streaming. Ce dernier n’aurait toutefois pas encore présenté de projet bien défini.Le ralentissement des négociations avec l’homme d’affaires asiatique a, pour Orange, un goût de déjà-vu. Stéphane Richard, patron de l’opérateur, avait en effet dû renoncer, au printemps 2013, à la cession de la plate-forme de streaming au géant américain Yahoo! pour 300 millions de dollars (279 millions d’euros). A l’époque, Arnaud Montebourg, le tonitruant ministre du redressement productif, avait tapé du poing sur la table, empêchant la transaction, au motif que Dailymotion devait demeurer sous pavillon hexagonal.Cette fois, le mode opératoire est plus feutré, à l’image de M. Macron. Mais le résultat est le même. L’actuel ministre va même plus loin que M. Montebourg : ce dernier était prêt à voir un partenaire international arriver dans le capital de Dailmymotion pour peu qu’il ne s’agisse pas d’une « dévoration ». En clair, qu’il ne prenne pas plus de 50 % du capital. M. Macron a toutefois clairement indiqué qu’il n’y aurait, de sa part, pas de veto contre le choix du conseil d’administration d’Orange.« L’Europe a besoin d’une stratégie numérique ambitieuse »De source proche de l’exécutif, on indique qu’un partenaire chinois pour un site de l’importance et de la taille de Dailymotion est difficilement compatible avec les ambitions française et européenne en matière de numérique. « L’Europe a besoin d’une stratégie numérique ambitieuse dans les prochaines années, fondée sur un marché européen plus intégré », ont ainsi indiqué M. Macron et Sigmar Gabriel, son homologue allemand, lors d’un conseil des ministres franco-allemand organisé mardi 31 mars à Berlin.Dans une déclaration conjointe, les deux ministres ont préconisé l’établissement d’un« cadre réglementaire approprié pour des plateformes structurantes au niveau européen », première étape pour la création d’un « marché unique du numérique ». Ils veulent, par ailleurs, mettre l’accent sur des technologies comme le Big data ou encore le « cloud computing », l’informatique dans les nuages, qui permet de stocker les données à distance dans des supers ordinateurs.Pas étonnant, dans ce contexte, que l’attention du gouvernement se porte sur Dailymotion. Le site de streaming compte 128 millions de visiteurs uniques par mois contre un milliard pour YouTube, la filiale de Google. Le destin de la plate-forme tricolore risque de déchaîner les passions pendant encore quelque temps. Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Francine Aizicovici Il reste encore un mince espoir de trouver un repreneur pour l’usine de parquets de Tarkett Bois, à Cuzorn (Lot-et-Garonne), fermée depuis le 31 décembre 2014. Mais, pour l’heure, c’est plutôt l’inquiétude qui domine chez les 120 salariés du site, redoutant le terme prochain de la procédure de licenciement en cours. À la demande de l’union régionale CGT d’Aquitaine, les syndicats CGT de plusieurs entreprises du bois, dont Tarkett, ont été reçus mardi 31 mars au conseil régional d’Aquitaine.Les salariés sont dans l’attente de la décision de la Direction régionale du travail et de l’emploi (Direccte) qui doit se prononcer, d’ici mi-avril, sur l’homologation du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE, plan social). L’administration avait retoqué une première mouture du PSE début février. Elle avait estimé qu’il n’était pas « en rapport avec les moyens du groupe », notamment concernant les mesures en faveur des salariés les plus âgés et la recherche d’un repreneur.« Le nouveau PSE est un peu amélioré mais pas suffisamment, surtout pour le dispositif de fin de carrière, estime la CGT. Le personnel est âgé de 48 ans en moyenne. Et on n’a aucune qualification ». Or, la zone d’emploi de Villeneuve-sur-Lot, où se trouve Cuzorn, est sinistrée, avec un taux de chômage de 25 %, selon la Direccte.Pour le moment, la recherche d’un repreneur, qu’impose la loi « Florange », n’a pas donné de résultat concret. « Nous avons contacté 215 entreprises dans le monde avec l’aide de deux cabinets, indique Vincent Lecerf, le directeur des ressources humaines. Il y a eu 14 visites du site. Aujourd’hui, il reste deux contacts en lice. »« Il y a les apparences d’une recherche industrielle »La décision de fermer l’usine a été annoncée au moment où le groupe Tarkett France était libéré de son obligation de maintenir l’emploi, au moins jusqu’à mi-2014, dans le cadre de la reprise de la société Marty (en liquidation judiciaire), réalisée en 2011. Tarkett a indiqué qu’en cas de reprise, le site serait cédé pour un euro symbolique et que si le personnel était repris, même partiellement, le groupe apporterait une aide financière.Si la région et l’Etat ont eux aussi engagé des recherches, l’absence, à ce jour, de solution de reprise suscite des interrogations. « On a le sentiment que Tarkett ne veut pas vendre pour ne pas installer un concurrent à sa place, estime la CGT. Des candidats ont demandé des documents à Tarkett, qu’ils attendent toujours. »Au conseil régional, on est également sceptique. « Il y a les apparences d’une recherche industrielle, indique Hervé Salomon, chargé de mission, mais je ne suis pas sûr que Tarkett y ait mis tous ses atouts. » « Tarkett a écarté les repreneurs potentiels », souligne aussi Francis Wilsius, élu au Conseil régional. La direction réplique que les candidats n’avaient « pas de business plan viable faute de financement suffisant ».Selon plusieurs sources, l’entreprise a bradé son stock fin 2014, ce qui ne facilite pas une reprise. La direction dément cette information.« Tarkett veut vendre, mais il a une conception de l’acheteur, qui ne maximise pas les possibilités », relève, pour sa part, Thomas Métivier, commissaire au redressement productif en Aquitaine et directeur adjoint de la Direccte. Il exigeait que celui-ci dispose de deux années de salaire en trésorerie, ce qui est un peu exagéré. Sa crainte est en effet qu’on puisse lui reprocher un jour de s’être engagé avec un repreneur qui n’avait pas les reins assez solides et que les salariés repris se retournent contre lui. »« Cette recherche a été un simulacre, juge Nathalie Campagnolo, avocate du comité d’entreprise. Si Tarkett avait vraiment voulu vendre l’usine, il n’aurait poursuivi que cet objectif, avant le PSE. » Selon elle, le PSE n’est toujours pas proportionné aux moyens du groupe, « qui est très bénéficiaire » (61,2 millions d’euros en 2014). En cas d’homologation, le comité d’entreprise saisira le tribunal administratif pour faire casser cette décision.Lire aussi :Tarkett signe son grand retour dans la moquetteFrancine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La Grèce sera encore au « menu » européen, mercredi 1er avril. Mais, compte tenu des blocages, qui persistent dans les négociations entre le gouvernement grec et ses créanciers internationaux, il faudra très certainement attendre fin avril pour que celles-ci puissent se concrétiser par un accord et déclencher le début du versement d’une aide financière à la Grèce.Une réunion téléphonique de l’« Euroworking group » – les directeurs du Trésor des différents pays de la zone euro – aura lieu mercredi à 15 heures. Mais il s’agira essentiellement de faire un point sur l’état d’avancement des discussions entre Athènes et le « groupe de Bruxelles », composé de représentants du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Commission européenne (l’ex- « troïka »), ainsi que du Mécanisme européen de stabilité.Si les discussions techniques, menées entre samedi 28 mars et lundi 30 mars par les experts grecs et ceux des créanciers, se sont déroulées dans un bon climat, selon les Grecs, cela n’a pas été suffisant pour qu’un accord soit trouvé. Des blocages persistent. Notamment parce que les créanciers mettent en avant des réformes, comme celle des retraites, ou du marché du travail, qui constituent des « lignes rouges » aux yeux du gouvernement d’Alexis Tsipras – et qui avaient déjà entraîné la fin du précédent gouvernement grec, d’Antonis Samaras.Lire aussi :Grèce : les points de blocage des négociationsMais, les négociations entre Athènes et Bruxelles vont continuer après l’« Euroworking group ». Et, de source européenne, on considère que les choses pourraient évoluer dans les prochains jours, de telle sorte qu’un accord puisse être trouvé, sur les réformes à mettre en œuvre en Grèce, lors de la réunion de l’Eurogroupe (ministres des finances de la zone euro), programmée les 24 et 25 avril, à Riga (Lettonie).Les deux parties « ont convenu d’intensifier le processus d’évaluation des comptes grecs à Athènes », selon le gouvernement grec. Un « accord interviendra durant la semaine pascale [grecque orthodoxe] », c’est-à-dire la semaine prochaine, a déclaré le ministre grec de l'économie, Georges Stathakis, mercredi sur la chaîne Skai TV.« J’espère que nous pourrons parvenir à un accord d’ici à fin avril, cela me paraît possible », avait déclaré, mardi lors d’une visite à Madrid, le président du Conseil européen, Donald Tusk, excluant une issue avant Pâques.Privatisation partielle pour le port du PiréeLe gouvernement grec doit rembourser 820 millions d’euros en créances diverses en avril (dont 460 millions au FMI) et renouveler 2,4 milliards d’euros de bons du Trésor.M. Stathakis a par ailleurs indiqué que le gouvernement grec n'a pas l'intention de vendre sa part majoritaire de 67 % dans le plus grand port du pays, Le Pirée.En visite en Chine le week-end dernier, le vice-premier ministre grec, Yannis Dragasakis, cité par l’agence de presse Chine nouvelle, avait déclaré qu’Athènes entendait, finalement, procéder à la vente des parts que l’Etat détient dans l’Autorité du Port d’Athènes (OLP), l’entreprise publique chargée de l’exploitation commerciale d’une partie de ce port.Cette annonce, contraire aux engagements de campagne du gouvernement Tsipras, avait provoqué la colère des dockers.« Nous nous efforçons de trouver une forme de coentreprise », dans laquelle l'Etat grec conserverait une part importante, a précisé M. Stathakis.Lire aussi :Port du Pirée : les dockers ne veulent pas entendre parler de privatisationCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicole Vulser Chez Vivarte, les mauvaises nouvelles ont été reportées après le second tour des élections départementales. Le comité de groupe, initialement prévu le 17 mars, se tiendra finalement le 8 avril, au lendemain du Comité central d’entreprise (CCE) des entités concernées par les restructurations et les suppressions d’emplois.Alors que rien ne filtre du côté de la direction de ce groupe propriétaire de seize marques de prêt-à-porter ou de chaussures - La Halle aux vêtements, André, Naf Naf, Kookaï, Caroll, Minelli ou Chevignon -, les salariés et les syndicats redoutent des coupes claires dans les effectifs.De source interne bien informée, cinquante magasins André et 280 de La Halle aux vêtements pourraient être fermés. Selon deux sources, l’hypothèse de 1 800 voire 1 900 licenciements est sérieusement avancée. Le groupe compte 22 000 salariés (dont 4 000 à la Halle aux Vêtements) ainsi que 4 500 points de vente.« Aucun dialogue, aucune anticipation, aucune information »Le coordinateur CFDT de Vivarte, Jean-Louis Alfred est le seul à avoir publiquement expliqué dans La Nouvelle République : « on évoque 900 emplois menacés, mais on parle d’équivalents temps plein. Or les emplois concernés sont des temps partiels. Ainsi ce sont quelque 1 800 personnes qui sont réellement concernées ». Il affirme que les sites de stockage vont être « directement et logiquement impactés ».Un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) devrait être annoncé le 8 avril, mais il est probable que d’autres enseignes du groupe en fassent partie, comme Naf Naf, Kookaï ou Caroll.Dans un communiqué commun, les syndicats CFE-CGC, CFDT, CFTC, FO et SUD ont adressé, mi-mars, une lettre aux actionnaires, demandant qu’ils prennent leurs responsabilités « dans le traitement social des éventuelles restructurations ». Ils dénoncent « l’attitude de la direction » en lui reprochant d’être incapable « d’aucun dialogue social, aucune anticipation, aucune information sur la situation et les projets en cours ».Endettement massifPlombée par une dette colossale de 2,8 milliards d’euros à laquelle s’étaient ajoutés 850 millions d’euros de prêt de la part des actionnaires lors de son rachat en 2007, juste avant la crise financière, Vivarte a dû supporter pendant des années un endettement massif sans lien avec son activité.Les difficultés se sont accrues avec l’atonie du marché de l’habillement en France, la concurrence féroce des enseignes comme H&M, Zara ou Primark. En 2013 déjà, 190 magasins avaient été fermés.La stratégie de montée en gamme des produits n’a pas non plus fonctionné. Marc Lelandais, l’ancien PDG, a réussi à convaincre les créanciers d’abandonner 2 milliards de dettes, moyennant quoi l’entreprise est passée sous le contrôle de ses fonds créanciers en octobre 2014. Il a été remplacé par Richard Simonin.Selon l’agence Reuters, les ventes de Vivarte ont chuté de 10,3 % au cours de l’exercice 2013-2014 tandis que le résultat opérationnel a été divisé par deux, à 170 millions d’euros. La Halle aux vêtements est devenue déficitaire.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.03.2015 à 18h35 • Mis à jour le01.04.2015 à 08h23 | Alexis Delcambre La Cour des comptes doit publier, mercredi 1er avril, un rapport très attendu sur Radio France, à l’heure où l’entreprise publique traverse une grave crise, marquée par un déficit de son budget et une grève qui atteindra mercredi son quatorzième jour. Ce rapport concerne la période 2006-2013, antérieure à l’arrivée du PDG Mathieu Gallet dont certaines dépenses, notamment pour la rénovation de son bureau, sont l’un des motifs de la crise actuelle.Lire aussi :Entre Radio France et son patron, la greffe n’a pas prisSelon un communiqué préalable, la cour constate dans ce rapport « la rigidité des coûts de fonctionnement » de Radio France, qui « devra en tout état de cause réaliser un effort très significatif d’économies structurelles ».Les magistrats soulignent que les effectifs de l’entreprise – 4 909 ETP en 2013 – ont crû de 14,3 % entre 2000 et 2011 et la masse salariale de 18,8 % entre 2006 et 2013, avec un recours à l’intermittence représentant près de 12 % de la masse salariale en 2013. La Cour a relevé 29 régimes de primes, « un modèle social complexe (…) source de grandes rigidités », « un dialogue social intense, difficile voire conflictuel » et estime que « 388 personnes – soit environ 8 % des effectifs – bénéficient du régime des salariés protégés ».« Des défaillances inacceptables pour une entreprise de cette taille »La cour s’en prend à la gestion des antennes, au « développement peu ordonné et dispendieux ». « Leurs budgets ont augmenté de 27,5 %, sans recherche de coordination des activités ni de mutualisation des moyens », constatent les magistrats, et « Radio France n’a pas achevé sa mue numérique ».Du côté de la musique, le rapport estime que « la coexistence de deux orchestres symphoniques (Orchestre national de France et Orchestre philharmonique de Radio France) pose question ».Toujours au rang des reproches, la cour constate des manquements dans la gouvernance. « La gestion de Radio France souffre de défaillances qui ne sont pas acceptables pour une entreprise de cette taille et doivent donc être corrigées », selon le rapport, qui souligne le rôle insuffisant du conseil d’administration, des procédures qui « tendent à reconduire les dépenses antérieures » et une « politique des achats chaotique ».Enfin, les magistrats estiment que le chantier de réhabilitation de la Maison de la radio a été « mal maîtrisé » et « une occasion manquée de se réinventer », en raison notamment des « défaillances de la programmation initiale ». « Radio France ne s’est pas dotée, pour conduire ce projet, d’une équipe, d’une organisation et de procédures adaptées », constate la cour, qui dénonce « un doublement du coût » de 262 millions d’euros courants (2004) à 575 millions.Le rapport s’achève par des préconisations radicales : « Le décloisonnement des antennes », « la création d’une rédaction unique » – à laquelle le PDG, Mathieu Gallet, a indiqué qu’il n’était pas favorable –, « la réorganisation des modes de production », une décision rapide sur l’avenir du Mouv’, la fusion des « deux orchestres symphoniques de Radio France », une « direction commune à France Musique et à la direction de la musique » et la révision du « cahier des charges de Radio France (…) en faisant notamment évoluer les relations que Radio France entretient avec les autres entreprises de l’audiovisuel public. »Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé Des notes sur les aliments pour mieux faire ses courses ? Alors que la loi santé est discutée mardi 31 mars à l'Assemblée, des logos de différentes couleurs, selon leur qualité nutritionnelle, pourraient faire leur apparition sur les produits industriels. Au grand dam des professionnels du secteur, qui ont dénoncé un « simulacre de dialogue » quand Marisol Touraine, ministre de la santé, a lancé le 26 mars une concertation sur le sujet. L'Association nationale des industries alimentaires (ANIA) a regretté un projet « simpliste et stigmatisant ».Concrètement, il s'agit de mettre en place des logos de cinq couleurs (vert, jaune, orange, rose, rouge), elles-mêmes liées à des notes A, B, C, D et E, prenant en compte différents paramètres comme la teneur en sucre, en lipides, en graisses saturées et en sel. Des éléments jugés « défavorables » (en terme d'apports nutritionnels) par rapport aux aliments « favorables » que sont les fruits, les légumes, les protéines et les fibres. Contre la malbouffeCes logos, qui ne seraient pas obligatoires, permettraient de lutter contre le marketing abusif et du même coup contre la malbouffe et l'obésité, selon les partisans de la transparence des étiquettes. Parmi eux, Open Food Facts, sorte de Wikipédia de l'alimentaire créée en 2012 par un pionnier français de l'open data, l'accès libre aux données.Stéphane Gigandet, l'artisan de cette plate-forme collaborative, justifie son projet à l'aide de cette comparaison :« Avez-vous consulté la note énergie de votre frigo avant de l'acheter ? Regardez la note nutritionnelle de ce que vous mettez dedans. »L'informaticien, aidé de militants participant au projet, a appliqué la formule préconisée dans le rapport du professeur Serge Hercberg (directeur de recherche à l'Inserm et professeur de nutrition à l'université de médecine Paris-XIII) aux produits présents dans leur base, du moins ceux pour lesquels un tableau suffisamment complet figure sur l'emballage.Ils ont ainsi déterminé la note de plus de 10 000 produits alimentaires, et présenté sur leur site, comme dans l'exemple présenté ci-dessous qui compare les différents apports nutritionnels des yaourts :(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart: { renderTo: 'graphe_142780924737', type: 'scatter', zoomType: 'xy' }, legend: { title: {style: {"text-align" : "center"},text: "Notes nutritionnelles"}, enabled: true }, title: { text: 'Notes nutritionnelles des yaourts' }, subtitle: { text: 'Source des données : http://fr.openfoodfacts.org' }, xAxis: { min:0, title: { enabled: true, text: 'Sucres (g pour 100 g / 100 ml)' }, startOnTick: true, endOnTick: true, showLastLabel: true }, yAxis: { min:0, title: { text: 'Matières grasses / Lipides (g pour 100 g / 100 ml)' } }, tooltip: { useHTML: true, followPointer : false, formatter: function() { ' + this.point.product_name + ''' + 'pour 100 g / 100 ml :'Sucres : '+ this.x + ' g'Matières grasses / Lipides : ' + this.y + ' g'; 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}; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Pour comparer d'autres aliments, il suffit de remplir les champs de recherche sur cette page librement accessible ou de consulter l'annuaire des produits répertoriés par l'association (en cliquant sur les notes).Open Food Facts propose également d'aborder ces données de manière ludique avec le programme « Combien de sucres ».Avec un téléphone mobile, il est possible de décrypter les étiquettes dans les supermarchés en allant sur l'application gratuite d'Open Food Facts (sur iOS ou Android) et en scannant les code-barres, à condition d'avoir une connexion Internet. Sans connexion, le même décryptage est possible sur Android avec la technologie de reconnaissance visuelle (intégrée dans l'application Open Food Facts).Données contre positions de principeUne démarche qui est loin de plaire aux industriels concernés. « Une telle mesure de scoring nutritionnel viendrait s'opposer au modèle alimentaire français basé sur le plaisir, la diversité et la qualité des produits, ainsi que sur les traditions culinaires et le repas structuré », affirme l'ANIA.« L'industrie est farouchement contre, reconnaît Stéphane Gigandet, créateur d'Open Food Facts. Mais ce qui est intéressant, c'est que maintenant qu'on a des données, les citoyens peuvent s'inviter dans le débat et s'appuyer sur des faits alors que l'industrie a plutôt des positions de principe. »La formule adoptée par le Pr Hercberg correspond à la formule du score nutritionnel de la Food Standards Agency (FSA) du Royaume-Uni. Elle a toutefois été adaptée à la France : les fromages peuvent être plus gras et les noix ne sont pas comptabilisées comme des fruits, par exemple.« L'équilibre alimentaire d'un individu ne peut pas se réduire à une pastille de couleur sur un produit », ajoute encore le représentant de l'industrie. En septembre, Carrefour a pourtant sorti de sa manche des pictogrammes de couleur verte, bleue, orange et violette, en forme de pyramide inversée. Chaque couleur est associée à une fréquence d'utilisation (« trois fois par jour », « deux fois par jour », « une fois par jour » et « de temps en temps »). Le rouge, trop répulsif pour les consommateurs, est exclu. Un système d'ailleurs repris par la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), qui vante « une approche graphique mieux comprise par les consommateurs ». Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane Le grand jeu de l’attribution de nouvelles fréquences aux opérateurs de mobile en France, dans la bande 700 MHz, jusqu’alors utilisée pour la diffusion de la télévision numérique terrestre, a commencé.Mardi 31 mars, l’Arcep, le gendarme des télécommunications, qui a conduit une consultation publique auprès des acteurs du secteur, a publié une note de synthèse posant les termes du débat.Ce document devrait servir de base pour définir les modalités d’attribution de ce spectre de fréquences qui doit permettre d’augmenter le débit des réseaux mobiles. Ce n’est, cependant, que dans un mois que celles-ci seront définitivement fixées conjointement par le gouvernement et l’Arcep.Le dépôt des offres par les opérateurs, selon le procédé des enchères, se fera en deuxième partie d’année. L’attribution définitive des fréquences aux opérateurs interviendra en décembre 2015.A quoi correspondent les fréquences 700 MHz ?Pour construire un réseau, les opérateurs de téléphonie mobile ont besoin de fréquences radio qui forment un spectre sur lequel sont émises les communications. Celui-ci fait partie du domaine public, c’est donc l’Etat qui en attribue des parties ou lots au terme d’enchères auxquelles les opérateurs sont appelés à participer.La vente des fréquences de la bande 700 MHz intervient quatre ans après celle des fréquences 800 MHz.Les fréquences basses, comme la tranche du 700 MHz, présentent un double avantage : elles permettent, d’une part, au réseau mobile de mieux pénétrer dans les immeubles, car les ondes traversent le béton. Elles sont donc précieuses, pour les opérateurs, en milieu urbain où la densité de bâtiments est importante. Elles sont, d’autre part, très utiles dans les zones peu denses, car elles permettent une bonne couverture grâce à un nombre limité d’antennes.Ces fréquences sont pour l’instant encore occupées par le secteur audiovisuel, qui s’en sert pour les émissions des chaînes de la télévision numérique terrestre (TNT). Elles ne devraient être libérées, sur décision de Matignon, que progressivement, entre le 1er décembre 2015 et le 1er juillet 2019.Qu’attend le gouvernement de cette vente ?L’enjeu est surtout financier. Le gouvernement espère tirer de cette vente aux enchères de fréquences 2,1 milliards d’euros au total. Cette somme est d’ailleurs déjà inscrite dans le budget 2015 au titre de la loi de programmation militaire.S’ils obtiennent, par exemple, chacun un lot équivalent, les quatre opérateurs en lice (Orange, SFR-Numericable, Bouygues Télécom et Free Mobile) devront donc débourser quelque 500 millions d’euros en fin d’année. Une somme non négligeable dans un secteur qui est entré dans un guerre des prix et vu ses marges fondre depuis l’arrivée de Free Mobile en janvier 2012.Quel est l’enjeu pour les opérateurs ?Confrontés à une consommation en données internet qui explose, les opérateurs ont toujours besoin de plus de spectre. Ce dernier est nécessaire pour assurer un service continu avec des débits toujours plus importants.« La consultation publique permet de confirmer la nécessité d’attribuer de nouvelles bandes de fréquences aux services de communications électroniques pour accompagner la croissance des usages sur les réseaux mobiles à très haut débit », indique la note de l’Arcep.Comme l’indique, le gendarme des télécoms, « l’attribution de la bande 700 MHz revêt une importance stratégique pour le déploiement de réseaux mobiles à très haut débit étendus et performants à court et moyen terme, ainsi que pour accompagner, à plus long terme, les futures innovations ». Comprendre : les fréquences 700 MHz sont parfaites pour le déploiement de la téléphonie mobile 4G, déjà entamé par les opérateurs. Et pour une technologie d’avenir comme la 5G, bien qu’il soit encore difficile à ce stade d’expliquer à quoi celle-ci ressemblera.L’Arcep indique par ailleurs que cette bande de fréquence sera facilement exploitable car elle a déjà été déployée dans d’autres zones géographiques (Asie, États-Unis). Les technologies existent donc déjà et certains utilisateurs sont même équipés de smartphones compatibles. Déployer de la 4G sur ce spectre ne devrait pas, comme l’indique l’institution, engendrer de trop grosses dépenses en recherche et développement.Pour les opérateurs, l’appel d’offres pour les fréquences 700 MHz est le dernier avant bien longtemps. Ils doivent donc s’assurer de récupérer des lots.C’est surtout vrai pour Free. Le groupe fondé par Xavier Niel (par ailleurs actionnaire à titre individuel du « Monde ») ne dispose à ce jour que de très peu de fréquences basses, pour l’instant uniquement dans la bande 900 MHz. Ce qui crée, selon l’Arcep, un déséquilibre avec ses concurrents.Quelles seront les modalités d’attribution ?C’est peut être le point le plus attendu par les opérateurs. Il n’est pourtant pas encore tranché dans la note publiée par l’Arcep, mardi soir.Pour le gouvernement et le gendarme des télécoms, il y a deux possibilités entre lesquelles il faudra choisir.Les autorités peuvent décider de tenir des enchères normales : plusieurs candidats déposent chacun une offre, la plus haute l’emportant.L’autre option consisterait à réserver un lot particulier à Free. Car, comme le rappelle l’Arcep, un opérateur ne peut être compétitif que s’il dispose d’un lot de fréquences basses, permettant une bonne couverture dans les zones denses.Toutefois, pour Orange, Numericable-SFR et Bouygues Telecom, garantir ainsi des fréquences préférentielles au quatrième entrant constituerait toutefois une distorsion de concurrence.Lire aussi :Orange ralentit la chute de son chiffre d’affairesIls estiment en effet que Free a déjà eu la possibilité d’obtenir ce type de spectre lors des enchères pour les fréquences 800 MHz en décembre 2011. Mais qu’il a volontairement passé son tour. La somme proposée par l’opérateur avait, à l’époque, été jugée insuffisante.Par ailleurs, les concurrents pointent le fait que Free est l’opérateur le plus rentable d’Europe et qu’il n’a pas besoin d’aide pour se doter en fréquences. « Ils sont déjà là depuis trois ans, ce sont les seuls qui ne souffrent pas dans un contexte difficile, on ne peut plus considérer que ce sont de nouveaux entrants à aider », estime un concurrent. « Le gouvernement ne peut pas vouloir en tirer suffisamment d’argent et attribuer par défaut un lot à un opérateur, c’est contradictoire », insiste-t-il.Lire aussi :Free tire toujours profit de la guerre des prixFree balaie ces arguments . Le quatrième opérateur rappelle qu’à son arrivée sur le secteur Bouygues Telecom s’est vu accorder quelques avantages pour rattraper son manque de patrimoine de fréquences. Pour l’opérateur, les temps sont devenus plus durs et la consommation des abonnés en données rend le patrimoine de fréquences basses beaucoup plus important. Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Le groupe allemand Bertelsmann, un des plus grands groupes médias du monde, voit dans la formation continue et le e-learning (apprentissage sur Internet) de fortes perspectives de croissance ces prochaines années. Le groupe multiplie actuellement les investissements dans ce secteur et espère engranger, grâce à ce nouveau segment d’activité, un chiffre d’affaires à long terme d’un milliard d’euros. Bertelsmann ambitionne, entre autres, de devenir un grand acteur mondial du e-learning, a annoncé le groupe, mardi 31 mars, lors de sa conférence de presse annuelle.« Partout dans le monde, on voit émerger un énorme besoin d’offre de formations de qualité. Grâce au numérique, la formation va devenir plus accessible, moins chère et plus individuelle », a expliqué Thomas Rabe, PDG de Bertelsmann mardi.Le groupe se concentre sur trois segments du marché, jugés particulièrement attractifs : le e-learning, ou la formation continue pour les entreprises et les utilisateurs finaux, la formation supérieure et les services liés à la formation, en lien avec les universités les plus prestigieuses du monde dans le domaine de la santé.Réseau mondial d’établissements d’enseignement« Ces trois segments promettent de forts taux de croissance. Ils sont fragmentés, avec de nombreuses petites et moyennes entreprises qui veulent croître et ont donc besoin de partenaires internationaux et financièrement solides comme Bertelsmann », a poursuivi M. Rabe.Au service de cette stratégie, Bertelsmann a réalisé ces six derniers mois d’importants investissements. Il a d’abord racheté, fin octobre 2014, le groupe Relias Learning, un des plus gros prestataires de formation du marché américain, avec un portefeuille de plus de 4 000 entreprises clientes et 2 millions d’utilisateurs privés. C’est le plus gros investissement du groupe allemand sur le marché américain depuis le rachat de Random House en 1998.Pour Bertelsmann, « Relias offre d’importantes perspectives de croissance parce qu’il est porté par cinq tendances de fond au plan mondial : la formation continue, la santé, la régulation, l’externalisation et la numérisation ».En février, le groupe allemand a annoncé la formation d’un réseau mondial d’établissements d’enseignement supérieur pour la médecine et les sciences humaines, nommé Arist. Mardi, Bertelsmann a annoncé en outre l’augmentation de sa participation dans Synergis Education, une entreprise américaine qui propose notamment aux universités des cursus entièrement en ligne.Les activités médias stagnent ou reculentLa formation doit devenir à long terme le troisième pilier d’activité du groupe, à côté des médias et de la prestation de services. Cette stratégie doit permettre à Bertelsmann de renforcer ses activités génératrices de croissance, alors que certaines de ses activités traditionnelles sont en stagnation ou en recul.C’est le cas de son groupe de presse Gruner + Jahr, qui enregistre une baisse de son chiffre d’affaires de 13,3 % sur un an, à 1,7 milliards d’euros, dû à la vente de certains actifs et au recul des ventes de magazines et de la publicité.Le groupe RTL a, lui, vu son chiffre d’affaire stagner, à 5,8 milliards d’euros (– 0,3 %) notamment à cause de la légère baisse du chiffre d’affaires de ses filiales françaises, la chaine M6 et la radio RTL.La branche édition reste cependant très solide : la filiale Penguin Random House, depuis 2013 le premier éditeur d’ouvrages d’intérêt général du monde, a vu son chiffre d’affaires bondir de 25,2 % en un an, grâce à de nombreux best-sellers en langue anglaise.Bertelsmann a réalisé en 2014 un chiffre d’affaires total de 16,7 milliards d’euros (+ 3,1 %), sa marge opérationnelle reste stable, à 14,2 %.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde Denis Cosnard Bruno Lafont est droit dans ses bottes. Malgré les pressions de plusieurs investisseurs, pas question pour le patron de Lafarge de réviser à nouveau le projet de fusion avec le suisse Holcim, qu’il prépare depuis un an. Le 20 mars, le PDG français avait accepté de modifier les principaux paramètres du rapprochement et d’abandonner le poste de numéro un qui lui était promis, afin de sauver ce mariage qui doit donner naissance au numéro un mondial du ciment. Ce n’est pas pour retoucher encore les plans à présent.« Les parités financières ne bougeront pas, la gouvernance non plus, affirme M. Lafont dans un bureau du siège parisien de Lafarge. Onze mois après le premier projet, les conditions de marché avaient un peu évolué, et nous l’avons donc amendé, tout en préservant le principe d’une fusion entre égaux. » Rien ne justifie à ses yeux un nouveau changement au bout de quinze jours.Le patron de Lafarge, qui a longuement rencontré son homologue d’Holcim, Wolfgang Reitzle, jeudi à Paris, affiche une position très ferme vis-à-vis des investisseurs restés critiques. A commencer par Filaret Galtchev, deuxième actionnaire d’Holcim avec 10,8 % du capital. Ces derniers jours, ce milliardaire russe a rejeté le compromis trouvé entre le cimentier suisse et son rival français, qu’il juge encore « insatisfaisant et incomplet ». Résurgence de tensionsMercredi, M. Reitzle a proposé à M. Galtchev un siège au conseil d’administration du futur groupe. Cela n’a pas suffi. L’homme d’affaires réclame toujours que les conditions de la fusion soient revues en faveur d’Holcim, afin que ses actionnaires obtiennent davantage que les 55,5 % du capital du futur ensemble qui leur ont été réservés.Lire aussi :Lafarge et Holcim signent un compromis pour sauver leur fusionUne résurgence de tensions apparemment anciennes. Depuis son arrivée en 2008, M. Galtchev a été considéré par Thomas Schmidheiny, petit-neveu du fondateur et premier actionnaire d’Holcim, comme un financier à surveiller de près, susceptible de prendre le contrôle d’une façon plus ou moins hostile, relatent plusieurs sources. Si bien qu’il a été tenu à l’écart de toutes les tractations avec Lafarge.M. Galtchev n’est pas le seul à souhaiter une renégociation de l’accord. Le fonds américain Harris Associates, troisième actionnaire d’Holcim avec 6,4 % des titres, est également réservé. De même que la fondation Ethos, qui conseille des fonds suisses.A eux trois, ces investisseurs critiques commencent à peser lourd. Pour mener à bien l’acquisition de Lafarge, Holcim a besoin d’obtenir 66 % de votes positifs lors de son assemblée générale, prévue le 8 mai, afin de lancer une importante augmentation de capital. Or, si la participation à cette assemblée est similaire à celle des années précédentes, le trio récalcitrant est en mesure de bloquer le projet, selon les calculs de Bloomberg.Un voile levé sur le futur patron« La fusion n’est pas en danger, veut néanmoins croire M. Lafont. Il est normal qu’il y ait débat. Jusqu’au dernier jour, certains diront peut-être qu’ils ne sont pas satisfaits. Mais, au moment de voter, ils verront que leur intérêt est de permettre à cette fusion créatrice de valeur de se concrétiser. »Dans l’immédiat, Lafarge et Holcim s’apprêtent à dévoiler le nom du futur patron du nouveau groupe, qui prendra le poste initialement prévu pour M. Lafont. Le choix sera connu « d’ici à une quinzaine de jours, donc bien avant l’assemblée d’Holcim », précise le PDG de Lafarge. Une façon de répondre à des fonds comme Harris, qui estime ne pas pouvoir se déterminer sur la fusion sans connaître l’identité de l’homme chargé de l’orchestrer.De qui s’agira-t-il ? M. Lafont lève un coin du voile : « Pour moi, il doit s’agir d’un leader capable d’entraîner et de fédérer les équipes, un expert du ciment connaissant déjà bien le métier et l’entreprise, et avec une vraie culture de la création de valeur pour les actionnaires. » Des propos qui excluent tout recrutement externe et orientent les regards vers un ou deux dirigeants déjà aguerris de Lafarge, en particulier l’un des responsables des opérations, le Franco-Américain Eric Olsen.Volontariste, M. Lafont se dit persuadé que la fusion aboutira. En cas d’échec, « Lafarge a de toute façon des perspectives de développement parmi les meilleures du secteur », affirme le PDG pour montrer qu’il n’est pas voué à avaler n’importe quelle couleuvre. « Nous avons un vrai plan pour poursuivre l’essor du groupe sans fusion, ajoute-t-il. Mais ce serait dommage, car elle doit nous permettre d’accélérer encore, et de bénéficier d’économies d’échelle de 1,4 milliard d’euros. »Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre Sortir de la crise sociale, rétablir l’équilibre des comptes et formuler une ambition renouvelée pour Radio France : tels sont les messages que la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a adressés à Mathieu Gallet, PDG de l’entreprise publique, vendredi 3 avril, dans une lettre que Le Monde s’est procurée. Dans un entretien à l’AFP, Mme Pellerin a par ailleurs estimé que M.Gallet avait « toutes les cartes en main pour sortir du conflit » et qui lui fallait « rétablir le dialogue social » au plus vite au sein de la Maison ronde. L’option d’une médiation n’est pas envisagée à ce stade, fait-on ainsi savoir rue de Valois.Suite à cette lettre, le PDG de Radio France a annoncé la tenue samedi à 14 heures d’« une nouvelle réunion de négociations pour trouver une issue au conflit social et partager au plus vite le projet stratégique avec les collaborateurs de Radio France et leurs représentants ». Samedi matin, les syndicats n’avaient toujours pas dit s’ils se rendraient à cette réunion.Cette prise de parole gouvernementale était très attendue, alors que Radio France s’apprêtait à vivre un troisième week-end consécutif de grève, en réaction aux difficultés financières de l’entreprise – déficitaire de 21 millions d’euros en 2015 – et à la rupture du dialogue social entre le personnel et M. Gallet, par ailleurs mis en cause pour ses dépenses.Lire : Radio France : vote d’une motion de défiance contre Mathieu GalletL’urgence est de faire face à une fonte de la trésorerie, consumée notamment par le chantier de réhabilitation de la Maison de la radio, dont les coûts ont dérivé. Pour cela, la ministre annonce « une dotation en capital liée aux surcoûts du chantier », qui n’est pas chiffrée à ce stade. En clair, l’Etat va apporter une subvention exceptionnelle qui aidera l’entreprise à faire face à ses dépenses les plus urgentes. En complément, « les différentes options possibles pour la finalisation de ce chantier » seront étudiées. Dans un entretien au Parisien samedi 4 avril, M. Gallet se dit satisfait de ces annonces qui sont « des signes de confiance pour l’entreprise » et confirme, parmi les économies envisagées, la suppression des ondes moyennes et longues (soit 14 millions d’euros par an).Le gouvernement assume l’objectif d’un retour à l’équilibre d’exploitation dès 2017 – alors qu’une option plus douce, à horizon 2019, était aussi envisagée. Mis en cause pour ses revirements, l’Etat rappelle son engagement à « stabiliser la ressource publique » affectée à l’entreprise jusqu’en 2017. Mais en contrepartie, il demande des efforts.Une gageureToutefois, Fleur Pellerin se garde bien de se prononcer sur la nature de ces efforts. Elle se contente de pointer que Mathieu Gallet a proposé un plan de départs volontaires – qui concernerait 300 à 380 personnes, soit l’option la plus élevée. « Le niveau d’emploi ne peut constituer la seule variable d’ajustement », nuance la ministre, ne refusant donc pas cette option, mais la complétant par la demande d’un « travail de modernisation sociale ».« C’est dans le dialogue social à l’intérieur de l’entreprise que devront être trouvées les mesures adaptées pour atteindre cet objectif », souligne-t-elle. Une gageure, quand on sait que les grévistes ont voté vendredi 3 avril, lors d’une assemblée générale réunissant entre 400 et 500 personnes, une motion de défiance envers M. Gallet, qu’ils jugent « discrédité ».Un vote qui a divisé le personnel au sein de Radio France. « L’assemblée générale a réagi aux contre-vérités énoncées hier par M. Gallet et à son mépris du dialogue social », a commenté Jean-Paul Quennesson, délégué syndical SUD et membre de l’Orchestre national de France (ONF). Jeudi 2 avril, le PDG avait mené une offensive médiatique, d’iTélé aux antennes de France Info et de France Inter, pour se défendre et tendre la main aux grévistes en vue de renouer le dialogue. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a quant à lui déploré ce vote. « Tout ce qui affaiblit le patron de Radio France affaiblit Radio France à l’heure où son PDG devra inévitablement négocier avec l’Etat », estime Valeria Emanuele, déléguée nationale.Dans sa lettre, Fleur Pellerin ne se contente pas de demander au PDG une sortie de crise rapide et un retour à l’équilibre dans deux ans. Elle souhaite aussi, en complément, qu’il porte une « ambition réformatrice ». Pour cela, elle l’enjoint à formuler, en vue du prochain contrat d’objectifs et de moyens – que l’entreprise et l’Etat doivent conclure pour la période 2015-2019 - une vision qui incarne la « singularité » du service public de radio et de musique.Deux orchestres, mais réduitsLa ministre demande une « offre de programmes qui ne soit ni banalisée, ni aseptisée », sans fermer la porte à des « regroupements » de chaînes, pour autant qu’ils soient « ambitieux ». Elle s’oppose à une augmentation des volumes de publicité, mais se dit ouverte à un assouplissement des catégories d’annonceurs autorisés, comme le demande la direction. Au grand dam des radios privées qui ne veulent pas entendre parler d’un assouplissement des règles publicitaires. Mme Pellerin demande aussi des précisions sur l’information, l’éducation aux médias, la transmission des valeurs citoyennes et le numérique.En matière de musique, la ministre de la culture fait comprendre qu’elle ne souhaite ni la fusion des deux orchestres de Radio France, ni le détachement de l’un d’entre eux, comme le demandait M. Gallet. Mais la ministre propose un « redimensionnement des formations musicales » et une « réforme de leurs modalités de travail ». « L’annonce de ne pas fusionner les deux orchestres nous rassure, commente Philippe Ballet, délégué UNSA. En revanche, la ministre valide de fait le plan de départ volontaire. Cela nous heurte. Plus largement, le gouvernement ne répond pas à notre constat de sous financement de l’audiovisuel public. »L’accueil qui sera fait aux propositions de Mme Pellerin reste incertain, dans une Maison ronde chauffée à blanc après deux semaines de conflit. De source syndicale, on comptait 75 % de grévistes dans les locales du réseau France Bleu et à France Culture, et un tiers à la rédaction de France Info et France Inter. Selon la direction, il n’y avait à Radio France que 11 % de grévistes vendredi.Consulter notre visuel interactif : La première année agitée de Mathieu Gallet à la tête de Radio FranceAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Le marché du travail américain a marqué le pas en mars. Les États-Unis ont créé 126 000 emplois, a annoncé, vendredi 3 avril, le département du travail. Pour retrouver un chiffre aussi bas, il faut remonter à décembre 2013. Même si le taux de chômage est resté inchangé à 5,5 %, il s’agit d’un réel décrochage, qui a pris de court les économistes, qui tablaient sur la création de 265 000 emplois.Lire aussi :Le taux de chômage aux États-Unis est tombé à 5,5 %Sur l’ensemble du premier trimestre, la moyenne mensuelle des créations d’emplois est ainsi tombée à 197 000 contre 324 000 au cours du quatrième trimestre 2014. Le mois de mars met donc fin à une série de douze mois consécutifs au cours desquels l’économie américaine créait plus de 200 000 emplois mensuels.Le chômage reculeCe ralentissement s’explique par le fait que l’industrie, la construction et le secteur pétrolier ont réduit les embauches. Dans l’industrie, il s’agit du premier recul depuis juillet 2013, tandis que le secteur de l’énergie a perdu 11 000 emplois en mars et près de 30 000 depuis le début de l’année. Le secteur des loisirs et de l’hôtellerie-restauration, gros pourvoyeur d’emplois aux États-Unis, n’a pas réussi à compenser ces pertes. Lui-même a connu son plus mauvais mois en termes d’embauche depuis septembre 2014.Quant aux salaires, la tendance reste toujours aussi décevante. Le salaire horaire moyen n’a augmenté que de 0,3 % en mars par rapport en février. La progression sur un an n’est que de 2,1 %, en ligne avec le rythme des cinq dernières années. Le faible taux de chômage ne se traduit toujours pas par une pression sur les employeurs pour qu’ils augmentent les salaires. L’une des explications réside dans la faiblesse du taux de participation – c’est-à-dire la part des Américains qui ont un emploi ou qui en recherchent effectivement un – qui est tombé à son plus bas niveau depuis 1978, à 62,7 %.Lire aussi : Aux Etats-Unis, le grand espoir des petits salairesMalgré tout, le chômage pris au sens large, c’est-à-dire en incluant les temps partiels subis, a reculé de 0,1 point à 10,9 %. « Certains peuvent crier au loup sur la faiblesse des chiffres de l’emploi [en mars], mais il s’agit d’un simple réalignement avec le véritable rythme sous-jacent de la croissance de l’économie, qui se situe autour de 2,5 %. Ce qui est plus inquiétant, c’est que les salaires ont toujours autant de mal à progresser », estime Gregory Daco, économiste chez Oxford Economics.Prévisions à la baisseCes chiffres de l’emploi sont publiés dans la foulée d’une batterie d’indicateurs décevants qu’il s’agisse de la production industrielle, des ventes de détail ou des mises en chantier. Même si le moral des consommateurs reste élevé, ces chiffres confirment que le rythme de la reprise a ralenti au cours des trois premiers mois de l’année. La plupart des économistes ont révisé à la baisse leurs prévisions de croissance. Celle-ci ne devrait pas dépasser 1,5 % au premier trimestre, contre 5 % au troisième trimestre 2014 et 2,2 % au quatrième.Même si la présidente de la Réserve fédérale, Janet Yellen, prévoyait le 18 mars « une bonne performance de l’économie » sur l’ensemble de l’année, la situation reste effectivement contrastée. Un rapport de l’AARP Policy Institute, publié il y a quelques jours, pointait que le chômage de longue durée pour les plus de 55 ans atteignait 45 % des demandeurs d’emploi. Jeudi, le département du travail indiquait que le revenu moyen des 80 % des Américains les moins riches avait reculé de 0,9 % en 2014 par rapport à l’année précédente. C’est la deuxième année consécutive que ce chiffre accuse un repli. Si la reprise est bien là, elle reste toujours aussi inégalitaire.Lire aussi :La Réserve fédérale ouvre la voie à une hausse des taux aux Etats-Unis Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Francine Aizicovici À la mi-mai, chaque contribuable devra adresser sa déclaration de revenus 2014 et, comme chaque année, des entreprises envoient à leurs salariés le montant qu’ils devront déclarer au fisc. Y compris, parfois, à ceux qui sont… décédés. C’est ce qui s’est produit à La Poste. Nicolas Choffel a été destinataire fin mars d’une « déclaration fiscale individuelle concernant l’année 2014 ». Mais ce cadre supérieur, qui travaillait au siège de cette entreprise, victime d’un burn-out – un acte reconnu comme accident du travail – avait mis fin à ses jours le… 25 février 2013.Lire aussi :Le burn-out reste mal défini, mal quantifiéC’est donc sa veuve, Ilma Choffel de Witte, qui a ouvert ce courrier, dans lequel on peut lire : « Nombre d’heures rémunérées : 0 ; traitement et salaires : 0 ; avantage en nature : 0 ; prime d’intéressement : 25 euros », qui sera donc le « net imposable ». Un choc, pour Mme Choffel, qui a préféré transformer sa blessure en ironie, dans un courrier adressé le 23 mars à Philippe Wahl, le PDG.« Ce matin, écrit-elle, je fus agréablement surprise par votre courrier (…). Effectivement, des rumeurs me sont parvenues comme quoi il y a un grand effort d’une stratégie managériale plus humaine à La Poste. Votre décision de donner une prime d’intéressement à hauteur de 25 euros pour mon mari Nicolas Choffel m’a beaucoup touchée. D’autant que durant l’année 2014, il était jour et nuit proche de son lieu de travail – en fait il est enterré au cimetière de Montparnasse – mais comme vous pouvez l’imaginer, il est incapable de bouger suite à son accident du travail donc ce n’est pas un employé très productif. Je vous félicite pour ce bel effort d’humanité de générosité. »« Edition automatique »Mais, au-delà de ce geste cruel, Mme Choffel, qui a engagé une action pour faute inexcusable de l’employeur devant le tribunal des affaires de sécurité sociale (TASS), rappelle surtout à M. Wahl que, « depuis le 16 décembre 2014, date limite fixée par le TASS », l’avocat de La Poste « n’a non seulement pas déposé ses conclusions », mais qu’« il a également, au bout de trois mois [de retard] annoncé verbalement que ni ma fille, ni moi-même ne recevrions des conclusions avant au moins deux mois. »Mme Choffel se demande en l’occurrence si « ce cabinet ne ferait pas obstacle à la progression normale de la procédure ». Elle en vient à se demander si La Poste n’attend pas tout simplement « la fin de l’enquête judiciaire en espérant que le dossier soit classé sans suite après deux ans d’investigation. » À ses yeux, ce retard démontre l’attitude « inhumaine » de La Poste « envers les vivants, en particulier envers ma fille et moi-même », souligne la veuve dans sa lettre.« Le TASS nous a fait savoir que la date d’audience sera fixée quand il aura reçu les conclusions de la partie adverse, indique Jean-Paul Teissonnière, l’avocat de Mme Choffel. C’est un peu curieux. » M. Wahl n’a pas encore répondu à Mme Choffel. Il a préféré répondre à l’AFP, dans une dépêche du 1er avril, dans laquelle il lui présente ses « excuses », précisant qu’il s’agit « de l’édition automatique d’un document fiscal ». Sollicitée, la direction de La Poste ne nous a pas répondu.M. Wahl n’avait déjà pas répondu à une lettre de Mme Choffel, envoyée le 22 janvier 2014, dans laquelle elle disait espérer, avec sa fille, « un premier geste de bonne volonté de sortir du déni sur l’existence du burn-out au sein de la Poste », à travers la reconnaissance de « la faute inexcusable de l’entreprise ayant abouti » au suicide de son mari.Elle proposait aussi à La Poste de se joindre à son combat contre le burn-out, « pourquoi pas par le parrainage d’une association consacrée aux victimes du burn-out ».Lire aussi : Ilma Choffel se bat pour une prise en charge du burn-out« J’ai été très naïve à l’époque de croire que, pour ce nouveau PDG, ce serait une priorité de lutter contre ce phénomène de suicides en série », constate Ilma Choffel aujourd’hui.Enquête préliminaire toujours en coursQuant à la procédure au pénal, elle semble elle aussi en panne. « Au bout de deux ans, indique M. Teissonnière, on en est encore au stade de l’enquête préliminaire, qui normalement dure trois ou quatre mois. Or, ce n’est pas une affaire très complexe. Avec la reconnaissance en accident du travail, le rapport de l’inspection du travail, etc., il y a suffisamment d’éléments qui montrent qu’il s’agit d’une affaire sérieuse. »Pour lui, qui intervient dans d’autres affaires de ce type, chez France Télécom notamment, cette situation n’est pas due à une complicité entre la justice et les employeurs. « Culturellement, les parquets ont du mal à concevoir que des chefs d’entreprise puissent être des délinquants. » La délinquance supposée de La Poste étant de ne pas « avoir protégé la santé de mon mari comme l’y oblige la loi », estime Mme Choffel.M. Choffel s’est suicidé alors qu’il était en arrêt de travail pour un burn-out depuis trois semaines. Dans un contexte de réorganisation, « il a occupé trois postes simultanément » durant les trois derniers mois de sa vie et avait perdu « 18 kg », indique son épouse. Malgré son arrêt, ajoute-t-elle, La Poste le sollicitait encore fréquemment par des appels téléphoniques et des mails.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.04.2015 à 12h13 • Mis à jour le03.04.2015 à 22h43 | Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Le dialogue semble bien rompu entre Mathieu Gallet, le PDG de Radio France, et les grévistes qui ont reconduit leur mouvement jusqu’au mardi 7 avril. Vendredi matin, une assemblée générale, qui réunissait 400 à 500 salariés, de source syndicale, a voté à la quasi-unanimité une motion de défiance, qui demande le départ du dirigeant. Texte de la motion de défiancePourquoi ce vote, alors que la résolution de la crise se joue désormais dans les cabinets ministériels, de Bercy à la culture en passant par Matignon ? Ceux-ci planchent actuellement sur le fameux « projet stratégique » remis jeudi par M. Gallet et s’apprêtent à rendre des arbitrages sur les missions et les moyens de l’entreprise publique ces prochaines années.« L’assemblée générale a réagi aux contre-vérités énoncées hier par M. Gallet et à son mépris du dialogue social », a commenté Jean-Paul Quennesson, délégué syndical SUD et membre de l’Orchestre national de France (ONF). Jeudi, le PDG avait mené une offensive médiatique, d’i-Télé aux antennes de France Info et de France Inter, pour se défendre et tendre la main aux grévistes en vue de renouer le dialogue.« M. Gallet se sert des antennes de Radio France pour sa communication personnelle, alors qu’il n’arrive plus à mettre les partenaires sociaux autour d’une table », a poursuivi M. Quennesson. De fait, les négociations sociales sont en berne depuis le 30 mars, date du dernier échange formel entre la direction et les délégués du personnel.Personnalisation du conflitDepuis le début de la crise, le 19 mars, le fait que le PDG s’exprime plus volontiers dans les médias ou dans les rédactions que face aux délégués syndicaux est un reproche récurrent. « M. Gallet est totalement discrédité, il s’avère incapable de diriger Radio France et d’incarner les valeurs fortes et intangibles de la radio publique », juge sèchement le texte.L’idée d’une médiation a été à nouveau évoquée par les représentants syndicaux dans leurs contacts, cette semaine, avec des politiques. Pour le moment, le prochain rendez-vous avec le PDG est fixé au mercredi 8 avril, lors d’un comité central d’entreprise où le projet sera présenté.Mais cette personnalisation du conflit ne fait pas l’unanimité au sein de la Maison ronde. Ainsi, le Syndicat national des journalistes (SNJ) a déploré ce vote. « Tout ce qui affaiblit le patron de Radio France affaiblit Radio France à l’heure où son PDG devra inévitablement négocier avec l’Etat », estime Valeria Emanuele, déléguée nationale. « Je ne sais pas ce que cela changerait d’avoir la tête de M. Gallet : nous nous retrouverions dans un vide et la vraie question des réformes resterait la même », renchérit un journaliste.Le SNJ appelait aussi à la grève vendredi, mais de façon indépendante du mouvement illimité ouvert par cinq autres syndicats. De source syndicale, on comptait 75 % de grévistes dans les locales du réseau France Bleu et à France Culture, et un tiers à la rédaction de France Info et France Inter. Selon la direction, il n’y avait à Radio France que 11 % de grévistes vendredi.>> Voir notre visuel interactif : La première année agitée de Mathieu Gallet à Radio France« Ce qui pourrait débloquer la situation serait que la tutelle [le ministère de la culture] se fasse enfin entendre », résume un journaliste. Et de suggérer que « ce serait bien que le ministère propose de séparer la question des travaux de celle des réformes », pour tenir compte de l’exaspération provoquée par l’interminable réhabilitation, qui perturbe le quotidien et consume la trésorerie.« Ce chantier est le seul sujet sur lequel il y a consensus à Radio France, résume ce journaliste. Sur le reste – faut-il accepter un plan social, ne garder qu’un orchestre, réformer les modes de production  – il y a des débats parmi les salariés. »Dans la soirée, la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a finalement réitéré son soutien au PDG de Radio France, estimant qu’il avait « toutes les cartes en main pour sortir du conflit à Radio France ». « Il faut que [Mathieu Gallet] sorte de ce conflit mais c'est à lui de rétablir le dialogue social », a-t-elle toutefois insisté dans un entretien à l’AFP.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin La mode est un sujet volatil, difficile à mettre en équation et en business plan. Seuls quelques gourous font autorité pour distinguer dans les nouvelles créations le ringard de l’avant-garde. Les services marketing sont richement dotés pour faire pencher ces « leaders d’opinions » du bon côté, mais ils ne parviennent pas toujours à leur fin.Cette fois-ci, les équipes de Marks and Spencer ont réussi leur coup. Le groupe de distribution, garant du style « so british », a vu ses ventes de vêtements augmenter au premier trimestre pour la première fois après quatorze trimestres consécutifs de baisse. Quel point de couture a suscité ce point d’inflexion ? Une jupe en daim, qui n’est même pas encore en vente.Je ne suis pas critique de mode et me garderai de porter un jugement sur cette jupe longue, fendue devant, dont le Guardian dit qu’elle vous fera ressembler à une cow-boy des années 1970. Il a suffi que quelques starlettes bien choisies du show-biz portent en février cet emblème et que le célèbre magazine Vogue s’en entiche, pour que la réputation de la collection d’été du groupe britannique soit faite auprès de toute la presse spécialisée.Le résultat de ce bouche-à-oreille bien orchestré (on dit buzz) est probant. Marc Bolland, le directeur général, s’est félicité, jeudi 2 avril, en publiant ses chiffres d’avoir vu les ventes repartir à la hausse aussi bien dans le prêt-à-porter féminin que dans les rayons hommes et enfants. Cette fameuse jupe à 199 livres (270 euros) ne sera pourtant disponible dans les magasins qu’à partir du mois de mai. Le chiffre d’affaires n’a pas attendu pour croître de 1,2 % et de 0,6 % à magasins constants. C’est peu, mais cela change tout.Troisième étoileLe patron hollandais, passé par Heineken et le distributeur britannique Morrisons, avant de relever le défi en 2010 de cette enseigne vieille de 130 ans, peut savourer ce retour en grâce. D’autant que sur la distribution de produits alimentaires, qui fait pratiquement 50 % de son chiffre d’affaires, le groupe fait régulièrement mieux que le marché. Grâce à son positionnement tiré vers le haut de gamme, Marks and Spencer affiche une hausse 3,7 % (+ 0,7 % à magasins constants) de ses ventes dans l’alimentaire, là où la guerre des prix à laquelle se livrent les Tesco ou Sainsbury avec les chaînes de hard-discount Aldi et Lidl provoque une spirale déflationniste.La troisième étoile alignée ce trimestre concerne la vente en ligne. La chaîne a résolu les problèmes de logistique dont elle a souffert en 2014. De quoi encaisser les mauvais chiffres à l’international, principalement dus à la Russie, l’Ukraine et la Turquie. Mais attention, si la poursuite de ce redressement repose sur les critiques de Vogue sur la prochaine collection, le point d’inflexion risque de ne pas être un point d’appui.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard, Audrey Tonnelier, Cédric Pietralunga et Claire Guélaud « La clef de la reprise économique, c’est l’investissement », a assuré François Hollande, vendredi 3 avril, à l’occasion d’une visite dans une forge à Trie-Château (Oise) au cours de laquelle il a esquissé quelques mesures de soutien en direction des PME. Car, sans investissements, il n’y aura pas de créations d’emplois. En tout cas pas suffisamment pour résorber le chômage. Et c’est exactement ce qu’il se passe actuellement.On constate certes des signes de légère reprise. L’Insee vient de légèrement revoir ses prévisions et s’attend à une progression de 0,4 % du PIB au premier trimestre, puis 0,3 % au deuxième. Mais ce regain de croissance tient plus à la bonne tenue de la consommation des ménages qu’à l’investissement des entreprises, qui est toujours désespérément plat.« C’est [l’investissement] qui a le plus pesé sur la croissance ces dernières années. La chute a été moindre qu’en Allemagne pendant la crise, mais le rebond est nettement inférieur en France », détaille Peter Jarrett, chef de division à l’OCDE.Quelle est l’évolution des investissements ?« L’effort d’investissement français s’est dégradé depuis 2000, passant de 5 % du chiffre d’affaires à 3,9 %, soit une baisse de 5 milliards d’euros par an », indique une étude du cabinet allemand Roland Berger, remise au ministre de l’économie, Emmanuel Macron en octobre, et dont Le Monde s’est procuré une copie.Au quatrième trimestre 2014, l’investissement des entreprises s’est contracté de 0,2 %, après une stagnation durant les trois mois précédents. Rapporté à la valeur ajoutée, le taux d’investissement, qui était étale depuis 2011, commence à fléchir sensiblement. Et l’Insee table sur un nouveau surplace au premier semestre de cette année.« Aujourd’hui, l’investissement industriel reste inerte, confirme Denis Ferrand, économiste chez Coe-Rexecode, un institut d’analyse proche du patronat. Les dépenses servent à remplacer les vieilles machines, et c’est à peu près tout. »Pourquoi l’investissement ne repart-il pas ?Le manque de rentabilité et la faiblesse des ventes sont les principaux facteurs qui expliquent, depuis quinze ans, la réduction drastique de l’investissement. Aujourd’hui, toutefois, les bénéfices commencent à remonter un peu la pente (le taux de marge devrait dépasser 31 % au premier semestre, contre 29,7 % en 2013), notamment grâce à la baisse du pétrole et au crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Les banques peuvent prêter de l’argent à des taux d’intérêt minimes.Cependant, la demande, elle, demeure faible, malgré quelques signes de reprise. L’Insee fait aussi état d’un décalage entre la perception des entreprises et la « nette bouffée d’oxygène » dont elles bénéficient. Ce décalage peut être temporaire et traduire une grande prudence face aux premiers signes de l’amélioration de la demande.Mais il peut aussi refléter « des difficultés structurelles empêchant les entreprises françaises de bénéficier pleinement de cet environnement favorable. »Lire aussi :La reprise française en panne d’investissementsQuelles sont les conséquences de cette panne de l’investissement ?Ce « retard » à l’investissement se traduit d’abord par une baisse du nombre de machines utilisées dans les usines françaises : il est passé de 414 000 unités en 1998 à 388 000 en 2013, alors que, dans le même temps, en Allemagne il passait de 1,26 million à 1,46 million.Pis, ces machines n’ont pas été renouvelées : le parc des équipements de moins de quinze ans s’est contracté de 10 000 unités en France, alors que celui de l’Allemagne, déjà mieux lotie, a augmenté de 95 000 unités.Ce vieillissement a un « effet désastreux », relève l’économiste Patrick Artus, de la banque Natixis, dans une note du 24 mars : il entraîne une faible productivité et un recul des profits qui risquent d’accentuer le décrochage industriel.L’outil de production devient de plus en plus dépassé. La France a raté le virage de la robotique. Avec 31 600 appareils, contre 58 400 en Italie et 175 200 en Allemagne, « les sites de production de l’Hexagone comptent parmi les moins robotisés des pays avancés », relève une étude de Xerfi.« La France a un retard global de cinq à sept ans dans la modernisation de son parc industriel en comparaison avec l’Allemagne », estime la fédération patronale de la mécanique.Avec de machines plus récentes, « l’Allemagne est en mesure de réaliser des produits plus complexes et à plus forte ajoutée que la France », note Roland Berger.« Faute d’investissements, il devient difficile de réaliser des gains de productivité, qui permettent d’augmenter les salaires, d’améliorer les marges ou de baisser les prix », ajoute M. Ferrand.Quelles mesures ont été prises et quel est leur effet ?« L’investissement va reprendre » grâce à la montée en charge du CICE et à la mise en œuvre du Pacte de responsabilité, a assuré le ministre des finances, Michel Sapin, vendredi, au micro de la radio RTL.À travers ces dispositifs, les charges des entreprises doivent baisser de 12 milliards d’euros cette année et le gouvernement va les alléger de 10 milliards en 2016.Lire aussi :la France gagne en compétitivité grâce aux allégements de chargeMais certains experts pointent les effets pervers des mécanismes de soutien mis en place par le gouvernement. « Plutôt que de refaire leurs marges, certaines entreprises ont en partie répercuté les bénéfices du CICE sur les salaires. C’est favorable à la consommation mais moins à l’investissement », regrette l’économiste Jean-Pisani-Ferry, commissaire général de France Stratégie, organe de réflexion lié à Matignon.Lire aussi :En France, les salaires continuent de progresserQuelles sont les pistes possibles pour doper l’investissement ?Le cabinet Roland Berger préconise par exemple 18 mesures, dont certaines devraient être reprises par le gouvernement et annoncées mercredi 8 avril.Outre la création d’un « Fonds de modernisation de l’offre d’outils de production », officialisé vendredi par M. Hollande, l’étude juge indispensable de pérenniser le système d’amortissement accéléré des investissements en robots et de l’étendre aux machines et logiciels, afin de permettre aux entreprises de déduire plus vite leurs dépenses de leurs impôts.De même, le cabinet estime nécessaire de renforcer de 1,5 milliard d’euros par an le « soutien à l’investissement productif » dans les PME, notamment sous forme d’avances remboursables.Lire aussi :Investissement des entreprises : le rapport qui a inspiré les mesures du gouvernementAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterClaire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.04.2015 à 10h58 | Nicole Vulser Le géant américain du prêt-à-porter souffre actuellement d’un léger essoufflement. Et tente de moderniser son image. Dans le trio des mastodontes mondiaux du prêt-à-porter – le suédois H&M, l’espagnol Inditex (la maison-mère de Zara) et l’américain Gap Inc, ce dernier est le seul qui peine à poursuivre une forte croissance. Ce groupe – fondé à San Francisco en 1969 par Doris et Don Fisher – uniquement disent-ils, parce qu’« Don ne trouvait pas de jeans qui lui aille bien », a publié un chiffre d’affaires 2014 de 16,44 milliards de dollars (15,18 milliards d’euros) en petite hausse de 2 % par rapport à l’exercice précédent, pour un bénéfice net de 1,26 milliard de dollars (1,16 milliard d’euros). Indice de performance financière le plus fréquemment utilisé aux Etats-Unis, le bénéfice par action a quant à lui augmenté de 4,74 % pour atteindre 2,87 dollars en 2014.Lire aussi : La collection Fisher sort des placards de Gap (édition abonnés)A titre de comparaison, H&M poursuit sa route à beaucoup plus vive allure : il a publié pour l’an dernier une hausse de ses ventes de 18 % à 19 milliards d’euros et un bond de 17 % de son bénéfice net à 2,15 milliards. Le premier trimestre 2015 a démarré en fanfare, avec des résultats encore bien meilleurs que ceux de 2014 pour le groupe suédois, qui pense par ailleurs ouvrir 500 nouveaux magasins cette année.De son côté, Inditex a bénéficé de la reprise économique en Espagne et de sa forte expansion internationale ce qui lui a permis d’annoncer des ventes en hausse de 8,3 % à 18,12 milliards d’euros pour son exercice annuel clos fin janvier, ainsi qu’un bénéfice net de 2,5 milliards (+5 %).Un objectif de 115 nouvelles boutiquesGap est dirigé depuis février par Art Peck – l’ancien patron de la division innovation, croissance et numérique – depuis que Glenn Murphy, avec qui il travaillait depuis sept ans, a décidé de passer la main. Avec 3705 magasins implantés dans le monde, le groupe Gap Inc s’est diversifié au fil des années, entre les enseignes Gap, Old Navy, Banana Republic, Athleta, Intermix et Piperlime – la plus petite marque qui vient d’être arrêtée.Cette année, l’entreprise, qui compte 150 000 salariés (dont 65 000 en magasins touchent désormais 10 dollars de salaire horaire depuis janvier), s’est donnée pour objectif d’ouvrir 115 nouvelles boutiques auxquelles s’ajouteront 35 points de vente en franchise. Aujourd’hui, le groupe reste très américain puisque 77 % des ventes y sont toujours concentrées. L’Asie ne représente que 9 %, suivie par le Canada (7 %) et l’Europe (6 %). La Chine reste le territoire d’expansion n°1 et Gap y compte désormais 110 magasins.Plus que ses concurrents, Gap attire ses clients en pratiquant toute l’année des opérations spéciales dans ses magasins, notamment des rabais sur certains produits, qu’il s’agisse des jeans, des sweaters siglés, des pulls, voire de la nouvelle collection dans son intégralité. Les soldes y sont également particulièrement intéressantes.Le problème récurrent des conditions de travailLe groupe a récemment fait appel à des réalisateurs connus, comme David Fincher, Sofia Coppola pour filmer la vie des clients vient de demander à The Daniels de développer des micro-séries de quinze secondes, toujours sur ce même thème, qui seront diffusées sur Instagram.Gap ne possède pas ses propres usines et sous-traite l’intégralité de sa confection, notamment en Asie dans des pays où la main d’œuvre est très bon marché. Le groupe américain n’était pas directement impliqué dans l’effondrement de l’immeuble du Rana Plaza au Bangladesh, en avril 2013, qui avait tué 1 135 salariés. Ce drame avait mis au jour les conditions lamentables de salaires et de sécurité, dans lesquelles 3 millions de salariés de l’industrie textile travaillent dans ce pays. Depuis Gap a rejoint l’Alliance, un regroupement des distributeurs américains qui a inspecté les quelque 600 usines de ce pays qui travaillent pour ces donneurs d’ordre. Seuls 20 ateliers ont été fermés et les salaires, même s’ils ont été doublés, restent beaucoup trop faibles (à 68 dollars par mois, soit moins de 63 euros) pour fournir des conditions de vie décentes aux employés.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes Après l’usine PSA de Trémery (Moselle) la semaine précédente, le président continuait inlassablement son tour de « la France qui gagne », vendredi 3 avril, dans une forge de Trie-Château (Oise). Mais en plus des traditionnelles assurances sur l’imminence d’une reprise, égrenées avec insistance depuis un mois, François Hollande y a apporté dans sa besace des annonces : des mesures destinées à favoriser l’investissement industriel dans les PME.La preuve par l’exemple : dans cette usine spécialisée dans la forge de pièces métalliques pour la construction aéronautique ou ferroviaire, sauvée de la disparition par le groupe Le Bronze Alloys, M. Hollande a symboliquement « signé » un prêt de 10 millions d’euros accordé par des assureurs à l’entreprise. Un dispositif initié en 2013, permettant aux assureurs de financer des entreprises, qui a déjà permis de lever 14 milliards d’euros, dont 8 milliards ont déjà été investis. Désireux d’« aller plus loin », le chef de l’Etat, accompagné par des assureurs français et étrangers, a annoncé la création d’ « un nouvel outil : un fonds d’investissement de plus d’un demi-milliard d’euros qui investira dans le capital des entreprises », lequel « commencera à investir dès ce mois-ci dans les entreprises en France. »« Ouvrir une fenêtre »Avec ce fonds de 535 millions d’euros, destiné aux PME, « l’idée est de franchir une nouvelle étape, afin que les assureurs financent plus massivement les entreprises, non plus en dette, mais en capital », explique-t-on à l’Elysée. « Ce qui est vrai ici l’est aussi de toute l’économie. La clef de la reprise économique, c’est l’investissement », a expliqué M. Hollande. « Les signes d’amélioration se multiplient : les Français consomment plus, les entreprises retrouvent des marges de manœuvre, l’euro baisse, le prix du pétrole également. Mais c’est en investissant que les entreprises françaises pourront bénéficier de la reprise et se remettre à embaucher », a-t-il poursuivi.Pour ce faire, le président a également annoncé la mise en place, cette année, d’un « dispositif de soutien temporaire à l’investissement productif, ciblé sur le renouvellement des capacités de production ». Un dispositif qui sera précisé d’ici au séminaire gouvernemental du mercredi 8 avril, dont l’objectif est de rapidement « ouvrir une fenêtre » alors que l’investissement privé tarde à repartir. Il sera ciblé sur les investissements productifs, robotisation et machines, « pour créer rapidement des emplois », espère l’Elysée. François Hollande a expliqué que « l’Etat et la Caisse des dépôts et consignations devront notamment se mobiliser pour accélérer les décisions d’investissement des collectivités locales dans tous les territoires », selon des modalités dont les contours exacts restent là aussi à dessiner.François Hollande a par ailleurs annoncé que les « prêts de développements », des prêts jusqu’à cinq ans, de la Banque publique d'investissement (BPI) en faveur des entreprises allaient être « portés jusqu'à 8 milliards d'euros ».Au-delà du constat économique, tel qu’effectué par l’Insee, la portée du discours présidentiel, cinq jours après la déroute des socialistes aux élections départementales, est éminemment politique, le scrutin ayant révélé selon l’Elysée « la perception d’une impatience vis-à-vis des résultats et la nécessité très claire de mettre en coup d’accélérateur », comme de mettre en avant des « sujets de rassemblement ». Car M. Hollande ne fait que répondre à une demande formulée de longue date par de nombreux visiteurs, mais aussi à une exigence d’une partie de sa gauche et des frondeurs socialistes. « Nous ne faisons pas des réformes pour les entreprises, nous soutenons les entreprises pour qu’elles investissent », devait ainsi conclure M. Hollande.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Léonor Lumineau Les attentats perpétrés à Paris les 7 et 9 janvier ont ravivé le débat sur la transmission des valeurs républicaines au sein de la jeunesse : un service obligatoire ? Civil ? Militaire ? « Je propose un nouveau contrat civique, avec la mise en place d’un service universel pour les jeunes », a tranché le président de la République, François Hollande, le 5 février. Son ambition ? Le service civique pourrait concerner entre 150 000 et 170 000 jeunes par an, contre 35 000 en 2014. Un objectif plus ambitieux que les 100 000 qu’il avait annoncés en novembre sur TF1, au cours de l’émission « Face aux Français », mais qui n’est pas sans risques.Instauré par la loi du 10 mars 2010, ce dispositif offre l’occasion aux 16-25 ans d’effectuer des missions d’intérêt général : appui aux familles et développement du lien social au sein des quartiers, préparation du Salon des solidarités, animation d’actions autour du livre en prison, par exemple. Il est réalisé dans des collectivités publiques ou des associations agréées par l’Etat sur la base du volontariat durant six à douze mois. L’Etat verse entre 467 euros net d’indemnité par mois pour 24 à 48 heures hebdomadaires, auxquels s’additionnent 106 euros versés par la structure d’accueil agréée. Une belle idée, en principe.Risques d’abusMais dans la réalité, l’annonce du triplement du nombre de missions d’ici à 2017 suscite des inquiétudes. Car dans les structures d’accueil, le service civique ressemble parfois à une nouvelle forme d’emploi à bas coût. Quand un service civique revient à 106 euros à l’employeur, un stagiaire à temps plein lui coûte 508,20 euros et un smicard 1 646 euros (dont 1 457,52 euros brut pour le salarié).« Il y a une préoccupation quant au développement quantitatif rapide du dispositif, qui est d’ailleurs posée depuis son démarrage et est inscrite dans la loi : le problème de substitution à l’emploi. Un service civique ne doit pas prendre la place d’un salarié », explique Valérie Becquet, maître de conférences en sociologie à l’université de Cergy-Pontoise (95). D’autant plus que le dispositif attire aussi des jeunes diplômés d’un master ou d’un doctorat qui peinent à trouver un emploi. Une main-d’œuvre qualifiée très bon marché.« Ma mission en mairie était à la fois frustrante et intéressante »Marie Borrel, 26 ans, diplômée d’un master en développement territorial, témoigne de son expérience du service civique.« Après la fin de mes études et deux mois de CDD, je me suis retrouvée au chômage et sans ressources. J’ai décidé de faire un service civique. J’ai été recrutée en 2013 sur une mission de six mois et nommée “ambassadrice du développement durable” au sein d’une mairie, pour travailler au service concerné, où il y avait déjà un autre jeune en service civique diplômé d’un master environnement. En tout, nous étions sept services civiques à la mairie.Ma mission, qui était très intéressante, consistait à enquêter sur les écogestes des salariés, gérer le site et les événements en rapport avec le développement durable. Selon moi, je remplaçais un véritable emploi, mais sans avoir la pression du chiffre et du résultat. Les missions correspondaient à des compétences universitaires et à un vrai poste de chargé de mission. D’ailleurs, je le valorise comme tel sur mon curriculum vitae.Ce service civique m’a aussi donné l’opportunité de suivre des formations intéressantes, dont une d’une semaine sur la responsabilité associative.Une collectivité débourse 100 euros pour avoir de jeunes diplômés comme nous, donc c’est tout bénéfice ! Je faisais quand même trente-cinq heures par semaine, c’était frustrant de travailler autant pour le même salaire que si j’avais fait vingt heures.Sur la fiche de poste, ils n’exigeaient pas de compétences spécifiques, juste des affinités avec les thématiques liées au développement durable, mais c’est à l’entretien que cette sélection s’est faite. Sur sept sélectionnés, nous étions cinq à avoir un niveau master. Je savais qu’il n’y avait pas d’emploi à la clé, mais ça a été intéressant pour moi de mettre un pied en collectivité.Je pense que le dispositif est plus détourné dans les structures qui ne sont pas des associations, car ces dernières sont plus proches des valeurs du service civique. »« Pour une association, le coût d’un service civique est quasiment nul, donc c’est déjà très, voire trop facile, d’accueillir un volontaire. Avec la montée en charge, on va multiplier par trois le risque d’abus », estime un membre de Génération précaire, souhaitant rester anonyme.« D’autant plus que le dispositif concerne un secteur associatif qui est en crise : les subventions publiques baissent, la précarité des salariés augmente, les contrats ne sont pas renouvelés… Cette formule qui permet d’embaucher à bas coût, proposée dans ce secteur, comporte forcément des risques de dérives », ajoute Frédéric Amiel, secrétaire général du syndicat Action pour les salariés du secteur associatif.Certes, cette inquiétude n’est pas vérifiable dans les chiffres, puisqu’il n’en existe pas dans ce domaine. « Elle renvoie plus à des préoccupations logiques et aux rapports parlementaires de 2011 et de la Cour des comptes de 2014 qui épinglaient déjà un glissement vers de l’emploi déguisé et conseillaient de renforcer les contrôles et le suivi des jeunes en service civique », admet Valérie Becquet.Mais il suffit d’une recherche d’une dizaine de minutes sur les sites d’annonces d’emploi en ligne pour tomber sur des offres de service civique qui ressemblent fort à des fiches de postes classiques. Exemple avec cette offre pour une mission de six mois : « Bac + 5 écologie/environnement ou bac + 2, bonnes connaissances naturalistes dans les domaines faune-flore et habitat, des connaissances en flore et phytosociologie seront particulièrement appréciées. Il est demandé aux candidats de détailler les connaissances naturalistes et leur niveau de maîtrise dans le CV (…). »« Des contrôles renforcés »Pourtant, des précautions ont été prises pour éviter les dérives. L’Agence du service civique précise ainsi sur son site que « des prérequis en termes de formation, de compétences particulières, d’expériences professionnelles ou bénévoles préalables ne peuvent être exigés. Ce sont donc des savoir être, un intérêt, des motivations qui peuvent être cités dans l’offre de mission ».Selon le président de l’Agence du service civique, François Chérèque, « aujourd’hui, 20 % des structures sont contrôlées tous les ans, et le président de la République a dit que l’agence serait renforcée pour mener les contrôles. Je veux être vigilant afin que le fait de multiplier les services civiques ne dénature pas la démarche », souligne-t-il avant d’expliquer qu’un plan de renforcement et de modernisation du contrôle de l’Agence est en cours.Selon lui, des pistes pour que les risques de dérives ne soient pas augmentés par la montée en charge ont été identifiées : « D’abord, une grosse part de l’augmentation des volumes va se faire dans des structures qui accueillent déjà des services civiques et qui savent donc déjà ce qu’elles font. De plus, nous travaillons avec le gouvernement sur des grands programmes pour identifier avec des ministères des actions sur lesquelles nous pourrions mettre des missions », ajoute-t-il.Pour sa part, Marie Trellu-Kane, présidente d’Unis-Cité, association pionnière du service civique, se réjouit du succès du dispositif : « C’est la première fois qu’une telle ambition de valoriser le service civique est portée par le gouvernement. Les cas d’emplois déguisés sont aujourd’hui minoritaires grâce au travail de contrôle de l’Agence du service civique et il faut laisser le temps aux structures de s’approprier et de bien comprendre l’état d’esprit du dispositif pour imaginer des missions accessibles aux jeunes sans compétences particulières. »Pour limiter les risques lors de la montée en charge et pour que les emplois déguisés disparaissent totalement, elle propose que « les jeunes ne soient jamais seuls sur une mission pour marquer la différence avec l’emploi et qu’il y ait au moins un jour de formation civique et citoyenne par mois », une mesure rendue obligatoire par la loi, mais sans pour autant détailler le nombre de jours.Léonor Lumineau Claire Guélaud et Audrey Tonnelier Loin derrière l’Allemagne et l’Espagne, mais devant l’Italie et dans la moyenne de la zone euro. La France, après trois années de quasi stagnation, retrouverait une croissance un peu plus forte au premier semestre 2015. Le PIB accélérerait de 0,4 % au premier trimestre et + 0,3 % au second, estime l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans sa note de conjoncture rendue publique jeudi 2 avril. Ce n’est pas le Pérou, mais c’est beaucoup mieux que la moyenne enregistrée depuis le printemps 2011 (+ 0,1 %.).A l’horizon de la prévision, fin juin, la croissance française atteindrait + 1,1% en glissement annuel (mi-2015 par rapport à mi-2014). D’après les conjoncturistes de l’Insee, il suffirait ensuite d’une croissance de 0,4 % au troisième et au quatrième trimestre pour obtenir une croissance de 1,2 % en moyenne annuelle.Forte baisse de l’inflation« La croissance au premier trimestre a été correcte, cohérente avec notre objectif de 1% pour l’année, qui était pourtant perçu comme irréaliste par beaucoup il y a quelques mois », a commenté, jeudi matin, le ministre des finances Michel Sapin. « C’est désormais pour nous un seuil plancher, et notre objectif est de faire plus », a-t-il ajouté, précisant toutefois : « Je ne changerai pas l’objectif de 1 % lorsque je présenterai au gouvernement et à l'Europe nos prévisions pour 2015, 2016 et 2017. Il vaut mieux faire des schémas réalistes et prudents. » De fait, la reprise française est fragile. Elle doit beaucoup à la baisse des prix du pétrole et à la dépréciation de l’euro, qui stimulent respectivement la consommation des ménages et les exportations. Leur effet cumulé sur l’activité a été légèrement (+ 0,1 point) revu à la hausse : il serait de 0,4 point de PIB supplémentaire au premier semestre 2015. Mais si ces « vents favorables » devaient faiblir, la reprise s’en ressentirait. Quant au chômage, il augmenterait de 0,1 point par trimestre et s’éléverait mi-2015 à 10,6 %.Le pouvoir d’achat des ménages, qui s’est redressé en 2014 (+ 1,1% en moyenne annuelle) du fait de l’accélération des revenus d’activité et du moindre dynamisme des prélèvements obligatoires, accélérerait de nouveau au premier semestre 2015 en raison de la forte baisse de l’inflation. Restée nulle entre 2011 et 2014, la consommation des ménages s’en trouverait requinquée et atteindrait + 0,3 % au deuxième trimestre.En revanche, et c’est une source de grande fragilité pour la reprise française, l’investissement des entreprises est toujours désespérément plat alors même que « beaucoup de conditions sont désormais réunies » pour qu’il accélère : l’Insee fait ainsi état du « très net » redressement du taux de marge des entreprises, de conditions de financement pour les entreprises plus accommodantes, et de perspectives de demande interne et externe plus favorables. Pourtant, les enquêtes de conjoncture, notamment dans les services, indiquent que les chefs d’entreprise restent attentistes.« l’investissement, l’investissement, l’investissement »Le gouvernement en est conscient. « Notre objectif, a insisté M. Sapin, est que l’investissement des entreprises, qui s’est stabilisé à un bas niveau, puisse redémarrer pour que la France et les autres pays d’Europe rattrapent leur retard par rapport à la période d’avant-crise. Le déficit d’investissement par rapport à la période 2007/2008 est considérable en Europe. Nous avons un retard de modernisation, de capacité de production économique. Le premier Ministre a raison : « l’investissement, l’investissement, l’investissement ».« Désormais, il faut que le monde économique soit certain que le cap fixé sera maintenu. Maintenir le cap, ce n’est pas être immobile ! C’est bouger, faire des réformes » , a insisté le ministre, qui a laissé entrevoir la possibilité de nouvelles mesures en faveur des entreprises qui investissent. Sans reprise de l’investissement, l’économie française resterait fragile et la croissance, prévient l’Insee, risquerait à nouveau de décevoir.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteClaire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard Numéro 23, qui se présente comme un canal dédié à la « diversité », est une des très rares chaînes du paysage audiovisuel français qui n’appartenaient pas à un groupe. Lancée fin 2012 parmi six nouvelles chaînes sur la télévision numérique terrestre, la TNT, elle se vend au plus gros groupe indépendant de la télévision privée, propriétaire notamment de la chaîne d’information en continu BFM-TV : NextRadioTV a annoncé, jeudi 2 avril, être entré en négociations exclusives en vue de racheter Numéro 23 pour 88,3 millions d’euros.L’opération n’est-elle pas trop grosse pour un groupe comme NextRadioTV, qui en 2014 a réalisé 195 millions d’euros de chiffres d’affaires, pour 34 millions d’excédent d’exploitation ? « Pas du tout », répond Alain Weill, son fondateur et actionnaire. L’opération se fera en « cash » (50 millions d’euros) mais aussi en obligations convertibles du groupe NextRadioTV. Cela permettra éventuellement à Pascal Houzelot, PDG de Numéro 23 (et membre du conseil de surveillance du Monde), de détenir jusqu’à 5 % du groupe fondé et présidé par Alain Weill (premier actionnaire avec 37,7 % du capital).Pascal Houzelot, ancien lobbyiste de TF1 et homme de réseaux, restera de plus président de Numéro 23 et intégrera le conseil d’administration de NextRadioTV (qui possède également la station de radio RMC).« L’acquisition de Numéro 23 a pour nous plusieurs avantages, assure M. Weill. Elle va nous permettre de peser davantage sur le marché publicitaire. Et nous réaliserons beaucoup de synergies car l’intégration de cette chaîne, qui a cinq collaborateurs et fait le même métier que nous, sera très facile. »Opération rentable dès 2016 ?Selon les calculs du PDG de NextRadioTV, l’opération générera un résultat équilibré dès 2016 : en effet, Numéro 23 génère aujourd’hui 10 millions d’euros de pertes pour un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros. Mais, en 2016, son rachat créera 10 millions d’euros de synergie, via la mise en commun des achats de programmes ou des régies publicitaires, croit M. Weill. Ce qui équilibrerait des pertes réduites à 9 millions d’euros.Numéro 23 serait exploitée par l’équipe de RMC Découverte, une autre chaîne du groupe NextRadioTV consacrée au documentaire et au reportage. Les chaînes seront couplées sur le plan publicitaire. Ce qui permettrait à RMC Découverte d’« atteindre l’équilibre financier dès 2015 », soit un an plus tôt que prévu, selon NextRadioTV.Reste la question de la pertinence de Numéro 23 : à 0,7 %, sa part d’audience n’est pas mauvaise pour un canal aussi récent. Mais elle apparaît comme une des chaînes « mini-généraliste » de la TNT, mêlant tous types de programmes au risque d’un positionnement flou. Les chaînes thématiques (comme BFM-TV, RMC Découverte ou L’Equipe21, dédiée au sport) sont réputées avoir un meilleur avenir.En l’état, Numéro 23 se dit consacrée à la diversité mais ne se veut pas communautaire. « Quand je la regarde, je n’ai pas l’impression qu’elle représente la diversité », a critiqué l’ancien membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) Rachid Arhab sur France Inter récemment.Positionnement flouSa grille de programmes intègre différents éléments, dont le magazine de société « Révélations », mais aussi beaucoup d’émissions américaines de divertissement, de type « talent show », comme un concours de tatoueurs. Ou une émission sur les phénomènes paranormaux.Demain, NextRadioTV compte légèrement repositionner la chaîne pour éviter des doublons avec RMC Découverte. Cette dernière se consacrera « à l’aventure, aux animaux, aux sciences et aux technologies », décrit M. Weill. Numéro 23 serait, elle, davantage tournée vers « l’histoire et la société ». Un modèle est cité : History Channel, une chaîne américaine dont la devise est « History made every day » (l’Histoire s’écrit chaque jour).Du côté de Pascal Houzelot, la cession de sa chaîne, deux ans après son démarrage, relancera peut-être le débat sur la revente des fréquences. Celles-ci sont en effet attribuées gratuitement par le CSA mais génèrent des plus-values. Une polémique a accompagné les ventes de TMC et NT1 par le groupe AB à TF1, ou de D8 et D17 par le groupe Bolloré à Canal+. Début 2013, la ministre de la culture et de la communication Aurélie Filippetti s’était déclarée favorable à une taxation des plus-values réalisées. « Je suis un professionnel des médias depuis vingt-cinq ans, j’ai accompagné le groupe TF1 pendant quinze ans, j’ai produit des films et créé une autre chaîne, Pink. Si j’avais voulu faire une opération avec un groupe plus puissant, je l’aurais fait avant. Je continue sur ma logique d’entrepreneur », a déclaré aux Echos M. Houzelot, jeudi.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Eveno Le marché des télécoms en France a-t-il touché un palier ? Certains l’espèrent à la lecture de l’Observatoire des marchés des communications électroniques en France publié jeudi 2 avril par l’Arcep, le gendarme des télécoms.Ce document, de 35 pages, fait état d’une baisse de 1,2 % des revenus des opérateurs à 9,35 milliards d’euros au dernier trimestre de 2014 par rapport à la même période de 2013. Le rythme de la baisse ralentit très nettement puisque entre la fin de l’exercice 2013 et la fin de l’année 2012 la chute avait été supérieure à 8 %.Le mobile devance les services fixesL’inflexion observée en 2013 selon laquelle les revenus des services fixes (téléphonie et Internet fixe) dépassaient désormais ceux générés par les services mobiles s’est confirmée au cours de l’année dernière.Les revenus des services fixes se montaient au quatrième trimestre 2014 à 3,7 milliards d’euros, quand ceux des services mobiles s’élevaient à 3,5 milliards d’euros. L’Arcep relève que « le revenu des services fixes à bas débit s’érode de plus de 10 % par an depuis plusieurs années ». Il est désormais inférieur à un milliard d’euros pour le trimestre. Parallèlement, le revenu des services fixes haut et très haut débit augmente depuis le deuxième trimestre 2014 pour atteindre 2,7 milliards d’euros au quatrième trimestre 2014, et représenter ainsi 73 % de l’ensemble du revenu des services fixes.Du côté des mobiles, le revenu fléchit régulièrement depuis l’année 2011, mais au quatrième trimestre la baisse a été limitée à 59 millions. De quoi espérer qu’un point bas a été atteint.Stabilisation attendueSous réserve qu’il n’y ait pas de nouvelle guerre des prix comme celle provoquée par l’arrivée de Free en 2012 sur le marché, les spécialistes anticipent une stabilisation du chiffre d’affaires du secteur. Lors de la présentation du plan stratégique d’Orange le 17 mars, Stéphane Richard, le PDG de l’opérateur, avait indiqué que le groupe espérait que son chiffre d’affaires serait en 2018 supérieur à celui enregistré en 2014.Dans ce contexte encore agité où les marges sont sous pression, les quatre opérateurs (Orange, Free, Numericable-SFR et Bouygues Telecom) ont réduit leurs investissements de 4 % en 2014 par rapport à l’année précédente. Selon les chiffres de l’Arcep, ils se sont montés (hors licences) à 6,9 milliards d’euros alors que dans les deux années précédentes, les investissements (hors licences) s’étaient installés au-dessus de la barre des 7 milliards d’euros.Cette question de l’investissement est l’un des sujets prioritaires à l’agenda du gendarme des télécoms dirigé depuis janvier par Sébastien Soriano. L’année 2015 devrait, sur ce point, réserver quelques avancées. D’une part en raison de la mise aux enchères de la bande de fréquences des 700 MHz dont l’Etat n’attend pas moins de 2 milliards d’euros. Ces fréquences sont particulièrement nécessaires au déploiement de la téléphonie mobile 4G et ultérieurement de la 5G.Lire aussi :Mobiles : la bataille de l’accès à de nouvelles fréquences s’ouvreD’autre part, dans la téléphonie fixe, les opérateurs entendent tous accélérer sur le très haut débit et donc le déploiement de la fibre très gourmande en investissements. A titre d’exemple, Orange a indiqué que le groupe allait consentir d’investir 15 milliards d’euros dans les réseaux (mobile et fibre) entre 2015 et 2018. Soit un rythme de 5 milliards par an contre 3 milliards ces dernières années.L’investissement dans la fibre doit permettre aux opérateurs de stabiliser – voire d’augmenter – les prix de leurs services. En 2013, les tarifs ont baissé de plus de 11 %.Anne EvenoJournaliste au Monde Laurence Girard Un nombre de salariés en croissance. La progression est certes modeste, puisque le solde net est de 545 emplois. Mais en cette période, où la courbe du chômage est si difficile à inverser, l’industrie agroalimentaire française a souhaité marquer le coup. L’Association nationale des industries agroalimentaires (Ania) n’a pas hésité à mettre en exergue cette performance en publiant jeudi 2 avril son bilan annuel. Le nombre de salariés employés par ce secteur économique était donc de 493 272 au 31 décembre 2014.Un constat à rapprocher de la réduction du nombre des faillites enregistré en 2014. L’Ania a dénombré 273 défaillances sur cette période contre 378 un an plus tôt. Quand au chiffre d’affaires global, il résiste avec un repli limité de 0,8% à 157,6 milliards d’euros. Une légère érosion malgré l’intense guerre des prix que se livrent les grandes enseignes de dsitribution sur le marché français.Le pannier mensuel à 275 eurosL’Ania n’hésite pas à monter régulièrement au créneau lors des négociations commerciales pour dénoncer les pressions faites par les centrales d’achat. Une pression qui s’est encore accrue selon ses dires avec les récentes alliances nouées entre les grandes enseignes réduisant d’autant le nombre d’interlocuteurs potentiels.Lire aussi :L’Autorité de la concurrence invite la grande distribution à « corriger ses alliances »Cette guerre des prix a conduit à une déflation des prix des produits alimentaires de 1,1 %. Les volumes de vente de ces produits progressant pour leur part de 0,4 % en 2014. L’Ania estime le panier alimentaire français moyen annuel par ménage à 3 296 euros. Soit un montant mensuel de 275 euros. Selon ses calculs, en prenant l’hypothèse d’une déflation de 1,1% des prix liée à la bataille que se livrent les enseignes, elle chiffre à 3 euros, l’économie ainsi réalisée par mois et par ménage. Une manière pour l’Ania, en citant ce montant qu’elle juge peu significatif, de contreacarrer l’argument souvent cité par la distribution selon lequel elle mènerait un combat pour le pouvoir d’achat des français.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nathalie Cheysson-Kaplan La question des pensions de réversion devrait être au menu de la prochaine réunion des partenaires sociaux sur l'avenir des retraites complémentaires, prévue le 10 avril. Au cours de la dernière séance de négociations, qui a eu lieu le 20 mars dernier, le Mouvement des entreprises de France (Medef) n'était revenu qu'en partie sur son projet de réforme des pensions de réversion, décrié par l'ensemble des syndicats.Lire : Retraites complémentaires : un système à bout de souffleLe Medef a ainsi abandonné sa proposition initiale d'une pension de réversion « à option ». En quoi cela consistait-il ? Pour pouvoir faire profiter leur conjoint d'une réversion égale à 60 % de leur pension – comme c'est le cas actuellement – les salariés auraient dû accepter de diminuer le montant de leur propre pension de retraite. Si les salariés décidaient de maintenir leur pension, le taux de la réversion aurait pu tomber jusqu'à 33 %.Réduire le taux de la réversionMais le patronat n'a pas fait totalement machine arrière car il souhaite réduire le taux de la pension de réversion à 55 %. En revanche, il exclut de lier le bénéfice de la réversion au niveau de ressources du conjoint survivant, comme c'est le cas dans le régime de base (à partir de 19 988,80 euros de revenus annuels un conjoint survivant vivant seul ne touchera pas la réversion de son ex).Lire (abonnés) : Retraites complémentaires : quel impact aurait la réforme proposée par le Medef ?Ces nouvelles propositions ne satisfont pas l'ensemble des syndicats. Certains d'entre eux, comme la CFDT, estiment que conditionner le versement de la pension de réversion au niveau des ressources du survivant est justement une solution à étudier. La CFTC a rejeté une éventuelle baisse du taux de réversion quitte à en faire « une ligne rouge ». Dans la proposition initiale du Medef figurait aussi la possibilité de relever l'âge minimal prévu dans le régime des salariés du privé, l'Arrco, pour percevoir la pension de réversion à 60 ans comme dans le régime Agirc, réservé aux cadres. A suivre…Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Pierre Jullien Vivarte a présenté, le 7 avril, un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) dont La Halle aux vêtements doit faire l'essentiel des frais, avec l'annonce de la fermeture de 174 magasins et la suppression de 1300 emplois sur plus de 1500 affectant le groupe. Depuis, se sont succédé les annonces de DIM (174 postes), Gefco (486), Total (180). Enfin, Schlumberger a annoncé jeudi 16 avril la suppression de 11 000 emplois supplémentaires au niveau mondial. La litanie n’est sans doute pas terminée.Cette annonce s'ajoute à une succession de projets ou de négociations de PSE, chez le transporteur MoryGlobal, l'américain HanesBrands (HBI, propriétaire de Dim, Playtex et Wonderbra), Fenwal (du groupe allemand de matériel médical Fresenius Kabi), Tél and Com (téléphonie), Tioxide de Calais (chimie), Autoliv-Isodelta (équipementier automobile), LCL (banque)...D'ailleurs, le nombre de défaillances d'entreprises en France a augmenté de 7,6% sur un an au premier trimestre pour atteindre un niveau historique, selon une étude du cabinet Altares publiée le 16 avril. Ainsi, de janvier à mars 2015, quelque 18134 entreprises ont été placées en procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire contre 16858 un an plus tôt.Du plan social au PSELe plan de sauvegarde de l’emploi, également connu sous son ancien nom de plan social ou sous le sigle PSE, est un dispositif visant à limiter les conséquences des licenciements collectifs.Instauré par la loi «Soisson» du 2 août 1989 (article L. 321-4-1 du code du travail), le plan social a été renommé « plan de sauvegarde de l’emploi » par la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002. Les entreprises d’au moins cinquante salariés qui envisagent de licencier pour motif économique au moins dix salariés dans une période de trente jours doivent établir un PSE (article L. 1233-61 et suivants du code du travail), rappelle Jean-Christophe Lagarde dans sa proposition de loi tendant à encadrer le financement public des plans sociaux pour les entreprises bénéficiaires enregistrée à l'Assemblée nationale le 24 octobre 2012.Il doit prévoir, précise le site Service-Public.fr, des mesures comme le reclassement interne des salariés, la création d'activités, des actions de reclassement externe, de soutien à la création ou à la reprise d'activités par des salariés, de réduction et d'aménagement du temps de travail.Comme des mots et des mauxDans Mots et maux du management (Vuibert, 2011), Christophe Chaptal de Chanteloup relève que le PSE est une « intéressante mesure qui consiste à sauvegarder l'emploi de quelques salariés par le départ de beaucoup d'autres », avant de conclure que « la médecine du Moyen Age ne défendait pas une autre méthode, lorsqu'elle pratiquait l'amputation massive, à titre préventif ».Le mot désigne, selon le Trésor de la langue française informatisé, une « garantie, protection accordée, assurée par une autorité, une institution » et, par métonymie, une « personne ou chose servant de protection, de défense ».Les Travailleurs de la mer, de Victor Hugo, illustre le terme de marine du mot que définit le Littré comme de gros cordages qui retiennent le gouvernail en cas d'accident, « tout cordage destiné à empêcher qu'on ne tombe à la mer » :« Une pointe de roche était entrée dans le navire comme un clou (…). C'était une plaie où entrait le naufrage. Le contrecoup avait été si violent qu'il avait brisé à l'arrière les sauvegardes du gouvernail, descellé et battant (…). Clubin commanda : - La chaloupe à la mer ». Naufrage... sauvegarde... La différence tient à un fil.Naufrage pour certains, sauvegarde des intérêts pour d'autres... tel Marc Lelandais, ex-PDG du groupe Vivarte, remercié fin octobre 2014 après deux ans d'exercice qui, selon Le Parisien, aurait touché 3,075 millions d'euros d'indemnités de départ...Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard Coca-Cola poursuit ses emplettes. Le géant américain d’Atlanta, qui tente, depuis plusieurs mois, de réduire sa dépendance à sa boisson gazeuse fétiche, en baisse de régime aux États-Unis, a jeté son dévolu sur une société chinoise. Il a annoncé, vendredi 17 avril, vouloir s’emparer de Xiamen Culiangwang Beverage, spécialisée dans les boissons protéinées végétales, à base de haricots rouges ou de noix par exemple.Le montant de la transaction est estimé à 400 millions de dollars. L’acquisition dépend encore du feu vert des autorités.Or, justement, les autorités chinoises s’étaient opposées, il y a cinq ans, à un autre projet d’envergure de Coca-Cola. La société américaine souhaitait alors s’emparer du plus gros fabricant de jus de fruit chinois, China Huijan Juice pour 2,3 milliards de dollars.Avec l’acquisition de Xiamen Culiangwang Beverage, Coca-Cola veut étendre ses activités en Asie. La société américaine étoffe également son portefeuille. Une nouvelle étape dans sa stratégie de diversification.Multiplication des acquisitionsCe mouvement s’est accéléré en 2014, alors que l’entreprise, souvent perçue comme un symbole de la malbouffe et de l’obésité, souhaite répondre aux nouvelles attentes des consommateurs.Lire aussi :Coca-Cola, le blues du mode de vie « made in USA »Coca-Cola a débarqué aux États-Unis au rayon lait des supermarchés, avec la marque Fairlife et un produit laitier dit enrichi en protéine et en calcium. Il s’est emparé de 16,7 % de la société Monster Beverages, moyennant 2,15 milliards de dollars, pour prendre pied sur le marché des boissons énergisantes très prisées des jeunes.Le groupe a aussi investi 1,29 milliard de dollars pour prendre 10 % de l’américain Keurig Green Moutain, spécialiste du café en dosettes Outre-Atlantique et des boissons gazeuses faites maison. Coca-Cola s’est par ailleurs offert la marque Zico pour profiter de l’engouement pour les eaux de coco. Ou le thé bio Honest Tea.En Europe, Coca s’est emparé du britannique Innocent. Cette marque de smoothies et de jus de fruits ne mentionne jamais le nom de sa maison mère dans sa publicité.Avec Xiamen Culiangwang Beverage, Coca-Cola peut ajouter des boissons végétales protéinées à son assortiment.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.04.2015 à 16h03 • Mis à jour le17.04.2015 à 16h19 | Laurence Girard Avril (ex-Sofiprotéol) ne voit pas d’un bon oeil le projet de Total de reconversion de la raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône). L’ambition du groupe pétrolier, présentée jeudi 16 avril, est de faire de ce site le plus important centre de production de biocarburants en France. Le poids lourd des oléagineux fait donc monter au créneau les producteurs français de colza pour dénoncer cette future concurrence.Dans un communiqué, publié vendredi 17 avril, la fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (FOP) dit s’inquiéter des conséquences du projet de Total pour l’agriculture française. Elle estime que, même si elle absorbera également des huiles usagées, la future bioraffinerie devrait être, en grande partie, alimentée par de l’huile de palme. Une matière première nécessairement importée.Au vu de la future capacité du site de La Mède, chiffrée par Total à 500 000 tonnes de biocarburant par an, la FOP affirme que la production nationale de colza pourrait être amputée de 27 %, soit 400 000 hectares. Et que les fabricants d’aliments pour animaux devraient accroître encore leur importation de soja en provenance des Etats-Unis, si les volumes de tourteaux de colza baissent d’autant.Lire aussi :Total restructure son activité de raffinage en FranceConcurrence accrueLe groupe Avril est d’autant plus soucieux que la concurrence ne cesse de croître sur ce marché des biocarburants. Sa filiale Diester Industrie avait annoncé, en 2013, la fermeture de deux ateliers d’estérification chargés de transformer les huiles de tournesol et de colza en biodiesel.L’objectif était alors de baisser la production en France de 380 000 tonnes et de la ramener à 1,6 million de tonnes. Ce qui fut fait en 2014. Avril a fermé le site de Capelle-la-Grande (Nord) et a reconverti un autre site, à Venette, dans l’Oise.En fait, la production de biocarburants à base de graisse animale, d’huiles usagées ou d’huiles très bon marché, comme l’huile de palme, fait pression sur la filière colza ou tournesol. Une évolution de l’équation économique qui n’a pas échappé au groupe Avril.Il n’a d’ailleurs pas hésité à reconvertir le site de Venette dans la production de biodiesel à base d’huiles usagées et de graisse animale. Avec un objectif de production de 80 000 tonnes par an.Or, de plus en plus d’acteurs se lancent, alléchés par les perspectives fixées par Bruxelles ou la France. Total rappelle par exemple qu’une directive bruxelloise fixe l’objectif de 10 % d’énergie renouvelable dans les transports en 2020. En France, le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte envisagerait de faire passer la part des biocarburants de 7,7 % à 15 % entre 2014 et 2030.Parmi les nouveaux acteurs, on peut aussi citer le groupe de grande distribution Les Mousquetaires. Il a construit, en 2013, une usine au Havre de production de bio-carburants à partir de sous-produits de la filière animale. Cette unité d’une capacité de 75 000 tonnes par an a été montée en partenariat avec la société Saria, filiale du groupe allemand Rethmann, spécialisée dans l’équarissage.Les promoteurs de la filière graisse animale mettent en avant le fait qu’elle n’entre pas en compétition avec les cultures alimentaires, contrairement aux huiles végétales. Mais la matière première, les déchets animaux, reste limitée. Contrairement à l’huile de palme dont la production ne cesse de se dévlopper en Indonésie et en Malaisie.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.04.2015 à 13h32 • Mis à jour le17.04.2015 à 15h22 | Valérie Segond La fonction publique vous tente, mais après cinq ans d’études, vous avez la flemme de passer les concours ? Il est pourtant possible d’y entrer car l’Etat ne recrute pas que des fonctionnaires. Si la voie normale reste le concours, qui assure l’égalité des citoyens devant l’accès à l’emploi public et octroie un statut qui ouvre des droits,« l’administration a toujours eu besoin de talents avec des qualifications particulières que n’ont pas les corps de fonctionnaires », admet-on au cabinet de la ministre de la fonction publique et de la décentralisation, Marylise Lebranchu.Il y a d’abord des métiers dits nouveaux que l’on ne trouve dans aucun corps de fonctionnaires, comme la communication ou l’informatique. Ou -encore des conseillers ou directeurs de cabinet, pourvus à la demande du gouvernement, qui décide de ces embauches en conseil des ministres, et qui échappent au statut général.Des métiers spécifiquesIl y a ensuite des besoins de remplacements temporaires de fonctionnaires malades ou absents, ou sur des postes non pourvus. Il y a enfin des établissements publics spécifiques, comme Pôle emploi, un établissement public à caractère administratif (EPA), ou la Réunion des musées nationaux, un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), pour lesquels il a été décidé que les agents ne seront pas des fonctionnaires, car l’Etat n’a pas voulu créer de nouveaux corps de fonctionnaires pour ces métiers. Dans ces cas-là, les administrations peuvent recruter des agents sous contrat, dits des « contractuels » ou encore des « non-titulaires ».Si les cas paraissent très encadrés, il y a pourtant eu beaucoup de recrutements sous cette forme, et ce dans les trois fonctions publiques : d’Etat, territoriale et hospitalière. Mais aussi dans les EPIC comme Ubifrance, l’Etablissement public Paris-Saclay ou encore l’Agence nationale de rénovation urbaine, l’ANRU, créée en 2005 par Jean-Louis Borloo. Tous les EPIC ont été créés pour mettre en œuvre une politique publique stratégique. A une certaine époque, cela a même été un mode de recrutement assez privilégié par des administrations sommées par leur ministre de prendre des engagements moins lourds sur l’avenir.Des situations variéesSelon les rapports annuels sur l’état de la fonction publique, le nombre de contractuels dans les trois fonctions publiques est ainsi passé de 742 000, soit 14,7 % du total des agents publics en 2002, à 1 092 000 en 2005, soit 20,5 %. Mais depuis, le stock a reflué, à 914 000 fin 2012, soit 17 % des agents. Ils étaient un peu plus fin 2013: 932 000, indique la dernière étude de l’Insee (L’emploi dans la fonction publique en 2013) publiée vendredi 17 avril.Car cette voie d’entrée, hier assez favorable, a été nettement resserrée à la faveur des plans de maîtrise des dépenses publiques, et le flux des embauches sous cette forme est aujourd’hui marginal : en 2012, les contractuels ne représentaient plus que 2,4 % des recrutements publics. S’il y a donc des contractuels partout, leur situation et leur carrière sont très variées. Par exemple dans les EPIC, les non-titulaires recrutés pour leurs compétences sont plutôt bien payés et font des carrières analogues à celles du secteur privé : ils grimpent les échelons, gagnent en responsabilités et passent souvent à un moment de leur parcours dans une entreprise privée. « En un sens, ce statut opère comme un sas entre le secteur public et le secteur privé », observe une agente non titulaire d’une grande EPIC, assez satisfaite de son sort.Mais au cœur de l’administration, leur parcours n’est pas toujours rose : le fait de ne pas avoir passé de concours peut se payer assez cher. Pas tant en matière de salaire qu’en matière de statut social. Pour les contractuels, la rémunération dépend du premier salaire négocié à leur arrivée. Quand l’administration a besoin de qualifications en tension sur le marché, elle est prête à s’aligner sur le privé. Dans la suite de la carrière, le salaire évolue selon les règles de la fonction publique. Mais c’est la précarité structurelle du statut qui est pesante.Marie, cinquantenaire diplômée de Scien-ces Po, est contractuelle depuis dix-huit ans dans une grande administration consacrée à la sécurité. Elle a connu seize années de CDD, dont dix ans en « contrat de cabinet » de trois mois, six mois, puis un an. Puis six ans en « contrat de ville », qui avait l’avantage de la rendre éligible au CDI... au bout de six ans ! « Dans les faits, lorsque vous faites bien votre travail, l’emploi de contractuel en CDD est d’une grande stabilité, confie Marie, qui a pu, à 40 ans, souscrire un prêt immobilier auprès d’une banque qui a estimé que des CDD renouvelés présentaient la stabilité d’un CDI. Mais à la fin de chaque période, cela crée un inconfort psychologique, car il y a toujours un risque de ne pas être reconduit. » C’est en 2013 que Marie obtint, non sans peine, son premier CDI, après que l’administration eut épuisé toutes les possibilités légales de CDD.Les ministères successifs de la fonction publique n’ont cessé de lancer des plans de titularisation pour lutter contre la précarité de ses agents. Celui de mars 2012, inscrit dans la loi Sauvadet, n’est que le quinzième plan de lutte contre la précarité des contractuels. Un programme qui prévoit, pour ceux qui avaient plus de quatre ans de présence dans la fonction publique avant le 31 mars 2012, la possibilité de se faire titulariser. Et ce jusqu’au 31 mars 2016.Pas d’automatismeMais la titularisation n’est pas pour tous : d’abord, elle ne concerne que les agents occupant un emploi à temps complet. Ensuite, elle n’est pas -ouverte aux contractuels occupant un emploi de cabinet ou auprès d’un groupe d’élus. Et même si l’agent n’appartient à aucune de ces deux catégories, la titularisation est loin d’être automatique : quand Marie, qui avait décroché son CDI, a demandé à être titularisée, il lui a été répondu que c’était impossible, car l’Etat n’avait pas dans ce ministère de corps de fonctionnaires pour son métier... Ce qui est précisément la raison d’être des contractuels !Pour se faire titulariser, il y a bien sûr toujours la possibilité de passer un concours interne pour ceux qui sont en poste depuis quatre ans. « J’y ai pensé, dit Marie. Mais il faut bien reconnaître qu’il y aussi des inconvénients au statut de fonctionnaire, dont celui de pouvoir être mutée n’importe où, sur n’importe quel poste de même catégorie. »Reste, pour ceux qui ont au moins six années dans le même poste, la possibilité d’obtenir un CDI. Marie va donc devoir s’en contenter, et accepter les contraintes du statut de contractuel. Dont la difficulté d’accès à des postes de responsabilité et l’absence de mobilité professionnelle ne sont pas les moindres : « Après dix ans de service, j’ai fini par encadrer deux personnes, souligne Marie. Mais au fond, je fais la même chose qu’à mon arrivée car on est cantonné au poste pour lequel on a été recruté, sans pouvoir prétendre à faire autre chose. Psychologiquement, c’est difficile. Et surtout, j’ai au-dessus de moi deux fonctionnaires qui ne doivent leur position qu’au fait d’être titulaires. Non seulement les contractuels sont bloqués par les fonctionnaires dont la carrière progresse toute seule au gré de l’avancement et des mobilités systématiques au bout de trois ans, mais ils dépendent, pour l’exercice quotidien de leur métier, de personnes moins qualifiées qu’eux. »Alors la fonction publique vous attire ? Si vous cherchez la sécurité de l’emploi, un nouveau défi tous les trois ans, avec un salaire qui progresse au gré de l’avancement, et que vous souhaitiez être au cœur de l’administration, ça vaut peut-être le coup, pour éviter quelques frustrations, de passer un concours administratif.Valérie Segond Leila Marchand Plus de 1,7 million d'intentions d'embauche par des entreprises… Et un taux de chômage qui continue d'augmenter. C'est le paradoxe qui ressort au premier abord de l'étude annuelle du Pôle emploi « Besoins en main-d'œuvre », publiée jeudi 16 avril.Lire aussi : Les grands projets de recrutement et les métiers les plus demandés en 2015Il y aurait donc en France un vivier d'emplois ignorés. Le mythe ressurgit régulièrement à la faveur d'un chiffre énoncé par un responsable politique ou d'une étude sur le marché du travail. De là à tenir pour responsables « les chômeurs qui préfèrent rester chez eux » plutôt que de répondre à ces offres, il n'y a qu'un pas. Mais si l'on analyse plus en profondeur les résultats de cette étude, on constate que les choses sont plus complexes.1. La confusion des termesIntention d'embauche, offre non pourvue, emploi vacant… Les termes se ressemblent, mais recouvrent pourtant des réalités différentes.> Les intentions d'embauche - et uniquement ces intentions et non pas les postes actuellement vacants - sont mesurées par cette enquête annuelle menée par le Pôle emploi. Grâce aux réponses de 1,6 million d'entreprises, elle permet d'évaluer les recrutements potentiellement à venir sur l'année en France.L'indicateur est positif : ces prévisions progressent de 2,3 % par rapport à 2014, soit 38 700 projets supplémentaires. Attention tout de même : une intention de recrutement est un phénomène normal : le marché du travail se caractérise par des flux permanents de création, ou de destruction, d'emplois. > Les emplois vacants répondent à une définition précise, qui est la même dans toute l'Union européenne. Il s'agit de « tous les postes à pourvoir à un moment donné, y compris ceux qui sont à pourvoir depuis quelques jours, ainsi que des postes qui ne sont pas encore disponibles mais pour lesquels des recherches sont en cours ou envisagées ».Si l'on suit cette définition, le nombre d'emplois vacants en France est de 180 000, d'après l'enquête Acemo réalisée à la fin de 2012. Mais cela ne couvre pas tous les postes à pourvoir sur le marché du travail (secteurs non pris en compte comme les administrations publiques, le secteur agricole).Pour tenter de trouver un chiffre exact, le conseil d'orientation pour l'emploi (COE) a extrapolé à partir des données du Pôle emploi (qui ne capte que 37 % des recrutements). Il est arrivé au chiffre de 820 000 emplois vacants. Ce chiffre reste à prendre pour ce qu'il est : une photographie à un moment donné du marché de l'emploi. Il existe pourtant un délai incompressible entre le moment où un emploi est à pourvoir et où il est pourvu. De plus, ce n'est pas parce qu'un poste est vacant qu'il est forcément pourvu par un chômeur. > Les offres non pourvues ne correspondent à aucun concept délimité, et donc aucune donnée statistique ne les mesure. Si l'on considère qu'il s'agit des offres pour lesquelles le recrutement a été difficile, plus de trois mois, le COE arrive au chiffre de 570 000 offres sur l'ensemble du marché du travail. Si l'on estime qu'il s'agit des offres qui ont été retirées, faute de candidat, le chiffre est différent. En prenant en compte les données du Pôle emploi, de l'observatoire du Medef et de l'enquête OFER de 2005, le COE les chiffre à 400 000 chaque année.Parmi les offres non satisfaites par le Pôle emploi en 2012, la moitié ont été retirées faute de besoin, 25 % faute de candidat et 25%, car elles ont été pourvues en interne. 2. 39 % d'emplois saisonniersSoit 683 419 des intentions d'embauche mesurées par cette enquête du Pôle emploi, sont en fait des emplois saisonniers. Les métiers agricoles, par exemple, qui envisagent un nombre élevé de projets d'embauche, sont à plus de 85 % des emplois saisonniers. La problématique est la même pour les aides de cuisine, les vendeurs en habillement ou les professionnels de l'animation socioculturelle…Si l'on classe ces intentions d'embauche par type de contrat, on obtient 35 % de CDI, 23 % de CDD de six mois ou plus et 42 % d'emplois temporaires. Les « postes à pourvoir » pérennes ne représentent donc qu'un tiers du total.Par ailleurs, les métiers qui embauchent le plus sont, pour la plupart, des postes à faible qualification, comme agent d'entretien, serveur ou professionnel de l'animation. Des offres aux salaires et aux conditions de travail moins avantageux et donc moins attractifs.3. Des disparités selon les régionsSelon la région, les intentions d'embauche des entreprises sont très différentes. Les chômeurs situés hors des grandes métropoles, du Sud-Est et de l'arc Atlantique ont moins de chance de pouvoir postuler à ces projets d'embauche. 4. Des offres difficiles à pourvoirPrès d'un tiers de ces intentions d'embauche risquent d'être difficiles à pourvoir. C'est ce que signalent les entreprises au Pôle emploi. Parmi les métiers où on trouve des difficultés de recrutement : régleurs (techniciens chargés du réglage des machines), agents qualifiés de traitement thermique et de surface, couvreurs, ingénieurs et cadres d'administration, médecins, agents de maîtrise en fabrication mécanique, chaudronniers…Selon les secteurs, ces difficultés s'expliquent différemment. La problématique de la pénurie de médecins, par exemple, qui désertent certaines régions et dont le nombre est fixé chaque année par un numerus clausus, est connue. 73 % des recruteurs mettent d'ailleurs en cause la pénurie de candidats pour expliquer leurs difficultés d'embauche. Cela concerne donc les médecins et les professions paramédicales, mais aussi les métiers de couvreur qualifié, de techniciens en mécanique et ouvriers qualifiés de la maintenance.D'autres postes exigent des compétences très pointues, peu répandues parmi les personnes en recherche d'emploi. L'inadéquation du profil des candidats est la première raison invoquée (81 % des cas) par les entreprises pour expliquer leur difficulté à embaucher. Cela concerne en particulier les ingénieurs, les cadres d'études et responsables informatiques, les chefs de chantier…5. Encore insuffisant par rapport au nombre de chômeursFaisons l'hypothèse que ces 1 739 000 projets d'embauche soient effectivement tous pourvus par les demandeurs d'emploi : cela ne représenterait que 33 % d'entre eux. Le nombre de demandeurs d'emploi déclarés, inscrits au Pôle emploi, était de 5 262 500 en février (en comptant seulement les catégories A, B, C en France métropolitaine).Leila MarchandJournaliste au Monde Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Coup de théâtre dans la guerre des chefs chez Volkswagen. Contrairement aux attentes de la plupart des observateurs, après les propos très durs tenus par Ferdinand Piëch, le président du conseil de surveillance, et la demande implicite de mise à l’écart qu’ils exprimaient, Martin Winterkorn conserve son poste à la tête du directoire de Volkswagen.Le patron opérationnel du groupe automobile allemand est non seulement maintenu dans ses fonctions, mais son contrat, qui devait se terminer fin décembre 2016, pourrait être prolongé, a annoncé le groupe de Wolfsburg dans un communiqué, paru vendredi 17 avril, à midi.Cette déclaration fait suite à une session extraordinaire du présidium du conseil de surveillance du groupe, réuni jeudi 16 avril à Salzburg, en Autriche.« Le présidium du conseil de surveillance de Volkswagen AG constate que (…) Martin Winterkorn est le meilleur président du directoire possible pour Volkswagen. Le présidium attache beaucoup d’importance à ce qu’[il] poursuive sa tâche de président du directoire avec autant d’ardeur et de succès qu’il l’a fait jusqu’ici, il jouit à cet égard du soutien sans réserve de ce comité », indique le communiqué.Le présidium devrait proposer au conseil de surveillance de poursuivre le contrat de M. Winterkorn lors de sa session de 2016.Désavoué par voie de presseCette décision est très surprenante au vu de la semaine de crise qui vient de s’écouler à la tête du constructeur automobile allemand. M. Winterkorn avait été désavoué par voie de presse par M. Piëch, le très puissant président du conseil de surveillance, dans un entretien au magazine der Spiegel, paru le 10 avril. Il était considéré comme déjà mis à l’écart du groupe, qu’il dirige depuis 2007.Lire aussi :Volkswagen se prononce sur le sort de son PDGHabitué de ces exécutions publiques de managers haut placés, M. Piëch s’était jusqu’ici toujours imposé. Sa décision de porter un conflit interne sur la place publique était toutefois des plus risquées. Mais tout semble laisser croire qu’il s’attendait à avoir une fois de plus le dernier mot. « J’aspire à ce que les bonnes personnes occupent les sièges de président du directoire et de président du conseil de surveillance », avait-il déclaré au Spiegel.Lire aussi :Ferdinand Piëch, l’inflexible chef de la « maison Volkswagen »Or, il n’a pas eu gain de cause. M. Winterkorn, malgré les faiblesses affichées par le goupe (notamment aux Etats-Unis), jouissait du soutien affirmé de plusieurs membres influents du conseil de surveillance : les représentants du personnel (qui occupent 50 % des sièges au conseil de surveillance), le land de Basse-Saxe qui actionnaire à 20 % de VW, mais aussi la famille Porsche.Après l’humiliation publique infligée par celui qui l’appelait « son fils adoptif » il y a encore quelque temps, M. Winterkorn avait déclaré juger la manœuvre « extrêmement injuste », tout en annonçant son intention de se battre : « je ne suis pas homme à me laisser chasser de la Cour », avait-il assuré. Pour l’instant, il y reste.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde Jean-Baptiste Jacquin A trop rechercher à devenir globales, certaines entreprises ne savent carrément plus où elles habitent ! C’est le cas de Fiat. Depuis que Sergio Marchionne a sauvé le constructeur automobile italien en le mariant avec l’américain Chrysler, le groupe rebaptisé Fiat Chrysler Automobiles NV (FCA) a changé de dimension… et de planète.Coté à la Bourse de New York depuis octobre, le nouveau groupe a installé son siège à Londres et s’est immatriculé à Amsterdam. C’est donc dans la capitale de la bicyclette que la société qui chapeaute Fiat, Chrysler, Alfa Romeo, Maserati, Ferrari et Jeep a tenu, jeudi 16 avril, l’assemblée générale (AG) de ses actionnaires. C’est la première fois depuis sa création que Fiat fausse compagnie à Turin pour ce rendez-vous annuel. Le « Lingotto » – le bâtiment qui abrite le siège et l’usine historiques a une forme de lingot – a été délaissé pour un hôtel de luxe à Amsterdam.Les symboles ont leur importance, mais s’y accrocher contre vents et marées peut empêcher de regarder devant. Soyons modernes, va pour un hôtel de luxe au pays des tulipes et des holdings financières ! M. Marchionne a trouvé l’adresse, mais perdu sa boussole dans le dédale de relations entre les sociétés du groupe désormais mondialisé.Le communiqué sur l’AG illustre les problèmes de GPS du groupe : il est publié et daté de Londres, relate ce qui s’est déroulé à Amsterdam et propose, pour toute demande d’information supplémentaire sur l’événement, d’appeler un numéro de téléphone à Turin… Sur le fond, toutes les résolutions ont été votées et le PDG a répété que le groupe compte jouer un rôle majeur dans le mouvement de concentration de l’industrie automobile mondiale. « Nous discutons de sujets variés avec des opérateurs variés », a glissé le « boss », comme l’appellent ses collaborateurs.Havre fiscalEn fait, le talent du patron aux pulls anthracite semble davantage s’exprimer dans les constructions financières que dans les opérations industrielles. Le redressement des comptes du groupe vient avant tout du formidable coup qu’a été le rachat du constructeur américain en bas de cycle. Mais, côté transformation industrielle ou commerciale, les résultats sont moins probants. Préparer l’introduction en Bourse de Ferrari et songer à une nouvelle fusion ne change rien à l’affaire.Une chose est sûre, cette financiarisation du groupe a permis à M. Marchionne de voir les actionnaires lui voter sans broncher une rémunération sans précédent. Il va recevoir au titre de l’année 2014, sous forme de revenus fixe et variable, de prime pour le succès de la fusion, d’actions de performance et de droits à bonus en prévision de sa retraite, un total de 66,3 millions d’euros. Résident du havre fiscal suisse de Zoug, il n’a manifestement pas perdu le nord pour tout.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier Le sujet promettait d’être explosif. Il tient ses promesses. Le bras de fer engagé chez Renault entre le gouvernement et la direction du constructeur, qui a tenu jeudi 16 avril un conseil d’administration tendu pour s’opposer à la montée en urgence de l’Etat à son capital, le rappelle avec force : les droits de vote double ne passent pas dans les entreprises du CAC 40.Le renforcement surprise de l’Etat, passé le 8 avril de 15 à 20 % de Renault afin de pouvoir imposer sa position sur le sujet au constructeur, a ulcéré le PDG Carlos Ghosn. Vendredi matin, Patrick Pouyanné, le patron de Total, a d’ailleurs soutenu M. Ghosn, affirmant que l’attitude de l’Etat « pose question ».Les droits de vote double existent depuis longtemps au sein de Total, mais pour M. Pouyanné, « il y a une différence entre avoir ces droits de vote double depuis longtemps, ce qui récompense la fidélité des actionnaires » et « les imposer [dans le cas de Renault], ce qui pose question à un certain nombre d’actionnaires », a-t-il affirmé sur RTL.Lire aussi :Pourquoi Renault et l'Etat s'opposentPourquoi cette question des droits de vote double se pose-t-elle ?A l’origine de cette passe d’armes, il y a la loi Florange. Celle-ci instaure, depuis le 29 mars 2015, un droit de vote double dans les entreprises cotées, en faveur des actionnaires ayant conservé leurs titres pendant au moins deux ans.Seule solution pour contrer l’application de la loi Florange : faire voter en assemblée générale une résolution s’y opposant. Pour cela, elle doit obtenir la majorité des deux tiers.Lire aussi :La loi Florange agite les AG d’actionnairesQue cherche l’Etat avec ce dispositif ?Officiellement, il s’agit, avec ces droits de vote double d’instituer une sorte de prime pour les actionnaires de long terme. Il s’agit aussi de contribuer à une stabilisation du capital des sociétés.Mais, au-delà de ces principes généraux, la manœuvre est loin d’être anodine financièrement pour l’Etat. En période de disette budgétaire, augmenter son poids en droits de vote lui permettrait ensuite de s’alléger en capital des sociétés concernées, sans perdre en influence dans les GDF Suez, Renault et autres Orange. L’agence des participations de l’Etat (APE) ne dit pas autre chose. Elle indique qu’il s’agit d’« avoir une gestion plus active du portefeuille de participations. » Et pour cause : grâce à cette martingale, l’Etat pourrait, en vendant une partie de ses participations cotées, gagner jusqu’à 16,45 milliards d’euros, selon les calculs d’Exane BNP Paribas, sur un total de plus de 80 milliards d’euros de participations à fin mars !Le 1er avril, lors d’un dîner réunissant les patrons des groupes dont l’Etat est actionnaire, Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, n’avait d’ailleurs pas manqué d’évoquer le sujet. « Les droits de vote double sont l’instrument d’un actionnariat de long terme. On ne peut pas accepter que les groupes à capital public se fassent les avocats du court termisme des marchés », martèle-t-on Bercy.Pourquoi les entreprises regimbent-elles ?Sachant que 22 des entreprises du CAC 40 ont déjà institué un système de droits de vote double, nombre de dirigeants considèrent que cette modification subite des règles du jeu est insupportable. Et, une fois n’est pas coutume, les actionnaires et leurs représentants leur emboîtent le pas. Au-delà de la remise en cause du principe égalitaire « une action, une voix », les investisseurs institutionnels, en particulier anglo-saxons, détestent ce qu’ils considèrent comme une ingérence de l’Etat.« Le message qu’ils entendent est : “vous voulez bien prendre notre argent, mais pas nous donner les droits qui vont avec”. Cela donne une image désastreuse des sociétés françaises, et pourrait peser sur la valorisation de la place de Paris », déplore Loïc Dessaint, directeur associé de l’agence de conseil de vote Proxinvest.Surtout quand, comme dans le cas de Renault, la montée au capital se fait au débotté, quelques jours avant l’assemblée générale (qui aura lieu le 30 avril), sans même en avertir la direction du groupe… « Ce sont des méthodes d’activistes ! », tempête M. Dessaint.Quel est l’état des lieux à l’issue des premières assemblées générales ?L’AFEP, qui représente les grandes entreprises, a recommandé aux conseils d’administration des groupes concernés de soumettre la question au vote lors des assemblées générales. Orange, dont l’Etat détient 25 %, n’appliquera pas la consigne lors de son assemblée générale, le 27 mai. Ni Aéroports de Paris, dont l’Etat détient 50,6 %.Au contraire, les actionnaires de GDF Suez auront bien à se prononcer, le 28 avril, sur leur petit boîtier noir à propos du doublement des droits de vote. Avec 33,3 % du gazier, toutefois, l’Agence des participations de l’Etat (APE) n’aura pas de mal à bloquer ce projet.Elle était moins sûre de son fait chez Renault, avec seulement 15 % du capital. D’où la décision de monter en urgence sa participation de 15 à 20 %. Les partisans du principe « une action, une voix » ont obtenu une première victoire, mardi 14 avril : lors de l’Assemblée générale de Vinci, le principe des droits de vote double a été rejeté.L’AG de Vivendi, vendredi 17 avril, promettait d’être tendue. Son premier actionnaire, Vincent Bolloré, a porté, en moins de trois semaines, de 8 % à 14,5 % sa part au capital du groupe de médias afin de peser sur le scrutin.Car si le conseil de Vivendi n’a pas rédigé de paragraphe anti-loi Florange, la Sicav PhiTrust, soutenue par dix institutionnels de poids (le fonds de pension américain Calpers, le gérant français Amundi, etc.), a fait inscrire à l’ordre du jour une résolution dans ce sens. Et M. Bolloré entend bien, lui, profiter des pouvoirs accrus que lui offre opportunément la loi Florange. N’en déplaise aux garants de la bonne gouvernance…Lire aussi :Vivendi-Bolloré : le prix du pouvoirAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.04.2015 à 11h15 • Mis à jour le17.04.2015 à 15h10 | Elodie Chermann Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Eric Fanget est adjoint de direction dans une chaîne de restaurants à Chamonix. A 41 ans, il prône l’abandon du management autoritaire pour offrir davantage de liberté et de justice aux salariés.Elodie Chermann Philippe Jacqué et Cédric Pietralunga L’épreuve de force continue. Alors que l’Etat milite pour l’adoption de droits de vote double chez Renault, le constructeur français dirigé par Carlos Ghosn a renouvelé, lors d’un conseil d’administration extraordinaire, jeudi 16 avril, sa volonté de maintenir le principe « une action = une voix » lors de la prochaine assemblée générale du groupe, prévue le 30 avril.Que veulent Carlos Ghosn et la direction de Renault ? Le groupe estime que l’octroi de droits de vote double aux détenteurs d’actions Renault depuis plus de deux ans – prévu par la loi Florange adoptée en 2014 – remet en cause « l’équilibre » de l’alliance entre Renault et Nissan.Depuis 1999, l’industriel français détient 43,4 % du constructeur japonais alors que ce dernier ne possède que 15 % de son partenaire. Surtout, Nissan n’a pas de droits de vote chez Renault, ceux-ci pouvant être assimilés à de l’autocontrôle.« Donner plus de pouvoir à l’Etat, c’est faire basculer l’alliance un peu plus du côté français alors que Nissan pèse aujourd’hui plus que Renault, assure un bon connaisseur du dossier. C’est incompréhensible pour les Japonais et cela ne peut que les irriter. » Lire le décryptage : Qu’est-ce que le droit de vote double que l’Etat veut défendre chez Renault ?La réunion de jeudi va-t-elle changer quelque chose ?Dans les faits, les manifestations d’humeur de M. Ghosn et de son conseil ne devraient rien changer. En portant, le 1er avril, sa participation au capital de Renault de 15 % à 19,74 %, moyennant un investissement estimé entre 814 millions et 1,2 milliard d’euros, l’Etat s’est donné les moyens de contrer l’adoption de cette fameuse résolution numéro douze.Avec environ 23 % des droits de vote (certaines actions sont déjà assorties de droits de vote double), l’Etat devrait disposer de la minorité de blocage, fixée au tiers des votes exprimés, le taux de participation des actionnaires de Renault à l’assemblée générale du groupe dépassant rarement 70 %.L’Etat a l’habitude de s’opposer au conseil de Renault. Ses représentants votent ainsi systématiquement contre la rémunération de M. Ghosn, jugée trop élevée. Elle devrait être de 7,2 millions d’euros chez Renault pour 2014 (sous conditions de performance), contre 2,7 millions versés en 2013, auxquels il faut rajouter le salaire perçu par M. Ghosn chez Nissan (7,6 millions d’euros en 2013).L’Etat ira-t-il au conflit avec M. Ghosn ?Pour autant, pas question pour l’exécutif d’ouvrir un front contre le tout-puissant patron de Renault et de Nissan. « M. Ghosn a la pleine confiance du gouvernement, a déclaré jeudi sur la chaîne Public Sénat le ministre de l’économie Emmanuel Macron. Sa stratégie, nous la soutenons, nous sommes à ses côtés. »Plus tôt, Michel Sapin, le ministre des finances, avait indiqué sur France Inter que « l’Etat n’a absolument ni le pouvoir ni la volonté de prendre le pouvoir » chez Renault.M. Macron a aussi assuré que les actions Renault achetées récemment par l’Etat seraient « revendues dès après l’assemblée générale » du constructeur, alors que Bercy laissait jusqu’ici planer le doute sur ses intentions.L’Etat a d’ailleurs souscrit auprès de Deutsche Bank « des options de vente à prix fixe » de sa participation de 4,7 % récemment acquise, et ce pour une durée de six mois.L’« équilibre » au sein du capital de Renault est-elle menacée ?Dans le communiqué publié à l’issue du conseil d’administration extraordinaire, Renault a rappelé que « la pérennité et le succès de l’alliance sont, depuis son origine en 1999, basés sur un équilibre des participations ».« Les équilibres de l’alliance sont et seront pleinement préservés par l’Etat », a aussitôt plaidé M. Macron, auprès de l’AFP, à l’issue du conseil d’administration de Renault.Reste à savoir si tout le monde a la même définition de « l’équilibre de l’alliance ». Dans le camp de l’Etat, on estime que revenir à 15 % du capital suffit à le garantir, même si ces actions seront dotées de droits de vote double. Chez Renault, plusieurs sources indiquent qu’il serait préférable que l’Etat descende sous les 10 % du capital, afin de revenir au niveau antérieur… en termes de droits de vote.« Il n’est pas envisagé de descendre en dessous du niveau antérieur de détention », assure un proche de Bercy. « La manœuvre de l’Etat a été surprenante et maladroite, estime-t-on dans l’entourage du constructeur français. Il ne faut pas déstructurer ce qui marche bien. »Comprenez : Carlos Ghosn comme Emmanuel Macron n’ont sans doute pas dit leur dernier mot.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.04.2015 à 09h08 • Mis à jour le17.04.2015 à 16h01 | Marie Charrel Les chiffres sont impressionnants. Depuis début mars, le rouble a bondi de près de 40 % face au dollar et à l’euro. Vendredi 17 avril, au matin, un dollar valait ainsi 48,89 roubles, après avoir franchi dans la nuit de mercredi le seuil psychologique des 50 roubles, pour la première fois depuis novembre. Au plus fort de la crise de mi-décembre, il avait culminé à 80 roubles.La devise russe a ainsi retrouvé son niveau d’avant son violent effondrement de décembre 2014. Pénalisé par les sanctions occidentales, le pays avait alors plongé en récession, tandis que les Russes étaient durement affectés par l’inflation galopante.Jeudi 16 avril, lors d’une séance de questions-réponses télévisée, Vladimir Poutine a longuement commenté le sujet. Tout en reconnaissant les difficultés traversées par la population russe, il a insisté sur la résistance de l’économie. « Nous avons passé le pic des problèmes », a assuré le président russe, tout en convenant que la levée des sanctions occidentales est peu probable. « La monnaie nationale s’est corrigée et il n’y a pas eu de catastrophe ». La stabilisation des prix du pétrole rassureÀ première vue, le rebondissement du rouble a de quoi dérouter : sur l’année 2014, 150 milliards de dollars de capitaux ont fui le pays, et l’économie russe reste mal en point.Mais la perception des investisseurs, elle, a changé. « Cela tient d’abord aux prix du pétrole, qui se sont stabilisés après la forte baisse enregistrée ces derniers mois : du coup, la visibilité sur l’économie russe est meilleure », explique Frédéric Rollin, chez Pictet & Cie.Le constat vaut également pour l’Ukraine. Même si la situation est loin d’être réglée, les tensions semblent, là aussi, se stabiliser.S’ajoutent à cela les effets des mesures prises par la banque centrale russe : depuis mi 2014, elle est massivement intervenue sur le marché des changes pour soutenir le rouble, et a relevé son taux directeur à plusieurs reprises, jusqu’à 17 %, pour freiner les sorties de capitaux.Il n’y a plus d’urgence à rapatrier les liquidités aux Etats-UnisPlus étonnamment, les orientations de la politique monétaire américaine ont également joué. Lors de sa réunion du 18 mars, la Réserve Fédérale (Fed) a en effet donné le sentiment qu’elle ne relèvera pas ses taux en juin, mais plus probablement en septembre.« Cela a joué en faveur de l’ensemble des pays émergents, y compris de la Russie, car il y a moins d’urgence à rapatrier les liquidités aux États-Unis », explique Guillaume Tresca, économiste spécialiste des pays émergents au Crédit Agricole CIB.Résultat : les investisseurs russes, puis les étrangers qui ont fui la Russie en décembre 2014, commencent à revenir. « Les gros fonds américains s’intéressent de nouveau à Moscou, nous conseillons à nos clients d’y retourner aussi », confie un gérant de fonds parisien.Signe que la méfiance des investisseurs reflue, les taux des obligations souveraines russes ont baissé. Le taux des emprunts à trois mois est ainsi passé de 29,93 % en décembre à moins de 18 % aujourd’hui.Le 16 avril, l’Etat russe a également réussi à emprunter 15 milliards de roubles sur huit ans. Pour ce, il a reçu une demande trois fois plus élevée que le nombre d’obligations disponibles…Mais les perspectives restent sombres pour l’économie russeEst-ce une bonne nouvelle pour l’économie russe ? Oui, du moins pour l’instant. L’appréciation du rouble contribue en effet à réduire l’inflation, qui culminait à 17 % sur un an en février. Un soulagement pour le pouvoir d’achat des Russes, laminé par l’envolée des prix.De fait, la banque centrale russe devrait encore réduire ces prochaines semaines son principal taux directeur, déjà ramené de 17 % à 14 % depuis janvier. M. Tresca estime ainsi qu’il devrait s’établir à 9 % d’ici la fin de l’année. Résultat : les coûts des crédits aux ménages et entreprises baisseront eux aussi.Encore faut-il que le rouble se stabilise. « S’il continue de s’apprécier trop, et surtout trop vite, la banque centrale russe sera vite mal à l’aise », juge M. Tresca. Et l’économie russe pourrait en pâtir, car la chute du rouble avait au moins un avantage : elle avait regonflé la compétitivité à l’export des produits russes non liés aux hydrocarbures.Dans tous les cas, les perspectives restent sombres pour le pays de Vladimir Poutine. Cette année, il devrait enregistrer une récession de 3,8%, selon le Fonds monétaire international. Très dépendante du pétrole, son économie reste peu diversifiée, tandis que le milieu des affaires est gangrené par la corruption.Lire aussi :Avec la crise, les Russes consomment autrementMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.04.2015 à 06h54 • Mis à jour le17.04.2015 à 08h38 | Sandrine Morel (Madrid, correspondance) L’ex-président de la banque Bankia (de 2010 à 2012) et ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI), entre 2004 et 2007, pilier du Parti populaire (PP) au pouvoir, Rodrigo Rato, a été arrêté pour être entendu par la police espagnole, jeudi 16 avril, après plus de trois heures de perquisition à son domicile madrilène. Il a été relâché dans la nuit. Le parquet le soupçonne notamment de fraude fiscale et de blanchiment de capitaux.Deux jours plus tôt, la presse espagnole avait révélé qu’il avait eu recours à la loi d’amnistie fiscale, approuvée en 2012 par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy, pour régulariser la fortune qu’il détenait de manière irrégulière à l’étranger.L’amnistie fiscale avait permis à 31 000 personnes de rapatrier 40 milliards d’euros en ne payant que 3 % de taxe. Le gouvernement du Parti populaire (PP, droite) avait récolté 1,2 milliard grâce à cette mesure, l’une des plus polémiques du mandat de M. Rajoy, considérée comme un cadeau aux fraudeurs par l’opposition.Or, non seulement M. Rato, ancien ministre de l’économie et des finances (1996-2004) sous les gouvernements de José Maria Aznar (PP) a saisi l’occasion offerte par l’actuel ministre des finances, Cristobal Montoro, qui fut son secrétaire d’Etat à l’économie, de rapatrier sa fortune, mais, il fait en outre partie des 705 contribuables qui sont soupçonnés d’avoir profité de cette amnistie pour blanchir des fonds. Ils sont visés par une enquête du Service exécutif de prévention du blanchiment de capitaux (Sepblac).Plusieurs affairesM. Rato, qui défendait auparavant la lutte contre la fraude fiscale, se trouve au centre de plusieurs enquêtes judiciaires. Ancien président de Bankia, avant que l’Etat ne doive injecter 24 milliards d’euros dans cette banque pour la sauver de la faillite, en 2012, il fut l’instigateur de son entrée en bourse, en 2011.Entachée d’irrégularités présumées, celle-ci fait l’objet d’une enquête afin de déterminer si les responsables de Bankia ont maquillé les comptes de l’établissement. M. Rato est inculpé pour « escroquerie » et « faux et usage de faux ».M. Rato est aussi au centre de l’affaire des cartes de crédits « black ». Ces cartes bancaires de complaisance permettaient aux conseillers de Bankia de sortir des fonds sans aucun contrôle de Bankia. Pour avoir « consenti, favorisé et accepter » l’usage de ces cartes, M. Rato est mis en examen pour « détournement de fonds et délit sociétaire. »Lire aussi :La bataille des actionnaires floués de BankiaLa justice s’intéresse également aux 6,2 millions d’euros que lui a versés la banque d’investissement Lazard en 2011, alors qu’il en était conseiller trois ans plus tôt.Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.04.2015 à 17h50 • Mis à jour le22.04.2015 à 17h59 Le chiffre d’affaires de Coca-Cola a progressé de 1,3 % à 10,71 milliards de dollars (10 milliards d’euros) au premier trimestre. Il s’agit de la première hausse des ventes en l’espace de neuf trimestres.Pour le groupe américain d’Atlanta (Géorgie), qui produit une variété de boissons non alcoolisées, allant des sodas Coca-Cola, Fanta, Sprite aux jus de fruits Minute Maid, en passant par les eaux Dasani et les boissons énergisantes Powerade, la légère embellie vient principalement des États-Unis, qui représentent plus de 47 % des revenus du groupe.Les ventes y ont progressé, malgré des difficultés liées aux édulcorants controversés comme l’aspartame, utilisés dans la production des boissons « light ».L’objectif pour le leader mondial des boissons est d’engager une politique de revalorisation de sa marque historique, Coca-Cola, boudée par des clients soucieux des risques d’obésité ou inquiets des éventuels problèmes liés à l’aspartame.L’une des réponses est le développement de canettes plus petites, plus faciles à digérer, et plus valorisées au litre que les grands formats pour le vendeur. Mais aussi le Coca-Cola « vert » sucré à la stevia qui arrive dans les magasins.Lire aussi :Coca-Cola s’empare d’une société de boissons végétales en ChineLe PDG de Coca-Cola, Muhtar Kent, avait prévenu, le 10 février en présentant les résultats annuels 2014, que l’année 2015 serait une « année de transition » et que le retour à la croissance devrait attendre 2016.En 2014, l’entreprise avait vu son chiffre d’affaires reculer de 2 %, à 46 milliards de dollars.Lire aussi :Coca-Cola : le retour à la croissance repoussé à 2016 Anne Eveno « Ils » n’en peuvent plus d’attendre. « Ils », ce sont les fans de l’Apple Watch dont la commercialisation débutera vendredi 24 avril. Les dirigeants de la marque à la pomme ont prévenu : pas question de trouver dans les Apple Store le précieux Graal. Ne seront honorées, dans un premier temps, que les commandes en ligne, lesquelles ont pu être passées depuis le 10 avril sur le site Internet d’Apple.A priori, en France, il ne sera possible d’acheter et de repartir avec la montre connectée à son poignet dès vendredi qu’à une seule adresse : la boutique parisienne branchée colette disposera de certains modèles de la montre connectée. Une file d’attente a été observée dès mercredi après-midi devant l’adresse de la rue du Faubourg Saint-Honoré.Lire aussi :Apple Watch : les précommandes rentrent, les délais s’allongentTous ceux qui ont précommandé leur montre piaffent donc d’impatience à deu  jours d’une potentielle livraison. Certains, comme pour une livraison de sushis un soir de match de Ligue des champions, vérifient compulsivement le statut de leur commande sur le site d’Apple, guettant nerveusement le passage de « prêt pour l’expédition » à « livraison ».Avec parfois une bonne surprise. Comme pour Michael Chalais ce mercredi après-midi qui a découvert que l’objet de ses désirs serait très prochainement à son poignet.Yesssss !!!!! #applewatch soon !!!!!!!! Livraison en route 😜 pic.twitter.com/WJcVdyMcWc— Chalais Michaël (@ChalaisM_AdlH) 22 Avril 2015D’autres en viennent presque à prier pour que leur compte en banque soit débité, y voyant un signe avant-coureur de la livraison tant espérée, comme en témoigne Yeshwanth, « twittos » de l’Ohio.I have never wanted anyone to take 9 so badly....#appletakemymoney #AppleWatch— yeshwanth (@yeshwanth112002) 22 Avril 2015« Je n’ai jamais voulu aussi profondément que l’on me prenne 349 dollars », clame-t-il sur son compte, ajoutant à son message le « hashtag », #Appleprendsmonargent.Attente et frustrationMais l’attente vire parfois à la frustration. Les fans s’en prenant au mode de distribution choisi par Apple, qui ne permet guère d’avoir une idée très claire du moment où l’acheteur entrera en possession de son bien.Sinon les délais de livraison de l'Apple Watch ? Ça aussi faut attendre la dernière minute pour avoir des précisions ? #AppleWatch #apple— Wanderlust (@HowToCelebrate) 21 Avril 2015Dès le 10 avril, il était très vite apparu que les clients allaient devoir patienter bien au-delà du 24 avril pour être livrés. Pour le modèle le moins cher, à savoir la Watch Sport, le délai de livraison indiqué de quelques heures après le début des précommandes avait été repoussé au mois de juin.Pour le modèle plus cher, à savoir la Watch Edition, ce délai a même été porté à juillet pour la version avec un boîtier de 42 mm, en or rose, vendue à partir de 13 000 euros.Et pour l’Apple Watch classique – le modèle moyen de gamme de l’offre d’Apple, qui démarre tout de même à 649 euros – le temps d’attente avait été passé de quatre à six semaines.Lors du premier week-end de réservation aux États-Unis, près d’un million de montres connectées avaient été précommandées selon les chiffres du cabinet Slice Intelligence, basés sur les reçus électroniques de près de 10 000 sites d’e-commerce.Comparé aux performances de l’iPad, écoulé à 300 000 unités le jour de son lancement, en avril 2010 aux États-Unis, le démarrage de l’Apple Watch est trois fois plus important. De son côté, Ming-Chi Kuo, analyste chez KGI Securities, a évalué les précommandes à 2,3 millions d’unités.Catalyseur du marchéSi les fans anonymes de la marque se désespèrent en attendant leur nouvelle montre, d’autres, choyés par Apple, défilent sur les réseaux sociaux et dans les événements mondains avec leur nouveau bijou, attestant du positionnement mi-glamour, mi-techno de l’Apple Watch.Lire aussi :Avec sa montre, Apple joue plus que jamais la carte « fashion »C’est ainsi que l’on a pu voir le chanteur britannique Sam Smith, ou sa consœur américaine Katy Perry, exhiber le précieux modèle à leur poignet. Tout comme le couturier Karl Lagerfeld ou le mannequin Liberty Ross. Le cabinet Strategy Analytics parie que le produit lancé par Apple sera « le catalyseur qui peut enflammer le marché des montres intelligentes ». En 2014, il s’en est écoulé 4,6 millions de modèles, un chiffre qui pourrait être multiplié par six cette année, avec plus de 28 millions de montres vendues.Strategy Analytics estime que l’Apple Watch croquerait en en l’occurrence, dès 2015, la plus grosse part du gâteau, avec 54,8 % du marché mondial.Lire aussi :La Suisse résiste à l’Apple WatchAnne EvenoJournaliste au Monde Margherita Nasi (propos recueillis par) Durant plusieurs semaines, Le Monde donne la parole aux dirigeants des petites et très petites entreprises, pour qu’ils dévoilent leur quotidien en décrivant quelques-unes de leurs journées, leur engagement, leurs contraintes, leur moyen d’agir sur leur activité, sur l’emploi. Après Deza Nguembock et Farid Lahlou, c’est au tour de Jean-Pierre Riche de raconter son activité. Liberté, autonomie, fierté… quels sont les leviers qui motivent les dirigeants des petites entreprises ?Okavango-Energy est une jeune entreprise innovante spécialisée dans l’efficacité énergétique. Les prestations de ce cabinet couvrent la réalisation d’audits énergétiques réglementaires et de programmes opérationnels ayant pour objectif une réduction significative de l’empreinte environnementale des entreprises industrielles et l’amélioration de leur compétitivité.Un secteur aujourd’hui au cœur de l’actualité : avec la loi sur la transition énergétique, toutes les grandes entreprises doivent effectuer un audit avant le 4 décembre 2015. Comment faire face à la concurrence, comment s’adapter à ce calendrier serré ?Jean-Pierre Riche, son PDG, évoque son combat dans la compétition des audits obligatoires pour les grandes entreprises. Cet entrepreneur prépare actuellement la deuxième édition des Trophées de l’efficacité énergétique.Lundi, 7 heures. Je me lève. Pour moi, le petit-déjeuner est un moment de partage en famille. Après avoir emmené mon fils à l’école, il me faut une demi-heure pour rejoindre le bureau en voiture. En chemin, j’écoute souvent les infos à la radio, mais aujourd’hui, je dois passer des coups de fil en kit main libre avec des consultants partis en déplacement et un client pour faire le point sur l’avancée d’un projet avant que ses réunions ne commencent.Marché en forte croissanceJe préfère les conversations au téléphone que le courrier électronique : j’ai du mal à traiter tous mes mails au quotidien. Fin novembre, j’avais réussi à réorganiser toute ma boîte mail et passer d’un cumul de 1 200 mails non lus à une centaine. Suite à une série de déplacements, j’ai de nouveau plus de 300 mails non lus.Je traite bien sûr les mails urgents sur mon portable, dès que j’ai un moment, dans un train, un métro, un ascenseur, mais j’ai surtout expliqué à mes collaborateurs que le mail n’est pas le meilleur moyen de me contacter et obtenir une réponse rapide.9 à 11 heures. Ce matin, j’arrive à notre siège à Saint-Cloud. Mon entreprise est un cabinet de conseil en performance énergétique de l’industrie que j’ai créé en 2009. Nous aidons les entreprises industrielles européennes à réaliser des économies d’énergie en utilisant des méthodes uniques et innovantes de lean management (le management « sans gras »), appliqué à l’énergie.Lorsque j’arrive, je fais le tour des locaux pour dire bonjour et discuter avec l’équipe présente - nous sommes 25 en France - mais la plupart des consultants sont en déplacement sur des projets partout en France et à l’étranger. Je fais la bise aux femmes et je serre la main aux hommes, tout le monde se tutoie.Notre modèle de management est basé sur la convivialité, le respect des différences - nous avons sept nationalités dans le cabinet - la responsabilité, l’autonomie, et l’esprit d’équipe. Chaque lundi, nous avons la réunion commerciale dans la grande salle de réunion jusqu’à 11 heures, où nous rassemblons toute l’équipe de business development.Depuis l’arrivée de Nathalie Brunel, notre nouvelle managing director, je la laisse piloter cette réunion. Arrivée en janvier, elle a rejoint l’équipe pour démultiplier les capacités de développement de notre cabinet sur un marché en forte croissance. Nous avons convenu de nous répartir les taches par périmètre afin d’additionner efficacement nos efforts.Toutes les grandes entreprises doivent effectuer un audit avant le 4 décembre 2015. Cette obligation tire déjà le marché de l’audit énergétique vers le bas : depuis décembre, plusieurs entreprises ont lancé des appels d’offres massifs qui ont divisé les prix par trois.Elle s’occupe d’accélérer la croissance de la France et je me charge du lancement des nouvelles activités et de l’international : nous avons une filiale en Espagne et un bureau à Bruxelles. Au programme de la réunion commerciale de ce jour : l’audit énergétique réglementaire, qui est sur toutes les lèvres en ce moment.Fin 2014, le gouvernement français a traduit en décret une directive européenne pour obliger les grandes entreprises industrielles à prendre conscience de leur potentiel d’optimisation énergétique en identifiant les leviers d’amélioration de leurs installations. Toutes les grandes entreprises doivent donc effectuer un audit avant le 4 décembre 2015. C’est donc la course contre la montre mais cette obligation tire déjà le marché de l’audit énergétique vers le bas : depuis décembre, plusieurs entreprises ont lancé des appels d’offres massifs qui ont divisé les prix par trois.Ces nouvelles prestations, facturées entre 5 000 et 10 000 euros par site industriel, ne permettent pas de faire des analyses approfondies. C’est à la fois l’opportunité d’impliquer beaucoup plus d’entreprises sur le sujet de l’efficacité énergétique et le risque qu’elles soient déçues des conclusions d’audits low cost, renonçant à aller plus loin dans la démarche d’optimisation.Face à cette nouvelle situation du marché qui attire par ailleurs de nouveaux acteurs concurrents, nous avons décidé de construire des nouvelles prestations moins chères conformes à la réglementation, et de continuer à revendiquer notre différence avec des missions de mise en œuvre de plans d’économies avec engagement de résultat. En ce moment, les développements commerciaux se jouent alors sur la semaine, le calendrier est serré car le temps est celui de la réglementation et les opportunités sur les marchés apparaissent et disparaissent très vite.DiagnosticÀ la fin de la réunion, heureusement les nouvelles sont plutôt bonnes, nous avons suffisamment de contrats en cours et de clients potentiels pour nos objectifs de croissance mais il faut garder le rythme pour ne pas être en dessous de nos prévisions.12 heures. Après un « call » d’une demi-heure avec un partenaire pour augmenter nos capacités commerciales pour les audits réglementaires, je me rends à un déjeuner à midi en compagnie d’un ancien collaborateur. Nous avons travaillé ensemble lorsque j’étais PDG d’Altran en Espagne et depuis nous avons chacun évolué sur différentes voies mais nous sommes toujours restés en contact. Aujourd’hui, il est devenu directeur commercial grands comptes France d’un leader mondial des services aux entreprises. C’est donc l’occasion pour nous de faire le point sur nos activités et de réfléchir aux possibilités de développement d’offres communes.14 heures. De retour au bureau, j’enchaîne directement avec un rendez-vous téléphonique avec un « prospect » de l’industrie laitière. C’est notre deuxième rendez-vous avec le directeur de l’usine et le directeur technique. Ils veulent diminuer le coût de l’énergie par litre traité et notre mission se déroulera sur deux ans. Elle commencera par un diagnostic, puis nous mettrons en œuvre le plan d’action que nous aurons validé ensemble. La prochaine étape sera une visite du site pour vérifier le potentiel d’optimisation et finaliser la construction de notre offre.À 15 heures, je garde la cadence et assiste à une nouvelle réunion téléphonique, en espagnol cette fois-ci, avec un grand groupe agroalimentaire international dans les boissons. C’est notre bureau de Barcelone qui les a contactés pour les aider à avancer sur l’efficacité énergétique de leurs usines en Espagne. Je me rends en Espagne tous les mois pour piloter le développement de la filiale. Pour autant, une grande partie des réunions se fait par téléphone pour une question de gain de temps et d’argent.Une centaine de candidats16 à 18 heures. Je rencontre deux candidats. Toutes les semaines, je prends le temps d’en rencontrer pour nous faire connaître, d’une part, et pour les identifier, d’autre part. Car notre métier est basé sur les compétences des consultants, et pour être un acteur de référence sur le marché, il faut avoir les meilleurs collaborateurs.Je m’implique personnellement dans le processus continu de prérecrutement afin de détecter les meilleurs éléments. J’en rencontre une centaine par an. Le premier candidat est venu pour un besoin à court terme : préparer l’organisation des Trophées de la performance énergétique des industriels de l’agroalimentaire et l’enquête 2015 de l’Observatoire de la maturité énergétique des industriels de l’agroalimentaire, réalisés par Okavango.L’autre candidat répond lui à un poste de consultant; il a déjà une autre offre mais souhaite néanmoins nous rencontrer. Nous sommes un des rares cabinets spécialisés en industrie, et en forte croissance, donc nous n’avons heureusement pas de problèmes à recruter, même s’il y a bien sûr de la concurrence. Ces deux entretiens de recrutement se terminent à 19 heures 30.20 heures 30. Je rentre chez moi, dîne avec ma femme et mes enfants mais la soirée n’est pas finie car je dois retravailler entre 22 heures et minuit pour répondre aux mails et finaliser puis envoyer une proposition à un client.Suite de ce témoignage : jeudi 23 avril sur lemonde.fr/emploi.Margherita Nasi (propos recueillis par)Journaliste au Monde Philippe Jacqué Ce n’est pas encore l’Amérique, mais presque. BlaBlaCar, le site de covoiturage de référence en Europe, s’implante… au Mexique. L’entreprise, dirigée par Frédéric Mazzela, a annoncé, mercredi 22 avril, le rachat de la start-up locale, Rides.Lire aussi : Le pilote virtuose de BlaBlaCarÀ son habitude, la PME ne dévoile ni le montant de la transaction, ni son importance dans un pays où les transports ferroviaires longue distance sont relativement peu développés, au contraire du bus, un concurrent sérieux du covoiturage.Cette acquisition intervient tout juste une semaine après l’annonce du rachat de Carpooling, jusqu’alors le principal concurrent européen de Blablacar, ainsi que du plus petit site hongrois, Autohop.Avec ces trois achats successifs, l’entreprise grossit singulièrement. Désormais, elle emploie 290 personnes sur trois continents, et compte 20 millions d’utilisateurs membres installés dans 19 pays, dont certains des plus gros de la planète comme la Russie, l’Allemagne ou la Turquie.Imposer la marque mondialementCes acquisitions ont été rendues possibles par une levée de 100 millions de dollars de capital (93,22 millions d’euros), organisée en 2014 pour accélérer le développement de l’entreprise, créée en 2004, mais lancée officiellement en 2006.Si, en France, BlaBlaCar a essentiellement crû organiquement, à l’étranger, il préfère opérer par rachats successifs pour imposer rapidement sa présence avec des acteurs soit établis, soit très au fait du marché local.De plus, si dans l’Hexagone l’utilisation de la plate-forme Internet de mise en relation entre conducteurs et passagers est payante depuis 2010, à l’étranger, le service est pour l’instant le plus souvent gratuit afin d’accélérer la venue de conducteurs et donc de doper le nombre d’utilisateurs.BlaBlaCar ne devrait pas s’arrêter à son périmètre actuel. Il n’a, semble-t-il, pas encore épuisé son trésor de guerre. Il va sans doute accélérer son déploiement sur d’autres marchés afin d’imposer sa marque de manière mondiale.Aux États-Unis, il aurait pu capitaliser sur le nouveau service lancé récemment par Carpooling, qui offrait du covoiturage longue distance avec un acteur local à partir des campus. Cependant, cela ne semble pour l’instant pas la voie choisie.En revanche, entre le Canada, les États-Unis, et plus au sud, le Brésil ou le Chili, l’entreprise française ne manque pas de grands marchés qui pourraient l’accueillir dans les mois ou années à venir.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.04.2015 à 13h18 • Mis à jour le22.04.2015 à 17h48 | Alexis Delcambre Incarnation d’une presse de droite dure, l’hebdomadaire Valeurs actuelles a confirmé, mercredi 22 avril, faire l’objet de négociations exclusives entre son propriétaire, le groupe pharmaceutique Pierre Fabre, et la société Privinvest Médias, confirmant une information des Échos. « La cession du groupe Valmonde (…) pourrait être effective d’ici fin juin après avoir été soumise à la consultation du personnel selon les dispositifs légaux », selon le communiqué de Valeurs actuelles.Derrière Privinvest se trouvent trois hommes à l’affût des opportunités dans la presse : l’homme d’affaires franco-libanais Iskandar Safa, présent notamment dans les chantiers navals, et les anciens cadres de TF1 Charles Villeneuve et Etienne Mougeotte (ancien directeur de la rédaction du Figaro et actuellement patron de Radio Classique). Ils avaient notamment tenté de racheter le groupe Nice-Matin à l’automne dernier et manifesté, fin 2014, un vif intérêt pour L’Express, avant son rachat par Patrick Drahi.De son côté, le groupe pharmaceutique Pierre Fabre cherchait depuis plusieurs mois à céder son activité presse, rassemblée dans le groupe Valmonde (Valeurs actuelles, mais aussi Jours de Chasse et Jours de Cheval). Propriété du groupe Dassault jusqu’en 2006, Valmonde a ensuite été cédé au groupe Pierre Fabre, où il s’est progressivement redressé.Une surpriseL’arrivée du trio Mougeotte - Safa - Villeneuve dans ce dossier est une surprise. Selon nos informations, les premiers contacts dateraient de trois semaines à peine, à l’initiative de Jean-Claude Dassier, lui aussi ancien cadre de TF1, et administrateur de Valeurs actuelles. Autre passerelle : Etienne Mougeotte connaît bien Yves de Kerdrel, le directeur du titre, pour l’avoir côtoyé au Figaro. M. De Kerdrel devrait d’ailleurs rester en place une fois la vente actée.Cette acquisition a-t-elle un sens politique ? Les enregistrements de Patrick Buisson dévoilés dans la presse ont révélé la grande proximité entre Nicolas Sarkozy et Etienne Mougeotte, quand celui-ci dirigeait Le Figaro. A un an de la primaire à droite, le lectorat de Valeurs actuelles, qui gravite entre la droite traditionnelle et le Front national, est un enjeu majeur.Lire : La France de « Valeurs actuelles »L’ombre de l’extrême droiteA l’automne, deux hommes d’affaires ayant des connexions avec l’extrême droite, Alain Lefebvre et Jean-François Michaud, avaient examiné le dossier. L’autre candidat connu au rachat de Valeurs actuelles a été le patron du groupe Fiducial, Christian Letouche, qui a parfois côtoyé l’extrême droite.Valeurs actuelles est d’autant plus en enjeu que le magazine est en pleine forme. Depuis l’arrivée d’Yves de Kerdrel, en 2013, ses couvertures choc ont contribué à développer les ventes. L’hebdomadaire a récemment été distingué par l’OJD pour avoir connu la plus forte progression de diffusion en 2014 (+ 16,5 % avec 110 096 exemplaires de diffusion France payés) et le groupe Valmonde a été bénéficiaire en 2014.Mais cette politique à un prix : le titre a été condamné en mars pour provocation à la discrimination, la haine ou la violence envers les Roms et diffamation pour un dossier intitulé « Roms l’overdose ». En février, il a également été condamné pour provocation à la discrimination envers les musulmans, pour une couverture présentant une Marianne voilée. Valeurs actuelles a fait appel de ces deux condamnations.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adéa Guillot (Athènes, correspondance) C’est une véritable tempête que soulève en Grèce l’arrestation surprise, mercredi 22 avril au matin, de Léonidas Bobolas, fils de Georges Bobolas, l’un des principaux oligarques grecs. Accusé d’avoir fait sortir 4 millions d’euros du pays – ce qu’il contesterait –, l’homme d’affaires a été conduit au tribunal d’Athènes en procédure de flagrant délit. Après quelques heures, il a finalement accepté de verser les 1,8 milions d'impôts réclamés par la justice - ce qu'il avait selon des sources judiciaires refusé de faire hier de son plein gré- et a donc été libéré.Son nom et celui de son frère Fotis Bobolas apparaissent sur la liste Lagarde, que Christine Lagarde, alors ministre française des finances, avait remise en 2010 à son homologue grec de l’époque, Georges Papaconstantinou, contenant les noms de centaines de résidents grecs ayant transféré des fonds en Suisse, sur des comptes de la banque HSBC.Selon les premières informations, c’est dans le cadre de l’enquête sur cette liste, mais aussi sur d’autres listes de mouvements suspects de capitaux vers l’étranger, qu’une procédure pénale pour délit de violation des règles fiscales a été ouverte hier soir. Un mandat a été délivré aux forces de la police économique, conduisant à l’arrestation de ce matin. Une fois M. Bobolas entendu par la justice, l'action devrait logiquement s'éteindre puisque il a payé l'ensemble du montant réclamé.Offensive inéditeC’est la première fois en Grèce qu’un membre de l’une de ces quelque 50 grandes familles qui dirigent les entreprises les plus puissantes du pays est inquiété. Le premier ministre Alexis Tsipras en avait d’ailleurs fait l’un des thèmes centraux de sa campagne électorale, promettant de « s’attaquer aux oligarques » et notamment « les magnats qui contrôlent les médias et pervertissent le débat politique ».La famille Bobolas est à la tête d’un empire de construction, mais possède en effet aussi des parts importantes dans le quotidien Ethnos et surtout dans la principale chaîne de télévision privée du pays, Méga, ennemie déclarée d’Alexis Tsipras lorsque celui était encore dans l’opposition avant de gagner avec son parti Syriza les élections du 25 janvier. Cette offensive inédite est plutôt bien accueillie par la population grecque, mais devrait aussi plaire à Bruxelles et au FMI, qui accusent depuis cinq ans ces « 50 familles » de bloquer les réformes.Engagé dans de difficiles négociations avec ses créanciers, le gouvernement entend donner ainsi les gages de sa volonté à s’attaquer véritablement à la fraude et l’évasion fiscale. Et faire entrer au passage quelques millions d'euros d'argent frais alors que les caisses de l'état sont toujours au plus bas. Après avoir annoncé ce matin qu'il manquait toujours 400 millions d'euros pour payer les salaires et les retraites le 27 avril prochain, le gouvernement a finalement précisé en début d'après midi que la somme avait été trouvée. Les caisses sociales auraient volontairement prêté la somme à l'état.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Carole Delga, secrétaire d’Etat chargée notamment de l’économie sociale et solidaire, a peut-être lancé une mode : le « buffet coopératif », composé de produits provenant uniquement de coopératives. Légumes et yaourts des Fermes bio d’Ile-de-France, tofu de Tossolia (Alpes-de-Haute-Provence), aligot de Jeune Montagne (Aveyron), saucisses de Cooperl Arc Atlantique (Bretagne), glaces La Belle Aude de la Fabrique du Sud (Aude), vins d’Alsace de la Cave de Ribeauvillé (Haut-Rhin), thés et infusions de Scop TI à Gémenos (Bouches-du-Rhône) : tel était le menu de ce « buffet coopératif », organisé mardi 21 avril dans les salons de Bercy par Carole Delga.Nouer des partenariatsAutour des ministres, comme celui de l’agriculture, Stéphane Le Foll, et de secrétaires d’Etat, se côtoyaient des représentants de la grande distribution et d’organisations professionnelles, notamment de la restauration. Une occasion de tisser des liens, voire de nouer des partenariats.Parmi les sept coopératives, on comptait les vedettes du secteur agricole, et d’autres, plus modestes, créées par des salariés dont l’usine a fermé. C’est le cas de la Fabrique du Sud, fondée par des anciens de Pilpa, qui a commercialisé mi-2014 ses premières glaces artisanales.Lire aussi : 40 ans après « Lip », le modèle coopératif reste une alternative aux restructurationsLe cas aussi de la Scop TI (Société coopérative ouvrière provençale de thés et infusions), créée par les anciens de l’usine Fralib, au terme d’une lutte féroce de plus de trois années contre le groupe anglo-néerlandais Unilever, l’ancien propriétaire. Celui-ci a finalement accepté de soutenir la création de la coopérative, sous la pression du gouvernement.« Leur combat méritait d’être mis en valeur »Pour Olivier Leberquier, leader de la CGT chez Fralib et désormais directeur délégué de la Scop TI, être invité à cette réception marque la « reconnaissance de notre lutte, qui montre que dans le système actuel, une autre économie est possible ».A ses côtés, Gérard Cazorla, l’autre leader de la CGT chez Fralib et aujourd’hui président de la Scop TI. Les 30 premiers contrats de travail seront signés début mai. « Nous avons estimé que leur combat méritait d’être mis en valeur, explique Mme Delga. Ils se sont battus avec professionnalisme, sérieux et sincérité pour prendre leur destin en main ; tout cela est reconnu à Bercy. »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) A son tour le gouvernement allemand a relevé ses prévisions de croissance pour 2015. Sigmar Gabriel, ministre de l’économie et de l’énergie, a annoncé, mercredi 22 avril, s’attendre désormais à une croissance de 1,8 %, contre 1,5 % précédemment. Idem pour 2016.Ce regain d’optimisme ne constitue pas une surprise : fin mars, les cinq économistes qui conseillent le gouvernement avaient relevé leurs prévisions pour 2015 à 2 %. La semaine dernière, quatre grands instituts de conjoncture avaient même porté les leurs à 2,1 %.Comme les années précédentes, le gouvernement se montre donc relativement prudent : ce qui lui permet d’avoir des recettes fiscales plus élevées qu’annoncé et donc de disposer d’une petite cagnotte, tout en étant respectueux des grands équilibres. Car ceux-ci sont plus que jamais à l’ordre du jour. La dette publique devrait baisser de 71,5 % du Produit intérieur brut (PIB) en 2015 à 61,5 % en 2019.Cercle vertueuxSelon les instituts de conjoncture, l’ensemble des comptes publics devraient afficher un excédent de 20,7 milliards d’euros en 2015 (0,7 % du PIB) et de 25,6 milliards (0,8 % du PIB) en 2016.De même, le chômage, qui est actuellement de 6,4 %, pourrait même passer sous la barre des 6 %, l’emploi salarié franchissant, à la hausse, celle des 43 millions de postes de travail. Du coup, un cercle vertueux s’enclenche avec des augmentations de salaire qui relancent la consommation au moment où la demande internationale fléchit.Lire aussi :L’Allemagne découvre les effets du salaire minimumAinsi, les commandes à l’industrie ont diminué en février de – 0,9 % en glissement mensuel, en raison d’une baisse des commandes étrangères (– 1,6 %), notamment de la zone euro (– 2,1 %).« La prospérité allemande ne va pas de soi »L’optimisme du gouvernement et des économistes – que la Bundesbank cherche à tempérer – s’explique davantage par la faiblesse de l’euro et la baisse du prix du pétrole que par les mesures prises par l’actuelle équipe au pouvoir. C’est pourquoi, si les chefs d’entreprise sont également optimistes, ils ne sont pas pour autant satisfaits de la grande coalition CDU/CSU-SPD au pouvoir.Le patronat s’offre ces jours-ci d’impressionnantes pages de publicité dans les journaux dans lesquelles il juge que « la prospérité allemande ne va pas de soi ». « Nous exigeons du gouvernement qu’il lève les freins à l’investissement et mène enfin à nouveau une politique favorable à la croissance », écrivent huit dirigeants patronaux.Parmi eux, Ulrich Grillo (président du BDI, le Medef allemand) et Ingo Kramer (président du BDA, la confédération des employeurs allemands). Ils reprochent notamment au gouvernement un excès de bureaucratie, l’introduction d’un salaire minimum légal, l’absence d’investissements publics dans un certain nombre de secteurs jugés stratégiques et une réforme annoncée des droits de succession qui va rendre plus coûteuse la transmission d’entreprises familiales à la génération suivante.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Après Google le mercredi 15 avril, il y a une semaine, Bruxelles s’en prend maintenant à un autre géant, russe, cette fois : Gazprom. La commissaire à la concurrence Margrethe Vestager a confirmé, mercredi 22 avril, à midi, que ses services allaient envoyer, dans la journée, une notification des griefs, c’est-à-dire un acte d’accusation en bonne et due forme, pour violation de la loi antitrust, au groupe gazier.Les charges retenues contre Gazprom sont lourdes : la Commission estime que l’entreprise entrave la concurrence sur le marché européen du gaz dans huit Etats membres (Bulgarie, République tchèque, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne et Slovaquie).Gazprom y impose en particulier « des restrictions territoriales dans ses accords de fourniture avec les grossistes et avec certains clients industriels […]. Ces restrictions consistent en des interdictions d’exportation et des clauses prévoyant l’utilisation du gaz acheté sur un territoire spécifique (clauses relatives à la destination) », précise le communiqué de Bruxelles.Dans cinq pays en particulier (Bulgarie, Estonie, Lettonie, Lituanie et Pologne), ces restrictions territoriales, poursuit la Commission, « peuvent provoquer une hausse des prix du gaz et permettre à Gazprom de mener une politique de prix déloyale dans cinq Etats membres (Bulgarie, Estonie, Lettonie, Lituanie et Pologne), facturant aux grossistes des prix beaucoup plus élevés que ses propres coûts ou les prix de référence. »Des « obstacles artificiels » à l’acheminement du gazEnfin, dans deux pays, Pologne et Bulgarie, Gazprom pourrait tirer profit de sa position dominante en subordonnant ses livraisons de gaz à l’obtention d’engagements distincts de la part des grossistes concernant les infrastructures de transport gazier. « Par exemple, les livraisons de gaz ont été subordonnées à des investissements dans un projet de gazoduc promu par Gazprom ou à l’obligation d’accepter que Gazprom renforce son contrôle sur un gazoduc », explique encore Bruxelles.« Le gaz est un bien essentiel pour notre vie quotidienne : il chauffe nos maisons et nous l’utilisons pour la cuisine et pour produire de l’électricité. Le maintien d’une concurrence équitable sur les marchés européens du gaz est par conséquent de la plus haute importance », a souligné Margrethe Vestager, mercredi. « Toutes les entreprises opérant sur le marché européen – qu’elles soient européennes ou non– doivent respecter les règles de l’UE. Selon nous, [Gazprom] pourrait avoir érigé des obstacles artificiels empêchant l’acheminement du gaz de certains pays d’Europe centrale et orientale vers d’autres, entravant ainsi la concurrence transfrontière. Le cloisonnement des marchés nationaux du gaz a aussi permis à Gazprom de facturer des prix que nous jugeons, à ce stade, inéquitables. Si nos préoccupations venaient à se confirmer, Gazprom devrait assumer les conséquences juridiques de son comportement », a ajouté la commissaire.Lire aussi :Gaz : les négociations entre la Russie, l’Ukraine et l’Union européenne reprennentLe géant russe a réagi, dans un communiqué, en jugeant les accusations de la Commission européennes « infondées ». « Gazprom adhère strictement à toutes les normes des lois internationales et des législations nationales des pays où il fait des affaires. Les pratiques de Gazprom sur le marché européen, y compris les principes de fixation des prix, sont en conformité totale avec les standards observés par les autres producteurs et exportateurs de gaz naturel », poursuit le groupe. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a lui dénoncé des pratiques « inadmissibles » de l’UE.Conséquences diplomatiquesCet acte d’accusation est totalement dénué d’arrière-pensées politiques, précise t-on à Bruxelles – la notification des griefs doit être fondée sur des preuves suffisamment étayées d’un point de vue juridique pour « tenir » si elle est contestée devant la Cour de justice de l’Union à Luxembourg.Il risque néanmoins de provoquer des conséquences diplomatiques. « Toute charge de ce type contre Gazprom risque d’être perçue comme des sanctions supplémentaires de l’Union européenne contre la Russie », avait prévenu, lundi 20 avril, une source proche du groupe d’Etat russe. Et cela à un moment où Moscou fait semblant de vouloir respecter une paix fragile dans l’est de l’Ukraine, conclue sous l’égide de Berlin et de Paris (les accords dits « Minsk 2 »).Une chose est sûre, Mme Vestager, ex-leader du Parti social libéral danois, arrivée à Bruxelles en novembre 2014, est décidée à « réveiller » la politique antitrust européenne. Mercredi 15 avril, elle a lancé le même type de charge – un acte d’accusation en bonne et due forme – contre l’américain Google.Lire aussi :Bruxelles renoue avec une ligne dure en matière de concurrenceLa Commission de Bruxelles avait ouvert en septembre 2012 une enquête formelle sur des pratiques supposées anticoncurrentielles de Gazprom, à la suite notamment d’un dépôt de plainte de la Lituanie. Elle avait alors mené des enquêtes dans huit pays européens : outre la Lituanie, l’Estonie, la Bulgarie, la République tchèque, la Hongrie, la Lettonie, la Slovaquie et la Pologne. Après des discussions sur un possible accord à l’amiable avec Gazprom, à la fin 2013, Bruxelles avait poursuivi son travail d’enquête au début 2014.Mesures correctivesA l’automne 2014, la « notification de griefs » était déjà rédigée et Joaquin Almunia, le prédécesseur de Mme Vestager, prêt à l’envoyer. Mais il n’avait pas reçu le feu vert du président de la Commission de l’époque, José Manuel Barroso, soucieux de ne pas envenimer des relations très tendues avec la Russie – un deuxième volet de sanctions, économiques, avait été voté par l’Union européenne (UE) durant l’été.« Mme Vestager a reçu, elle, le feu vert de M. Juncker [l’actuel président de la Commission] », croit savoir un proche du dossier. Une information non confirmée, mardi 21 avril au matin.Lire aussi :Bruxelles s’est trouvé une nouvelle héroïnePour Gazprom et Bruxelles, la bataille ne fait que commencer. Le groupe russe va maintenant pouvoir avoir accès aux « charges » réunies contre lui par la Commission, et peaufiner en conséquence sa défense. Il a douze semaines pour se faire, à compter de l’envoi de la notification de griefs. À tout moment, une procédure de conciliation peut intervenir. C’est ce que souhaiteraient les dirigeants de Gazprom et Moscou, suggère une source proche des autorités russes. « Pour les premières et troisièmes séries d’accusation [les restrictions territoriales et les liens entre contrat de fourniture et investissements dans les infrastructures], un accord peut très facilement être trouvé », juge t-elle.En revanche, ajoute cette source, Gazprom va porter le fer sur la question des prix jugés déloyaux par les services de la Commission, et pourrait contester les « benchmarks » (références) utilisés pour juger s’ils sont trop élevés ou pas.Si la Commission n’est pas convaincue par les arguments de l’entreprise, elle peut lui imposer des mesures correctives, l’obliger à changer ses pratiques, et (ou) lui infliger une amende allant jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires mondial.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.04.2015 à 11h31 • Mis à jour le22.04.2015 à 12h42 | Cédric Pietralunga Bercy persiste et signe. L’Agence des participations de l’Etat (APE) a annoncé, mercredi 22 avril, avoir clos le lundi précédent ses opérations d’achat de 14 millions d’actions Renault, portant sa participation « de 15,01 % à 19,74 % du capital de l’entreprise ». Une décision prise malgré la vive émotion provoquée par ce mouvement au sein du constructeur français.« Cette opération marque à la fois la volonté de l’Etat de défendre ses intérêts en tant qu’actionnaire, en pesant en faveur de l’instauration de droits de vote double dans la gouvernance de Renault, et le caractère stratégique qu’il attache à sa participation au capital de cette grande entreprise industrielle », justifie l’APE dans un communiqué.Révélée le 8 avril, la montée surprise de l’Etat au capital de l’ex-Régie a été décidée pour garantir à l’exécutif une minorité de blocage à l’assemblée générale des actionnaires du constructeur, prévue le 30 avril, afin d’imposer l’application de la loi Florange. Ce dispositif vise les spéculateurs et garantit des droits de vote double aux actionnaires depuis plus de deux ans.Lire aussi :La loi Florange agite les AG d’actionnairesOpposition farouche aux droits de vote doubleLe hic ? Carlos Ghosn, le PDG de Renault et de Nissan, est farouchement opposé à ce système, estimant qu’il remet en cause l’équilibre de l’alliance entre les deux constructeurs : Renault détient près de 44 % de Nissan tandis que l’entreprise japonaise possède 15 % de la française, mais sans droits de vote.Jeudi 16 avril, le conseil d’administration de Renault a réitéré son « soutien » à la résolution rejetant les droits de vote double, rappelant que « la pérennité et le succès de l’alliance [entre les deux constructeurs] sont, depuis son origine en 1999, basés sur un équilibre des participations ». Un conseil d’administration de Nissan doit également se pencher sur la question cette semaine, sans doute vendredi.Emmanuel Macron tente, de son côté, de calmer le jeu. Le ministre de l’économie aurait informé tardivement – par téléphone le 7 avril à 21 heures – M. Ghosn de la montée de l’Etat au capital de Renault. Depuis, il a indiqué que Bercy revendrait ses actions dès après l’assemblée générale du constructeur. « La montée de l’Etat au capital de Renault n’est que temporaire », confirme l’APE dans son communiqué.Lire aussi :Pourquoi Renault et l'Etat s'opposent« L’Etat n’est pas un actionnaire passif »Mais pas question pour autant que l’Etat descende sous le niveau de 15 % du capital, malgré des droits de vote qui seront doublés, comme le réclament certains proches du constructeur. L’achat d’actions Renault par l’Etat « ne préfigure en aucun cas un mouvement durable à la hausse ou à la baisse sur sa participation au capital de l’entreprise », précise l’APE, aujourd’hui dirigée par Régis Turrini, l’ancien responsable des fusions et acquisitions chez Vivendi.« L’Etat n’est pas dans une logique d’escalade [avec M. Ghosn] et sa montée temporaire au capital de Renault n’est en rien hostile à la stratégie du constructeur, détaille une source au sein de l’exécutif. Mais l’Etat n’est pas non plus un actionnaire passif et entend faire valoir son point de vue. »Dans l’entourage de M. Macron, on souligne d’ailleurs que la question du capital est « décorrelée » de l’alliance entre Renault et Nissan. « Il y a dix ans, l’Etat avait plus de 20 % du capital de Renault et cela n’empêchait pas les deux constructeurs de bien travailler ensemble », explique un proche du ministre de l’économie. Ce dernier reconnaît néanmoins que l’industriel français a « sans doute été surpris de la forme qu’a prise la volonté de l’Etat [de voir adopter les doits de vote double] ». La « guéguerre » entre Renault et son principal actionnaire n’est pas terminée.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin L’univers du luxe est celui où, par tous les temps, on ne se dépare jamais d’une grande classe naturelle. Le symbole transgénérationnel de cette façon d’être reste l’orchestre du Titanic qui continua de charmer les douces oreilles des richissimes passagers jusqu’à la disparition du paquebot dans les eaux glacées de l’Atlantique nord.François-Henri Pinault, le patron de Kering, l’ex-PPR, n’en est pas là. Mais il a été à bonne école. Comment dit-on « les ventes s’effondrent » dans cette langue délicieusement huppée ? « L’activité du groupe reflète la transition en cours chez Gucci. » Ainsi s’exprime le PDG pour commenter la publication mardi 21 avril du chiffre d’affaires trimestriel du groupe de luxe.Cette « transition » s’est traduite par une chute des ventes de Gucci de 8 % au cours des trois premiers mois de 2015, à taux de change et périmètre comparables. Peu de groupes de taille mondiale connaissent une contre-performance commerciale aussi brutale.Lire aussi :Gucci, la locomotive du groupe Kering, est en panneIndéfectible optimismeIl faut reconnaître que la communication financière des sociétés cotées est souvent très inventive en matière d’euphémisme. La créativité chez Gucci ne s’exprime pas que dans les collections. Cet euphémisme-là représente un trou de 66 millions d’euros dans les ventes de la marque censée générer l’essentiel des profits du groupe. La griffe italienne de maroquinerie et de prêt-à-porter souffre surtout en Asie.C’est toute l’activité du groupe qui a ainsi été entraînée sous la ligne de flottaison, avec une variation négative de 0,6 % à données comparables. En réel, essentiellement grâce au dollar, le chiffre d’affaires de Kering progresse de 11,4 % à 2,65 milliards d’euros.Le capitaine du paquebot, décidément très en verve, voit certainement plus loin que nous et affiche dans l’adversité un indéfectible optimisme. Sa petite musique évoque le « formidable potentiel de toutes nos marques ».Festival lyriqueQuant à Gucci, prévient M. Pinault, la priorité du groupe est « de donner un nouvel élan à notre marque phare » et il se dit « pleinement confiant dans la réussite des plans d’actions engagés ». Ce n’est plus une mélodie du bonheur, mais un festival lyrique. Pour l’heure, la baisse des ventes s’accélère par rapport à celle déjà survenue en 2014 (– 1,1 %).N’injurions pas l’avenir. Il est vrai que, depuis le 1er janvier, Gucci a un nouveau PDG, Marco Bizzarri, et un nouveau directeur artistique, Alessandro Michele. La politique de distribution dans les magasins de la marque va être privilégiée.L’un des enjeux majeurs de la prochaine collection sera, à en croire les spécialistes, la taille et la forme du logo sur les nouveaux sacs à main. Pour l’heure, la Bourse préfère observer prudemment l’évolution de Kering. L’action était en « transition » à l’ouverture mercredi : elle affichait la plus forte baisse (– 4,8 %) du CAC 40.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen), Adéa Guillot (Athènes, correspondance) et Marie Charrel Est-ce une nouvelle façon d’accroître la pression sur Athènes ? Selon l’agence Bloomberg, les services de la Banque centrale européenne (BCE) auraient rédigé une proposition visant à augmenter la décote appliquée aux titres que les banques grecques lui apportent, en collatéral comme on le dit dans le jargon financier, lorsqu’elles veulent se fournir en liquidités d’urgence (ELA).Cette mesure reviendrait à réduire la valeur effective des titres que les banques peuvent apporter en garantie, et donc les liquidités auxquelles elles ont exceptionnellement accès dans le cadre de l’ELA. Une telle décision pourrait aggraver la situation de la Grèce, mais Bloomberg précise qu’elle n’a pas encore été formellement débattue par le Conseil des gouverneurs de la banque centrale.Interrogée, cette dernière s’est refusée à tout commentaire. Mais une source européenne, familière de l’institution, indique qu’« aucune décision n’a été prise » et que cela n’aurait « pas de sens ».« Il n'y a pas eu une telle décision de la part de la BCE », a également déclaré une source de la BCE à l’agence Reuters. « Des discussions sur les différents scénarios possibles ont lieu parfois mais cela ne signifie pas qu'elles aboutissent à une décision » du Conseil des gouverneurs, a ajouté la même source.Dans tous les cas, ces rumeurs interviennent alors que les négociations entre Athènes et ses partenaires européens patinent. Leur enjeu est de débloquer la dernière tranche d’aide à la Grèce en échange de réformes structurelles.Il y a pourtant urgence, car le pays est au bord du défaut de paiement. Le gouvernement racle les fonds de tiroirs pour faire face à ses différentes obligations. Il a ainsi décidé de « siphonner » 1 500 organismes publics pour acquitter les salaires, retraites et cotisations sociales d’avril.Mercredi 22 avril, le vice-ministre de l’économie, Dimitris Mardas a déclaré qu’il manque environ 400 millions d’euros pour payer, le 27 avril, les charges de l’état (salaires, retraites).Lire aussi :Les collectivités grecques dénoncent le siphonnage des organismes publics« Stratégie d’étranglement »Dans cette partie de poker où s’enchaînent menaces et concessions, où les faux-semblants et intimidations voilent les véritables arguments des uns et des autres, la BCE souffle le chaud et le froid.Le 4 février, l’institution avait déjà coupé l’un de ses robinets de financement aux banques grecques, leur laissant les seules liquidités d’urgence ELA, afin d’augmenter la pression sur les deux camps. Le plafond de ces liquidités d’urgence a toutefois été relevé de 74 à 75,5 milliards d’euros le 22 avril.« La BCE panique à l’idée de se retrouver seule à porter la Grèce à bout de bras, ce qui n’est pas son rôle : elle cherche à pousser Athènes et ses partenaires à se mettre enfin d’accord », analyse un fin connaisseur de l’institution.Lire aussi :Le malaise grec de la BCEMercredi 22 avril au matin, côté grec, la prudence restait de mise pour ce que des sources gouvernementales qualifient encore de « rumeurs non fondées ». À la Banque de Grèce, comme dans les autres institutions bancaires du pays, on refuse tout commentaire.« Nous verrons une fois qu’il y aura une annonce officielle de la BCE, si elle tombe jamais », lâche du bout des lèvres un responsable de l’une des quatre grandes banques grecques. « Si cela se confirme, alors la stratégie d’étranglement financier de la BCE pour faire pression sur notre gouvernement sera confirmée publiquement », dénonce, quant à lui, un membre du parti de la gauche radicale Syriza, dont est issu le gouvernement grec.27 milliards d’euros retirés des banques depuis décembreMardi 21 avril, à Athènes, se tenait la conférence de l’Association grecque de gestion bancaire (EEDE) au cours de laquelle Theodore Kalantonis, le directeur général de détail d’Eurobank, a déclaré qu’environ 100 millions d’euros étaient sortis des banques grecques ces derniers temps. Cette fuite serait « parfaitement gérable » selon ce haut responsable, grâce, justement, à l’appui des liquidités d’urgence ELA.M. Kalantonis affirme que 80 % des 27 milliards d’euros retirés des banques depuis décembre 2014 seraient encore dans le pays et s’attend à ce qu’au moins 50 % de ces capitaux réintègrent le système bancaire dès qu’un accord entre le gouvernement et les créanciers du pays sera trouvé.Par contre, EEDE a revu à la baisse ses objectifs de prêts aux particuliers et aux entreprises. Au lieu de 10 milliards d’euros prévus pour l’année 2015, l’association estime qu’au final, le total des prêts ne devrait pas dépasser 5 milliards. « Par manque de liquidités, mais aussi par manque de demande, car ni les particuliers ni les entreprises ne veulent prendre le risque, dans cette période de grande instabilité politique, de s’endetter », souligne notre source du secteur bancaire.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane C’est le même schéma trimestre après trimestre. Une véritable litanie de l’échec déclamée tous les trois mois par Marissa Mayer, la charismatique patronne blonde de Yahoo!. Pour le quatrième trimestre consécutif, le portail au logo mauve a déçu, mardi 21 avril, lors de la présentation des résultats, encore et toujours en baisse.Si le chiffre d’affaires a grimpé de 8 % à 1,23 milliard de dollars (1,14 milliard d’euros), le bénéfice, lui, s’est littéralement effondré au premier trimestre 2015. Entre janvier et mars 2015, les profits du site Internet créé par Jerry Yang ont reculé de 93 % à 21 millions de dollars, contre 311,6 millions sur la même période en 2014.« Pour la prochaine phase de notre transformation, nous nous concentrerons sur l’accélération de la croissance de notre chiffre d’affaires tout en gérant nos marges et nos coûts », a déclaré une Marissa Mayer qui se voulait encourageante. Car à y regarder de plus près, même le chiffre d’affaires n’est pas lui non plus si reluisant : le groupe qui doit sa progression a un partenariat avec Mozilla (le navigateur a intégré Yahoo! dans sa barre de recherche par défaut en lieu et place de Google) va reverser des sommes à différents partenaires. Ce qui porte le chiffre d’affaires à 1,04 milliard de dollars, soit un recul de 4 %.Redresser un site à la dériveLes nouvelles ne sont donc définitivement pas reluisantes pour Mme Mayer. Arrivée à la tête du groupe en juillet 2012, cette ex-« googleuse » (salariée de Google), avait été nommée pour redresser un site à la dérive depuis plusieurs années. Sa mission, augmenter les revenus publicitaires en faisant revenir des visiteurs partis depuis longtemps surfer du côté de Facebook ou de Google, deux sites beaucoup plus en phase avec les nouveaux usages des internautes.En dépit des efforts consentis (lancement de nouvelles applications, rafraîchissement de l’interface, changement de logo…), Mme Mayer ne semble pas avoir rempli sa mission. Seule solution dégagée mardi 21 avril pendant la présentation des résultats, la cession des bijoux de famille. En l’occurrence la participation du groupe dans Yahoo! Japan, une coentreprise fondée dans les années 1990 avec Softbank. Le portail mauve y détient encore une participation évaluée à 8 milliards de dollars.« Nous donnons la priorité à la maximisation de la valeur de notre participation dans Yahoo! Japan, pour nos actionnaires, a déclaré la directrice générale de Yahoo!. Nous avons engagé des conseillers pour déterminer les opportunités les plus prometteuses et explorer ces options minutieusement. »Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.04.2015 à 07h52 • Mis à jour le22.04.2015 à 07h58 L'économie japonaise a repris des couleurs en mars, a annoncé le ministère des finances, mercredi 22 avril. Pour la première fois depuis 2012, le pays a en effet enregistré un solde commercial positif, porté par la chute des prix du pétrole et la vigueur des exportations.En mars, les achats de pétrole ont plongé de 51 % et ceux de produits pétroliers de 38 %. La facture de gaz naturel liquéfié s'est également réduite (– 12 %). Au total, les importations ont reculé de 14,5 % en valeur sur la période.Dans le même temps, les exportations ont progressé de 8,5 % à 6 927 milliards de yens, portées par les machines diverses, les semi-conducteurs et les automobiles. Elles ont également bénéficié de l'affaiblissement du yen, qui gonfle mécaniquement les recettes encaissées à l'étranger une fois converties en devise nippone. Ce résultat positif à 228 milliards de yens (1,8 milliard d'euros) est bien meilleur que les attentes des économistes, qui anticipaient un excédent de seulement 45 milliards de yens.Bonne nouvelle pour AbeCe premier excédent mensuel en près de trois ans est une bonne nouvelle pour le premier ministre, Shinzo Abe, et le gouverneur de la banque centrale, Haruhiko Kuroda, une semaine après un rapport encourageant du Fonds monétaire international (FMI) qui projette une croissance de 1 % cette année. Depuis deux ans, les deux hommes tentent, en vain, d'anéantir la déflation et de relancer une économie fragilisée par le passage à une TVA de 8 % (contre 5 % auparavant) l'an passé.L'extrême fragilité de l'économie nippone est héritée de la catastrophe de Fukushima en 2011 quand, pour la première fois en trente et un ans, l'ensemble des réacteurs nucléaires japonais avaient été arrêtés, obligeant le Japon à augmenter considérablement ses achats d'hydrocarbures pour faire tourner les centrales thermiques.Lire (édition abonnés) : Au Japon, la déflation menace à nouveau Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Est-ce la fin de la guerre des chefs chez Volkswagen ? Ferdinand Piëch, figure centrale groupe automobile depuis 22 ans, a démissionné, samedi 25 avril, de tous les mandats de président de conseil de surveillance qu'il exerçait au sein de l'entreprise.Lire aussi (édition abonnés) : Ferdinand Piëch, l’inflexible chef de la « maison Volkswagen »L'information a été donnée par le groupe lui-même, dans un communiqué de presse publié samedi en fin d'après-midi. Son épouse Ursula Piëch, membre du conseil de surveillance de Volkswagen, a également démissionné.Cette information intervient au terme de deux semaines de lutte pour le pouvoir à la tête du premier constructeur automobile européen. Ferdinand Piëch avait lui-même provoqué la crise le vendredi 10 avril, en déclarant au magazine Der Spiegel « avoir pris ses distances avec (M.) Winterkorn », président du directoire depuis 2007. Ce dernier ambitionnait de prendre la succession de M. Piëch au conseil de surveillance, après des années de collaboration étroite qui a fait de Volkswagen le second groupe automobile du monde. M. Piëch, apparemment déçu des performances de son ancien protégé, souhaitait son départ du groupe.La fin d'une èreMais Martin Winterkorn, soutenu par plusieurs membres influents du conseil de surveillance, a obtenu, jeudi 16 avril, son maintien à son poste de directeur opérationnel du groupe, infligeant à Ferdinand Piëch un cuisant revers. Ce dernier, après avoir tenté d'imposer sa volonté par d'autres voies ces derniers jours, a apparemment reconnu sa défaite. Le conflit ne pouvait plus s'éterniser : le 5 mai se tient l'assemblée générale des actionnaires, où les deux hommes en conflit auraient dû siéger côte à côte à la tribune.Selon le magazine Der Spiegel, plusieurs membres du conseil de surveillance ont déclaré vendredi que le maintien de M. Piëch au poste de président de l'instance n'était plus possible, après que ce dernier a poursuivi ses tentatives pour destituer M. Winterkorn.Sa démission marque la fin d'une ère chez Volkswagen : petit-fils du créateur de la Coccinelle Ferdinand Porsche, à l'origine du groupe, M. Piëch y avait fait toute sa carrière, de simple ingénieur à président du conseil de surveillance.Le groupe automobile aux 12 marques doit décider dans les prochains mois qui occupera les sièges de président du conseil de surveillance et président du directoire, qui seront vacants au plus tard en avril 2017.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde 25.04.2015 à 10h50 • Mis à jour le25.04.2015 à 10h54 | Jean-Baptiste Jacquin Mais que se passe-t-il au cœur de l’empire Sony ? C’est au moment où l’on s’y attend le moins que groupe japonais parvient à s’extraire de l’infernal tourbillon qui l’emportait depuis une décennie. Au premier abord, tout semble immuable au pays du soleil levant. L’ex-numéro un mondial d’électronique grand public, qui doit publier, jeudi 30 avril, ses comptes pour l’exercice 2014-2015 (clos fin mars), devrait annoncer une nouvelle perte nette, la sixième en sept ans…Rien ne bouge, mais tout change ! Kazuo Hirai, PDG depuis trois ans, est en train de rétablir la confiance. Ce n’est pas rien. Il a surpris, le 22 avril en prévenant que les comptes seraient meilleurs que prévu. Il avait déjà, deux mois plus tôt, rehaussé une première fois les prévisions du groupe. Deux révisions à la hausse après quinze alertes sur résultats en sept ans, avouez que cela change la perception. Le nouveau Sony est prudent et attend de voir comment se vendent ses produits avant de tirer des plans sur la comète. C’est sage.Pionnier de l’innovationSecond facteur de surprise, l’ampleur de la correction. Le 22 avril, M. Hirai a annoncé que le résultat opérationnel du groupe devrait se situer autour de 68 milliards de yens (570 millions d’euros). C’est plus du triple des 20 milliards de yens évoqués en février lorsqu’il avait remis en cause la prévision de septembre 2014 qui, elle, tablait sur une perte opérationnelle de 40 milliards. La réalité change aussi.La perte nette de l’année, qui devrait être ramenée à 126 milliards de yens (contre 170 milliards anticipés en février), est essentiellement due aux provisions pour la restructuration de sa branche de téléphones mobiles annoncée à l’été (30 % des effectifs supprimés). Car pour redresser un groupe pionnier en termes d’innovation dans l’électronique dans la seconde moitié du XXe siècle, le patron n’y est pas allé de main morte question réduction des coûts, des effectifs et du périmètre. Les PC Vaio ont été vendus, les téléviseurs filialisés et la gamme de mobiles sabrée. L’électronique n’est plus le fer de lance du groupe. C’est dit !Les bonnes ventes qui permettent à Sony de redresser la tête viennent du jeu vidéo avec la PlayStation 4, et surtout des capteurs photos CMOS qui équipent les smartphones et les tablettes d’Apple et d’autres fabricants. L’activité « contenus », musique et vidéo, se développe également bien. Le mastodonte choisit de ne plus proposer l’ensemble des produits et de se concentrer sur ce qui rapporte ; c’est tout bête, mais il a mis du temps à s’y mettre.Dans cette dynamique qui s’enclenche, la catastrophe du piratage des données de la filiale hollywoodienne Sony Picture, fin 2014, apparaît presque comme un épiphénomène. S’il a pu résister à un tel choc, c’est bien que le géant n’est déjà plus à genoux.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre « Une offre de télévision publique moderne et créative, ouverte sur le monde et accessible à tous grâce à une entreprise publique réconciliée avec elle-même. » Tel est l’objectif que se fixe Delphine Ernotte, nouvelle présidente de France Télévisions, dans le projet qu’elle a présenté au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et que celui-ci a rendu public, vendredi 24 avril. Volontariste, ce projet de 31 pages entend transformer cette structure de 10 000 salariés « en une entreprise moderne, du 21e siècle », en constatant « un dilemme simple : l’adaptation ou l’affaiblissement. »Reconquérir la jeunesseMme Ernotte veut « réinventer l’offre » pour reconquérir la jeunesse et s’adapter aux nouveaux usages numériques, tout en promouvant « la diversité culturelle ». « Le principal axe de travail pour y parvenir consiste à mettre l’accent sur l’innovation et une certaine prise de risque », écrit-elle. La recherche et développement de nouveaux programmes se verrait allouer 5 % des budgets, les délais de production seraient raccourcis, un « pacte » serait négocié avec les producteurs pour « faire de l’audiovisuel français un champion à l’international » et « pousser à la création de programmes exportables ». L’enjeu serait la « création de nouvelles fictions » mais aussi la culture, l’information et le sport.La nouvelle PDG souhaite également refondre l’offre de rattrapage, sous l’influence de la plate-forme Netflix. « Afin de créer une passerelle directe avec les usagers, une nouvelle plateforme numérique, basée sur un algorithme de recommandation, doit rendre la télévision de rattrapage plus accessible », souhaite-t-elle.L’offre jeunesse serait la première concernée, avec la mise en place d’une offre à la demande qu’elle espère également génératrice de nouvelles recettes. Plus largement, Mme Ernotte propose une stratégie numérique inspirée de pratiques en vigueur sur d’autres chaînes : recherche de nouveaux talents, interactivité, mise en ligne anticipée de tous les épisodes d’une série…France 2 chaîne du flux, réforme de France 3Du côté des chaînes, elle compte faire évoluer France 2 vers l’« événementiel », c’est-à-dire la chaîne du « voir ensemble », qu’il s’agisse de l’information, du sport ou des télés crochets. « France 2 a vocation naturelle à devenir la chaîne leader de la télévision française », espère-t-elle.Delphine Ernotte annonce également une profonde réforme de France 3, très attendue par les pouvoirs publics. Celle-ci reposerait sur le rassemblement de France 3 et France 3 Régions, actuellement séparées ; le développement des décrochages régionaux ; une redéfinition du découpage régional pour suivre la nouvelle carte des régions françaises.Quant aux autres chaînes, France 5 et France Ô garderaient le même positionnement, mais France 4 serait exclusivement orientée vers « le public des moins de 15 ans », et non plus les jeunes adultes.Enfin, dans le domaine de l’information, ce projet propose de « faire émerger une chaîne de compréhension pour dépasser l’émotion », c’est-à-dire une chaîne d’information - dont le mode de diffusion reste à définir - qui puisse se positionner en contrepoint de BFM-TV. Pour y parvenir, Mme Ernotte souhaite développer des liens avec les autres entreprises de l’audiovisuel public (l’INA, France Médias Monde ou Radio France), répondant là aussi à une attente des pouvoirs publics. Ce projet pourrait être « mis à l’antenne en septembre 2016 ».Des assises de l’entrepriseMais pour mener à bien ces différentes ambitions, Delphine Ernotte trace un chemin exigeant qui définit une large réforme de l’entreprise. Constatant que « France Télévisions est une entreprise qui doute », elle insiste sur une méthode reposant sur le dialogue. « Le plan stratégique 2020 sera élaboré dans le cadre des assises de l’entreprise, organisées selon un processus décentralisé », annonce-t-elle.Elle en attend « un pacte social adapté aux besoins de l’entreprise et des salariés » qui reposera sur « une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences », « donnant la priorité aux responsables de proximité ». Il s’agit de répondre aux angoisses et à la désorganisation de l’entreprise, décrites dans plusieurs rapports, pour proposer des évolutions des métiers et une vaste politique de formation.Lire aussi :France Télévisions, le grand corps maladeLa masse salariale sous pressionMme Ernotte compte aussi donner plus d’autonomie aux directions de chaînes, même si elle maintiendrait une direction transversale pour les programmes et une autre pour l’information. « Dès mon entrée en fonction, je nommerai une équipe strictement paritaire. Celle-ci, composée de quatorze membres comprendra, outre la Présidence, les cinq directions de chaînes, les deux directions transversales (stratégie et programmes, information) auxquelles s’ajouteront six directions fonctionnelles : commerciale, technique et système d’information, financière, ressources humaines, communication et secrétariat général », annonce-t-elle.Dans l’immédiat, c’est une politique de rigueur qui est prévue. La nouvelle PDG va « remettre à plat immédiatement le budget 2015 » et engager des économies de structure : « direction plus recentrée », « mise sous contrôle des frais de conseil et des frais généraux », « blocage immédiat des embauches », « rationalisation des missions » et rentabilisation de « l’outil de production » interne.« De façon plus générale, la question des charges de personnel doit être affrontée avec détermination et responsabilité, écrit Mme Ernotte. Le taux de collaborateurs non permanents est de 15,4 %. Le taux d’encadrement est très élevé. Afin d’éviter tout départ contraint et de chercher des solutions négociées, il est indispensable d’agir sur trois leviers : le non-remplacement des départs, une politique de mobilité et de formation et la modération salariale. »Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.04.2015 à 15h59 • Mis à jour le24.04.2015 à 17h03 Il aura fallu attendre trois mois pour que le gouvernement d'Alexis Tsipras réalise sa première privatisation. La Grèce a bouclé vendredi 24 avril la privatisation des droits des paris hippiques, lancée par le gouvernement précédent, en les cédant pour vingt ans à une filiale de la société greco-tchèque de paris sportifs OPAP, a annoncé l'Agence grecque de privatisations (Taiped). La transaction devrait rapporter 40,5 millions d'euros à Athènes. « Nous avons achevé une difficile dénationalisation (...). L'objectif du Taiped est la poursuite de l'activité hippique à Markopoulo [commune à 50 km d'Athènes] dans les conditions lui assurant son développement », a indiqué dans un communiqué Sterios Pitsiorlas, nouveau dirigeant de l'Agence des privatisations. Il avait été nommé récemment par le gouvernement Tsipras pour remplacer l'ancien dirigeant, proche de la précédente coalition entre la droite et les socialistes.Lire l'éclairage (édition abonnés) : Coup d’arrêt aux privatisations en GrèceSuivre l'exemple de l'AllemagneLe PMU grec, une société baptisée Odie, a été cédée à la filiale de l'OPAP, Ippodromies A.E. Cette société était elle-même une ancienne entreprise contrôlée par l'Etat et l'une de plus profitables du pays. Elle avait été privatisée en 2013 au bénéfice du consortium gréco-tchèque Emma Delta pour un prix de 652 millions d'euros.Pendant la campagne présidentielle et depuis son élection, le gouvernement de gauche radicale s'était pourtant montré très réservé sur les cessions d'actifs publics qualifiés de « bradage » de la fortune de l'Etat. Mais la pression des créanciers du pays – Union européenne et Fonds monétaire international (FMI) – a été trop forte. Ils exigent en effet d'Athènes de mener à bien les ventes prévues par le gouvernement précédent pour obtenir le versement d'une nouvelle tranche d'aide.Après beaucoup d'atermoiements, le gouvernement de gauche a assuré le mois dernier à ses créanciers qu'il tablait sur 1,5 milliard d'euros de revenus de privatisations pour 2015, contre 2,2 milliards prévus dans le budget du précédent gouvernement. Très emblématique de cette privatisation à marche forcée imposée par Bruxelles, la vente du port du Pirée, le plus important du pays, devrait finalement avoir lieu, malgré la réticence initiale du gouvernement Tsipras. Athènes cherche toutefois une formule de « consortium », préservant les intérêts publics.« Les privatisations doivent être effectuées de la même façon qu'en Allemagne (...). L'Etat doit s'assurer d'un pourcentage, même minoritaire, afin de pouvoir financer dans l'avenir les caisses de sécurité sociale », a rappelé mardi le ministre des finances, Yanis Varoufakis.Lire la synthèse : En Grèce, les dockers menacent en cas de privatisation du port du Pirée Elodie Chermann Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un « portrait-robot » de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Stéphane Beugnet, âgé de 37 ans, officie depuis quatre ans et demi comme chargé de middle office, support et organisation chez Amundi, une société internationale de gestion d’actifs. En clair, il travaille à la logistique informatique nécessaire à la création de fonds d’investissement.Convivialité extra-professionnelleIl insiste surtout sur les possibilités d’évolution offertes par l’entreprise. Pour Stéphane Beugnet, dans une entreprise idéale, il est important d’éviter les tâches rébarbatives en favorisant la mobilité, pour permettre aux salariés de voir les différents secteurs qui la composent. La flexibilité des salariés doit s’accompagner de formations en interne.Lire aussi :Eric Fanget : « Mon entreprise idéale interdit de faire le petit chef »Cette diversité n’est pas suffisante. Osmose, complémentarité… La notion d’équipe est importante à ses yeux, comme une équipe de sportifs qui se lanceraient dans un challenge. Sans oublier une convivialité qui peut toucher à l’extra-professionnel.Elodie Chermann Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Les créanciers d’Athènes avaient tout fait, ces derniers jours, pour refroidir les attentes des Grecs et des médias : aucun accord ne sortirait de l’Eurogroupe du 24 avril à Riga (Lettonie), présenté pourtant comme déterminant il y a à peine 3 semaines. « Il s’agissait juste de faire le point », a conclu Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, à la fin de la réunion des 19 ministres des finances de la zone euro. « Nous avons perdu trop de temps, les discussions doivent s’accélérer. Il y a encore trop de différences sur le fonds entre le gouvernement Grec et ses partenaires », a constaté le ministre des finances néerlandais.La réunion s’est même plutôt mal passée. C’est d’ailleurs c e que l’on décrypte à travers le spropos de Pierre Moscovici. « Sur certains fronts, nos positions se sont rapprochées, mais sur d’autres pas du tout. Il reste trop de désaccords pour un accord. Il faut accélérer les discussions, dès ce week-end », a déclaré le commissaire européen à l’économie. « Nous n’avons pas le choix si nous voulons atteindre l’objectif d’une Grèce stable et ancrée dans la zone euro », a poursuivi l’ex- premier ministre des finances français. Qui au passage a lâché que la lenteur des progrès était à mettre sur le compte « du camp grec ».Le flou des réformes grecquesCe rendez-vous de Riga était la dernière chance d’obtenir un accord avant fin avril sur la liste des réformes grecques. Et en retour, pour Athènes, de recevoir sa ligne de prêts de 7,2 milliards d’euros, la dernière à verser au pays dans le cadre du deuxième plan d’aide internationale, de 130 milliards décidé en 2012. Prochain rendez-vous politique pour tenter d’entériner un accord avec Athènes ? L’Eurogroupe du 11 mai à Bruxelles.Au 1er juillet, si aucun accord sur la liste des réformes n’est trouvé, le deuxième plan d’aide, – qui a déjà été prolongé deux fois (de fin 2014 à fin février 2015 et de fin février 2015 à fin juin 2015), et ne le sera selon toute vraisemblance pas une troisième – s’éteindra. Ce qui aura pour conséquence que les Grecs ne toucheront pas leur chèque de 7,2 milliards d’euros.Lire aussi :Grèce : et si on passait à la négociation d’un troisième plan d’aide ?Beaucoup, côté Européens, continuent à dire qu’ils manquent de chiffres, qu’ils n’ont pas une idée suffisamment claire de la situation budgétaire grecque pour statuer sur la pertinence et/ou la possibilité de financer telle ou telle réforme. Les Grecs contestent cette présentation des choses. « Au fil des réunions, ils nous demandent des détails supplémentaires qu’on leur apporte, mais cela ne leur suffit jamais », déplorait une source grecque, vendredi, à Riga.Un « processus de discussion lourd et un peu lent »Pourtant, plusieurs sources côté créanciers le confirment : ces derniers jours – depuis environ mi-avril –, les discussions entre les Grecs et le « groupe de Bruxelles », le nouveau nom donné à la « Troïka » pour ménager les susceptibilités d’Athènes, sont devenues plus constructives. « Nous avons maintenant des interlocuteurs qui viennent directement des services du premier ministre ou du ministère des finances », témoigne une source européenne.Mais ce n’est pas suffisant, ajoute t-elle, « le processus de discussion est lourd, et du coup, un peu lent ». De fait, les Grecs ont exigé que les techniciens représentant les intérêts des créanciers (le « Groupe de bruxelles ») ne soient pas présents à Athènes. Les réuniosn ont lieu soirt à brcxuelles, soit à Paris, comme cette semaine. Ils doivent, quand ils en ont besoin, faire des demandes de chiffres/informations à Athènes.Du coup, les européens considèrent que ce processus de négociations/discussions doit être revu dans les prochains jours, sans doute même dès ce week-end.La situation demeure inquiétanteMais ce qui bloque le plus aujourd’hui, c’est moins le « process » que de vraies dissensions sur le fonds, sur les réformes à mettre en place en Grèce. Côté grec, on pousse pour des mesures qui mettent plus l’accent sur les rentrées fiscales, pour financer le programme « anti-austérité » (notamment la loi pour parer au problème « humanitaire » grec).Alors que côté créanciers, on voudrait des mesures d’économie budgétaire, et on met en doute les scénarios de croissance pour 2014, jugés « beaucoup trop optimistes ».En attendant, la situation financière de la Grèce, si elle n’est toujours pas claire, reste inquiétante. Beaucoup d’Européens craignent que la croissance repasse à zéro en 2015. Athènes doit encore rembourser plus de 700 millions d’euros au FMI avant le 12 mai, cela devrait passer selon certains à Bruxelles. En revanche, tout le monde en convient : les échéances vis-à-vis de la BCE, en juillet (3,5 milliards d’euros), sont insurmontables pour le pays qui devrait faire défaut à ce moment-là si aucune aide ne lui parvient d’ici là.Lire aussi :La BCE serait prête à durcir le ton envers la GrèceCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.04.2015 à 12h17 • Mis à jour le24.04.2015 à 17h35 | Denis Cosnard Oubliez GDF Suez. A partir d’aujourd’hui, le champion français du gaz se renomme Engie, a-t-il annoncé par surprise vendredi 24 avril. Une façon d’accompagner la profonde mutation engagée par le groupe, que la crise du gaz en Europe a amené à revoir en profondeur sa stratégie et son organisation interne. Pour le PDG Gérard Mestrallet et celle qui doit lui succéder, Isabelle Kocher, l’heure était venue d’abandonner le nom actuel, avec sa double référence à l’ancien monopole Gaz de France et à la compagnie fondée en 1858 par Ferdinand de Lesseps pour creuser le canal de Suez.La modification de la raison sociale ne sera soumise à l’assemblée des actionnaires que dans un an. Mais dès samedi, le groupe va installer son nouveau logo bleu clair sur les façades de ses trois tours de la Défense, près de Paris, de son centre de recherche de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et de son grand immeuble de Bruxelles (Belgique). Ses milliers de camionnettes vont aussi changer d’habillage. Une importante campagne publicitaire, y compris télévisée, est prévue en France et en Europe. Au total, l’opération coûtera quelques dizaines de millions d’euros.Pourquoi Engie ? Beaucoup penseront à Angie, la ballade la plus connue des Rolling Stones, sur lequelle tant de couples ont dansé depuis 1973. « On l’avait tous en tête », reconnaît M. Mestrallet. D’autres se souviendront d’Engie Benjy, héros d’un programme télévisé pour enfants. Engie est aussi un prénom féminin, apparu il y a quelques années en France, mais encore très rare – il n’a pas été donné plus de 50 fois à ce jour.Lire aussi :GDF Suez se réorganise pour être un acteur clé de la transition énergétiqueAvec leur agence Publicis, les dirigeants de GDF Suez ont surtout cherché un nom court, prononçable dans toutes les langues, et qui évoque l’énergie. Au-delà de GDF Suez, il pourrait remplacer à terme d’autres marques du groupe, comme Cofely, Electrabel, etc. « Rien n’est décidé, mais nous souhaitons aller loin, et qu’Engie devienne notre porte-drapeau dans le plus grand nombre possible de pays et d’activités », précise l’actuel PDG.Au départ, c’est Suez Environnement, la filiale à 34 % de GDF Suez dans l’eau et les déchets, qui devait changer de nom, et effacer toute référence à Suez, notamment pour s’émanciper du groupe d’énergie. Mais M. Mestrallet, décidé lui aussi à revoir l’identité de son entreprise, a obtenu la priorité. Il y a quelques mois, Suez Environnement a donc abandonné son projet, et gardé son nom. En tout état de cause, il n’y aura plus qu’un seul Suez.Marquer une distanceQuatre motifs poussent généralement les sociétés à modifier leur nom. Parfois, il s’agit de rompre avec un passé trop lourd, comme lorsque la vénérable Générale des eaux, au parfum de scandales et de corruption, s’est rebaptisée Vivendi. Les fusions constituent aussi des moments-clés : en 2005, Sagem et Snecma ont préféré s’appeler Safran que de maintenir un des deux noms d’origine. La volonté d’avoir une marque simple, utilisable partout, justifie également des changements, comme lorsque Séchilienne-Sidec s’est mué en Albioma. Dernier cas, les entreprises qui ajustent leur nom après une évolution de leur métier, à l’image d’Imetal devenu Imerys après avoir abandonné le métal.GDF Suez relève un peu de toutes les catégories. « Nous ne renions rien de notre passé », affirme M. Mestrallet. Comme lorsque France Télécom est devenu Orange, effacer GDF est néanmoins une façon de marquer une distance avec l’ex-groupe public, donc avec l’Etat qui contrôle encore 33 % du capital. Une façon aussi de prendre un nouvel élan, après des années difficiles – GDF Suez a perdu presque 10 milliards d’euros en 2013, et souffre toujours de la crise. Ce changement intervient également alors que la fusion de 2008 entre GDF et Suez, puis celle de 2011 avec International Power, ont été menées à bien.Simultanément, M. Mestrallet a voulu un nom facile – « cinq syllabes, c’était trop long » –, et qui couvre toutes les énergies dont le groupe se veut désormais spécialiste. Sur ce point, cependant, Engie rappelle avant tout les lettres NG, prononcées à l’anglaise. NG, comme « natural gas ». « Personne n’y avait pensé !, assure le PDG. Mais comme cela, si certains sont nostalgiques de Gaz de France, je pourrais leur dire : “Ecoutez bien, il y a du gaz naturel à l’intérieur.” »Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.04.2015 à 11h46 • Mis à jour le24.04.2015 à 11h49 | Jean-Baptiste Jacquin « Ne dites pas à ma mère que je vends du nuage, elle me croit épicier. » Jeff Bezos, le patron d’Amazon, est resté sur son quant-à-soi depuis des années. Jusqu’à ce jeudi 23 avril. Il a fait son coming out, après la clôture de la Bourse de New York, à l’occasion de la publication des comptes trimestriels de son empire. Pour la première fois, le groupe de commerce en ligne a dévoilé les chiffres de son activité de services informatiques à distance.Surprise, Amazon, qui nous a habitués à se développer sur des marchés en croissance sans nécessairement être bénéficiaire, révèle que sa division Amazon Web Services (AWS) gagne bien sa vie, et même très bien. Son métier est ce qu’on appelle le cloud computing (l’informatique dans les nuages). Elle propose aux entreprises de louer des capacités de stockage de données dans ses centres informatiques, des capacités de calcul sur ses serveurs ou encore des applications de bureautique et autres logiciels.Lancée en 2006, par celui qui était encore un libraire en ligne, comme un service complémentaire afin de rentabiliser les centres informatiques qu’il avait mis sur pied, AWS est aujourd’hui le premier opérateur mondial de services dans le cloud. Au premier trimestre, cette activité a représenté un chiffre d’affaires de 1,57 milliard de dollars (1,4 milliard d’euros), en croissance de 49 %.Lire aussi le post de blog : Amazon, maître contesté du nuageLes analystes qui traquent le moindre indice étaient parvenus à approcher cette donnée. En revanche, aucun n’avait imaginé que cette division dégage un bénéfice opérationnel de 265 millions de dollars.Sonner la chargeNon seulement AWS affiche une croissance deux fois plus rapide que le reste d’Amazon, mais elle est la seule division à gagner de l’argent dans ces proportions, voire à en gagner. L’ensemble du groupe a réalisé un chiffre d’affaires trimestriel de 22,7 milliards de dollars (+15 %) et un résultat opérationnel de 255 millions (+ 75 %). Mais son résultat net est une perte de 57 millions.Lire aussi :Amazon en déficit, mais chouchou des marchésC’est donc cet à-côté qui permet désormais au mastodonte de rester en équilibre. Et de poursuivre sa folle croissance. Car, pour un commerçant de cette taille, afficher une croissance de 15 % tient tout de même de la prouesse.Mais, attention, au printemps, les nuages peuvent changer de couleur, de forme et de direction. Encore loin derrière le leader, les Google, Microsoft, IBM et autres HP ont sonné la charge. Amazon a reconnu avoir dû baisser à plusieurs reprises ses tarifs depuis un an pour répondre à la guerre des prix dans le nuage lancée par Google. Microsoft, dirigé depuis deux ans par un spécialiste du cloud – Satya Nadella avait lancé la plate-forme Azure –, a annoncé, également jeudi 23 avril, avoir doublé (+ 106 %) son chiffre d’affaires dans le secteur. La bataille pour le cloud va désormais pouvoir se jouer au grand jour.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.04.2015 à 10h56 • Mis à jour le24.04.2015 à 11h03 | Sarah Belouezzane Comme tous les trimestres, les résultats de Google sont scrutés, disséqués par les observateurs qui cherchent à y voir des signes potentiels du ralentissement de l’activité du moteur de recherche. Ceux publiés par le groupe de Mountain View jeudi 23 avril n’ont pas échappé à la règle.Au premier trimestre 2015, le groupe fondé par Sergueï Brin et Larry Page, a affiché un bénéfice net de 3,6 milliards de dollars (3,3 milliards d’euros). Soit une augmentation de 4 % par rapport aux trois premiers mois de l’année 2014. Son chiffre d’affaires, dont 90 % est issu de la publicité, a, quant à lui, grimpé de 12 % pour atteindre 17,3 milliards de dollars. Habitués à bien plus spectaculaire, les marchés n’ont pas été enthousiasmés par ces résultats. Les analystes ont notamment regretté que le bénéfice par action soit, à 6,57 dollars, de 3 cents inférieur à leurs prévisions.D’après Patrick Pichette, le directeur financier du groupe qui s’est exprimé lors d’une conférence téléphonique, ces résultats mitigés sont principalement dus au dollar fort. Hors effet de change, « le chiffre d’affaires aurait progressé de 17 % », explique M. Pichette.Une publicité à meilleur prixIl en veut pour preuve la progression des gains issus de la publicité, la principale source de revenus du groupe. Ils ont, selon le responsable, augmenté de 11 % sur les trois premiers mois de l’année. Mais c’est le mobile qui focalise l’attention des marchés. Ces derniers sont en effet très inquiets : ils craignent que le moteur de recherche ne monétise pas aussi bien son audience sur mobile que celle sur ordinateur fixe.Or avec la diffusion massive des smartphones et le changement des usages qui l’ont accompagnée, c’est aujourd’hui près de 60 % du trafic du moteur de recherche qui est issu du mobile. Problème, la publicité sur ce terminal coûte beaucoup moins cher que sa cousine sur PC. Et les prix ne cessent de chuter. Selon la presse américaine, ils auraient accusé un recul de 7 % au premier trimestre 2015.Lire aussi :Google va désormais privilégier les sites adaptés au mobile lors d’une recherche sur smartphoneEncore très importantes, les parts de marché de Google dans le domaine sont, par ailleurs, grignotées par des applications tierces, surtout Facebook, sur lesquelles les mobinautes passent de plus en plus de temps. Ainsi en 2013, le moteur de recherche se taillait selon eMarketer, 46 % de la publicité mobile à travers le monde. Contre 16 % pour le réseau social de Mark Zuckerberg. En 2014, la part du premier est passée à 38,2 % quand celle du second grimpait à 17,4.Attaqué de tous côtésRésultat, cette semaine l’entreprise de Mountain View a multiplié les initiatives pour rappeler que le mobile était aussi son royaume : Sur les smartphones, il a mis en place, mardi 21 avril, un changement de son algorithme de recherche afin qu’il favorise les sites Internet dont l’interface est adaptée à ces terminaux. Mercredi 22 avril, le géant du Net a, par ailleurs, précisé les détails de son offre de téléphonie mobile.« En fait ces deux annonces n’ont rien à voir avec la publicité mobile, ils sont pour le premier juste une évolution logique et pour le second le moyen de tester les terminaux de Google sur un réseau. Mais ils montrent aussi que le groupe ne se laissera pas faire et qu’il maîtrise la mobilité », affirme James Dix du courtier Wedbush.Pour l’analyste, Google est certes attaqué de tous les côtés mais dispose d’un atout inestimable : « Les espaces préférés des annonceurs aujourd’hui pour placer leurs publicités sur mobile sont la recherche et la vidéo. A raison de 70 % pour la première et de 30 % pour la seconde. Ce sont deux domaines sur lesquels Google n’a pratiquement aucun concurrent. »M. Dix, cite l’exemple de l’agence TBWA qui, à elle seule, a dépensé 3 milliards de dollars en annonces sur Google mobile en 2014. Un chiffre qui pourrait grimper de 30 % en 2014 pour atteindre 4 milliards de dollars. Selon eMarketer, les revenus issus de cette branche devraient même presque doubler entre 2013 et 2017.Outre la recherche, c’est donc la vidéo qui représente l’un des atouts principaux du groupe. Avec des milliards de visiteurs uniques par mois, sa filiale Youtube est de loin le premier site mondial sur lequel se rendent les internautes pour visionner clips, extraits de films ou gags devenus viraux sur la toile. Un milliard de vidéos et autant de publicités sont visionnés quotidiennement par les mobinautes. « Le smartphone est idéal pour la publicité vidéo et les annonceurs l’ont bien compris », explique M. Dix. Une garantie supplémentaire pour les marchés.Lire aussi :La santé, nouvel eldorado de GoogleSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.04.2015 à 08h07 • Mis à jour le24.04.2015 à 10h26 Le gouvernement grec a proposé vendredi 24 avril une série de concessions sur des réformes réclamées par les créanciers internationaux du pays en échange de nouveaux financements. Mais la Commission européenne a écarté la possibilité de parvenir à un accord lors de la réunion de l'Eurogroupe qui se tient vendredi en Lettonie, estimant que le pays n'avait pas fait assez de progrès dans le cadre de ses négociations avec ses créanciers.Dans une note de blog publiée à quelques heures de la tenue, à Riga, la capitale lettonne, d'une nouvelle réunion avec ses collègues de l'Eurogroupe, le ministre des finances grec, Yanis Varoufakis, se dit d'accord avec certaines conditions demandées par les créanciers d'Athènes. « Les désaccords actuels avec nos partenaires ne sont pas insurmontables », écrit-il :« Notre gouvernement a hâte de rationaliser le système de retraite [en limitant par exemple les départs anticipés à la retraite], poursuivre la privatisation partielle d'actifs publics, s'attaquer aux prêts douteux qui obstruent les circuits du crédit de l'économie, créer une commission des impôts pleinement indépendante et pousser l'entreprenariat. Les différences qui demeurent concernent notre compréhension des relations entre ces réformes diverses et l'environnement macro[économique]. »« Grand sentiment d'urgence »Selon Valdis Dombrovskis, le vice-président de la commission chargé de l'euro, « les progrès dans les négociations techniques ne sont pas suffisants pour parvenir à un accord durant cet Eurogroupe à Riga », « les discussions techniques doivent se poursuivre ».« Le message est “accélérons”. Nous n'avons pas encore les moyens d'avancer vers une conclusion », a renchéri Pierre Moscovici, le commissaire européen chargé des affaires économiques. Lire : La BCE prête à durcir le ton envers la GrèceA court d'argent, la Grèce peine à trouver un compromis avec ses créanciers sur les réformes que ces derniers réclament avant de lui verser la dernière tranche de prêts de 7,2 milliards d'euros de son plan de sauvetage financier. Athènes devait présenter une liste de réformes et la faire approuver par ses créanciers d'ici à la fin d'avril pour obtenir le versement de la somme.« Le mois d'avril n'est pas encore fini », a souligné Jeroen Dijsselbloem, le patron de l'Eurogroupe, estimant toutefois qu'il « y a[vait] un grand sentiment d'urgence ». « Je vais écouter les institutions [créancières de la Grèce] en premier lieu aujourd'hui. J'ai eu vent de nouvelles positives la semaine dernière, mais je dois en savoir plus », a-t-il indiqué.Les responsables européens mettent de plus en plus en avant l'idée que la seule date importante est désormais la fin juin, quand le deuxième programme d'assistance financière pour la Grèce prendra fin. « C'est la date butoir », a même souligné vendredi le ministre slovaque des finances, Peter Kazimir.Lire aussi (édition abonnés) : Grèce : l’idée de passer directement à la négociation d’un troisième plan d’aide fait son chemin Stéphane Lauer (New York, correspondant) La fusion géante entre les câblo-opérateurs américains Comcast et Time Warner Cable (TWC) ne verra finalement pas le jour. Les deux groupes, qui avaient annoncé leur rapprochement le 13 février 2014, ont préféré jeter l’éponge face au scepticisme des autorités américaines de la concurrence, selon des sources proches du dossier et citées, jeudi 23 avril, par l’agence Bloomberg. L’abandon de l’opération devait être officialisé dans la journée de vendredi.Comcast, le leader du secteur aux Etats-Unis, avait initialement proposé de racheter TWC, le numéro deux, pour 45,2 milliards de dollars (41,7 milliards d’euros), soit 67 milliards de dollars dette comprise.A l’issue, les deux groupes auraient cumulé 30 millions d’abonnés. Mais, depuis cette annonce, d’intenses négociations se sont engagées avec le régulateur américain du secteur, la Federal Communications Commission (FCC), pour savoir si l’opération respectait les règles de la concurrence. Il y a quelques jours, le ministère de la justice avait commencé à émettre de sérieux doutes sur la faisabilité de la fusion.Lire aussi :La fusion Comcast-Time Warner sous la loupe de l’antitrust américainMercredi, le parcours d’obstacles s’est encore un peu plus compliqué. Comcast et TWC ont rencontré des membres de la FCC et du ministère de la justice, dont le feu vert était nécessaire pour que l’opération puisse aller à son terme. Leurs interlocuteurs ont exprimé leur inquiétude quant à l’impact qu’aurait une fusion sur les consommateurs.Le précédent AT&TLa FCC a proposé que le feu vert donné à l’opération le soit par un juge administratif. Cette procédure, qui en dit long sur le scepticisme du régulateur, a sans doute été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. L’issue finale devenant très incertaine, et malgré des dépenses en lobbying, en 2014, de 17 millions de dollars, Comcast a donc préféré renoncer.C’est le même type de procédure qui avait été imposé à AT&T pour valider son rapprochement avec T-Mobile en 2011. On sait ce qu’il advint : la fusion avait été cassée par le juge, et l’opérateur avait dû payer 4 milliards de dollars d’indemnités à Deutsche Telekom, la maison mère de T-Mobile.Comcast a eu beau répéter, ces derniers mois, que la fusion était dans l’intérêt public parce qu’elle permettrait de fournir aux clients de TWC un meilleur service, les autorités américaines ne se sont pas laissées convaincre.Il faut dire que le nouveau groupe aurait détenu 30 % du marché de la télévision payante aux Etats-Unis et 57 % de celui des fournisseurs d’accès à Internet. Les deux acteurs avaient proposé quelques concessions pour faire passer la pilule. Il était notamment question de rétrocéder environ trois millions d’abonnés au challenger du secteur, Charter Communications, qui serait ainsi passé de la quatrième à la deuxième place. Mais, visiblement, la concession n’a pas été jugée suffisante.Bonne nouvelle pour le consommateurLe renoncement à cette fusion fait les affaires de groupes de média, comme Time Warner – dont les activités n’ont plus rien à voir avec celles de TWC –, de Walt Disney, de 21st Century Fox ou encore de Netflix, qui voyaient d’un mauvais œil la constitution de ce nouveau géant. Reed Hastings, le fondateur et patron de la société de streaming (lecture sans téléchargement) était d’ailleurs l’un des plus virulents opposants à ce projet de mariage. Netflix avait déjà dû accepter de verser d’importantes sommes d’argent à Comcast et à TWC, afin d’assurer une vitesse de connexion optimale pour ses abonnés. Réunis, les deux opérateurs auraient encore plus de poids dans ces négociations.Du côté du consommateur, qui paie déjà des prix prohibitifs comparés à ceux pratiqués en Europe pour accéder à Internet, cette réduction du nombre d’acteurs n’aurait pas été non plus une très bonne nouvelle.La recomposition du secteur est donc relancée. Charter Communications et son principal actionnaire, Liberty Media, l’une des holdings du milliardaire américain John Malone, qui avait fait une offre sur TWC quelques semaines avant l’annonce de la fusion, pourrait revenir dans le jeu. Mais, à l’époque, la valorisation proposée, beaucoup moins généreuse que celle de Comcast, avait été rejetée par la cible.Il y a quelques mois, lors d’une réunion avec des investisseurs, M. Malone avait dit qu’il était prêt à envisager une nouvelle offre si jamais l’opération avec Comcast échouait. C’est désormais chose faite.Pour TWC, qui avait fait de cette fusion la pierre angulaire de stratégie, c’est assurément un coup dur. La direction de l’entreprise a prévu d’organiser une conférence téléphonique avec ses actionnaires, le 30 avril. Le PDG du groupe, Robert Marcus, arrivé à la tête de la société seulement un mois et demi avant la vente à Comcast, avait empoché une rémunération astronomique de 80 millions de dollars. Il va maintenant lui falloir trouver un plan B capable d’assurer un futur à TWC.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane, Alexis Delcambre et Anne Eveno « Chez Orange, elle connaît tous les rouages de l’entreprise et des métiers. Aller vers une autre entreprise va être pour elle un vrai défi, un saut dans l’inconnu. » Ce haut cadre d’Orange résume bien l’équation que va devoir résoudre Delphine Ernotte, nommée, jeudi 23 avril, présidente de France Télévisions, après vingt-six années passées chez l’opérateur.A 48 ans, la directrice générale adjointe d’Orange France a arpenté toutes les fonctions possibles au sein de son entreprise : de l’analyse financière à la R&D, de la distribution aux fonctions de direction. Centralienne, cette ingénieure de formation y a appris la vente, la communication, le marketing et le délicat exercice du dialogue social. Elle a aussi contribué à transformer l’entreprise et appris à composer avec la présence de l’Etat.« C’est une vraie patronne qui sait déléguer, écouter et décider », décrit Alice Holzman, directrice générale adjointe en charge de la distribution de Canal+, qui a travaillé sous ses ordres chez Orange. « Mi corse-mi basque, elle a un côté mama qui protège voire couve ses équipes, renchérit Elie Girard d’Atos, qui a travaillé avec elle pendant six ans. C’est une bosseuse, très impliquée. Lors de la grande panne des mobiles de l’été 2012, elle a passé toute la nuit au centre de supervision au beau milieu des techniciens et impressionné tout le monde. » Des tempêtesChez Orange, les tempêtes n’ont pas manqué. Mme Ernotte a dû faire face à l’arrivée d’un nouveau concurrent, Free Mobile, en 2012. Surtout, elle a été confrontée, comme toute la direction du groupe, à la crise des suicides chez l’opérateur, consécutive à la mise en place du plan « Next ». Propulsée au comité exécutif après le départ de Didier Lombard – mis en cause dans cette affaire –, la nouvelle directrice générale admet alors que ces drames ont suscité chez elle « un mélange de profonde culpabilité et de déni » et « une remise en question fondamentale ».Ses défenseurs soulignent qu’elle a ensuite œuvré à l’« apaisement » du climat social. « C’est difficile d’évaluer son implication dans la crise sociale qui a secoué l’entreprise du temps de Lombard, juge une source chez Orange. Ce qui est sûr, c’est qu’elle a appris à écouter, elle a réussi à respecter le contrat social dans un contexte difficile où Orange France était secoué de tous les côtés par la concurrence. »Dans sa nouvelle maison, Delphine Ernotte se sait attendue sur ce terrain. Pendant la campagne, la CGC Médias l’a associée à cette crise des suicides – un message lourd dans le contexte de fragilité sociale que connaît France Télévisions. Dans sa décision motivée, le CSA a souligné que la nouvelle PDG voulait « bâtir, par la négociation et le dialogue, un plan stratégique visant à promouvoir la confiance au sein de France Télévisions ».Lire aussi (édition abonnés) :France Télévisions, le grand corps maladeL’inconnue des contenusPour cela, elle devra forcer sa personnalité que beaucoup décrivent comme « froide » ou « distante ». « Son côté froid, c’est une carapace, corrige un cadre de l’opérateur. En réalité elle a beaucoup d’empathie et je l’ai vue dans plein de conventions faire le show quand il le fallait. »Et d’avancer une explication : « Elle a toujours été dans un milieu d’hommes, elle doit sûrement se protéger aussi. » Dans l’univers d’ingénieurs souvent masculin qu’est Orange, Delphine Ernotte s’est attachée à défendre la place des femmes, infligeant des amendes de 10 euros pour toute remarque sexiste formulée en comité exécutif.Autre défi pour la nouvelle présidente : son inexpérience dans les contenus et l’audiovisuel, même si Orange distribue aussi des contenus et que le CSA relève sa « perception des enjeux de l’audiovisuel ». Ses amis ont beau évoquer sa « passion du théâtre » – son époux est le comédien Marc Ernotte et elle ne manque pas de réseaux dans le monde culturel –, sa capacité à aider France Télévisions à repenser ses offres en profondeur est à ce stade une inconnue.Anne EvenoJournaliste au MondeAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Eveno Le marché des télécoms en France a-t-il touché un palier ? Certains l’espèrent à la lecture de l’Observatoire des marchés des communications électroniques en France publié jeudi 2 avril par l’Arcep, le gendarme des télécoms.Ce document, de 35 pages, fait état d’une baisse de 1,2 % des revenus des opérateurs à 9,35 milliards d’euros au dernier trimestre de 2014 par rapport à la même période de 2013. Le rythme de la baisse ralentit très nettement puisque entre la fin de l’exercice 2013 et la fin de l’année 2012 la chute avait été supérieure à 8 %.Le mobile devance les services fixesL’inflexion observée en 2013 selon laquelle les revenus des services fixes (téléphonie et Internet fixe) dépassaient désormais ceux générés par les services mobiles s’est confirmée au cours de l’année dernière.Les revenus des services fixes se montaient au quatrième trimestre 2014 à 3,7 milliards d’euros, quand ceux des services mobiles s’élevaient à 3,5 milliards d’euros. L’Arcep relève que « le revenu des services fixes à bas débit s’érode de plus de 10 % par an depuis plusieurs années ». Il est désormais inférieur à un milliard d’euros pour le trimestre. Parallèlement, le revenu des services fixes haut et très haut débit augmente depuis le deuxième trimestre 2014 pour atteindre 2,7 milliards d’euros au quatrième trimestre 2014, et représenter ainsi 73 % de l’ensemble du revenu des services fixes.Du côté des mobiles, le revenu fléchit régulièrement depuis l’année 2011, mais au quatrième trimestre la baisse a été limitée à 59 millions. De quoi espérer qu’un point bas a été atteint.Stabilisation attendueSous réserve qu’il n’y ait pas de nouvelle guerre des prix comme celle provoquée par l’arrivée de Free en 2012 sur le marché, les spécialistes anticipent une stabilisation du chiffre d’affaires du secteur. Lors de la présentation du plan stratégique d’Orange le 17 mars, Stéphane Richard, le PDG de l’opérateur, avait indiqué que le groupe espérait que son chiffre d’affaires serait en 2018 supérieur à celui enregistré en 2014.Dans ce contexte encore agité où les marges sont sous pression, les quatre opérateurs (Orange, Free, Numericable-SFR et Bouygues Telecom) ont réduit leurs investissements de 4 % en 2014 par rapport à l’année précédente. Selon les chiffres de l’Arcep, ils se sont montés (hors licences) à 6,9 milliards d’euros alors que dans les deux années précédentes, les investissements (hors licences) s’étaient installés au-dessus de la barre des 7 milliards d’euros.Cette question de l’investissement est l’un des sujets prioritaires à l’agenda du gendarme des télécoms dirigé depuis janvier par Sébastien Soriano. L’année 2015 devrait, sur ce point, réserver quelques avancées. D’une part en raison de la mise aux enchères de la bande de fréquences des 700 MHz dont l’Etat n’attend pas moins de 2 milliards d’euros. Ces fréquences sont particulièrement nécessaires au déploiement de la téléphonie mobile 4G et ultérieurement de la 5G.Lire aussi :Mobiles : la bataille de l’accès à de nouvelles fréquences s’ouvreD’autre part, dans la téléphonie fixe, les opérateurs entendent tous accélérer sur le très haut débit et donc le déploiement de la fibre très gourmande en investissements. A titre d’exemple, Orange a indiqué que le groupe allait consentir d’investir 15 milliards d’euros dans les réseaux (mobile et fibre) entre 2015 et 2018. Soit un rythme de 5 milliards par an contre 3 milliards ces dernières années.L’investissement dans la fibre doit permettre aux opérateurs de stabiliser – voire d’augmenter – les prix de leurs services. En 2013, les tarifs ont baissé de plus de 11 %.Anne EvenoJournaliste au Monde Laurence Girard Un nombre de salariés en croissance. La progression est certes modeste, puisque le solde net est de 545 emplois. Mais en cette période, où la courbe du chômage est si difficile à inverser, l’industrie agroalimentaire française a souhaité marquer le coup. L’Association nationale des industries agroalimentaires (Ania) n’a pas hésité à mettre en exergue cette performance en publiant jeudi 2 avril son bilan annuel. Le nombre de salariés employés par ce secteur économique était donc de 493 272 au 31 décembre 2014.Un constat à rapprocher de la réduction du nombre des faillites enregistré en 2014. L’Ania a dénombré 273 défaillances sur cette période contre 378 un an plus tôt. Quand au chiffre d’affaires global, il résiste avec un repli limité de 0,8% à 157,6 milliards d’euros. Une légère érosion malgré l’intense guerre des prix que se livrent les grandes enseignes de dsitribution sur le marché français.Le pannier mensuel à 275 eurosL’Ania n’hésite pas à monter régulièrement au créneau lors des négociations commerciales pour dénoncer les pressions faites par les centrales d’achat. Une pression qui s’est encore accrue selon ses dires avec les récentes alliances nouées entre les grandes enseignes réduisant d’autant le nombre d’interlocuteurs potentiels.Lire aussi :L’Autorité de la concurrence invite la grande distribution à « corriger ses alliances »Cette guerre des prix a conduit à une déflation des prix des produits alimentaires de 1,1 %. Les volumes de vente de ces produits progressant pour leur part de 0,4 % en 2014. L’Ania estime le panier alimentaire français moyen annuel par ménage à 3 296 euros. Soit un montant mensuel de 275 euros. Selon ses calculs, en prenant l’hypothèse d’une déflation de 1,1% des prix liée à la bataille que se livrent les enseignes, elle chiffre à 3 euros, l’économie ainsi réalisée par mois et par ménage. Une manière pour l’Ania, en citant ce montant qu’elle juge peu significatif, de contreacarrer l’argument souvent cité par la distribution selon lequel elle mènerait un combat pour le pouvoir d’achat des français.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nathalie Cheysson-Kaplan La question des pensions de réversion devrait être au menu de la prochaine réunion des partenaires sociaux sur l'avenir des retraites complémentaires, prévue le 10 avril. Au cours de la dernière séance de négociations, qui a eu lieu le 20 mars dernier, le Mouvement des entreprises de France (Medef) n'était revenu qu'en partie sur son projet de réforme des pensions de réversion, décrié par l'ensemble des syndicats.Lire : Retraites complémentaires : un système à bout de souffleLe Medef a ainsi abandonné sa proposition initiale d'une pension de réversion « à option ». En quoi cela consistait-il ? Pour pouvoir faire profiter leur conjoint d'une réversion égale à 60 % de leur pension – comme c'est le cas actuellement – les salariés auraient dû accepter de diminuer le montant de leur propre pension de retraite. Si les salariés décidaient de maintenir leur pension, le taux de la réversion aurait pu tomber jusqu'à 33 %.Réduire le taux de la réversionMais le patronat n'a pas fait totalement machine arrière car il souhaite réduire le taux de la pension de réversion à 55 %. En revanche, il exclut de lier le bénéfice de la réversion au niveau de ressources du conjoint survivant, comme c'est le cas dans le régime de base (à partir de 19 988,80 euros de revenus annuels un conjoint survivant vivant seul ne touchera pas la réversion de son ex).Lire (abonnés) : Retraites complémentaires : quel impact aurait la réforme proposée par le Medef ?Ces nouvelles propositions ne satisfont pas l'ensemble des syndicats. Certains d'entre eux, comme la CFDT, estiment que conditionner le versement de la pension de réversion au niveau des ressources du survivant est justement une solution à étudier. La CFTC a rejeté une éventuelle baisse du taux de réversion quitte à en faire « une ligne rouge ». Dans la proposition initiale du Medef figurait aussi la possibilité de relever l'âge minimal prévu dans le régime des salariés du privé, l'Arrco, pour percevoir la pension de réversion à 60 ans comme dans le régime Agirc, réservé aux cadres. A suivre…Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Guy Dutheil L’heure est « à la reconquête du marché domestique face aux autres modes de transports », s’est écrié, jeudi 2 avril, Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM. C’est à Lyon qu’a démarré, selon le PDG, « la première étape du tour de France pour le déploiement de l’offre Hop! Air France ».Depuis deux ans, Hop! est la marque ombrelle qui regroupe les trois compagnies régionales du groupe (Airlinair, Britair et Regional). Désormais adossé à Air France, le nouvel ensemble Hop! Air France regroupe une force de frappe conséquente de près d’une petite centaine d’avions. Lionel Guérin, directeur général délégué de Hop! Air France, a fixé sa zône de chalandise aux « trajets domestiques de 300 à 1 000 kilomètres ». Uniquement des vols court-courrier en France et en Europe.En dessous de 300 kilomètres, le combat serait déjà, perdu pour l’avion face au train, au TGV, à la voiture et bientôt à l’autocar. Avant de repartir à l’attaque, Hop ! Air France est loin derrière ses deux principaux concurrents avec seulement 7 % de parts de marché contre 28 % pour le train et 65 % à la voiture.Offre tarifaire simplifiéeToutefois, la nouvelle enseigne des vols domestiques du groupe Air France pèse lourd. En 2014, elle a enregistré un chiffre d’affaires de 1,7 milliard d’euros et fait voyager 13 millions de passagers via environ 600 vols par jours. Un de ses principaux atouts est de proposer à ses clients « le premier réseau européen en nombre de vols et en nombre de sièges offerts ». Au sein du groupe Air France-KLM, le nouvel ensemble Hop! Air France rassemble « tous les vols au départ ou à destination de tous les aéroports en France ou en Europe, sauf les deux hubs du groupe, Roissy et Amsterdam », pointe M. Guérin.Pour regagner des parts de marché, Hop! Air France mise sur offre tarifaire simplifiée. Un modèle qui est en passe de gagner toutes les compagnies aériennes en Europe. Les low cost comme les legacys.En pratique, les passagers pourront opter pour des prix étagés sur trois niveaux. Du « basic », le moins cher mais sans aucune option, en passant par les tarifs « smart », plus modulables, jusqu’aux prix « flex » qui comportent toutes les options, notamment le bagage en soute jusqu’à 23 kilos ou la possibilité de changer de destination, d’horaire, et même de passager. Les tarifs « smart » et « flex » visent la clientèle affaire, le nerf de la guerre de Hop! Air France, puisqu’elle représente déjà « entre 40 et 50 % de son trafic et près de 60 % de son chiffre d’affaires », souligne Lionel Guérin.Comme les compagnies low cost, Hop! Air France « va faire des offres promotionnelles pour animer le marché », signale Hélène Abraham, directrice générale adjointe commerciale et marketing de la nouvelle compagnie domestique. Au moins 10 % des billets sur chaque vol seront mis en vente au tarif de base de 49 euros.Toutefois, « à certains moments de l’année  Hop! proposera des places sous les 49 euros », ajoute-t-elle. La direction de Hop! a refusé de préciser si elle était rentable sur tous ses paliers tarifaires. « Nous avons besoin de tous les tarifs pour gagner de l’argent », a juste précisé M. Guérin. Mais aussi pour remplir ses avions. Jusqu’à maintenant, le taux de remplissage est de 66 %. Hop! vise de 70 à 75 % sur ses avions de 100 places et de 75 à 80 % sur les Airbus.Une flotte variéeL’objectif de Lionel Guérin est « d’enrayer les pertes de parts de marché » face à ses concurrents de la route et du fer, notamment en « faisant de la diversité de la flotte de Hop! Air France une force ».Contrairement aux low cost qui ne mettent en service qu’un seul type d’avion, des A320 pour easyJet, Hop! fait se cotoyer des Airbus A320, des Embraers et aussi des Bombardier ou des ATR. Des appareils qui peuvent transporter de 50 à plus de 200 passagers. Sur certaines destinations, M. Guérin pourrait faire varier les types d’avions en fonction des taux de remplissage. Des A320 aux heures de fortes affluences et des Bombardier aux heures creuses.Le directeur général semble sûr de son coup : « Nous pouvons piquer des gens au train et à la voiture. Sur un marché de 90 millions de passagers par an quand on en fait que 13 millions le marché n’est pas mort », veut-il croire.Hop! devra faire rapidement la preuve de son succès car ses échéances sont proches. Alexandre de Juniac a rappelé que la spécialiste de vols domestiques devrait être redevenue « rentable et bénéficiaire en 2017 ». Elle semble en bonne voie.Créée il y a deux ans, elle a déjà divisé ses pertes par deux. En 2014, elle a perdu 140 millions d’euros dont 120 millions d’euros pour Air France et 20 millions pour Hop!. En 2013, le trou était encore de 280 millions d’euros. Un retour aux bénéfices permettra « de croître à nouveau et d’acheter des avions », a prévu M. de Juniac.Lire aussi : Alexandre de Juniac : « Air France reviendra dans le vert fin 2015 »Pour retrouver l’équilibre, MM. de Juniac et Guérin annoncent « des réductions de coûts ». Ils se sont refusés à préciser s’ils allaient de nouveau tailler dans les effectifs. Un plan de départs volontaires est déjà en cours chez Hop! Air France. Une queue de comète du plan Transform 2015 qui prévoit 500 suppressions de postes chez les personnels navigants commerciaux, les hôtesses et stewards, et 300 parmi les personnels au sol. Mais le futur proche reste menacant pour le salariés. « Pour l’avenir, tout dépendra des discussions avec les syndicats », prévient déjà la direction de Hop! Air France.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave La fondation catholique Apprentis d'Auteuil, qui accueille et forme des enfants en difficulté, a publié jeudi 25 avril un baromètre destiné à mesurer la générosité chez les particuliers assujettis à l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF). En 2014, 83 % des 300 personnes interrogées par Ipsos déclarent avoir fait au moins un don d'argent à une fondation ou un organisme caritatif. Une proportion stable par rapport à l'année précédente. En revanche, le montant progresse, puisque le don moyen s'élève à 2 519 euros, soit 17 % de plus qu'en 2013.Plus d'un tiers des sondés pensent maintenir un tel montant en 2015, alors qu'un quart anticipent de le diminuer. Les principales causes soutenues sont la santé, la recherche médicale, l'aide aux plus démunis, l'enfance et l'éducation.Une générosité pas si désintéresséeCe don n'est pas totalement désintéressé, puisqu'il permet au donateur de diminuer le montant de ses impôts. Les contribuables peuvent en effet réduire leur ISF de 75 % du montant du don, la réduction étant limitée à 50 000 euros. D'ailleurs, 84 % des sondés jugent que cette réduction d'impôt est importante, voire essentielle.« En donnant à une cause, ce dispositif peut permettre aux redevables d'effacer leur ISF. Plutôt que de signer un chèque au Trésor public, ils le font à une fondation, à un organisme, ce qui représente pour beaucoup d'entre eux une double satisfaction », explique Xavier Delsol, du cabinet d'avocats du même nom.Lire (en édition abonnés) : Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.04.2015 à 13h50 • Mis à jour le02.04.2015 à 17h20 | Solène Cordier Près de deux ans après le drame du Rana Plaza au Bangladesh, au cours duquel plus d'un millier d'ouvriers travaillant pour des sous-traitants de multinationales sont morts dans l'effondrement de leur usine, les députés ont adopté, lundi 30 mars, un texte instaurant un « devoir de vigilance » pour les entreprises françaises à l'égard de leurs sous-traitants.Lire notre enquête : Un an après le drame du Rana Plaza, la sécurité des usines bangladaises ne s'est pas amélioréeQue dit la proposition de loi ?La dernière mouture du texte, porté par des députés socialistes et Verts, crée une obligation pour les entreprises transationales de montrer qu'elles agissent pour limiter les risques liés à leur activité, y compris chez leurs sous-traitants étrangers. Cette attention se traduira par la rédaction d'un « rapport de vigilance » dont les contours seront précisés dans un décret. Il devrait fournir un mode d'emploi pour les entreprises, qui devront notamment « cartographier les risques » auxquels elles s'exposent, et mettre en oeuvre des moyens pour y remédier.« Des moyens mutualisés seront mis en place, comme des audits communs à une filière ou un territoire », précise le socialiste Dominique Potier, un des rapporteurs du texte.Le texte est né du constat, dressé depuis plusieurs années par de nombreuses ONG, que, dans une économie mondialisée, le recours à une sous-traitance délocalisée dans des pays où la main-d'œuvre est la moins chère est devenue la norme, et ce au détriment de règles minimum de sécurité et de respect des travailleurs.Cette loi crée de fait un devoir de responsabilité des entreprises, qui fait suite à plusieurs scandales, comme celui du Rana Plaza qui a fortement marqué l'opinion française, en raison de l'implication d'entreprises françaises. « Ce texte signe la fin de l'impunité et crée une régulation nécessaire », se félicite Dominique Potier.Une fois la loi promulguée, les sociétés mères devront s'assurer que les fournisseurs avec lesquels elles « entretiennent une relation commerciale établie » respectent le droit syndical local, ne recourent pas au travail des enfants, disposent de conditions de sécurité correctes… qu'elles respectent en somme un ensemble de principes en matière de droits humains déjà édictés dans plusieurs textes internationaux comme les Principes directeurs de John Ruggie.Qui sera concerné ?Le panel finalement retenu, sur proposition du gouvernement, concerne les très grandes entreprises françaises : celles qui emploient plus de 5 000 salariés en France ou plus de 10 000 en France et dans le monde. Selon Dominique Potier, cela représente 150 à 200 entreprises.Lire notre infographie : Panorama des grands groupes françaisLe Comité catholique contre la faim et le développement (CCFD), une ONG très impliquée sur les questions de responsabilité sociale des entreprises (RSE) qui a suivi de près tout le travail législatif, déplore ce seuil. « Même si nous avons conscience qu'il est amené à évoluer, il exclut de fait des entreprises impliquées dans des scandales, comme Perenco ou Camaïeu », souligne la chargée de campagne Mathilde Dupré. L'entreprise pétrolière et la chaîne de distribution textile ont toutes deux été épinglées par l'ONG pour des pratiques peu vertueuses. La première est mise en cause dans la gestion de sa concession en République démocratique du Congo, et des sous-traitants de la seconde travaillaient dans les ateliers du Rana Plaza.Que se passera-t-il en cas d'infraction ?La loi prévoit que si ce plan, qui devra être public, n'est pas mis en oeuvre, un juge pourra appliquer des sanctions civiles. La première mouture, plus radicale, mentionnait la responsabilité pénale des multinationales, qui a depuis disparu. Le juge pourra condamner l'entreprise à des amendes plafonnées à 10 millions d'euros, et ordonner qu'elles fassent la publicité de leur sanction.En cas d'accident survenant chez un sous-traitant, la responsabilité de l'entreprise donneuse d'ordre pourra être engagée si le plaignant prouve que le préjudice causé a un lien avec l'absence de plan de vigilance ou l'ineffectivité de sa mise en œuvre.Quelles sont les prochaines étapes?Le texte a été adopté lundi soir par une vingtaine de députés, l'UMP et l'UDI, qui critiquent un projet de loi « franco-français » s'étant abstenus. Le texte doit encore passer au Sénat.Ses défenseurs restent vigilants en raison de la forte réticence que provoque le texte au sein du patronat. Le président du Medef, Pierre Gattaz, a critiqué ces « nouvelles contraintes imposées à des sociétés françaises », qui impacteraient leur compétitivité.Lire : Le « devoir de vigilance » inquiète les entreprisesPour Dominique Potier, la loi, tout en créant un effet d'entraînement vertueux, rendra simplement obligatoires des bonnes pratiques déjà mises en œuvre dans les grands groupes.Danielle Auroi, également rapporteuse, a annoncé qu'elle préparait une résolution européenne « pour poursuivre le débat au niveau de l'Union ». Cette proposition, non contraignante, devrait appeler la Commission à préparer rapidement une proposition de directive.Solène CordierJournaliste au Monde Sarah Belouezzane SFR-Numericable a subi une descente des équipes de l’autorité de la concurrence jeudi 2 avril. Selon l’AFP qui cite des sources syndicales des bureaux du siège ont été placés sous scellés. Selon nos informations, l’autorité cherche à savoir si les équipes des deux opérateurs ont commencé les opérations de fusion avant d’obtenir son feu vert définifitif. Contactés par Le Monde, les équipes de Bruno Lasserre, président de l’institution, se sont refusés à tout commentaire.Entamée à 10 heures du matin, la perquisition est toujours en cours. Des ordinateurs ainsi que des disques durs de membres du comité exécutif ont été saisis. Selon des sources syndicales, les enquêteurs sont ensuite déscendus plus bas dans la hiérarchie, visitant des divisions comme le Marketing par exemple.Si les faits sont avérés, le nouvel opérateur risque de se voir frappé d’une amende qui peut aller jusqu’à 5 % de son chiffre d’affaires. Celui-ci a atteint 11,4 milliards d’euros en 2014, ce qui monterait l’amende à plus de 500 millions d’euros. En revanche, il n’y aurait, à priori, aucun risque pour que la fusion, aujourd’hui bien entamée, soit remise en cause.Les équipes des deux opérateurs avaient, avant le 27 octobre, date de l’accord définitif à la fusion, le droit de discuter mais en aucun cas celui de travailler directement à la fusion.Selon nos informations, ce sont des plaintes de concurrents qui ont amené l’autorité de la concurrence à se poser des questions sur les conditions d’organisation de la fusion entre SFR et Numericable. Selon eux, des offres sur le fixe commercialisées dès le mois de novembre attestent du fait que les équipes des deux groupes ont travaillé ensemble. Le délai étant beaucoup trop vourt à leurs yeux.Entamée en février 2014, la bataille pour le rachat de SFR a été épique. Elle a opposé le milliardaire Patrick Drahi, propriétaire d’Altice, maison mère de Numericable à Martin Bouygues, propriétaire de Bouygues Telecom. Conclue en avril, elle s’est soldée par la victoire de M. Drahi qui a racheté SFR pour un peu plus de 13 milliards d’euros.Or il se trouve que ce serait une plainte des concurrents qui aurait réveillée les soupçons de l'autorité.La période semble agitée pour le Numericable-SFR : l’opérateur est en effet, par ailleurs, impliquée dans un contentieux avec ses fournisseurs. La médiation inter-entreprise a été saisie par les prestataires de l’opérateur.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.04.2015 à 12h03 • Mis à jour le02.04.2015 à 15h22 | Claire Guélaud C’est un véritable pavé dans la mare que lancent plusieurs ONG, dont Oxfam, à une semaine des réunions de printemps de la Banque mondiale à Washington. Dans un rapport intitulé « Les Souffrances des autres », rendu public jeudi 2 avril et auquel Le Monde a eu accès, elles dénoncent les pratiques de la Société financière internationale (SFI), la plus importante institution mondiale d’aide au développement, spécialisée dans les prêts au secteur privé. Cette filiale de la Banque mondiale, plus connue sous son sigle anglais d’IFC (International Finance Corportation), octroie des prêts à des banques commerciales, fonds de pensions et autres intermédiaires financiers des pays émergents pour qu’ils y financent des projets.Le hic est que certains d’entre eux ont été à l’origine de violations des droits de l’homme : confiscations de terres ancestrales, déplacements forcés de populations brutalement privées de leurs moyens de subsistance, violences allant parfois jusqu’à provoquer des morts dans des pays aussi différents que le Vietnam, le Cambodge, le Laos, le Honduras, le Guatemala ou l’Inde. C’est pour le moins problématique, surtout lorsqu’on s’est fixé pour objectif, comme l’ensemble du groupe Banque mondiale, de « mettre fin à l’extrême pauvreté en une génération » et de promouvoir « une prospérité partagée ». Lire aussi :Un vent de contestation souffle à la Banque mondialeEntre juin 2009 et juin 2013, la SFI a prêté 36 milliards de dollars à des intermédiaires financiers dans les pays en développement. Ce montant est tout sauf négligeable : il représente plus de 50 % de l’investissement direct de la Banque mondiale en matière de santé et trois fois plus que les prêts de cette dernière en faveur de l’éducation.Vérifications insuffisantesOxfam et les ONG parties prenantes du rapport estiment que la SFI fait ces investissements dans des tiers prêteurs sans procéder à des vérifications suffisantes ni évaluer correctement les risques qu’elle prend, voire en les sous-évaluant. Un rapport de l’organisme interne de surveillance de la Banque mondiale, ajoutent-elles, avait déjà relevé que la SFI en restait à des éléments d’évaluation très généraux, comme, par exemple, le nombre de prêts accordés à un secteur d’activité donné.« Avec son nouveau modèle de prêt de développement, la SFI ne sait pas où la majeure partie de ses fonds aboutissent ni s’ils aident ou nuisent », assène Nicolas Mombrial, directeur du bureau d’Oxfam International à Washington. Or les prêts accordés aux intermédiaires financiers dans les pays émergents représentent désormais 62 % du portefeuille d’investissements de la SFI, et certains prêteurs parmi les plus influents comme la Banque nationale de développement brésilienne (BNDS), la Banque européenne d’investissements (BEI) ou le Fonds climat commencent à s’inspirer des méthodes de la SFI.Manque de transparenceDifficulté supplémentaire : la SFI fournit peu d’éléments sur les projets au financement desquels elle a participé. Et en l’absence, trop souvent, d’informations publiques, aucun recours n’est possible. « Les prêts de la SFI à des tiers représentent désormais des sommes si colossales, et son portefeuille est entouré d’un tel secret et entaché de tels abus qu’il est devenu indispensable de remanier entièrement ce modèle de prêt », estime Natalie Bugalski, directrice juridique d’Inclusive Development International et co-auteure du rapport. « Sur les 49 investissements réalisés par la SFI depuis 2012, dans des intermédiaires financiers pourtant identifiés comme présentant un risque élevé, elle n’a publié des sous-projets que pour trois de ces contrats. Cela signifie que le public ne dispose d’aucune information concernant la destination réelle de 94 % de ses investissements par intermédiaires “à haut risque”. Tant que le groupe de la Banque mondiale n’apportera pas les preuves que ces transactions ont un impact légitime sur le développement et ne causent aucun préjudice, la SFI doit cesser tout investissement dans des tiers à haut risque », ajoute la co-auteure du rapport.Début de réformesFace aux critiques de plus en plus nombreuses qui lui ont été adressées ces dernières années, y compris par son propre organisme de surveillance, son conseil d’administration, des groupes de la société civile et des communautés lésées, la SFI a commencé à réformer son mécanisme de prêt aux intermédiaires financiers. Elle a notamment entrepris de simplifier son évaluation des risques, de mettre en place une nouvelle commission pour évaluer les projets à haut risque, et elle s’est engagée à accorder le même poids aux risques sociaux et environnementaux qu’aux risques financiers et bancaires.Oxfam et les autres ONG associées au rapport – parmi lesquelles Inclusive Development International, Global Witness, Bretton Woods Project – estiment toutefois que des problèmes fondamentaux demeurent et que d’autres mesures s’imposent d’urgence.La banque, insistent-elles, doit faire des investissements « moins nombreux mais de meilleure qualité, conformes à ses propres standards sociaux et environnementaux ». Elle ne doit plus investir dans de nouveaux projets à haut risque tant qu’elle n’aura pas amélioré sa gestion des risques. Les ONG demandent à la SFI de rendre publics les noms de ses clients et les sous-projets pour tous les investissements effectués par le biais d’intermédiaires financiers. Des évaluations indépendantes des projets doivent être faites et les clients suspendus en cas de problème. Une réforme semble en effet d’autant plus nécessaire que l’institution prévoit d’augmenter de 50 % ses prêts dans les Etats fragiles et en conflit.Lire aussi :Selon Oxfam, les banques françaises spéculent toujours « sur la faim »Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué C’est devenue l’une des pépites de l’économie collaborative en plein développement. Comme Blablacar dans le covoiturage, ou Airbnb dans la location de logement entre particuliers, Drivy s’est imposée depuis 2010 comme le premier acteur français de la location de voiture entre particuliers. Désormais, la start-up veut accélerer pour asseoir son leadership sur ce marché en pleine émergence.Jeudi 2 avril, la start-up a annoncé la reprise de Buzzcar, le numéro trois du marché français avec ses 100 000 inscrits et plus de 6 000 véhicules proposés en ligne. Désormais, Drivy devrait compter 500 000 membres et proposer près de 26 000 véhicules sur sa plate-forme de marché disponible sur l’ensemble du territoire, de Paris au village le plus reculé de France. En grossissant, le groupe creuse l’écart avec le numéro deux français, Ouicar, qui annonce sur son site 17 000 véhicules en location.Déploiement à l’internationalLes actionnaires de Buzzcar, Robin Chase, la cofondatrice de Zipcar aujourd’hui passé sous le giron d’Avis, et Mobivia, le groupe qui détient notamment les réseaux Norauto ou Midas, entrent du même coup au capital de la PME. Parallèlement, Drivy réalise une nouvelle levée de fonds de 8 millions d’euros auprès de ces acteurs, de la BPI et de ses fonds historiques, Index Ventures et Alven capital. En trois levées de fonds, la société aura récupéré 16 millions d’euros.Les nouvelles liquidités doivent lui permettre d’accélérer son déploiement à l’international. Après avoir ouvert son site en Allemagne et en Espagne, le groupe compte défricher un troisième pays sur le Vieux continent. Cet argent frais lui permettra aussi de plus investir pour améliorer son service et le rendre plus fluide et flexible.Pour Paulin Dementhon, son président fondateur, cette étape doit permettre d’accélérer l’essor de la location de véhicules entre particuliers. Aujourd’hui, Drivy estime détenir 1% des locations de voiture en France, un marché à la main des loueurs traditionnels. « Avec l’abondance de véhicules disponibles [le parc dépasse 38 millions de véhicules en France] et non utilisés tous les jours, on peut occuper jusqu’à 50 % du marché de la location. Sans marcher sur les plates-bandes des loueurs traditionnels. On est là pour augmenter le gâteau, pas pour leur prendre du trafic. »Lire aussi :Drivy, le spécialiste de la location de voitures entre particuliersPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin C’était en mars 2012. Vincent Bolloré, actionnaire à hauteur de 1 % de Vivendi était en passe de monter à 4,5 % en échange de la vente de ses chaînes de télévision D8 et D17. Il proclamait alors : « nous ne comptons jouer aucun rôle au sein du groupe Vivendi si ce n’est être un actionnaire stable à long terme ». Ceux qui l’ont cru ont eu tort. Dix-huit mois plus tard il postulait pour être président du directoire du groupe de télécommunication et de médias, et parvenait à déstabiliser le président du conseil de surveillance, un patriarche pourtant bien renard lui aussi, Jean-René Fourtou.Aujourd’hui, confortablement assis dans son fauteuil à la tête de Vivendi, il s’offusque que des investisseurs représentant 0,8 % et 2 % du capital viennent lui demander des comptes. Mercredi 1er avril, Bertrand Meheut, le patron du groupe Canal+, est monté au front en bon petit soldat pour dénoncer « la coalition menée par un fonds activiste américain visant à déstabiliser Vivendi ». Canal est, avec Universal Music, l’une des deux dernières entreprises de l’ex conglomérat qui a cédé en dix-huit mois pour 35 milliards d’euros d’actifs : SFR, Activision Blizzard (jeux vidéo), Maroc Télécom et GVT (télécoms au Brésil).Lire aussi :Vivendi sommé de partager son trésor de guerreOn crie au loup qui voudrait démanteler un tel joyau. Mais le démembrement a eu lieu, pour l’essentiel. Ce sont les restes du festin qu’ont flairés les loups. En l’occurrence les milliards accumulés par une telle vente aux enchères. Le fonds P. Schoenfeld Asset Management (PSAM) souhaite demander aux actionnaires de Vivendi lors de l’assemblée générale du 17 avril de voter pour la distribution de 9 milliards de dividendes exceptionnels. Son argumentaire est basique, comme souvent avec les investisseurs activistes : ce cash accumulé grâce aux cessions, et non par les bénéfices, doit être restitué aux actionnaires.Démocratie actionnarialeLa question est légitime. La réponse de M. Bolloré, qui veut profiter de cette situation pour réaliser d’importantes acquisitions dans les médias, peut aussi se plaider. L’autre impertinent, PhiTrust, demande que Vivendi renonce, comme toutes les autres sociétés du CAC 40 aux droits de vote double. Là aussi, cette question de démocratie actionnariale est parfaitement légitime.Mais que fait le renard pendant qu’il crie au loup ? Il se renforce à vitesse accélérée dans le capital de Vivendi. Bolloré a annoncé jeudi 2 avril avoir acheté pour 568 millions d’euros d’actions supplémentaires portant sa participation à 12 %, six jours après avoir franchi les 10 %. En un mois, il a multiplié sa participation par 2,3.Serait-il inquiet ? Il sécurise sa position à l’approche d’une AG qui devra dire si les actionnaires lui laissent les mains libres pour utiliser ce cash dans leur intérêt à long terme, ou s’ils préfèrent le récupérer tout de suite.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé Deuxième producteur européen après l'Allemagne, la France a produit 23 milliards de litres de lait l'an dernier. Un chiffre qui devrait augmenter dans les années à venir avec la fin des quotas laitiers imposés par Bruxelles depuis trente ans. En France et partout en Europe.Ce changement dans l'équilibre entre offre et demande de cet aliment populaire dans l'Hexagone (premier consommateur mondial de beurre et de fromages) inquiète… parfois à tort. L'occasion de revenir sur 5 idées reçues sur le lait.Le prix du lait ne cesse de baisserLe consommateur imagine souvent que le prix du lait recule : c'est vrai dans les linéaires où, selon la Fédération nationale de l'industrie laitière (FNIL), regroupant tous les géants du secteur, comme Lactalis, Bongrain ou Danone, le prix moyen des produits laitiers s'est érodé de près de 1 % en 2013.Mais, sur le marché, celui sur lequel s'approvisionnent les industriels, le prix du lait a pris 9,2 % sur la même période et 15,8 % en 13 ans. Et selon la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL), l'année 2014 s'est soldée par le plus haut niveau du prix du lait jamais atteint en France, à 362 euros la tonne en moyenne.La fin des quotas va nuire aux petits producteursCertes, moins de quotas signifie plus de production et une probable baisse des prix (encore que ceux-ci soient liés à d'autres facteurs, comme les exportations néo-zélandaises, les premières au monde, ou la consommation et les importations chinoises, en forte croissance après des scandales de lait frelaté).Mais l'union fait la force. Le « paquet lait », un règlement européen élaboré après la crise du lait de 2009 et entré en vigueur en octobre 2012, prévoit ainsi la signature de contrat entre agriculteurs et transformateurs laitiers, ce qui renforce le poids des premiers. Par contre, en France, les coopératives et les transformateurs privés (Danone, par exemple) n'ont pas assez de poids face à la distribution et n'ont pas réussi à obtenir gain de cause lors du dernier round de négociation.Lire en édition abonnés : Le sujet du prix du lait est toujours chaud bouillantAilleurs en Europe, les coopératives qui font l'intermédiaire entre le producteur et le distributeur ont un poids bien plus conséquent. Par exemple, le néerlandais Friesland Campina affiche un chiffre d'affaires de 11,3 milliards d'euros pour 2014 et revendique 19 054 coopérateurs aux Pays-Bas, en Belgique et en Allemagne.Les industriels prennent la plus grosse margeFaux ! Comme le montrent les graphiques ci-dessous, les distributeurs, c'est-à-dire la grande et la moyenne distributions, sont les plus gourmands en termes de marges. Ils s'octroient entre 35 et 40 % du prix d'un litre de lait (la partie foncée montre la marge brute en centimes et en pourcentage, la partie claire les coûts). Les quotas ont endigué la « marée blanche »Pas vraiment puisque la production de lait n'a cessé d'augmenter. En France et dans toute l'Europe. #container_1427908181982{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427908181982{ height:500px; } #container_1427908181982 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427908181982 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427908181982 .subtitre{ display:block; }La production de lait de vache a augmenté de près de 6 % en Europe et de 5 % en France(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427908181982", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.franceagrimer.fr/fam/content/download/33221/300485/file/STA-VIA-LAIT-Donn%C3%A9es%20statistiques%202013.pdf", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"France Agrimer", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"production de lait en milliards de litres" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" milliards de litres de lait", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 22.982 ], [ "", 23.814 ], [ "", 22.832 ], [ "", 23.374 ], [ "", 24.646 ], [ "", 24.536 ], [ "", 24.095 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "UE à 27", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 132.782 ], [ "", 134.135 ], [ "", 133.893 ], [ "", 135.432 ], [ "", 138.285 ], [ "", 139.102 ], [ "", 140.147 ] ], "color": "#FFc832" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Et pourtant, les pénalités, en cas de surproduction, avaient été calculées pour être dissuasives : en France, elles sont allées jusqu'à 34 centimes par litre. Sur les 30 dernières années, l'Allemagne a dépassé 21 fois son quota et payé au total près de 2 milliards d'euros de pénalités, selon l'Union régionale laitière de Basse-Saxe.La baisse du prix du lait fera baisser celui des autres produits laitiersPas forcément : comme le montre l'infographie ci-dessus, les prix des produits laitiers sont d'autant moins corrélés au prix du lait que le produit est transformé, comme dans le cas des yaourts. C'est alors le transformateur (l'industriel) qui empoche le plus de marges, et non le producteur.Il est très difficile de fixer le prix du lait : pour les éleveurs qui travaillent sous contrat avec des entreprises privées, le prix résulte de savantes équations élaborées à partir d'indicateurs comme les cotations du beurre et de la poudre de lait, le prix des fromages allemands ou l'évolution des prix des produits de grande consommation.Un indicateur de marché viendra désormais éclairer les producteurs puisqu'un contrat va être lancé sur Euronext ce mois-ci, comme pour le blé ou le gaz, déjà échangés sur les marchés financiers français.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.04.2015 à 19h37 • Mis à jour le01.04.2015 à 20h15 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) La lutte contre l’évasion fiscale est l’une des priorités affichées par le gouvernement grec pour faire entrer de l’argent frais dans les caisses de l’Etat. Après la visite d’une délégation suisse la semaine dernière, c’est ce mercredi 1er avril l’eurodéputée Eva Joly (Europe Ecologie - Les Verts) qui est venue apporter son soutien sans équivoque au premier ministre grec, Alexis Tsipras. Sans toutefois qu’aucune rencontre officielle n’ait eu lieu entre eux.Lire aussi :Evasion fiscale : la Suisse va coopérer avec la Grèce« Je crois que M. Tsipras plus que tous ses prédécesseurs peut s’attaquer à la fraude fiscale. Ce n’est donc pas un hasard si nous sommes venus présenter à Athènes notre rapport sur les réseaux de l’évasion fiscale via les Pays-Bas, explique Mme Joly, car il y a une grande hypocrisie de l’Europe. Le ministre des finances hollandais, Jeroen Dijsselbloem, tape sur Tsipras en tant que président de l’Eurogroupe, alors qu’il est le chef d’un paradis fiscal en plein cœur de l’Europe ! ».Neufs groupes visésVice-présidente de la commission spéciale sur les rescrits fiscaux, créée par le Parlement européen le 12 février 2014 afin d’enquêter sur les politiques fiscales de certains pays, Mme Joly est venue à Athènes soutenir le rapport de l’organisation non gouvernementale (ONG) hollandaise SOMO, qui dénonce les pratiques financières des Pays-Bas.« Le régime de construction de holding des Pays-Bas est le plus populaire au monde avec un environnement fiscal très avantageux – 0 % de taxes ! – et une très grande flexibilité du droit fiscal », stipule ce rapport. « En Grèce, les plus grosses entreprises ont souvent recours à des montages compliqués pour éviter la taxation », explique Eva Joly.Le rapport pointe ainsi du doigt neuf grands groupes grecs dont les noms ont été rendus publics dans le cadre de la vaste enquête LuxLeaks publiée en novembre 2014 et qui a révélé les manœuvres de milliers d’entreprises engagées dans des accords avec le Luxembourg leur permettant de réduire leur fiscalité. « C’est le même type de services que fournissent les Pays-Bas », précise Katrin McGauran de l’ONG SOMO.Un « évitement fiscal immoral à défaut d’être encore illégal »Afin d’illustrer concrètement comment se passe cet « évitement fiscal immoral, à défaut d’être encore illégal », comme le décrit Eva Joly, l’ONG s’est attardée sur le cas de l’entreprise d’exploitation minière canadienne Eldorado Gold.Engagée dans l’exploitation de mines d’or et de cuivre au nord de la Grèce depuis plusieurs années, l’entreprise est accusée par le rapport d’avoir mis en place un montage financier impliquant les Pays-Bas et la Barbade et lui permettant de soustraire au fisc grec plus de 1,7 million d’euros d’impôts sur les sociétés en cinq ans et 700 000 euros de cotisations sociales à la source en deux ans. « Les trois filiales grecques de la compagnie utilisent douze entreprises boîtes aux lettres en Hollande qui ne produisent aucun service tout en ayant des millions d’actifs », souligne Katrin Mc Gauran. Eldorado Gold nie l’ensemble de ses allégations. « Leur avocat nous a envoyé un courrier nous indiquant qu’il se réservait le droit de nous poursuivre mais je suis tout à fait confiante sur la solidité de notre enquête », conclut-elle.« On me dit que ce n’est pas illégal mais moi je réponds que ça ne l’est pas tant que l’on ne change pas la loi ! », soutient Eva Joly. « Ce type de procédé aide certainement l’économie hollandaise et luxembourgeoise, mais détruit les revenus fiscaux des autres pays européens. Comment exiger des Grecs qu’ils augmentent leurs recettes fiscales d’un côté, tout en offrant une palette de services financiers permettant aux gros acteurs économiques grecs de s’affranchir de leur devoir de payer leurs impôts en Grèce ? ».Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Le PDG et la directrice générale déléguée de GDF Suez ont présenté au comité d’entreprise européen, mercredi 1er avril, un « nouveau projet d’entreprise » qui bouleverse l’organisation du groupe d’énergie. Gérard Mestrallet et Isabelle Kocher tirent ainsi les conséquences de deux phénomènes : le recul continue de la consommation d’électricité et de gaz en Europe depuis quelques années ; et la demande croissante des clients, dans les pays développés et émergents, de solutions en faveur d’un usage plus raisonné et moins coûteux de l’énergie.Pour les particuliers, les industriels et les collectivités (villes, HLM, hôpitaux...), GDF Suez confirme sa stratégie – définie fin 2013 – de devenir un acteur majeur de la transition énergétique en Europe et dans le monde.Big bangUn big bang qui se caractérise par une montée en puissance des énergies moins émettrices de C02 (éolien, solaire, géothermie, biomasse, etc.), produite de façon décentralisée et recourant à une numérisation systématique qui permet par exemple aux consommateurs, aux distributeurs et aux producteurs de courant, grâce aux compteurs dits « intelligents », de mieux piloter le système électrique et de réduire la consommation.Tous les industriels, des énergéticiens comme EDF ou GDF Suez aux groupes d’environnement (Veolia, Suez, etc.), des équipementiers (Alstom, Schneider Electric, etc.) et des géants du BTP (Vinci, Bouygues, etc.) aux fabricants de matériaux comme Saint-Gobain se renforcent pour être de grands acteurs de la transition énergétique.D’une organisation fondée essentiellement sur les métiers, GDF Suez passe à une structure plus géographique. Les cinq grandes directions actuelles (énergie Europe, énergie international, services, global gaz et GNL, infrastructures) vont disparaître. A partir de 2016, elles seront remplacées par 24 entités opérationnelles, dont les patrons rapporteront à la direction générale.Certaines « business unit » regrouperont des métiers : exploration-production d’hydrocarbures, gaz naturel liquéfié, l’ingéniéristeTractebel, technologies des méthaniers avec GTT. Mais dix d’entre elles, en plus de la France, seront constituées sur des bases géographiques correspondant à des pays (Royaume-Uni, Chine, Brésil...) ou à de grandes zones géographiques (Benelux, Europe, Asie du Sud-Moyen-Orient, Asie-Pacifique, Amérique du Nord, Amérique latine et Afrique).Métier à risquesCes unités devront être capables de faire une offre globale alors qu’un même grand client a aujourd’hui affaire à plusieurs interlocuteurs sans que GDF Suez ne soit responsable de l’architecture d’ensemble d’un projet. L’entreprise, comme ses concurrentes, doit se battre pour garder des clients, notamment industriels, secteur où la concurrence est plus féroce que sur le marché des particuliers.La vente de gaz et d’électricité à des prix fluctuants et à des clients de plus en plus changeants est un métier à risques où les marges sont de plus en plus réduites ; l’associer à des services permet de trouver des relais de croissance et de fournir de meilleures offres, notamment aux industriels et aux grandes entreprises tertiaires.Une fourniture d’énergie de plus en plus couplée à des services renforçant l’efficacité énergétique des usines, des équipements publics et des résidences dans les territoires : c’est ainsi que s’écrit le futur de GDF Suez. Cofely, la branche services de GDF Suez, n’a cessé de prendre du poids au fil des ans : de 13,6 milliards d’euros en 2009, son chiffre d’affaires est passé à 15,6 milliards l’an dernier, et ses employés (90 000 personnes) représentent plus de la moitié des effectifs du groupe pour ses 152 900 salariés, projet . Il est encore loin des 49 milliards d’euros réalisés par les pôles énergie Europe et énergie international ; mais quand le revenu de ces deux branches a reculé respectivement de 18 % et 2,9 % en 2014, celui des services a progressé de 6,8 %.La direction « joue au meccano »Cette progression devrait s’accélérer. « Cofely a l'intention de doubler son chiffre d'affaires hors d'Europe dans les cinq prochaines années, et l'Asie du Sud-Est fait partie des grandes régions dans lesquelles nous voulons investir », avait indiqué Jérôme Tolot, directeur général adjoint chargé de ces activités, en annonçant l’acquisition de la société singapourienne Keppel FMO, en 2014. En 2013-2014, Cofely s’est renforcé grâce à plusieurs acquisitions au Brésil, en Pologne, en Allemagne, mais surtout au Royaume Uni (Balfour Beatty, LLFM) et aux Etats-Unis (Ecova).« C’est une réforme énorme où la géographie prédomine sur les métiers », indique à l'AFP le coordinateur CGT du groupe, Yves Ledoux. Et un risque pour l’emploi, assure-t-il. La mutualisation de fonctions comme la comptabilité, l’informatique, les achats ou les finances pourrait en effet, selon lui, « impacter 6 000 salariés ». « De réforme en réforme, le principal objectif assigné à l'Europe et à la France, c'est de faire des économies » qui pourraient entraîner 3 000 suppressions d’emplois en un an et demi, « principalement en Europe », dénonce la CGT dans un communiqué où elle déplore que la direction « joue au meccano ». Elle prévient qu'elle s'opposera à de nouvelles suppressions d'emplois. La direction a indiqué qu’il n’y aurait pas de licenciementsIl y a encore cinq ans, GDF Suez se voyait avant tout comme un producteur d’électricité et un distributeur de gaz. Il le reste, mais la tendance est à une baisse durable de la consommation en Europe et à une demande plus raisonnable ailleurs. Ses dirigeants avaient dû annoncer, en février 2014, 14,9 milliards d’euros de dépréciations d’actifs « anciens », pour l’essentiel des centrales thermiques au gaz installées en Europe qui perdent de l’argent. M. Mestrallet passera la main à Mme Kocher au printemps 2016. Les deux dirigeants ont rajeuni et féminisé l’équipe de direction. Vingt deux ans après son arrivée à la tête de Suez, M. Mestrallet laissera une entreprise qui n’a plus rien à voir avec la compagnie financière héritée de Ferdinand de Lesseps.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Les Allemands, premiers producteurs de lait en Europe (31 millions de tonnes, devant la France, avec 24,4 millions de tonnes en 2013) ne regrettent pas les quotas laitiers, disparus au 1er avril, même si certains éleveurs concernés s’inquiètent pour leur propre avenir.A Berlin, le ministre de l’agriculture, Christian Schmidt (CSU bavaroise), est optimiste. La disparition des quotas, c’est « moins d’interventions publiques qui, étant donné la mondialisation, ne sont plus réalistes et au contraire une chance pour l’export ». Pour les libéraux, la situation est claire : l’augmentation de la population mondiale va accroître la demande de produits laitiers, et comme les exploitations allemandes sont compétitives, avec des vaches qui produisent jusqu’à 8 000 litres de lait par an, voire 10 000 paraît-il pour « les plus performantes », il n’y a pas de quoi s’inquiéter.L’Allemagne, qui exportait plus d’un million de tonnes de produits laitiers en 1990, en exporte désormais près du double, et il n’y a pas de raison que cela s’arrête. Pour eux, si les prix peuvent momentanément baisser, le marché va se stabiliser. D’ailleurs, les quotas n’ont pas empêché le nombre d’exploitations de vaches laitières de passer de 369 000 en 1984 à moins de 80 000. En moyenne, fin 2013, chaque éleveur possédait 54 vaches laitières, un chiffre qui cache des disparités importantes entre la Bavière, qui abrite de nombreuses exploitations (35 000) relativement petites (33 vaches en moyenne) et le Brandebourg (Est de l’Allemagne), où une exploitation compte 219 vaches en moyenne.L’Europe devrait installer « un filet de sécurité »Les producteurs sont plus prudents que le ministre. Romuald Schaber, président de la fédération des éleveurs de vaches laitières, reconnaît que « les instruments d’avant-hier » – les quotas – n’ont pas permis d’éviter les crises laitières des années 2009, 2012 et 2014. Il en veut surtout aux gouvernements successifs d’avoir toujours soutenu les laiteries et de ne pas avoir permis aux éleveurs de s’organiser en amont pour peser davantage sur la filière, ce qu’autorisaient pourtant, selon lui, les règlements européens. Pour l’avenir, la profession estime que l’Europe devrait prendre des mesures pour installer « un filet de sécurité », un mécanisme qui permettrait de réguler le marché.Si Romuald Schaber, président de cette fédération, reste prudent, le même Romuald Schaber, en tant qu’exploitant, est plus inquiet. Dans la Süddeutsche Zeitung, ce bavarois qui fait tourner une petite exploitation (45 vaches) tout au sud de l’Allemagne, près de la frontière autrichienne, a observé de près ce qui s’était passé en Suisse. Là aussi il y avait des quotas laitiers et là aussi ils ont disparu. Dès le 1er mai 2009, pour prendre de l’avance sur l’Union européenne. Résultat : en six ans, un quart des exploitations laitières ont disparu. « Pourquoi en irait-il autrement chez nous ? », s’inquiète-t-il.Comme dans le reste de l’Europe, les petits exploitants allemands ont donc peur que la fin des quotas n’accélère leur disparition. Mais dans ce pays où le quotidien le plus lu, Bild, annonce en « une » l’évolution du prix du lait ou du beurre, les consommateurs et les industriels ont infiniment plus de poids que les agriculteurs. Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.04.2015 à 15h00 • Mis à jour le24.04.2015 à 15h01 | Elodie Chermann Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un « portrait-robot » de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Stéphane Beugnet, âgé de 37 ans, officie depuis quatre ans et demi comme chargé de middle office, support et organisation chez Amundi, une société internationale de gestion d’actifs. En clair, il travaille à la logistique informatique nécessaire à la création de fonds d’investissement.Convivialité extra-professionnelleIl insiste surtout sur les possibilités d’évolution offertes par l’entreprise. Pour Stéphane Beugnet, dans une entreprise idéale, il est important d’éviter les tâches rébarbatives en favorisant la mobilité, pour permettre aux salariés de voir les différents secteurs qui la composent. La flexibilité des salariés doit s’accompagner de formations en interne.Lire aussi :Eric Fanget : « Mon entreprise idéale interdit de faire le petit chef »Cette diversité n’est pas suffisante. Osmose, complémentarité… La notion d’équipe est importante à ses yeux, comme une équipe de sportifs qui se lanceraient dans un challenge. Sans oublier une convivialité qui peut toucher à l’extra-professionnel.Elodie Chermann Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Les créanciers d’Athènes avaient tout fait, ces derniers jours, pour refroidir les attentes des Grecs et des médias : aucun accord ne sortirait de l’Eurogroupe du 24 avril à Riga (Lettonie), présenté pourtant comme déterminant il y a à peine 3 semaines. « Il s’agissait juste de faire le point », a conclu Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, à la fin de la réunion des 19 ministres des finances de la zone euro. « Nous avons perdu trop de temps, les discussions doivent s’accélérer. Il y a encore trop de différences sur le fonds entre le gouvernement Grec et ses partenaires », a constaté le ministre des finances néerlandais.La réunion s’est même plutôt mal passée. C’est d’ailleurs c e que l’on décrypte à travers le spropos de Pierre Moscovici. « Sur certains fronts, nos positions se sont rapprochées, mais sur d’autres pas du tout. Il reste trop de désaccords pour un accord. Il faut accélérer les discussions, dès ce week-end », a déclaré le commissaire européen à l’économie. « Nous n’avons pas le choix si nous voulons atteindre l’objectif d’une Grèce stable et ancrée dans la zone euro », a poursuivi l’ex- premier ministre des finances français. Qui au passage a lâché que la lenteur des progrès était à mettre sur le compte « du camp grec ».Le flou des réformes grecquesCe rendez-vous de Riga était la dernière chance d’obtenir un accord avant fin avril sur la liste des réformes grecques. Et en retour, pour Athènes, de recevoir sa ligne de prêts de 7,2 milliards d’euros, la dernière à verser au pays dans le cadre du deuxième plan d’aide internationale, de 130 milliards décidé en 2012. Prochain rendez-vous politique pour tenter d’entériner un accord avec Athènes ? L’Eurogroupe du 11 mai à Bruxelles.Au 1er juillet, si aucun accord sur la liste des réformes n’est trouvé, le deuxième plan d’aide, – qui a déjà été prolongé deux fois (de fin 2014 à fin février 2015 et de fin février 2015 à fin juin 2015), et ne le sera selon toute vraisemblance pas une troisième – s’éteindra. Ce qui aura pour conséquence que les Grecs ne toucheront pas leur chèque de 7,2 milliards d’euros.Lire aussi :Grèce : et si on passait à la négociation d’un troisième plan d’aide ?Beaucoup, côté Européens, continuent à dire qu’ils manquent de chiffres, qu’ils n’ont pas une idée suffisamment claire de la situation budgétaire grecque pour statuer sur la pertinence et/ou la possibilité de financer telle ou telle réforme. Les Grecs contestent cette présentation des choses. « Au fil des réunions, ils nous demandent des détails supplémentaires qu’on leur apporte, mais cela ne leur suffit jamais », déplorait une source grecque, vendredi, à Riga.Un « processus de discussion lourd et un peu lent »Pourtant, plusieurs sources côté créanciers le confirment : ces derniers jours – depuis environ mi-avril –, les discussions entre les Grecs et le « groupe de Bruxelles », le nouveau nom donné à la « Troïka » pour ménager les susceptibilités d’Athènes, sont devenues plus constructives. « Nous avons maintenant des interlocuteurs qui viennent directement des services du premier ministre ou du ministère des finances », témoigne une source européenne.Mais ce n’est pas suffisant, ajoute t-elle, « le processus de discussion est lourd, et du coup, un peu lent ». De fait, les Grecs ont exigé que les techniciens représentant les intérêts des créanciers (le « Groupe de bruxelles ») ne soient pas présents à Athènes. Les réuniosn ont lieu soirt à brcxuelles, soit à Paris, comme cette semaine. Ils doivent, quand ils en ont besoin, faire des demandes de chiffres/informations à Athènes.Du coup, les européens considèrent que ce processus de négociations/discussions doit être revu dans les prochains jours, sans doute même dès ce week-end.La situation demeure inquiétanteMais ce qui bloque le plus aujourd’hui, c’est moins le « process » que de vraies dissensions sur le fonds, sur les réformes à mettre en place en Grèce. Côté grec, on pousse pour des mesures qui mettent plus l’accent sur les rentrées fiscales, pour financer le programme « anti-austérité » (notamment la loi pour parer au problème « humanitaire » grec).Alors que côté créanciers, on voudrait des mesures d’économie budgétaire, et on met en doute les scénarios de croissance pour 2014, jugés « beaucoup trop optimistes ».En attendant, la situation financière de la Grèce, si elle n’est toujours pas claire, reste inquiétante. Beaucoup d’Européens craignent que la croissance repasse à zéro en 2015. Athènes doit encore rembourser plus de 700 millions d’euros au FMI avant le 12 mai, cela devrait passer selon certains à Bruxelles. En revanche, tout le monde en convient : les échéances vis-à-vis de la BCE, en juillet (3,5 milliards d’euros), sont insurmontables pour le pays qui devrait faire défaut à ce moment-là si aucune aide ne lui parvient d’ici là.Lire aussi :La BCE serait prête à durcir le ton envers la GrèceCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.04.2015 à 12h17 • Mis à jour le24.04.2015 à 13h11 | Denis Cosnard Oubliez GDF Suez. A partir d’aujourd’hui, le champion français du gaz se renomme Engie, a-t-il annoncé par surprise vendredi 24 avril. Une façon d’accompagner la profonde mutation engagée par le groupe, que la crise du gaz en Europe a amené à revoir en profondeur sa stratégie et son organisation interne. Pour le PDG Gérard Mestrallet et celle qui doit lui succéder, Isabelle Kocher, l’heure était venue d’abandonner le nom actuel, avec sa double référence à l’ancien monopole Gaz de France et à la compagnie fondée en 1858 par Ferdinand de Lesseps pour creuser le canal de Suez.La modification de la raison sociale ne sera soumise à l’assemblée des actionnaires que dans un an. Mais dès samedi, le groupe va installer son nouveau logo bleu clair sur les façades de ses trois tours de la Défense, près de Paris, de son centre de recherche de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et de son grand immeuble de Bruxelles (Belgique). Ses milliers de camionnettes vont aussi changer d’habillage. Une importante campagne publicitaire, y compris télévisée, est prévue en France et en Europe. Au total, l’opération coûtera quelques dizaines de millions d’euros.Pourquoi Engie ? Beaucoup penseront à Angie, la ballade la plus connue des Rolling Stones, sur lequelle tant de couples ont dansé depuis 1973. « On l’avait tous en tête », reconnaît M. Mestrallet. D’autres se souviendront d’Engie Benjy, héros d’un programme télévisé pour enfants. Engie est aussi un prénom féminin, apparu il y a quelques années en France, mais encore très rare – il n’a pas été donné plus de 50 fois à ce jour.Lire aussi :GDF Suez se réorganise pour être un acteur clé de la transition énergétiqueAvec leur agence Publicis, les dirigeants de GDF Suez ont surtout cherché un nom court, prononçable dans toutes les langues, et qui évoque l’énergie. Au-delà de GDF Suez, il pourrait remplacer à terme d’autres marques du groupe, comme Cofely, Electrabel, etc. « Rien n’est décidé, mais nous souhaitons aller loin, et qu’Engie devienne notre porte-drapeau dans le plus grand nombre possible de pays et d’activités », précise l’actuel PDG.Au départ, c’est Suez Environnement, la filiale à 34 % de GDF Suez dans l’eau et les déchets, qui devait changer de nom, et effacer toute référence à Suez, notamment pour s’émanciper du groupe d’énergie. Mais M. Mestrallet, décidé lui aussi à revoir l’identité de son entreprise, a obtenu la priorité. Il y a quelques mois, Suez Environnement a donc abandonné son projet, et gardé son nom. En tout état de cause, il n’y aura plus qu’un seul Suez.Marquer une distanceQuatre motifs poussent généralement les sociétés à modifier leur nom. Parfois, il s’agit de rompre avec un passé trop lourd, comme lorsque la vénérable Générale des eaux, au parfum de scandales et de corruption, s’est rebaptisée Vivendi. Les fusions constituent aussi des moments-clés : en 2005, Sagem et Snecma ont préféré s’appeler Safran que de maintenir un des deux noms d’origine. La volonté d’avoir une marque simple, utilisable partout, justifie également des changements, comme lorsque Séchilienne-Sidec s’est mué en Albioma. Dernier cas, les entreprises qui ajustent leur nom après une évolution de leur métier, à l’image d’Imetal devenu Imerys après avoir abandonné le métal.GDF Suez relève un peu de toutes les catégories. « Nous ne renions rien de notre passé », affirme M. Mestrallet. Comme lorsque France Télécom est devenu Orange, effacer GDF est néanmoins une façon de marquer une distance avec l’ex-groupe public, donc avec l’Etat qui contrôle encore 33 % du capital. Une façon aussi de prendre un nouvel élan, après des années difficiles – GDF Suez a perdu presque 10 milliards d’euros en 2013, et souffre toujours de la crise. Ce changement intervient également alors que la fusion de 2008 entre GDF et Suez, puis celle de 2011 avec International Power, ont été menées à bien.Simultanément, M. Mestrallet a voulu un nom facile – « cinq syllabes, c’était trop long » –, et qui couvre toutes les énergies dont le groupe se veut désormais spécialiste. Sur ce point, cependant, Engie rappelle avant tout les lettres NG, prononcées à l’anglaise. NG, comme « natural gas ». « Personne n’y avait pensé !, assure le PDG. Mais comme cela, si certains sont nostalgiques de Gaz de France, je pourrais leur dire : “Ecoutez bien, il y a du gaz naturel à l’intérieur.” »Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin « Ne dites pas à ma mère que je vends du nuage, elle me croit épicier. » Jeff Bezos, le patron d’Amazon, est resté sur son quant-à-soi depuis des années. Jusqu’à ce jeudi 23 avril. Il a fait son coming out, après la clôture de la Bourse de New York, à l’occasion de la publication des comptes trimestriels de son empire. Pour la première fois, le groupe de commerce en ligne a dévoilé les chiffres de son activité de services informatiques à distance.Surprise, Amazon, qui nous a habitués à se développer sur des marchés en croissance sans nécessairement être bénéficiaire, révèle que sa division Amazon Web Services (AWS) gagne bien sa vie, et même très bien. Son métier est ce qu’on appelle le cloud computing (l’informatique dans les nuages). Elle propose aux entreprises de louer des capacités de stockage de données dans ses centres informatiques, des capacités de calcul sur ses serveurs ou encore des applications de bureautique et autres logiciels.Lancée en 2006, par celui qui était encore un libraire en ligne, comme un service complémentaire afin de rentabiliser les centres informatiques qu’il avait mis sur pied, AWS est aujourd’hui le premier opérateur mondial de services dans le cloud. Au premier trimestre, cette activité a représenté un chiffre d’affaires de 1,57 milliard de dollars (1,4 milliard d’euros), en croissance de 49 %.Lire aussi le post de blog : Amazon, maître contesté du nuageLes analystes qui traquent le moindre indice étaient parvenus à approcher cette donnée. En revanche, aucun n’avait imaginé que cette division dégage un bénéfice opérationnel de 265 millions de dollars.Sonner la chargeNon seulement AWS affiche une croissance deux fois plus rapide que le reste d’Amazon, mais elle est la seule division à gagner de l’argent dans ces proportions, voire à en gagner. L’ensemble du groupe a réalisé un chiffre d’affaires trimestriel de 22,7 milliards de dollars (+15 %) et un résultat opérationnel de 255 millions (+ 75 %). Mais son résultat net est une perte de 57 millions.Lire aussi :Amazon en déficit, mais chouchou des marchésC’est donc cet à-côté qui permet désormais au mastodonte de rester en équilibre. Et de poursuivre sa folle croissance. Car, pour un commerçant de cette taille, afficher une croissance de 15 % tient tout de même de la prouesse.Mais, attention, au printemps, les nuages peuvent changer de couleur, de forme et de direction. Encore loin derrière le leader, les Google, Microsoft, IBM et autres HP ont sonné la charge. Amazon a reconnu avoir dû baisser à plusieurs reprises ses tarifs depuis un an pour répondre à la guerre des prix dans le nuage lancée par Google. Microsoft, dirigé depuis deux ans par un spécialiste du cloud – Satya Nadella avait lancé la plate-forme Azure –, a annoncé, également jeudi 23 avril, avoir doublé (+ 106 %) son chiffre d’affaires dans le secteur. La bataille pour le cloud va désormais pouvoir se jouer au grand jour.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.04.2015 à 10h56 • Mis à jour le24.04.2015 à 11h03 | Sarah Belouezzane Comme tous les trimestres, les résultats de Google sont scrutés, disséqués par les observateurs qui cherchent à y voir des signes potentiels du ralentissement de l’activité du moteur de recherche. Ceux publiés par le groupe de Mountain View jeudi 23 avril n’ont pas échappé à la règle.Au premier trimestre 2015, le groupe fondé par Sergueï Brin et Larry Page, a affiché un bénéfice net de 3,6 milliards de dollars (3,3 milliards d’euros). Soit une augmentation de 4 % par rapport aux trois premiers mois de l’année 2014. Son chiffre d’affaires, dont 90 % est issu de la publicité, a, quant à lui, grimpé de 12 % pour atteindre 17,3 milliards de dollars. Habitués à bien plus spectaculaire, les marchés n’ont pas été enthousiasmés par ces résultats. Les analystes ont notamment regretté que le bénéfice par action soit, à 6,57 dollars, de 3 cents inférieur à leurs prévisions.D’après Patrick Pichette, le directeur financier du groupe qui s’est exprimé lors d’une conférence téléphonique, ces résultats mitigés sont principalement dus au dollar fort. Hors effet de change, « le chiffre d’affaires aurait progressé de 17 % », explique M. Pichette.Une publicité à meilleur prixIl en veut pour preuve la progression des gains issus de la publicité, la principale source de revenus du groupe. Ils ont, selon le responsable, augmenté de 11 % sur les trois premiers mois de l’année. Mais c’est le mobile qui focalise l’attention des marchés. Ces derniers sont en effet très inquiets : ils craignent que le moteur de recherche ne monétise pas aussi bien son audience sur mobile que celle sur ordinateur fixe.Or avec la diffusion massive des smartphones et le changement des usages qui l’ont accompagnée, c’est aujourd’hui près de 60 % du trafic du moteur de recherche qui est issu du mobile. Problème, la publicité sur ce terminal coûte beaucoup moins cher que sa cousine sur PC. Et les prix ne cessent de chuter. Selon la presse américaine, ils auraient accusé un recul de 7 % au premier trimestre 2015.Lire aussi :Google va désormais privilégier les sites adaptés au mobile lors d’une recherche sur smartphoneEncore très importantes, les parts de marché de Google dans le domaine sont, par ailleurs, grignotées par des applications tierces, surtout Facebook, sur lesquelles les mobinautes passent de plus en plus de temps. Ainsi en 2013, le moteur de recherche se taillait selon eMarketer, 46 % de la publicité mobile à travers le monde. Contre 16 % pour le réseau social de Mark Zuckerberg. En 2014, la part du premier est passée à 38,2 % quand celle du second grimpait à 17,4.Attaqué de tous côtésRésultat, cette semaine l’entreprise de Mountain View a multiplié les initiatives pour rappeler que le mobile était aussi son royaume : Sur les smartphones, il a mis en place, mardi 21 avril, un changement de son algorithme de recherche afin qu’il favorise les sites Internet dont l’interface est adaptée à ces terminaux. Mercredi 22 avril, le géant du Net a, par ailleurs, précisé les détails de son offre de téléphonie mobile.« En fait ces deux annonces n’ont rien à voir avec la publicité mobile, ils sont pour le premier juste une évolution logique et pour le second le moyen de tester les terminaux de Google sur un réseau. Mais ils montrent aussi que le groupe ne se laissera pas faire et qu’il maîtrise la mobilité », affirme James Dix du courtier Wedbush.Pour l’analyste, Google est certes attaqué de tous les côtés mais dispose d’un atout inestimable : « Les espaces préférés des annonceurs aujourd’hui pour placer leurs publicités sur mobile sont la recherche et la vidéo. A raison de 70 % pour la première et de 30 % pour la seconde. Ce sont deux domaines sur lesquels Google n’a pratiquement aucun concurrent. »M. Dix, cite l’exemple de l’agence TBWA qui, à elle seule, a dépensé 3 milliards de dollars en annonces sur Google mobile en 2014. Un chiffre qui pourrait grimper de 30 % en 2014 pour atteindre 4 milliards de dollars. Selon eMarketer, les revenus issus de cette branche devraient même presque doubler entre 2013 et 2017.Outre la recherche, c’est donc la vidéo qui représente l’un des atouts principaux du groupe. Avec des milliards de visiteurs uniques par mois, sa filiale Youtube est de loin le premier site mondial sur lequel se rendent les internautes pour visionner clips, extraits de films ou gags devenus viraux sur la toile. Un milliard de vidéos et autant de publicités sont visionnés quotidiennement par les mobinautes. « Le smartphone est idéal pour la publicité vidéo et les annonceurs l’ont bien compris », explique M. Dix. Une garantie supplémentaire pour les marchés.Lire aussi :La santé, nouvel eldorado de GoogleSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.04.2015 à 08h07 • Mis à jour le24.04.2015 à 10h26 Le gouvernement grec a proposé vendredi 24 avril une série de concessions sur des réformes réclamées par les créanciers internationaux du pays en échange de nouveaux financements. Mais la Commission européenne a écarté la possibilité de parvenir à un accord lors de la réunion de l'Eurogroupe qui se tient vendredi en Lettonie, estimant que le pays n'avait pas fait assez de progrès dans le cadre de ses négociations avec ses créanciers.Dans une note de blog publiée à quelques heures de la tenue, à Riga, la capitale lettonne, d'une nouvelle réunion avec ses collègues de l'Eurogroupe, le ministre des finances grec, Yanis Varoufakis, se dit d'accord avec certaines conditions demandées par les créanciers d'Athènes. « Les désaccords actuels avec nos partenaires ne sont pas insurmontables », écrit-il :« Notre gouvernement a hâte de rationaliser le système de retraite [en limitant par exemple les départs anticipés à la retraite], poursuivre la privatisation partielle d'actifs publics, s'attaquer aux prêts douteux qui obstruent les circuits du crédit de l'économie, créer une commission des impôts pleinement indépendante et pousser l'entreprenariat. Les différences qui demeurent concernent notre compréhension des relations entre ces réformes diverses et l'environnement macro[économique]. »« Grand sentiment d'urgence »Selon Valdis Dombrovskis, le vice-président de la commission chargé de l'euro, « les progrès dans les négociations techniques ne sont pas suffisants pour parvenir à un accord durant cet Eurogroupe à Riga », « les discussions techniques doivent se poursuivre ».« Le message est “accélérons”. Nous n'avons pas encore les moyens d'avancer vers une conclusion », a renchéri Pierre Moscovici, le commissaire européen chargé des affaires économiques. Lire : La BCE prête à durcir le ton envers la GrèceA court d'argent, la Grèce peine à trouver un compromis avec ses créanciers sur les réformes que ces derniers réclament avant de lui verser la dernière tranche de prêts de 7,2 milliards d'euros de son plan de sauvetage financier. Athènes devait présenter une liste de réformes et la faire approuver par ses créanciers d'ici à la fin d'avril pour obtenir le versement de la somme.« Le mois d'avril n'est pas encore fini », a souligné Jeroen Dijsselbloem, le patron de l'Eurogroupe, estimant toutefois qu'il « y a[vait] un grand sentiment d'urgence ». « Je vais écouter les institutions [créancières de la Grèce] en premier lieu aujourd'hui. J'ai eu vent de nouvelles positives la semaine dernière, mais je dois en savoir plus », a-t-il indiqué.Les responsables européens mettent de plus en plus en avant l'idée que la seule date importante est désormais la fin juin, quand le deuxième programme d'assistance financière pour la Grèce prendra fin. « C'est la date butoir », a même souligné vendredi le ministre slovaque des finances, Peter Kazimir.Lire aussi (édition abonnés) : Grèce : l’idée de passer directement à la négociation d’un troisième plan d’aide fait son chemin Stéphane Lauer (New York, correspondant) La fusion géante entre les câblo-opérateurs américains Comcast et Time Warner Cable (TWC) ne verra finalement pas le jour. Les deux groupes, qui avaient annoncé leur rapprochement le 13 février 2014, ont préféré jeter l’éponge face au scepticisme des autorités américaines de la concurrence, selon des sources proches du dossier et citées, jeudi 23 avril, par l’agence Bloomberg. L’abandon de l’opération devait être officialisé dans la journée de vendredi.Comcast, le leader du secteur aux Etats-Unis, avait initialement proposé de racheter TWC, le numéro deux, pour 45,2 milliards de dollars (41,7 milliards d’euros), soit 67 milliards de dollars dette comprise.A l’issue, les deux groupes auraient cumulé 30 millions d’abonnés. Mais, depuis cette annonce, d’intenses négociations se sont engagées avec le régulateur américain du secteur, la Federal Communications Commission (FCC), pour savoir si l’opération respectait les règles de la concurrence. Il y a quelques jours, le ministère de la justice avait commencé à émettre de sérieux doutes sur la faisabilité de la fusion.Lire aussi :La fusion Comcast-Time Warner sous la loupe de l’antitrust américainMercredi, le parcours d’obstacles s’est encore un peu plus compliqué. Comcast et TWC ont rencontré des membres de la FCC et du ministère de la justice, dont le feu vert était nécessaire pour que l’opération puisse aller à son terme. Leurs interlocuteurs ont exprimé leur inquiétude quant à l’impact qu’aurait une fusion sur les consommateurs.Le précédent AT&TLa FCC a proposé que le feu vert donné à l’opération le soit par un juge administratif. Cette procédure, qui en dit long sur le scepticisme du régulateur, a sans doute été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. L’issue finale devenant très incertaine, et malgré des dépenses en lobbying, en 2014, de 17 millions de dollars, Comcast a donc préféré renoncer.C’est le même type de procédure qui avait été imposé à AT&T pour valider son rapprochement avec T-Mobile en 2011. On sait ce qu’il advint : la fusion avait été cassée par le juge, et l’opérateur avait dû payer 4 milliards de dollars d’indemnités à Deutsche Telekom, la maison mère de T-Mobile.Comcast a eu beau répéter, ces derniers mois, que la fusion était dans l’intérêt public parce qu’elle permettrait de fournir aux clients de TWC un meilleur service, les autorités américaines ne se sont pas laissées convaincre.Il faut dire que le nouveau groupe aurait détenu 30 % du marché de la télévision payante aux Etats-Unis et 57 % de celui des fournisseurs d’accès à Internet. Les deux acteurs avaient proposé quelques concessions pour faire passer la pilule. Il était notamment question de rétrocéder environ trois millions d’abonnés au challenger du secteur, Charter Communications, qui serait ainsi passé de la quatrième à la deuxième place. Mais, visiblement, la concession n’a pas été jugée suffisante.Bonne nouvelle pour le consommateurLe renoncement à cette fusion fait les affaires de groupes de média, comme Time Warner – dont les activités n’ont plus rien à voir avec celles de TWC –, de Walt Disney, de 21st Century Fox ou encore de Netflix, qui voyaient d’un mauvais œil la constitution de ce nouveau géant. Reed Hastings, le fondateur et patron de la société de streaming (lecture sans téléchargement) était d’ailleurs l’un des plus virulents opposants à ce projet de mariage. Netflix avait déjà dû accepter de verser d’importantes sommes d’argent à Comcast et à TWC, afin d’assurer une vitesse de connexion optimale pour ses abonnés. Réunis, les deux opérateurs auraient encore plus de poids dans ces négociations.Du côté du consommateur, qui paie déjà des prix prohibitifs comparés à ceux pratiqués en Europe pour accéder à Internet, cette réduction du nombre d’acteurs n’aurait pas été non plus une très bonne nouvelle.La recomposition du secteur est donc relancée. Charter Communications et son principal actionnaire, Liberty Media, l’une des holdings du milliardaire américain John Malone, qui avait fait une offre sur TWC quelques semaines avant l’annonce de la fusion, pourrait revenir dans le jeu. Mais, à l’époque, la valorisation proposée, beaucoup moins généreuse que celle de Comcast, avait été rejetée par la cible.Il y a quelques mois, lors d’une réunion avec des investisseurs, M. Malone avait dit qu’il était prêt à envisager une nouvelle offre si jamais l’opération avec Comcast échouait. C’est désormais chose faite.Pour TWC, qui avait fait de cette fusion la pierre angulaire de stratégie, c’est assurément un coup dur. La direction de l’entreprise a prévu d’organiser une conférence téléphonique avec ses actionnaires, le 30 avril. Le PDG du groupe, Robert Marcus, arrivé à la tête de la société seulement un mois et demi avant la vente à Comcast, avait empoché une rémunération astronomique de 80 millions de dollars. Il va maintenant lui falloir trouver un plan B capable d’assurer un futur à TWC.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane, Alexis Delcambre et Anne Eveno « Chez Orange, elle connaît tous les rouages de l’entreprise et des métiers. Aller vers une autre entreprise va être pour elle un vrai défi, un saut dans l’inconnu. » Ce haut cadre d’Orange résume bien l’équation que va devoir résoudre Delphine Ernotte, nommée, jeudi 23 avril, présidente de France Télévisions, après vingt-six années passées chez l’opérateur.A 48 ans, la directrice générale adjointe d’Orange France a arpenté toutes les fonctions possibles au sein de son entreprise : de l’analyse financière à la R&D, de la distribution aux fonctions de direction. Centralienne, cette ingénieure de formation y a appris la vente, la communication, le marketing et le délicat exercice du dialogue social. Elle a aussi contribué à transformer l’entreprise et appris à composer avec la présence de l’Etat.« C’est une vraie patronne qui sait déléguer, écouter et décider », décrit Alice Holzman, directrice générale adjointe en charge de la distribution de Canal+, qui a travaillé sous ses ordres chez Orange. « Mi corse-mi basque, elle a un côté mama qui protège voire couve ses équipes, renchérit Elie Girard d’Atos, qui a travaillé avec elle pendant six ans. C’est une bosseuse, très impliquée. Lors de la grande panne des mobiles de l’été 2012, elle a passé toute la nuit au centre de supervision au beau milieu des techniciens et impressionné tout le monde. » Des tempêtesChez Orange, les tempêtes n’ont pas manqué. Mme Ernotte a dû faire face à l’arrivée d’un nouveau concurrent, Free Mobile, en 2012. Surtout, elle a été confrontée, comme toute la direction du groupe, à la crise des suicides chez l’opérateur, consécutive à la mise en place du plan « Next ». Propulsée au comité exécutif après le départ de Didier Lombard – mis en cause dans cette affaire –, la nouvelle directrice générale admet alors que ces drames ont suscité chez elle « un mélange de profonde culpabilité et de déni » et « une remise en question fondamentale ».Ses défenseurs soulignent qu’elle a ensuite œuvré à l’« apaisement » du climat social. « C’est difficile d’évaluer son implication dans la crise sociale qui a secoué l’entreprise du temps de Lombard, juge une source chez Orange. Ce qui est sûr, c’est qu’elle a appris à écouter, elle a réussi à respecter le contrat social dans un contexte difficile où Orange France était secoué de tous les côtés par la concurrence. »Dans sa nouvelle maison, Delphine Ernotte se sait attendue sur ce terrain. Pendant la campagne, la CGC Médias l’a associée à cette crise des suicides – un message lourd dans le contexte de fragilité sociale que connaît France Télévisions. Dans sa décision motivée, le CSA a souligné que la nouvelle PDG voulait « bâtir, par la négociation et le dialogue, un plan stratégique visant à promouvoir la confiance au sein de France Télévisions ».Lire aussi (édition abonnés) :France Télévisions, le grand corps maladeL’inconnue des contenusPour cela, elle devra forcer sa personnalité que beaucoup décrivent comme « froide » ou « distante ». « Son côté froid, c’est une carapace, corrige un cadre de l’opérateur. En réalité elle a beaucoup d’empathie et je l’ai vue dans plein de conventions faire le show quand il le fallait. »Et d’avancer une explication : « Elle a toujours été dans un milieu d’hommes, elle doit sûrement se protéger aussi. » Dans l’univers d’ingénieurs souvent masculin qu’est Orange, Delphine Ernotte s’est attachée à défendre la place des femmes, infligeant des amendes de 10 euros pour toute remarque sexiste formulée en comité exécutif.Autre défi pour la nouvelle présidente : son inexpérience dans les contenus et l’audiovisuel, même si Orange distribue aussi des contenus et que le CSA relève sa « perception des enjeux de l’audiovisuel ». Ses amis ont beau évoquer sa « passion du théâtre » – son époux est le comédien Marc Ernotte et elle ne manque pas de réseaux dans le monde culturel –, sa capacité à aider France Télévisions à repenser ses offres en profondeur est à ce stade une inconnue.Anne EvenoJournaliste au MondeAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre Il aura fallu une délibération de près de 24 heures pour que le Conseil supérieur de l’audiovisuel tranche. Jeudi 23 avril, les huit conseillers ont désigné Delphine Ernotte, actuelle directrice générale adjointe d’Orange France, à la présidence de France Télévisions. Mme Ernotte prendra ses fonctions le 22 août, succédant à Rémy Pflimlin.Cette nomination a fait l’objet d’une sérieuse bataille au sein du conseil. Mercredi soir, à l’issue de deux longues journées d’auditions – deux heures par candidat –, un premier vote avait attribué quatre voix à Delphine Ernotte, directrice générale adjointe d’Orange France ; trois à Pascal Josèphe, président fondateur du cabinet de conseil IMCA et ancien dirigeant de France 2 et France 3 ; et une à Rémy Pflimlin, actuel PDG de l’entreprise publique. Les autres candidats – Christophe Beaux, Nathalie Collin, Robin Leproux, Cyrille du Peloux – n’avaient recueilli aucun vote.Lire aussi :France Télévisions : ces candidats qui veulent remplacer Rémy PflimlinLes conseillers se sont retrouvés jeudi matin avec la volonté de s’accorder rapidement, alors que de premières informations fuitaient dans les médias. Mais le collège s’est au contraire divisé en deux blocs de poids égal, quatre conseillers continuant de soutenir Mme Ernotte tandis que quatre autres se rangeaient derrière M. Josèphe.Des qualités d’écoute et de décisionLe CSA a donc décidé d’auditionner à nouveau les deux candidats, jeudi après-midi. A l’issue de ces auditions, un vote majoritaire s’est dégagé en faveur de Mme Ernotte.Centralienne, Delphine Ernotte a fait toute sa carrière chez Orange. Son profil est celui d’une manageuse dont les partisans vantent les qualités d’écoute, de compréhension et de décision. Avec 80 000 salariés, Orange France est le vaisseau amiral du groupe. Elle n’a par contre pas d’expérience des contenus ou de l’audiovisuel, ce qui était le point fort de l’autre finaliste, Pascal Josèphe.Agée de 48 ans, Mme Ernotte sera la première femme à diriger France Télévisions. Chez Orange, un univers d’ingénieurs souvent masculins, elle s’est attachée à défendre la place des femmes.Dans le milieu de l’audiovisuel, son nom a commencé à circuler fin 2014. Conseillée par Denis Pingaud – également présent aux côtés du PDG de Radio France, Mathieu Gallet –, elle a mené campagne en coulisse, sans s’exposer dans les médias. Cela ne l’a pas empêchée de subir plusieurs tirs de barrage, notamment de syndicats de France Télévisions, qui l’ont parfois associée au plan « Next » dans la foulée duquel les suicides se sont multipliés chez l’opérateur. Son entourage a rappelé que la justice ne l’avait en rien mise en cause.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi (Propos recueillis par) Durant plusieurs semaines, Le Monde donne la parole aux dirigeants des petites et très petites entreprises, pour qu’ils dévoilent leur quotidien en décrivant quelques-unes de leurs journées, leur engagement, leurs contraintes, leur moyen d’agir… C’est au tour de Jean-Pierre Riche, âgé de 50 ans, le PDG d’Okavango-Energy, une entreprise innovante créée en 2009 spécialisée dans l’efficacité énergétique, de raconter son activité. Les prestations de ce cabinet couvrent la réalisation d’audits énergétiques réglementaires et de programmes opérationnels ayant pour objectif une réduction significative de l’empreinte environnementale des entreprises industrielles et l’amélioration de leur compétitivité. Jean-Pierre Riche raconte une journée de travail en Espagne. 5 heures 30. Mon réveil sonne, je dois me rendre à Barcelone rejoindre l’équipe espagnole d’Okavango-Energy afin de finaliser plusieurs projets et rencontrer des clients. Je prends le premier avion low cost partant à 7 heures. J’ai l’habitude d’arriver au dernier moment à l’aéroport pour mes vols - 45 à 30 minutes selon la compagnie - que ce soit tôt le matin ou dans la journée. Une fois par an, j’arrive trop tard pour l’avion, mais j’ai le plaisir de dormir plus longtemps ou de mieux rentabiliser mes déplacements. Ma valise faite la veille, sous la main, je quitte ma famille encore endormie pour prendre un taxi, direction Orly.Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME : « Convivialité, respect des différences, responsabilité, autonomie et esprit d’équipe » (1/3)L’avion décolle, je profite de ce court trajet pour me reposer car la journée s’annonce chargée et longue. En arrivant à l’aéroport de Barcelone à 8 heures 30, le soleil n’est pour une fois pas au rendez-vous, il doit faire à peu près dix degrés. Comme d’habitude, Didac, notre business developper à Barcelone m’attend en voiture pour me conduire dans nos bureaux espagnols. En chemin, nous parlons des dernières actualités d’Okavango en France et de divers sujets sur l’énergie en Espagne.9 heures. Nous arrivons dans les locaux, quelques minutes avant le début de la réunion avec toute l’équipe espagnole. Cela fait un mois que nous ne nous étions pas vus. Nous venons de terminer notre enquête 2014 dans le cadre de l’Observatoire de la maturité énergétique des industriels de l’agroalimentaire espagnols que nous avons créé en partenariat avec la Fédération espagnole de l’agroalimentaire (FIAB).Nous devons préparer le plan de communication et valider les points que nous voulons mettre en exergue. Cette étude est réalisée chaque année en France depuis 2010 et c’est la première fois que nous la mettons en place en Espagne. Elle nous permet de comprendre comment évolue le marché, quels sont les points forts des industriels et où sont leurs marges de progrès.Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME : Farid Lahlou repart toujours avec une leçonL’enquête 2014 nous montre par exemple que seulement 4 % des entreprises en Espagne (contre 6 % en France) n’ont pas encore commencé leurs démarches en efficacité énergétique. L’Observatoire permet d’apporter de l’information aux acteurs publics comme la FIAB ou le ministère de l’agroalimentaire pour piloter leurs politiques et leurs actions. Nous nous servons aussi de chaque enquête annuelle pour informer nos clients sur la position de leur entreprise par rapport au secteur. Ils en tirent des conclusions sur leur compétitivité en matière d’énergie.Le partenariat avec la Fédération espagnole de l’agroalimentaire nous a facilité l’accès aux entreprises espagnoles, qui peuvent être réticentes à nous confier des informations sur leur consommation d’énergie. Il nous a fallu quatre mois pour récupérer toutes les informations sur 280 sites industriels, via des visites de consultants, des entretiens téléphoniques ou encore des questionnaires en ligne. Les données récoltées ont été analysées au mois de février, en utilisant un outil d’évaluation développé par Okavango en France : le « Leanergy IndexTM ». Il nous permet de comparer des sites industriels aux activités hétérogènes et d’en tirer des conclusions sectorielles.10 heures 30. Fin de la réunion. Nous partons boire un café - un thé en ce qui me concerne - et manger une madeleine dans un bar près des bureaux. En Espagne, on ne mange qu’à 14 heures et les Espagnols ont l’habitude de prendre une collation en milieu de matinée. Après cette petite pause, je participe avec Didac à une réunion téléphonique avec un client qui fait des cubes de bouillon en Espagne. Le directeur industriel de cette entreprise souhaiterait avoir plus de précisions sur l’application d’un décret européen en Espagne. Le décret (« real decreto ») n’est pas encore sorti contrairement à la France, où toutes les grandes entreprises doivent avoir réalisé un audit énergétique avant décembre 2015. Les entreprises espagnoles auront la même date-butoir que la France et les plus prévoyantes se préparent déjà bien qu’elles ne connaissent pas encore les détails spécifiques au marché espagnol.Midi. J’enchaîne sur un point avec notre co-actionnaire à 15 % de la filiale espagnole. Ce dernier est très impliqué sur la partie recrutement. Nous discutons de l’embauche en cours d’un nouveau directeur de projet. Le candidat sélectionné a 10 ans d’expérience dans l’énergie, il est bilingue français-espagnol, ce qui nous permettra de le former en France à notre méthode « Leanergy » mais aussi de l’impliquer sur des projets en France comme en Espagne.13 à 14 heures. Je réponds à une série de mails et passe quelques coups de fils à Paris pour régler quelques urgences et traiter des sujets financiers. Nous sommes en cours de clôture de nos comptes. Même si ma responsable administrative et financière se charge de la relation avec notre comptable externalisé, je garde un œil vigilant sur ce sujet.14 heures. Même si je n’ai pas beaucoup de temps pour manger, le repas est un moment de convivialité important en Espagne et je commande donc avec mon équipe quelques tapas avec du pan con tomate et un suquet de Peix, un ragoût de poisson, qui ressemble à de la bouillabaisse.15 heures. Rendez-vous chez un client, qui est l’un des leaders de l’agroalimentaire dans le monde, nous travaillons déjà avec eux en France et nous sommes en pleine discussion pour une collaboration. Nous souhaitons engager un programme d’économies d’énergie sur un site pilote en Espagne puis, si les résultats sont en ligne avec leurs attentes, étendre la démarche à toutes les autres usines espagnoles de l’entreprise. En Espagne, les clients sont beaucoup plus prudents que dans le Nord de l’Europe quand il s’agit de démarrer une nouvelle collaboration, même lorsque le partenaire s’engage sur les résultats.La crise a, en outre, profondément marqué les entreprises, qui sortent lentement de leur état tétanisé. Il faut donc les mettre en confiance et discuter longuement avec elles pour qu’elles ne soient plus sur la défensive. En Espagne, il n’y a plus aucune aide du gouvernement pour les entrepreneurs. En France, nous sommes finalement beaucoup plus accompagnés dans le développement de start-up et de jeunes entreprises innovantes.Ainsi, quand j’ai lancé Okavango, j’ai reçu un prêt personnel du Réseau entreprendre, un prêt de la BPI, des subventions de la région Ile-de-France dans le cadre du programme PM Up, et une assurance prospection de la Coface pour nous aider à développer l’international. Nous bénéficions aussi du statut de « jeune entreprise innovante » et ses avantages fiscaux. Okavango Espagne ne trouve pas de subventions, les banques ne prêtent pas à une start-up et les mécanismes de contre-garantie bancaires sont très limités.20 heures. Je n’ai pas vu le temps passer. J’ai consacré la fin d’après-midi à vérifier mes mails une nouvelle fois et finaliser une proposition avec un nouveau client. Je sais que je n’aurai pas le temps de visiter les beaux édifices de Gaudi durant mon séjour mais comme je reste pour deux jours, j’en profite pour retrouver des amis le soir dans un bar autour d’un verre de gin tonic, une spécialité espagnole méconnue… L’Espagne serait le plus gros consommateur de gin au monde !Margherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Philippe Jacqué « L’Alliance ». Avec un grand « A ». C’est sous cette orthographe que le mot apparaît dans le communiqué de mise en garde rédigé, le 16 avril, par le conseil d’administration de Renault, après que le gouvernement a décidé d’acquérir 4,73 % d’actions supplémentaires du groupe au Losange, pour porter sa participation à 19,7 %. Son objectif : imposer, lors de l’assemblée générale de Renault du 30 avril, la mise en place d’actions à droit de vote double pour les actionnaires de plus de deux ans.A travers son communiqué, le conseil de Renault signifiait, en l’occurrence, qu’il avait demandé à Carlos Ghosn, le PDG du constructeur, « de veiller à la pérennité et à l’équilibre de l’Alliance », c’est-à-dire au « partenariat » entre Renault et le constructeur japonais Nissan.Lire aussi :Nissan solidaire de Renault dans son bras de fer avec l’EtatAlors que le conseil d’administration de Nissan a annoncé son soutien à celui de Renault, jeudi 23 avril, petit tour d’horizon sur ce qu’est exactement cette « Alliance » : qui la dirige ? Comment fonctionne-t-elle ? Quelles sont ses missions ? En quoi la montée de l’Etat au capital de Renault peut-elle, ou non, la perturber ?Comment est née « l’Alliance » ?L’alliance entre Renault et Nissan est née à la suite de la reprise de Nissan par Renault en 1999. Proche de la faillite, le constructeur japonais est remis sur pied par Carlos Ghosn, alors le numéro deux de Louis Schweitzer, le PDG de Renault.Trois ans plus tard, alors que Nissan a déjà retrouvé les bénéfices, naît l’idée d’une participation croisée des deux constructeurs. Renault détient 43,4 % de Nissan, tandis que ce dernier détient 15 % du français. Ces liens capitalistiques constituent la base du rapprochement des deux groupes.Mais leur alliance va bien au-delà de ce seul aspect. Les deux entreprises n’ont cessé de converger en créant des entreprises communes, qui assurent la solidité à la fois de leurs modèles économiques et la solidité de l’alliance. La première coentreprise, pour réaliser les achats en commun, a été créée en 2001.Et en 2003, « l’Alliance », en tant que telle, est née quand est créée Renault-Nissan, une société néerlandaise, détenue à égalité par les deux groupes : c’est elle qui dirige dans les faits le rapprochement entre les deux constructeurs.Quelles sont les missions de « l’Alliance » ?Carlos Ghosn, le PDG de Renault et de Nissan, depuis 2006, a façonné une organisation permettant aux deux constructeurs de coexister, tout en partageant, année après année, d’avantage de fonctions. Il juge cette méthode bien plus efficace qu’une fusion pure et simple.Dans les faits, c’est donc « l’Alliance » qui supervise et coordonne les relations et le rapprochement entre les deux groupes. C’est par son intermédiaire qu’ils partagent, année après année, de plus en plus de choses.Outre les achats communs, Renault et Nissan produisent par exemple de concert des moteurs. 80 % des moteurs utilisés par les véhicules des deux groupes sont aujourd’hui communs, soit un gain de 575 millions d’euros…De même, ils partagent trois plates-formes techniques (le sous-bassement sur lequel on vient adapter une silhouette et un design propre à la marque) : Common Module Family – CMF-A pour les petits véhicules, CMF-B pour les citadines (Micra, Clio), CMF-C & D pour les berlines (Kadjar).En 2020, quand ces trois plates-formes seront totalement déployées, 70 % des véhicules des deux constructeurs devraient en être équipés, soit un gain de 30 % sur les coûts de composants, et de 40 % sur les coûts d’ingénierie.En standardisant d’avantage leurs véhicules, Renault et Nissan ont également intégré progressivement leurs usines, tout en créant de nouvelles usines communes (à Chennai, en Inde, à Tanger, au Maroc). Par exemple, l’usine de Flins produira des Nissan Micra à partir de 2016. En Chine, ce sont les méthodes de Nissan qui sont appliquées pour créer la nouvelle usine de Renault.La logistique, la gestion des exportations, les systèmes informatiques ou encore la gestion des réseaux commerciaux sont également partagés au sein de l’alliance franco-japonaise. Par exemple, Danone dispose d’un contrat mondial avec l’alliance pour que ses collaborateurs puissent utiliser là où ils sont dans le monde un véhicule produit par le groupe.C’est aussi « l’Alliance Renault-Nissan » qui scelle un partenariat lorsque cela est nécessaire. Ce sont par exemple les deux groupes qui ont racheté en commun le groupe automobile russe AvtoVAZ. De même, Renault et Nissan coopèrent ensemble avec Daimler. Ils ont ainsi échangé des participations : l’Allemand détient 3,1 % de Renault et de Nissan, qui, chacun, détiennent 1,55 % de Daimler.Dans ce partenariat, les constructeurs français et allemand ont développé la nouvelle Twingo et la nouvelle Smart. C’est l’usine slovène de Renault qui produit également la Smart à quatre portes. Quant à l’usine de Maubeuge (Nord) du Français, elle produit le Citan, le cousin germain du Kangoo. Nissan produit pour Daimler des moteurs aux Etats-Unis, tandis que Mercedes produit des transmissions pour Infiniti, la marque de luxe de Nissan.Lire également : Spéculation sur un nouveau rapprochement Renault-NissanQui dirige « l’Alliance » ?Au fil des ans, la société Renault-Nissan a pour mission de mutualiser les fonctions des deux constructeurs. C’est elle qui supervise les rapprochements et coopérations engagés par les deux entreprises.Elle s’est complexifiée. Elle est désormais dirigée par un conseil composé de quatre dirigeants de Renault et quatre de Nissan, et d’un secrétaire général – depuis le 1er avril, il s’agit d’Arnaud Deboeuf.Depuis 2014, la structure dispose aussi de vice-présidents de métiers. Communs aux deux groupes, ils sont en poste chez Renault et Nissan. Ces quatre vice-présidents de « l’Alliance » supervisent en l’occurrence les fonctions partagées : ingénierie, fabrication, les achats et les ressources humaines. Leur rôle est de faciliter la convergence des deux entreprises dans ces métiers, tout en respectant chaque partenaire.Quel est le bilan de « l’Alliance » ?En 2013, « l’Alliance » avait permis à Renault et Nissan de réaliser une économie globale de 2,9 milliards d’euros, contre 1,5 milliard en 2009 au moment les synergies entre les deux groupes ont accéléré. Les deux entreprises veulent réaliser 4,3 milliards d’euros de synergies et d’économies d’ici à 2016.Et avec désormais huit marques (Renault, Nissan, Dacia, Datsun, Infiniti, Renault Samsung, Venucia et Lada), « l’Alliance » revendique la place de quatrième producteur automobile mondial, avec 8,5 millions de véhicules vendus en 2014.Lire aussi :Renault retrouve la croissance en FranceLa montée de l’Etat au capital de Renault menace-t-elle « l’Alliance » ?C’est qui est sûr c’est que la montée de l’Etat a dérangé. Elle a aussi fait peur aux actionnaires privés, qu’il s’agisse de hedge funds, de Daimler ou de Nissan.Mais il n’est pas sûr que la querelle entre Carlos Ghosn, qui a la confiance des deux conseils d’administration de Renault et Nissan, et l’Etat puisse aujourd’hui mettre à mal ce que le PDG a construit patiemment depuis seize ans.Lire aussi :Renault : l’Etat monte au capital et ne veut pas être « actionnaire passif »Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cédric Pietralunga et Philippe Jacqué Ce n’est pas encore une déclaration de guerre. Mais Carlos Ghosn ne relâche pas la pression contre l’Etat. Jeudi 23 avril, le conseil d’administration de Nissan Motor s’est réuni pour évoquer la montée du gouvernement français dans le capital de Renault, intervenue début avril, et a décidé de prendre fait et cause pour son partenaire tricolore.« Le conseil d’administration de Nissan a examiné en détail les événements de ces dernières semaines et a unanimement décidé de soutenir les décisions prises par le conseil d’administration de Renault qui s’est tenu le 16 avril 2015 », indique le groupe japonais dans un communiqué.Lors de ce conseil, la direction de Renault avait réitéré son souhait de voir adoptée la résolution numéro 12 lors de l’assemblée générale de l’ex-Régie, prévue le 30 avril. Celle-ci prévoit de rejeter l’adoption des droits de vote double, prévus par la loi Florange, un dispositif censé lutter conte les spéculateurs mais décrié par les investisseurs.Pour M. Ghosn, PDG de Renault, mais également de Nissan, accorder des droits de vote double à certains des actionnaires de l’ex-Régie risque en effet de remettre en cause l’équilibre des participations entre les deux constructeurs : Nissan détient 15 % de Renault mais sans droits de vote, alors que le français contrôle 43,7 % du japonais avec les droits de vote associés.Dans un communiqué à l’issue de son conseil du 16 avril, Renault rappelait ainsi que « la pérennité et le succès de l’Alliance [la structure qui réunit les deux constructeurs] sont, depuis son origine en 1999, basés sur un équilibre des participations ». « L’équilibre entre les deux principaux actionnaires de Renault [doit être] maintenu lors de la prochaine assemblée générale ou restauré après celle-ci », précisait également le constructeur. Lire aussi :Droits de vote double : un bon calcul pour l’Etat« Pas dans une logique d’escalade »Cette amicale pression n’a – pour l’instant – pas fait frémir Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, qui est à la manœuvre. Mercredi 22 avril, Bercy a confirmé que l’Etat avait porté sa participation de 15,01 % à 19,74 % au capital de Renault, afin de s’assurer que la résolution numéro 12 serait bien repoussée lors de l’assemblée générale de Renault. Le rejet des droits de vote double devant être adopté par les deux tiers des voix exprimées, une minorité de blocage d’un tiers suffit pour qu’ils soient adoptés.« Cette opération marque à la fois la volonté de l’Etat de défendre ses intérêts en tant qu’actionnaire, en pesant en faveur de l’instauration de droits de vote double dans la gouvernance de Renault, et le caractère stratégique qu’il attache à sa participation au capital de cette grande entreprise industrielle », a justifié l’Agence des participations de l’Etat dans un communiqué.Néanmoins, M. Macron a assuré que l’Etat revendrait, après l’assemblée générale, les actions Renault, qu’il a achetées début avril, afin de revenir au niveau initial de 15 % de détention du capital. Mais pas question non plus de descendre en-dessous, comme le réclament certains proches du constructeur.Lire aussi :Renault : l’Etat monte au capital et ne veut pas être « actionnaire passif »L’achat d’actions Renault par l’Etat « ne préfigure en aucun cas un mouvement durable à la hausse ou à la baisse sur sa participation au capital de l’entreprise », a précisé l’APE.« L’Etat n’est pas dans une logique d’escalade [avec M. Ghosn] et sa montée temporaire au capital de Renault n’est en rien hostile à la stratégie du constructeur, assure une source au sein de l’exécutif. Mais l’Etat n’est pas non plus un actionnaire passif et entend faire valoir son point de vue. » Un partout, la balle au centre ?Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.04.2015 à 15h13 • Mis à jour le24.04.2015 à 08h58 L'affaire « Luxleaks » n'en finit pas de provoquer des remous. Le Français Edouard Perrin, qui a révélé le scandale LuxLeaks, a été inculpé jeudi 23 avril au Luxembourg, notamment pour « vol domestique » et « blanchiment », a annoncé le parquet dans un communiqué. « Il lui est reproché d'être coauteur, sinon complice des infractions commises par l'un des anciens collaborateurs de PwC [la société d'audit PricewaterhouseCoopers] », a expliqué le parquet, sans donner le nom du journaliste. Il s'agit du journaliste Edouard Perrin, selon une source judiciaire.Depuis la révélation par plusieurs médias, dont Le Monde, de ce vaste scandale d'accords fiscaux entre le Luxembourg et des multinationales, la police luxembourgeoise mène l'enquête pour déterminer les origines de cette fuite. Cette mise en examen est la troisième au Luxembourg, après celle d'un ancien collaborateur du cabinet d'audit Pricewaterhouse, Antoine Deltour, en décembre 2014, et d'un autre employé de PwC en janvier, d'où proviennent une grande partie des documents du LuxLeaks. Elle fait suite à une plainte de PwC déposée en juin 2012.Lire le décryptage : Evasion fiscale : tout sur les secrets du LuxembourgMise en lumière des « tax ruling »Antoine Deltour avait démissionné de PwC en 2010. En quittant la firme, il avait copié sur le serveur informatique des centaines de rescrits fiscaux confidentiels entre l'administration fiscale luxembourgeoise et des multinationales. M. Deltour avait par la suite confié des copies des rescrits fiscaux à Edouard Perrin. Les documents avaient été partiellement révélés en mai 2012 dans une émission de France 2. C'est après l'émission que PwC avait pu identifier Antoine Deltour.Le reste des documents, ainsi que de nouveaux accords fiscaux confidentiels provenant de PwC mais aussi d'autres sociétés d'audits et de cabinets d'avocats au Luxembourg, ont été publiés en novembre 2014 par le Consortium international de journalistes d'investigation (ICIJ), déclenchant le scandale des LuxLeaks. L'affaire a mis en lumière les centaines de « tax rulings », ces décisions anticipées conclues au Luxembourg lorsque Jean-Claude Juncker, l'actuel président de la Commission, était premier ministre, et qui permettent aux multinationales de quasiment échapper à l'impôt.Seconde fuite d'informationsLa justice luxembourgeoise a alors relancé la procédure et M. Deltour a été mis en examen par une juge d'instruction de vol domestique, violation du secret professionnel, violation de secrets d'affaires, blanchiment et accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données.Une deuxième vague du LuxLeaks a montré que PwC Luxembourg avait été victime d'une seconde fuite d'informations en 2012. Une enquête interne du cabinet a permis de retrouver l'auteur, un Français de 38 ans qui a été mis en examen le 23 janvier. Selon une source proche du dossier, Edouard Perrin a été inculpé uniquement dans le cadre de la seconde fuite.Lire aussi la synthèse : LuxLeaks : 28 000 pages de documents secrets, 548 accords confidentiels Pierre Jullien « Je ne serai pas le ministre du travail qui réformera le Code du travail, en tout cas le contrat de travail », a déclaré le 1er avril François Rebsamen. « Tout le monde se focalise sur cette idée : il faut changer le contrat de travail. Moi, je dis  «le contrat de travail, ça ne se change pas comme ça» », a-t-il ajouté. Le 8, Manuel Valls a annoncé une aide exceptionnelle de 2,5 milliards d'euros pour pousser les entreprises à investir, précisant que le gouvernement ne comptait par remettre en cause le contrat à durée indéterminée (CDI). Le Medef a réagi en regrettant que les organisations syndicales, puis le gouvernement, aient adressé une fin de non-recevoir à toute réforme du contrat de travail.« Le contrat de travail existe dès l’instant où une personne (le salarié) s’engage à travailler, moyennant rémunération, pour le compte et sous la direction d’une autre personne (l’employeur), précise le site Internet du ministère du travail. Le plus souvent, le contrat de travail doit être écrit. Son exécution entraîne un certain nombre d’obligations, tant pour le salarié que pour l’employeur ».En effet « seul le CDI... Gaëlle Picut Selon une note de la Commission européenne publiée début avril, les pays les plus riches auront du mal à retrouver le rythme de croissance économique qu’ils ont connu avant la crise financière de 2008, du fait du vieillissement démographique et donc de la baisse de la population en âge de travailler.Les auteurs rappellent que le début du XXIe siècle s’est caractérisé par un ralentissement mondial de la population en âge de travailler (celle qui a entre 15 et 64 ans). Selon les prévisions de l’ONU, elle devrait augmenter de 20 % entre 2010 et 2030, alors qu’elle a augmenté de 40 % entre 1990 et 2010.L’analyse par région du monde révèle de grandes disparités. La plupart des régions les plus développées sont déjà entrées dans une longue phase de vieillissement démographique, tandis que d’autres pays, y compris les régions les plus pauvres, continueront de voir leur population en âge de travailler augmenter pendant de nombreuses décennies.Hausse de 77% en Afrique subsaharienneAinsi, entre 2010 et 2030, la population en âge de travailler devrait augmenter de 77 % en Afrique subsaharienne, contre 11 % en Amérique du Nord. Celle de l’Amérique du Sud, de l’Amérique latine et de l’Asie devrait augmenter de l’ordre de 20 %.Dans ces régions, le déclin devrait commencer seulement après 2040. L’Europe, de son côté, devra faire face à une baisse de 9 % de sa population en âge de travailler (le maximum ayant été atteint en 2009, avec 333 millions de personnes âgées entre 15 et 64 ans).Ce déclin démographique devrait durer au moins cinq décennies, selon Eurostat. Les Etats-Unis sont à part du fait d’un taux de fécondité relativement élevé et de flux migratoires positifs soutenus. A partir de ces données démographiques, il est possible d’évaluer combien de temps chaque région pourra soutenir le niveau de croissance de l’emploi observé pendant la période précédant la crise économique (2000-2008), qui a été en moyenne de 1,1 %.Dans les pays les plus développés, ce niveau de croissance de l’emploi ne sera possible qu’environ dix ans. Cette durée variera notamment en fonction de la participation ou non au marché du travail de personnes qui pour le moment restent faiblement représentées (principalement les femmes, les migrants, les jeunes et les travailleurs découragés).Ainsi la décroissance de la main-d’œuvre européenne impacte l’emploi futur.Elle impose de nouvelles contraintes pour espérer atteindre un certain niveau de croissance économique (entre 2000 et 2008, la croissance du produit intérieur brut a été en moyenne de 2,1 % dans l’Union européenne).L’analyse conclut que la croissance de la productivité au sein de l’Union européenne et de plusieurs autres régions industrialisées deviendra progressivement la seule façon de soutenir la croissance économique. Cela nécessite de l’innovation continue, une meilleure organisation, un investissement accru dans l’éducation et les compétences pour avoir une main-d’œuvre très qualifiée et enfin la capacité à attirer des investissements physiques et en ressources humaines.À l’inverse, les économies émergentes pourraient obtenir des gains de productivité significatifs en réorientant des personnes qui occupent des activités faiblement productives (principalement dans le secteur agricole) vers des emplois à forte productivité dans les secteurs industriels ou de services.Gaëlle PicutJournaliste au Monde 10.04.2015 à 15h25 • Mis à jour le10.04.2015 à 15h26 | Anne Eveno A la mi-journée, vendredi 10 avril, on ignorait encore combien d’Apple Watch avaient été « réservées » à l’occasion de l’ouverture, dans huit pays, des précommandes de la montre connectée de la firme à la pomme.Toutefois, d’après les témoignages rapportés de Paris, Tokyo ou Londres, il apparaît d’ores et déjà que les personnes, qui ont effectué ces précommandes, devront attendre bien au-delà du 24 avril, jour de lancement officiel des ventes, pour être livrées.Pour le modèle le moins cher, à savoir la Watch Sport, le délai de livraison indiqué actuellement a par exemple glissé au mois de juin. Pour le modèle plus cher, à savoir la Watch Edition, ce délai est même porté à juillet pour la version avec un boîtier de 42 mm, en or rose, vendu à partir de 13 000 euros.C’est finalement pour l’Apple Watch classique - le modèle moyen de gamme de l’offre d’Apple, qui démarre tout de même à 649 euros - que le temps d’attente est pour l’instant le plus réduit. Il est tout de même de quatre à six semaines. Même certains bracelets sont d’ores et déjà épuisés.Lire aussi :Avec sa montre, Apple joue plus que jamais la carte « fashion »Propos prémonitoiresIl est vrai que les propos tenus, jeudi 9 avril, par Angela Ahrendts. la vice-présidente senior en charge des Apple Store, étaient prémonitoires. Celle-ci avait planté par avance le décor, en indiquant qu’« étant donné l’engouement phénoménal des personnes qui visitent nos magasins et le nombre de clients ayant consulté l’Apple Store en ligne pour choisir très tôt leur Apple Watch préférée, nous prévoyons que les stocks disponibles lors du lancement ne suffiront pas à satisfaire cette forte demande. »Certains internautes font remarquer sur les réseaux sociaux qu’il n’y avait cependant pas foule devant les magasins dans lesquels on pouvait essayer la montre intelligente d’Apple. En tout cas, pour nombre de fans, la situation est frustrante.Livraison en Juin ... Ben annulation de commande tant pis faut pas delirer #AppleWatch— Parisian ♛ (@Milcham) 10 Avril 2015Si cette mauvaise gestion des stocks relève d’une volonté délibérée de la firme de Cupertino d’organiser la pénurie pour susciter le désir des clients, cela ne marche pas à tous les coups. Ainsi un internaute indique sur Twitter préférer abandonner son projet de précommande, quand un autre estime qu’avec de tels délais mieux vaut attendre la « version 2 » de l’Apple Watch.Putain. Livraison en juin ? Bon bah autant attendre la V2... #AppleWatch #Apple— codmed (@Calimero)require(["twitter/widgets"]);Anne EvenoJournaliste au Monde Dominique Gallois Trouver un accord « gagnant-gagnant ». Tel était l’objectif fixé par Manuel Valls, en octobre 2014, pour tenter de sortir du conflit opposant le gouvernement aux sociétés d’autoroutes.Six mois plus tard, l’accord conclu, jeudi 9 avril, entre l’Etat et les concessionnaires prévoyant un gel des tarifs pour 2015 et la mise en place du plan de relance autoroutier de 3,2 milliards d’euros s’avère bien gagnant. Mais uniquement pour les sociétés d’autoroutes.Lire aussi :Autoroutes : deux ans et demi pour trouver une voie de sortieLes concessionnaires sortent confortés de ce conflit, forts de leurs contrats. Ils voient même la perspective d’une nationalisation, un temps évoquée, définitivement écartée.Suivant le principe selon lequel toute modification ne saurait se faire que dans le respect de l’équilibre global des contrats, les concessionnaires ont demandé, pour chaque proposition gouvernementale, une compensation.Et ils ont eu gain de cause sur deux sujets.Sur les tarifs : les tarifs sont certes gelés cette année et ce gel ne sera pas compensé en 2016 à la demande du gouvernement. Mais la hausse prévue cette année, qui était de 1,07 %, sera lissée sur huit ans, jusqu’en 2023. Cela signifie que les automobilistes devront bel et bien la payer.Sur le plan de relance : le plan de 3,2 milliards d’euros, proposé et financé par les sociétés d’autoroutes - et approuvé par Bruxelles en octobre 2014 - avait été suspendu le temps des négociations entre l’Etat et les concessionnaires autoroutiers. Il est désormais lancé et le gouvernement a demandé aux sociétés de réaliser 80 % des chantiers dans les trois prochaines années. Comme convenu, en compensation, les opérateurs ont obtenu une prolongation de leurs concessions, en moyenne de deux ans. Or, les bénéfices croissent au fur et à mesure des années, une fois que les investissements sont amortis. D’où l’importance de la durée des concessions.L’Etat n’a pas totalement perdu la face. Au moment il met fortement l’accent sur la relance de l’investissement pour soutenir la croissance et donc l’emploi, il a obtenu des sociétés d’autoroutes 1 milliard d’euros d’engagement dans les infrastructures et les projets de transports sur huit ans.Les concessionnaires autoroutiers se sont engagés à verser dans les trois ans la moitié de cette somme, soit 500 millions, dont 300 millions iront à l’Afitf (Agence de financement des infrastructures des transports de France).Enfin, une clause va être ajoutée dans les contrats afin de plafonner la rentabilité. C’est-à-dire à partager les bénéfices entre l’Etat et les concessionnaires. L’Autorité de la concurrence avait demandé, en septembre 2014, un rééquilibrage au profit de l’Etat.En l’occurrence, il s’agirait de « jouer » sur l’évolution du trafic. Chaque concession, lorsqu’elle débute, fait en effet des prévisions de trafic de véhicules sur l’ensemble de sa durée, ce qui lui permet de prévoir ses revenus. Le gouvernement a obtenu que, si le trafic dépasse sensiblement les prévisions, entraînant plus de revenus, alors la durée de la concession puisse être réduite. Et l’Etat en reprendra directement l’exploitation et donc pourra en toucher les bénéfices.Pour autant, cette règle ne s’appliquera pas dans l’immédiat. Elle n’entrera en vigueur que quelques années, avant la fin des contrats de concession. On est donc, là, plus dans l’intention que dans la certitude.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin C’est sur la scène de l’Olympia que va se jouer, vendredi 17 avril, l’épilogue d’une belle bataille. Le spectacle et le suspense promettent d’être au rendez-vous. En tête d’affiche, dans le rôle du hussard, Vincent Bolloré. Contrairement au roman d’aventures de Jean Giono, il n’est pas sur le toit, mais déjà dans la maison.Vivendi a donc choisi cette salle de spectacle emblématique de la capitale pour réunir l’assemblée générale annuelle de ses actionnaires. N’y voyons pas malice. A l’approche du dénouement, l’intrigue se concentre sur la question de l’instauration d’un droit de vote double. Cette disposition permet d’attacher deux droits de vote à chaque action détenue depuis deux ans par un actionnaire inscrit au nominatif.Le débat sur ce mécanisme est ancien. C’est une atteinte au sacro-saint principe de la démocratie actionnariale selon lequel tous les actionnaires sont égaux, plaident les uns. C’est le moyen de privilégier les actionnaires qui choisissent d’accompagner un projet d’entreprise dans la durée, assurent les autres.Les fonds d’investissements et les fonds de pension, qui sont pourtant des investisseurs à très long terme, sont généralement opposés à un mécanisme dans lequel ils voient un moyen de protéger les dirigeants en place. Or, une société qui a une mauvaise gouvernance est moins bien valorisée en Bourse. Et ça, ils n’aiment pas. C’est pour ne pas les fâcher que la plupart des sociétés du CAC 40 concernées par la loi Florange généralisant les droits de vote doubles préfèrent soumettre cette année à leurs actionnaires une résolution maintenant le droit de vote simple.Prime de contrôleM. Bolloré, qui a pris le pouvoir chez Vivendi avec 5 % du capital, trouve au contraire dans cette exception démocratique le moyen garder les mains libres pour investir les 10 ou 15 milliards d’euros que le groupe va avoir en caisses. Alors que certains fonds, emmenés par Phitrust et soutenus par la société de conseil aux actionnaires Proxinvest, ont déposé une résolution pour que l’AG du 17 avril maintienne le principe « une action, une voix », l’industriel breton s’est mis à racheter massivement des actions du groupe.En un mois, c’est 9 % du capital du propriétaire de Canal+ et d’Universal Music qu’il a acquis pour porter sa participation à 14,5 %. Il a même contracté un emprunt sur deux ans pour financer une partie de cette offensive éclair. L’enjeu est d’empêcher qu’à l’Olympia cette résolution scélérate ne l’emporte. Gagner cette bataille justifie d’importants sacrifices financiers. Tout comme l’Etat qui a mis, temporairement dit-il, un milliard d’euros sur la table pour s’assurer du maintien de ce privilège chez Renault.Le droit de vote double a donc bien une valeur. C’est le prix du pouvoir, sans avoir à payer la prime de contrôle.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud C’est une tradition : dans la semaine qui précède les réunions d’automne ou de printemps du Fonds monétaire international (FMI), la directrice générale de l’organisation prononce un discours sur l’économie mondiale, qui donne la tonalité du diagnostic économique, financier et budgétaire porté par le Fonds. Cette année, c’est à Washington, devant l’Atlantic Council, un Think Tank atlantiste, que Christine Lagarde s’est exprimée, invitant les 188 pays membres du FMI à « relever la croissance d’aujourd’hui et de demain ».« Depuis nos assemblées générales d’automne », a-t-elle observé, « l’économie mondiale a bénéficié d’une bouffée d’oxygène apportée par la baisse des prix du pétrole et par les performances marquées de la première économie mondiale, celles des États-Unis ».La croissance mondiale a finalement atteint 3,4 % en 2014, soit 0,1 point de mieux que ce qui était prévu en octobre. C’est à peu près la moyenne annuelle des 30 dernières années.Pour autant, la reprise reste « modérée et inégale » et, si les risques macroéconomiques ont diminué, les risques financiers et géopolitiques ont augmenté.Éviter le « new mediocre »Le paysage économique mondial, tel qu’il ressort des travaux du Fonds, est très contrasté. Les économies avancées se portent un peu mieux que l’an dernier.La reprise s’affermit dans les pays anglo-saxons (États-Unis, Royaume-Uni) et les perspectives s’améliorent dans la zone euro avec la soutien bienvenu de la politique acommodante de la Banque centrale européenne (BCE).En revanche, les perspectives sont nettement moins bonnes pour la plupart des économies émergentes du fait notamment de la baisse du prix des matières premières.La diversité domine dans ce groupe de pays qui fait encore plus des deux tiers de la croissance mondiale, avec d’un côté ce pôle de croissance qu’est l’Inde et de l’autre les difficultés russes ou brésiliennes.Pour éviter que ce que Mme Lagarde a appelé le « new mediocre » - croissance et inflation faibles, dette et chômage élevés - ne s’impose durablement au monde, «  tout l’espace politique et tous les leviers possibles doivent être utilisés », selon la directrice générale du Fonds, à commencer par « le soutien de la demande ».Profiter de la baisse du cours de l’or noir pour réduire les subventions énergétiques permettrait aux émergents et aux pays en développement importateurs de pétrole d’économiser un point de PIB en 2015, autant de ressources qui pourraient être investies dans les infrastructures, l’éducation ou la santé, a-t-elle par exemple fait valoir.Vieillissement démographique et productivité plus faibleFace à l’augmentation des risques financiers, à leur migration des banques vers les secteurs non financiers et des économies avancées vers les marchés émergents, mais aussi face au déclin structurel de la liquidité des marchés, Mme Lalarde a insisté, entre autres, sur la nécessité d’améliorer les politiques macro et micro-prudentielles et de continuer les réformes en matière de régulation.« Le grand problème, a par ailleurs analysé la directrice générale, est que ce n’est pas seulement la croissance actuelle qui est modérée mais aussi les prévisions de moyen terme ».La crise financière, le vieillissement démographique et une productivité plus faible tirent la croissance potentielle vers le bas : elle devrait être limitée à 1,6 % par an entre 2015 et 2020, estime le FMI. C’est 0,3 point de plus annuellement qu’entre 2008 et 2014 mais beaucoup moins que les 2,25 % d’avant la crise.Pour éviter que le scénario d’une croissance durablement lente prévale, « les réformes structurelles doivent aller de pair avec les politiques macroéconomiques et financières pour accroître la confiance et générer l’investissement. Et franchement, dans trop de pays, ces réformes ont pris du retard », a observé Mme Lagarde.La directrice générale n’a pas dissimulé le fait que l’économie politique des réformes des marchés du travail, des biens et des services était difficile ni qu’elles impliquaient des choix et des arbitrages durs et feraient, à court terme, des gagants et des perdants. « Mais à long terme, tout le monde y gagnera », a-t-elle assuré.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Est-ce un malentendu ? Ou une « boulette », selon la formule d’un syndicaliste ? Le ministre du travail François Rebsamen a semé le trouble, jeudi 9 avril, en tenant des propos perçus comme un abandon partiel du compte pénibilité. Une intervention faite devant quelque 600 adhérents de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) réunis en assemblée générale à Paris.Selon les sites d’informations spécialisées Lemoniteur.com et Batiactu.com, le ministre du travail s’est dit conscient de la complexité du dispositif, inscrit dans la loi sur les retraites de janvier 2014. Celui-ci est combattu par les patrons, en particulier des petites et moyennes entreprises, qui y voient une « usine à gaz » impossible à faire tourner. Désormais, chaque employeur du privé est tenu de mesurer l’exposition de ses salariés à des « facteurs de pénibilité » (travail de nuit, tâches répétitives, etc.) ; ceux-ci se verront ensuite remettre une « fiche de prévention » recensant les contraintes subies.« C’est purement scandaleux »Tout en rappelant que deux missions de réflexion avaient été lancées pour tenter d’adapter les règles, le ministre du travail a indiqué qu’il prenait « le pari » suivant : « Il n’y aura pas de fiche individuelle à remplir pour les petites entreprises à partir du mois de juin. » Il a précisé que « s’il faut supprimer des critères inapplicables, on les supprimera ». Et de conclure : « Il vous faut de la simplicité. » Discours qui lui a valu des applaudissements appuyés de son auditoire, d’après Patrick Liébus. Le président de la CAPEB, interrogé par Lemonde.fr, s’est félicité du « bon sens » dont a fait preuve M. Rebsamen. « Il a compris que c’était irrationnel de demander aux petites entreprises d’établir une fiche individuelle et qu’il faut donc trouver un autre système », a estimé M. Liébus.Lire aussi :Accouchement dans la douleur du compte pénibilitéDu côté des syndicats, sollicités jeudi par Lemonde.fr, la réaction était évidemment tout autre. « C’est purement scandaleux, a commenté Eric Aubin, membre du bureau confédéral de la CGT. Des annonces sont faites avant même que les missions aient rendu leurs conclusions. Je trouve ça un peu méprisant à l’égard des salariés concernés. » « On a l’impression que le gouvernement cherche à évacuer discrètement cette disposition et à faire plaisir au patronat », a renchéri Philippe Pihet, secrétaire confédéral à FO.Sentant que la polémique pouvait monter, le gouvernement s’est évertué à corriger le tir, jeudi après-midi. Durant les débats à l’Assemblée nationale sur son projet de loi relatif à la « modernisation du système de santé », Marisol Touraine a répondu à une question du député Gérard Sebaoun (PS, Val-d’Oise), qui avait exprimé le « besoin que l’on [lui] explique ce qui est en train de se passer sur le compte pénibilité ». « Il ne s’agit en aucun cas de remettre en cause les critères de la pénibilité, ni la mise en place du compte pénibilité, mais seulement de faire en sorte qu’il soit plus simple, a expliqué la ministre de la santé. Si des propos ont pu laisser penser qu’il pourrait être remis en cause, c’est sans doute le fait d’une mauvaise interprétation. »Simplifier le dispositifContacté par Lemonde.fr, le cabinet de M. Rebsamen s’est retranché derrière les mises au point apportées, jeudi soir, à l’AFP. A nos confrères, l’entourage du ministre a indiqué que les propos de celui-ci avaient fait l’objet d’une « interprétation abusive ». M. Rebsamen entendait signifier que des critères de pénibilité seront supprimés si les deux missions de réflexion les jugent inapplicables. Quant à la fiche individuelle, il voulait seulement dire que les petites entreprises n’avaient pas à la remplir d’ici au mois de juin, date à laquelle les missions rendront leurs conclusions. Son but, a-t-il fait savoir à l’AFP, était de réaffirmer la volonté de simplifier le dispositif.Lire aussi :Impôts, formation, retraite... ce qui change en 2015« Simplifier peut être mais comment attribuer des points individuels sans fiche individuelle ? », s’est interrogé, jeudi sur Twitter, le député Christophe Sirugue (PS, Saône-et-Loire), qui conduit l’une des deux missions de réflexion avec un chef d’entreprise, Gérard Huot. Dans un autre message posté sur le réseau social, il a précisé : « La mission pénibilité poursuit son travail avec la fiche individuelle. »La mission pénibilité poursuit son travail avec la fiche individuelle— chsirugue (@Christophe Sirugue)require(["twitter/widgets"]);Rétropédalage ? Pas du tout, pour M. Liébus. Le président de la CAPEB, interrogé à nouveau vendredi matin par Lemonde.fr, est certain que la direction dans laquelle le gouvernement veut aller est celle d’une simplification. « La fiche individuelle n’a pas lieu d’être, tout le monde est d’accord là-dessus », assure-t-il.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cédric Pietralunga, Dominique Gallois et Julien Bouissou (New Delhi, correspondance) Après l’Egypte, un autre accord surprise ? Selon nos informations, des négociations entre les gouvernements français et indien étaient en cours, vendredi matin 10 avril, pour l’achat de trois escadrons de Rafale, soit 63 avions, pour un montant global de 7,2 milliards d’euros. « Les discussions ont duré toute la nuit, elles se poursuivent ce matin, assurait un proche du dossier, sans vouloir préjuger de leurs conclusions. L’idée est de pouvoir annoncer ce contrat lors de la visite à Paris de Narendra Modi, le premier ministre indien, vendredi ou samedi. »« La question des Rafale est toujours en discussion et nous devrions être en mesure d’avancer sur des bases mutuellement acceptables », avait indiqué M. Modi au Figaro, propriété du groupe Dassault, publié jeudi 9 avril, à la veille de son arrivée à Paris. François Hollande a dit vendredi espérer « avancer » sur une vente de l'avion de combat Rafale à l'Inde, lors de sa rencontre avec le premier ministre indieb, même si « d'autres rencontres » sont prévues.Si le nombre d’avions de chasse finalement commandés n’était pas encore totalement arrêté vendredi matin, le principe du montage serait acquis. Concrètement, le gouvernement indien ferait jouer une option prévue dans le cadre du « contrat du siècle » de 126 appareils, accordé à Dassault en 2012. Celle-ci prévoit l’achat « sur étagère » de 63 Rafale supplémentaires, c’est-à-dire fabriqués en France et non en Inde comme le prévoit le contrat principal. Pour New Delhi, cela permettrait de disposer rapidement d’appareils sans attendre la fin des négociations sur le contrat initial et, surtout, sans avoir besoin de lancer un nouvel appel d’offres.Vieillissement de ses escadrillesL’armée de l’air indienne n’a en effet eu de cesse d’alerter son gouvernement ces derniers mois sur le vieillissement de ses escadrilles, alors que le pays connaît des conflits larvés à ses frontières avec le Pakistan et la Chine. L’armée de l’air indienne prévoit de retirer de la circulation quatre escadrons de MIG-21, cinq escadrons de MIG-27/UPG, et un escadron de MIG 21 bis d’ici à 2017, perdant dix escadrons en seulement un an.Selon la presse indienne, cet achat de 63 Rafale pourrait s’accompagner néanmoins de l’abandon du contrat principal, une information qui n’était pas confirmée à Paris. D’après le blog « news warrior », qui a révélé l’information jeudi 9 avril, l’Inde aurait finalement décidé d’abandonner l’appel d’offres lancé en 2007 pour revenir à un contrat de gré à gré entre gouvernements.Depuis 2012, date à laquelle l’Inde avait jeté son dévolu sur le Rafale, après avoir éliminé l’autre finaliste, l’Eurofighter, les négociations s’enlisaient. L’Inde réclamait des garanties en cas d’accident de l’avion de combat, qui peut transporter des ogives nucléaires, ce à quoi s’opposaient Dassault et ses partenaires français, faisant valoir qu’ils ne pouvaient contrôler seuls la chaîne d’assemblage en Inde, mise en place avec l’indien Hindustan Aeronautics Limited (HAL).La question du prixLes Français avaient obtenu gain de cause sur ce point mais un dernier point d’achoppement concernait le prix global. Le coût unitaire d’un Rafale produit en Inde s’est en effet avéré supérieur à celui fabriqué en France, du fait de la nécessité de constituer un réseau complet de sous-traitants, inexistant sur place, et de former les équipes. Le Rafale « make in India », dont 108 exemplaires sont prévus sur les 126 du contrat, présenterait un surcoût de 8 milliards d’euros, faisant passer le contrat global de 12 à 20 milliards d’euros.« C’est la première fois que l’Inde avait décidé de passer un appel d’offres de cette ampleur pour justement se protéger des interférences politiques », explique Rakesh Sood, ancien ambassadeur de l’Inde en France. Mais les points d’achoppement, dont la presse indienne s’est fait l’écho, se sont multipliés. « Et la pression qui reposait sur les épaules des membres de groupe constitué par le gouvernement indien pour conclure le contrat du “siècle” a pu ralentir les procédures », ajoute Rakesh Sood.Les désaccords existaient également entre l’armée de l’air indienne, qui plaidait pour une acquisition rapide des avions de combat, et le ministère de la défense, soucieux du prix du contrat. Les relations entre l’armée de l’air indienne et le constructeur Dassault remontent à 1953, date à laquelle l’Inde fit la première acquisition d’avion Dassault, l’Ouragan. C’est ensuite grâce au Mirage 2000 que l’Inde remporta la guerre du Kargil contre le Pakistan en 1999, dans les contreforts de l’Himalaya.Une production jusque fin 2016Cet accord, s’il se concrétisait, lèverait une partie des incertitudes liées au financement de la loi de programmation militaire 2014-2019 (LPM). Depuis plusieurs années, l’Etat français s’est engagé à garantir le rythme de production des Rafale, avec un minimum de onze appareils par an, pour ne pas mettre à mal la chaîne de Dassault et de ses 500 sous-traitants. Or, la nouvelle LPM n’a attribué que 26 Rafale pour l’armée française, ce qui garantit une production seulement jusque fin 2016. L’Etat a prévu à cette date d’arrêter ses achats d’avions Dassault pour consacrer ce budget à d’autres matériels prioritaires.Durant la LPM, Dassault doit produire 66 Rafale, au rythme de onze avions par an. Hors production destinée à la France, les 40 autres doivent être achetés par des pays étrangers, faute de quoi Paris doit les acquérir. Avec les 24 commandés par l’Egypte et ceux envisagés par l’Inde, la production destinée à l’étranger serait assurée. Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteJulien Bouissou (New Delhi, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Michel Testard (Trinity Partnership India) Nous sommes souvent moroses à propos de l’Inde. Au gré des visites officielles, des espoirs de contrats ou d’articles alarmants, nous ne cessons de flotter entre rêves de conquête et attentes déçues. Une croissance en dents de scie, un marché pas si grand, des prix affreusement bas, des infrastructures délabrées, une concurrence sauvage, et puis des négociations sans fin, des taxes rétroactives et la corruption… C’est si difficile, si compliqué, alors pourquoi insister ?La réalité est qu’en dépit de tout, nous avons fait de grands progrès depuis dix ans ! Sait-on que l’on recense en Inde plus de 1 000 implantations d’entreprises françaises, que leur chiffre d’affaires total dépasse les 20 milliards de dollars (18,77 milliards d’euros) et qu’elles emploient plus de 300 000 personnes ? Sait-on que Cap Gemini compte près de 60 000 salariés, Schneider Electric 19 000, BNP Paribas 14 000 ou que les 4 500 ingénieurs du centre de R&D de Chennai conçoivent les petites voitures de Renault pour le monde ?Le cumul des investissements directs de la France en Inde est proche de 19 milliards de dollars, ce qui nous place parmi les cinq premiers pays investisseurs. Ainsi, pas à pas, sans appui massif de l’Etat, nos entreprises ont su entrer dans le chaotique marché Indien, y remporter des affaires, s’y adapter et devenir « indiennes ».Certes cette présence est encore limitée, peu de nos entreprises ont dépassé en Inde des ventes supérieures à 2 % de leur chiffre d’affaires consolidé. Nous avons trois bonnes raisons de nous accrocher et d’être plus ambitieux.3e puissance mondialeL’Inde retrouvera tôt ou tard - dans les vingt ans qui viennent – son rang de 3e puissance mondiale, qu’elle avait conservée jusqu’en 1700 aux côtés de la Chine avec 24 % du produit intérieur brut (PIB) mondial, avant son déclin sous le Raj. L’Inde est condamnée à croître parce qu’elle a les gigantesques défis d’un pays continent de 1,3 milliard d’habitants : par exemple créer 20 millions d’emplois par an, faire face dans les vingt ans qui viennent à la plus grande migration urbaine (350 millions) de l’histoire, répondre aux aspirations d’une classe moyenne de 300 millions, et réussir tout cela en évitant des catastrophes écologiques majeures…L’Inde doit absolument croître à un rythme de 7 % à 8 % par an, et donc son marché va tripler, quadrupler dans les années qui viennent. Face à cet impératif, nous avons des atouts, notre excellence dans trois secteurs critiques pour l’Inde : les infrastructures et les transports, l’énergie et le développement durable, et enfin l’agroalimentaire. Et nos entreprises parmi les meilleures au monde commencent à se déployer vraiment en Inde.Les entreprises qui ont réussi ont beaucoup appris de l’Inde. Elles ont appris à réinventer localement leur offre et leurs prix, à refondre leur modèle économique. Les toutes meilleures sont allées au-delà, en descendant dans la pyramide de consommation pour offrir - grâce à des ONG et des entrepreneurs sociaux - des solutions à très bas coûts aux populations les plus pauvres.Le succès de Renault en Inde est venu d’une Duster vraiment conçue pour la famille indienne par les équipes locales ; Schneider Electric est entré en zones rurales grâce à son initiative BipBop ; Essilor a su y développer des lunettes à très bas coûts. En faisant cet apprentissage difficile, ces entreprises ont découvert que ce qui était bon pour l’Inde l’était pour d’autres marchés émergents. Ce n’est pas un hasard si Essilor a désormais une division « pays émergents » qui pèse un tiers de son chiffre d’affaires. Ce n’est pas un hasard si Renault a regroupé ses Logan, Duster et Sandero dans une gamme « Entry Range » qui n’existait pas il y a dix ans et pèse aujourd’hui 45 % du chiffre d’affaires du groupe.« 1 et 1 font 11 »L’Inde est devenu le terrain idéal de réinvention de nos savoir-faire – parce que les volumes énormes et les prix très bas nous y obligent, parce que le talent « frugal » et les partenariats accessibles le rendent possible. Ce qui n’est plus le cas, c’est trop tard pour nous, en Chine.Des solutions « frugales » développées en Inde ou dans d’autres marchés émergents sont en train de revenir chez nous, parce qu’elles sont simples, utiles et moins chères. Et rendent du pouvoir d’achat à nos classes moyennes. Philips, General Electric ont développé en Inde des appareils « frugaux » d’imagerie médicale qui sont aujourd’hui distribués en Europe ou aux Etats-Unis. Renault prévoit de lancer en 2016 une petite voiture à très bas coûts – environ 5 000 euros - qui sera entièrement conçue et fabriquée en Inde et vise aussi bien les marchés émergents que l’Europe et la France.Derrière ces exemples encore limités en nombre, il y a sans doute une tendance de fond. La prolongation de la crise a durablement érodé le pouvoir d’achat de nos classes moyennes et augmenté le nombre des « pauvres », 55 millions ou 15 % de la population européenne. Ainsi, on voit poindre un début de convergence entre les besoins de nos classes moyennes déclinantes et ceux des classes moyennes montantes des pays émergents.Dans les transports, dans l’énergie, dans la santé et l’agroalimentaire, nous verrons de plus en plus de solutions à meilleur coût inventées ailleurs qui seront pertinentes chez nous.Cessons donc de voir l’Inde avec un œil d’entomologiste quand nous parlons d’innovation frugale, elle devient chez nous aussi une ardente obligation. « 1 et 1 font onze », dit un adage en Hindi : l’Inde est sans doute le meilleur terrain d’apprentissage pour ce nouvel enjeu.Michel Testard est l’auteur de Pourquoi l’Inde ? Promesses et risques d’un géant émergent (Pearson, 2010).Michel Testard (Trinity Partnership India) Cécile Prudhomme Au moment où le groupe de distribution français Carrefour annonçait, vendredi 10 avril, un chiffre d’affaires en hausse de 6,2 % au premier trimestre 2015, à 21 milliards d’euros, l’un de ses actionnaires montrait des velléités de monter dans son capital.La veille en effet, l’homme d’affaires brésilien Abilio Diniz a annoncé avoir doublé sa participation dans Carrefour pour la porter à 5,07 % au travers de sa holding, Peninsula Participações. Ce qui le place en quatrième position dans le capital du français après le Groupe Arnault et le fonds Colony, agissant de concert avec 14 % à eux deux (7 % chacun), et la famille Moulin (groupe Galeries Lafayette) avec 9,5 %.Selon les médias brésiliens et Reuters, M. Diniz aurait l’intention de monter encore au capital du géant français de la distribution et aurait le soutien d’autres actionnaires pour obtenir un siège au conseil d’administration. Il aurait la volonté d’intégrer le conseil en juillet, et serait, même, en discussions pour reprendre tout ou partie de la participation du groupe Arnault.Des informations qui ont été démenties dans un communiqué de presse par la holding du brésilien, qui a indiqué, jeudi, que « Peninsula n’a pas l’intention d’accroître davantage sa participation et entend contribuer au développement de Carrefour SA », expliquant que « l’investissement ainsi réalisé s’inscrit dans la stratégie d’investissement de long terme menée par Peninsula et témoigne de sa confiance dans le potentiel de croissance de Carrefour ».« Renforcer l’ancrage local »L’homme d’affaires brésilien était entré en décembre 2014 au capital du groupe Carrefour, et avait en parallèle pris 10 % de sa filiale brésilienne. Le groupe français n’a pas caché sa volonté d’introduire en Bourse cette filiale, « pour renforcer l’ancrage local. Nous sommes en train de nous organiser pour être prêts à une entrée à la Bourse brésilienne au cours de la seconde moitié de l’année, si les conditions de marché sont réunies », explique-t-on au sein du groupe.Et c’est précisément en Amérique Latine que les ventes de Carrefour ont le plus progressé, notamment grâce à un modèle très centré sur l’alimentaire et les différents formats de magasins. Les ventes en Amérique latine sont en croissance de 16,6 %. A comparer à un chiffre d’affaires à l’international en hausse de 8,4 %, à 11,46 milliards d’euros, et de 3,6 % à périmètre comparable.Dans les pays d’Europe, les ventes sont en hausse de 0,9 %. L’Espagne enregistre ainsi une hausse de 0,3 % au premier trimestre, la Belgique de 2,1 %, alors qu’en Italie l’activité se contracte de 1 %.En France, les ventes intègrent les données des magasins Dia, ce qui permet une hausse, hors essence, de 7,9 % à 9,56 milliards d’euros (+2,6 % en organique). Tous les types de magasins profitent de cette croissance, mais surtout le format de proximité dont les ventes ont progressé de 6,2 %. Celles des hypermarchés ont gagné 2,2 %, et celles des supermarchés 2 %.Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.04.2015 à 08h40 • Mis à jour le10.04.2015 à 16h39 Largement élu il y a près d'un an sur la promesse de relancer l'investissement et l'emploi dans son pays, le premier ministre indien Narendra Modi entame vendredi 10 avril à Paris une tournée européenne placée sous le signe de l'investissement. A Paris, le dossier le plus délicat sera celui des négociations de vente de 126 avions de combat Rafale à l'Inde, en cours depuis plus de trois ans.Lire (édition abonnés) : Modi veut incarner une Inde plus sûre d’elle-même« La question des Rafale est toujours en discussion et nous devrions être en mesure d'avancer sur des bases mutuellement acceptables », affirmait jeudi M. Modi au Figaro. La France tente de débloquer ce contrat géant qui prévoit la fabrication de 108 appareils sur le sol indien, soit un transfert de technologie inédit. Le porte-parole du ministère des affaires étrangères indien a déclaré qu'il s'attendait à du « mouvement » sur le contrat lors de la rencontre entre les deux dirigeants.Achats directs en France ?Selon la presse indienne, Narendra Modi veut sortir de l'impasse en envisageant désormais l'achat direct de plusieurs dizaines d'appareils fabriqués en France pour moderniser sa flotte vieillissante, The Hindustan Times évoquant l'acquisition d'une quarantaine de Rafale. Une telle hypothèse irait à l'encontre de la volonté de l'Inde de renforcer son industrie et d'obtenir des transferts de technologie.Le dirigeant indien fera ensuite étape en Allemagne, première économie de la zone euro et premier partenaire commercial de l'Inde, pour inaugurer la plus grande foire industrielle du monde. Il devrait recevoir un accueil fastueux, fort des performances économiques de son pays, dont le PIB devrait croître de 8 % cette année. Après l'Allemagne, M. Modi se rendra au Canada, qui abrite une importante diaspora indienne.Lire : Le Rafale et la litanie des ventes mirages 10.04.2015 à 00h58 • Mis à jour le10.04.2015 à 08h23 Le groupe de distribution en ligne eBay et sa filiale de paiements PayPal ont donné, jeudi 9 avril, davantage de détails sur les modalités de leur séparation, s'engageant notamment à ne pas se faire de concurrence pendant au moins cinq ans.Cédant aux pressions de l'investisseur activiste Carl Icahn, eBay avait annoncé l'année dernière son intention de rendre son indépendance à PayPal, une opération prévue pour le deuxième semestre 2015.Lire : eBay : le nouveau combat de Carl IcahnLa date de scission toujours pas fixéeLes deux sociétés comptent toutefois signer un accord opérationnel codifiant leurs relations après la scission et prévoyant notamment une clause de non-concurrence, selon des documents transmis jeudi au gendarme boursier américain (SEC). Ce contrat interdit à eBay de lancer son propre service de paiements, et vice-versa, à PayPal d'avoir des plates-formes de commerce.eBay sera aussi incité financièrement à soutenir l'usage de PayPal sur ses plates-formes : tant qu'il restera au-dessus d'un certain seuil, il recevra des paiements de PayPal, mais s'il tombe en-dessous, ce sera à lui de verser de l'argent au service de paiements.L'accord est valable pour une durée initiale de cinq ans et pourra ensuite être reconduit par consentement mutuel et des durées d'une année. La date exacte de la scission n'est, en revanche, toujours pas fixée, ni le ratio exact selon lequel les actions de PayPal seront distribuées aux actionnaires d'eBay. Dans le cadre des préparatifs de la scission, le groupe avait déjà annoncé fin janvier la suppression de 2 400 emplois, soit 7 % de ses effectifs mondiaux.Lire aussi (en édition abonnés) : Le site d'enchères eBay se sépare de sa filiale PayPal 21.04.2015 à 12h58 • Mis à jour le21.04.2015 à 13h03 | Laurence Girard Qui empoche quoi dans les produits alimentaires ? Qui est gagnant dans la chaîne de valeur sous haute tension qui va de l’agriculteur au consommateur, en passant par l’industriel et la distribution. Pour répondre à cette épineuse question, l’Observatoire des prix et des marges, a remis, mardi 21 avril, son quatrième rapport au ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll.L’économiste Philippe Chalmin, professeur à l’Université Paris-Dauphine, qui préside cet Observatoire, tient à souligner en préambule que ce document est « un rapport d’observation et non de jugement ». Et pour cause. Il est établi en concertation avec l’ensemble des parties, producteurs, industriels, grande distribution et représentants des consommateurs.De plus, il fait l’objet d’un vote à l’unanimité. Et dépend des données livrées par les uns et les autres. Ainsi, les marges nettes de la distribution datent de 2013 et certains chiffres des industriels de 2012. Sachant qu’une grande part du travail s’appuie sur l’expertise de l’organisme public FranceAgriMer.Pour 2014, selon les résultats de l’Observatoire, le gagnant pourrait être le consommateur dit M. Chalmin, mais, ajoute-t-il, « je ne sais pas s’il en est conscient, car son mode de consommation change. Il achète de plus en plus de produits élaborés ». Or, le rapport se penche sur quelques grands produits de base comme la viande de porc ou de bœuf, le jambon, le pain, le yaourt, les fruits et légumes, dans une logique de filières. Ce « panier » a vu son prix à la consommation baisser en moyenne de 0,7 %.Une première depuis plusieurs années. Mais le prix des produits des industries alimentaires vendus à la grande distribution, a, lui, baissé de 2 %. Plus marquant, encore, ceux des producteurs régressent de près de 5 %.DisparitésLes chambres d’agriculture ont immédiatement réagi pour souligner cette baisse des prix agricoles et pointer le fait qu’elle « n’est pas proportionnellement répercutée dans les prix que payent les consommateurs ». Elles mettent également en exergue les disparités qui se cachent derrière ces moyennes. Ainsi, les producteurs de viande bovine et porcine sont tout particulièrement touchés avec des baisses comprises entre 6 % et 8 %.Or, si le consommateur a déboursé 10 centimes de moins pour acheter un kilo de longe de porc, à 6,88 euros, la marge brute de la distribution est restée quasi stable, à 3,39 euros le kilo, après une hausse en 2013, quand le prix payé à la production baissait, passant de 2,58 à 2,50 euros le kilo. Pour la fabrication du jambon, le coût d’achat du porc a reculé plus fortement encore, de 3,70 à 3,48 euros, mais l’étiquette n’a pas bougé pour le client.La marge brute s’améliore pour la grande distribution, passant de 4,17 à 4,32 euros le kilo. Sachant que le rayon charcuterie est un des plus rentables de la grande distribution. De même, au rayon volaille, la grande distribution a accru ses marges brutes, de 1,69 à 1,78 euro le kilo, sans modifier l’étiquette du poulet standard, grâce à un coût réduit à la production de 10 centimes, à 1,34 euro le kilo.« Forte concurrence dans le non-alimentaire »Dans la filière céréalière, si le cours du blé a baissé en raison de la forte production mondiale, cela n’a pas eu d’impact pour le prix du pain, dans lequel la matière première pèse peu. Les prix des fruits et légumes payés aux producteurs ont aussi été pénalisés en 2014 par les récoltes abondantes. La grande distribution a subi une pression sur sa marge brute, mais dans une moindre proportion.Lire aussi :La guerre des prix continue de peser sur la grande distributionA l’inverse de la plupart des produits agricoles, le lait s’est apprécié en 2014. Dans le cas du lait UHT, c’est la grande distribution qui a serré sa marge brute, à 0,13 euro le litre, contre 0,18 en 2013. Mais elle s’est rattrapée sur les yaourts, les industriels absorbant le surcoût, leur marge brute passant de 0,98 à 0,89 euro le kilo.Le rapport illustre bien la tension très forte entre les différents acteurs. Une tension qui s’est accrue avec les opérations récentes de rapprochement des centrales d’achat des grandes enseignes de distribution engagées dans une guerre des prix sans merci. Elle s’est encore illustrée lors des négociations commerciales annuelles entre industriels et distribution qui se sont achevées fin février.D’autant que comme le rappelle M. Chalmin : « La grande distribution subit une forte concurrence de l’e-commerce dans le non-alimentaire et a tendance à jouer sur les prix des produits alimentaires pour attirer les clients. »Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le gouvernement grec est à la recherche de toutes les liquidités possibles pour pouvoir payer les salaires et les retraites d’avril et de mai et faire face, dans le même temps, aux lourdes échéances de remboursement envers le Fonds Monétaire international (FMI).Lundi 20 avril le Journal Officiel a publié un acte législatif permettant le transfert à la Banque de Grèce (BDG) de la trésorerie disponible dans les organismes publics, à l’exception notable des caisses de sécurité sociales. De quoi faire rentrer dans les caisses de l’Etat près de 2 milliards d’euros.Cette annonce a créé un sentiment de panique chez les maires et les présidents de région qui ont décidé de se réunir en urgence, mardi 21 avril, à Athènes. Le président de l’Association des maires de Grèce (KEDE) Georges Patoulis a demandé au gouvernement de revenir sur sa décision de transférer à la BDG l’argent qui irrigue notamment des municipalités.Annonçant des mobilisations sociales, M. Patoulis souligne que cette mesure « renverse la planification des municipalités, compromet le bon fonctionnement de leurs services et entame leur capacité à acquitter les salaires du personnel des prochains mois. »Le conseil municipal d’Athènes a lui aussi condamné, dès lundi, cette initiative du gouvernement et émet « des réserves profondes contre toute action du même ordre pouvant porter atteinte à l’argent des citoyens d’Athènes. »Le maire Georges Kaminise estime que cet acte législatif « est manifestement inconstitutionnel, et viole brutalement l’autonomie des collectivités locales. » « Mouvement de panique financière »L’Association des régions de Grèce (ENPE) devait aussi se réunir mardi. Son président, Kostas Ayorastos a déclaré qu’il s’agissait d’« un mouvement de panique financière pouvant provoquer les conditions de cessation de paiement et risquant d’entraîner l’arrêt de travaux (routes, hôpitaux, écoles), l’investissement... »Le président de la région de Grèce-Centrale, Kostas Bakoyiannis a décidé d’en appeler directement au Conseil d’Etat pour faire annuler la décision. « J’ai demandé aussi la suspension temporaire de l’ordre d’exécution », précise M. Bakoyiannis.Nombre de mairies et de régions sont dirigées par les partis d’opposition et cette levée de bouclier n’est donc pas une surprise en soi. « Nous nous attendions à ce que l’opposition utilise les maires, qui leur sont acquis, pour nous contrer sur ce dossier », affirme-t-on chez Syriza, le parti de la gauche radicale dont est issu le gouvernement.Les partis d’opposition en tout cas dénoncent d’une seule voix « l’arbitraire » d’une décision qui « met la main sur l’argent des contribuables » pour régler la situation « d’impasse à laquelle ont mené les tactiques de négociations » du gouvernement d’Alexis Tsipras avec ses créanciers internationaux (FMI, Commission et banque centrale européennes).Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nathalie Cheysson-Kaplan Dans la palette de dispositifs permettant de transmettre progressivement son patrimoine avant sa succession, la donation-partage transgénérationnelle est peu utilisée. Pourtant, ce mécanisme qui permet de partager de façons anticipée vos biens au profit de vos descendants de degrés divers (enfants, vos petits-enfants, voire vos arrière-petits-enfants) peut s'avérer fort utile.Fiscalement, une donation-partage transgénérationnelle suit le même régime qu'une donation classique. Les droits de donation sont calculés en fonction du lien de parenté existant entre le donateur et les bénéficiaires de la donation.Autrement dit, vos enfants bénéficient de l'abattement de 100 000 euros applicable entre parents et enfants et vos petits-enfants bénéficient celui de 31 865 euros applicable entre grands-parents et petits-enfants.Seule exception, si l'un vos enfants est décédé prématurément, ses propres enfants bénéficient d'un double abattement : celui de 100 000 euros applicable entre parent et enfant – à répartir entre eux – et celui de 31 865 euros.Fiscalité clémenteMais ce qui est particulièrement intéressant d'un point de vue fiscal, c'est qu'il est possible de réintégrer dans une donation-partage transgénérationnelle des donations antérieures que vous aviez consenties à vos enfants. Autrement dit, au lieu que vos enfants transmettent à leur tour un bien que vous leur aviez initialement donné, vous pouvez les réattribuer à vos petits-enfants, avec l'accord de vos propres enfants bien entendu.Dans cette hypothèse, si la donation initiale remonte à plus de 15 ans, les biens réincorporés ne supportent qu'un droit de partage de 2,5 % mais pas de droits de donation.Prenons l'exemple d'une mère qui avait donné, il y a plus de 15 ans, deux appartements à sa fille unique d'une valeur de 300 000 euros chacun. Si cette dernière décide de donner à son tour un appartement à chacun de ses fils, ils devront payer l'un et l'autre 38 194 euros de droits de donation.Mais si la grand-mère réintègre ces deux appartements dans une donation-partage transgénérationnelle pour les réattribuer à ses deux petits-fils, seul le droit de partage de 2,5 % sera dû. Soit 15 000 euros à payer au lieu de 76 388 euros (deux fois 38 194 euros) et les petits-fils conservent leurs abattements intacts.Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde 21.04.2015 à 12h43 • Mis à jour le21.04.2015 à 12h48 | Philippe Jacqué (Shanghaï, envoyé spécial) On a beau regardé. Partout. Sur tous les stands, il n’en y a plus une seule. Et même sur les stands des constructeurs italiens ! Le salon automobile de Shanghaï, qui a ouvert ses portes lundi 20 avril à la presse, a banni cette année les manequins et autres étudiantes qui accompagnaient, parfois de manière provocante et déplacée, les bolides des constructeurs...En 2013, encore, certains stands rivalisaient dans le vulgaire, et même chez des marques internationales reconnues comme Renault, à la grande joie des photographes qui visaient souvent plus ces jeunes dames que les véhicules qu’elles étaient censées mettre en valeur.Mais un certain sens de la décence, et surtout une féroce campagne contre la corruption lancée par le gouvernement central, a eu raison de cette débauche. Déjà, le salon automobile de Canton, un salon plus régional que celui de Shanghaï avec des habitudes encore plus vulgaires, avaient mis le hola à ce type de pratique...« Mais cela ne s’arrête pas là aux portes du salon. Dans la vie de tous les jours, on fait bien moins la fête avec nos collègues chinois, confie un expatrié d’une marque internationale. Ils étaient les premiers. Désormais, ils ont tous peur des répercussions possibles de sortir avec des internationaux... »Une nouvelle maturitéAu salon, la disparition des mannequins dénudés correspond à une nouvelle maturité. Désormais installé dans un immense centre des expositions où l’on compte pas moins de sept halles organisées sur deux étages, cet événement rivalise désormais en taille avec le gigantisme du salon de Frankfort.Pis, il est presque aussi sérieux, et pour tout dire ennuyant... Finis les gamins et les familles qui visitaient, grâce à des cartes de presse, les stands en même temps que les journalistes... Finis aussi le kitsch et le mauvais goût assumé sur les stands. Cette année, pas de minibus doré. Pas de concept fumeux ou improbable. Il y a bien quelques marques, comme G. Patton – du nom du général américain – qui fait dans l’extravagance avec ses 4x4 monstres qui rappellent les anciens Hummer de General Motors.Il y a encore quelques copier-collers de marques internationales. Mais rien à voir, tant en qualité qu’en originalité, avec les années précédentes. Les marques chinoises se sont dotées de designers, souvent internationaux, qui tentent de définir leur identité propre. « Et la qualité monte franchement », confie un observateur étranger, inspectant sous toutes les coutures l’intérieur d’un 4x4 chinois.Et puis, aucune annonce extravagante n’a été faite par les constructeurs chinois annonçant leur conquête du monde en deux ans ou le doublement de l’automie des batteries dans les six mois... Certes, certains préparent leur expansion, et certains y arriveront. Mais pour l’instant, silence. Ils travaillent. Seul le sérieux paie.Lire aussi :Le marché automobile chinois revient à plus de mesurePhilippe Jacqué (Shanghaï, envoyé spécial)Rédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin Les entreprises mondiales ont pris l’habitude de gérer les variations parfois brutales des taux de change entre les monnaies. C’est la contrepartie de l’internationalisation. Mais il arrive que cela produise un spectaculaire effet d’embellissement sur les comptes.L’Oréal va ainsi bénéficier cette année d’un baume revitalisant au billet vert. Ses « effets visibles », comme disent les publicités, sont plus immédiats que n’importe lequel des antirides du numéro un mondial des cosmétiques.Au premier trimestre 2015, le chiffre d’affaires du groupe a atteint 6,44 milliards d’euros, affichant une très forte croissance de 14,1 %. Selon les données publiées lundi 20 avril, l’essentiel de cette progression vient des variations des devises, et en particulier de la hausse du dollar par rapport à l’euro. A taux de change constants, l’activité de L’Oréal est en hausse de 5,2 % par rapport aux trois premiers mois de 2014, et de 4 % hors effets de périmètre (ce n’est déjà pas si mal).Lire aussi :L’euro au plus bas depuis 2003 face au dollarDes effets toute l’annéeLe groupe dirigé par Jean-Paul Agon devrait pouvoir afficher ce visage radieux toute l’année. Le propriétaire des shampoings Garnier, des parfums Yves Saint Laurent ou des produits dermatologiques La Roche-Posay a calculé que, sur la base du taux de change du 31 mars (1 euro pour 1,076 dollar), « l’impact des effets monétaires s’établirait à + 9,3 % sur l’ensemble de l’année ». On n’est pas dans le maquillage bon marché qui rosit les joues le temps d’une soirée.Tous les groupes français qui vendent à l’étranger, en particulier dans les zones dollar ou yuan, bénéficient de la baisse de l’euro. Dans les domaines aussi variés que les verres de lunettes ou le marketing et la communication, Essilor et Publicis font état d’un effet dopant des devises de respectivement 12,8 % et 13,5 % sur leurs activités au premier trimestre, selon les chiffres publiés mardi avant Bourse. Les poids lourds du CAC 40 vont pouvoir afficher des rythmes de développement de leurs ventes dignes de start-up.Trois en un !Mais la cosmétique ne peut pas tout ! Heureusement pour M. Agon, d’autres facteurs revigorants sont à l’œuvre. Notamment la reprise du marché américain des produits grand public, où il vend ses mascaras Maybelline et autres crèmes de jour L’Oréal-Paris.Alors que ses divisions « luxe » et « cosmétique active » connaissent de belles croissances sur tous les marchés, sa division historique était à la peine en Europe et aux Etats-Unis.La situation devrait donc doublement s’améliorer, le dollar démultipliant la croissance organique. Triplement même, puisque le PDG ne compte pas modifier sa stratégie de prix. Autrement dit, L’Oréal va profiter de la hausse du billet vert non pas pour baisser ses prix aux Etats-Unis mais pour y augmenter ses marges. Ce baume est décidément très efficace. C’est trois en un !Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane Le mardi 21 avril s’est produit un changement déterminant dans les résultats que présente le moteur de recherche Google sur mobile. Désormais, lorsqu’une recherche est faite sur un smartphone (le changement ne concerne pas les tablettes), le moteur de recherche fera apparaître – que ce soit avec l’application ou le site Internet – d’abord les sites qui sont mobile friendly, c’est-à-dire qui s’adaptent à l’écran du mobile quelle que soit sa taille. Les sites Internet qui ne correspondraient pas à cette description et qui ne passeraient pas le test de Google, se voient, à partir d’aujourd’hui, relégués plus bas dans le résultat de recherche.Prévue depuis maintenant deux mois, la mesure n’en fait pas moins peur aux spécialistes du référencement. Les Américains l’ont même surnommée « mobilegeddon », ou « l’apocalypse du mobile ». Leur crainte : que tous ceux qui ne sont pas prêts voient leurs sites relégués dans les limbes du moteur de recherche, inaccessibles pour le grand public. Selon une étude de Yooda, un spécialiste de la performance digital et du référencement, 64 % des sites français ne seraient pas adaptés à l’interface mobile.Particulièrement concernées, les administrations ou les commerces de proximité. Ces derniers seraient donc les premiers à pâtir de la mesure. Si un utilisateur effectue une recherche sur son smartphone pour trouver un fleuriste à proximité, il ne trouvera pas forcément le plus proche, ou celui où il avait ses habitudes ; Google faisant d’abord remonter le site dont l’interface est adaptée pour les smartphones.Selon le site spécialisé Business Insider, des millions de petits commerces pourraient alors voir le trafic de leur site s’effondrer. Et ils ne seraient pas les seuls, citant une étude de Somo, un spécialiste de marketing en ligne, le site recense une multitude de grandes marques qui n’ont pas encore adapté leurs sites Internet au terminal : Nintendo, Versace, American Apparel, Danone ou même le Daily Mail feraient partie du lot.Pourtant ce n’est pas faute d’avoir été prévenus. Google a même réalisé un guide spécial expliquant aux développeurs la marche à suivre pour que leur site soit adapté au smartphone et n’ait pas à souffrir de ce changement. Le groupe de Mountain View qui voit 60 % de son trafic arriver par le mobile, souhaite, selon les spécialistes, offrir une expérience plus riche et plus pertinente à ses utilisateurs.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.04.2015 à 10h03 • Mis à jour le21.04.2015 à 11h16 Retrouvées en 2010 dans l'épave d'un navire dans la mer Baltique, 168 bouteilles de champagne ont passé cent soixante-dix ans sous l'eau – à une température froide constante et dans l'obscurité à 50 m de fond – avant d'être goûtées et analysées par des chercheurs français qui ont trouvé ce vin prestigieux du milieu du XIXe siècle remarquablement bien préservé.Les résultats de leurs travaux sont parus lundi dans les comptes rendus de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS). « Pour nos analyses on a eu deux millilitres et j'ai dégusté 100 microlitres, soit deux gouttes, déposées sur ma main avec une seringue, que j'ai humées et goûtées », explique Philippe Jeandet, professeur de biochimie alimentaire à la faculté des sciences de l'université de Reims, le principal coauteur de cette recherche.« Beaucoup de fraîcheur »Citant des œnologues professionnels qui ont pu déguster davantage d'échantillons de ce champagne qui comprenait du Veuve Clicquot-Ponsardin, du Heidsieck et du Juglar selon les bouchons, M. Jeandet l'a qualifié de « très jeune, ayant beaucoup de fraîcheur, un note florale ou fruitée ». « On a vraiment été surpris de constater que le champagne que nous avons testé était parfaitement préservé, que ce soit du point de vue de la composition chimique ou de l'arôme », indique encore Philippe Jeandet.Contrairement à ce qui était attendu, il n'y a pas de grandes différences dans les profils chimiques de ces très vieux champagnes par rapport à ceux d'aujourd'hui, concluent ces experts. « On a été étonnés de voir que les teneurs en acide acétique [vinaigre] sont seulement un peu plus élevées que celles des champagnes modernes », souligne le professeur Jeandet, jugeant qu'à l'époque les vignerons de Champagne « devaient assez bien contrôler la qualité du vin ».Moins bonne maîtrise de la fermentation« Du point de vue de la santé du consommateur je pense que ces champagnes étaient quasiment aussi irréprochables que les vins d'aujourd'hui », même s'il y avait des teneurs un peu plus élevées de cuivre provenant de la sulfatation des vignes, contre les champignons notamment. Les analyses ont aussi révélé du fer provenant des récipients métalliques utilisés alors pour ajouter du sirop de raisin ainsi que des signatures chimiques du bois. A cette époque-là, la vinification se faisait dans des tonneaux de chêne. Aujourd'hui ce processus se fait dans des cuves en inox.En revanche, les viticulteurs maîtrisaient moins bien les fermentations. Ainsi ce vieux champagne faisait trois degrés de moins (9,5° en moyenne) que ceux d'aujourd'hui (12,5°). Cela peut en partie s'expliquer par le fait que le climat était plus froid au XIXe siècle. Le champagne analysé était aussi très sucré, contenant 150 g de sucre par litre, soit trois fois ce qu'on trouve dans une bouteille de Coca-Cola. Mais les archives de Veuve Cliquot notamment montrent que cela correspond aux goûts de l'époque en France ou en Allemagne, poursuit le professeur Jeandet. De nos jours, les champagnes demi-secs contiennent environ 50 g de sucre par litre. Mais les plus consommés sont les bruts et les ultra-secs, sans aucun sucre ajouté. Ce sont les Anglais et les Américains dès la première moitié du XIXe siècle qui ont donné le ton pour des champagnes plus bruts. 20.04.2015 à 20h51 • Mis à jour le21.04.2015 à 09h49 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Plusieurs sources convergentes assuraient, lundi 20 avril, que la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, devrait annoncer dès mercredi 22 avril l’envoi d’une notification des griefs au géant énergétique russe Gazprom. Une décision lourde de conséquences d’un point de vue diplomatique. « Toute charge de ce type contre Gazprom serait vue comme des sanctions supplémentaires de l’Union européenne contre la Russie », prévenait lundi 20 avril une source proche du groupe d’Etat russe. Et cela à un moment où Moscou fait mine de vouloir respecter une paix fragile dans l’est de l’Ukraine, conclue sous l’égide de Berlin et de Paris (les accords dits « Minsk 2 »).La Commission européenne n’a pas souhaité confirmer l’information, se contentant de souligner que Mme Vestager, actuellement en tournée aux Etats-Unis, serait de retour à Bruxelles mercredi.« Réveil » de la politique antitrust européenneUne chose est sûre, Mme Vestager, ex-leader du Parti social-libéral danois, arrivée à Bruxelles en novembre 2014, est décidée à « réveiller » la politique antitrust européenne. Mercredi 15 avril, elle a lancé le même type de charge – un acte d’accusation en bonne et due forme – contre l’américain Google.Lire aussi :Bruxelles accuse Google d’abus de position dominanteLa Commission de Bruxelles avait ouvert en septembre 2012 une enquête formelle sur des pratiques supposées anticoncurrentielles de Gazprom, à la suite notamment d’un dépôt de plainte de la Lituanie. Elle avait alors mené des enquêtes dans huit pays européens au total : outre la Lituanie, l’Estonie, la Bulgarie, la République tchèque, la Hongrie, la Lettonie, la Slovaquie et la Pologne. Après des discussions sur un possible accord à l’amiable avec Gazprom, à la fin 2013, Bruxelles avait poursuivi son travail d’enquête au début 2014.A l’automne 2014, la « notification de griefs » était déjà rédigée et Joaquin Almunia, le prédécesseur de Mme Vestager, prêt à l’envoyer. Mais il n’avait pas reçu le feu vert du président de la Commission de l’époque, José Manuel Barroso, soucieux de ne pas envenimer des relations très tendues avec la Russie – un deuxième volet de sanctions, économiques, avait été voté par l’Union européenne (UE) durant l’été. « Mme Vestager a reçu, elle, le feu vert de M. Juncker [l’actuel président de la Commission] », croit savoir un proche du dossier. Une information non confirmée, mardi 21 avril au matin.Lire aussi :Margrethe Vestager, la commissaire qui s’attaque à GoogleQuelles charges Bruxelles pourrait-elle retenir contre Gazprom ? Le groupe russe est soupçonné de signer des accords trop contraignants avec ses clients européens, leur interdisant, par exemple, de revendre à des tiers les volumes surnuméraires qu’ils ont achetés auprès du conglomérat russe. On lui reproche aussi d’obliger ses clients à signer des contrats d’une trop longue durée. Ou encore, d’indexer le prix du gaz sur celui, très volatil, du pétrole : les plaignants plaident pour une indexation sur les prix du charbon.Mesures correctivesA compter de l’envoi de la notification de griefs, Gazprom aura environ deux mois pour peaufiner sa défense, puis les audiences contradictoires débuteront. A tout moment, une procédure de conciliation peut intervenir. La compagnie aurait d’ailleurs introduit une demande en ce sens, la semaine dernière. Elle aurait été balayée.Si la Commission n’est pas convaincue par les arguments de l’entreprise, elle peut aller jusqu’à lui imposer des mesures correctives, l’obliger à changer ses pratiques, et (ou) lui infliger une amende allant jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires mondial.Est-ce que parce que la notification risque de faire des vagues, qu’elle a « fuité » deux jours avant sa publication ? Peut-être. Mais Mme Vestager, comme tous les commissaires à la concurrence, n’est pas obligée de passer par le collège de la Commission pour valider sa décision. Pour certains experts des dossiers de concurrence, le timing politique est en tout cas très habile. « C’est le meilleur moyen de prouver qu’elle n’a pas une gestion politique des dossiers. En attaquant le russe Gazprom après l’américain Google, elle prouve que c’est la loi européenne en matière de concurrence, et uniquement elle, qu’elle applique », relève une source diplomatique.« La gestion d‎u temps par Mme Vestager force l’admiration, pour Jacques Lafitte, du cabinet d’avocats Avisa. La commissaire savait qu’elle allait être taxée d’anti-américanisme après son offensive sur Google, du coup elle sort les griefs contre Gazprom une semaine plus tard. L’histoire pourrait retenir avril 2015 comme le mois où les deux cas les plus édifiants de l’histoire de l’antitrust européen ont franchi une étape cruciale. »Reste à savoir quelle sera la réaction du Kremlin à une possible annonce de Bruxelles. Début 2014, le président Vladimir Poutine avait exprimé sa colère en décidant d’abandonner le gazoduc South Stream, destiné à contourner l’Ukraine. La Commission avait évoqué de possibles entorses à la concurrence et le président russe, dénonçant la pression exercée sur la Bulgarie pour qu’elle s’oppose au passage du réseau sur son territoire, avait menacé de réduire les livraisons de gaz aux Européens.Actuellement, Bruxelles poursuit avec Moscou et Kiev de difficiles négociations destinées à sécuriser l’approvisionnement de l’Ukraine et celui de l’Union – dont 15 % du gaz transite par le territoire ukrainien. L’UE achète annuellement 130 milliards de mètres cubes à Gazprom, mais veut réduire sa dépendance avec son projet d’union énergétique. Loin d’être concrétisé, celui-ci ne résoudra pas, à court terme, les problèmes de plusieurs pays de l’Est, qui continuent de dépendre à 80 % du gaz russe, voire de l’Italie ou de la Grèce, qui en dépendent à hauteur de 30 %.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.04.2015 à 18h04 | Laurence Girard Le leader des surgelés en Europe, la société Iglo (marques Iglo, Bird Eyes et Findus en Italie) change de mains. Son propriétaire, le fonds d’investissement britannique Permira, a annoncé, lundi 20 avril, la cession de cette activité à l’américain Nomad.Le montant de la transaction est estimé à 2,6 milliards d’euros. À l’issue de l’opération, Permira devrait conserver 9 % du capital.Cette cession n’est pas en soi une surprise. Permira avait déjà tenté de mettre en vente cette activité de surgelés en 2012. Sans succès à l’époque, car les deux offres qui tenaient la corde, n’avaient pas été jugées suffisantes financièrement.Le fonds, qui avait acheté Iglo à Unilever en 2006, puis avait complété son offre avec l’acquisition de Findus Italie, en 2010, toujours auprès d’Unilever, cherchait donc la bonne offre pour sortir du secteur des surgelés.Celle de Nomad a été jugée adéquate. Cette société a été cotée à Londres il y a un an, avec l’objectif de faire des emplettes dans le secteur agroalimentaire, en levant 500 millions de dollars.Rebaptisée Nomad Foods, elle devrait faire son entrée à la bourse de New York. Son offre sur Iglo confirme ses ambitions.Avec ses marques Iglo, Bird Eyes et Findus en Italie, le spécialiste des surgelés, dont le siège est en Grande-Bretagne, affiche un chiffre d’affaires de près de 1,5 milliard d’euros.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Morgane Tual Mark Zuckerberg est-il en train de créer un « Internet pour les pauvres » ? C'est en tout cas ce dont l'entreprise est accusée en Inde, en tant que créateur de l'application internet.org. Cette dernière permet aux utilisateurs de mobiles de se connecter à Internet gratuitement, mais seulement à une quarantaine de services, parmi lesquels Facebook. La semaine dernière, après plusieurs jours de controverse, certains éditeurs de ces services ont décidé de mettre un terme à leur participation au projet. En cause : la neutralité du Net, mise à mal, selon eux, par le service.« Options limitées »La neutralité du Net est un principe qui régit Internet depuis ses débuts, et qui garantit un traitement technique identique à tous les fournisseurs de contenus, petits ou grands, consensuels ou dérangeants. Il s'agit d'un principe simple de non-discrimination : tout le monde doit avoir un égal accès à Internet et aucun contenu ne doit bénéficier d'un traitement préférentiel et s'afficher plus vite que les autres.Lire le décryptage : Qu'est-ce que la neutralité du Net ?Or, en proposant un accès à Internet limité, Facebook viole ce principe, qui plus est en valorisant ses propres contenus. Le voyagiste Cleartrip a été le premier à annoncer sur son blog qu'il quittait le projet, mercredi 15 avril :« Les récents débats sur la neutralité du Net nous ont amenés à repenser notre approche concernant internet.org, et l'idée que de grandes entreprises aient leur mot à dire sur qui a accès à quoi. (...) Nous ne voulons pas influencer les choix des consommateurs en limitant leurs options. »D'autres ont embrayé, comme le grand groupe de médias indien Times Group, qui encourage ses concurrents à faire de même dans un communiqué :« Nous soutenons la neutralité du Net car elle offre un terrain de jeu juste et égalitaire à toutes les entreprises – grandes ou petites – pour produire les meilleurs services et les offrir aux consommateurs. Nous mènerons la lutte pour la neutralité du Net, mais nous avons besoin que nos confrères le fassent aussi, pour que le terrain de jeu reste égalitaire. »« Nous avons cru naïvement contribuer à une bonne action »Facebook a lancé son application internet.org en Inde en février, après la Zambie, la Tanzanie, le Kenya, le Ghana ou encore la Colombie. Elle propose une quarantaine de services, de Wikipédia à Facebook en passant par un moteur de recherche ou un outil de messagerie instantanée, mais aussi l'accès à des sites d'information, d'éducation, de santé ou de recherche d'emploi. Un accès gratuit, issu d'un partenariat entre l'opérateur téléphonique Reliance et Facebook.« Il n'y a eu aucun arrangement financier entre nous et internet.org » , explique Cleartrip. « Nous n'avons pas été payés, et nous n'avons pas dû payer pour participer. (...) Puisqu'il n'y avait pas de question d'argent, nous avons cru naïvement que nous allions contribuer à une bonne action. »Mais la façon dont sont choisis les services présents dans l'application reste obscure, et internet.org est soupçonné de favoriser certaines entreprises. C'est par exemple Bing qui permet d'effectuer des recherches, et non Google – ou tout autre moteur de recherche. Cela a-t-il un lien avec les parts détenues par Microsoft, qui possède Bing, dans Facebook ? YouTube, le plus important site de vidéos, appartenant à Google, ne fait pas non plus partie des services proposés. Dans un contexte où Facebook tente, plus largement, d'imposer son propre service de vidéos…Mark Zuckerberg répliqueFace aux accusations, Mark Zuckerberg a rédigé une longue explication sur son compte Facebook :« Nous soutenons pleinement la neutralité du Net. (...) Mais la neutralité du Net n'entre pas en contradiction avec le fait de travailler pour connecter de plus en plus de personnes. Ces deux principes – la connectivité universelle et la neutralité du Net – peuvent et doivent coexister. Pour donner à plus de personnes accès à Internet, il est utile d'offrir quelques services gratuitement. Si quelqu'un n'a pas les moyens de payer une connexion, il vaut toujours mieux un peu d'accès que pas du tout. »Un positionnement taxé de « racisme économique » par le site d'information Quartz, et qui mène, selon Wired, à la création d'un « Internet pour les pauvres ».Pourtant, comme le rappelle Mark Zuckerberg, l'entreprise affirme soutenir la neutralité du Net, et ce depuis de nombreuses années. En 2009, le patron avait cosigné une lettre vantant les mérites de la neutralité du Net avec d'autres fondateurs de grandes entreprises du Web comme Google ou Amazon. Pour, écrivait-il, « assurer que les consommateurs aient la possibilité de choisir les contenus et les services auxquels ils souhaitent accéder avec leur connexion Internet. » En 2010, Facebook avait réaffirmé, via son porte-parole Andrew Noyes, qu'il « continuait à soutenir les principes de la neutralité du Net » et un « Internet ouvert, accessible aux innovateurs, peu importe leur taille ou leur richesse ».Une œuvre philanthropique railléePlus récemment, Facebook avait protesté, l'été dernier, contre la proposition de la Commission fédérale des communications (FCC) visant à introduire la possibilité d'un meilleur accès aux réseaux pour les entreprises contre rémunération. L'Internet Association, dont fait partie Facebook aux côtés des autres géants du Web, avait alors fustigé une « ségrégation de l'Internet ».Aujourd'hui, Mark Zuckerberg se retranche derrière l'aspect philanthropique d'Internet.org, qu'il met en avant depuis les débuts du projet en 2013. « Les arguments sur la neutralité du Net ne devraient pas être utilisés pour empêcher les personnes les plus démunies de la société d'accéder à Internet », précise-t-il sur son compte Facebook. Une « bonne action » raillée par ses détracteurs, qui l'accusent depuis les premiers pas d'internet.org de vouloir connecter la planète pour son propre intérêt.Lire (édition abonnés) : Faux arguments et vrais débats sur la « neutralité du Net »Morgane TualJournaliste au Monde Jean-Baptiste Jacquin Bâtir des groupes franco-allemands s’est toujours révélé plus compliqué que de construire des accords politiques entre Paris et Berlin. Les deux capitales ont souvent rêvé de voir émerger des champions binationaux dans l’énergie, les télécoms, les Bourses ou la défense. Mais Airbus reste à la fois le modèle et l’exception.A une échelle beaucoup plus modeste, le groupe Oddo & Cie s’est lancé dans l’aventure. Spécialisée dans la gestion de capitaux et la banque d’investissement, l’affaire, contrôlée à 60 % par la famille de l’ex-agent de change Camille Gautier, a réalisé deux acquisitions en Allemagne. Le rachat de Seydler, une banque d’investissement spécialisée sur le marché des grosses entreprises familiales, le fameux Mittelstand, a été bouclé en janvier ; celui du gestionnaire d’actifs Meriten le sera d’ici quelques mois.1 + 1 est supérieur à 2Le groupe dirigé par Philippe Oddo devrait désormais réaliser un quart de son activité outre-Rhin, où il comptera un quart de ses 1 300 salariés. Il en était absent il y a encore six mois ! Il n’a pas traîné pour faire la démonstration, que tout acquéreur promet souvent un peu vite, selon laquelle 1 + 1 est supérieur à 2. Oddo et sa nouvelle filiale allemande, baptisée Oddo Seydler, ont bouclé le 14 avril une émission obligataire de 300 millions d’euros pour le compte d’une société allemande. Jamais le français ni l’allemand n’avaient jusqu’ici mené seuls une opération approchant un tel montant. Les connexions de l’un avec les investisseurs institutionnels et la très bonne connaissance de l’autre du tissu allemand des entreprises familiales offrent de belles perspectives.Sous la ligne d’horizon des grandes banques européennes, M. Oddo est décidé à pousser son avantage. Le Blitzkrieg n’est pas loin. Il voit en 2015 une fenêtre pour réaliser d’autres acquisitions avant que les poids lourds du secteur ne reprennent goût à la croissance externe. Lui-même à la tête d’une de ces entreprises de taille intermédiaire, les ETI, auxquelles l’on donne le Mittelstand pour modèle, il assure ne pas y perdre son âme. Les dirigeants et les salariés de Seydler et Meriten vont pouvoir entrer au capital du groupe dont 56 % des salariés se partagent un peu plus de 30 % des parts.Une question de cohérence pour une société dont les analystes mesurent la qualité du management des entreprises dans lesquelles elle investit les capitaux de ses clients. Et un réflexe de prudence, sans doute, alors que les rachats d’entreprise sont des moments propices aux dérapages et aux dérives.Cette « boutique » qui n’a cessé de croître par acquisitions successives continue de cultiver sa différence, notamment dans le domaine de la recherche sur les actions. Mais l’intégration de sociétés étrangères est un défi inédit.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gaëlle Picut La rémunération a longtemps été considérée comme l’un des leviers principaux de motivation au travail. Mais les recherches récentes (Daniel H. Pink, Dan Ariely) montrent que la rémunération n’est pas la principale source de motivation, même si bien évidemment elle reste un élément important. « Et croire qu’une augmentation salariale ou une prime va motiver un salarié à long terme est une erreur. L’effet d’une augmentation salariale sur la motivation ne dure que deux à trois semaines » a indiqué Zwi Segal, docteur en psychologie du travail, lors de la conférence organisée par Robert Walters pour la parution de son étude annuelle sur la rémunération des cadres.De son côté Antoine Morgaut, CEO Europe et Amérique Latine de Robert Walters, confirme que de plus en plus de cadres sont prêts à accepter un salaire moindre en échange d’un poste intéressant, d’une promesse de carrière motivante ou d’une meilleure qualité de vie. « La mobilité géographique en province n’a jamais été aussi forte », a-t-il indiqué.Le coût de la démotivationConscientes que leurs marges de manœuvre sur les rémunérations sont faibles et insuffisantes pour conserver le niveau d’engagement de leurs cadres, les entreprises sont à la recherche d’une meilleure compréhension de leurs leviers de motivation.D’autant que le coût de la démotivation est loin d’être négligeable. Selon la société de sondages Gallup, le coût lié au désengagement au travail atteint entre 450 et 550 milliards de dollars par an aux Etats-Unis. Par extrapolation, on peut l’estimer pour l’économie française à 60 milliards d’euros. Les entreprises convient alors les spécialistes en psychologie ou en bien-être au travail pour les aider à mieux comprendre comment motiver leurs salariés.Les réponses sont unanimes : comprendre les motivations propres à chaque collaborateur, lâcher le contrôle, faire confiance, donner de l’autonomie, mettre en place un management positif, etc. Mais cela semble plus facile à dire qu’à mettre en œuvre si l’on en croit l’étude « Engager les cœurs & les esprits » que vient de mener Hay Group auprès de 7 millions de salariés dans le monde dont 175 000 salariés français. Elle révèle que la moitié d’entre eux jugent que leur entreprise n’est pas innovante dans son fonctionnement et que 43 % ne se sentent pas encouragés à prendre des risques pour essayer de nouvelles idées ou façons de travailler, qui pourraient pourtant augmenter leur productivité.Décalage entre discours et réalitéPourquoi un tel décalage entre les discours et la réalité ? Pourquoi, alors que les entreprises connaissent les solutions, sont-elles si peu mises en œuvre ? Pour Laurence Saunder, Associée de l’Institut Français d’Action sur le Stress (IFAS), la réponse provient de ce qu’elle appelle « le paradoxe du dirigeant ». « Par anxiété, par peur, le dirigeant n’ose pas lâcher du lest, faire confiance, mettre en place des politiques plus collaboratives. Une peur, encore plus réelle dans un contexte de crise économique, que bien souvent seule la perception de contrôler peut apaiser. Et plus on veut prendre du contrôle, plus on ajoute du reporting. Un des vrais enjeux, c’est de convaincre ces dirigeants d’évoluer sur ces idées » estime-t-elle.Cependant, certaines entreprises sont plus en avance que d’autres dans leur façon de prendre en compte les leviers de motivation et d’engagement de leurs salariés. On a notamment évoqué l’exemple des entreprises libérées lors de la diffusion le 24 février sur Arte du documentaire Le bonheur au travail. D’autres entreprises, au management traditionnel, voire paternaliste et basée à l’origine sur une organisation taylorienne, cherchent à évoluer pour donner davantage d’autonomie à ses salariés et pour les responsabiliser, en leur faisant confiance.Lire aussi :Le bonheur au travail, c’est possible« Une révolution managériale qui n’est pas forcément facile à mettre en œuvre mais qui porte ses fruits » estime Bénédicte Peronnin, directeur RSE à la direction du personnel groupe Michelin. D’après Richard Widdowson, associé chez Hay Group, « les entreprises doivent veiller à ce que les conditions de travail ne soient pas un frein à la motivation et à l’engagement de leurs salariés, mais au contraire, les stimulent. C’est en parvenant à relever les cinq défis que sont la transparence, la culture d’innovation, la productivité, l’agilité et la collaboration qu’elles pourront créer les conditions de réussite et maintenir le niveau d’engagement de leurs salariés. »Gaëlle PicutJournaliste au Monde Margherita Nasi Tous les matins en arrivant au travail, Farid Lahlou jette un coup d’œil au parc de véhicules. Les véhicules sont-ils sur la route, signe que la jeune entreprise de déménagement travaille ? Ou, au contraire, le parc est-il plein ? Dans ce cas, il faut comprendre les raisons de cet échec.Le cofondateur Des Bras en Plus, start-up de déménagement, ne le cache pas : être un jeune entrepreneur, c’est savoir se remettre en question. Questionner son organisation, ses performances, en permanence. Pour mieux comprendre leurs failles et s’améliorer, les trois cofondateurs Des Bras en Plus font l’expérience du mentorat.Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME. « A l’heure des projets : initier, collaborer, finaliser » (3/3)L’entrepreneur qui les accompagne travaille sur leurs personnes, pour les aider à devenir de meilleurs professionnels. « Ses interventions sont des remises en cause profondes de notre organisation et de nos propres performances. Nous sortons de ces rendez-vous épuisés, lessivés mais heureux car nous avons, en l’espace de quelques heures, regardé en direction d’un futur où nous serons meilleurs, plus efficaces, et mieux organisés ».Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME : « Comment maîtriser sa stratégie » (2/3)Dans la course à la compétence et à la productivité, il s’agit aussi d’être toujours à l’affût : lecture quotidienne de blogs et de journaux, étude des nouvelles tendances, tout est bon à prendre. « Entouré de mes livres, des exemples de site que j’ai imprimés, et de nos intuitions, avec mon webmaster, nous testons, débattons, cherchons la meilleure formule, la combinaison parfaite, le tunnel de transaction qui fera que le client se sente le mieux possible sur notre site ». Même les rencontres avec les futurs partenaires, passage incontournable pour une jeune entreprise, sont l’occasion d’apprendre.S’il présente et explique son concept, Faird Lahlou affirme repartir toujours avec une leçon, « que ce soit sur leur organisation, leur process, leur argumentaire, je suis comme une éponge : quand j’ai l’occasion de pénétrer l’univers d’une autre entreprise, j’essaie d’absorber un maximum d’information ». Et puis il y a les échanges avec les amis entrepreneurs, l’occasion de débattre sur les réussites, les échecs, les problématiques propres aux jeunes indépendants.« Il est amusant de constater que les problèmes sont exactement les mêmes d’une start-up à une autre, et qu’en mutualisant nos expériences, nous arrivons à trouver des solutions ». Dans ces journées chargées, qui nécessitent beaucoup d’énergie, difficile d’avoir du temps pour soi, alors il faut apprendre à le prendre. C’est le conseil de Farid Lahlou : s’imposer une activité physique. « Le monde de l’entreprise et le monde du sport sont très similaires, que ce soit dans la lecture de biographie d’athlète ou de chef d’entreprise, on retrouve toujours les mêmes thématiques : le travail d’équipe, l’envie, et la victoire ».Margherita NasiJournaliste au Monde Pierre Jullien Vivarte a présenté, le 7 avril, un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) dont La Halle aux vêtements doit faire l'essentiel des frais, avec l'annonce de la fermeture de 174 magasins et la suppression de 1300 emplois sur plus de 1500 affectant le groupe. Depuis, se sont succédé les annonces de DIM (174 postes), Gefco (486), Total (180). Enfin, Schlumberger a annoncé jeudi 16 avril la suppression de 11 000 emplois supplémentaires au niveau mondial. La litanie n’est sans doute pas terminée.Cette annonce s'ajoute à une succession de projets ou de négociations de PSE, chez le transporteur MoryGlobal, l'américain HanesBrands (HBI, propriétaire de Dim, Playtex et Wonderbra), Fenwal (du groupe allemand de matériel médical Fresenius Kabi), Tél and Com (téléphonie), Tioxide de Calais (chimie), Autoliv-Isodelta (équipementier automobile), LCL (banque)...Lire aussi :Inégalités junior/seniors : le fossé se creuse. Qu’est-ce qu’un senior ?D'ailleurs, le nombre de défaillances d'entreprises en France a augmenté de 7,6% sur un an au premier trimestre pour atteindre un niveau historique, selon une étude du cabinet Altares publiée le 16 avril. Ainsi, de janvier à mars 2015, quelque 18134 entreprises ont été placées en procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire contre 16858 un an plus tôt.Du plan social au PSELe plan de sauvegarde de l’emploi, également connu sous son ancien nom de plan social ou sous le sigle PSE, est un dispositif visant à limiter les conséquences des licenciements collectifs.Instauré par la loi «Soisson» du 2 août 1989 (article L. 321-4-1 du code du travail), le plan social a été renommé « plan de sauvegarde de l’emploi » par la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002. Les entreprises d’au moins cinquante salariés qui envisagent de licencier pour motif économique au moins dix salariés dans une période de trente jours doivent établir un PSE (article L. 1233-61 et suivants du code du travail), rappelle le député (UDI) Jean-Christophe Lagarde dans sa proposition de loi tendant à encadrer le financement public des plans sociaux pour les entreprises bénéficiaires enregistrée à l'Assemblée nationale le 24 octobre 2012.Il doit prévoir, précise le site Service-Public.fr, des mesures comme le reclassement interne des salariés, la création d'activités, des actions de reclassement externe, de soutien à la création ou à la reprise d'activités par des salariés, de réduction et d'aménagement du temps de travail.Comme des mots et des mauxDans Mots et maux du management (Vuibert, 2011), Christophe Chaptal de Chanteloup relève que le PSE est une « intéressante mesure qui consiste à sauvegarder l'emploi de quelques salariés par le départ de beaucoup d'autres », avant de conclure que « la médecine du Moyen Age ne défendait pas une autre méthode, lorsqu'elle pratiquait l'amputation massive, à titre préventif ».Le mot désigne, selon le Trésor de la langue française informatisé, une « garantie, protection accordée, assurée par une autorité, une institution » et, par métonymie, une « personne ou chose servant de protection, de défense ».Les Travailleurs de la mer, de Victor Hugo, illustre le terme de marine du mot que définit le Littré comme de gros cordages qui retiennent le gouvernail en cas d'accident, « tout cordage destiné à empêcher qu'on ne tombe à la mer » :« Une pointe de roche était entrée dans le navire comme un clou (…). C'était une plaie où entrait le naufrage. Le contrecoup avait été si violent qu'il avait brisé à l'arrière les sauvegardes du gouvernail, descellé et battant (…). Clubin commanda : - La chaloupe à la mer ». Naufrage... sauvegarde... La différence tient à un fil.Naufrage pour certains, sauvegarde des intérêts pour d'autres... tel Marc Lelandais, ex-PDG du groupe Vivarte, remercié fin octobre 2014 après deux ans d'exercice qui, selon Le Parisien, aurait touché 3,075 millions d'euros d'indemnités de départ...Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard Coca-Cola poursuit ses emplettes. Le géant américain d’Atlanta, qui tente, depuis plusieurs mois, de réduire sa dépendance à sa boisson gazeuse fétiche, en baisse de régime aux États-Unis, a jeté son dévolu sur une société chinoise. Il a annoncé, vendredi 17 avril, vouloir s’emparer de Xiamen Culiangwang Beverage, spécialisée dans les boissons protéinées végétales, à base de haricots rouges ou de noix par exemple.Le montant de la transaction est estimé à 400 millions de dollars. L’acquisition dépend encore du feu vert des autorités.Or, justement, les autorités chinoises s’étaient opposées, il y a cinq ans, à un autre projet d’envergure de Coca-Cola. La société américaine souhaitait alors s’emparer du plus gros fabricant de jus de fruit chinois, China Huijan Juice pour 2,3 milliards de dollars.Avec l’acquisition de Xiamen Culiangwang Beverage, Coca-Cola veut étendre ses activités en Asie. La société américaine étoffe également son portefeuille. Une nouvelle étape dans sa stratégie de diversification.Multiplication des acquisitionsCe mouvement s’est accéléré en 2014, alors que l’entreprise, souvent perçue comme un symbole de la malbouffe et de l’obésité, souhaite répondre aux nouvelles attentes des consommateurs.Lire aussi :Coca-Cola, le blues du mode de vie « made in USA »Coca-Cola a débarqué aux États-Unis au rayon lait des supermarchés, avec la marque Fairlife et un produit laitier dit enrichi en protéine et en calcium. Il s’est emparé de 16,7 % de la société Monster Beverages, moyennant 2,15 milliards de dollars, pour prendre pied sur le marché des boissons énergisantes très prisées des jeunes.Le groupe a aussi investi 1,29 milliard de dollars pour prendre 10 % de l’américain Keurig Green Moutain, spécialiste du café en dosettes Outre-Atlantique et des boissons gazeuses faites maison. Coca-Cola s’est par ailleurs offert la marque Zico pour profiter de l’engouement pour les eaux de coco. Ou le thé bio Honest Tea.En Europe, Coca s’est emparé du britannique Innocent. Cette marque de smoothies et de jus de fruits ne mentionne jamais le nom de sa maison mère dans sa publicité.Avec Xiamen Culiangwang Beverage, Coca-Cola peut ajouter des boissons végétales protéinées à son assortiment.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.04.2015 à 16h03 • Mis à jour le18.04.2015 à 11h13 | Laurence Girard Avril (ex-Sofiprotéol) ne voit pas d’un bon œil le projet de Total de reconversion de la raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône). L’ambition du groupe pétrolier, présentée jeudi 16 avril, est de faire de ce site le plus important centre de production de biocarburants en France. Le poids lourd des oléagineux fait donc monter au créneau les producteurs français de colza pour dénoncer cette future concurrence.Dans un communiqué, publié vendredi 17 avril, la fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (FOP) dit s’inquiéter des conséquences du projet de Total pour l’agriculture française. Elle estime que, même si elle absorbera également des huiles usagées, la future bioraffinerie devrait être, en grande partie, alimentée par de l’huile de palme. Une matière première nécessairement importée.Au vu de la future capacité du site de La Mède, chiffrée par Total à 500 000 tonnes de biocarburants par an, la FOP affirme que la production nationale de colza pourrait être amputée de 27 %, soit 400 000 hectares.... 17.04.2015 à 13h32 • Mis à jour le17.04.2015 à 15h22 | Valérie Segond La fonction publique vous tente, mais après cinq ans d’études, vous avez la flemme de passer les concours ? Il est pourtant possible d’y entrer car l’Etat ne recrute pas que des fonctionnaires. Si la voie normale reste le concours, qui assure l’égalité des citoyens devant l’accès à l’emploi public et octroie un statut qui ouvre des droits,« l’administration a toujours eu besoin de talents avec des qualifications particulières que n’ont pas les corps de fonctionnaires », admet-on au cabinet de la ministre de la fonction publique et de la décentralisation, Marylise Lebranchu.Il y a d’abord des métiers dits nouveaux que l’on ne trouve dans aucun corps de fonctionnaires, comme la communication ou l’informatique. Ou -encore des conseillers ou directeurs de cabinet, pourvus à la demande du gouvernement, qui décide de ces embauches en conseil des ministres, et qui échappent au statut général.Des métiers spécifiquesIl y a ensuite des besoins de remplacements temporaires de fonctionnaires malades ou absents, ou sur des postes non pourvus. Il y a enfin des établissements publics spécifiques, comme Pôle emploi, un établissement public à caractère administratif (EPA), ou la Réunion des musées nationaux, un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), pour lesquels il a été décidé que les agents ne seront pas des fonctionnaires, car l’Etat n’a pas voulu créer de nouveaux corps de fonctionnaires pour ces métiers. Dans ces cas-là, les administrations peuvent recruter des agents sous contrat, dits des « contractuels » ou encore des « non-titulaires ».Si les cas paraissent très encadrés, il y a pourtant eu beaucoup de recrutements sous cette forme, et ce dans les trois fonctions publiques : d’Etat, territoriale et hospitalière. Mais aussi dans les EPIC comme Ubifrance, l’Etablissement public Paris-Saclay ou encore l’Agence nationale de rénovation urbaine, l’ANRU, créée en 2005 par Jean-Louis Borloo. Tous les EPIC ont été créés pour mettre en œuvre une politique publique stratégique. A une certaine époque, cela a même été un mode de recrutement assez privilégié par des administrations sommées par leur ministre de prendre des engagements moins lourds sur l’avenir.Des situations variéesSelon les rapports annuels sur l’état de la fonction publique, le nombre de contractuels dans les trois fonctions publiques est ainsi passé de 742 000, soit 14,7 % du total des agents publics en 2002, à 1 092 000 en 2005, soit 20,5 %. Mais depuis, le stock a reflué, à 914 000 fin 2012, soit 17 % des agents. Ils étaient un peu plus fin 2013: 932 000, indique la dernière étude de l’Insee (L’emploi dans la fonction publique en 2013) publiée vendredi 17 avril.Car cette voie d’entrée, hier assez favorable, a été nettement resserrée à la faveur des plans de maîtrise des dépenses publiques, et le flux des embauches sous cette forme est aujourd’hui marginal : en 2012, les contractuels ne représentaient plus que 2,4 % des recrutements publics. S’il y a donc des contractuels partout, leur situation et leur carrière sont très variées. Par exemple dans les EPIC, les non-titulaires recrutés pour leurs compétences sont plutôt bien payés et font des carrières analogues à celles du secteur privé : ils grimpent les échelons, gagnent en responsabilités et passent souvent à un moment de leur parcours dans une entreprise privée. « En un sens, ce statut opère comme un sas entre le secteur public et le secteur privé », observe une agente non titulaire d’une grande EPIC, assez satisfaite de son sort.Mais au cœur de l’administration, leur parcours n’est pas toujours rose : le fait de ne pas avoir passé de concours peut se payer assez cher. Pas tant en matière de salaire qu’en matière de statut social. Pour les contractuels, la rémunération dépend du premier salaire négocié à leur arrivée. Quand l’administration a besoin de qualifications en tension sur le marché, elle est prête à s’aligner sur le privé. Dans la suite de la carrière, le salaire évolue selon les règles de la fonction publique. Mais c’est la précarité structurelle du statut qui est pesante.Marie, cinquantenaire diplômée de Scien-ces Po, est contractuelle depuis dix-huit ans dans une grande administration consacrée à la sécurité. Elle a connu seize années de CDD, dont dix ans en « contrat de cabinet » de trois mois, six mois, puis un an. Puis six ans en « contrat de ville », qui avait l’avantage de la rendre éligible au CDI... au bout de six ans ! « Dans les faits, lorsque vous faites bien votre travail, l’emploi de contractuel en CDD est d’une grande stabilité, confie Marie, qui a pu, à 40 ans, souscrire un prêt immobilier auprès d’une banque qui a estimé que des CDD renouvelés présentaient la stabilité d’un CDI. Mais à la fin de chaque période, cela crée un inconfort psychologique, car il y a toujours un risque de ne pas être reconduit. » C’est en 2013 que Marie obtint, non sans peine, son premier CDI, après que l’administration eut épuisé toutes les possibilités légales de CDD.Les ministères successifs de la fonction publique n’ont cessé de lancer des plans de titularisation pour lutter contre la précarité de ses agents. Celui de mars 2012, inscrit dans la loi Sauvadet, n’est que le quinzième plan de lutte contre la précarité des contractuels. Un programme qui prévoit, pour ceux qui avaient plus de quatre ans de présence dans la fonction publique avant le 31 mars 2012, la possibilité de se faire titulariser. Et ce jusqu’au 31 mars 2016.Pas d’automatismeMais la titularisation n’est pas pour tous : d’abord, elle ne concerne que les agents occupant un emploi à temps complet. Ensuite, elle n’est pas -ouverte aux contractuels occupant un emploi de cabinet ou auprès d’un groupe d’élus. Et même si l’agent n’appartient à aucune de ces deux catégories, la titularisation est loin d’être automatique : quand Marie, qui avait décroché son CDI, a demandé à être titularisée, il lui a été répondu que c’était impossible, car l’Etat n’avait pas dans ce ministère de corps de fonctionnaires pour son métier... Ce qui est précisément la raison d’être des contractuels !Pour se faire titulariser, il y a bien sûr toujours la possibilité de passer un concours interne pour ceux qui sont en poste depuis quatre ans. « J’y ai pensé, dit Marie. Mais il faut bien reconnaître qu’il y aussi des inconvénients au statut de fonctionnaire, dont celui de pouvoir être mutée n’importe où, sur n’importe quel poste de même catégorie. »Reste, pour ceux qui ont au moins six années dans le même poste, la possibilité d’obtenir un CDI. Marie va donc devoir s’en contenter, et accepter les contraintes du statut de contractuel. Dont la difficulté d’accès à des postes de responsabilité et l’absence de mobilité professionnelle ne sont pas les moindres : « Après dix ans de service, j’ai fini par encadrer deux personnes, souligne Marie. Mais au fond, je fais la même chose qu’à mon arrivée car on est cantonné au poste pour lequel on a été recruté, sans pouvoir prétendre à faire autre chose. Psychologiquement, c’est difficile. Et surtout, j’ai au-dessus de moi deux fonctionnaires qui ne doivent leur position qu’au fait d’être titulaires. Non seulement les contractuels sont bloqués par les fonctionnaires dont la carrière progresse toute seule au gré de l’avancement et des mobilités systématiques au bout de trois ans, mais ils dépendent, pour l’exercice quotidien de leur métier, de personnes moins qualifiées qu’eux. »Alors la fonction publique vous attire ? Si vous cherchez la sécurité de l’emploi, un nouveau défi tous les trois ans, avec un salaire qui progresse au gré de l’avancement, et que vous souhaitiez être au cœur de l’administration, ça vaut peut-être le coup, pour éviter quelques frustrations, de passer un concours administratif.Valérie Segond Leila Marchand Plus de 1,7 million d'intentions d'embauche par des entreprises… Et un taux de chômage qui continue d'augmenter. C'est le paradoxe qui ressort au premier abord de l'étude annuelle du Pôle emploi « Besoins en main-d'œuvre », publiée jeudi 16 avril.Lire aussi : Les grands projets de recrutement et les métiers les plus demandés en 2015Il y aurait donc en France un vivier d'emplois ignorés. Le mythe ressurgit régulièrement à la faveur d'un chiffre énoncé par un responsable politique ou d'une étude sur le marché du travail. De là à tenir pour responsables « les chômeurs qui préfèrent rester chez eux » plutôt que de répondre à ces offres, il n'y a qu'un pas. Mais si l'on analyse plus en profondeur les résultats de cette étude, on constate que les choses sont plus complexes.1. La confusion des termesIntention d'embauche, offre non pourvue, emploi vacant… Les termes se ressemblent, mais recouvrent pourtant des réalités différentes.> Les intentions d'embauche - et uniquement ces intentions et non pas les postes actuellement vacants - sont mesurées par cette enquête annuelle menée par le Pôle emploi. Grâce aux réponses de 1,6 million d'entreprises, elle permet d'évaluer les recrutements potentiellement à venir sur l'année en France.L'indicateur est positif : ces prévisions progressent de 2,3 % par rapport à 2014, soit 38 700 projets supplémentaires. Attention tout de même : une intention de recrutement est un phénomène normal : le marché du travail se caractérise par des flux permanents de création, ou de destruction, d'emplois. > Les emplois vacants répondent à une définition précise, qui est la même dans toute l'Union européenne. Il s'agit de « tous les postes à pourvoir à un moment donné, y compris ceux qui sont à pourvoir depuis quelques jours, ainsi que des postes qui ne sont pas encore disponibles mais pour lesquels des recherches sont en cours ou envisagées ».Si l'on suit cette définition, le nombre d'emplois vacants en France est de 180 000, d'après l'enquête Acemo réalisée à la fin de 2012. Mais cela ne couvre pas tous les postes à pourvoir sur le marché du travail (secteurs non pris en compte comme les administrations publiques, le secteur agricole).Pour tenter de trouver un chiffre exact, le conseil d'orientation pour l'emploi (COE) a extrapolé à partir des données du Pôle emploi (qui ne capte que 37 % des recrutements). Il est arrivé au chiffre de 820 000 emplois vacants. Ce chiffre reste à prendre pour ce qu'il est : une photographie à un moment donné du marché de l'emploi. Il existe pourtant un délai incompressible entre le moment où un emploi est à pourvoir et où il est pourvu. De plus, ce n'est pas parce qu'un poste est vacant qu'il est forcément pourvu par un chômeur. > Les offres non pourvues ne correspondent à aucun concept délimité, et donc aucune donnée statistique ne les mesure. Si l'on considère qu'il s'agit des offres pour lesquelles le recrutement a été difficile, plus de trois mois, le COE arrive au chiffre de 570 000 offres sur l'ensemble du marché du travail. Si l'on estime qu'il s'agit des offres qui ont été retirées, faute de candidat, le chiffre est différent. En prenant en compte les données du Pôle emploi, de l'observatoire du Medef et de l'enquête OFER de 2005, le COE les chiffre à 400 000 chaque année.Parmi les offres non satisfaites par le Pôle emploi en 2012, la moitié ont été retirées faute de besoin, 25 % faute de candidat et 25%, car elles ont été pourvues en interne. 2. 39 % d'emplois saisonniersSoit 683 419 des intentions d'embauche mesurées par cette enquête du Pôle emploi, sont en fait des emplois saisonniers. Les métiers agricoles, par exemple, qui envisagent un nombre élevé de projets d'embauche, sont à plus de 85 % des emplois saisonniers. La problématique est la même pour les aides de cuisine, les vendeurs en habillement ou les professionnels de l'animation socioculturelle…Si l'on classe ces intentions d'embauche par type de contrat, on obtient 35 % de CDI, 23 % de CDD de six mois ou plus et 42 % d'emplois temporaires. Les « postes à pourvoir » pérennes ne représentent donc qu'un tiers du total.Par ailleurs, les métiers qui embauchent le plus sont, pour la plupart, des postes à faible qualification, comme agent d'entretien, serveur ou professionnel de l'animation. Des offres aux salaires et aux conditions de travail moins avantageux et donc moins attractifs.3. Des disparités selon les régionsSelon la région, les intentions d'embauche des entreprises sont très différentes. Les chômeurs situés hors des grandes métropoles, du Sud-Est et de l'arc Atlantique ont moins de chance de pouvoir postuler à ces projets d'embauche. 4. Des offres difficiles à pourvoirPrès d'un tiers de ces intentions d'embauche risquent d'être difficiles à pourvoir. C'est ce que signalent les entreprises au Pôle emploi. Parmi les métiers où on trouve des difficultés de recrutement : régleurs (techniciens chargés du réglage des machines), agents qualifiés de traitement thermique et de surface, couvreurs, ingénieurs et cadres d'administration, médecins, agents de maîtrise en fabrication mécanique, chaudronniers…Selon les secteurs, ces difficultés s'expliquent différemment. La problématique de la pénurie de médecins, par exemple, qui désertent certaines régions et dont le nombre est fixé chaque année par un numerus clausus, est connue. 73 % des recruteurs mettent d'ailleurs en cause la pénurie de candidats pour expliquer leurs difficultés d'embauche. Cela concerne donc les médecins et les professions paramédicales, mais aussi les métiers de couvreur qualifié, de techniciens en mécanique et ouvriers qualifiés de la maintenance.D'autres postes exigent des compétences très pointues, peu répandues parmi les personnes en recherche d'emploi. L'inadéquation du profil des candidats est la première raison invoquée (81 % des cas) par les entreprises pour expliquer leur difficulté à embaucher. Cela concerne en particulier les ingénieurs, les cadres d'études et responsables informatiques, les chefs de chantier…5. Encore insuffisant par rapport au nombre de chômeursFaisons l'hypothèse que ces 1 739 000 projets d'embauche soient effectivement tous pourvus par les demandeurs d'emploi : cela ne représenterait que 33 % d'entre eux. Le nombre de demandeurs d'emploi déclarés, inscrits au Pôle emploi, était de 5 262 500 en février (en comptant seulement les catégories A, B, C en France métropolitaine).Leila MarchandJournaliste au Monde Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Coup de théâtre dans la guerre des chefs chez Volkswagen. Contrairement aux attentes de la plupart des observateurs, après les propos très durs tenus par Ferdinand Piëch, le président du conseil de surveillance, et la demande implicite de mise à l’écart qu’ils exprimaient, Martin Winterkorn conserve son poste à la tête du directoire de Volkswagen.Le patron opérationnel du groupe automobile allemand est non seulement maintenu dans ses fonctions, mais son contrat, qui devait se terminer fin décembre 2016, pourrait être prolongé, a annoncé le groupe de Wolfsburg dans un communiqué, paru vendredi 17 avril, à midi.Que s’est-il passé à Salzbourg jeudi 16 avril ? Au vu des récits publiés vendredi soir par la presse allemande, M. Piëch s’est heurté à une opposition unanime des cinq autres membres du présidium. Le président du comité d’entreprise, Bernd Osterloh, son vice-président, Stephan Wolf, le président du Land de Basse-Saxe (actionnaire à 20 % de VW), Stephan Weil, le vice-président du conseil de surveillance membre du syndicat IG Metall, Berthold Huber, ont indiqué à M. Piëch avoir peu apprécié sa manœuvre. Et Wolfgang Porsche, représentant la famille, n’a pas davantage soutenu son cousin. Plusieurs d’entre eux avaient d’ailleurs affiché leur soutien à la suite de l’article du Spiegel.Le présidium devrait proposer au conseil de surveillance de poursuivre le contrat de M. Winterkorn lors de sa session de 2016.Désavoué par voie de presseCette décision est très surprenante au vu de la semaine de crise qui vient de s’écouler à la tête du constructeur automobile allemand. M. Winterkorn avait été désavoué par voie de presse par M. Piëch, le très puissant président du conseil de surveillance, dans un entretien au magazine der Spiegel, paru le 10 avril. Il était considéré comme déjà mis à l’écart du groupe, qu’il dirige depuis 2007.Lire aussi :Volkswagen se prononce sur le sort de son PDGHabitué de ces exécutions publiques de managers haut placés, M. Piëch s’était jusqu’ici toujours imposé. Sa décision de porter un conflit interne sur la place publique était toutefois des plus risquées. Mais tout semble laisser croire qu’il s’attendait à avoir une fois de plus le dernier mot. « J’aspire à ce que les bonnes personnes occupent les sièges de président du directoire et de président du conseil de surveillance », avait-il déclaré au Spiegel.Lire aussi :Ferdinand Piëch, l’inflexible chef de la « maison Volkswagen »Or, il n’a pas eu gain de cause. M. Winterkorn, malgré les faiblesses affichées par le goupe (notamment aux Etats-Unis), jouissait du soutien affirmé de plusieurs membres influents du conseil de surveillance : les représentants du personnel (qui occupent 50 % des sièges au conseil de surveillance), le land de Basse-Saxe qui actionnaire à 20 % de VW, mais aussi la famille Porsche.Après l’humiliation publique infligée par celui qui l’appelait « son fils adoptif » il y a encore quelque temps, M. Winterkorn avait déclaré juger la manœuvre « extrêmement injuste », tout en annonçant son intention de se battre : « je ne suis pas homme à me laisser chasser de la Cour », avait-il assuré. Pour l’instant, il y reste.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde Philippe Escande (La Rochelle et Rochefort, envoyé spécial) En cette veille de Pâques, la foule s’agite sur le pont. Les matelots rangent les cordages, les derniers touristes quittent le navire, les officiels font le pied de grue. Sur le port de La Rochelle, on attend la ministre. Au milieu de la cohue, un vieil homme cravaté est assis sur un banc, appuyé sur sa canne.Pas n’importe quel banc, le seul du pont, le petit banc de quart, rouge sang. C’est d’ici que, debout face à la mitraille, le commandant Louis-René de Latouche-Tréville galvanisait ses hommes durant l’assaut quand les projectiles pleuvaient sur le gréement et dans les mâtures.Car l’Hermione est un bateau de guerre. 26 canons tirant des boulets de 12 livres sur les navires anglais. C’était en 1780, au large des côtes américaines. Presque deux siècles et demi plus tard, l’Hermione reprend la mer vers le Nouveau Monde. Départ prévu ce samedi 18 avril.Idée folleCelui qui guette la ministre en ce samedi de Pâques n’est pas n’importe quel homme. Jean-Louis Frot, 83 ans, attend ce moment depuis près d’un quart de siècle. Maire RPR de Rochefort de 1977 à 2001, c’est lui qui s’est battu pour restaurer le patrimoine de sa ville, puis a lancé, avec quelques rêveurs comme Benedict Donnelly ou Erik Orsenna, l’idée folle de construire à l’ancienne un vieux bateau de l’âge d’or de l’arsenal.Et, tant qu’à faire, pourquoi pas l’Hermione ? L’une des plus belles frégates en bois du XVIIIe siècle. Celle-là même qui emmena La Fayette en Amérique porter secours aux insurgés. 65 mètres de long, trois mâts, plus de 2 000 mètres carrés de voiles.Démarré en 1997, le chantier fut un spectacle prodigieux. Plus de quatre millions et demi de personnes sont venues et revenues voir travailler les charpentiers, forgerons, ébénistes, gréeurs et voilières qui élevaient progressivement ce chef-d’œuvre de l’art naval.Près de huit ans de retardLe succès populaire a permis au projet de s’autofinancer pratiquement sans recours à l’endettement. La route fut plus longue que prévue. Près de huit ans de retard sur le calendrier d’origine. Plus chère aussi. Le budget final s’élève à plus de 40 millions d’euros, dont la moitié pour la seule construction du navire.Lire aussi : L'« Hermione », la frégate de La Fayette, goûte enfin le largeLes collectivités locales, la ville de Rochefort, le département de Charente-Maritime et la région Poitou-Charentes ont financé la majorité de la construction, et l’association Hermione-La Fayette, les deux tiers de l’exploitation (visites, maintenance, billetterie…), sans compter le travail des bénévoles.Insensible à la brise fraîche qui balaie le pont, Jean-Louis Frot fixe la proue du navire et pose la question qui obsède tout le monde : « L’Hermione revient d’Amérique. Que fait-on ? » Jusqu’à la mi-août, le programme est chargé. Après une escale aux Canaries, la frégate atteindra Yorktown, en Virginie, le 5 juin. Puis elle remontera la côte, New York le 4 juillet pour la fête de l’indépendance, Boston le 11, le Canada, Saint-Pierre-et-Miquelon, avant le retour à Brest en août.En tout, une quinzaine d’étapes et autant de fêtes en perspective. Elle retrouvera l’estuaire de la Charente et Rochefort à la fin août. Et comme pour tous les héros fatigués par le voyage, se poseront, alors, des questions existentielles. Qui suis-je ? Quelle est ma patrie ? Qui est mon père ?Des anachronismes nécessairesQui suis-je ? Un bateau qui navigue. La ministre que tout le monde attend sur le pont en ce week-end pascal, c’est Ségolène Royal. Elue de la région depuis plus de vingt ans, elle a tenu à venir en personne délivrer son certificat de navigabilité au commandant Yann Cariou, un taiseux du Finistère, ancien patron du Belem, l’autre grand navire de patrimoine français (fin XIXe siècle). C’est le sésame pour traverser les mers.Pour cela, les puristes de la reconstruction à l’identique ont dû faire des concessions. Dans la cale se cachent un groupe électrogène et deux gros moteurs électriques, des congélateurs, des réserves d’eau, des bacs à déchets : le peu de confort moderne indispensable pour éviter le cauchemar des traversées d’antan dans la promiscuité, l’humidité et la maladie. Au total, ces anachronismes, nécessaires à la sécurité des hommes et du matériel, ont pesé pour près de 4 millions d’euros dans les 26 millions du coût de construction.En images : 17 ans de chantier avant la remise à flots de l’« Hermione »Le certificat, les investissements, cela ne suffit pas. Pour naviguer, il faut un équipage en mer et de la maintenance à terre. Yann Cariou embarque avec lui près de 80 marins, dont une vingtaine de professionnels et près de 60 volontaires bénévoles.Innombrables manœuvresSélectionnés sur leur motivation, ils ont dû tout apprendre des innombrables manœuvres. Quand le vent forcit, il faut d’urgence grimper dans la mâture à 40 mètres de hauteur pour réduire la toile. Sensibles au mal de mer, s’abstenir !La passion les anime. A genoux sur le plancher du faux-pont, qui abrite les hamacs et les sanitaires, Capucine calfate. Elle glisse à coup de burin la filasse de chanvre dans les interstices des planches pour refaire l’étanchéité. Elle vient juste de tenter l’agrégation de lettres à Paris mais son aventure est là, juste au-dessus de la cale. Ils sont deux cents à avoir tout laissé tomber pour vivre ce moment.Lire aussi :Le serment de l’« Hermione »« C’est l’une des caractéristiques d’un grand bateau du XVIIIe siècle, par rapport aux voiliers de la fin du XIXe comme le Belem, explique Paul Le Bihan, vice-président de l’association et ancien président de la Fondation Belem, il faut beaucoup plus d’hommes pour le faire naviguer. Treize hommes suffisent au Belem. Du coup, le modèle économique est très différent ». Le Belem peut naviguer plus souvent et embarquer des stagiaires payants.Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. La maintenance à terre est considérable. Ainsi, le bateau doit être quasi intégralement repeint chaque année. Au total, maintenir en état de naviguer l’Hermione coûte près de 800 000 euros par an. Tout cela pour sortir tous les deux ou trois ans.Des sorties évènements évaluées autour de 2 millions d’euros chaque et qui doivent s’autofinancer. Le port d’accueil doit payer 75 000 euros par jour, comme La Rochelle, Bordeaux ou Brest pour faire la fête à la frégate. Des déplacements qui portent loin le pavillon de Rochefort et de sa région et qui maintiennent intact l’intérêt du public.« Dès qu’un bateau ne navigue plus, sa fréquentation diminue avec le temps, assure Benedict Donnelly, le président de l’association. C’est ce que l’on voit avec ses homologues en Europe. » L’aventure américaine coûtera 3 millions d’euros. Les villes d’étapes et les sponsors sur place en financeront 2 millions.Une bénédiction et un casse-têteQuelle est ma patrie ? C’est Rochefort. Pour elle, l’Hermione est à la fois une bénédiction et un casse-tête. La ville a été créée par la volonté de Colbert de doter la marine de Louis XIV d’un arsenal, protégé des boulets anglais au fond d’un estuaire. Mais c’est aussi une volonté du pouvoir absolu d’ériger une cité catholique et militaire aux portes de la rebelle La Rochelle, protestante et marchande.Il n’a pas fallu longtemps pour réveiller les vieux démons. « Ça y est, La Rochelle nous a piqué l’Hermione ! », se sont exclamés les Rochefortais, et surtout les commerçants, en voyant partir le bateau chez l’ennemi. Des chutes de 50 % de recettes ont été enregistrées par les commerçants et les musées. Rochefort est une ville plutôt pauvre, aux portes d’une cité prospère. Elle s’est démenée depuis vingt ans pour restaurer son patrimoine et n’entend pas en être dépossédée.En même temps, elle ne peut assumer seule la charge de l’entretien du bateau. « Nous avons contribué pour près de 9 millions d’euros à la construction de l’Hermione et aux équipements portuaires, compte Hervé Blanché, le nouveau et jeune maire UMP de Rochefort. Il faut que nous réduisions notre dépendance ». Il veut réveiller sa ville au son d’un festival électro tout en bâtissant une scénographie autour de l’Hermione. Lui aussi veut qu’elle voyage. Mais qui va financer ?La fatigue se fait sentirQui est mon père ? Aujourd’hui c’est l’association Hermione-La Fayette, qui est propriétaire et armateur du bateau. Mais la fatigue perce. Benedict Donnelly veut passer la main à la fin de l’année et les bénévoles et la petite équipe qui les encadre ont peur de se faire absorber par une machine administrative qui éteindra progressivement les passions qui ont porté l’aventure. Une société d’économie mixte est à l’étude. Mais qui la dirigera et quels seront ses moyens ? Les questions affluent, les idées moins.Directeur de la Corderie royale et soutien de l’Hermione, Emmanuel de Fontainieu, lui, a des idées d’animations et d’événements. Sa plus ambitieuse : construire à l’ancienne un immense moulin à vent qui serait utilisé, comme avant, pour pomper l’eau entre le fleuve et le bassin de la frégate.Un projet un peu fou qui lancerait un trait vertical dans un paysage plat comme la main, cerné de marécages avec le ciel et la mer pour seul horizon. Mais ses interlocuteurs auront-ils l’élan et la patience du vieux maire, qui a attendu vingt-cinq ans pour s’asseoir sur le petit banc du gaillard d’arrière et regarder la mer ?Philippe Escande (La Rochelle et Rochefort, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin A trop rechercher à devenir globales, certaines entreprises ne savent carrément plus où elles habitent ! C’est le cas de Fiat. Depuis que Sergio Marchionne a sauvé le constructeur automobile italien en le mariant avec l’américain Chrysler, le groupe rebaptisé Fiat Chrysler Automobiles NV (FCA) a changé de dimension… et de planète.Coté à la Bourse de New York depuis octobre, le nouveau groupe a installé son siège à Londres et s’est immatriculé à Amsterdam. C’est donc dans la capitale de la bicyclette que la société qui chapeaute Fiat, Chrysler, Alfa Romeo, Maserati, Ferrari et Jeep a tenu, jeudi 16 avril, l’assemblée générale (AG) de ses actionnaires. C’est la première fois depuis sa création que Fiat fausse compagnie à Turin pour ce rendez-vous annuel. Le « Lingotto » – le bâtiment qui abrite le siège et l’usine historiques a une forme de lingot – a été délaissé pour un hôtel de luxe à Amsterdam.Les symboles ont leur importance, mais s’y accrocher contre vents et marées peut empêcher de regarder devant. Soyons modernes, va pour un hôtel de luxe au pays des tulipes et des holdings financières ! M. Marchionne a trouvé l’adresse, mais perdu sa boussole dans le dédale de relations entre les sociétés du groupe désormais mondialisé.Le communiqué sur l’AG illustre les problèmes de GPS du groupe : il est publié et daté de Londres, relate ce qui s’est déroulé à Amsterdam et propose, pour toute demande d’information supplémentaire sur l’événement, d’appeler un numéro de téléphone à Turin… Sur le fond, toutes les résolutions ont été votées et le PDG a répété que le groupe compte jouer un rôle majeur dans le mouvement de concentration de l’industrie automobile mondiale. « Nous discutons de sujets variés avec des opérateurs variés », a glissé le « boss », comme l’appellent ses collaborateurs.Havre fiscalEn fait, le talent du patron aux pulls anthracite semble davantage s’exprimer dans les constructions financières que dans les opérations industrielles. Le redressement des comptes du groupe vient avant tout du formidable coup qu’a été le rachat du constructeur américain en bas de cycle. Mais, côté transformation industrielle ou commerciale, les résultats sont moins probants. Préparer l’introduction en Bourse de Ferrari et songer à une nouvelle fusion ne change rien à l’affaire.Une chose est sûre, cette financiarisation du groupe a permis à M. Marchionne de voir les actionnaires lui voter sans broncher une rémunération sans précédent. Il va recevoir au titre de l’année 2014, sous forme de revenus fixe et variable, de prime pour le succès de la fusion, d’actions de performance et de droits à bonus en prévision de sa retraite, un total de 66,3 millions d’euros. Résident du havre fiscal suisse de Zoug, il n’a manifestement pas perdu le nord pour tout.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier Le sujet promettait d’être explosif. Il tient ses promesses. Le bras de fer engagé chez Renault entre le gouvernement et la direction du constructeur, qui a tenu jeudi 16 avril un conseil d’administration tendu pour s’opposer à la montée en urgence de l’Etat à son capital, le rappelle avec force : les droits de vote double ne passent pas dans les entreprises du CAC 40.Le renforcement surprise de l’Etat, passé le 8 avril de 15 à 20 % de Renault afin de pouvoir imposer sa position sur le sujet au constructeur, a ulcéré le PDG Carlos Ghosn. Vendredi matin, Patrick Pouyanné, le patron de Total, a d’ailleurs soutenu M. Ghosn, affirmant que l’attitude de l’Etat « pose question ».Les droits de vote double existent depuis longtemps au sein de Total, mais pour M. Pouyanné, « il y a une différence entre avoir ces droits de vote double depuis longtemps, ce qui récompense la fidélité des actionnaires » et « les imposer [dans le cas de Renault], ce qui pose question à un certain nombre d’actionnaires », a-t-il affirmé sur RTL.Lire aussi :Pourquoi Renault et l'Etat s'opposentPourquoi cette question des droits de vote double se pose-t-elle ?A l’origine de cette passe d’armes, il y a la loi Florange. Celle-ci instaure, depuis le 29 mars 2015, un droit de vote double dans les entreprises cotées, en faveur des actionnaires ayant conservé leurs titres pendant au moins deux ans.Seule solution pour contrer l’application de la loi Florange : faire voter en assemblée générale une résolution s’y opposant. Pour cela, elle doit obtenir la majorité des deux tiers.Lire aussi :La loi Florange agite les AG d’actionnairesQue cherche l’Etat avec ce dispositif ?Officiellement, il s’agit, avec ces droits de vote double d’instituer une sorte de prime pour les actionnaires de long terme. Il s’agit aussi de contribuer à une stabilisation du capital des sociétés.Mais, au-delà de ces principes généraux, la manœuvre est loin d’être anodine financièrement pour l’Etat. En période de disette budgétaire, augmenter son poids en droits de vote lui permettrait ensuite de s’alléger en capital des sociétés concernées, sans perdre en influence dans les GDF Suez, Renault et autres Orange. L’agence des participations de l’Etat (APE) ne dit pas autre chose. Elle indique qu’il s’agit d’« avoir une gestion plus active du portefeuille de participations. » Et pour cause : grâce à cette martingale, l’Etat pourrait, en vendant une partie de ses participations cotées, gagner jusqu’à 16,45 milliards d’euros, selon les calculs d’Exane BNP Paribas, sur un total de plus de 80 milliards d’euros de participations à fin mars !Le 1er avril, lors d’un dîner réunissant les patrons des groupes dont l’Etat est actionnaire, Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, n’avait d’ailleurs pas manqué d’évoquer le sujet. « Les droits de vote double sont l’instrument d’un actionnariat de long terme. On ne peut pas accepter que les groupes à capital public se fassent les avocats du court termisme des marchés », martèle-t-on Bercy.Pourquoi les entreprises regimbent-elles ?Sachant que 22 des entreprises du CAC 40 ont déjà institué un système de droits de vote double, nombre de dirigeants considèrent que cette modification subite des règles du jeu est insupportable. Et, une fois n’est pas coutume, les actionnaires et leurs représentants leur emboîtent le pas. Au-delà de la remise en cause du principe égalitaire « une action, une voix », les investisseurs institutionnels, en particulier anglo-saxons, détestent ce qu’ils considèrent comme une ingérence de l’Etat.« Le message qu’ils entendent est : “vous voulez bien prendre notre argent, mais pas nous donner les droits qui vont avec”. Cela donne une image désastreuse des sociétés françaises, et pourrait peser sur la valorisation de la place de Paris », déplore Loïc Dessaint, directeur associé de l’agence de conseil de vote Proxinvest.Surtout quand, comme dans le cas de Renault, la montée au capital se fait au débotté, quelques jours avant l’assemblée générale (qui aura lieu le 30 avril), sans même en avertir la direction du groupe… « Ce sont des méthodes d’activistes ! », tempête M. Dessaint.Quel est l’état des lieux à l’issue des premières assemblées générales ?L’AFEP, qui représente les grandes entreprises, a recommandé aux conseils d’administration des groupes concernés de soumettre la question au vote lors des assemblées générales. Orange, dont l’Etat détient 25 %, n’appliquera pas la consigne lors de son assemblée générale, le 27 mai. Ni Aéroports de Paris, dont l’Etat détient 50,6 %.Au contraire, les actionnaires de GDF Suez auront bien à se prononcer, le 28 avril, sur leur petit boîtier noir à propos du doublement des droits de vote. Avec 33,3 % du gazier, toutefois, l’Agence des participations de l’Etat (APE) n’aura pas de mal à bloquer ce projet.Elle était moins sûre de son fait chez Renault, avec seulement 15 % du capital. D’où la décision de monter en urgence sa participation de 15 à 20 %. Les partisans du principe « une action, une voix » ont obtenu une première victoire, mardi 14 avril : lors de l’Assemblée générale de Vinci, le principe des droits de vote double a été rejeté.L’AG de Vivendi, vendredi 17 avril, promettait d’être tendue. Son premier actionnaire, Vincent Bolloré, a porté, en moins de trois semaines, de 8 % à 14,5 % sa part au capital du groupe de médias afin de peser sur le scrutin.Car si le conseil de Vivendi n’a pas rédigé de paragraphe anti-loi Florange, la Sicav PhiTrust, soutenue par dix institutionnels de poids (le fonds de pension américain Calpers, le gérant français Amundi, etc.), a fait inscrire à l’ordre du jour une résolution dans ce sens. Et M. Bolloré entend bien, lui, profiter des pouvoirs accrus que lui offre opportunément la loi Florange. N’en déplaise aux garants de la bonne gouvernance…Lire aussi :Vivendi-Bolloré : le prix du pouvoirAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard A Savigny-sur-Orge (Essonne), les animateurs de la MJC en ont gros sur le cœur. Il y a dix mois, pour les 50 ans de leur association, le maire (UMP) fraîchement élu, Eric Mehlhorn, avait prononcé un vibrant discours à la gloire de cette « belle aventure », ce lieu de partage « loué et reconnu ». Lundi 13 avril, au conseil municipal, le même maire a annoncé la suppression de toutes les subventions attribuées à la MJC. Autrement dit sa fermeture d’ici à septembre. « Cela signifie plus de vingt licenciements », se désespère le directeur, Didier Michoud.Le maire n’a rien contre la MJC, a-t-il expliqué. Mais la commune est trop endettée, et l’Etat a réduit sa dotation. M. Mehlhorn a donc choisi de tailler dans les dépenses. Outre la MJC, Savigny va fermer son centre de vacances de Vendée, sa crèche familiale, réduire les subventions aux maisons de quartier…Ce type d’arbitrages violents, la MJC de Savigny n’est pas la seule association à en être victime. La MJC de Chilly-Mazarin, dans le même département, va elle aussi fermer ses portes début octobre. De Tours à Auxerre, de nombreuses municipalités ont choisi, pour boucler leur budget 2015, de réduire de 3 %, 5 %, voire de 10 %, les aides aux associations. A Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), la baisse atteint même 25 %. Pour les structures les plus dépendantes des subventions, notamment dans l’action sociale ou la culture, c’est parfois le coup de grâce. La seule issue consiste alors à aller au tribunal, comme une entreprise classique qui dépose son bilan.«  En ce moment, cela tombe de partout »Les chiffres sont frappants : au premier trimestre, 240 associations ont connu un redressement ou une liquidation judiciaire. « C’est 25 % de plus qu’au premier trimestre de 2014, et 52 % de plus qu’au début 2013 », commente Thierry Millon, le directeur des études du cabinet Altarès. Dernier exemple en date : ERAI, l’association chargée de la promotion des entreprises de la région Rhône-Alpes à l’étranger (126 salariés), gérée depuis mardi par un administrateur provisoire.« En ce moment, cela tombe de partout », confirme Eric Wendels, le directeur de la Fédération des familles rurales du Gard. Lui-même vient de faire placer en redressement son association, qui gère des crèches et réalise des chantiers d’insertion. Elle comptait 139 salariés fin 2014. « Aujourd’hui, j’ai dû ramener l’effectif à 89 personnes », regrette-t-il. Ces dernières années, la Fédération avait survécu au gel des subventions en rognant sur toutes les dépenses et en ne payant plus certaines charges. En 2015, la baisse des aides l’a obligée à prendre des mesures plus drastiques.Que se passe-t-il ? En moyenne, les associations françaises vivent à 50 % de subventions. Or depuis plusieurs années, « l’Etat se désengage et concentre ses aides sur les plus grosses structures », analyse Didier Minot, porte-parole du Collectif des associations citoyennes. Les collectivités locales avaient jusqu’à présent compensé ce recul. Le monde associatif, qui emploie 1,8 million de personnes, a ainsi pu maintenir son effectif global. Mais avec la crise des finances publiques, les premiers ministres Jean-Marc Ayrault puis Manuel Valls ont décidé de geler, puis de réduire nettement la dotation de fonctionnement attribuée aux collectivités. Elle a été rabotée de 1,5 milliard d’euros en 2014, et va encore diminuer de 3,7 milliards en 2015.Lire aussi : A Beaucaire, aussi, la mairie FN s'en prend au club de football« Cette baisse de la dotation de l’Etat amène les collectivités à serrer leurs budgets et, pour une bonne partie d’entre elles, à réduire les subventions », constate Nadia Bellaoui, présidente du Mouvement associatif. D’autant que de nombreux maires ont été élus sur la promesse qu’ils n’augmenteraient pas les impôts. La réforme territoriale a aussi incité certaines collectivités à serrer les cordons de la bourse. « Avant, les subventions dépendaient d’élus qui connaissaient notre travail, peste le directeur d’une association d’insertion. A présent, ce sont des technocrates des communautés de communes ou des conseils régionaux qui décident, et ils nous asphyxient ! » Les associations les moins bien gérées sont les premières à tomber. « La baisse des aides amplifie souvent des problèmes antérieurs, juge le consultant Guy Kugler, du Samu associatif. Parfois, il n’y a parfois pas de projet clair, les statuts sont flous… »Les difficultés actuelles en annoncent d’autres. Après les communes, les nouveaux élus des départements vont bientôt voter eux aussi leurs budgets, et prendre des mesures douloureuses. « Mais le plus dur arrivera en 2016, avec la nouvelle baisse des dotations de l’Etat, anticipe M. Minot. Au début, on trouve des économies, on fait plus appel aux bénévoles. Là, on va vers des catastrophes ! » Le Collectif des associations citoyennes redoute la suppression de 25 000 à 30 000 emplois.« On est très inquiets, car quand les subventions se tarissent, il y a peu d’alternatives », ajoute Mme Bellaoui : avec la crise, l’appel à la générosité publique devient aussi plus difficile. Quant aux entreprises privées, elles limitent également leurs contributions.Lire aussi :Le droit au secours du bénévolat  ?Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.04.2015 à 11h15 • Mis à jour le17.04.2015 à 15h10 | Elodie Chermann Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Eric Fanget est adjoint de direction dans une chaîne de restaurants à Chamonix. A 41 ans, il prône l’abandon du management autoritaire pour offrir davantage de liberté et de justice aux salariés.Elodie Chermann 15.04.2015 à 16h39 | David Revault d'Allonnes (Berne – envoyé spécial) Le président a d’emblée déminé le sujet. « Cette question est derrière nous », a déclaré François Hollande quelques instants après son arrivée à Berne, au premier jour de sa visite d’Etat en Suisse, à propos des tensions fiscales avec l’hôte du jour. S’il était prévisible que le sujet qui a longtemps fâché entre les deux pays serait évacué, nul ne s’attendait à ce qu’il le soit si prestement. Car le chef de l’Etat était à peine arrivé dans la capitale fédérale qu’il a saisi l’occasion d’une allocution de bienvenue avec la présidente de la confédération helvétique Simonetta Sommaruga au Rathaus, l’hôtel de ville de Berne, pour étouffer par avance toute polémique susceptible de brouiller cette première visite d’Etat depuis celle de Jacques Chirac en 1998.« Nous arrivons à un moment, Mme la présidente, où notre coopération franchit une nouvelle étape. En matière fiscale, l’échange de renseignement sur demande a été simplifié et les requêtes de l’administration fiscale française ont été traitées pour l’essentiel. Je veux ici m’en réjouir parce que c’était un travail obstiné que le conseil fédéral a mené », a affirmé, volontiers louangeur, M. Hollande. La Suisse s’est engagée à rejoindre en 2018 le régime standard de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) concernant l’échange automatique d’informations entre autorités fiscales. En 2014, Bercy a récupéré environ 2 milliards d’euros grâce aux régularisations des situations d’exilés fiscaux, pour l’essentiel de l’autre côté du lac Léman, et table sur un volume équivalent pour 2015.« Le seul problème, c’est qu’il n’y a pas de problème »François Hollande s’est félicité des initiatives prises par le gouvernement helvétique pour « supprimer un certain nombre de régimes fiscaux » et a tenu à « saluer la détermination et la conviction des autorités suisses. Cette question est donc derrière nous », a avancé le président, qui, fort urbain à l’égard de son hôte, a préféré insister sur la dimension proprement économique des relations entre les deux pays, illustrée par une série de visites prévues jeudi 16 avril à Zurich et Lausanne, ou encore les « nombreuses vacances » qu’il a passées, enfant, dans le pays.« Le seul problème entre nos deux Etats consiste en ce qu’il n’y a pas de problème », avait quelques instants plus tôt assuré Simonetta Sommaruga, se félicitant également qu’un « rapprochement significatif ait pu s’opérer dans le domaine fiscal ». La présidente de la Confédération helvétique l’a rappelé : « Ces dernières années, nos relations se sont parfois refroidies (…). Cette visite d’Etat marque l’ouverture d’une nouvelle phase dans nos relations, définie par la convivialité et la cordialité. » Et la plus extrême courtoisie.David Revault d'Allonnes (Berne – envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.04.2015 à 16h24 • Mis à jour le15.04.2015 à 16h40 | Anne Eveno C’est sur son blog que Google a décidé de riposter, mercredi 15 avril, à la décision de la Commission européenne de passer à l’offensive contre le géant américain, l’accusant d’abus de position dominante dans la recherche sur Internet, en favorisant particulièrement son propre outil de comparaison des prix.Our response to the European Commission's announcements on Search http://t.co/eng4GKw6QE and Android http://t.co/6SITmd7QSC— Google (@google) 15 Avril 2015« Je crains que l’entreprise n’ait injustement avantagé son propre service de comparaison de prix, en violation des règles de l’Union européenne en matière d’ententes et d’abus de position dominante », a déclaré la commissaire européenne chargée de la Concurrence, Margrethe Vestager.Amit Singhal, vice-président de Google, a immédiatement réagi : « nous sommes fermement en désaccord » avec cette procédure, et « attendons de défendre notre dossier dans les prochaines semaines ».Lire aussi :Margrethe Vestager, la commissaire qui s’attaque à GoogleJamais autant de choixCette déclaration vient conclure une longue démonstration, riche d’exemples visant à démontrer que le groupe américain n’étouffe en rien la concurrence.M. Singhal relève que, si Google est peut-être bien le moteur de recherche le plus utilisé, les internautes « peuvent maintenant trouver et accéder aux informations de nombreuses manières différentes – et les allégations passées de préjudice, que ce soient pour les consommateurs et les concurrents, se sont révélées être loin de la vérité ».Pour Google, il n’y a jamais eu autant de choix. Et de citer d’autres moteurs de recherche, comme Bing, Yahoo!, Quora, DuckDuckGo.Le groupe pointe également le fait qu’il existe « une tonne de services spécialisés » et que, par exemple, Amazon, eBay et Idealo de Axel Springer « sont les trois services commerciaux les plus populaires en Allemagne. »Aux entreprises, qui se seraient plaintes auprès de la Commission européenne que le fait que Google intègre dans les résultats de recherche ses propres services spécialisés (comme Flight Search) nuise à leur activité – comme Flight Search – Amit Singhal rétorque que « les chiffres de trafic, de revenus et de bénéfices racontent une histoire très différente. »Succès de ZalandoSur le strict sujet du comparateur de prix et de la recherche d’achats sur Internet, cœur de la procédure engagée par Bruxelles, M. Singhal relève d’une part qu’il y a « une tonne de concurrence (y compris venant d’Amazon et eBay, deux des plus grands sites de shopping dans le monde) » et que d’autre part « les résultats commerciaux de Google n’ont pas nui à cette concurrence. »Le vice-président de Google termine en pointant le fait que si ce marché avait été aussi peu concurrentiel que l’affirment les plaignants, il n’aurait pas été le théâtre d’autant d’innovations. Et de pointer par exemple le succès d’un site comme Zalando.Lire aussi :Google : un poids (très) lourd, mais quelques alternativesLa Commission peut en théorie infliger à une entreprise reconnue coupable d’abus de position dominante une amende susceptible d’atteindre 10 % de son chiffre d’affaires annuel, soit plus de 6,5 milliards de dollars (6,2 milliards d’euros) dans le cas de Google, et elle peut lui imposer de changer ses pratiques commerciales, comme elle l’a fait avec Microsoft, en 2004, et Intel, en 2009. C’est d’ailleurs au géant américain des puces électroniques qu’appartient le record de la plus lourde amende jamais payée à l’Union européenne, d’un montant de 1,09 milliard d’euros.Google dispose désormais de dix semaines pour répondre à la Commission et peut demander une audition. La décision définitive des autorités européennes pourrait prendre des mois, voire des années, sauf si les deux parties parviennent à un règlement amiable.Anne EvenoJournaliste au Monde Marie Charrel Une fois n’est pas coutume, la surprise n’est pas venue des annonces de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE). Alors que l’institution se réunissait mercredi 15 avril, à Francfort, une jeune femme a sauté sur la table devant M. Draghi, en pleine conférence de presse. Tout en lançant des confettis au visage de l’Italien, elle a hurlé : « Arrêtez la dictature de la BCE ! »Surpris, ce dernier a repris son intervention après quelques minutes d’interruption. Si la BCE a gardé son principal taux directeur inchangé, à 0,05 %, son président a amplement commenté le programme d’assouplissement quantitatif (Quantitative easing en anglais, ou « QE »), lancé le 9 mars.Dessine-moi l'éco : qu'est-ce que le... par lemondefrCelui-ci consiste en des rachats massifs d’obligations souveraines de la zone euro, visant à pousser le cours de la monnaie unique à la baisse, à maintenir des coûts de financement bas pour les Etats, et à relancer le crédit aux ménages et PME. Alors que certains analystes en doutaient, l’institution a tenu ses objectifs en la matière, en rachetant pour 60 milliards d’euros de dettes publiques en un mois.« Il est clair que les mesures de politique monétaire que nous avons mises en place sont efficaces », s’est félicité M. Draghi, évoquant les premiers succès du QE. De fait, l’euro a baissé de plus de 20 % face au dollar depuis septembre, les bourses européennes battent des records, et le crédit aux entreprises donne des signes de redémarrage.L’Italien s’est également dit « surpris » des spéculations courant ces derniers jours sur un arrêt prématuré des rachats de dettes, du fait du frémissement observé du côté de la reprise européenne. C’est un peu comme « se demander au bout d’un kilomètre si le marathon est bientôt fini », a-t-il commenté.« Rien ne prouve pour l’instant qu’il y ait formation de bulles »Les journalistes présents ont interrogé M. Draghi sur les risques financiers soulevés par les taux bas instaurés par la BCE, comme la création de bulles spéculatives.Lire aussi :Le « bazooka » de Mario Draghi n’est pas sans risqueLe même jour, le Fonds monétaire international (FMI) a souligné, dans son rapport sur la stabilité financière mondiale, que la persistance des taux bas menace les assureurs-vie européens, qui voient leurs marges fondre.Lire aussi :Le FMI souligne les risques liés aux taux d’intérêt très bas« Rien ne prouve pour l’instant qu’il y ait formation de bulles », a rétorqué M. Draghi. « S’il y avait des signes indiquant que des déséquilibres financiers menacent, la première ligne de défense serait les instruments macroprudentiels. La bonne réponse ne serait pas de modifier l’orientation de la politique monétaire. »Les outils macroprudentiels, plus fins que les armes monétaires, permettent de cibler des problèmes financiers précis dans les pays où ils apparaissent, comme par exemple l’emballement des prix de l’immobilier ou l’envolée de l’endettement des ménages.Comme à chacune de ses interventions, Mario Draghi a également insisté sur le fait que la reprise ne peut pas dépendre des seules actions de la banque centrale. De leur côté, les Etats doivent également poursuivre les réformes susceptibles de favoriser le retour de la croissance.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud Les risques financiers se sont accrus depuis le mois d’octobre 2014 et ils se sont déplacés vers des parties du système financier où ils sont plus difficiles à évaluer et à aborder, estime le Fonds monétaire international (FMI) dans son nouveau rapport sur la stabilité financière, rendu public mercredi 15 avril.« La croissance et des politiques monétaires divergentes ont accru les tensions sur les marchés financiers et sont à l’origine de mouvements de change et de taux d’intérêt rapides et volatiles », a résumé, mercredi 15 avril, José Viñals, directeur du département monétaire et des marchés de capitaux du Fonds et conseiller financier de Christine Lagarde, la directrice générale.Soulignant que « cette situation n’est qu’en partie le fruit d’un héritage du passé », il a souligné que les risques « ont migré des banques vers le secteur non bancaire (gestion d’actifs et shadow banking –  « la banque de l’ombre ») » et « des économies avancées vers les émergentes. »Lire aussi : La BCE s'inquiète de l'hypercroissance de la finance parallèle  Discrétion sur les risques potentiels liés aux politiques monétaires À propos des politiques monétaires, et même s’il est un partisan résolu de politiques non conventionnelles, comme les rachats massifs d’actifs (Quantitative easing) pour soutenir la croissance, auxquels procède par exemple actuellement la Banque centrale européenne (BCE), le FMI, probablement peu désireux de jouer les pompiers pyromanes, ne s’attarde pas sur les risques de bulles qui peuvent aller de pair avec de tels dispositifs.Tout juste M. Viñals observe-t-il que la prise de risques financiers et la quête du rendement « continuent de pousser la valorisation de certains actifs ». Lire aussi :Le « bazooka » de Mario Draghi n’est pas sans risqueEn revanche, qualifiant de « courageuses », les politiques monétaires non conventionnelles mises en place par la Banque centrale centrale (BCE) ou la Banque du Japon, le conseiller financier de la directrice générale du FMI insiste sur la nécessité d’amplifier l’impact de ces politiques en les complétant par d’autres mesures.« Dans la zone euro, a insisté M. Viñals, il est nécessaire de s’attaquer aux créances douteuses pour dégager les circuits du crédit. Pourquoi est-ce si important ? Parce que des banques chargées de créances douteuses prêtent moins, or ces créances douteuses représentent plus de 900 milliards d’euros dans la zone euro. »Le Fonds estime que sans mesures correctrices, la capacité de prêt des banques pourrait se limiter à un faible niveau de 1 % à 3 % par an. Au Japon, ajoute-t-il, le succès des Abenomics passe par la mise en place non seulement de politiques monétaires des plus accommodantes mais aussi par la mise en place des réformes budgétaires et structurelles (participation accrue des femmes au marché du travail etc.).Mise en garde sur les effets des taux d’intérêt très basLe FMI estime par ailleurs qu’il convient de limiter les excès financiers et les effets négatifs d’une période prolongée de bas taux d’intérêt.Dans la zone euro, où près d’un tiers des obligations souveraines à court et long terme présentent des rendements négatifs, la persistance de faible taux d’intérêts mettrait ainsi en danger un grand nombre d’établissements financiers, et notamment 24 % des assureurs-vie européens de taille moyenne.Or le secteur compte un portefeuille de 4 400 milliards d’euros d’actifs dans l’Union européenne et il est de plus en plus connecté avec l’ensemble du système financier. D’où un risque évident de contagion.Identification d’un « risque évident » avec le relèvement des taux américainsTout en saluant la politique suivie par la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), Janet Yellen, le Fonds n’en signale pas moins le « risque évident » lié au relèvement annoncé des taux d’intérêt aux États-Unis.Deux scénarios lui semblent envisageables : « une sortie graduelle bien annoncée », ou, « en dépit de signaux clairs, un parcours accidenté », susceptible de conduire à une volatilité nettement plus forte.Aux États-Unis et dans d’autres pays, où le système non bancaire joue un rôle important, le Fonds recommande de maîtriser les risques d’illiquidité en renforçant les structures des marchés.Il faut, ajoute-t-il, améliorer la supervision du secteur de la gestion d’actifs qui porte sur 76 000 milliards de dollars (une année de PIB mondial et 40 % des actifs financiers mondiaux).Appel à mieux encadrer le secteur non bancaireDu côté des pays émergents, éprouvés par les brusques variations des cours des matières premières et de leurs taux de change, l’urgence est de renforcer la surveillance des secteurs vulnérables.Il s’agit, par exemple, de réduire la partie la plus risquée du shadow banking chinois, de ralentir la progression du crédit en Chine et d’y assurer une restructuration en bon ordre de la dette des entreprises. Mais aussi, plus généralement, de suivre de près et régulièrement le levier financier des entreprises et leurs engagements en devises.Le FMI juge « impératif de mettre rapidement en place une réglementation qui permette de transformer le secteur bancaire parallèle en pourvoyeur stable de financement par le biais des marchés ». Il recommande de « renforcer les politiques microprudentielles et macroprudentielles applicables aux établissements non bancaires » et de renforcer, autant qu’il est possible, la liquidité du marché après la crise financière de 2008 marquée par plusieurs épisodes d’illiquidité et des risques de contagion plus élevés. Rapport sur la stabilité financière mondiale, publié le15 avril 2015Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.04.2015 à 12h52 | Eric Leroux Quelque 18 000 investisseurs qui ont fait confiance à la société Aristophil ou à leurs conseillers en gestion de patrimoine, en y investissant un total de 750 millions d'euros, sont appelés à se manifester pour faire valoir leurs droits. Il y a urgence : les victimes potentielles ont jusqu'au 10 mai pour faire une déclaration de créance et revendiquer, auprès du mandataire judiciaire, la propriété de parts détenues par Aristophil.L'association Adilema (Association de défense des investisseurs en lettres et manuscrits), qui s'est constituée dans le but de rassembler les victimes ou leurs ayant droits, a mandaté deux cabinets d'avocats pour centraliser leurs demandes. Ceux-ci devraient mener des actions sur trois fronts : le tribunal de commerce, le civil et le pénal.Rendement de plus de 8 % par anAristophil est une société, lancée au milieu des années 2000, qui proposait aux épargnants d'investir dans des livres anciens et, surtout, des manuscrits et des lettres de célébrités. Les investisseurs intéressés pouvaient ainsi acquérir des parts de fonds qui détenaient ces précieux papiers, dans le cadre d'une indivision. Le pari était tentant, car Aristophil promettait un « rendement » de plus de 8 % par an. Les manuscrits ainsi acquis étaient en outre de premier intérêt historique (le contrat de mariage de Napoléon et Joséphine, le manuscrit des Cent vingt journées de Sodome du marquis de Sade, etc.).La confiance des investisseurs était aussi favorisée par l'existence du Musée des lettres et manuscrits, situé dans un hôtel particulier du boulevard Saint-Germain, à Paris, et où se pressait le Tout-Paris de la politique, de la culture et des arts. Un musée qui appartient à la société Aristophil.La belle histoire a tourné court le 16 février 2015 avec la mise en redressement judiciaire d'Aristophil et la nomination d'un mandataire judiciaire. Le 5 mars, nouveau coup de tonnerre : son fondateur, Gérard Lhéritier, ainsi que trois autres personnes de son entourage, ont été mises en examen pour abus de confiance, blanchiment et escroquerie en bande organisée.Lire : Gérard Lhéritier, un bibliophile dans les filets de la justiceEscroquerieDepuis, la situation est gelée et de nombreux investisseurs, qui devaient recevoir le fruit de la vente de leur indivision, sont sans nouvelle de leur argent. Nombre d'entre eux y ayant investi une part déraisonnable de leur patrimoine (ce genre de « placement » ne devrait pas dépasser 5 % du patrimoine total…), des drames humains se sont donc noués sur cette déconfiture.Lire aussi : Mise en garde du gendarme des marchés financiers contre les placements atypiquesPour Xavier Deroche, qui a créé et préside l'association Adilema, la situation s'apparente à une véritable escroquerie : « La brigade financière soupçonne la mise en place d'une gigantesque pyramide de Ponzi, système dans lequel le capital des nouveaux investisseurs permet de servir les intérêts promis aux précédents. »Il dénonce le système mis en place par Gérard Lhéritier qui, selon lui, consistait à acheter à prix élevé des manuscrits célèbres, « puis à les revendre, parfois 20 fois leur valeur, aux fonds en indivision dans lesquels les investisseurs prenaient des parts ». Lorsque des investisseurs désiraient récupérer leur argent, ils devaient revendre leurs parts à Aristophil, qui les revendait à son tour à de nouveaux investisseurs.Les investisseurs s'interrogent aujourd'hui sur les montants qu'ils pourront récupérer, craignant qu'aucun autre acheteur ne veuille payer le même prix pour les documents acquis par la société. « Personne ne sait vraiment aujourd'hui combien valent les documents, précise M. Deroche. Dans le passé, un expert avait déjà alerté sur les estimations retenues par Aristophil. »En cas de liquidation judiciaire, les victimes d'Aristophil pourront compter sur les fruits de la vente de l'entreprise, mais aussi sur la saisie de 110 millions d'euros sur les comptes bancaires de la société, et sur les 35 millions estimés en cas de vente du musée.Eric LerouxJournaliste au Monde Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Elle était déjà considérée comme l’une des personnalités les plus fortes et intéressantes du collège de la Commission européenne. Avec sa décision, mercredi 15 avril, d’accuser Google de violation de la loi antitrust européenne avec son moteur de recherche, la commissaire Margrethe Vestager entre vraiment dans la cour des « grands » de Bruxelles.La Danoise de 47 ans, qui a pris son poste début novembre 2014, avait la lourde responsabilité de boucler – si possible – le plus vite possible l’enquête contre le groupe américain. Une enquête extrêmement sensible, politiquement et économiquement, mais qui n’en finissait plus, puisqu’elle a été lancée par la Commission européenne il y a près de cinq ans, en novembre 2010.Et surtout, on attendait de la commissaire qu’elle reparte sur des bases moins controversées, alors que la stratégie de son prédécesseur, l’Espagnol Joaquin Almunia, avait suscité beaucoup de critiques en Europe. De la part des plaignants, bien sûr, mais aussi des politiques, notamment français et allemands. M. Almunia s’était vu reprocher d’avoir cherché, en vain, à trois reprises, un compromis avec le groupe américain, sans jamais aller jusqu’à l’acte d’accusation.« Souci du consommateur »Margrethe Vestager, ex-leader du parti social libéral à Copenhague, qui aurait servi de modèle à la série danoise à succès Borgen, a donc choisi la manière forte contre Google. Sans pour autant « jeter à la poubelle » tout le travail d’enquête mené par la puissante Direction générale de la concurrence (la « DG Comp ») de la Commission, entre 2009 et 2O14.Mais, dès décembre 2014, un mois après son arrivée à Bruxelles, elle a pris soin de rencontrer les plaignants (ils sont environ une trentaine à avoir déposé plainte contre Google). « Elle a pris le temps, et elle l’a fait avant de voir Eric Schmidt [le président exécutif de Google], ce qui a été apprécié », souligne l’un des plaignants souhaitant conserver l’anonymat.Tous ceux qui, à Bruxelles, ont eu récemment à faire avec elle soulignent son pragmatisme, son écoute, « son souci constant du consommateur », souligne une source européenne, et sa maîtrise rapide des dossiers.Discrète dans les médias, elle a su néanmoins s’imposer au sein du collège des commissaires présidé par Jean-Claude Juncker. Avec cinq ou six autres personnalités (Frans Timmermans, Günther Oettinger, Andrus Ansip, Pierre Moscovici, Cecilia Malmström, Federica Mogherini), elle fait partie des poids lourds de l’exécutif européen.Enquêtes sur les accords fiscauxDifficile de faire sans elle, par exemple, pour définir la future stratégie concernant le « marché unique digital » promise par la Commission Juncker. Preuve de sa détermination à investir le secteur du numérique, elle a aussi décidé de lancer une enquête formelle sur des possibles violations de la loi antitrust concernant Android, le système d’exploitation mobile ultra-dominant de Google.Et Mme Vestager a validé récemment la création d’un « desk » e-commerce, une équipe dédiée au sein de la DG Comp, pour enquêter, pour l’instant de manière informelle, sur les barrières au commerce en ligne au sein de l’Union européenne. Notamment sur le fait qu’il est parfois difficile, voire impossible, d’acheter sur un site en ligne si l’on ne se trouve pas dans le même pays à ce moment-là (le « geoblocking »), selon une source européenne.Entre autres dossiers brûlants, Mme Vestager doit aussi boucler les enquêtes, ouvertes en 2014, sur de possibles aides d’État illégales concernant Starbucks aux Pays-Bas, Amazon et Fiat au Luxembourg et Apple en Irlande. Une décision devrait tomber avant cet été.Lire aussi :Bruxelles veut mieux détecter les pratiques fiscales abusivesLà, il s’agit de savoir si les « rulings » (les accords fiscaux préalables) consentis à ces sociétés par ces États sont conformes ou non à la loi européenne en matière concurrentielle. Là aussi, la commissaire est attendue au tournant.Si elle décide d’accuser le Luxembourg, la polémique « Luxleaks » risque de repartir. D’autant plus que M. Juncker a été premier ministre du Grand-Duché pendant plus de quinze ans…Lire aussi :LuxLeaks : M. Juncker de nouveau accuséCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.04.2015 à 11h18 • Mis à jour le15.04.2015 à 11h31 | Anne Eveno Après cinq années d’enquête, la Commission européenne a décidé, mercredi 15 avril, de s’attaquer aux pratiques de Google dans le domaine des moteurs de recherche, qu’elle considère comme des abus de position dominante. Bruxelles a envoyé au groupe américain une « communication de griefs », c’est-à-dire un acte d’accusation en bonne et due forme.Pour ses détracteurs, le groupe américain profite de sa positition dominante pour favoriser ses propres sites et produits au détriments de ceux de ses concurrents dans ses résultats de recherche.Les responsables de Google affirment, pour leur part, que l’entreprise exerce ses activités dans « un environnement très concurrentiel ». Ils rappellent que les internautes disposent d’un vaste choix (réseaux sociaux, les moteurs de recherche spécialisés, les applications mobiles, les sites de référence) pour accéder à l’information ou pour acheter des biens et des services. En un mot, rien ne les contraint à passer par Google.Petite revue de situation. Du point de vue des parts de marché, notamment.Un poids lourd en EuropeAu premier trimestre de cette année, la part de marché de Google sur le segment de la recherche sur le Web s’est établie à 92,26 %.Le groupe de Mountain View devance Bing, le moteur de recherche de Microsoft, et Yahoo!, dont les parts respectives sont de respectivement 2,82 % et 2,26 %.Mais des situations européennes contrastéesDans certains pays d’Europe, hors de l’Union européenne, des acteurs locaux réussissent à tirer leur épingle du jeu.En Russie, Yandex détient une part de marché de près de 40 %, quand Google s’est arrogé près de 50 %En République tchèque, Seznam parvient à conserver une part de 21,5 %, contre 74 % à Google.Une position moins hégémonique aux Etats-UnisGoogle est un peu plus contesté à domicile. Google a achevé l’année 2014 avec la plus faible part de marché depuis 2008.Avec 75,2 %, le groupe reste toutefois très loin devant ses rivaux, Bing et Yahoo!Ce dernier, notamment, a amorcé une vraie progression, profitant d’être désormais le moteur de recherche par défaut du navigateur Mozilla Firefox.Aux Etats-Unis, on observe une tendance à contourner les moteurs de recherche. par exemple, 30 % des adultes découvrent les informations et l’actualité qui les intéressent d’abord sur… Facebook. Sans parler de Twitter, qui avec neuf ans d’existence à peine, est devenu un acteur majeur de la quête d’informations.Une concurrence de plus en plus forte des applicationsLes recherches d’achats sur Internet se font, outre-Atlantique, deux fois plus via Amazon que sur Google.Les mobinautes privilégient aussi bien plus les applications que leur navigateur voire les moteurs de recherche pour acheter des biens ou des services. Le succès de sociétés comme Uber ou Blablacar en témoignent.De nouveaux acteurs se lancent malgré toutLa forte présence de Google sur la recherche n’a pas empêché la naissance et la croissance de nouveaux acteurs : par exemple l’américain DuckDuckGo ou le franco-allemand Qwant.Lire aussi :L’européen Qwant s’offre un lifting pour exister face à GoogleA des années-lumière de Google, ils espèrent néanmoins se faire une place au soleil, avec ou sans l’aide de la Commission européenne.Anne EvenoJournaliste au Monde Loïc Soleymieux Il a commencé à remplacer progressivement la VHS en 1995. Vingt ans après, le DVD a encore de beaux jours devant lui. Et d'abord parce que les Français privilégient largement le support physique à la vidéo à la demande : en 2014, les trois quarts des films ont ainsi été vendus sur DVD ou Blu-ray, d'après un rapport du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC). #container_1428940101654{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1428940101654{ height:500px; } #container_1428940101654 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1428940101654 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1428940101654 .subtitre{ display:block; }Marché de la vidéo payante en FranceChiffres d'affaire 2014, en millions d'euros(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1428940101654", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.cnc.fr/web/fr/publications/-/ressources/6743026", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC)", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["DVD","Vidéo à la demande (à l'acte)","Blu-ray","Vidéo à la demande (abonnement)"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": 2014, "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "DVD", 610 ], [ "Vidéo à la demande (à l'acte)", 220 ], [ "Blu-ray", 188 ], [ "Vidéo à la demande (abonnement)", 30 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Le prix pourrait être une des explications : en moyenne, les Français ont dépensé moins pour un DVD que pour un téléchargement définitif.4,48 € la location d'une vidéo9,77 € le téléchargement définitif7,90 € l'achat d'un DVD (16,58 € pour les nouveautés)14,50 € l'achat d'un Blu-ray (22,39 € pour les nouveautés)Malgré la domination de la vente par support physique, en dix ans, les recettes liées à cette vente ont fondu de moitié.Six fois plus de DVD que de Blu-rayLa suprématie du DVD se fait en partie au détriment du Blu-ray. Ce dernier, apparu dans les années 2000, est toujours à la traîne dans les ventes. Les consommateurs rechignent à s'équiper en lecteur compatible et à acheter des disques plus chers malgré une meilleure qualité d'image. Seuls 15 % des 90 millions de disques achetés en magasin en 2014 sont des Blu-ray, soit 24 % du chiffre d'affaires. La VHS n'a pas disparuDepuis 2007,  le CNC n'analyse plus en détail le marché de la VHS : les recettes des ventes sont jugées trop faibles pour peser dans le secteur de la vidéo, qui voit au même moment l'émergence du Blu-ray. Le rapport indique cependant que la VHS n'a pas totalement disparu des magasins : il s'est vendu 26 713 « cassettes » en 2014. C'est plus qu'en 2013.Un consommation néanmoins dérisoire si on la compare à celle des véritables concurrents du DVD aujourd'hui : la télévision de rattrapage et le piratage, dont la gratuité fait inexorablement baisser tout le marché de la vidéo payante.Le chiffre d'affaires de la VAD n'augmente plusLe secteur de la vidéo payante, qui ne pèse plus qu'un milliard d'euros en France (- 32 % en cinq ans), comptait sur le marché de la vidéo à la demande pour se relancer, celle-ci ayant connu une forte progression entre 2007 et 2011. Mais depuis 2012, les ventes en VAD n'augmentent plus : elles se sont stabilisées autour des 250 millions d'euros de chiffre d'affaires. Insuffisant pour contrer la baisse des ventes physiques. L'arrivée en France en septembre 2014 de l'américain Netflix pourrait peut-être changer la donne en 2015, malgré des débuts poussifs. Jusqu'ici, les usagers privilégiaient très largement le paiement à l'acte (88 % de la VAD) aux offres d'abonnement, très limitées en France.Netflix, en faisant baisser les prix de la VAD, pourrait pousser les Français à délaisser le bon vieux DVD si l'offre de films suit. Les chiffres devraient être connus dans un an. En 2014, Orange, MyTf1Vod et CanalPlay Vod sont les distributeurs qui ont le plus vendu de contenus à la demande, et principalement via les télévisions. Des télévisions connectées de plus en plus à Internet (68 %) et toujours à un lecteur DVD (80 %).Loïc SoleymieuxJournaliste au Monde Hélène Bekmezian A l’automne 2014, Transparency International avait déjà épinglé la France pour sa mauvaise conduite en matière de lobbying, en lui accordant une note de 2,7 sur 10. Dans son nouveau rapport, publié mercredi 15 avril, l’organisation non gouvernementale de lutte contre la corruption s’attaque cette fois à l’Europe et dresse un bilan qui n’est guère plus glorieux dans 19 pays du continent.Selon ses critères, les résultats des enquêtes menées concomitamment par ses différentes antennes nationales sont « préoccupants et indiquent que les efforts entrepris à ce jour manquent de cohérence et d’efficacité ». Financé par la Commission européenne, le projet s’est aussi interessé aux institutions européennes, qui ne sont pas plus en avance. Partout, « les risques d’influence excessive restent élevés et se soldent ponctuellement par de graves conséquences pour l’économie, l’environnement, la cohésion sociale, la sécurité publique et les droits de l’homme », estime Transparency pour qui « les pratiques de lobbying inéquitables et opaques constituent l’un des principaux risques de corruption pesant sur l’Europe ».Meilleure note pour la SlovénieDans l’examen en 100 critères soumis par l’organisation, les dix-neufs pays examinés obtiennent une note moyenne de 31 sur 100, soit à peine mieux que la France, qui se classe treizième du classement – loin derrière le Royaume-Uni mais devant l’Allemagne. Avec la meilleure note (55/100), la Slovénie arrive en tête grâce à une loi adoptée en 2010 mais que Transparency ne juge pas encore satisfaisante en pratique. Chypre et la Hongrie finissent derniers avec 14 sur 100 et ni les pays nordiques ni la Grèce n’ont participé à l’enquête. Les institutions européennes obtiennent à elles seules une note un peu plus honorable de 36 sur 100, mais au prix de grosses différences entre la Commission, numéro 2 avec 53/100, le Parlement (37/100) et le Conseil, antépénultième avec 19/100.Pour attribuer ces notes, l’organisation a posé trois jalons, loin d’être atteint par les pays examinés : la transparence des interactions entre les acteurs (traçabilité), l’existence de règles d’éthiques claires et contraignantes (intégrité) et l’ouverture de la décision publique au plus grand nombre (équité d’accès).Concernant la traçabilité, Transparency milite pour une transparence totale des processus de décision et pour la mise en place d’une « empreinte législative » pour savoir quelles actions ont influé sur le processus de prise de décision. Cela passerait entre autres par la publication de la liste des représentants d’intérêts rencontrés par les décideurs, de l’agenda des rencontres voire du compte-rendu des réunions, autant de contraintes qui hérissent encore les responsables publics.Risques de conflits d’intérêtsMême quand l’accès à l’information est en théorie garantie, « des obstacles pratiques s’opposent aux demandes d’information des citoyens, des médias ou d’autres groupes d’intérêts », affirme l’ONG qui note à 26/100 la traçabilité des décisions publiques en Europe. Les registres mis en place dans certaines institutions pour contrôler les allées et venues des lobbyistes ne suffisent pas pour contrôler tous les lieux et acteurs.Pour leur intégrité, les 19 pays observés reçoivent une note de 33 sur 100 due à l’absence de « règles éthiques claires et efficaces ». Les codes de conduite, quand ils existent, « sont souvent lacunaires et ne fournissent pas de recommandations suffisantes », sans compter qu’ils ne protègent en rien contre le « pantouflage », soit le passage des responsables entre secteur public et secteur privé. Ni la France ni l’Espagne ni le Portugal n’interdisent l’exercice d’activités de conseil ou de lobbying pendant un mandat de parlementaire, rappelle Transparency qui souligne les risques de conflits d’intérêts sur le processus de prise de décision. Pour y remédier, elle préconise l’instauration d’un délai de carence minimum entre la fin d’une fonction ou d’un mandat public et l’exercice d’une activité de lobbying susceptible de créer des conflits d’intérêts.« Accès privilégié à la décision publique »Enfin, l’équité d’accès à la décision publique n’est pas non plus garantie, selon l’ONG qui attribue là aussi une note de 33 sur 100 aux pays européens, avec ce commentaire : « La participation du public n’est pas garantie correctement et certains groupes jouissent d’un accès privilégié à la décision publique ». « Des processus de consultations existent mais ils ne sont pas toujours équilibrés, explique Myriam Savy, responsable du plaidoyer en France. Lors des consultations publiques, il n’y a par exemple aucune garantie sur le fait que les contributions seront bien prises en compte. »A l’heure où la défiance des peuples envers leurs élus est de plus en plus grande, l’opacité demeure alors qu’il faudrait au contraire « permettre aux citoyens de mieux comprendre les décision pour mieux les accepter et avoir confiance dans le processus législatif », poursuit-elle. Dans l’ensemble, même si elle s’efforce de pointer quelques progrès, en France ou à la Commission européenne, force est de constater que le chemin est encore long.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.04.2015 à 10h00 • Mis à jour le15.04.2015 à 15h05 | Anne Eveno et Sarah Belouezzane « C’est un géant des télécommunications qui naît », assure, dans un entretien au Monde, Michel Combes le directeur général d’Alcatel-Lucent, à propos du rachat de l’équipementier français par le groupe finlandais Nokia. Mais c’est aussitôt pour préciser que le nouveau groupe, baptisé Nokia Corporation, sera « un géant avec un ancrage français. »L’annonce, mardi 15 avril du rapprochement entre les deux acteurs européens des télécommunications, détaillé mercredi matin, suscite en effet des réactions mitigées et un soupçon d’inquiétude quant au devenir des activités, et des salariés, d’Alcatel-Lucent en France dans le futur nouvel ensemble.Tout en saluant « une opération d’avenir », le gouvernement français a indiqué qu’il serait « extrêmement vigilant à la préservation de l’emploi sur l’ensemble des sites productifs français. »« Ma conviction profonde est que l’Europe avait pris du retard dans le domaine » des télécommunications « et qu’il était temps de le combler pour faire face à la concurrence asiatique et américaine », explique M. Combes, qui vante « la naissance d’un géant européen des télécommunications ». « Nous n’avions pas les moyens »En ce qui concerne Alcatel-Lucent, « le groupe ne pouvait pas continuer seul, indique M. Combes. Seuls, nous n’avions pas les moyens financiers pour investir dans la mesure qu’il faudrait, ni la taille critique nécessaire à faire des économies d’échelles indispensables pour assurer notre compétitivité dans le secteur. » Assurant que « Nokia [est] le bon » partenaire, que les deux groupes sont « complémentaires géographiquement » et constituent « un groupe financièrement solide », M. Combes explique que les équipes françaises joueront « un rôle primordial ». « Le pilotage mondial de l’innovation et de la recherche se fera depuis la France », détaille-t-il.Le patron d’Alcatel-Lucent, qui déclare qu’il n’a pas vocation à rester dans le futur groupe, estime que « ce projet va même renforcer l’emploi en France ». Selon lui, 500 emplois vont être créés dans la recherche et développement en plus des 2 000 qui existent déjà en France.M. Combes assure que tous les engagements de préservation de l’emploi pris dans le cadre du plan stratégique « Shift » seront maintenus. Notamment pour les sites de Lannion et Villarceaux, centres de recherche et de développement majeurs pour l’entreprise.Mardi 14 avril, la CFDT, la CFE-CGC et la CGT avaient publié un communiqué commun dans lequel elles ont déclaré qu’un rachat d’Alcatel-Lucent par Nokia « ne peut évidemment que nous inquiéter au vu des redondances, au niveau mondial, d’activités, de produits et de métiers entre les deux entreprises de plus de 50 000 salariés chacune. »Anne EvenoJournaliste au MondeSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué La voie est désormais pratiquement libre pour Blablacar en Europe. L'entreprise française, spécialiste du covoiturage, créée en 2004 par Frédéric Mazzella, a annoncé, mercredi 15 avril, le rachat de Carpooling, le premier groupe de covoiturage allemand, qui était son principal concurrent sur le Vieux continent.Cette acquisition, dont le montant n'a pas été dévoilé mais qui serait de plusieurs dizaines de millions d'euros selon le Journal du net, permet à l'entreprise de détenir désormais plus de 90 % de part de marché en France, Allemagne, Espagne, Italie notamment. Dans le monde, les deux entreprises compteront quelques 20 millions d'utilisateurs, répartis dans une vingtaine de pays...Blablacar complète cet achat par la reprise, signée en mars, d'Autohop, un site de covoiturage hongrois présent notamment en Roumanie et dans les Balkans.SERVICE « UNIFIÉ DANS TOUTE L'EUROPE »Carpooling, qui existe depuis 2001 et avait été soutenu par le géant de l'industrie automobile Daimler, « est le plus ancien service de covoiturage longue distance en Allemagne » et a contribué à populariser ce mode de déplacement outre-Rhin, selon Blablacar, pour qui « cette acquisition va accroître de manière significative la communauté de Blablacar dans le plus grand pays d'Europe ».« L'acquisition d'Autohop étend, quant à elle, la communauté de Blablacar à quatre nouveaux pays : la Hongrie, la Roumanie, la Serbie et la Croatie », ajoute la société française. La structure sise à Budapest restera en place, selon elle.« Ces services seront intégrés à la plate-forme de Blablacar, afin de proposer un service de covoiturage unifié dans toute l'Europe, désormais sans frontières d'Amsterdam à Zagreb », précise l'entreprise, qui revendique après ces acquisitions « plus de 20 millions de membres dans 18 pays, en Europe et en Asie »Avec ces rachats, Blablacar veut devenir l'acteur incontournable du covoiturage longue distance, une pratique en plein développement depuis le début des années 2010.CONCURRENCE POUR LES TRAJETS COURTS EN TRAINEn France, Blablacar taille des croupières à la SNCF, notamment sur des parcours de deux à trois heures. Pour les trajets Paris-Rennes, expliquait ainsi récemment une source au sein du transporteur ferroviaire, Blablacar capte un grand nombre de passagers, qui préfèrent aujourd'hui la solution du covoiturage, très disponible aux heures de pointe le week-end par exemple, alors que les trains sont saturés.En France, Blablacar gagne d'ailleurs de l'argent, ce qui lui a permis d'accélérer son développement en Europe pour imposer sa marque. Car, dans le milieu de l'économie du partage sur internet, « le premier prend la majorité du marché », rappelle l'entreprise.La marque passe avant tout. Dans les voitures avec chauffeurs, Uber s'impose à ses concurrents dans le grand public. Dans la location entre particuliers, Drivy a affirmé sa marque. Comme Airbnb dans la location de logement entre particuliers.DÉVELOPPEMENT INTERNATIONALPour Blablacar, l'Europe n'est d'ailleurs plus vraiment un enjeu. Depuis la levée de 100 millions de dollars, en 2014, l'entreprise, qui comptait l'an dernier une centaine d'employés, accélère son développement hors du Vieux Continent.Elle a d'abord visé la Turquie et la Russie. Désormais, la société internet s'est installée en Inde, et veut accélérer en Asie.De même, la PME cherche à accélérer en Amérique du Sud, en s'installant notamment au Brésil.En reprenant Carpooling, qui compte une cinquantaine d'employés, Blablacar hérite d'une activité aux Etats-Unis, un marché qui résiste jusqu'à présent au covoiturage longue distance.L'annonce de mercredi est faite deux semaines après qu'un autre leader français de l'économie collaborative du transport basée sur le numérique, Drivy (location de voitures entre particuliers), a annoncé avoir racheté un de ses principaux concurrents, Buzzcar.Cette acquisition s'est doublée d'une levée de fonds de 8 millions d'euros permettant de multiplier par deux le tour de table de Drivy, qui revendique 500 000 membres et 26 000 voitures à louer en France et en Allemagne.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane On l’avait presque enterré, dans la foulée de la cession, à l’automne 2013, de son activité mobiles à américain Microsoft. Mais, un peu moins de deux ans après cette opération, Nokia est en phase de renaissance. Le groupe finlandais a troqué ses habits de fabricant de téléphones moribond pour ceux d’équipementier de réseaux de télécommunications en pleine croissance. Avec un certain succès. Au point d’être en mesure de faire une offre de rachat sur Alcatel-Lucent, entreprise en souffrance, ex-fleuron des télécommunications françaises et européennes.Lire aussi :Fusion Nokia-Alcatel : le gouvernement « vigilant » sur l’emploiDes mues, il est vrai que fleuron historique de l’industrie finlandaise en a connues. Et non des moindres. Le groupe, qui a commencé par fabriquer du papier, a aussi produit de l’électricité, avant de passer à l’électronique grand public dans les années 1960, puis aux téléviseurs, aux ordinateurs…. avant d’abandonner toutes ces activités successivement dans les années 1980 et surtout 1990, pour se concentrer sur les télécommunications. Mais, dans ce dernier secteur aussi, l’industriel finlandais a dû se résoudre à faire des choix radicaux.« Un plan intelligent, bien exécuté »Le changement débute le 3 septembre 2013, quand Nokia annonce la cession de sa division terminaux à Microsoft pour 7,5 milliards de dollars (à l’époque 5,4 milliards d’euros, aujourd’hui 7 milliards). Le groupe se débarrasse ainsi de ce qui a fait son renom et sa fortune dans les années précédentes, mais qui a aussi failli provoquer sa chute : les téléphones mobiles, dont il a été le premier vendeur mondial, au milieu des années 2000.Incapable de prendre le virage du smartphone et surtout du tactile, popularisés par l’iPhone d’Apple, Nokia a vu ses clients le bouder et ses ventes décliner dangereusement. Il fait donc le choix d’une cure d’amaigrissement radicale.Ne reste alors de l’entreprise que la division équipements de réseaux de télécommunications, créée conjointement avec l’allemand Siemens en 2007 et dénommée Nokia Siemens Networks. Cette activité est considérée, depuis plusieurs années, comme l’« homme malade » du groupe d’Espoo.Comme dans le cas d’Alcatel-Lucent, NSN fait face à une concurrence de plus en plus féroce des équipementiers chinois, Huawei et ZTE. La crise économique et la baisse continue de leurs revenus poussent par ailleurs les opérateurs à exiger des prix plus compétitifs.En juillet 2013, peu avant la cession de sa division de terminaux mobiles, le groupe prend l’option de s’assurer le contrôle de la totalité de l’activité équipements, en rachetant la part de Siemens, pour 1,7 milliard d’euros. Le reste de la stratégie repose ensuite, d’après Sylvain Fabre, du cabinet d’études Gartner, sur « un plan intelligent, très bien exécuté ».Succès en AsieDevenu équipementier, Nokia continue d’abord sa cure d’amaigrissement. La firme d’Espoo se sépare de toutes les activités qui ne sont pas rentables. Premières victimes, l’Internet fixe, les équipements de fibre optique ou encore tout ce qui concerne le Wimax. A cela s’ajoutent une gestion rigoureuse des coûts et plusieurs vagues de suppressions de postes.« Ils ont coupé toutes les lignes de produit sur lesquelles ils n’étaient pas les meilleurs pour se recentrer sur ce qu’ils savent faire », explique Sylvain Fabre. Ce que Nokia sait (encore) faire, c’est le matériel d’infrastructure, destiné aux réseaux mobiles.Le groupe se consacre ainsi entièrement au haut et au très haut débit mobile (3G et 4G), remportant des contrats dans toute l’Europe et en Asie. Plus particulièrement en Corée du Sud et au Japon, là où les opérateurs sont moins regardants à la dépense. Et où les équipementiers chinois n’ont pas encore réussi à mettre le pied.« Ils se sont aussi retirés de tous les appels d’offres où les prix étaient trop bas et où il aurait fallu sacrifier la marge. Préférant cette dernière à la croissance », explique un bon connaisseur du secteur. Ce faisant, l’équipementier réussit à atteindre la taille critique là où il le fallait et à faire des économies d’échelle.Au bout du compte, la Bourse a salué cette nouvelle transformation de Nokia : le cours de l’action, tombé à des niveaux désastreux, a doublé entre 2013 et 2015, passant de 4 à 8 euros.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud C’est suffisamment rare pour être noté : le Fonds monétaire international (FMI) n’a pas révisé à la baisse ses estimations. Les prévisions de croissance présentées, mardi 14 avril à Washington, dans l’édition de printemps des Perspectives économiques mondiales (PEM), sont quasiment les mêmes qu’en janvier : + 3,5 % en 2015 ; + 3,8 % en 2016, soit 0,1 point de mieux qu’au début de 2015. Lire aussi :La confiance retrouvée de la zone euroCette croissance, qualifiée de « modérée », est proche de celle de 2014 et comparable à la moyenne de l’économie mondiale au cours des trente dernières années. Elle est surtout « inégale » et divergente : plus forte dans les économies avancées, plus faible dans les économies émergentes et en développement, qui ne rebondiraient qu’en 2016.Préoccupé par la diminution de la croissance potentielle, le FMI, qui est par ailleurs convaincu que les risques de déflation ont baissé dans les pays avancés, estime que le relèvement de la croissance doit être une priorité partout. Pour ce faire, l’institution insiste dans son rapport, entre autres, sur la nécessité de mettre partout en œuvre des réformes structurelles des marchés du travail, des biens et des services.Moins de risques macroéconomiques, plus de risques financiers et géopolitiques Pour Olivier Blanchard, l’économiste en chef du Fonds, le monde n’en a pas complètement fini avec les conséquences des crises de 2008 et de la zone euro (des banques faibles et des niveaux élevés d’endettement public, des entreprises et des ménages). Dans certains pays, cet héritage continue de freiner la reprise.Par ailleurs, la combinaison du vieillissement de la population, d’un investissement plus faible et de la progression lente de la productivité conduit à une diminution significative de la croissance potentielle (de long terme et sans inflation) dans les économies avancées et émergentes. Or, a souligné l’économiste français, « des perspectives de croissance en demi-teinte conduisent, à leur tour, à de moindres dépenses et à la plus faible croissance d’aujourd’hui ».A cela s’ajoutent le déclin des prix du pétrole et les variations des taux de changes, qui font « des gagnants et des perdants ».Lire aussi :Prix du pétrole : l’OPEP n’agira pas seuleLes risques associés aux prévisions du FMI sont orientés à la baisse. Une appréciation brutale du dollar pourrait provoquer des tensions financières notamment dans les pays émergents, estime le Fonds.Par ailleurs, il n’écarte pas la possibilité de réactions fortes des marchés financiers aux changements annoncés de politique monétaire et à la hausse attendue des taux américains.Lire aussi :La Réserve fédérale ouvre la voie à une hausse des taux aux Etats-UnisLes économies avancées se portent mieuxA la faveur de politiques budgétaires moins restrictives, de conditions financières globalement favorables et de la baisse des cours de l’or noir, les économies avancées verraient leur croissance se redresser et se stabiliser à 2,4 % en 2015 (+ 0,6 point) et en 2016.La reprise reste solide aux États-Unis et les facteurs qui la portent (des prix de l’énergie plus bas, une inflation faible, une moindre consolidation budgétaire, un marché de l’immobilier en meilleur état...) font plus que compenser les effets négatifs sur les exportations américaines d’un dollar fort.Lire aussi :Aux Etats-Unis, la croissance ralentit, mais la Fed reste résolue à augmenter ses tauxLa croissance américaine devrait s’établir à 3,1 % en 2015 et en 2016. A plus long terme, toutefois, les perspectives sont moins riantes, le Fonds évaluant à seulement 2 % la croissance potentielle américaine.L’économie de la zone euro s’est redressée en 2014 mais l’investissement y est resté faible, sauf en Irlande, en Espagne et en Allemagne. Soutenue par la baisse des prix du pétrole, le bas niveau des taux d’intérêt, la dépréciation de l’euro et par une politique budgétaire plus neutre, la croissance y passerait de 0,9 % en 2014 à 1,5 % cette année et à 1,6 % en 2016.Lire aussi :La confiance retrouvée de la zone euroC’est mieux que ce qui avait été prévu en octobre. Le FMI a notamment revu à la hausse ses prévisions pour l’Allemagne (elles sont désormais à 1,6 % et 1,7 %), la France ( 1,2 % et 1,5 %), l’Italie (0,5 % et 1,1 %) et l’Espagne (2,5 % et 2 %).Après être retombé en récession en 2014, le Japon renouerait avec une croissance de 1 % en 2015 et de 1,2 % en 2016, grâce au yen plus faible, à la hausse des salaires réels et à la politique non conventionnelle de la Banque du Japon.Lire aussi :Au Japon, la déflation menace à nouveauAilleurs, la croissance devrait être globalement solide : c’est vrai au Royaume-Uni (2,7 % et 2,3 %) au Canada (2,2 % et 2 %) ou encore en Australie (2,8 % et 3,2 %) et en Suède (2,7 % et 2,8 %). En revanche, la progression du PIB de la Suisse (0,8 % et1,2 %) et celui de la Norvège (1% et 1,5 %) ralentiraient nettement en 2015 avant une reprise laborieuse en 2016.Les pays émergents et en développement ralentissentBien qu’ils fassent à eux seuls plus de 70 % de la croissance mondiale, les pays émergents et en développement verront leur croissance ramenée de 4,6 % en 2014 à 4,3 % cette année. Ce ralentissement s’explique par les effets de la baisse des prix de l’or noir sur les pays exportateurs, par le ralentissement chinois et par de moins bonnes perspectives en Amérique latine.La croissance chinoise, révisée à la baisse, passerait sous les 7 %. Elle serait ramenée à 6,8 % cette année et à 6,3 % en 2016 en raison d’une progression moins forte de l’immobilier, du crédit et de l’investissement, après des années d’excès.L’Asie-Pacifique en général continue d’être la région du monde à la plus forte croissance. Elle est notamment portée par le dynamisme de l’Inde (7,2 % et 7,5 %). A l’intérieur des pays de l’ASEAN, la divergence est la règle : certains ralentissent, comme la Malaisie, tandis que d’autres, comme les Philippines, devraient faire mieux qu’en 2014.La méforme de l’Amérique latine et des Caraïbes continue. Pour la quatrième année consécutive, la croissance y ralentirait pour s’établir en moyenne à 0, 9 % en 2015, contre 1,3 % en 2014, avant de rebondir à 2 % en 2016.Lire aussi :L’Amérique latine en panne de croissanceDe nombreux pays sont touchés par la baisse des prix du pétrole (en particulier le Venezuela) et par celle des prix des matières premières (Bolivie, Chili, Colombie, Equateur et Pérou). Des récessions sont prévues cette année au Venezuela (– 7 %), au Brésil (– 1 %)et en Argentine (– 0,3 %).En Europe de l’Est, le PIB russe se contracterait de 3,8 % en 2015 et de 1,1 % en 2016. Il ferait plonger en récession (– 2,6 %) les pays membres de la Communauté des Etats indépendants (CEI) en 2015.La récession en Ukraine atteindrait 5,5 % cette année. En revanche, les économies émergentes des pays d’Europe centrale et orientale (Peco) progresseraient de 2,9 % en 2015 et de 3,2 % en 2016.Lire aussi :Ukraine : une aide du FMI éloigne le risque de défautL’Afrique subsaharienne, présentée comme un formidable gisement potentiel d’activité, verrait sa croissance ramenée de 5 % en 2014 à 4,5 % en 2015, du fait de la fin du boom des matières premières et des effets d’Ebola sur les trois pays d’Afrique de l’Ouest victimes de l’épidémie (Sierra Leone, Liberia et Guinée).La chute des prix de l’or noir affecte plus particulièrement le Nigeria (4,8 % de croissance cette année, après 6,3 % en 2014).Au Maghreb et au Moyen-Orient, enfin, la croissance augmenterait de seulement 0,3 point à 2,9 % en 2015 (et à 3,8 % en 2016).Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Depuis des mois, les observateurs guettent le moment où la production de pétrole de schiste plafonnera puis baissera aux Etats-Unis sous l’effet de l’effondrement des prix du baril, qui a perdu 50 % de sa valeur depuis juin 2014 (et même 60 % pour le WTI américain), en raison d’une surabondance de l’offre. Ce moment est peut-être venu : la production devrait légèrement reculer en mai par rapport à avril, a annoncé, lundi 13 avril, l’Administration américaine d’information sur l’énergie (EIA). Ce serait une première depuis décembre 2011.Cette perspective, très attendue par les marchés, a entraîné une légère hausse des cours du brut. Déjà en progression en Asie, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait, en milieu de journée mardi, 58,25 dollars (54,61 euros) sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, soit 32 cents de plus qu’à la clôture de lundi ; le baril gagnait 44 cents (à 52,35 dollars) dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).L’administration américaine prévoit une production de 4,98 millions de barils par jour de shale oil en mai, contre 5,02 millions attendus ce mois-ci, soit une baisse de 45 000. Cette projection confirme que les producteurs revoient leurs projets à la baisse, même si les puits les plus récents continuent de monter en puissance. De nombreux analystes estimaient que la production américaine plafonnerait au milieu de l’année, et cette annonce n’est donc pas une véritable surprise.Lire aussi :La filière pétrolière souffre de la chute des prixLe nombre d’appareils de forage baisseUne chose est sûre, le nombre d’appareils de forage (rigs) en service outre-Atlantique a considérablement baissé ces derniers mois. La société de services pétroliers Baker Hughes, qui en fait le décompte chaque semaine, estime qu’il est tombé de 1 800 rigs en avril 2014 à 800 début avril. La baisse a été particulièrement forte dans les deux plus grandes régions productrices d’huiles de schiste, le Texas et le Dakota du Nord. Leur nombre est même tombé au plus bas depuis 2011.Jusqu’à présent, la production a pourtant progressé sans discontinuer car la productivité des puits, elle, ne faiblit pas. Selon les dernières données de l’EIA, sur les sept principaux bassins de production (Bakken, Eagle Ford, Niobrara…), assurant 95 % de la production américaine de shale oil, chaque puits devrait produire en moyenne 387 barils par jour en mai (un baril est équivalent à 159 litres), contre 374 barils en avril. Et cette productivité n’a cessé d’augmenter depuis un an.« On a sous-estimé le fait que les compagnies américaines ont fait d’énormes investissements, analyse Jean-Marc Ollagnier, responsable du pôle « ressource » au niveau mondial du cabinet Accenture. On a dit que sous les 70 dollars le baril, les schistes n’étaient plus rentables. C’était faux. » Le point bas pourrait bien se situer autour de 40 dollars sur certains gisements. La production finira par baisser légèrement, prévoit M. Ollagnier.Lire aussi :Les marchés anticipent un pétrole à 40 dollars« Les Etats-Unis ne lâcheront pas »Un autre facteur joue, même si les prix sont très bas : les licences sont octroyées pour un temps limité, et les pétroliers doivent mettre les gisements en production s’ils ne veulent pas perdre leurs droits à exploitation.Pour autant, M. Ollagnier ne croit pas que l’Arabie saoudite arrivera à ses fins : elle produit massivement pour faire baisser les prix et réduire la production américaine, qui est plus coûteuse que celle des pays du golfe. « Les Etats-Unis sont devenus le premier producteur mondial d’hydrocarbures, et ils ne lâcheront pas cette position », assure-t-il.En 2014, les Américains ont accru leur avance sur la Russie et l’Arabie saoudite, a récemment indiqué l’EIA. Et 90 % de la hausse de leur production est le fait des gaz et des pétroles de schiste. Ils ont en effet produit l’équivalent de 27 millions de barils de pétrole (pétrole, condensats, gaz), plus que la Russie (21 millions) et que l’Arabie saoudite (14 millions), ce dernier pays produisant essentiellement de l’or noir.Lire aussi :Prix du pétrole : l’OPEP n’agira pas seuleJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Beuve-Méry C’est une première : les revenus de la musique enregistrée proviennent désormais à parts égales des ventes numériques (46 %) et des ventes de disques (46 %). Telle est la principale information du rapport 2014 sur le marché mondial de la musique, réalisé par l’IFPI, la Fédération internationale de l’industrie phonographique qui rassemble les majors du disque, et publié mardi 14 avril. Les 8 % restants proviennent des droits voisins (radiodiffusion et sonorisation des lieux publics) et des droits de synchronisation (publicité, films, etc.).L’industrie de la musique, qui est la première à avoir été brutalement confrontée à la révolution numérique, est entrée dans une nouvelle phase de transformation. Les revenus liés au numérique ont progressé de 6,9 % en 2014, pour atteindre un chiffre d’affaires mondial de 6,85 milliards de dollars (6,48 milliards d’euros). Ils ont été multipliés par cinq depuis 2010.De cette révolution en marche naît aujourd’hui « un sentiment d’optimisme », constate Frances Moore, patronne de l’IFPI. Pendant plus d’une décennie, l’industrie musicale a connu des baisses fortes et régulières de son chiffre d’affaires qui ont été accompagnées de réductions massives d’effectifs, de restructurations entraînant des fusions et absorptions entre majors, voire entre labels indépendants, et d’artistes laissés sur le carreau.En 2014, les revenus globaux de la musique se sont élevés à 14,965 milliards de dollars (14,2 milliards d’euros), en légère baisse de 0,4 % sur 2013 (après un recul de 4 % en 2013). La croissance du streaming l’an dernier n’a pas encore compensé la baisse conjuguée des ventes physiques (– 8,1 %) et des téléchargements (– 8 %), mais un cap a été franchi, de l’avis des responsables des majors du disque.Tendances hétérogènes« Le secteur de la musique est en train de gérer simultanément la transition du physique au numérique, celle du PC au mobile et celle du téléchargement au streaming. Dans ce contexte, ce secteur se porte remarquablement bien et, avec un modèle d’abonnement payant, nous construisons une industrie qui va perdurer », affirme Edgar Berger, président de Sony Music Entertainment Monde.Ce que note l’IFPI, c’est l’hétérogénéité des tendances à l’œuvre, suivant les territoires, même si le streaming (l’écoute de musique sans téléchargement) gagne du terrain sur tous les continents. Partie des pays scandinaves, cette révolution des usages où l’utilisateur n’est plus propriétaire d’un format, mais détient l’accès permanent à un flux – comme l’eau et le gaz –, a désormais une véritable implantation aux Etats-Unis, premier marché mondial de la musique, et a enfin émergé au Japon (2e marché).Ainsi, les services de streaming par abonnement ont largement tiré la croissance régulière des revenus du numérique : + 39 % en 2014, soit 1,55 milliard de dollars. Le streaming représente aujourd’hui 32 % du chiffre d’affaires issu du numérique, se décomposant en 23 % pour le streaming par abonnement (+ 5 %) et 9 % pour le streaming financé par la publicité (+ 38 %). Ce qui s’explique notamment par le développement de services gratuits aux Etats-Unis par Spotify, leader mondial du streaming. Lancement de nouveaux servicesDe fait, le nombre d’abonnés à des services de streaming payant n’a cessé de croître : ils ont fait un bond de 8 millions en 2010 à 28 millions en 2013, avant de grimper à 41 millions dans le monde, en 2014, selon l’IFPI. Les abonnements à des services de streaming représentent la majorité des revenus issus du numérique dans dix pays, dont les quatre pays scandinaves, mais aussi aux Pays-Bas, en Corée du Sud, à Taïwan et Hongkong.Plusieurs raisons expliquent la croissance rapide de ce nouveau mode d’écoute musicale : des innovations technologiques avec une plus grande facilité d’accès hors connexion, mais aussi la forte croissance du parc de smartphones.Dans les mois qui viennent, le lancement de nouveaux services par des acteurs majeurs du marché devrait encore renforcer le poids du streaming. Avant l’été 2015 est en effet attendu Apple Beats, le service de streaming d’Apple qui sera directement accessible par les millions de propriétaires d’i-Phone. C’est donc à près de 800 millions de comptes et de cartes de crédit qu’il s’adressera. YouTube, pour sa part, poursuit le développement à l’international de son service de streaming Music Key qui donne un accès illimité à Google Play Music, pour 10 dollars par mois.Si la transition numérique du marché de la musique voit enfin le jour au niveau mondial, c’est qu’aux Etats-Unis – où le marché est en hausse de 2,1 % – les revenus du numérique ont atteint 3,4 milliards de dollars, soit 71 % des revenus de la musique enregistrée. Le téléchargement représente encore 55 % du marché, en recul de 7 %, alors que le streaming gagne des parts de marché.Critiques de certains artistesMais tous les pays sont loin d’avoir accompli leur mue. Les ventes physiques demeurent très dominantes au Japon (78 %) et en Allemagne, troisième marché mondial (+ 1,9 %), où elles représentent 70 % du chiffre d’affaires. De même pour la France, les ventes physiques sont à 57 %. Par ailleurs, même si les ventes de vinyles explosent (+ 55 %), le disque de nos grands-parents reste, avec 2 % du marché mondial, un marché de niche.Lire aussi :Le streaming donne un coup de fouet au marché de la musiqueSi le streaming progresse, il n’en est pas moins la cible de critiques de la part d’artistes comme l’américaine Taylor Swift, qui a le plus vendu en 2014, devant le groupe One Direction, selon le classement mondial de l’IFPI. Mais, comme le note Guillaume Leblanc, directeur général du Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP), « il faut distinguer les services d’abonnement streaming audio, comme Spotify, Deezer et Qobuz, qui ont versé 1,6 milliard de dollars aux maisons de disque en 2014, des plates-formes de vidéo, dont principalement YouTube, qui revendiquent plus d’un milliard d’utilisateurs et ne reversent que 641 millions de dollars ». Faire payer les plates-formes de streaming vidéo, telle est la prochaine croisade des maisons de disque. Le défi est d’autant plus grand que, selon une étude Ipsos réalisée pour l’IFPI, « un tiers des utilisateurs qui écoutent la musique sur YouTube ne regardent pas les vidéos » et qu’il s’agit pour l’essentiel des jeunes générations.Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Sarah Belouezzane Alcatel-Lucent « peut disparaître ». La mise en garde avait été lancée, le 15 octobre 2013, quelques jours après l’annonce d’un énième plan social, par Michel Combes, le directeur général de l’équipementier en télécommunications. Aujourd’hui, nous pourrions y être. Ou presque, puisque le finlandais Nokia a annoncé, mardi 14 avril, qu’il souhaite « avaler » Alcatel-Lucent.Certes, le terme de fusion est avancé côté français. Mais l’opération qui s’annonce est un rachat, par échange d’actions. Si elle se concrétise, elle viendra ponctuer, pour Alcatel-Lucent, une histoire qui aura été très mouvementée ces dix dernières années, le groupe ayant mal négocié certaines évolutions stratégiques et ayant été confronté à de très sérieuses difficultés financières, dont il émerge tout juste.Pourtant, l’équipementier n’a pas toujours été le « canard boiteux » des télécommunications européennes. Il fut un temps où le nom d’Alcatel (avant le mariage avec l’américain Lucent, fin 2006) était synonyme d’innovation et de croissance.Des innovations marquantesAprès la profonde restructuration conduite par Serge Tchuruk, patron du groupe de 1995 à 2008, qui l’amène à se séparer de ses filiales industrielles (qui deviendront Alstom, Cegelec, Nexans…), le groupe se recentre sur les activités d’équipements de télécommunications, alors en pleine croissance.Les centres de recherche et développement du groupe sortent des produits qui continuent de révolutionner les usages : c’est, par exemple, Alcatel qui a inventé le DSL, initiant la France et le monde entier au haut débit fixe.C’est lui aussi qui a permis aux opérateurs d’offrir des forfaits « triple play », fixe, Internet et mobile, en inventant la technologie qui faisait passer la télévision et la voix par Internet. L’équipementier français disposait par ailleurs d’un solide ancrage en Chine, et plus généralement en Asie, avec sa filiale Alcatel-Shanghaï Bell, installée dans le pays dès les années 1980. Ainsi que d’une présence non négligeable en Afrique, marché en croissance.Vague chinoise et mariageMais, au milieu des années 2000, en Europe et aux États-Unis, le mobile explose. Or, sur ce marché-là, ce sont le suédois Ericsson et le finlandais Nokia qui mènent la danse. Alcatel, lui, ne dispose pas de l’offre adéquate. Ses équipements de réseaux mobiles des deuxième et troisième générations ne font pas le poids face à ceux des concurrents.C’est à ce moment-là que déferle sur l’Europe la vague chinoise : Huawei et ZTE inondent le marché européen des télécommunications de produits beaucoup moins chers mais tout aussi innovants.Incapable de rivaliser, Alcatel se cherche un partenaire pour mener à bien sa transition vers le mobile. Le choix se porte sur l’américain Lucent, leader incontesté de son marché national. Le mariage est célébré en décembre 2006 et Alcatel en profitera pour emporter une partie de Nortel et de ses précieux brevets mobiles. Alcatel accède aussi à un marché américain où les marges sont encore préservées, contrairement à l’Europe, où la concurrence accrue a fait drastiquement baisser les prix. En effet, le gouvernement américain a instauré une série de mesures de sécurité qui écartent automatiquement les équipementiers chinois des appels d’offres. Résultat, la concurrence y est beaucoup moins sauvage.En outre, les normes de réseau sont différentes aux États-Unis, ce qui empêche certains groupes de s’y installer : là-bas, c’est la technologie CDMA qui prévaut, contre le GSM en Europe.Lot de problèmesMais la fusion apporte surtout tout un lot de problèmes. Notamment de la complexité, avec trop de strates hiérarchiques, d’ordres contradictoires… En effet, le nouveau groupe n’est plus dirigé par une seule personne mais deux : Serge Tchuruk, patron d’Alcatel, et Patricia Russo, PDG de Lucent.L’organisation du groupe est d’autant plus complexe que les deux dirigeants ne s’entendent pas. La tendance, historique, à la segmentation par pays est accentuée par la fusion : l’entreprise se retrouve avec des sites travaillant sur les mêmes produits et se concurrençant les uns les autres.En 2008, Ben Verwaayen est nommé à la tête du groupe, à la place de Serge Tchuruk et de Patricia Russo qui démissionnent. Mais les choses ne s’arrangent pas pour autant. Le nouveau dirigeant entame la montée en valeur du groupe vers les services et le mobile, mais semble très lent à la mettre en œuvre. Pendant ce temps, la situation économique globale se dégrade et celle d’Alcatel aussi. Les opérateurs investissent moins et la concurrence continue de faire des ravages.Cinq plans sociaux en six ansCertes, le groupe français est toujours leader sur le marché américain, mais il patauge toujours en Europe. Ses positions se dégradent aussi en Afrique, terre d’élection des concurrents chinois. Les coûts de restructuration et les plans sociaux à répétition (cinq en six ans, 20 000 postes supprimés) laissent l’entreprise exsangue.Présent tout à la fois dans l’équipement, le service, le logiciel, le groupe a du mal à être performant dans tous ces domaines en même temps et peine aussi à atteindre la taille critique. Autre souci : le mobile. Ayant raté la révolution précédente, la 3G, il a du mal à se placer sur la quatrième génération.Le secteur est difficile : les investissements ne cessent de baisser et le nombre de clients n’est pas infini. Une centaine tout au plus dans le monde. Dont trois ou quatre représentent 60 % du chiffre d’affaires de l’équipementier.Pour survivre et éviter de justesse la cessation de paiement, le groupe, alourdi par une dette abyssale fin 2012 (à l’époque 5,7 milliards d’euros), doit même gager un de ses plus beaux actifs : un portefeuille de dizaines de milliers de brevets, afin d’obtenir un prêt de 1,6 milliard d’euros auprès des banques Goldman Sachs et Crédit suisse.« Revoir, sans tabous l’ensemble de nos choix »Lorsque M. Verwaayen est évincé et remplacé, en avril 2013, par Michel Combes, ce dernier prévient très vite : « Nous devons sans tabou revoir l’ensemble de nos choix et de nos convictions. Notre entreprise ne peut pas rester un généraliste des télécommunications », déclare-t-il lors de l’assemblée générale des actionnaires, début mai.L’ex-patron de Vodafone lance, en juin 2013, un vaste plan stratégique, baptisé « Shift » et, en deux ans, atteint presque son objectif de réduction des coûts, sans malheureusement faire l’économie d’un énième plan social.Il revalorise les atouts techniques du groupe, le transforme en spécialiste de l’IP (services liés à Internet), du Cloud (informatique dématérialisée), et de l’accès ultra-haut débit fixe et mobile et redonne confiance à des grands opérateurs, qui ont passé commande à Alcatel pour la construction de leurs réseaux 4G.En 2014, l’équipementier a très fortement réduit sa perte nette, à 118 millions d’euros, contre 1,3 milliard en 2013, et vu ses ventes se stabiliser à 13,1 milliards d’euros.Inquiétudes en interneToutes les bonnes nouvelles étant bonnes à prendre, l’équipementier s’est félicité, le 27 mars, d’avoir décroché avec l’opérateur China Mobile un accord de 750 millions d’euros portant sur des équipements très haut débit.Mais, en interne, l’annonce du rachat par Nokia inquiète. « Depuis son arrivée, Michel Combes nous dit qu’il veut sauver l’entreprise et, aujourd’hui, il veut vendre à un groupe étranger qui produit la même chose », relève une source syndicale.Le ministère de l’économie s’est dit, mardi, « très attentif » aux « éventuelles conséquences » de ce rapprochement « sur l’emploi et l’activité des sites français d’Alcatel-Lucent, notamment en recherche et développement, et à ses effets sur l’ensemble de la filière télécoms en France ».Bercy veut « en particulier disposer des éléments pour juger de la pertinence du projet industriel, de sa capacité à constituer un champion européen compétitif au plan mondial, un “Airbus” des télécoms, et des perspectives de développement de l’emploi et des sites qu’il pourrait porter en maintenant un fort ancrage en France ».Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.04.2015 à 13h03 • Mis à jour le14.04.2015 à 13h08 | Denis Cosnard Emmanuel Macron a pratiquement fini de retricoter à sa manière les 34 plans de « la nouvelle France industrielle », le programme phare de son prédécesseur Arnaud Montebourg lancé en septembre 2013. Le ministre de l’économie a tenu lundi 13 avril avec sa collègue Marisol Touraine une ultime réunion pour passer au crible les plans qui n’avaient pas encore été réexaminés, ceux touchant à la santé. Bercy prévoit d’organiser en mai une vaste conférence pour présenter le fruit de ce travail. Le grand projet de M. Montebourg doit être ramené à « une dizaine » de plans pour « plus d’efficacité ». Mais sans attendre, François Hollande devait dévoiler mardi 14 avril, lors d’un déplacement dans deux usines de pièces aéronautiques situées à Figeac (Lot), le résultat le plus décisif de cette remise à plat : la constitution d’un « super-plan » appelé « Industrie du futur ». Il regroupera sept des projets de 2013.Le 34e et dernier plan de M. Montebourg, consacré à l’« usine du futur », en constituera le socle. Il intégrera six plans jugés « connexes ». Il s’agit de ceux « relatifs à la robotique, à l’Internet des objets, au Big Data, au calcul intensif, au Cloud, et à la réalité augmentée », indique l’Elysée. Des recherches sur l’impression 3D et les nouveaux matériaux sont en outre prévues dans ce cadre. Ce nouveau plan « sera la colonne vertébrale de la mobilisation nationale pour la réindustrialisation », « la charpente de la seconde phase de la nouvelle France industrielle », assure M. Macron.Lire aussi :Un projet de loi « Macron 2 » prévu pour cet étéSous-investissementCette refonte globale, un an et demi seulement après le début du programme, illustre les difficultés de l’Etat à mener une politique industrielle cohérente, suivie et efficace. En théorie, le remodelage vise à « prolonger et amplifier » le plan précédent. En plaçant « toutes les nouvelles technologies industrielles » dans un même ensemble, les pouvoirs publics espèrent accélérer la mobilisation des entreprises françaises, qui ont globalement sous-investi depuis des années, raté le virage de la robotique, et dont les usines vieillissent dangereusement.« Notre ambition, c’est d’aider chaque entreprise à franchir un pas dans la modernisation de son outil industriel et sur la voie de la transformation de son modèle d’affaire par le numérique », explique M. Macron. A court terme, l’exécutif espère amplifier ainsi le léger rebond de la production industrielle française constaté depuis quelques mois. « Ce sursaut économique passera par l’outil industriel, par la relance de l’investissement productif », affirme-t-on à l’Elysée.Lire aussi :L’outil industriel français vieillit de façon inquiétanteEn pratique, le regroupement de plans risque cependant d’aboutir à la constitution de programmes énormes, lourds et complexes. « Oui, il peut y avoir de la déperdition d’énergie, reconnaît un industriel associé au projet. La menace, c’est ce que cela devienne un “machin”, pour reprendre la formule de De Gaule à propos de l’ONU. »Au départ, les plans visaient pour l’essentiel à mettre au point en quelques années de nouveaux produits clairement identifiés : une voiture consommant 2 litres aux 100 kilomètres, un avion électrique, etc. Pour éviter tout enlisement, le pilotage des projets avait été confié à des chefs d’entreprise comme Antoine Frérot (Véolia) et Carlos Ghosn (Renault-Nissan).Des plans à l’ancienneA présent, le regroupement des projets court le risque de déboucher sur des plans à l’ancienne. C’est-à-dire des systèmes de subventions par filière, de communication politique… et, parfois, de gaspillage. Un danger d’autant plus net que les fédérations patronales, écartées de la première mouture, font leur retour en force. Ainsi le plan Industrie du futur sera-t-il piloté par une association de la loi 1901 fondée par une kyrielle d’organisations (FIM, Syntec Numérique, AFDEL, UIMM, Symop, Gimélec) et de centres de recherche.« Les syndicats peuvent être de précieux relais pour toucher les PME dans les régions », se défend un des patrons concernés. « Depuis le lancement du plan, nous avons commencé à écrire un document sur ce qu’est une usine du futur, il sera prêt à 75 % en juin et pourra servir de référence aux PME », plaide de son côté Michel Athimon, le directeur général de la Fédération des industries mécaniques.« En matière de robots, nous n’avons pas perdu de temps, indique de son côté le Symop, le syndicat de la machine-outil : 170 entreprises sont en train de se doter d’un premier robot, avec une aide moyenne de 10 % de l’investissement. » Une première étape, modeste mais positive, dans la « reconquête industrielle » promise par le gouvernement.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin Au moment où le législateur se penche sur l’ouverture des données de santé, surgissent d’autres questions. Que faire de ces données, comment les comprendre sans s’y perdre ? Car il y a risque de submersion alors que la production d’informations sur la santé n’est plus l’apanage du médecin, de l’hôpital ou de l’assurance-maladie.Avec l’engouement pour les gadgets connectés destinés à surveiller en permanence son rythme cardiaque, son poids et les calories brûlées dans la vie de tous les jours, la séance hebdomadaire de course à pied ou même pendant le sommeil, IBM a calculé qu’au cours d’une vie un individu devrait produire plus d’un million de gigabits de données sur sa santé. C’est l’équivalent de trois cents millions de livres !Lire aussi : Gadgets connectés : tous mesurés ?Lancement d’une nouvelle plate-formeIBM y voit une formidable opportunité, lui qui a depuis plusieurs années de sérieux problèmes de croissance. Le groupe informatique américain a dévoilé lundi 13 avril ses projets dans ce domaine. Et il voit grand. En partant de son savoir-faire développé avec son super-ordinateur Watson, il va développer une plate-forme, Watson Health Cloud.Le groupe dirigé depuis trois ans par Ginni Rometty veut désormais aller vite. Il a décidé de s’allier à Apple, qui depuis quelques années engrange les données de santé avec ses iPhone et iPad, et bientôt avec sa montre connectée, l’Apple Watch. Ces deux poids lourds de la technologie, aux cultures totalement différentes, vont travailler ensemble dans ce domaine.Une greffe originale. La plate-forme d’IBM va héberger les données anonymisées collectées par le logiciel Apple HealthKit et par le module Apple ResearchKit qui permet d’inclure les clients qui le souhaitent dans des recherches et essais médicaux.Elixir de jouvenceIBM ne se contente pas de stocker les données. Il affecte 2 000 de ses salariés à cette plate-forme. L’accord prévoit un partage des revenus qui seront générés à partir de cette matière première. Car le défi de Mme Rometty est bien de générer du chiffre d’affaires.C’est bien joli de faire jouer Watson aux échecs ou de lui faire gagner le célèbre jeu télévisé « Jeopardy ! », où l’ordinateur a démontré sa capacité à interpréter l’humour de l’animateur, encore faut-il que ces prouesses débouchent sur des services qui intéressent des clients.Pour augmenter ses chances dans ce pari sur la santé, IBM a simultanément annoncé des partenariats avec les groupes de matériel médical Johnson & Johnson (prothèses) et Medtronic (pacemakers, pompes à insuline) pour développer des services communs. L’acquisition de deux petites sociétés de logiciels du domaine médical a également été annoncée lundi 13 avril.A défaut d’avoir découvert l’élixir de jouvence, cette vaste offensive en forme de greffe multiple devrait aider à revigorer le groupe plus que centenaire.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave La question des retraites angoisse les Français. Six sondés sur dix se disent inquiets lorsqu'ils pensent à leurs vieux jours, selon le baromètre du Cercle des épargnants, publié mardi 14 avril. Il y a quinze jours, une autre étude – cette fois réalisée pour BNP Paribas épargne & retraite entreprise – notait qu'après le maintien du pouvoir d'achat et la conservation de leur emploi, la retraite était « la » préoccupation des salariés.« Cette inquiétude a tendance à s'exacerber car les Français ont bien compris qu'en raison du vieillissement de la population, la reprise de la croissance économique ne sera pas suffisante pour assurer la viabilité du système par répartition », explique l'économiste Jean-Paul Betbeze. Les réformes passées sont là pour le rappeler : elles ont entraîné un allongement de la durée de la vie active, une hausse des cotisations pour, au final, une baisse du taux de remplacement, c'est-à-dire le ratio entre la pension et le dernier salaire.Pas d'illusionQuant aux négociations en cours sur les retraites complémentaires, elles ne sont pas des plus engageantes : le Medef souhaite par exemple appliquer une décote en cas de départ avant 67 ans et baisser le taux des pensions de réversion.Lire : Retraites complémentaires : quel impact aurait la réforme proposée par le Medef ?Les personnes interrogées ne se font déjà guère d'illusion. Seulement 38 % estiment qu'elles disposeront de ressources suffisantes pour vivre convenablement à la retraite, selon le sondage commandé par le Cercle des épargnants.« L'idée selon laquelle il est indispensable de se constituer une retraite en complément du système par répartition fait son chemin, même chez les jeunes. Ils commencent à s'en préoccuper dès 25-30 ans, ce qui est beaucoup plus précoce que les générations précédentes », note Jean-Paul Betbeze. D'ailleurs, 55 % des actifs disent épargner en vue de leur retraite, même si, en raison de la conjoncture économique, seul un quart parviennent à le faire régulièrement.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Eveno Pas facile d’exister face au tout puissant Google en Europe. Les dirigeants et fondateurs de Qwant peinent à faire de leur bébé l’alternative européenne au géant de Mountain View (Californie), dont ils rêvent depuis sa naissance, en 2011. Avec la présentation, mardi 14 avril, de la nouvelle version de ce moteur de recherche, apparu sur la toile en février 2013, Jean-Manuel Rozan et Eric Léandri, respectivement président et directeur général de Qwant, espèrent franchir une étape décisive.Et cette fois, les planètes semblent plutôt bien alignées. Jamais la toute puissance de Google dans la recherche sur Internet n’a été autant questionnée. Au point que Bruxelles serait proche de communiquer au groupe américain une liste de griefs dans laquelle seraient formalisés les reproches de la Commission européenne quant aux pratiques du moteur de recherche. L’envoi des griefs signifierait que l’enquête pour abus de position dominante ouverte en 2010 entrerait dans une phase contentieuse.Lire aussi :Bruxelles pourrait rappeler Google à l’ordreSur le marché des requêtes sur le Web, Google détient aujourd’hui, selon Statcounter, une part de marché en Europe de 92,3 %. Avec respectivement 2,6 % et 2,2 %, les américains Bing et Yahoo! occupent la deuxième et troisième place du podium. Le russe Yandex est le premier européen, avec une part de marché de 1,3 %. Les autres moteurs de recherche, dont Qwant, doivent donc se partager des miettes, 1,6 %.Mais pas question pour autant pour le « petit » d’attaquer Google sur le front du droit. « Nous souhaitons juste démontrer aux autorités européennes que nous avons un produit qui fonctionne, qui est pertinent et les inciter à nous utiliser », souligne M. Léandri.David contre GoliathDans les faits, l’opposition Qwant-Google a tout de celle de David contre Goliath. Le moteur européen indique avoir traité 1,6 milliard de requêtes en 2014. C’est peu ou prou le nombre de requêtes adressées à Google chaque… jour. Mais, affirme, M. Léandri « nous avons la conviction que Qwant a sa place ».Cette foi se fonde sur des chiffres – chaque mois, Qwant enregistre 20 % de requêtes en plus – et sur une certitude, celle de proposer un modèle distinct. Cette différence est d’abord visuelle. Sur sa page d’accueil, Qwant présente ses résultats en colonnes : mettant d’un côté les sites Web, de l’autre les actualités, les sites d’e-commerce et les réseaux sociaux. Cette dernière option n’est pas proposée pas les moteurs de recherche classiques. « Nous sommes attachés à l’idée de garder une vision ouverte du Web. Nous proposons un choix alors qu’ailleurs l’Internet a tendance à se fermer », argumente M. Léandri.La deuxième différence entre Google et Qwant tient au modèle économique. L’américain a assis une partie de son succès sur la vente de mots-clés, qui permettent aux sites marchands d’apparaître en tête de la recherche. Le français se rémunère uniquement en percevant une commission à chaque fois qu’un utilisateur ouvre un site d’e-commerce à partir de sa colonne shopping.« Forte viralité »En 2013, Qwant, qui emploie aujourd’hui 50 personnes, a enregistré un chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros, à comparer aux 60 milliards de dollars affichés par Google cette même année.Mais « notre stratégie n’est pas axée sur le chiffre d’affaires », justifie M. Rozan. « Nous voulons d’abord construire l’audience et cela passe par un moteur qui soit pertinent, un bon produit à forte viralité ». Et d’espérer qu’avec la version plus simple et moins déboussolante pour l’internaute, présentée mardi 14 avril, ils approcheront de cet idéal.Qwant – qui est disponible en 15 langues – a commencé à séduire hors des frontières hexagonales. En juin 2014, l’Allemand Axel Springer a pris 20 % du capital, portant à 10 millions d’euros les fonds levés par la start-up depuis sa création.« Le groupe Axel Springer cherchait des solutions dans le domaine du “search” et voulait un partenaire qui savait indexer, classer, etc. Et comme, en plus, les Allemands sont attachés à l’idée de l’existence d’un moteur européen, Qwant les a intéressés », explique M. Léandri.Nouveaux moyens financiersDerrière l’émergence ou non de rivaux aux moteurs américains affleurent des questions de souveraineté. Qwant a élaboré son propre algorithme, envoie des robots fouiller l’Internet mondial (500 000 sites à l’heure) et constitue ainsi sa propre bibliothèque de l’Internet avec des serveurs situés en région parisienne précisément.Avec l’arrivée d’Axel Springer, Qwant a obtenu de nouveaux moyens financiers pour son développement. Ce partenariat va lui permettre de devenir également le moteur natif des publications du groupe allemand, ce qui devrait mécaniquement lui assurer un surcroît de visites. Dès 2015, le moteur de recherche espère atteindre les 15 milliards de requêtes. « Le soutien d’Axel Springer devrait aussi nous être utile lors de notre prochain tour de table, sans doute cet été », indique M. Léandri.La dernière différence entre Google et Qwant n’est sans doute pas la moindre puisqu’elle touche à la préservation de la vie privée. Les dirigeants de la start-up affirment que les résultats affichés en réponse une requête ne sont pas sélectionnés en fonction des données personnelles collectées lors d’une précédente navigation, au contraire de ce qui peut s’observer ailleurs.« Pour gagner de l’argent, nous n’avons pas besoin de vous traquer », telle serait la promesse de Qwant. Un engagement qui pourrait faire mouche après l’affaire Snowden.Anne EvenoJournaliste au Monde Sarah Belouezzane Le gouvernement français a eu tôt fait d’adouber le rapprochement d’Alcatel-Lucent et de Nokia, annoncé mardi 14 avril dans la matinée. Quitte à le présenter comme une bonne opération pour Alcatel-Lucent et pour l’Europe en général, ce qui permet de gommer un peu le fait que le groupe français doit être racheté par son concurrent finlandais. Quitte, également, à poser quelques garde-fous, notamment en matière d’emploi.« C’est une bonne opération pour Alcatel-Lucent. Parce que c’est une opération d’avenir, parce que nous construisons, avec ce rapprochement, la reconquête d’Alcatel-Lucent qui était une entreprise en très grande difficulté il y a deux ans », a déclaré, mardi après-midi, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron. Il s’exprimait à l’issue d’une rencontre à l’Elysée entre François Hollande et les responsables des deux groupes, le PDG de Nokia, Rajeev Suri, et le directeur général d’Alcatel-Lucent, Michel Combes.« Ce rapprochement permettra de créer un champion européen et de concurrencer les groupes chinois », a-t-il poursuivi, indiquant que Nokia pourrait faire de la France le principal centre de recherche & développement du futur groupe.M. Macron a aussi assuré qu’« il n’y aura aucune destruction d’emplois en France ». « Le nombre d’emplois sera le même et même davantage. Nous avons eu tous les engagements de la part de Nokia », a-t-il ajouté. « Je serai extrêmement vigilant à la préservation de l’emploi sur l’ensemble des sites productifs français. Je pense en particulier aux sites de Lannion [Bretagne] et Villarceaux [région parisienne]. »Les syndicats inquiets au vu « des redondances »Dès ce matin, les craintes s’étaient exprimées chez Alcatel-Lucent. « On souhaite que l’emploi soit préservé en France, avait indiqué Pascal Guihéneuf, de la CFDT, et nous allons prendre tous les contacts nécessaires pour que ça le soit. » Le syndicaliste disait regretter, par ailleurs, que ce soit un patron français, qui s’apprête à céder un fleuron national à un groupe finlandais. Alcatel compte encore aujourd’hui 8 000 salariés en France, répartis sur tout le territoire.Dans l’après-midi, les trois premières organisations du groupe, la CFDT, la CFE-CGC et la CGT, ont publié un communiqué commun dans lequel elles ont déclaré qu’un rachat d’Alcatel-Lucent par Nokia « ne peut évidemment que nous inquiéter au vu des redondances, au niveau mondial, d’activités, de produits et de métiers entre les deux entreprises de plus de 50 000 salariés chacune. »Prenant « acte de l’engagement du gouvernement à être vigilant sur les conséquences sociales et industrielles, notamment sur l’emploi en France », les syndicats ont demandé à être reçus « au plus vite » par M. Macron. Un Comité européen, prévu de longue date, doit se tenir vendredi 17 avril, auquel s’ajoutera un Comité de groupe France extraordinaire dans l’après-midi.Nokia a remis à flot son activité d’infrastructuresLa rumeur d’un rapprochement entre Nokia et Alcatel-Lucent a fait fantasmer les banquiers d’affaires depuis presque deux ans. Informelles au départ, les discussions entre Michel Combes, patron d’Alcatel, et Rajeev Suri, président de Nokia, se seraient intensifiées ces derniers mois pour aboutir à des propositions plus concrètes entre lundi 13 et mardi 14 avril.« Nokia et Alcatel-Lucent confirment être en discussions avancées concernant une éventuelle fusion complète, qui prendrait la forme d’une offre publique d’échange de Nokia sur Alcatel-Lucent », ont indiqué les deux groupes dans un communiqué, mardi matin.Depuis la revente de sa division « Terminaux mobiles » à Microsoft en septembre 2013 et le rachat de la part de Siemens dans leur société commune, Nokia n’a eu de cesse de remettre à flot son activité d’équipementier pour les opérateurs, pourtant très mal en point depuis à peine deux ans.En se concentrant sur les technologies de très haut débit mobile, le groupe d’Espoo, autrefois plus grand fabricant de téléphones mobiles au monde, a réussi à regagner la confiance des opérateurs.En l’espace de deux ans, son cours de Bourse a triplé, pour atteindre 8 euros. Aujourd’hui, la capitalisation boursière de Nokia, 30 milliards d’euros, est près de trois fois supérieure à celle d’Alcatel (11 milliards).Lire aussi :Star du mobile, un statut (de plus en plus) éphémèreSelon des rumeurs de presse, Nokia pourrait, par ailleurs, céder sa division de cartographie GPS Here pour la somme de 2 milliards de dollars. Ce qui pourrait lui apporter des liquidités supplémentaires en cas d’une proposition de rachat en partie en actions et en partie en numéraire.Rivaliser avec les chinois Huawei et ZTES’ils se marient, les deux groupes pourraient constituer un champion européen de l’équipement de réseau de plus de 25 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Un ensemble de taille équivalent à celle du leader du secteur, le suédois Ericsson, mais aussi capable de rivaliser avec les équipementiers chinois, comme Huawei ou encore ZTE.La nouvelle entité emploierait quelque 120 000 personnes dans le monde et pourrait profiter du savoir-faire de Nokia dans les réseaux mobiles et d’Alcatel dans le fixe.Pour les observateurs, un tel attelage permettrait aux deux groupes d’atteindre la taille critique qui leur a tant fait défaut ces dernières années. Ce qui permettrait à la nouvelle entité de réaliser des économies d’échelle. Et de proposer, aux opérateurs soumis à une pression concurrentielle de plus en plus féroce, des prix plus compétitifs.Groupe en déshérenceArrivé à la tête d’Alcatel en avril 2013, Michel Combes tente, depuis presque deux ans, de redresser un groupe en déshérence. Autrefois fleuron européen des nouvelles technologies, Alcatel-Lucent ne s’est jamais remis de la fusion qui lui a donné naissance, en 2006. L’américain Lucent et le français Alcatel ayant des cultures d’entreprises trop différentes, la greffe n’a tout simplement pas pris.A cela s’est ajoutée l’incapacité du groupe à suivre l’évolution des usages et des technologies dans la téléphonie mobile. Spécialiste incontesté de l’Internet fixe, Alcatel a raté le virage de l’Internet mobile 3G. Ce qui a poussé les opérateurs européens à lui préférer Ericsson, Nokia ou le chinois Huawei.Alcatel était par ailleurs présent sur trop de divisions, et dans trop de marchés. Et donc incapable d’atteindre la fameuse taille critique nécessaire à la réalisation d’économies d’échelles. Résultat, trop gourmand en liquidités, l’équipementier en est arrivé, au plus haut, à brûler jusqu’à 800 millions d’euros de trésorerie par an.Pour faire face à une dette abyssale fin 2012 (à l’époque 5,7 milliards d’euros), le groupe a dû gager un de ses plus beaux actifs : un portefeuille de dizaines de milliers de brevets, afin d’obtenir un prêt de 1,6 milliard d’euros auprès des banques Goldman Sachs et Credit suisse.Lire aussi :Alcatel-Lucent, le rêve du retour à l’équilibreInquiétudes pour l’emploiC’est pour remédier à tout cela, que M. Combes a mis en place, en octobre 2013, le plan « Shift ». Celui-ci visait à économiser 2 milliards d’euros par an, en dégageant le groupe des activités qui ne rapportaient pas assez et en supprimant 10 000 postes dans le monde, dont 700 en France.« Depuis son arrivée, Michel Combes nous dit qu’il veut sauver l’entreprise et, aujourd’hui, il veut vendre à un groupe étranger qui produit la même chose », s’inquiète une source syndicale. Les salariés ont en effet en tête les suppressions massives d’emplois auxquelles Nokia n’a pas hésité à procéder ces dernières années. Et redoutent l’existence de doublons entre les deux groupes.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julien Bouissou (New Delhi, correspondance) Le « contrat du siècle », pour Dassault, est en passe de se transformer un demi-échec. Après l’annonce faite à Paris, vendredi 10 avril, par le premier ministre indien, Narendra Modi d’acquérir 36 Rafale, New Delhi a annoncé, lundi 13 avril, que l’appel d’offres portant sur l’acquisition de 126 avions de combat était enterré.Le ministre de la défense, Manohar Parrikar, a indiqué à des journalistes qu’à l’avenir, tous les contrats passeraient de « gouvernement à gouvernement ». L’appel d’offres aurait, selon lui, créé « le chaos et la confusion ».L’Inde avait décidé de lancer cette nouvelle procédure, en 2007, pour éviter les interférences politiques et les soupçons de corruption. Un comité restreint, composé de membres du ministère de la défense et de l’armée de l’air, était en charge de présélectionner les avions de combat sur des critères techniques, avant de retenir, en 2012, l’offre la plus compétitive, en l’occurrence celle de Dassault.Mais les négociations entre l’Inde et le constructeur français s’étaient depuis enlisées. Elles bloquaient sur des questions de coût des appareils dans le cadre d’un transfert de technologie inédit : 108 des 126 Rafale livrés à l’Inde devaient être fabriqués sur son sol. La mise en place d’une chaîne de fabrication en Inde, avec près de 500 sous-traitants, aurait toutefois gonflé la facture finale.« Le Make in India passe à la guillotine »En achetant directement à la France les 36 Rafale, l’Inde économise sur la facture finale et peut compter sur une livraison plus rapide. L’armée de l’air indienne doit être modernisée d’urgence. Elle devrait, selon ses standards, compter au moins 42 escadrons, de 18 appareils chacun, alors qu’elle n’en dispose actuellement que de 32 à 34.Cette annonce est un échec pour le programme « Make In India », si cher à Narendra Modi. « Le Make in India passe à la guillotine », écrit l’analyste Ajai Shukla dans un article paru sur son blog. Lors du salon aéronautique de Bangalore, au début de l’année, le premier ministre Indien avait pourtant lui-même affirmé que son pays émergerait comme « un centre mondial dans l’industrie de la défense ». L’Inde retourne finalement à la politique des années 1980, lorsqu’elle avait acheté deux escadrons de Mirage 2000, complétés par quelques autres, un peu plus tard.Depuis que l’Inde a décidé de passer un contrat de gré à gré avec le gouvernement français, d’autres constructeurs pourraient monter au créneau et compliquer les négociations futures. Eurofighter pourrait ainsi proposer à l’Inde son avion de combat, le Typhoon, à un moindre prix. Les négociations sur l’acquisition de Rafale par l’Inde pourraient donc connaître d’autres rebondissements.Julien Bouissou (New Delhi, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.04.2015 à 07h16 • Mis à jour le14.04.2015 à 12h08 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Les conclusions de la Commission européenne concernant l’enquête qu’elle mène sur Google depuis maintenant près de cinq ans seraient imminentes. La commissaire à la concurrence, la Danoise Margrethe Vestager, chargée du dossier, pourrait même faire des annonces dès mercredi 15 avril, selon une source européenne.Son collègue, le commissaire du numérique, Gunther Oettinger, a dit à plusieurs reprises ces derniers jours qu’il s’attendait à une décision rapide de l’exécutif européen. « Nous devons amener ou même obliger les plateformes, les moteurs de recherche, à suivre nos règles en Europe », a-t-il encore rappelé lundi 13 avril, lors d’une réunion organisée par la fédération patronale allemande VDMA, en marge de la foire commerciale de Hanovre.Mercredi, la Commission pourrait donc envoyer au groupe américain de l’Internet ce qu’on appelle dans le jargon bruxellois une « communication des griefs », c’est-à-dire un acte d’accusation en bonne et due forme.En cause, de forts soupçons d’abus de position dominante concernant le moteur de recherche de Google. Les plaignants (des éditeurs de services en ligne allemands, français, anglais, etc.) accusent la multinationale de mettre davantage en avant ses services que les leurs dans les résultats de recherche des internautes sur son moteur.Lire aussi :Un nouveau front s’ouvre contre Google en FranceAbandon de la recherche d’une conciliationCette décision, si elle se confirme, marquerait une rupture complète avec la politique suivie ces quatre dernières années par Bruxelles vis-à-vis de Google. Depuis l’ouverture formelle de l’enquête, en novembre 2010, Joaquin Almunia, le prédécesseur de Mme Vestager (qui lui a succédé en novembre 2014), n’a jamais voulu en arriver à un acte d’accusation et a cherché, par trois fois, la voie de la conciliation.Mais il a fini par renoncer à cette stratégie, sous la pression des plaignants (le service allemand Ciao, le britannique Foundem, les sociétés comme Leguide.com regroupées sous la bannière Open Internet Project, etc.), de quelques politiques (notamment le ministre allemand Sigmar Gabriel et son homologue français Arnaud Montebourg, montés au créneau mi-2014), et d’autres commissaires, au sein de la précédente commission Barroso (dont M. Oettinger, alors chargé de l’énergie).Tous estimaient que les « améliorations » proposées par Google à la Commission ne corrigeraient qu’à la marge, voire, au contraire, aggraveraient la situation dominante de son moteur sur le Web. Aujourd’hui, en Europe, plus de 80 % des recherches en ligne sont toujours effectuées en utilisant Google.Démantèlement demandé par les eurodéputésA dater de l’envoi de la « communication des griefs » (qui n’est pas rendue publique in extenso), les entreprises visées ont deux mois (pouvant être prolongés d’un mois) pour préparer leur défense. Puis, suit en général une audition organisée par la Commission. Cette dernière ne rend sa décision finale que quelques mois plus tard.Dans le cas Google, si c’est effectivement un acte d’accusation qui lui parvient dans les jours qui viennent, la sentence pourrait intervenir au plus tôt fin 2015.Que risque le géant de l’Internet ? Une amende pouvant aller jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires mondial (soit plus de 6 milliards d’euros).La Commission pourrait aussi imposer des actions « correctives » à Google. « Peut-être une séparation radicale, dans le résultat des recherches, entre les liens sponsorisés et les autres résultats de recherche », suggère un bon connaisseur bruxellois du dossier.Bruxelles ira-t-elle jusqu’à recommander un démantèlement du géant américain, comme demandé par les eurodéputés, qui ont voté, symboliquement, en novembre 2014, en faveur d’une scission entre le moteur de recherche et les autres services commerciaux du groupe ? C’est très peu probable, estime une source proche du dossier.Si Bruxelles décide de finalement sanctionner Google, ce sera une décision sans précédent, depuis les jugements européens concernant Microsoft, au début des années 2000, qui a dû au total verser plus de 2 milliards d’euros d’amendes.Mais il n’est pas non plus exclu, que malgré l’envoi de la notification de griefs, Google et la Commission parviennent quand même à un accord négocié, dans les mois qui viennent. Sans sanction ni imposition d’actions correctives. Google s’engageant à prendre des mesures de son propre chef. Le groupe américain étant très soucieux de préserver sa réputation en Europe, cette voie est tout à fait possible.Lire aussi :Opération séduction de Google FranceCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.04.2015 à 17h58 La grève des aiguilleurs du ciel est levée. Lundi 13 avril, à l'issue d'une réunion avec la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), qui lui a donné « satisfaction », le Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA) a annoncé qu'il levait son préavis de jeudi à samedi.Le premier syndicat des contrôleurs aériens dit avoir obtenu la reconnaissance de « trois niveaux de négociations », dont l'un permettant de traiter les problématiques catégorielles au niveau des « corps » de métier. En effet, le SNCTA réclamait notamment le droit pour les organisations représentatives d'aiguilleurs de négocier des accords spécifiques pour leur profession.Un premier appel à la grève avait entraîné de fortes perturbations dans le trafic aérien français, mercredi et jeudi. La moitié des vols avait été annulée. Jérôme Porier Si les prix de l'immobilier résistent dans les grandes agglomérations, la baisse s'accélère dès qu'on s'en éloigne. Dans certaines communes rurales, il n'y a plus de transaction. C'est le bilan que dressent les notaires de France dans leur dernière note de conjoncture publiée lundi 13 avril.Au dernier trimestre 2014, les prix des logements anciens se sont tassés de 1,2 % par rapport au trimestre précédent, selon l'indice Notaires-Insee, ce qui porte leur baisse à 2,4 % pour 2014. Le reflux s'accentue dans près de trois départements sur quatre. En Ile-de-France, les prix des logements anciens ont diminué de 0,5 % au quatrième trimestre 2014. Sur l'année 2014, le repli atteint 2 %.BORDEAUX, STRASBOURG ET TOULOUSE EN HAUSSESur le marché des appartements anciens dans les principales villes de province, les baisses de prix s'amplifient et les hausses deviennent rares. Seules trois villes voient leur prix médian progresser entre le 1er octobre 2013 et le 1er octobre 2014 : Bordeaux (+1,3 %), Strasbourg (+2,5 %) et Toulouse (+3,3 %). A l'inverse, les prix chutent à Toulon (-11,2 %) et à Dijon (-8,3 %).La tendance est similaire sur le marché des maisons anciennes. Seulement trois agglomérations affichent des prix en hausse : Douai-Lens (+2,4 %), Marseille Aix-en-Provence (+5 %) et Nice (+7 %). Rouen, Toulon et Lille enregistrent les diminutions de prix les plus importantes, aux alentours de 7 %.LA MAISON DE CAMPAGNE SINISTRÉELe marché le plus touché est celui des résidences secondaires. « Sur les côtes touristiques, les volumes de ventes et les prix sont en berne et devraient le rester », écrivent les notaires. A l'intérieur des terres, le prix des maisons de campagne s'effondre. Dans la Creuse par exemple, les prix ont chuté de 50 % depuis 2008. Le même constat est fait dans le Morvan, le Périgord, ou le Gers. La Normandie et le Perche enregistrent des baisses de prix de 20 à 25 %, le Luberon autour de 10 %.Lire aussi : Sale temps pour les maisons de vacancesBasés sur les avant-contrats, les indicateurs avancés des notaires annoncent une nouvelle accélération de la baisse. En rythme annuel, les prix des appartements anciens diminuent de 3,6 % en ce début d'année, et ceux des maisons anciennes de 2,3 %. En Ile-de-France, la baisse des prix atteindrait 3,9 % pour les appartements et 2,1 % pour les maisons.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Chloé Hecketsweiler L’Assemblée nationale doit voter, mardi 14 avril, le projet de loi sur la santé. L’un des amendements adoptés par les députés contraindra les laboratoires à révéler le montant des contrats qu’ils ont conclus avec des professionnels de santé. Cette information sera publiée dans la base de données publique Transparence-santé, créée en 2013 par un décret baptisé « Sunshine Act », et dans laquelle figurent déjà les « avantages » consentis par les industriels aux médecins et pharmaciens (repas, billets de train et d’avion, frais d’inscription aux congrès, etc.).Lire aussi :Médecins et labos devront tout dire de leurs relationsCette base révèle, par exemple, que le docteur Thierry Harvey, chef de la maternité des Diaconesses, a perçu entre le 1er janvier 2012 et le 31 décembre 2014 un peu moins de 1 400 euros d’« avantages » de la part de différents groupes pharmaceutiques (dont Bayer, MSD, Effik, Teva, qui commercialisent des médicaments et dispositifs de contraception). Il a aussi signé avec eux seize « conventions » pour des missions de conseil et des « speechs ».Alors que le gouvernement a déposé, vendredi 10 avril, un amendement pour que soit divulgué le montant de ces contrats, M. Harvey explique au Monde pourquoi il a accepté l’argent des laboratoires.La nouvelle version du Sunshine Act va révéler ce que vous avez gagné en travaillant pour des laboratoires. Qu’en pensez-vous ?J’y suis complètement favorable. A partir du moment où on accepte de l’argent, il faut accepter d’en parler. Je suis payé entre 400 et 800 euros pour une intervention devant une assemblée scientifique ou une conférence de presse. Par an, cela doit représenter 1 500 euros en moyenne. C’est de l’argent de poche, en comparaison de mon salaire – environ 9 000 euros par mois – et de ce que je gagne lors d’une garde : 350 euros en semaine et 700 euros le week-end. Cela rémunère un travail réel, qui nécessite d’avaler des tonnes de bibliographie, alors que je travaille déjà soixante à soixante-dix heures par semaine depuis trente ans.Même si cela fait grincer des dents certains confrères, il m’arrive aussi d’intervenir gratuitement, car ces réunions participent à la formation des médecins. C’est l’occasion de rencontrer les gynécologues de mon quartier dont les patientes accouchent aux Diaconesses, et avec qui j’ai peu d’échanges. Certains sont des « habitués » de ces dîners offerts par les laboratoires. Je n’accepte pas non plus d’argent pour les enseignements post-universitaire que je donne.Ce lien financier vous influence-t-il ?Mon discours correspond à mes convictions. J’accepte de parler du Gardasil, un vaccin indiqué dans la prévention des maladies provoquées par les papillomavirus et commercialisé par MSD, car je suis convaincu qu’il représente un réel progrès. C’est pour cela aussi que j’ai accepté l’invitation de Sanofi Pasteur MSD au dernier congrès sur les papillomavirus. Je ne pourrais pas payer de ma poche le voyage et l’inscription.Certains laboratoires ont un quasi-monopole sur un produit, comme Bayer avec le Mirena, un dispositif intra-utérin. Quand le laboratoire me demande d’en parler, cela ne me pose donc aucun problème, car cela fait vingt ans que je le prescris. Quand il y a un bon produit, il faut en parler.En revanche, je me suis toujours opposé à la prescription en première intention des pilules de troisième génération, qui sont aussi commercialisées par Bayer. Je les ai uniquement données aux patientes pour lesquelles les pilules plus anciennes étaient contre-indiquées.Votre maternité perçoit-elle de l’argent des industriels ?Non, mais c’est l’une des seules. La plupart ont un compte parallèle, lié à une association loi 1901. Cela permet à un service de recevoir des dons, ainsi que l’argent versé par les laboratoires aux investigateurs lors d’un essai clinique. Cette cagnotte permet aux hôpitaux d’acheter du matériel, un nouvel échographe par exemple, ou de financer le déplacement d’un médecin à un congrès. Certains services ne tourneraient pas sans cet argent ! Il y a une grande hypocrisie des politiques sur ce sujet.Quelle est la ligne jaune à ne pas franchir ?Pour certains confrères, cela devient un véritable business. Des médecins de renom ont ainsi créé des sociétés qui organisent des événements pour les laboratoires, et orchestrent la promotion de leurs médicaments. Cela échappe à tout contrôle. Je suis également choqué qu’on puisse considérer l’argent des laboratoires comme un dû. Les industriels ne sont pas une vache à lait ! Il faut d’abord les voir comme des partenaires.Des associations en profitent aussiDes associations en profitent aussiL’argent des laboratoires n’est pas seulement destiné aux professionnels de santé. Les associations aussi sont la cible de leurs attentions. Exemple : l’Association française pour la contraception (AFC). Comme le révèle la base de données Transparence-Santé, cette organisation a des conventions avec les laboratoires Teva et Sanofi Pasteur MSD. Son site affiche le sigle de Bayer, longtemps l’un des champions des pilules de troisième génération et le fabricant de la très controversée Diane 35 (un traitement contre l’acné largement utilisé comme contraceptif). Sa websérie « Megabit », destinée à déjouer les idées reçues sur la contraception, a été sponsorisée par Majorelle, un laboratoire spécialisé en gynécologie, Teva, le géant des génériques, et HRA-Pharma, bien connu pour ses pilules du lendemain Nor Levo et ellaOne. « Mais cela n’a rien à voir avec de la pub et notre message n’est en rien influencé », estime Elisabeth Aubeny, gynécologue et présidente de l’AFC. « Sans l’aide des laboratoires notre site Internet serait obsolète et nous n’aurions jamais pu réaliser de vidéos. Si nous utilisons leur documentation, c’est aussi parce qu’elle est la plus pédagogique. » Elle-même réalise occasionnellement des interventions rémunérées pour le compte de laboratoires. « Je ne m’en cache pas : tout travail mérite salaire et l’argent reçu est d’abord un dédommagement pour les consultations que je ne fais pas pendant ce temps-là. »Lire aussi :Opération mains propres dans la santéChloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.04.2015 à 11h38 • Mis à jour le18.04.2015 à 11h39 | Jean-Baptiste Jacquin Bâtir des groupes franco-allemands s’est toujours révélé plus compliqué que de construire des accords politiques entre Paris et Berlin. Les deux capitales ont souvent rêvé de voir émerger des champions binationaux dans l’énergie, les télécoms, les Bourses ou la défense. Mais Airbus reste à la fois le modèle et l’exception.A une échelle beaucoup plus modeste, le groupe Oddo & Cie s’est lancé dans l’aventure. Spécialisée dans la gestion de capitaux et la banque d’investissement, l’affaire, contrôlée à 60 % par la famille de l’ex-agent de change Camille Gautier, a réalisé deux acquisitions en Allemagne. Le rachat de Seydler, une banque d’investissement spécialisée sur le marché des grosses entreprises familiales, le fameux Mittelstand, a été bouclé en janvier ; celui du gestionnaire d’actifs Meriten le sera d’ici quelques mois.1 + 1 est supérieur à 2Le groupe dirigé par Philippe Oddo devrait désormais réaliser un quart de son activité outre-Rhin, où il comptera un quart de ses 1 300 salariés. Il en était absent il y a encore six mois ! Il n’a pas traîné pour faire la démonstration, que tout acquéreur promet souvent un peu vite, selon laquelle 1 + 1 est supérieur à 2. Oddo et sa nouvelle filiale allemande, baptisée Oddo Seydler, ont bouclé le 14 avril une émission obligataire de 300 millions d’euros pour le compte d’une société allemande. Jamais le français ni l’allemand n’avaient jusqu’ici mené seuls une opération approchant un tel montant. Les connexions de l’un avec les investisseurs institutionnels et la très bonne connaissance de l’autre du tissu allemand des entreprises familiales offrent de belles perspectives.Sous la ligne d’horizon des grandes banques européennes, M. Oddo est décidé à pousser son avantage. Le Blitzkrieg n’est pas loin. Il voit en 2015 une fenêtre pour réaliser d’autres acquisitions avant que les poids lourds du secteur ne reprennent goût à la croissance externe. Lui-même à la tête d’une de ces entreprises de taille intermédiaire, les ETI, auxquelles l’on donne le Mittelstand pour modèle, il assure ne pas y perdre son âme. Les dirigeants et les salariés de Seydler et Meriten vont pouvoir entrer au capital du groupe dont 56 % des salariés se partagent un peu plus de 30 % des parts.Une question de cohérence pour une société dont les analystes mesurent la qualité du management des entreprises dans lesquelles elle investit les capitaux de ses clients. Et un réflexe de prudence, sans doute, alors que les rachats d’entreprise sont des moments propices aux dérapages et aux dérives.Cette « boutique » qui n’a cessé de croître par acquisitions successives continue de cultiver sa différence, notamment dans le domaine de la recherche sur les actions. Mais l’intégration de sociétés étrangères est un défi inédit.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gaëlle Picut La rémunération a longtemps été considérée comme l’un des leviers principaux de motivation au travail. Mais les recherches récentes (Daniel H. Pink, Dan Ariely) montrent que la rémunération n’est pas la principale source de motivation, même si bien évidemment elle reste un élément important. « Et croire qu’une augmentation salariale ou une prime va motiver un salarié à long terme est une erreur. L’effet d’une augmentation salariale sur la motivation ne dure que deux à trois semaines » a indiqué Zwi Segal, docteur en psychologie du travail, lors de la conférence organisée par Robert Walters pour la parution de son étude annuelle sur la rémunération des cadres.De son côté Antoine Morgaut, CEO Europe et Amérique Latine de Robert Walters, confirme que de plus en plus de cadres sont prêts à accepter un salaire moindre en échange d’un poste intéressant, d’une promesse de carrière motivante ou d’une meilleure qualité de vie. « La mobilité géographique en province n’a jamais été aussi forte », a-t-il indiqué.Le coût de la démotivationConscientes que leurs marges de manœuvre sur les rémunérations sont faibles et insuffisantes pour conserver le niveau d’engagement de leurs cadres, les entreprises sont à la recherche d’une meilleure compréhension de leurs leviers de motivation.D’autant que le coût de la démotivation est loin d’être négligeable. Selon la société de sondages Gallup, le coût lié au désengagement au travail atteint entre 450 et 550 milliards de dollars par an aux Etats-Unis. Par extrapolation, on peut l’estimer pour l’économie française à 60 milliards d’euros. Les entreprises convient alors les spécialistes en psychologie ou en bien-être au travail pour les aider à mieux comprendre comment motiver leurs salariés.Les réponses sont unanimes : comprendre les motivations propres à chaque collaborateur, lâcher le contrôle, faire confiance, donner de l’autonomie, mettre en place un management positif, etc. Mais cela semble plus facile à dire qu’à mettre en œuvre si l’on en croit l’étude « Engager les cœurs & les esprits » que vient de mener Hay Group auprès de 7 millions de salariés dans le monde dont 175 000 salariés français. Elle révèle que la moitié d’entre eux jugent que leur entreprise n’est pas innovante dans son fonctionnement et que 43 % ne se sentent pas encouragés à prendre des risques pour essayer de nouvelles idées ou façons de travailler, qui pourraient pourtant augmenter leur productivité.Décalage entre discours et réalitéPourquoi un tel décalage entre les discours et la réalité ? Pourquoi, alors que les entreprises connaissent les solutions, sont-elles si peu mises en œuvre ? Pour Laurence Saunder, Associée de l’Institut Français d’Action sur le Stress (IFAS), la réponse provient de ce qu’elle appelle « le paradoxe du dirigeant ». « Par anxiété, par peur, le dirigeant n’ose pas lâcher du lest, faire confiance, mettre en place des politiques plus collaboratives. Une peur, encore plus réelle dans un contexte de crise économique, que bien souvent seule la perception de contrôler peut apaiser. Et plus on veut prendre du contrôle, plus on ajoute du reporting. Un des vrais enjeux, c’est de convaincre ces dirigeants d’évoluer sur ces idées » estime-t-elle.Cependant, certaines entreprises sont plus en avance que d’autres dans leur façon de prendre en compte les leviers de motivation et d’engagement de leurs salariés. On a notamment évoqué l’exemple des entreprises libérées lors de la diffusion le 24 février sur Arte du documentaire Le bonheur au travail. D’autres entreprises, au management traditionnel, voire paternaliste et basée à l’origine sur une organisation taylorienne, cherchent à évoluer pour donner davantage d’autonomie à ses salariés et pour les responsabiliser, en leur faisant confiance.Lire aussi :Le bonheur au travail, c’est possible« Une révolution managériale qui n’est pas forcément facile à mettre en œuvre mais qui porte ses fruits » estime Bénédicte Peronnin, directeur RSE à la direction du personnel groupe Michelin. D’après Richard Widdowson, associé chez Hay Group, « les entreprises doivent veiller à ce que les conditions de travail ne soient pas un frein à la motivation et à l’engagement de leurs salariés, mais au contraire, les stimulent. C’est en parvenant à relever les cinq défis que sont la transparence, la culture d’innovation, la productivité, l’agilité et la collaboration qu’elles pourront créer les conditions de réussite et maintenir le niveau d’engagement de leurs salariés. »Gaëlle PicutJournaliste au Monde Margherita Nasi Tous les matins en arrivant au travail, Farid Lahlou jette un coup d’œil au parc de véhicules. Les véhicules sont-ils sur la route, signe que la jeune entreprise de déménagement travaille ? Ou, au contraire, le parc est-il plein ? Dans ce cas, il faut comprendre les raisons de cet échec.Le cofondateur Des Bras en Plus, start-up de déménagement, ne le cache pas : être un jeune entrepreneur, c’est savoir se remettre en question. Questionner son organisation, ses performances, en permanence. Pour mieux comprendre leurs failles et s’améliorer, les trois cofondateurs Des Bras en Plus font l’expérience du mentorat.Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME. « A l’heure des projets : initier, collaborer, finaliser » (3/3)L’entrepreneur qui les accompagne travaille sur leurs personnes, pour les aider à devenir de meilleurs professionnels. « Ses interventions sont des remises en cause profondes de notre organisation et de nos propres performances. Nous sortons de ces rendez-vous épuisés, lessivés mais heureux car nous avons, en l’espace de quelques heures, regardé en direction d’un futur où nous serons meilleurs, plus efficaces, et mieux organisés ».Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME : « Comment maîtriser sa stratégie » (2/3)Dans la course à la compétence et à la productivité, il s’agit aussi d’être toujours à l’affût : lecture quotidienne de blogs et de journaux, étude des nouvelles tendances, tout est bon à prendre. « Entouré de mes livres, des exemples de site que j’ai imprimés, et de nos intuitions, avec mon webmaster, nous testons, débattons, cherchons la meilleure formule, la combinaison parfaite, le tunnel de transaction qui fera que le client se sente le mieux possible sur notre site ». Même les rencontres avec les futurs partenaires, passage incontournable pour une jeune entreprise, sont l’occasion d’apprendre.S’il présente et explique son concept, Faird Lahlou affirme repartir toujours avec une leçon, « que ce soit sur leur organisation, leur process, leur argumentaire, je suis comme une éponge : quand j’ai l’occasion de pénétrer l’univers d’une autre entreprise, j’essaie d’absorber un maximum d’information ». Et puis il y a les échanges avec les amis entrepreneurs, l’occasion de débattre sur les réussites, les échecs, les problématiques propres aux jeunes indépendants.« Il est amusant de constater que les problèmes sont exactement les mêmes d’une start-up à une autre, et qu’en mutualisant nos expériences, nous arrivons à trouver des solutions ». Dans ces journées chargées, qui nécessitent beaucoup d’énergie, difficile d’avoir du temps pour soi, alors il faut apprendre à le prendre. C’est le conseil de Farid Lahlou : s’imposer une activité physique. « Le monde de l’entreprise et le monde du sport sont très similaires, que ce soit dans la lecture de biographie d’athlète ou de chef d’entreprise, on retrouve toujours les mêmes thématiques : le travail d’équipe, l’envie, et la victoire ».Margherita NasiJournaliste au Monde Pierre Jullien Vivarte a présenté, le 7 avril, un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) dont La Halle aux vêtements doit faire l'essentiel des frais, avec l'annonce de la fermeture de 174 magasins et la suppression de 1300 emplois sur plus de 1500 affectant le groupe. Depuis, se sont succédé les annonces de DIM (174 postes), Gefco (486), Total (180). Enfin, Schlumberger a annoncé jeudi 16 avril la suppression de 11 000 emplois supplémentaires au niveau mondial. La litanie n’est sans doute pas terminée.Cette annonce s'ajoute à une succession de projets ou de négociations de PSE, chez le transporteur MoryGlobal, l'américain HanesBrands (HBI, propriétaire de Dim, Playtex et Wonderbra), Fenwal (du groupe allemand de matériel médical Fresenius Kabi), Tél and Com (téléphonie), Tioxide de Calais (chimie), Autoliv-Isodelta (équipementier automobile), LCL (banque)...Lire aussi :Inégalités junior/seniors : le fossé se creuse. Qu’est-ce qu’un senior ?D'ailleurs, le nombre de défaillances d'entreprises en France a augmenté de 7,6% sur un an au premier trimestre pour atteindre un niveau historique, selon une étude du cabinet Altares publiée le 16 avril. Ainsi, de janvier à mars 2015, quelque 18134 entreprises ont été placées en procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire contre 16858 un an plus tôt.Du plan social au PSELe plan de sauvegarde de l’emploi, également connu sous son ancien nom de plan social ou sous le sigle PSE, est un dispositif visant à limiter les conséquences des licenciements collectifs.Instauré par la loi «Soisson» du 2 août 1989 (article L. 321-4-1 du code du travail), le plan social a été renommé « plan de sauvegarde de l’emploi » par la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002. Les entreprises d’au moins cinquante salariés qui envisagent de licencier pour motif économique au moins dix salariés dans une période de trente jours doivent établir un PSE (article L. 1233-61 et suivants du code du travail), rappelle le député (UDI) Jean-Christophe Lagarde dans sa proposition de loi tendant à encadrer le financement public des plans sociaux pour les entreprises bénéficiaires enregistrée à l'Assemblée nationale le 24 octobre 2012.Il doit prévoir, précise le site Service-Public.fr, des mesures comme le reclassement interne des salariés, la création d'activités, des actions de reclassement externe, de soutien à la création ou à la reprise d'activités par des salariés, de réduction et d'aménagement du temps de travail.Comme des mots et des mauxDans Mots et maux du management (Vuibert, 2011), Christophe Chaptal de Chanteloup relève que le PSE est une « intéressante mesure qui consiste à sauvegarder l'emploi de quelques salariés par le départ de beaucoup d'autres », avant de conclure que « la médecine du Moyen Age ne défendait pas une autre méthode, lorsqu'elle pratiquait l'amputation massive, à titre préventif ».Le mot désigne, selon le Trésor de la langue française informatisé, une « garantie, protection accordée, assurée par une autorité, une institution » et, par métonymie, une « personne ou chose servant de protection, de défense ».Les Travailleurs de la mer, de Victor Hugo, illustre le terme de marine du mot que définit le Littré comme de gros cordages qui retiennent le gouvernail en cas d'accident, « tout cordage destiné à empêcher qu'on ne tombe à la mer » :« Une pointe de roche était entrée dans le navire comme un clou (…). C'était une plaie où entrait le naufrage. Le contrecoup avait été si violent qu'il avait brisé à l'arrière les sauvegardes du gouvernail, descellé et battant (…). Clubin commanda : - La chaloupe à la mer ». Naufrage... sauvegarde... La différence tient à un fil.Naufrage pour certains, sauvegarde des intérêts pour d'autres... tel Marc Lelandais, ex-PDG du groupe Vivarte, remercié fin octobre 2014 après deux ans d'exercice qui, selon Le Parisien, aurait touché 3,075 millions d'euros d'indemnités de départ...Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard Coca-Cola poursuit ses emplettes. Le géant américain d’Atlanta, qui tente, depuis plusieurs mois, de réduire sa dépendance à sa boisson gazeuse fétiche, en baisse de régime aux États-Unis, a jeté son dévolu sur une société chinoise. Il a annoncé, vendredi 17 avril, vouloir s’emparer de Xiamen Culiangwang Beverage, spécialisée dans les boissons protéinées végétales, à base de haricots rouges ou de noix par exemple.Le montant de la transaction est estimé à 400 millions de dollars. L’acquisition dépend encore du feu vert des autorités.Or, justement, les autorités chinoises s’étaient opposées, il y a cinq ans, à un autre projet d’envergure de Coca-Cola. La société américaine souhaitait alors s’emparer du plus gros fabricant de jus de fruit chinois, China Huijan Juice pour 2,3 milliards de dollars.Avec l’acquisition de Xiamen Culiangwang Beverage, Coca-Cola veut étendre ses activités en Asie. La société américaine étoffe également son portefeuille. Une nouvelle étape dans sa stratégie de diversification.Multiplication des acquisitionsCe mouvement s’est accéléré en 2014, alors que l’entreprise, souvent perçue comme un symbole de la malbouffe et de l’obésité, souhaite répondre aux nouvelles attentes des consommateurs.Lire aussi :Coca-Cola, le blues du mode de vie « made in USA »Coca-Cola a débarqué aux États-Unis au rayon lait des supermarchés, avec la marque Fairlife et un produit laitier dit enrichi en protéine et en calcium. Il s’est emparé de 16,7 % de la société Monster Beverages, moyennant 2,15 milliards de dollars, pour prendre pied sur le marché des boissons énergisantes très prisées des jeunes.Le groupe a aussi investi 1,29 milliard de dollars pour prendre 10 % de l’américain Keurig Green Moutain, spécialiste du café en dosettes Outre-Atlantique et des boissons gazeuses faites maison. Coca-Cola s’est par ailleurs offert la marque Zico pour profiter de l’engouement pour les eaux de coco. Ou le thé bio Honest Tea.En Europe, Coca s’est emparé du britannique Innocent. Cette marque de smoothies et de jus de fruits ne mentionne jamais le nom de sa maison mère dans sa publicité.Avec Xiamen Culiangwang Beverage, Coca-Cola peut ajouter des boissons végétales protéinées à son assortiment.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.04.2015 à 16h03 • Mis à jour le18.04.2015 à 11h13 | Laurence Girard Avril (ex-Sofiprotéol) ne voit pas d’un bon œil le projet de Total de reconversion de la raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône). L’ambition du groupe pétrolier, présentée jeudi 16 avril, est de faire de ce site le plus important centre de production de biocarburants en France. Le poids lourd des oléagineux fait donc monter au créneau les producteurs français de colza pour dénoncer cette future concurrence.Dans un communiqué, publié vendredi 17 avril, la fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (FOP) dit s’inquiéter des conséquences du projet de Total pour l’agriculture française. Elle estime que, même si elle absorbera également des huiles usagées, la future bioraffinerie devrait être, en grande partie, alimentée par de l’huile de palme. Une matière première nécessairement importée.Au vu de la future capacité du site de La Mède, chiffrée par Total à 500 000 tonnes de biocarburants par an, la FOP affirme que la production nationale de colza pourrait être amputée de 27 %, soit 400 000 hectares.... 17.04.2015 à 13h32 • Mis à jour le17.04.2015 à 15h22 | Valérie Segond La fonction publique vous tente, mais après cinq ans d’études, vous avez la flemme de passer les concours ? Il est pourtant possible d’y entrer car l’Etat ne recrute pas que des fonctionnaires. Si la voie normale reste le concours, qui assure l’égalité des citoyens devant l’accès à l’emploi public et octroie un statut qui ouvre des droits,« l’administration a toujours eu besoin de talents avec des qualifications particulières que n’ont pas les corps de fonctionnaires », admet-on au cabinet de la ministre de la fonction publique et de la décentralisation, Marylise Lebranchu.Il y a d’abord des métiers dits nouveaux que l’on ne trouve dans aucun corps de fonctionnaires, comme la communication ou l’informatique. Ou -encore des conseillers ou directeurs de cabinet, pourvus à la demande du gouvernement, qui décide de ces embauches en conseil des ministres, et qui échappent au statut général.Des métiers spécifiquesIl y a ensuite des besoins de remplacements temporaires de fonctionnaires malades ou absents, ou sur des postes non pourvus. Il y a enfin des établissements publics spécifiques, comme Pôle emploi, un établissement public à caractère administratif (EPA), ou la Réunion des musées nationaux, un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), pour lesquels il a été décidé que les agents ne seront pas des fonctionnaires, car l’Etat n’a pas voulu créer de nouveaux corps de fonctionnaires pour ces métiers. Dans ces cas-là, les administrations peuvent recruter des agents sous contrat, dits des « contractuels » ou encore des « non-titulaires ».Si les cas paraissent très encadrés, il y a pourtant eu beaucoup de recrutements sous cette forme, et ce dans les trois fonctions publiques : d’Etat, territoriale et hospitalière. Mais aussi dans les EPIC comme Ubifrance, l’Etablissement public Paris-Saclay ou encore l’Agence nationale de rénovation urbaine, l’ANRU, créée en 2005 par Jean-Louis Borloo. Tous les EPIC ont été créés pour mettre en œuvre une politique publique stratégique. A une certaine époque, cela a même été un mode de recrutement assez privilégié par des administrations sommées par leur ministre de prendre des engagements moins lourds sur l’avenir.Des situations variéesSelon les rapports annuels sur l’état de la fonction publique, le nombre de contractuels dans les trois fonctions publiques est ainsi passé de 742 000, soit 14,7 % du total des agents publics en 2002, à 1 092 000 en 2005, soit 20,5 %. Mais depuis, le stock a reflué, à 914 000 fin 2012, soit 17 % des agents. Ils étaient un peu plus fin 2013: 932 000, indique la dernière étude de l’Insee (L’emploi dans la fonction publique en 2013) publiée vendredi 17 avril.Car cette voie d’entrée, hier assez favorable, a été nettement resserrée à la faveur des plans de maîtrise des dépenses publiques, et le flux des embauches sous cette forme est aujourd’hui marginal : en 2012, les contractuels ne représentaient plus que 2,4 % des recrutements publics. S’il y a donc des contractuels partout, leur situation et leur carrière sont très variées. Par exemple dans les EPIC, les non-titulaires recrutés pour leurs compétences sont plutôt bien payés et font des carrières analogues à celles du secteur privé : ils grimpent les échelons, gagnent en responsabilités et passent souvent à un moment de leur parcours dans une entreprise privée. « En un sens, ce statut opère comme un sas entre le secteur public et le secteur privé », observe une agente non titulaire d’une grande EPIC, assez satisfaite de son sort.Mais au cœur de l’administration, leur parcours n’est pas toujours rose : le fait de ne pas avoir passé de concours peut se payer assez cher. Pas tant en matière de salaire qu’en matière de statut social. Pour les contractuels, la rémunération dépend du premier salaire négocié à leur arrivée. Quand l’administration a besoin de qualifications en tension sur le marché, elle est prête à s’aligner sur le privé. Dans la suite de la carrière, le salaire évolue selon les règles de la fonction publique. Mais c’est la précarité structurelle du statut qui est pesante.Marie, cinquantenaire diplômée de Scien-ces Po, est contractuelle depuis dix-huit ans dans une grande administration consacrée à la sécurité. Elle a connu seize années de CDD, dont dix ans en « contrat de cabinet » de trois mois, six mois, puis un an. Puis six ans en « contrat de ville », qui avait l’avantage de la rendre éligible au CDI... au bout de six ans ! « Dans les faits, lorsque vous faites bien votre travail, l’emploi de contractuel en CDD est d’une grande stabilité, confie Marie, qui a pu, à 40 ans, souscrire un prêt immobilier auprès d’une banque qui a estimé que des CDD renouvelés présentaient la stabilité d’un CDI. Mais à la fin de chaque période, cela crée un inconfort psychologique, car il y a toujours un risque de ne pas être reconduit. » C’est en 2013 que Marie obtint, non sans peine, son premier CDI, après que l’administration eut épuisé toutes les possibilités légales de CDD.Les ministères successifs de la fonction publique n’ont cessé de lancer des plans de titularisation pour lutter contre la précarité de ses agents. Celui de mars 2012, inscrit dans la loi Sauvadet, n’est que le quinzième plan de lutte contre la précarité des contractuels. Un programme qui prévoit, pour ceux qui avaient plus de quatre ans de présence dans la fonction publique avant le 31 mars 2012, la possibilité de se faire titulariser. Et ce jusqu’au 31 mars 2016.Pas d’automatismeMais la titularisation n’est pas pour tous : d’abord, elle ne concerne que les agents occupant un emploi à temps complet. Ensuite, elle n’est pas -ouverte aux contractuels occupant un emploi de cabinet ou auprès d’un groupe d’élus. Et même si l’agent n’appartient à aucune de ces deux catégories, la titularisation est loin d’être automatique : quand Marie, qui avait décroché son CDI, a demandé à être titularisée, il lui a été répondu que c’était impossible, car l’Etat n’avait pas dans ce ministère de corps de fonctionnaires pour son métier... Ce qui est précisément la raison d’être des contractuels !Pour se faire titulariser, il y a bien sûr toujours la possibilité de passer un concours interne pour ceux qui sont en poste depuis quatre ans. « J’y ai pensé, dit Marie. Mais il faut bien reconnaître qu’il y aussi des inconvénients au statut de fonctionnaire, dont celui de pouvoir être mutée n’importe où, sur n’importe quel poste de même catégorie. »Reste, pour ceux qui ont au moins six années dans le même poste, la possibilité d’obtenir un CDI. Marie va donc devoir s’en contenter, et accepter les contraintes du statut de contractuel. Dont la difficulté d’accès à des postes de responsabilité et l’absence de mobilité professionnelle ne sont pas les moindres : « Après dix ans de service, j’ai fini par encadrer deux personnes, souligne Marie. Mais au fond, je fais la même chose qu’à mon arrivée car on est cantonné au poste pour lequel on a été recruté, sans pouvoir prétendre à faire autre chose. Psychologiquement, c’est difficile. Et surtout, j’ai au-dessus de moi deux fonctionnaires qui ne doivent leur position qu’au fait d’être titulaires. Non seulement les contractuels sont bloqués par les fonctionnaires dont la carrière progresse toute seule au gré de l’avancement et des mobilités systématiques au bout de trois ans, mais ils dépendent, pour l’exercice quotidien de leur métier, de personnes moins qualifiées qu’eux. »Alors la fonction publique vous attire ? Si vous cherchez la sécurité de l’emploi, un nouveau défi tous les trois ans, avec un salaire qui progresse au gré de l’avancement, et que vous souhaitiez être au cœur de l’administration, ça vaut peut-être le coup, pour éviter quelques frustrations, de passer un concours administratif.Valérie Segond Leila Marchand Plus de 1,7 million d'intentions d'embauche par des entreprises… Et un taux de chômage qui continue d'augmenter. C'est le paradoxe qui ressort au premier abord de l'étude annuelle du Pôle emploi « Besoins en main-d'œuvre », publiée jeudi 16 avril.Lire aussi : Les grands projets de recrutement et les métiers les plus demandés en 2015Il y aurait donc en France un vivier d'emplois ignorés. Le mythe ressurgit régulièrement à la faveur d'un chiffre énoncé par un responsable politique ou d'une étude sur le marché du travail. De là à tenir pour responsables « les chômeurs qui préfèrent rester chez eux » plutôt que de répondre à ces offres, il n'y a qu'un pas. Mais si l'on analyse plus en profondeur les résultats de cette étude, on constate que les choses sont plus complexes.1. La confusion des termesIntention d'embauche, offre non pourvue, emploi vacant… Les termes se ressemblent, mais recouvrent pourtant des réalités différentes.> Les intentions d'embauche - et uniquement ces intentions et non pas les postes actuellement vacants - sont mesurées par cette enquête annuelle menée par le Pôle emploi. Grâce aux réponses de 1,6 million d'entreprises, elle permet d'évaluer les recrutements potentiellement à venir sur l'année en France.L'indicateur est positif : ces prévisions progressent de 2,3 % par rapport à 2014, soit 38 700 projets supplémentaires. Attention tout de même : une intention de recrutement est un phénomène normal : le marché du travail se caractérise par des flux permanents de création, ou de destruction, d'emplois. > Les emplois vacants répondent à une définition précise, qui est la même dans toute l'Union européenne. Il s'agit de « tous les postes à pourvoir à un moment donné, y compris ceux qui sont à pourvoir depuis quelques jours, ainsi que des postes qui ne sont pas encore disponibles mais pour lesquels des recherches sont en cours ou envisagées ».Si l'on suit cette définition, le nombre d'emplois vacants en France est de 180 000, d'après l'enquête Acemo réalisée à la fin de 2012. Mais cela ne couvre pas tous les postes à pourvoir sur le marché du travail (secteurs non pris en compte comme les administrations publiques, le secteur agricole).Pour tenter de trouver un chiffre exact, le conseil d'orientation pour l'emploi (COE) a extrapolé à partir des données du Pôle emploi (qui ne capte que 37 % des recrutements). Il est arrivé au chiffre de 820 000 emplois vacants. Ce chiffre reste à prendre pour ce qu'il est : une photographie à un moment donné du marché de l'emploi. Il existe pourtant un délai incompressible entre le moment où un emploi est à pourvoir et où il est pourvu. De plus, ce n'est pas parce qu'un poste est vacant qu'il est forcément pourvu par un chômeur. > Les offres non pourvues ne correspondent à aucun concept délimité, et donc aucune donnée statistique ne les mesure. Si l'on considère qu'il s'agit des offres pour lesquelles le recrutement a été difficile, plus de trois mois, le COE arrive au chiffre de 570 000 offres sur l'ensemble du marché du travail. Si l'on estime qu'il s'agit des offres qui ont été retirées, faute de candidat, le chiffre est différent. En prenant en compte les données du Pôle emploi, de l'observatoire du Medef et de l'enquête OFER de 2005, le COE les chiffre à 400 000 chaque année.Parmi les offres non satisfaites par le Pôle emploi en 2012, la moitié ont été retirées faute de besoin, 25 % faute de candidat et 25%, car elles ont été pourvues en interne. 2. 39 % d'emplois saisonniersSoit 683 419 des intentions d'embauche mesurées par cette enquête du Pôle emploi, sont en fait des emplois saisonniers. Les métiers agricoles, par exemple, qui envisagent un nombre élevé de projets d'embauche, sont à plus de 85 % des emplois saisonniers. La problématique est la même pour les aides de cuisine, les vendeurs en habillement ou les professionnels de l'animation socioculturelle…Si l'on classe ces intentions d'embauche par type de contrat, on obtient 35 % de CDI, 23 % de CDD de six mois ou plus et 42 % d'emplois temporaires. Les « postes à pourvoir » pérennes ne représentent donc qu'un tiers du total.Par ailleurs, les métiers qui embauchent le plus sont, pour la plupart, des postes à faible qualification, comme agent d'entretien, serveur ou professionnel de l'animation. Des offres aux salaires et aux conditions de travail moins avantageux et donc moins attractifs.3. Des disparités selon les régionsSelon la région, les intentions d'embauche des entreprises sont très différentes. Les chômeurs situés hors des grandes métropoles, du Sud-Est et de l'arc Atlantique ont moins de chance de pouvoir postuler à ces projets d'embauche. 4. Des offres difficiles à pourvoirPrès d'un tiers de ces intentions d'embauche risquent d'être difficiles à pourvoir. C'est ce que signalent les entreprises au Pôle emploi. Parmi les métiers où on trouve des difficultés de recrutement : régleurs (techniciens chargés du réglage des machines), agents qualifiés de traitement thermique et de surface, couvreurs, ingénieurs et cadres d'administration, médecins, agents de maîtrise en fabrication mécanique, chaudronniers…Selon les secteurs, ces difficultés s'expliquent différemment. La problématique de la pénurie de médecins, par exemple, qui désertent certaines régions et dont le nombre est fixé chaque année par un numerus clausus, est connue. 73 % des recruteurs mettent d'ailleurs en cause la pénurie de candidats pour expliquer leurs difficultés d'embauche. Cela concerne donc les médecins et les professions paramédicales, mais aussi les métiers de couvreur qualifié, de techniciens en mécanique et ouvriers qualifiés de la maintenance.D'autres postes exigent des compétences très pointues, peu répandues parmi les personnes en recherche d'emploi. L'inadéquation du profil des candidats est la première raison invoquée (81 % des cas) par les entreprises pour expliquer leur difficulté à embaucher. Cela concerne en particulier les ingénieurs, les cadres d'études et responsables informatiques, les chefs de chantier…5. Encore insuffisant par rapport au nombre de chômeursFaisons l'hypothèse que ces 1 739 000 projets d'embauche soient effectivement tous pourvus par les demandeurs d'emploi : cela ne représenterait que 33 % d'entre eux. Le nombre de demandeurs d'emploi déclarés, inscrits au Pôle emploi, était de 5 262 500 en février (en comptant seulement les catégories A, B, C en France métropolitaine).Leila MarchandJournaliste au Monde Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Coup de théâtre dans la guerre des chefs chez Volkswagen. Contrairement aux attentes de la plupart des observateurs, après les propos très durs tenus par Ferdinand Piëch, le président du conseil de surveillance, et la demande implicite de mise à l’écart qu’ils exprimaient, Martin Winterkorn conserve son poste à la tête du directoire de Volkswagen.Le patron opérationnel du groupe automobile allemand est non seulement maintenu dans ses fonctions, mais son contrat, qui devait se terminer fin décembre 2016, pourrait être prolongé, a annoncé le groupe de Wolfsburg dans un communiqué, paru vendredi 17 avril, à midi.Que s’est-il passé à Salzbourg jeudi 16 avril ? Au vu des récits publiés vendredi soir par la presse allemande, M. Piëch s’est heurté à une opposition unanime des cinq autres membres du présidium. Le président du comité d’entreprise, Bernd Osterloh, son vice-président, Stephan Wolf, le président du Land de Basse-Saxe (actionnaire à 20 % de VW), Stephan Weil, le vice-président du conseil de surveillance membre du syndicat IG Metall, Berthold Huber, ont indiqué à M. Piëch avoir peu apprécié sa manœuvre. Et Wolfgang Porsche, représentant la famille, n’a pas davantage soutenu son cousin. Plusieurs d’entre eux avaient d’ailleurs affiché leur soutien à la suite de l’article du Spiegel.Le présidium devrait proposer au conseil de surveillance de poursuivre le contrat de M. Winterkorn lors de sa session de 2016.Désavoué par voie de presseCette décision est très surprenante au vu de la semaine de crise qui vient de s’écouler à la tête du constructeur automobile allemand. M. Winterkorn avait été désavoué par voie de presse par M. Piëch, le très puissant président du conseil de surveillance, dans un entretien au magazine der Spiegel, paru le 10 avril. Il était considéré comme déjà mis à l’écart du groupe, qu’il dirige depuis 2007.Lire aussi :Volkswagen se prononce sur le sort de son PDGHabitué de ces exécutions publiques de managers haut placés, M. Piëch s’était jusqu’ici toujours imposé. Sa décision de porter un conflit interne sur la place publique était toutefois des plus risquées. Mais tout semble laisser croire qu’il s’attendait à avoir une fois de plus le dernier mot. « J’aspire à ce que les bonnes personnes occupent les sièges de président du directoire et de président du conseil de surveillance », avait-il déclaré au Spiegel.Lire aussi :Ferdinand Piëch, l’inflexible chef de la « maison Volkswagen »Or, il n’a pas eu gain de cause. M. Winterkorn, malgré les faiblesses affichées par le goupe (notamment aux Etats-Unis), jouissait du soutien affirmé de plusieurs membres influents du conseil de surveillance : les représentants du personnel (qui occupent 50 % des sièges au conseil de surveillance), le land de Basse-Saxe qui actionnaire à 20 % de VW, mais aussi la famille Porsche.Après l’humiliation publique infligée par celui qui l’appelait « son fils adoptif » il y a encore quelque temps, M. Winterkorn avait déclaré juger la manœuvre « extrêmement injuste », tout en annonçant son intention de se battre : « je ne suis pas homme à me laisser chasser de la Cour », avait-il assuré. Pour l’instant, il y reste.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde Philippe Escande (La Rochelle et Rochefort, envoyé spécial) En cette veille de Pâques, la foule s’agite sur le pont. Les matelots rangent les cordages, les derniers touristes quittent le navire, les officiels font le pied de grue. Sur le port de La Rochelle, on attend la ministre. Au milieu de la cohue, un vieil homme cravaté est assis sur un banc, appuyé sur sa canne.Pas n’importe quel banc, le seul du pont, le petit banc de quart, rouge sang. C’est d’ici que, debout face à la mitraille, le commandant Louis-René de Latouche-Tréville galvanisait ses hommes durant l’assaut quand les projectiles pleuvaient sur le gréement et dans les mâtures.Car l’Hermione est un bateau de guerre. 26 canons tirant des boulets de 12 livres sur les navires anglais. C’était en 1780, au large des côtes américaines. Presque deux siècles et demi plus tard, l’Hermione reprend la mer vers le Nouveau Monde. Départ prévu ce samedi 18 avril.Idée folleCelui qui guette la ministre en ce samedi de Pâques n’est pas n’importe quel homme. Jean-Louis Frot, 83 ans, attend ce moment depuis près d’un quart de siècle. Maire RPR de Rochefort de 1977 à 2001, c’est lui qui s’est battu pour restaurer le patrimoine de sa ville, puis a lancé, avec quelques rêveurs comme Benedict Donnelly ou Erik Orsenna, l’idée folle de construire à l’ancienne un vieux bateau de l’âge d’or de l’arsenal.Et, tant qu’à faire, pourquoi pas l’Hermione ? L’une des plus belles frégates en bois du XVIIIe siècle. Celle-là même qui emmena La Fayette en Amérique porter secours aux insurgés. 65 mètres de long, trois mâts, plus de 2 000 mètres carrés de voiles.Démarré en 1997, le chantier fut un spectacle prodigieux. Plus de quatre millions et demi de personnes sont venues et revenues voir travailler les charpentiers, forgerons, ébénistes, gréeurs et voilières qui élevaient progressivement ce chef-d’œuvre de l’art naval.Près de huit ans de retardLe succès populaire a permis au projet de s’autofinancer pratiquement sans recours à l’endettement. La route fut plus longue que prévue. Près de huit ans de retard sur le calendrier d’origine. Plus chère aussi. Le budget final s’élève à plus de 40 millions d’euros, dont la moitié pour la seule construction du navire.Lire aussi : L'« Hermione », la frégate de La Fayette, goûte enfin le largeLes collectivités locales, la ville de Rochefort, le département de Charente-Maritime et la région Poitou-Charentes ont financé la majorité de la construction, et l’association Hermione-La Fayette, les deux tiers de l’exploitation (visites, maintenance, billetterie…), sans compter le travail des bénévoles.Insensible à la brise fraîche qui balaie le pont, Jean-Louis Frot fixe la proue du navire et pose la question qui obsède tout le monde : « L’Hermione revient d’Amérique. Que fait-on ? » Jusqu’à la mi-août, le programme est chargé. Après une escale aux Canaries, la frégate atteindra Yorktown, en Virginie, le 5 juin. Puis elle remontera la côte, New York le 4 juillet pour la fête de l’indépendance, Boston le 11, le Canada, Saint-Pierre-et-Miquelon, avant le retour à Brest en août.En tout, une quinzaine d’étapes et autant de fêtes en perspective. Elle retrouvera l’estuaire de la Charente et Rochefort à la fin août. Et comme pour tous les héros fatigués par le voyage, se poseront, alors, des questions existentielles. Qui suis-je ? Quelle est ma patrie ? Qui est mon père ?Des anachronismes nécessairesQui suis-je ? Un bateau qui navigue. La ministre que tout le monde attend sur le pont en ce week-end pascal, c’est Ségolène Royal. Elue de la région depuis plus de vingt ans, elle a tenu à venir en personne délivrer son certificat de navigabilité au commandant Yann Cariou, un taiseux du Finistère, ancien patron du Belem, l’autre grand navire de patrimoine français (fin XIXe siècle). C’est le sésame pour traverser les mers.Pour cela, les puristes de la reconstruction à l’identique ont dû faire des concessions. Dans la cale se cachent un groupe électrogène et deux gros moteurs électriques, des congélateurs, des réserves d’eau, des bacs à déchets : le peu de confort moderne indispensable pour éviter le cauchemar des traversées d’antan dans la promiscuité, l’humidité et la maladie. Au total, ces anachronismes, nécessaires à la sécurité des hommes et du matériel, ont pesé pour près de 4 millions d’euros dans les 26 millions du coût de construction.En images : 17 ans de chantier avant la remise à flots de l’« Hermione »Le certificat, les investissements, cela ne suffit pas. Pour naviguer, il faut un équipage en mer et de la maintenance à terre. Yann Cariou embarque avec lui près de 80 marins, dont une vingtaine de professionnels et près de 60 volontaires bénévoles.Innombrables manœuvresSélectionnés sur leur motivation, ils ont dû tout apprendre des innombrables manœuvres. Quand le vent forcit, il faut d’urgence grimper dans la mâture à 40 mètres de hauteur pour réduire la toile. Sensibles au mal de mer, s’abstenir !La passion les anime. A genoux sur le plancher du faux-pont, qui abrite les hamacs et les sanitaires, Capucine calfate. Elle glisse à coup de burin la filasse de chanvre dans les interstices des planches pour refaire l’étanchéité. Elle vient juste de tenter l’agrégation de lettres à Paris mais son aventure est là, juste au-dessus de la cale. Ils sont deux cents à avoir tout laissé tomber pour vivre ce moment.Lire aussi :Le serment de l’« Hermione »« C’est l’une des caractéristiques d’un grand bateau du XVIIIe siècle, par rapport aux voiliers de la fin du XIXe comme le Belem, explique Paul Le Bihan, vice-président de l’association et ancien président de la Fondation Belem, il faut beaucoup plus d’hommes pour le faire naviguer. Treize hommes suffisent au Belem. Du coup, le modèle économique est très différent ». Le Belem peut naviguer plus souvent et embarquer des stagiaires payants.Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. La maintenance à terre est considérable. Ainsi, le bateau doit être quasi intégralement repeint chaque année. Au total, maintenir en état de naviguer l’Hermione coûte près de 800 000 euros par an. Tout cela pour sortir tous les deux ou trois ans.Des sorties évènements évaluées autour de 2 millions d’euros chaque et qui doivent s’autofinancer. Le port d’accueil doit payer 75 000 euros par jour, comme La Rochelle, Bordeaux ou Brest pour faire la fête à la frégate. Des déplacements qui portent loin le pavillon de Rochefort et de sa région et qui maintiennent intact l’intérêt du public.« Dès qu’un bateau ne navigue plus, sa fréquentation diminue avec le temps, assure Benedict Donnelly, le président de l’association. C’est ce que l’on voit avec ses homologues en Europe. » L’aventure américaine coûtera 3 millions d’euros. Les villes d’étapes et les sponsors sur place en financeront 2 millions.Une bénédiction et un casse-têteQuelle est ma patrie ? C’est Rochefort. Pour elle, l’Hermione est à la fois une bénédiction et un casse-tête. La ville a été créée par la volonté de Colbert de doter la marine de Louis XIV d’un arsenal, protégé des boulets anglais au fond d’un estuaire. Mais c’est aussi une volonté du pouvoir absolu d’ériger une cité catholique et militaire aux portes de la rebelle La Rochelle, protestante et marchande.Il n’a pas fallu longtemps pour réveiller les vieux démons. « Ça y est, La Rochelle nous a piqué l’Hermione ! », se sont exclamés les Rochefortais, et surtout les commerçants, en voyant partir le bateau chez l’ennemi. Des chutes de 50 % de recettes ont été enregistrées par les commerçants et les musées. Rochefort est une ville plutôt pauvre, aux portes d’une cité prospère. Elle s’est démenée depuis vingt ans pour restaurer son patrimoine et n’entend pas en être dépossédée.En même temps, elle ne peut assumer seule la charge de l’entretien du bateau. « Nous avons contribué pour près de 9 millions d’euros à la construction de l’Hermione et aux équipements portuaires, compte Hervé Blanché, le nouveau et jeune maire UMP de Rochefort. Il faut que nous réduisions notre dépendance ». Il veut réveiller sa ville au son d’un festival électro tout en bâtissant une scénographie autour de l’Hermione. Lui aussi veut qu’elle voyage. Mais qui va financer ?La fatigue se fait sentirQui est mon père ? Aujourd’hui c’est l’association Hermione-La Fayette, qui est propriétaire et armateur du bateau. Mais la fatigue perce. Benedict Donnelly veut passer la main à la fin de l’année et les bénévoles et la petite équipe qui les encadre ont peur de se faire absorber par une machine administrative qui éteindra progressivement les passions qui ont porté l’aventure. Une société d’économie mixte est à l’étude. Mais qui la dirigera et quels seront ses moyens ? Les questions affluent, les idées moins.Directeur de la Corderie royale et soutien de l’Hermione, Emmanuel de Fontainieu, lui, a des idées d’animations et d’événements. Sa plus ambitieuse : construire à l’ancienne un immense moulin à vent qui serait utilisé, comme avant, pour pomper l’eau entre le fleuve et le bassin de la frégate.Un projet un peu fou qui lancerait un trait vertical dans un paysage plat comme la main, cerné de marécages avec le ciel et la mer pour seul horizon. Mais ses interlocuteurs auront-ils l’élan et la patience du vieux maire, qui a attendu vingt-cinq ans pour s’asseoir sur le petit banc du gaillard d’arrière et regarder la mer ?Philippe Escande (La Rochelle et Rochefort, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin A trop rechercher à devenir globales, certaines entreprises ne savent carrément plus où elles habitent ! C’est le cas de Fiat. Depuis que Sergio Marchionne a sauvé le constructeur automobile italien en le mariant avec l’américain Chrysler, le groupe rebaptisé Fiat Chrysler Automobiles NV (FCA) a changé de dimension… et de planète.Coté à la Bourse de New York depuis octobre, le nouveau groupe a installé son siège à Londres et s’est immatriculé à Amsterdam. C’est donc dans la capitale de la bicyclette que la société qui chapeaute Fiat, Chrysler, Alfa Romeo, Maserati, Ferrari et Jeep a tenu, jeudi 16 avril, l’assemblée générale (AG) de ses actionnaires. C’est la première fois depuis sa création que Fiat fausse compagnie à Turin pour ce rendez-vous annuel. Le « Lingotto » – le bâtiment qui abrite le siège et l’usine historiques a une forme de lingot – a été délaissé pour un hôtel de luxe à Amsterdam.Les symboles ont leur importance, mais s’y accrocher contre vents et marées peut empêcher de regarder devant. Soyons modernes, va pour un hôtel de luxe au pays des tulipes et des holdings financières ! M. Marchionne a trouvé l’adresse, mais perdu sa boussole dans le dédale de relations entre les sociétés du groupe désormais mondialisé.Le communiqué sur l’AG illustre les problèmes de GPS du groupe : il est publié et daté de Londres, relate ce qui s’est déroulé à Amsterdam et propose, pour toute demande d’information supplémentaire sur l’événement, d’appeler un numéro de téléphone à Turin… Sur le fond, toutes les résolutions ont été votées et le PDG a répété que le groupe compte jouer un rôle majeur dans le mouvement de concentration de l’industrie automobile mondiale. « Nous discutons de sujets variés avec des opérateurs variés », a glissé le « boss », comme l’appellent ses collaborateurs.Havre fiscalEn fait, le talent du patron aux pulls anthracite semble davantage s’exprimer dans les constructions financières que dans les opérations industrielles. Le redressement des comptes du groupe vient avant tout du formidable coup qu’a été le rachat du constructeur américain en bas de cycle. Mais, côté transformation industrielle ou commerciale, les résultats sont moins probants. Préparer l’introduction en Bourse de Ferrari et songer à une nouvelle fusion ne change rien à l’affaire.Une chose est sûre, cette financiarisation du groupe a permis à M. Marchionne de voir les actionnaires lui voter sans broncher une rémunération sans précédent. Il va recevoir au titre de l’année 2014, sous forme de revenus fixe et variable, de prime pour le succès de la fusion, d’actions de performance et de droits à bonus en prévision de sa retraite, un total de 66,3 millions d’euros. Résident du havre fiscal suisse de Zoug, il n’a manifestement pas perdu le nord pour tout.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier Le sujet promettait d’être explosif. Il tient ses promesses. Le bras de fer engagé chez Renault entre le gouvernement et la direction du constructeur, qui a tenu jeudi 16 avril un conseil d’administration tendu pour s’opposer à la montée en urgence de l’Etat à son capital, le rappelle avec force : les droits de vote double ne passent pas dans les entreprises du CAC 40.Le renforcement surprise de l’Etat, passé le 8 avril de 15 à 20 % de Renault afin de pouvoir imposer sa position sur le sujet au constructeur, a ulcéré le PDG Carlos Ghosn. Vendredi matin, Patrick Pouyanné, le patron de Total, a d’ailleurs soutenu M. Ghosn, affirmant que l’attitude de l’Etat « pose question ».Les droits de vote double existent depuis longtemps au sein de Total, mais pour M. Pouyanné, « il y a une différence entre avoir ces droits de vote double depuis longtemps, ce qui récompense la fidélité des actionnaires » et « les imposer [dans le cas de Renault], ce qui pose question à un certain nombre d’actionnaires », a-t-il affirmé sur RTL.Lire aussi :Pourquoi Renault et l'Etat s'opposentPourquoi cette question des droits de vote double se pose-t-elle ?A l’origine de cette passe d’armes, il y a la loi Florange. Celle-ci instaure, depuis le 29 mars 2015, un droit de vote double dans les entreprises cotées, en faveur des actionnaires ayant conservé leurs titres pendant au moins deux ans.Seule solution pour contrer l’application de la loi Florange : faire voter en assemblée générale une résolution s’y opposant. Pour cela, elle doit obtenir la majorité des deux tiers.Lire aussi :La loi Florange agite les AG d’actionnairesQue cherche l’Etat avec ce dispositif ?Officiellement, il s’agit, avec ces droits de vote double d’instituer une sorte de prime pour les actionnaires de long terme. Il s’agit aussi de contribuer à une stabilisation du capital des sociétés.Mais, au-delà de ces principes généraux, la manœuvre est loin d’être anodine financièrement pour l’Etat. En période de disette budgétaire, augmenter son poids en droits de vote lui permettrait ensuite de s’alléger en capital des sociétés concernées, sans perdre en influence dans les GDF Suez, Renault et autres Orange. L’agence des participations de l’Etat (APE) ne dit pas autre chose. Elle indique qu’il s’agit d’« avoir une gestion plus active du portefeuille de participations. » Et pour cause : grâce à cette martingale, l’Etat pourrait, en vendant une partie de ses participations cotées, gagner jusqu’à 16,45 milliards d’euros, selon les calculs d’Exane BNP Paribas, sur un total de plus de 80 milliards d’euros de participations à fin mars !Le 1er avril, lors d’un dîner réunissant les patrons des groupes dont l’Etat est actionnaire, Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, n’avait d’ailleurs pas manqué d’évoquer le sujet. « Les droits de vote double sont l’instrument d’un actionnariat de long terme. On ne peut pas accepter que les groupes à capital public se fassent les avocats du court termisme des marchés », martèle-t-on Bercy.Pourquoi les entreprises regimbent-elles ?Sachant que 22 des entreprises du CAC 40 ont déjà institué un système de droits de vote double, nombre de dirigeants considèrent que cette modification subite des règles du jeu est insupportable. Et, une fois n’est pas coutume, les actionnaires et leurs représentants leur emboîtent le pas. Au-delà de la remise en cause du principe égalitaire « une action, une voix », les investisseurs institutionnels, en particulier anglo-saxons, détestent ce qu’ils considèrent comme une ingérence de l’Etat.« Le message qu’ils entendent est : “vous voulez bien prendre notre argent, mais pas nous donner les droits qui vont avec”. Cela donne une image désastreuse des sociétés françaises, et pourrait peser sur la valorisation de la place de Paris », déplore Loïc Dessaint, directeur associé de l’agence de conseil de vote Proxinvest.Surtout quand, comme dans le cas de Renault, la montée au capital se fait au débotté, quelques jours avant l’assemblée générale (qui aura lieu le 30 avril), sans même en avertir la direction du groupe… « Ce sont des méthodes d’activistes ! », tempête M. Dessaint.Quel est l’état des lieux à l’issue des premières assemblées générales ?L’AFEP, qui représente les grandes entreprises, a recommandé aux conseils d’administration des groupes concernés de soumettre la question au vote lors des assemblées générales. Orange, dont l’Etat détient 25 %, n’appliquera pas la consigne lors de son assemblée générale, le 27 mai. Ni Aéroports de Paris, dont l’Etat détient 50,6 %.Au contraire, les actionnaires de GDF Suez auront bien à se prononcer, le 28 avril, sur leur petit boîtier noir à propos du doublement des droits de vote. Avec 33,3 % du gazier, toutefois, l’Agence des participations de l’Etat (APE) n’aura pas de mal à bloquer ce projet.Elle était moins sûre de son fait chez Renault, avec seulement 15 % du capital. D’où la décision de monter en urgence sa participation de 15 à 20 %. Les partisans du principe « une action, une voix » ont obtenu une première victoire, mardi 14 avril : lors de l’Assemblée générale de Vinci, le principe des droits de vote double a été rejeté.L’AG de Vivendi, vendredi 17 avril, promettait d’être tendue. Son premier actionnaire, Vincent Bolloré, a porté, en moins de trois semaines, de 8 % à 14,5 % sa part au capital du groupe de médias afin de peser sur le scrutin.Car si le conseil de Vivendi n’a pas rédigé de paragraphe anti-loi Florange, la Sicav PhiTrust, soutenue par dix institutionnels de poids (le fonds de pension américain Calpers, le gérant français Amundi, etc.), a fait inscrire à l’ordre du jour une résolution dans ce sens. Et M. Bolloré entend bien, lui, profiter des pouvoirs accrus que lui offre opportunément la loi Florange. N’en déplaise aux garants de la bonne gouvernance…Lire aussi :Vivendi-Bolloré : le prix du pouvoirAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard A Savigny-sur-Orge (Essonne), les animateurs de la MJC en ont gros sur le cœur. Il y a dix mois, pour les 50 ans de leur association, le maire (UMP) fraîchement élu, Eric Mehlhorn, avait prononcé un vibrant discours à la gloire de cette « belle aventure », ce lieu de partage « loué et reconnu ». Lundi 13 avril, au conseil municipal, le même maire a annoncé la suppression de toutes les subventions attribuées à la MJC. Autrement dit sa fermeture d’ici à septembre. « Cela signifie plus de vingt licenciements », se désespère le directeur, Didier Michoud.Le maire n’a rien contre la MJC, a-t-il expliqué. Mais la commune est trop endettée, et l’Etat a réduit sa dotation. M. Mehlhorn a donc choisi de tailler dans les dépenses. Outre la MJC, Savigny va fermer son centre de vacances de Vendée, sa crèche familiale, réduire les subventions aux maisons de quartier…Ce type d’arbitrages violents, la MJC de Savigny n’est pas la seule association à en être victime. La MJC de Chilly-Mazarin, dans le même département, va elle aussi fermer ses portes début octobre. De Tours à Auxerre, de nombreuses municipalités ont choisi, pour boucler leur budget 2015, de réduire de 3 %, 5 %, voire de 10 %, les aides aux associations. A Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), la baisse atteint même 25 %. Pour les structures les plus dépendantes des subventions, notamment dans l’action sociale ou la culture, c’est parfois le coup de grâce. La seule issue consiste alors à aller au tribunal, comme une entreprise classique qui dépose son bilan.«  En ce moment, cela tombe de partout »Les chiffres sont frappants : au premier trimestre, 240 associations ont connu un redressement ou une liquidation judiciaire. « C’est 25 % de plus qu’au premier trimestre de 2014, et 52 % de plus qu’au début 2013 », commente Thierry Millon, le directeur des études du cabinet Altarès. Dernier exemple en date : ERAI, l’association chargée de la promotion des entreprises de la région Rhône-Alpes à l’étranger (126 salariés), gérée depuis mardi par un administrateur provisoire.« En ce moment, cela tombe de partout », confirme Eric Wendels, le directeur de la Fédération des familles rurales du Gard. Lui-même vient de faire placer en redressement son association, qui gère des crèches et réalise des chantiers d’insertion. Elle comptait 139 salariés fin 2014. « Aujourd’hui, j’ai dû ramener l’effectif à 89 personnes », regrette-t-il. Ces dernières années, la Fédération avait survécu au gel des subventions en rognant sur toutes les dépenses et en ne payant plus certaines charges. En 2015, la baisse des aides l’a obligée à prendre des mesures plus drastiques.Que se passe-t-il ? En moyenne, les associations françaises vivent à 50 % de subventions. Or depuis plusieurs années, « l’Etat se désengage et concentre ses aides sur les plus grosses structures », analyse Didier Minot, porte-parole du Collectif des associations citoyennes. Les collectivités locales avaient jusqu’à présent compensé ce recul. Le monde associatif, qui emploie 1,8 million de personnes, a ainsi pu maintenir son effectif global. Mais avec la crise des finances publiques, les premiers ministres Jean-Marc Ayrault puis Manuel Valls ont décidé de geler, puis de réduire nettement la dotation de fonctionnement attribuée aux collectivités. Elle a été rabotée de 1,5 milliard d’euros en 2014, et va encore diminuer de 3,7 milliards en 2015.Lire aussi : A Beaucaire, aussi, la mairie FN s'en prend au club de football« Cette baisse de la dotation de l’Etat amène les collectivités à serrer leurs budgets et, pour une bonne partie d’entre elles, à réduire les subventions », constate Nadia Bellaoui, présidente du Mouvement associatif. D’autant que de nombreux maires ont été élus sur la promesse qu’ils n’augmenteraient pas les impôts. La réforme territoriale a aussi incité certaines collectivités à serrer les cordons de la bourse. « Avant, les subventions dépendaient d’élus qui connaissaient notre travail, peste le directeur d’une association d’insertion. A présent, ce sont des technocrates des communautés de communes ou des conseils régionaux qui décident, et ils nous asphyxient ! » Les associations les moins bien gérées sont les premières à tomber. « La baisse des aides amplifie souvent des problèmes antérieurs, juge le consultant Guy Kugler, du Samu associatif. Parfois, il n’y a parfois pas de projet clair, les statuts sont flous… »Les difficultés actuelles en annoncent d’autres. Après les communes, les nouveaux élus des départements vont bientôt voter eux aussi leurs budgets, et prendre des mesures douloureuses. « Mais le plus dur arrivera en 2016, avec la nouvelle baisse des dotations de l’Etat, anticipe M. Minot. Au début, on trouve des économies, on fait plus appel aux bénévoles. Là, on va vers des catastrophes ! » Le Collectif des associations citoyennes redoute la suppression de 25 000 à 30 000 emplois.« On est très inquiets, car quand les subventions se tarissent, il y a peu d’alternatives », ajoute Mme Bellaoui : avec la crise, l’appel à la générosité publique devient aussi plus difficile. Quant aux entreprises privées, elles limitent également leurs contributions.Lire aussi :Le droit au secours du bénévolat  ?Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Michel Voilà encore un changement de poids au sein de l’Etat -major de BNP Paribas, l’un des géants du secteur bancaire européen, après le récent retrait de Baudouin Prot, figure historique du groupe.A la veille de la publication de ses résultats financiers, jeudi 30 avril, la banque française a annoncé le remplacement de son directeur général délégué démissionnaire, en charge des marchés domestiques, François Villeroy de Galhau, l’une des têtes pensantes du groupe, par Thierry Laborde. Cette nomination prendra effet le 4 mai.Mission sur l’investissementLe départ de François Villeroy de Galhau, énarque de 56 ans, ancien des cabinets de Pierre Bérégovoy et Dominique Strauss-Kahn, avait été rendu public par Matignon le 21 avril, le gouvernement ayant en effet décidé de lui confier une mission sur le financement de l'investissement. Une mission qui pourrait constituer un préalable à sa nomination à la tête de la Banque de France, après le départ de l’actuel gouverneur Christian Noyer, prévu à l’automne.Pour sa part, Thierry Laborde, ancien chez BNP Paribas, dirige l’activité BNP Paribas Personal Finance et est membre du comité exécutif. Il a fait toute sa carrière au sein de la banque de détail en France et est considéré, en interne, comme l’un des meilleurs connaisseurs de l’univers digital, l’une des priorités de la banque pour l’avenir. Thierry Laborde aura le titre de directeur général adjoint.Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave Passer plus de temps en famille, voyager, jardiner et améliorer son logement… les aspirations des Français pour leur retraite n'ont rien d'extravagant. Et pourtant, selon l'étude intitulée « L'avenir des retraites », publiée par la banque HSBC le 29 avril, les trois quarts des retraités déclarent qu'ils n'ont pas pu réaliser au moins une de leurs aspirations depuis qu'ils ont cessé leur vie professionnelle. Évidemment les « rêves »  qui demandent plus de moyens financiers, comme les voyages, sont les plus difficiles à concrétiser.1 032 euros par mois en moyenneLe résultat de cette étude, qui se fonde sur un sondage réalisé sur Internet auprès de 1 000 de personnes actives et de 1 000 personnes à la retraite en septembre 2014, n'est guère étonnant au vu des derniers chiffres publiés, le 28 avril, par l'Assurance retraite. Fin 2014, les 13,7 millions de retraités percevaient, en moyenne 1 032 euros par mois pour une carrière complète au régime général. Il faut ajouter à ce montant les pensions versées par les régimes complémentaires, qui peuvent représenter environ un tiers pour les salariés et plus de la moitié de la pension complète pour les cadres.Lire aussi : Les Français peinent à épargner pour leur retraiteSans surprise, les inégalités salariales entre les hommes et les femmes affectent le montant des pensions. Dans l'ensemble, les premiers touchent 1 123 euros par mois, contre 921 euros pour les secondes. De quoi expliquer là encore, que selon l'étude de HSBC, les femmes ont plus d'aspirations non satisfaites que les hommes.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.04.2015 à 14h45 • Mis à jour le29.04.2015 à 18h37 | Stéphane Lauer Finalement, François Michelin aura passé toute sa vie à apprivoiser la mort. Il n’a que 10 ans lorsque sa mère disparaît. Son père meurt à son tour quatre ans plus tard. Et puis il y a aussi ce fils, dont il avait réussi à faire son successeur à la tête de l’entreprise familiale, qui se tue accidentellement en 2006. Dans sa dernière interview accordée en mai 2013 à Paris Match, François Michelin évoquait son rapport à ces morts, à la mort : « La foi conduit à la notion de vie éternelle. Il n’y a pas de disparition. La vie est changée, elle est totale », prêchait-il une dernière fois avant que la sienne ne bascule définitivement le 29 avril 2015. Celui qui a fait de Michelin l’un des leaders mondiaux du secteur s’est éteint à l’âge de 88 ans.Né le 15 juin 1926 à Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme, le jeune orphelin est élevé dans la religion par sa tante, en Savoie. La foi constitue l’une des deux clefs pour comprendre le cheminement de ce patron à la fois atypique et secret. L’autre, c’est l’entreprise de fabrication de gomme de caoutchouc dont son grand-père, sur son lit de mort, lui confie les rênes en 1940, alors que son père vient juste de se tuer dans un accident d’avion.En attendant qu’il soit en capacité de reprendre l’entreprise familiale, son oncle, Robert Puiseux, assure la régence jusqu’en 1955. Entre-temps, François Michelin, après une licence de mathématiques, suit un parcours initiatique de quatre ans dans les ateliers clermontois. En 1959, il devient cogérant, puis « seul patron après Dieu », comme il aime à le rappeler régulièrement. Début d’un règne papal sans partage, long de 43 ans, qui ne s’achèvera qu’en mai 2002 : les statuts de l’entreprise fixaient une limite d’âge, mais pas de durée de mandat. Gouvernance d’un autre temps, à l’image d’un homme issu d’une autre époque.La révolution du radialTout au long de sa vie François Michelin aura professé un conservatisme social et politique hors d’âge, qui finissait par le rendre iconoclaste et inclassable parmi ses pairs. Chrétien, libéral aux accents réactionnaires, imprégné de personnalisme, il cherchait en permanence à donner un sens aux choses en partant de l’observation des faits, pour mieux prendre ses distances avec les certitudes toutes faites ou les modes.Ce pragmatisme élevé au rang de philosophie, il l’appliquera dès ses premiers pas de patron en multipliant les usines de pneus à carcasse radiale. Ce procédé révolutionnaire est le fruit de l’imagination d’un obscur ingénieur, Marius Mignol. Il permet de parcourir trois fois plus de kilomètres grâce à une structure métallique. Pourtant, le premier réflexe dans l’entreprise fut d’enterrer le projet. Le brevet est déposé en 1946, mais la commercialisation ne s’effectue qu’au compte-gouttes. Pensez ! Si la durabilité du pneu est augmentée, les usines tourneront moins. Certains considèrent que cela revient à se tirer une balle dans le pied.François Michelin est le seul à dépasser cette rationalité à courte vue en pensant qu’au contraire, le pneu radial va faire prendre une avance technologique décisive au groupe clermontois. Les faits lui donneront raison. En moins de quatre décennies, le petit fabricant de pneumatiques provincial va devenir le leader mondial du secteur, tour à tour étendard de la France à l’étranger, mais aussi baromètre social de la désindustrialisation hexagonale.Choc pétrolier et déclinCar si pendant des années, les constructeurs vont demander et redemander du radial, François Michelin ne voit pas arriver le second choc pétrolier. Au début des années 1980, le groupe a surinvesti. Alors que la demande s’effondre, les pertes se creusent. C’est le début d’un long déclin des effectifs clermontois, qui passeront en l’espace de vingt ans de 30 000 à 15 000 salariés. Pendant plusieurs mois, François Michelin reste prostré, on ne le voit plus à l’usine, des rumeurs sur sa santé commencent à courir.En 1982, pour sauver l’entreprise, il doit se résoudre à recourir à la puissance publique sous la forme d’un prêt de 4 milliards de francs. Un véritable crève-cœur pour celui qui a toujours fustigé l’interventionnisme sous toutes ses formes : étatique, syndical et même patronal, ce qui l’avait poussé à claquer la porte du Conseil national du patronat français, l’ancêtre du Medef, en 1968, après les accords de Grenelle, reprochant au patron des patrons de l’époque, Paul Huvelin, d’avoir trop lâché sur les salaires et fait le lit de la représentation syndicale.Pour la première fois de son histoire, au début des années 1980, le Bibendum, emblème du groupe depuis 1898, a donc un genou à terre. Ce ne sera pas la dernière. En 1989, Michelin décide d’accélérer aux Etats-Unis en rachetant Uniroyal Goodrich. Ce virage stratégique est logique dans la mesure où il s’agit du premier marché du monde sur lequel le groupe français passe de 10 à 25 % de parts de marché. Mais François Michelin le négocie dans les pires conditions. Cette acquisition se fait sous la pression de l’ennemi de toujours, le japonais Bridgestone, qui vient de surpayer Firestone. Michelin estime qu’il faut à tout prix ne pas se faire distancer. Mais le timing du rachat d’Uniroyal Goodrich est catastrophique.Fusion et restructurationLa crise est de retour et Michelin a dû s’endetter énormément. Une nouvelle fois, le pneumaticien passe à deux doigts de la faillite et mettra des années pour digérer son acquisition américaine. François Michelin confie la mission à un jeune dirigeant de 37 ans, qu’il a repéré dès son arrivée dans le groupe : Carlos Ghosn, qui a déjà à son actif le redressement des activités brésiliennes de Michelin au Brésil. En moins de trois ans, il parvient à réussir la fusion au prix d’une lourde restructuration. Se noue alors une confiance entre les deux hommes au point de convaincre François Michelin de faire du futur patron de Renault Nissan le mentor de son fils Edouard, qu’il envoie à ses côtés aux Etats-Unis pour faire ses gammes.Le fait d’avoir prénommé ce fils Edouard, comme le grand-père de François, le fondateur du groupe, ne tient pas que de la tradition familiale. Le jeune homme a été très tôt destiné à succéder au père, même si celui-ci ne veut pas l’avouer. De fait, en 1996, Carlos Ghosn a vite compris qu’il ne deviendrait jamais patron de Michelin et rejoint Renault. Alors qu’on demande à François Michelin si Edouard va effectivement devenir le quatrième gérant issu de la famille, la prudence lui arrache cette phrase prémonitoire : « Si Dieu lui prête vie. » Le prêt sera de court terme. Quatre ans après l’accession d’Edouard à la direction de Michelin, celui-ci se noie au large de l’île de Sein lors d’une banale partie de pêche. Tout un pan de ce que François Michelin a bâti s’effondre.Le dernier des MohicansL’illusion que la destinée de l’entreprise reste dans le giron familial survit encore quelques années lorsque Michel Rollier, le petit-fils de la tante qui avait élevé François Michelin, succède en 2006 à Edouard.Même si François Michelin garde toujours un bureau aux Carmes, le siège de l’entreprise, à Clermont-Ferrand, ses allées et venues pour récupérer son courrier sont de plus en plus espacées. Il a du mal à cacher un certain désabusement lorsqu’il regarde l’entreprise se moderniser sous la coupe de son nouveau patron, Jean-Dominique Senard depuis 2012. « Michelin est désormais dirigé par des traders », avait-il lâché un jour. Avec une certaine nostalgie d’un paternalisme et d’un taylorisme assumé, il se définissait lui-même comme le dernier des Mohicans.En 1988, lorsque M. Michelin propose à ses salariés 20 centimes de l’heure d’augmentation, il feint de s’étonner qu’ils prennent la proposition pour une provocation. A tout bout de champ, il professe ouvertement son incompréhension du droit du travail, « d’inspiration marxiste, car reposant sur la lutte des classes ». Provocation encore, lorsque la direction du personnel décide, en 1999, de libeller les feuilles de salaire avec la mention « prix payé par le client pour votre travail ». Condamné par la justice, Michelin devra revenir à un bulletin de paie plus classique. En forme d’épitaphe, il lâchait dans sa dernière interview : « Ce qui reste d’une vie, c’est ce qu’on a appris auprès des hommes. »Stéphane LauerCorrespondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alain Constant Le « trading haute fréquence », nouveau danger pour l’économie mondiale ? (mercredi 29 avril, à 20 h 50 sur Canal+).Si Gordon Gekko existait, il serait sans doute mathématicien de haute volée, capable de créer des algorithmes, autrement dit des formules complexes au profit d’ordinateurs surpuissants. Gekko ? Le trader fou de fric et de pouvoir incarné par Michael Douglas dans Wall Street, long-métrage à succès d’Oliver Stone sorti en 1987.Depuis, les traders et autres donneurs d’ordres en chair et en os, hurlant et donnant aux grandes Bourses mondiales des allures de rings ont été remplacés par des ordinateurs perfectionnés et ultrarapides. Aujourd’hui, 70 % des opérations boursières aux Etats-Unis et 40 % en Europe sont commandées par ces ordinateurs capables d’intervenir sur les marchés pour acheter et vendre à la vitesse de la lumière. Le temps d’un clin d’œil, la machine peut effectuer sept mille opérations !La crise des subprimes de 2008 est passée, mais le nouveau danger se cacherait derrière trois lettres : « THF », pour « trading haute fréquence ». Un univers dans lequel l’économie réelle disparaît au profit d’une spéculation aveugle et brutale. Il y a quelques mois, le journaliste américain Michael Lewis publiait Flash Boys, A Wall Street Revolt, ouvrage qui fit grand bruit. Il y dénonçait à l’issue d’une longue enquête une Bourse « truquée » par des logiciels ultrarapides, permettant à certains « maîtres du temps » de s’enrichir en faussant les règles du jeu.A l’origine de ces révélations, Brad Katsuyama, courtier canadien devenu lanceur d’alerte. Arrivé en 2001 à Wall Street, il dirigeait une trentaine de courtiers à la Royal Bank of Canada. Très vite, il détecte des anomalies, comme l’impossibilité d’acheter des actions au prix indiqué.MinikrachsAvec l’accord de ses patrons, il va enquêter pendant deux ans, pour découvrir un système de trading à haute fréquence qui échappe à tout contrôle humain et peut provoquer des minikrachs. Toujours à l’affût des bonnes histoires, Hollywood a acheté les droits de Flash Boys.Comment expliquer ce monde mystérieux d’algorithmes, de fibre, de vitesse absolue ? Ivan Macaux, auteur de ce documentaire complexe et captivant, a choisi un style polar bien rythmé, avec l’aide d’Ali Baddou, transformé en détective de terrain.De New York à Londres, de Chicago à Bruxelles en passant par Paris, ses rencontres avec d’anciens traders, des lanceurs d’alerte, des gendarmes de la Bourse, des patrons de sociétés THF, des mathématiciens permettent de comprendre les méthodes agressives du trading à haute fréquence. Mani Mahjouri, l’un des dirigeants de Tradeworx, l’une des rares sociétés de THF à ouvrir ses portes aux Etats-Unis, déclare : « Je suis comme un pilote de chasse, capable de faire des frappes chirurgicales de manière efficace sur les marchés boursiers. Nous sommes dans un monde où la vitesse est essentielle. Avoir une technologie de pointe vous rend meilleur… »Dans cet univers sans merci, les Bourses européennes et américaines se sont lancées dans une course folle pour investir dans des systèmes de connexion toujours plus rapides. Avec de telles pratiques, le prochain krach sera sanglant. Peut-on éviter la catastrophe ? Brad Katsuyama y veille. Depuis un an et demi, il a lancé une plate-forme qui a séduit des fonds d’investissement et des grandes banques. Ce marché à vitesse limitée, censé être plus juste, accueille déjà 1 % des échanges d’actions effectués aux Etats-Unis.« Les Nouveaux Loups de Wall Street »,d’Ivan Macaux, avec Ali Baddou (France, 2015, 90 min). Mercredi 29 avril, à 20 h 50 sur Canal+.Alain ConstantJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Leila Marchand Le séisme qui a frappé le Népal le 25 avril a tué plus de 5 000 personnes et a semé le chaos dans la capitale Katmandou, poumon économique du pays. Monuments en ruines, habitations et routes détruites, communications coupées, la reconstruction s'annonce ardue dans l'un des pays les plus pauvres du monde. L'Etat se situe au 157e rang sur 187 de l'indice du développement humain, et environ 25 % de ses 27 millions d'habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté. #container_14303004031{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303004031{ height:500px; } #container_14303004031 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303004031 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303004031 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; }Le PIB népalais, moins de 18 milliards d'euros en 2013A titre de comparaison, le PIB français ressort à 2500 milliards d'euros pour la même année(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; 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L'agriculture y emploie les deux tiers des habitants. Elle peine pourtant à subvenir à leurs besoins : le pays est dans un état de constante insécurité alimentaire, comme le décrit ce rapport de l'Unicef. Les réserves suffisent à peine pour les mois d'hiver et la moitié des enfants du pays souffrent d'un retard de croissance.Le séisme a frappé juste avant la saison de mousson, au moment où les Népalais préparent les cultures. « Trente-six districts (sur 75) ayant été affectés, il est peu probable que les prévisions de croissance soient tenues », estime Bishamber Pyakurel, économiste installé à Katmandou : l'agriculture pèse pour 35 % dans le PIB du pays. #container_1430238092293{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1430238092293{ height:250px; } #container_1430238092293 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1430238092293 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1430238092293 .subtitre{ display:block; }Le Népal dépend à 36% de son agricultureLe secteur dominant, les services, comprend le tourisme(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1430238092293", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/nepal/presentation-du-nepal/", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"CIA world factbook, 2013", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Agriculture","Industrie","Services"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 1, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "PIB par secteur", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 36.8 ], [ "", 14.5 ], [ "", 48.7 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Selon des statistiques officielles, la croissance a atteint 5,5 % l'an dernier au Népal. Mais dans le même temps, son taux d'inflation s'élevait à 6,9 %, réduisant du coup le pouvoir d'achat des Népalais.Une forte dépendance aux importationsEnserré entre l'Inde et la Chine, le Népal est économiquement dépendant de ces deux géants, une situation qui le rend très sensible aux fluctuations extérieures. La roupie népalaise est d'ailleurs indexée sur la roupie indienne.Le pays ne peut pas compter sur les investissements étrangers : il reste l'un des moins attractifs au monde dans ce domaine, faute, notamment, d'infrastructures suffisantes et de bureaucratie efficace.Ses importations représentent presque le tiers de son PIB. Le pays fait principalement venir de quoi soutenir ses besoins énergétiques (pétrole et gaz) et achète également des matières premières agricoles et des produits manufacturés, comme des vêtements ou du matériel électrique et électronique. #container_14302384725{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14302384725{ height:500px; } #container_14302384725 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14302384725 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14302384725 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; }Le Népal dépend largement de l'Inde pour ses importationsLes importations du Népal s'élèvent à 6 milliards d'euros en 2013(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}En comparaison, ses exportations sont d'un faible volume (883 millions de dollars en 2013) et peu diversifiées : des vêtements, des tapis, du pashmina et d'autres produits textiles, majoritairement envoyés vers l'Inde.La santé et l'éducation sous perfusion étrangèreAvant le séisme, son développement était déjà fortement dépendant de l'aide internationale. Cette dernière représente 26 % du budget national d'après les chiffres publiés par le gouvernement pour 2010-2011, soit 1,5 milliard d'euros. Les principaux secteurs sous perfusion étrangère sont l'éducation, le développement local et la santé. En tête des donneurs, on trouve la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement, la Chine, l'ONU et le Royaume-Uni.Cette nouvelle catastrophe humanitaire risque d'accentuer cette dépendance à l'aide internationale. Si l'on cumule les premières aides financières déjà promises par la communauté internationale, le Népal devrait pouvoir compter sur au moins 19,5 millions d'euros.Le pays dépend également des remises de fonds des travailleurs expatriés, qui représentent 26 % du budget national.Un tourisme en deçà de son potentielAvec huit des dix plus hauts sommets au monde et quatre sites classés au patrimoine mondial de l'Unesco sur son territoire, le Népal séduit autant les amateurs de trekking que ceux de merveilles naturelles et culturelles. #container_14302387666{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14302387666{ height:450px; } #container_14302387666 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14302387666 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14302387666 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; }Au Népal, le secteur des services connaît une croissance très importanteCe secteur comprend celui du tourisme, autorisé dans le pays depuis 1951(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14302387666", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://data.lesechos.fr/pays-indicateur/nepal/part-des-services-dans-le-pib.html", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:true, text:"Banque mondiale", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} % du PIB", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1965","1966","1967","1968","1969","1970","1971","1972","1973","1974","1975","1976","1977","1978","1979","1980","1981","1982","1983","1984","1985","1986","1987","1988","1989","1990","1991","1992","1993","1994","1995","1996","1997","1998","1999","2000","2001","2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Croissance des services", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 23.5 ], [ "", 20.2 ], [ "", 22.8 ], [ "", 21.3 ], [ "", 21.6 ], [ "", 21.2 ], [ "", 22.6 ], [ "", 21.2 ], [ "", 23.5 ], [ "", 20.5 ], [ "", 20.1 ], [ "", 21.9 ], [ "", 24.9 ], [ "", 25 ], [ "", 23.7 ], [ "", 26.3 ], [ "", 26.7 ], [ "", 26.1 ], [ "", 26.9 ], [ "", 26.4 ], [ "", 33.2 ], [ "", 32.7 ], [ "", 33.4 ], [ "", 32.9 ], [ "", 33.1 ], [ "", 32.1 ], [ "", 35.4 ], [ "", 34.7 ], [ "", 37.1 ], [ "", 35.2 ], [ "", 35.5 ], [ "", 35.6 ], [ "", 35.7 ], [ "", 37.6 ], [ "", 36.9 ], [ "", 37 ], [ "", 44.6 ], [ "", 43.3 ], [ "", 44.3 ], [ "", 45 ], [ "", 46 ], [ "", 48.2 ], [ "", 49.3 ], [ "", 49.9 ], [ "", 49.6 ], [ "", 47.8 ], [ "", 46.3 ], [ "", 48 ], [ "", 49.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Ouvert aux étrangers en 1951, le pays a accueilli près de 800 000 visiteurs en 2013. Le secteur des services, qui comprend le tourisme, équivaut à presque la moitié du PIB. Néanmoins, il reste en deçà de son potentiel, à cause de liaisons aériennes limitées, et d'un manque d'hébergements de qualité et de personnes qualifiées dans ce secteur.Le séisme a dévasté une partie des sites historiques de la vallée de Katmandou, classée au patrimoine de l'Unesco. « 90 % des monuments de Durbar Square à Katmandou se sont écroulés et 50 % des temples de Durbar Square à Patan également », estime Christian Manhart, correspondant de l'Unesco au Népal, au micro de France Culture.Voir : Avant/après : les bâtiments historiques détruits par le séisme à KatmandouL'Unesco est tentée d'accompagner la restauration des monuments, qui avaient déjà été en partie reconstruits après le tremblement de terre de 1934. Un accompagnement qui risque d'être long et complexe, les bâtiments et les sculptures étant issus d'un savoir-faire unique.Les remous de la politique intérieureFace à cette situation de crise, l'avenir du Népal est lié à ses décisions en matière de politique intérieure. La guerre civile, qui a fait rage entre 1996 et 2006, a finalement abouti à l'abolition de la monarchie. Mais depuis le pays n'est toujours pas parvenu à élaborer une constitution. Une situation de crise politique qui l'empêche de proposer une réelle stratégie de développement.Pourtant, en plus de son potentiel touristique à relancer, le pays pourrait s'appuyer sur une autre manne financière : la production d'énergie hydroélectrique. Grâce aux rivières issues des glaciers, il dispose de ressources en eau considérable. Des centrales hydroélectriques permettraient d'apporter une réponse à la pénurie d'électricité du Népal, mais aussi de l'Inde.Leila MarchandJournaliste au Monde Anne Eveno C’est une nouvelle fois la soupe à la grimace du côté de Suwon, le siège de Samsung. Au premier trimestre 2015, le conglomérat sud-coréen a accusé un recul de son bénéfice net sur un an de 39 % à 4 600 milliards de wons, soit 3,93 milliards d’euros. Samsung connaît ainsi son quatrième trimestre consécutif de chute de son résultat net.Si Samsung souffre, c’est en raison des difficultés actuelles de sa branche mobile qui représente 53 % de son chiffre d’affaires et 45 % de son résultat opérationnel. Au premier trimestre, les résultats opérationnels de la division des téléphones mobiles sont ressortis en baisse de plus de 57 % sur un an, à 2 740 milliards de wons.Le géant sud-coréen, qui fait face à la concurrence accrue de son grand rival américain Apple mais aussi de fabricants chinois plus petits, a pourtant des éléments dans son jeu pour espérer un retour à meilleure fortune. Même s’il est pris en tenaille sur le marché des smartphones entre les produits haut de gamme d’Apple et sur l’entrée de gamme par les chinois Lenovo, Huawei et Xiaomi, le groupe est parvenu au premier trimestre à redevenir le premier fabricant mondial de smartphones, reprenant sa couronne à son concurrent américain.Premier vendeur mondial de smartphonesSelon le cabinet Strategy Analytics, le Sud-Coréen a livré 83,2 millions de smartphones dans le monde entre janvier et mars, soit une part de marché de 24 %. Apple ayant pour sa part vendu 61,2 millions d’iPhone pour une part de marché de 17,7 %. « Samsung reste confronté à des défis en Asie et ailleurs, mais sa performance d’ensemble s’est suffisamment stabilisée pour détrôner Apple et reprendre son rang de premier vendeur mondial de smartphones », commente Neil Mawston, directeur exécutif de Strategy Analytics.Dans sa volonté de continuer à mener la course en tête et de regagner en profitabilité, Samsung compte beaucoup sur les effets du lancement intervenu en avril du Galaxy S6 et de sa version incurvée S6 Edge. Ces deux modèles haut de gamme doivent concurrencer sur son terrain Apple et ses iPhone 6 et 6 Plus.Lire aussi :Samsung lance le Galaxy S6, son arme anti-AppleSans donner d’éléments chiffrés précis, Park Jin-Young, vice-président de la communication de la division mobile, a indiqué que les ventes des nouveaux modèles étaient au beau fixe, contredisant des informations de presse laissant entendre le contraire. « Je pense que le S6 obtiendra la meilleure performance de la gamme Galaxy », a-t-il affirmé, assurant que le groupe avait du mal à faire face à une demande plus forte que prévue pour le Edge.Les puces à la rescousseLes difficultés de Samsung lors du trimestre écoulé contrastent avec les résultats présentés lundi 27 avril par Apple. La firme à la pomme a affiché une hausse de 33 % de son bénéfice net à 13,6 milliards de dollars, grâce aux Iphone 6 que s’arrachent notamment les consommateurs chinois.Lire aussi :L’iPhone continue à doper le résultat d’AppleAutre atout dans la manche de Samsung, les bons résultats de la division « puces mémoire ». Le résultat opérationnel de cette branche a grimpé de plus de 50 % sur un an. Le groupe a annoncé qu’il avait investi 3,7 milliards d’euros dans ses usines de semi-conducteurs.Anne EvenoJournaliste au Monde Margherita Nasi Être une jeune entreprise innovante spécialisée dans l’efficacité énergétique, cela signifie d’abord faire preuve de réactivité. Car l’audit énergétique réglementaire est en ce moment sur toutes les lèvres.Avec le décret sur la transition énergétique, toutes les grandes entreprises doivent effectuer un audit avant le 4 décembre 2015. « C’est donc la course contre la montre », explique Jean Pierre Riche, PDG d’Okavango-Energy. La concurrence est rude : plusieurs entreprises lancent des appels d’offres massifs et divisent les prix.Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME : « Convivialité, respect des différences, responsabilité, autonomie et esprit d’équipe » (1/3)« Face à cette nouvelle situation du marché qui attire par ailleurs de nouveaux acteurs concurrents, nous avons décidé de construire des nouvelles prestations moins chères conformes à la réglementation, et de continuer à revendiquer notre différence avec des missions de mise en œuvre de plans d’économies avec engagement de résultat ».Il s’agit aussi de réfléchir aux éléments qui freinent la mise en œuvre des recommandations issues des audits énergétiques, pour pouvoir proposer des offres innovantes. Okavango-Energy développe ainsi une offre, KubangO, pour les PME et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) industrielles souhaitant diminuer leurs coûts énergétiques sans recours à un endettement supplémentaire ni mobilisation de fonds propres. « Pour le secteur industriel, notre démarche reste encore très inédite, nous devons aménager les contrats existants dans le secteur tertiaire pour les adapter au secteur industriel », explique le PDG.Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME : direction l’Espagne (2/3)Pour être un acteur de référence sur le marché dans un métier basé sur les compétences des consultants, il faut aussi avoir les meilleurs candidats. Jean-Pierre Riche en rencontre toutes les semaines : « Je m’implique personnellement dans le processus continu de prérecrutement afin de détecter les meilleurs éléments. J’en rencontre une centaine par an ».Parmi les critères de recrutement, Jean-Pierre Riche cite la compétence, le respect des valeurs du groupe mais aussi l’expérience internationale. « Le cabinet a une vocation européenne et compte déjà plus de huit nationalités. Cette diversité des cultures oblige au respect de la différence, à la recherche des complémentarités, à l’ouverture d’esprit… elle est un des piliers de notre esprit d’équipe et un enrichissement personnel quotidien ».Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME : le développement d’une nouvelle offre (3/3)Car travailler avec un autre pays ne va pas de soi. Jean-Pierre Riche se rend tous les mois en Espagne pour piloter le développement de la filiale. Les clients y sont plus prudents quand il s’agit de démarrer une nouvelle collaboration. « La crise a, en outre, profondément marqué les entreprises, qui sortent lentement de leur état tétanisé. Il faut donc les mettre en confiance et discuter longuement avec elles pour qu’elles ne soient plus sur la défensive », analyse M. Riche. Et puis impossible de compter sur des aides du gouvernement : « Okavango Espagne ne trouve pas de subventions, les banques ne prêtent pas à une start-up et les mécanismes de contre garantie bancaires sont très limités ».Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME : Farid Lahlou repart toujours avec une leçonCela n’empêche pas Jean-Pierre Riche d’entamer ses journées avec envie et passion : « quand on est entrepreneur, chaque jour est une chance de faire grandir son enfant, son entreprise. Que ce soit pour des tâches stratégiques, qui sont intellectuellement stimulantes ou beaucoup plus opérationnelles voire basiques, comme ranger son bureau avant l’arrivée d’un client, on sait que tout ce travail réalisé mène au développement de son entreprise ».Margherita NasiJournaliste au Monde Margherita Nasi (propos recueillis par) Durant plusieurs semaines, Le Monde donne la parole aux dirigeants des petites et très petites entreprises, pour qu’ils dévoilent leur quotidien en décrivant quelques-unes de leurs journées, leur engagement, leurs contraintes, leur moyen d’agir… C’est au tour de Jean-Pierre Riche, âgé de 50 ans, le patron d’Okavango-Energy, une entreprise innovante créée en 2009 spécialisée dans l’efficacité énergétique, de raconter son activité.Les prestations de ce cabinet couvrent la réalisation d’audits énergétiques réglementaires et de programmes opérationnels ayant pour objectif une réduction significative de l’empreinte environnementale des entreprises industrielles et l’amélioration de leur compétitivité.7 heures. Heure habituelle pour se lever le matin, quand je ne voyage pas. J’entame ma journée avec envie et passion : quand on est entrepreneur, chaque jour est une chance de faire grandir son « enfant », son entreprise.Que ce soit pour des tâches stratégiques, qui sont intellectuellement stimulantes ou beaucoup plus opérationnelles voire basiques, comme ranger son bureau avant l’arrivée d’un client, on sait que tout ce travail réalisé mène au développement de son entreprise. Quelle plus belle motivation, à l’heure d’entamer sa journée ?9 heures. Arrivée dans les bureaux. Je retrouve la partie de l’équipe d’Okavango présente aujourd’hui à Saint-Cloud. J’ai toujours cherché dans le management de mon entreprise à développer la culture de la convivialité et le sens de l’équipe. J’apprécie quotidiennement la qualité des échanges entre les consultants d’Okavango, leur solidarité et implication dans notre projet d’entreprise.Lire aussi :24 heures avec le patron d’une PME : direction l’Espagne (2/3)Comme dans le sport - je pratique le rugby -, au-delà de la qualité de chaque individu, ce qui fait le succès d’une société est la dynamique du groupe : une équipe qui partage un projet commun, constituée d’équipiers motivés, qui prennent du plaisir dans ce qu’ils font et sont prêts à se surpasser pour gagner ensemble.Tiers financementCe matin, j’ai une première réunion avec Laurence. Elle m’accompagne dans la construction de KubangO, une offre innovante de tiers financement [mécanisme qui permet de faire financer la totalité des travaux par un organisme financier sans que le propriétaire ait à débourser le moindre euro dans le cadre d’une rénovation thermique] qui va ouvrir la porte à une transformation du marché de l’efficacité énergétique pour l’industrie.La vocation de KubangO est de répondre, sous forme d’une nouvelle filiale d’Okavango, aux besoins des PME et des entreprises de taille intermédiaire (ETI) industrielles qui souhaitent diminuer leurs coûts énergétiques sans recours à un endettement supplémentaire ni mobilisation de fonds propres.KubangO mettra en œuvre à ses frais des programmes d’efficacité énergétique sur des sites industriels complets, financera les investissements associés et se rémunérera par une prestation indexée sur les économies réalisées sur l’ensemble du site. Cette offre répond à l’un des principaux freins à la mise en œuvre des recommandations issues des audits énergétiques : 25 % des industriels ne mettent en place aucune des initiatives issues d’un audit selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), et 72 % citent l’incertitude sur le temps de retour ou sa durée comme obstacle principal, selon l’Observatoire 2014 de la maturité énergétique des industriels de l’agroalimentaire.À ce point de notre lancement, notre « business model » est clair et défini. Nous savons aussi comment nous allons refinancer l’activité pour la développer à une grande échelle. Durant cette réunion, nous allons donc discuter des détails contractuels et juridiques à affiner avant la signature des premiers projets pilotes.En Europe, le marché de l’efficacité énergétique dans le secteur tertiaire est largement développé et il existe déjà différentes offres de tiers financement, donc aussi des avocats expérimentés pour établir les contrats juridiques adaptés. Mais pour le secteur industriel, notre démarche reste encore très inédite, nous devons aménager les contrats existants dans le secteur tertiaire pour les adapter au secteur industriel en s’appuyant sur l’expérience d’Okavango dans la mise en place de plans de performance énergétiques avec engagement de résultat.Après avoir vu les différents points juridiques, nous travaillons sur la finalisation de notre levée de fonds. Nous travaillons depuis plusieurs mois avec les investisseurs et sommes en phase de mise en œuvre pratique pour formaliser les accords et rentrer les fonds dans la start-up. Nous avons déjà obtenu en début d’année une subvention européenne du programme KIC Climat (Knowledge Innovation Community), qui aide les projets portés par une PME dans les domaines de l’industrie verte et nous venons de déposer notre dossier pour la Small and Medium Entreprise, un nouveau programme européen qui s’adresse aux jeunes entreprises innovantes et qui peut financer jusqu’à 2,5 millions d’euros.Je recrute ce que j’appelle « les meilleurs », c’est-à-dire des personnes très compétentes dans leur domaine, qui apprennent vite et cherchent à se surpasser en permanenceCette nouvelle subvention nous donnerait les moyens d’aller encore plus vite dans le développement de KubangO. La commercialisation de KubangO a déjà commencé et va s’accélérer après la levée de fonds. Nous comptons sur la signature d’au moins quatre projets avant fin 2015, qui serviront de références pour nos futurs clients et nos financeurs.11 heures. J’ai un rendez-vous avec un postulant. Okavango a signé de nombreux contrats dans les dernières semaines et nous devons recruter pour adapter la taille de l’équipe au business qui va continuer d’arriver. J’ai rappelé divers candidats de notre vivier pour poursuivre le processus de recrutement. C’est une des forces de notre cabinet : nous avons organisé un processus continu de détection et prérecrutement, ce qui nous permet de recruter vite de très bons profils.Chaque semaine, des candidats dont le CV a retenu notre attention passent un premier entretien. Si l’échange est positif pour les deux parties, ils entrent dans un vivier de futurs candidats consultants que nous sollicitons dès que nous devons embaucher. Les candidats passent alors deux autres entretiens et un test d’évaluation, appelé entre nous « le cas crêpes ». Nous avons créé cette mise en situation d’un projet sur un site industriel, qui fabrique des crêpes, pour voir comment va réagir le candidat, quelles sont ses compétences techniques et sa méthode de travail.Lors des recrutements, quel que soit le candidat et le poste à pourvoir, j’ai toujours trois critères en tête :- Je recrute ce que j’appelle « les meilleurs », c’est-à-dire des personnes très compétentes dans leur domaine, qui apprennent vite et cherchent à se surpasser en permanence, n’ayant pas peur de se remettre en cause pour progresser ;- Je sélectionne essentiellement des hommes et des femmes ayant une expérience internationale, qui ont vécu à l’étranger, ou sont des étrangers vivant en France. Le cabinet a une vocation européenne et compte déjà plus de huit nationalités. Cette diversité des cultures oblige au respect de la différence, à la recherche des complémentarités, à l’ouverture d’esprit… Elle est un des piliers de notre esprit d’équipe et un enrichissement personnel quotidien ;- Enfin, j’attends de ceux qui nous rejoignent qu’ils viennent pour s’investir dans le projet d’entreprise, qu’ils respectent nos valeurs et notre double passion pour l’environnement et pour le progrès des performances de nos clients.La parole est libre13 heures. Fin de l’entretien. Le temps de vérifier mes mails, il est l’heure de la pause déjeuner. Les consultants présents au bureau viennent généralement avec leurs plats préparés et se réunissent sur la grande table de réunion. Je m’achète un sandwich à la boulangerie et les rejoins pour profiter d’un moment convivial avec l’équipe. Cette après-midi, je retrouve une partie de l’équipe Okavango pour la préparation des Trophées 2015 de la performance énergétique de l’agroalimentaire dont nous organisons la deuxième édition.Ces Trophées récompensent une entreprise ayant démontré son engagement concret sur cet enjeu à la fois environnemental et économique. Pour les meilleures entreprises de l’agroalimentaire, ils sont l’occasion de faire évaluer par des professionnels leurs actions de réduction énergétique. Les autres pourront se comparer et tirer des bonnes pratiques en suivant l’exemple des plus performants.Nous avions lancé ces trophées l’année dernière en partenariat avec le Salon international de l’alimentation (SIAL) et sous le haut patronage du ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt. Nous nous apprêtons à lancer l’appel à candidature en mai, autant dire demain. Il est temps de voir où en est notre planning et de préparer notre communication.La parole est libre et chacun peut exprimer son point de vue, les tâches qu’il a accomplies et celles à venir. Nous reprenons les axes d’amélioration de l’organisation de l’année dernière pour ne pas refaire les mêmes erreurs et mettre en place les petits détails, qui feront la différence. Trois personnes travaillent à temps plein pendant plusieurs mois sur cet événement et sur l’Observatoire de la maturité énergétique des industriels de l’agroalimentaire. J’aime déléguer et je leur laisse beaucoup de responsabilités et d’autonomie. C’est plus valorisant pour eux et cela me permet de démultiplier mes actions.Retour à la famille16 heures. La réunion a été plus longue que prévu mais nécessaire au bon déroulement du projet. Je dois réorganiser mon emploi de temps de l’après-midi et de la soirée, si je veux tout faire dans les temps. Je dois me rendre à 17 heures sur un site industriel dans la région parisienne pour rencontrer des clients et faire le bilan d’un « chantier Kaizen Leanergy », une méthode propre à Okavango issue du lean manufacturing [identifier et éliminer les gaspillages, techniques de production au plus juste] mis au point par Toyota dans les années 1970.En chemin, je téléphone au directeur de projet Okavango que je dois retrouver sur le site, et nous faisons un point sur les économies d’énergie que nous avons mis en œuvre immédiatement. C’est l’esprit du « Kaizen » : tout est réalisé sur place, sans attendre, avec les moyens à la disposition de l’équipe. Arrivé sur place, nous nous réunissons avec le directeur de l’usine et son référent énergie. La mise en place opérationnelle s’est bien passée.19 heures 30. Je rentre chez moi pour retrouver ma famille puis finaliser après dîner tous les dossiers que je n’ai pas terminé dans l’après-midi.Margherita Nasi (propos recueillis par)Journaliste au Monde Stéphane Lauer (New York, correspondant) La mauvaise nouvelle pour Twitter est arrivée par… un Tweet. Quelques minutes avant la clôture de Wall Street, mardi 28 avril, une fuite sur la publication des résultats du premier trimestre du réseau social, permettait à la société de recherche Selerity - la bien nommée - de révéler un chiffre d’affaires décevant.Cette double surprise a provoqué une chute de 18 % de l’action en fin de séance, l’action Twitter finissant à 42,27 dollars. Selerity affirme avoir trouvé les résultats sur le site de Twitter et qu’il n’avait bénéficié d’aucune fuite ou piratage. Le réseau social, lui a déclenché une enquête.Un chiffre d’affaires en deçà des attentesMais ce qui a douché les marchés, c’est surtout la progression du chiffre d’affaires. Avec une hausse de 74 %, le rythme peut paraître impressionnant, mais il se situe très en deçà des attentes des investisseurs. Sur les trois premiers mois, les revenus s’élèvent à 436 millions de dollars, quand le consensus des analystes tablait sur 456 millions. Cette contre-performance a même amené le réseau social à abaisser ses prévisions de chiffre d’affaires annuel, qui devrait se situer dans une fourchette entre 2,17 milliards et 2,27 milliards, soit moins que les 2,3 milliards attendus précédemment.Le patron de Twitter, Dick Costolo explique ce résultat décevant « en raison de la contribution plus faible que prévu de certains de nos produits ». Le réseau social est confronté à un véritable défi. Car même s’il a réussi à dépasser la barre des 300 millions d’utilisateurs actifs au cours des trois premiers mois, il semble avoir de plus en plus de mal dans sa stratégie pour monétiser son audience grâce à la publicité. Autre contre-performance : le nombre d’abonnés sur mobile (241,6 millions), qui se situe lui aussi en deçà des attentes, les analystes tablant sur 243 millions.Cette situation est de nature à mettre sous pression Dick Costolo. « Le management devra à nouveau répondre aux préoccupations sur sa crédibilité », estime Mark Mahaney, analyste chez RBC Capital Markets, qui s’estime inquiet sur les capacités de Twitter pour dynamiser sa croissance. D’autant que la société ne gagne toujours pas d’argent : la perte au premier trimestre s’est élevée à 162 millions de dollars. En revanche, hors éléments exceptionnels, le résultat par action s’élève à 7 cents.La Bourse manifeste son impatience« Nous restons confiants dans notre stratégie et nous restons concentrés sur la création de valeur pour les actionnaires de façon durable en mettant l’accent sur trois priorités : le renforcement de notre cœur d’activité, faire tomber les barrières en termes de consommation et sortir de nouvelles applications et services ».C’est dans cet esprit que Twitter a annoncé mardi le rachat de TellApart, une société spécialisée dans les publicités et le marketing en ligne. Un partenariat avec la filiale de Google spécialisée dans la publicité, DoubleClik a été également révélé. Les marques et les agences utilisatrices de DoubleClick pourront désormais acheter de la publicité sur Twitter comme ils le font sur d’autres sites. Cette alliance permettra également aux annonceurs de mesurer la performance des messages qu’ils achètent sur Twitter.Le réseau social avait déjà noué un partenariat avec Google en donnant un accès en temps réel au moteur de recherche aux 500 millions de tweets qui s’échangent chaque jour. Il faut maintenant que ces initiatives fassent leurs preuves, alors que la Bourse manifeste déjà son impatience.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué et Stéphane Lauer (New York, correspondant) Norbert Dentressangle, l’une des plus importantes entreprises françaises de transport et de logistique, passe sous pavillon américain. Le groupe familial installé à Lyon et ses camions rouges ont été rachetés, mardi 28 avril, pour 3,24 milliards d’euros par XPO, une société de logistique basée à Greenwich dans le Connecticut. Et la marque Norbert Dentressangle, qui porte le nom de son président fondateur, sera remplacée par XPO en Europe. Le prix comprend une reprise de dette d’une valeur de 1,08 milliard d’euros.Bien que cotée, Norbert Dentressangle était restée depuis sa création en 1979 une entreprise familiale, contrôlée à 67 % par son fondateur. Père de deux enfants, qui ont choisi des carrières en dehors du groupe, Norbert Dentressangle, 61 ans, lui-même affaibli sur le plan physique, a estimé que la meilleure chance d’assurer un futur à son entreprise passait par sa cession.Si la France perd donc le numéro deux national du transport (derrière SNCF Logistics), cette activité ne sera pas délocalisée… De fait, le groupe lyonnais, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 4,5 milliards d’euros en 2014, deviendra le responsable de XPO pour l’ensemble de ses activités sur le Vieux Continent. La société américaine était jusqu’à présent installée exclusivement outre-Atlantique. Dans ces conditions, Hervé Montjotin, le directeur général de Norbert Dentressangle, prend les commandes de XPO Europe.« Le deal parfait »La société américaine s’engage, selon un communiqué, à ne pas supprimer de postes en France pendant une période de dix-huit mois. Norbert Dentressangle compte 42 000 employés en Europe et aux Etats-Unis. Le nouvel ensemble réalisera un chiffre d’affaires combiné de 8,5 milliards de dollars, soit 7,8 milliards d’euros, et devrait compter 52 350 salariés répartis dans 27 pays. Les deux groupes entendent finaliser la vente lors du second semestre 2015.Lire aussi :Quand les transporteurs français dénoncent un « dumping social » auquel ils contribuentPour comprendre l’opération, il faut remonter en juillet 2014, lorsque Norbert Dentressangle rachète l’américain Jacobson, pour 569 millions d’euros. C’est à ce moment que XPO Logistics découvre le groupe français. Mais il faudra plusieurs mois pour que l’idée d’un rapprochement germe.La proposition de XPO ne date en effet que de quelques semaines. Mais depuis les choses sont allées très vite. Une rapidité qui s’explique par les caractéristiques du rapprochement. D’abord, les deux groupes sont parfaitement complémentaires sur le plan géographique. Le groupe américain était jusqu’à présent totalement absent en Europe, tandis que Norbert Dentressangle est principalement actif sur le Vieux Continent.En revanche, sur le plan métier, la convergence est totale. « C’est le deal parfait, qui ne présente aucun risque d’exécution, commente une source proche du dossier. Il n’y a pas d’obstacle sur le plan de la concurrence et aucune restructuration n’est nécessaire et sur le plan du financement. Il s’agit d’une véritable opération de croissance qui profitera aux deux entreprises. »XPO, deux fois moins gros que le françaisSur le plan du financement de l’opération, les risques paraissent également limités : XPO bénéficie d’un engagement de la part de Morgan Stanley à hauteur de 2,6 milliards de dollars, tandis que le transporteur dispose d’un milliard de liquidités et d’une ligne de crédit de 415 millions.Bradley Jacobs, le patron de XPO Logistics, souligne ainsi que l’opération « va propulser XPO parmi les 10 premiers groupes de logistique dans le monde », disposant de 863 sites, tout en triplant la rentabilité avant impôt du jeune groupe, qui ne compte que 10 000 salariés, soit quatre fois moins que Norbert Dentressangle. En termes de chiffre d’affaires (2,4 milliards de dollars en 2014), XPO est quasiment deux fois moins gros que le français et le groupe a affiché une perte de plus de 63 millions de dollars en 2014.Le transporteur américain compte s’appuyer sur le savoir-faire du groupe français : le siège social lyonnais, de même que les centres de décision de Malakoff (Hauts-de-Seine), pour la logistique, et Beausemblant (Drôme) pour le transport seront maintenus.Bercy, qui a été consulté peu avant l’opération, n’aurait pas posé de conditions au rachat. Celui-ci devrait être réalisé d’ici le mois de juin. D’ici là, une OPA sera lancée sur les titres non détenus par la famille à un prix identique de 217,5 euros par action. Cette opération intervient quelques semaines après la mise en liquidation de MoryGlobal et l’annonce d’un plan social de 500 postes chez Gefco mi-avril.Lire (en édition abonnés) : Le transporteur Norbert Dentressangle franchit l’AtlantiquePhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Loïc Soleymieux Embaucher en dessous du salaire minimum, sanctionner les chômeurs qui refusent un travail, revoir les conditions d'indemnisation des chômeurs, simplifier le code du travail… Dans un entretien au magazine Challenges daté du 23 avril, Pierre Gattaz a de nouveau préconisé des réformes fortes susceptibles, selon lui, de relancer l'emploi.Si le gouvernement Valls n'a jamais ouvertement affiché de sympathie pour le patron des patrons, la majorité socialiste de 2015 n'a pas la même hostilité à l'égard de certaines réformes qu'elle pouvait l'afficher en 2012. Et nombreux, à gauche, accusent le gouvernement de faire la politique du Medef. Deux ans après la prise de fonction du très médiatique patron du Medef, décryptage des propositions du patronat et de leur influence, ou non, sur la politique du gouvernement.  Sur la compétitivitéSi certains, comme la CGT, ont reproché au gouvernement d'être trop à l'écoute du Medef, c'est avant tout à cause des mesures de compétitivité. Avant l'élection de M. Gattaz à la tête de son syndicat, la création en 2012 du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) avait pourtant déjà posé les bases du futur pacte de responsabilité du gouvernement. En juillet 2013, Pierre Gattaz émettait l'idée d'une baisse de charges de 100 milliards d'euros. En août, il en demandait 10 milliards dès 2014, qui s'ajouteraient aux 20 milliards du CICE. En novembre, il infléchissait son discours en proposant au gouvernement un « pacte de confiance », avec la promesse d'un million d'emplois en échange de la baisse de charges en question.Deux mois plus tard, lors de ses vœux du 31 décembre, François Hollande annonçait la création du pacte de responsabilité, promettant d'économiser 50 milliards d'euros en trois ans, principalement pour réduire les charges des entreprises. Le président de la République, s'il n'a pas suivi pas à la lettre les propositions de M. Gattaz, s'en est toutefois inspiré. Sur la fiscalitéDe « l'environnement (...) serein fiscalement » demandé par Pierre Gattaz lors de sa prise de fonction, à la « pause fiscale » de François Hollande, il n'y a qu'un pas. Mais difficile de savoir si la promesse sera tenue jusqu'en 2017 alors que la fiscalité a beaucoup évolué en trois ans.Après de fortes hausses d'impôt au début du quinquennat, le président a promis l'arrêt de toute nouvelle fiscalisation, et même une baisse d'impôt dès 2015 pour les ménages, en 2020 pour les sociétés (IS). Le gouvernement s'est ensuite aligné sur la proposition du Medef, qui demandait un taux de l'IS à 28 % au lieu de 33 %, et dès son arrivée à Matignon, en avril 2014, Manuel Valls a proposé d'accélérer le calendrier avec une première étape de baisse de l'IS en 2017.Un patronat par ailleurs entendu sur la suppression de la C3S (contribution sociale de solidarité des sociétés) et de la future taxation de l'excédent brut d'exploitation.La taxe à 75 % a également vite disparu, même si François Hollande a promis très tôt qu'elle serait « exceptionnelle ». En revanche, pas question de supprimer l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) : sans cesse vilipendé par le Medef, il reste un totem pour la gauche. Sur le droit du travailEn juin 2014, le président du Medef a expliqué que, selon lui, le chômage augmente proportionnellement au nombre de pages du code du travail. Une démonstration réfutée par Le Monde, mais qui n'empêche pas Pierre Gattaz de demander régulièrement une simplification de la réglementation du travail. Le jour de sa prise de fonction, en juillet 2013, celui-ci préconisait déjà « un environnement législatif et réglementaire extrêmement simplifié [et] stabilisé ».Un combat que M. Gattaz n'est certes pas le seul à mener, mais qui a trouvé écho auprès du gouvernement, lequel s'est doté en juin 2014 d'un ministre – Thierry Mandon – chargé de la réforme de l'Etat et de la simplification, directement rattaché au premier ministre. Deux exemples témoignent de cette volonté : le report, pour cause de besoin de simplification, de l'application totale du compte pénibilité, un des marqueurs de gauche de la réforme des retraites. Et la décision du gouvernement d'assouplir la loi Hamon relative au droit d'information des salariés en cas de cession de leur entreprise, sans pour autant la supprimer, comme le demandait le Medef.Sur l'épineuse question des procédures de licenciement, Pierre Gattaz souhaite « sortir de la convention 158 de l'Organisation internationale du travail qui (...) oblige à justifier les motifs du licenciement ». Il propose notamment un assouplissement du CDI ou la création d'un contrat plus flexible comme « le contrat de projet ». La réforme du contrat de travail est un sujet qui divise au sein même de l'executif, à l'image d'un premier ministre qui disait le 27 mars lors d'une interview son intention de remanier le code du travail, avant de déclarer le 31 mars que cela n'était « pas dans les projets du gouvernement ». Sur cette question, François Hollande a promis récemment d'instaurer un barème pour encadrer les indemnités de licenciement afin que « le coût de la rupture [d'un contrat] soit connu » par l'employeur.Sur le temps de travailSi en privé le tandem Macron-Valls n'est pas insensible à la proposition du Medef d'assouplir voire de supprimer le cadre légal des 35 heures – le premier ministre l'avait même proposé durant la primaire PS en 2011, officiellement, il n'en est pas question. Le ministre de l'économie plaide seulement pour « donner la possibilité au niveau de l'entreprise, dans certaines conditions, de pouvoir y déroger s'il y a un accord majoritaire ». Pierre Gattaz aimerait, lui, une flexibilité totale, c'est-à-dire la suppression des différentes réglementations au profit d'accords entre syndicats et employeurs dans chaque entreprise. Pour l'instant, seules certaines entreprises en difficulté peuvent abandonner temporairement la durée légale du travail depuis 2013, et ce, dans des conditions strictes. Sur les salairesSmic dérogatoire, smic jeune, 80 % du smic à l'embauche... Pierre Gattaz a aussi voulu s'attaquer au salaire minimum. Sans infléchir la position du gouvernement, qui a écarté cette idée à plusieurs reprises. En novembre 2014, François Rebsamen refusait l'idée d'un « sous-smic », tout en estimant que donner un coup de pouce au salaire miminum n'était « pas toujours la bonne solution ».Petite avancée néanmoins pour le patronat qui demandait à caler les augmentations salariales sur l'inflation : le projet de loi Rebsamen prévoit que les négociations salariales interviendront tous les trois ans et non plus tous les ans. Du côté des fonctionnaires, le point d'indice, qui sert au calcul des rémunérations, est gelé jusqu'en 2017. Sur le droit des chômeursLa question revient souvent sur le devant de la scène et Pierre Gattaz n'y est pas pour rien : il souhaite revoir la durée et le montant des indemnités chômage. « Il n'y a pas assez de différence entre le salaire et l'indemnité chômage. La dégressivité est un moyen, ce n'est pas le seul » déclarait le président du Medef le 23 avril. En octobre, le Medef demandait à rouvrir le dossier avant la fin de la convention signée avec les syndicats, qui court jusqu'en 2016. Si Manuel Valls a affirmé que ce n'était pas son sujet aujourd'hui, le premier ministre a néanmoins invité les partenaires sociaux à se saisir de la question, s'ils le souhaitent.En revanche, Valls n'a pas accédé à la demande du patronat de supprimer le régime spécifique des artistes et des techniciens du spectacle, qui, au contraire, est réaffirmé dans la loi.Loïc SoleymieuxJournaliste au Monde 28.04.2015 à 16h40 • Mis à jour le29.04.2015 à 12h01 | Eric Albert (Londres, correspondance) L’économie du Royaume-Uni, la plus dynamique des pays du G8 en 2014, a connu un ralentissement surprise au premier trimestre. Le produit intérieur brut (PIB) n’a progressé que de 0,3 %, selon les données du Bureau national des statistiques, publiées mardi 28 avril. C’est moitié moins qu’au trimestre précédent et c’est aussi la plus faible performance depuis la fin de 2012. La croissance sur douze mois (d’avril 2014 à mars 2015) s’élève néanmoins à 2,4 %.A neuf jours des élections législatives du 7 mai, il s’agit d’une mauvaise nouvelle pour le premier ministre, David Cameron. « Le pays a peut-être connu un taux de croissance inférieur à celui de la zone euro, pour lequel nous prévoyons + 0,4 % », souligne Elizabeth Martins, économiste à HSBC.« Nous sommes à un moment critique, reconnaît George Osborne, le chancelier de l’Echiquier. Nous devons nous rappeler que nous ne pouvons pas considérer la croissance comme une évidence. » Sous-entendu : il serait dangereux de confier les clés aux travaillistes alors que la reprise demeure fragile. Le Labour réplique, lui, que « l’économie n’est pas encore réparée ».Baisse de l’activité dans le BTPLe ralentissement de la croissance outre-Manche... Jérôme Porier L'Insee a publié, le 28 avril, les premiers résultats d'une vaste étude sur les conditions de logement en France, réalisée fin 2013. A cette date, le parc de logements en métropole comptait 28 millions de résidences principales. Il augmente au rythme moyen de 1 % par an depuis trente ans. Plus de la moitié (58 %) de ces logements étaient occupés par leurs propriétaires en 2013.Après avoir nettement augmenté dans les années 1990 et 2000, le flux annuel des personnes qui achètent leur résidence principale diminue. Il n'y a eu que 540 000 nouveaux acquéreurs en 2013, contre 652 000 en 2006 et 616 000 en 2001. Cela montre que la flambée des prix de l'immobilier dans les années 2000 a fini par décourager un grand nombre de Français de se lancer dans un projet immobilier.PROGRESSION INTERROMPUE« Dans les années 2000, la progression de l'accession à la propriété a été favorisée par davantage d'acquisitions dans les zones rurales (…), la baisse des taux d'intérêt et un allongement de la durée des prêts. (...) Mais cette évolution s'est interrompue à la fin de la décennie », notent les auteurs de l'étude.En 2013, les trois quarts des nouveaux acquéreurs ont acheté une maison. A 80 %, ils ont eu recours à un crédit pour financer leur acquisition. Ce qui n'empêche pas la proportion des propriétaires n'ayant pas fini de rembourser leur logement de baisser : ils ne représentaient plus que 19,5 % des ménages en 2013, contre 24 % au milieu des années 1980. Ceux qui ont terminé de rembourser leur emprunt immobilier sont en général âgés (65 ans en moyenne).HAUSSE DES DEMANDES DE HLMLa surface des logements a augmenté rapidement dans les décennies 1970 et 1980, puis plus lentement dans les années 1990 et 2000. En 2013, la surface moyenne d'un logement était de 91 mètres carrés, soit 10 mètres carrés de plus qu'il y a trente ans. Mais cette surface moyenne ne progresse plus depuis 2006.Bonne surprise : le confort des logements, vu par leurs occupants, s'est constamment amélioré depuis les années 1970. Seuls 6 % des ménages considéraient leurs conditions de logement comme insuffisantes ou très insuffisantes en 2013, contre 15 % en 1973.Pourtant, la liste des demandeurs de HLM continue de s'allonger : fin 2013, 1,4 million de ménages avaient fait une demande au cours des douze derniers mois, contre 1,2 million en 2006.Autre source d'inquiétude, 8,5 % des ménages (21 % à Paris) étaient en situation de surpeuplement en 2013 (moins de 18 mètres carrés par personne ou de 25 mètres carrés pour une personne seule dans un studio).Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Margherita Nasi Renoncer, en tant que salarié, à nombre de ses droits sociaux - dont la protection contre le licenciement - en échange d’actions de l’entreprise ? Au Royaume-Uni, c’est possible, grâce à un nouveau contrat de travail dont le pays dispose depuis le 1er septembre 2013 : le contrat de salarié actionnaire.Mais dans Les Contrats de travail flexibles. Une comparaison internationale, Sophie Robin-Olivier ne s’amuse pas seulement à illustrer la créativité des juristes étrangers. Son but est d’« aider à percevoir, via la confrontation de ce fragment d’un droit étranger à la trame de notre propre système juridique, certains traits de notre droit qui, à défaut, demeureraient invisibles ou du moins plus discrets, plus difficiles à décrire et à apprécier ».Se pencher sur le contrat de salarié actionnaire permet ainsi de dégager « les éléments structurants du droit du travail français qui s’opposeraient à une telle évolution, qu’on la souhaite jugeable ou non. C’est dire, en somme, que le droit du travail français se comprend mieux à la lumière, notamment, du droit anglais ».L’ouvrage se veut un panorama des façons dont la flexibilité des relations au travail s’est inscrite dans les contrats du travail. Les pays et les systèmes juridiques comparés ont été sélectionnés en fonction de leurs caractéristiques qui offrent un intérêt particulier. On y trouve Royaume Uni et Etats-Unis « exemples de systèmes juridiques très protecteurs de la liberté contractuelle », l’Allemagne « modèle dit corporatiste faisant une large place à l‘intervention des partenaires sociaux », mais aussi l’Italie, où la « diversification des modèles contractuels, régis par la loi, y a été particulièrement marquée ».Accroître la flexibilitéD’après l’agrégée de droit, professeur à l’université Panthéon-Sorbonne (Paris-I), l’étude des solutions expérimentées ailleurs fait ressortir « avec plus d’éclat ce qui se joue avec la flexibilisation des rapports de travail ». La spécialiste de droit social européen et comparé se penche donc sur les choix et les méthodes employés pour accroître cette flexibilité mais aussi sur les incidences de la flexibilisation sur les droits individuels et collectifs des travailleurs.Car réduire les différences entre les contrats standards et les autres aux conditions de la rupture serait réducteur. Le droit américain en fournit d’ailleurs la démonstration : « si la flexibilité des contrats de travail n’était recherchée qu’en raison des conditions de la rupture, les Etats-Unis, pays dans lequel prévaut la théorie de l’emploi at will [l’employeur rompt le contrat quand bon lui semble], n’auraient pas vu se développer des contrats de travail spéciaux ».Or les agences d’emploi temporaire se développent dans le pays, en raison des droits et des protections restreints des travailleurs temporaires. Peu de chance d’être syndiqués, pas de congés payés ni de congés pour la maladie, pas d’indemnités de licenciement non plus… « Si le droit du travail atypique procure un gain de flexibilité aux entreprises, les droits qui en découlent pour les travailleurs sont donc, en règle générale, inversement proportionnels ».Il existe des voies d’amélioration : la portabilité par exemple, « au cœur des débats et expériences récents », qui propose d’attacher des droits non à l’emploi mais à la personne du travailleur, permettant leur portabilité d’une situation à l’autre. Pour Mme Robin-Olivier, « l’innovation s’impose » : l’auteur appelle à une plus grande adaptation du droit du travail et de la sécurité sociale. À défaut, la flexibilité des formes d’emploi « pourrait bien avoir raison, à la fois, des protections édifiées progressivement par le droit du travail et des garanties assurées par les systèmes de protection sociale ».Les contrats de travail flexibles. Une comparaison internationale, de Sophie Robin-Olivier. Les Presses de Sciences Po, 147 pages, 6 euros.Margherita NasiJournaliste au Monde Mathilde Damgé 140 %de hausse des signalements, par les institutions financières suisses, de soupçons de fraudes en dix ans ; un quart d'augmentation sur la seule année 2014 par rapport à l'année précédente : ce sont les chiffres transmis mardi 28 avril par le Bureau de communication en matière de blanchiment d'argent en Suisse (Money Laundering Reporting Office Switzerland, MROS).Ces soupçons (signalés par des banques, mais aussi des gérants de fortune, des casinos, des négociants de métaux précieux ou des courtiers immobiliers) portent majoritairement sur le blanchiment. Ils concernent aussi de plus en plus des escroqueries (notamment sous forme de phishing, via l'utilisation frauduleuse de messages électroniques), des abus de confiance, de la corruption, des manipulations de cours boursiers ou des financements d'organisation criminelle. #container_1430211933946{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1430211933946{ height:500px; } #container_1430211933946 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1430211933946 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1430211933946 .subtitre{ display:block; }Le nombre de signalements à son plus haut niveau historique(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1430211933946", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "https://www.fedpol.admin.ch/fedpol/fr/home/aktuell/news/2015/2015-04-28.html", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Office fédéral de la police", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" signalements", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "%Y" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de signalements", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 1104537600000, 729 ], [ 1136073600000, 619 ], [ 1167609600000, 795 ], [ 1199145600000, 851 ], [ 1230768000000, 896 ], [ 1262304000000, 1159 ], [ 1293840000000, 1625 ], [ 1325376000000, 1585 ], [ 1356998400000, 1411 ], [ 1388534400000, 1753 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);L'organisme chargé de transmettre ensuite ces signalements aux autorités de poursuite pénale de Suisse et des pays concernés, explique ce bond des dénonciations par une « sensibilisation croissante et permanente des intermédiaires financiers ».Lexique : le blanchiment consiste à dissimuler l'origine d'argent acquis de manière illégale et à le réinvestir dans des activités légales. A l'origine des opérations de blanchiment, il y a donc des infractions, listées par le Groupe d'action financière (Gafi). Il y a de nombreuses façons de blanchir de l'argent : en faisant appel à un complice dans une banque, en achetant des biens de grande valeur mis au nom de quelqu'un d'autre, en achetant des jetons dans un casino puis en les encaissant sous forme de chèque... La France en 3e position« Ce chiffre record n'était pas prévisible pour 2014, car aucun événement particulier n'a été enregistré comme cela avait été le cas en 2011 ("printemps arabes") ou en 2012 (un cas de grande envergure) », explique toutefois le MROS – le cas de 2012 fait référence au démantèlement du réseau franco-suisse des frères Elmaleh dans lequel avait été impliquée une élue verte de Paris. Une vingtaine de personnes, soupçonnées d'avoir blanchi près de 12 millions d'euros en Suisse, avaient été mises en examen cette année-là. Deux des frères seront condamnés à des peines de prison.Dans le cadre de la lutte internationale contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, l'échange d'informations doit permettre de remonter rapidement aux responsables : les statistiques élaborées par le MROS, grâce à sa coopération avec ses homologues étrangers, montrent que la France est en 3e position parmi les pays demandeurs d'informations. #container_1430216009883{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1430216009883{ height:500px; } #container_1430216009883 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1430216009883 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1430216009883 .subtitre{ display:block; }La France très demandeuse d'informations à la Suisse(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1430216009883", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "https://www.fedpol.admin.ch/fedpol/fr/home/aktuell/news/2015/2015-04-28.html", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Office fédéral de la police", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"Nombre de demandes étrangères d'informations" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["divers","Etats-Unis","Liechtenstein","France","Autriche","Italie","Luxembourg","Espagne","Grande-Bretagne"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "personnes concernées", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 1339 ], [ "", 399 ], [ "", 282 ], [ "", 194 ], [ "", 185 ], [ "", 171 ], [ "", 135 ], [ "", 117 ], [ "", 107 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Les sommes impliquées ont augmenté de 12 % durant l'année sous revue, pour atteindre 3,3 milliards de francs suisses, soit environ 3,2 milliards d'euros. En 2014, une dénonciation a dépassé le seuil des 200 millions de francs, tandis que six autres concernaient des montants dépassant les 75 millions de francs. A elles seules, ces sept communications ont contribué à presque un tiers du chiffre total des valeurs patrimoniales annoncées.Lexique : il ne faut pas confondre la fraude fiscale avec l'évasion (ou l'optimisation/soustraction) fiscale, qui peut être légale si elle est déclarée. L'évasion fiscale, contre laquelle luttent férocement les Etats depuis trois ans, n'est pas au centre du rapport du MROS dans la mesure où cette catégorie d'infraction n'a été intégrée dans le périmètre de l'organisme qu'en 2015. Comment la Suisse a renoncé au secret bancaireMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Le gouvernement suit de très prêt l’avenir d’Areva et le rapprochement d’une partie de son activité avec EDF. Le premier ministre, Manuel Valls, devait recevoir à Matignon, jeudi 16 avril, en fin d’après-midi, le président du groupe nucléaire, Philippe Varin, et le PDG du géant de l’électricité, Jean-Bernard Lévy, pour faire le point sur les discussions entre les deux entreprises, indique Le Figaro du 16 avril.Lire aussi :Areva : deux scénarios pour un rapprochement avec EDFEDF doit en effet reprendre tout ou partie de l’activité de conception-fabrication des réacteurs dans le cadre du plan de redressement d’Areva, qui a accusé une perte de 4,8 milliards d’euros en 2014. Et c’est l’Etat, actionnaire à plus de 80 % des deux sociétés, qui tranchera entre les scénarios.Pour l’heure, rien n’est décidé entre un scénario a minima, où EDF se contenterait d’absorber les activités d’ingénierie d’Areva (2 000 à 3 000 salariés), et une option plus structurante dans laquelle l’électricien reprendrait l’ensemble des activités réacteurs et services (près de 20 000 employés) logée dans Areva NP. Dans cette seconde hypothèse, qui semble avoir les faveurs des pouvoirs publics, Areva encaisserait plusieurs milliards d’euros, mais c’en serait fini du modèle intégré promus par l’Etat en 2001, lors de la création d’Areva.L’activité du groupe serait recentrée sur le cycle du combustible (mines d’uranium, enrichissement, traitement-recyclage des déchets), le périmètre de l’ancienne Cogema.Un rapide besoin d’argent fraisLes deux groupes affirment, eux, ne privilégier aucun scénario. Mais M. Lévy rappelle que EDF est une société très endettée et qu’il en sort plus d’argent qu’il n’en rentre : un écart de 4 milliards en 2014. Il a réaffirmé à plusieurs reprises que son entreprise n’est pas là pour apporter des capitaux à Areva, mais pour sceller une opération ayant « un sens industriel ». Le groupe nucléaire cherche lui aussi un scénario industriel, mais il a besoin d’argent frais. Et vite !Si EDF reprenait la totalité d’Areva NP, l’opérateur d’électricité changerait de physionomie pour devenir aussi un fabricant de chaudière nucléaire, un spécialiste de l’assemblage des combustibles et un acteur dans la maintenance de quelque 250 réacteurs nucléaires à travers le monde.Outre les aspects opérationnels, les deux groupes travaillent sur la valorisation des actifs d’Areva, différente suivant le périmètre retenu. Une étape indispensable avant tout rapprochement. Dans les comptes d’Areva, sa filiale « réacteurs et services » est valorisée 2,7 milliards d’euros. Même si Areva la cédait et se désengageait de l’un de ses deux métiers phares, le produit de la cession ne serait pas suffisant pour renflouer le groupe. Ni assurer sa sécurité financière, lourdement hypothéquée par la dérive du chantier de l’EPR finlandais, qui fait encore peser un risque de plusieurs milliards d’euros.Lire aussi :EDF va épauler Areva en FinlandeL’hypothèse chinoiseLes dirigeants d’Areva devront donc trouver d’autres sources de financement dans le cadre du plan stratégique réclamé par le gouvernement, que ce soit des capitaux de l’Etat français ou de partenaires étrangers. Notamment de Chine, une hypothèse qu’envisage M. Varin pour relancer le partenariat franco-chinois de trente ans dans le secteur du nucléaire civil.Des cessions d’actifs sont également à l’étude, voire enclenchée, comme la vente de Canberra (instrument et système de mesure de la radioactivité). De même que l’ouverture du capital de son « business group » mines d’uranium, qui peut intéresser des industriels ou des fonds chinois et moyen-orientaux.Il y a certes urgence pour Areva, mais cette urgence correspond mal à une industrie nucléaire habituée aux cycles longs. M. Lévy réclame un peu de temps. « D’ici à la fin du mois d’avril, d’ici au mois de mai, on y verra plus clair, mais il vaut mieux bien travailler que travailler dans la précipitation », a-t-il récemment indiqué sur France Inter, en rappelant que les décisions prises engageront la filière française « pour des décennies ».Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le premier ministre grec, Alexis Tsipras s’est dit, jeudi 16 avril, « fermement optimiste » sur la conclusion d’ici à fin avril d’un accord avec ses créanciers internationaux (Fonds monétaire international, Union européenne et banque centrale européenne). La veille, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble avait toutefois déclaré que « personne n’a la moindre idée » de la date à laquelle un accord pourrait être conclu, jugeant peu probable un compromis lors de la réunion de l’Eurogroupe, le 24 avril à Riga. À Bruxelles, on évoque désormais maintenant l’horizon du… 11 mai, date de l’ Eurogroupe suivant.Quels sont les points de blocage ? Le problème n’est plus lié à un manque de coopération du côté grec. Le gouvernement Tsipras n’est plus réticent à négocier, comme ce fut le cas jusqu’aux rencontres entre le leader de Syriza et les dirigeants français, allemands et des institutions européennes, fin mars, qui ont contribué à débloquer la situation au niveau politique.Mais les Européens continuent à se plaindre du manque d’informations dont ils disposeraient et qu’ils estiment pourtant nécessaires d’obtenir pour prendre position sur un programme de réformes. « Nous n’arrivons toujours pas à avoir une vision claire d’où en est, en termes de dépenses et de recettes de l’État. Comment, dès lors, nous prononcer ? C’est impossible », argue une source européenne proche des négociations.Mais il y a aussi de vraies dissensions sur le fond, sur la nature des réformes à mettre en place en Grèce. Les créanciers insistent pour que les réformes ne grèvent pas les finances publiques, ni la compétitivité de l’économie grecque. Ils continuent à militer pour une réforme des retraites, une modernisation de l’administration publique, davantage de recettes de privatisations, et trouvent « les projets grecs en matière fiscale beaucoup trop généreux », selon une source européenne.Coté grec, Alexis Tsipras estime qu'« il y a eu un progrès considérable sur la collecte de l’impôt ou la lutte contre la corruption », mais que « le désaccord persiste sur les questions de droit du travail, de réforme de notre système de sécurité sociale, sur une hausse de la TVA ou la valorisation des biens publics ».« Cette volonté de nos interlocuteurs de nous faire passer pour des incompétents alors que nous ne sommes tout simplement pas d’accord sur le fond devient très irritante », regrette une source gouvernementale.Y a-t-il un risque de défaut grec ?La pression liée à la peur d’un défaut grec n’est plus là non plus pour servir d’aiguillon aux négociateurs. Mi-mars, un courrier alarmiste d’Alexis Tsipras aux dirigeants Européens, disant que la Grèce risquait de ne pouvoir honorer ses dettes dans les semaines suivantes, avait beaucoup inquiété. Jusqu’à présent, le pays est parvenu à honorer tous ses engagements. Côté grec, ceci dit, on entretient le doute sur la capacité du pays à payer à la fois les salaires et retraites des fonctionnaires, ainsi que les échéances de remboursement de dette prévues dans les prochaines semaines. Athènes devra trouver 879 millions en mai pour le Fonds Monétaire International (183 millions le 1er mai et 697 millions le 12 mai) qui a refusé tout net l’idée d’un report de ces remboursements, mais aussi 400 millions pour les intérêts de la dette et 2,4 milliards pour les remboursements de bons du trésor. Et les échéances s’alourdissent encore en juillet et août.« On sait qu’il y a des réserves de liquidités, dans des entreprises d’État notamment, et que la Grèce, éventuellement, peut y avoir recours », souligne une source européenne. Par ailleurs, les échéances de remboursement du pays dans les semaines qui viennent sont relativement modestes.Le poker menteur, entre d’un côté un gouvernement grec qui ne croit pas Berlin capable de pousser jusqu’au bout la logique du Grexit et de l’autre Berlin qui ne croit pas Athènes capable de risquer un défaut unilatéral, continue. Et les rumeurs d’élections anticipées ou de référendum refont surface en Grèce.Jusqu’à quand les négociations vont-elles durer ? La seule « deadline » qui vaille, maintenant, est celle du 30 juin, date à laquelle le deuxième plan d’aide à la Grèce (en tout 130 milliards d’euros, décidé en 2012) se termine. Si aucun accord n’est trouvé entre Athènes et ses créanciers à cette date, cela voudra dire que la Grèce ne pourra pas bénéficier du prêt de 7,2 milliards d’euros restant à lui verser et qu’elle devra affronter seule ses remboursements futurs.Son accès au marché, déjà très limité, risque de s’être encore dégradé. D’autant que mercredi 15 avril, l’agence de notation S&P a abaissé la note de la dette grecque d’un cran, à « CCC + », assortie d’une perspective négative, en raison notamment du flottement lié aux négociations.Il n’est toutefois pas impossible, si les négociations continuent à avancer « à pas de bébé » comme disent certains à Bruxelles, que les parties soient obligées d’embrayer sur la négociation d’un nouveau plan d’aide, à la fin du printemps, sans avoir conclu le deuxième.C’était d’ailleurs le souhait de M. Tsipras et de son ministre des finance,s Yanis Varoufakis, quand ils ont commencé à discuter avec les créanciers, début février, quelques jours après leur arrivée au pouvoir. En effet, en termes d’affichage politique, cela leur permettait de ne pas avoir à assumer une partie de l’héritage de leur prédécesseur, le premier ministre de centre droit, Antonis Samaras.« Ce n’est pas la position de négociation actuelle de l’Eurogroupe » précise quand même une source bruxelloise.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé L'exécutif se veut optimiste quant à la reprise de l'économie cette année. Le chômage est « en situation de baisser en 2016 », après une stabilisation du nombre de personnes sans emploi attendue cette année, a assuré le ministre des finances, Michel Sapin, sur i-Télé, jeudi 9 avril.Reste que certains indicateurs ne sont pas aussi encourageants, les conditions de survie de centaines d'entreprises étant sujettes à caution sur une grande partie du territoire.66 000 emploissont menacés par la hausse des faillites, selon les chiffres du cabinet Altares, qui a compilé le nombre de défaillances d'entreprises au 1er trimestre 2015. Le cabinet recense 18 000 faillites au premier trimestre, un record sur un trimestre.Une entreprise est considérée défaillante dès lors qu'est ouverte en son nom une procédure judiciaire comme le redressement judiciaire, la liquidation judiciaire ou la procédure de sauvegarde. Sont ainsi comptabilisées les grandes entreprises comme les petites entreprises. On reste, certes, à des niveaux proches de ceux des années précédentes, mais ces faillites – comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous – sont au plus haut depuis 2009. #container_1429178666850{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1429178666850{ height:500px; } #container_1429178666850 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1429178666850 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1429178666850 .subtitre{ display:block; }Les défaillances d'entreprises augmentent... mais les emplois menacés diminuent(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1429178666850", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:true, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.altares.com/fr/actualites/nos-publications/defaillances-et-sauvegardes-186/article/defaillances-d-entreprises-en-france-1er-trimestre-2015", "_blank" ); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Des défaillances qui touchent surtout les petites structuresToutefois, pour être alarmiste, ce chiffre masque une réalité : le nombre d'emplois menacés a diminué sur la même période 2009-2015 puisque ce sont davantage les petites entreprises qui ont fait les frais des aléas économiques. #container_1429181881042{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1429181881042{ height:500px; } #container_1429181881042 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1429181881042 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1429181881042 .subtitre{ display:block; }Les entreprises de 1 à 2 salariés en première ligneRépartition des défaillances, en nombre d'entreprises concernées (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1429181881042", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.altares.com/fr/actualites/nos-publications/defaillances-et-sauvegardes-186/article/defaillances-d-entreprises-en-france-1er-trimestre-2015", "_blank" ); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Les dépôts de bilan de structures de un ou deux salariés bondissent ce trimestre de plus de 47 %. Depuis un an, les défaillances de micro-employeurs signent chaque trimestre des niveaux records, détaille Altares.Car ces micro-entreprises (artisanat, commerce, agriculture) n'arrivent pas à passer le pas du premier emploi. Dans son récent portrait des très petites entreprises (TPE, moins de dix salariés), l'Insee note que près de la moitié d'entre elles sont sans salarié : 600 000 entreprises n'ont pas la possibilité de financer l'équivalent d'un smic annuel à temps plein.« Ce premier emploi est une quête du Graal pour nombre de micro-entrepreneurs désireux de répondre à une activité confirmée. Rester seul, c'est devoir se résigner à refuser des commandes ; recruter, c'est prendre le risque de ne pouvoir faire face à cette charge fixe. »Au niveau géographique, les défaillances sont plus nombreuses dans les régions qui comptent le plus d'entreprises toutes tailles confondues et donc, notamment, de micro-entreprises et de TPE.  Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.04.2015 à 15h22 • Mis à jour le16.04.2015 à 17h07 | Jérôme Porier Avec l'Ile-de-France, le littoral du Var et des Alpes-Maritimes a longtemps semblé défier les lois de la pesanteur. À Paris, l'attractivité d'une grande capitale internationale, sa vitalité économique et la pénurie de logements intra-muros maintiennent le marché immobilier, malgré un début de baisse depuis 2011. Sur la Côte d'Azur, c'est l'omniprésence des retraités aisés, le charme des paysages ensoleillés et l'aura de villes comme Cannes, Nice, Antibes ou Saint-Tropez qui expliquent la résistance des prix.L'évolution des tarifs dans ces deux zones géographiques est d'ailleurs étonnamment similaire : après une baisse marquée entre 2008 et 2010, puis un bref rebond en 2011 (lié à « l'effet valeur refuge » de la pierre au plus fort de la crise économique), les prix déclinent doucement. Dans les Alpes-Maritimes, les prix ont baissé de 1,5 % en 2014 et de 5,1 % en 5 ans, selon les notaires. « Nous sommes sur une pente douce », déclare Jeanne Caspar, notaire à Beaulieu-sur-Mer. « On glisse depuis 2011 », résume Sylvain Palenc, membre de la chambre départementale des notaires du Var.« Les prix ne vont pas s'effondrer sur la Côte d'Azur, ajoute Frédéric Pelou, président de la section locale de la fédération nationale de l'immobilier (FNAIM). L'offre reste limitée sur le littoral, c'est pourquoi les tarifs ne décrochent pas. Une chute de 30 %, comme on en voit dans d'autres régions, est inimaginable ici ! » Grâce aux taux historiquement bas des crédits immobiliers, le tassement des prix laisse entrevoir une timide reprise des transactions, tombées à leur étiage depuis 3-4 ans.A Cannes, un marché bloquéL'une des spécificités de la Côte d'Azur, régulièrement mise en avant par les professionnels, est la rigidité des vendeurs, souvent âgés, qui restent arc-boutés sur leurs prix de vente. À Cannes, les quartiers chics (La Croisette, la Banane, Suquet, Hoche…) sont ceux qui résistent le mieux, mais les transactions y sont rares. La baisse des prix, estimée entre 10 et 15 % depuis le pic de 2011, est insuffisante pour décoincer la situation. « Le marché est bloqué car la plupart des vendeurs n'ont pas le couteau sous la gorge et préfèrent attendre », confie Arnaud Charnallet, responsable de l'agence ERA de Cannes - la Bocca. Au-dessus de 300 000 euros, les appartements partent au compte-gouttes.Proposé à 342 000 euros dans l'ancien quartier ouvrier de la Bocca, un joli deux-pièces de 38,5 mètres carrés (m2) avec une terrasse sur le toit et une belle vue sur la mer a mis deux ans pour trouver preneur à 322 000 euros. La vendeuse, une Italienne, n'était visiblement pas pressée !« Cette situation peut durer, estime M. Charnallet. Les prix peuvent continuer à baisser de 1 ou 2 % par an pendant dix ans. » Malgré l'inertie du marché, il y a tout de même des occasions à saisir. Par exemple, dans une résidence Pierre et Vacances avec plusieurs piscines à La Bocca, un deux-pièces cabine de 28 m² a été vendu à 75 000 euros. « Il y a quelques années, il serait parti à 120 000 euros », glisse M. Charnallet. Attention cependant aux fausses bonnes affaires. Beaucoup de logements sont défraîchis, et les biens qui nécessitent une rénovation sont lourdement pénalisés par le coût élevé des travaux dans la région.« Effet Estrosi » à NiceA Nice, le marché est plus fluide, grâce à un tissu économique plus développé et moins axé sur le tourisme, et grâce à la proximité de l'aéroport international, le deuxième de France. En outre, les prix n'ont pas connu la même frénésie qu'à Cannes, et la rénovation du centre-ville provoque un « effet Estrosi », du nom du maire (UMP) de la ville.Jacques Agid, président du réseau d'agences immobilières ORPI pour la Côte d'Azur, conseille de s'intéresser en priorité au quartier situé derrière la basilique Notre-Dame, sans trop s'approcher de la gare. « À 3 500 euros le m², les prix y sont encore accessibles, d'autant que la zone va bénéficier de l'arrivée de la ligne 2 du tramway, qui va désengorger la ville en 2017 », dit-il. Plus à l'est, le quartier de Riquier profite aussi de cette nouvelle offre de transport. Le prix du m² y ressort à 3 600 euros selon le site Meilleursagents.En revanche, M. Agid déconseille d'investir dans la nouvelle « Eco-vallée », qui court sur 10 000 hectares à l'ouest de la ville. C'est un projet emblématique de la mairie, qui voudrait en faire une Silicon Valley à la française, mais « le quartier n'est pas terrible, avec beaucoup d'accès routiers, il faudra attendre longtemps avant qu'il ne décolle », prédit-il. La clientèle italienne et russe a disparuLe cas de Menton, près de la frontière italienne, est particulier. Depuis la chute de Berlusconi en 2011, la clientèle transalpine a non seulement disparu, mais beaucoup cherchent à vendre. En moyenne, le prix du m² vaut encore 4 700 euros. À Antibes et à Saint-Jean-Cap-Ferrat, c'est la disparition de la clientèle russe, depuis l'effondrement du cours du rouble fin 2014, qui a laissé un vide. « Les prix ont baissé de 15 à 20 %, précise Charles Boukhobza, représentant du réseau Coldwell Banker à Antibes. Il y a moins d'acheteurs, moins de transactions. Ceux qui ont acheté pendant la période folle sont potentiellement en perte. »Un duplex moderne de 150 mères carré avec un parking situé dans le centre-ville d'Antibes vient d'être cédé pour 625 000 euros. « Il y a 2-3 ans, il serait parti pour 700 000 euros », estime M. Boukhobza. Depuis le début de l'année, on observe une légère reprise des transactions. Sans trop y croire, les agents immobiliers espèrent que la hausse du dollar face à l'euro ramènera bientôt la clientèle américaine, mais il est encore trop tôt pour l'affirmer.Les « purs » marchés de résidences secondaires sont ceux qui souffrent le plus, mais ce n'est pas non plus la panique. « Par exemple, les prix des appartements de la marina de la baie des Anges, entre Nice et Antibes, baissent de 1,5 à 2 % tous les ans depuis 3-4 ans », précise M. Pelou, de la FNAIM.Dans le haut de gamme, la clientèle est essentiellement étrangère au-delà de 2 millions d'euros. Le marché peine à purger ses excès. En moyenne, les prix des luxueuses villas situées entre Cannes et Menton auraient baissé « de 15 à 20 % »  par rapport à leur sommet de 2011, selon Sylvain Boichut, directeur commercial de John Taylor, le numéro deux des « biens de prestige »  sur la Côte d'Azur. Chez Michael Zingraf Real Estate, le leader, on évoque une baisse de 22 %. « Les prix avaient trop monté. Il faudrait qu'ils baissent encore de 15 % pour que le marché redevienne fluide. »Au moment où les vendeurs semblent enfin accepter le repli du marché, la chute de l'euro augmente le pouvoir d'achat des acheteurs du nord de l'Europe, Britanniques et Scandinaves en tête. De quoi espérer un dégel.Le littoral varois résisteÀ l'abri des regards de la clientèle internationale, le marché varois se consolide sagement. Sur dix ans, les prix affichent une hausse de 24,3 %, contre 44,2 % dans les Alpes-Maritimes. La correction est de seulement 0,3 % sur 5 ans, mais elle s'accélère (-2,7 % sur 12 mois). Entre Toulon et Fréjus, le littoral varois séduit traditionnellement une clientèle franco-française.En 2014, les plus fortes baisses ont été observées à Toulon (-3,2 %), à La Seyne-sur-Mer (-8,1 %) et à Draguignan (-5,7 %), des marchés de résidences principales où l'on a beaucoup construit ces dernières années, et où l'activité économique est loin d'être florissante. À Hyères, le prix des appartements a baissé de 2,3 % l'an dernier, à 2 590 euros. Le marché semble mieux résister à Sanary-sur-Mer, à Bandol, à Fréjus, à Saint-Raphaël et à Sainte-Maxime. « Ce sont des villes à taille humaine qui continuent de séduire les Franciliens », explique M. Palenc, de la chambre départementale des notaires. La réalité du terrain vient parfois contredire l'optimisme des professionnels. A Sainte-Maxime, plusieurs agences immobilières ont ainsi récemment fait faillite.À Hyères, le prix des appartements a baissé de 2,3 % en 2014, à 3 210 euros. Les volumes ont chuté et le montant des transactions aussi. « Il n'y a presque plus de ventes au-dessus de 300 000 euros, dit M. Palenc. On vend surtout de petits T3 entre 220 000 et 230 000 euros, qui valaient entre 250 000 et 260 000 euros au plus haut. » Après quatre ans de déflation, le notaire « ne voit pas de raison que ça s'arrête ».Saint-Tropez et Sainte-Maxime, des micromarchés atypiquesDans le Var, Sainte-Maxime et Saint-Tropez sont des micromarchés atypiques où la majorité des acheteurs sont étrangers. Les prix ont augmenté de 3,9 % à Sainte-Maxime en 2014, pour atteindre 4 360 euros le m². Si les belles villas de Saint-Tropez sont proposées entre 5 et 15 millions d'euros et se vendent au compte-gouttes, celles de Sainte-Maxime valent entre 1 et 5 millions d'euros.Dans le haut de gamme, l'effet de rareté soutient les prix. Dans le quartier huppé du Sémaphore, à Sainte-Maxime, une villa de 170 m² des années 1980 comprenant trois chambres, une piscine, une superbe vue sur le golfe de Saint-Tropez et 1 600 mètres carrés de terrain, a été vendue 1,4 million d'euros, soit 8 200 euros du mètre carré. « C'est ce type de bien que la clientèle recherche », déclare Eric Provensal, responsable d'une agence à Sainte-Maxime. Les étrangers font les prix, ici. »Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Le présidium du conseil de surveillance de Volkswagen (VW) est réuni jeudi 16 avril. Au menu : le sort du PDG, Martin Winterkorn, qui pourrait être évincé. C’est, en tout cas, ce que souhaite Ferdinand Piëch, le président du conseil de surveillance du groupe aux douze marques.Dans un entretien au magazine Der Spiegel, le 10 avril, cette figure centrale du groupe depuis les années 1990, a déclaré avoir « pris ses distances » avec M. Winterkorn, actuel patron opérationnel du premier constructeur européen et pourtant décrit, jusqu’alors, comme son plus fidèle allié.Jusqu’alors, M. Winterkorn, président du directoire depuis 2007, devait théoriquement céder son poste en décembre 2016, à 70 ans, à l’expiration de son contrat. Puis occuper le siège de président du conseil de surveillance laissé vacant par M. Piëch en avril 2017.Mais le vieux patriarche voit manifestement les choses autrement. « J’aspire à ce que les bonnes personnes occupent [ces deux postes] », a-t-il dit au Spiegel, ajoutant qu’ils devraient être occupés par des « techniciens », « déjà présents dans l’entreprise. »Lire aussi :La guerre des chefs fait rage chez VolkswagenAinsi désavoué par voie de presse , il apparaît difficile de voir M. Winterkorn se maintenir. L’intéressé a déclaré « qu’il ne démissionnerait pas ». Et plusieurs membres du conseill de surveillance ont soutenu le manager en disgrâce.Mais, selon les experts, il ne fait aucun doute que le sort de M. Winterkorn est scellé : malgré d’incontestables succès, il a laissé s’installer des problèmes au sein du groupe, qui l’ont disqualifié pour le siège de président du conseil de surveillance auquel il aspirait.Trois grandes faiblessesLe pavé que M. Piëch a jeté dans la mare du groupe, provoquant des remous considérables, peut être interprété comme une sonnette d’alarme au plus haut niveau. Si le groupe affiche pour l’instant des résultats éclatants, il est malgré tout confronté à quelques problèmes qui doivent être réglés assez vite si VW ne veut pas devenir un géant dépassé.Lire aussi :Volkswagen, l’insolente réussitePlusieurs chantiers urgents attendent le probable successeur de Martin Winterkorn. Le premier concerne le second marché automobile du monde : les Etats-Unis. C’est là que M. Winterkorn a enregistré son plus grand échec.Regagner des parts de marché outre-Atlantique était au cœur de la stratégie de M. Winterkorn. Pour cela, 900 millions d’euros ont été investis, une nouvelle usine a été construite à Chattanooga, dans le Tenessee, la Passat version américaine devait gagner le cœur des Américains. Tout cela échoué : VW a vendu l’an dernier 80 000 Passat et occupe 2 % du marché, soit le même niveau qu’en 2009…« C’est un flop monumental ! Même Subaru a dépassé VW !, note l’expert automobile Ferdinand Dudenhöffer. Or, le marché américain est en croissance et devrait afficher 18 millions de véhicules vendus l’an prochain. Qui veut se maintenir au sommet de la course automobile doit avoir du succès aux Etats-Unis ».Deuxième grande faiblesse, la rentabilité de la marque VW : elle est de 2,5 %, bien en deçà des 6 % visés par M. Winterkorn. Le large plan de réduction des coûts, annoncé l’été 2014, n’y a rien changé. En 2014, la marque Porsche seule a dégagé plus de bénéfice que la marque VW, qui produit pourtant la moitié des véhicules du groupe.Aujourd’hui, 600 000 salariés travaillent pour le constructeur allemand. Son concurrent Toyota, pour un nombre de voitures produites l’an dernier quasi équivalent (10,23 millions) n’emploie que 350 000 salariés.Là où Toyota dégage plus de 1 700 euros de marge pour chaque véhicule vendu, une Golf ou une Polo ne rapporte en moyenne que 540 euros. Par rapport à une voiture VW, une Skoda est autrement plus profitable : elle rapporte 1 026 euros par véhicule vendu.Troisième faiblesse : le groupe dans son ensemble ne s’est pas illustré ses dernières années par sa grande audace. Sur tous les chantiers d’avenir (électromobilité, voiture autonome, nouvelles formes de mobilité et nouvelles matières pour les carrosseries), VW a semblé adopter une stratégie plus défensive qu’offensive par rapport à ses concurrents, notamment BMW.Pour l’instant, les énormes bénéfices engrangés par le groupe en Chine et sur les marques Porsche, Audi et Skoda ont compensé ces faiblesses. Mais ont également accru la dépendance de la marque à l’Empire du milieu, qui voit actuellement sa croissance faiblir.Pour M. Piëch, M. Winterkorn n’est pas en mesure d’assurer la pérennité du groupe et n’a pas porté de vision d’avenir à Volkswagen.Selon plusieurs observateurs, il n’aura aucun mal à en convaincre les membres du conseil de surveillance. « VW va bien plus mal que l’on ne veut bien l’admettre à Wolfsburg. Depuis samedi, M. Winterkorn est un canard boîteux, et même le portier chez VW le sait », conclut M. Dudenhöffer.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde Anne Eveno Les jours se suivent et se ressemblent pour Google. Jeudi 16 avril, les sénateurs français ont adopté un amendement à la loi Macron « pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques ». Déposé initialement par des élus centristes et UMP, le texte de l’amendement défendu notamment par Catherine Morin-Desailly, sénatrice UDI de Seine-Maritime, a rencontré un soutien bien plus large au sein du palais du Luxembourg puisque communistes et socialistes l’ont appuyé.Le gouvernement, par la voix d’Emmanuel Macron, ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, avait demandé le retrait de cette disposition la jugeant contraire au droit européen de la concurrence et au droit constitutionnel. En vain donc. Une commission mixte paritaire, rassemblant des élus de l’Assemblée nationale et du Sénat, devra définitivement trancher le sort de cette disposition.Liens vers trois moteurs concurrentsSes auteurs ont voulu adresser un signal politique sur la nécessité d’encadrer les pratiques des moteurs de recherche : « Cet objectif passe par la mise en place d’une régulation ex ante [au préalable] », expliquent-ils dans l’exposé des motifs de l’amendement.S’ils ne nomment pas Google explicitement dans le texte, c’est bien le géant américain qui est dans le collimateur des parlementaires. « Nous avons la conviction que Google favorise ses propres services et nous estimons qu’il faut réguler cette situation, sinon les autres entreprises ne peuvent se développer », a expliqué au Monde Catherine Morin-Desailly.Lire aussi :Un nouveau front s’ouvre contre Google en FranceAfin de limiter ces abus, l’amendement stipule notamment que « tout exploitant d’un moteur de recherche susceptible, compte tenu de son audience, d’avoir un effet structurant sur le fonctionnement de l’économie numérique » soit contraint d’afficher sur sa page d’accueil des liens vers au moins trois autres moteurs de recherche concurrents.Sur ce point précis de l’amendement, M. Macron a jugé qu’il s’agissait d’une mesure anticonstitutionnelle car consistant en une « attaque disproportionnée au droit d’entreprendre », estimant que cela reviendrait à demander à « Renault d’afficher sur son pare-brise qu’on peut acheter une Peugeot ou une Fiat ».Il n’a pas été entendu puisque la version initiale a même été durcie lors des débats. Un sous-amendement socialiste a été adopté qui exige que parmi les 3 moteurs concurrents figure un moteur qui ait son siège social en France. Une disposition qui risque bien d’être contraire au droit européen de la concurrence.Feu nourri de critiquesLes sénateurs veulent aussi que les moteurs de recherche veillent à ne pas favoriser leurs propres services et produits dans leurs résultats de recherche. L’amendement pose que c’est à l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (l’Arcep, le gendarme français des télécoms), que reviendra « la mission de contrôler le respect des obligations mises à la charge des exploitants de moteurs de recherche ».L’autorité de régulation pourra – en cas de manquements – infliger une amende pouvant aller jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires mondial du groupe mis en cause. Soit dans le cas de Google, une somme de l’ordre de 6 milliards de dollars (5,6 milliards d’euros).Google est actuellement soumis à un feu nourri de critiques. Au point que la Commission européenne a, mercredi 15 avril, accusé formellement le groupe américain d’abus de position dominante dans la recherche en ligne, en pointant particulièrement le fonctionnement du comparateur de prix pour les produits Google Shopping.Lire aussi :Bruxelles accuse Google d’abus de position dominanteUne mise en cause que Google – qui a dix semaines pour répondre à la Commission – conteste déjà fermement. Estimant que jamais l’innovation ou la concurrence n’a été aussi forte qu’actuellement sur son marché.Lire aussi :Google prêt à en découdre face à BruxellesAnne EvenoJournaliste au Monde Anne Rodier 1,7million : c’est le nombre de projets de recrutements déclarés par les employeurs pour l’année 2015 et recensés par l’enquête annuelle Pôle emploi-Credoc. Le volume d’embauches prévues pour 2015 est en hausse de 2,3 % par rapport à celui de 2014. Plus d’un tiers sont des projets saisonniers.Hors emplois saisonniers, les métiers les plus demandés, en nombre de projets, concernent les agents d’entretien, les aides à domicile, puis les aides, apprentis dans la restauration.Les métiers pour lesquels les employeurs ont du mal à trouver de la main-d’œuvre demeurent malgré la crise, même si la part des projets difficiles à réaliser recule. 32,4 % des employeurs prévoient des difficultés de recrutement pour l’année 2015. « Cette évolution à la baisse est constante depuis 2012 » souligne Pôle emploi. En 2012 il y avait 42,6 % de projets difficiles, et en 2005 45 %.Au niveau cadre, les ingénieurs et cadres d’étude sont toujours les plus recherchés en particulier dans l’informatique. Ci-dessous la carte interactive de tous les projets :Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Rodier Lorsque Julien Monnier est arrivé sur Paris au printemps 2014, il cherchait un emploi mais n’avait pas de garde pour son bébé. « J’allais à Pôle emploi avec mon fils sur les genoux » raconte-t-il. Le manque de places disponibles en crèche est tel, notamment dans les grandes agglomérations, que les chômeurs sont souvent refusés car « non prioritaires » lorsqu’ils demandent une place.Il y aurait quelque 350 000 places manquantes pour la garde des enfants en bas âge en France, selon le rapport du Haut conseil de la famille. Rapport du Haut conseil de la famille Trouver une place en crèche pour un demandeur d’emploi tient donc de la gageure, d’autant plus pour le seul jour de l’entretien d’embauche. 1 600 jours de crèche ont pourtant été réservés à cet effet en 2014. C’est le bilan positif d’un partenariat mis en place il y a un an par un accord-cadre national entre Pôle emploi et le réseau de crèches qui a inventé le concept de mise à disposition de places de crèches pour faciliter les démarches des demandeurs d’emploi, People & baby.L’opérateur public n’est pas toujours très actif dans le développement du dispositif. « A Pôle emploi, ils ne m’en avaient même pas parlé » s’étonne encore Julien Monnier. Les conseillers de Pôle emploi ne sont pas toujours informés du dispositif, mais l’accès est direct par Internet.Lorsque Charlotte Chassin-Gerin, alors chômeuse dans la région de Bordeaux a gentiment été réorientée par son conseiller Pôle emploi vers la PMI locale, le service public de la protection infantile, c’est en cherchant des crèches privées sur Internet qu’elle a découvert le partenariat « Crèche solidarité emploi ». « J’avais besoin de quelques jours de garde pour passer mes entretiens et parce que je craquais. Sur la commune, sans CDI je n’ai pas le droit à un accueil à temps plein pour mon bébé » dit-elle.Le principe du dispositifLe principe du dispositif baptisé « Crèche solidarité emploi » est simple : les parents font leur demande sur Internet, indique leur choix de crèche où ils voudraient inscrire leur enfant pour en laisser la garde une demi-journée, le temps de faire leurs démarches. Puis le directeur d’établissement les contacte, en principe sous 48 heures. Suit une éventuelle période d’adaptation de l’enfant - elle n’est pas toujours possible. Puis les rendez-vous s’organisent en fonction des besoins du demandeur d’emploi d’une part et des disponibilités des crèches d’autre part.« Les vacances scolaires sont des périodes beaucoup plus creuses, ça facilite l’accueil. Mais en général, on a pu répondre aux demandes des familles assez facilement, témoigne Nathalie Portat, directrice de la crèche Jeux de mots à Paris-19. « On accueille actuellement quatre à cinq familles », dit-elle.Trois types de demandesIl y a trois types de demandes : « quelques heures ou une demi-journée, de façon ponctuelle, pendant que maman a un entretien de recrutement, une place pour un mois le temps d’un CDD, voire une place à l’année. C’est le cas le plus compliqué à gérer de ceux que Pôle emploi envoie en formation » explique-t-elle.Pour les anciens chômeurs, ce dispositif a manifestement été une aide réelle. « De juin à décembre 2014, j’ai pu déposer mon fils à la crèche par demi-journée, ça a été un vrai soutien pour mes démarches » se souvient Julien Monnier qui, comme Charlotte, a retrouvé un travail depuis février. « 38 % des demandeurs d’emploi ayant bénéficié d’un accueil Crèche solidarité emploi dans le cadre de leurs recherches ont trouvé un emploi » se félicite Pôle emploi dans son premier bilan de l’opération.Les 12 700 crèches (387 110 places en 2012, selon les derniers chiffres du ministère des affaires sociales) que compte la France sont donc toutes invitées à rejoindre ce dispositif appliqué aujourd’hui dans près de 650 crèches, dans toute la France, mais avec une répartition parfois déséquilibrée, comme entre l’ouest et l’est de la région île-de-France.L’annuaire est consultable sur le site crechespourtous.com. Ci-dessous, la liste exhaustive des crèches.Liste des crèches dans chaque ville Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.04.2015 à 11h55 • Mis à jour le16.04.2015 à 11h57 | Jean-Baptiste Jacquin L’Etat actionnaire se met à jouer les activistes. On ne va pas lui reprocher de se montrer habile. Encore faudrait-il que cela soit pour une bonne cause. Souvent pataud et réagissant après la bataille, il a laissé tout le monde bouche bée en prenant une initiative aussi inédite que culottée chez Renault. Il a annoncé mercredi 8 avril mettre environ 1 milliard d’euros sur la table afin de porter sa participation dans le capital du constructeur automobile de 15,01 % à 19,74 %. Une opération temporaire dont l’unique objectif est de peser pour défendre ses intérêts lors de l’assemblée générale (AG) des actionnaires convoquée le 30 avril.L’Etat souhaite profiter de la loi Florange qui attribue des droits de vote double aux actionnaires restés fidèles plus de deux ans à une entreprise. L’avantage qu’il y voit est que cela lui permettrait de vendre des actions Renault, au profit du budget de la France, sans diminuer son poids en termes de droits de vote.VolontarismeLe conseil d’administration présidé par Carlos Ghosn préfère maintenir le principe « une action, une voix » cher aux investisseurs anglo-saxons. Il soumet à l’AG du 30 avril une résolution pour maintenir les droits de vote simple.Lire aussi :Après la montée de l’Etat dans son capital, Renault prépare sa réactionLe coup d’éclat de Bercy est de bonne guerre. D’autres investisseurs professionnels agissent depuis longtemps de la sorte. Il serait temps que le Trésor défende avec autant de volontarisme ses intérêts patrimoniaux.En revanche on peut se demander pourquoi il veut à tout prix conserver ces droits de vote chez Renault. Qu’a-t-il fait de ce pouvoir, de ses votes en assemblée générale ou de la présence de deux de ses représentants au conseil d’administration de l’ex-Régie ? Il n’a pas empêché que ce temple du progrès social des « trente glorieuses » privilégie depuis quinze ans le développement de sa production à l’étranger. L’autre constructeur automobile, PSA, a jusqu’ici mieux préservé sa présence industrielle en France, alors qu’il était 100 % privé.SouverainetéDe même, cette présence au capital, censée être une garantie d’on ne sait plus très bien quoi, n’empêche pas le PDG de Renault d’être parmi les plus grassement payés du CAC 40. Le paquet que M. Ghosn devrait recevoir au titre de l’année 2014 devrait atteindre 7,2 millions d’euros (rémunération fixe + variable + actions de performance) contre 2,7 millions un an plus tôt. Sans compter qu’il gagne autant chez Nissan. Rappelons que le groupe de Boulogne-Billancourt a conclu en 2013 avec ses syndicats un accord de compétitivité imposant, entre autres, une modération salariale…La pertinence de la présence résiduelle de l’Etat au capital de ces entreprises est en question. L’automobile n’est pas vraiment une industrie de souveraineté. Sinon, comment peut-on dans le même temps laisser filer une entreprise comme Alcatel sous contrôle étranger ?Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.04.2015 à 11h39 • Mis à jour le16.04.2015 à 11h46 | Frédéric Cazenave Banquiers et assureurs ne se contentent plus de surveiller l'essor du « crowdfunding », ils veulent désormais en être. Allianz France a annoncé, jeudi 16 avril, le lancement d'un fonds d'investissement dédié à la finance participative. Ce fonds investira au côté des particuliers dans des entreprises dont le projet a été mis en ligne sur Smartangels, une plate-forme qui propose au grand public d'investir dans le capital de jeunes sociétés.Allianz compte allouer entre 5 et 10 millions d'euros chaque année à ces investissements. Une somme, certes modeste, mais loin d'être négligeable ; rapportée aux 25 millions levés en France en 2014 par ce secteur du crowdfunding (ce segment, l'investissement au capital, est le plus petit, loin derrière le « prêt » et le « don »). #container_1429168270109{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1429168270109{ height:350px; } #container_1429168270109 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1429168270109 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1429168270109 .subtitre{ display:block; }Montants collectés par type de plate-forme de crowdfunding en France (en millions d'euros en 2014)(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1429168270109", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Financement participatif France", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Prêts (Prêt d'union, Unilend, Lendix...)","Dons (Ulule, Kisskissbankbank...)","Investissement au capital (Anaxago, Wiseed, Smartangels...)"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Montants levés", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "Prêts (Prêts d'union, Unilend, Lendix...)", 88.4 ], [ "Dons (Ulule, Kisskissbankbank...)", 38.2 ], [ "Investissement au capital (Anaxago, Wiseed, Smartangels...)", 25.4 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);« L'idée est de tester ce marché et d'accompagner sa croissance. Dans un contexte de taux bas, il faut être capable de trouver d'autres types de placements plus rémunérateurs, que ce soit pour nous en tant qu'assureur, ou pour nos clients », explique Matthias Seewald, membre du Comité exécutif d'Allianz France, chargé des investissements.Fin janvier, Groupama Banque avait annoncé son intention de prêter 100 millions d'euros sur quatre ans à des très petites entreprises (TPE) via le site de prêts rémunérés Unilend. Objectif ? Profiter des rendements attrayants proposés par cette plate-forme et mettre un pied dans ce nouveau métier.Lire aussi : La finance participative ne laisse pas les banques de marbreVive croissanceMi-février, c'était au tour de la société d'investissement H20 Participations de prendre 30 % du capital de Finsquare, un autre site de prêts. Et fin mars, son concurrent Lendix révélait l'entrée au capital d'investisseurs institutionnels qui allaient aussi jouer le rôle de prêteurs auprès du grand public… « L'arrivée des institutionnels est une bonne nouvelle, souligne Benoit Bazzochi, le fondateur de Smartangels. Non seulement, cela donne de la légitimité à nos activités, mais cela va permettre de financer davantage d'entreprises ».Jusqu'à peu, les banques se contentaient de partenariats assez classiques (marketing, communication, etc.) en cherchant à profiter du capital sympathie dont bénéficie cette jeune industrie. Seul le Crédit mutuel Arkéa, qui détient plus de 30 % du site de prêts entre particuliers Prêt d'union, avait franchi le pas.Mais la vive croissance de la finance participative (+ 95 % à 152 millions d'euros en France en 2014 ; + 167 % à 16,2 milliards de dollars dans le monde), qui se veut une alternative au secteur bancaire, incite les acteurs traditionnels à se positionner. #container_1429168880887{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1429168880887{ height:450px; } #container_1429168880887 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1429168880887 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1429168880887 .subtitre{ display:block; }L'essor du crowdfundingMontants collectés dans le monde par les sites de finance participative, en milliards de dollars, en 2014(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1429168880887", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Massolution.com", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["2012","2013","2014","2015"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Montants collectés en milliards de dollars", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 2.7 ], [ "", 6.1 ], [ "", 16.2 ], [ "", 34.4 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) L’économie allemande va bien. Et même de mieux en mieux. Jeudi 16 avril, quatre grands instituts allemands de conjoncture économique ont annoncé qu’ils révisaient à la hausse leurs prévisions. Ils tablent désormais sur une croissance de 2,1 % du produit intérieur brut (PIB) cette année et de 1,8 % en 2016. A l’automne 2014, ils ne misaient que sur une progression de 1,2 % pour chacune de ces deux années.« L'économie allemande se trouve dans une phase de reprise vigoureuse, stimulée par des éléments inattendus, en particulier la chute des prix du pétrole et la forte dépréciation de l'euro », écrivent en préambule de leur rapport bi-annuel, l'Ifo, le DIW, le RWI et l'IWH, qui représentent des courants économiques différents.Le patronat allemand partage, lui aussi, cet optimisme. Il a porté, lundi, de 1,5 % à 2 % ses prévisions pour l’année 2015, mettant de la même façon en avant les effets de la baisse de l’euro et des prix bas du pétrole. Le Fonds monétaire international (FMI) vient, lui, de relever sa prévision, à 1,6%.Lire aussi :Le FMI prudent sur la croissance mondialeLe rapport des instituts de conjoncture sert généralement de guide aux prévisions du gouvernement allemand. Ce dernier, pour le moment, table sur une croissance de 1,5 % de l'économie en 2015, mais doit réévaluer ses prévisions la semaine prochaine.Lire aussi :L’embellie se confirme pour l’économie allemandeDésendettementGrâce à ces bons résultats, les caisses de l’Etat se remplissent plus vite que prévu. Les comptes publics sont excédentaires.Si Wolfgang Schäuble, le ministre des finances, a accepté d’augmenter les investissements publics à venir, il devrait à nouveau faire l’éloge de comptes publics équilibrés lors de sa visite aux Etats-Unis, jeudi, à l’occasion de l’assemblée du Fonds monétaire international.Mercredi 15 avril, ses services ont détaillé le programme de désendettement de l’Allemagne. La dette allemande qui avait atteint 80,3 % du PIB en 2010 a été ramenée à 71,5 % cette année et devrait être réduite à 61,5 % du PIB dès 2019.Si les Américains et le Fonds monétaire international (FMI) jugent que cette réduction de la dette ne devrait pas être la priorité - le FMI a, à plusieurs reprises, demandé à Berlin de modérer son « zèle budgétaire » pour, notamment, soutenir la croissance en Europe -, la plupart des Allemands sont ravis.Tout cela contribue à entretenir un climat « positif » en Allemagne. Contrairement à la plupart des autres Européens, les Allemands ne sont pas particulièrement inquiets pour l’avenir. Pourquoi le seraient-ils ? Le chômage est au plus bas depuis la réunification (6,4 % en mars) et le moral des consommateurs n’a jamais été aussi élevé depuis treize ans.Lire aussi :Avec la croissance, les Allemands redécouvrent les augmentationsFrédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Selon nos informations, Marie-Christine Saragosse, présidente de France Médias Monde, n’avait, jeudi 16 avril au matin, pas été contactée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) pour être auditionnée pour la présidence de France Télévisions.Pourtant, selon nos informations, d’autres candidats eux reçu un appel de l’autorité chargée de désigner le successeur du président actuel, Rémy Pflimlin, avant le 22 mai : Rémy Pflimlin lui-même, mais aussi Delphine Ernotte (Orange), Robin Leproux (ex-M6 et RTL), Pascal Josèphe (ex-France Télévisions) ou Christophe Beaux (Monnaie de Paris).Autre surprise, Didier Quillot (ex-Orange et Lagardère active) n’a pas non plus été contacté. Son expérience dans une grande structure publique ainsi que dans les médias (dont l’audiovisuel via la structure de production Lagardère entertainment), auraient pour en faire un candidat retenu. Alexandre Michelin (ex-MSN) n’a pas davantage reçu d’appel.La liste peut rester secrèteUne incertitude demeure sur Nathalie Collin (La Poste, ex-Libération et Nouvel Observateur), Cyrille du Peloux (ex-TF1 et Veolia). Ainsi que sur Emmanuel Hoog, actuel PDG de l’Agence France-Presse. Par ailleurs, le CSA n’ayant pas donné le nombre de candidats retenus dans sa « shortlist », d’autres noms peuvent y figurer.Une source précise que les candidats retenus pour audition ont été joints par téléphone mercredi en fin de journée, car le CSA voulait savoir rapidement s’ils souhaitaient rester anonymes, comme la procédure les y autorise. Si l’un des candidats retenus ne veut pas être connu, toute la liste reste secrète, a décidé le CSA.Marie-Christine Saragosse était considérée par certains comme une des favorites. Elle a pour particularité d’être en poste dans une entreprise de médias publique, et en cours de mandat, comme Emmanuel Hoog. Selon une source, c’est ce critère qui a guidé le choix du CSA de ne pas retenir cette dirigeante nommée en 2012.Si le CSA ne souhaitait pas déstabiliser des entreprises publiques, pourquoi ne l’a-t-il par fait comprendre d’emblée à un candidat comme Mme Saragosse ? Une source proche du dossier pense que les difficultés de Mathieu Gallet à Radio France (nées vers le 20 mars, alors que la date limite de dépôt des candidatures à France Télévisions était le 26 mars) ont pu faire évoluer l’opinion des membres du collège.La mise à l'écart de Mme Saragosse (voire de M. Hoog si elle se confirme) semble renforcer les chances relatives du patron d'audiovisuel public en lice, le sortant Rémy Pflimlin.Nommé par le président de la République Nicolas Sarkozy, qui avait souhaité s'attribuer le pouvoir de désigner les dirigeants d'audiovisuel public, il se voyait à l'automne crédité de chances très faibles de voir son mandat renouvelé. Les derniers mois, et notamment les difficultés de Mathieu Gallet à Radio France, lui ont plutôt redonné des raisons de ne pas désespérer.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé Le groupe de logistique Gefco, filiale à 75 % des chemins de fer russes (RZD), a annoncé mardi 14 avril étudier un plan social qui se traduirait par la suppression d'environ 500 postes en France, soit plus de 10 % de ses effectifs dans le pays.« Nous ne fermons aucune agence mais nous devons réduire nos coûts », a déclaré le président du directoire de Gefco, Luc Nadal, en évoquant la mauvaise passe que traverse actuellement le secteur de la messagerie dans l'Hexagone.En effet, cette nouvelle survient moins d'un mois après la mise en liquidation d'une autre société de messagerie, MoryGlobal (ex-Mory Ducros), qui va entraîner le licenciement de 2 138 personnes. Les salariés devraient recevoir leur lettre de licenciement pour motif économique à la « fin avril », avait indiqué Me Thomas Hollande, avocat du comité d'entreprise.Lire : Les syndicats de Moryglobal signent un projet de plan socialDérapage de tout un secteurMoryGlobal, née du plan de reprise validé par le tribunal de commerce en février 2014, avait déjà divisé ses effectifs par deux : Mory Ducros employait autrefois plus de 5 000 personnes.Cette dernière était d'ailleurs née de la fusion de deux entreprises déjà mal en point – l'entreprise de messagerie Ducros et le transporteur Mory, rachetés par le groupe Caravelle spécialisé dans la reprise de sociétés en difficulté.Les difficultés du n°2 tricolore du transport de messagerie illustrent celles de tout un secteur qui frise la sortie de route. Les comptes de l'activité messagerie chez Gefco sont « dans le rouge vif », admet ainsi M. Nadal.Un tiers des emplois menacéLe cas de MoryGlobal et de Gefco ne sont pas uniques dans le contexte généralement défavorable du transport routier. Selon une étude du cabinet Asterès, de janvier 2015, après avoir ralenti en 2012, 2013 et 2014, le chiffre d'affaires du secteur devrait baisser au cours du premier semestre 2015. La Fédération nationale des transports routiers anticipe de son côté une baisse d'activité (de 1,2 %) entre 2014 et 2015.En 2011 déjà, la Banque de France estimait qu'un tiers des emplois (soit plus de 100 000 personnes sur les 332 000 salariés qu'elle répertoriait à l'époque) était menacé par la sensibilité du secteur aux aléas économiques.C'est exactement le cas de Gefco, qui a pâti directement du retrait de General Motors de Russie et des difficultés de PSA, maison mère historique de Gefco et qui reste son plus important client.Guerre tarifaireLa messagerie, qui prend en charge des colis de moins de trois tonnes, a vu au 3e trimestre 2014,  le chiffre d'affaires (- 1,8 %) et les tonnages (- 1,1 %) poursuivre leur baisse, détaille l'enquête périodique du ministère de l'environnement. Panne après panne, le transport de colis a ainsi vu le rachat de nombreux géants du secteur dont, il y a presque deux ans, le français Sernam, englouti par Geodis (branche de la SNCF), et Kiala, dévoré par l'américain UPS.Malgré ce mouvement de concentration, les spécialistes jugent les acteurs de la branche encore trop nombreux. Car, avec la crise économique, les entreprises calculent leurs coûts au plus près et n'hésitent pas à provoquer une guerre tarifaire qui fait rétrécir les marges des messagers.Du coup, seule solution : faire du volume. Un pari difficile en période de ralentissement de l'activité économique, et a fortiori pour un transporteur « généraliste » comme MoryGlobal qui paie cher le « dernier kilomètre », c'est-à-dire la distance finale jusqu'au client, une fois passé le dernier maillon du réseau tissé entre les agences sur le territoire.D'autant que les marchés deviennent plus difficiles à obtenir. Ainsi, Mory a perdu celui de La Poste qui a « réinternalisé » le transport de petits colis cette année pour pallier l'effondrement du courrier. Ce qui n'aide pas non plus à investir pour se renouveler, automatiser et optimiser les chargements.Le fantôme de l'écotaxePour les messagers, le débat qui va agiter les mois à venir est la question des suites de l'écotaxe : abandonnée par le gouvernement, cette taxe qui devait toucher le transport poids lourds, rapportant jusqu'à un milliard d'euros, avait provoqué la colère des « bonnets rouges » bretons. Et au sein du secteur des transports, on s'inquiète du retour d'une nouvelle fiscalité, sur fond d'affrontements entre les organisations syndicales du secteur.Lire : Ségolène Royal évoque deux pistes pour remplacer l'écotaxeEn cause, la volonté prêtée par les autres syndicats du secteur à l'OTRE (organisation des PME du transport) de mettre en place une nouvelle taxe semblable à celle que Ségolène Royal. L'Union européenne des transporteurs routiers (UETR), qui représente les grands acteurs du secteurs, ou l'Unostra (union nationale des organisations syndicales du transport automobile) accusent l'OTRE de vouloir faire revenir l'écotaxe : « Cette organisation, en partenariat avec une organisation de chargeurs, propose un dispositif que toute la profession avait combattu il y a six mois encore : rétablissement des portiques, gestion confiée à une société privée, taxe forfaitaire sur chaque véhicule… (on imagine les réactions en Bretagne) », s'insurgent-ils dans un tract. Mais l'OTRE dément catégoriquement auprès du Monde : « L'OTRE ne soutient pas l'écotaxe, elle a proposé la mise en place d'une vignette dématérialisé au ministère des transports pour permettre la lutte contre le cabotage et le dumping social tout en assurant le financement des infrastructures par les entreprises étrangères », répond-elle. Unostra et UETR rappellent qu'il existe déjà la TSVR (taxe spéciale sur les véhicules routiers de plus de 12 tonnes), créée en juillet 2013, dite « taxe à l'essieu », représenterait environ 0,25 % des charges d'un transporteur chaque année. Et toute nouvelle taxe risquerait, selon eux, de devoir être répercutée aux clients pour ne pas entamer la (déjà) fragile rentabilité de l'activité. L'OTRE rappelle de son côté qu'il existe déjà une taxe (payée par tous les automobilistes) sur le carburant, destinée à compenser la disparition de l'écotaxe.Pour Jean Schmitt, président de la branche messagerie à la Fédération des entreprises de transport et logistique de France (TLF), les problématiques de rentabilité ne sont pas nouveaux. Mais il juge qu'ils s'amplifient et pourraient mettre en danger les groupes dont la messagerie reste l'activité principale, contrairement à ceux qui décident de faire aussi du fret, par exemple du fret palettisé, ou du stockage.Cet article a été mis à jour le 16 avril à 18 heures avec la réaction de l'OTRE aux accusations de l'Unistra.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Patrick Pouyanné, directeur général de Total, a annoncé, jeudi 16 avril, au cours d’un comité central d’entreprise extraordinaire, une importante restructuration de l’activité de raffinage du groupe en France, qui subit depuis des années une forte baisse de ses marges. Ces mesures s’accompagneront d’un investissement de 600 millions d’euros dans ses deux raffineries déficitaires de La Mède (Bouches-du-Rhône) et de Donges (Loire-Atlantique). Les trois autres sites français ne sont pas concernés : Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime), Feyzin (Rhône) et Grandpuits (Seine-et-Marne).Total poursuit ainsi la politique inaugurée en 2010 avec la fermeture de la raffinerie des Flandres, à Dunkerque (Nord). « Le plan apporte des solutions durables et vient redonner un futur à ces deux sites industriels, a souligné M. Pouyanné. Total conduira cette transformation sans aucun licenciement ni mobilité géographique contrainte pour les salariés non cadres. »Le groupe arrêtera toute son activité de raffinage de pétrole brut à La Mède d’ici à la fin de 2016, un site qui perd environ 150 millions d’euros par an depuis 2011. Il a décidé d’y investir 200 millions d’euros pour créer « la première bioraffinerie de France » et « l’une des plus grandes d’Europe » afin de répondre à une demande croissante, tout en maintenant certaines activités de raffinage « rentables ».Total y développera aussi une plate-forme logistique (négoce de produits raffinés) et implantera une ferme solaire photovoltaïque d’une capacité de 8 mégawatts (MW) pour fournir 50 % des besoins du site. Elle sera équipée des panneaux produits par sa filiale américaine, SunPower.Ces choix permettront le maintien de 250 des 430 emplois du site, la réduction des effectifs se faisant par des départs anticipés à la retraite, la mobilité pour les non-cadres et des mutations pour les cadres. La CGT de la raffinerie de La Mède juge « inacceptables » les suppressions de poste annoncées jeudi par le groupe et a commencé une grève sur le site, bloquant la sortie de la production. Une assemblée générale sera organisée par le syndicat vendredi.En milieu de journée, un représentant du syndicat, Julien Granato, a indiqué qu'il y avait « 80 % de grévistes sur l'ensemble des personnels qui opèrent sur la raffinerie », soulignant que « la production [n'était] pas livrée mais [était] stockée ».Lire aussi :« A La Mède, il y a Total et rien d’autre »Engagement à ne pas licencierPar ailleurs, Total investira 400 millions d’euros à Donges — moins déficitaire que La Mède — pour en moderniser les installations. La raffinerie produira des carburants moins soufrés et conformes aux nouvelles normes européennes, alors qu’elle est actuellement contrainte d’en exporter une part importante, sa production ne répondant plus à ces normes très contraignantes, ce qui pénalise son équilibre économique.Mais ce site est classé « Seveso seuil haut », et il est traversé par la ligne de chemin de fer reliant Nantes au Croisic. Total demande donc à l’Etat, aux collectivités locales et à la SNCF de la détourner, et s’est engagé à financer un tiers des travaux dans le cadre d’une infrastructure publique.Ce partage de l’effort est prévu dans les plans de prévention des risques technologiques, rappelle-t-on chez Total, où l’on espère conclure un accord avant la fin de l’année.La restructuration de l’outil de raffinage de Total se fera donc sans fermeture de site ni licenciement parmi les 3 900 salariés travaillant dans les cinq raffineries françaises de la compagnie. Christophe de Margerie, PDG de Total, s’y était engagé avant sa mort accidentelle, en octobre 2014. Un engagement repris par M. Pouyanné dès sa nomination, qui répète que Total doit être « responsable » sur le plan économique et « exemplaire » sur le plan social. La fédération chimie-énergie de la CFDT a accueilli « favorablement » un projet de reconversion industrielle qu’elle juge « durable », tout en prévenant qu’« elle ne cautionnera[it] aucune perte d’emplois ».Surcapacités en EuropeLa restructuration commencée en France il y a plus de vingt ans s’est accélérée ces cinq dernières années, avec quatre fermetures successives : la raffinerie de Dunkerque, (Nord) exploitée par Total, en 2010 ; celles de Reichstett (Bas-Rhin) en 2011 et de Petit-Couronne (Seine-Maritime) en 2012, opérées par le suisse Petroplus ; et celle de Berre (Bouches-du-Rhône), mise sous cocon par l’américain Lyondellbasell.La Mède, qui a perdu 150 millions d’euros par an depuis 2011, sera la cinquième, même si elle n’est pas totalement fermée mais reconvertie dans la production de biocarburants, avec moins d’emplois. Les syndicats s’inquiètent des conditions de reclassement d’une partie de ses 430 employés.En France, les raffineries produisent trop d’essence et pas assez de gazole, alors que ce dernier bénéficie d’une fiscalité avantageuse et représente plus de 80 % des volumes écoulés dans les stations-service.Lire aussi :Total veut s’adapter à la baisse du prix du pétroleMais le mal est européen. De nombreuses raffineries du Vieux Continent sont moins compétitives que leurs concurrentes américaines, moyen-orientales et asiatiques. Le secteur souffre depuis plusieurs années de surcapacités dans une région du monde où la consommation de carburant stagne sous le double effet de la crise économique et de véhicules moins gourmands en essence et en gazole.Le taux d’utilisation des raffineries y est tombé de 89 % en 2005 à 79 % en 2013, indique l’Union française des industries pétrolières. Son président, Francis Duseux, estime qu’« on devrait avoir une restructuration d’environ 25 % voire 30 % du raffinage à l’horizon 2035-2040 ». Ce qui annonce la fermeture de 20 à 30 raffineries sur les 79 actuellement en activité dans l’Union européenne.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gérard Mestrallet (Président-directeur général de GDF SUEZ) En décembre, Paris accueillera la 21e conférence sur le climat. Ce sont 196 Etats qui devront décider d’engagements de long terme pour faire face au changement climatique. Si nous ne faisons rien, c’est aussi une facture que nous léguerons à nos enfants, aux générations futures : le coût du changement climatique est estimé jusqu’à 450 milliards d’euros par an en 2050, selon l’ONU.Au-delà d’un accord diplomatique, la Conférence de Paris (COP 21) doit être aussi l’occasion de proposer des solutions audacieuses et durables pour lutter contre le changement climatique, un cadre clair et stable, capable d’orienter les choix stratégiques d’investissement des acteurs privés. C’est un enjeu essentiel.Ne nous contentons pas d’être des observateurs concernés. Ayons-en bien conscience : le secteur privé représente plus de 70 % des investissements mondiaux de prévention et de limitation du changement climatique. Par leurs moyens financiers, technologiques et humains, les entreprises, notamment, peuvent et doivent s’engager pleinement.C’est d’autant plus essentiel pour le secteur de l’énergie : 60 % des émissions de gaz à effet de serre sont liées à l’énergie, dont la consommation devrait tripler d’ici à 2040. La transition énergétique qui bouleverse notre secteur doit être une transition « bas carbone ». Un groupe comme GDF Suez s’y est engagé : en 2015, nous allons atteindre notre objectif d’augmenter de moitié la part d’énergies renouvelables dans nos capacités de production électrique, avec l’objectif de doubler cette part à l’horizon 2025 en Europe. Nous avons l’ambition de réduire de 10 % nos émissions spécifiques de CO2 d’ici à 2020 et d’accroître de 40 % entre 2013 et 2018 la part de notre chiffre d’affaires issu des activités d’efficacité énergétique.CohérenceMais il faut pour cela un cadre clair et stable. En effet, malgré son rôle essentiel dans l’atteinte des objectifs internationaux, l’initiative privée se déploie aujourd’hui dans un environnement politique et réglementaire très inégal selon les régions du monde.C’est d’abord à l’échelle mondiale qu’il faut rechercher de la cohérence et donner des atouts maîtres aux investissements verts. A cet égard, la COP 21 fournit une fenêtre d’opportunité exceptionnelle.Les entreprises ont besoin de visibilité et d’un accord cohérent de long terme pour définir leurs priorités. Mais il leur faut également des signaux de prix clairs pour orienter leur choix en faveur des solutions bas carbone.Ce signal, c’est une généralisation des prix du carbone, c’est-à-dire du prix à payer pour couvrir l’impact sur l’environnement des émissions de gaz à effet de serre.Payer un prix pour le carbone, c’est, dans les choix d’investissement, faire peser la balance du côté des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et de la recherche et développement « verte ». Ce signal est d’autant plus nécessaire que les effets conjugués de la baisse du cours des énergies fossiles et de la révolution du gaz de schiste orientent aujourd’hui les préférences vers les ressources fossiles, abondantes et compétitives, au risque de compromettre les engagements internationaux de réduction des gaz à effet de serre. Nous voyons ainsi aujourd’hui le charbon remplacer le gaz et d’autres énergies faiblement carbonées dans le « mix » énergétique européen.Obligation verteCes mécanismes de prix du carbone ne doivent pas être considérés comme un frein pour l’économie mondiale. Bien au contraire, ils seront un accélérateur de croissance, en créant de la confiance, en stimulant l’investissement et l’innovation, tout en installant les conditions d’une concurrence équitable.De nombreuses entreprises incorporent déjà un prix du carbone dans leurs plans d’investissement et se fixent des objectifs de réduction de leur intensité énergétique. Une part croissante des actifs détenus par les investisseurs institutionnels souscrivent à des principes environnementaux. GDF Suez a ainsi procédé en mai 2014 à l’émission de la plus importante obligation verte jamais réalisée par un acteur privé, à hauteur de 2,5 milliards d’euros, pour financer notamment de l’éolien, de l’hydroélectricité et de l’efficacité énergétique.Le soutien de quelque 1 000 entreprises, dont celle que je dirige, à la déclaration pour des signaux prix carbone de la Banque mondiale témoigne également de ce nouvel état d’esprit. A Paris, les responsables mondiaux ont une chance historique de transformer cette prise de conscience en levier d’action.Quels pourraient être les contours d’une telle décision ?Semblable à MagellanGénéraliser les mesures de tarification du carbone, auxquelles se rallie un nombre croissant d’Etats, comme la Chine, le Brésil, le Mexique, l’Afrique du Sud et la Corée du Sud.Rechercher de la flexibilité et coordonner les initiatives nationales, ce qui plaide pour des systèmes de marché aujourd’hui présents dans 35 pays.Réparer sans attendre le marché européen des émissions de carbone, comme nous le demandons depuis deux ans dans le cadre du Groupe Magritte avec dix autres patrons des plus grands énergéticiens européens.Face à l’immense défi climatique, l’humanité est semblable à Magellan à la veille de sa première navigation autour du globe. Il ne l’aurait jamais accomplie sans une irrésistible audace, mais pas davantage sans l’invention de la boussole. Puisque l’ambition ne manque pas, ne privons pas les acteurs économiques de leur boussole dans la lutte contre le changement climatique !Gérard Mestrallet (Président-directeur général de GDF SUEZ) Stéphane Lauer (New York, correspondant) Le marché du travail américain a marqué le pas en mars. Les États-Unis ont créé 126 000 emplois, a annoncé, vendredi 3 avril, le département du travail. Pour retrouver un chiffre aussi bas, il faut remonter à décembre 2013. Même si le taux de chômage est resté inchangé à 5,5 %, il s’agit d’un réel décrochage, qui a pris de court les économistes, qui tablaient sur la création de 265 000 emplois.Lire aussi :Le taux de chômage aux États-Unis est tombé à 5,5 %Sur l’ensemble du premier trimestre, la moyenne mensuelle des créations d’emplois est ainsi tombée à 197 000 contre 324 000 au cours du quatrième trimestre 2014. Le mois de mars met donc fin à une série de douze mois consécutifs au cours desquels l’économie américaine créait plus de 200 000 emplois mensuels.Le chômage reculeCe ralentissement s’explique par le fait que l’industrie, la construction et le secteur pétrolier ont réduit les embauches. Dans l’industrie, il s’agit du premier recul depuis juillet 2013, tandis que le secteur de l’énergie a perdu 11 000 emplois en mars et près de 30 000 depuis le début de l’année. Le secteur des loisirs et de l’hôtellerie-restauration, gros pourvoyeur d’emplois aux États-Unis, n’a pas réussi à compenser ces pertes. Lui-même a connu son plus mauvais mois en termes d’embauche depuis septembre 2014.Quant aux salaires, la tendance reste toujours aussi décevante. Le salaire horaire moyen n’a augmenté que de 0,3 % en mars par rapport en février. La progression sur un an n’est que de 2,1 %, en ligne avec le rythme des cinq dernières années. Le faible taux de chômage ne se traduit toujours pas par une pression sur les employeurs pour qu’ils augmentent les salaires. L’une des explications réside dans la faiblesse du taux de participation – c’est-à-dire la part des Américains qui ont un emploi ou qui en recherchent effectivement un – qui est tombé à son plus bas niveau depuis 1978, à 62,7 %.Lire aussi : Aux Etats-Unis, le grand espoir des petits salairesMalgré tout, le chômage pris au sens large, c’est-à-dire en incluant les temps partiels subis, a reculé de 0,1 point à 10,9 %. « Certains peuvent crier au loup sur la faiblesse des chiffres de l’emploi [en mars], mais il s’agit d’un simple réalignement avec le véritable rythme sous-jacent de la croissance de l’économie, qui se situe autour de 2,5 %. Ce qui est plus inquiétant, c’est que les salaires ont toujours autant de mal à progresser », estime Gregory Daco, économiste chez Oxford Economics.Prévisions à la baisseCes chiffres de l’emploi sont publiés dans la foulée d’une batterie d’indicateurs décevants qu’il s’agisse de la production industrielle, des ventes de détail ou des mises en chantier. Même si le moral des consommateurs reste élevé, ces chiffres confirment que le rythme de la reprise a ralenti au cours des trois premiers mois de l’année. La plupart des économistes ont révisé à la baisse leurs prévisions de croissance. Celle-ci ne devrait pas dépasser 1,5 % au premier trimestre, contre 5 % au troisième trimestre 2014 et 2,2 % au quatrième.Même si la présidente de la Réserve fédérale, Janet Yellen, prévoyait le 18 mars « une bonne performance de l’économie » sur l’ensemble de l’année, la situation reste effectivement contrastée. Un rapport de l’AARP Policy Institute, publié il y a quelques jours, pointait que le chômage de longue durée pour les plus de 55 ans atteignait 45 % des demandeurs d’emploi. Jeudi, le département du travail indiquait que le revenu moyen des 80 % des Américains les moins riches avait reculé de 0,9 % en 2014 par rapport à l’année précédente. C’est la deuxième année consécutive que ce chiffre accuse un repli. Si la reprise est bien là, elle reste toujours aussi inégalitaire.Lire aussi :La Réserve fédérale ouvre la voie à une hausse des taux aux Etats-Unis Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Francine Aizicovici À la mi-mai, chaque contribuable devra adresser sa déclaration de revenus 2014 et, comme chaque année, des entreprises envoient à leurs salariés le montant qu’ils devront déclarer au fisc. Y compris, parfois, à ceux qui sont… décédés. C’est ce qui s’est produit à La Poste. Nicolas Choffel a été destinataire fin mars d’une « déclaration fiscale individuelle concernant l’année 2014 ». Mais ce cadre supérieur, qui travaillait au siège de cette entreprise, victime d’un burn-out – un acte reconnu comme accident du travail – avait mis fin à ses jours le… 25 février 2013.Lire aussi :Le burn-out reste mal défini, mal quantifiéC’est donc sa veuve, Ilma Choffel de Witte, qui a ouvert ce courrier, dans lequel on peut lire : « Nombre d’heures rémunérées : 0 ; traitement et salaires : 0 ; avantage en nature : 0 ; prime d’intéressement : 25 euros », qui sera donc le « net imposable ». Un choc, pour Mme Choffel, qui a préféré transformer sa blessure en ironie, dans un courrier adressé le 23 mars à Philippe Wahl, le PDG.« Ce matin, écrit-elle, je fus agréablement surprise par votre courrier (…). Effectivement, des rumeurs me sont parvenues comme quoi il y a un grand effort d’une stratégie managériale plus humaine à La Poste. Votre décision de donner une prime d’intéressement à hauteur de 25 euros pour mon mari Nicolas Choffel m’a beaucoup touchée. D’autant que durant l’année 2014, il était jour et nuit proche de son lieu de travail – en fait il est enterré au cimetière de Montparnasse – mais comme vous pouvez l’imaginer, il est incapable de bouger suite à son accident du travail donc ce n’est pas un employé très productif. Je vous félicite pour ce bel effort d’humanité de générosité. »« Edition automatique »Mais, au-delà de ce geste cruel, Mme Choffel, qui a engagé une action pour faute inexcusable de l’employeur devant le tribunal des affaires de sécurité sociale (TASS), rappelle surtout à M. Wahl que, « depuis le 16 décembre 2014, date limite fixée par le TASS », l’avocat de La Poste « n’a non seulement pas déposé ses conclusions », mais qu’« il a également, au bout de trois mois [de retard] annoncé verbalement que ni ma fille, ni moi-même ne recevrions des conclusions avant au moins deux mois. »Mme Choffel se demande en l’occurrence si « ce cabinet ne ferait pas obstacle à la progression normale de la procédure ». Elle en vient à se demander si La Poste n’attend pas tout simplement « la fin de l’enquête judiciaire en espérant que le dossier soit classé sans suite après deux ans d’investigation. » À ses yeux, ce retard démontre l’attitude « inhumaine » de La Poste « envers les vivants, en particulier envers ma fille et moi-même », souligne la veuve dans sa lettre.« Le TASS nous a fait savoir que la date d’audience sera fixée quand il aura reçu les conclusions de la partie adverse, indique Jean-Paul Teissonnière, l’avocat de Mme Choffel. C’est un peu curieux. » M. Wahl n’a pas encore répondu à Mme Choffel. Il a préféré répondre à l’AFP, dans une dépêche du 1er avril, dans laquelle il lui présente ses « excuses », précisant qu’il s’agit « de l’édition automatique d’un document fiscal ». Sollicitée, la direction de La Poste ne nous a pas répondu.M. Wahl n’avait déjà pas répondu à une lettre de Mme Choffel, envoyée le 22 janvier 2014, dans laquelle elle disait espérer, avec sa fille, « un premier geste de bonne volonté de sortir du déni sur l’existence du burn-out au sein de la Poste », à travers la reconnaissance de « la faute inexcusable de l’entreprise ayant abouti » au suicide de son mari.Elle proposait aussi à La Poste de se joindre à son combat contre le burn-out, « pourquoi pas par le parrainage d’une association consacrée aux victimes du burn-out ».Lire aussi : Ilma Choffel se bat pour une prise en charge du burn-out« J’ai été très naïve à l’époque de croire que, pour ce nouveau PDG, ce serait une priorité de lutter contre ce phénomène de suicides en série », constate Ilma Choffel aujourd’hui.Enquête préliminaire toujours en coursQuant à la procédure au pénal, elle semble elle aussi en panne. « Au bout de deux ans, indique M. Teissonnière, on en est encore au stade de l’enquête préliminaire, qui normalement dure trois ou quatre mois. Or, ce n’est pas une affaire très complexe. Avec la reconnaissance en accident du travail, le rapport de l’inspection du travail, etc., il y a suffisamment d’éléments qui montrent qu’il s’agit d’une affaire sérieuse. »Pour lui, qui intervient dans d’autres affaires de ce type, chez France Télécom notamment, cette situation n’est pas due à une complicité entre la justice et les employeurs. « Culturellement, les parquets ont du mal à concevoir que des chefs d’entreprise puissent être des délinquants. » La délinquance supposée de La Poste étant de ne pas « avoir protégé la santé de mon mari comme l’y oblige la loi », estime Mme Choffel.M. Choffel s’est suicidé alors qu’il était en arrêt de travail pour un burn-out depuis trois semaines. Dans un contexte de réorganisation, « il a occupé trois postes simultanément » durant les trois derniers mois de sa vie et avait perdu « 18 kg », indique son épouse. Malgré son arrêt, ajoute-t-elle, La Poste le sollicitait encore fréquemment par des appels téléphoniques et des mails.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.04.2015 à 12h13 • Mis à jour le03.04.2015 à 18h17 | Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Le dialogue semble bien rompu entre Mathieu Gallet, le PDG de Radio France, et les grévistes qui ont reconduit leur mouvement jusqu’au mardi 7 avril. Vendredi matin, une assemblée générale, qui réunissait 400 à 500 salariés, de source syndicale, a voté à la quasi-unanimité une motion de défiance, qui demande le départ du dirigeant. Texte de la motion de défiancePourquoi ce vote, alors que la résolution de la crise se joue désormais dans les cabinets ministériels, de Bercy à la culture en passant par Matignon ? Ceux-ci planchent actuellement sur le fameux « projet stratégique » remis jeudi par M. Gallet et s’apprêtent à rendre des arbitrages sur les missions et les moyens de l’entreprise publique ces prochaines années.« L’assemblée générale a réagi aux contre-vérités énoncées hier par M. Gallet et à son mépris du dialogue social », a commenté Jean-Paul Quennesson, délégué syndical SUD et membre de l’Orchestre national de France (ONF). Jeudi, le PDG avait mené une offensive médiatique, d’i-Télé aux antennes de France Info et de France Inter, pour se défendre et tendre la main aux grévistes en vue de renouer le dialogue.« M. Gallet se sert des antennes de Radio France pour sa communication personnelle, alors qu’il n’arrive plus à mettre les partenaires sociaux autour d’une table », a poursuivi M. Quennesson. De fait, les négociations sociales sont en berne depuis le 30 mars, date du dernier échange formel entre la direction et les délégués du personnel.Depuis le début de la crise, le 19 mars, le fait que le PDG s’exprime plus volontiers dans les médias ou dans les rédactions que face aux délégués syndicaux est un reproche récurrent. « M. Gallet est totalement discrédité, il s’avère incapable de diriger Radio France et d’incarner les valeurs fortes et intangibles de la radio publique », juge sèchement le texte.L’idée d’une médiation a été à nouveau évoquée par les représentants syndicaux dans leurs contacts, cette semaine, avec des politiques. Pour le moment, le prochain rendez-vous avec le PDG est fixé au mercredi 8 avril, lors d’un comité central d’entreprise où le projet sera présenté.Mais cette personnalisation du conflit ne fait pas l’unanimité au sein de la Maison ronde. Ainsi, le Syndicat national des journalistes (SNJ) a déploré ce vote. « Tout ce qui affaiblit le patron de Radio France affaiblit Radio France à l’heure où son PDG devra inévitablement négocier avec l’Etat », estime Valeria Emanuele, déléguée nationale. « Je ne sais pas ce que cela changerait d’avoir la tête de M. Gallet : nous nous retrouverions dans un vide et la vraie question des réformes resterait la même », renchérit un journaliste.Le SNJ appelait aussi à la grève vendredi, mais de façon indépendante du mouvement illimité ouvert par cinq autres syndicats. De source syndicale, on comptait 75 % de grévistes dans les locales du réseau France Bleu et à France Culture, et un tiers à la rédaction de France Info et France Inter. Selon la direction, il n’y avait à Radio France que 11 % de grévistes vendredi.« Ce qui pourrait débloquer la situation serait que la tutelle se fasse enfin entendre », résume un journaliste. Et de suggérer que « ce serait bien que le ministère propose de séparer la question des travaux de celle des réformes », pour tenir compte de l’exaspération provoquée par l’interminable réhabilitation, qui perturbe le quotidien et consume la trésorerie.« Ce chantier est le seul sujet sur lequel il y a consensus à Radio France, résume ce journaliste. Sur le reste – faut-il accepter un plan social, ne garder qu’un orchestre, réformer les modes de production  – il y a des débats parmi les salariés. »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin La mode est un sujet volatil, difficile à mettre en équation et en business plan. Seuls quelques gourous font autorité pour distinguer dans les nouvelles créations le ringard de l’avant-garde. Les services marketing sont richement dotés pour faire pencher ces « leaders d’opinions » du bon côté, mais ils ne parviennent pas toujours à leur fin.Cette fois-ci, les équipes de Marks and Spencer ont réussi leur coup. Le groupe de distribution, garant du style « so british », a vu ses ventes de vêtements augmenter au premier trimestre pour la première fois après quatorze trimestres consécutifs de baisse. Quel point de couture a suscité ce point d’inflexion ? Une jupe en daim, qui n’est même pas encore en vente.Je ne suis pas critique de mode et me garderai de porter un jugement sur cette jupe longue, fendue devant, dont le Guardian dit qu’elle vous fera ressembler à une cow-boy des années 1970. Il a suffi que quelques starlettes bien choisies du show-biz portent en février cet emblème et que le célèbre magazine Vogue s’en entiche, pour que la réputation de la collection d’été du groupe britannique soit faite auprès de toute la presse spécialisée.Le résultat de ce bouche-à-oreille bien orchestré (on dit buzz) est probant. Marc Bolland, le directeur général, s’est félicité, jeudi 2 avril, en publiant ses chiffres d’avoir vu les ventes repartir à la hausse aussi bien dans le prêt-à-porter féminin que dans les rayons hommes et enfants. Cette fameuse jupe à 199 livres (270 euros) ne sera pourtant disponible dans les magasins qu’à partir du mois de mai. Le chiffre d’affaires n’a pas attendu pour croître de 1,2 % et de 0,6 % à magasins constants. C’est peu, mais cela change tout.Troisième étoileLe patron hollandais, passé par Heineken et le distributeur britannique Morrisons, avant de relever le défi en 2010 de cette enseigne vieille de 130 ans, peut savourer ce retour en grâce. D’autant que sur la distribution de produits alimentaires, qui fait pratiquement 50 % de son chiffre d’affaires, le groupe fait régulièrement mieux que le marché. Grâce à son positionnement tiré vers le haut de gamme, Marks and Spencer affiche une hausse 3,7 % (+ 0,7 % à magasins constants) de ses ventes dans l’alimentaire, là où la guerre des prix à laquelle se livrent les Tesco ou Sainsbury avec les chaînes de hard-discount Aldi et Lidl provoque une spirale déflationniste.La troisième étoile alignée ce trimestre concerne la vente en ligne. La chaîne a résolu les problèmes de logistique dont elle a souffert en 2014. De quoi encaisser les mauvais chiffres à l’international, principalement dus à la Russie, l’Ukraine et la Turquie. Mais attention, si la poursuite de ce redressement repose sur les critiques de Vogue sur la prochaine collection, le point d’inflexion risque de ne pas être un point d’appui.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard, Audrey Tonnelier, Cédric Pietralunga et Claire Guélaud « La clef de la reprise économique, c’est l’investissement », a assuré François Hollande, vendredi 3 avril, à l’occasion d’une visite dans une forge à Trie-Château (Oise) au cours de laquelle il a esquissé quelques mesures de soutien en direction des PME. Car, sans investissements, il n’y aura pas de créations d’emplois. En tout cas pas suffisamment pour résorber le chômage. Et c’est exactement ce qu’il se passe actuellement.On constate certes des signes de légère reprise. L’Insee vient de légèrement revoir ses prévisions et s’attend à une progression de 0,4 % du PIB au premier trimestre, puis 0,3 % au deuxième. Mais ce regain de croissance tient plus à la bonne tenue de la consommation des ménages qu’à l’investissement des entreprises, qui est toujours désespérément plat.« C’est [l’investissement] qui a le plus pesé sur la croissance ces dernières années. La chute a été moindre qu’en Allemagne pendant la crise, mais le rebond est nettement inférieur en France », détaille Peter Jarrett, chef de division à l’OCDE.Quelle est l’évolution des investissements ?« L’effort d’investissement français s’est dégradé depuis 2000, passant de 5 % du chiffre d’affaires à 3,9 %, soit une baisse de 5 milliards d’euros par an », indique une étude du cabinet allemand Roland Berger, remise au ministre de l’économie, Emmanuel Macron en octobre, et dont Le Monde s’est procuré une copie.Au quatrième trimestre 2014, l’investissement des entreprises s’est contracté de 0,2 %, après une stagnation durant les trois mois précédents. Rapporté à la valeur ajoutée, le taux d’investissement, qui était étale depuis 2011, commence à fléchir sensiblement. Et l’Insee table sur un nouveau surplace au premier semestre de cette année.« Aujourd’hui, l’investissement industriel reste inerte, confirme Denis Ferrand, économiste chez Coe-Rexecode, un institut d’analyse proche du patronat. Les dépenses servent à remplacer les vieilles machines, et c’est à peu près tout. »Pourquoi l’investissement ne repart-il pas ?Le manque de rentabilité et la faiblesse des ventes sont les principaux facteurs qui expliquent, depuis quinze ans, la réduction drastique de l’investissement. Aujourd’hui, toutefois, les bénéfices commencent à remonter un peu la pente (le taux de marge devrait dépasser 31 % au premier semestre, contre 29,7 % en 2013), notamment grâce à la baisse du pétrole et au crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Les banques peuvent prêter de l’argent à des taux d’intérêt minimes.Cependant, la demande, elle, demeure faible, malgré quelques signes de reprise. L’Insee fait aussi état d’un décalage entre la perception des entreprises et la « nette bouffée d’oxygène » dont elles bénéficient. Ce décalage peut être temporaire et traduire une grande prudence face aux premiers signes de l’amélioration de la demande.Mais il peut aussi refléter « des difficultés structurelles empêchant les entreprises françaises de bénéficier pleinement de cet environnement favorable. »Lire aussi :La reprise française en panne d’investissementsQuelles sont les conséquences de cette panne de l’investissement ?Ce « retard » à l’investissement se traduit d’abord par une baisse du nombre de machines utilisées dans les usines françaises : il est passé de 414 000 unités en 1998 à 388 000 en 2013, alors que, dans le même temps, en Allemagne il passait de 1,26 million à 1,46 million.Pis, ces machines n’ont pas été renouvelées : le parc des équipements de moins de quinze ans s’est contracté de 10 000 unités en France, alors que celui de l’Allemagne, déjà mieux lotie, a augmenté de 95 000 unités.Ce vieillissement a un « effet désastreux », relève l’économiste Patrick Artus, de la banque Natixis, dans une note du 24 mars : il entraîne une faible productivité et un recul des profits qui risquent d’accentuer le décrochage industriel.L’outil de production devient de plus en plus dépassé. La France a raté le virage de la robotique. Avec 31 600 appareils, contre 58 400 en Italie et 175 200 en Allemagne, « les sites de production de l’Hexagone comptent parmi les moins robotisés des pays avancés », relève une étude de Xerfi.« La France a un retard global de cinq à sept ans dans la modernisation de son parc industriel en comparaison avec l’Allemagne », estime la fédération patronale de la mécanique.Avec de machines plus récentes, « l’Allemagne est en mesure de réaliser des produits plus complexes et à plus forte ajoutée que la France », note Roland Berger.« Faute d’investissements, il devient difficile de réaliser des gains de productivité, qui permettent d’augmenter les salaires, d’améliorer les marges ou de baisser les prix », ajoute M. Ferrand.Quelles mesures ont été prises et quel est leur effet ?« L’investissement va reprendre » grâce à la montée en charge du CICE et à la mise en œuvre du Pacte de responsabilité, a assuré le ministre des finances, Michel Sapin, vendredi, au micro de la radio RTL.À travers ces dispositifs, les charges des entreprises doivent baisser de 12 milliards d’euros cette année et le gouvernement va les alléger de 10 milliards en 2016.Lire aussi :la France gagne en compétitivité grâce aux allégements de chargeMais certains experts pointent les effets pervers des mécanismes de soutien mis en place par le gouvernement. « Plutôt que de refaire leurs marges, certaines entreprises ont en partie répercuté les bénéfices du CICE sur les salaires. C’est favorable à la consommation mais moins à l’investissement », regrette l’économiste Jean-Pisani-Ferry, commissaire général de France Stratégie, organe de réflexion lié à Matignon.Lire aussi :En France, les salaires continuent de progresserQuelles sont les pistes possibles pour doper l’investissement ?Le cabinet Roland Berger préconise par exemple 18 mesures, dont certaines devraient être reprises par le gouvernement et annoncées mercredi 8 avril.Outre la création d’un « Fonds de modernisation de l’offre d’outils de production », officialisé vendredi par M. Hollande, l’étude juge indispensable de pérenniser le système d’amortissement accéléré des investissements en robots et de l’étendre aux machines et logiciels, afin de permettre aux entreprises de déduire plus vite leurs dépenses de leurs impôts.De même, le cabinet estime nécessaire de renforcer de 1,5 milliard d’euros par an le « soutien à l’investissement productif » dans les PME, notamment sous forme d’avances remboursables.Lire aussi :Investissement des entreprises : le rapport qui a inspiré les mesures du gouvernementAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterClaire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.04.2015 à 10h58 | Nicole Vulser Le géant américain du prêt-à-porter souffre actuellement d’un léger essoufflement. Et tente de moderniser son image. Dans le trio des mastodontes mondiaux du prêt-à-porter – le suédois H&M, l’espagnol Inditex (la maison-mère de Zara) et l’américain Gap Inc, ce dernier est le seul qui peine à poursuivre une forte croissance. Ce groupe – fondé à San Francisco en 1969 par Doris et Don Fisher – uniquement disent-ils, parce qu’« Don ne trouvait pas de jeans qui lui aille bien », a publié un chiffre d’affaires 2014 de 16,44 milliards de dollars (15,18 milliards d’euros) en petite hausse de 2 % par rapport à l’exercice précédent, pour un bénéfice net de 1,26 milliard de dollars (1,16 milliard d’euros). Indice de performance financière le plus fréquemment utilisé aux Etats-Unis, le bénéfice par action a quant à lui augmenté de 4,74 % pour atteindre 2,87 dollars en 2014.Lire aussi : La collection Fisher sort des placards de Gap (édition abonnés)A titre de comparaison, H&M poursuit sa route à beaucoup plus vive allure : il a publié pour l’an dernier une hausse de ses ventes de 18 % à 19 milliards d’euros et un bond de 17 % de son bénéfice net à 2,15 milliards. Le premier trimestre 2015 a démarré en fanfare, avec des résultats encore bien meilleurs que ceux de 2014 pour le groupe suédois, qui pense par ailleurs ouvrir 500 nouveaux magasins cette année.De son côté, Inditex a bénéficé de la reprise économique en Espagne et de sa forte expansion internationale ce qui lui a permis d’annoncer des ventes en hausse de 8,3 % à 18,12 milliards d’euros pour son exercice annuel clos fin janvier, ainsi qu’un bénéfice net de 2,5 milliards (+5 %).Un objectif de 115 nouvelles boutiquesGap est dirigé depuis février par Art Peck – l’ancien patron de la division innovation, croissance et numérique – depuis que Glenn Murphy, avec qui il travaillait depuis sept ans, a décidé de passer la main. Avec 3705 magasins implantés dans le monde, le groupe Gap Inc s’est diversifié au fil des années, entre les enseignes Gap, Old Navy, Banana Republic, Athleta, Intermix et Piperlime – la plus petite marque qui vient d’être arrêtée.Cette année, l’entreprise, qui compte 150 000 salariés (dont 65 000 en magasins touchent désormais 10 dollars de salaire horaire depuis janvier), s’est donnée pour objectif d’ouvrir 115 nouvelles boutiques auxquelles s’ajouteront 35 points de vente en franchise. Aujourd’hui, le groupe reste très américain puisque 77 % des ventes y sont toujours concentrées. L’Asie ne représente que 9 %, suivie par le Canada (7 %) et l’Europe (6 %). La Chine reste le territoire d’expansion n°1 et Gap y compte désormais 110 magasins.Plus que ses concurrents, Gap attire ses clients en pratiquant toute l’année des opérations spéciales dans ses magasins, notamment des rabais sur certains produits, qu’il s’agisse des jeans, des sweaters siglés, des pulls, voire de la nouvelle collection dans son intégralité. Les soldes y sont également particulièrement intéressantes.Le problème récurrent des conditions de travailLe groupe a récemment fait appel à des réalisateurs connus, comme David Fincher, Sofia Coppola pour filmer la vie des clients vient de demander à The Daniels de développer des micro-séries de quinze secondes, toujours sur ce même thème, qui seront diffusées sur Instagram.Gap ne possède pas ses propres usines et sous-traite l’intégralité de sa confection, notamment en Asie dans des pays où la main d’œuvre est très bon marché. Le groupe américain n’était pas directement impliqué dans l’effondrement de l’immeuble du Rana Plaza au Bangladesh, en avril 2013, qui avait tué 1 135 salariés. Ce drame avait mis au jour les conditions lamentables de salaires et de sécurité, dans lesquelles 3 millions de salariés de l’industrie textile travaillent dans ce pays. Depuis Gap a rejoint l’Alliance, un regroupement des distributeurs américains qui a inspecté les quelque 600 usines de ce pays qui travaillent pour ces donneurs d’ordre. Seuls 20 ateliers ont été fermés et les salaires, même s’ils ont été doublés, restent beaucoup trop faibles (à 68 dollars par mois, soit moins de 63 euros) pour fournir des conditions de vie décentes aux employés.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes Après l’usine PSA de Trémery (Moselle) la semaine précédente, le président continuait inlassablement son tour de « la France qui gagne », vendredi 3 avril, dans une forge de Trie-Château (Oise). Mais en plus des traditionnelles assurances sur l’imminence d’une reprise, égrenées avec insistance depuis un mois, François Hollande y a apporté dans sa besace des annonces : des mesures destinées à favoriser l’investissement industriel dans les PME.La preuve par l’exemple : dans cette usine spécialisée dans la forge de pièces métalliques pour la construction aéronautique ou ferroviaire, sauvée de la disparition par le groupe Le Bronze Alloys, M. Hollande a symboliquement « signé » un prêt de 10 millions d’euros accordé par des assureurs à l’entreprise. Un dispositif initié en 2013, permettant aux assureurs de financer des entreprises, qui a déjà permis de lever 14 milliards d’euros, dont 8 milliards ont déjà été investis. Désireux d’« aller plus loin », le chef de l’Etat, accompagné par des assureurs français et étrangers, a annoncé la création d’ « un nouvel outil : un fonds d’investissement de plus d’un demi-milliard d’euros qui investira dans le capital des entreprises », lequel « commencera à investir dès ce mois-ci dans les entreprises en France. »« Ouvrir une fenêtre »Avec ce fonds de 535 millions d’euros, destiné aux PME, « l’idée est de franchir une nouvelle étape, afin que les assureurs financent plus massivement les entreprises, non plus en dette, mais en capital », explique-t-on à l’Elysée. « Ce qui est vrai ici l’est aussi de toute l’économie. La clef de la reprise économique, c’est l’investissement », a expliqué M. Hollande. « Les signes d’amélioration se multiplient : les Français consomment plus, les entreprises retrouvent des marges de manœuvre, l’euro baisse, le prix du pétrole également. Mais c’est en investissant que les entreprises françaises pourront bénéficier de la reprise et se remettre à embaucher », a-t-il poursuivi.Pour ce faire, le président a également annoncé la mise en place, cette année, d’un « dispositif de soutien temporaire à l’investissement productif, ciblé sur le renouvellement des capacités de production ». Un dispositif qui sera précisé d’ici au séminaire gouvernemental du mercredi 8 avril, dont l’objectif est de rapidement « ouvrir une fenêtre » alors que l’investissement privé tarde à repartir. Il sera ciblé sur les investissements productifs, robotisation et machines, « pour créer rapidement des emplois », espère l’Elysée. François Hollande a expliqué que « l’Etat et la Caisse des dépôts et consignations devront notamment se mobiliser pour accélérer les décisions d’investissement des collectivités locales dans tous les territoires », selon des modalités dont les contours exacts restent là aussi à dessiner.François Hollande a par ailleurs annoncé que les « prêts de développements », des prêts jusqu’à cinq ans, de la Banque publique d'investissement (BPI) en faveur des entreprises allaient être « portés jusqu'à 8 milliards d'euros ».Au-delà du constat économique, tel qu’effectué par l’Insee, la portée du discours présidentiel, cinq jours après la déroute des socialistes aux élections départementales, est éminemment politique, le scrutin ayant révélé selon l’Elysée « la perception d’une impatience vis-à-vis des résultats et la nécessité très claire de mettre en coup d’accélérateur », comme de mettre en avant des « sujets de rassemblement ». Car M. Hollande ne fait que répondre à une demande formulée de longue date par de nombreux visiteurs, mais aussi à une exigence d’une partie de sa gauche et des frondeurs socialistes. « Nous ne faisons pas des réformes pour les entreprises, nous soutenons les entreprises pour qu’elles investissent », devait ainsi conclure M. Hollande.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Léonor Lumineau Les attentats perpétrés à Paris les 7 et 9 janvier ont ravivé le débat sur la transmission des valeurs républicaines au sein de la jeunesse : un service obligatoire ? Civil ? Militaire ? « Je propose un nouveau contrat civique, avec la mise en place d’un service universel pour les jeunes », a tranché le président de la République, François Hollande, le 5 février. Son ambition ? Le service civique pourrait concerner entre 150 000 et 170 000 jeunes par an, contre 35 000 en 2014. Un objectif plus ambitieux que les 100 000 qu’il avait annoncés en novembre sur TF1, au cours de l’émission « Face aux Français », mais qui n’est pas sans risques.Instauré par la loi du 10 mars 2010, ce dispositif offre l’occasion aux 16-25 ans d’effectuer des missions d’intérêt général : appui aux familles et développement du lien social au sein des quartiers, préparation du Salon des solidarités, animation d’actions autour du livre en prison, par exemple. Il est réalisé dans des collectivités publiques ou des associations agréées par l’Etat sur la base du volontariat durant six à douze mois. L’Etat verse entre 467 euros net d’indemnité par mois pour 24 à 48 heures hebdomadaires, auxquels s’additionnent 106 euros versés par la structure d’accueil agréée. Une belle idée, en principe.Risques d’abusMais dans la réalité, l’annonce du triplement du nombre de missions d’ici à 2017 suscite des inquiétudes. Car dans les structures d’accueil, le service civique ressemble parfois à une nouvelle forme d’emploi à bas coût. Quand un service civique revient à 106 euros à l’employeur, un stagiaire à temps plein lui coûte 508,20 euros et un smicard 1 646 euros (dont 1 457,52 euros brut pour le salarié).« Il y a une préoccupation quant au développement quantitatif rapide du dispositif, qui est d’ailleurs posée depuis son démarrage et est inscrite dans la loi : le problème de substitution à l’emploi. Un service civique ne doit pas prendre la place d’un salarié », explique Valérie Becquet, maître de conférences en sociologie à l’université de Cergy-Pontoise (95). D’autant plus que le dispositif attire aussi des jeunes diplômés d’un master ou d’un doctorat qui peinent à trouver un emploi. Une main-d’œuvre qualifiée très bon marché.« Ma mission en mairie était à la fois frustrante et intéressante »Marie Borrel, 26 ans, diplômée d’un master en développement territorial, témoigne de son expérience du service civique.« Après la fin de mes études et deux mois de CDD, je me suis retrouvée au chômage et sans ressources. J’ai décidé de faire un service civique. J’ai été recrutée en 2013 sur une mission de six mois et nommée “ambassadrice du développement durable” au sein d’une mairie, pour travailler au service concerné, où il y avait déjà un autre jeune en service civique diplômé d’un master environnement. En tout, nous étions sept services civiques à la mairie.Ma mission, qui était très intéressante, consistait à enquêter sur les écogestes des salariés, gérer le site et les événements en rapport avec le développement durable. Selon moi, je remplaçais un véritable emploi, mais sans avoir la pression du chiffre et du résultat. Les missions correspondaient à des compétences universitaires et à un vrai poste de chargé de mission. D’ailleurs, je le valorise comme tel sur mon curriculum vitae.Ce service civique m’a aussi donné l’opportunité de suivre des formations intéressantes, dont une d’une semaine sur la responsabilité associative.Une collectivité débourse 100 euros pour avoir de jeunes diplômés comme nous, donc c’est tout bénéfice ! Je faisais quand même trente-cinq heures par semaine, c’était frustrant de travailler autant pour le même salaire que si j’avais fait vingt heures.Sur la fiche de poste, ils n’exigeaient pas de compétences spécifiques, juste des affinités avec les thématiques liées au développement durable, mais c’est à l’entretien que cette sélection s’est faite. Sur sept sélectionnés, nous étions cinq à avoir un niveau master. Je savais qu’il n’y avait pas d’emploi à la clé, mais ça a été intéressant pour moi de mettre un pied en collectivité.Je pense que le dispositif est plus détourné dans les structures qui ne sont pas des associations, car ces dernières sont plus proches des valeurs du service civique. »« Pour une association, le coût d’un service civique est quasiment nul, donc c’est déjà très, voire trop facile, d’accueillir un volontaire. Avec la montée en charge, on va multiplier par trois le risque d’abus », estime un membre de Génération précaire, souhaitant rester anonyme.« D’autant plus que le dispositif concerne un secteur associatif qui est en crise : les subventions publiques baissent, la précarité des salariés augmente, les contrats ne sont pas renouvelés… Cette formule qui permet d’embaucher à bas coût, proposée dans ce secteur, comporte forcément des risques de dérives », ajoute Frédéric Amiel, secrétaire général du syndicat Action pour les salariés du secteur associatif.Certes, cette inquiétude n’est pas vérifiable dans les chiffres, puisqu’il n’en existe pas dans ce domaine. « Elle renvoie plus à des préoccupations logiques et aux rapports parlementaires de 2011 et de la Cour des comptes de 2014 qui épinglaient déjà un glissement vers de l’emploi déguisé et conseillaient de renforcer les contrôles et le suivi des jeunes en service civique », admet Valérie Becquet.Mais il suffit d’une recherche d’une dizaine de minutes sur les sites d’annonces d’emploi en ligne pour tomber sur des offres de service civique qui ressemblent fort à des fiches de postes classiques. Exemple avec cette offre pour une mission de six mois : « Bac + 5 écologie/environnement ou bac + 2, bonnes connaissances naturalistes dans les domaines faune-flore et habitat, des connaissances en flore et phytosociologie seront particulièrement appréciées. Il est demandé aux candidats de détailler les connaissances naturalistes et leur niveau de maîtrise dans le CV (…). »« Des contrôles renforcés »Pourtant, des précautions ont été prises pour éviter les dérives. L’Agence du service civique précise ainsi sur son site que « des prérequis en termes de formation, de compétences particulières, d’expériences professionnelles ou bénévoles préalables ne peuvent être exigés. Ce sont donc des savoir être, un intérêt, des motivations qui peuvent être cités dans l’offre de mission ».Selon le président de l’Agence du service civique, François Chérèque, « aujourd’hui, 20 % des structures sont contrôlées tous les ans, et le président de la République a dit que l’agence serait renforcée pour mener les contrôles. Je veux être vigilant afin que le fait de multiplier les services civiques ne dénature pas la démarche », souligne-t-il avant d’expliquer qu’un plan de renforcement et de modernisation du contrôle de l’Agence est en cours.Selon lui, des pistes pour que les risques de dérives ne soient pas augmentés par la montée en charge ont été identifiées : « D’abord, une grosse part de l’augmentation des volumes va se faire dans des structures qui accueillent déjà des services civiques et qui savent donc déjà ce qu’elles font. De plus, nous travaillons avec le gouvernement sur des grands programmes pour identifier avec des ministères des actions sur lesquelles nous pourrions mettre des missions », ajoute-t-il.Pour sa part, Marie Trellu-Kane, présidente d’Unis-Cité, association pionnière du service civique, se réjouit du succès du dispositif : « C’est la première fois qu’une telle ambition de valoriser le service civique est portée par le gouvernement. Les cas d’emplois déguisés sont aujourd’hui minoritaires grâce au travail de contrôle de l’Agence du service civique et il faut laisser le temps aux structures de s’approprier et de bien comprendre l’état d’esprit du dispositif pour imaginer des missions accessibles aux jeunes sans compétences particulières. »Pour limiter les risques lors de la montée en charge et pour que les emplois déguisés disparaissent totalement, elle propose que « les jeunes ne soient jamais seuls sur une mission pour marquer la différence avec l’emploi et qu’il y ait au moins un jour de formation civique et citoyenne par mois », une mesure rendue obligatoire par la loi, mais sans pour autant détailler le nombre de jours.Léonor Lumineau Claire Guélaud et Audrey Tonnelier Loin derrière l’Allemagne et l’Espagne, mais devant l’Italie et dans la moyenne de la zone euro. La France, après trois années de quasi stagnation, retrouverait une croissance un peu plus forte au premier semestre 2015. Le PIB accélérerait de 0,4 % au premier trimestre et + 0,3 % au second, estime l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans sa note de conjoncture rendue publique jeudi 2 avril. Ce n’est pas le Pérou, mais c’est beaucoup mieux que la moyenne enregistrée depuis le printemps 2011 (+ 0,1 %.).A l’horizon de la prévision, fin juin, la croissance française atteindrait + 1,1% en glissement annuel (mi-2015 par rapport à mi-2014). D’après les conjoncturistes de l’Insee, il suffirait ensuite d’une croissance de 0,4 % au troisième et au quatrième trimestre pour obtenir une croissance de 1,2 % en moyenne annuelle.Forte baisse de l’inflation« La croissance au premier trimestre a été correcte, cohérente avec notre objectif de 1% pour l’année, qui était pourtant perçu comme irréaliste par beaucoup il y a quelques mois », a commenté, jeudi matin, le ministre des finances Michel Sapin. « C’est désormais pour nous un seuil plancher, et notre objectif est de faire plus », a-t-il ajouté, précisant toutefois : « Je ne changerai pas l’objectif de 1 % lorsque je présenterai au gouvernement et à l'Europe nos prévisions pour 2015, 2016 et 2017. Il vaut mieux faire des schémas réalistes et prudents. » De fait, la reprise française est fragile. Elle doit beaucoup à la baisse des prix du pétrole et à la dépréciation de l’euro, qui stimulent respectivement la consommation des ménages et les exportations. Leur effet cumulé sur l’activité a été légèrement (+ 0,1 point) revu à la hausse : il serait de 0,4 point de PIB supplémentaire au premier semestre 2015. Mais si ces « vents favorables » devaient faiblir, la reprise s’en ressentirait. Quant au chômage, il augmenterait de 0,1 point par trimestre et s’éléverait mi-2015 à 10,6 %.Le pouvoir d’achat des ménages, qui s’est redressé en 2014 (+ 1,1% en moyenne annuelle) du fait de l’accélération des revenus d’activité et du moindre dynamisme des prélèvements obligatoires, accélérerait de nouveau au premier semestre 2015 en raison de la forte baisse de l’inflation. Restée nulle entre 2011 et 2014, la consommation des ménages s’en trouverait requinquée et atteindrait + 0,3 % au deuxième trimestre.En revanche, et c’est une source de grande fragilité pour la reprise française, l’investissement des entreprises est toujours désespérément plat alors même que « beaucoup de conditions sont désormais réunies » pour qu’il accélère : l’Insee fait ainsi état du « très net » redressement du taux de marge des entreprises, de conditions de financement pour les entreprises plus accommodantes, et de perspectives de demande interne et externe plus favorables. Pourtant, les enquêtes de conjoncture, notamment dans les services, indiquent que les chefs d’entreprise restent attentistes.« l’investissement, l’investissement, l’investissement »Le gouvernement en est conscient. « Notre objectif, a insisté M. Sapin, est que l’investissement des entreprises, qui s’est stabilisé à un bas niveau, puisse redémarrer pour que la France et les autres pays d’Europe rattrapent leur retard par rapport à la période d’avant-crise. Le déficit d’investissement par rapport à la période 2007/2008 est considérable en Europe. Nous avons un retard de modernisation, de capacité de production économique. Le premier Ministre a raison : « l’investissement, l’investissement, l’investissement ».« Désormais, il faut que le monde économique soit certain que le cap fixé sera maintenu. Maintenir le cap, ce n’est pas être immobile ! C’est bouger, faire des réformes » , a insisté le ministre, qui a laissé entrevoir la possibilité de nouvelles mesures en faveur des entreprises qui investissent. Sans reprise de l’investissement, l’économie française resterait fragile et la croissance, prévient l’Insee, risquerait à nouveau de décevoir.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteClaire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard Numéro 23, qui se présente comme un canal dédié à la « diversité », est une des très rares chaînes du paysage audiovisuel français qui n’appartenaient pas à un groupe. Lancée fin 2012 parmi six nouvelles chaînes sur la télévision numérique terrestre, la TNT, elle se vend au plus gros groupe indépendant de la télévision privée, propriétaire notamment de la chaîne d’information en continu BFM-TV : NextRadioTV a annoncé, jeudi 2 avril, être entré en négociations exclusives en vue de racheter Numéro 23 pour 88,3 millions d’euros.L’opération n’est-elle pas trop grosse pour un groupe comme NextRadioTV, qui en 2014 a réalisé 195 millions d’euros de chiffres d’affaires, pour 34 millions d’excédent d’exploitation ? « Pas du tout », répond Alain Weill, son fondateur et actionnaire. L’opération se fera en « cash » (50 millions d’euros) mais aussi en obligations convertibles du groupe NextRadioTV. Cela permettra éventuellement à Pascal Houzelot, PDG de Numéro 23 (et membre du conseil de surveillance du Monde), de détenir jusqu’à 5 % du groupe fondé et présidé par Alain Weill (premier actionnaire avec 37,7 % du capital).Pascal Houzelot, ancien lobbyiste de TF1 et homme de réseaux, restera de plus président de Numéro 23 et intégrera le conseil d’administration de NextRadioTV (qui possède également la station de radio RMC).« L’acquisition de Numéro 23 a pour nous plusieurs avantages, assure M. Weill. Elle va nous permettre de peser davantage sur le marché publicitaire. Et nous réaliserons beaucoup de synergies car l’intégration de cette chaîne, qui a cinq collaborateurs et fait le même métier que nous, sera très facile. »Opération rentable dès 2016 ?Selon les calculs du PDG de NextRadioTV, l’opération générera un résultat équilibré dès 2016 : en effet, Numéro 23 génère aujourd’hui 10 millions d’euros de pertes pour un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros. Mais, en 2016, son rachat créera 10 millions d’euros de synergie, via la mise en commun des achats de programmes ou des régies publicitaires, croit M. Weill. Ce qui équilibrerait des pertes réduites à 9 millions d’euros.Numéro 23 serait exploitée par l’équipe de RMC Découverte, une autre chaîne du groupe NextRadioTV consacrée au documentaire et au reportage. Les chaînes seront couplées sur le plan publicitaire. Ce qui permettrait à RMC Découverte d’« atteindre l’équilibre financier dès 2015 », soit un an plus tôt que prévu, selon NextRadioTV.Reste la question de la pertinence de Numéro 23 : à 0,7 %, sa part d’audience n’est pas mauvaise pour un canal aussi récent. Mais elle apparaît comme une des chaînes « mini-généraliste » de la TNT, mêlant tous types de programmes au risque d’un positionnement flou. Les chaînes thématiques (comme BFM-TV, RMC Découverte ou L’Equipe21, dédiée au sport) sont réputées avoir un meilleur avenir.En l’état, Numéro 23 se dit consacrée à la diversité mais ne se veut pas communautaire. « Quand je la regarde, je n’ai pas l’impression qu’elle représente la diversité », a critiqué l’ancien membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) Rachid Arhab sur France Inter récemment.Positionnement flouSa grille de programmes intègre différents éléments, dont le magazine de société « Révélations », mais aussi beaucoup d’émissions américaines de divertissement, de type « talent show », comme un concours de tatoueurs. Ou une émission sur les phénomènes paranormaux.Demain, NextRadioTV compte légèrement repositionner la chaîne pour éviter des doublons avec RMC Découverte. Cette dernière se consacrera « à l’aventure, aux animaux, aux sciences et aux technologies », décrit M. Weill. Numéro 23 serait, elle, davantage tournée vers « l’histoire et la société ». Un modèle est cité : History Channel, une chaîne américaine dont la devise est « History made every day » (l’Histoire s’écrit chaque jour).Du côté de Pascal Houzelot, la cession de sa chaîne, deux ans après son démarrage, relancera peut-être le débat sur la revente des fréquences. Celles-ci sont en effet attribuées gratuitement par le CSA mais génèrent des plus-values. Une polémique a accompagné les ventes de TMC et NT1 par le groupe AB à TF1, ou de D8 et D17 par le groupe Bolloré à Canal+. Début 2013, la ministre de la culture et de la communication Aurélie Filippetti s’était déclarée favorable à une taxation des plus-values réalisées. « Je suis un professionnel des médias depuis vingt-cinq ans, j’ai accompagné le groupe TF1 pendant quinze ans, j’ai produit des films et créé une autre chaîne, Pink. Si j’avais voulu faire une opération avec un groupe plus puissant, je l’aurais fait avant. Je continue sur ma logique d’entrepreneur », a déclaré aux Echos M. Houzelot, jeudi.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Eveno Le marché des télécoms en France a-t-il touché un palier ? Certains l’espèrent à la lecture de l’Observatoire des marchés des communications électroniques en France publié jeudi 2 avril par l’Arcep, le gendarme des télécoms.Ce document, de 35 pages, fait état d’une baisse de 1,2 % des revenus des opérateurs à 9,35 milliards d’euros au dernier trimestre de 2014 par rapport à la même période de 2013. Le rythme de la baisse ralentit très nettement puisque entre la fin de l’exercice 2013 et la fin de l’année 2012 la chute avait été supérieure à 8 %.Le mobile devance les services fixesL’inflexion observée en 2013 selon laquelle les revenus des services fixes (téléphonie et Internet fixe) dépassaient désormais ceux générés par les services mobiles s’est confirmée au cours de l’année dernière.Les revenus des services fixes se montaient au quatrième trimestre 2014 à 3,7 milliards d’euros, quand ceux des services mobiles s’élevaient à 3,5 milliards d’euros. L’Arcep relève que « le revenu des services fixes à bas débit s’érode de plus de 10 % par an depuis plusieurs années ». Il est désormais inférieur à un milliard d’euros pour le trimestre. Parallèlement, le revenu des services fixes haut et très haut débit augmente depuis le deuxième trimestre 2014 pour atteindre 2,7 milliards d’euros au quatrième trimestre 2014, et représenter ainsi 73 % de l’ensemble du revenu des services fixes.Du côté des mobiles, le revenu fléchit régulièrement depuis l’année 2011, mais au quatrième trimestre la baisse a été limitée à 59 millions. De quoi espérer qu’un point bas a été atteint.Stabilisation attendueSous réserve qu’il n’y ait pas de nouvelle guerre des prix comme celle provoquée par l’arrivée de Free en 2012 sur le marché, les spécialistes anticipent une stabilisation du chiffre d’affaires du secteur. Lors de la présentation du plan stratégique d’Orange le 17 mars, Stéphane Richard, le PDG de l’opérateur, avait indiqué que le groupe espérait que son chiffre d’affaires serait en 2018 supérieur à celui enregistré en 2014.Dans ce contexte encore agité où les marges sont sous pression, les quatre opérateurs (Orange, Free, Numericable-SFR et Bouygues Telecom) ont réduit leurs investissements de 4 % en 2014 par rapport à l’année précédente. Selon les chiffres de l’Arcep, ils se sont montés (hors licences) à 6,9 milliards d’euros alors que dans les deux années précédentes, les investissements (hors licences) s’étaient installés au-dessus de la barre des 7 milliards d’euros.Cette question de l’investissement est l’un des sujets prioritaires à l’agenda du gendarme des télécoms dirigé depuis janvier par Sébastien Soriano. L’année 2015 devrait, sur ce point, réserver quelques avancées. D’une part en raison de la mise aux enchères de la bande de fréquences des 700 MHz dont l’Etat n’attend pas moins de 2 milliards d’euros. Ces fréquences sont particulièrement nécessaires au déploiement de la téléphonie mobile 4G et ultérieurement de la 5G.Lire aussi :Mobiles : la bataille de l’accès à de nouvelles fréquences s’ouvreD’autre part, dans la téléphonie fixe, les opérateurs entendent tous accélérer sur le très haut débit et donc le déploiement de la fibre très gourmande en investissements. A titre d’exemple, Orange a indiqué que le groupe allait consentir d’investir 15 milliards d’euros dans les réseaux (mobile et fibre) entre 2015 et 2018. Soit un rythme de 5 milliards par an contre 3 milliards ces dernières années.L’investissement dans la fibre doit permettre aux opérateurs de stabiliser – voire d’augmenter – les prix de leurs services. En 2013, les tarifs ont baissé de plus de 11 %.Anne EvenoJournaliste au Monde Laurence Girard Un nombre de salariés en croissance. La progression est certes modeste, puisque le solde net est de 545 emplois. Mais en cette période, où la courbe du chômage est si difficile à inverser, l’industrie agroalimentaire française a souhaité marquer le coup. L’Association nationale des industries agroalimentaires (Ania) n’a pas hésité à mettre en exergue cette performance en publiant jeudi 2 avril son bilan annuel. Le nombre de salariés employés par ce secteur économique était donc de 493 272 au 31 décembre 2014.Un constat à rapprocher de la réduction du nombre des faillites enregistré en 2014. L’Ania a dénombré 273 défaillances sur cette période contre 378 un an plus tôt. Quand au chiffre d’affaires global, il résiste avec un repli limité de 0,8% à 157,6 milliards d’euros. Une légère érosion malgré l’intense guerre des prix que se livrent les grandes enseignes de dsitribution sur le marché français.Le pannier mensuel à 275 eurosL’Ania n’hésite pas à monter régulièrement au créneau lors des négociations commerciales pour dénoncer les pressions faites par les centrales d’achat. Une pression qui s’est encore accrue selon ses dires avec les récentes alliances nouées entre les grandes enseignes réduisant d’autant le nombre d’interlocuteurs potentiels.Lire aussi :L’Autorité de la concurrence invite la grande distribution à « corriger ses alliances »Cette guerre des prix a conduit à une déflation des prix des produits alimentaires de 1,1 %. Les volumes de vente de ces produits progressant pour leur part de 0,4 % en 2014. L’Ania estime le panier alimentaire français moyen annuel par ménage à 3 296 euros. Soit un montant mensuel de 275 euros. Selon ses calculs, en prenant l’hypothèse d’une déflation de 1,1% des prix liée à la bataille que se livrent les enseignes, elle chiffre à 3 euros, l’économie ainsi réalisée par mois et par ménage. Une manière pour l’Ania, en citant ce montant qu’elle juge peu significatif, de contreacarrer l’argument souvent cité par la distribution selon lequel elle mènerait un combat pour le pouvoir d’achat des français.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nathalie Cheysson-Kaplan La question des pensions de réversion devrait être au menu de la prochaine réunion des partenaires sociaux sur l'avenir des retraites complémentaires, prévue le 10 avril. Au cours de la dernière séance de négociations, qui a eu lieu le 20 mars dernier, le Mouvement des entreprises de France (Medef) n'était revenu qu'en partie sur son projet de réforme des pensions de réversion, décrié par l'ensemble des syndicats.Lire : Retraites complémentaires : un système à bout de souffleLe Medef a ainsi abandonné sa proposition initiale d'une pension de réversion « à option ». En quoi cela consistait-il ? Pour pouvoir faire profiter leur conjoint d'une réversion égale à 60 % de leur pension – comme c'est le cas actuellement – les salariés auraient dû accepter de diminuer le montant de leur propre pension de retraite. Si les salariés décidaient de maintenir leur pension, le taux de la réversion aurait pu tomber jusqu'à 33 %.Réduire le taux de la réversionMais le patronat n'a pas fait totalement machine arrière car il souhaite réduire le taux de la pension de réversion à 55 %. En revanche, il exclut de lier le bénéfice de la réversion au niveau de ressources du conjoint survivant, comme c'est le cas dans le régime de base (à partir de 19 988,80 euros de revenus annuels un conjoint survivant vivant seul ne touchera pas la réversion de son ex).Lire (abonnés) : Retraites complémentaires : quel impact aurait la réforme proposée par le Medef ?Ces nouvelles propositions ne satisfont pas l'ensemble des syndicats. Certains d'entre eux, comme la CFDT, estiment que conditionner le versement de la pension de réversion au niveau des ressources du survivant est justement une solution à étudier. La CFTC a rejeté une éventuelle baisse du taux de réversion quitte à en faire « une ligne rouge ». Dans la proposition initiale du Medef figurait aussi la possibilité de relever l'âge minimal prévu dans le régime des salariés du privé, l'Arrco, pour percevoir la pension de réversion à 60 ans comme dans le régime Agirc, réservé aux cadres. A suivre…Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Guy Dutheil Pour Air France l’heure est « à la reconquête du marché domestique face aux autres modes de transports », selon les mots d’Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM. C’est à Lyon, jeudi 2 avril qu’a démarré, selon le PDG, « la première étape du tour de France pour le déploiement de l’offre Hop! Air France ».Depuis deux ans, Hop! est la marque ombrelle qui regroupe les trois compagnies régionales du groupe (Airlinair, Brit Air et Regional). Désormais adossé à Air France, le nouvel ensemble Hop! Air France regroupe une force de frappe conséquente de près d’une petite centaine d’avions. Lionel Guérin, directeur général délégué de Hop! Air France, a fixé sa zone de chalandise aux « trajets domestiques de 300 à 1 000 kilomètres ». Uniquement des vols court-courrier en France et en Europe.En dessous de 300 kilomètres, le combat serait déjà perdu pour l’avion face au train, au TGV, à la voiture et bientôt à l’autocar. Hop! Air France est loin derrière ses deux principaux concurrents avec seulement 7 % de parts de marché contre 28 % pour le train et 65 % pour la voiture.Offre tarifaire simplifiéeToutefois, la nouvelle enseigne des vols domestiques du groupe Air France pèse lourd. En 2014, elle a enregistré un chiffre d’affaires de 1,7 milliard d’euros et fait voyager 13 millions de passagers via environ 600 vols par jours. Un de ses principaux atouts est de proposer à ses clients « le premier réseau européen en nombre de vols et en nombre de sièges offerts ». Au sein du groupe Air France-KLM, le nouvel ensemble Hop! Air France rassemble « tous les vols au départ ou à destination de tous les aéroports en France ou en Europe, sauf les deux hubs du groupe, Roissy et Amsterdam », pointe M. Guérin.Pour regagner des parts de marché, Hop! Air France mise sur une offre tarifaire simplifiée. Un modèle qui est en passe de gagner toutes les compagnies aériennes en Europe. Les low cost comme les compagnies traditionnelles. En pratique, les passagers pourront choisir parmi trois tarifs. Du « basic », le moins cher mais sans aucune option, en passant par les tarifs « smart », plus modulables, jusqu’aux prix « flex » qui comportent toutes les options, notamment le bagage en soute jusqu’à 23 kilos ou la possibilité de changer de destination, d’horaires, et même le nom du passager. Les tarifs « smart » et « flex » visent la clientèle d’affaires, le nerf de la guerre de Hop! Air France, puisqu’elle représente déjà « entre 40 et 50 % de son trafic et près de 60 % de son chiffre d’affaires », souligne Lionel Guérin.Comme les compagnies low cost, Hop! Air France « va faire des offres promotionnelles pour animer le marché », signale Hélène Abraham, directrice générale adjointe commerciale et marketing de la nouvelle compagnie domestique. Au moins 10 % des billets sur chaque vol seront mis en vente au tarif de base de 49 euros.Toutefois, « à certains moments de l’année  Hop! proposera des places sous les 49 euros », ajoute-t-elle. La direction refuse de préciser si elle était rentable sur tous ses paliers tarifaires. « Nous avons besoin de tous les tarifs pour gagner de l’argent », a juste précisé M. Guérin. Mais aussi pour remplir ses avions. Jusqu’à maintenant, le taux de remplissage est de 66 %. Hop! vise de 70 à 75 % sur ses avions de 100 places et de 75 à 80 % sur les Airbus.Une flotte variéeL’objectif de Lionel Guérin est « d’enrayer les pertes de parts de marché » face à ses concurrents de la route et du fer, notamment en « faisant de la diversité de la flotte de Hop! Air France une force ».Le directeur général semble sûr de son coup : « Nous pouvons piquer des gens au train et à la voiture. Sur un marché de 90 millions de passagers par an quand on en fait que 13 millions le marché n’est pas mort », veut-il croire.Hop! devra faire rapidement la preuve de son succès car ses échéances sont proches. Créée il y a deux ans, elle a déjà divisé ses pertes par deux. En 2014, elle a perdu 140 millions d’euros dont 120 millions d’euros pour Air France et 20 millions pour Hop!. En 2013, le trou était encore de 280 millions d’euros.Lire aussi : Alexandre de Juniac : « Air France reviendra dans le vert fin 2015 »Pour retrouver l’équilibre, MM. de Juniac et Guérin annoncent « des réductions de coûts ». Ils se sont refusés à préciser s’ils allaient de nouveau tailler dans les effectifs. Un plan de départs volontaires est déjà en cours chez Hop! Air France. « Pour l’avenir, tout dépendra des discussions avec les syndicats », prévient déjà la direction de Hop! Air France.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave La fondation catholique Apprentis d'Auteuil, qui accueille et forme des enfants en difficulté, a publié jeudi 25 avril un baromètre destiné à mesurer la générosité chez les particuliers assujettis à l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF). En 2014, 83 % des 300 personnes interrogées par Ipsos déclarent avoir fait au moins un don d'argent à une fondation ou un organisme caritatif. Une proportion stable par rapport à l'année précédente. En revanche, le montant progresse, puisque le don moyen s'élève à 2 519 euros, soit 17 % de plus qu'en 2013.Plus d'un tiers des sondés pensent maintenir un tel montant en 2015, alors qu'un quart anticipent de le diminuer. Les principales causes soutenues sont la santé, la recherche médicale, l'aide aux plus démunis, l'enfance et l'éducation.Une générosité pas si désintéresséeCe don n'est pas totalement désintéressé, puisqu'il permet au donateur de diminuer le montant de ses impôts. Les contribuables peuvent en effet réduire leur ISF de 75 % du montant du don, la réduction étant limitée à 50 000 euros. D'ailleurs, 84 % des sondés jugent que cette réduction d'impôt est importante, voire essentielle.« En donnant à une cause, ce dispositif peut permettre aux redevables d'effacer leur ISF. Plutôt que de signer un chèque au Trésor public, ils le font à une fondation, à un organisme, ce qui représente pour beaucoup d'entre eux une double satisfaction », explique Xavier Delsol, du cabinet d'avocats du même nom.Lire (en édition abonnés) : Les 1 001 façons de s’engagerFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicole Vulser ll s’agit de l’une des restructurations les plus violentes qu’ait connue le secteur de l’habillement en France. Le groupe Vivarte, qui rassemble seize enseignes, dont La Halle aux vêtements, André, Kookaï, Naf Naf, Minelli, Chevignon, La Halle aux chaussures… va supprimer plus de 1800 emplois.Ce plan, officialisé mardi 7 avril, vient d’une certaine façon « sanctionner » la stratégie du précédent PDG du groupe, Marc Lelandais – finalement remercié par les actionnaires à l’automne 2014 et remplacé par Richard Simonin. M. Lelandais avait cherché à relancer la Halle aux vêtements par une montée en gamme des collections et des prix. Au risque de déstabiliser fortement en interne, mais aussi, et surtout, à déboussoler la clientèle.Quelles sont les mesures annoncées ?Selon Jean-Louis Alfred, (CFDT), responsable syndical au comité de groupe, « ce sont 1 600 emplois qui sont visés à La Halle aux vêtements, soit 36 % des effectifs de cette enseigne dont 244 magasins sur un total de 608 seront fermés ». La majorité des postes concernés le sont dans les magasins, la logistique et le siège social ne sont pas épargnés.Par ailleurs, ajoute M. Alfred, « 37 points de vente André sur un total de 247 seront également fermés, ce qui devrait se traduire par 100 à 200 suppressions de postes ». Enfin, il précise que « 32 emplois sont également visés chez Kookaï ».Bataille de chiffres : de son côté, la direction du groupe – qui compte au total 22 000 employés – précise que le plan concerne « 1 344 postes à la Halle aux vêtements et 105 emplois chez André ».Selon Karim Cheboub (CGT), secrétaire adjoint du comité de groupe Vivarte, « ce sont essentiellement les magasins déficitaires de La Halle aux vêtements qui sont visés dans le plan annoncé ». Une telle mesure devrait, à ses yeux, créer des dommages collatéraux importants, comme une désaffection des clients de l’autre principale enseigne de Vivarte, La Halle aux chaussures puisque, dans 50 % des cas, les deux magasins (La Halle aux vêtements et La Halle aux chaussures) sont mitoyens.Comment le groupe en est-il arrivé là ? Georges Plassat, à la tête du groupe jusqu’en 2012, n’a pas anticipé les nouvelles technologies et n’a pas non plus préparé son départ quand il a quitté le groupe pour aller chez Carrefour, affirme M. Alfred.M. Cheboub constate, comme lui, que la stratégie mise en place ensuite par Marc Lelandais, entre 2012 et fin 2014, qui consistait à imposer une montée en gamme des prix de la Halle aux vêtements, n’a pas fonctionné. « Cela a déstabilisé la clientèle historique, populaire », dit-il. « Sans en créer de nouvelle ».A son crédit, ce PDG a réussi à convaincre les fonds spéculatifs d’abandonner une colossale créance, d’un montant de 2 milliards d’euros et de convertir leurs dettes en capital. Aujourd’hui, les fonds spéculatifs qui sont entrés au capital – Alcentra, Babson, Golden Tree et Oaktree – « veulent revendre au plus vite en ayant fait le maximum d’argent sur le groupe » décrypte M. Alfred. Gérald Gautier, représentant syndical FO du groupe Vivarte fait valoir à l’AFP que « plus d’un milliard d’euros d’intérêts a été versé aux actionnaires ».Lire également : Vivarte, ancienne étoile de la mode française, s'accrocheQuel est l’état de santé de Vivarte ?La Halle aux vêtements a vu ses ventes fondre comme neige au soleil depuis trois de près de 25 %. Pour son dernier exercice clos fin août, l’enseigne est tombée dans le rouge avec un résultat courant négatif de 60 millions d’euros, et elle n’affichait plus que 560 millions d’euros de ventes. Rien qu’en un an, elles ont reculé de plus de 14 %. Son concurrent frontal, Kiabi, lui continue de progresser dans le même marché morose de l’habillement. De la même façon, Primark se félicite de toutes ses nouvelles implantations dans l’Hexagone.Dans son ensemble, le groupe Vivarte a vu ses ventes chuter de 10,3 % à 2,68 milliards d’euros, le résultat opérationnel courant (ebitda) du groupe a été quasiment divisé par deux à 170 millions d’euros (contre 327 millions un an plus tôt).Quels sont les projets de l’actuel PDG ?Pour l’heure, le nouveau PDG, Richard Simonin, en poste depuis octobre 2014, n’a pas encore publiquement expliqué ses orientations stratégiques. Il garde ces informations pour le comité CCE groupe prévu mercredi 8 avril. Le PDG devrait annoncer un retour à une clientèle familiale populaire, qui vit en périphérie et représente encore plus de 90 % des ventes de La Halle aux vêtements. Il prévoit donc de nouvelles collections à très petits prix. Et devrait annoncer les débuts, plus sérieux, de la vente en ligne des différentes enseignes du groupe.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Margherita Nasi Marc La Mola a toujours voulu être « flic ». Pour cet enfant des quartiers Nord de Marseille, porter l’uniforme, c’était se transformer en « héros qui sauve la vie des gens ». A 21 ans, il réalise son rêve et entre dans la police. Il découvre un métier qui l’épanouit, et souffre d’autant plus des clichés qui ternissent l’image de la profession. « Ce qui me fâchait le plus, c’était cette image du flic fasciste », se souvient-il. Mais les années passent, et son quotidien est toujours plus enthousiasmant que ce qu’affirment les mauvaises langues. Jusqu’en 2002.Au sommaire du Monde-CampusLe Monde-Campus est le semestriel du Monde sur l’entrée sur le marché du travail des jeunes diplômés. Au sommaire des deux dossiers du numéro de printemps sorti le 25 mars:Le modèle économique réinventé: les jeunes entrepreneurs des start-up et des coopératives introduisent de nouveaux codes- Jamais sans mon imprimante 3D, les makers changent la donne- La cybersécurité, voie royale pour les hackers- Start-up ou grand groupe, deux mondes que tout oppose- Les coopératives incarnent l’espoir de vivre le travail autrement- Comment les digital natives vont forcer l’entreprise à bougerCandidats/recruteurs: le new deal - Les réseaux concurrencent les sites d’emploi- Les associations d’anciens élèvesse modernisent- Cinq à dix offres pour un seul poste... les annonces sont-elles bidons?- Le service civique, une main-d’oeuvre qualifiée bon marché- Pour en finir avec la précarité des stagiairesLe pdf est téléchargeable à l’adresse suivante: http://www.lemonde.fr/emploi/article/2015/03/25/le-monde-campus-du-flux-du-faire-et-de-l-emploi_4601283_1698637.html« Avec l’arrivée de Nicolas Sarkozy comme ministre de l’intérieur, les choses ont changé. On a commencé à parler de rentabilité, de politique du chiffre, la police a adopté le fonctionnement d’une entreprise privée avec des résultats à atteindre. » Ce changement de stratégie pose de sérieux problèmes éthiques à Marc. « On me demandait de placer des gens en garde à vue pour des situations qui ne le nécessitaient pas, ou de bâcler volontairement des enquêtes non rentables alors que les victimes nécessitaient notre aide. »Lire aussi :Ethique en entreprise : les bonnes pratiques rongées par la criseLe 14 février 2011, il craque. Assis dans son salon, il s’empare de son arme et place le canon dans sa bouche. Sa femme rentre juste à temps pour éviter le suicide. Aujourd’hui, Marc La Mola a démissionné de la police. De son parcours professionnel et sa descente aux enfers, il a fait un livre, Le Sale Boulot. Confessions d’un flic à la dérive (J.-C. Gawsewitch Editeur, 2012).Petits arrangements« Les cas de conscience sont probablement ce qui procure le plus de souffrance aujourd’hui au travail », estime la psychanalyste Marie Pezé. Car si certains secteurs sont de par leur nature très touchés, les questionnements éthiques n’épargnent personne. Dans son cabinet, Marie Pezé a vu défiler les employés travaillés par leur morale. Elle se souvient de ce salarié d’une petite imprimerie, qui rate plusieurs rames de papier mais souhaite encore en faire une dernière plutôt que d’envoyer du travail mal fait à son client. « Il n’a pas pu : l’imprimerie a préféré envoyer un travail bâclé en se disant que le service après-vente s’en chargerait. Il en a fait une crise. »A l’autre bout de l’échelle hiérarchique, la psychanalyste a reçu des directeurs financiers à qui on a demandé des arrangements plus ou moins légaux et qui finissent par craquer. Il y a ceux qui se suicident, « souvent des personnes avec de grandes responsabilités, très investies, qui ont accepté beaucoup de choses pour sauver leur boîte jusqu’au moment où ils se retrouvent confrontés au système qu’ils ont contribué à mettre en place ».Autre réaction : le surinvestissement. « C’est Eichmann, [officier SS, responsable de la logistique de la “solution finale”] ne se posant pas la question de ce que transportent les trains mais se donnant beaucoup de mal pour que les trains partent et arrivent à l’heure. »Et puis il y a la fuite. C’est le cas de la jeune génération, « qui s’implique moins au travail pour moins souffrir », estime Mme Pezé.Car personne ne peut accepter de travailler dans la honte. C’est d’autant plus vrai aujourd’hui : l’éthique n’est plus l’apanage des responsables de l’entreprise, cette thématique concerne désormais tout le monde. D’après le dernier baromètre du climat éthique auprès des salariés des grandes entreprises, 84 % des salariés se sentent concernés par les actions menées par leur entreprise en matière d’éthique. Certains vont même jusqu’à s’engager personnellement pour remettre l’éthique au cœur de leur travail.Des a priori pénalisantsC’est le cas de Benoît Santoire. Cet huissier de justice n’ignore rien de la mauvaise réputation qui ternit l’image de la profession : il partageait ces clichés lorsqu’il était étudiant en droit. « Le métier est associé aux saisies et aux expulsions. Mais au cours d’un stage auprès d’un professionnel, j’ai découvert un autre quotidien. »Aujourd’hui, cet huissier installé dans la Meuse déclare n’avoir pratiquement plus aucun dossier d’expulsion : « J’arrive en discutant à faire en sorte que les personnes trouvent un logement ou le quittent sans qu’on en arrive à des situations dramatiques. J’explique aussi aux chefs d’entreprise que nous faisons beaucoup de médiation. » Surtout, il communique pour changer l’image du métier : « Ces a priori sont pénalisants, notamment en termes de renouvellement, car cela effraie encore certains jeunes. »La profession l’a compris aussi, et mène des actions replaçant l’éthique au cœur du métier : « L’année dernière, nous avons voté un règlement déontologique national. Nous menons aussi des actions ciblées sur les sujets qui nous préoccupent : nous avons mis en place un numéro vert pour les expulsions, pour que les personnes en difficulté puissent avoir des renseignements », poursuit M. Santoire. En 2013, le Conseil national des huissiers a même lancé une campagne de communication sous la forme de spots publicitaires.Certes, tous ne sont pas aussi francs quant à l’image de leur secteur. British American Tobacco France et Philip Morris France refusent de communiquer sur cette question. Mais les entreprises sont de plus en plus nombreuses à avoir compris que l’éthique est désormais une nécessité pour les salariés. Parfois, la prise de conscience passe par un scandale. C’est le cas de l’industrie pharmaceutique, dont l’image a été écornée auprès des patients, médecins et acteurs publics suite à l’affaire du Mediator.« L’industrie a dû travailler sur son image et sa communication. Aujourd’hui, le secteur essaie d’attirer les jeunes car nous manquons de médecins et de pharmaciens, et nous nous heurtons à l’image que l’usine renvoie aux citoyens », explique Pascal Le Guyader, directeur des affaires générales, industrielles et sociales du Leem, qui regroupe les entreprises du secteur de l’industrie pharmaceutique en France. M. Le Guyader regrette que les jeunes suivant des filières scientifiques bifurquent le plus souvent vers des carrières commerciales et marketing, considérées comme plus dynamiques. Pour expliquer le fonctionnement de l’industrie pharmaceutique, les entreprises du médicament ont même lancé un jeu vidéo en accès libre, Pharma War.Une donnée de fondA une époque où l’image et la réputation de l’entreprise pèsent toujours davantage, « l’éthique est devenue une donnée de fond du management en entreprise », affirme Yves Medina, président du Cercle d’éthique des affaires. Développement de cartographie des risques, mise en place de dispositifs d’alerte… « le sujet majeur reste la prévention du risque de corruption », explique M. Medina.Simple habillage ou réelle préoccupation morale ? L’opportunisme n’est jamais très loin, bien sûr, mais pour Yves Medina ces démarches sont toujours plus sincères : « Tout simplement parce qu’avec le développement des règlements internationaux, les entreprises ont compris les risques financiers et de réputation considérables encourus, et le sujet est donc traité sérieusement. »Margherita NasiJournaliste au Monde Margherita Nasi La crise est ressentie comme une menace pour l’éthique et la déontologie. C’est l’un des principaux enseignements du Baromètre du climat éthique des salariés des grandes entreprises, réalisé par BVA pour le groupe La Poste et le Cercle d’éthique des affaires.Ce baromètre est produit chaque année depuis trois ans pour « sensibiliser l’opinion à l’importance de la question de l’éthique dans le management des entreprises, mais aussi pour suivre au fil des années les évolutions de cette thématique », explique Yves Medina, président du Cercle d’éthique des affaires.Le dernier baromètre, paru en février 2015, montre que 65 % des salariés pensent que certaines entreprises sont moins soucieuses de ces problématiques en période de crise. « Malheureusement, c’est une vraie crainte pour une bonne majorité des salariés », résume Yves Medina.Accepter un cadeauAutre observation notable : l’avis partagé des salariés sur la pratique des cadeaux fournisseurs ou clients. Pour 40 % d’entre eux, accepter un cadeau d’un fournisseur ou d’un client est une atteinte à l’éthique et à la déontologie, alors même que cette pratique est très répandue au sein des entreprises.Mais c’est surtout le manque de formation des salariés aux questions éthiques qui inquiète le président du Cercle d’éthique des affaires : 61 % n’y ont pas eu droit. « C’est beaucoup, et c’est significatif. Il faut insister sur la nécessité de former et de sensibiliser à ces risques. »Le baromètre apporte aussi de bonnes nouvelles, notamment en ce qui concerne le développement des dispositifs d’alerte, auxquels les Français semblent faire toujours davantage confiance : 70 % des salariés apprécient ces dispositifs. « On a pendant longtemps affirmé que les Français étaient culturellement contre ces dispositifs, assimilés à de la délation. On se rend compte aujourd’hui que ce n’est pas vrai, bien au contraire. »Margherita NasiJournaliste au Monde Sarah Belouezzane Le conseil d’administration d’Orange, réuni mardi 7 avril dans l’après-midi, a approuvé la cession de la plateforme de vidéos Dailymotion au groupe de média Vivendi.Ce dernier reprendrait 80 % du capital de l’entreprise, pour 217 millions d’euros. Orange conserverait donc tout de même 20 % du capital de sa filiale.L’opérateur, dont l’Etat est actionnaire à hauteur de 24,9 %, et qui est propriétaire de la plateforme de vidéos à 100 %, cherche depuis deux ans un acquéreur pour sa filiale.L’opération intervient après de multiples rebondissements et les tentatives de rachat avortées des américains Yahoo! et Microsoft, du hongkongais PCCW, et même une première fois de Canal+.Le but d’Orange était d’adosser la start-up à un groupe international afin de lui permettre de se développer hors de France. Et de devenir un véritable concurrent pour Youtube, notamment dans les pays (Asie surtout) où le site, propriété de Google, n’est pas encore totalement hégémonique.La différence d’audience entre les deux plateformes donne toutefois le vertige : Youtube totalise un milliard de visiteurs uniques par mois, quand Dailymotion n’en compte que 128 millions.La musique au coeur de la stratégieVivendi, qui compte en son sein Universal Music et Canal+, entend se servir de ses filiales dans l’industrie culturelle pour doper l’audience de Dailymotion à travers le monde.« Ce que nous voulons, c’est internationaliser Dailymotion, explique Stéphane Roussel, directeur du développement de Vivendi, pour cela nous allons lui donner des signes distinctifs, des contenus qui n’existent pas ailleurs ». Les responsable du conglomérat rappelle ainsi qu’un tiers des vidéos visionnés sur des plateformes comme Youtube ou Dailymotion ont un rapport avec la musique. Domaine dans lequel le groupe a un avantage certain grâce à Universal Music, label qui compte des stars internationales comme Lady Gaga, Lorde ou encore Nicki Minaj.« Nous pourrions imaginer des contenus exclusifs avec nos artistes comme Stromae », indique M. Roussel. « Nous voulons avoir une valeur éditoriale supérieure à ce qu’il y a sur Youtube. Pour autant, on ne va pas faire du moins avec les autres plateformes, on va simplement faire du plus avec Dailymotion », précise pour sa part Rodolphe Belmer, directeur général de Canal+ et responsable des contenus chez Vivendi.Pour le conglomérat, la plateforme est aussi un moyen de diffuser ses programmes et ses artistes sur toute la planète et représente un projet symbolique de sa nouvelle stratégie, axée autour des contenus.Le nouvel actionnaire devrait privilégier un modèle gratuit, mais songe aussi à un système où il serait possible de s’abonner pour accéder sans contraintes aux contenus sur le modèle de Deezer ou de Spotify.Lire aussi :Vivendi fait une offre sur DailymotionSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.04.2015 à 17h36 • Mis à jour le07.04.2015 à 18h01 | Alexis Delcambre « Mon projet reprend ce que j’ai déjà présenté, il n’y aura rien de vraiment nouveau », annonçait Mathieu Gallet, jeudi 2 avril, sur les ondes de France Inter. La promesse est tenue, si l’on en croit le document qui a été remis aux syndicats mardi 7 avril, à la veille de sa présentation en comité central d’entreprise (CCE), mercredi. Projet stratégique de Radio FranceLe projet comprend cinq points :Radio France, radio de tous à l’ère numériqueRadio France, acteur majeur de la musique et de la culture en FranceAller à la rencontre des publics et diversifier les activitésTransformer et moderniser l’entrepriseLes principes du retour à l’équilibreOn y retrouve la plupart des axes développés par Mathieu Gallet depuis son audition par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), qui l’a désigné en février 2014.En réponse aux attentes de la ministre de la culture, Fleur Pellerin, le document s’efforce de mieux définir ce qu’est le « service public de radio ». Il met en avant la singularité de ses sept chaînes, l’accessibilité pour tous renforcée par le numérique, l’information de référence et de proximité, et le soutien à la création – sans toujours dépasser le stade des généralités.Du côté de la musique, le projet intègre l’arbitrage du gouvernement – maintien des quatre formations musicales avec « redimensionnement » – et promet un « projet artistique global et ambitieux » pour 2015. Le texte rappelle l’objectif de faire de la Maison de la radio « un nouveau lieu ouvert à tous et un nouveau lien avec le public ».« Renforcer le dialogue social »Le projet propose également de « renforcer le dialogue social », en s’appuyant sur « l’affirmation du management » et « la construction d’une communauté de cadres », ainsi que la mise en place d’un « référentiel des métiers et des compétences ».En réaction au récent et sévère rapport de la Cour des comptes, le projet affirme l’ambition d’« améliorer la performance et garantir l’exemplarité de la gestion ». Comme déjà annoncé, il prévoit un moratoire sur certaines parties du chantier de réhabilitation de la Maison de la radio et une étude pour voir comment achever au mieux les parties restantes.Lire : Mathieu Gallet : « Je propose un moratoire sur le chantier de la Maison de la radio »En matière budgétaire, les leviers d’un retour à l’équilibre sont les suivants :8 à 16 millions d’euros issus d’un « élargissement des secteurs autorisés à faire de la publicité » – validé par la ministre – et de nouvelles recettes commerciales issues du numérique ;16 millions d’euros issus de l’abandon des ondes moyennes et longues et de certaines missions (météo marine, messe…)18 à 24 millions d’euros (en 2017) issus d’une réduction d’effectifs « comprise entre 250 et 330 équivalents temps plein, comprenant 300 à 380 départs et 50 créations de postes dans les métiers du développement informatique, de la production scénique et du marketing, notamment » ;enfin, « une dotation complémentaire » de l’Etat pour finir le chantier de réhabilitation et qui a été annoncée par Mme Pellerin, vendredi 3 avril.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) La Commission européenne a confirmé, mardi 7 avril, qu’elle avait « demandé des informations » à quatre pays du sud de la zone euro – l’Italie, l’Espagne, la Grèce et le Portugal – en vue du déclenchement éventuel d’une enquête pour aides d’Etat illégales au secteur bancaire.Bruxelles, comme l’avait indiqué le matin même le Financial Times, s’interroge sur la qualité d’actifs pris en compte dans les fonds. propres d’une série d’établissements, mis en difficulté lors de la crise financière de 2007.À ce stade, la procédure, déclenchée notamment à la demande de certains eurodéputés, est très technique et porte essentiellement sur les DTA ( deferred tax assets ou actifs d’impôt différé). Il s’agit de la différence entre le résultat comptable et le résultat fiscal d’une entreprise, soit des montants d’impôt recouvrables au cours de futurs exercices.Les quatre pays concernés sont les seuls de la zone euro à totaliser ces DTA dans les fonds propres et à fournir aux banques une garantie sur cette base.Lire également : Comment les banques ont profité de la crise grâce aux garanties d'EtatLa réglementation n’est pas claireLes « lettres administratives » envoyées dans les différentes capitales concernées visent à récolter les explications des autorités nationales.Selon la Commission européenne, la réglementation en vigueur en Europe interdit a priori de considérer ces actifs d’impôt différé comme des fonds propres « d’ici à 2019 », indique une porte-parole, à Bruxelles.Il reste à savoir si la pratique des États concernés peut être considérée comme une aide d’Etat.Ni les directives européennes ni la réglementation dite « Bâle III », adoptée pour renforcer le système financier après la crise de 2007, ne permettent apparemment de trancher clairement cette question.Les accords de Bâle visent notamment à assurer un niveau minimum de capitaux propres pour stabiliser des banques.Lire aussi :La BCE assure que « les contribuables ne payeront plus pour les banques »Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicole Vulser L’ère gaie, printanière et pop des campagnes de publicité pour les collants Dim que tout le monde fredonnait sur six petites notes dans les années 1970 n’est plus de mise. Le groupe textile américain HanesBrands (HBI), propriétaire depuis l’été 2014, des marques Dim, Playtex et Wonderbra – regroupées au sein de DBApparel – envisagerait de supprimer 400 emplois en France, a affirmé Le Parisien dans son édition du mardi 7 avril. Il s’agirait « d’abord de départs volontaires ou en préretraite, dans le cadre d’un plan de sauvegarde pour l’emploi qu’il reste à définir. »« On nous a fait comprendre qu’il y aurait prochainement des annonces d’économies d’échelle », confirme au Monde Frédéric Besacier, délégué syndical central CFE-CGC et secrétaire adjoint du comité central d’entreprise (CCE). Un comité européen est prévu le 14 avril, qui sera suivi d’un comité central d’entreprise le lendemain. « On va droit vers un plan » de suppressions de postes, ajoute M. Besacier.La CFDT indique qu’au moment du rachat, elle avait pris note « des déclarations » des repreneurs « selon lesquelles il n’y aura pas de plan de restructuration ». Manifestement, cette promesse ne sera pas tenue. Le syndicat rappelle aussi qu’un plan social, de 142 suppressions de postes de démonstratrices Dim, avait été initié en mai 2014, juste « avant le rachat. »La direction du groupe réserve, quant à elle, ses informations pour les salariés, a indiqué son porte-parole.La production ne serait pas affectéeA Autun (Saône-et-Loire), le principal site de production, où sont fabriquées chaque année entre 30 et 35 millions de paires de collants, « on compte 850 CDI » poursuit M. Besacier. C’est là où 80 % des produits Dim sont fabriqués, le reste étant délocalisé notamment en Italie et au Sri Lanka.Les sous-vêtements Playtex et Wonderbra sont, eux, produits dans des usines des deux marques aux Philippines.Le Parisien affirme que « 160 postes » seront supprimés à Autun, sur un total de « 1 010 employés ». Le quotidien ajoute que les suppressions de postes « ne concerneraient ni la fabrication des collants et des bas ni C3D [le centre de distribution] qui assure la logistique pour l’Europe ».Une façon de laisser entendre que les techniciens, cadres, agents de maîtrise, fonctions support, paie, comptabilité ou informatique seraient les plus touchés, notamment au siège de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).De source proche du dossier, HanesBrands (HBI) jugerait « le contexte économique très difficile en Europe, notamment en raison de l’évolution de la parité monétaire entre l’euro et le dollar. » De plus, le repreneur de Dim aurait laissé entendre à plusieurs reprises qu’il comptait intégrer certaines activités de DBApparel au sein de HBI.Selon les derniers chiffres déposés au greffe du tribunal de Nanterre, Dim employait fin 2014, 1 568 salariés et avait réalisé un chiffre d’affaires de 372,5 millions d’euros – presque stable depuis 2011.Le bénéfice du groupe s’est tassé à 13 millions en 2014, en forte baisse par rapport à 2013 (25,1 millions d’euros) et 2012 (67,5 millions d’euros).Quatre propriétairesCréés en 1953 par un ingénieur agronome, Bernard Giberstein, les collants et les bas Dim ont bâti leur succès sur l’utilisation du nylon. Les « bas Dimanche » ont connu un succès fulgurant dans les années 1960 et ont changé de mains quatre fois depuis leur création.Une première fois repris par Bic, Dim est passé dans le giron de l’américain Sara Lee en 1988, qui a revendu l’entreprise, en 2006, au fonds Sun Capital.En 2012, Sun European Partners (ex-Sun Capital) avait cherché un repreneur pour DBApparel mais avait dû stopper ce processus en mai 2013, faute d’offres assez intéressantes.Lire également (édition abonnés) : Les dessous Dim s'américanisentHBI avait proposé, l’année suivante, 400 millions d’euros et emporté cette marque historique française.Avec sa reprise par HanesBrands, Dim a été intégrée dans une société qui, comme elle, avait été une des filiales du conglomérat Sara Lee.HanesBrands, beaucoup plus importante en taille, grâce à ses deux marques Hanes et Champion, a regagné son indépendance grâce à une introduction en bourse.En rachetant Dim, Hanes a profité d’une bonne complémentarité géographique puisque le groupe français détenait les droits de Playtex et Wonderbra sur l’Europe et l’Afrique du Sud tandis que le groupe américain les avait pour le reste du monde.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Gibory Certains modèles résistent aux turbulences économiques et démontrent ainsi leur pertinence. Depuis 2011, la location longue durée fait preuve d’une santé à toute épreuve et voit son activité progresser lentement mais sûrement année après année. Le nombre de véhicules financés et gérés par les départements spécialisés des constructeurs automobiles, par les filiales de banques et par les acteurs indépendants n’a cessé d’augmenter et vient de franchir le seuil des 1 500 000 unités. Un record à ce jour ! En 2014, cette flotte a progressé de plus de 4 %.Autre chiffre qui incite à l’optimisme, en 2014, le nombre de véhicules neufs immatriculés par les loueurs longue durée s’est établi à 428 000 unités, soit une augmentation de 8,8 % par rapport à 2013 quand les ventes globales de voitures stagnaient à + 0,8 %. En 2014, les loueurs longue durée ont bel et bien dynamisé le marché automobile français. « Après avoir prolongé leurs contrats pour amortir les effets de la crise de 2009, les entreprises ont restitué ces véhicules et procèdent désormais à leur renouvellement », explique Jean-François Chanal, président du Syndical national des loueurs de voitures en longue durée (SNLVLD) et directeur général d’ALD Automotive France. Désormais, les loueurs longue durée représentent 62 % des achats de véhicules réalisés pour le compte des entreprises. Seules 38 % de ces dernières financent et gèrent leurs véhicules par leurs propres moyens. « Avec des taux d’intérêt historiquement bas, ne pas louer ses véhicules devient une absurdité économique pour les entreprises », constate Philippe Bismuth, président d’Arval, une société française de location automobile.Apparue il y a plus de vingt-cinq ans, la location longue durée constitue un mode de financement et de gestion dont la vertu est désormais reconnue par les entreprises. Non seulement les véhicules n’apparaissent pas dans leur actif, mais les loyers comptabilisés dans leurs dépenses réduisent leur assiette d’imposition. Autre avantage, les entreprises peuvent décider de la durée de détention des véhicules et en changer régulièrement pour bénéficier des dernières avancées technologiques des constructeurs. Locataires des véhicules, elles n’ont pas à les revendre, évitant ainsi les risques de perte en cas de retournement du marché de l’occasion. Enfin, elles bénéficient de la puissance d’achat des loueurs pour obtenir des conditions commerciales privilégiées et n’ont pas à s’occuper de l’entretien au jour le jour.Séduire les PME et TPECe modèle a d’abord séduit les plus grandes entreprises avant de convaincre de plus en plus de PME et de très petites entreprises (TPE). Pour atteindre ces dernières, les filiales de banques s’appuient sur les agences de leurs maisons mères ou s’associent à des constructeurs étrangers pour bénéficier de leurs réseaux de distribution. Avec 150 000 véhicules, les TPE et les PME représentent désormais plus d’un cinquième de la totalité de la flotte mondiale d’Arval, qui travaille sur le sol français avec les réseaux de Kia et de Hyundai. De son côté, ALD Automotive a conclu en France des accords avec Opel, Mitsubishi, Suzuki et Volvo. « Peu de constructeurs peuvent s’affranchir des ventes aux entreprises, observe Jean-François Chanal. Mais conquérir cette clientèle demande un investissement important. Au-dessous de 20 000 véhicules, un constructeur n’a pas la surface financière suffisante pour développer une plate-forme téléphonique et des outils informatiques performants. »Même si de nombreuses TPE et PME restent à convaincre, la location longue durée est désormais ancrée dans les habitudes françaises. Particulièrement mature, le marché hexagonal a donné naissance à deux des poids lourds mondiaux : ALD Automotive et Arval. Mais le leader international reste LeasePlan, société d’origine néerlandaise appartenant au groupe Volkswagen. Filiale de la Société générale, ALD Automotive est désormais présent dans 39 pays et, après avoir franchi le cap du million de véhicules en 2013, était à la tête d’une flotte de 1 107 376 unités au 31 décembre 2014, soit un bond de 9,8 % par rapport à 2013. En France, sa flotte a augmenté de 7 %, à 339 139 unités.Relais de croissanceQuant à Arval, filiale de BNP Paribas, elle revendiquait 725 000 véhicules dans 25 pays à la fin de l’année 2014, soit une progression de 6 %. Au niveau national, Arval enregistre une progression de 3 %, à 211 000 unités. Pour les deux acteurs français et derrière l’Hexagone, le Royaume-Uni et l’Italie restent leurs principaux marchés avec des flottes dépassant les 100 000 véhicules. Avec 128 000 unités, l’Allemagne complète ce trio de tête chez ALD Automotive. Présents sur tout le territoire européen, de l’Ouest à l’Est et du Nord au Sud, ces deux acteurs globaux possèdent ­également des filiales en Afrique, en Amérique latine, en Chine et en Inde.Avec une présence plus récente dans les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), les deux locomotives françaises y enregistrent leur plus forte progression et espèrent y bénéficier des plus grands relais de croissance dans l’avenir. Le marché brésilien semble plus particulièrement prometteur avec des progressions de 18 % pour Arval et de 29,6 % pour ALD Automotive. Et l’avenir semble se dessiner sous les meilleurs auspices. Quand Arval espère voir sa flotte mondiale augmenter de 6 % en 2015, le SNLVLD estime que l’ensemble du marché français progressera de 2 % à 3 % cette année. Explication de Jean-François Chanal : « En France, les TPE et les PME représentent un très gros potentiel de développement. » Les relais de croissance sont d’ores et déjà assurés.Eric GiboryJournaliste au Monde Isabelle Chaperon Un pont sur le Rhin. Oddo & Cie a annoncé, mardi 7 avril, l’acquisition d’une société de gestion de Düsseldorf, Meriten Investment Management, qui va lui permettre de doubler de taille dans la gestion d’actifs, pour atteindre 40 milliards d’euros.« Nous sommes devenus un acteur franco-allemand, avec 25 % de nos effectifs et de nos activités désormais basés en Allemagne », insiste Philippe Oddo, associé gérant du groupe financier, encore détenu à 60 % par sa famille. Le montant de la transaction n’a pas été divulgué.La société française - dont l’assureur allemand Allianz est actionnaire à hauteur de 5 % - avait déjà bouclé, en janvier, une acquisition outre-Rhin. Elle avait mis la main, pour 46 millions d’euros, sur la banque Seydler, ex-filiale de Close Brothers, cette fois dans le domaine de la banque d’investissement au service des PME, sa cible privilégiée.« Nous venons de réaliser une émission pour une entreprise allemande, pilotée par les équipes de Paris et Francfort, qui montre bien la qualité de cette collaboration », relate M. Oddo.Oddo & Cie est l’un des rares acteurs survivants de la bérézina des agents de change. L’entreprise est présente de la gestion de fortune au conseil financier, et mène une politique active de croissance externe depuis la prise de commande de Philippe Oddo, en 1987.En particulier, la firme française avait repris la Banque d’Orsay en 2010 à West LB, opération pilotée alors pour le compte de la banque allemande par un certain Werner Taiber, devenu ensuite directeur général de... Meriten.Depuis lors, les relations étaient, semble-t-il, excellentes. De quoi expliquer, sans doute, pourquoi l’américain BNY Mellon, propriétaire de Meriten, a finalement choisi de vendre sa filiale à Oddo et non au suisse Vontobel, qui s’était flatté, en mars, d’être dans la dernière ligne droite de ce rachat.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.04.2015 à 14h50 • Mis à jour le07.04.2015 à 15h17 Le verdict dans l'un des plus gros scandales alimentaires d'Europe est tombé. Le grossiste néerlandais Willy Selten a été condamné à deux ans et demi de prison par le tribunal de Bois-le-Duc (sud des Pays-Bas), pour avoir vendu 336 tonnes de viande de cheval étiquetée « pur bœuf ». En tant que directeur de deux sociétés, il a été reconnu coupable d'avoir « falsifié des factures, des étiquettes et des déclarations écrites », mais aussi « d'avoir utilisé de faux documents » pour son commerce, a détaillé la justice.Lire aussi (édition abonnés) : Le mauvais cheval de la filière bovineLe parquet avait requis cinq ans contre l'homme de 45 ans, qui a toujours affirmé que la chair chevaline s'était retrouvée par erreur dans certains lots vendus aux Pays-Bas et en Europe. Sur les 167 échantillons de viande commercialisés comme de la viande bovine en février 2013, 35 contenaient pourtant de l'ADN d'équidé, ont précisé les experts auditionnés par le tribunal. Le tribunal estime établi que ces sociétés ont, en 2011 et 2012, acheté et transformé au moins 336 000 kilos de viande de cheval.M. Selten avait été interpellé en mai 2013. Les sociétés de Willy Selten ont depuis été déclarées en faillite et que le curateur lui réclame 11 millions d'euros. Le tribunal lui reprochait d'avoir « économisé de l'argent en achetant de la viande de cheval, moins chère, et en la mélangeant avec de la graisse de boeuf ». M. Selten « a trompé ses clients et, au final, le consommateur », a argué le tribunal pour justifier sa condamnation. Le grossiste a encore la possibilité de faire appel de la décision du tribunal de Bois-le-Duc. 5 % des produits de l'Union européenneLe scandale a éclaté en Irlande et Grande-Bretagne, lorsqu'il ont été découverts des burgers surgelés fournis à plusieurs supermarchés, dont la chaîne Tesco, contenant une part de chair chevaline. Ce fut aussi le cas pour des lasagnes du géant suédois de l'alimentation Findus.Lire aussi (édition abonnés) : Scandale alimentaire : une affaire toujours en cours en FranceDes tests pratiqués par la suite dans l'Union européenne, dont les résultats ont été publiés par la Commission, ont décelé de la viande d'équidé dans moins de 5 % des produits censés ne contenir que du bœuf. La France représentait alors un quart des tests positifs.Lire aussi (édition abonnés) : 5 % des produits testés en Europe contenaient du cheval Jean-Michel Bezat Le chantier du réacteur EPR de Flamanville (Manche) connaît une nouvelle difficulté et elle porte, cette fois, sur la sûreté du cœur de l’îlot nucléaire : la cuve d’acier dans laquelle se produit la fission de l’atome. Elle constitue la seconde barrière de protection après la double enceinte de béton du bâtiment réacteur. L’autorité de sûreté nucléaire a indiqué, mardi 7 avril, qu’Areva l’avait informée d’une « anomalie de la composition de l’acier dans certaines zones du couvercle et du fond de la cuve » du réacteur.Au cours des premiers essais chimiques et mécaniques sur un couvercle de cuve similaire, fin 2014, les ingénieurs du groupe nucléaire ont constaté une concentration importante en carbone qui entraîne une réduction de la capacité de l’acier à résister à la propagation de fissures. Cette capacité de résilience est « notamment importante en cas de choc thermique, par exemple à la suite d’une injection d’eau froide dans le circuit primaire du réacteur », précise le gendarme du nucléaire.La ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, Ségolène Royal, a immédiatement demandé à Areva de « donner, sans délai, les suites qui s’imposent », tout en réaffirmant sa « confiance à ce dispositif de contrôle et d’expertise » composé de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et de son bras armé, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), censé rapprocher les installations du risque zéro. Nouvelle campagne d’essaisChez EDF et Areva, on ne nie pas l’importance du problème. Dans un communiqué commun, les deux groupes annoncent « la réalisation à partir d’avril 2015 d’une nouvelle campagne d’essais pour la qualification » de cet équipement. Les équipes sont « mobilisées pour réaliser au plus tôt les essais complémentaires », assurent-ils, et les deux industriels s’engagent à « apporter à l’ASN toutes les informations permettant de démontrer la sûreté et la qualité des équipements concernés ».Ce contretemps n’empêchera pas les travaux de Flamanville de se poursuivre, affirment encore EDF et Areva. Mais, dans l’hypothèse où les nouveaux essais seraient invalidés, le chantier, qui a accumulé plus de cinq ans de retard et une dérive des coûts – ils sont passés de 3,3 milliards d’euros à 8,5 milliards – pourrait prendre encore du retard. Le dernier avait été annoncé à l’automne, repoussant la mise en service de l’EPR à 2017, au mieux.Cette incertitude sur les capacités de résistance des « calottes » (couvercle et fond) de la cuve est d’autant plus lourde qu’elle concerne aussi les deux EPR construits par EDF et son partenaire China General Nuclear Power Corporation (CGN) sur le site de Taishan, dans la province chinoise du Guangdong. Les responsables de l’ASN ont prévenu leurs collègues chinois. En revanche, les pièces montées sur l’EPR finlandais d’Olkiluoto ont été forgées au Japon et ne sont pas concernées, indique l’ASN.Lire aussi :EPR de Flamanville : les quatre malédictions d’un chantier controverséCette cuve est « victime » des normes drastiques qui entourent ce genre d’équipement essentiel. Elle doit être sans défaut puisque c’est la seule pièce qu’on ne peut pas changer au cours de la durée de vie d’un réacteur, qui sera de 60 à 100 ans dans le cas de l’EPR.Forgée à l’usine Areva de Chalon/Saint-Marcel (Saône-et-Loire), la cuve est soumise, comme d’autres équipements, à l’« arrêté ESPN » (arrêté sur les équipements sous pression nucléaire), qui renforce les exigences techniques dans ce domaine.L’ASN, qui a imposé ces nouvelles normes en 2005, cinq ans avant la catastrophe de Fukushima au Japon, n’a pas encore publié tous les guides pratiques qui permettent de mener à bien ces essais, constate un industriel.Il indique que non seulement il faut démontrer la sûreté des matériaux, mais qu’Areva doit suivre les modes de démonstration réclamés par l’ASN. Faute de quoi l’Autorité de sûreté nucléaire, qui montre une fois de plus qu’elle ne laisse rien passer aux fabricants et aux exploitants nucléaires, ne validera pas l’essai.15 000 pagesDepuis des années, des échanges importants ont lieu entre l’ASN et les industriels sur ces points techniques. La réglementation nucléaire est d’une extrême complexité et n’a cessé de se renforcer à mesure que les exigences de sûreté s’accroissaient.Pour les générateurs de vapeurs accolés à la cuve, qu’EDF est en train de remplacer progressivement sur ses 58 réacteurs français, la documentation technique tient en un volume de… 15 000 pages.Si l’enjeu est lourd pour Areva, il l’est tout autant pour EDF. Dans sa lettre de mission au PDG de l’entreprise, Jean-Bernard Lévy, l’Etat actionnaire (à 84,5 %) lui a demandé, en janvier, d’« améliorer la gestion du chantier » et de « le livrer en optimisant les coûts et les délais ». Des équipes conjointes EDF-Areva y travaillent au siège d’Areva, à La Défense.Ce nouvel incident de parcours intervient à un moment très particulier. Areva a annoncé, le 4 mars, une perte de 4,8 milliards d’euros en 2014. Avec le gouvernement et EDF, ses dirigeants travaillent à une refonte de la filière nucléaire.Dans ce cadre, tout ou partie de l’activité réacteurs d’Areva passera sous le contrôle du géant de l’électricité. Le temps presse car des clients potentiels comme l’Afrique du Sud et la Pologne s’interrogent sur la cohérence et la solidité de la filière nucléaire française.Lire aussi :EDF va reprendre à Areva l’ingénierie des réacteurs nucléairesJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.04.2015 à 13h55 • Mis à jour le07.04.2015 à 18h51 La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé, mardi 7 avril, aux compagnies aériennes d'annuler 40 % de leurs vols mercredi, en raison d'une grève des contrôleurs aériens qui entraînera des perturbations « sur l'ensemble du territoire ».Le Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA), premier syndicat de la profession, a appelé à la grève, mercredi et jeudi, pour réclamer des négociations sur l'organisation du travail des aiguilleurs du ciel. Le SNCTA a déposé un préavis de grève pour deux autres périodes : du 16 au 18 avril et du 29 avril au 2 mai.Les conséquences sur le trafic aérien de jeudi seront précisées mercredi en fin de matinée, ajoute la DGAC, qui invite les passagers à contacter les compagnies aériennes pour connaître les vols annulés.Air France a cependant d'ores et déjà annoncé qu'elle prévoit d'assurer « la quasi-totalité » de ses vols long-courriers mercredi. La grève affectera en ravanche davantage les vols court et moyen-courriers du groupe. Le programme moyen-courrier sera assuré à plus de 60 % au départ et à l'arrivée de l'aéroport Charles-de-Gaulle, 30 % des vols seront assurés au départ et à l'arrivée d'Orly, et 60 % pour les autres aéroports français.Vidalies « regrette que le SNCTA ait choisi la grève »Le SNCTA souhaite l'ouverture d'une « négociation traitant des mutations nécessaires ou souhaitables pour la navigation aérienne française ». Mais, estime-t-il, « le gouvernement et la DGAC refusent l'idée même d'une négociation avec les contrôleurs aériens ».Le secrétaire d'Etat chargé des transports, Alain Vidalies, « regrette que le SNCTA ait choisi la grève » et affirme, contrairement au syndicat, que « le dialogue social est déjà engagé ».[Communiqué] #Aérien: Je regrette que le SNCTA ait choisi la grève, alors que le dialogue social est déjà engagé. http://t.co/BVKaJDvq0n— Alain Vidalies (@AVidalies)require(["twitter/widgets"]); 07.04.2015 à 11h54 • Mis à jour le07.04.2015 à 15h37 | Jean-Baptiste Jacquin Starbucks aime les jeunes. La chaîne américaine de cafés branchés pour citadins aisés, bobos ou hipsters, selon la sociologie du moment, a trouvé le bon ton pour séduire cette clientèle. Le consommateur qui y achète, ne serait-ce qu’une fois, un café ou un muffin se fera appeler par son prénom, comme à la maison.Les clés du succès sont d’abord la qualité de la prestation et des produits. Mais ce qui forge une marque est bien plus vaste. L’engagement en matière de responsabilité sociale et environnementale de l’entreprise fondée à Seattle (Etat de Washington) est presque devenu indissociable de la marque. Recyclage des déchets, compostage du marc de café, réduction des emballages, tout ceci est bien concret.Personnel peu diplôméDernière initiative sociale, Starbucks a annoncé lundi 6 avril qu’il financerait les diplômes universitaires que ses salariés aux Etats-Unis souhaiteraient préparer en ligne. Concrètement, tout salarié qui travaille plus de vingt heures par semaine pourra se faire rembourser le coût de sa formation en ligne pour un bachelor en quatre ans, l’équivalent d’une licence, auprès de l’Université de l’Arizona. Soit pratiquement 10 000 dollars (9 100 euros) par étudiant. Le groupe prévoit de dépenser 250 millions de dollars en dix ans pour ce programme. C’est une façon intelligente de se démarquer sur un marché où la baisse du chômage aiguise la concurrence des employeurs. L’engagement est concret alors que la chaîne emploie du personnel peu diplômé.Le paradoxe qui ne lasse pas d’étonner pour Starbucks, comme pour toutes ces entreprises qui investissent beaucoup sur leur image, est que les paravents d’exemplarité peuvent cacher de bien peu ragoûtantes cuisines. En matière de fiscalité, par exemple, les groupes internationaux nous ont habitués au pire.Société coquilleLa chaîne de cafés fait l’objet, avec Apple et Fiat, d’une enquête ouverte en juin 2014 par la Commission européenne sur les avantages fiscaux qu’elle a obtenus dans certains pays du Vieux Continent. Le Wall Street Journal révèle mardi comment ce groupe qui pèse en Bourse 71 milliards de dollars (soit la valeur cumulée de Carrefour, Michelin et Renault) a payé moins de 1 % (0,6 % pour être précis) d’impôts sur les bénéfices en 2014 au Pays-Bas, ou était situé son siège européen. Le quotidien détaille également comment Starbucks a dissous une société coquille britannique, Alki, qui intéressait les enquêteurs européens, pour recréer immédiatement d’autres sociétés aux noms exotiques de Rain City ou Emerald City afin d’y faire transiter ses flux financiers.Bruxelles pourrait être amenée à prononcer des amendes pour sanctionner ces comportements. Côté prévention, nous devrions réfléchir à ajouter la transparence fiscale aux exigences sociales et environnementales parmi les obligations des entreprises dites « responsables ».Lire aussi (édition abonnés) : Optimisation fiscale : les pratiques de Starbucks et des Pays-Bas décortiquées  Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Michel Bouvier (Professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Président de la Fondation internationale pour les finances publiques (FONDAFIP) Le retour de la croissance économique suppose une relance de l’investissement. Si l’investissement privé est un facteur-clé, l’investissement public l’est tout autant ; notamment en France, où près des trois quarts des investissements publics civils (60 % si l’on tient compte du budget de la défense) sont réalisés par les collectivités locales. Toutefois, le maintien d’un bon niveau d’investissement, et par conséquent d’un bon niveau de services aux citoyens, relève d’un véritable casse-tête pour celles-ci, car leur capacité de financement se trouve menacée du fait de la réduction de 11 milliards d’euros de leurs dotations programmée jusqu’en 2017.Lire aussi :Pour une juste révision des valeurs locativesQuelles réponses immédiates sont apportées pour contourner cette difficulté ? Augmenter les impôts, mutualiser les équipements, évaluer les actions et rationaliser la gestion. Mais cela paraît aujourd’hui insuffisant. Car, non seulement il faut renouveler les équipements devenus obsolètes, mais encore l’évolution des besoins des populations implique d’en acquérir de nouveaux. Les modes de vie des citoyens urbains et ruraux se sont rapprochés, leurs demandes en services publics se sont diversifiées et sont de plus en plus coûteuses pour les collectivités locales.Or, cette « culture de l’achat » est due principalement au fait que, depuis le milieu des années 1970, l’Etat rembourse aux collectivités locales, par l’intermédiaire du Fonds de compensation de la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA), la TVA qu’elles ont supportée lors de l’acquisition d’un bien d’équipement.Du fait des restrictions budgétaires, qui concernent déjà nombre de collectivités, pourquoi continuer à s’engager dans des opérations d’achat, alors qu’une des voies d’économies pourrait consister à généraliser la location, comme c’est le cas dans de nombreuses entreprises ? Mais la difficulté est que la TVA sur les dépenses de fonctionnement, et donc sur les locations, n’est pas remboursée par le FCTVA, ce qui a pour conséquence de fausser les arbitrages entre achat et location d’équipements. Ce biais doit, donc, être revu sur la base d’un nouveau calcul économique adapté aux exigences actuelles.Le contexte financier et culturel a changéEn quarante ans, le contexte financier et culturel a changé : la culture de l’usage des biens s’est modifiée ; les comportements ne sont plus les mêmes au regard de l’utilisation des équipements ; les particuliers et les entreprises sont de plus en plus enclins à louer et à privilégier cet usage plutôt que la propriété.Un tel constat devrait conduire à s’interroger sur le bien-fondé de l’exclusion de la location, qui constitue, finalement, une autre manière de s’équiper et de satisfaire aux besoins des populations. Ceci se justifie d’autant moins que la gouvernance financière locale rencontre aujourd’hui de graves difficultés qui nécessitent le développement d’une culture de gestion, autrement dit, une liberté de choix qui permette de définir les stratégies les mieux adaptées.Ainsi, le FCTVA, sous des apparences techniques, pose des questions qui relèvent d’un modèle de société. Le choix d’instituer un remboursement par l’Etat de la TVA supportée par les collectivités locales, plutôt que de les assujettir à cet impôt pour l’ensemble de leurs opérations, ne peut se réduire à un rapport de forces et à un compromis. Une telle décision n’aurait pas été prise si le cadre général de pensée propre aux années 1970 n’en avait pas facilité l’acceptation. Ce fonds participe en effet d’un point de vue dominant en France il y a quarante ans, qui considérait l’Etat comme un régulateur obligé du secteur local. Cela est moins vrai aujourd’hui, depuis l’entrée dans les phases successives de la décentralisation.Michel Bouvier (Professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Président de la Fondation internationale pour les finances publiques (FONDAFIP) Denis Badré (Maire de Ville-d’Avray, vice-président de Grand Paris Seine Ouest) Depuis 1970, les impôts locaux sont calculés à partir de la même gamme de valeurs locatives. Or la France a changé. Un décalage évident s’est progressivement creusé entre la réalité et une hiérarchie vieille de quarante-cinq ans. Et la justice ne peut y trouver son compte. Comment, en effet, évoquer encore le principe du consentement à l’impôt, fondement de la vie démocratique ? Plus le temps passe, plus la révision de ces valeurs s’avère urgente ! C’est même une des premières réformes fiscales à faire.Certes, engager cette révision suppose du courage politique. On doit en effet veiller à la mettre en œuvre à produit constant. Or si une nouvelle hiérarchie établie autour de moyennes inchangées va satisfaire une partie des contribuables, lesquels ne diront rien, elle en mécontentera à peu près autant. Et ceux-ci manifesteront leur courroux sans accepter de reconnaître qu’ils ont eu de la chance de profiter jusque-là d’une situation avantageuse.Lire aussi :Les collectivités doivent préférer la location à l’achatEn 2010, après avoir trop longtemps différé cette opération peu électoraliste, le Parlement a compris qu’il ne pouvait plus tergiverser, et la réforme a été lancée. Nul ne peut le regretter. Simplement, il faut aboutir à plus de justice, ce qui n’est pas simple. Après avoir été testée dans quatre départements, la méthode retenue est désormais généralisée, avec pour objectif de caler les impôts locaux professionnels sur ces nouvelles bases dès 2016. Pour les locaux d’habitation, le calendrier opérationnel devrait être précisé d’ici à la fin de l’année.Comme on pouvait s’y attendre, on a vu très vite deux types de réactions. Les unes déplorent des disparités de traitement peu acceptables entre catégories de locaux professionnels ; ainsi, les petits commerces, déjà bien difficiles à attirer en centre-ville, seraient taxés plus lourdement que les bureaux qui les en chassent. Les autres, classiques, demandent des simulations avant que soit validé quoi que ce soit. Dans ce contexte d’interrogation générale, le secrétaire d’Etat au budget a récemment annoncé le report d’un an de l’intégration des nouvelles bases des locaux professionnels. Il n’a pas pour autant annoncé l’arrêt des travaux attachés à cette réforme.Sur un sujet tellement sensible depuis si longtemps, on ne dispose d’aucun droit à l’erreur. On ne peut se contenter de remplacer une situation injuste par une autre qui serait simplement différemment injuste. Et multiplier les simulations sur une méthode dont nous avons la conviction qu’elle n’est pas bonne, c’est perdre son temps et son argent. C’est l’ouvrage lui-même qu’il faut remettre sur le métier.Des commissions départementales réunissant élus et contribuables ont été créées pour mettre en œuvre la révision. J’ai eu le privilège de présider celle des Hauts-de-Seine, département qui a connu de très fortes mutations depuis 1970, et qui laisse donc vite apparaître ce qui marche et ce qui pose problème. Après un travail approfondi mené avec le concours attentif de nos services des finances, parcelle par parcelle et type de local par type de local, notre commission a considéré à l’unanimité… qu’elle ne pouvait pas valider la méthode choisie par le législateur en 2010.Pour autant, il est primordial ne pas rester sur une attitude sommaire de rejet, mais de mettre à profit le report d’un an pour permettre au législateur d’apporter des réponses opérationnelles à deux préoccupations majeures. Tout d’abord, nous considérons qu’il est sage de partir de la réalité des baux constatés ou des marchés immobiliers, à condition, toutefois, que les valeurs qui en découleront soient pondérées selon les catégories de locaux. Il y a là un chantier délicat, mais incontournable, à ouvrir.Par ailleurs se pose le problème de la coordination entre les démarches à conduire pour les locaux professionnels et d’habitation. En effet, les valeurs locatives moyennes sont désormais exploitées pour évaluer la richesse relative des communes, ce qui impacte les mécanismes de péréquation. C’est pourquoi il faut qu’elles puissent être comparées à travers tout le pays. Or la méthode de révision n’autorise pas la comparaison entre communes. Le risque est alors de figer durablement une hiérarchie des inégalités sur la base de 1970 ! Ainsi, pour conserver le même produit en laissant vivre les valeurs locatives moyennes, c’est sur les taux qu’il faut jouer, ce qui implique de repenser la cohérence de l’intégration des nouvelles bases correspondant respectivement aux locaux professionnels et aux locaux d’habitation.La justice fiscale étant une condition nécessaire pour la mise en œuvre du principe du consentement à l’impôt, la révision s’impose. Encore faut-il que l’on soit certain que la méthode retenue permette de progresser vers davantage de justice. C’est la condition pour que les contribuables et les collectivités locales l’acceptent.Denis Badré, maire (UCR) de Ville-d’Avray (Hauts-de-Seine) et membre honoraire du Sénat, est vice-président de Grand Paris Seine Ouest, vice-président de la commission finances de l’Association des maires des grandes villes de France (AMGVF).Denis Badré (Maire de Ville-d’Avray, vice-président de Grand Paris Seine Ouest) Pierre Jullien Plusieurs amendements au projet de loi sur le dialogue social déposés par le député PS Benoît Hamon afin de faire reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle ont été jugés irrecevables car entraînant des charges publiques supplémentaires, rapporte l’AFP jeudi 27 mai, de sources parlementaires.Un mois plus tôt, un sondage Ifop publié le 28 avril à l'occasion de la journée mondiale pour la santé et la sécurité au travail, expliquait qu'un salarié sur deux dit aussi avoir développé une affection liée à son travail, comme des troubles musculo-squelettiques (TMS) ou de l'épuisement professionnel (burn-out). Petit tour d’horizon des défintions du burn-out.Le Petit Larousse définit le mot comme un « syndrome d'épuisement professionnel caractérisé par une fatigue physique et psychique intense, générée par des sentiments d'impuissance et de désespoir ». Dans ce dictionnaire, le mot suit logiquement « burnous » - qu'une seule lettre sépare -, l'expression « faire suer le burnous » signifiant « exploiter quelqu'un au maximum », « de façon à en tirer un profit injuste », insiste même le Trésor de la langue française informatisé qui, de même que le Littré, ignore le trop moderne burn-out.Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le burn-out se caractérise par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d'incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail » (conférence sur « La santé en milieu de travail », Montréal, 2005).Le site Passeportesanté.net précise que « c’est en 1969 que le terme [aurait] été utilisé pour la première fois ». « Le burnout (ou épuisement professionnel) est nécessairement lié au travail. Dans la dépression, le travail n’est pas la cause première, mais peut être un facteur aggravant».Selon l'OMS, ce phénomène se manifeste surtout dans les pays industrialisés et résulterait en bonne partie des transformations rapides opérées dans le monde du travail : globalisation des marchés, compétitivité, développement des technologies de l’information, précarité d’emploi, etc.Il « se trouve à la frontière de plusieurs désordres psychosomatiques et est souvent confondu avec d'autres concepts proches », tels que le stress, la fibromyalgie, la fatigue chronique et même le « workaholisme », détaille le Service de prévention et de médecine du travail des communautés française et germanophone de Belgique dans un document paru en 2013... Il dispense quelques conseils de prévention comme « rire », « faire des choses agréables », « établir un horaire », « apprendre à dire non », « varier son travail », « éviter le perfectionnisme » ou « échanger certaines tâches avec un collègue – dans la mesure du possible »...SurchauffeSurchauffe toujours, au sens propre, « un burn (anglicisme venant de « burnout ») est aussi une figure réalisée en moto et en automobile, explique Wikipedia, consistant à faire déraper la ou les roues arrière ou avant en accélérant tout en bloquant partiellement ou non la ou les roues avant. Il en résulte du bruit, de la fumée et une trace de pneu dessinée sur le bitume ». Par analogie, « certains travailleurs s’épuisent même au point d’y laisser leur vie. Le terme japonais karoshi désigne la mort subite par épuisement nerveux au travail, causée par une crise cardiaque. Le phénomène a été observé pour la première fois au Japon à la fin des années 1960», explique Passeportsanté.net, et le burn-out conduit « à la dépression des travailleurs psychologiquement cramés (…). Et, comme on le sait, on peut aller jusqu'au suicide » (Ce que veulent les Français, Eyrolles, 2012).Un arrêté du 20 février 1995 signé par pas moins de quatre ministres « relatif à la terminologie des sciences et techniques spatiales » recommande l'usage d'une liste de termes parmi lesquels « arrêt par épuisement » doit être préféré à « burnout », défini comme « l'arrêt de la combustion dans un propulseur, dû à l'épuisement d'un ergol »... Bref, une extinction de moteur.L'Académie française confirme que ce terme anglais, « emprunté au vocabulaire des techniques spatiales », ne manque pas d'équivalents français dont elle encourage l'utilisation. « La presse s’en est fâcheusement emparée », constate-t-elle, désignant « la sensation d’avoir perdu toute énergie auxquels font allusion les commentateurs sportifs lorsqu’ils disent familièrement qu’un joueur ou un athlète est carbonisé, vidé, etc. »Cette « crise dépressive touche, en particulier, ceux qui ont, au départ, fait preuve du plus grand enthousiasme », notent Paul Desalmand et Yves Stalloni (365 mots nouveaux expliqués, Chêne, 2013)... Un phénomène qui pourrait procéder d'un choix explicité par Neil Young dans la chanson Hey Hey, My My (Out of the Blue), de l'album « Rust never sleeps »: « it's better to burn out than to fade away » («Mieux vaut brûler vite que de s'éteindre à petit feu »)... dont le souvenir reste attaché au suicide de Kurt Cobain en 1994.Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.05.2015 à 18h35 • Mis à jour le27.05.2015 à 18h38 | Julie Clarini Après le spleen et la neurasthénie, voici le burn-out, nouvelle « pathologie de civilisation », comme la désigne Pascal Chabot dans un bel essai tout en excursions philosophiques et littéraires. C'est encore les grands textes de la tradition qui offrent les meilleures pistes pour comprendre cette maladie de l'âme et du corps. Comme l'acedia, traduite par « ennui » ou « paresse », qui menaçait les moines au Moyen Age, cette fatigue dévastatrice est une crise des « croyants », de ceux qui sont fidèles, à Dieu, au système, à l'entreprise. Elle signifie la soudaine perte de sens. « Les personnes affectées furent consciencieuses, ardentes, dures à la tâche, écrit le philosophe. C'est d'ailleurs en partie leur problème. »Spécialiste de l'oeuvre de Gilbert Simondon (1924-1989), penseur de la technique, l'auteur pointe une époque prométhéenne, placée sous le signe de la combustion. Si le feu intérieur, qui valait force et assurance, était autrefois le privilège des élus, aujourd'hui, « les ascètes, les saints, les sages, les philosophes, ceux qui faisaient profession de s'exposer au risque de surchauffe, de folie et de délire, ont perdu le monopole de l'excès ». Embrasement, le burn-out est une révolte contre la froide logique de la technique. A nous de restaurer l'équilibre de la tiédeur ?Global burn-out, de Pascal Chabot, PUF, « Perspectives critiques », 146 pages, 15 euros.(Le Monde des livres, 11 janvier 2013.)Julie ClariniJournaliste au Monde Denis Cosnard L’horizon s’obscurcit nettement pour les quelque 600 salariés de SeaFrance, cette coopérative qui exploite trois ferries pour le compte d’Eurotunnel entre Calais, en France, et Douvres, en Angleterre. Eurotunnel, l’unique client de SeaFrance, a en effet décidé de mettre fin à ce contrat à compter du 2 juillet, indiquent des sources concordantes mercredi 27 mai. Une lettre officialisant la décision devrait être envoyée par Eurotunnel aux dirigeants de SeaFrance dans la soirée.La fin de ce contrat clé constitue une menace violente pour SeaFrance, une société déchirée par une incroyable guerre des chefs et placée en sauvegarde judiciaire depuis le 10 avril. « Si personne ne réagit, nous serons tous mis au chômage le 2 juillet, pour la seconde fois en trois ans », s’alarment dans un tract les délégués Force Ouvrière de l’entreprise.Lire aussi :SeaFrance dans la tempêteLe 15 mai, les marins de SeaFrance avaient pourtant hissé le grand pavois sur le Rodin, le Berlioz et le Nord-Pas-de-Calais en apprenant qu’Eurotunnel était finalement autorisé par la justice britannique à garder ces trois ferries. La fin victorieuse de deux ans de bataille acharnée contre l’autorité de la concurrence britannique. A priori, plus rien ne semblait empêcher qu’Eurotunnel conserve les navires, et renouvelle le contrat passé avec SeaFrance pour leur exploitation.Lire aussi :Les ferries d’Eurotunnel peuvent continuer à naviguerMais Jacques Gounon, le PDG d’Eurotunnel, en a décidé autrement. Peut-être l’opérateur du tunnel sous la Manche va-t-il effectivement garder pour le moment ses ferries, et stopper le processus de vente qu’il avait entamé. Mais en tout état de cause, Eurotunnel ne souhaite plus confier leur exploitation à SeaFrance. D’où sa décision de dénoncer le contrat.Crise interne à SeaFrancePourquoi ? « Ce qui est en cause, c’est la crise interne à SeaFrance », explique un bon connaisseur du dossier. Le PDG d’Eurotunnel faisait confiance aux deux directeurs qui avaient assuré la relance de l’entreprise, Jean-Michel Giguet et Raphaël Doutrebente. Mais depuis qu’ils ont été écartés début avril par Didier Cappelle, l’ancien syndicaliste de choc qui préside le conseil de surveillance, rien ne va plus. « C’est simple : Jacques Gounon ne veut plus travailler avec Didier Cappelle et ses hommes », décrypte un proche.M. Cappelle et son allié Eric Vercoutre sont très controversés, en raison de leur rôle présumé dans la dérive de la première société SeaFrance, dans les années 2000. Ils ont tous trois été mis en examen en novembre 2013 pour abus de confiance dans une affaire liée aux comptes du comité d’entreprise. Désavoués par la CFDT, ils ont créé leur propre organisation, le Syndicat Maritime Nord.Depuis le redémarrage de SeaFrance sous forme coopérative, la gestion a été confiée à deux managers professionnels, M. Giguet et M. Doutrebente. Mais leurs relations avec le duo Cappelle-Vercoutre n’ont cessé de s’envenimer. Les escarmouches ont fait place à une guerre en bonne et due forme. Dernier épisode : le 20 mai, M. Doutrebente, ex-directeur, a saisi la justice pour faire condamner pour diffamation M. Cappelle, le président du conseil de surveillance. Ambiance…Il n’est pas dit qu’Eurotunnel aille au bout de sa menace, et arrête définitivement de travailler avec SeaFrance. Dénoncer le contrat peut constituer une façon de faire pression pour que M. Cappelle soit écarté, et que la guerre interne à SeaFrance prenne fin. C’est aussi ce qu’ont demandé ces derniers jours les commandants des navires et plusieurs catégories de personnel. Mais M. Cappelle n’est pas homme à lâcher prise, et il avait, il y a quelques semaines encore, le soutien d’une bonne partie du personnel. A Calais, la tension ne paraît pas près de retomber.Lire aussi :Transport maritime : la crise s’accentue au sommet de SeaFranceDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Les membres du « groupe de Bruxelles » se sont à nouveau isolés, mercredi 27 mai après-midi, dans des bureaux discrets, à Bruxelles, pour tenter de sortir de l’impasse des négociations entre Athènes et ses créanciers (Commission et banque centrale européennes, FMI) qui durent maintenant depuis quatre mois. Les Grecs, qui espèrent un accord dans les tout prochains jours, sont arrivés à Bruxelles avec une ébauche d’accord d’une vingtaine de pages, et le premier ministre grec Alexis Tsipras, très impliqué dans les négociations, a fait savoir qu’il allait personnellement suivre la réunion, depuis Athènes.Tout le monde en est maintenant conscient, à Athènes, Paris, Berlin ou Washington : ces laborieuses discussions doivent se conclure très vite pour que le pire – un défaut de l’Etat grec, à court de liquidités – soit évité. Les « jours utiles » comme on dit à Bruxelles sont désormais comptés : une dizaine, tout au plus, estiment plusieurs sources proches des négociations. Quelles conditions doivent être réunies pour que le scénario « optimiste » ait encore une chance de se réaliser ?Le FMI sur une ligne dureIl faut qu’Athènes et ses créanciers s’entendent enfin sur un programme de réformes en Grèce. En échange, les créanciers verseront les prêts promis (environ 7,2 milliards d’euros). Or, aujourd’hui, les positions d’Athènes et des créanciers, surtout du FMI, toujours sur une ligne très dure, sont encore loin d’être convergentes.Athènes propose une réforme de la TVA, alors que le FMI et la BCE demandent davantage, pour maximiser les revenus fiscaux d’un pays dont l’équilibre budgétaire est ultra-fragilisé (au total, sur les quatre premiers mois de l’année, les rentrées fiscales ont diminué de près de 900 millions d’euros par rapport aux objectifs initiaux).Lire aussi :La Grèce en panne de recettes fiscalesLa réforme des retraites est aussi sur la table : le FMI exigerait des départs effectifs à la retraite à 67 ans, la Commission européenne plaide plutôt pour 65 ans, et les Grecs pour 62 ans… Il y a aussi un désaccord sur la question du surplus primaire, c’est-à-dire le surplus budgétaire grec avant le paiement des dettes.Le FMI plus exigeant que la CommissionConsciente de la situation économique délicate du pays, la Commission propose seulement 1 % du PIB du pays en 2015, 2 % en 2016 et 3 % en 2017. Le FMI est là encore, plus exigeant… Et réclame une libéralisation des marchés des biens et des services pour booster la croissance « potentielle » grecque.« Pour qu’un accord soit trouvé, il faut qu’Athènes fasse encore des efforts, mais aussi que le FMI cède du terrain » jugeait une source proche des négociations, mercredi. A Washington, le Fonds est dans son rôle de protecteur des intérêts de prêteurs à court terme (10 ans) et exige des réformes qui se traduisent rapidement par des rentrées d’argent public supplémentaires.Par ailleurs, un grand nombre de contributeurs au Fonds (les pays du Sud, les pays asiatiques) sont peu enclins à faire « des cadeaux » à Athènes, estimant que le FMI a déjà beaucoup trop prêté au pays (32 milliards en tout).Majorité politiqueA Athènes, Alexis Tsipras a obtenu, ces derniers jours, une majorité au sein de Syriza, son parti de la gauche radicale, pour poursuivre les négociations, mais il lui est impossible, politiquement, d’accepter toutes les réformes « d’austérité » exigées par Washington. Au milieu, la Commission européenne, plus conciliante, a cependant conscience qu’elle doit tenir compte de la position du FMI, parce que c’est aussi celle des Allemands, des Néerlandais ou des Finlandais…Pour éviter le pire – un défaut de l’Etat grec aux conséquences difficiles à anticiper (panique des épargnants, contrôle des capitaux, etc.) –, il faudrait idéalement qu’un Eurogroupe, seule instance où un accord entre Athènes et ses créanciers peut-être scellé, soit convoqué au plus tard autour du 5 juin. Idéalement, le 2 ou le 3 juin.Le 5 juin, la Grèce doit en effet rembourser 300 millions d’euros au FMI. D’après plusieurs sources proches des négociations, Athènes peut trouver l’argent. Mais la Grèce craint que si elle envoie ce chèque, sans assurance d’un accord avec Bruxelles dans la foulée, elle ne puisse pas assurer les remboursements suivants au Fonds (336 millions d’euros le 12 juin, 560 le 16 et 336 le 19 juin).La solution de l’EurogroupeL’Eurogroupe, en entérinant un accord, permettrait à la BCE de remettre en place le mode de financement de l’Etat grec qu’elle avait stoppé en février – ses achats de dette souveraine grecque –, ce qui soulagerait instantanément Athènes.Dans l’enveloppe de 7,2 milliards d’euros restant à verser à la Grèce, quelque 1,9 milliard correspondant aux profits réalisés depuis 2010 par la BCE suite aux rachats de dette publique grecque pourraient aussi être débloqués rapidement.Cependant, cet Eurogroupe n’avait pas été formellement convoqué, mercredi en fin d’après midi. Pour qu’il le soit, il faut que les derniers différends aient été aplanis avant au sein du groupe de Bruxelles, mercredi 27 mai et jeudi 28 mai dans la journée. Puis lors d’un Euroworking groupe, réunion préparatoire aux Eurogroupes, qui est prévu dans la foulée, jeudi dans l’après-midi.« On est tous dans un hôtel »Deux autres rendez-vous très importants, ceux-là au niveau politique, pourraient être l’occasion de lever les dernières réserves, notamment côté FMI. Il y a le G7 de la finance qui a commencé mercredi à Dresde, en Allemagne, et qui réunit une bonne partie des protagonistes du dossier grec : Mario Draghi, président de la BCE, Christine Lagarde, directrice générale du FMI, Jeroen Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe, Wolfgang Schäuble, ministre des finances allemand… « On est tous dans un hôtel, on a plein d’occasions de se croiser et de discuter dans les couloirs, c’est un endroit parfait pour négocier » témoignait mercredi, une source arrivée sur place.Autre rendez-vous important : lundi 1er juin, le président Hollande retrouve la chancelière Merkel et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à Berlin. Au menu : une rencontre avec des entrepreneurs européens des domaines de l’énergie, du digit…. Mais aussi, évidemment, la Grèce.Lire aussi :Qui sont les protagonistes de la crise de la dette grecque ?Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard et Pierre Breteau « Exaspération », « maillon faible » du système ferroviaire avec « une offre qui se dégrade depuis plus de vingt ans »… Le rapport de la commission sur l’avenir des trains d’équilibre du territoire (TET), anciens « Intercités », qui a été remis mardi 26 mai au secrétariat d’Etat aux transports, est sévère sur l’état de ce maillage ferroviaire emprunté quotidiennement par quelque 100 000 passagers, mais dont la vétusté et le coût d’entretien sont régulièrement pointés du doigt.Lire nos explications :Les trains de nuit et des tronçons de ligne pourraient être supprimésCertains tronçons pourraient être supprimés en raison d’un trafic faible, aux coûts trop importants, et pour lesquels il existe une alternative en TGV ou en TER. C’est le cas de tronçons comme Toulouse-Cerbère, Quimper-Nantes, Bordeaux-Toulouse, Marseille-Nice ou encore Saint-Quentin-Cambrai. Des lignes de nuit pourraient également être supprimées, comme Paris-Briançon, Paris-Toulouse ou Paris-Rodez.Quelle différence entre un TET et un TER ?Les trains d’équilibre du territoire (TET) assurent des liaisons sur de grandes distances, traversant plusieurs régions. Il existe 34 lignes TET, subventionnées par l’Etat, lequel décide quelles lignes maintenir ou supprimer.Les trains express régionaux (TER) sont affrétés par les conseils régionaux, qui délèguent la gestion opérationnelle par la SNCF. Ils opèrent principalement au sein d’une même région, même s’ils peuvent parfois relier deux régions. Les régions sont ainsi décisionnaires.Certaines lignes, comme Toulouse-Hendaye et Clermont-Ferrand-Béziers, pourraient, elles, être transférées du train vers le transport par autocars.A l’inverse, la commission préconise des investissements sur d’autres tronçons jugés prioritaires, comme Paris-Caen, Paris-Limoges, Nantes-Lyon ou encore Bordeaux-Marseille.La carte ci-dessous vous permet de retrouver chaque ligne de TET avec la fréquentation pour certains tronçons ainsi que les recommandations de la commission menée par le député socialiste du Calvados Philippe Duron.Comment se lit cette carte ?Les lignes sont schématisées entre les gares et colorées en fonction du pourcentage de fréquentation sur la ligne en question. Exemple : sur la ligne Paris-Limoges-Toulouse, le tronçon Paris-Limoges concentre 60 % des voyageurs.Les « voyages par train » correspondent à tous les voyageurs qui empruntent un train. Ainsi, sur le Paris-Cherbourg, un voyageur montant à Paris et descendant à Evreux comptera pour un voyage ; un autre voyageur montant dans ce même train à Caen pour descendre à Cherbourg comptera pour un autre voyage.Cliquez sur les lignes pour afficher le détail et les propositions du rapport Duron, zoomez et dézoomez pour les voir plus clairement. Pierre BreteauJournaliste au MondeAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel Les mots sont forts. Selon une information publiée mercredi 27 mai par le quotidien El Pais, le gouvernement espagnol a écrit aux institutions européennes pour réclamer une ambitieuse révision de la politique économique de l’union monétaire. Avec en ligne de mire la création d’un budget commun, l’émission d’euro-obligations ou encore, une liberté de circulation renforcée des travailleurs.Dans le document de huit pages cité par le quotidien espagnol, le gouvernement de Mariano Rajoy s’en prendrait surtout à la Banque centrale européenne (BCE). « L’orientation de la politique monétaire de la BCE s’est révélée inadéquate pour certains membres de la zone euro au cours des dernières années, générant des chocs asymétriques », peut-on y lire, d’après le journal. « Dans certains pays, la politique monétaire fut trop expansive et a créé les conditions financières qui ont conduit à un endettement excessif et à l’accumulation de déséquilibres ».Objectif d’inflationPour y remédier, Madrid suggère de revoir le mandat de l’institution. Aujourd’hui, celui-ci est en premier lieu de veiller à la stabilité des prix, avec un taux d’inflation convergeant vers l’objectif de 2 % dans la zone euro. En théorie, la mission secondaire de l’institut monétaire est d’apporter son soutien aux objectifs économiques de l’union monétaire, c’est-à-dire le maintien d’un niveau d’emploi élevé et l’encouragement d’une croissance non inflationniste.Mais dans les faits, la BCE s’est, depuis sa création, principalement concentrée sur le seul objectif de l’inflation. Ce n’est pas le cas de la Réserve fédérale américaine par exemple, pour qui l’emploi est tout aussi central. Et c’est bien ce que reproche Madrid à Francfort, jugeant que l’institution monétaire devrait non seulement veiller un peu plus à la croissance mais aussi s’assurer que les évolutions des prix entre Etats ne divergent pas. « La BCE regarde seulement l’inflation moyenne : il est vrai que cela a peu de sens et n’empêche pas les dérives en la matière », observe Bruno Colmant, économiste à l’université catholique de Louvain. « On l’a vu ces dernières années, quand l’Espagne et la Grèce s’enfonçaient dans la déflation tandis que les prix se stabilisaient en Allemagne ».Si ni la BCE, ni le gouvernement espagnol n’ont commenté ces informations, les critiques sur le mandat de l’institution ne sont pas nouvelles. C’est néanmoins la première fois qu’elles émanent aussi directement d’un Etat. Et elles soulèvent une question légitime : pourquoi la BCE s’est-elle concentrée à ce point sur la seule inflation ?Lire aussi :La BCE face au défi de l’investissementLe modèle de la BubaLa BCE a été construite à Francfort, sur le modèle de la Bundesbank allemande, la « Buba ». Du fait de l’hyperinflation des années 1920 puis de l’après-guerre, qui a laissé un souvenir douloureux outre-Rhin, la Buba, créée en 1957, s’est vite attaquée presque exclusivement à la maîtrise des prix. À sa création, en 1998, la BCE a donc naturellement adopté les préoccupations allemandes.Et ce, au prix d’une certaine myopie. De fait, si les prix des produits à la consommation étaient relativement stables entre 2000 et 2007, ceux de certains actifs financiers ont flambé. Comme par exemple ceux de l’immobilier espagnol.Mais ce n’est pas tout. Si la BCE s’est moins préoccupée d’emploi et croissance que son homologue américaine, c’est aussi parce qu’elle n’est pas outillée pour le faire. « En vérité, il s’agit là d’un problème institutionnel de la zone euro elle-même, qui dépasse le seul cadre de la BCE », commente Grégory Claeys, économiste à l’Institut Bruegel.De fait, alors que la Fed a en face d’elle un Trésor unique et un Etat unique, la BCE a pour pendant dix-neuf Trésors et dix-neuf Etats menant des politiques budgétaires différentes. Si la zone euro a bien développé des règles communes en matière de gestion des finances publiques, elle peine en revanche à coordonner les politiques économiques, de croissance, ou même de lutte contre le chômage. « De plus, les divergences de compétitivité entre les membres ne relèvent pas de la politique monétaire », rappelle M. Claeys.Lire aussi :« Si rien ne change, la monnaie unique court à sa destruction »Révision des traitésLa proposition de Madrid a-t-elle des chances de faire bouger les lignes ? Difficile à dire : le mandat de la BCE ne peut être changé que par une révision des traités. Un processus délicat, dans lequel aucun État membre n’a vraiment envie de se lancer. En particulier l’Allemagne.Les propositions du gouvernement espagnol ont au moins le mérite de relancer le débat sur la mission de la banque centrale. D’autant qu’en vérité, il n’est pas forcément nécessaire de modifier les traités pour que celle-ci évolue. On l’a constaté pendant la crise : sous l’impulsion de son président Mario Draghi, la BCE a élargi ses préoccupations à la stabilité financière. Et les mesures prises depuis 2012 sont bien plus favorables à la croissance. En témoigne la politique de rachats massifs de dette publique, lancée en mars dernier. La BCE de 2015 n’est plus celle de 2008, et son fonctionnement s’est, dans les faits, déjà beaucoup rapproché de celui de la Fed.Lire aussi :Zone euro : le spectre de la déflation s’éloigneMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cédric Pietralunga Nommé président du directoire de la SNCM il y a un an, Olivier Diehl tente de maintenir à flot la compagnie, mise en redressement judiciaire le 28 novembre 2014. Alors que le tribunal de commerce de Marseille (Bouches-du-Rhône) doit examiner, mercredi 27 mai au cours de l’après-midi, les trois offres de reprise reçues par les administrateurs judiciaires de l’entreprise, M. Diehl estime qu’il est temps de faire un choix si l’on veut sauver la compagnie.Alors que le tribunal de commerce de Marseille examine trois offres de reprise de la SNCM, les syndicats réclament un délai supplémentaire. Est-ce raisonnable ?Gagner du temps est toujours possible puisque la période de redressement judiciaire de la SNCM a été prolongée jusqu’en novembre. Mais cela n’améliorerait pas la situation de la compagnie. Il y a aujourd’hui de vraies chances de reprise et la perte de temps ne nous favorise pas. Il faut rassurer les salariés, les clients… La saison d’été approche et il ne faut pas la rater.Lire aussi :La reprise de la SNCM en marcheQuel est l’état des réservations de la compagnie ?Elles sont conformes à nos prévisions même si les situations sont disparates. Le taux de remplissage de nos bateaux vers la Corse est de 81 % pour le mois d’août, mais de seulement 56 % pour le mois de juillet. Pour autant, nous ne bradons pas les prix. Par exemple, nous ne vendons plus de billets à 10 euros, comme cela a pu être pratiqué dans le passé. Fin mai, nous afficherons un budget supérieur de 8 % à nos prévisions. Sachant que 30 % des réservations pour l’été se font au dernier moment, nous avons bon espoir d’améliorer encore nos résultats.Mais la SNCM a fortement diminué les rotations de ses navires…Il est vrai que les lignes desservant la Corse depuis Nice et Toulon ont fermé. Nous commercialiserons cette année 300 000 places vers l’île de Beauté contre 900 000 l’an dernier. Mais dans le même temps nous avons doublé nos capacités vers l’Algérie et la Tunisie ! D’ailleurs, la trésorerie de l’entreprise se maintient à un bon niveau : nous disposons de 44 millions d’euros en caisse, dont 15 millions d’euros proviennent des réservations estivales, qui ont été placées sous séquestre pour rassurer nos clients. La SNCM est capable d’affronter l’été, mais ne pas choisir un repreneur aujourd’hui ne ferait que repousser l’échéance, avec le risque de se retrouver dans une impasse financière cet automne.Privilégiez-vous un projet de reprise parmi les trois présentés devant le tribunal ?Ce n’est pas à la direction de l’entreprise de se prononcer sur la nature des offres. Néanmoins, je note avec satisfaction que les trois repreneurs ont repris le modèle que nous défendons depuis plusieurs mois, à savoir une compagnie resserrée autour de six bateaux et 800 salariés [contre 2 000 aujourd’hui, dont 1 500 en CDI], desservant à la fois la Corse et le Maghreb. La SNCM peut être viable, à la condition de poursuivre la restructuration que nous avons engagée ces derniers mois. L’entreprise a un avenir.Pensez-vous que la SNCM puisse intéresser d’autres repreneurs ?Nous cherchons depuis plus d’un an. Nous avons fait le tour de toutes les compagnies maritimes de Méditerranée. Or, les trois repreneurs intéressés par la SNCM sont restés les mêmes. Je ne pense pas que de nouveaux acteurs pourraient surgir d’ici à cet automne. Le temps de l’attente est terminé.Propos recueillis par Cédric PietralungaCédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) Chaos dans les aéroports belges : une panne d’électricité a paralysé la société Belgocontrol, qui organise le trafic aérien, et entraîné du même coup l’annulation de quelque 130 vols, mercredi 27 mai. Une quarantaine d’autres devaient être déviés vers les pays voisins. Quelques appareils ont pu atterrir au début de la matinée mais l’espace aérien a ensuite été totalement fermé et devait apparemment le rester jusqu’à 17h30 au moins.L’aéroport de Bruxelles-National a été le plus affecté mais ceux de Liège, Ostende et Charleroi (connu aussi sous le nom de Brussels South) ont été également été touchés. Charleroi est l’un des « hubs » européens de la compagnie à bas coût Ryanair. Quelques avions seulement ont pu décoller à basse altitude d’Anvers : ils pouvaient être rapidement pris en charge par les autorités néerlandaises de l’aviation civile.À Bruxelles et ailleurs, des passagers qui avaient déjà enregistré leurs bagages ont été invités à les reprendre. Les différents aéroports et les compagnies ont mobilisé des personnels supplémentaires pour tenter d’endiguer le risque d’engorgement.Selon Belgocontrol, la panne électrique a été causée par une surcharge du réseau. Des générateurs de secours n’ont pas pu être enclenchés et des machines synchrones, censées prendre le relais dès qu’une perte de courant est décelée, semblent avoir été elles aussi défaillantes.Défaut de maintenanceC’est la première fois qu’une panne d’une telle ampleur survient en Belgique. A ce stade, les autorités soulignent que le plus urgent est d’y remédier. « Les causes de ce dysfonctionnement seront analysées plus tard », explique une porte-parole de la société Brussels Airport.Du côté syndical on avance toutefois que la panne est due à un plan d’économies appliqué depuis trois ans. Selon l’organisation ACV Transcom, un manque de personnel et une réduction des investissements peuvent expliquer un défaut d’entretien, à l’origine de la rupture. Le gouvernement fédéral préparait une prolongation de ce plan pour les cinq années à venir.Interrogé par La Libre Belgique, Damien Ernst, professeur de l’Université de Liège, évoque un défaut de prévoyance et de maintenance. Ce spécialiste des réseaux électriques met aussi en évidence les défauts des systèmes d’alimentation de secours.L’incident est survenu alors que la Belgique croyait avoir surmonté le pire, à savoir un risque de « black-out », en raison de l’arrêt d’une partie de son parc nucléaire, suite au constat de défauts techniques sur les cuves. Un vif débat oppose en ce moment le gouvernement et l’opposition sur la relance de certaines installations.Au cours d’enquêtes sur l’état du réseau, on avait constaté que les appareils de secours de certaines « installations critiques », comme des hôpitaux, risquaient de ne pas fonctionner en cas de panne.Lire aussi :La Belgique prolonge de dix ans ses vieux réacteurs nucléairesJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.05.2015 à 14h22 | Eric Leroux Les entreprises solidaires qui comptent sur les nouveaux contrats d'assurance-vie dits « vie génération » pour obtenir une nouvelle source de financement vont devoir prendre leur mal en patience : aucun des contrats déjà commercialisés par les établissements financiers n'ouvre accès à ce type de société.Pourtant, quelques temps après la publication de la loi économie sociale et solidaire, Carole Delga, secrétaire d'Etat chargée de l'économie sociale et solidaire se voulait optimiste. Elle expliquait même que le gouvernement pourrait prendre exemple sur les contrats « vie génération » pour « encourager la création de poches dédiées à l'investissement solidaire au sein des contrats d'assurance-vie ».Las ! dix mois après la promulgation de la loi, « le décret définissant les entreprises solidaires éligibles n'est toujours pas paru », regrette Sophie des Mazery, directrice générale de Finansol, l'organisme qui labellise les placements solidaires. « Il est en préparation depuis plusieurs mois et ne devrait pas sortir à court terme », avance-t-elle.Impasse sur le solidaireLes premiers assureurs qui ont déjà lancé leurs contrats « vie génération » ont donc fait l'impasse sur le solidaire, pour se concentrer sur l'investissement dans des petites entreprises. Pour l'instant, le Crédit agricole est le seul à proposer aussi un volet immobilier, répondant lui aussi aux critères fixés par la loi.Pour mémoire, ces contrats doivent être investis au moins à 33 % dans des petites et moyennes entreprises, de l'immobilier locatif social ou intermédiaire, ou de l'économie sociale et solidaire. En échange, les souscripteurs bénéficient d'un avantage fiscal supplémentaire : les capitaux transmis aux bénéficiaires désignés profitent d'un abattement de 20 % si les sommes ont été investies avant 70 ans. S'y ajoutent ensuite les abattements classiques de l'assurance-vie (abattement de 152 500 euros par bénéficiaire). C'est sur le montant doublement abattu que s'applique le prélèvement forfaitaire de 20 % (31,25 % à partir de 700 000 euros).Clientèle fortunéeExemple : un bénéficiaire reçoit un capital de 250 000 euros issus d'un contrat « vie génération ». On applique d'abord l'abattement de 20 % (50 000 euros), ce qui donne un capital net de 200 000 euros. Il faut ensuite retirer l'abattement de 152 500 euros, pour arriver à un capital taxable de 47 500 euros. Les droits de succession s'élèvent alors à 9 500 euros.Pour un même montant transmis avec un contrat ordinaire, les droits seraient calculés sur 97 500 euros (250 000 – 152 500), soit un impôt de 19 500 euros.L'avantage est d'autant plus sensible que les capitaux en jeu sont importants. C'est pourquoi les assureurs destinent ces nouveaux contrats principalement à la clientèle très fortunée. Les souscripteurs potentiels ont toutefois intérêt à bien mesurer les contraintes et les risques de ce placement.La part consacrée aux PME, à l'immobilier ou au solidaire ne peut jamais être réduite. Par ailleurs, ces investissements sont soit risqués, soit faiblement rentables. Le retour sur investissement pourrait donc être inférieur à celui d'un produit classique. Et il n'est pas certain que l'avantage fiscal compense ce manque à gagner potentiel…Eric LerouxJournaliste au Monde 27.05.2015 à 12h17 • Mis à jour le27.05.2015 à 12h18 | Jean-Baptiste Jacquin Les chantres du capitalisme sans contrainte n’ont jamais été gênés par les contradictions. Puisque la cohérence peut être une contrainte, pourquoi s’enquiquiner à respecter les principes qu’on martèle religieusement ? En bonne place dans ce credo figure la règle « moins d’Etat et tout ira mieux ». Mais chut ! Ne dites pas que la commande publique peut dans le même temps servir de tremplin à quelques contempteurs de la dépense étatique.Les Etats-Unis ont toujours été en la matière beaucoup plus pragmatiques que leurs zélateurs. Si le foisonnement créatif des entrepreneurs américains ne se dément pas, une politique industrielle et un protectionnisme qui ne s’avouent pas facilitent parfois grandement les choses.Ainsi en est-il de la société SpaceX, dont la réussite sur le marché très fermé des fabricants de fusées est exemplaire. Créée en 2002 par Elon Musk, elle fait aujourd’hui de l’ombre à Arianespace. Cet entrepreneur de génie est pourtant parti d’une feuille blanche, comme avec Tesla, qui s’est attaqué à un autre monument de l’industrie, la voiture électrique. Aujourd’hui, sa fusée Falcon 9 permet de lancer des satellites pour un prix inférieur de moitié à celui de l’européenne Ariane 5.La société de M. Musk innove par les coûts, mais également par le service. Jeudi 21 mai se posait sur l’océan Pacifique la capsule non habitée Dragon, avec 1,4 tonne de fret de la Station spatiale internationale (ISS). SpaceX est le seul au monde à proposer une capsule spatiale capable de rapporter des marchandises.Financée au démarrage par de classiques fonds de capital-risque et une mise de 200 millions de dollars (183 millions d’euros) de son fondateur, la société a émergé grâce à ses propres talents. Mais son changement d’échelle industrielle a été financé grâce à la commande publique. La NASA lui a confié en 2012 douze missions d’approvisionnement de l’ISS pour 1,6 milliard de dollars.Missions militairesUn second contrat lui a été accordé en 2014 par l’agence spatiale américaine pour des vols habités à partir de 2017, pour 2,6 milliards de dollars. De quoi donner de la visibilité à un industriel qui investit. D’autant que le vol d’une Falcon 9 serait facturé deux fois plus cher à la NASA qu’aux opérateurs de télécoms.Mardi 26 mai, c’est un autre champ, autrement plus vaste, de la dépense publique qui s’est ouvert à l’appétit de SpaceX. Le ministère américain de la défense a certifié son lanceur pour les missions militaires. Un marché de 70 milliards de dollars d’ici 2030, estime l’agence Bloomberg. Reste bien sûr à gagner des contrats face au monopole constitué par la coentreprise de Boeing et Lockheed Martin.Avec une rampe de lancement d’une telle puissance, l’américain va pouvoir attaquer frontalement, et « en bonne concurrence », comme l’on dit, Arianespace et la future Ariane 6. Merci qui ?Lire aussi :Ariane-6 : un lanceur sous pressionJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.05.2015 à 12h09 • Mis à jour le27.05.2015 à 12h24 Philippe Vigneron maître de Conférences à l’Institut d’Études européennes de l’Université libre de BruxellesLa Commission européenne s’est résolument engagée depuis peu dans un nouveau programme visant à « améliorer la législation » (en anglais « better regulation »). Ce programme, piloté par le premier vice­président de la Commission, le Néerlandais Frans Timmermans, vise à rendre l’activité législative européenne plus transparente et surtout à renforcer le processus d’évaluation de cette activité (en anglais « impact assessment ») afin d’éviter une prétendue obsession régulatoire et en ne gardant qu’une harmonisation normative jugée strictement nécessaire au bon fonctionnement de l’Union.Ce faisant, la Commission remet en selle une approche qui avait déjà été avancée dans les années 2000 sous la pression de quelques États membres particulièrement réservés à l’égard de l’harmonisation européenne comme le Royaume­Uni, les Pays-Bas ou encore l’Irlande. Mais cette fois, il semble bien que des moyens considérables soient affectés à cette tâche qui est donc menée au plus haut niveau de la Commission. « Améliorer la législation » laisse évidemment sous-entendre que jusqu’ici on aurait mal légiféré et qu’il est enfin temps de remettre de l’ordre dans la machine législative communautaire. En oubliant au passage que ces législations, parfois jugées trop nombreuses ou trop complexes, sont le fruit non pas d’un excès de zèle des fonctionnaires européens qui manifesteraient des lubies administratives mais tout simplement de la pression des hordes de lobbyistes qui hantent les institutions européennes et dont les avis et recommandations sont plus ou moins complaisamment relayés par certains parlementaires européens et par certains gouvernements des États membres.Marketing politiqueLe concept de « mieux légiférer » constitue en fait un coup de génie de marketing politique pour faire régresser les initiatives. Comment s’opposer en effet à l’idée qu’il faille mieux légiférer ? On ne peut a priori qu’applaudir à un tel programme qui vise à rationaliser l’activité législative européenne en pratiquant l’analyse d’impact des propositions déposées par la Commission de même que des amendements à celles-ci proposés par le Parlement et le Conseil. Cependant, il est permis de s’interroger à la fois sur la méthode employée et sur l’objectif final.Sur la méthode, quelle est la légitimité de ces Conseils d’examen qui se pencheront sur ces propositions de la Commission et ces amendements de nos élus ? Sur la base de quels critères rendront-ils leurs jugements ? Comment seront-ils formés ? Quel sera le poids des lobbies dans ces enceintes qui pèseront sur les institutions démocratiques de l’Union ? Quelles garanties d’objectivité et d’indépendance offrent ces Conseils ? En alourdissant ainsi le travail législatif, en le rendant plus coûteux et plus lent, au prétexte de rationalisation, ne favorisera­t­on pas les lobbies les plus puissants capables d’investir des sommes énormes sur plusieurs dossiers, et ne poursuit-on pas, in fine, un autre but ? Car à propos de l’objectif final, réguler mieux ne signifiera­t­il pas en fait réguler moins, voire même sans doute, à terme, déréguler ?N’y aurait-il pas un agenda caché sous le couvert de cette rationalisation ? Par exemple, aller à la rencontre des opinions publiques chauffées à blanc par les souverainistes et eurosceptiques de tous poils qui jugent intolérables les normes fixées par « Bruxelles », c’est-à-dire par les 736 parlementaires européens démocratiquement élus et par les gouvernements des 28 États membres eux aussi démocratiquement élus. Et aller ainsi vers moins d’Europe pour apaiser le débat politique. Mieux encore, surprenant hasard du calendrier, ce programme n’irait-il pas également à la rencontre des préoccupations d’un grand Etat membre qui s’interroge sur son avenir européen et veut le soumettre à référendum ? Mieux légiférer vient en effet à point nommé au moment où s’annonce un possible Brexit.Le gouvernement Cameron, qui oscille entre euroscepticisme et eurocynisme, va demander de renégocier des pans entiers des politiques communautaires afin de rapatrier des compétences du niveau européen au niveau national en menaçant de sortir de l’Union s' il n’obtient pas ce qu’il souhaite ou plutôt en déclarant que, s’il n’obtient pas satisfaction, et bien le résultat du référendum se marquera par le départ du Royaume-Uni de l’Union. Il y a fort à parier que plusieurs gouvernements d’autres États membres feront tout pour satisfaire les Britanniques d’une part pour maintenir ceux-ci coûte que coûte dans l’Union et d’autre part parce qu’ils partagent plus ou moins discrètement certaines des revendications britanniques. Et il y a fort à parier que la Commission cherchera elle aussi par tous les moyens à maintenir le Royaume-Uni dans l’Union, au besoin en allégeant les politiques communautaires. Le Brexit serait à coup sûr une catastrophe pour le RU (la City commence à s’en rendre compte et est en train de monter au créneau) et serait sans doute perçue comme un échec politique pour l’Union européenne, même si, dans les faits, ce départ serait moins douloureux qu’il n’y paraît tant la liste des exonérations dont bénéficie le RU est longue, au point que l’on peut se demander s’il n’est pas déjà devenu un membre associé plutôt qu’un membre à part entière. Mais pour éviter le Brexit, faut-il pour autant démanteler des pans entiers de l’harmonisation européenne ?Espérons que nos dirigeants ne tomberont pas dans le piège d’un détricotage des acquis de l’Union et que le Parlement européen saura résister à la fois aux oukases des lobbyistes infiltrés dans les comités de « screening » et aux velléités de renationalisation des politiques communautaires menées par certains États membres. Et à l’heure du mieux légiférer, il est sans doute utile de se souvenir qu’il est possible de recourir à des coopérations renforcées entre les États membres qui souhaitent aller de l’avant. La différenciation comme remède à la renonciation… Cédric Pietralunga (Annaba (Algérie)) C'est une première pour Alstom Transport. Confronté à un marché européen difficile, le groupe tricolore se tourne vers le sud et a inauguré, mardi 12 mai, une nouvelle usine à Annaba, à l'est de l'Algérie.Preuve de l'importance de l'événement, pas moins de quatre ministres français et algériens étaient présents, dont Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères, pour admirer le hangar flambant neuf où ont commencé à être assemblées des rames de tramway Citadis, l'un des modèles phare du groupe.Détenue par Cital, une coentreprise créée en 2011 par Alstom (49% des parts) et par les sociétés algériennes Ferrovial (41%) et Entreprise du métro d'Alger (10%), l'usine affiche une capacité d’assemblage de 5 rames de tramway par mois. « Les cadences devraient augmenter dans les prochaines années », assure Henri Poupart-Lafarge, président d'Alstom Transport.L'usine dispose d'un carnet de commandes de 213 rames de tramway, pour un montant estimé à 700 millions d'euros, à livrer d’ici 2019. Depuis le début des années 2010, l’Algérie s’est lancée, grâce à la manne financière du gaz, dans un impressionnant programme de développement de transport collectif. Quelque 30,3 milliards d'euros ont été mobilisés pour lancer des lignes de métro et de tramway. A moyen terme, le pays devrait être doté d'une vingtaine de lignes dans une dizaine de villes algériennes, comme Mostaganem ou Sidi Bel Abbes. Pour le moment, seules Constantine, Alger et Oran ont inauguré leurs premières lignes de tramway.Lire aussi : Le jardin maghrébin de la RATP« Cette usine est le symbole du partenariat "gagnant-gagnant" que nous voulons établir avec l'Algérie, s'est réjoui M. Fabius. La base du tram est fabriquée en France, où cela contribue à l'emploi, et l'assemblage est fait sur place, où cela génère aussi de l'activité. »Le site Alstom d'Annaba n'emploie pour le moment que 80 personnes mais les effectifs devraient à terme dépasser 400 salariés, sans compte les sous-traitants. En 2014, l'Algérie a importé plus de 180 millions de dollars (160 millions d'euros) de matériel ferroviaire depuis la France.L'investissement reste néanmoins modeste : 25 millions d'euros ont été dépensés par Cital pour bâtir et équiper le bâtiment de 12 000 mètres carrés. De même, seule la partie finale de l'assemblage des trams Citadis à destination de l'Algérie y est pour le moment effectuée, un peu à l’image de la nouvelle usine Renault, installée à Oran, qui assemble pour l’instant simplement des éléments importés.« Environ 15% de la valeur ajoutée est réalisée sur place mais ce chiffre devrait monter à 30% à terme », assure M. Poupart-Lafarge. La quasi totalité des pièces viennent de France, le réseau local de sous-traitants étant pour le moment embryonnaire.Mais le groupe tricolore affiche de l'ambition pour ce site.A terme, Alstom espère en faire « une plate-forme pour exporter au Maghreb et en Afrique », selon un responsable français. Pour cela, l’entreprise tricolore se dit prête à créer un « cluster ferroviaire » à Annaba, à même d'attirer différentes entreprises du secteur. Des discussions ont déjà été engagées pour produire sur place des rails d'autorail.Reste que l’Algérie ne s’est pas seulement tournée vers la France pour équiper ses transports collectifs. Son métro provient de l’espagnol Thalgo. Certains des trains qui circulent dans la banlieue algérienne sont produits par le Suisse Stadler, tandis que Siemens travaille également dans le pays...Pour ce qui est d’Alstom, pas question de parler de délocalisation, au moment où les syndicats du groupe craignent la suppression de plusieurs centaines d'emplois dans l'usine de Belfort (Territoire de Belfort), qui produit actuellement essentiellement des locomotives de fret ou des TGV. « C'est au contraire une très bonne formule, estime M. Fabius. Il y a de la création de valeur partagée entre nos deux pays et la perspective de développement de nouveaux marchés. Les coûts de l'usine étant moindres, cela va permettre d'être compétitif ailleurs en Afrique. »Cédric Pietralunga (Annaba (Algérie))Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Dominique Gallois Un conseil d’administration de Thales devrait se réunir mercredi 13 mai dans la matinée avant l’assemblée générale du groupe d’électronique et de défense alors qu’Henri Proglio a renoncé à la présidence du conseil d’administration. L’ancien patron d’EDF avait été sommé par le ministre de l’économie Emmanuel Macron de choisir entre ses activités auprès du russe Rosatom et la présidence de Thales, Bercy y voyant un conflit d’intérêt. M.Proglio a décidé de renoncer à son mandat d’administrateur et donc de président de Thales, accusant Bercy d’alimenter une campagne contre lui alors que son arrivée sur proposition du ministère de la Défense avait été approuvée par l’Elysée et Matignon.Subtil compromisLe retrait de M. Proglio signe la fin du duo qu’il devait composer avec Patrice Caine, l’un à la présidence, l’autre à la direction générale. Ces nominations avaient été le fruit d’un subtil compromis entre l’Etat et Dassault Aviation en décembre 2014. Pour succéder à Jean Bernard Levy parti chez EDF, les deux principaux actionnaires du groupe, liés par un pacte, avaient chacun poussé leur candidat, le numéro deux du groupe Patrice Caine pour l’Etat et Henri Proglio pour Dassault dont il est proche étant membre du comité des sages chargé d’organiser la succession de Serge Dassault.Pour que ce tandem soit valide et permettre à M. Proglio, qui aura 66 ans cette année, d’occuper cette fonction, il fallait prolonger de 65 à 68 ans l’âge de la fin de mandat du président du conseil d’administration. Une résolution en ce sens devait être proposée à l’assemblée mercredi 13 mai. Elle n’a désormais plus lieu d’être.En revanche l’assemblée n’a pas à se prononcer sur le changement de gouvernance, et la disparition du poste de PDG au profit de ceux de président du conseil d’administration et directeur général, car elle était déjà dans les statuts de la société.DéséquilibreEn attendant cette assemblée, Patrice Caine s’est vu confier le poste de PDG, il devrait le rester. « Il y a un PDG qui est nommé depuis le mois de décembre dernier et qui s’appelle Patrice Caine je souhaite qu’il puisse continuer d’exercer ses fonctions dans le calme et la sérénité », a souligné mardi le ministre de l’Économie Emmanuel Macron. Dassault n’a jusqu’ici pas fait savoir s’il allait de nouveau demander la création d’un poste de président.Deuxième conséquence, en abandonnant son poste d’administrateur de Thales, Henri Proglio déséquilibre la structure du tour de table. En principe, les pouvoirs publics doivent toujours avoir un administrateur de plus que l’avionneur. Pour l’heure, ils en ont deux, et vont donc devoir abandonner un poste. Le conseil va donc revenir de dix-huit à seize sièges, dont cinq pour l’Etat et quatre pour Dassault.Reste à savoir, si le départ d’Henri Proglio met à mal le pacte d’actionnaires noué en 2009. Si une telle décision était prise par Dassault , la dénonciation n’aurait pas d’effet immédiat. Il faut un délai de trois mois pour qu’elle entre en vigueur.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès C'est une des surprises de la loi Macron : dans la forêt de 1 800 amendements qui ont été déposés au Sénat, l'un des 600 qui ont été adoptés prévoit un congé de cinq journées pour les étudiants salariés afin de leur permettre de réviser avant leurs examens. Le texte, dans sa globalité, a été approuvé par les sénateurs mardi 12 mai. Il fera ensuite l'objet d'une commission mixte paritaire (7 députés, 7 sénateurs) chargée de trouver une version commune aux deux chambres. En cas d'échec, c'est l'Assemblée nationale qui tranchera.Lire aussi :La loi Macron, largement remaniée et facilement adoptée au SénatDans la version actuelle, l'amendement 627 de la sénatrice socialiste du Val-d'Oise, Dominique Gillot, accorde donc un congé supplémentaire aux étudiants qui cumulent, à leur temps scolaire, une activité salariée : « Un étudiant justifiant d’une inscription valide et en cours au sein d’un établissement préparant à l’obtention d’un diplôme d’enseignement supérieur a droit à un congé supplémentaire de cinq jours ouvrables par tranche de soixante jours ouvrables travaillés prévus par son contrat de travail », est-il indiqué. Cela correspond à cinq jours par semestre.Réviser à ses fraisCe congé serait pris dans le mois précédant les épreuves. « Les étudiants les plus concernés par les activités rémunérées concurrentes à la réussite des études sont souvent les étudiants les plus fragiles, percevant peu ou pas de bourses sur critères sociaux, mais n’ayant pas les moyens financiers d’éviter un salariat », explique la sénatrice sur son blog.La Fédération des associations générales étudiantes (Fage) a salué l'amendement : « Le dispositif améliorera concrètement l’aménagement des rythmes des étudiants salariés », souligne le syndicat. Toutefois, dans la version première du texte, la sénatrice prévoyait le maintien du salaire au bénéficiaire de cette mesure. Mais la parlementaire n'a pas été suivie par ses collègues. L'UMP a déposé un sous-amendement qui ôte le droit à une rémunération. « Le groupe socialiste s'est rallié », témoigne la sénatrice. Les cinq jours de congés payés supplémentaires sont devenus des congés sans solde. Les étudiants salariés pourront donc réviser cinq jours de plus, mais à leurs frais.Dans son enquête triennale publiée en décembre 2013, l’Observatoire de la vie étudiante affirme que 25 % des étudiants se déclarent en difficultés financières. C'est cette situation qui, selon l’OVE, pousse 46 % des étudiants à exercer une activité rémunérée pendant l’année universitaire. Pour certains d’entre eux, cette période de révisions supplémentaires risque d’être un luxe qu’ils ne pourront pas s’offrir.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.05.2015 à 15h10 • Mis à jour le12.05.2015 à 18h10 | Romain Geoffroy Invitée au micro du « Grand Rendez-vous » d’i-Télé, Europe 1 et Le Monde, la candidate de l’UMP à la présidence de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a affirmé, dimanche 10 mai, son intention de maintenir le tarif unique du passe Navigo à 70 euros. Un revirement : en novembre, elle dénonçait la mesure, évoquant « une fausse bonne nouvelle pour les usagers ».Lire : Un passe Navigo à tarif unique en Ile-de-FranceAujourd’hui, c’est vers le forfait Solidarité transports pour les étrangers en situation irrégulière que se tourne sa critique. Un tarif spécial qui permet aux bénéficiaires de l’aide médicale d’Etat (AME) d’avoir une réduction de 75 % du prix du passe Navigo en Ile-de-France.Ce qu’elle a dit : « Une mesure qui est une source d’injustice extrêmement grave (…) parce que tous ceux qui sont en situation régulière, eux, paient plein pot. (…) 163 000 étrangers en situation irrégulière bénéficient de cette gratuité. »Pourquoi c’est faux1. Quelque 110 000 bénéficiaires étrangers en situation irrégulière, pas 163 000Mme Pécresse évoque en fait le forfait Solidarité transport, un dispositif de la région qui permet aux bénéficiaires de certaines aides sociales de demander une réduction de 75 % du prix de la carte Navigo, voire dans certains cas de la gratuité du forfait. Une mesure appuyée par le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF) et le conseil régional, afin de « lever les freins à la mobilité pour les personnes sans ressources et faciliter la recherche d’emploi ».Les bénéficiaires de l’aide médicale d’Etat – dispositif permettant aux immigrés en situation irrégulière de bénéficier de soins médicaux – peuvent bénéficier du forfait Solidarité. Mais contrairement au chiffre de 163 000 sans-papiers, la région Ile-de-France assure que 110 000 ayants droit à l’AME bénéficiaient du forfait Solidarité fin 2014.De plus, ils ne bénéficient que du tarif réduit à 75 % et non pas de la gratuité, comme l’affirme la députée UMP. #container_14313471363{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14313471363{ height:500px; } #container_14313471363 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14313471363 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14313471363 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14313471363 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de bénéficiaires du tarif Solidarité transports en Ile-de-FrancePar catégorie d'ayants droit à la fin de 2012Source : STIF(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Les étrangers en situation irrégulière, bénéficiaires minoritaires« Tous ceux qui sont en situation régulière, eux, paient plein pot. » Mme Pécresse est ici dans l’exagération, en opposant étrangers sans papiers et citoyens français. Or, la grande majorité des personnes à bénéficier de la réduction, voire de la gratuité des transports, pour certains allocataires du revenu de solidarité active (RSA), ont leurs papiers parfaitement en règle.Ainsi, sur les 660 000 personnes bénéficiant tous les mois du tarif Solidarité, 48 % y ont droit en tant qu’allocataires du RSA et 31 % en tant qu’ayants droit a la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), qui permet aux plus modestes un accès aux soins d’urgence. Bien plus, donc, que les 17 % que représentent les étrangers en situation irrégulière. #container_14313511278{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14313511278{ height:500px; } #container_14313511278 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14313511278 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14313511278 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14313511278 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des bénéficiaires de la tarification Solidarité en Ile-de-FranceEn pourcentageSource : STIF(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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Des économies largement surévaluéesPour l’ancienne ministre du budget, supprimer cette aide aux étrangers en situation irrégulière « permettra de récupérer 70 millions d’euros ».Si elle parvient à la tête de l’Ile-de-France à l’issue des élections régionales en décembre, Mme Pécresse risque de faire des économies moins importantes que prévues en supprimant ce bénéfice. Le conseil régional affirme en effet allouer 13 millions à 14 millions d’euros par an à la réduction tarifaire pour les bénéficiaires de l’AME ; le financement total de la mesure Solidarité transport par la région étant de 83,9 millions d’euros par an.4. La carte d’identité obligatoire dans les transports, efficace contre la fraude ?Dans la même interview, la députée des Yvelines dit vouloir s’attaquer à la fraude dans les transports en commun :« Je vais déposer dès cette semaine une proposition de loi qui demandera qu’on soit porteur de sa carte d’identité dès qu’on prendra les transports en commun (…). Il y a entre 200 et 400 millions d’euros de fraude dans les transports en commun, et seulement 5 % de recouvrement des amendes. »Pourquoi c’est plutôt vraiSur les chiffres de la fraude, Valérie Pécresse vise large et tombe donc juste. La fraude prive chaque année la SNCF d’environ 300 millions d’euros, et la RATP, de quelque 90 millions d’euros. En 2013, le ministre des transports, Frédéric Cuvillier, estimait ce chiffre « relativement stable d’une année sur l’autre ».La candidate UMP aux régionales en Ile-de-France espère lutter contre la fraude en imposant le port de la carte d’identité dans les transports. Elle escompte ainsi que les contrôleurs puissent obtenir l’adresse du fraudeur. Une solution limitée, étant donné que rien n’oblige à renouveler sa carte d’identité à chaque déménagement. Rien n’oblige non plus à posséder une carte d’identité en France.De plus, selon le code de procédure pénale, seules les autorités de police peuvent effectuer un contrôle d’identité. En pratique, les contrôleurs assermentés sont en fait habilités à relever l’identité et l’adresse du contrevenant. Cependant, le contrôleur seul ne peut pas, contrairement aux agents de police judiciaire, contraindre une personne à présenter sa pièce d’identité ou même l’interpeller.« En cas de problème pour établir l’identité d’un contrevenant, le code des transports prévoit une obligation pour ce dernier de rester sur place le temps que l’officier de police judiciaire appelé par les agents prenne une décision », précise la RATP.Romain GeoffroyJournaliste au Monde Stéphane Lauer (New York, correspondant) Verizon a annoncé, mardi 12 mai, le rachat d'AOL pour 4,4 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros). Grâce à cette acquisition, l'opérateur de télécommunications veut accélérer son développement dans le domaine de la vidéo et de la publicité sur mobile.Verizon propose aux actionnaires d'AOL un montant de 50 dollars par action ; ce qui représente une prime de 23 % par rapport au cours moyen du titre sur les trois derniers mois et de 17 % par rapport au cours de clôture de lundi. L'opérateur de télécommunication compte financer l'opération en espèces et en commercial paper, c'est-à-dire des titres de créance négociables émis sur le marché monétaire.Cette fusion est une demi-surprise dans la mesure où des rumeurs de rachat de la part de Verizon avaient déjà circulé en janvier. Pour Tim Armstrong, le patron d'AOL, cette opération « va donner naissance au plus gros acteur de téléphonie mobile et de vidéo américain ». Il estime que, grâce à ce rapprochement, son groupe va être désormais capable de rivaliser avec des géants de la publicité sur Internet, comme Google et Facebook. « Nous partageons la même vision, assure M. Armstrong. Les entreprises ont noué des partenariats réussis, et nous sommes enthousiastes de travailler avec les équipes de Verizon pour créer la prochaine génération de média dans le domaine du mobile et de la vidéo. »Lancement de son propre service de vidéoVerizon a l'intention de lancer dès cet été son propre service de vidéo. Il s'agirait de proposer des programmes payants et gratuits à ses abonnés, mais sur des formats et des contenus différents de ce que les chaînes de télévision traditionnelles peuvent proposer ; cette offre ayant pour objet d'attirer de nouveaux clients sur son réseau.Verizon est déjà un diffuseur de contenus grâce à sa box, FiOS TV, à laquelle sont abonnés 5,6 millions de foyers américains. L'opérateur a également déjà noué un partenariat avec la National Football League (NFL), qui gère le championnat de football américain, pour diffuser des matchs sur les téléphones mobiles de ses clients.Il s'agit d'un virage stratégique pour le deuxième opérateur de télécommunication américain derrière AT&T. En septembre 2013, Verizon s'était donné de nouvelles marges de manœuvre en rachetant les 45 % que le britannique Vodafone détenait dans Verizon Wireless, leur filiale commune de téléphonie mobile aux Etats-Unis, pour 130 milliards de dollars.:!;mklkPour AOL, c'est la fin d'une histoire mouvementée. Le fournisseur d'accès à Internet avait fusionné avec le groupe de médias Time Warner en 2000, à la veille de l'éclatement de la bulle Internet. Ce rapprochement de 183 milliards de dollars avait tourné au cauchemar avant que Time Warner décide de se séparer d'AOL en mai 2009, après seulement neuf ans de fusion.C'est à ce moment-là que M. Armstrong, un ancien de Google, était arrivé à la tête d'AOL pour réorienter l'activité de la société, notamment vers la publicité sur Internet. En 2013, AOL avait ainsi racheté Adap.tv, une plate-forme qui permet de connecter annonceurs et producteurs de contenu vidéo. Parallèlement, le groupe est à la tête d'un portefeuille de sites Internet comme le Huffington Post, TechCrunch et Engadget. AOL est également producteur de séries originales sur Internet, telles que Connected.AOL a réalisé en 2014 un chiffre d'affaires de 2,5 milliards de dollars pour un bénéfice de 126 millions. Quant à Verizon, c'est un géant de 127 milliards de chiffre d'affaires, qui a réalisé, en 2014, 12 milliards de dollars de profits. Les deux sociétés ont annoncé que M. Armstrong continuerait à diriger AOL. Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.05.2015 à 11h37 • Mis à jour le12.05.2015 à 13h31 | Jérémie Lamothe   Après plus de cent trente heures de débat sur la loi « croissance, activité et égalité des chances économiques », dite loi Macron, les sénateurs vont voter, mardi 12 mai, l’intégralité du texte.Lors de son passage au Sénat, de nombreux amendements ont été adoptés, imprimant un virage libéral au texte. Parmi les modifications apportées figure l’autorisation des « commerces culturels » à ouvrir tous les dimanches, ce que conteste vertement le Clic-P, intersyndicale du commerce de Paris, qui appellait à manifester mardi midi, devant le Sénat.Cet amendement, à l’initiative, notamment, du sénateur UMP de Paris Philippe Dominati, a été voté par une grande majorité, y compris les socialistes, dans la nuit du lundi au mardi 7 mai. Les librairies indépendantes, les disquaires mais aussi de grandes enseignes comme la Fnac ou Cultura sont concernés. Cette autorisation est prévue pour permettre aux commerces culturels de concurrencer les achats réalisés en ligne, notamment sur Amazon.Lire : Clic-P, le collectif qui fait trembler les commerces« On savait que la Fnac faisait pression depuis des semaines… »Mais cet argument ne convainc pas les syndicats. Laurent Degousée, de Sud-Commerce et membre du Clic-P : « On savait que le Sénat allait durcir le texte mais je suis très énervé contre cet amendement. » Ce texte vient généraliser le travail le dimanche, d’après le syndicaliste : « Maintenant le dimanche devient un jour de travail comme les autres. Dans les petites librairies, les effectifs sont réduits, ils se reposeront quand ? C’est sûr que cet amendement va plus profiter à la Fnac qu’aux petites librairies. »La Fnac est devenue la cible privilégiée des libraires depuis une semaine. Pour Guillaume Husson, du Syndicat de la librairie française : « On savait que la Fnac faisait pression depuis des semaines pour que cet amendement passe. Mais même pour contrer Amazon, ouvrir les librairies le dimanche ce n’est pas la solution. Les libraires et les disquaires vont avoir de grandes difficultés. »Un avis confirmé par David Godevais, directeur du Club action des labels indépendants français qui s’occupe des intérêts des disquaires indépendants : « On se bat depuis des années pour qu’il y ait à nouveau des disquaires indépendants. Ça nous paraît aberrant de détricoter ce qu’on a mis des années à faire. Les sénateurs ont répondu au lobbying de la Fnac… »La difficile définition d’un « commerce culturel »À l’origine de l’amendement, le sénateur UMP de Paris, Philippe Dominati, récuse ces accusations et s’en prend à la position des syndicalistes : « Les syndicats ont toujours une vision restrictive. On ne peut bouger aucune ligne avec eux donc c’est le rôle du législateur de le faire. » D’après lui, ces ouvertures dominicales bénéficieront aux consommateurs. « Je trouve anormal que la culture ne puisse pas être accessible le dimanche. D’après moi, le consommateur veut voir le produit avant d’acheter, que ce soit des BD, des livres… Donc il faut que chaque commerce ait la possibilité d’ouvrir ou non. »Une position défendue par le Syndicat des distributeurs de loisirs culturels, qui regroupe de grandes enseignes comme Cultura, Décitre ou Furet du Nord. Le président du syndicat, Jean-Luc Treutenaere, se félicite du vote de cet amendement tout en réfutant une ouverture généralisée : « Nous sommes favorables à ce type d’avancée. C’est une opportunité que nous exploiterons au cas par cas. Mais il n’est pas question d’ouvrir tous les magasins, ça dépend du lieu, de la concurrence… »Pour les syndicats, la formulation de l’amendement pose également problème. Le texte, voté par les sénateurs, permet l’ouverture dominicale « aux commerces culturels ». Un terme trop vague, selon Guillaume Husson, membre du Syndicat de la librairie française : « Personne ne nous a expliqué ce texte, ce n’est ni précisé dans l’amendement, ni dans les débats parlementaires. En 2014, seulement 30 % du chiffre d’affaires de la Fnac est réalisé grâce aux biens culturels, ce qui est très problématique. » « La Fnac vend de l’électroménager, que va dire le patron de Darty ? »Une définition large qui pourrait profiter à d’autres grandes enseignes prévient Laurent Degousée, de Sud-Commerce : « La Fnac vend aussi de l’électroménager, alors qu’est-ce que va dire le patron de Darty ? Il demandera à ce que le travail le dimanche soit généralisé dans son secteur. »Une faiblesse admise par le sénateur Philippe Dominati : « Je reconnais que c’est la difficulté du texte mais si on ne fait rien, on reste fixé sur nos positions. La Fnac, pour tout le monde c’est un magasin de biens culturels qui vend des livres, des DVD, de la musique… » La prochaine étape a donc lieu mardi 12 mai avec le vote solennel du Sénat, avant de passer devant une commission mixte paritaire (7 députés, 7 sénateurs) chargée de trouver une version commune aux deux chambres.Malgré la vive opposition des syndicats, le sénateur M. Dominati n’a pas de crainte pour la suite : « C’est un amendement symbolique qui montre ce que peut apporter le Sénat. À ma grande surprise il a été voté avec une grande majorité. Et si les sénateurs socialistes l’ont voté c’est que le gouvernement est pour. »Le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, lui, ne s’est pas opposé à cet amendement, s’en remettant « à la sagesse » des sénateurs.Jérémie LamotheJournaliste au Monde Patrick Roger L'essentielDéjà adopté par l'Assemblée, sans vote grâce à l'utilisation de l'article 49-3, le projet de loi a été "profondément" remanié par les sénateurs.Il passera désormais devant une commission mixte paritaire – qui réunira sept députés et sept sénateurs, le 28 mai.La discussion à l’Assemblée nationale reprendra alors sur le texte voté par le Sénat.Le Sénat a – enfin – voté, par 185 voix pour et 44 contres, le projet de loi sur la croissance et l’activité, dit « loi Macron ». Un texte décidément hors normes, qui aura nécessité 133 heures de débat en séance – les députés y avaient consacré 111 heures –, de reporter deux fois le vote final, avec 1 801 amendements déposés et 627 adoptés.A l’Assemblée nationale, compte tenu du risque de l’absence de majorité, Manuel Valls avait décidé d’engager la responsabilité du gouvernement. Au Sénat, c’est une majorité UMP-UDI qui adopte le projet de loi issu des débats, mais un texte largement remanié par rapport à celui qui lui avait été transmis.« Le texte a profondément évolué mais nous sommes restés dans une optique sénatoriale, c’est-à-dire de contribuer à faire évoluer la loi, assure Vincent Capo-Canellas (UDI, Seine-Saint-Denis), le président de la commission spéciale chargée de l’étudier. Le Sénat a rendu concrètes des propositions qui sont dans le débat. » La droite sénatoriale se défend d’avoir voulu dépecer la loi Macron mais, au contraire, dit s’efforcer de la « sauver ». « Intellectuellement, nous ne sommes pas loin de Macron. Au-delà de l’écume, on essaie d’aider à la modernisation », poursuit le sénateur.« Je pense que Macron a compris » Exemple, sur les professions réglementées. « Le travail du Sénat est une chance pour la réforme, estime le président de la commission. Macron allait se planter. François Pillet [le rapporteur chargé de la partie juridique] a fait un travail de médiation. On lui offre la possibilité de sortir par le haut. »Le Sénat a adopté la proposition du rapporteur sur la réglementation des tarifs des officiers publics ou ministériels et de certaines professions juridiques. Seul le ministre de la justice sera compétent.Le fonds interprofessionnel initialement prévu a été remplacé par un fonds par profession, qui ne sera plus affecté au financement de l’aide juridictionnelle. « Je pense que Macron a compris qu’il allait devoir un peu bouger s’il veut sauver une partie de la réforme et la rendre plus opérationnelle », se dit convaincu M. Capo-Canellas. Pas sûr qu’il soit entendu. « Le projet de loi vise à ouvrir des opportunités. Le texte du Sénat est plus conservateur. L’équilibre général trouvé à l’Assemblée nationale a été affecté, déplore le ministère. Additionnées les unes aux autres, les mesures adoptées par le Sénat amoindrissent les effets globaux de la réforme. »Lire sur Les Décodeurs :Sénat : comment la loi Macron a pris un sérieux virage libéralTribunaux spécialisésIdem sur la spécialisation des tribunaux de commerce, autre point de friction qui a entraîné, lundi, une grève massive des dites juridictions, qui protestent contre la disposition du projet de loi qui prévoit de confier à des tribunaux spécialisés les contentieux concernant les entreprises, le seuil devant être fixé par décret. Le Sénat, lui, a fixé un seuil à 250 salariés. Le ministre s’est contenté de redire sa volonté de travailler avec les professionnels, regrettant qu’« ils contestent des seuils qui ne sont pas fixés ».Autre volet important, celui sur le droit du travail. Pour l’essentiel, la majorité sénatoriale a adopté des dispositions qui relèvent de sa sensibilité, en élargissant l’ouverture dominicale des commerces, notamment aux magasins de biens culturels – un amendement réclamé par la Fnac –, et en dispensant les petits commerces de contreparties ; en relevant les seuils sociaux actuels de 10 à 20 salariés et de 50 à 100 ; en restreignant le droit d’information des salariés en cas de cession ; en introduisant en « miroir » aux accords de maintien de l’emploi défensifs des accords offensifs.« Notre ligne reste la même : c’est de tenir compte du calendrier prévu avec les partenaires sociaux », répète le ministère, qui renvoie aux rencontres prévues le 20 mai sur le projet de loi sur le dialogue social et aux missions mises en place pour élaborer de nouvelles propositions, comme la mission confiée à la députée (PS) de l’Hérault Fanny Dombre-Coste, qui pourrait servir de base à de nouvelles propositions sur l’information des salariés en deuxième lecture à l’Assemblée.En sens inverse, le Sénat a réservé un accueil favorable aux dispositions nouvelles sur l’investissement annoncées par le gouvernement début avril. « Ce travail n’était pas évident. Il fallait convaincre une partie de nos collègues qu’il ne fallait pas tout renverser », souligne le président de la commission. L’enjeu, effectivement, après le vote du Sénat, c’est la suite de la procédure législative et la recherche d’éventuels compromis. « Le Sénat est disponible pour un accord à condition qu’il y ait des bougers substantiels du gouvernement, assure M. Capo-Canellas, mais on a l’impression que l’arbitrage gouvernemental n’est pas clair. »Le gouvernement apprécie que le Sénat, sur certains points, ait contribué à enrichir le texte. De là à ce qu’un accord se dégage en commission mixte paritaire – qui réunira sept députés et sept sénateurs, le 28 mai –, cela reste peu probable. L’optimisme et la bonne volonté du président de la commission risquent de se fracasser sur la « real politik » du bicamérisme quand les majorités sont divergentes. La discussion à l’Assemblée nationale reprendra alors sur le texte du Sénat.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cédric Pietralunga et Dominique Gallois Coup de théâtre chez Thales ! Alors qu’Henri Proglio devait être nommé président du conseil d’administration du groupe d’électronique et de défense à l’issue d’une assemblée générale prévue mercredi 13 mai, l’ancien patron d’EDF annonce qu’il jette l’éponge. « J’en ai assez des humiliations », confie au Monde M. Proglio, accusant Bercy d’alimenter une campagne contre lui alors que son arrivée avait été approuvée par l’Elysée. À 65 ans, M. Proglio n’entend pas se laisser marcher sur les pieds et tient à « dire [sa] vérité » après six mois de silence.Reste à savoir si ce renoncement va remettre en question le pacte d’actionnaires négocié en 2009 entre l’Etat, propriétaire de 26,6 % du capital de Thales, et Dassault Aviation, détenteur de 25,3 % du groupe. La nomination de M. Proglio au côté de Patrice Caine, actuel PDG de Thales, avait en effet donné lieu à de longues tractations entre les deux acteurs. Un coup de canif dans les relations entre l’Etat et Dassault au moment où le Rafale décroche ses premiers contrats à l’exportation.Pourquoi renoncez-vous finalement à la présidence de Thales ?J’ai pris une décision rationnelle. Je n’étais pas candidat à ce poste, on est venu me chercher. J’avais d’ailleurs refusé une première fois cette proposition avant de l’accepter en décembre dernier, à la demande de la famille Dassault et de son représentant, Charles Edelstenne. Depuis, je pensais l’affaire entendue puisque l’Etat avait réitéré à trois reprises son accord, par la voix de François Hollande [le... Collectif Pendant la campagne présidentielle de 2012, le candidat François Hollande avait publié 40 mesures pour l’égalité entre les femmes et les hommes, parmi lesquelles le fait que « chaque politique publique prendra en compte l’égalité femmes hommes ». Trois ans plus tard, au nom de la « simplification », François Rebsamen défend un projet de loi sur le dialogue social, qui apporte des modifications profondes au Code du Travail. Quel est le lien entre ces deux faits ? Aucun, justement ! Avec cette loi, il est désormais officiel que le gouvernement ne prête plus aucune attention aux droits des femmes et aux inégalités professionnelles. Sinon comment expliquer qu’il s’apprête à détricoter toutes les dispositions adoptées depuis 1983 et la loi portée par Yvette Roudy, qui ont permis de sortir les femmes de l’invisibilité et de faire de l’égalité un sujet de dialogue social dans l’entreprise ?Les batailles des féministes ont notamment permis que soit mis en place un Rapport de Situation Comparée (RSC), qui permet de faire un état des lieux de la situation des femmes et des hommes dans l’entreprise, une négociation dédiée à l’égalité et des sanctions pour les entreprises récalcitrantes. Pas plus tard qu’en août 2014, ces dispositions ont été renforcées par la loi portée par Najat Vallaud-Belkacem : désormais, les entreprises doivent aussi mesurer les écarts cumulés sur les carrières et les collectivités territoriales doivent s’y soumettre.CynismeDans le projet de loi sur le dialogue social, c’est tout cet édifice qui est rayé d’un trait de plume. Nous pouvons noter, cyniquement, qu’il est inédit de voir un gouvernement revenir sur un article de loi défendu par ce même gouvernement 9 mois plus tôt. Les RSC sont des outils indispensables pour identifier et quantifier les inégalités, et donc déterminer les bons leviers d’action. Adossés à une négociation dédiée à l’égalité professionnelle, ils permettaient de faire enfin de l’égalité un thème de dialogue social en soi, tout en déclinant cet objectif dans l’ensemble des négociations.Sans ces outils, comment peut-on décemment mettre en œuvre une politique ambitieuse de lutte contre les inégalités professionnelles ? Sans ces outils, comment mettre à l’amende les employeurs qui ne respectent l’égalité salariale ? Sans ces outils, comment respecter ce principe constitutionnel « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme » ? Sous prétexte de simplification, le gouvernement est en train de détruire des outils qui commençaient seulement à faire leurs preuves et à porter leurs fruits. Nous rappelons que dans le classement 2014 du Forum économique mondial, la France n’est qu’à la 126e position, sur 131 pays référencés. Les femmes doivent travailler 77 jours de plus par an pour gagner autant qu’un homme, et elles continuent de gagner en moyenne 27 % de moins que leurs homologues masculins. Ce pourcentage stagne depuis près de 30 ans.Et les mesures austéritaires à l’œuvre, couplées à la loi sur le dialogue social, ne nous laissent hélas présager rien de bon sur le terrain des inégalités professionnelles. Les conséquences, si cette loi venait à être votée en l’état, seraient graves. Les femmes continueraient d’être pénalisées dans le monde professionnel, elles qui sont soit bloquées par le plancher collant (temps partiels, etc.), soit se heurtent au plafond de verre, et qui dans tous les cas restent payées en deçà de leurs collègues masculins, peu importent leurs compétences, leurs aptitudes, et leurs parcours universitaire et professionnel. Après 43 ans de progrès législatifs en la matière (à défaut de progrès concrets), le gouvernement s’apprête à revenir en arrière.Au lieu de supprimer ces outils, c’est un renforcement de la lutte contre l’inégalité professionnelle qu’il faut mettre à l’ordre du jour. Pour instaurer l’obligation d’accords majoritaires sur l’égalité professionnelle, rendre obligatoire la suppression des écarts salariaux sous peine de sanction, lutter contre les temps partiels ou encore créer un droit d’expertise dédié, pour aider les représentant-es du personnel à analyser les données et trouver les bons leviers d’action. Nous appelons donc à une mobilisation massive contre les articles de cette loi qui reviennent sur les obligations légales des entreprises en matière d’égalité professionnelle. Les salaires des femmes ne sont pas des variables d’ajustement pour les entreprises ! Les femmes doivent avoir les mêmes possibilités de carrière professionnelle que les hommesYvette Roudy, ministre des droits des femmes de 1981 à 1985 ; Danielle Bousquet, présidente de l’Assemblée des femmes ; Geneviève Couraud, présidente d’Élu/es Contre les Violences Faites aux Femmes et de l’Observatoire des droits des femmes du CG 13 ; Claire Serre-combe, porte-parole d’Osez le féminisme ! ; Margaux Collet, militante d’Osez le féminisme ! ; Caroline De Haas, militante féministe ; Véronique Sehier, présidente du Planning Familial ; Sabine Salmon, Femmes solidairesLa liste des autres signataires de cet appel est disponible sur :http://www.sosegalitepro.fr/tribune-non-a-la-suppression-des-obligations-en-matiere-degalite-professionnelle/Collectif Alexandre Piquard Qui pour diriger l’Institut national de l’audiovisuel (INA) après Agnès Saal, acculée à la démission après la polémique sur ses frais de taxis ? Carine Camby, actuelle déléguée générale à la Cité internationale universitaire de Paris, est favorite pour occuper le poste, comme l’ont écrit La Correspondance de la presse le 9 mai et Le Figaro le 12 mai.Sa nomination pourrait intervenir dès mercredi 13 mai. Selon la procédure, le directeur de l’INA doit être proposé par la ministre de la culture au premier ministre, qui le nomme par décret au conseil d’administration de l’institution. Dans la foulée, le conseil des ministres le nomme président.Énarque, Carine Camby est issue de la Cour des comptes, tout comme Fleur Pellerin. Âgée de 54 ans, elle a travaillé dans le secteur audiovisuel au cours des années 1990 : elle a été directrice financière de la chaîne publique culturelle La Cinquième sous la direction de Jean-Marie Cavada, puis conseiller technique chargée des médias et du cinéma au cabinet du ministre de la culture Philippe Douste-Blazy.Elle a également été directrice de la société de production Image et Compagnie. Plus tard, en 2009, elle est nommée secrétaire générale du conseil de la création artistique présidé par le président de la République, Nicolas Sarkozy, et animé par Marin Karmitz.GarantiesCarine Camby a également été active dans le domaine de la santé : en 2003, elle a pris la tête de l’établissement français des greffes, qui deviendra l’agence de biomédecine. En 2008, elle a également été chargée par le premier ministre François Fillon d’une mission auprès du secrétaire d’Etat à l’emploi, Laurent Wauquiez, et du haut-commissaire aux solidarités actives, Martin Hirsch.Ses responsabilités dans des secteurs jugés sensibles sont vues comme un avantage pour succéder à Agnès Saal, emportée par la polémique sur ses dépenses de déplacements, dénoncés dans une lettre anonyme totalisant 40 000 euros de frais sur dix mois.Le gouvernement était soucieux de trouver un dirigeant qui puisse donner des assurances de gestion de l’argent public. Le profil de Carine Camby, issue de la Cour des comptes, est jugé favorable.À l’INA, le successeur d’Agnès Saal devra signer le contrat d’objectifs et de moyens qui fixe pour les prochaines années la feuille de route de l’établissement chargé de veiller sur les archives audiovisuelles françaises. La négociation avec le ministère pourrait être retardée si le « COM » est modifié par le nouvel arrivant. À l’INA, les personnels, qui avaient déjà changé de dirigeant début 2014 avec le départ de Mathieu Gallet à Radio France, attendent de la continuité.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.05.2015 à 08h36 • Mis à jour le12.05.2015 à 12h57 | Cédric Pietralunga et Dominique Gallois Henri Proglio, qui devait être nommé président du conseil d’administration du groupe d’électronique et de défense Thales à l’issue d’une assemblée générale, prévue mercredi 13 mai, annonce dans un entretien au Monde qu’il renonce à ce poste. « J’en ai assez du soupçon, de l’humiliation », déclare M. Proglio, accusant Bercy d’alimenter « une campagne » contre lui, alors que son arrivée avait été approuvée par l’Elysée. « Il faut arrêter de me prendre pour un guignol, un espion, un goinfre, un traître… »Lire son entretien au "Monde" :Henri Proglio : « Bercy fonctionne comme un hedge fund »« J’ai pris une décision rationnelle », affirme M. Proglio, soulignant qu’il n’était pas candidat à ce poste. « J’avais d’ailleurs refusé une première fois cette proposition avant de l’accepter en décembre dernier, à la demande de la famille Dassault et de son représentant Charles Edelstenne. Depuis, je pensais l’affaire entendue puisque l’Etat avait réitéré à trois reprises son accord, par la voix de François Hollande [le président de la République], de Manuel Valls [le premier ministre] et de Jean-Yves Le Drian [le ministre de la défense]. Or, je suis sali depuis des semaines par une campagne alimentée par Bercy. À un moment, je dis : ça suffit ! »Le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, reproche à M. Proglio, ancien PDG de Veolia et d’EDF, de ne pas vouloir abandonner ses activités de conseil auprès de Rosatom, l’agence fédérale russe de l’énergie atomique. M. Proglio est membre du conseil d’administration d’Akkuyu Nuclear JSC et de Fennovoima Ltd, deux entreprises dont Rosatom est le principal actionnaire. « Que le président d’honneur d’EDF et futur patron de Thales soit rémunéré, même indirectement, par un groupe qui a la main sur toute l’industrie nucléaire civile et militaire russe est pour le moins étonnant », explique-t-on dans l’entourage de M. Macron.Lire aussi :Thales : les « amitiés » russes d’Henri Proglio indisposent Bercy« Cette histoire est un alibi »En préalable à sa nomination au poste de président, M. Macron demandait donc à M. Proglio de renoncer à ces mandats d’administrateurs au sein des deux filiales du russe Rosatom pour cause de conflit d’intérêt. « Mais je n’ai pas à renoncer à quoi que ce soit ! répond M. Proglio. Depuis 45 ans, je travaille pour mon pays, je suis un vrai patriote, je n’ai jamais trahi la France. Cette histoire est un alibi. Mon avocat, Me Mignard, a démontré qu’il n’y a pas de conflit d’intérêt. Tout cela est ridicule et risible. Derrière toute cette histoire, on cherche à abattre un homme pour des considérations politiciennes. Depuis que l’ancien président m’a nommé à la tête d’EDF, on me dit sarkozyste. Je défie quiconque de réussir à me classer politiquement, je suis avant tout un homme d’entreprise. »M. Proglio considère que « cesser toute activité avec les Russes serait un non-sens ». « Avoir des bons contacts en Russie, est-ce que c’est gênant pour y faire des affaires ? Les équipes de Thales m’avaient d’ailleurs sollicité pour diriger une délégation à Saint-Pétersbourg cette année », assure-t-il.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nathalie Cheysson-Kaplan Dès l'année suivant ses 18 ans, toute personne percevant des revenus est censée remplir sa propre déclaration. Les jeunes majeurs peuvent toutefois rester rattachés au foyer fiscal de leur parents jusqu'à leurs 21 ans, voire 25 ans s'ils sont étudiants. Dans ce cas, ce sont les parents qui doivent déclarer les sommes perçues par leurs enfants. Mais dans les faits, les revenus touchés par les jeunes bénéficient de nombreuses exonérations…Lire aussi : Le guide de l'impôt sur le revenuPetits boulot d'étudiantsLes salaires versés aux étudiants de moins de 26 ans qui ont travaillé pendant l'année ou durant leurs vacances sont exonérés d'impôt à hauteur de 4 336 euros. Mais attention, cette exonération n'est pas automatique : il faut la demander pour pouvoir en profiter.Si le jeune est rattaché au foyer fiscal de ses parents, il suffit que ces derniers ne reportent pas les sommes en question sur leur déclaration ou ne déclarent que le montant dépassant ces 4 336 euros.Si le jeune a reçu sa propre déclaration, ses salaires sont en principe déjà pré-imprimés. Pour bénéficier de l'exonération, il doit rayer le montant indiqué et ne déclarer, le cas échéant, que le montant dépassant 4 336 euros.Lire aussi : Impôts : bien déclarer pour alléger la factureEn revanche, les salaires versés aux étudiants dans le cadre de leurs études sont imposables dans leur intégralité : salaires versés aux élèves de l'Ecole nationale de la magistrature, de l'Ecole nationale d'administration, de Saint-Cyr, de Polytechnique, ou encore de Normale Sup.Même règle pour les externes et internes en médecine et en pharmacie qui doivent déclarer leurs heures de garde ou de stage. Enfin ceux qui préparent une thèse doivent déclarer les sommes reçues au titre des bourses d'études.Stages en entrepriseLe code général des impôts prévoit que les indemnités versées aux étudiants qui effectuent des stages en entreprise sont exonérées d'impôt dans la limite du montant annuel du smic. Cette exonération a été décidée dans le cadre de la loi du 10 juillet 2014 relative à l'encadrement des stages. Mais elle ne s'appliquera qu'aux conventions de stage conclues à compter du 1er septembre 2015 !Pour ceux qui ont effectué un stage en 2014, l'indemnité perçue est exonérée seulement si les trois conditions suivantes sont réunies :- il s'agit d'un stage obligatoire, prévu par le règlement de l'école ou nécessaire à la participation à un examen, à un concours ou à l'obtention d'un diplôme ;- il fait partie intégrante du programme de l'école ou des études ;- il n'a pas duré plus de trois mois.Si une de ces trois conditions fait défaut, l'indemnité est imposable. C'est notamment le cas pour les stages d'une durée supérieure à trois mois ou pour ceux accomplis dans le cadre d'une année de césure.ApprentissageLes salaires versés aux apprentis sont exonérés à hauteur du smic, soit 17 345 euros pour les salaires versés en 2014. Si le montant pré-imprimé sur votre déclaration de revenus ne tient pas compte de cette exonération, vous devez le corriger.Service civique, volontariat international en entreprise ou en administration…Les indemnités versées dans le cadre d'une mission de service civique ou dans le cadre d'un volontariat international en entreprise (VIE) ou en administration (VIA) sont exonérées en totalité, quelle que soit la durée de la mission et le montant de l'indemnité.Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde 13.05.2015 à 18h22 • Mis à jour le13.05.2015 à 18h26 | Sébastien Jean (Directeur au Centre d’études prospectives et d’informations internationales, Cepii) Le règlement des différends entre investisseurs et Etats (RDIE, ou ISDS selon le sigle anglais [pour Investor State Dispute Settlement]) est sans doute la question la plus épineuse dans la négociation en cours du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (en anglais, TTIP « Transatlantic Trade and Investment partnership »).Au-delà, c’est l’ensemble du cadre contentieux de l’investissement international qui est mis en cause dans le débat européen. En réponse, la Commission européenne a déjà fait des efforts louables pour réformer le système, en précisant son champ d’application et en proposant des garde-fous.Pourtant, les propositions formulées le 5 mai par la Commissaire européenne au Commerce extérieur, Cecilia Malmström, pour aller plus loin dans cette direction ont reçu un accueil plus que mitigé. On peut s’étonner de l’intensité de cette polémique alors que les traités bilatéraux d’investissement, sur lesquels s’appuie actuellement pour l’essentiel l’arbitrage des différends entre investisseurs et Etats, sont largement une création européenne.L’Allemagne en est parfois présentée comme la « mère », elle qui a signé le premier accord de ce type (avec le Pakistan, en 1959) et qui détient le record mondial du nombre d’accords en vigueur, 131. Avec 95 accords en vigueur, la France n’est guère en reste.Rarement utilisésDans ce contexte, l’opposition, voire l’indignation affichée par nombre de responsables politiques face à de tels accords vient un peu tard, à tout le moins. Elle n’est cependant pas nécessairement injustifiée, pour deux raisons.La première est que ces accords sont longtemps restés peu connus et les procédures d’arbitrages qu’ils prévoyaient, rarement utilisés.La seconde raison est que la nature de ces accords a changé. Originellement conçus pour sécuriser les investissements de pays avancés dans ce que l’on appelait alors le tiers-monde, puis prenant leur essor à la suite de la décolonisation, les accords bilatéraux d’investissement visaient essentiellement à lutter contre l’expropriation et à éviter les entraves au rapatriement des profits, face à des systèmes judiciaires qui n’inspiraient pas confiance.L’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA, dont le chapitre 11 concerne la protection de l’investissement) a ouvert une ère nouvelle, à la fois parce qu’il était signé notamment entre les Etats-Unis et le Canada, deux pays dont la légitimité du système judiciaire n’est pas douteuse, et parce qu’il définissait des obligations beaucoup plus extensives des Etats envers les investisseurs, qui ont été depuis reprises dans de nombreux autres accords.Contradiction et renoncementMême si les critiques formulées contre le système actuel sont souvent infondées voire caricaturales, le résultat est dans certains cas indéfendable, comme lorsque Philip Morris attaque le gouvernement australien pour sa législation sur le paquet de cigarette neutre (même s’il faut rappeler que ce cas n’est pas jugé), ou lorsque la Libye est condamnée à payer 930 millions de dollars (818 millions d’euros) d’amende à un investisseur koweïtien qui n’avait pourtant investi sur place que 5 millions.Refuser d’avancer dans la redéfinition des règles juridiques encadrant l’investissement international constituerait pourtant pour l’Union européenne (UE) une contradiction et un renoncement. Contradiction, parce que l’UE est le principal émetteur mondial d’investissement international. Autant dire que l’UE confie à d’autres pays des sommes colossales, et ses excédents courants actuels astronomiques suggèrent qu’elle n’est pas prête d’arrêter de le faire.Il est de ce fait légitime, pour ne pas dire nécessaire, de se préoccuper de leur protection. De fait, l’UE négocie actuellement avec la Chine un traité bilatéral d’investissement. Refuser d’avancer serait aussi pour l’UE un renoncement à montrer l’exemple dans la définition des règles communes, sur un phénomène dont l’ampleur est sans commune mesure avec ce qu’elle était : le stock des investissements directs à l’étranger représente aujourd’hui environ 35 % du produit intérieur brut (PIB) mondial, contre 9 % seulement en 1990.Le statu quo n’est pas une solution satisfaisante, dans un contexte où les Etats membres ont une profusion d’accords en vigueur, représentant presque la moitié du total mondial. Y compris entre eux : la France compte actuellement onze traités bilatéraux d’investissement en vigueur avec d’autres Etats membres de l’UE ! Un comble, alors que l’investissement direct à l’étranger est depuis l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne une compétence communautaire.Système multilatéralDeux principes pourraient être suivis pour sortir de cette impasse.Le premier est celui d’une institution publique, constituée de juges choisis et rémunérés par les Etats. Cela éviterait les soupçons de conflits d’intérêt et prendrait acte du fait que les enjeux de l’investissement international sont désormais trop lourds pour être confiés à une justice privée, à l’assise institutionnelle trop étroite. Cela permettrait en outre de poser les jalons d’un tribunal international de l’investissement.Le second principe serait de focaliser la protection des investissements exclusivement sur le principe de non-discrimination. Le système actuel garantit notamment aux investisseurs un « traitement juste et équitable » et les protège contre l’expropriation indirecte. Mais qui peut dire où s’arrête le champ de ces garanties ? Faut-il offrir aux investisseurs étrangers des assurances dont les nationaux seraient privés ? Comment, d’ailleurs, appliquer ces règles dans un contexte où la nationalité de nombre de groupes est difficile à définir ?Ces garanties ne sont pas illégitimes dans leur principe, mais il revient à chaque système national de les fournir à tous les investisseurs, et non pas à des traités d’en octroyer le privilège aux investisseurs étrangers. En se limitant à assurer la non-discrimination, le règlement des différends se bornerait à vérifier que les investisseurs étrangers sont traités comme les locaux. Sans avoir son mot à dire sur les régulations nationales dès lors qu’elles sont appliquées de manière non discriminante.La non-discrimination est le principe central de l’organisation coopérative des relations économiques internationales, le seul à même de servir de fondement à un système multilatéral permettant enfin de résoudre les conflits relatifs à l’investissement international sur la base de règles partagées.Sébastien Jean (Directeur au Centre d’études prospectives et d’informations internationales, Cepii) Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) C’est de semaine en semaine plus tangible : le climat a l’égard de la France a changé à Bruxelles. La preuve avec la publication, mercredi 13 mai, des « recommandations pays », les préconisations de la Commission européenne concernant la politique budgétaire et économique des 28 États de l’Union.« La France est sur la bonne voie, l’amélioration est notable, tant sur le plan des réformes, que sur sa situation budgétaire et économique. La croissance de 0,6 % du PIB au premier trimestre rend plus crédible le retour à un déficit de 3,8 % en 2015 », a souligné le commissaire à l’économie, Pierre Moscovici.La France a bien reçu une « liste de courses » de réformes, mais moins longue et moins détaillée que les années précédentes. « Il y a un effort supplémentaire à faire en termes de réformes structurelles, mais Paris nous a envoyé un programme national de réformes de meilleure qualité et plus cohérent », a souligné l’ex-ministre français des finances.Surtout, Bruxelles ne réclame aucune réforme additionnelle, qui n’ait pas déjà été annoncée par le gouvernement français.La Commission européenne insiste seulement pour que les mesures promises (projet de loi Rebsamen sur les seuils sociaux, réforme des retraites complémentaires, réforme de l’Unedic), soient approfondies ou effectivement bien mises en place.Ce qui n’est pas rien : jusqu’à présent, Paris a rarement respecté à la lettre l’ensemble des injonctions bruxelloises…La Commission ne hiérarchise aucun sujet, mais insiste sur le marché du travail, demandant un effort particulier pour lever les barrières à l’accès à certaines professions réglementées - dans la santé par exemple -, et souligne l’importance de contenir le coût du travail pour améliorer la compétitivité des entreprises.Vérification euro par euro des économies promisesSymptomatique : cette décision sur la France n’aurait pas du tout fait débat lors du collège de la Commission, qui se tenait mercredi matin à Bruxelles.Pour mémoire, il avait fallu cinq heures de discussions tendues, fin février, pour finalement accorder deux ans de délai supplémentaire à la France pour qu’elle ramène son déficit public sous la barre des 3 % du PIB.La menace d’être rangée dans la catégorie des pays à déséquilibres macroéconomiques excessifs, réelle en février, semble définitivement écartée, au moins pour un temps.Le 10 juin, la Commission se prononcera sur l’effort structurel additionnel que la France est censée fournir au titre de son budget 2015 : Bercy s’est engagé à dégager 4 milliards d’euros d d'économies supplémentaires et a envoyé sa copie en avril.Depuis, les fonctionnaires de la commission vérifient euro par euro si ces économies sont bien qualifiées. Là aussi, d’après plusieurs sources internes, il ne devrait pas y avoir de problème majeur et Bruxelles devrait renvoyer un satisfecit à la France.Les bons chiffres français expliquent évidemment ce changement de ton. La réévaluation du déficit public pour 2014 (4 % du PIB et non plus 4,4 % comme annoncé initialement) compte pour beaucoup dans la nouvelle manière de voir de Bruxelles.Paradoxalement, le recours à l’article 49.3 pour faire passer la loi Macron en première lecture à l’Assemblée nationale a aussi beaucoup fait, à Bruxelles, pour convaincre les plus méfiants que Paris était vraiment, cette fois, engagée sur la voie des réformes.Le fait que les ministres des finances, Michel Sapin, et de l’économie, Emmanuel Macron aient décidé de prendre plus souvent le Thalys ces derniers mois pour aller faire de la pédagogie à Bruxelles, expliquer leurs réformes, même aux commissaires réputés les plus méfiants (l’allemand Gunther Oettinger) a aussi produit son effet dans l’institution communautaire.« Un changement d’état d’esprit »Bruxelles ne fait pas preuve d’une particulière mansuétude avec Paris : aucun pays n’a été mis à l’index, mercredi. La Finlande ? Sa dette publique a beau être passée au-dessus de 60 % et le déficit être supérieur à 3 % du PIB, la Commission n’a pas jugé bon de recommander un placement d’office dans la catégorie des pays à déficit excessif (la France y est toujours).Le Royaume-Uni ? Il a jusqu’à 2016-2017 pour faire repasser son déficit sous les 3 % du PIB, mais cette recommandation n’a aucun caractère contraignant. « Le Royaume-Uni n’étant pas dans la zone euro », a jugé utile de préciser le commissaire Moscovici.La Belgique et l’Italie, avec leurs dettes à respectivement 106 % et 133 % de leur PIB ? Elles non plus ne passent pas dans une catégorie « à risque », impliquant une mise sous surveillance communautaire accrue.« Il y a un changement d’état d’esprit de la Commission. Nous sommes là pour accompagner, pour encourager et convaincre de la nécessité de faire les réformes, pas pour punir » a souligné M. Moscovici mercredi.C’est le pari fait par le président, Jean-Claude Juncker : en finir avec l’image d’un Bruxelles qui punit, qui distribue les mauvais points, et tenter d’instaurer un dialogue constructif, et peut-être, au final, plus efficace, avec les capitales.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.05.2015 à 17h26 • Mis à jour le13.05.2015 à 17h35 | Guy Dutheil Le duopole Airbus et Boeing a encore de beaux jours devant lui. Le vol inaugural du C919, un appareil moyen-courrier intégralement construit et assemblé en Chine, ne devrait pas avoir lieu à la date prévue. Ce contretemps a été annoncé mercredi 13 mai. Il pourrait avoir comme conséquence de repousser d’au moins deux ans, la date de la première livraison de ce futur avion, font savoir des sources proches du dossier.Le C919 est un avion monocouloir capable de transporter de 168 à 190 passagers. Il a pour ambition de rivaliser avec l’A320 d’Airbus et le 737 de Boeing. Le premier vol du C919, construit par le consortium public chinois Comac, était initialement prévu mi-2015, mais deux sources ont déclaré qu’il serait repoussé au premier semestre 2016. Selon ces mêmes sources, la livraison du premier exemplaire du C919, prévue en 2018, pourrait être reportée jusqu’en 2020. C’est l’assemblage final du moyen-courrier chinois qui poserait plus de problèmes que prévu.Ce report tombe mal pour Pékin qui, il y a quelques mois encore, se félicitait que son avion n’avait qu’une année de retard sur son calendrier de départ. Pour l’heure, le futur moyen-courrier n’existe qu’à l’état de maquette. Pourtant, Pékin affiche de grandes ambitions pour son avion.430 commandes revendiquéesÀ l’occasion du dernier salon de l’aéronautique de Zhuhai, dans la région de Hongkong, en novembre 2014, Comac affirmait avoir déjà enregistré 430 commandes auprès de 17 clients. L’avionneur vise, à terme, un tiers du marché chinois soit 800 exemplaires sur les 2 200 prévus d’ici 20 ans.Lire aussi :Aéronautique : la Chine à la conquête du cielCe nouveau report, s’il est confirmé, ne devrait pas avoir d’impact sur les équipementiers français et notamment Safran, qui se sont taillé la part du lion de ce marché. Safran, qui doit fournir son tout nouveau moteur Leap, moins gourmand en carburant, s’est à lui seul adjugé 30 % du coût de chaque appareil, soit 14 millions de dollars (11,2 millions d’euros).Selon nos informations, Safran n’a pas encore démarré la production de la version du Leap pour le C919. Au pire, si les retards s’accumulaient pour l’avion chinois, le Leap, également retenu par Airbus et Boeing, pourrait motoriser les futurs A320 Neo.À ce stade, l’avion régional ARJ21 reste, pour le moment le seul appareil commercial produit et fabriqué par les Chinois.Les déboires à répétition du C919 pourraient inciter les équipementiers internationaux à la prudence. À Zhuhai, Comac les avait discrètement convoqués pour leur présenter les grandes lignes d’un futur long-courrier.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérémie Lamothe Quatre mois après les attentats de Paris et les manifestations qui ont rassemblé près de quatre millions de personnes dans les rues, les livres sur l’après-Charlie continuent de fleurir dans les librairies. Le dernier essai d’Emmanuel Todd, Qui est Charlie ?, en est la dernière preuve : le démographe y dénonce « l’imposture » de cette France du 11 janvier qui s’est déplacée en masse pour défendre la liberté d’expression.Lire aussi :Manuel Valls : « Non, la France du 11 janvier n'est pas une imposture »Emmanuel Todd est le premier auteur à critiquer aussi ouvertement l’esprit post-Charlie, parmi les nombreux ouvrages sur les événements, et ses conséquences politiques, religieuses ou identitaires. Du dernier ouvrage de Caroline Fourest chez Grasset, à celui de Laurent Joffrin chez Stock, en passant par celui d’Abdennour Bidar chez Albin Michel… En tout, ce sont une quinzaine de livres liés directement ou indirectement au 11 janvier qui se trouvent dans les librairies.De nombreuses ventesMais le public est-il demandeur ? Oui, selon Jérome Dayre, fondateur des éditions Inculte : « En librairie, les lecteurs ont énormément réagi, dès le lendemain de l’attaque de Charlie Hebdo. Les libraires ont joué leur rôle en ressortant des livres sur la tolérance par exemple. Ça a très bien marché. Il y a eu une vraie attente du public, les gens étaient vraiment désemparés. »Dans la grande librairie Mollat à Bordeaux, Pierre Coutelle, responsable du pôle littérature et sciences humaines, compare cet engouement « à l’après-11 septembre. Les gens ont demandé des ouvrages d’exploration sur l’islam, la géopolitique… Après les attentats, il n’y a pas eu de réaction de fuite de la part des lecteurs. Au contraire, il y a eu une vraie demande de compréhension ».Une réaction spontanée qui a surpris Olivier Nora, PDG des éditions Grasset : « Ce qui s’est produit a été contre-intuitif. Je pensais que la machine serait arrêtée par l’attentat. Lorsqu’il y a des actualités aussi fortes, les gens se précipitent vers la presse, Internet mais là il s’est produit l’inverse. C’est un mélange de réveil militant, républicain et citoyen. »Toutes les maisons d’édition interrogées le reconnaissent volontiers, les livres liés aux événements de janvier se portent très bien. C’est le cas de celui d’Edgar Morin et de Patrick Singaïny, Avant, pendant, après le 11 janvier, publié aux éditions de l’Aube. Pour le directeur des collections d’essai, Jean Viard : « Cet essai a été vendu pour l’instant à 4 500 exemplaires, on peut espérer en vendre 10 000. » Un bon chiffre : « Aujourd’hui, quand un essai se vend à 1 500-3 000 exemplaires, on commence à avoir de l’effet, avec des idées qui se diffusent ».Des bons résultats perçus également chez Grasset d’après Olivier Nora : « Le livre de Caroline Fourest, sorti le 29 avril, a déjà été vendu à près de 11 000 exemplaires. Il va rentrer dans les best-sellers à partir de la semaine prochaine. Je suis surpris que ça aille aussi vite. »Un temps de réaction différentDes scores qui s’expliquent peut-être aussi par la rapidité avec laquelle certaines maisons d’édition ont décidé de participer au mouvement. Le Livre de poche a par exemple sorti dès le 5 février Nous sommes Charlie, un recueil de soixante textes en réaction à la tuerie qui a touché le journal satirique : « Ce livre a été décidé dès le lendemain des attentats de Charlie Hebdo, le jeudi. On a souhaité une réaction à chaud, un mouvement spontané », précise l’attachée de presse, Anne Bouissy.Albin Michel a également souhaité très vite réagir en sortant dès le 18 février Plaidoyer pour la fraternité, d’Abdennour Bidar. Une rapidité assumée par Jean Mouttapa, directeur du département Spiritualités : « Chez Albin Michel, on le fait très rarement, ça perturbe le réseau commercial. Mais là, ça valait le coup, on a réfléchi et on s’est dit qu’en cinq semaines, il devait être en librairie. »Une réactivité qui n’est pas partagée par tous. Aux éditions de La Découverte, on a fait le choix de ne pas surréagir au traumatisme des événements. Seul le livre d’Edwy Plenel, Pour les musulmans, sorti en septembre 2014, a été réédité avec une nouvelle préface évoquant les attentats. D’après François Gèze, éditeur à La Découverte : « Nous n’avons pas souhaité sortir un livre directement. Beaucoup de choses ont déjà été écrites sur le sujet. Nous sommes plutôt à la recherche de livres qui aident, qui éclairent, sans être dépendants de l’actualité. »« La machine à débattre s’est remise en mouvement »De fait, le « filon » du 11 janvier a poussé de nombreux auteurs à démarcher les maisons d’édition. Avec plus ou mois de réussite, précise Olivier Nora : « Beaucoup d’auteurs nous ont sollicités pour écrire un livre sur ces événements mais tous n’ont pas une expertise telle que cela mérite un livre. » Pour ce dernier, cette effervescence est une très bonne nouvelle : « La machine à débattre s’est remise en mouvement, notamment entre les deux gauches, sur les concepts de laïcité par exemple. Il est vrai que l’événement permet une énorme traînée, et personne ne pense que ça va s’arrêter. » Prochainement, dans les rayons de la librairie Mollat, à Bordeaux, Pierre Coutelle prévoit en effet « une quarantaine de livres » sur ce sujet en 2015.Un renouvellement du débat indispensable et vital pour Jean Viard, des éditions de l’Aube : « On est entré dans un cycle de violence qui va durer dix à vingt ans, la société doit se charpenter. On n’a jamais eu une aussi forte volonté de débat. Le 11 janvier n’est pas une date, mais une ouverture de période, le champ intellectuel va être passionnant. »« Les gens cherchaient plus des livres de réflexion que d’évasion »« Jusqu’en février, on était dans les livres de réaction, puis ça a commencé à s’estomper. Mais depuis la sortie du livre de Todd, ça repart », précise Jérémie Chevallier, vendeur à la librairie Gibert Joseph à Barbès (XVIIIe arrondissement de Paris), pour qui « les lecteurs demandent maintenant des livres de réflexion, qui vont davantage sur le fond ».Le Traité de la tolérance de Voltaire a par exemple été réimprimé et vendu à plus de 90 000 exemplaires par les éditions Folio-Gallimard depuis les attentats de janvier. Selon Jean Mouttapa, directeur du département Spiritualités chez Albin Michel, l’une des premières préoccupations des Français a aussi été de s’informer sur l’islam : « Nous avions beaucoup de livres sur l’islam que nous avons ressortis et nos ventes ont explosé. Nous avons beaucoup revendu Islam sans soumission, d’Abdennour Bidar, la traduction du Coran, par Jacques Berque ou encore l’autobiographie d’Abd al Malik, Qu’Allah bénisse la France. »La volonté de comprendre ces événements a une incidence sur le reste du marché du livre, remarque également Olivier Nora : « Dès janvier, il y a eu une prime à la non-fiction. Les gens cherchaient plus des livres de réflexion que d’évasion. La littérature “haut de gamme” et le roman n’ont pas connu un très bon premier trimestre. »Jérémie LamotheJournaliste au Monde 13.05.2015 à 15h12 • Mis à jour le13.05.2015 à 16h32 | Marie Charrel Depuis plusieurs mois, une étrange guerre fait rage dans les couloirs feutrés de nos universités. Objet du combat : le pluralisme de la pensée économique. De chaque côté de la ligne de front : les économistes « orthodoxes » – c’est-à-dire ceux convaincus que la régulation par les marchés fonctionne plutôt bien –, et les économistes « hétérodoxes » – marxistes, post-keynésiens et autres institutionnalistes – jugeant, quant à eux, que les marchés ne sont pas efficients. Encore une querelle de chapelles stérile, comme il y en a tant au sein des facs françaises ? Pas vraiment.Mercredi 13 mai sort en librairie le manifeste A quoi servent les économistes s’ils disent tous la même chose ? aux éditions Les Liens qui libèrent. Rédigé par des membres de l’Association française d’économie politique (AFEP), il est signé par plusieurs dizaines d’intellectuels de renom tels les économistes américains James K. Galbraith et Steve Keen, le sociologue Luc Boltanski, ou encore l’économiste français André Orléan.« Ce livre est un cri d’alarme », annoncent-ils tout de go. Car le débat, estiment-ils, est monopolisé par le camp des libéraux qui, cooptation oblige, dominent également l’enseignement universitaire. Ainsi, seuls 10,5 % des 209 professeurs d’économie recrutés à l’université entre 2000 et 2011 affichent une pensée hétérodoxe.Lire aussi :Les économistes ont aussi besoin de concurrenceCréation d’une section refusée au Conseil national des universitésLa crise des subprimes, qui a prouvé que les marchés financiers sont incapables de s’autoréguler seuls, avait pourtant fait souffler un vent d’idées nouvelles sur la pensée économique. On redécouvrait Keynes. On se rappelait que l’économie n’est pas une science dure mais éminemment sociale, où les agents économiques, souvent moutonniers, sont tout sauf rationnels. On appelait la discipline à s’ouvrir à l’histoire, la psychologie, la philosophie.Que s’est-il donc passé depuis ? Les « hétérodoxes » se sont vu refuser la création d’une section particulière au sein du Conseil national des universités (CNU), qui gèrent la carrière des enseignants-chercheurs. Le ministère de l’enseignement supérieur a reculé devant la levée de boucliers des « orthodoxes », représentés notamment par le Prix Nobel Jean Tirole.Ces derniers ne manquent pas d’arguments : diviser la représentation de l’économie au sein du CNU n’a selon eux aucun sens. Ils ajoutent que l’excellence de la recherche se mesure aux articles publiés dans les revues scientifiques cotées, ouvertes à ceux rejetant les thèses libérales : pour preuve, les Prix Nobel Joseph Stiglitz et Amartya Sen y signent régulièrement.Peut-être. Qu’on soit d’accord ou pas avec les uns ou les autres, il est néanmoins étonnant, pour ne pas dire affligeant, de voire des économistes débattre de l’opportunité du débat. Ils devraient plutôt l’appeler de leurs vœux, car une chose est sûre : en économie, comme en politique, le refus buté de la discussion et l’attachement aveugle aux dogmes conduisent presque toujours dans le mur.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Alstom et General Electric (GE) devront attendre le 21 août - et non plus le 8 juillet - pour savoir si le processus de fusion de leurs activités dans l’énergie, dévoilé en avril 2014, pourra aller à son terme. La Commission européenne a annoncé, mardi 12 mai, qu’elle avait retenu cette nouvelle date butoir pour autoriser, ou non la plus grosse acquisition (12,35 milliards d’euros) réalisée par le conglomérat américain depuis sa création à la fin du XIXe siècle.Les deux groupes vont vivre, dans les prochaines semaines, une période critique au terme de laquelle il n’est pas certain que l’opération aboutisse.Bruxelles s’inquiète d’un fort recul de la concurrence et c’est pourquoi la Commission a annoncé, le 23 février, l’ouverture d’une enquête approfondie.Avec l’acquisition d’Alstom Power par GE, il ne restera plus que trois acteurs sur le marché mondial des turbines à gaz de haute puissance équipant les centrales électriques et certains sites industriels : GE, l’allemand Siemens et le japonais Mitsubishi-Hitachi Power Systems. Et c’est l’américain qui en détiendra de loin la plus grande part.La crainte d’une hausse des prix et d’une moindre innovation« Nous craignons que le projet d’acquisition conduise non seulement à une hausse des prix, mais également à un choix réduit pour les consommateurs [les grands industriels] et à une moindre innovation dans le secteur », avait souligné, en février, la Commissaire à la concurrence, la danoise Margrethe Vestager.La Commission estime aussi que les autorités anticoncurrentielles n’ont pas reçu dans les temps toutes les informations nécessaires. La situation a paru suffisamment sérieuse au PDG de GE, Jeff Immelt, pour qu’il fasse le déplacement à Bruxelles, le 5 mai.Il y a rencontré Mme Vestager, réputée très sourcilleuse sur le respect des lois antitrust, pour défendre l’intérêt de l’« alliance Alstom-GE », y compris pour l’Europe.Il en a profité pour rappeler, devant la Chambre de commerce américaine, que son groupe réalise 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires et emploie 94 000 salariés sur le Vieux Continent.Lire aussi :GE crée un pôle mondial des énergies renouvelables à ParisDans le même temps, son concurrent Siemens ne désarme pas et fait un lobbying intense à Bruxelles sur les risques d’une trop forte concentration du secteur.La maintenance des centrales à gaz au cœur du dossierLes dirigeants de GE se disent prêts à des concessions, à condition qu’elles ne remettent pas en cause l’équilibre économique de l’opération. Car si GE a décidé de mettre la main sur la division énergie d’Alstom, c’est essentiellement pour reprendre la fabrication de ces turbines et, plus encore, ses contrats de maintenance.L’Europe, où de nombreuses centrales au gaz sont mises sous cocon ou fermées depuis 2011, ne représente plus que 5 % des ventes de nouvelles turbines, plaide-t-on chez GE. C’est en Amérique, en Asie et au Moyen-Orient qu’elles sont désormais installées.En revanche, l’enjeu porte sur la maintenance de la « base installée », ces centaines de turbines (gaz, vapeur…) qu’Alstom a implantées à travers le monde et celles qui seront installées.Ces contrats de longue durée sont très rémunérateurs, et c’est notamment sur eux que le groupe américain compte pour financer le 1,2 milliard de dollars (1,07 milliard d’euros) de synergies annuelles qu’il s’est engagé à réaliser à un horizon de cinq ans.Bruxelles pourrait lui demander des garanties que d’autres acteurs aient aussi les moyens d’intervenir sur les centrales des grands producteurs d’électricité comme EDF, GDF Suez, E.ON ou ENEL, réduisant ainsi sa part du gâteau.GE a jugé prématuré l’annonce d’éventuels « remèdes » pour répondre aux objections antitrust de Bruxelles, mais il y travaille d’arrache-pied pour sauver cet accord.Si le conglomérat de Fairfield (Connecticut) ne parvient pas à convaincre la Commission, celle-ci devrait lui adresser, dans les prochaines semaines, une « communication des griefs » (« statement of objections ») où elle détaillera les points de l’accord lui paraissant contraire aux règles de la concurrence.Mme Vestager l’a déjà fait en avril pour des multinationales comme Google et Gazprom.Le précédent de 2001 avec HoneywellEn attendant, ces retards constituent un lourd handicap pour Alstom, dont certains clients attendent la conclusion de l’opération pour commander des équipements pour les centrales et les réseaux électriques.Le groupe a accusé une perte de 719 millions d’euros au cours de son exercice décalé 2014-2015.Lire aussi :Alstom accuse une lourde perte pour son dernier exercice indépendantChez GE, M. Immelt veut sans doute éviter un nouveau camouflet. L’achat d’Alstom Power symbolise le recentrage du géant américain sur l’industrie, après la récente cession de GE Capital (banque, prêts immobiliers…) à des investisseurs comme Blackstone Group ou des banques comme Wells Fargo.Lire aussi :General Electric quitte le métier de la financeEt M. Immelt a encore en mémoire le cuisant échec de 2001, même s’il confie que « c’était il y a un million d’années » : Mario Monti, alors gendarme européen de la concurrence, s’était opposé à l’acquisition d’Honeywell International par GE pour 45 milliards de dollars.C’était quelques semaines avant que « Jeff » ne remplace Jack Welch à la tête du fleuron industriel américain.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Ridet (Rome, correspondant) De l’air ! L’Italie est sortie, mercredi 13 mai, de sa plus longue période de récession depuis l’après-guerre, dans laquelle elle était entrée au troisième trimestre 2011. Selon l’Institut national de la statistique (Istat), au cours des trois premiers mois de 2015, la croissance a enregistré un bond de 0,3 %, supérieur aux pronostics les plus optimistes des analystes.Déjà revue à la hausse, la prévision de croissance établie par le gouvernement porte désormais sur une progression du PIB de 0,7 % en 2015 et de 1,6 % en 2016. Ces chiffres ont été salués à la Bourse de Milan où l’indice principal progressait peu après l’ouverture.Effet Matteo Renzi ? Dans ses premiers éléments d’analyse, l’Istat pointe une reprise de la consommation intérieure. Une des premières mesures du premier ministre, arrivé au pouvoir en février 2014, fut de proposer une ristourne de 80 euros mensuels sur les impôts de 10 millions de contribuables les plus modestes.Estimée à 10 milliards d’euros par an pour l’Etat, cette mesure n’avait jusqu’alors provoqué aucun effet sur la consommation.Besoin « d’une relance de la production »Parallèlement la production industrielle s’améliore (+ 0,6 % en février), la confiance des ménages se renforce, de même que celle des entreprises, même si l’accès au crédit continue de reculer (- 0,3 % en février).Toutefois, le chômage reste élevé (13 %, 43,1 % chez les 15-24 ans). Mais la réforme du marché du travail (baptisé « job act ») commence à porter ses fruits. Les nouvelles dispositions, qui indexent les droits des travailleurs à leur ancienneté dans l’entreprise et font du CDI la norme, ont permis la signature de 470 000 nouveaux contrats et la création de 50 000 nouveaux postes de travail depuis son entrée en vigueur en début d’année.Pour le chef du gouvernement, qui avait cru pouvoir bénéficier dès son arrivée au pouvoir, en février 2014, d’un renversement de tendance, les chiffres de l’Istat constituent un succès personnel.Ses détracteurs ne veulent y voir que la conséquence de la baisse des prix du pétrole et de l’impact du « quantitative easing », ce programme de rachat massif de dettes publiques engagé par la Banque centrale européenne (BCE). Pour la banque d’Italie, le pays a maintenant besoin « d’une relance de la production et d’une augmentation durable de l’emploi ».Bombe budgétaireMais, passées les bonnes nouvelles, le gouvernement se trouve déjà confronté à un problème de taille. Une véritable bombe budgétaire : la Cour constitutionnelle a annulé, il y a deux semaines, la décision prise par le gouvernement de Mario Monti, en 2011, de désindexer de l’inflation les pensions supérieures à 1 400 euros par mois.Plus de 6 millions de retraités étaient concernés par cette mesure. Il faudra les rembourser. Selon les médias, l’estimation de cet effort varie de 5 à 13 milliards d’euros.« Il semble inévitable qu’il y aura un impact sur les finances publiques », s’est contenté de dire le ministre de l’économie, Pier Carlo Padoan, qui réfléchit à un « aménagement » des conséquences de la décision de la Cour.Celui-ci pourrait prendre la forme de remboursements pour les seuls retraités dont les pensions se situent entre 1 400 euros et 3 000 euros, soit 30 % des cas concernés. Cette opération, « techniquement faisable », selon les experts du Trésor, entraînerait une augmentation du déficit, difficilement négociable avec Bruxelles.Plombée par une dette de 2 140 milliards d’euros (138 % du PIB), l’Italie s’est engagée a ne pas dépasser un déficit équivalent à 2,6 % du PIB en 2015. D’ores et déjà, la « cagnotte » de 1,6 milliard d’euros sur laquelle le gouvernement comptait pour financer un plan « anti-pauvreté » est partie en fumée. « J’avais gardé ce petit trésor pour d’autres mesures, a reconnu le premier ministre, mardi 12 mai. J’ai dû le mettre de côté. Nous avons un peu d’amertume… ».Philippe Ridet (Rome, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel Une fois n’est pas coutume, la zone euro a fait mieux que les États-Unis et que le Royaume-Uni. Au premier trimestre, son produit intérieur brut (PIB) a crû de 0,4 % par rapport au trimestre précédent, contre 0,1 % outre-atlantique et 0,3 % outre-manche. Dans l’Union européenne, le PIB a également progressé de 0,4 %.« La reprise se raffermit, elle a bénéficié ces derniers mois d’une conjonction d’éléments favorables », commente Xavier Timbeau, économiste à l’OFCE.Les taux de croissance convergent, la Grèce replonge en récession« Si l’on excepte la Grèce, les taux de croissance des pays membres convergent à nouveau, remarque Denis Ferrand, économiste chez Coe-Rexecode. En revanche, les moteurs sont différents d’un Etat à l’autre ».La croissance la plus forte a été enregistrée à Chypre (1,6 %), qui sort enfin de la récession, en Espagne (0,9 %) et en Slovaquie (0,8 %).La France (0,6 %) enregistre également une belle performance, mais le taux de croissance allemand est inférieur à la moyenne européenne (0,3 %), tout comme celui de l’Italie (0,3 %).Lire aussi :Les ambiguïtés de la reprise françaiseEn revanche, la Grèce a replongé en récession : son PIB a reculé de 0,2 %, après -0,4 % au trimestre précédent.Les incertitudes des négociations entamées par le gouvernement d’Alexis Tspiras avec les créanciers du pays pèsent sur l’activité. Athènes avait pourtant renoué avec la croissance en 2014, après six années de récession qui ont entamé son PIB d’un quart.Lire aussi :L’Eurogroupe se rapproche d’un accord avec la GrèceLa baisse des cours du pétrole et de l’euro ont soutenu l’activitéTrois facteurs ont soutenu la croissance de la zone euro au premier trimestre. D’abord, la réduction des efforts d’ajustement budgétaire des pays membres, qui a mécaniquement apporté un peu d’air à l’activité.Ensuite, la baisse des cours du pétrole enregistrée depuis mi-2014. Celle-ci a allégé la facture énergétique des ménages et des entreprises.Enfin, la dépréciation de l’euro, qui a baissé de plus de 20 % face au dollar depuis l’été dernier. « Elle a soutenu les exportateurs vendant hors de la zone euro », rappelle M. Ferrand.Doutes sur la reprise de l’investissementToute la question est de savoir si la conjonction de ces facteurs favorables se poursuivra ces prochains mois. Rien n’est moins sûr : tombé à 45 dollars le baril début janvier, les cours du pétrole ont entamé une remontée notoire la semaine dernière. Le baril de brent est ainsi repassé au-dessus de la barre des 60 dollars.Lire aussi :Le cours du pétrole remonteDe son côté, l’euro lui aussi s’est un peu ressaisi. « Le gros de l’ajustement à la baisse des prix du pétrole et de l’euro est sans doute derrière nous », juge Natacha Valla, économiste et directrice adjointe du Centre d'études prospectives et d'informations internationales (Cepii). Une bonne chose pour contrer le risque déflationniste, mais l’impulsion pour la croissance sera moindre.Lire aussi :Zone euro : le spectre de la déflation s’éloigneCe qui ne serait pas trop grave si dans le même temps, l’investissement repartait : il s’agit de l’ingrédient indispensable à une reprise pérenne.Or, si le crédit semble enfin redémarrer dans la zone euro, il est encore tôt pour dire si l’investissement suivra. « Il a beaucoup de mal à se ressaisir dans certains pays, comme le nôtre », prévient Mmme Valla.Il en est de même pour les créations d’emploi : le taux de chômage de l’union monétaire, aujourd’hui à 11,3 %, ne devrait pas refluer avant fin 2015.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé L’économie française a enregistré une croissance de 0,6 % au premier trimestre 2015, contre 0,4 % prévu, a indiqué l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), mercredi 13 mai. Le ministre des finances, Michel Sapin, s’en est immédiatement félicité :« Ce premier chiffre est très encourageant (...) Nos perspectives de croissance pour 2015 sont aujourd’hui clairement confortées. »Mais, il faut remettre cette hausse en perspective. La croissance a été révisée – dans la même publication – à zéro pour le dernier trimestre 2014, et la croissance tricolore ayant toujours du mal à se relever de la crise économique des années précédentes.Voici deux graphiques pour prendre du recul :Tout d’abord, il faut reconnaître que cette hausse du produit intérieur brut (PIB), c’est-à-dire de la richesse créée dans le pays, n’avait plus été vue depuis le 2e trimestre 2013, donc depuis deux ans. #container_14315089766{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14315089766{ height:500px; } #container_14315089766 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14315089766 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14315089766 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14315089766 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La croissance retrouve son niveau d'il y a deux ansEvolution du PIB par trimestre en %Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14315089766", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["mars 2013","juin 2013","septembre 2013","décembre 2013","mars 2014","juin 2014","septembre 2014","décembre 2014","mars 2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "croissance", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 0.1 ], [ "", 0.8 ], [ "", -0.1 ], [ "", 0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.1 ], [ "", 0.2 ], [ "", 0 ], [ "", 0.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}C’est d’ailleurs la progression la plus forte (0,6 point) depuis ce printemps 2013 qui avait vu le PIB reprendre du poil de la bête grâce à un mouvement qualifié de « correction » par les économistes, c’est-à-dire un rebond mécanique après plusieurs trimestres de baisse mais ne reposant pas sur des facteurs de soutien de long terme.Cette correction s’était traduite par une hausse de 0,7 point de croissance... avant de décélérer de 0,9 point au trimestre suivant. Une rechute moins impressionnante que celle de 2011 mais dont le schéma semble se répéter depuis la crise de 2008 :  #container_14315089765{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14315089765{ height:500px; } #container_14315089765 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14315089765 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14315089765 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14315089765 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }2011 et 2013 : les reprises se transforment en rechutesSource : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Reste à savoir si la hausse du 1er trimestre s'inscrit dans un mouvement de plus long terme et non à l’heureuse conjonction d’un euro faible, d’un pétrole faible et de taux d’intérêts faibles.Ailleurs en Europe, la croissance se maintient mais elle évolue dans de moins fortes proportions ; l’Allemagne connaît une progression de son PIB moitié moindre par rapport à la France. Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard Les médias doivent-ils abandonner un partie du contrôle sur leur contenu pour toucher davantage de lecteurs sur les réseaux sociaux ? Ou risquent-ils de se retrouver dans une dépendance funeste ? Après des mois de négociations et de rumeurs, une dizaine de grands éditeurs a décidé de sauter le pas en nouant un accord avec Facebook : à partir du mercredi 13 mai, le New York Times, BuzzFeed, National Geographic, The Atlantic et NBC News vont publier des articles directement sur la plateforme du réseau social.Outre ces éditeurs américains, quatre européens (The Guardian, BBC News, Bild et Spiegel Online) vont participer à cette « expérimentation » baptisée « Instant Articles ».L’accord suppose de « perdre une partie du contrôle sur nos moyens de distribution », mais en même temps, « nous nous efforçons de rendre nos histoires accessibles au plus grand nombre de personnes possible », a résumé James Bennet, rédacteur en chef de The Atlantic, l’un des partenaires de Facebook, cité par le New York Times. Générer plus de traficAujourd’hui, vu des médias partenaires, l’accord ressemble à un grand ciel bleu mais certains distinguent quelques nuages, au loin. Jusqu’ici, les éditeurs se servent de Facebook pour publier des liens vers leurs articles, avec les titres, photos et résumés les plus alléchants possible.Quand les lecteurs cliquent, ils sont renvoyés vers le site ou la plateforme des médias. C’est sur leurs supports principalement que les éditeurs génèrent des revenus, en vendant de la publicité, et qu’ils suivent leur précieuse communauté. Facebook est vu par les éditeurs comme un moyen d’interagir avec leur public mais indirectement, ils en attendent du trafic.Le poids de Facebook dans l’audience des médias numériques n’a fait que croître : il représente 14 à 16 % du trafic du New York Times, un chiffre qui a doublé au cours de derniers mois. En France, le site d’information 20Minutes estime la part d’audience venue des réseaux sociaux à 15 % environ. Pour Le Monde, elle est d’environ 10 % (dont la grosse majorité en provenance de Facebook). Le chiffre peut être sensiblement plus élevé pour des médias à l’audience moins massive. Ou pour ceux qui ont beaucoup misé sur le « social », comme le site d’information et de divertissement Buzzfeed, qui avance le chiffre record de 75 %.« Instant Articles »Du point de vue de Facebook, le premier objectif d’« Instant Articles » est de charger le contenu plus rapidement. Un enjeu crucial pour les smartphones, qui génèrent parfois un temps d’attente exaspérant quand on clique sur un lien dans les transports en commun, par exemple. Selon Facebook, chaque article prendrait en moyenne 8 secondes à charger. « Instant Articles » promet un chargement « jusqu’à 10 fois plus rapide ». Pour le réseau, c’est un moyen d’améliorer « l’expérience utilisateur » et d’attirer du bon contenu, donc de garder les internautes sur sa plateforme. Pour les médias partenaires, c’est l’espoir de voir ses contenus bien plus lus que ceux de leurs concurrents.Afin de vaincre les réticences de grands éditeurs, la société de Mark Zuckerberg n’a pas hésité à élaborer un accord de départ favorable : les médias ont le droit de vendre eux-mêmes de la publicité dans leurs articles « embeddés » sur Facebook. Et de garder 100 % des revenus générés. Si c’est Facebook qui vend les annonces, les médias en tirent tout de même 70 %. Et le réseau social autorise les éditeurs à collecter des données à propos de leurs lecteurs sur Facebook, avec leurs outils habituels. Un enjeu central vu l’importance croissante des « data » dans la publicité ciblée.De plus, Facebook donne aux médias la possibilité de personnaliser la mise en forme de leurs « Instant Articles ». Et leur donne accès à quelques mises en forme spéciales, comme des « cartes interactives », des photos agrandissables ou des commentaires sur un extrait d’article.Dépendance accrue« Nous n’essayons pas du tout de positionner Facebook comme un remplacement aux journaux, aux radios ou aux chaînes que vous aimez. Nous pouvons être complémentaires », a plaidé en résumé Chris Cox, responsable produit de Facebook, cité par le New York Times.Pourquoi alors les médias devraient-ils s’inquiéter ? La crainte principale tient à un risque : celui d’avoir une dépendance accrue à Facebook. Et d’être soumis à ses changements stratégiques, voire à son bon vouloir. Les termes du « deal » actuel « d’Instant Articles » pourraient changer, anticipent certains éditeurs. Beaucoup ont en mémoire l’expérience malheureuse du « social reader » de Facebook, sorte de journal agrégeant des articles de différents médias partenaires : lancé en 2011, il a depuis été arrêté.Plus fondamentalement, d’autres pointent les changements successifs apportés par Facebook à l’algorithme crucial qui détermine quels contenus sont montrés dans le flux personnel des utilisateurs. Il s’est par exemple agi de favoriser les vidéos ou de défavoriser les posts d’agrégateurs de contenus. Les sociétés très dépendantes de Facebook peuvent avoir un destin fragile, comme l’a expérimenté l’éditeur de jeux Zynga.Dans le rapport de forces qui se dessine, Facebook a un poids croissant, en tant qu’apporteur d’audience pour les éditeurs, mais aussi comme acteur de la publicité : il a capté à lui seul 35 % de la publicité sur mobile en 2014, selon Emarketer. Un poids qui rappelle celui de Google, dont les rapports avec la presse ont été variés. Pour dépasser la menace de la dépendance, Buzzfeed propose, lui, de mettre le maximum de ses contenus… sur un maximum de réseaux sociaux différents. Un autre dilemme.Lire aussi :Facebook redéfinit son « Internet pour les pauvres » en IndeAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.05.2015 à 12h41 • Mis à jour le13.05.2015 à 16h21 | Philippe Jacqué L’Assemblée et le Sénat ont donné, mercredi 13 mai, leur feu vert à la nomination d’Elisabeth Borne au poste de PDG de la RATP pour succéder à Pierre Mongin, qui a rejoint Engie (ex-GDF Suez). Les commissions intéressées de l’Assemblée (21 pour, 3 contre) et du Sénat (10 pour, 2 contre, 13 abstentions) ont validé cette nomination qui doit être maintenant annoncée en conseil des ministres pour être effective. Celle-ci devait intervenir mercredi 19 mai.Mardi 12 mai soir, à l’Assemblée nationale, et mercredi 13 mai dans la matinée, au Sénat, Elisabeth Borne avait défendu sa candidature. L’exercice était convenu. Sans grande passion. Et sans grand suspens, tant la confirmation, par les députés et sénateurs, de l’actuelle directrice de cabinet de la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, ne suscitait guère de doute.Les élus ont été particulièrement bienveillants avec cette ingénieure de 54 ans, formée à Polytechnique et aux Ponts, et qui a occupé tous les postes dans l’administration, du ministère des transports aux cabinets ministériels en passant par la mairie de Paris, et dans des entreprises publiques (SNCF) et privée (Eiffage). A peine quelques-uns ont-ils osé critiquer le manque de « fibre humaine » de son discours pour le moins technocratique.Elisabeth Borne n’est pas du genre à renverser la table. Elle veut s’inscrire dans les pas de Jean-Paul Bailly, Anne-Marie Idrac et Pierre Mongin, les trois précédents PDG de la région parisienne. « Je n’entends pas me différencier de mon prédécesseur, a-t-elle confié aux sénateurs. Mon objectif est de consolider la situation actuelle de la RATP. »Son ambition pour la régie : améliorer la qualité (modernisation et extension du réseau) et l’offre de transport par le développement du réseau, tout en faisant de l’entreprise une « référence en termes de mobilité durable ». « Cet enjeu s’impose d’autant plus que la France, qui accueillera la conférence Paris climat en décembre prochain, se doit d’être exemplaire sur ce sujet », a complété la future PDG.Ne pas aggraver la detteBus au gaz naturel ou électrique, gestion des déchets, récupération de chaleur dans les métros, amélioration de la qualité de l’air dans les souterrains pour les usagers, mais aussi et surtout les agents de la RATP… Elisabeth Borne a du grain à moudre sur ce sujet.Mais dans l’immédiat, son premier chantier sera la conclusion de la négociation du prochain contrat 2016-2020 avec le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF), qui représente la moitié des revenus du groupe public.Ce contrat doit viser à « maintenir le haut niveau d’investissement du contrat en cours pour accroître l’offre et moderniser le réseau avec des cofinancements pour ne pas aggraver la dette » de la RATP.Initialement, la RATP et le STIF, qui dépend essentiellement de la région Ile-de-France, devaient conclure leur négociation, notamment sur la maquette financière du contrat, cet été, mais la perspective des élections régionales, en décembre, pourrait poser problème.« Le souhait de la RATP est de signer le contrat cet été, si ce n’est pas possible, nous étudierons la possibilité d’un avenant au contrat actuel », a précisé Mme Borne.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Verizon a annoncé, mardi 12 mai, le rachat de la société de services Internet AOL pour 4,4 milliards de dollars (3,9 milliards d’euros). Grâce à cette acquisition, l’opérateur de télécommunications veut accélérer son développement dans le domaine de la vidéo et de la publicité sur mobile. Verizon propose aux actionnaires d’AOL un prix de 50 dollars par action, ce qui représente une prime de 23 % par rapport au cours moyen du titre sur les trois derniers mois. Mardi, l’action AOL s’est envolée de plus de 18,62 %, pour s’aligner sur l’offre de Verizon.Pour Tim Armstrong, le patron d’AOL, cette opération « va donner naissance au plus gros acteur de téléphonie mobile et de vidéo américain ». Il estime que grâce à ce rapprochement, son groupe va désormais être capable de rivaliser avec des géants de la publicité sur Internet comme Google et Facebook. AOL est aujourd’hui le troisième fournisseur de vidéo en termes d’audience aux Etats-Unis, loin derrière les deux géants, selon la société d’études ComScore. « Les entreprises ont noué des partenariats réussis et nous sommes enthousiastes à l’idée de travailler avec eux pour créer la prochaine génération de média dans le domaine du mobile et de la vidéo »,assure M. Armstrong à propos du rapprochement avec Verizon.Verizon a l’intention de lancer dès cet été son propre service de vidéo, OnCue. Il va s’agir de proposer des programmes payants et gratuits à ses abonnés, mais sur des formats et des contenus adaptés au mobile et différents de ce que les chaînes de télévision traditionnelles peuvent proposer. Grâce à AOL, Verizon compte doper ses revenus publicitaires. L’idée de ce service est également d’augmenter la consommation de haut débit des abonnés de l’opérateur.Virage stratégiqueVerizon est déjà un diffuseur de contenu grâce à sa box FiOS TV, à laquelle sont abonnés 5,6 millions de foyers américains. L’opérateur a également noué un partenariat avec la National Football League (NFL) pour diffuser des matchs sur les téléphones mobiles de ses clients. « Verizon a déjà de bonnes relations avec tous les grands fournisseurs de contenu à travers [sa box] FiOS et grâce à des accords de licence plus larges. Il peut créer facilement une sorte d’offre dégroupée qu’il pourra vendre dans tout le pays », estime l’analyste spécialisé dans les nouvelles technologies Jan Dawson.Il s’agit d’un virage stratégique pour le premier opérateur de téléphonie mobile américain. En septembre 2013, Verizon s’était donné de nouvelles marges de manœuvre en rachetant les 45 % que le britannique Vodafone détenait dans Verizon Wireless, leur filiale commune de téléphonie mobile aux Etats-Unis, pour 130 milliards de dollars.Pour AOL, c’est la fin d’une histoire mouvementée. Le fournisseur d’accès à Internet avait fusionné avec le groupe de médias Time Warner en 2000, à la veille de l’éclatement de la bulle Internet. Ce rapprochement avait tourné au cauchemar avant que Time Warner ne décide de se séparer d’AOL en mai 2009.C’est à ce moment que M. Armstrong, un ancien de Google, arrive à la tête d’AOL pour réorienter l’activité de la société, notamment vers la publicité sur Internet. En 2013, AOL a ainsi racheté Adap.tv, une plate-forme qui permet de connecter annonceurs et producteurs de contenu vidéo. Parallèlement, le groupe est à la tête d’un portefeuille de sites Internet comme le Huffington Post, TechCrunch et Engadget. Selon des rumeurs, le nouvel ensemble pourrait se séparer du Huffington Post, racheté en 2011 pour 315 millions de dollars. Une hypothèse démentie. « L’un des grands gagnants de cette opération sera le Huffington Post », a assuré M. Armstrong sur CNBC. Lui-même est appelé à continuer à diriger AOL, une fois que la fusion sera bouclée, sans doute au détour de l’été.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.05.2015 à 11h25 • Mis à jour le23.05.2015 à 11h40 Le gouvernement péruvien a déclaré l'état d'urgence dans la province d'Islay, dans le sud du Pérou, où un projet minier suscite des manifestations, au cours desquelles quatre personnes sont mortes.« Le gouvernement a pris la décision de décréter l'état d'urgence dans tous les districts de la province d'Islay et de Mollendo [sa capitale] pour une durée de soixante jours », a annoncé le premier ministre, Pedro Cateriano, au cours d'une conférence de presse à Lima. L'état d'urgence entre en vigueur samedi 23 mai, et ce sont les forces armées qui seront chargées de maintenir l'ordre public, a précisé M. Cateriano.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_youtube#m3sWqGcJxjo"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "youtube", id: "m3sWqGcJxjo", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Cette décision suspend des libertés individuelles telles que l'inviolabilité du domicile, la liberté de circulation et la liberté de réunion.Un manifestant est mort vendredi lors d'un nouvel affrontement entre manifestants et forces de l’ordre, selon des sources médicales. Il s'agit du quatrième mort depuis le début, il y a deux mois, des manifestations contre le projet minier de Tia Maria.Les habitants s'opposent à Tia Maria depuis 2009, date du lancement du projet de 1,4 milliard de dollars, estimant qu'il nuira à l'agriculture locale et à l'environnement. La population observe une grève générale depuis le 23 mars, et les manifestations se sont multipliées.Le patronat du secteur minier péruvien s'est dit favorable à la suspension du vaste projet Tia Maria, mené par la firme Southern Peru, filiale de la compagnie mexicaine Southern Copper, et l'Eglise a proposé sa médiation. 23.05.2015 à 03h49 • Mis à jour le23.05.2015 à 04h16 Le Sénat américain a voté vendredi 22 mai une loi élargissant les pouvoirs de négociation du président Barack Obama pour les accords de libre-échange. Le texte pourrait permettre à Barack Obama de finaliser l'accord de libéralisation des échanges qu'il entend signer d'ici la fin de son mandat avec 11 pays de la région Asie-Pacifique, dans le cadre du partenariat transpacifique (TPP).La loi doit encore être soumise au vote à la Chambre des représentants du Congrès, l’étape s’annonce aussi ardue qu’au Sénat compte tenu de la mobilisation entretenue par la démocrate, Rosa DeLauro (Connecticut), et des réticences de certains élus républicains.Ce sont les démocrates, de la famille politique du président Obama, qui étaient le plus farouchement opposés à cette législation, tandis les républicains, désormais majoritaires au Congrès et champions du libre-échange, la soutenaient. Les républicains ont ainsi permis au vote de passer, à 62 voix contre 37.Lire (édition abonnés) :Traités de libre-échange : le coup de frein des démocrates américainsPouvoir accru« Le vote bipartisan au Sénat aujourd'hui est une étape importante vers l'assurance que les Etats-Unis peuvent négocier et appliquer des accords solides et avec des normes exigeante », s'est immédiatement réjoui Barack Obama dans un communiqué. « J'encourage la Chambre des représentants à suivre » cette décision, a-t-il ajouté.La loi vise à établir une procédure accélérée, dite TPA selon ses initiales en anglais (« Trade Promotion Authority »), pour que le Congrès approuve ou rejette, sans possibilité d'amendement ni d'obstruction, tout accord de libre-échange négocié par l'exécutif, et ce jusqu'en juillet 2018 ou 2021 si le prochain président requérait une prolongation. Elle fixerait aussi des objectifs de négociation.Si le partenariat transpacifique en serait le premier bénéficiaire, l'accord TTIP, avec l'Union européenne, pourrait aussi en profiter mais son horizon est plus distant. Barack Obama souhaite cette procédure parlementaire express car elle lui donnerait un pouvoir accru, en empêchant le Congrès de remettre en cause des années de négociations commerciales multilatérales.« La Chambre débattra de cette mesure, et les républicains feront leur part, mais au final le succès (du vote) requerra des démocrates qu'ils mettent la politique de côté et de faire ce qui est le mieux pour le pays », a réagi le président républicain de la Chambre des représentants John Boehner après le vote. 22.05.2015 à 19h54 • Mis à jour le22.05.2015 à 20h07 | Jérémie Lamothe Avoir le choix de sa monnaie pour payer son boulanger, son pharmacien ou son plombier. Privilégier, selon le territoire, l’eusko, la Pêche ou la Bou’Sol à l’euro pour faire ses courses. Utopique au premier abord, cette liberté de choisir sa monnaie devient réalité grâce à l’émergence progressive des monnaies locales complémentaires.Inexistantes il y a encore cinq ans, une trentaine de monnaies locales cohabitent aujourd’hui en France et autant sont à l’étude. Les acteurs de ces projets alternatifs se réunissent du 22 au 24 mai au Pays basque, à l’occasion des rencontres du réseau des Monnaies locales complémentaires (MLC).Pour le philosophe Patrick Viveret, fervent défenseur de ces monnaies citoyennes, ces monnaies locales sont « un réaffirmement du territoire. Les monnaies locales servent l’économie réelle avec une valeur ajoutée sociale et humaine. » Redynamiser l’économie locale est l’objectif principal de ces monnaies alternatives.Pour attirer les citoyens et les entreprises, l’utilisation de ces monnaies se doit d’être simple. Un eusko, une Bou’sol ou un MIEL… équivaut à un euro. Les consommateurs viennent retirer des billets, ou des coupons selon la formule choisie, dans des comptoirs d’échanges agréés et les utilisent ensuite chez les commerçants et artisans partenaires.Complémentaires de l’euroJacques Stern est directeur du Crédit municipal de Nantes. Le 28 avril, la municipalité nantaise a lancé sa monnaie locale, SoNantes, gérée par la banque publique. Pour lui, cette initiative ne vient pas en confrontation avec l’euro : « SoNantes est un outil complémentaire à l’euro pour les échanges locaux. L’euro reste un très bon outil, nous ne comptons pas révolutionner le marché. »Le vice-président du Conseil régional des Pays de la Loire, Jean-Philippe Magnen, a rendu un rapport, le mois dernier, à Carole Delga, la secrétaire d’Etat chargée du commerce, au sujet des monnaies locales. Il préconise leur développement, qui « favorise les circuits courts et l’économie locale ». Pour l’élu écologiste, il s’agit de « monnaies d’échanges et pas de crédit. On ne peut pas les épargner, on doit les remettre dans le circuit économique donc ça profite à tout le monde. »Et pour cause, certaines monnaies locales sont dites fondantes. Après les avoir retirées, les consommateurs doivent les utiliser dans les mois qui suivent, sous peine de voir leurs billets perdre de la valeur. C’est le cas en Gironde du MIEL (monnaie d’intérêt économique locale), lancé en janvier 2013. « L’argent perd deux centimes tous les six mois, explique Philippe Labansat, bénévole de l’association chargée du MIEL. L’objectif, grâce à ce système de fonte, est de faciliter la circulation de la monnaie, de créer de l’activité et de ne pas mettre l’argent dans un tiroir. »Déclic après la crise financière de 2008Ces monnaies alternatives ont connu un réel essor après le krach financier de 2008. « Désormais on vit dans une crise structurelle, analyse l’élu écologiste Jean-Philippe Magnen. Et la monnaie centrale ralentit le rythme de circulation de monnaie. » Une critique de l’euro partagée par le philosophe Patrick Viveret : « Le problème de l’euro réside dans la façon dont il a été institué et dont il s’est développé. Les gens y étaient favorables au départ mais ils ont eu droit à une monnaie au caractère spéculatif affirmé, causant de fortes régressions sociales. »Ancrées dans un territoire, les monnaies ont également pour fonction de remettre en avant l’identité de ces régions. C’est notamment le cas de l’eusko, au Pays basque. Cette monnaie a entre autres été lancée… pour promouvoir la langue basque. « Les gens ne parlent plus assez basque ici, on veut donc la réimpulser par la monnaie », souligne Dante Edme-Sanjurjo, coprésident d’Euska Moneta. L’eusko, lancé en janvier 2013, est aujourd’hui une des plus importantes monnaies locales en France avec 550 entreprises partenaires et plus de 370 000 euskos en circulation. Des monnaies locales qui favorisent la fraude fiscale ?La vitalité des monnaies locales suscitent toutefois une pointe de scepticisme chez certains. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) préconise plus de contrôles, dans un rapport rendu le 15 avril. « Aujourd’hui, les monnaies locales échappent à toutes formes d’impôt, ou de cotisations sociales, regrette le rapporteur du CESE, Pierre-Antoine Gailly. La plupart ne sont pas déclarées par les entreprises. Ce n’est pas une fraude parce que ça reste à petite échelle mais elles doivent rester dans les clous de la fiscalité. »« Les monnaies locales sont des monnaies convertibles donc récupérables et remboursables en euro, il n’y a pas de création monétaire », se défend Jean-Philippe Magnen.Pour sécuriser les développements des monnaies alternatives, le législateur est intervenu dans la loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire, qui reconnaît dans son article 16 les monnaies locales complémentaires comme moyen de paiement.Des monnaies 2.0Autre moyen de rassurer de nouveaux utilisateurs, l’émergence des monnaies locales 2.0. Les achats ne se font pas en billets ou en coupons mais avec une carte numérique, par SMS ou Internet. C’est le choix de Nantes avec sa monnaie SoNantes, précise Jacques Stern, directeur du Crédit municipal de Nantes : « La monnaie papier génère des coûts supplémentaires et il y a le risque de trafic, de fausse monnaie. » Un virage numérique que prendra bientôt l’eusko, au Pays basque, annonce Dante Edme-Sanjurjo : « C’est le gros chantier actuel. Ça permettra d’obtenir un système sérieux, sécurisé. Certaines entreprises sont d’accord pour se lancer avec nous, mais seulement quand on aura adopté le système numérique. »Mais pour Pierre-Antoine Gailly, du CESE, avant de se lancer dans ce processus, les monnaies doivent avoir les reins solides : « Les monnaies numériques ne posent aucun problème mais les logiciels qui sont utilisés doivent être connus et les personnes qui les utilisent également. C’est plus carré mais derrière, il faut des moyens matériels plus costauds. »A l’avenir, des citoyens pourront même régler des services publics. Ce sera le cas à Nantes, précise Jacques Stern : « Bientôt les Nantais pourront payer les musées, les activités culturelles, les spectacles en SoNantes. Viendront ensuite les parkings, puis les transports en commun. »Si les collectivités locales, comme Boulogne-sur-Mer, avec la Bou’Sol, ou Toulouse, avec la Sol-Violette, s’investissent dans les monnaies locales, il faut tout de même faire attention à ne pas dénaturer ces projets, prévient le philosophe Patrick Viveret : « Ça montre que ce mouvement prend de l’importance et que ce ne sont pas des utopiques. Mais il ne faut pas réinventer les baronnies locales. L’articulation entre monnaie et citoyenneté doit rester importante. »Jérémie LamotheJournaliste au Monde Jérémie Lamothe Dans le cadre de l’examen de loi sur la transition énergétique, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, jeudi 21 mai, trois amendements qui interdisent à la grande distribution de jeter leurs invendus. Les moyennes et grandes surfaces, à partir de 400 m², devront désormais passer des conventions avec les associations afin de faciliter les dons alimentaires.Une obligation légale qui vient consolider un système qui existe déjà, rappelle Jacques Bailet, président de la Fédération française des banques alimentaires : « Cet amendement renforce la solidarité qui était déjà présente entre distributeurs et associations. Nous travaillons avec près de 2 000 grandes surfaces, c’est notre principal contributeur. » Ainsi sur les 100 000 tonnes de denrées alimentaires que distribuent chaque année les Banques alimentaires, 35 % viennent des grandes surfaces. « Et il y a eu une progression de 10 % entre 2013 et 2014 », précise Jacques Bailet.Le vote des députés est également une très bonne nouvelle pour l’association Le Chaînon manquant, qui fait le lien entre la grande distribution et les associations alimentaires. Pour son délégué général, Julien Meimon, « ce vote contribue à mettre l’accent sur la lutte contre le gaspillage alimentaire. Ça va permettre d’amplifier et de dynamiser un système qui existe déjà ».Une obligation défavorable aux petites surfacesMais si l’unanimité a été trouvée dans l’Hémicycle et chez les associations alimentaires, la grande distribution ne s’associe pas à ce consensus général. Pour Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), ces amendements « viennent rajouter de nouvelles contraintes et de la paperasse supplémentaire ». « Nous comptons 4 500 magasins qui ont déjà des partenariats avec les associations alimentaires, poursuit M. Creyssel. Ces amendements viennent compliquer un système qui marche. »Du côté de la Croix-Rouge, on reconnaît que « le système de conventions entre les associations et la grande distribution existe déjà ». Mais pour Patrice Dalem, directeur de l’action sociale chez l’association humanitaire, le vote des députés permet « une prise de conscience de la part de ceux qui n’étaient pas dans cette démarche. C’est une dynamique vertueuse qui est mise en place. »Mais le délégué général de la FCD n’en démord pas. Ce dernier se soucie particulièrement des plus petites surfaces : « On sait bien que dans les grandes surfaces ça se passe bien, mais pour les plus petites, celles qui font entre 400 et 1 000 m², ça sera plus compliqué de respecter ces obligations. Elles se situent souvent en centre-ville, elles ont peu de produits qui peuvent être donnés et elles n’ont pas forcément d’entrepôt de stockage. »Voir notre infographie : Chaque année, 1,3 milliard de tonnes de nourriture gaspilléesLes associations demandent des moyensCes nouvelles obligations vont également demander une logistique accrue aux associations alimentaires. Ces dernières vont devoir s’adapter pour faire face à l’explosion des dons. C’est le cas des Banques alimentaires, prévient Jacques Bailet : « Il va falloir assurer des moyens humains et matériels pour gérer ces nouveaux dons. Il faut que les associations bénéficient de moyens complémentaires de la part des collectivités locales, des mécènes et des enseignes de la grande distribution. » Les associations mettent notamment en avant la déduction fiscale de 60 % dont bénéficient les grandes surfaces après chaque don. Pour M. Bailet, « il paraît normal qu’une partie de cette déduction fiscale soit recyclée vers les associations, pour nous permettre de nous équiper en biens logistiques ». Si le président des Banques alimentaires souligne le bon comportement de Carrefour, « qui nous a déjà livré près de 200 camions frigorifiques », il met en garde les autres groupes qui ne voudront pas apporter une aide financière aux associations : « Nous mettrons les autres enseignes en face de leurs responsabilités. »Mais pour le délégué général de la FCD : « On aide déjà beaucoup les associations. Des fondations ont été créées par les grands groupes pour financer des camionnettes, des entrepôts… On ne peut pas à la fois donner et financer le système. » Pour lui, c’est désormais à « l’Etat et aux collectivités locales de prendre leurs responsabilités ». Jérémie LamotheJournaliste au Monde Benoît Lewyllie ((SMart) fondateurs de Bigre), Noémie de Grenier (Coopaname) et Anne­-Laure Desgris (Oxalis) Dix pour cent des travailleurs en France, près de 8 millions en Allemagne, échappent à l’alternative classique entre travail indépendant et contrat de travail subordonné à temps plein et de longue durée. Ils sont « polyactifs », « multiactifs », en portage salarial, autoentrepreneurs, intermittents, intérimaires, pigistes, « para­subordonnés », inscrits à la Maison des artistes, etc. Dans certains secteurs comme la formation professionnelle, les nouveaux médias, la culture ou l’animation sportive, ils sont majoritaires. Leur situation est celle d’un nouveau prolétariat actif et plutôt diplômé qui subit une double peine : aussi précaire que les indépendants, aussi inféodé que les salariés.Face à cette réalité, la gauche traditionnelle semble tiraillée entre deux mauvais partis. Soit, convertie au libéralisme, elle se félicite de ces évolutions et dit rechercher une approche « humaine et moderne » des assouplissements du marché de l’emploi. Soit, campée dans une vision fordiste de la production, elle revendique de réintégrer dans le salariat classique tous ces travailleurs qui n’y sont plus, et de les placer à nouveau sous la double protection du droit du travail et du régime général de la Sécurité sociale.L’attention est louable et légitime, mais elle nie que le monde du travail salarié, ses méthodes de management, ses absurdités gestionnaires, est aussi devenu un repoussoir pour la plupart de ces travailleurs atypiques. Derrière la statistique de la création d’entreprise, ne cherchons pas des entrepreneurs, mais surtout des personnes avides de pratiquer enfin leur métier dans de bonnes conditions, notamment éthiques.Il est possible de sortir de cette alternative. Penser les évolutions profondes du rapport de travail ne doit pas être l’apanage de la pensée libérale. C’est une position progressiste que de souhaiter la fin de l’anachronique rapport de subordination qui régule l’essentiel des relations de production.N’est-il pas temps de renouer avec le fil d’une vision libertaire, populaire, joyeuse de la fin du salariat, qui serait synonyme d’émancipation ? A un moment où le numérique bouleverse les modèles économiques, et où les grandes entreprises de capitaux cherchent à capter la valeur créée par le consommateur, brouillant les frontières entre le travail et le loisir, ne faut-il pas enfin sortir de la question de l’emploi pour repenser le travail lui-même ?Cette aspiration démocratique – car c’en est une – est déjà mise en pratique dans des centaines d’expériences et d’entreprises coopératives, collaboratives, autogérées qui fleurissent sur tout le territoire depuis une dizaine d’années. Localement, ces initiatives sont reconnues, soutenues. Mais il leur faut encore faire mouvement et se revendiquer en vrai projet politique de transformation sociale.C’est la voie empruntée par une dizaine de coopératives de production, engagées dans la construction commune de Bigre!, une « mutuelle de travail associé » qui rassemble déjà plusieurs milliers de membres.Son objectif ? Revisiter la notion de mutualité afin d’inventer une organisation économique collective, source de droits et de solidarités sociales, qui permette à chacune et à chacun de ses membres de bien vivre de son métier. Il nous reste à comprendre, à l’échelle de la gauche tout entière, que des expériences de ce type ne sont pas simplement des initiatives locales « sympas » et humanistes, mais qu’en construisant des citoyennetés économiques elles alimentent une nécessaire réflexion de fond en matière de travail et d’emploi.Benoît Lewyllie ((SMart) fondateurs de Bigre)Noémie de Grenier (Coopaname)Anne­-Laure Desgris (Oxalis) Muriel Pernin (Présidente fondatrice des Atelières) Notre atelier de lingerie corseterie haut de gamme, Les Atelières, a connu mardi 19 mai l’ultime séquence de sa courte existence avec la vente aux enchères de son matériel, de sa collection et de sa marque. Ouvert en janvier 2013 à Villeurbanne (Rhône), avec d’anciennes ouvrières de Lejaby, notre société coopérative d’intérêt collectif avait fait le pari de relancer une unité de fabrication, remuant des montagnes, en particulier pour obtenir des financements bancaires et le soutien de Bpifrance.Trois mois après la liquidation prononcée par le tribunal de commerce de Lyon, le commissaire-priseur désigné par la justice a officié face à une centaine de personnes, pour beaucoup habituées de ces grands-messes de la désindustrialisation.S’il y a eu communion, c’est autour du dépeçage de la carcasse de métal et de l’exploitation de tout ce qui peut trouver une nouvelle vie, après et ailleurs. Doucement, de liquidation en liquidation, au gré de la disparition de petites fabriques mi-artisanales mi-industrielles, ces nettoyeurs font place propre autant qu’ils contribuent, par l’achat du matériel pour trois fois rien, au remboursement des dettes de l’entreprise fermée. En cela, ils ont une utilité. L’observateur froid de ce spectacle pourrait même y retrouver les principes de la florissante économie circulaire. Foin de l’industrie à genou, si rien ne se perd et si tout se transforme !Comment, pour nous, prendre du recul et de la hauteur face à la dispersion de notre outil de travail ? Le drame humain, nous l’avions vécu à la sortie du tribunal de commerce le 17 février, et, vingt-quatre heures plus tard, au moment du départ définitif de l’atelier. Le chagrin d’avoir échoué avait mouillé nos visages. Même si nous étions partis la tête haute, dignes et fiers d’avoir tenu vingt-cinq mois dans ce secteur du textile et de l’habillement — en particulier de la lingerie corseterie — fracassé par les crises et la mondialisation. Maigre consolation, mais consolation tout de même, nous savions aussi que nous allions nous revoir.Comme si tout était égalNouvelle épreuve, alors, que cette vente aux enchères ! Avec quelques salariés, présents ce jour-là, qu’avons-nous voulu voir ? Simplement ce qu’il allait advenir de notre navire ! Dans cette embarcation, modeste mais courageuse, nous avions affronté bien des vents contraires, comme la crise russe éreintant nos clients, dont le premier, Maison Lejaby, avec qui nous partagions une histoire commune et une alliance morale.Nous avions aussi relevé des défis fabuleux : la recherche d’un nouveau modèle de production spécifique aux petites séries ; le lancement de notre propre collection, entièrement imaginée et fabriquée dans notre atelier, donc 100 % française – autant dire une exception sur ce marché où production se conjugue avec délocalisation. Tout cela nous avait donné des angoisses, des crises et du bonheur, comme dans beaucoup d’aventures humaines. Mais celle-ci avait eu quelque chose en plus, par la valeur et l’élégance du combat pour l’emploi de qualité en France.En ce 19 mai, nous avons vu couler notre navire-atelier, flanqué de ses deux cocardes tricolores. Dans nos murs « bleu blanc rouge » qui entendaient affirmer notre foi dans la fabrication française et dans les savoir-faire de notre pays, les machines ont été vendues une à une. Beaucoup devraient être exportées sur le continent africain, c’est-à-dire là où se trouvent aujourd’hui des usines aux ouvrières chichement rémunérées. Les 2 200 pièces fabuleuses, en soie et dentelle de Calais, ont été acquises par un soldeur pour 6 000 euros, soit 3 euros l’unité pour des articles qui en valaient 100.Dans les tout prochains jours, elles seront jetées dans des bacs de déstockage, à côté et au même prix que la lingerie synthétique venant de Chine, comme si finalement tout était égal. La nôtre, pourtant, a nécessité des heures de conception et de fabrication. La marque, mise à prix à 40 000 euros, n’a pas trouvé d’acheteurs.De cette expérience ultime, nous nous souviendrons du mal au cœur qu’elle a suscité en nous, avec ce que l’expression renferme de tristesse et de dégoût. Mal au cœur pour avoir écouté les sirènes d’un made in France qui ne consistera bientôt plus qu’à coudre des étiquettes françaises sur des produits textiles d’importation. Mal au cœur de voir s’éteindre des métiers à haute valeur ajoutée et les savoir-faire historiques. Mal au cœur parce qu’il n’y aura bientôt plus d’emplois en lingerie corseterie en France et que le temps investi en formation dans notre atelier l’aura été en pure perte.Mal au cœur aussi et surtout parce que le financier Impala, nouvel actionnaire de Maison Lejaby, notre premier donneur d’ordres, n’a répondu à aucune de nos sollicitations, envisageant de développer sa production haute couture en Tunisie — au mépris des valeurs de la marque et des consommatrices —, rompant le partenariat initial à l’origine de la création, deux ans plus tôt, des Atelières, nous condamnant à mort par son silence implacable. Mal au cœur enfin d’avoir fini par manquer de courage.A moi, la présidente fondatrice des Atelières, à côté de mon personnel avec qui j’avais tant partagé, il a semblé que nous étions les figurines tremblantes d’un malheureux théâtre d’ombres. Au-delà de nous-mêmes, nos silhouettes projetées sur ce décor de grande braderie industrielle donnaient à voir la triste figure de notre pays et de son économie.Muriel Pernin (Présidente fondatrice des Atelières) Anne Michel Vers un intérim à la tête de BPCE, l’une des plus grandes banques françaises ? Selon nos informations, Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, a demandé à François Pérol, le président du directoire de BPCE, de garantir une « gouvernance efficace » du groupe, alors que se profile le procès de l’ex-secrétaire général adjoint de l’Elysée sous Nicolas Sarkozy. Ce qui pourrait plaider pour la nomination d’un dirigeant intérimaire. Une réflexion est d’ailleurs en cours au sommet de la banque.[Dans un communiqué commun, M. Pérol et Pierre Valentin, le président du conseil de surveillance de BPCE ont tenu, vendredi 22 mai en début de soirée, à « démentir catégoriquement » ces informations].François Pérol, ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy doit comparaître devant le tribunal correctionnel les 22, 23 et 24 juin, pour prise illégale d’intérêts. Il lui est reproché d’avoir accepté, en février 2009, de prendre la tête du groupe issu du mariage entre la Banque populaire et la Caisse d’épargne (BPCE), alors qu’il avait suivi le dossier à l’Elysée.Les mots de Christian Noyer ont été soigneusement pesés. Le terme d’intérim n’a pas été prononcé par le gouverneur de la Banque, qui a fixé une obligation d’objectif et pas de moyens. Le gouverneur de la Banque a pour mission d’assurer la continuité et la stabilité des banques françaises, en lien désormais avec la Banque centrale européenne (BCE), superviseur des grandes banques européennes depuis novembre 2014.Mais la situation, elle, plaide pour une telle option, qui serait en réalité la seule solution opérationnelle pour garantir le bon fonctionnement de la banque dans la période compliquée qui s’annonce.Réflexion en coursLa décision de François Pérol de se maintenir à son poste afin de ne pas fragiliser ses positions, après l’annonce de son renvoi en correctionnelle, début février, a créé une situation délicate chez BPCE. Et ce, même si ce choix n’est pas contestable du point de vue du droit. Il en irait autrement si le numéro un de BPCE devait être condamné à l’issue du procès. Le dossier est déjà suivi de près par la BCE.Lire aussi :Pierre Valentin présidera le conseil de surveillance de la banque BPCEDans ce contexte, toujours selon nos sources, une réflexion est en cours au sommet du groupe, et conduite dans le plus grand secret, pour définir la meilleure option. Rien n’est tranché.L’un des obstacles serait de trouver la personne idoine, capable de gérer la marche du groupe au quotidien tandis que François Pérol se concentre sur la préparation de son prochain procès. Plusieurs noms sont avancés, dont ceux de Laurent Mignon (directeur général de la filiale Natixis), Anne Mercier-Gallay (directrice générale, chargée des ressources humaines) ou encore Daniel Karyotis (directeur général, chargé des finances, des risques et des opérations).Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Le Conseil constitutionnel a rendu, vendredi 22 mai, sa décision sur trois points de la loi Thévenoud du 1er octobre 2014 que contestait Uber, le champion américain des voitures de transport avec chauffeur (VTC).Après cette triple décision, tout le monde, ou presque, crie victoire. De fait, les taxis, Uber et les autres opérateurs de VTC ont tous des raisons d’être satisfaits. Mais ils en ont autant d’être déçus. DécryptageLes taxis gagnent sur la maraude et, dans une moindre mesure, sur le retour au garageIls peuvent se réjouir de se voir confirmer par le Conseil constitutionnel le monopole de la maraude, y compris électronique. Il a en effet jugé conforme la disposition de cette loi qui interdit la maraude électronique aux VTC, ce « service » qui permet à un particulier de voir en temps réel sur son smartphone les voitures disponibles et le temps qu’elles mettront pour venir le chercher.La décision sur le retour au garage est également une victoire pour les taxis, même s’il va les gêner à la marge. La loi Thévenoud fait obligation pour un chauffeur de VTC de rentrer au garage ou de stationner dans un endroit autorisé entre deux courses.Or, l’institution présidée par Jean-Louis Debré déclare constitutionnelle cette obligation de retour au garage à la condition qu’elle s’applique aux taxis lorsqu’ils sont en banlieue (il est plus rare qu’ils maraudent hors de Paris).Ce sont pourtant plusieurs syndicats de taxis qui, lors de la procédure devant le tribunal de commerce en novembre 2014, d’où sont issues ces QPC, avaient attaqué Uber pour concurrence déloyale, l’accusant de ne pas appliquer cette disposition de la loi du 1er octobre.Les taxis perdent le monopole de la tarification horokilométriqueEn revanche, les taxis perdent le monopole de la tarification horokilométrique que la loi Thévenoud leur garantissait. Les VTC n’ont pas, selon le Conseil constitutionnel, obligation d’informer le client du prix de la course au moment de la réservation.Uber échoue sur la géolocalisation et le retour au garageLa société américaine contestait le fait que la loi autorise les VTC à ne travailler que sur réservation, laissant aux taxis le monopole de la maraude (la possibilité de se faire héler dans la rue), y compris ce service de maraude électronique que permet désormais la géolocalisation des smartphones. Elle échoue sur ce point.C’est à la cour d’appel qu’il reviendra de condamner ou non le service de VTC du groupe américain sur ce point. Il pourra alors se contenter d’informer le client du temps d’attente pour se conformer à la loi. La disposition sur le retour au garage devrait constituer un vrai frein pour les chauffeurs de VTC. La loi étant jugée conforme, c’est donc la loi qu’Uber va essayer de faire modifier.Uber gagne sur les tarifsLa seule victoire d’Uber porte sur la tarification horokilométrique. Un dispositif qu’il gère avec ses propres algorithmes dans tous les pays où il opère.Les opérateurs de VTC concurrents d’Uber peuvent se satisfaire d’une clarificationCertains d’entre eux, Le Cab et Transdev, avaient attaqué Uber pour concurrence déloyale. Ils s’interdisaient par exemple d’offrir la géolocalisation avant la réservation, et de pratiquer une tarification horokilométrique. Désormais, les règles sont claires et devront s’appliquer de la même façon à tous les opérateurs de VTC.Mais sur le fond ils auraient préféré, comme Uber, que la disposition sur le retour au garage et celle sur la géolocalisation soient déclarées inconstitutionnelles.Alors qu’ils étaient à l’origine de la procédure devant le tribunal de commerce, leur avocat s’était abstenu de venir plaider contre Uber lors de l’examen des QPC par le Conseil constitutionnel.La guérilla juridique ne va pas s’arrêterSi la loi est clarifiée, c’est aux tribunaux maintenant de la faire appliquer. Uber n’a pas l’intention de s’y conformer spontanément. De plus le groupe américain poursuit ses voies de recours contre la législation. Il a saisi la Commission européenne, lui demandant de déclarer la loi Thévenoud nulle, car ses dispositions numériques auraient dû être notifiées à Bruxelles avant d’être examinées par le Parlement.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Cheysson-Kaplan Avec le développement des sites de mise en relation entre conducteurs et passagers (BlaBlaCar, IDVroom...), le covoiturage fait de plus en plus d'adeptes, que ce soit pour des trajets quotidiens ou pour des longues distances. Il permet aux conducteurs de réduire le coût de leurs trajets et aux passagers de voyager à moindre frais. Selon l'Ademe, passer de l'usage individuel d'une voiture au covoiturage permet d'économiser 1 550 euros par an et par personne pour un aller-retour domicile-lieu de travail de 30 km.En tant que passager, vous êtes en principe couvert par la garantie « responsabilité civile », qui est automatiquement incluse dans tous les contrats d'assurance automobile souscrits par les particuliers. En cas d'accident, si vous êtes blessé, c'est l'assurance du conducteur responsable de l'accident qui prendra en charge l'indemnisation de la totalité de vos dommages corporels, aucune franchise ne pouvant être laissée à votre charge.Lire aussi : BlaBlaCar veut rassurer ses utilisateursVérifier son contratEn tant que conducteur, vous n'avez pas à souscrire d'assurance spécifique tant que vous restez dans le cadre légal du covoiturage, qui consiste à demander aux passagers de partager les frais liés au trajet : assurance, essence, péage, etc.Votre assurance couvre tous les dommages causés aux passagers de votre voiture, même s'il s'agit de personnes que vous ne connaissiez pas avant de faire le trajet ensemble. Si vous pratiquez le covoiturage au quotidien pour vous rendre au travail, votre contrat doit couvrir les déplacements « domicile-lieu de travail ».Lire aussi : Assurance auto : ce qui fait gonfler les tarifsSi vous souhaitez pouvoir confier le volant à vos passagers en cas de long trajet, vérifiez le contenu de votre contrat d'assurance : lorsqu'il ne vous interdit pas purement et simplement de prêter votre voiture (option « conduite exclusive »), il prévoit généralement qu'une franchise restera à votre charge en cas de prêt de votre voiture à un conducteur non déclaré au contrat s'il cause un accident. Il est possible de la supprimer, moyennant le versement d'une surprime.Responsabilité civile professionnelleMais attention, si le covoiturage est réalisé dans un but lucratif, c'est-à-dire moyennant une rémunération du conducteur qui dépasse le simple partage des frais, l'assurance responsabilité civile « classique » risque de ne plus jouer.En effet, les contrats souscrits par les particuliers ne couvrent pas le transport de personnes effectué à titre onéreux, même de manière occasionnelle. Cette activité ne peut en principe être exercée que par des chauffeurs professionnels détenteurs d'une carte les autorisant à exercer ce métier et ayant souscrit une assurance de responsabilité civile professionnelle.Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Sandrine Morel (Madrid, correspondance) et Cédric Pietralunga Big bang en vue dans l’eau et les déchets. Numéro trois du secteur en France, derrière Veolia et Suez environnement, la Société d’aménagement urbain et rural (SAUR) pourrait passer sous pavillon espagnol et être rachetée par le groupe Fomento de Construcciones y Contratas (FCC), un géant européen du BTP et des services aux collectivités.Selon trois sources interrogées par Le Monde, des discussions entre des actionnaires de la SAUR et Aqualia, la filiale eau de FCC, auraient été engagées il y a plusieurs semaines et progresseraient favorablement. « La négociation avance bien, cela pourrait se décanter vite », assure un proche du dossier. « La conclusion est imminente », estime un autre. Interrogées, les directions de la SAUR et de FCC ont néanmoins démenti l’annonce d’un accord.Ex-filiale de Bouygues, cédée en 2005 au fonds d’investissement PAI Partners, la SAUR est, il est vrai, une proie alléchante. L’entreprise, qui emploie 13 000 personnes, est sous contrat avec 10 000 collectivités locales en France et produit 630 millions de mètres cubes d’eau potable chaque année, assurant l’approvisionnement de 7 millions de personnes. Dans les déchets, elle collecte et traite 2,4 millions de tonnes de détritus par an auprès de 5 millions de clients.Selon les derniers chiffres disponibles, la SAUR a réalisé un chiffre d’affaires de 1,7 milliard d’euros en 2013, principalement dans l’eau (989 millions d’euros), les déchets (340 millions) et les travaux publics (160 millions). La société exploite également un pôle de loisirs regroupant 107 campings et 53 parcours de golf, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 83 millions d’euros en 2013, mais dont une partie serait en cours de cession.Essentiellement française, l’entreprise de Guyancourt (Yvelines) dispose aussi de positions solides en Arabie saoudite, en Pologne, en Espagne et en Arménie, où elle réalise 170 millions d’euros de chiffre d’affaires.Réduire leur créanceL’affaire est d’autant plus intéressante que l’entreprise sort d’une lourde restructuration. Asphyxiée par une dette de 1,7 milliard d’euros qu’elle n’arrivait plus à rembourser, la SAUR a été reprise en mains en 2013 par ses banques, qui ont accepté de réduire leur créance à 900 millions d’euros. En échange, elles ont obtenu le départ des anciens actionnaires de la société, notamment le Fonds stratégique d’investissement (38 % du capital), le groupe Séché environnement (33 %) et Axa Private Equity (17 %), qui ont dû céder leurs parts pour un euro symbolique.Aujourd’hui, la SAUR est détenue principalement par BNP Paribas et Natixis (groupe BPCE), qui possèdent à elles deux 37 % du capital. Deux fonds d’investissement anglo-saxons, Angelo, Gordon & Co et Capula Investment Management, ont également racheté au début de l’année la participation détenue par Royal Bank of Scotland et détiennent aujourd’hui 17 % de l’entreprise.Or, les banques n’ont pas vocation à rester durablement actionnaires de la SAUR. « A moyen ou à long terme, c’est un secret de Polichinelle de dire que nous aurons besoin d’un partenaire industriel », reconnaît un dirigeant de l’entreprise, sous couvert de l’anonymat.Négociations menées par Henri ProglioSelon nos informations, les discussions sont menées dans le plus grand secret par Henri Proglio. L’ancien patron d’EDF est administrateur de FCC et est considéré comme très proche d’Esther Koplowitz, l’une des principaux actionnaires du groupe espagnol, qui fut elle-même administratrice de Veolia lorsque M. Proglio dirigeait l’entreprise. De même, Jérôme Le Conte, le président exécutif de la SAUR, est un ancien de Veolia, dont il a dirigé un temps le pôle propreté avant de prendre la tangente lors de la reprise en mains du géant tricolore par Antoine Frérot, l’actuel PDG du groupe.« Proglio n’a jamais accepté de perdre la main sur Veolia, où il a passé trente-sept ans, et de voir sa stratégie remise en cause par Frérot, assure un proche des deux hommes. Revenir par la porte de derrière en mettant la main sur la Saur lui ressemblerait bien. »Coïncidence ou pas, le patron chiraquien, devenu sarkozyste, est également administrateur de Natixis, le deuxième actionnaire de la SAUR, dont le conseil d’administration est dirigé par François Pérol, ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée. Interrogé par Le Monde, M. Proglio assure ne pas « être impliqué de quelconque manière » dans des discussions autour de la SAUR.Relations difficilesReste à savoir quelle sera l’attitude de l’Etat. L’opération ne peut se faire sans l’aval du gouvernement : l’eau fait partie des activités considérées comme « stratégiques » par Bercy depuis le renforcement, en mai 2014, d’un décret soumettant à autorisation certains investissements étrangers en France. Arnaud Montebourg, alors ministre de l’économie, avait obtenu l’élargissement de ce décret initialement restreint aux questions de défense et de sécurité à d’autres secteurs, dont l’eau et l’énergie, afin de peser dans les négociations avec General Electric pour la reprise d’Alstom. « Mais on voit difficilement pourquoi Bercy mettrait son veto à l’opération, analyse un spécialiste du secteur. FCC est un groupe européen, et il n’y a aucun risque de concentration ou d’entrave à la concurrence. »Seul bémol : les relations entre Emmanuel Macron, ministre de l’économie, et M. Proglio sont notoirement difficiles depuis que l’ancien patron de Veolia n’a pas obtenu le renouvellement de son mandat à la présidence d’EDF, en octobre 2014. Récemment, les deux hommes se sont encore affrontés autour de la présidence de Thales, lorgnée par M. Proglio mais à laquelle M. Macron a mis son veto, l’ancien de HEC refusant d’abandonner ses mandats d’administrateur de deux filiales du russe Rosatom, ce que Bercy considérait comme un conflit d’intérêts. Sollicité par Le Monde, le cabinet de M. Macron indiquait jeudi 21 mai ne pas avoir d’éléments à communiquer sur le dossier de la SAUR.Seule certitude, FCC a les moyens d’absorber la SAUR. Au début de l’année, l’entreprise espagnole, qui a enregistré un chiffre d’affaires de 6,3 milliards d’euros en 2014 et emploie 58 000 salariés, a été recapitalisée à hauteur de 1 milliard d’euros et a vu le milliardaire mexicain Carlos Slim, deuxième fortune du monde selon Forbes, prendre un peu plus de 25 % de son capital. « La SAUR, cela vaut aujourd’hui 600 ou 700 millions d’euros, c’est largement dans les moyens de FCC », assure un professionnel du secteur.Lire aussi :Henri Proglio : « Bercy fonctionne comme un hedge fund »Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maxime Vaudano et Alexandre Pouchard L’Etat n’est pas le seul à augmenter les impôts et taxes. Les collectivités territoriales ont largement activé le levier de la fiscalité pour maintenir ou augmenter leurs budgets, dans un contexte de baisse des dotations de l’Etat. Une étude publiée jeudi 21 mai permet de constater l’augmentation de la taxe d’habitation et de la taxe foncière au cours des dix dernières années dans l’ensemble des communes de France.La société Home’n’go a compilé les fichiers des impôts locaux par commune et par département, publiés chaque année par le ministère de l’économie et des finances, pour voir l’évolution des taux de ces taxes votées par les communes et les intercommunalités.Calcul de la taxe d’habitation : un fort taux ne signifie pas nécessairement une taxe importanteLe mécanisme de calcul de la taxe d’habitation est complexe. Le taux, en pourcentage, voté par la commune est ensuite appliqué à la « valeur locative cadastrale » de l’habitation et de ses dépendances. Cette valeur, réévaluée chaque année par la loi de finances notamment pour tenir compte de l’inflation, a été initialement calculée en 1974 et dépend de multiples critères comme la surface du bien ou le quartier.Un fort taux ne signifie donc pas nécessairement une taxe d’habitation élevée puisque cela dépend du logement et de sa situation. Par exemple, Lille avait en 2013 le plus fort taux des villes de plus de 100 000 habitants (45,65 %) mais pas la taxe d’habitation moyenne par logement la plus élevée (707 euros contre 826 euros à Marseille ou 823 euros à Rennes).Une réforme du calcul de la taxe d’habitation est à l’étude et va être testée dans cinq départements en 2015 (Paris, Val-de-Marne, Charente-Maritime, Nord et Orne), notamment pour introduire une modulation en fonction du revenu du foyer.Lire aussi :Comment la taxe d’habitation est-elle calculée ? 20,92 %Le taux moyen de la taxe d’habitation en France, payée par les propriétaires de résidences principales et secondaires ainsi que par les locataires (sauf certaines exceptions), a augmenté de près de 3,5 points entre 2004 et 2013. La moyenne nationale se situait à 17,58 % en 2004 et était de 20,92 % en 2013.Cette moyenne masque des disparités importantes. Une commune comme Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne, 25 000 habitants) a ainsi vu son taux de taxe d’habitation augmenter de plus de 20 points pendant la période (de 22,6 à 46,1 %). Cherbourg-Octeville (Manche), ville de 37 000 habitants dont l’actuel ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, était le maire jusqu’à son entrée au gouvernement en juin 2012, a vu son taux grimper de plus de 17 points, de 13,3 à 30,8 %.D’autres communes ont suivi le chemin inverse et ont diminué leur taux. Ainsi, celui de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, a diminué de plus de 14 points (record national), passant de 22,85 à 8,76 %.Parmi les villes de plus de 100 000 habitants, c’est Lille qui avait en 2013 le plus fort taux de taxe d’habitation (45,65 %), devant Nîmes (40,10 %), Marseille (39,57 %) et Rennes (34,98 %). Paris se distingue avec un taux très bas de 13,88 % et a également une des taxes d’habitation les moins élevées de France. 36,71 %La taxe foncière bâtie a davantage augmenté que la taxe d’habitation entre 2004 et 2013, avec près de 8 points d’augmentation du taux moyen au niveau national (36,71 % contre 28,94 % neuf ans auparavant).Là encore, cette augmentation de 8 points cache des différences de situation importantes. Toujours à Bussy-Saint-Georges, en Seine-et-Marne, le taux de la taxe foncière a augmenté de 36,1 points en neuf ans, passant de 40,1 à 76,2 %. La Cour des comptes a sévèrement épinglé la commune en février 2013, dénonçant un « refus persistant du redressement financier » par une gestion courante « non maîtrisée » et une politique d’investissement « inadaptée ». Quelques mois plus tard, la préfecture de Seine-et-Marne imposait une hausse de 9,06 % de la taxe d’habitation et de 3,7 % de la taxe foncière, avant que la nouvelle équipe municipale, élue en 2014, n’engage une réduction de ces taux (-17 % en deux ans).Quelques rares communes ont progressivement diminué leur taux de taxe foncière, comme Lapouyade (Gironde, 500 habitants, -15 points) ou Festigny (Marne, 400 habitants, -12,9 points).Au sein des villes de plus de 100 000 habitants, c’est Amiens qui avait en 2013 le taux de taxe foncière le plus important (55,87 %), suivi du Havre (54,36 %), d’Angers et de Grenoble (54 % chacun). Comme en matière de taxe d’habitation, Paris se distingue là aussi par un taux de taxe foncière très bas (13,5 %).Le calcul de la taxe foncière est similaire à celui de la taxe d’habitation. Le taux est appliqué à la même valeur locative cadastrale et dépend donc des mêmes critères. Là encore, un taux important ne signifie pas nécessairement une taxe foncière élevée. Par ailleurs, un abattement obligatoire de 50 % est appliqué sur les propriétés bâties pour tenir compte des frais de gestion, d’assurance ou encore d’entretien. 69,4 %Les augmentations des taux de taxes foncière et d’habitation ont permis aux collectivités territoriales d’obtenir des revenus sensiblement plus élevés. Le produit de ces taxes a augmenté de 69,4 % entre 2004 et 2013 (de 28 à 47,5 milliards d’euros), alors que la base nette imposable, qui inclut notamment les nouveaux logements et calcule le produit théorique sans les différents abattements, a, elle, augmenté de 45,6 %. Cette différence montre ainsi l’effet de l’augmentation des taux. #container_14322908181{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14322908181{ height:500px; } #container_14322908181 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14322908181 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14322908181 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14322908181 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les 10 villes de plus de 100 000 habitants aux plus importantes taxes d'habitationMoyenne 2013 par logement.Source : Home'n'go(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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Après une réduction de 1,5 milliard d’euros de la dotation globale de fonctionnement (DGF) en 2014, le gouvernement a décidé une nouvelle baisse de 11 milliards d’euros sur trois ans, soit 3,67 milliards d’euros par an. Comme nous l’expliquions dans cet article en avril, la DGF représente près d’un tiers des ressources totales des collectivités, principalement les communes et intercommunalités (bénéficiaires de 57 % du montant total).Voir la vidéo: Le budget des communes : comment ça marche ? La seule baisse de dotations n’explique pas l’augmentation des taux constatée. Les effectifs des intercommunalités ont bondi de 145,6 % entre 2000 et 2012 tandis que ceux des communes ont augmenté de 12,8 % au cours de la même période, selon un rapport de la Cour des comptes publié en octobre 2014. Par ailleurs, certaines communes ont souscrit des emprunts dit toxiques, car liés à l’évolution des marchés financiers, et ont vu leurs taux d’intérêts s’envoler avec la crise financière de 2008-2009. Une solution pour pallier ce très lourd endettement a souvent été d’augmenter drastiquement les impôts locaux. Cela a par exemple été le cas à Dijon, fortement touchée par les emprunts toxiques et dont les taxes d’habitation et foncière ont respectivement augmenté de 5,32 et 12,2 points entre 2004 et 2013.Lire : Gaudin, Rebsamen, Estrosi : des maires face aux emprunts toxiquesMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Piel et Denis Cosnard Y aura-il un jour des casinos à Paris ? C’est de moins en moins sûr. Depuis des mois, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, souhaite l’ouverture d’un ou plusieurs casinos dans la capitale, la meilleure solution à ses yeux pour éviter la prolifération de tripots plus ou moins clandestins. Mais les réticences sont fortes, et faute de soutien de la Mairie de Paris, l’Etat envisage sérieusement une solution de repli.Signe de ces difficultés, le rapport commandé au préfet honoraire Jean-Pierre Duport pour préparer cette mini-révolution ne sera officiellement remis à M. Cazeneuve qu’à la fin mai, avec environ un mois de retard. Quant aux conclusions qu’en tirera le gouvernement, elles seront dévoilées encore plus tard.Le scénario initial consistait à autoriser purement et simplement la création de casinos à Paris, où ils sont interdits depuis plus d’un siècle. « Je me situe dans cette logique », confirmait encore M. Duport en début de semaine.« C’est le sens de l’histoire »Mais devant les nombreuses oppositions à ce projet, une autre option, plus légère, a été développée dans le rapport. Elle consisterait à moderniser les antiques cercles de jeux, seuls lieux de la capitale aujourd’hui autorisés à accueillir les amateurs de poker ou de baccara. Au lieu d’être organisés sous forme d’associations à but non lucratif, un système peu adapté à ces cercles où circulent d’importantes sommes d’argent, ils pourraient relever d’un nouveau statut, celui de sociétés de jeu. Leur fiscalité serait revue. Ce pourrait être aussi l’occasion d’attribuer la gestion des cercles à de nouveaux exploitants. « Si la Mairie de Paris ne veut pas de casinos, c’est cette option qui sera retenue », indique l’entourage de M. Cazeneuve.Tout est parti de la dérive des cercles de jeux. Accusés de liens avec le grand banditisme, de blanchiment, de malversations, ils ferment les uns après les autres. Après le Wagram et le Concorde, l’Aviation Club de France vient d’être liquidé. Les canapés, les tables de jeu, le bar, tout a été dispersé aux enchères le 12 mai. A Paris, seules deux de ces associations demeurent en activité, le Cercle Clichy Montmartre et le Club anglais du boulevard des Capucines.Lire aussi (en édition abonnés) : Les cercles de jeu passent à l’asSupprimer définitivement les cercles ? Cela semblerait logique, tant ils ont flirté avec le monde des voyous, corses ou autres. Encore faut-il que leurs clients frustrés ne se rabattent pas sur d’autres lieux, plus secrets et moins contrôlables. « On observe justement une recrudescence des parties clandestines, note-t-on au ministère de l’intérieur. Plusieurs procédures sont en cours. » D’où l’idée de maintenir une offre légale de jeux à Paris en y ouvrant enfin un ou plusieurs casinos. C’était le but de la mission confiée en février à M. Duport. Avec l’idée que de tels établissements pourraient aussi doter la ville d’un atout pour attirer les touristes. Financièrement, en outre, l’affaire pourrait rapporter environ 20 ou 25 millions d’euros par an à la Ville de Paris et 50 millions à l’Etat, selon de premières estimations.Seulement, cette hypothèse est loin de susciter l’enthousiasme. Certains exploitants de casinos sont partants. « C’est le sens de l’histoire, plaide Ari Sebag, l’un des dirigeants du groupe Partouche, également président du Syndicat des casinos modernes. Paris est l’une des dernières capitales d’Europe à ne pas avoir de casino. C’est aberrant ! On a perdu toute une clientèle au profit de Londres. Peut-être pourra-t-on en récupérer une partie. » D’autres casinotiers se montrent bien plus circonspects. Michel Roger, le président de Casinos de France, est de ceux-là. « L’ouverture d’un casino à Paris va s’effectuer au détriment de ceux qui existent ailleurs, en commençant par les plus proches, ceux d’Enghien [Val-d’Oise] et Forges-les-Eaux. Mais même le mien, à Saint-Valéry-en-Caux, en Seine-Maritime, va être touché. » Jean-Christophe Tirat, croupier à Enghien et délégué Force ouvrière du secteur, est encore plus inquiet : « 2 000 emplois sont menacés », estime-t-il.Combat aventureuxQuant aux élus parisiens, ils sont divisés. Seuls les centristes de l’UDI et du PRG sont favorables aux casinos. Les socialistes ont observé une prudente neutralité. Les communistes, les écologistes et l’UMP sont hostiles. « On est contre », a réaffirmé la présidente du groupe UMP Nathalie Kosciusko-Morizet, jeudi 21 mai, accusant l’équipe municipale de préparer l’ouverture de casinos « strictement pour des raisons financières », en bradant la morale. Or, ensemble, communistes, écologistes et UMP sont légèrement majoritaires au Conseil.La maire socialiste, Anne Hidalgo, a senti le vent tourner. Aujourd’hui, ses proches jugent impossible de faire voter la création de casinos au Conseil de Paris. Elle-même n’a guère envie de se lancer dans un combat aussi aventureux.Le ministère de l’intérieur ne désespère pas d’amadouer les récalcitrants. La première année, une partie des mises parisiennes pourrait être réorientée vers les victimes de ce bouleversement, comme Forges-les-Eaux. De même, seul un casino pourrait être autorisé initialement, pour ne pas déstabiliser la profession. Mais visiblement, M. Cazeneuve n’a pas encore trouvé la martingale. Et les cercles de jeux sortiront peut-être gagnants de la partie où ils devaient tout perdre.Lire aussi :L’Etat vole au secours du poker en ligneSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave Une étude publiée jeudi 21 mai permet de constater l’augmentation de la taxe d’habitation et de la taxe foncière au cours des dix dernières années dans l’ensemble des communes de France.Voir notre infographie :Comment les taxes d’habitation et taxes foncières ont augmenté depuis dix ansContrairement à la taxe foncière, qui est due par les seuls propriétaires, la taxe d’habitation doit être acquittée par toute personne occupant un logement : les propriétaires (résidences principales mais également secondaires), les locataires et même les occupants à titre gratuit.Elle s’applique à tous les locaux meublés servant d’habitation (maisons, appartements) et leurs dépendances (chambres de service, garages…). Toutefois, certaines communes peuvent exonérer les chambres d’hôtes, meublés de tourisme et gîtes ruraux, si ces derniers sont situés en zones de revitalisation rurale.20,8 milliards d’eurosEn 2014, 29,1 millions de Français ont payé la taxe d’habitation, ce qui a permis de faire entrer 20,8 milliards d’euros dans les caisses de l’Etat.Calculer cette taxe d’habitation n’est pas une mince affaire. Les collectivités locales fixent un taux qui s’applique à la valeur locative du logement. Cette valeur est censée représenter le loyer annuel théorique que pourrait rapporter le bien s’il était loué dans les conditions normales du marché. Mais cette valeur est complètement dépassée, la dernière campagne d’évaluation des valeurs locatives remontant à… 1970.Le casse-tête de la valeur locativeTous les logements ont été classés dans une catégorie en fonction de leur aspect allant de « nettement somptueux » à « aspect délabré ». A chaque catégorie correspond un tarif au m² qui fait référence aux loyers pratiqués en janvier 1970. Ce tarif n’a été actualisé qu’une seule fois en 1980. Depuis, il est revalorisé chaque année au niveau national par la loi de finances.Ce tarif est appliqué à la « surface pondérée » de votre logement, surface qui est censée tenir compte de son état et de sa situation mais aussi de ses « éléments de confort ». C’est la raison pour laquelle certains logements sociaux construits dans les années 1960 et dotés de tous les éléments de confort de l’époque (vide-ordures, baignoire, chauffage central…) affichent une valeur locative plus élevée que certains appartements anciens situés en centre-ville qui n’avaient pas encore été rénovés dans les années 1970…Le gouvernement a donc engagé une réforme des valeurs locatives. Cette révision est expérimentée dans cinq départements tests : Charente-Maritime, le Nord, l’Orne, Paris et le Val-de-Marne, selon un arrêté publié en décembre 2014.Les prix de l’immobilier et des loyers ayant flambé depuis trente ans, il faut évidement s’attendre à une forte hausse des valeurs locatives. Mais la loi prévoit que cette réforme doit s’opérer à « produit constant ». Les collectivités pourraient donc devoir baisser leur taux pour atténuer la hausse.Lire aussi : Impôts locaux : la révision des valeurs locatives sur les railsDes abattements possiblesS’il s’agit de votre résidence principale, cette valeur locative peut ensuite être diminuée par le biais de différents abattements. Mais attention, le taux de ces abattements dépend de chaque collectivité et s’applique sur la valeur locative moyenne des logements de votre commune, et non sur le vôtre.Lire le décryptage : Taxe d'habitation : quels abattements possible ?Une fois obtenue cette valeur locative nette, s’appliquent les taux d’imposition votés par les collectivités pour obtenir le montant de la taxe.Des cas d’exonérationCertains foyers peuvent être exonérés de taxe d’habitation. Les bénéficiaires de l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) ou de l’Allocation supplémentaire d’invalidité (ASI) le sont automatiquement, d’autres cas sont aussi possibles à condition de respecter de nombreuses conditions.Lire le décryptage : Taxe d'habitation : qui la paie, qui en est exonéréUne majoration possible pour les résidences secondairesA la suite d’une disposition de la loi de finances rectificative pour 2014, 1 151 communes situées en « zones tendues » sont libres de majorer jusqu’à 20 % la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. Il s’agit des communes où la taxe sur les logements vacants s’applique.Si des villes comme Sète (Hérault), La Baule (Loire-Atlantique) et La Rochelle (Charente-Maritime) ont décidé de ne rien faire, d’autres ont choisi d’appliquer cette surtaxe payable dès décembre 2015. C’est le cas de Paris et Toulouse, ou encore de communes touristiques de taille moyenne.Lire le décryptage : Comment les taxes d’habitation et taxes foncières ont augmenté depuis dix ans Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Guélaud A deux cents jours de la COP21, la conférence de Paris sur le climat, les entreprises ont relevé le défi que leur avait lancé en septembre 2014 le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Ban Ki-Moon, en pressant le secteur privé de s’engager dans la lutte contre le dérèglement climatique. Les patrons de grands groupes mondiaux, réunis mercredi 20 et jeudi 21 mai au siège parisien de l’Unesco, se sont déclarés prêts à œuvrer en faveur d’une économie bas carbone et à travailler en bonne intelligence avec les gouvernements, tout en réclamant à ces derniers la fixation d’un prix pour le carbone.Lire aussi :Le « plaidoyer » pour le climat des six religions de FranceLe Sommet pour les entreprises et le climat, auquel plusieurs centaines d’entrepreneurs ont participé, a d’abord montré, comme l’a observé d’emblée Brice Lalonde, conseiller spécial pour le développement durable, que « le climat avait changé dans les entreprises ». Qui eût imaginé, il y a encore quelques années, que des dirigeants de compagnies pétrolières et gazières puissent un jour plaider en faveur du climat – une question longtemps tenue pour négligeable – ou affirmer avec Jean-Pascal Tricoire, le patron de Schneider, qu’« écologie rime avec économie » ?Une conversion qui irriteL’ampleur de la conversion des chefs d’entreprises a de quoi surprendre. Elle irrite, non sans raison, une partie de la société civile. Les Amis de la Terre et Oxfam ont ainsi rappelé dans un rapport rendu public mercredi que les centrales à charbon d’EDF et d’Engie émettaient chaque année respectivement plus de 69 et 81 millions de tonnes de CO2 .« Les émissions de CO2 provoquées par les centrales de ces deux entreprises, dont l’Etat est actionnaire, équivalent à la moitié des émissions de la France », a précisé Malika Peyraut pour l’association écologiste, dans un communiqué publié avec Attac France et les JEDI for Climate et intitulé « Le climat, c’est pas vos affaires ». Un point de vue balayé d’un revers de la main par un participant au Sommet de Paris : le secteur privé « pèse plus de 60 % du PIB mondial ». « On ne pourra pas faire sans nous. »Le changement d’état d’esprit des chefs d’entreprise n’est pas qu’une affaire de mode ou de « politiquement correct ». Au-delà des discours de circonstances, de nombreuses entreprises sont en train de faire évoluer leurs pratiques. Saint-Gobain investit dans la R&D pour réduire sa consommation d’énergie et limiter ses émissions de gaz à effets de serre. L’Oréal entend que ses produits aient tous, d’ici 2020, « une empreinte positive » sur l’environnement. Cez, un groupe tchèque d’énergie intégré, est décidé à produire de l’énergie neutre, sur le plan du carbone, dans les cinq ans qui viennent. Total va investir dans le solaire et le biodiesel. Kering partage ses pratiques pro-environnementales avec plus de 90 % de ses fournisseurs. Nike découvre que les contraintes environnementales boostent l’innovation…Assaut de bonne volontéInvité à clore ces deux jours de réunion, le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est déclaré « raisonnablement optimiste » sur les chances de succès de la COP21 en décembre à Paris. « Pourquoi y a-t-il plus de chance de succès à Paris ? Parce que la situation a changé », a-t-il analysé. « Le dérèglement climatique a des effets partout. La pression pour trouver des solutions est plus forte. Le phénomène scientifique et le fait qu’il a une origine humaine ne sont quasiment plus contestées. Les technologies sont devenus plus accessibles. Les politiques ont changé. L’accord entre Barack Obama et XI Jinping [le président chinois] est à cet égard important », a résumé en substance le ministre.Entreprises et politiques ont fait assaut de bonne volonté. « Ce n’est pas par la confrontation, mais par la coopération qu’on y arrivera », avait d’ailleurs plaidé mercredi la Costaricaine Christiana Figueres, « madame Climat » de l’ONU. Mais ce désir d’avancer ensemble n’est pas incompatible avec de fermes mises au point. « Pour investir dans l’économie bas carbone, nous avons besoin de signaux prix clairs et pérennes », a insisté, d’entrée de jeu, le patron de Schneider, M. Tricoire. Une demande reprise en chœur par tous les participants, au demeurant conscients, à l’image de Jean-Pierre Clamadieu (Solvay), de la nécessité de « faire converger » les mécanismes de tarification existants (taxes carbones, marché des droits d’émission…).« Chacun doit faire sa part du chemin. Nous, les gouvernements, nous devrons vous donner des signaux. La COP 21 se penchera sur le prix du carbone », a assuré M. Fabius. Le ministre pouvait difficilement faire moins sur ce sujet décisif pour les industriels et les investisseurs. Le ministre a exhorté les entreprises à rejoindre les différentes structures de coordination agissant contre le dérèglement climatique et à renforcer la diffusion des technologies bas carbone innovantes.Il a également souhaité qu’une sorte de « réflexe climat » accompagne toutes leurs décisions, notamment celles d’investir. La veille, François Hollande avait insisté sur le rôle majeur que peuvent jouer les grands groupes dans les pays émergents : « Vous devez convaincre les émergents qu’ils doivent s’engager. Ils ne le feront qu’avec des entreprises qui anticipent sur les choix à faire et qui innovent en matière de lutte contre le dérèglement climatique », a fait valoir le président.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard Les éleveurs bovins continuent à faire pression. Lundi 11 mai, ils ont poursuivi leurs opérations de blocage des abattoirs, leur donnant une portée nationale. Ce mouvement avait débuté mercredi 6 mai au soir, sous la houlette de la Fédération nationale bovine (FNB), filiale du premier syndicat agricole français, la FNSEA.Le ministère de l’agriculture a entendu le cri d’alarme lancé par ces producteurs. Il a annoncé, lundi, la tenue d’une table-ronde mardi 12 mai, rassemblant éleveurs, abatteurs et distributeurs.Le premier objectif de la FNB est d’obtenir une augmentation du prix payé aux producteurs. « Il nous faut entre 200 et 250 euros de plus par animal. Ce qui reviendrait à un surcoût de 1,5 euro par mois pour le consommateur, partant du postulat qu’un Français mange en moyenne 1,5 kg de viande bovine par mois », estime Jean-Pierre Fleury, président de la FNB.Lire aussi :Les éleveurs de bovins réclament une hausse des prix et bloquent des abattoirsDans un rapport remis, le 21 avril, au ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, l'Observatoire des prix et des marges avait indiqué qu’en 2014, les producteurs de viande bovine et porcine ont été particulièrement touchés par les baisses, comprises entre 6 % et 8 %, les prix au détail étant, eux, en « hausse modérée », de 1 %.Lire aussi :La distribution alimentaire garde ses margesAutres sujets sur la table : la meilleure valorisation du produit sur le marché intérieur et une véritable stratégie de conquête de marché dans les pays hors union européenne. Des objectifs qui ne peuvent être atteints sans de meilleures relations entre les différents acteurs de la filière.Si la FNB se félicite de l’annonce de la tenue de cette table-ronde sous l’égide des pouvoirs publics, elle en attend des résultats concrets. Elle souhaite qu’un délai d’un mois soit fixé pour mesurer les avancées obtenues. Sinon, elle indique qu’elle n’hésitera pas à relancer son action sur le terrain.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.05.2015 à 15h18 • Mis à jour le11.05.2015 à 15h36 | Dominique Gallois Pas d’interruption du programme d’essais en vol de l’A400M, et poursuite de l’assemblage de ces avions de transport militaire. Lundi 11 mai, dans une lettre aux salariés d’Airbus que Le Monde s’est procuré, le PDG d’Airbus, Tom Enders, est revenu sur le crash de l’A400M samedi 9 mai qui a fait quatre morts et deux blessés graves lors d’un vol d’essai à Séville, en Espagne. L’enquête officielle sur l’accident a débuté dimanche, et les boîtes noires ont été retrouvées. « Nous apportons toute l’aide nécessaire aux autorités chargées de l’enquête, comme toujours lorsqu’un tel événement se produit », explique Tom Enders et « nous espérons que la lumière sera faite au plus vite sur la cause du drame ». Lire aussi :L’accident d’un avion-cargo militaire ouvre une nouvelle crise pour Airbus« Confiance en cet excellent avion »Rendant hommage aux victimes, pour lesquelles une minute de silence a été observée lundi à midi dans tous les établissements du groupe aéronautique, et les drapeaux mis en berne pendant trois jours, Tom Enders a annoncé la poursuite des essais en vol. « Ces hommes qui sont décédés à Séville étaient de très grands professionnels. Jamais ils n’auraient voulu que nous arrêtions de voler », écrit le PDG d’Airbus. Et d’ajouter : « Nous voulons montrer à nos clients, les forces aériennes, que nous faisons pleinement confiance à cet excellent avion de transport. Nous sommes pleinement impliqués dans le programme, dans l’augmentation de la cadence des livraisons et des capacités de l’appareil ». Les vols d’essais reprendront dès mardi 12 mai à Toulouse et la fabrication en cours des vingt appareils continue. L’objectif reste d’en livrer quatorze cette année contre huit en 2014. Cette augmentation du rythme s’accompagne d’une réorganisation en profondeur de l’organisation de la logistique, son dysfonctionnement ayant concouru au retard de ce programme européen déjà mal engagé.Déboires dans l’organisationAinsi, l’an dernier, trois avions sur la douzaine prévue n’ont pas été fournis, et les livraisons ont parfois fait l’objet de sérieuses réserves de la part du client. Pour la réception de son premier avion de transport, l’armée de l’Air allemande avait décelé « 875 manquements », dont des gaines isolantes absentes sur certains câbles électriques. Ces déboires dans l’organisation ont aussi contraint le groupe à renoncer à son projet de porter la cadence annuelle de livraison à une vingtaine d’appareils cette année.Lire aussi :Crash de Séville : déboires et handicaps en série pour le cargo A400MDepuis le mois de janvier, deux A400M ont été livrés, ce qui porte à douze le nombre d’avions en vol livrés depuis 2013. La France est le premier client, avec six appareils, suivis par l’Italie (deux), l’Allemagne (deux), la Grande-Bretagne (un) et la Malaisie (un).Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.05.2015 à 12h04 • Mis à jour le11.05.2015 à 12h48 La majorité des tribunaux de commerce est en grève, lundi 11 mai, pour protester contre une disposition de la loi Macron. Ce mouvement, annoncé comme illimité par la Conférence générale des juges consulaires de France (CJCF), intervient alors que la loi Macron doit être votée mardi au Sénat. Les juges s’inquiètent notamment de l’impact de cette réforme sur la « justice de proximité ».« Plus de 98 % des tribunaux ont suspendu leurs audiences aujourd’hui », soit « près de 130 tribunaux de commerce sur 135 », a assuré Yves Lelièvre, président de la CJCF. « Au total, ce sont plus de 3 000 juges qui sont en arrêt total d’activité », a-t-il ajouté.La CJCF n’est pas hostile au principe de délocalisation de certains dossiers importants, mais s’inquiète du seuil qui déclenchera le transfert automatique d’une affaire vers une autre juridiction. Ces seuils doivent être déterminés par décrets, mais le gouvernement envisage de les fixer à 150 employés et 20 millions d’euros de chiffre d’affaires, des bornes que la conférence juge trop basses.« Si on veut être efficace, il faut qu’on soit proche »« Que les grandes entreprises soient traitées par des tribunaux spécialisés, pourquoi pas, mais à condition que ces tribunaux soient suffisamment nombreux sur le territoire et que les tribunaux de proximité continuent à s’occuper des entreprises de taille moyenne », explique M. Lelièvre.La CJCF demande l’insertion dans la loi Macron d’une référence à la classification des entreprises de la loi de modernisation de l’économie (LME) de 2008, soit un seuil de 250 salariés. Elle demande aussi que le nombre de tribunaux spécialisés soit fixé à 15 et non 8.« Ce ne sont pas les tribunaux de commerce qui sont menacés mais les entreprises elles-mêmes, assure M. Lelièvre. Si on veut être efficace, il faut qu’on soit proche. »La Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises soutient les juges consulaires, et demande « que les tribunaux de commerce de proximité gardent compétence pour les PME jusqu’à 250 salariés », « sauf dans des cas précis d’une activité spécifique ».Le vote solennel, prévu initialement le 5 mai, a été repoussé au mardi 12. Le texte fera ensuite l’objet d’une commission mixte paritaire (7 députés, 7 sénateurs) chargée d’essayer de trouver une version commune aux deux chambres. En cas d’échec, c’est l’Assemblée qui aura le dernier mot.Lire aussi :Les juges des tribunaux de commerce suspendent leur grève Audrey Tonnelier Le jugement dans l’« affaire EADS » a été mis en délibéré, lundi 11 mai en fin de journée, au 18 mai. Mais son issue ne fait – sauf surprise de dernière minute – guère de doute. Le tribunal correctionnel de Paris devrait mettre un terme à ce dossier de soupçons de délits d’initiés, l’un des plus emblématiques de la dernière décennie en matière boursière.« Il n’y a vraiment pas de débat concernant les personnes physiques », a indiqué, dès les premières minutes de l’audience, la juge Bénédicte de Perthuis.Dans ce dossier, sept dirigeants et ex-dirigeants du groupe aéronautique européen sont soupçonnés de délit d’initiés, ainsi que deux actionnaires de référence de l’époque, les groupes Daimler et Lagardère.La justice leur reproche de s’être enrichis indûment en vendant leurs stock-options, principalement en novembre 2005 et mars 2006, alors qu’ils auraient eu connaissance d’informations privilégiées quant aux difficultés des programmes A350 et A380 du groupe. Le « procès EADS » en cinq questionsJeudi 7 mai, le parquet national financier (PNF) avait toutefois annoncé qu’il allait requérir l’extinction des poursuites contre l’ensemble des prévenus. C’est ce qu’a fait, lundi, le procureur financier Eliane Houlette.En l’absence de réquisition du parquet pour une continuation des poursuites, le tribunal correctionnel de Paris, chargé du dossier, devrait donc constater l’extinction de l’action publique.Sur le banc des accusés figuraient l’ancien coprésident d’EADS, Noël Forgeard, l’ancien numéro deux d’EADS, Jean-Paul Gut, et le directeur financier de l’époque, Andreas Sperl.On y trouvait également l’actuel directeur commercial d’Airbus, John Leahy, l’ancien directeur des ressources humaines, Erik Pillet, ainsi qu’Alain Flourens et Olivier Andriès.MM. Leahy, Flourens et Sperl travaillent toujours pour Airbus Group, le nouveau nom adopté par EADS.Débat sur l’opportunité de poursuivre Lagardère et DaimlerEntre continuation de l’action et extinction, il y a toutefois eu débat au sein du PNF. Les magistrats du parquet financier étaient en effet partagés sur l’opportunité de réclamer au tribunal le maintien des poursuites contre les personnes morales, Lagardère et Daimler.Certains magistrats considéraient que, dans leur cas, les faits poursuivis au pénal n’étaient pas tout à fait les mêmes que ceux examinés par l’Autorité des marchés financiers (AMF), qui avait déjà jugé et blanchi l’ensemble des prévenus, en 2009.L’AMF avait alors mis les deux actionnaires hors de cause concernant les informations liées à l’A350, mais avait choisi de ne pas les poursuivre concernant celles liées à l’A380. Un « trou dans la raquette », selon l’expression de plusieurs observateurs, qui incitait certains magistrats, au sein du PNF, à vouloir continuer les poursuites.Au final, c’est la patronne du parquet financier, Eliane Houlette, qui a tranché. C’est pourquoi, d’ailleurs, elle a défendu, en personne à l’audience lundi, la position du ministère public, alors que ce sont Ulrika Weiss et Patrice Amar, ses adjoints, qui étaient présents lors de la première audience EADS, le 3 octobre 2014.Pas « en soi, un fait répréhensible »« Pour le PNF, continuer à poursuivre aurait eu un côté mauvais perdant. Sur le fond, c’était un très mauvais dossier pour le PNF : ils n’ont aucune preuve que Daimler et Lagardère aient eu connaissance de l’information privilégiée », selon un proche du dossier.« Aller au-delà [de l’audience de lundi], cela aurait été de l’acharnement. Le PNF ne voulait pas prendre le risque de perdre son premier dossier boursier emblématique », ajoute un autre.Dans ses conclusions, Mme  Houlette constate que les griefs notifiés par le président de l’AMF aux personnes physiques sont « strictement identiques » aux faits pour lesquelles elles ont été renvoyées devant le tribunal.Ce n’est pas le cas pour les personnes morales, puisque « l’utilisation de l’information privilégiée relative aux difficultés de la production de l’A380 n’avait en effet pas été retenue par le collège de l’AMF à l’encontre de Lagardère et Daimler », souligne la magistrate.Mais, pour elle, cet élément n’est pas de nature à remettre en cause la logique du Conseil constitutionnel. « L’information privilégiée n’est qu’un élément de contexte qui permet la commission de l’infraction », mais n’est pas « en soi, un fait répréhensible » et « seule l’utilisation en connaissance de cause de ces informations pour la réalisation d’une même opération poursuivie à la fois par l’AMF et le juge pénal doit être examinée », fait-elle valoir.Elle ajoute que l’AMF a clairement considéré que l’information relative aux retards de livraison de l’A380 n’avait pas les caractères d’une information privilégiée.Pas de doubles poursuites« Il est rare que l’avocat d’un prévenu remercie le tribunal », a fait remarquer Jean Veil, avocat de Lagardère. Pour la dizaine de petits actionnaires, qui s étaient portés partie civile dans cette affaire, en plus de la Caisse des dépôts (CDC) et de l’association des petits porteurs, c’est une seconde déception après la décision de l’AMF, en 2009.« Pour les actionnaires qui ont perdu près de 30 % de la valeur de leurs actions [le cours de l’action EADS avaient chuté de 25 % le 14 juin 2006], il serait bon de réexaminer les pièces du dossier », a fait valoir Me Frederik-Karel Canoy, avocat de l’un des petits actionnaires qui se sont portés partie civile. « Il y a eu des ventes [d’actions de la part des prévenus] avant l’annonce des retards de production [des avions], est-ce le fait du hasard ? »Le procès EADS s’était arrêté net avant même de démarrer, le 3 octobre 2014. Lors de cette première audience, en effet, les avocats des prévenus avaient posé deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) afin de savoir si une procédure consistant à poursuivre une seconde fois les mêmes personnes pour des faits identiques était valable (en référence à la décision de l’AMF de 2009).La réponse s’était révélée négative, le 18 mars, allant dans le sens d’une décision précédente de la Cour européenne des droits de l’homme.Lire aussi :Affaire EADS : les implications de la décision du Conseil constitutionnelAu-delà du dossier EADS, la décision du Conseil constitutionnel de ne plus permettre de double poursuite devrait concerner une dizaine d’affaires actuellement devant le tribunal, mais aussi treize dossiers en cours de traitement au sein du PNF, selon ce dernier, qui travaille au total actuellement sur une soixantaine de dossiers boursiers.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier Pour un propriétaire bailleur, mettre fin à une location n’est pas une formalité à prendre à la légère. Les règles à respecter sont précises et il est impossible d’y déroger, même si le contrat de bail le prévoit. Seuls trois motifs peuvent être invoqués : la reprise du logement par le propriétaire, la vente de ce logement, et un motif « légitime et sérieux ». Dans le troisième cas, « il peut s’agir, par exemple, d’un locataire qui fait beaucoup de bruit et qui a été condamné à plusieurs reprises pour tapage nocturne, ou d’un locataire qui ne paie pas son loyer », explique Denys Brunel, président de la Chambre nationale des propriétaires (CNP). Un huissier pour plus de sécuritéLe congé doit être délivré au locataire par lettre recommandée avec avis de réception (ou par acte d’huissier). « Depuis le vote de la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR), il est aussi possible de remettre la lettre en main propre contre récépissé, mais très peu de propriétaires le font, explique Sylvain Elkouby, fondateur de Syndicexperts.com. La plupart préfèrent envoyer une lettre avec accusé de réception, ce qui comporte un danger. Si le locataire ne va pas chercher la lettre à la poste, le délai de préavis ne court pas et le propriétaire peut être piégé. » Le risque est important pour le bailleur, qui peut être obligé de repartir sur un bail de trois ans contre son gré. C’est pourquoi M. Elkouby recommande de faire appel à un huissier. « Cela coûte environ 300 euros », précise-t-il.Autre nouveauté de loi ALUR, lorsque le bailleur invoque comme motif la reprise du logement par un membre de sa famille, il doit désormais préciser le lien de parenté qui le lie à ce bénéficiaire. « Faute de quoi, le congé peut être annulé et le bail reconduit », dit M. Brunel.De même, le propriétaire doit maintenant justifier du caractère réel et sérieux de sa demande. « Par exemple, s’il veut récupérer un pied-à-terre à Paris pour son fils qui démarre des études, il doit le préciser », dit M. Elkouby. Autre nouveauté, le bailleur doit désormais joindre à la demande de congé une notice d’information destinée au locataire lui expliquant les détails de la procédure.Des échéances à respecterSi le propriétaire n’avertit pas dans les formes son locataire avant la date prévue dans le contrat de bail (généralement 6 mois avant l’échéance), le contrat est reconduit tacitement. Sachez aussi qu’il est impossible de donner congé à un locataire en cours de bail, même si la situation du propriétaire bailleur est difficile (perte d’emploi, maladie, séparation…).Si plusieurs personnes ont signé le contrat de location, il faut adresser à chacun un congé personnel. La règle est la même qu’il s’agisse de simples colocataires, de concubins, de partenaires pacsés ou d’époux. Attention, même si un seul des deux époux ou partenaires pacsés a signé le contrat, il faut adresser un congé aux deux personnes car ils sont réputés cotitulaires du contrat.Lire aussi : Immobilier : petits tracas et grosses galères de propriétairesDépôt de garantie majoréLe locataire doit quitter les lieux au plus tard le dernier jour du préavis. Propriétaire et locataire se rencontrent alors pour établir l’état des lieux, et l’inventaire dans le cas d’une location meublée. Si le logement est en bon état et que le locataire est à jour de ses mensualités, le propriétaire doit restituer le dépôt de garantie dans son intégralité. En cas d’impayés ou de dégradations, il peut déduire les sommes correspondantes du dépôt de garantie.La loi ALUR précise que le dépôt de garantie doit être restitué dans un délai maximal d’un mois à compter de la remise des clés par le locataire lorsque l’état des lieux de sortie est conforme à l’état des lieux d’entrée. Sinon, le délai de restitution passe à deux mois maximum. À défaut de restitution dans les délais, le dépôt de garantie restant dû au locataire est majoré d’une somme égale à 10 % du loyer mensuel en principal, pour chaque période mensuelle commencée en retard.Lire aussi : Que faire lorsque le propriétaire conserve mon dépôt de garantie ?Des personnes protégéesUne catégorie de locataires est protégée, celle des personnes âgées. « Dès l’instant où le locataire est âgé de plus de 65 ans et que ses ressources annuelles sont inférieures à une fois et demie le SMIC, le propriétaire ne peut lui donner congé sans lui proposer un relogement correspondant à ses besoins et à ses moyens », dit M. Brunel. Mais toute obligation de relogement disparaît si le bailleur lui-même est âgé de plus de 65 ans ou possède des ressources inférieures à une fois et demie le montant du SMIC.Pour les résidences secondaires, les règles sont beaucoup plus souples. Ce sont les clauses du contrat qui tiennent lieu d’obligation. Dans ce cas, le propriétaire peut prévoir un délai de préavis plus court que pour une résidence principale et se dispenser d’avoir à motiver son congé. L’usage est d’inscrire dans le contrat que le congé sera adressé par courrier recommandé ou par huissier. Il est aussi d’usage de préciser si le propriétaire peut donner congé à son locataire à tout moment ou s’il doit attendre l’échéance du contrat.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.05.2015 à 09h37 • Mis à jour le11.05.2015 à 10h12   Le groupe philippin de spiritueux Emperador annonce, lundi 11 mai, vouloir se porter acquéreur de la maison de cognac Louis Royer, dont le propriétaire, le groupe japonais de boissons Suntory, souhaiterait se défaire.Emperador fait part dans une note boursière de « son intérêt à participer à un appel d’offres pour l’acquisition de Louis Royer SAS ». Il soumettra une offre préliminaire le 13 mai et ne précise pas le montant de sa proposition.Le groupe philippin, qui multiplie les acquisitions de vignobles et de distilleries, « présente un endettement nul et se trouve de ce fait dans une situation financière très solide » qui lui permet de mener son développement à l’international, fait-il valoir.Fondée en 1853 à Jarnac, en Charente, la maison Louis Royer a été rachetée par Suntory en 1989. Or Suntory a acquis l’an dernier le groupe américain Beam, lui-même propriétaire depuis 2005 des cognacs Courvoisier, également installés à Jarnac.Selon la presse spécialisée, Suntory-Beam, désormais numéro trois mondial derrière le britannique Diageo et Pernod-Ricard, a décidé de ne conserver qu’une marque de cognac, la plus importante en termes de notoriété et de volumes de production, en l’occurrence Courvoisier. Lire : Avec l’achat de Beam, le japonais Suntory va s’imposer comme un acteur-clé du marché américain des spiritueux Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Dans un basculement historique, la Chine est devenue, en avril, le premier importateur de pétrole de la planète, devançant les Etats-Unis. La République populaire a importé 7,37 millions de barils par jour sur le mois, devançant les 7,2 millions de barils achetés par les Américains.Les importations des Etats-Unis pourraient reprendre la première place temporairement dans le courant de l’année, mais ce changement reflète une tendance de fond.Le recours aux gaz de schiste a durablement réduit les importations américaines, tandis que la demande chinoise ne cesse de croître.Lire aussi :La production de pétrole de schiste va baisser aux Etats-UnisPékin a profité de la chute du cours de l’or noir sur l’année écoulée pour remplir ses réserves, à quoi s’ajoute un facteur politique depuis le printemps : la signature d’un accord sur le nucléaire iranien a poussé la Chine à augmenter ses commandes à Téhéran.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard, Samuel Laurent, Maxime Vaudano et Leila Marchand « L’analyse des unes de newsmagazines est une science ancienne et assez inexacte », ironise Etienne Gernelle, directeur de la rédaction du Point. On détecte pourtant certaines tendances quand on dénombre, comme LeMonde.fr l’a fait, les 273 couvertures publiées sur un an (du 1er mars 2014 au 9 avril 2015) par cinq hebdomadaires généralistes français :Le Nouvel Observateur (du groupe Le Monde, 448 000 exemplaires vendus en moyenne, dont 46 000 en kiosques),L’Express (400 000 ex., dont 54 000 en kiosques),Le Point (381 000 ex., dont 72 000 en kiosques)Marianne (155 803 ex. dont 67 374 en kiosques)Valeurs actuelles (112 000 ex., dont 25 000 en kiosques)(Voir notre méthodologie détaillée en fin d’article)Parmi les 14 catégories définies, on constate une part importante de sujets dits « magazine », qui ne sont pas liés à l’actualité, politique ou autre. Notamment dans les unes de la catégorie culture/loisirs/santé/« marronniers », qui inclut l’histoire ou le cinéma, mais aussi les sujets récurrents comme les palmarès et classements sur l’immobilier. #container_14309925725{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14309925725{ height:500px; } #container_14309925725 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14309925725 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14309925725 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14309925725 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des sujets de "une" des newsmagazinesPar thèmes, en %, sur un an et une sélection de cinq titres. Cliquez sur un élément de la légende pour filtrer l'affichage.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14309925725", backgroundColor: 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document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}« Médicaments qui guérissent », « derniers jours d’Hitler », « folie De Funès », diplômes qui donnent du travail ou palmarès des hôpitaux… avec 57 couvertures, cette catégorie représente 20 % des unes des cinq newsmagazines. Et en particulier un tiers des unes de L’Express, un quart de celles de L’Obs et 27 % de celles du Point.« Les unes d’actualité politique pure vendent moins bien ces temps-ci », explique Christophe Barbier, directeur de la rédaction de L’Express, en précisant que son titre est le seul des trois grands hebdomadaires à avoir titré sur les élections départementales après le 1er tour, en évoquant « La Gauche en ruines ». Cette même semaine, Le Point avait fait sa une sur Winston Churchill et L’Obs sur les mémoires des époux Klarsfeld (avec toutefois un entretien évoquant la montée du Front national).« La période est peu favorable au politique. Il y a une désaffection, on la voit dans les chiffres de vente, abonde Etienne Gernelle. Michel Onfray vend mieux que Hollande ou Sarkozy. » Le numéro du 12 mars sur « Le Philosophe qui secoue la France » a permis au Point d’écouler « 30 % d’exemplaires en plus que la moyenne », alors que la dernière couverture consacrée au président de la République (« Et maintenant on fait la sieste ? », le 2 avril) a fait l’objet d’une vente « normale ».Les unes géopolitiques ont également des résultats de vente incertains, selon le patron de L’Express. Christophe Barbier note un paradoxe : « Les gens demandent de l’actualité internationale mais ne l’achètent pas forcément… » Les sujets internationaux sont donc mis en avant quand l’actualité l’impose vraiment, résume le directeur de L’Express, citant en exemple « Poutine super-tsar » (paru en janvier 2014, et donc absent de notre étude).Moins de « marronniers » et de francs-maçons qu’on ne croitEvoquer les sujets hors actualité, pour les hebdomadaires, fait immédiatement penser aux « marronniers », ces sujets que l’on a l’impression de voir revenir sans cesse : le classement des meilleurs lycées, les francs-maçons… Pourtant, la pratique a changé et s’est éloignée de certains clichés, insistent les dirigeants de newsmagazines. « Cela fait plusieurs années que nous n’avons pas fait de couverture sur les francs-maçons. Idem pour les classes moyennes. Pourtant, on nous en parle toujours. Il y a chez les gens un effet de persistance rétinienne », s’amuse Etienne Gernelle. De fait, aucun newsmagazine n’a mis les francs-maçons en une depuis plus d’un an. #container_14309930038{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14309930038{ height:500px; } #container_14309930038 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14309930038 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14309930038 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14309930038 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les sujets "magazine" dans les newsmagazinesVentilation des 53 unes de la catégorie "culture/loisirs/santé/marronniers dans les cinq newsmagazines étudiés. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14309930038", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Sexe","Palmarès","Alimentation","Tourisme","Immobilier","Culture","Santé","Portrait","Psycho","Vie pratique","Histoire"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de unes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ], [ "", 5 ], [ "", 7 ], [ "", 7 ], [ "", 9 ], [ "", 11 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " unes", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}« Les gros marronniers, il en reste peu, expose Christophe Barbier de L’Express. Nous en avons surtout gardé deux : le ‘spécial immobilier’, deux fois par an, et le classement des hôpitaux, qui est pour les lecteurs un service dans un domaine important. » Le classement des lycées n’existe désormais plus que sous la forme d’un moteur de recherche sur le site de L’Express, explique M. Barbier.Le refus des marronniers est un parti pris beaucoup plus franc pour Valeurs actuelles. Son directeur, Yves de Kerdrel, raille les couvertures des autres hebdos sur la santé ou les derniers jours d’Hitler. Chez Valeurs actuelles et Marianne, deux titres au tirage plus faible, les sujets culture/loisirs/santé/« marronniers » ne représentent que 5,5 % et 10 % des unes.« Ces sujets sont guidés par les régies publicitaires. Et ils se vendent même parfois plus mal que la moyenne ! », critique M. Kerdrel, citant le cas de l’immobilier. L’Express affirme que son « spécial immobilier » ne répond pas à un impératif de publicité (les budgets seraient intéressants en mars à l’occasion d’un salon de l’immobilier, mais pas tellement en septembre) mais de diffusion. Selon M. Barbier, le moteur des ventes est local : l’édition nationale du numéro sur l’immobilier de septembre réalise une performance moyenne, mais les 36 éditions régionales apportent un plus qui fait de ce numéro « une des meilleures ventes de l’année ». D’autres dossiers sont plus directement réalisés par les hebdomadaires pour des raisons de la publicité (sur les vins, le numérique ou les flottes automobiles d’entreprises) mais ils sont très rarement en une, note-t-il.« C’est un pur métier d’offre. On ne sait pas vraiment ce que souhaitent les gens. On est souvent surpris quand on essaye de deviner les ventes, philosophe Etienne Gernelle. Les gens imaginent qu’on a des experts marketing et des recettes mais ce n’est pas le cas. Il faut donc une stratégie de long terme. »L’histoire, la psychologie et la morale sont « tendance »Parmi les sujets « magazine », on trouve beaucoup de thèmes historiques (11 unes), mais aussi de vie pratique et de conseils (« manuel de culture générale », « comment éviter le burn-out »…) Les sujets psycho (« la revanche des introvertis », « les hypernarcissiques ») sont également souvent tentés. Autre tendance : le grand portrait d’un artiste ou d’un intellectuel. Parmi les titres, chacun a ses spécialités : Le Point aime par exemple les dossiers historiques (Hitler, chute de Rome, Débarquement de 1944…). L’Express se pique de sujets psycho (« L’esprit qui soigne le corps », « Les Hyper narcissiques », « Les Manipulateurs »…). L’Obs navigue entre les deux, mais garde une appétence pour les valeurs sûres que sont « Les Diplômes qui donnent du travail » ou « Immobilier, pourquoi acheter ? »« L’histoire, c’est une tendance de longue date au Point, confirme M. Gernelle. Notre stratégie, c’est de proposer du fond. Et donc d’écrire souvent sur des intellectuels : des philosophes des historiens… » « Il y a deux ans, nous avons choisi de relancer la thématique psychologique sous l’angle de l’univers personnel, explique de son côté Christophe Barbier, de L’Express. Le domaine avait fait de belles performances il y a dix ans avec des psychologues comme Marcel Rufo ou Boris Cyrulnik, notamment sur la question du bonheur. Aujourd’hui, il faut trouver les nouvelles tendances. »M. Barbier estime que les couvertures sur les pervers narcissiques, ou celle sur le « burn-out » ont réalisé de très bons scores, en augmentant les ventes de 20 à 30 % par rapport à un numéro comparable. Dans le même esprit, L’Express a fait sa dernière couverture sur l’éducation : « Comment rendre nos enfants heureux ? ». Le Point a déjà titré sur « Les Jaloux, enquête sur une maladie qui gâche la vie » et L’Obs sur « La Revanche des introvertis ».« Les philosophes sont à la mode », constate enfin M. Barbier. « Les questions sur la République, les valeurs, la France, la laïcité, cela préoccupe les gens, estime M. Gernelle. On voit d’ailleurs que le Nouvel Observateur a consacré sa une à Emmanuel Todd (pour son livre Qui est Charlie ?). » Le directeur du Point affirme ne pas avoir mis Alain Finkielkraut ou Michel Onfray en couverture pour les ventes, mais note que ces numéros ont bien fonctionné. « Il y a cinq ans, la une que nous avions dédiée à Michel Onfray, pour son livre sur Sigmund Freud, s’était moins bien vendue », compare-t-il. La catégorie « valeurs et morale » comprend ainsi 29 unes des cinq newsmagazines étudiés, en un an. Les frontières entre catégories sont parfois poreuses et les questions de « valeurs » rejoignent des enjeux politiques : c’est clair avec des auteurs comme Michel Houellebecq, Michel Onfray, Alain Finkielkraut ou Emmanuel Todd, tous liés aux débats sur la laïcité et l’islam, notamment. Idem pour des unes de l’hebdo de droite Valeurs actuelles comme « Zemmour l’insoumis - comment Le Suicide français annonce la révolte d’un pays qui refuse de mourir » ou « De l’ordre - Etat, banlieues, école, les Français veulent de l’autorité ». Dans le même esprit, Le Point a mis en une « Les mal-élevés - Comment ils font la loi dans les transports - Sarkozy, Hollande et le savoir-vivre », quand Marianne titrait « Laïcité - pourquoi il faut se ressaisir » ou distinguait « Vrais et faux rebelles - De B comme Booba à Z comme Zemmour ».Leila MarchandJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Les ministres des finances de la zone euro se réunissent lundi 11 mai à Bruxelles. Au menu de cet Eurogroupe : un peu d’Irlande, d’Espagne, mais surtout, encore et toujours depuis trois mois, de la Grèce…Revue des enjeux de cette énième réunion des 19 ministres des finances de la zone euro, alors qu’un accord n’est toujours pas en vue sur le versement de la dernière tranche de prêts du deuxième plan d’aide au pays (7,2 milliards d’euros) contre une liste de réformes côté grec.Des positions encore très éloignéesLes négociateurs, à Bruxelles et dans les capitales européennes, l’ont répété ces derniers jours : cet Eurogroupe ne sera pas « décisionnel », aucun accord n’y sera acté, il y a encore trop d’écarts entre ce que sont prêts à accepter les créanciers et ce que souhaite obtenir le gouvernement d’Alexis Tsipras.Mais cette réunion ne doit pas non plus servir à rien : il faudrait qu’elle soit l’occasion d’acter le fait que les négociations en cours au « groupe de Bruxelles », cette petite quarantaine de techniciens grecs et représentants des créanciers d’Athènes (Fonds monétaire international, Union européenne et Banque centrale européenne), progressent bien.Ce n’est pas rien : jusqu’à présent, ces discussions patinaient sérieusement. Surtout, à en croire les créanciers d’Athènes, à cause du manque de bonne volonté côté grec.Depuis l’Eurogroupe du 24 avril, suite auquel cette équipe a été renouvelée, et surtout mise sous l’autorité d’un proche du premier ministre grec, Euclide Tsakalotos, et non plus d’hommes du ministre des finances, Yanis Varoufakis, les pourparlers avancent mieux. On est enfin entré dans le dur des discussions, dit-on à Bruxelles.Lire aussi :Le trio grec qui souffle le chaud et le froid dans les négociationsDes « lignes rouges » de part et d’autreLes ministres des finances de l’Eurozone pourraient aborder les « lignes rouges » des uns et des autres. Les créanciers de la Grèce insistent pour que le pays présente une liste de réformes, qui ne grèvent pas davantage les finances publiques du pays et la compétitivité de son économie.Selon les nouvelles prévisions de la Commission européenne pour 2015, la Grèce, qui avait affiché en 2014 un budget en léger excédent primaire (avant charge de la dette), sera à nouveau en déficit en 2015 (2,1 % du produit intérieur brut), en raison de la chute des rentrées fiscales, liées aux incertitudes politiques depuis le début de l’année.La dette, elle, devrait atteindre 180 % du PIB. Des paramètres qui réduisent encore un peu la marge de manœuvre du gouvernement Tsipras, qui tente d’imposer des mesures anti-austérité.Samedi 9 mai, le ministère des finances grec a dit ne plus prévoir, lui, qu’une croissance d’« au moins 0,8 % cette année », moins du tiers de la projection initialement retenue dans le projet de budget 2015.Par ailleurs, le FMI, classiquement plus enclin à exiger des réformes ayant un effet à court terme (il prête à 10 ans, contre une moyenne de 32 ans de maturité pour les prêts accordés par les pays de l’UE à la Grèce), devrait insister, lui, sur sa volonté qu’Athènes continue à réformer le système des retraites et à libéraliser le marché du travail, alors que les priorités de la Commission européenne vont plutôt aux mesures fiscales (privatisations, TVA sur les achats des touristes dans les îles grecques…).Au mieux, un accord d’ici à fin mai L’idéal, pour certaines sources proches des négociations, serait que les 19 ministres des finances de l’eurozone parviennent à une déclaration commune permettant d’indiquer que « les discussions avancent, la perspective d’un accord se rapproche. »Une telle phrase donnerait l’assurance qu’un accord va advenir dans les jours ou les semaines qui viennent et lèverait quelques hypothèques. Elle permettrait notamment à la BCE de continuer à relever, de semaine en semaine, le plafond des ELA (emergency liquidity assistance), ce financement d’urgence qu’elle continue à fournir aux banques grecques.Athènes y croit : la Grèce et ses créanciers internationaux sont « très proches » d’un accord, a affirmé, dimanche 10 mai, Euclide Tsakalotos. « Après des semaines de douloureuse négociation, si l’autre partie le souhaite, nous allons voir qu’(…) un accord est très proche et sera conclu prochainement », a déclaré le coordinateur des discussions avec les créanciers au quotidien grec Avgi.Les plus optimistes, côté créanciers, espèrent un accord d’ici à fin mai. Cela permettrait de disposer encore d’un gros mois - d’ici à fin juin, date d’expiration du deuxième plan d’aide à la Grèce - pour négocier un troisième plan d’aide, et un allégement de la dette grecque (environ 340 milliards d’euros). Une discussion « pas taboue », comme l’a dit au « Monde » le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, jeudi 7 mai.Lire aussi :« La discussion sur l’allégement de la dette grecque n’est pas taboue »Le scénario du pire n’est pas excluSi l’Eurogroupe n’accouche d’aucune déclaration positive ou si, pire, comme à celui qui s’est tenu à Riga, le 24 avril, il se termine sur un clash, les scénarios du pire, dont celui d’un « Grexit » (sortie de la Grèce de la zone euro), vont revenir sur le devant de la scène, alors que le 12 mai, Athènes est censée effectuer un nouveau remboursement au FMI (770 millions d’euros).>> Les paiements à effectuer par le gouvernement grec (Source : Open Europe) De fait, un désaccord évident, lundi, serait la preuve qu’un accord est très difficile, voire impossible, entre un gouvernement de gauche radicale anti-austérité et le reste de l’Eurozone, dominé par des gouvernements conservateurs et sociaux-démocrates.Lire aussi :« Grexit » : Washington redoute un nouveau Lehman BrothersCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sandrine Morel (Madrid, correspondance) Le crash d’un avion militaire A400M à Séville, samedi 9 mai, qui a coûté la vie à quatre salariés espagnols pourrait avoir de graves conséquences économiques pour le constructeur aéronautique européen Airbus.Lundi matin, l’action du groupe perdait plus de 3 % à la Bourse de Paris ainsi qu’à la Bourse de Francfort.Lire aussi :Crash de Séville : déboires et handicaps en série pour le cargo A400MDans l’attente de l’analyse des deux boîtes noires retrouvées sur les lieux du sinistre et transmises au juge d’instruction chargé de l’enquête, les causes de l’accident de cet appareil, qui effectuait un vol d’essai avant d’être livré à la Turquie en juin, restent indéterminées.Peu après son décollage, le pilote avait demandé à la tour de contrôle de réaliser un atterrissage d’urgence à l’aéroport de la capitale de la région andalouse, où se trouve l’usine d’assemblage final de l’A400M. Mais l’avion s’est écrasé après avoir heurté une ligne à haute tension, au-dessus d’un champ. Des gardes champêtres qui se trouvaient non loin du lieu de l’accident sont parvenus à secourir deux hommes qui avaient sauté de l’appareil en feu. Ces derniers sont hospitalisés dans un état grave. Surcoût et retardsCe tragique accident s’ajoute aux nombreux déboires que connaît la filiale militaire d’Airbus, Airbus Defense and Space (Airbus DS), depuis la mise en route en 2003 du programme de l’A400M, un avion militaire doté de quatre turbopropulseurs, capables de transporter 37 tonnes sur 3 300 km et de se poser sur des terrains non préparés.Surcoûts importants et nombreux retards ont marqué le développement d’un programme initialement chiffré à 20 milliards d’euros et financé par les sept pays commanditaires de l’A400M, regroupés au sein de l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement (Occar), formée par la France, l’Allemagne, l’Espagne, le Royaume-Uni, la Belgique, le Luxembourg et la Turquie. A tel point qu’en 2010, pour assurer sa survie, le PDG d’Airbus, Tom Enders, avait demandé à l’Occar de prendre en charge près de la moitié du surcoût de la construction, de 6,2 milliards d’euros.Ces surcoûts avaient été attribués à la décision politique de développer son propre turbopropulseur plutôt que d’acheter des moteurs américains, au fait que chaque pays de l’Occar soit chargé d’une phase de fabrication, dispersant la production, et que chaque client commande sa propre version de l’A400M, provoquant des difficultés au niveau de la chaîne d’assemblage.Avec quatre ans de retard, le premier A400M avait été livré en septembre 2013 à la France. Depuis, seuls douze appareils sur les 174 qui ont été commandés, ont été livrés à la France, à la Turquie, au Royaume-Uni, à l’Allemagne et à la Malaisie et, en 2014, Airbus a dû apporter une provision de 551 millions d’euros pour faire face aux nouveaux retards.Cela n’a pas empêché, en janvier, que le programme connaisse une nouvelle crise lorsque la ministre de la défense allemande, Ursula von der Leyen, a affirmé dans l’hebdomadaire Der Spiegel avoir détecté « 875 manquements » sur l’avion qui lui avait été livré en décembre 2014. « Il y a plus en jeu que la seule image d’une entreprise industrielle. Il est question de la fiabilité de l’Allemagne dans ses alliances », avait-elle ajouté.Avions immobilisés au solLe PDG d’Airbus, Tom Enders, avait alors présenté ses excuses pour les retards pris dans la livraison de l’A400M et annoncé une réorganisation de sa filiale militaire. Le patron d’Airbus DS, Bernhard Gerwert, avait lui-même avoué « la situation critique du programme ». Finalement, le directeur de la division militaire, Domingo Urena-Raso, avait été poussé vers la sortie et remplacé par le responsable des essais au sol Fernando Alonso.Aujourd’hui, l’accident de Séville ouvre une énième crise aux conséquences imprévisibles pour Airbus DS. Dans un communiqué, la compagnie s’est dite « anéantie » par la nouvelle de l’accident. L’Allemagne, le Royaume-Uni et la Turquie ont d’ores et déjà annoncé ce week-end leur décision d’immobiliser au sol leurs appareils. La France, qui compte six A400M, a choisi de limiter leur utilisation aux « vols extrêmement prioritaires en opérations », a annoncé dimanche 10 mai le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, tout en rappelant que les six appareils français « ont cumulé 1 700 heures de vol de manière extrêmement performante ».Son homologue espagnol, Pedro Morenés, a demandé de son côté d’« éviter une analyse sur la crédibilité d’Airbus » le temps que soit déterminé « s’il s’agit d’un accident dû à un élément isolé ou qui pourrait affecter le reste des avions ou le projet en soi ». Quant au chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, il a demandé à Airbus « la plus grande transparence possible » à l’heure d’éclaircir les causes de l’accident. L’avionneur a cependant d’ores-et-déjà annoncé la poursuite de la production de l'appareil ainsi que les vols d'essai – le prochain aura lieu mardi au départ de Toulouse.Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.05.2015 à 16h14 • Mis à jour le10.05.2015 à 17h10 Les autorités espagnoles ont annoncé, dimanche 10 mai, avoir retrouvé les deux boîtes noires de l'Airbus A400M qui s'est écrasé samedi près de l'aéroport de Séville, en Espagne, faisant quatre morts parmi les six passagers. « Les deux boîtes noires ont été données au juge d'instruction responsable de l'enquête judiciaire », a indiqué le ministère des travaux publics dans un communiqué.Les enregistrements, des données audio et des données de vol, pourraient se révéler décisifs pour déterminer la cause encore inexpliquée du crash de l'avion de transport militaire, qui a décidé l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la Turquie à immobiliser temporairement leurs Airbus A400M.De son côté, le ministre de la défense français, Jean-Yves Le Drian, a précisé dimanche que seuls les vols « prioritaires en opérations » des avions de transport militaires A400M de l'armée française seraient autorisés, dans l'attente des résultats de l'enquête.Premier accident mortel de ce nouvel avionUne équipe d'experts a été immédiatement envoyée à Séville, où est assemblé l'A400M, par le constructeur aéronautique Airbus. L'avion effectuait son premier vol et devait être livré en juin à la Turquie, a précisé la section militaire d'Airbus dans un communiqué. C'est le premier accident mortel de ce nouvel avion de transport militaire européen.L'appareil a connu de nombreux déboires depuis le lancement du programme en 2003 à la demande des armées européennes : retards de fabrication et de livraison, dépassement de coût de 6,2 milliards d'euros (30 % du budget) et querelles entre les clients et le constructeur, qui avait même menacé de jeter l'éponge.Lire aussi :Crash de Séville : déboires et handicaps en série pour le cargo A400M 31.05.2015 à 00h40 • Mis à jour le31.05.2015 à 00h43 Le ministre de l'économie, Emmanuel Macron, estime que « l'avant-garde de la zone euro doit aller vers plus de solidarité et d'intégration », dans une interview à paraître dimanche 31 mai dans le Journal du Dimanche. Il précise que cette intégration doit passer par « un budget commun, une capacité d'endettement commune et une convergence fiscale ».Emmanuel Macron défend également l'idée d'une harmonisation des régimes sociaux ainsi que la création d'une assurance-chômage commune. Il reprend également l'idée émise par son homologue allemand, Wolfgang Schäuble, de créer un parlement de la zone euro.Deux vitessesLe ministre prône par ailleurs une Europe à deux vitesses : « Il faut accepter l'idée que l'Europe se fasse à deux vitesses, qu'il y ait une union solidaire et différenciée. Il y a une histoire à 28 (les pays membres de l’UE) et une histoire à 19 (Les pays membres de la zone euro)  », explique-t-il. Et d'ajouter que « l'Europe à 28 doit être plus simple, plus claire, plus efficace et continuer à avancer sur le numérique et l'énergie ».Sur l'objectif de plus d'intégration dans la zone euro, lire :Le « no, thanks » de Merkel et Hollande à Cameron Jean-Baptiste Jacquin Bernard Charlès a toujours été un patron très souriant. Si depuis vingt ans qu’il dirige la société d’édition de logiciels Dassault Systèmes son sourire s’est parfois tendu, voire franchement crispé, il ne l’a jamais quitté. Aujourd’hui, il se détend. Tous les indicateurs sont revenus au vert.Dans ce contexte porteur, la société a fait voter un changement de statut par ses actionnaires jeudi 28 mai. Société anonyme de droit français, le champion mondial des logiciels de conception en 3D et spécialiste des logiciels de gestion de cycle de vie des produits va devenir une société européenne.Aucun suspense sur le vote, puisque la famille Dassault contrôle 41 % du capital et 55 % des droits de vote de Dassault Systèmes. La question porte sur le pourquoi. Comme pour les quelques autres entreprises françaises qui l’ont précédé sur cette voie, les motivations ne paraissent pas évidentes. En dehors, cela va sans dire, d’une profession de foi en l’Europe.« Cette nouvelle dimension permet au pionnier de la technologie de révéler l’avenir et l’ambition de l’Europe en matière de business et de leadership à l’échelle mondiale », proclame fièrement le communiqué de la société. Mais encore ? Serait-ce uniquement pour la gloire et les beaux yeux d’Europe que M. Charlès s’est lancé dans le fatras juridique qu’impose un changement de statut ? Pas sûr.Qu’on se rassure, le passage de « SA » en « SE » ne change rien sur le plan fiscal. De même, la société conserve son siège social à Vélizy-Villacoublay (Yvelines). Pour le moment. En revanche, les transferts d’actifs et de salariés entre les entités du groupe implantées dans différents pays européens deviennent plus aisés.Record historiqueY aurait-il autre chose derrière le sourire de celui qui, en mars 2013, avait annoncé à grand bruit dans ces colonnes étudier un départ de France ? En pleine polémique sur la fiscalité des hauts revenus et du capital, M. Charlès expliquait qu’un nombre croissant de dirigeants de son groupe s’étaient délocalisés ou songeaient à le faire comme lui. Dans la compétition fiscale entre les pays, ce statut de société européenne vient renforcer les arguments des entreprises face à l’Etat.Pour l’heure, ce n’est pas le sujet. Il se trouve que, contrairement à l’année 2013 où Dassault Systèmes avait eu quelques ratés en termes de chiffre d’affaires, la croissance des ventes est bien repartie. Cela fait quatre trimestres consécutifs qu’elle s’accélère. Elle a atteint 8 % au premier trimestre 2015 à périmètre et de changes comparables, et même 32 % en publié (à 665 millions d’euros). L’éditeur de logiciels, qui profite de la faiblesse de l’euro, table sur une croissance organique de 11 % à 12 % cette année.Les marges repartent à la hausse et l’action établit un nouveau record historique à chaque séance de Bourse. Difficile de crier famine pour justifier un exil. Mais à la prochaine bourrasque…Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.05.2015 à 08h00 • Mis à jour le30.05.2015 à 10h57 Le géant de l'Internet a dévoilé vendredi 29 mai le projet Jacquard, du nom de l'inventeur français d'un célèbre métier à tisser, à la conférence annuelle de Google avec les développeurs à San Francisco, ainsi qu'un premier partenariat dans ce domaine avec le fabricant américain de jeans Levi Strauss. Google travaille à la fabrication de vêtements connectés, permettant de commander des objets à distance grâce à un tissu spécial sensible au toucher. Ces « textiles interactifs » sont réalisés en mêlant des fils conducteurs aux matériaux habituels des vêtements lors du tissage, et ce sur l'intégralité de l'habit ou seulement sur une partie. Les fils peuvent être visibles ou invisibles, selon le choix esthétique du designer. « C'est étirable, c'est lavable », a précisé Emre Karagozler, le responsable du projet chez Google, « comme n'importe quel tissu ». Des personnes sur l'espace de démonstration contrôlaient des lumières et des écrans d'ordinateur simplement en touchant du doigt un morceau de tissu bleu sur une table.Contact tactileSelon Google, le projet rendrait possible de tisser des matériaux conducteurs dans n'importe quel textile en utilisant des métiers à tisser standards, industriels. Tout ce qui comporte du tissu, des costumes aux robes, des nappes aux tapis, pourrait bientôt offrir la possibilité de contrôler des objets à distance par contact tactile.Les fils conducteurs sont reliés à des petits circuits électroniques, pas plus gros qu'un bouton de veste, dont les algorithmes permettent de différencier une tape ou un balayage du doigt, selon Google.Les données peuvent ensuite être télétransmises à des smartphones ou autres objets, rendant ainsi possible de passer des coups de téléphone ou d'envoyer des messages, non pas en touchant du bois... mais du tissu. 30.05.2015 à 03h24 Les autorités turques ont annoncé vendredi 29 mai dans la soirée avoir pris le contrôle total du dixième établissement bancaire du pays, Bank Asya, nouvel épisode de la guerre qui oppose le régime du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan à son ennemi juré l’imam Fethullah Gülen.Lire : En Turquie, vague d'arrestations contre « l'Etat parallèle » de la confrérie GülenDans un communiqué publié sur son site internet, l’Autorité de régulation et de supervision bancaires (BDDK) a annoncé avoir confié le contrôle de la banque islamique au Fonds d’assurance et de garantie des dépôts (TMSF), un organisme public, à huit jours des élections législatives du 7 juin.« Un danger pour le système financier turc »Le BDDK a justifié sa décision en expliquant que « les problèmes causés aux activités de la banque par sa structure financière, ses partenariats et la composition de son conseil d’administration constituaient un danger (…) pour la confiance et la stabilité du système financier (turc) ».Le gouvernement turc avait engagé l’offensive contre Bank Asya en février dernier en prenant le contrôle de son conseil d’administration, lui aussi confié au TMSF, citant alors un « manque de transparence » de sa gestion. La direction de l’établissement avait alors dénoncé une décision « illégale » et l’opposition les motivations « politiques » du régime.Fondée en 1996, Bank Asya est réputée proche du mouvement de Fethullah Gülen, un imam turc qui vit aux Etats-Unis et dirige un vaste et influent réseau d’écoles, d’organisations caritatives et d’entreprises en Turquie et dans le monde.Guerre contre son ancien alliéFidèle allié de M. Erdogan depuis son arrivée au pouvoir en 2002, M. Gülen est devenu son ennemi juré depuis le scandale de corruption qui a éclaboussé le régime fin 2013. Le chef de l’Etat a depuis déclaré la guerre à M. Gülen, multipliant les purges contre les membres présumés de son mouvement, notamment dans la police et la justice.Bank Asya emploie 5 000 salariés en Turquie, y dispose de 300 agences et d’environ 4,5 millions de clients. La décision des autorités turques intervient à huit jours des élections législatives. Au pouvoir depuis treize ans, le parti de M. Erdogan s’y présente en favori, mais affaibli.Lire aussi (en édition abonnés) :En Turquie, M. Erdogan cherche à ressouder son parti avant les élections Gilles Rof Combien Manuel Valls a-t-il réellement promis à Marseille et à sa future métropole ce vendredi 29 mai ? Au terme d’une journée marathon, commencée par un petit déjeuner avec le maire UMP de la ville Jean-Claude Gaudin et six présidents d’EPCI (établissement public de coopération intercommunale), et bouclée par une visite à l’usine Airbus Helicopters de Marignane, le chef du gouvernement laisse dans son sillage deux promesses. Celle de « prendre à bras le corps » les problèmes de ce territoire, et celle de tenir une très longue liste d’engagements. Certains chiffrés et dotés d’un calendrier. D’autres relevant plus de la déclaration d’intention politique.Les plus clairs des engagements du gouvernement sont ceux contenus dans le Contrat plan Etat-région (CPER). Un document portant sur la période 2015-2020, signé au conseil régional PACA en début d’après-midi par Manuel Valls et son président socialiste, Michel Vauzelle. Sur la somme totale de 1,67 milliard d’euros d’investissements publics, l’Etat a fixé sa part à 826 millions d’euros – 61 millions d’euros de plus que pour le plan précédent. « Si on ajoute les crédits du plan Campus et ceux du Plan d’investissement d’avenir, a calculé M. Valls à la tribune de l’hémicycle régional, cela fait un investissement de l’Etat de 1,6 milliard d’euros pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ». Fustigeant « ceux qui estiment que l’Etat ne fait pas assez », le premier ministre a rappelé à ses détracteurs locaux que c’était « son » gouvernement et celui de Jean-Marc Ayrault qui « avaient fait les choses » pour Marseille et son territoire.Lire aussi :Manuel Valls à Marseille pour concrétiser les engagements financiers de l’EtatQuelques minutes avant l’arrivée de M. Valls, les conseillers régionaux UMP-UDI et Front national ont quitté l’hémicycle pour marquer leur désaccord. La veille, seize grands élus UMP, dont le député-maire de Nice, Christian Estrosi, candidat aux élections régionales de décembre, avaient cosigné une lettre dénonçant un « abandon financier programmé » par l’Etat. « Ce n’est pas parce qu’on est en campagne régionale qu’il faut dire ce genre de bêtises », a rétorqué Manuel Valls à l’attention de l’ancien ministre délégué à l’industrie de Nicolas Sarkozy.Le CPER prévoit notamment d’investir 775 millions d’euros dans le domaine des transports. Dans cette enveloppe, près de 400 millions iront au réseau ferroviaire, avec l’amélioration de la peu performante desserte Aix-Marseille et les liaisons entre les métropoles niçoise et marseillaise. Quelque 78 millions seront également consacrés à l’amélioration des bassins du Grand Port maritime de Marseille, que le premier ministre souhaite voir atteindre le « niveau des ports de l’Europe du Nord les plus modernes ».« Le soutien aux métropoles, les questions de l’emploi et de la transition écologique sont au cœur de ce contrat », a expliqué Manuel Valls. Des projets à hauteur de 281 millions d’euros sur la recherche et l’innovation, 275 millions d’euros sur la transition écologique dont 146 consacrés « à la reconquête de la biodiversité », figurent dans les engagements conjoints de l’Etat et de la Région. Enfin, dans le domaine de la solidarité, le CPER prévoit également 107,5 millions d’euros sur 23 opérations de rénovation urbaine (dont 12 dans les Bouches-du-Rhône), hors des habituels crédits de l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU).Une métropole Aix-Marseille-Provence en 2016Dans la matinée, le premier ministre s’était concentré sur un autre sujet : la future métropole Aix-Marseille-Provence. Au sortir du comité interministériel exceptionnel organisé à la préfecture, en présence de six ministres et de trois secrétaires d’Etat, M. Valls a rappelé « son attachement » personnel à la « capitale méditerranéenne de la France », et sa détermination à voir la métropolisation souhaitée par le gouvernement prendre son élan. « Dans les faits, elle est déjà là », a expliqué Manuel Valls, assurant les élus de la présence de l’Etat pour les aider à bâtir cette métropole prévue au 1er janvier 2016, regroupant 92 communes et 1,8 million d’habitants.Si la volonté est affichée, le programme « d’accompagnement du développement de la métropole » présenté par le premier ministre n’est pas doté d’une enveloppe globale précise, ce qui lui a valu de sérieuses critiques des élus UMP, Jean-Claude Gaudin en tête.Certaines mesures bénéficient d’un calendrier fixe : création de douze nouvelles classes pour les enfants de moins de 3 ans dans les quartiers populaires de Marseille et recrutement de 200 jeunes en service civique à la rentrée 2015, ouverture du premier tronçon de la rocade routière L2 au premier trimestre 2016, plan de rénovation des copropriétés dégradées fin 2016…D’autres tracent une direction dans laquelle l’Etat assure vouloir s’engager, comme le financement de l’étude du prolongement du tramway vers les quartiers nord de la ville… « Nous agissons avec lucidité et modestie, a insisté le chef du gouvernement. Nous savons que cela prendra du temps. » M. Valls s’est placé dans la continuité d’action du pacte de sécurité et de cohésion sociale lancée par son prédécesseur. Sur les 37 millions d’euros promis à Marseille par M. Ayrault, les services de l’Etat assurent que 30 ont déjà été investis. 30 millions d’euros, c’est la dotation que le gouvernement pourrait exceptionnellement ajouter en 2016 pour « permettre la mise en place de la métropole Aix-Marseille Provence ». Une enveloppe de 100 millions d’euros reste à utiliserAu cours d’un petit déjeuner « républicain mais tendu », selon un participant, Manuel Valls a rencontré les présidents des communautés de communes, toujours remontés contre le projet. Face à leurs accusations de « ne pas mettre les moyens nécessaires », le premier ministre a joué la compréhension et la fermeté. « Dans ce domaine, il faut éviter la démagogie, a-t-il prévenu. Ceux qui ont combattu férocement la métropole ne peuvent aujourd’hui expliquer qu’il faut des centaines de millions supplémentaires de l’Etat pour la faire vivre. » En plus des budgets des six EPCI fusionnés – soit près de 2,7 milliards d’euros – la métropole Aix-Marseille doit recevoir annuellement une dotation de base de 50 millions d’euros de l’Etat.Au cours de son déplacement, Manuel Valls a souhaité placer les élus locaux devant leurs responsabilités. Au sujet des crédits de l’Agence nationale de rénovation urbaine, il a regretté qu’une enveloppe de 100 millions d’euros reste à utiliser par la ville de Marseille avant la fin 2015. « Il ne suffit pas de demander des crédits supplémentaires, il faut déjà utiliser ceux qui ont été attribués », a fait remarquer le chef du gouvernement, pointant le manque de volonté politique. Manuel Valls a également menacé les communes qui n’atteignent pas les quotas légaux en matière de logements sociaux « de renvoyer vers les préfets, permis de construire et droits de préemption ». « La région PACA détient le triste record des communes ne respectant pas leurs obligations en matière de mixité sociale », a regretté le premier ministre, avant d’assurer : « L’Etat veut aider Marseille, agir dans tous les domaines. Mais ici, plus qu’ailleurs, l’Etat doit incarner l’intérêt général. »Gilles RofJournaliste au Monde Alain Beuve-Méry Il s’agit d’un mariage entre distributeurs indépendants. Le belge PIAS va reprendre les activités musicales du célèbre label français de musique classique Harmonia Mundi, afin de constituer le premier label indépendant européen dans l’édition et la diffusion de musique classique, pop, jazz…PIAS, acronyme de « Play it again Sam », la réplique mythique du film Casablanca a été fondé en 1983 par Kenny Gates et Michel Lambot. Le label est déjà l’un des plus gros indépendants européens – présent notamment au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Espagne et aux États-Unis – et est en passe de devenir une mini-major.En 2012, PIAS, dont le chiffre d’affaires est évalué à 80 millions d’euros et qui emploie environ 200 personnes, avait racheté Coop à Universal Music Group. Coop, aujourd’hui en plein essor, appartenait auparavant à EMI. Universal avait été obligé de s’en détacher, quelques mois seulement après l’avoir acheté, afin de répondre aux injonctions de la Commission européenne sur les seuils de concentration.Accord sur la partie musicaleL’accord conclu entre PIAS et Harmonia Mundi, conseillé par la banque belge de Degroof, devrait être finalisé au plus tard au 1er octobre 2015. Il ne concerne que la partie musicale des activités d’Harmonia Mundi. Il prévoit la prise de contrôle par le label d’origine belge, des marques de musique créées par la société arlésienne (Le Chant du monde, Discograph, Jazz Village…).Fondée à Paris en 1958 par Bernard Coutaz, installé d’abord à, Saint-Michel de Provence (Alpes-de-Haute-Provence), puis à partir de 1986 à Arles (Bouches-du-Rhône), Harmonia Mundi a gagné un rayonnement international grâce à son répertoire classique et romantique. Mais l’entreprise a été fragilisée par la révolution numérique. Depuis le décès de M. Coutaz en 2010, l’entreprise est dirigée par son épouse Eva qui va rester conseillère artistique au sein du nouveau groupe.Le montant de la transaction n’a pas été divulgué. Harmonia Mundi en 2010 disposait encore 350 collaborateurs et dégageait 60 millions d’euros de chiffre d’affaires. Mais le label et distributeur indépendant s’est résolument lancé dans la conservation d’un marché physique de la musique, en poursuivant une politique d’ouverture de boutiques, au moment même où la dématérialisation du secteur s’accélérait.Depuis Harmonia Mundi connaît de vraies difficultés financières et la reprise par PIAS, « un groupe indépendant qui partage les valeurs et la vision de Bernard Coutaz », comme le notent sa veuve et son fils, devrait permettre de préserver l’essentiel de l’héritage. Outre les activités musicales, PIAS reprend les filiales étrangères et le personnel de ces filiales.Des restructurations devront forcément voir le jour entre les deux distributeurs pour permettre l’harmonisation entre leurs réseaux. Mais pour la filière musicale, il est déjà heureux que Harmonia Mundi soit repris par un label indépendant, alors que le paysage se tend dangereusement en France et en Europe.Dans l’Hexagone, le label Atmosphériques, fondé par Marc Thonon est toujours en grande difficulté. Seuls résistent un quarteron d’indépendants emmenés par Because, Wagram, Tôt ou tard et Naïve, avec dans leur sillage des entreprises beaucoup plus petites.Pour les dirigeants de PIAS, « leur connaissance du marché digital, la gestion des différents droits, pays par pays et leur réseau international devraient permettre au nouvel ensemble de gagner rapidement en exposition et en revenus »De son côté, le fils du fondateur Benoît Coutaz va poursuivre l’activité dans le domaine des livres, sous la raison sociale Harmonia Mundi Livre SA. Celle-ci sera toujours basée à Arles. Cette branche livre est notamment le distributeur et le diffuseur des éditions Allia, Bleu autour, Champ Vallon, l’Eclat, Finitude, La Fosse aux Ours, Galaade, les Moutons électriques, Philippe Picquier, Monsieur Toussaint Louverture. Des maisons de littérature et de sciences humaines qui reflètent la diversité de l’édition française.Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Jamais deux sans trois. Pour la troisième fois depuis la fin de la récession en 2009, l’économie américaine a connu un nouvel accès de faiblesse. Le Produit Intérieur Brut (PIB) a reculé de 0,7 % en rythme annualisé au premier trimestre a annoncé vendredi 29 mai le Département du commerce.Une première estimation, publiée il y a un mois, faisait état d’une croissance quasi-nulle (+0,2 %). La dernière contraction de l’économie américaine remonte au premier trimestre 2014 lorsque le PIB avait chuté de 2,1 %. Une nouvelle fois, l’accélération tant attendue de la croissance pourrait être reportée à 2016.Les causes du décrochage du premier trimestre sont connues : l’hiver rigoureux sur le Nord-est du pays et le Midwest, couplé à la grève des dockers dans les ports de la côte Ouest et à la remontée du dollar qui pénalise la balance commerciale.Décrochage des exportationsC’est ce dernier point qui a pesé le plus lourd au premier trimestre. Le déficit de la balance commerciale a soustrait 1,9 point de pourcentage au PIB. Du jamais vu depuis 1985. Les exportations ont ainsi décroché de 7,6 %, soit 0,4 point de plus que la première estimation. Si l’on considère uniquement les ventes de biens vers l’étranger, la chute atteint même 14 %, un record sur ces six dernières années.La consommation des ménages, qui représente 70 % de l’activité économique aux Etats-Unis, a fait un peu moins bien que ce qu’anticipait la première estimation du Département du commerce en progressant de 1,8 % au lieu de 1,9 %.Ce chiffre est en fort contraste avec celui du trimestre précédent au cours duquel les dépenses des ménages avaient accéléré de 4,4 %. Si le pouvoir d’achat des Américains a progressé de 5,3 % entre janvier et mars, cela s’est traduit par un taux d’épargne plus élevé : celui-ci est passé de 4,7 % à 5,5 %.Recul des profits pour les entreprisesEn revanche, la baisse des prix de l’essence n’a pour le moment pas incité les ménages à dépenser plus, comme le prévoyaient les économistes. Or, même si le gallon d’essence reste bon marché à 2,74 dollars (0,66 centime d’euros le litre), son prix a sensiblement remonté depuis son plus bas du mois janvier (2,03 dollars).Lire aussi :Malgré une offre abondante, le prix du pétrole remonteEn revanche, du côté des entreprises, les profits avant impôts affichent un recul de 5,9 % par rapport au trimestre précédent, même s’ils sont encore en progression de 3,7 % par rapport à la même période de 2014.Autre mauvaise nouvelle, la baisse des investissements : les dépenses en machines, construction et Recherche et Développement ont chuté de 2,8 %, le recul le plus prononcé depuis le début de la reprise.Parallèlement, les entreprises ont levé le pied sur les stocks, ce qui pèse sur le secteur manufacturier et celui des services aux entreprises. Le secteur pétrolier accuse enfin un fort ralentissement. La baisse des prix du baril a entraîné une chute de plus de 48 % des investissements dans le secteur de l’exploration.Amélioration du marché de l’emploiCe tableau général n’inquiète pas outre mesure la Réserve fédérale (Fed). « La croissance économique a ralenti au cours des mois d’hiver, reflétant en partie des facteurs transitoires », a estimé la Banque centrale lors de son dernier Comité de politique monétaire du mois d’avril.L’amélioration du marché de l’emploi (le taux de chômage est tombé à 5,4 % en avril) et du secteur immobilier (les ventes de logements neuf ont progressé de 6,8 % le mois dernier), laisse augurer un rebond du PIB au cours des prochains trimestres. Dans ce contexte, Janet Yellen, la présidente de la Fed a affirmé le 22 mai, qu’il serait « approprié à un moment donné cette année de faire les premiers pas pour relever les taux fédéraux de l’argent au jour le jour ».Lire aussi :Etats-Unis : la hausse des taux pourrait attendre septembreSi la météo et la grève des ports ne seront plus qu’un mauvais souvenir dès le deuxième trimestre, en revanche la force du dollar, elle continuera de peser sur les exportations. D’autant que la perspective d’un relèvement des taux ne fera qu’alimenter la hausse de la devise américaine.Lire aussi :États-Unis : l’emploi retrouve du tonus en avrilStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.05.2015 à 12h41 | Olivier Raingeard (Chef économiste de la banque Neuflize OBC) Un débat passionnant anime actuellement la blogosphère américaine : les Etats-Unis, et plus généralement l'économie mondiale, sont-ils confrontés à une stagnation séculaire ? Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor et candidat malheureux à la succession de Ben Bernanke à la présidence de la Réserve fédérale américaine (banque centrale, Fed), soutient depuis 2013 cette thèse. A contrario, M. Bernanke considère que l'économie des Etats-Unis est confrontée à des facteurs temporaires qui s'estompent progressivement.La notion de « stagnation séculaire » est apparue pour la première fois en 1938, consécutivement à la Grande Dépression, l'économiste américain Alvin Hansen considérant que les Etats-Unis étaient confrontés à une période prolongée de faible croissance et de chômage élevé. Aujourd'hui, cette expression refait surface, la controverse concernant aussi bien le diagnostic que ses causes.Déficit de la demandeM. Summers affirme que la stagnation séculaire résulte d'un déficit de demande qui abîme la croissance potentielle en décourageant l'investissement et en générant un accroissement du taux de chômage structurel. Cet état tient principalement dans l'impossibilité de la politique monétaire à stimuler suffisamment la demande, les banques centrales étant limitées dans leur capacité à faire baisser suffisamment bas le taux d'intérêt réel.Les économistes du Fond monétaire international (FMI), dans leur dernière Perspectives de l'économie mondiale (2015), préfèrent se concentrer sur l'offre, en analysant les déterminants de la croissance potentielle, que sont la croissance de la population et le progrès technologique.Le monde est-il confronté à une stagnation séculaire ? M. Summers suggère que le ralentissement séculaire de la croissance économique américaine est à l'œuvre depuis plusieurs années, dissimulé par la création de deux bulles financières à la fin des années 1990 et au cours des années 2000. M. Bernanke ne partage pas cet avis, arguant d'une économie américaine retrouvant le plein-emploi.Reprise post crise financièreL'ancien chef économiste du FMI, Kenneth Rogoff, rappelle que les reprises post-crise financière et bancaire sont historiquement plus modérées qu'en temps normal. Enfin, si le FMI table désormais sur une croissance potentielle plus faible que par le passé pour les pays développés, l'Organisation de coopération et de développement économique distingue les Etats-Unis de la zone euro, considérant que cette dernière présente les symptômes de stagnation séculaire. Bref, difficile de se forger une certitude !Quels enseignements pour la zone euro ? L'histoire économique compte de nombreux exemples de diagnostics erronés. La théorie d'Hansen fut ainsi invalidée quelques années plus tard par les « trente glorieuses ». Pour autant, plusieurs enseignements doivent être tirés de ces réflexions.D'une part, il est instructif de noter que ce débat ait lieu aux Etats-Unis, où la reprise à l'œuvre depuis 2009 a permis de faire refluer le taux de chômage à 5,4 %. Dit autrement, la zone euro devrait envisager ce scénario et se garder de tenir pour définitivement acquis l'amélioration conjoncturelle actuelle.D'autre part, la plupart des travaux cités concluent sur la nécessité de la mise en place d'un réglage fin de la politique économique destinée à soutenir la croissance potentielle, donc l'offre, et les investissements publics dits productifs, donc la demande, pour réduire la potentialité d'un tel risque. Vaste programme…Olivier Raingeard (Chef économiste de la banque Neuflize OBC) Laurence Girard Le groupe Bel renforce ses positions au Maroc. L’entreprise familiale connue, dans le royaume chérifien, pour ses marques Vache qui rit ou Kiri, a annoncé, vendredi 29 mai, une prise de participation majoritaire dans la société marocaine Safilait.Elle prendrait 69,82 % du capital du troisième entreprise laitière marocaine. Le solde du capital reste aux mains de la société Yasfi, dirigée par Omar Kettani, fondateur de Safilait, et de son directeur général. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé.Safilait, créée en 2006, conditionne et commercialise du lait UHT et des produits laitiers frais sous marque Jibal. Elle emploie 1 300 salariés et revendique un chiffre d’affaires de 800 millions de dirhams en 2014 (74 millions d’euros).Bel est présent au Maroc depuis les années 1970. Il possède une usine à Tanger et emploie 1 500 personnes dans ce pays où il estime être leader sur le marché du fromage industriel. Le groupe qui a fait de l’Afrique l’un de ses axes de développement privilégié affichait un chiffre d’affaires de 2,8 milliards d’euros en 2014.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Emprunter le chemin de Canossa va-t-il permettre de sauver Abercrombie & Fitch ? Comme le fit en 1077 le jeune roi des Romains Henri IV, futur empereur germanique, lorsqu’il alla, dépouillé de tous ses attributs royaux, implorer le pardon du pape Grégoire VII aux portes de cette petite ville italienne, la marque américaine de vêtements pour adolescents aisés abandonne un à un tous ses emblèmes pour tenter de regagner l’estime de ses clients dédaigneux.Ce n’est pas gagné ! Le groupe, qui il y a quelques années figurait au rang de modèle de réussite, est confronté à une chute incessante de ses ventes. Il a annoncé jeudi 28 mai une baisse de 14 % de son chiffre d’affaires à 709 millions de dollars (647 millions d’euros) au cours du trimestre clos le 2 mai. Il s’enfonce dans le rouge avec une perte nette de 63 millions de dollars. Elle a triplé en un an.Après trois ans de vaines tentatives pour redresser la barre, Abercrombie & Fitch a décidé de renoncer un à un à ses fétiches. Au premier rang desquels, son patron. Michael Jeffries a été débarqué en décembre, à l’âge de 70 ans. Une décision difficile car c’est au cours de ses vingt-deux années à la tête de l’entreprise fondée en 1892 que M. Jeffries a réveillé cette marque moribonde pour en faire un emblème pour une génération de jeunes urbains.Lire aussi :Le patron d’Abercrombie & Fitch poussé vers la sortieToujours pas remis de cette audace, le conseil d’administration de la société semble avoir du mal à lui trouver un successeur. Un processus interne et un cabinet de chasseur de tête rivalisent en concours de beauté qui n’ont encore rien donné. La perle rare devra donner une vision stratégique claire pour l’avenir de la marque. En attendant, cela fait six mois que la société sans PDG est dirigée par un quadriumvirat intérimaire.Torse nuUn peu comme si le plus dur avait été fait avec la mise à la retraite du patron, Abercrombie a depuis été dépouillée de deux autres de ses attributs. En avril, il a été décidé de renoncer aux vendeurs torse nu. Les pectoraux bodybuildés en tête de gondole ont fini par lasser la clientèle. Surtout, ils étaient devenus le symbole d’une marque pratiquant la discrimination à l’embauche et refusant d’habiller « les gros ».Les nouvelles collections de vêtements destinées à reconquérir les clients ne font plus la part belle au logo. Il ne suffit plus d’écrire en gros Abercrombie & Fitch sur un sweat-shirt pour qu’il se vende. Ces multiples renoncements n’ont pas encore suffi à rallumer la flamme des ados. Mais, la chute des ventes a ralenti ce trimestre. Ainsi, le chiffre d’affaires d’Hollister, la seconde marque du groupe, a baissé de 6 %, deux fois moins vite que les 11 % du trimestre précédent.Les marchés financiers, privés de la mémoire des papes, des rois et du reste, y voient déjà la possibilité d’un retour en grâce. L’action a gagné 13,5 % jeudi à Wall Street.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.05.2015 à 10h10 • Mis à jour le29.05.2015 à 12h54 | Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Chiffre de l’emploi et production industrielle qui s’améliorent, consommation en déclin. Les données économiques dévoilées vendredi 29 mai par le gouvernement japonais sont contrastées.D’un côté, le taux de chômage a atteint, en avril, son niveau le plus bas depuis 1997, à 3,3 %. L’amélioration concerne autant les actifs à temps plein que ceux qui travaillent à temps partiel. La part de sans-emploi diminue régulièrement depuis le pic de juillet 2009, à 5,5 %, quand le Japon subissait la crise de 2008.Lire aussi :La croissance japonaise reprend de la vigueurCes bons chiffres illustrent le déficit de main-d’œuvre qui affecte la troisième économie du monde, essentiellement dans l’éducation, la construction et le secteur médical. Il y avait 117 postes disponibles pour 100 demandeurs d’emploi, un ratio jamais atteint depuis vingt-trois ans. Dans le même temps, la production industrielle a progressé de 1 %, principalement grâce au secteur de l’électronique.Les prix ont stagné en avrilMais ces bons chiffres peinent à dissimuler le problème de la consommation. Les dépenses des particuliers ont baissé de 1,3 % en avril sur un an, affichant leur 13e recul mensuel consécutif, un déclin amorcé après la hausse de 5% à 8 % de la TVA le 1er avril 2014.Cette demande en berne confirme les performances médiocres des ventes au détail. Le 28 mai, le ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie (METI), a certes indiqué qu’elles avaient progressé en avril de 5 % sur un an, après une chute de 9,7 % en mars. Mais d’un mois sur l’autre, la hausse n’a pas dépassé 0,4 %. Et la comparaison sur un an se fait avec un mois d’avril 2014 qui avait vu les ventes au détail s’effondrer.La morosité de la consommation freine le retour à l’inflation – les prix ont stagné en avril – et met en évidence les limites des Abenomics, les mesures économiques mises en place par le gouvernement du premier ministre Shinzo Abe pour relancer l’activité dans l’archipel. Plans de relance, assouplissement monétaire et amorce de réformes structurelles ont certes permis aux entreprises d’augmenter grandement leurs profits – grâce essentiellement à la baisse du yen face au dollar – et de faire monter la bourse.Lire aussi :Le Japon confronté à une croissance nulle des prixMais ils ne se sont pas traduits par une hausse sensible des revenus, qui ont reculé en termes réels en 2014. Et la hausse du salaire de base pour l’exercice fiscal clos fin mars ne devrait pas dépasser 0,5 %, estime le bureau du gouvernement, après 0,4 % l’année précédente.Le « cycle vertueux » ne s’enclenche pasDans le même temps, il semble que la montée de la bourse ne s’est pas traduite par une hausse des dépenses des particuliers y ayant investi.L’objectif fixé par la Banque du Japon (BoJ) et le gouvernement d’initier un « cycle vertueux » de l’économie, avec une consommation qui tirerait la production industrielle et se traduirait par une hausse des salaires, n’est toujours pas atteint.Cette situation pourrait refroidir le relatif optimisme des autorités japonaises. Le METI considère toujours l’activité en « reprise modérée ». La croissance s’est établie à 2,4 % en glissement annuel au premier trimestre.Les leviers à la disposition du gouvernement pour accélérer les choses atteignent aujourd’hui certaines limites. Le 22 mai, le Fonds monétaire international a appelé le Japon à prendre des « initiatives drastiques » pour lutter contre une dette qui approche les 250 % du PIB, de quoi inciter Tokyo à limiter les plans de relance.Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel C’est une première. Dans une interview au quotidien allemand FAZ du vendredi 29 mai, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde a confié qu’une sortie de la Grèce de l’euro (le « Grexit ») était une « possibilité », qui ne signifierait « probablement pas » la fin de l’euro. Une déclaration qui en dit long sur les pressions qui s’exercent en coulisse sur Athènes.Vendredi 29 mai au matin, les négociations n’avaient toujours pas abouti entre la Grèce et ses créanciers. Si le gouvernement d’Alexis Tsipras a multiplié les déclarations optimistes ces derniers jours, Bruxelles et Washington se montrent bien plus prudents. Or, il y a urgence. Sans accord rapide, le pays ne touchera pas la dernière tranche d’aide de 7,2 milliards d’euros du plan de sauvetage européen.Lire aussi :Qui sont les protagonistes de la crise de la dette grecque ?Athènes ne serait alors probablement pas en mesure de verser le 1,6 milliard d’euros qu’elle doit rembourser au FMI en juin. « Tout le monde espère que ce scénario sera évité car les incertitudes grimperaient encore d’un cran », prévient Michalis Massourakis, chef économiste de la Fédération hellénique des entreprises (SEV).« Pas de mise en défaut immédiate »Selon plusieurs sources, la Grèce aurait encore de quoi assurer le versement de 306 millions d’euros prévu le 5 juin. Le doute porte en revanche sur les échéances du 12, 16 et 19 juin. « Personne ne sait exactement combien il reste dans les caisses de l’Etat grec », rappelle Eric Dor, économiste à l’Ieseg.Que se passerait-il si Athènes manquait ces remboursements ? « Cela ne déclencherait pas la mise en défaut immédiate du pays, car le FMI est un créancier à part », explique Frederik Ducrozet, économiste au Crédit Agricole CIB. Selon les textes de l’institution, le pays retardataire dispose d’un mois avant que le directeur général du fonds ne notifie le défaut au conseil d’administration. Le Panama, le Zimbabwe ou encore le Pérou se sont déjà retrouvés dans une telle situation.Dans ce cas de figure, Athènes et ses partenaires européens disposeraient de quatre semaines de plus pour trouver un compromis avant les grosses échéances de juillet et août (la Grèce devra verser 4,4 milliards d’euros en tout à la Banque centrale européenne). « En cas de persistance du non-remboursement du FMI, les mesures correctives telles que la limitation de l’accès aux ressources du fonds n’interviendrait que trois mois après la date du premier impayé », précise Jésus Castillo, économiste chez Natixis.Procédure assez soupleLa procédure est donc assez souple. De fait, Athènes pourrait également négocier la fusion des remboursements à effectuer en juin en un seul, calé à la fin du mois. De quoi gagner quelques semaines encore. Mardi 26 mai, des dirigeants de la zone euro laissaient entendre qu’une telle option était envisagée.Encore faut-il que le FMI donne son aval, ce qui ne devrait pas poser trop de problème. « Ce genre de regroupement des paiements n’a pas été appliqué depuis les années 1980, le dernier exemple en date étant la Zambie », explique M. Dor. « Le FMI semble plutôt ouvert sur ce point, c’est en revanche sur la question des réformes que sa ligne est exigeante ».Au reste, la situation ne deviendrait explosive que si les désaccords entre Athènes et ses partenaires se prolongeaient au-delà de juin. Les tensions monteraient alors avec les autres créanciers du pays. À commencer par le Fonds européen de stabilité financière (FESF), qui a prêté en tout 141,8 milliards d’euros à Athènes depuis 2010. Dans le cas où la Grèce ne remboursait pas à temps le FMI, celui-ci peut en théorie exiger le remboursement total ou partiel des prêts déjà accordés, voire annuler les suivants. « C’est une possibilité, mais il est peu probable que le FESF aille jusque-là », nuance M. Dor.La Banque centrale européenne (BCE) serait elle aussi dans une situation délicate. Depuis le 4 février, elle révise toutes les semaines le plafond des liquidités d’urgence (ELA) qu’elle accorde aux banques grecques. Si le FMI déclare la Grèce en défaut, l’institution pourrait considérer que les garanties (les « collatéraux ») que les établissements hellènes lui apportent en échange de ces aides sont désormais de mauvaise qualité. Elle pourrait même, dans le plus extrême et peu probable des scénarios, suspendre les ELA, ce qui condamnerait les banques à l’asphyxie.Lire aussi :Dernières passes d’armes entre la Grèce et ses créanciersFuite des dépôtsDans les deux cas, nul doute que les Grecs se précipiteraient aux distributeurs pour retirer du liquide, accélérant la fuite des dépôts. « Le gouvernement serait probablement contraint de mettre en place le contrôle des capitaux, pour limiter l’hémorragie », analyse Holger Schmieding, économiste à la banque Berenberg. En instaurant par exemple des plafonds pour les retraits et virements à l’étranger.En théorie, défaut et contrôle des capitaux n’entraîneraient pas automatiquement une sortie de la zone euro. Seulement, pour pouvoir continuer à payer les fonctionnaires, l’Etat et les municipalités pourraient être tentés d’imprimer des bons, comme l’a fait l’Argentine en 2002 après son défaut. L’utilisation des bons y avait alors été progressivement élargie et autorisées dans les commerces, jusqu’à devenir une monnaie parallèle. Un tel scénario en Grèce serait, de fait, une forme de Grexit.Polémique sur les propos de Christine LagardeAlors que le retour de la récession en Grèce au premier trimestre 2015 a été confirmé, vendredi 29 mai, par l’agence grecque des statistiques, le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung a corrigé, vendredi, le contenu d’un entretien avec la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI). Dans une première version, il était écrit que Christine Lagarde considérait une sortie de la Grèce de la zone euro comme une « possibilité ». Dans la transcription publiée par le FMI, elle déclare : « Nous ne sommes pas naïfs (…). Il s’agit d’un sujet compliqué auquel les Européens n’auront pas à faire face, car j’espère qu’ils trouveront le moyen de parvenir à un accord sur l’avenir de la Grèce dans la zone euro. Mais, vous le savez, il y a une possibilité… », ajoute-t-elle sans finir sa phrase. Le quotidien a reconnu avoir « changé » la citation de Mme Lagarde. – (AFP.)Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin Bernard Charlès a toujours été un patron très souriant. Si depuis vingt ans qu’il dirige la société d’édition de logiciels Dassault Systèmes son sourire s’est parfois tendu, voire franchement crispé, il ne l’a jamais quitté. Aujourd’hui, il se détend. Tous les indicateurs sont revenus au vert.Dans ce contexte porteur, la société a fait voter un changement de statut par ses actionnaires jeudi 28 mai. Société anonyme de droit français, le champion mondial des logiciels de conception en 3D et spécialiste des logiciels de gestion de cycle de vie des produits va devenir une société européenne.Aucun suspense sur le vote, puisque la famille Dassault contrôle 41 % du capital et 55 % des droits de vote de Dassault Systèmes. La question porte sur le pourquoi. Comme pour les quelques autres entreprises françaises qui l’ont précédé sur cette voie, les motivations ne paraissent pas évidentes. En dehors, cela va sans dire, d’une profession de foi en l’Europe.« Cette nouvelle dimension permet au pionnier de la technologie de révéler l’avenir et l’ambition de l’Europe en matière de business et de leadership à l’échelle mondiale », proclame fièrement le communiqué de la société. Mais encore ? Serait-ce uniquement pour la gloire et les beaux yeux d’Europe que M. Charlès s’est lancé dans le fatras juridique qu’impose un changement de statut ? Pas sûr.Qu’on se rassure, le passage de « SA » en « SE » ne change rien sur le plan fiscal. De même, la société conserve son siège social à Vélizy-Villacoublay (Yvelines). Pour le moment. En revanche, les transferts d’actifs et de salariés entre les entités du groupe implantées dans différents pays européens deviennent plus aisés.Record historiqueY aurait-il autre chose derrière le sourire de celui qui, en mars 2013, avait annoncé à grand bruit dans ces colonnes étudier un départ de France ? En pleine polémique sur la fiscalité des hauts revenus et du capital, M. Charlès expliquait qu’un nombre croissant de dirigeants de son groupe s’étaient délocalisés ou songeaient à le faire comme lui. Dans la compétition fiscale entre les pays, ce statut de société européenne vient renforcer les arguments des entreprises face à l’Etat.Pour l’heure, ce n’est pas le sujet. Il se trouve que, contrairement à l’année 2013 où Dassault Systèmes avait eu quelques ratés en termes de chiffre d’affaires, la croissance des ventes est bien repartie. Cela fait quatre trimestres consécutifs qu’elle s’accélère. Elle a atteint 8 % au premier trimestre 2015 à périmètre et de changes comparables, et même 32 % en publié (à 665 millions d’euros). L’éditeur de logiciels, qui profite de la faiblesse de l’euro, table sur une croissance organique de 11 % à 12 % cette année.Les marges repartent à la hausse et l’action établit un nouveau record historique à chaque séance de Bourse. Difficile de crier famine pour justifier un exil. Mais à la prochaine bourrasque…Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.05.2015 à 08h00 • Mis à jour le30.05.2015 à 10h57 Le géant de l'Internet a dévoilé vendredi 29 mai le projet Jacquard, du nom de l'inventeur français d'un célèbre métier à tisser, à la conférence annuelle de Google avec les développeurs à San Francisco, ainsi qu'un premier partenariat dans ce domaine avec le fabricant américain de jeans Levi Strauss. Google travaille à la fabrication de vêtements connectés, permettant de commander des objets à distance grâce à un tissu spécial sensible au toucher. Ces « textiles interactifs » sont réalisés en mêlant des fils conducteurs aux matériaux habituels des vêtements lors du tissage, et ce sur l'intégralité de l'habit ou seulement sur une partie. Les fils peuvent être visibles ou invisibles, selon le choix esthétique du designer. « C'est étirable, c'est lavable », a précisé Emre Karagozler, le responsable du projet chez Google, « comme n'importe quel tissu ». Des personnes sur l'espace de démonstration contrôlaient des lumières et des écrans d'ordinateur simplement en touchant du doigt un morceau de tissu bleu sur une table.Contact tactileSelon Google, le projet rendrait possible de tisser des matériaux conducteurs dans n'importe quel textile en utilisant des métiers à tisser standards, industriels. Tout ce qui comporte du tissu, des costumes aux robes, des nappes aux tapis, pourrait bientôt offrir la possibilité de contrôler des objets à distance par contact tactile.Les fils conducteurs sont reliés à des petits circuits électroniques, pas plus gros qu'un bouton de veste, dont les algorithmes permettent de différencier une tape ou un balayage du doigt, selon Google.Les données peuvent ensuite être télétransmises à des smartphones ou autres objets, rendant ainsi possible de passer des coups de téléphone ou d'envoyer des messages, non pas en touchant du bois... mais du tissu. 30.05.2015 à 03h24 Les autorités turques ont annoncé vendredi 29 mai dans la soirée avoir pris le contrôle total du dixième établissement bancaire du pays, Bank Asya, nouvel épisode de la guerre qui oppose le régime du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan à son ennemi juré l’imam Fethullah Gülen.Lire : En Turquie, vague d'arrestations contre « l'Etat parallèle » de la confrérie GülenDans un communiqué publié sur son site internet, l’Autorité de régulation et de supervision bancaires (BDDK) a annoncé avoir confié le contrôle de la banque islamique au Fonds d’assurance et de garantie des dépôts (TMSF), un organisme public, à huit jours des élections législatives du 7 juin.« Un danger pour le système financier turc »Le BDDK a justifié sa décision en expliquant que « les problèmes causés aux activités de la banque par sa structure financière, ses partenariats et la composition de son conseil d’administration constituaient un danger (…) pour la confiance et la stabilité du système financier (turc) ».Le gouvernement turc avait engagé l’offensive contre Bank Asya en février dernier en prenant le contrôle de son conseil d’administration, lui aussi confié au TMSF, citant alors un « manque de transparence » de sa gestion. La direction de l’établissement avait alors dénoncé une décision « illégale » et l’opposition les motivations « politiques » du régime.Fondée en 1996, Bank Asya est réputée proche du mouvement de Fethullah Gülen, un imam turc qui vit aux Etats-Unis et dirige un vaste et influent réseau d’écoles, d’organisations caritatives et d’entreprises en Turquie et dans le monde.Guerre contre son ancien alliéFidèle allié de M. Erdogan depuis son arrivée au pouvoir en 2002, M. Gülen est devenu son ennemi juré depuis le scandale de corruption qui a éclaboussé le régime fin 2013. Le chef de l’Etat a depuis déclaré la guerre à M. Gülen, multipliant les purges contre les membres présumés de son mouvement, notamment dans la police et la justice.Bank Asya emploie 5 000 salariés en Turquie, y dispose de 300 agences et d’environ 4,5 millions de clients. La décision des autorités turques intervient à huit jours des élections législatives. Au pouvoir depuis treize ans, le parti de M. Erdogan s’y présente en favori, mais affaibli.Lire aussi (en édition abonnés) :En Turquie, M. Erdogan cherche à ressouder son parti avant les élections Gilles Rof Combien Manuel Valls a-t-il réellement promis à Marseille et à sa future métropole ce vendredi 29 mai ? Au terme d’une journée marathon, commencée par un petit déjeuner avec le maire UMP de la ville Jean-Claude Gaudin et six présidents d’EPCI (établissement public de coopération intercommunale), et bouclée par une visite à l’usine Airbus Helicopters de Marignane, le chef du gouvernement laisse dans son sillage deux promesses. Celle de « prendre à bras le corps » les problèmes de ce territoire, et celle de tenir une très longue liste d’engagements. Certains chiffrés et dotés d’un calendrier. D’autres relevant plus de la déclaration d’intention politique.Les plus clairs des engagements du gouvernement sont ceux contenus dans le Contrat plan Etat-région (CPER). Un document portant sur la période 2015-2020, signé au conseil régional PACA en début d’après-midi par Manuel Valls et son président socialiste, Michel Vauzelle. Sur la somme totale de 1,67 milliard d’euros d’investissements publics, l’Etat a fixé sa part à 826 millions d’euros – 61 millions d’euros de plus que pour le plan précédent. « Si on ajoute les crédits du plan Campus et ceux du Plan d’investissement d’avenir, a calculé M. Valls à la tribune de l’hémicycle régional, cela fait un investissement de l’Etat de 1,6 milliard d’euros pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ». Fustigeant « ceux qui estiment que l’Etat ne fait pas assez », le premier ministre a rappelé à ses détracteurs locaux que c’était « son » gouvernement et celui de Jean-Marc Ayrault qui « avaient fait les choses » pour Marseille et son territoire.Lire aussi :Manuel Valls à Marseille pour concrétiser les engagements financiers de l’EtatQuelques minutes avant l’arrivée de M. Valls, les conseillers régionaux UMP-UDI et Front national ont quitté l’hémicycle pour marquer leur désaccord. La veille, seize grands élus UMP, dont le député-maire de Nice, Christian Estrosi, candidat aux élections régionales de décembre, avaient cosigné une lettre dénonçant un « abandon financier programmé » par l’Etat. « Ce n’est pas parce qu’on est en campagne régionale qu’il faut dire ce genre de bêtises », a rétorqué Manuel Valls à l’attention de l’ancien ministre délégué à l’industrie de Nicolas Sarkozy.Le CPER prévoit notamment d’investir 775 millions d’euros dans le domaine des transports. Dans cette enveloppe, près de 400 millions iront au réseau ferroviaire, avec l’amélioration de la peu performante desserte Aix-Marseille et les liaisons entre les métropoles niçoise et marseillaise. Quelque 78 millions seront également consacrés à l’amélioration des bassins du Grand Port maritime de Marseille, que le premier ministre souhaite voir atteindre le « niveau des ports de l’Europe du Nord les plus modernes ».« Le soutien aux métropoles, les questions de l’emploi et de la transition écologique sont au cœur de ce contrat », a expliqué Manuel Valls. Des projets à hauteur de 281 millions d’euros sur la recherche et l’innovation, 275 millions d’euros sur la transition écologique dont 146 consacrés « à la reconquête de la biodiversité », figurent dans les engagements conjoints de l’Etat et de la Région. Enfin, dans le domaine de la solidarité, le CPER prévoit également 107,5 millions d’euros sur 23 opérations de rénovation urbaine (dont 12 dans les Bouches-du-Rhône), hors des habituels crédits de l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU).Une métropole Aix-Marseille-Provence en 2016Dans la matinée, le premier ministre s’était concentré sur un autre sujet : la future métropole Aix-Marseille-Provence. Au sortir du comité interministériel exceptionnel organisé à la préfecture, en présence de six ministres et de trois secrétaires d’Etat, M. Valls a rappelé « son attachement » personnel à la « capitale méditerranéenne de la France », et sa détermination à voir la métropolisation souhaitée par le gouvernement prendre son élan. « Dans les faits, elle est déjà là », a expliqué Manuel Valls, assurant les élus de la présence de l’Etat pour les aider à bâtir cette métropole prévue au 1er janvier 2016, regroupant 92 communes et 1,8 million d’habitants.Si la volonté est affichée, le programme « d’accompagnement du développement de la métropole » présenté par le premier ministre n’est pas doté d’une enveloppe globale précise, ce qui lui a valu de sérieuses critiques des élus UMP, Jean-Claude Gaudin en tête.Certaines mesures bénéficient d’un calendrier fixe : création de douze nouvelles classes pour les enfants de moins de 3 ans dans les quartiers populaires de Marseille et recrutement de 200 jeunes en service civique à la rentrée 2015, ouverture du premier tronçon de la rocade routière L2 au premier trimestre 2016, plan de rénovation des copropriétés dégradées fin 2016…D’autres tracent une direction dans laquelle l’Etat assure vouloir s’engager, comme le financement de l’étude du prolongement du tramway vers les quartiers nord de la ville… « Nous agissons avec lucidité et modestie, a insisté le chef du gouvernement. Nous savons que cela prendra du temps. » M. Valls s’est placé dans la continuité d’action du pacte de sécurité et de cohésion sociale lancée par son prédécesseur. Sur les 37 millions d’euros promis à Marseille par M. Ayrault, les services de l’Etat assurent que 30 ont déjà été investis. 30 millions d’euros, c’est la dotation que le gouvernement pourrait exceptionnellement ajouter en 2016 pour « permettre la mise en place de la métropole Aix-Marseille Provence ». Une enveloppe de 100 millions d’euros reste à utiliserAu cours d’un petit déjeuner « républicain mais tendu », selon un participant, Manuel Valls a rencontré les présidents des communautés de communes, toujours remontés contre le projet. Face à leurs accusations de « ne pas mettre les moyens nécessaires », le premier ministre a joué la compréhension et la fermeté. « Dans ce domaine, il faut éviter la démagogie, a-t-il prévenu. Ceux qui ont combattu férocement la métropole ne peuvent aujourd’hui expliquer qu’il faut des centaines de millions supplémentaires de l’Etat pour la faire vivre. » En plus des budgets des six EPCI fusionnés – soit près de 2,7 milliards d’euros – la métropole Aix-Marseille doit recevoir annuellement une dotation de base de 50 millions d’euros de l’Etat.Au cours de son déplacement, Manuel Valls a souhaité placer les élus locaux devant leurs responsabilités. Au sujet des crédits de l’Agence nationale de rénovation urbaine, il a regretté qu’une enveloppe de 100 millions d’euros reste à utiliser par la ville de Marseille avant la fin 2015. « Il ne suffit pas de demander des crédits supplémentaires, il faut déjà utiliser ceux qui ont été attribués », a fait remarquer le chef du gouvernement, pointant le manque de volonté politique. Manuel Valls a également menacé les communes qui n’atteignent pas les quotas légaux en matière de logements sociaux « de renvoyer vers les préfets, permis de construire et droits de préemption ». « La région PACA détient le triste record des communes ne respectant pas leurs obligations en matière de mixité sociale », a regretté le premier ministre, avant d’assurer : « L’Etat veut aider Marseille, agir dans tous les domaines. Mais ici, plus qu’ailleurs, l’Etat doit incarner l’intérêt général. »Gilles RofJournaliste au Monde Alain Beuve-Méry Il s’agit d’un mariage entre distributeurs indépendants. Le belge PIAS va reprendre les activités musicales du célèbre label français de musique classique Harmonia Mundi, afin de constituer le premier label indépendant européen dans l’édition et la diffusion de musique classique, pop, jazz…PIAS, acronyme de « Play it again Sam », la réplique mythique du film Casablanca a été fondé en 1983 par Kenny Gates et Michel Lambot. Le label est déjà l’un des plus gros indépendants européens – présent notamment au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Espagne et aux États-Unis – et est en passe de devenir une mini-major.En 2012, PIAS, dont le chiffre d’affaires est évalué à 80 millions d’euros et qui emploie environ 200 personnes, avait racheté Coop à Universal Music Group. Coop, aujourd’hui en plein essor, appartenait auparavant à EMI. Universal avait été obligé de s’en détacher, quelques mois seulement après l’avoir acheté, afin de répondre aux injonctions de la Commission européenne sur les seuils de concentration.Accord sur la partie musicaleL’accord conclu entre PIAS et Harmonia Mundi, conseillé par la banque belge de Degroof, devrait être finalisé au plus tard au 1er octobre 2015. Il ne concerne que la partie musicale des activités d’Harmonia Mundi. Il prévoit la prise de contrôle par le label d’origine belge, des marques de musique créées par la société arlésienne (Le Chant du monde, Discograph, Jazz Village…).Fondée à Paris en 1958 par Bernard Coutaz, installé d’abord à, Saint-Michel de Provence (Alpes-de-Haute-Provence), puis à partir de 1986 à Arles (Bouches-du-Rhône), Harmonia Mundi a gagné un rayonnement international grâce à son répertoire classique et romantique. Mais l’entreprise a été fragilisée par la révolution numérique. Depuis le décès de M. Coutaz en 2010, l’entreprise est dirigée par son épouse Eva qui va rester conseillère artistique au sein du nouveau groupe.Le montant de la transaction n’a pas été divulgué. Harmonia Mundi en 2010 disposait encore 350 collaborateurs et dégageait 60 millions d’euros de chiffre d’affaires. Mais le label et distributeur indépendant s’est résolument lancé dans la conservation d’un marché physique de la musique, en poursuivant une politique d’ouverture de boutiques, au moment même où la dématérialisation du secteur s’accélérait.Depuis Harmonia Mundi connaît de vraies difficultés financières et la reprise par PIAS, « un groupe indépendant qui partage les valeurs et la vision de Bernard Coutaz », comme le notent sa veuve et son fils, devrait permettre de préserver l’essentiel de l’héritage. Outre les activités musicales, PIAS reprend les filiales étrangères et le personnel de ces filiales.Des restructurations devront forcément voir le jour entre les deux distributeurs pour permettre l’harmonisation entre leurs réseaux. Mais pour la filière musicale, il est déjà heureux que Harmonia Mundi soit repris par un label indépendant, alors que le paysage se tend dangereusement en France et en Europe.Dans l’Hexagone, le label Atmosphériques, fondé par Marc Thonon est toujours en grande difficulté. Seuls résistent un quarteron d’indépendants emmenés par Because, Wagram, Tôt ou tard et Naïve, avec dans leur sillage des entreprises beaucoup plus petites.Pour les dirigeants de PIAS, « leur connaissance du marché digital, la gestion des différents droits, pays par pays et leur réseau international devraient permettre au nouvel ensemble de gagner rapidement en exposition et en revenus »De son côté, le fils du fondateur Benoît Coutaz va poursuivre l’activité dans le domaine des livres, sous la raison sociale Harmonia Mundi Livre SA. Celle-ci sera toujours basée à Arles. Cette branche livre est notamment le distributeur et le diffuseur des éditions Allia, Bleu autour, Champ Vallon, l’Eclat, Finitude, La Fosse aux Ours, Galaade, les Moutons électriques, Philippe Picquier, Monsieur Toussaint Louverture. Des maisons de littérature et de sciences humaines qui reflètent la diversité de l’édition française.Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Jamais deux sans trois. Pour la troisième fois depuis la fin de la récession en 2009, l’économie américaine a connu un nouvel accès de faiblesse. Le Produit Intérieur Brut (PIB) a reculé de 0,7 % en rythme annualisé au premier trimestre a annoncé vendredi 29 mai le Département du commerce.Une première estimation, publiée il y a un mois, faisait état d’une croissance quasi-nulle (+0,2 %). La dernière contraction de l’économie américaine remonte au premier trimestre 2014 lorsque le PIB avait chuté de 2,1 %. Une nouvelle fois, l’accélération tant attendue de la croissance pourrait être reportée à 2016.Les causes du décrochage du premier trimestre sont connues : l’hiver rigoureux sur le Nord-est du pays et le Midwest, couplé à la grève des dockers dans les ports de la côte Ouest et à la remontée du dollar qui pénalise la balance commerciale.Décrochage des exportationsC’est ce dernier point qui a pesé le plus lourd au premier trimestre. Le déficit de la balance commerciale a soustrait 1,9 point de pourcentage au PIB. Du jamais vu depuis 1985. Les exportations ont ainsi décroché de 7,6 %, soit 0,4 point de plus que la première estimation. Si l’on considère uniquement les ventes de biens vers l’étranger, la chute atteint même 14 %, un record sur ces six dernières années.La consommation des ménages, qui représente 70 % de l’activité économique aux Etats-Unis, a fait un peu moins bien que ce qu’anticipait la première estimation du Département du commerce en progressant de 1,8 % au lieu de 1,9 %.Ce chiffre est en fort contraste avec celui du trimestre précédent au cours duquel les dépenses des ménages avaient accéléré de 4,4 %. Si le pouvoir d’achat des Américains a progressé de 5,3 % entre janvier et mars, cela s’est traduit par un taux d’épargne plus élevé : celui-ci est passé de 4,7 % à 5,5 %.Recul des profits pour les entreprisesEn revanche, la baisse des prix de l’essence n’a pour le moment pas incité les ménages à dépenser plus, comme le prévoyaient les économistes. Or, même si le gallon d’essence reste bon marché à 2,74 dollars (0,66 centime d’euros le litre), son prix a sensiblement remonté depuis son plus bas du mois janvier (2,03 dollars).Lire aussi :Malgré une offre abondante, le prix du pétrole remonteEn revanche, du côté des entreprises, les profits avant impôts affichent un recul de 5,9 % par rapport au trimestre précédent, même s’ils sont encore en progression de 3,7 % par rapport à la même période de 2014.Autre mauvaise nouvelle, la baisse des investissements : les dépenses en machines, construction et Recherche et Développement ont chuté de 2,8 %, le recul le plus prononcé depuis le début de la reprise.Parallèlement, les entreprises ont levé le pied sur les stocks, ce qui pèse sur le secteur manufacturier et celui des services aux entreprises. Le secteur pétrolier accuse enfin un fort ralentissement. La baisse des prix du baril a entraîné une chute de plus de 48 % des investissements dans le secteur de l’exploration.Amélioration du marché de l’emploiCe tableau général n’inquiète pas outre mesure la Réserve fédérale (Fed). « La croissance économique a ralenti au cours des mois d’hiver, reflétant en partie des facteurs transitoires », a estimé la Banque centrale lors de son dernier Comité de politique monétaire du mois d’avril.L’amélioration du marché de l’emploi (le taux de chômage est tombé à 5,4 % en avril) et du secteur immobilier (les ventes de logements neuf ont progressé de 6,8 % le mois dernier), laisse augurer un rebond du PIB au cours des prochains trimestres. Dans ce contexte, Janet Yellen, la présidente de la Fed a affirmé le 22 mai, qu’il serait « approprié à un moment donné cette année de faire les premiers pas pour relever les taux fédéraux de l’argent au jour le jour ».Lire aussi :Etats-Unis : la hausse des taux pourrait attendre septembreSi la météo et la grève des ports ne seront plus qu’un mauvais souvenir dès le deuxième trimestre, en revanche la force du dollar, elle continuera de peser sur les exportations. D’autant que la perspective d’un relèvement des taux ne fera qu’alimenter la hausse de la devise américaine.Lire aussi :États-Unis : l’emploi retrouve du tonus en avrilStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.05.2015 à 12h41 | Olivier Raingeard (Chef économiste de la banque Neuflize OBC) Un débat passionnant anime actuellement la blogosphère américaine : les Etats-Unis, et plus généralement l'économie mondiale, sont-ils confrontés à une stagnation séculaire ? Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor et candidat malheureux à la succession de Ben Bernanke à la présidence de la Réserve fédérale américaine (banque centrale, Fed), soutient depuis 2013 cette thèse. A contrario, M. Bernanke considère que l'économie des Etats-Unis est confrontée à des facteurs temporaires qui s'estompent progressivement.La notion de « stagnation séculaire » est apparue pour la première fois en 1938, consécutivement à la Grande Dépression, l'économiste américain Alvin Hansen considérant que les Etats-Unis étaient confrontés à une période prolongée de faible croissance et de chômage élevé. Aujourd'hui, cette expression refait surface, la controverse concernant aussi bien le diagnostic que ses causes.Déficit de la demandeM. Summers affirme que la stagnation séculaire résulte d'un déficit de demande qui abîme la croissance potentielle en décourageant l'investissement et en générant un accroissement du taux de chômage structurel. Cet état tient principalement dans l'impossibilité de la politique monétaire à stimuler suffisamment la demande, les banques centrales étant limitées dans leur capacité à faire baisser suffisamment bas le taux d'intérêt réel.Les économistes du Fond monétaire international (FMI), dans leur dernière Perspectives de l'économie mondiale (2015), préfèrent se concentrer sur l'offre, en analysant les déterminants de la croissance potentielle, que sont la croissance de la population et le progrès technologique.Le monde est-il confronté à une stagnation séculaire ? M. Summers suggère que le ralentissement séculaire de la croissance économique américaine est à l'œuvre depuis plusieurs années, dissimulé par la création de deux bulles financières à la fin des années 1990 et au cours des années 2000. M. Bernanke ne partage pas cet avis, arguant d'une économie américaine retrouvant le plein-emploi.Reprise post crise financièreL'ancien chef économiste du FMI, Kenneth Rogoff, rappelle que les reprises post-crise financière et bancaire sont historiquement plus modérées qu'en temps normal. Enfin, si le FMI table désormais sur une croissance potentielle plus faible que par le passé pour les pays développés, l'Organisation de coopération et de développement économique distingue les Etats-Unis de la zone euro, considérant que cette dernière présente les symptômes de stagnation séculaire. Bref, difficile de se forger une certitude !Quels enseignements pour la zone euro ? L'histoire économique compte de nombreux exemples de diagnostics erronés. La théorie d'Hansen fut ainsi invalidée quelques années plus tard par les « trente glorieuses ». Pour autant, plusieurs enseignements doivent être tirés de ces réflexions.D'une part, il est instructif de noter que ce débat ait lieu aux Etats-Unis, où la reprise à l'œuvre depuis 2009 a permis de faire refluer le taux de chômage à 5,4 %. Dit autrement, la zone euro devrait envisager ce scénario et se garder de tenir pour définitivement acquis l'amélioration conjoncturelle actuelle.D'autre part, la plupart des travaux cités concluent sur la nécessité de la mise en place d'un réglage fin de la politique économique destinée à soutenir la croissance potentielle, donc l'offre, et les investissements publics dits productifs, donc la demande, pour réduire la potentialité d'un tel risque. Vaste programme…Olivier Raingeard (Chef économiste de la banque Neuflize OBC) Laurence Girard Le groupe Bel renforce ses positions au Maroc. L’entreprise familiale connue, dans le royaume chérifien, pour ses marques Vache qui rit ou Kiri, a annoncé, vendredi 29 mai, une prise de participation majoritaire dans la société marocaine Safilait.Elle prendrait 69,82 % du capital du troisième entreprise laitière marocaine. Le solde du capital reste aux mains de la société Yasfi, dirigée par Omar Kettani, fondateur de Safilait, et de son directeur général. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé.Safilait, créée en 2006, conditionne et commercialise du lait UHT et des produits laitiers frais sous marque Jibal. Elle emploie 1 300 salariés et revendique un chiffre d’affaires de 800 millions de dirhams en 2014 (74 millions d’euros).Bel est présent au Maroc depuis les années 1970. Il possède une usine à Tanger et emploie 1 500 personnes dans ce pays où il estime être leader sur le marché du fromage industriel. Le groupe qui a fait de l’Afrique l’un de ses axes de développement privilégié affichait un chiffre d’affaires de 2,8 milliards d’euros en 2014.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Emprunter le chemin de Canossa va-t-il permettre de sauver Abercrombie & Fitch ? Comme le fit en 1077 le jeune roi des Romains Henri IV, futur empereur germanique, lorsqu’il alla, dépouillé de tous ses attributs royaux, implorer le pardon du pape Grégoire VII aux portes de cette petite ville italienne, la marque américaine de vêtements pour adolescents aisés abandonne un à un tous ses emblèmes pour tenter de regagner l’estime de ses clients dédaigneux.Ce n’est pas gagné ! Le groupe, qui il y a quelques années figurait au rang de modèle de réussite, est confronté à une chute incessante de ses ventes. Il a annoncé jeudi 28 mai une baisse de 14 % de son chiffre d’affaires à 709 millions de dollars (647 millions d’euros) au cours du trimestre clos le 2 mai. Il s’enfonce dans le rouge avec une perte nette de 63 millions de dollars. Elle a triplé en un an.Après trois ans de vaines tentatives pour redresser la barre, Abercrombie & Fitch a décidé de renoncer un à un à ses fétiches. Au premier rang desquels, son patron. Michael Jeffries a été débarqué en décembre, à l’âge de 70 ans. Une décision difficile car c’est au cours de ses vingt-deux années à la tête de l’entreprise fondée en 1892 que M. Jeffries a réveillé cette marque moribonde pour en faire un emblème pour une génération de jeunes urbains.Lire aussi :Le patron d’Abercrombie & Fitch poussé vers la sortieToujours pas remis de cette audace, le conseil d’administration de la société semble avoir du mal à lui trouver un successeur. Un processus interne et un cabinet de chasseur de tête rivalisent en concours de beauté qui n’ont encore rien donné. La perle rare devra donner une vision stratégique claire pour l’avenir de la marque. En attendant, cela fait six mois que la société sans PDG est dirigée par un quadriumvirat intérimaire.Torse nuUn peu comme si le plus dur avait été fait avec la mise à la retraite du patron, Abercrombie a depuis été dépouillée de deux autres de ses attributs. En avril, il a été décidé de renoncer aux vendeurs torse nu. Les pectoraux bodybuildés en tête de gondole ont fini par lasser la clientèle. Surtout, ils étaient devenus le symbole d’une marque pratiquant la discrimination à l’embauche et refusant d’habiller « les gros ».Les nouvelles collections de vêtements destinées à reconquérir les clients ne font plus la part belle au logo. Il ne suffit plus d’écrire en gros Abercrombie & Fitch sur un sweat-shirt pour qu’il se vende. Ces multiples renoncements n’ont pas encore suffi à rallumer la flamme des ados. Mais, la chute des ventes a ralenti ce trimestre. Ainsi, le chiffre d’affaires d’Hollister, la seconde marque du groupe, a baissé de 6 %, deux fois moins vite que les 11 % du trimestre précédent.Les marchés financiers, privés de la mémoire des papes, des rois et du reste, y voient déjà la possibilité d’un retour en grâce. L’action a gagné 13,5 % jeudi à Wall Street.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.05.2015 à 10h10 • Mis à jour le29.05.2015 à 12h54 | Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Chiffre de l’emploi et production industrielle qui s’améliorent, consommation en déclin. Les données économiques dévoilées vendredi 29 mai par le gouvernement japonais sont contrastées.D’un côté, le taux de chômage a atteint, en avril, son niveau le plus bas depuis 1997, à 3,3 %. L’amélioration concerne autant les actifs à temps plein que ceux qui travaillent à temps partiel. La part de sans-emploi diminue régulièrement depuis le pic de juillet 2009, à 5,5 %, quand le Japon subissait la crise de 2008.Lire aussi :La croissance japonaise reprend de la vigueurCes bons chiffres illustrent le déficit de main-d’œuvre qui affecte la troisième économie du monde, essentiellement dans l’éducation, la construction et le secteur médical. Il y avait 117 postes disponibles pour 100 demandeurs d’emploi, un ratio jamais atteint depuis vingt-trois ans. Dans le même temps, la production industrielle a progressé de 1 %, principalement grâce au secteur de l’électronique.Les prix ont stagné en avrilMais ces bons chiffres peinent à dissimuler le problème de la consommation. Les dépenses des particuliers ont baissé de 1,3 % en avril sur un an, affichant leur 13e recul mensuel consécutif, un déclin amorcé après la hausse de 5% à 8 % de la TVA le 1er avril 2014.Cette demande en berne confirme les performances médiocres des ventes au détail. Le 28 mai, le ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie (METI), a certes indiqué qu’elles avaient progressé en avril de 5 % sur un an, après une chute de 9,7 % en mars. Mais d’un mois sur l’autre, la hausse n’a pas dépassé 0,4 %. Et la comparaison sur un an se fait avec un mois d’avril 2014 qui avait vu les ventes au détail s’effondrer.La morosité de la consommation freine le retour à l’inflation – les prix ont stagné en avril – et met en évidence les limites des Abenomics, les mesures économiques mises en place par le gouvernement du premier ministre Shinzo Abe pour relancer l’activité dans l’archipel. Plans de relance, assouplissement monétaire et amorce de réformes structurelles ont certes permis aux entreprises d’augmenter grandement leurs profits – grâce essentiellement à la baisse du yen face au dollar – et de faire monter la bourse.Lire aussi :Le Japon confronté à une croissance nulle des prixMais ils ne se sont pas traduits par une hausse sensible des revenus, qui ont reculé en termes réels en 2014. Et la hausse du salaire de base pour l’exercice fiscal clos fin mars ne devrait pas dépasser 0,5 %, estime le bureau du gouvernement, après 0,4 % l’année précédente.Le « cycle vertueux » ne s’enclenche pasDans le même temps, il semble que la montée de la bourse ne s’est pas traduite par une hausse des dépenses des particuliers y ayant investi.L’objectif fixé par la Banque du Japon (BoJ) et le gouvernement d’initier un « cycle vertueux » de l’économie, avec une consommation qui tirerait la production industrielle et se traduirait par une hausse des salaires, n’est toujours pas atteint.Cette situation pourrait refroidir le relatif optimisme des autorités japonaises. Le METI considère toujours l’activité en « reprise modérée ». La croissance s’est établie à 2,4 % en glissement annuel au premier trimestre.Les leviers à la disposition du gouvernement pour accélérer les choses atteignent aujourd’hui certaines limites. Le 22 mai, le Fonds monétaire international a appelé le Japon à prendre des « initiatives drastiques » pour lutter contre une dette qui approche les 250 % du PIB, de quoi inciter Tokyo à limiter les plans de relance.Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel C’est une première. Dans une interview au quotidien allemand FAZ du vendredi 29 mai, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde a confié qu’une sortie de la Grèce de l’euro (le « Grexit ») était une « possibilité », qui ne signifierait « probablement pas » la fin de l’euro. Une déclaration qui en dit long sur les pressions qui s’exercent en coulisse sur Athènes.Vendredi 29 mai au matin, les négociations n’avaient toujours pas abouti entre la Grèce et ses créanciers. Si le gouvernement d’Alexis Tsipras a multiplié les déclarations optimistes ces derniers jours, Bruxelles et Washington se montrent bien plus prudents. Or, il y a urgence. Sans accord rapide, le pays ne touchera pas la dernière tranche d’aide de 7,2 milliards d’euros du plan de sauvetage européen.Lire aussi :Qui sont les protagonistes de la crise de la dette grecque ?Athènes ne serait alors probablement pas en mesure de verser le 1,6 milliard d’euros qu’elle doit rembourser au FMI en juin. « Tout le monde espère que ce scénario sera évité car les incertitudes grimperaient encore d’un cran », prévient Michalis Massourakis, chef économiste de la Fédération hellénique des entreprises (SEV).« Pas de mise en défaut immédiate »Selon plusieurs sources, la Grèce aurait encore de quoi assurer le versement de 306 millions d’euros prévu le 5 juin. Le doute porte en revanche sur les échéances du 12, 16 et 19 juin. « Personne ne sait exactement combien il reste dans les caisses de l’Etat grec », rappelle Eric Dor, économiste à l’Ieseg.Que se passerait-il si Athènes manquait ces remboursements ? « Cela ne déclencherait pas la mise en défaut immédiate du pays, car le FMI est un créancier à part », explique Frederik Ducrozet, économiste au Crédit Agricole CIB. Selon les textes de l’institution, le pays retardataire dispose d’un mois avant que le directeur général du fonds ne notifie le défaut au conseil d’administration. Le Panama, le Zimbabwe ou encore le Pérou se sont déjà retrouvés dans une telle situation.Dans ce cas de figure, Athènes et ses partenaires européens disposeraient de quatre semaines de plus pour trouver un compromis avant les grosses échéances de juillet et août (la Grèce devra verser 4,4 milliards d’euros en tout à la Banque centrale européenne). « En cas de persistance du non-remboursement du FMI, les mesures correctives telles que la limitation de l’accès aux ressources du fonds n’interviendrait que trois mois après la date du premier impayé », précise Jésus Castillo, économiste chez Natixis.Procédure assez soupleLa procédure est donc assez souple. Avec tout de même une nuance de taille : nombre de pays émergents membres de l’institution jugent que la Grèce a déjà bénéficié d’une mansuétude à laquelle nombre d’entre eux n’ont pas eu droit. « Mme Lagarde devra veiller à ne pas se mettre en porte à faux avec eux », précise M. Dor. De fait, elle a déjà rejeté la possibilité de fusionner tous les remboursements de juin en un seul, à la fin du mois.Au reste, la situation ne deviendrait explosive que si les désaccords entre Athènes et ses partenaires se prolongeaient au-delà de juin. Les tensions monteraient alors avec les autres créanciers du pays. À commencer par le Fonds européen de stabilité financière (FESF), qui a prêté en tout 141,8 milliards d’euros à Athènes depuis 2010. Dans le cas où la Grèce ne remboursait pas à temps le FMI, celui-ci peut en théorie exiger le remboursement total ou partiel des prêts déjà accordés, voire annuler les suivants. « C’est une possibilité, mais il est peu probable que le FESF aille jusque-là », nuance M. Dor.La Banque centrale européenne (BCE) serait elle aussi dans une situation délicate. Depuis le 4 février, elle révise toutes les semaines le plafond des liquidités d’urgence (ELA) qu’elle accorde aux banques grecques. Si le FMI déclare la Grèce en défaut, l’institution pourrait considérer que les garanties (les « collatéraux ») que les établissements hellènes lui apportent en échange de ces aides sont désormais de mauvaise qualité. Elle pourrait même, dans le plus extrême et peu probable des scénarios, suspendre les ELA, ce qui condamnerait les banques à l’asphyxie.Lire aussi :Dernières passes d’armes entre la Grèce et ses créanciersFuite des dépôtsDans les deux cas, nul doute que les Grecs se précipiteraient aux distributeurs pour retirer du liquide, accélérant la fuite des dépôts. « Le gouvernement serait probablement contraint de mettre en place le contrôle des capitaux, pour limiter l’hémorragie », analyse Holger Schmieding, économiste à la banque Berenberg. En instaurant par exemple des plafonds pour les retraits et virements à l’étranger.En théorie, défaut et contrôle des capitaux n’entraîneraient pas automatiquement une sortie de la zone euro. Seulement, pour pouvoir continuer à payer les fonctionnaires, l’Etat et les municipalités pourraient être tentés d’imprimer des bons, comme l’a fait l’Argentine en 2002 après son défaut. L’utilisation des bons y avait alors été progressivement élargie et autorisées dans les commerces, jusqu’à devenir une monnaie parallèle. Un tel scénario en Grèce serait, de fait, une forme de Grexit.Polémique sur les propos de Christine LagardeAlors que le retour de la récession en Grèce au premier trimestre 2015 a été confirmé, vendredi 29 mai, par l’agence grecque des statistiques, le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung a corrigé, vendredi, le contenu d’un entretien avec la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI). Dans une première version, il était écrit que Christine Lagarde considérait une sortie de la Grèce de la zone euro comme une « possibilité ». Dans la transcription publiée par le FMI, elle déclare : « Nous ne sommes pas naïfs (…). Il s’agit d’un sujet compliqué auquel les Européens n’auront pas à faire face, car j’espère qu’ils trouveront le moyen de parvenir à un accord sur l’avenir de la Grèce dans la zone euro. Mais, vous le savez, il y a une possibilité… », ajoute-t-elle sans finir sa phrase. Le quotidien a reconnu avoir « changé » la citation de Mme Lagarde. – (AFP.)Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Prudhomme Les syndicats de Erteco France, la filiale de Carrefour propriétaire de Dia France, se sont inquiétés, jeudi 28 mai, des restructurations opérées discrètement au sein du groupe Carrefour, suite à l’acquisition des magasins Dia en France annoncée le 20 juin 2014.Ils dénoncent notamment le projet de Carrefour de vouloir se délester de 100 magasins Dia, un projet qui selon la CGT concernerait 500 emplois et se traduirait par la fermeture de 40 boutiques, faute de repreneur. Carrefour a confirmé avoir « fait part aux partenaires sociaux de (son) projet de céder 100 magasins ».ReclassementsLes syndicats d’Erteco France craignent pour l’emploi et surtout pour le reclassement des salariés de Dia. « Nous nous engageons à tout mettre en œuvre pour trouver des repreneurs, et proposer des solutions en interne, pour préserver l’emploi local », a affirmé à l’AFP le groupe.En novembre 2014, l’Autorité de la concurrence avait imposé au distributeur de céder 56 magasins Dia dont 12 à Paris, dans les zones de chalandise où le groupe se retrouvait en position dominante.Aujourd’hui « sur ces 56 magasins, il n’en reste que 7 n’ayant pas de potentiel repreneur, indique un document de la CGT Erteco France rendu public le 26 mai. « Sur le parc de magasins restant, il sera annoncé dans les comités d’entreprise concernés, 100 fermetures ou cessions de plus. A fin 2016, il ne resterait donc plus que 642 magasins environ sur la France », sur les quelque 800 rachetés par Carrefour.Au moment de la reprise de Dia France, Carrefour qui souhaitait abandonner l’étiquette de hard-discount de l’enseigne avait indiqué que tous les magasins ne pourraient pas être convertis sous les différents formats de l’enseigne (Market, City, Contact…).Les syndicats s’inquiètent surtout des redéploiements envisagés qui ne permettraient pas aux salariés de se reclasser à proximité de chez eux. « Le service paie sera délocalisé à Evry, certainement en septembre, la comptabilité, elle, sera délocalisée à Caen », indique le document de la CGT Erteco France.« On nous dit, si on en a envie, de postuler à Carrefour via la plateforme “envie de bouger”. Mais sans offre d’emploi dans le département on fait comment ? », souligne l’un des salariés. Toutes ces questions doivent être abordées lors d’un prochain comité central d’entreprise qui doit avoir lieu le 4 juin.Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier Les ventes de grands appartements restent difficiles dans Paris intra-muros, et les vendeurs sont obligés de consentir d’importants rabais. Les chiffres du premier trimestre 2015, publiés le 28 mai par les notaires franciliens, le confirment. Alors que les studios (- 2,2 %) et les deux pièces résistent (- 2,5 %), le prix des appartements de 5 pièces et plus chute de 9,7 % sur trois ans.Au 1er trimestre 2012, le prix des grandes surfaces atteignait ainsi 9 210 euros le mètre carré, environ 1 000 euros de plus que la moyenne parisienne, toutes tailles confondues. Aujourd’hui, l’écart n’est plus que de 410 euros. À noter : les grandes surfaces situées dans l’ouest de Paris résistent mieux que celles dans l’est.RESSERREMENT DES PRIXAutre constat des notaires d’Ile-de-France, l’écart entre les prix des arrondissements les plus chers (situés dans l’ouest et dans le centre de la capitale) et les moins chers (tous situés dans l’est) tend à se réduire. « Le 6e arrondissement est 1,7 fois plus cher que le 19e, alors que cet écart atteignait 2,5 en 2001 », précise Thierry Delesalle, notaire à Paris. A noter : les tarifs de tous les arrondissements de l’Est parisien sont désormais inférieurs à 8 000 euros.Même constat par quartier. Fin 2000, le prix du mètre carré dans le quartier le plus cher de la capitale (Saint-Germain-des-Prés) était 4,5 fois plus élevé que celui du quartier le plus abordable (La Goutte-d’Or). Au premier trimestre 2015, les prix du quartier de l’Odéon (12 810 euros le mètre carré) ne sont plus que 2,1 fois plus élevés que ceux du quartier de la Goutte-d’Or (5 970 euros).Lire aussi : Immobilier : le retour timide des acheteursAutre confirmation, la montée en puissance des acheteurs étrangers sur le marché parisien. Alors qu’ils représentaient environ 6 % du total des transactions il y a 5 ans, cette part atteint 9,2 % au premier trimestre 2015. « Les acheteurs britanniques sont de plus en plus présents, probablement en raison de la baisse de l’euro face à la livre sterling », analyse Me Delesalle. Les Britanniques représentent désormais 6,6 % des acheteurs étrangers à Paris, mais restent loin derrière les Italiens (16,6 %).Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste William Audureau et Maxime Vaudano En décidant d’ouvrir le système public de subventions aux jeux vidéo catégorisés comme « violents », le gouvernement français n’a pas manqué d’étonner et de susciter la polémique. Vu de l’extérieur, le décret de la secrétaire d’Etat Axelle Lemaire semble alimenter le cliché d’une industrie très largement portée vers les productions violentes – un procès qui lui est régulièrement intenté, alors même que rien n’empêche l’Etat de subventionner les films violents. Le Monde s’est penché sur la question, en comparant les systèmes de classification de ces deux médias.Beaucoup plus de jeux violents que de films ?Un premier coup d’œil sur les statistiques suggère que le jeu vidéo peut heurter bien plus souvent la sensibilité des joueurs que les films avec leurs spectateurs. Près de la moitié des jeux qui sortent chaque année sont au moins déconseillés aux enfants de moins de 12 ans par le système européen PEGI (Pan European Game Information), qui fait référence dans le domaine. A l’inverse, plus de 90 % des films qui sortent dans les salles de cinéma françaises bénéficient du visa « tous publics » du Centre national du Cinéma (CNC). #container_14313524292{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14313524292{ height:500px; } #container_14313524292 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14313524292 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14313524292 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14313524292 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les classifications des films en France (CNC)Source : CNC(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les classifications des jeux vidéo en Europe (PEGI)Avant 2010, les chiffres absolus sont des extrapolations à partir des pourcentages fournis par le PEGI. Elles peuvent donc varier de quelques unités par rapport au chiffre réel, non communiqué par PEGI.Source : PEGI(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14313324828", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#61c130","#22a34e","#f19300","#d28309","#b50b11","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"percent", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "PEGI 3", "color": "#61c130", "data": [ [ "", 1309 ], [ "", 1460 ], [ "", 1114 ], [ "", 828 ], [ "", 613 ], [ "", 471 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "PEGI 7", "color": "#22a34e", "data": [ [ "", 350 ], [ "", 393 ], [ "", 549 ], [ "", 362 ], [ "", 388 ], [ "", 371 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "PEGI 12", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 444 ], [ "", 503 ], [ "", 551 ], [ "", 515 ], [ "", 418 ], [ "", 326 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "PEGI 16", "color": "#d28309", "data": [ [ "", 253 ], [ "", 247.5 ], [ "", 249 ], [ "", 284 ], [ "", 224 ], [ "", 225 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "PEGI 18", "color": "#b50b11", "data": [ [ "", 126 ], [ "", 140 ], [ "", 155 ], [ "", 218 ], [ "", 170 ], [ "", 149 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Faut-il pour autant y lire la marque d’un tropisme particulier de la production vidéoludique pour les « sujets d’adultes », comme la violence, le sexe ou la drogue ?Le paradoxe des adaptationsPour affiner la comparaison, Le Monde a dressé une liste de 193 jeux vidéo sortis depuis 2008 et ayant été directement adaptés d’un film (comme Reine des neiges ou Iron Man 2) ou inspirés d’une saga cinématographique (comme Madagascar Kartz ou 007 Legends), avec l’appui d’Alexis Blanchet, docteur en études cinématographique et spécialiste de la question">spécialiste de la question.Non exhaustive, cette liste représente toutefois une bonne partie du corpus existant. La classification du film est délivrée par le CNC, et celle du jeu par PEGI. Quand plusieurs versions d’un même jeu – sur différentes consoles, par exemple – ou plusieurs épisodes d’un même film – une trilogie – existaient, nous avons tenu compte du classement le plus sévère. Objectif ? A univers commun, tenter d’évaluer les différences de traitement des œuvres selon leur support. La datavisualisation présente la classification respective du jeu (de PEGI 3, pour le « tous publics », au PEGI 18, pour les jeux déconseillés aux moins de 18 ans) et du film (du « tous publics » au « - 18 ») :Lire aussi :Licence par licence, la classification comparée des films adaptés en jeux vidéoDeux classifications radicalement différentes…La raison est simple : les deux instances de régulation qui font référence en France fonctionnent de manière radicalement différente…Dans leur structure…C’est le Centre national du cinéma (CNC) qui accorde leurs visas d’exploitation aux films diffusés dans les cinémas français. Il s’agit d’un établissement public, dont la commission de classification est composée de personnalités d’horizons divers (professionnels, associatifs, fonctionnaires, étudiants…) nommés par le ministère de la culture. C’est un modèle de régulation publique.Les jeux vidéo sont au contraire “autorégulés” par l’industrie. La classification européenne PEGI est la propriété privée du lobby européen du “logiciel interactif”, l’IFSE. La classification des jeux est toutefois confiée à deux organismes publics : l’Institut néerlandais de classification des médias audiovisuels (NICAM) et le Video Standards Council (VSC) britannique, qui accordent une place aux représentants de l’industrie, aux autorités de régulation nationales (comme le CSA), à des experts indépendants et aux consommateurs, qui peuvent adresser des plaintes.… dans leurs méthodes…Le CNC ne s’appuie pas sur une grille précise, et admet la « subjectivité » de ses classifications de films. La seule contrainte légale pour l’institution est d’interdire aux moins de 18 ans les œuvres comportant « des scènes de sexe non simulées ou de très grande violence », et d’empêcher purement et simplement la sortie en salles des films pornographiques ou d’incitation à la violence, classés X (une censure très rare, appliquée deux fois ces vingt dernières années).A l’inverse, le système PEGI s’appuie sur une grille très précise de critères, matérialisée par un questionnaire de 50 éléments renseigné par l’éditeur du jeu lui-même, avant d’être vérifié par les administrateurs. Les jeux peuvent être assortis d’un avertissement pour toute une série de motifs : violence, grossièreté, sexe, peur, incitation aux jeux de hasard, à l’utilisation de la drogue, à la discrimination, et même présence d’un mode de jeu en ligne… #container_14314203791{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14314203791{ height:500px; } #container_14314203791 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14314203791 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14314203791 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14314203791 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La violence, premier motif de classification des jeux en 2013Lecture : 59 % des jeux sont accompagnés d'une classification "violence".Source : Rapport annuel du PEGI(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14314203791", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Violence","Jeu en ligne","Autres","Grossièreté","Peur","Sexe","Paris","Drogues"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": 2013, "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 59.4 ], [ "", 29.7 ], [ "", 23.41 ], [ "", 22.05 ], [ "", 10.31 ], [ "", 3.57 ], [ "", 1.49 ], [ "", 0.71 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Ainsi, un jeu où un personnage « gagne un avantage en utilisant le tabac ou l’alcool » ou prononce une seule fois le juron « fuck » ou l’injure « cocksucker » se voit automatiquement étiqueté « moins de 16 ans ».A l’inverse, Le Discours d’un Roi de Tom Hooper (2010) est étiquetté « tous publics » malgré les bordées d’injures prononcées par Colin Firth. Contrairement au système PEGI, le CNC a la possibilité de tenir compte du contexte narratif, et a dû considérer les insultes du comédien comme partie intégrante de la thérapie anti-bégaiement de son personnage, ce qui échappe au PEGI dans son système actuel.… et dans leurs effetsTout sévère qu’il soit, le système PEGI ne semble pas vraiment embêter les éditeurs de jeux vidéo. En remplissant le questionnaire de classification, rares sont ceux qui cherchent à tromper la vigilance du PEGI en minorant la violence de leurs jeux, alors que les administrateurs du système admettent ouvertement ne pas pouvoir jouer à l’ensemble du jeu.La raison de cette abnégation est simple : PEGI est un simple label, qui n’a aucune implication légale dans la plupart des pays qui l’ont adopté. Ainsi, aucune loi n’empêche aujourd’hui une boutique française de vendre un jeu PEGI 18 à un mineur. Au contraire, une classification 16 ou 18 constitue même souvent un argument commercial à destination des joueurs.En France, la très récente loi sur la simplification du droit (« http://www.assemblee-nationale.fr/14/ta/ta0467.asp »>article 22) a pour la première fois officiellement reconnu le système PEGI. « http://www.bbc.co.uk/newsround/19047948 »>Le Royaume-Uni a décidé de rendre la classification PEGI contraignante depuis 2012.Si un décret prévu pour le 1er octobre 2015 devrait rendre obligatoire l’étiquetage des jeux en vente dans la distribution physique, alors que la certification PEGI est aujourd’hui facultative, il s’agit d’une manœuvre « symbolique », explique-t-on au syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (Sell), dont la principale ambition est d’officialiser la pratique du PEGI. Il n’est pas question de rendre la classification juridiquement contraignante, comme l’a fait le Royaume-Uni en 2012. « La priorité, c’est l’information et la sensibilisation des parents et des joueurs, pas la répression. » Au contraire, les responsables des cinémas qui ne font pas respecter les interdictions - 12, - 16 + ou - 18 sont passibles d’une amende de 1 500 à 3 000 euros.William AudureauJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué et Cédric Pietralunga Objectif : rassurer. Tenue et casquette vissée sur la tête, Emmanuel Macron est venu jeudi 28 mai à la rencontre des salariés d’Alstom de l’usine de Belfort, l’un des sites menacés du groupe désormais recentré sur les transports.Alors que la rumeur veut depuis un an qu’un plan de suppression de 320 postes des 560 postes du service traction du site est en préparation, le ministre de l’économie a dit et répété à ses interlocuteurs : « Notre objectif, c’est zéro licenciement chez Alstom Transport ». « L’Etat sera au côté d’Alstom Transport », a-t-il indiqué. Une fois que la vente de la branche énergie d’Alstom à General Electric sera actée, Bouygues prêtera à l’Etat les 20 % des droits de vote que détient le géant du BTP au sein d’Alstom transport. C’était l’une des concessions obtenues par le gouvernement pour accepter l’opération de désengagement de Bouygues. « Nous serons présents au conseil d’administration et nous saurons peser », a assuré M. Macron.Lire aussi :General Electric-Alstom : les points de blocage de BruxellesRepartir à l’offensiveLe ministre de l’économie a également indiqué, et ce pour la première fois, que l’Etat pourrait racheter effectivement les 20 % que détient encore Bouygues dans Alstom Transport. « On appréciera le moment venu [mais] nous comptons vraisemblablement utiliser cette option d’achat. Il faut le faire au moment opportun ».Reste que les ouvriers de Belfort attendaient d’autres engagements, comme des commandes fermes de matériel, permettant de redonner de la charge… Cela n’a pas été le cas. « Ce ne sont pas des bonnes nouvelles de Père Noël que j’amène, mais l’engagement que l’Etat se mobilise », a-t-il insisté avant d’ajouter : « Il faut avoir une stratégie offensive dans le secteur ferroviaire », il évoque « des alliances ou des rachats ». Maintenant qu’Alstom Transport est désendetté, il pourra repartir à l’offensive sur un marché en pleine consolidation.« Aujourd’hui, notre carnet de commande est de 28 milliards d’euros, assure Henri Poupart-Lafarge, le patron d’Alstom transport. Mais il est vrai que nous avons quelques creux sur certaines activités sur les trois années à venir. » Et notamment dans leurs bureaux d’études.Lire aussi :Chez Alstom, à Belfort, le spleen de « la Traction »Conception du prochain TGVPour y faire face, Emmanuel Macron a assuré que la SNCF allait déclencher en juin un appel d’offres pour la configuration du TGV du futur. Pour ce projet, Alstom et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) vont créer une coentreprise qui répondra à l’appel d’offres fait sur mesure pour Alstom.Le constructeur va investir 50 millions d’euros, tandis que l’Ademe y investira, grâce au plan d’investissement d’avenir, 100 millions d’euros. « Cela va donner de la vision pour notre activité à plus long terme », assure Henri Poupart Lafarge, le patron d’Alstom Transport. « Dans l’immédiat, il n’y aura pas de commande ferme, mais nous allons avoir des heures d’ingénierie pour nos bureaux d’études », ajoute le dirigeant.Même si Alstom et l’Ademe remporte l’appel d’offre de la SNCF, le constructeur va devoir faire une révolution copernicienne. Le TGV du futur devra être moins cher, notamment à la maintenance, plus léger, et transporter plus de monde, pas forcément ce qu’Alstom envisageait au départ. A la clé, la définition d’un nouveau train qui pourrait représenter quelque 400 rames à moyen terme, dont 200 pour le marché français et 200 à l’export…Concurrence internationaleAlors que la SNCF est en train de radier ses rames de TGV pour réduire ses coûts à marche forcée, ces engagements paraissent tout de même très ambitieux. En 2013, l’entreprise publique s’était fortement faite prier pour acheter 40 rames de TGV pour les nouvelles lignes à grande vitesse.De plus, la vision pour l’export est également très optimiste sachant que le développement des lignes à grande vitesse se fait au compte-gouttes. Et aujourd’hui Alstom fait face non seulement à ses concurrents européens traditionnels (Siemens, Bombardier, Talgo), mais aussi au coréen Hyundai Rotem, au Japonais Hitachi et surtout au géant chinois CNR/CSR…A partir de septembre, on verra comment Alstom se défend sur ce segment. Un appel d’offre doit être lancé aux Etats-Unis par Amtrak pour renouveler le matériel de la ligne à grande vitesse (264 km/h maximum) entre Washington et Boston. L’Acela, qui équipe cette ligne, a été produit par un consortium entre Alstom (25 %) et Bombardier (75 %). Une chose est sûre : « l’Etat mettra le maximum de pression » pour le remporter, a assuré Emmanuel Macron. Pas sûr que cela suffise.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Thibault Gajdos (chercheur au CNRS) Paris accueillera en décembre 2015 la conférence des Nations unies sur le climat (COP21). Il n’y a guère d’espoir que l’objectif ambitieux affiché – obtenir un accord universel et contraignant afin de lutter contre le réchauffement climatique – soit atteint si les gouvernements ne sont pas fortement poussés dans cette direction par leurs citoyens. Or l’opinion publique n’est, aujourd’hui, guère mobilisée.Elle est même, pour tout dire, sceptique. Selon un rapport de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), près de 30 % des Français estiment que le réchauffement climatique n’est pas dû aux activités humaines, et 37 % considèrent qu’il s’agit d’un sujet sur lequel les scientifiques sont en désaccord (« Les représentations sociales de l’effet de serre et du réchauffement climatique », décembre 2014). Ce résultat paraît surprenant. En effet, la quasi-totalité des climatologues soutiennent l’existence d’un réchauffement climatique d’origine anthropique, et à ce jour aucun argument permettant de soutenir la thèse inverse n’a résisté à la critique scientifique.Jesse Shapiro, de l’université Brown (Rhode Island, Etats-Unis), propose une explication à cette étrange dissonance entre croyances... 28.05.2015 à 13h35 • Mis à jour le28.05.2015 à 13h45 Le fabricant américano-singapourien de composants électroniques Avago Technologies a annoncé jeudi 28 mai le rachat de son concurrent américain Broadcom, pour 37 milliards de dollars (34 milliards d’euros), dette incluse. C’est la plus grosse acquisition jamais réalisée dans le domaine des semi-conducteurs.L’entité issue de la fusion adoptera le nom de Broadcom, aura une capitalisation boursière de 77 milliards de dollars et devrait générer environ 15 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel, indique le groupe dans un communiqué.Rachats en sérieAvago, qui était à l’origine la branche de semi-conducteurs de Hewlett-Packard, a racheté en 2013 LSI Corporation pour 6,6 milliards de dollars. Le groupe a enregistré 4,3 milliards de ventes sur son exercice précédent, selon son site Internet.Broadcom, fondé en 1991, compte 10 000 employés et possède près de 15 000 brevets. La société, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 8,4 milliards en 2014, avait avalé son concurrent californien NetLogic Microsystems pour 3,7 milliards de dollars en 2011. Denis Cosnard Le charbon, le vieux roi de l’énergie, « King Coal » pour les anglo-saxons, est en train de tomber de son trône. Après avoir bataillé des décennies contre le nucléaire, les défenseurs de l’environnement s’en prennent désormais à ce combustible bien plus utilisé, plus polluant et plus meurtrier. Et ils viennent de remporter plusieurs succès très symboliques.Le dernier en date est aussi le plus spectaculaire. À Oslo, le Parlement norvégien a décidé, mercredi 27 mai, de modifier la politique du fonds de pension national, le plus grand fonds souverain au monde. Plus question d’être au capital de compagnies minières ou de producteurs d’électricité dont le charbon assure plus de 30 % de l’activité. Une mesure choc. Selon le ministre des finances, entre 8,3 et 9,5 milliards d’euros d’investissements sont en jeu. Sans compter l’effet d’entraînement : les choix du fonds norvégien, qui contrôlait à lui seul 1,3 % de la capitalisation boursière mondiale fin 2014, servent souvent de modèle…La vertueuse Norvège aux racines luthériennes n’est pas seule à vouer le charbon aux gémonies. A l’approche de la conférence mondiale sur le climat prévue à Paris en décembre, les déclarations se multiplient. L’Eglise anglicane, l’Université d’Oxford, les héritiers Rockefeller, mais aussi Axa et le Crédit agricole, tous ont promis de ne plus miser sur la plus sale des énergies fossiles. Plus vert, tu meurs !Une valeur en dérouteÀ vrai dire, ils peuvent le faire avec d’autant plus de facilité que le charbon est, financièrement, une valeur en déroute. En quelques années, le secteur s’est pris trois gifles. La concurrence du gaz, avec l’essor du gaz de schiste. Le fléchissement de l’économie en Chine, de loin le premier pays consommateur. Et le durcissement de certaines normes en matières d’émissions de gaz à effet de serre. Résultat, l’industrie du charbon subit sa plus grave crise depuis des décennies. Les cours sont en berne et les entreprises licencient en masse. Quand elles ne tombent pas en faillite, comme l’américain Patriot Coal.Les écologistes ne doivent pas crier victoire pour autant. Car les financiers qui s’affichent anti-charbon n’étaient pas les plus concernés. Les établissements bien plus impliqués, comme JP Morgan, UBS, ou surtout les grandes banques chinoises, n’ont pas pris d’engagement similaire. Et les industriels n’ont pas dit leur dernier mot. Une « sortie désordonnée du charbon » coûterait « des dizaines de milliers d’emplois » et « poserait une hypothèque sur la sécurité d’approvisionnement » de l’Allemagne, a ainsi alerté en avril le patron de RWE, numéro deux de l’électricité outre-Rhin, dont de nombreuses centrales brûlent de la houille.La Norvège elle-même a investi en avril 60 millions d’euros pour sauver une de ses compagnies qui extrait du charbon dans un archipel reculé de l’Arctique. « King Coal » n’est pas encore à terre…Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Jégo (Istanbul, correspondante) Le mouvement de grève qui, depuis le 14 mai, paralysait Bursa, la capitale économique de la Turquie, non loin d'Istanbul, a pris fin mercredi 27 mai quand le comité des grévistes d’Oyak-Renault, l’une des plus grosses entreprises du secteur automobile turc, a signé un accord en neuf points avec la direction.L’accord prévoit le versement d’une prime de 1 000 livres turques ( environ 350 euros), le versement d'un bonus de fin d’année selon la productivité, ainsi que la promesse de hausses graduelles de salaires.L’un des neuf points stipule que les ouvriers ne seront pas sanctionnés pour avoir cessé le travail. La direction d’Oyak-Renault, entreprise mixte entre le géant automobile français et un fonds de pension de l’armée turque, espère pouvoir « tourner la page d'une période qui a jeté le trouble sur tout le secteur automobile », selon un communiqué publié mercredi.Un mouvement qui a fait tache d’huileDotée d’une capacité de production de 360 000 véhicules par an, l’usine de Bursa est un gros morceau puisqu’elle emploie 5 000 personnes. Au début du mouvement, le préfet de Bursa, Munir Karaloglu avait menacé d’employer la force contre les grévistes, mais il n’en a rien fait. Tout a commencé le 13 mai, avec une grève chez l’équipementier Bosch où les ouvriers réclamaient une augmentation de salaire de 60%.Rapidement, le mouvement a fait tache d’huile. Il a redoublé de vigueur après que les ouvriers de Bosch ont obtenu gain de cause avec des hausses de salaires (à condition qu’elles soient étalées dans le temps).La contestation a ensuite gagné les filiales turques des constructeurs automobiles Fiat et Ford à Eskisehir et Kocaeli, non loin de Bursa. Le mouvement de grève tombait on ne peut plus mal, paralysant un secteur phare de l’industrie turque juste à la veille des législatives du 7 juin.L’enjeu des législativesOr ce scrutin est crucial pour le président Recep Tayyip Erdogan qui compte sur une large victoire de son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo- conservateurs) pour modifier la Constitution et s’attribuer des pouvoirs présidentiels élargis.Bursa a beau être la vitrine du miracle économique islamo- conservateur, ses ouvriers sont, comme le reste de leurs compatriotes, prisonniers de l’inflation (8,17% en moyenne annuelle pour 2014), de la faiblesse des salaires (2000 livres turques par mois en moyenne, soit 700 euros dans le secteur automobile pour 45 heures de travail hebdomadaires) et de l’endettement.Ces dix dernières années, le crédit à la consommation a été multiplié par 11. Rares sont les familles turques qui n’ont pas une ou plusieurs cartes de crédit. L’endettement grandissant des ménages est le revers du miracle économique réalisé par les islamo- conservateurs depuis leur arrivée au pouvoir en 2002.En onze ans, le PIB annuel par habitant a triplé (de 3 600 dollars en 2002 à 11 000 dollars en 2013) et la croissance a pu atteindre un rythme chinois (en moyenne 8 % par an) pour ralentir à 2,9 % en 2014 (4 % en 2013). Victime de l’appréciation du dollar, du ralentissement global et de l’incertitude politique à la veille des élections du 7 juin, l’économie turque révèle toutefois ses faiblesses.Lire aussi :En Turquie, vives tensions entre M. Erdogan et la Banque centraleUne croissance au ralentiDépendante de l'afflux de capitaux étrangers qui ont permis aux ménages d'emprunter et de consommer, aux dirigeants de lancer les grands chantiers (construction d’un troisième aéroport et d’un troisième pont sur le Bosphore) elle est fondée sur la rente.Avec la dépréciation de la monnaie locale (10 % depuis le début de l’année), la dette publique libellée en dollars (30 % du PIB) devient plus chère à rembourser. Le ralentissement de la croissance est une embûche sur le chemin de M. Erdogan vers l’hyper présidence. Favori de tous les scrutins depuis 2002, l’AKP semble avoir perdu en popularité. Selon l’institut de sondage Sonar, cité par la presse turque lundi 25 mai, l'AKP pourrait récolter 41 % des voix, ce qui impliquerait la formation d’un gouvernement de coalition, du jamais vu depuis 2002.Lire aussi :La livre turque minée par les incertitudes politiquesMarie Jégo (Istanbul, correspondante)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre En ce printemps 2015, un léger vent d’optimisme souffle sur le marché de la transaction de logements anciens. L’activité repart timidement avec des prix toujours orientés à la baisse et sans perspective de hausse, ce qui laisse aux acquéreurs tout loisir de négocier. Les notaires ont, entre mars 2014 et mars 2015, enregistré, au plan national, 698 000 transactions, moins que l’année précédente (732 000). Mais la baisse s’est arrêtée et, en Ile-de-France, le mois de mars s’inscrit « en amélioration notable, une évolution qui se maintient en avril, même si l’activité est encore inférieure de 6 % à la moyenne de ces dix dernières années », selon Maître Thierry Delesalle, chargé de la conjoncture à la Chambre des notaires de Paris-Ile-de-France.« Ce n’est pas l’euphorie, mais le marché est actif »Les agents immobiliers, qui interviennent beaucoup plus en amont dans le processus d’achat, constatent tous un retour des acquéreurs. Pour Century 21, le nombre de promesses de ventes a, sur les premiers mois de 2015, bondi de 9 % et de 22 % au cours du seul mois d’avril, comparé aux mêmes périodes de 2014 : « Les acquéreurs n’ont jamais vraiment déserté, mais nous pouvons d’ores et déjà anticiper une année de 2015 proche des 750 000 transactions conclues, soit 5 % de mieux que les 717 000 de 2014 », analyse Laurent Vimont, PDG de Century 21.Même constat chez Orpi : « Ce n’est pas l’euphorie, mais le marché est actif avec, dans nos 1 250 agences, une hausse de 4,5 % du nombre de promesses de ventes signées depuis janvier », confirme Bernard Cadeau, son PDG. Sébastien de Lafond, de MeilleursAgents, confirme : « Il y a une inversion de tendance comme on n’en avait pas vue depuis juillet 2011, puisque le nombre d’acheteurs actifs, avec un vrai projet, égale désormais, voire dépasse, le nombre de vendeurs. Ce n’est pas encore un marché fluide, qui s’équilibrerait à deux ou trois acheteurs pour un vendeur, mais c’est déjà ça ».Les transactions sont en effet toujours laborieuses, avec un délai moyen de réalisation, entre mise sur le marché et promesse de vente, de 105 jours, soit 30 de plus qu’en 2010. A Paris ce délai est de 60 jours, soit deux fois plus qu’en 2010. Certaines villes comme Bordeaux, Toulouse ou Nantes contribuent au redécollage du marché, mais non Nice et Marseille, encore endormies.Lente érosion des prix à ParisLes banquiers font le même diagnostic : « On peut s’attendre à une production de crédits immobiliers de 145 à 150 milliards d’euros en 2015, contre 121,9 milliards d’euros en 2014, certes encore loin du pic de 2011, de 175 milliards d’euros », indique Laurent Quignon, responsable de l’économie bancaire de BNP Paribas. Ces chiffres incluent une forte proportion, 35 % à 40 %, de rachats de crédits, favorisés par les taux bas.Le coût très faible de l’argent – qui permet d’allonger les durées d’emprunt, de solvabiliser un plus grand nombre d’acquéreurs potentiels – est sans conteste l’un des aiguillons du marché.Un autre moteur de ce marché est la baisse des prix. Selon l’indice Notaires-Insee publié jeudi 28 mai, le lent réajustement est toujours à l’œuvre : d’en moyenne - 1,9 % au premier trimestre 2015, par rapport à celui de 2014, il est un peu plus marqué en Ile-de-France qu’en province (- 2,1 %).Resserrement des prix à ParisD’après les notaires, les prix dans la capitale continuent leur érosion de (– 2,9 % sur un an), avec un prix moyen du mètre carré à 7 910 euros. « Les écarts de prix se resserrent entre le quartier le plus cher – Odéon, dans le 6e arrondissement, à 12 810 euros le mètre carré, soit + 23 % en cinq ans – et le plus modeste – la Goutte-d’Or, dans le 18e arrondissement, à 5 970 euros, soit + 23,3 % en cinq ans », commente Maître Delesalle.« Les arrondissements chics connaissent des corrections sévères (de – 7,4 % dans le 6e et de – 8,9 % dans le 8e), alors qu’elles sont plus modérées dans les quartiers populaires du 20e arrondissement (– 2,2 %) ou du 18e (– 2,9 %). Les grands appartements se déprécient nettement, de – 9,7 % en trois ans, tandis que les studios ont, dans la même période, plutôt résisté, ne perdant que – 2,2 % », précise le notaire.La tendance se confirme en provinceLes étrangers sont de plus en plus présents, en particulier à Paris où les Britanniques profitent de la baisse de l’euro face à la livre. En petite couronne, le prix des appartements est, selon les indications des avant-contrats, nettement orienté à la baisse (– 3,3 %).La tendance se confirme en province. « Dès que les vendeurs acceptent de baisser leurs prétentions, le marché repart, observe Maître Bazaille, notaire à Givors (Rhône) et chargé de la conjoncture régionale. Les prix résistent dans les communes résidentielles au nord-ouest de Lyon, les Monts d’Or, Limonest, Ecully, et les transactions y sont laborieuses, mais dans Lyon et la métropole, là où les prix ont baissé de 5 % à 10 %, les affaires se concluent. »Les bâtiments mal isolés des années 1965 à 1975 subissent une sévère décote et « la “valeur verte” et une bonne étiquette énergétique sont de plus en plus prises en compte », remarque maître Bazaille.« A Nantes, l’accélération des transactions est récente mais nette, et elles se concluent, de plus en plus souvent, entre particuliers, selon Antoine Teitgen, notaire à La Chapelle-sur-Erdre (Loire-Atlantique), une banlieue résidentielle de Nantes : « Les prix ont baissé d’en moyenne 5 % et retrouvent leur niveau d’avant 2007, mais les propriétaires de maisons en lotissements sans grand cachet ont dû consentir à des baisses plus conséquentes, jusqu’à 15 % », analyse-t-il.Deux marchés sont cependant à la peine, ceux des résidences secondaires et de l’investissement dans l’ancien. Laurent Vimont, de Century 21, estime que 130 000 propriétaires de biens locatifs ont disparu depuis 2013, sans doute effrayés par la fiscalité et la perspective d’un encadrement des loyers.Lire aussi :Crédit immobilier : la baisse des taux s’achèveIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Eveno L’accès au très haut débit mobile pour tous et partout, ce n’est pas pour demain matin. L’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), a délivré mercredi 27 mai une photographie de la couverture en 4G du territoire français par les quatre opérateurs français.Selon les données de l’Observatoire sur la couverture et la qualité des services mobiles, à la fin 2014 « près de 70 % du territoire n’est pas encore couvert », et « environ 20 % de la population n’a pas accès à la 4G, par quelque opérateur que ce soit ». Dans un communiqué, le gendarme français des télécoms rappelle que Bouygues Telecom, SFR et Orange ont l’obligation, conformément à leurs autorisations, de couvrir d’ici 18 mois (janvier 2017) 40 % de la population des zones  peu densément peuplées.Elle sera particulièrement attentive au respect de ces obligations, qui avaient accompagné l’octroi des licences 4G dans la bande des fréquences 800 MHz en décembre 2011 aux trois opérateurs cités. Free a obtenu une licence 4G lors de l’appel d’offres de septembre 2011 dans la bande des 2 600 MHz.12,7 millions de Français abonnés à la 4GL’Arcep relève qu’Orange et Bouygues Telecom, qui étaient déjà en tête en juillet 2014, conservent une avance significative en matière de couverture 4G. L’autorité administrative indépendante souligne également que la couverture 4G de SFR a fortement progressé au second semestre 2014, passant de 30 % à 53 % de la population couverte. Un bond rendu possible par le contrat d’itinérance conclu avec son concurrent Bouygues Telecom.SFR se classe donc troisième, derrière Orange (72 %) et Bouygues (71 %). A la quatrième place, on trouve Free Mobile avec seulement 33 %. Selon les dernières estimations – remontant à mars 2015 – 12,7 millions de Français auraient souscrit à une offre 4G.L’Observatoire de la couverture mobile a été mis en place par l’Arcep en juillet dernier, pour mesurer la couverture et la qualité des services mobiles, à partir d’enquêtes menées sur le terrain. Deux millions de mesures ont été prises au premier trimestre 2015 pour vérifier la qualité de la couverture 3G et 4G. Ce diagnostic a pour objectif de « rendre visibles les différences de couverture et de qualité qui existent entre les opérateurs mobiles, afin d’aider les utilisateurs à faire leur choix parmi les offres mobiles du marché », souligne l’Arcep.Anne EvenoJournaliste au Monde Marie Charrel Et si la Grèce ne remboursait pas les 1,6 milliard d’euros qu’elle doit au Fonds monétaire international (FMI) en juin ? « Tout le monde espère que ce scénario sera évité car nous plongerions dans l’inconnu », commente Michalis Massourakis, chef économiste de la Fédération hellénique des entreprises (SEV).Lire aussi :Grèce : le compte à rebours a commencéMercredi 27 au soir, le ton était à l’optimisme. Une source gouvernementale grecque indiquait qu’Athènes et ses créanciers du groupe de Bruxelles travaillaient à la rédaction d’une ébauche de compromis portant sur la réforme de la TVA, des retraites, la question de la dette et le niveau d’excédent budgétaire que le pays doit cibler.« Pas de mise en défaut immédiate du pays »Si ce projet de texte est confirmé jeudi 28 mai, un accord pourrait être signé dès mardi 2 juin – accord qui débloquerait la dernière tranche de 7,2 milliards d’euros du plan de sauvetage européen. La semaine prochaine sera donc décisive. Selon plusieurs sources, la Grèce a encore de quoi payer les 306 millions qu’elle doit rembourser le 5 juin au FMI. Le doute porte en revanche sur les échéances du 12, 16 et 19 juin. « Personne ne sait exactement combien il reste dans les caisses de l’Etat grec, et les points de désaccords entre le gouvernement Tsipras et ses créanciers restent nombreux », rappelle Eric Dor, économiste à l’Iéseg.Que se passerait-il si, en cas d’échec des négociation, Athènes manquait ces remboursements ? « Cela ne déclencherait pas la mise en défaut immédiate du pays, car le FMI est un créancier à part », explique Frederik Ducrozet, économiste au Crédit Agricole CIB. Selon les textes de l’institution, le pays retardataire dispose d’un mois avant que le directeur général du FMI, à savoir Christine Lagarde, ne notifie au conseil d’administration le défaut. Le Panama, le Zimbabwe ou encore le Pérou se sont déjà retrouvés dans ce cas.Entre temps, Athènes pourrait négocier la fusion des remboursements à effectuer en juin en un seul, calé à la fin du mois. De quoi gagner quelques semaines encore. Mardi 26 mai, des dirigeants de la zone euro laissaient entendre qu’une telle option était envisagée.Situation délicateEncore faut-il que le FMI donne son aval : le 16 avril, Mme Lagarde a déclaré qu’elle s’opposerait à tout report des remboursements. L’institution n’a en effet pas accordé une telle faveur à un pays depuis des années. « Déroger à la règle pour Athènes mettrait le FMI dans une situation délicate vis-à-vis des pays émergents, hostiles à l’égard de toute mansuétude accordée à la Grèce », analyse M. Dor.La question la plus sensible reste néanmoins la réaction des autres créanciers du pays. A commencer par le Fonds européen de stabilité financière (FESF), qui a prêté en tout 141,8 milliards d’euros à Athènes depuis 2010. Dans le cas où la Grèce ne remboursait pas à temps le FMI, celui-ci peut en théorie exiger le remboursement total ou partiel des prêts déjà accordés, voire annuler les suivants. « C’est une possibilité, mais il est peu probable que le FESF aille jusque-là », commente M. Dor.La Banque centrale européenne (BCE) serait elle aussi dans une situation délicate. Depuis le 4 février, elle révise toutes les semaines le plafond des liquidités d’urgence (ELA) qu’elle accorde aux banques grecques. Si le FMI déclare la Grèce en défaut, la BCE pourrait considérer que les garanties (les « collatéraux ») que les établissements hellènes lui apportent en échange de ces aides sont désormais de mauvaise qualité. Elle pourrait même, dans le plus extrême et peu probable des scénarios, suspendre les ELA, ce qui condamnerait les banques à l’asphyxie.Fuite des dépôtsDans les deux cas, nul doute que les Grecs se précipiteraient aux distributeurs pour retirer du liquide, accélérant la fuite des dépôts. « Le gouvernement serait probablement contraint de mettre en place le contrôle des capitaux, pour limiter l’hémorragie », analyse Holger Schmieding, économiste à la banque Berenberg. En instaurant par exemple des plafonds pour les retraits et virements à l’étranger.En théorie, défaut et contrôle des capitaux n’entraîneraient pas automatiquement une sortie de la zone euro, le « Grexit ». Seulement, pour pouvoir continuer à payer les fonctionnaires, l’Etat ou les municipalités pourraient être tentés d’imprimer des bons, comme l’a fait l’Argentine en 2002 après son défaut. L’utilisation des bons y avait alors été progressivement élargie et autorisées dans les commerces, jusqu’à devenir une monnaie parallèle. Un tel scénario en Grèce serait, de fait, une forme de Grexit.Lire aussi :La Grèce risque-t-elle le scénario argentin ?Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Prudhomme Un an après avoir pris les commandes de La Redoute, les nouveaux repreneurs se veulent optimistes. « Sans donner de chiffres, nous confirmons aujourd’hui l’objectif de retour à l’équilibre en 2017 », assurent Nathalie Balla et Eric Courteille, les deux anciens dirigeants de La Redoute, qui ont racheté en juin 2014 pour un euro symbolique au groupe de luxe Kering (ex-PPR), la société englobant La Redoute et Relais Colis.Déficitaire et confronté à la concurrence croissante du e-commerce, La Redoute cherchait un nouveau modèle. « Nous savions que les deux premières années, nous aurions à gérer une décroissance du chiffre d’affaires car il nous fallait recentrer le cœur de notre offre et réaliser un travail de transformation marketing sur un marché où nous ne sommes pas seuls, poursuivent les nouveaux dirigeants. Mais aujourd’hui nous sommes en ligne avec notre budget pour 2014 et pour 2015 ». « Ce qui avait été annoncé a été respecté », indique Alain Dieudonné, délégué syndical central de la CFE-CGC.Exit le gros catalogue papierComme prévu par le « plan 2017 », annoncé en avril 2014, exit le gros catalogue papier publié deux fois par an et place à un recentrage de l’offre sur les quatre catégories phares que sont la mode pour les femmes et pour les enfants, le linge de maison et la décoration. Le tout en mettant en avant ses marques propres (Mademoiselle R, Active Wear, Soft Grey, AM.PM…), avec lesquelles La Redoute réalise « 80 % du chiffre d’affaires », précise Mme Balla.L’ancien leader de la vente par correspondance veut se construire une image plus moderne et surtout plus mode, à l’instar des sites comme Brandalley, ou encore Asos. « Là où Asos cible les 20-30 ans, nous visons la femme de 30 ans qui équipe sa famille et son intérieur », précise Mme Balla. Jeudi 28 mai, La Redoute a annoncé le lancement d’une quarantaine de marques de mode dite « premium », comme Athé, American Vintage, The Kooples, Carven… « Des marques qui, en acceptant d’exposer leurs produits sur notre vitrine, nous confortent dans notre plan de marche », estiment les deux dirigeants, car « aujourd’hui il n’y a pas de client qui n’achète que du low cost ou que du premium ».« Changement culturel »Pour autant La Redoute n’a pas abandonné sa profondeur d’offre. Les autres catégories sont pourvues essentiellement grâce à sa place de marché, où, comme bon nombre de sites marchands, les produits sont vendus par des revendeurs extérieurs agréés. « La place de marché réalise entre 10 à 15 % de notre volume d’affaires et elle est importante sur les catégories que nous avons abandonnées en marque propre », précisent les dirigeants.Si les nouveaux dirigeants considèrent que le plus difficile a jusqu’à présent été « le changement culturel issu du passage d’un grand groupe à une structure entrepreneuriale », la reprise n’a pas été simple non plus, les représentants des salariés étant divisés sur le plan social conditionné à cette vente.La suppression de 1 178 postes – soit la moitié de l’effectif en France, avec des départs étalés sur quatre ans – avait été à l’époque difficilement approuvée. « Nous nous étions engagés sur le fait qu’il y ait le moins possibles de départs contraints, indiquent les dirigeants. Aujourd’hui 650 départs ont été réalisés, pour l’essentiel en pré-retraite ou départ volontaire, dont une grande partie à la logistique mais aussi au siège ».Certains salariés sont partis plus vite que prévu. « La direction ayant accordé le fait que les salariés qui viendraient avec un projet personnel ou un autre contrat de travail pouvaient partir par anticipation, il y a certains départements comme la relation client ou la direction industrielle, où on a déjà atteint le nombre de départs programmés jusqu’en 2017, ce qui perturbe un peu la charge de travail de ceux qui restent », relève Alain Dieudonné.Actionnariat salariéLe chantier logistique, destiné à permettre une préparation de commande en deux heures contre 24 actuellement, a également avancé. Le nouveau site logistique entrera en service à l’automne 2016, à 300 mètres du site historique de La Martinoire, à Wattrelos, près de Lille. « Face à la concurrence d’acteurs comme Amazon ou Cdiscount, La Redoute était pénalisée par un délai incompressible lié à un système vieillissant ». Avec le nouveau site, les commandes passées avant 20 heures pourront être livrées en relais colis le lendemain.Les deux repreneurs avaient également annoncé il y a un an leur volonté d’ouvrir le capital aux salariés. C’est chose faite. Depuis le 7 mai, La Redoute appartient à 100 % à ses salariés au travers d’un Fonds commun de placement d’entreprise de reprise (FCPER), un dispositif utilisé pour la première fois en France. 16 % du capital de l’entreprise est désormais entre les mains de 1 574 salariés de La Redoute France et Relais Colis, et 84 % appartiennent aux dirigeants du groupe. « La moyenne des plans d’actionnariat salarié est autour de 4 % en France et le plan a été cinq fois sursouscrit », se réjouissent Nathalie Balla, et Eric Courteille. Le plus difficile semble donc passé pour La Redoute, qui devra, désormais, dans la durée se confronter à l’épreuve de la concurrence numérique.Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sarah Belouezzane et Philippe Jacqué Encore une start-up française qui s’affirme à l’étranger. Après Blablacar, le spécialiste du covoiturage qui a repris son concurrent allemand Carpooling au mois d’avril, c’est au tour de Drivy de traverser le Rhin. Le numéro un français de la location de voitures entre particuliers a annoncé, jeudi 28 mai, le rachat d’Autonetzer, le numéro un allemand du secteur, créé à Stuttgart.Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé, mais l’entreprise n’a pas épuisé les 8 millions d’euros levés en avril lors d’une augmentation de son capital. Les fondateurs d’Autonetzer, lancée en 2011, rejoignent le conseil d’administration de l’entreprise française.Dans un marché vieux d’à peine cinq ans, mais déjà en pleine consolidation, Drivy fait figure d’acteur de référence en Europe. Et ce, alors que la start-up n’est installée qu’en France et en Allemagne, les deux marchés aujourd’hui les plus importants du Vieux Continent. La PME, qui compte 45 salariés, dispose désormais de 600 000 membres sur les deux pays. Et pas moins de 38 000 véhicules particuliers sont offerts à la location sur cette place de marché en ligne. C’est deux fois plus que son premier concurrent français Ouicar.Lire aussi : Drivy, le spécialiste de la location de voitures entre particuliers« Après la reprise de Buzzcar et de Livop en France, ainsi que notre augmentation de capital de 8 millions d’euros, nous accélérons en Allemagne, où nous avons établi notre premier bureau à l’automne 2014 », indique Paulin Dementhon, le fondateur de Drivy. Depuis un an et demi, la petite PME française discutait avec son homologue allemand. Tout s’est accéléré après l’augmentation de capital d’avril. De Berlin, Drivy va se déployer sur l’ensemble du monde germanophone (Autriche, Suisse). Ensuite, direction le Sud. « A l’été 2015, nous nous lancerons en Espagne, où le marché est en train de se développer. Nous marchons clairement sur les pas de Blablacar. »L’entreprise française qui a popularisé le covoiturage longue distance est devenue le modèle à suivre pour toutes les start-up du secteur des transports. Après avoir racheté Carpooling, l’entreprise fondée par Frédéric Mazzella a mis la main sur deux autres PME en Hongrie et au Mexique. La plate-forme de mise en relation d’automobilistes et de passagers est aujourd’hui présente dans 19 pays dans le monde, dont la Russie, l’Inde ou la Turquie.Lire aussi : Blablacar rachète son principal concurrent européenA l’image de leurs grands frères comme Keolis (SNCF), Transdev et RATP Dev qui offrent leur savoir-faire dans le transport collectif à travers le monde, Blablacar et Drivy ne connaissent pas de frontières. Et derrière, d’autres jeunes pousses françaises veulent s’inspirer de ce parcours.Lancées à partir de 2013 et installées dans les aéroports et les gares, Tripndrive, TravelerCar ou Carnomise, spécialisées dans la location de voitures entre particuliers, veulent prendre le large à moyen terme. Les spécialistes d’échange ou de réservation de places de parking comme OnePark, Zenpark ou Neopark rêvent de les imiter, de même que les PME présentes dans le covoiturage (Sharette, Wayz up, ID Vroom, etc.). Quant aux spécialistes des voitures de tourisme avec chauffeur, comme LeCab, ils font face à un concurrent américain de poids : l’omniprésent Uber. Avant de penser à l’étranger, il faut d’abord réussir en France…« Blablacar, puis Drivy sont devenus les modèles à suivre pour les start-up françaises, confie François-Xavier Leduc, le président de Tripndrive. Tous les deux ont offert leurs services en France et ont d’abord conquis leur marché domestique. Une fois bien installés, ils ont levé beaucoup d’argent pour se projeter à l’étranger en procédant à des acquisitions et ainsi faciliter leur implantation. » Ce modèle, Tripndrive, qui sera présent d’ici à juin dans 23 aéroports et gares, entend le répliquer. D’ici à la fin 2015, début 2016, la start-up souhaite s’internationaliser.Lire aussi : L’offensive de l’autopartage dans les aéroports« Terreau spécifique »Y a-t-il pour autant une spécificité française pour expliquer l’essor de ces jeunes pousses de l’économie du partage ? « La France est historiquement un des marchés les plus ouverts sur cette économie collaborative. Il y a ici un terreau spécifique pour cela. Le pays est tout de même le second marché mondial d’Airbnb ! », rappelle M. Leduc. « Quand on lance dans le pays une place de marché, il y a très rapidement des utilisateurs ! », confirme M. Dementhon.« Ici, il y a énormément de bonnes idées qui naissent en ce moment, ça foisonne, assure Pierre Kosciusko-Morizet, cofondateur du fonds d’investissement ISAI, présent au capital de Blablacar et de Tripndrive. Les Français sont particulièrement créatifs, et une grande partie des bonnes idées récentes naissent chez nous. Dans ce type d’économie, il y a une prime au premier, et Blablacar a été premier dans pas mal de pays où il s’est implanté. »De même, reprend M. Dementhon, « à Paris, il existe un écosystème très développé de places de marchés. Et la concurrence y est rude. Cela endurcit et permet d’aller plus vite qu’ailleurs et de se projeter plus rapidement vers l’étranger ». Et puis les ingénieurs sont à la fois très bien formés et nombreux, ce qui facilite les choses quand on doit développer des places de marchés très complexes.Si certaines entreprises françaises arrivent à s’affirmer au niveau européen, les start-up étrangères viennent également profiter du marché français de la mobilité. Outre l’américain Uber (voitures avec chauffeur), le belge Djump (covoiturage de soirée), l’israélien Moovit, une application qui propose des trajets en transports en commun en temps réel, le britannique Easybus (navettes d’aéroport à bas coût) ou l’allemand Flixbus (autocars longue distance) entendent bien prospérer en France.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.05.2015 à 01h01 • Mis à jour le28.05.2015 à 08h52 La fusée européenne Ariane 5 a lancé, mercredi 27 mai, depuis la Guyane française le satellite de télédiffusion DirectTV-15 et le satellite SKY Mexico-1.Ariane 5, dont c'est le 65e succès d'affilée, a lancé les deux satellites à 18 h 16 heure de Kourou. Les deux satellites ont été placés sur une orbite de transfert géostationnaire, a indiqué Arianespace.DirectTV-15 fournira des services additionnels de télévision numérique à plus de 20 millions d’utilisateurs de DirectTV aux Etats-Unis, dont il couvrira l’ensemble du territoire. Il s’agit du satellite de télédiffusion « le plus puissant des Etats-Unis », a assuré Airbus Defense & Space, qui l’a construit. C'est le 100e satellite de télécommunication géostationnaire produit par le groupe.DirectTV-15 avait une masse au lancement de 6 200 kilos et embarque un nombre record d’amplificateurs de puissance de radio-transmission (plus de 150). Son compagnon de vol, le satellite de télédiffusion SKY Mexico-1, a été construit par la société américaine Orbital ATK pour la chaîne mexicaine de télévision payante SKY. Celle-ci est détenue par le groupe mexicain Televisa et le groupe américain DirectTV. Martine Valo Accueillir à Paris la conférence sur le climat, « le plus grand événement international jamais organisé sur le sol français » a forcément un coût, a justifié Laurent Fabius, mercredi 27 mai. Le budget total prévu pour la COP21, ce méga-sommet qui doit se tenir du 30 novembre au 11 décembre 2015 au Bourget, devrait atteindre 187 millions d’euros. Le ministre des affaires étrangères, « avec l’Organisation des Nations unies »,a décidé d’appeler les entreprises en renfort malgré les réticences des associations écologiques.« Nous devons accueillir 196 délégations, plus de 40 000 participants. La moitié d’entre eux représentent la société civile : syndicats, ONG, mouvements de jeunesse, populations autochtones… sans compter les 3 000 journalistes, a-t-il annoncé. Et nous devons évidemment réussir à donner à ces deux semaines de rencontre une haute qualité environnementale. » Résultat, l’aide de mécènes en nature ou en soutien financier est la bienvenue.Le secrétariat général de la conférence table plutôt sur un budget disponible de 165 millions, et le gouvernement espère que l’effort des entreprises partenaires atteindra 20 % du total. C’est trois fois plus que ce qu’avait coûté la COP15 de Copenhague en 2009, pour un quart financée par le secteur économique privé. « Ces crédits seront largement mobilisés pour la tenue de débats, pas pour des réceptions luxueuses, promet Laurent Fabius. Par personne et par jour, le budget est dix fois inférieur à celui d’un G8 ou d’un G20. » Et l’Ile-de-France pourrait espérer 100 000 millions d’euros de retombées.Les 20 premiers sponsorsLe ministre a rendu publics les vingt premiers noms de sponsors prêts à investir dans une conférence destinée à contenir le réchauffement climatique sous la barre des 2 degrés, et donc à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. Ont déjà répondu présents les assureurs Axa, Caisse centrale de réassurance (CCR), Generali, que l’impact des tempêtes, inondations et autres désordres climatiques frappent de plein fouet, ainsi que le secteur bancaire : BNP Paribas, la Caisse des dépôts et consignations, ou Suez Environnement, le Syndicat des eaux d’Ile-de-France, Derichebourg, et des grands groupes de l’énergie : EDF, ERDF et Engie (ex-GDF Suez). Ou encore Air France, Galeries Lafayette, Ikea, JCDecaux, LVMH, Michelin, La Poste, Renault Nissan, et une PME, l’imprimeur ACI, qui offre ses services.Les sponsors pourront afficher le logo « partenaire officiel Paris 2015 » pendant un an. Tous étaient là autour du ministre, vantant qui ses véhicules électriques, qui ses solutions pour réussir la transition énergétique, qui son engagement pour préserver le monde de demain. Ensemble, ils devraient assurer environ 10 % des moyens. Est-ce qu’il sera possible de doubler la mise ? Trop tôt pour le savoir, mais d’autres acteurs du monde économique pourraient se montrer intéressés par ce coup de projecteur exceptionnel sur leurs propres activités. Saint-Gobain, Publicis et Google n’ont pas manqué de faire savoir qu’ils étaient sur le point de s’engager à leur tour.Lire aussi :Climat : parvenir à un accord sera d’une « extrême difficulté » anticipe Laurent Fabius« Pas d’exclusion a priori »D’autant que le secrétaire général de la COP21, Pierre-Henri Guignard, a assuré en substance qu’il n’y avait « pas d’exclusion a priori », du moment qu’une entreprise s’engageait pour le climat. Il a ajouté que certains candidats jugés trop « climato-incompatibles » auraient été découragés. Par ailleurs, la mise minimale de 100 000 euros qui avait été avancée ne semble plus de rigueur.Les organisations non gouvernementales (ONG), qui accentuent leur pression contre le financement d’énergies « sales » comme le charbon, se sont immédiatement insurgées contre ce partenariat contre-nature avec plusieurs groupes pollueurs, motivés selon elles par une grande opération de greenwashing à l’occasion de la COP21. « Nous accompagnons une dynamique de croissance décarbonée partout, y compris dans les pays émergents, a rétorqué Gérard Mestrallet, président d’Engie. Si on fermait toutes les centrales au charbon aujourd’hui, on mettrait la moitié du monde dans le noir. Ne prenons pas la photographie du passé comme référence. »« Des négociations aux mains des pollueurs » La réponse est largement insuffisante pour les associations environnementales qui ont publié un communiqué commun. « Energéticiens fossiles et fissiles, compagnie aérienne, constructeurs automobiles : la liste des mécènes de la 21e Conférence de l’ONU sur le climat (…) comprend des multinationales françaises qui ne sont pas compatibles avec le climat », accusent Les Amis de la Terre, Attac France, le Corporate Europe Observatory, WECF et 350.org.Lire aussi :Pas de miracle pour le climat, des actes !Très remontées, elles dénoncent « l’incohérence du gouvernement « et redoutent que « les négociations se retrouvent aux mains des pollueurs ». Pour Célia Gautier, une responsable du Réseau action climat (RAC), « le gouvernement n’a clairement pas choisi les acteurs de la transition énergétique ». EDF, comme Engie, investit « massivement dans le charbon » à l’étranger, affirme-t-elle.Tiens, EDF finance donc la #COP21. Joli trafic d'influence pour nous amener vers de fausses solutions, comme le nucléaire #greenwashing— greenpeacefr (@Greenpeace France)require(["twitter/widgets"]);Si le Crédit agricole ne fait pas partie de la liste, malgré son souhait de stopper tout financement du charbon, BNP Paribas, « première banque française en termes de financement de projets d’énergie fossile » selon le RAC, est quant à elle bien présente.L’ONG Oxfam, auteure avec Les Amis de la Terre d’un récent rapport très critique sur EDF et sur Engie, dénonce le fait que « la COP21 sera financée par des champions français de la pollution », citant BNP Paribas, EDF et Engie, accusées de se livrer à « une véritable opération de greenwashing avec la complicité du gouvernement français », au lieu de « s’engager à stopper tout soutien au secteur du charbon d’ici au sommet sur le climat ».Martine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Michel Bouvier (Professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Président de la Fondation internationale pour les finances publiques (FONDAFIP) Le retour de la croissance économique suppose une relance de l’investissement. Si l’investissement privé est un facteur-clé, l’investissement public l’est tout autant ; notamment en France, où près des trois quarts des investissements publics civils (60 % si l’on tient compte du budget de la défense) sont réalisés par les collectivités locales. Toutefois, le maintien d’un bon niveau d’investissement, et par conséquent d’un bon niveau de services aux citoyens, relève d’un véritable casse-tête pour celles-ci, car leur capacité de financement se trouve menacée du fait de la réduction de 11 milliards d’euros de leurs dotations programmée jusqu’en 2017.Lire aussi :Pour une juste révision des valeurs locativesQuelles réponses immédiates sont apportées pour contourner cette difficulté ? Augmenter les impôts, mutualiser les équipements, évaluer les actions et rationaliser la gestion. Mais cela paraît aujourd’hui insuffisant. Car, non seulement il faut renouveler les équipements devenus obsolètes, mais encore l’évolution des besoins des populations implique d’en acquérir de nouveaux. Les modes de vie des citoyens urbains et ruraux se sont rapprochés, leurs demandes en services publics se sont diversifiées et sont de plus en plus coûteuses pour les collectivités locales.Or, cette « culture de l’achat » est due principalement au fait que, depuis le milieu des années 1970, l’Etat rembourse aux collectivités locales, par l’intermédiaire du Fonds de compensation de la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA), la TVA qu’elles ont supportée lors de l’acquisition d’un bien d’équipement.Du fait des restrictions budgétaires, qui concernent déjà nombre de collectivités, pourquoi continuer à s’engager dans des opérations d’achat, alors qu’une des voies d’économies pourrait consister à généraliser la location, comme c’est le cas dans de nombreuses entreprises ? Mais la difficulté est que la TVA sur les dépenses de fonctionnement, et donc sur les locations, n’est pas remboursée par le FCTVA, ce qui a pour conséquence de fausser les arbitrages entre achat et location d’équipements. Ce biais doit, donc, être revu sur la base d’un nouveau calcul économique adapté aux exigences actuelles.Le contexte financier et culturel a changéEn quarante ans, le contexte financier et culturel a changé : la culture de l’usage des biens s’est modifiée ; les comportements ne sont plus les mêmes au regard de l’utilisation des équipements ; les particuliers et les entreprises sont de plus en plus enclins à louer et à privilégier cet usage plutôt que la propriété.Un tel constat devrait conduire à s’interroger sur le bien-fondé de l’exclusion de la location, qui constitue, finalement, une autre manière de s’équiper et de satisfaire aux besoins des populations. Ceci se justifie d’autant moins que la gouvernance financière locale rencontre aujourd’hui de graves difficultés qui nécessitent le développement d’une culture de gestion, autrement dit, une liberté de choix qui permette de définir les stratégies les mieux adaptées.Ainsi, le FCTVA, sous des apparences techniques, pose des questions qui relèvent d’un modèle de société. Le choix d’instituer un remboursement par l’Etat de la TVA supportée par les collectivités locales, plutôt que de les assujettir à cet impôt pour l’ensemble de leurs opérations, ne peut se réduire à un rapport de forces et à un compromis. Une telle décision n’aurait pas été prise si le cadre général de pensée propre aux années 1970 n’en avait pas facilité l’acceptation. Ce fonds participe en effet d’un point de vue dominant en France il y a quarante ans, qui considérait l’Etat comme un régulateur obligé du secteur local. Cela est moins vrai aujourd’hui, depuis l’entrée dans les phases successives de la décentralisation.Michel Bouvier (Professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Président de la Fondation internationale pour les finances publiques (FONDAFIP) Stéphane Lauer (New York, correspondant) Les embauches sont reparties de l’avant aux États-Unis. Après un mois de mars très décevant, l’économie américaine a créé 223 000 emplois en avril, selon les statistiques publiées vendredi 8 mai par le département du travail. Ce rebond permet au taux de chômage de baisser de 0,1 point à 5,4 % de la population active, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis mai 2008.Même si le nombre de créations d’emploi se situe légèrement en dessous des anticipations des économistes, qui en prévoyaient 228 000, les chiffres annoncés vendredi constituent un certain soulagement à propos de la solidité du marché du travail. En effet, les États-Unis ont connu un trou d’air à la fin du premier trimestre.Creux passagerL’économie américaine n’a finalement créé que 89 000 emplois en mars (contre 126 000 annoncés dans une première estimation). Il faut remonter à juin 2012 pour retrouver une statistique aussi médiocre. Cette contre-performance fait ainsi drastiquement tomber la moyenne mensuelle, qui, sur les quatre premiers mois de l’année, n’est plus que de 154 000, très loin des 260 000 enregistrés en 2014.Le rebond du mois d’avril semble indiquer que le creux du premier trimestre n’était que passager. L’économie américaine a fait quasiment du surplace avec une croissance de 0,2 % de son Produit intérieur brut (PIB). Des conditions météo particulièrement difficile dans le nord-Est des États-Unis et le Midwest, la grève des dockers dans les ports de la cote ouest et la hausse du dollar face aux autres monnaies ont plombé la croissance et ralenti sensiblement le rythme des embauches.  La plupart des observateurs tablent sur un rebond au second trimestre. « Une grande partie des dépenses de consommation différées au premier trimestre vont se réaliser au cours du deuxième, tandis que d’autres données suggèrent que l’activité économique s’améliore, estime Joseph Lake, analyste spécialisé sur l’économie américaine pour The Economist Intelligence Unit. Le crédit à la consommation a progressé en mars au rythme le plus rapide depuis juillet de l’année dernière, ce qui de bon augure pour les dépenses des ménages. Et l’industrie automobile, un indicateur clef, a réalisé son meilleur mois d’avril depuis dix ans », souligne-t-il.Le salaire moyen progresse doucementMalgré cet optimisme, le tableau général du marché de l’emploi reste toutefois contrasté. Ainsi, le taux de participation, c’est-à-dire la proportion de la population en âge de travailler qui a un emploi ou qui en cherche un effectivement, reste à des niveaux historiquement faibles à 62,8 %. Par ailleurs, lorsqu’on prend en compte les salariés qui travaillent à temps partiel de façon subie ou ceux qui sont découragés de chercher du travail, le taux de chômage ne s’améliore que très légèrement à 10,8 %, soit 0,1 point de mois qu’en mars. Enfin le temps de travail hebdomadaire moyen est resté inchangé à 34,5 heures.Côté salaires, la tendance s’améliore, mais doucement. Le salaire horaire moyen a progressé de 2,2 % en avril par rapport à il y a un an. C’est un peu plus que les 2 % observés ces derniers mois, mais c’est encore insuffisant pour parler d’une véritable mise sous tension du marché du travail qui obligerait les employeurs à augmenter les salaires face à une main-d’œuvre disponible moins abondante.Sur le plan sectoriel, ce sont les services qui ont le plus contribué au rebond du mois d’avril avec 62 000 créations d’emploi, suivis des métiers de la santé (+ 56 000) et ceux de la construction (+45 000). En revanche le secteur manufacturier et la distribution font du surplace. L’industrie, qui créait 18 000 emplois en moyenne en 2014 semble pénalisée par le haut niveau du dollar, qui pèse sur les exportations. Enfin, les mines et l’énergie restent à la peine en raison de la faiblesse des prix du baril de pétrole qui handicape les investissements. Ce secteur a détruit 15 000 emplois au cours du dernier mois. Lire aussi :La croissance américaine flanche au premier trimestreStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Nous sommes tous attachés à notre modèle social. Il nous accompagne dans les aléas de la vie (maladie, vieillesse, chômage, exclusion…). Il est un élément central de notre cohésion sociale. Face aux difficultés liées à son financement et aux évolutions des risques sociaux, ce modèle, tel que nous le connaissons, s’adapte. Aux côtés des acteurs institutionnels (Etat, collectivités locales, syndicats), les entrepreneurs sociaux sont au cœur de cette évolution. Ils développent des produits et services pour répondre aux grandes problématiques auxquelles nous sommes confrontés.Plus que jamais, la bataille pour l’emploi est la priorité des mois à venir. Le franchissement de la barre symbolique des 3,5 millions de chômeurs démontre l’importance de trouver rapidement des leviers pour inverser cette tendance. C’est le combat que livrent de nombreux entrepreneurs sociaux, convaincus que chacun a sa place sur le marché de l’emploi. Ils se battent ainsi pour créer de l’activité économique, qui permette de recruter mais aussi de maintenir l’emploi en France, notamment pour les personnes les plus fragiles.Lire aussi :« Made in France social » : Ecocup, des Pyrénées à TwickenhamC’est le cas de Christophe Chevalier et de son entreprise Archer. Basée dans la zone industrielle du bassin de Romans, Archer œuvre depuis vingt-huit ans pour le développement économique et solidaire de son territoire, la Drôme.66 % des salariés en insertionActeur historique de l’insertion par l’activité économique, Archer œuvre pour le maintien d’activités menacées de délocalisation ou de liquidation. De la relance de la fabrication de chaussures Made in Romans (Drôme), à la sous-traitance automobile, en passant par les services à la personne, Archer est actif dans une quinzaine d’activités rassemblées dans un « groupe économique solidaire ».Le groupe Archer multiplie les initiatives innovantes pour favoriser l’emploi sur son territoire. Il a ainsi mis en place une CAE (coopérative d’activité et d’emplois) rassemblant une cinquantaine d’entrepreneurs, une école de l’entrepreneuriat leur permettant de se former et de bénéficier du tutorat d’acteurs clés de la région, mais également un PTCE (Pôle territorial de coopération économique) qui réunit en un même lieu acteurs publics, entreprises et associations. Une des actions phares des acteurs de PÔLE sud a été la relocalisation d’une unité de montage de produits dans l’industrie automobile.En 2013, Archer emploie 1 305 salariés, dont 66 % (220) sont en insertion. Le groupe permet à des personnes en situation précaire d’acquérir des compétences par transfert de savoir-faire. Elles bénéficient d’un accompagnement social leur permettant de retrouver un emploi à l’issu de leurs parcours au sein du groupe. Cette mission sociale est assurée par un management engagé dans le bon recrutement et dans la formation personnalisée pour chacun de ses salariés.450 % de son obligation légaleConcrètement, le parcours d’un salarié dans l’entreprise passe par quatre phases, durant lesquelles il est accompagné : le recrutement et l’intégration sur le poste de travail du nouveau salarié ; la professionnalisation dans l’emploi d’intérim ; les différentes phases de formation ; la préparation des salariés à la sortie et à l’embauche dans une entreprise dite « classique ».Archer réalise chaque année plus de 7 000 heures de formations qualifiantes, dont 63 % pour ses salariés en insertion, 12 % pour ses salariés permanents et 23 % pour des bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA). Cela représente 450 % de son obligation légale en matière de formation !Le groupe au chiffre d’affaires de près de 4 millions d’euros, occupe ainsi une place de premier rang sur son territoire par sa taille, sa réactivité, sa connaissance des acteurs locaux et des collectivités.Il prouve que créer de l’activité localement et maintenir des emplois en France est toujours possible, un véritable exemple du Made in France économique et social !Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Denis Cosnard Fin du suspense : la fusion entre Holcim et Lafarge va bien avoir lieu. Les actionnaires du champion suisse, réunis vendredi 8 mai dans la matinée en assemblée générale extraordinaire à Zurich, ont donné leur feu vert définitif à l’acquisition du groupe français. L’opération doit donner naissance, durant l’été, au nouveau numéro un mondial du ciment, avec 116 000 personnes et 31 milliards d’euros de chiffre d’affaires.L’assemblée de ce vendredi était très attendue. Pour acheter Lafarge, Holcim doit en effet lancer une importante augmentation de capital, sur laquelle les propriétaires du groupe suisse devaient se prononcer à la majorité qualifiée. Autrement dit, si plus de 34 % des participants s’y étaient opposé, le projet aurait volé en éclats.Ce scénario catastrophe avait donné des sueurs d’angoisse aux dirigeants d’Holcim il y a quelques semaines, lorsque plusieurs grands actionnaires du géant suisse avaient tour à tour critiqué le projet.Lire aussi :Les anti-Lafarge tirent à vue sur la fusionMais les plus importants d’entre eux sont finalement rentrés dans le rang, et, vendredi, le projet mis aux voix a rassemblé 93,7 % des suffrages. Soit nettement plus que les 66 % requis.Les trois pricipaux actionnaires d’Holcim ont tous voté en faveur de la fusion, qu’il s’agisse de son ex-patron Thomas Schmidheiny, de l’homme d’affaires russe Filaret Galtchev, ou du fonds Harris Associates, filiale de la banque française Natixis.Lire aussi :Lafarge-Holcim : l’heure du succès pour Thomas SchmidheinyLa fondation Ethos, qui conseille des fonds suisses et était demeurée farouchement hostile au projet, n’a réussi à fédérer que 6 % des suffrages.Les dirigeants d’Holcim ont désormais les coudées franches pour mener à bien la fusion. Ils vont en principe lancer, début juin, l’offre publique d’échange, en proposant aux actionnaires de Lafarge de céder 10 de leurs titres contre 9 actions Holcim.Ils vont parallèlement mener à bien les importantes cessions d’actifs exigées par les autorités de la concurrence. La fusion devrait rentrer dans les faits courant août.Lire aussi :Eric Olsen en pole position pour diriger LafargeHolcimDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin La date du jeudi 7 mai restera marquée dans l’épopée d’Emirates comme celle du passage vers l’infini et l’au-delà. La compagnie aérienne, propriété du minuscule mais richissime émirat de Dubaï, publiait le matin même des comptes annuels en forme de livre des records. Le soir, elle annonçait que Maurice Flanagan – le Britannique qui a créé Emirates – s’était éteint quelques heures plus tôt dans sa maison londonienne, à l’âge de 86 ans.Cet ancien de British Airways s’était vu confié, en 1985, la mission de créer une compagnie aérienne. Il a démarré avec les 10 millions de dollars dont l’émirat a doté la société, une équipe de dix personnes et deux avions de location. Misant sur le luxe « bling-bling » et la qualité du service – Emirates a inventé les mini-suites privatives en première classe –, l’entreprise a gagné la confiance d’une clientèle d’homme d’affaires.Elle est aujourd’hui la compagnie qui possède les plus grandes flottes au monde d’Airbus A380, le géant des airs, et de Boeing 777, le plus gros bimoteur de la planète. Son ambition ne semble pas avoir de limite. Propriétaire de plus de 230 avions, cette société d’Etat a déjà passé commande de 279 appareils pour les prochaines années. Le bénéfice d’Emirates a bondi de 40 % à 1,24 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros) au cours de son exercice 2014-2015 clos fin mars, tandis que son chiffre d’affaires progressait de 7 %, à 24 milliards de dollars.La compagnie et l’émirat, grand comme la Corse-du-Sud, se font la courte échelle. En 2014, l’aéroport de Dubaï, la plateforme mondiale (hub) d’Emirates, a détrôné celui d’Heathrow (Londres) de sa place de numéro un mondial pour le nombre de passagers internationaux (70 millions). Un programme d’investissements de 32 milliards de dollars fera passer la capacité à 200 millions de passagers par an d’ici à 2025.Cercle vertueuxLes autres transporteurs aériens hurlent à la concurrence déloyale. A Washington, elles font pression pour imposer des restrictions à Emirates, mais aussi à Qatar Airways et à Etihad qu’elles accusent de recevoir 40 milliards de dollars de subventions directes et indirectes. La France et l’Allemagne ont demandé à l’Europe « un véritable contrôle du mode de fonctionnement de ces compagnies ». C’est un peu tard.Emirates qui a incontestablement profité de l’indéfectible soutien de son propriétaire, notamment pour ouvrir des lignes, peut aujourd’hui voler toute seule. Située au carrefour des économies en forte croissance (Asie, Moyen-Orient, Afrique), elle capte en réalité davantage de trafic nouveau qu’elle n’en prend à ses vieilles concurrentes occidentales.Elle est même engagée dans un cercle économique vertueux. En ouvrant huit à dix nouvelles lignes par an, Emirates augmente de façon exponentielle les possibilités et l’efficacité de son hub de Dubaï. Cet avantage concurrentiel bien réel va devenir difficile à combattre commercialement.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cédric Pietralunga, Jean-Michel Bezat et Dominique Gallois L’affaire était entendue. Elle pourrait capoter. Prévue mercredi 13 mai, à l’occasion d’une assemblée générale de Thales, la nomination d’Henri Proglio à la présidence non-opérationelle du groupe d’électronique et de défense fait l’objet d’une vive contestation au sein d’une partie de l’Etat. Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, s’oppose à la promotion de l’ex-patron d’EDF tant que celui-ci refuse de se conformer aux demandes de l’exécutif.« Nous avons posé un certain nombre de conditions et celles-ci ne sont pour l’instant pas remplies », indique-t-on à Bercy, confirmant une information de L’Obs. M. Macron reproche à l’ancien PDG de Veolia de ne pas vouloir abandonner ses activités de conseil auprès de Rosatom, l’agence fédérale russe de l’énergie atomique. M. Proglio est membre du conseil d’administration d’Akkuyu Nuclear JSC et de Fennovoima Ltd, deux entreprises dont Rosatom est le principal actionnaire.« Que le président d’honneur d’EDF et futur patron de Thales soit rémunéré, même indirectement, par un groupe qui a la main sur toute l’industrie nucléaire civile et militaire russe est pour le moins étonnant », explique-t-on dans l’entourage de M. Macron.Attestation d’équitéPreuve que M. Proglio prend au sérieux les réticences de Bercy, l’ex-patron a demandé à Jean-Pierre Mignard, un avocat proche de François Hollande, d’examiner sa situation afin de rédiger une attestation d’équité (« fairness opinion » en anglais) déterminant s’il y a juridiquement un risque de conflit d’intérêt entre ses activités pour... Eric Albert (Londres, correspondance) Pour la City, c’est un soulagement. Après la large victoire des conservateurs aux élections législatives du 7 mai, David Cameron va rester à Downing Street. Les leaders patronaux voient donc s’éloigner le risque d’une augmentation des impôts sur les plus riches et d’une taxe spéciale sur les bonus des banquiers, que brandissait son opposant, Ed Miliband.Après l’annonce de sa victoire, la livre britannique a poursuivi son ascension face au dollar vendredi, et face à l’euro. Quant à la Bourse, elle évoluait elle aussi en hausse. « L’ouverture positive intervient alors que le Parti conservateur semble avoir gagné les élections générales d’une marge plus importante que ce que qui était attendu, laissant ouverte la possibilité d’une majorité absolue pour le premier ministre sortant, David Cameron », ont souligné Mike van Dulken et Augustin Eden, analystes chez Accendo Markets.En cinq ans, M. Cameron a sans cesse prôné un discours d’accueil aux investisseurs étrangers et aux grandes entreprises. Il a abaissé de 28 % à 20 % l’impôt sur les sociétés, et beaucoup mettent à son crédit d’avoir redressé l’économie britannique.Les milieux d’affaires, particulièrement les multinationales américaines ou asiatiques qui utilisent le Royaume-Uni comme base européenne, s’inquiètent cependant d’une éventuelle sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE). M. Cameron a promis un référendum, au plus tard en 2017, sur le maintien ou la sortie de l’UE, il s’y tiendra.« Conséquences négatives »Et même si beaucoup de patrons sont agacés par la régulation venant de Bruxelles, rendant leur soutien à l’UE parfois ambivalent, ils militent dans l’ensemble contre le « Brexit ». Un récent sondage des employés de la City indique que 73 % d’entre eux voteraient pour rester parmi les Vingt-Huit.Au-delà du secteur financier, l’économie britannique risquerait d’être déstabilisée par une sortie de l’UE, estime l’agence de notation Moody’s : « L’UE compte pour 50 % des exportations britanniques de biens et 36 % de ses services, et un retrait de l’UE pourrait avoir des conséquences négatives sur son commerce et ses investissements. »Ces perspectives ont eu peu d’effets sur les marchés financiers. La Bourse a connu un trou d’air depuis un mois, mais c’est un phénomène mondial. Les obligations mises sur le marché par le Royaume-Uni continuent à bien se vendre. Seule la livre sterling a connu une période légèrement plus agitée que d’habitude. Mais si elle a baissé face au dollar, elle demeure très élevée par rapport à l’euro.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.05.2015 à 10h17 • Mis à jour le08.05.2015 à 11h22 | Anne Eveno « Nous avons des nouvelles. Veuillez vous joindre à nous le 20 mai ». L’invitation, énigmatique, provient de Spotify, le numéro un mondial du streaming musical sur internet. Pour de nombreux spécialistes cette conférence new-yorkaise du groupe suédois aura pour objet de présenter la toute nouvelle diversification de Spotify, à savoir une entrée sur le marché du streaming vidéo.Une hypothèse qui prend d’autant plus de crédit que le Wall Street Journal a révélé, jeudi 7 mai, que Spotify aurait entamé des négociations avec plusieurs grands groupes et fournisseurs de contenu, qui pourraient proposer des séries et shows exclusivement réservés à Spotify.Le quotidien cite parmi les entreprises ayant pris langue avec Spotify, Time Inc., Tastemade, Maker Studios et Fullscreen. Spotify aurait aussi pris contact avec des acteurs, qui travaillent déjà avec YouTube, à la fois pour acheter leurs productions mais également pour co-créer des séries vidéo originales.Selon les sources citées par le quotidien américain, le service envisagé par Spotify serait à la fois disponible pour les abonnés et les non abonnés, et comprendrait de la publicité. Un modèle dual proche de celui développé par Spotify dans le streaming musical.Le groupe, dirigé par Daniel Ek, offre pour 10 euros par mois, la possibilité d’écouter en illimité un catalogue de 20 millions de morceaux sur smartphone et ordinateur. En mode gratuit, l’écoute est entrecoupée de spots publicitaires. Sur les 60 millions d’usagers, un quart sont des abonnés.Marché plus rentable que la musiqueBien que leader sur ce marché, devant des acteurs comme le français Deezer ou les américains Beats (propriété d’Apple) et Pandora, Spotify ne parvient pas à gagner d’argent. En 2013, la start-up, qui reverse 70 % de ses revenus aux ayants droit de ses musiques, a encore perdu 57,8 millions d’euros, après un déficit de 87,6 millions l’année précédente.Or, dans ce contexte, la start-up dont la valorisation atteint 8,4 milliards de dollars, voit l’univers concurrentiel se durcir : relance par le rappeur Jay-Z de Tidal, une plate-forme de streaming 100 % payante et arrivée annoncée d’Apple.La firme de Cupertino travaille actuellement à fusionner les services de Beats et de l’écosystème iTunes et pourrait présenter son offre le 8 juin.Lire aussi :Jay-Z enrôle des stars pour convaincre leurs fans de payerAvec cette entrée sur le marché de la vidéo sur internet, il s’agit pour Spotify de trouver de nouvelles sources de revenus. Même s’il compte de nombreux acteurs aussi variés et aux modèles aussi différents que YouTube, Facebook, Netflix et Hulu par exemple, ce secteur de la vidéo en ligne apparaît également plus rentable.Ainsi Netflix, par exemple, peut se targuer d’avoir enchaîné, depuis 2010, les exercices bénéficiaires. En 2014, le groupe de streaming a gagné 266 millions de dollars.Lire aussi :YouTube va lancer une offre sur abonnementLes atouts de Spotify pour se lancer sur ce marché hyperconcurrentiel tiennent à sa connaissance de ses usagers actuels. Il possède déjà beaucoup de données sur les goûts et habitudes de ses utilisateurs.Cela pourrait lui permettre de produire et fournir des contenus plus adaptés aux centres d’intérêts de chacun, avance le Wall Street Journal.Anne EvenoJournaliste au Monde Denis Cosnard Monsanto était déjà l’une des entreprises les plus controversées de la planète, en raison de son combat en faveur des organismes génétiquement modifiés (OGM) et de sa volonté de dominer le marché mondial de l’agrochimie. Le débat autour de la bête noire des écologistes n’est pas près de se calmer. Bien décidé à étendre encore son empire, le groupe américain cherche en effet à mettre la main sur l’un de ses principaux rivaux, le suisse Syngenta. Mais celui-ci n’entend pas se vendre, du moins pas à n’importe quel prix.Vendredi 8 mai, confirmant des informations diffusées par les agences Bloomberg puis Reuters, Syngenta a annoncé avoir reçu – et rejeté – une offre d’achat « non sollicitée » signée Monsanto. Le groupe américain propose un prix de 449 francs suisses par action, soit 35 % de plus que le dernier cours de Syngenta en Bourse. L’offre valorise le groupe suisse à 45 milliards de dollars (40 milliards d’euros). Monsanto entend payer la facture pour 45 % en cash, et 55 % avec ses propres actions.Selon Michel Demaré, le président de Syngenta, cette offre « sous-évalue » son groupe « de manière fondamentale ». Elle sous-estime aussi, à ses yeux, les risques d’une telle opération, notamment en matière de concurrence.Monsanto tente de profiter d’un moment de faiblesse de Syngenta, explique en substance le groupe suisse. En Bourse, malgré les rumeurs d’OPA, le champion helvétique a sensiblement baissé depuis le printemps 2013. « Sa valeur est affectée par les mouvements à court terme des devises et des matières premières »,argumente M. Demaré. Au premier trimestre, le groupe a vu son chiffre d’affaires chuter de 14 %, en raison notamment de la force du dollar. Mais selon ses dirigeants,« les perspectives d’activité sont fortes, avec les marchés émergents qui assurent plus de 50 % de nos ventes ».De nombreux attraitsM. Demaré met également en avant le succès des nouveaux produits de Syngenta, sans oublier les innovations en passe d’être lancées. Elles pourraient, selon lui, ajouter à terme 3 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Il insiste en outre sur le programme de productivité en cours, qui doit permettre d’améliorer les profits, en baisse depuis deux ans.Le refus ferme de Syngenta ne clôt pas forcément l’affaire. Dans ce genre de cas, la première proposition sur la table est rarement adoptée d’emblée. Les investisseurs misent sur une nouvelle offre de Monsanto ou d’un autre concurrent, comme les américains DuPont et Dow Chemical ou encore le chinois ChemChina. Pour preuve : à l’ouverture de la Bourse de Zurich, vendredi matin, l’action Syngenta a immédiatement bondi de 18 %, à 392,20 francs suisses.Syngenta a confié un mandat à la banque américaine Goldman Sachs pour l’appuyer durant cette période. De son côté, Monsanto est conseillé par Morgan Stanley, autre grand loup de Wall Street.Leader mondial des OGM, Monsanto avait approché Syngenta une première fois en 2014. Après discussions, les responsables suisses avaient déjà rejeté l’offre américaine, et Monsanto n’était pas allé plus loin.Dominer le marchéLe groupe de Creve Coeur, dans le Missouri, n’a pas renoncé pour autant. C’est qu’une telle fusion présente de nombreux attraits. Sur le papier, un rapprochement américano-suisse donnerait naissance au nouveau leader mondial des pesticides et des semences, avec un chiffre d’affaires de plus de 31 milliards de dollars, l’équivalent de 27,5 milliards d’euros.Monsanto pourrait ainsi dominer définitivement le marché mondial de l’agrochimie et des semences, face à des groupes comme DuPont, Dow ou les allemands BASF et Bayer. Il se renforcerait en particulier en Europe, où Syngenta, société issue en 2000 de la réunion des divisions spécialisées de Novartis et de Zeneca, est particulièrement bien implantée. La fusion serait aussi l’occasion de réaliser d’importantes économies d’échelle.En 2014, Monsanto avait également étudié la possibilité de transférer son siège en Suisse à l’occasion de cette acquisition, afin de bénéficier d’une fiscalité plus favorable. Depuis, l’administration Obama a cependant adopté plusieurs mesures destinées à lutter contre cette mode de l’« inversion fiscale », qui avait alimenté la reprise des fusions transatlantiques.Problème de concurrenceRapprocher deux des plus grands groupes chimiques au monde se heurte toutefois à un obstacle majeur, celui des autorités de la concurrence. Syngenta est déjà le premier fabricant mondial d’herbicides, d’insecticides et de fongicides, et Monsanto figure parmi ses rivaux immédiats. Dans les semences, c’est l’inverse : l’américain se trouve au premier rang mondial, Syngenta au troisième.Dans ces conditions, impossible d’obtenir les feux verts des autorités sans d’importantes concessions. Il faudrait donc que le nouvel ensemble cède une partie non négligeable de ses activités à d’autres industriels, comme viennent de le faire Lafarge et Holcim dans le ciment. L’ampleur des sacrifices à prévoir permettra peut-être à Syngenta de maintenir son indépendance.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.05.2015 à 06h55 • Mis à jour le08.05.2015 à 07h03 La société américaine Uber, qui propose des services de réservation par smartphone de véhicule avec chauffeur, a soumis une offre de rachat de 3 milliards de dollars pour Here, le service de cartographie de Nokia, a indiqué, jeudi 7 mai, le New York Times, citant des sources proches du dossier. Contacté par l’AFP, Uber n’a pas répondu dans l’immédiat.Nokia avait indiqué, mi-avril, en marge de son accord de fusion avec le groupe français Alcatel-Lucent, examiner « les options stratégiques » à sa disposition pour son activité de cartographie Here, basée à Berlin, et qui est l’une des grandes concurrentes de Google Maps.D’après le New York Times, Uber serait en concurrence avec une offre conjointe en préparation par les constructeurs automobiles allemands BMW, Audi (groupe Volkswagen) et Mercedes-Benz (Daimler), alliés au groupe internet chinois Baidu.Une société d’investissements aurait aussi déjà déposé une offre, et une décision pourrait être annoncée d’ici fin mai.Lire aussi :Nokia, un industriel adepte des nouveaux départs radicaux 07.05.2015 à 18h24 • Mis à jour le07.05.2015 à 18h50 | Alexandre Piquard La mesure était à l’étude, elle est désormais quasi acquise : un amendement propose d’alourdir la taxation des reventes de chaînes de la TNT, après la polémique déclenchée par la vente de Numéro 23, critiquée comme spéculative.Le texte adopté au Sénat, mercredi 6 mai, dans le cadre de la « loi Macron », instaure une ponction de 20 % si la cession intervient moins de cinq ans après l’attribution de la fréquence, de 10 % si elle a lieu entre 5 et 10 ans, et de 5 % au bout de 10 ans.Cette taxation n’était jusqu’ici que de 5 %, suite à la mobilisation du sénateur David Assouline, notamment. Et les cessions étaient interdites avant deux ans et demi de détention.Lire aussi :TNT : Numéro 23 dans l’escarcelle de NextRadioTVLa ministre de la culture, Fleur Pellerin ne s’est pas opposée à l’amendement déposé par la sénatrice UMP Dominique Sassone-Estrosi, rapporteur de la loi sur la croissance et l’activité. C’est un signe que le gouvernement soutient implicitement la mesure.Il étudiait d’ailleurs une réforme depuis la vente, le 2 avril, de Numéro 23 pour 90 millions d’euros, par ses actionnaires, dont Pascal Houzelot (membre du conseil de surveillance du Monde).Lire aussi :Numéro 23 : Réflexion sur une réforme des ventes de chaînesDes chaînes concurrentes et des élus se sont indignés d’une plus-value réalisée rapidement, alors que la fréquence avait, elle, été accordée gratuitement par le Conseil supérieur de l’audiovisuel, en 2012.Les fréquences hertziennes, associées à des obligations de diffusion et de production, diffèrent ainsi des fréquences télécoms, mises aux enchères.Lire aussi :Numéro23 : polémique sur une plus-value « scandaleuse »La mesure adoptée par le Sénat doit encore passer le cap de la Commission mixte paritaire - chargée d’« accorder » les textes votés par les députés et les sénateurs. Elle ne devrait pas pouvoir s’appliquer à la vente de Numéro 23, estime une source proche du dossier. Notamment parce qu’il n’y aurait pas de rétroactivité.La disposition ne sera d’ailleurs effective qu’après l’agrément que doit délivrer le CSA, qui a promis de prendre le temps de faire une étude d’impact économique. Et de prendre en compte le « contexte », comme l’a dit Olivier Schrameck, président du CSA, en audition  au Sénat mercredi 6 mai.Numéro 23, chaîne dédiée à la « diversité  » au sens large, n’est créditée que de 0,7 point de parts d’audience.Le groupe NextRadioTV (BFM-TV, RMC...), qui l’a acquise, assure avoir agi comme ses concurrents TF1 ou Canal +, qui ont, avant lui, racheté des chaînes de TNT. Déclenchant déjà à l’époque des polémiques.Lire aussi :Numéro 23 : « TF1 et Canal+ ont aussi racheté des chaînes TNT »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Steeve Poitrinel a 29 ans et travaille comme ingénieur système et réseau au sein d’une structure associative à Paris.Pour lui, l’entreprise idéale doit avant tout veiller au plein épanouissement de ses collaborateurs. Comment ? En favorisant leur évolution professionnelle mais aussi en respectant leur vie privée.Lire aussi :Tassadit Boumrar : « L’entreprise idéale n’existe pas »Elodie Chermann (Propos recueillis par) Laurence Girard Les éleveurs de viande bovine veulent faire entendre leur malaise. Des producteurs de la Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles (FRSEA) et des Jeunes agriculteurs des Pays de la Loire ont décidé de bloquer trois abattoirs du groupe Bigard, leader français de l’abattage. Les sites de Socopa à la Roche-sur-Yon, de Charal à Cholet (Maine-et-Loire) et de Socopa à Cherré (Sarthe) sont visés par les manifestants depuis mercredi 6 mai au soir. Deux autres abattoirs ont été bloqués, à Villefranche-d’Allier (Allier) et à Venarey-les-Laumes (Côte-d’Or).Le mouvement devait être levé jeudi en soirée mais reprendre de plus belle lundi. La FNB a appelé, jeudi soir, à « de nouvelles actions de blocage coup de poing dans les jours prochains, au renforcement du mouvement et à la mobilisation de l'ensemble des régions. »Cette action est lancée comme un avertissement. Car la tension monte au sein des éleveurs depuis plus d’un an. Lundi 4 mai, Jean-Pierre Fleury, le président de la Fédération nationale bovine (FNB), filiale du premier syndicat agricole, la FNSEA, a été reçu par le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll.À l’issue de cette rencontre, M. Le Foll a rappelé qu’il avait demandé à la MSA, la sécurité sociale agricole, des reports ou des effacements de cotisations. Une première enveloppe de 3,3 millions d’euros a été consacrée à cette filière. Il a ajouté que 2 millions d’euros de fonds liés des allégements des charges ont également été débloqués. Autant de mesures d’urgence pour faire face aux problèmes aigus de trésorerie. Le ministre a annoncé, dans la foulée, la tenue d’une table ronde avec les acteurs de la filière pour arrêter une stratégie pour l’exportation.200 euros en moins sur chaque bête vendueMais ce que demandent les éleveurs est tout autre. Ils veulent une augmentation du prix payé aux producteurs. « En 2013 et pendant près d’un an et demi, on avait retrouvé de l’attractivité dans les tarifs. Mais, depuis plus d’un an, on observe une dégradation des cours. Nous avons perdu 20 % du prix et ce malgré la segmentation des morceaux, la mise en valeur des races. Nous sommes au bord du gouffre », témoigne Alain Aupetitgendre.Cet éleveur de vache charolaise dans le Cher affirme avoir perdu 200 euros sur chaque bête vendue en 2014, bien qu’il ne vende qu’une partie de sa production à Socopa, développant une offre de vente directe et de commercialisation auprès des collectivités.Les éleveurs bénéficient d’une relative réduction du prix de l’alimentation animale suite au tassement du prix des céréales, mais rien de comparable à la chute de leur prix de vente.Les éleveurs mettent ainsi en parallèle la brusque dégradation de leur situation financière comparée à celle des industriels et de la grande distribution. Ils se réfèrent à l’Observatoire des prix et des marges, publié le 21 avril. La FNB estime que ce rapport « confirme le hold-up par l’aval de la filière bovine ».Ce document précisait qu’en 2014, les prix payés aux producteurs avaient baissé de 6 % à 8 % quand le prix de vente au détail avait progressé de 1 %.Lire aussi :La distribution alimentaire garde ses margesLes industriels et la grande distribution ont reconstitué leurs marges quand la FNB estime qu’il manque 50 centimes par kilo de carcasse à la rémunération des producteurs pour équilibrer leurs coûts.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.05.2015 à 17h10 • Mis à jour le06.05.2015 à 17h31 | Jean-Michel Bezat La coïncidence des faits est troublante : alors que Areva reconnaît de nouvelles difficultés pour l’EPR construit à Flamanville (Manche) - et sur la fiabilité du cœur du réacteur lui-même cette fois -, la Chine annonce le début de la construction, jeudi 7 mai, de sa première centrale de troisième génération, de conception « entièrement chinoise », à Fuqing, un site du sud-est du pays où fonctionnent déjà quatre réacteurs.Les difficultés récurrentes rencontrées par des réacteurs concurrents, surtout l’EPR d’Areva (1 650 MW) et l’AP 1000 de Toshiba Westinghouse (1 000 MW), offrent « un terrain d’opportunité » pour l’ACP1000, autrement baptisé « Hualong 1 » (« Dragon »), a reconnu Qian Zhimin, le directeur général de China National Nuclear Corporation (CNNC). Ce dernier n’est autre que l’ancien patron de China General Nuclear (CGN), l’autre géant chinois du nucléaire et le partenaire d’EDF et d’Areva depuis trente ans.Le gouvernement chinois avait donné son feu vert, mi-avril, à ce projet pilote destiné à galvaniser l’industrie nucléaire nationale et à rapprocher ses deux champions, CNNC et CGN.« Nous construisons notre propre bateau »L’empire du Milieu n’est pas seulement le premier marché nucléaire civil, avec 23 réacteurs en chantier et des dizaines d’autres en projets. Il a de grandes ambitions à l’exportation, et il ne fait plus de doute que la concurrence va s’exacerber sur ce marché, où se bousculent déjà Français, Américains, Japonais, Russes et Coréens.« La Chine entre dans le petit cercle des pays développant les technologies nucléaires les plus avancées, a souligné M. Qian. Et c’est un projet crucial pour notre stratégie de développement à l’international. »CNNC a déjà vendu l’ACP1000 au Pakistan, en février 2014, mais Islamabad attendait le début du chantier chinois avec impatience. Pékin a également signé avec Buenos Aires, en février 2015, un accord préliminaire pour son éventuelle construction en Argentine.« On disait que nous empruntions les navires des autres pour aller sur l’océan. Désormais, nous construisons notre propre bateau », a indiqué M. Qian. Les Chinois supportent de moins en moins de dépendre de technologies étrangères dans tous les secteurs stratégiques (défense, aéronautique, ferroviaire, énergie…).CGN construit déjà deux EPR à Taïshan, mais un doute subsiste sur la résistance de l’acier de ses cuves où se produira la fission atomique puisqu’elles ont été forgées en France, comme celle de Flamanville. La Chine a lancé sa propre évaluation des cuves.Sur les AP 1000, vendus clés en main avec la technologie par Toshiba-Westinghouse en 2006, les ingénieurs chinois ont de gros problèmes avec les pompes immergées, selon des experts, ce qui retarde là aussi la construction de ce réacteur de troisième génération de conception américaine.Démonstration de forceLa mise en chantier de Hualong-1 constitue une étape « indispensable pour démontrer les capacités de l’industrie nucléaire chinoise » et doper les exportations de technologies « autochtones », a insisté Pan Jianming, le secrétaire du conseil d’administration de CNNC.Elle doit donc être interprétée comme une démonstration de force au moment où ce conglomérat et CGN négocient avec EDF et Areva un accord à la fois financier, industriel et technologique pour participer à la construction des deux réacteurs EPR d’Hinkley Point, au Royaume-Uni. Avec deux réacteurs supplémentaires à la clé. Et sans doute des Hualong dans une dizaine d’années !Lire aussi :Le « bon deal » d’EDF en Grande-Bretagne fait grincer des dentsLe développement de Hualong n’empêchera pas les entreprises chinoises de poursuivre leur étroite coopération avec des partenaires étrangers, notamment français. Ils leur apportent une expérience et une crédibilité dont ils manquent encore.La carte de visite EDF, premier exploitant mondial de centrales, peut être un sésame dans de nombreux pays. CGN et CNNC envisagent de venir au secours d’Areva en grande difficulté financière et de prendre une participation dans l’activité réacteurs du groupe français.Le patron de CNNC n’a pas démenti un tel scénario, même s’il s’est contenté de déclarer que son groupe était « ouvert à toutes formes de coopération, que ce soit dans la chaîne industrielle, l’extraction minière, le retraitement ou la construction de centrales ».Lire aussi :Trois entreprises chinoises intéressées par ArevaLes dirigeants de la filière nucléaire française cherchent, eux, à s’embarquer avec CNNC et CGN dans le programme du Hualong-1, un réacteur moins puissant que l’EPR et sans doute plus facile à exporter.Ils savent qu’ils doivent s’associer à leurs partenaires pour participer au développement de l’énorme programme chinois et partir ensemble à la conquête de nouveaux marchés en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique du Sud.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cyrille Chartier-Kastler (Fondateur du cabinet Facts & Figures et du site Good value for money) « Sans mutuelle, la santé devient hors de prix », « une mutuelle, c'est indispensable »… Si chacun ne peut que partager l'évidence sociale d'une prise en charge la plus équitable et large possible des dépenses de soins, derrière les slogans se cache une réalité bien différente.Au fil des ans, les complémentaires santé sont ainsi devenues un outil significatif de prélèvement de taxes par l'Etat et les organismes de sécurité sociale. Ensuite, contrairement à une idée reçue, la Sécurité sociale (à savoir le régime obligatoire) prend très bien en charge les maladies graves (qui relèvent logiquement de la solidarité nationale). Enfin, s'assurer contre des dépenses de soins courantes « quasi certaines » (dents, vue…) peut finalement revenir plus cher au particulier que s'il les finance par lui-même.PonctionHistoriquement non fiscalisées, les complémentaires santé sont désormais assujetties à 7 % (voire 14 % pour les contrats dits non-responsables) de taxe spéciale sur les conventions d'assurances (TSCA) plus 6,27 % de taxe de solidarité au profit du fonds CMU (couverture maladie universelle). Concrètement, cela signifie que lorsque vous cotisez 100 euros à votre complémentaire santé, vous êtes ponctionné de 11,72 euros. La « vraie cotisation » encaissée par la mutuelle est donc de 88,28 euros.Mais ce n'est pas tout, car sur une base 100 de cotisations encaissées par un assureur santé, la quote-part servant réellement au remboursement des frais de soins n'est en moyenne que de 65. Ou passent les 35 % restant ? Chez l'assureur : il finance le coût de la distribution de ses contrats (entre 15 et 20 %), ses propres frais administratifs (entre 5 et 10 %) et les frais de gestion des prestations de soins (entre 4 et 8 %).EconomiesConcrètement, 100 euros de cotisations santé toutes taxes comprises ne permettent donc en moyenne que de récupérer 65 % de 88,28 euros hors taxes, soit 57,38 euros. Contrairement à ce que pensent la quasi-totalité des Français, il peut donc être préférable de « s'auto-assurer » pour les dépenses courantes ou quasi certaines. Un particulier qui a des problèmes récurrents de vue ou de dents fera des économies en décidant de mettre tous les mois 20 à 30 euros de côté sur son Livret A, en prévision de telles dépenses, plutôt qu'en payant très cher une complémentaire santé couvrant ce type de soins.Cyrille Chartier-Kastler (Fondateur du cabinet Facts & Figures et du site Good value for money) Cédric Pietralunga Le ton est sans appel. Alors que le tribunal de commerce de Marseille envisage de prolonger la période de redressement judiciaire de la SNCM, mise en dépôt de bilan le 28 novembre, la Commission européenne a décidé de taper du poing sur la table et somme la France d’en finir au plus vite. « Une prolongation de la durée d’observation pour une période de six mois soulèverait des difficultés additionnelles qui ne sauraient être ignorées », estime la Direction générale de la concurrence, dans un courrier adressé le 27 avril à Paris et dont Le Monde s’est procuré une copie.Cinq jours plus tôt, le procureur de la République de Marseille avait demandé de « prolonger le redressement judiciaire » de la compagnie phocéenne afin d’organiser un nouvel appel à candidatures pour sa reprise, estimant que les trois offres déposées n’étaient pas satisfaisantes.: SNCM : le procureur veut un nouvel appel d'offresConcrètement, Bruxelles estime que garder la SNCM en redressement judiciaire « maintiendrait (…) pour une période substantielle la distorsion de concurrence » avec Corsica Ferries, le principal concurrent de la compagnie marseillaise, qui multiplie depuis des années les recours judiciaires contre sa rivale.Or, souligne le directeur général adjoint de la DG Concurrence de la Commission, les trois offres de reprise reçues « semblent être de nature à assurer une discontinuité économique » avec l’ancienne SNCM, puisque la délégation de service public (DSP) accordée par la Corse à la compagnie – considérée comme illégale par Bruxelles – ne ferait pas partie des actifs cédés.Cette « discontinuité économique » - c'est-à-dire que la nouvelle entité soit juridiquement suffisamment différente de l’actuelle - est d’ailleurs une condition posée par Bruxelles pour abandonner la demande du remboursement de 400 millions d'euros d'aides publiques, jugées indûment perçues.Menaces« Seule une prolongation d’un mois, voire de deux mois [de la période de redressement judiciaire] serait de nature à ne pas compromettre les efforts déjà engagés », estime la Commission. Qui se fait menaçante. Au cas où les juges consulaires passaient outre sa demande, « [elle ne peut] exclure [que cela] contraigne la Commission à prendre, dans le cadre de ses compétences en matière de politique des aides d’Etat, les mesures procédurales qu’exigent la persistance d’une telle distorsion de concurrence », est-il écrit dans la missive bruxelloise. Mise en délibéré le 22 avril, la décision du tribunal de commerce de Marseille est attendue lundi 11 mai.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave #container_14309028721{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14309028721{ height:350px; } #container_14309028721 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14309028721 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14309028721 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14309028721 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Évolution des taux des crédits immobiliersDonnées au 1er trimestre, sauf 2015 à fin avrilSource : Observatoire crédit logement / CSA(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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En avril, ils sont tombés à 2,02 %, selon les chiffres de l'Observatoire crédit logement-CSA. Cette baisse soutient le marché immobilier puisqu'elle permet aux acquéreurs d'acheter à moindre coût et ainsi de compenser les prix de la pierre. D'autant que la durée des prêts s'est, elle, stabilisée à un niveau élevé (212 mois en moyenne à la fin du premier trimestre 2015).Depuis la fin de 2013, le recul des taux équivaut à un repli des prix de 9,5 % et depuis la fin 2011 (ils étaient à 3,88 %), l'équivalent en baisse des prix est de 18,5 %, peut-on lire dans l'étude de l'Observatoire crédit logement.« La chute rapide des taux solvabilise les particuliers. Depuis janvier, nous enregistrons 40 à 50 % de demande de crédits en plus que l'an dernier. Et ce sont des personnes ayant signé leur compromis », explique Maël Bernier, du courtier Meilleurtaux.Historiquement favorableCes conditions de financement historiquement favorables, couplées à une baisse des tarifs, devraient permettre au marché immobilier de se maintenir dans les prochains mois, selon les professionnels du secteur, interrogés dans le cadre d'un baromètre publié le 5 mai par le Crédit foncier (sondage CSA auprès d'un échantillon représentatif de 400 professionnels).Les personnes ayant déjà contracté un emprunt ont, quant à elles, tout intérêt à renégocier leur taux. Elles pourront ainsi alléger le montant de leur mensualité ou réduire la durée de leur crédit. L'Observatoire crédit logement estime d'ailleurs que 22 % des crédits alloués en 2015 seront en fait des rachats de crédits.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Dernier épisode du jeu de chaises musicales en cours dans les grandes entreprises publiques en Chine, et peut-être prélude à des recompositions dans le secteur automobile, le Parti communiste chinois a nommé un nouveau président à la tête de Dongfeng, a annoncé, mercredi 6 mai, le deuxième constructeur de voitures chinois : Zhu Yanfeng remplace Xu Ping.Zhu Yanfeng œuvrait ces dernières années en tant que vice-secrétaire du PCC pour la province du Jilin, qui jouxte la frontière nord-coréenne. À 54 ans, il dispose toutefois d’une précédente expérience dans le secteur automobile, puisqu’il a été président, jusqu’en 2007, d’un autre constructeur étatique, FAW, partenaire imposé à l’allemand Volkswagen et au japonais Toyota pour une partie de leur production chinoise.La presse locale évoque la possibilité que Xu Ping soit nommé à la tête de FAW, mais cette information n’est pas été confirmée pour l’heure. Alors que des rumeurs circulaient ces derniers jours sur une possible fusion avec FAW, Dongfeng a par ailleurs démenti l’existence d’un tel projet.Dans un communiqué à la bourse de Hong Kong, où une part minoritaire de son capital est cotée, le groupe de Wuhan, partenaire et actionnaire de PSA à hauteur de 14% depuis 2014, précise « ne pas avoir reçu la moindre information, écrite ou orale » à ce sujet de la part des autorités, ni avoir exprimé le souhait d’une telle fusion ou encore l’avoir étudiée.Le président jusqu’à il y à peu de FAW, Xu Jianyi, fait par ailleurs l’objet d’une enquête pour « graves violations de la discipline », synonyme de corruption.Lire aussi :Le marché automobile chinois revient à plus de mesureRisques en matière de concurrenceReste que ces mouvements de dirigeants surviennent alors que le gouvernement chinois a fait de la réforme des grandes entreprises publiques une priorité afin de les rendre plus compétitives à l’international.L’Etat-parti avait déjà annoncé, lundi 4 mai, un remaniement à la direction de ses géants pétroliers, Sinopec, Petrochina et Cnooc, tous dotés de nouveaux patrons. Le secteur a été le plus fortement frappé par les enquête anti-corruption lancées sous la présidence de Xi Jinping, qui a promis de rationaliser le fonctionnement de l’Etat chinois.Le Wall Street Journal pensait savoir, plus tôt cette année, qu’un projet de fusion entre Sinopec et Petrochina a été mis sur la table, afin de permettre à un nouvel acteur chinois de tenir en respect des concurrents, tel Exxon Mobil.Mais les partisans de ce schéma auraient été confrontés à une vive opposition au sein même de ces groupes pétroliers.Certains experts chinois ont aussi mis en avant la crainte que de telles fusions nuisent à la concurrence, alors que les monopoles étatiques ont été identifiés comme étant davantage un problème qu’une solution pour l’économie chinoise et que Pékin a promis de céder au marché un « rôle décisif » dans les années à venir.Un « bouquet » de 112 géants jugés stratégiques – de CNNC dans le nucléaire, à Petrochina dans l’or noir, en passant par l’opérateur China Mobile ou Dongfeng – est actuellement entre les mains du gouvernement central.La presse chinoise a fait état, en avril, d’un projet visant à réduire ce nombre à une quarantaine. Or, si Pékin a depuis démenti, il est en revanche clair qu’une réflexion très concrète est engagée à Zhongnanhai, le siège du pouvoir chinois.Lire aussi :Pékin accélère la transformation des grands groupes chinois« Concurrencer General Electric, General Motors, Siemens… »Prélude à ces changements, le gouvernement avait annoncé à l’automne 2014 la fusion des deux constructeurs de trains, CSR et CNR, qui s’étaient vus reprocher de s’être livré une concurrence fratricide sur des appels d’offres à l’exportation.Pour Yin Xingmin, professeur d’économie à l’université de Fudan à Shanghaï, il est vain d’avancer pour l’heure un chiffre sur le nombre d’entreprises ciblées car celui-ci n’est probablement pas arrêté, mais il ne fait en revanche plus de doute que le gouvernement central procédera à des fusions.« L’idée est de parvenir à créer de grands groupes capables de concurrencer des General Electric, General Motors, Siemens, etc, à l’international » explique M. Yin.Ce spécialiste de l’organisation industrielle précise, en revanche, que la question de savoir comment une telle réforme, utile à l’international, s’articulerait avec l’objectif de laisser sur le marché chinois davantage d’espace au secteur privé n’est pas fondamentalement résolue à Pékin.M. Yin résume ainsi l’équation : « Si ces entreprises publiques encore plus grandes monopolisaient leurs secteurs, cela endommagerait davantage l’efficience du marché. »Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard et Alexis Delcambre « Comme annoncé par le président Mathieu Gallet le 16 avril dernier, une réflexion a effectivement été engagée sur l’évolution des instances de direction de Radio France dont les conclusions seront présentées dans quelques semaines », a confirmé la direction de l’entreprise publique dans un message interne, mercredi 6 mai.Tout en déplorant « des informations parues dans la presse ce matin au sujet de changements présumés au sein du Comité exécutif de l’entreprise ».Comme l’a annoncé Le Figaro, Sibyle Veil, actuellement directrice du pilotage de la transformation de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris, est pressentie pour rejoindre Radio France. Toutefois, sa venue n’est pas confirmée officiellement. Se posent notamment, selon nos informations, des questions sur le périmètre de ses missions.Elle a été présentée comme une future « directrice générale » et une remplaçante de Catherine Sueur, l’actuelle directrice générale déléguée, réputée en froid avec M. Gallet. Mais son poste pourrait avoir une envergure un peu moindre. Mme Sueur était numéro deux de l’entreprise sous le président précédent, Jean-Luc Hees.Sibyle Veil est énarque, issue de la même promotion qu’Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, Gaspard Gantzer, le conseiller communication de François Hollande, ou Boris Vallaud, le secrétaire général adjoint de l’Elysée, aussi mari de Najat Vallaud-Belkacem. Elle a été conseillère santé, travail et logement à l’Elysée sous Nicolas Sarkozy. Elle est mariée à Sébastien Veil, lui aussi ancien membre du cabinet du président de la République et petit-fils de la ministre Simone Veil. Elle ne connaît pas le secteur audiovisuel.Le ministère de la culture de Fleur Pellerin a été informé par Radio France de la possible venue de Mme Veil, mais nie avoir donné une forme d’aval.D’autres changements possiblesUn autre changement devrait intervenir prochainement : le départ de Jean-Pierre Rousseau, l’actuel directeur de la musique, recruté par Mathieu Gallet. Cette hypothèse avait été évoquée dès fin mars, lors du conflit social qui a débouché sur une grève inédite à Radio France. Jean-Paul Quennesson, délégué Sud de Radio France et corniste à l’Orchestre national, avait qualifié sa direction de « fiasco total ».Pendant le conflit, l’assemblée générale des grévistes avait aussi visé l’actuel directeur des ressources humaines, Christian Mettot, un des principaux interlocuteurs des syndicats.Après la crise qui a secoué son autorité, Mathieu Gallet a donc engagé une réflexion sur la gouvernance de Radio France. Avant la sortie de grève, la ministre, Fleur Pellerin, s’était davantage impliquée personnellement, « convoquant » le dirigeant nommé par le CSA et nommant plus tard un médiateur pour renouer le dialogue entre les syndicats et la direction. Après la crise, certains anticipaient que la réflexion évoquée par Mathieu Gallet puisse être l’occasion pour le gouvernement de peser sur la réorganisation de l’entreprise. Il semble plutôt que le président de Radio France étudie sa future direction de son côté, dans la lignée du comité exécutif élargi mis en place à son arrivée.Pendant ce temps, le médiateur Dominique-Jean Chertier poursuit actuellement la « seconde phase » de sa mission, menant des réunions avec les parties prenantes en vue de la négociation du contrat d’objectifs et de moyens, feuille de route de l’entreprise pour les cinq années à venir. Parmi les chantiers sensibles figurent notamment la réforme des modes de production et la négociation d’un plan de départs volontaires de 300 personnes environ.Toutefois, la mise en place de ces discussions reste délicate. De source syndicale, un calendrier a été proposé par le médiateur. S’il propose des ateliers sur France Bleu, la musique ou les modes de production, aucun espace de discussion n’est pour le moment prévu sur le plan stratégique de l’entreprise.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre La Fédération européenne du logement social a publié, mardi 5 mai, son rapport annuel dans lequel elle détaille comment les 28 états membres ont, entre 2007 et 2013, traversé la crise.Forte baisse de la constructionCette crise s’est d’abord matérialisée par l’éclatement de la bulle immobilière dans les pays dits vulnérables (Grèce, Chypre, Slovénie), où les prix ont baissé. C’est aussi le cas en Irlande - mais ils sont déjà repartis à la hausse - et au Royaume-Uni.Mais la première conséquence de la crise est l’effondrement de la construction. L’un des exemples les plus frappants est l’Espagne, où elle a chuté dramatiquement, passant de 727 900 logements neufs en 2006, à 77 800 en 2011.Les banques qui finançaient les promoteurs ont récupéré en catastrophe près de 700 000 logements « mais refusé de les vendre aux bailleurs sociaux qui proposaient de les acheter », déplore Laurent Ghekiere, représentant, pour la France, de l’Union sociale de l’habitat auprès de cette fédération et président de son observatoire européen, créé en 2004.D’autres pays, comme la Belgique, la République Tchèque, la France, la Pologne, la Suède, mais aussi le Danemark, la Hongrie, l’Irlande et le Portugal ont également souffert d’une forte contraction de la construction.Pour autant, en France la construction de logements sociaux a relativement bien tenu durant la crise et joué son rôle contre cyclique, grâce aux prêts consentis par la Caisse des Dépôts dont les initiatives ne dépendent pas de la santé des banques.« Le problème de la France est qu’elle ne construit globalement pas assez, compte tenu de sa démographie dynamique, en particulier dans les grandes villes en développement », relève Laurent Ghekiere.Forte hausse de l’endettement des ménagesUn autre indicateur, d’ailleurs surveillé attentivement par la Commission européenne, est l’endettement des ménages, hérité des folles années de hausse des prix des logements et dopé par une politique accommodante, de la part des banques et des gouvernements, en faveur de l’accession à la propriété.Cet endettement est, en moyenne, passé de 43 % du PIB en 2004, à 52 % en 2014. Comparé au revenu disponible des ménages, son bond est plus spectaculaire encore, de 66,4 %, en 2004, à 81,8 %, en 2012.Les Hollandais sont les plus endettés (108,4 % du PIB) alors que c’est leur pays qui compte le plus de logements sociaux (33 %). « Cela vient de la politique du gouvernement qui a permis la déduction totale des intérêts d’emprunts pour acheter. La Commission européenne a donc demandé aux Pays-Bas de plafonner ou réduire cet avantage », souligne M. Ghekiere.Les Danois sont guère moins endettés (100,8 % du PIB), comme les Anglais (81 %), les Suédois (80,7 %), devant les Irlandais (77,5 %). Les Français figurent au milieu du tableau (43 %).Poids croissant du logement dans les budgetsEn dépit de baisses de prix survenues depuis 2007, le coût du logement devient de plus en plus insupportable à l’économie des ménages européens. Il capte, en moyenne, 22,2 % de leur revenu disponible. Mais 20 % des ménages modestes dépensent désormais 40 % de leurs revenus pour se loger.La Grèce est le pays où ce poids pèse le plus sensible (40 % des revenus consacrés au logement), suivi du Danemark et des Pays-Bas (30 %) et de l’Allemagne (28 %).Un contrecoup est que les jeunes générations ne parviennent pas à accéder à un logement autonome. Dans les pays du Sud, la proportion des 18/35 ans vivant encore chez leurs parents est, par exemple, de 66 % en Italie, de 58 % au Portugal et 55 % en Espagne. Et le phénomène s’étend désormais à l’Irlande (42 %), l’Allemagne (41 %), la Belgique (44 %).En France, la proportion des ménages devant consacrer plus de 40 % de leurs revenus au logement est de 5 %.Baisse des aides publiquesLa crise a également affecté les politiques du logement et provoqué la réduction des aides publiques, dont les auteurs estiment que le niveau moyen est passé, dans les pays de l’Union, de 1,1 % à 0,8 % du PIB.En Grèce, l’organisme de financement du logement social a, par exemple, sous la pression de la Troïka des créanciers du pays, été quasiment supprimé.Au Royaume-Uni, en Irlande, Espagne, Portugal, les aides au logement ont été fortement réduites et ciblées vers les catégories les plus modestes.Hausse du nombre des sans-abriLe nombre de sans-abri a beaucoup augmenté dans tous les pays européens, exceptée la Finlande : la France est très touchée, avec 50 % de hausse, entre 2001 et 2011, tandis que, entre 2011 et 2013, la Danemark enregistre une hausse de 16 %, l’Allemagne de 21 %, les Pays-Bas de 17 %, la Suède de 29 %, mais 45 % en République Tchèque, entre 2010 et 2014.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) C’est un chantier délicat qu’a ouvert la Commission européenne mercredi 6 mai : aller plus avant dans la constitution d’un vrai marché unique numérique. Tous les sujets sont sur la table, y compris les plus polémiques. Une réforme du droit d’auteur, le renforcement de la lutte contre le piratage, une réflexion sur la nécessité ou pas de « réguler » les plates-formes Internet (Amazon, Apple, Facebook ou Google)…L’enjeu est considérable pour le président Jean-Claude Juncker, qui en a fait une des priorités de son mandat. Il s’agit de créer l’environnement économique favorable à la multiplication des sociétés numériques. Tout en préservant les industries traditionnelles – la banque, l’automobile, etc. –, toutes menacées à plus ou moins long terme d’« ubérisation », c’est-à-dire de voir leur modèle économique mis à bas par de nouveaux acteurs du Net.Réformer le droit d’auteurLa réforme du droit d’auteur ? Un texte législatif devrait être présenté à l’automne 2015, a précisé Bruxelles mercredi. Le principe de la territorialité des droits (le fait qu’un auteur puisse commercialiser les droits d’exploitation de son œuvre pays par pays) y sera conservé. Au grand soulagement du monde français de la culture, qui a mené un intense lobbying ces derniers mois afin d’éviter une relecture trop « radicale » de la directive droits d’auteurs de 2001.Lire aussi :Bruxelles pourrait rappeler Google à l’ordreBruxelles tient néanmoins à proposer davantage d’exemptions au droit d’auteur, notamment pour le secteur de la recherche.La Commission voudrait aussi rendre plus accessibles les contenus en ligne entre pays européens. En surmontant le « geoblocking » (le fait, dans un pays A, de ne pas avoir accès au catalogue de vidéo à la demande [VOD] ou aux matchs de foot diffusés par une TV du pays B) ; ou en permettant la « portabilité » des abonnements à des services audiovisuels afin qu’un abonné puisse avoir accès à son offre quand il est en déplacement.Le vice-président de la commission en charge du numérique, Andrus Ansip, a fait du geoblocking et de l’accessibilité ses chevaux de bataille.Encadrer les plate-formes internetAutre gros chantier, pour lequel il n’y a pas consensus, loin de là, à la Commission : la régulation des plates-formes. La France et l’Allemagne poussent pour une révision de la directive e-commerce de 2000, demandant que les groupes de l’Internet qui jouissent du statut d’hébergeur soient considérés comme des éditeurs, donc tenus davantage responsables des contenus qu’ils distribuent.L’Irlande ou les Pays-Bas, terres d’accueil de grands du Net américains, freinent des quatre fers. L’administration Obama a déjà fait savoir, elle aussi, que ce n’était pas une bonne idée…Il y a aussi tout l’enjeu de l’accès aux gigantesques masses de données personnelles détenues par ces plates-formes : à qui appartiennent-elles ? Qu’est-ce que ces acteurs en font ? Est-il possible de les porter d’une plate-forme à l’autre ? Etc.Pour l’instant, aucun projet de directive n’est sur la table, « mais la volonté politique d’avancer sur ces sujets est là », dit-on à la Commission. Une consultation publique et une série d’études seront lancées d’ici à fin 2015.Pour avoir un espoir d’avancer avec et non contre les multiples groupes d’intérêt qui se sont déjà manifestés, ou ne manqueront pas bientôt de le faire, sur tous ces sujets, Bruxelles va devoir réussir un sacré travail de synthèse…Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin Au pays de Tartuffe, les bons comédiens sont rois. Et rémunérés en conséquence. Philippe Varin, l’ex-président du directoire de PSA Peugeot-Citroën, avait fait dans le théâtral au moment de la polémique sur sa retraite chapeau fin 2013. La tirade était magnifique, dans laquelle rivalisaient le tragique, le sens de l’honneur et la générosité. L’artiste annonçait « renoncer » à la retraite surcomplémentaire pour laquelle le groupe automobile avait mis 21 millions d’euros de côté.En fait de renoncement, le jeune retraité toujours actif – il est désormais président du conseil de surveillance d’Areva et rémunéré en tant que tel – perçoit une retraite chapeau de PSA d’un montant de 299 000 euros par an. Comme l’a révélé le site spécialisé sur la déontologie financière Déontofi, cette pension qui s’ajoute à ses autres régimes de retraite lui sera versée ad vitam parce qu’il est resté « salarié » du groupe automobile jusqu’au 1er juin 2014, bien qu’ayant été remplacé à son poste dès le 31 mars par Carlos Tavares.En ce 27 novembre 2013, PSA publiait pour la seule fois de son histoire un communiqué de presse qui se réduisait à un topo entre guillemets de son patron. Du grand théâtre, vous dis-je : « Compte tenu de la polémique que ce sujet a suscitée, de l’émotion dans notre pays qui a aujourd’hui besoin d’être rassemblé plutôt que divisé, compte tenu de l’immense respect que j’ai pour les collaborateurs du groupe », etc., disait M. Varin. Puis vint le sacrifice de sa personne : « J’ai décidé de renoncer aux dispositions actuelles de mes droits à la retraite. »Une fois le rideau baisséTout était dans le « actuelles ». A la tombée du rideau fusèrent les vivats. Le président de la République salua « une décision sage », les syndicats patronaux Medef et l’Association française des entreprises privées (AFEP) se félicitèrent du « sens de la responsabilité et de la décision courageuse » de leur confrère qui démontrait « l’efficacité de l’autorégulation ». Arnaud Montebourg, qui s’y connaît en théâtre, alors ministre du redressement productif, s’était arrogé une victoire supplémentaire : « Le gouvernement a fait plier M. Varin.»Le beau théâtre devrait rester sur les planches. Quand il en sort, cela devient le plus irrespectueux des bla-bla. Car au final, ce renoncement sacrificiel se limite à une réduction de 27 % par rapport à la retraite chapeau initialement prévue.Ce qui avait choqué l’opinion, à juste titre, était qu’un patron puisse partir avec une telle rente à vie après moins de cinq années passées dans l’entreprise. De surcroît, à un moment où 8 000 emplois étaient supprimés chez PSA et un accord de modération salariale signé avec les syndicats. Le montant de 15 millions d’euros n’aurait en rien calmé la colère que les 21 millions avaient soulevée. Cela s’est concocté une fois le rideau baissé. Chapeau l’artiste, mais n’invoquez plus « le respect des collaborateurs » !Lire aussi :Comment l’ex-patron de PSA touchera finalement une retraite chapeauJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alain Beuve-Méry Par sa vitalité, le cinéma en France demeure une exception en Europe. Présenté, mercredi 6 mai, par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), le tour d’horizon de l’année écoulée affiche dans tous ses segments (taux de fréquentation des salles, nombre de films produits et distribués ou exportés…) un dynamisme certain. Tous les clignotants sont au vert ou presque. Ce bilan est traditionnellement présenté, juste avant l’ouverture du Festival de Cannes (du 13 au 24 mai), qui constitue la vitrine la plus luxueuse du septième art dans l’Hexagone.Ainsi, avec 209 millions d’entrées sur 911 millions en Europe – 213,6 millions si l’on inclut les entrées gratuites –, la France demeure de loin le premier marché européen en termes de fréquentation, devant l’Allemagne (122 millions), l’Italie (100 millions), l’Espagne (87 millions) ou l’Angleterre (57 millions).En 2014, 66,6 % des Français, soit 39 millions sont allés au moins une fois au cinéma, soit une augmentation de 4 %. Chaque spectateur est allé en moyenne 5,3 fois au cinéma. Ce qui fait en vingt ans, une progression d’un tiers de spectateurs.Le bataillon le plus important : les étudiantsParmi ces publics, les inactifs représentent 51,1 % du total et, parmi eux, les étudiants, 28,6 %. Par tranches d’âge, les 25-49 ans forment le bataillon le plus important (35,6 %) devant les 50 ans et plus (33,1 %). Mais, avec 80 % des moins de 25 ans qui sont allés au cinéma au moins une fois par an, le septième art demeure un loisir très répandu chez les jeunes. Les 20-24 ans sont notamment ceux qui demeurent les plus gros consommateurs, même si leur nombre est en recul.Le CNC observe une stabilité de la fréquentation à Paris, mais une forte progression des entrées au sein des plus petites agglomérations : + 14 % sur les villes de 20 000 à 100 000 habitants ; + 17 % sur les plus petites communes.Ces données sont à rapprocher de celles concernant le nombre de salles. De fait, la France dispose du parc cinématographique le plus important en Europe, avec 2 020 établissements et 5 653 écrans. Avec, en moyenne, 8,6 écrans pour 100 000 habitants, l’Hexagone est ainsi doté du parc de salles le plus dense. En dix ans, le nombre de fauteuils a augmenté de 5,4 %, celui des écrans de 7,3 %. Le nombre d’établissements est, lui, en recul de 2,6 %.Films français en tête de podium en 2014En 2014, un cinéma a réalisé 103 453 entrées en moyenne. Mais ce sont les plus grands qui se tirent la part du lion, avec une progression de 9,5 % et 472 038 entrées par cinéma. Au total, le parc français se décompose en 191 multiplexes, avec 1 555 écrans actifs, dont deux multiplexes ouverts en 2014. Paris jouit de 404 écrans répartis en 87 établissements.En termes de recettes, le retour à une TVA à 5,5 % sur les tickets de cinéma a eu un effet positif. Aux guichets, les exploitants ont gagné 1,33 milliard d’euros en 2014, soit une hausse de 6,5 %. Le CNC note une forte progression des entrées entre 4 euros et 5 euros, qui sont passées de 9 % à 16 %. C’est la traduction logique de la politique tarifaire mise en place en faveur des jeunes de moins de 14 ans, pour qui le prix de la place a été fixé à 4 euros. Il y a eu près de 21 millions d’entrées à ce tarif en 2014. Sur ces recettes de 1,3 milliard d’euros, 43 % sont allés aux exploitants, soit 570 millions d’euros et 40 % aux distributeurs (532 millions d’euros).Avec 91 millions d’entrées pour les films français, la part du marché domestique s’élève à 44 % en France, contre 28 % en Italie, 27 % en Allemagne, 25,5 % en Espagne et 15,5 % au Royaume-Uni. C’est le plus haut niveau depuis 1984. De fait, en 2014, les trois premières places du podium des films ayant réalisé le plus grand nombre d’entrées sont 100 % françaises. La première marche est occupée par Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?, avec 12,34 millions d’entrées, devant Supercondriaque (5,27 millions) et Lucy (5,2 millions).Vitalité des films d’animationParmi les bonnes nouvelles figure aussi la vitalité des films d’animation avec vingt-neuf sorties en 2014 pour 23 millions d’entrées. Parmi les six films français, deux – Astérix et le domaine des dieux et Minuscule – ont dépassé un million d’entrées en 2014. Cent films documentaires sont sortis en salle en 2014 dont soixante-douze films français.Lire aussi :Comédies et documentaires, les films français les plus rentables en 2014En 2014, 7 035 films ont été exploités, un chiffre en constante augmentation. La progression est même de 20,5 % depuis 2005. Parmi ceux-ci, il y a eu 663 films inédits et 4 108 films art et essai. En termes d’exposition, les films français sont présents en moyenne dans 119 établissements, en première semaine d’exploitation, un chiffre en recul par rapport à il y a dix ans. Les films américains sont en revanche présents en moyenne dans 258 établissements, un chiffre en augmentation.Il y a eu aussi six films distribués dans 800 établissements ou plus en 2014, dès la première semaine (contre trois en 2013), ce qui démontre la puissance de tir mise au service de certains blockbusters.Lire aussi :Les bons chiffres du cinéma français à l’exportAlain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel Encore un sommet pour rien ? Après trois mois d’âpres négociations, de va-et-vient et de blocages, l’Eurogroupe, qui rassemble les ministres de la zone euro, doit de nouveau se réunir lundi 11 mai pour tenter de résoudre la crise grecque. Si, la semaine dernière, une légère brise d’espoir pouvait laisser croire à une avancée, les chances d’un accord rapide semblent de nouveau s’éloigner.Pour cause, mardi 5 mai, le ton est de nouveau monté entre Athènes et ses créanciers, désormais désignés comme le « groupe de Bruxelles » (l’ex-troïka : Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international). Tout au long de la journée, les autorités grecques ont soufflé le chaud et le froid, alternant avertissements et déclarations optimistes.De passage à Paris puis à Bruxelles, où il a rencontré le commissaire européen aux affaires économiques Pierre Moscovici, le ministre des finances grec Yanis Varoufakis a dit s’attendre « à de nouvelles avancées, dans la direction d’un accord définitif », évoquant la rencontre du 11 mai.Dans la foulée, une source gouvernementale grecque a déclaré que « les divergences sérieuses entre ses créanciers, Union européenne et FMI, entravent les négociations ». En raison de « cette impossibilité d’entente entre les institutions, il ne peut pas y avoir de compromis », a insisté Athènes, assurant que le blocage était « de la responsabilité exclusive » de l’ex-troïka. La nouvelle stratégie du gouvernement semble être de pointer les divisions entre créanciers afin d’obtenir quelques concessions.« Divergences de fond »Mais le premier ministre Alexis Tsipras est lui-même sous la pression du parti dont il est issu, Syriza. Réuni hier, le bureau politique de la formation de gauche radicale a rappelé que les lignes rouges du gouvernement sont celles du peuple, en évoquant, sans jamais prononcer le mot, la possibilité d’un référendum si la pression des créanciers est jugée trop dure. Une façon de convaincre M. Tsipras de ne pas céder sur trop de dossiers…« Malgré les concessions, des divergences de fond persistent », résume Eric Dor, économiste à l’école de management Iéseg. De son côté, le FMI insiste pour qu’Athènes mette en œuvre une réforme du régime des retraites. Une exigence qui agace Bruxelles, pour qui la priorité devrait plutôt être la mise en œuvre d’une réforme fiscale. « Ce désaccord bloque les négociations », confie un proche des discussions.Et ce n’est pas la seule pomme de discorde. Si les états européens, Allemagne en tête, refusent tout effacement de la dette publique grecque, qui culmine à 175 % du produit intérieur brut (PIB), le FMI, lui, s’y montre plutôt favorable. Sans pour autant pousser à un « allégement à grande échelle », a-t-il précisé mardi dans un communiqué, espérant éteindre le début de polémique sur le sujet.Pour arrondir les angles, Athènes avait remanié son équipe de négociateurs le 24 avril. M. Varoufakis, jugé trop arrogant par certaines capitales, a été écarté au profit d’hommes plus pragmatiques du premier ministre, comme les économistes Georges Chouliarakis et Euclide Tsakalotos.Il y a urgence. Les négociations doivent permettre au pays d’obtenir le versement avant fin juin de la dernière tranche de 7,2 milliards d’euros du deuxième plan de sauvetage. Or, les caisses de l’Etat grec sont vides.Lire aussi :Le gouvernement grec essaie d’obtenir « plus de liquidités »Mercredi 6 mai, Athènes a remboursé 200 millions d’euros au FMI. Il doit encore lui verser 765 millions d’euros le 12 mai. Puis 306 millions le 5 juin, 344 millions le 14 juin… « S’ajoutent à cela les déficits publics mensuels à financer », rappelle M. Dor. Ainsi que les salaires et les retraites des fonctionnaires, les factures des fournisseurs, etc.« Un troisième programme de prêts, c’est inévitable »A court d’argent, le gouvernement a publié lundi 20 avril un décret qui l’autorise à siphonner une partie des liquidités des collectivités locales, déclenchant l’ire de ces dernières. Mais les 2 milliards ainsi récoltés permettront seulement de gagner quelques semaines.Plus inquiétant : selon les prévisions de croissance de la Commission européenne publiées mardi 5 mai, la Grèce sera le seul pays de la zone euro à ne pas profiter de la reprise. Son PIB devrait croître de 0,5 % seulement cette année, contre 2,5 % estimé précédemment.Lire aussi :Pour Bruxelles, l’économie européenne va mieuxLes banques grecques, exsangues, ne tiennent que grâce aux liquidités d’urgence « ELA » de la BCE. « Cette aide ne peut pas durer indéfiniment », a prévenu mardi Christian Noyer, membre du conseil des gouverneurs de la BCE. Laquelle devait décider mercredi si elle maintient ces ELA, dont le plafond est aujourd’hui de 76,9 milliards d’euros.Quoi qu’il en soit, le programme d’aide à la Grèce prendra fin le 30 juin. « Même si le gouvernement grec reçoit les 7,2 milliards, ce ne sera pas suffisant pour assumer les échéances qui suivront, prévient M. Dor. Le pays aura besoin d’un troisième programme de prêts, c’est inévitable. »Les créanciers l’admettent, Athènes ne pourra pas tenir sans un soutien supplémentaire. Mais ils préfèrent parler « d’accompagnement » que de nouveau programme – en partie pour ne pas raviver les douloureux souvenirs du programme de la troïka. Cette aide sera-t-elle assortie de nouvelles conditions ? D’un allégement de la dette ? Une chose est sûre : la BCE, lasse, ne sera probablement plus de la partie.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard Une sanction légère comme une plume. Ou presque. L’Autorité de la concurrence a usé de clémence à l’égard des volaillers. Dans sa décision rendue publique mercredi 6 mai, elle inflige une amende totale d’un montant de 15,2 millions d’euros aux acteurs du secteur. Soit 21 industriels et deux organisations professionnelles qui se sont rendus coupables de concertation « en vue de réduire l’incertitude dans le cadre de leurs négociations commerciales » avec la grande distribution.Une longue périphrase pour battre en brèche la menace du cartel qui planait au-dessus de cette filière. Et pour justifier la décision inhabituelle des sages de la rue de l’Echelle qui ont tenu compte de ses difficultés structurelles.La société sarthoise LDC, le leader français de la volaille, leur a, en effet, fait une suggestion : la création d’une interprofession réunissant tous les acteur de la filière, y compris la grande distribution. Une démarche soutenue par seize autres industriels et par la Fédération des industries avicoles (FIA), et demandée par les pouvoirs publics pour redresser une filière trop divisée. Celle-ci s’est engagée à livrer à l’Autorité un rapport sur la réalisation du projet dans les dix-huit mois.LDC devra payer l’amende la plus importanteEn échange, cette dernière a accepté de ne pas appliquer les critères habituels de calcul de sanction. D’ordinaire, elle évalue le montant des ventes concernées par l’infraction et applique un coefficient qui peut aller jusqu’à 30 %. Récemment, dans le cas du cartel du yaourt, lourdement pénalisé (192,7 millions d’euros), le taux était de 16 %. L’amende peut être adoucie en fonction de la capacité financière de chaque entreprise.Lire aussi :La filière volaille sous la menace d’une amende pour entente sur les prixDans le cas des volaillers, une amende forfaitaire a été appliquée, pour un total de 20,4 millions d’euros. Puis un nouvel abattement a été concédé pour tenir compte de la situation difficile de certaines entreprises, portant le montant à 15,2 millions. Sans surprise, LDC devra verser la somme la plus importante, soit 5 millions. Suivi d’Arrivé, filiale de la coopérative Agrial, avec 4 millions. Gastronome, filiale de la coopérative Terrena, a vu, pour sa part, son amende réduite de 60 % à 2 millions d’euros. Parmi les autres sociétés sanctionnées, on peut citer Galéo (ex-Secoué), Ronsard, Duc ou SNV.« Cette décision est une première. Il y a eu une prise de conscience de l’Autorité. Les entreprises le reconnaissent, une association professionnelle ne doit pas permettre d’échanger sur les prix, c’est illégal. La sanction est donc nécessaire. Mais il fallait voir plus loin et remédier de façon pérenne aux dysfonctionnements d’une filière qui n’a jamais été organisée. Nous avons négocié et les acteurs se sont engagés à créer une interprofession », dit Bruno Lasserre, président de l’Autorité de la concurrence, qui évoque « un pari audacieux ».Toutes les entreprises ont reconnu les faits délictueux découverts en 2007. C’est en décembre de cette année-là, que les services de la répression des fraudes procèdent à des investigations suivies de visites et de saisies de documents au sein de quatorze entités, entreprises, associations professionnelles et grandes surfaces.Centaine de réunionsLa quête est fructueuse. Les documents permettent de retracer plus d’une centaine de réunions tenues entre 2000 et 2007, organisées le plus souvent par la FIA. Lors de ces rencontres, les industriels échangent sur le prix des volailles à Rungis, sur les opérations promotionnelles avec la grande distribution et parfois sur des hausses de prix concertés.Le paroxysme est atteint en 2007, lorsque le prix des céréales s’envole, doublant quasiment en un an. L’affolement gagne les industriels qui ont déjà vécu un précédent exercice difficile. Le rythme des réunions s’accélère durant l’été. Les volaillers essayent de faire passer des hausses auprès des grandes enseignes. Après avoir demandé, 6 %, puis 8 %, ils exigent 12 % en septembre.Cette concertation ne donnera pas les résultats escomptés, la distribution négociant en bilatéral avec les industriels qui obtiendront des résultats différents selon les enseignes et leur position concurrentielle. Mais elle a conduit les enquêteurs à s’interroger sur ces pratiques illégales.Les services de la répression des fraudes ont découvert d’autres documents portant sur la période 2001 à 2006. Des réunions ont été organisées par la fédération au rythme des situations de crise, que se soit celle de la dioxine, de la grippe aviaire ou de la canicule. Les industriels échangeaient sur les cours de Rungis, appelés « prix constatés » et se fixaient des objectifs de « prix de vente consommateur » (PVC) conseillés pour les promotions.Fragilités de la filièreA la suite de ces saisies fin 2007, la procédure semble avoir pris beaucoup de temps. D’aucuns se sont interrogés sur l’influence politique, la Sarthe étant le fief de l’ex-premier ministre François Fillon et de l’actuel ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll. Le dossier est arrivé rue de l’Echelle mi-2011.Un an plus tard, le volailler breton Doux faisait faillite, mettant au grand jour les fragilités de la filière. Doux n’est pas dans la liste des sociétés sanctionnées. Ses repreneurs ont obtenu d’être exemptés, arguant que la filiale concernée, Doux Frais, avait subi depuis une liquidation judiciaire. Depuis, Avril (ex-Sofiprotéol) a jeté l’éponge, cédant ses activités volailles à LDC. Cette société, dont le chiffre d’affaires atteint 3 milliards d’euros, fait figure d’exception alors que nombre de ses rivaux battent de l’aile. A l’exemple de Duc. Le distributeur Casino a, lui, volé au secours de Gastronome avec l’annonce, le 4 mai, de la reprise de son usine sarthoise de Luché-Pringé.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.05.2015 à 07h12 • Mis à jour le06.05.2015 à 10h27 Les cours du pétrole continuaient de progresser au-delà des 60 dollars le baril mercredi 6 mai dans les échanges électroniques en Asie. Mardi, le baril de "light sweet crude" avait fini en hausse de 1,47 dollar à 60,40 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). À Londres, le Brent avait terminé en hausse de 1,12 dollar à 67,52 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE).Cette remontée du prix du baril s’est amorcée mi-mars, après plus de huit mois de recul (depuis juin 2014), celui-ci étant dû à une hausse de la production mondiale et au refus de l’Organisation des pays exportateur de pétrole (Opep), qui pompe 40 % du brut mondial, de limiter ses exportations.Le léger rebond du marché pétrolier est aujourd’hui aussi entretenu par des préoccupations géopolitiques au Moyen-Orient (Libye, Yémen, Irak), et la perspective d’une réduction du déséquilibre entre l’offre excédentaire et la demande atone.Certains experts du secteur misent notamment sur la réduction du nombre de puits de forage en activité aux États-Unis. Le département de l’Énergie (DoE) doit publier mercredi ses dernières données hebdomadaires sur les réserves américaines.Lire aussi :La production de pétrole de schiste va baisser aux Etats-UnisL’évolution du cours du pétrole reflète aussi l’affaiblissement du dollar, dans lequel sont libellés les échanges pétroliers. Le repli du billet vert - dû aux inquiétudes sur l'économie américaine relancées par le creusement du déficit commercial - rend ces achats de pétrole moins onéreux et donc plus attirants pour les investisseurs. Guy Dutheil Et de 100. Un peu plus d’un mois avant l’ouverture du salon de l’aéronautique du Bourget, prévue le 15 juin, Airbus et Boieng soignent leurs carnets de commandes. Selon les informations du Monde, l’avionneur européen devrait annoncer un important contrat avec une compagnie aérienne sud-américaine. La commande, attendue à l’origine mardi 5 mai, porte sur une centaine d’A320. Un contrat évalué à 10,6 milliards d’euros prix catalogue. Un A320 est vendu au prix unitaire de 106 millions d’euros.Lire aussi :Pour ses dix ans, l’A380 espère de nouveaux clientsCette commande, si elle se confirme, devrait permettre à Airbus de repasser devant Boeing. Entre le premier janvier et la fin avril 2015, l’avionneur américain a enregistré 101 commandes nettes d’avions à égalité avec Airbus, qui selon ses décomptes, arrêtés à la fin mars, avait lui aussi engrangé 101 commandes nettes dont 45 appareils de la famille A320. En revanche, l’avionneur européen n’a toujours pas décroché de nouveaux clients pour son navire amiral le super jumbo A380 qui vient de fêter les dix ans de son premier vol.Lire aussi :L’A320, le best-seller d’AirbusGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) « Trop lourd ». C’est le diagnostic qu’a établi, lundi 4 mai, le nouveau PDG de McDonald’s, Steve Easterbrook, dans un message vidéo. Alors que la première chaîne de fast-food du monde accumule les mauvais résultats, le dirigeant britannique, nommé il y a deux mois, a dévoilé les grandes lignes de son plan stratégique, qui vise à redonner au groupe plus de réactivité pour coller aux envies des clients qui se détournent de plus en plus de la marque.« La réalité est que nos dernières performances ont été médiocres, reconnaît M. Easterbrook. Les chiffres ne mentent pas », ajoute-t-il. Au premier trimestre, le chiffre d’affaires a une nouvelle fois baissé de 2,6 %, tandis que le bénéfice chutait de 32 %. Le groupe souffre particulièrement aux Etats-Unis, où ses ventes ne progressent plus depuis octobre 2013.Lire aussi :McDonald’s change de patron pour rebondirGénéraliser le système de franchisePremière mesure phare pour remédier à la situation : généraliser le système de la franchise, qui concerne aujourd’hui 81 % des restaurants de la chaîne. Le taux devra passer à 90 % d’ici 2018.L’évolution est d’autant plus volontariste qu’elle est décidée dans un contexte de fermetures de points de vente. Le groupe a en effet annoncé le 22 avril la fermeture de 700 restaurants pas suffisamment rentables aux États-Unis, en Chine et au Japon.Au total, ce sont donc 3500 restaurants qui devraient passer sous franchise sur les 36 000 que l’enseigne compte dans le monde. Le but : assurer « un cash-flow plus stable et plus prévisible », a expliqué M. Easterbrook.Autre changement majeur : la réorganisation du groupe en quatre zones géographiques, les États-Unis, les marchés leaders comme le Royaume-Uni, la France ou l’Allemagne, les pays émergents et enfin le reste du monde.Diminuer l’attente des clientsMais les évolutions devront aussi être immédiatement perceptibles par le client. Le patron promet ainsi que le groupe va se concentrer davantage sur l’écoute. Pour cela, McDonald’s devra travailler à la simplification des tâches de ses employés afin de diminuer les temps d’attente des clients.La chaîne a également annoncé de nouveaux changements dans ses menus. L’introduction d’un sandwich au poulet grillé, labellisé « artisan » (sic) est censé démontrer la volonté du groupe de proposer une nourriture plus saine.Le groupe prévoit en outre une réduction de ses coûts de 300 millions de dollars. Le PDG n’a pas précisé quel serait l’impact sur l’emploi, affirmant qu’il était encore trop tôt pour le déterminer.Lire aussi :Les leçons du fast-foodStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Chloé Hecketsweiler Dès l’entrée, le ton était donné, lundi 4 mai en début d’après-midi, à l’assemblée générale des actionnaires de Sanofi : un salarié, syndiqué à la CGT, arborait des petites affichettes sur lesquelles était écrit : « Bye, 4,5 M € » et « Hello, 4 M € ». Deux petites phrases qui font référence au chèque de départ de Christopher Viehbacher, l’ex-directeur général du groupe pharmaceutique, remercié en début d’année, et au chèque d’arrivée (« golden hello ») d’Olivier Brandicourt, son remplaçant, nommé mi-février et arrivé début avril.Les salariés de Sanofi n’étaient pas les seuls à être « remontés » contre ces indemnités. Le groupe de conseil aux actionnaires ISS les conteste lui aussi et avait invité à voter contre. ISS n’a pas été totalement suivi par les actionnaires, mais ceux-ci ont malgré tout montré leur irritation en adoptant la rémunération de M. Viehbacher à 61 % (avec quelques « ouh » de mécontentement dans la salle lors de l'annonce du résultat) et le « package » de M Brandicourt à 64 %.Or, en AG, une résolution qui obtient moins de 80 % des voix est considérée comme contestée, compte tenu de la structure du capital et du taux de participation.En guise de cadeaux, les actionnaires ont, en tout cas, reçu un... parapluie. Un clien d’oeil au « parapluie doré » de M. Brandicourt ?« Sanofi doit proposer des rémunérations comparables à celles que proposent les groupes concurrents. Nous ne les inventons pas ! Bien sûr, le groupe doit aussi tenir compte leur acceptabilité sociale. Nous devons trouver notre voie au milieu de cette contradiction », avait tenu à expliquer, avant le vote, Serge Weinberg, le président du conseil d’administration.Cette question des indemnités de l’ancien et du nouveau patron opérationnel du groupe « est un sujet délicat et je vais essayer de vous donner toutes les informations que vous pouvez rechercher », avait, de son côté, déclaré Gérard Van Kemmel, qui dirige le comité des rémunérations.S’employant à justifier les sommes versées à M. Viehbacher et M. Brandicourt, M. Van Kemmel a expliqué que Sanofi et M. Viehbacher étaient en désaccord sur le montant du chèque de départ et que le comité avait décidé d'éviter « un litige néfaste ». « Il était préférable d'arriver à une transaction pour protéger les intérêts de Sanofi », a-t-il précisé, le conseil de Sanofi ayant par ailleurs adressé une lettre aux actionnaires afin de dénoncer l’« erreur d’analyse de la part d’ISS ».« Le pauvre »M. Viehbacher a notamment perçu 2,4 millions d'euros au titre de sa rémunération pour 2014. Soit un peu moins que ce à quoi il aurait pu prétendre, car il n'avait pas atteint l'un des objectifs pris en compte dans le calcul de sa part variable (à hauteur de 15 %) : l'organisation du groupe et le plan de succession.Le groupe, qui n'était pas d'accord pour payer les deux ans d'indemnité de départ réclamés par M. Viehbacher, dit s’être retrouvé au pied du mur car le contrat de l'ex-directeur général ne comportait ni clause de confidentialité ni clause de non-concurrence.Le groupe s'est donc résolu à lui verser une année de salaire, ainsi qu'une somme de 246 750 euros pas mois. « Il ne percevra pas de retraite », a ajouté Van Kemmel. « Le pauvre », a répondu, en écho, une actionnaire, tandis qu'un brouhaha agitait la salle.Le package d'arrivée de M. Brandicourt a, lui aussi, été (re)détaillé : l’intéressé, qui a quitté la direction de la division santé/pharmacie de Bayer, a perçu 2 millions d’euros lors de sa prise de fonction chez Sanofi et il touchera 2 millions supplémentaires en janvier 2016 s’il est encore en poste à ce moment-là.Son salaire fixe est de 1,2 million. Point sensible : il bénéficiera d'un bonus de dix ans d'ancienneté dans le calcul de sa retraite complémentaire, à condition qu'il reste dans le groupe jusque-là. Une faveur qui coûtera plusieurs millions au groupe le cas échéant.« Cela compense ce qu'a perdu Olivier Brandicourt en quittant Bayer. Il ne nous est cependant pas possible de détailler la liste de ces avantages perdus car Bayer ne les divulgue pas », a indiqué M. Van Kemmel.A un actionnaire demandant : « M. Brandicourt doit-il renoncer à son golden hello ? », M. Weinberg a répondu qu’« il appartiendra à Olivier Brandicourt d’en décider ».2014, « année de rebond » des rémunérationsCette question des rémunérations des dirigeants a animé bon nombre d’autres assemblées d’actionnaires ces dernières semaines – plus de la moitié du CAC 40 a déjà tenu sa réunion annuelle. Alors qu’« après quelques années de tassement », 2014 a été une « année de rebond des rémunérations des dirigeants », comme le résume Loïc Dessaint, directeur général de Proxinvest, ces « indemnités » sont de plus en plus contestées par les actionnaires.Lire aussi :Votre patron est-il trop payé ?Il faut dire que, depuis l’an dernier, le sujet est désormais soumis à un vote lors des assemblées générales − il s’agit de ce que l’on appelle le « say on pay ». Ce vote n’est toutefois que consultatif. Il n’oblige en rien les entreprises.La semaine dernière, deux dirigeants, et pas des moindres, ont ainsi subi un sérieux revers. Le package de Franck Riboud, chez Danone (6,075 millions d’euros), n’a emporté l’adhésion que de 53 % des actionnaires, c’est le plus mauvais score jusqu’ici.Celui de Carlos Ghosn, chez Renault (7,2 millions), qui a triplé en un an, n’a pour sa part rassemblé que 58 % des scrutins.Lire aussi :Chez Renault, l’Etat impose sa loiAvant Renault et Danone, les actionnaires avaient également manifesté leur agacement chez Vinci (63 %), Veolia (70,8 %), Safran (66,8 %) ou Schneider Electric (71,9 %).L’attention se porte sur le lien rémunération-performance« Ce que l’on veut savoir désormais, c’est si ces montants attribués aux dirigeants rémunèrent véritablement leurs performances », explique Cédric Lavérie, chez Amundi.Une exigence partagée par tous les investisseurs : « En 2014, les investisseurs avaient voté sur la transparence. Cette année, c’est le lien entre rémunération et performance du dirigeant qui est l’objet de toute leur attention », confirme Hélène Solignac, expert conseil en gouvernance auprès de Sodali.Introduit par le code AFEP Medef, le « say on pay » a fait ses premiers pas en 2014. Sans que les actionnaires s’en saisissent alors pour contester les rémunérations des patrons.Cette année, ils se montrent bien moins indulgents, jugeant que les critères de performance qui accompagnent la part variable des salaires doivent être mieux explicités.« Les Français ne savent pas que les grands patrons travaillent trois fois 35 heures par semaine », balaie Xavier Fontanet, ex-patron d’Essilor.« La priorité, ce sont les lancements »Le nouveau directeur général de Sanofi, Olivier Brandicourt, arrivé à la tête du groupe pharmaceutique début avril, a pour priorités les nouveaux produits et la recherche, après un premier trimestre où les ventes ont progressé mais le résultat net a baissé. À un actionnaire qui lui faisait remarquer, lundi 4 mai lors de l’assemblée générale du groupe, que « Sanofi est à l’arrêt, le groupe est même une proie », M. Brandicourt a répondu : « vous ne pensiez pas que j’allais vous donner une vision bien ficelée en quatre semaines. Depuis que je suis arrivé, j’ai surtout passé du temps avec les équipes. Je pourrai vous donner un début de vision stratégique en novembre. Aujourd’hui la priorité, ce sont les lancements. »M. Brandicourt a par ailleurs reconnu que l’« on peut se poser des questions sur le niveau de diversification du groupe ». « Cela fera l’objet de réflexions », a-t-il ajouté. Une revue des activités sera menée dans les prochains mois. Le résultat sera probablement présenté au quatrième trimestre.Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.05.2015 à 12h17 • Mis à jour le04.05.2015 à 13h36 Les dirigeants de la compagnie aérienne Air France et de sa maison mère, le groupe franco-néerlandais Air France-KLM, ont demandé au gouvernement un moratoire concernant la taxe de solidarité sur les billets d’avion, dite « taxe Chirac ».« Nous vous demandons un moratoire sur la collecte en France de la taxe de solidarité », écrivent Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM, et Frédéric Gagey, patron d’Air France, dans une lettre adressée au ministre des finances, Michel Sapin, et aux secrétaires d’Etat chargés du budget et des transports, Christian Eckert et Alain Vidalies.Les deux dirigeants affirment que cette taxe sur les billets d’avion, créée en 2006 à l’initiative de l’ancien président de la République Jacques Chirac, « représente chaque année un coût supplémentaire de 90 millions d’euros » pour les compagnies aériennes françaises, « ce qui affecte directement [leur] compétitivité face à la concurrence des opérateurs étrangers ».Une taxe peu appliquéeParmi les 30 pays qui avaient accepté sa mise en place, seuls 9 l’appliquent : le Cameroun, le Chili, le Congo, la France, Madagascar, le Mali, Maurice, le Niger et la Corée du Sud. Au fil des années, la taxe est devenue la « taxe Air France ».La taxe de solidarité est la principale ressource de l’organisation internationale Unitaid, qui finance la lutte contre les grandes pandémies (sida, paludisme, tuberculose) dans les pays pauvres. Unitaid possède « une réserve financière de 706 millions de dollars [environ 630 millions d’euros] et pourrait donc poursuivre ses actions humanitaires (…) pendant cinq ans sans collecte supplémentaires », ajoutent MM. Juniac et Gagey, s’appuyant sur un article du mensuel Capital.Le dernier rapport annuel d’Unitaid, disponible sur son site Internet confirme que l’organisme a versé moins de 1,4 milliard de dollars sur plus de 2,2 milliards perçus de 2006 à fin 2013, la France contribuant pour près de 60 % à ce budget. Toujours selon ce rapport, compte tenu des subventions accordées jusqu’en 2017 et des frais de fonctionnement, les « fonds disponibles pour de nouveaux projets » s’établissaient à 340 millions de dollars à la fin de 2013 (303 millions d’euros).La « taxe Chirac » a généré 64 % des recettes d’Unitaid depuis sa création. En France, son montant forfaitaire, calculé selon la destination du vol et la classe du billet, avait été revalorisé en avril 2014, Air France déplorant alors une « charge supplémentaire ».Un récent rapport a proposé parmi plusieurs pistes, de mettre à contribution les banques, les assurances et la grande distribution pour alimenter la taxe de solidarité. Jean-Michel Bezat Que la Chine s’intéresse à l’industrie nucléaire française n’est pas nouveau. Qu’elle profite aujourd’hui de la faiblesse de la filière nationale – notamment des grandes difficultés financières et industrielles d’Areva – n’est pas une surprise. Et qu’elle entre au capital de l’entreprise n’est plus une hypothèse d’école.Cette situation ne sanctionne pas seulement l’affaiblissement d’un secteur qui fut longtemps une fierté française ; il signe aussi l’irrésistible montée en puissance de l’industrie atomique chinoise et l’importance de son marché, le premier du monde avec près de la moitié de la soixantaine de nouveaux réacteurs construits sur la planète. « Les Chinois sont incontournables », répète à raison Philippe Varin, le président du conseil d’administration d’Areva.Trois entreprises chinoises s’intéressent donc à Areva NP, la branche chargée de la conception-fabrication des réacteurs et des services associés, qui devrait passer en partie sous le contrôle d’EDF dans le cadre de la refonte de la filière tricolore et du sauvetage d’Areva, selon Le Journal du dimanche.China General Nuclear Power Corporation (CGN) et China National Nuclear Corporation (CNNC), les deux plus grands producteurs d’électricité partenaires d’Areva et d’EDF en Chine et au Royaume-Uni sur la construction des réacteurs EPR, le retraitement du combustible et le transport des déchets, pourraient prendre environ 10 % d’Areva, aujourd’hui détenu à 87 % par l’Etat. DongFang Electrical Corporation (DEC), spécialiste des équipements dans l’énergie, créerait une coentreprise avec Areva dans la fabrication des pièces maîtresses (cuves, générateurs de vapeur, etc.).Négocier de solides contrepartiesFaut-il s’effrayer de cette arrivée dans un secteur aussi sensible ? La France n’a plus les moyens d’une ambition solitaire. Le groupe public CGN a déjà accès aux technologies de l’EPR puisqu’il en construit deux dans le sud de la Chine, à Taishan, avec EDF tout en négociant âprement (avec CNNC) son entrée dans le projet des EPR britanniques.Et il faudra bien aussi qu’Areva transfère une partie de sa technologie du traitement-recyclage des combustibles usés – comme il l’a fait au Japon – pour décrocher la vente à la Chine d’une réplique de l’usine de la Hague (Manche), un contrat d’environ 10 milliards d’euros.Le premier ministre, Manuel Valls, l’a redit, fin janvier, en Chine : le gouvernement est favorable à l’ouverture d’un nouveau chapitre de l’histoire nucléaire franco-chinoise. Il devra négocier de solides contreparties, notamment une ouverture plus large du colossal marché chinois.Mais après des années de guerres intestines et une perte de savoir-faire encore illustrée par les graves défauts découverts sur les cuves de l’EPR de Flamanville (Manche) forgées en France, les industriels français ne sont pas en position de force face à des « partenaires » qui ont un puissant Etat derrière eux, des savoir-faire, des capitaux. Et, plus que tout, une ambition sans faille.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Dominique Gallois François Hollande est arrivé, lundi 4 mai, à Doha, au Qatar, accompagné des ministres des affaires étrangères et de la défense, Laurent Fabius et Jean-Yves Le Drian, pour assister à la signature officielle de deux contrats de vente de 24 avions de combat Rafale à l’émirat.Le Qatar avait mis une condition à l’achat de ces 24 avions : obtenir des droits de trafic supplémentaires vers la France pour sa compagnie aérienne, Qatar Airways. L’émirat a eu gain de cause. Les avions de Qatar Airways, qui desservent déjà Paris, pourront désormais atterrir à Lyon et à Nice, vraisemblablement trois fois par semaine.M. Hollande a toutefois affirmé devant la presse à Doha qu'il ne s’agissait pas de « contreparties », mais de discussions parallèles :« Il y a des discussions qui sont engagées dans d'autres domaines avec le Qatar, avec d'autres pays pour l'attribution de lignes aériennes, mais ce contrat n'a pas fait l'objet de négociations sur d'autres sujets que l'avion Rafale et des matériels qui doivent l'équiper ».« Il est assez légitime qu'il y ait des discussions et des négociations pour qu'un certain nombre de lignes aériennes puissent être ouvertes en faveur de pays qui permettent aussi d'acheminer un grand nombre de touristes et nul doute que les villes de Nice et de Lyon sont particulièrement demandeuses de ce type d'attribution ».Un avion long courrier en moins, ce sont 300 emplois en moinsLe coup est dur pour Air France. La compagnie française, en difficulté, a déjà du mal à résister à la concurrence des compagnies du Golfe. Cette fois, ce sera encore plus difficile. Car en s’installant dans des aéroports régionaux français, les avions qataris risquent de détourner le trafic vers le hub de Doha, au détriment de Paris.Cette décision pénalise la compagnie française au moment même où elle tente de se redresser. Elle pourrait même aggraver la situation, car Air France sera peut-être contrainte de revoir ses vols. Or, quand un avion long courrier est retiré de la flotte, ce sont 300 emplois directs en moins.La décision apparaît d’autant plus incompréhensible qu’elle est prise par l’Etat, qui est actionnaire de la compagnie aérienne (16 %). Le risque est désormais d’avoir créé une jurisprudence. Les Émirats arabes unis, qui sont, eux aussi, intéressés par des avions de combat, pourraient faire la même demande auprès des autorités françaises pour leur compagnie aérienne Etihad.Menace de grève des pilotesDans un communiqué, le syndicat national de pilotes de ligne d'Air France (SNPL) s'inquiète de la « mort à terme » de l'ensemble du secteur si de nouvelles lignes aériennes sont attribuées à Qatar Airways.Le syndicat dénonce « la concurrence déloyale des compagnies du Golfe, qui touchent de la part de leur gouvernement des subventions colossales, estimées à plus de 40 milliards de dollars ces dernières années. »« Le seul élément qui protège encore les compagnies aériennes européennes au sein d'une compétition absolument faussée, c'est la non délivrance d'autorisations de desserte supplémentaire des aéroports européens aux compagnies non respectueuses des règles de concurrence », souligne le SNPL.Brandissant la menace d'une grève, le syndicat met en garde le gouvernement contre l'abandon de « créneaux, vitaux pour notre industrie qui induit 100 000 emplois dans le seul bassin d'Ile-de-France, dans le seul but d'emporter un marché d'armement. »Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.05.2015 à 08h42 • Mis à jour le04.05.2015 à 14h59 Le président français a assisté, lundi 4 mai, à Doha, au Qatar, à la signature officielle de deux contrats de vente de 24 avions de combat Rafale à l’émirat. Il était accompagné des ministres des affaires étrangères et de la défense, Laurent Fabius et Jean-Yves Le Drian.Il s’est félicité de cette signature, y voyant la reconnaissance de « la constance, la fiabilité, la crédibilité de la France ». Au Moyen-Orient, « nous travaillons à trouver des solutions politiques, à appuyer également des opérations lorsqu'elles sont nécessaires sur le plan militaire. Nous faisons en sorte en Syrie de trouver une transition qui ne passe pas par Bachar Al-Assad, chacun le comprend, mais qui doit rassembler toute l'opposition et permettre un dialogue avec une partie du régime », a poursuivi le président français.Le Qatar avait mis une condition à l’achat de ces 24 avions : obtenir des droits de trafic supplémentaires vers la France pour sa compagnie aérienne, Qatar Airways. L’émirat a eu gain de cause. Les avions de Qatar Airways, qui desservent déjà Paris, pourront désormais atterrir à Lyon et à Nice, vraisemblablement trois fois par semaine.M. Hollande a toutefois affirmé devant la presse à Doha qu'il ne s’agissait pas de « contreparties ».« Il y a des discussions qui sont engagées dans d'autres domaines avec le Qatar, avec d'autres pays pour l'attribution de lignes aériennes, mais ce contrat n'a pas fait l'objet de négociations sur d'autres sujets que l'avion Rafale et des matériels qui doivent l'équiper ».Deux contratsLe premier contrat, conclu par l’Etat du Qatar avec les industriels – Dassault Aviation, constructeur du Rafale, et le fabricant européen de missiles MBDA, qui en fournit l’armement –, officialise la vente des 24 Rafale au petit émirat gazier, six en version biplace et 18 en version monoplace, pour 6,3 milliards d’euros. Et le second, confidentiel, est un accord intergouvernemental portant sur la formation de 36 pilotes et d’une centaine de mécaniciens mais traite aussi d’autres questions comme la formation d’officiers de renseignement. Appareil « multirôle », le Rafale est aussi un avion de reconnaissance doté de puissants moyens d’observation.Le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, estime dans un entretien au Figaro lundi qu’il est « possible » que d’autres contrats pour le Rafale soient signés en 2015 après ceux annoncés avec l’Egypte, l’Inde et le Qatar. M. Trappier a par ailleurs confirmé au journal que le contrat avec le Qatar prévoyait en plus de cette commande ferme une option portant sur douze appareils. « Le Qatar achète 24 Rafale et prend une option sur 12 avions de combat supplémentaires », a-t-il dit.Lire aussi :Le Rafale, 27 ans d’attenteMultiples crises dans la régionLe chef de l’Etat français s’entretiendra en outre, au cours de cette visite de quelques heures, avec l’émir du Qatar, cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, des multiples crises qui secouent la région, à commencer par le conflit au Yémen.Le président français doit s’envoler dans l’après-midi pour l’Arabie saoudite, où il s’entretiendra en soirée avec Salmane Ben Abdelaziz Al-Saoud, le nouveau roi. Il sera mardi l’invité d’honneur d’un sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG), une première pour un chef d’Etat occidental. Créé en 1981, le CCG regroupe six monarchies du Golfe : Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar. 04.05.2015 à 03h21 • Mis à jour le04.05.2015 à 08h54 Environ dix mille personnes se sont réunies dimanche 3 mai dans le centre de Chisinau, la capitale de la Moldavie, pour protester contre la disparition de 1 milliard de dollars des coffres de trois banques du pays, le plus pauvre d’Europe.Au début d’avril, la Banque centrale de Moldavie a découvert que trois établissements, représentant environ un tiers des actifs bancaires du pays, avaient accordé des crédits pour un montant total de 1 milliard de dollars (890 millions d’euros), soit 15 % du produit intérieur brut du pays.Appels à la démissionLes destinataires de ces crédits ne sont pas identifiés, et il semble que l’argent se soit purement et simplement envolé. Selon un rapport d’une commission parlementaire, qui a filtré dans la presse, une partie de l’argent aurait été transféré dans quatre banques russes.Les manifestants, réunis dimanche par le mouvement d’opposition DA (« oui ») scandaient des slogans anticorruption et appelaient à la démission du procureur général mais aussi de juges de la Cour suprême et de plusieurs hommes politiques, qu’ils jugent impliqués dans le scandale.Devant le tollé provoqué par l’affaire, le parquet général avait décidé en avril d’ouvrir une enquête. Jusqu’ici deux personnes, dont l’identité est gardée secrète, ont été placées en détention provisoire et les biens de plusieurs autres ont été mis sous séquestre. Le gouvernement a également fait appel aux experts de la compagnie d’audit américaine Kroll pour démêler l’affaire. Pierre Le Hir A sept mois de la conférence mondiale sur le climat de Paris (COP 21), dont l’ambition est de sceller un accord universel permettant de contenir la hausse des températures à 2 °C à la fin du siècle, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publie, lundi 4 mai, un rapport consacré à l’innovation technologique dans le domaine de l’énergie (Energy Technogy Perspectives 2015).Lire aussi :La « troisième assemblée » française veut des engagements concrets contre le réchauffement climatiqueLà se trouve la clé de la lutte contre le réchauffement climatique, affirme Maria van der Hoeven, directrice exécutive de l’agence, qui devait présenter les conclusions de cette étude lundi au ministère français de l’écologie. « Il existe un potentiel important et inexploité d’accélération de l’innovation dans les technologies de l’énergie », souligne le document, qui dénonce aussi l’insuffisance de l’effort public de recherche et développement en faveur des « énergies propres », autrement dit « sobres en carbone ».Accroître le rythme de l’efficacité énergétiquePour garder le cap des 2 °C, l’intensité énergétique des économies mondiales (c’est-à-dire le rapport entre la consommation d’énergie et le produit intérieur brut, ou PIB) devrait être réduite « d’environ 60 % d’ici à 2050 ». Ce qui suppose de doubler le rythme annuel de l’augmentation de l’efficacité énergétique, pour le porter de 1,1 % à 2,3 %.Dans le même temps, le recours aux énergies carbonées (charbon, gaz et pétrole) doit être fortement limité. Notamment dans les systèmes de chauffage et de refroidissement des bâtiments et des installations industrielles, qui représentent environ 40 % de la consommation finale d’énergie de la planète, devant les transports (27 %). Ces systèmes, aujourd’hui alimentés à 70 % par des ressources fossiles, sont à l’origine de 30 % des émissions mondiales de CO2. Le rapport préconise d’y réduire la part des combustibles fossiles à moins de 50 % au milieu du siècle, en faisant appel, à hauteur de plus de 40 %, aux énergies renouvelables.Quatre fois plus d’énergies renouvelablesTous secteurs confondus, à l’horizon 2050, les ressources renouvelables devraient couvrir près de la moitié de la demande d’énergie primaire mondiale, soit quatre fois plus qu’aujourd’hui. L’éolien et le solaire photovoltaïque, en particulier, pourraient alors « assurer 22 % de la réduction annuelle des émissions [de gaz à effet de serre] du secteur de l’électricité ».Lire : En France, 100 % d'électricité renouvelable n'est pas plus coûteux que le nucléaireDans toutes les filières, l’agence prône « une approche systématique de l’innovation ». C’est dans les pays émergents, Chine, Inde ou Brésil, que cette démarche « pourrait générer les avancées les plus importantes et les plus rapides dans l’optique de la lutte contre le changement climatique ». Compte tenu de leur poids croissant dans la demande énergétique et l’économie mondiales, l’adoption de « procédés innovants » par ces pays pourrait être à l’origine de près des trois quarts de la réduction des émissions industrielles de CO2. Les pays riches devraient donc « appuyer les actions entreprises dans les pays émergents ».Augmenter la R&D dans le secteur énergétiqueMais, prévient le rapport, « l’investissement actuel dans la recherche et le développement (R&D) ne permettra pas d’atteindre les objectifs climatiques à long terme ». Si les dépenses publiques mondiales de R&D dans le secteur énergétique ont crû en chiffres absolus depuis la fin des années 1990, pour atteindre un montant annuel de 17 milliards de dollars (environ 15 milliards d’euros), leur part dans les dépenses totales de R&D, tous domaines confondus, a chuté de 11 %, au début des années 1980, à seulement 3 % ou 4 % depuis les années 2000.L’effort public devrait être « au moins multiplié par trois », selon l’AIE, qui ajoute : « Les gouvernements ne seront pas en mesure à eux seuls d’assurer un niveau d’investissement dans l’énergie propre compatible avec l’objectif de 2 °C et il est donc indispensable de mobiliser les capitaux du secteur privé. »A ces conditions, estiment les auteurs du rapport, « il est réaliste et économiquement bénéfique de se diriger vers un système énergétique à bas carbone ». Et d’appeler les responsables politiques à « prendre en compte les multiples avantages que la transformation du système énergétique peut apporter à la société ».Pierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) L’assemblée générale (AG) de Berkshire Hathaway a toujours revêtu, pour les actionnaires, une dimension mystique. Il s’agit d’une sorte de grand-messe de l’investissement à la gloire de son pape : Warren Buffett. Cet aspect culte était encore plus prégnant, samedi 2 mai, dans la mesure où la société d’investissement fête cette année son demi-siècle. « Cinquante ans d’un partenariat fructueux », promettait l’affiche du show.Sur ce point précis, Berkshire Hathaway n’a pas survendu sa performance, qui a été, sur la période, de 2 850 000 %. Un résultat, qui fait aujourd’hui de Berkshire Hathaway l’une des plus grosses entreprises du monde grâce à des participations dans une multitude de groupes, allant de Coca-Cola à American Express en passant par IBM, présente dans les assurances comme dans le transport ferroviaire ou l’énergie, pour une capitalisation qui dépasse 354 milliards de dollars (316 milliards d’euros). Les résultats du premier trimestre publiés la veille n’ont fait que confirmer que la recette continue à fonctionner avec un profit opérationnel en hausse de 20 % et un chiffre d’affaires en progression de 7 %.40 000 actionnaires réunisMais comme l’on dit dans les mentions légales des documents boursiers : « Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. » Et c’est bien l’avenir qui a été au centre de toutes les préoccupations des 40 000 actionnaires réunis dans le berceau de Berkshire Hathaway : la ville d’Omaha (Nebraska), qui voit ainsi chaque année sa population augmenter temporairement... 01.05.2015 à 20h17 • Mis à jour le01.05.2015 à 20h20 | Manon Rescan Bien sûr, il y a la pluie. Bien sûr, ce sont les vacances. Pas de quoi consoler pour autant les responsables syndicaux en tête du cortège parisien du 1er Mai, vendredi, au moment d’atteindre la place de la Nation. « Cinq mille », lance Luc Berille, secrétaire général de l’UNSA, en guise d’estimation de la mobilisation.A sa droite, Philippe Martinez, dont c’était le baptême à la tête de la CGT, est visiblement moins avide de parier sur les chiffres. « On m’a dit qu’il y avait soixante-dix mille personnes ce matin » dans les autres défilés en France, esquive-t-il. Même le Parti communiste luttait pour écouler son muguet dans la dernière portion du boulevard Voltaire. Finalement, la CGT estimera que cent dix mille personnes ont défilé dans toute la France, la police soixante-quatorze mille. Soit bien moins qu’en 2014, quand le rapport était deux cent dix mille et quatre-vingt-dix-neuf mille.« On savait que ce serait un jour particulier », reconnaît un représentant de la FSU, qui refuse toutefois d’y voir un échec de la stratégie syndicale. Les principales fédérations nationales se sont une nouvelle fois mobilisées en ordre dispersé cette année, au point que trois rassemblements distincts étaient prévus à Paris.Force ouvrière a déserté le cortège, se contentant d’un rassemblement au mur des Fédérés, au cimetière du Père-Lachaise, pour un traditionnel hommage aux morts de la Commune de Paris en 1871. Pas de marche sous la pluie non plus pour la CFDT, qui avait organisé son festival à destination de la jeunesse à l’Insep.Lire l'analyse :Un 1er Mai syndical en trompe-l’œilMultiples combatsSeuls la CGT, l’UNSA, Solidaires et la FSU se sont donc retrouvés place de la République en milieu d’après midi, sous le mot d’ordre diffus de la lutte pour le progrès social en Europe.Les organisations syndicales françaises faisaient même figure de petites poucettes face à l’ampleur de la mobilisation des Turcs et des Kurdes qui dansaient à 14 heures sur la place de la République. La dispersion des rangs syndicaux aura peut-être rendu cette année un peu plus visibles les multiples combats politiques qui s’expriment aussi, à la même date, dans les rangs du cortège parisien. « C’est ça que j’aime dans le 1er Mai, confie Ginette Lavigne, réalisatrice syndiquée à la CGT Spectacle, un verre du traditionnel mojito du PCF à la main. On voit les étrangers qu’on ne voit jamais autrement, les sans-papiers… » Comme elle, ils sont nombreux, la cinquantaine dépassée, pour qui la question de défiler le 1er Mai ne se pose guère. « Ça me donne du souffle et de l’énergie », confie Fred Thimonier, enseignant dans un collège pour élèves en grande difficulté scolaire dans le 15e arrondissement de Paris. « Et puis c’est une occasion de croiser des copains », dit-il en souriant, resté sur le trottoir pour faire le guet.« Il y a toujours des droits des salariés à défendre  »Devant la banderole des personnalités, un homme aux cheveux blancs fait figure d’intrus. « Je n’ai pas trouvé les gens de mon syndicat », confie ce fonctionnaire territorial, qui souhaite rester anonyme. Lui ne manifeste pas tous les ans, mais en 2015, c’était une évidence, à cause, dit-il, de « ce qu’a fait le gouvernement ces derniers mois ». Il égrène, comme d’autres, la loi Macron, le pacte de responsabilité, une austérité mise en place par un gouvernement que beaucoup peinent à qualifier « de gauche ». « On est là parce qu’il y a toujours des droits des salariés à défendre, poursuit-il en marchant. Les revendications sont les mêmes, mais le rapport de force a changé : on est moins nombreux », regrette-t-il en désignant de la tête la maigreur des rangs des manifestants.Lire l'analyse :Un 1er Mai syndical en trompe-l’œil « Pourtant, le syndicalisme reste un outil au service des travailleurs et utile au quotidien », rappelle Didier Aubé, de SUD-PTT. Dans les rangs des organisations, le sondage publié par Le Figaro la veille, affirmant que 54 % des personnes interrogées jugeaient les syndicats « pas utiles » a beaucoup agacé. « SUD-Culture vient d’aider des femmes de ménage travaillant à la BNF pour le compte d’une société à obtenir des titularisations et du meilleur matériel pour travailler », rappelle, à titre d’exemple, M. Aubé.Lire le décryptage des Décodeurs : A quoi sert un syndicat ?Pourtant, l’identité du cortège de vendredi, très largement constitué de personnes de plus de cinquante ans, souvent fonctionnaires, révèle à elle seule le déficit de représentativité des syndicats. Sur le trottoir, serrés sous un parapluie, Valentin et Margot semblent hésiter à entrer dans les rangs.A 29 et 31 ans, ils sont venus participer à « un moment sympathique, festif et populaire », où « différents combats se rassemblent ». Mais pas question pour eux de rejoindre les rangs d’une organisation. « Je n’ai pas envie d’avoir une étiquette, confie Valentin en tirant sur une cigarette. Je peux m’engager, mais temporairement, sans prendre racine dans un mouvement. » « C’est peut-être générationnel », conclut-il.Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Desnoyers Une entreprise avec un petit supplément d’âme. Voilà comment, en écoutant Arnault Leroy, on pourrait définir une coopérative. Cofondateur d’AlterBative, une société coopérative et participative (Scop) spécialisée dans l’écoconstruction en Poitou-Charentes, ce trentenaire se réjouit de cette structure où « tout le monde a son mot à dire lorsque des décisions sont à prendre », et dans laquelle « on est plus qu’un simple salarié. »Déjà, voici quelques années, tout juste diplômé d’un master en intégration de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables dans la conception des bâtiments, il était entré dans le monde professionnel en rejoignant une coopérative d’activités et d’emploi (CAE). Une telle structure lui avait permis d’être tout à la fois entrepreneur – il avait lancé une activité de conseil en architecture bioclimatique – et salarié, et de mutualiser la gestion administrative et comptable avec les autres porteurs de projet présents au sein de la CAE.« Dans ma génération, on considère que l’économie sociale et solidaire (ESS) peut répondre à notre besoin de mettre du sens dans ce qu’on fait », résume-t-il. Une quête de sens que l’on retrouve chez les jeunes diplômés, de plus en plus nombreux à se tourner vers ce secteur qui abritait, en 2010, un peu plus de 25 000 structures et 58 000 cadres.Un mouvement encore minoritaireL’afflux est notamment très fort dans les écoles. A EMLyon Business School, Christine Di Domenico, professeur chargée des cours sur l’ESS, constate qu’un « intérêt s’est progressivement dessiné » pour les formations qu’elle dispense sur le sujet. En quelques années, la fréquentation annuelle de ces modules est passée d’une quinzaine d’étudiants à environ cent cinquante aujourd’hui.Le mouvement reste, certes, minoritaire, mais n’en est pas moins notable. Là encore, c’est le « petit supplément d’âme » attribué aux établissements de l’ESS (associations, coopératives, mutuelles, fondations) qui attire les étudiants. « Ils veulent trouver par ce biais une alternative aux modes d’organisation classiques, remarque Mme Di Domenico. Ce qui leur importe, c’est de faire de la finance ou du management “autrement’’ ».« Cela rejoint plus largement la quête de sens portée par les moins de 30 ans, poursuit Nathalie Touzé, directrice exécutive de Convergences, association qui fédère les entreprises au service du développement dans le monde. Ses membres veulent être considérés comme des acteurs à part entière. » Et c’est justement dans les coopératives que ces jeunes diplômés vont avoir le sentiment d’être entendus.« Ils sont séduits par l’idée que leur prise de position compte, à la différence de ce qui peut avoir lieu dans de grandes entreprises où ils n’auraient aucun poids, résume Sébastien Chaillou, étudiant en master 2 de sciences politiques et président de la coopérative Solidarité étudiante. La structure coopérative, par sa forme démocratique ou son objet social, va correspondre à leurs aspirations. »« Une personne - une voix »De fait, « la gouvernance est différente de celle des sociétés de capitaux puisque les coopérateurs [les salariés ou même les clients, selon le type de coopérative] constituent l’assemblée générale de la société, indique Jean-François Draperi, directeur du Centre d’économie sociale (Cestes) au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM). Ils décident des orientations générales, élisent leur gérant et leurs administrateurs et décident de la répartition de l’excédent de gestion. »« Dans une Scop, une personne équivaut à une voix, qu’elle ait 100 ou 3 000 euros de capital », observe Arnault Leroy. Cette gouvernance a de multiples conséquences, à commencer par une « transparence totale, note M. Draperi : on connaît les revenus de chacun. Et l’écart des salaires y est inférieur aux sociétés de capitaux comparables. Si l’entrepreneur souhaite gagner le plus possible d’argent ou s’il veut monter une entreprise pour la revendre ensuite, la Scop n’est pas faite pour lui », poursuit-t-il.Les coopératives possèdent en outre des spécificités en termes de ressources humaines. Jean-François Draperi évoque ainsi « un management plus respectueux qui laisse une place plus importante à la négociation ». « Les coopératives permettent aussi de rompre le sentiment d’isolement du créateur et de travailler de façon mutualisée », ajoute Patricia Lexcellent, déléguée générale de la Confédération générale des Scop.Dans le même temps, « l’implication des salariés dans le travail est plus forte. Les contraintes en termes d’adaptation, de souplesse, sont mieux acceptées, non de façon contrainte mais volontaire ». Un atout que Pierre-Alain Gagne apprécie pleinement. Cofondateur de Dowino, une coopérative spécialisée dans les serious games, ce spécialiste du marketing a rejoint l’ESS, fuyant l’économie traditionnelle où les possibilités d’évolution et le sentiment de reconnaissance étaient, à ses yeux, des plus faibles.ImplicationIl a perçu dans le système coopératif « une cohérence, qui renforce la motivation. Les salariés sont responsabilisés : leurs décisions ont des répercutions sur le résultat financier et donc sur leur argent ».Cette implication plus grande des coopérateurs est d’ailleurs l’un des facteurs qui a pu expliquer le succès de certaines reprises de sociétés en difficulté sous forme de Scop par leurs salariés. Elle n’est toutefois pas une « solution miracle », comme le rappelle M. Draperi. La coopérative lancée par les ex-ouvrières de Lejaby a ainsi été placée en liquidation judiciaire en février 2015. « Nous restons des entreprises avec un impératif de rentabilité », rappelle M. Gagne.Un séminaire pour promouvoir un entrepreneuriat alternatifL’idée vient du Québec (Canada) et a pris racine en Poitou-Charentes en 2012. Organisé par l’union régionale des Scop (sociétés coopératives et participatives), Campus coopératives (http://www.campuscooperatives.coop/) propose tous les deux ans aux étudiants, salariés ou chômeurs de 18 à 35 ans un séminaire d’été sur l’entrepreneuriat coopératif.La dernière promotion, en 2014, a regroupé 30 participants, sélectionnés parmi 120 candidatures. Au cours de ce séminaire intensif qui a eu lieu à l’université de Poitiers, les participants ont bâti un projet virtuel de coopérative.Outil de promotion des Scop, l’initiative vise à « démontrer aux jeunes qu’il est possible de créer une structure ex nihilo », indique Régis Tillay, directeur de l’union régionale des Scop.Elle ambitionne aussi de transmettre l’« esprit » d’une telle création : « On ne va pas bâtir une entreprise coopérative pour la revendre dans les cinq ans. Il s’agit bien plus de travailler collectivement sur un projet de développement d’un territoire. » Les coopératives n’en restent pas moins un secteur porteur pour les jeunes diplômés. Le champ de l’ESS connaîtra d’ici à 2020 une importante vague de départs à la retraite. Il apparaît donc comme « un vivier d’emplois », d’après une étude publiée en 2013 par l’Association pour l’emploi des cadres. La filière coopérative présente un double avantage : davantage ouverte aux jeunes diplômés (une offre sur deux les concerne), « c’est [aussi] le seul segment de l’ESS pour lequel les salaires proposés dans les offres sont supérieurs à ceux du privé [lucratif] », selon l’étude.Enfin, les coopératives présentent un ultime atout pour séduire les jeunes diplômés : elles sont en parfaite connexion avec l’esprit collaboratif qui parcourt cette génération. Une génération invitée à participer au « renouveau de la manière de coopérer à l’œuvre aujourd’hui, comme le note Mme Di Domenico. Les coopératives ont été créées au début du XXe siècle pour mettre en commun les moyens de production. C’est à l’heure actuelle le partage de modes de gestion ou de développement qui est en pleine expansion. »François DesnoyersJournaliste au Monde Mathilde Damgé 45 %Moins d'un Français sur deux juge les syndicats utiles et moins d'un sur trois (31 %) pense qu'ils sont représentatifs des salariés, selon un sondage réalisé les 22 et 23 avril pour Axys Consultants, Le Figaro et BFM Business. Plus de deux tiers des Français (67 %) disent aussi ne se sentir proches d'aucun syndicat.Un désenchantement qui se reflète dans l'attitude des syndicats, le 1er Mai donnant lieu cette année à un défilé en ordre dispersé pour la Fête des travailleurs : la CGT conduit des cortèges antiaustérité avec trois autres syndicats ; FO fait cavalier seul ; et la CFDT organise un festival à destination des jeunes dans le bois de Vincennes pour « déringardiser » son image. La CGT a comptabilisé 110 000 participants dans toute la France, la police en a compté 74 000.Mais à quoi sert un syndicat ?Se défendre face à la hiérarchieA l'origine, les syndicats visaient à défendre les ouvriers, en première ligne de la révolution industrielle et dispersés face aux capitaines d'industrie qui les employaient, contrairement aux artisans ou aux commerçants, qui avaient le soutien de groupements corporatistes, de guildes, de métiers ou de compagnonnages.Depuis la loi de 1884 qui a autorisé la création de syndicats, leur mission s'est élargie jusqu'à aboutir à des syndicats de patrons, comme la CGPME (Confédération générale des petites et moyennes entreprises) en 1944, et le CPPF (Conseil national du patronat français) en 1945, devenu le Mouvement des entreprises de France (Medef) en 1998.Plus un syndicat est représentatif, plus il pèse face à la hiérarchie. C'est le cas en Allemagne, où les syndicats, moins nombreux, représentent environ 20 % des salariés ; outre-Rhin, ils sont aussi plus souples face à la direction – ils ont par exemple accepté, dans la branche métallurgie, un gel des salaires en contrepartie d'un maintien de l'emploi pendant la crise.Mais la France est le pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) où le taux de représentativité est le plus faible : 8 % pour l'ensemble ; 5 % dans le privé... sachant que ce taux doit être divisé par le nombre de syndicats présents dans l'entreprise, et pas toujours d'accord entre eux sur les luttes à mener et les choix à opérer.Construire une solidaritéDans des secteurs où le travail est peu qualifié, mal payé et pas reconnu, le syndicat peut créer un lien de solidarité entre des employés isolés et vulnérables. Membre du comité d'entreprise, il intervient dans les œuvres sociales de l'établissement.Les syndicats sont reconnus comme personne morale et ont la capacité d'aller en justice afin d'assurer la défense des intérêts des salariés. Ils peuvent par ailleurs constituer entre leurs membres des caisses spéciales de secours mutuels et de retraite, dont les fonds sont insaisissables.Ayant accès à de nombreux documents, ce sont eux aussi qui ont les moyens de garantir la transparence vis-à-vis des autres salariés (ils ont le droit de convoquer des assemblées générales, d'afficher des documents et des tracts syndicaux...), mais aussi vis-à-vis de la presse, en l'avertissant lors d'épisodes critiques sur lesquels la direction ne souhaite pas communiquer.Protégés au sein de l'entreprise (il est plus difficile de licencier un représentant syndical, qui dispose de protections spécifiques), ils peuvent s'exprimer au nom des salariés, quand ceux-ci craindraient un retour de bâton de l'employeur.Mais, selon plusieurs sondages, l'une des raisons principales du désintérêt des salariés français pour les syndicats est la peur de représailles et le prix à payer vis-à-vis de sa carrière. Selon une étude de 2010, les délégués syndicaux sont payés environ 10 % de moins que les salariés qu'ils représentent – une situation à laquelle la nouvelle loi sur le dialogue social entend remédier.Gérer les caisses de « sécu », de retraite et de chômageLes syndicats assument aussi un rôle de gestionnaire d'organismes fondamentaux pour la vie des salariés : à parité avec les organisations patronales, ils gèrent ainsi les Caisses nationales d'assurance maladie, d'allocations familiales et d'indemnisation des chômeurs et de retraites.Ils ont, par exemple, la possibilité de recourir à des intervenants extérieurs experts dans différents domaines pour alimenter leurs analyses.Connaître ses droitsLa formation syndicale est un droit pour tous les salariés, qu'ils soient syndiqués ou non, sous réserve que la formation soit dispensée par une organisation syndicale représentative, rappelle la CGT. Cette formation peut se faire au niveau de l'entreprise, au niveau régional, national...Chaque salarié peut ainsi s'absenter douze jours par an en formation syndicale. Attention, si la couverture est totale dans le public, dans le privé, la compensation peut être très faible pour les jours d'absence.Mettre en place une convention collectiveCe sont les organisations de salariés constituées en syndicats qui sont, selon la loi, « seules admises à négocier les conventions et accords collectifs de travail ».Il existe environ sept cents conventions collectives, qui définissent les conditions de travail particulières de chaque secteur d'activité : elles détaillent ce que doit comporter le contrat d'embauche, quel est le temps de travail et comment il s'organise, les modes de rémunération, les règles en termes de congés, de formation continue…La convention apparaît sur le bulletin de salaire, mentionnée par un numéro qui renvoie lui-même à un texte de loi consultable sur le site de Légifrance. A charge, parfois, au salarié de faire appliquer la bonne convention collective le concernant par son employeur.Lire (édition abonnés) : Quelle convention collective ?Négocier avec l'EtatDepuis la loi de 2007, les partenaires sociaux doivent être systématiquement consultés par le gouvernement lors de l'élaboration de projets de loi en matière de relations salariales, d'emploi ou de formation professionnelle.Les syndicats sont aussi censés être parmi les premiers interlocuteurs de l'exécutif lors de grandes réformes touchant au système de cotisation, lors d'une réforme des retraites par exemple, ou du droit du travail, comme dans la loi Macron.Dans ces deux derniers cas, la consultation des syndicats n'a, semble-t-il, pas beaucoup pesé dans le débat avec l'exécutif – le gouvernement ayant eu recours à l'article 49-3 de la Constitution pour imposer le texte du ministre de l'économie au Parlement –, et la réforme des retraites (entrée en vigueur au 1er janvier de cette année) n'ayant pas réussi à mobiliser jusqu'au bout.C'est d'ailleurs depuis ce mouvement contre la réforme des retraites, que la confiance portée aux syndicats s'affiche en chute libre, selon cette étude de l'IFOP : Récemment, syndicats et patronat ont échoué à s'entendre sur la réforme du dialogue social. Le gouvernement va donc légiférer avec la loi Rebsamen, présentée le 22 avril : s'il a renoncé à modifier les seuils de représentativité, il entend réformer la représentation du personnel dans les entreprises, en particulier dans les plus petites.Sur les obligations des entreprises au regard des syndicats, voir notre infographie sur les seuils sociauxMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier Il y avait la fronde traditionnelle des syndicalistes de la CGT et de SUD, postés devant l’entrée de la salle du Carrousel du Louvre, à Paris, avec force drapeaux et tracts pour dénoncer la rémunération du PDG Carlos Ghosn. Il y avait le mécontentement, tout aussi habituel, des petits actionnaires réclamant le micro pour exiger la distribution d’actions gratuites.Mais la véritable opposition, lors de l’assemblée générale (AG) de Renault jeudi 30 avril, était inédite. Il s’agissait de celle de M. Ghosn et de la majorité de son conseil d’administration, qui avait déposé une résolution afin de contrer la loi Florange.Peine perdue. Le texte, qui accorde des droits de vote double à tout actionnaire présent au capital depuis plus de deux ans, a été avalisé. L’AG s’est prononcée à 60,53 % pour la fameuse résolution 12 qui aurait pu permettre de conserver le principe « une action, une voix » si elle avait obtenu les deux tiers des votes. L’Etat s’était assuré qu’il en serait ainsi. Jusque-là actionnaire à 15 % du constructeur, il avait fait grimper sa participation à 19,7 % (et 23 % des droits de vote) le 8 avril, dans le but de neutraliser les anti-Florange.« C’est une bonne nouvelle […] c’est cohérent avec la volonté qui est la nôtre de défendre un capitalisme de long terme, qui valorise et favorise les actionnaires qui sont durablement installés. [Il est] important que l’Etat […] se voit reconnaître ces droits de vote double pour la participation qui est la sienne et en l’espèce les 15 % qu’il détient durablement », s’est félicité Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, en déplacement à Rome.Manière d’enfoncer le clou, à l’issue d’une guerre des nerfs qui aura duré trois semaines entre le gouvernement et la direction de Renault. Le 16 avril, une semaine après la montée de l’Etat au capital, le conseil d’administration de la marque au losange avait réaffirmé son attachement aux droits de vote simple. Le 23, son partenaire Nissan, également actionnaire à 15 % de Renault (mais sans droits de vote attachés, pour des questions de participations croisées), s’était aligné sur cette position.Lire aussi :Nissan se penche sur la montée de l’Etat au capital de RenaultDe quoi faire craindre une réplique en règle des deux groupes face à l’Etat actionnaire, alors que l’Alliance – la structure commune créée après le rachat et le sauvetage de Nissan en 1999 – implique un délicat équilibre entre les intérêts du français et ceux du japonais. « Le principe des participations croisées [entre Renault et Nissan] repose sur un rapport de confiance à l’intérieur de l’alliance. L’introduction de droits de vote double va accentuer le déséquilibre entre Nissan, qui a zéro droit de vote, et l’Etat », a regretté Philippe Lagayette, administrateur de référence de Renault, lors de l’AG.« Convergence sur le fonds »M. Ghosn a joué l’apaisement, évoquant une « convergence sur le fonds [entre l’Etat et la direction] pour faire de Renault une entreprise prospère ». A distance, M. Macron a pris soin de rappeler que « la part additionnelle qui a été achetée par l’Etat, pour s’assurer qu’une minorité de blocage serait constituée à l’assemblée générale, sera revendue ».Mais le score de plus de 60 % recueilli par les anti-Florange montre que la partie a été serrée. D’ailleurs, la participation élevée à l’AG (plus de 72 % des actionnaires, contre 64 % en 2014) indique une mobilisation sans doute dictée par la volonté de réagir face au coup de force de l’Etat.Les actionnaires individuels présents jeudi restaient, de fait, dubitatifs quant au fond mais surtout à la manière d’imposer la loi Florange chez Renault. « Il y a un gros point d’interrogation, on manque d’information. On se demande lequel des deux [l’Etat ou M. Ghosn] nous entube », ironise Serge, ancien salarié du constructeur aujourd’hui à la retraite, et actionnaire depuis quinze ans. « Quand on voit comme l’Etat peut être mauvais gestionnaire, on a le droit d’être inquiet », estime pour sa part Daniel, également retraité de l’ex-Régie.Autre vent de fronde lors de l’AG : le vote sur la rémunération de M. Ghosn. Cette dernière, liée aux bons résultats du groupe, a triplé facilement, à 7,2 millions d’euros (en comptant les actions de performance) au titre de 2014. Consultatif depuis l’an dernier, le vote sur le sujet (« say on pay ») n’a recueilli que 58 % de votes pour. Un score famélique pour une AG, où les résolutions votées à moins de 90 % sont l’exception, et encore inférieur à celui de 2014 où M. Ghosn avait obtenu 64 % de suffrages – en faisant la lanterne rouge du CAC 40.Il faut dire que les émoluments du PDG sont traditionnellement rejetés par… l’Etat, adepte de la modération salariale dans les entreprises dont il est actionnaire. La réaction de Marc Ladreit de Lacharrière, président de Fimalac et administrateur présidant le comité de gouvernance de Renault, n’a guère aidé à éteindre la grogne. « Il n’y a aucune leçon à tirer » du mauvais score de jeudi sur le say on pay, a-t-il asséné en réponse à une question sur le sujet.Lire aussi :Loi Florange : les actionnaires vent deboutAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Les embauches sont reparties de l’avant aux États-Unis. Après un mois de mars très décevant, l’économie américaine a créé 223 000 emplois en avril, selon les statistiques publiées vendredi 8 mai par le département du travail. Ce rebond permet au taux de chômage de baisser de 0,1 point à 5,4 % de la population active, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis mai 2008.Même si le nombre de créations d’emploi se situe légèrement en dessous des anticipations des économistes, qui en prévoyaient 228 000, les chiffres annoncés vendredi constituent un certain soulagement à propos de la solidité du marché du travail. En effet, les États-Unis ont connu un trou d’air à la fin du premier trimestre.Creux passagerL’économie américaine n’a finalement créé que 89 000 emplois en mars (contre 126 000 annoncés dans une première estimation). Il faut remonter à juin 2012 pour retrouver une statistique aussi médiocre. Cette contre-performance fait ainsi drastiquement tomber la moyenne mensuelle, qui, sur les quatre premiers mois de l’année, n’est plus que de 154 000, très loin des 260 000 enregistrés en 2014.Le rebond du mois d’avril semble indiquer que le creux du premier trimestre n’était que passager. L’économie américaine a fait quasiment du surplace avec une croissance de 0,2 % de son Produit intérieur brut (PIB). Des conditions météo particulièrement difficile dans le nord-Est des États-Unis et le Midwest, la grève des dockers dans les ports de la cote ouest et la hausse du dollar face aux autres monnaies ont plombé la croissance et ralenti sensiblement le rythme des embauches.  La plupart des observateurs tablent sur un rebond au second trimestre. « Une grande partie des dépenses de consommation différées au premier trimestre vont se réaliser au cours du deuxième, tandis que d’autres données suggèrent que l’activité économique s’améliore, estime Joseph Lake, analyste spécialisé sur l’économie américaine pour The Economist Intelligence Unit. Le crédit à la consommation a progressé en mars au rythme le plus rapide depuis juillet de l’année dernière, ce qui de bon augure pour les dépenses des ménages. Et l’industrie automobile, un indicateur clef, a réalisé son meilleur mois d’avril depuis dix ans », souligne-t-il.Le salaire moyen progresse doucementMalgré cet optimisme, le tableau général du marché de l’emploi reste toutefois contrasté. Ainsi, le taux de participation, c’est-à-dire la proportion de la population en âge de travailler qui a un emploi ou qui en cherche un effectivement, reste à des niveaux historiquement faibles à 62,8 %. Par ailleurs, lorsqu’on prend en compte les salariés qui travaillent à temps partiel de façon subie ou ceux qui sont découragés de chercher du travail, le taux de chômage ne s’améliore que très légèrement à 10,8 %, soit 0,1 point de mois qu’en mars. Enfin le temps de travail hebdomadaire moyen est resté inchangé à 34,5 heures.Côté salaires, la tendance s’améliore, mais doucement. Le salaire horaire moyen a progressé de 2,2 % en avril par rapport à il y a un an. C’est un peu plus que les 2 % observés ces derniers mois, mais c’est encore insuffisant pour parler d’une véritable mise sous tension du marché du travail qui obligerait les employeurs à augmenter les salaires face à une main-d’œuvre disponible moins abondante.Sur le plan sectoriel, ce sont les services qui ont le plus contribué au rebond du mois d’avril avec 62 000 créations d’emploi, suivis des métiers de la santé (+ 56 000) et ceux de la construction (+45 000). En revanche le secteur manufacturier et la distribution font du surplace. L’industrie, qui créait 18 000 emplois en moyenne en 2014 semble pénalisée par le haut niveau du dollar, qui pèse sur les exportations. Enfin, les mines et l’énergie restent à la peine en raison de la faiblesse des prix du baril de pétrole qui handicape les investissements. Ce secteur a détruit 15 000 emplois au cours du dernier mois. Lire aussi :La croissance américaine flanche au premier trimestreStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Nous sommes tous attachés à notre modèle social. Il nous accompagne dans les aléas de la vie (maladie, vieillesse, chômage, exclusion…). Il est un élément central de notre cohésion sociale. Face aux difficultés liées à son financement et aux évolutions des risques sociaux, ce modèle, tel que nous le connaissons, s’adapte. Aux côtés des acteurs institutionnels (Etat, collectivités locales, syndicats), les entrepreneurs sociaux sont au cœur de cette évolution. Ils développent des produits et services pour répondre aux grandes problématiques auxquelles nous sommes confrontés.Plus que jamais, la bataille pour l’emploi est la priorité des mois à venir. Le franchissement de la barre symbolique des 3,5 millions de chômeurs démontre l’importance de trouver rapidement des leviers pour inverser cette tendance. C’est le combat que livrent de nombreux entrepreneurs sociaux, convaincus que chacun a sa place sur le marché de l’emploi. Ils se battent ainsi pour créer de l’activité économique, qui permette de recruter mais aussi de maintenir l’emploi en France, notamment pour les personnes les plus fragiles.Lire aussi :« Made in France social » : Ecocup, des Pyrénées à TwickenhamC’est le cas de Christophe Chevalier et de son entreprise Archer. Basée dans la zone industrielle du bassin de Romans, Archer œuvre depuis vingt-huit ans pour le développement économique et solidaire de son territoire, la Drôme.66 % des salariés en insertionActeur historique de l’insertion par l’activité économique, Archer œuvre pour le maintien d’activités menacées de délocalisation ou de liquidation. De la relance de la fabrication de chaussures Made in Romans (Drôme), à la sous-traitance automobile, en passant par les services à la personne, Archer est actif dans une quinzaine d’activités rassemblées dans un « groupe économique solidaire ».Le groupe Archer multiplie les initiatives innovantes pour favoriser l’emploi sur son territoire. Il a ainsi mis en place une CAE (coopérative d’activité et d’emplois) rassemblant une cinquantaine d’entrepreneurs, une école de l’entrepreneuriat leur permettant de se former et de bénéficier du tutorat d’acteurs clés de la région, mais également un PTCE (Pôle territorial de coopération économique) qui réunit en un même lieu acteurs publics, entreprises et associations. Une des actions phares des acteurs de PÔLE sud a été la relocalisation d’une unité de montage de produits dans l’industrie automobile.En 2013, Archer emploie 1 305 salariés, dont 66 % (220) sont en insertion. Le groupe permet à des personnes en situation précaire d’acquérir des compétences par transfert de savoir-faire. Elles bénéficient d’un accompagnement social leur permettant de retrouver un emploi à l’issu de leurs parcours au sein du groupe. Cette mission sociale est assurée par un management engagé dans le bon recrutement et dans la formation personnalisée pour chacun de ses salariés.450 % de son obligation légaleConcrètement, le parcours d’un salarié dans l’entreprise passe par quatre phases, durant lesquelles il est accompagné : le recrutement et l’intégration sur le poste de travail du nouveau salarié ; la professionnalisation dans l’emploi d’intérim ; les différentes phases de formation ; la préparation des salariés à la sortie et à l’embauche dans une entreprise dite « classique ».Archer réalise chaque année plus de 7 000 heures de formations qualifiantes, dont 63 % pour ses salariés en insertion, 12 % pour ses salariés permanents et 23 % pour des bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA). Cela représente 450 % de son obligation légale en matière de formation !Le groupe au chiffre d’affaires de près de 4 millions d’euros, occupe ainsi une place de premier rang sur son territoire par sa taille, sa réactivité, sa connaissance des acteurs locaux et des collectivités.Il prouve que créer de l’activité localement et maintenir des emplois en France est toujours possible, un véritable exemple du Made in France économique et social !Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Denis Cosnard Fin du suspense : la fusion entre Holcim et Lafarge va bien avoir lieu. Les actionnaires du champion suisse, réunis vendredi 8 mai dans la matinée en assemblée générale extraordinaire à Zurich, ont donné leur feu vert définitif à l’acquisition du groupe français. L’opération doit donner naissance, durant l’été, au nouveau numéro un mondial du ciment, avec 116 000 personnes et 31 milliards d’euros de chiffre d’affaires.L’assemblée de ce vendredi était très attendue. Pour acheter Lafarge, Holcim doit en effet lancer une importante augmentation de capital, sur laquelle les propriétaires du groupe suisse devaient se prononcer à la majorité qualifiée. Autrement dit, si plus de 34 % des participants s’y étaient opposé, le projet aurait volé en éclats.Ce scénario catastrophe avait donné des sueurs d’angoisse aux dirigeants d’Holcim il y a quelques semaines, lorsque plusieurs grands actionnaires du géant suisse avaient tour à tour critiqué le projet.Lire aussi :Les anti-Lafarge tirent à vue sur la fusionMais les plus importants d’entre eux sont finalement rentrés dans le rang, et, vendredi, le projet mis aux voix a rassemblé 93,7 % des suffrages. Soit nettement plus que les 66 % requis.Les trois pricipaux actionnaires d’Holcim ont tous voté en faveur de la fusion, qu’il s’agisse de son ex-patron Thomas Schmidheiny, de l’homme d’affaires russe Filaret Galtchev, ou du fonds Harris Associates, filiale de la banque française Natixis.Lire aussi :Lafarge-Holcim : l’heure du succès pour Thomas SchmidheinyLa fondation Ethos, qui conseille des fonds suisses et était demeurée farouchement hostile au projet, n’a réussi à fédérer que 6 % des suffrages.Les dirigeants d’Holcim ont désormais les coudées franches pour mener à bien la fusion. Ils vont en principe lancer, début juin, l’offre publique d’échange, en proposant aux actionnaires de Lafarge de céder 10 de leurs titres contre 9 actions Holcim.Ils vont parallèlement mener à bien les importantes cessions d’actifs exigées par les autorités de la concurrence. La fusion devrait rentrer dans les faits courant août.Lire aussi :Eric Olsen en pole position pour diriger LafargeHolcimDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin La date du jeudi 7 mai restera marquée dans l’épopée d’Emirates comme celle du passage vers l’infini et l’au-delà. La compagnie aérienne, propriété du minuscule mais richissime émirat de Dubaï, publiait le matin même des comptes annuels en forme de livre des records. Le soir, elle annonçait que Maurice Flanagan – le Britannique qui a créé Emirates – s’était éteint quelques heures plus tôt dans sa maison londonienne, à l’âge de 86 ans.Cet ancien de British Airways s’était vu confié, en 1985, la mission de créer une compagnie aérienne. Il a démarré avec les 10 millions de dollars dont l’émirat a doté la société, une équipe de dix personnes et deux avions de location. Misant sur le luxe « bling-bling » et la qualité du service – Emirates a inventé les mini-suites privatives en première classe –, l’entreprise a gagné la confiance d’une clientèle d’homme d’affaires.Elle est aujourd’hui la compagnie qui possède les plus grandes flottes au monde d’Airbus A380, le géant des airs, et de Boeing 777, le plus gros bimoteur de la planète. Son ambition ne semble pas avoir de limite. Propriétaire de plus de 230 avions, cette société d’Etat a déjà passé commande de 279 appareils pour les prochaines années. Le bénéfice d’Emirates a bondi de 40 % à 1,24 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros) au cours de son exercice 2014-2015 clos fin mars, tandis que son chiffre d’affaires progressait de 7 %, à 24 milliards de dollars.La compagnie et l’émirat, grand comme la Corse-du-Sud, se font la courte échelle. En 2014, l’aéroport de Dubaï, la plateforme mondiale (hub) d’Emirates, a détrôné celui d’Heathrow (Londres) de sa place de numéro un mondial pour le nombre de passagers internationaux (70 millions). Un programme d’investissements de 32 milliards de dollars fera passer la capacité à 200 millions de passagers par an d’ici à 2025.Cercle vertueuxLes autres transporteurs aériens hurlent à la concurrence déloyale. A Washington, elles font pression pour imposer des restrictions à Emirates, mais aussi à Qatar Airways et à Etihad qu’elles accusent de recevoir 40 milliards de dollars de subventions directes et indirectes. La France et l’Allemagne ont demandé à l’Europe « un véritable contrôle du mode de fonctionnement de ces compagnies ». C’est un peu tard.Emirates qui a incontestablement profité de l’indéfectible soutien de son propriétaire, notamment pour ouvrir des lignes, peut aujourd’hui voler toute seule. Située au carrefour des économies en forte croissance (Asie, Moyen-Orient, Afrique), elle capte en réalité davantage de trafic nouveau qu’elle n’en prend à ses vieilles concurrentes occidentales.Elle est même engagée dans un cercle économique vertueux. En ouvrant huit à dix nouvelles lignes par an, Emirates augmente de façon exponentielle les possibilités et l’efficacité de son hub de Dubaï. Cet avantage concurrentiel bien réel va devenir difficile à combattre commercialement.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cédric Pietralunga, Jean-Michel Bezat et Dominique Gallois L’affaire était entendue. Elle pourrait capoter. Prévue mercredi 13 mai, à l’occasion d’une assemblée générale de Thales, la nomination de Henri Proglio à la présidence non-opérationelle du groupe d’électronique et de défense fait l’objet d’une vive contestation au sein d’une partie de l’Etat. Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, s’oppose à la promotion de l’ex-patron d’EDF tant que celui-ci refuse de se conformer aux demandes de l’exécutif.« Nous avons posé un certain nombre de conditions et celles-ci ne sont pour l’instant pas remplies », indique-t-on à Bercy, confirmant une information de L’Obs. M. Macron reproche à l’ancien PDG de Veolia de ne pas vouloir abandonner ses activités de conseil auprès de Rosatom, l’agence fédérale russe de l’énergie atomique. M. Proglio est membre du conseil d’administration de Akkuyu Nuclear JSC et de Fennovoima Ltd, deux entreprises dont Rosatom est le principal actionnaire.« Que le président d’honneur d’EDF et futur patron de Thales soit rémunéré, même indirectement, par un groupe qui a la main sur toute l’industrie nucléaire civile et militaire russe est pour le moins étonnant », explique-t-on dans l’entourage de M. Macron.Attestation d’équitéPreuve que M. Proglio prend au sérieux les réticences de Bercy, l’ex-patron a demandé à Jean-Pierre Mignard, un avocat proche de François Hollande, d’examiner sa situation afin de rédiger une attestation d’équité (« fairness opinion » en anglais) déterminant s’il y a juridiquement un risque de conflit d’intérêt entre ses activités pour Rosatom et son futur mandat chez Thales.Dans ce document de deux pages, qui a été adressé à Bercy mais également à Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de l’Elysée, M. Mignard atteste que les sociétés que conseille M. Proglio ont « pour seul objet la création de centrales nucléaires en Finlande (Fennovoima) et en Turquie (Akkuyu) et le développement de celles-ci, avec un objet uniquement civil ».Après avoir examiné les deux contrats, l’avocat estime par ailleurs que les liens de M. Proglio avec ces deux sociétés « ne portent pas sur des points stratégiques susceptibles d’influencer [ses] prises de décision au sein du groupe Thales, ces deux sociétés n’ayant pas de lien avec le développement de l’énergie nucléaire au niveau militaire ».Mais pas de quoi impressionner Bercy. « Nous ne nous plaçons pas sur le plan juridique mais sur celui des principes, explique-t-on dans l’entourage de M. Macron. Rosatom, c’est un géant du nucléaire civil et militaire. Le seul fait qu’un conflit d’intérêt puisse être soupçonné fragilise Thales. »Larrons en foireLe ministre de l’économie se montre d’autant plus intransigeant que les liens entre M. Proglio et Rosatom sont profonds. Selon différentes sources, c’est en 2010 que le patron d’EDF, tout juste nommé, fait la connaissance de Sergueï Kirienko, patron de la puissante agence russe. S’entendant comme larrons en foire, les deux hommes négocient très vite un partenariat stratégique.Au-delà de l’enrichissement de l’uranium pour le compte d’EDF, « HP » envisage le développement de réacteurs en commun, au grand dam de la présidente d’Areva, Anne Lauvergeon.Il appuie le projet de Rosatom – très controversé au sein même d’EDF – de construction de deux réacteurs nucléaires dans l’enclave russe de Kaliningrad, contre l’avis du gouvernement Fillon. Jusqu’à ce que son successeur à Matignon, Jean-Marc Ayrault, s’oppose brutalement à un projet qui froissait la Pologne et les Pays baltes, et dont l’intérêt pour EDF restait à démontrer.Quand M. Proglio est menacé par le retour de la gauche au pouvoir, en mai 2012, son ami M. Kirienko lui propose d’importantes fonctions au sein de Rosatom. Il ne sera finalement pas débarqué d’EDF, mais à l’issue de son mandat, fin 2014, il reste administrateur de deux sociétés dépendant de Rosatom.Plus de désaccord sur la rémunérationAujourd’hui, indique un bon connaisseur de l’industrie nucléaire, l’ex-patron d’EDF aide le géant russe à s’implanter sur les marchés étrangers, où il est devenu un redoutable concurrent d’Areva : l’agence revendique un carnet de commandes de 101 milliards de dollars (89,8 milliards d’euros) à fin 2014.M. Proglio aurait ainsi fortement pesé dans la signature récente d’un préaccord qui pourrait ouvrir la voie à la construction de réacteurs VVER russes en Afrique du Sud. Un marché pourtant convoité par EDF et Areva.En revanche, la question de la rémunération de M. Proglio, sur laquelle les discussions ont longtemps achoppé, ne poserait plus de difficulté : le patron accepterait un salaire de 140 000 euros par an alors qu’il réclamait au départ 400 000 euros.« Cela correspond à ce qui se pratique dans des entreprises de taille comparable », estime une source à Bercy, rappelant que Denis Ranque a touché 180 000 euros de salaire fixe en 2014 (plus 70 000 euros de jetons de présence) comme président du conseil d’administration d’Airbus Group, qui réalise un chiffre d’affaires pourtant cinq fois supérieur.Pas sûr, néanmoins, que Bercy obtienne gain de cause et réussisse à forcer M. Proglio à abandonner ses mandats chez Rosatom. Selon nos informations, « HP » bénéficierait du soutien de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la défense, proche du président de la République. « On ne touche pas à un équilibre subtil, compliqué et qui a été lent à construire », entend-on au ministère de la défense, en évoquant les relations avec les Dassault.« Un certain ras-le-bol »Depuis 2009, un pacte lie en effet l’Etat, propriétaire de 26,6 % des parts du groupe d’électronique et de défense, à Dassault Aviation, devenu alors deuxième actionnaire avec 25,3 % du capital. Ce dernier est l’opérateur industriel et toutes les décisions stratégiques sont prises d’un commun accord avec l’Etat.Or, ce principe a été sévèrement écorné à la mi-octobre 2014 quand, à la surprise générale, l’Etat a nommé Jean Bernard Levy à la tête d’EDF, le faisant quitter soudainement son poste de PDG de Thales.Charles Edelstenne, représentant de Dassault au conseil de Thales, apprendra la nouvelle par la presse le matin et ce n’est que bien plus tard, dans la soirée, qu’il sera informé officiellement par téléphone.Difficile dans ces circonstances d’organiser une succession dans la sérénité. D’autant que les deux actionnaires ont toujours eu du mal à se mettre d’accord sur un nom de dirigeant, que ce soit pour aboutir à celui de Luc Vigneron en 2009, puis à celui de Jean-Bernard Lévy en décembre 2012. Il ne faudra pas moins de deux mois pour parvenir à un accord, annoncé le 23 décembre 2014.Un compromis est alors trouvé, à l’initiative du ministère de la défense : la fonction de PDG est scindée en deux, entre un directeur général, Patrice Caine, numéro deux du groupe qui, dès le départ, avait les faveurs de l’Etat, et un président du conseil d’administration, Henri Proglio, porté par la famille Dassault dont il est proche. L’ancien patron d’EDF fait partie du comité des sages chargé d’organiser la succession de Serge Dassault.En interne, ce nouveau rebondissement est accueilli avec d’autant plus de consternation qu’il plonge une fois de plus le groupe dans l’instabilité. Surtout, il escamote les bonnes performances du premier trimestre, marqué par un bond de 36 % des prises de commandes, grâce notamment à la vente de Rafale en Egypte.« On sent un certain ras-le-bol  », entend-on dans le groupe. L’incompréhension est d’autant plus grande que la formation du tandem Caine-Proglio a été annoncée il y a cinq mois. Sa remise en cause pourrait aboutir à l’éclatement du pacte d’actionnaires.M. Hollande « va devoir trancher »En attendant, chacun reste ferme sur ses positions. Selon son entourage, M. Proglio n’entend pas céder, estimant avoir été suffisamment humilié lors de son départ forcé d’EDF, qu’il appris de la bouche d’Emmanuel Macron lors d’une convocation matinale à Bercy le 14 octobre 2014.« Henri veut montrer qu’il peut remonter sur le ring et aller au douzième round, assure un proche du chiraquien devenu sarkozyste. Il ne tendra pas la joue une deuxième fois et ne lâchera rien. »De son côté, M. Macron assure en privé en faire une question de principe et n’entend pas non plus céder. « Au final, c’est François Hollande qui va devoir trancher », estime un bon connaisseur du dossier. A moins d’un nouveau report, toujours possible, le dénouement est attendu le 13 mai.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Albert (Londres, correspondance) Pour la City, c’est un soulagement. Après la large victoire des conservateurs aux élections législatives du 7 mai, David Cameron va rester à Downing Street. Les leaders patronaux voient donc s’éloigner le risque d’une augmentation des impôts sur les plus riches et d’une taxe spéciale sur les bonus des banquiers, que brandissait son opposant, Ed Miliband.Après l’annonce de sa victoire, la livre britannique a poursuivi son ascension face au dollar vendredi, et face à l’euro. Quant à la Bourse, elle évoluait elle aussi en hausse. « L’ouverture positive intervient alors que le Parti conservateur semble avoir gagné les élections générales d’une marge plus importante que ce que qui était attendu, laissant ouverte la possibilité d’une majorité absolue pour le premier ministre sortant, David Cameron », ont souligné Mike van Dulken et Augustin Eden, analystes chez Accendo Markets.En cinq ans, M. Cameron a sans cesse prôné un discours d’accueil aux investisseurs étrangers et aux grandes entreprises. Il a abaissé de 28 % à 20 % l’impôt sur les sociétés, et beaucoup mettent à son crédit d’avoir redressé l’économie britannique.Les milieux d’affaires, particulièrement les multinationales américaines ou asiatiques qui utilisent le Royaume-Uni comme base européenne, s’inquiètent cependant d’une éventuelle sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE). M. Cameron a promis un référendum, au plus tard en 2017, sur le maintien ou la sortie de l’UE, il s’y tiendra.« Conséquences négatives »Et même si beaucoup de patrons sont agacés par la régulation venant de Bruxelles, rendant leur soutien à l’UE parfois ambivalent, ils militent dans l’ensemble contre le « Brexit ». Un récent sondage des employés de la City indique que 73 % d’entre eux voteraient pour rester parmi les Vingt-Huit.Au-delà du secteur financier, l’économie britannique risquerait d’être déstabilisée par une sortie de l’UE, estime l’agence de notation Moody’s : « L’UE compte pour 50 % des exportations britanniques de biens et 36 % de ses services, et un retrait de l’UE pourrait avoir des conséquences négatives sur son commerce et ses investissements. »Ces perspectives ont eu peu d’effets sur les marchés financiers. La Bourse a connu un trou d’air depuis un mois, mais c’est un phénomène mondial. Les obligations mises sur le marché par le Royaume-Uni continuent à bien se vendre. Seule la livre sterling a connu une période légèrement plus agitée que d’habitude. Mais si elle a baissé face au dollar, elle demeure très élevée par rapport à l’euro.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.05.2015 à 10h17 • Mis à jour le08.05.2015 à 11h22 | Anne Eveno « Nous avons des nouvelles. Veuillez vous joindre à nous le 20 mai ». L’invitation, énigmatique, provient de Spotify, le numéro un mondial du streaming musical sur internet. Pour de nombreux spécialistes cette conférence new-yorkaise du groupe suédois aura pour objet de présenter la toute nouvelle diversification de Spotify, à savoir une entrée sur le marché du streaming vidéo.Une hypothèse qui prend d’autant plus de crédit que le Wall Street Journal a révélé, jeudi 7 mai, que Spotify aurait entamé des négociations avec plusieurs grands groupes et fournisseurs de contenu, qui pourraient proposer des séries et shows exclusivement réservés à Spotify.Le quotidien cite parmi les entreprises ayant pris langue avec Spotify, Time Inc., Tastemade, Maker Studios et Fullscreen. Spotify aurait aussi pris contact avec des acteurs, qui travaillent déjà avec YouTube, à la fois pour acheter leurs productions mais également pour co-créer des séries vidéo originales.Selon les sources citées par le quotidien américain, le service envisagé par Spotify serait à la fois disponible pour les abonnés et les non abonnés, et comprendrait de la publicité. Un modèle dual proche de celui développé par Spotify dans le streaming musical.Le groupe, dirigé par Daniel Ek, offre pour 10 euros par mois, la possibilité d’écouter en illimité un catalogue de 20 millions de morceaux sur smartphone et ordinateur. En mode gratuit, l’écoute est entrecoupée de spots publicitaires. Sur les 60 millions d’usagers, un quart sont des abonnés.Marché plus rentable que la musiqueBien que leader sur ce marché, devant des acteurs comme le français Deezer ou les américains Beats (propriété d’Apple) et Pandora, Spotify ne parvient pas à gagner d’argent. En 2013, la start-up, qui reverse 70 % de ses revenus aux ayants droit de ses musiques, a encore perdu 57,8 millions d’euros, après un déficit de 87,6 millions l’année précédente.Or, dans ce contexte, la start-up dont la valorisation atteint 8,4 milliards de dollars, voit l’univers concurrentiel se durcir : relance par le rappeur Jay-Z de Tidal, une plate-forme de streaming 100 % payante et arrivée annoncée d’Apple.La firme de Cupertino travaille actuellement à fusionner les services de Beats et de l’écosystème iTunes et pourrait présenter son offre le 8 juin.Lire aussi :Jay-Z enrôle des stars pour convaincre leurs fans de payerAvec cette entrée sur le marché de la vidéo sur internet, il s’agit pour Spotify de trouver de nouvelles sources de revenus. Même s’il compte de nombreux acteurs aussi variés et aux modèles aussi différents que YouTube, Facebook, Netflix et Hulu par exemple, ce secteur de la vidéo en ligne apparaît également plus rentable.Ainsi Netflix, par exemple, peut se targuer d’avoir enchaîné, depuis 2010, les exercices bénéficiaires. En 2014, le groupe de streaming a gagné 266 millions de dollars.Lire aussi :YouTube va lancer une offre sur abonnementLes atouts de Spotify pour se lancer sur ce marché hyperconcurrentiel tiennent à sa connaissance de ses usagers actuels. Il possède déjà beaucoup de données sur les goûts et habitudes de ses utilisateurs.Cela pourrait lui permettre de produire et fournir des contenus plus adaptés aux centres d’intérêts de chacun, avance le Wall Street Journal.Anne EvenoJournaliste au Monde Denis Cosnard Monsanto était déjà l’une des entreprises les plus controversées de la planète, en raison de son combat en faveur des organismes génétiquement modifiés (OGM) et de sa volonté de dominer le marché mondial de l’agrochimie. Le débat autour de la bête noire des écologistes n’est pas près de se calmer. Bien décidé à étendre encore son empire, le groupe américain cherche en effet à mettre la main sur l’un de ses principaux rivaux, le suisse Syngenta. Mais celui-ci n’entend pas se vendre, du moins pas à n’importe quel prix.Vendredi 8 mai, confirmant des informations diffusées par les agences Bloomberg puis Reuters, Syngenta a annoncé avoir reçu – et rejeté – une offre d’achat « non sollicitée » signée Monsanto. Le groupe américain propose un prix de 449 francs suisses par action, soit 35 % de plus que le dernier cours de Syngenta en Bourse. L’offre valorise le groupe suisse à 45 milliards de dollars (40 milliards d’euros). Monsanto entend payer la facture pour 45 % en cash, et 55 % avec ses propres actions.Selon Michel Demaré, le président de Syngenta, cette offre « sous-évalue » son groupe « de manière fondamentale ». Elle sous-estime aussi, à ses yeux, les risques d’une telle opération, notamment en matière de concurrence.Monsanto tente de profiter d’un moment de faiblesse de Syngenta, explique en substance le groupe suisse. En Bourse, malgré les rumeurs d’OPA, le champion helvétique a sensiblement baissé depuis le printemps 2013. « Sa valeur est affectée par les mouvements à court terme des devises et des matières premières »,argumente M. Demaré. Au premier trimestre, le groupe a vu son chiffre d’affaires chuter de 14 %, en raison notamment de la force du dollar. Mais selon ses dirigeants,« les perspectives d’activité sont fortes, avec les marchés émergents qui assurent plus de 50 % de nos ventes ».De nombreux attraitsM. Demaré met également en avant le succès des nouveaux produits de Syngenta, sans oublier les innovations en passe d’être lancées. Elles pourraient, selon lui, ajouter à terme 3 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Il insiste en outre sur le programme de productivité en cours, qui doit permettre d’améliorer les profits, en baisse depuis deux ans.Le refus ferme de Syngenta ne clôt pas forcément l’affaire. Dans ce genre de cas, la première proposition sur la table est rarement adoptée d’emblée. Les investisseurs misent sur une nouvelle offre de Monsanto ou d’un autre concurrent, comme les américains DuPont et Dow Chemical ou encore le chinois ChemChina. Pour preuve : à l’ouverture de la Bourse de Zurich, vendredi matin, l’action Syngenta a immédiatement bondi de 18 %, à 392,20 francs suisses.Syngenta a confié un mandat à la banque américaine Goldman Sachs pour l’appuyer durant cette période. De son côté, Monsanto est conseillé par Morgan Stanley, autre grand loup de Wall Street.Leader mondial des OGM, Monsanto avait approché Syngenta une première fois en 2014. Après discussions, les responsables suisses avaient déjà rejeté l’offre américaine, et Monsanto n’était pas allé plus loin.Dominer le marchéLe groupe de Creve Coeur, dans le Missouri, n’a pas renoncé pour autant. C’est qu’une telle fusion présente de nombreux attraits. Sur le papier, un rapprochement américano-suisse donnerait naissance au nouveau leader mondial des pesticides et des semences, avec un chiffre d’affaires de plus de 31 milliards de dollars, l’équivalent de 27,5 milliards d’euros.Monsanto pourrait ainsi dominer définitivement le marché mondial de l’agrochimie et des semences, face à des groupes comme DuPont, Dow ou les allemands BASF et Bayer. Il se renforcerait en particulier en Europe, où Syngenta, société issue en 2000 de la réunion des divisions spécialisées de Novartis et de Zeneca, est particulièrement bien implantée. La fusion serait aussi l’occasion de réaliser d’importantes économies d’échelle.En 2014, Monsanto avait également étudié la possibilité de transférer son siège en Suisse à l’occasion de cette acquisition, afin de bénéficier d’une fiscalité plus favorable. Depuis, l’administration Obama a cependant adopté plusieurs mesures destinées à lutter contre cette mode de l’« inversion fiscale », qui avait alimenté la reprise des fusions transatlantiques.Problème de concurrenceRapprocher deux des plus grands groupes chimiques au monde se heurte toutefois à un obstacle majeur, celui des autorités de la concurrence. Syngenta est déjà le premier fabricant mondial d’herbicides, d’insecticides et de fongicides, et Monsanto figure parmi ses rivaux immédiats. Dans les semences, c’est l’inverse : l’américain se trouve au premier rang mondial, Syngenta au troisième.Dans ces conditions, impossible d’obtenir les feux verts des autorités sans d’importantes concessions. Il faudrait donc que le nouvel ensemble cède une partie non négligeable de ses activités à d’autres industriels, comme viennent de le faire Lafarge et Holcim dans le ciment. L’ampleur des sacrifices à prévoir permettra peut-être à Syngenta de maintenir son indépendance.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.05.2015 à 06h55 • Mis à jour le08.05.2015 à 07h03 La société américaine Uber, qui propose des services de réservation par smartphone de véhicule avec chauffeur, a soumis une offre de rachat de 3 milliards de dollars pour Here, le service de cartographie de Nokia, a indiqué, jeudi 7 mai, le New York Times, citant des sources proches du dossier. Contacté par l’AFP, Uber n’a pas répondu dans l’immédiat.Nokia avait indiqué, mi-avril, en marge de son accord de fusion avec le groupe français Alcatel-Lucent, examiner « les options stratégiques » à sa disposition pour son activité de cartographie Here, basée à Berlin, et qui est l’une des grandes concurrentes de Google Maps.D’après le New York Times, Uber serait en concurrence avec une offre conjointe en préparation par les constructeurs automobiles allemands BMW, Audi (groupe Volkswagen) et Mercedes-Benz (Daimler), alliés au groupe internet chinois Baidu.Une société d’investissements aurait aussi déjà déposé une offre, et une décision pourrait être annoncée d’ici fin mai.Lire aussi :Nokia, un industriel adepte des nouveaux départs radicaux 07.05.2015 à 18h24 • Mis à jour le07.05.2015 à 18h50 | Alexandre Piquard La mesure était à l’étude, elle est désormais quasi acquise : un amendement propose d’alourdir la taxation des reventes de chaînes de la TNT, après la polémique déclenchée par la vente de Numéro 23, critiquée comme spéculative.Le texte adopté au Sénat, mercredi 6 mai, dans le cadre de la « loi Macron », instaure une ponction de 20 % si la cession intervient moins de cinq ans après l’attribution de la fréquence, de 10 % si elle a lieu entre 5 et 10 ans, et de 5 % au bout de 10 ans.Cette taxation n’était jusqu’ici que de 5 %, suite à la mobilisation du sénateur David Assouline, notamment. Et les cessions étaient interdites avant deux ans et demi de détention.Lire aussi :TNT : Numéro 23 dans l’escarcelle de NextRadioTVLa ministre de la culture, Fleur Pellerin ne s’est pas opposée à l’amendement déposé par la sénatrice UMP Dominique Sassone-Estrosi, rapporteur de la loi sur la croissance et l’activité. C’est un signe que le gouvernement soutient implicitement la mesure.Il étudiait d’ailleurs une réforme depuis la vente, le 2 avril, de Numéro 23 pour 90 millions d’euros, par ses actionnaires, dont Pascal Houzelot (membre du conseil de surveillance du Monde).Lire aussi :Numéro 23 : Réflexion sur une réforme des ventes de chaînesDes chaînes concurrentes et des élus se sont indignés d’une plus-value réalisée rapidement, alors que la fréquence avait, elle, été accordée gratuitement par le Conseil supérieur de l’audiovisuel, en 2012.Les fréquences hertziennes, associées à des obligations de diffusion et de production, diffèrent ainsi des fréquences télécoms, mises aux enchères.Lire aussi :Numéro23 : polémique sur une plus-value « scandaleuse »La mesure adoptée par le Sénat doit encore passer le cap de la Commission mixte paritaire - chargée d’« accorder » les textes votés par les députés et les sénateurs. Elle ne devrait pas pouvoir s’appliquer à la vente de Numéro 23, estime une source proche du dossier. Notamment parce qu’il n’y aurait pas de rétroactivité.La disposition ne sera d’ailleurs effective qu’après l’agrément que doit délivrer le CSA, qui a promis de prendre le temps de faire une étude d’impact économique. Et de prendre en compte le « contexte », comme l’a dit Olivier Schrameck, président du CSA, en audition  au Sénat mercredi 6 mai.Numéro 23, chaîne dédiée à la « diversité  » au sens large, n’est créditée que de 0,7 point de parts d’audience.Le groupe NextRadioTV (BFM-TV, RMC...), qui l’a acquise, assure avoir agi comme ses concurrents TF1 ou Canal +, qui ont, avant lui, racheté des chaînes de TNT. Déclenchant déjà à l’époque des polémiques.Lire aussi :Numéro 23 : « TF1 et Canal+ ont aussi racheté des chaînes TNT »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Steeve Poitrinel a 29 ans et travaille comme ingénieur système et réseau au sein d’une structure associative à Paris.Pour lui, l’entreprise idéale doit avant tout veiller au plein épanouissement de ses collaborateurs. Comment ? En favorisant leur évolution professionnelle mais aussi en respectant leur vie privée.Lire aussi :Tassadit Boumrar : « L’entreprise idéale n’existe pas »Elodie Chermann (Propos recueillis par) Laurence Girard Les éleveurs de viande bovine veulent faire entendre leur malaise. Des producteurs de la Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles (FRSEA) et des Jeunes agriculteurs des Pays de la Loire ont décidé de bloquer trois abattoirs du groupe Bigard, leader français de l’abattage. Les sites de Socopa à la Roche-sur-Yon, de Charal à Cholet (Maine-et-Loire) et de Socopa à Cherré (Sarthe) sont visés par les manifestants depuis mercredi 6 mai au soir. Deux autres abattoirs ont été bloqués, à Villefranche-d’Allier (Allier) et à Venarey-les-Laumes (Côte-d’Or).Le mouvement devait être levé jeudi en soirée mais reprendre de plus belle lundi. La FNB a appelé, jeudi soir, à « de nouvelles actions de blocage coup de poing dans les jours prochains, au renforcement du mouvement et à la mobilisation de l'ensemble des régions. »Cette action est lancée comme un avertissement. Car la tension monte au sein des éleveurs depuis plus d’un an. Lundi 4 mai, Jean-Pierre Fleury, le président de la Fédération nationale bovine (FNB), filiale du premier syndicat agricole, la FNSEA, a été reçu par le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll.À l’issue de cette rencontre, M. Le Foll a rappelé qu’il avait demandé à la MSA, la sécurité sociale agricole, des reports ou des effacements de cotisations. Une première enveloppe de 3,3 millions d’euros a été consacrée à cette filière. Il a ajouté que 2 millions d’euros de fonds liés des allégements des charges ont également été débloqués. Autant de mesures d’urgence pour faire face aux problèmes aigus de trésorerie. Le ministre a annoncé, dans la foulée, la tenue d’une table ronde avec les acteurs de la filière pour arrêter une stratégie pour l’exportation.200 euros en moins sur chaque bête vendueMais ce que demandent les éleveurs est tout autre. Ils veulent une augmentation du prix payé aux producteurs. « En 2013 et pendant près d’un an et demi, on avait retrouvé de l’attractivité dans les tarifs. Mais, depuis plus d’un an, on observe une dégradation des cours. Nous avons perdu 20 % du prix et ce malgré la segmentation des morceaux, la mise en valeur des races. Nous sommes au bord du gouffre », témoigne Alain Aupetitgendre.Cet éleveur de vache charolaise dans le Cher affirme avoir perdu 200 euros sur chaque bête vendue en 2014, bien qu’il ne vende qu’une partie de sa production à Socopa, développant une offre de vente directe et de commercialisation auprès des collectivités.Les éleveurs bénéficient d’une relative réduction du prix de l’alimentation animale suite au tassement du prix des céréales, mais rien de comparable à la chute de leur prix de vente.Les éleveurs mettent ainsi en parallèle la brusque dégradation de leur situation financière comparée à celle des industriels et de la grande distribution. Ils se réfèrent à l’Observatoire des prix et des marges, publié le 21 avril. La FNB estime que ce rapport « confirme le hold-up par l’aval de la filière bovine ».Ce document précisait qu’en 2014, les prix payés aux producteurs avaient baissé de 6 % à 8 % quand le prix de vente au détail avait progressé de 1 %.Lire aussi :La distribution alimentaire garde ses margesLes industriels et la grande distribution ont reconstitué leurs marges quand la FNB estime qu’il manque 50 centimes par kilo de carcasse à la rémunération des producteurs pour équilibrer leurs coûts.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste François Desnoyers Une entreprise avec un petit supplément d’âme. Voilà comment, en écoutant Arnault Leroy, on pourrait définir une coopérative. Cofondateur d’AlterBative, une société coopérative et participative (Scop) spécialisée dans l’écoconstruction en Poitou-Charentes, ce trentenaire se réjouit de cette structure où « tout le monde a son mot à dire lorsque des décisions sont à prendre », et dans laquelle « on est plus qu’un simple salarié. »Déjà, voici quelques années, tout juste diplômé d’un master en intégration de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables dans la conception des bâtiments, il était entré dans le monde professionnel en rejoignant une coopérative d’activités et d’emploi (CAE). Une telle structure lui avait permis d’être tout à la fois entrepreneur – il avait lancé une activité de conseil en architecture bioclimatique – et salarié, et de mutualiser la gestion administrative et comptable avec les autres porteurs de projet présents au sein de la CAE.« Dans ma génération, on considère que l’économie sociale et solidaire (ESS) peut répondre à notre besoin de mettre du sens dans ce qu’on fait », résume-t-il. Une quête de sens que l’on retrouve chez les jeunes diplômés, de plus en plus nombreux à se tourner vers ce secteur qui abritait, en 2010, un peu plus de 25 000 structures et 58 000 cadres.Un mouvement encore minoritaireL’afflux est notamment très fort dans les écoles. A EMLyon Business School, Christine Di Domenico, professeur chargée des cours sur l’ESS, constate qu’un « intérêt s’est progressivement dessiné » pour les formations qu’elle dispense sur le sujet. En quelques années, la fréquentation annuelle de ces modules est passée d’une quinzaine d’étudiants à environ cent cinquante aujourd’hui.Le mouvement reste, certes, minoritaire, mais n’en est pas moins notable. Là encore, c’est le « petit supplément d’âme » attribué aux établissements de l’ESS (associations, coopératives, mutuelles, fondations) qui attire les étudiants. « Ils veulent trouver par ce biais une alternative aux modes d’organisation classiques, remarque Mme Di Domenico. Ce qui leur importe, c’est de faire de la finance ou du management “autrement’’ ».« Cela rejoint plus largement la quête de sens portée par les moins de 30 ans, poursuit Nathalie Touzé, directrice exécutive de Convergences, association qui fédère les entreprises au service du développement dans le monde. Ses membres veulent être considérés comme des acteurs à part entière. » Et c’est justement dans les coopératives que ces jeunes diplômés vont avoir le sentiment d’être entendus.« Ils sont séduits par l’idée que leur prise de position compte, à la différence de ce qui peut avoir lieu dans de grandes entreprises où ils n’auraient aucun poids, résume Sébastien Chaillou, étudiant en master 2 de sciences politiques et président de la coopérative Solidarité étudiante. La structure coopérative, par sa forme démocratique ou son objet social, va correspondre à leurs aspirations. »« Une personne - une voix »De fait, « la gouvernance est différente de celle des sociétés de capitaux puisque les coopérateurs [les salariés ou même les clients, selon le type de coopérative] constituent l’assemblée générale de la société, indique Jean-François Draperi, directeur du Centre d’économie sociale (Cestes) au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM). Ils décident des orientations générales, élisent leur gérant et leurs administrateurs et décident de la répartition de l’excédent de gestion. »« Dans une Scop, une personne équivaut à une voix, qu’elle ait 100 ou 3 000 euros de capital », observe Arnault Leroy. Cette gouvernance a de multiples conséquences, à commencer par une « transparence totale, note M. Draperi : on connaît les revenus de chacun. Et l’écart des salaires y est inférieur aux sociétés de capitaux comparables. Si l’entrepreneur souhaite gagner le plus possible d’argent ou s’il veut monter une entreprise pour la revendre ensuite, la Scop n’est pas faite pour lui », poursuit-t-il.Les coopératives possèdent en outre des spécificités en termes de ressources humaines. Jean-François Draperi évoque ainsi « un management plus respectueux qui laisse une place plus importante à la négociation ». « Les coopératives permettent aussi de rompre le sentiment d’isolement du créateur et de travailler de façon mutualisée », ajoute Patricia Lexcellent, déléguée générale de la Confédération générale des Scop.Dans le même temps, « l’implication des salariés dans le travail est plus forte. Les contraintes en termes d’adaptation, de souplesse, sont mieux acceptées, non de façon contrainte mais volontaire ». Un atout que Pierre-Alain Gagne apprécie pleinement. Cofondateur de Dowino, une coopérative spécialisée dans les serious games, ce spécialiste du marketing a rejoint l’ESS, fuyant l’économie traditionnelle où les possibilités d’évolution et le sentiment de reconnaissance étaient, à ses yeux, des plus faibles.ImplicationIl a perçu dans le système coopératif « une cohérence, qui renforce la motivation. Les salariés sont responsabilisés : leurs décisions ont des répercutions sur le résultat financier et donc sur leur argent ».Cette implication plus grande des coopérateurs est d’ailleurs l’un des facteurs qui a pu expliquer le succès de certaines reprises de sociétés en difficulté sous forme de Scop par leurs salariés. Elle n’est toutefois pas une « solution miracle », comme le rappelle M. Draperi. La coopérative lancée par les ex-ouvrières de Lejaby a ainsi été placée en liquidation judiciaire en février 2015. « Nous restons des entreprises avec un impératif de rentabilité », rappelle M. Gagne.Un séminaire pour promouvoir un entrepreneuriat alternatifL’idée vient du Québec (Canada) et a pris racine en Poitou-Charentes en 2012. Organisé par l’union régionale des Scop (sociétés coopératives et participatives), Campus coopératives (http://www.campuscooperatives.coop/) propose tous les deux ans aux étudiants, salariés ou chômeurs de 18 à 35 ans un séminaire d’été sur l’entrepreneuriat coopératif.La dernière promotion, en 2014, a regroupé 30 participants, sélectionnés parmi 120 candidatures. Au cours de ce séminaire intensif qui a eu lieu à l’université de Poitiers, les participants ont bâti un projet virtuel de coopérative.Outil de promotion des Scop, l’initiative vise à « démontrer aux jeunes qu’il est possible de créer une structure ex nihilo », indique Régis Tillay, directeur de l’union régionale des Scop.Elle ambitionne aussi de transmettre l’« esprit » d’une telle création : « On ne va pas bâtir une entreprise coopérative pour la revendre dans les cinq ans. Il s’agit bien plus de travailler collectivement sur un projet de développement d’un territoire. » Les coopératives n’en restent pas moins un secteur porteur pour les jeunes diplômés. Le champ de l’ESS connaîtra d’ici à 2020 une importante vague de départs à la retraite. Il apparaît donc comme « un vivier d’emplois », d’après une étude publiée en 2013 par l’Association pour l’emploi des cadres. La filière coopérative présente un double avantage : davantage ouverte aux jeunes diplômés (une offre sur deux les concerne), « c’est [aussi] le seul segment de l’ESS pour lequel les salaires proposés dans les offres sont supérieurs à ceux du privé [lucratif] », selon l’étude.Enfin, les coopératives présentent un ultime atout pour séduire les jeunes diplômés : elles sont en parfaite connexion avec l’esprit collaboratif qui parcourt cette génération. Une génération invitée à participer au « renouveau de la manière de coopérer à l’œuvre aujourd’hui, comme le note Mme Di Domenico. Les coopératives ont été créées au début du XXe siècle pour mettre en commun les moyens de production. C’est à l’heure actuelle le partage de modes de gestion ou de développement qui est en pleine expansion. »François DesnoyersJournaliste au Monde Mathilde Damgé 45 %Moins d'un Français sur deux juge les syndicats utiles et moins d'un sur trois (31 %) pense qu'ils sont représentatifs des salariés, selon un sondage réalisé les 22 et 23 avril pour Axys Consultants, Le Figaro et BFM Business. Plus de deux tiers des Français (67 %) disent aussi ne se sentir proches d'aucun syndicat.Un désenchantement qui se reflète dans l'attitude des syndicats, le 1er Mai donnant lieu cette année à un défilé en ordre dispersé pour la Fête des travailleurs : la CGT conduit des cortèges antiaustérité avec trois autres syndicats ; FO fait cavalier seul ; et la CFDT organise un festival à destination des jeunes dans le bois de Vincennes pour « déringardiser » son image.Mais à quoi sert un syndicat ?Se défendre face à la hiérarchieA l'origine, les syndicats visaient à défendre les ouvriers, en première ligne de la révolution industrielle et dispersés face aux capitaines d'industrie qui les employaient, contrairement aux artisans ou aux commerçants, qui avaient le soutien de groupements corporatistes, de guildes, de métiers ou de compagnonnages.Depuis la loi de 1884 qui a autorisé la création de syndicats, leur mission s'est élargie jusqu'à aboutir à des syndicats de patrons, comme la CGPME (Confédération générale des petites et moyennes entreprises) en 1944, et le CPPF (Conseil national du patronat français) en 1945, devenu le Mouvement des entreprises de France (Medef) en 1998.Plus un syndicat est représentatif, plus il pèse face à la hiérarchie. C'est le cas en Allemagne, où les syndicats, moins nombreux, représentent environ 20 % des salariés ; outre-Rhin, ils sont aussi plus souples face à la direction – ils ont par exemple accepté, dans la branche métallurgie, un gel des salaires en contrepartie d'un maintien de l'emploi pendant la crise.Mais la France est le pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) où le taux de représentativité est le plus faible : 8 % pour l'ensemble ; 5 % dans le privé... sachant que ce taux doit être divisé par le nombre de syndicats présents dans l'entreprise, et pas toujours d'accord entre eux sur les luttes à mener et les choix à opérer.Construire une solidaritéDans des secteurs où le travail est peu qualifié, mal payé et pas reconnu, le syndicat peut créer un lien de solidarité entre des employés isolés et vulnérables. Membre du comité d'entreprise, il intervient dans les œuvres sociales de l'établissement.Les syndicats sont reconnus comme personne morale et ont la capacité d'aller en justice afin d'assurer la défense des intérêts des salariés. Ils peuvent par ailleurs constituer entre leurs membres des caisses spéciales de secours mutuels et de retraite, dont les fonds sont insaisissables.Ayant accès à de nombreux documents, ce sont eux aussi qui ont les moyens de garantir la transparence vis-à-vis des autres salariés (ils ont le droit de convoquer des assemblées générales, d'afficher des documents et des tracts syndicaux...), mais aussi vis-à-vis de la presse, en l'avertissant lors d'épisodes critiques sur lesquels la direction ne souhaite pas communiquer.Protégés au sein de l'entreprise (il est extrêmement difficile de licencier un représentant syndical), ils peuvent s'exprimer au nom des salariés, quand ceux-ci craindraient un retour de bâton de l'employeur.Mais, selon plusieurs sondages, l'une des raisons principales du désintérêt des salariés français pour les syndicats est la peur de représailles et le prix à payer vis-à-vis de sa carrière. Selon une étude de 2010, les délégués syndicaux sont payés environ 10 % de moins que les salariés qu'ils représentent – une situation à laquelle la nouvelle loi sur le dialogue social entend remédier.Gérer les caisses de « sécu », de retraite et de chômageLes syndicats assument aussi un rôle de gestionnaire d'organismes fondamentaux pour la vie des salariés : à parité avec les organisations patronales, ils gèrent ainsi les Caisses nationales d'assurance maladie, d'allocations familiales et d'indemnisation des chômeurs et de retraites.Ils ont, par exemple, la possibilité de recourir à des intervenants extérieurs experts dans différents domaines pour alimenter leurs analyses.Connaître ses droitsLa formation syndicale est un droit pour tous les salariés, qu'ils soient syndiqués ou non, sous réserve que la formation soit dispensée par une organisation syndicale représentative, rappelle la CGT. Cette formation peut se faire au niveau de l'entreprise, au niveau régional, national...Chaque salarié peut ainsi s'absenter douze jours par an en formation syndicale. Attention, si la couverture est totale dans le public, dans le privé, la compensation peut être très faible pour les jours d'absence.Mettre en place une convention collectiveCe sont les organisations de salariés constituées en syndicats qui sont, selon la loi, « seules admises à négocier les conventions et accords collectifs de travail ».Il existe environ sept cents conventions collectives, qui définissent les conditions de travail particulières de chaque secteur d'activité : elles détaillent ce que doit comporter le contrat d'embauche, quel est le temps de travail et comment il s'organise, les modes de rémunération, les règles en termes de congés, de formation continue…La convention apparaît sur le bulletin de salaire, mentionnée par un numéro qui renvoie lui-même à un texte de loi consultable sur le site de Légifrance. A charge, parfois, au salarié de faire appliquer la bonne convention collective le concernant par son employeur.Lire (édition abonnés) : Quelle convention collective ?Négocier avec l'EtatDepuis la loi de 2007, les partenaires sociaux doivent être systématiquement consultés par le gouvernement lors de l'élaboration de projets de loi en matière de relations salariales, d'emploi ou de formation professionnelle.Les syndicats sont aussi censés être parmi les premiers interlocuteurs de l'exécutif lors de grandes réformes touchant au système de cotisation, lors d'une réforme des retraites par exemple, ou du droit du travail, comme dans la loi Macron.Dans ces deux derniers cas, la consultation des syndicats n'a, semble-t-il, pas beaucoup pesé dans le débat avec l'exécutif – le gouvernement ayant eu recours à l'article 49-3 de la Constitution pour imposer le texte du ministre de l'économie au Parlement –, et la réforme des retraites (entrée en vigueur au 1er janvier de cette année) n'ayant pas réussi à mobiliser jusqu'au bout.C'est d'ailleurs depuis ce mouvement contre la réforme des retraites, que la confiance portée aux syndicats s'affiche en chute libre, selon cette étude de l'IFOP : Récemment, syndicats et patronat ont échoué à s'entendre sur la réforme du dialogue social. Le gouvernement va donc légiférer avec la loi Rebsamen, présentée le 22 avril : s'il a renoncé à modifier les seuils de représentativité, il entend réformer la représentation du personnel dans les entreprises, en particulier dans les plus petites.Sur les obligations des entreprises au regard des syndicats, voir notre infographie sur les seuils sociauxMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier Il y avait la fronde traditionnelle des syndicalistes de la CGT et de Sud, postés devant l’entrée de la salle du Carrousel du Louvre, à Paris, avec force drapeaux et tracts pour dénoncer la rémunération du PDG Carlos Ghosn. Il y avait le mécontentement, tout aussi habituel, des petits actionnaires réclamant le micro pour exiger la distribution d’actions gratuites.Mais la véritable opposition, lors de l’assemblée générale (AG) de Renault qui s’est tenue jeudi 30 avril, était inédite. Et pas plus que les deux autres, elle n’a obtenu gain de cause. Il s’agissait de celle de M. Ghosn et de la majorité de son conseil d’administration, qui avait déposé une résolution afin de contrer la loi Florange.Macron se félicte de cette « bonne nouvelle »Peine perdue. La loi, qui accorde des droits de vote double à tout actionnaire présent au capital depuis plus de deux ans, a finalement été avalisée. L’AG ne s’est prononcée qu’à 60,53 % pour la fameuse résolution 12 qui aurait pu permettre de conserver le principe « une action, une voix » si elle avait obtenu les deux tiers des votes.L’Etat s’était assuré qu’il en serait ainsi. Jusque-là actionnaire à 15 % du constructeur au losange, il avait fait grimper sa participation à 19,7 % (et 23 % des droits de vote) le 8 avril dernier, dans le seul but de neutraliser les anti-Florange.En déplacement à Rome, Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, s’est d’ailleurs félicité de cette issue. « C’est une bonne nouvelle […] parce que c’est cohérent avec la volonté qui est la nôtre de défendre un capitalisme de long terme, qui valorise et favorise les actionnaires qui sont durablement installés. [Il est] important que l’Etat […] se voit reconnaître ces droits de vote doubles pour la participation qui est la sienne et en l’espèce les 15 % qu’il détient durablement » a indiqué le ministre.Lire aussi :Qu’est-ce que le droit de vote double que l’Etat veut défendre chez Renault ?Le patron de Renault joue l’apaisementManière d’enfoncer le clou, à l’issue d’une guerre des nerfs qui aura duré trois semaines entre le gouvernement et la direction de Renault. Le 16 avril, une semaine après la montée de l’Etat au capital, le conseil d’administration du constructeur avait réaffirmé son attachement aux droits de vote simple. Le 23, son partenaire Nissan, également actionnaire à 15 % de Renault (mais sans droits de vote attachés, pour des questions de participations croisées), s’était aligné sur cette position.De quoi faire craindre une réplique en règle des deux groupes face à l’Etat actionnaire, alors que l’Alliance - la structure commune créée après le rachat et le sauvetage de Nissan en 1999 - implique un délicat équilibre entre les intérêts du Français et ceux du Japonais. « Le principe des participations croisées [entre Renault et Nissan] repose sur un rapport de confiance à l’intérieur de l’Alliance. L’introduction de droits de vote double va accentuer le déséquilibre entre Nissan, qui a zéro droit de vote, et l’Etat » a regretté Philippe Lagayette, administrateur de référence de Renault, lors de l’AG.M. Ghosn a toutefois semblé jouer l’apaisement, évoquant une « convergence sur le fonds [entre l’Etat et la direction] pour faire de Renault une entreprise prospère ».A distance, M. Macron a aussi pris soin de rappeler, comme il l’avait déjà fait après la montée de l’Etat au capital, que « la part additionnelle qui a été achetée par l’Etat pour s’assurer qu’une minorité de blocage serait constituée à l’assemblée générale sera revendue ».Le score de plus de 60 % recueilli par les anti-Florange montre cependant que la partie a été serrée. D’ailleurs, la participation élevée à l’AG (plus de 72 % des actionnaires, contre 64 % l’année précédente) indique une mobilisation vraisemblablement dictée par la volonté de réagir face au coup de force de l’Etat.Regarder le visuel interactif : De la décentralisation à la crise, l'évolution des participations de l'EtatLa rémunération de Ghosn votéeLes actionnaires individuels présents jeudi restaient, de fait, dubitatifs quant au fond mais surtout à la manière d’imposer la loi Florange chez Renault. « Il y a un gros point d’interrogation, on manque d’information. On se demande lequel des deux [l’Etat ou M. Ghosn] nous entube » ironise Serge, ancien salarié du constructeur aujourd’hui à la retraite, et actionnaire depuis 15 ans. « Quand on voit comme l’Etat peut être mauvais gestionnaire, on a le droit d’être inquiet » estime pour sa part Daniel, également retraité de l’ex-Régie.Autre vent de fronde lors de l’AG : le vote sur la rémunération de M. Ghosn. Cette dernière, liée aux bons résultats du constructeur, a triplé facialement, à 7,2 millions d’euros (en comptant les actions de performance) au titre de 2014. Consultatif depuis l’an dernier, le vote sur le sujet (« say on pay ») n’a recueilli, jeudi, que 58 % de votes pour. Un score famélique pour une AG, où les résolutions votées à moins de 90 % sont l’exception, et surtout inférieur à celui de l’an dernier où M. Ghosn avait obtenu 64 % de suffrages - en faisant la lanterne rouge du CAC 40.Il faut dire que les émoluments du PDG cristallisent les critiques et sont traditionnellement rejetés par… l’Etat, adepte de la modération salariale dans les entreprises dont il est actionnaire. La réaction de Marc Ladreit de Lacharrière, président de Fimalac et administrateur présidant le comité de gouvernance de Renault, n’a guère aidé à éteindre la grogne. « Il n’y a aucune leçon à tirer » du mauvais score sur le say on pay en 2014, a-t-il asséné en réponse à une question sur le sujet.Lire aussi :Pourquoi Renault et l'Etat s'opposentAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.04.2015 à 18h08 • Mis à jour le30.04.2015 à 22h05 L'épilogue du bras de fer entre Renault et l'Etat aura été en faveur de ce dernier, qui a réussi à imposer le droit de vote double à l'assemblée générale annuelle de l'entreprise, contre la volonté de la direction du constructeur automobile français.L'assemblée générale, qui s'est tenue jeudi 30 avril, a pris cette année une signification particulière, vu l'épreuve de force qui oppose depuis près d'un mois le gouvernement socialiste et le PDG de l'entreprise, Carlos Ghosn. Celui-ci a cherché à dédramatiser le revers, jeudi, estimant que l'essentiel était de « converger sur le fond ». Le ministre de l'économie, Emmanuel Macron, a salué « une bonne nouvelle, cohérente avec notre volonté de défendre un capitalisme de long terme ».Lire notre décryptage : Qu’est-ce que le droit de vote double que l’Etat veut défendre chez Renault ?« Une action, une voix »A l'origine de ce contentieux, la loi Florange de mars 2014, qui prévoit que tout actionnaire, y compris l'Etat, se voit automatiquement attribuer un droit de vote double à l'issue d'une période de deux ans de détention continue des titres.Seule l'assemblée générale peut empêcher l'application de ces dispositions, par un vote d'une résolution à la majorité des deux tiers. Or, elle n'a pas atteint ce seuil, avec 60,53 % de voix pour et 39,39 % contre.La résolution a été introduite par la direction de Renault dans l'ordre du jour : elle énonçait que Renault appliquerait dans ses futures assemblées générales le principe « une action, une voix ».Dans l'esprit du gouvernement, la loi Florange était censée lutter contre la spéculation et favoriser une stabilité de l'actionnariat. Dans le cas de Renault, le gouvernement avait sorti une botte secrète pour repousser la 12e résolution : faire monter sa part du capital de 15 à 19,74 %, par un rachat d'actions pour un montant situé entre entre 814 et 1 232 millions d'euros, devenant ainsi le principal actionnaire.Nissan, qui contrôle 15 % du capital de son allié Renault, a fait savoir que cela perturberait l'équilibre de l'alliance. Daimler, qui participe aussi à l'alliance, a fait part de la même préoccupation. D'autres actionnaires ont également fait connaître leur opinion défavorable à l'abandon du principe « une action-une voix », a relevé Renault.Le gouvernement a promis qu'il revendrait les actions Renault nouvellement acquises dès l'assemblée générale passée. Mais même avec 15 % des parts, l'Etat voit son influence renforcée après le vote de jeudi.Lire notre décryptage : Pourquoi Renault et l'Etat s'opposent Dominique Gallois Avec trois contrats Rafale en moins de trois mois en Égypte, en Inde et au Qatar pour 84 avions de combat, et bientôt 50 hélicoptères en Pologne, la France s’apprête cette année à connaître la meilleure vente d’armes à l’exportation de son histoire.Habituellement classés au troisième ou au quatrième rang mondial, les Français pourraient même détrôner les Russes de la deuxième place cette année, s’ils franchissent la barre des 20 milliards de dollars (18 milliards d’euros).Au ministère de la défense, cet objectif est jugé atteignable sachant que les deux gros contrats signés en Égypte, pour 24 Rafale et une frégate, et au Qatar, pour 24 avions de combat, représentent déjà 12 milliards d’euros. Celui pour les 36 appareils en Inde annoncé en avril n’est pas encore finalisé et n’est donc pas comptabilisé. Tout cela sans compter les nombreuses ventes de matériel dans différents pays pour des montants plus modestes, mais qui pourraient ensemble dépasser les 4 milliards d’euros.La France encore loin des Etats-UnisQuoi qu’il en soit, la France restera encore loin des Etats-Unis qui contrôlent la majorité du marché avec des exportations oscillant selon les années entre 60 et 80 milliards de dollars.C’est également la première fois que Paris exportera davantage d’armes qu’il n’en achète, sachant que son budget d’investissement en matériel oscille entre 10 et 15 milliards d’euros chaque année.Au cours de ces dernières années, les ventes à l’exportation ont toujours été inférieures aux achats d’équipement du pays, fluctuant autour de 5 à 6 milliards avec un pic, en 2014, à 8 milliards. L’impact de ce dynamise à l’exportation n’a pas encore été calculé. Seule référence, une étude réalisée sur les 6,8 milliards de commandes enregistrées en 2013 : l’export représentait alors 40 000 emplois et 8 % de la balance commerciale.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Lier la rémunération du patron à la performance de l’entreprise. La proposition semble tomber sous le sens. Mais visiblement, le fait que la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme des marchés financiers aux États-Unis en fasse désormais une obligation indique que le principe n’était jusqu’à présent pas respecté.La SEC a ainsi adopté, mercredi 29 avril, une disposition appelé « pay for performance », qui demande aux entreprises de publier l’ensemble des rémunérations (salaires, distributions d’actions gratuites, stock-options, bonus) des cadres dirigeants pour les cinq dernières années (trois années seront exigées pour les sociétés de plus petite taille).Ces données seront ensuite mises en regard avec le retour sur investissement des actionnaires sur la même période, c’est-à-dire l’évolution en pourcentage du prix de l’action de l’entreprise considérée. Enfin ce retour sur investissement sera comparé avec celui constaté dans des entreprises de taille similaire et du même secteur d’activité. Ce suivi de l’évolution des rémunérations par rapport aux performances devra être publié chaque année et faire l’objet d’un vote en assemblée générale.Cette disposition vise à répondre aux critiques qui avaient surgi dans la foulée de la crise financière de 2008. Les rémunérations hors de proportions touchées par certains dirigeants avaient été considérées comme des encouragements à la prise de risque et à des gains à court terme. Des comportements qui ont contribué à précipiter la crise.181 fois le salaire moyenDès 2011, la SEC avait déjà instauré un droit de regard sur la rémunération au travers du « say on pay » (littéralement, « se prononcer sur la rémunération »), en votant, lors des assemblées générales (AG), sur la rémunération des dirigeants. Mais il s’agit d’un vote consultatif sans contrainte pour l’entreprise de modifier les montants accordés aux dirigeants. Larry Ellison, le patron d’Oracle a ainsi essuyé trois votes négatifs en AG, trois années de suite, sans que cela ait une quelconque conséquence sur sa rémunération.En fait, depuis la fin de crise financière, les rémunérations des dirigeants sont reparties de plus belle à la hausse. En 2009, un patron d’une grande entreprise aux États-Unis gagnait en moyenne 181 fois le salaire moyen américain. Aujourd’hui le rapport est de 257 fois. Dans le même temps, pour le salarié lambda, l’évolution a été moins spectaculaire : + 1,3 % en 2013, selon le Bureau of Labor Statitics.Pour répondre à cette dérive, la SEC avait adopté en 2013 une autre disposition visant à imposer un ratio entre la rémunération des dirigeants et le salaire médian dans l’entreprise. Cette mesure avait provoqué une bronca de la part des lobbies patronaux qui avaient critiqué sa complexité et avaient estimé que cela pourrait créer un désavantage pour les entreprises américaines face à leurs concurrents étrangers.La nouvelle règle, qui va être désormais soumise à discussion publique pendant 60 jours, devrait dissuader les conseils d’administration d’accorder des packages de rémunération sans réfléchir, ont estimé les trois membres de la SEC qui se sont exprimés en sa faveur.En revanche, les deux membres républicains qui s’y sont opposés, Daniel Gallagher and Michael Piwowar, ont critiqué cette « approche universelle », considérée comme une intrusion du gouvernement dans le processus de décision des entreprises pour rémunérer leurs dirigeants.Lire aussi :Le déclin inexorable des syndicats américainsStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel C’est une bonne nouvelle. En avril, les prix à la consommation sont restés inchangés (0 %), après quatre mois consécutifs de recul, selon les données officielles publiées jeudi 30 avril par Eurostat.Dans le détail, les prix de l’énergie ont baissé de 5,8 % sur un an, tirés par la chute des cours de l’or noir. En revanche, l’inflation hors énergie s’est établie à 0,7 %.Voilà de quoi éloigner le spectre déflationniste planant depuis des mois sur la zone euro. Si tous les économistes ne s’entendent pas sur sa définition, la déflation correspond selon l’Insee à une baisse généralisée, durable et auto-entretenue des prix. Ce phénomène s’est clairement manifesté en Espagne et en Grèce, mais la zone euro dans son ensemble a pour l’instant été épargnée.L’objectif de 2 % d’inflationPour la Banque centrale européenne (BCE), qui cible une inflation à long terme de 2 %, ce chiffre est une bonne nouvelle. D’autant que d’après les statistiques publiées mercredi 29 avril par ses services, le crédit au secteur privé est enfin reparti à la hausse en mars (+0,1 %) après des mois de repli.De fait, la zone euro semble enfin engagée sur la voie de la reprise. Grâce à la baisse des cours du pétrole, d’abord, qui soutiennent efficacement la consommation des ménages.Grâce, aussi, à la politique ultra-accommodante de la BCE : le 9 mars dernier, celle-ci a lancé une politique de rachat massif de dettes publiques, à hauteur de 60 milliards d’euros par mois. Un programme ambitieux qui a déjà permis de faire chuter l’euro (– 25 % face au dollar sur un an) et de tirer l’ensemble des taux d’intérêts de la zone euro à la baisse.Une telle baisse des taux contribue au redressement du crédit, notamment dans les pays du sud de la zone euro, mais assure également des coûts de financement durablement bas aux États.Selon les économistes, il faudra néanmoins des mois encore avant l’inflation ne se rapproche de la cible de 2%.Lire aussi :La BCE poursuit ses mesures de soutien massif à l’économieMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Dominique Gallois Avril aura soufflé le chaud et le froid en matière de résultats d’entreprises. Si le premier trimestre s’avère porteur pour les firmes exportatrices dopées par la chute de l’euro face au dollar, le secteur pétrolier en ressort plombé par l’effondrement du prix du baril. Et plus particulièrement les équipementiers de cette industrie, qui subissent de plein fouet le ralentissement des investissements de leurs grands clients pétroliers et gaziers.Mercredi 29 avril, Vallourec, le fabricant de tubes sans soudure a annoncé la suppression de 2 000 postes dans le monde d’ici à 2017, soit 10 % de ses effectifs, dont 900 en France. Le français veut réduire d’un tiers ses capacités de production de tubes en Europe, et cherche dans le même temps un « partenaire majoritaire » pour reprendre son aciérie de Saint-Saulve (Nord) qui emploie 350 personnes. Pour cause, le groupe qui avait enregistré des pertes en 2014 est encore dans le rouge au premier trimestre.« L’objectif est à la fois d’améliorer notre compétitivité et de réduire nos surcapacités en Europe dans notre métier du tube sans soudure », a expliqué le président du directoire Philippe Crouzet. Il n’a cependant pas détaillé les sites concernés, mais a estimé que la pyramide des âges est favorable et que des mesures de reclassements devraient « minimiser les départs contraints ». Selon La Voix du Nord, sur les deux sites de la région, « les élus et les syndicats disposent des chiffres inquiétants et recoupés : 550 suppressions d’emplois à Saint-Saulve et 180 pour le site d’Aulnoye-Aymeries. »Jugeant ces suppressions d’emplois « inadmissibles et inacceptables en l’état », Valérie Létard, la présidente de Valenciennes Métropole et sénatrice du Nord (UDI/UC), demande l’organisation d’une table ronde avec le ministère de l’économie, la direction du groupe et les élus concernés. Pour elle, la direction doit s’expliquer sur la cession de l’aciérie de Saint-Saulve. « Pourquoi investir autant pour ensuite revendre ? », s’interroge-t-elle.Bercy a les moyens d’influerEmmanuel Macron, le ministre de l’économie, a lui aussi réagi en assurant que l’Etat sera « attentif à ce qu’il n’y ait ni départ contraint, ni fermeture de site en France ». Il le sera d’autant mieux que l’Etat est actionnaire de Vallourec par l’intermédiaire de la BPI à hauteur de 7,77 %. Il en est même l’un des deux seuls grands porteurs de parts connus avec les salariés (7,61 %), les 82 % restant étant en Bourse.A la différence de l’ancien ministre de l’économie Arnaud Montebourg, qui ne pouvait pas intervenir directement sur les décisions d’ArecelorMittal à Florange (Moselle), l’Etat n’étant pas au tour de table, son successeur à Bercy a les moyens d’influer.Voilà une occasion idéale pour Emmanuel Macron de « façonner un capitalisme à l’image de nos ambitions », comme il disait vouloir le faire récemment dans Le Monde pour réindustrialiser la France. « Il faut pour cela être volontaire, et donc accepter que l’économie de marché est un rapport de forces sur lequel nous avons les moyens de peser. » Chiche ?Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurent Telo et Alexandre Piquard Pour certains, la pilule n’est pas encore passée : six jours après la désignation de Delphine Ernotte à la présidence de France Télévisions, le processus par lequel le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) l’a choisie reste critiqué. Souvent dénoncé comme opaque, le déroulement de ce processus a laissé un goût amer à des candidats malheureux. Mais aussi à certains membres du CSA lui-même. Un point, notamment, suscite le ressentiment : les modalités du vote selon lequel le conseil a établi, le 15 avril, la liste des candidats auditionnés. A l’époque, l’absence de certains candidats expérimentés a étonné : Marie-Christine Saragosse, présidente de France Médias Monde, Emmanuel Hoog, PDG de l’AFP et candidat non officiel, ou Didier Quillot, ancien dirigeant d’Orange et de Lagardère Active.Selon nos informations, certains des huit membres du collège du CSA ont été surpris par la méthode finalement retenue. Ils pensaient que chacun des conseillers cocherait des cases dans la liste des trente-trois candidats en lice : les postulants ayant reçu cinq voix seraient de facto retenus pour audition, mais le collège discuterait ensuite des cas ayant obtenu moins de voix. Une façon de parachever la liste finale en n’omettant aucun candidat de qualité.BlocOr, le jour de la séance, le président Olivier Schrameck a instauré un vote à bulletin secret, sur chaque candidat, l’un après l’autre, par ordre alphabétique. Après chaque vote n’ont été retenus que les candidats ayant obtenu cinq voix sur huit. Ceux avec quatre voix ou moins ont été recalés, sans possibilité de repêchage.Des conseillers ont le sentiment d’avoir été pris de court. Et pensent que la méthode choisie a permis à un bloc de quatre membres du CSA de favoriser l’élimination de candidats sérieux, dès l’établissement de la liste des sept candidats à auditionner. Il s’agirait des quatre conseillers ayant opté pour Delphine Ernotte dès le premier tour du vote final, qui en comptera trois : Olivier Schrameck et la conseillère chargée de l’audiovisuel public, Sylvie Pierre-Brossolette, nommés début 2013, ainsi que Nathalie Sonnac et Nicolas Curien, arrivés début 2015.Au CSA, on confirme simplement que chaque candidat a fait l’objet d’un vote à bulletin secret à la majorité des cinq voix, réfutant un changement imprévu.Des critiques ne se sont pas gênés depuis pour souligner que cette procédure a évité à Mme Ernotte, directrice exécutive d’Orange France, une concurrence importante : une femme dotée, elle, d’une expérience dans l’audiovisuel public (Marie-Christine Saragosse), un professionnel du secteur de 52 ans (Emmanuel Hoog), ainsi qu’un ancien dirigeant d’Orange France, familier de la production audiovisuelle (Didier Quillot).Interrogé sur la mise à l’écart de Mme Saragosse, Olivier Schrameck a rappelé sur France Inter qu’elle est à « mi-mandat » à France Médias Monde (France 24, RFI…). Mais Mathieu Gallet n’était-il pas aussi en cours de mandat avant d’avoir été choisi pour Radio France ? M. Hoog est également en poste dans le public, mais pour un second mandat. Et pourquoi les membres du CSA (que la plupart des candidats ont rencontré de manière informelle ces derniers mois) n’ont-ils pas évoqué ce critère à l’avance ? M. Quillot, lui, n’a cessé de marteler qu’il trouvait son éviction « incompréhensible ».Lire aussi :Delphine Ernotte sera la première présidente de France TélévisionsEviter le blocage de l’institutionTout ne s’est, bien sûr, pas joué sur la shortlist. Mais la persistance d’une critique met en lumière la division qui s’est installée au sein du CSA. Le face-à-face final l’a illustrée. Le jeudi de la désignation, face aux quatre « votes Ernotte », quatre autres conseillers ont choisi Pascal Josèphe, ancien de TF1 et France 2 : Nicolas About et Mémona Hintermann, souvent décrits comme des opposants au président du CSA, ainsi que Patrice Gélinet et Francine Mariani-Ducray – dont trois ont été nommés avant l’élection de François Hollande. Cette dernière, membre du conseil d’Etat comme Olivier Schrameck, aurait évité le blocage de l’institution en basculant finalement pour Mme Ernotte, après s’être d’abord prononcée pour le président sortant, Rémy Pflimlin, puis avoir rejoint le groupe « Josèphe ».Certains conseillers « malheureux » – et des candidats – ont l’impression que quatre membres du CSA étaient déterminés à faire élire Delphine Ernotte. Et qu’ils n’ont pu les contrer… Défendre un candidat n’a rien d’illicite. Mais, au-delà des rancœurs et du sain débat dans une institution, la désignation du nouveau président de France Télévisions laisse des traces au CSA, qui contrastent avec l’unanimité affichée lors de la nomination de Mathieu Gallet, en février 2014. Et en cas de crise pendant le mandat de Delphine Ernotte, le conseil et la présidente risquent de se voir rappeler les tensions autour de sa nomination.Lire aussi :Drôle de campagne pour la présidence de France TélévisionsLaurent TeloJournaliste au MondeAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Dominique Gallois Jamais deux sans trois. Le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, l’avait prédit voici trois semaines, Dassault est en train de lui donner raison.Après l’Egypte, qui a commandé 24 Rafale en février, l’Inde – 36 appareils en avril –, le Qatar a décidé d’acheter 24 avions de combat pour un montant de 6,3 milliards d’euros, a confirmé l’Elysée, jeudi 30 avril. Le contrat s’accompagne de la formation en France de 36 pilotes et d’une centaine de mécaniciens.Dans un communiqué, l’Elysée précise que François Hollande s’est entretenu mercredi avec l’émir du Qatar, le cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani. « Ce dernier lui a confirmé son souhait de voir son pays acquérir 24 avions de combat Rafale », assure l’Elysée. La négociation est conclue et la signature des contrats aura lieu le 4 mai à Doha, où se rendra François Hollande. Les premières livraisons commenceront au milieu de l’anneé 2018.Lire aussi :Le Rafale remporte un nouveau succès majeur à l’exportationEffet d’entraînementL’accord a été approuvé mardi 21 avril à Doha lors d’une rencontre entre le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, et l’émir du Qatar, Tamim Al-Thani. M. Le Drian en était à son dixième déplacement dans ce pays, les premières négociations ayant démarré en février 2013.Le 24 février 2014, le jeune émir, qui venait de succéder à son père, confiait à M. Le Drian : « Mon père avait promis d’acquérir cet avion, je te l’achèterai. » Les discussions se sont alors accélérées entre les partenaires. D’autant que le Qatar dispose déjà d’avions français, 12 Mirage 2000.En l’espace de trois mois, l’avionneur aura ainsi décroché trois contrats, confirmant ce que tous espéraient : un effet d’entraînement après la signature avec l’Egypte. Les négociations à Doha se sont accélérées pour une raison simple, celui des dates de livraison. Plus un pays tarde à acheter, plus l’appareil est livré tardivement. Or le Qatar souhaite disposer de ces appareils rapidement au vu des tensions dans la région.D’autres pays pourraient suivre, à commencer par la Malaisie, mais aussi les Emirats arabes unis. L’Inde pourrait aussi commander à nouveau des Rafale pour compléter sa première commande.L’une des questions que devra régler maintenant l’avionneur est celle de la montée en cadence de la production de ces appareils sur le site de Mérignac, à Bordeaux. Les cadences étaient descendues au niveau minimal de 11 avions par an, soit un par mois fourni à l’armée française en l’absence d’acquéreurs étrangers. Pour garantir les livraisons, la France sera sans doute appelée à réduire ses achats d’avions pour l’armée de l’air.Cela lui donnera une marge de manœuvre supplémentaire pour ses autres investissements dans la défense, mais cela provoquera certainement quelques tensions du côté de l’armée de l’air.Lire le décryptage :Le Rafale, 27 ans d’attenteDominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.05.2015 à 17h06 • Mis à jour le05.05.2015 à 18h48 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) Un tribunal de Bruxelles a jugé illégal, lundi 4 mai, le service de covoiturage Uber qui suscite, en Belgique comme en France, la colère du secteur des taxis. Le juge a déclaré coupable d’infraction à la législation sur le transport de personnes un conducteur qui utilisait l’application de la société américaine. Il bénéficie d’une mesure de clémence – pas d’inscription de la décision dans son casier judiciaire – mais sa voiture a été saisie.Lire aussi :Uber : « Les batailles juridiques seront sans fin »Uber a indiqué qu’elle soutiendrait son « partenaire » tout au long de la procédure : divers recours sont, en effet, encore possibles pour l’intéressé. Et le directeur d’Uber Brussels a indiqué que sa société poursuivrait ses activités, déplorant au passage une décision « construite sur un cadre juridique antérieur aux smartphones ».Le jugement était très attendu par les représentants du secteur, qui avaient organisé, il y a quelques semaines une grande manifestation à Bruxelles. Elle avait entraîné le blocage, durant plusieurs heures, du quartier européen. De nombreux taxis français faisaient partie de ce cortège.Des dizaines de plaintes ont été déposées en Belgique contre Uber, accusée de tromper le public et les propriétaires de voitures censées être mises à la disposition de la société pour un service de « covoiturage ». La justice rejette cette notion qui, souligne-t-elle, ne peut concerner qu’un même trajet « effectué ensemble et sans paiement ».Préparation d’un plan de transports pour BruxellesLa balle est désormais dans le camp des pouvoirs publics, à savoir la Région de Bruxelles, compétente pour la mobilité et les taxis. Le ministre Pascal Smet (socialiste flamand) prépare un plan de transports pour la capitale et a manifesté son intention d’«encadrer » des services comme Uber ou Djump.Après avoir déposé plainte contre Uber et tenté de faire fermer son site Internet, le ministre envisage un nouveau cadre légal pour les applications de covoiturage. S’appuyant sur la décision de la justice, il espère désormais convaincre la société de respecter les normes en vigueur pour les taxis (aptitudes et santé du conducteur, état et assurance du véhicule, etc.)Entrevoyant une possible issue au conflit qui les oppose aux pouvoirs publics, les dirigeants d’Uber Brussels avaient, il y a quelques semaines, manifesté leur intention, non pas de se soumettre au règlement pour les taxis, mais de ne pas se limiter à des services « de particulier à particulier ». Ils songeaient notamment à proposer des limousines.Le nouveau plan régional ne devrait pas voir le jour avant plusieurs mois mais il suscite déjà la colère du « Front commun » des taxis bruxellois. Ses responsables pensent qu’Uber ne se soumettra, en réalité, à aucun cadre légal mais multipliera les recours en justice pour tenter de s’imposer.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Trains bondés, quais débordants de voyageurs prêts à tout pour monter dans une rame : ces images que les Allemands attribuaient volontiers au cliché de la France en grève vont émailler l’actualité allemande jusqu’au dimanche 10 mai. Les conducteurs de trains de la Deutsche Bahn ont entamé un mouvement de grève pour revendiquer une hausse de salaires. Depuis mardi 5 mai au matin, un tiers seulement des trains de voyageurs fonctionne. Sur le transport de marchandises, le mouvement a commencé lundi 4 dans l’après-midi.Lire aussi :Deutsche Bahn : la grève, signe de bonne santéDans un pays marqué par une profonde culture de cogestion, où les grèves sont l’ultime recours, ce mouvement inhabituellement long se heurte à une très large incompréhension. Il s’agit en effet du huitième arrêt de travail en quelques mois à la Deutsche Bahn.C’est du jamais vu en Allemagne. D’autant que l’offre de la compagnie du rail allemande semble raisonnable : elle propose 4,7 % d’augmentation de salaire, en deux étapes, plus 1 000 euros de versement immédiat. Mais le syndicat GDL n’entend pas céder sur sa revendication de 5 % d’augmentation de salaire associé d’une heure de travail en moins.Habituellement, syndicats et patronat arrivent toujours à un consensus. Le pays vient d’ailleurs d’enregistrer une large hausse des salaires (3,4 % au 1er  avril, plus une prime unique de 150 euros au 1er mars), portée notamment par le syndicat de la métallurgie, IG Metall, et la grève n’est restée qu’une menace jamais mise à exécution.« Difficile à comprendre de l’extérieur » « Pour les gens de l’extérieur, cette confrontation est difficile à comprendre », a déclaré le ministre de l’économie et vice-chancelier du SPD Sigmar Gabriel. La fédération des industriels allemands évalue à 100 millions d’euros par jour le manque à gagner pour l’économie.Pourquoi un tel blocage ? Dans cette affaire, il s’agit en réalité moins du montant de l’augmentation de salaire que d’une guerre entre deux syndicats concurrents : GDL et EVG.Le premier est le plus petit, il représente traditionnellement les conducteurs de train. Il compte 20 000 membres. Pour gagner des adhérents, il souhaite négocier, notamment sur les salaires, pour d’autres groupes de travailleurs à l’intérieur de la Deutsche Bahn : le personnel roulant, celui des wagons-bars et les salariés du triage.Lire aussi :Les divisions syndicales paralysent l’AllemagneIl se heurte à un syndicat concurrent, EVG, qui compte 140 000 membres et qui représentait ces métiers jusqu’ici. Lui non plus n’entend pas perdre les adhérents dont il a besoin pour exister à côté des grands syndicats – Verdi et IG Metall, qui comptent plusieurs millions de membres.Un accord sur la répartition des métiers entre les deux syndicats existe bien, mais il arrive à échéance en juin. Chaque syndicat a donc besoin d’une victoire pour conforter sa position. Les enchères montent, au désespoir de la direction de la Deutsche Bahn, qui craint de devoir conclure des accords séparés pour les différents métiers du groupe.« Au lieu de négocier avec des règnes équitables, ce sont les luttes de pouvoir entre les syndicats qui sont au centre de l’attention. Cela ne correspond pas à notre conception du partenariat social », a déclaré Ulrich Weber, directeur du personnel chez Deutsche Bahn.Concurrence autoriséeCette guerre des syndicats en Allemagne est un phénomène récent : elle tient à un arrêt du tribunal du travail de 2010, qui autorise la concurrence entre les syndicats à l’intérieur d’une même entreprise.Résultat, là où régnait auparavant l’« unité tarifaire », qui permettait au syndicat majoritaire dans une entreprise de mener les négociations pour l’ensemble des salariés, les petits syndicats se sont vu pousser des ailes au nom de la liberté de réunion. Au grand dam du patronat, des usagers et bien sûr du monde économique.Pour tenter d’y mettre bon ordre, Berlin a préparé un projet de loi sur l’« unité tarifaire », soutenu par la plupart des grands syndicats, et dont la lecture doit commencer ces jours prochains au Parlement.Mais certains experts jugent que ce texte pourrait être débouté devant la Cour constitutionnelle de Karlsruhe. Des aménagements du droit de grève, tels qu’il en existe déjà en France et en Italie, sont déjà évoqués.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde Eric Leroux Intégrer des fonds dits « garantis », ou « structurés », dans son contrat d’assurance-vie n’est pas forcément une bonne idée. Le renvoi de BNP Paribas devant le tribunal correctionnel pour pratique commerciale trompeuse le démontre une nouvelle fois.En effet, le sort subi par les épargnants qui ont investi dans le produit « BNP Garantie Jet 3 », et qui estiment avoir été trompés en perdant près de 10 % de leur investissement, est largement partagé par de nombreux épargnants dans l’assurance vie.Lire aussi :BNP Paribas renvoyée en correctionnelle pour pratique trompeuseLe problème est pourtant relativement simple : si les fonds garantis à l’échéance – en général indexés sur l’évolution de la Bourse – s’engagent à rembourser au minimum le capital investi, moins les frais sur versements, cette protection n’est valable que pour le fonds lui-même. Dès lors qu’il est logé dans un contrat d’assurance-vie, où il figure en tant qu’« unité de compte », la garantie est indirectement remise en cause en raison des frais de gestion du contrat d’assurance-vie. Ces frais de gestion s’élèvent en général de 0,5 à 1 % par an. Prenons l’exemple d’un épargnant investissant dans une unité de compte. Si sa valeur ne progresse pas, le montant du capital accumulé diminue mécaniquement en raison de ces frais de gestion annuels. Si le fonds a une durée de dix ans et que le contrat prélève chaque année 1 % de frais de gestion, c’est donc environ 10 % du capital qui sera perdu.Dépliants commerciauxCette information ne figure pas clairement dans la plupart des dépliants commerciaux des établissements financiers. Si la garantie du fonds est largement mise en avant, il faut se référer à des notes en petits caractères pour s’apercevoir que celle-ci ne porte pas sur les frais de gestion de l’assurance-vie. Lorsque les fonds sont remboursés avec des plus-values, les épargnants ne perçoivent pas forcément cette subtilité, puisque les gains compensent tout ou partie des frais. En revanche, quand ils sont remboursés à leur valeur initiale, comme ce fut le cas de « BNP Garantie Jet 3 », la différence saute aux yeux.Lire aussi : Les promesses en l’air des fonds « à formule » Ces frais de gestion dans l’assurance-vie font d’ailleurs, de manière plus générale, l’objet d’une grande incompréhension de la part des épargnants, car ils sont presque toujours ponctionnés en réduisant le nombre de parts de fonds détenu par l’assuré, et non par le prélèvement d’une somme d’argent.Exemple : une personne qui achète 100 parts d’un fonds dans un contrat comportant 1 % de frais de gestion annuels verra ainsi n’apparaître que 99 parts au bout d’un an, 98,01 après deux ans, etc. Ainsi, même avec un fonds garanti ayant parfaitement fonctionné en honorant son engagement, une perte ne peut être exclue.En fait, seuls les « fonds en euros » mettent à l’abri d’une telle déconvenue. La valeur de l’épargne qui y est placée ne peut jamais diminuer, y compris en raison des frais.Eric LerouxJournaliste au Monde 05.05.2015 à 15h00 • Mis à jour le05.05.2015 à 16h32 | Cécile Prudhomme Dans la nuit du lundi 4 mai au mardi 5 mai, le Sénat a validé, comme l’avait déjà fait avant lui l’Assemblée nationale, le principe d’une augmentation, de cinq à douze, du nombre de dimanches où les commerces pourront obtenir une autorisation d’ouverture.Cette mesure, inscrite dans le projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, également appelée « loi Macron », a été largement approuvée par les sénateurs, hormis les communistes (CRC) et les écologistes, qui ont déposé des amendements de suppression.Le vote définitif de la « loi Macron » au Sénat est prévu le 12 mai. Le texte devra ensuite encore passer devant une commission mixte paritaire, afin d’« accorder » les versions adoptées par les députés et les sénateurs.Petit « état des lieux » sur la nature des dispositions qui concernent le travail dominical, leur calendrier d’application….Quand l’ouverture des magasins 12 dimanches par an s’appliquera-t-elle ?Selon le texte adopté par les sénateurs, cette disposition pourrait entrer en vigueur dès cette année, alors que la précédente version prévoyait une mise en application en 2016 seulement.Il faudra toutefois que cela soit confirmé lors de la dernière phase du processus législatif, en commission mixte paritaire.Qui décidera des dates d’ouverture ? Actuellement, les commerces ont, sauf exception de filière ou de zone d’activité, le droit d’ouvrir cinq dimanches par an, communément appelés « les cinq dimanches du maire ». Cette possibilité est utilisée pour la plupart à l’occasion de la période de Noël et des soldes.Dans le nouveau cadre législatif, seul le maire pourra décider d’accorder les ouvertures des commerces, après avis de son conseil municipal pour les cinq premiers dimanches. Et il devra avoir aussi l’avis de l’intercommunalité au-delà de ces cinq dimanches.Y aura-t-il des exceptions possibles ?En l’état, le texte prévoit quelques exceptions, toutes fixées par décret. Elles concernent notamment les zones touristiques et zones commerciales, qui sont autorisées à ouvrir tous les dimanches, ou encore les zones touristiques internationales (ZTI) où l’ouverture des magasins est autorisée tous les dimanches et le soir, jusqu’à minuit.Les commerces de douze gares connaissant une affluence exceptionnelle auront également l’autorisation d’ouvrir le dimanche.Le Sénat a par ailleurs adopté la suppression des « Périmètres d’usage de consommation exceptionnel « (PUCE), issus de la loi « Mallié » de 2009. Le texte autorise ainsi désormais « les commerces situés dans les zones commerciales caractérisées par une offre commerciale et une demande particulièrement importantes à ouvrir le dimanche. »Des compensations sont-elles prévues pour les salariés concernés ?Pour les commercers qui pourront ouvrir douze dimanches par an, il est prévu une rémunération au moins égale au double de la rémunération normalement prévue pour une durée du travail équivalente et un repos compensateur équivalent en temps.En ce qui concerne les compensations au travail dominical, notamment pour les autres commerces ouvrant tous les dimanches, les sénateurs ont adopté un amendement qui permet de recourir aux accords de groupe pour définir les compensations accordées aux salariés privés.Ils ont également voté un autre amendement qui vise à inscrire dans la loi le fait que tous les accords devront permettre au salarié de percevoir une indemnité plus importante que le reste de la semaine. « Il faut s’assurer que le salaire proposé pour le travail dominical ne sera pas égal à celui proposé pour le reste de la semaine, et/ou qu’un repos compensateur sera impérativement proposé au salarié », a expliqué l’auteur de cet amendement, David Assouline (PS).Lire aussi :Le travail dominical fait débat sur la majoration des salairesQuelles sont les positions de syndicats et des acteurs du secteur du commerce ?Le vote du Sénat ne manquera pas de faire réagir les syndicats. La CFTC, opposée à l’extension de l’ouverture dominicale, avait adressé, lundi, aux sénateurs un quiz humoristique, de huit questions. Dont celle-ci : « Quand j’ai 100 euros de pouvoir d’achat, affirmer que je dépenserai plus si les magasins ouvrent le dimanche ou la nuit, est-ce de l’économie, de la magie ou de la bêtise ? »Les organisations patronales, elles, sont divisées sur les dispositions du projet de loi Macron relatives au travail dominical. Certaines jugent que le texte aura un impact très limité car il comporte trop de garde-fous. D’autres, au contraire, estiment qu’il risque de fragiliser le petit commerce de centre-ville.Lire aussi :Le patronat du commerce divisé sur le travail dominical« On a tous des intérêts différents, ce qui n’aide pas à y voir clair », concédait d’ailleurs, dans un entretien au « Monde », le 18 avril, Régis Schultz, le patron de Darty, citant ceux, comme lui, qui veulent ouvrir le dimanche, les grandes surfaces de bricolage et de meubles « ayant intérêt à ce que rien ne bouge, pour éviter la concurrence », les magasins d’alimentation « autorisés à ouvrir le matin, mais qui ne voudraient pas que les autres ouvrent, car cela va amener de la fréquentation qui les obligera à embaucher ».Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) « Trop lourd. » C’est le diagnostic qu’a prononcé, lundi 4 mai, le nouveau PDG de McDonald’s, Steve Easterbrook, dans un message vidéo. Alors que la première chaîne de restauration rapide du monde accumule les mauvais résultats, le dirigeant britannique, nommé il y a deux mois, a dévoilé les grandes lignes de son plan stratégique. Ce dernier doit redonner au groupe américain plus de réactivité afin de mieux répondre aux goûts de clients qui se détournent de plus en plus de la marque.Lire aussi :McDonald’s change de patron pour rebondir« Nos dernières performances ont été médiocres, a reconnu M. Easterbrook. Les chiffres ne mentent pas », a-t-il ajouté. Au premier trimestre, le chiffre d’affaires a une nouvelle fois baissé de 2,6 %, tandis que le bénéfice chutait de 32 %. C’est aux Etats-Unis, où 40 % des ventes sont réalisées, que la société connaît ses principales difficultés. Les ventes de McDonald’s n’y ont plus progressé depuis octobre 2013. « Il n’y a pas d’entreprise ou de marque qui dispose d’un droit divin à la réussite, et la réalité est que nos résultats ont été insuffisants », a insisté M. Easterbrook. « Je ne reculerai pas devant l’urgence. Il faut remettre sur les rails notre activité », a-t-il ajouté.Une fois ce constat affiché, le PDG a annoncé une première mesure phare : généraliser encore un peu plus le système de la franchise, qui concerne aujourd’hui 81 % des restaurants de la chaîne. Le taux devra passer à 90 % d’ici à 2018. Cette stratégie est d’autant plus volontariste qu’elle est décidée dans un contexte de réduction du nombre de points de vente. Le groupe a en effet annoncé, le 22 avril, la fermeture de 700 restaurants, jugés pas assez rentables, aux Etats-Unis, en Chine et au Japon.Au total, ce sont donc 3 500 restaurants supplémentaires qui devraient passer sous franchise sur les 36 000 que l’enseigne compte dans le monde. L’objectif est d’assurer « un cash-flow plus stable et plus prévisible », a expliqué M. Easterbrook. Franchiser des points de vente permet de réduire les coûts de structure, tout en s’assurant des revenus réguliers auprès des franchisés qui doivent, eux, verser des royalties à la marque. C’est un système qui a été généralisé avec succès par le grand concurrent de McDonald’s, Burger King, dont 99 % des restaurants sont aujourd’hui franchisés. Or, alors que les ventes du premier ont décliné entre janvier et mars, celles du second ont fait un bond de 6,9 %.Réduction des coûtsLa réorganisation du groupe en quatre zones géographiques est un autre changement majeur. Les Etats-Unis, les marchés « leaders » (ceux du Royaume-Uni, de la France ou de l’Allemagne), les pays émergents et enfin le reste du monde.Mais ces évolutions devront aussi être immédiatement perceptibles par le client. Le patron promet que le groupe va se concentrer davantage sur l’écoute des consommateurs. Pour cela, McDonald’s devra travailler à la simplification des tâches de ses employés afin de diminuer les temps d’attente.La chaîne a aussi annoncé un renouvellement de son offre de menus. Elle proposera ainsi un sandwich au poulet grillé, labellisé « Artisan », et ne devrait plus utiliser dans ses préparations de la volaille élevée aux antibiotiques. En décembre 2014, le groupe avait déjà annoncé qu’il renonçait à utiliser des conservateurs alimentaires. Ces initiatives visent à démontrer la volonté de l’enseigne de proposer une nourriture plus saine, à l’instar de certains de ses rivaux comme Chipotle Mexican Grill, Shake Shack ou Panera, qui lui taillent des croupières dans ce domaine aux Etats-Unis.Le groupe prévoit en outre une réduction de ses coûts de 300 millions de dollars (269 millions d’euros). Le PDG n’a toutefois pas précisé quel serait l’impact sur l’emploi, affirmant qu’il était encore trop tôt pour le déterminer.« Ils brillent avec des généralités »Ce régime imposé au leader mondial de la restauration rapide a laissé les investisseurs sur leur faim. Lundi, l’action McDonald’s a clôturé en baisse de 1,71 %, à 96,13 dollars. Consciente que son plan stratégique ne fera pas de miracle à court terme, l’entreprise a tenté de faire patienter les actionnaires en annonçant un programme de dividendes et de rachat d’actions. Le groupe prévoit de redistribuer 20 milliards de dollars d’ici à la fin de 2016, dont 8,5 milliards de dollars dès cette année.Non seulement cette décision n’a pas réussi à doper le cours de Bourse, mais elle a entraîné l’abaissement de la notation financière de la société. Standard & Poor’s a rétrogradé la note de sa dette à A –, considérant que « le retour aux actionnaires cette année nécessitera un endettement plus élevé que ce que nous prévoyons », a t-elle précisé.Lire aussi :Les leçons du fast-foodBeaucoup d’observateurs se demandent aussi si les changements annoncés sont à la hauteur de la situation. « Sur la base de la présentation qui a été faite, je défie quiconque de savoir ce qu’ils veulent faire avec la marque lorsque le groupe va retrouver la croissance », a pointé sur la chaîne CNBC Larry Light, qui était le directeur marketing de McDonald’s au moment de la dernière crise que l’entreprise a connue, au début des années 2000. « Quand il s’agit de la marque, ils brillent avec des généralités, mais ne donnent pas de détails », a-t-il regretté. « Etre plus efficace et moins bureaucratique vous fait gagner du temps, mais ce n’est pas ce qui vous permet de réussir dans la durée », souligne M. Light, qui rappelle que l’une des clés du redressement en 2002 avait été de remettre la qualité de la nourriture au centre des préoccupations. Sur ce plan, M. Easterbrook est resté évasif.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.05.2015 à 11h01 • Mis à jour le05.05.2015 à 14h42 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Patrick Roger Bruxelles confirme un constat partagé partout en Europe : la conjoncture économique s’améliore, lentement mais nettement. Pour ses « Prévisions économiques de printemps », publiées mardi 5 mai, la Commission européenne anticipe désormais une croissance moyenne du produit intérieur brut (PIB) de 1,5 % dans l’eurozone pour 2015 (contre 1,3 % il y a trois mois), et de 1,9 % pour 2016. Pour l’ensemble des 28 pays de l’Union, la hausse du PIB attendue est de 1,8 % en moyenne pour 2015 (et de 2,1 % en 2016).Le scénario de Bruxelles conforte par ailleurs les hypothèses du gouvernement français pour parvenir à une réduction du déficit public sous les 3 % du PIB en 2017. La deuxième économie de la zone euro devrait croître de 1,1 % en 2015, selon Bruxelles, à peine plus que la prévision – très prudente – sur laquelle s’est basé Bercy pour établir la prévision de budget 2015 (1 %).Cela devrait permettre à l’Hexagone de réduire son déficit public à 3,8 % de son PIB en 2015, selon Bruxelles, et à 3,5 % en 2016 (Bercy prévoit respectivement 3,8 % et 3,3 %). Quant à la courbe du chômage, elle pourrait enfin s’infléchir à partir de 2016 (10 %, contre 10,3 % en 2015).Lire aussi :L’économie française accélérerait au premier semestre 2015La France reste néanmoins loin derrière les économies les plus dynamiques de l’eurozone : le PIB allemand devrait croître de 1,9 % en 2015, celui de l’Espagne de 2,8 % et celui de l’Irlande de 3,6 %. Mais il y a pire : ainsi de la Finlande (+ 0,3 % de hausse du PIB en 2015) ou de l’Autriche (+ 0,8 %), qui font du surplace.Le cas grec est intéressant : la Commission ne prévoit plus qu’une croissance de 0,5 % cette année, contre 2,5 % de hausse lors de ses prévisions d’hiver, en février. Quant à la prévision de déficit public, elle est désormais de 2,1 % pour 2015, contre un surplus primaire de 1,1 %, lors des dernières évaluations…Bruxelles a tout simplement intégré l’aléa des négociations entre Athènes et ses créanciers. Ces discussions patinent depuis trois mois, et cette incertitude politique a déstabilisé le secteur financier et en partie paralysé l’activité économique des derniers mois en Grèce.Facteurs exogènesPour la Commission, qui, il y a encore à peine six mois, redoutait le spectre de la déflation, la croissance retrouvée est due à la baisse du prix du pétrole et au change euro/dollar, favorable aux exportations de l’Union. Sans oublier le « Quantitative easing » (QE), la politique de rachat massif de dettes souveraines lancée par la Banque centrale européenne (BCE) en mars, qui a pour effet d’abaisser les taux d’intérêt.Des facteurs en grande partie exogènes, donc. C’est la raison pour laquelle la Commission a insisté, mardi, sur la nécessité de poursuivre sur la voie des réformes de structure. « Nous devons faire en sorte que cette croissance soit soutenable, en continuant à faire les réformes structurelles, à investir et à maintenir la discipline budgétaire », a déclaré Valdis Dombrovskis, vice-président en charge de l’euro. « Il faut en faire davantage pour s’assurer que cette amélioration soit plus qu’un phénomène saisonnier », a ajouté son collègue Pierre Moscovici, commissaire en charge de l’économie. Un message directement à l’adresse de Paris. La Commission doit rendre un avis sur son « programme national de réformes » (PNR) le 13 mai, et n’a pas l’intention de prendre l’exercice à la légère. Certains estiment cependant à Bruxelles que le PNR reçu ces dernières semaines « est de meilleure qualité » que la liste de réformes déjà envoyée en février. Il serait plus détaillé, plus précis, avec un agenda plus clair. Mais Bruxelles aimerait que la France aille plus loin dans la réforme du travail et précise celle de l’Unedic.« L’économie française ne va pas assez bien »« Fondamentalement, l’économie française ne va pas assez bien », reste « impuissante à créer des emplois nécessaires à ses jeunes », et ce malgré « l'environnement monétaire et financier le plus favorable (...) depuis plusieurs décennies », a quant à lui déclaré, mardi matin, le gouverneur de la banque de France, Christian Noyer.Ce dernier a repris son argumentaire habituel sur les mesures que le gouvernement devrait mettre en œuvre. Il a ainsi appelé à un « redressement des finances publiques et à un réexamen de l'action publique ».Selon lui, la France reste, en raison de son haut niveau de dépenses, trop vulnérable face à une éventuelle remontée des taux d'intérêt, aujourd’hui historiquement bas dans toute la zone euro.La Commission doit, courant juin, se prononcer sur ces 4 milliards d’euros d’économies supplémentaires que Paris s’est engagé à trouver pour 2015. C’est la somme jugée nécessaire pour parvenir à un « effort structurel » (réduction du déficit hors effets de la conjoncture), de 0,5 point de pourcentage du PIB cette année.Paris a envoyé sa copie courant avril, et les fonctionnaires de la Commission sont en train de vérifier si ces 4 milliards sont tous qualifiés, pour s’assurer qu’il y a une mesure d’économie effective derrière chaque euro. À Bercy, on précise que les arbitrages récents de l’Elysée en faveur du budget militaire n’ont aucune incidence sur ces économies promises à Bruxelles.« On ne change rien à notre trajectoire »Mais les prévisions de printemps vont-elles contraindre Paris à réaliser plus que ces 4 milliards pour parvenir à l’effort structurel requis, cette somme ayant été établie sur la base des prévisions d’hiver, moins optimistes ? Oui, explique-t-on à la Commission.Du côté français, on se garde bien de tirer des plans sur la comète. « Ces prévisions de croissance sont un peu meilleures, tant mieux, on préfère cela que l’inverse », note le cabinet de Michel Sapin, ministre des finances. « Mais la croissance effective de 2015, on la verra en mars 2016. Là, on est dans la marge d’incertitude. Notre stratégie est cohérente, avec une croissance prévue à 1 %. On ne change rien à notre trajectoire. Les économies, on les fera : tous les 50 milliards [sur trois ans], mais pas plus que les 50 milliards. »Lire aussi :Michel Sapin annonce de nouvelles mesures d'économie pour dégager 4 milliards d'eurosMalgré ces notes discordantes, le climat à l’égard de la France à Bruxelles s’est nettement amélioré ces derniers mois. Et le risque d’une sanction s’éloigne considérablement. Le fait que l’exécution du budget 2014 ait été bien meilleure que prévu (le déficit public n’est plus que de 4 % contre une prévision initiale de 4,4 %), y est évidemment pour beaucoup.La perspective d’une France sous les 3 % de déficit public dans deux ans – du jamais vu depuis près de huit ans – lève pas mal de réserves en interne à la Commission.Le comportement du gouvernement y est aussi pour quelque chose. Les ministres des finances, Michel Sapin, et de l’économie, Emmanuel Macron, multiplient désormais les allers-retours à Bruxelles, pour rencontrer des commissaires – et pas seulement le Français Pierre Moscovici. La venue du premier ministre, Manuel Valls, à Bruxelles, en mars, a aussi été appréciée.Le but ? « Vendre » une image de la France qui sait se réformer, et désamorcer les tensions créées par l’octroi, en février, d’un délai supplémentaire de deux ans à Paris afin de revenir dans les clous du pacte de stabilité et de croissance. Une décision politique de la Commission qui avait été très mal vécue par nombre de petits pays de l’eurozone.Lire aussi :Déficits français : le délai de deux ans passe malPatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guy Dutheil Après les batteries, les générateurs. Le 787 « Dreamliner » de Boeing enchaîne les problèmes électriques. L’Agence fédérale américaine de l’aviation (FAA) a demandé, il y a quelques semaines, aux compagnies aériennes qui exploitent des Boeing 787 de procéder à une « maintenance renouvelée » des générateurs de l’appareil.En pratique, elle exige des compagnies qu’elles désactivent régulièrement les générateurs du 787. C’est-à-dire qu’elles coupent le courant, car la mise sous tension ininterrompue des générateurs peut entraîner une coupure de l’alimentation électrique et donc une perte de contrôle en vol de l’appareil.Des tests ont montré qu’une mise sous tension sans interruption pendant 248 jours, soit huit mois, pouvait provoquer une rupture de la production de courant en vol. « La FAA a jugé qu’il y avait un risque, c’est pourquoi elle émet cet avertissement », a fait savoir l’autorité de régulation américaine, dont la recommandation a été effective immédiatement.En réponse, l’avionneur américain a déjà promis de corriger ce bug informatique d’ici à la fin de l’année. Boeing s’emploie aussi à minorer les conséquences de ce problème de générateurs. Selon l’avionneur, « les compagnies aériennes ont déjà pris les mesures nécessaires après que nous les eûmes informées il y a deux semaines. »De plus, a ajouté le constructeur américain, il est « rare » qu’un avion commercial reste sous tension pendant huit mois d’affilée.Un risque rarissime certes mais pas totalement inexistant. En effet, certaines compagnies maintiendraient l’avion sous tension pendant les périodes de fortes activités, car le 787 aurait aussi des problèmes de redémarrage.IncendiesCes problèmes de générateurs sont un nouveau coup dur pour le long-courrier de Boeing qui enchaîne les déboires depuis son lancement commercial. Déjà, le Dreamliner était entré en service, fin 2011, avec trois années de retard sur son calendrier de départ. Des reports dus aux difficultés de Boeing pour finaliser un avion de nouvelle génération faisant appel pour une large part aux matériaux composites et aux commandes électriques.Après les retards, ce sont les incendies à répétition des batteries au lithium-ion, qui ont cloué au sol le long-courrier de Boeing. En janvier 2013, deux départs d’incendies, l’un à Boston, et l’autre au Japon avaient notamment provoqué l’atterrissage d’urgence d’un 787 de la compagnie All Nippon Airways (ANA).À la suite de ces incidents, les autorités américaines avaient exigé que la cinquantaine de 787 déjà livrés soient « groundés », c’est-à-dire interdits de vol pendant plus de trois mois. Une première depuis trente-trois ans. La Japan Airlines (JAL) et ANA, compagnies de lancement du Dreamliner, avaient été particulièrement affectées par cette longue interdiction de vol.In fine, à défaut de résoudre ce problème de surchauffe des batteries, l’avionneur américain avait imaginé un sarcophage d’acier pour envelopper ces équipements et confiner tout départ d’incendie ainsi que les dégagements de fumée.Il n’empêche, les pépins techniques qui accablent le Dreamliner depuis 2011 restent sans conséquences sur les performances commerciales de l’avion. La preuve, la compagnie Air Tahiti Nui vient tout juste d’en commander deux exemplaires.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.05.2015 à 09h27 • Mis à jour le05.05.2015 à 12h29 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Paris le matin, Bruxelles en début d’après-midi, Francfort en fin de journée… Le gouvernement grec devait multiplier, mardi 5 mai, les contacts directs avec ses créanciers, alors que les discussions devant aboutir au déblocage de la dernière tranche de 7,2 milliards d’euros du second plan d’aide financier, dont a bénéficé Athènes, n’ont toujours pas abouti. Et que la situation financière du pays est jugée critique, d’importants remboursements d’emprunts étant à l’agenda dans les semaines à venir.« Notre objectif est toujours et encore de sortir de cette situation d’étranglement financier et d’obtenir plus de liquidités », affirme une source ministérielle.Le ministre grec des finances, Yanis Varoufakis devait rencontrer son homologue français, Michel Sapin mardi matin à Paris, puis s’envoler ensuite vers Bruxelles, où un entretien avec Pierre Moscovici, le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, est programmé à 14 h 30.Ils devraient discuter des progrès des négociations en cours avec le « groupe de Bruxelles » (l’ex-Troïka des créanciers du pays) et des questions sur lesquelles achoppent toujours ces discussions.Le FMI hausse le tonCette question des « lignes rouges », qui bloquent de part et d’autre la situation, a aussi été abordée, lundi soir, par le premier ministre grec, Alexis Tsipras lors d’un entretien téléphonique avec la présidente du Fonds Monétaire International (FMI), Christine Lagarde.Si le gouvernement grec se dit prêt à effectuer des privatisations, contrairement à ses premières intenttions (vente d'aéroports régionaux à l'opérateur aéroportuaire allemand Fraport, réouverture du processus de cession du port du Pirée), M. Tsipras a rappelé que son gouvernement ne veut pas entendre parler d’une nouvelle baisse des retraites ou de nouvelles modifications du droit du travail.Or le FMI insiste et durcit même le ton. Dans un article du Financial Times, paru lundi 4 mai, des sources au sein de l’institution affirment qu’elle pourrait se retirer du plan d’aide encore en cours et donc suspendre le versement de sa participation. Soit 3,5 milliards d’euros.C’est que le FMI ne croit pas qu’Athènes soit en mesure d’atteindre ses objectifs budgétaires pour 2015 et annonce même, loin de l’excédent primaire attendu, un déficit s’établissant à 1,5 % du PIB.Lire aussi :Le feuilleton grec réserve encore des surprisesPour le FMI, le choix est donc le suivant : soit Athènes entreprend pour environ 5 milliards d’euros de nouvelles mesures d’économie, soit il faudra ouvrir le chapitre de la restructuration de la dette grecque. Un sujet encore tabou pour les créanciers européens.Les Grecs espèrent en tout cas encore une solution d’ici à l’Eurogroupe du 11 mai. C’est dans cette optique que s’inscrit le rendez-vous, mardi à 17 h 30 à Francfort, entre le vice-président du gouvernement, Yiannis Dragassakis, accompagné du nouveau coordinateur de l’équipe grecque de négociation, le vice-ministre aux affaires européennes, Euclide Tskalatos, et le président de la Banque Centrale Européenne (BCE), Mario Draghi.Le conseil des gouverneurs de la BCE se réunit mercredi 6 mai et la délégation grecque espère infléchir en amont de cette rencontre la fermeté jusqu’ici affichée de M. Draghi sur au moins trois points.Lire aussi :La BCE serait prête à durcir le ton envers la GrèceS’assurer de la solidité du soutien aux banques grecquesAthènes veut d’abord obtenir le relèvement du plafond d’achat de bons du trésor grec par les banques grecques, aujourd’hui fixé à 15 milliards d’euros. Cette demande est récurrente de la part du gouvernement d’Alexis Tsipras depuis sa prise de fonction.Les autorités grecques veulent aussi sécuriser le soutien au secteur bancaire grec en s’assurant du maintien du dispositif de financement d’urgence (ELA).Le plafond de l’ELA est révisé quasiment chaque semaine par la BCE et a été relevé, le 29 avril, de 1,4 milliard d’euros. Il s’établit désormais à 76,9 milliards.Auparavant, les banques pouvaient obtenir de l’argent en apportant en garantie les obligations de l’Etat grec qu’elles détiennent. Ces obligations n’ayant pas la qualité de crédit minimum qu’accepte normalement la BCE, celle-ci faisait donc bénéficier les banques grecques d’une exception.Mais cette exception a pris fin peu après l’arrivée au pouvoir fin janvier du gouvernement de gauche radicale Syriza d’Alexis Tsipras en raison de la volonté qu’il manifestait alors de s’affranchir du programme de sauvetage européen en cours.Enfin, Athènes veut s’assurer que le taux appliqué aux garanties grecques par la BCE ne sera pas relevé.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Marin (San Francisco, correspondance) Après vingt ans de règne, John Chambers abandonne la direction générale de Cisco. Lundi 4 mai, l’entreprise américaine a officialisé la prochaine prise de recul de celui qui l’a portée au rang de numéro un mondial des équipements de réseau. À 65 ans, il abandonnera, le 26 juillet, le poste de directeur général, mais il conservera le titre de président exécutif du conseil d’administration.Son remplaçant se nomme Chuck Robbins, 49 ans, dont dix-sept années passées au sein de la société de San Jose (Californie). Il était jusqu’à présent vice-président en charge des opérations mondiales, supervisant à ce titre l’ensemble des forces commerciales de l‘entreprise. « Il connaît tous les aspects de Cisco, assure M. Chambers. Sa vision stratégique et sa capacité d’exécution sont exactement ce dont l’entreprise a besoin alors qu’elle ouvre un nouveau chapitre ».La passation de pouvoir à la tête de Cisco était attendue : en 2012, son PDG se donnait entre deux et quatre ans pour trouver un successeur. Dans la Silicon Valley, le profil de M. Chambers était devenu atypique. Il était l’un des rares dirigeants à être resté aussi longtemps à la tête d’une entreprise qu’il n’avait pas fondée. Il était aussi l’un des derniers représentants d’une génération de patrons arrivés aux commandes avant la révolution Internet.Sa mise en retrait s’inscrit ainsi dans le cadre d’une phase de transition entamée par les entreprises historiques de la high-tech américaine. En 2013, Paul Otellini avait quitté Intel. Tout comme Sam Palmisano, l’année précédente, chez IBM. En septembre 2014, Larry Ellison, emblématique patron et fondateur d’Oracle, a laissé les commandes de sa société. En février, Steve Ballmer, l’ami de Bill Gates, a cédé sa place à la direction de Microsoft.Se réinventerComme Cisco, toutes ces entreprises devaient ou doivent encore se réinventer. Si elles restent leaders dans leur métier historique, elles font face à une concurrence accrue. De nouveaux acteurs, de nouvelles technologies, de nouveaux modèles économiques remettent en cause leurs positions. Cisco n’est pas épargné : lors du dernier exercice, son chiffre d’affaires a reculé de 3 %. Et ses profits ont chuté de 21 %.Ces dernières années, la machine s’est en effet un peu enrayée. « Nous avons connu quatre ou cinq revers majeurs, reconnaît M. Chambers. La plupart de nos pairs, quand ils ont rencontré ces difficultés, ne s’en sont jamais remis ». Le dirigeant a procédé à plusieurs plans sociaux.M. Chambers « a su se réinventer et réinventer Cisco à plusieurs reprises », relève toutefois Christian Renaud, analyste chez 451 Research.Ancien employé d’IBM, M. Chambers a été recruté par Cisco en 1991. Il a été nommé PDG quatre ans plus tard. Très vite, il est devenu un évangéliste du Web. « Il a transformé le réseau, un des aspects les plus complexes de l’infrastructure technologique, un sujet dont il fallait se soucier », se souvient Charles King, analyste chez Pund-IT.Croissance rapideSous sa direction, Cisco connaît des années de croissance rapide. De 1,2 milliard de dollars en 1995, le chiffre d’affaires atteint 22,3 milliards en 2001. En mars 2000, au sommet de la bulle Internet, la société détrône même Microsoft au rang de première capitalisation mondiale. Elle vaut alors plus de 550 milliards de dollars. En tenant compte de l’inflation, c’est autant qu’Apple aujourd’hui.La croissance de l’équipementier a aussi été stimulée par une vaste politique d’acquisitions - plus de 150 en 20 ans - qui a permis à l’entreprise d’étendre ses domaines d’activités.« En 1995, Cisco était dominant sur deux marchés. Aujourd’hui, ils le sont sur 40, indique Christian Renaud, analyste chez 451 Research. L’une des forces de John Chambers a été sa capacité à structurer l’entreprise pour placer les bonnes personnes aux bons endroits ».Lorsque le PDG évoquait sa succession ces dernières années, pas moins d’une dizaine de lieutenants figuraient ainsi sur la liste des prétendants. « Très peu de patrons peuvent tirer le meilleur de leur équipe aussi bien que lui, renchérit M. King. C’est l’une des clés de son succès et de sa longévité. »Lire aussi :Cisco « parie sur la France » numériqueJérôme Marin (San Francisco, correspondance)Journaliste au Monde 05.05.2015 à 01h08 • Mis à jour le05.05.2015 à 03h39 Le Sénat a donné son feu vert dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 mai au principe de 12 dimanches ouverts par an dans la distribution, comme l'avait fait avant lui l'Assemblée nationale à l'occasion de l'examen du projet de loi Macron.Lire : Ce que prévoit (ou pas) la future loi MacronMais contrairement au Palais Bourbon, où les députés frondeurs socialistes avaient menacé de ne pas voter la mesure, elle a été largement approuvée par les sénateurs, à l'exception des communistes (CRC) et des écologistes qui ont déposé des amendements de suppression. « Cette disposition romprait avec le caractère exceptionnel du travail dominical. Ce n'est pas acceptable pour nous », a souligné Annie David (CRC).Exceptions prévuesQuant à Pierre Laurent, le numéro un du PCF, il en a profité pour souligner que « nous sommes très loin de la simplification défendue par le ministre », avec pour chaque dérogation au travail du dimanche des règles différentes pour les salariés. Jean Desessard (écologiste) a fait valoir que « le commerce de détail est un secteur où l'emploi est précaire, et largement féminin et l'ouverture des commerces le dimanche constitue une source de difficulté supplémentaire, notamment pour les questions de garde ». Leurs amendements ont été rejetés.Avec ce vote, le nombre d'ouvertures dominicales des commerces autorisées passe de 5 à 12 par an, sur décision du maire après avis du conseil municipal jusqu'à 5, et de l'intercommunalité au-delà de 5. Ces dimanches sont payés double. Le texte prévoit des exceptions, dans les zones touristiques et zones commerciales fixées par décret, où l'ouverture des magasins est autorisée tous les dimanches, et dans les zones touristiques internationales (ZTI), tracées aussi par décret. L'ouverture des magasins y est autorisée tous les dimanches et le soir jusque minuit. Les commerces de 12 gares connaissant une affluence exceptionnelle pourront aussi ouvrir le dimanche.Possibilité de recourir aux accords groupeEn ce qui concerne les compensations au travail dominical, les sénateurs ont adopté un amendement précisant que le principe des accords collectifs le permettant s'applique aux commerces situés dans les gares, un autre amendement permettant de recourir aux accords de groupe pour définir les compensations accordées aux salariés, et un dernier visant à inscrire dans la loi le fait que tous les accords devront permettre au salarié de percevoir une indemnité plus importante que le reste de la semaine.Pour l'auteur de cet amendement, David Assouline (PS), « il faut s'assurer que le salaire proposé pour le travail dominical ne sera pas égal à celui proposé pour le reste de la semaine, et/ou qu'un repos compensateur sera impérativement proposé au salarié ».Les articles sur le travail dominical ont été appelés en priorité, alors que l'ordre du jour du Sénat a été plusieurs fois modifié en raison des retards pris par l'examen du projet de loi Macron, entamé le 7 avril. Il aurait dû en effet s'achever le 17 avril, avant la pause parlementaire de deux semaines. Mais la conférence des présidents, qui gère son calendrier, a dû le prolonger jusqu'au 7 mai. Le vote solennel, prévu initialement le 5 mai, a été repoussé au mardi 12.Lire aussi la synthèse (en abonnés) : La loi Macron au fil de ses métamorphoses Stéphane Lauer (New York, correspondant) « Trop lourd ». C’est le diagnostic qu’a établi, lundi 4 mai, le nouveau PDG de McDonald’s, Steve Easterbrook, dans un message vidéo. Alors que la première chaîne de fast-food du monde accumule les mauvais résultats, le dirigeant britannique, nommé il y a deux mois, a dévoilé les grandes lignes de son plan stratégique, qui vise à redonner au groupe plus de réactivité pour coller aux envies des clients qui se détournent de plus en plus de la marque.« La réalité est que nos dernières performances ont été médiocres, reconnaît M. Easterbrook. Les chiffres ne mentent pas », ajoute-t-il. Au premier trimestre, le chiffre d’affaires a une nouvelle fois baissé de 2,6 %, tandis que le bénéfice chutait de 32 %. Le groupe souffre particulièrement aux Etats-Unis, où ses ventes ne progressent plus depuis octobre 2013.Lire aussi :McDonald’s change de patron pour rebondirGénéraliser le système de franchisePremière mesure phare pour remédier à la situation : généraliser le système de la franchise, qui concerne aujourd’hui 81 % des restaurants de la chaîne. Le taux devra passer à 90 % d’ici 2018.L’évolution est d’autant plus volontariste qu’elle est décidée dans un contexte de fermetures de points de vente. Le groupe a en effet annoncé le 22 avril la fermeture de 700 restaurants pas suffisamment rentables aux États-Unis, en Chine et au Japon.Au total, ce sont donc 3500 restaurants qui devraient passer sous franchise sur les 36 000 que l’enseigne compte dans le monde. Le but : assurer « un cash-flow plus stable et plus prévisible », a expliqué M. Easterbrook.Autre changement majeur : la réorganisation du groupe en quatre zones géographiques, les États-Unis, les marchés leaders comme le Royaume-Uni, la France ou l’Allemagne, les pays émergents et enfin le reste du monde.Diminuer l’attente des clientsMais les évolutions devront aussi être immédiatement perceptibles par le client. Le patron promet ainsi que le groupe va se concentrer davantage sur l’écoute. Pour cela, McDonald’s devra travailler à la simplification des tâches de ses employés afin de diminuer les temps d’attente des clients.La chaîne a également annoncé de nouveaux changements dans ses menus. L’introduction d’un sandwich au poulet grillé, labellisé « artisan » (sic) est censé démontrer la volonté du groupe de proposer une nourriture plus saine.Le groupe prévoit en outre une réduction de ses coûts de 300 millions de dollars. Le PDG n’a pas précisé quel serait l’impact sur l’emploi, affirmant qu’il était encore trop tôt pour le déterminer.Lire aussi :Les leçons du fast-foodStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Harry Bellet Les résultats des ventes aux enchères d’art impressionniste, moderne et contemporain de New York battent si régulièrement des records que ça en deviendrait presque lassant, si celles qui se sont achevées jeudi 14 mai ne révélaient quelques nouveautés dans ce marché très particulier. Sauf erreur dans l’addition, le produit vendu en une semaine dépasse les 2 milliards de dollars, 2 457 000 000 si on ajoute la vente d’art impressionniste de Sotheby’s qui se tenait la semaine précédente. Christie’s avait pour sa part préféré décaler la sienne pour ne pas coïncider avec le vernissage de la biennale de Venise qui avait lieu au même moment. Soit 4% de la totalité des échanges d’œuvres d’art de l’année précédente dans le monde, estimée à 58 milliards de dollars.Le tout a été couronné par un nouveau record mondial pour un tableau vendu aux enchères (d’autres auraient fait mieux en vente privées, mais les montants sont là invérifiables), les 179,4 millions de dollars obtenus chez Christie’s pour Les Femmes d’Alger de Picasso. A ce prix là, il s’agit d’un trophée : on observe l’arrivée de nouveaux venus sur le marché, richissimes mais pas nécessairement au fait des subtilités de l’histoire de l’art - toutefois, Picasso, ils en ont entendu parler. Pour peu que le catalogue de la vente leur explique que celui-ci fut peint en hommage à Matisse (ce qui reste à prouver) mort peu de temps auparavant, dont ils connaissent aussi vaguement le nom, et à Delacroix (une rapide consultation sur internet leur confirmera qu’il fut un peu fameux), et les voila rassurés. Un brin flattés aussi d’apprendre la présence dans la salle de « beautiful people », comme l’acteur Leonardo di Caprio, qui achetait peu mais se montrait beaucoup. Pour le reste, la publicité mondiale donnée par la presse à cette vente suffira à ce que leurs amis reconnaissent la chose lorsqu’elle sera accrochée dans leur salon. Ou dans leur musée, puisqu’il est désormais de bon ton de s’en faire construire un à son nom.Tétons floutés à la télévisionNe soyons pas trop caustiques : la toile est belle, et encore dérangeante, au point que la chaîne de télévision Fox News s’est sentie de son devoir moral de flouter les tétons des algériennes. Trophée, mais à double titre, puisque il n’a pas été simple pour Christie’s d’en obtenir le mandat de vente : il leur a fallu pour cela assurer à son précédent propriétaire que, quel que soit le résultat des enchères, il toucherait un montant convenu d’avance. C’est le principe de la garantie, qui dans la vacation considérée, a atteint des sommets : 49 œuvres, soit plus de la moitié des lots de la vente, étaient ainsi garantis. Si Christie’s les cédait moins cher que prévu, la maison en était de sa poche. Le temps où les commissaires priseurs agissaient en intermédiaires neutres entre un vendeur et un acheteur est désormais bien loin.Placement à court et long termeC’est d’ailleurs ce qui gêne le plus les observateurs. Un marchand cité par le New York Times n’hésite pas à parler d’opacité, un comble pour une vente publique. Un autre confie au Monde ses doutes sur la réalité de certaines ventes, un tableau supposément cédé à un tiers pouvant en fait être acheté par la maison elle-même, qui trouve son intérêt à soutenir les prix, spécialement quand son propriétaire est lui-même un des plus importants collectionneurs du monde et valorise ainsi son stock.Dernier enseignement, l’art est définivement devenu un placement qui, s’il est parfois risqué, peut aussi s’avérer très rentable. Sur le long terme, par exemple ce mobile de Calder, acheté 650 000 dollars en 2001, revendu 5,8 millions de dollars cette semaine. Sur le court terme, ça marche aussi très bien : le Portrait d’Henrietta Moraes peint par Bacon en 1963 avait été acheté 33,4 millions à Londres en 2012, rappelle l’excellent Judd Tully, un des meilleurs spécialistes de ce marché. Il a été revendu 47,7 millions de dollars. Plus de 14 millions de dollars de plus-value en trois ans, on comprend mieux l’amour de l’art.Harry BelletJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Marin (San Francisco, correspondance) Dans les prochaines semaines, un drôle de véhicule va commencer à arpenter les rues de Mountain View, en plein cœur de la Silicon Valley. Avec son petit gabarit, ses formes arrondies et ses allures enfantines, il semble tout droit sorti d’un dessin animé. Il présente aussi une autre particularité : il est totalement autonome.Ce véhicule est le dernier prototype de voiture sans conducteur développé par Google. Dévoilé en mai 2014, il a déjà accumulé les kilomètres d’essais sur des pistes privées. A partir de cet été, il roulera également sur les routes publiques à proximité du siège social du moteur de recherche.Cela fait déjà cinq ans que l’entreprise mène des expérimentations en Californie et dans le Nevada. Jusqu’à présent, elle n’a utilisé que des modèles commerciaux, des Toyota puis des Lexus, équipés d’un système sophistiqué de radar et de caméra. Celui-ci permet de cartographier l’environnement et de détecter voitures, piétons, feux rouges, lignes blanches…Onze accrochagesLe nouveau prototype a été conçu en interne. Une vingtaine d’unités ont été produites par un petit équipementier de Detroit, le fief américain de l’automobile. Initialement, ces voitures ne devaient inclure ni volant, ni pédales. Google a cependant dû revoir ses plans pour se conformer à la réglementation californienne, qui impose la présence d’un chauffeur pouvant reprendre le contrôle.Niché dans Google X, le laboratoire maison qui imagine les concepts les plus futuristes, le projet est encore loin d’aboutir. Son directeur, Chris Urmson, évoque un possible lancement commercial d’ici à cinq ans. Beaucoup de défis restent encore à résoudre, explique-t-il. Par exemple, « où doit s’arrêter la voiture quand sa destination est inaccessible pour cause de travaux » ?Depuis leurs premiers tours de piste, les voitures de Google ont effectué environ 1,5 million de kilomètres de manière autonome. Sans le moindre accident, expliquait encore la société l’an passé. Lundi 11 mai, elle a cependant dû admettre que onze accrochages avaient bien eu lieu. « Le véhicule sans conducteur n’a jamais été la cause de l’accident », assure M. Urmson.Un développement par étapes« De nombreux constructeurs travaillent sur les voitures sans conducteur, indique Thilo Koslowski, du cabinet d’études Gartner. Mais le développement va se faire par étapes. » L’analyste estime qu’il faudra encore attendre dix ans avant qu’un modèle totalement autonome devienne grand public.Dans l’intervalle, un nombre croissant de véhicules se conduiront seuls dans certaines conditions. Par exemple, pour se garer ou sur autoroute, où les données à analyser sont moins complexes qu’en ville. Tesla, le fabricant américain de voitures électriques, promet même l’arrivée d’une fonction de pilote automatique dès cette année. De son côté, General Motors prévoit un modèle semi-autonome pour 2017.Le marché pourrait bien être l’avenir de l’automobile. « En 2035, les voitures sans conducteur représenteront 9 % de la flotte mondiale. Et presque 100 % en 2050 », prédit Egil Juliussen, directeur de recherche au sein du cabinet IHS Automotive.Du fait de son expertise, Google pourrait devenir un acteur majeur du secteur. « L’aspect logiciel va être un élément primordial pour assurer la fiabilité des véhicules, renchérit M. Juliussen. Sur ce point, les sociétés high-tech disposent d’une expertise que ne possèdent pas les constructeurs automobiles. »Lire (édition abonnés) : La longue route vers la voiture autonomeJérôme Marin (San Francisco, correspondance)Journaliste au Monde Au Zimbabwe, l'élevage de crocodiles est un secteur rentable qui rapporte des millions de dollars de profits annuels à l'économie du pays, grâce aux revenus de la viande, du tourisme, et des produits manufacturés. En 2014, plus de 43 000 peaux de crocodiles ont été vendues, essentiellement vers l'Europe et de plus en plus vers l'Asie.S'abonner dès 1 €RéagirClasserEmailFacebookTwitterGoogle +LinkedinPinterestPartagerrequire(['lmd.afrique.toolbar'], function (toolbar) { toolbar.init('.js-toolbar');}); Accusations de viol en Centrafrique : « On est dans quelque chose de très irrationnel » Les Burundais ont « peur de voir la capitale s’embraser » Burundi : les combats font rage Denis Cosnard Dans le port de Calais, les trois ferries de MyFerryLink vont hisser aujourd’hui le grand pavois en signe de victoire. Dans une décision rendue vendredi 15 mai, la cour d’appel de Londres a en effet remis en cause l’interdiction faite à ces trois navires français d’accoster de l’autre côté de la Manche.Eurotunnel, dont MyFerryLink est une filiale, va donc pouvoir continuer à exploiter cette liaison entre Calais et Douvres au-delà du 9 juillet, la date couperet initialement fixée par les autorités britanniques.« C’est une excellente nouvelle pour l’armement sous pavillon français et pour l’emploi à Calais », a immédiatement commenté le secrétaire d’Etat chargé des transports, de la mer et de la pêche, Alain Vidalies.« Cette décision de la cour d’appel est historique, se sont également réjouis Jean-Michel Giguet et Raphaël Doutrebente, les dirigeants français de la compagnie de ferries à l’origine de ce retournement. C’est la victoire de notre détermination, victoire que nous partageons avec les salariés et les clients et qui est très positive pour le marché transmanche. C’est aussi la fin du processus pour ceux qui voulaient la mort de MyFerryLink. »MyFerryLink avait été mise en venteEurotunnel, l’opérateur du tunnel sous la Manche, avait racheté, en 2012, trois bateaux de l’ex-SeaFrance, afin de diversifier son activité et d’être présent à la fois sous l’eau et sur l’eau. Les autorités britanniques avaient estimé que cette situation posait de gros problèmes de concurrence, et interdit à Eurotunnel de poursuivre son activité.Lire aussi :Londres interdit définitivement les ferries d’EurotunnelL’entreprise a donc mis en vente sa filiale spécialisée, MyFerryLink, et s’apprêtait à stopper la commercialisation des traversées par ferries à compter du 9 juillet.Lire aussi :Eurotunnel cherche à vendre MyFerryLinkMais la société coopérative et participative (SCOP) SeaFrance, qui exploite les trois navires pour le compte d’Eurotunnel, n’a pas lâché prise, et poursuivi en justice un combat qui paraissait perdu d’avance à beaucoup. Et ce vendredi, la cour d’appel de Londres lui a donné raison.L’Autorité de la concurrence britannique va « étudier le jugement »Par deux voix contre une, la cour a estimé que l’Autorité de la concurrence et des marchés britannique, la CMA, n’était pas compétente dans ce dossier, dans la mesure où il n’y avait pas eu de fusion au sens juridique du terme entre Eurotunnel et MyFerryLink.L’affaire n’est pas forcément réglée de façon définitive. La CMA a indiqué, vendredi, son intention d’« étudier attentivement le jugement », avant de former un ultime recours éventuel. Si aucun recours n’intervient, MyFerryLink pourrait poursuivre son activité dans le cadre d’Eurotunnel.Cette décision de justice survient alors que SeaFrance (577 salariés) est en pleine tempête, ses dirigeants s’entredéchirant. Le 10 avril, la société a été placée en procédure de sauvegarde et deux administrateurs judiciaires ont été nommés, contre l’avis du conseil de surveillance. Trois jours plus tard, les deux directeurs à l’origine de cette décision ont été révoqués par le conseil.Lire aussi :SeaFrance dans la tempêteEn tout état de cause, l’arrêt de ce vendredi supprime la date fixée auparavant, et donne plus de temps à Eurotunnel pour vendre ses navires, si l’exploitant du tunnel sous la Manche le souhaite toujours.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Prudhomme Le projet d’alliance, avec un grand « A », entre les groupes Auchan et Système U avance. Doucement. Mais en prenant aussi un tout petit peu plus d’ampleur que ce qui avait été dévoilé le 11 septembre 2014, puisque les deux enseignes de distribution envisagent de mettre en place une structure de gouvernance commune et des échanges d’enseignes, comme l’a indiqué la direction de Système U, vendredi 15 mai, confirmant une information du Figaro.Il ne s’agit toutefois pas d’aboutir à un mariage formel. « Ce n’est pas une société commune. Il n’est pas question de créer une entité à part entière », assure-t-on à la direction du groupe Système U. Les deux sociétés, qui sont les numéros 5 et 6 de la distribution en France, ont vocation à conserver leur identité.Il s’agit de mettre sur pied « une instance qui gérera la conduite de l’Alliance, précise un porte-parole de Système U. Dans une alliance, il faut que les deux partenaires discutent, ce qui peut être fait au sein d’un “comité d’alliance stratégique” ». Selon Le Figaro, ce comité devrait être composé de quatre représentants de chaque groupe (à commencer par les PDG) et chargé de valider à l’unanimité les grandes lignes stratégiques de l’Alliance.Le projet d’association entre Auchan et Système U propulserait les deux groupes en deuxième position sur le marché français, juste derrière Carrefour et devant Leclerc, avec un chiffre d’affaires de 48 milliards d’euros.Extension du champ de la coopérationCette union, qui portait initialement sur la mise en commun des forces d’achat auprès des fournisseurs, avait été étendue à d’autres aspects. Le 13 février, les deux groupes avaient ainsi annoncé être entrés « en négociations exclusives en vue d’approfondir leur partenariat ».L’élargissement avait d’abord concerné « le domaine des achats », où le partenariat avait été élargi aux marques de distributeurs premiers prix. Mais les deux enseignes avaient aussi indiqué vouloir rechercher des « synergies dans le domaine du développement, de l’organisation des réseaux et des fonctions commerciales et organisationnelles ».Lire aussi :Auchan et Système U font un pas de plus vers un mariageUn possible échange d’enseignes avait été évoqué, dès janvier, par le magazine LSA, sous forme d’un accord de franchise. Mais, à cette époque, les deux groupes n’avaient pas commenté. Le 16 mars, Serge Papin, le PDG de Système U, dans un entretien au « Monde », avait toutefois précisé que les discussions portaient sur « la logistique, les services supports ». « Mais aussi les enseignes », avait-il ajouté.Lire aussi :Grande distribution : « La guerre des prix a coûté trop cher », selon Serge PapinCe qu’avait confirmé, le 9 mars, Jean-Denis Deweine, le directeur des achats d’Auchan : lors de la présentation des résultats annuels d’Auchan, il avait expliqué que les discussions se poursuivaient pour approfondir le partenariat « sur des axes majeurs », citant « les achats, la convergence des politiques commerciales [super, hyper, drive], l’efficacité opérationnelle [logistique et système d’information] » et « pourquoi pas », disait-il, « des changements d’enseignes. »Selon Le Figaro, le projet prévoit de laisser Auchan, qui a plus d’expertise dans les très grandes surfaces, gérer le parc d’hypermarchés et Système U gérer l’ensemble des supermarchés. Ce qui implique le passage des 70 Hyper U sous enseigne Auchan, sans changer de propriétaire, et qu’Auchan exploite ses 247 Simply Market en franchise sous enseigne Super U. Les noms d’hyper U et de Simply Market auraient ainsi vocation à disparaître.Convaincre les adhérentsEncore faudra-t-il convaincre les adhérents de Système U, groupe coopératif. « Serge Papin n’a pas le pouvoir d’obliger les exploitants à changer d’enseigne, souligne-t-on à la direction du groupe. Chaque magasin est une entreprise indépendante. Il est donc difficile d’affirmer que les 70 Hyper U deviendront des Auchan. Ils vont peut-être décider de passer sous une enseigne concurrente, ou rester sous marque U. C’est l’exploitant qui décide mais on espère que les associés verront l’intérêt de rejoindre l’alliance, car s’il reste quelques unités Hyper U, il leur sera plus difficile de profiter des opérations promotionnelles et de communication. Elles seront marginalisées. »Le 24 mars, une opération séduction a d’ailleurs été menée chez Système U, où Vianney Mulliez, PDG du groupe Auchan, avare d’apparitions publiques, est venu présenter aux associés les bénéfices de cette alliance, au côté de Serge Papin. « Le groupe a tenu une convention où le projet a été expliqué aux adhérents, explique-t-on à la direction de Système U. Il n’y a pas eu de vote mais on a senti une volonté de plus de 90 % du réseau d’aller plus loin. Après, il y a certes des situations locales où l’enseigne U est connue et où les exploitants peuvent se poser des questions sur leur éventuelle perte d’attractivité. »Autre obstacle, et de taille : le projet doit aussi passer le cap des autorités de la concurrence, à Bruxelles et en France. Début avril, l’Autorité de la concurrence a rendu un avis identifiant plusieurs risques d’altération de la concurrence dans la grande distribution, et invité Auchan-Système U, mais aussi Intermarché-Casino et Carrefour-Cora, qui ont des projets similaires, à ajuster leurs pratiques.Lire aussi :L’Autorité de la concurrence invite la grande distribution à « corriger ses alliances »Interrogé sur l’hypothèse de cessions d’actifs qui pourraient être imposées par l’Autorité de la concurrence, le porte-parole de Système U a précisé que le groupe ne détenait pas de magasins à proprement parler puisqu’il était un groupement de commerçants indépendants, mais que « dans certaines zones commerciales, localités, peut-être que cela posera en effet un problème de concurrence, et peut-être que les groupes devront trouver des solutions pour rétablir une concurrence conforme à l’esprit de la loi ».Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre-Cyrille Hautcoeur (Directeur d'études à l'EHESS) Lors de la visite de Nicolas Sarkozy qui a suivi le tremblement de terre de 2010, l’historien haïtien Jean Saint-Vil exigeait le remboursement par la France de 40 milliards de dollars (27,8 milliards d’euros en 2010), correspondant, selon lui, à la valeur actuelle de l’indemnité de 150 millions de francs obtenue de Haïti sous la menace, par la France de Charles X en 1825, comme compensation des pertes subies par les colons, après l’indépendance de l’île en 1804. En 2003, le gouvernement de Jean-Bertrand Aristide, président de Haïti, avait réclamé 17 milliards de dollars de compensation.Nous laisserons, ici, de côté la question – essentielle – du sens qu’auraient des réparations financières des crimes de l’esclavage d’un point de vue philosophique ou juridique, pour examiner cette demande financière, et notamment son montant.L’utilisation de l’indemnisationDans le calcul de 1825, seul le tiers de l’indemnité correspondait à la valeur des esclaves, de sorte que la réduction de l’indemnité à 90 millions par Louis-Philippe en 1838 en faisait le prix de la seule expropriation du capital foncier et immobilier des colons. C’est, donc, dans une certaine mesure, une compensation au titre de la colonisation qui est aujourd’hui réclamée, plus que de l’esclavage... Sarah Belouezzane Iliad, la maison mère de Free, a clôturé, vendredi 15 mai, la « saison » des résultats trimestriels. Chez les opérateurs de télécommunications français tout du moins. L’occasion d’un petit bilan de situation. D’autant que cela fait maintenant trois ans que Free a fait son entrée sur le secteur du mobile avec des tarifs qui ont obligé tous les concurrents (Orange, SFR, Bouygues Telecom) à s’aligner et à rogner leurs marges.Quel est l’état de santé financier des quatre opérateurs ?Iliad, le groupe fondé par Xavier Niel (par ailleurs actionnaire à titre personnel du Monde) a affiché un chiffre d’affaires de 1,1 milliard d’euros, en croissance de 7 % sur un an pour le premier trimestre. L’excédent brut d’exploitation n’a pas été dévoilé, mais le groupe assure qu’il est en croissance de 10 %.Chez les concurrents, que la guerre des prix a plongés dans une crise sans précédent, la situation reste difficile. Bouygues Telecom, autrefois plus grand contributeur au dividende de sa maison mère, est en déficit depuis 2012. L’opérateur, qui a publié ses résultats du premier trimestre mercredi 13 mai, a affiché un déficit de 49 millions d’euros.SFR, racheté par Numericable en novembre 2014, et qui a accusé des pertes sur l’ensemble de l’année dernière, est revenu dans le vert au premier trimestre. L’opérateur a réalisé 816 millions d’euros de bénéfices. Hors éléments exceptionnels, son résultat net redescend toutefois à 132 millions d’euros.Orange, dont le chiffre d’affaires n’a cessé de décroître sur les trois dernières années, a amorti ce recul au premier trimestre, avec une baisse de 1,4 %, à 9,67 milliards d'euros. Le bénéfice avant intérêts et impôts (Ebitda) s'est établi à 2,91 milliards d'euros, en baisse à base comparable, mais le recul est deux fois moindre que l'année précédente.Comment évoluent les  « portefeuilles » d’abonnés ?Free est toujours en croissance. Sur les trois premiers mois de l’année, l’opérateur a attiré 420 000 abonnés mobiles pour atteindre 10,5 millions de clients au total. Le fixe a séduit 77 000 nouveaux abonnés, portant le nombre total à 5,9 millions.Chez Bouygues Telecom, la stratégie d’acquisition de nouveaux abonnés semble fonctionner : l’opérateur en a récupéré 96 000 dans le haut débit fixe sur les trois premiers mois de l’année.Bouygues Telecom a réduit ses prix afin de conquérir de nouveaux clients et de se renforcer sur le fixe. Métier qui lui avait cruellement fait défaut lorsqu’il a fallu résister à l’onde de choc créée par l’arrivée de Free.Chez SFR, les abonnés, eux, en revanche, ont massivement déserté : 500 000 d’entre eux ont quitté le parc mobile de l’opérateur. « Pour l’instant ça va, mais il ne faudrait pas que ça dure », indique un analyste.Orange, lui, continue de bénéficier de ses investissements dans la 4G et le très haut débit fixe. Les ventes nettes de forfaits mobiles ont atteint 164 000 unités au premier trimestre, soit près du double de celles réalisées un an plus tôt. Sur le développement de la fibre optioque, le groupe revendique 75 000 clients supplémentaires.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel Quoi qu’en disent ses détracteurs, son plan fonctionne. À l’occasion d’une conférence au Fonds Monétaire International (FMI), à Washington, Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE) a défendu le bilan de l’assouplissement quantitatif (quantitative easing en anglais, ou QE).Entamé en mars, ce programme, qui consiste en un rachat massif de dettes privées et surtout publiques en zone euro, a « montré son efficacité jusqu’ici, davantage que bien des observateurs ne l’avaient anticipé », a insisté l’Italien.Faut-il stopper le QE ?L’objectif de ce plan est, rappelons-le, de déjouer les tensions déflationnistes pesant sur la zone euro et de raviver l’économie. Avant même son lancement, il a déclenché une forte baisse des taux souverains dans l’union monétaire, si bien qu’au mois d’avril, des rumeurs ont couru sur un éventuel arrêt prématuré. D’autant que l’inflation européenne commence à se redresser.Sur ce point, M. Draghi a mis les choses au clair : « Nous appliquerons le programme de rachats d’actifs en entier comme annoncé, et jusqu’à ce que l’on constate un ajustement durable de la trajectoire de l’inflation », a-t-il martelé.Au total, la BCE a prévu de racheter pour plus de 1 040 milliards d’euros de dettes privées et publiques jusqu’en septembre 2016, au rythme de 60 milliards d’euros par mois.Y a-t-il des risques d’effets secondaires sur la distribution des richesses ? Nombre d’analystes s’interrogent sur les effets à long terme de la politique accommodante de la BCE, qu’il s’agisse du QE comme des taux d’intérêts directeurs très bas.Certains redoutent que les liquidités ainsi injectées favorisent la formation de bulles spéculatives. Un risque que réfute M. Draghi : « pour le moment, il y a peu d’indications pouvant laisser penser que des déséquilibres financiers généralisés soient en train d’émerger ».Il juge en revanche qu’il convient d’être attentif à l’impact de ces mesures sur la distribution des richesses. « Il devient important que ces conséquences soient identifiées, pesées et y remédier quand nécessaire », a-t-il affirmé.Une période de taux d’intérêt réels très bas, pendant très longtemps, peut en effet « avoir des conséquences indésirables dans des sociétés vieillissantes » et inciter à l’épargne, a-t-il expliqué.À première vue, l’analyse de M. Draghi peut sembler paradoxale : les taux bas sont en effet censés stimuler la consommation, puisque le crédit est moins cher. Seulement, lorsqu’un tel environnement se prolonge, les ménages commencent à s’inquiéter pour leur retraite future.Puisque les taux bas signifient également que les placements comme l’assurance-vie rapportent moins, ils ont alors tendance à augmenter leur épargne pour compenser.Lire aussi :La politique menée par la BCE met l’assurance-vie sous pressionL’exemple des États-Unis doit-il inciter à la prudence ?S’il n’y a pas fait directement référence, M. Draghi avait certainement en tête l’exemple de la politique ultra-accommodante de la Réserve fédérale américaine (Fed). Outre-Atlantique, le QE a favorisé l’accroissement des inégalités en poussant les marchés financiers vers des sommets.Une partie du patrimoine des ménages américains les plus aisés, notamment leur épargne retraite, est en effet liée à la bourse : le QE leur a donc profité en premier lieu, au détriment des moins aisés.L’effet sur la consommation est en revanche plus nuancé. « Que se passe-t-il avec le consommateur ? C’est une énigme ! », s’interrogeait ainsi récemment un responsable de la Fed, Dennis Lockhart. « La récente baisse des prix de l’essence aurait dû doper les dépenses. Au lieu de cela, on assiste à une vive augmentation du taux d’épargne, passé de 4,6 % à 5,5 % au premier trimestre », avait-il signalé.Pour les économistes, cette « énigme » peut avoir deux explications. La première est que les ménages américains, traumatisés par la crise des subprimes, sont désormais plus prudents : plutôt que de renouer avec des niveaux d’endettement excessifs, comme avant 2008, ils préfèrent épargner.La seconde explication est que, comme l’ensemble des pays occidentalisés, les États-Unis vieillissent. Dans une étude publiée en 2013, Patrick Imam, économiste au Fonds monétaire international (FMI), soulignait ainsi que dans ces États, l’action des banques centrales est moins efficace à cause du vieillissement de la population.« Les sociétés vieillissantes comportent en général une plus grande proportion de ménages qui épargnent : elles sont donc moins sensibles aux variations de taux d’intérêt, tandis que les sociétés jeunes, dont la population est plus susceptible de s’endetter, réagissent plus nettement à la politique monétaire », détaillait-il. Les retraités gênent les banques centralesL’économiste a chiffré l’impact du vieillissement : chaque fois que le taux de dépendance des personnes âgées (rapport entre la population de plus de 65 ans et celle de 15 à 64 ans) augmente d’un point, l’impact cumulé de la politique monétaire se réduit de 0,1 point sur l’inflation et de 0,35 point sur le chômage.Une perspective inquiétante pour les pays comme l’Allemagne, où le taux de dépendance des personnes âgées devrait grimper d’une dizaine de points d’ici dix ans…Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julien Bouissou (New Delhi, correspondance) L’Inde va acquérir 56 avions de transport militaire livrés par Airbus et le groupe Indien Tata pour remplacer ses vieux modèles « Avro », assemblés par l’avionneur Indien Hindustan Aeronautics Limited (HAL). Le contrat, conclu mercredi 13 mai dans la soirée et dont le montant estimé à 1,6 milliard d’euros, prévoit la livraison, dans un premier temps, de 16 avions C295 « prêts à voler » sortis des usines européennes d’Airbus Defence and Space, puis de 40 autres appareils, qui doivent être assemblés par Tata Advanced Systems dans son usine d’Hyderabad, dans le sud de l’Inde, au moyen d’un transfert de technologie.« Nous avions contacté d’autres constructeurs et nous n’avons reçu qu’une offre. Le comité d’acquisition du ministère de la défense l’a validée, mais il reste encore à négocier les conditions d’achat et notamment le prix », a expliqué au « Monde » Sitanshu Kar, le porte-parole du ministère indien de la défense.Ce contrat s’inscrit dans le cadre de la stratégie du gouvernement indien d’accélérer la modernisation de l’armée. Mais surtout, avec son volet industriel en Inde, il illustre la nouvelle stratégie adoptée par le premier ministre, Narendra Modi avec son « Make in India », ce programme qui vise à faire décoller l’industrie manufacturière du pays.Dans le domaine militaire, l’Inde, qui est aujourd’hui le premier importateur au monde d’équipements militaires conventionnels, s’est en l’occurrence donnée pour objectif de fabriquer sur son sol 70 % de ses acquisitions de matériels d’ici à 2020.Dans ce cadre, l’année dernière, le gouvernement a relevé à 49 % la participation que peut prendre un groupe étranger dans un groupe indien de défense.Pour le Rafale, le projet a échouéLe « Make in India », et notamment ses conditions strictes en matière de transfert de technologie et d’ouverture de lignes d’assemblage en Inde, n’est toutefois pas simple à mettre en œuvre.L’exemple des avions de combat Rafale, dont voulait se doter l’Inde, en en produisant une partie sur son sol, le montre : les négociations, entamées en 2012 pour l’achat de 126 avions, dont 108 fabriqués en Inde, ont échoué. Les discussions ont achoppé sur les questions de coût des appareils et de responsabilité en cas d’accident.M. Modi a finalement décidé, en avril, de commander auprès de l’avionneur Français 36 Rafale dans un contrat de gouvernement à gouvernement. Un comité chargé de négocier l’achat de ces avions a été mis en place par le ministère Indien de la défense au début du mois de mai.Lire aussi :Le Rafale remporte un nouveau succès majeur à l’exportationD’autres commandes de matériels militaires, d’un montant d’environ 875 millions de dollars, ont été approuvées mercredi par l’Inde. Elles portent sur 145 mortiers ultralégers de BAE Systems, des missiles de croisières indo-russes BrahMos et 197 hélicoptères russes Kamov.Depuis son arrivée au pouvoir, il y a un an, M. Modi a passé des contrats pour un montant estimé à 40 milliards de dollars.Le contexte géostratégique de l’Inde est particulièrement sensible. Le pays a déjà connu quatre guerres avec le Pakistan, dont elle dispute la souveraineté sur une partie de la région du cachemire.L’Inde connaît également des différends frontaliers avec la Chine, le long de l’Himalaya. Or les dépenses militaires annuelles de Pékin, qui avoisinent les 120 milliards de dollars, dépassent de loin celles de New Delhi.Julien Bouissou (New Delhi, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.05.2015 à 22h24 • Mis à jour le14.05.2015 à 22h34 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Les offres publiques d’achat (OPA) peuvent être hostiles ou amicales, mais elles sont plus rarement fantômes. Avon semble pourtant bien avoir fait l’objet, jeudi 14 mai, d’une offre appartenant à cette dernière catégorie. Une mystérieuse société baptisée PTG Capital Partners a, en effet, diffusé auprès de la Security Exchange Commission (SEC), le régulateur des marchés boursiers américain, un document annonçant le rachat du groupe américain de vente à domicile de produits de beauté.L’offre indique un montant de 18,75 dollars par action Avon, soit plus du double du cours à la clôture de Wall Street mercredi. Le problème est que PTG, soi-disant basée à Londres, ne dispose pas de bureau à l’adresse indiquée sur le document et c’est un message vocal qui répond lorsqu’on compose le numéro de téléphone du conseil juridique de la société, un certain Steve Kohe. L’offre fait aussi mention d’un avocat, Michael Trose, du cabinet texan Trose & Cox, qui, lui non plus, n’existe pas. Enfin, aucune société n’est enregistrée à ce nom auprès des autorités financières britanniques.« Philosophie anticonformsite »Avon a affirmé n’avoir « reçu aucune offre ou autre communication d’une telle entité et n’est pas en mesure de confirmer qu’une telle entité existe ». S’il s’agit d’un canular, celui-ci semble avoir été bien monté. Car pour déposer un dossier sur le système informatique de la SEC, appelé EDGAR, il est nécessaire de disposer d’un numéro d’identification et d’un mot de passe spécifique. Le scénario semble suggérer que les auteurs ont pu pénétrer le système sans éveiller les soupçons.Les plaisantins ont-ils joué sur la proximité du nom de cette société fantôme avec le fonds TPG Capital, le géant du private equity ? Le nom de ce dernier est même cité dans le document : « L’approche de TPG pour investir nous aide à reconnaître la valeur – ou le potentiel de valeur – que d’autres ne peuvent pas voir. Cette philosophie anticonformiste a donné des performances constantes et exceptionnelles parce que nous consacrons le bon équilibre de capital, de temps, de management et d’expertise opérationnelle pour faire de situations délicates des investissements réussis. » Le vrai TPG a été obligé de démentir tout lien avec cette opération.Malgré tout, la farce a dopé le cours d’Avon, qui a flambé de plus de 6 % jeudi. Cette affaire intervient dans un contexte délicat pour la société de vente à domicile de produits de beauté. Impliqué depuis 2011 dans une affaire de corruption, le groupe accumule les pertes. Sa patronne charismatique, Andrea Jung, avait été obligée de démissionner après plusieurs exercices dans le rouge. En 2012, Avon avait également fait l’objet d’une OPA, une vraie cette fois-ci, de la part du groupe Coty. Une offre que le conseil d’administration d’Avon avait déclinée. Cette fois-ci, il n’aura pas eu à se donner cette peine.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gabriel Coutagne Même si les fumeurs finissent par ne plus les voir, elles sont bien là : depuis le 20 avril 2011, chaque paquet de cigarettes doit obligatoirement être orné d’une image représentant les dangers liés au tabac. Photographie médicale, photomontage, mise en scène ou dessin, la forme varie, mais l’intention reste la même : réduire l’attrait de la cigarette et son pouvoir de séduction, longtemps amplifié par la publicité, le marketing, le cinéma. Les autorités sanitaires postulent que le cliché d’un cancer de la langue ou d’un embryon, d’un homme en train de passer un test d’effort ou d’une tumeur au poumon peut avoir un effet dissuasif.Pour cela, rien de tel que l’image, explique Karine Gallopel-Morvan, chercheuse en marketing social à l’Ecole des hautes études en santé publique. « Une majorité d’études montre très clairement la prédominance du format visuel par rapport au format textuel. Concernant les images les plus efficaces, cela va dépendre du sexe, de l’âge, etc., des individus. »Quelle est l’efficacité réelle de ces représentations ?Si les messages écrits (« Fumer tue », par exemple) sont similaires d’un pays à un autre, les images, elles, sont radicalement différentes selon les régions du monde. Le Brésil montre volontiers l’image (fictive) d’un fœtus mort et gisant dans un cendrier, là où l’Union européenne se contente du dessin d’un fœtus dans le ventre de sa mère. Au sein de l’UE, les images sont communes à tous les pays. Elles sont conçues et choisies à partir d’une réflexion commune entre un groupe d’experts et une agence de communication. L’agence propose des idées, et trois d’entre elles sont sélectionnées sur la base d’une étude quantitative auprès d’un public test.Mais au fond, quelle est l’efficacité réelle de ces représentations ? Font-elles vraiment peur ? Le sujet intéresse particulièrement Christian Caujolle, ancien directeur de la photographie à Libération et essayiste, qui a longtemps collectionné ces paquets de cigarettes, violents, horribles ou ridicules. « L’impact de ces images dépend de la culture dans laquelle elles s’intègrent, et du degré de crédulité du public auquel elles s’adressent », analyse-t-il. En Thaïlande, par exemple, les autorités n’hésitent pas à mettre l’image d’un nourrisson hospitalisé, présenté comme victime de la consommation de tabac de sa mère, sans détour.Caractère outrancierPour lui, le caractère outrancier de certaines illustrations a des résultats négatifs. « Ces images sont extrêmes, mais elles finissent par être aussi efficaces que peut l’être un film d’horreur », ironise-t-il. C’est le cas notamment des visuels réalisés à partir de montages, par exemple une main dont les doigts se consument comme des cigares. « Non seulement cette surenchère révèle l’inefficacité de ces images, ajoute-t-il, mais elle approche de la caricature. L’effet qui en résulte est plus de l’ordre de la plaisanterie que du dégoût ou de la dissuasion. » Un point de vue confirmé par Karine Gallopel-Morvan, pour qui « les messages comportant des images violentes peuvent paraître exagérés : des études montrent qu’elles ne sont pas toujours considérées comme crédibles ». La prochaine campagne de prévention, en 2016, comportera 42 images, abordant différents thèmes. Les messages à caractère médical seront majoritaires, mais les images chercheront aussi à interpeller d’une autre manière que par la figuration de la maladie elle-même. Par exemple, en renvoyant le fumeur à la situation dans laquelle il laisserait sa famille, en cas de décès. « Les images montrant des témoignages de personnes “réelles” qui ont souffert à cause du tabac sont celles qui sont le plus efficaces », explique Karine Gallopel-Morvan.Cette campagne accompagnera l’entrée en vigueur, dès le 20 mai 2016, de l’obligation faite aux fabricants de cigarettes d’adopter le paquet neutre. « Cette décision a pour objectif de rendre à l’objet sa dangerosité », confirme Karine Gallopel-Morvan. Surtout dans les pays, qui, comme la France, ont interdit les publicités pour le tabac (depuis la loi Evin du 10 janvier 1991), et où le paquet de cigarettes devient à la fois produit et support de communication. « Le paquet neutre est peut-être plus efficace, car on prive l’objet de son pouvoir de séduction », espère Christian Caujolle.Lire aussi :Ce que le projet de loi santé va changer au quotidienPlus de logos, peu de couleurs, une forme et des règles typographiques standardisées, le paquet neutre comportera cependant toujours des illustrations liées à la dangerosité. Même si la portée de ces visuels reste forcément relative. « Une image renvoie à une abstraction, analyse Christian Caujolle. Pourquoi aurait-elle une influence directe sur un comportement ? Une image ne peut pas avoir un impact sur le réel : être confronté à la maladie, c’est réel. Ces images, elles, restent abstraites. » On investit ces images d’un pouvoir qu’elles ne peuvent pas avoir, ajoute-t-il en citant Roland Barthes : « La photographie littérale introduit au scandale de l’horreur, et non à l’horreur elle-même. » Sans compter que rien n’empêchera les fumeurs d’adopter toutes sortes de conduites d’évitement, depuis l’étui à cigarettes jusqu’au simple geste de retourner le paquet face contre table, s’ils désirent se libérer des représentations du mal – à défaut d’écarter le mal lui-même.Gabriel CoutagneJournaliste (service photo)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Florent Bouteiller SAMEDI 16 MAI Moto Allez, pleins gaz sur les championnats du monde de vitesse. Au Mans, lors du Grand Prix de France, Louis Rossi et Alexis Masbou espèrent faire ronronner comme il se doit leur moteur à domicile. Décibels assurés et belles batailles en perspective sur le circuit sarthois. (12 h 30, Eurosport.) Rugby Eux aussi vont mettre la gomme. Troisièmes à 1 point de Clermont, les mastodontes du Stade toulousain n’ont pas d’autre choix que d’écraser les pauvres Grenoblois, cantonnés dans la zone rouge du Top 14 (11e). Si la 2e place semble à portée des Toulousains, on voit mal Toulon, intraitable sur toutes les pelouses des royaumes de France et d’Europe, perdre son Bouclier de Brennus. (14 h 35, Canal+.) Tir à l’arc Les archers de France et de Navarre devront avoir un bon coup d’œil. Le domaine victicole de Saint-Hilaire (Var) accueille la fine fleur nationale du tir à l’arc. Sept cents concurrents sont attendus en plein cœur de la Provence verte, et 21 arbitres. Des stands consacrés à la gastronomie provençale ou à l’archerie seront érigés. Mais, à coup sûr, celui qui attirera le plus de monde, c’est celui de l’école de kinésithérapie de Marseille qui propose des massages. De quoi joindre l’utile à l’agréable. Cyclisme C’est un bon coup de pédale que devra mettre Alberto Contador pour gagner le Tour d’Italie cette année. A 33 ans, l’Espagnol de la Tinkoff a toujours les jambes pour réaliser un Giro-Tour de France. Mais le mental suivra-t-il au cours de cette 8e étape entre Fiuggi et Campitello Matese. 188 km tout de même ! (13 heures, BeIN Sports 1.) Athlétisme Vous êtes dans les starting-blocks ? Ça tombe bien, eux aussi. Les meilleurs coureurs de la planète ont rendez-vous au meeting de Doha dans le cadre de la Diamond League. Ne cherchez pas le fondeur Haile Gebreselassie. L’Éthiopien de 42 ans a dit adieu à la compétition. Mais ce n’est pas une raison suffisante pour zapper ! (10 heures, BeIN Sports 1.) Rugby Ils vont devoir mettre encore plus de gomme. Chez eux, à Jean-Bouin, les rugbymen du Stade français, à 1 point de Toulouse, auront à cœur de remonter sur le podium du Top 14. Mais affronter Montpellier (7e) dans un tel match à enjeu n’est pas une mince affaire pour les Parisiens. (16 h 35, Canal+.) Football On retrouve Montpellier, version ballon rond cette fois. Et derechef contre un poids lourd parisien. Les Héraultais affrontent le PSG, désormais seul en tête du classement de Ligue 1. Pour arracher une victoire, il faudra beaucoup de cœur et quand même un peu de chance. (20 h 55, BeIN Sports 2.)DIMANCHE 17 MAI Golf Vous avez une fâcheuse tendance à louper votre swing ? Un coup de zapette sur l’Open d’Espagne vous fera un bien fou. A ne pas manquer : l’Espagnol Miguel Angel Jiménez. A 50 ans, le tenant du titre aimerait doubler la mise. Si, après cela, vous êtes toujours aussi maladroit, on ne peut plus rien pour vous. Essayez les fléchettes ! (20 h 45, Canal+ Sport.) Equitation Le golf, ce n’est définitivement pas pour vous, alors, chaussez les étriers ! A La Baule, c’est autre chose que du manège qu’on vous propose. Les plus grands noms du saut d’obstacles mondial sont attendus de sabot ferme. 17 nations, 67 cavaliers et 185 chevaux sont engagés dans les 9 épreuves au programme. Ça va sauter ! (10 h 45, Sport +.)Athlétisme On reste dans la Diamond League, mais, cette fois, ça se passe à Shanghaï. Et toujours pas d’Haile Gebreselassie au programme. Ah oui, c’est vrai, il a pris sa retraite. Mais ce n’est toujours pas une raison pour zapper ! (13 heures, BeIN Sports 1.) Tennis Un service phénoménal, un coup droit ravageur et un mental au top… c’est ce que devra retrouver Rafael Nadal pour briller une dixième fois à Roland-Garros cette année. Pour l’instant, c’est mal parti. L’Espagnol n’a gagné aucun tournoi sur terre battue cette année. Le tournoi de Rome, dont la finale se joue ce dimanche, sera peut-être le théâtre de sa résurrection ? (16 heures, BeIN Sports 1.) Plongeon Pendant que Rafael Nadal sombre dans les abysses, d’autres y vont de plein gré. A La Rochelle, le niveau de la mer n’est peut-être pas très profond, mais assez quand même pour y organiser le Cliff Diving World Series. Attention quand même à ne pas trop toucher le fond, les entrailles du port n’étant pas des plus paradisiaques. (16 heures, France O.)Football Inévitablement, l’une de ces deux équipes perdra gros dans la course au podium en Premier League. Manchester United (4e) affronte Arsenal (3e), et ça sent le très gros match, aussi bien sur la pelouse que dans les tribunes. (16 h 50, Canal+.) Hockey sur glace Si vous croyez que, à cette période de l’année, il n’y a plus de sports d’hiver, vous vous fourrez la crosse dans l’œil. A Prague, on dispute même la finale des championnats du monde. Un an après le traumatisme des Jeux olympiques de Sotchi, les Russes espèrent redorer leur blason grâce à un nouveau titre. Mais le Canada comme les Etats-Unis sont là encore pour les en empêcher. (20 h 40, Sport +.) Rugby Bis repetita. Trois semaines après s’être affrontés sur la pelouse de Twickenham pour un titre européen, les Toulonnais et les Clermontois se retrouvent dans le cadre du Top 14 cette fois. Avantage psychologique aux Varois bien sûr, champions d’Europe en tête du championnat national. Les Jaunards devront sortir un gros match pour déstabiliser leur adversaire. (21 heures, Canal+.)Florent BouteillerSpécialiste judoSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.05.2015 à 15h29 • Mis à jour le15.05.2015 à 07h41 Le Fonds monétaire international (FMI) « perd » son chef économiste. Le Français Olivier Blanchard va rejoindre le Peterson Institute for International Economics, a indiqué le FMI jeudi 14 mai confirmant une information du Wall Street Journal.M. Blanchard, 66 ans, quittera le FMI le 30 septembre. Son successeur n'a pas encore été désigné.M. Blanchard, ancien responsable du département économie du Massachusetts Institute of Technology avait débuté au FMI le 1er septembre 2008, quelques jours avant la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, prélude à une crise financière, qui avait affecté l’économie mondiale.A ce poste, il a été en première ligne dans la lutte contre les effets de cette crise, conseillant les pays, notamment ceux qui ont eu besoin d’aides financières et cherchant à développer une meilleure coordination des politiques économiques.« En tant que l'un des meilleurs macro-économistes au monde, Olivier a été au premier rang dans la réponse du Fonds à la crise financière internationale, déclenchant une refonte fondamentale de la pensée en matière de macro-économie qui influence toujours les milieux économiques et la politique », a souligné la directrice générale du Fonds, Christine Lagarde, citée dans le communiqué.« Nous avons évolué depuis le début de la crise en 2008 et nous aurions été coupables de ne pas le faire, expliquait M. Blanchard fin juin 2013. En 2008-2009, le FMI prônait de faire de l'expansion budgétaire quand la demande mondiale menaçait de s'effondrer. Quand le pire de la crise est passé, il a conseillé de réduire les déficits. Ce n'est pas contradictoire. »Remèdes préconisés remis en causeQuelques mois plus tôt, en janvier, l’économiste avait défrayé la chronique en reconnaissant que le FMI s’était trompé sur la stratégie imposée à la Grèce. Dans un document intitulé "Erreurs de prévisions de croissance et multiplicateurs budgétaires", M. Blanchard, et Daniel Leigh, économiste au département de la recherche du FMI, avaient expliqué que la puissance des multiplicateurs utilisés pour apprécier l'impact des mesures budgétaires sur la croissance avait été sous-estimée.En novembre 2014, un audit interne à l'institution avait aussi indiqué que les remèdes préconisés en 2010 par le FMI pour relancer l'activité après la crise financière ont été « loin d'être efficaces ». « Le cocktail de mesures [promu par le Fonds] (...) a contribué à la volatilité des flux de capitaux sur les marchés émergents », écrivait le bureau d'évaluation indépendant (IEO) du FMI.Selon cette étude, le Fonds a certes d'abord apporté une réponse appropriée à la récession mondiale de 2008-2009 en appelant à une relance budgétaire massive dans les pays riches. « Mais son appel en 2010-2011 à un basculement vers la consolidation budgétaire dans quelques-unes des plus grandes économies était prématuré », a écrit l'IEO. Anne Pélouas (Montréal, correspondance) Le groupe canadien Bombardier, en proie à des difficultés dans son activité aéronautique, a annoncé, jeudi 14 mai, qu’il engageait une nouvelle vague de licenciements : sa branche Bombardier Avions d’affaires va supprimer 1 750 emplois.L’avionneur, qui va réduire la production des avions d’affaire Global 5000 et 6000, explique cette restructuration par la baisse des commandes pour les appareils de cette gamme. « Il faut aligner la demande et l’offre », a justifié Eric Martel, le patron de cette division, le groupe évoquant « la situation économique actuelle et les enjeux géopolitiques de certains marchés, dont l’Amérique latine, la Chine et la Russie ».Le groupe a prévu la suppression d’environ un millier d’emplois dans la région de Montréal, 480 à Toronto et 280 à Belfast (Irlande). Environ 4 5000 personnes travaillent, au sein de la division Bombardier Avions d’affaires, sur les programmes Global 5000 et 6000.L’activité aéronautique est déficitaireLe fleuron québécois est aujourd’hui « plombé » par sa branche aéronautique (avions d’affaires, avions commerciaux) qui, en 2014, affichait une perte de 730 millions d’euros, pour des ventes de 7,7 millions d’euros.L’entreprise avait annoncé à l’été 2014 une restructuration en profondeur de cette division, avec une scission en trois secteurs (avions d’affaires, avions commerciaux, services d’ingénierie).Les effectifs ont déjà été réduits au cours des dernières années – 1 700 postes en décembre 2013, puis 1 800 emplois avec la réorganisation de la branche aéronautique à l’été 2014.Les aléas du marché des avions d’affaires ne sont qu’une goutte d’eau en comparaison du développement de la CSeries qui plombe les finances du Canadien depuis 2004. Ces avions de nouvelle génération, pour 100 à 160 passagers, devaient concurrencer les Boeing 737 et Airbus A320 mais le programme a connu bien des ratés.Dernière en date avec l’interruption des essais en vol de mai à septembre 2014 après l’explosion d’un moteur. Avec deux ans de retard sur l’échéancier, les coûts ont grimpé à 4 milliards d’euros, soit 1,5 milliard de plus que prévu.Mise en bourse d’une partie de la branche TransportsAux dernières nouvelles, c’est Swiss International Air Lines, division de Lufthansa, qui recevra les premiers CS100 début 2016. Et Bombardier présentera enfin l’appareil en première mondiale au Salon du Bourget, en juin.Bombardier a aussi suspendu brusquement en début d’année son programme d’avions d’affaires Learjet 85. Raison affichée : la déprime du marché des petits biréacteurs d’affaires et la nécessité de se concentrer sur les CSeries.La situation financière de Bombardier est si délicate que, pour trouver de l’argent frais, le groupe canadien a annoncé, le 7 mai, qu’il allait placer en Bourse une part minoritaire du capital de son autre activité, Bombardier transport (les trains). Bombardier a essuyé une perte de perte 880 millions d’euros au cours du dernier exercice.Lire aussi :Bombardier ouvre le capital de sa branche ferroviaireAnne Pélouas (Montréal, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Martin Untersinger Alors que la décision de la Cour de justice de l’Union européenne sur le « droit à l’oubli » vient de fêter son premier anniversaire, des détails sur la manière dont procède Google pour la mettre en pratique commencent à être connus.Lors d’une conférence organisée à Berlin, le juriste de Google chargé de la vie privée, Peter Fleischer, a levé un coin du voile sur le dispositif mis en œuvre par le moteur de recherche pour faire face aux plus de 250 000 demandes qui lui sont parvenues depuis l’année dernière.Lire : « Droit à l'oubli » : le comité consultatif de Google rend son rapportLes demandes d’« oubli » sont d’abord évaluées, principalement depuis Dublin, où se situe le siège européen de l’entreprise, par des dizaines de juristes et d’ingénieurs. Ces derniers s’occupent des demandes les plus faciles et les plus évidentes, comme par exemple une photo seins nus d’une femme mise en ligne sans sa permission. Ces cas qui ne nécessitent pas de processus d’évaluation approfondi sont « nombreux », a expliqué M. Fleischer.Des réunions pour trancher les cas complexesDes juristes et des ingénieurs haut placés se penchent ensuite, avec l’aide ponctuelle d’avocats extérieurs à l’entreprise, sur les cas les plus délicats lors de réunions hebdomadaires.L’un de ces derniers cas complexes concernait un Allemand condamné pour un viol commis lorsqu’il avait 16 ans. Ce dernier réclamait la disparition de Google d’une page d’un site Web sur laquelle son nom et sa condamnation apparaissaient. Nommer un criminel de cet âge est illégal selon la loi allemande, contrairement au droit américain. Les experts de Google ont finalement décidé de retirer la page. Après discussion, les experts de Google procèdent à un vote, rarement serré selon M. Fleischer, qui reconnaît cependant que « certains cas nous divisent violemment ».C’est la première fois qu’un cadre de Google donne des précisions sur la manière dont Google procède pour appliquer cette décision de justice qui donne aux Européens le droit de demander aux moteurs de recherche de cesser de renvoyer, dans leurs résultats de recherche, vers des pages contenant certaines informations personnelles.Une lettre ouverte pour plus de transparenceC’est loin d’être suffisant pour certains observateurs. Dans une lettre ouverte au géant américain publiée jeudi 14 mai par le Guardian, 80 universitaires demandent à Google de donner davantage d’informations sur la manière dont ces demandes sont traitées.Pour les signataires de la lettre, « le public devrait pouvoir savoir comment les moteurs de recherche exercent leur immense pouvoir » ; le manque de transparence, ajoutent-ils, rend toute évaluation « impossible » :« Google et les autres moteurs de recherche doivent prendre des décisions sur l’équilibre entre la vie privée et l’accès à l’information. La grande majorité de ces décisions ne sont pas soumises à un examen public alors qu’elles modèlent le débat public. »Déplorant une « jurisprudence construite dans l’obscurité », les universitaires réclament notamment que soient rendues publiques les catégories de demandes qui sont systématiquement refusées ou acceptées par Google ; la part des demandes acceptées pour certaines catégories (par exemple les victimes de crime) ou encore le type de personnes publiques pour qui Google refuse d’appliquer ce « droit à l’oubli ».En Europe, depuis le début de l’application du « droit à l’oubli », Google a reçu plus de 250 000 demandes concernant près d’un million de liens. L’entreprise a décidé de maintenir 58 % de ces derniers dans ses résultats. En France, 52 % des 174 311 liens (pour un peu moins de 52 000 demandes) ont été conservés. Facebook, les annuaires en ligne et certains services de Google comme YouTube sont les principaux sites concernés par les demandes.Lire aussi :Google perd la mémoireMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Benoît Lewyllie ((SMart) fondateurs de Bigre), Noémie de Grenier (Coopaname) et Anne­-Laure Desgris (Oxalis) Dix pour cent des travailleurs en France, près de 8 millions en Allemagne, échappent à l’alternative classique entre travail indépendant et contrat de travail subordonné à temps plein et de longue durée. Ils sont « polyactifs », « multiactifs », en portage salarial, autoentrepreneurs, intermittents, intérimaires, pigistes, « para­subordonnés », inscrits à la Maison des artistes, etc. Dans certains secteurs comme la formation professionnelle, les nouveaux médias, la culture ou l’animation sportive, ils sont majoritaires. Leur situation est celle d’un nouveau prolétariat actif et plutôt diplômé qui subit une double peine : aussi précaire que les indépendants, aussi inféodé que les salariés.Face à cette réalité, la gauche traditionnelle semble tiraillée entre deux mauvais partis. Soit, convertie au libéralisme, elle se félicite de ces évolutions et dit rechercher une approche « humaine et moderne » des assouplissements du marché de l’emploi. Soit, campée dans une vision fordiste de la production, elle revendique de réintégrer dans le salariat classique tous ces travailleurs qui n’y sont plus, et de les placer à nouveau sous la double protection du droit du travail et du régime général de la Sécurité sociale.L’attention est louable et légitime, mais elle nie que le monde du travail salarié, ses méthodes de management, ses absurdités gestionnaires, est aussi devenu un repoussoir pour la plupart de ces travailleurs atypiques. Derrière la statistique de la création d’entreprise, ne cherchons pas des entrepreneurs, mais surtout des personnes avides de pratiquer enfin leur métier dans de bonnes conditions, notamment éthiques.Il est possible de sortir de cette alternative. Penser les évolutions profondes du rapport de travail ne doit pas être l’apanage de la pensée libérale. C’est une position progressiste que de souhaiter la fin de l’anachronique rapport de subordination qui régule l’essentiel des relations de production.N’est-il pas temps de renouer avec le fil d’une vision libertaire, populaire, joyeuse de la fin du salariat, qui serait synonyme d’émancipation ? A un moment où le numérique bouleverse les modèles économiques, et où les grandes entreprises de capitaux cherchent à capter la valeur créée par le consommateur, brouillant les frontières entre le travail et le loisir, ne faut-il pas enfin sortir de la question de l’emploi pour repenser le travail lui-même ?Cette aspiration démocratique – car c’en est une – est déjà mise en pratique dans des centaines d’expériences et d’entreprises coopératives, collaboratives, autogérées qui fleurissent sur tout le territoire depuis une dizaine d’années. Localement, ces initiatives sont reconnues, soutenues. Mais il leur faut encore faire mouvement et se revendiquer en vrai projet politique de transformation sociale.C’est la voie empruntée par une dizaine de coopératives de production, engagées dans la construction commune de Bigre!, une « mutuelle de travail associé » qui rassemble déjà plusieurs milliers de membres.Son objectif ? Revisiter la notion de mutualité afin d’inventer une organisation économique collective, source de droits et de solidarités sociales, qui permette à chacune et à chacun de ses membres de bien vivre de son métier. Il nous reste à comprendre, à l’échelle de la gauche tout entière, que des expériences de ce type ne sont pas simplement des initiatives locales « sympas » et humanistes, mais qu’en construisant des citoyennetés économiques elles alimentent une nécessaire réflexion de fond en matière de travail et d’emploi.Benoît Lewyllie ((SMart) fondateurs de Bigre)Noémie de Grenier (Coopaname)Anne­-Laure Desgris (Oxalis) Muriel Pernin (Présidente fondatrice des Atelières) Notre atelier de lingerie corseterie haut de gamme, Les Atelières, a connu mardi 19 mai l’ultime séquence de sa courte existence avec la vente aux enchères de son matériel, de sa collection et de sa marque. Ouvert en janvier 2013 à Villeurbanne (Rhône), avec d’anciennes ouvrières de Lejaby, notre société coopérative d’intérêt collectif avait fait le pari de relancer une unité de fabrication, remuant des montagnes, en particulier pour obtenir des financements bancaires et le soutien de Bpifrance.Trois mois après la liquidation prononcée par le tribunal de commerce de Lyon, le commissaire-priseur désigné par la justice a officié face à une centaine de personnes, pour beaucoup habituées de ces grands-messes de la désindustrialisation.S’il y a eu communion, c’est autour du dépeçage de la carcasse de métal et de l’exploitation de tout ce qui peut trouver une nouvelle vie, après et ailleurs. Doucement, de liquidation en liquidation, au gré de la disparition de petites fabriques mi-artisanales mi-industrielles, ces nettoyeurs font place propre autant qu’ils contribuent, par l’achat du matériel pour trois fois rien, au remboursement des dettes de l’entreprise fermée. En cela, ils ont une utilité. L’observateur froid de ce spectacle pourrait même y retrouver les principes de la florissante économie circulaire. Foin de l’industrie à genou, si rien ne se perd et si tout se transforme !Comment, pour nous, prendre du recul et de la hauteur face à la dispersion de notre outil de travail ? Le drame humain, nous l’avions vécu à la sortie du tribunal de commerce le 17 février, et, vingt-quatre heures plus tard, au moment du départ définitif de l’atelier. Le chagrin d’avoir échoué avait mouillé nos visages. Même si nous étions partis la tête haute, dignes et fiers d’avoir tenu vingt-cinq mois dans ce secteur du textile et de l’habillement — en particulier de la lingerie corseterie — fracassé par les crises et la mondialisation. Maigre consolation, mais consolation tout de même, nous savions aussi que nous allions nous revoir.Comme si tout était égalNouvelle épreuve, alors, que cette vente aux enchères ! Avec quelques salariés, présents ce jour-là, qu’avons-nous voulu voir ? Simplement ce qu’il allait advenir de notre navire ! Dans cette embarcation, modeste mais courageuse, nous avions affronté bien des vents contraires, comme la crise russe éreintant nos clients, dont le premier, Maison Lejaby, avec qui nous partagions une histoire commune et une alliance morale.Nous avions aussi relevé des défis fabuleux : la recherche d’un nouveau modèle de production spécifique aux petites séries ; le lancement de notre propre collection, entièrement imaginée et fabriquée dans notre atelier, donc 100 % française – autant dire une exception sur ce marché où production se conjugue avec délocalisation. Tout cela nous avait donné des angoisses, des crises et du bonheur, comme dans beaucoup d’aventures humaines. Mais celle-ci avait eu quelque chose en plus, par la valeur et l’élégance du combat pour l’emploi de qualité en France.En ce 19 mai, nous avons vu couler notre navire-atelier, flanqué de ses deux cocardes tricolores. Dans nos murs « bleu blanc rouge » qui entendaient affirmer notre foi dans la fabrication française et dans les savoir-faire de notre pays, les machines ont été vendues une à une. Beaucoup devraient être exportées sur le continent africain, c’est-à-dire là où se trouvent aujourd’hui des usines aux ouvrières chichement rémunérées. Les 2 200 pièces fabuleuses, en soie et dentelle de Calais, ont été acquises par un soldeur pour 6 000 euros, soit 3 euros l’unité pour des articles qui en valaient 100.Dans les tout prochains jours, elles seront jetées dans des bacs de déstockage, à côté et au même prix que la lingerie synthétique venant de Chine, comme si finalement tout était égal. La nôtre, pourtant, a nécessité des heures de conception et de fabrication. La marque, mise à prix à 40 000 euros, n’a pas trouvé d’acheteurs.De cette expérience ultime, nous nous souviendrons du mal au cœur qu’elle a suscité en nous, avec ce que l’expression renferme de tristesse et de dégoût. Mal au cœur pour avoir écouté les sirènes d’un made in France qui ne consistera bientôt plus qu’à coudre des étiquettes françaises sur des produits textiles d’importation. Mal au cœur de voir s’éteindre des métiers à haute valeur ajoutée et les savoir-faire historiques. Mal au cœur parce qu’il n’y aura bientôt plus d’emplois en lingerie corseterie en France et que le temps investi en formation dans notre atelier l’aura été en pure perte.Mal au cœur aussi et surtout parce que le financier Impala, nouvel actionnaire de Maison Lejaby, notre premier donneur d’ordres, n’a répondu à aucune de nos sollicitations, envisageant de développer sa production haute couture en Tunisie — au mépris des valeurs de la marque et des consommatrices —, rompant le partenariat initial à l’origine de la création, deux ans plus tôt, des Atelières, nous condamnant à mort par son silence implacable. Mal au cœur enfin d’avoir fini par manquer de courage.A moi, la présidente fondatrice des Atelières, à côté de mon personnel avec qui j’avais tant partagé, il a semblé que nous étions les figurines tremblantes d’un malheureux théâtre d’ombres. Au-delà de nous-mêmes, nos silhouettes projetées sur ce décor de grande braderie industrielle donnaient à voir la triste figure de notre pays et de son économie.Muriel Pernin (Présidente fondatrice des Atelières) Anne Michel Vers un intérim à la tête de BPCE, l’une des plus grandes banques françaises ? Selon nos informations, Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, a demandé à François Pérol, le président du directoire de BPCE, de garantir une « gouvernance efficace » du groupe, alors que se profile le procès de l’ex-secrétaire général adjoint de l’Elysée sous Nicolas Sarkozy. Ce qui pourrait plaider pour la nomination d’un dirigeant intérimaire. Une réflexion est d’ailleurs en cours au sommet de la banque.L’ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy doit comparaître devant le tribunal correctionnel les 22, 23 et 24 juin, pour prise illégale d’intérêts. Il lui est reproché d’avoir accepté, en février 2009, de prendre la tête du groupe issu du mariage entre la Banque populaire et la Caisse d’épargne (BPCE), alors qu’il avait suivi le dossier à l’Elysée.Les mots de Christian Noyer ont été soigneusement pesés. Le terme d’intérim n’a pas été prononcé par le gouverneur de la Banque, qui a fixé une obligation d’objectif et pas de moyens. Le gouverneur de la Banque a pour mission d’assurer la continuité et la stabilité des banques françaises, en lien désormais avec la Banque centrale européenne (BCE), superviseur des grandes banques européennes depuis novembre 2014.Mais la situation, elle, plaide pour une telle option, qui serait en réalité la seule solution opérationnelle pour garantir le bon fonctionnement de la banque dans la période compliquée qui s’annonce.Réflexion en coursLa décision de François Pérol de se maintenir à son poste afin de ne pas fragiliser ses positions, après l’annonce de son renvoi en correctionnelle, début février, a créé une situation délicate chez BPCE. Et ce, même si ce choix n’est pas contestable du point de vue du droit. Il en irait autrement si le numéro un de BPCE devait être condamné à l’issue du procès. Le dossier est déjà suivi de près par la BCE.Lire aussi :Pierre Valentin présidera le conseil de surveillance de la banque BPCEDans ce contexte, toujours selon nos sources, une réflexion est en cours au sommet du groupe, et conduite dans le plus grand secret, pour définir la meilleure option. Rien n’est tranché.L’un des obstacles serait de trouver la personne idoine, capable de gérer la marche du groupe au quotidien tandis que François Pérol se concentre sur la préparation de son prochain procès. Plusieurs noms sont avancés, dont ceux de Laurent Mignon (directeur général de la filiale Natixis), Anne Mercier-Gallay (directrice générale, chargée des ressources humaines) ou encore Daniel Karyotis (directeur général, chargé des finances, des risques et des opérations).Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Le Conseil constitutionnel a rendu, vendredi 22 mai, sa décision sur trois points de la loi Thévenoud du 1er octobre 2014 que contestait Uber, le champion américain des voitures de transport avec chauffeur (VTC).Après cette triple décision, tout le monde, ou presque, crie victoire. De fait, les taxis, Uber et les autres opérateurs de VTC ont tous des raisons d’être satisfaits. Mais ils en ont autant d’être déçus. DécryptageLes taxis gagnent sur la maraude et, dans une moindre mesure, sur le retour au garageIls peuvent se réjouir de se voir confirmer par le Conseil constitutionnel le monopole de la maraude, y compris électronique. Il a en effet jugé conforme la disposition de cette loi qui interdit la maraude électronique aux VTC, ce « service » qui permet à un particulier de voir en temps réel sur son smartphone les voitures disponibles et le temps qu’elles mettront pour venir le chercher.La décision sur le retour au garage est également une victoire pour les taxis, même s’il va les gêner à la marge. La loi Thévenoud fait obligation pour un chauffeur de VTC de rentrer au garage ou de stationner dans un endroit autorisé entre deux courses. Les chauffeurs de VTC doivent eux rebrousser chemin.Or, l’institution présidée par Jean-Louis Debré déclare constitutionnelle cette obligation de retour au garage à la condition qu’elle s’applique aux taxis lorsqu’ils sont en banlieue (il est plus rare qu’ils maraudent hors de Paris).Ce sont pourtant plusieurs syndicats de taxis qui, lors de la procédure devant le tribunal de commerce en novembre 2014, d’où sont issues ces QPC, avaient attaqué Uber pour concurrence déloyale, l’accusant de ne pas appliquer cette disposition de la loi du 1er octobre.Les taxis perdent le monopole de la tarification horokilométriqueEn revanche, les taxis perdent le monopole de la tarification horokilométrique que la loi Thévenoud leur garantissait. Les VTC n’ont pas, selon le Conseil constitutionnel, obligation d’informer le client du prix de la course au moment de la réservation.Uber échoue sur la géolocalisation et le retour au garageLa société américaine contestait le fait que la loi autorise les VTC à ne travailler que sur réservation, laissant aux taxis le monopole de la maraude (la possibilité de se faire héler dans la rue), y compris ce service de maraude électronique que permet désormais la géolocalisation des smartphones. Elle échoue sur ce point.C’est à la cour d’appel qu’il reviendra de condamner ou non le service de VTC du groupe américain sur ce point. Il pourra alors se contenter d’informer le client du temps d’attente pour se conformer à la loi. La disposition sur le retour au garage devrait constituer un vrai frein pour les chauffeurs de VTC. La loi étant jugée conforme, c’est donc la loi qu’Uber va essayer de faire modifier.Uber gagne sur les tarifsLa seule victoire d’Uber porte sur la tarification horokilométrique. Un dispositif qu’il gère avec ses propres algorithmes dans tous les pays où il opère.Les opérateurs de VTC concurrents d’Uber peuvent se satisfaire d’une clarificationCertains d’entre eux, Le Cab et Transdev, avaient attaqué Uber pour concurrence déloyale. Ils s’interdisaient par exemple d’offrir la géolocalisation avant la réservation, et de pratiquer une tarification horokilométrique. Désormais, les règles sont claires et devront s’appliquer de la même façon à tous les opérateurs de VTC.Mais sur le fond ils auraient préféré, comme Uber, que la disposition sur le retour au garage et celle sur la géolocalisation soient déclarées inconstitutionnelles.Alors qu’ils étaient à l’origine de la procédure devant le tribunal de commerce, leur avocat s’était abstenu de venir plaider contre Uber lors de l’examen des QPC par le Conseil constitutionnel.La guérilla juridique ne va pas s’arrêterSi la loi est clarifiée, c’est aux tribunaux maintenant de la faire appliquer. Uber n’a pas l’intention de s’y conformer spontanément. De plus le groupe américain poursuit ses voies de recours contre la législation. Il a saisi la Commission européenne, lui demandant de déclarer la loi Thévenoud nulle, car ses dispositions numériques auraient dû être notifiées à Bruxelles avant d’être examinées par le Parlement.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Cheysson-Kaplan Avec le développement des sites de mise en relation entre conducteurs et passagers (BlaBlaCar, IDVroom...), le covoiturage fait de plus en plus d'adeptes, que ce soit pour des trajets quotidiens ou pour des longues distances. Il permet aux conducteurs de réduire le coût de leurs trajets et aux passagers de voyager à moindre frais. Selon l'Ademe, passer de l'usage individuel d'une voiture au covoiturage permet d'économiser 1 550 euros par an et par personne pour un aller-retour domicile-lieu de travail de 30 km.En tant que passager, vous êtes en principe couvert par la garantie « responsabilité civile », qui est automatiquement incluse dans tous les contrats d'assurance automobile souscrits par les particuliers. En cas d'accident, si vous êtes blessé, c'est l'assurance du conducteur responsable de l'accident qui prendra en charge l'indemnisation de la totalité de vos dommages corporels, aucune franchise ne pouvant être laissée à votre charge.Lire aussi : BlaBlaCar veut rassurer ses utilisateursVérifier son contratEn tant que conducteur, vous n'avez pas à souscrire d'assurance spécifique tant que vous restez dans le cadre légal du covoiturage, qui consiste à demander aux passagers de partager les frais liés au trajet : assurance, essence, péage, etc.Votre assurance couvre tous les dommages causés aux passagers de votre voiture, même s'il s'agit de personnes que vous ne connaissiez pas avant de faire le trajet ensemble. Si vous pratiquez le covoiturage au quotidien pour vous rendre au travail, votre contrat doit couvrir les déplacements « domicile-lieu de travail ».Lire aussi : Assurance auto : ce qui fait gonfler les tarifsSi vous souhaitez pouvoir confier le volant à vos passagers en cas de long trajet, vérifiez le contenu de votre contrat d'assurance : lorsqu'il ne vous interdit pas purement et simplement de prêter votre voiture (option « conduite exclusive »), il prévoit généralement qu'une franchise restera à votre charge en cas de prêt de votre voiture à un conducteur non déclaré au contrat s'il cause un accident. Il est possible de la supprimer, moyennant le versement d'une surprime.Responsabilité civile professionnelleMais attention, si le covoiturage est réalisé dans un but lucratif, c'est-à-dire moyennant une rémunération du conducteur qui dépasse le simple partage des frais, l'assurance responsabilité civile « classique » risque de ne plus jouer.En effet, les contrats souscrits par les particuliers ne couvrent pas le transport de personnes effectué à titre onéreux, même de manière occasionnelle. Cette activité ne peut en principe être exercée que par des chauffeurs professionnels détenteurs d'une carte les autorisant à exercer ce métier et ayant souscrit une assurance de responsabilité civile professionnelle.Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Sandrine Morel (Madrid, correspondance) et Cédric Pietralunga Big bang en vue dans l’eau et les déchets. Numéro trois du secteur en France, derrière Veolia et Suez environnement, la Société d’aménagement urbain et rural (SAUR) pourrait passer sous pavillon espagnol et être rachetée par le groupe Fomento de Construcciones y Contratas (FCC), un géant européen du BTP et des services aux collectivités.Selon trois sources interrogées par Le Monde, des discussions entre des actionnaires de la SAUR et Aqualia, la filiale eau de FCC, auraient été engagées il y a plusieurs semaines et progresseraient favorablement. « La négociation avance bien, cela pourrait se décanter vite », assure un proche du dossier. « La conclusion est imminente », estime un autre. Interrogées, les directions de la SAUR et de FCC ont néanmoins démenti l’annonce d’un accord.Ex-filiale de Bouygues, cédée en 2005 au fonds d’investissement PAI Partners, la SAUR est, il est vrai, une proie alléchante. L’entreprise, qui emploie 13 000 personnes, est sous contrat avec 10 000 collectivités locales en France et produit 630 millions de mètres cubes d’eau potable chaque année, assurant l’approvisionnement de 7 millions de personnes. Dans les déchets, elle collecte et traite 2,4 millions de tonnes de détritus par an auprès de 5 millions de clients.Selon les derniers chiffres disponibles, la SAUR a réalisé un chiffre d’affaires de 1,7 milliard d’euros en 2013, principalement dans l’eau (989 millions d’euros), les déchets (340 millions) et les travaux publics (160 millions). La société exploite également un pôle de loisirs regroupant 107 campings et 53 parcours de golf, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 83 millions d’euros en 2013, mais dont une partie serait en cours de cession.Essentiellement française, l’entreprise de Guyancourt (Yvelines) dispose aussi de positions solides en Arabie saoudite, en Pologne, en Espagne et en Arménie, où elle réalise 170 millions d’euros de chiffre d’affaires.Réduire leur créanceL’affaire est d’autant plus intéressante que l’entreprise sort d’une lourde restructuration. Asphyxiée par une dette de 1,7 milliard d’euros qu’elle n’arrivait plus à rembourser, la SAUR a été reprise en mains en 2013 par ses banques, qui ont accepté de réduire leur créance à 900 millions d’euros. En échange, elles ont obtenu le départ des anciens actionnaires de la société, notamment le Fonds stratégique d’investissement (38 % du capital), le groupe Séché environnement (33 %) et Axa Private Equity (17 %), qui ont dû céder leurs parts pour un euro symbolique.Aujourd’hui, la SAUR est détenue principalement par BNP Paribas et Natixis (groupe BPCE), qui possèdent à elles deux 37 % du capital. Deux fonds d’investissement anglo-saxons, Angelo, Gordon & Co et Capula Investment Management, ont également racheté au début de l’année la participation détenue par Royal Bank of Scotland et détiennent aujourd’hui 17 % de l’entreprise.Or, les banques n’ont pas vocation à rester durablement actionnaires de la SAUR. « A moyen ou à long terme, c’est un secret de Polichinelle de dire que nous aurons besoin d’un partenaire industriel », reconnaît un dirigeant de l’entreprise, sous couvert de l’anonymat.Négociations menées par Henri ProglioSelon nos informations, les discussions sont menées dans le plus grand secret par Henri Proglio. L’ancien patron d’EDF est administrateur de FCC et est considéré comme très proche d’Esther Koplowitz, l’une des principaux actionnaires du groupe espagnol, qui fut elle-même administratrice de Veolia lorsque M. Proglio dirigeait l’entreprise. De même, Jérôme Le Conte, le président exécutif de la SAUR, est un ancien de Veolia, dont il a dirigé un temps le pôle propreté avant de prendre la tangente lors de la reprise en mains du géant tricolore par Antoine Frérot, l’actuel PDG du groupe.« Proglio n’a jamais accepté de perdre la main sur Veolia, où il a passé trente-sept ans, et de voir sa stratégie remise en cause par Frérot, assure un proche des deux hommes. Revenir par la porte de derrière en mettant la main sur la Saur lui ressemblerait bien. »Coïncidence ou pas, le patron chiraquien, devenu sarkozyste, est également administrateur de Natixis, le deuxième actionnaire de la SAUR, dont le conseil d’administration est dirigé par François Pérol, ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée. Interrogé par Le Monde, M. Proglio assure ne pas « être impliqué de quelconque manière » dans des discussions autour de la SAUR.Relations difficilesReste à savoir quelle sera l’attitude de l’Etat. L’opération ne peut se faire sans l’aval du gouvernement : l’eau fait partie des activités considérées comme « stratégiques » par Bercy depuis le renforcement, en mai 2014, d’un décret soumettant à autorisation certains investissements étrangers en France. Arnaud Montebourg, alors ministre de l’économie, avait obtenu l’élargissement de ce décret initialement restreint aux questions de défense et de sécurité à d’autres secteurs, dont l’eau et l’énergie, afin de peser dans les négociations avec General Electric pour la reprise d’Alstom. « Mais on voit difficilement pourquoi Bercy mettrait son veto à l’opération, analyse un spécialiste du secteur. FCC est un groupe européen, et il n’y a aucun risque de concentration ou d’entrave à la concurrence. »Seul bémol : les relations entre Emmanuel Macron, ministre de l’économie, et M. Proglio sont notoirement difficiles depuis que l’ancien patron de Veolia n’a pas obtenu le renouvellement de son mandat à la présidence d’EDF, en octobre 2014. Récemment, les deux hommes se sont encore affrontés autour de la présidence de Thales, lorgnée par M. Proglio mais à laquelle M. Macron a mis son veto, l’ancien de HEC refusant d’abandonner ses mandats d’administrateur de deux filiales du russe Rosatom, ce que Bercy considérait comme un conflit d’intérêts. Sollicité par Le Monde, le cabinet de M. Macron indiquait jeudi 21 mai ne pas avoir d’éléments à communiquer sur le dossier de la SAUR.Seule certitude, FCC a les moyens d’absorber la SAUR. Au début de l’année, l’entreprise espagnole, qui a enregistré un chiffre d’affaires de 6,3 milliards d’euros en 2014 et emploie 58 000 salariés, a été recapitalisée à hauteur de 1 milliard d’euros et a vu le milliardaire mexicain Carlos Slim, deuxième fortune du monde selon Forbes, prendre un peu plus de 25 % de son capital. « La SAUR, cela vaut aujourd’hui 600 ou 700 millions d’euros, c’est largement dans les moyens de FCC », assure un professionnel du secteur.Lire aussi :Henri Proglio : « Bercy fonctionne comme un hedge fund »Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maxime Vaudano et Alexandre Pouchard L’Etat n’est pas le seul à augmenter les impôts et taxes. Les collectivités territoriales ont largement activé le levier de la fiscalité pour maintenir ou augmenter leurs budgets, dans un contexte de baisse des dotations de l’Etat. Une étude publiée jeudi 21 mai permet de constater l’augmentation de la taxe d’habitation et de la taxe foncière au cours des dix dernières années dans l’ensemble des communes de France.La société Home’n’go a compilé les fichiers des impôts locaux par commune et par département, publiés chaque année par le ministère de l’économie et des finances, pour voir l’évolution des taux de ces taxes votées par les communes et les intercommunalités.Calcul de la taxe d’habitation : un fort taux ne signifie pas nécessairement une taxe importanteLe mécanisme de calcul de la taxe d’habitation est complexe. Le taux, en pourcentage, voté par la commune est ensuite appliqué à la « valeur locative cadastrale » de l’habitation et de ses dépendances. Cette valeur, réévaluée chaque année par la loi de finances notamment pour tenir compte de l’inflation, a été initialement calculée en 1974 et dépend de multiples critères comme la surface du bien ou le quartier.Un fort taux ne signifie donc pas nécessairement une taxe d’habitation élevée puisque cela dépend du logement et de sa situation. Par exemple, Lille avait en 2013 le plus fort taux des villes de plus de 100 000 habitants (45,65 %) mais pas la taxe d’habitation moyenne par logement la plus élevée (707 euros contre 826 euros à Marseille ou 823 euros à Rennes).Une réforme du calcul de la taxe d’habitation est à l’étude et va être testée dans cinq départements en 2015 (Paris, Val-de-Marne, Charente-Maritime, Nord et Orne), notamment pour introduire une modulation en fonction du revenu du foyer.Lire aussi :Comment la taxe d’habitation est-elle calculée ? 20,92 %Le taux moyen de la taxe d’habitation en France, payée par les propriétaires de résidences principales et secondaires ainsi que par les locataires (sauf certaines exceptions), a augmenté de près de 3,5 points entre 2004 et 2013. La moyenne nationale se situait à 17,58 % en 2004 et était de 20,92 % en 2013.Cette moyenne masque des disparités importantes. Une commune comme Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne, 25 000 habitants) a ainsi vu son taux de taxe d’habitation augmenter de plus de 20 points pendant la période (de 22,6 à 46,1 %). Cherbourg-Octeville (Manche), ville de 37 000 habitants dont l’actuel ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, était le maire jusqu’à son entrée au gouvernement en juin 2012, a vu son taux grimper de plus de 17 points, de 13,3 à 30,8 %.D’autres communes ont suivi le chemin inverse et ont diminué leur taux. Ainsi, celui de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, a diminué de plus de 14 points (record national), passant de 22,85 à 8,76 %.Parmi les villes de plus de 100 000 habitants, c’est Lille qui avait en 2013 le plus fort taux de taxe d’habitation (45,65 %), devant Nîmes (40,10 %), Marseille (39,57 %) et Rennes (34,98 %). Paris se distingue avec un taux très bas de 13,88 % et a également une des taxes d’habitation les moins élevées de France. 36,71 %La taxe foncière bâtie a davantage augmenté que la taxe d’habitation entre 2004 et 2013, avec près de 8 points d’augmentation du taux moyen au niveau national (36,71 % contre 28,94 % neuf ans auparavant).Là encore, cette augmentation de 8 points cache des différences de situation importantes. Toujours à Bussy-Saint-Georges, en Seine-et-Marne, le taux de la taxe foncière a augmenté de 36,1 points en neuf ans, passant de 40,1 à 76,2 %. La Cour des comptes a sévèrement épinglé la commune en février 2013, dénonçant un « refus persistant du redressement financier » par une gestion courante « non maîtrisée » et une politique d’investissement « inadaptée ». Quelques mois plus tard, la préfecture de Seine-et-Marne imposait une hausse de 9,06 % de la taxe d’habitation et de 3,7 % de la taxe foncière, avant que la nouvelle équipe municipale, élue en 2014, n’engage une réduction de ces taux (-17 % en deux ans).Quelques rares communes ont progressivement diminué leur taux de taxe foncière, comme Lapouyade (Gironde, 500 habitants, -15 points) ou Festigny (Marne, 400 habitants, -12,9 points).Au sein des villes de plus de 100 000 habitants, c’est Amiens qui avait en 2013 le taux de taxe foncière le plus important (55,87 %), suivi du Havre (54,36 %), d’Angers et de Grenoble (54 % chacun). Comme en matière de taxe d’habitation, Paris se distingue là aussi par un taux de taxe foncière très bas (13,5 %).Le calcul de la taxe foncière est similaire à celui de la taxe d’habitation. Le taux est appliqué à la même valeur locative cadastrale et dépend donc des mêmes critères. Là encore, un taux important ne signifie pas nécessairement une taxe foncière élevée. Par ailleurs, un abattement obligatoire de 50 % est appliqué sur les propriétés bâties pour tenir compte des frais de gestion, d’assurance ou encore d’entretien. 69,4 %Les augmentations des taux de taxes foncière et d’habitation ont permis aux collectivités territoriales d’obtenir des revenus sensiblement plus élevés. Le produit de ces taxes a augmenté de 69,4 % entre 2004 et 2013 (de 28 à 47,5 milliards d’euros), alors que la base nette imposable, qui inclut notamment les nouveaux logements et calcule le produit théorique sans les différents abattements, a, elle, augmenté de 45,6 %. Cette différence montre ainsi l’effet de l’augmentation des taux. #container_14322908181{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14322908181{ height:500px; } #container_14322908181 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14322908181 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14322908181 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14322908181 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les 10 villes de plus de 100 000 habitants aux plus importantes taxes d'habitationMoyenne 2013 par logement.Source : Home'n'go(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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Après une réduction de 1,5 milliard d’euros de la dotation globale de fonctionnement (DGF) en 2014, le gouvernement a décidé une nouvelle baisse de 11 milliards d’euros sur trois ans, soit 3,67 milliards d’euros par an. Comme nous l’expliquions dans cet article en avril, la DGF représente près d’un tiers des ressources totales des collectivités, principalement les communes et intercommunalités (bénéficiaires de 57 % du montant total).Voir la vidéo: Le budget des communes : comment ça marche ? La seule baisse de dotations n’explique pas l’augmentation des taux constatée. Les effectifs des intercommunalités ont bondi de 145,6 % entre 2000 et 2012 tandis que ceux des communes ont augmenté de 12,8 % au cours de la même période, selon un rapport de la Cour des comptes publié en octobre 2014. Par ailleurs, certaines communes ont souscrit des emprunts dit toxiques, car liés à l’évolution des marchés financiers, et ont vu leurs taux d’intérêts s’envoler avec la crise financière de 2008-2009. Une solution pour pallier ce très lourd endettement a souvent été d’augmenter drastiquement les impôts locaux. Cela a par exemple été le cas à Dijon, fortement touchée par les emprunts toxiques et dont les taxes d’habitation et foncière ont respectivement augmenté de 5,32 et 12,2 points entre 2004 et 2013.Lire : Gaudin, Rebsamen, Estrosi : des maires face aux emprunts toxiquesMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave Une étude publiée jeudi 21 mai permet de constater l’augmentation de la taxe d’habitation et de la taxe foncière au cours des dix dernières années dans l’ensemble des communes de France.Voir notre infographie :Comment les taxes d’habitation et taxes foncières ont augmenté depuis dix ansContrairement à la taxe foncière, qui est due par les seuls propriétaires, la taxe d’habitation doit être acquittée par toute personne occupant un logement : les propriétaires (résidences principales mais également secondaires), les locataires et même les occupants à titre gratuit.Elle s’applique à tous les locaux meublés servant d’habitation (maisons, appartements) et leurs dépendances (chambres de service, garages…). Toutefois, certaines communes peuvent exonérer les chambres d’hôtes, meublés de tourisme et gîtes ruraux, si ces derniers sont situés en zones de revitalisation rurale.20,8 milliards d’eurosEn 2014, 29,1 millions de Français ont payé la taxe d’habitation, ce qui a permis de faire entrer 20,8 milliards d’euros dans les caisses de l’Etat.Calculer cette taxe d’habitation n’est pas une mince affaire. Les collectivités locales fixent un taux qui s’applique à la valeur locative du logement. Cette valeur est censée représenter le loyer annuel théorique que pourrait rapporter le bien s’il était loué dans les conditions normales du marché. Mais cette valeur est complètement dépassée, la dernière campagne d’évaluation des valeurs locatives remontant à… 1970.Le casse-tête de la valeur locativeTous les logements ont été classés dans une catégorie en fonction de leur aspect allant de « nettement somptueux » à « aspect délabré ». A chaque catégorie correspond un tarif au m² qui fait référence aux loyers pratiqués en janvier 1970. Ce tarif n’a été actualisé qu’une seule fois en 1980. Depuis, il est revalorisé chaque année au niveau national par la loi de finances.Ce tarif est appliqué à la « surface pondérée » de votre logement, surface qui est censée tenir compte de son état et de sa situation mais aussi de ses « éléments de confort ». C’est la raison pour laquelle certains logements sociaux construits dans les années 1960 et dotés de tous les éléments de confort de l’époque (vide-ordures, baignoire, chauffage central…) affichent une valeur locative plus élevée que certains appartements anciens situés en centre-ville qui n’avaient pas encore été rénovés dans les années 1970…Le gouvernement a donc engagé une réforme des valeurs locatives. Cette révision est expérimentée dans cinq départements tests : Charente-Maritime, le Nord, l’Orne, Paris et le Val-de-Marne, selon un arrêté publié en décembre 2014.Les prix de l’immobilier et des loyers ayant flambé depuis trente ans, il faut évidement s’attendre à une forte hausse des valeurs locatives. Mais la loi prévoit que cette réforme doit s’opérer à « produit constant ». Les collectivités pourraient donc devoir baisser leur taux pour atténuer la hausse.Lire aussi : Impôts locaux : la révision des valeurs locatives sur les railsDes abattements possiblesS’il s’agit de votre résidence principale, cette valeur locative peut ensuite être diminuée par le biais de différents abattements. Mais attention, le taux de ces abattements dépend de chaque collectivité et s’applique sur la valeur locative moyenne des logements de votre commune, et non sur le vôtre.Lire le décryptage : Taxe d'habitation : quels abattements possible ?Une fois obtenue cette valeur locative nette, s’appliquent les taux d’imposition votés par les collectivités pour obtenir le montant de la taxe.Des cas d’exonérationCertains foyers peuvent être exonérés de taxe d’habitation. Les bénéficiaires de l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) ou de l’Allocation supplémentaire d’invalidité (ASI) le sont automatiquement, d’autres cas sont aussi possibles à condition de respecter de nombreuses conditions.Lire le décryptage : Taxe d'habitation : qui la paie, qui en est exonéréUne majoration possible pour les résidences secondairesA la suite d’une disposition de la loi de finances rectificative pour 2014, 1 151 communes situées en « zones tendues » sont libres de majorer jusqu’à 20 % la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. Il s’agit des communes où la taxe sur les logements vacants s’applique.Si des villes comme Sète (Hérault), La Baule (Loire-Atlantique) et La Rochelle (Charente-Maritime) ont décidé de ne rien faire, d’autres ont choisi d’appliquer cette surtaxe payable dès décembre 2015. C’est le cas de Paris et Toulouse, ou encore de communes touristiques de taille moyenne.Lire le décryptage : Comment les taxes d’habitation et taxes foncières ont augmenté depuis dix ans Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Guélaud A deux cents jours de la COP21, la conférence de Paris sur le climat, les entreprises ont relevé le défi que leur avait lancé en septembre 2014 le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Ban Ki-Moon, en pressant le secteur privé de s’engager dans la lutte contre le dérèglement climatique. Les patrons de grands groupes mondiaux, réunis mercredi 20 et jeudi 21 mai au siège parisien de l’Unesco, se sont déclarés prêts à œuvrer en faveur d’une économie bas carbone et à travailler en bonne intelligence avec les gouvernements, tout en réclamant à ces derniers la fixation d’un prix pour le carbone.Lire aussi :Le « plaidoyer » pour le climat des six religions de FranceLe Sommet pour les entreprises et le climat, auquel plusieurs centaines d’entrepreneurs ont participé, a d’abord montré, comme l’a observé d’emblée Brice Lalonde, conseiller spécial pour le développement durable, que « le climat avait changé dans les entreprises ». Qui eût imaginé, il y a encore quelques années, que des dirigeants de compagnies pétrolières et gazières puissent un jour plaider en faveur du climat – une question longtemps tenue pour négligeable – ou affirmer avec Jean-Pascal Tricoire, le patron de Schneider, qu’« écologie rime avec économie » ?Une conversion qui irriteL’ampleur de la conversion des chefs d’entreprises a de quoi surprendre. Elle irrite, non sans raison, une partie de la société civile. Les Amis de la Terre et Oxfam ont ainsi rappelé dans un rapport rendu public mercredi que les centrales à charbon d’EDF et d’Engie émettaient chaque année respectivement plus de 69 et 81 millions de tonnes de CO2 .« Les émissions de CO2 provoquées par les centrales de ces deux entreprises, dont l’Etat est actionnaire, équivalent à la moitié des émissions de la France », a précisé Malika Peyraut pour l’association écologiste, dans un communiqué publié avec Attac France et les JEDI for Climate et intitulé « Le climat, c’est pas vos affaires ». Un point de vue balayé d’un revers de la main par un participant au Sommet de Paris : le secteur privé « pèse plus de 60 % du PIB mondial ». « On ne pourra pas faire sans nous. »Le changement d’état d’esprit des chefs d’entreprise n’est pas qu’une affaire de mode ou de « politiquement correct ». Au-delà des discours de circonstances, de nombreuses entreprises sont en train de faire évoluer leurs pratiques. Saint-Gobain investit dans la R&D pour réduire sa consommation d’énergie et limiter ses émissions de gaz à effets de serre. L’Oréal entend que ses produits aient tous, d’ici 2020, « une empreinte positive » sur l’environnement. Cez, un groupe tchèque d’énergie intégré, est décidé à produire de l’énergie neutre, sur le plan du carbone, dans les cinq ans qui viennent. Total va investir dans le solaire et le biodiesel. Kering partage ses pratiques pro-environnementales avec plus de 90 % de ses fournisseurs. Nike découvre que les contraintes environnementales boostent l’innovation…Assaut de bonne volontéInvité à clore ces deux jours de réunion, le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est déclaré « raisonnablement optimiste » sur les chances de succès de la COP21 en décembre à Paris. « Pourquoi y a-t-il plus de chance de succès à Paris ? Parce que la situation a changé », a-t-il analysé. « Le dérèglement climatique a des effets partout. La pression pour trouver des solutions est plus forte. Le phénomène scientifique et le fait qu’il a une origine humaine ne sont quasiment plus contestées. Les technologies sont devenus plus accessibles. Les politiques ont changé. L’accord entre Barack Obama et XI Jinping [le président chinois] est à cet égard important », a résumé en substance le ministre.Entreprises et politiques ont fait assaut de bonne volonté. « Ce n’est pas par la confrontation, mais par la coopération qu’on y arrivera », avait d’ailleurs plaidé mercredi la Costaricaine Christiana Figueres, « madame Climat » de l’ONU. Mais ce désir d’avancer ensemble n’est pas incompatible avec de fermes mises au point. « Pour investir dans l’économie bas carbone, nous avons besoin de signaux prix clairs et pérennes », a insisté, d’entrée de jeu, le patron de Schneider, M. Tricoire. Une demande reprise en chœur par tous les participants, au demeurant conscients, à l’image de Jean-Pierre Clamadieu (Solvay), de la nécessité de « faire converger » les mécanismes de tarification existants (taxes carbones, marché des droits d’émission…).« Chacun doit faire sa part du chemin. Nous, les gouvernements, nous devrons vous donner des signaux. La COP 21 se penchera sur le prix du carbone », a assuré M. Fabius. Le ministre pouvait difficilement faire moins sur ce sujet décisif pour les industriels et les investisseurs. Le ministre a exhorté les entreprises à rejoindre les différentes structures de coordination agissant contre le dérèglement climatique et à renforcer la diffusion des technologies bas carbone innovantes.Il a également souhaité qu’une sorte de « réflexe climat » accompagne toutes leurs décisions, notamment celles d’investir. La veille, François Hollande avait insisté sur le rôle majeur que peuvent jouer les grands groupes dans les pays émergents : « Vous devez convaincre les émergents qu’ils doivent s’engager. Ils ne le feront qu’avec des entreprises qui anticipent sur les choix à faire et qui innovent en matière de lutte contre le dérèglement climatique », a fait valoir le président.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin C’est un revers avec un lot de consolation. Le Conseil constitutionnel a rendu, vendredi 22 mai, sa décision sur trois points de la loi Thévenoud du 1er octobre 2014 que contestait Uber, le champion américain des voitures de transport avec chauffeur (VTC).Les gardiens de la Constitution ont jugé conforme la disposition de cette loi qui interdit la maraude électronique aux VTC. C’est l’une des forces du service proposé par l’application mobile d’Uber qui est ici visée. En effet, il suffit à un particulier d’allumer son smartphone pour voir en temps réel les voitures Uber disponibles autour de lui et le temps estimé qu’elles mettraient pour venir le chercher.Or la loi autorise les VTC à ne travailler que sur réservation, laissant aux taxis le monopole de la maraude (la possibilité de se faire héler dans la rue). Et donc aussi ce service de maraude électronique que permet désormais la géolocalisation des smartphones.Dans la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur ce point, les avocats du groupe américain estimaient que la loi Thévenoud était contraire au principe constitutionnel de la liberté d’entreprendre.Lire notre décryptage :VTC-taxis : qui sort gagnant après la décision du Conseil constitutionnel ?Liberté tarifaireLa seconde QPC rejetée par le conseil constitutionnel porte sur l’article de la loi Thévenoud qui fait obligation pour un chauffeur de VTC de rentrer au garage ou de stationner dans un endroit autorisé entre deux courses.Autrement dit, après avoir déposé un client à Roissy, seuls les taxis ont le droit de rester sur place pour attendre le client. Les chauffeurs de VTC doivent eux rebrousser chemin. La validation de cette disposition législative va gêner l’ensemble des chauffeurs de VTC.En revanche, le groupe américain gagne un point important sur la liberté tarifaire. La loi française obligeait les VTC à informer le client du prix de la course au moment de la réservation.Or le modèle économique d’Uber mouline des tarifs qui sont fonction de la distance parcourue, mais également du temps mis à effectuer le trajet, et avec des tarifs plus élevés en heures de pointe.Cette pratique est contestée par les autres opérateurs de VTC qui se conformaient à la loi en pratiquant des tarifs forfaitaires. Désormais, tous pourront faire cette sauce « horokilométrique » que la loi comptait réserver aux taxis.A ce stade, le Conseil constitutionnel ne s’est pas penché sur UberPop, le service de transport entre particuliers. La QPC soulevée par Uber sur ce point n’a pas encore été validée par la Cour de cassation.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Eveno Décidément, Emmanuel Macron n’est pas Arnaud Montebourg. Le ministre de l’économie le démontre à nouveau en se démarquant de son prédécesseur sur la question de l’avenir du secteur français des télécommunications. Dans un entretien aux « Echos », vendredi 22 mai, M. Macron affirme son credo en la matière.« L’heure n’est pas à la concentration entre opérateurs mais à l’investissement. En France, le secteur a atteint un point d’équilibre, avec quatre opérateurs qui ont chacun leur place et qui se sont engagés dans un mouvement général de modernisation de leurs infrastructures, sur la 4G et la fibre ».Cette déclaration tranche nettement avec la doctrine affirmée un an plus tôt par son prédécesseur à Bercy, Arnaud Montebourg. En mai 2014, ce dernier invitait avec insistance Bouygues Telecom à se marier avec un autre opérateur.« Nous ne voulons pas que la scissiparité, la multiplication des opérateurs sur le continent européen, particulièrement en France, affaiblisse leur capacité à investir ». Ces déclarations d’Arnaud Montebourg faisaient suite à la bataille qui avait opposé Numericable et Bouygues Telecom pour le rachat de SFR. Le ministre avait soutenu l’opérateur mobile contre le câblo-opérateur. Le succès de Numericable avait maintenu le paysage français à quatre opérateurs mais cela n’avait pas découragé M. Montebourg.« Nous y arriverons. Nous ferons trois opérateurs capables d’investir, qui cessent de détruire de l’emploi, de s’entre-tuer – et pas seulement dans les colonnes des journaux mais aussi dans des batailles spéculatives – pour enfin construire, avec l’Etat, une stratégie de révolution numérique ».Aujourd’hui, M. Macron est sur une tout autre ligne, privilégiant le statu quo. « La concentration, c’est moins d’équipements, moins de réseaux et moins d’emplois », justifie-t-il. Selon le ministre, entretenir l’idée que des opérations de rapprochement pourraient avoir lieu c’est prendre le risque de geler des projets d’investissements.Un contexte un peu différentCes déclarations interviennent alors que les marchés bruissent régulièrement de rumeurs sur le sort de Bouygues Telecom. Alors qu’Orange a fait officiellement savoir qu’il n’était pas intéressé, l’agence Bloomberg indiquait, en février, que Numericable-SFR étudiait la possibilité d’acquérir Bouygues Telecom. Auparavant, en avril 2014, Free s’était aussi intéressé à Bouygues Telecom. Mais ce dernier martèle désormais qu’il n’a besoin de personne pour se développer.Il est vrai que, depuis ces épisodes, la donne a changé pour Altice, la maison mère de Numericable-SFR, que la rumeur présente régulièrement comme le prédateur naturel de Bouygues Telecom. Le groupe de Patrick Drahi a ainsi annoncé, le 20 mai, l’acquisition de 70 % du capital de l’américain Suddenlink, valorisé à un peu plus de 9 milliards de dollars.Ce rachat venant s’ajouter à ceux de SFR, Virgin Mobile et Portugal Telecom, gonfle un peu plus l’endettement du groupe et rend plus complexe une nouvelle acquisition en France. D’autant que l’on prête à Altice l’intention de s’attaquer aussi à Time Warner Cable, le deuxième acteur américain du secteur.Lire aussi :La boulimie d’acquisitions de Patrick DrahiCependant un grand big-bang des télécommunications en Europe n’est pas à exclure. Ces derniers mois, les opérations de fusions se sont multipliées, répondant à deux logiques : celle de la concentration ou celle de la convergence fixe-mobile. Et la Commission européenne, longtemps opposée aux opérations de concentration, au nom de la défense des consommateurs, a elle aussi fait évoluer sa doctrine.Ainsi en Allemagne, la Commission a donné, en juillet 2014, son feu vert au rachat d’E-Plus par Telefonica, ramenant à trois le nombre d’opérateurs en Allemagne, contre quatre précédemment.Enfin, l’histoire récente du rachat de SFR par Numericable montre que les déclarations du ministre n’ont finalement que peu de poids face aux décisions stratégiques des entreprises quand ces dernières n’ont pas l’Etat à leur capital.Anne EvenoJournaliste au Monde Nicole Vulser L’appréciation du franc suisse, le 15 janvier, consécutive à la décision de la Banque nationale (BNS) de désarrimer la monnaie de l’euro, se traduit par des pertes de change extrêmement pénalisantes pour les groupes de luxe suisses. Richemont, le numéro deux mondial du secteur (qui détient Cartier, Jaeger-LeCoultre, Chloé, Lancel ou Vacheron Constantin), qui avait émis en avril un avertissement sur ses résultats, a ainsi confirmé, vendredi 22 mai, une chute de 35 % de son bénéfice net, à 1,33 milliard d’euros, pour l’exercice 2014-2015, clos le 31 mars 2015.Cette contre-performance s’explique, selon le président du conseil d’administration, Johann Rupert, par la forte réévaluation du franc suisse « qui s’est traduite par une perte de 686 millions d’euros enregistrée dans les frais financiers du compte de résultats ». Elle résulte essentiellement de « pertes comptables de change sur les dépôts et placements de trésorerie, principalement en euros », ajoute-t-il. Sans compter que les contrats de change à terme ont également perdu de leur valeur. Ces dépréciations n’ont toutefois quasiment aucun impact sur les liquidités nettes du groupe.L’horlogerie touchéeLes horlogers suisses sont particulièrement sensibles aux fluctuations de changes dans la mesure où les coûts de production sont assumés en franc suisse alors que le plus gros des ventes s’effectue à l’étranger.« Compte tenu de la taille de nos activités en Suisse [où Richemont emploie plus de 8 700 salariés], le renforcement du franc suisse va inévitablement se traduire par le renchérissement de nos coûts reportés en euros », affirme M. Rupert.Pour autant, il met les points sur les « i » : « Pour Richemont, quitter la Suisse n’est pas une option », affirme-t-il, en expliquant qu’en revanche, les prix au détail de produits fabriqués en Suisse (notamment les montres) seront à nouveau « ajustés » en fonction des taux de change.Après une hausse de 4 % des ventes, à 10,4 milliards d’euros, au cours de l’exercice 2014-2015, le chiffre d’affaires du groupe a progressé de 9 % à taux de changes réels en avril mais s’est inscrit en baisse de 8 % à taux constants. Pour autant, M. Rupert ne cache pas que l’Asie-Pacifique reste difficile, notamment Hong Kong et Macao.Burberry souffre aussiLe 5 février, le groupe Swatch avait lui aussi publié des résultats décevants, avec un bénéfice net en baisse de 26,6 % à 1,3 milliard d’euros, soit sa plus faible performance depuis 2009. Ce n’était pas tant l’effet des changes qui était en cause : la décision de la BNS avait été prise seulement quinze jours auparavant. Le groupe avait surtout été pénalisé par les investissements très conséquents consentis pour la marque Harry Winston (le diamantaire américain acquis en 2013), la mise au point d’un nouveau mouvement horloger pour Omega, l’ouverture de nouvelles boutiques ou encore les dépenses de marketing importantes pour les Jeux Olympiques de Sotchi.De nombreux analystes avaient alors revu à la baisse leurs prévisions sur Swatch Group, qui doit également traverser cette zone de turbulences monétaires.Si les gros acteurs du luxe en Suisse ont connu des jours meilleurs, leur confrère britannique Burberry souffre également de taux de changes moins favorables. Mercredi 20 mai, le groupe, connu pour ses imperméables chics et très chers, a abaissé de 40 millions de livres (55,9 millions d’euros) sa prévision de bénéfice 2015-2016.L’impact positif des variations de changes a en effet été ramené à 10 millions de livres contre 50 millions auparavant. Ce qui avait immédiatement fait chuter le titre en bourse de plus de 5 %.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.05.2015 à 21h52 • Mis à jour le22.05.2015 à 12h16 | Leila Marchand « Paiement par carte bancaire accepté à partir de 15 euros ». L'affichette est visible dans de nombreux commerces, au grand dam des clients qui n'ont pas pris leurs précautions et retiré suffisamment d'espèces au préalable.Ce seuil minimal sera peut-être bientôt révolu. C'est en tout cas la volonté de Michel Sapin, le ministre des finances, qui souhaite promouvoir les moyens de paiements les plus modernes « y compris pour de petites sommes » et « sans que les commerçants soient eux-mêmes lésés ».Pourquoi ce seuil de 15 euros ?Si certains commerçants refusent la carte bancaire, ce n'est pas parce « qu'ils ne se soucient pas du service à la clientèle » ou « qu'il ne veulent pas déclarer tous leurs revenus », comme l'estiment beaucoup de Français d'après un sondage réalisé par l'IFOP, mais en raison des frais auxquels ils sont soumis à chaque transaction.Lorsqu'un de ses clients règle par carte, une commission est prélevée lors de la transaction : la commission interbancaire liée au paiement (CIP). A quoi correspond cette commission ?Elle recouvre trois services :le traitement de la transaction : lors d'une transaction, l'argent du compte du client doit être transféré vers le compte du commerçant. La commission correspond donc aux frais de gestion de ce transfert de fond entre les deux banques. Cette charge est fixe : 0,0235 euro pour les montants en dessous de 15 euros et 0,0470 euro au-dessus de 15 euros.la mise en œuvre des mesures collectives de sécurité : il s'agit d'une contribution aux mesures mises en place pour lutter contre la fraude. Son taux est de 0,18 % ou 0,20 % selon le montant de la transaction.la garantie des paiements : en cas de fraude c'est la banque du commerçant qui s'engage à prendre en charge les impayés. Le montant de ce service dépend du « TBTB » (taux bilatéral de transactions bloquées), établi en fonction des risques de fraudes. Dans la pratique, le TBTB s'élève à environ 0,04 % du montant de la transaction.Cette CIP est répercutée au commerçant par sa banque en plus d'autres frais généraux. C'est la commission bancaire. Ce taux, qui est négocié généralement entre le commerçant et son agence, varie entre 0,5 et 0,8 % du montant de la transaction. Mais certaines banques appliquent, en plus, un plafond : un café parisien du XIIIe arrondissement se voit ainsi prélever 0,6 % de chaque transaction à partir de 16 euros. En deçà, il paye une commission d'1 euro sur chaque transaction.Pour un sandwich à 4 euros, la commission peut ainsi varier de 2 centimes à 3,2 centimes, voire un peu plus d'un euro en cas de plafond. C'est pourquoi de nombreux commerces n'acceptent le paiement qu'en espèces pour de petites sommes, une pratique légale s'ils en informent leur clientèle au préalable par un panonceau, la commission apparaissant sinon trop élevée par rapport au bénéfice de la transaction.Une baisse des prix ?Michel Sapin a déclaré vouloir intervenir sur la « partie fixe des frais » sans être plus précis : « cela passe par une discussion – elle est en cours – avec les banques pour que nous puissions faire évoluer les modalités de rémunération ». Le projet sera également détaillé lors des assises des moyens de paiement, le 2 juin à Bercy.Cette mesure aura-t-elle une répercussion à la baisse sur les prix ? Rien n'est moins sûr. Depuis le 1er avril 2014 déjà, les groupes Mastercard et Visa se sont engagés à baisser leurs commissions, à la demande de l'Autorité de la concurrence, sans que cela entraîne de changement significatif.De plus, outre ces frais à chaque transaction, les commerçants supportent le coût de l'achat d'un terminal de paiement auprès de leur banque, puis de sa location et de sa maintenance chaque mois. Ce qui est certain en revanche, c'est que ces décisions gouvernementales visent à encourager le paiement par carte bancaire auprès des Français, qui en sont pourtant déjà de grands adeptes, si on les compare avec leurs voisins européens.Leila MarchandJournaliste au Monde Sarah Belouezzane Il n’y aura bientôt plus de « zones blanches » en France. Ces parties du territoire national, généralement situées en zone rurale et qui ne disposent parfois même pas d’une antenne de téléphonie mobile, et où il est impossible d’accéder au réseau des quatre opérateurs nationaux, devraient être couvertes d’ici 2016 en 2G et d’ici mi 2017 en 3G. Réunis, jeudi 21 mai, dans le bureau d’Emmanuel Macron, ministre de l’économie, Orange, Numericable-SFR, Bouygues Telecom et Free ont trouvé un accord pour se partager la couverture des communes et bourgs concernés. Un chantier qui devrait coûter une quarantaine de millions d’euros par an, dont 40 % seront acquittés par Orange, numéro un du secteur. Conséquence, les traditionnelles cabines téléphoniques disparaîtront peu à peu à mesure que la couverture atteindra 100 % du territoire.Lire l'analyse :Mobile : en finir avec les « zones blanches »Selon le dernier recensement, il y aurait aujourd’hui 160 localités qui ne disposeraient d’aucune couverture mobile quelle qu’elle soit. Et 2 200 dans lesquels il est possible de téléphoner mais pas d’accéder à Internet sur son smartphone avec la 3G.Devant les plaintes récurrentes des élus locaux, qui n’en peuvent plus de la faible qualité, voire de l’absence totale de réseau mobile dans leurs communes, M. Macron a décidé d’inscrire des dispositions relatives à la couverture téléphonique des zones blanches dans la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques (dite « loi Macron »).C’est naturellement, l’Arcep, le gendarme des télécommunications, qui sera chargé de surveiller le déploiement des infrastructures des opérateurs. L’institution présidée par Sébastien Soriano a été dotée, par la loi, d’un pouvoir de sanction supplémentaire afin de punir les récalcitrants, si nécessaire.« Nous voulons que chacun puisse téléphoner avec un mobile, où qu’il réside. Nous avons fixé un cap, celui de l’investissement dans les réseaux et le déploiement d’infrastructures de nouvelle génération. Nous avons établi une méthode, en invitant le secteur à nous proposer rapidement un engagement collectif. Avec la signature de cet accord, une étape importante est franchie qui va permettre de traduire en actes les objectifs fixés en mars par le premier ministre », a indiqué M. Macron dans un communiqué.Pas assez rentableAxelle Lemaire, secrétaire d’Etat chargée du numérique, engagée dans le déploiement du très haut débit fixe par les opérateurs a, quant à elle, rappelé la nécessité « de compléter nos moyens d’action, afin que l’ensemble de nos concitoyens et de nos entreprises puisse également disposer d’un service de téléphonie mobile devenu indispensable dans leurs activités quotidiennes ». Cet accord intervient un mois à peine après une première rencontre des opérateurs dans le bureau de M. Macron le 24 avril. Le ministre les avait alors pressés de trouver une solution au plus vite. « Nous améliorons notre couverture à un coût raisonnable et le ministre a quelque chose à répondre aux parlementaires », résume un opérateur.La question des zones blanches n’est en effet pas nouvelle. Le problème est négligé par les opérateurs depuis plusieurs années. Trop peu peuplées, elles n’étaient pas assez rentables pour les acteurs du secteur qui n’ont, par conséquent, jamais réussi à s’entendre pour les couvrir correctement. Un programme établi par l’Arcep prévoyait pourtant un partage de la couverture de ces communes en 2G… dès 2003.La 3G, elle, devait être introduite, à partir de 2009. Si le premier déploiement a été presque finalisé, il reste beaucoup de travail pour achever le second. Seul un tiers des 3 300 communes concernées ont été couvertes en 3G par les opérateurs. Les autres le seront d’ici deux ans. Les élus concernés peuvent respirer.Voir aussi le reportage : A la recherche du haut débit dans les zones blanchesSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.05.2015 à 18h44 | Paul Seabright (directeur de l’Institut d’études avancées de Toulouse) Par Paul Seabright La communauté scientifique s’occupe-t-elle bien de la fiabilité de la science ? Le processus de publication dans les revues scientifiques fait-il bien émerger les hypothèses qui sont vraiment les meilleures ? Ou bien est-il, au contraire, biaisé par des phénomènes de mode, par le carriérisme des chercheurs, ou par l’aveuglement induit par la spécialisation ?Sans savoir de façon indépendante quelles sont vraiment les meilleures hypothèses, on ne saura jamais si le processus de publication a réussi à les faire émerger. Mais il existe quelques biais systématiques que l’on peut tenter de vérifier. Le « biais de publication », par exemple, est le résultat d’une préférence de la part des éditeurs de revues scientifiques pour des résultats positifs par rapport aux résultats négatifs. Il peut être observé à travers la tendance à publier des résultats issus d’expériences sur de petits échantillons, pour lesquels les résultats sont plus positifs en moyenne que pour ceux issus d’un grand échantillon.La reconnaissance de la qualité des chercheurs s’opère non seulement par la publication de leurs travaux, mais aussi par les citations faites par leurs collègues dans des publications ultérieures. Mais ces citations répondent-elles à la qualité intrinsèque des travaux, ou bien à d’autres critères comme la notoriété des auteurs pour des raisons superficielles, par exemple la facilité à se souvenir de leurs noms… ?L’impact d’une rétractationLes résultats d’une étude du National Bureau of Economic Research américain (NBER), menée par trois chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (« The Career Effects of Scandal : Evidence from Scientific Retractions », par Pierre Azoulay, Alessandro Bonatti et Joshua L. Krieger, NBER working paper n° 21146) sont, à cet égard, plutôt rassurants. Les auteurs s’intéressent aux cas de rétractations d’articles scientifiques pour raison de fraude ou d’erreur grave. Ces rétractations sont rares, de l’ordre d’une par cinq mille articles publiés. Mais il y en a assez au total pour permettre de se poser la question : quel est l’impact d’une rétractation sur les citations d’autres articles précédemment publiés par le même auteur ?Il ne suffit pas de comparer les citations d’articles par un auteur avant et après une rétractation, car beaucoup d’autres facteurs influencent les citations, comme le rythme naturel de l’évolution de la carrière d’un chercheur. Cette étude compare les citations de 376 auteurs de 878 articles retirés dans le domaine de la recherche biomédicale, avec les citations de 759 auteurs d’articles parus dans le même numéro de la même revue que les articles retirés. Sont exclues les citations d’articles sur le même thème, afin de se focaliser sur l’impact des rétractations sur la réputation de l’auteur en général plutôt que sur la réputation du domaine de recherche.Les résultats sont clairs. Les auteurs d’articles retirés subissent en moyenne une baisse de 10,7 % du taux de citation de leurs autres publications, par rapport au taux de citation d’auteurs d’articles similaires non retirés. Cet effet se renforce au cours du temps, avec une baisse deux fois plus importante dix ans plus tard que la baisse après cinq ans. L’effet est aussi plus de deux fois plus fort (17,6 %, contre 8,2 % en moyenne) pour les articles retirés pour cause de fraude que pour cause d’erreur.Les auteurs, qui ont déjà une réputation bien établie (parmi les 25 % des auteurs les plus cités), subissent une baisse presque deux fois plus importante de leur taux de citation après une rétraction pour fraude que leurs collègues déjà moins cités. Ces résultats montrent, heureusement, que les effets de notoriété antérieure n’empêchent pas la communauté scientifique de prendre en compte les doutes qu’une rétractation peut susciter sur la qualité du travail d’un auteur, y compris dans d’autres domaines que celui où l’erreur ou la fraude ont été commises.Paul Seabright (directeur de l’Institut d’études avancées de Toulouse) Gaëlle Picut (Propos recueillis par) L'arrêt du 6 mai 2015 de la Cour de Cassation signe-t-il la fin du règne de l’arbitraire dans les hausses de salaires? Sylvain Niel, avocat conseil en droit social, directeur associé chez Fidal , analyse les conséquences de cette décision.L'affaire jugée concerne une entreprise de fabrication de matériel médical qui a refusé d'augmenter l'un de ses ingénieurs qui travaillait dans un service dont les performances étaient jugées décevantes, alors que d'autres cadres avaient bénéficié d'une augmentation salariale.La Cour a estimé qu'il ne suffit plus de dire qu'un collaborateur appartient à un service qui a eu des résultats insuffisants, mais il faut également prouver en quoi les résultats ont été mauvais.« L’absence d'augmentation individuelle de salaire d’un cadre, par rapport aux autres augmentés, doit être justifiée par l'existence d'éléments objectifs justifiant cette différence de rémunération » indique l'avocat en droit social.« L'arrêt de la cour de cassation va donc obliger les employeurs à s'interroger sur quels critères objectifs sont calculées les augmentations individuelles et à expliquer sur quoi ils sont fondées » explique-t-il.« Il n'y a pas de définition précise [de l’élément objectif], reconnaît M. Niel. Il faut plutôt le définir par différence à une décision discrétionnaire, arbitraire ».Cette décision de la Cour de cassation soulève deux principales interrogations. Pour être transparentes, les décisions d'augmentation individuelle doivent pouvoir reposer sur des éléments chiffrés (par exemple, le chiffre d'affaires, la marge, l'augmentation de la productivité, la progression du bénéfice, etc.). « Cet élément objectif chiffré doit-il être appliqué de la même façon à tous les collaborateurs ou doit-il varier au sein d'une même catégorie professionnelle ? » soulève Sylvain Niel.Deuxième question posée, celle de l’objectivité des critères d'évaluation annuelle. « En plus des négociations salariales annuelles obligatoires, les DRH vont peut être être amenés à négocier avec les partenaires sociaux sur les éléments objectifs d'évaluation, surtout si la grille d'évaluation repose à la fois sur des critères objectifs tels que l'animation d'une équipe, la qualité du travail, la prise d'initiative et sur des facteurs subjectifs tel que le courage ».Cette décision va plus loin que le principe d'égalité de traitement que l'on peut résumer par «A travail égal, salaire égal ». Elle introduit la notion d’« à qualité de travail égale, augmentation de salaire égale ».Gaëlle Picut (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Cédric Pietralunga Le port est (enfin) en vue. Après des mois de négociations et de rebondissements, la SNCM devrait être fixée sur son sort à l’issue d’une audience du tribunal de commerce de Marseille (Bouches-du-Rhône) prévue mercredi 27 mai. A partir de 14 heures, les juges consulaires vont examiner les trois offres de reprise déposées par l’armateur Daniel Berrebi, le transporteur corse Patrick Rocca et l’ex-président du port de Marseille Christian Garin. A l’issue de cette audience, la décision du tribunal devrait être mise en délibéré et pourrait, selon différentes sources, être rendue publique lundi 8 juin.Il est temps d’en finirDans un rapport établi le 22 mai, dont Le Monde s’est procuré une copie, les administrateurs judiciaires de la compagnie marseillaise estiment que le tribunal est désormais « en mesure de statuer sur les offres de reprise » et l’invitent à ne pas repousser une nouvelle fois l’échéance. Dans le cas contraire, menacent Maîtres Douhaire et Abitbol, « il lui appartiendra d’en tirer les conséquences, soit (…) en décidant la conversion de la procédure en liquidation judiciaire, soit en laissant la période d’observation se poursuivre ».Lors d’une précédente audience le 11 mai, le tribunal avait laissé la porte ouverte à un nouvel appel d’offres, en repoussant au 28 novembre 2015 l’échéance de la période d’observation de la SNCM, mise en redressement judiciaire le 28 novembre 2014, un an plus tôt. Mais, estiment les administrateurs, « il nous semble peu probable qu’un nouvel appel d’offres permette d’identifier de nouveaux candidats, a fortiori juste après la saison ». Comprenez : il est temps d’en finir. Même si le choix d’un repreneur impliquera « la mise en œuvre d’un PSE [plan de sauvegarde de l’emploi] d’envergure, globalement compris entre 600 et 900 personnes », peut-on lire dans le rapport.Délégation de service publicConcernant les offres de reprise, les administrateurs judiciaires établissent implicitement une hiérarchie. Même s’il est le mieux-disant socialement, avec la proposition de conserver 900 salariés sur les 1 500 de la compagnie, le dossier de M. Garin implique un montage financier qui le place d’emblée hors jeu, selon Maîtres Douhaire et Abitbol : afin de financer l’activité de la SNCM, l’ancien président d’Armateurs de France prévoit de vendre deux bateaux à 25 millions d’euros pièce, alors que leur valeur est estimée à 51 millions d’euros. Ceux-ci seraient ensuite loués pour 2,5 millions d’euros par an à la compagnie, qui disposerait d’une option d’achat à « un prix progressif très supérieur au prix de vente initial ». « Nous ne pouvons que donner un avis formellement défavorable sur un tel montage », notent les administrateurs.De même, le rapport s’interroge sur la viabilité économique du projet de M. Rocca, qui envisage la reprise de 780 salariés. Le transporteur assure en effet ne pas avoir besoin de la délégation de service public (DSP) accordée par la collectivité territoriale de Corse pour assurer les liaisons maritimes entre l’île de Beauté et le continent. Celle-ci assure pourtant un chiffre d’affaires de 96 millions d’euros par an à la SNCM (57,5 millions) et à la CMN [Compagnie méridionale de navigation, filiale du groupe STEF] (38,5 millions d’euros), qui effectue essentiellement du transport de fret. Bien que Bruxelles ait interdit la cession de cette DSP au repreneur de la compagnie marseillaise, une sous-délégation de la part de la CMN a été autorisée pour une période allant jusqu’au 1er octobre 2016, dans l’attente de l’attribution d’une nouvelle DSP. « Economiquement, à défaut de conclusion d’une telle sous-délégation, l’équilibre du projet [de M. Rocca] ne nous semble pas assuré », s’inquiètent les administrateurs.Lire aussi :SNCM : le courrier de Bruxelles, un « véritable camouflet pour le gouvernement » Les officiers seront françaisReste l’offre déposée par M. Berrebi, considérée par différents acteurs comme le seul armateur professionnel parmi les candidats. Déjà propriétaire d’une compagnie de ferries opérant dans le golfe du Mexique, l’homme d’affaires franco-tunisien propose de conserver une partie des liaisons avec la Corse mais surtout de développer les lignes avec le Maghreb. A la condition d’assurer ces dernières avec des marins maghrébins employés sous pavillon communautaire et non plus uniquement français sous pavillon français 1er registre, ce qui hérisse les syndicats. Seule concession accordée par M. Berrebi : les officiers seront français.Au total, le propriétaire de Baja Ferries propose de reprendre 800 salariés, sous réserve d’obtenir un contrat de sous-délégation de la DSP avec la CMN ou de conclure une « convention de délégation territoriale de service public » avec les autorités corses jusqu’à un nouvel appel d’offres prévu avant octobre 2016. Dans le cas contraire, l’armateur assure ne pouvoir reprendre que 537 salariés, ce qui ferait de son offre la moins disante socialement. Mais, à l’inverse des propositions de MM. Rocca et Garin, les administrateurs judiciaires ne voient pas d’élément financier ou économique qui rendraient aléatoire sa reprise de la SNCM. Un élément suffisant pour l’emporter ?Transdev financera le plan socialPropriétaire de 66% de la SNCM, au côté de l’Etat (25%) et des salariés (9%), le groupe de transports publics Transdev s’est engagé à financer à hauteur de 85 millions d’euros le plan de sauvegarde de l’emploi qui devrait suivre la reprise de la compagnie marseillaise. De quoi « couvrir l’intégralité du coût estimé du plan social résultant de l’adoption éventuelle par le Tribunal de l’offre la moins disante socialement », se félicitent les administrateurs judiciaires de la SNCM dans un rapport établi le 22 mai. Par ailleurs, l’entreprise dirigée par Jean-Marc Janaillac, un proche de François Hollande, a prévu « un abandon de créances d’un montant cumulé de plus de 120 millions d’euros », rappelle le document.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.05.2015 à 16h37 • Mis à jour le26.05.2015 à 17h14 | Philippe Jacqué La rumeur annonçait la création d’une nouvelle usine PSA Peugeot Citroën au Maroc. Si cette piste n’est pas enterrée, c’est finalement Ford qui fait la « une » dans le royaume chérifien, mardi 26 mai. Après Renault, qui fait tourner deux usines à Casablanca et à Tanger, le constructeur américain a décidé d’investir dans le pays, ce qui confirme la place de plus en plus importante qu’il occupe dans la « géographie » du secteur.Ford, lui, n’entend toutefois pas créer d’usine. Pas dans l’immédiat, en tout cas. Dans un premier temps, il a décidé d’ouvrir une base commerciale régionale à Casablanca, le Maroc étant son premier débouché au Maghreb. Ce bureau rayonnera sur l’ensemble de l’Afrique du Nord. Le groupe américain va également installer un bureau d’achat à Tanger, la zone franche au nord-ouest du pays.L’objectif de Ford est avant tout de profiter des dizaines de fournisseurs automobiles « à bas coûts », qui se sont installés dans les zones franches de Tanger et de Kenitra, à la suite de l’arrivée de Renault. Ces zones franches permettent de disposer d’une exemption fiscale de 25 ans, à la condition que l’essentiel de la production soit exporté.Les fournitures achetées au Maroc par Ford seront ensuite envoyées en Espagne où le constructeur dispose d’une usine à Valence (d’une capacité annuelle de 450 000 véhicules), où il a récemment investi 2,3 milliards d’euros pour flexibiliser sa production.Premier secteur exportateur« Nous allons créer de manière indirecte des milliers de postes et générer des millions d’euros d’investissements dans la zone », assure, dans un communiqué, Kalyana Sivagnanam, le directeur de Ford pour le Moyen Orient et l’Afrique du nord.Depuis une dizaine d’années, le Maroc investit pour se doter d’un écosystème automobile. Après l’ouverture, en 2012, de l’usine Renault de Tanger, qui a produit près de 200 000 véhicules en 2014, le pays entend accélérer pour diversifier son économie.Lire aussi :Comment PSA sous-traite une partie de sa R&D au MarocEn 2014, avec un chiffre d’affaires de 4 milliards d’euros, le secteur automobile est pour la première fois devenu le premier secteur exportateur devant la potasse, jusque-là le moteur des exportations du Maroc.Selon le magazine Industrie du Maroc, le pays dispose désormais de 150 usines d’équipementiers. En 2014, treize nouvelles usines ont vu le jour à Tanger, permettant la création de 5 400 postes. À l’horizon 2020, le secteur devrait employer 90 000 personnes, dont les deux tiers dans l’industrie et un tiers dans les services.Outre Renault et Ford, PSA, mais aussi Volkswagen ou Hyundai s’intéressent à cette base industrielle « low cost » installée à la périphérie immédiate de l’Europe.Lire aussi :PSA Peugeot Citroën projette de bâtir une usine au MarocPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Albert (Londres, correspondance) Cheveux blonds, coupés court, petit pull bleu marine sur une chemise bleu pâle, Tom Hayes est apparu studieux et concentré pour l’ouverture de son procès, mardi 26 mai. Entouré de son équipe d’avocats, prenant des notes dans un coin de la salle numéro 2 de Southwark Crown Court, au sud de Londres, l’ancien trader d’UBS et de Citigroup a écouté les lourdes accusations pesant contre lui.Si de nombreuses banques ont déjà dû payer des amendes pour avoir manipulé le Libor (London Interbank Offered Rate, le « taux interbancaire pratiqué à Londres »), il est la première personne en procès dans le cadre du scandale et il sait que tous les regards sont tournés vers lui.« M. Hayes était à l’épicentre [de la manipulation], a accusé Mukul Chawla, le procureur. Personne ne suggère qu’il doive porter la responsabilité de toute la manipulation, mais il est allé plus loin que les autres. » A en croire le procureur, qui va continuer à présenter l’accusation jusqu’à la fin de la semaine, l’ancien trader d’UBS et de Citigroup avait mis en place un réseau de manipulation à grande échelle, non seulement à l’intérieur de sa banque, mais aussi avec de nombreux autres établissements financiers.Lire aussi :Scandale du Libor : un trader devant la justiceM. Hayes était un courtier basé à Tokyo, travaillant, de 2006 à 2009, pour UBS, puis pendant quelques mois, en 2010 pour Citigroup, avant de se faire licencier quand l’affaire du Libor a été mise au jour.Hayes a développé la manipulation « à une autre échelle »L’accusation décrit comment il a manipulé ce taux interbancaire de façon presque quotidienne pendant des années. La pratique était relativement simple : le Libor était à l’époque déterminé quotidiennement par un panel de banques. Chacune téléphonait chaque jour à l’Association des banquiers britanniques (BBA), donnant le taux qu’elle pratiquait ce jour-là dans les prêts interbancaires. La BBA en faisait ensuite la moyenne pondérée.Lire aussi :Cinq banques condamnées dans l’affaire de manipulation des taux de changeFlairant la bonne affaire, des traders ont compris l’intérêt qu’ils pouvaient en tirer. Il suffisait de demander aux employés de leur banque chargés de communiquer le taux à la BBA de très légèrement l’augmenter ou de le baisser, en fonction de leurs positions sur le marché.« Il n’y a aucun doute que la manipulation existait avant que M. Hayes ne rejoigne UBS. Mais cela n’est pas une justification, et surtout, il l’a développé à une autre échelle, accuse M. Chawla. Il a réalisé qu’il pouvait manipuler le taux [en travaillant] avec d’autres banques. Il les a approchées, ainsi que les maisons de courtage. »Au total, le trader a ainsi inclus presque l’ensemble du panel des seize banques qui calculent le taux Libor en yens.L’accusation a présenté des extraits d’un échange sur une messagerie électronique entre M. Hayes et un trader de la maison de courtage Tullett Prebon.- Salut. Bon week-end ? Tu es avec la [personne qui est chargée de communiquer le taux à la BBA] ?- Oui- À partir de maintenant, j’aimerais que tu lui demandes un service. Tu verras, je te le rendrai. Ça te rapportera aussi. C’est un truc que je fais déjà avec ICAP [une autre maison de courtage]. Tu pourrais lui demander de baisser un peu le Libor aujourd’hui ?Quelques minutes plus tard, son interlocuteur acceptait. Il sera lui-même en procès en septembre, mais son nom ne peut pas être dévoilé pour des raisons légales.Si une vingtaine d’autres traders sont également poursuivis en justice, pour la moitié aux Etats-Unis et pour l’autre au Royaume-Uni, l’accusation estime que le procès de M. Hayes devait se tenir à part, parce qu’il était l’homme au cœur de la manipulation.M. Hayes plaide non coupable. Le procès doit durer jusqu’à début août.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre C’est un coup de tonnerre dans le ciel de la presse française. Le groupe de luxe LVMH, déjà propriétaire des Echos, est entré en négociations exclusives avec le groupe Amaury pour racheter Le Parisien, selon les informations du Monde, confirmant une information initiale de La Correspondance de la presse.L’annonce en a été faite aux représentants des personnels du Parisien, mardi 26 mai, lors d’un comité d’entreprise extraordinaire – signe que les négociations sont déjà assez avancées. Le groupe LVMH a lui confirmé dans un communiqué être en négociations en vue du rachat du quotidien. L’Autorité de la concurrence doit également être prochainement consultée.Selon certaines sources, l’offre de LVMH s’élèverait à 50 millions d’euros pour un périmètre comprenant le quotidien régional (229 638 exemplaires et 8,5 millions de visiteurs uniques), son édition nationale Aujourd’hui en France (148 220 exemplaires), une régie, la filiale de distribution Proximy et l’imprimerie de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), dont la fermeture est programmée. Mais ce montant n’est pas officiellement confirmé.Selon le groupe Amaury, Le Parisien n’était pas à vendre. « C’est une offre qui est venue vers nous », affirme une source interne. A l’origine de la manœuvre, Francis Morel, PDG du groupe Les Echos et bon connaisseur du dossier : en 2010, alors au Figaro, il avait en effet travaillé sur une offre de rachat du Parisien par le groupe Dassault (propriétaire du Figaro).La stratégie de M. Morel, qui a manifestement convaincu le propriétaire de LVMH, Bernard Arnault, est de rassembler deux titres complémentaires. Les deux chiffres d’affaires cumulés (149 millions d’euros en 2014 pour Les Echos et 186 millions d’euros pour Le Parisien) forment un total de 335 millions d’euros, qui pèsera davantage sur le marché.En outre, la fermeture de l’imprimerie du Parisien étant programmée, une reprise semble socialement plus simple à conduire qu’elle ne l’était en 2010, lorsque le groupe Amaury avait une première fois tenté de vendre le groupe. Après avoir subi de lourdes pertes en 2012 (19,6 millions d’euros) et 2013 (17 millions d’euros), Le Parisien a nettement réduit celles-ci en 2014 et espère un retour à l’équilibre en 2015.« Dans le secteur de la presse, les consolidations s’imposent, explique Jean-Clément Texier, banquier conseil. Il y a énormément de synergies possibles entre ces deux titres en termes de gestion, et aucun risque de cannibalisation, car ils ne visent pas les mêmes cibles. » Du côté du groupe Amaury, la rupture est considérable. D’une part parce que Le Parisien appartient à la famille depuis ses origines, en 1944. Mais aussi parce que recentré sur ses deux autres actifs, L’Equipe et Amaury Sport Organisation (ASO), il devient un groupe uniquement consacré au sport. « La stratégie sera désormais d’accélerer notre développement dans ce domaine », assure une source.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud La question de la succession d’Angel Gurria, 55 ans, à la tête de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) est tranchée : l’actuel secrétaire général va se succéder à lui-même et effectuer, de 2016 à 2021, un troisième mandat à la tête d’une institution cinquantenaire. Ainsi en ont décidé les représentants des 34 pays membres de l’organisation, mardi 26 mai au Château de la Muette, le siège parisien de l’institution. Le suspens était, à vrai dire, limité.De nationalité mexicaine – et donc issu d’un pays émergent –, économiste de formation, deux fois ministre dans son pays, entre 1994 et 2000 (d’abord des affaires étrangères, puis des finances publiques et du budget), M. Gurria s’est servi de son sens de la diplomatie, de son entregent et de son ouverture d’esprit pour moderniser l’OCDE depuis 2006, année de ses débuts comme secrétaire général.D’après un communiqué de l’institution, Marten Kokk, ambassadeur de l’Estonie et doyen des représentants permanents auprès de l’OCDE, lui a d’ailleurs rendu hommage, soulignant combien était « profonde » la transformation de l’organisation sous son autorité.Chaleureux et ouvert, mais aussi plus politique que nombre de ses prédécesseurs, M. Gurria a eu à cœur de rajeunir une organisation un peu vieillissante, longtemps assimilée, en France, à un repaire d’ultralibéraux.Lire aussi :Quand la crise force l’OCDE à se réinventerIl s’est attaché à la rendre plus politique, plus réactive aux grandes questions de notre temps, parmi lesquelles l’économie du bien-être, l’éducation (avec les enquêtes PISA sur le niveau des élèves et PIAAC sur les compétences des adultes), les inégalités, l’environnement ou, plus récemment, les nouvelles approches de l’économie.Lire aussi :On n’en a pas fini avec les inégalitésDepuis que M. Gurria exerce la fonction de secrétaire général, l’OCDE s’est enrichie de quatre nouveaux membres (le Chili, l’Estonie, Israël et la Slovénie). Elle a également préparé l’adhésion de quatre autres pays (la Colombie, le Costa Rica, la Lettonie et la Lituanie), ainsi que renforcé les liens avec des partenaires clés, comme les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et participé aux travaux du G7 et du G20.Elle s’est aussi imposée comme l’un des lieux où chercheurs et politiques réfléchissent aux conséquences des crises – notamment celle de 2008 –, à leurs effets sur les politiques publiques et aux moyens d’œuvrer en faveur d’une croissance plus inclusive.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave La banque en ligne accueille un nouveau venu. BforBank lance aujourd'hui son offre de banque au quotidien. La filiale du Crédit agricole n'est pas une inconnue dans le domaine de l'épargne sur Internet. Créée en 2009, elle propose déjà livret, assurance-vie, offre de Bourse et revendique 120 000 clients pour un encours de 3,2 milliards d'euros. Mais en permettant d'ouvrir un compte courant – assorti d'une carte bancaire –, l'établissement passe à une nouvelle étape. « Nous comptons séduire 30 000 personnes par an, ce qui nous permettra d'atteindre 250 000 clients d'ici cinq ans, dont 80 % seront équipés de notre offre bancaire », avance André Coisne, le directeur général de BforBank.Difficile, en effet, de rester à côté d'un secteur en plein essor. Si pour le moment la part de marché des banques sur le Web reste faible (4 %, selon une étude de l'UFC-Que Choisir), tous les acteurs enregistrent des rythmes de croissance soutenus. ING Bank France revendique plus d'un million de fidèles, dont 290 000 ont un compte bancaire. Boursorama vise 750 000 clients en fin d'année. Chez Fortuneo, leur nombre a doublé entre 2010 et 2014, pour atteindre 310 000. Et fin 2014, Hellobank en avait conquis 100 000, un an après son lancement.Tarifs imbattablesLes raisons de cette croissance sont connues : les tarifs des banques Internet sont nettement moins élevés, les services clients joignables sur des plages horaires étendues… le tout sur fond de digitalisation de la société et de chute de la fréquentation des agences bancaires (- 30 % en cinq ans, selon le cabinet de conseil Mc Kinsey).D'ailleurs, 17 % des Français envisageraient de passer à la banque en ligne, selon une étude publiée aujourd'hui par l'Audirep* et réalisée pour BforBank. Une migration qui sera bientôt facilitée (en 2017…), le gouvernement ayant pris des mesures pour que les particuliers puissent changer de banque plus aisément. « Nous attendons une progression de la banque en ligne d'au moins 15 % par an au cours des prochaines années », anticipe Pascal Donnais, le patron de Fortuneo.Lire aussi : Changer facilement de banque, payer en carte pour moins de 15 euros... les pistes du gouvernementLes tenants de la banque traditionnelle mettent en avant la qualité de service, le conseil obtenu dans les près de 38 000 agences qui émaillent le territoire. A voir, car selon une étude publiée par le cabinet de conseil Bain & Company, en avril, dans 47 % des cas, les personnes qui s'y déplacent encore le font pour retirer de l'argent, mettre en place un prélèvement… Autant d'opérations qui se font et se feront de plus en plus à distance. En fait, seulement 13 % obtiennent réellement un conseil.Lire aussi : Les dernières heures de la banque à papa « Qualité du service client »Reste maintenant à savoir comment BforBank va se démarquer, tous les acteurs Internet affichant des prix ultra-compétitifs et enrichissant régulièrement leur gamme de produits (assurance, crédit immobilier…).« Les consommateurs viennent pour le prix, mais il faut aussi leur fournir la meilleure expérience possible. Nous avons particulièrement travaillé sur notre application mobile et nous pensons être en avance sur la personnalisation. Un client peut très facilement changer une multitude de paramètres de son compte via l'appli », souligne André Coisne. Le client serait donc au centre de toutes les intentions. « La différence ne jouera pas sur les prix car nous sommes tous dans un mouchoir de poche, non c'est sur la qualité du service client que les acteurs vont se distinguer », abonde Benoît Legrand, le patron d'ING France.Une priorité que les banques traditionnelles pourraient prendre en considération. Toujours selon l'étude réalisée par Bain & Company, lorsqu'un client mécontent menace de quitter sa banque, 59 % ne prennent même pas la peine de lui répondre…-------------------------------------------------------------------------------------------------* Sondage réalisé en mai sur un échantillon de 1 577 personnes représentatives de la population française âgée de 18 à 65 ans.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Charlotte Bozonnet (Alger, envoyée spéciale.) Elles sont apparues dans les rues d’Alger voilà quelques semaines. De grandes affiches publicitaires sur lesquelles des Algériens appellent à « consommer local ». Lancée fin avril, à l’initiative du patronat et du gouvernement, la campagne veut encourager la production nationale. Elle témoigne surtout de l’inquiétude croissante qui gagne l’Algérie face à l’effondrement des cours du pétrole et la menace d’une crise financière.La chute du prix du baril – de 125 à 50-60 dollars en un an – s’ajoute à la baisse de production que connaît l’Algérie depuis plusieurs années (malgré une légère embellie ces derniers temps). Dans un pays où les hydrocarbures représentent 96 % des recettes extérieures et 60 % du budget de l’Etat, le manque à gagner est considérable : selon le centre des douanes, les recettes provenant des exportations de gaz et de pétrole ont baissé de 42,8 % entre janvier et avril 2015. Résultat : le déficit public se creuse, de même que la balance commerciale (en déficit de 4,3 milliards de dollars sur les quatre premiers mois de l’année).Pour y faire face, les autorités ont jusqu’ici largement puisé dans leur bas de laine mais celui-ci s’épuise. Le Fonds de régulation des recettes (FRR), une cagnotte destinée à compenser les fluctuations des prix du pétrole, s’élevait fin 2014 à 44 milliards de dollars (40 milliards d’euros) après avoir été ponctionné de 29 milliards de dollars en un an. « À ce rythme-là, il sera à sec d’ici à la fin 2016 », prévient Ihsane El Kadi, journaliste économique et directeur de Maghreb Emergent.Lire aussi :Pourquoi l’OPEP hésite à réduire sa production de pétrole« Des mesurettes »L’Algérie paie aujourd’hui des décennies de tout pétrole. La flambée des cours des années 2000 a généré des rentrées colossales (750 milliards de dollars entre 1999 et 2014) qui n’ont pas été investies dans les capacités de production nationales. Résultat : le pays importe quasiment tout. En quinze ans, sa facture d’importation a été multipliée par cinq pour atteindre aujourd’hui 60 milliards de dollars.Après avoir tenu des discours rassurants pendant des mois, les autorités ont été contraintes de réagir. Depuis janvier, elles ont adopté des mesures pour réduire la facture des achats à l’étranger : crédit à la consommation locale, instauration de licences d’importations sur certains produits, mais aussi coup de frein à plusieurs projets d’infrastructures.« Il serait faux de dire que l’Etat ne fait rien, mais ce sont des mesurettes qui ne sont pas à la hauteur des enjeux pour un pays qui perd la moitié de ses revenus », juge Abdelkrim Boudra, le porte-parole de NABNI, un think-tank indépendant qui regroupe des entrepreneurs.Lire aussi :Algérie, un immobilisme source de tous les dangersCréé en 2012, ce collectif, dont le nom signifie « Notre Algérie bâtie sur de nouvelles idées », appelle le pouvoir à sortir de la dépendance à l’égard de la rente pétro-gazière et à diversifier l’économie. Chaque année, le think-tank publie un rapport. Cette fois, il sortira au mois de juin un « plan d’urgence » préconisant notamment de réformer le système de redistribution sociale.L’Etat continue à subventionner les produits de base – sucre, céréales, huile… – mais aussi l’essence vendue au prix de 20 dinars (18 centimes d’euros) le litre. Le total des sommes consacrées aux transferts sociaux, directs et indirects, représente entre 25 et 28 % du PIB. « Ces subventions nourrissent les réseaux de contrebande, la corruption et sont totalement inégalitaires puisqu’elles profitent à tous, sans cibler ceux qui en ont besoin », explique M. Boudra.Lire aussi :La paix sociale à l’épreuve du prix du baril en AlgérieS’attaquer à l’économie de rentePour les acteurs économiques, cette crise, qui met le pouvoir au pied du mur, est une opportunité de changer, enfin, de modèle. Dans l’agriculture, le tourisme, les nouvelles technologies ou la pétrochimie, « tout est à faire », soulignent les entrepreneurs. Encore faut-il un climat attractif pour les affaires.Lire aussi :Algérie: le procès Sonatrach s’ouvre enfinOr nombre d’investisseurs, locaux ou étrangers, sont découragés par la lourde bureaucratie, la corruption, un système bancaire faible et l’incertitude politique nourrie par l’absence d’un président malade. Sans compter la fermeture de nombreux secteurs à l’investissement privé.Surtout, il faut une volonté politique dont beaucoup doutent ici. Le dernier remaniement ministériel – les ministres des finances et de l’énergie ont été remplacés – et les récentes nominations à la tête de grandes banques et entreprises publiques (dont Sonatrach, la compagnie nationale d’hydrocarbures) n’ont pas convaincu. « Tout changer pour que rien ne change », commentait ainsi un journaliste algérien.S’attaquer à l’économie de rente reviendrait à s’attaquer à deux piliers du système : la redistribution sociale grâce à laquelle le pouvoir achète la paix dans le pays ; et l’influence de certains hommes d’affaires puissants qui ont bâti leurs fortunes grâce aux importations.« Il n’est pas trop tard mais si on ne fait rien, la situation deviendra explosive à moyen terme, prévient toutefois Abdelkrim Boudra, ce qui s’est passé en Grèce n’est pas un mythe. Pourquoi l’Algérie serait-elle à l’abri ? »Charlotte Bozonnet (Alger, envoyée spéciale.)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.05.2015 à 13h04 On reproche souvent à l'Europe sa difficulté à transmettre à 500 millions de citoyens les objectifs de ses actions et en quoi elle change leur quotidien. Mais plus ravageur encore : la désinformation. On ne peut être qu'effrayé par le fait que de grands noms de la construction européenne, dans une tribune parue dans « Le Monde » du 13 mai (« Un Erasmus pour les apprentis européens »), soient tombés dans ce registre.Lire aussi :Un Erasmus pour les jeunes apprentis européensOui, la situation du chômage des jeunes est dramatique. Oui, la formation professionnelle doit être plus que jamais valorisée pour répondre à la crise de l'emploi. Non, l’Europe ne peut pas rester les bras croisés. Mais est-ce vraiment le cas ? Le procès qui lui est intenté est injustifié et donne une image erronée de ce que fait l'Europe pour les jeunes.Imprécisions et confusions rythment cet appel. La lutte contre le chômage des jeunes repose notamment sur le Fonds Social Européen (86 milliards d'euros sur sept ans) avec deux dispositifs bien différenciés : la Garantie Jeunesse d'une part, et l’Initiative pour l’Emploi des Jeunes (6,4 milliards d'euros sur deux ans) d'autre part. En outre, les auteurs commettent une omission coupable : ils plaident pour un hypothétique programme qu'ils ont délicatement nommé « Erasmus Pro ». Ils veulent faire de l’immense réussite du programme Erasmus pour l’enseignement supérieur le futur grand succès des parcours professionnels.La mobilité européenne des jeunes, dans toutes les filières, est un levier essentiel pour leurs qualifications, une valeur ajoutée considérable pour leur entrée dans l’emploi. Oui, le coût de l’inaction dans le domaine de la formation professionnelle est trop lourd ; mieux vaut le courage politique de lancer des initiatives aux niveaux local, national et européen. Je tenais à remercier l'Institut Jacques Delors pour ce cri d’alarme, mais au Parlement européen nous n'avons pas attendu pour agir !Ils rêvent d'un fantomatique programme « Erasmus Pro » ? Depuis 2014, l'Europe propose « Erasmus + ». Pas une seule fois n'est mentionné dans cette tribune ce nouveau dispositif qui permet aux jeunes étudiants de découvrir de nouveaux horizons intellectuels et culturels dans des universités européennes et aux jeunes apprentis d’aller se former dans d’autres pays européens, que ce soit dans des centres de formation ou dans des entreprises. Avec le respect que je dois aux auteurs, ces grands contributeurs de la construction européenne, cet oubli est insultant pour ceux qui n'ont pas attendu de belles paroles pour se saisir du problème.« Erasmus + », c’est désormais 15 milliards d’euros pour 2014–2020, destinés à promouvoir la mobilité des jeunes. C’est un budget qui a augmenté de plus de 40 %, avec des compétences élargies pour justement intégrer à cette réussite ceux qui n’ont jusque-là pas pu en profiter. « Erasmus + », c’est un objectif clair : permettre à 650 000 jeunes des filières professionnelles de partir à l’étranger pour vivre et se former. Le cadre est structuré. Les résultats se font attendre, bien sûr, mais pensez-vous que ceux d’Erasmus furent loués dès 1988, un an après le lancement du programme ? Point n'est besoin d'idées de génie supplémentaires. Faisons d'abord la promotion de cette nouvelle opportunité européenne pour les apprentis!Arrêtez de faire des reproches injustes à l'Europe et accordez vos violons : l’Union européenne ne dispose que des pouvoirs que les États membres lui ont transférés. C’est à eux de se saisir des enjeux de la formation professionnelle. Qu’ils continuent de la renforcer auprès de la jeunesse, plutôt que de l’affaiblir comme c’est le cas aujourd'hui en France. L’offre de formation n’ayant jamais été aussi étendue, la baisse dramatique des jeunes dans ces parcours (- 8 % en 2013 et - 3 % en 2014) interroge sur les mesures prises ces trois dernières années. L'Union européenne, elle, doit promouvoir la mobilité pour les jeunes apprentis. Chacun son rôle! Avec « Erasmus + » au niveau européen, force est de constater que la balle est dans le camp des États.Contre ceux qui veulent mettre un terme à la liberté de circulation des jeunes, des étudiants et des travailleurs, il devient urgent de se battre avec des moyens mis à jour. Vous qui êtes de grands Européens, vos erreurs ont des conséquences proportionnelles à votre aura médiatique et intellectuel. Contre votre gré, vous risquez de faire le jeu des extrêmes. Le devoir de ceux qui se réclament d'une construction positive de l’Union européenne, c’est justement de faire aimer l’Europe en la montrant sous ses véritables angles, sans les artifices de prismes déformants ou d'approximations. Mettez-vous à la page : l'Europe est plus moderne et plus réactive que celle dont vous parlez !Elisabeth Morin-Chartier, députée (PPE) au Parlement européen, est membre des commissions Emploi - Affaires sociales, et Culture - Éducation, rapporteure du Fonds social européen 2014-2020 et de l’Initiative pour l’Emploi des Jeunes. Alexandre Piquard et Alexis Delcambre Suivez en direct l’audition d’Olivier Schrameck à l’Assemblée nationale grâce à notre journaliste Alexandre Piquard.Tweets de @apiquard!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Plus d’un mois après la décision du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), la nomination de Delphine Ernotte à la présidence de France Télévisions continue de susciter des remous. Des questions ont été soulevées sur les conditions de cette désignation, par des candidats malheureux notamment, dans des articles du Monde ou de M, le magazine du Monde, ainsi que de Mediapart ou TéléObs.Au Parlement, l’opposition s’est emparée du sujet, suivant la ligne fixée par Nicolas Sarkozy, qui entend démontrer que la majorité actuelle a eu tort de mettre fin à la nomination par le président de la République, qu’il avait instaurée. Mardi 19 mai, le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Christian Jacob, a demandé la création d’une commission d’enquête. La conférence des présidents l’a refusée, mais le président (PS) de la commission des affaires culturelles, Patrick Bloche, a proposé d’auditionner Olivier Schrameck, mardi 26 mai.« On fait une audition parce qu’il n’y a pas, de mon point de vue et avant l’audition d’Olivier Schrameck, d’éléments constitutifs d’une commission d’enquête parlementaire. C’est-à-dire une irrégularité ou une illégalité caractérisée traduisant un dysfonctionnement majeur », a expliqué M. Bloche.Le président du CSA est donc interrogé par les députés, à partir de 17 heures (cette audition sera diffusée en direct sur le site de l’Assemblée nationale), les débats pourraient porter sur plusieurs points.Le secret de la procédure. M. Schrameck a souvent rappelé que les membres du collège étaient tenus par le secret des délibérations sur les détails du vote. De plus, le CSA a adopté pour France Télévisions une procédure permettant de garantir, autant que possible, la confidentialité des candidatures, afin d’attirer des dirigeants en poste dans le privé. Cette procédure a été contestée pour son opacité.Sur le contenu des auditions, également secret, le président du CSA a invoqué une jurisprudence issue d’une décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 2000. Mais certains juristes, cités par Mediapart, estiment qu’il a une interprétation extensive de cette jurisprudence.Les règles du vote. Pour établir une liste restreinte de candidats à auditionner, les huit membres du collège du CSA ont voté à bulletins secrets sur chacun des 33 postulants initiaux. Seuls ceux qui ont obtenu au moins cinq voix ont été retenus, ce qui a entraîné l’élimination de candidats sérieux comme Marie-Christine Saragosse (France Médias Monde), Emmanuel Hoog (AFP) ou Didier Quillot (ex-Lagardère active et Orange).Certains membres du collège ont depuis assuré aux journalistes que cette méthode de vote avait été imposée par M. Schrameck au dernier moment, alors que dans le cas de la présidence de Radio France, un an plus tôt, la liste restreinte avait été établie de façon consensuelle.Le président du CSA dément tout changement de procédure de dernière minute. Et estime que le système adopté pour France Télévisions n’a rien changé en substance par rapport à celui retenu pour Radio France.Enfin, l’article de M évoque une intervention de M. Schrameck auprès de l’une des membres du collège, Francine Mariani-Ducray, issue comme lui du Conseil d’Etat, afin qu’elle vote en faveur de Delphine Ernotte, pour sortir le CSA d’une situation de blocage (4 voix contre 4).Lire aussi :La nomination de Delphine Ernotte fait toujours grincer des dentsL’impartialité du collège. Les médias ont notamment pointé le rôle de Sylvie Pierre-Brossolette, l’une des membres du collège, qui aurait marqué une préférence précoce pour Delphine Ernotte. Elle aurait notamment intercédé auprès de l’homme d’affaires François Pinault pour qu’il rencontre la dirigeante d’Orange.Mme Pierre-Brossolette a admis un échange avec M. Pinault sur le sujet, mais démenti avoir organisé quoi que ce soit. L’entourage de Delphine Ernotte, cité par l’AFP, a assuré : « Elle a rencontré François Pinault, comme elle a vu une cinquantaine de personnes entre janvier et avril (…) et ce n’est pas sur le conseil de Sylvie Pierre-Brossolette. »Également cité – tout comme les conseillers récemment nommés Nicolas Curien et Nathalie Sonnac, qui ont voté en faveur de Mme Ernotte après les auditions –, M. Schrameck s’est vigoureusement défendu de tout favoritisme, affirmant n’avoir jamais rencontré Delphine Ernotte avant le 6 mars. Il a précisé avoir rencontré beaucoup d’autres candidats et ne pas avoir eu de contacts avec elle depuis.Interrogé sur d’éventuels recours, Olivier Schrameck a affirmé n’avoir « aucune crainte » : « Je n’ai pas de raison de douter de notre collégialité, sauf preuve inverse et administrée par la voie judiciaire », avait-il dit à Libération.Quelle base pour une plainte ?Un syndicat de France Télévisions, la SNPCA-CGC, a fait savoir, lundi 25 mai, qu’il voulait déposer une plainte au sujet de la nomination de Delphine Ernotte à la présidence de France Télévisions. « Le CSA est une autorité indépendante qui a une personnalité morale et donc une responsabilité juridique », explique le représentant de ce syndicat minoritaire, Jean-Jacques Cordival, ancien salarié de l’entreprise.Déterminer le motif et l’angle d’une action juridique n’est toutefois pas évident. M. Cordival évoque l’obligation « d’impartialité » des membres du CSA, ainsi que le respect des « principes électoraux », qui supposent un traitement égalitaire des candidats. La nomination de Delphine Ernotte n’étant toutefois pas un scrutin électoral, ce raisonnement ne tiendrait en principe que par analogie.Une contestation pourrait avoir lieu auprès d’une juridiction administrative (éventuellement le Conseil d’Etat) garante de la légalité d’une procédure encadrée notamment par la loi d’indépendance de l’audiovisuel de novembre 2013. Une plainte au pénal n’est par ailleurs pas exclue mais il faudrait trouver une base de droit.« En tout cas, il est hors de question d’en rester là », insiste M. Cordival, qui rappelle être à l’origine du volet « France Télévisions » de l’affaire Bygmalion, qui a notamment entraîné la mise en examen de l’ancien président Patrick de Carolis pour favoritisme.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau Les autorités enquêtent sur plusieurs cas de clients britanniques ayant été facturés pour des courses inexistantes, révèle The Guardian dans un article daté de samedi 23 mai et mis à jour ce lundi.L’information fait suite à plusieurs plaintes de clients émises ces dernières semaines. Début avril, la présentatrice anglaise Anthea Turner avait notamment pris à partie, publiquement, le compte Twitter du service de mise en relation avec des chauffeurs particuliers pour faire part de son désarroi.@Uber account has been hacked nothing to HELP me on website this is ridiculous 😱😱— AntheaTurner1 (@Anthea Turner)require(["twitter/widgets"]);« @Uber Mon compte a été piraté, il n’y a rien pour m’aider sur le site web, c’est ridicule »Pas de faille selon UberQuelque jours plus tôt, le site Vice révélait l’existence d’un trafic d’une centaine de comptes Uber volés, revendus entre 1 à 5 dollars l’unité sur le Darknet, un Internet alternatif constitués de microréseaux échappant aux moteurs de recherche, et sur lequel s’opère des transactions illégales (ventes d’armes, drogue, contre-façons, coordonnées bancaires dérobées, etc.).Avec l’identifiant, le mot de passe et l’adresse récupérés, l’acheteur peut ainsi rouler gratuitement, la course étant facturée au client d’origine. Uber, qui nie avoir été piraté, a toutefois fait remonter l’information aux autorités, confirme au Guardian la responsable d’antenne d’Uber pour l’Europe du Nord, Jo Bertram :« Nous prenons tout problème de cette nature très au sérieux, et après enquête interne, nous n’avons trouvé aucune preuve d’une faille de sécurité chez Uber. Essayer d’accéder à des comptes Uber et les utiliser frauduleusement est illégal et nous avons notifié cette activité aux autorités. »Contacté par Le Monde.fr, un porte-parole d’Uber confirme qu’il n’y a pas eu d’intrusion sur la base d’Uber et que le vol de données a été causé par des mots de passe au niveau de sécurité trop faible. Il précise également que c’est la police anglaise, et non le FBI comme l’écrivait initialement The Guardian, qui a été avertie, « pro-activement et manière responsable ». La compagnie conseille désormais à ses utilisateurs de choisir des mots de passe qu’ils n’utilisent pas ailleurs, et assure que les trajets indûs seront remboursés.William AudureauJournaliste au Monde Jean-Baptiste Jacquin Michael O’Leary, le patron de la compagnie aérienne à bas coût Ryanair, devrait pouvoir annoncer dans un an avoir franchi la barre plus que symbolique des 100 millions de passagers transportés. Il peut le faire, il va le faire ! Il n’a plus besoin de jouer les provocateurs outranciers pour narguer ses concurrents européens.La compagnie basée en Irlande, qui a publié mardi 26 mai ses comptes 2014-2015 (exercice clos au 31 mars), a dépassé cette année le bon vieux groupe Air France-KLM. Le différentiel de croissance ne se dément pas, avec une hausse de 11 % du trafic passager pour Ryanair, avec 90,6 millions de personnes transportées dans l’année, tandis que le groupe franco-néerlandais affiche une maigre progression de 1,3 %, à 87,4 millions de passagers.Cette croissance spectaculaire va se poursuivre au même rythme cette année car la compagnie continue d’ouvrir de nouvelles lignes. Et pas seulement. Réputée pour son service minimum aux passagers et sa localisation dans des aéroports excentrés et bon marché, elle cherche désormais à élargir sa base de clientèle.Pour atteindre la clientèle « affaires » ou les familles, Ryanair opère une montée en gamme qui repose sur deux axes. D’abord en cherchant à se poser dans les principaux aéroports européens, plus proches des grandes métropoles, et surtout susceptibles d’offrir davantage de vols en correspondance (effet hub). La compagnie irlandaise dessert déjà les principaux aéroports de Madrid, Rome ou Lisbonne, mais ne pose toujours pas ses avions à Heathrow (Londres), Charles-de-Gaulle (Paris) ou Francfort. Le second vecteur de cette offensive commerciale est l’amélioration du service avec, par exemple, la possibilité de choisir son siège à l’avance ou d’emmener un second bagage de cabine.Lire aussi :Aérien : le poids toujours croissant des compagnies low cost en EuropeBimoteurEn affirmant aujourd’hui s’attendre à une nouvelle croissance de 10 % de son trafic passagers pour l’année 2015-2016, M. O’Leary peut être pris au sérieux. Avant d’annoncer mardi un bénéfice net annuel de 867 millions d’euros, en hausse de 66 % sur l’exercice précédent, la société avait rehaussé ses prévisions à cinq reprises au cours de l’année. Elle se révèle prudente dans ses prévisions.Il y a trente ans, le 8 juillet 1985, Ryanair ouvrait sa première ligne Dublin-Londres avec un petit bimoteur Embraer de quinze places. Elle est aujourd’hui la première compagnie dans le ciel européen en étant numéro un ou deux dans la plupart des pays, en dehors de la France et de l’Allemagne. Elle table sur 120 millions de passagers en 2016, 160 millions en 2024. Ses capacités financières sont décuplées par son succès et permettent ainsi de soutenir cette croissance effrénée. Elle est l’un des premiers acheteurs mondiaux de Boeing 737, avec plus de 300 appareils commandés. En Bourse, Ryanair vaut 14,8 milliards d’euros, six fois plus qu’Air France-KLM.Lire aussi :Ryanair relance son projet de vols à bas prix vers les Etats-UnisJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane Ce sera l’ultime assemblée générale de Michel Combes. Mardi 26 mai, aura lieu la réunion annuelle des actionnaires d’Alcatel-Lucent, probablement la dernière avant la fusion de l’équipementier avec son concurrent Nokia. Annoncée en avril, l’opération d’échange d’actions, qui doit aboutir à la création de « l’Airbus des télécoms », devrait se clôturer au premier semestre 2016. Echaudé par l’échec retentissant du binôme Serge Tchuruk-Patricia Russo, tous deux désignés patrons du groupe lors de la fusion du français Alcatel et de l’américain Lucent en 2006, M. Combes a décidé de céder la place. Et de laisser les Finlandais seuls aux commandes du nouveau navire.Lire aussi :Alcatel-Lucent : un groupe malmené ces dernières annéesLes actionnaires d’Alcatel-Lucent ne sont pas appelés à voter pour ou contre l’accord, contrairement à ceux de Nokia.Lire aussi :La Finlande s’inquiète des conséquences sur l’emploi du rachat d’Alcatel-Lucent par NokiaL’opération d’échange d’actions, qui prévoit le rachat d’Alcatel par Nokia pour la somme de 15,6 milliards d’euros, est intervenue trop tard dans l’année pour constituer le sujet principal de la journée. Elle sera cependant au menu des discussions. Car si la cession, très bien préparée par M. Combes, est passée comme une lettre à la poste auprès du gouvernement, elle suscite quelques interrogations chez certains actionnaires.Lire aussi :Nokia - Alcatel-Lucent : Fleurons fanés à sauver« Les conditions de l’opération sont inacceptables »C’est notamment le cas du fonds de gestion britannique Odey Asset Management. L’institution financière, qui possède 6 % du capital d’Alcatel-Lucent, et est par conséquent le deuxième actionnaire du groupe, s’est récemment dite « mécontente » des conditions du rachat. En cause, l’opération d’échange d’actions qui prévoit que chaque actionnaire d’Alcatel verra son poids divisé par trois dans le nouvel ensemble.« L’accord a été présenté comme une prise de contrôle d’Alcatel-Lucent par Nokia, a expliqué le fonds à ses investisseurs lors d’une mise à jour trimestrielle. En réalité, la prime qu’ils offrent a toutes les caractéristiques de celle offerte lors d’une fusion. Nous estimons par conséquent que les conditions de l’opération sont inacceptables. » Dans un document transmis à l’Autorité des marchés financiers, le fonds d’investissement a indiqué ne pas vouloir céder ses parts à Nokia dans ce contexte.Lire aussi :Michel Combes : « La gouvernance sera assurée par Nokia »La grogne d’Odey a, en outre, été alimentée par les résultats trimestriels présentés par les deux groupes début mai. Le Français, qui doit se faire absorber, a doublé son résultat d’exploitation à 82 millions d’euros (il a quand même accusé une perte de 73 millions d’euros au premier trimestre 2015). Son chiffre d’affaires a, pour sa part, augmenté de 9 %. Côté Nokia, les résultats ont été plus décevants, l’équipementier finlandais affichant un résultat d’exploitation de 85 millions d’euros contre 216 millions au premier trimestre 2014.« L’opération est bénéfique pour les actionnaires d’Alcatel-Lucent et pour ceux de Nokia », Michel Combes, PDG d’Alcatel.Dans un entretien accordé mardi au Figaro, Michel Combes s’est voulu rassurant et a rappelé qu’un « trimestre ne fait pas une tendance ». « L’opération est bénéfique pour les actionnaires d’Alcatel-Lucent et pour ceux de Nokia. Pour un cours moyen sur les trois mois précédant l’annonce, il y a bien une prime supérieure à 30 %. (…) L’intérêt pour les actionnaires doit être apprécié au regard de la valeur qu’elle crée à long terme », a-t-il ajouté.« Questions sur les garanties sur l’emploi et l’avenir »Côté salariés, on envisage aussi éventuellement de soulever la question de l’actionnariat dans le nouvel ensemble. Les employés d’Alcatel disposent en effet de 1,2 % du capital grâce à un fonds commun de placement. « Nous n’avons pas prévu d’action particulière, explique Hervé Lassalle, délégué CFDT, mais nous ferons une déclaration pour poser une question sur le sujet et pour poser des questions sur les garanties sur l’emploi et l’avenir. »Lire aussi :Nokia s’engage à maintenir les emplois chez Alcatel en France durant deux ansLe responsable estime que Michel Combes a certes redressé l’entreprise mais qu’il a, en quelque sorte, trompé les salariés. « Le groupe se portait mieux, nous estimions que nous avions encore quelques années devant nous, nous ne pensions pas qu’Alcatel allait disparaître en 2016 », conclut-il, amer.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Eveno Au pied du massif de la Chartreuse et face à celui des Bauges, il flotte désormais sur ce petit coin de Savoie, situé à quelques kilomètres de Chambéry, un petit parfum de Silicon Valley. Mercredi 27 mai, la société américaine GoPro devrait annoncer la finalisation du rachat du français Kolor. L’affaire se conclut un peu moins d’un an et demi après un premier contact lors du Consumer Electronics Show de Las Vegas, la grand-messe mondiale de l’électronique grand public. Le montant de l’opération n’a pas été dévoilé.Le mariage du californien, qui a bâti son succès sur ses petites caméras associées aux sports de loisirs ou extrêmes, et de la PME française – à la solide réputation dans la vidéo à 360 degrés, les panoramas et les visites virtuelles – ressemble à s’y méprendre à un conte de fées. « Ce n’est pas quelque chose que j’avais programmé, ni même rêvé »,confesse Alexandre Jenny, qui a fondé Kolor en 2004, avec Lionel Laissus. C’est à une mauvaise fortune professionnelle – les deux hommes venaient d’être licenciés d’Infogrames – que la PME doit son existence. « Quand je me promenais en montagne avec mon épouse, le spectacle était à couper le souffle tout autour de nous et j’ai eu envie de pouvoir restituer ces sensations avec des photos panoramiques »,raconte M. Jenny, passionné de photographie.C’est sur cette idée qu’est né, en 2006, le premier succès de Kolor, à savoir le logiciel Autopano Pro qui permettait de récupérer les photos de la carte mémoire de l’appareil et de les rassembler automatiquement pour en faire un panorama. Sont venues ensuite les visites virtuelles avec le logiciel Panotour. Mais avec le succès grandissant des caméras d’action, des clients de Kolor se sont adressés à la PME, signalant qu’en associant six caméras GoPro, on pouvait filmer son environnement tout autour de soi. Restait aux « Frenchies » à concevoir le logiciel qui assemblerait les différentes vidéos pour un rendu à 360°.M. Jenny en est convaincu, le potentiel de ce marché est immense. Et il n’est pas le seul à la croire. Le rachat, en mars 2014, d’Oculus VR, spécialiste américain des casques de réalité virtuelle, par le réseau social Facebook pour 2 milliards de dollars (1,82 milliard d’euros) en témoigne. « Dans deux ans, la réalité virtuelle va devenir quelque chose de commun et ne sera pas cantonnée aux jeux. Tous les médias n’attendent que de produire de la vidéo immersive », assure M. Jenny.Douze postes créésPour GoPro, confronté à une concurrence croissante – notamment des constructeurs chinois –, cette acquisition est une opportunité d’élargir son offre. Avec Kolor, GoPro proposera une solution 360° qui inclut la captation avec ses caméras, la production et le visionnage des vidéos avec les logiciels de la société française – sur ordinateur ou smartphone – et un service d’hébergement associé.« Jusqu’ici, nous nous étions développés avec nos fonds propres, explique M. Jenny, GoPro nous permettra de dominer le marché de la vidéo immersive. » Sans vouloir préciser les montants qu’engagera l’américain, celui qui conserve les rênes de sa société souligne que l’arrivée de GoPro se traduira par la création de douze nouveaux postes d’ici à la fin de l’année.Les effectifs de Kolor seront portés à 50 personnes et l’entreprise ne quittera pas la Savoie pour San Mateo, en Californie. Nicholas Woodman, fondateur et patron de GoPro, l’a assuré. Il n’a pas eu besoin d’un casque de réalité virtuelle ou d’une vidéo sphérique il y a quelques semaines pour apprécier la beauté du paysage. « Wonderland, wonderland ! »,ne cessait de s’exclamer le quadra milliardaire lors de son trajet en taxi l’amenant dans les locaux de la PME.Lire aussi :PIQ s’allie à Foxconn sur le marché du sport connectéAnne EvenoJournaliste au Monde Anne Michel Sept décisions rendues sur le fond, dont six blâmes et une interdiction d’exercice de dix ans, toutes assorties d’amendes allant de 10 000 euros à… 50 millions d’euros ; un record historique infligé à l’assureur-vie Allianz Vie, une filiale de l’allemand Allianz.En 2014, la commission des sanctions de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a eu la main leste et ferme, comme en atteste le rapport annuel d’activité de cette autorité indépendante adossée à la Banque de France, chargée de la supervision des banques et des compagnies d’assurances. Ce rapport a été présenté mardi 26 mai.Le montant total des sanctions pécuniaires prononcées à l’encontre du secteur de la banque et de l’assurance, pour manquements divers aux lois et aux règles, a passé le cap des 100 millions d’euros, à 102,13 millions d’euros. Soit bien davantage que les 15,42 millions de 2013.Afin d’accroître l’impact de ces sanctions, toutes ont été publiées avec les noms, en vertu de la fameuse règle anglo-saxonne du « name and shame » (désigner et dénoncer). Ainsi, à côté d’Allianz Vie figurent au tableau de chasse de l’ACPR deux autres assureurs bien connus (CNP Assurances et Cardif assurance vie, sanctionnés respectivement à hauteur de 40 millions et 10 millions d’euros).Ce sont ces trois compagnies d’assurances qui ont écopé des plus lourdes peines (100 millions à elles trois) du fait de manquements à la loi du 17 décembre 2007 les obligeant à identifier les assurés décédés et à rechercher leurs ayants droit.C’est d’ailleurs la première fois, précise l’autorité de tutelle, que les affaires ouvertes ont « majoritairement concerné des assureurs ». Les griefs ont donc porté sur l’obligation de recherche des bénéficiaires de contrats, un travail qui n’a pas été correctement fait et a entraîné un lourd préjudice financier.Examen de la qualité des actifsEn plus de ces trois assureurs se sont fait épingler une banque (la Société générale, pour mauvaise mise en œuvre opérationnelle du « droit au compte », cette procédure réservée aux personnes en difficultés financières), une entreprise d’investissement (Arkeon Finance, pour insuffisance de capital), une société de change manuel (Or et change, pour défaillances de ses contrôles anti-blanchiment et financement du terrorisme) ainsi qu’un intermédiaire en assurances (Thierry Campoy, président de Teucer Gestion Privée, interdit d’exercer cette activité pendant dix ans).Les banques ont donc été très peu sanctionnées en 2014, année qui fut en fait, du point de vue de l’ACPR, très largement consacrée, dans ce secteur, à l’examen de la qualité des actifs. La mise en place du mécanisme de supervision unique, installé auprès de la Banque centrale européenne (BCE) en novembre 2014, a en effet conduit les superviseurs des États européens à engager, au préalable, un vaste « check-up » de leurs banques.Depuis lors, les plus grandes banques de la zone euro sont contrôlées depuis la BCE, avec l’aide de ce faisceau de superviseurs nationaux.Sur ce point, lors de la présentation du rapport de l’ACPR, mardi, Christian Noyer, président de l’Autorité et gouverneur de la Banque de France, cité dans un communiqué, a ainsi indiqué que « l’année 2014 s’était avérée décisive dans le renforcement du caractère européen de la supervision bancaire ».M. Noyer a insisté sur le fait que « le secteur bancaire français et le secteur de l’assurance avaient démontré leur solidité en 2014, ce qui leur [permet] de relever le nouveau défi constitué par le niveau très bas des taux d’intérêt ».Contrôle de « l’honorabilité et de la compétence » des dirigeantsEnsemble, les six principaux groupes bancaires français ont réalisé des profits cumulés de 14,3 milliards d’euros, un chiffre en baisse de 20 % par rapport à 2013. Divers éléments exceptionnels ont joué, dont le règlement de l’amende de BNP Paribas imposée par les autorités américaines.« Une légère hausse de la rentabilité intrinsèque a été constatée », grâce notamment à la bonne gestion des banques et à une contraction du coût du risque de près de 18 %. « Ces résultats confortent encore la solvabilité des banques françaises », estime l’autorité.Le marché de l’assurance a quant à lui été marqué par « une confirmation du redressement des primes et cotisations » et « par une assez grande stabilité des prestations ». Les principaux groupes d’assurance ont publié des résultats en progression.L’année 2015, prévient l’ACPR, sera consacrée au contrôle de l’application de la loi de séparation et de régulation des activités bancaires, à la mise en œuvre des nouvelles règles de l’assurance (Solvabilité II) ainsi qu’à la mise en œuvre du contrôle renforcé de « l’honorabilité et de la compétence » des dirigeants des banques et des compagnies d’assurance.Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Eveno et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) L’offensive de la Commission européenne sur les pratiques fiscales en Europe des groupes américains, notamment ceux de la high-tech, semble porter ses premiers fruits. Le groupe de distribution Amazon a officiellement annoncé, mardi 26 mai, qu’il comptabilise désormais, depuis le 1er mai, ses ventes à partir de branches nationales dans quatre pays européens (Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, Italie), et non plus à partir du Luxembourg, comme il le faisait jusqu’à présent.Le groupe va faire de même pour la France, où il va créer une filiale. Cela signifie qu’Amazon paiera des impôts dans ces différents pays, et non plus seulement au Luxembourg, selon une pratique d’optimisation fiscale, légale mais contestée, qui lui permettait de réduire sa facture.De fait, les initiatives engagées par Bruxelles, ces derniers mois, ont de quoi inquiéter la multinationale américaine. Revue des dossiers en cours.Une enquête formelle sur les pratiques du groupe au LuxembourgUne enquête formelle pour aides d’Etat illégales a été lancée, en juin 2014, sous l’impulsion du commissaire à la concurrence de l’époque, Joaquin Almunia, contre le Luxembourg, soupçonné d’avoir accordé, en novembre 2003, un rescrit fiscal à Amazon bien trop généreux (tout comme Fiat).Le système du rescrit fiscal (ou « tax ruling ») permet à une entreprise de demander à l’avance comment sa situation fiscale sera traitée dans un pays. Il est utilisé par les multinationales pour faire de l’optimisation en répartissant profits et coûts entre leurs filiales dans différents pays.Deux autres enquêtes formelles ont été lancées, pour les mêmes motifs, contre les Pays-Bas (visant Starbucks) et l’Irlande (visant Apple).Lire aussi :Optimisation fiscale : la Belgique en accusationLa Danoise Margrethe Vestager, qui a succédé à M. Almunia, a repris le dossier, en novembre 2014 et promis de « terminer » le travail de son prédécesseur. En raison de la difficulté rencontrée par ses services pour obtenir les informations des administrations fiscales visées, elle a indiqué au Parlement européen, début mai, que l’enquête ne serait pas close comme promis avant la fin du deuxième trimestre.Amazon risque de devoir rembourser à l’Etat luxembourgeois des sommes considérables, Bruxelles ayant la capacité de prendre en compte dix années, à compter du début de l’enquête, d’aides d’Etat illégales.Une enquête informelle sur les pratiques des sociétés de commerce en ligne Mme Vestager a aussi lancé, au début du printemps, une enquête informelle sur les pratiques en Europe des sociétés de commerce en ligne. Le but serait surtout d’évaluer dans quelle mesure les vendeurs en ligne abusent du « geoblocking », le fait de pratiquer des prix différents pour un même service, selon la localisation de l’acheteur.A priori, la pratique concerne peu Amazon. Mais comme une expertise sur les métiers de la vente en ligne est en train de se constituer au sein de la Commission, cela augmente la pression pour le groupe américain.Un projet de directive anti-fraude et abus fiscauxLe scandale « LuxLeaks », révélé en novembre 2014, qui pointait les abus du Luxembourg en matière de cadeaux fiscaux aux multinationales, a obligé la Commission – dont le président, Jean-Claude Juncker, a été, pendant 19 ans, premier ministre du Grand-Duché – à initier des mesures anti-fraude et abus fiscaux. En charge du dossier, le commissaire à l’économie, Pierre Moscovici a présenté un projet de directive pour obliger les Etats européens et les entreprises à faire la transparence sur les rescrits fiscaux.En parallèle, les eurodéputés Vert et sociaux-démocrates militent pour que les multinationales soient obligées, dans leurs rapports annuels, de publier leurs profits et les impôts payés pour chacune de leurs filiales. Un amendement en ce sens a été voté récemment dans une commission spécialisée du Parlement, qui pourrait être intégré dans une directive sur les droits des actionnaires, en cours de discussion.Lire aussi :LuxLeaks : L’évasion fiscale, un sport national pour les géants américainsAnne EvenoJournaliste au MondeCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.05.2015 à 06h59 • Mis à jour le26.05.2015 à 10h47 | Francine Aizicovici La direction de Goodyear Dunlop Tires France (GDTF) et la CGT de l’usine d’Amiens-Nord, fermée en janvier 2014, se retrouveront une nouvelle fois, mercredi 27 mai, devant le tribunal de grande instance d’Amiens. L’audience portera sur la demande faite à la direction, début 2015, par le syndicat d’un « moratoire d’au moins six mois » pour le démantèlement des machines de l’activité pneus agraires, afin de trouver une solution au redémarrage de cette production sur le site.La CGT veut avoir le temps d’explorer toutes les pistes possibles, dont celle d’une société coopérative et participative (SCOP) afin de reconquérir les parts de marché abandonnées par Goodyear depuis la fermeture de l’usine dans la zone Europe-Moyen-Orient-Afrique (EMEA), ce qui permettrait de recréer des centaines d’emplois. Ce projet serait soutenu, selon le délégué de la CGT sur le site, Mickaël Wamen, par 300 de ses anciens collègues.La direction de GDTF vient toutefois d’écarter ce projet dans un courrier de sept pages, daté du 21 mai, adressé à M. Wamen. Pour la direction, il ne s’agit pas d’« une option viable et crédible », écrit Mark Thys, le directeur général. Celui-ci évoque notamment « une approche stratégique irréaliste au regard des caractéristiques du marché ».Demande de médiation auprès du gouvernementParmi les points critiqués, M. Thys souligne que « croire que cette part de marché » abandonnée par Goodyear depuis la fermeture du site « serait restée libre est naturellement erroné. Les concurrents (Michelin, Trelleborg, Firestone, etc.) ont progressivement repris en totalité les positions de Goodyear. »Cette démonstration est contestée par Fiodor Rilov, l’avocat de la CGT, qui estime que les parts de marché des concurrents sont quasiment restées inchangées depuis le retrait de Goodyear.« Les multiples procédures judiciaires engagées par le syndicat CGT Goodyear Amiens (…) ont largement contribué à dégrader auprès [des constructeurs] l’image des marques sur lesquelles reposerait la stratégie de cette SCOP », ajoute par ailleurs la direction.Autre critique : le plan d’affaires présenté par le CGT « s’appuie sur des hypothèses économiques et financières erronées ». Et la SCOP « dégagerait des pertes structurelles s’élevant au moins à 20 millions d’euros par an et n’aurait aucune chance de trouver des financements ».Cette réponse a été reçue comme « une douche froide » par les salariés licenciés, qui restent cependant disposés à « discuter pour améliorer le projet avec Goodyear », rapporte l’AFP.Cette lettre démontre « une nouvelle attitude de mépris à leur endroit », a réagi Fiodor Rilov, qui a été reçu, le 22 mai, au ministère de l’économie avec des représentants de la CGT et des porteurs du projet.Le syndicat demande « au gouvernement de prendre sa responsabilité » en organisant « au moins un rendez-vous avec les dirigeants de Goodyear ». Pour M. Rilov, « on ne peut pas, sur un enjeu aussi important, épuiser une négociation au bout de deux courriers ».Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.05.2015 à 20h17 • Mis à jour le01.05.2015 à 20h20 | Manon Rescan Bien sûr, il y a la pluie. Bien sûr, ce sont les vacances. Pas de quoi consoler pour autant les responsables syndicaux en tête du cortège parisien du 1er Mai, vendredi, au moment d’atteindre la place de la Nation. « Cinq mille », lance Luc Berille, secrétaire général de l’UNSA, en guise d’estimation de la mobilisation.A sa droite, Philippe Martinez, dont c’était le baptême à la tête de la CGT, est visiblement moins avide de parier sur les chiffres. « On m’a dit qu’il y avait soixante-dix mille personnes ce matin » dans les autres défilés en France, esquive-t-il. Même le Parti communiste luttait pour écouler son muguet dans la dernière portion du boulevard Voltaire. Finalement, la CGT estimera que cent dix mille personnes ont défilé dans toute la France, la police soixante-quatorze mille. Soit bien moins qu’en 2014, quand le rapport était deux cent dix mille et quatre-vingt-dix-neuf mille.« On savait que ce serait un jour particulier », reconnaît un représentant de la FSU, qui refuse toutefois d’y voir un échec de la stratégie syndicale. Les principales fédérations nationales se sont une nouvelle fois mobilisées en ordre dispersé cette année, au point que trois rassemblements distincts étaient prévus à Paris.Force ouvrière a déserté le cortège, se contentant d’un rassemblement au mur des Fédérés, au cimetière du Père-Lachaise, pour un traditionnel hommage aux morts de la Commune de Paris en 1871. Pas de marche sous la pluie non plus pour la CFDT, qui avait organisé son festival à destination de la jeunesse à l’Insep.Lire l'analyse :Un 1er Mai syndical en trompe-l’œilMultiples combatsSeuls la CGT, l’UNSA, Solidaires et la FSU se sont donc retrouvés place de la République en milieu d’après midi, sous le mot d’ordre diffus de la lutte pour le progrès social en Europe.Les organisations syndicales françaises faisaient même figure de petites poucettes face à l’ampleur de la mobilisation des Turcs et des Kurdes qui dansaient à 14 heures sur la place de la République. La dispersion des rangs syndicaux aura peut-être rendu cette année un peu plus visibles les multiples combats politiques qui s’expriment aussi, à la même date, dans les rangs du cortège parisien. « C’est ça que j’aime dans le 1er Mai, confie Ginette Lavigne, réalisatrice syndiquée à la CGT Spectacle, un verre du traditionnel mojito du PCF à la main. On voit les étrangers qu’on ne voit jamais autrement, les sans-papiers… » Comme elle, ils sont nombreux, la cinquantaine dépassée, pour qui la question de défiler le 1er Mai ne se pose guère. « Ça me donne du souffle et de l’énergie », confie Fred Thimonier, enseignant dans un collège pour élèves en grande difficulté scolaire dans le 15e arrondissement de Paris. « Et puis c’est une occasion de croiser des copains », dit-il en souriant, resté sur le trottoir pour faire le guet.« Il y a toujours des droits des salariés à défendre  »Devant la banderole des personnalités, un homme aux cheveux blancs fait figure d’intrus. « Je n’ai pas trouvé les gens de mon syndicat », confie ce fonctionnaire territorial, qui souhaite rester anonyme. Lui ne manifeste pas tous les ans, mais en 2015, c’était une évidence, à cause, dit-il, de « ce qu’a fait le gouvernement ces derniers mois ». Il égrène, comme d’autres, la loi Macron, le pacte de responsabilité, une austérité mise en place par un gouvernement que beaucoup peinent à qualifier « de gauche ». « On est là parce qu’il y a toujours des droits des salariés à défendre, poursuit-il en marchant. Les revendications sont les mêmes, mais le rapport de force a changé : on est moins nombreux », regrette-t-il en désignant de la tête la maigreur des rangs des manifestants.Lire l'analyse :Un 1er Mai syndical en trompe-l’œil « Pourtant, le syndicalisme reste un outil au service des travailleurs et utile au quotidien », rappelle Didier Aubé, de SUD-PTT. Dans les rangs des organisations, le sondage publié par Le Figaro la veille, affirmant que 54 % des personnes interrogées jugeaient les syndicats « pas utiles » a beaucoup agacé. « SUD-Culture vient d’aider des femmes de ménage travaillant à la BNF pour le compte d’une société à obtenir des titularisations et du meilleur matériel pour travailler », rappelle, à titre d’exemple, M. Aubé.Lire le décryptage des Décodeurs : A quoi sert un syndicat ?Pourtant, l’identité du cortège de vendredi, très largement constitué de personnes de plus de cinquante ans, souvent fonctionnaires, révèle à elle seule le déficit de représentativité des syndicats. Sur le trottoir, serrés sous un parapluie, Valentin et Margot semblent hésiter à entrer dans les rangs.A 29 et 31 ans, ils sont venus participer à « un moment sympathique, festif et populaire », où « différents combats se rassemblent ». Mais pas question pour eux de rejoindre les rangs d’une organisation. « Je n’ai pas envie d’avoir une étiquette, confie Valentin en tirant sur une cigarette. Je peux m’engager, mais temporairement, sans prendre racine dans un mouvement. » « C’est peut-être générationnel », conclut-il.Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Desnoyers Une entreprise avec un petit supplément d’âme. Voilà comment, en écoutant Arnault Leroy, on pourrait définir une coopérative. Cofondateur d’AlterBative, une société coopérative et participative (Scop) spécialisée dans l’écoconstruction en Poitou-Charentes, ce trentenaire se réjouit de cette structure où « tout le monde a son mot à dire lorsque des décisions sont à prendre », et dans laquelle « on est plus qu’un simple salarié. »Déjà, voici quelques années, tout juste diplômé d’un master en intégration de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables dans la conception des bâtiments, il était entré dans le monde professionnel en rejoignant une coopérative d’activités et d’emploi (CAE). Une telle structure lui avait permis d’être tout à la fois entrepreneur – il avait lancé une activité de conseil en architecture bioclimatique – et salarié, et de mutualiser la gestion administrative et comptable avec les autres porteurs de projet présents au sein de la CAE.« Dans ma génération, on considère que l’économie sociale et solidaire (ESS) peut répondre à notre besoin de mettre du sens dans ce qu’on fait », résume-t-il. Une quête de sens que l’on retrouve chez les jeunes diplômés, de plus en plus nombreux à se tourner vers ce secteur qui abritait, en 2010, un peu plus de 25 000 structures et 58 000 cadres.Un mouvement encore minoritaireL’afflux est notamment très fort dans les écoles. A EMLyon Business School, Christine Di Domenico, professeur chargée des cours sur l’ESS, constate qu’un « intérêt s’est progressivement dessiné » pour les formations qu’elle dispense sur le sujet. En quelques années, la fréquentation annuelle de ces modules est passée d’une quinzaine d’étudiants à environ cent cinquante aujourd’hui.Le mouvement reste, certes, minoritaire, mais n’en est pas moins notable. Là encore, c’est le « petit supplément d’âme » attribué aux établissements de l’ESS (associations, coopératives, mutuelles, fondations) qui attire les étudiants. « Ils veulent trouver par ce biais une alternative aux modes d’organisation classiques, remarque Mme Di Domenico. Ce qui leur importe, c’est de faire de la finance ou du management “autrement’’ ».« Cela rejoint plus largement la quête de sens portée par les moins de 30 ans, poursuit Nathalie Touzé, directrice exécutive de Convergences, association qui fédère les entreprises au service du développement dans le monde. Ses membres veulent être considérés comme des acteurs à part entière. » Et c’est justement dans les coopératives que ces jeunes diplômés vont avoir le sentiment d’être entendus.« Ils sont séduits par l’idée que leur prise de position compte, à la différence de ce qui peut avoir lieu dans de grandes entreprises où ils n’auraient aucun poids, résume Sébastien Chaillou, étudiant en master 2 de sciences politiques et président de la coopérative Solidarité étudiante. La structure coopérative, par sa forme démocratique ou son objet social, va correspondre à leurs aspirations. »« Une personne - une voix »De fait, « la gouvernance est différente de celle des sociétés de capitaux puisque les coopérateurs [les salariés ou même les clients, selon le type de coopérative] constituent l’assemblée générale de la société, indique Jean-François Draperi, directeur du Centre d’économie sociale (Cestes) au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM). Ils décident des orientations générales, élisent leur gérant et leurs administrateurs et décident de la répartition de l’excédent de gestion. »« Dans une Scop, une personne équivaut à une voix, qu’elle ait 100 ou 3 000 euros de capital », observe Arnault Leroy. Cette gouvernance a de multiples conséquences, à commencer par une « transparence totale, note M. Draperi : on connaît les revenus de chacun. Et l’écart des salaires y est inférieur aux sociétés de capitaux comparables. Si l’entrepreneur souhaite gagner le plus possible d’argent ou s’il veut monter une entreprise pour la revendre ensuite, la Scop n’est pas faite pour lui », poursuit-t-il.Les coopératives possèdent en outre des spécificités en termes de ressources humaines. Jean-François Draperi évoque ainsi « un management plus respectueux qui laisse une place plus importante à la négociation ». « Les coopératives permettent aussi de rompre le sentiment d’isolement du créateur et de travailler de façon mutualisée », ajoute Patricia Lexcellent, déléguée générale de la Confédération générale des Scop.Dans le même temps, « l’implication des salariés dans le travail est plus forte. Les contraintes en termes d’adaptation, de souplesse, sont mieux acceptées, non de façon contrainte mais volontaire ». Un atout que Pierre-Alain Gagne apprécie pleinement. Cofondateur de Dowino, une coopérative spécialisée dans les serious games, ce spécialiste du marketing a rejoint l’ESS, fuyant l’économie traditionnelle où les possibilités d’évolution et le sentiment de reconnaissance étaient, à ses yeux, des plus faibles.ImplicationIl a perçu dans le système coopératif « une cohérence, qui renforce la motivation. Les salariés sont responsabilisés : leurs décisions ont des répercutions sur le résultat financier et donc sur leur argent ».Cette implication plus grande des coopérateurs est d’ailleurs l’un des facteurs qui a pu expliquer le succès de certaines reprises de sociétés en difficulté sous forme de Scop par leurs salariés. Elle n’est toutefois pas une « solution miracle », comme le rappelle M. Draperi. La coopérative lancée par les ex-ouvrières de Lejaby a ainsi été placée en liquidation judiciaire en février 2015. « Nous restons des entreprises avec un impératif de rentabilité », rappelle M. Gagne.Un séminaire pour promouvoir un entrepreneuriat alternatifL’idée vient du Québec (Canada) et a pris racine en Poitou-Charentes en 2012. Organisé par l’union régionale des Scop (sociétés coopératives et participatives), Campus coopératives (http://www.campuscooperatives.coop/) propose tous les deux ans aux étudiants, salariés ou chômeurs de 18 à 35 ans un séminaire d’été sur l’entrepreneuriat coopératif.La dernière promotion, en 2014, a regroupé 30 participants, sélectionnés parmi 120 candidatures. Au cours de ce séminaire intensif qui a eu lieu à l’université de Poitiers, les participants ont bâti un projet virtuel de coopérative.Outil de promotion des Scop, l’initiative vise à « démontrer aux jeunes qu’il est possible de créer une structure ex nihilo », indique Régis Tillay, directeur de l’union régionale des Scop.Elle ambitionne aussi de transmettre l’« esprit » d’une telle création : « On ne va pas bâtir une entreprise coopérative pour la revendre dans les cinq ans. Il s’agit bien plus de travailler collectivement sur un projet de développement d’un territoire. » Les coopératives n’en restent pas moins un secteur porteur pour les jeunes diplômés. Le champ de l’ESS connaîtra d’ici à 2020 une importante vague de départs à la retraite. Il apparaît donc comme « un vivier d’emplois », d’après une étude publiée en 2013 par l’Association pour l’emploi des cadres. La filière coopérative présente un double avantage : davantage ouverte aux jeunes diplômés (une offre sur deux les concerne), « c’est [aussi] le seul segment de l’ESS pour lequel les salaires proposés dans les offres sont supérieurs à ceux du privé [lucratif] », selon l’étude.Enfin, les coopératives présentent un ultime atout pour séduire les jeunes diplômés : elles sont en parfaite connexion avec l’esprit collaboratif qui parcourt cette génération. Une génération invitée à participer au « renouveau de la manière de coopérer à l’œuvre aujourd’hui, comme le note Mme Di Domenico. Les coopératives ont été créées au début du XXe siècle pour mettre en commun les moyens de production. C’est à l’heure actuelle le partage de modes de gestion ou de développement qui est en pleine expansion. »François DesnoyersJournaliste au Monde Mathilde Damgé 45 %Moins d'un Français sur deux juge les syndicats utiles et moins d'un sur trois (31 %) pense qu'ils sont représentatifs des salariés, selon un sondage réalisé les 22 et 23 avril pour Axys Consultants, Le Figaro et BFM Business. Plus de deux tiers des Français (67 %) disent aussi ne se sentir proches d'aucun syndicat.Un désenchantement qui se reflète dans l'attitude des syndicats, le 1er Mai donnant lieu cette année à un défilé en ordre dispersé pour la Fête des travailleurs : la CGT conduit des cortèges antiaustérité avec trois autres syndicats ; FO fait cavalier seul ; et la CFDT organise un festival à destination des jeunes dans le bois de Vincennes pour « déringardiser » son image. La CGT a comptabilisé 110 000 participants dans toute la France, la police en a compté 74 000.Mais à quoi sert un syndicat ?Se défendre face à la hiérarchieA l'origine, les syndicats visaient à défendre les ouvriers, en première ligne de la révolution industrielle et dispersés face aux capitaines d'industrie qui les employaient, contrairement aux artisans ou aux commerçants, qui avaient le soutien de groupements corporatistes, de guildes, de métiers ou de compagnonnages.Depuis la loi de 1884 qui a autorisé la création de syndicats, leur mission s'est élargie jusqu'à aboutir à des syndicats de patrons, comme la CGPME (Confédération générale des petites et moyennes entreprises) en 1944, et le CPPF (Conseil national du patronat français) en 1945, devenu le Mouvement des entreprises de France (Medef) en 1998.Plus un syndicat est représentatif, plus il pèse face à la hiérarchie. C'est le cas en Allemagne, où les syndicats, moins nombreux, représentent environ 20 % des salariés ; outre-Rhin, ils sont aussi plus souples face à la direction – ils ont par exemple accepté, dans la branche métallurgie, un gel des salaires en contrepartie d'un maintien de l'emploi pendant la crise.Mais la France est le pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) où le taux de représentativité est le plus faible : 8 % pour l'ensemble ; 5 % dans le privé... sachant que ce taux doit être divisé par le nombre de syndicats présents dans l'entreprise, et pas toujours d'accord entre eux sur les luttes à mener et les choix à opérer.Construire une solidaritéDans des secteurs où le travail est peu qualifié, mal payé et pas reconnu, le syndicat peut créer un lien de solidarité entre des employés isolés et vulnérables. Membre du comité d'entreprise, il intervient dans les œuvres sociales de l'établissement.Les syndicats sont reconnus comme personne morale et ont la capacité d'aller en justice afin d'assurer la défense des intérêts des salariés. Ils peuvent par ailleurs constituer entre leurs membres des caisses spéciales de secours mutuels et de retraite, dont les fonds sont insaisissables.Ayant accès à de nombreux documents, ce sont eux aussi qui ont les moyens de garantir la transparence vis-à-vis des autres salariés (ils ont le droit de convoquer des assemblées générales, d'afficher des documents et des tracts syndicaux...), mais aussi vis-à-vis de la presse, en l'avertissant lors d'épisodes critiques sur lesquels la direction ne souhaite pas communiquer.Protégés au sein de l'entreprise (il est extrêmement difficile de licencier un représentant syndical), ils peuvent s'exprimer au nom des salariés, quand ceux-ci craindraient un retour de bâton de l'employeur.Mais, selon plusieurs sondages, l'une des raisons principales du désintérêt des salariés français pour les syndicats est la peur de représailles et le prix à payer vis-à-vis de sa carrière. Selon une étude de 2010, les délégués syndicaux sont payés environ 10 % de moins que les salariés qu'ils représentent – une situation à laquelle la nouvelle loi sur le dialogue social entend remédier.Gérer les caisses de « sécu », de retraite et de chômageLes syndicats assument aussi un rôle de gestionnaire d'organismes fondamentaux pour la vie des salariés : à parité avec les organisations patronales, ils gèrent ainsi les Caisses nationales d'assurance maladie, d'allocations familiales et d'indemnisation des chômeurs et de retraites.Ils ont, par exemple, la possibilité de recourir à des intervenants extérieurs experts dans différents domaines pour alimenter leurs analyses.Connaître ses droitsLa formation syndicale est un droit pour tous les salariés, qu'ils soient syndiqués ou non, sous réserve que la formation soit dispensée par une organisation syndicale représentative, rappelle la CGT. Cette formation peut se faire au niveau de l'entreprise, au niveau régional, national...Chaque salarié peut ainsi s'absenter douze jours par an en formation syndicale. Attention, si la couverture est totale dans le public, dans le privé, la compensation peut être très faible pour les jours d'absence.Mettre en place une convention collectiveCe sont les organisations de salariés constituées en syndicats qui sont, selon la loi, « seules admises à négocier les conventions et accords collectifs de travail ».Il existe environ sept cents conventions collectives, qui définissent les conditions de travail particulières de chaque secteur d'activité : elles détaillent ce que doit comporter le contrat d'embauche, quel est le temps de travail et comment il s'organise, les modes de rémunération, les règles en termes de congés, de formation continue…La convention apparaît sur le bulletin de salaire, mentionnée par un numéro qui renvoie lui-même à un texte de loi consultable sur le site de Légifrance. A charge, parfois, au salarié de faire appliquer la bonne convention collective le concernant par son employeur.Lire (édition abonnés) : Quelle convention collective ?Négocier avec l'EtatDepuis la loi de 2007, les partenaires sociaux doivent être systématiquement consultés par le gouvernement lors de l'élaboration de projets de loi en matière de relations salariales, d'emploi ou de formation professionnelle.Les syndicats sont aussi censés être parmi les premiers interlocuteurs de l'exécutif lors de grandes réformes touchant au système de cotisation, lors d'une réforme des retraites par exemple, ou du droit du travail, comme dans la loi Macron.Dans ces deux derniers cas, la consultation des syndicats n'a, semble-t-il, pas beaucoup pesé dans le débat avec l'exécutif – le gouvernement ayant eu recours à l'article 49-3 de la Constitution pour imposer le texte du ministre de l'économie au Parlement –, et la réforme des retraites (entrée en vigueur au 1er janvier de cette année) n'ayant pas réussi à mobiliser jusqu'au bout.C'est d'ailleurs depuis ce mouvement contre la réforme des retraites, que la confiance portée aux syndicats s'affiche en chute libre, selon cette étude de l'IFOP : Récemment, syndicats et patronat ont échoué à s'entendre sur la réforme du dialogue social. Le gouvernement va donc légiférer avec la loi Rebsamen, présentée le 22 avril : s'il a renoncé à modifier les seuils de représentativité, il entend réformer la représentation du personnel dans les entreprises, en particulier dans les plus petites.Sur les obligations des entreprises au regard des syndicats, voir notre infographie sur les seuils sociauxMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier Il y avait la fronde traditionnelle des syndicalistes de la CGT et de SUD, postés devant l’entrée de la salle du Carrousel du Louvre, à Paris, avec force drapeaux et tracts pour dénoncer la rémunération du PDG Carlos Ghosn. Il y avait le mécontentement, tout aussi habituel, des petits actionnaires réclamant le micro pour exiger la distribution d’actions gratuites.Mais la véritable opposition, lors de l’assemblée générale (AG) de Renault jeudi 30 avril, était inédite. Il s’agissait de celle de M. Ghosn et de la majorité de son conseil d’administration, qui avait déposé une résolution afin de contrer la loi Florange.Peine perdue. Le texte, qui accorde des droits de vote double à tout actionnaire présent au capital depuis plus de deux ans, a été avalisé. L’AG s’est prononcée à 60,53 % pour la fameuse résolution 12 qui aurait pu permettre de conserver le principe « une action, une voix » si elle avait obtenu les deux tiers des votes. L’Etat s’était assuré qu’il en serait ainsi. Jusque-là actionnaire à 15 % du constructeur, il avait fait grimper sa participation à 19,7 % (et 23 % des droits de vote) le 8 avril, dans le but de neutraliser les anti-Florange.« C’est une bonne nouvelle […] c’est cohérent avec la volonté qui est la nôtre de défendre un capitalisme de long terme, qui valorise et favorise les actionnaires qui sont durablement installés. [Il est] important que l’Etat […] se voit reconnaître ces droits de vote double pour la participation qui est la sienne et en l’espèce les 15 % qu’il détient durablement », s’est félicité Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, en déplacement à Rome.Manière d’enfoncer le clou, à l’issue d’une guerre des nerfs qui aura duré trois semaines entre le gouvernement et la direction de Renault. Le 16 avril, une semaine après la montée de l’Etat au capital, le conseil d’administration de la marque au losange avait réaffirmé son attachement aux droits de vote simple. Le 23, son partenaire Nissan, également actionnaire à 15 % de Renault (mais sans droits de vote attachés, pour des questions de participations croisées), s’était aligné sur cette position.Lire aussi :Nissan se penche sur la montée de l’Etat au capital de RenaultDe quoi faire craindre une réplique en règle des deux groupes face à l’Etat actionnaire, alors que l’Alliance – la structure commune créée après le rachat et le sauvetage de Nissan en 1999 – implique un délicat équilibre entre les intérêts du français et ceux du japonais. « Le principe des participations croisées [entre Renault et Nissan] repose sur un rapport de confiance à l’intérieur de l’alliance. L’introduction de droits de vote double va accentuer le déséquilibre entre Nissan, qui a zéro droit de vote, et l’Etat », a regretté Philippe Lagayette, administrateur de référence de Renault, lors de l’AG.« Convergence sur le fonds »M. Ghosn a joué l’apaisement, évoquant une « convergence sur le fonds [entre l’Etat et la direction] pour faire de Renault une entreprise prospère ». A distance, M. Macron a pris soin de rappeler que « la part additionnelle qui a été achetée par l’Etat, pour s’assurer qu’une minorité de blocage serait constituée à l’assemblée générale, sera revendue ».Mais le score de plus de 60 % recueilli par les anti-Florange montre que la partie a été serrée. D’ailleurs, la participation élevée à l’AG (plus de 72 % des actionnaires, contre 64 % en 2014) indique une mobilisation sans doute dictée par la volonté de réagir face au coup de force de l’Etat.Les actionnaires individuels présents jeudi restaient, de fait, dubitatifs quant au fond mais surtout à la manière d’imposer la loi Florange chez Renault. « Il y a un gros point d’interrogation, on manque d’information. On se demande lequel des deux [l’Etat ou M. Ghosn] nous entube », ironise Serge, ancien salarié du constructeur aujourd’hui à la retraite, et actionnaire depuis quinze ans. « Quand on voit comme l’Etat peut être mauvais gestionnaire, on a le droit d’être inquiet », estime pour sa part Daniel, également retraité de l’ex-Régie.Autre vent de fronde lors de l’AG : le vote sur la rémunération de M. Ghosn. Cette dernière, liée aux bons résultats du groupe, a triplé facilement, à 7,2 millions d’euros (en comptant les actions de performance) au titre de 2014. Consultatif depuis l’an dernier, le vote sur le sujet (« say on pay ») n’a recueilli que 58 % de votes pour. Un score famélique pour une AG, où les résolutions votées à moins de 90 % sont l’exception, et encore inférieur à celui de 2014 où M. Ghosn avait obtenu 64 % de suffrages – en faisant la lanterne rouge du CAC 40.Il faut dire que les émoluments du PDG sont traditionnellement rejetés par… l’Etat, adepte de la modération salariale dans les entreprises dont il est actionnaire. La réaction de Marc Ladreit de Lacharrière, président de Fimalac et administrateur présidant le comité de gouvernance de Renault, n’a guère aidé à éteindre la grogne. « Il n’y a aucune leçon à tirer » du mauvais score de jeudi sur le say on pay, a-t-il asséné en réponse à une question sur le sujet.Lire aussi :Loi Florange : les actionnaires vent deboutAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.04.2015 à 18h08 • Mis à jour le30.04.2015 à 22h05 L'épilogue du bras de fer entre Renault et l'Etat aura été en faveur de ce dernier, qui a réussi à imposer le droit de vote double à l'assemblée générale annuelle de l'entreprise, contre la volonté de la direction du constructeur automobile français.L'assemblée générale, qui s'est tenue jeudi 30 avril, a pris cette année une signification particulière, vu l'épreuve de force qui oppose depuis près d'un mois le gouvernement socialiste et le PDG de l'entreprise, Carlos Ghosn. Celui-ci a cherché à dédramatiser le revers, jeudi, estimant que l'essentiel était de « converger sur le fond ». Le ministre de l'économie, Emmanuel Macron, a salué « une bonne nouvelle, cohérente avec notre volonté de défendre un capitalisme de long terme ».Lire notre décryptage : Qu’est-ce que le droit de vote double que l’Etat veut défendre chez Renault ?« Une action, une voix »A l'origine de ce contentieux, la loi Florange de mars 2014, qui prévoit que tout actionnaire, y compris l'Etat, se voit automatiquement attribuer un droit de vote double à l'issue d'une période de deux ans de détention continue des titres.Seule l'assemblée générale peut empêcher l'application de ces dispositions, par un vote d'une résolution à la majorité des deux tiers. Or, elle n'a pas atteint ce seuil, avec 60,53 % de voix pour et 39,39 % contre.La résolution a été introduite par la direction de Renault dans l'ordre du jour : elle énonçait que Renault appliquerait dans ses futures assemblées générales le principe « une action, une voix ».Dans l'esprit du gouvernement, la loi Florange était censée lutter contre la spéculation et favoriser une stabilité de l'actionnariat. Dans le cas de Renault, le gouvernement avait sorti une botte secrète pour repousser la 12e résolution : faire monter sa part du capital de 15 à 19,74 %, par un rachat d'actions pour un montant situé entre entre 814 et 1 232 millions d'euros, devenant ainsi le principal actionnaire.Nissan, qui contrôle 15 % du capital de son allié Renault, a fait savoir que cela perturberait l'équilibre de l'alliance. Daimler, qui participe aussi à l'alliance, a fait part de la même préoccupation. D'autres actionnaires ont également fait connaître leur opinion défavorable à l'abandon du principe « une action-une voix », a relevé Renault.Le gouvernement a promis qu'il revendrait les actions Renault nouvellement acquises dès l'assemblée générale passée. Mais même avec 15 % des parts, l'Etat voit son influence renforcée après le vote de jeudi.Lire notre décryptage : Pourquoi Renault et l'Etat s'opposent Dominique Gallois Avec trois contrats Rafale en moins de trois mois en Égypte, en Inde et au Qatar pour 84 avions de combat, et bientôt 50 hélicoptères en Pologne, la France s’apprête cette année à connaître la meilleure vente d’armes à l’exportation de son histoire.Habituellement classés au troisième ou au quatrième rang mondial, les Français pourraient même détrôner les Russes de la deuxième place cette année, s’ils franchissent la barre des 20 milliards de dollars (18 milliards d’euros).Au ministère de la défense, cet objectif est jugé atteignable sachant que les deux gros contrats signés en Égypte, pour 24 Rafale et une frégate, et au Qatar, pour 24 avions de combat, représentent déjà 12 milliards d’euros. Celui pour les 36 appareils en Inde annoncé en avril n’est pas encore finalisé et n’est donc pas comptabilisé. Tout cela sans compter les nombreuses ventes de matériel dans différents pays pour des montants plus modestes, mais qui pourraient ensemble dépasser les 4 milliards d’euros.La France encore loin des Etats-UnisQuoi qu’il en soit, la France restera encore loin des Etats-Unis qui contrôlent la majorité du marché avec des exportations oscillant selon les années entre 60 et 80 milliards de dollars.C’est également la première fois que Paris exportera davantage d’armes qu’il n’en achète, sachant que son budget d’investissement en matériel oscille entre 10 et 15 milliards d’euros chaque année.Au cours de ces dernières années, les ventes à l’exportation ont toujours été inférieures aux achats d’équipement du pays, fluctuant autour de 5 à 6 milliards avec un pic, en 2014, à 8 milliards. L’impact de ce dynamise à l’exportation n’a pas encore été calculé. Seule référence, une étude réalisée sur les 6,8 milliards de commandes enregistrées en 2013 : l’export représentait alors 40 000 emplois et 8 % de la balance commerciale.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Lier la rémunération du patron à la performance de l’entreprise. La proposition semble tomber sous le sens. Mais visiblement, le fait que la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme des marchés financiers aux États-Unis en fasse désormais une obligation indique que le principe n’était jusqu’à présent pas respecté.La SEC a ainsi adopté, mercredi 29 avril, une disposition appelé « pay for performance », qui demande aux entreprises de publier l’ensemble des rémunérations (salaires, distributions d’actions gratuites, stock-options, bonus) des cadres dirigeants pour les cinq dernières années (trois années seront exigées pour les sociétés de plus petite taille).Ces données seront ensuite mises en regard avec le retour sur investissement des actionnaires sur la même période, c’est-à-dire l’évolution en pourcentage du prix de l’action de l’entreprise considérée. Enfin ce retour sur investissement sera comparé avec celui constaté dans des entreprises de taille similaire et du même secteur d’activité. Ce suivi de l’évolution des rémunérations par rapport aux performances devra être publié chaque année et faire l’objet d’un vote en assemblée générale.Cette disposition vise à répondre aux critiques qui avaient surgi dans la foulée de la crise financière de 2008. Les rémunérations hors de proportions touchées par certains dirigeants avaient été considérées comme des encouragements à la prise de risque et à des gains à court terme. Des comportements qui ont contribué à précipiter la crise.181 fois le salaire moyenDès 2011, la SEC avait déjà instauré un droit de regard sur la rémunération au travers du « say on pay » (littéralement, « se prononcer sur la rémunération »), en votant, lors des assemblées générales (AG), sur la rémunération des dirigeants. Mais il s’agit d’un vote consultatif sans contrainte pour l’entreprise de modifier les montants accordés aux dirigeants. Larry Ellison, le patron d’Oracle a ainsi essuyé trois votes négatifs en AG, trois années de suite, sans que cela ait une quelconque conséquence sur sa rémunération.En fait, depuis la fin de crise financière, les rémunérations des dirigeants sont reparties de plus belle à la hausse. En 2009, un patron d’une grande entreprise aux États-Unis gagnait en moyenne 181 fois le salaire moyen américain. Aujourd’hui le rapport est de 257 fois. Dans le même temps, pour le salarié lambda, l’évolution a été moins spectaculaire : + 1,3 % en 2013, selon le Bureau of Labor Statitics.Pour répondre à cette dérive, la SEC avait adopté en 2013 une autre disposition visant à imposer un ratio entre la rémunération des dirigeants et le salaire médian dans l’entreprise. Cette mesure avait provoqué une bronca de la part des lobbies patronaux qui avaient critiqué sa complexité et avaient estimé que cela pourrait créer un désavantage pour les entreprises américaines face à leurs concurrents étrangers.La nouvelle règle, qui va être désormais soumise à discussion publique pendant 60 jours, devrait dissuader les conseils d’administration d’accorder des packages de rémunération sans réfléchir, ont estimé les trois membres de la SEC qui se sont exprimés en sa faveur.En revanche, les deux membres républicains qui s’y sont opposés, Daniel Gallagher and Michael Piwowar, ont critiqué cette « approche universelle », considérée comme une intrusion du gouvernement dans le processus de décision des entreprises pour rémunérer leurs dirigeants.Lire aussi :Le déclin inexorable des syndicats américainsStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel C’est une bonne nouvelle. En avril, les prix à la consommation sont restés inchangés (0 %), après quatre mois consécutifs de recul, selon les données officielles publiées jeudi 30 avril par Eurostat.Dans le détail, les prix de l’énergie ont baissé de 5,8 % sur un an, tirés par la chute des cours de l’or noir. En revanche, l’inflation hors énergie s’est établie à 0,7 %.Voilà de quoi éloigner le spectre déflationniste planant depuis des mois sur la zone euro. Si tous les économistes ne s’entendent pas sur sa définition, la déflation correspond selon l’Insee à une baisse généralisée, durable et auto-entretenue des prix. Ce phénomène s’est clairement manifesté en Espagne et en Grèce, mais la zone euro dans son ensemble a pour l’instant été épargnée.L’objectif de 2 % d’inflationPour la Banque centrale européenne (BCE), qui cible une inflation à long terme de 2 %, ce chiffre est une bonne nouvelle. D’autant que d’après les statistiques publiées mercredi 29 avril par ses services, le crédit au secteur privé est enfin reparti à la hausse en mars (+0,1 %) après des mois de repli.De fait, la zone euro semble enfin engagée sur la voie de la reprise. Grâce à la baisse des cours du pétrole, d’abord, qui soutiennent efficacement la consommation des ménages.Grâce, aussi, à la politique ultra-accommodante de la BCE : le 9 mars dernier, celle-ci a lancé une politique de rachat massif de dettes publiques, à hauteur de 60 milliards d’euros par mois. Un programme ambitieux qui a déjà permis de faire chuter l’euro (– 25 % face au dollar sur un an) et de tirer l’ensemble des taux d’intérêts de la zone euro à la baisse.Une telle baisse des taux contribue au redressement du crédit, notamment dans les pays du sud de la zone euro, mais assure également des coûts de financement durablement bas aux États.Selon les économistes, il faudra néanmoins des mois encore avant l’inflation ne se rapproche de la cible de 2%.Lire aussi :La BCE poursuit ses mesures de soutien massif à l’économieMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Dominique Gallois Avril aura soufflé le chaud et le froid en matière de résultats d’entreprises. Si le premier trimestre s’avère porteur pour les firmes exportatrices dopées par la chute de l’euro face au dollar, le secteur pétrolier en ressort plombé par l’effondrement du prix du baril. Et plus particulièrement les équipementiers de cette industrie, qui subissent de plein fouet le ralentissement des investissements de leurs grands clients pétroliers et gaziers.Mercredi 29 avril, Vallourec, le fabricant de tubes sans soudure a annoncé la suppression de 2 000 postes dans le monde d’ici à 2017, soit 10 % de ses effectifs, dont 900 en France. Le français veut réduire d’un tiers ses capacités de production de tubes en Europe, et cherche dans le même temps un « partenaire majoritaire » pour reprendre son aciérie de Saint-Saulve (Nord) qui emploie 350 personnes. Pour cause, le groupe qui avait enregistré des pertes en 2014 est encore dans le rouge au premier trimestre.« L’objectif est à la fois d’améliorer notre compétitivité et de réduire nos surcapacités en Europe dans notre métier du tube sans soudure », a expliqué le président du directoire Philippe Crouzet. Il n’a cependant pas détaillé les sites concernés, mais a estimé que la pyramide des âges est favorable et que des mesures de reclassements devraient « minimiser les départs contraints ». Selon La Voix du Nord, sur les deux sites de la région, « les élus et les syndicats disposent des chiffres inquiétants et recoupés : 550 suppressions d’emplois à Saint-Saulve et 180 pour le site d’Aulnoye-Aymeries. »Jugeant ces suppressions d’emplois « inadmissibles et inacceptables en l’état », Valérie Létard, la présidente de Valenciennes Métropole et sénatrice du Nord (UDI/UC), demande l’organisation d’une table ronde avec le ministère de l’économie, la direction du groupe et les élus concernés. Pour elle, la direction doit s’expliquer sur la cession de l’aciérie de Saint-Saulve. « Pourquoi investir autant pour ensuite revendre ? », s’interroge-t-elle.Bercy a les moyens d’influerEmmanuel Macron, le ministre de l’économie, a lui aussi réagi en assurant que l’Etat sera « attentif à ce qu’il n’y ait ni départ contraint, ni fermeture de site en France ». Il le sera d’autant mieux que l’Etat est actionnaire de Vallourec par l’intermédiaire de la BPI à hauteur de 7,77 %. Il en est même l’un des deux seuls grands porteurs de parts connus avec les salariés (7,61 %), les 82 % restant étant en Bourse.A la différence de l’ancien ministre de l’économie Arnaud Montebourg, qui ne pouvait pas intervenir directement sur les décisions d’ArecelorMittal à Florange (Moselle), l’Etat n’étant pas au tour de table, son successeur à Bercy a les moyens d’influer.Voilà une occasion idéale pour Emmanuel Macron de « façonner un capitalisme à l’image de nos ambitions », comme il disait vouloir le faire récemment dans Le Monde pour réindustrialiser la France. « Il faut pour cela être volontaire, et donc accepter que l’économie de marché est un rapport de forces sur lequel nous avons les moyens de peser. » Chiche ?Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurent Telo et Alexandre Piquard Pour certains, la pilule n’est pas encore passée : six jours après la désignation de Delphine Ernotte à la présidence de France Télévisions, le processus par lequel le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) l’a choisie reste critiqué. Souvent dénoncé comme opaque, le déroulement de ce processus a laissé un goût amer à des candidats malheureux. Mais aussi à certains membres du CSA lui-même. Un point, notamment, suscite le ressentiment : les modalités du vote selon lequel le conseil a établi, le 15 avril, la liste des candidats auditionnés. A l’époque, l’absence de certains candidats expérimentés a étonné : Marie-Christine Saragosse, présidente de France Médias Monde, Emmanuel Hoog, PDG de l’AFP et candidat non officiel, ou Didier Quillot, ancien dirigeant d’Orange et de Lagardère Active.Selon nos informations, certains des huit membres du collège du CSA ont été surpris par la méthode finalement retenue. Ils pensaient que chacun des conseillers cocherait des cases dans la liste des trente-trois candidats en lice : les postulants ayant reçu cinq voix seraient de facto retenus pour audition, mais le collège discuterait ensuite des cas ayant obtenu moins de voix. Une façon de parachever la liste finale en n’omettant aucun candidat de qualité.BlocOr, le jour de la séance, le président Olivier Schrameck a instauré un vote à bulletin secret, sur chaque candidat, l’un après l’autre, par ordre alphabétique. Après chaque vote n’ont été retenus que les candidats ayant obtenu cinq voix sur huit. Ceux avec quatre voix ou moins ont été recalés, sans possibilité de repêchage.Des conseillers ont le sentiment d’avoir été pris de court. Et pensent que la méthode choisie a permis à un bloc de quatre membres du CSA de favoriser l’élimination de candidats sérieux, dès l’établissement de la liste des sept candidats à auditionner. Il s’agirait des quatre conseillers ayant opté pour Delphine Ernotte dès le premier tour du vote final, qui en comptera trois : Olivier Schrameck et la conseillère chargée de l’audiovisuel public, Sylvie Pierre-Brossolette, nommés début 2013, ainsi que Nathalie Sonnac et Nicolas Curien, arrivés début 2015.Au CSA, on confirme simplement que chaque candidat a fait l’objet d’un vote à bulletin secret à la majorité des cinq voix, réfutant un changement imprévu.Des critiques ne se sont pas gênés depuis pour souligner que cette procédure a évité à Mme Ernotte, directrice exécutive d’Orange France, une concurrence importante : une femme dotée, elle, d’une expérience dans l’audiovisuel public (Marie-Christine Saragosse), un professionnel du secteur de 52 ans (Emmanuel Hoog), ainsi qu’un ancien dirigeant d’Orange France, familier de la production audiovisuelle (Didier Quillot).Interrogé sur la mise à l’écart de Mme Saragosse, Olivier Schrameck a rappelé sur France Inter qu’elle est à « mi-mandat » à France Médias Monde (France 24, RFI…). Mais Mathieu Gallet n’était-il pas aussi en cours de mandat avant d’avoir été choisi pour Radio France ? M. Hoog est également en poste dans le public, mais pour un second mandat. Et pourquoi les membres du CSA (que la plupart des candidats ont rencontré de manière informelle ces derniers mois) n’ont-ils pas évoqué ce critère à l’avance ? M. Quillot, lui, n’a cessé de marteler qu’il trouvait son éviction « incompréhensible ».Lire aussi :Delphine Ernotte sera la première présidente de France TélévisionsEviter le blocage de l’institutionTout ne s’est, bien sûr, pas joué sur la shortlist. Mais la persistance d’une critique met en lumière la division qui s’est installée au sein du CSA. Le face-à-face final l’a illustrée. Le jeudi de la désignation, face aux quatre « votes Ernotte », quatre autres conseillers ont choisi Pascal Josèphe, ancien de TF1 et France 2 : Nicolas About et Mémona Hintermann, souvent décrits comme des opposants au président du CSA, ainsi que Patrice Gélinet et Francine Mariani-Ducray – dont trois ont été nommés avant l’élection de François Hollande. Cette dernière, membre du conseil d’Etat comme Olivier Schrameck, aurait évité le blocage de l’institution en basculant finalement pour Mme Ernotte, après s’être d’abord prononcée pour le président sortant, Rémy Pflimlin, puis avoir rejoint le groupe « Josèphe ».Certains conseillers « malheureux » – et des candidats – ont l’impression que quatre membres du CSA étaient déterminés à faire élire Delphine Ernotte. Et qu’ils n’ont pu les contrer… Défendre un candidat n’a rien d’illicite. Mais, au-delà des rancœurs et du sain débat dans une institution, la désignation du nouveau président de France Télévisions laisse des traces au CSA, qui contrastent avec l’unanimité affichée lors de la nomination de Mathieu Gallet, en février 2014. Et en cas de crise pendant le mandat de Delphine Ernotte, le conseil et la présidente risquent de se voir rappeler les tensions autour de sa nomination.Lire aussi :Drôle de campagne pour la présidence de France TélévisionsLaurent TeloJournaliste au MondeAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.05.2015 à 16h41 • Mis à jour le24.05.2015 à 18h00 Le mathématicien américain John Forbes Nash, célèbre pour son travail sur la théorie économique des jeux et Prix Nobel d’économie en 1994, est mort samedi 23 mai avec sa femme, Alicia Nash, dans un accident de la route sur la côte est des Etats-Unis. Le mathématicien était âgé de 86 ans, sa femme de 82 ans.En 1994, John Nash, John C. Harsanyi et Reinhard Selten reçurent le prix Nobel de sciences économiques pour leurs travaux sur la théorie des jeux. Dans les années 1950, John Nash avait approfondi les travaux du mathématicien américain John von Neumann, établissant la notion d’« équilibre de Nash ». Celle-ci représente le point, pendant un jeu, où chaque joueur se considère satisfait par le résultat. Un exemple parmi d’autres : dans une partie de « pierre-feuille-ciseaux », un équilibre de Nash est atteint si les joueurs jouent chaque coup avec une probabilité d’un sur trois.John Nash et Louis Nirenberg, un autre mathématicien, décrits comme « deux géants du XXe siècle », s’étaient aussi vu attribuer le 25 mars le prix Abel de mathématiques. L’Académie norvégienne des sciences et lettres les avait récompensés « pour leurs contributions fondamentales et absolument remarquables à la théorie des équations aux dérivées partielles non linéaires, et à ses applications à l’analyse géométrique ».Lire aussi : La théorie des jeux d’un Nobel à l’autreMathématiques et schizophrénieLe réalisateur Ron Howard s’était inspiré de la vie de John Nash pour Un homme d’exception, dans lequel Russel Crowe incarnait le scientifique. Le film a remporté quatre Oscars, dont celui du meilleur film et celui de la meilleure actrice dans un second rôle pour Jennifer Connelly, qui jouait Alicia Nash.Le film décrit à la fois le génie mathématique de John Nash et sa schizophrénie, qui lui faisait imaginer un agent fédéral lui proposant d’aider secrètement le gouvernement pour décrypter des messages d’espions russes dans la presse. Grâce à une hospitalisation et l’aide de sa femme, il parvint à contrôler ses hallucinations. L’acteur s’est dit « abasourdi » après l’annonce de la mort.« Mes pensées vont à John, Alicia et à leur famille. Une collaboration incroyable. Des personnes d’exception, des cœurs d’exception. »Stunned...my heart goes out to John & Alicia & family.— russellcrowe (@Russell Crowe)require(["twitter/widgets"]);Lire l’article d’archives (édition abonnés) : John Forbes Nash, Prix Nobel et… Oscar à Hollywood ! 24.05.2015 à 13h52 • Mis à jour le24.05.2015 à 16h22 Nikos Voutsis, le ministre de l’intérieur de la Grèce, a déclaré à la chaîne de télévision Mega, dimanche 24 mai, que la Grèce n’avait pas d’argent pour payer le Fonds monétaire international (FMI) en juin.« Les remboursements au FMI en juin sont de 1,6 milliard d’euros. Ils ne seront pas faits, et d’ailleurs il n’y a pas d’argent pour le faire. »Aucun porte-parole d’Alexis Tsipras, le premier ministre, n’a commenté ces propos. Sur la BBC, Yanis Varoufakis, le ministre des finances, a uniquement souligné que la Grèce avait fait « un pas énorme » dans la négociation d’un accord avec ses créanciers internationaux pour éviter la faillite. Il a qualifié de « catastrophique » pour son pays l’idée de quitter la zone euro. « C’est maintenant aux institutions de faire leur part. Nous les avons rejointes aux trois quarts du chemin, elles doivent nous rejoindre sur un quart du chemin », a déclaré le ministre.M. Varoufakis a aussi dit au New York Times cette semaine :« Je ne vais pas payer le FMI et ne pas payer les retraites et salaires dans les semaines à venir. »Lire aussi :Qui sont les protagonistes de la crise de la dette grecque ?Le spectre de caisses entièrement videsLa posture officielle du gouvernement de gauche radicale est en effet d’annoncer qu’on servira d’abord les pensions et les retraites, puis les créanciers. Ce n’est pas la première fois que des personnalités très à gauche, comme M. Voutsis, mais pas en lien direct avec les décisions économiques, brandissent, peut-être à des fins stratégiques, le spectre de caisses entièrement vides. M. Voutsis lui-même a reconnu dimanche s’exprimer avec « l’optimisme prudent qu’il y aura un accord solide ».Vendredi, néanmoins, tout en soulignant l’énorme problème de liquidités que traverse le pays, Gabriel Sakellaridis, le principal porte-parole d’Alexis Tsipras, avait déclaré :« Le gouvernement grec a l’intention d’honorer toutes ses obligations, avec une priorité aux obligations domestiques avant celles envers les créanciers. Il a l’intention de satisfaire toutes les demandes, ce qu’il a démontré avec beaucoup d’efforts et dans des conditions extrêmement difficiles récemment. Et c’est ce que nous ferons en juin. »Lire le décryptage :Pourquoi les négociations avec la Grèce traînent en longueur 23.05.2015 à 17h17 • Mis à jour le23.05.2015 à 17h25 Le gouvernement grec espère arriver prochainement à un compromis avec ses créanciers mais n’a pas l’intention de plier face à ce qui pourrait être « demandes irrationnelles » de l’Europe.« Nous avons fait ce que nous avions à faire, c’est maintenant au tour de l’Europe », a lancé le premier ministre grec Alexis Tsipras devant le comité central du parti de la gauche radicale Syriza, samedi 23 mai.Le chef du gouvernement, qui assure que son pays est dans « la dernière ligne droite d’une période douloureuse et difficile », a insisté sur le fait que « la majorité des Grecs demande une solution viable, et pas seulement un accord ». Alexis Tsipras a accusé « certains représentants de créanciers » de profiter de l’asphyxie de liquidités dont souffre la Grèce pour renverser l’accord du 20 février, qui avait permis à Athènes d’obtenir une extension de quatre mois de son programme d’assistance financière.Lire aussi :Athènes face à ses créanciers : l’amorce d’un compromis ou la criseAinsi, le gouvernement grec ne « répondra pas à des demandes irrationnelles » et insistera sur « les lignes à ne pas franchir », a promis le premier ministre :« Nous ne discuterons pas d’une dérégulation majeure du système salarial. Nous n’accepterons pas une nouvelle réduction des retraites. »Le gouvernement d’Alexis Tsipras négocie pour obtenir des fonds d’aide bloqués par ses créanciers internationaux – l’Union européenne, la banque centrale européenne et le Fonds monétaire international – qui ont renfloué la Grèce à deux reprises, à hauteur de 240 milliards d’euros.« Beaucoup reste à faire » selon MerkelUn accord est urgent car la Grèce n’a presque plus d’argent : elle survit depuis août 2014 en attendant que les créanciers lui versent cette tranche de prêts de 7,2 milliards d’euros. Les Européens et le FMI réclament en contrepartie de leur aide des réformes, notamment du marché du travail, qui vont radicalement à contre-courant des promesses électorales du gouvernement d’Alexis Tsipras.Après une rencontre avec le premier ministre grec vendredi à Riga, François Hollande et Angela Merkel ont rappelé que les Grecs devaient poursuivre leur travail avec les créanciers, la chancelière allemande insistant sur le fait que « beaucoup reste à faire » et « qu’il faut travailler très, très intensivement ».Lire aussi :Vers un accord entre Athènes et ses créanciers avant fin mai ?Samedi, le ministre des finances français Michel Sapin a lui estimé qu’une sortie de la zone euro serait « une catastrophe pour la Grèce » et « un problème pour la zone euro ». Il a plaidé pour un « accord rapide » entre la Grèce et ses créanciers, qui doit « conclure le programme précédent mais aussi préparer la suite, car la Grèce restera de toute façon un pays fragile ». 23.05.2015 à 09h22 • Mis à jour le23.05.2015 à 12h03 Google a déposé un brevet aux Etats-Unis pour des jouets intelligents qui prennent en considération la présence humaine dans une pièce et peuvent commander les appareils électroniques à la demande. Richard Wayne DeVaul et Daniel Aminzade sont les inventeurs de ce jouet breveté au bénéfice de Google.Sur le dessin compris dans le brevet déposé en février 2012 et publié jeudi 21 mai par le bureau qui accorde les brevets (US Patent and Trademark Office), on peut voir ce qui ressemble à des jouets en forme de lapin et d'ours en peluche avec des micros intégrés dans les oreilles, des caméras dans les yeux, des haut-parleurs dans la bouche et un moteur dans le cou.Le jouet est censé pouvoir écouter, tourner la tête pour établir un « contact visuel », comprendre ce qu'on lui dit et y répondre par des phrases préenregistrées.Les jouets pourraient par ailleurs communiquer avec des appareils électroniques par des technologies sans fil comme le Wi-Fi ou le Bluetooth, et pourraient potentiellement jouer de la musique ou lancer le film qu'un enfant, ou un adulte, leur demanderait.Le brevet évoque notamment la possibilité de se servir de ce genre de jouets comme d'une « télécommande intelligente » qui pourrait centraliser la gestion de l'ensemble des appareils d'un foyer. « L'appareil anthropomorphe peut être une poupée ou un jouet qui ressemble à un humain, un animal, une créature mythique ou un objet inanimé », décrit le brevet.Ce genre de jouets intelligents pourrait également comprendre une fonction de reconnaissance faciale, qui permettrait d'accéder à des profils en ligne avec des préférences personnalisées. 23.05.2015 à 00h02 • Mis à jour le23.05.2015 à 15h17 Les magasins de Montréal vont désormais pouvoir ouvrir sept jours sur sept et en continu. Le gouvernement du Québec a annoncé vendredi 22 mai avoir reconnu au centre-ville de la métropole québécoise un statut touristique permettant cette dérogation.Tous les commerces, à l’exception des bars et des restaurants, seront libres de choisir leurs heures et jours d’ouverture, leur permettant ainsi « de profiter pleinement d’un achalandage exceptionnel de touristes », a indiqué le ministre de l’économie, Jacques Daoust, dans un communiqué. « C’était le souhait de plusieurs commerçants », a dit le maire de Montréal, Denis Coderre, lors d’un point de presse. Cette mesure visant à favoriser l’animation de la ville en dehors des périodes festives de l’été « aura un impact majeur sur la vitalité des commerces », s’est réjoui M. Coderre.Cette autorisation, donnée à titre expérimental pour cinq ans, ne signifie pas pour autant que les magasins vont adopter des horaires en continu, sauf s’ils dégagent un chiffre d’affaires important pour couvrir les frais liés à l’embauche de personnels supplémentaires. Par ailleurs, au Québec, les commerçants sont autorisés à ouvrir leurs portes le dimanche depuis 1992.« Bouée de sauvetage »Une ouverture vingt-quatre heures sur vingt-quatre, « pour les petits commerces, n’est jamais une bonne nouvelle », a estimé Jacques Nantel, professeur de marketing à HEC Montréal. « Seuls les gros joueurs vont en bénéficier, car ils pourront assurer une rotation du personnel », a-t-il déclaré à l’AFP.La possibilité d’ouvrir en permanence est en fait « une bouée de sauvetage » lancée par le gouvernement, selon M. Nantel, qui note que le commerce de détail ne se porte pas bien et qu’une telle mesure « ne va pas attirer plus les Montréalais au centre-ville ».La zone déclarée « touristique » s’étend sur une large partie du centre-ville et constitue « un pôle économique important et clé avec près de 3 000 commerces qui emploient environ 318 000 personnes », a estimé Jacques Daoust. Pour Michel Leblanc, président de la chambre de commerce de Montréal, cette décision est « une excellente nouvelle » pour faire « un centre-ville fort et vibrant ». Jérémie Lamothe Avoir le choix de sa monnaie pour payer son boulanger, son pharmacien ou son plombier. Privilégier, selon le territoire, l’eusko, la Pêche ou la Bou’Sol à l’euro pour faire ses courses. Utopique au premier abord, cette liberté de choisir sa monnaie devient réalité grâce à l’émergence progressive des monnaies locales complémentaires.Inexistantes il y a encore cinq ans, une trentaine de monnaies locales cohabitent aujourd’hui en France et autant sont à l’étude. Les acteurs de ces projets alternatifs se réunissent du 22 au 24 mai au Pays basque, à l’occasion des rencontres du réseau des Monnaies locales complémentaires (MLC).Pour le philosophe Patrick Viveret, fervent défenseur de ces monnaies citoyennes, ces monnaies locales sont « un réaffirmement du territoire. Les monnaies locales servent l’économie réelle avec une valeur ajoutée sociale et humaine. » Redynamiser l’économie locale est l’objectif principal de ces monnaies alternatives.Pour attirer les citoyens et les entreprises, l’utilisation de ces monnaies se doit d’être simple. Un eusko, une Bou’sol ou un MIEL… équivaut à un euro. Les consommateurs viennent retirer des billets, ou des coupons selon la formule choisie, dans des comptoirs d’échanges agréés et les utilisent ensuite chez les commerçants et artisans partenaires.Complémentaires de l’euroJacques Stern est directeur du Crédit municipal de Nantes. Le 28 avril, la municipalité nantaise a lancé sa monnaie locale, SoNantes, gérée par la banque publique. Pour lui, cette initiative ne vient pas en confrontation avec l’euro : « SoNantes est un outil complémentaire à l’euro pour les échanges locaux. L’euro reste un très bon outil, nous ne comptons pas révolutionner le marché. »Le vice-président du Conseil régional des Pays de la Loire, Jean-Philippe Magnen, a rendu un rapport, le mois dernier, à Carole Delga, la secrétaire d’Etat chargée du commerce, au sujet des monnaies locales. Il préconise leur développement, qui « favorise les circuits courts et l’économie locale ». Pour l’élu écologiste, il s’agit de « monnaies d’échanges et pas de crédit. On ne peut pas les épargner, on doit les remettre dans le circuit économique donc ça profite à tout le monde. »Et pour cause, certaines monnaies locales sont dites fondantes. Après les avoir retirées, les consommateurs doivent les utiliser dans les mois qui suivent, sous peine de voir leurs billets perdre de la valeur. C’est le cas en Gironde du MIEL (monnaie d’intérêt économique locale), lancé en janvier 2013. « L’argent perd deux centimes tous les six mois, explique Philippe Labansat, bénévole de l’association chargée du MIEL. L’objectif, grâce à ce système de fonte, est de faciliter la circulation de la monnaie, de créer de l’activité et de ne pas mettre l’argent dans un tiroir. »Déclic après la crise financière de 2008Ces monnaies alternatives ont connu un réel essor après le krach financier de 2008. « Désormais on vit dans une crise structurelle, analyse l’élu écologiste Jean-Philippe Magnen. Et la monnaie centrale ralentit le rythme de circulation de monnaie. » Une critique de l’euro partagée par le philosophe Patrick Viveret : « Le problème de l’euro réside dans la façon dont il a été institué et dont il s’est développé. Les gens y étaient favorables au départ mais ils ont eu droit à une monnaie au caractère spéculatif affirmé, causant de fortes régressions sociales. »Ancrées dans un territoire, les monnaies ont également pour fonction de remettre en avant l’identité de ces régions. C’est notamment le cas de l’eusko, au Pays basque. Cette monnaie a entre autres été lancée… pour promouvoir la langue basque. « Les gens ne parlent plus assez basque ici, on veut donc la réimpulser par la monnaie », souligne Dante Edme-Sanjurjo, coprésident d’Euska Moneta. L’eusko, lancé en janvier 2013, est aujourd’hui une des plus importantes monnaies locales en France avec 550 entreprises partenaires et plus de 370 000 euskos en circulation. Des monnaies locales qui favorisent la fraude fiscale ?La vitalité des monnaies locales suscitent toutefois une pointe de scepticisme chez certains. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) préconise plus de contrôles, dans un rapport rendu le 15 avril. « Aujourd’hui, les monnaies locales échappent à toutes formes d’impôt, ou de cotisations sociales, regrette le rapporteur du CESE, Pierre-Antoine Gailly. La plupart ne sont pas déclarées par les entreprises. Ce n’est pas une fraude parce que ça reste à petite échelle mais elles doivent rester dans les clous de la fiscalité. »« Les monnaies locales sont des monnaies convertibles donc récupérables et remboursables en euro, il n’y a pas de création monétaire », se défend Jean-Philippe Magnen.Pour sécuriser les développements des monnaies alternatives, le législateur est intervenu dans la loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire, qui reconnaît dans son article 16 les monnaies locales complémentaires comme moyen de paiement.Des monnaies 2.0Autre moyen de rassurer de nouveaux utilisateurs, l’émergence des monnaies locales 2.0. Les achats ne se font pas en billets ou en coupons mais avec une carte numérique, par SMS ou Internet. C’est le choix de Nantes avec sa monnaie SoNantes, précise Jacques Stern, directeur du Crédit municipal de Nantes : « La monnaie papier génère des coûts supplémentaires et il y a le risque de trafic, de fausse monnaie. » Un virage numérique que prendra bientôt l’eusko, au Pays basque, annonce Dante Edme-Sanjurjo : « C’est le gros chantier actuel. Ça permettra d’obtenir un système sérieux, sécurisé. Certaines entreprises sont d’accord pour se lancer avec nous, mais seulement quand on aura adopté le système numérique. »Mais pour Pierre-Antoine Gailly, du CESE, avant de se lancer dans ce processus, les monnaies doivent avoir les reins solides : « Les monnaies numériques ne posent aucun problème mais les logiciels qui sont utilisés doivent être connus et les personnes qui les utilisent également. C’est plus carré mais derrière, il faut des moyens matériels plus costauds. »A l’avenir, des citoyens pourront même régler des services publics. Ce sera le cas à Nantes, précise Jacques Stern : « Bientôt les Nantais pourront payer les musées, les activités culturelles, les spectacles en SoNantes. Viendront ensuite les parkings, puis les transports en commun. »Si les collectivités locales, comme Boulogne-sur-Mer, avec la Bou’Sol, ou Toulouse, avec la Sol-Violette, s’investissent dans les monnaies locales, il faut tout de même faire attention à ne pas dénaturer ces projets, prévient le philosophe Patrick Viveret : « Ça montre que ce mouvement prend de l’importance et que ce ne sont pas des utopiques. Mais il ne faut pas réinventer les baronnies locales. L’articulation entre monnaie et citoyenneté doit rester importante. »Jérémie LamotheJournaliste au Monde Jérémie Lamothe Dans le cadre de l’examen de loi sur la transition énergétique, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, jeudi 21 mai, trois amendements qui interdisent à la grande distribution de jeter leurs invendus. Les moyennes et grandes surfaces, à partir de 400 m², devront désormais passer des conventions avec les associations afin de faciliter les dons alimentaires.Une obligation légale qui vient consolider un système qui existe déjà, rappelle Jacques Bailet, président de la Fédération française des banques alimentaires : « Cet amendement renforce la solidarité qui était déjà présente entre distributeurs et associations. Nous travaillons avec près de 2 000 grandes surfaces, c’est notre principal contributeur. » Ainsi sur les 100 000 tonnes de denrées alimentaires que distribuent chaque année les Banques alimentaires, 35 % viennent des grandes surfaces. « Et il y a eu une progression de 10 % entre 2013 et 2014 », précise Jacques Bailet.Le vote des députés est également une très bonne nouvelle pour l’association Le Chaînon manquant, qui fait le lien entre la grande distribution et les associations alimentaires. Pour son délégué général, Julien Meimon, « ce vote contribue à mettre l’accent sur la lutte contre le gaspillage alimentaire. Ça va permettre d’amplifier et de dynamiser un système qui existe déjà ».Une obligation défavorable aux petites surfacesMais si l’unanimité a été trouvée dans l’Hémicycle et chez les associations alimentaires, la grande distribution ne s’associe pas à ce consensus général. Pour Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), ces amendements « viennent rajouter de nouvelles contraintes et de la paperasse supplémentaire ». « Nous comptons 4 500 magasins qui ont déjà des partenariats avec les associations alimentaires, poursuit M. Creyssel. Ces amendements viennent compliquer un système qui marche. »Du côté de la Croix-Rouge, on reconnaît que « le système de conventions entre les associations et la grande distribution existe déjà ». Mais pour Patrice Dalem, directeur de l’action sociale chez l’association humanitaire, le vote des députés permet « une prise de conscience de la part de ceux qui n’étaient pas dans cette démarche. C’est une dynamique vertueuse qui est mise en place. »Mais le délégué général de la FCD n’en démord pas. Ce dernier se soucie particulièrement des plus petites surfaces : « On sait bien que dans les grandes surfaces ça se passe bien, mais pour les plus petites, celles qui font entre 400 et 1 000 m², ça sera plus compliqué de respecter ces obligations. Elles se situent souvent en centre-ville, elles ont peu de produits qui peuvent être donnés et elles n’ont pas forcément d’entrepôt de stockage. »Voir notre infographie : Chaque année, 1,3 milliard de tonnes de nourriture gaspilléesLes associations demandent des moyensCes nouvelles obligations vont également demander une logistique accrue aux associations alimentaires. Ces dernières vont devoir s’adapter pour faire face à l’explosion des dons. C’est le cas des Banques alimentaires, prévient Jacques Bailet : « Il va falloir assurer des moyens humains et matériels pour gérer ces nouveaux dons. Il faut que les associations bénéficient de moyens complémentaires de la part des collectivités locales, des mécènes et des enseignes de la grande distribution. » Les associations mettent notamment en avant la déduction fiscale de 60 % dont bénéficient les grandes surfaces après chaque don. Pour M. Bailet, « il paraît normal qu’une partie de cette déduction fiscale soit recyclée vers les associations, pour nous permettre de nous équiper en biens logistiques ». Si le président des Banques alimentaires souligne le bon comportement de Carrefour, « qui nous a déjà livré près de 200 camions frigorifiques », il met en garde les autres groupes qui ne voudront pas apporter une aide financière aux associations : « Nous mettrons les autres enseignes en face de leurs responsabilités. »Mais pour le délégué général de la FCD : « On aide déjà beaucoup les associations. Des fondations ont été créées par les grands groupes pour financer des camionnettes, des entrepôts… On ne peut pas à la fois donner et financer le système. » Pour lui, c’est désormais à « l’Etat et aux collectivités locales de prendre leurs responsabilités ». Jérémie LamotheJournaliste au Monde Benoît Lewyllie ((SMart) fondateurs de Bigre), Noémie de Grenier (Coopaname) et Anne­-Laure Desgris (Oxalis) Dix pour cent des travailleurs en France, près de 8 millions en Allemagne, échappent à l’alternative classique entre travail indépendant et contrat de travail subordonné à temps plein et de longue durée. Ils sont « polyactifs », « multiactifs », en portage salarial, autoentrepreneurs, intermittents, intérimaires, pigistes, « para­subordonnés », inscrits à la Maison des artistes, etc. Dans certains secteurs comme la formation professionnelle, les nouveaux médias, la culture ou l’animation sportive, ils sont majoritaires. Leur situation est celle d’un nouveau prolétariat actif et plutôt diplômé qui subit une double peine : aussi précaire que les indépendants, aussi inféodé que les salariés.Face à cette réalité, la gauche traditionnelle semble tiraillée entre deux mauvais partis. Soit, convertie au libéralisme, elle se félicite de ces évolutions et dit rechercher une approche « humaine et moderne » des assouplissements du marché de l’emploi. Soit, campée dans une vision fordiste de la production, elle revendique de réintégrer dans le salariat classique tous ces travailleurs qui n’y sont plus, et de les placer à nouveau sous la double protection du droit du travail et du régime général de la Sécurité sociale.L’attention est louable et légitime, mais elle nie que le monde du travail salarié, ses méthodes de management, ses absurdités gestionnaires, est aussi devenu un repoussoir pour la plupart de ces travailleurs atypiques. Derrière la statistique de la création d’entreprise, ne cherchons pas des entrepreneurs, mais surtout des personnes avides de pratiquer enfin leur métier dans de bonnes conditions, notamment éthiques.Il est possible de sortir de cette alternative. Penser les évolutions profondes du rapport de travail ne doit pas être l’apanage de la pensée libérale. C’est une position progressiste que de souhaiter la fin de l’anachronique rapport de subordination qui régule l’essentiel des relations de production.N’est-il pas temps de renouer avec le fil d’une vision libertaire, populaire, joyeuse de la fin du salariat, qui serait synonyme d’émancipation ? A un moment où le numérique bouleverse les modèles économiques, et où les grandes entreprises de capitaux cherchent à capter la valeur créée par le consommateur, brouillant les frontières entre le travail et le loisir, ne faut-il pas enfin sortir de la question de l’emploi pour repenser le travail lui-même ?Cette aspiration démocratique – car c’en est une – est déjà mise en pratique dans des centaines d’expériences et d’entreprises coopératives, collaboratives, autogérées qui fleurissent sur tout le territoire depuis une dizaine d’années. Localement, ces initiatives sont reconnues, soutenues. Mais il leur faut encore faire mouvement et se revendiquer en vrai projet politique de transformation sociale.C’est la voie empruntée par une dizaine de coopératives de production, engagées dans la construction commune de Bigre!, une « mutuelle de travail associé » qui rassemble déjà plusieurs milliers de membres.Son objectif ? Revisiter la notion de mutualité afin d’inventer une organisation économique collective, source de droits et de solidarités sociales, qui permette à chacune et à chacun de ses membres de bien vivre de son métier. Il nous reste à comprendre, à l’échelle de la gauche tout entière, que des expériences de ce type ne sont pas simplement des initiatives locales « sympas » et humanistes, mais qu’en construisant des citoyennetés économiques elles alimentent une nécessaire réflexion de fond en matière de travail et d’emploi.Benoît Lewyllie ((SMart) fondateurs de Bigre)Noémie de Grenier (Coopaname)Anne­-Laure Desgris (Oxalis) Muriel Pernin (Présidente fondatrice des Atelières) Notre atelier de lingerie corseterie haut de gamme, Les Atelières, a connu mardi 19 mai l’ultime séquence de sa courte existence avec la vente aux enchères de son matériel, de sa collection et de sa marque. Ouvert en janvier 2013 à Villeurbanne (Rhône), avec d’anciennes ouvrières de Lejaby, notre société coopérative d’intérêt collectif avait fait le pari de relancer une unité de fabrication, remuant des montagnes, en particulier pour obtenir des financements bancaires et le soutien de Bpifrance.Trois mois après la liquidation prononcée par le tribunal de commerce de Lyon, le commissaire-priseur désigné par la justice a officié face à une centaine de personnes, pour beaucoup habituées de ces grands-messes de la désindustrialisation.S’il y a eu communion, c’est autour du dépeçage de la carcasse de métal et de l’exploitation de tout ce qui peut trouver une nouvelle vie, après et ailleurs. Doucement, de liquidation en liquidation, au gré de la disparition de petites fabriques mi-artisanales mi-industrielles, ces nettoyeurs font place propre autant qu’ils contribuent, par l’achat du matériel pour trois fois rien, au remboursement des dettes de l’entreprise fermée. En cela, ils ont une utilité. L’observateur froid de ce spectacle pourrait même y retrouver les principes de la florissante économie circulaire. Foin de l’industrie à genou, si rien ne se perd et si tout se transforme !Comment, pour nous, prendre du recul et de la hauteur face à la dispersion de notre outil de travail ? Le drame humain, nous l’avions vécu à la sortie du tribunal de commerce le 17 février, et, vingt-quatre heures plus tard, au moment du départ définitif de l’atelier. Le chagrin d’avoir échoué avait mouillé nos visages. Même si nous étions partis la tête haute, dignes et fiers d’avoir tenu vingt-cinq mois dans ce secteur du textile et de l’habillement — en particulier de la lingerie corseterie — fracassé par les crises et la mondialisation. Maigre consolation, mais consolation tout de même, nous savions aussi que nous allions nous revoir.Comme si tout était égalNouvelle épreuve, alors, que cette vente aux enchères ! Avec quelques salariés, présents ce jour-là, qu’avons-nous voulu voir ? Simplement ce qu’il allait advenir de notre navire ! Dans cette embarcation, modeste mais courageuse, nous avions affronté bien des vents contraires, comme la crise russe éreintant nos clients, dont le premier, Maison Lejaby, avec qui nous partagions une histoire commune et une alliance morale.Nous avions aussi relevé des défis fabuleux : la recherche d’un nouveau modèle de production spécifique aux petites séries ; le lancement de notre propre collection, entièrement imaginée et fabriquée dans notre atelier, donc 100 % française – autant dire une exception sur ce marché où production se conjugue avec délocalisation. Tout cela nous avait donné des angoisses, des crises et du bonheur, comme dans beaucoup d’aventures humaines. Mais celle-ci avait eu quelque chose en plus, par la valeur et l’élégance du combat pour l’emploi de qualité en France.En ce 19 mai, nous avons vu couler notre navire-atelier, flanqué de ses deux cocardes tricolores. Dans nos murs « bleu blanc rouge » qui entendaient affirmer notre foi dans la fabrication française et dans les savoir-faire de notre pays, les machines ont été vendues une à une. Beaucoup devraient être exportées sur le continent africain, c’est-à-dire là où se trouvent aujourd’hui des usines aux ouvrières chichement rémunérées. Les 2 200 pièces fabuleuses, en soie et dentelle de Calais, ont été acquises par un soldeur pour 6 000 euros, soit 3 euros l’unité pour des articles qui en valaient 100.Dans les tout prochains jours, elles seront jetées dans des bacs de déstockage, à côté et au même prix que la lingerie synthétique venant de Chine, comme si finalement tout était égal. La nôtre, pourtant, a nécessité des heures de conception et de fabrication. La marque, mise à prix à 40 000 euros, n’a pas trouvé d’acheteurs.De cette expérience ultime, nous nous souviendrons du mal au cœur qu’elle a suscité en nous, avec ce que l’expression renferme de tristesse et de dégoût. Mal au cœur pour avoir écouté les sirènes d’un made in France qui ne consistera bientôt plus qu’à coudre des étiquettes françaises sur des produits textiles d’importation. Mal au cœur de voir s’éteindre des métiers à haute valeur ajoutée et les savoir-faire historiques. Mal au cœur parce qu’il n’y aura bientôt plus d’emplois en lingerie corseterie en France et que le temps investi en formation dans notre atelier l’aura été en pure perte.Mal au cœur aussi et surtout parce que le financier Impala, nouvel actionnaire de Maison Lejaby, notre premier donneur d’ordres, n’a répondu à aucune de nos sollicitations, envisageant de développer sa production haute couture en Tunisie — au mépris des valeurs de la marque et des consommatrices —, rompant le partenariat initial à l’origine de la création, deux ans plus tôt, des Atelières, nous condamnant à mort par son silence implacable. Mal au cœur enfin d’avoir fini par manquer de courage.A moi, la présidente fondatrice des Atelières, à côté de mon personnel avec qui j’avais tant partagé, il a semblé que nous étions les figurines tremblantes d’un malheureux théâtre d’ombres. Au-delà de nous-mêmes, nos silhouettes projetées sur ce décor de grande braderie industrielle donnaient à voir la triste figure de notre pays et de son économie.Muriel Pernin (Présidente fondatrice des Atelières) Anne Michel Vers un intérim à la tête de BPCE, l’une des plus grandes banques françaises ? Selon nos informations, Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, a demandé à François Pérol, le président du directoire de BPCE, de garantir une « gouvernance efficace » du groupe, alors que se profile le procès de l’ex-secrétaire général adjoint de l’Elysée sous Nicolas Sarkozy. Ce qui pourrait plaider pour la nomination d’un dirigeant intérimaire. Une réflexion est d’ailleurs en cours au sommet de la banque.[Dans un communiqué commun, M. Pérol et Pierre Valentin, le président du conseil de surveillance de BPCE ont tenu, vendredi 22 mai en début de soirée, à « démentir catégoriquement » ces informations].François Pérol, ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy doit comparaître devant le tribunal correctionnel les 22, 23 et 24 juin, pour prise illégale d’intérêts. Il lui est reproché d’avoir accepté, en février 2009, de prendre la tête du groupe issu du mariage entre la Banque populaire et la Caisse d’épargne (BPCE), alors qu’il avait suivi le dossier à l’Elysée.Les mots de Christian Noyer ont été soigneusement pesés. Le terme d’intérim n’a pas été prononcé par le gouverneur de la Banque, qui a fixé une obligation d’objectif et pas de moyens. Le gouverneur de la Banque a pour mission d’assurer la continuité et la stabilité des banques françaises, en lien désormais avec la Banque centrale européenne (BCE), superviseur des grandes banques européennes depuis novembre 2014.Mais la situation, elle, plaide pour une telle option, qui serait en réalité la seule solution opérationnelle pour garantir le bon fonctionnement de la banque dans la période compliquée qui s’annonce.Réflexion en coursLa décision de François Pérol de se maintenir à son poste afin de ne pas fragiliser ses positions, après l’annonce de son renvoi en correctionnelle, début février, a créé une situation délicate chez BPCE. Et ce, même si ce choix n’est pas contestable du point de vue du droit. Il en irait autrement si le numéro un de BPCE devait être condamné à l’issue du procès. Le dossier est déjà suivi de près par la BCE.Lire aussi :Pierre Valentin présidera le conseil de surveillance de la banque BPCEDans ce contexte, toujours selon nos sources, une réflexion est en cours au sommet du groupe, et conduite dans le plus grand secret, pour définir la meilleure option. Rien n’est tranché.L’un des obstacles serait de trouver la personne idoine, capable de gérer la marche du groupe au quotidien tandis que François Pérol se concentre sur la préparation de son prochain procès. Plusieurs noms sont avancés, dont ceux de Laurent Mignon (directeur général de la filiale Natixis), Anne Mercier-Gallay (directrice générale, chargée des ressources humaines) ou encore Daniel Karyotis (directeur général, chargé des finances, des risques et des opérations).Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Le Conseil constitutionnel a rendu, vendredi 22 mai, sa décision sur trois points de la loi Thévenoud du 1er octobre 2014 que contestait Uber, le champion américain des voitures de transport avec chauffeur (VTC).Après cette triple décision, tout le monde, ou presque, crie victoire. De fait, les taxis, Uber et les autres opérateurs de VTC ont tous des raisons d’être satisfaits. Mais ils en ont autant d’être déçus. DécryptageLes taxis gagnent sur la maraude et, dans une moindre mesure, sur le retour au garageIls peuvent se réjouir de se voir confirmer par le Conseil constitutionnel le monopole de la maraude, y compris électronique. Il a en effet jugé conforme la disposition de cette loi qui interdit la maraude électronique aux VTC, ce « service » qui permet à un particulier de voir en temps réel sur son smartphone les voitures disponibles et le temps qu’elles mettront pour venir le chercher.La décision sur le retour au garage est également une victoire pour les taxis, même s’il va les gêner à la marge. La loi Thévenoud fait obligation pour un chauffeur de VTC de rentrer au garage ou de stationner dans un endroit autorisé entre deux courses.Or, l’institution présidée par Jean-Louis Debré déclare constitutionnelle cette obligation de retour au garage à la condition qu’elle s’applique aux taxis lorsqu’ils sont en banlieue (il est plus rare qu’ils maraudent hors de Paris).Ce sont pourtant plusieurs syndicats de taxis qui, lors de la procédure devant le tribunal de commerce en novembre 2014, d’où sont issues ces QPC, avaient attaqué Uber pour concurrence déloyale, l’accusant de ne pas appliquer cette disposition de la loi du 1er octobre.Les taxis perdent le monopole de la tarification horokilométriqueEn revanche, les taxis perdent le monopole de la tarification horokilométrique que la loi Thévenoud leur garantissait. Les VTC n’ont pas, selon le Conseil constitutionnel, obligation d’informer le client du prix de la course au moment de la réservation.Uber échoue sur la géolocalisation et le retour au garageLa société américaine contestait le fait que la loi autorise les VTC à ne travailler que sur réservation, laissant aux taxis le monopole de la maraude (la possibilité de se faire héler dans la rue), y compris ce service de maraude électronique que permet désormais la géolocalisation des smartphones. Elle échoue sur ce point.C’est à la cour d’appel qu’il reviendra de condamner ou non le service de VTC du groupe américain sur ce point. Il pourra alors se contenter d’informer le client du temps d’attente pour se conformer à la loi. La disposition sur le retour au garage devrait constituer un vrai frein pour les chauffeurs de VTC. La loi étant jugée conforme, c’est donc la loi qu’Uber va essayer de faire modifier.Uber gagne sur les tarifsLa seule victoire d’Uber porte sur la tarification horokilométrique. Un dispositif qu’il gère avec ses propres algorithmes dans tous les pays où il opère.Les opérateurs de VTC concurrents d’Uber peuvent se satisfaire d’une clarificationCertains d’entre eux, Le Cab et Transdev, avaient attaqué Uber pour concurrence déloyale. Ils s’interdisaient par exemple d’offrir la géolocalisation avant la réservation, et de pratiquer une tarification horokilométrique. Désormais, les règles sont claires et devront s’appliquer de la même façon à tous les opérateurs de VTC.Mais sur le fond ils auraient préféré, comme Uber, que la disposition sur le retour au garage et celle sur la géolocalisation soient déclarées inconstitutionnelles.Alors qu’ils étaient à l’origine de la procédure devant le tribunal de commerce, leur avocat s’était abstenu de venir plaider contre Uber lors de l’examen des QPC par le Conseil constitutionnel.La guérilla juridique ne va pas s’arrêterSi la loi est clarifiée, c’est aux tribunaux maintenant de la faire appliquer. Uber n’a pas l’intention de s’y conformer spontanément. De plus le groupe américain poursuit ses voies de recours contre la législation. Il a saisi la Commission européenne, lui demandant de déclarer la loi Thévenoud nulle, car ses dispositions numériques auraient dû être notifiées à Bruxelles avant d’être examinées par le Parlement.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Cheysson-Kaplan Avec le développement des sites de mise en relation entre conducteurs et passagers (BlaBlaCar, IDVroom...), le covoiturage fait de plus en plus d'adeptes, que ce soit pour des trajets quotidiens ou pour des longues distances. Il permet aux conducteurs de réduire le coût de leurs trajets et aux passagers de voyager à moindre frais. Selon l'Ademe, passer de l'usage individuel d'une voiture au covoiturage permet d'économiser 1 550 euros par an et par personne pour un aller-retour domicile-lieu de travail de 30 km.En tant que passager, vous êtes en principe couvert par la garantie « responsabilité civile », qui est automatiquement incluse dans tous les contrats d'assurance automobile souscrits par les particuliers. En cas d'accident, si vous êtes blessé, c'est l'assurance du conducteur responsable de l'accident qui prendra en charge l'indemnisation de la totalité de vos dommages corporels, aucune franchise ne pouvant être laissée à votre charge.Lire aussi : BlaBlaCar veut rassurer ses utilisateursVérifier son contratEn tant que conducteur, vous n'avez pas à souscrire d'assurance spécifique tant que vous restez dans le cadre légal du covoiturage, qui consiste à demander aux passagers de partager les frais liés au trajet : assurance, essence, péage, etc.Votre assurance couvre tous les dommages causés aux passagers de votre voiture, même s'il s'agit de personnes que vous ne connaissiez pas avant de faire le trajet ensemble. Si vous pratiquez le covoiturage au quotidien pour vous rendre au travail, votre contrat doit couvrir les déplacements « domicile-lieu de travail ».Lire aussi : Assurance auto : ce qui fait gonfler les tarifsSi vous souhaitez pouvoir confier le volant à vos passagers en cas de long trajet, vérifiez le contenu de votre contrat d'assurance : lorsqu'il ne vous interdit pas purement et simplement de prêter votre voiture (option « conduite exclusive »), il prévoit généralement qu'une franchise restera à votre charge en cas de prêt de votre voiture à un conducteur non déclaré au contrat s'il cause un accident. Il est possible de la supprimer, moyennant le versement d'une surprime.Responsabilité civile professionnelleMais attention, si le covoiturage est réalisé dans un but lucratif, c'est-à-dire moyennant une rémunération du conducteur qui dépasse le simple partage des frais, l'assurance responsabilité civile « classique » risque de ne plus jouer.En effet, les contrats souscrits par les particuliers ne couvrent pas le transport de personnes effectué à titre onéreux, même de manière occasionnelle. Cette activité ne peut en principe être exercée que par des chauffeurs professionnels détenteurs d'une carte les autorisant à exercer ce métier et ayant souscrit une assurance de responsabilité civile professionnelle.Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde 10.05.2015 à 00h26 • Mis à jour le10.05.2015 à 11h23 L’accident qui s’est produit à Séville, samedi 9 mai, faisant au moins quatre morts et deux blessés, est un nouveau coup dur pour Airbus, et pour son A400M, le modèle phare de ses avions militaires. Il survient après une déjà longue liste de retards et de difficultés pour cet engin de transport.Cet avion européen ultra-moderne et polyvalent cumule les problèmes depuis plusieurs années. Avant même son lancement, les retards et surcoûts se sont accumulés, à tel point que les premières livraisons attendues en 2010 ont été décalées à 2013 et le programme a été majoré de 6,2 milliards d’euros partagés à l’époque entre Airbus et ses clients – soit 30 % de dépassement de budget.Le PDG d’Airbus présente ses excusesAu début de l’année, l’existence même du programme n’était pas remise en cause, mais avec 174 appareils commandés et 12 déjà livrés, le programme connaît toujours des difficultés. En janvier, le PDG d’Airbus avait présenté des excuses au Royaume-Uni pour les retards dans les livraisons, avant d’annoncer une réorganisation complète de sa filiale Airbus Defence and Space (Airbus DS).Lire aussi :Airbus remplace le patron de son activité avions militairesLe patron de la division militaire était poussé vers la sortie, remplacé par Fernando Alonso, qui était jusque-là responsable des essais en vol. Ce dernier était chargé de sortir de l’ornière le programme de l’A400M, qui n’avait pas engrangé suffisamment de commandes. Airbus DS s’est ensuite engagé à établir un nouveau calendrier de livraison, qui ne semble toujours pas bouclé. Cette fois-ci, « c’est le groupe qui doit payer ça », a affirmé le PDG du groupe, Tom Enders fin janvier. Et Airbus a dû passer une provision de 551 millions d’euros sur son exercice 2014, afin de prendre en compte les nouveaux retards enregistrés par l’A400M.Premier A400M livré avec quatre ans de retardL’A400M était au départ un projet franco-allemand à la fin des années 1980, puis il est devenu une coproduction internationale grâce à un accord signé en 2003 regroupant 7 pays-clients (Allemagne, Espagne, Royaume-Uni, Belgique, Luxembourg et Turquie et la France) qui se sont engagés à acheter 180 exemplaires. Mais cela a alourdi le cahier des charges. De plus, chaque pays a hérité d’une phase de fabrication, ce qui a encore compliqué les choses côté production. Le premier A400M livré à la France en septembre 2013 faisait donc déjà figure de miraculé, avec plus de 4 ans de retard.Lire aussi :Il faut encore sauver l’avion-cargo militaire A400MDepuis, onze autres appareils ont été livrés. La Turquie a reçu le sien en avril 2014, la Grande-Bretagne en novembre et l’Allemagne en décembre. Enfin, la Malaisie est devenue en mars dernier le premier client à l’exportation livré en dehors des pays du consortium et a reçu l’un des quatre avions commandés, selon le site d’Airbus Military.« 875 manquements » dans l’appareilL'A400M est un appareil avec une motorisation complexe et des demandes techniques divergentes selon les pays clients. Le groupe a subi de vives critiques de la part de ces derniers. Comme en Allemagne aussi, de la part de la ministre de la défense, Ursula von der Leyen, qui a souligné, fin janvier dans Der Spiegel, qu'il y avait « plus en jeu que la seule image d'une entreprise industrielle, il est question de la fiabilité de l'Allemagne dans ses alliances » militaires.D'après Der Spiegel, le contrôle par l'armée de l'appareil a décelé « 875 manquements », dont des gaines isolantes manquantes sur certains câbles électriques ou d'autres beaucoup plus anecdotiques comme des moisissures sur l'évier. Le quotidien El Pais revient sur le cas espagnol, dont le gouvernement s’était engagé à acheter 27 avions. La première livraison était prévue pour début 2016. Il s’agit de remplacer les anciens avions de transport américains Hercules C-130, utilisés par l’armée depuis 1973. L’avion qui s’est écrasé n’appartenait pas à l’Espagne mais était encore propriété de l’entreprise, note le journal.Un nouveau coup de massuePour autant c'est un « bijou technologique », assurait en 2013 le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian, lorsque la France a pris livraison de son premier A400M. L'A400M « va transformer la manière dont fonctionnent les opérations militaires », expliquait Ian Elliott, alors vice-président d'Airbus Military, car « pour la première fois, il permettra de livrer des équipements de combat directement sur place ».Équipé de quatre turbopropulseurs, l'A400M peut transporter jusqu'à 37 tonnes sur 3 300 kilomètres, se poser sur des terrains non préparés comme le sable, avec à son bord des blindés ou des hélicoptères. Le crash de Séville est un nouveau coup de massue pour Airbus et ses clients, dont certains, notamment l’Allemagne et la Grande-Bretagne, ont immobilisé leurs avions pendant l’enquête. Stéphane Lauer (New York, correspondant) Les embauches sont reparties de l’avant aux États-Unis. Après un mois de mars très décevant, l’économie américaine a créé 223 000 emplois en avril, selon les statistiques publiées vendredi 8 mai par le département du travail. Ce rebond permet au taux de chômage de baisser de 0,1 point à 5,4 % de la population active, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis mai 2008.Même si le nombre de créations d’emploi se situe légèrement en dessous des anticipations des économistes, qui en prévoyaient 228 000, les chiffres annoncés vendredi constituent un certain soulagement à propos de la solidité du marché du travail. En effet, les États-Unis ont connu un trou d’air à la fin du premier trimestre.Creux passagerL’économie américaine n’a finalement créé que 89 000 emplois en mars (contre 126 000 annoncés dans une première estimation). Il faut remonter à juin 2012 pour retrouver une statistique aussi médiocre. Cette contre-performance fait ainsi drastiquement tomber la moyenne mensuelle, qui, sur les quatre premiers mois de l’année, n’est plus que de 154 000, très loin des 260 000 enregistrés en 2014.Le rebond du mois d’avril semble indiquer que le creux du premier trimestre n’était que passager. L’économie américaine a fait quasiment du surplace avec une croissance de 0,2 % de son Produit intérieur brut (PIB). Des conditions météo particulièrement difficile dans le nord-Est des États-Unis et le Midwest, la grève des dockers dans les ports de la cote ouest et la hausse du dollar face aux autres monnaies ont plombé la croissance et ralenti sensiblement le rythme des embauches.  La plupart des observateurs tablent sur un rebond au second trimestre. « Une grande partie des dépenses de consommation différées au premier trimestre vont se réaliser au cours du deuxième, tandis que d’autres données suggèrent que l’activité économique s’améliore, estime Joseph Lake, analyste spécialisé sur l’économie américaine pour The Economist Intelligence Unit. Le crédit à la consommation a progressé en mars au rythme le plus rapide depuis juillet de l’année dernière, ce qui de bon augure pour les dépenses des ménages. Et l’industrie automobile, un indicateur clef, a réalisé son meilleur mois d’avril depuis dix ans », souligne-t-il.Le salaire moyen progresse doucementMalgré cet optimisme, le tableau général du marché de l’emploi reste toutefois contrasté. Ainsi, le taux de participation, c’est-à-dire la proportion de la population en âge de travailler qui a un emploi ou qui en cherche un effectivement, reste à des niveaux historiquement faibles à 62,8 %. Par ailleurs, lorsqu’on prend en compte les salariés qui travaillent à temps partiel de façon subie ou ceux qui sont découragés de chercher du travail, le taux de chômage ne s’améliore que très légèrement à 10,8 %, soit 0,1 point de mois qu’en mars. Enfin le temps de travail hebdomadaire moyen est resté inchangé à 34,5 heures.Côté salaires, la tendance s’améliore, mais doucement. Le salaire horaire moyen a progressé de 2,2 % en avril par rapport à il y a un an. C’est un peu plus que les 2 % observés ces derniers mois, mais c’est encore insuffisant pour parler d’une véritable mise sous tension du marché du travail qui obligerait les employeurs à augmenter les salaires face à une main-d’œuvre disponible moins abondante.Sur le plan sectoriel, ce sont les services qui ont le plus contribué au rebond du mois d’avril avec 62 000 créations d’emploi, suivis des métiers de la santé (+ 56 000) et ceux de la construction (+45 000). En revanche le secteur manufacturier et la distribution font du surplace. L’industrie, qui créait 18 000 emplois en moyenne en 2014 semble pénalisée par le haut niveau du dollar, qui pèse sur les exportations. Enfin, les mines et l’énergie restent à la peine en raison de la faiblesse des prix du baril de pétrole qui handicape les investissements. Ce secteur a détruit 15 000 emplois au cours du dernier mois. Lire aussi :La croissance américaine flanche au premier trimestreStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Nous sommes tous attachés à notre modèle social. Il nous accompagne dans les aléas de la vie (maladie, vieillesse, chômage, exclusion…). Il est un élément central de notre cohésion sociale. Face aux difficultés liées à son financement et aux évolutions des risques sociaux, ce modèle, tel que nous le connaissons, s’adapte. Aux côtés des acteurs institutionnels (Etat, collectivités locales, syndicats), les entrepreneurs sociaux sont au cœur de cette évolution. Ils développent des produits et services pour répondre aux grandes problématiques auxquelles nous sommes confrontés.Plus que jamais, la bataille pour l’emploi est la priorité des mois à venir. Le franchissement de la barre symbolique des 3,5 millions de chômeurs démontre l’importance de trouver rapidement des leviers pour inverser cette tendance. C’est le combat que livrent de nombreux entrepreneurs sociaux, convaincus que chacun a sa place sur le marché de l’emploi. Ils se battent ainsi pour créer de l’activité économique, qui permette de recruter mais aussi de maintenir l’emploi en France, notamment pour les personnes les plus fragiles.Lire aussi :« Made in France social » : Ecocup, des Pyrénées à TwickenhamC’est le cas de Christophe Chevalier et de son entreprise Archer. Basée dans la zone industrielle du bassin de Romans, Archer œuvre depuis vingt-huit ans pour le développement économique et solidaire de son territoire, la Drôme.66 % des salariés en insertionActeur historique de l’insertion par l’activité économique, Archer œuvre pour le maintien d’activités menacées de délocalisation ou de liquidation. De la relance de la fabrication de chaussures Made in Romans (Drôme), à la sous-traitance automobile, en passant par les services à la personne, Archer est actif dans une quinzaine d’activités rassemblées dans un « groupe économique solidaire ».Le groupe Archer multiplie les initiatives innovantes pour favoriser l’emploi sur son territoire. Il a ainsi mis en place une CAE (coopérative d’activité et d’emplois) rassemblant une cinquantaine d’entrepreneurs, une école de l’entrepreneuriat leur permettant de se former et de bénéficier du tutorat d’acteurs clés de la région, mais également un PTCE (Pôle territorial de coopération économique) qui réunit en un même lieu acteurs publics, entreprises et associations. Une des actions phares des acteurs de PÔLE sud a été la relocalisation d’une unité de montage de produits dans l’industrie automobile.En 2013, Archer emploie 1 305 salariés, dont 66 % (220) sont en insertion. Le groupe permet à des personnes en situation précaire d’acquérir des compétences par transfert de savoir-faire. Elles bénéficient d’un accompagnement social leur permettant de retrouver un emploi à l’issu de leurs parcours au sein du groupe. Cette mission sociale est assurée par un management engagé dans le bon recrutement et dans la formation personnalisée pour chacun de ses salariés.450 % de son obligation légaleConcrètement, le parcours d’un salarié dans l’entreprise passe par quatre phases, durant lesquelles il est accompagné : le recrutement et l’intégration sur le poste de travail du nouveau salarié ; la professionnalisation dans l’emploi d’intérim ; les différentes phases de formation ; la préparation des salariés à la sortie et à l’embauche dans une entreprise dite « classique ».Archer réalise chaque année plus de 7 000 heures de formations qualifiantes, dont 63 % pour ses salariés en insertion, 12 % pour ses salariés permanents et 23 % pour des bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA). Cela représente 450 % de son obligation légale en matière de formation !Le groupe au chiffre d’affaires de près de 4 millions d’euros, occupe ainsi une place de premier rang sur son territoire par sa taille, sa réactivité, sa connaissance des acteurs locaux et des collectivités.Il prouve que créer de l’activité localement et maintenir des emplois en France est toujours possible, un véritable exemple du Made in France économique et social !Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Denis Cosnard Fin du suspense : la fusion entre Holcim et Lafarge va bien avoir lieu. Les actionnaires du champion suisse, réunis vendredi 8 mai dans la matinée en assemblée générale extraordinaire à Zurich, ont donné leur feu vert définitif à l’acquisition du groupe français. L’opération doit donner naissance, durant l’été, au nouveau numéro un mondial du ciment, avec 116 000 personnes et 31 milliards d’euros de chiffre d’affaires.L’assemblée de ce vendredi était très attendue. Pour acheter Lafarge, Holcim doit en effet lancer une importante augmentation de capital, sur laquelle les propriétaires du groupe suisse devaient se prononcer à la majorité qualifiée. Autrement dit, si plus de 34 % des participants s’y étaient opposé, le projet aurait volé en éclats.Ce scénario catastrophe avait donné des sueurs d’angoisse aux dirigeants d’Holcim il y a quelques semaines, lorsque plusieurs grands actionnaires du géant suisse avaient tour à tour critiqué le projet.Lire aussi :Les anti-Lafarge tirent à vue sur la fusionMais les plus importants d’entre eux sont finalement rentrés dans le rang, et, vendredi, le projet mis aux voix a rassemblé 93,7 % des suffrages. Soit nettement plus que les 66 % requis.Les trois pricipaux actionnaires d’Holcim ont tous voté en faveur de la fusion, qu’il s’agisse de son ex-patron Thomas Schmidheiny, de l’homme d’affaires russe Filaret Galtchev, ou du fonds Harris Associates, filiale de la banque française Natixis.Lire aussi :Lafarge-Holcim : l’heure du succès pour Thomas SchmidheinyLa fondation Ethos, qui conseille des fonds suisses et était demeurée farouchement hostile au projet, n’a réussi à fédérer que 6 % des suffrages.Les dirigeants d’Holcim ont désormais les coudées franches pour mener à bien la fusion. Ils vont en principe lancer, début juin, l’offre publique d’échange, en proposant aux actionnaires de Lafarge de céder 10 de leurs titres contre 9 actions Holcim.Ils vont parallèlement mener à bien les importantes cessions d’actifs exigées par les autorités de la concurrence. La fusion devrait rentrer dans les faits courant août.Lire aussi :Eric Olsen en pole position pour diriger LafargeHolcimDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin La date du jeudi 7 mai restera marquée dans l’épopée d’Emirates comme celle du passage vers l’infini et l’au-delà. La compagnie aérienne, propriété du minuscule mais richissime émirat de Dubaï, publiait le matin même des comptes annuels en forme de livre des records. Le soir, elle annonçait que Maurice Flanagan – le Britannique qui a créé Emirates – s’était éteint quelques heures plus tôt dans sa maison londonienne, à l’âge de 86 ans.Cet ancien de British Airways s’était vu confié, en 1985, la mission de créer une compagnie aérienne. Il a démarré avec les 10 millions de dollars dont l’émirat a doté la société, une équipe de dix personnes et deux avions de location. Misant sur le luxe « bling-bling » et la qualité du service – Emirates a inventé les mini-suites privatives en première classe –, l’entreprise a gagné la confiance d’une clientèle d’homme d’affaires.Elle est aujourd’hui la compagnie qui possède les plus grandes flottes au monde d’Airbus A380, le géant des airs, et de Boeing 777, le plus gros bimoteur de la planète. Son ambition ne semble pas avoir de limite. Propriétaire de plus de 230 avions, cette société d’Etat a déjà passé commande de 279 appareils pour les prochaines années. Le bénéfice d’Emirates a bondi de 40 % à 1,24 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros) au cours de son exercice 2014-2015 clos fin mars, tandis que son chiffre d’affaires progressait de 7 %, à 24 milliards de dollars.La compagnie et l’émirat, grand comme la Corse-du-Sud, se font la courte échelle. En 2014, l’aéroport de Dubaï, la plateforme mondiale (hub) d’Emirates, a détrôné celui d’Heathrow (Londres) de sa place de numéro un mondial pour le nombre de passagers internationaux (70 millions). Un programme d’investissements de 32 milliards de dollars fera passer la capacité à 200 millions de passagers par an d’ici à 2025.Cercle vertueuxLes autres transporteurs aériens hurlent à la concurrence déloyale. A Washington, elles font pression pour imposer des restrictions à Emirates, mais aussi à Qatar Airways et à Etihad qu’elles accusent de recevoir 40 milliards de dollars de subventions directes et indirectes. La France et l’Allemagne ont demandé à l’Europe « un véritable contrôle du mode de fonctionnement de ces compagnies ». C’est un peu tard.Emirates qui a incontestablement profité de l’indéfectible soutien de son propriétaire, notamment pour ouvrir des lignes, peut aujourd’hui voler toute seule. Située au carrefour des économies en forte croissance (Asie, Moyen-Orient, Afrique), elle capte en réalité davantage de trafic nouveau qu’elle n’en prend à ses vieilles concurrentes occidentales.Elle est même engagée dans un cercle économique vertueux. En ouvrant huit à dix nouvelles lignes par an, Emirates augmente de façon exponentielle les possibilités et l’efficacité de son hub de Dubaï. Cet avantage concurrentiel bien réel va devenir difficile à combattre commercialement.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cédric Pietralunga, Jean-Michel Bezat et Dominique Gallois L’affaire était entendue. Elle pourrait capoter. Prévue mercredi 13 mai, à l’occasion d’une assemblée générale de Thales, la nomination d’Henri Proglio à la présidence non-opérationelle du groupe d’électronique et de défense fait l’objet d’une vive contestation au sein d’une partie de l’Etat. Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, s’oppose à la promotion de l’ex-patron d’EDF tant que celui-ci refuse de se conformer aux demandes de l’exécutif.« Nous avons posé un certain nombre de conditions et celles-ci ne sont pour l’instant pas remplies », indique-t-on à Bercy, confirmant une information de L’Obs. M. Macron reproche à l’ancien PDG de Veolia de ne pas vouloir abandonner ses activités de conseil auprès de Rosatom, l’agence fédérale russe de l’énergie atomique. M. Proglio est membre du conseil d’administration d’Akkuyu Nuclear JSC et de Fennovoima Ltd, deux entreprises dont Rosatom est le principal actionnaire.« Que le président d’honneur d’EDF et futur patron de Thales soit rémunéré, même indirectement, par un groupe qui a la main sur toute l’industrie nucléaire civile et militaire russe est pour le moins étonnant », explique-t-on dans l’entourage de M. Macron.Attestation d’équitéPreuve que M. Proglio prend au sérieux les réticences de Bercy, l’ex-patron a demandé à Jean-Pierre Mignard, un avocat proche de François Hollande, d’examiner sa situation afin de rédiger une attestation d’équité (« fairness opinion » en anglais) déterminant s’il y a juridiquement un risque de conflit d’intérêt entre ses activités pour... Eric Albert (Londres, correspondance) Pour la City, c’est un soulagement. Après la large victoire des conservateurs aux élections législatives du 7 mai, David Cameron va rester à Downing Street. Les leaders patronaux voient donc s’éloigner le risque d’une augmentation des impôts sur les plus riches et d’une taxe spéciale sur les bonus des banquiers, que brandissait son opposant, Ed Miliband.Après l’annonce de sa victoire, la livre britannique a poursuivi son ascension face au dollar vendredi, et face à l’euro. Quant à la Bourse, elle évoluait elle aussi en hausse. « L’ouverture positive intervient alors que le Parti conservateur semble avoir gagné les élections générales d’une marge plus importante que ce que qui était attendu, laissant ouverte la possibilité d’une majorité absolue pour le premier ministre sortant, David Cameron », ont souligné Mike van Dulken et Augustin Eden, analystes chez Accendo Markets.En cinq ans, M. Cameron a sans cesse prôné un discours d’accueil aux investisseurs étrangers et aux grandes entreprises. Il a abaissé de 28 % à 20 % l’impôt sur les sociétés, et beaucoup mettent à son crédit d’avoir redressé l’économie britannique.Les milieux d’affaires, particulièrement les multinationales américaines ou asiatiques qui utilisent le Royaume-Uni comme base européenne, s’inquiètent cependant d’une éventuelle sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE). M. Cameron a promis un référendum, au plus tard en 2017, sur le maintien ou la sortie de l’UE, il s’y tiendra.« Conséquences négatives »Et même si beaucoup de patrons sont agacés par la régulation venant de Bruxelles, rendant leur soutien à l’UE parfois ambivalent, ils militent dans l’ensemble contre le « Brexit ». Un récent sondage des employés de la City indique que 73 % d’entre eux voteraient pour rester parmi les Vingt-Huit.Au-delà du secteur financier, l’économie britannique risquerait d’être déstabilisée par une sortie de l’UE, estime l’agence de notation Moody’s : « L’UE compte pour 50 % des exportations britanniques de biens et 36 % de ses services, et un retrait de l’UE pourrait avoir des conséquences négatives sur son commerce et ses investissements. »Ces perspectives ont eu peu d’effets sur les marchés financiers. La Bourse a connu un trou d’air depuis un mois, mais c’est un phénomène mondial. Les obligations mises sur le marché par le Royaume-Uni continuent à bien se vendre. Seule la livre sterling a connu une période légèrement plus agitée que d’habitude. Mais si elle a baissé face au dollar, elle demeure très élevée par rapport à l’euro.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.05.2015 à 10h17 • Mis à jour le08.05.2015 à 11h22 | Anne Eveno « Nous avons des nouvelles. Veuillez vous joindre à nous le 20 mai ». L’invitation, énigmatique, provient de Spotify, le numéro un mondial du streaming musical sur internet. Pour de nombreux spécialistes cette conférence new-yorkaise du groupe suédois aura pour objet de présenter la toute nouvelle diversification de Spotify, à savoir une entrée sur le marché du streaming vidéo.Une hypothèse qui prend d’autant plus de crédit que le Wall Street Journal a révélé, jeudi 7 mai, que Spotify aurait entamé des négociations avec plusieurs grands groupes et fournisseurs de contenu, qui pourraient proposer des séries et shows exclusivement réservés à Spotify.Le quotidien cite parmi les entreprises ayant pris langue avec Spotify, Time Inc., Tastemade, Maker Studios et Fullscreen. Spotify aurait aussi pris contact avec des acteurs, qui travaillent déjà avec YouTube, à la fois pour acheter leurs productions mais également pour co-créer des séries vidéo originales.Selon les sources citées par le quotidien américain, le service envisagé par Spotify serait à la fois disponible pour les abonnés et les non abonnés, et comprendrait de la publicité. Un modèle dual proche de celui développé par Spotify dans le streaming musical.Le groupe, dirigé par Daniel Ek, offre pour 10 euros par mois, la possibilité d’écouter en illimité un catalogue de 20 millions de morceaux sur smartphone et ordinateur. En mode gratuit, l’écoute est entrecoupée de spots publicitaires. Sur les 60 millions d’usagers, un quart sont des abonnés.Marché plus rentable que la musiqueBien que leader sur ce marché, devant des acteurs comme le français Deezer ou les américains Beats (propriété d’Apple) et Pandora, Spotify ne parvient pas à gagner d’argent. En 2013, la start-up, qui reverse 70 % de ses revenus aux ayants droit de ses musiques, a encore perdu 57,8 millions d’euros, après un déficit de 87,6 millions l’année précédente.Or, dans ce contexte, la start-up dont la valorisation atteint 8,4 milliards de dollars, voit l’univers concurrentiel se durcir : relance par le rappeur Jay-Z de Tidal, une plate-forme de streaming 100 % payante et arrivée annoncée d’Apple.La firme de Cupertino travaille actuellement à fusionner les services de Beats et de l’écosystème iTunes et pourrait présenter son offre le 8 juin.Lire aussi :Jay-Z enrôle des stars pour convaincre leurs fans de payerAvec cette entrée sur le marché de la vidéo sur internet, il s’agit pour Spotify de trouver de nouvelles sources de revenus. Même s’il compte de nombreux acteurs aussi variés et aux modèles aussi différents que YouTube, Facebook, Netflix et Hulu par exemple, ce secteur de la vidéo en ligne apparaît également plus rentable.Ainsi Netflix, par exemple, peut se targuer d’avoir enchaîné, depuis 2010, les exercices bénéficiaires. En 2014, le groupe de streaming a gagné 266 millions de dollars.Lire aussi :YouTube va lancer une offre sur abonnementLes atouts de Spotify pour se lancer sur ce marché hyperconcurrentiel tiennent à sa connaissance de ses usagers actuels. Il possède déjà beaucoup de données sur les goûts et habitudes de ses utilisateurs.Cela pourrait lui permettre de produire et fournir des contenus plus adaptés aux centres d’intérêts de chacun, avance le Wall Street Journal.Anne EvenoJournaliste au Monde Denis Cosnard Monsanto était déjà l’une des entreprises les plus controversées de la planète, en raison de son combat en faveur des organismes génétiquement modifiés (OGM) et de sa volonté de dominer le marché mondial de l’agrochimie. Le débat autour de la bête noire des écologistes n’est pas près de se calmer. Bien décidé à étendre encore son empire, le groupe américain cherche en effet à mettre la main sur l’un de ses principaux rivaux, le suisse Syngenta. Mais celui-ci n’entend pas se vendre, du moins pas à n’importe quel prix.Vendredi 8 mai, confirmant des informations diffusées par les agences Bloomberg puis Reuters, Syngenta a annoncé avoir reçu – et rejeté – une offre d’achat « non sollicitée » signée Monsanto. Le groupe américain propose un prix de 449 francs suisses par action, soit 35 % de plus que le dernier cours de Syngenta en Bourse. L’offre valorise le groupe suisse à 45 milliards de dollars (40 milliards d’euros). Monsanto entend payer la facture pour 45 % en cash, et 55 % avec ses propres actions.Selon Michel Demaré, le président de Syngenta, cette offre « sous-évalue » son groupe « de manière fondamentale ». Elle sous-estime aussi, à ses yeux, les risques d’une telle opération, notamment en matière de concurrence.Monsanto tente de profiter d’un moment de faiblesse de Syngenta, explique en substance le groupe suisse. En Bourse, malgré les rumeurs d’OPA, le champion helvétique a sensiblement baissé depuis le printemps 2013. « Sa valeur est affectée par les mouvements à court terme des devises et des matières premières »,argumente M. Demaré. Au premier trimestre, le groupe a vu son chiffre d’affaires chuter de 14 %, en raison notamment de la force du dollar. Mais selon ses dirigeants,« les perspectives d’activité sont fortes, avec les marchés émergents qui assurent plus de 50 % de nos ventes ».De nombreux attraitsM. Demaré met également en avant le succès des nouveaux produits de Syngenta, sans oublier les innovations en passe d’être lancées. Elles pourraient, selon lui, ajouter à terme 3 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Il insiste en outre sur le programme de productivité en cours, qui doit permettre d’améliorer les profits, en baisse depuis deux ans.Le refus ferme de Syngenta ne clôt pas forcément l’affaire. Dans ce genre de cas, la première proposition sur la table est rarement adoptée d’emblée. Les investisseurs misent sur une nouvelle offre de Monsanto ou d’un autre concurrent, comme les américains DuPont et Dow Chemical ou encore le chinois ChemChina. Pour preuve : à l’ouverture de la Bourse de Zurich, vendredi matin, l’action Syngenta a immédiatement bondi de 18 %, à 392,20 francs suisses.Syngenta a confié un mandat à la banque américaine Goldman Sachs pour l’appuyer durant cette période. De son côté, Monsanto est conseillé par Morgan Stanley, autre grand loup de Wall Street.Leader mondial des OGM, Monsanto avait approché Syngenta une première fois en 2014. Après discussions, les responsables suisses avaient déjà rejeté l’offre américaine, et Monsanto n’était pas allé plus loin.Dominer le marchéLe groupe de Creve Coeur, dans le Missouri, n’a pas renoncé pour autant. C’est qu’une telle fusion présente de nombreux attraits. Sur le papier, un rapprochement américano-suisse donnerait naissance au nouveau leader mondial des pesticides et des semences, avec un chiffre d’affaires de plus de 31 milliards de dollars, l’équivalent de 27,5 milliards d’euros.Monsanto pourrait ainsi dominer définitivement le marché mondial de l’agrochimie et des semences, face à des groupes comme DuPont, Dow ou les allemands BASF et Bayer. Il se renforcerait en particulier en Europe, où Syngenta, société issue en 2000 de la réunion des divisions spécialisées de Novartis et de Zeneca, est particulièrement bien implantée. La fusion serait aussi l’occasion de réaliser d’importantes économies d’échelle.En 2014, Monsanto avait également étudié la possibilité de transférer son siège en Suisse à l’occasion de cette acquisition, afin de bénéficier d’une fiscalité plus favorable. Depuis, l’administration Obama a cependant adopté plusieurs mesures destinées à lutter contre cette mode de l’« inversion fiscale », qui avait alimenté la reprise des fusions transatlantiques.Problème de concurrenceRapprocher deux des plus grands groupes chimiques au monde se heurte toutefois à un obstacle majeur, celui des autorités de la concurrence. Syngenta est déjà le premier fabricant mondial d’herbicides, d’insecticides et de fongicides, et Monsanto figure parmi ses rivaux immédiats. Dans les semences, c’est l’inverse : l’américain se trouve au premier rang mondial, Syngenta au troisième.Dans ces conditions, impossible d’obtenir les feux verts des autorités sans d’importantes concessions. Il faudrait donc que le nouvel ensemble cède une partie non négligeable de ses activités à d’autres industriels, comme viennent de le faire Lafarge et Holcim dans le ciment. L’ampleur des sacrifices à prévoir permettra peut-être à Syngenta de maintenir son indépendance.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.05.2015 à 06h55 • Mis à jour le08.05.2015 à 07h03 La société américaine Uber, qui propose des services de réservation par smartphone de véhicule avec chauffeur, a soumis une offre de rachat de 3 milliards de dollars pour Here, le service de cartographie de Nokia, a indiqué, jeudi 7 mai, le New York Times, citant des sources proches du dossier. Contacté par l’AFP, Uber n’a pas répondu dans l’immédiat.Nokia avait indiqué, mi-avril, en marge de son accord de fusion avec le groupe français Alcatel-Lucent, examiner « les options stratégiques » à sa disposition pour son activité de cartographie Here, basée à Berlin, et qui est l’une des grandes concurrentes de Google Maps.D’après le New York Times, Uber serait en concurrence avec une offre conjointe en préparation par les constructeurs automobiles allemands BMW, Audi (groupe Volkswagen) et Mercedes-Benz (Daimler), alliés au groupe internet chinois Baidu.Une société d’investissements aurait aussi déjà déposé une offre, et une décision pourrait être annoncée d’ici fin mai.Lire aussi :Nokia, un industriel adepte des nouveaux départs radicaux 07.05.2015 à 18h24 • Mis à jour le07.05.2015 à 18h50 | Alexandre Piquard La mesure était à l’étude, elle est désormais quasi acquise : un amendement propose d’alourdir la taxation des reventes de chaînes de la TNT, après la polémique déclenchée par la vente de Numéro 23, critiquée comme spéculative.Le texte adopté au Sénat, mercredi 6 mai, dans le cadre de la « loi Macron », instaure une ponction de 20 % si la cession intervient moins de cinq ans après l’attribution de la fréquence, de 10 % si elle a lieu entre 5 et 10 ans, et de 5 % au bout de 10 ans.Cette taxation n’était jusqu’ici que de 5 %, suite à la mobilisation du sénateur David Assouline, notamment. Et les cessions étaient interdites avant deux ans et demi de détention.Lire aussi :TNT : Numéro 23 dans l’escarcelle de NextRadioTVLa ministre de la culture, Fleur Pellerin ne s’est pas opposée à l’amendement déposé par la sénatrice UMP Dominique Sassone-Estrosi, rapporteur de la loi sur la croissance et l’activité. C’est un signe que le gouvernement soutient implicitement la mesure.Il étudiait d’ailleurs une réforme depuis la vente, le 2 avril, de Numéro 23 pour 90 millions d’euros, par ses actionnaires, dont Pascal Houzelot (membre du conseil de surveillance du Monde).Lire aussi :Numéro 23 : Réflexion sur une réforme des ventes de chaînesDes chaînes concurrentes et des élus se sont indignés d’une plus-value réalisée rapidement, alors que la fréquence avait, elle, été accordée gratuitement par le Conseil supérieur de l’audiovisuel, en 2012.Les fréquences hertziennes, associées à des obligations de diffusion et de production, diffèrent ainsi des fréquences télécoms, mises aux enchères.Lire aussi :Numéro23 : polémique sur une plus-value « scandaleuse »La mesure adoptée par le Sénat doit encore passer le cap de la Commission mixte paritaire - chargée d’« accorder » les textes votés par les députés et les sénateurs. Elle ne devrait pas pouvoir s’appliquer à la vente de Numéro 23, estime une source proche du dossier. Notamment parce qu’il n’y aurait pas de rétroactivité.La disposition ne sera d’ailleurs effective qu’après l’agrément que doit délivrer le CSA, qui a promis de prendre le temps de faire une étude d’impact économique. Et de prendre en compte le « contexte », comme l’a dit Olivier Schrameck, président du CSA, en audition  au Sénat mercredi 6 mai.Numéro 23, chaîne dédiée à la « diversité  » au sens large, n’est créditée que de 0,7 point de parts d’audience.Le groupe NextRadioTV (BFM-TV, RMC...), qui l’a acquise, assure avoir agi comme ses concurrents TF1 ou Canal +, qui ont, avant lui, racheté des chaînes de TNT. Déclenchant déjà à l’époque des polémiques.Lire aussi :Numéro 23 : « TF1 et Canal+ ont aussi racheté des chaînes TNT »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Steeve Poitrinel a 29 ans et travaille comme ingénieur système et réseau au sein d’une structure associative à Paris.Pour lui, l’entreprise idéale doit avant tout veiller au plein épanouissement de ses collaborateurs. Comment ? En favorisant leur évolution professionnelle mais aussi en respectant leur vie privée.Lire aussi :Tassadit Boumrar : « L’entreprise idéale n’existe pas »Elodie Chermann (Propos recueillis par) Paul Seabright (directeur de l’Institut d’études avancées de Toulouse) Par Paul Seabright La communauté scientifique s’occupe-t-elle bien de la fiabilité de la science ? Le processus de publication dans les revues scientifiques fait-il bien émerger les hypothèses qui sont vraiment les meilleures ? Ou bien est-il, au contraire, biaisé par des phénomènes de mode, par le carriérisme des chercheurs, ou par l’aveuglement induit par la spécialisation ?Sans savoir de façon indépendante quelles sont vraiment les meilleures hypothèses, on ne saura jamais si le processus de publication a réussi à les faire émerger. Mais il existe quelques biais systématiques que l’on peut tenter de vérifier. Le « biais de publication », par exemple, est le résultat d’une préférence de la part des éditeurs de revues scientifiques pour des résultats positifs par rapport aux résultats négatifs. Il peut être observé à travers la tendance à publier des résultats issus d’expériences sur de petits échantillons, pour lesquels les résultats sont plus positifs en moyenne que pour ceux issus d’un grand échantillon.La reconnaissance de la qualité des chercheurs s’opère non seulement par la publication de leurs travaux, mais aussi par les citations faites par leurs collègues dans des publications ultérieures. Mais ces citations répondent-elles à la qualité intrinsèque des travaux, ou bien à d’autres critères comme la notoriété des auteurs pour des raisons superficielles, par exemple la facilité à se souvenir de leurs noms… ?L’impact d’une rétractationLes résultats d’une étude du National Bureau of Economic Research américain (NBER), menée par trois chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (« The Career Effects of Scandal : Evidence from Scientific Retractions », par Pierre Azoulay, Alessandro Bonatti et Joshua L. Krieger, NBER working paper n° 21146) sont, à cet égard, plutôt rassurants. Les auteurs s’intéressent aux cas de rétractations d’articles scientifiques pour raison de fraude ou d’erreur grave. Ces rétractations sont rares, de l’ordre d’une par cinq mille articles publiés. Mais il y en a assez au total pour permettre de se poser la question : quel est l’impact d’une rétractation sur les citations d’autres articles précédemment publiés par le même auteur ?Il ne suffit pas de comparer les citations d’articles par un auteur avant et après une rétractation, car beaucoup d’autres facteurs influencent les citations, comme le rythme naturel de l’évolution de la carrière d’un chercheur. Cette étude compare les citations de 376 auteurs de 878 articles retirés dans le domaine de la recherche biomédicale, avec les citations de 759 auteurs d’articles parus dans le même numéro de la même revue que les articles retirés. Sont exclues les citations d’articles sur le même thème, afin de se focaliser sur l’impact des rétractations sur la réputation de l’auteur en général plutôt que sur la réputation du domaine de recherche.Les résultats sont clairs. Les auteurs d’articles retirés subissent en moyenne une baisse de 10,7 % du taux de citation de leurs autres publications, par rapport au taux de citation d’auteurs d’articles similaires non retirés. Cet effet se renforce au cours du temps, avec une baisse deux fois plus importante dix ans plus tard que la baisse après cinq ans. L’effet est aussi plus de deux fois plus fort (17,6 %, contre 8,2 % en moyenne) pour les articles retirés pour cause de fraude que pour cause d’erreur.Les auteurs, qui ont déjà une réputation bien établie (parmi les 25 % des auteurs les plus cités), subissent une baisse presque deux fois plus importante de leur taux de citation après une rétraction pour fraude que leurs collègues déjà moins cités. Ces résultats montrent, heureusement, que les effets de notoriété antérieure n’empêchent pas la communauté scientifique de prendre en compte les doutes qu’une rétractation peut susciter sur la qualité du travail d’un auteur, y compris dans d’autres domaines que celui où l’erreur ou la fraude ont été commises.Paul Seabright (directeur de l’Institut d’études avancées de Toulouse) Benoît Legrand (PDG d’ING France) « Je souhaite permettre aux consommateurs de pouvoir changer plus facilement, rapidement et à moindre coût d’établissement bancaire s’ils le souhaitent » affirmait Michel Sapin en décembre 2014. Quelques mois plus tard, les avancées ne sont malheureusement pas à la hauteur des enjeux ; le ministre des Finances a toutefois promis de nouvelles mesures le 21 mai.Lire aussi :Changer facilement de banque et payer en carte pour moins de 15 euros... les pistes du gouvernementLe 26 mars 2015, le Comité consultatif du secteur financier en rendant son avis sur la mobilité bancaire (c’est-à-dire la possibilité pour les consommateurs de changer de banque facilement) n’a fait qu’une partie du chemin attendu. Certes, il recommande la mise en place d’un « dispositif automatisé fondé sur un mandat par lequel le client, en donnant une seule signature, demande à la banque d’accueil […] de réaliser en son nom les opérations nécessaires aux changements de domiciliation bancaire ». Mais nous ne pouvons que regretter le peu d’ambition de cette demi-mesure alors que le marché bancaire a besoin d’une réforme courageuse pour insuffler plus de flexibilité et de fluidité dans l’intérêt du consommateur. Car aujourd’hui changer de banque relève toujours d’un véritable casse-tête !En France, seuls 3 % des clients changent de banque chaque année contre 10 % en moyenne dans le reste de l’Europe. Un paradoxe quand on sait que 75 % des Français ne recommanderaient pas leur(s) banque(s) à un ami ou à un proche. Cette inertie trouve son origine dans la crainte des démarches kafkaïennes à entreprendre pour déplacer son compte courant, son épargne ou ses placements d’une banque à une autre.Conséquence directe de cette « immobilité bancaire » : nous payons aujourd’hui 10 milliards de frais bancaires et ces frais n’ont cessé d’augmenter malgré les injonctions des pouvoirs publics (Lois Lagarde, Châtel) et les coups de boutoir des associations de consommateurs. En France, ils s’élevaient à 187 euros par an en moyenne en 2014, soit 20 % de plus qu’en 2010 (157 euros), lorsque le Rapport Pauget-Constant les stigmatisait déjà parmi les plus élevés d’Europe. Ils étaient alors de 133 euros en Allemagne, de 114 euros au Royaume-Uni et de 68 euros seulement aux Pays-Bas !D’autres marchés proches de nous en Europe ont fait des choix au bénéfice des consommateurs. En 2013, le gouvernement britannique a imposé un système de mobilité, le « Switching Service », coordonné par une agence d’Etat, le Payments Council. Ce tiers de confiance contraint les banques à s’engager à effectuer le transfert sous 7 jours et rassure les consommateurs. Résultat : un an après la mise en œuvre de ce dispositif, le nombre de clients ayant utilisé ce dispositif pour changer de banque a augmenté de 20 % (source Payments Council).Le coût de l’opération, plus d’1 milliard d’euros supportés par les banques britanniques, est souvent invoqué par les banques et les pouvoirs publics français pour justifier leur manque d’audace. Pour être juste, ce montant devrait être mis en balance avec les économies réalisées par les consommateurs. Selon l’UFC-Que Choisir, en effet, un système similaire favoriserait la concurrence entre les acteurs et permettrait de rendre jusqu’à 3 milliards d’euros de pouvoir d’achat aux Français. Ils auraient dès lors l’opportunité de mettre un terme sans risque à une relation bancaire qui ne les satisfait pas, et de changer définitivement d’établissement. En reprenant ainsi en mains leur destin bancaire, ils pourraient mieux appréhender la gestion de leurs finances et s’inscrire dans une relation saine et mature avec leur banquier.Au lieu d’une réforme ambitieuse, la France se complait dans le statu quo et fait le choix des petits pas. Un amendement adopté par les sénateurs début avril dans le cadre de l’examen de la Loi Macron suit en tous points les recommandations du Comité consultatif du secteur financier. Au final, dix années de discussions et de tâtonnements qui témoignent de la réticence du secteur bancaire français à se transformer et à écouter activement les consommateurs.Benoît Legrand (PDG d’ING France) Eric Albert (Londres, correspondance) Après le spectaculaire procès du News of the World l’an dernier, le Daily Mirror a été condamné, jeudi 21 mai, pour avoir pratiqué pendant plus d’une décennie des écoutes téléphoniques à grande échelle. Le tabloïd britannique va devoir verser des compensations record de 1,2 million de livres (1,7 million d’euros) à huit victimes, principalement des stars du show-business. Mais près d’une centaine d’autres sont désormais sur les rangs et demandent compensation.Le jugement vient confirmer officiellement ce que beaucoup soupçonnaient depuis des années : les écoutes téléphoniques ont été pratiquées par tous les tabloïds de façon systématique. L’excuse, qui consistait initialement à faire passer pour un canard boîteux le News of the World, le journal dominical du groupe de Rupert Murdoch, ne tient plus.Le procès, qui a duré trois semaines, a mis à jour les écoutes téléphoniques réalisées entre 1999 et 2010 par le Daily Mirror, le Sunday Mirror (l’édition dominicale du premier) et The Sunday People, un hebdomadaire du même groupe.L’accusation reposait très largement sur le témoignage de Dan Evans, qui avait été le principal responsable des écoutes en 2003 et 2004. Parfaitement conscient de l’illégalité de la pratique, le journaliste a raconté comment il détruisait les cassettes des enregistrements et jetait régulièrement dans la Tamise les téléphones qu’il utilisait pour réaliser son espionnage.Sa technique consistait à écouter les messages laissés sur les répondeurs des portables. A l’époque – avant l’arrivée des smartphones –, il était assez facile d’y accéder à distance, à condition d’en avoir le code d’accès.Mais une grande majorité des utilisateurs ne changeait jamais ce numéro, qui restait souvent sur le mode par défaut de l’usine : 0000 ou 9999 par exemple.« A l’époque, je ne faisais plus confiance à personne »Les conséquences de cette intrusion dans la vie privée étaient brutales. Parmi les huit plaignants, certains ont été espionnés pendant sept ans. Ils retrouvaient des articles sur leur vie intime et soupçonnaient leurs proches de les avoir trahis.Steve McFadden, un acteur d’une série télévisée, a expliqué à la barre avoir renoncé à demander en mariage sa petite amie de l’époque, parce qu’il la soupçonnait d’être la source d’informations du Daily Mirror.L’actrice Sadie Frost est allée jusqu’à faire signer à sa propre mère un document juridique lui faisant promettre de ne jamais dévoiler d’informations à la presse. « Quand j’ai appris que j’étais sur écoutes, je me suis sentie soulagée, a-t-elle témoigné, jeudi. J’ai su que je n’étais pas devenue folle. A l’époque, je ne faisais plus confiance à personne. »Contrairement au News of the World, il ne s’agissait pas d’un procès pénal, mais civil. La décision de justice va cependant faire date car les condamnations sont beaucoup plus élevées que toute la jurisprudence actuelle.Jusqu’à présent, la compensation la plus élevée jamais accordée pour violation de la vie privée était de 60 000 livres (85 000 euros). Cette fois-ci, Mme Frost va recevoir quatre fois plus, en l’occurrence 260 000 livres (366 000 euros), et Paul Gascoigne, l’ancien footballeur, 188 000 livres (265 000 euros).Depuis que la procédure judiciaire contre le Daily Mirror a été ouverte, de nombreuses plaintes supplémentaires ont été déposées. Selon le Guardian, il y en aurait une centaine au total.Le Daily Mirror a indiqué qu’il envisage de faire appel, mais il a également décidé de plus que doubler l’argent qu’il met de côté pour les compensations, à un total de 28 millions de livres (39 millions d’euros).Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elodie Chermann Fin 2009, la quasi totalité de la génération née en 1942 était partie à la retraite. Ce qui a permis à la la direction de la recherche du ministère du travail (Drees) de reconstituer leurs fins de carrières et de chiffrer la hausse des situations de chômage à l'approche de l'âge légal d'ouverture des droits à la retraite, publiée lundi 18 mai dans Etudes & Résultats, Drees n°917.La part des personnes principalement au chômage passe de 3 % des hommes et des femmes à 50 ans, à 14 % des hommes et 12 % des femmes à l'âge de 59 ans. Auxquels s'ajoutent ceux qui ont renoncé à chercher un emploi. « Entre 50 et 59 ans, 21 % à 24 % des hommes, et 32 % à 37 % des femmes sont absents du marché du travail » note la Drees, qui précise qu'ils ne sont pas encore en retraite, ni en préretraite, ni au chômage.A 50 ans, près d'une femme sur quatre avait définitivement quitté le marché du travail souligne la Drees. A 60 ans, ce sont 59% des hommes et 49% des femmes de cette génération qui avaient cessé toute activité professionnelle.Décalage probable pour la génération suivante« On constate d’importantes disparités entre les deux sexes », note l’économiste Annie Jolivet, chercheuse au Centre d’études de l’emploi, spécialisée dans l’emploi des seniors. « Moins présentes sur le marché du travail entre 50 et 65 ans, les femmes de cette génération sont nombreuses à avoir attendu l’âge automatique du taux plein, c’est-à-dire 65 ans, pour liquider leurs droits [à la retraite]. » 28,5% sont passées directement de l’emploi à la retraite, d’autres ont alterné les périodes d’emploi, d’absence, de maladie et d’inactivité.« Plus on approche l’âge légal d’ouverture des droits, plus le risque d’être confronté au chômage est important », souligne ainsi Annie Jolivet.Cette augmentation va vraisemblablement se poursuivre sur les générations suivantes mais avec un décalage probable de l’âge où ça se produit à 60-62 ans.Attention cependant aux extrapolations hasardeuses. « Si cette étude donne une image assez précise des comportements de départ à la retraite pour la génération 1942, elle ne saurait en aucun cas présager des évolutions à venir », insiste l’économiste. « Les assurés nés en 1942 ont en effet été concernés par la réforme des retraites de 1993 mais pas par toutes les suivantes : 2003, 2007, 2010, 2014 », explique-t-elle.« Ils n’ont donc pas subi les allongements successifs de durée de cotisation, ni le relèvement de l’âge de la dispense de recherche d’emploi en 2009, ni les modifications des règles de mise à la retraite. » Difficile dans ces conditions d’anticiper les vagues de départ chez les générations plus jeunes. « Cette radiographie par génération donne des points de repère synthétiques mais ne prend pas en compte l’évolution des comportements déjà constatée dans les statistiques annuelles. »Elodie Chermann Alexis Delcambre Après plusieurs mois d’incertitudes, les discussions autour de Radio Nova sont en passe d’aboutir. Jeudi 21 mai, Les Nouvelles Editions indépendantes (LNEI) – la holding de médias de Matthieu Pigasse – ont annoncé leur entrée en négociation exclusive avec les actionnaires de Radio Nova.La cible du propriétaire des Inrocks (et actionnaire à titre personnel du Monde, avec Pierre Bergé et Xavier Niel), le groupe Nova Press, est surtout connue pour son emblématique radio, marquée par la figure de Jean-François Bizot, mais est également présente dans l’édition musicale et la production, avec Nova Records.« L’opération envisagée vise à mettre en place une offre multimédia reposant sur les nombreuses complémentarités existantes (culturelles, éditoriales, commerciales, de support…) entre les groupes Nova Press et Les Inrockuptibles, dans le plein respect de l’intégrité et de l’identité des deux marques », explique le communiqué de LNEI.Un prix de 12 millions à 15 millions d’eurosLa perspective de bâtir un écosystème cohérent, musical et culturel, avec Les Inrockuptibles a probablement joué dans la décision des propriétaires de Nova, qui sont les héritiers de Jean-François Bizot.Selon une source proche du dossier, le montant de la transaction se situerait « dans une fourchette entre 12 et 15 millions d'euros ». Nova compte 26 fréquences et réalise 12 millions d’euros de chiffre d’affaires environ.M. Pigasse avait dévoilé ses intentions dès le 30 janvier. Mais d’autres candidats, une trentaine d’autres, ont étudié le dossier. Ont notamment été cités Patrick Drahi et Marc Laufer (actionnaires de Libération), les groupes NRJ et NextRadioTV, Pascal Chevalier (Reworld Media), Didier Quillot (Lagardère Active) ou encore le groupe Vivendi.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Michel C’est Pierre Valentin, l’actuel président du conseil d’orientation et de surveillance de la Caisse d’épargne du Languedoc-Roussillon, qui devrait être proposé, vendredi 22 mai, à la présidence du conseil de surveillance du puissant groupe bancaire BPCE (Banques populaires, Caisses d’épargne). L’élection aura lieu lors d’une réunion du conseil, dirigé par François Pérol, dans la foulée de l’assemblée générale du groupe,Les dirigeants des Caisses d’épargne étaient appelés à désigner le candidat au nom de tout le groupe, en vertu des règles en vigueur – le précédent l’avait été par les Banques populaires. Ils ont préféré M. Valentin à Catherine Amin-Garde, un temps pressentie.L’actuelle présidente du conseil d’orientation et de surveillance de la Caisse d’épargne de Loire Drôme Ardèche manque ainsi de devenir la première femme présidente de conseil d’une grande banque française. Les deux « candidats » étaient appréciés pour leur indépendance d’esprit, mais le côté plus « rond » du premier a fait la différence.ContrepoidsStatutairement, le président du conseil de surveillance de BPCE n’a rien d’un président pot-de-fleur. Au contraire, il incarne, avec son conseil formé de 16 membres, un contrepoids important face à l’exécutif du groupe, un élément essentiel dans la gouvernance.C’est en effet lui qui surveille « de façon permanente » la gestion exercée par le directoire, vérifiant si les choix stratégiques sont opportuns et « réguliers », c’est-à-dire respectueux des lois.Cette nomination revêt aujourd’hui un caractère tout particulier, alors que tout le groupe est suspendu à l’avenir de François Pérol, président du directoire. M. Pérol est poursuivi pour prise illégale d’intérêts, pour son passage, en 2009, de l’Elysée, dont il était le secrétaire général adjoint en charge de l’économie sous Nicolas Sarkozy, à la tête du groupe bancaire.Il avait accepté d’en prendre la direction à la demande de l’ex-chef de l’Etat, alors même qu’il avait suivi le dossier depuis l’Elysée, suscitant alors une grosse polémique.L’ouverture du procès a été fixée au 22 juin par la 32e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris.Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Les introductions en Bourse restent possibles à Paris, malgré les turbulences boursières. En témoignent les annonces, mercredi 20 mai, de la prochaine arrivée du loueur de voitures Europcar, d’un appel au marché d’Abivax, petite start-up du monde de la santé, et de la relance du processus de cotation par le groupe Spie (reporté in extremis en octobre 2014).Les blanchisseries industrielles Elis avaient précédé toutes ces entreprises, en février. Avec succès. Son action a grimpé de 29 %. Sans doute de quoi inciter les autres candidats à se lancer. Sur les trois premiers mois de l’année, onze nouvelles entreprises ont ainsi fait appel au marché, levant ensemble près de 947 millions d’euros, selon KPMG. C’est 23 % de plus que sur la même période de l’année précédente.Après un premier semestre 2014 faste, qui avait vu l’entrée en Bourse de poids lourds comme Elior, Coface, Worldline ou Euronext, les inquiétudes liées à la croissance mondiale avaient fait trébucher les marchés. La dernière arrivée notoire en Bourse à Paris datait de juillet 2014, quand le producteur d’électricité Voltalia avait levé 100 millions d’euros.Soutenus par le plan d’achats massifs d’actifs annoncé par la Banque centrale européenne (BCE), rassurés par le recul de l’euro et le plongeon du pétrole, les indices boursiers ont, depuis, gagné de la vigueur. « La Bourse résiste plutôt bien, l’Europe bénéficie d’une certaine reprise économique, les entreprises ont des projets : tout pousse à ce qu’il y ait encore un nombre assez élevé d’introductions cette année », commente Jean-Pierre Valensi, du cabinet de conseil KPMG.Lire aussi :Europcar, Spie, Abivax, la tentation de la BourseDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.05.2015 à 12h46 • Mis à jour le21.05.2015 à 13h41 | Matteo Maillard Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a mis en ligne jeudi 21 mai un « Guide pratique des stages étudiants », qui suit de près le « Guide des droits des stagiaires » diffusé par le syndicat étudiant UNEF. Conçu comme un mode d’emploi, le document recense de nombreux conseils et informations pratiques, méthodologiques et juridiques sur les stages. Son objectif est de « favoriser le développement de stages de qualité et la protection du stagiaire ». Il s’adresse aussi aux organismes d’accueil (entreprises, associations, administrations, collectivités…) et aux établissements d’enseignement supérieur (universités, écoles, instituts, organismes de formation…). Evolutif, il sera mis à jour régulièrement sur le site du ministère. Vous pouvez dès à présent télécharger sa version longue au format PDF.Matteo MaillardJournaliste au Monde Jean-Baptiste Jacquin Les paquebots ont quelque chose de magnifique tant qu’ils sont lents et majestueux. Mais l’éloge de la lenteur est un art plus risqué lorsque le navire est une colossale entreprise. La Deutsche Bank, premier groupe bancaire allemand, longtemps symbole d’un dynamisme économique hors pair mais empêtrée dans une série de scandales et de déboires financiers semble aujourd’hui incapable de corriger son erre.Le capitaine, le nez au vent, certain de sa superbe et de l’insubmersibilité de son géant des mers est trop longtemps resté sourd aux signaux d’alarme. On sait ce que cela peut donner… Aujourd’hui, un vent de panique souffle à Francfort. Le groupe bancaire dont les tours rivalisent avec le siège de la Banque centrale européenne a annoncé, mercredi 20 mai, une réorganisation de sa direction. Il n’est pas sûr que ce changement d’organigramme, dévoilé à la veille de l’assemblée générale des actionnaires, désamorce le vent de colère.Jeudi, les petits actionnaires ont d’ailleurs eu la dent dure. « Le directoire devrait démissionner. Les amendes abyssales plombent les bénéfices et ont pour conséquences que l'argent manque pour des projets raisonnables », a lancé l’un d’eux, un autre déclarant que « ceux qui ont acheté des actions de la banque pour leur retraite sont désormais les dindons de la farce. » « Etes-vous le problème de cette banque, la solution ou les deux ? », a également interrogé Markus Kienle, de l'association de protection des investisseurs. Il visait Anshu Jain qui, avecJürgen Fitschen, dirige le groupe allemand. Cela fait trois ans que le tandem essuie les mêmes critiques. Trois ans qu’ils ne parviennent pas à juguler la litanie des scandales et, surtout, qu’ils n’atteignent pas les objectifs qu’ils se fixent eux-mêmes pour redresser les comptes.Au point que le cabinet britannique de conseil aux actionnaires Hermes a publié un courrier expliquant pourquoi il n’a « plus confiance dans la direction ». Déjà, son homologue américain, ISS, avait appelé à voter contre le bilan de cette équipe.Quand à la fois les autorités judiciaires britanniques et américaines, qui ont enquêté sur les manipulations des taux interbancaires, auxquelles la Deutsche Bank a pris part, et les investisseurs professionnels, qui s’intéressent à tout autre chose, s’inquiètent d’un même manque de réactivité du groupe, on peut sans risque en conclure qu’il y a un problème de management.Burettes d’huileA défaut d’un changement de cap, c’est donc une recomposition de l’équipe à la passerelle du navire qui se dessine. L’Indo-Britannique Anshu Jain élargit ses responsabilités au détriment de son copilote allemand. Le conseil de surveillance l’a clairement investi du chantier de restructuration annoncé fin avril. Quelques têtes sautent, comme celle du patron de la banque de détail.Mais après tout ce temps et ce crédit dilapidés, ce n’est que sur le résultat que l’on pourra juger de la pertinence des décisions du jour. Surtout, il ne faudrait pas s’en contenter. Pour relancer le paquebot dans la bonne direction, il va falloir que les galonnés sortent un peu de la timonerie pour vérifier chaque rivet sur la coque, mais aussi les burettes d’huile dans la salle des machines ou encore la fraîcheur des plats servis aux clients.Car le manque de vigilance a été généralisé. C’est donc un profond changement qu’il faut engager, une révolution culturelle.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Eveno Le succès de GoPro et de ses caméras sportives le démontre chaque jour sur YouTube : les fondus de sport adorent pouvoir partager et comparer leurs exploits. Ce constat a largement animé les deux fondateurs français de PIQ, Cédric Mangaud et Ongan Mordeniz. Leur start-up, créée il y a un an, vient de lever 5,5 millions de dollars (4,9 millions d’euros) auprès d’investisseurs, ont-ils annoncé jeudi 21 mai. Le tour de table est composé du taïwanais Foxconn, de Swisscom Ventures, du fonds Robolution Capital et de Ginko Ventures. La somme récoltée va permettre à la jeune pousse de mettre en production et de commercialiser son produit, à savoir un capteur relié à une plate-forme logicielle multisport.Avec ce dispositif capable de mesurer 11 millions de données pendant une session de sport d’une heure, l’utilisateur pourra disposer d’informations comme la vitesse d’un coup, la hauteur d’un saut ou voir son mouvement en 3D… En effet, les données collectées seront consultables en temps réel sur un smartphone. Et ces performances pourront être partagées sur les réseaux sociaux. Ce produit se démarque nettement de ceux existant déjà sur le marché. En effet, si Babolat ou Sony ont, par exemple, développé des capteurs pour le tennis, ceux-ci sont intégrés dans la raquette. Tout comme les dispositifs développés pour le hockey, incorporés dans la crosse ou ceux dévolus au football et au basket, logés dans le ballon.Dès cet été en EuropeLe capteur PIQ, fabriqué par Foxconn, est quant à lui porté par le sportif. Il sera universel puisqu’il reconnaîtra l’activité sportive pratiquée. Il se configurera en fonction de celle-ci. L’avantage d’un tel concept est qu’il n’est pas nécessaire d’acheter une nouvelle raquette ou une nouvelle paire de skis pour pouvoir utiliser ce capteur dont le prix est relativement élevé – de l’ordre de 150 euros – comparativement aux bracelets d’activité par exemple. D’ici à la fin de l’année, trois marques de sport internationales devraient annoncer un partenariat avec PIQ, dont le capteur sera commercialisé dès cet été en Europe, aux Etats-Unis et au Japon.« Nous voulons sortir du côté un peu punitif des objets connectés, puisque notre produit dira au sportif ce qu’il a fait de bien », explique Cédric Mangaud. Alors que, selon lui, les bracelets d’activité ont un petit côté moralisateur en mesurant le poids, la qualité de sommeil… L’autre volonté des fondateurs de PIQ est de positionner leur dispositif sur le terrain des réseaux sociaux. Dans cette optique, ils ont mis au point une nouvelle unité de mesure des performances sportives, le PIQSport. Par exemple, un pro du tennis ou du basket se verra attribuer la note maximale de 10 000 PIQ, et chacun dans sa pratique sportive pourra s’étalonner par rapport à ce repère.Pour séduire le marché des sportifs du dimanche, évalué à 3,2 milliards de personnes dans le monde, les concepteurs de PIQ jouent la carte des retransmissions sportives. Certains athlètes, à la suite des accords avec des fédérations sportives, pourraient porter ces capteurs lors d’événements télévisés. La mesure de leurs performances apparaîtrait sur l’écran, enrichissant de données supplémentaires les retransmissions. Comparer virtuellement son coup droit à celui de Rafael Nadal ou son lancer franc à celui de Tony Parker, c’est évidemment le rêve de nombreux joueurs de tennis ou basketteurs amateurs. Lire aussi : Apple prend ses distances avec FoxconnAnne EvenoJournaliste au Monde Claire Guélaud Les écarts de revenus et de richesses continuent de se creuser de par le monde. « Les inégalités dans les pays de l’OCDE n’ont jamais été aussi élevées depuis que nous les mesurons », a déclaré, jeudi 21 mai à Paris, le secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques, Angel Gurria, en présentant le rapport In it together : Why Less Inequality Benefits Alls (« Tous concernés : pourquoi moins d’inégalité bénéficie à tous »). « Nous avons atteint un point critique », a-t-il ajouté.Ce rapport montre que les écarts de revenus et de richesses se sont creusés depuis le milieu des années 1980 dans de nombreux pays, pendant les années fastes et pendant les crises. Le revenu des 10 % les plus riches est aujourd’hui 9,6 fois plus élevé que celui des 10 % les plus pauvres. Dans les années 1980, ce multiplicateur était de 7.» Evolution des revenus pour les 10 % les plus riches et les 40 % les moins riches (base 100 en 1985) De l’Ecole d’économie de Paris à l’université de Berkeley (Californie) en passant par la London School of Economics (LSE), l’analyse des inégalités mobilise un nombre impressionnant de chercheurs et d’institutions.Le Français Thomas Piketty, qui a largement contribué au bouillonnement intellectuel sur cette question, vient d’être recruté par la LSE. Il y sera chargé de travaux de recherche et d’enseignement à temps partiel au sein d’un institut sur les inégalités nouvellement créé. L’auteur du Capital au XXIe siècle (Seuil, 2013), un best-seller qui a fait fureur aux Etats-Unis et qui a été traduit dans une quarantaine de langues, retrouvera ainsi une institution où il a fait sa thèse.En compagnie de ses collègues Emmanuel Saez et Camille Landais, l’économiste français a joué un rôle-clé dans l’analyse des inégalités de revenus et de richesses. Il a constitué une base de données internationale qui permet à la communauté des chercheurs de disposer d’une richesse de matériaux inédite et de pouvoir travailler sur des comparaisons par pays longtemps impossibles.Lire aussi : Thomas Piketty : « Le retour des inégalités inquiète aux Etats-Unis »Les organisations internationales se sont mises au diapason, qu’il s’agisse du Fonds monétaire international (FMI) ou de l’OCDE.Lors de la présentation des Perspectives économiques mondiales, en avril 2014, Olivier Blanchard, chef économiste du Fonds, qui s’apprête à partir au Peterson Institute for International Economics le 1er octobre, avait fait des inégalités une question majeure.« Alors que les effets de la crise financière se dissipent lentement, une autre tendance – la croissance des inégalités – pourrait à son tour dominer la scène. Bien que les inégalités aient toujours été considérées comme une question centrale, ce n’est que récemment qu’on a compris à quel point elles avaient des implications majeures sur le plan macroéconomique, avait déclaré l’ancien patron de la recherche économique au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Comprendre de quelle façon les inégalités affectent à la fois la macroéconomie et la mise au point des politiques macroéconomiques promet d’être un sujet majeur de réflexion et de nous occuper longtemps dans les prochaines années. »Les inégalités nuisent à la croissanceSi le FMI a apporté, depuis, de multiples éclairages à ce sujet, les travaux les plus aboutis proviennent de l’OCDE. Après Growing Unequal ?, un rapport de 2008, qui fit le point sur l’accroissement généralisé des inégalités de revenus au cours des trente dernières années, les experts du château de la Muette ont analysé, en 2011 dans Divided We Stand, les raisons pour lesquelles les inégalités avaient tellement augmenté dans les pays émergents.Une troisième pierre vient d’être apportée à l’édifice avec le rapport présenté jeudi. Il vient confirmer les travaux initiaux de l’économiste italien Federico Cingano, dont Le Monde avait fait état le 10 décembre 2014,L’OCDE précise toutefois que les écarts de revenus et de richesses se sont réduits dans plusieurs pays émergents, notamment en Amérique latine, même s’ils restent bien supérieurs à ce qu’ils sont dans les pays développés.Les inégalités ne sont pas seulement dommageables à la cohésion sociale. Elles nuisent à la croissance : leur augmentation entre 1985 et 2005 a coûté en moyenne près de 4,7 points de croissance cumulée dans les pays avancés, affirme l’institution.Dans ce domaine, c’est moins l’envolée des revenus et de la richesse des 1 % les plus fortunés qui importe que le sort réservé aux quatre premiers déciles de revenu, les 40 % les plus défavorisés, dont la mobilité sociale et professionnelle se trouve réduite.Réduire le fossé entre riches et pauvres et offrir à tous des possibilités de développement supposent, pour l’OCDE, que les responsables politiques agissent dans quatre directions : accroître la participation des femmes au marché du travail, promouvoir l’emploi et un emploi de qualité, développer l’éducation et les compétences, mettre en place une politique de redistribution efficace visant notamment à ce que « les personnes plus riches et les firmes multinationales assument leur part du fardeau fiscal ».L’organisation internationale révèle enfin que la France, bien qu’en position moyenne, a été le troisième de ses 34 pays membres pour l’augmentation des inégalités entre 2007 et 2011. On le pressentait mais elle le confirme : dans une France où, depuis les années 1980, les inégalités étaient relativement stables, le quinquennat de Nicolas Sarkozy a marqué une « rupture importante ».Lire : De plus en plus de pauvres, des riches toujours plus riches, des inégalités accruesClaire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.05.2015 à 10h33 • Mis à jour le21.05.2015 à 17h51 | Anne Michel Petit à petit, sans fâcher, Michel Sapin grignote un peu de terrain sur les banques. Au profit des consommateurs. En visite jeudi 21 mai, au matin, dans une agence de la Banque postale à Ivry (Val-de-Marne), le ministre des finances a annoncé un paquet de mesures concrètes, pour rendre le changement de banque totalement automatique tout en garantissant sa gratuité. Et tirer à la baisse les prix des services bancaires, grâce à un comparateur de tarifs estampillé pouvoirs publics, lancé d’ici la fin de l’année.« Enfin ! », diront les associations de consommateurs, alors que plusieurs textes de loi, adoptés par la droite et la gauche, ne sont venus à bout ni de la fameuse « mobilité bancaire » ni de l’opacité des tarifs pratiqués par les banques.Vers la fin du seuil de 15 euros pour les paiements par carteLa veille, sur l’antenne de la chaîne de télé LCP, le ministre avait annoncé son intention de mettre fin à l’interdiction du paiement par carte bancaire pour les paiements de moins de 15 euros, pratiquée par de nombreux commerçants. « Je souhaite qu’il n’y ait plus d’obstacles au paiement par carte bancaire », a-t-il confirmé jeudi au Parisien.Le projet sera détaillé lors des Assises des moyens de paiement, le 2 juin à Bercy, mais a priori, le gouvernement négocie en ce moment avec les banques une baisse de la commission fixe qu’ils prélèvent sur les transactions, et qui pénalise les petits achats.Si cette négociation échoue, il passera par la loi. Il s’agit, à travers cette mesure, de promouvoir les moyens de paiements les plus modernes et, du point de vue de la sécurité, traçables…Le changement de banque facilitéDans le détail des dispositions figure donc l’amélioration de la procédure de changement de banque. Un objectif dont les défenseurs des consommateurs connaissent l’importance, puisqu’il permet de faire jouer la concurrence sur les tarifs.Un service d’aide à la mobilité gratuit et sans condition a bien été mis en place en mars 2014, dans la loi consommation. Mais il reste insuffisant : en France, rares sont encore les clients qui affrontent les démarches administratives nécessaires pour quitter leur banque, même si celles-ci ont été simplifiées par le passé. Bercy veut davantage de concessions de la part des banques.Grâce à un amendement déjà déposé à la loi Macron sur la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques – loi votée au Sénat le 12 mai, qui fera l’objet d’une nouvelle lecture à l’Assemblée nationale la semaine prochaine –, le gouvernement promet que le passage d’une banque à l’autre sera indolore pour le client. Les banques se parleront entre elles, pour gérer le transfert des comptes et modifier la domiciliation de leurs prélèvements et virements. Tout sera automatisé, les clients eux n’auront rien à faire.Lire aussi : Changer de banque sera bientôt plus simpleS’y ajoutera un mécanisme d’alerte rapide, par SMS ou courriel, pour signaler aux clients d’éventuels prélèvements, virements ou chèques se présentant sur leur compte clos, jusqu’à treize mois après la fermeture. Si les députés votent aussi l’amendement, ces changements entreront en vigueur en janvier 2017.Michel Sapin promet aujourd’hui d’aller plus loin, en garantissant la gratuité de cette « mobilité bancaire renforcée ». « Je souhaite que ce dispositif soit gratuit, indique-t-il au Monde. Le système actuel l’est déjà, les consommateurs ne comprendraient pas qu’il ne le reste pas ». « Il est nécessaire qu’il n’y ait aucun frais financier à la mobilité bancaire », ajoute le ministre.Un comparateur des tarifs bancaires pour la fin de l’annéeQuant au comparateur public des tarifs bancaires, Bercy veut aussi aller vite, en le lançant d’ici la fin de l’année, par exemple, par appels d’offres. Les comparateurs déjà existants, adossés à des associations de consommateurs ou des sociétés plus ou moins indépendantes des banques, seront pour leur part encadrés.De fait, selon le ministère des finances, la lisibilité et la possibilité de comparer les frais bancaires « se sont beaucoup améliorées ces dernières années ». Mais « ce travail de transparence doit se poursuivre ». Bercy entend garantir une information claire, exhaustive, indépendante. Et gratuite, donc, alors que bon nombre de ces comparateurs sont payants d’emblée ou nécessitent de s’abonner à terme. Le futur comparateur public se centrera sur onze tarifs de référence, portant sur les services les plus courants : coût d’une carte, prix des opérations bancaires effectuées dans d’autres réseaux, etc. Une concertation sera engagée entre banques et consommateurs, pour en définir les contours…Toujours sensible, le sujet des tarifs déclenche des réactions épidermiques chez les banques françaises qui, études à l’appui, se font fort de démontrer qu’elles sont les moins chères d’Europe.Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Des concessions certes, mais qui n’amputent pas les profits attendus de l’acquisition du pôle énergie du français Alstom pour 12,3 milliards d’euros. C’est le message que Jeff Immelt, le PDG de General Electric (GE), a délivré, mercredi 20 mai, devant un parterre d’investisseurs du secteur de l’électricité, réunis à Longboat Key, en Floride (Etats-Unis). Le patron du conglomérat américain s’est dit prêt à vendre des brevets, mais « rien qui impacte ses revenus ».M. Immelt refuse donc de céder une partie de la maintenance des turbines à gaz de grande puissance pour centrales électriques, une activité de services à la « base installée » qui constitue un fond de commerce très lucratif. C’est ce point, plus que la fabrication des turbines elles-mêmes, qui inquiète la Commission européenne et qui a conduit la Commissaire à la concurrence, la danoise Margrethe Vestager, à ouvrir une enquête approfondie.Pour M. Immelt, Alstom permettra d’accroître cette « base installée » de 50 %, soit 500 gigawatts de capacités supplémentaires. Une manne ! Les services seront ainsi, selon lui, « au cœur de notre avantage compétitif, au cœur des synergies » attendues de l’opération. Il a d’ailleurs révélé qu’à un horizon de cinq ans, ces économies sur les coûts pourraient atteindre 3 milliards de dollars, contre 1,2 milliard annoncés en mai 2014.100 milliards de dollars de cessions d'actifsBruxelles doit dire, d’ici au 21 août, s’il autorise une opération qui renforcera la position de GE comme numéro un mondial sur ces équipements, loin devant l’allemand Siemens et le japonais Mitsubishi Hitachi Power Systems. Sur ce marché, il ne restera plus que trois acteurs majeurs.Lire aussi :General Electric-Alstom : les points de blocage de BruxellesPlus la décision de Bruxelles interviendra vite, mieux ce sera, ont prévenu M. Immelt et le patron de la branche énergie de GE, Steve Bolze. Les quinze mois qui séparent l’annonce de l’opération, fin avril 2014, et l’accord de Bruxelles attendu à l’été pèsent en effet, selon eux, sur le cours de bourse d’Alstom et sur son activité commerciale.M. Immelt s'est toutefois montré optimiste sur un feu vert de Bruxelles. D’autres régulateurs ont approuvé le « deal », a-t-il rappelé. « Nous aimons cette transaction, a-t-il souligné. Il y a beaucoup de synergies entre les deux groupes et nous sommes confiants sur le fait qu'elle va être approuvée. »Le patron du géant américain a réaffirmé que l’opération Alstom était la plus forte illustration de sa stratégie de retour à ses racines industrielles (pétrole et gaz, équipements électriques, matériel médical, moteurs d’avion...). En avril, il avait annoncé la vente d’une grande partie de ses activités financières (banque de détail, prêts immobiliers...), logées dans GE Capital.Lire aussi :General Electric quitte le métier de la financeLe groupe a porté à 100 milliards de dollars ses cessions d'actifs (contre 90 milliards auparavant) et, devant les très nombreuses marques d’intérêt, escompte en réaliser la majeure partie d’ici à 2016. Leur produit sera redistribué aux actionnaires.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Europcar, premier loueur européen de voitures, a annoncé, jeudi 21 mai, avoir enregistré son document de base auprès de l’Autorité des marchés financiers, première étape formelle pour s’introduire sur le marché boursier. L’opération, attendue pour juin, devrait être la plus importante de l’année à Paris.Les actions offertes au public proviendront de deux sources. La société d’investissements Eurazeo, principal actionnaire (87 % du capital), qui souhaite peu à peu se désengager, a prévu de céder un premier paquet d’actions. En parallèle, Europcar réalisera une augmentation de capital d’environ 475 millions d’euros.L’opération servira à rembourser une partie de la dette de l’entreprise et à mener un plan de refinancement d’un certain nombre d’instruments de dette « pour bénéficier d’intérêts plus favorables ».Europcar a en outre décidé de remanier son organisation. L’entreprise va se doter d’un conseil de surveillance, présidé par Jean-Paul Bailly, l’ex-PDG du groupe La Poste, et intégrant plusieurs personnalités des affaires, passées par des entreprises comme Avis, Budget, Iliad, CFAO, etc. Le patron opérationnel restera Philippe Germond, ancien numéro un de SFR puis du PMU.Regain sur le marché parisienAvec cette décision, les dirigeants d’Eurazeo et d’Europcar montrent que les introductions en Bourse restent a priori possibles à Paris, malgré les turbulences boursières. Ils ne sont pas seuls à vouloir profiter d’une conjoncture aujourd’hui plutôt positive.Lire aussi :L’envolée des marchés relance les entrées en BourseMercredi, Spie a annoncé avoir relancé son projet d’introduction en Bourse, reporté in extremis en octobre dernier alors que l’entreprise d’ingénierie électrique envisageait de lever jusqu’à 1,2 milliard d’euros. La société vient elle aussi d’enregistrer un document actualisé auprès de l’Autorité des marchés financiers.Lire aussi :Spie échoue à la porte de la BourseAbivax, une petite start-up du monde de la santé, a elle aussi officialisé, mercredi, son intention d’entrer en Bourse, afin de financer le développement de deux traitements contre l’hépatite B et le sida.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard Marc Delcourt n’est pas encore le roi du pétrole vert. Mais ce biologiste, reconverti en entrepreneur, est en passe de réussir son pari un peu fou : produire du plastique et des carburants à partir non pas d’or noir, mais de plantes comme la betterave ou la canne à sucre. La preuve ? Après le laboratoire puis l’unité pilote, la société qu’il a créée en 2008 avec son complice Philippe Marlière, Global Bioenergies, se prépare à passer à l’étape industrielle.À l’issue de quelques mois d’études préalables, la start-up a annoncé, jeudi 21 mai, avoir conclu un accord en vue d’ouvrir une première usine. Elle sera construite en France, en association avec Cristal Union. Grand producteur de betteraves, connu pour sa marque de sucre Daddy, le groupe coopératif est déjà actionnaire minoritaire de Global Bioenergies, avec 6 % du capital.« Deux ans après avoir levé des fonds pour sortir du laboratoire, nous avons passé ce cap, et l’exploitation de notre produit à l’échelle commerciale émerge de la brume », se réjouit M. Delcourt.La localisation du site n’est pas encore arrêtéeEnsemble, les deux partenaires viennent de constituer une société commune à 50-50, destinée à bâtir et exploiter le futur site. Celui-ci devrait être opérationnel en 2018, même si sa localisation n’est pas encore arrêtée. Il pourrait employer 50 à 100 personnes. Cristal Union et Global Bioenergies ont aussi recruté le responsable du projet : Bernard Chaud, un ancien du ministère de l’agriculture et de l’industrie sucrière (Tereos).À l’entrée de la future usine, des betteraves ou des céréales. À la sortie, de l’isobutène, un produit chimique utilisé dans les plastiques, le caoutchouc, l’essence, les lubrifiants, etc. Cette brique élémentaire de la chimie est généralement tirée du pétrole. Ici, elle proviendra du sucre contenu dans les végétaux, grâce à une fermentation avec des bactéries.L’investissement est évalué à 100 millions d’euros. Cristal Union en apportera une partie, et devrait être à terme le principal actionnaire de l’usine. Pour le numéro deux français du sucre, un temps convoité par son grand rival Tereos, le pétrole et le plastique verts peuvent constituer un nouveau débouché utile au moment où son marché historique se trouve menacé.Les quotas européens actuels vont en effet disparaître en octobre 2017. Une révolution. Elle risque d’inciter les industriels à produire massivement, quitte à provoquer une guerre des prix dans la mesure où la consommation du sucre pour l’alimentation ou la fabrication d’alcool, elle, tend plutôt à stagner ou baisser. Les prix du sucre dans l’Union européenne ont déjà chuté d’environ 30 % en 2014.Essence végétale livrée à AudiGlobal Bioenergies entend de son côté ne garder qu’une participation symbolique dans l’usine. Pas question pour la PME de rivaliser avec les mastodontes de la pétrochimie. Ses fondateurs préfèrent se concentrer sur la mise au point du procédé, et être rémunérés à travers des accords de licence.Pour le reste du financement, les deux associés misent sur l’appui de fonds sectoriels, de fonds publics, de clients industriels, et sur le recours classique à l’endettement.En attendant l’ouverture de cette usine, l’équipe de Global Bioenergies veut confirmer l’efficacité de son procédé. L’unité pilote en fonctionnement depuis six mois à Pomacle-Bazancourt, près de Reims (Marne), a permis de livrer récemment à Audi de l’essence végétale « qui se comporte exactement comme celle tirée du pétrole », selon M. Delcourt.Le chimiste Arkema a aussi reçu un premier lot d’isobutène, avec six mois d’avance sur le calendrier. Deux annonces qui ont fait bondir l’action Global Bioenergies de plus de 30 % en quelques jours, portant à 123 millions d’euros la valeur boursière de la société.Ces résultats doivent encore être validés dans le futur démonstrateur, dix fois plus important, en cours de construction depuis un mois à Leuna, en Allemagne. La première usine française, elle, sera encore 500 fois plus grande. Chaque fermenteur aura une capacité représentant 50 fois celle de Leuna, et il y aura dix fermenteurs au lieu d’un seul.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Celui que l’on surnomme le « shérif » de Wall Street pourra se vanter de partir sur un dernier coup d’éclat. Benjamin Lawsky, 45 ans, a annoncé, mercredi 20 mai, qu’il quittait son poste de régulateur des services financiers (DSF) de New York, alors que quelques heures auparavant aboutissait une procédure contre plusieurs banques accusées d’avoir manipulé les taux de change.Un accord a été signé avec JPMorgan Chase, Barclays, Royal Bank of Scotland, Citigroup et UBS, qui, après avoir plaidé coupable, ont accepté de payer une amende globale de près de 6 milliards de dollars (5,4 milliards d’euros).Lire aussi :Manipulations des taux de change : six banques condamnées à une amende de six milliards de dollarsM. Lawsky, qui a décidé de fonder une société de conseil dans les services financiers à New York, s’offre ainsi une ultime victoire sur Wall Street après avoir multiplié les procédures contre les excès de la finance, dans le sillage de la crise de 2008.En 2014, c’est lui qui, entre autres, avait infligé à BNP Paribas une amende record de 8,9 milliards de dollars pour avoir contourné les embargos américains contre certains pays.Né sur la base navale de San Diego, M. Lawsky a passé sa jeunesse à Pittsburgh. Après son droit à Columbia (New York), il fait ses premiers pas en tant que procureur de Manhattan de 2001 à 2007.Là, il se fait les dents avec les caïds de la mafia et les barons de la drogue avant d’être repéré par le sénateur démocrate Charles Schumer, dont il devient un proche conseiller à Washington entre 1999 et 2001.La carotte et le bâtonMais c’est sa rencontre avec Andrew Cuomo qui sera déterminante pour sa carrière. À la fin des années 2000, alors qu’il est procureur de l’Etat de New York, ce dernier choisit Benjamin Lawsky comme adjoint. Puis, il l’entraîne dans son ascension politique : à l’occasion des élections de 2010, le futur gouverneur de l’Etat de New York le nomme directeur de campagne.Une fois élu, M. Cuomo lui taille un poste sur mesure en 2011 en fusionnant les régulateurs de la banque et de l’assurance pour créer le département des services financiers. À ce poste, il supervise 4 400 établissements, qui pèsent 6 200 milliards de dollars.À l’été 2012, il traite son premier gros dossier : Standard Chartered est accusé d’avoir réalisé pendant des années des transactions avec l’Iran. L’affaire est menée à la hussarde au point d’irriter le département du trésor et la Réserve fédérale, qui négociaient déjà à l’amiable avec la banque britannique.Mais, alors que le dossier piétinait, il parvient à faire plier Standard Chartered, qui accepte de payer 340 millions de dollars contre le droit de garder sa licence bancaire.Dans la foulée, il interdit au cabinet d’audit Deloitte, accusé de complicité, de conseiller les banques régulées à New York pendant un an.C’est cette méthode de la carotte et du bâton qu’il utilisera également contre Credit Suisse, qu’il oblige à plaider coupable pour avoir aidé plusieurs milliers d’Américains à frauder le fisc.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.05.2015 à 13h46 Sans assurance, pas de service, car la confiance entre personnes s’arrête souvent au moindre pépin. Cela préoccupe tout particulièrement les acteurs d’un domaine en plein essor comme le covoiturage. C’est à cette aune qu’il faut lire le partenariat conclu entre BlaBlaCar et Axa.Annoncé lundi 18 mai, cet accord d’assistance et d’assurance permettra aux utilisateurs de BlaBlaCar, première plateforme européenne de covoiturage, de bénéficier de deux services supplémentaires, automatiques et gratuits : la garantie d’arrivée à destination même en cas de panne et le remboursement d’une « sur-franchise » si le conducteur passait le volant à un de ses passagers en cours de trajet.Ces nouveaux services seront d’abord offerts au Royaume-Uni et en France d’ici au début de l’étéLevier de développementÀ l’heure actuelle, les passagers en covoiturage sont déjà automatiquement couverts par l’assurance du conducteur. Mais « on veut véritablement gommer les freins potentiels que les gens ont à faire du covoiturage, a expliqué le président et fondateur de BlaBlaCar, Frédéric Mazzella. Le principe de cette couverture additionnelle est de permettre à ceux qui auraient une hésitation de ne plus en avoir, aussi bien au niveau conducteur que passagers. »Les utilisateurs pourront joindre un numéro de téléphone géré par Axa, qui au besoin mobilisera d’autres moyens de transport pour que les passagers arrivent à destination.Cet accord vient souligner, s’il le fallait, que, dans l’économie collaborative en pleine explosion, l’assurance est aujourd’hui devenue une préoccupation centrale.Les assureurs ont notamment investi le marché de la location de véhicules entre particuliers. Fin avril, Ouicar, le numéro deux de la location de véhicules entre particuliers, avait par exemple annoncé avoir signé un partenariat avec le groupe Generali, et sa filiale L’Équité.« Les perspectives de croissance de l’économie collaborative sont prometteuses. Pour le secteur de l’assurance, il s’agit d’un levier indéniable de développement », explique-t-on par exemple chez Generali, qui collabore avec la plate-forme de prêts entre particuliers Prêt d’Union.Lire aussi :L’économie collaborative, nouvelle frontière des assureurs Marie Charrel Les collectivités territoriales, universités et autres acteurs publics, hors États (hôpitaux, organismes de logements sociaux…) des grands pays européens empruntent de plus en plus sur les marchés de capitaux. Pourquoi ? Comment ? Avec quels risques ? Petit tour d’horizon à partir d’une étude réalisée par Moody’s, publiée lundi 18 mai. L’agence de notation américaine lance cette semaine une agence spécialiste de la notation du secteur public du Vieux Continent : Moody’s Public Sector Europe (MPSE).Quel est le montant de la dette du secteur public et comment évolue-t-il ? « Les besoins de financement des acteurs du secteur public européen ne cessent d’augmenter », analyse Olivier Beroud, directeur régional de Moody’s Europe. La dette de ces acteurs s’élevait au total à 1 800 milliards d’euros en 2014, en hausse de 2,6 % sur un an. Cela représente près de 14 % de la dette publique totale de l’Union européenne (12 010 milliards d’euros, soit 86,6 % du produit intérieur brut). D’ici à 2016, ils devraient emprunter 180 milliards d’euros par an.Pourquoi le secteur public emprunte-t-il ?L’endettement croissant des collectivités européennes est l’une des conséquences de la crise. « Du fait des contraintes budgétaires, les États ont réduit leurs dotations de fonctionnement et d’investissement à destination de ces acteurs », explique Sébastien Hay, vice-président de MPSE.C’est notamment le cas de la France : entre 2014 et 2017, l’Etat aura réduit ses transferts aux collectivités territoriales de 25 %. Résultat : les besoins de financement de ces dernières devraient passer de 16 à 19 milliards d’euros par an sur la période 2008-2013, à 17 à 21 milliards d’euros par an d’ici à 2017. Ils seront couverts pour l’essentiel par La Banque postale, la Caisse des dépôts et consignations ou encore l’Agence France Locale.Lire aussi :La banque des collectivités territoriales entre en actionParadoxalement, la réforme territoriale, qui réduira le nombre de régions métropolitaines de vingt-deux à treize, devrait également favoriser l’endettement des collectivités françaises. « Certaines régions atteindront la taille critique nécessaire pour accéder au marché obligataire, ce qui n’était pas le cas pour toutes auparavant », explique M. Hay.Quels sont les « outils » d’endettement privilégiés ?« Pour se financer, les collectivités se tournent de plus en plus vers les marchés obligataires, où elles profitent de taux relativement bas grâce à la politique accommodante de la Banque centrale européenne », ajoute M. Beroud.C’est en particulier le cas des seize länder (régions) allemands : en 2016, ils devraient avoir recours aux emprunts obligataires pour 90 % de leurs besoins de financement, contre 80 % en 2014 et 59 % en 2009, estime MPSE.Les pays du sud de l’Europe, eux, ne sont pas logés à la même enseigne : leurs collectivités n’ont que très peu accès aux marchés financiers. « Elles se financent essentiellement grâce à des prêts à des taux d’intérêts quasi nuls consentis par les États », commente M. Hay.C’est notamment le cas en Espagne et en Italie. Entre 2012 et 2014, Madrid a ainsi prêté près de 134 milliards d’euros aux régions, provinces et municipalités espagnoles, toutes exsangues, selon les statistiques du pays.Lire aussi :Les régions espagnoles ne sont pas sorties de la criseQui emprunte le plus ?Selon l’étude de Moody’s, les acteurs publics qui emprunteront le plus en 2015 et 2016 sont les länder allemands, à hauteur de 80 milliards d’euros par an. Mais ces emprunts serviront essentiellement à financer de la dette arrivée à maturité, car les régions allemandes sont structurellement excédentaires. De fait, leur endettement total, de 552 milliards d’euros en 2014, devrait tomber à 550 milliards cette année, puis 548 milliards en 2016, estime MPSE.Au Royaume-Uni, les bailleurs sociaux (les Housing Associations) sont les plus gros emprunteurs. En 2014, leur dette culminait à 57,7 milliards de livres sterling (3,5 % du PIB), et devrait grimper jusqu’à 67 milliards en 2016, selon leurs propres estimations.En Italie, les besoins de financement des régions et localités pour 2015 et 2016, estimés de 2 à 3 milliards par an, seront entièrement couverts par Cassa Depositi e Prestiti, la caisse des dépôts italienne.Faut-il s’inquiéter de ces tendances ? La situation est très variable selon les États, celle des régions espagnoles étant probablement la plus délicate. « En France, en Allemagne et au Royaume-Uni, l’accès des collectivités aux marchés obligataires permet de diversifier les financements », juge M. Beroud, et donc, d’éviter leur dépendance à une seule source.Il est vrai qu’elles y profitent aujourd’hui de taux d’intérêt particulièrement attractifs. Encore faut-il que leurs recettes fiscales soient, dans les années à venir, suffisantes pour compenser la réduction des dotations de l’Etat, en particulier en France.Lire aussi :L’envolée du franc suisse pèse sur les collectivités locales françaisesMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard Vous souvenez-vous des 34 plans de « reconquête industrielle » lancés par Arnaud Montebourg en septembre 2013 ? Vous pouvez les oublier. Après les avoir passés au crible, Emmanuel Macron, le successeur de M. Montebourg à Bercy, a choisi de remanier en profondeur l’ensemble de ce programme phare. Le résultat de cette remise à plat a été dévoilé par le ministre de l’économie, lundi 18 mai à Nantes.Fini les 34 plans séparés, comme le véhicule à pilotage automatique ou la chimie verte. Place à une « matrice » reposant sur cinq « piliers » et à neuf « solutions industrielles ». Les mots choisis le confirment : si M. Montebourg est un pur animal politique, son successeur relève davantage de la grande tradition technocratique. Mais les différences entre les deux versions de ce programme destiné à donner un coup de fouet à l’industrie bleu-blanc-rouge vont au-delà du vocabulaire.Sur les 34 projets initiaux, trois ont été écartés, ceux portant sur les drones civils, l’e-éducation et les énergies renouvelables. Ils ont été considérés comme redondants avec d’autres programmes du gouvernement, dans lesquels ils vont en principe être fondus.Les 31 autres plans n’ont pas disparu. « On n’en a supprimé aucun », assure Bercy. M. Macron tire en effet un bilan plutôt positif de la première année du programme de son prédécesseur. Plus de 330 projets concrets ont été lancés. Ils représentent à terme des investissements de 3,7 milliards d’euros, dont 1,5 milliard provenant de subventions d’Etat. Airbus a, par exemple, choisi Pau pour implanter sa future usine d’avions électriques.Mais, jugeant les anciens plans encore trop nombreux pour être lisibles, le nouveau ministre a préféré les regrouper sous dix nouvelles rubriques. Neuf d’entre elles – « solutions industrielles », selon le lexique officiel – correspondent à de grands marchés. Tous les plans liés aux transports ont ainsi été réunis sous le label « Transports de demain » : l’avion électrique, les nouveaux dirigeables, le navire écologique… Des regroupements du même type ont été effectués autour de la santé, de la « ville durable », etc.À chaque fois, il s’agit, selon Bercy, de « sortir de la logique de silo », pour que toutes les entreprises d’un même domaine puissent se parler. Au passage, le gouvernement entend attirer dans les projets des investisseurs étrangers.S’appuyer sur les syndicats patronauxLa dixième rubrique, « Industrie du futur », est la plus importante. M. Macron a voulu ici muscler le 34e et dernier plan de M. Montebourg, le plus transversal de tous, celui destiné à accélérer la modernisation des usines. « C’est la matrice de notre stratégie industrielle », affirme Bercy.Inquiet du vieillissement de l’outil industriel, le gouvernement entend ainsi aider 2 000 PMI à passer au numérique et à se robotiser, en les faisant bénéficier de diagnostics personnalisés d’ici à la fin 2016. Au moins 15 projets vitrines devraient être lancés dans le même temps, comme la cellule robotisée de l’usine de Daher visitée lundi par M. Macron à Nantes. À cela s’ajoutent des actions pour développer l’innovation (par exemple en matière d’imprimantes 3D), former les salariés au numérique, et renforcer la coopération internationale sur les normes.Lire aussi :L’outil industriel français vieillit de façon inquiétanteEt pour sensibiliser le plus de PME possibles aux bienfaits de l’« usine 4.0 », M. Macron a choisi de s’appuyer sur les syndicats patronaux. Le programme ne sera plus piloté par les grands industriels choisis par M. Montebourg, mais par un comité réunissant les pouvoirs publics, les syndicats de salariés, ainsi que six organisations patronales rassemblées dans une nouvelle association loi 1901 avec deux centres de recherche et deux écoles. Au risque que l’ensemble soit très lourd à manœuvrer…« C’est vrai, on passe d’un petit club très réactif à un dispositif plus complexe qui peut s’engluer, admet Laurent Siegfried, du Groupement des industries de l’équipement électrique (Gimelec), une des chevilles ouvrières du programme. Mais c’est le prix à payer pour que le projet change de dimension. » Un premier bilan pourra être effectué fin 2016.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Escande « Pourquoi personne ne l’a vu venir ? » En novembre 2008, au pire de la crise financière mondiale, la reine d’Angleterre avait posé cette question naïve aux grands esprits réunis à la prestigieuse London School of Economics (LSE). Et comme toutes les bonnes questions naïves, celle-là a plongé les chercheurs dans des abîmes de perplexité.Lire aussi :Prix du meilleur jeune économiste 2015Une humiliation aussi pour des économistes persuadés que leurs modèles mathématiques étaient tellement fiables qu’ils pouvaient désormais analyser le présent et prévoir l’avenir. Nous ne sommes toujours pas sortis de cette interrogation existentielle. La remise du Prix du meilleur jeune économiste 2015, décerné ce lundi 18 mai par Le Monde et le Cercle des économistes donne de belles pistes de réponses.L’aide au développement révolutionnéeA 38 ans, Pascaline Dupas est un pur produit de l’excellence française, comme elle sait s’exporter : Ecole normale supérieure, Harvard, professeure à la prestigieuse université californienne de Stanford. Et pourtant cette académique de haut vol n’est pas une fana de la théorie.Son obsession : le terrain, l’Afrique. Aller voir ce qui se passe et comprendre. « Pourquoi l’enfant de mes amis est-il mort de la malaria ? », se demande-t-elle. Alors elle utilise la réalité comme laboratoire. Tester scientifiquement des solutions différentes et voir celles qui sont les plus efficaces.Cette approche, théorisée par une autre lauréate du prix, Esther Duflo, aujourd’hui professeure au Massachusetts Institute of Technology (MIT), est en train de révolutionner l’aide au développement en se défiant des généralisations et des évidences. Et donc en écoutant des gens dont la rationalité nous échappe. « Pourquoi ce Marocain, qui n’a pas assez à manger, achète-t-il une télévision ? », s’interroge Esther Duflo dans son livre Repenser la pauvreté (Seuil, 2012). Qu’est-ce qui est le plus efficace pour lutter contre le paludisme : faire payer les moustiquaires ou les distribuer gratuitement ? a questionné Pascaline Dupas.Retour à l’expérimentationAprès des décennies d’abstraction, voire de mépris des réalités sociologiques, l’expérimentation revient en force dans l’économie, grâce aussi à la puissance de l’informatique.Et ce n’est pas le seul apanage de l’aide au développement. Deux des trois nominés du prix cette année pratiquent l’expérimentation pour évaluer l’impact des politiques publiques cherchant des réponses scientifiques à des questions simples dans la santé, l’éducation, l’emploi…Reste à faire passer le message aux décideurs politiques. « En France, ce sont les croyances et les rhétoriques politiciennes qui décident des réformes fiscales et sociales », regrette Olivier Bargain, l’un de nos trois nominés. La science économique se réforme dans un bouillonnement salvateur dont pourrait s’inspirer la science politique. Faute de quoi, la prochaine question existentielle de la reine pourrait bien s’adresser à ses ministres.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave Donner du sens à ses placements, partager les fruits de son épargne… plus d'un million de Français ont déjà souscrit au moins un produit d'épargne solidaire. En 2014, les sommes déposées sur ces placements ont progressé de 13,6 % pour atteindre 6,8 milliards d'euros d'encours, selon le baromètre annuel publié le 18 mai par l'association Finansol.Lire : La revanche de l’épargne solidaireCe rythme tend toutefois à ralentir, en raison du coup de frein de son principal moteur, l'épargne salariale (4,14 milliards d'euros). Depuis 2010, la loi oblige les entreprises à proposer dans leur offre d'épargne salariale au moins un fonds solidaire, ce qui a permis de booster les encours. Mais en 2014, ils n'ont progressé que de 12,1 % (contre une hausse de 43 % en 2013).« L'impact de la crise sur les résultats des entreprises se ressent dans la croissance des encours d'épargne salariale, qui a cru un rythme moins élevé que les années précédentes. Ce phénomène a pesé sur le volet solidaire », explique Sophie des Mazery, directrice de Finansol. #container_1431529463714{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1431529463714{ height:400px; } #container_1431529463714 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1431529463714 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1431529463714 .subtitre{ display:block; }Evolution des encours de l'épargne solidaire(en millions d'euros)(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1431529463714", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Finansol", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" millions d'euros", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Montant de l'encours", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 845 ], [ "", 1229 ], [ "", 1626 ], [ "", 1630 ], [ "", 2400 ], [ "", 3082 ], [ "", 3548 ], [ "", 4690 ], [ "", 6018 ], [ "", 6836 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);En revanche, l'épargne bancaire (livrets, assurance-vie) enregistre une franche progression (+ 17,2 %, à 2,23 milliards d'euros). « Certains établissements ont commercialisé de nouveaux produits, d'autres ont fortement promu ce type de placements. Cela prouve bien que si les banques jouent le jeu et informent leurs clients, ces derniers adhèrent », note Sophie des Mazery.Lire : Extension du domaine des produits solidairesL'épargne ainsi investie sert ensuite à soutenir des entreprises à forte utilité sociale et/ou environnementale. En 2014, le flux de financement issu de l'épargne solidaire s'est élevé à 240 millions d'euros (contre 187 millions en 2013).Un coup de pouce bienvenu pour les entreprises, associations et autres structures qui a permis de créer ou consolider 43 000 emplois, reloger 5 000 personnes, approvisionner 15 000 nouveaux foyers en énergie renouvelable… selon les décomptes de Finansol. Parallèlement, les produits de partage (ce sont des livrets, contrats d'assurance-vie, où les particuliers acceptent de donner tout ou partie de leurs intérêts) ont permis de reverser 5,7 millions d'euros à des associations en 2014.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Piel Il est peu banal qu’une commandante de police vienne témoigner devant un magistrat pour détailler les dysfonctionnements qui ont ponctué la conduite de son enquête. Encore moins que celle-ci revienne sur ses propres conclusions. C’est pourtant ce qu’a fait Nathalie Le Roy, commandante de police à la brigade financière chargée des investigations sur l’affaire Kerviel, le 9 avril, devant le juge d’instruction du pôle financier Roger le Loire.Selon ses déclarations, auxquelles le site Médiapart a eu accès, Mme Le Roy a expliqué qu’« à l’occasion des différentes auditions et des différents documents que j’ai pu avoir entre les mains, j’ai eu le sentiment puis la certitude que la hiérarchie de Jérôme Kerviel ne pouvait ignorer les positions prises par ce dernier ». A l’appui de « ce sentiment », elle a notamment évoqué le témoignage d’un ancien salarié de la banque. Opérant au sein de l’entité « risques opérationnels », il a assuré à l’enquêtrice que « l’activité de Jérôme Kerviel était connue » et affirmé avoir alerté, en avril 2007, Claire Dumas, adjointe au directeur des risques opérationnels, par le biais d’un message électronique « avec une tête de mort pour attirer leur attention ». Tout au long de la procédure qui a abouti, en mars 2014, à la condamnation de Jérôme Kerviel à cinq ans de prison dont trois ferme, la banque, elle, a défendu, le fait qu’elle ignorait tout de ses agissements.« J’ai eu le sentiment d’avoir été instrumentalisée par la Société générale », a précisé Mme Le Roy. « L’ensemble des documents qui ont été requis dans cette enquête auprès de la Société générale nous ont été fournis par cette dernière, car nous n’avions pas le matériel informatique pour l’exploitation. (…) C’est la Société générale elle-même qui m’adresse les personnes qu’elle juge bon d’être entendues », a-t-elle indiqué. Contactée, Mme Le Roy n’a pas donné suite à nos sollicitations.De son côté, la Société générale a tenu à rappeler au Monde que Jérôme Kerviel « avait lui-même déclaré aux policiers qui l’interrogeaient en janvier 2008 qu’il avait agi seul et à l’insu de sa hiérarchie. Il avait aussi renouvelé ses aveux devant les deux juges d’instruction, Mme Françoise Desset, doyen des juges d’instruction, et M. Renaud Van Ruymbeke, en présence de ses avocats ».Une information judiciaire pour « faux, usage de faux » et « escroquerie au jugement » avait été ouverte en juillet 2014 après plusieurs plaintes déposées contre la banque par Jérôme Kerviel. Il y dénonçait les enregistrements de son interrogatoire interne réalisé par la direction de la banque en janvier 2008, au moment où celle-ci avait pris connaissance des positions prises par l’ancien trader.Selon lui, ces enregistrements ont été montés et certains passages coupés. Il s’agirait notamment des moments où il accusait sa hiérarchie d’avoir été au courant de ses pratiques. Or ces bandes ont fait partie des pièces qui ont nourri la procédure et conduit à sa condamnation. L’ancien trader soulignait dans ces plaintes l’aggravation des pertes qui lui ont été imputées alors que, selon lui, elles seraient dues à d’autres traders. Il pointait en outre des opérations fictives qui auraient été menées par la banque pour truquer le montant de ces mêmes pertes. La banque avait répliqué en déposant à son tour deux plaintes pour dénonciation calomnieuse. Contacté, l’avocat de Jérôme Kerviel, David Koubbi, n’a pas donné suite à nos sollicitations.Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicole Vulser Rien ne va plus entre les principales marques de luxe de Kering (Gucci, Yves Saint Laurent, Balenciaga, Bottega Veneta…) et le principal site de commerce en ligne chinois Alibaba. Les premières ont engagé des poursuites aux États-Unis contre le second, qu’elles accusent de faciliter la vente des contrefaçons.Dans leur dossier de 142 pages déposé, vendredi 15 mai à la cour fédérale de Manhattan, les marques du groupe français et leurs filiales américaines ont demandé des dommages et intérêts ainsi qu’une injonction à l’encontre d’Alibaba pour infraction à la loi sur les marques déposées.Une première plainte avait été déposée par Kering au cours de l’été 2014 pour les mêmes motifs à l’encontre d’Alibaba. Elle avait finalement été retirée pour permettre aux deux parties de discuter et tenter de trouver une solution à l’amiable. Rien n’ayant abouti et la discussion « n’ayant produit aucun résultat significatif », selon le porte-parole de Kering, « la plainte a de nouveau été déposée ».Dans sa nouvelle démarche, le groupe accuse Alibaba d’avoir organisé un « écosystème » complet visant à permettre, faciliter et encourager la vente et la livraison de produits contrefaits, aussi bien sur Alibaba, que sur les autres plateformes qui lui sont associées, AliExpress ou Taobao.Liste éloquente de fauxLa litanie des ventes de faux est éloquente : un sac Gucci contrefait est ainsi proposé à 2 dollars (1,75 euro) l’unité alors que le prix du vrai sac, en boutique, s’élève à 795 dollars. Idem pour des montres de la même marque, vendues 10 à 80 dollars, contre 960 en boutique. Ou ces chaussures de sport vendues comme des petits pains à 40 dollars au lieu de 500. Des tee-shirts siglés Yves Saint Laurent expédiés aux clients pour 14,99 dollars…Par ailleurs, si un internaute cherche un objet contrefait, il est immédiatement renvoyé vers un site qui lui proposera des faux produits siglés. Kering accuse également Alibaba de commercialiser des mots-clés aux contrefacteurs, comme « cuir synthétique » ou encore « Cucchi » ou « Guchi ».Les avocats de Kering – du cabinet Gibson, Dunn & Crutcher – ont identifié plus de 2 000 boutiques qui commercialisent des produits Gucci contrefaits sur Taobao. Rien qu’entre le 22 mars 2013 et le 22 avril 2013, ils affirment que 37 000 faux sacs Gucci ont été écoulés. Ce qui représente un manque à gagner colossal pour Kering.Les États-Unis ont retiré Taobao de leur liste des sites les plus suspects en 2012, estimant que le site avait fait des progrès en la matière. Manifestement, il reste du chemin à parcourir. De son côté la direction d’Alibaba a rejeté, lundi 18 mai, les accusations de Kering, regrettant que le groupe ait préféré la voie judiciaire plutôt que celle « d’une coopération constructive ».Dans le collimateur des autorités chinoisesLa Chine est connue pour fabriquer et commercialiser des produits contrefaits : les autorités en ont saisi 9 000 tonnes et ont arrêté 59 000 personnes en 2013, selon le ministère chinois de la sécurité publique.En Chine même, Alibaba a été publiquement mis en cause, fin janvier, dans un rapport de l’administration d’état du commerce et de l’industrie chinoise (SAIC, State Administration of Commerce and Industry) pour la prolifération de faux, de vendeurs non-agréés et de pratiques illégales sur ses plateformes de vente, principalement Taobao et Tmall.« Des activités commerçantes illégales ont lieu sur les plateformes de vente d’Alibaba, et la société évite depuis longtemps d’y prêter attention et de prendre les mesures nécessaires pour y mettre fin », dit le rapport de l’administration chinoise, qui prévient qu’Alibaba est confronté à « sa plus grosse crise de crédibilité depuis sa fondation. »Lire aussi :Alibaba accusé de favoriser des « pratiques illégales » en ChineNicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Audrey Tonnelier Le tribunal correctionnel de Paris a clos, lundi 18 mai, le procès EADS. Sept dirigeants et ex-dirigeants du groupe aéronautique, ainsi que les groupes Daimler et Lagardère y étaient poursuivis pour délit d’initiés. Mais le parquet national financier (PNF) a réclamé la fin des poursuites. Motif : tous avaient été mis hors de cause en 2009 par la commission des sanctions de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Or, reprenant le principe non bis in idem (pas deux fois pour la même chose), le Conseil constitutionnel a jugé, en mars, qu’un délit d’initié ne pouvait être poursuivi à la fois par le gendarme de la Bourse et par la justice pénale.Toutefois, le débat sur la double poursuite ne fait que commencer. Gérard Rameix, le président de l’AMF, détaille au « Monde » le contenu de ses propositions pour la future loi sur les délits boursiers.Lire aussi :« Affaire EADS » : vers une loi sur les délits boursiersVous étiez secrétaire général de l’AMF en 2006 et avez ouvert l’enquête EADS. Avez-vous des regrets sur l’issue du procès ?J’ai soutenu avec succès devant le collège de l’AMF la nécessité d’ouvrir une procédure de sanction. Je n’étais plus là en 2009, quand la Commission des Sanctions a statué [et blanchi l’ensemble des mis en cause]. Elle a considéré que le niveau de preuves n’était pas suffisant, je n’ai pas à commenter cette décision. Même si, bien sûr, ce n’est pas la plus grande victoire de ma carrière.L’AMF remet cette semaine au gouvernement et aux parlementaires ses propositions pour réformer la répression des délits boursiers, qui doit faire l’objet d’une loi d’ici à septembre 2016. Pourquoi ce débat ?En mars 2014, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait prohibé dans une affaire italienne le système de répression dual [administratif d’une part, via l’AMF pour la France, et pénal de l’autre]. Elle a indiqué que lorsqu’une sanction est définitive dans un système, les poursuites doivent s’arrêter dans l’autre.Le 18 mars dernier, le Conseil constitutionnel, saisi dans l’affaire EADS, a indiqué qu’en matière boursière, il ne peut y avoir cumul de poursuites pénales et administratives. Cela concerne les délits d’initié, mais le raisonnement peut s’appliquer aux deux autres infractions boursières relevant du pénal : la manipulation de cours et la diffusion de fausses informations.Avez-vous été surpris par cette décision du Conseil ?Oui, car c’est un revirement. Depuis 1989, le Conseil Constitutionnel reconnaissait la possibilité de poursuites et de sanctions sur deux terrains juridiques différents, tout en prévoyant un principe de proportionnalité : la sanction pénale tenait compte du montant de la sanction administrative, souvent antérieure.Notre objectif est que cette nouvelle contrainte juridique mène à une politique de répression des infractions boursières cohérente, sans affaiblir le système actuel.Parce qu’il y a un risque d’affaiblissement, selon vous ?Oui. Depuis sa création, en 2003, l’AMF a rendu 315 décisions et infligé un peu plus de 177 millions d’euros d’amendes. Nous menons une politique de répression de plus en plus affirmée, conforme à ce qu’attend l’opinion publique depuis la crise financière.Dans le système qui prévalait jusqu’à présent, un dossier pouvait être traité deux fois, même si cela arrivait rarement en pratique. C’était un mode de répression efficace : il nous permettait de prononcer des sanctions importantes dans des délais raisonnables (deux à trois ans), même s’il ne comportait pas la possibilité de peines de prison.L’AMF informait systématiquement le parquet lorsqu’une affaire pouvait relever du pénal, mais n’interrompait pas ses poursuites pour autant. En un peu plus de dix ans, nous avons transmis 182 affaires au parquet et 22 d’entre elles ont donné lieu à une sanction pénale.Que va-t-il se passer désormais ?Si la future loi choisit le principe d’aiguillage des dossiers, ceux-ci iront soit vers la voie administrative, soit pénale. Dans ce dernier cas, nous devrons nous reposer sur une procédure qui reste longue, complexe, exigeante en termes de preuve et davantage susceptible d’être ralentie par un certain nombre d’incidents de procédures.N’était-ce pas déjà le cas, dans les cas les plus graves ?Si, mais il pouvait y avoir cumul des poursuites ! Le parquet savait que nous réprimions de notre côté, et nous laissait la main dans un certain nombre de cas. Ce que je crains, c’est une tentation de privilégier la voie pénale, qui conduirait le parquet à poursuivre beaucoup plus systématiquement que par le passé. Au risque d’aboutir à un engorgement et au fait que certains dossiers échoueraient pour des raisons de procédure.La création, il y a un an, du parquet national financier (PNF), qui cherche encore ses marques, renforce-t-elle vos craintes ?Nos deux institutions coopèrent étroitement, mais avec des cultures et des méthodes de travail différentes. Chacun devra désormais avoir conscience que, s’il s’empare d’un dossier, l’autre ne pourra pas le faire.Dans la plupart des cas, la répression dite administrative nous semble plus appropriée. Le principal avantage de la voie pénale est de pouvoir aboutir à des peines de prison, or elles sont très rares. Depuis la création de l’AMF, pas une seule peine de prison ferme n’a été prononcée, et seulement une douzaine de peines avec sursis.Le pénal ne serait donc pas nécessaire ?Si, au contraire ! D’abord parce que, pour certaines affaires exceptionnelles, il dispose de méthodes d’investigations que nous n’avons pas (gardes à vue, écoutes, filatures…). Ensuite, parce que le droit européen [directive sur les abus de marché d’avril 2014] prévoit que les infractions les plus graves doivent pouvoir être réprimées au pénal. Enfin, parce que les dérapages du secteur financier, depuis la crise, ont rendu le grand public légitimement plus sensible à ce sujet.Il est donc logique de disposer de moyens de répression symbolique forts, comme la prison. Cependant, il faut agir avec prudence et ne pas tomber dans une utilisation excessive de la procédure pénale. Je vois difficilement la machine pénale capable d’absorber les 10 à 15 dossiers qui donnent chaque année lieu à l’ouverture d’une procédure de sanction par l’AMF.Les montants des amendes infligées par l’AMF restent bas au regard du plafond théorique de 100 millions dont vous disposez…Cette somme est récente (avant 2010, le plafond était de 10 millions), nous commençons seulement à avoir des affaires qui relèvent de ce plafond. L’affaire LVMH [sanctionné en juillet 2013 pour être monté masqué au capital de son concurrent Hermès], a abouti à une sanction de 8 millions d’euros, mais le plafond applicable était de 10 millions seulement. Par ailleurs, je rappelle qu’au pénal, les amendes ne peuvent pas dépasser 1,5 million d’euros !Que proposez-vous pour réformer le système ?Nous proposons de distinguer clairement le manquement d’initié du délit d’initié. Aujourd’hui, ces deux termes désignent peu ou prou la même infraction (utilisation d’informations inconnues du marché, qui influent sur le cours de Bourse pour en tirer un profit ou éviter une perte), l’un devant l’AMF, l’autre devant les tribunaux pénaux.Il n’y a pas de notion de gravité. Nous proposons d’introduire un ordre de grandeur financier - un million d’euros de profit réalisé ou de perte évitée - et des critères d’influence sur le cours de Bourse : 3 % à 5 % de décalage de cours par exemple.Des critères d’intentionnalité, d’agissement en bande organisée, de récidive et la présence de délits connexes (abus de biens sociaux, présentation de faux bilan…) justifieraient aussi une compétence pénale.Dans ces cas-là, l’AMF se portera partie civile, afin de contrer les efforts de la défense pour essayer d’invalider ou de ralentir les procédures. Nous proposons une période de concertation de deux mois pour définir l’orientation du dossier.Le PNF a clairement dit qu’il souhaite in fine trancher sur cette orientation…Je trouve problématique de voir les investigations d’une autorité administrative indépendante privée d’effet par une autorité extérieure, fût-elle le parquet. C’est un point que devra trancher le législateur.Les sanctions pénales ne correspondent-elles pas déjà aux cas les plus graves ?Pas toujours ! Dans certains cas, le parquet estime qu’il dispose de preuves suffisantes pour avoir des chances de succès devant un tribunal correctionnel, même si le gain n’est pas considérable. Le pénal présente des contraintes de niveau de preuve plus strictes.À l’inverse, nous pouvons considérer qu’un faisceau d’indices suffit à montrer un comportement irrégulier. En matière de délit d’initié, quand vous n’êtes pas l’auteur de l’information ou celui qui y a accès de par sa fonction, la preuve absolue de la manière dont l’information a été acquise existe très rarement.L’une des critiques faites à l’AMF est celui de l’indépendance de sa Commission des sanctions…Je réfute complètement cette critique. Si l’on veut que le régulateur de marché puisse faire respecter ses règles, il est logique qu’il ait des moyens qui n’obéissent pas à toutes les contraintes de la procédure pénale. La Commission des sanctions est bien sûr intégrée à l’AMF, mais elle est totalement indépendante du collège [chargé d’engager les poursuites].Nos décisions sont d’ailleurs fréquemment contestées devant la Cour d’Appel ou le Conseil d’Etat, avec de faibles taux de succès pour les mis en cause (en 2014, 77 % des recours contre les décisions de sanction de l’AMF ont été rejetés).Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.05.2015 à 08h49 • Mis à jour le18.05.2015 à 08h51 | Anne Eveno et Sarah Belouezzane Dans le grand jeu de l’attribution des nouvelles fréquences aux opérateurs de mobile en France, dans la bande 700 MHz, jusqu’alors utilisée pour la diffusion de la télévision numérique terrestre, Free semble avoir perdu la première manche. Selon Les Échos du lundi 18 mai, le régulateur des télécommunications, l’Arcep, aurait conclu dans une analyse à l’impossibilité de garantir un lot de fréquences à un opérateur, ceci étant « trop risqué sur le plan juridique ».Le quotidien note que l’analyse juridique de l’Arcep « ne préjuge en rien de la décision finale » que doivent prendre ensemble l’Etat et le gendarme des télécoms. Sollicitée par Le Monde, l’Arcep renvoie sur un tweet publié dimanche 17 mai indiquant qu’à ce stade rien n’est décidé et que le dialogue avec le gouvernement s’engage.Bande 700 : aucune décision n'est prise aujourd'hui et le dialogue avec le Gvt s'engage.— ARCEP (@ARCEP) 17 Mai 2015Le président de l’Arcep, Sébastien Soriano, avait indiqué, le 7 mai sur BFM Business, que l’appel à candidatures pour l’attribution de la bande de fréquence des 700 MHz aurait lieu « début juillet », ouvrant la voie à une cession aux opérateurs avant fin 2015.Pourquoi ces fréquences 700 MHz suscitent-elles tant d’attention ? Pour construire un réseau, les opérateurs de téléphonie mobile ont besoin de fréquences radio qui forment un spectre sur lequel sont émises les communications. Celui-ci fait partie du domaine public, c’est donc l’Etat qui en attribue des parties ou lots, au terme d’enchères auxquelles les opérateurs sont appelés à participer. La vente des fréquences de la bande 700 MHz intervient quatre ans après celle des fréquences 800 MHz.Les fréquences 700 MHz, surnommées « fréquences en or », présentent le double avantage de permettre au réseau mobile de mieux pénétrer dans les immeubles – ces ondes traversent le béton – et d’être très utiles dans les zones peu denses, car elles assurent une bonne couverture grâce à un nombre limité d’antennes.Occupées actuellement par les chaînes de la télévision numérique terrestre (TNT), ces fréquences ne seront libérées que progressivement, entre le 1er décembre 2015 et le 1er juillet 2019.Confrontés à une explosion des flux de données sur Internet, les opérateurs ont besoin de plus de spectre. Comme l’indique le gendarme des télécoms, « l’attribution de la bande 700 MHz revêt une importance stratégique pour le déploiement de réseaux mobiles à très haut débit étendus et performants à court et moyen terme, ainsi que pour accompagner, à plus long terme, les futures innovations ». La bande des 700 MHz permettra le déploiement de la téléphonie mobile 4G, déjà entamé par les opérateurs, et celle, plus tard, de la 5G.Pour les opérateurs, cet appel d’offres est le dernier avant bien longtemps. Ils doivent donc s’assurer de récupérer des lots. C’est surtout vrai pour Free. Le groupe fondé par Xavier Niel (par ailleurs actionnaire à titre individuel du Monde) ne dispose à ce jour que de très peu de basses fréquences, et uniquement dans la bande 900 MHz. Ce qui crée, selon l’Arcep, un déséquilibre avec ses concurrents.Quelles sont les modalités d’attribution possibles ?Deux scénarios sont en concurrence. Le premier est un processus normal d’enchères où plusieurs candidats déposent chacun une offre sur les lots proposés et où les plus élevées l’emportent. Le second consisterait donc à réserver un lot particulier à Free.Notant que « Free est un opérateur qui a moins de fréquences que les autres », M. Soriano avait déclaré, le 7 mai sur BFM Business, qu’il n’était pas exclu qu’un lot lui soit garanti lors du futur appel d’offres, mais en affirmant que l’essentiel était « que la procédure retenue soit solide juridiquement ».Selon l’Arcep, un opérateur ne peut être compétitif que s’il dispose d’un lot de fréquences basses. Free rappelle pour sa part qu’à son arrivée sur le marché, Bouygues Telecom s’était vu accorder des avantages pour rattraper son manque de fréquences.Toutefois, pour Orange, Numericable-SFR et Bouygues Telecom, garantir ainsi des fréquences préférentielles au quatrième entrant constituerait une distorsion de concurrence.Selon eux, Free a déjà eu la possibilité d’obtenir des basses fréquences en 2011 lors des enchères pour la bande des 800 MHz. Mais, rappellent-ils, la somme proposée par l’opérateur avait, à l’époque, été jugée insuffisante.Ses concurrents pointent aussi le fait que Free est l’opérateur le plus rentable d’Europe et qu’il n’a pas besoin d’aide pour se doter en fréquences. « On ne peut plus considérer que ce sont de nouveaux entrants à aider », estime l’un deux. « Le gouvernement ne peut pas à la fois vouloir en tirer suffisamment d’argent et attribuer par défaut un lot à un opérateur, c’est contradictoire », insiste-t-il.Qu’attend l’Etat de cette attribution de fréquences ?Le gouvernement espère 2,1 milliards d’euros de cette vente aux enchères, une somme déjà inscrite dans le budget 2015 au titre de la loi de programmation militaire.S’ils obtiennent, par exemple, chacun un lot équivalent, les quatre opérateurs en lice (Orange, SFR-Numericable, Bouygues Télécom et Free Mobile) devront débourser quelque 500 millions d’euros en fin d’année. Une dépense importante pour des acteurs secoués par la guerre des prix entamée depuis 2012.Anne EvenoJournaliste au MondeSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.05.2015 à 12h00 • Mis à jour le18.05.2015 à 17h21 | Harry Bellet Les résultats des ventes aux enchères d’art impressionniste, moderne et contemporain de New York battent si régulièrement des records que ça en deviendrait presque lassant, si celles qui se sont achevées jeudi 14 mai ne révélaient quelques nouveautés dans ce marché très particulier. Sauf erreur dans l’addition, le produit vendu en une semaine dépasse les 2 milliards de dollars, 2 457 000 000 si on ajoute la vente d’art impressionniste de Sotheby’s qui se tenait la semaine précédente. Christie’s avait pour sa part préféré décaler la sienne pour ne pas coïncider avec le vernissage de la biennale de Venise qui avait lieu au même moment. Soit 4% de la totalité des échanges d’œuvres d’art de l’année précédente dans le monde, estimée à 58 milliards de dollars.Le tout a été couronné par un nouveau record mondial pour un tableau vendu aux enchères (d’autres auraient fait mieux en vente privées, mais les montants sont là invérifiables), les 179,4 millions de dollars obtenus chez Christie’s pour Les Femmes d’Alger de Picasso. A ce prix là, il s’agit d’un trophée : on observe l’arrivée de nouveaux venus sur le marché, richissimes mais pas nécessairement au fait des subtilités de l’histoire de l’art - toutefois, Picasso, ils en ont entendu parler. Pour peu que le catalogue de la vente leur explique que celui-ci fut peint en hommage à Matisse (ce qui reste à prouver) mort peu de temps auparavant, dont ils connaissent aussi vaguement le nom, et à Delacroix (une rapide consultation sur internet leur confirmera qu’il fut un peu fameux), et les voila rassurés. Un brin flattés aussi d’apprendre la présence dans la salle de « beautiful people », comme l’acteur Leonardo di Caprio, qui achetait peu mais se montrait beaucoup. Pour le reste, la publicité mondiale donnée par la presse à cette vente suffira à ce que leurs amis reconnaissent la chose lorsqu’elle sera accrochée dans leur salon. Ou dans leur musée, puisqu’il est désormais de bon ton de s’en faire construire un à son nom.Tétons floutés à la télévisionNe soyons pas trop caustiques : la toile est belle, et encore dérangeante, au point que la chaîne de télévision Fox News s’est sentie de son devoir moral de flouter les tétons des algériennes. Trophée, mais à double titre, puisque il n’a pas été simple pour Christie’s d’en obtenir le mandat de vente : il leur a fallu pour cela assurer à son précédent propriétaire que, quel que soit le résultat des enchères, il toucherait un montant convenu d’avance. C’est le principe de la garantie, qui dans la vacation considérée, a atteint des sommets : 49 œuvres, soit plus de la moitié des lots de la vente, étaient ainsi garanties. Si Christie’s les cédait moins cher que prévu, la maison en était de sa poche. Le temps où les commissaires priseurs agissaient en intermédiaires neutres entre un vendeur et un acheteur est désormais bien loin.Placement à court et long termeC’est d’ailleurs ce qui gêne le plus les observateurs. Un marchand cité par le New York Times n’hésite pas à parler d’opacité, un comble pour une vente publique. Un autre confie au Monde ses doutes sur la réalité de certaines ventes, un tableau supposément cédé à un tiers pouvant en fait être acheté par la maison elle-même, qui trouve son intérêt à soutenir les prix, spécialement quand son propriétaire est lui-même un des plus importants collectionneurs du monde et valorise ainsi son stock.Dernier enseignement, l’art est définivement devenu un placement qui, s’il est parfois risqué, peut aussi s’avérer très rentable. Sur le long terme, par exemple ce mobile de Calder, acheté 650 000 dollars en 2001, revendu 5,8 millions de dollars cette semaine. Sur le court terme, ça marche aussi très bien : le Portrait d’Henrietta Moraes peint par Bacon en 1963 avait été acheté 33,4 millions à Londres en 2012, rappelle l’excellent Judd Tully, un des meilleurs spécialistes de ce marché. Il a été revendu 47,7 millions de dollars. Plus de 14 millions de dollars de plus-value en trois ans, on comprend mieux l’amour de l’art.Harry BelletJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Marin (San Francisco, correspondance) Dans les prochaines semaines, un drôle de véhicule va commencer à arpenter les rues de Mountain View, en plein cœur de la Silicon Valley. Avec son petit gabarit, ses formes arrondies et ses allures enfantines, il semble tout droit sorti d’un dessin animé. Il présente aussi une autre particularité : il est totalement autonome.Ce véhicule est le dernier prototype de voiture sans conducteur développé par Google. Dévoilé en mai 2014, il a déjà accumulé les kilomètres d’essais sur des pistes privées. A partir de cet été, il roulera également sur les routes publiques à proximité du siège social du moteur de recherche.Cela fait déjà cinq ans que l’entreprise mène des expérimentations en Californie et dans le Nevada. Jusqu’à présent, elle n’a utilisé que des modèles commerciaux, des Toyota puis des Lexus, équipés d’un système sophistiqué de radar et de caméra. Celui-ci permet de cartographier l’environnement et de détecter voitures, piétons, feux rouges, lignes blanches…Onze accrochagesLe nouveau prototype a été conçu en interne. Une vingtaine d’unités ont été produites par un petit équipementier de Detroit, le fief américain de l’automobile. Initialement, ces voitures ne devaient inclure ni volant, ni pédales. Google a cependant dû revoir ses plans pour se conformer à la réglementation californienne, qui impose la présence d’un chauffeur pouvant reprendre le contrôle.Niché dans Google X, le laboratoire maison qui imagine les concepts les plus futuristes, le projet est encore loin d’aboutir. Son directeur, Chris Urmson, évoque un possible lancement commercial d’ici à cinq ans. Beaucoup de défis restent encore à résoudre, explique-t-il. Par exemple, « où doit s’arrêter la voiture quand sa destination est inaccessible pour cause de travaux » ?Depuis leurs premiers tours de piste, les voitures de Google ont effectué environ 1,5 million de kilomètres de manière autonome. Sans le moindre accident, expliquait encore la société l’an passé. Lundi 11 mai, elle a cependant dû admettre que onze accrochages avaient bien eu lieu. « Le véhicule sans conducteur n’a jamais été la cause de l’accident », assure M. Urmson.Un développement par étapes« De nombreux constructeurs travaillent sur les voitures sans conducteur, indique Thilo Koslowski, du cabinet d’études Gartner. Mais le développement va se faire par étapes. » L’analyste estime qu’il faudra encore attendre dix ans avant qu’un modèle totalement autonome devienne grand public.Dans l’intervalle, un nombre croissant de véhicules se conduiront seuls dans certaines conditions. Par exemple, pour se garer ou sur autoroute, où les données à analyser sont moins complexes qu’en ville. Tesla, le fabricant américain de voitures électriques, promet même l’arrivée d’une fonction de pilote automatique dès cette année. De son côté, General Motors prévoit un modèle semi-autonome pour 2017.Le marché pourrait bien être l’avenir de l’automobile. « En 2035, les voitures sans conducteur représenteront 9 % de la flotte mondiale. Et presque 100 % en 2050 », prédit Egil Juliussen, directeur de recherche au sein du cabinet IHS Automotive.Du fait de son expertise, Google pourrait devenir un acteur majeur du secteur. « L’aspect logiciel va être un élément primordial pour assurer la fiabilité des véhicules, renchérit M. Juliussen. Sur ce point, les sociétés high-tech disposent d’une expertise que ne possèdent pas les constructeurs automobiles. »Lire (édition abonnés) : La longue route vers la voiture autonomeJérôme Marin (San Francisco, correspondance)Journaliste au Monde Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) L’économiste français Thomas Piketty était à Berlin, mercredi 20 mai, pour recevoir le Prix du livre politique décerné par la fondation Friedrich Ebert, proche du parti social-démocrate. L’auteur du Capital au XXIe siècle était notamment invité à débattre avec Olaf Scholz, maire de Hambourg, un des piliers du SPD. Peut-être même son futur président.Plutôt que de parler une nouvelle fois de la montée des inégalités, l’économiste a axé son propos liminaire sur un thème bien plus sensible en Allemagne : les dettes publiques. Deux autres pays européens ont, par le passé, eu des dettes « plus élevées que la Grèce aujourd’hui », a-t-il rappelé : la Grande-Bretagne au XIXe siècle, après les guerres napoléoniennes, et l’Allemagne après 1945. Chacune à hauteur d’environ 200 % de leur produit intérieur brut.Comment les ont-elles remboursées ? La Grande-Bretagne en réalisant des excédents budgétaires de 3 % à 4 % par an. Comme il n’y avait pas d’inflation au XIXe siècle (en raison de l’étalon-or), Londres a mis un siècle pour y parvenir, de 1815 à 1914.L’Allemagne, elle, a vu ses dettes en grande partie effacées par les Alliés en 1953. « Une très bonne chose », selon Thomas Piketty : cela lui a permis de reconstruire le pays et de redevenir une grande puissance économique mondiale.Pourquoi ne fait-on pas la même chose avec la Grèce aujourd’hui, s’est interrogé l’économiste. « Les jeunes Grecs doivent-ils être davantage tenus responsables des erreurs commises dans le passé que les Allemands en 1953 ? Pourquoi leur refuser ce que l’on a accepté de la part des Allemands ? ».Et M. Piketty d’asséner : « Si la crise financière est née aux Etats-Unis en 2008, ceux-ci l’ont résolue rapidement mais elle est devenue une crise européenne car nous n’avons pas pris les bonnes décisions. On a voulu diminuer les déficits publics trop vite. C’est pour cela que le chômage est aujourd’hui si élevé. »Vers un Parlement de la zone euro ?Pour lui, il serait bien plus efficace de permettre à la Grèce d’investir dans son avenir et ce serait à un Parlement de la zone euro, « où chaque pays serait représenté en fonction de sa population, ce qui implique que l’Allemagne accepterait d’être mise en minorité », de décider du rythme de réduction des déficits publics.Tout cela était trop pour le très modéré Olaf Scholz. Il s’est dit « très sceptique » sur une nouvelle réforme des traités, même s’il reconnaît que davantage de décisions devraient être prises au niveau européen, notamment sur la fiscalité des entreprises.Pour lui, « on a contracté beaucoup trop de dettes en Europe ces dix dernières années » ce qui est une des causes de la crise. Quant à la Grèce, elle a déjà été beaucoup aidée y compris par des pays comme la Slovénie qui sont moins riches qu’elle.A ses yeux, tirer un trait sur la dette grecque serait non seulement injuste mais inutile. Ce qu’il faut, c’est qu’Athènes « trouve sa place sur les marchés mondiaux » et que le pays se réforme en profondeur, notamment en taxant les plus riches.Là non plus, M. Piketty n’est pas d’accord : « C’est de l’hypocrisie. On dit à Athènes de taxer les riches mais ceux-ci mettent leur argent dans des banques françaises ou allemandes qui refusent de fournir des informations aux autorités grecques sur leurs clients ».M. Piketty avait déjà tenté d’évoquer la dette publique lors d’un débat organisé le 7 novembre 2014 avec Sigmar Gabriel, ministre de l’économie et président du parti social-démocrate. Mais celui-ci avait esquivé la question et le cadre, trop solennel, avait empêché l’économiste de développer ses arguments.Mercredi, l’économiste entendait donc manifestement mettre « les pieds dans le plat ». A-t-il été entendu ? Ce n’est pas sûr. Mais ce prix, tout comme la discussion organisée par Sigmar Gabriel montrent qu’au moins le SPD n’esquive pas le débat.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Françoise Fressoz Vieux serpent de mer de la fiscalité, le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu refait surface. « Le gouvernement veut avancer en 2016 et 2017 sur cette question», a déclaré, mercredi 20 mai, Michel Sapin.Invité de l’émission « Questions d’info » sur LCP, en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, le ministre des finances s’est toutefois montré très prudent sur les modalités. « Ça ne peut pas se faire en un jour mais on peut commencer ce processus dès l'année 2016 et 2017 par des modifications techniques », a-t-il précisé.L’impôt sur le revenu en France est payé l’année n sur les revenus de l’année n - 1, ce qui peut entraîner des difficultés pour les contribuables dont les revenus varient fortement d’une année sur l’autre. Bercy n’envisage pas de prélever l’impôt sur les revenus de l’année en cours car cela ferait perdre une année d’imposition à l’Etat.Le ministre de l’économie voudrait en revanche permettre au contribuable de pouvoir corriger en temps réel la charge à acquitter. « Avec Internet, vous pouvez corriger beaucoup plus simplement », a précisé M. Sapin. Une autre piste consisterait à généraliser la mensualisation de l’impôt sur le revenu mais le ministre s’est déclaré hostile à tout ce qui pourrait apparaître comme une mesure autoritaire. « Je ne cherche pas à obliger les Français », a-t-il assuré.Congrès de PoitiersLe débat sur le prélèvement à la source revient alors que les militants socialistes votent pour départager les différentes motions avant le congrès de Poitiers, prévu début juin. La motion du premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, à laquelle s’est ralliée Martine Aubry et qui est également signée par tous les ministres socialistes du gouvernement, prévoit notamment « la relance du chantier de l'impôt citoyen dès le projet de budget pour 2016 ». Elle mentionne « un prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu et une réduction de la CSG sur les premières tranches de revenus », qui serait la « première étape » du rapprochement entre l'impôt sur le revenu et la CSG.La fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG faisait partie des engagements de campagne de François Hollande en 2012. Elle avait ensuite été oubliée, au grand dam des frondeurs qui l’ont mise au premier rang de leurs exigences. D’où les récentes attaques de Christian Paul, premier signataire de la motion de l'aile gauche du parti, accusant les « ministres de Bercy de désavouer tous les matins la motion qu'ils ont signée avec le premier ministre ».« Je ne me sens en rien en contradiction », a rétorqué M. Sapin, en faisant un pas vers la retenue à la source de l’impôt sur le revenu mais en restant très réservé sur la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG. « Il ne faut pas le faire aujourd'hui car cela aurait pour conséquence une augmentation de l'impôt de la moitié des Français », a-t-il exprimé, en ajoutant encore : « Je ne conseillerais à aucun socialiste d'avoir un discours sur “on va continuer à augmenter les impôts”, j'ai plutôt tendance à leur conseiller qu'aujourd'hui, puisque les choses vont mieux en France, de s'orienter vers une stabilisation, puis une diminution des impôts. »Amélioration de la conjonctureDécidé à améliorer la vie quotidienne des Français, M. Sapin a également indiqué qu’il allait « faciliter » l'utilisation des cartes bancaires « y compris pour de petites sommes, sans que les commerçants soient eux-mêmes lésés ». Une discussion est en cours avec les banques qui devrait aboutir « dans les jours qui viennent », a-t-il précisé.Interrogé sur l’amélioration de la conjoncture constatée au premier trimestre (+ 0,6 % de croissance), M. Sapin a jugé « parfaitement possible » que la France atteigne une croissance de 1,5 % à la fin de l'année 2015, alors que l'hypothèse du gouvernement était jusqu’à présent de 1 %. Sans s’engager formellement sur une inversion de la courbe du chômage dès la fin de 2015, le ministre a précisé que « c'est à 1,5 % de croissance que les créations d'emploi sont suffisamment nombreuses, non seulement pour compenser les destructions, mais aussi pour accueillir les jeunes qui arrivent sur le marché du travail ».Interrogé sur les derniers rebondissements de l’affaire Kerviel, M. Sapin a estimé que c'était « à la justice de décider ». Le site Mediapart a révélé en début de semaine que la policière chargée de l'enquête avait déclaré que la Société générale ne pouvait pas ne pas avoir été au courant des agissement de son trader. « Méfiez-vous des rebondissements spectaculaires [...]. On peut affirmer spectaculairement, cela ne veut pas dire démontrer », a réagi le ministre, en ajoutant : « Je veux bien qu'on fasse passer un coupable pour un héros mais aujourd'hui, M. Kerviel n'est pas un héros, c'est un coupable qui a commis des actes gravissimes. »Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Albert (Londres, correspondance) C’est l’équivalent pour le monde de la finance de l’adolescent génie de l’informatique qui infiltre les ordinateurs les plus secrets depuis sa chambre à coucher. Singh Sarao, un Britannique de 36 ans, est accusé par les autorités américaines d’avoir manipulé les marchés financiers américains et causé le « flash crash », seul depuis la petite maison de ses parents en banlieue londonienne, où il habite depuis sa naissance.Mercredi 20 mai, la Haute Cour de justice britannique a refusé sa demande de libération sous caution, en attendant son procès en extradition vers les Etats-Unis. Le juge avait posé comme condition le versement d’une caution de 5 millions de livres (7 millions d’euros). Si M. Sarao possède effectivement cet argent, il ne peut pourtant pas y toucher : la justice américaine a gelé tous ses actifs, rappelle son avocat. Mais sa plaidoirie a été vaine et le trader va rester en détention provisoire.L’histoire de M. Sarao est rocambolesque. Né à Hounslow, en banlieue de Londres, il a grandi dans une modeste résidence située directement sous le passage des avions de l’aéroport d’Heathrow. Après des études au lycée local, il a fait ses études à l’université londonienne de Brunel, et a ensuite travaillé quelques années chez un courtier. En 2009, il se met finalement à son compte, travaillant et vivant chez ses parents.Un bénéfice de 40 millions de dollarsC’est là que les versions divergent. Selon lui, il était juste « bon à son job », comme il l’a crié d’exaspération à la fin d’une précédente audience judiciaire. Selon les autorités américaines, il a systématiquement manipulé la Bourse, à l’aide d’un petit algorithme et de pratiques illégales : de quoi réaliser au total un bénéfice de 40 millions de dollars (36 millions d’euros), que son train de vie modeste ne trahissait pas.M. Sarao jouait à la Bourse de Chicago les « E-Mini », des produits dérivés qui permettent de parier sur la valeur future du S&P 500, le principal indice boursier américain. Sa technique consistait à placer d’énormes ordres d’achat ou de vente – entre vingt et cent fois la valeur moyenne des transactions – avant de les annuler au dernier moment. Il poussait ainsi artificiellement à la hausse ou à la baisse le marché des E-Mini, en fonction de ses positions du moment, et empochait la différence. Il a ainsi pratiqué le « spoofing », le surnom donné à cette pratique, à l’aide d’un programme électronique qui lui permettait d’effectuer en grande quantité et automatiquement ce travail.A en croire la justice américaine, la manipulation des marchés de M. Sarao a été déterminante le 6 mai 2010. Ce jour-là, le Dow Jones a inexplicablement perdu 9 % en quelques minutes, avant de rebondir aussi rapidement. Cette chute sidérante a fait très peur aux marchés. Quelques mois après, une enquête officielle avait pointé du doigt la responsabilité du courtage à haute fréquence. Cette pratique est réalisée par des ordinateurs ultra-performants, détenus par les géants de la finance, qui passent des ordres automatiquement en moins de temps qu’un battement de cils.C’est loin, très loin du profil de M. Sarao, qui « est utilisé comme un bouc émissaire », dénonçait mercredi son avocat, James Lewis. Est-il crédible que le trader solitaire d’Hounslow ait pu avoir un tel effet catastrophique sur les marchés ? Pourquoi les autorités américaines lancent-elles cette action en justice cinq ans après les faits ? Pourquoi le jeune britannique est le seul trader poursuivi en justice dans le cadre du flash crash ? Autant de questions pour l’instant sans réponse, que seul le procès tranchera.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Michel Le retour de l’« affaire Kerviel » a pimenté, mardi 19 mai, l’assemblée générale de la Société générale, le rendez-vous traditionnel des dirigeants avec leurs « petits actionnaires ». Avant de lancer la séance de questions-réponses, le patron de la banque, Frédéric Oudéa, directeur financier à l’époque des faits, en janvier 2008, a bien cherché à déminer le terrain : « Depuis hier, on reparle de l’affaire Kerviel, sept ans et demi après (…) Ce n’est évidemment pas une coïncidence. L’assemblée générale est utilisée comme une caisse de résonance. Jérôme Kerviel a avoué à plusieurs reprises le fait qu’il avait caché ses agissements », a-t-il déclaré fermement, afin de s’assurer le soutien de ses actionnaires.« Nous sommes lucides sur l’instrumentalisation faite par certains de cette affaire si douloureuse pour vous », a ajouté M. Oudéa. Avant d’avertir : « Les offensives médiatiques (pourraient) se poursuivre, y compris sous des formes outrancières ». Visé : Mediapart, qui, dans un article paru dimanche 17 mai, a rebaptisé « l’affaire Kerviel » « l’affaire Société générale », sur la base d’un troublant témoignage. Celui de la commandante de police Nathalie Le Roy, qui fut chargée de l’enquête sur la perte de 4,9 milliards d’euros enregistrée la banque en janvier 2008, due aux agissements frauduleux de l’ex-trader Jérôme Kerviel. Selon Mediapart, Nathalie Le Roy a déclaré devant le juge d’instruction Roger Le Loire, le 9 avril, avoir eu « le sentiment puis la certitude que la hiérarchie de Jérôme Kerviel ne pouvait ignorer les positions prises par ce dernier (les sommes d’argent engagées au nom de la banque sur les marchés financiers) ». « J’ai eu le sentiment d’avoir été instrumentalisée par la Société générale », a-t-elle ajouté.« Oh », « Ah », « Non ! »L’avocat de Jérôme Kerviel, David Koubbi, a demandé auprès de la Cour de révision et de réexamen l’annulation de la condamnation de l’ex-trader à cinq ans de prison, dont trois ferme, prononcée en mars 2014. Les soutiens de l’ex-trader ont retrouvé de la voix, eux qui n’avaient cessé d’expliquer que celui-ci était le produit d’un système, qu’il avait été encouragé à spéculer sur les marchés pour toujours plus de profits et n’était le seul fautif dans l’affaire. Et que la Société générale s’en était, selon eux, un peu trop bien sortie (un blâme et une amende de 4 millions d’euros infligés par sa tutelle bancaire).Justement, à l’assemblée générale, l’un de ces soutiens, l’élu écologiste Julien Bayou, est venu faire entendre sa voix. Il a réussi à se glisser dans la salle grâce à l’acquisition d’une action de la banque. « La Société générale est coresponsable des agissements de Jérôme Kerviel », a lancé le conseiller régional vert, interrogeant : « Comment ferez-vous s’il vous faut rembourser la déduction fiscale perçue après l’affaire ? ». L’élu fait allusion à la réduction fiscale de 1,7 milliard d’euros dont a bénéficié la banque, après les pertes liées aux paris financiers de Jérôme Kerviel.À la tribune, Frédéric Oudéa est d’abord resté calme : « Aucune demande ne nous a été formulée ». Puis il a haussé le ton : « Cela n’a pas lieu d’être ». Dans la salle on a entendu des « Oh », des « Ah », et des « Non ! » aussi… Les avis sur la responsabilité de la banque semblaient partagés. Une attachée de presse glissait en aparté que « les actionnaires se perçoivent eux aussi comme des victimes de Kerviel ». Pourtant quand Louis Bulidon, le plus célèbre « petit actionnaire » de France, poil à gratter des entreprises du CAC 40, a pris le micro pour dire qu’il « accorde un certain crédit à ce que dit Mediapart », il a obtenu quelques applaudissements.Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.05.2015 à 16h39 • Mis à jour le20.05.2015 à 17h09 Le gouvernement fait volte-face. Le ministre du travail, François Rebsamen, a annoncé mercredi le retour d'une aide pour les chômeurs de plus de 60 ans, bénéficiaires de l’allocation spécifique de solidarité (ASS) ou du RSA socle (revenu de solidarité active), et qui ont suffisamment cotisé pour leur retraite mais n'ont pas l'âge requis. Cette prime sera de 300 euros par mois, selon le ministre du travail.Ces personnes « percevront ainsi une aide d’un montant de plus de 800 euros en attendant de pouvoir liquider leurs droits à la retraite », a déclaré le ministre du travail lors des questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale.« Une mesure d’urgence sociale »François Hollande avait annoncé au début de novembre le retour de cette allocation pour les chômeurs qui ont suffisamment cotisé mais qui n’ont pas atteint l’âge de la retraite. L’allocation équivalent retraite (AER), qui permettait aux chômeurs âgés de faire la jonction entre la fin de leur période de chômage et la retraite, avait été supprimée en 2011, et très partiellement remplacée par l’allocation transitoire de solidarité (ATS), qui répondait à des conditions très strictes.« J’ai décidé que, pour les personnes qui ont toutes leurs annuités, qui ont plus de 60 ans et qui ne trouveront plus l’emploi jusqu’à 62 ans (...), on pourra avoir cette prestation » afin de « les conduire à la retraite », avait déclaré le chef de l’Etat.Après la suppression de l’AER, des milliers de seniors avaient été plongés dans une situation financière difficile, aggravée par le report de l’âge de la retraite de 60 à 62 ans à la suite de la réforme de 2010. Face aux protestations, le gouvernement Ayrault avait déjà décidé en janvier 2013 « une mesure d’urgence sociale » en rétablissant partiellement l’AER pour les générations 1952 et 1953.Après la décision du gouvernement Ayrault, l’aide de 300 euros annoncée mercredi va permettre de « réparer tous les dégâts faits avant 2012 par la précédente majorité en matière de justice sociale », a estimé François Rebsamen.En mars, le seuil historique des 3,5 millions de chômeurs sans activité a été dépassé.Lire aussi :Chômage : l’optimisme forcené de François Rebsamen Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Alors que l’Allemagne connaît cette semaine un nouveau - et fort - mouvement de grève dans le transport ferroviaire, le projet de loi élaboré par le gouvernement allemand pour « encadrer » la représentation syndicale dans le pays pourrait être adopté vendredi 29 mai par les députés du Bundestag. Il pourrait entrer en vigueur au plus tôt le 1er juillet.Face à la multiplication des mouvements sectoriels, comme celui engagé depuis des semaines par le syndicat des conducteurs de locomotives (GDL) - l’arrêt de travail cette semaine est le neuvième en dix mois -, le gouvernement a élaboré une loi, dite d’« unité tarifaire », c’est-à-dire visant à appliquer le principe d’« une entreprise, un syndicat, une convention collective ».L’objectif affiché est d’éviter la multiplication des accords salariaux au sein d’une même entreprise. Et donc, aussi, la « surenchère » syndicale. Comme c’est le cas chez Deutsche Bahn où le syndicat des conducteurs, GDL, est engagé dans une « guerre de pouvoir » avec le syndicat EVG, dont la représentativité est moins catégorielle, puisqu’il est aussi présent chez le personnel roulant, celui des wagons bars et les salariés du triage.Lire aussi :Une grève du rail entraîne l’annulation de deux tiers des liaisons grandes lignes en AllemagneEn effet, si le mouvement de grève est officiellement motivé par des questions d’augmentation salariale, le vrai sujet est que GDL, qui n’a que 34 000 adhérents, souhaite pouvoir représenter les autres groupes de cheminots. Et qu’évidemment, EVG, qui compte 140 000 membres, et qui représente ces métiers, n’entend pas lui faire ce cadeau.La direction non plus, d’ailleurs. Cela signifierait que les salariés d’un même corps de métier bénéficieraient d’augmentations de salaires différentes en fonction de l’organisation syndicale à laquelle ils appartiennent. Un accord salarial avec EVG semble d’ailleurs imminent.Lire aussi :Une guerre entre syndicats paralyse le train allemandC’est un arrêt du tribunal du travail de 2010, qui, au nom de la diversité syndicale, a rendu possible cette concurrence entre les syndicats à l’intérieur d’une même entreprise. Résultat, là où régnait auparavant l’« unité tarifaire », en vigueur en Allemagne depuis la fin des années 1950 et qui permettait au syndicat majoritaire dans une entreprise de mener les négociations pour l’ensemble des salariés, les petits syndicats se sont vus pousser des ailes. Au grand dam du patronat, des usagers et bien sûr du monde économique.À l’issue de ce jugement, le DGB (confédération des syndicats allemands) et l’organisation patronale BDA avaient demandé au gouvernement de reréglementer la représentation syndicale. Berlin a donc préparé un projet de loi sur l’« unité tarifaire ». Celui-ci ne fait toutefois pas l’unanimité syndicale : Verdi (syndicat des services) refuse toute réglementation. Le DGB a aussi fini par exprimer des doutes sur le bien-fondé d’un texte qui risque de restreindre le droit de grève.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.05.2015 à 15h12 • Mis à jour le20.05.2015 à 18h25 | Philippe Schmitt (Avocat) L’initiative capitalistique et le progrès technique sont la même et seule entité, expliquait Joseph Schumpeter. « Retrouver l’esprit industriel du capitalisme », pour reprendre le titre d’une tribune récente d’Emmanuel Macron, ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique (Le Monde du 24 avril 2015), nécessite également de reconnaître aux inventeurs la place qui est la leur.Rappelons un paradoxe français : bien que l’innovation soit devenue une grande cause nationale, que d’importants avantages fiscaux ont été accordés aux entreprises en contrepartie de leurs frais de recherche et de développement, et qu’une nouvelle démocratie actionnariale est annoncée pour réindustrialiser notre pays, les inventeurs ne sont pas perçus comme facteurs d’innovation dans les entreprises. Pourtant, une société, qui est une personne morale, n’invente pas : dans toute demande de brevet, l’inventeur est une personne physique. Tous les brevets français dont le déposant est une société ont pour objet une invention réalisée, sauf à de très rares exceptions, par... 20.05.2015 à 13h46 • Mis à jour le20.05.2015 à 15h39 Après l’optimisme, la menace, à nouveau. En début de semaine, le gouvernement grec déclarait qu’il pressentait la conclusion d’un accord d’ici à quelques jours avec ses créanciers, qui permettrait de débloquer au moins une partie de l’aide financière prévue (7,2 milliards d’euros) dans le cadre du plan d’aide dont bénéfice le pays. Mercredi 20 mai, Athènes a brandi, à nouveau, comme cela avait déjà été le cas mi-mai, la menace de ne pas rembourser, le 5 juin, un emprunt auprès du Fonds monétaire international (FMI) si aucun accord n’est conclu d’ici là.Ce n’est pas le gouvernement lui-même qui a exprimé cette intention, mais le porte-parole au Parlement de Syriza, le parti au pouvoir, Nikos Filis. « Nous sommes arrivés au moment où les négociations doivent aboutir. C’est désormais le moment de vérité, le 5 juin, a déclaré M. Filis à l’antenne de la chaîne de télévision ANT1. S’il n’y a pas d’accord d’ici là qui règle le problème actuel de financement, ils n’auront pas d’argent. » Il a ajouté que le gouvernement s’assurerait de disposer des fonds nécessaires pour payer les traitements des fonctionnaires et les retraites avant de rembourser le FMI.La Grèce doit effectuer plusieurs remboursements au FMI en juin, pour un montant global d’environ 1,5 milliard d’euros. Mais le gouvernement indique depuis plusieurs jours maintenant qu’il est confronté à un manque de liquidités. Le ministre des finances Yanis Varoufakis avait ainsi estimé, le 11 mai, qu’il ne restait que deux semaines de liquidités à son pays.Selon le quotidien grec Kathimerini, le premier ministre, Alexis Tsipras aurait même écrit à la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, pour l’avertir que son pays ne pourrait honorer un engagement vis-à-vis du Fonds le 12 mai, si la Banque centrale européenne (BCE) ne l’autorisait pas à émettre des obligations à court terme. Finalement, Athènes avait bien remboursé 750 millions d’euros dus au FMI, mais avait dû recourir à une procédure d’urgence et puiser dans la réserve dont la Grèce dispose auprès du Fonds.« Le temps presse »Ce sentiment d’urgence semble partagé par l’Union européenne, engagée dans les discussions avec Athènes aux côtés du FMI et de la Banque centrale européenne (BCE). Mardi, à Berlin, au côté d’Angela Merkel, le président français a indiqué que « le temps presse ».La presse grecque avait fait état, le week-end dernier, d’un document attribué à la Commission Junker jugé plutôt favorable à Athènes et qui était présenté comme un moyen d’aboutir vite à un accord : les objectifs d’excédent primaire pour le budget de l’Etat grec (hors charge de la dette) y auraient été moins forts que prévu et, en échange, Athènes se serait engagé à revoir son système de TVA ou encore à maintenir l’impôt sur la propriété immobilière, mis en place par le précédent gouvernement.Lire aussi :La Grèce prête à un accordMais, de source européenne, ce document de travail n’avait pas encore été soumis officiellement au gouvernement d’Alexis Tsipras et devait d’abord faire l’objet d’un accord entre les créanciers. Or, les réformes prônées par la Commission pourraient être considérées comme insuffisantes par le FMI, qui estime le système des retraites grec encore non soutenable, malgré les réformes dont il a déjà fait l’objet ces quatre dernières années. Dans un document interne, en date du 14 mai, qui a lui aussi « fuité » le week-end dernier, le FMI notait d’ailleurs qu’il n’accepterait pas d’accord « bâclé » (« quick and dirty »).Pour tenir les objectifs budgétaires, le gouvernement grec aurait par ailleurs proposé à l’Union européenne et au FMI l’instauration d’une taxe de 0,1 % à 0,2 % sur les transactions bancaires avec un objectif de recettes de 300 à 600 millions d’euros par an, selon le quotidien Kathimerini.« Il n’y a aucune décision définitive pour l’instant mais c’est en discussion », a confirmé à l’agence Reuters un responsable gouvernemental, précisant que « la proposition ne vise absolument pas la totalité des transactions bancaires. » Frédéric Cazenave Quand il s'agit d'épargne, les Français font preuve de la plus grande prudence. Fin 2014, sur les 4 250 milliards d'euros de patrimoine financier, 16,2 % étaient placés sur des produits risqués comme des actions, selon les chiffres du cabinet Pair Conseil. « Après trois crises financières en quinze ans et un manque de confiance en l'avenir, il n'est pas étonnant que les Français soient prudents. D'ailleurs, les dépôts sur les comptes bancaires, qui ne sont pas rémunérés, continuent de gonfler », explique Cyril Blesson, associé chez Pair Conseil.La façon dont les salariés gèrent leur épargne salariale illustre aussi cette frilosité. Plus de 43 % des avoirs détenus en épargne salariale et retraite (plan d'épargne entreprise, PEE ; plan d'épargne pour la retraite collectif, Perco) sont investis sur des fonds monétaires, selon une étude réalisée par Amundi, qui a analysé les données de 168 grandes entreprises et de 628 sociétés de taille intermédiaire, soit plus d'un million de salariés.L'épargnant perd de l'argentDes placements certes sans risque mais qui ne rapportent plus rien. « Les fonds monétaires distribués dans le cadre de l'épargne salariale affichent un rendement nul. Après la prise en compte de l'inflation, l'épargnant perd donc de l'argent », explique Xavier Collot, directeur adjoint de l'activité épargne salariale et retraite chez Amundi.Lire aussi : Votre épargne salariale mérite mieuxOr cette stratégie très prudente va à l'encontre de l'horizon de placement de ces produits. Avec le Perco, par exemple, l'épargne est bloquée jusqu'à l'âge du départ en retraite (sauf dans de rares cas). La théorie voudrait donc que les salariés en profitent pour privilégier des supports risqués, avant, en s'approchant de l'âge de la retraite, de basculer sur des placements sûrs.ParadoxeEn pratique, les Français ne le font pas. Dans les entreprises de taille intermédiaire, 43 % des avoirs des Perco sont investis en monétaire (37 % dans les grands groupes). « Pire, notre étude nous a montré que plus le détenteur d'un Perco est jeune, plus il est allergique au risque, alors qu'il a un horizon d'investissement de plus de trente ans », note Xavier Collot.Lire aussi : Epargne retraite : préférez le Perco au PERPPour expliquer ce paradoxe, Xavier Collot pointe le manque de culture financière des particuliers et un défaut d'information de la part des entreprises. « Il y a un réel besoin de pédagogie. Non pas pour dire au salarié ce qu'il doit faire, ou l'inciter à investir tout en actions, mais pour qu'il prenne conscience de la réalité de la 'performance' de son épargne. Les entreprises doivent aussi davantage se saisir de ce sujet en communiquant en interne et en aidant leurs salariés à valoriser au mieux cet élément de rémunération. »Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier D’un pays à l’autre, le recours au crédit immobilier est très variable en Europe. C’est ce que montre une étude publiée mardi 19 mai par le Crédit foncier en partenariat avec le cabinet Asteres.A fin 2014, l’encours des crédits immobiliers en Europe atteignait 6 000 milliards d’euros, soit 88 % des crédits souscrits par les ménages. Le Royaume-Uni, qui n’est que le troisième pays le plus peuplé du Vieux Continent, est le premier marché européen du crédit immobilier avec 23 % des encours, devant l’Allemagne et la France.L’étude montre à quel point les pratiques diffèrent entre l’Europe du Nord (Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Suède, Danemark…) et celle du Sud (France, Espagne, Italie, Portugal, Grèce…). Au Sud, la part des propriétaires est plus élevée (71 %), mais seulement 26 % sont endettés. Dans le Nord, les ménages sont beaucoup plus endettés alors que seulement 60 % des ménages sont propriétaires – et 36 % ont un crédit en cours.« Le fruit de l’histoire »Au Nord, l’encours moyen d’un crédit immobilier atteint 65 542 euros, contre seulement 35 576 euros au Sud. C’est au Danemark que les ménages portent le fardeau le plus lourd : l’encours des ménages propriétaire y ressort à 189 839 euros !Dans les pays de l’Est (Pologne, République tchèque, Roumanie, Bulgarie…) la situation est particulière : 87 % des ménages y sont propriétaires, mais seulement 9 % d’entre eux sont endettés et l’encours moyen de leur crédit ne dépasse pas 5 540 euros.« C’est le fruit de l’histoire, commente Nicolas Pécourt, directeur de la communication du Crédit foncier. Après la chute du bloc communiste, beaucoup de ménages ont eu la possibilité d’acquérir leur logement pour un prix très faible. » C’est pourquoi les pays qui comptent la plus forte proportion de propriétaires sont tous situés à l’Est : Roumanie (95,6 %), Lituanie (92,2 %), Slovaquie (90,5 %), etc.Où se situe la France ? Comme sur le plan géographique, l’Hexagone est à mi-chemin entre le Nord et le Sud. Selon Eurostat, il compte 64,3 % de propriétaires, un niveau proche de la moyenne européenne (67 %). L’encours moyen par ménage propriétaire y atteint 50 015 euros et les crédits immobiliers représentent 63 % du revenu disponible des ménages. À noter : c’est en Allemagne que la proportion de propriétaires est la plus faible de la zone euro (52,6 %).Lire aussi :Crédit immobilier : la baisse des taux s’achèveJérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.05.2015 à 11h17 • Mis à jour le20.05.2015 à 14h18 | Sarah Belouezzane et Stéphane Lauer (New York, correspondant) Le groupe Altice, dirigé par Patrick Drahi, a annoncé, mercredi 20 mai, le rachat, pour un peu moins de 7 milliards de dollars, de Suddenlink Communications, le septième câblo-opérateur américain. Pourquoi Altice se lance-t-il à l’assaut de l’Amérique ? La boulimie dont fait preuve Patrick Drahi depuis quelques mois – le groupe a acquis récemment Portugal Telecom, après avoir acheté SFR il y a un an – n’est-elle pas risquée financièrement ? Décryptage.Qui est Suddenlink ?Suddenlink est un petit opérateur basé à Saint-Louis (Missouri, Etats-Unis), qui revendique 1,45 million d’abonnés et opère dans une quinzaine d’Etats allant du Texas à la Louisiane.Il a été fondé il y a une dizaine d’années par Jerry Kent en rachetant des actifs à des acteurs plus importants comme Cox Communication et Charter. En 2014, Suddenlink a réalisé un chiffre d’affaires de 2,3 milliards de dollars.« C’est un très bel actif, indique un proche du dossier, un acteur moyen mais présent tout de même dans le top 10. En le rachetant, Altice fait un premier pas dans un secteur en pleine consolidation. Le marché du câble américain est celui qui connaît l’une des croissance les plus rapides au monde ». Altice a-t-il d’autres projets aux Etat-Unis ?Oui, selon le Wall Street Journal, qui affirme que le groupe fondé par Patrick Drahi aurait également pris langue avec Time Warner câble, le numéro deux américain du secteur, dans le but de l’acquérir également. Un gros morceau valorisé 44 milliards de dollars, soit beaucoup plus qu’Altice, valorisé 30 milliards d’euros.Time Warner est à la recherche d’une stratégie alternative depuis que son rachat par Comcast pour 45,2 milliards de dollars a échoué il y a quelques semaines. Mais face aux obstacles posés par l’autorité de la concurrence américaine, ce dernier avait finalement renoncé à l’opération lancée en février 2014.« Depuis que la fusion avec Comecast a échoué, tous les câblo-opérateurs du monde regardent en se disant “pourquoi pas moi ?” », remarque un bon connaisseur du secteur des télécommunications.S’il y arrive, le Français viendrait donc jouer les trublions dans un secteur des câblo-opérateurs américains en pleine effervescence. Car depuis l’échec du rapprochement Comcast-Time Warner, ce dernier est désormais ouvertement convoité par Charter Communication, dont le premier actionnaire est le magnat des médias, John Malone, le patron du câblo-opérateur Liberty, qui pousse depuis plusieurs mois à cette consolidation.L’incursion surprise de M. Drahi sur le sol américain intervient en tout cas quelques mois à peine après la tentative de Xavier Niel, le fondateur de Free (et par ailleurs actionnaire à titre personnel du Monde) de racheter l’opérateur de téléphonie mobile T-Mobile. L’opération s’était soldée par un échec. L’Allemand Deutsche Telekom, maison mère de l’Américain, avait jugé, à l’époque, que l’offre de Free n’était pas suffisante.Le succès de M. Drahi a tout d’un pied de nez à M. Niel. En France, les deux hommes, qui sont en froid, sont en concurrence sur les télécoms mais aussi sur les médias. Le premier est propriétaire de Numericable-SFR, de l’Express et de Libération. Quand le second possède Free, l’opérateur le plus rentable d’Europe, et est actionnaire du Monde et du Nouvel Observateur. Une situation qui rappelle la rivalité qui a opposé, en son temps, Bernard Arnault, propriétaire de LVMH des Échos et François Pinault, actionnaire de référence de Kering et du Point, dans le luxe et les médias.Lire aussi :Patrick Drahi, le nouveau tycoon des médiasComment Altice finance-t-il le rachat de Suddenlink ?Les négociations intenses, qui ont lieu depuis quelques semaines, ont abouti à un accord pour un rachat de 70 % de Suddenlink, valorisé à 9,1 milliards de dollars, soit une facture, pour Altice, d’un peu moins de 7 milliards de dollars.Le reste devrait demeurer entre les mains des actionnaires actuels : BC Partners, un fonds de capital investissement américain et CPP, un fonds de pension canadien. Les deux institutions avaient racheté l’affaire en 2012 pour 6,6 milliards de dollars, dette comprise.Altice, qui est conseillé dans le dossier par JP Morgan, BNP Paribas et PJT partners, devrait financer la majeure partie de cette acquisition par de la dette. Mais apporterait tout de même 1,2 milliard de dollars en cash.La structure financière d’Altice est-elle suffisamment solide ?Etant donné son mode de financement, l’opération va grossir la dette déjà abyssale du groupe. Celle-ci passera de 24,5 à près de 30 milliards d’euros. Scrupuleusement surveillé par les analystes, le ratio dette sur marge brute passera quant à lui de 4,7 à 4,9.« C’est encore un niveau qu’Altice considère comme raisonnable, d’autant qu’il demeure en dessous de la limite de 5 que le groupe s’était fixé », indique une source proche du dossier.Lancé depuis un an dans une série de rachats qui ne semble pas vouloir se terminer, Altice profite de taux d’intérêts bas et d’une grande tolérance des marchés vis-à-vis de l’endettement des câblo-opérateurs.« Drahi veut construire son empire avant que la fenêtre des taux bas ne se referme, tant que les marges de ses actifs progressent et que les taux restent bas, ça tient », explique un analyste.D’autant, renchérit un connaisseur du secteur, que les équipes de M. Drahi ont montré, dans le cas de SFR (racheté 17 milliards d’euros à Vivendi), qu’elles savaient réduire les coûts pour dégager des bénéfices, et rembourser la dette. Au premier trimestre, l’entreprise au logo rouge a renoué avec les bénéfices. Elle a dégagé 132 millions d’euros de résultat net, hors éléments exceptionnels.Lire aussi :Le groupe de Patrick Drahi, SFR-Numericable, cumule les pertesCet état de grâce peut-il durer ? Certains en doutent, d’autant plus si Altice devait aussi « avaler » Time Warner câble. « La dette serait monstrueuse si Altice réussissait à s’en emparer, mais c’est comme pour le reste. C’est le ratio dette sur marge qu’il faudra regarder. Et les opérateurs du câble américain sont très rentables », relève un expert du secteur.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué (à Chennai, Inde) Il s’appelle le Kwid. Ce petit 4×4 urbain de Renault, aux allures de Duster, a été dévoilé mercredi 20 mai par Carlos Ghosn à Chennai, la ville indienne où est ancrée l’alliance Renault-Nissan. Ce nouveau véhicule de 3,68 mètres (presque la longueur d’une Twingo) sera commercialisé cet automne entre 300 000 (soit 4 200 euros) et 400 000 roupies (5 500 euros) en Inde. Il arrivera ensuite au Brésil. L’Europe, ce sera plus tard.« La priorité dans les trois à quatre ans, c’est l’Inde, la région asiatique et d’autres marchés émergents. Pour le moment, nous n’avons pas de plan pour le lancer en Europe, précise M. Ghosn, le patron de Renault et Nissan. Ceci dit, il faut être prudent. Au début des années 2000, Renault n’entendait pas vendre la Logan en Europe occidentale. Aujourd’hui, la Logan et ses cousines, comme le Duster ou le Sandero, sont un grand succès… »Avec une nouvelle plate-forme, un nouveau moteur, une nouvelle boîte de vitesse, ce véhicule émet peu de CO2, et respecte les réglementations de sécurité indienne. Le Kwid doit permettre à Renault de percer enfin le marché indien des voitures de moins de quatre mètres et de moins de 5 500 euros, un quart du marché indien, et d’y atteindre les 5 % de part de marché qu’il vise à moyen terme.Aujourd’hui, la marque au losange est en Inde le premier constructeur européen avec 1,5 % du marché, très loin des cadors locaux Maruti-Suzuki (46 % du marché) et Hyundai (16 %). Avec les équipements du Kwid relativement haut de gamme pour ce segment, Renault a des chances de réussir.Huit modèles attendusAprès l’échec en 2010 de son projet de véhicule au prix public de 2 500 euros avec Bajaj, Renault et Nissan ont trouvé l’équation impossible pour construire un véhicule à moins de 2 000 euros ! C’est plus de deux fois moins que la Logan, déjà vu par la concurrence comme une prouesse tant technique qu’économique.Le Kwid préfigure une nouvelle gamme de petits véhicules abordables. Dans les années à venir, huit modèles pourraient être assemblés sur cette nouvelle plate-forme pour les marques Renault, Dacia, mais aussi Nissan ou Datsun.« En 2010, pour développer des petits véhicules, nous avons réfléchi à raccourcir la plate-forme de la Logan, qui est utilisée pour les véhicules de plus de 4 mètres, se rappelle Arnaud Deboeuf, aujourd’hui vice-président de l’alliance Renault-Nissan. Nissan cherchait sa voie pour entrer sur ce marché. En 2011, nous nous sommes unis pour inventer cette nouvelle plate-forme qui sera adaptée aux véhicules de 3,20 à 4 mètres. » « En travaillant ensemble, on pouvait non seulement partager l’investissement initial et prévoir des volumes mondiaux suffisants pour négocier des prix avec les fournisseurs », complète Vincent Cobée, le directeur général de Datsun, qui lancera début 2016, un véhicule sur la plate-forme du Kwid.Au total, les deux groupes ont investi 420 millions d’euros pour l’ensemble des nouveautés et la création d’un atelier de moteurs, ainsi que l’adaptation de l’usine. Bien loin des milliards dépensés par ses concurrents pour de tels projets. « Il faudra tout de même écouler à moyen terme au moins 500 000 véhicules par an pour rentabiliser la plate-forme… », indique-t-on au sein du groupe.Page blanchePour réussir cette prouesse, M. Ghosn a remis les clés du projet à Gérard Detourbet, l’un des pères de la Logan. A 67 ans, il relève un dernier pari « pour s’amuser », dit-il, deux ans sous la canicule indienne plus tard. Il a obtenu carte blanche du patron avec pour seul objectif : obtenir un taux de rentabilité à deux chiffres de la future plate-forme…« Contrairement à Logan, où l’on avait repris de nombreux éléments déjà existants chez Renault, la plate-forme du Kwid a été créée à partir d’une page blanche, explique l’ingénieur. Mais, sans le savoir-faire accumulé pendant douze ans par Renault dans le programme Logan, nous n’y serions pas arrivés. »Quelque 350 personnes, dont nombre d’anciens de l’aventure Logan et des ingénieurs indiens du centre de recherche de l’alliance, sont rassemblées pour le projet. « Nous nous sommes isolés du reste de l’entreprise afin de ne pas être pollués par des modes de fonctionnement classiques », précise M. Detourbet.Pour adapter ses coûts au marché indien, l’équipe remet tout à plat. Les 2 500 pièces du véhicule sont passées à la moulinette avec les fournisseurs du cru. Conclusion, 98 % des composants sont « made in India » ! « Nous avons redessiné les pièces pour les rendre plus simples à produire et à assembler, commente -t-il. En Inde, nous avons trouvé des processus de production extrêmement frugaux. En retouchant à la fois le produit et le process, nous avons fait d’importantes économies… La simplicité fait gagner beaucoup d’argent ! » Ainsi la « fourchette » de la nouvelle boîte de vitesse (là où s’enclenche le levier de vitesse) a été simplifiée afin d’être « mécano soudée » à la main… « Le dessin d’une fourchette européenne nécessitait une production par un robot : trop onéreuse… », tranche M. Detourbet qui a « obtenu des fournisseurs locaux, les prix locaux, pas ceux pour les étrangers… »Une usine sans murSi l’assemblage du véhicule ne diffère pas d’autres lignes dans le monde, avec tout de même moins de robots, l’atelier de production du nouveau moteur est un bijou d’optimisation. Pour rafraîchir le lieu, l’usine n’a pas de… mur. Un atout dans un pays où l’humidité est de 80 % et la chaleur oscille entre 30 et 40 degrés.Aucune machine n’est fixée au sol. « Ce lieu est très flexible. En bougeant les machines, on peut le compacter et facilement augmenter sa capacité de production », précise le patron du projet. Seul bémol, le nouveau lieu ne respecte aucun standard de production de Nissan ou de Renault ! À ce sujet, comme sur d’autres, la tension est montée entre les équipes en Inde, Renault et Nissan. « Les ingénieries des deux groupes ont eu du mal à accepter ce projet exotique… », confirme une source. En 2013, M. Detourbet n’a d’ailleurs pas hésité à remettre sa démission à M. Ghosn face aux blocages… Refusée par le PDG.« Pour un tel projet, il y a des conflits à tous les étages », confirme une source. « Quand on doit tout réinventer, un management rugueux fait parti de l’équation », confirme une autre. « Si Renault a réussi à développer des véhicules à bas coût ultra-rentables, alors que tous les autres grands groupes échouaient, c’est qu’il dispose d’ingénieurs qui ne rentrent pas dans le rang, complète un consultant. Des pirates que n’hésitent pas à aller au-delà du système. » Philippe Jacqué (à Chennai, Inde)Rédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Chaperon L’imagination des pirates informatiques n’a pas de limite pour capter les données de paiements des particuliers. Heureusement, celle des concepteurs de cartes bancaires non plus.Oberthur Technologies, l’un des leaders mondiaux de la sécurité numérique, et le groupe BPCE devaient annoncer, mercredi 20 mai, la création d’une nouvelle carte, conçue comme une arme anti-fraude.Sa particularité ? Un écran miniature logé au dos permet de changer régulièrement le cryptogramme – les fameux trois chiffres exigés lors d’une transaction en ligne.« En renouvelant ce code toutes les heures ou toutes les quarante-cinq minutes, nous réduisons la fenêtre d’opportunité pour les fraudeurs. Nos études montrent qu’entre le moment où une carte est piratée, en magasin ou sur Internet, et son usage frauduleux, il se passe entre dix et trente jours », relate Eric Duforest, en charge de l’activité paiement chez Oberthur Technologies.Cette nouvelle technologie – une première mondiale selon ses concepteurs qui en attendent beaucoup – est transparente pour le porteur de carte ou le e-marchand. Seule la banque doit adapter ses serveurs afin de reconnaître le code dynamique.11 % des transactions, 60 % de la fraudeA partir du mois de septembre, cette carte va être testée par 1 000 clients des Banques populaires et des Caisses d’épargne, en région parisienne, en Normandie ou encore dans le Limousin.« Cette technologie est extrêmement prometteuse. Mieux sécuriser les achats à distance est l’une de nos priorités, tout en gardant la simplicité d’usage pour nos clients », plaide Nicolas Chatillon, directeur du développement transverse pour le groupe BPCE.En France, selon les données de l’Observatoire de la sécurité des paiements, les opérations à distance représentaient 11 % des transactions réalisées par carte en 2013, mais concentraient 60 % de la fraude.Pour tenter d’y remédier, les banques françaises, qui prennent en charge une large partie du coût lié aux malversations, ont développé le protocole dit « 3D Secure », où un code est envoyé par SMS pour valider une transaction. Mais ce dispositif ne couvre que 30 % des paiements à distance en France et peu de sites étrangers.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre Laurent Vallet a été nommé, mercredi 20 mai en conseil des ministres, à la tête de l’Institut national de l’audiovisuel (INA). Le directeur général de l’Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles (IFCIC) a été choisi pour succéder à Agnès Saal, démissionnaire, à la présidence de l’INA.Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, de l’Ecole des hautes études commerciales de Paris (HEC) et ancien élève de l’Ecole national d’administration (ENA), Laurent Vallet, 45 ans, présente une double légitimité, financière et culturelle. Sa carrière a commencé à Bercy (1995-2002), avec notamment un passage au cabinet du ministre Laurent Fabius.En 2002, il est devenu directeur général de l’IFCIC, un établissement de crédit spécialisé dans le financement des industries culturelles, qui gère un encours de près de 800 millions d’euros. Il s’y est créé un solide réseau dans le monde culturel. En juin 2013, la ministre de la culture Aurélie Filippetti lui confiait un rapport sur les relations entre producteurs et diffuseurs.Lire aussi : Le rapport Vallet propose un équilibre renouvelé entre chaînes et producteurs En mars 2014, il est une première fois candidat à la présidence de l’INA, que Mathieu Gallet vient de quitter pour celle de Radio France. Mais Mme Filippetti lui préfère Agnès Saal. Les déboires de celle-ci, poussée à la démission en avril à la suite d’un scandale public sur ses notes de taxi, offrent une seconde chance à M. Vallet.Lire aussi :Le souhait d’« exemplarité » du gouvernement a eu raison d’Agnès SaalC’est un temps Carine Camby, déléguée générale à la Cité internationale universitaire de Paris, qui a paru tenir la corde. Mais au ministère, on explique que c’est l’expérience de M. Vallet dans le secteur culturel qui a finalement fait la différence.Cette nomination achève la reconfiguration de l’audiovisuel public, après celles de Mathieu Gallet (38 ans) à Radio France et de Delphine Ernotte (48 ans) à France Télévisions – soit un profond rajeunissement des présidences.A l’INA, M. Vallet aura la délicate mission d’apaiser une maison déstabilisée par la démission de sa présidente, victime d’une dénonciation anonyme. Il lui faudra aussi signer le contrat d’objectifs et de moyens qui fixe pour les prochaines années la feuille de route de l’établissement chargé de veiller sur les archives audiovisuelles françaises.Agnès Saal de retour au ministère de la cultureAprès avoir démissionné de la présidence de l’INA, le 28 avril, Agnès Saal, administratrice civile, a retrouvé son ministère d’origine, la culture. Rattachée au secrétariat général de ce ministère, elle y a, selon nos informations, un titre de chargée de mission sur les questions de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.Martin Ajdari nommé à la DGMICÉphémère directeur de cabinet d’Aurélie Filippetti puis de Fleur Pellerin, Martin Ajdari a été nommé, mercredi 20 mai, directeur général des médias et des industries culturelles au ministère de la culture. L’ancien secrétaire général de France Télévisions, candidat malheureux à la présidence de Radio France en 2014, occupera ce poste stratégique à compter du 3 juin. Il y remplace Laurence Franceschini, nommée de son côté au Conseil d’Etat, et qui occupait ce poste depuis 2007.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Les chiffres du budget de l’Etat grec pour les quatre premiers mois de l’année (janvier-avril) ont été annoncés, lundi 25 mai, à Athènes par le ministère des finances. Le chiffre le plus scruté, notamment par les créanciers du pays (Fonds monétaire international, Commission et Banque centrale européennes) sera sans nul doute celui du solde primaire, c’est-à-dire avant remboursement des intérêts de la dette : en l’occurrence, les comptes de l’Etat grec sont excédentaires de 2,103 milliards d’euros. Il y a un an, sur la même période, l’excédent primaire se chiffrait à 1,046 milliard d’euros.Il s’agit donc a priori d’un bon chiffre. Il est principalement dû au strict contrôle des dépenses de l’Etat et notamment au gel du paiement de nombreux fournisseurs des services publics. Depuis deux mois, en effet, le gouvernement mobilise ses revenus presque exclusivement pour payer d’un côté les retraites et les salaires et de l’autre les remboursements à ses créanciers, principalement au FMI. Il remet à plus tard les règlements aux fournisseurs de l’Etat.Cela explique en partie la baisse des dépenses observée. Pour ces quatre premiers mois de l’année, ces dernières s’élèvent ainsi à 16,324 milliards d’euros. Soit 2,037 milliards de moins que l’objectif initialement fixé à 18,361 milliards d’euros.Si l’Etat dépense moins, dans le même temps il accuse toutefois aussi une baisse des recettes fiscales, ce qui n’est pas très bon signe. Au total 12,221 milliards d’euros ont été collectés sur la période, soit 884 millions de moins qu’espérés.Selon le ministère des finances, les impôts directs ont souffert d’une baisse de 11,4 % et s’élèvent à 4,869 milliards d’euros, alors que les impôts indirects ont diminué de 3,4 % par rapport aux recettes attendues. La TVA a particulièrement du mal à rentrer.Lire aussi :La grande déprime des petits patrons grecs« Dans la mesure où nous serons en situation de payer, nous paierons »Alors que ces chiffres tombaient, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Sakellaridis a indiqué que « nous paierons ce que nous devons dans la mesure où nous sommes capables de payer. C’est de la responsabilité du gouvernement d’être en mesure d’honorer toutes ses obligations ». Le 5 juin, Athènes doit rembourser au FMI, 300 millions d’euros.M. Sakellaridis a démenti les informations selon lesquelles le gouvernement envisageait de payer les quatre échéances dues au FMI en juin en une seule fois.Ce week-end, le ministre de l’intérieur, Nikos Voutsis, avait déclaré que le pays ne disposait pas des 1,6 milliard d’euros qu’il doit rembourser au cours du mois de juin au FMI.M. Sakellaridis a aussi réaffirmé qu’aucun contrôle des capitaux, comme cela a pu se produire à Chypre au plus fort de la crise en 2013, ne serait mis en place.M. Sakellaridis a de nouveau confirmé que les négociations reprenaient avec les créanciers ce matin sur les quatre points encore non tranchés : la réforme de la TVA, un changement du cadre du droit du travail, une réforme de la sécurité sociale et le montant de l’excédent primaire pour les années 2015 et 2016.Sur ce dernier point, le gouvernement grec entend que celui-ci ne soit pas trop élevé afin de disposer de quelques marges de manœuvre financières.La Commission européenne a récemment proposé que le solde primaire du budget grec atteigne 0,75 % du PIB cette année, 2 % en 2016 et 3,5 % pour 2017 et 2018.Dans un entretien publié lundi par Lesechos.fr, Olivier Blanchard, le chef économiste du FMI, assuree que les dernières propositions grecques sont « assez loin » de ce qu’il faut pour assurer l’excédent budgétaire nécessaire cette année.Lire aussi :Grèce : M. Tsipras pris en tenaille entre ses créanciers et sa majoritéAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel Un matin ensoleillé de mai sur le Pirée, le port d’Athènes. Des flots de touristes se pressent vers la jetée. Certains font une pause-café frappé, d’autres dégainent leur appareil photo. A quelques centaines de mètres de là, loin de l’animation du front de mer, la rue d’Andreas Lymperopoulos est désespérément vide. Tout comme sa boutique, spécialisée en robinetterie. Il n’y a « plus de clients, plus d’argent, plus d’espoir », soupire ce quinquagénaire aux cheveux blancs. Traits tirés, le regard las, il préfère s’éloigner de ses employés – six en tout – avant de poursuivre. « Il y a quatre mois, je pensais que le gros de la crise était derrière nous, j’avais tort, confie-t-il. Quand notre économie cessera-t-elle de sombrer ? »Lire aussi :Grèce : « Notre économie présente un fort potentiel de croissance »Comme Andreas, les chefs d’entreprise grecs, quel que soit leur secteur d’activité, n’en peuvent plus et sont aujourd’hui minés par l’angoisse. « Depuis l’annonce des élections, fin 2014, tout est de nouveau gelé », résume Constantine Michalos, président de la chambre de commerce d’Athènes. « Les incertitudes autour des négociations entre le gouvernement Tsipras et les créanciers du pays, tout comme les nouvelles rumeurs de Grexit [sortie de la zone euro], ont des effets ravageurs sur les entreprises », confirme Georges Pagoulatos, économiste à l’université d’Athènes. Selon la Confédération nationale du commerce grec (ESEE), 5 340 commerces ont déjà mis la clé sous la porte depuis janvier. Et le secteur détruit plus de six cents emplois par jour.SacrificesLe désarroi des entreprises progresse chaque fois que le gouvernement souffle le chaud ou le froid sur les discussions. Dimanche 24 mai, le ministre de l’intérieur, Nikos Voutsis, a ainsi déclaré que le pays ne disposait pas des 1,6 milliard d’euros qu’il doit rembourser au cours du mois de juin au Fonds monétaire international (FMI). Sans nouvelle tranche d’aide d’ici là, le pays risque le défaut.Ce nouveau coup dur est d’autant plus désastreux que les entreprises helléniques, dont la grande majorité compte moins de dix salariés, se relèvent à peine de six ans d’une douloureuse récession. En moyenne, leur chiffre d’affaires a reculé de 25 %. Les plus fragiles ont mis la clé sous la porte. « Celles qui ont survécu ont entrepris des efforts considérables pour redresser leur compétitivité », commente Ana Boata, économiste chez Euler Hermes.Lire aussi :Grèce : M. Tsipras pris en tenaille entre ses créanciers et sa majoritéQuelques-unes se sont tournées vers l’export afin de compenser l’effondrement du marché intérieur. Et les salaires ont baissé de 25 %. « J’ai également réduit mes prix de 30 % et vendu mes biens personnels pour maintenir ma boutique de vêtements à flot », témoigne Pavlos Politakis, commerçant dans le sud de la ville.Ces sacrifices ont porté leurs fruits. Au printemps 2014, les indicateurs de confiance et l’activité ont commencé à se redresser. « Les banques se montraient plus conciliantes, les clients revenaient : l’optimisme était enfin permis », se rappelle Tasos Pantelakis, patron d’une TPE qui importe du matériel de packaging alimentaire.« Des situations ubuesques »Mais la dynamique s’est brisée dès octobre, à l’approche des élections législatives. Le PIB du pays a replongé de 0,4 % au dernier trimestre 2014, puis de 0,2 % début 2015. Le retour des incertitudes a, en grande partie, jeté à bas les efforts des patrons grecs. Y compris de ceux soutenant la gauche radicale de Syriza.Aucun n’imaginait que la situation se dégraderait de nouveau à ce point. A commencer sur le front des liquidités. Privées de l’un de leurs canaux de financement par la Banque centrale européenne (BCE) en février, les banques grecques ont fermé le robinet du crédit, déjà peu généreux. Désormais, elles rejettent 95 % des demandes de prêt des entreprises.« Cela aboutit à des situations ubuesques », témoigne Gregory Farmakis, créateur d’Agilis, une compagnie concevant des logiciels statistiques pour des organisations internationales comme Eurostat. Florissante, elle réalise 90 % de son chiffre d’affaires à l’étranger et emploie trente ingénieurs. Malgré la signature ferme de contrats, sa banque lui a refusé plusieurs avances de trésorerie. « J’ai été contraint de retarder le versement des salaires pour tenir », se désole M. Farmakis.Pour compliquer encore les choses, nombre de fournisseurs étrangers exigent désormais des paiements en avance aux PME grecques. Souvent à la demande de leur propre banque ou compagnie d’assurances, redoutant un défaut du pays. « Les plus durs sont nos fournisseurs espagnols et italiens, qui réclament 80 % à 100 % du paiement à l’avance, malgré des relations de confiance établies depuis des années », témoigne Vassilis Korkidis, président de l’ESEE. Son entreprise de douze salariés, qui fournit du matériel électrique à l’industrie maritime, est établie sur le Pirée depuis 1961.Extrême lassitudeCertaines PME peinent même à se faire livrer. En particulier dans le commerce. Dans le centre d’Athènes, plusieurs marques de cigarettes se font rares. « Les grossistes refusent de nous livrer si l’on ne paie pas cash à la commande », témoigne un kiosquier près de la place Syntagma, où se dresse le Parlement grec.Ce n’est pas mieux côté clients. Là encore, les entreprises tournées vers l’export – peu nombreuses – souffrent des rumeurs de « Grexit ». Dès décembre, explique M. Korkidis, certains acheteurs ont repoussé leurs commandes en attendant d’y voir plus clair. « Un client balte m’a demandé d’inclure une clause dans le contrat précisant qu’en cas retour à la drachme, la transaction se ferait bien en euros ! », témoigne de son côté M. Farmakis.Découragé, cet entrepreneur envisage de plier bagage pour installer son entreprise à Bruxelles. Il ne se sent pas l’énergie d’affronter une nouvelle récession. Nombreux sont ceux qui confient, comme lui, leur extrême lassitude. Tous ne souhaitent qu’une chose : un accord rapide entre le gouvernement Tsipras et ses créanciers, afin de retrouver des conditions de travail « normales ».« Dès qu’il sera signé, les problèmes de liquidités s’estomperont », promet le ministre de l’économie Georges Stathakis. Il en faudra probablement plus pour redonner le sourire aux patrons grecs, conscients que les séquelles de la crise ne s’effaceront pas avant des années.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Eveno Amazon se serait-il décidé à mettre de l’eau dans son vin en recadrant sa stratégie fiscale ? Le géant américain de la distribution Amazon a commencé à acquitter en Allemagne, et non plus au Luxembourg, ses impôts sur les bénéfices qu’il réalise sur le sol allemand, a affirmé le quotidien Süddeutsche Zeitung dimanche 24 mai. Cette modification a pris effet le 1er mai, a indiqué le journal sur son site internet, citant un porte-parole de la société.L’Allemagne est, hors des États-Unis, le plus important marché d’Amazon. Le groupe y aurait réalisé un chiffre d’affaires de 12 milliards de dollars – soit 11 milliards d’euros – ce qui représente 12 % de ses ventes mondiales et un tiers de ses ventes en dehors des États-Unis.Selon d’autres médias, Amazon a déjà commencé à payer des impôts sur ses ventes en Grande-Bretagne dans le pays. Le groupe avait été au cœur d’une polémique au Royaume-Uni, en 2013, au moment où il avait été révélé que le montant de son imposition n’avait été que de 2,8 millions d’euros en 2012.Mais, officiellement, la décision d’Amazon d’acquitter des impôts dans certains pays d’Europe n’a rien à voir avec les déboires rencontrés depuis quelques mois par Amazon avec les autorités européennes, voire les fiscs nationaux, a précisé le porte-parole du groupe.« Nous examinons nos structures régulièrement afin de nous assurer que nous pouvons servir nos clients aussi bien que possible »Enquête de BruxellesAmazon, dont le siège européen est situé au Luxembourg, fait en effet l’objet d’une enquête de la Commission européenne pour aide d’Etat de la part du Grand-Duché. Bruxelles estime que les autorités luxembourgeoises « octroient un avantage à Amazon » à travers certaines pratiques fiscales, dont le fameux « tax ruling ».Ce mécanisme permet à une entreprise de demander à l’avance comment sa situation fiscale sera traitée dans un pays, et est utilisé par les multinationales pour faire de l’optimisation en répartissant profits et coûts entre leurs filiales dans différents pays.Lire aussi :Bruxelles soupçonne le Luxembourg d’aides fiscales illégales à AmazonEn 2013, l’agence Reuters avait révélé qu’en 2012, en faisant transiter ses ventes depuis sa filiale luxembourgeoise, Amazon n’avait payé en Allemagne que 3 millions d’euros d’impôts sur les sociétés, alors même que son chiffre d’affaires dans ce pays avoisinait les 9 milliards d’euros.L’Union européenne enquête sur des montages fiscaux de certains grands groupes comme Apple en Irlande, Starbucks aux Pays-Bas et Amazon et Fiat au Luxembourg.En France, Amazon a reconnu, en avril 2013, être visée par un redressement fiscal pour un montant de 250 millions de dollars. Le motif de l’accusation était double : Amazon aurait utilisé des techniques d’optimisation fiscale entre 2006 et 2010, notamment par le jeu des transferts de filiales en Europe. En outre, le site de Jeff Bezos aurait déclaré un niveau de revenus inférieurs à la réalité, lui permettant de diminuer son imposition durant cette période.Anne EvenoJournaliste au Monde Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le gouvernement grec l’affirme : les négociations avec les créanciers du pays (Fonds monétaire international, Commission européenne, Banque centrale européenne) seraient dans la dernière ligne droite. Un accord entraînant le déblocage de tout ou partie des 7,2 milliards d’euros de prêts encore disponibles dans le cadre du plan d’aide en cours pourrait être annoncé d’ici à la fin du mois.Trouver un compromis devient plus urgent que jamais car, si l’on en croit le ministre de l’intérieur, Nikos Voutsis la Grèce ne pourrait pas honorer ses échéances au Fonds monétaire international (FMI), en juin. « Nous devons rembourser, entre le 5 et le 19 juin, 1,6 milliard d’euros au FMI. Nous ne donnerons pas cet argent car nous ne l’avons pas », a déclaré M. Voutsis, dimanche 24 mai lors d’un entretien sur la chaîne privée Mega.Quel est l’état des finances grecques ? Où en sont les discussions avec les créanciers ? De quelles marges de manœuvre dispose le premier ministre grec, Alexis Tsipras, qui apparaît pris en tenaille entre les demandes de créanciers, par ailleurs divisés, et une majorité où les dissensions internes sont fortes ? Etat des lieux.Le gouvernement grec peut-il faire face à ses échéances ? Difficile à dire, tant les déclarations contradictoires sur le sujet se sont multipliées. La ligne officielle est que le gouvernement paiera en priorité les salaires et retraites des fonctionnaires. En vérité, personne ne sait quel est l’état réel des caisses publiques.Lundi 25 mai, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Sakellaridis a indiqué que « nous paierons ce que nous devons dans la mesure où nous sommes capables de payer. C’est de la responsabilité du gouvernement d’être en mesure d’honorer toutes ses obligations ». Le 5 juin, Athènes doit rembourser au FMI 302,5 millions d’euros. M. Sakellaridis a démenti les informations selon lesquelles le gouvernement envisageait de payer les quatre échéances dues au FMI en juin en une seule fois.Ce week-end, le ministre de l’intérieur, Nikos Voutsis, avait déclaré que le pays ne disposait pas des 1,6 milliard d’euros qu’il doit rembourser au cours du mois de juin au FMI.Vendredi 22 mai, Alexis Tsipras avait informé le secrétaire américain au Trésor, Jacob Lew de l’état des négociations avec les créanciers. A cette occasion, selon le correspondant d’une chaîne grecque à Washington, M. Tsipras aurait prévenu les Américains que son gouvernement ne pouvait pas faire face aux échéances du 5 juin auprès du FMI.Lire aussi :La Grèce souffle le chaud et le froid sur ses remboursementsLe premier ministre grec a évoqué la possibilité de payer en une seule fois, à la fin du mois de juin, l’ensemble des quatre échéances prévues le mois prochain, soit un montant total de 1,6 milliard d’euros. Ce qui laisserait le temps de conclure un accord sur l’aide financière. Mais le FMI refuserait catégoriquement cette option.Bien que les autorités américaines appellent l’ensemble des parties à trouver au plus vite une solution évitant de mettre en danger l’économie mondiale, elles ne semblent pour autant pas prêtes à faire pression sur le FMI pour aider la Grèce à obtenir un délai de paiement.Les lignes ont-elles bougé dans les négociations entre Athènes et ses créanciers ?Devant le comité directeur de son parti, Syriza, réuni ce week-end à Athènes, Alexis Tsipras a promis que le gouvernement grec ne « répondra pas à des demandes irrationnelles » et insistera sur « les lignes à ne pas franchir ».Les lignes de fractures dans la négociation se sont clarifiées ces dernières semaines. Athènes a finalement accepté de remettre à plus tard une grosse partie de ses promesses de campagne : hausse du salaire minimum, arrêt des privatisations, suppression de l’impôt sur la propriété, etc.Mais le gouvernement grec s’oppose catégoriquement à une nouvelle baisse des salaires et des retraites, ainsi qu’à un changement du cadre législatif des procédures de licenciements collectifs.Lire aussi :Grèce : « Notre économie présente un fort potentiel de croissance »Il souhaite par ailleurs revoir à la baisse les objectifs d’excédents primaires pour les années 2015 et 2016 afin de dégager de la marge budgétaire.La Commission européenne semble prête au compromis sur ces quelques points très précis. Ce n’est pas le cas, en revanche, du FMI, qui estime de nouvelles coupes dans les retraites indispensables et exige une réforme du système de sécurité sociale, ainsi que plus de flexibilité dans le cadre du droit du travail.La question qui divise plus largement les créanciers est celle de la dette publique grecque. Le FMI estime qu’elle n’est pas viable et souhaiterait ouvrir rapidement le chapitre de sa restructuration. Athènes aussi.Mais le refus, sur ce point, est catégorique du côté européen, et notamment allemand : on ne veut pas parler d’un allègement de la dette grecque avant que le programme actuel ne soit terminé.Alexis Tsipras est-il assuré du soutien de sa majorité ? Les fractures au sein de Syriza, le parti au pouvoir, sont de plus en plus visibles. Lors de la réunion du comité directeur, ce week-end, pas moins de trois motions ont été déposées contre la ligne majoritaire, défendue par Alexis Tsipras.La plus importante, soutenue par la Plateforme de gauche, dirigée par l’actuel ministre du redressement productif, Panayiotis Lafazanis, recommandait, entre autres, au gouvernement « de ne pas payer au FMI les prochaines échéances », de « nationaliser les banques » et de consulter « dans un avenir proche » le peuple grec, c’est-à-dire d’organiser un référendum.Sur les 201 membres du comité directeur, 95 ont voté contre cette motion, 75 pour, 30 se sont abstenus et 1 a voté blanc.Le « courant des 53 », porté par l’actuel chef de l’équipe de négociation grecque à Bruxelles, Euclide Tsakalotos, a quant à lui ouvertement contesté le choix de « certaines personnalités et certaines rhétoriques » effectué par le gouvernement Tsipras.Et le député Kostas Lapavitsas, connu pour ses positions radicales, a de nouveau affirmé que seule une sortie de la zone euro permettrait à la Grèce « la mise en place d’un véritable plan de croissance ».Lire aussi :L’idée d’un référendum sur les réformes en Grèce fait son chemin à BruxellesToutes ces voix, bien que minoritaires, portent de plus en plus. Si personne ne conteste encore ouvertement la légitimité d’Alexis Tsipras, toujours très populaire dans les sondages, il existe cependant bel et bien une bataille idéologique interne au parti pour tenter d’imprimer un virage à gauche à la ligne modérée jusqu’ici défendue par M. Tsipras et son entourage.Ces tensions existent depuis toujours car Syriza est le fruit d’une turbulente coalition de mouvements aux positions parfois antagonistes.Si un accord est finalement conclu avec les créanciers, il devra passer devant le Parlement. C’est lorsque viendra le moment de le faire valider aux 149 députés Syriza (sur un total de 300) que se jugeront véritablement les rapports de forces au sein du parti. Alexis Tsipras devrait alors en appeler à la discipline du parti.En cas d’échec à conclure un accord, par contre, il n’est sûr que le premier ministre arrive à contenir plus longtemps ce mécontentement. Une crise de leadership pourrait alors s’ouvrir à Syriza.Jusqu’ici Alexis Tsipras est confiant. Son pari : personne au sein de Syriza ne voudra provoquer la chute du premier gouvernement de gauche de l’histoire récente de la Grèce, ou aller contre une opinion majoritairement opposée à l’aventure de la sortie de l’euro.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Porier Encore méconnu, l’usufruit locatif social (ULS) est un dispositif que beaucoup d’épargnants auraient intérêt à examiner à la loupe, tant ses avantages sont nombreux. A condition de se montrer – très – patient, il permet de se constituer un patrimoine immobilier à moindre coût et sans payer d’impôt. Le tout en favorisant la mixité sociale en zone tendue.Ce dispositif confidentiel – 1 500 logements sont vendus annuellement – a été inventé en 2001 par PERL, une société qui détient encore les deux tiers du marché. « Il s’agit d’une niche, mais sa croissance va s’accélérer dans les prochaines années », annonce Laurent Mogno, directeur général de PERL. Le groupe Primonial et PERL se sont associés pour lancer, en décembre 2014, une société civile de placement immobilier (SCPI), baptisée SCPI Patrimmo Croissance, qui exploite le mécanisme de l’ULS.« Ce produit a déjà collecté 20 millions d’euros », annonce Laurent Fléchet, président du directoire de Primonial REIM. Rendue possible par la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové, cette innovation devrait démocratiser ce dispositif, d’autant que ce produit peut être logé dans un contrat d’assurance-vie. Le prix d’une part n’est que de 487 euros, mais il faut en souscrire au moins dix. Un bémol : comme souvent avec les SCPI, les frais prélevés par la société de gestion sont élevés (11,96 % à la souscription, mais les frais de gestion annuels sont quasiment nuls).Comment fonctionne l’ULS ? L’idée est de décomposer le droit de propriété d’un bien immobilier entre un nu-propriétaire (celui qui possède le bien) et un usufruitier (qui en reçoit la jouissance pour une certaine durée). Un investisseur achète ainsi un logement (neuf ou ancien), en cède la jouissance à un bailleur social pour une longue durée. En échange, l’acheteur obtient une décote sur le prix de marché. Le rabais est d’environ 40 % pour une durée de quinze ans, plus 2 % par année supplémentaire.Le temps du démembrement, l’acquéreur ne touche aucun loyer, mais ce manque à gagner est compensé par le fait qu’il récupère, à l’échéance du contrat, la pleine propriété d’un bien en bon état (le bailleur social s’y engage), qu’il peut utiliser à sa guise. Cerise sur le gâteau : si le contribuable est assujetti à l’ISF, le bien sort de sa base taxable pendant la durée de l’opération. En revanche, il n’est plus possible, depuis 2012, de sortir la dette finançant l’acquisition de cette même assiette.Avoir les reins solidesLorsque l’usufruitier est un bailleur social, les intérêts de l’emprunt contracté pour financer l’acquisition du logement sont déductibles des revenus fonciers. L’opération est, donc, pertinente pour ceux qui perçoivent d’importants loyers. A noter, il existe une version « très sociale » de ce dispositif, qui procure les mêmes avantages. Dans ce cas, le bailleur peut être une association spécialisée dans l’hébergement des personnes en difficulté comme Habitat et Humanisme.Avant de se lancer, l’investisseur doit s’assurer qu’il a les reins assez solides pour rembourser entre 500 et 1 000 euros par mois sans contrepartie, un montant qui correspond au ticket minimum pour un deux-pièces en zone tendue (comme à Levallois, dans les Hauts-de-Seine, ou à Nice, par exemple). « Certains de nos clients provinciaux utilisent ce dispositif pour acheter en région parisienne afin de se procurer un complément de revenus au moment de la retraite », explique Philippe Mottura, directeur des partenariats et du développement externe chez Barclays.L’ULS peut aussi être utilisé pour transmettre un patrimoine immobilier. « Comme un parent peut donner jusqu’à 100 000 euros à son enfant en franchise d’impôt tous les quinze ans, rien ne l’empêche de donner la nue-propriété d’un bien d’une valeur de 100 000 euros. Au moment du remembrement, quinze ans plus tard, l’enfant récupérera un bien d’une valeur de 140 000 à 160 000 euros sans aucune taxe », complète M. Mottura. A noter : si le souscripteur décède au cours de la période de démembrement, ses héritiers ont l’obligation de respecter ses engagements jusqu’à l’échéance prévue.Pendant la durée du démembrement, le logement intègre le parc du bailleur social qui en a acheté l’usufruit. Celui-ci assure la gestion et l’entretien du bien et sélectionne les locataires. « Des plafonds de ressource sont imposés, mais ils sont peu contraignants. Ils correspondent aux trois quarts des ménages en Ile-de-France », dit M. Mottura. A la fin du démembrement, le bail s’éteint. Si le locataire est toujours éligible au logement social, le bailleur social doit lui trouver une solution de relogement. Si ce n’est pas le cas, il peut demander à signer un contrat de bail de droit commun avec le nouveau propriétaire. En outre, si le logement est mis en vente, il bénéficie d’une priorité pour l’acquérir.10 000 nouveaux logements par anPrimonial et PERL, qui se sont associés pour lancer la SCPI Patrimmo Croissance, estiment que cette innovation pourrait permettre de construire annuellement jusqu’à 10 000 logements à louer en zone tendue (Ile-de-France, Côte d’Azur…). Les villes ne respectant pas la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain, qui les oblige à respecter une proportion de 25 % d’habitat social, sous peine d’amende, ont intérêt à encourager l’essor de l’usufruit locatif social. Les biens ainsi loués sont, en effet, comptabilisés (temporairement) comme des logements sociaux.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel Le temps presse. Samedi 23 mai, le premier ministre Alexis Tsipras a martelé que son pays n’accepterait plus de « demandes irrationnelles » de ses créanciers. La Grèce sera d’ici peu à court des liquidités indispensables au remboursement de sa dette et au paiement des fonctionnaires. Dimanche, le ministre de l’intérieur, Nikos Voutsis, a déclaré que le pays ne disposait pas des 1,6 milliard d’euros qu’il doit rembourser au cours du mois de juin au Fonds monétaire international (FMI). Sans accord avec ses partenaires européens d’ici au 5 juin, et le versement de la tranche d’aide qui doit l’accompagner, le pays risque le défaut. Georges Stathakis, le ministre grec de l’économie, juge néanmoins que les discussions sont en bonne voie.Votre gouvernement trouvera-t-il à temps un accord avec ses créanciers ?Très probablement. Il existe encore des divergences de vue sur le montant de l’excédent budgétaire que notre pays doit cibler, la politique fiscale, la réforme des retraites et la question du marché du travail. Mais les négociations sont sur le point d’aboutir sur ces quatre dossiers. C’est une question de semaines.Les mesures d’austérité – douloureuses – mises en place depuis 2010 ont-elles permis de restaurer la compétitivité de l’économie ?Lorsque nous sommes entrés sous le programme d’assistance, la troïka a voulu résoudre notre problème de compétitivité en exigeant la dévaluation interne. De fait, les salaires ont baissé de plus de 25 % depuis 2009. Malgré cela, nos performances à l’export ne se sont pas améliorées. Cela prouve que les faiblesses de l’économie grecque ne provenaient pas du niveau trop élevé des salaires, mais de problèmes structurels que la troïka n’a ni identifié, ni traité. Comme par exemple, les relations entre l’Etat et certains intérêts privés.Quelles erreurs a, selon vous, commis la troïka ?Elle a exigé de la Grèce un ajustement budgétaire trop rapide et trop grand. Aucun pays occidental n’a jamais concédé autant d’efforts que le nôtre en la matière. Pour aggraver les choses, la troïka a sous-estimé l’ampleur de la récession que ces mesures ont engendrée. Rien n’a été fait pour atténuer leurs effets destructeurs sur la croissance. Il aurait fallu procéder à des coupes budgétaires plus ciblées, mieux pensées, et compensées par des soutiens à l’activité.La possibilité d’une sortie de la Grèce de la zone euro est à nouveau évoquée. Le pays s’en sortirait-il mieux ?Absolument pas. Notre pays a besoin de rester au sein de l’union monétaire, mais avec un programme d’aide mieux pensé. Il doit nous permettre d’atteindre un taux de croissance assurant la soutenabilité de nos finances publiques tout en étant socialement juste. Et la dette publique doit être restructurée via des remboursements indexés sur le taux de croissance.Les entreprises hellènes souffrent beaucoup des rumeurs de « Grexit ». Comment les aiderez-vous à compenser les pertes enregistrées depuis janvier ?La pénurie de liquidités bancaires se résorbera dès que nous aurons convenu d’un accord avec nos partenaires européens. La récession du premier trimestre, limitée, sera rapidement effacée car notre économie présente un fort potentiel de croissance. La saison touristique s’annonce très bonne, l’industrie du transport maritime est un moteur puissant, les hausses à venir de salaires soutiendront à la consommation.La corruption, toujours endémique, risque de limiter ce potentiel de croissance.C’est bien pour cela que la lutte contre ce fléau est l’une des priorités de Syriza. Nous sommes néanmoins conscients que changer la culture et les habitudes en la matière prendra du temps.Votre parti, Syriza, apparaît très divisé. N’est-ce pas un obstacle à la sérénité des négociations avec vos partenaires européens ?Notre mouvement est riche d’une grande diversité. Cela ne nous a pas empêchés d’accéder au pouvoir. C’est la démocratie et il n’y a pas de raison que cela change. D’autant que nous sommes tous d’accord sur l’essentiel : la nécessité de rester dans l’euro mais de changer l’orientation des politiques économiques européennes.Que faudrait-il revoir ?D’abord le rôle de la Banque centrale européenne (BCE) qui, contrairement à toutes les autres grandes banques centrales, ne remplit pas la mission de « prêteur en dernier ressort » : c’est un problème en temps de crise. Ensuite, le cadre de la politique budgétaire, qui n’est pas assez flexible. Enfin, la zone euro doit adopter des politiques bien plus favorables à la croissance.La crise a révélé les grandes différences de cultures, de conceptions des politiques économiques mais aussi de rythmes de croissance entre le nord et le sud de la zone euro. Dans ces conditions, l’union monétaire est-elle viable ?Bien sûr : les pays membres ont toujours été capables de se mettre autour de la table pour trouver un compromis. Mais il est important que malgré la crise et la hausse des inégalités observée pendant la récession, les peuples européens soient convaincus qu’il est possible de bâtir ensemble l’Europe de la croissance et de la cohésion sociale. À tout problème politique il y a une solution politique.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Hervé Morin Le mathématicien américain John Nash, mort samedi 23 mai à l’âge de 86 ans dans un accident de voiture alors qu’il venait de recevoir le prix Abel de mathématiques, s’était vu décerner le Prix Nobel d’économie en 1994 pour sa contribution à la théorie des jeux. Celle-ci est devenue un puissant outil dans de nombreuses disciplines où l’on cherche à définir des choix rationnels optimaux – en psychologie, science politique, géostratégie, écologie…. La théorie des jeux a connu son essor dans les années 1940, avec les travaux de John von Neumann et Oskar Morgenstern, qui s’intéressèrent d’abord à des situations à deux joueurs, à somme nulle – où le gain de l’un est la perte de l’autre.Albert Tucker (1905-1995) proposa en 1950 un type de jeu à somme non nulle sous le nom de dilemme du prisonnier, qui a connu de nombreuses variantes. L’une d’elle place deux malfrats dans la position de dénoncer son complice en échange d’une peine plus clémente, sans pouvoir communiquer. S’ils restent tous les deux muets, les voleurs écoperont de cinq ans de prison. Celui qui dénonce n’aura qu’un an à purger. Mais s’il est dénoncé, ce sera dix ans. On constate que l’optimum individuel est différent de l’optimum collectif, puisque pour réduire sa détention en dénonçant son complice, choix rationnel, le prisonnier s’expose à la même sanction dans la mesure où son complice peut faire de même. D’aucun diront que dans ce cas, la morale y gagne ce que chacun des protagonistes y perd. Mais au-delà, « c’était un résultat très intéressant en économie, qui allait à l’encontre de la Main invisible d’Adam Smith, supposée bénéfique à tous », souligne le mathématicien Ivar Ekeland (université Paris-Dauphine).« On n’a pas trouvé mieux »Nash, qui effectuait son doctorat sous la direction de Tucker, a proposé la même année la notion d’équilibre pour rendre compte de situations de jeu mettant aux prises un nombre quelconque de joueurs, avec une somme non nulle, comme dans le dilemme du prisonnier. L’équilibre est atteint lorsque chaque joueur pense avoir conquis une position satisfaisante. « Von Neumann travaillait sur un programme où la théorie des jeux serait coopérative, avec des solutions où les gens pourraient s’entendre », souligne Ivar Ekeland. Nash - qui a aussi travaillé sur la notion de négociation (« bargaining ») - a proposé une solution non coopérative, individualiste. Mais alors que le programme de Von Neumann n’a pas abouti, celui de Nash, qui représente une sorte de « résignation de la pensée à l’individualisme », occupe toujours économistes et mathématiciens, témoigne Ivar Ekeland, « parce qu’on n’a pas trouvé mieux ». Il s’incarne notamment dans les paradoxes de l’action collective, où des solutions qui seraient bénéfiques au plus grand nombre ne voient jamais le jour parce que la rationalité individuelle leur fait barrage.morin@lemonde.fr@herveniromHervé MorinPôle Science et MédecineSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.05.2015 à 16h41 • Mis à jour le24.05.2015 à 18h00 Le mathématicien américain John Forbes Nash, célèbre pour son travail sur la théorie économique des jeux et Prix Nobel d’économie en 1994, est mort samedi 23 mai avec sa femme, Alicia Nash, dans un accident de la route sur la côte est des Etats-Unis. Le mathématicien était âgé de 86 ans, sa femme de 82 ans.En 1994, John Nash, John C. Harsanyi et Reinhard Selten reçurent le prix Nobel de sciences économiques pour leurs travaux sur la théorie des jeux. Dans les années 1950, John Nash avait approfondi les travaux du mathématicien américain John von Neumann, établissant la notion d’« équilibre de Nash ». Celle-ci représente le point, pendant un jeu, où chaque joueur se considère satisfait par le résultat. Un exemple parmi d’autres : dans une partie de « pierre-feuille-ciseaux », un équilibre de Nash est atteint si les joueurs jouent chaque coup avec une probabilité d’un sur trois.John Nash et Louis Nirenberg, un autre mathématicien, décrits comme « deux géants du XXe siècle », s’étaient aussi vu attribuer le 25 mars le prix Abel de mathématiques. L’Académie norvégienne des sciences et lettres les avait récompensés « pour leurs contributions fondamentales et absolument remarquables à la théorie des équations aux dérivées partielles non linéaires, et à ses applications à l’analyse géométrique ».Lire aussi : La théorie des jeux d’un Nobel à l’autreMathématiques et schizophrénieLe réalisateur Ron Howard s’était inspiré de la vie de John Nash pour Un homme d’exception, dans lequel Russel Crowe incarnait le scientifique. Le film a remporté quatre Oscars, dont celui du meilleur film et celui de la meilleure actrice dans un second rôle pour Jennifer Connelly, qui jouait Alicia Nash.Le film décrit à la fois le génie mathématique de John Nash et sa schizophrénie, qui lui faisait imaginer un agent fédéral lui proposant d’aider secrètement le gouvernement pour décrypter des messages d’espions russes dans la presse. Grâce à une hospitalisation et l’aide de sa femme, il parvint à contrôler ses hallucinations. L’acteur s’est dit « abasourdi » après l’annonce de la mort.« Mes pensées vont à John, Alicia et à leur famille. Une collaboration incroyable. Des personnes d’exception, des cœurs d’exception. »Stunned...my heart goes out to John & Alicia & family.— russellcrowe (@Russell Crowe)require(["twitter/widgets"]);Lire l’article d’archives (édition abonnés) : John Forbes Nash, Prix Nobel et… Oscar à Hollywood ! 24.05.2015 à 13h52 • Mis à jour le24.05.2015 à 16h22 Nikos Voutsis, le ministre de l’intérieur de la Grèce, a déclaré à la chaîne de télévision Mega, dimanche 24 mai, que la Grèce n’avait pas d’argent pour payer le Fonds monétaire international (FMI) en juin.« Les remboursements au FMI en juin sont de 1,6 milliard d’euros. Ils ne seront pas faits, et d’ailleurs il n’y a pas d’argent pour le faire. »Aucun porte-parole d’Alexis Tsipras, le premier ministre, n’a commenté ces propos. Sur la BBC, Yanis Varoufakis, le ministre des finances, a uniquement souligné que la Grèce avait fait « un pas énorme » dans la négociation d’un accord avec ses créanciers internationaux pour éviter la faillite. Il a qualifié de « catastrophique » pour son pays l’idée de quitter la zone euro. « C’est maintenant aux institutions de faire leur part. Nous les avons rejointes aux trois quarts du chemin, elles doivent nous rejoindre sur un quart du chemin », a déclaré le ministre.M. Varoufakis a aussi dit au New York Times cette semaine :« Je ne vais pas payer le FMI et ne pas payer les retraites et salaires dans les semaines à venir. »Lire aussi :Qui sont les protagonistes de la crise de la dette grecque ?Le spectre de caisses entièrement videsLa posture officielle du gouvernement de gauche radicale est en effet d’annoncer qu’on servira d’abord les pensions et les retraites, puis les créanciers. Ce n’est pas la première fois que des personnalités très à gauche, comme M. Voutsis, mais pas en lien direct avec les décisions économiques, brandissent, peut-être à des fins stratégiques, le spectre de caisses entièrement vides. M. Voutsis lui-même a reconnu dimanche s’exprimer avec « l’optimisme prudent qu’il y aura un accord solide ».Vendredi, néanmoins, tout en soulignant l’énorme problème de liquidités que traverse le pays, Gabriel Sakellaridis, le principal porte-parole d’Alexis Tsipras, avait déclaré :« Le gouvernement grec a l’intention d’honorer toutes ses obligations, avec une priorité aux obligations domestiques avant celles envers les créanciers. Il a l’intention de satisfaire toutes les demandes, ce qu’il a démontré avec beaucoup d’efforts et dans des conditions extrêmement difficiles récemment. Et c’est ce que nous ferons en juin. »Lire le décryptage :Pourquoi les négociations avec la Grèce traînent en longueur 23.05.2015 à 17h17 • Mis à jour le23.05.2015 à 17h25 Le gouvernement grec espère arriver prochainement à un compromis avec ses créanciers mais n’a pas l’intention de plier face à ce qui pourrait être « demandes irrationnelles » de l’Europe.« Nous avons fait ce que nous avions à faire, c’est maintenant au tour de l’Europe », a lancé le premier ministre grec Alexis Tsipras devant le comité central du parti de la gauche radicale Syriza, samedi 23 mai.Le chef du gouvernement, qui assure que son pays est dans « la dernière ligne droite d’une période douloureuse et difficile », a insisté sur le fait que « la majorité des Grecs demande une solution viable, et pas seulement un accord ». Alexis Tsipras a accusé « certains représentants de créanciers » de profiter de l’asphyxie de liquidités dont souffre la Grèce pour renverser l’accord du 20 février, qui avait permis à Athènes d’obtenir une extension de quatre mois de son programme d’assistance financière.Lire aussi :Athènes face à ses créanciers : l’amorce d’un compromis ou la criseAinsi, le gouvernement grec ne « répondra pas à des demandes irrationnelles » et insistera sur « les lignes à ne pas franchir », a promis le premier ministre :« Nous ne discuterons pas d’une dérégulation majeure du système salarial. Nous n’accepterons pas une nouvelle réduction des retraites. »Le gouvernement d’Alexis Tsipras négocie pour obtenir des fonds d’aide bloqués par ses créanciers internationaux – l’Union européenne, la banque centrale européenne et le Fonds monétaire international – qui ont renfloué la Grèce à deux reprises, à hauteur de 240 milliards d’euros.« Beaucoup reste à faire » selon MerkelUn accord est urgent car la Grèce n’a presque plus d’argent : elle survit depuis août 2014 en attendant que les créanciers lui versent cette tranche de prêts de 7,2 milliards d’euros. Les Européens et le FMI réclament en contrepartie de leur aide des réformes, notamment du marché du travail, qui vont radicalement à contre-courant des promesses électorales du gouvernement d’Alexis Tsipras.Après une rencontre avec le premier ministre grec vendredi à Riga, François Hollande et Angela Merkel ont rappelé que les Grecs devaient poursuivre leur travail avec les créanciers, la chancelière allemande insistant sur le fait que « beaucoup reste à faire » et « qu’il faut travailler très, très intensivement ».Lire aussi :Vers un accord entre Athènes et ses créanciers avant fin mai ?Samedi, le ministre des finances français Michel Sapin a lui estimé qu’une sortie de la zone euro serait « une catastrophe pour la Grèce » et « un problème pour la zone euro ». Il a plaidé pour un « accord rapide » entre la Grèce et ses créanciers, qui doit « conclure le programme précédent mais aussi préparer la suite, car la Grèce restera de toute façon un pays fragile ». 23.05.2015 à 09h22 • Mis à jour le23.05.2015 à 12h03 Google a déposé un brevet aux Etats-Unis pour des jouets intelligents qui prennent en considération la présence humaine dans une pièce et peuvent commander les appareils électroniques à la demande. Richard Wayne DeVaul et Daniel Aminzade sont les inventeurs de ce jouet breveté au bénéfice de Google.Sur le dessin compris dans le brevet déposé en février 2012 et publié jeudi 21 mai par le bureau qui accorde les brevets (US Patent and Trademark Office), on peut voir ce qui ressemble à des jouets en forme de lapin et d'ours en peluche avec des micros intégrés dans les oreilles, des caméras dans les yeux, des haut-parleurs dans la bouche et un moteur dans le cou.Le jouet est censé pouvoir écouter, tourner la tête pour établir un « contact visuel », comprendre ce qu'on lui dit et y répondre par des phrases préenregistrées.Les jouets pourraient par ailleurs communiquer avec des appareils électroniques par des technologies sans fil comme le Wi-Fi ou le Bluetooth, et pourraient potentiellement jouer de la musique ou lancer le film qu'un enfant, ou un adulte, leur demanderait.Le brevet évoque notamment la possibilité de se servir de ce genre de jouets comme d'une « télécommande intelligente » qui pourrait centraliser la gestion de l'ensemble des appareils d'un foyer. « L'appareil anthropomorphe peut être une poupée ou un jouet qui ressemble à un humain, un animal, une créature mythique ou un objet inanimé », décrit le brevet.Ce genre de jouets intelligents pourrait également comprendre une fonction de reconnaissance faciale, qui permettrait d'accéder à des profils en ligne avec des préférences personnalisées. 23.05.2015 à 00h02 • Mis à jour le23.05.2015 à 15h17 Les magasins de Montréal vont désormais pouvoir ouvrir sept jours sur sept et en continu. Le gouvernement du Québec a annoncé vendredi 22 mai avoir reconnu au centre-ville de la métropole québécoise un statut touristique permettant cette dérogation.Tous les commerces, à l’exception des bars et des restaurants, seront libres de choisir leurs heures et jours d’ouverture, leur permettant ainsi « de profiter pleinement d’un achalandage exceptionnel de touristes », a indiqué le ministre de l’économie, Jacques Daoust, dans un communiqué. « C’était le souhait de plusieurs commerçants », a dit le maire de Montréal, Denis Coderre, lors d’un point de presse. Cette mesure visant à favoriser l’animation de la ville en dehors des périodes festives de l’été « aura un impact majeur sur la vitalité des commerces », s’est réjoui M. Coderre.Cette autorisation, donnée à titre expérimental pour cinq ans, ne signifie pas pour autant que les magasins vont adopter des horaires en continu, sauf s’ils dégagent un chiffre d’affaires important pour couvrir les frais liés à l’embauche de personnels supplémentaires. Par ailleurs, au Québec, les commerçants sont autorisés à ouvrir leurs portes le dimanche depuis 1992.« Bouée de sauvetage »Une ouverture vingt-quatre heures sur vingt-quatre, « pour les petits commerces, n’est jamais une bonne nouvelle », a estimé Jacques Nantel, professeur de marketing à HEC Montréal. « Seuls les gros joueurs vont en bénéficier, car ils pourront assurer une rotation du personnel », a-t-il déclaré à l’AFP.La possibilité d’ouvrir en permanence est en fait « une bouée de sauvetage » lancée par le gouvernement, selon M. Nantel, qui note que le commerce de détail ne se porte pas bien et qu’une telle mesure « ne va pas attirer plus les Montréalais au centre-ville ».La zone déclarée « touristique » s’étend sur une large partie du centre-ville et constitue « un pôle économique important et clé avec près de 3 000 commerces qui emploient environ 318 000 personnes », a estimé Jacques Daoust. Pour Michel Leblanc, président de la chambre de commerce de Montréal, cette décision est « une excellente nouvelle » pour faire « un centre-ville fort et vibrant ». 15.05.2015 à 12h54 • Mis à jour le15.05.2015 à 13h49 | Denis Cosnard Dans le port de Calais, les trois ferries de MyFerryLink vont hisser aujourd’hui le grand pavois en signe de victoire. Dans une décision rendue vendredi 15 mai, la cour d’appel de Londres a en effet remis en cause l’interdiction faite à ces trois navires français d’accoster de l’autre côté de la Manche.Eurotunnel, dont MyFerryLink est une filiale, va donc pouvoir continuer à exploiter cette liaison entre Calais et Douvres au-delà du 9 juillet, la date couperet initialement fixée par les autorités britanniques.« C’est une excellente nouvelle pour l’armement sous pavillon français et pour l’emploi à Calais », a immédiatement commenté le secrétaire d’Etat chargé des transports, de la mer et de la pêche, Alain Vidalies.« Cette décision de la cour d’appel est historique, se sont également réjouis Jean-Michel Giguet et Raphaël Doutrebente, les dirigeants français de la compagnie de ferries à l’origine de ce retournement. C’est la victoire de notre détermination, victoire que nous partageons avec les salariés et les clients et qui est très positive pour le marché transmanche. C’est aussi la fin du processus pour ceux qui voulaient la mort de MyFerryLink. »MyFerryLink avait été mise en venteEurotunnel, l’opérateur du tunnel sous la Manche, avait racheté, en 2012, trois bateaux de l’ex-SeaFrance, afin de diversifier son activité et d’être présent à la fois sous l’eau et sur l’eau. Les autorités britanniques avaient estimé que cette situation posait de gros problèmes de concurrence, et interdit à Eurotunnel de poursuivre son activité.Lire aussi :Londres interdit définitivement les ferries d’EurotunnelL’entreprise a donc mis en vente sa filiale spécialisée, MyFerryLink, et s’apprêtait à stopper la commercialisation des traversées par ferries à compter du 9 juillet.Lire aussi :Eurotunnel cherche à vendre MyFerryLinkMais la société coopérative et participative (SCOP) SeaFrance, qui exploite les trois navires pour le compte d’Eurotunnel, n’a pas lâché prise, et poursuivi en justice un combat qui paraissait perdu d’avance à beaucoup. Et ce vendredi, la cour d’appel de Londres lui a donné raison.L’Autorité de la concurrence britannique va « étudier le jugement »Par deux voix contre une, la cour a estimé que l’Autorité de la concurrence et des marchés britannique, la CMA, n’était pas compétente dans ce dossier, dans la mesure où il n’y avait pas eu de fusion au sens juridique du terme entre Eurotunnel et MyFerryLink.L’affaire n’est pas forcément réglée de façon définitive. La CMA a indiqué, vendredi, son intention d’« étudier attentivement le jugement », avant de former un ultime recours éventuel. Si aucun recours n’intervient, MyFerryLink pourrait poursuivre son activité dans le cadre d’Eurotunnel.Cette décision de justice survient alors que SeaFrance (577 salariés) est en pleine tempête, ses dirigeants s’entredéchirant. Le 10 avril, la société a été placée en procédure de sauvegarde et deux administrateurs judiciaires ont été nommés, contre l’avis du conseil de surveillance. Trois jours plus tard, les deux directeurs à l’origine de cette décision ont été révoqués par le conseil.Lire aussi :SeaFrance dans la tempêteEn tout état de cause, l’arrêt de ce vendredi supprime la date fixée auparavant, et donne plus de temps à Eurotunnel pour vendre ses navires, si l’exploitant du tunnel sous la Manche le souhaite toujours.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Prudhomme Le projet d’alliance, avec un grand « A », entre les groupes Auchan et Système U avance. Doucement. Mais en prenant aussi un tout petit peu plus d’ampleur que ce qui avait été dévoilé le 11 septembre 2014, puisque les deux enseignes de distribution envisagent de mettre en place une structure de gouvernance commune et des échanges d’enseignes, comme l’a indiqué la direction de Système U, vendredi 15 mai, confirmant une information du Figaro.Il ne s’agit toutefois pas d’aboutir à un mariage formel. « Ce n’est pas une société commune. Il n’est pas question de créer une entité à part entière », assure-t-on à la direction du groupe Système U. Les deux sociétés, qui sont les numéros 5 et 6 de la distribution en France, ont vocation à conserver leur identité.Il s’agit de mettre sur pied « une instance qui gérera la conduite de l’Alliance, précise un porte-parole de Système U. Dans une alliance, il faut que les deux partenaires discutent, ce qui peut être fait au sein d’un “comité d’alliance stratégique” ». Selon Le Figaro, ce comité devrait être composé de quatre représentants de chaque groupe (à commencer par les PDG) et chargé de valider à l’unanimité les grandes lignes stratégiques de l’Alliance.Le projet d’association entre Auchan et Système U propulserait les deux groupes en deuxième position sur le marché français, juste derrière Carrefour et devant Leclerc, avec un chiffre d’affaires de 48 milliards d’euros.Extension du champ de la coopérationCette union, qui portait initialement sur la mise en commun des forces d’achat auprès des fournisseurs, avait été étendue à d’autres aspects. Le 13 février, les deux groupes avaient ainsi annoncé être entrés « en négociations exclusives en vue d’approfondir leur partenariat ».L’élargissement avait d’abord concerné « le domaine des achats », où le partenariat avait été élargi aux marques de distributeurs premiers prix. Mais les deux enseignes avaient aussi indiqué vouloir rechercher des « synergies dans le domaine du développement, de l’organisation des réseaux et des fonctions commerciales et organisationnelles ».Lire aussi :Auchan et Système U font un pas de plus vers un mariageUn possible échange d’enseignes avait été évoqué, dès janvier, par le magazine LSA, sous forme d’un accord de franchise. Mais, à cette époque, les deux groupes n’avaient pas commenté. Le 16 mars, Serge Papin, le PDG de Système U, dans un entretien au « Monde », avait toutefois précisé que les discussions portaient sur « la logistique, les services supports ». « Mais aussi les enseignes », avait-il ajouté.Lire aussi :Grande distribution : « La guerre des prix a coûté trop cher », selon Serge PapinCe qu’avait confirmé, le 9 mars, Jean-Denis Deweine, le directeur des achats d’Auchan : lors de la présentation des résultats annuels d’Auchan, il avait expliqué que les discussions se poursuivaient pour approfondir le partenariat « sur des axes majeurs », citant « les achats, la convergence des politiques commerciales [super, hyper, drive], l’efficacité opérationnelle [logistique et système d’information] » et « pourquoi pas », disait-il, « des changements d’enseignes. »Selon Le Figaro, le projet prévoit de laisser Auchan, qui a plus d’expertise dans les très grandes surfaces, gérer le parc d’hypermarchés et Système U gérer l’ensemble des supermarchés. Ce qui implique le passage des 70 Hyper U sous enseigne Auchan, sans changer de propriétaire, et qu’Auchan exploite ses 247 Simply Market en franchise sous enseigne Super U. Les noms d’hyper U et de Simply Market auraient ainsi vocation à disparaître.Convaincre les adhérentsEncore faudra-t-il convaincre les adhérents de Système U, groupe coopératif. « Serge Papin n’a pas le pouvoir d’obliger les exploitants à changer d’enseigne, souligne-t-on à la direction du groupe. Chaque magasin est une entreprise indépendante. Il est donc difficile d’affirmer que les 70 Hyper U deviendront des Auchan. Ils vont peut-être décider de passer sous une enseigne concurrente, ou rester sous marque U. C’est l’exploitant qui décide mais on espère que les associés verront l’intérêt de rejoindre l’alliance, car s’il reste quelques unités Hyper U, il leur sera plus difficile de profiter des opérations promotionnelles et de communication. Elles seront marginalisées. »Le 24 mars, une opération séduction a d’ailleurs été menée chez Système U, où Vianney Mulliez, PDG du groupe Auchan, avare d’apparitions publiques, est venu présenter aux associés les bénéfices de cette alliance, au côté de Serge Papin. « Le groupe a tenu une convention où le projet a été expliqué aux adhérents, explique-t-on à la direction de Système U. Il n’y a pas eu de vote mais on a senti une volonté de plus de 90 % du réseau d’aller plus loin. Après, il y a certes des situations locales où l’enseigne U est connue et où les exploitants peuvent se poser des questions sur leur éventuelle perte d’attractivité. »Autre obstacle, et de taille : le projet doit aussi passer le cap des autorités de la concurrence, à Bruxelles et en France. Début avril, l’Autorité de la concurrence a rendu un avis identifiant plusieurs risques d’altération de la concurrence dans la grande distribution, et invité Auchan-Système U, mais aussi Intermarché-Casino et Carrefour-Cora, qui ont des projets similaires, à ajuster leurs pratiques.Lire aussi :L’Autorité de la concurrence invite la grande distribution à « corriger ses alliances »Interrogé sur l’hypothèse de cessions d’actifs qui pourraient être imposées par l’Autorité de la concurrence, le porte-parole de Système U a précisé que le groupe ne détenait pas de magasins à proprement parler puisqu’il était un groupement de commerçants indépendants, mais que « dans certaines zones commerciales, localités, peut-être que cela posera en effet un problème de concurrence, et peut-être que les groupes devront trouver des solutions pour rétablir une concurrence conforme à l’esprit de la loi ».Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre-Cyrille Hautcoeur (Directeur d'études à l'EHESS) Lors de la visite de Nicolas Sarkozy qui a suivi le tremblement de terre de 2010, l’historien haïtien Jean Saint-Vil exigeait le remboursement par la France de 40 milliards de dollars (27,8 milliards d’euros en 2010), correspondant, selon lui, à la valeur actuelle de l’indemnité de 150 millions de francs obtenue de Haïti sous la menace, par la France de Charles X en 1825, comme compensation des pertes subies par les colons, après l’indépendance de l’île en 1804. En 2003, le gouvernement de Jean-Bertrand Aristide, président de Haïti, avait réclamé 17 milliards de dollars de compensation.Nous laisserons, ici, de côté la question – essentielle – du sens qu’auraient des réparations financières des crimes de l’esclavage d’un point de vue philosophique ou juridique, pour examiner cette demande financière, et notamment son montant.L’utilisation de l’indemnisationDans le calcul de 1825, seul le tiers de l’indemnité correspondait à la valeur des esclaves, de sorte que la réduction de l’indemnité à 90 millions par Louis-Philippe en 1838 en faisait le prix de la seule expropriation du capital foncier et immobilier des colons. C’est, donc, dans une certaine mesure, une compensation au titre de la colonisation qui est aujourd’hui réclamée, plus que de l’esclavage... Sarah Belouezzane Iliad, la maison mère de Free, a clôturé, vendredi 15 mai, la « saison » des résultats trimestriels. Chez les opérateurs de télécommunications français tout du moins. L’occasion d’un petit bilan de situation. D’autant que cela fait maintenant trois ans que Free a fait son entrée sur le secteur du mobile avec des tarifs qui ont obligé tous les concurrents (Orange, SFR, Bouygues Telecom) à s’aligner et à rogner leurs marges.Quel est l’état de santé financier des quatre opérateurs ?Iliad, le groupe fondé par Xavier Niel (par ailleurs actionnaire à titre personnel du Monde) a affiché un chiffre d’affaires de 1,1 milliard d’euros, en croissance de 7 % sur un an pour le premier trimestre. L’excédent brut d’exploitation n’a pas été dévoilé, mais le groupe assure qu’il est en croissance de 10 %.Chez les concurrents, que la guerre des prix a plongés dans une crise sans précédent, la situation reste difficile. Bouygues Telecom, autrefois plus grand contributeur au dividende de sa maison mère, est en déficit depuis 2012. L’opérateur, qui a publié ses résultats du premier trimestre mercredi 13 mai, a affiché un déficit de 49 millions d’euros.SFR, racheté par Numericable en novembre 2014, et qui a accusé des pertes sur l’ensemble de l’année dernière, est revenu dans le vert au premier trimestre. L’opérateur a réalisé 816 millions d’euros de bénéfices. Hors éléments exceptionnels, son résultat net redescend toutefois à 132 millions d’euros.Orange, dont le chiffre d’affaires n’a cessé de décroître sur les trois dernières années, a amorti ce recul au premier trimestre, avec une baisse de 1,4 %, à 9,67 milliards d'euros. Le bénéfice avant intérêts et impôts (Ebitda) s'est établi à 2,91 milliards d'euros, en baisse à base comparable, mais le recul est deux fois moindre que l'année précédente.Comment évoluent les  « portefeuilles » d’abonnés ?Free est toujours en croissance. Sur les trois premiers mois de l’année, l’opérateur a attiré 420 000 abonnés mobiles pour atteindre 10,5 millions de clients au total. Le fixe a séduit 77 000 nouveaux abonnés, portant le nombre total à 5,9 millions.Chez Bouygues Telecom, la stratégie d’acquisition de nouveaux abonnés semble fonctionner : l’opérateur en a récupéré 96 000 dans le haut débit fixe sur les trois premiers mois de l’année.Bouygues Telecom a réduit ses prix afin de conquérir de nouveaux clients et de se renforcer sur le fixe. Métier qui lui avait cruellement fait défaut lorsqu’il a fallu résister à l’onde de choc créée par l’arrivée de Free.Chez SFR, les abonnés, eux, en revanche, ont massivement déserté : 500 000 d’entre eux ont quitté le parc mobile de l’opérateur. « Pour l’instant ça va, mais il ne faudrait pas que ça dure », indique un analyste.Orange, lui, continue de bénéficier de ses investissements dans la 4G et le très haut débit fixe. Les ventes nettes de forfaits mobiles ont atteint 164 000 unités au premier trimestre, soit près du double de celles réalisées un an plus tôt. Sur le développement de la fibre optioque, le groupe revendique 75 000 clients supplémentaires.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel Quoi qu’en disent ses détracteurs, son plan fonctionne. À l’occasion d’une conférence au Fonds Monétaire International (FMI), à Washington, Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE) a défendu le bilan de l’assouplissement quantitatif (quantitative easing en anglais, ou QE).Entamé en mars, ce programme, qui consiste en un rachat massif de dettes privées et surtout publiques en zone euro, a « montré son efficacité jusqu’ici, davantage que bien des observateurs ne l’avaient anticipé », a insisté l’Italien.Faut-il stopper le QE ?L’objectif de ce plan est, rappelons-le, de déjouer les tensions déflationnistes pesant sur la zone euro et de raviver l’économie. Avant même son lancement, il a déclenché une forte baisse des taux souverains dans l’union monétaire, si bien qu’au mois d’avril, des rumeurs ont couru sur un éventuel arrêt prématuré. D’autant que l’inflation européenne commence à se redresser.Sur ce point, M. Draghi a mis les choses au clair : « Nous appliquerons le programme de rachats d’actifs en entier comme annoncé, et jusqu’à ce que l’on constate un ajustement durable de la trajectoire de l’inflation », a-t-il martelé.Au total, la BCE a prévu de racheter pour plus de 1 040 milliards d’euros de dettes privées et publiques jusqu’en septembre 2016, au rythme de 60 milliards d’euros par mois.Y a-t-il des risques d’effets secondaires sur la distribution des richesses ? Nombre d’analystes s’interrogent sur les effets à long terme de la politique accommodante de la BCE, qu’il s’agisse du QE comme des taux d’intérêts directeurs très bas.Certains redoutent que les liquidités ainsi injectées favorisent la formation de bulles spéculatives. Un risque que réfute M. Draghi : « pour le moment, il y a peu d’indications pouvant laisser penser que des déséquilibres financiers généralisés soient en train d’émerger ».Il juge en revanche qu’il convient d’être attentif à l’impact de ces mesures sur la distribution des richesses. « Il devient important que ces conséquences soient identifiées, pesées et y remédier quand nécessaire », a-t-il affirmé.Une période de taux d’intérêt réels très bas, pendant très longtemps, peut en effet « avoir des conséquences indésirables dans des sociétés vieillissantes » et inciter à l’épargne, a-t-il expliqué.À première vue, l’analyse de M. Draghi peut sembler paradoxale : les taux bas sont en effet censés stimuler la consommation, puisque le crédit est moins cher. Seulement, lorsqu’un tel environnement se prolonge, les ménages commencent à s’inquiéter pour leur retraite future.Puisque les taux bas signifient également que les placements comme l’assurance-vie rapportent moins, ils ont alors tendance à augmenter leur épargne pour compenser.Lire aussi :La politique menée par la BCE met l’assurance-vie sous pressionL’exemple des États-Unis doit-il inciter à la prudence ?S’il n’y a pas fait directement référence, M. Draghi avait certainement en tête l’exemple de la politique ultra-accommodante de la Réserve fédérale américaine (Fed). Outre-Atlantique, le QE a favorisé l’accroissement des inégalités en poussant les marchés financiers vers des sommets.Une partie du patrimoine des ménages américains les plus aisés, notamment leur épargne retraite, est en effet liée à la bourse : le QE leur a donc profité en premier lieu, au détriment des moins aisés.L’effet sur la consommation est en revanche plus nuancé. « Que se passe-t-il avec le consommateur ? C’est une énigme ! », s’interrogeait ainsi récemment un responsable de la Fed, Dennis Lockhart. « La récente baisse des prix de l’essence aurait dû doper les dépenses. Au lieu de cela, on assiste à une vive augmentation du taux d’épargne, passé de 4,6 % à 5,5 % au premier trimestre », avait-il signalé.Pour les économistes, cette « énigme » peut avoir deux explications. La première est que les ménages américains, traumatisés par la crise des subprimes, sont désormais plus prudents : plutôt que de renouer avec des niveaux d’endettement excessifs, comme avant 2008, ils préfèrent épargner.La seconde explication est que, comme l’ensemble des pays occidentalisés, les États-Unis vieillissent. Dans une étude publiée en 2013, Patrick Imam, économiste au Fonds monétaire international (FMI), soulignait ainsi que dans ces États, l’action des banques centrales est moins efficace à cause du vieillissement de la population.« Les sociétés vieillissantes comportent en général une plus grande proportion de ménages qui épargnent : elles sont donc moins sensibles aux variations de taux d’intérêt, tandis que les sociétés jeunes, dont la population est plus susceptible de s’endetter, réagissent plus nettement à la politique monétaire », détaillait-il. Les retraités gênent les banques centralesL’économiste a chiffré l’impact du vieillissement : chaque fois que le taux de dépendance des personnes âgées (rapport entre la population de plus de 65 ans et celle de 15 à 64 ans) augmente d’un point, l’impact cumulé de la politique monétaire se réduit de 0,1 point sur l’inflation et de 0,35 point sur le chômage.Une perspective inquiétante pour les pays comme l’Allemagne, où le taux de dépendance des personnes âgées devrait grimper d’une dizaine de points d’ici dix ans…Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julien Bouissou (New Delhi, correspondance) L’Inde va acquérir 56 avions de transport militaire livrés par Airbus et le groupe Indien Tata pour remplacer ses vieux modèles « Avro », assemblés par l’avionneur Indien Hindustan Aeronautics Limited (HAL). Le contrat, conclu mercredi 13 mai dans la soirée et dont le montant estimé à 1,6 milliard d’euros, prévoit la livraison, dans un premier temps, de 16 avions C295 « prêts à voler » sortis des usines européennes d’Airbus Defence and Space, puis de 40 autres appareils, qui doivent être assemblés par Tata Advanced Systems dans son usine d’Hyderabad, dans le sud de l’Inde, au moyen d’un transfert de technologie.« Nous avions contacté d’autres constructeurs et nous n’avons reçu qu’une offre. Le comité d’acquisition du ministère de la défense l’a validée, mais il reste encore à négocier les conditions d’achat et notamment le prix », a expliqué au « Monde » Sitanshu Kar, le porte-parole du ministère indien de la défense.Ce contrat s’inscrit dans le cadre de la stratégie du gouvernement indien d’accélérer la modernisation de l’armée. Mais surtout, avec son volet industriel en Inde, il illustre la nouvelle stratégie adoptée par le premier ministre, Narendra Modi avec son « Make in India », ce programme qui vise à faire décoller l’industrie manufacturière du pays.Dans le domaine militaire, l’Inde, qui est aujourd’hui le premier importateur au monde d’équipements militaires conventionnels, s’est en l’occurrence donnée pour objectif de fabriquer sur son sol 70 % de ses acquisitions de matériels d’ici à 2020.Dans ce cadre, l’année dernière, le gouvernement a relevé à 49 % la participation que peut prendre un groupe étranger dans un groupe indien de défense.Pour le Rafale, le projet a échouéLe « Make in India », et notamment ses conditions strictes en matière de transfert de technologie et d’ouverture de lignes d’assemblage en Inde, n’est toutefois pas simple à mettre en œuvre.L’exemple des avions de combat Rafale, dont voulait se doter l’Inde, en en produisant une partie sur son sol, le montre : les négociations, entamées en 2012 pour l’achat de 126 avions, dont 108 fabriqués en Inde, ont échoué. Les discussions ont achoppé sur les questions de coût des appareils et de responsabilité en cas d’accident.M. Modi a finalement décidé, en avril, de commander auprès de l’avionneur Français 36 Rafale dans un contrat de gouvernement à gouvernement. Un comité chargé de négocier l’achat de ces avions a été mis en place par le ministère Indien de la défense au début du mois de mai.Lire aussi :Le Rafale remporte un nouveau succès majeur à l’exportationD’autres commandes de matériels militaires, d’un montant d’environ 875 millions de dollars, ont été approuvées mercredi par l’Inde. Elles portent sur 145 mortiers ultralégers de BAE Systems, des missiles de croisières indo-russes BrahMos et 197 hélicoptères russes Kamov.Depuis son arrivée au pouvoir, il y a un an, M. Modi a passé des contrats pour un montant estimé à 40 milliards de dollars.Le contexte géostratégique de l’Inde est particulièrement sensible. Le pays a déjà connu quatre guerres avec le Pakistan, dont elle dispute la souveraineté sur une partie de la région du cachemire.L’Inde connaît également des différends frontaliers avec la Chine, le long de l’Himalaya. Or les dépenses militaires annuelles de Pékin, qui avoisinent les 120 milliards de dollars, dépassent de loin celles de New Delhi.Julien Bouissou (New Delhi, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.05.2015 à 22h24 • Mis à jour le14.05.2015 à 22h34 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Les offres publiques d’achat (OPA) peuvent être hostiles ou amicales, mais elles sont plus rarement fantômes. Avon semble pourtant bien avoir fait l’objet, jeudi 14 mai, d’une offre appartenant à cette dernière catégorie. Une mystérieuse société baptisée PTG Capital Partners a, en effet, diffusé auprès de la Security Exchange Commission (SEC), le régulateur des marchés boursiers américain, un document annonçant le rachat du groupe américain de vente à domicile de produits de beauté.L’offre indique un montant de 18,75 dollars par action Avon, soit plus du double du cours à la clôture de Wall Street mercredi. Le problème est que PTG, soi-disant basée à Londres, ne dispose pas de bureau à l’adresse indiquée sur le document et c’est un message vocal qui répond lorsqu’on compose le numéro de téléphone du conseil juridique de la société, un certain Steve Kohe. L’offre fait aussi mention d’un avocat, Michael Trose, du cabinet texan Trose & Cox, qui, lui non plus, n’existe pas. Enfin, aucune société n’est enregistrée à ce nom auprès des autorités financières britanniques.« Philosophie anticonformsite »Avon a affirmé n’avoir « reçu aucune offre ou autre communication d’une telle entité et n’est pas en mesure de confirmer qu’une telle entité existe ». S’il s’agit d’un canular, celui-ci semble avoir été bien monté. Car pour déposer un dossier sur le système informatique de la SEC, appelé EDGAR, il est nécessaire de disposer d’un numéro d’identification et d’un mot de passe spécifique. Le scénario semble suggérer que les auteurs ont pu pénétrer le système sans éveiller les soupçons.Les plaisantins ont-ils joué sur la proximité du nom de cette société fantôme avec le fonds TPG Capital, le géant du private equity ? Le nom de ce dernier est même cité dans le document : « L’approche de TPG pour investir nous aide à reconnaître la valeur – ou le potentiel de valeur – que d’autres ne peuvent pas voir. Cette philosophie anticonformiste a donné des performances constantes et exceptionnelles parce que nous consacrons le bon équilibre de capital, de temps, de management et d’expertise opérationnelle pour faire de situations délicates des investissements réussis. » Le vrai TPG a été obligé de démentir tout lien avec cette opération.Malgré tout, la farce a dopé le cours d’Avon, qui a flambé de plus de 6 % jeudi. Cette affaire intervient dans un contexte délicat pour la société de vente à domicile de produits de beauté. Impliqué depuis 2011 dans une affaire de corruption, le groupe accumule les pertes. Sa patronne charismatique, Andrea Jung, avait été obligée de démissionner après plusieurs exercices dans le rouge. En 2012, Avon avait également fait l’objet d’une OPA, une vraie cette fois-ci, de la part du groupe Coty. Une offre que le conseil d’administration d’Avon avait déclinée. Cette fois-ci, il n’aura pas eu à se donner cette peine.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Florent Bouteiller SAMEDI 16 MAI Moto Allez, pleins gaz sur les championnats du monde de vitesse. Au Mans, lors du Grand Prix de France, Louis Rossi et Alexis Masbou espèrent faire ronronner comme il se doit leur moteur à domicile. Décibels assurés et belles batailles en perspective sur le circuit sarthois. (12 h 30, Eurosport.) Rugby Eux aussi vont mettre la gomme. Troisièmes à 1 point de Clermont, les mastodontes du Stade toulousain n’ont pas d’autre choix que d’écraser les pauvres Grenoblois, cantonnés dans la zone rouge du Top 14 (11e). Si la 2e place semble à portée des Toulousains, on voit mal Toulon, intraitable sur toutes les pelouses des royaumes de France et d’Europe, perdre son Bouclier de Brennus. (14 h 35, Canal+.) Tir à l’arc Les archers de France et de Navarre devront avoir un bon coup d’œil. Le domaine victicole de Saint-Hilaire (Var) accueille la fine fleur nationale du tir à l’arc. Sept cents concurrents sont attendus en plein cœur de la Provence verte, et 21 arbitres. Des stands consacrés à la gastronomie provençale ou à l’archerie seront érigés. Mais, à coup sûr, celui qui attirera le plus de monde, c’est celui de l’école de kinésithérapie de Marseille qui propose des massages. De quoi joindre l’utile à l’agréable. Cyclisme C’est un bon coup de pédale que devra mettre Alberto Contador pour gagner le Tour d’Italie cette année. A 33 ans, l’Espagnol de la Tinkoff a toujours les jambes pour réaliser un Giro-Tour de France. Mais le mental suivra-t-il au cours de cette 8e étape entre Fiuggi et Campitello Matese. 188 km tout de même ! (13 heures, BeIN Sports 1.) Athlétisme Vous êtes dans les starting-blocks ? Ça tombe bien, eux aussi. Les meilleurs coureurs de la planète ont rendez-vous au meeting de Doha dans le cadre de la Diamond League. Ne cherchez pas le fondeur Haile Gebreselassie. L’Éthiopien de 42 ans a dit adieu à la compétition. Mais ce n’est pas une raison suffisante pour zapper ! (10 heures, BeIN Sports 1.) Rugby Ils vont devoir mettre encore plus de gomme. Chez eux, à Jean-Bouin, les rugbymen du Stade français, à 1 point de Toulouse, auront à cœur de remonter sur le podium du Top 14. Mais affronter Montpellier (7e) dans un tel match à enjeu n’est pas une mince affaire pour les Parisiens. (16 h 35, Canal+.) Football On retrouve Montpellier, version ballon rond cette fois. Et derechef contre un poids lourd parisien. Les Héraultais affrontent le PSG, désormais seul en tête du classement de Ligue 1. Pour arracher une victoire, il faudra beaucoup de cœur et quand même un peu de chance. (20 h 55, BeIN Sports 2.)DIMANCHE 17 MAI Golf Vous avez une fâcheuse tendance à louper votre swing ? Un coup de zapette sur l’Open d’Espagne vous fera un bien fou. A ne pas manquer : l’Espagnol Miguel Angel Jiménez. A 50 ans, le tenant du titre aimerait doubler la mise. Si, après cela, vous êtes toujours aussi maladroit, on ne peut plus rien pour vous. Essayez les fléchettes ! (20 h 45, Canal+ Sport.) Equitation Le golf, ce n’est définitivement pas pour vous, alors, chaussez les étriers ! A La Baule, c’est autre chose que du manège qu’on vous propose. Les plus grands noms du saut d’obstacles mondial sont attendus de sabot ferme. 17 nations, 67 cavaliers et 185 chevaux sont engagés dans les 9 épreuves au programme. Ça va sauter ! (10 h 45, Sport +.)Athlétisme On reste dans la Diamond League, mais, cette fois, ça se passe à Shanghaï. Et toujours pas d’Haile Gebreselassie au programme. Ah oui, c’est vrai, il a pris sa retraite. Mais ce n’est toujours pas une raison pour zapper ! (13 heures, BeIN Sports 1.) Tennis Un service phénoménal, un coup droit ravageur et un mental au top… c’est ce que devra retrouver Rafael Nadal pour briller une dixième fois à Roland-Garros cette année. Pour l’instant, c’est mal parti. L’Espagnol n’a gagné aucun tournoi sur terre battue cette année. Le tournoi de Rome, dont la finale se joue ce dimanche, sera peut-être le théâtre de sa résurrection ? (16 heures, BeIN Sports 1.) Plongeon Pendant que Rafael Nadal sombre dans les abysses, d’autres y vont de plein gré. A La Rochelle, le niveau de la mer n’est peut-être pas très profond, mais assez quand même pour y organiser le Cliff Diving World Series. Attention quand même à ne pas trop toucher le fond, les entrailles du port n’étant pas des plus paradisiaques. (16 heures, France O.)Football Inévitablement, l’une de ces deux équipes perdra gros dans la course au podium en Premier League. Manchester United (4e) affronte Arsenal (3e), et ça sent le très gros match, aussi bien sur la pelouse que dans les tribunes. (16 h 50, Canal+.) Hockey sur glace Si vous croyez que, à cette période de l’année, il n’y a plus de sports d’hiver, vous vous fourrez la crosse dans l’œil. A Prague, on dispute même la finale des championnats du monde. Un an après le traumatisme des Jeux olympiques de Sotchi, les Russes espèrent redorer leur blason grâce à un nouveau titre. Mais le Canada comme les Etats-Unis sont là encore pour les en empêcher. (20 h 40, Sport +.) Rugby Bis repetita. Trois semaines après s’être affrontés sur la pelouse de Twickenham pour un titre européen, les Toulonnais et les Clermontois se retrouvent dans le cadre du Top 14 cette fois. Avantage psychologique aux Varois bien sûr, champions d’Europe en tête du championnat national. Les Jaunards devront sortir un gros match pour déstabiliser leur adversaire. (21 heures, Canal+.)Florent BouteillerSpécialiste judoSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.05.2015 à 15h29 • Mis à jour le15.05.2015 à 07h41 Le Fonds monétaire international (FMI) « perd » son chef économiste. Le Français Olivier Blanchard va rejoindre le Peterson Institute for International Economics, a indiqué le FMI jeudi 14 mai confirmant une information du Wall Street Journal.M. Blanchard, 66 ans, quittera le FMI le 30 septembre. Son successeur n'a pas encore été désigné.M. Blanchard, ancien responsable du département économie du Massachusetts Institute of Technology avait débuté au FMI le 1er septembre 2008, quelques jours avant la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, prélude à une crise financière, qui avait affecté l’économie mondiale.A ce poste, il a été en première ligne dans la lutte contre les effets de cette crise, conseillant les pays, notamment ceux qui ont eu besoin d’aides financières et cherchant à développer une meilleure coordination des politiques économiques.« En tant que l'un des meilleurs macro-économistes au monde, Olivier a été au premier rang dans la réponse du Fonds à la crise financière internationale, déclenchant une refonte fondamentale de la pensée en matière de macro-économie qui influence toujours les milieux économiques et la politique », a souligné la directrice générale du Fonds, Christine Lagarde, citée dans le communiqué.« Nous avons évolué depuis le début de la crise en 2008 et nous aurions été coupables de ne pas le faire, expliquait M. Blanchard fin juin 2013. En 2008-2009, le FMI prônait de faire de l'expansion budgétaire quand la demande mondiale menaçait de s'effondrer. Quand le pire de la crise est passé, il a conseillé de réduire les déficits. Ce n'est pas contradictoire. »Remèdes préconisés remis en causeQuelques mois plus tôt, en janvier, l’économiste avait défrayé la chronique en reconnaissant que le FMI s’était trompé sur la stratégie imposée à la Grèce. Dans un document intitulé "Erreurs de prévisions de croissance et multiplicateurs budgétaires", M. Blanchard, et Daniel Leigh, économiste au département de la recherche du FMI, avaient expliqué que la puissance des multiplicateurs utilisés pour apprécier l'impact des mesures budgétaires sur la croissance avait été sous-estimée.En novembre 2014, un audit interne à l'institution avait aussi indiqué que les remèdes préconisés en 2010 par le FMI pour relancer l'activité après la crise financière ont été « loin d'être efficaces ». « Le cocktail de mesures [promu par le Fonds] (...) a contribué à la volatilité des flux de capitaux sur les marchés émergents », écrivait le bureau d'évaluation indépendant (IEO) du FMI.Selon cette étude, le Fonds a certes d'abord apporté une réponse appropriée à la récession mondiale de 2008-2009 en appelant à une relance budgétaire massive dans les pays riches. « Mais son appel en 2010-2011 à un basculement vers la consolidation budgétaire dans quelques-unes des plus grandes économies était prématuré », a écrit l'IEO. Anne Pélouas (Montréal, correspondance) Le groupe canadien Bombardier, en proie à des difficultés dans son activité aéronautique, a annoncé, jeudi 14 mai, qu’il engageait une nouvelle vague de licenciements : sa branche Bombardier Avions d’affaires va supprimer 1 750 emplois.L’avionneur, qui va réduire la production des avions d’affaire Global 5000 et 6000, explique cette restructuration par la baisse des commandes pour les appareils de cette gamme. « Il faut aligner la demande et l’offre », a justifié Eric Martel, le patron de cette division, le groupe évoquant « la situation économique actuelle et les enjeux géopolitiques de certains marchés, dont l’Amérique latine, la Chine et la Russie ».Le groupe a prévu la suppression d’environ un millier d’emplois dans la région de Montréal, 480 à Toronto et 280 à Belfast (Irlande). Environ 4 5000 personnes travaillent, au sein de la division Bombardier Avions d’affaires, sur les programmes Global 5000 et 6000.L’activité aéronautique est déficitaireLe fleuron québécois est aujourd’hui « plombé » par sa branche aéronautique (avions d’affaires, avions commerciaux) qui, en 2014, affichait une perte de 730 millions d’euros, pour des ventes de 7,7 millions d’euros.L’entreprise avait annoncé à l’été 2014 une restructuration en profondeur de cette division, avec une scission en trois secteurs (avions d’affaires, avions commerciaux, services d’ingénierie).Les effectifs ont déjà été réduits au cours des dernières années – 1 700 postes en décembre 2013, puis 1 800 emplois avec la réorganisation de la branche aéronautique à l’été 2014.Les aléas du marché des avions d’affaires ne sont qu’une goutte d’eau en comparaison du développement de la CSeries qui plombe les finances du Canadien depuis 2004. Ces avions de nouvelle génération, pour 100 à 160 passagers, devaient concurrencer les Boeing 737 et Airbus A320 mais le programme a connu bien des ratés.Dernière en date avec l’interruption des essais en vol de mai à septembre 2014 après l’explosion d’un moteur. Avec deux ans de retard sur l’échéancier, les coûts ont grimpé à 4 milliards d’euros, soit 1,5 milliard de plus que prévu.Mise en bourse d’une partie de la branche TransportsAux dernières nouvelles, c’est Swiss International Air Lines, division de Lufthansa, qui recevra les premiers CS100 début 2016. Et Bombardier présentera enfin l’appareil en première mondiale au Salon du Bourget, en juin.Bombardier a aussi suspendu brusquement en début d’année son programme d’avions d’affaires Learjet 85. Raison affichée : la déprime du marché des petits biréacteurs d’affaires et la nécessité de se concentrer sur les CSeries.La situation financière de Bombardier est si délicate que, pour trouver de l’argent frais, le groupe canadien a annoncé, le 7 mai, qu’il allait placer en Bourse une part minoritaire du capital de son autre activité, Bombardier transport (les trains). Bombardier a essuyé une perte de perte 880 millions d’euros au cours du dernier exercice.Lire aussi :Bombardier ouvre le capital de sa branche ferroviaireAnne Pélouas (Montréal, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Martin Untersinger Alors que la décision de la Cour de justice de l’Union européenne sur le « droit à l’oubli » vient de fêter son premier anniversaire, des détails sur la manière dont procède Google pour la mettre en pratique commencent à être connus.Lors d’une conférence organisée à Berlin, le juriste de Google chargé de la vie privée, Peter Fleischer, a levé un coin du voile sur le dispositif mis en œuvre par le moteur de recherche pour faire face aux plus de 250 000 demandes qui lui sont parvenues depuis l’année dernière.Lire : « Droit à l'oubli » : le comité consultatif de Google rend son rapportLes demandes d’« oubli » sont d’abord évaluées, principalement depuis Dublin, où se situe le siège européen de l’entreprise, par des dizaines de juristes et d’ingénieurs. Ces derniers s’occupent des demandes les plus faciles et les plus évidentes, comme par exemple une photo seins nus d’une femme mise en ligne sans sa permission. Ces cas qui ne nécessitent pas de processus d’évaluation approfondi sont « nombreux », a expliqué M. Fleischer.Des réunions pour trancher les cas complexesDes juristes et des ingénieurs haut placés se penchent ensuite, avec l’aide ponctuelle d’avocats extérieurs à l’entreprise, sur les cas les plus délicats lors de réunions hebdomadaires.L’un de ces derniers cas complexes concernait un Allemand condamné pour un viol commis lorsqu’il avait 16 ans. Ce dernier réclamait la disparition de Google d’une page d’un site Web sur laquelle son nom et sa condamnation apparaissaient. Nommer un criminel de cet âge est illégal selon la loi allemande, contrairement au droit américain. Les experts de Google ont finalement décidé de retirer la page. Après discussion, les experts de Google procèdent à un vote, rarement serré selon M. Fleischer, qui reconnaît cependant que « certains cas nous divisent violemment ».C’est la première fois qu’un cadre de Google donne des précisions sur la manière dont Google procède pour appliquer cette décision de justice qui donne aux Européens le droit de demander aux moteurs de recherche de cesser de renvoyer, dans leurs résultats de recherche, vers des pages contenant certaines informations personnelles.Une lettre ouverte pour plus de transparenceC’est loin d’être suffisant pour certains observateurs. Dans une lettre ouverte au géant américain publiée jeudi 14 mai par le Guardian, 80 universitaires demandent à Google de donner davantage d’informations sur la manière dont ces demandes sont traitées.Pour les signataires de la lettre, « le public devrait pouvoir savoir comment les moteurs de recherche exercent leur immense pouvoir » ; le manque de transparence, ajoutent-ils, rend toute évaluation « impossible » :« Google et les autres moteurs de recherche doivent prendre des décisions sur l’équilibre entre la vie privée et l’accès à l’information. La grande majorité de ces décisions ne sont pas soumises à un examen public alors qu’elles modèlent le débat public. »Déplorant une « jurisprudence construite dans l’obscurité », les universitaires réclament notamment que soient rendues publiques les catégories de demandes qui sont systématiquement refusées ou acceptées par Google ; la part des demandes acceptées pour certaines catégories (par exemple les victimes de crime) ou encore le type de personnes publiques pour qui Google refuse d’appliquer ce « droit à l’oubli ».En Europe, depuis le début de l’application du « droit à l’oubli », Google a reçu plus de 250 000 demandes concernant près d’un million de liens. L’entreprise a décidé de maintenir 58 % de ces derniers dans ses résultats. En France, 52 % des 174 311 liens (pour un peu moins de 52 000 demandes) ont été conservés. Facebook, les annuaires en ligne et certains services de Google comme YouTube sont les principaux sites concernés par les demandes.Lire aussi :Google perd la mémoireMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.05.2015 à 12h08 • Mis à jour le15.05.2015 à 13h22 | Sylvain Guyoton (Vice-président recherche d’EcoVadis) L’énergique virage à la hausse qu’ont connu les salaires chinois à partir de 2010 a bouleversé les équilibres de la chaîne de valeur du commerce mondial. Mais ce virage aurait-il pu advenir sans la volonté d’un individu ? En l’occurrence celle d’un homme de 24 ans, originaire du Hunan, identifié par deux journalistes du China Newsweek sous le pseudonyme de Tan Zhiqing.Début mai 2010, la révolte gronde dans le delta de la rivière des Perles, l’une de régions les plus industrialisées de Chine où sont implantés les équipementiers des constructeurs automobiles comme Volkswagen ou Toyota. Dans l’usine de transmissions Honda de Nanhaï, dans laquelle travaille Tan Zhiqing depuis presque trois ans, les ouvriers sont découragés : la majoration du salaire minimum mensuel de 831 yuans (110 euros) à 994 yuans (119 euros) annoncée par l’administration locale le 1er mai a été en partie annulée par la direction du site, qui a réduit de presque autant les avantages sociaux. Au final, le gain n’est que de 34 yuans (4 euros) par mois.Le 17 mai 2010, Tan Zhiqing, au lieu de rejoindre son poste de travail, appuie sur le bouton d’arrêt d’urgence et stoppe la production. Dans la foulée, 50 autres travailleurs débrayent. Quatre heures plus tard, ils sont 100 à rencontrer l’équipe chargée du management. Des négociations sont prévues pour les 20 et 21 mai. Elles échoueront. Le 22 mai, Tan entraîne 300 ouvriers pour un sit-in. Les patrons annoncent son licenciement. La grève s’intensifie jusqu’à attirer l’attention des médias internationaux.24 % d’augmentationLe 4 juin, sous la pression, la direction accorde 500 yuans de plus par mois, soit 24 % d’augmentation. Succès inespéré. La grève se répand comme une traînée de poudre. Elle obligera Honda à arrêter la production dans quatre de ses établissements. Selon la fédération syndicale de Guangzhou, plus de 100 grèves éclatèrent les jours suivants. Le 6 juin, Foxconn, en réponse au scandale des suicides à répétition, annonce qu’elle relève les salaires mensuels de 1 200 à 2 000 yuans (60 % d’augmentation). Autour de l’usine Toyota de Nansha, 8 des 14 principaux fournisseurs connurent des conflits sociaux. Tous débouchèrent sur des augmentations significatives.Le 10 juin, Kevin Hamlin, analyste chez Bloomberg, estime que la Chine a atteint le « point tournant de Lewis » (du nom de l’économiste Arthur Lewis, Prix Nobel 1979), c’est-à-dire le moment critique où la main-d’œuvre d’une économie émergente n’est plus considérée comme illimitée, ce qui entraîne des hausses de salaire. En octobre, Yiping Huang, chercheur à l’université de Pékin, affirme que « les économistes refusent encore l’idée que la Chine se rapproche du tournant de Lewis (…), mais les milieux d’affaires considèrent y être car il est de plus en plus difficile de trouver des employés, et les coûts salariaux grimpent en flèche ».Le salaire minimum augmentera en 2010 de 22,8 %, alors qu’il n’avait gagné que 12,5 % par an entre 2006 et 2010. Ce qui fera dire en 2011 à Geoffrey Crothall, du China Labour Bulletin : « La course planétaire qui consiste à produire au plus bas coût est terminée (…). On peut trouver des travailleurs moins chers en dehors de Chine, mais il est impossible d’en trouver autant. »Depuis le printemps 2010, les conflits sociaux n’ont plus cessé. La Ligue des droits de l’homme rapporte que « la nouvelle génération de salariés supporte moins bien des conditions de travail éprouvantes ». Il ne se passe plus un seul jour sans qu’une grève surgisse, à l’instar de ce débrayage en mars 2015 chez des fournisseurs de Nike et Reebok, où 5 000 employés ont fait grève. Les téléphones portables et les réseaux sociaux jouent dorénavant un rôle-clé en disséminant l’information auprès de millions de travailleurs, aussi qualifiés de « rebelles digitaux ».Sécuriser l’approvisionnementPar ailleurs, la majorité des multinationales occidentales a mis en place des programmes d’achats responsables pour inciter leurs fournisseurs à instaurer des conditions de travail décentes. Ces entreprises ne le font pas seulement pour minimiser le risque de mauvaise réputation, mais aussi pour sécuriser leur approvisionnement. « Une meilleure transparence et l’implication des différents maillons dans une démarche de progrès n’est pas qu’un moyen d’améliorer l’image des donneurs d’ordre. C’est avant tout une volonté d’adaptation afin de sécuriser le business », commente Nathalie Perroquin, vice-présidente « responsabilité sociétale » du groupe Coty.Le 28 mars 1985, à 10 heures, Ronald Reagan lançait la journée de trading à Wall Street en frappant la cloche de la Bourse de New York et en s’exclamant « We are going to turn the Bull Loose » (que l’on peut traduire par « Nous allons libérer les forces du marché »), marquant ainsi le point de départ symbolique d’une mondialisation débridée. Les historiens retiendront-ils que, vingt-cinq ans après, le 17 mai 2010, à 7 h 50, Tan Zhiqing lui répondait en tapant sur le bouton d’arrêt d’urgence d’une usine sino-japonaise en criant « Don’t work for such low wages ! » (« Ne travaillez pas pour des salaires si bas ! ») ?Ce geste ne fut certes que la manifestation d’une orientation de fond déjà entamée : ce type d’incident n’était pas le premier, et la tendance se serait inévitablement confirmée trois ou six mois plus tard. Qu’est-ce que six mois à l’échelle de la mondialisation ? Pas grand-chose. En revanche, pour une famille pauvre du centre de la Chine qui hésite entre envoyer sa fille à l’école ou la faire travailler, quelques centaines de yuans supplémentaires sur trois ou six mois peuvent engendrer une différence quasi existentielle.Sylvain Guyoton (Vice-président recherche d’EcoVadis) 13.05.2015 à 20h13 • Mis à jour le14.05.2015 à 06h55 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) « Vous y comprenez encore quelque chose, vous ? Moi, plus rien, et je suis bien incapable de répondre précisément aux nombreuses questions qu’on me pose sur le sujet », assure Sylvie Goulard, eurodéputée libérale (groupe Alde). C’est pour que les élus soient tenus au courant des difficiles et très opaques négociations entre Athènes et ses créanciers internationaux que l’élue a pris l’initiative, avec Guy Verhofstad, le chef du groupe libéral au Parlement européen (troisième formation politique à Bruxelles derrière les conservateurs et les sociaux-démocrates), de demander l’audition publique des principaux protagonistes du dossier grec.Ils ont eu en partie gain de cause : la « conférence des présidents », qui réunit les chefs des groupes politiques du Parlement, a tranché, mercredi 13 mai, en faveur d’une audition, « le plus vite possible », du premier ministre grec, Alexis Tsipras, du président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem et de celui de la Banque centrale européenne, Mario Draghi.« Trop compliqué. Notamment avec le FMI »Mme Goulard voulait une audition publique, mais n’a pas obtenu formellement gain de cause sur ce point. Elle espérait aussi inviter davantage de protagonistes de la négociation grecque - des membres de la Commission européenne (Pierre Moscovici, Valdis Dombrovskis ?), ou les représentants des créanciers directement impliqués dans les discussions avec Athènes, mais « c’était trop compliqué. Notamment avec le FMI », explique l’eurodéputée.« Nous avons le droit d’être tenus informés de ces négociations complètement opaques mais aux conséquences potentiellement très graves pour l’Eurozone », ajoute Mme Goulard. « Vous vous imaginez, si mes enfants me demandaient dans quelques années : qu’est-ce que tu as fait au Parlement européen pour empêcher un Grexit ? »Les eurodéputés avaient déjà demandé, en 2011-2012, à être tenus informés des négociations sur le sauvetage de la Grèce, en pleine crise financière. Et avaient adopté des rapports d’initiative, début 2014, particulièrement critiques sur le rôle de la Troïka, les représentants des créanciers d’Athènes.Difficile de savoir qui dit vraiDe fait, depuis trois mois qu’ont démarré les négociations entre la Grèce et ses principaux créanciers (FMI, BCE, UE), afin d’obtenir le déblocage d’un dernier prêt de 7,2 milliards d’euros en échange de réformes, difficile de savoir qui dit vrai, de quelles réformes on discute, et si un accord est en vue, ou pas.Aujourd’hui, par exemple, les plus optimistes, à Bruxelles, affirment qu’un accord est possible, même si M. Tsipras a fait des promesses anti-austérité à ses électeurs, et que ses créanciers veulent lui imposer de nouvelles mesures d’économies.D’autres laissent entendre que les concessions que le premier ministre grec devrait faire (concernant une réforme des retraites notamment), pour obtenir son chèque, sont politiquement impossibles à vendre à Athènes. Et qu’il devrait en passer par un référendum pour obtenir un mandat populaire clair.Caisses videsCôté grec, cela fait des semaines qu’on crie au loup en disant que les caisses sont vides, que l’Etat grec est menacé de défaut de paiement imminent, mais le FMI est pour l’instant remboursé en temps et en heure. Lundi 11 mai au soir d’un énième Eurogroupe sur la Grèce, le ministre des finances, Yanis Varoufakis a assuré qu’il ne restait plus que deux semaines de liquidités…« Cette demande de transparence dans les négociations, c’est très difficile à accepter pour les négociateurs. Pour discuter, et finalement trouver un accord, il faut qu’un rapport de confiance s’instaure autour de la table. Quand on laisse fuiter le contenu des négociations, cela n’aide pas », explique cependant une source diplomatique, habituée aux négociations de ce type.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.05.2015 à 15h29 • Mis à jour le14.05.2015 à 16h16 Le Fonds monétaire international (FMI) « perd » son chef économiste. Le Français Olivier Blanchard va rejoindre le Peterson Institute for International Economics, a indiqué le FMI jeudi 14 mai confirmant une information du Wall Street Journal.M. Blanchard, 66 ans, quittera le FMI le 30 septembre. Son successeur n'a pas encore été désigné.M. Blanchard, ancien responsable du département économie du Massachusetts Institute of Technology avait débuté au FMI le 1er septembre 1, 2008, quelques jours après la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, prélude à une crise financière, qui avait affecté l’économie mondiale.A ce poste, il a été en première ligne dans la lutte contre les effets de cette crise, conseillant les pays, notamment ceux qui ont eu besoin d’aides financières et cherchant à développer une meilleure coordination des politiques économiques.« En tant que l'un des meilleurs macro-économistes au monde, Olivier a été au premier rang dans la réponse du Fonds à la crise financière internationale, déclenchant une refonte fondamentale de la pensée en matière de macro-économie qui influence toujours les milieux économiques et la politique », a souligné la directrice générale du Fonds, Christine Lagarde, citée dans le communiqué.« Nous avons évolué depuis le début de la crise en 2008 et nous aurions été coupables de ne pas le faire, expliquait M. Blanchard fin juin 2013. En 2008-2009, le FMI prônait de faire de l'expansion budgétaire quand la demande mondiale menaçait de s'effondrer. Quand le pire de la crise est passé, il a conseillé de réduire les déficits. Ce n'est pas contradictoire. »Remèdes préconisés remis en causeQuelques mois plus tôt, en janvier, l’économiste avait défrayé la chronique en reconnaissant que le FMI s’était trompé sur la stratégie imposée à la Grèce. Dans un document intitulé "Erreurs de prévisions de croissance et multiplicateurs budgétaires", M. Blanchard, et Daniel Leigh, économiste au département de la recherche du FMI, avaient expliqué que la puissance des multiplicateurs utilisés pour apprécier l'impact des mesures budgétaires sur la croissance avait été sous-estimée.En novembre 2014, un audit interne à l'institution avait aussi indiqué que les remèdes préconisés en 2010 par le FMI pour relancer l'activité après la crise financière ont été « loin d'être efficaces ». « Le cocktail de mesures [promu par le Fonds] (...) a contribué à la volatilité des flux de capitaux sur les marchés émergents », écrivait le bureau d'évaluation indépendant (IEO) du FMI.Selon cette étude, le Fonds a certes d'abord apporté une réponse appropriée à la récession mondiale de 2008-2009 en appelant à une relance budgétaire massive dans les pays riches. « Mais son appel en 2010-2011 à un basculement vers la consolidation budgétaire dans quelques-unes des plus grandes économies était prématuré », a écrit l'IEO. Anne Pélouas (Montréal, correspondance) Le groupe canadien Bombardier, en proie à des difficultés dans son activité aéronautique, a annoncé, jeudi 14 mai, qu’il engageait une nouvelle vague de licenciements : sa branche Bombardier Avions d’affaires va supprimer 1 750 emplois.L’avionneur, qui va réduire la production des avions d’affaire Global 5000 et 6000, explique cette restructuration par la baisse des commandes pour les appareils de cette gamme. « Il faut aligner la demande et l’offre », a justifié Eric Martel, le patron de cette division, le groupe évoquant « la situation économique actuelle et les enjeux géopolitiques de certains marchés, dont l’Amérique latine, la Chine et la Russie ».Le groupe a prévu la suppression d’environ un millier d’emplois dans la région de Montréal, 480 à Toronto et 280 à Belfast (Irlande). Environ 4 5000 personnes travaillent, au sein de la division Bombardier Avions d’affaires, sur les programmes Global 5000 et 6000.L’activité aéronautique est déficitaireLe fleuron québécois est aujourd’hui « plombé » par sa branche aéronautique (avions d’affaires, avions commerciaux) qui, en 2014, affichait une perte de 730 millions d’euros, pour des ventes de 7,7 millions d’euros.L’entreprise avait annoncé à l’été 2014 une restructuration en profondeur de cette division, avec une scission en trois secteurs (avions d’affaires, avions commerciaux, services d’ingénierie).Les effectifs ont déjà été réduits au cours des dernières années – 1 700 postes en décembre 2013, puis 1 800 emplois avec la réorganisation de la branche aéronautique à l’été 2014.Les aléas du marché des avions d’affaires ne sont qu’une goutte d’eau en comparaison du développement de la CSeries qui plombe les finances du Canadien depuis 2004. Ces avions de nouvelle génération, pour 100 à 160 passagers, devaient concurrencer les Boeing 737 et Airbus A320 mais le programme a connu bien des ratés.Dernière en date avec l’interruption des essais en vol de mai à septembre 2014 après l’explosion d’un moteur. Avec deux ans de retard sur l’échéancier, les coûts ont grimpé à 4 milliards d’euros, soit 1,5 milliard de plus que prévu.Mise en bourse d’une partie de la branche TransportsAux dernières nouvelles, c’est Swiss International Air Lines, division de Lufthansa, qui recevra les premiers CS100 début 2016. Et Bombardier présentera enfin l’appareil en première mondiale au Salon du Bourget, en juin.Bombardier a aussi suspendu brusquement en début d’année son programme d’avions d’affaires Learjet 85. Raison affichée : la déprime du marché des petits biréacteurs d’affaires et la nécessité de se concentrer sur les CSeries.La situation financière de Bombardier est si délicate que, pour trouver de l’argent frais, le groupe canadien a annoncé, le 7 mai, qu’il allait placer en Bourse une part minoritaire du capital de son autre activité, Bombardier transport (les trains). Bombardier a essuyé une perte de perte 880 millions d’euros au cours du dernier exercice.Lire aussi :Bombardier ouvre le capital de sa branche ferroviaireAnne Pélouas (Montréal, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Martin Untersinger Alors que la décision de la Cour de justice de l’Union européenne sur le « droit à l’oubli » vient de fêter son premier anniversaire, des détails sur la manière dont procède Google pour la mettre en pratique commencent à être connus.Lors d’une conférence organisée à Berlin, le juriste de Google chargé de la vie privée, Peter Fleischer, a levé un coin du voile sur le dispositif mis en œuvre par le moteur de recherche pour faire face aux plus de 250 000 demandes qui lui sont parvenues depuis l’année dernière.Lire : « Droit à l'oubli » : le comité consultatif de Google rend son rapportLes demandes d’« oubli » sont d’abord évaluées, principalement depuis Dublin, où se situe le siège européen de l’entreprise, par des dizaines de juristes et d’ingénieurs. Ces derniers s’occupent des demandes les plus faciles et les plus évidentes, comme par exemple une photo seins nus d’une femme mise en ligne sans sa permission. Ces cas qui ne nécessitent pas de processus d’évaluation approfondi sont « nombreux », a expliqué M. Fleischer.Des réunions pour trancher les cas complexesDes juristes et des ingénieurs haut placés se penchent ensuite, avec l’aide ponctuelle d’avocats extérieurs à l’entreprise, sur les cas les plus délicats lors de réunions hebdomadaires.L’un de ces derniers cas complexes concernait un Allemand condamné pour un viol commis lorsqu’il avait 16 ans. Ce dernier réclamait la disparition de Google d’une page d’un site Web sur laquelle son nom et sa condamnation apparaissaient. Nommer un criminel de cet âge est illégal selon la loi allemande, contrairement au droit américain. Les experts de Google ont finalement décidé de retirer la page. Après discussion, les experts de Google procèdent à un vote, rarement serré selon M. Fleischer, qui reconnaît cependant que « certains cas nous divisent violemment ».C’est la première fois qu’un cadre de Google donne des précisions sur la manière dont Google procède pour appliquer cette décision de justice qui donne aux Européens le droit de demander aux moteurs de recherche de cesser de renvoyer, dans leurs résultats de recherche, vers des pages contenant certaines informations personnelles.Une lettre ouverte pour plus de transparenceC’est loin d’être suffisant pour certains observateurs. Dans une lettre ouverte au géant américain publiée jeudi 14 mai par le Guardian, 80 universitaires demandent à Google de donner davantage d’informations sur la manière dont ces demandes sont traitées.Pour les signataires de la lettre, « le public devrait pouvoir savoir comment les moteurs de recherche exercent leur immense pouvoir » ; le manque de transparence, ajoutent-ils, rend toute évaluation « impossible » :« Google et les autres moteurs de recherche doivent prendre des décisions sur l’équilibre entre la vie privée et l’accès à l’information. La grande majorité de ces décisions ne sont pas soumises à un examen public alors qu’elles modèlent le débat public. »Déplorant une « jurisprudence construite dans l’obscurité », les universitaires réclament notamment que soient rendues publiques les catégories de demandes qui sont systématiquement refusées ou acceptées par Google ; la part des demandes acceptées pour certaines catégories (par exemple les victimes de crime) ou encore le type de personnes publiques pour qui Google refuse d’appliquer ce « droit à l’oubli ».En Europe, depuis le début de l’application du « droit à l’oubli », Google a reçu plus de 250 000 demandes concernant près d’un million de liens. L’entreprise a décidé de maintenir 58 % de ces derniers dans ses résultats. En France, 52 % des 174 311 liens (pour un peu moins de 52 000 demandes) ont été conservés. Facebook, les annuaires en ligne et certains services de Google comme YouTube sont les principaux sites concernés par les demandes.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.05.2015 à 07h59 • Mis à jour le14.05.2015 à 08h29 Le groupe japonais Toshiba a prévenu, jeudi 14 mai, que ses comptes des exercices fiscaux 2011/12 à 2013/14 vont être revus et que cette révision aura un impact négatif de plusieurs centaines de millions d'euros.La direction du groupe estime à ce stade que cette « opération vérité » sur les comptes, provoquée par le constat d’erreurs dans la comptabilisation de dépréciations liées à un ou plusieurs chantiers d'infrastructures, devrait conduire à réduire d’environ 50 milliards de yens (375 millions d'euros) le bénéfice d'exploitation de ces trois exercices.« Il ne s'agit pour le moment que d'une évaluation. Les conclusions d'un comité indépendant d'audit spécialement mis en place pourraient être différentes », a indiqué le groupe, qui, la semaine dernière, avait annulé ses prévisions financières pour l'année achevée le 31 mars 2015.Toshiba escomptait auparavant un bénéfice net annuel de 120 milliards de yens (923 millions d'euros) et un gain d'exploitation de 330 milliards pour un chiffre d'affaires de 6 700 milliards, mais tous les compteurs sont désormais remis à zéro.Les experts qui seront mandatés vont étudier si d'autres erreurs se sont glissées dans les calculs concernant non seulement les filiales incriminées mais aussi des entités différentes.La direction de Toshiba a promis de coopérer pleinement avec les experts désignés et indiqu«é qu’elle fera part de toute nouvelle information, notamment d'éventuels changements concernant le montant estimé de l'impact des irrégularités sur ses comptes. Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) « Vous y comprenez encore quelque chose, vous ? Moi, plus rien, et je suis bien incapable de répondre précisément aux nombreuses questions qu’on me pose sur le sujet », assure Sylvie Goulard, eurodéputée libérale (groupe Alde). C’est pour que les élus soient tenus au courant des difficiles et très opaques négociations entre Athènes et ses créanciers internationaux que l’élue a pris l’initiative, avec Guy Verhofstad, le chef du groupe libéral au Parlement européen (troisième formation politique à Bruxelles derrière les conservateurs et les sociaux-démocrates), de demander l’audition publique des principaux protagonistes du dossier grec.Ils ont eu en partie gain de cause : la « conférence des présidents », qui réunit les chefs des groupes politiques du Parlement, a tranché, mercredi 13 mai, en faveur d’une audition, « le plus vite possible », du premier ministre grec, Alexis Tsipras, du président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem et de celui de la Banque centrale européenne, Mario Draghi.« Trop compliqué. Notamment avec le FMI »Mme Goulard voulait une audition publique, mais n’a pas obtenu formellement gain de cause sur ce point. Elle espérait aussi inviter davantage de protagonistes de la négociation grecque - des membres de la Commission européenne (Pierre Moscovici, Valdis Dombrovskis ?), ou les représentants des créanciers directement impliqués dans les discussions avec Athènes, mais « c’était trop compliqué. Notamment avec le FMI », explique l’eurodéputée.« Nous avons le droit d’être tenus informés de ces négociations complètement opaques mais aux conséquences potentiellement très graves pour l’Eurozone », ajoute Mme Goulard. « Vous vous imaginez, si mes enfants me demandaient dans quelques années : qu’est-ce que tu as fait au Parlement européen pour empêcher un Grexit ? »Les eurodéputés avaient déjà demandé, en 2011-2012, à être tenus informés des négociations sur le sauvetage de la Grèce, en pleine crise financière. Et avaient adopté des rapports d’initiative, début 2014, particulièrement critiques sur le rôle de la Troïka, les représentants des créanciers d’Athènes.Difficile de savoir qui dit vraiDe fait, depuis trois mois qu’ont démarré les négociations entre la Grèce et ses principaux créanciers (FMI, BCE, UE), afin d’obtenir le déblocage d’un dernier prêt de 7,2 milliards d’euros en échange de réformes, difficile de savoir qui dit vrai, de quelles réformes on discute, et si un accord est en vue, ou pas.Aujourd’hui, par exemple, les plus optimistes, à Bruxelles, affirment qu’un accord est possible, même si M. Tsipras a fait des promesses anti-austérité à ses électeurs, et que ses créanciers veulent lui imposer de nouvelles mesures d’économies.D’autres laissent entendre que les concessions que le premier ministre grec devrait faire (concernant une réforme des retraites notamment), pour obtenir son chèque, sont politiquement impossibles à vendre à Athènes. Et qu’il devrait en passer par un référendum pour obtenir un mandat populaire clair.Caisses videsCôté grec, cela fait des semaines qu’on crie au loup en disant que les caisses sont vides, que l’Etat grec est menacé de défaut de paiement imminent, mais le FMI est pour l’instant remboursé en temps et en heure. Lundi 11 mai au soir d’un énième Eurogroupe sur la Grèce, le ministre des finances, Yanis Varoufakis a assuré qu’il ne restait plus que deux semaines de liquidités…« Cette demande de transparence dans les négociations, c’est très difficile à accepter pour les négociateurs. Pour discuter, et finalement trouver un accord, il faut qu’un rapport de confiance s’instaure autour de la table. Quand on laisse fuiter le contenu des négociations, cela n’aide pas », explique cependant une source diplomatique, habituée aux négociations de ce type.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.05.2015 à 18h32 | Nathalie Cheysson-Kaplan Dès l'année suivant ses 18 ans, toute personne percevant des revenus est censée remplir sa propre déclaration. Les jeunes majeurs peuvent toutefois rester rattachés au foyer fiscal de leur parents jusqu'à leurs 21 ans, voire 25 ans s'ils sont étudiants. Dans ce cas, ce sont les parents qui doivent déclarer les sommes perçues par leurs enfants. Mais dans les faits, les revenus touchés par les jeunes bénéficient de nombreuses exonérations…Lire aussi : Le guide de l'impôt sur le revenuPetits boulot d'étudiantsLes salaires versés aux étudiants de moins de 26 ans qui ont travaillé pendant l'année ou durant leurs vacances sont exonérés d'impôt à hauteur de 4 336 euros. Mais attention, cette exonération n'est pas automatique : il faut la demander pour pouvoir en profiter.Si le jeune est rattaché au foyer fiscal de ses parents, il suffit que ces derniers ne reportent pas les sommes en question sur leur déclaration ou ne déclarent que le montant dépassant ces 4 336 euros.Si le jeune a reçu sa propre déclaration, ses salaires sont en principe déjà pré-imprimés. Pour bénéficier de l'exonération, il doit rayer le montant indiqué et ne déclarer, le cas échéant, que le montant dépassant 4 336 euros.Lire aussi : Impôts : bien déclarer pour alléger la factureEn revanche, les salaires versés aux étudiants dans le cadre de leurs études sont imposables dans leur intégralité : salaires versés aux élèves de l'Ecole nationale de la magistrature, de l'Ecole nationale d'administration, de Saint-Cyr, de Polytechnique, ou encore de Normale Sup.Même règle pour les externes et internes en médecine et en pharmacie qui doivent déclarer leurs heures de garde ou de stage. Enfin ceux qui préparent une thèse doivent déclarer les sommes reçues au titre des bourses d'études.Stages en entrepriseLe code général des impôts prévoit que les indemnités versées aux étudiants qui effectuent des stages en entreprise sont exonérées d'impôt dans la limite du montant annuel du smic. Cette exonération a été décidée dans le cadre de la loi du 10 juillet 2014 relative à l'encadrement des stages. Mais elle ne s'appliquera qu'aux conventions de stage conclues à compter du 1er septembre 2015 !Pour ceux qui ont effectué un stage en 2014, l'indemnité perçue est exonérée seulement si les trois conditions suivantes sont réunies :- il s'agit d'un stage obligatoire, prévu par le règlement de l'école ou nécessaire à la participation à un examen, à un concours ou à l'obtention d'un diplôme ;- il fait partie intégrante du programme de l'école ou des études ;- il n'a pas duré plus de trois mois.Si une de ces trois conditions fait défaut, l'indemnité est imposable. C'est notamment le cas pour les stages d'une durée supérieure à trois mois ou pour ceux accomplis dans le cadre d'une année de césure.ApprentissageLes salaires versés aux apprentis sont exonérés à hauteur du smic, soit 17 345 euros pour les salaires versés en 2014. Si le montant pré-imprimé sur votre déclaration de revenus ne tient pas compte de cette exonération, vous devez le corriger.Service civique, volontariat international en entreprise ou en administration…Les indemnités versées dans le cadre d'une mission de service civique ou dans le cadre d'un volontariat international en entreprise (VIE) ou en administration (VIA) sont exonérées en totalité, quelle que soit la durée de la mission et le montant de l'indemnité.Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde 13.05.2015 à 18h22 • Mis à jour le13.05.2015 à 18h26 | Sébastien Jean (Directeur au Centre d’études prospectives et d’informations internationales, Cepii) Le règlement des différends entre investisseurs et Etats (RDIE, ou ISDS selon le sigle anglais [pour Investor State Dispute Settlement]) est sans doute la question la plus épineuse dans la négociation en cours du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (en anglais, TTIP « Transatlantic Trade and Investment partnership »).Au-delà, c’est l’ensemble du cadre contentieux de l’investissement international qui est mis en cause dans le débat européen. En réponse, la Commission européenne a déjà fait des efforts louables pour réformer le système, en précisant son champ d’application et en proposant des garde-fous.Pourtant, les propositions formulées le 5 mai par la Commissaire européenne au Commerce extérieur, Cecilia Malmström, pour aller plus loin dans cette direction ont reçu un accueil plus que mitigé. On peut s’étonner de l’intensité de cette polémique alors que les traités bilatéraux d’investissement, sur lesquels s’appuie actuellement pour l’essentiel l’arbitrage des différends entre investisseurs et Etats, sont largement une création européenne.L’Allemagne en est parfois présentée comme la « mère », elle qui a signé le premier accord de ce type (avec le Pakistan, en 1959) et qui détient le record mondial du nombre d’accords en vigueur, 131. Avec 95 accords en vigueur, la France n’est guère en reste.Rarement utilisésDans ce contexte, l’opposition, voire l’indignation affichée par nombre de responsables politiques face à de tels accords vient un peu tard, à tout le moins. Elle n’est cependant pas nécessairement injustifiée, pour deux raisons.La première est que ces accords sont longtemps restés peu connus et les procédures d’arbitrages qu’ils prévoyaient, rarement utilisés.La seconde raison est que la nature de ces accords a changé. Originellement conçus pour sécuriser les investissements de pays avancés dans ce que l’on appelait alors le tiers-monde, puis prenant leur essor à la suite de la décolonisation, les accords bilatéraux d’investissement visaient essentiellement à lutter contre l’expropriation et à éviter les entraves au rapatriement des profits, face à des systèmes judiciaires qui n’inspiraient pas confiance.L’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA, dont le chapitre 11 concerne la protection de l’investissement) a ouvert une ère nouvelle, à la fois parce qu’il était signé notamment entre les Etats-Unis et le Canada, deux pays dont la légitimité du système judiciaire n’est pas douteuse, et parce qu’il définissait des obligations beaucoup plus extensives des Etats envers les investisseurs, qui ont été depuis reprises dans de nombreux autres accords.Contradiction et renoncementMême si les critiques formulées contre le système actuel sont souvent infondées voire caricaturales, le résultat est dans certains cas indéfendable, comme lorsque Philip Morris attaque le gouvernement australien pour sa législation sur le paquet de cigarette neutre (même s’il faut rappeler que ce cas n’est pas jugé), ou lorsque la Libye est condamnée à payer 930 millions de dollars (818 millions d’euros) d’amende à un investisseur koweïtien qui n’avait pourtant investi sur place que 5 millions.Refuser d’avancer dans la redéfinition des règles juridiques encadrant l’investissement international constituerait pourtant pour l’Union européenne (UE) une contradiction et un renoncement. Contradiction, parce que l’UE est le principal émetteur mondial d’investissement international. Autant dire que l’UE confie à d’autres pays des sommes colossales, et ses excédents courants actuels astronomiques suggèrent qu’elle n’est pas prête d’arrêter de le faire.Il est de ce fait légitime, pour ne pas dire nécessaire, de se préoccuper de leur protection. De fait, l’UE négocie actuellement avec la Chine un traité bilatéral d’investissement. Refuser d’avancer serait aussi pour l’UE un renoncement à montrer l’exemple dans la définition des règles communes, sur un phénomène dont l’ampleur est sans commune mesure avec ce qu’elle était : le stock des investissements directs à l’étranger représente aujourd’hui environ 35 % du produit intérieur brut (PIB) mondial, contre 9 % seulement en 1990.Le statu quo n’est pas une solution satisfaisante, dans un contexte où les Etats membres ont une profusion d’accords en vigueur, représentant presque la moitié du total mondial. Y compris entre eux : la France compte actuellement onze traités bilatéraux d’investissement en vigueur avec d’autres Etats membres de l’UE ! Un comble, alors que l’investissement direct à l’étranger est depuis l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne une compétence communautaire.Système multilatéralDeux principes pourraient être suivis pour sortir de cette impasse.Le premier est celui d’une institution publique, constituée de juges choisis et rémunérés par les Etats. Cela éviterait les soupçons de conflits d’intérêt et prendrait acte du fait que les enjeux de l’investissement international sont désormais trop lourds pour être confiés à une justice privée, à l’assise institutionnelle trop étroite. Cela permettrait en outre de poser les jalons d’un tribunal international de l’investissement.Le second principe serait de focaliser la protection des investissements exclusivement sur le principe de non-discrimination. Le système actuel garantit notamment aux investisseurs un « traitement juste et équitable » et les protège contre l’expropriation indirecte. Mais qui peut dire où s’arrête le champ de ces garanties ? Faut-il offrir aux investisseurs étrangers des assurances dont les nationaux seraient privés ? Comment, d’ailleurs, appliquer ces règles dans un contexte où la nationalité de nombre de groupes est difficile à définir ?Ces garanties ne sont pas illégitimes dans leur principe, mais il revient à chaque système national de les fournir à tous les investisseurs, et non pas à des traités d’en octroyer le privilège aux investisseurs étrangers. En se limitant à assurer la non-discrimination, le règlement des différends se bornerait à vérifier que les investisseurs étrangers sont traités comme les locaux. Sans avoir son mot à dire sur les régulations nationales dès lors qu’elles sont appliquées de manière non discriminante.La non-discrimination est le principe central de l’organisation coopérative des relations économiques internationales, le seul à même de servir de fondement à un système multilatéral permettant enfin de résoudre les conflits relatifs à l’investissement international sur la base de règles partagées.Sébastien Jean (Directeur au Centre d’études prospectives et d’informations internationales, Cepii) Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) C’est de semaine en semaine plus tangible : le climat a l’égard de la France a changé à Bruxelles. La preuve avec la publication, mercredi 13 mai, des « recommandations pays », les préconisations de la Commission européenne concernant la politique budgétaire et économique des 28 États de l’Union.« La France est sur la bonne voie, l’amélioration est notable, tant sur le plan des réformes, que sur sa situation budgétaire et économique. La croissance de 0,6 % du PIB au premier trimestre rend plus crédible le retour à un déficit de 3,8 % en 2015 », a souligné le commissaire à l’économie, Pierre Moscovici.La France a bien reçu une « liste de courses » de réformes, mais moins longue et moins détaillée que les années précédentes. « Il y a un effort supplémentaire à faire en termes de réformes structurelles, mais Paris nous a envoyé un programme national de réformes de meilleure qualité et plus cohérent », a souligné l’ex-ministre français des finances.Surtout, Bruxelles ne réclame aucune réforme additionnelle, qui n’ait pas déjà été annoncée par le gouvernement français.La Commission européenne insiste seulement pour que les mesures promises (projet de loi Rebsamen sur les seuils sociaux, réforme des retraites complémentaires, réforme de l’Unedic), soient approfondies ou effectivement bien mises en place.Ce qui n’est pas rien : jusqu’à présent, Paris a rarement respecté à la lettre l’ensemble des injonctions bruxelloises…La Commission ne hiérarchise aucun sujet, mais insiste sur le marché du travail, demandant un effort particulier pour lever les barrières à l’accès à certaines professions réglementées - dans la santé par exemple -, et souligne l’importance de contenir le coût du travail pour améliorer la compétitivité des entreprises.Vérification euro par euro des économies promisesSymptomatique : cette décision sur la France n’aurait pas du tout fait débat lors du collège de la Commission, qui se tenait mercredi matin à Bruxelles.Pour mémoire, il avait fallu cinq heures de discussions tendues, fin février, pour finalement accorder deux ans de délai supplémentaire à la France pour qu’elle ramène son déficit public sous la barre des 3 % du PIB.La menace d’être rangée dans la catégorie des pays à déséquilibres macroéconomiques excessifs, réelle en février, semble définitivement écartée, au moins pour un temps.Le 10 juin, la Commission se prononcera sur l’effort structurel additionnel que la France est censée fournir au titre de son budget 2015 : Bercy s’est engagé à dégager 4 milliards d’euros d d'économies supplémentaires et a envoyé sa copie en avril.Depuis, les fonctionnaires de la commission vérifient euro par euro si ces économies sont bien qualifiées. Là aussi, d’après plusieurs sources internes, il ne devrait pas y avoir de problème majeur et Bruxelles devrait renvoyer un satisfecit à la France.Les bons chiffres français expliquent évidemment ce changement de ton. La réévaluation du déficit public pour 2014 (4 % du PIB et non plus 4,4 % comme annoncé initialement) compte pour beaucoup dans la nouvelle manière de voir de Bruxelles.Paradoxalement, le recours à l’article 49.3 pour faire passer la loi Macron en première lecture à l’Assemblée nationale a aussi beaucoup fait, à Bruxelles, pour convaincre les plus méfiants que Paris était vraiment, cette fois, engagée sur la voie des réformes.Le fait que les ministres des finances, Michel Sapin, et de l’économie, Emmanuel Macron aient décidé de prendre plus souvent le Thalys ces derniers mois pour aller faire de la pédagogie à Bruxelles, expliquer leurs réformes, même aux commissaires réputés les plus méfiants (l’allemand Gunther Oettinger) a aussi produit son effet dans l’institution communautaire.« Un changement d’état d’esprit »Bruxelles ne fait pas preuve d’une particulière mansuétude avec Paris : aucun pays n’a été mis à l’index, mercredi. La Finlande ? Sa dette publique a beau être passée au-dessus de 60 % et le déficit être supérieur à 3 % du PIB, la Commission n’a pas jugé bon de recommander un placement d’office dans la catégorie des pays à déficit excessif (la France y est toujours).Le Royaume-Uni ? Il a jusqu’à 2016-2017 pour faire repasser son déficit sous les 3 % du PIB, mais cette recommandation n’a aucun caractère contraignant. « Le Royaume-Uni n’étant pas dans la zone euro », a jugé utile de préciser le commissaire Moscovici.La Belgique et l’Italie, avec leurs dettes à respectivement 106 % et 133 % de leur PIB ? Elles non plus ne passent pas dans une catégorie « à risque », impliquant une mise sous surveillance communautaire accrue.« Il y a un changement d’état d’esprit de la Commission. Nous sommes là pour accompagner, pour encourager et convaincre de la nécessité de faire les réformes, pas pour punir » a souligné M. Moscovici mercredi.C’est le pari fait par le président, Jean-Claude Juncker : en finir avec l’image d’un Bruxelles qui punit, qui distribue les mauvais points, et tenter d’instaurer un dialogue constructif, et peut-être, au final, plus efficace, avec les capitales.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.05.2015 à 17h26 • Mis à jour le13.05.2015 à 17h35 | Guy Dutheil Le duopole Airbus et Boeing a encore de beaux jours devant lui. Le vol inaugural du C919, un appareil moyen-courrier intégralement construit et assemblé en Chine, ne devrait pas avoir lieu à la date prévue. Ce contretemps a été annoncé mercredi 13 mai. Il pourrait avoir comme conséquence de repousser d’au moins deux ans, la date de la première livraison de ce futur avion, font savoir des sources proches du dossier.Le C919 est un avion monocouloir capable de transporter de 168 à 190 passagers. Il a pour ambition de rivaliser avec l’A320 d’Airbus et le 737 de Boeing. Le premier vol du C919, construit par le consortium public chinois Comac, était initialement prévu mi-2015, mais deux sources ont déclaré qu’il serait repoussé au premier semestre 2016. Selon ces mêmes sources, la livraison du premier exemplaire du C919, prévue en 2018, pourrait être reportée jusqu’en 2020. C’est l’assemblage final du moyen-courrier chinois qui poserait plus de problèmes que prévu.Ce report tombe mal pour Pékin qui, il y a quelques mois encore, se félicitait que son avion n’avait qu’une année de retard sur son calendrier de départ. Pour l’heure, le futur moyen-courrier n’existe qu’à l’état de maquette. Pourtant, Pékin affiche de grandes ambitions pour son avion.430 commandes revendiquéesÀ l’occasion du dernier salon de l’aéronautique de Zhuhai, dans la région de Hongkong, en novembre 2014, Comac affirmait avoir déjà enregistré 430 commandes auprès de 17 clients. L’avionneur vise, à terme, un tiers du marché chinois soit 800 exemplaires sur les 2 200 prévus d’ici 20 ans.Lire aussi :Aéronautique : la Chine à la conquête du cielCe nouveau report, s’il est confirmé, ne devrait pas avoir d’impact sur les équipementiers français et notamment Safran, qui se sont taillé la part du lion de ce marché. Safran, qui doit fournir son tout nouveau moteur Leap, moins gourmand en carburant, s’est à lui seul adjugé 30 % du coût de chaque appareil, soit 14 millions de dollars (11,2 millions d’euros).Selon nos informations, Safran n’a pas encore démarré la production de la version du Leap pour le C919. Au pire, si les retards s’accumulaient pour l’avion chinois, le Leap, également retenu par Airbus et Boeing, pourrait motoriser les futurs A320 Neo.À ce stade, l’avion régional ARJ21 reste, pour le moment le seul appareil commercial produit et fabriqué par les Chinois.Les déboires à répétition du C919 pourraient inciter les équipementiers internationaux à la prudence. À Zhuhai, Comac les avait discrètement convoqués pour leur présenter les grandes lignes d’un futur long-courrier.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérémie Lamothe Quatre mois après les attentats de Paris et les manifestations qui ont rassemblé près de quatre millions de personnes dans les rues, les livres sur l’après-Charlie continuent de fleurir dans les librairies. Le dernier essai d’Emmanuel Todd, Qui est Charlie ?, en est la dernière preuve : le démographe y dénonce « l’imposture » de cette France du 11 janvier qui s’est déplacée en masse pour défendre la liberté d’expression.Lire aussi :Manuel Valls : « Non, la France du 11 janvier n'est pas une imposture »Emmanuel Todd est le premier auteur à critiquer aussi ouvertement l’esprit post-Charlie, parmi les nombreux ouvrages sur les événements, et ses conséquences politiques, religieuses ou identitaires. Du dernier ouvrage de Caroline Fourest chez Grasset, à celui de Laurent Joffrin chez Stock, en passant par celui d’Abdennour Bidar chez Albin Michel… En tout, ce sont une quinzaine de livres liés directement ou indirectement au 11 janvier qui se trouvent dans les librairies.De nombreuses ventesMais le public est-il demandeur ? Oui, selon Jérome Dayre, fondateur des éditions Inculte : « En librairie, les lecteurs ont énormément réagi, dès le lendemain de l’attaque de Charlie Hebdo. Les libraires ont joué leur rôle en ressortant des livres sur la tolérance par exemple. Ça a très bien marché. Il y a eu une vraie attente du public, les gens étaient vraiment désemparés. »Dans la grande librairie Mollat à Bordeaux, Pierre Coutelle, responsable du pôle littérature et sciences humaines, compare cet engouement « à l’après-11 septembre. Les gens ont demandé des ouvrages d’exploration sur l’islam, la géopolitique… Après les attentats, il n’y a pas eu de réaction de fuite de la part des lecteurs. Au contraire, il y a eu une vraie demande de compréhension ».Une réaction spontanée qui a surpris Olivier Nora, PDG des éditions Grasset : « Ce qui s’est produit a été contre-intuitif. Je pensais que la machine serait arrêtée par l’attentat. Lorsqu’il y a des actualités aussi fortes, les gens se précipitent vers la presse, Internet mais là il s’est produit l’inverse. C’est un mélange de réveil militant, républicain et citoyen. »Toutes les maisons d’édition interrogées le reconnaissent volontiers, les livres liés aux événements de janvier se portent très bien. C’est le cas de celui d’Edgar Morin et de Patrick Singaïny, Avant, pendant, après le 11 janvier, publié aux éditions de l’Aube. Pour le directeur des collections d’essai, Jean Viard : « Cet essai a été vendu pour l’instant à 4 500 exemplaires, on peut espérer en vendre 10 000. » Un bon chiffre : « Aujourd’hui, quand un essai se vend à 1 500-3 000 exemplaires, on commence à avoir de l’effet, avec des idées qui se diffusent ».Des bons résultats perçus également chez Grasset d’après Olivier Nora : « Le livre de Caroline Fourest, sorti le 29 avril, a déjà été vendu à près de 11 000 exemplaires. Il va rentrer dans les best-sellers à partir de la semaine prochaine. Je suis surpris que ça aille aussi vite. »Un temps de réaction différentDes scores qui s’expliquent peut-être aussi par la rapidité avec laquelle certaines maisons d’édition ont décidé de participer au mouvement. Le Livre de poche a par exemple sorti dès le 5 février Nous sommes Charlie, un recueil de soixante textes en réaction à la tuerie qui a touché le journal satirique : « Ce livre a été décidé dès le lendemain des attentats de Charlie Hebdo, le jeudi. On a souhaité une réaction à chaud, un mouvement spontané », précise l’attachée de presse, Anne Bouissy.Albin Michel a également souhaité très vite réagir en sortant dès le 18 février Plaidoyer pour la fraternité, d’Abdennour Bidar. Une rapidité assumée par Jean Mouttapa, directeur du département Spiritualités : « Chez Albin Michel, on le fait très rarement, ça perturbe le réseau commercial. Mais là, ça valait le coup, on a réfléchi et on s’est dit qu’en cinq semaines, il devait être en librairie. »Une réactivité qui n’est pas partagée par tous. Aux éditions de La Découverte, on a fait le choix de ne pas surréagir au traumatisme des événements. Seul le livre d’Edwy Plenel, Pour les musulmans, sorti en septembre 2014, a été réédité avec une nouvelle préface évoquant les attentats. D’après François Gèze, éditeur à La Découverte : « Nous n’avons pas souhaité sortir un livre directement. Beaucoup de choses ont déjà été écrites sur le sujet. Nous sommes plutôt à la recherche de livres qui aident, qui éclairent, sans être dépendants de l’actualité. »« La machine à débattre s’est remise en mouvement »De fait, le « filon » du 11 janvier a poussé de nombreux auteurs à démarcher les maisons d’édition. Avec plus ou mois de réussite, précise Olivier Nora : « Beaucoup d’auteurs nous ont sollicités pour écrire un livre sur ces événements mais tous n’ont pas une expertise telle que cela mérite un livre. » Pour ce dernier, cette effervescence est une très bonne nouvelle : « La machine à débattre s’est remise en mouvement, notamment entre les deux gauches, sur les concepts de laïcité par exemple. Il est vrai que l’événement permet une énorme traînée, et personne ne pense que ça va s’arrêter. » Prochainement, dans les rayons de la librairie Mollat, à Bordeaux, Pierre Coutelle prévoit en effet « une quarantaine de livres » sur ce sujet en 2015.Un renouvellement du débat indispensable et vital pour Jean Viard, des éditions de l’Aube : « On est entré dans un cycle de violence qui va durer dix à vingt ans, la société doit se charpenter. On n’a jamais eu une aussi forte volonté de débat. Le 11 janvier n’est pas une date, mais une ouverture de période, le champ intellectuel va être passionnant. »« Les gens cherchaient plus des livres de réflexion que d’évasion »« Jusqu’en février, on était dans les livres de réaction, puis ça a commencé à s’estomper. Mais depuis la sortie du livre de Todd, ça repart », précise Jérémie Chevallier, vendeur à la librairie Gibert Joseph à Barbès (XVIIIe arrondissement de Paris), pour qui « les lecteurs demandent maintenant des livres de réflexion, qui vont davantage sur le fond ».Le Traité de la tolérance de Voltaire a par exemple été réimprimé et vendu à plus de 90 000 exemplaires par les éditions Folio-Gallimard depuis les attentats de janvier. Selon Jean Mouttapa, directeur du département Spiritualités chez Albin Michel, l’une des premières préoccupations des Français a aussi été de s’informer sur l’islam : « Nous avions beaucoup de livres sur l’islam que nous avons ressortis et nos ventes ont explosé. Nous avons beaucoup revendu Islam sans soumission, d’Abdennour Bidar, la traduction du Coran, par Jacques Berque ou encore l’autobiographie d’Abd al Malik, Qu’Allah bénisse la France. »La volonté de comprendre ces événements a une incidence sur le reste du marché du livre, remarque également Olivier Nora : « Dès janvier, il y a eu une prime à la non-fiction. Les gens cherchaient plus des livres de réflexion que d’évasion. La littérature “haut de gamme” et le roman n’ont pas connu un très bon premier trimestre. »Jérémie LamotheJournaliste au Monde 13.05.2015 à 15h12 • Mis à jour le13.05.2015 à 16h32 | Marie Charrel Depuis plusieurs mois, une étrange guerre fait rage dans les couloirs feutrés de nos universités. Objet du combat : le pluralisme de la pensée économique. De chaque côté de la ligne de front : les économistes « orthodoxes » – c’est-à-dire ceux convaincus que la régulation par les marchés fonctionne plutôt bien –, et les économistes « hétérodoxes » – marxistes, post-keynésiens et autres institutionnalistes – jugeant, quant à eux, que les marchés ne sont pas efficients. Encore une querelle de chapelles stérile, comme il y en a tant au sein des facs françaises ? Pas vraiment.Mercredi 13 mai sort en librairie le manifeste A quoi servent les économistes s’ils disent tous la même chose ? aux éditions Les Liens qui libèrent. Rédigé par des membres de l’Association française d’économie politique (AFEP), il est signé par plusieurs dizaines d’intellectuels de renom tels les économistes américains James K. Galbraith et Steve Keen, le sociologue Luc Boltanski, ou encore l’économiste français André Orléan.« Ce livre est un cri d’alarme », annoncent-ils tout de go. Car le débat, estiment-ils, est monopolisé par le camp des libéraux qui, cooptation oblige, dominent également l’enseignement universitaire. Ainsi, seuls 10,5 % des 209 professeurs d’économie recrutés à l’université entre 2000 et 2011 affichent une pensée hétérodoxe.Lire aussi :Les économistes ont aussi besoin de concurrenceCréation d’une section refusée au Conseil national des universitésLa crise des subprimes, qui a prouvé que les marchés financiers sont incapables de s’autoréguler seuls, avait pourtant fait souffler un vent d’idées nouvelles sur la pensée économique. On redécouvrait Keynes. On se rappelait que l’économie n’est pas une science dure mais éminemment sociale, où les agents économiques, souvent moutonniers, sont tout sauf rationnels. On appelait la discipline à s’ouvrir à l’histoire, la psychologie, la philosophie.Que s’est-il donc passé depuis ? Les « hétérodoxes » se sont vu refuser la création d’une section particulière au sein du Conseil national des universités (CNU), qui gèrent la carrière des enseignants-chercheurs. Le ministère de l’enseignement supérieur a reculé devant la levée de boucliers des « orthodoxes », représentés notamment par le Prix Nobel Jean Tirole.Ces derniers ne manquent pas d’arguments : diviser la représentation de l’économie au sein du CNU n’a selon eux aucun sens. Ils ajoutent que l’excellence de la recherche se mesure aux articles publiés dans les revues scientifiques cotées, ouvertes à ceux rejetant les thèses libérales : pour preuve, les Prix Nobel Joseph Stiglitz et Amartya Sen y signent régulièrement.Peut-être. Qu’on soit d’accord ou pas avec les uns ou les autres, il est néanmoins étonnant, pour ne pas dire affligeant, de voire des économistes débattre de l’opportunité du débat. Ils devraient plutôt l’appeler de leurs vœux, car une chose est sûre : en économie, comme en politique, le refus buté de la discussion et l’attachement aveugle aux dogmes conduisent presque toujours dans le mur.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.05.2015 à 15h35 • Mis à jour le19.05.2015 à 15h41 | Laurence Girard La famille Calmels n’aura pas attendu trop longtemps pour se délester du volailler breton Doux. Elle a annoncé, mardi 19 mai, que D&P Participations, la filiale de la holding familiale, avait cédé sa participation majoritaire de 52,5 % à la coopérative Terrena.Après finalisation de l’accord de cession, Doux serait contrôlé par Terrena. Le deuxième actionnaire étant un des principaux clients de Doux, le Saoudien Al Munajem, qui possède 25 % du capital. La famille Doux détenait le solde, soit 22,5 % des parts. Sofiprotéol serait aussi dans le tour de table avec une participation minoritaire.Arnaud Marion, manager spécialisé dans les opérations de retournement d’entreprise, devrait quitter Doux avec ce changement de contrôle.Le financier Didier Calmels n’avait pourtant pas hésité à parler d’affaire la plus importante de sa vie lorsqu’il avait croqué Doux à la barre du tribunal de commerce de Quimper, fin novembre 2013, mettant même en avant son fils, Martin, nommé codirigeant de l’entreprise, placée en redressement judiciaire en juin 2012.Seul candidat au rachat de Doux, M. Calmels l’avait emporté sans surprise. Il aurait alors déboursé près de 20 millions d’euros pour récupérer la créance de la banque Barclays, soucieuse de sortir de l’affaire et s’emparer ainsi de 52,5 % du capital.Remise sur les railsDepuis, l’entreprise, qui avait déjà été restructurée avec la mise en liquidation du pôle frais, a été remise sur les rails. La baisse de l’euro et le renforcement du dollar sont venus fort opportunément au secours du volailler, dont 80 % de l’activité est liée à l’exportation de poulets congelés vers le Moyen-Orient sous la marque Doux.Au global, le chiffre d’affaires de Doux (dont le second pôle d’activité est la vente de produits élaborés vendus sous marque Père Dodu) s’est élevé à 457 millions d’euros en 2014. Et l’entreprise affiche une perspective de 530 millions d’euros pour 2017. Elle emploie aujourd’hui 2 317 personnes, y compris les CDD.Avec cette acquisition, la coopérative Terrena souhaite se renforcer sur le marché de la volaille. Elle revendique la place de numéro deux du marché français, avec un chiffre d’affaires de 850 millions d’euros, à travers sa filiale Gastronome et les marques Douce France et fermiers d’Ancenis, ainsi qu’avec sa participation de 45 % au capital de Fermiers du Sud-Ouest (FSO, marque Saint Sever).Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicole Vulser Le secteur de la lingerie déprime. Selon les statistiques de l’Institut français de la mode, les ventes du premier trimestre 2015 se sont repliées de 1,6% pour la lingerie féminine (qui pèse quatre fois plus lourd que celle pour hommes) et de 2,1% pour les sous-vêtements masculins par rapport à la même période de 2014. Et le marché, évalué dans l’Hexagone à 4 milliards d’euros en 2014, continue de se tasser. « Nous sommes pris entre le marteau et l’enclume » assure Dominique Seau, à la fois président du groupe Eminence et président de la fédération de la maille et de la lingerie.« Dans ce marché qui baisse, les négociations sont plus dures », affirme-t-il. Notamment avec les bureaux d’achats des supermarchés et des hypermarchés, qui deviennent de plus en plus concentrés (SystemeU/ Auchan, Casino /Intermarché...). Sans compter « les grands magasins, comme Les Galeries Lafayette, Le Printemps, mais aussi La Redoute ou Amazon, qui ont désormais leurs marques propres et deviennent nos concurrents », explique M. Seau.Face à cette morosité, nombre d’entreprises continuent de licencier. C’est le cas de Dim, qui après son rachat par Hanes va être obligée d’augmenter considérablement sa rentabilité. D’autres PME comme Bel Maille, près de Roanne (Loire) ou l’ennoblisseur Sotap-Carol, basé en Ariège, ont fermé l’an dernier. « Déjà les trésoreries des PME du secteur étaient tendues après la crise de 2008, mais certaines risquent de plonger à nouveau », prévient le président de la fédération.Inflation du prix du cotonEn effet, ces entreprises sont plus que jamais confrontées à des risques d’impayés de la part du millier de détaillants français, qui pâtit de la faiblesse de la consommation en matière d’habillement depuis des années. Fait nouveau, les assureurs crédit sont aussi de plus en plus tâtillons, si bien que livrer à La Redoute ou aux Trois Suisses plus de 1 200 euros de marchandises « se fait désormais aux risques et périls du fabricant de lingerie ». En Italie, « il faut parfois attendre un an avant d’être payé par les clients », ajoute M. Seau.Le secteur est à la fois fragilisé en amont et en aval. La parité euro/dollar n’est guère favorable puisque le coton est acheté en monnaie américaine. Or, les fournisseurs ne peuvent pas répercuter plus de 20 % de hausse sur les prix publics, très verrouillés par la distribution.Aucun acteur ne l’avoue, mais cette fragilisation de l’écosytème est telle que de nombreux fabricants de lingerie, s’ils sont bénéficiaires, préfèrent ne pas publier leurs comptes au tribunal de commerce. Par peur d’être racketés par les hypermarchés ou les supermarchés ou encore d’être fortement incités à rétrocéder une partie de leur crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) à ces distributeurs. En tout cas, seules les sociétés cotées de lingerie, comme Etam, Kindy et bientôt Dim puisque Hanes est en Bourse, sont obligées de publier leurs comptes et leurs résultats financiers.Eminence trouve son salut à l’internationalDans ce contexte difficile, le patron d’Eminence – l’une des rares entreprises de lingerie qui emploie encore 500 personnes en France, dont une centaine d’ouvriers à la production, à Aimargues (Gard)– trouve son salut dans l’innovation et le développement international. Un quart des ventes (sur un total de 99 millions d’euros en 2014) est réalisé dans une vingtaine de pays, dont l’Italie, la Belgique et l’Espagne pour les plus importants.Aujourd’hui codétenu par trois fonds d’investissement (LBO France, Orium et LFPI), le groupe, qui a embauché en France jusqu’à 2 000 personnes au début des années 1980, s’est aussi délocalisé et possède notamment une usine en Roumanie et un atelier en Italie.Lire aussi :Maison Lejaby taille dans ses effectifsDepuis cinq ans, Eminence s’est diversifié dans les marchés publics (qui ont représenté 5 millions d’euros l’an dernier), en s’associant à la filiale marchés publics de GDF-Suez. Depuis, le groupe travaille notamment pour l’armée de terre, la police, l’office national des eaux et forêts et même pour la police douanière et financière en Italie. La dernière commande consiste à réaliser pour l’armée française, des chemises dont le tissu est traité pour masquer la chaleur et ne pas être détectable par des rayons infrarouges.Enfin, des années après avoir essuyé un échec spectaculaire en essayant – malgré la présence de Naomi Campbell comme égérie – de vendre des slips kangourou aux femmes, Eminence repasse à l’attaque sur les dessous féminins.Six lignes de lingerie ont ainsi été entièrement redessinées pour sa marque Athena. Elles seront vendues à l’automne uniquement en grandes surfaces. Selon Isabelle Brunet, directrice produit de cette marque, « les prototypes sont réalisés en France mais la fabrication est délocalisée en Chine et en Tunisie ». Les prix sont volontairement accessibles et la marque promet une garantie d’échange ou de reboursement à toutes ses clientes.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Chaperon Il se savait atteint d’une tumeur au cerveau depuis le mois de septembre 2014. Le créateur d’Euronext, la Bourse paneuropéenne, Jean-François Théodore s’est éteint, lundi 18 mai, à 68 ans.Cet énarque, ancien directeur adjoint à la direction du Trésor, avait pris la tête de la Société des Bourses françaises le 24 février 1990. Il quittera vingt ans plus tard la vénérable institution, non sans l’avoir bousculée, modernisée, internationalisée et même mariée à la Bourse de New York.Depuis sa retraite, en décembre 2009, il indiquait « consultant en déontologie » sur son compte LinkedIn. Il s’était reconverti dans l’accompagnement des entreprises soucieuses de respecter les règles américaines, comme Technip ou Total.On pouvait croiser sa silhouette frêle dans les travées de l’Opéra et à tous les grands rendez-vous de la Place de Paris. Car il suivait de près le destin de son « bébé », ballotté ces dernières années au gré de la grande consolidation des Bourses mondiales. Un mouvement que ce visionnaire avait vu venir de loin.Convaincu dès son arrivée à la tête de la Bourse de Paris, en 1990, que l’avenir passe par une alliance paneuropéenne, il était parvenu à rallier les Bourses d’Amsterdam, de Bruxelles, puis de Lisbonne sur une plate-forme commune. Pour lui, Euronext, créée en octobre 2000, n’était d’ailleurs qu’un début. Il rêvait d’attirer sur son modèle fédéral Milan, Madrid ou encore Zurich.Il n’y était pas parvenu, mais la naissance d’Euronext avait déjà été un formidable pied de nez aux deux costauds européens, les Bourses de Londres et de Francfort, qui étudiaient au même moment un projet de rapprochement, en ignorant superbement leur voisin français (avant de renoncer).Mais la plus belle revanche, le haut fonctionnaire la prendra en octobre 2001 quand il réussira à mettre la main sur le Liffe, la Bourse britannique des produits dérivés, à la barbe du London Stock Exchange. Un véritable coup de maître.Même le Wall Street Journal lui avait alors tiré son chapeau : « Jean-François Théodore, le surprenant vainqueur de l’appel d’offres pour acquérir le London International Financial Futures and Options Exchange a longtemps été sous-estimé », avait écrit la bible de Wall Street.Fallait-il marier Euronext à Londres, à Francfort ou même à New York ? Du début des années 90 à la mi-2000, le débat a agité le milieu des affaires parisien. Là encore, c’est Jean-François Théodore qui avait tranché. Entre ces différents impérialismes, l’Européen convaincu avait opté, en juin 2006, pour l’américain.Mais à peine la fusion avait-elle été réalisée que la crise financière déferlait sur la planète. Et en décembre 2007, John Thain, le patron du NYSE (New York Stock Exchange), partait rejoindre Merrill Lynch. Au final, ce mariage NYSE Euronext s’est révélé un échec. Et Euronext a retrouvé son indépendance en 2014, après le rachat du New York Stock Exchange par l’américain Ice.Lire aussi :Euronext : « Small is Beautiful »L’histoire d’Euronext reste à écrire, mais Jean-François Théodore ne sera plus là pour l’analyser.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Le jeune champion chinois de la téléphonie mobile vient prendre la température des marchés américain et européen. A peine âgé de cinq ans et aujourd’hui deuxième acteur du smartphone en Chine, Xiaomi veut étudier sa capacité à générer le « buzz » et à se faire ainsi reconnaître sur ces marchés plus mûrs.Lire aussi :L’irrésistible ascension des smartphones chinoisLe groupe pékinois a ouvert, mardi 19 mai une page de vente en ligne proposant des livraisons aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne et en France. Particularité : seuls des accessoires y sont en vente. Par conséquent, ni son produit phare, le smartphone Mi4, ni son téléphone d’entrée de gamme, le Mi Rouge, pas davantage que son téléviseur ne sont encore accessibles. Les curieux n’ont en fait le choix qu’entre quatre produits : un casque audio, un bracelet électronique et deux types de recharges portables pour batteries de téléphone.Tâter le terrainPour Xiaomi, il s’agit d’abord de tâter le terrain. Sous l’impulsion de Hugo Barra, un ancien haut responsable du système Android de Google ayant rejoint les rangs de la jeune société au cours de l’été 2013, Xiaomi a fait ses premiers pas à l’étranger, notamment en Asie du Sud-Est et en Inde, où elle est aujourd’hui la première marque chinoise et se classe dans le top 5 général alors qu’elle ne s’y est lancée qu’en juillet 2014.C’est sur ce même marché indien que Xiaomi s’est également rapidement trouvé confronté à un terrain juridique miné. Ericsson l’a accusé d’avoir empiété sur ses brevets et a saisi la justice qui, en décembre dernier, a brièvement interdit la commercialisation de ses appareils mobiles. De tels obstacles ne manqueraient pas de se présenter sur les marchés occidentaux.Du côté de Xiaomi, on préfère toutefois expliquer que lancer un smartphone dans des pays dans lesquels le groupe ne dispose d’aucune expérience requerra un important processus d’adaptation : du contenu proposé aux normes des opérateurs locaux, en passant par les complexes étapes de certification. « Introduire un smartphone sur un nouveau marché est bien plus complexe » constate un cadre de la marque.Ralentissement de la demande chinoiseLa conscience des difficultés à venir ne saurait cependant supprimer le désir d’aller découvrir les marchés étrangers. Le ralentissement de la demande chinoise rend ce pas risqué nécessaire. S’il a longtemps été un eldorado, le toujours incontournable marché du smartphone chinois se révèle plus difficile à l’heure où la croissance tourne au ralenti. Le nombre de smartphones écoulés en Chine a baissé de 4,3 % au premier trimestre de 2015 par rapport à l’année précédente, avec 98,8 millions d’unités livrées en trois mois, selon les statistiques du cabinet IDC. Il s’agit de la première chute sur ce marché en six ans.Ce changement se révèle largement favorable aux marques les plus prestigieuses, car la montée en exigence du consommateur se poursuit. De sorte que si Xiaomi est parvenu temporairement à s’imposer au premier rang en 2014, un certain Apple – dont le chiffre d’affaires sur le marché chinois a progressé de 71 % de janvier à mars par rapport à la même période l’année précédente – lui est repassé devant au premier trimestre 2015.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Daniel Gutmann (avocat associé CMS Bureau Francis Lefebvre, professeur à l'Ecole de droit de la Sorbonne) Le ministre des finances et le secrétaire d'Etat chargé du budget ont publié, il y a quelques semaines, un document faisant état de diverses pistes destinées à améliorer les relations entre l'administration fiscale et les entreprises. Cette initiative, qui s'adresse en premier lieu aux acteurs économiques, intéresse également les particuliers.Lire aussi : Fiscalité des entreprises : Bercy publie la liste des montages illicitesL'idée est simple : il s'agit de faire connaître au grand public les points auxquels l'administration est particulièrement attentive dans la pratique des contrôles fiscaux et de susciter une démarche de régularisation chez les personnes qui se seraient livrés à des montages fiscaux excessivement optimisants.Fraude fiscaleSont par exemple visés : la minoration fictive de l'assiette de l'ISF ou la mise en œuvre du plafonnement de l'ISF dans des conditions non conformes à l'esprit du législateur ; certains dispositifs d'intéressement de dirigeants ou de cadres salariés ; la recherche artificielle des avantages fiscaux attachés à la détention de titres par l'intermédiaire d'un PEA ; le contournement des règles de territorialité applicables en matière de droits de mutation à titre gratuit ; la perception de salaires sur un compte bancaire ouvert hors de France et non déclaré.Toutes ces opérations ne sont pas comparables. Certaines relèvent de la fraude fiscale (comme le fait de minorer artificiellement le solde de comptes bancaires à la seule fin de réduire l'assiette de l'ISF ou de s'abstenir de déclarer des sommes sur des comptes bancaires étrangers) et peuvent être pénalement réprimées. D'autres (comme le fait de percevoir des revenus par l'intermédiaire d'entités étrangères interposées pour les besoins de la cause) relèvent de l'excès d'habileté fiscale et exposent le contribuable au paiement de l'impôt éludé, de l'intérêt de retard de 4,80 % et de pénalités fiscales allant de 40 % à 80 % de l'impôt.Analyse au cas par casLes dernières ne sont pas forcément répréhensibles, même si l'administration ne voit pas les choses de cette façon. Il n'est pas acquis, pour n'en donner qu'un exemple, que tous les schémas de rémunération de dirigeants se traduisant par la réalisation de plus-values importantes puissent être critiqués au motif qu'ils déguiseraient des versements de salaires. Une analyse au cas par cas doit être faite pour apprécier si cette requalification est légitime.En toute hypothèse, l'administration attend des contribuables impliqués dans les opérations qu'elle décrit qu'ils prennent contact avec elle en vue de mettre en conformité leur situation. Il appartient donc aux intéressés de s'informer sur la nature des agissements que l'administration entend pourchasser et de faire le point sur l'opportunité d'une telle démarche de mise en conformité.Daniel Gutmann (avocat associé CMS Bureau Francis Lefebvre, professeur à l'Ecole de droit de la Sorbonne) Eric Albert (Londres, correspondance) Le Royaume-Uni est officiellement entré en déflation. L’indice des prix, publié par le Bureau national des statistiques mardi 19 mai, est en recul de 0,1 % sur les douze mois de mai 2014 à avril 2015. Pourtant, les économistes britanniques, y compris à la Banque d’Angleterre (BoE), affichent une évidente décontraction face à ce phénomène. Pour eux, il s’agit uniquement d’un phénomène temporaire, lié à la baisse du pétrole et des prix agroalimentaires, et un rebond des prix est attendu à court terme.La baisse de l’indice des prix est pourtant historique. Il faut remonter à mars 1960 pour retrouver un tel phénomène au Royaume-Uni. Ce n’est pour autant pas une surprise. En février et mars, l’inflation avait déjà été nulle.L’explication vient essentiellement de facteurs extérieurs : la chute du baril de pétrole a provoqué une baisse des prix à la pompe de 12,3 % sur un an, tandis que les prix de l’alimentaire reculaient de 3 %. La hausse de la livre sterling, particulièrement face à l’euro, a également fait baisser le coût des importations.Les ménages ne diffèrent pas leurs dépensesMark Carney, le gouverneur de la banque d’Angleterre, s’était d’ailleurs voulu rassurant mercredi 13 mai lors de la présentation de son rapport trimestriel. Pour lui, la croissance britannique demeure solide, et il n’y a pas de risque d’une spirale déflationniste.Théoriquement, le danger de la chute des prix est que les ménages diffèrent leurs dépenses, attendant que les biens de consommation soient encore moins chers, ce qui ralentirait la croissance. « Il n’y a aucun signe que c’est ce qu’il se produit actuellement, estime M. Carney. Les gens ne diffèrent pas leurs dépenses. »La consommation demeure effectivement solide au Royaume-Uni. La forte baisse du chômage, désormais à 5,6 %, a permis aux Britanniques de renouer avec la confiance.Lire aussi :Les ambiguïtés de la reprise britanniqueÀ court terme, la baisse des prix présente même un avantage pour l’économie britannique. Longtemps, la croissance des salaires est restée très limitée tandis que l’inflation était forte, atteignant deux pics à 5 % en 2008 et en 2011. Le pouvoir d’achat des ménages en a longtemps souffert.Mais depuis six mois, les deux courbes se sont croisées. Les salaires ne progressent certes qu’à un rythme modéré (+1,9 %), mais nettement plus que l’inflation. « Au final, nous ne sommes pas inquiets par un seul mois de déflation », juge Azad Zangana, économiste à Schroders, une société de gestion.La remontée des taux pourrait attendre un peuSelon lui, le phénomène devrait disparaître dans les mois qui viennent, maintenant que le prix du baril de pétrole a rebondi.Pour la banque d’Angleterre, la déflation, si elle reste temporaire, présente également un avantage. Maintenant que la reprise est là, l’institution envisage d’augmenter son taux d’intérêt, qui est à son plus bas historique de 0,5 % depuis bientôt sept ans.Avec des prix actuellement en baisse, elle peut toutefois se permettre d’attendre plus longtemps : son mandat est de contenir l’inflation autour de 2 %, ce qui est loin d’être le cas actuellement. Les marchés ne tablent donc sur une première hausse des taux que fin 2015 ou début 2016.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.05.2015 à 11h38 • Mis à jour le19.05.2015 à 12h53 | Alexis Delcambre TF1 se regarde désormais massivement hors antenne. En avril 2015, selon Médiamétrie, plus de 9 millions de téléspectateurs ont utilisé son offre de « replay » depuis leur téléviseur, et 7 millions depuis leur ordinateur. Pour accompagner ces nouveaux usages, qui ont généré 1,4 milliard de visionnages en 2014, le groupe audiovisuel lance, lundi 25 mai, une refonte complète de son offre numérique, désormais unifiée sous la marque MYTF1.Les barrières installées par l’Autorité de la concurrence après le rachat des chaînes NT1 et TMC ayant expiré, MYTF1 rassemble désormais les contenus issus des quatre chaînes en clair du groupe (HD1, NT1, TF1, TMC) – ce qui lui permet mécaniquement de doubler le nombre de programmes proposés, pour atteindre 160 par mois.Lire aussi :Numéro 23 : « TF1 et Canal+ ont aussi racheté des chaînes TNT »Structuration par programme plutôt que par chaîne, design épuré, enchaînement automatique des vidéos, continuité d’un appareil à l’autre : les équipes de TF1 se sont inspirées des plates-formes comme Hulu ou Netflix pour imaginer ce nouveau MYTF1, qui sera proposé à travers les boxes des fournisseurs d’accès – y compris Numericable, dont MYTF1 était jusqu’ici absent –, disponible en ligne (PC, mobile, tablette) et sous forme d’application Android, iOS et Windows.Vous êtes un inconditionnel de « MasterChef » ? Vous trouverez sur une même page les dernières émissions, des bonus, des informations sur le programme et des vidéos « pur Web » sur la cuisine, issues du partenariat de TF1 avec Finder Studios. Si vous préférez la série « Les Experts », vous trouverez les dernières saisons diffusées, mais aussi l’accès, en vidéo payante à la demande (VOD), à la dernière saison diffusée aux Etats-Unis et pas encore en France.Forte progression de la VODPour TF1, le replay constitue un « complément d’audience », qui peut dépasser 20 % de l’audience linéaire dans certains cas. Pas de lien, donc, aux yeux de la chaîne, entre le succès de ces services et la légère érosion des audiences (21,3 % de part en avril, soit 1,5 point de recul en un an).La chaîne en attend évidemment des recettes, même si elle refuse de communiquer ses objectifs. Deux ou trois spots publicitaires sont diffusés avant chaque programme (« preroll »), et jusqu’à 120 secondes en « midroll » (au milieu des programmes). Des formats d’habillage de page sont aussi proposés aux annonceurs, pour les associer à tel ou tel programme. L’insertion de vidéos de marques (« brand content ») est une option.Lire aussi :Wild Bunch et TF1 s’engouffrent dans l’e-cinémaAutre source de recettes : la VOD. Selon TF1, le chiffre d’affaires en la matière a progressé de 38 % en 2014 et atteint « plusieurs dizaines de millions d’euros ». Vendredi 22 mai, MYTF1 proposera le film Adaline (6,99 euros le visionnage) avant sa sortie en salles en France, imitant ainsi les pratiques d’acteurs comme Amazon ou Netflix. Adaline rejoindra le film Son of Gun, proposé selon les mêmes modalités depuis début mai. D’autres sorties similaires sont prévues ces prochains mois.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin Le système judiciaire américain, souvent propice aux surenchères à grand spectacle, vient de faire preuve d’une étonnante retenue. On se surprend même à user du mot « sagesse » à l’égard de la décision rendue lundi 18 mai par une cour d’appel fédérale dans la guerre des brevets qui oppose Apple à Samsung.L’inventeur de l’iPhone s’était lancé dans une bataille homérique contre son concurrent sud-coréen, l’accusant d’avoir vulgairement copié son petit bijou qui avait popularisé l’Internet mobile et les smartphones. Dans l’univers des technologies, les batailles sur tapis vert sont plus fréquentes qu’ailleurs, car les entreprises ont tendance à multiplier les dépôts de brevet sur tout… et donc sur n’importe quoi. La plainte déposée en 2011 à la demande de Steve Jobs, le patron emblématique décédé depuis, avait débouché en 2013 par la condamnation de Samsung par un jury populaire à verser 930 millions de dollars (823 millions d’euros) de dommages et intérêts pour avoir violé de multiples brevets d’Apple.La cour de Washington valide aujourd’hui l’essentiel de ce jugement, sauf sur un point : l’apparence du produit. Faire un smartphone rectangulaire, avec des angles arrondis et une surface plane, ne peut être le monopole d’une marque, ont tranché les magistrats. Ils demandent un nouveau calcul des dommages et intérêts sur lesquels ils estiment que 382 millions de dollars qui ont été infligés à ce titre. En revanche, le fabricant des smartphones Galaxy doit bien être condamné pour avoir copié des fonctions, telle que celle qui permet d’élargir une photo en tapant deux fois du doigt sur l’écran de son téléphone. Il s’agit de sujets plus sérieux que l’esthétique d’un téléphone.InnovationIl est essentiel de protéger la propriété intellectuelle afin que les entreprises ne soient pas découragées d’investir dans l’innovation. Mais cela ne doit pas être instrumentalisé pour freiner l’évolution permanente des produits qui, de l’automobile à l’agroalimentaire en passant par le prêt-à-porter ou l’électronique, s’adaptent aux goûts des clients… et aux initiatives des concurrents. C’est le jeu du marché.Il y avait dans le bras de fer entre Apple, nouvel arrivant dans les téléphones mobiles, et Samsung, le plus puissant du secteur, une bataille d’image autant que de fond. Steve Jobs a utilisé la voie judiciaire comme un des ingrédients de sa stratégie marketing destinée à prouver au monde que l’innovation était du côté de l’entreprise à la pomme et pas ailleurs. La cour d’appel ramène donc le sujet à sa juste mesure.Les deux ennemis jurés ont d’ailleurs décidé, l’été 2014, de mettre un terme à la trentaine de procédures qu’ils avaient intentées en dehors des Etats-Unis pour s’accuser mutuellement de viols de brevets. Cette procédure ainsi qu’une seconde affaire pendante en appel étaient les deux derniers stigmates de cette période. Retour au basique, à l’affrontement commercial.Lire aussi :Samsung lance le Galaxy S6, son arme anti-AppleJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Quelques heures avant l’assemblée générale des actionnaires d’EDF, réunie mardi 19 mai à Paris, Jean-Bernard Lévy, le PDG du groupe d’électricité, a déclaré dans un entretien au Figaro qu’« il y a une logique industrielle à ce qu’EDF prenne le contrôle de [l’]activité réacteurs » d’Areva, « qui correspond au périmètre de l’ancien Framatome » . M. Lévy a précisé qu’il fera une proposition « dans quelques jours » au gouvernement et à Areva.C’est la première fois que la direction d’EDF dit officiellement qu’elle est intéressée par la reprise d’Areva NP, la filiale du groupe nucléaire chargée de la conception, de la fabrication et de la maintenance des réacteurs. Faut-il y voir le signe que le dossier a bougé ces derniers jours et qu’il est en passe d’être bouclé ? Décryptage.Que propose EDF ?Le « plan Lévy » prévoit la création d’une filiale où seraient logées les activités d’Areva NP. C’est dans cette entité que des partenaires français et étrangers – notamment chinois – feraient leur entrée.« Déjà, nous avons des gens qui nous demandent [si nous serions d'accord] pour être partenaires, a annoncé M. Lévy sur Europe 1. Cette société aurait une grande autonomie industrielle et de gestion, mais elle serait proche de son actionnaire majoritaire EDF pour être plus efficace. »La solution avancée par EDF fait-elle consensus ?L’Etat, actionnaire à 87 % d’Areva (et à 84,5 % d’EDF), plaide depuis des mois pour le rachat de la totalité d’Areva NP, notamment pour sauver la filière nucléaire française après la perte de 4,8 milliards d’euros enregistrée par Areva en 2014.Mais les dirigeants du groupe nucléaire, eux, restent hostiles à une cession de la totalité de ce pôle qui représente environ 40 % du chiffre d’affaires et des effectifs, et à un recentrage sur le seul cycle du combustible (mines d’uranium, chimie, enrichissement, traitement-recyclage des combustibles usés) confié jusqu’en 2000 à la Compagnie générale des matières atomiques (Cogema). Pour leur part, les syndicats d’Areva dénoncent un « démantèlement sans logique industrielle.»Sur l’ouverture aux industriels chinois, sujet hautement sensible, le gouvernement ne souhaite toutefois visiblement pas que les actuels partenaires d’EDF et d’Areva, China National Nuclear Corporation (CNNC) et China General Nuclear (CGN), prennent dans un premier temps plus de 10 % de cette filiale.Il réclamera, en échange, un renforcement des coopérations et des partenariats avec la filière chinoise pour participer au développement du programme nucléaire de l’empire du Milieu, le premier marché au monde, et l’accompagner dans son ambitieuse politique d’exportation.D’autres options sont-elles envisagées et envisageables ?« De multiples scénarios restent sur la table, indique-t-on dans l’entourage du président de la République. Les équipes réfléchissent à des modalités de rapprochement EDF-Areva. Cela fait un mois et demi qu’il n’y a pas eu de réunion à l’Elysée sur le sujet. » Et le temps de la décision est venu.M. Lévy évoque une « proposition alternative » a minima : le rapatriement chez EDF des 1 200 ingénieurs d’Areva qui, avec leurs collègues du groupe d’électricité, travaillent au quotidien sur la conception et les calculs de sûreté des centrales. Une activité pour laquelle le groupe de M. Lévy est disposé à dépenser 280 à 300 millions, loin du milliard réclamé par Areva.Mais ce scénario n’est pas le plus probable, et c’est bien la mort annoncée du « modèle intégré », lancé avec la création d’Areva en 2001, qui se profile.« Reconnaissons que ça n’a pas fonctionné », souligne M. Lévy dans Le Figaro, tout en ajoutant qu’« il faut conserver les compétences et les acquis » de la filière de l’atome civil, un des rares secteurs industriels où la France reste, selon lui, « en tête de la première division » malgré les déboires répétés du réacteur EPR de troisième génération.Et il juge que « la proposition ambitieuse d'EDF respecte et préserve les compétences techniques de l'activité réacteurs d'Areva et ouvre la voie à des alliances avec des tiers, des partenaires industriels, français ou étrangers ».Combien vaut Areva NP ?D’autres points sensibles restent à trancher, notamment celui de la valorisation d’Areva NP. Elle est estimée à 2,7 milliards dans les comptes d’Areva.Le PDG d’EDF ne semble pas prêt à payer une telle somme alors qu’il a rappelé aux actionnaires, mardi, sa « préoccupation » sur le niveau d’endettement d’une entreprise à la veille des très lourds investissements : au moins 55 milliards d’euros pour le « grand carénage », le plan de modernisation et de sécurisation des 58 réacteurs français d’ici à 2025.Dans les prochains jours, il proposera donc « un prix juste », qui doit être « un prix de marché », a-t-il prévenu.La question du prix est essentielle pour Areva, qui a besoin d’argent frais, notamment pour financer des activités dans le cycle du combustible très gourmandes en capital. Elle l’est aussi pour l’Etat, puisque le gouvernement s’est engagé à aider financièrement le groupe en difficulté.« L’Etat prendra ses responsabilités en tant qu’actionnaire, y compris jusqu’aux recapitalisations en temps voulu » d’Areva, a précisé M. Macron, le 13 mai. Plus EDF fera d’efforts et moins la puissance publique aura à débourser d’argent en ultime recours pour le groupe nucléaire en quasi faillite.Comment la question de l’EPR sera-t-elle traitée ?C’est un autre dossier très épineux : le chantier de l’EPR finlandais d’Olkiluoto. « La transaction doit prévoir des garanties pour qu’EDF ne soit pas exposé aux risques liés au passé d’Areva, notamment en Finlande, prévient M. Lévy. Ma responsabilité est que l'intérêt social d'EDF soit respecté. »Il n’est donc pas question pour lui de reprendre un passif de plusieurs milliards d’euros liés aux dérapages du calendrier de construction et de mise en service (neuf ans à ce jour) et à l’explosion du devis initial, passé de 3 à plus de 8 milliards d’euros. D’autant qu’EDF est face à un dérapage identique sur son chantier de l’EPR de Flamanville (Manche), dont la mise en service n’interviendra sans doute pas avant 2018.Qui prendra la décision et quand ?La décision sera vraisemblablement prise à l’Elysée, le 3 juin, au cours d’une réunion présidée par François Hollande en présence du chef du gouvernement, Manuel Valls, et des ministres concernés par le nucléaire, Ségolène Royal (énergie), Emmanuel Macron (économie), Michel Sapin (finances publiques) et peut-être Jean-Yves Le Drian (défense), Areva participant aussi à des activités militaires. Les patrons d’EDF et d’Areva n’y sont pas invités.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Rodier La généralisation du CV anonyme n’aura pas lieu. Le ministre du travail, François Rebsamen l’ annoncé, mardi 19 mai, en présentant 13 mesures pour lutter contre les discriminations en entreprise, inspirées du rapport d'un groupe de travail présidé par Jean-Christophe Sciberras, ex-patron de l'Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH), remis dans la matinée au gouvernement.Ce rapport rejette le « caractère obligatoire de l’anonymisation des CV », jugé globalement « inefficace » et « coûteux ». C’est la loi sur l’égalité des chances, qui, le 31 mars 2006, avait rendu le CV anonyme obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 50 salariés. Il n’a toutefois jamais été appliqué, faute de décrets d’application.En 2006, le CV anonyme était apparu comme une excellente idée pour lutter contre les discriminations à l’embauche. Les études allemande (« Anonymous job applications of fresh Ph.D economists », d’Annabelle Krause, 2012) et suédoise (« Do anonymous job application procedures level the playing field » ? d’Olof Åslund et d’Oskar Skans, 2012) en ont établi l’efficacité dans leur pays respectif. L’enquête suédoise a montré que « les procédures anonymes augmentent les chances des femmes et des candidats d’origine non occidentale d’accéder aux entretiens d’embauche ». Aux Pays-Bas aussi, « l’étude [« Blindfolded Recruiting », de Martin Boeg et Erik Kranendonk, 2013] a montré un effet très positif de l’anonymat pour les personnes issues de l’immigration au stade du tri des CV », rapporte le sociologue Jean-François Amadieu, qui a créé en 2003 l’Observatoire des discriminations.« Inefficace sur le fond comme sur la forme »En France, le CV anonyme a parfois été mis en œuvre, mais à tout petits pas. « La France traîne plutôt des pieds », estime M. Amadieu. La région Aquitaine et le Conseil général de l’Essonne ont mis en place un recrutement de cette nature. Mais les entreprises sont restées très en retrait ; 4 % seulement l’appliquaient, selon une enquête 2013 de l’Association pour l’emploi des cadres. « Jugé inefficace sur le fond comme sur la forme, pour les petites entreprises, le CV anonyme est source de difficultés. C’est un outil inopérant », estime Thibault Lanxade, vice-président du Medef chargé des TPE-PME. Le rapport Sciberras dénonce « la lourdeur et les éventuels effets pervers qu’il peut introduire dans les processus de recrutement », « son coût, les modalités pratiques, la nécessité d’anonymiser également la lettre de motivation ».Le CV anonyme, bien qu’inscrit dans la loi, a toujours été l’objet de polémiques. Les associations qui y sont favorables, comme l’association antiraciste La Maison des Potes, lasses de réclamer son entrée en vigueur, ont saisi en juillet 2014 le Conseil d’Etat, qui a enjoint au premier ministre de prendre un décret d’application pour une mise en place dans les six mois. Mais cet ultimatum n’a pas été respecté.Lire : Le gouvernement sommé de généraliser le CV anonymeAprès la conférence sociale de juillet 2014, une mission a été confiée à un groupe constitué de partenaires sociaux, d’acteurs de l’emploi et d’experts pour « formuler des propositions pour éclairer la décision publique ». Parmi eux se trouve Thomas Le Barbanchon, co-auteur avec deux autres économistes de l’Ecole d’économie de Paris et du Crest, Luc Behaghel et Bruno Crépon, de la première étude d’impact en 2011 du CV anonyme réalisée en France pour tester la faisabilité de sa généralisation. Le rapport remis aujourd’hui s’est appuyé sur cette étude réalisée dans huit départements, et qui, contrairement aux autres études européennes, concluait à un impact partiellement négatif du CV anonyme contre la discrimination.La fin de la « lecture contextualisée » du CVMenée avec Pôle emploi et des entreprises clientes de l’opérateur public, l’évaluation établit d’une part que l’anonymat « contrecarre la tendance des recruteurs à favoriser leurs semblables ». Ce qui est efficace contre les discriminations de genre. Mais d’autre part qu’« il pénalise les candidats issus de l’immigration ou résidant en zone urbaine sensible ». Ces candidats ont 1 chance sur 22 d’obtenir un entretien par CV anonyme (contre 1 chance sur 6 pour les autres candidats), alors qu’ils ont 1 chance sur 10 (contre 1 chance sur 8) avec des CV nominatifs !Lire aussi : La généralisation du CV anonyme divise associations, entreprises et chercheursCes résultats, qui furent alors contraires aux attentes du gouvernement, sont à manier avec prudence, souligne l’économiste Luc Behaghel, nominé au prix du meilleur jeune économiste 2015. Car les entreprises ont participé à l’expérimentation sur la base du volontariat et étaient probablement « les meilleurs de la classe ». L’anonymat a donc pu empêcher la discrimination positive. « Les recruteurs font une lecture contextualisée du CV, qui disparaît dans un CV anonyme », note M. Behaghel. Ce que dit aussi le groupe de travail : « Le CV anonyme ne permettrait pas de valoriser les différences », il « irait à l’encontre de la liberté de choix de l’entreprise et des candidats ». Ce à quoi Jean-François Amadieu réplique que « faire jouer les différences, ça s’appelle discriminer ».Il existe trois types de recruteurs : le discriminant, le neutre et le non-discriminant, explique Yannick L’Horthy, professeur d’économie à l’Université Paris-Est. « Les premiers utiliseront d’autres canaux de recrutement, pour les seconds ça ne change rien, mais les non-discriminants ne pourront plus appliquer la diversité. La bonne réponse contre la discrimination n’est donc pas d’ôter une information mais d’en ajouter », dit-il. Car « c’est le manque d’information qui pousse l’employeur à exploiter tous les critères à sa disposition pour sélectionner ». Deux expériences menées en 2012 ont montré l’efficacité des labels – de type « Nos banlieues ont du talent », ou « Meilleur apprenti de France » – pour compenser la discrimination à l’embauche.« Risques de démarches de contournement »Enfin, le CV anonyme « risquerait de conduire à des démarches de contournement avec l’utilisation accrue d’Internet comme mode de recrutement », pointe aussi le rapport. En 2015, le CV est rarement le seul canal de recrutement. « Le premier contact pour le recrutement passe davantage par les réseaux sociaux et la cooptation, indique Sébastien Bompard, président d’A compétences égales, une association qui fédère les cabinets de recrutement qui s’engagent contre les discriminations. Rétablir l’anonymat sur le CV dans un second temps est un non-sens », explique M. Bompard, également membre du groupe qui a élaboré le rapport.A la table du groupe de travail, le rejet du caractère obligatoire du CV anonyme n’a pas fait l’unanimité, à une voix près, celle de Samuel Thomas, délégué général de la Maison des Potes, association antiraciste à l’origine de la saisine du Conseil d’Etat. Le groupe de travail a fait dix-sept autres propositions pour lutter contre les discriminations à l’embauche, qui promettent autant de nouvelles polémiques.Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué Et un de plus ! Après Eurolines (Transdev), iDBus (SNCF), Starshipper (une coopérative française d’autocaristes), le britannique Megabus (Stagecoach), c’est au tour de l’Allemand FlixBus, et ses bus vert pomme, de se lancer en France sur le marché des autocars longue distance.Après avoir expérimenté une ligne Paris-Dortmund, la société inaugurera, jeudi 21 mai, quatre nouvelles lignes internationales vers Amsterdam, Bruxelles, La Haye et Maastricht. Suivront, début juillet, des lignes entre la capitale française et Berlin, Hambourg et Francfort. Le tarif d’appel est imbattable : un euro. Le tarif normal sera plutôt entre 20 et 30 euros selon les lignes.Mais FlixBus se positionne surtout en vue de l’ouverture à venir du marché français du transport de passagers par autocar, prévue par la loi Macron. Et la société a une ambition : devenir tout simplement le premier acteur du secteur. Dans l’immédiat, dès fin 2016, FlixBus projette de desservir les trente plus grandes villes françaises avec une flotte de 80 à 100 autocars et un millier d’emplois à la clé.Lire aussi :En Allemagne, les bus font le pleinLibéralisation du marché« Pour cela, il faudra que la loi Macron [qui doit revenir à l’Assemblée nationale après avoir été votée et amendée au Sénat] passe, indique Pierre Gourdain, le directeur général de la branche française. Et pour l’instant un amendement du Sénat nous inquiète. La limite kilométrique pour lancer sans autorisation une liaison est passée de 100 à 200 km. Par exemple, des liaisons comme Rennes-Nantes, Nancy-Strasbourg ou Paris-Amiens devront être autorisées par les autorités organisatrices de transport. En Allemagne, le marché s’est notamment développé sur ces lignes de moins de 200 km. » A sa création en 2011, cette jeune société affichait les mêmes ambitions en Allemagne que celles qu’elle brandit pour la France. Aujourd’hui, elle détient 70 % de part de marché d’un secteur libéralisé en 2013, qui devrait atteindre quelque 20 millions de passagers.La société a résisté, alors que de gros concurrents continentaux se retiraient, à l’image du Britannique National Express, qui a abandonné son offre City2City. En fait, FlixBus a fusionné en janvier 2015 avec une autre start-up, MeinFernbus, jusqu’alors numéro un du marché local. En 2014, les deux entreprises ont réalisé environ 300 millions d’euros de chiffre d’affaires, selon Reuters, avec 560 cars exploités à travers le pays.L’objectif à moyen terme de FlixBus est de disposer d’une flotte de 1 000 autocars en Allemagne, mais aussi dans toute l’Europe. Outre la France, FlixBus s’installe dans les pays nordiques, dans le Benelux et en Italie.Lire aussi :Libéralisation de l’autocar longue distance : quel impact sur le système ferroviaire ?Des autocaristes franchisésLa particularité de cette société, par rapport à iDBus ou Megabus, est qu’elle ne détient pas en propre ses bus mais travaille avec des autocaristes adhérents, qui respectent un cahier des charges (internet à bord, espace suffisant pour les jambes, propreté, véhicules de moins de trois ans, etc.).FlixBus prend essentiellement en charge la planification du réseau de routes, la commercialisation des billets, sur Internet ou dans des agences près des gares routières, et le service après-vente. Aux adhérents d’exploiter les lignes.Eurolines s’est construit en son temps de la même manière. « Cependant, nous avons une différence avec ce concurrent. Les transporteurs essentiellement locaux, qui travaillent avec nous, ont un intéressement au chiffre d’affaires des lignes qu’ils exploitent. Cela permet d’offrir une meilleure qualité de service », explique Pierre Gourdain.En Allemagne, la société emploie 500 personnes en direct et 3 000 personnes indirectement à travers les sociétés d’autocars partenaires. En France, la société compte pour le moment six collaborateurs. D’ici la fin de l’année, elle espère une cinquantaine de salariés en propre et bien plus chez ses partenaires.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Est-ce un nouveau coup de bluff pour rassurer et freiner les sorties de capitaux du pays, ou les négociations entre Athènes et ses créanciers – Fonds monétaire international (FMI), Banque centrale européenne (BCE) et Union européenne – sont-elles enfin, cette fois, entrées dans leur dernière phase ?Lundi 18 mai au soir, le premier ministre grec, Alexis Tsipras, et son ministre des finances, Yanis Varoufakis, ont tous deux promis la conclusion d’un accord dans les prochains jours. « D’ici à la fin de la semaine », a précisé Yanis Varoufakis lors d’une très longue interview tardive sur la chaîne de télévision privée Star.Devant la puissante association des entrepreneurs et industriels de Grèce (SEV), le premier ministre avait, lui, confirmé quelques heures auparavant « être dans la dernière ligne droite » et présenté les pistes de compromis. « Les objectifs d’excédent primaire pour cette année et l’année prochaine vont être revus à la baisse (…) et l’accord ne prévoira aucune nouvelle coupe dans les salaires et les retraites », a t-il déclaré.En contrepartie, le gouvernement grec a fait parvenir lundi à ses créanciers une proposition sur un système unifié de TVA prévoyant deux TVA possibles (au lieu de trois aujourd’hui). La première fixée à 18 % pour tous les biens et services en dehors de la restauration, des médicaments et des livres, taxés, eux, à 9,5 %.Déblocage de 5 milliards d’euros d’ici à juinCes déclarations interviennent alors qu’un peu plus tôt dans la journée un document, attribué à la Commission Junker, avait fuité dans la presse grecque. Selon ce plan, jugé plutôt favorable à Athènes, les créanciers de la Grèce proposent de débloquer d’ici à juin 5 milliards d’euros sur les 7,2 milliards de prêts encore disponibles dans le cadre du plan d’aide en cours.Les objectifs d’excédent primaire y sont fixés à 0,75 % du PIB pour 2015, 2 % pour 2016 et 3,5 % pour 2017 et 2018.En échange, Athènes s’engagerait justement à revoir son système de TVA ou encore à maintenir l’impôt sur la propriété immobilière mis en place par le précédent gouvernement.Les questions qui fâchent, chères au FMI, comme une nouvelle baisse des retraites ou la réforme du droit du travail, et notamment du cadre des licenciements collectifs, seraient repoussées à l’automne.L’ensemble de la presse grecque accueillait plutôt positivement cette tentative de Bruxelles de débloquer les négociations, alors que la Grèce sera bientôt à court de liquidités.Pas d’accord « bâclé »Un plan circule bien entre Bruxelles et Athènes, mais c’est encore un document de travail. Il n’a pas encore été soumis officiellement au gouvernement Tsipras et doit d’abord faire l’objet d’un accord entre les créanciers, assure une source européenne, lundi.Ce n’est pas gagné : les réformes prônées par la Commission pourraient bien être considérées comme insuffisantes par le FMI, qui estime le système des retraites grec encore non soutenable, malgré les réformes dont il a déjà fait l’objet ces quatre dernières années.Dans un document interne, en date du 14 mai, qui a lui aussi « fuité » le week-end dernier, le FMI notait qu’il n’accepterait pas d’accord « bâclé » (« quick and dirty »).Les 5 milliards que la Commission propose de verser à Athènes dans son dernier document correspondent de fait à l’aide que l’Europe s’était engagée à verser à la Grèce dans le deuxième plan d’aide (1,8 milliard). Pour le reste, il s’agit des profits faits par la BCE sur les obligations souveraines grecques rachetées depuis 2010.Un bras de fer entre le FMI et la Commission va t-il s’instaurer ? Pas impossible. Jusqu’ici, beaucoup répétaient à Bruxelles « qu’il y a beaucoup plus de distance entre Athènes et ses créanciers qu’entre ses créanciers entre eux ».Musique différenteMais la Commission, depuis le début des plans de sauvetage pour la Grèce, fait entendre régulièrement une musique différente de celle du FMI. Et pour cause : elle négocie au nom des 19 pays de la zone euro, dont les prêts à la Grèce ont une maturité moyenne de trente-deux ans.Avec un tel horizon de temps, ces prêteurs préfèrent imposer des réformes de long terme plutôt que d’exiger des mesures assurant un remboursement rapide de leurs créances. Au contraire du FMI, qui prête à beaucoup plus court terme – 10 ans – et exige donc des réformes susceptibles de faire rentrer au plus vite de l’argent dans les caisses du pays auquel il prête.Plus généralement, la Commission, depuis le début des laborieuses négociations avec la Grèce, fait tout pour qu’un accord soit possible entre le gouvernement Tsipras et les créanciers internationaux – le président Juncker est lui-même très impliqué, assurent des proches.Ses responsables, Jean-Claude Juncker ou le commissaire à l’économie, le socialiste Pierre Moscovici, le martèlent depuis des semaines : « il n’y a pas de plan B », « la place de la Grèce est dans la zone euro », ou encore : « un accord est possible ». Ils sont conscients de l’urgence de la situation, et veulent tout faire pour éviter « un Grexit ».Ligne dureMais la Commission devra aussi convaincre la BCE et les Etats membres les plus réticents à l’égard d’Athènes : car si elle négocie au nom des pays de l’eurozone qui ont prêté à la Grèce, c’est en Eurogroupe (réunion des 19 ministres de la zone euro) que sera prise la décision politique d’un accord avec Alexis Tsipras.Et, dans cette affaire, tous les pays ne sont pas alignés sur la Commission. Certains, comme l’Allemagne, sont plutôt sur la ligne dure du FMI. « Et aucun accord ne se fera sans le FMI », assure une source européenne proche des négociations.Yanis Varoufakis a rappelé que, si « la rupture n’avait jamais été à l’agenda des discussions », l’incapacité à trouver un accord très rapidement pourrait conduire la Grèce à ne pas pouvoir payer en juin à la fois les salaires des fonctionnaires, les retraites et les échéances de remboursement au FMI (près de 1,5 milliard d’euros pour le seul mois de juin).« Je préférerais faire défaut devant le FMI que devant les retraités », a répété le ministre des finances lundi soir.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard Soulagement dans le monde nautique : Zodiac va en principe échapper au naufrage. Neuf candidats ont en effet déposé des offres « plus ou moins complètes » pour sauver le célèbre fabricant de canots pneumatiques, placé en redressement judiciaire le 2 avril, a annoncé la direction mardi 19 mai. De quoi éloigner le spectre de la liquidation, et laisser espérer une nouvelle vie pour cette entreprise plus que centenaire.Premier fabricant au monde de canots semi-rigides et gonflables, avec environ 3 000 bateaux par an, « Zodiac est une marque connue sur toutes les mers du globe, avec un vrai savoir-faire, souligne l’avocat Lionel Spizzichino, qui conseille l’entreprise. Il est logique qu’il y ait eu de nombreuses offres ».Les groupes intéressés avaient jusqu’à lundi pour soumettre leurs propositions. « Il y a à la fois des Français et des étrangers », précise Olivier Sauty de Chalon, le manager de transition à la tête de Zodiac. Sept offres proviennent de concurrents directs et de professionnels du nautisme, deux de fonds d’investissement.Des ballons Zodiac utilisés pour créer des relais InternetDeux candidats ne s’intéressent qu’à la fabrication de ballons stratosphériques et d’isolants pour satellites, l’autre métier de la maison, qui représente environ 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. Des ballons Zodiac doivent par exemple être utilisés par Google et le Centre national d’études spatiales pour créer des relais Internet autour de la planète.L’administrateur judiciaire Gaël Couturier va maintenant tenter de faire monter les enchères entre les différents repreneurs en lice, afin que le maximum d’emplois puissent être conservés, en particulier en France. Z Marine, le nom officiel de la société, compte actuellement 280 personnes, dont 120 dans l’Hexagone, autant en Tunisie et 40 aux Etats-Unis. Il n’est pas exclu que le propriétaire actuel, le fonds OpenGate Capital, présente aussi une offre.L’administrateur et la direction veulent en tout cas aller vite. Ils visent une décision du tribunal de commerce dans la seconde quinzaine de juin, en utilisant à peine la moitié du délai de six mois accordé par les juges.Point mortC’est qu’il y a urgence. Faute de trésorerie, l’entreprise se trouve au point mort. « Nous avons un carnet de commandes supérieur à 8 millions d’euros, mais nous ne pouvons pas livrer nos clients, car nous n’avons plus les moyens d’assurer la fabrication », résume M. Sauty de Chalon. Dans cette PME qui manque d’argent pour payer ses fournisseurs, la production est depuis plusieurs semaines proche de zéro.Zodiac est pourtant une marque fameuse, issue d’une longue histoire. Ses origines remontent à l’époque héroïque des premières ascensions dans les airs. Dans le bois de Boulogne, en 1896, Maurice Mallet fonde avec quelques amis un « parc aérostatique », puis commence à produire des ballons dirigeables de sport et de tourisme. L’entreprise est née. Il faut attendre 1934 pour qu’elle développe les premiers prototypes de bateaux pneumatiques. C’est néanmoins ce produit qui assurera sa gloire, notamment en 1952, lorsque le « naufragé volontaire » Alain Bombard traversera l’Atlantique à bord d’un Zodiac.Depuis, la société a connu bien des vicissitudes. Elle a très bien réussi dans l’aéronautique, et cédé sa branche marine en 2007 à un premier fonds d’investissement, l’américain Carlyle. Celui-ci en a revendu à son tour le secteur plaisance à OpenGate Capital en 2013. L’un après l’autre, les fonds ont tenté d’en redresser la rentabilité, dans un métier assez cyclique où les concurrents asiatiques produisent à coûts plus faibles. Au fil des restructurations, quelque 500 emplois ont disparu, selon les syndicats, et deux usines ont été fermées à Rochefort (Charente-Maritime) et Saint-Jean-d’Illac (Gironde). Le chiffre d’affaires, lui, a été divisé par deux, à moins de 40 millions d’euros.Selon le comité d’entreprise, cette déroute « est la conséquence de la gestion calamiteuse des fonds d’investissement, obsédés par le rendement à court terme ». Ce qui est sûr, c’est qu’OpenGate a jeté l’éponge très vite. Le fonds n’a pas voulu mettre les 5 millions d’euros qui auraient été nécessaires pour financer provisoirement les achats des bateaux par les revendeurs, après la défection de General Electric qui jouait ce rôle clé. Il a préféré déposer le bilan, et passer le relais à un professionnel du secteur.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Albert (Londres, correspondance) La baisse des revenus semble enfin enrayée. Vodafone, le numéro un en Europe de la téléphonie mobile, a publié, mardi 19 mai, une très légère croissance organique (+ 0,1 %) de son chiffre d’affaires pour le quatrième trimestre de son calendrier fiscal (janvier à mars). Cela confirme l’amélioration progressive en cours : sur les trois trimestres précédents de l’exercice, le chiffre d’affaires « organique », c’est-à-dire hors cessions et acquisitions, avait été successivement en recul de 4,2 %, de 1,5 % et de 0,4 %.« Nous avons réalisé des progrès continus cette année, culminant avec le retour à la croissance au quatrième trimestre, s’est félicité Vittorio Colao, son directeur général. Il y a des signes de stabilisation dans beaucoup de nos pays européens. »La consolidation des résultats de Vodafone, géant britannique présent dans une vingtaine de pays, est la confirmation que le secteur des télécoms semble désormais redresser la tête dans toute l’Europe. Après des années de guerre des prix et de crise économique, l’étau se desserre.Le fait que ces résultats soient considérés comme positifs donne cependant une idée de la crise qui a ébranlé le secteur ces dernières années. Vodafone, un géant britannique présent dans une vingtaine de pays, avec près de 450 millions de clients à travers le monde, a connu une lente érosion de son chiffre d’affaires depuis trois ans.Si son activité restait en croissance dans les pays émergents, particulièrement en Inde, l’opérateur a fortement souffert en Europe : il réalise la moitié de son chiffre d’affaires au Royaume-Uni, en Allemagne, en Espagne et en Italie.Baisse de 21 % du chiffre d’affaires du secteur en EuropeAu total, sur l’ensemble de l’année fiscale 2014-2015 (avril 2014 à mars 2015), ses revenus « organiques » restent en baisse de 0,8 %, à 42 milliards de livres (58 milliards d’euros). Son bénéfice net a été réduit de moitié, à 5,8 milliards de livres (8 milliards d’euros), notamment pour des raisons fiscales.Vodafone, comme le reste du marché, a traversé une double crise. La plus évidente est venue de la récession qui a secoué l’Europe. Progressivement, la conjoncture semble s’améliorer et la croissance revient. C’est particulièrement vrai au Royaume-Uni, mais même la zone euro semble suivre.La deuxième crise concernait le marché de la téléphonie mobile lui-même. Les opérateurs se sont menés une concurrence frontale très brutale. Dans la mesure où les services sont à peu près les mêmes d’un réseau à un autre, la seule véritable stratégie a été la guerre des prix.Résultat, de 2011 à 2014, le chiffre d’affaires de l’ensemble de la téléphonie mobile a baissé de 21 % en Europe, selon l’étude annuelle sur les télécommunications réalisée par Arthur D. Little et Exane BNP Paribas, publiée lundi 18 mai (étude menée sur huit pays d’Europe occidentale).La concurrence est d’autant plus sévère que la distinction entre opérateurs fixes et mobiles est de moins en moins forte. La stratégie du moment est de proposer des offres dites « quadruple play » : une ligne fixe, une autre mobile, une connexion internet haut débit, et un bouquet de télévision, le tout dans un même abonnement.Pour compliquer le tout, les opérateurs mobiles ont été forcés d’investir lourdement, pour assurer la transition vers la 4G, cette technologie qui permet de télécharger très rapidement. Cela attire les clients, qui visionnent de plus en plus de vidéos, mais cela nécessite de financer d’importants équipements.ConsolidationEntre concurrence folle et énormes investissements, l’inévitable s’est produit : les opérateurs ont commencé à fusionner. « Cela a provoqué un vaste mouvement de consolidation », explique Bertrand Grau, coauteur de l’étude d’Arthur D. Little.Lire aussi :Les géants du Net à l’assaut des télécomsLe phénomène a été particulièrement spectaculaire au Royaume-Uni ces derniers mois. En février, BT, le réseau de téléphonie fixe historique, a acheté EE, la joint-venture qui appartenait à Orange et Deutsche Telekom.Le mois suivant, le Hongkongais Hutchison Whampoa, qui possédait déjà le réseau Three, a acquis son concurrent O2, qui appartenait à l’Espagnol Telefonica. En deux transactions, le marché britannique a été complètement chamboulé.Les fusions et acquisitions à travers l’Europe ont permis de desserrer progressivement la corde qui étranglait les opérateurs. En réduisant la concurrence, la pression sur les prix est devenue moins forte.L’étude d’Arthur D. Little prédit désormais une stabilisation des revenus de la téléphonie mobile en Europe sur les cinq années à venir. Le déclin serait terminé.« Cela dépend des marchés, tempère cependant M. Colao. En Allemagne et au Royaume-Uni, la demande est en hausse. Mais en Italie, on voit encore de la concurrence à perte. Et en Espagne aussi, la pression continue. » Le retour à une croissance solide sera lent et progressif.Lire aussi :La bonne performance de Free au premier trimestre 2015Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé et Samuel Laurent L’affaire Kerviel rebondit. Sept ans après avoir mis en péril la Société générale par des prises de risque inconsidérées, l’ancien trader, qui accuse sa banque de l’avoir sciemment laissé agir, a reçu du renfort avec le témoignage d’une enquêtrice de la brigade financière, révélé par Mediapart.La justice doit encore se prononcer lors d'un nouveau procès au civil sur le préjudice financier de la banque et le montant des dommages imputables à Jérôme Kerviel. Retour sur une affaire sans précédent.1. Que s’est-il passé ?Le 24 janvier 2008, la Société générale est contrainte d’annoncer une perte colossale sur les marchés : 4,9 milliards d’euros. Son PDG de l’époque, Daniel Bouton, doit expliquer que cette énorme perte est due à la négligence d’un seul homme, « escroc, fraudeur, terroriste, je ne sais pas », selon M. Bouton, un jeune opérateur de marchés d’une trentaine d’années, Jérôme Kerviel.En poste depuis trois ans, Jérôme Kerviel serait parvenu, selon la banque, à engager frauduleusement jusqu’à 50 milliards d’euros sur les marchés financiers, soit plus que le total des fonds propres de la Société générale. Alors qu’il réussissait à faire des bénéfices (jusqu’à plus d’un milliard d’euros en 2007), il a subi une série de revers qui l’ont empêché de rattraper ses pertes, et auraient conduit la banque à découvrir ses agissements.En quelques jours, la banque vend pour 60 milliards d’euros d’options, au pire moment du point de vue boursier.Celle-ci a toutefois tardé à rendre publique la nouvelle. Pendant une semaine, elle a cherché, en secret, à « liquider » les positions à risque prises par le trader, quitte à y perdre de l’argent. « Si une guerre avait éclaté lundi ou si les marchés avaient chuté de 30 %, la Société générale (GLE) risquait le pire avec une telle exposition », expliquera ensuite Daniel Bouton.En quelques jours, la banque vend pour 60 milliards d’euros d’options, dans un moment très défavorable du point de vue boursier. Résultat : 6,3 milliards d’euros de pertes, compensées par le 1,4 milliard d’euros de bénéfices qu’avait réalisés M. Kerviel.Lire aussi : les chiffres fous de l’affaire Kerviel Les conséquences sont dramatiques pour la banque, qui subit en même temps les débuts de la crise des subprimes. Sauvée grâce à 1,7 milliard d’euros versés par l’Etat, sous la forme d’une déduction fiscale, elle doit reconstituer ses fonds propres, et surtout retrouver la confiance de ses clients après une telle fraude. Si le PDG garde son poste dans un premier temps, plusieurs cadres sont licenciés. Le pouvoir politique doit s’en mêler.Restent de nombreuses questions de fond : Jérôme Kerviel a-t-il agi à l’insu de la banque, ce qui indiquerait de sérieuses défaillances de contrôle, ou la Société générale a-t-elle laissé faire son trader ? Et pendant combien de temps a-t-elle été au courant de la fraude avant d’en faire état ?2. Qui a été condamné à quoi ?La justice entre alors en scène, dans un contexte de crise financière globale. Dès janvier 2008, la Société générale a immédiatement déposé plainte contre son employé pour « faux en écriture de banque, usage de faux et atteinte au système de traitement automatisé des données ». En parallèle, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire, et une société de petits porteurs a également déposé plainte pour « diffusion de fausses informations ».Rapidement convoqué, Jérôme Kerviel, qui n’a pas cherché à fuir, est mis en examen pour « tentative d’escroquerie », « faux et usage de faux », « abus de confiance » et « introduction dans un système informatisé de traitement automatisé de données informatiques ». Le parquet exige le placement en détention provisoire de Jérôme Kerviel, ce sera le cas jusqu’en mars 2008.L’enquête semble indiquer que ce dernier n’a pas cherché à s’enrichir personnellement. Mais aussi que ses résultats lui avaient valu des félicitations de sa hiérarchie, alors que son système de fraude était déjà en place. Le trader assure d’ailleurs que sa hiérarchie a fait preuve de tolérance, voire lui a concédé des commissions exceptionnelles.Le 5 octobre 2010, Jérôme Kerviel écope de cinq ans de prison, dont deux ans de sursis.Plusieurs petits porteurs porteront plainte contre la banque dans l’espoir d’enquêtes plus poussées sur les modalités de contrôle. Celle-ci est condamnée, en mars 2008, à un blâme et une amende de 4 millions d’euros par la Commission bancaire, qui constate une défaillance des systèmes de contrôle et de hiérarchie.Le 5 octobre 2010, Jérôme Kerviel est condamné pour « abus de confiance, introduction frauduleuse de données dans un système automatisé et de faux et usage de faux ». Il écope de cinq ans de prison, dont deux ans de sursis, et il doit surtout rembourser le préjudice causé. Il doit donc 4,9 milliards d’euros à la Société générale. Jérôme Kerviel fait appel, mais la cour confirme en 2012 le jugement.En mars 2014, son pourvoi en cassation est (à demi) couronné de succès : sa condamnation (pénale) reste confirmée, mais les dommages et intérêts dus à la banque sont cassés par la cour. Ce volet (civil) de la décision doit revenir au tribunal du 20 au 22 janvier 2016 pour établir la répartition des responsabilités dans cette perte.3. Pourquoi est-il question de rouvrir l’affaire ?Jérôme Kerviel est rapidement devenu un personnage médiatique. Jeune, issu d’un milieu modeste, il symbolise à lui seul une « finance devenue folle », mais pas seulement. Sa condamnation à une amende impossible à payer et le peu de changements apparents au sein de la Société générale suite à cette affaire lui attirent des sympathies à gauche, par exemple le soutien de Jean-Luc Mélenchon. Il faut dire aussi que le trader sait user des armes de la communication.En 2014, il fait parler de lui en faisant à pied le parcours entre Rome et Paris pour dénoncer les « dérives de la finance ». Et contre-attaque en arguant que la Société générale savait ce qu’il faisait et en déposant plainte contre son ancienne banque, ce qui donne lieu à une nouvelle plainte, déposée par le trader contre l’entreprise, pour « faux » et « escroquerie au jugement ».Au-delà, tout un volet de l’affaire, celui des responsabilités de la Société générale, reste en effet mystérieux. En juin 2012, des témoins évoquent une volonté de la banque de « charger » le compte du trader, et posent la question de la connaissance par sa hiérarchie des techniques particulières qu’il employait.« J’ai eu le sentiment, puis la certitude, que la hiérarchie de Jérôme Kerviel ne pouvait ignorer les positions prises par ce dernier. » Nathalie Le Roy, enquêtrice de la brigade financière.La plainte de M. Kerviel donne lieu à une nouvelle instruction menée par le juge Roger Le Loire. Et ce dernier entend comme témoin, en avril dernier, une policière de la brigade financière, Nathalie Le Roy. C’est de son témoignage que proviennent les derniers rebondissements de l’affaire. Celle-ci aurait expliqué au juge qu’« à l’occasion des différentes auditions et des différents documents que j’ai pu avoir entre les mains, j’ai eu le sentiment, puis la certitude, que la hiérarchie de Jérôme Kerviel ne pouvait ignorer les positions prises par ce dernier ».La policière estime avoir été « instrumentalisée » par la banque, et n’aurait pas pu mener son enquête comme elle l’entendait. Le juge d'instruction Roger Le Loire a depuis saisi la brigade financière pour vérifier les points soulevés par celle qui a quitté la police judiciaire il y a quelques mois.L’avocat de Jérôme Kerviel a annoncé lundi avoir demandé, la semaine dernière, la révision du procès de son client après ces révélations, une demande soutenue par plusieurs personnalités.Les éléments nouveaux transforment l'affaire #Kerviel en affaire Société Générale. Le procès doit être révisé #JusticeEnMarche @mediapart— EvaJoly (@Eva Joly)require(["twitter/widgets"]);Mais cette demande de révision du procès a été écartée par la chancellerie dont un porte-parole a indiqué que la question ne se posait pas et qu'il convenait « de laisser la procédure aller à son terme ».Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof Combien Manuel Valls a-t-il réellement promis à Marseille et à sa future métropole ce vendredi 29 mai ? Au terme d’une journée marathon, commencée par un petit déjeuner avec le maire UMP de la ville Jean-Claude Gaudin et six présidents d’EPCI (établissement public de coopération intercommunale), et bouclée par une visite à l’usine Airbus Helicopters de Marignane, le chef du gouvernement laisse dans son sillage deux promesses. Celle de « prendre à bras le corps » les problèmes de ce territoire, et celle de tenir une très longue liste d’engagements. Certains chiffrés et dotés d’un calendrier. D’autres relevant plus de la déclaration d’intention politique.Les plus clairs des engagements du gouvernement sont ceux contenus dans le Contrat plan Etat-région (CPER). Un document portant sur la période 2015-2020, signé au conseil régional PACA en début d’après-midi par Manuel Valls et son président socialiste, Michel Vauzelle. Sur la somme totale de 1,67 milliard d’euros d’investissements publics, l’Etat a fixé sa part à 826 millions d’euros – 61 millions d’euros de plus que pour le plan précédent. « Si on ajoute les crédits du plan Campus et ceux du Plan d’investissement d’avenir, a calculé M. Valls à la tribune de l’hémicycle régional, cela fait un investissement de l’Etat de 1,6 milliard d’euros pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ». Fustigeant « ceux qui estiment que l’Etat ne fait pas assez », le premier ministre a rappelé à ses détracteurs locaux que c’était « son » gouvernement et celui de Jean-Marc Ayrault qui « avaient fait les choses » pour Marseille et son territoire.Lire aussi :Manuel Valls à Marseille pour concrétiser les engagements financiers de l’EtatQuelques minutes avant l’arrivée de M. Valls, les conseillers régionaux UMP-UDI et Front national ont quitté l’hémicycle pour marquer leur désaccord. La veille, seize grands élus UMP, dont le député-maire de Nice, Christian Estrosi, candidat aux élections régionales de décembre, avaient cosigné une lettre dénonçant un « abandon financier programmé » par l’Etat. « Ce n’est pas parce qu’on est en campagne régionale qu’il faut dire ce genre de bêtises », a rétorqué Manuel Valls à l’attention de l’ancien ministre délégué à l’industrie de Nicolas Sarkozy.Le CPER prévoit notamment d’investir 775 millions d’euros dans le domaine des transports. Dans cette enveloppe, près de 400 millions iront au réseau ferroviaire, avec l’amélioration de la peu performante desserte Aix-Marseille et les liaisons entre les métropoles niçoise et marseillaise. Quelque 78 millions seront également consacrés à l’amélioration des bassins du Grand Port maritime de Marseille, que le premier ministre souhaite voir atteindre le « niveau des ports de l’Europe du Nord les plus modernes ».« Le soutien aux métropoles, les questions de l’emploi et de la transition écologique sont au cœur de ce contrat », a expliqué Manuel Valls. Des projets à hauteur de 281 millions d’euros sur la recherche et l’innovation, 275 millions d’euros sur la transition écologique dont 146 consacrés « à la reconquête de la biodiversité », figurent dans les engagements conjoints de l’Etat et de la Région. Enfin, dans le domaine de la solidarité, le CPER prévoit également 107,5 millions d’euros sur 23 opérations de rénovation urbaine (dont 12 dans les Bouches-du-Rhône), hors des habituels crédits de l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU).Une métropole Aix-Marseille-Provence en 2016Dans la matinée, le premier ministre s’était concentré sur un autre sujet : la future métropole Aix-Marseille-Provence. Au sortir du comité interministériel exceptionnel organisé à la préfecture, en présence de six ministres et de trois secrétaires d’Etat, M. Valls a rappelé « son attachement » personnel à la « capitale méditerranéenne de la France », et sa détermination à voir la métropolisation souhaitée par le gouvernement prendre son élan. « Dans les faits, elle est déjà là », a expliqué Manuel Valls, assurant les élus de la présence de l’Etat pour les aider à bâtir cette métropole prévue au 1er janvier 2016, regroupant 92 communes et 1,8 million d’habitants.Si la volonté est affichée, le programme « d’accompagnement du développement de la métropole » présenté par le premier ministre n’est pas doté d’une enveloppe globale précise, ce qui lui a valu de sérieuses critiques des élus UMP, Jean-Claude Gaudin en tête.Certaines mesures bénéficient d’un calendrier fixe : création de douze nouvelles classes pour les enfants de moins de 3 ans dans les quartiers populaires de Marseille et recrutement de 200 jeunes en service civique à la rentrée 2015, ouverture du premier tronçon de la rocade routière L2 au premier trimestre 2016, plan de rénovation des copropriétés dégradées fin 2016…D’autres tracent une direction dans laquelle l’Etat assure vouloir s’engager, comme le financement de l’étude du prolongement du tramway vers les quartiers nord de la ville… « Nous agissons avec lucidité et modestie, a insisté le chef du gouvernement. Nous savons que cela prendra du temps. » M. Valls s’est placé dans la continuité d’action du pacte de sécurité et de cohésion sociale lancée par son prédécesseur. Sur les 37 millions d’euros promis à Marseille par M. Ayrault, les services de l’Etat assurent que 30 ont déjà été investis. 30 millions d’euros, c’est la dotation que le gouvernement pourrait exceptionnellement ajouter en 2016 pour « permettre la mise en place de la métropole Aix-Marseille Provence ». Une enveloppe de 100 millions d’euros reste à utiliserAu cours d’un petit déjeuner « républicain mais tendu », selon un participant, Manuel Valls a rencontré les présidents des communautés de communes, toujours remontés contre le projet. Face à leurs accusations de « ne pas mettre les moyens nécessaires », le premier ministre a joué la compréhension et la fermeté. « Dans ce domaine, il faut éviter la démagogie, a-t-il prévenu. Ceux qui ont combattu férocement la métropole ne peuvent aujourd’hui expliquer qu’il faut des centaines de millions supplémentaires de l’Etat pour la faire vivre. » En plus des budgets des six EPCI fusionnés – soit près de 2,7 milliards d’euros – la métropole Aix-Marseille doit recevoir annuellement une dotation de base de 50 millions d’euros de l’Etat.Au cours de son déplacement, Manuel Valls a souhaité placer les élus locaux devant leurs responsabilités. Au sujet des crédits de l’Agence nationale de rénovation urbaine, il a regretté qu’une enveloppe de 100 millions d’euros reste à utiliser par la ville de Marseille avant la fin 2015. « Il ne suffit pas de demander des crédits supplémentaires, il faut déjà utiliser ceux qui ont été attribués », a fait remarquer le chef du gouvernement, pointant le manque de volonté politique. Manuel Valls a également menacé les communes qui n’atteignent pas les quotas légaux en matière de logements sociaux « de renvoyer vers les préfets, permis de construire et droits de préemption ». « La région PACA détient le triste record des communes ne respectant pas leurs obligations en matière de mixité sociale », a regretté le premier ministre, avant d’assurer : « L’Etat veut aider Marseille, agir dans tous les domaines. Mais ici, plus qu’ailleurs, l’Etat doit incarner l’intérêt général. »Gilles RofJournaliste au Monde Alain Beuve-Méry Il s’agit d’un mariage entre indépendants. Le belge PIAS va reprendre les activités musicales du célèbre label français de musique classique Harmonia Mundi, afin de constituer le premier label indépendant européen dans l’édition et la diffusion de musique classique, pop, jazz…PIAS, acronyme de « Play it again Sam », la réplique mythique du film Casablanca a été fondé en 1984 par Kenny Gates et Michel Lambot. Le label est déjà l’un des plus gros indépendants européens – présent notamment au Royaume-Uni, en France et en Belgique – et est en passe de devenir une mini major.En 2012, PIAS, dont le chiffre d’affaires est évalué à 80 millions d’euros et qui emploie environ 20 personnes, avait racheté Coop à Universal Music Group. Coop, aujourd’hui en plein essor, appartenait auparavant à EMI. Universal avait été obligé de s’en détacher, quelques mois seulement après l’avoir acheté, afin de répondre aux injonctions de la Commission européenne sur les seuils de concentration.Accord sur la partie musicaleL’accord conclu entre PIAS et Harmonia Mundi devrait être finalisé au plus tard au 1er octobre 2015. Il ne concerne que la partie musicale des activités d’Harmonia Mundi. Il prévoit la prise de contrôle par le label d’origine belge, des marques de musique créées par la société arlésienne (Le Chant du monde, Discograph, Jazz Village…).Fondée à Arles en 1958 par Bernard Coutaz, Harmonia Mundi a gagné un rayonnement international grâce à son répertoire classique et romantique. Mais l’entreprise a été fragilisée par la révolution numérique. Depuis le décès de M. Couttaz en 2010, l’entreprise est dirigée par son épouse Eva qui va rester conseillère artistique au sein du nouveau groupe.Le fils du fondateur Benoît Coutaz va poursuivre l’activité dans le domaine des livres, sous la raison sociale Harmonia Mundi Livre SA. Celle-ci sera toujours basée à Arles. Cette branche livre est notamment le distributeur et le diffuseur des éditions Allia, Bleu autour, Champ Vallon, l’Eclat, Finitude, La Fosse aux Ours, Galaade, les Moutons électriques, Philippe Picquier, Monsieur Toussaint Louverture. Des maisons de littérature et de sciences humaines qui reflètent la diversité de l’édition française.Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Jamais deux sans trois. Pour la troisième fois depuis la fin de la récession en 2009, l’économie américaine a connu un nouvel accès de faiblesse. Le Produit Intérieur Brut (PIB) a reculé de 0,7 % en rythme annualisé au premier trimestre a annoncé vendredi 29 mai le Département du commerce.Une première estimation, publiée il y a un mois, faisait état d’une croissance quasi-nulle (+0,2 %). La dernière contraction de l’économie américaine remonte au premier trimestre 2014 lorsque le PIB avait chuté de 2,1 %. Une nouvelle fois, l’accélération tant attendue de la croissance pourrait être reportée à 2016.Les causes du décrochage du premier trimestre sont connues : l’hiver rigoureux sur le Nord-est du pays et le Midwest, couplé à la grève des dockers dans les ports de la côte Ouest et à la remontée du dollar qui pénalise la balance commerciale.Décrochage des exportationsC’est ce dernier point qui a pesé le plus lourd au premier trimestre. Le déficit de la balance commerciale a soustrait 1,9 point de pourcentage au PIB. Du jamais vu depuis 1985. Les exportations ont ainsi décroché de 7,6 %, soit 0,4 point de plus que la première estimation. Si l’on considère uniquement les ventes de biens vers l’étranger, la chute atteint même 14 %, un record sur ces six dernières années.La consommation des ménages, qui représente 70 % de l’activité économique aux Etats-Unis, a fait un peu moins bien que ce qu’anticipait la première estimation du Département du commerce en progressant de 1,8 % au lieu de 1,9 %.Ce chiffre est en fort contraste avec celui du trimestre précédent au cours duquel les dépenses des ménages avaient accéléré de 4,4 %. Si le pouvoir d’achat des Américains a progressé de 5,3 % entre janvier et mars, cela s’est traduit par un taux d’épargne plus élevé : celui-ci est passé de 4,7 % à 5,5 %.Recul des profits pour les entreprisesEn revanche, la baisse des prix de l’essence n’a pour le moment pas incité les ménages à dépenser plus, comme le prévoyaient les économistes. Or, même si le gallon d’essence reste bon marché à 2,74 dollars (0,66 centime d’euros le litre), son prix a sensiblement remonté depuis son plus bas du mois janvier (2,03 dollars).Lire aussi :Malgré une offre abondante, le prix du pétrole remonteEn revanche, du côté des entreprises, les profits avant impôts affichent un recul de 5,9 % par rapport au trimestre précédent, même s’ils sont encore en progression de 3,7 % par rapport à la même période de 2014.Autre mauvaise nouvelle, la baisse des investissements : les dépenses en machines, construction et Recherche et Développement ont chuté de 2,8 %, le recul le plus prononcé depuis le début de la reprise.Parallèlement, les entreprises ont levé le pied sur les stocks, ce qui pèse sur le secteur manufacturier et celui des services aux entreprises. Le secteur pétrolier accuse enfin un fort ralentissement. La baisse des prix du baril a entraîné une chute de plus de 48 % des investissements dans le secteur de l’exploration.Amélioration du marché de l’emploiCe tableau général n’inquiète pas outre mesure la Réserve fédérale (Fed). « La croissance économique a ralenti au cours des mois d’hiver, reflétant en partie des facteurs transitoires », a estimé la Banque centrale lors de son dernier Comité de politique monétaire du mois d’avril.L’amélioration du marché de l’emploi (le taux de chômage est tombé à 5,4 % en avril) et du secteur immobilier (les ventes de logements neuf ont progressé de 6,8 % le mois dernier), laisse augurer un rebond du PIB au cours des prochains trimestres. Dans ce contexte, Janet Yellen, la présidente de la Fed a affirmé le 22 mai, qu’il serait « approprié à un moment donné cette année de faire les premiers pas pour relever les taux fédéraux de l’argent au jour le jour ».Lire aussi :Etats-Unis : la hausse des taux pourrait attendre septembreSi la météo et la grève des ports ne seront plus qu’un mauvais souvenir dès le deuxième trimestre, en revanche la force du dollar, elle continuera de peser sur les exportations. D’autant que la perspective d’un relèvement des taux ne fera qu’alimenter la hausse de la devise américaine.Lire aussi :États-Unis : l’emploi retrouve du tonus en avrilStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.05.2015 à 12h41 | Olivier Raingeard (Chef économiste de la banque Neuflize OBC) Un débat passionnant anime actuellement la blogosphère américaine : les Etats-Unis, et plus généralement l'économie mondiale, sont-ils confrontés à une stagnation séculaire ? Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor et candidat malheureux à la succession de Ben Bernanke à la présidence de la Réserve fédérale américaine (banque centrale, Fed), soutient depuis 2013 cette thèse. A contrario, M. Bernanke considère que l'économie des Etats-Unis est confrontée à des facteurs temporaires qui s'estompent progressivement.La notion de « stagnation séculaire » est apparue pour la première fois en 1938, consécutivement à la Grande Dépression, l'économiste américain Alvin Hansen considérant que les Etats-Unis étaient confrontés à une période prolongée de faible croissance et de chômage élevé. Aujourd'hui, cette expression refait surface, la controverse concernant aussi bien le diagnostic que ses causes.Déficit de la demandeM. Summers affirme que la stagnation séculaire résulte d'un déficit de demande qui abîme la croissance potentielle en décourageant l'investissement et en générant un accroissement du taux de chômage structurel. Cet état tient principalement dans l'impossibilité de la politique monétaire à stimuler suffisamment la demande, les banques centrales étant limitées dans leur capacité à faire baisser suffisamment bas le taux d'intérêt réel.Les économistes du Fond monétaire international (FMI), dans leur dernière Perspectives de l'économie mondiale (2015), préfèrent se concentrer sur l'offre, en analysant les déterminants de la croissance potentielle, que sont la croissance de la population et le progrès technologique.Le monde est-il confronté à une stagnation séculaire ? M. Summers suggère que le ralentissement séculaire de la croissance économique américaine est à l'œuvre depuis plusieurs années, dissimulé par la création de deux bulles financières à la fin des années 1990 et au cours des années 2000. M. Bernanke ne partage pas cet avis, arguant d'une économie américaine retrouvant le plein-emploi.Reprise post crise financièreL'ancien chef économiste du FMI, Kenneth Rogoff, rappelle que les reprises post-crise financière et bancaire sont historiquement plus modérées qu'en temps normal. Enfin, si le FMI table désormais sur une croissance potentielle plus faible que par le passé pour les pays développés, l'Organisation de coopération et de développement économique distingue les Etats-Unis de la zone euro, considérant que cette dernière présente les symptômes de stagnation séculaire. Bref, difficile de se forger une certitude !Quels enseignements pour la zone euro ? L'histoire économique compte de nombreux exemples de diagnostics erronés. La théorie d'Hansen fut ainsi invalidée quelques années plus tard par les « trente glorieuses ». Pour autant, plusieurs enseignements doivent être tirés de ces réflexions.D'une part, il est instructif de noter que ce débat ait lieu aux Etats-Unis, où la reprise à l'œuvre depuis 2009 a permis de faire refluer le taux de chômage à 5,4 %. Dit autrement, la zone euro devrait envisager ce scénario et se garder de tenir pour définitivement acquis l'amélioration conjoncturelle actuelle.D'autre part, la plupart des travaux cités concluent sur la nécessité de la mise en place d'un réglage fin de la politique économique destinée à soutenir la croissance potentielle, donc l'offre, et les investissements publics dits productifs, donc la demande, pour réduire la potentialité d'un tel risque. Vaste programme…Olivier Raingeard (Chef économiste de la banque Neuflize OBC) Laurence Girard Le groupe Bel renforce ses positions au Maroc. L’entreprise familiale connue, dans le royaume chérifien, pour ses marques Vache qui rit ou Kiri, a annoncé, vendredi 29 mai, une prise de participation majoritaire dans la société marocaine Safilait.Elle prendrait 69,82 % du capital du troisième entreprise laitière marocaine. Le solde du capital reste aux mains de la société Yasfi, dirigée par Omar Kettani, fondateur de Safilait, et de son directeur général. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé.Safilait, créée en 2006, conditionne et commercialise du lait UHT et des produits laitiers frais sous marque Jibal. Elle emploie 1 300 salariés et revendique un chiffre d’affaires de 800 millions de dirhams en 2014 (74 millions d’euros).Bel est présent au Maroc depuis les années 1970. Il possède une usine à Tanger et emploie 1 500 personnes dans ce pays où il estime être leader sur le marché du fromage industriel. Le groupe qui a fait de l’Afrique l’un de ses axes de développement privilégié affichait un chiffre d’affaires de 2,8 milliards d’euros en 2014.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Emprunter le chemin de Canossa va-t-il permettre de sauver Abercrombie & Fitch ? Comme le fit en 1077 le jeune roi des Romains Henri IV, futur empereur germanique, lorsqu’il alla, dépouillé de tous ses attributs royaux, implorer le pardon du pape Grégoire VII aux portes de cette petite ville italienne, la marque américaine de vêtements pour adolescents aisés abandonne un à un tous ses emblèmes pour tenter de regagner l’estime de ses clients dédaigneux.Ce n’est pas gagné ! Le groupe, qui il y a quelques années figurait au rang de modèle de réussite, est confronté à une chute incessante de ses ventes. Il a annoncé jeudi 28 mai une baisse de 14 % de son chiffre d’affaires à 709 millions de dollars (647 millions d’euros) au cours du trimestre clos le 2 mai. Il s’enfonce dans le rouge avec une perte nette de 63 millions de dollars. Elle a triplé en un an.Après trois ans de vaines tentatives pour redresser la barre, Abercrombie & Fitch a décidé de renoncer un à un à ses fétiches. Au premier rang desquels, son patron. Michael Jeffries a été débarqué en décembre, à l’âge de 70 ans. Une décision difficile car c’est au cours de ses vingt-deux années à la tête de l’entreprise fondée en 1892 que M. Jeffries a réveillé cette marque moribonde pour en faire un emblème pour une génération de jeunes urbains.Lire aussi :Le patron d’Abercrombie & Fitch poussé vers la sortieToujours pas remis de cette audace, le conseil d’administration de la société semble avoir du mal à lui trouver un successeur. Un processus interne et un cabinet de chasseur de tête rivalisent en concours de beauté qui n’ont encore rien donné. La perle rare devra donner une vision stratégique claire pour l’avenir de la marque. En attendant, cela fait six mois que la société sans PDG est dirigée par un quadriumvirat intérimaire.Torse nuUn peu comme si le plus dur avait été fait avec la mise à la retraite du patron, Abercrombie a depuis été dépouillée de deux autres de ses attributs. En avril, il a été décidé de renoncer aux vendeurs torse nu. Les pectoraux bodybuildés en tête de gondole ont fini par lasser la clientèle. Surtout, ils étaient devenus le symbole d’une marque pratiquant la discrimination à l’embauche et refusant d’habiller « les gros ».Les nouvelles collections de vêtements destinées à reconquérir les clients ne font plus la part belle au logo. Il ne suffit plus d’écrire en gros Abercrombie & Fitch sur un sweat-shirt pour qu’il se vende. Ces multiples renoncements n’ont pas encore suffi à rallumer la flamme des ados. Mais, la chute des ventes a ralenti ce trimestre. Ainsi, le chiffre d’affaires d’Hollister, la seconde marque du groupe, a baissé de 6 %, deux fois moins vite que les 11 % du trimestre précédent.Les marchés financiers, privés de la mémoire des papes, des rois et du reste, y voient déjà la possibilité d’un retour en grâce. L’action a gagné 13,5 % jeudi à Wall Street.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.05.2015 à 10h10 • Mis à jour le29.05.2015 à 12h54 | Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Chiffre de l’emploi et production industrielle qui s’améliorent, consommation en déclin. Les données économiques dévoilées vendredi 29 mai par le gouvernement japonais sont contrastées.D’un côté, le taux de chômage a atteint, en avril, son niveau le plus bas depuis 1997, à 3,3 %. L’amélioration concerne autant les actifs à temps plein que ceux qui travaillent à temps partiel. La part de sans-emploi diminue régulièrement depuis le pic de juillet 2009, à 5,5 %, quand le Japon subissait la crise de 2008.Lire aussi :La croissance japonaise reprend de la vigueurCes bons chiffres illustrent le déficit de main-d’œuvre qui affecte la troisième économie du monde, essentiellement dans l’éducation, la construction et le secteur médical. Il y avait 117 postes disponibles pour 100 demandeurs d’emploi, un ratio jamais atteint depuis vingt-trois ans. Dans le même temps, la production industrielle a progressé de 1 %, principalement grâce au secteur de l’électronique.Les prix ont stagné en avrilMais ces bons chiffres peinent à dissimuler le problème de la consommation. Les dépenses des particuliers ont baissé de 1,3 % en avril sur un an, affichant leur 13e recul mensuel consécutif, un déclin amorcé après la hausse de 5% à 8 % de la TVA le 1er avril 2014.Cette demande en berne confirme les performances médiocres des ventes au détail. Le 28 mai, le ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie (METI), a certes indiqué qu’elles avaient progressé en avril de 5 % sur un an, après une chute de 9,7 % en mars. Mais d’un mois sur l’autre, la hausse n’a pas dépassé 0,4 %. Et la comparaison sur un an se fait avec un mois d’avril 2014 qui avait vu les ventes au détail s’effondrer.La morosité de la consommation freine le retour à l’inflation – les prix ont stagné en avril – et met en évidence les limites des Abenomics, les mesures économiques mises en place par le gouvernement du premier ministre Shinzo Abe pour relancer l’activité dans l’archipel. Plans de relance, assouplissement monétaire et amorce de réformes structurelles ont certes permis aux entreprises d’augmenter grandement leurs profits – grâce essentiellement à la baisse du yen face au dollar – et de faire monter la bourse.Lire aussi :Le Japon confronté à une croissance nulle des prixMais ils ne se sont pas traduits par une hausse sensible des revenus, qui ont reculé en termes réels en 2014. Et la hausse du salaire de base pour l’exercice fiscal clos fin mars ne devrait pas dépasser 0,5 %, estime le bureau du gouvernement, après 0,4 % l’année précédente.Le « cycle vertueux » ne s’enclenche pasDans le même temps, il semble que la montée de la bourse ne s’est pas traduite par une hausse des dépenses des particuliers y ayant investi.L’objectif fixé par la Banque du Japon (BoJ) et le gouvernement d’initier un « cycle vertueux » de l’économie, avec une consommation qui tirerait la production industrielle et se traduirait par une hausse des salaires, n’est toujours pas atteint.Cette situation pourrait refroidir le relatif optimisme des autorités japonaises. Le METI considère toujours l’activité en « reprise modérée ». La croissance s’est établie à 2,4 % en glissement annuel au premier trimestre.Les leviers à la disposition du gouvernement pour accélérer les choses atteignent aujourd’hui certaines limites. Le 22 mai, le Fonds monétaire international a appelé le Japon à prendre des « initiatives drastiques » pour lutter contre une dette qui approche les 250 % du PIB, de quoi inciter Tokyo à limiter les plans de relance.Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel C’est une première. Dans une interview au quotidien allemand FAZ du vendredi 29 mai, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde a confié qu’une sortie de la Grèce de l’euro (le « Grexit ») était une « possibilité », qui ne signifierait « probablement pas » la fin de l’euro. Une déclaration qui en dit long sur les pressions qui s’exercent en coulisse sur Athènes.Vendredi 29 mai au matin, les négociations n’avaient toujours pas abouti entre la Grèce et ses créanciers. Si le gouvernement d’Alexis Tsipras a multiplié les déclarations optimistes ces derniers jours, Bruxelles et Washington se montrent bien plus prudents. Or, il y a urgence. Sans accord rapide, le pays ne touchera pas la dernière tranche d’aide de 7,2 milliards d’euros du plan de sauvetage européen.Lire aussi :Qui sont les protagonistes de la crise de la dette grecque ?Athènes ne serait alors probablement pas en mesure de verser le 1,6 milliard d’euros qu’elle doit rembourser au FMI en juin. « Tout le monde espère que ce scénario sera évité car les incertitudes grimperaient encore d’un cran », prévient Michalis Massourakis, chef économiste de la Fédération hellénique des entreprises (SEV).« Pas de mise en défaut immédiate »Selon plusieurs sources, la Grèce aurait encore de quoi assurer le versement de 306 millions d’euros prévu le 5 juin. Le doute porte en revanche sur les échéances du 12, 16 et 19 juin. « Personne ne sait exactement combien il reste dans les caisses de l’Etat grec », rappelle Eric Dor, économiste à l’Ieseg.Que se passerait-il si Athènes manquait ces remboursements ? « Cela ne déclencherait pas la mise en défaut immédiate du pays, car le FMI est un créancier à part », explique Frederik Ducrozet, économiste au Crédit Agricole CIB. Selon les textes de l’institution, le pays retardataire dispose d’un mois avant que le directeur général du fonds ne notifie le défaut au conseil d’administration. Le Panama, le Zimbabwe ou encore le Pérou se sont déjà retrouvés dans une telle situation.Dans ce cas de figure, Athènes et ses partenaires européens disposeraient de quatre semaines de plus pour trouver un compromis avant les grosses échéances de juillet et août (la Grèce devra verser 4,4 milliards d’euros en tout à la Banque centrale européenne). « En cas de persistance du non-remboursement du FMI, les mesures correctives telles que la limitation de l’accès aux ressources du fonds n’interviendrait que trois mois après la date du premier impayé », précise Jésus Castillo, économiste chez Natixis.Procédure assez soupleLa procédure est donc assez souple. Avec tout de même une nuance de taille : nombre de pays émergents membres de l’institution jugent que la Grèce a déjà bénéficié d’une mansuétude à laquelle nombre d’entre eux n’ont pas eu droit. « Mme Lagarde devra veiller à ne pas se mettre en porte à faux avec eux », précise M. Dor. De fait, elle a déjà rejeté la possibilité de fusionner tous les remboursements de juin en un seul, à la fin du mois.Au reste, la situation ne deviendrait explosive que si les désaccords entre Athènes et ses partenaires se prolongeaient au-delà de juin. Les tensions monteraient alors avec les autres créanciers du pays. À commencer par le Fonds européen de stabilité financière (FESF), qui a prêté en tout 141,8 milliards d’euros à Athènes depuis 2010. Dans le cas où la Grèce ne remboursait pas à temps le FMI, celui-ci peut en théorie exiger le remboursement total ou partiel des prêts déjà accordés, voire annuler les suivants. « C’est une possibilité, mais il est peu probable que le FESF aille jusque-là », nuance M. Dor.La Banque centrale européenne (BCE) serait elle aussi dans une situation délicate. Depuis le 4 février, elle révise toutes les semaines le plafond des liquidités d’urgence (ELA) qu’elle accorde aux banques grecques. Si le FMI déclare la Grèce en défaut, l’institution pourrait considérer que les garanties (les « collatéraux ») que les établissements hellènes lui apportent en échange de ces aides sont désormais de mauvaise qualité. Elle pourrait même, dans le plus extrême et peu probable des scénarios, suspendre les ELA, ce qui condamnerait les banques à l’asphyxie.Lire aussi :La grande déprime des petits patrons grecsFuite des dépôtsDans les deux cas, nul doute que les Grecs se précipiteraient aux distributeurs pour retirer du liquide, accélérant la fuite des dépôts. « Le gouvernement serait probablement contraint de mettre en place le contrôle des capitaux, pour limiter l’hémorragie », analyse Holger Schmieding, économiste à la banque Berenberg. En instaurant par exemple des plafonds pour les retraits et virements à l’étranger.En théorie, défaut et contrôle des capitaux n’entraîneraient pas automatiquement une sortie de la zone euro. Seulement, pour pouvoir continuer à payer les fonctionnaires, l’Etat et les municipalités pourraient être tentés d’imprimer des bons, comme l’a fait l’Argentine en 2002 après son défaut. L’utilisation des bons y avait alors été progressivement élargie et autorisées dans les commerces, jusqu’à devenir une monnaie parallèle. Un tel scénario en Grèce serait, de fait, une forme de Grexit.Lire aussi :Dernières passes d’armes entre la Grèce et ses créanciersMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Prudhomme Les syndicats de Erteco France, la filiale de Carrefour propriétaire de Dia France, se sont inquiétés, jeudi 28 mai, des restructurations opérées discrètement au sein du groupe Carrefour, suite à l’acquisition des magasins Dia en France annoncée le 20 juin 2014.Ils dénoncent notamment le projet de Carrefour de vouloir se délester de 100 magasins Dia, un projet qui selon la CGT concernerait 500 emplois et se traduirait par la fermeture de 40 boutiques, faute de repreneur. Carrefour a confirmé avoir « fait part aux partenaires sociaux de (son) projet de céder 100 magasins ».ReclassementsLes syndicats d’Erteco France craignent pour l’emploi et surtout pour le reclassement des salariés de Dia. « Nous nous engageons à tout mettre en œuvre pour trouver des repreneurs, et proposer des solutions en interne, pour préserver l’emploi local », a affirmé à l’AFP le groupe.En novembre 2014, l’Autorité de la concurrence avait imposé au distributeur de céder 56 magasins Dia dont 12 à Paris, dans les zones de chalandise où le groupe se retrouvait en position dominante.Aujourd’hui « sur ces 56 magasins, il n’en reste que 7 n’ayant pas de potentiel repreneur, indique un document de la CGT Erteco France rendu public le 26 mai. « Sur le parc de magasins restant, il sera annoncé dans les comités d’entreprise concernés, 100 fermetures ou cessions de plus. A fin 2016, il ne resterait donc plus que 642 magasins environ sur la France », sur les quelque 800 rachetés par Carrefour.Au moment de la reprise de Dia France, Carrefour qui souhaitait abandonner l’étiquette de hard-discount de l’enseigne avait indiqué que tous les magasins ne pourraient pas être convertis sous les différents formats de l’enseigne (Market, City, Contact…).Les syndicats s’inquiètent surtout des redéploiements envisagés qui ne permettraient pas aux salariés de se reclasser à proximité de chez eux. « Le service paie sera délocalisé à Evry, certainement en septembre, la comptabilité, elle, sera délocalisée à Caen », indique le document de la CGT Erteco France.« On nous dit, si on en a envie, de postuler à Carrefour via la plateforme “envie de bouger”. Mais sans offre d’emploi dans le département on fait comment ? », souligne l’un des salariés. Toutes ces questions doivent être abordées lors d’un prochain comité central d’entreprise qui doit avoir lieu le 4 juin.Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.05.2015 à 06h36 • Mis à jour le29.05.2015 à 10h23 La banque américaine JPMorgan Chase va supprimer des milliers d’emplois dans le cadre d’un vaste plan d’économies visant à réduire de 5 milliards de dollars ses coûts d’ici 2017, selon des informations du Wall Street Journal, publiées jeudi 28 mai. Ces suppressions d’emplois devraient s’élever à plus de 5 000 d’ici 2016.Les quatre activités de la première banque américaine en termes d’actifs sont affectées, selon les deux sources qui ont requis l’anonymat. A terme, la banque new-yorkaise envisage de réduire de 2 % ses effectifs, qui étaient de 241 145 fin décembre. L’an dernier, JPMorgan avait supprimé près de 8 000 emplois, principalement dans l’immobilier.Vaste plan de réduction des coûtsCes mesures s’inscrivent dans le cadre d’un vaste plan de réduction des coûts, visant à économiser 5 milliards de dollars d’ici 2017, annoncé en février par la banque. JPMorgan veut par exemple économiser 2 milliards de dollars dans la banque de détail en réduisant de 300 son réseau de 5 570 agences. A l’inverse, elle multiplie les investissements pour développer la banque en ligne et les automates.L’établissement table également sur 2,8 milliards de dollars de réduction de la voilure dans la banque d’investissement par le biais d’une baisse des dépenses administratives et une simplification de l’activité.JPMorgan Chase, qui investit beaucoup comme les autres grandes banques pour renforcer ses procédures de contrôle afin de se conformer aux nouvelles réglementations, essaie de diminuer ses coûts pour éviter de détériorer sa rentabilité.Elle a ainsi annoncé au premier trimestre vouloir réduire ses dépenses annuelles à 57 milliards de dollars cette année, contre 58,4 milliards de dollars en 2014. Ce sont des économies d’environ 1,4 milliard. L’établissement, qui doit lever des fonds supplémentaires afin de renforcer son coussin de sécurité, envisage aussi des cessions d’actifs. 29.05.2015 à 04h46 • Mis à jour le29.05.2015 à 09h14 La nouvelle version d’Android, le système d’exploitation mobile du géant d’Internet Google, veut rendre les téléphones intelligents – les smartphones – encore plus intelligents, a annoncé le groupe jeudi 28 mai lors de sa conférence annuelle avec les développeurs à San Francisco.L’objectif est de s’assurer que le moteur de recherche conserve sa place dans un monde où les applications gagnent de plus en plus de terrain. Google a ainsi présenté un avant-goût d’Android M, dont la sortie est prévue dans le courant de l’année.Lire notre note de blog : Pourquoi Google place Android au coeur de sa stratégieCette version contient une nouvelle mouture de Google Now, un assistant personnel activé par la voix qui veut concurrencer Siri d’Apple et Cortana de Microsoft. Mais la version d’Android veut aller plus loin : elle permettra d’activer le logiciel d’assistance même si d’autres applications sont actives, et de récolter des informations dans le téléphone.Pour l’heure, il permet déjà de puiser dans l’agenda, les e-mails et ailleurs, avec la permission de l’utilisateur, pour certaines actions, comme par exemple rappeler qu’il est temps de partir pour prendre un avion ou retrouver l’endroit où sa voiture est garée.Système de paiement par téléphoneGoogle a également dévoilé lors de cette conférence son système de paiement par téléphone pour les appareils dotés de son système d’exploitation Android, dans le but de concurrencer Apple dans le domaine des paiements mobiles.Android Pay réunit les propriétaires d’appareils mobiles, les réseaux de paiement, les banques et les commerçants pour permettre aux utilisateurs de smartphones de payer avec leur appareil sans avoir besoin de leur carte de crédit. Android Pay fonctionnera chez plus de 700 000 commerçants américains qui acceptent les paiements par appareils mobiles, a précisé Dave Burke, vice-président de Google.Android Pay est très similaire au système Apple Pay lancé en 2014. Il permet notamment aux consommateurs de rentrer les données de leurs cartes de crédit dans leur téléphone pour ensuite payer chez les commerçants.La date de lancement pour le grand public d’Android Pay n’a pas été annoncée, mais l’application « sera téléchargeable bientôt sur Google Play », selon le géant d’Internet. Les logiciels iOS d’Apple et Android se partagent la quasi-totalité du marché des smartphones.Apple Pay fonctionne aussi avec les Apple Watch, mais Google n’a pas précisé si son nouveau système pourrait fonctionner à l’avenir avec d’autres montres intelligentes disposant du logiciel Android. Stéphane Lauer (New York, correspondant) Dick Fuld, l’ex-patron de Lehman Brothers, a fait jeudi 28 mai sa première apparition publique depuis la faillite de la banque en 2008. Celui que l’on surnommait le « gorille » à cause de ses méthodes de management musclées est intervenu lors de la Marcum MicroCap Conference, un rendez-vous annuel pour les petites capitalisations, qui s’est tenue dans un hôtel de New York.En chemise, avec une cravate bleu profond, M. Fuld, 69 ans, a commencé son allocution par une plaisanterie. Alors que son hôte rappelait qu’il n’avait plus pris la parole depuis presque sept ans, il a confirmé cette absence, tout en soulignant qu’elle n’incluait pas ses « moments merveilleux [passés] devant le Congrès ». Le très controversé patron de Lehman Brothers avait en effet été auditionné pendant des heures devant les parlementaires américains pour donner sa version de la faillite de la banque.M. Fuld n’a pas pu s’empêcher de se livrer à quelques remarques sur la crise de 2008 qui, selon lui, a été causée par une « tempête parfaite », une combinaison exceptionnelle de conditions défavorables. Il a notamment pointé la responsabilité du gouvernement de l’époque qui a abaissé les standards pour accorder des prêts immobiliers, permettant aux emprunteurs d’utiliser les hypothèques sur leur logement « comme un distributeur de billets de banque », ajoutant que la crise n’a pas été provoquée par une cause unique, mais par tout un ensemble de facteurs.L’ex-PDG a avoué qu’il ne se passait pas un jour sans qu’il ne pense à Lehman, mais qu’il était temps désormais de passer à autre chose. « Ce qui compte ce n’est pas de savoir si vous frappez fort, mais si vous serez capable de vous relever après avoir été jeté au sol. J’adore Rocky », a-t-il affirmé en se référant aux films de boxe de Sylvester Stallone.Si ce n’est pour contacter de nouveaux clients, son intervention n’était pas intéressée : les 25 000 dollars qu’il aurait dû toucher pour son discours ont été reversés à une œuvre caritative pour aider les enfants de Harlem.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Lemaître (Dresde, envoyé spécial) Promis, juré : les ministres des finances du G7 (Etats-Unis, Canada, Japon, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie), réunis a Dresde (Saxe) n’ont pas parlé de la Grèce jeudi 28 mai, lors de leur première journée de travail. Selon les Allemands, qui président la réunion, le sujet pourra être évoqué au cours de la réunion finale, vendredi matin, si un pays en fait la demande, au même titre que l’Ukraine ou l’aide au Népal.Lire aussi :Grèce : le compte à rebours a commencéPourtant, outre les sept ministres et leurs banquiers centraux, Christine Lagarde (Fonds monétaire international), Mario Draghi (Banque centrale européenne, BCE), Pierre Moscovici (Commission européenne) et Jens Dijsselbloem (Eurogroupe) sont à Dresde. Mais Wolfgang Schäuble, le ministre des finances allemand, tenait à ce que ce G7 soit l’occasion d’échanges informels sur la croissance mondiale. Il n’y aura d’ailleurs pas de communiqué final. Une façon implicite de reconnaître que le G7, en l’absence notamment de la Chine, ne regroupe plus – loin de là – les « maîtres du monde ».« Tour d’horizon » sur la croissanceDe plus, avoir l’air de vouloir trancher le sort de la Grèce sans représentant du pays concerné, pourrait avoir un effet dévastateur. L’Allemagne a donc innové en invitant sept économistes (Alberto Alesina, Nouriel Roubini, Jaime Caruana, Robert Schiller, Martin Hellwig, Larry Summers, Kenneth Rogoff) à débattre des grands sujets de l’heure avec les ministres : la croissance et la régulation de la finance. « Une discussion très intéressante mais pas forcément très productive », selon un participant. Sans surprise, les débats ont tourné sur la relation controversée qu’entretiennent dette et croissance, et sur la nécessité – ou non – de réguler davantage la finance, au risque, selon certains participants, de brider la croissance.Dans l’après-midi, Christine Lagarde et Mario Draghi ont fait un « tour d’horizon » sur la croissance. Si la situation s’améliore notamment en Europe, la directrice générale du FMI semble s’être interrogée sur la pérennité de celle-ci lorsque le prix des matières premières et les taux d’intérêt repartiront à la hausse. Mario Draghi, qui a confirmé que l’actuelle politique de la BCE (dite de « quantitative easing ») irait à son terme, a estimé que c’est maintenant que la situation s’améliore que les réformes structurelles devaient être mises en œuvre pour prendre le relais de la politique monétaire.La sortie d’Athènes de la zone euro, une « possibilité »Un point de vue partagé par l’ensemble des participants, notamment par Pierre Moscovici. Le commissaire européen juge que c’est en ce moment que les pays européens doivent réformer leur marché du travail, consolider leur système financier et moderniser leur protection sociale. Pour plusieurs participants, l’absence de réformes constitue le principal risque qui pèse sur la croissance. « Le seul danger est de se laisser griser par les bons chiffres » de la conjoncture, affirme un ministre. Si la Grèce n’a pas été abordée durant les sessions, Christine Lagarde a pour la première fois jugé, lors d’une discussion avec la Frankfurter Allgemeine Zeitung que la sortie d’Athènes de la zone euro était « une possibilité ». Les Européens reconnaissent que les Etats-Unis suivent de très près le dossier, redoutant une nouvelle crise en Europe qui, sur le plan géostratégique, ne pourrait que profiter à Vladimir Poutine.« Tout le monde doit mettre les bouchées doubles (…), et trouver une solution », a plaidé mercredi le secrétaire au Trésor américain, Jack Lew. A Washington, le FMI a fait savoir que la Grèce, qui attend le déblocage de 7,2 milliards d’euros de fonds en échange d’engagements de réformes, serait privée d’accès à ses fonds si elle n’honorait pas ses prochains remboursements. Elle doit procéder le 5 juin à un paiement au FMI, que certains ministres grecs ont menacé de ne pas effectuer. Le sujet sera sans doute également abordé en marge du G7 des chefs d’Etat et de gouvernement qui se réunit les 7 et 8 juin en Bavière.Lire aussi :Et si la Grèce ne remboursait pas le FMI ?Frédéric Lemaître (Dresde, envoyé spécial)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Harry Bellet Les résultats des ventes aux enchères d’art impressionniste, moderne et contemporain de New York battent si régulièrement des records que ça en deviendrait presque lassant, si celles qui se sont achevées jeudi 14 mai ne révélaient quelques nouveautés dans ce marché très particulier. Sauf erreur dans l’addition, le produit vendu en une semaine dépasse les 2 milliards de dollars, 2 457 000 000 si on ajoute la vente d’art impressionniste de Sotheby’s qui se tenait la semaine précédente. Christie’s avait pour sa part préféré décaler la sienne pour ne pas coïncider avec le vernissage de la biennale de Venise qui avait lieu au même moment. Soit 4% de la totalité des échanges d’œuvres d’art de l’année précédente dans le monde, estimée à 58 milliards de dollars.Le tout a été couronné par un nouveau record mondial pour un tableau vendu aux enchères (d’autres auraient fait mieux en vente privées, mais les montants sont là invérifiables), les 179,4 millions de dollars obtenus chez Christie’s pour Les Femmes d’Alger de Picasso. A ce prix là, il s’agit d’un trophée : on observe l’arrivée de nouveaux venus sur le marché, richissimes mais pas nécessairement au fait des subtilités de l’histoire de l’art - toutefois, Picasso, ils en ont entendu parler. Pour peu que le catalogue de la vente leur explique que celui-ci fut peint en hommage à Matisse (ce qui reste à prouver) mort peu de temps auparavant, dont ils connaissent aussi vaguement le nom, et à Delacroix (une rapide consultation sur internet leur confirmera qu’il fut un peu fameux), et les voila rassurés. Un brin flattés aussi d’apprendre la présence dans la salle de « beautiful people », comme l’acteur Leonardo di Caprio, qui achetait peu mais se montrait beaucoup. Pour le reste, la publicité mondiale donnée par la presse à cette vente suffira à ce que leurs amis reconnaissent la chose lorsqu’elle sera accrochée dans leur salon. Ou dans leur musée, puisqu’il est désormais de bon ton de s’en faire construire un à son nom.Tétons floutés à la télévisionNe soyons pas trop caustiques : la toile est belle, et encore dérangeante, au point que la chaîne de télévision Fox News s’est sentie de son devoir moral de flouter les tétons des algériennes. Trophée, mais à double titre, puisque il n’a pas été simple pour Christie’s d’en obtenir le mandat de vente : il leur a fallu pour cela assurer à son précédent propriétaire que, quel que soit le résultat des enchères, il toucherait un montant convenu d’avance. C’est le principe de la garantie, qui dans la vacation considérée, a atteint des sommets : 49 œuvres, soit plus de la moitié des lots de la vente, étaient ainsi garantis. Si Christie’s les cédait moins cher que prévu, la maison en était de sa poche. Le temps où les commissaires priseurs agissaient en intermédiaires neutres entre un vendeur et un acheteur est désormais bien loin.Placement à court et long termeC’est d’ailleurs ce qui gêne le plus les observateurs. Un marchand cité par le New York Times n’hésite pas à parler d’opacité, un comble pour une vente publique. Un autre confie au Monde ses doutes sur la réalité de certaines ventes, un tableau supposément cédé à un tiers pouvant en fait être acheté par la maison elle-même, qui trouve son intérêt à soutenir les prix, spécialement quand son propriétaire est lui-même un des plus importants collectionneurs du monde et valorise ainsi son stock.Dernier enseignement, l’art est définivement devenu un placement qui, s’il est parfois risqué, peut aussi s’avérer très rentable. Sur le long terme, par exemple ce mobile de Calder, acheté 650 000 dollars en 2001, revendu 5,8 millions de dollars cette semaine. Sur le court terme, ça marche aussi très bien : le Portrait d’Henrietta Moraes peint par Bacon en 1963 avait été acheté 33,4 millions à Londres en 2012, rappelle l’excellent Judd Tully, un des meilleurs spécialistes de ce marché. Il a été revendu 47,7 millions de dollars. Plus de 14 millions de dollars de plus-value en trois ans, on comprend mieux l’amour de l’art.Harry BelletJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérôme Marin (San Francisco, correspondance) Dans les prochaines semaines, un drôle de véhicule va commencer à arpenter les rues de Mountain View, en plein cœur de la Silicon Valley. Avec son petit gabarit, ses formes arrondies et ses allures enfantines, il semble tout droit sorti d’un dessin animé. Il présente aussi une autre particularité : il est totalement autonome.Ce véhicule est le dernier prototype de voiture sans conducteur développé par Google. Dévoilé en mai 2014, il a déjà accumulé les kilomètres d’essais sur des pistes privées. A partir de cet été, il roulera également sur les routes publiques à proximité du siège social du moteur de recherche.Cela fait déjà cinq ans que l’entreprise mène des expérimentations en Californie et dans le Nevada. Jusqu’à présent, elle n’a utilisé que des modèles commerciaux, des Toyota puis des Lexus, équipés d’un système sophistiqué de radar et de caméra. Celui-ci permet de cartographier l’environnement et de détecter voitures, piétons, feux rouges, lignes blanches…Onze accrochagesLe nouveau prototype a été conçu en interne. Une vingtaine d’unités ont été produites par un petit équipementier de Detroit, le fief américain de l’automobile. Initialement, ces voitures ne devaient inclure ni volant, ni pédales. Google a cependant dû revoir ses plans pour se conformer à la réglementation californienne, qui impose la présence d’un chauffeur pouvant reprendre le contrôle.Niché dans Google X, le laboratoire maison qui imagine les concepts les plus futuristes, le projet est encore loin d’aboutir. Son directeur, Chris Urmson, évoque un possible lancement commercial d’ici à cinq ans. Beaucoup de défis restent encore à résoudre, explique-t-il. Par exemple, « où doit s’arrêter la voiture quand sa destination est inaccessible pour cause de travaux » ?Depuis leurs premiers tours de piste, les voitures de Google ont effectué environ 1,5 million de kilomètres de manière autonome. Sans le moindre accident, expliquait encore la société l’an passé. Lundi 11 mai, elle a cependant dû admettre que onze accrochages avaient bien eu lieu. « Le véhicule sans conducteur n’a jamais été la cause de l’accident », assure M. Urmson.Un développement par étapes« De nombreux constructeurs travaillent sur les voitures sans conducteur, indique Thilo Koslowski, du cabinet d’études Gartner. Mais le développement va se faire par étapes. » L’analyste estime qu’il faudra encore attendre dix ans avant qu’un modèle totalement autonome devienne grand public.Dans l’intervalle, un nombre croissant de véhicules se conduiront seuls dans certaines conditions. Par exemple, pour se garer ou sur autoroute, où les données à analyser sont moins complexes qu’en ville. Tesla, le fabricant américain de voitures électriques, promet même l’arrivée d’une fonction de pilote automatique dès cette année. De son côté, General Motors prévoit un modèle semi-autonome pour 2017.Le marché pourrait bien être l’avenir de l’automobile. « En 2035, les voitures sans conducteur représenteront 9 % de la flotte mondiale. Et presque 100 % en 2050 », prédit Egil Juliussen, directeur de recherche au sein du cabinet IHS Automotive.Du fait de son expertise, Google pourrait devenir un acteur majeur du secteur. « L’aspect logiciel va être un élément primordial pour assurer la fiabilité des véhicules, renchérit M. Juliussen. Sur ce point, les sociétés high-tech disposent d’une expertise que ne possèdent pas les constructeurs automobiles. »Lire (édition abonnés) : La longue route vers la voiture autonomeJérôme Marin (San Francisco, correspondance)Journaliste au Monde Au Zimbabwe, l'élevage de crocodiles est un secteur rentable qui rapporte des millions de dollars de profits annuels à l'économie du pays, grâce aux revenus de la viande, du tourisme, et des produits manufacturés. En 2014, plus de 43 000 peaux de crocodiles ont été vendues, essentiellement vers l'Europe et de plus en plus vers l'Asie.S'abonner dès 1 €RéagirClasserEmailFacebookTwitterGoogle +LinkedinPinterestPartagerrequire(['lmd.afrique.toolbar'], function (toolbar) { toolbar.init('.js-toolbar');}); Accusations de viol en Centrafrique : « On est dans quelque chose de très irrationnel » Les Burundais ont « peur de voir la capitale s’embraser » Burundi : les combats font rage Denis Cosnard Dans le port de Calais, les trois ferries de MyFerryLink vont hisser aujourd’hui le grand pavois en signe de victoire. Dans une décision rendue vendredi 15 mai, la cour d’appel de Londres a en effet remis en cause l’interdiction faite à ces trois navires français d’accoster de l’autre côté de la Manche.Eurotunnel, dont MyFerryLink est une filiale, va donc pouvoir continuer à exploiter cette liaison entre Calais et Douvres au-delà du 9 juillet, la date couperet initialement fixée par les autorités britanniques.« C’est une excellente nouvelle pour l’armement sous pavillon français et pour l’emploi à Calais », a immédiatement commenté le secrétaire d’Etat chargé des transports, de la mer et de la pêche, Alain Vidalies.« Cette décision de la cour d’appel est historique, se sont également réjouis Jean-Michel Giguet et Raphaël Doutrebente, les dirigeants français de la compagnie de ferries à l’origine de ce retournement. C’est la victoire de notre détermination, victoire que nous partageons avec les salariés et les clients et qui est très positive pour le marché transmanche. C’est aussi la fin du processus pour ceux qui voulaient la mort de MyFerryLink. »MyFerryLink avait été mise en venteEurotunnel, l’opérateur du tunnel sous la Manche, avait racheté, en 2012, trois bateaux de l’ex-SeaFrance, afin de diversifier son activité et d’être présent à la fois sous l’eau et sur l’eau. Les autorités britanniques avaient estimé que cette situation posait de gros problèmes de concurrence, et interdit à Eurotunnel de poursuivre son activité.Lire aussi :Londres interdit définitivement les ferries d’EurotunnelL’entreprise a donc mis en vente sa filiale spécialisée, MyFerryLink, et s’apprêtait à stopper la commercialisation des traversées par ferries à compter du 9 juillet.Lire aussi :Eurotunnel cherche à vendre MyFerryLinkMais la société coopérative et participative (SCOP) SeaFrance, qui exploite les trois navires pour le compte d’Eurotunnel, n’a pas lâché prise, et poursuivi en justice un combat qui paraissait perdu d’avance à beaucoup. Et ce vendredi, la cour d’appel de Londres lui a donné raison.L’Autorité de la concurrence britannique va « étudier le jugement »Par deux voix contre une, la cour a estimé que l’Autorité de la concurrence et des marchés britannique, la CMA, n’était pas compétente dans ce dossier, dans la mesure où il n’y avait pas eu de fusion au sens juridique du terme entre Eurotunnel et MyFerryLink.L’affaire n’est pas forcément réglée de façon définitive. La CMA a indiqué, vendredi, son intention d’« étudier attentivement le jugement », avant de former un ultime recours éventuel. Si aucun recours n’intervient, MyFerryLink pourrait poursuivre son activité dans le cadre d’Eurotunnel.Cette décision de justice survient alors que SeaFrance (577 salariés) est en pleine tempête, ses dirigeants s’entredéchirant. Le 10 avril, la société a été placée en procédure de sauvegarde et deux administrateurs judiciaires ont été nommés, contre l’avis du conseil de surveillance. Trois jours plus tard, les deux directeurs à l’origine de cette décision ont été révoqués par le conseil.Lire aussi :SeaFrance dans la tempêteEn tout état de cause, l’arrêt de ce vendredi supprime la date fixée auparavant, et donne plus de temps à Eurotunnel pour vendre ses navires, si l’exploitant du tunnel sous la Manche le souhaite toujours.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Prudhomme Le projet d’alliance, avec un grand « A », entre les groupes Auchan et Système U avance. Doucement. Mais en prenant aussi un tout petit peu plus d’ampleur que ce qui avait été dévoilé le 11 septembre 2014, puisque les deux enseignes de distribution envisagent de mettre en place une structure de gouvernance commune et des échanges d’enseignes, comme l’a indiqué la direction de Système U, vendredi 15 mai, confirmant une information du Figaro.Il ne s’agit toutefois pas d’aboutir à un mariage formel. « Ce n’est pas une société commune. Il n’est pas question de créer une entité à part entière », assure-t-on à la direction du groupe Système U. Les deux sociétés, qui sont les numéros 5 et 6 de la distribution en France, ont vocation à conserver leur identité.Il s’agit de mettre sur pied « une instance qui gérera la conduite de l’Alliance, précise un porte-parole de Système U. Dans une alliance, il faut que les deux partenaires discutent, ce qui peut être fait au sein d’un “comité d’alliance stratégique” ». Selon Le Figaro, ce comité devrait être composé de quatre représentants de chaque groupe (à commencer par les PDG) et chargé de valider à l’unanimité les grandes lignes stratégiques de l’Alliance.Le projet d’association entre Auchan et Système U propulserait les deux groupes en deuxième position sur le marché français, juste derrière Carrefour et devant Leclerc, avec un chiffre d’affaires de 48 milliards d’euros.Extension du champ de la coopérationCette union, qui portait initialement sur la mise en commun des forces d’achat auprès des fournisseurs, avait été étendue à d’autres aspects. Le 13 février, les deux groupes avaient ainsi annoncé être entrés « en négociations exclusives en vue d’approfondir leur partenariat ».L’élargissement avait d’abord concerné « le domaine des achats », où le partenariat avait été élargi aux marques de distributeurs premiers prix. Mais les deux enseignes avaient aussi indiqué vouloir rechercher des « synergies dans le domaine du développement, de l’organisation des réseaux et des fonctions commerciales et organisationnelles ».Lire aussi :Auchan et Système U font un pas de plus vers un mariageUn possible échange d’enseignes avait été évoqué, dès janvier, par le magazine LSA, sous forme d’un accord de franchise. Mais, à cette époque, les deux groupes n’avaient pas commenté. Le 16 mars, Serge Papin, le PDG de Système U, dans un entretien au « Monde », avait toutefois précisé que les discussions portaient sur « la logistique, les services supports ». « Mais aussi les enseignes », avait-il ajouté.Lire aussi :Grande distribution : « La guerre des prix a coûté trop cher », selon Serge PapinCe qu’avait confirmé, le 9 mars, Jean-Denis Deweine, le directeur des achats d’Auchan : lors de la présentation des résultats annuels d’Auchan, il avait expliqué que les discussions se poursuivaient pour approfondir le partenariat « sur des axes majeurs », citant « les achats, la convergence des politiques commerciales [super, hyper, drive], l’efficacité opérationnelle [logistique et système d’information] » et « pourquoi pas », disait-il, « des changements d’enseignes. »Selon Le Figaro, le projet prévoit de laisser Auchan, qui a plus d’expertise dans les très grandes surfaces, gérer le parc d’hypermarchés et Système U gérer l’ensemble des supermarchés. Ce qui implique le passage des 70 Hyper U sous enseigne Auchan, sans changer de propriétaire, et qu’Auchan exploite ses 247 Simply Market en franchise sous enseigne Super U. Les noms d’hyper U et de Simply Market auraient ainsi vocation à disparaître.Convaincre les adhérentsEncore faudra-t-il convaincre les adhérents de Système U, groupe coopératif. « Serge Papin n’a pas le pouvoir d’obliger les exploitants à changer d’enseigne, souligne-t-on à la direction du groupe. Chaque magasin est une entreprise indépendante. Il est donc difficile d’affirmer que les 70 Hyper U deviendront des Auchan. Ils vont peut-être décider de passer sous une enseigne concurrente, ou rester sous marque U. C’est l’exploitant qui décide mais on espère que les associés verront l’intérêt de rejoindre l’alliance, car s’il reste quelques unités Hyper U, il leur sera plus difficile de profiter des opérations promotionnelles et de communication. Elles seront marginalisées. »Le 24 mars, une opération séduction a d’ailleurs été menée chez Système U, où Vianney Mulliez, PDG du groupe Auchan, avare d’apparitions publiques, est venu présenter aux associés les bénéfices de cette alliance, au côté de Serge Papin. « Le groupe a tenu une convention où le projet a été expliqué aux adhérents, explique-t-on à la direction de Système U. Il n’y a pas eu de vote mais on a senti une volonté de plus de 90 % du réseau d’aller plus loin. Après, il y a certes des situations locales où l’enseigne U est connue et où les exploitants peuvent se poser des questions sur leur éventuelle perte d’attractivité. »Autre obstacle, et de taille : le projet doit aussi passer le cap des autorités de la concurrence, à Bruxelles et en France. Début avril, l’Autorité de la concurrence a rendu un avis identifiant plusieurs risques d’altération de la concurrence dans la grande distribution, et invité Auchan-Système U, mais aussi Intermarché-Casino et Carrefour-Cora, qui ont des projets similaires, à ajuster leurs pratiques.Lire aussi :L’Autorité de la concurrence invite la grande distribution à « corriger ses alliances »Interrogé sur l’hypothèse de cessions d’actifs qui pourraient être imposées par l’Autorité de la concurrence, le porte-parole de Système U a précisé que le groupe ne détenait pas de magasins à proprement parler puisqu’il était un groupement de commerçants indépendants, mais que « dans certaines zones commerciales, localités, peut-être que cela posera en effet un problème de concurrence, et peut-être que les groupes devront trouver des solutions pour rétablir une concurrence conforme à l’esprit de la loi ».Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre-Cyrille Hautcoeur (Directeur d'études à l'EHESS) Lors de la visite de Nicolas Sarkozy qui a suivi le tremblement de terre de 2010, l’historien haïtien Jean Saint-Vil exigeait le remboursement par la France de 40 milliards de dollars (27,8 milliards d’euros en 2010), correspondant, selon lui, à la valeur actuelle de l’indemnité de 150 millions de francs obtenue de Haïti sous la menace, par la France de Charles X en 1825, comme compensation des pertes subies par les colons, après l’indépendance de l’île en 1804. En 2003, le gouvernement de Jean-Bertrand Aristide, président de Haïti, avait réclamé 17 milliards de dollars de compensation.Nous laisserons, ici, de côté la question – essentielle – du sens qu’auraient des réparations financières des crimes de l’esclavage d’un point de vue philosophique ou juridique, pour examiner cette demande financière, et notamment son montant.L’utilisation de l’indemnisationDans le calcul de 1825, seul le tiers de l’indemnité correspondait à la valeur des esclaves, de sorte que la réduction de l’indemnité à 90 millions par Louis-Philippe en 1838 en faisait le prix de la seule expropriation du capital foncier et immobilier des colons. C’est, donc, dans une certaine mesure, une compensation au titre de la colonisation qui est aujourd’hui réclamée, plus que de l’esclavage... Sarah Belouezzane Iliad, la maison mère de Free, a clôturé, vendredi 15 mai, la « saison » des résultats trimestriels. Chez les opérateurs de télécommunications français tout du moins. L’occasion d’un petit bilan de situation. D’autant que cela fait maintenant trois ans que Free a fait son entrée sur le secteur du mobile avec des tarifs qui ont obligé tous les concurrents (Orange, SFR, Bouygues Telecom) à s’aligner et à rogner leurs marges.Quel est l’état de santé financier des quatre opérateurs ?Iliad, le groupe fondé par Xavier Niel (par ailleurs actionnaire à titre personnel du Monde) a affiché un chiffre d’affaires de 1,1 milliard d’euros, en croissance de 7 % sur un an pour le premier trimestre. L’excédent brut d’exploitation n’a pas été dévoilé, mais le groupe assure qu’il est en croissance de 10 %.Chez les concurrents, que la guerre des prix a plongés dans une crise sans précédent, la situation reste difficile. Bouygues Telecom, autrefois plus grand contributeur au dividende de sa maison mère, est en déficit depuis 2012. L’opérateur, qui a publié ses résultats du premier trimestre mercredi 13 mai, a affiché un déficit de 49 millions d’euros.SFR, racheté par Numericable en novembre 2014, et qui a accusé des pertes sur l’ensemble de l’année dernière, est revenu dans le vert au premier trimestre. L’opérateur a réalisé 816 millions d’euros de bénéfices. Hors éléments exceptionnels, son résultat net redescend toutefois à 132 millions d’euros.Orange, dont le chiffre d’affaires n’a cessé de décroître sur les trois dernières années, a amorti ce recul au premier trimestre, avec une baisse de 1,4 %, à 9,67 milliards d'euros. Le bénéfice avant intérêts et impôts (Ebitda) s'est établi à 2,91 milliards d'euros, en baisse à base comparable, mais le recul est deux fois moindre que l'année précédente.Comment évoluent les  « portefeuilles » d’abonnés ?Free est toujours en croissance. Sur les trois premiers mois de l’année, l’opérateur a attiré 420 000 abonnés mobiles pour atteindre 10,5 millions de clients au total. Le fixe a séduit 77 000 nouveaux abonnés, portant le nombre total à 5,9 millions.Chez Bouygues Telecom, la stratégie d’acquisition de nouveaux abonnés semble fonctionner : l’opérateur en a récupéré 96 000 dans le haut débit fixe sur les trois premiers mois de l’année.Bouygues Telecom a réduit ses prix afin de conquérir de nouveaux clients et de se renforcer sur le fixe. Métier qui lui avait cruellement fait défaut lorsqu’il a fallu résister à l’onde de choc créée par l’arrivée de Free.Chez SFR, les abonnés, eux, en revanche, ont massivement déserté : 500 000 d’entre eux ont quitté le parc mobile de l’opérateur. « Pour l’instant ça va, mais il ne faudrait pas que ça dure », indique un analyste.Orange, lui, continue de bénéficier de ses investissements dans la 4G et le très haut débit fixe. Les ventes nettes de forfaits mobiles ont atteint 164 000 unités au premier trimestre, soit près du double de celles réalisées un an plus tôt. Sur le développement de la fibre optioque, le groupe revendique 75 000 clients supplémentaires.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel Quoi qu’en disent ses détracteurs, son plan fonctionne. À l’occasion d’une conférence au Fonds Monétaire International (FMI), à Washington, Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE) a défendu le bilan de l’assouplissement quantitatif (quantitative easing en anglais, ou QE).Entamé en mars, ce programme, qui consiste en un rachat massif de dettes privées et surtout publiques en zone euro, a « montré son efficacité jusqu’ici, davantage que bien des observateurs ne l’avaient anticipé », a insisté l’Italien.Faut-il stopper le QE ?L’objectif de ce plan est, rappelons-le, de déjouer les tensions déflationnistes pesant sur la zone euro et de raviver l’économie. Avant même son lancement, il a déclenché une forte baisse des taux souverains dans l’union monétaire, si bien qu’au mois d’avril, des rumeurs ont couru sur un éventuel arrêt prématuré. D’autant que l’inflation européenne commence à se redresser.Sur ce point, M. Draghi a mis les choses au clair : « Nous appliquerons le programme de rachats d’actifs en entier comme annoncé, et jusqu’à ce que l’on constate un ajustement durable de la trajectoire de l’inflation », a-t-il martelé.Au total, la BCE a prévu de racheter pour plus de 1 040 milliards d’euros de dettes privées et publiques jusqu’en septembre 2016, au rythme de 60 milliards d’euros par mois.Y a-t-il des risques d’effets secondaires sur la distribution des richesses ? Nombre d’analystes s’interrogent sur les effets à long terme de la politique accommodante de la BCE, qu’il s’agisse du QE comme des taux d’intérêts directeurs très bas.Certains redoutent que les liquidités ainsi injectées favorisent la formation de bulles spéculatives. Un risque que réfute M. Draghi : « pour le moment, il y a peu d’indications pouvant laisser penser que des déséquilibres financiers généralisés soient en train d’émerger ».Il juge en revanche qu’il convient d’être attentif à l’impact de ces mesures sur la distribution des richesses. « Il devient important que ces conséquences soient identifiées, pesées et y remédier quand nécessaire », a-t-il affirmé.Une période de taux d’intérêt réels très bas, pendant très longtemps, peut en effet « avoir des conséquences indésirables dans des sociétés vieillissantes » et inciter à l’épargne, a-t-il expliqué.À première vue, l’analyse de M. Draghi peut sembler paradoxale : les taux bas sont en effet censés stimuler la consommation, puisque le crédit est moins cher. Seulement, lorsqu’un tel environnement se prolonge, les ménages commencent à s’inquiéter pour leur retraite future.Puisque les taux bas signifient également que les placements comme l’assurance-vie rapportent moins, ils ont alors tendance à augmenter leur épargne pour compenser.Lire aussi :La politique menée par la BCE met l’assurance-vie sous pressionL’exemple des États-Unis doit-il inciter à la prudence ?S’il n’y a pas fait directement référence, M. Draghi avait certainement en tête l’exemple de la politique ultra-accommodante de la Réserve fédérale américaine (Fed). Outre-Atlantique, le QE a favorisé l’accroissement des inégalités en poussant les marchés financiers vers des sommets.Une partie du patrimoine des ménages américains les plus aisés, notamment leur épargne retraite, est en effet liée à la bourse : le QE leur a donc profité en premier lieu, au détriment des moins aisés.L’effet sur la consommation est en revanche plus nuancé. « Que se passe-t-il avec le consommateur ? C’est une énigme ! », s’interrogeait ainsi récemment un responsable de la Fed, Dennis Lockhart. « La récente baisse des prix de l’essence aurait dû doper les dépenses. Au lieu de cela, on assiste à une vive augmentation du taux d’épargne, passé de 4,6 % à 5,5 % au premier trimestre », avait-il signalé.Pour les économistes, cette « énigme » peut avoir deux explications. La première est que les ménages américains, traumatisés par la crise des subprimes, sont désormais plus prudents : plutôt que de renouer avec des niveaux d’endettement excessifs, comme avant 2008, ils préfèrent épargner.La seconde explication est que, comme l’ensemble des pays occidentalisés, les États-Unis vieillissent. Dans une étude publiée en 2013, Patrick Imam, économiste au Fonds monétaire international (FMI), soulignait ainsi que dans ces États, l’action des banques centrales est moins efficace à cause du vieillissement de la population.« Les sociétés vieillissantes comportent en général une plus grande proportion de ménages qui épargnent : elles sont donc moins sensibles aux variations de taux d’intérêt, tandis que les sociétés jeunes, dont la population est plus susceptible de s’endetter, réagissent plus nettement à la politique monétaire », détaillait-il. Les retraités gênent les banques centralesL’économiste a chiffré l’impact du vieillissement : chaque fois que le taux de dépendance des personnes âgées (rapport entre la population de plus de 65 ans et celle de 15 à 64 ans) augmente d’un point, l’impact cumulé de la politique monétaire se réduit de 0,1 point sur l’inflation et de 0,35 point sur le chômage.Une perspective inquiétante pour les pays comme l’Allemagne, où le taux de dépendance des personnes âgées devrait grimper d’une dizaine de points d’ici dix ans…Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julien Bouissou (New Delhi, correspondance) L’Inde va acquérir 56 avions de transport militaire livrés par Airbus et le groupe Indien Tata pour remplacer ses vieux modèles « Avro », assemblés par l’avionneur Indien Hindustan Aeronautics Limited (HAL). Le contrat, conclu mercredi 13 mai dans la soirée et dont le montant estimé à 1,6 milliard d’euros, prévoit la livraison, dans un premier temps, de 16 avions C295 « prêts à voler » sortis des usines européennes d’Airbus Defence and Space, puis de 40 autres appareils, qui doivent être assemblés par Tata Advanced Systems dans son usine d’Hyderabad, dans le sud de l’Inde, au moyen d’un transfert de technologie.« Nous avions contacté d’autres constructeurs et nous n’avons reçu qu’une offre. Le comité d’acquisition du ministère de la défense l’a validée, mais il reste encore à négocier les conditions d’achat et notamment le prix », a expliqué au « Monde » Sitanshu Kar, le porte-parole du ministère indien de la défense.Ce contrat s’inscrit dans le cadre de la stratégie du gouvernement indien d’accélérer la modernisation de l’armée. Mais surtout, avec son volet industriel en Inde, il illustre la nouvelle stratégie adoptée par le premier ministre, Narendra Modi avec son « Make in India », ce programme qui vise à faire décoller l’industrie manufacturière du pays.Dans le domaine militaire, l’Inde, qui est aujourd’hui le premier importateur au monde d’équipements militaires conventionnels, s’est en l’occurrence donnée pour objectif de fabriquer sur son sol 70 % de ses acquisitions de matériels d’ici à 2020.Dans ce cadre, l’année dernière, le gouvernement a relevé à 49 % la participation que peut prendre un groupe étranger dans un groupe indien de défense.Pour le Rafale, le projet a échouéLe « Make in India », et notamment ses conditions strictes en matière de transfert de technologie et d’ouverture de lignes d’assemblage en Inde, n’est toutefois pas simple à mettre en œuvre.L’exemple des avions de combat Rafale, dont voulait se doter l’Inde, en en produisant une partie sur son sol, le montre : les négociations, entamées en 2012 pour l’achat de 126 avions, dont 108 fabriqués en Inde, ont échoué. Les discussions ont achoppé sur les questions de coût des appareils et de responsabilité en cas d’accident.M. Modi a finalement décidé, en avril, de commander auprès de l’avionneur Français 36 Rafale dans un contrat de gouvernement à gouvernement. Un comité chargé de négocier l’achat de ces avions a été mis en place par le ministère Indien de la défense au début du mois de mai.Lire aussi :Le Rafale remporte un nouveau succès majeur à l’exportationD’autres commandes de matériels militaires, d’un montant d’environ 875 millions de dollars, ont été approuvées mercredi par l’Inde. Elles portent sur 145 mortiers ultralégers de BAE Systems, des missiles de croisières indo-russes BrahMos et 197 hélicoptères russes Kamov.Depuis son arrivée au pouvoir, il y a un an, M. Modi a passé des contrats pour un montant estimé à 40 milliards de dollars.Le contexte géostratégique de l’Inde est particulièrement sensible. Le pays a déjà connu quatre guerres avec le Pakistan, dont elle dispute la souveraineté sur une partie de la région du cachemire.L’Inde connaît également des différends frontaliers avec la Chine, le long de l’Himalaya. Or les dépenses militaires annuelles de Pékin, qui avoisinent les 120 milliards de dollars, dépassent de loin celles de New Delhi.Julien Bouissou (New Delhi, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.05.2015 à 22h24 • Mis à jour le14.05.2015 à 22h34 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Les offres publiques d’achat (OPA) peuvent être hostiles ou amicales, mais elles sont plus rarement fantômes. Avon semble pourtant bien avoir fait l’objet, jeudi 14 mai, d’une offre appartenant à cette dernière catégorie. Une mystérieuse société baptisée PTG Capital Partners a, en effet, diffusé auprès de la Security Exchange Commission (SEC), le régulateur des marchés boursiers américain, un document annonçant le rachat du groupe américain de vente à domicile de produits de beauté.L’offre indique un montant de 18,75 dollars par action Avon, soit plus du double du cours à la clôture de Wall Street mercredi. Le problème est que PTG, soi-disant basée à Londres, ne dispose pas de bureau à l’adresse indiquée sur le document et c’est un message vocal qui répond lorsqu’on compose le numéro de téléphone du conseil juridique de la société, un certain Steve Kohe. L’offre fait aussi mention d’un avocat, Michael Trose, du cabinet texan Trose & Cox, qui, lui non plus, n’existe pas. Enfin, aucune société n’est enregistrée à ce nom auprès des autorités financières britanniques.« Philosophie anticonformsite »Avon a affirmé n’avoir « reçu aucune offre ou autre communication d’une telle entité et n’est pas en mesure de confirmer qu’une telle entité existe ». S’il s’agit d’un canular, celui-ci semble avoir été bien monté. Car pour déposer un dossier sur le système informatique de la SEC, appelé EDGAR, il est nécessaire de disposer d’un numéro d’identification et d’un mot de passe spécifique. Le scénario semble suggérer que les auteurs ont pu pénétrer le système sans éveiller les soupçons.Les plaisantins ont-ils joué sur la proximité du nom de cette société fantôme avec le fonds TPG Capital, le géant du private equity ? Le nom de ce dernier est même cité dans le document : « L’approche de TPG pour investir nous aide à reconnaître la valeur – ou le potentiel de valeur – que d’autres ne peuvent pas voir. Cette philosophie anticonformiste a donné des performances constantes et exceptionnelles parce que nous consacrons le bon équilibre de capital, de temps, de management et d’expertise opérationnelle pour faire de situations délicates des investissements réussis. » Le vrai TPG a été obligé de démentir tout lien avec cette opération.Malgré tout, la farce a dopé le cours d’Avon, qui a flambé de plus de 6 % jeudi. Cette affaire intervient dans un contexte délicat pour la société de vente à domicile de produits de beauté. Impliqué depuis 2011 dans une affaire de corruption, le groupe accumule les pertes. Sa patronne charismatique, Andrea Jung, avait été obligée de démissionner après plusieurs exercices dans le rouge. En 2012, Avon avait également fait l’objet d’une OPA, une vraie cette fois-ci, de la part du groupe Coty. Une offre que le conseil d’administration d’Avon avait déclinée. Cette fois-ci, il n’aura pas eu à se donner cette peine.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gabriel Coutagne Même si les fumeurs finissent par ne plus les voir, elles sont bien là : depuis le 20 avril 2011, chaque paquet de cigarettes doit obligatoirement être orné d’une image représentant les dangers liés au tabac. Photographie médicale, photomontage, mise en scène ou dessin, la forme varie, mais l’intention reste la même : réduire l’attrait de la cigarette et son pouvoir de séduction, longtemps amplifié par la publicité, le marketing, le cinéma. Les autorités sanitaires postulent que le cliché d’un cancer de la langue ou d’un embryon, d’un homme en train de passer un test d’effort ou d’une tumeur au poumon peut avoir un effet dissuasif.Pour cela, rien de tel que l’image, explique Karine Gallopel-Morvan, chercheuse en marketing social à l’Ecole des hautes études en santé publique. « Une majorité d’études montre très clairement la prédominance du format visuel par rapport au format textuel. Concernant les images les plus efficaces, cela va dépendre du sexe, de l’âge, etc., des individus. »Quelle est l’efficacité réelle de ces représentations ?Si les messages écrits (« Fumer tue », par exemple) sont similaires d’un pays à un autre, les images, elles, sont radicalement différentes selon les régions du monde. Le Brésil montre volontiers l’image (fictive) d’un fœtus mort et gisant dans un cendrier, là où l’Union européenne se contente du dessin d’un fœtus dans le ventre de sa mère. Au sein de l’UE, les images sont communes à tous les pays. Elles sont conçues et choisies à partir d’une réflexion commune entre un groupe d’experts et une agence de communication. L’agence propose des idées, et trois d’entre elles sont sélectionnées sur la base d’une étude quantitative auprès d’un public test.Mais au fond, quelle est l’efficacité réelle de ces représentations ? Font-elles vraiment peur ? Le sujet intéresse particulièrement Christian Caujolle, ancien directeur de la photographie à Libération et essayiste, qui a longtemps collectionné ces paquets de cigarettes, violents, horribles ou ridicules. « L’impact de ces images dépend de la culture dans laquelle elles s’intègrent, et du degré de crédulité du public auquel elles s’adressent », analyse-t-il. En Thaïlande, par exemple, les autorités n’hésitent pas à mettre l’image d’un nourrisson hospitalisé, présenté comme victime de la consommation de tabac de sa mère, sans détour.Caractère outrancierPour lui, le caractère outrancier de certaines illustrations a des résultats négatifs. « Ces images sont extrêmes, mais elles finissent par être aussi efficaces que peut l’être un film d’horreur », ironise-t-il. C’est le cas notamment des visuels réalisés à partir de montages, par exemple une main dont les doigts se consument comme des cigares. « Non seulement cette surenchère révèle l’inefficacité de ces images, ajoute-t-il, mais elle approche de la caricature. L’effet qui en résulte est plus de l’ordre de la plaisanterie que du dégoût ou de la dissuasion. » Un point de vue confirmé par Karine Gallopel-Morvan, pour qui « les messages comportant des images violentes peuvent paraître exagérés : des études montrent qu’elles ne sont pas toujours considérées comme crédibles ». La prochaine campagne de prévention, en 2016, comportera 42 images, abordant différents thèmes. Les messages à caractère médical seront majoritaires, mais les images chercheront aussi à interpeller d’une autre manière que par la figuration de la maladie elle-même. Par exemple, en renvoyant le fumeur à la situation dans laquelle il laisserait sa famille, en cas de décès. « Les images montrant des témoignages de personnes “réelles” qui ont souffert à cause du tabac sont celles qui sont le plus efficaces », explique Karine Gallopel-Morvan.Cette campagne accompagnera l’entrée en vigueur, dès le 20 mai 2016, de l’obligation faite aux fabricants de cigarettes d’adopter le paquet neutre. « Cette décision a pour objectif de rendre à l’objet sa dangerosité », confirme Karine Gallopel-Morvan. Surtout dans les pays, qui, comme la France, ont interdit les publicités pour le tabac (depuis la loi Evin du 10 janvier 1991), et où le paquet de cigarettes devient à la fois produit et support de communication. « Le paquet neutre est peut-être plus efficace, car on prive l’objet de son pouvoir de séduction », espère Christian Caujolle.Lire aussi :Ce que le projet de loi santé va changer au quotidienPlus de logos, peu de couleurs, une forme et des règles typographiques standardisées, le paquet neutre comportera cependant toujours des illustrations liées à la dangerosité. Même si la portée de ces visuels reste forcément relative. « Une image renvoie à une abstraction, analyse Christian Caujolle. Pourquoi aurait-elle une influence directe sur un comportement ? Une image ne peut pas avoir un impact sur le réel : être confronté à la maladie, c’est réel. Ces images, elles, restent abstraites. » On investit ces images d’un pouvoir qu’elles ne peuvent pas avoir, ajoute-t-il en citant Roland Barthes : « La photographie littérale introduit au scandale de l’horreur, et non à l’horreur elle-même. » Sans compter que rien n’empêchera les fumeurs d’adopter toutes sortes de conduites d’évitement, depuis l’étui à cigarettes jusqu’au simple geste de retourner le paquet face contre table, s’ils désirent se libérer des représentations du mal – à défaut d’écarter le mal lui-même.Gabriel CoutagneJournaliste (service photo)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Florent Bouteiller SAMEDI 16 MAI Moto Allez, pleins gaz sur les championnats du monde de vitesse. Au Mans, lors du Grand Prix de France, Louis Rossi et Alexis Masbou espèrent faire ronronner comme il se doit leur moteur à domicile. Décibels assurés et belles batailles en perspective sur le circuit sarthois. (12 h 30, Eurosport.) Rugby Eux aussi vont mettre la gomme. Troisièmes à 1 point de Clermont, les mastodontes du Stade toulousain n’ont pas d’autre choix que d’écraser les pauvres Grenoblois, cantonnés dans la zone rouge du Top 14 (11e). Si la 2e place semble à portée des Toulousains, on voit mal Toulon, intraitable sur toutes les pelouses des royaumes de France et d’Europe, perdre son Bouclier de Brennus. (14 h 35, Canal+.) Tir à l’arc Les archers de France et de Navarre devront avoir un bon coup d’œil. Le domaine victicole de Saint-Hilaire (Var) accueille la fine fleur nationale du tir à l’arc. Sept cents concurrents sont attendus en plein cœur de la Provence verte, et 21 arbitres. Des stands consacrés à la gastronomie provençale ou à l’archerie seront érigés. Mais, à coup sûr, celui qui attirera le plus de monde, c’est celui de l’école de kinésithérapie de Marseille qui propose des massages. De quoi joindre l’utile à l’agréable. Cyclisme C’est un bon coup de pédale que devra mettre Alberto Contador pour gagner le Tour d’Italie cette année. A 33 ans, l’Espagnol de la Tinkoff a toujours les jambes pour réaliser un Giro-Tour de France. Mais le mental suivra-t-il au cours de cette 8e étape entre Fiuggi et Campitello Matese. 188 km tout de même ! (13 heures, BeIN Sports 1.) Athlétisme Vous êtes dans les starting-blocks ? Ça tombe bien, eux aussi. Les meilleurs coureurs de la planète ont rendez-vous au meeting de Doha dans le cadre de la Diamond League. Ne cherchez pas le fondeur Haile Gebreselassie. L’Éthiopien de 42 ans a dit adieu à la compétition. Mais ce n’est pas une raison suffisante pour zapper ! (10 heures, BeIN Sports 1.) Rugby Ils vont devoir mettre encore plus de gomme. Chez eux, à Jean-Bouin, les rugbymen du Stade français, à 1 point de Toulouse, auront à cœur de remonter sur le podium du Top 14. Mais affronter Montpellier (7e) dans un tel match à enjeu n’est pas une mince affaire pour les Parisiens. (16 h 35, Canal+.) Football On retrouve Montpellier, version ballon rond cette fois. Et derechef contre un poids lourd parisien. Les Héraultais affrontent le PSG, désormais seul en tête du classement de Ligue 1. Pour arracher une victoire, il faudra beaucoup de cœur et quand même un peu de chance. (20 h 55, BeIN Sports 2.)DIMANCHE 17 MAI Golf Vous avez une fâcheuse tendance à louper votre swing ? Un coup de zapette sur l’Open d’Espagne vous fera un bien fou. A ne pas manquer : l’Espagnol Miguel Angel Jiménez. A 50 ans, le tenant du titre aimerait doubler la mise. Si, après cela, vous êtes toujours aussi maladroit, on ne peut plus rien pour vous. Essayez les fléchettes ! (20 h 45, Canal+ Sport.) Equitation Le golf, ce n’est définitivement pas pour vous, alors, chaussez les étriers ! A La Baule, c’est autre chose que du manège qu’on vous propose. Les plus grands noms du saut d’obstacles mondial sont attendus de sabot ferme. 17 nations, 67 cavaliers et 185 chevaux sont engagés dans les 9 épreuves au programme. Ça va sauter ! (10 h 45, Sport +.)Athlétisme On reste dans la Diamond League, mais, cette fois, ça se passe à Shanghaï. Et toujours pas d’Haile Gebreselassie au programme. Ah oui, c’est vrai, il a pris sa retraite. Mais ce n’est toujours pas une raison pour zapper ! (13 heures, BeIN Sports 1.) Tennis Un service phénoménal, un coup droit ravageur et un mental au top… c’est ce que devra retrouver Rafael Nadal pour briller une dixième fois à Roland-Garros cette année. Pour l’instant, c’est mal parti. L’Espagnol n’a gagné aucun tournoi sur terre battue cette année. Le tournoi de Rome, dont la finale se joue ce dimanche, sera peut-être le théâtre de sa résurrection ? (16 heures, BeIN Sports 1.) Plongeon Pendant que Rafael Nadal sombre dans les abysses, d’autres y vont de plein gré. A La Rochelle, le niveau de la mer n’est peut-être pas très profond, mais assez quand même pour y organiser le Cliff Diving World Series. Attention quand même à ne pas trop toucher le fond, les entrailles du port n’étant pas des plus paradisiaques. (16 heures, France O.)Football Inévitablement, l’une de ces deux équipes perdra gros dans la course au podium en Premier League. Manchester United (4e) affronte Arsenal (3e), et ça sent le très gros match, aussi bien sur la pelouse que dans les tribunes. (16 h 50, Canal+.) Hockey sur glace Si vous croyez que, à cette période de l’année, il n’y a plus de sports d’hiver, vous vous fourrez la crosse dans l’œil. A Prague, on dispute même la finale des championnats du monde. Un an après le traumatisme des Jeux olympiques de Sotchi, les Russes espèrent redorer leur blason grâce à un nouveau titre. Mais le Canada comme les Etats-Unis sont là encore pour les en empêcher. (20 h 40, Sport +.) Rugby Bis repetita. Trois semaines après s’être affrontés sur la pelouse de Twickenham pour un titre européen, les Toulonnais et les Clermontois se retrouvent dans le cadre du Top 14 cette fois. Avantage psychologique aux Varois bien sûr, champions d’Europe en tête du championnat national. Les Jaunards devront sortir un gros match pour déstabiliser leur adversaire. (21 heures, Canal+.)Florent BouteillerSpécialiste judoSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.05.2015 à 15h29 • Mis à jour le15.05.2015 à 07h41 Le Fonds monétaire international (FMI) « perd » son chef économiste. Le Français Olivier Blanchard va rejoindre le Peterson Institute for International Economics, a indiqué le FMI jeudi 14 mai confirmant une information du Wall Street Journal.M. Blanchard, 66 ans, quittera le FMI le 30 septembre. Son successeur n'a pas encore été désigné.M. Blanchard, ancien responsable du département économie du Massachusetts Institute of Technology avait débuté au FMI le 1er septembre 2008, quelques jours avant la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, prélude à une crise financière, qui avait affecté l’économie mondiale.A ce poste, il a été en première ligne dans la lutte contre les effets de cette crise, conseillant les pays, notamment ceux qui ont eu besoin d’aides financières et cherchant à développer une meilleure coordination des politiques économiques.« En tant que l'un des meilleurs macro-économistes au monde, Olivier a été au premier rang dans la réponse du Fonds à la crise financière internationale, déclenchant une refonte fondamentale de la pensée en matière de macro-économie qui influence toujours les milieux économiques et la politique », a souligné la directrice générale du Fonds, Christine Lagarde, citée dans le communiqué.« Nous avons évolué depuis le début de la crise en 2008 et nous aurions été coupables de ne pas le faire, expliquait M. Blanchard fin juin 2013. En 2008-2009, le FMI prônait de faire de l'expansion budgétaire quand la demande mondiale menaçait de s'effondrer. Quand le pire de la crise est passé, il a conseillé de réduire les déficits. Ce n'est pas contradictoire. »Remèdes préconisés remis en causeQuelques mois plus tôt, en janvier, l’économiste avait défrayé la chronique en reconnaissant que le FMI s’était trompé sur la stratégie imposée à la Grèce. Dans un document intitulé "Erreurs de prévisions de croissance et multiplicateurs budgétaires", M. Blanchard, et Daniel Leigh, économiste au département de la recherche du FMI, avaient expliqué que la puissance des multiplicateurs utilisés pour apprécier l'impact des mesures budgétaires sur la croissance avait été sous-estimée.En novembre 2014, un audit interne à l'institution avait aussi indiqué que les remèdes préconisés en 2010 par le FMI pour relancer l'activité après la crise financière ont été « loin d'être efficaces ». « Le cocktail de mesures [promu par le Fonds] (...) a contribué à la volatilité des flux de capitaux sur les marchés émergents », écrivait le bureau d'évaluation indépendant (IEO) du FMI.Selon cette étude, le Fonds a certes d'abord apporté une réponse appropriée à la récession mondiale de 2008-2009 en appelant à une relance budgétaire massive dans les pays riches. « Mais son appel en 2010-2011 à un basculement vers la consolidation budgétaire dans quelques-unes des plus grandes économies était prématuré », a écrit l'IEO. Anne Pélouas (Montréal, correspondance) Le groupe canadien Bombardier, en proie à des difficultés dans son activité aéronautique, a annoncé, jeudi 14 mai, qu’il engageait une nouvelle vague de licenciements : sa branche Bombardier Avions d’affaires va supprimer 1 750 emplois.L’avionneur, qui va réduire la production des avions d’affaire Global 5000 et 6000, explique cette restructuration par la baisse des commandes pour les appareils de cette gamme. « Il faut aligner la demande et l’offre », a justifié Eric Martel, le patron de cette division, le groupe évoquant « la situation économique actuelle et les enjeux géopolitiques de certains marchés, dont l’Amérique latine, la Chine et la Russie ».Le groupe a prévu la suppression d’environ un millier d’emplois dans la région de Montréal, 480 à Toronto et 280 à Belfast (Irlande). Environ 4 5000 personnes travaillent, au sein de la division Bombardier Avions d’affaires, sur les programmes Global 5000 et 6000.L’activité aéronautique est déficitaireLe fleuron québécois est aujourd’hui « plombé » par sa branche aéronautique (avions d’affaires, avions commerciaux) qui, en 2014, affichait une perte de 730 millions d’euros, pour des ventes de 7,7 millions d’euros.L’entreprise avait annoncé à l’été 2014 une restructuration en profondeur de cette division, avec une scission en trois secteurs (avions d’affaires, avions commerciaux, services d’ingénierie).Les effectifs ont déjà été réduits au cours des dernières années – 1 700 postes en décembre 2013, puis 1 800 emplois avec la réorganisation de la branche aéronautique à l’été 2014.Les aléas du marché des avions d’affaires ne sont qu’une goutte d’eau en comparaison du développement de la CSeries qui plombe les finances du Canadien depuis 2004. Ces avions de nouvelle génération, pour 100 à 160 passagers, devaient concurrencer les Boeing 737 et Airbus A320 mais le programme a connu bien des ratés.Dernière en date avec l’interruption des essais en vol de mai à septembre 2014 après l’explosion d’un moteur. Avec deux ans de retard sur l’échéancier, les coûts ont grimpé à 4 milliards d’euros, soit 1,5 milliard de plus que prévu.Mise en bourse d’une partie de la branche TransportsAux dernières nouvelles, c’est Swiss International Air Lines, division de Lufthansa, qui recevra les premiers CS100 début 2016. Et Bombardier présentera enfin l’appareil en première mondiale au Salon du Bourget, en juin.Bombardier a aussi suspendu brusquement en début d’année son programme d’avions d’affaires Learjet 85. Raison affichée : la déprime du marché des petits biréacteurs d’affaires et la nécessité de se concentrer sur les CSeries.La situation financière de Bombardier est si délicate que, pour trouver de l’argent frais, le groupe canadien a annoncé, le 7 mai, qu’il allait placer en Bourse une part minoritaire du capital de son autre activité, Bombardier transport (les trains). Bombardier a essuyé une perte de perte 880 millions d’euros au cours du dernier exercice.Lire aussi :Bombardier ouvre le capital de sa branche ferroviaireAnne Pélouas (Montréal, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Martin Untersinger Alors que la décision de la Cour de justice de l’Union européenne sur le « droit à l’oubli » vient de fêter son premier anniversaire, des détails sur la manière dont procède Google pour la mettre en pratique commencent à être connus.Lors d’une conférence organisée à Berlin, le juriste de Google chargé de la vie privée, Peter Fleischer, a levé un coin du voile sur le dispositif mis en œuvre par le moteur de recherche pour faire face aux plus de 250 000 demandes qui lui sont parvenues depuis l’année dernière.Lire : « Droit à l'oubli » : le comité consultatif de Google rend son rapportLes demandes d’« oubli » sont d’abord évaluées, principalement depuis Dublin, où se situe le siège européen de l’entreprise, par des dizaines de juristes et d’ingénieurs. Ces derniers s’occupent des demandes les plus faciles et les plus évidentes, comme par exemple une photo seins nus d’une femme mise en ligne sans sa permission. Ces cas qui ne nécessitent pas de processus d’évaluation approfondi sont « nombreux », a expliqué M. Fleischer.Des réunions pour trancher les cas complexesDes juristes et des ingénieurs haut placés se penchent ensuite, avec l’aide ponctuelle d’avocats extérieurs à l’entreprise, sur les cas les plus délicats lors de réunions hebdomadaires.L’un de ces derniers cas complexes concernait un Allemand condamné pour un viol commis lorsqu’il avait 16 ans. Ce dernier réclamait la disparition de Google d’une page d’un site Web sur laquelle son nom et sa condamnation apparaissaient. Nommer un criminel de cet âge est illégal selon la loi allemande, contrairement au droit américain. Les experts de Google ont finalement décidé de retirer la page. Après discussion, les experts de Google procèdent à un vote, rarement serré selon M. Fleischer, qui reconnaît cependant que « certains cas nous divisent violemment ».C’est la première fois qu’un cadre de Google donne des précisions sur la manière dont Google procède pour appliquer cette décision de justice qui donne aux Européens le droit de demander aux moteurs de recherche de cesser de renvoyer, dans leurs résultats de recherche, vers des pages contenant certaines informations personnelles.Une lettre ouverte pour plus de transparenceC’est loin d’être suffisant pour certains observateurs. Dans une lettre ouverte au géant américain publiée jeudi 14 mai par le Guardian, 80 universitaires demandent à Google de donner davantage d’informations sur la manière dont ces demandes sont traitées.Pour les signataires de la lettre, « le public devrait pouvoir savoir comment les moteurs de recherche exercent leur immense pouvoir » ; le manque de transparence, ajoutent-ils, rend toute évaluation « impossible » :« Google et les autres moteurs de recherche doivent prendre des décisions sur l’équilibre entre la vie privée et l’accès à l’information. La grande majorité de ces décisions ne sont pas soumises à un examen public alors qu’elles modèlent le débat public. »Déplorant une « jurisprudence construite dans l’obscurité », les universitaires réclament notamment que soient rendues publiques les catégories de demandes qui sont systématiquement refusées ou acceptées par Google ; la part des demandes acceptées pour certaines catégories (par exemple les victimes de crime) ou encore le type de personnes publiques pour qui Google refuse d’appliquer ce « droit à l’oubli ».En Europe, depuis le début de l’application du « droit à l’oubli », Google a reçu plus de 250 000 demandes concernant près d’un million de liens. L’entreprise a décidé de maintenir 58 % de ces derniers dans ses résultats. En France, 52 % des 174 311 liens (pour un peu moins de 52 000 demandes) ont été conservés. Facebook, les annuaires en ligne et certains services de Google comme YouTube sont les principaux sites concernés par les demandes.Lire aussi :Google perd la mémoireMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) L’assemblée générale de Berkshire Hathaway a toujours revêtu pour les actionnaires un côté mystique, une sorte de grand-messe de l’investissement à la gloire de son pape : Warren Buffett. Ce côté culte était encore plus prégnant encore, samedi 2 mai, dans la mesure où la société d’investissement fête cette année son demi-siècle. « Cinquante ans d’un partenariat fructueux », promettait l’affiche du show.Sur ce point précis, Berkshire Hathaway n’a pas survendu sa performance, qui a été sur la période de 2 850 000 %. Un résultat, qui fait aujourd’hui de Berkshire Hathaway l’une des plus grosses entreprises du monde grâce à des participations dans une multitude de groupes, allant de Coca-Cola à American Express en passant par IBM, présente dans les assurances comme dans le transport ferroviaire ou l’énergie, pour une capitalisation qui dépasse 354 milliards de dollars (316 milliards d’euros). Les résultats du premier trimestre publiés la veille n’ont fait que confirmer que la recette continue à fonctionner avec un profit opérationnel en hausse de 20 % et un chiffre d’affaires en progression de 7 %.40 000 actionnaires réunisMais comme l’on dit dans les mentions légales des documents boursiers : « Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. » Et c’est bien l’avenir qui a été au centre de toutes les préoccupations des 40 000 actionnaires réunis dans le berceau de Berkshire Hathaway : la ville d’Omaha (Nebraska), qui voit ainsi chaque année sa population augmenter temporairement de 10 %.Mais le culte chez Berkshire Hathaway ne se prend pas au sérieux. Après avoir fait son entrée sur scène sur la chanson de Joe Cocker With a Little Help From My Friends, M.Buffett, 84 ans, a lancé : « Salut, je suis Warren et voici Charlie. Il entend et moi je vois. Nous travaillons ensemble », alors que son vieil acolyte, Charlie Munger, 91 ans, le vice-président de la société s’asseyait à ses côtés. Avant ce levé de rideau bien rodé, un film humoristique avait été projeté dans lequel on voyait M.Buffett provoquer le boxeur poids lourd, Floyd Mayweather, qui devait disputer quelques heures plus tard le « combat du siècle » à Las Vegas contre Manny Pacquiao. « Mayweather tu vas aller au tapis ! », lui lance l’octogénaire. « Tu es un homme mort ! », lui rétorque le boxeur, avant que le milliardaire absorbe une gorgée de Coca-Cola dont il détient 9,3 % du capital et se gave de friandises fabriquées par See’s Candy, une autre de ses sociétés.Mais il n’est pas évident que ce régime d’adolescent soit suffisant pour rassurer les actionnaires sur la succession qui se profile à la tête de Berkshire Hathaway. M.Buffett n’a pas encore désigné celui qui dirigera l’entreprise, mais, dans sa lettre aux actionnaires, le 28 février, Charlie Munger avait partiellement vendu la mèche en lâchant deux noms : Ajit Jain, qui pilote les activités d’assurance au sein du groupe, et Greg Abel, le responsable de la partie énergie.Les affaires « vont bien » aux Etats-UnisL’AG n’a pas apporté de nouveau sur ce plan. M. Buffett a simplement rappelé le profil idéal de son successeur : « Je ne mettrai pas à la tête de Berkshire quelqu’un qui n’a qu’une expérience dans l’investissement et aucune expérience opérationnelle », a-t-il souligné.De l’avenir il a été néanmoins question, lorsqu’un actionnaire a demandé ce qu’il adviendrait si un investisseur activiste s’attaquait à Berkshire. M. Buffett a répondu qu’il n’y aurait intérêt à séparer les différentes entités de la société dans l’espoir de créer plus de valeur pour les actionnaires. « Je pense qu’il est improbable dans le long ou moyen terme que la valeur des parties sera supérieure à la totalité », a estimé M. Buffett, assurant que la valeur de l’entreprise continuerait à croître dans les prochaines années. « Même si tous les activistes se mettaient ensemble, ils ne seraient pas capables de faire beaucoup mieux », a-t-il fanfaronné.L’investisseur de génie a estimé également que les niveaux atteints actuellement par les indices boursiers n’étaient pas particulièrement inquiétants. Ces niveaux reflètent le fait que les affaires aux États-Unis vont « merveilleusement bien ». Une appréciation qui est intimement liée au niveau des taux d’intérêt aux États-Unis, qui sont proches de zéro depuis 2008. « Si nous continuons avec ces taux d’intérêts, les actions paraissent très peu chères », affirme-t-il.Rester ouvertAlors qu’on demandait à M. Buffett s’il pourrait connaître aujourd’hui le même succès s’il repartait de zéro, il a répondu qu’à plusieurs occasions au cours des cinquante dernières années il a eu beaucoup de chance. « Le tout dans le business c’est de rester ouvert aux nouvelles idées qui vous accompagnent ». Puis il a ajouté que si ses plus beaux coups ont été réalisés dans le secteur de l’assurance, dans le cas d’un nouveau départ il devrait aujourd’hui certainement investir dans autre chose.Après six heures d’un feu roulant de questions, à peine interrompu par une pause déjeuner, les 40 000 actionnaires sont repartis une nouvelle fois ravis. Seule la dernière question est restée sans réponse. « Quelle serait la question la plus intelligente que je pourrais vous poser ? », a demandé un homme. « Je ne crois pas que ce soit une très bonne question », a répondu M.Munger. Les deux gourous de l’investissement ont beau faire l’objet d’un culte, ils ne font pas à la fois les réponses et les questions.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.05.2015 à 20h17 • Mis à jour le01.05.2015 à 20h20 | Manon Rescan Bien sûr, il y a la pluie. Bien sûr, ce sont les vacances. Pas de quoi consoler pour autant les responsables syndicaux en tête du cortège parisien du 1er Mai, vendredi, au moment d’atteindre la place de la Nation. « Cinq mille », lance Luc Berille, secrétaire général de l’UNSA, en guise d’estimation de la mobilisation.A sa droite, Philippe Martinez, dont c’était le baptême à la tête de la CGT, est visiblement moins avide de parier sur les chiffres. « On m’a dit qu’il y avait soixante-dix mille personnes ce matin » dans les autres défilés en France, esquive-t-il. Même le Parti communiste luttait pour écouler son muguet dans la dernière portion du boulevard Voltaire. Finalement, la CGT estimera que cent dix mille personnes ont défilé dans toute la France, la police soixante-quatorze mille. Soit bien moins qu’en 2014, quand le rapport était deux cent dix mille et quatre-vingt-dix-neuf mille.« On savait que ce serait un jour particulier », reconnaît un représentant de la FSU, qui refuse toutefois d’y voir un échec de la stratégie syndicale. Les principales fédérations nationales se sont une nouvelle fois mobilisées en ordre dispersé cette année, au point que trois rassemblements distincts étaient prévus à Paris.Force ouvrière a déserté le cortège, se contentant d’un rassemblement au mur des Fédérés, au cimetière du Père-Lachaise, pour un traditionnel hommage aux morts de la Commune de Paris en 1871. Pas de marche sous la pluie non plus pour la CFDT, qui avait organisé son festival à destination de la jeunesse à l’Insep.Lire l'analyse :Un 1er Mai syndical en trompe-l’œilMultiples combatsSeuls la CGT, l’UNSA, Solidaires et la FSU se sont donc retrouvés place de la République en milieu d’après midi, sous le mot d’ordre diffus de la lutte pour le progrès social en Europe.Les organisations syndicales françaises faisaient même figure de petites poucettes face à l’ampleur de la mobilisation des Turcs et des Kurdes qui dansaient à 14 heures sur la place de la République. La dispersion des rangs syndicaux aura peut-être rendu cette année un peu plus visibles les multiples combats politiques qui s’expriment aussi, à la même date, dans les rangs du cortège parisien. « C’est ça que j’aime dans le 1er Mai, confie Ginette Lavigne, réalisatrice syndiquée à la CGT Spectacle, un verre du traditionnel mojito du PCF à la main. On voit les étrangers qu’on ne voit jamais autrement, les sans-papiers… » Comme elle, ils sont nombreux, la cinquantaine dépassée, pour qui la question de défiler le 1er Mai ne se pose guère. « Ça me donne du souffle et de l’énergie », confie Fred Thimonier, enseignant dans un collège pour élèves en grande difficulté scolaire dans le 15e arrondissement de Paris. « Et puis c’est une occasion de croiser des copains », dit-il en souriant, resté sur le trottoir pour faire le guet.« Il y a toujours des droits des salariés à défendre  »Devant la banderole des personnalités, un homme aux cheveux blancs fait figure d’intrus. « Je n’ai pas trouvé les gens de mon syndicat », confie ce fonctionnaire territorial, qui souhaite rester anonyme. Lui ne manifeste pas tous les ans, mais en 2015, c’était une évidence, à cause, dit-il, de « ce qu’a fait le gouvernement ces derniers mois ». Il égrène, comme d’autres, la loi Macron, le pacte de responsabilité, une austérité mise en place par un gouvernement que beaucoup peinent à qualifier « de gauche ». « On est là parce qu’il y a toujours des droits des salariés à défendre, poursuit-il en marchant. Les revendications sont les mêmes, mais le rapport de force a changé : on est moins nombreux », regrette-t-il en désignant de la tête la maigreur des rangs des manifestants.Lire l'analyse :Un 1er Mai syndical en trompe-l’œil « Pourtant, le syndicalisme reste un outil au service des travailleurs et utile au quotidien », rappelle Didier Aubé, de SUD-PTT. Dans les rangs des organisations, le sondage publié par Le Figaro la veille, affirmant que 54 % des personnes interrogées jugeaient les syndicats « pas utiles » a beaucoup agacé. « SUD-Culture vient d’aider des femmes de ménage travaillant à la BNF pour le compte d’une société à obtenir des titularisations et du meilleur matériel pour travailler », rappelle, à titre d’exemple, M. Aubé.Lire le décryptage des Décodeurs : A quoi sert un syndicat ?Pourtant, l’identité du cortège de vendredi, très largement constitué de personnes de plus de cinquante ans, souvent fonctionnaires, révèle à elle seule le déficit de représentativité des syndicats. Sur le trottoir, serrés sous un parapluie, Valentin et Margot semblent hésiter à entrer dans les rangs.A 29 et 31 ans, ils sont venus participer à « un moment sympathique, festif et populaire », où « différents combats se rassemblent ». Mais pas question pour eux de rejoindre les rangs d’une organisation. « Je n’ai pas envie d’avoir une étiquette, confie Valentin en tirant sur une cigarette. Je peux m’engager, mais temporairement, sans prendre racine dans un mouvement. » « C’est peut-être générationnel », conclut-il.Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Desnoyers Une entreprise avec un petit supplément d’âme. Voilà comment, en écoutant Arnault Leroy, on pourrait définir une coopérative. Cofondateur d’AlterBative, une société coopérative et participative (Scop) spécialisée dans l’écoconstruction en Poitou-Charentes, ce trentenaire se réjouit de cette structure où « tout le monde a son mot à dire lorsque des décisions sont à prendre », et dans laquelle « on est plus qu’un simple salarié. »Déjà, voici quelques années, tout juste diplômé d’un master en intégration de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables dans la conception des bâtiments, il était entré dans le monde professionnel en rejoignant une coopérative d’activités et d’emploi (CAE). Une telle structure lui avait permis d’être tout à la fois entrepreneur – il avait lancé une activité de conseil en architecture bioclimatique – et salarié, et de mutualiser la gestion administrative et comptable avec les autres porteurs de projet présents au sein de la CAE.« Dans ma génération, on considère que l’économie sociale et solidaire (ESS) peut répondre à notre besoin de mettre du sens dans ce qu’on fait », résume-t-il. Une quête de sens que l’on retrouve chez les jeunes diplômés, de plus en plus nombreux à se tourner vers ce secteur qui abritait, en 2010, un peu plus de 25 000 structures et 58 000 cadres.Un mouvement encore minoritaireL’afflux est notamment très fort dans les écoles. A EMLyon Business School, Christine Di Domenico, professeur chargée des cours sur l’ESS, constate qu’un « intérêt s’est progressivement dessiné » pour les formations qu’elle dispense sur le sujet. En quelques années, la fréquentation annuelle de ces modules est passée d’une quinzaine d’étudiants à environ cent cinquante aujourd’hui.Le mouvement reste, certes, minoritaire, mais n’en est pas moins notable. Là encore, c’est le « petit supplément d’âme » attribué aux établissements de l’ESS (associations, coopératives, mutuelles, fondations) qui attire les étudiants. « Ils veulent trouver par ce biais une alternative aux modes d’organisation classiques, remarque Mme Di Domenico. Ce qui leur importe, c’est de faire de la finance ou du management “autrement’’ ».« Cela rejoint plus largement la quête de sens portée par les moins de 30 ans, poursuit Nathalie Touzé, directrice exécutive de Convergences, association qui fédère les entreprises au service du développement dans le monde. Ses membres veulent être considérés comme des acteurs à part entière. » Et c’est justement dans les coopératives que ces jeunes diplômés vont avoir le sentiment d’être entendus.« Ils sont séduits par l’idée que leur prise de position compte, à la différence de ce qui peut avoir lieu dans de grandes entreprises où ils n’auraient aucun poids, résume Sébastien Chaillou, étudiant en master 2 de sciences politiques et président de la coopérative Solidarité étudiante. La structure coopérative, par sa forme démocratique ou son objet social, va correspondre à leurs aspirations. »« Une personne - une voix »De fait, « la gouvernance est différente de celle des sociétés de capitaux puisque les coopérateurs [les salariés ou même les clients, selon le type de coopérative] constituent l’assemblée générale de la société, indique Jean-François Draperi, directeur du Centre d’économie sociale (Cestes) au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM). Ils décident des orientations générales, élisent leur gérant et leurs administrateurs et décident de la répartition de l’excédent de gestion. »« Dans une Scop, une personne équivaut à une voix, qu’elle ait 100 ou 3 000 euros de capital », observe Arnault Leroy. Cette gouvernance a de multiples conséquences, à commencer par une « transparence totale, note M. Draperi : on connaît les revenus de chacun. Et l’écart des salaires y est inférieur aux sociétés de capitaux comparables. Si l’entrepreneur souhaite gagner le plus possible d’argent ou s’il veut monter une entreprise pour la revendre ensuite, la Scop n’est pas faite pour lui », poursuit-t-il.Les coopératives possèdent en outre des spécificités en termes de ressources humaines. Jean-François Draperi évoque ainsi « un management plus respectueux qui laisse une place plus importante à la négociation ». « Les coopératives permettent aussi de rompre le sentiment d’isolement du créateur et de travailler de façon mutualisée », ajoute Patricia Lexcellent, déléguée générale de la Confédération générale des Scop.Dans le même temps, « l’implication des salariés dans le travail est plus forte. Les contraintes en termes d’adaptation, de souplesse, sont mieux acceptées, non de façon contrainte mais volontaire ». Un atout que Pierre-Alain Gagne apprécie pleinement. Cofondateur de Dowino, une coopérative spécialisée dans les serious games, ce spécialiste du marketing a rejoint l’ESS, fuyant l’économie traditionnelle où les possibilités d’évolution et le sentiment de reconnaissance étaient, à ses yeux, des plus faibles.ImplicationIl a perçu dans le système coopératif « une cohérence, qui renforce la motivation. Les salariés sont responsabilisés : leurs décisions ont des répercutions sur le résultat financier et donc sur leur argent ».Cette implication plus grande des coopérateurs est d’ailleurs l’un des facteurs qui a pu expliquer le succès de certaines reprises de sociétés en difficulté sous forme de Scop par leurs salariés. Elle n’est toutefois pas une « solution miracle », comme le rappelle M. Draperi. La coopérative lancée par les ex-ouvrières de Lejaby a ainsi été placée en liquidation judiciaire en février 2015. « Nous restons des entreprises avec un impératif de rentabilité », rappelle M. Gagne.Un séminaire pour promouvoir un entrepreneuriat alternatifL’idée vient du Québec (Canada) et a pris racine en Poitou-Charentes en 2012. Organisé par l’union régionale des Scop (sociétés coopératives et participatives), Campus coopératives (http://www.campuscooperatives.coop/) propose tous les deux ans aux étudiants, salariés ou chômeurs de 18 à 35 ans un séminaire d’été sur l’entrepreneuriat coopératif.La dernière promotion, en 2014, a regroupé 30 participants, sélectionnés parmi 120 candidatures. Au cours de ce séminaire intensif qui a eu lieu à l’université de Poitiers, les participants ont bâti un projet virtuel de coopérative.Outil de promotion des Scop, l’initiative vise à « démontrer aux jeunes qu’il est possible de créer une structure ex nihilo », indique Régis Tillay, directeur de l’union régionale des Scop.Elle ambitionne aussi de transmettre l’« esprit » d’une telle création : « On ne va pas bâtir une entreprise coopérative pour la revendre dans les cinq ans. Il s’agit bien plus de travailler collectivement sur un projet de développement d’un territoire. » Les coopératives n’en restent pas moins un secteur porteur pour les jeunes diplômés. Le champ de l’ESS connaîtra d’ici à 2020 une importante vague de départs à la retraite. Il apparaît donc comme « un vivier d’emplois », d’après une étude publiée en 2013 par l’Association pour l’emploi des cadres. La filière coopérative présente un double avantage : davantage ouverte aux jeunes diplômés (une offre sur deux les concerne), « c’est [aussi] le seul segment de l’ESS pour lequel les salaires proposés dans les offres sont supérieurs à ceux du privé [lucratif] », selon l’étude.Enfin, les coopératives présentent un ultime atout pour séduire les jeunes diplômés : elles sont en parfaite connexion avec l’esprit collaboratif qui parcourt cette génération. Une génération invitée à participer au « renouveau de la manière de coopérer à l’œuvre aujourd’hui, comme le note Mme Di Domenico. Les coopératives ont été créées au début du XXe siècle pour mettre en commun les moyens de production. C’est à l’heure actuelle le partage de modes de gestion ou de développement qui est en pleine expansion. »François DesnoyersJournaliste au Monde Mathilde Damgé 45 %Moins d'un Français sur deux juge les syndicats utiles et moins d'un sur trois (31 %) pense qu'ils sont représentatifs des salariés, selon un sondage réalisé les 22 et 23 avril pour Axys Consultants, Le Figaro et BFM Business. Plus de deux tiers des Français (67 %) disent aussi ne se sentir proches d'aucun syndicat.Un désenchantement qui se reflète dans l'attitude des syndicats, le 1er Mai donnant lieu cette année à un défilé en ordre dispersé pour la Fête des travailleurs : la CGT conduit des cortèges antiaustérité avec trois autres syndicats ; FO fait cavalier seul ; et la CFDT organise un festival à destination des jeunes dans le bois de Vincennes pour « déringardiser » son image. La CGT a comptabilisé 110 000 participants dans toute la France, la police en a compté 74 000.Mais à quoi sert un syndicat ?Se défendre face à la hiérarchieA l'origine, les syndicats visaient à défendre les ouvriers, en première ligne de la révolution industrielle et dispersés face aux capitaines d'industrie qui les employaient, contrairement aux artisans ou aux commerçants, qui avaient le soutien de groupements corporatistes, de guildes, de métiers ou de compagnonnages.Depuis la loi de 1884 qui a autorisé la création de syndicats, leur mission s'est élargie jusqu'à aboutir à des syndicats de patrons, comme la CGPME (Confédération générale des petites et moyennes entreprises) en 1944, et le CPPF (Conseil national du patronat français) en 1945, devenu le Mouvement des entreprises de France (Medef) en 1998.Plus un syndicat est représentatif, plus il pèse face à la hiérarchie. C'est le cas en Allemagne, où les syndicats, moins nombreux, représentent environ 20 % des salariés ; outre-Rhin, ils sont aussi plus souples face à la direction – ils ont par exemple accepté, dans la branche métallurgie, un gel des salaires en contrepartie d'un maintien de l'emploi pendant la crise.Mais la France est le pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) où le taux de représentativité est le plus faible : 8 % pour l'ensemble ; 5 % dans le privé... sachant que ce taux doit être divisé par le nombre de syndicats présents dans l'entreprise, et pas toujours d'accord entre eux sur les luttes à mener et les choix à opérer.Construire une solidaritéDans des secteurs où le travail est peu qualifié, mal payé et pas reconnu, le syndicat peut créer un lien de solidarité entre des employés isolés et vulnérables. Membre du comité d'entreprise, il intervient dans les œuvres sociales de l'établissement.Les syndicats sont reconnus comme personne morale et ont la capacité d'aller en justice afin d'assurer la défense des intérêts des salariés. Ils peuvent par ailleurs constituer entre leurs membres des caisses spéciales de secours mutuels et de retraite, dont les fonds sont insaisissables.Ayant accès à de nombreux documents, ce sont eux aussi qui ont les moyens de garantir la transparence vis-à-vis des autres salariés (ils ont le droit de convoquer des assemblées générales, d'afficher des documents et des tracts syndicaux...), mais aussi vis-à-vis de la presse, en l'avertissant lors d'épisodes critiques sur lesquels la direction ne souhaite pas communiquer.Protégés au sein de l'entreprise (il est extrêmement difficile de licencier un représentant syndical), ils peuvent s'exprimer au nom des salariés, quand ceux-ci craindraient un retour de bâton de l'employeur.Mais, selon plusieurs sondages, l'une des raisons principales du désintérêt des salariés français pour les syndicats est la peur de représailles et le prix à payer vis-à-vis de sa carrière. Selon une étude de 2010, les délégués syndicaux sont payés environ 10 % de moins que les salariés qu'ils représentent – une situation à laquelle la nouvelle loi sur le dialogue social entend remédier.Gérer les caisses de « sécu », de retraite et de chômageLes syndicats assument aussi un rôle de gestionnaire d'organismes fondamentaux pour la vie des salariés : à parité avec les organisations patronales, ils gèrent ainsi les Caisses nationales d'assurance maladie, d'allocations familiales et d'indemnisation des chômeurs et de retraites.Ils ont, par exemple, la possibilité de recourir à des intervenants extérieurs experts dans différents domaines pour alimenter leurs analyses.Connaître ses droitsLa formation syndicale est un droit pour tous les salariés, qu'ils soient syndiqués ou non, sous réserve que la formation soit dispensée par une organisation syndicale représentative, rappelle la CGT. Cette formation peut se faire au niveau de l'entreprise, au niveau régional, national...Chaque salarié peut ainsi s'absenter douze jours par an en formation syndicale. Attention, si la couverture est totale dans le public, dans le privé, la compensation peut être très faible pour les jours d'absence.Mettre en place une convention collectiveCe sont les organisations de salariés constituées en syndicats qui sont, selon la loi, « seules admises à négocier les conventions et accords collectifs de travail ».Il existe environ sept cents conventions collectives, qui définissent les conditions de travail particulières de chaque secteur d'activité : elles détaillent ce que doit comporter le contrat d'embauche, quel est le temps de travail et comment il s'organise, les modes de rémunération, les règles en termes de congés, de formation continue…La convention apparaît sur le bulletin de salaire, mentionnée par un numéro qui renvoie lui-même à un texte de loi consultable sur le site de Légifrance. A charge, parfois, au salarié de faire appliquer la bonne convention collective le concernant par son employeur.Lire (édition abonnés) : Quelle convention collective ?Négocier avec l'EtatDepuis la loi de 2007, les partenaires sociaux doivent être systématiquement consultés par le gouvernement lors de l'élaboration de projets de loi en matière de relations salariales, d'emploi ou de formation professionnelle.Les syndicats sont aussi censés être parmi les premiers interlocuteurs de l'exécutif lors de grandes réformes touchant au système de cotisation, lors d'une réforme des retraites par exemple, ou du droit du travail, comme dans la loi Macron.Dans ces deux derniers cas, la consultation des syndicats n'a, semble-t-il, pas beaucoup pesé dans le débat avec l'exécutif – le gouvernement ayant eu recours à l'article 49-3 de la Constitution pour imposer le texte du ministre de l'économie au Parlement –, et la réforme des retraites (entrée en vigueur au 1er janvier de cette année) n'ayant pas réussi à mobiliser jusqu'au bout.C'est d'ailleurs depuis ce mouvement contre la réforme des retraites, que la confiance portée aux syndicats s'affiche en chute libre, selon cette étude de l'IFOP : Récemment, syndicats et patronat ont échoué à s'entendre sur la réforme du dialogue social. Le gouvernement va donc légiférer avec la loi Rebsamen, présentée le 22 avril : s'il a renoncé à modifier les seuils de représentativité, il entend réformer la représentation du personnel dans les entreprises, en particulier dans les plus petites.Sur les obligations des entreprises au regard des syndicats, voir notre infographie sur les seuils sociauxMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier Il y avait la fronde traditionnelle des syndicalistes de la CGT et de SUD, postés devant l’entrée de la salle du Carrousel du Louvre, à Paris, avec force drapeaux et tracts pour dénoncer la rémunération du PDG Carlos Ghosn. Il y avait le mécontentement, tout aussi habituel, des petits actionnaires réclamant le micro pour exiger la distribution d’actions gratuites.Mais la véritable opposition, lors de l’assemblée générale (AG) de Renault jeudi 30 avril, était inédite. Il s’agissait de celle de M. Ghosn et de la majorité de son conseil d’administration, qui avait déposé une résolution afin de contrer la loi Florange.Peine perdue. Le texte, qui accorde des droits de vote double à tout actionnaire présent au capital depuis plus de deux ans, a été avalisé. L’AG s’est prononcée à 60,53 % pour la fameuse résolution 12 qui aurait pu permettre de conserver le principe « une action, une voix » si elle avait obtenu les deux tiers des votes. L’Etat s’était assuré qu’il en serait ainsi. Jusque-là actionnaire à 15 % du constructeur, il avait fait grimper sa participation à 19,7 % (et 23 % des droits de vote) le 8 avril, dans le but de neutraliser les anti-Florange.« C’est une bonne nouvelle […] c’est cohérent avec la volonté qui est la nôtre de défendre un capitalisme de long terme, qui valorise et favorise les actionnaires qui sont durablement installés. [Il est] important que l’Etat […] se voit reconnaître ces droits de vote double pour la participation qui est la sienne et en l’espèce les 15 % qu’il détient durablement », s’est félicité Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, en déplacement à Rome.Manière d’enfoncer le clou, à l’issue d’une guerre des nerfs qui aura duré trois semaines entre le gouvernement et la direction de Renault. Le 16 avril, une semaine après la montée de l’Etat au capital, le conseil d’administration de la marque au losange avait réaffirmé son attachement aux droits de vote simple. Le 23, son partenaire Nissan, également actionnaire à 15 % de Renault (mais sans droits de vote attachés, pour des questions de participations croisées), s’était aligné sur cette position.Lire aussi :Nissan se penche sur la montée de l’Etat au capital de RenaultDe quoi faire craindre une réplique en règle des deux groupes face à l’Etat actionnaire, alors que l’Alliance – la structure commune créée après le rachat et le sauvetage de Nissan en 1999 – implique un délicat équilibre entre les intérêts du français et ceux du japonais. « Le principe des participations croisées [entre Renault et Nissan] repose sur un rapport de confiance à l’intérieur de l’alliance. L’introduction de droits de vote double va accentuer le déséquilibre entre Nissan, qui a zéro droit de vote, et l’Etat », a regretté Philippe Lagayette, administrateur de référence de Renault, lors de l’AG.« Convergence sur le fonds »M. Ghosn a joué l’apaisement, évoquant une « convergence sur le fonds [entre l’Etat et la direction] pour faire de Renault une entreprise prospère ». A distance, M. Macron a pris soin de rappeler que « la part additionnelle qui a été achetée par l’Etat, pour s’assurer qu’une minorité de blocage serait constituée à l’assemblée générale, sera revendue ».Mais le score de plus de 60 % recueilli par les anti-Florange montre que la partie a été serrée. D’ailleurs, la participation élevée à l’AG (plus de 72 % des actionnaires, contre 64 % en 2014) indique une mobilisation sans doute dictée par la volonté de réagir face au coup de force de l’Etat.Les actionnaires individuels présents jeudi restaient, de fait, dubitatifs quant au fond mais surtout à la manière d’imposer la loi Florange chez Renault. « Il y a un gros point d’interrogation, on manque d’information. On se demande lequel des deux [l’Etat ou M. Ghosn] nous entube », ironise Serge, ancien salarié du constructeur aujourd’hui à la retraite, et actionnaire depuis quinze ans. « Quand on voit comme l’Etat peut être mauvais gestionnaire, on a le droit d’être inquiet », estime pour sa part Daniel, également retraité de l’ex-Régie.Autre vent de fronde lors de l’AG : le vote sur la rémunération de M. Ghosn. Cette dernière, liée aux bons résultats du groupe, a triplé facilement, à 7,2 millions d’euros (en comptant les actions de performance) au titre de 2014. Consultatif depuis l’an dernier, le vote sur le sujet (« say on pay ») n’a recueilli que 58 % de votes pour. Un score famélique pour une AG, où les résolutions votées à moins de 90 % sont l’exception, et encore inférieur à celui de 2014 où M. Ghosn avait obtenu 64 % de suffrages – en faisant la lanterne rouge du CAC 40.Il faut dire que les émoluments du PDG sont traditionnellement rejetés par… l’Etat, adepte de la modération salariale dans les entreprises dont il est actionnaire. La réaction de Marc Ladreit de Lacharrière, président de Fimalac et administrateur présidant le comité de gouvernance de Renault, n’a guère aidé à éteindre la grogne. « Il n’y a aucune leçon à tirer » du mauvais score de jeudi sur le say on pay, a-t-il asséné en réponse à une question sur le sujet.Lire aussi :Loi Florange : les actionnaires vent deboutAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.04.2015 à 18h08 • Mis à jour le30.04.2015 à 22h05 L'épilogue du bras de fer entre Renault et l'Etat aura été en faveur de ce dernier, qui a réussi à imposer le droit de vote double à l'assemblée générale annuelle de l'entreprise, contre la volonté de la direction du constructeur automobile français.L'assemblée générale, qui s'est tenue jeudi 30 avril, a pris cette année une signification particulière, vu l'épreuve de force qui oppose depuis près d'un mois le gouvernement socialiste et le PDG de l'entreprise, Carlos Ghosn. Celui-ci a cherché à dédramatiser le revers, jeudi, estimant que l'essentiel était de « converger sur le fond ». Le ministre de l'économie, Emmanuel Macron, a salué « une bonne nouvelle, cohérente avec notre volonté de défendre un capitalisme de long terme ».Lire notre décryptage : Qu’est-ce que le droit de vote double que l’Etat veut défendre chez Renault ?« Une action, une voix »A l'origine de ce contentieux, la loi Florange de mars 2014, qui prévoit que tout actionnaire, y compris l'Etat, se voit automatiquement attribuer un droit de vote double à l'issue d'une période de deux ans de détention continue des titres.Seule l'assemblée générale peut empêcher l'application de ces dispositions, par un vote d'une résolution à la majorité des deux tiers. Or, elle n'a pas atteint ce seuil, avec 60,53 % de voix pour et 39,39 % contre.La résolution a été introduite par la direction de Renault dans l'ordre du jour : elle énonçait que Renault appliquerait dans ses futures assemblées générales le principe « une action, une voix ».Dans l'esprit du gouvernement, la loi Florange était censée lutter contre la spéculation et favoriser une stabilité de l'actionnariat. Dans le cas de Renault, le gouvernement avait sorti une botte secrète pour repousser la 12e résolution : faire monter sa part du capital de 15 à 19,74 %, par un rachat d'actions pour un montant situé entre entre 814 et 1 232 millions d'euros, devenant ainsi le principal actionnaire.Nissan, qui contrôle 15 % du capital de son allié Renault, a fait savoir que cela perturberait l'équilibre de l'alliance. Daimler, qui participe aussi à l'alliance, a fait part de la même préoccupation. D'autres actionnaires ont également fait connaître leur opinion défavorable à l'abandon du principe « une action-une voix », a relevé Renault.Le gouvernement a promis qu'il revendrait les actions Renault nouvellement acquises dès l'assemblée générale passée. Mais même avec 15 % des parts, l'Etat voit son influence renforcée après le vote de jeudi.Lire notre décryptage : Pourquoi Renault et l'Etat s'opposent Dominique Gallois Avec trois contrats Rafale en moins de trois mois en Égypte, en Inde et au Qatar pour 84 avions de combat, et bientôt 50 hélicoptères en Pologne, la France s’apprête cette année à connaître la meilleure vente d’armes à l’exportation de son histoire.Habituellement classés au troisième ou au quatrième rang mondial, les Français pourraient même détrôner les Russes de la deuxième place cette année, s’ils franchissent la barre des 20 milliards de dollars (18 milliards d’euros).Au ministère de la défense, cet objectif est jugé atteignable sachant que les deux gros contrats signés en Égypte, pour 24 Rafale et une frégate, et au Qatar, pour 24 avions de combat, représentent déjà 12 milliards d’euros. Celui pour les 36 appareils en Inde annoncé en avril n’est pas encore finalisé et n’est donc pas comptabilisé. Tout cela sans compter les nombreuses ventes de matériel dans différents pays pour des montants plus modestes, mais qui pourraient ensemble dépasser les 4 milliards d’euros.La France encore loin des Etats-UnisQuoi qu’il en soit, la France restera encore loin des Etats-Unis qui contrôlent la majorité du marché avec des exportations oscillant selon les années entre 60 et 80 milliards de dollars.C’est également la première fois que Paris exportera davantage d’armes qu’il n’en achète, sachant que son budget d’investissement en matériel oscille entre 10 et 15 milliards d’euros chaque année.Au cours de ces dernières années, les ventes à l’exportation ont toujours été inférieures aux achats d’équipement du pays, fluctuant autour de 5 à 6 milliards avec un pic, en 2014, à 8 milliards. L’impact de ce dynamise à l’exportation n’a pas encore été calculé. Seule référence, une étude réalisée sur les 6,8 milliards de commandes enregistrées en 2013 : l’export représentait alors 40 000 emplois et 8 % de la balance commerciale.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Lier la rémunération du patron à la performance de l’entreprise. La proposition semble tomber sous le sens. Mais visiblement, le fait que la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme des marchés financiers aux États-Unis en fasse désormais une obligation indique que le principe n’était jusqu’à présent pas respecté.La SEC a ainsi adopté, mercredi 29 avril, une disposition appelé « pay for performance », qui demande aux entreprises de publier l’ensemble des rémunérations (salaires, distributions d’actions gratuites, stock-options, bonus) des cadres dirigeants pour les cinq dernières années (trois années seront exigées pour les sociétés de plus petite taille).Ces données seront ensuite mises en regard avec le retour sur investissement des actionnaires sur la même période, c’est-à-dire l’évolution en pourcentage du prix de l’action de l’entreprise considérée. Enfin ce retour sur investissement sera comparé avec celui constaté dans des entreprises de taille similaire et du même secteur d’activité. Ce suivi de l’évolution des rémunérations par rapport aux performances devra être publié chaque année et faire l’objet d’un vote en assemblée générale.Cette disposition vise à répondre aux critiques qui avaient surgi dans la foulée de la crise financière de 2008. Les rémunérations hors de proportions touchées par certains dirigeants avaient été considérées comme des encouragements à la prise de risque et à des gains à court terme. Des comportements qui ont contribué à précipiter la crise.181 fois le salaire moyenDès 2011, la SEC avait déjà instauré un droit de regard sur la rémunération au travers du « say on pay » (littéralement, « se prononcer sur la rémunération »), en votant, lors des assemblées générales (AG), sur la rémunération des dirigeants. Mais il s’agit d’un vote consultatif sans contrainte pour l’entreprise de modifier les montants accordés aux dirigeants. Larry Ellison, le patron d’Oracle a ainsi essuyé trois votes négatifs en AG, trois années de suite, sans que cela ait une quelconque conséquence sur sa rémunération.En fait, depuis la fin de crise financière, les rémunérations des dirigeants sont reparties de plus belle à la hausse. En 2009, un patron d’une grande entreprise aux États-Unis gagnait en moyenne 181 fois le salaire moyen américain. Aujourd’hui le rapport est de 257 fois. Dans le même temps, pour le salarié lambda, l’évolution a été moins spectaculaire : + 1,3 % en 2013, selon le Bureau of Labor Statitics.Pour répondre à cette dérive, la SEC avait adopté en 2013 une autre disposition visant à imposer un ratio entre la rémunération des dirigeants et le salaire médian dans l’entreprise. Cette mesure avait provoqué une bronca de la part des lobbies patronaux qui avaient critiqué sa complexité et avaient estimé que cela pourrait créer un désavantage pour les entreprises américaines face à leurs concurrents étrangers.La nouvelle règle, qui va être désormais soumise à discussion publique pendant 60 jours, devrait dissuader les conseils d’administration d’accorder des packages de rémunération sans réfléchir, ont estimé les trois membres de la SEC qui se sont exprimés en sa faveur.En revanche, les deux membres républicains qui s’y sont opposés, Daniel Gallagher and Michael Piwowar, ont critiqué cette « approche universelle », considérée comme une intrusion du gouvernement dans le processus de décision des entreprises pour rémunérer leurs dirigeants.Lire aussi :Le déclin inexorable des syndicats américainsStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel C’est une bonne nouvelle. En avril, les prix à la consommation sont restés inchangés (0 %), après quatre mois consécutifs de recul, selon les données officielles publiées jeudi 30 avril par Eurostat.Dans le détail, les prix de l’énergie ont baissé de 5,8 % sur un an, tirés par la chute des cours de l’or noir. En revanche, l’inflation hors énergie s’est établie à 0,7 %.Voilà de quoi éloigner le spectre déflationniste planant depuis des mois sur la zone euro. Si tous les économistes ne s’entendent pas sur sa définition, la déflation correspond selon l’Insee à une baisse généralisée, durable et auto-entretenue des prix. Ce phénomène s’est clairement manifesté en Espagne et en Grèce, mais la zone euro dans son ensemble a pour l’instant été épargnée.L’objectif de 2 % d’inflationPour la Banque centrale européenne (BCE), qui cible une inflation à long terme de 2 %, ce chiffre est une bonne nouvelle. D’autant que d’après les statistiques publiées mercredi 29 avril par ses services, le crédit au secteur privé est enfin reparti à la hausse en mars (+0,1 %) après des mois de repli.De fait, la zone euro semble enfin engagée sur la voie de la reprise. Grâce à la baisse des cours du pétrole, d’abord, qui soutiennent efficacement la consommation des ménages.Grâce, aussi, à la politique ultra-accommodante de la BCE : le 9 mars dernier, celle-ci a lancé une politique de rachat massif de dettes publiques, à hauteur de 60 milliards d’euros par mois. Un programme ambitieux qui a déjà permis de faire chuter l’euro (– 25 % face au dollar sur un an) et de tirer l’ensemble des taux d’intérêts de la zone euro à la baisse.Une telle baisse des taux contribue au redressement du crédit, notamment dans les pays du sud de la zone euro, mais assure également des coûts de financement durablement bas aux États.Selon les économistes, il faudra néanmoins des mois encore avant l’inflation ne se rapproche de la cible de 2%.Lire aussi :La BCE poursuit ses mesures de soutien massif à l’économieMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Dominique Gallois Avril aura soufflé le chaud et le froid en matière de résultats d’entreprises. Si le premier trimestre s’avère porteur pour les firmes exportatrices dopées par la chute de l’euro face au dollar, le secteur pétrolier en ressort plombé par l’effondrement du prix du baril. Et plus particulièrement les équipementiers de cette industrie, qui subissent de plein fouet le ralentissement des investissements de leurs grands clients pétroliers et gaziers.Mercredi 29 avril, Vallourec, le fabricant de tubes sans soudure a annoncé la suppression de 2 000 postes dans le monde d’ici à 2017, soit 10 % de ses effectifs, dont 900 en France. Le français veut réduire d’un tiers ses capacités de production de tubes en Europe, et cherche dans le même temps un « partenaire majoritaire » pour reprendre son aciérie de Saint-Saulve (Nord) qui emploie 350 personnes. Pour cause, le groupe qui avait enregistré des pertes en 2014 est encore dans le rouge au premier trimestre.« L’objectif est à la fois d’améliorer notre compétitivité et de réduire nos surcapacités en Europe dans notre métier du tube sans soudure », a expliqué le président du directoire Philippe Crouzet. Il n’a cependant pas détaillé les sites concernés, mais a estimé que la pyramide des âges est favorable et que des mesures de reclassements devraient « minimiser les départs contraints ». Selon La Voix du Nord, sur les deux sites de la région, « les élus et les syndicats disposent des chiffres inquiétants et recoupés : 550 suppressions d’emplois à Saint-Saulve et 180 pour le site d’Aulnoye-Aymeries. »Jugeant ces suppressions d’emplois « inadmissibles et inacceptables en l’état », Valérie Létard, la présidente de Valenciennes Métropole et sénatrice du Nord (UDI/UC), demande l’organisation d’une table ronde avec le ministère de l’économie, la direction du groupe et les élus concernés. Pour elle, la direction doit s’expliquer sur la cession de l’aciérie de Saint-Saulve. « Pourquoi investir autant pour ensuite revendre ? », s’interroge-t-elle.Bercy a les moyens d’influerEmmanuel Macron, le ministre de l’économie, a lui aussi réagi en assurant que l’Etat sera « attentif à ce qu’il n’y ait ni départ contraint, ni fermeture de site en France ». Il le sera d’autant mieux que l’Etat est actionnaire de Vallourec par l’intermédiaire de la BPI à hauteur de 7,77 %. Il en est même l’un des deux seuls grands porteurs de parts connus avec les salariés (7,61 %), les 82 % restant étant en Bourse.A la différence de l’ancien ministre de l’économie Arnaud Montebourg, qui ne pouvait pas intervenir directement sur les décisions d’ArecelorMittal à Florange (Moselle), l’Etat n’étant pas au tour de table, son successeur à Bercy a les moyens d’influer.Voilà une occasion idéale pour Emmanuel Macron de « façonner un capitalisme à l’image de nos ambitions », comme il disait vouloir le faire récemment dans Le Monde pour réindustrialiser la France. « Il faut pour cela être volontaire, et donc accepter que l’économie de marché est un rapport de forces sur lequel nous avons les moyens de peser. » Chiche ?Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurent Telo et Alexandre Piquard Pour certains, la pilule n’est pas encore passée : six jours après la désignation de Delphine Ernotte à la présidence de France Télévisions, le processus par lequel le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) l’a choisie reste critiqué. Souvent dénoncé comme opaque, le déroulement de ce processus a laissé un goût amer à des candidats malheureux. Mais aussi à certains membres du CSA lui-même. Un point, notamment, suscite le ressentiment : les modalités du vote selon lequel le conseil a établi, le 15 avril, la liste des candidats auditionnés. A l’époque, l’absence de certains candidats expérimentés a étonné : Marie-Christine Saragosse, présidente de France Médias Monde, Emmanuel Hoog, PDG de l’AFP et candidat non officiel, ou Didier Quillot, ancien dirigeant d’Orange et de Lagardère Active.Selon nos informations, certains des huit membres du collège du CSA ont été surpris par la méthode finalement retenue. Ils pensaient que chacun des conseillers cocherait des cases dans la liste des trente-trois candidats en lice : les postulants ayant reçu cinq voix seraient de facto retenus pour audition, mais le collège discuterait ensuite des cas ayant obtenu moins de voix. Une façon de parachever la liste finale en n’omettant aucun candidat de qualité.BlocOr, le jour de la séance, le président Olivier Schrameck a instauré un vote à bulletin secret, sur chaque candidat, l’un après l’autre, par ordre alphabétique. Après chaque vote n’ont été retenus que les candidats ayant obtenu cinq voix sur huit. Ceux avec quatre voix ou moins ont été recalés, sans possibilité de repêchage.Des conseillers ont le sentiment d’avoir été pris de court. Et pensent que la méthode choisie a permis à un bloc de quatre membres du CSA de favoriser l’élimination de candidats sérieux, dès l’établissement de la liste des sept candidats à auditionner. Il s’agirait des quatre conseillers ayant opté pour Delphine Ernotte dès le premier tour du vote final, qui en comptera trois : Olivier Schrameck et la conseillère chargée de l’audiovisuel public, Sylvie Pierre-Brossolette, nommés début 2013, ainsi que Nathalie Sonnac et Nicolas Curien, arrivés début 2015.Au CSA, on confirme simplement que chaque candidat a fait l’objet d’un vote à bulletin secret à la majorité des cinq voix, réfutant un changement imprévu.Des critiques ne se sont pas gênés depuis pour souligner que cette procédure a évité à Mme Ernotte, directrice exécutive d’Orange France, une concurrence importante : une femme dotée, elle, d’une expérience dans l’audiovisuel public (Marie-Christine Saragosse), un professionnel du secteur de 52 ans (Emmanuel Hoog), ainsi qu’un ancien dirigeant d’Orange France, familier de la production audiovisuelle (Didier Quillot).Interrogé sur la mise à l’écart de Mme Saragosse, Olivier Schrameck a rappelé sur France Inter qu’elle est à « mi-mandat » à France Médias Monde (France 24, RFI…). Mais Mathieu Gallet n’était-il pas aussi en cours de mandat avant d’avoir été choisi pour Radio France ? M. Hoog est également en poste dans le public, mais pour un second mandat. Et pourquoi les membres du CSA (que la plupart des candidats ont rencontré de manière informelle ces derniers mois) n’ont-ils pas évoqué ce critère à l’avance ? M. Quillot, lui, n’a cessé de marteler qu’il trouvait son éviction « incompréhensible ».Lire aussi :Delphine Ernotte sera la première présidente de France TélévisionsEviter le blocage de l’institutionTout ne s’est, bien sûr, pas joué sur la shortlist. Mais la persistance d’une critique met en lumière la division qui s’est installée au sein du CSA. Le face-à-face final l’a illustrée. Le jeudi de la désignation, face aux quatre « votes Ernotte », quatre autres conseillers ont choisi Pascal Josèphe, ancien de TF1 et France 2 : Nicolas About et Mémona Hintermann, souvent décrits comme des opposants au président du CSA, ainsi que Patrice Gélinet et Francine Mariani-Ducray – dont trois ont été nommés avant l’élection de François Hollande. Cette dernière, membre du conseil d’Etat comme Olivier Schrameck, aurait évité le blocage de l’institution en basculant finalement pour Mme Ernotte, après s’être d’abord prononcée pour le président sortant, Rémy Pflimlin, puis avoir rejoint le groupe « Josèphe ».Certains conseillers « malheureux » – et des candidats – ont l’impression que quatre membres du CSA étaient déterminés à faire élire Delphine Ernotte. Et qu’ils n’ont pu les contrer… Défendre un candidat n’a rien d’illicite. Mais, au-delà des rancœurs et du sain débat dans une institution, la désignation du nouveau président de France Télévisions laisse des traces au CSA, qui contrastent avec l’unanimité affichée lors de la nomination de Mathieu Gallet, en février 2014. Et en cas de crise pendant le mandat de Delphine Ernotte, le conseil et la présidente risquent de se voir rappeler les tensions autour de sa nomination.Lire aussi :Drôle de campagne pour la présidence de France TélévisionsLaurent TeloJournaliste au MondeAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard La mesure était à l’étude, elle est désormais quasi acquise : un amendement propose d’alourdir la taxation des reventes de chaînes de la TNT, après la polémique déclenchée par la vente de Numéro 23, critiquée comme spéculative.Le texte adopté au Sénat, mercredi 6 mai, dans le cadre de la « loi Macron », instaure une ponction de 20 % si la cession intervient moins de cinq ans après l’attribution de la fréquence, de 10 % si elle a lieu entre 5 et 10 ans, et de 5 % au bout de 10 ans.Cette taxation n’était jusqu’ici que de 5 %, suite à la mobilisation du sénateur David Assouline, notamment. Et les cessions étaient interdites avant deux ans et demi de détention.Lire aussi :TNT : Numéro 23 dans l’escarcelle de NextRadioTVLa ministre de la culture, Fleur Pellerin ne s’est pas opposée à l’amendement déposé par la sénatrice UMP Dominique Sassone-Estrosi, rapporteur de la loi sur la croissance et l’activité. C’est un signe que le gouvernement soutient implicitement la mesure.Il étudiait d’ailleurs une réforme depuis la vente, le 2 avril, de Numéro 23 pour 90 millions d’euros, par ses actionnaires, dont Pascal Houzelot (membre du conseil de surveillance du Monde).Lire aussi :Numéro 23 : Réflexion sur une réforme des ventes de chaînesDes chaînes concurrentes et des élus se sont indignés d’une plus-value réalisée rapidement, alors que la fréquence avait, elle, été accordée gratuitement par le Conseil supérieur de l’audiovisuel, en 2012.Les fréquences hertziennes, associées à des obligations de diffusion et de production, diffèrent ainsi des fréquences télécoms, mises aux enchères.Lire aussi :Numéro23 : polémique sur une plus-value « scandaleuse »La mesure adoptée par le Sénat doit encore passer le cap de la Commission mixte paritaire - chargée d’« accorder » les textes votés par les députés et les sénateurs. Elle ne devrait pas pouvoir s’appliquer à la vente de Numéro 23, estime une source proche du dossier. Notamment parce qu’il n’y aurait pas de rétroactivité.La disposition ne sera d’ailleurs effective qu’après l’agrément que doit délivrer le CSA, qui a promis de prendre le temps de faire une étude d’impact économique. Et de prendre en compte le « contexte », comme l’a dit Olivier Schrameck, président du CSA, en audition  au Sénat mercredi 6 mai.Numéro 23, chaîne dédiée à la « diversité  » au sens large, n’est créditée que de 0,7 point de parts d’audience.Le groupe NextRadioTV (BFM-TV, RMC...), qui l’a acquise, assure avoir agi comme ses concurrents TF1 ou Canal +, qui ont, avant lui, racheté des chaînes de TNT. Déclenchant déjà à l’époque des polémiques.Lire aussi :Numéro 23 : « TF1 et Canal+ ont aussi racheté des chaînes TNT »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Steeve Poitrinel a 29 ans et travaille comme ingénieur système et réseau au sein d’une structure associative à Paris. Pour lui, l’entreprise idéale doit avant tout veiller au plein épanouissement de ses collaborateurs. Comment ? En favorisant leur évolution professionnelle mais aussi en respectant leur vie privée.Lire aussi :Tassadit Boumrar : « L’entreprise idéale n’existe pas »Elodie Chermann (Propos recueillis par) Laurence Girard Les éleveurs de viande bovine veulent faire entendre leur malaise. Des producteurs de la Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles (FRSEA) et des Jeunes agriculteurs des Pays de la Loire ont décidé de bloquer trois abattoirs du groupe Bigard, leader français de l’abattage. Les sites de Socopa à la Roche-sur-Yon, de Charal à Cholet (Maine-et-Loire) et de Socopa à Cherré (Sarthe) sont visés par les manifestants depuis mercredi 6 mai au soir. Deux autres abattoirs ont été bloqués, à Villefranche-d’Allier (Allier) et à Venarey-les-Laumes (Côte-d’Or).Le mouvement devait être levé jeudi en soirée mais reprendre de plus belle lundi. La FNB a appelé, jeudi soir, à « de nouvelles actions de blocage coup de poing dans les jours prochains, au renforcement du mouvement et à la mobilisation de l'ensemble des régions. »Cette action est lancée comme un avertissement. Car la tension monte au sein des éleveurs depuis plus d’un an. Lundi 4 mai, Jean-Pierre Fleury, le président de la Fédération nationale bovine (FNB), filiale du premier syndicat agricole, la FNSEA, a été reçu par le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll.À l’issue de cette rencontre, M. Le Foll a rappelé qu’il avait demandé à la MSA, la sécurité sociale agricole, des reports ou des effacements de cotisations. Une première enveloppe de 3,3 millions d’euros a été consacrée à cette filière. Il a ajouté que 2 millions d’euros de fonds liés des allégements des charges ont également été débloqués. Autant de mesures d’urgence pour faire face aux problèmes aigus de trésorerie. Le ministre a annoncé, dans la foulée, la tenue d’une table ronde avec les acteurs de la filière pour arrêter une stratégie pour l’exportation.200 euros en moins sur chaque bête vendueMais ce que demandent les éleveurs est tout autre. Ils veulent une augmentation du prix payé aux producteurs. « En 2013 et pendant près d’un an et demi, on avait retrouvé de l’attractivité dans les tarifs. Mais, depuis plus d’un an, on observe une dégradation des cours. Nous avons perdu 20 % du prix et ce malgré la segmentation des morceaux, la mise en valeur des races. Nous sommes au bord du gouffre », témoigne Alain Aupetitgendre.Cet éleveur de vache charolaise dans le Cher affirme avoir perdu 200 euros sur chaque bête vendue en 2014, bien qu’il ne vende qu’une partie de sa production à Socopa, développant une offre de vente directe et de commercialisation auprès des collectivités.Les éleveurs bénéficient d’une relative réduction du prix de l’alimentation animale suite au tassement du prix des céréales, mais rien de comparable à la chute de leur prix de vente.Les éleveurs mettent ainsi en parallèle la brusque dégradation de leur situation financière comparée à celle des industriels et de la grande distribution. Ils se réfèrent à l’Observatoire des prix et des marges, publié le 21 avril. La FNB estime que ce rapport « confirme le hold-up par l’aval de la filière bovine ».Ce document précisait qu’en 2014, les prix payés aux producteurs avaient baissé de 6 % à 8 % quand le prix de vente au détail avait progressé de 1 %.Lire aussi :La distribution alimentaire garde ses margesLes industriels et la grande distribution ont reconstitué leurs marges quand la FNB estime qu’il manque 50 centimes par kilo de carcasse à la rémunération des producteurs pour équilibrer leurs coûts.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Philippe Varin a menacé de démissionner de son poste de président du conseil d’administration d’Areva le 6 mai, après les violentes critiques de Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, contre la retraite chapeau de 299 000 euros bruts par an octroyée à l’ancien patron de PSA Peugeot-Citroën. « C’est inacceptable, avait déclaré le ministre de l’agriculture à la mi-journée. Quelle image, quelle idée on donne de l’exemplarité ? Franchement, quelque part, ça me met un peu en colère ».M. Varin aurait alors téléphoné au ministre de l’économie pour lui présenter sa démission. Emmanuel Macron l’a refusée, apportant même son soutien au président d’Areva, quelques heures plus tard, dans une déclaration écrite adressée à l’Agence France-Presse. « Le gouvernement maintient sa confiance dans Philippe Varin », y indique-t-il. Sa retraite est « bien conforme aux engagements pris par celui-ci en 2014 et aux dispositions votées par l’assemblée générale de PSA la même année. » Cette retraite avait alors été divisée par plus de deux, passant de 664 000 euros bruts à 299 000 euros.Bercy a également précisé que cette pension est « conforme au code Afep/Medef », mais que « l’Etat a néanmoins voté contre à chaque fois qu’il en a eu l’occasion, depuis qu’il est devenu actionnaire de PSA » en 2014.Lire nos explications :Comment l’ex-patron de PSA touchera finalement une retraite chapeau6 000 suppressions d’emplois dans le mondeCes tensions s’inscrivent dans un contexte particulier. M. Varin travaille actuellement au sauvetage d’Areva, lourdement handicapé par une perte de 4,8 milliards d’euros en 2014, le boulet du chantier du réacteur EPR de Finlande (délais, surcoûts énormes…) et, plus globalement, par la déprime du marché nucléaire mondial.Cette polémique, qui fragilise M. Varin, a surgi à la veille du lancement, jeudi 7 mai, d’une négociation sociale qui doit déboucher, dans quelques mois, sur la suppression de près de 6 000 postes dans le monde, dont environ 3 500 en France.Lire les dernières informations :Areva va supprimer entre 5 000 et 6 000 emplois dans le mondeM. Varin et son directeur général, Philippe Knoche, se battent pour éviter un dépeçage complet du groupe nucléaire, tout en étant conscients que celui-ci ne peut plus garder son périmètre d’activités actuel et qu’il devra céder des actifs pour survivre.De son côté, EDF est désormais prêt à acheter l’ensemble d’Areva NP, la filiale chargée de la conception, de la fabrication et de la maintenance des réacteurs nucléaires. Mais à un prix acceptable pour le groupe d’électricité, qui est lourdement endetté.De bonne source, on indique qu’Areva refuse de transmettre tous les éléments permettant une juste estimation de la valeur d’Areva NP, valorisé 2,7 milliards dans les comptes. Mais il n’est pas sûr qu’EDF veuille mettre cette somme pour prendre le contrôle d’une activité qui souffre de la déconfiture du nucléaire au Japon, en Allemagne ou aux États-Unis, trois des plus gros pays clients d’Areva.Par ailleurs, la seule activité ingénierie nucléaire d’Areva a été valorisée un peu moins de 300 millions d’euros, alors que le groupe nucléaire en réclame environ 1 milliard. Le gouvernement va trancher, courant mai, sur une probable prise de contrôle d’Areva NP par EDF. Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Le groupe Alibaba a annoncé, jeudi 7 mai, à l’occasion de la présentation de ses résultats annuels, qu’il se dotait d’un nouveau PDG. Jonathan Lu, nommé à ce poste en mars 2013 par le fondateur Jack Ma, désireux lui-même de prendre de la hauteur vis-à-vis du fonctionnement quotidien du géant du e-commerce et d’entamer le passage de relais à la génération suivante, sera remplacé le 10 mai par Daniel Zhang, jusqu’alors directeur des opérations. Le champion du commerce en ligne a enregistré un chiffre d’affaires en hausse de 45 % au premier trimestre 2015 par rapport à la même période l’an dernier, davantage que ne le prédisaient la plupart des observateurs. Ses ventes ont atteint 17,4 milliards de yuans, soit 2,4 milliards d’euros, sur les trois premiers mois de l’année, mais ses bénéfices subissent en en revanche une forte baisse, de 49 %, à 2,8 milliards de yuans, 406 millions d’euros. Alibaba revendique 350 millions d’usagers sur l’année écoulée, 289 millions sur terminaux mobiles, considérés comme la nouvelle clé du secteur.La valorisation boursière du groupe de Hangzhou a néanmoins chuté de 70 milliards de dollars depuis son entrée à la cotation en septembre. L’euphorie qui avait entouré cet événement, la plus importante introduction de l’histoire, est depuis retombée. « Nous continuons à mettre en place notre stratégie de croissance et nous focalisons sur la création de valeur à long terme », a commenté sobrement Maggie Wu, la directrice financière de cet empire.Message à destination des actionnairesA court terme pourtant, et malgré l’habitude d’Alibaba de montrer au monde extérieur qu’il agit à sa guise, le roi du commerce en ligne s’est résolu à prouver qu’un changement est engagé en présentant son nouveau PDG.Le message est d’abord à destination des actionnaires, qui pourraient s’impatienter, mais également du gouvernement chinois. En janvier, le régulateur avait bruyamment accusé Alibaba de permettre aux vendeurs de contrefaçon d’écouler fausses cigarettes, bouteilles d’alcool et autres sacs de luxe – un comble si l’on considère que les autorités chinoises sont régulièrement accusées elles-mêmes de ne pas lutter activement contre ce type de fraudes.Certains actionnaires avaient découvert ainsi la possibilité, peu envisagée en amont, que l’Etat chinois se retourne contre ce groupe incontournable. Le cours de l’action avait vacillé.Dans ce contexte, Jack Ma n’avait alors eu d’autre choix que d’adopter un ton conciliant vis-à-vis du régulateur. « Nous ne voulons pas que les gens pensent de manière erronée que Taobao [le site de vente en ligne destiné aux particuliers d’Alibaba] est une plate-forme de vente de faux produits », avait déclaré le milliardaire début février. Il avait ensuite longuement échangé avec le directeur de l’administration chargée de la supervision de la qualité des produits et s’était engagé à coopérer au plus près avec lui.Lire aussi :Alibaba est-il devenu trop puissant en Chine ?Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) A quoi joue Athènes ? Mardi 5 mai, dans une note offensive, le bureau du premier ministre grec, Alexis Tsipras, impute le blocage actuel des discussions aux « graves désaccords entre le Fonds monétaire international (FMI) et l’Union européenne (UE) » qui font peser « de grands risques sur les négociations ». Très remonté, le gouvernement assure que « dans ce contexte, il ne peut pas y avoir de compromis. La responsabilité en incombe uniquement aux institutions et à leur coordination déficiente. » Lire aussi :La Grèce joue sur les divisions de ses créanciersLe lendemain, mercredi, changement de ton radical. Alexis Tsipras calme le jeu en multipliant les échanges téléphoniques. Avec le président français, François Hollande, mais aussi avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker.A l’issue de ce dernier entretien est ressortie « la volonté commune d’une solution mutuellement bénéfique », selon un communiqué commun. L’accent est mis justement sur la réglementation du marché du travail et du système de retraite, ces deux sujets si chers au FMI et pierre d’achoppement depuis des semaines…« Réalisme de négociation »Athènes persiste ainsi à souffler alternativement le chaud et le froid dans les négociations. Cette tactique du gouvernement grec étonne, et épuise, à Bruxelles mais pas vraiment à Athènes. Alexis Tsipras doit rassurer, en Grèce, ceux qui redoutent – notamment dans ses propres rangs – que cette dernière ligne droite des négociations n’aboutisse à des concessions trop éloignées du programme sur lequel son parti de la gauche radicale Syriza a conquis le pouvoir. En pointant du doigt les divisions de ses créanciers, le gouvernement s’adresse donc avant tout à son opinion publique et espère peut-être au passage obtenir quelques concessions.Lire aussi :La Grèce ne doit pas sortir de la zone euroSur le fond, les négociations continuent sur la même ligne. Côté grec, le changement au sein de l’équipe en charge des discussions, opéré au lendemain du turbulent Eurogroupe du 24 avril dernier, n’a rien révolutionné. Pour le politologue Elias Nikolakopoulos, la nomination d’Euclide Tsakalotos à la fonction de coordinateur de cette équipe « a été un pas vers un réalisme de négociation car elle a répondu au rejet par les Européens du ministre des finances Yanis Varoufakis, mais pour autant le projet grec reste le même ».L’ensemble du programme économique du gouvernement a été élaboré ces deux dernières années sous l’égide de l’économiste et actuel vice-président du gouvernement Yannis Dragasakis. Un membre historique du parti communiste grec, passé en 1991 dans les rangs du Synaspismos, devenu depuis Syriza. Yannis Dragasakis est à la fois proche d’Alexis Tsipras tout en ayant la confiance des éléments plus radicaux du parti.Discret, voire taiseux, Euclide Tsakalotos, professeur d’économie diplômé d’Oxford est à l’opposé du style flamboyant de VaroufakisC’est lui qui, à l’abri des caméras, pilote la stratégie de négociation avec les créanciers du pays. « En première ligne, pour incarner la Grèce et prendre les coups, le premier ministre a placé dans un premier temps Yanis Varoufakis, qui, avec son aura d’économiste-star et cosmopolite, a réussi à replacer le problème grec au centre de l’attention mondiale, explique Elias Nikolakopoulos. Désormais c’est au tour de Tsakalotos de reprendre le flambeau. »Discret, voire taiseux, ce professeur d’économie diplômé d’Oxford est à l’opposé du style flamboyant de Varoufakis et cadre a priori plus souplement avec l’atmosphère feutrée de Bruxelles. C’est en fait, lui aussi, un marxiste revendiqué. Et même un cadre du comité directeur de Syriza, là où Varoufakis a toujours précieusement cultivé son indépendance en ne s’attachant au parti que lors des dernières élections.Il défend les mêmes positions, rappelle, lorsqu’il est interrogé par la presse, qu’un gouvernement de gauche est tenu de réguler le marché du travail, qu’il est hors de question de baisser les retraites ou d’augmenter la TVA et n’hésiterait pas à s’en remettre au peuple – c’est-à-dire à recourir au référendum – en cas d’échec des négociations.Au final, qu’elles soient portées par Varoufakis ou Tsakalotos, ce sont toujours les mêmes idées de Dragasakis qui cheminent à Bruxelles. Ce trio a toute la confiance d’Alexis Tsipras.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.05.2015 à 11h45 • Mis à jour le07.05.2015 à 13h40 | Jean-Baptiste Jacquin Il n’est jamais aisé d’apprécier un projet en faisant totalement abstraction de la personnalité de son concepteur. Il est même prudent de ne pas omettre cet élément humain, essentiel dans la vie des entreprises. A condition que cela ne pollue pas le regard.Chez Renault, la lutte de personnalités qui s’était instaurée entre Carlos Ghosn, le PDG, et Carlos Tavares, son ex-numéro deux, a joué un rôle dans certains arbitrages. Jusqu’au clash de l’été 2013 qui a provoqué le renvoi du second, devenu depuis le patron de PSA Peugeot Citroën, le concurrent.La question de la relance de la marque de sport Alpine, véritable serpent de mer au sein du groupe Renault qui l’avait éteinte dans l’indifférence en 1995, en a souffert. Mais, aujourd’hui, c’est décidé. Carlos Ghosn a donné son feu vert au programme qui devrait déboucher sur la commercialisation d’une première voiture coupé sport en 2016, comme l’a révélé le magazine Challenges. Une enveloppe de 600 millions d’euros d’investissement est prévue, et un second véhicule Alpine, un 4 × 4 urbain (les spécialistes disent SUV), devrait suivre.M. Tavares, à peine intronisé bras droit du big boss en 2011, avait fait part de sa volonté de ressusciter la marque de voitures de sport, qui avait connu son heure de gloire avec l’Alpine A110 sur les rallyes dans les années 1970. Renault, qui souffre de son absence sur le marché haut de gamme, a été intrigué par la création de la marque DS par Citroën. Un véritable succès, malgré le trou d’air commercial actuel.Passionné de sport automobile, lui-même pilote de bolide sur des circuits, M. Tavares avait fini par convaincre son patron de se lancer dans l’aventure. M. Ghosn, beaucoup moins enthousiaste, avait accepté à condition de partager les risques. Un partenariat avait été conclu en grande pompe, fin 2012, avec le britannique Caterham, qui détiendrait 50 % de la société Alpine-Caterham au côté du groupe tricolore. Un modèle a été dessiné, sa production serait affectée à l’usine Renault de Dieppe (Seine-Maritime), spécialisée dans les petites séries.Colossal défiMais patatras ! les deux Carlos divorcent bruyamment. Et les difficultés de Caterham font échouer la coentreprise dont Renault rachète 100 % des parts en juin 2014. On aurait pu croire la résurrection d’Alpine enterrée. C’est le contraire qui s’est produit.Le projet Tavares devient aujourd’hui un projet d’entreprise. Ce qui change tout. Même si ce pari est loin d’être gagné. Créer ou relancer une marque est un colossal défi dans l’automobile qui concerne jusqu’au réseau de distribution. On ne vendra pas une Alpine dans une concession où s’écoulent des Logan de Dacia.En donnant le top départ du développement de cette voiture de sport et de la création d’une ligne Alpine, M. Ghosn sait qu’il prend un gros risque. Mais il met toutes les chances de son côté pour réussir.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard Les prix des produits alimentaires mondiaux sont toujours orientés à la baisse. Selon les données publiées, jeudi 7 mai, par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ils ont encore reculé de 1,2 % en avril par rapport au mois précédent. Le retrait est de 19,2 % par rapport à avril 2014.Compte tenu de ce nouveau recul, l’indice FAO, à 171 points, se situe à son niveau le plus faible depuis juin 2010.Sur ce dernier mois, ce sont les produits laitiers qui ont fait chuter l’indice. Les prix du lait, de la poudre de lait et du beurre glissent de 6,7 %.Cette tendance s’explique par la bonne collecte européenne, encouragée par la fin des quotas laitiers, mais aussi par les incertitudes de consommation sur le marché chinois et par le maintien de l’embargo russe.Le prix du sucre continue, lui aussi, de glisser, tombant ainsi à des niveaux qu’il n’avait pas connus depuis février 2009.Seuls les prix de la viande progressentL’indice du prix des céréales perd aussi 1,3 %. Le prix du blé est pénalisé par les récoltes importantes et le ralentissement des échanges commerciaux. Celui du riz suit la même tendance, quand le maïs est stable.Le fléchissement de l’indice des huiles végétales, de 1 %, est dû essentiellement à la faiblesse continue de l’huile de palme, provoquée par une récolte plus qu’abondante en Malaisie et en Indonésie. À l’inverse, les huiles de soja et de tournesol sont orientées à la hausse.Dans ce tableau, la viande fait figure d’exception. Son indice progresse de 1,7 % grâce à une revalorisation de la viande de bœuf.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel Est-ce la fin de l’embellie ? Le vent d’optimisme qui soufflait depuis plusieurs semaines sur les marchés semble retomber. Mercredi 6 mai, le prix du baril de pétrole a grimpé à 60,93 dollars à New York, son plus haut niveau de clôture depuis début décembre 2014 ; le brent, à Londres, a culminé à 67,77 dollars. Après huit mois de recul marqué, les cours de l’or noir ont repris près de 50 % depuis le 1er janvier.Les taux souverains, eux aussi, poursuivent leur remontée. Celui des obligations allemandes à dix ans – il est considéré comme une référence en zone euro – s’établissait ainsi à 0,64 % jeudi 7 mai au matin, après avoir atteint un point bas à 0,05 % le 17 avril. Dans le même temps, l’euro est remonté à 1,13 dollar, après avoir frôlé la parité début mars.« Dangers potentiels »Comme si cela ne suffisait pas, Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale américaine (banque centrale, Fed) a semé le trouble, mercredi, en lançant un avertissement aux investisseurs. « La valorisation des marchés boursiers est aujourd’hui généralement assez haute, a-t-elle déclaré. Il y a des dangers potentiels dans ce domaine. » Chahutée à la suite de ces propos, la Bourse de New York a clôturé en baisse, mercredi soir, l’indice S&P 500 cédant 0,45 %, à 2 080,15 points.Les marchés auraient-ils perdu l’esprit ? « Disons qu’ils sont un peu déboussolés », commente Jonathan Loynes, chez Capital Economics. Les mouvements de ces derniers jours sont en effet alimentés par des facteurs en partie spécifiques et en partie communs.La hausse du pétrole est, sur fond de crainte de tensions au Moyen-Orient, dopée par les nouvelles qui concernent les stocks de brut aux Etats-Unis. Après seize semaines de hausse continue, ces derniers ont commencé à reculer, d’après les données publiées, mercredi 6 mai, par le département américain de l’énergie. « Beaucoup pensaient que [ces] réserves, au sommet, pousseraient longtemps encore les cours à la baisse. Ils avaient tort », explique Jean-Louis Mourier, chez Aurel BGC.Or la remontée des cours de l’or noir a déjà un impact sur l’inflation. Les prix se sont stabilisés en avril (+ 0 %) en zone euro, après avoir reculé de 0,1 % en mars. « Le risque déflationniste s’éloigne », résument les analystes de Natixis. Et les nouvelles prévisions de croissance de la Commission européenne, publiées le 6 mai, confirment l’embellie de la conjoncture sur le Vieux Continent.Ce sont surtout ces bonnes nouvelles qui poussent l’euro et les taux souverains à la hausse, même si la crise grecque les alimente aussi. « Ces taux sont en grande partie corrélés aux perspectives de croissance et d’inflation futures », rappelle M. Mourier.Une correction bienvenueSelon lui, la remontée de ces derniers jours, même si elle est un peu brutale, n’a donc rien d’inquiétant : il s’agit d’une correction plutôt bienvenue. Aux yeux des économistes, les taux souverains avaient trop baissé. Certains, comme ceux des obligations allemandes à sept ans, sont même passés en territoire négatif.Ce qui n’empêche pas certains analystes de s’interroger sur l’efficacité du programme de rachats massifs de dette publique lancé par la Banque centrale européenne (BCE) le 6 mars, le « quantitative easing » (QE). N’avait-il pas pour but de faire baisser les taux d’Etat, justement ?C’est toute la complexité de ce programme dont l’objectif premier est de réanimer le crédit et la croissance dans la zone euro, tout en contrant les pressions déflationnistes. La légère hausse des taux souverains, liée à l’amélioration de la conjoncture, est donc plutôt le signe que la politique de la BCE fonctionne. « La même chose s’est produite aux Etats-Unis et au Japon : après avoir fait baisser les taux, le QE alimente leur remontée », explique M. Mourier.Mais cela illustre aussi la surchauffe de marchés. Pensant que la BCE ne trouverait pas assez d’obligations souveraines à acheter pour son programme QE, les investisseurs se sont rués sur ces dernières avant même son lancement. Ce qui en a fait grimper le prix – et donc, baisser les taux, qui évoluent de façon inverse. Mais ils sont allés un peu vite en besogne : constatant que la BCE n’a finalement pas de difficulté à se fournir, ils revendent désormais une partie de leurs titres d’Etat européens pour se tourner notamment vers… les marchés de matières premières, comme le pétrole.Reste à savoir si ces mouvements se poursuivront. Le plus probable est qu’une fois la correction actée, les marchés se stabilisent. Mais ils pourraient rester très volatils, alimentés par les liquidités massivement injectées par les banques centrales ces derniers mois. Celles-là mêmes qui laissent craindre à Janet Yellen la formation de bulles sur certains actifs. « L’ennui, c’est qu’on ne repère les véritables bulles qu’une fois qu’elles ont éclaté », s’inquiète un investisseur parisien.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane Nintendo se porte un peu mieux. Conformément à ses prévisions, réévaluées à la hausse il y a quelques jours, le groupe nippon est revenu, jeudi 7 mai, dans le vert pour la première fois en trois ans. Sur l’exercice décalé 2014-2015 bouclé en mars, le groupe nippon a présenté un bénéfice net de 41,8 milliards de yens (320 millions d’euros), contre 23,2 milliards de yens de pertes l’année dernière. Le chiffre d’affaires s’est quant à lui établi à 549,8 milliards de yens, en hausse de 3,8 %.Le groupe de jeux vidéos a surtout bénéfice d’un taux de change favorable. S’ils saluent la performance, les analystes et les observateurs demeurent inquiets. Voilà en effet plusieurs années que le fabricant de jeux vidéos, autrefois connu pour ses cartouches de jeu (un support robuste plébiscité dans les années 1980 mais vite remplacé par le CD-Rom), fait face à des difficultés sans précédent. Accentuées, comme cela a été le cas pour d’autres stars de l’industrie culturelle, par l’arrivée du smartphone.Démocratisé par l’arrivée du premier iPhone d’Apple en 2007, le téléphone multimédia est très vite devenu un support de jeu privilégié pour les joueurs occasionnels, fans de Candy crush ou encore d’Angry Birds. Des éditeurs comme Electronic Arts ou Activision Blizzards s’y sont mis, adaptant à l’écran du smartphone certains de leurs titres les plus connus.Une longue impasseSeulement voilà, considérant que c’était dégrader son image et celle de ses personnages, Nintendo a complètement fait l’impasse sur le smartphone et refusé que ses jeux soient disponibles sur les magasins en ligne d’Apple et de Google. Et les a cantonnés à des consoles que le grand public achète de moins en moins.Il aura fallu attendre le mois de mars pour que le géant nippon s’y mette. Il a en effet annoncé un partenariat avec DeNa, un spécialiste des jeux pour smartphone. Nintendo, qui a acquis 10 % de la petite entreprise, l’a chargée de créer de nouveaux titres mobiles dès 2015, reprenant les célèbres concepts du constructeur.« C’est plus intelligent, car adapter les anciens jeux aurait été moins efficace », souligne Richard-Maxime Beaudoux, de la banque Bryan Garnier. « La propriété intellectuelle de Nintendo ne garantit cependant pas le succès, estiment pour leur part les analystes de JP Morgan dans une note récente. Il faudra surveiller l’activité de l’entreprise de très près. »La Wii U a dérouté les joueursLe succès du mobile explique en partie l’échec de sa dernière console en date, la Wii U, sortie fin 2012, soit un an avant celles de ses concurrents Microsoft (Xbox one) et Sony (PlayStation 4). Selon les estimations de la banque Bryan Garnier, d’ici 2019, date de la fin du cycle de vie des consoles actuelles, il devrait ne s’en être vendu que 25 millions, contre 100 millions de PlayStation 4 et 90 millions de Xbox one.Avec sa manette-écran, la Wii U a dérouté les joueurs sans apporter de véritable « plus » à l’expérience ludique. À titre de comparaison, la Wii, la machine précédente du créateur des mythiques personnages Super Mario et Donkey Kong, s’était écoulée à 100 millions d’exemplaires. Un succès qui reposait essentiellement sur le grand public, contrairement aux consoles concurrentes, principalement portées par les « hardcore gamers », ces joueurs invétérés qui consacrent beaucoup plus de temps que les autres à leur passion.Lancée fin 2006, la Wii avait su convaincre par sa simplicité les joueurs occasionnels qui s’adonnent à cette pratique en famille ou entre amis, plébiscitant des jeux de plate-forme, de sport virtuel ou encore de karaoké ou de danse. Idem pour la DS, la console portable du groupe japonais, qui a connu un immense succès. Permettant au constructeur de vendre une myriade de jeux avec ses célèbres petits personnages.Lire aussi :Nintendo, le jeu continueLas, ce public est, contrairement aux grands joueurs, plus sensible aux conditions macroéconomiques. En période de mauvaise conjoncture, le budget jeux est en effet le premier à être réduit. « Les consommateurs ont commencé à acheter moins de jeux pour leurs consoles et à moins renouveler ces dernières », explique M. Beaudoux.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard L’appétit du géant laitier Lactalis ne se dément pas. Le groupe familial mayennais poursuit sa stratégie de conquête mondiale en prenant pied sur le marché turc. Il s’est porté acquéreur du premier groupe laitier de ce pays, la société AK Gida. L’opération a été officialisée mercredi 6 mai.Selon Bloomberg, la société française aurait déboursé 800 millions de dollars pour s’arroger 80 % du capital d’AK Gida.L’entreprise qui collecte un milliard de litres de lait en Turquie, produit du lait, des yaourts, de l’ayran, boisson lactée très prisée dans ce pays, mais aussi des fromages, dont le fameux labné. Elle affiche un chiffre d’affaires de 700 millions d’euros.Le propriétaire de AK Gida, le groupe turc Yildiz Holding, avait évoqué une possible mise en bourse de sa filiale laitière, sans toutefois fermer la porte à une éventuelle cession. La plus importante société agroalimentaire turque souhaitait se désendetter après l’acquisition fin 2014 du groupe britannique United Biscuit pour plus de 3 milliards de dollars.En s’emparant de marques de biscuits, comme la française BN ou la belge Delacre, Yildiz, déjà propriétaire des chocolats belges Godiva, a prouvé son intention de devenir un géant du biscuit et de la confiserie, prêt à grignoter des parts de marché à l’américain Mondelez. Quitte à se délester d’autres activités. Lactalis a su profiter de cette opération de recentrage.Accélération de l’internationalisationAvec cette acquisition, l’industriel français, qui revendique un chiffre d’affaires de 16,4 milliards d’euros en 2014, continue à pousser les feux à l’international. Le groupe, détenu par la famille Besnier, a acquis le statut de géant mondial des produits laitiers après la prise de contrôle de l’italien Parmalat, en 2011. Au passage, le fabricant du camembert Président s’est offert la marque de mozzarella Galbani.En 2014, il a mis le cap, pour la première fois, vers l’Asie, en s’installant sur le sous-continent indien, avec l’absorption de la société Tirumula Milk. Quelques mois plus tard, il s’emparait de l’activité laitière du brésilien Brasil Foods (BRF), qui collecte 1,5 milliard de litres de lait. Et récupérait la marque Parmalat auprès du brésilien LBR.Il a toutefois dû renoncer à l’acquisition du fromager égyptien Arab Dairy. C’est le fond égyptien Pionneers qui a emporté la mise, en mars, après plusieurs mois d’enchères. Une déception relative pour Lactalis, déjà présent dans ce pays où il fabrique du fromage Président et du lait Lactel.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Il ne faisait plus aucun doute pour les salariés d’Areva, en grande difficulté après une perte de 4,8 milliards d’euros en 2014, que le groupe nucléaire subirait d’importantes suppressions d’emplois. Ils savent désormais à quoi s’en tenir : elles concerneront entre 3 000 et 4 000 salariés en France d’ici à 2017 et 5 000 à 6 000 personnes au total dans le monde sur un effectifs gobal de 45 000 personnes, comme l’a annoncé, jeudi 7 mai, le directeur des ressources humaines, François Nogué.Il reste désormais à le faire sans « casse sociale ». Le gouvernement, par la voix du minustère de l’économie, a fait savoir, jeudi matin, qu’il attend de la direction « un dialogue social exemplaire ». « Le gouvernement a pris acte de la volonté affirmée par la direction d'Areva de concevoir un plan de performance et de compétitivité ne reposant pas uniquement sur une réduction des frais de personnel, même s'il s'agit là de mesures indispensables », a indiqué Bercy. Emmanuel Macron, lui, rencontrera les syndicats du groupe le 22 mai.1 milliard d’euros d’économies sur trois ansC’est dans cet esprit que Philippe Knoche, le directeur général, et François Nogué (un transfuge de la SNCF rompu aux restructurations difficiles), ont ouvert, jeudi, une négociation avec les syndicats pour « structurer le dialogue social et la gestion des emplois et des compétences »entre 2015 et 2017.Cette baisse des effectifs s’inscrit dans le cadre du « plan de compétitivité », annoncé le 4 mars, afin de redresser la situation financière catastrophique de l’entreprise. Il prévoit 1 milliard d’euros d’économies sur les trois prochaines années. Environ 400 millions d’euros sont attendus d’un ralentissement des investissements, de l’amélioration de la politique d’achats et de gains de productivité.Les 600 millions restant viendront, selon les dirigeants d’Areva, d’une réduction de 15 % des frais de personnel en France et de 18 % au niveau mondial. M. Knoche a confirmé aux syndicats, jeudi, que la direction s’engageait à « tout faire pour que tout départ se fasse sur la base du volontariat ». Ne pas compromettre la sûreté et la sécuritéL’impact sur l’emploi dépendra des économies obtenues en utilisant d’autres leviers comme le temps de travail, l’organisation de la production et les rémunérations (salaires, primes, intéressement…), souligne la direction. « Nous allons poser comme priorité le maintien des compétences dans nos usines et nos bureaux d’études »,prévient toutefois un dirigeant.Ces bouleversements ne doivent pas compromettre la sûreté et la sécurité des opérations et des équipements, affirme M. Knoche alors que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) vient de révéler de « très sérieuses anomalies »sur la cuve du réacteur de l’EPR en construction à Flamanville (Manche).Ce sont donc les fonctions support [juridique, comptabilité, ressources humaines, informatique, communication…], déjà très touchées lors du premier plan de redressement lancé en 2012, qui seront le plus mises à contribution.La direction souligne, par ailleurs, que la pyramide des âges est « favorable » : en France, près de 3 000 salariés ont au moins 57 ans, ce qui permettra de jouer sur des mesures d’âge. Elle se donne jusqu’à fin juin pour négocier ce plan de départ avec les syndicats au niveau du groupe, des sociétés et de chaque établissement.Une« première étape » qui sera suivie par une « phase d’information-consultation » des instances représentatives du personnel.Une place à définir, à côté d’EDF et d’EngieM. Knoche ne voulait pas attendre le règlement d’autres dossiers - notamment la cession à EDF de certaines activités comme l’ingénierie des réacteurs - pour engager cette négociation. Compte tenu de la situation de quasi-faillite d’Areva, « il est urgent de prendre les mesures indispensables pour adapter les coûts de nos activités à la réalité de leurs marchés », indique-t-il.Et quatre ans après la catastrophe de Fukushima, ces marchés restent très déprimés. Le chiffre d’affaires d’Areva a fondu au Japon, où toutes les centrales nucléaires sont à l’arrêt depuis 2011. Il a fortement baissé en Allemagne, qui sort progressivement de l’atome, et aux Etats-Unis, où les électriciens se tournent vers le gaz, moins cher que le nucléaire. Trois pays où le groupe s’était fortement développé.Les réductions d’emplois ont d’ailleurs commencé à l’étranger. Outre-Rhin, où est implantée une de ses plus grandes filiales, Areva a annoncé dès la mi-mars la suppression de 1 500 postes d’ici à 2017. Le groupe a aussi licencié 170 salariés au Niger, sur le chantier de la mine d’uranium d’Imouraren dont les travaux ont été suspendus en août 2014 en attendant une remontée des cours de ce minerai.Arbitrages attendus courant maiAreva doit élaborer et présenter au gouvernement, dans les prochaines semaines, sa« feuille de route stratégique » pour assurer son avenir aujourd’hui très compromis.C’est la place d’Areva dans la filière nucléaire française qui doit être redéfinie, aux côtés d’EDF mais aussi d’Engie (ex-GDF Suez), qui lorgne sur l’activité services-maintenance des réacteurs d’Areva. Un secteur nucléaire où le groupe de Gérard Mestrallet emploie 6 000 salariés à travers Cofely Endel ou Tractebel Ingénierie.Mais un administrateur d’EDF juge « impensable » qu’Engie puisse accéder, comme Areva, au marché de maintenance des réacteurs de son concurrent dans le cadre du « grand carénage » destiné à moderniser et sécuriser les 58 réacteurs d’EDF d’ici à 2025.Pour l’heure, l’Etat actionnaire à 87 % d’Areva n’a pas tranché entre un scénario a minima où seule l’ingénierie des réacteurs passerait chez EDF, ou le scénario plus radical où toute l’activité réacteurs et services d’Areva NP (20 000 personnes) serait reprise par le groupe d’électricité.Cet arbitrage devrait intervenir, courant mai, au cours d’un « sommet » réunissant les patrons d’EDF et d’Areva autour du président de la République, du chef du gouvernement et des ministres concernés, Emmanuel Macron (économie), Ségolène Royal (énergie) et Michel Sapin (finances).Les mines en questionD’autres sujets sensibles resteront sur la table, notamment la cession d’autres actifs. Le projet de vente d’une partie de l’activité minière, évoquée dès 2010, revient sur le devant de la scène.Areva exploite des gisements au Kazakhstan, au Niger et au Canada. Malgré des difficultés, cette activité peut intéresser des fonds d’investissement, des fonds souverains ou des industriels, notamment chinois. Mais Areva devrait y rester majoritaire, l’Etat jugeant que l’approvisionnement en uranium des centrales françaises est une activité stratégique.La question se pose désormais : si Areva est délesté de la conception-fabrication des réacteurs, des services de maintenance des centrales et d’une partie de son pôle minier, pourra-t-il survivre avec la seule activité de fabrication et de traitement-recyclage des combustibles aujourd’hui en grande difficulté ?Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.05.2015 à 08h35 • Mis à jour le07.05.2015 à 12h07 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Alain Salles Le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe – la réunion des ministres des finances des dix-neuf pays de la zone euro –, était à Paris, mercredi 6 mai, pour rencontrer des membres du gouvernement français, dont le ministre des finances, Michel Sapin. Au menu des discussions, le programme national de réformes, la poursuite de l’intégration de l’union monétaire, et les difficiles négociations avec la Grèce, dont M. Dijsselbloem est l’un des principaux arbitres. Entretien croisé avec les deux ministres.Y aura-t-il un accord entre Athènes et le reste de l’Eurogroupe le 11 mai sur la fin du deuxième plan d’aide à la Grèce (130 milliards d’euros contre des réformes) ?Jeroen Dijsselbloem. Ces derniers jours, nous avons observé des progrès dans les discussions. C’est bien, mais il est trop tôt pour espérer un accord final le 11 mai. Il faut continuer à travailler vite, car il y a urgence. Personne ne discute d’un autre scénario que celui qui consiste à donner à la Grèce les moyens d’un futur indépendant financièrement dans la zone euro.Quelle est la vraie date butoir pour ces discussions entre la Grèce et ses créanciers ?J. D. Politiquement parlant, la seule « deadline », c’est celle de fin juin, quand le deuxième plan d’aide se terminera. Mais il pourrait y avoir aussi une date butoir si le problème de liquidités devenait trop important à Athènes. Il est dans notre intérêt commun d’éviter d’en arriver là. Nous ne voulons pas d’un accord sous la contrainte.Y a-t-il des dissensions entre le Fonds monétaire international (FMI), qui recommande un allégement de la dette grecque, et les autres créanciers, les pays européens ?J. D. Non. Mais il est vrai qu’il y a un lien entre le niveau du surplus primaire [le solde budgétaire hors charge de la dette] auquel la Grèce doit parvenir cette année, les réformes structurelles, qui sont au cœur des négociations, et la soutenabilité de la dette à long terme. A l’Eurogroupe de novembre 2012, nous avions dit que si Athènes remplissait tous ses engagements, terminait le programme, mais si sa dette ne paraissait toujours pas soutenable, il faudrait aller plus loin. La discussion sur l’allégement de la dette n’est pas taboue. La seule chose impossible politiquement, c’est un effacement de sa valeur nominale (320 milliards d’euros environ). Mais cette discussion n’interviendra que lorsque le deuxième plan sera bouclé.Michel Sapin. Entre le FMI et les « institutions » [la Commission européenne, la Banque centrale européenne], il n’y a pas de dissension ! De même qu’au sein des membres de l’Eurogroupe, il n’y a pas un camp du Sud contre un camp du Nord, un camp de gauche contre un camp de droite. Il y a une volonté commune de trouver une solution durable : on ne veut pas aller d’échéance en échéance, de risque d’accident en risque d’accident.La Commission européenne vient de revoir à la hausse la croissance française en 2015 (+ 1,1 %). La perspective d’une sanction contre Paris s’éloigne-t-elle définitivement ?M. S. C’est une nouveauté par rapport aux années précédentes. Les prévisions de croissance et de déficit de Paris et de Bruxelles sont convergentes [déficit public à 3,8 % du produit intérieur brut (PIB) en 2015]. La Commission va continuer à s’intéresser à la France, car elle pèse 20 % du PIB de l’union monétaire, mais nous sommes rentrés dans un dialogue normal avec elle.M. Dijsselbloem, vous avez eu des mots très durs sur la France à l’automne 2014, indiquant qu’elle ne réduisait pas assez vite son déficit.J. D. Il est crucial, pour la crédibilité du pacte de stabilité et de croissance, que tous les pays le respectent, c’est pour cela que je dois être plus critique envers certains. Bien sûr, il y a des flexibilités et nous prenons toujours en compte les circonstances économiques, et c’est pour cela que la Commission avait dit aussi [fin 2014] que quelques pays, dont la France, devaient en faire plus. Aujourd’hui, la situation économique dans la zone euro s’est améliorée. Nous devrions profiter de cette embellie pour poursuivre les réformes. L’union monétaire doit être plus compétitive et la France est au cœur de cet ensemble.La France va-t-elle continuer à se réformer ?M. S. Ce n’est pas parce que les choses vont un peu mieux d’un point de vue économique et budgétaire qu’il faudrait ralentir le rythme. La France se réformera jusqu’au dernier jour de ce gouvernement parce que c’est dans l’intérêt profond des Français.J. D. Le gouvernement français va dans la bonne direction. De nouvelles étapes ont été franchies et il veut continuer de réformer. Adapter notre économie et notre système social n’est pas quelque chose que nous devons faire tous les dix ans ; ce doit être un processus continu. Ce débat existe partout en Europe : nous nous demandons si notre système de santé est soutenable, si notre marché du travail suffisamment flexible, si on offre assez de protections aux travailleurs, etc.M. S. Je partage totalement l’idée que la réforme, ce n’est pas un Grand Soir mais un processus continu. Avec le Grand Soir, on est dans les grandes cassures, et placée dans cette situation, la France a plutôt tendance à faire du surplace, voire à reculer.Doit-on aller plus avant dans l’intégration de la zone euro ?J. D. Oui. L’Europe s’est construite en quelques grandes étapes. Aujourd’hui, on est dans une autre phase, on doit avancer plus progressivement, approfondir nos convergences, en utilisant les mécanismes existants. L’important est de reconstruire la confiance dans l’union monétaire et de réfléchir à la manière de mieux travailler ensemble. On peut gagner en points de croissance en échangeant nos expériences, en établissant des bonnes pratiques. Nous devons relancer la machine à convergence qu’était l’Europe, et qui permettait aux pays entrants d’élever leur niveau de vie.M. S. La zone euro a montré ses fragilités. Nous devons aller plus loin dans l’intégration, mais à court ou moyen terme, nous ne le ferons pas par une modification des traités. C’est par des actions concrètes que nous pouvons aller vers plus de convergences budgétaire, fiscale, sociale. Ce sont des points décisifs quand on a une monnaie commune.Par exemple ?J.D. Nous avons parlé d’une harmonisation des systèmes fiscaux en Europe. Si nos pays se contentent d’un modèle d’imposition national, sans coordination, les multinationales continueront d’échapper à l’impôt. Nous devons réformer nos systèmes nationaux en même temps et dans la même direction. Le résultat sera plus efficace et socialement plus juste. On ne peut pas avoir une union monétaire où la pression sur les salariés augmente et celle sur les multinationales baisse.Alain SallesJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.05.2015 à 07h52 • Mis à jour le07.05.2015 à 13h32 | Anne Pélouas (Montréal, correspondance) Alors que sa division d’équipements ferroviaires faisait l’objet de rumeurs de cession ces derniers jours, le groupe canadien Bombardier a annoncé, jeudi 7 mai, qu’il va céder sur le marché boursier, avant la fin de l'année, une part minoritaire du capital de Bombardier Transport.Bombardier a choisi l'option d'un « premier appel public à l'épargne visant une participation minoritaire » dans cette division matériels ferroviaires, qu’il continuera à contrôler et à consolider dans ses résultats. L’objectif affiché est de renforcer la situation financière du groupe, qui a essuyé l'an dernier une perte de 1,2 milliard de dollars et est confronté à de sérieux déboires dans son autre activité, l’aéronautique.En 2014, sa division Transport (véhicules de transport sur rail, signalisation ferroviaire) a généré des revenus de 7 milliards d’euros et un bénéfice de 315 millions d’euros, mais la branche Aéronautique (avions d’affaires, avions commerciaux) affichait une perte de 730 millions d’euros, malgré des ventes de 7,7 millions d’euros.Il y a un mois, l’agence Reuters avait indiqué que la division ferroviaire de Bombardier intéressait deux fabricants de trains chinois. L’agence notait que Bombardier envisageait aussi l’option de fusionner cette division avec un autre leader du secteur, Alstom ou Siemens.La direction avait alors indiqué que différentes options étaient sur la table mais que, si elle voulaitt bien « participer à une consolidation » de l’industrie, il n’y avait pas d’urgence.Mercredi 6 mai, Bombarbier avait reçu conformation de la part de la SNCF d’une commande 19 trains de banlieue de type Francilien au groupe canadien. Le contrat de 127 millions d’euros (partie d’une entente de 2006 pour l’achat de 172 trains) prévoit la livraison à partir de fin 2016 d’automotrices électriques pour la ligne Versailles-gare Saint-Lazare.ccccccccccccccLe fleuron québécois reste aujourd’hui « plombé » par le développement de sa CSeries, ces avions de 100 à 160 passagers supposés concurrencer les Boeing 737 et Airbus A320, dont le « décollage » connaît bien des ratés depuis dix ans.Les essais en vol avaient été interrompus de mai à septembre 2014, après l’explosion d’un moteur. Bilan, deux ans de retard sur l’échéancier, et des coûts plus importants que prévu (1,5 million d’euros de plus), atteignant 4 milliards d’euros au total.L’entreprise avait annoncé à l’été 2014, une restructuration en profondeur de sa division aéronautique : un « allégement » qui a pris la forme d’une scission en trois secteurs – avions d’affaires, avions commerciaux, services d’ingénierie.Bombardier a en outre suspendu brusquement en début d’année son programme d’avions d’affaires Learjet 85. Raison affichée : la déprime du marché des petits biréacteurs d’affaires et la nécessité de se concentrer sur la CSeries et deux plus gros avions d’affaires, les Global 7000 et 8000.Les effectifs ont été réduits au cours des dernières années (1 700 postes en décembre 2013, puis 1 800 emplois avec la réorganisation de la branche aéronautique à l’été 2014). Bombardier a aussi entrepris de « réduire sa dette ». Il a suspendu le versement de dividendes en février, puis procédé à une émission d’actions de 810 millions d’euros et obtenu un financement de 2 milliards d’euros en titres de dette, ce qui lui donne une bouffée d’air frais.Ces problèmes de la branche aéronautique ont coûté son poste de PDG à Pierre Beaudoin, évincé en février et devenu président du conseil d’administration du groupe. Il a été remplacé par Alain Bellemare.Le groupe a révisé à la baisse les prévisions de résultats de sa division aéronautique, provoquant une chute de la valeur du titre en bourse : plus de 40 % depuis janvier.Pierre Beaudoin demeure pourtant confiant. À Davos, il rappelait, fin janvier, que son carnet de commandes dépassait 51 milliards d’euros et affirmait que les premiers CS100 de la CSeries seraient bien livrés au second semestre.Bombardier a l’intention, a-t-on appris aussi cette semaine, de présenter l’appareil en juin au Salon aéronautique du Bourget. Il est plus que temps car, devant l’intérêt qu’avait suscité une CSeries moins énergivore, Airbus et Boeing ont doté leurs propres avions de moteurs plus performants et accumulent les ventes.Anne Pélouas (Montréal, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Quelle que soit l’issue de la crise grecque, celle-ci a déjà fait une victime en Allemagne : le parti social-démocrate. Coincé entre la solidarité gouvernementale et une gauche européenne plutôt encline à soutenir les Grecs, le SPD n’a plus de boussole, et son président, Sigmar Gabriel, multiplie les sorties de route.> Suivez aussi l’évolution de la situation en directCela a commencé dès l’annonce du référendum en Grèce. Après un week-end de flottement, Sigmar Gabriel décide le lundi 29 juin d’adopter une position encore plus dure qu’Angela Merkel. La vraie question du référendum à venir, explique-t-il, c’est, pour les Grecs, de dire s’ils sont « pour ou contre le maintien de la Grèce dans la zone euro ». Voilà les Grecs prévenus. Au passage, Sigmar Gabriel accuse Alexis Tsipras de vouloir en fait détruire la zone euro en s’affranchissant des principes fondateurs de la monnaie unique.Le soir du référendum, même tonalité. Alors que les dirigeants du SPD sont priés de ne pas s’exprimer, Sigmar Gabriel s’affranchit du principe qu’il a lui-même édicté. Tsipras a « rompu tous les ponts avec l’Europe ». Dans ces conditions, une nouvelle aide à la Grèce est « difficilement envisageable », explique-t-il au Tagesspiegel.Réunion houleuse avec les dirigeants du partiLe président du SPD préconise donc une sortie de la Grèce de la zone euro. Les camarades n’en reviennent pas. Le lundi, à l’issue d’une réunion houleuse des dirigeants du parti, Sigmar Gabriel est plus nuancé. Il faut maintenant reconstruire des ponts avec la Grèce ! Vendredi matin, alors que le gouvernement allemand refuse de se prononcer sur les dernières propositions d’Athènes, qualifiées de « sérieuses et constructives » par François Hollande, le SPD se positionne sur la même ligne que la France et se félicite qu’Athènes fasse, enfin, un pas vers ses créanciers.Lire aussi (abonnés) :Refuser le compromis ou ébranler sa majorité : le dilemme d’Angela MerkelSamedi 11 dans la soirée, fuite la proposition du ministre des finances allemand de contraindre la Grèce à « sortir temporairement » de la zone euro. Dans un premier temps, Carsten Schneider, numéro deux du groupe social-démocrate au Bundestag, explique sur Twitter que cette proposition n’est pas sérieuse et menace la zone euro. Michael Roth (SPD), secrétaire d’Etat aux affaires européennes – et donc théoriquement au cœur de la machine gouvernementale – retweete même le message.Dépassé par la situationSeul problème : Sigmar Gabriel était au courant. Peu avant minuit, celui-ci publie la déclaration suivante sur Facebook : « Le but du SPD est et reste de maintenir la Grèce dans la zone euro si les conditions nécessaires sont réunies. C’est aussi le but de tout le gouvernement. Et c’est ce dont il est question à Bruxelles. Le SPD attache une importance particulière à une démarche commune et concertée avec la France. Le SPD connaît naturellement la proposition du ministre des finances Wolfgang Schäuble d’une sortie temporaire de la Grèce de la zone euro. Dans cette situation difficile, chaque proposition concevable doit être étudiée de manière impartiale. Mais cette proposition ne serait réalisable que si le gouvernement grec la tenait, lui aussi, pour la meilleure solution possible. »Lire aussi :Crise grecque : quelle est la position de l’Allemagne ?Dimanche, le SPD tente de limiter la casse en expliquant qu’il était au courant de la proposition Schäuble, mais qu’il ne l’approuve pas. Ce qui ne saute pas aux yeux. Le communiqué de Sigmar Gabriel dit à peu près tout et son contraire puisqu’il fait comme si la France n’était pas contre le « Grexit » et que le gouvernement grec n’avait pas lui aussi rejeté la proposition de Wolfgang Schäuble.La crise grecque va manifestement laisser des traces au sein du SPD car, pour la première fois qu’il est vice-chancelier, Sigmar Gabriel semble dépassé par la situation et est remis en cause par une partie du SPD qui le taxe de populisme. Seul espoir pour les sociaux-démocrates : qu’Angela Merkel approuve un accord pour aider une nouvelle fois la Grèce et, ce faisant, provoque une division de la CDU encore bien plus profonde qu’un « Grexit » ne diviserait le SPD.Jean-Christophe Cambadélis en appelle au SPDUn communiqué publié dimanche 12 juillet sur le site du PS indique que « Jean-Christophe Cambadélis s’est adressé à Sigmar Gabriel, président du SPD, pour qu’il agisse auprès de Madame Merkel : “Les peuples d’Europe ne comprennent pas la surenchère allemande. On ne peut pas valider un accord avant le référendum et ne plus le trouver valable après” ». Le texte précise également que le premier secrétaire a également demandé au Parti socialiste européen de lancer un appel solennel « à vite conclure un accord viable et durable ».Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) L’Allemagne, contrairement à la France, ne fait pas confiance à Athènes pour la mise en œuvre de ses réformes. De plus, elle les juge insuffisantes.Lire les dernières informations sur la Grèce :L’Eurogroupe divisé sur la confiance à accorder à AthènesAlors que l’Eurogroupe tentait de se mettre d’accord sur la position à adopter sur le dossier grec, samedi 11 juillet : continuer ou non à aider —substantiellement — le pays (à hauteur d’environ 74 milliards d’euros tout de même) pour lui éviter la banqueroute et une éventuelle sortie de l’euro ? Une source allemande a confirmé au Monde que, comme l’indique la Frankfurter Allgemeine Sontagszeitung (FAS), le ministère des finances allemand a préparé un document envisageant deux hypothèses pour la Grèce : la première verrait Athènes améliorer rapidement ses projets de réformes et transférer des biens dont la vente rapporterait 50 milliards d'euros dans un fonds uniquement destiné au remboursement de la dette. Ce serait un équivalent européen de ce qu’était la Treuhand, l’organisme chargé après la réunification allemande de privatiser les biens appartenant à la RDA.La seconde se traduirait par une suspension de la Grèce de la zone euro pendant au moins cinq ans, le temps pour elle de restructurer sa dette, le pays restant pendant cette période membre de l'Union européenne. Elle serait évidemment plus spectaculaire et plus radicale. Si le papier a été validé par la chancellerie, on ne peut pas exclure qu’Angela Merkel privilégie la première hypothèse alors que Wolfgang Schäuble, son ministre des finances privilégie la seconde. Ce document n'a pas été discuté samedi lors d'une réunion de l'Eurogroupe à Bruxelles. « C'est un papier de préparation interne », a souligné une source proche des discussions.La dette au centre des débatsLa question de la dette grecque, dont l’Allemagne ne voulait pas entendre parler, est au centre des débats. Pour l’Allemagne, un « haircut classique », une annulation d’une partie de la dette, est politiquement impensable. En revanche, Berlin est prêt à envisager d’autres options « plus douces » pour les créanciers.Lire aussi (abonnés) :Quand Hollande a pris la main pour éviter le « Grexit »Le dossier grec divise Paris et Berlin. Officiellement, le gouvernement allemand ne voit pas d’un mauvais œil l’aide apportée par Paris à la Grèce pour que le gouvernement d’Alexis Tsipras formalise ses propositions. « Tout ce qui permet de rapprocher Athènes des demandes de ses partenaires européens est une bonne chose » dit-on à Berlin. En revanche, il est assez clair qu’Angela Merkel et son entourage ont peu apprécié que François Hollande juge vendredi matin les propositions grecques de « sérieuses » et « crédibles ». Berlin qui n’est pas sur la même ligne aurait sans doute préféré davantage de réserve de la part de l’Elysée. La chancelière a d’ailleurs téléphoné à François Hollande. Son entourage ne confirme ni ne dément que la discussion ait été tendue comme l’indique la FAS.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.07.2015 à 09h56 | Laurence Girard Quand le mercure monte, les céréaliers ont des sueurs froides. Or depuis le début de l’été, le soleil darde plus ardemment que prévu ses rayons. Le blé va-t-il griller ? Que nenni. Mais le risque pour les agriculteurs a un nom, qu’ils lâchent avec une certaine amertume dans la voix : l’échaudage. Comprendre que le grain soumis au manque d’eau s’atrophie. « Le petit grain qui était encore en formation, nous ne l’avons pas. La forte température fait s’envoler des quintaux entiers », pronostique Rémi Haquin, président du conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer.Il préfère pour l’heure rester prudent sur l’issue de la récolte française. Et pour cause : environ 15 % seulement des blés ont été engrangés. Dans les plaines de la Beauce, les moissonneuses-batteuses font l’objet des derniers réglages avant de s’élancer dans les champs. Mais M. Haquin est formel. Pas question de pousser des cris d’alarme. Selon les dernières observations, la récolte française s’annonce de « normale à bonne ». A comparer à « très bonne », telle qu’elle était estimée il y a un mois. A l’instar des bacheliers désireux de décrocher la meilleure mention, les agriculteurs peuvent sembler déçus par rapport à leurs attentes… Sachant que la contre-performance est toute relative.723 millions de tonnesSelon le ministère de l’agriculture, la production française de blé tendre pourrait même progresser de 1 % par rapport à 2014, à 37,9 millions de tonnes. Car même si le rendement est attendu en repli de 1 %, les céréaliers ont agrandi la sole de 2 %. Autre sujet de satisfaction, la qualité est au rendez-vous. De quoi réjouir meuniers et boulangers. Ils auront du grain à moudre.Il y a un an, ce n’était pas le mercure qui venait perturber les récoltes mais une pluie intempestive qui donnait le blues aux touristes et la hargne aux cultivateurs. Ils moissonnaient à tout-va du « blé de poule », juste bon à être picoré par les gallinacées. De quoi inciter les habituelles cassandres à agiter le spectre de la pénurie de blé meunier…Il n’en a rien été, mais un bon tiers de la récolte a dû être écoulée en blé fourrager et vendue en solde, avec une décote de 15 à 40 euros la tonne. Les blés français ont voyagé vers d’autres cieux. Croqués par la Belgique et l’Espagne, comme par l’Asie et l’Egypte, plutôt que par l’Algérie. Les efforts des exportateurs ont porté leurs fruits : le stock de blé tendre n’est plus que de 2,6 millions de tonnes, loin des sommets redoutés.A ces bonnes nouvelles s’en ajoute une autre pour les céréaliers : le prix du blé se redore à la Bourse de Chicago. Après être tombé à 4,66 dollars le boisseau en mai, il se négociait à 5,81 dollars, vendredi 10 juillet. Le coup de chaud en Europe et les fortes pluies sur les plaines américaines ont redressé la courbe. Mais la volatilité reste de mise quand les Bourses dansent au rythme du sirtaki. Les prévisions de récolte mondiales de blé pour 2015 restent pour l’instant inchangées, à 723 millions de tonnes. Soit, à quelques grains près, le record historique atteint en 2014.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Audrey Tonnelier Quelle que soit l’issue des rencontres entre dirigeants européens prévues samedi 11 et dimanche 12 juillet – on n’ose parler de « sommet de la dernière chance »… Même si les pays de la zone euro parviennent à enclencher un processus d’accord avec Athènes, le psychodrame grec laissera des traces. Pas seulement dans les têtes des chefs d’Etat européens qui se déchirent depuis des mois sur le destin de ce bout d’Europe, symbolique pour les uns, dérangeant pour les autres. Pas seulement dans le cœur des peuples qui découvrent tout à coup les fissures de la maison Europe.La planète finance, elle aussi, gardera des séquelles des mois de tractations entre Alexis Tsipras, le premier ministre grec, et ses homologues. Certes, rien de comparable pour les marchés avec le chaos de 2011-2012, au plus fort de la crise des dettes souveraines, lorsque les indices boursiers dévissaient et les taux des emprunts d’Etat flambaient.En trois mois, le CAC 40 a lâché un peu plus de 6 %. Mais il reste encore en hausse de près de 15 % depuis le début de l’année. Et ce, grâce aux bons offices de « Super Mario » Draghi, le patron de la Banque centrale européenne (BCE), qui a prouvé depuis trois ans sa volonté et sa détermination à faire « tout ce qu’il faut » pour sauver la monnaie unique.Son programme « OMT » (opérations monétaires sur titres), qui permet théoriquement à l’institution de Francfort de racheter sans limite des titres de dette souveraine si un pays demande un plan d’aide européen, et surtout le fameux « quantitative easing » (QE), par lequel la BCE rachète chaque mois sur les marchés quelque 60 milliards de créances publiques et privées, font l’effet de puissants anesthésiants. Sans oublier que l’exposition des banques européennes à la Grèce est désormais quasi nulle, et que la santé de la zone euro n’a plus rien à voir avec les affres de 2011.Le chef économiste du Fonds monétaire international (FMI), Olivier Blanchard, n’a-t-il pas qualifié jeudi 9 juillet la crise grecque d’« épiphénomène » à l’échelle de la macroéconomie mondiale ?Témoin, l’évolution des indices cette semaine. Plombés par le non massif des Grecs à l’austérité lors du référendum, dimanche 5 juillet, les marchés européens ont enchaîné deux séances de baisse lundi et mardi. Ils se sont repris dès mercredi 8 juillet et l’émergence de signaux plus nets en faveur d’un déblocage des négociations, pour finir en nette hausse. Sur la semaine, le CAC 40 a crû de 1,97 % et le Dax, de 2,33 %.« Facteur d’incertitudes »Dans sa « cartographie des risques et tendances sur les marchés et pour l’épargne », réalisée chaque année, l’Autorité des marchés financiers (AMF) hexagonale évoque bien sûr la Grèce comme un « facteur d’incertitude ». Mais pour estimer que « l’effet direct sur les marchés d’un défaut grec pourrait dans un premier temps être limité : la dette grecque ne représente que 3,5 % du PIB de la zone euro et elle est désormais détenue essentiellement par des entités publiques », détaille le gendarme de la Bourse de Paris.Avant de mettre en garde : « En revanche, les implications indirectes à moyen terme pourraient être fortes si les anticipations sur la pérennité même de la zone euro étaient remises en cause : le risque le plus important serait alors celui d’une remontée brutale des taux d’intérêt entravant la reprise en zone euro. »Signe que les incertitudes sont loin d’être levées en zone euro : les « hedge funds », ces fonds spéculatifs considérés, en raison de leur rapidité d’action sur les marchés, comme des indicateurs avancés des réactions des investisseurs, avaient largement vendu du dollar pour racheter de l’euro depuis quatre mois, soulignent les analystes de la Société générale. Mais les développements des derniers jours les ont incités à ralentir notablement ce mouvement…La période estivale, parce qu’elle voit les investisseurs s’éloigner pour quelques semaines des salles de trading et les volumes d’actions échangés fondre en conséquence, est propice aux emballements incontrôlés. Ce n’est pas un hasard si la panique autour des dettes souveraines espagnole et italienne a atteint son paroxysme un… 26 juillet 2012.« D’innombrables questions se posent toujours. Si l’Eurogroupe accepte de reprendre les négociations samedi, comment mettre fin au contrôle des capitaux et à la fermeture des banques tant qu’il n’y a pas d’accord ? Un compromis est-il possible à trouver rapidement sachant que la question de la dette reste ouverte ? (…) Comment le gouvernement grec va-t-il justifier un programme plus strict que le précédent après les résultats du référendum ? », s’interrogent les analystes d’Aurel BGC. Pour les dirigeants européens, les vacances ne sont pas encore d’actualité.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel On les imaginait tout-puissants. D’un mot, ils calmaient la furie des marchés. En un souffle, ils éteignaient des incendies financiers, sauvaient des unions monétaires vacillantes, soulevaient des vagues d’euphorie boursière. Dans un monde en proie à l’incertitude, où les âmes inquiètes succombent trop vite aux mouvements moutonniers, on pouvait compter sur eux. Ils étaient là, forts, fiables. Des rocs : les banquiers centraux.Hélas ! Les événements de ces dernières semaines ont brutalement remis les choses à leur place. Mario Draghi, le patron de la Banque centrale européenne (BCE), Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), Mark Carney, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, tous ces grands argentiers ne sont pas des dieux.Il était pourtant si doux de pouvoir compter sur eux les yeux fermés. Dès 2006, après le choc des subprimes – les désastreux crédits à risque, nous leur avions confié les clés du monde, afin qu’ils stoppent la contagion financière et relancent l’économie. En apprentis sorciers, Ben Bernanke, alors à la tête de la Fed puis, à sa suite Mme Yellen, déployèrent leurs mesures « non conventionnelles ».En 2012, M. Draghi dévoila sa formule magique : « Whatever it takes ». Il ferait « tout ce qu’il faut » pour sauver l’euro. Les marchés l’entendirent et y crurent. La monnaie unique fut aussitôt hors de danger. Nous nous pensions à l’abri.Terrible tâchePuis la crise s’est renforcée en Grèce. Elle a défié l’ordre établi et la puissance du banquier central européen. Aujourd’hui, celui-ci doit prouver qu’il fera « tout ce qu’il faut » pour sauver l’union monétaire. Mais avec ou sans le pays du premier ministre grec, Alexis Tsipras ?Si dimanche 12 juillet, Athènes et ses créanciers n’ont conclu aucun accord, la BCE n’aura guère le choix : elle devra suspendre sa perfusion d’urgence aux banques hellènes, les propulsant vers la faillite, poussant ainsi la Grèce hors de l’euro. Elle ne serait alors plus le bourreau du pays de M. Tsipras, mais son instrument. Une terrible tâche que M. Draghi, europhile convaincu, donnerait cher pour l’éviter. Mais aura-t-il le choix ?En Chine aussi, la toute-puissance de l’institution monétaire locale est défiée. Longtemps, la banque populaire de Chine (PBoC) a étonné par la dextérité avec laquelle elle pilotait la deuxième économie mondiale. Mais ces dernières semaines, tout a déraillé.La PBoC a réalisé que sa politique ultra-accommodante alimentait l’envolée des Bourses, qui ont violemment plongé depuis vingt jours. Pour stopper l’hémorragie, elle a baissé ses taux directeurs et multiplié les mesures, dans la confusion. Mais les experts doutent que ces boucliers suffisent.Si on ne peut plus compter sur les banques centrales, vers qui se tourner ? Eh bien, les Etats ! M. Draghi ne cesse d’ailleurs de le répéter : la politique monétaire ne peut pas tout. Elle n’est que l’un des piliers d’un temple qui en compte deux autres, aux mains des gouvernements : la politique budgétaire et la politique de croissance, à savoir toutes les mesures structurelles susceptibles de favoriser l’investissement, la compétitivité, l’emploi. Mais ça…Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.07.2015 à 17h05 • Mis à jour le10.07.2015 à 22h35 | Laurie Moniez (Lille, correspondance) « Un coup de massue. » Les yeux humides, cette salariée des Galeries Lafayette à Lille vient d’apprendre la fermeture définitive du magasin. A 16 h 45, vendredi 10 juillet, une annonce a été faite au micro demandant aux clients de bien vouloir sortir du bâtiment de la rue de Béthune pour une fermeture exceptionnelle de l’enseigne, trois heures avant l’horaire habituel. Certains ont cru à une alerte à la bombe. Mais les salariés ont vite compris que c’était bien plus grave. « Quand on nous a demandé de rester aux corners, on savait qu’on nous annoncerait la fermeture des Galeries. Tous au chômage », soupire l’une des 140 démonstratrices des Galeries lilloises.Regroupés à la sortie du magasin, dans la petite rue d’Amiens, les salariés, tout de noir vêtus comme l’exige le code vestimentaire de l’enseigne, ont du mal à retenir leurs larmes. « On s’en doutait un peu mais, là, l’annonce est très brutale », raconte cette jeune femme.C’est le directeur des ventes, Olivier Bron, qui est venu de Paris pour annoncer aux 134 salariés et aux 140 démonstrateurs la fermeture des Galeries Lafayette. S’en est suivi un échange rapide avec le personnel qui n’a pas obtenu de détails sur leurs conditions de départ. « Notre direction à Lille s’est battue avec nous. Ils sont aussi abasourdis que nous », lance cette employée des Galeries, émue de « perdre ses collègues ». « Ce sont les grandes multinationales qu’il faut blâmer », dit-elle. Embrassades. Coups de téléphone aux collègues actuellement en vacances. Petits mots pour se réconforter. « Vous savez, les Galeries, c’est une famille. » Une famille aujourd’hui brisée.Le 31 mars dernier, un comité central d’entreprise avait déjà acté la fermeture des sites de Béziers et Thiais (dans le Val-de-Marne), eux aussi déficitaires, et qui devraient fermer au début de l’année 2016. Le groupe annonçait alors un important plan d’économies. L’avenir du magasin lillois devait, lui, être connu en septembre prochain. Les dirigeants avaient en effet dénoncé le bail qui court jusqu’en mars 2016 pour le renégocier auprès du propriétaire des locaux, la foncière américaine Pramerica.Lire aussi :Les Galeries Lafayette de Thiais et Béziers vont fermer« La partie n’est pas finie »L’une des hypothèses pour diminuer les coûts était d’abandonner les 1 500 m² du rez-de-chaussée. Les négociations étaient en cours depuis avril pour réduire de manière substantielle le montant du loyer (près de 450 000 euros par mois, selon les salariés). Un montant beaucoup trop élevé pour les Galeries qui n’ont jamais gagné d’argent malgré un investissement de l’ordre de 50 millions d’euros depuis son ouverture en 2007.« Un accord de principe avait été trouvé pour maintenir les Galeries à Lille mais il semble que la banque allemande du bailleur l’aurait refusé », croit savoir le premier adjoint de Lille, Pierre de Saintignon. Les négociations, pourtant bien avancées, ont échoué jeudi soir, confirme la direction, « déçue et frustrée ». « La partie n’est pas finie, espère l’élu lillois, mais c’est une mauvaise nouvelle pour les salariés et pour Lille. »Implantée au 31 de la rue de Béthune, artère commerçante du centre-ville de Lille, l’enseigne a eu du mal à trouver son positionnement et sa clientèle contrairement au Printemps, situé quelques rues plus loin et clairement positionné sur le luxe. « On propose des marques que les clients retrouvent dans des boutiques de la rue, regrette cette démonstratrice. Et puis, la rue de Béthune est trop populaire pour les Galeries. »Il y a huit ans, l’inauguration du « 31 », nouveau pôle commercial de 10 000m² et dont les Galeries étaient la locomotive, était l’une des plus belles annonces économiques lilloises de l’année. Sur la friche de l’ancien cinéma Gaumont, la construction de ce bâtiment lumineux redonnait du souffle à l’une des artères les plus commerçantes de France.Aujourd’hui, avec la fermeture des Galeries annoncée pour décembre, la rue de Béthune va se retrouver bien vide. Le magasin Darty, situé au sous-sol du « 31 », n’a pas l’intention de partir. Mais ses dirigeants s’interrogent sur l’avenir des deux étages qui seront laissés vacants par les Galeries Lafayette. Depuis quelques mois, Primark a annoncé son intention de s’installer à Lille. Mais l’enseigne de prêt-à-porter à bas prix venue d’Angleterre lorgne aussi sur les milliers de mètres carrés disponibles à Euralille, à deux pas des gares lilloises. Avec le départ des Galeries Lafayette, Primark pourrait revoir ses plans et se positionner sur ce paquebot du centre-ville.Lire aussi :Les Galeries Lafayette se restructurent en FranceLaurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde 10.07.2015 à 15h42 | Francine Aizicovici « Un mensonge est en train de s’installer », alerte Florian Borg, président du Syndicat des avocats de France : faire croire, comme le soutient Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, que « le plafonnement des dommages et intérêts en cas de licenciement abusif favorisera l’emploi ».La création d’un tel barème est prévue par la loi Macron sur la croissance et l’activité, qui sera adoptée définitivement vendredi 10 juillet, par le recours à l’article 49-3 de la Constitution. Il concerne donc les licenciements sans cause réelle et sérieuse, à l’exception des licenciements prononcés dans les cas de harcèlement, de discrimination, nullité du licenciement économique. ETCLire aussi :Loi Macron : un troisième recours au 49-3 pour une adoption définitiveCe barème, objet d’un « amendement gouvernemental de dernière minute, élaboré sans aucune concertation avec les syndicats », selon M. Borg, prend en compte seulement deux critères : l’ancienneté du salarié dans l’entreprise – moins de 2 ans, de 2 à 10 ans et à partir de 10 ans – et la taille de celle-ci – celles de moins de 20 salariés, celles entre 20 et 299 et celles de plus de 300 salariés.Nouvelles fourchettesDans le système actuel, les conseillers prud’homaux accordent au contraire une réparation intégrale du préjudice en fonction de plusieurs facteurs, comme l’âge du salarié, ses qualifications, sa situation familiale, ou encore ses probables difficultés à retrouver un emploi. Ces facteurs ne seront donc plus pris en compte qu’à l’intérieur des nouvelles fourchettes prévues dans la grille.Inscrite dans le code du travail, l’indemnité de six mois de salaire minimum pour un travailleur ayant deux ans d’ancienneté dans une entreprise de 11 salariés et plus, est donc évacuée.Ainsi, pour un salarié ayant entre deux et dix ans d'ancienneté, la fourchette ira de 2 à 6 mois d'indemnités dans les entreprises de moins de 20 salariés, mais de 4 à 10 mois dans les entreprises de 20 à 299 salariés.« Eradication d’un droit fondamental »Cette réforme constitue « une éradication d’un droit fondamental à la réparation intégrale d’une faute commise par un employeur », dénonce M. Borg. Son syndicat, ainsi que celui de la magistrature, la CFDT, la CGT, FO, la CGC, Solidaires et l’UNSA ont lancé une pétition qui a recueilli 20 000 signatures pour dire « Non à l’impunité patronale, oui au droit à la réparation intégrale du préjudice ».« Limiter la réparation du préjudice, c’est remettre en cause le principe selon lequel celui qui cause un dommage s’oblige à le réparer entièrement », peut-on lire dans ce texte, qui demande le retrait de cette mesure.Celle-ci est aussi « la porte ouverte à tous les abus », estime M. Borg. Il suffira, selon lui, que l’employeur avance un « motif bidon », voire aucun motif, pour licencier un salarié. La nouvelle grille s’appliquera, « sans même qu’il soit nécessaire de passer par le juge ». Et pour un coût qui, selon l’avocat, « est, dans plus de 60 % des situations, inférieur à ce qui se pratique aujourd’hui » dans les conseils de prud’hommes.« Un séisme »Pour le Syndicat de la magistrature, « ce qui est remis en cause, c’est aussi l’office du juge, comme le dit Patrick Henriot, membre du conseil syndical. Jusqu’à présent, notre rôle était d’évaluer si l’employeur avait eu un comportement fautif et si oui, évaluer le montant de la réparation, qui est différent d’un salarié à l’autre. Avec ce plafonnement, la moitié du travail nous est enlevée ; on n’aura plus à évaluer le préjudice. Pour nous, c’est un séisme, une mesure scandaleuse. »Habituellement plutôt sage face à la politique du gouvernement, la CFDT est elle aussi très remontée contre cette mesure qui instaure, selon Marie-Andrée Seguin, secrétaire nationale, « une véritable impunité patronale ».« On nous objecte qu’il s’agit aussi de désengorger les tribunaux, ajoute-t-elle. Or, il est clair que si nous n’obtenons pas satisfaction pour un salarié, nous irons chercher toutes les voies de recours, en nous appuyant sur les cas d’exclusion de l’application du barème, comme le harcèlement, ce qui rallongera la durée des procédures. »Saisine du Conseil constitutionnelSelon la CGT, 81 % des salariés sont concernés par cette réforme. Celle-ci, au lieu d’avoir un effet « bienfaiteur sur l’emploi, va au contraire le détériorer fortement en sécurisant l’entreprise qui pourra budgétiser à souhait les licenciements abusifs, alors qu’il suffirait d’obliger les employeurs à réintégrer tous les salariés qui en sont victimes pour avoir des effets bénéfiques sur l’emploi », souligne Frédéric Paré, conseiller prud’homale CGT à Paris. Pour les syndicats, qui ont « contribué à faire élire ce gouvernement dit de gauche, c’est une trahison ! », déplore-t-il.Mais les pétitionnaires ne baissent pas les bras. Si le conseil constitutionnel est saisi, le Syndicat des avocats de France compte produire un mémoire pour « éclairer les juges ».Le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature ont déposé devant le Conseil constitutionnel un mémoire pour contester la constitutionnalité des mesures plafonnant les indemnités dues en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse. Ce mémoire accompagnera la saisine du Conseil annoncée par des parlementaires.Si cette saisine n’aboutit pas, les syndicats pourraient interpeller la Cour de justice de l’Union Européenne.Lire aussi :Neuf points de crispation sur la loi MacronFrancine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard Partiel, incomplet, trop centré sur l’économie : le produit intérieur brut (PIB) est depuis longtemps accusé de ne refléter que partiellement la situation d’un pays, écartant des domaines primordiaux comme la qualité de vie ou le développement durable. #container_14364532334{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364532334{ height:500px; } #container_14364532334 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364532334 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364532334 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { 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Près de trois mois après, le Conseil économique, social et environnemental (Cese), organisme consultatif composé de représentants sociaux (patronat, syndicats, associations), et France Stratégie, un organisme rattaché au premier ministre et formulant des recommandations au gouvernement, ont proposé dix indicateurs complémentaires au PIB pour « prendre en compte toutes les dimensions du développement, tant économiques, sociales qu’environnementales ».Ces indicateurs « sont destinés à servir de support au rapport que devra annexer chaque année le gouvernement au projet de loi de finances », précise l’étude. Une soixantaine de personnes y ont contribué, dont des représentants des partenaires sociaux, de la société civile, des administrations, des organisations internationales, des experts et des universitaires. Un panel de citoyens a ensuite été consulté pour « tester leur compréhension des thèmes et des indicateurs choisis, et vérifier l’adéquation de ces indicateurs avec leurs préoccupations ».Dans sa synthèse, France Stratégie se dit conscient des « critiques et insatisfactions » qui ne manqueront pas d’être soulevées par ces propositions, dans la mesure où « tout indicateur statistique donne une vision forcément restrictive de la réalité qu’il prétend traduire ». Mais estime nécessaire de « se limiter à un petit nombre d’indicateurs pertinents et facilement compréhensibles » pour « influencer les choix de politique publique ».Tour d’horizon de ces dix nouveaux outils. Pour chacun, nous avons indiqué par une couleur si la France était dans la moyenne (jaune), bien placée (vert) ou mauvaise élève (rouge). Travail : le taux d’emploiL’accès à l’emploi est l’élément le plus pertinent à prendre en compte pour refléter au mieux la situation de la France, ont jugé une majorité des Français sondés dans le cadre de l’étude. Le groupe de travail a ainsi sélectionné le taux d’emploi, qui mesure la part des personnes possédant un emploi entre 15 ou 20 ans (selon les mesures) et 64 ans.« En tenant compte des individus qui ont pu cesser la recherche d’emploi par découragement, il permet de valoriser les politiques qui créent effectivement de l’emploi, plutôt que celles qui incitent aux sorties du marché du travail pour faire baisser le chômage. »En 2014, le taux d’emploi en France était de 64,2 %, tout proche de la moyenne dans l’Union européenne (64,9 %), selon les données d’Eurostat. L’Allemagne et le Royaume-Uni sont, sur cet indicateur, en tête parmi nos voisins (respectivement 73,8 % et 71,9 %). Des nombres flatteurs qui masquent toutefois un développement de l’emploi précaire, symbolisé par les « mini-jobs » outre-Rhin voire les « contrats zéro heure » outre-Manche.Lire aussi :Droit du travail : des « mini-jobs » allemands au « contrat zéro heure » britannique #container_14362797038{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14362797038{ height:500px; } #container_14362797038 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14362797038 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14362797038 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14362797038 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'Allemagne et le Royaume-Uni champions du taux d'emploiTaux d'emploi des 15-64 ans.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14362797038", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, 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{el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Stabilité financière : la dette de l’économieLorsqu’on parle de la dette, on désigne en général la dette publique, à savoir l’endettement des administrations publiques (locales et nationales). Le groupe de travail estime que cela n’est pas suffisant et qu’il faut aussi tenir compte de la dette de l’ensemble de l’économie du pays, « c’est-à-dire la somme des crédits contractés à la fois par les entreprises, les particuliers et l’Etat » – l’endettement de l’ensemble des « agents économiques non financiers », dans le jargon des économistes.En France, si la dette publique a largement augmenté depuis 2008, passant de 67,8 % du PIB à 92,2 % en 2013, les dettes des entreprises et des ménages ont elles aussi enflé, mais dans une moindre proportion selon les chiffres de l’Insee, passant respectivement de 57 % à 63,3 % et de 47,7 à 54,8 % durant la même période. #container_14364496110{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364496110{ height:500px; } #container_14364496110 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364496110 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364496110 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364496110 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La dette publique française a augmenté à un rythme plus élevé que le reste de l'économieDette des administrations publique, sociétés non financières, ménages et institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLM), en % du PIB.Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14364496110", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Ménages et ISBLM", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1041462000000, 35.9 ], [ 1072998000000, 38 ], [ 1104620400000, 40.8 ], [ 1136156400000, 43.3 ], [ 1167692400000, 45.7 ], [ 1199228400000, 47.7 ], [ 1230850800000, 51.7 ], [ 1262386800000, 52.9 ], [ 1293922800000, 54 ], [ 1325458800000, 54.4 ], [ 1357081200000, 54.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Sociétés non financières", "color": "#FFc832", "data": [ [ 1041462000000, 51.2 ], [ 1072998000000, 50.1 ], [ 1104620400000, 51.1 ], [ 1136156400000, 51.2 ], [ 1167692400000, 53 ], [ 1199228400000, 57 ], [ 1230850800000, 60.3 ], [ 1262386800000, 60.2 ], [ 1293922800000, 62.2 ], [ 1325458800000, 63.4 ], [ 1357081200000, 63.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Administrations publiques", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1041462000000, 63.9 ], [ 1072998000000, 65.5 ], [ 1104620400000, 67 ], [ 1136156400000, 64.2 ], [ 1167692400000, 64.2 ], [ 1199228400000, 67.8 ], [ 1230850800000, 78.8 ], [ 1262386800000, 81.5 ], [ 1293922800000, 85 ], [ 1325458800000, 89.2 ], [ 1357081200000, 92.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Investissement : le patrimoine productifAutre indicateur économique, plus complexe celui-là : le patrimoine productif, qui mesure « l’accumulation des moyens de production transmis d’une génération à l’autre ». Concrètement, il étudie les actifs physiques (machines, équipements, infrastructures, cheptel, forêts, etc.) ainsi qu’immatériels (brevets, œuvres artistiques et littéraires, logiciels, recherche et développement, etc.) et les rapporte ensuite au produit intérieur net (PIN, constitué du PIB moins le capital fixe consommé pendant la même période).En 2013, le patrimoine productif français était de 403,2 %, en progression quasi constante depuis dix ans (356,9 % en 2004). Cet indicateur n’est pour le moment pas disponible au niveau européen et n’a pas permis de comparaison. #container_14363496209{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363496209{ height:500px; } #container_14363496209 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363496209 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363496209 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363496209 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le "patrimoine productif" de la France a progressé de 46 points en dix ansLe patrimoine productif est obtenu en rapportant les actifs fixes (biens matériels ou immatériels utilisés dans la production) au produit intérieur net (PIB moins le "capital fixe" consommé pendant la même période).Source : France Stratégie(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363496209", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: -1, max: 410, startOnTick: "", endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Patrimoine productif", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1072998000000, 356.9 ], [ 1104620400000, 363.7 ], [ 1136156400000, 364.2 ], [ 1167692400000, 370.7 ], [ 1199228400000, 374.7 ], [ 1230850800000, 395.8 ], [ 1262386800000, 397.9 ], [ 1293922800000, 395.5 ], [ 1325458800000, 399.1 ], [ 1357081200000, 403.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: "", valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Santé : l’espérance de vie en bonne santéDésigné « premier thème social » par les Français interrogés dans le cadre de l’étude, la santé serait représentée par l’indicateur d’espérance de vie en bonne santé. A ne pas confondre avec l’espérance de vie totale, il mesure l’âge le nombre d’années qu’une personne à la naissance peut s’attendre à vivre en bonne santé, à savoir dans « l’absence de limitations d’activités ou d’incapacités ».Au niveau européen, on constate que les champions de l’espérance de vie ne sont pas forcément ceux de l’espérance de vie en bonne santé. Si l’Espagne (83,2 ans en moyenne en 2013, hommes et femmes confondus) et l’Italie (82,8 ans) sont en tête avec le premier indicateur parmi nos voisins, le Royaume-Uni (64,6 ans) l’est avec le second, suivi de la France (63,7 ans) et de l’Italie (61,35 ans). #container_14364330656{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364330656{ height:500px; } #container_14364330656 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364330656 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364330656 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364330656 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les champions de l'espérance de vie en bonne santé ne sont pas forcément ceux de l'espérance de vie totaleIndicateur "années de vie en bonne santé" (AVBS), qui mesure le nombre d'années qu'une personne à la naissance peut s'attendre à vivre en bonne santé.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14364330656", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#0386c3","#ff3232","#ff3232","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ans", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ans", zIndex: -1 }, min: null, max: 90, startOnTick: true, endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["France","Allemagne","Espagne","Italie","Royaume-Uni","UE"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "left", verticalAlign: "top", x: 5, y: 3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 15 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Bonne santé (hommes)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 63 ], [ "", 57.8 ], [ "", 64.7 ], [ "", 61.8 ], [ "", 64.4 ], [ "", 61.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }, { "name": "Espérance de vie (hommes)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 79 ], [ "", 78.6 ], [ "", 80.2 ], [ "", 80.3 ], [ "", 79.2 ], [ "", 77.8 ] ], "type": "line", "lineWidth": 0, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Bonne santé (femmes)", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 64.4 ], [ "", 57 ], [ "", 57 ], [ "", 60.9 ], [ "", 64.8 ], [ "", 61.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }, { "name": "Espérance de vie (femmes)", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 85.6 ], [ "", 83.2 ], [ "", 83.2 ], [ "", 85.2 ], [ "", 82.9 ], [ "", 83.3 ] ], "type": "line", "lineWidth": 0, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " ans", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Qualité de vie : la satisfaction à l’égard de la vieComment quantifier la qualité de vie ? L’indicateur de la satisfaction à l’égard de la vie se démarque des autres par le fait que celui-ci est subjectif, basé sur des déclarations lors d’études d’opinion. L’OCDE utilise déjà les données collectées par le Gallup World Poll, sondage mondial interrogeant des milliers de personnes dans de nombreux pays et décrit par l’étude comme « le meilleur candidat en raison de ses caractéristiques statistiques, de son ancienneté et de la possibilité qu’il offre de faire des comparaisons internationales ». Les sondés doivent répondre à la question suivante :« Imaginez une échelle de onze échelons où la valeur la plus basse (0) représente la pire vie possible pour vous et la valeur la plus haute (10) représente la meilleure vie possible pour vous. Sur quel échelon vous sentez-vous personnellement à l’heure actuelle ? »A ce jeu-là, les Français se situent globalement dans la moyenne des pays de l’OCDE (6,5 contre 6,6), tandis que les Allemands se déclarent les plus heureux, en moyenne, parmi nos voisins (7). #container_14363562789{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363562789{ height:500px; } #container_14363562789 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363562789 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363562789 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363562789 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Satisfaction de la vie : la France dans la moyenne de l'OCDEIndice de satisfaction de la vie, sur une échelle de 1 à 10.Source : Gallup World Poll(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363562789", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#608a32","#ffc832","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 4, max: null, startOnTick: "", endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1325458800000, 6.6 ], [ 1357081200000, 6.7 ], [ 1388617200000, 6.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ 1325458800000, 6.7 ], [ 1357081200000, 7 ], [ 1388617200000, 7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ 1325458800000, 5.8 ], [ 1357081200000, 6 ], [ 1388617200000, 6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ 1325458800000, 6.3 ], [ 1357081200000, 6.2 ], [ 1388617200000, 6.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1325458800000, 6.8 ], [ 1357081200000, 6.9 ], [ 1388617200000, 6.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "OCDE", "color": "#f19300", "data": [ [ 1325458800000, 6.6 ], [ 1357081200000, 6.6 ], [ 1388617200000, 6.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Inégalités : les écarts de revenusPour mesurer les inégalités – et tenter de les réduire –, c’est l’écart de revenus qui a été privilégié. Il peut être mesuré par le rapport entre le revenu des 10 % les plus riches et celui des 10 % les plus pauvres (le « rapport interdécile » de l’Insee), bien qu’il présente l’inconvénient d’être « très fortement influencé par les revenus des quelques centaines de personnes les plus fortunées, sans traduire réellement l’évolution du revenu de la majeure partie de la population constituant le décile supérieur », note l’étude. Une autre possibilité était de considérer le taux de pauvreté comme indicateur.Au niveau européen, les comparaisons sont réalisées avec le coefficient de Gini, dont le but est précisément de montrer les inégalités de revenus. Constitué sur une échelle de 0 à 100, plus il est important, plus les inégalités sont fortes. Parmi nos voisins, l’Espagne (33,7 en 2013) et l’Italie (32,5) sont les plus inégalitaires, tandis que la France (30,1), le Royaume-Uni (30,2) et l’Allemagne (29,7) sont légèrement en dessous à la moyenne européenne (30,5). #container_14363568346{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363568346{ height:500px; } #container_14363568346 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363568346 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363568346 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363568346 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Ecarts de revenus : la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni dans la moyenne européenneCoefficient de Gini du revenu disponible équivalent. Plus il est important, plus les inégalités sont fortes.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363568346", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 15, max: 38, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1104620400000, 27.7 ], [ 1136156400000, 27.3 ], [ 1167692400000, 26.6 ], [ 1199228400000, 29.8 ], [ 1230850800000, 29.9 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se mesure également à l’aune de la qualité de son système éducatif. Le groupe de travail regrette la « périodicité insuffisante (triennale) » des indicateurs PISA, qui permettent l’évaluation des systèmes d’éducation au sein de l’OCDE. Bien que partiel, la part des diplômés de l’enseignement supérieur dans la population des 25-34 ans est l’indicateur qui a finalement été jugé le plus pertinent par le groupe de travail. Au niveau européen, c’est une tranche d’âge plus resserrée (30-34 ans) qui est étudiée. Le Royaume-Uni est le plus avancé parmi nos voisins (47,7 %), devant la France (44,1 %). A contrario, l’Allemagne (31,4 %) et surtout l’Italie (23,9 %) apparaissent les plus en retard dans cette catégorie. #container_14363577076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363577076{ height:500px; } #container_14363577076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363577076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363577076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363577076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La part des diplômés en faible progression en FrancePart des diplômés de l'enseignement supérieur parmi les 30-34 ans.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363577076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: 50, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 37.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 41.4 ], [ "", 41.2 ], [ "", 43.2 ], [ "", 43.4 ], [ "", 43.3 ], [ "", 43.5 ], [ "", 44.1 ], [ "", 44.1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 26.1 ], [ "", 25.8 ], [ "", 26.5 ], [ "", 27.7 ], [ "", 29.4 ], [ "", 29.8 ], [ "", 30.6 ], [ "", 31.8 ], [ "", 32.9 ], [ "", 31.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 39.9 ], [ "", 39.4 ], [ "", 40.9 ], [ "", 41.3 ], [ "", 40.7 ], [ "", 42 ], [ "", 41.9 ], [ "", 41.5 ], [ "", 42.3 ], [ "", 42.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 17.1 ], [ "", 17.6 ], [ "", 18.6 ], [ "", 19.2 ], [ "", 19 ], [ "", 19.9 ], [ "", 20.4 ], [ "", 21.9 ], [ "", 22.5 ], [ "", 23.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 34.6 ], [ "", 36.5 ], [ "", 38.5 ], [ "", 39.7 ], [ "", 41.4 ], [ "", 43.1 ], [ "", 45.5 ], [ "", 46.9 ], [ "", 47.4 ], [ "", 47.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UE", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 28.1 ], [ "", 29 ], [ "", 30.1 ], [ "", 31.2 ], [ "", 32.3 ], [ "", 33.8 ], [ "", 34.8 ], [ "", 36 ], [ "", 37.1 ], [ "", 37.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Climat : la consommation carboneAlors que la France souhaite apparaître en pointe dans la lutte contre le changement climatique, intégrer les problématiques environnementales dans la mesure du progrès est nécessaire. Plus que le seul comptage des émissions nationales de gaz à effet de serre (au cœur des négociations climatiques), c’est l’empreinte carbone qui a été jugée la plus pertinente car elle mesure « la quantité de gaz à effet de serre nécessaire à la satisfaction des besoins des personnes vivant en France, sur une année ». Le groupe de travail lui préfère toutefois le terme de « consommation carbone », jugé « plus parlant ». Autrement dit, c’est l’évolution du comportement de chaque Français (et des entreprises, des administrations…) qui peut ainsi être étudié.Au niveau international, la comparaison est peu aisée car cet indicateur n’est pour le moment pris en compte par aucun organe officiel. Le site Carbon Footprint of Nations, réalisé par le Centre pour le climat et la recherche environnemental d’Oslo et une université norvégienne, comptabilise l’empreinte écologique de chaque pays en 2004. La France y apparaît en avance par rapport à ses voisins, avec environ 12 tonnes d’équivalent CO2 par personne et par an, contre 13 pour l’Espagne et l’Italie, 15 pour l’Allemagne et même 17 pour le Royaume-Uni. #container_14363580346{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363580346{ height:500px; } #container_14363580346 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363580346 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363580346 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363580346 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La France a une empreinte carbone plus faible que ses voisinsEn tonnes équivalent CO2 par habitant, en 2004.Source : Carbon Footprint of Nations(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363580346", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"tonnes équivalent CO2 par habitant" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Empreinte carbone"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 12 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 15 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 13 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 13 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 17 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " téqCO2/hab", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Dans l’Hexagone, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) calcule régulièrement l’empreinte carbone des Français et donne un résultat similaire à celui de Carbon Footprint of Nations. Selon l’Ademe, elle était de 11,6 tonnes équivalent CO2 en 1990, a connu une hausse en 2007 (12,1) avant de diminuer en 2010 (11,6).Ressources naturelles : le recyclage des déchetsUne des manières de faire baisser l’empreinte carbone est de recycler un maximum de ses déchets, signe, selon le groupe de travail, de la « responsabilité collective dans le gaspillage actuel des ressources naturelles ». Le taux de recyclage des déchets municipaux (matière, comme le papier ou le verre, mais aussi organique, avec le compostage) a été choisi comme indicateur pertinent.Sur ce point, la France est très en retard avec 37,6 % des déchets municipaux recyclés en 2013. Parmi ses voisins les plus riches, seule l’Espagne fait pire (30 %), alors que l’Allemagne est largement en avance (64,5 %), devant le Royaume-Uni (43,5 %) et au-dessus de la moyenne européenne (41,8 %). #container_14363680611{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363680611{ height:500px; } #container_14363680611 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363680611 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363680611 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363680611 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'Allemagne, très en avance dans le recyclage des déchets municipauxPart des déchets municipaux recyclés (%).Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363680611", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 29 ], [ "", 29.7 ], [ "", 30.6 ], [ "", 31.9 ], [ "", 33.3 ], [ "", 34.1 ], [ "", 34.9 ], [ "", 36.9 ], [ "", 37.2 ], [ "", 37.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 56.4 ], [ "", 60.9 ], [ "", 62.1 ], [ "", 63.2 ], [ "", 63.8 ], [ "", 63.1 ], [ "", 62.5 ], [ "", 63 ], [ "", 65.2 ], [ "", 64.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 30.9 ], [ "", 31.4 ], [ "", 31.2 ], [ "", 30.6 ], [ "", 39.7 ], [ "", 33.2 ], [ "", 29.2 ], [ "", 26.7 ], [ "", 29.8 ], [ "", 30 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 17.6 ], [ "", 18.5 ], [ "", 19.2 ], [ "", 25 ], [ "", 23.8 ], [ "", 29.7 ], [ "", 31 ], [ "", 35.5 ], [ "", 38.4 ], [ "", 39.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 22.6 ], [ "", 26.7 ], [ "", 30.3 ], [ "", 33.6 ], [ "", 36.4 ], [ "", 38.3 ], [ "", 40.2 ], [ "", 42 ], [ "", 42.8 ], [ "", 43.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UE", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 30.5 ], [ "", 31.8 ], [ "", 32.8 ], [ "", 34.8 ], [ "", 36.4 ], [ "", 37.4 ], [ "", 38 ], [ "", 39.4 ], [ "", 41.2 ], [ "", 41.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Biodiversité : l’abondance des oiseauxC’est peut-être le plus surprenant des indicateurs proposés. Pour mesurer l’évolution de la biodiversité, le groupe de travail a hésité entre l’indicateur d’artificialisation des sols, qui mesure la diminution des habitats naturels, et l’évolution du nombre de spécimens d’espèces vivantes sensibles à l’évolution de l’habitat naturel.En attendant un éventuel indicateur rassemblant les deux – ce que le groupe de travail appelle de ses vœux –, c’est le dernier paramètre qui a été finalement choisi, par le biais de l’évolution de la population d’oiseaux d’un certain nombre d’espèces communes. Pourquoi les oiseaux ? Parce qu’ils « sont en fin de chaîne alimentaire et la raréfaction ou la disparition d’autres espèces a un impact sur leurs populations », explique l’étude.Le détail par pays de l’indice d’abondance des oiseaux n’est pas disponible, Eurostat ne disposant que d’un agrégat total pour l’Union européenne. En France, cette donnée est recueillie par l’Observatoire national de la biodiversité, qui mesure les taux de variations des populations de 60 espèces communes échantillonnées annuellement. En prenant 1989 comme base 100, l’indice est progressivement tombé à 67 en 2014. #container_14363669086{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363669086{ height:500px; } #container_14363669086 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363669086 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363669086 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363669086 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Une biodiversité en baisse en FranceIndice d'abondance des oiseaux communs (milieux agricoles, forestiers et bâtis), avec l'année 1989 comme base 100.Source : Observatoire national de la biodiversité(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363669086", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: 101, startOnTick: 1, endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Indice d'abondance ", "color": "#0386c3", "data": [ [ 599698800000, 100 ], [ 631234800000, 99 ], [ 662770800000, 89 ], [ 694306800000, 87 ], [ 725929200000, 83 ], [ 757465200000, 84 ], [ 789001200000, 80 ], [ 820537200000, 79 ], [ 852159600000, 81 ], [ 883695600000, 81 ], [ 915231600000, 76 ], [ 946767600000, 77 ], [ 978390000000, 76 ], [ 1009926000000, 78 ], [ 1041462000000, 76 ], [ 1072998000000, 77 ], [ 1104620400000, 78 ], [ 1136156400000, 75 ], [ 1167692400000, 78 ], [ 1199228400000, 77 ], [ 1230850800000, 71 ], [ 1262386800000, 74 ], [ 1293922800000, 72 ], [ 1325458800000, 72 ], [ 1357081200000, 68 ], [ 1388617200000, 67 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Ces indicateurs seront transmis au gouvernement et au Parlement chaque année, avant la loi de finances. Le défi sera ensuite d’harmoniser ces indicateurs au niveau européen et de tenter de les rendre incontournables pour mesurer la croissance de chaque pays.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous et David Revault d'Allonnes François Hollande l’a dit mardi 7 juillet, au terme du sommet européen de Bruxelles : « La France fera tout pour que la Grèce reste dans la zone euro, elle ne ménagera pas sa peine jusqu’au bout pour trouver un accord. » Vendredi 10 juillet, il a été l’un des premiers chefs d’Etat européens à réagir aux propositions grecques aux créanciers, les qualifiant de « sérieuses et crédibles » et appelant à reprendre les discussions « avec une volonté de conclure ». Depuis des semaines, Paris se démène pour éviter un « Grexit », faute d’avoir pu trouver un terrain d’entente avec ses créanciers. Au point de s’impliquer au plus près des négociations.Selon plusieurs médias étrangers, dont The Guardian ou Politico, la France a participé à la préparation des propositions qu’Athènes a remises jeudi soir, avant leur examen, samedi, par les ministres des finances de l’Eurogroupe et le nouveau Conseil européen prévu à Bruxelles, dimanche 12 juillet. Ce que l’exécutif se refuse à confirmer.Lire aussi :Alexis Tsipras fait des concessions majeures pour éviter le « Grexit  »Selon nos informations, des hauts fonctionnaires de la direction du Trésor et de la délégation française à Bruxelles ont planché discrètement aux côtés des négociateurs grecs, sous haute surveillance de l’Elysée. « Des fonctionnaires se sont mis à disposition de la Grèce pour donner un coup de main, dès le début de la phase aiguë de la crise, concède un conseiller ministériel. Ce sont les Grecs qui tiennent la plume, mais ils se servent de nous comme d’un sparring-partner. »« L’idée n’est pas de dicter aux Grecs ce qu’ils doivent écrire, mais de leur donner des conseils pour faire des propositions de réformes qui soient acceptables par le Fonds monétaire international (FMI) et la Commission européenne, confirme un autre responsable proche du dossier. Cela revient à leur dire par exemple : attention, telle proposition sur la TVA ou les retraites ne pourra pas passer, telle autre oui. » Avec un objectif : que le plan présenté par M. Tsipras ne soit pas rejeté comme précédemment.Si elle n’est pas endossée par l’Elysée, cette coopération est d’autant moins tenue secrète qu’elle constitue une pièce de plus dans le tableau que François Hollande entend brosser de lui depuis le début de cette crise grecque : celui d’un facilitateur prêt à tout pour rapprocher des protagonistes irréconciliables. « Le président a fait un choix stratégique : tout faire pour obtenir un accord, rappelle un de ses proches. Au-delà du travail de facilitation qui a permis à l’hypothèse d’un accord de redevenir envisageable, on a fait le choix d’agir en coulisse pour aboutir à des propositions crédibles et susceptibles d’être acceptées. On aide beaucoup à ne pas commettre d’impair symbolique. »Progresser en terrain hostileEn clair : apporter une assistance technique aux négociateurs grecs pour les aider à progresser en terrain hostile face à Berlin et au FMI. Le rôle joué par la France est d’ailleurs un secret de Polichinelle à Bruxelles. Depuis le début des négociations en juin, des observateurs de la Commission ont constaté à plusieurs reprises que des documents présentés par Athènes lors de réunions de travail étaient en plusieurs points similaires à ceux présentés par Paris.La Commission elle-même a aidé pendant des semaines le gouvernement grec, peu rompu aux subtilités technocratiques et juridiques de l’univers bruxellois. Mais depuis le référendum organisé par M. Tsipras et la victoire massive du non, elle s’est mise en retrait. Résultat, comme de nombreux pays européens de la zone euro sont désormais décidés à sanctionner la Grèce, la France reste seule à vouloir encore l’aider. Au point d’agacer ses partenaires européens qui se plaisent à exagérer le rôle de la France pour illustrer le fait que les Grecs seraient incapables de travailler seuls.« Paris est totalement juge et partie, s’énerve une source européenne qui voit dans l’attitude française une forme d’ingérence. « Ce n’est pas de l’ingérence, c’est normal que la France aide la Grèce puisque la France ne veut pas que la Grèce sorte de la zone euro, explique une source française proche des négociations. C’est bien pour les Grecs parce que ça leur apporte une expertise qu’ils n’ont pas forcément, et c’est bien pour la France parce que cela montre qu’elle est au centre du jeu. »L’obstination présidentielle en la matière semble d’ailleurs n’avoir plus de limites. M. Hollande ne s’occupe plus que de cela, il a encore eu M. Tsipras et Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, jeudi 9 juillet, au téléphone. « Il passe des heures avec les uns et les autres pour tisser des fils. Je n’ai jamais vu la France aussi impliquée dans un deal qu’à l’heure actuelle », glisse-t-on à l’Elysée, certain que « ce qui était devenu impossible, aujourd’hui redevient possible ».Lire aussi :Pour François Hollande, le programme de réformes grec est « sérieux et crédible »Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) C’est un peu l’inconnu qui a percé à l’occasion de la crise grecque. Le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, a été réélu, lundi 13 juillet, président de l’Eurogroupe, en marge d’une nouvelle rencontre de cette instance qui regroupe les ministres des finances de la zone euro consacrée à la Grèce. Lors d’un vote, il a obtenu la majorité, puis l’Eurogroupe s'est entendu pour lui accorder unanimement son soutien. Il continuera donc de cumuler cette fonction stratégique avec celle de ministre des finances des Pays-Bas pendant deux ans et demi, comme le prévoient les textes.A 49 ans, ce social-démocrate à l’allure de discret et poli technocrate a bénéficié de son expérience acquise au cours des dernières semaines, où il a été au cœur des négociations qui ont abouti à un accord avec la Grèce, lundi 13 juillet au matin. Elu un peu par hasard en janvier 2013 à ce poste, où il a succédé à Jean-Claude Juncker, devenu depuis président de la Commission européenne, il avait connu des débuts difficiles, s’exprimant notamment de manière impréparée durant la crise chypriote.« L’Allemand en sabots »Mais M. Dijsselbloem a réussi à rattraper son image en faisant figure de faucon dans la crise grecque, se rangeant au fil des mois au camp allemand, personnifié par Wolfgang Schäuble, le redoutable ministre des finances d’Angela Merkel. M. Schäuble, lui vouerait, dit-on, une amitié et une admiration paternelles. Baptisé « l’Allemand en sabots » par des médias grecs et néerlandais, Jeroen Dijsselbloem a en effet eu dès janvier des relations très difficiles avec Yanis Varoufakis, l’ex-ministre des finances grec, que M. Schäuble déteste.Officiellement, le social-démocrate a toujours voulu se montrer solidaire à l’égard de la Grèce. Mais s’il se dit toujours de gauche, il a expliqué récemment au magazine néerlandais Vrij Nederland, qu’il était hostile aux « discours idéologiques » qui, estime-t-il, ne mènent à rien. Cette évidente antipathie pour Varoufakis a, en tout cas, achevé de le transformer en épouvantail pour une partie du peuple grec et de la gauche européenne, qui lui reproche de bafouer les valeurs de solidarité et de se focaliser sur le coût, pour les Néerlandais et les autres, de ce qui a déjà été octroyé, et devra sans doute l’être, à Athènes.« Le petit chien de compagnie de l’Allemagne », ironisait récemment un journaliste néerlandais se demandant si son compatriote n’en rajoutait pas pour s’assurer le soutien de Berlin dans la course pour sa réélection contre le ministre espagnol Luis de Guindos. Ce dernier avait publiquement fait acte de candidature, et avait reçu le soutien d’Angela Merkel, au nom de leur affiliation commune au Parti populaire européen (PPE, conservateur). Mais M. Dijsselbloem a réussi à montrer qu’il pouvait être tout aussi strict sur les finances publiques malgré son affiliation.Quitte à peiner ceux qui, à Paris ou ailleurs, croyaient que son affiliation au Parti socialiste néerlandais ferait de lui l’homme des compromis. Cela n’a toutefois pas empêché la France de soutenir sa reconduction, au nom, là aussi, de l’affiliation politique commune aux sociaux-démocrates européens. Et de l’accord obtenu à l’arraché lundi matin, qu’il serait dommage de gâcher par une nouvelle crise de gouvernance européenne.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adéa Guillot (Athènes, correspondance) « Nous n’avions pas le choix, reconnaît Maria Rouzi, une commerçante du quartier chic de Kolonaki au centre d’Athènes. J’ai trois salariés dans ma pâtisserie et mon revenu fait vivre toute ma famille, mais avec tant d’incertitude, tout était au point mort ». Maria a bien conscience que les mesures qui s’annoncent seront difficiles. « Mais tout est mieux que l’inconnu d’une sortie de la zone euro où nous n’avions aucune idée de ce qui nous attendait. Je suis extrêmement soulagée ».Lire aussi :La nuit où l’Allemagne a fait plier TsiprasQuelques mètres plus loin, le très digne M. Dermitzakis, qui refusera de nous donner son prénom,­ attend en vain le client, dans sa bijouterie désertée. « J’ai perdu 60 % de mon chiffre d’affaires ces cinq dernières années. Ces derniers jours, avec la fermeture des banques, ce taux a même atteint 95 % ». Le vieil homme est visiblement partagé. « Je sais que revenir à la drachme aurait été une catastrophe pour les gros entrepreneurs mais pour nous, les petits commerçants, les nouvelles hausses d’impôts, de la TVA et les coupes dans les retraites, c’est une très mauvaise nouvelle car les gens n’auront plus les moyens de consommer quoi que ce soit d’autre que le strict nécessaire. »Lire aussi :A Athènes, « plus on avance, moins on comprend »Hausse des impôtsEn cinq ans d’austérité continue, le niveau de vie des Grecs a chuté dramatiquement. Baisse des salaires, des retraites, hausse de la pression fiscale… leurs revenus ont diminué en moyenne de 35 % entre 2010 et 2015. « Pour notre réseau de PME, très dépendant de la consommation intérieure cela a été très dur, explique le président de la fédération des commerçants Vassilis Korkidis. Mais là il fallait absolument éviter la faillite. »Selon M. Korkidis, les mesures à venir devraient entraîner pour les trois prochaines années une hausse de 375 millions d’euros par mois d’impôts et de cotisations pour l’ensemble des contribuables Grecs. « Nous venons de réaliser ces calculs ce matin sur la base du document paru dans la presse, précise-t-il. Ce sera un nouveau coup dur, mais l’urgence, désormais, c’est que les banques rouvrent et que nous puissions recommencer à payer nos fournisseurs étrangers par virements électroniques afin d’éviter toute rupture des stocks. »Au kiosque de journaux de ce quartier pourtant très privilégié de Kolonaki, la discussion est animée. « Je me sens totalement humilié », avoue, amer et blessé, Vangélis Papadopoulos. Cet ingénieur civil n’arrive pas à digérer cette « trahison » de M. Tsipras et encore moins « cette Europe vidée de tous ses idéaux, cette coquille vide ». A l’inverse, Erasmia Papadopoulos estime qu’il faut « plus que jamais soutenir Alexis Tsipras pour éviter que le pays ne tombe aux mains de technocrates qui n’essaieront même pas de se battre pour [les Grecs] ».Pressions pour un remaniementCar les scénarios de recomposition politique vont bon train aujourd’hui en Grèce. Les créanciers mais aussi les partis d’opposition font pression sur Alexis Tsipras pour qu’il opère dès les prochains jours un remaniement ministériel pour se débarrasser de ses ministres dissidents, qui se sont prononcés contre tout nouveau programme d’austérité.Lire aussi :Malgré l’accord, la Grèce aura du mal à faire face à ses prochains remboursementsQue fera Alexis Tsipras ? Va-t-il tenter de garder la main sur son gouvernement quitte à contenir la dissidence par un petit remaniement ministériel ? Va-t-il choisir de se retirer tout en coopérant à un gouvernement d’union nationale mené par un autre premier ministre ? Va-t-il appeler à de nouvelles élections à l’automne prochain ?Toutes ces options sont sur la table aujourd’hui à Athènes. Une seule certitude, des changements politiques devraient suivre l’adoption, d’ici au mercredi 15 juillet, d’un premier paquet de mesures au Parlement.Gouvernement d’union nationalePour Haris Theoharis, le porte-parole du parti centriste To Potami, Alexis Tsipras n’aura pas d’autre choix : « Nous pensons qu’il faut mettre en place un gouvernement d’union nationale avec des personnalités à la fois capable d’être très techniques mais avec aussi un sentiment politique ».Coïncidence ? C’est exactement le profil de cet homme qui fut un bref secrétaire général des recettes fiscales entre 2012 et 2014 et qui est devenu, ces derniers mois, l’un des principaux atouts de Potami.Quand on lui demande si on lui a déjà parlé du poste de ministre des finances dans un éventuel gouvernement d’union nationale, il répond d’une pirouette, en souriant, « qu’il n’est pas temps de faire ce type de scénario ».Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Ce lundi matin, c’est l’Europe qui a gagné. Pas l’Allemagne. Tel est le message que les principaux responsables politiques de la majorité allemande font passer depuis l’annonce d’un accord entre la zone euro et la Grèce en vue de négocier un troisième plan d’aide.Lire aussi :Ce que la Grèce a accepté en contrepartie de l’aide financière« L’Europe a gagné. De façon impressionnante et ferme. L’Allemagne a fait partie de la solution du début à la fin. C’est bon pour la Grèce et pour l’euro », a tweeté Peter Altmaier, ministre à la chancellerie, l’équivalent du directeur de cabinet d’Angela Merkel.Soumis au vote du BundestagLe parti social-démocrate aussi se félicite du « bon résultat » des négociations qui, grâce notamment au travail du couple franco-allemand, a permis d’« éviter que l’Europe ne se divise ». Au passage, le SPD en profite pour critiquer à nouveau le projet du ministre des finances, Wolfgang Schäuble, d’organiser un « Grexit » temporaire, auquel le SPD n’aurait pas été associé.Lire aussi :Les propositions « explosives » de Wolfgang SchäubleIl ne fait pas de doute que le Bundestag votera à une large majorité le troisième plan d’aide à Athènes, vraisemblablement dès vendredi 17 juillet. Toute la question est de savoir combien de députés conservateurs s’apprêtent à voter contre. Sur 311 députés CDU-CSU, 29 avaient voté contre le deuxième plan d’aide, mais 119 avaient indiqué qu’ils l’approuvaient à contrecœur.Dans l’opposition, les réactions sont évidemment différentes. Les Verts estiment, à l’instar du député européen Sven Giegold, que « l’unité de l’Europe est certes maintenue, mais ses valeurs sont sérieusement mises à mal ». De son côté, Sahra Wagenknecht, une des dirigeants de Die Linke, le parti de la gauche radicale, juge que « le chantage du gouvernement allemand a marché. La Grèce se voit imposer de nouvelles économies et le contribuable allemand de nouveaux risques de plusieurs milliards d’euros. »« Une honte »Si le gouvernement allemand se garde de tout triomphalisme, c’est aussi parce qu’il sait qu’Alexis Tsipras n’est pas encore au bout de ses peines : « Avant de parler de succès, attendons de voir ce que vote le Parlement grec », reconnaît un proche de la chancelière, en référence aux différentes réformes qui doivent être approuvées à Athènes du 15 au 22 juillet, avant toute négociation concrète du plan d’aide. Si on admet, en off, que le plan est sévère, on en attribue la faute à Athènes. « En mars, Tsipras n’aurait pas eu besoin de plus de 80 milliards d’euros », fait-on remarquer.Si personne à Berlin ne dit vouloir « humilier » les Grecs, comme on l’entend beaucoup en Europe, Angela Merkel a reconnu explicitement qu’elle ne faisait plus confiance au gouvernement grec. Ce qui, à ses yeux, justifie les conditions très strictes du suivi des décisions prises par Athènes. Comme le résume l’éditorialiste Wolfgang Münchau dans le Spiegelonline : « La Grèce a capitulé et l’Allemagne a gagné. C’est le triste bilan du week-end. »Les économistes aussi sont divisés. Hans-Werner Sinn, président de l’Ifo, l'institut de conjoncture de Munich, et partisan d’un Grexit, juge que « les Grecs ne redeviendront jamais compétitifs ». Henrik Enderlein, président du centre Jacques-Delors de Berlin, est sévère. « C’est une honte », écrit-il. « Tous les participants doivent se demander comment une telle escalade au cœur de l’Europe a pu être possible. »Pour lui, « le fonds de privatisation est la marque d’une méfiance institutionnalisée, conséquence du comportement du gouvernement grec », explique ce social-démocrate pour qui « la façon dont le Grexit a été évité n’est certainement pas la bonne ». De son côté, Marcel Fratzscher, président du centre pour la recherche économique (DIW) de Berlin, juge qu’« il est prématuré de voir l’accord comme un succès. C’est seulement un premier pas pour mettre fin à la spirale récessive que subit l’économie grecque. »Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Elisa Perrigueur (envoyée spéciale) On les voit plus rarement sur la place Syntagma exprimer leurs inquiétudes. Une partie des retraités grecs, silencieux, dissimulent toutefois une colère sourde. Les seniors ont vécu le déclassement de leur pays comme une situation brutale et inédite. Ils observent, amers, les nouvelles générations frappées par le chômage et la désillusion.Charalambos Tsavimos Les dernières semaines ont été un « choc » pour Charalambos Tsavimos. L’homme de 60 ans a observé avec angoisse les files d’attente devant les distributeurs de billets. « En 1974, après la dictature, les banques avaient fermé, se souvient-il, mais c’était quelques jours seulement ». Charalambos connaît bien le système bancaire grec. De ses 18 à 56 ans, il a travaillé au sein d’Ethniki Bank. Chaque jour depuis le 28 juin, ce retraité retire ses 60 euros. « Ou plus souvent cinquante, car maintenant, beaucoup de distributeurs manquent de billets de dix ». L’argent sert, « pour acheter des médicaments pour ma mère de 89 ans, aider ses enfants, acheter de la nourriture ». Il parle d’un ton las et ferme longuement ses paupières.Tout calculer, chaque jourSur le papier, Charalambos a un profil aisé. Sa pension de retraite est « confortable » : 1 800 euros par mois. Avant 2012, elle s’élevait à 2 500 euros. Mais chaque mois, il opère un contrôle méticuleux des dépenses. « Nous vivons à cinq sur cette pension », explique-t-il. Sa femme ne touche plus de retraite. Deux de ses enfants de 22 et 25 ans vivent à son domicile, dans le quartier de Patissia, au nord d’Athènes. L’un est étudiant, l’autre ne travaille pas. Un autre de ses enfants, diplômé, est parti vivre avec sa copine, il est au chômage. Le père essaye de les aider, environ 200 euros par mois. Seul un de ses enfants travaille : il s’est exilé à Londres.Charalambos constate qu’il n’y a pas vraiment de solution. « On vivait bien, j’ai une épargne de côté, mais maintenant, comment rebondir ? Il n’y a plus de travail pour [la jeune] génération ». Au regard de cette crise, le Grec dit regretter les années « d’autosuffisance » du pays : « Nous n’avions pas énormément d’argent sous la dictature, notre vie s’est améliorée en 1981 [avec l’entrée dans l’Union européenne], mais parallèlement, nous avons commencé à perdre notre production agricole (près d’un tiers de la population vivait de l’agriculture). Maintenant on importe des produits qu’on cultivait ! C’est un problème. »« Le non était une illusion »Charalambos Tsavimos a voté non au référendum du 5 juillet 2015. Pourtant, rien n’a changé, ce non aux réformes était une « illusion », peste-t-il. Celui qui vote aujourd’hui KKE (communiste) après avoir voté successivement pour les conservateurs de la Nouvelle Démocratie, puis les socialistes du Pasok n’a « pas confiance en Syriza pour faire face à la situation avec les créanciers ». Aujourd’hui, « les masques tombent. Ce nouveau mémorandum (issu de l’accord conclu à Bruxelles, lundi 13 juillet) n’est pas une surprise. Ce sera encore un cercle vicieux, il faudra rembourser cette dette insoutenable. Dans dix ans, nous en serons toujours au même point ».Diniosis Baltsavia Dans son appartement situé dans le quartier de Victoria, à Athènes, les souvenirs de toute une vie sont soigneusement exposés. Sur la table, des komboloi (chapelets), des bijoux, des bibelots d’une autre époque. Au mur, un arbre généalogique et d’innombrables photos de famille. « Il y a un dicton en Grèce : “La patrie, la religion, la famille.” Cette dernière est ce qui nous sauve. » Pour Diniosis Baltsavias, 75 ans, à la retraite depuis 10 ans, ce « ciment » a permis de mieux traverser la « sale période ». Le vieil homme est très proche de son petit-fils de 18 ans, venu vivre chez lui il y a deux ans pour des raisons financières. L’ancien styliste, qui porte une chaîne en or et de grosses bagues, soupire beaucoup lorsqu’il évoque ces dernières années. Il s’est habitué à voir « les hôpitaux en sous-effectifs, la fermeture des pharmacies, la détérioration du système d’éducation ». Désormais, Diniosis a peur de la pénurie. « En Grèce, nous n’avons pas toujours été riches, notre système n’a pas toujours été stable, mais nous n’avions pas de manques. »Amertume à l’égard de l’AllemagneAvec son petit-fils, ils vivent sur sa pension de retraite de 732 euros mensuels. « Heureusement que les personnes âgées aident les jeunes, je connais plusieurs familles où ils vivent sur la pension d’une seule personne. » La subvention part « dans la nourriture, les vêtements, les études et les cigarettes », que le septuagénaire consomme en masse. Son petit-fils vient d’obtenir ses panellinies, l’examen qui lui ouvre les portes vers des études supérieures. Mais Dionisis est pessimiste. « Il y aura une génération perdue. Pour moi, cela n’a plus d’importance, mais que puis-je espérer pour mon petit-fils ? » Il ajoute : « Je ne veux pas qu’il parte de Grèce. Nous n’avons que peu de maisons de retraite. »Un sentiment d’amertume a grandi chez ce retraité ces dernières années, à l’égard de l’Allemagne. Il insiste sur la dette de guerre datant de la seconde guerre mondiale – « ils nous doivent 162 milliards d’euros » –, et tire volontiers des liens entre présent en passé « L’occupation allemande [entre 1941 et 1944] a déjà été très violente, aujourd’hui, je ressens comme une autre pression de l’Allemagne, dans les discours, dans les ordres, sur les commentaires de notre dette. On nous humilie. » Pour lui, « dans cette Europe, l’Allemagne est au-dessus de tous, de la France, de l’Italie… ». Dionisis, qui votait pour le Pasok puis des petits partis centristes avant les années 2000, se dit séduit par Syriza et Alexis Tsipras, « un très bon homme politique qui veut changer les choses ». Il a voté non au référendum, « contre l’austérité et pour un retour à la drachme », assume-t-il. L’ancien styliste se souvient que lorsque le pays est entré dans l’Union européenne, il était déjà « sceptique ». « On nous a expliqué que cela allait être le paradis. » Aujourd’hui ? « J’ai perdu mon optimisme, je veux qu’on parte, pas de l’Europe mais de la zone euro. Cela nous a fait trop de mal sur ce long terme, économiquement et mentalement. On veut respirer. »Elissavet Mitarachi Elissavet Mitarachi parle des « besoins en nourriture », des petites cagnottes qui se multiplient sur les comptoirs des caissières des supermarchés, de « la mairie [et des] églises qui fabriquent des milliers de repas par jour ». Elle qui a connu des périodes douloureuses comme la dictature des colonels, de 1967 à 1974, se souvient qu’à l’époque : « Il y avait de la pauvreté, mais aujourd’hui c’est de la misère qu’on voit en Grèce. »Elissavet reste aussi marquée par le « déclassement » et « les injustices » : « Injuste, tous ces gens renvoyés ; injuste, les pensions qui baissent pour les retraités… » Elissavet touche une petite pension (dont elle ne mentionne pas le montant), mais vit surtout de ses rentes. Elle n’ose pas se comparer aux plus démunis, mais explique comment ses actions ont perdu de la valeur, comment son local de bureau en banlieue d’Athènes, qu’elle louait auparavant avec succès, cherche preneur depuis deux ans.« Je suis née en Grèce, je suis Européenne »Elissavet s’est réjouie en 1981 lorsque le pays est entré dans l’Union européenne, puis en 2001 quand l’euro a remplacé l’ancienne monnaie, la drachme. « L’Europe nous a transformés et renforcés, elle nous a prêté beaucoup d’argent ce qui a permis un développement régional ». Elle se souvient quand les Grecs étaient les « réfugiés économiques », lorsqu’elle voyageait à Londres par exemple. « Durant les dernières décennies nous sommes nous-même devenus une destination économique pour les Albanais par exemple ». Lorsque le parti Syriza a proposé un référendum sur les propositions des créanciers, l’angoisse de celle qui vote à droite est montée. A l’approche du référendum Elissavet s’est rendue dans les manifestations pro-euro, d’un genre nouveau, place Syntagma à Athènes. Elle aurait vécu la sortie de la zone euro comme « un abandon » : « Je suis née en Grèce. Je suis Européenne ». Et de regretter cette épreuve de force avec les partenaires du pays : « Ces six derniers mois de négociations avec les créanciers ont joué contre la Grèce, l’attente a empiré la situation. Si on avait fait un accord dès le début cela aurait été mieux. »2,6 millions de retraités et de préretraitésSur une population d’à peine 11 millions de personnes, les retraités sont 2,6 millions dans le pays en comptant les préretraites. Le budget des retraites, colossal, représente 15 % du PIB selon l’Organisation de coopération et de développement économiques et pèse lourd dans les finances publiques. Si la pension moyenne est actuellement de 960 euros, elle a baissé de 20 % depuis 2010. Selon les nouvelles propositions du premier ministre Alexis Tsipras pour un accord avec les créanciers, l’âge du départ à la retraite sera relevé de 62 à 67 ans d’ici à 2022. L’allocation de solidarité EKAS, une prime basée sur les revenus et destinée aux petites retraites inférieures à 700 euros, pourrait également disparaître.Elisa Perrigueur (envoyée spéciale)Journaliste au Monde Nathalie Cheysson-Kaplan Après moult rebondissements, la loi Macron a finalement été adoptée le 10 juillet. Au cours des débats de nombreuses mesures concernant l’épargne – certes moins médiatiques et polémiques que le travail dominical ou la réforme des licenciements, par exemple – ont été discutées : modification du plan d’épargne en actions (PEA), prise en compte des réductions d’impôt lors de la souscription au capital des PME dans le plafond majoré des niches fiscales… Mais à l’arrivée, la plupart ont finalement été écartées et l’essentiel des mesures retenues concerne l’épargne salariale, l’objectif étant de simplifier les dispositifs existants et les étendre aux PME.Aménagement de l’intéressement Actuellement, lorsqu’un salarié reçoit son épargne salariale mais n’indique pas ce qu’il souhaite faire de ces sommes (les retirer, les placer…), les montants issus de l’intéressement lui sont automatiquement versés. La loi prévoit que lorsqu’un plan d’épargne entreprise existe, c’est le règlement du plan qui fixera les conditions dans lesquelles les sommes seront automatiquement affectées sur ce plan. Cette disposition entrera en vigueur à compter du 1er janvier 2016.Dans un souci d’harmonisation avec la participation (l’autre volet de l’épargne salariale), il est prévu une date limite unique pour le versement de celle-ci et des primes d’intéressement : cette date est fixée au 31 mai pour les entreprises dont l’exercice comptable coïncide avec l’année civile.Lire : Les salariés gèrent leur épargne salariale avec une très grande prudenceLa loi cherche aussi à étendre l’intéressement. Contrairement à la participation, qui est obligatoire dans les entreprises de plus de cinquante salariés, l’intéressement est facultatif et fait l’objet d’un accord d’entreprise. La loi prévoit que les branches professionnelles devront négocier un accord d’intéressement avant le 31 décembre 2017. Cet accord devra tenir compte des spécificités des entreprises de moins de 50 salariés, en proposant plusieurs formules d’intéressement.Épargne retraite : le plan d’épargne collectif favoriséAfin de mieux orienter l’épargne vers le financement de l’économie, la loi Macron dispose que les sommes provenant de l’épargne salariale (intéressement, participation et abondement de l’entreprise) qui sont transférées sur un plan d’épargne collectif pour la retraite (Perco) seront moins taxées au niveau de l’entreprise. Le forfait social, qui s’applique sur les sommes déboursées par l’employeur, passera de 20 % à 16 %, à condition que ces Perco investissent dans des PME et ETI et qu’ils proposent aux épargnants une gestion pilotée par défaut (la gestion pilotée de l’épargne vise à réduire progressivement l’exposition aux produits risqués à mesure que l’échéance de la retraite approche).Autres modifications concernant le Perco : les employeurs auront la possibilité d’y faire des versements périodiques, même en l’absence de versements des salariés. Autrement dit, il n’est plus obligatoire d’alimenter soi-même son plan pour bénéficier de l’abondement de l’employeur. Par ailleurs, pour les versements effectués à compter du 1er janvier 2016, si le salarié ne précise pas le choix de son investissement, les sommes seront automatiquement investies sur un fonds prévoyant une gestion pilotée. Enfin, en l’absence de compte épargne temps dans leur entreprise, les salariés peuvent affecter sur le Perco les sommes correspondantes à des jours de congés non pris, dans la limite de 5 jours par an. Cette limite est portée à 10 jours, comme pour les entreprises ayant mis en place un compte épargne temps.Lire : Epargne retraite : préférez le Perco au PERPNathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Nintendo vit à nouveau un moment délicat. Le géant japonais de l’électronique, connu pour ses consoles, a perdu son dirigeant Satoru Iwata, décédé samedi 11 juillet d’un cancer des voies biliaires, a fait savoir la compagnie. Natif de Sapporo (nord), diplômé d’informatique de l’Institut des technologies de Tokyo, l’ancien programmeur talentueux était passé chez HAL Laboratory – un sous-traitant de Nintendo devenu studio interne de développement – avant de rejoindre l’entreprise basée à Kyoto (ouest) en 2000 et d’en assumer la présidence en 2002.Lire aussi :Satoru Iwata, le PDG de Nintendo, est mortCelui qui voulait que chacun puisse avoir accès au jeu et qui se disait « joueur de cœur » était âgé de 55 ans. Il souffrait de problème de santé depuis un an.En attendant la nomination de son remplaçant, la tête du groupe revient à un duo. Shigeru Miyamoto, le père des personnages mythiques comme Donkey Kong, Princesse Zelda ou le plombier italien Mario, souvent baptisé « le Walt Disney du jeu vidéo », et entré dans l’entreprise il y a 38 ans, va travailler avec Genyo Takeda, directeur général du département de recherche.Premiers profits depuis quatre ansLe décès de M. Iwata survient alors que le groupe vit une période de profonde transformation. Créé en 1889, Nintendo a commencé par la fabrication de cartes à jouer. Sous l’impulsion de Hiroshi Yamauchi, l’héritier de la famille fondatrice ayant dirigé le groupe de 1949 à 2002, le groupe s’est engagé pleinement dans le loisir lié à l’électronique grand public, devenant en 1983 l’un pionnier des consoles de salon avec la Famicon, après avoir écumé les sales de jeux vidéo.Très influencé par M. Yamauchi, qu’il a continué à consulter régulièrement jusqu’à son décès en 2011, M. Iwata a continué dans cette voie, supervisant les succès des consoles DS et Wii, toujours avec l’objectif de « donner du plaisir ».Lire aussi :Vague d’hommages après la mort de Satoru Iwata, PDG de NintendoMais les dernières années furent délicates. Le développement des jeux sur smartphones a fortement nui aux activités de Nintendo. En mai, M. Iwata présidait sa dernière conférence de presse, celle de l’annonce des résultats du groupe pour l’exercice clos fin mars. Nintendo a dévoilé ses premiers profits opérationnels en quatre ans, à 24,7 milliards de yens (180 millions d’euros) pour des ventes à 550 milliards de yens (4 milliards d’euros).RevirementL’année 2015 a également été marquée par un revirement de M. Iwata. Alors qu’il résistait depuis plusieurs années à l’entrée sur le marché des smartphones, le président a annoncé en mars un rapprochement avec DeNA, un éditeur nippon de logiciels spécialisés pour ces terminaux.Auparavant, il privilégiait l’enrichissement du portefeuille de logiciels disponibles sur les consoles. L’éditeur japonais GungHo Online Entertainment, né en 1998, avait ainsi rencontré le succès en 2013 avec Puzzle & Dragons sur la 3DS. Nintendo avait par ailleurs dévoilé la même année un logiciel permettant de convertir les jeux disponibles sur smartphones en versions utilisables sur les consoles.Aujourd’hui, une nouvelle console, connue sous le nom de code « NX » est en cours de développement. Elle serait équipée du système d’exploitation Android de Google, ce qui ouvrirait les portes à des créations extérieures et surtout, rendrait les jeux Nintendo jouables sur smartphone.Dans le même temps, la compagnie a annoncé en mai un partenariat avec Universal Parks & Resorts, qui gèrent les parcs d’attraction Universal studios. Le projet pourrait se traduire par la création d’attractions déclinées des personnages Nintendo, notamment Mario, et ainsi renforcer l’activité autour des personnages eux-mêmes.Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cédric Pietralunga C’est une déclaration de guerre. La fondation Bill & Melinda Gates, qui gère la fortune du fondateur de Microsoft, a annoncé, lundi 13 juillet, avoir porté plainte à l’encontre du propriétaire du chimiste suisse Sika, Urs Burkard, pour empêcher la vente du groupe helvétique au français Saint-Gobain.Lire aussi :La fondation Bill & Melinda Gates s’oppose toujours au rachat de Sika par Saint-Gobain« La plainte a été déposée auprès du Juge de Paix de Baar, dans le canton de Zoug, et demande que M. Burkard soit tenu de rembourser Sika des dépenses engagées en raison de ses actions qui ont mené [au rachat par] Saint-Gobain », explique le fonds Cascade Investment, la holding chargée des investissements de la fondation Gates, dans un communiqué publié lundi.Une offre à 2,62 milliards d’eurosConcrètement, M. Burkard est accusé par le couple de milliardaires, qui détient plus de 5 % du capital de Sika et 3 % de ses droits de vote, d’avoir manqué à ses obligations d’administrateur et d’avoir négocié en secret la vente du leader mondial des adjuvants pour matériaux de construction (les produits chimiques ajoutés au ciment et au béton pour modifier leurs caractéristiques) au géant français.Lire aussi :Pour Saint Gobain, Sika est une acquisition qui « coche toutes les cases »En décembre 2014, Saint-Gobain avait proposé 2,75 milliards de francs suisses (2,62 milliards d’euros) à cinq héritiers du fondateur de Sika pour reprendre leurs 16,1 % du capital et 52,4 % des droits de vote de la société, ce qui permettrait de prendre son contrôle sans avoir à lancer d’offre publique d’achat. Cette opération est depuis vivement contestée par la direction de Sika mais également par le reste de ses actionnaires. Plusieurs procédures judiciaires sont actuellement en cours.A lire aussi : Saint-Gobain prend le contrôle de SikaDans son communiqué, la fondation Gates se dit prête « à s’opposer à l’opération en cours, aussi longtemps qu’il le faudra, jusqu’à ce que la raison l’emporte et que la situation se résolve dans l’intérêt de Sika, de ses employés et clients, et de tous ses actionnaires ».Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Francesca Fattori et Véronique Malécot Après un marathon de tractations, les dix-neuf chefs d’Etat de la zone euro ont trouvé un accord qui doit permettre de nouvelles négociations pour un troisième programme d’aide à la Grèce. En contrepartie, le gouvernement Tsipras doit s'engager à mener des « réformes sérieuses ». Avant de pouvoir lancer officiellement les négociations, l’accord doit d'abord être validé par certains Parlements de la zone euro. Tour d'horizon des positions des Etats et des forces en présence dans les Parlements amenés à s'exprimer. Véronique MalécotJournaliste-cartographe au service Infographie. SuivreAller sur la page de ce journalisteFrancesca FattoriJournaliste au Monde David Revault d'Allonnes, Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Il est 9 heures et c’est un matin blafard à Bruxelles. L’Europe se lève, la Grèce est encore dans la zone euro, mais tout le monde a un peu la gueule de bois. Un accord pour un plan de sauvetage financier de la Grèce a finalement été trouvé, à l’arraché, au bout d’un marathon de dix-sept heures de négociations. Elles ont en fait commencé samedi midi, avec la réunion de l’Eurogroupe (les ministres des finances de la zone euro), qui s’est terminée dimanche midi, juste avant celle des chefs d’Etat et de gouvernement des dix-neuf pays de l’union monétaire. Un accord ? En fait, quelque chose qui ressemble davantage à une reddition complète pour le premier ministre grec, Alexis Tsipras.En échange de la promesse conditionnée – Athènes devra faire passer trois ou quatre réformes majeures d’ici au mercredi 15 juillet – d’un troisième plan d’aide pour son pays (82 à 86 milliards d’euros), le leader de la gauche radicale, épuisé, humilié, a dû accepter une liste de réformes d’une dureté qui heurte mêmes les fonctionnaires européens – ils évoquent une mise sous tutelle de la Grèce.« Le catalogue des horreurs »« C’est le catalogue des horreurs », écrit le magazine allemand Der Spiegel. Le tout imposé à un chef de gouvernement élu sur un programme anti-austérité, anti-Troïka – Commission de Bruxelles, Banque centrale européenne (BCE), Fonds monétaire international (FMI) – anti « diktat de Bruxelles ».M. Tsipras va donc revenir à Athènes avec… la promesse que les négociations sur ce plan d’aide vont démarrer. Et c’est à peu près tout. Il a dû... Alain Salles L'essentiel Accord trouvé Après une nuit de tractations, les dix-neuf dirigeants de la zone euro se sont mis d'accord pour négocier un troisième programme d'aide à la Grèce. Contreparties En contrepartie de ce soutien financier, la Grèce doit s'engager à mener des "réformes sérieuses", a annoncé le président du Conseil européen, Donald Tusk. Zone euro Cet accord permet à la Grèce de rester dans la zone euro, "c'était l'objectif", selon François Hollande. Athènes va devoir mettre en place un fonds de privatisation dont l’objectif sera d’engranger 50 milliards d’euros : 25 milliards d’euros serviront à restructurer les banques et les 25 autres iront au service de la dette et aux investissements.Jusqu’au bout, Alexis Tsipras a lutté pour éviter le transfert vers le Luxembourg de l’organisme chargé de gérer les privatisations à réaliser en Grèce, allant contre le plan du ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble. Celui-ci avait été repris dans les propositions de l’Eurogroupe, adressées dimanche 12 juillet aux chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro.Compagnie de chemin de fer et les portsLe chiffre de 50 milliards avait déjà été avancé il y a un peu plus de quatre ans. Lors du premier mémorandum, signé entre le gouvernement de Georges Papandréou en mai 2010 et la Troïka des créanciers de la Grèce (Fonds monétaire international, Banque centrale et Commission européennes), l’objectif affiché au chapitre des privatisations avait été mince : 3,5 milliards d’euros.Mais, moins d’un an plus tard, en février 2011, les membres de la Troïka avaient annoncé, avant le gouvernement grec, que les objectifs étaient désormais portés à 50 milliards : 15 milliards d’ici à 2013 et 35 d’ici à 2015.Aujourd’hui, on est loin de ces 50 milliards d’euros, puisque le fonds chargé des privatisations affiche un montant total de transactions de 7,7 milliards, dont seulement 3,1 milliards ont été effectivement perçus. Dans ses prévisions, le Fonds de développement des biens de la République hellénique (Taiped) envisage d’atteindre 9,6 milliards en 2016.Après la victoire de Syriza en janvier, plusieurs ministres avaient annoncé l’arrêt de certaines privatisations, notamment celle du Port du Pirée au grand dam des Chinois qui gèrent déjà l’un des ports de marchandises. Mais Alexis Tsipras a tranché en faveur des privatisations, à l’exclusion de celles concernant les sociétés de l’eau ou de l’énergie.Les principales privatisations en cours sont celles de la compagnie de chemin de fer, Trainose, des ports du Pirée et de Salonique, ainsi que plusieurs marinas.Une vingtaine d’opérations depuis 2011Depuis 2011, Taiped a mené à bien une vingtaine d’opérations. La plus importante est celle de la concession de quatorze aéroports régionaux accordée en novembre 2014 à une entreprise allemande, Fraport, associée à une société grecque, pour un montant total de 1,2 milliard d’euros. C’est la plus grosse privatisation réalisée à ce jour.La vente du site de l’ancien aéroport d’Athènes, Hellenikon, un immense terrain laissé à l’abandon depuis 2004, en bord de mer, a été confié à l’une des principales grandes familles grecques, les Latsis, associée à un fonds chinois et un fonds d’Abou Dhabi, pour 900 millions d’euros. L’affaire a suscité des polémiques car le bien avait été évalué à plus de 3 milliards d’euros.La société de jeux, l’OPAP, a été cédée à un consortium gréco-tchèque, Emma Delta. Le partenaire grec, Dimitris Melissanidis, est un magnat du pétrole. La Troïka avait exigé la création d’« une agence de la privatisation professionnelle et indépendante », Taiped en l’occurrence, pour gérer les privatisations, afin d’éviter « des interférences politiques quotidiennes ». Le résultat semble insuffisant puisque Berlin voulait externaliser le Fonds de privatisation au Luxembourg, à l’Institution pour la croissance, un organisme créé en 2012 et chargé d’accorder des prêts aux petites et moyennes entreprises grecques, en lien avec la Banque européenne d’investissements et la Banque pour la reconstruction (KfW), l’équivalent de la caisse des dépôts allemande.« Ce fonds serait géré par les autorités grecques sous la supervision des institutions européennes », précise la note de l’Eurogroupe.Le résultat semble insuffisant, au point que Berlin a - en vain - cherché à externaliser le Fonds de privatisation au Luxembourg, à l’Institution pour la croissance, un organisme créé en 2012 et chargé d’accorder des prêts aux petites et moyennes entreprises grecques.Mais le gouvernement grec a résisté à cette délocalisation, qui aurait abouti à une perte de souveraineté, qui a finalement été abandonnée.Alain SallesJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel L'essentiel Après une nuit de tractations, les dix-neuf dirigeants de la zone euro se sont mis d'accord pour négocier un troisième programme d'aide à la Grèce . En contrepartie de ce soutien financier, la Grèce doit s'engager à mener des "réformes sérieuses", a annoncé le président du Conseil européen, Donald Tusk. Cet accord permet à la Grèce de rester dans la zone euro : "c'était l'objectif", selon François Hollande. Chaque jour rapproche un peu plus Athènes de l’asphyxie financière. Malgré l’accord conclu lundi 13 juillet au matin entre le gouvernement d’Alexis Tsipras et ses partenaires européens, après plus de 15 heures d’âpres négociations, l’urgence est bien là.Le financement transitoire pour permettre à la Grèce de faire face à ses besoins immédiats de fonds, dans l'attente de ce troisième plan d'aide international, n'a pas été trouvé car il est « très complexe » à mettre en place, a déclaré lundi le patron de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. « Nous n'avons pas encore trouvé la clé », a commenté M. Dijsselbloem, évoquant des difficultés financières, techniques, budgétaires et politiques. Un groupe de travail a été mis sur pied pour réfléchir à des solutions, alors qu’il faudra plusieurs jours avant que le pays ne puisse toucher la nouvelle aide de 82 à 86 milliards d’euros envisagée. Les échéanges sont pourtant nombreuses.Suivez l’évolution de la situation en directPlusieurs feux verts à obtenir avant le versement d’une aide Le Parlement grec devra notamment approuver les pistes de réforme évoquées, comme la hausse de la TVA, avant le 15 juillet. Le plan devra ensuite être validé par différents Parlements des pays membres de la zone euro.Les députés allemands devraient se prononcer vendredi 17 juillet dans la matinée sur le principe d'un troisième plan d'aide international à la Grèce, a annoncé le président du Bundestag, Norbert Lammmert.Lire aussi :Ce que la Grèce a accepté en contrepartie de l’aide financièreIl faudra, enfin, que le Mécanisme européen de stabilité (MES) débloque le nouveau prêt envisagé. Pour cela, son conseil des gouverneurs, qui rassemble les dix-neuf ministres des finances de la zone euro, devra tomber d’accord à l’unanimité. « Il n’est pas impossible qu’une procédure d’urgence soit enclenchée afin de libérer au moins une partie des fonds plus rapidement », confie une source européenne.Un remboursement à haut risque à surmonter le 14 juilletCar il y a urgence : les caisses d’Athènes sont vides. Et le pays doit faire face à plusieurs remboursements dans les jours à venir. Le 14 juillet, le pays doit rembourser l’équivalent de 20 milliards de yen (146 millions d’euros) d’obligations « samouraï ». Il s’agit de titres de dette émis par l’Etat grec en 1995 dans la monnaie nippone, et vendus à des investisseurs privés. La somme est peu importante au regard du montant total de la dette publique grecque (315 milliards d’euros, soit 177 % du produit intérieur brut).Seulement voilà : le 30 juin, Athènes a déjà échoué à rembourser le 1,6 milliard d’euros qu’elle devait au Fonds monétaire international (FMI). Et les analystes s’interrogent sur la capacité du pays à rembourser également les obligations samouraï. « Un défaut auprès de créanciers privés serait grave, car il priverait la Grèce d’un accès aux marchés financiers pendant des années encore, confie un banquier parisien. Le gouvernement Tsipras a néanmoins laissé entendre qu’il ferait son possible pour honorer cette échéance. »Ce n’est pas la seule. Le 20 juillet, le pays devra également rembourser 3,5 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE). Or, les caisses de l’Etat sont vides.Lire aussi :L’objectif de 50 milliards d’euros de privatisations à nouveau imposé aux GrecsLa nécessité de soutenir au plus vite les banquesFermées depuis le 29 juin et soumises à un strict contrôle des capitaux (les retraits sont limités à 60 euros par jour et par personne), les banques sont au bord de l’asphyxie. Lundi, le ministère des finances a annoncé la prolongation de leur fermeture. Pour une durée « probablement de deux jours », a indiqué à l'AFP une source du ministère des finances.Malgré ces mesures radicales, les banques grecques ne survivent aujourd’hui que grâce à l’aide d’urgence ELA fournie par la BCE, via la banque de Grèce, jusqu’ici plafonnée à 89 milliards d’euros. Lundi, un porte-parole de la BCE a annoncé que ce plafond était maintenu inchangé.Lire aussi :Des Grecs dépensiers ou malhonnêtes… le tour des idées reçuesSelon les calculs de Natixis, ce plafond ne sera pourtant plus suffisant dès cette semaine. S’il n’est pas relevé, les banques hellènes seront rapidement en manque de liquidités, puis insolvables. « Il faudrait alors recapitaliser les établissements au plus vite, mais le gouvernement ne dispose d’aucune réserve », expliquent les économistes de Natixis dans une note sur le sujet. Un scénario catastrophe qui, faute d’accord rapide, précipiterait le pays vers une sortie de l’euro.Un scénario catastrophe qui devrait être évité si, comme cela semble se profiler, la nouvelle aide au pays sera en partie utilisée pour recapitaliser les banques, à hauteur de 25 milliards d’euros.Le sort de la Grèce repose donc, en partie, sur les épaules de la BCE. Son conseil des gouverneurs, réuni lundi 13 juillet, a maintenu inchangé le plafond de son mécanisme de fourniture de liquidités d'urgence (ELA) aux banques grecques, a indiqué un porte-parole de l’institution.L’institution se retrouve dans une position particulièrement délicate. D’un côté, elle réserve en théorie ses aides d’urgence aux établissements solvables – or certains de ses membres, en particulier le gouverneur de la banque centrale allemande, Jens Weidmann, jugent que ce n’est plus le cas des banques hellènes. Et d’un autre côté, la BCE ne veut pas être celle qui « appuie sur la gâchette » et précipite la Grèce hors de la zone euroLire aussi :L’inquiétant tableau de la situation économique et financière grecque La BCE maintient ses financement d’urgenceMaintenant qu’Athènes et ses partenaires européens sont parvenus à un accord, il est probable que la BCE maintiendra sa perfusion d’urgence aux banques grecques. Toute la question est de savoir si elle augmentera le plafond des ELA avant le 20 juillet, date à laquelle la Grèce doit rembourser 3,5 milliards d’euros à l’institution. Pour l’heure, elle a seulement maintenu le plafond inchangé, malgré les demandes répétées d’Athènes.Mais là encore, tout porte à croire qu’elle le fera. Mais plusieurs options sont possibles. La première serait que la banque de Grèce demande aux autres États de la zone euro d’apporter leur garantie au relèvement des ELA. Mais il faudrait pour cela que l’Allemagne donne son accord, ce qui est toujours délicat.Une autre option, évoquée par des analystes mais beaucoup plus incertaine, serait que la Banque centrale européenne repousse de quelques jours le remboursement du 20 juillet, afin de s’assurer qu’Athènes bénéficiera de l’aide financière nécessaire d’ici là.Si le pays passe cette échéance sans encombre, le gouvernement Tsipras pourra souffler. Du moins jusqu’au 20 août. Ce jour-là, le pays devra débourser 4,3 milliards d’euros, dont 1 milliard d’obligations d’Etat arrivant à échéance, 3,2 milliards dus à la BCE et 182 millions au FMI.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.07.2015 à 09h56 | Laurence Girard Quand le mercure monte, les céréaliers ont des sueurs froides. Or depuis le début de l’été, le soleil darde plus ardemment que prévu ses rayons. Le blé va-t-il griller ? Que nenni. Mais le risque pour les agriculteurs a un nom, qu’ils lâchent avec une certaine amertume dans la voix : l’échaudage. Comprendre que le grain soumis au manque d’eau s’atrophie. « Le petit grain qui était encore en formation, nous ne l’avons pas. La forte température fait s’envoler des quintaux entiers », pronostique Rémi Haquin, président du conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer.Il préfère pour l’heure rester prudent sur l’issue de la récolte française. Et pour cause : environ 15 % seulement des blés ont été engrangés. Dans les plaines de la Beauce, les moissonneuses-batteuses font l’objet des derniers réglages avant de s’élancer dans les champs. Mais M. Haquin est formel. Pas question de pousser des cris d’alarme. Selon les dernières observations, la récolte française s’annonce de « normale à bonne ». A comparer à « très bonne », telle qu’elle était estimée il y a un mois. A l’instar des bacheliers désireux de décrocher la meilleure mention, les agriculteurs peuvent sembler déçus par rapport à leurs attentes… Sachant que la contre-performance est toute relative.723 millions de tonnesSelon le ministère de l’agriculture, la production française de blé tendre pourrait même progresser de 1 % par rapport à 2014, à 37,9 millions de tonnes. Car même si le rendement est attendu en repli de 1 %, les céréaliers ont agrandi la sole de 2 %. Autre sujet de satisfaction, la qualité est au rendez-vous. De quoi réjouir meuniers et boulangers. Ils auront du grain à moudre.Il y a un an, ce n’était pas le mercure qui venait perturber les récoltes mais une pluie intempestive qui donnait le blues aux touristes et la hargne aux cultivateurs. Ils moissonnaient à tout-va du « blé de poule », juste bon à être picoré par les gallinacées. De quoi inciter les habituelles cassandres à agiter le spectre de la pénurie de blé meunier…Il n’en a rien été, mais un bon tiers de la récolte a dû être écoulée en blé fourrager et vendue en solde, avec une décote de 15 à 40 euros la tonne. Les blés français ont voyagé vers d’autres cieux. Croqués par la Belgique et l’Espagne, comme par l’Asie et l’Egypte, plutôt que par l’Algérie. Les efforts des exportateurs ont porté leurs fruits : le stock de blé tendre n’est plus que de 2,6 millions de tonnes, loin des sommets redoutés.A ces bonnes nouvelles s’en ajoute une autre pour les céréaliers : le prix du blé se redore à la Bourse de Chicago. Après être tombé à 4,66 dollars le boisseau en mai, il se négociait à 5,81 dollars, vendredi 10 juillet. Le coup de chaud en Europe et les fortes pluies sur les plaines américaines ont redressé la courbe. Mais la volatilité reste de mise quand les Bourses dansent au rythme du sirtaki. Les prévisions de récolte mondiales de blé pour 2015 restent pour l’instant inchangées, à 723 millions de tonnes. Soit, à quelques grains près, le record historique atteint en 2014.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Audrey Tonnelier Quelle que soit l’issue des rencontres entre dirigeants européens prévues samedi 11 et dimanche 12 juillet – on n’ose parler de « sommet de la dernière chance »… Même si les pays de la zone euro parviennent à enclencher un processus d’accord avec Athènes, le psychodrame grec laissera des traces. Pas seulement dans les têtes des chefs d’Etat européens qui se déchirent depuis des mois sur le destin de ce bout d’Europe, symbolique pour les uns, dérangeant pour les autres. Pas seulement dans le cœur des peuples qui découvrent tout à coup les fissures de la maison Europe.La planète finance, elle aussi, gardera des séquelles des mois de tractations entre Alexis Tsipras, le premier ministre grec, et ses homologues. Certes, rien de comparable pour les marchés avec le chaos de 2011-2012, au plus fort de la crise des dettes souveraines, lorsque les indices boursiers dévissaient et les taux des emprunts d’Etat flambaient.En trois mois, le CAC 40 a lâché un peu plus de 6 %. Mais il reste encore en hausse de près de 15 % depuis le début de l’année. Et ce, grâce aux bons offices de « Super Mario » Draghi, le patron de la Banque centrale européenne (BCE), qui a prouvé depuis trois ans sa volonté et sa détermination à faire « tout ce qu’il faut » pour sauver la monnaie unique.Son programme « OMT » (opérations monétaires sur titres), qui permet théoriquement à l’institution de Francfort de racheter sans limite des titres de dette souveraine si un pays demande un plan d’aide européen, et surtout le fameux « quantitative easing » (QE), par lequel la BCE rachète chaque mois sur les marchés quelque 60 milliards de créances publiques et privées, font l’effet de puissants anesthésiants. Sans oublier que l’exposition des banques européennes à la Grèce est désormais quasi nulle, et que la santé de la zone euro n’a plus rien à voir avec les affres de 2011.Le chef économiste du Fonds monétaire international (FMI), Olivier Blanchard, n’a-t-il pas qualifié jeudi 9 juillet la crise grecque d’« épiphénomène » à l’échelle de la macroéconomie mondiale ?Témoin, l’évolution des indices cette semaine. Plombés par le non massif des Grecs à l’austérité lors du référendum, dimanche 5 juillet, les marchés européens ont enchaîné deux séances de baisse lundi et mardi. Ils se sont repris dès mercredi 8 juillet et l’émergence de signaux plus nets en faveur d’un déblocage des négociations, pour finir en nette hausse. Sur la semaine, le CAC 40 a crû de 1,97 % et le Dax, de 2,33 %.« Facteur d’incertitudes »Dans sa « cartographie des risques et tendances sur les marchés et pour l’épargne », réalisée chaque année, l’Autorité des marchés financiers (AMF) hexagonale évoque bien sûr la Grèce comme un « facteur d’incertitude ». Mais pour estimer que « l’effet direct sur les marchés d’un défaut grec pourrait dans un premier temps être limité : la dette grecque ne représente que 3,5 % du PIB de la zone euro et elle est désormais détenue essentiellement par des entités publiques », détaille le gendarme de la Bourse de Paris.Avant de mettre en garde : « En revanche, les implications indirectes à moyen terme pourraient être fortes si les anticipations sur la pérennité même de la zone euro étaient remises en cause : le risque le plus important serait alors celui d’une remontée brutale des taux d’intérêt entravant la reprise en zone euro. »Signe que les incertitudes sont loin d’être levées en zone euro : les « hedge funds », ces fonds spéculatifs considérés, en raison de leur rapidité d’action sur les marchés, comme des indicateurs avancés des réactions des investisseurs, avaient largement vendu du dollar pour racheter de l’euro depuis quatre mois, soulignent les analystes de la Société générale. Mais les développements des derniers jours les ont incités à ralentir notablement ce mouvement…La période estivale, parce qu’elle voit les investisseurs s’éloigner pour quelques semaines des salles de trading et les volumes d’actions échangés fondre en conséquence, est propice aux emballements incontrôlés. Ce n’est pas un hasard si la panique autour des dettes souveraines espagnole et italienne a atteint son paroxysme un… 26 juillet 2012.« D’innombrables questions se posent toujours. Si l’Eurogroupe accepte de reprendre les négociations samedi, comment mettre fin au contrôle des capitaux et à la fermeture des banques tant qu’il n’y a pas d’accord ? Un compromis est-il possible à trouver rapidement sachant que la question de la dette reste ouverte ? (…) Comment le gouvernement grec va-t-il justifier un programme plus strict que le précédent après les résultats du référendum ? », s’interrogent les analystes d’Aurel BGC. Pour les dirigeants européens, les vacances ne sont pas encore d’actualité.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel On les imaginait tout-puissants. D’un mot, ils calmaient la furie des marchés. En un souffle, ils éteignaient des incendies financiers, sauvaient des unions monétaires vacillantes, soulevaient des vagues d’euphorie boursière. Dans un monde en proie à l’incertitude, où les âmes inquiètes succombent trop vite aux mouvements moutonniers, on pouvait compter sur eux. Ils étaient là, forts, fiables. Des rocs : les banquiers centraux.Hélas ! Les événements de ces dernières semaines ont brutalement remis les choses à leur place. Mario Draghi, le patron de la Banque centrale européenne (BCE), Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), Mark Carney, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, tous ces grands argentiers ne sont pas des dieux.Il était pourtant si doux de pouvoir compter sur eux les yeux fermés. Dès 2006, après le choc des subprimes – les désastreux crédits à risque, nous leur avions confié les clés du monde, afin qu’ils stoppent la contagion financière et relancent l’économie. En apprentis sorciers, Ben Bernanke, alors à la tête de la Fed puis, à sa suite Mme Yellen, déployèrent leurs mesures « non conventionnelles ».En 2012, M. Draghi dévoila sa formule magique : « Whatever it takes ». Il ferait « tout ce qu’il faut » pour sauver l’euro. Les marchés l’entendirent et y crurent. La monnaie unique fut aussitôt hors de danger. Nous nous pensions à l’abri.Terrible tâchePuis la crise s’est renforcée en Grèce. Elle a défié l’ordre établi et la puissance du banquier central européen. Aujourd’hui, celui-ci doit prouver qu’il fera « tout ce qu’il faut » pour sauver l’union monétaire. Mais avec ou sans le pays du premier ministre grec, Alexis Tsipras ?Si dimanche 12 juillet, Athènes et ses créanciers n’ont conclu aucun accord, la BCE n’aura guère le choix : elle devra suspendre sa perfusion d’urgence aux banques hellènes, les propulsant vers la faillite, poussant ainsi la Grèce hors de l’euro. Elle ne serait alors plus le bourreau du pays de M. Tsipras, mais son instrument. Une terrible tâche que M. Draghi, europhile convaincu, donnerait cher pour l’éviter. Mais aura-t-il le choix ?En Chine aussi, la toute-puissance de l’institution monétaire locale est défiée. Longtemps, la banque populaire de Chine (PBoC) a étonné par la dextérité avec laquelle elle pilotait la deuxième économie mondiale. Mais ces dernières semaines, tout a déraillé.La PBoC a réalisé que sa politique ultra-accommodante alimentait l’envolée des Bourses, qui ont violemment plongé depuis vingt jours. Pour stopper l’hémorragie, elle a baissé ses taux directeurs et multiplié les mesures, dans la confusion. Mais les experts doutent que ces boucliers suffisent.Si on ne peut plus compter sur les banques centrales, vers qui se tourner ? Eh bien, les Etats ! M. Draghi ne cesse d’ailleurs de le répéter : la politique monétaire ne peut pas tout. Elle n’est que l’un des piliers d’un temple qui en compte deux autres, aux mains des gouvernements : la politique budgétaire et la politique de croissance, à savoir toutes les mesures structurelles susceptibles de favoriser l’investissement, la compétitivité, l’emploi. Mais ça…Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.07.2015 à 17h05 • Mis à jour le10.07.2015 à 22h35 | Laurie Moniez (Lille, correspondance) « Un coup de massue. » Les yeux humides, cette salariée des Galeries Lafayette à Lille vient d’apprendre la fermeture définitive du magasin. A 16 h 45, vendredi 10 juillet, une annonce a été faite au micro demandant aux clients de bien vouloir sortir du bâtiment de la rue de Béthune pour une fermeture exceptionnelle de l’enseigne, trois heures avant l’horaire habituel. Certains ont cru à une alerte à la bombe. Mais les salariés ont vite compris que c’était bien plus grave. « Quand on nous a demandé de rester aux corners, on savait qu’on nous annoncerait la fermeture des Galeries. Tous au chômage », soupire l’une des 140 démonstratrices des Galeries lilloises.Regroupés à la sortie du magasin, dans la petite rue d’Amiens, les salariés, tout de noir vêtus comme l’exige le code vestimentaire de l’enseigne, ont du mal à retenir leurs larmes. « On s’en doutait un peu mais, là, l’annonce est très brutale », raconte cette jeune femme.C’est le directeur des ventes, Olivier Bron, qui est venu de Paris pour annoncer aux 134 salariés et aux 140 démonstrateurs la fermeture des Galeries Lafayette. S’en est suivi un échange rapide avec le personnel qui n’a pas obtenu de détails sur leurs conditions de départ. « Notre direction à Lille s’est battue avec nous. Ils sont aussi abasourdis que nous », lance cette employée des Galeries, émue de « perdre ses collègues ». « Ce sont les grandes multinationales qu’il faut blâmer », dit-elle. Embrassades. Coups de téléphone aux collègues actuellement en vacances. Petits mots pour se réconforter. « Vous savez, les Galeries, c’est une famille. » Une famille aujourd’hui brisée.Le 31 mars dernier, un comité central d’entreprise avait déjà acté la fermeture des sites de Béziers et Thiais (dans le Val-de-Marne), eux aussi déficitaires, et qui devraient fermer au début de l’année 2016. Le groupe annonçait alors un important plan d’économies. L’avenir du magasin lillois devait, lui, être connu en septembre prochain. Les dirigeants avaient en effet dénoncé le bail qui court jusqu’en mars 2016 pour le renégocier auprès du propriétaire des locaux, la foncière américaine Pramerica.Lire aussi :Les Galeries Lafayette de Thiais et Béziers vont fermer« La partie n’est pas finie »L’une des hypothèses pour diminuer les coûts était d’abandonner les 1 500 m² du rez-de-chaussée. Les négociations étaient en cours depuis avril pour réduire de manière substantielle le montant du loyer (près de 450 000 euros par mois, selon les salariés). Un montant beaucoup trop élevé pour les Galeries qui n’ont jamais gagné d’argent malgré un investissement de l’ordre de 50 millions d’euros depuis son ouverture en 2007.« Un accord de principe avait été trouvé pour maintenir les Galeries à Lille mais il semble que la banque allemande du bailleur l’aurait refusé », croit savoir le premier adjoint de Lille, Pierre de Saintignon. Les négociations, pourtant bien avancées, ont échoué jeudi soir, confirme la direction, « déçue et frustrée ». « La partie n’est pas finie, espère l’élu lillois, mais c’est une mauvaise nouvelle pour les salariés et pour Lille. »Implantée au 31 de la rue de Béthune, artère commerçante du centre-ville de Lille, l’enseigne a eu du mal à trouver son positionnement et sa clientèle contrairement au Printemps, situé quelques rues plus loin et clairement positionné sur le luxe. « On propose des marques que les clients retrouvent dans des boutiques de la rue, regrette cette démonstratrice. Et puis, la rue de Béthune est trop populaire pour les Galeries. »Il y a huit ans, l’inauguration du « 31 », nouveau pôle commercial de 10 000m² et dont les Galeries étaient la locomotive, était l’une des plus belles annonces économiques lilloises de l’année. Sur la friche de l’ancien cinéma Gaumont, la construction de ce bâtiment lumineux redonnait du souffle à l’une des artères les plus commerçantes de France.Aujourd’hui, avec la fermeture des Galeries annoncée pour décembre, la rue de Béthune va se retrouver bien vide. Le magasin Darty, situé au sous-sol du « 31 », n’a pas l’intention de partir. Mais ses dirigeants s’interrogent sur l’avenir des deux étages qui seront laissés vacants par les Galeries Lafayette. Depuis quelques mois, Primark a annoncé son intention de s’installer à Lille. Mais l’enseigne de prêt-à-porter à bas prix venue d’Angleterre lorgne aussi sur les milliers de mètres carrés disponibles à Euralille, à deux pas des gares lilloises. Avec le départ des Galeries Lafayette, Primark pourrait revoir ses plans et se positionner sur ce paquebot du centre-ville.Lire aussi :Les Galeries Lafayette se restructurent en FranceLaurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde 10.07.2015 à 15h42 | Francine Aizicovici « Un mensonge est en train de s’installer », alerte Florian Borg, président du Syndicat des avocats de France : faire croire, comme le soutient Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, que « le plafonnement des dommages et intérêts en cas de licenciement abusif favorisera l’emploi ».La création d’un tel barème est prévue par la loi Macron sur la croissance et l’activité, qui sera adoptée définitivement vendredi 10 juillet, par le recours à l’article 49-3 de la Constitution. Il concerne donc les licenciements sans cause réelle et sérieuse, à l’exception des licenciements prononcés dans les cas de harcèlement, de discrimination, nullité du licenciement économique. ETCLire aussi :Loi Macron : un troisième recours au 49-3 pour une adoption définitiveCe barème, objet d’un « amendement gouvernemental de dernière minute, élaboré sans aucune concertation avec les syndicats », selon M. Borg, prend en compte seulement deux critères : l’ancienneté du salarié dans l’entreprise – moins de 2 ans, de 2 à 10 ans et à partir de 10 ans – et la taille de celle-ci – celles de moins de 20 salariés, celles entre 20 et 299 et celles de plus de 300 salariés.Nouvelles fourchettesDans le système actuel, les conseillers prud’homaux accordent au contraire une réparation intégrale du préjudice en fonction de plusieurs facteurs, comme l’âge du salarié, ses qualifications, sa situation familiale, ou encore ses probables difficultés à retrouver un emploi. Ces facteurs ne seront donc plus pris en compte qu’à l’intérieur des nouvelles fourchettes prévues dans la grille.Inscrite dans le code du travail, l’indemnité de six mois de salaire minimum pour un travailleur ayant deux ans d’ancienneté dans une entreprise de 11 salariés et plus, est donc évacuée.Ainsi, pour un salarié ayant entre deux et dix ans d'ancienneté, la fourchette ira de 2 à 6 mois d'indemnités dans les entreprises de moins de 20 salariés, mais de 4 à 10 mois dans les entreprises de 20 à 299 salariés.« Eradication d’un droit fondamental »Cette réforme constitue « une éradication d’un droit fondamental à la réparation intégrale d’une faute commise par un employeur », dénonce M. Borg. Son syndicat, ainsi que celui de la magistrature, la CFDT, la CGT, FO, la CGC, Solidaires et l’UNSA ont lancé une pétition qui a recueilli 20 000 signatures pour dire « Non à l’impunité patronale, oui au droit à la réparation intégrale du préjudice ».« Limiter la réparation du préjudice, c’est remettre en cause le principe selon lequel celui qui cause un dommage s’oblige à le réparer entièrement », peut-on lire dans ce texte, qui demande le retrait de cette mesure.Celle-ci est aussi « la porte ouverte à tous les abus », estime M. Borg. Il suffira, selon lui, que l’employeur avance un « motif bidon », voire aucun motif, pour licencier un salarié. La nouvelle grille s’appliquera, « sans même qu’il soit nécessaire de passer par le juge ». Et pour un coût qui, selon l’avocat, « est, dans plus de 60 % des situations, inférieur à ce qui se pratique aujourd’hui » dans les conseils de prud’hommes.« Un séisme »Pour le Syndicat de la magistrature, « ce qui est remis en cause, c’est aussi l’office du juge, comme le dit Patrick Henriot, membre du conseil syndical. Jusqu’à présent, notre rôle était d’évaluer si l’employeur avait eu un comportement fautif et si oui, évaluer le montant de la réparation, qui est différent d’un salarié à l’autre. Avec ce plafonnement, la moitié du travail nous est enlevée ; on n’aura plus à évaluer le préjudice. Pour nous, c’est un séisme, une mesure scandaleuse. »Habituellement plutôt sage face à la politique du gouvernement, la CFDT est elle aussi très remontée contre cette mesure qui instaure, selon Marie-Andrée Seguin, secrétaire nationale, « une véritable impunité patronale ».« On nous objecte qu’il s’agit aussi de désengorger les tribunaux, ajoute-t-elle. Or, il est clair que si nous n’obtenons pas satisfaction pour un salarié, nous irons chercher toutes les voies de recours, en nous appuyant sur les cas d’exclusion de l’application du barème, comme le harcèlement, ce qui rallongera la durée des procédures. »Saisine du Conseil constitutionnelSelon la CGT, 81 % des salariés sont concernés par cette réforme. Celle-ci, au lieu d’avoir un effet « bienfaiteur sur l’emploi, va au contraire le détériorer fortement en sécurisant l’entreprise qui pourra budgétiser à souhait les licenciements abusifs, alors qu’il suffirait d’obliger les employeurs à réintégrer tous les salariés qui en sont victimes pour avoir des effets bénéfiques sur l’emploi », souligne Frédéric Paré, conseiller prud’homale CGT à Paris. Pour les syndicats, qui ont « contribué à faire élire ce gouvernement dit de gauche, c’est une trahison ! », déplore-t-il.Mais les pétitionnaires ne baissent pas les bras. Si le conseil constitutionnel est saisi, le Syndicat des avocats de France compte produire un mémoire pour « éclairer les juges ».Le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature ont déposé devant le Conseil constitutionnel un mémoire pour contester la constitutionnalité des mesures plafonnant les indemnités dues en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse. Ce mémoire accompagnera la saisine du Conseil annoncée par des parlementaires.Si cette saisine n’aboutit pas, les syndicats pourraient interpeller la Cour de justice de l’Union Européenne.Lire aussi :Neuf points de crispation sur la loi MacronFrancine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard Partiel, incomplet, trop centré sur l’économie : le produit intérieur brut (PIB) est depuis longtemps accusé de ne refléter que partiellement la situation d’un pays, écartant des domaines primordiaux comme la qualité de vie ou le développement durable. #container_14364532334{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364532334{ height:500px; } #container_14364532334 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364532334 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364532334 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { 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Près de trois mois après, le Conseil économique, social et environnemental (Cese), organisme consultatif composé de représentants sociaux (patronat, syndicats, associations), et France Stratégie, un organisme rattaché au premier ministre et formulant des recommandations au gouvernement, ont proposé dix indicateurs complémentaires au PIB pour « prendre en compte toutes les dimensions du développement, tant économiques, sociales qu’environnementales ».Ces indicateurs « sont destinés à servir de support au rapport que devra annexer chaque année le gouvernement au projet de loi de finances », précise l’étude. Une soixantaine de personnes y ont contribué, dont des représentants des partenaires sociaux, de la société civile, des administrations, des organisations internationales, des experts et des universitaires. Un panel de citoyens a ensuite été consulté pour « tester leur compréhension des thèmes et des indicateurs choisis, et vérifier l’adéquation de ces indicateurs avec leurs préoccupations ».Dans sa synthèse, France Stratégie se dit conscient des « critiques et insatisfactions » qui ne manqueront pas d’être soulevées par ces propositions, dans la mesure où « tout indicateur statistique donne une vision forcément restrictive de la réalité qu’il prétend traduire ». Mais estime nécessaire de « se limiter à un petit nombre d’indicateurs pertinents et facilement compréhensibles » pour « influencer les choix de politique publique ».Tour d’horizon de ces dix nouveaux outils. Pour chacun, nous avons indiqué par une couleur si la France était dans la moyenne (jaune), bien placée (vert) ou mauvaise élève (rouge). Travail : le taux d’emploiL’accès à l’emploi est l’élément le plus pertinent à prendre en compte pour refléter au mieux la situation de la France, ont jugé une majorité des Français sondés dans le cadre de l’étude. Le groupe de travail a ainsi sélectionné le taux d’emploi, qui mesure la part des personnes possédant un emploi entre 15 ou 20 ans (selon les mesures) et 64 ans.« En tenant compte des individus qui ont pu cesser la recherche d’emploi par découragement, il permet de valoriser les politiques qui créent effectivement de l’emploi, plutôt que celles qui incitent aux sorties du marché du travail pour faire baisser le chômage. »En 2014, le taux d’emploi en France était de 64,2 %, tout proche de la moyenne dans l’Union européenne (64,9 %), selon les données d’Eurostat. L’Allemagne et le Royaume-Uni sont, sur cet indicateur, en tête parmi nos voisins (respectivement 73,8 % et 71,9 %). Des nombres flatteurs qui masquent toutefois un développement de l’emploi précaire, symbolisé par les « mini-jobs » outre-Rhin voire les « contrats zéro heure » outre-Manche.Lire aussi :Droit du travail : des « mini-jobs » allemands au « contrat zéro heure » britannique #container_14362797038{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14362797038{ height:500px; } #container_14362797038 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14362797038 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14362797038 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14362797038 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'Allemagne et le Royaume-Uni champions du taux d'emploiTaux d'emploi des 15-64 ans.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14362797038", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, 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{el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Stabilité financière : la dette de l’économieLorsqu’on parle de la dette, on désigne en général la dette publique, à savoir l’endettement des administrations publiques (locales et nationales). Le groupe de travail estime que cela n’est pas suffisant et qu’il faut aussi tenir compte de la dette de l’ensemble de l’économie du pays, « c’est-à-dire la somme des crédits contractés à la fois par les entreprises, les particuliers et l’Etat » – l’endettement de l’ensemble des « agents économiques non financiers », dans le jargon des économistes.En France, si la dette publique a largement augmenté depuis 2008, passant de 67,8 % du PIB à 92,2 % en 2013, les dettes des entreprises et des ménages ont elles aussi enflé, mais dans une moindre proportion selon les chiffres de l’Insee, passant respectivement de 57 % à 63,3 % et de 47,7 à 54,8 % durant la même période. #container_14364496110{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364496110{ height:500px; } #container_14364496110 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364496110 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364496110 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364496110 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La dette publique française a augmenté à un rythme plus élevé que le reste de l'économieDette des administrations publique, sociétés non financières, ménages et institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLM), en % du PIB.Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14364496110", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Ménages et ISBLM", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1041462000000, 35.9 ], [ 1072998000000, 38 ], [ 1104620400000, 40.8 ], [ 1136156400000, 43.3 ], [ 1167692400000, 45.7 ], [ 1199228400000, 47.7 ], [ 1230850800000, 51.7 ], [ 1262386800000, 52.9 ], [ 1293922800000, 54 ], [ 1325458800000, 54.4 ], [ 1357081200000, 54.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Sociétés non financières", "color": "#FFc832", "data": [ [ 1041462000000, 51.2 ], [ 1072998000000, 50.1 ], [ 1104620400000, 51.1 ], [ 1136156400000, 51.2 ], [ 1167692400000, 53 ], [ 1199228400000, 57 ], [ 1230850800000, 60.3 ], [ 1262386800000, 60.2 ], [ 1293922800000, 62.2 ], [ 1325458800000, 63.4 ], [ 1357081200000, 63.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Administrations publiques", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1041462000000, 63.9 ], [ 1072998000000, 65.5 ], [ 1104620400000, 67 ], [ 1136156400000, 64.2 ], [ 1167692400000, 64.2 ], [ 1199228400000, 67.8 ], [ 1230850800000, 78.8 ], [ 1262386800000, 81.5 ], [ 1293922800000, 85 ], [ 1325458800000, 89.2 ], [ 1357081200000, 92.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Investissement : le patrimoine productifAutre indicateur économique, plus complexe celui-là : le patrimoine productif, qui mesure « l’accumulation des moyens de production transmis d’une génération à l’autre ». Concrètement, il étudie les actifs physiques (machines, équipements, infrastructures, cheptel, forêts, etc.) ainsi qu’immatériels (brevets, œuvres artistiques et littéraires, logiciels, recherche et développement, etc.) et les rapporte ensuite au produit intérieur net (PIN, constitué du PIB moins le capital fixe consommé pendant la même période).En 2013, le patrimoine productif français était de 403,2 %, en progression quasi constante depuis dix ans (356,9 % en 2004). Cet indicateur n’est pour le moment pas disponible au niveau européen et n’a pas permis de comparaison. #container_14363496209{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363496209{ height:500px; } #container_14363496209 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363496209 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363496209 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363496209 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le "patrimoine productif" de la France a progressé de 46 points en dix ansLe patrimoine productif est obtenu en rapportant les actifs fixes (biens matériels ou immatériels utilisés dans la production) au produit intérieur net (PIB moins le "capital fixe" consommé pendant la même période).Source : France Stratégie(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363496209", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: -1, max: 410, startOnTick: "", endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Patrimoine productif", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1072998000000, 356.9 ], [ 1104620400000, 363.7 ], [ 1136156400000, 364.2 ], [ 1167692400000, 370.7 ], [ 1199228400000, 374.7 ], [ 1230850800000, 395.8 ], [ 1262386800000, 397.9 ], [ 1293922800000, 395.5 ], [ 1325458800000, 399.1 ], [ 1357081200000, 403.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: "", valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Santé : l’espérance de vie en bonne santéDésigné « premier thème social » par les Français interrogés dans le cadre de l’étude, la santé serait représentée par l’indicateur d’espérance de vie en bonne santé. A ne pas confondre avec l’espérance de vie totale, il mesure l’âge le nombre d’années qu’une personne à la naissance peut s’attendre à vivre en bonne santé, à savoir dans « l’absence de limitations d’activités ou d’incapacités ».Au niveau européen, on constate que les champions de l’espérance de vie ne sont pas forcément ceux de l’espérance de vie en bonne santé. Si l’Espagne (83,2 ans en moyenne en 2013, hommes et femmes confondus) et l’Italie (82,8 ans) sont en tête avec le premier indicateur parmi nos voisins, le Royaume-Uni (64,6 ans) l’est avec le second, suivi de la France (63,7 ans) et de l’Italie (61,35 ans). #container_14364330656{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364330656{ height:500px; } #container_14364330656 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364330656 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364330656 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364330656 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les champions de l'espérance de vie en bonne santé ne sont pas forcément ceux de l'espérance de vie totaleIndicateur "années de vie en bonne santé" (AVBS), qui mesure le nombre d'années qu'une personne à la naissance peut s'attendre à vivre en bonne santé.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14364330656", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#0386c3","#ff3232","#ff3232","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ans", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ans", zIndex: -1 }, min: null, max: 90, startOnTick: true, endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["France","Allemagne","Espagne","Italie","Royaume-Uni","UE"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "left", verticalAlign: "top", x: 5, y: 3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 15 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Bonne santé (hommes)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 63 ], [ "", 57.8 ], [ "", 64.7 ], [ "", 61.8 ], [ "", 64.4 ], [ "", 61.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }, { "name": "Espérance de vie (hommes)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 79 ], [ "", 78.6 ], [ "", 80.2 ], [ "", 80.3 ], [ "", 79.2 ], [ "", 77.8 ] ], "type": "line", "lineWidth": 0, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Bonne santé (femmes)", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 64.4 ], [ "", 57 ], [ "", 57 ], [ "", 60.9 ], [ "", 64.8 ], [ "", 61.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }, { "name": "Espérance de vie (femmes)", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 85.6 ], [ "", 83.2 ], [ "", 83.2 ], [ "", 85.2 ], [ "", 82.9 ], [ "", 83.3 ] ], "type": "line", "lineWidth": 0, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " ans", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Qualité de vie : la satisfaction à l’égard de la vieComment quantifier la qualité de vie ? L’indicateur de la satisfaction à l’égard de la vie se démarque des autres par le fait que celui-ci est subjectif, basé sur des déclarations lors d’études d’opinion. L’OCDE utilise déjà les données collectées par le Gallup World Poll, sondage mondial interrogeant des milliers de personnes dans de nombreux pays et décrit par l’étude comme « le meilleur candidat en raison de ses caractéristiques statistiques, de son ancienneté et de la possibilité qu’il offre de faire des comparaisons internationales ». Les sondés doivent répondre à la question suivante :« Imaginez une échelle de onze échelons où la valeur la plus basse (0) représente la pire vie possible pour vous et la valeur la plus haute (10) représente la meilleure vie possible pour vous. Sur quel échelon vous sentez-vous personnellement à l’heure actuelle ? »A ce jeu-là, les Français se situent globalement dans la moyenne des pays de l’OCDE (6,5 contre 6,6), tandis que les Allemands se déclarent les plus heureux, en moyenne, parmi nos voisins (7). #container_14363562789{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363562789{ height:500px; } #container_14363562789 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363562789 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363562789 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363562789 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Satisfaction de la vie : la France dans la moyenne de l'OCDEIndice de satisfaction de la vie, sur une échelle de 1 à 10.Source : Gallup World Poll(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363562789", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#608a32","#ffc832","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 4, max: null, startOnTick: "", endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1325458800000, 6.6 ], [ 1357081200000, 6.7 ], [ 1388617200000, 6.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ 1325458800000, 6.7 ], [ 1357081200000, 7 ], [ 1388617200000, 7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ 1325458800000, 5.8 ], [ 1357081200000, 6 ], [ 1388617200000, 6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ 1325458800000, 6.3 ], [ 1357081200000, 6.2 ], [ 1388617200000, 6.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1325458800000, 6.8 ], [ 1357081200000, 6.9 ], [ 1388617200000, 6.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "OCDE", "color": "#f19300", "data": [ [ 1325458800000, 6.6 ], [ 1357081200000, 6.6 ], [ 1388617200000, 6.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Inégalités : les écarts de revenusPour mesurer les inégalités – et tenter de les réduire –, c’est l’écart de revenus qui a été privilégié. Il peut être mesuré par le rapport entre le revenu des 10 % les plus riches et celui des 10 % les plus pauvres (le « rapport interdécile » de l’Insee), bien qu’il présente l’inconvénient d’être « très fortement influencé par les revenus des quelques centaines de personnes les plus fortunées, sans traduire réellement l’évolution du revenu de la majeure partie de la population constituant le décile supérieur », note l’étude. Une autre possibilité était de considérer le taux de pauvreté comme indicateur.Au niveau européen, les comparaisons sont réalisées avec le coefficient de Gini, dont le but est précisément de montrer les inégalités de revenus. Constitué sur une échelle de 0 à 100, plus il est important, plus les inégalités sont fortes. Parmi nos voisins, l’Espagne (33,7 en 2013) et l’Italie (32,5) sont les plus inégalitaires, tandis que la France (30,1), le Royaume-Uni (30,2) et l’Allemagne (29,7) sont légèrement en dessous à la moyenne européenne (30,5). #container_14363568346{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363568346{ height:500px; } #container_14363568346 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363568346 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363568346 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363568346 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Ecarts de revenus : la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni dans la moyenne européenneCoefficient de Gini du revenu disponible équivalent. Plus il est important, plus les inégalités sont fortes.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363568346", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 15, max: 38, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1104620400000, 27.7 ], [ 1136156400000, 27.3 ], [ 1167692400000, 26.6 ], [ 1199228400000, 29.8 ], [ 1230850800000, 29.9 ], [ 1262386800000, 29.8 ], [ 1293922800000, 30.8 ], [ 1325458800000, 30.5 ], [ 1357081200000, 30.1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ 1104620400000, 26.1 ], [ 1136156400000, 26.8 ], [ 1167692400000, 30.4 ], [ 1199228400000, 30.2 ], [ 1230850800000, 29.1 ], [ 1262386800000, 29.3 ], [ 1293922800000, 29 ], [ 1325458800000, 28.3 ], [ 1357081200000, 29.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ 1104620400000, 32.2 ], [ 1136156400000, 31.9 ], [ 1167692400000, 31.9 ], [ 1199228400000, 31.9 ], [ 1230850800000, 32.9 ], [ 1262386800000, 33.5 ], [ 1293922800000, 34 ], [ 1325458800000, 34.2 ], [ 1357081200000, 33.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ 1104620400000, 32.8 ], [ 1136156400000, 32.1 ], [ 1167692400000, 32.2 ], [ 1199228400000, 31 ], [ 1230850800000, 31.5 ], [ 1262386800000, 31.2 ], [ 1293922800000, 31.9 ], [ 1325458800000, 31.9 ], [ 1357081200000, 32.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1104620400000, 34.6 ], [ 1136156400000, 32.5 ], [ 1167692400000, 32.6 ], [ 1199228400000, 33.9 ], [ 1230850800000, 32.4 ], [ 1262386800000, 32.9 ], [ 1293922800000, 33 ], [ 1325458800000, 31.3 ], [ 1357081200000, 30.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UE", "color": "#f19300", "data": [ [ 1104620400000, 30.6 ], [ 1136156400000, 30.3 ], [ 1167692400000, 30.6 ], [ 1199228400000, 30.9 ], [ 1230850800000, 30.5 ], [ 1262386800000, 30.4 ], [ 1293922800000, 30.8 ], [ 1325458800000, 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se mesure également à l’aune de la qualité de son système éducatif. Le groupe de travail regrette la « périodicité insuffisante (triennale) » des indicateurs PISA, qui permettent l’évaluation des systèmes d’éducation au sein de l’OCDE. Bien que partiel, la part des diplômés de l’enseignement supérieur dans la population des 25-34 ans est l’indicateur qui a finalement été jugé le plus pertinent par le groupe de travail. Au niveau européen, c’est une tranche d’âge plus resserrée (30-34 ans) qui est étudiée. Le Royaume-Uni est le plus avancé parmi nos voisins (47,7 %), devant la France (44,1 %). A contrario, l’Allemagne (31,4 %) et surtout l’Italie (23,9 %) apparaissent les plus en retard dans cette catégorie. #container_14363577076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363577076{ height:500px; } #container_14363577076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363577076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363577076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363577076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La part des diplômés en faible progression en FrancePart des diplômés de l'enseignement supérieur parmi les 30-34 ans.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363577076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: 50, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 37.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 41.4 ], [ "", 41.2 ], [ "", 43.2 ], [ "", 43.4 ], [ "", 43.3 ], [ "", 43.5 ], [ "", 44.1 ], [ "", 44.1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 26.1 ], [ "", 25.8 ], [ "", 26.5 ], [ "", 27.7 ], [ "", 29.4 ], [ "", 29.8 ], [ "", 30.6 ], [ "", 31.8 ], [ "", 32.9 ], [ "", 31.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 39.9 ], [ "", 39.4 ], [ "", 40.9 ], [ "", 41.3 ], [ "", 40.7 ], [ "", 42 ], [ "", 41.9 ], [ "", 41.5 ], [ "", 42.3 ], [ "", 42.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 17.1 ], [ "", 17.6 ], [ "", 18.6 ], [ "", 19.2 ], [ "", 19 ], [ "", 19.9 ], [ "", 20.4 ], [ "", 21.9 ], [ "", 22.5 ], [ "", 23.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 34.6 ], [ "", 36.5 ], [ "", 38.5 ], [ "", 39.7 ], [ "", 41.4 ], [ "", 43.1 ], [ "", 45.5 ], [ "", 46.9 ], [ "", 47.4 ], [ "", 47.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UE", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 28.1 ], [ "", 29 ], [ "", 30.1 ], [ "", 31.2 ], [ "", 32.3 ], [ "", 33.8 ], [ "", 34.8 ], [ "", 36 ], [ "", 37.1 ], [ "", 37.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Climat : la consommation carboneAlors que la France souhaite apparaître en pointe dans la lutte contre le changement climatique, intégrer les problématiques environnementales dans la mesure du progrès est nécessaire. Plus que le seul comptage des émissions nationales de gaz à effet de serre (au cœur des négociations climatiques), c’est l’empreinte carbone qui a été jugée la plus pertinente car elle mesure « la quantité de gaz à effet de serre nécessaire à la satisfaction des besoins des personnes vivant en France, sur une année ». Le groupe de travail lui préfère toutefois le terme de « consommation carbone », jugé « plus parlant ». Autrement dit, c’est l’évolution du comportement de chaque Français (et des entreprises, des administrations…) qui peut ainsi être étudié.Au niveau international, la comparaison est peu aisée car cet indicateur n’est pour le moment pris en compte par aucun organe officiel. Le site Carbon Footprint of Nations, réalisé par le Centre pour le climat et la recherche environnemental d’Oslo et une université norvégienne, comptabilise l’empreinte écologique de chaque pays en 2004. La France y apparaît en avance par rapport à ses voisins, avec environ 12 tonnes d’équivalent CO2 par personne et par an, contre 13 pour l’Espagne et l’Italie, 15 pour l’Allemagne et même 17 pour le Royaume-Uni. #container_14363580346{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363580346{ height:500px; } #container_14363580346 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363580346 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363580346 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363580346 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La France a une empreinte carbone plus faible que ses voisinsEn tonnes équivalent CO2 par habitant, en 2004.Source : Carbon Footprint of Nations(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363580346", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"tonnes équivalent CO2 par habitant" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Empreinte carbone"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 12 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 15 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 13 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 13 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 17 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " téqCO2/hab", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Dans l’Hexagone, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) calcule régulièrement l’empreinte carbone des Français et donne un résultat similaire à celui de Carbon Footprint of Nations. Selon l’Ademe, elle était de 11,6 tonnes équivalent CO2 en 1990, a connu une hausse en 2007 (12,1) avant de diminuer en 2010 (11,6).Ressources naturelles : le recyclage des déchetsUne des manières de faire baisser l’empreinte carbone est de recycler un maximum de ses déchets, signe, selon le groupe de travail, de la « responsabilité collective dans le gaspillage actuel des ressources naturelles ». Le taux de recyclage des déchets municipaux (matière, comme le papier ou le verre, mais aussi organique, avec le compostage) a été choisi comme indicateur pertinent.Sur ce point, la France est très en retard avec 37,6 % des déchets municipaux recyclés en 2013. Parmi ses voisins les plus riches, seule l’Espagne fait pire (30 %), alors que l’Allemagne est largement en avance (64,5 %), devant le Royaume-Uni (43,5 %) et au-dessus de la moyenne européenne (41,8 %). #container_14363680611{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363680611{ height:500px; } #container_14363680611 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363680611 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363680611 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363680611 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'Allemagne, très en avance dans le recyclage des déchets municipauxPart des déchets municipaux recyclés (%).Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363680611", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 29 ], [ "", 29.7 ], [ "", 30.6 ], [ "", 31.9 ], [ "", 33.3 ], [ "", 34.1 ], [ "", 34.9 ], [ "", 36.9 ], [ "", 37.2 ], [ "", 37.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 56.4 ], [ "", 60.9 ], [ "", 62.1 ], [ "", 63.2 ], [ "", 63.8 ], [ "", 63.1 ], [ "", 62.5 ], [ "", 63 ], [ "", 65.2 ], [ "", 64.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 30.9 ], [ "", 31.4 ], [ "", 31.2 ], [ "", 30.6 ], [ "", 39.7 ], [ "", 33.2 ], [ "", 29.2 ], [ "", 26.7 ], [ "", 29.8 ], [ "", 30 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 17.6 ], [ "", 18.5 ], [ "", 19.2 ], [ "", 25 ], [ "", 23.8 ], [ "", 29.7 ], [ "", 31 ], [ "", 35.5 ], [ "", 38.4 ], [ "", 39.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 22.6 ], [ "", 26.7 ], [ "", 30.3 ], [ "", 33.6 ], [ "", 36.4 ], [ "", 38.3 ], [ "", 40.2 ], [ "", 42 ], [ "", 42.8 ], [ "", 43.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UE", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 30.5 ], [ "", 31.8 ], [ "", 32.8 ], [ "", 34.8 ], [ "", 36.4 ], [ "", 37.4 ], [ "", 38 ], [ "", 39.4 ], [ "", 41.2 ], [ "", 41.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Biodiversité : l’abondance des oiseauxC’est peut-être le plus surprenant des indicateurs proposés. Pour mesurer l’évolution de la biodiversité, le groupe de travail a hésité entre l’indicateur d’artificialisation des sols, qui mesure la diminution des habitats naturels, et l’évolution du nombre de spécimens d’espèces vivantes sensibles à l’évolution de l’habitat naturel.En attendant un éventuel indicateur rassemblant les deux – ce que le groupe de travail appelle de ses vœux –, c’est le dernier paramètre qui a été finalement choisi, par le biais de l’évolution de la population d’oiseaux d’un certain nombre d’espèces communes. Pourquoi les oiseaux ? Parce qu’ils « sont en fin de chaîne alimentaire et la raréfaction ou la disparition d’autres espèces a un impact sur leurs populations », explique l’étude.Le détail par pays de l’indice d’abondance des oiseaux n’est pas disponible, Eurostat ne disposant que d’un agrégat total pour l’Union européenne. En France, cette donnée est recueillie par l’Observatoire national de la biodiversité, qui mesure les taux de variations des populations de 60 espèces communes échantillonnées annuellement. En prenant 1989 comme base 100, l’indice est progressivement tombé à 67 en 2014. #container_14363669086{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363669086{ height:500px; } #container_14363669086 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363669086 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363669086 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363669086 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Une biodiversité en baisse en FranceIndice d'abondance des oiseaux communs (milieux agricoles, forestiers et bâtis), avec l'année 1989 comme base 100.Source : Observatoire national de la biodiversité(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Le défi sera ensuite d’harmoniser ces indicateurs au niveau européen et de tenter de les rendre incontournables pour mesurer la croissance de chaque pays.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous et David Revault d'Allonnes François Hollande l’a dit mardi 7 juillet, au terme du sommet européen de Bruxelles : « La France fera tout pour que la Grèce reste dans la zone euro, elle ne ménagera pas sa peine jusqu’au bout pour trouver un accord. » Vendredi 10 juillet, il a été l’un des premiers chefs d’Etat européens à réagir aux propositions grecques aux créanciers, les qualifiant de « sérieuses et crédibles » et appelant à reprendre les discussions « avec une volonté de conclure ». Depuis des semaines, Paris se démène pour éviter un « Grexit », faute d’avoir pu trouver un terrain d’entente avec ses créanciers. Au point de s’impliquer au plus près des négociations.Selon plusieurs médias étrangers, dont The Guardian ou Politico, la France a participé à la préparation des propositions qu’Athènes a remises jeudi soir, avant leur examen, samedi, par les ministres des finances de l’Eurogroupe et le nouveau Conseil européen prévu à Bruxelles, dimanche 12 juillet. Ce que l’exécutif se refuse à confirmer.Lire aussi :Alexis Tsipras fait des concessions majeures pour éviter le « Grexit  »Selon nos informations, des hauts fonctionnaires de la direction du Trésor et de la délégation française à Bruxelles ont planché discrètement aux côtés des négociateurs grecs, sous haute surveillance de l’Elysée. « Des fonctionnaires se sont mis à disposition de la Grèce pour donner un coup de main, dès le début de la phase aiguë de la crise, concède un conseiller ministériel. Ce sont les Grecs qui tiennent la plume, mais ils se servent de nous comme d’un sparring-partner. »« L’idée n’est pas de dicter aux Grecs ce qu’ils doivent écrire, mais de leur donner des conseils pour faire des propositions de réformes qui soient acceptables par le Fonds monétaire international (FMI) et la Commission européenne, confirme un autre responsable proche du dossier. Cela revient à leur dire par exemple : attention, telle proposition sur la TVA ou les retraites ne pourra pas passer, telle autre oui. » Avec un objectif : que le plan présenté par M. Tsipras ne soit pas rejeté comme précédemment.Si elle n’est pas endossée par l’Elysée, cette coopération est d’autant moins tenue secrète qu’elle constitue une pièce de plus dans le tableau que François Hollande entend brosser de lui depuis le début de cette crise grecque : celui d’un facilitateur prêt à tout pour rapprocher des protagonistes irréconciliables. « Le président a fait un choix stratégique : tout faire pour obtenir un accord, rappelle un de ses proches. Au-delà du travail de facilitation qui a permis à l’hypothèse d’un accord de redevenir envisageable, on a fait le choix d’agir en coulisse pour aboutir à des propositions crédibles et susceptibles d’être acceptées. On aide beaucoup à ne pas commettre d’impair symbolique. »Progresser en terrain hostileEn clair : apporter une assistance technique aux négociateurs grecs pour les aider à progresser en terrain hostile face à Berlin et au FMI. Le rôle joué par la France est d’ailleurs un secret de Polichinelle à Bruxelles. Depuis le début des négociations en juin, des observateurs de la Commission ont constaté à plusieurs reprises que des documents présentés par Athènes lors de réunions de travail étaient en plusieurs points similaires à ceux présentés par Paris.La Commission elle-même a aidé pendant des semaines le gouvernement grec, peu rompu aux subtilités technocratiques et juridiques de l’univers bruxellois. Mais depuis le référendum organisé par M. Tsipras et la victoire massive du non, elle s’est mise en retrait. Résultat, comme de nombreux pays européens de la zone euro sont désormais décidés à sanctionner la Grèce, la France reste seule à vouloir encore l’aider. Au point d’agacer ses partenaires européens qui se plaisent à exagérer le rôle de la France pour illustrer le fait que les Grecs seraient incapables de travailler seuls.« Paris est totalement juge et partie, s’énerve une source européenne qui voit dans l’attitude française une forme d’ingérence. « Ce n’est pas de l’ingérence, c’est normal que la France aide la Grèce puisque la France ne veut pas que la Grèce sorte de la zone euro, explique une source française proche des négociations. C’est bien pour les Grecs parce que ça leur apporte une expertise qu’ils n’ont pas forcément, et c’est bien pour la France parce que cela montre qu’elle est au centre du jeu. »L’obstination présidentielle en la matière semble d’ailleurs n’avoir plus de limites. M. Hollande ne s’occupe plus que de cela, il a encore eu M. Tsipras et Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, jeudi 9 juillet, au téléphone. « Il passe des heures avec les uns et les autres pour tisser des fils. Je n’ai jamais vu la France aussi impliquée dans un deal qu’à l’heure actuelle », glisse-t-on à l’Elysée, certain que « ce qui était devenu impossible, aujourd’hui redevient possible ».Lire aussi :Pour François Hollande, le programme de réformes grec est « sérieux et crédible »Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin C’est L’Oréal qui va être content ! Le poids lourd de la parfumerie, des cosmétiques et de la coloration de cheveux, que le groupe américain Coty va créer en rachetant quarante-trois marques à Procter & Gamble devrait mettre douze à dix-huit mois pour voir le jour. Une période que le français, numéro un mondial du secteur, devrait mettre à profit pour pousser son avantage face à des concurrents empêtrés dans un mariage particulièrement complexe.Lire aussi :Coty pourrait devenir leader mondial du parfumLe roi des lessives (Ariel, Mr. Propre...) des couches (Pampers...) ou du rasage (Gillette) a conclu, jeudi 9 juillet, la plus grosse vente de son histoire. Il cède pour 12,5 milliards de dollars (11,2 milliards d’euros) son paquet de marques de parfums (Dolce & Gabbana, Hugo Boss, Gucci, Lacoste...) et de produits capillaires (Wella…). Ces licences et marques patiemment acquises par Procter & Gamble sont aujourd’hui cédées par le géant planétaire, car elles souffrent d’une panne de croissance.L’acquéreur, Coty, déjà très présent dans les parfums (Calvin Klein, Chloé...), va ainsi devenir le leader mondial sur ce créneau, le numéro trois du maquillage – il possède déjà Rimmel – derrière L’Oréal et Estée Lauder, et prend pied sur le marché de la coloration des cheveux. Une acquisition de transformation comme l’on dit.En réalité, cette société américaine mais fondée à Paris en 1904 par le Français François Coty achète bien plus gros que lui. Au cours de son dernier exercice, son chiffre d’affaires a atteint 4,55 milliards de dollars, tandis que le portefeuille de produits qu’elle s’offre pèse 5,9 milliards de dollars de ventes.Une opération en deux tempsPour « avaler » ce bœuf, l’imagination des banquiers d’affaires a été sollicitée. Plutôt que d’acheter, tout bêtement faudrait-il dire, les divisions concernées, l’opération va se dérouler en deux temps. Procter & Gamble va procéder à une scission pour regrouper dans une société indépendante ces marques et les 10 000 salariés qui y travaillent. Ensuite, cette entité sera fusionnée avec Coty et ses 9 000 salariés.L’intérêt de la manœuvre est fiscal. Aujourd’hui, l’optimisation fiscale – autrement dit la façon de ne pas payer, tout bêtement faudrait-il dire, d’impôt – est devenue dans les grands groupes une préoccupation prioritaire. Tant pis si cette opération va prendre du temps, l’essentiel semble être que le montage exempte Procter & Gamble d’impôt sur la plus-value.Coty, lui aussi confronté à un fléchissement de sa croissance, aurait sans doute davantage intérêt à se consacrer au plus vite à l’intégration de ces nouvelles marques et à investir rapidement pour les revitaliser. Mais cela attendra.En octobre 2014 déjà, quand Procter & Gamble a cédé ses piles Duracell au milliardaire américain Warren Buffett pour 4,7 milliards de dollars, le bénéfice fiscal était une des motivations premières de la transaction. Les géants s’amusent, tout bêtement dira-t-on, avec des actifs.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adéa Guillot (Athènes, correspondance) La Grèce a remis ses propositions de réformes à ses créanciers, jeudi 9 juillet 2015, dans le temps imparti. Mais il reste un défi de taille pour le premier ministre, Alexis Tsipras : faire accepter à sa majorité et au Parlement ce nouveau paquet de réformes dures qui prévoit 13 milliards d’euros d’économies sur trois ans, dans l’espoir d’obtenir en contrepartie un financement de 53,5 milliards d’euros pour couvrir les obligations liées à la dette grecque jusqu’en 2018 ainsi qu’« un paquet de 35 milliards » pour relancer la croissance.Lire le détail du plan :Ce que propose Athènes à ses créanciersDès vendredi matin 8 heures, Alexis Tsipras a convoqué au Parlement dans une réunion conjointe son groupe parlementaire (149 députés) et le bureau politique du parti de la gauche radicale Syriza. « Nous allons discuter collectivement, et je suis sûr que tout ira bien », a déclaré le ministre de l’intérieur, Nikos Voutsis, avant d’entrer dans la salle. « Nous allons donner au premier ministre une procuration pour négocier en notre nom. Tout ira bien », ajoutait un autre député du parti.Les membres et les députés de Syriza affichaient donc leur unité avant d’ouvrir la consultation, mais au fond, une fois les portes closes, les débats ne devraient pas manquer d’être musclés. Au cours des cinq derniers mois, à chaque fois qu’Alexis Tsipras s’est expliqué devant sa majorité parlementaire, il lui a fallu faire preuve d’énormément de force de conviction pour contenir les dissidences.Déjà tard jeudi soir, le ministre de la restructuration de la production, Panayotis Lafazanis s’est exprimé lors d’un congrès sur l’énergie. « Le non du peuple grec au référendum ne peut pas se transformer en un humiliant oui et déboucher sur un nouveau mémorandum [plan d’austérité] », a déclaré le ministre, par ailleurs leader de la plate-forme de gauche, un courant situé à l’aile gauche de Syriza. Selon M. Lafazanis la Grèce aurait « d’autres choix » que celui d’un accord « trahissant » le peuple grec.Risque de blocageLors du conseil des ministres quelques heures plus tôt M. Lafazanis s’était déjà montré très critique à l’encontre des propositions mises sur la table. Sur le projet de loi déposé un peu plus tard au Parlement on ne retrouve d’ailleurs pas sa signature. Avec une petite vingtaine de députés environ, la plate-forme de gauche dispose d’un potentiel de blocage bien réel. Si M. Lafazanis incitait ses troupes à rejeter l’accord, Alexis Tsipras devrait passer en force en ralliant des voix de l’opposition : il pourrait alors se tourner vers le parti centriste Potami, une partie des socialistes du Pasok, ou les conservateurs de Nouvelle Démocratie.Pour autant, Alexis Tsipras est convaincu que s’il arrive à obtenir une renégociation de la dette il réussira à faire accepter ce nouveau plan d’austérité à sa population, à son parti et à son Parlement. Lors de son discours d’introduction devant son groupe parlementaire, Alexis Tsipras a réaffirmé qu’il n’avait pas reçu comme mandat de sortir la Grèce de la zone euro. Une façon de faire pression sur les plus radicaux pour leur rappeler qu’un compromis entre la ligne antiaustérité et la volonté des Grecs de rester dans l’euro était nécessaire. « Soit nous continuons tous ensemble, soit nous tombons tous ensemble », a ajouté le premier ministre.Lire aussi :Crise grecque : la dette, sujet tabou mais incontournablePour l’instant, les députés ne sont pas appelés à se prononcer sur les réformes elles-mêmes : ils ne le seront que si l’accord est effectivement conclu à Bruxelles. Pour l’instant, Alexis Tsipras demande aux députés une sorte de procuration pour aller défendre ce texte à l’Eurogroupe et au sommet de dimanche. Un nouvel appel à l’unité grecque pour sortir de l’impasse.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Après Boeing, General Electric (GE) envisage de transférer à l’étranger une partie de sa fabrication dans le cadre de certains contrats en cours. À l’origine de ces menaces, un bras de fer politique comme le Congrès américain en a le secret. Les conservateurs se sont en effet mis en tête de supprimer l’Export-Import Bank (Ex-Im).Cette agence fédérale a été créée en 1934 pour protéger les entreprises exportatrices d’un défaut de leurs clients étrangers et les aider dans le financement de leur projet, à l’instar de la Coface en France. Alors que son autorisation de fonctionnement est arrivée à échéance le 1er juillet, une partie des républicains emmenée par le Tea Party, son aile conservatrice, s’oppose à son renouvellement. Faute d’accord avant la trêve parlementaire estivale, qui a débuté mercredi, l’activité de l’institution est suspendue au moins jusqu’au mois de septembre, voire plus.Les opposants à l’Ex-Im lui reprochent d’être une entrave au libre marché et de favoriser un capitalisme de copinage notamment en faveur des grandes entreprises. Le débat politique n’est pas encore clos, mais GE, qui participe à une série d’appels d’offres pour une valeur d’une dizaine de milliards de dollars (environ 9 milliards d’euros), ne peut attendre le bon vouloir des parlementaires. Le conglomérat envisage donc de faire appel à des organismes de crédit à l’export dans d’autres pays pour boucler ces projets. Conséquence : la production échoirait à des usines du groupe au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en Chine et en Hongrie.« Compétition plus difficile avec Airbus »« Nous sommes déjà en train de soumissionner. Nous identifions les agences de crédit à l’export qui peuvent nous soutenir et elles ne sont pas situées aux États-Unis », a expliqué John Rice, le patron des opérations internationales de GE à l’agence Reuters. Le 29 juillet, le président de Boeing, Jim McNerney, s’était livré au même type de menace. « Nous envisageons de transférer des parties importantes de notre production à l’étranger », a-t-il annoncé, soulignant que Boeing « n’aurait jamais envisagé cela avant cette folie autour de l’Ex-Im ».Dans ce contexte, M. McNerney a même indiqué qu’il pensait avoir peut-être pris « la mauvaise décision », il y a quelques années en choisissant de maintenir sa production sur le sol américain. Ambiance. Lors du débat au Congrès, l’avionneur avait souligné que la disparition de l’Ex-Im rendrait « plus difficile la compétition avec Airbus et d’autres concurrents émergents, qui ont accès à de multiples agences de crédits ».Les contempteurs de l’agence, eux, dénoncent son inutilité. « Les politiciens proches des milieux d’affaires se complaisent à parler de l’Ex-Im comme d’une baguette magique, qui ne coûterait rien et qui aide à garantir les exportations américaines, pointe Dan Ikenson du Cato Institute, un think tank libertarien, dans une interview à la chaîne CNBC. En réalité, elle assure 1,4 % des exportations américaines, elle n’est pas indispensable. »« Exemple de bonne gouvernance »Pour le représentant républicain de l’Ohio, Jim Jordan, l’un des opposants au renouvellement de l’autorisation de fonctionnement de la banque, « il s’agit d’une grande victoire pour les familles et les contribuables. Chaque jour qui passe sans que l’Ex-Im soit ressuscitée signifie que sa disparition définitive est de plus en plus probable. C’est un exemple de bonne gouvernance, dont je vais me vanter auprès de mes électeurs pendant la trêve estivale ».Une vision qui fait sortir M. Rice de ses gonds : « ces gens ne comprennent pas comment fonctionne la mondialisation, ils ne cherchent pas à savoir », peste-t-il. De son côté, Penny Pritzker, la secrétaire au commerce, insiste sur le fait que l’Ex-Im « ne fournit pas de prêts subventionnés », mais « accompagne seulement des entreprises américaines pour qu’elles vendent leurs produits et leurs services à l’étranger ».Environ 3 000 PME sont dépendantes de la garantie de la banque pour assurer leurs activités à l’exportation. Même si aujourd’hui on en est encore au stade de la gesticulation politique, une lourde incertitude pèse sur l’avenir de l’Export-Import Bank et plus cette incertitude durera, plus ses chances de se relancer seront maigres.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alain Beuve-Méry Le tribunal de commerce de Nanterre a donné son feu vert, vendredi 31 juillet, à la reprise des activités du groupe Eclair par la société Ymagis, spécialiste des technologies numériques pour l’industrie du cinéma. Trois projets de reprise étaient en concurrence pour venir à la rescousse d’Eclair, un des fleurons français de l’industrie du cinéma, placé en redressement judiciaire le 18 juin. Face à Ymagis figurait le groupe Monal (Digimage), qui semblait tenir la corde, et le groupe Transatlantic. Toutes ces entreprises appartiennent au secteur de la postproduction du cinéma, qui connaît, depuis plusieurs années, de fortes turbulences du fait de la révolution numérique.Dans chacune des offres, l’ensemble des sites d’Eclair Group – Vanves et Epinay-sur-Seine, en région parisienne, Augy, en Bourgogne, et Strasbourg – étaient repris, ainsi que la moitié des effectifs ou plus. En 2014, les comptes d’Eclair Group affichaient un chiffre d’affaires de 37,7 millions d’euros, réalisé presque exclusivement en France et étaient en perte de 3,5 millions d’euros. L’endettement de l’entreprise s’élevait à 25 millions.En raison de ses difficultés financières, le groupe avait été placé en juin sous la protection du tribunal de commerce de Nanterre. Créé en 1907, Eclair Group emploie 320 personnes dans quatre pôles d’activité : la postproduction (traitement de l’image et du son), la distribution (tirage, diffusion en numérique), l’adaptation (doublage, sous-titrage…) et la restauration et la conservation de films. Son activité génère également de nombreux emplois indirects.Création de deux nouvelles filialesLe prix d’acquisition offert par Ymagis pour la reprise des actifs est de 670 000 euros, intégrant la reprise des stocks. Ymagis abondera aussi à hauteur de 217 000 euros le plan social, qui accompagnera le départ des effectifs non repris (87 sur 320). Le montant total de la reprise, qui s’élève à 1,2 million d’euros, sera intégralement financé sur fonds propres. La date effective de la reprise du groupe Eclair est fixée au 1er août.Selon les termes de l’offre, Ymagis acquiert les activités opérationnelles d’Eclair, ainsi que ses participations dans plusieurs filiales en France, en Allemagne et au Maroc. La société spécialiste du cinéma numérique ne reprend pas en revanche le passif généré par le groupe Eclair jusqu’au jugement ayant arrêté le plan de cession.Pour gérer les activités reprises, Ymagis va créer deux nouvelles filiales : Eclair Media pour les activités d’adaptation et de services à la distribution et Eclair Cinéma pour la postproduction et la restauration des films. Les 233 salariés repris par Ymagis seront intégrés au sein des deux nouvelles structures ou dans les filiales.Par cette acquisition, Ymagis compte renforcer son offre en matière de livraison des contenus numériques vers les cinémas, mais aussi en direction des diffuseurs que sont les chaînes de télévision, les plateformes VOD et les fournisseurs de contenus. L’ambition d’Ymagis est aussi d’assurer le développement à l’international de toutes ces activités.Lire aussi : Cinéma et postproduction : chronique d’un naufrage annoncéAlain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.07.2015 à 14h32 • Mis à jour le31.07.2015 à 17h43 SeaFrance, la société coopérative et participative (SCOP) qui gère la compagnie MyFerryLink, a été placée en liquidation judiciaire, vendredi 31 juillet, par le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer. Cette procédure doit permettre le paiement des salaires du mois de juillet des 487 salariés, la coopérative n’ayant pas la trésorerie suffisante pour le faire. Comme le dit la décision du tribunal de commerce dont l’AFP a pu prendre connaissance : « La SCOP SeaFrance n’existe plus ».Après avoir appris cette décision, Eric Vercoutre, secrétaire général du Syndicat maritime Nord, ultramajoritaire, a déclaré que la liquidation « est une bonne chose pour les salariés. Ils vont toucher leur salaire ». Le syndicaliste a cependant affirmé son intention de « négocier un bon plan social » et de « faire comprendre au gouvernement qu’[ils] ne [lâcheront] rien ».« L’Etat doit maintenant nous aider de façon concrète. On promet une activité très perturbée le temps que l’on soit entendus. »Rocade portuaire bloquée Des centaines de marins de SeaFrance ont lancé des actions coup de poing avant la décision de justice pour manifester leur mécontentement face aux mesures proposées par le gouvernement.Près de 300 manifestants ont bloqué pendant plus de trois heures les bretelles d’accès au port de Calais avec des tas de pneus enflammés. En milieu d’après-midi, une cinquantaine de véhicules effectuaient une opération escargot qui causait d’importants bouchons sur l’A16 en direction de Loon-Plage. Le trafic était toujours totalement interrompu peu après 16 heures sur la nationale 216.« Le ministre [Alain] Vidalies [secrétaire d’Etat aux transports] a simplement dit qu’à Calais, seulement 380 emplois pouvaient être sauvés » sur un total de 487, avait déclaré Eric Vercoutre à la sortie d’une assemblée générale houleuse avec les marins, qui réclament toujours que davantage d’emplois de la SCOP soient sauvegardés.« Le gouvernement n’est pas capable de nous verser un fonds d’aide alors qu’il a donné 100 millions d’euros à la SNCM. »Lire aussi :A Calais, les marins de SeaFrance multiplient les coups de forcePas d’accord globalLe gouvernement a proposé la semaine dernière aux acteurs du dossier – SeaFrance, Eurotunnel (a qui appartient les bateaux exploités par MyFerryLink) et la compagnie danoise DFDS (qui doit racheter deux de ces trois bateaux) – un protocole de sortie de crise.Il prévoit notamment la liquidation de la SCOP SeaFrance, la création d’une nouvelle SCOP exploitant un seul navire et la reprise au total de 380 salariés sur 487. Il a fixé pour objectif « d’obtenir dans un délai de trois mois une solution pour chaque salarié ».« S’il était considéré que la liquidation était un préalable, comme notamment par DFDS, force est de constater que le préalable on y est. Maintenant on peut attendre que les propositions soient améliorées, que des garanties soient données », a confié Yann Capet, député du Pas-de-Calais.Eurotunnel a « réitéré son engagement d’une offre d’affrètement » d’un des trois bateaux, qui « sera formalisée par écrit dans les prochains jours », selon le secrétaire d’Etat aux transports. Jérôme Marin (San Francisco, correspondance) Connecter à Internet les régions les plus pauvres ou les plus reculées. C’est le nouveau terrain de bataille entre Google et Facebook. Drones, satellites, ballons gonflés à l’hélium… Les deux géants de la Silicon Valley rivalisent d’initiatives. Leur objectif : fournir, à terme, un accès au Web aux quelque 4 milliards de personnes qui en sont encore dépourvues pour des raisons financières ou par manque d’infrastructures.Jeudi 30 juillet, Facebook a levé le voile sur l’un de ces projets : Aquila, un drone à l’envergure similaire à celle d’un Boeing 737. L’appareil est développé par le Connectivity Lab, une équipe de recherche formée en mars 2014. Après quatorze mois de travail, la construction du premier prototype vient de s’achever au Royaume-Uni. « Nous allons maintenant passer aux vols d’essai en conditions réelles », indique Jay Parikh, vice-président chargé de l’ingénierie chez Facebook.Pas question de devenir un fournisseur d’accèsMalgré sa taille, le drone ne pèse que 400 kg environ, dont 25 kg d’équipements en communication. En fibres de carbone, sa structure est « légère, tout en étant rigide et capable de résister à des conditions météo extrêmes », assure Yael Maguire, ingénieur en chef sur le projet. L’appareil fonctionne à l’énergie solaire. Il pourra rester trois mois dans les airs avant de revenir sur terre.Aquila volera à une altitude comprise entre 18 et 27 kilomètres. Chaque drone pourra fournir une connexion Internet dans un rayon de 80 kilomètres. Facebook ne précise cependant pas quel sera le débit qui sera offert au sol.« Il reste d’énormes défis techniques à relever », reconnaît M. Parikh. « Nous devons avancer avec précaution, renchérit M. Maguire. Personne n’a jamais réalisé ce que nous sommes en train de faire. »Si le réseau social développe la technologie, il « n’a pas vocation à devenir un fournisseur d’accès à Internet », explique M. Parikh. La société ne veut pas non plus fabriquer elle-même les drones. Elle souhaite, à l’inverse, mettre ses travaux à disposition d’opérateurs Internet, des groupes aéronautiques ou de gouvernements. « Nous étudions encore beaucoup d’options possibles », poursuit le responsable.Facebook, qui travaille aussi sur un projet de mini-satellites, est engagé dans une course de vitesse avec Google. Début mai, l’entreprise de Mark Zuckerberg a lancé son initiative Internet.org en Inde. Celle-ci offre un accès de base et gratuit à une partie du Web sur smartphones.Les ambitions plus larges de GoogleMercredi 29 juin, son rival a officialisé un partenariat avec le Sri Lanka pour connecter la totalité du pays à Internet avec son projet Loon, des ballons gonflés à l’hélium.Lire aussi : Google : ce qui se cache derrière sa frénésie d’acquisition de satellitesLe moteur de recherche a aussi multiplié les investissements et les acquisitions. L’an passé, il a racheté le concepteur de drones Titan Aerospace puis le fabricant de satellites Skybox, pour 500 millions de dollars.Contrairement à Facebook, Google prévoit de fabriquer lui-même ces appareils, de les lancer et d’opérer le réseau. En début d’année, la société est également entrée dans le capital de SpaceX, fondée par l’entrepreneur Elon Musk, qui souhaite lui aussi bâtir un « Internet spatial ».Lire aussi :Avec SpaceX, Google veut étendre Internet dans le mondeSi, pour justifier leurs efforts dans le domaine, les deux géants américains mettent en avant une sorte de mission « sociale », leur intérêt reste aussi commercial. Davantage d’internautes, c’est plus d’utilisateurs potentiels de leurs services. Et donc davantage de cibles pour leurs annonceurs. « Le taux d’adoption d’Internet est en train de ralentir », reconnaît d’ailleurs M. Parikh.Jérôme Marin (San Francisco, correspondance)Journaliste au Monde Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Vendredi 31 juillet devait être la dernière journée de cette première semaine de négociations techniques entre la Grèce et les représentants de ses créanciers (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne et Mécanisme européen de stabilité).Mais les discussions continueront en fait dans les prochains jours car des premiers obstacles sont déjà apparus et étaient au menu de la rencontre, vendredi 31 juillet au matin, entre les chefs de délégation des créanciers et le ministre des finances grec, Euclide Tsakalotos, accompagné pour l’occasion du ministre de l’économie et du développement, Georges Stathakis. Voici les principaux sujets de crispation :Le niveau de taxation des hauts revenusLes projets de taxation du gouvernement grec ont été le premier sujet de désaccord à (ré) émerger cette semaine. Les créanciers exigent notamment que l’impôt sur la solidarité soit ramené de 8 % à 6 % maximum pour les revenus supérieurs à 500 000 euros. Car, selon eux, le taux actuel encouragerait l’évasion fiscale.Le gouvernement grec estime qu’il lui appartient de choisir comment répartir l’effort de l’impôt. « Notre objectif a toujours été et reste, dans le cadre qui nous est imposé, de pouvoir soulager les plus vulnérables. Et là, on voudrait de nouveau épargner les plus riches », s’indignait, vendredi matin, une source du parti de la gauche radicale Syriza.Le vote de nouvelles réformes avant l’adoption du plan d’aidePlus largement, la semaine écoulée a fait apparaître une forte opposition entre les représentants des créanciers et le gouvernement sur les réformes à mettre en œuvre. Les premiers veulent forcer les Grecs à adopter de nouvelles réformes dans les tout prochains jours, en préalable à la conclusion de l’accord global portant sur une aide de 86 milliards d’euros sur trois ans.Afin de lancer ce cycle de négociations, le premier ministre, Alexis Tsipras, a pour tant déjà fait adopter, les 15 et 22 juillet, de difficiles mesures au Parlement grec. Il ne souhaite pas aller plus loin à ce stade. « Nous nous y étions engagés lorsque nous avons accepté l’accord du 13 juillet, explique-t-on au gouvernement. Nous avons donc rempli notre part du contrat et maintenant on veut nous imposer de nouveaux préalables ? »M. Tsipras a rappelé, à plusieurs reprises ces dernières semaines, qu’il s’engageait « à respecter ni moins ni [surtout] plus » que ce qui a été convenu le 13 juillet.Lire aussi :La Grèce et ses créanciers s’opposent sur l’adoption de nouvelles réformesL’accélération de la réforme des retraites et du droit du travailLes créanciers demanderaient en particulier que soient présentés au Parlement très rapidement des changements dans le régime des retraites. Ils veulent accélérer la suppression des retraites anticipées ou celle d’une prime spéciale aux faibles retraites, l’EKAS. Les créanciers aimeraient aussi raccourcir le délai de la mise en place du départ à la retraite à 67 ans – le précédent gouvernement s’était fixé comme horizon l’année 2022.« Il y a toujours une période de transition dans un changement de régime de retraites. Dans tous les pays en Europe. Pour permettre une répartition générationnelle de l’effort. Et là encore on bouscule tout, on exige de nous de tout faire en moins de quatre ans. Serait-ce même envisageable dans n’importe quel autre pays d’Europe ? », se demande notre source chez Syriza. Pour sa part, le gouvernement souhaiterait adopter une loi globale sur la question des retraites en octobre.Les négociations s’annoncent également tendues sur la question du droit du travail. D’ici à la fin de l’année, un nouveau cadre doit être adopté pour la mise en place de nouvelles conventions collectives. Les créanciers, et notamment le Fonds monétaire international (FMI), insistent pour assouplir la législation des licenciements collectifs. En décembre 2014, c’est sur ce point précis qu’avaient déjà échoué les négociations avec le précédent gouvernement conservateur, entraînant d’ailleurs sa chute.La participation du FMI en suspensDans ce contexte déjà compliqué, le FMI vient d’annoncer que sa participation au prochain plan d’aide à la Grèce était en suspens et le restera sans engagement « concret » des Européens à alléger la dette publique grecque.Même si le Fonds participe bien aux négociations actuelles – sa représentante Delia Velculescu est sur place depuis jeudi soir –, rien de précis n’a encore filtré sur le montant du prêt qu’il pourrait octroyer à Athènes. L’ombre jetée par le FMI pourrait, en tout cas, envenimer les pourparlers et braquer l’Allemagne qui ne veut pas entendre parler d’un tel allégement.Pour surmonter l’obstacle, la Grèce, qui s’était dès le début opposée à la participation du FMI à ce troisième plan d’aide, pourrait gagner du temps. Le FMI pourrait ne participer au plan d’aide grec que dans un second temps, d’ici un an, pour la mise en place du plan étalé sur trois années. Dans l’intervalle, le Mécanisme européen de stabilité (MES) serait le seul chargé du financement d’environ 50 milliards d’euros.Ce scénario, évoqué par la presse proche de Syriza, semble toutefois bien difficile à faire accepter à l’Allemagne. Après un rendez-vous ce matin avec M. Tsakalotos, les représentants des créanciers devaient rencontrer plus tard à leur hôtel du centre d’Athènes d’autres ministres.Pour des raisons de sécurité, leurs mouvements sont limités au strict nécessaire et se passent d’ailleurs sous une impressionnante escorte policière. Dans une Athènes quasi désertée de sa population partie en vacances, ce ballet de cortèges officiels de voitures roulant sirènes hurlantes a quelque chose de surréaliste.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel Un vent d’optimisme souffle en Espagne, et il y a de quoi. Au deuxième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 1 % par rapport au trimestre précédent, et de 3,1 % en rythme annuel, selon les données publiées jeudi 30 juillet. Au premier trimestre, la hausse était respectivement de 0,9 % et 2,7 %. « Il s’agit de la plus forte croissance enregistrée dans le pays depuis début 2007 », souligne James Howat, chez Capital Economics.Lire aussi :« La locomotive espagnole s’est remise en marche et va de plus en plus vite »Signe que la péninsule Ibérique a tourné la page de la crise, elle devrait enregistrer une croissance de 2,8 % en 2015, soit l’une des plus fortes de la zone euro avec l’Irlande (3,6 %), selon les prévisions de la Commission européenne. Le gouvernement espagnol, lui, mise sur une hausse de 3,3 %.Il faut dire que, depuis quelques mois, l’économie du pays bénéficie de facteurs particulièrement porteurs. Le premier est la consommation des ménages. Selon les analystes de Natixis, elle a contribué pour près des deux tiers à la croissance du deuxième trimestre. Même si le taux de chômage reste élevé (22,4 %), le dynamisme des créations d’emplois (411 000 postes créés au deuxième trimestre) dope le moral des Espagnols, qui dépensent à nouveau.Lire aussi :L’Espagne a créé plus de 500 000 emplois en un an« Rattrapage »L’industrie est elle aussi en bonne forme. « Elle est entrée dans un cercle vertueux, explique Catherine Stephan, spécialiste du pays chez BNP Paribas. La baisse des coûts du travail, enregistrée depuis 2010, a regonflé la compétitivité-prix des entreprises, qui ont trouvé de nouveaux débouchés à l’international, notamment en Afrique du Nord. »La hausse des exportations a également été favorisée par les mesures accommodantes de la Banque centrale européenne (BCE), qui poussent à la baisse les coûts de financement des entreprises, et par la faiblesse de l’euro.Autre facteur positif : la fin des efforts de rigueur, qui a redonné un peu d’air à l’économie, ainsi que les réformes structurelles mises en œuvre pendant la crise, notamment pour assouplir le marché du travail. Si, dans un premier temps, ces mesures ont accentué la récession et l’envolée du chômage, elles contribuent aujourd’hui à la reprise.Mais cette dernière ne doit pas être surestimée. « L’économie espagnole est encore en phase de rattrapage après la violente récession de 2009 », souligne Philippe Waechter, chef économiste de Natixis AM. De fait, le PIB est toujours inférieur de 4 % à son niveau de début 2008.Passé le rattrapage, la croissance retrouvera-t-elle son dynamisme d’avant la crise ? Rien n’est moins sûr, car les handicaps sont nombreux. A commencer par la persistance d’un taux de chômage structurel élevé. Nombre d’anciens travailleurs du secteur de la construction ne retrouveront probablement pas d’emploi. Et la population active est en moyenne moins qualifiée que dans les pays voisins. Selon Eurostat, seulement 55 % des Espagnols en âge de travailler ont achevé le deuxième cycle des études secondaires, contre 70 % dans la zone euro.Lire aussi :En Espagne, le retour à l’emploi se fait au prix d’un faible salaire et de la précarité« Cela peut freiner la reprise et, surtout, ralentir le basculement de la croissance espagnole, autrefois basée sur la bulle immobilière, vers un modèle plus équilibré, avec un secteur industriel plus diversifié et ouvert », souligne M. Howat.Autre défi : le déclin démographique. Le nombre d’enfants par femme (1,3) est l’un des plus faibles de la zone euro (1,55 en moyenne). Si, avant la crise, l’Espagne attirait un grand nombre de travailleurs venus d’Europe centrale et de l’Est, alimentant le dynamisme de l’immobilier, elle est redevenue une terre d’émigration nette en 2012. Les jeunes diplômés vont chercher meilleure fortune à l’étranger. Beaucoup ne reviendront pas.Résultat : selon les projections de la Commission européenne, la population en âge de travailler (15-64 ans) devrait baisser de 0,5 % par an jusqu’à 2025. « Passé le rebond actuel, il est donc probable que la croissance de long terme du pays sera plus faible que celle d’avant la crise », explique Thibault Mercier, chez BNP Paribas, dans une note sur le sujet.S’ajoutent à cela des incertitudes politiques. Lors des élections régionales et municipales du 24 mai, la gauche radicale de Podemos a gagné beaucoup de terrain sur le Parti populaire au pouvoir et sur le Parti socialiste. Nombre d’observateurs estiment qu’elle marquera également des points lors des élections législatives prévues en fin d’année.Lire aussi :Espagne : Pablo Iglesias mènera la campagne de PodemosMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Prix et chômage en légère hausse, consommation en baisse, l’économie japonaise continue de présenter un bilan mitigé. Les réactions des marchés confirment cette impression. Dépassant les 124 yens pour un dollar, la devise nippone a progressé, vendredi 31 juillet, signe de confiance dans la monnaie de l’archipel. L’indice Nikkei est resté stable, terminant la séance sur une très légère hausse de 0,3 %, à 20 585,24 points.Ces évolutions interviennent après l’annonce par le gouvernement du taux d’inflation en juin. Sur un an, les prix ont augmenté de 0,1 %. La hausse reste limitée et loin de l’objectif de la Banque du Japon qui, en tablant sur une politique monétaire particulièrement agressive, reste déterminée à atteindre les 2 % d’inflation. Mais elle dépasse les attentes des observateurs et permet aux prix d’enregistrer leur vingt-cinquième hausse mensuelle consécutive.En juin, les principales augmentations concernaient les nuits d’hôtel, les denrées périssables et les biens durables comme les téléviseurs et les climatiseurs. Les prix restent cependant sous pression des tarifs de l’énergie, en repli de 7 % sur un an. Conséquence de la chute des prix du pétrole, l’essence a baissé de 14,2 % en douze mois.Lire aussi :Les leçons des « Abenomics »Repli de la consommationDans le même temps, la consommation des ménages est repartie à la baisse, affichant un recul de 2 % en juin sur un an, en données corrigées de l’inflation. Les économistes tablaient sur une hausse de 1,9%.En mai, la consommation des ménages, qui compte pour quelque 60 % du produit intérieur brut (PIB) japonais, avait enregistré une hausse de 4,8 %, la première depuis l’augmentation de la TVA en avril 2014.Le gouvernement attribue le repli de juin à la chute des dépenses d’habillement, ce mois ayant présenté une météo changeante. La consommation reste très surveillée car les autorités en ont fait une priorité pour conforter la croissance.119 propositions de poste pour 100 demandeurs d’emploiQuant au chômage, il a enregistré une hausse de 0,1 point à 3,4 % par rapport au mois de mai. Mais le ratio d’offres d’emploi, à 1,19 reste inchangé. Il y a toujours 119 propositions de poste pour 100 demandeurs d’emploi. Le ministère de la gestion publique estime donc que « le marché de l’emploi reste sur la voie de la reprise ».Il souligne à ce sujet que le taux de chômage se maintient sous les 3,5 % et que le nombre de femmes ayant un poste continue d’augmenter. En juin, 27,7 millions de femmes ont occupé un emploi rémunéré, un record depuis l’établissement de cette statistique, en 1953. Le taux de chômage des femmes est à 3,1 % et celui des hommes à 3,6 %.Les bons résultats des entreprises entre avril en juin laissent espérer une hausse des embauches voire des rémunérations, mais certains économistes comme Mitsumaru Kumagai, de l’institut Daiwa, estiment que le Japon est proche du plein-emploi.Lire aussi :Les grands groupes japonais augmentent les salairesPhilippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) et Claire Gatinois Le Fonds monétaire international (FMI), sera-t-il acteur ou spectateur du prochain sauvetage de la Grèce ? Jeudi 30 juillet, l’organisation de Washington a fait savoir que sa participation au prochain plan d’aide à la Grèce était en suspens. Elle le restera sans engagement « concret » des Européens à alléger la dette d’Athènes.La menace a suscité l’effroi à Bruxelles et surtout en Allemagne où la présence du FMI est jugée indispensable. Les discussions en cours portent sur l’octroi de 86 milliards d’euros à Athènes, troisième renflouement du pays depuis 2010.Créancier d’Athènes à l’instar des pays européens et de la Banque centrale européenne (BCE) le FMI exige que la restructuration de la dette grecque, soit explicitement mentionnée. Il réclame également qu’Athènes adopte un paquet « complet » de réformes, a déclaré à l’AFP un haut cadre de l’institution. « De décisions difficiles sont requises des deux côtés » et « le FMI ne participera qu’une fois que ces deux conditions seront remplies », a prévenu cette source sous couvert de l’anonymat, assurant toutefois que cela « prendra du temps » et, sans doute, plusieurs mois.L’organisation ne peut accorder des prêts à un pays que si sa dette est jugée « soutenable ». La créance d’Athènes ne pourra remplir les critères du FMI que si les Européens consentent un allégement « important », a encore répété, mercredi, Christine Lagarde. « Un volet de restructuration de dette est inévitable », a insisté la directrice du FMI, sous la pression des pays membres du board du FMI, agacés de ce soutien à la Grèce jugé disproportionné.Le Fonds est lassé de financer un pays incapable de faire face à ses échéances. Comment en effet Athènes peut-elle assumer une dette estimée à 177 % du produit intérieur brut (PIB) en 2014, alors que l’économie est exsangue et l’Etat défaillant ?L’échéance du 20 aoûtLe FMI, ainsi que de nombreux experts, dont la BCE, milite depuis plusieurs mois pour une restructuration de la dette grecque. Mais cette exigence s’est jusqu’ici heurtée à l’intransigeance de l’Allemagne et d’une partie des pays européens. La chancelière Angela Merkel et son ministre des finances, Wolfgang Schäuble, n’imaginent pas faire avaler cette idée au contribuable allemand et encore moins au Bundestag. Une question de morale.L’ultimatum du FMI met donc Berlin dans l’embarras. D’autant que le temps presse. Les négociations sur le prochain programme doivent aboutir d’ici au 20 août, date à laquelle Athènes doit rembourser 3,2 milliards d’euros à la BCE. Sans accord, le pays sera, une nouvelle fois, menacé de banqueroute.« Il est clair que le FMI a une série différente de procédures et un calendrier différent », a souligné, vendredi, Mina Andreeva, une porte-parole de l’exécutif européen. « C’est un processus en deux étapes, conforme à ce qui a été discuté lors du sommet de la zone euro les 12 et 13 juillet et c’est totalement compatible avec l’agenda européen », a-t-elle ajouté.Pour l’heure, le FMI continue d’être partie prenante des discussions jugées jusqu’ici « constructives », à en croire Mina Andreeva, une porte-parole de la Commission. Mais le climat est pesant. La situation politique est tendue en Grèce.Alexis Tsipras, le premier ministre de la gauche radicale Syriza, est contesté au sein de son propre parti, considéré comme un traître par une partie de ses troupes pour avoir accepté le 13 juillet de nouvelles mesures d’austérité en échange de financements internationaux. S’il reste populaire, le jeune premier ministre ne dispose plus de la majorité de 151 députés (sur 300) pour appliquer le nouvel accord sans le soutien de trois partis d’opposition.Lire aussi :En Grèce, Alexis Tsipras face aux frondeurs de SyrizaM. Tsipras s’évertue à discipliner ces frondeurs et semble avoir presque gagné son pari : jeudi, la majorité du comité central de Syriza a voté en faveur de la tenue d’un congrès extraordinaire en septembre, approuvant la proposition du premier ministre visant à définir une position commune sur l’accord avec les créanciers. M.Tsipras pense ainsi préserver l’unité de son parti.Lire aussi :Grèce : Syriza tiendra un congrès extraordinaire en septembreLa suspicion d’un complot ourdi par l’AllemagneL’ombre jetée par le FMI pourrait envenimer les pourparlers et braquer l’Allemagne. A Athènes, la presse de gauche n’exclut pas que cette situation ne soit en réalité qu’un complot ourdi par M. Schäuble. En se montrant intransigeant sur la dette grecque, repoussant de facto le FMI qu’il impose dans le même temps, l’intraitable ministre des finances allemand ferait ressurgir l’idée d’un « Grexit », une sortie de la Grèce de la zone euro. Un « Grexit » dont il semble rêver.Pour surmonter l’obstacle, la Grèce pourrait gagner du temps. Afin de ne pas aborder dans l’immédiat l’épineuse question de la dette, le FMI pourrait ne participer au plan d’aide grec que dans un second temps, d’ici un an. Dans l’intervalle, le Mécanisme européen de stabilité (MES) serait seul en charge du financement d’environ 50 milliards d’euros. Ce n’est que dans une seconde phase, pour la mise en place d’un plan étalé sur trois années que le FMI monterait à bord.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteClaire GatinoisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.07.2015 à 16h07 • Mis à jour le30.07.2015 à 16h12 | Philippe Jacqué C’est le dernier constructeur généraliste à publier ses résultats. Et Fiat Chrysler Automobile (FCA) confirme la tendance dans le secteur d’une vigoureuse reprise du marché, tant aux États-Unis qu’en Europe.Le groupe a annoncé, jeudi 30 juillet, un chiffre d’affaires semestriel de 55,6 milliards d’euros, soit un bond de 25 % par rapport au premier semestre 2014. Son bénéfice net atteint pour sa part 550 millions d’euros, deux fois plus que sur la même période il y a un an.Ces chiffres sont néanmoins à prendre avec précaution. FCA présente ses résultats en euros et, partant, le groupe bénéficie à plein de la faiblesse de la monnaie européenne face au dollar, alors que ses activités en Amérique du Nord restent florissantes.Au premier semestre, Chrysler, Ram ou Jeep, les marques du groupe, ont vendu 1,3 million de véhicules sur un marché américain, qui reste toujours orienté à la hausse. C’est 100 000 voitures de plus qu’il y a un an.Lire aussi :Aux Etats-Unis, le retour des « subprimes »...dans l’automobileCependant, grâce au dollar fort, le chiffre d’affaires dans cette zone géographique apparaît en hausse de 40 %, à 33,3 milliards d’euros. En euro constant, la croissance du résultat opérationnel est de 16 %.La zone Amérique du Nord dégage 1,9 milliard de bénéfices, grâce à l’amélioration sensible de la marge, passée de 4,9 % à 7,7 % en un an.La récente polémique avec le régulateur du secteur aux États-Unis, qui demande à FCA de racheter des véhicules défectueux à ses clients, au lieu de leur proposer une simple réparation, devrait coûter 88 millions de dollars au constructeur.50 000 unités de plusDeuxième pilier du groupe, l’activité en Europe affiche également une très bonne tenue, alors qu’elle était encore en perte début 2014. Fiat, Alfa Romeo ou désormais Jeep, approchent les 600 000 ventes, près de 50 000 unités de plus qu’au premier semestre 2014.Grâce à la Fiat 500 X et la Jeep Renegade, deux faux 4x4 urbains, FCA a augmenté dans la zone son chiffre d’affaires de près de 20 %, à 10 milliards d’euros.À l’image des autres constructeurs généralistes européens, FCA ne perd plus d’argent sur le marché européen, qui repart. Il a dégagé 82 millions d’euros, contre une perte de 72 millions il y a un an.Si le groupe de Turin fait mieux que General Motors ou Ford, qui perdent encore de l’argent sur cette zone, les résultats restent toutefois plus modestes que ceux de ses concurrents, Renault ou PSA.Lire aussi :L’Europe redevient rentable pour l’automobileReste une zone noire pour Fiat : l’Amérique latine. Historiquement leader du marché brésilien, grâce à ses véhicules à bas coût, Fiat souffre du ralentissement économique du pays. Avec 273 000 véhicules vendus au premier semestre, il a perdu 135 000 unités en un an…Cela se ressent à la fois dans le chiffre d’affaires, passé de 4,1 milliards d’euros à 3,4 milliards cette année, et sur le résultat net : au premier semestre, FCA a essuyé 144 millions de pertes.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Les années se suivent et se ressemblent pour la conjoncture américaine. Après un premier trimestre très médiocre, la croissance est repartie de l’avant aux Etats-Unis. Le Produit intérieur brut (PIB) a progressé en rythme annualisé de 2,3 % entre avril et juin, selon une première estimation du département du commerce publiée jeudi 30 juillet.La performance est moindre que celle prévue par les analystes, qui tablaient sur une hausse de 2,6 %, mais elle est largement supérieure à celle du premier trimestre, au cours duquel l’activité n’a progressé que de 0,6 %.Quatre bonnes nouvellesL’économie américaine a enregistré en fait quatre bonnes nouvelles. D’abord, le premier trimestre a été moins catastrophique que ce qui avait été annoncé dans un premier temps. La croissance du PIB a été révisée une ultime fois par le département du commerce à + 0,6 % contre - 0,2 % jusqu’à présent.Deuxième bonne nouvelle : le niveau de consommation des Américains au deuxième trimestre. Les dépenses des ménages, qui représentent 70 % de l’activité économique aux Etats-Unis, ont en effet accéléré entre avril et juin, avec une progression de 2,9 %, contre 2,1 % au premier trimestre.Celles-ci ont été notamment tirées par les biens durables, à commencer par l’automobile. Signe que les Américains sont un peu plus enclins à ouvrir leur porte-monnaie : la décrue du taux d’épargne, qui est passé de 5,2 % à 4,8 %.Troisième bonne nouvelle : le redressement de la balance commerciale, malgré la force du dollar par rapport aux autres monnaies. Les exportations ont ainsi progressé de 5,3 %, alors qu’elles s’étaient effondrées de 6 % au premier trimestre.Dans le même temps, les importations, qui pèsent négativement sur le PIB, ont continué à progresser (+3,5 %), mais à un rythme moindre qu’au début de l’année, où elles avaient augmenté de 7,1 %.Enfin, dernière bonne nouvelle : l’immobilier. L’investissement résidentiel a donné des signes de solidité au printemps avec une progression de 6,5 %.Malgré ces bons points, le tableau général reste toujours mitigé. L’investissement des entreprises, qui est habituellement un important moteur de la croissance fait du surplace. Les dépenses de logiciels, recherche-développement et équipements ont baissé de 0,6 %, après un premier trimestre, qui n’était déjà pas bien fameux, avec une hausse de 1,6 %.Dans le même temps, la situation dans le secteur pétrolier s’aggrave, avec une chute de 68 % des investissements au deuxième trimestre. Face à la baisse des prix du pétrole, les entreprises du secteur n’hésitent pas à réduire la voilure.Dans l’attente d’une hausse des taux Pour autant, ce rebond de 2,3 % du PIB est clairement une déception. Il y a un an, le rebond du printemps, après un hiver rigoureux, avait été bien plus spectaculaire avec une hausse de 4,6 %.Le chiffre publié jeudi vient confirmer une fois de plus que l’Amérique doit s’habituer à des taux de croissance inférieurs à ce qu’elle a connu dans le passé en période de reprise. Sur les trois dernières années, entre 2012 et 2014, la croissance n’aura connu qu’un rythme modeste de 2 %. Et sur le premier semestre, celui-ci n’est que de 1,5 % contre 1,9 % l’an dernier.Cette performance est qualifiée néanmoins de « décente » par Joseph Lake, économiste chez The Economist Intelligence Unit, et en tout cas suffisante d’après lui pour que la Réserve fédérale (Fed, banque centrale), soit « sur la bonne voie pour relever ses taux en septembre ».Mercredi, à l’issue d’une réunion du Comité de politique monétaire, la Fed, qui maintient jusqu’à présent, et depuis décembre 2008, ses taux directeurs juste au-dessus de zéro, pour soutenir l’économie, avait porté une appréciation plutôt positive sur la situation.Elle avait souligné qu’à ses yeux l’économie américaine s’était remise de son mauvais premier trimestre, évoquant une « croissance modérée », malgré une conjoncture difficile dans le secteur de l’énergie et des vents contraires venant de l’étranger. La banque centrale avait notamment pointé les « créations d’emplois soutenues » au cours des derniers mois.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.07.2015 à 12h24 • Mis à jour le30.07.2015 à 14h15 EDF et Areva ont officialisé jeudi 30 juillet un protocole d’accord qui prévoit que l’électricien prenne le « contrôle majoritaire » de la branche réacteurs du spécialiste du nucléaire, Areva NP. Areva conservera « un maximum de 25 % » de l’entité, tandis qu’EDF envisage in fine une participation « de 51 % à 75 % », avec « potentiellement la participation d’autres partenaires minoritaires ». Mais cet accord ne règle pas pour autant les problèmes de l’entreprise et de la filière, plusieurs questions restent en suspens.La vente d’Areva NP est-elle suffisante pour remettre Areva d’aplomb ?C’est pour éviter une faillite du leader français du nucléaire, dont les comptes étaient déficitaires de 4,8 milliards d’euros en 2014, que le plan, monté à la demande des pouvoirs publics, repose largement sur la vente d’Areva NP. Cette branche, qui représente près de la moitié du chiffre d’affaires global d’Areva, est en effet en situation difficile, même si ses pertes sont restées limitées au premier semestre (62 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 1,9 milliard).Areva, qui a encore accusé une perte nette au premier semestre de 206 millions d’euros (contre 694 millions un an plus tôt), a été « plombé » par le fiasco de l’EPR finlandais. Le chantier d’Olkiluoto n’a cessé de déraper. Son coût est évalué à plus de 8 milliards d’euros, très loin du prix initial de 3 milliards.Lire : EDF va épauler Areva en FinlandeSi la cession d’Areva NP devait porter au final sur 75 % du capital, cela conduirait Areva à percevoir environ 2 milliards d’euros. Cette somme ne suffira pas, à elle seule, à renflouer le groupe, qui chiffre ses besoins de financement d’ici à 2017 à « environ 7 milliards d’euros ».Où trouver la différence ? Areva prévoit d’obtenir 1,2 milliard d’euros à travers des « financements propres » (optimisation de la trésorerie, levée de financements au niveau de ses actifs industriels) et 400 millions d’euros à travers d’autres cessions d’actifs. Areva a déjà annoncé celle de sa filiale américaine Canberra (instruments et systèmes de mesures nucléaires).Un plan de réduction des coûts va aussi être lancé. Areva s’était organisé pour un chiffre d’affaires supérieur de 40 % à ce qu’il est. Pour s’adapter à la réalité, le groupe veut supprimer 5 000 à 6 000 postes d’ici à fin 2017, dont 3 000 à 4 000 en France.Lire aussi :Areva va supprimer entre 5 000 et 6 000 emplois dans le mondeLe chantier de l’EPR finlandais continuera-t-il à peser sur Areva ?Le protocole stipule qu’EDF Areva NP et leurs filiales seront immunisés contre tout risque lié à Olkiluoto : si la facture grimpe encore, ce sont Areva et l’Etat qui devront se partager les pertes.L’Etat prendra-t-il alors à sa charge les risques financiers liés au chantier ? Dans un entretien au Monde, jeudi 30 juillet, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, indique qu’« un contentieux existe à propos du passé » et que « les discussions sont en cours pour en sortir. L’Etat a un rôle à jouer. »Lire aussi :Emmanuel Macron : « Nous sommes en train de rebâtir la filière nucléaire »L’Etat va-t-il recapitaliser Areva ?Areva a encore indiqué, jeudi, qu’il aura besoin d’une « augmentation de capital significative », pour se donner « un profil financier lui permettant de refinancer l’ensemble des besoins de l’entreprise à moyen terme ».Début juin, l’Elysée avait assuré que l’Etat, actionnaire à 87 % d’Areva, renflouerait le groupe « à la hauteur nécessaire ». Mais M. Macron a exclu de « mettre un chèque sur la table » dès à présent, renvoyant la question à la rentrée.Dans l’entretien accordé au Monde, jeudi, il réaffirme que « l’Etat prendra ses responsabilités en participant à la future recapitalisation d’Areva », mais il précise qu’avant d’en définir le montant exact, « nous avons besoin de plans industriels et financiers précis ».Cette cession signe-t-elle un retour au modèle d’avant 2001 ? La décision du gouvernement signe le démantèlement d’Areva, créé en 2001 par le rapprochement de la Cogema (cycle du combustible nucléaire), Framatome (réacteurs et services) et CEA Industrie.« Ce n’est pas un retour au passé », se défend M. Macron, qui souligne qu’« historiquement, Cogema n’était pas actionnaire de Framatome, par exemple ». « Nous sommes en train de rebâtir une entreprise et, au-delà, la filière nucléaire », avance le ministre. Tout en ajoutant : « Cela ne se fait pas en un jour. »L’accord Areva-EDF redonnera-t-il de la vigueur à la filière nucléaire française ?Toute la question est de savoir si ce nouveau schéma constitue la meilleure organisation industrielle pour redonner de la vigueur à la filière nucléaire française, notamment en relançant les exportations.Dans le rapport qu’ils avaient publié le 8 juillet, les députés Marc Goua (PS) et Hervé Mariton (LR) avaient émis de sérieux doutes. Le rachat par EDF d’Areva NP risque, selon eux, d’avoir « un impact négatif » sur la vente de centrales françaises à l’étranger.Lire aussi :Le rapprochement EDF-Areva sous l’œil critique des députésPour les deux parlementaires, un tel rapprochement pourrait handicaper la prise de commandes de réacteurs de la part des concurrents étrangers d’EDF. « Il est possible que les exploitants et ensembliers concurrents d’EDF hésitent à renforcer le carnet de commandes du nouvel Areva NP, qui deviendrait théoriquement concurrent de ses propres clients », écrivent-ils.Areva NP assure le suivi de quelque 250 réacteurs (sur un total de 440) dans le monde (États-Unis, Japon, Allemagne…) chez des électriciens concurrents d’EDF.Lire aussi :Quels modèles pour la filière nucléaire à l’étranger ?Les deux députés jugeaient aussi que la fabrication de réacteurs est très éloignée du cœur de métier d’EDF, celui d’architecte-ensemblier et d’exploitant de centrales.MM. Goua et Mariton reconnaissent néanmoins qu’il existe peu de concurrents sur le marché et que vendre des réacteurs, comme l’EPR, avec la carte de visite d’EDF, premier exploitant mondial de centrales, est un atout. La plupart des pays lançant un programme nucléaire civil « recherchent davantage une offre globale incluant expérience d’exploitation et de construction », notent-ils. Guy Dutheil Philippe Petitcolin, directeur général et nouveau patron de Safran, connaît des débuts en fanfare à la tête du motoriste. Au premier semestre, le résultat opérationnel a progressé de 22,5 % et le bénéfice net a quasiment doublé, à 1,16 milliard d’euros. Le chiffre d’affaires a gagné 16,6 %, à 8,4 milliards d’euros. Ce sont les services aéronautiques, les activités de maintenance, mais aussi la hausse du dollar qui portent les résultats de Safran.Lire aussi :Un tandem maison aux commandes de SafranM. Petitcolin prévoit le maintien de cette tendance. « L’augmentation soutenue de la demande dans le transport aérien et l’amélioration de la conjoncture économique pour bon nombre des clients de compagnies aériennes renforce la confiance du groupe quant à l’évolution des services pour moteurs civils », a pointé le nouveau patron. « En conséquence, nous avons relevé nos perspectives de rentabilité pour 2015 », a-t-il souligné.Pas d’inquiétudes sur d’éventuelles surcapacitésMême les surcapacités rencontrées par de plus en plus de compagnies aériennes ne tempèrent pas l’optimisme du nouveau patron de Safran. Pour preuve, le groupe a relevé ses perspectives de résultats 2015 pour son activité de moteurs pour l’aviation civile : « Entre 16 % et 19 %, contre environ 10 % auparavant », a indiqué M. Petitcolin.Selon lui, les surcapacités n’affectent que certaines compagnies comme Air France, tandis que d’autres, comme les low cost tels que Ryanair, commandent toujours plus d’avions et donc de moteurs.L’optimisme de Safran est porté par la croissance du trafic aérien. « Nous prévoyons toujours le doublement du trafic dans les vingt ans à venir », a ajouté le directeur général. Les résultats en 2015 semblent lui donner raison. Entre janvier et mai, le nombre de passagers transportés a progressé de 6,3 %. Dans le même temps, les capacités de transports, le nombre d’avions, n’ont progressé que de 5,9 %. L’offre de sièges est donc toujours inférieure à la demande.Servir le chinois COMACLe « principal challenge opérationnel » de Safran, a expliqué M. Petitcolin, est « la montée en cadence » de la production de moteurs. Safran motorise principalement les A320 d’Airbus et le 737 de Boeing, qui représentent 70 % des ventes d’avions. Le groupe est aussi le fournisseur exclusif du 737 Max et il capte de 50 % du marché de l’A320 Neo.Dès 2016, Safran devra aussi fournir des moteurs au chinois COMAC dont le premier exemplaire du C919 doit faire ses premiers tours de roues (le « roll out ») à l’automne et son premier vol en 2016. A en croire M. Petitcolin, cela ne « provoquera pas de risques de télescopage des montées en cadence » car « les Chinois arrivent quand même un peu après les autres ».Le motoriste ne souhaite pas aller au-delà, pour le moment, des montées en cadence décidées par Airbus et Boeing. Les deux avionneurs ont déjà prévu de pousser leurs productions à 50 exemplaires d’A320 par mois pour l’avionneur européen et 52 Boeing 737 par mois pour son rival américain en 2018. « Il y a des discussions » avec Airbus et Boeing, a admis M. Petitcolin. « Mais à ce stade nous maintenons nos engagements et nous ne souhaitons pas aller au-delà pour le moment », nuance-t-il.« Capables de vivre notre vie »Le groupe a déjà beaucoup de pain sur la planche. Au total, le groupe a déjà engrangé 9 580 commandes de moteurs de nouvelle génération LEAP, auxquelles s’ajoutent 4 000 commandes pour des CFM56, les moteurs de la génération actuelle.Pour autant, le directeur général n’a pas l’intention de desserrer les cordons de la bourse pour faire des acquisitions. « Ce n’est pas notre priorité aujourd’hui », a signalé M. Petitcolin. Après avoir fait plusieurs emplettes ces deux dernières années, notamment dans le domaine de l’électrification, le patron de Safran estime que son entreprise détient « toutes les briques technologiques pour faire des offres globales à ses clients. Nous sommes capables de vivre notre vie ». Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.07.2015 à 16h07 • Mis à jour le30.07.2015 à 16h12 | Philippe Jacqué C’est le dernier constructeur généraliste à publier ses résultats. Et Fiat Chrysler Automobile (FCA) confirme la tendance dans le secteur d’une vigoureuse reprise du marché, tant aux États-Unis qu’en Europe.Le groupe a annoncé, jeudi 30 juillet, un chiffre d’affaires semestriel de 55,6 milliards d’euros, soit un bond de 25 % par rapport au premier semestre 2014. Son bénéfice net atteint pour sa part 550 millions d’euros, deux fois plus que sur la même période il y a un an.Ces chiffres sont néanmoins à prendre avec précaution. FCA présente ses résultats en euros et, partant, le groupe bénéficie à plein de la faiblesse de la monnaie européenne face au dollar, alors que ses activités en Amérique du Nord restent florissantes.Au premier semestre, Chrysler, Ram ou Jeep, les marques du groupe, ont vendu 1,3 million de véhicules sur un marché américain, qui reste toujours orienté à la hausse. C’est 100 000 voitures de plus qu’il y a un an.Lire aussi :Aux Etats-Unis, le retour des « subprimes »...dans l’automobileCependant, grâce au dollar fort, le chiffre d’affaires dans cette zone géographique apparaît en hausse de 40 %, à 33,3 milliards d’euros. En euro constant, la croissance du résultat opérationnel est de 16 %.La zone Amérique du Nord dégage 1,9 milliard de bénéfices, grâce à l’amélioration sensible de la marge, passée de 4,9 % à 7,7 % en un an.La récente polémique avec le régulateur du secteur aux États-Unis, qui demande à FCA de racheter des véhicules défectueux à ses clients, au lieu de leur proposer une simple réparation, devrait coûter 88 millions de dollars au constructeur.50 000 unités de plusDeuxième pilier du groupe, l’activité en Europe affiche également une très bonne tenue, alors qu’elle était encore en perte début 2014. Fiat, Alfa Romeo ou désormais Jeep, approchent les 600 000 ventes, près de 50 000 unités de plus qu’au premier semestre 2014.Grâce à la Fiat 500 X et la Jeep Renegade, deux faux 4x4 urbains, FCA a augmenté dans la zone son chiffre d’affaires de près de 20 %, à 10 milliards d’euros.À l’image des autres constructeurs généralistes européens, FCA ne perd plus d’argent sur le marché européen, qui repart. Il a dégagé 82 millions d’euros, contre une perte de 72 millions il y a un an.Si le groupe de Turin fait mieux que General Motors ou Ford, qui perdent encore de l’argent sur cette zone, les résultats restent toutefois plus modestes que ceux de ses concurrents, Renault ou PSA.Lire aussi :L’Europe redevient rentable pour l’automobileReste une zone noire pour Fiat : l’Amérique latine. Historiquement leader du marché brésilien, grâce à ses véhicules à bas coût, Fiat souffre du ralentissement économique du pays. Avec 273 000 véhicules vendus au premier semestre, il a perdu 135 000 unités en un an…Cela se ressent à la fois dans le chiffre d’affaires, passé de 4,1 milliards d’euros à 3,4 milliards cette année, et sur le résultat net : au premier semestre, FCA a essuyé 144 millions de pertes.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Les années se suivent et se ressemblent pour la conjoncture américaine. Après un premier trimestre très médiocre, la croissance est repartie de l’avant aux Etats-Unis. Le Produit intérieur brut (PIB) a progressé en rythme annualisé de 2,3 % entre avril et juin, selon une première estimation du département du commerce publiée jeudi 30 juillet.La performance est moindre que celle prévue par les analystes, qui tablaient sur une hausse de 2,6 %, mais elle est largement supérieure à celle du premier trimestre, au cours duquel l’activité n’a progressé que de 0,6 %.Quatre bonnes nouvellesL’économie américaine a enregistré en fait quatre bonnes nouvelles. D’abord, le premier trimestre a été moins catastrophique que ce qui avait été annoncé dans un premier temps. La croissance du PIB a été révisée une ultime fois par le département du commerce à + 0,6 % contre - 0,2 % jusqu’à présent.Deuxième bonne nouvelle : le niveau de consommation des Américains au deuxième trimestre. Les dépenses des ménages, qui représentent 70 % de l’activité économique aux Etats-Unis, ont en effet accéléré entre avril et juin, avec une progression de 2,9 %, contre 2,1 % au premier trimestre.Celles-ci ont été notamment tirées par les biens durables, à commencer par l’automobile. Signe que les Américains sont un peu plus enclins à ouvrir leur porte-monnaie : la décrue du taux d’épargne, qui est passé de 5,2 % à 4,8 %.Troisième bonne nouvelle : le redressement de la balance commerciale, malgré la force du dollar par rapport aux autres monnaies. Les exportations ont ainsi progressé de 5,3 %, alors qu’elles s’étaient effondrées de 6 % au premier trimestre.Dans le même temps, les importations, qui pèsent négativement sur le PIB, ont continué à progresser (+3,5 %), mais à un rythme moindre qu’au début de l’année, où elles avaient augmenté de 7,1 %.Enfin, dernière bonne nouvelle : l’immobilier. L’investissement résidentiel a donné des signes de solidité au printemps avec une progression de 6,5 %.Malgré ces bons points, le tableau général reste toujours mitigé. L’investissement des entreprises, qui est habituellement un important moteur de la croissance fait du surplace. Les dépenses de logiciels, recherche-développement et équipements ont baissé de 0,6 %, après un premier trimestre, qui n’était déjà pas bien fameux, avec une hausse de 1,6 %.Dans le même temps, la situation dans le secteur pétrolier s’aggrave, avec une chute de 68 % des investissements au deuxième trimestre. Face à la baisse des prix du pétrole, les entreprises du secteur n’hésitent pas à réduire la voilure.Dans l’attente d’une hausse des taux Pour autant, ce rebond de 2,3 % du PIB est clairement une déception. Il y a un an, le rebond du printemps, après un hiver rigoureux, avait été bien plus spectaculaire avec une hausse de 4,6 %.Le chiffre publié jeudi vient confirmer une fois de plus que l’Amérique doit s’habituer à des taux de croissance inférieurs à ce qu’elle a connu dans le passé en période de reprise. Sur les trois dernières années, entre 2012 et 2014, la croissance n’aura connu qu’un rythme modeste de 2 %. Et sur le premier semestre, celui-ci n’est que de 1,5 % contre 1,9 % l’an dernier.Cette performance est qualifiée néanmoins de « décente » par Joseph Lake, économiste chez The Economist Intelligence Unit, et en tout cas suffisante d’après lui pour que la Réserve fédérale (Fed, banque centrale), soit « sur la bonne voie pour relever ses taux en septembre ».Mercredi, à l’issue d’une réunion du Comité de politique monétaire, la Fed, qui maintient jusqu’à présent, et depuis décembre 2008, ses taux directeurs juste au-dessus de zéro, pour soutenir l’économie, avait porté une appréciation plutôt positive sur la situation.Elle avait souligné qu’à ses yeux l’économie américaine s’était remise de son mauvais premier trimestre, évoquant une « croissance modérée », malgré une conjoncture difficile dans le secteur de l’énergie et des vents contraires venant de l’étranger. La banque centrale avait notamment pointé les « créations d’emplois soutenues » au cours des derniers mois.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.07.2015 à 12h24 • Mis à jour le30.07.2015 à 14h15 EDF et Areva ont officialisé jeudi 30 juillet un protocole d’accord qui prévoit que l’électricien prenne le « contrôle majoritaire » de la branche réacteurs du spécialiste du nucléaire, Areva NP. Areva conservera « un maximum de 25 % » de l’entité, tandis qu’EDF envisage in fine une participation « de 51 % à 75 % », avec « potentiellement la participation d’autres partenaires minoritaires ». Mais cet accord ne règle pas pour autant les problèmes de l’entreprise et de la filière, plusieurs questions restent en suspens.La vente d’Areva NP est-elle suffisante pour remettre Areva d’aplomb ?C’est pour éviter une faillite du leader français du nucléaire, dont les comptes étaient déficitaires de 4,8 milliards d’euros en 2014, que le plan, monté à la demande des pouvoirs publics, repose largement sur la vente d’Areva NP. Cette branche, qui représente près de la moitié du chiffre d’affaires global d’Areva, est en effet en situation difficile, même si ses pertes sont restées limitées au premier semestre (62 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 1,9 milliard).Areva, qui a encore accusé une perte nette au premier semestre de 206 millions d’euros (contre 694 millions un an plus tôt), a été « plombé » par le fiasco de l’EPR finlandais. Le chantier d’Olkiluoto n’a cessé de déraper. Son coût est évalué à plus de 8 milliards d’euros, très loin du prix initial de 3 milliards.Lire : EDF va épauler Areva en FinlandeSi la cession d’Areva NP devait porter au final sur 75 % du capital, cela conduirait Areva à percevoir environ 2 milliards d’euros. Cette somme ne suffira pas, à elle seule, à renflouer le groupe, qui chiffre ses besoins de financement d’ici à 2017 à « environ 7 milliards d’euros ».Où trouver la différence ? Areva prévoit d’obtenir 1,2 milliard d’euros à travers des « financements propres » (optimisation de la trésorerie, levée de financements au niveau de ses actifs industriels) et 400 millions d’euros à travers d’autres cessions d’actifs. Areva a déjà annoncé celle de sa filiale américaine Canberra (instruments et systèmes de mesures nucléaires).Un plan de réduction des coûts va aussi être lancé. Areva s’était organisé pour un chiffre d’affaires supérieur de 40 % à ce qu’il est. Pour s’adapter à la réalité, le groupe veut supprimer 5 000 à 6 000 postes d’ici à fin 2017, dont 3 000 à 4 000 en France.Lire aussi :Areva va supprimer entre 5 000 et 6 000 emplois dans le mondeLe chantier de l’EPR finlandais continuera-t-il à peser sur Areva ?Le protocole stipule qu’EDF Areva NP et leurs filiales seront immunisés contre tout risque lié à Olkiluoto : si la facture grimpe encore, ce sont Areva et l’Etat qui devront se partager les pertes.L’Etat prendra-t-il alors à sa charge les risques financiers liés au chantier ? Dans un entretien au Monde, jeudi 30 juillet, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, indique qu’« un contentieux existe à propos du passé » et que « les discussions sont en cours pour en sortir. L’Etat a un rôle à jouer. »Lire aussi :Emmanuel Macron : « Nous sommes en train de rebâtir la filière nucléaire »L’Etat va-t-il recapitaliser Areva ?Areva a encore indiqué, jeudi, qu’il aura besoin d’une « augmentation de capital significative », pour se donner « un profil financier lui permettant de refinancer l’ensemble des besoins de l’entreprise à moyen terme ».Début juin, l’Elysée avait assuré que l’Etat, actionnaire à 87 % d’Areva, renflouerait le groupe « à la hauteur nécessaire ». Mais M. Macron a exclu de « mettre un chèque sur la table » dès à présent, renvoyant la question à la rentrée.Dans l’entretien accordé au Monde, jeudi, il réaffirme que « l’Etat prendra ses responsabilités en participant à la future recapitalisation d’Areva », mais il précise qu’avant d’en définir le montant exact, « nous avons besoin de plans industriels et financiers précis ».Cette cession signe-t-elle un retour au modèle d’avant 2001 ? La décision du gouvernement signe le démantèlement d’Areva, créé en 2001 par le rapprochement de la Cogema (cycle du combustible nucléaire), Framatome (réacteurs et services) et CEA Industrie.« Ce n’est pas un retour au passé », se défend M. Macron, qui souligne qu’« historiquement, Cogema n’était pas actionnaire de Framatome, par exemple ». « Nous sommes en train de rebâtir une entreprise et, au-delà, la filière nucléaire », avance le ministre. Tout en ajoutant : « Cela ne se fait pas en un jour. »L’accord Areva-EDF redonnera-t-il de la vigueur à la filière nucléaire française ?Toute la question est de savoir si ce nouveau schéma constitue la meilleure organisation industrielle pour redonner de la vigueur à la filière nucléaire française, notamment en relançant les exportations.Dans le rapport qu’ils avaient publié le 8 juillet, les députés Marc Goua (PS) et Hervé Mariton (LR) avaient émis de sérieux doutes. Le rachat par EDF d’Areva NP risque, selon eux, d’avoir « un impact négatif » sur la vente de centrales françaises à l’étranger.Lire aussi :Le rapprochement EDF-Areva sous l’œil critique des députésPour les deux parlementaires, un tel rapprochement pourrait handicaper la prise de commandes de réacteurs de la part des concurrents étrangers d’EDF. « Il est possible que les exploitants et ensembliers concurrents d’EDF hésitent à renforcer le carnet de commandes du nouvel Areva NP, qui deviendrait théoriquement concurrent de ses propres clients », écrivent-ils.Areva NP assure le suivi de quelque 250 réacteurs (sur un total de 440) dans le monde (États-Unis, Japon, Allemagne…) chez des électriciens concurrents d’EDF.Lire aussi :Quels modèles pour la filière nucléaire à l’étranger ?Les deux députés jugeaient aussi que la fabrication de réacteurs est très éloignée du cœur de métier d’EDF, celui d’architecte-ensemblier et d’exploitant de centrales.MM. Goua et Mariton reconnaissent néanmoins qu’il existe peu de concurrents sur le marché et que vendre des réacteurs, comme l’EPR, avec la carte de visite d’EDF, premier exploitant mondial de centrales, est un atout. La plupart des pays lançant un programme nucléaire civil « recherchent davantage une offre globale incluant expérience d’exploitation et de construction », notent-ils. Guy Dutheil Philippe Petitcolin, directeur général et nouveau patron de Safran, connaît des débuts en fanfare à la tête du motoriste. Au premier semestre, le résultat opérationnel a progressé de 22,5 % et le bénéfice net a quasiment doublé, à 1,16 milliard d’euros. Le chiffre d’affaires a gagné 16,6 %, à 8,4 milliards d’euros. Ce sont les services aéronautiques, les activités de maintenance, mais aussi la hausse du dollar qui portent les résultats de Safran.Lire aussi :Un tandem maison aux commandes de SafranM. Petitcolin prévoit le maintien de cette tendance. « L’augmentation soutenue de la demande dans le transport aérien et l’amélioration de la conjoncture économique pour bon nombre des clients de compagnies aériennes renforce la confiance du groupe quant à l’évolution des services pour moteurs civils », a pointé le nouveau patron. « En conséquence, nous avons relevé nos perspectives de rentabilité pour 2015 », a-t-il souligné.Pas d’inquiétudes sur d’éventuelles surcapacitésMême les surcapacités rencontrées par de plus en plus de compagnies aériennes ne tempèrent pas l’optimisme du nouveau patron de Safran. Pour preuve, le groupe a relevé ses perspectives de résultats 2015 pour son activité de moteurs pour l’aviation civile : « Entre 16 % et 19 %, contre environ 10 % auparavant », a indiqué M. Petitcolin.Selon lui, les surcapacités n’affectent que certaines compagnies comme Air France, tandis que d’autres, comme les low cost tels que Ryanair, commandent toujours plus d’avions et donc de moteurs.L’optimisme de Safran est porté par la croissance du trafic aérien. « Nous prévoyons toujours le doublement du trafic dans les vingt ans à venir », a ajouté le directeur général. Les résultats en 2015 semblent lui donner raison. Entre janvier et mai, le nombre de passagers transportés a progressé de 6,3 %. Dans le même temps, les capacités de transports, le nombre d’avions, n’ont progressé que de 5,9 %. L’offre de sièges est donc toujours inférieure à la demande.Servir le chinois COMACLe « principal challenge opérationnel » de Safran, a expliqué M. Petitcolin, est « la montée en cadence » de la production de moteurs. Safran motorise principalement les A320 d’Airbus et le 737 de Boeing, qui représentent 70 % des ventes d’avions. Le groupe est aussi le fournisseur exclusif du 737 Max et il capte de 50 % du marché de l’A320 Neo.Dès 2016, Safran devra aussi fournir des moteurs au chinois COMAC dont le premier exemplaire du C919 doit faire ses premiers tours de roues (le « roll out ») à l’automne et son premier vol en 2016. A en croire M. Petitcolin, cela ne « provoquera pas de risques de télescopage des montées en cadence » car « les Chinois arrivent quand même un peu après les autres ».Le motoriste ne souhaite pas aller au-delà, pour le moment, des montées en cadence décidées par Airbus et Boeing. Les deux avionneurs ont déjà prévu de pousser leurs productions à 50 exemplaires d’A320 par mois pour l’avionneur européen et 52 Boeing 737 par mois pour son rival américain en 2018. « Il y a des discussions » avec Airbus et Boeing, a admis M. Petitcolin. « Mais à ce stade nous maintenons nos engagements et nous ne souhaitons pas aller au-delà pour le moment », nuance-t-il.« Capables de vivre notre vie »Le groupe a déjà beaucoup de pain sur la planche. Au total, le groupe a déjà engrangé 9 580 commandes de moteurs de nouvelle génération LEAP, auxquelles s’ajoutent 4 000 commandes pour des CFM56, les moteurs de la génération actuelle.Pour autant, le directeur général n’a pas l’intention de desserrer les cordons de la bourse pour faire des acquisitions. « Ce n’est pas notre priorité aujourd’hui », a signalé M. Petitcolin. Après avoir fait plusieurs emplettes ces deux dernières années, notamment dans le domaine de l’électrification, le patron de Safran estime que son entreprise détient « toutes les briques technologiques pour faire des offres globales à ses clients. Nous sommes capables de vivre notre vie ». Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste AFP WEBL’Egypte a assuré mercredi 29 juillet que la seconde voie du canal de Suez offrait désormais une navigation « sécurisée » à tout type de navires, à quelques jours de l’inauguration en grande pompe le 6 août de cette nouvelle artère. Les travaux de ce nouveau canal, parallèle à la voie d’eau existante construite il y a cent quarante-six ans, ont commencé il y a près d’un an pour un coût de 8 milliards de dollars (7,2 milliards d’euros).S'abonner dès 1 €RéagirClasserEmailFacebookTwitterGoogle +LinkedinPinterestPartagerrequire(['lmd.afrique.toolbar'], function (toolbar) { toolbar.init('.js-toolbar');}); Afrique du Sud : la success story d’une bière artisanale de Soweto Un « car rapide » de Dakar en plein coeur de Paris Cameroun : «  A Douala, nous ne sommes plus à l’abri des attentats » Marie Charrel Mercredi 29 juillet, à l’issue de deux jours de discussion, le comité de politique monétaire (le FOMC) de la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale) a laissé ses taux directeurs inchangés. Son principal taux se trouve ainsi au plancher historiquement bas de 0,25 % depuis décembre 2008.Si elle s’est félicitée de la décrue du chômage, tombé en juin à son plus bas niveau depuis avril 2008 (5,3 %), la présidente de la Fed, Janet Yellen n’a en revanche donné aucun indice sur le calendrier à venir de la hausse de ses taux. S’inquiète-t-elle du plongeon de la bourse de Shanghaï ? De la crise grecque ? Les marchés sont dans le flou.Changements « lilliputiens »De fait, le communiqué du FOMC ressemble de près à celui du mois de juin. « Les changements sont lilliputiens », résument les analystes de la Société Générale. Seules modifications : le marché immobilier est décrit comme montrant des signes « additionnels » d’amélioration, et les créations d’emplois sont définies comme « solides ». Pour le reste, la Fed se contente de prendre acte de la reprise américaine, sans délivrer d’indices supplémentaires.Lire aussi :Aux Etats-unis, les créations d’emplois rassurent un peuMme Yellen s’est toujours gardée de préciser ses intentions, même si elle s’est déclarée favorable à une hausse « à un moment » d’ici à la fin de l’année. Le 4 juin, le Fonds monétaire international a toutefois appelé l’institution à attendre la première moitié de 2016 avant de remonter ses taux, de peur que cela perturbe la reprise de l’économie mondiale.Concentration sur les indicateurs économiquesMais pour fonder ses choix, la Fed ne se préoccupe officiellement pas de l’impact potentiel de sa politique sur le reste du monde. Elle l’a d’ailleurs répété à plusieurs reprises : elle n’a aucun calendrier « établi à l’avance » et se concentre uniquement sur les indicateurs permettant de prendre le pouls de l’économie américaine. Or, d’ici à sa prochaine réunion, en septembre, une batterie de statistiques clés aura été publiée.La première estimation de la croissance au deuxième trimestre est ainsi attendue jeudi 30 juillet. Après un premier trimestre décevant (-0,2 %), le produit intérieur brut (PIB) devrait rebondir au moins à 2,4 %, selon les économistes.Mais le PIB américain est un indicateur volatil, souvent soumis à d’importantes révisions a posteriori. La Fed se penche donc sur d’autres chiffres, comme ceux permettant de mesurer l’état du marché du travail. Ou encore l’inflation, qui continue d’évoluer « en dessous » de son objectif annuel de 2 %, juge la banque centrale.De même, les prix à la consommation progressent bien moins que ne l’espère Mme Yellen (+0,2 % sur un an en mai). Dans son communiqué, la Fed s’inquiète également de la « faiblesse » des exportations américaines, plombées par l’appréciation du dollar, et de l’investissement des entreprises.Hausse des taux toujours possible en septembreMalgré ces indicateurs plus ou moins mitigés, les économistes estiment néanmoins que la Fed pourrait augmenter ses taux dès sa réunion du 16 et 17 septembre. « Nous estimons qu’elle les relèvera à 0,50 %, puis à 0,75 % en décembre, détaille Steve Murphy, de Capital Economics. Selon nous, les hausses des salaires et de l’inflation sous-jacente vont se raffermir l’année prochaine, conduisant la Fed à accélérer sa hausse des taux, qui devraient s’établir à 2,25 ou 2,50 % fin 2016. »S’il voit juste, le décalage entre la politique de la Fed et celle de la Banque centrale européenne (BCE) sera alors très marqué. Cette dernière a en effet prévu de poursuivre sa politique d’assouplissement quantitatif jusqu’en septembre 2016, et ne devrait pas relever son taux directeur, à 0,25 %, avant 2017.Lire aussi :Les trois bombes de l’été qui menacent l’économie mondialeMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.07.2015 à 06h54 • Mis à jour le30.07.2015 à 08h26 | Philippe Jacqué Les efforts finissent par payer. C’est ce qui ressort des résultats financiers du premier semestre 2015. Et les performances de Renault, qui a présenté ses résultats jeudi 30 juillet, n’y dérogent pas (chiffre d’affaires en croissance de 12% sur six mois, à 22,1 milliards d’euros).Que ce soit PSA Peugeot Citroën, General Motors, Ford ou Renault, tous ces constructeurs, particulièrement affaiblis pendant la crise, sont en train de voir le bout du tunnel grâce à une reprise solide du marché européen.Lire aussi :Après trois ans de pertes, PSA renoue avec les bénéficesAu premier semestre, les immatriculations y ont progressé de 8,2 %. Et sur le seul mois de juin, elles ont bondi de 14,6 %. Pour autant, le marché est encore loin de ses sommets de 2006, quand il se vendait 15,5 millions de voitures sur le Vieux Continent. Si la dynamique se poursuit cette année, il devrait s’écouler 13 millions d’unités.Retour aux bénéficesC’est désormais assez pour que les constructeurs gagnent de l’argent. En 2012, tous les groupes automobiles ont engagé d’importantes restructurations, en fermant une demi-douzaine d’usines qu’ils étaient incapables de rentabiliser. Outre le site PSA d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, des sites d’Opel (General Motors) ou de Ford ont par exemple été arrêtés en Allemagne, au Royaume-Uni et en Belgique.Moins nombreuses, les usines ont vu leur volume de production progresser d’autant plus vite que le marché reprenait. Parallèlement, la multiplication des accords de compétitivité avec les syndicats, pour assurer la pérennité des sites restants, a permis de faire baisser les coûts.Ces trois effets ont assuré la rentabilité de l’essentiel des sites ouest-européens. Et cela se voit dans les comptes. Le groupe Renault a quasiment doublé son bénéfice net au premier semestre, le faisant passer de 749 millions à 1,39 milliard d’euros.Au deuxième trimestre, l’américain Fordaffiche encore un déficit de 14 millions de dollars, mais, il avait perdu 185 millions de dollars au premier trimestre. General Motors, lui, a limité à 41 millions de dollars sa perte au second trimestre, contre 1,4 milliard en 2014.Lire aussi :Ford affiche ses plus gros profits trimestriels depuis 15 ansLe retournement financier le plus spectaculaire revient cependant à PSA. Le groupe a affiché 571 millions d’euros de bénéfices au premier semestre, contre une perte de 114 millions sur la même période de 2014. La branche automobile de PSA (qui compte aussi l’équipementier Faurecia) est aujourd’hui de nouveau rentable, avec une marge opérationnelle de 5 %, deux fois celle de la marque Volkswagen !phjacque@lemonde.fr@PhjacquePhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter La Matinale (Avec AFP) Facebook continue d’augmenter ses revenus et son nombre d’utilisateurs frôle désormais le milliard et demi. Une performance que n’ont pas réalisée de plus petits réseaux sociaux américains comme Twitter ou Yelp.Mais cette croissance est financée par de lourds investissements qui ont plombé ses bénéfices. Les résultats publiés mercredi 29 juillet pour le deuxième trimestre laissent ainsi apparaître une baisse de 9 % du bénéfice net, à 715 millions de dollars.Même si la progression devrait ralentir dans les prochains trimestres en raison de la concurrence et du dollar fort, « le mobile reste le moteur clé de notre croissance », a souligné le directeur financier, David Wehner, lors de la traditionnelle téléconférence explicative avec les analystes.Effet du mobile et des applicationsLa part du mobile dans les recettes publicitaires a ainsi continué d’augmenter au second trimestre, à 76 % contre 73 % sur les trois premiers mois de l’année. Le mobile a aussi « un effet bénéfique sur l’engagement » des membres de Facebook, en les encourageant à se connecter au réseau plus souvent, a souligné M. Wehner, rappelant que beaucoup de propriétaires de smartphones, en particulier aux États-Unis, consultaient leur appareil dès le réveil.Sur les 1,49 milliard de membres que revendique désormais le réseau social Facebook (contre 1,44 milliard fin mars), 65 % s’y connectent ainsi tous les jours.En ajoutant l’application de partage de photos Instagram (plus de 300 millions d’utilisateurs) ou celle de messagerie Messenger (700 millions), « les gens passent maintenant 46 minutes par jour en moyenne » sur les services du groupe, s’est félicité son PDG et fondateur Mark Zuckerberg. « Et cela n’inclut pas WhatsApp, une autre messagerie mobile rachetée l’an dernier et qui compte désormais plus de 800 millions d’utilisateurs. »De lourds investissements« 2015 est une année d’investissements », a rappelé Mark Zuckerberg, pour qui les résultats s’expliquent par « les dépenses continues, les améliorations que nous faisons, et la qualité et l’utilité de nos services ».La contrepartie, c’est une nette accélération des dépenses ces derniers trimestres. Elles ont atteint 2,8 milliards de dollars sur les trois mois achevés fin juin, soit un bond de 82 % sur un an. Elles financent entre autres des infrastructures comme des serveurs et des centres de données, mais l’amélioration des services existants et des offres publicitaires, ainsi que des projets comme internet.org, qui tente d’apporter internet dans les zones les plus reculées du monde. Dans la recherche-développement, où Facebook a énormément embauché, les frais ont même plus que doublé sur un an.La Matinale (Avec AFP)Journaliste au Monde 30.07.2015 à 05h48 • Mis à jour le30.07.2015 à 14h49 Un débris d’avion, retrouvé le 29 juillet sur le rivage oriental de l’île de la Réunion, dans l’océan Indien, va être rapatrié en métropole pour être analysé, près de Toulouse, dans une antenne de la Direction générale de l’armement (DGA).La découverte de ce débris long de 2 mètres et ressemblant à un morceau d’aile d’avion suscite des interrogations sur un éventuel lien avec le vol MH370 de Malaysia Airlines, un Boeing 777 disparu le 8 mars 2014. Jeudi, le premier ministre malaisien, Najib Razak, a déclaré que cette pièce appartenait « très probablement » à un Boeing 777.La préfecture de La Réunion a de son côté saisi le bureau d’enquête et d’analyses (BEA), autorité française chargée d’enquêter sur les accidents dans l’aérien, afin de coordonner l’enquête française avec l’enquête internationale, dirigée par l’Australie. « Nous avons reçu quelques clichés de la pièce et nous sommes en train de les faire examiner par les fabricants pour déterminer ce que c’est », a déclaré le porte-parole du Bureau australien de la sécurité des transports à l’agence de presse AAP.Un morceau de valise marron a également été retrouvé au même endroit jeudi matin et récupéré par la brigade de gendarmerie des transports aériens (BGTA) chargée de l’enquête.Photo de la valise retrouvée ce matin à Saint-André, près de là où l'aile a été vue hier. (photo @Linfore) #LaReunion http://t.co/Dp23nq0U4l— a_forestier (@Antoine Forestier)require(["twitter/widgets"]);Lire notre récit :Un an après, l’improbable disparition du MH370Trop tôt pour tirer des conclusions Le débris a été retrouvé à Saint-André de La Réunion par les employés d’une association qui effectue le nettoyage du rivage, a-t-on appris de source proche de la cellule d’enquête chargée d’en déterminer l’origine. « Il était rempli de coquillages, on dirait qu’il est resté longtemps dans l’eau », ont précisé des témoins.Aucune piste n’est privilégiée pour le moment par les enquêteurs qui recherchent notamment des informations, comme un numéro de série, permettant l’identification du débris. « Il est trop tôt pour tirer des conclusions. Pour le moment, il nous faut déterminer à quel type d’appareil ce débris aurait pu appartenir. Lorsque nous l’aurons fait, il sera possible de déterminer la compagnie », a résumé une source proche de l’enquête.Similitudes avec le Boeing 777, mais pas la seule piste envisagéeSur la base de photos reçues de la pièce, un expert français en sécurité aérienne, Xavier Tytelman, a relevé sur son compte Twitter « des similitudes incroyables entre le flaperon d’un B777 et le débris retrouvé ». Les flaperons sont de petits volets disposés en bordure des ailes, que les pilotes actionnent au décollage ou à l’atterrissage.Similitudes incroyables entre le flaperon d'un #B777 et le débris retrouvé ce matin à #LaReunion... #MH370 ? http://t.co/GDkzRLwi2h— PeurAvion (@Xavier Tytelman)require(["twitter/widgets"]);L’hypothèse d’un débris du MH370 n’est pas la seule envisagée par les milieux aéronautiques, qui évoquent aussi celle d’un fragment d’un Airbus 310 (A310) de la compagnie Yemenia, accidenté en 2009 au large des Comores, ou d’un bimoteur écrasé en 2006 au sud de La Réunion.La disparition l’an dernier du Boeing 777 de Malaysia Airlines reste à ce jour l’une des plus grandes énigmes de l’histoire de l’aviation civile. L’appareil, parti de Kuala Lumpur pour Pékin avec 239 personnes à son bord, avait disparu une heure après son décollage, le 8 mars 2014.Lire : Vol MH370 : ce que l'on sait de la nuit du drame Samuel Laurent Et revoilà la « libération fiscale ». Comme chaque année, plusieurs médias ont repris le communiqué de presse envoyé par l’institut Molinari, think tank libéral franco-belge, ou par l’association Contribuables associés, qui calculent tous deux cet indicateur censé matérialiser le nombre de jours de l’année où l’on travaillerait « pour l’Etat » avant de commencer à travailler « pour soi ».Précisons-le d’emblée : le niveau de la dépense publique est élevé en France, de même que celui de la fiscalité. Ce fait est confirmé par une foule d’études et de chiffres « sérieux », et il ne s’agit pas ici de le contester. En revanche, le « jour » évoqué par les deux instituts libéraux ressort d’une méthodologie partiale et peu rigoureuse. Explications.1. Calculs alambiqués et résultats similairesCette année, la « libération » intervient le 29 juillet, selon Molinari. Mais Contribuables associés, autre association de lobbying de même tendance, donne quant à elle la date du 27. Pour Molinari, on a donc un jour de plus que l’an dernier, quand Contribuables donne la même date (et deux jours de moins qu’en 2013). #container_14381560945{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14381560945{ height:500px; } #container_14381560945 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14381560945 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14381560945 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14381560945 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }"Jour de libération fiscale" en France selon deux calculsEn nombre de jours dans l'année avant la "libération"(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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La plupart des économistes utilisent un ratio simple pour mesurer le poids de la dépense publique : son niveau rapporté au produit intérieur brut (PIB). Selon Eurostat, l’organisme statistique européen, la France est passée de 56,8 % en 2012 à 57,2 % en 2014, dernier chiffre disponible.On peut tout à fait convertir ce taux en jour de l’année, il suffit d’une simple règle de trois pour ramener un ratio sur 100 à un autre sur 365. C’est ce que fait Contribuables associés. On a ainsi, selon ce calcul, « perdu » deux jours entre 2012 et 2014.Molinari : un calcul complexe Molinari préfère procéder différemment, pour arriver à un résultat sensiblement proche :il commence par déterminer un « salaire complet » : le salaire brut du salarié, augmenté des cotisations patronales payées par son entreprise (partant du postulat que celle-ci les reverserait au salarié si elle n’avait pas à les payer pour lui) ;Il fait ensuite le rapport entre ce « salaire complet » et l’addition des cotisations patronales et salariales, de l’impôt sur le revenu (payé par les ménages, donc) et de la TVA (sur la consommation), à partir d’une série d’estimations « moyenne » (voir plus bas), ce qui lui permet d’obtenir un « taux de socialisation et d’imposition réel » ;Il suffit ensuite d’une règle de trois pour convertir ce pourcentage en jour de l’année. Et revoilà notre « jour de libération fiscale », augmenté d’une équation un peu plus compliquée, mais qui parvient à des chiffres très proches du calcul de Contribuables associés. #container_14381614827{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14381614827{ height:500px; } #container_14381614827 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14381614827 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14381614827 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14381614827 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Comparaison des mesures de poids de la fiscalitéUne simple règle de trois à partir du ratio de dépenses publiques ramené au PIB donne une valeur proche des calculs des deux instituts(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14381614827", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Dépense pbq /PIB ramené en jours", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 190.53 ], [ "", 193.45 ], [ "", 207.32 ], [ "", 205.86 ], [ "", 204.035 ], [ "", 207.32 ], [ "", 208.05 ], [ "", 208.78 ], [ "", null ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Contribuables ", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 197 ], [ "", 195 ], [ "", 196 ], [ "", 209 ], [ "", 202 ], [ "", 206 ], [ "", 210 ], [ "", 208 ], [ "", 208 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Contrepoints / Molinari", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 207 ], [ "", 208 ], [ "", 207 ], [ "", 209 ], [ "", 210 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2. Un indicateur de la dépense publique, pas de la fiscalitéA quoi sert cet indicateur ? Tout simplement, et ses concepteurs comme ses promoteurs l’avouent volontiers, à rendre plus « concret » et plus « parlant » le poids des dépenses publiques dans le PIB. Donner une date, un jour précis, est plus concret que de donner un pourcentage.Mais la dépense publique n’est pas la même chose que la fiscalité des ménages. Si l’Etat se finance beaucoup par l’impôt, celui-ci n’est pas prélevé que sur les revenus des individus, mais aussi sur les entreprises et via diverses taxations (sur les plus-values, la consommation, les bénéfices, les successions, etc.). Or le « jour de libération fiscale » se place du point de vue du contribuable, à qui il montre pourtant autre chose que ce qu’il dit : il matérialise ce que l’Etat dépense, pas ce qu’il prend aux seuls salariés.Issu des milieux libéraux et libertariens américains, promu par Milton Friedman, « pape » du libéralisme économique moderne, ce chiffre a pour but explicite de démontrer la « nocivité » supposée de la dépense publique. Pourtant, ce calcul en jour n’est utilisé par aucune étude économique sérieuse, et quasiment jamais repris en dehors de la presse estivale. Lire aussi : Le jour de libération fiscale est-il un indicateur sérieux ?Et pour cause : s’il revêt un caractère symbolique fort, figurant ainsi « l’oppression » de l’Etat « spoliateur » sur le salarié, il est en réalité bourré de biais qui le rendent peu fiable.3. Une série de biais- La dépense publique n’est pas la fiscalité des individus. On l’a vu, Molinari effectue un calcul complexe pour parvenir à un résultat sensiblement proche de ce qu’on obtient en ramenant la part des dépenses publiques dans le PIB en base 365 et non 100. Or la dépense publique représente ce que l’Etat et ses agents dépensent dans l’année, non ce qu’ils prélèvent. On l’a dit, la dépense publique n’est pas équivalente à la fiscalité payée par les ménages.Il est pourtant tout à fait possible, si on aime représenter les choses en jours de l’année, de calculer un « jour de libération » en faisant une règle de trois à partir d’un indicateur connu, celui du taux de prélèvements obligatoires rapporté au PIB. Voici ce que cela donne pour la France et pour la période 2007-2012 (dernières données disponibles) : #container_14381654291{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14381654291{ height:500px; } #container_14381654291 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14381654291 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14381654291 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14381654291 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Un autre calcul du "jour de libération"En prenant non l'agrégat dépense publique / PIB mais recettes fiscales / PIB, on peut calculer un autre "jour"(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14381654291", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2007","2008","2009","2010","2011","2012"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Recettes fiscales / PIB en jours", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 158.41 ], [ "", 157.68 ], [ "", 153.665 ], [ "", 155.125 ], [ "", 159.505 ], [ "", 164.25 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Dépense publique / PIB en jours", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 190.53 ], [ "", 193.45 ], [ "", 207.32 ], [ "", 205.86 ], [ "", 204.035 ], [ "", 207.32 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "libération fiscale' (Contribuables Associés) en jours", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 197 ], [ "", 195 ], [ "", 196 ], [ "", 209 ], [ "", 202 ], [ "", 206 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Traduit en dates, on passe, avec ce calcul, du 7 au 12 juin en cinq ans pour le « jour de libération ». Notre calcul est tout aussi rationnel que celui de Contribuables, voire plus, puisque nous avons ici pris le montant des recettes fiscales ramené au PIB.- Toutes les taxes ne se valent pas. Second biais de taille : la tromperie sur qui est taxé. En effet, notre « jour de libération » est supposé matérialiser la part de revenu « accaparée » par l’Etat (et ses administrations, comme la sécurité sociale). On l’a vu, ce qu’il mesure en réalité c’est le poids de la dépense publique. Mais il ne tient pas non plus compte d’un autre effet de bord : tous les agents économiques n’ont pas la même fiscalité or cet indicateur agrège ce que payent entreprises, ménages et consommateurs dans un même ratio.C’est pour cela que Molinari effectue son calcul complexe, qui mélange TVA (payée sur chaque bien qu’on achète, à des taux variables suivant le bien et qui achète), impôts sur le revenu (payés par les ménages en fonction de critères comme le nombre d’enfants à charge), cotisations sociales (payées par le salarié ou l’employeur)…On mélange donc ici trois types d’impositions très différents, pour en réalité comptabiliser un poids de la dépense publique dans l’économie. Alors qu’il serait, là aussi, possible de calculer un vrai « jour de libération » pour les individus en ne comptant que les taxes payées par les ménages.- De quel contribuable parle-t-on ? Troisième problème : nulle part Contribuables ou Molinari ne précisent qui est notre « contribuable » enfin libéré, délivré, de son fardeau fiscal : combien gagne-t-il ? Combien a-t-il d’enfants à charge ? Est-il salarié, indépendant ?Bref, on ramène ici tout à une moyenne, qui « écrase » les écarts, pourtant capitaux. Si on se penche sur le détail de l’étude de Molinari, on constate d’ailleurs qu’elle évoque un « salarié moyen ».Selon Molinari, le salarié « lambda » gagne 36 980 euros brut par an, soit 3 081 euros mensuels. Ce qui fait un net de 2 373 euros. Or le salaire moyen en France est de 2 128 euros pour un temps plein dans le privé. La médiane, elle, est à 1 712 euros.Toujours selon Molinari, ce salarié moyen est imposé à hauteur de 2 400 euros sur le revenu. Pourtant, il suffit de faire une rapide simulation pour constater qu’une telle taxation correspond à un célibataire sans enfants. Un ménage comprenant deux salariés gagnant cette somme et trois enfants, par exemple, payera autour de 2 500 euros au total, soit 1 250 euros pour chaque salarié.Même raisonnement pour la TVA : le modèle de Molinari compte 1 648 euros de TVA par an pour son salarié « moyen ». D’où provient ce chiffre ? L’institut ne le précise pas. Il se contente d’indiquer qu’il estime des frais de logements, à 35 % du revenu disponible, et calcule la TVA sur la moitié des sommes restantes, ce qui reste vague.En réalité, un tel indicateur ne serait envisageable que s’il permettait à chacun de calculer son propre « jour de libération », afin d’éviter les effets de moyenne.- La notion de dépense contrainte. Quatrième biais : le raisonnement des libéraux qui usent de ce « jour de libération » est le suivant : lorsque j’ai fini de « payer pour l’Etat », je peux enfin utiliser librement mon argent.Mais ce postulat est attaquable : suis-je « libre » de ne pas payer ma facture d’électricité, par exemple ? Prenons un cas simple : parmi les dépenses de l’Etat figure l’éducation. Si celle-ci était intégralement privatisée, on imagine que la « libération fiscale » interviendrait plus tôt. Pourtant, les parents devraient intégrer à leur comptabilité l’argent nécessaire à payer l’école de leurs enfants.Autre exemple : avec ce raisonnement, tout propriétaire ayant emprunté pour acheter son logement pourrait calculer un « jour de libération du prêt bancaire », et tout locataire un « jour de libération du loyer ». Si vous gagnez 2 000 euros par mois et payez 600 euros de loyer, par exemple, vous serez « libéré » le 19 avril. Ce qui n’a aucun sens.- On paye pour un service. Dernier biais, de fond : cet indicateur ne tient strictement aucun compte de ce qu’on reçoit de l’Etat en échange de son argent. Il n’agrège que les taxes et impôts, mais ne décompte aucunement ce que les individus peuvent recevoir de l’Etat, comme les allocations familiales, par exemple, ou les aides au logement. Selon la CAF, pourtant, près de 30 millions de personnes bénéficient de ses prestations.Ces « transferts sociaux », selon leur appellation officielle, sont l’argent que l’Etat reverse à divers acteurs, et contribuent grandement à diminuer le taux « nominal » de taxation. Or ils ne sont pas comptabilisés dans les études de Contribuables ou Molinari. De même, l’étude ne prend aucunement en compte la qualité des services de l’Etat, ni la contribution de ceux-ci à la croissance économique et à l’activité.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard Vincent Bolloré est intervenu en mai pour empêcher la diffusion sur Canal+ d’un documentaire d’investigation sur le Crédit mutuel, affirme Mediapart, mercredi 29 juillet, dans la foulée du magazine Society. Mi-mai, le premier actionnaire de Vivendi, maison mère de la chaîne cryptée, a téléphoné au directeur général de Canal+, Rodolphe Belmer (limogé depuis), et aurait invoqué ses liens avec Michel Lucas, le patron du Crédit Mutuel, ajoute le site.Dans le reportage, initialement destiné à l’émission « Spécial Investigation », la banque est accusée de favoriser des pratiques d’évasion fiscale de ses clients.Contacté, Vivendi ne fait pas de commentaire. « C’est un problème citoyen »« L’intervention de Vincent Bolloré pour empêcher la diffusion du documentaire que nous préparions ne fait pas de doute », affirme au Monde Jean-Pierre Canet, qui a supervisé le sujet en tant rédacteur en chef de KM, la société dirigée par Renaud Le Van Kim qui produisait aussi le « Grand Journal » sur Canal+, en tout cas jusqu’à ce que Vincent Bolloré lui retire ce dossier en juillet.« Cette affaire pose une question plus vaste : la concentration dans les télévisions privées est-elle un risque pour l’investigation ? Si l’enquête n’est possible que sur le service public, cela réduit beaucoup les choses », pense M. Canet, qui a auparavant été rédacteur en chef deux ans de   « Cash Investigation », l’émission d’Elise Lucet sur France 2, produite par l’agence Premières Lignes. « C’est un problème citoyen, d’autant plus que Canal+ a construit sa réputation sur l’indépendance », rajoute le journaliste, qui publie une tribune jeudi. Censuré sur Canal+, le documentaire a, selon Mediapart, trouvé une diffusion sur France 3 pour cet automne.M. Bolloré est proche de M. Lucas, qui fait comme lui partie du Club des trente, un rassemblement de patrons bretons, pointe Mediapart, qui ajoute que Vivendi a choisi le Crédit mutuel comme banque conseil dans le récent rachat de la société d’édition de Canal+.Lire notre enquête :« Guignols », « Grand journal », coûts : Bolloré secoue Canal+La reprise en main musclée de Canal+ par Bolloré Si les faits sont antérieurs, cette polémique s’ajoute à celle qui est née de la reprise en main musclée de Canal+ par Vincent Bolloré. L’industriel, qui a fait partir le numéro 2, est en train de modeler un nouvel organigramme pour septembre et s’est intéressé personnellement à la grille de rentrée. Le « Grand Journal » a été arrêté dans sa forme actuelle et « Les Guignols » sont passés en crypté. Les auteurs historiques de l’émission ont été également été remerciés. Des rumeurs donnent aussi sur le départ des cadres comme Ara Aprikian, patron des antennes gratuites, ou Alice Holzman, responsable des abonnements en France.« Une émission de télévision ne mérite pas qu’on descende dans la rue et Vincent Bolloré est maître chez lui, mais les méthodes sont brutales et socialement violentes », dénonce M. Canet, qui fait partie de l’équipe de KM où l’annonce début juillet de l’arrêt du « Grand journal » a fait l’effet d’une douche froide, car l’émission avait été confirmée pour la saison prochaine. « J’ai travaillé au “Grand Journal”, on a appris la fin par la presse, merci Bolloré », a ironisé une intermittente qui a travaillé huit ans pour le talk-show animé par Michel Denisot puis Antoine de Caunes, dans une tribune anonyme publiée sur le site participatif de L’Obs, Le Plus.Ambiance de « remaniement ministériel »En interne, un salarié de Canal+ confiait ces derniers jours que l’ambiance ressemblait à celle entourant un « remaniement ministériel », en allusion aux réorganisations en cours. Le discours stratégique du nouveau directeur général Maxime Saada en a rassuré certains et le chamboulement d’organigramme a été annoncé à l’avance par Vincent Bolloré, relativise-t-il toutefois. Tout en reconnaissant que les rumeurs sur les noms de cadres qui se verraient remerciés « bouleversent » les équipes.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Fini la « troïka ». Aujourd’hui la presse grecque se demande comment appeler le nouveau groupe des représentants des créanciers du pays, qui ne sont plus trois mais quatre. Le « quartet » ? Trop musical ironise-t-on dans la presse conservatrice, qui penche plus pour « quadrige » (quadriga), du nom de ce char de l’Antiquité tiré par quatre chevaux de front.Declan Costello, qui dirige l’équipe de la Commission européenne, et Rasmus Rüffer, qui coiffe celle de la Banque centrale européenne (BCE), sont déjà à Athènes depuis deux jours. Le nouveau venu Nicola Giammarioli, représentant le Mécanisme européen de stabilité (MES), devait arriver mercredi 29 juillet.Quant à Delia Velculescu, du Fonds monétaire international (FMI), attendue depuis plusieurs jours déjà, elle a de nouveau repoussé son arrivée à jeudi, sans donner d’explication particulière.Lire sur Les Décodeurs :Et le Parlement grec adopta un neuvième plan d’austérité en 6 ansÉvaluer l’état des finances publiquesCes quatre chefs de délégation devraient rencontrer le ministre des finances grec, Euclide Tsakalotos. Pour l’instant, selon des sources gouvernementales, ils n’auraient pas demandé de rendez-vous avec d’autres ministres.Mais leurs équipes sont déjà à pied d’œuvre depuis mardi 28 juillet pour notamment évaluer l’état des finances publiques et préciser le montant des prêts, qui seront nécessaires dans les trois prochaines années ; une somme de plus de 80 milliards d’euros sur trois ans a été évoquée.Plusieurs rendez-vous à la Banque centrale grecque ou au secrétariat général de la comptabilité nationale devraient ainsi permettre de cerner si, oui ou non, la Grèce sera capable d’atteindre l’objectif initial d’une croissance de 0,5 % de son PIB cette année. Selon des sources grecques, mais aussi des estimations provenant à la fois de la Commission européenne et du FMI, le pays semblerait plutôt se diriger vers un recul du PIB compris entre - 2 % et - 4 %.Lire le décryptage :Un « Grexit » coûterait plus cher à la zone euro qu’un allègement de la detteDiscussions techniques bouclées d’ici au 31 juilletDe ce chiffre découlera notamment le montant de l’aide nécessaire dans les tout prochains mois, mais aussi celui des économies qui seront exigées des Grecs en retour et donc la définition de nouvelles mesures à adopter.Car les créanciers semblent bien décidés à ce qu’un nouveau train de mesures/réformes soit adopté avant la conclusion de l’accord final qui permettra de débloquer une première somme pour que la Grèce puisse rembourser 3,5 milliards d’euros à la BCE le 20 août.Le sujet pourrait donner lieu à quelques frictions. Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a en effet précisé dans un entretien, mercredi à la radio grecque, qu’il entendait « respecter ni moins, ni [surtout] plus que ce qui a été négocié dans le cadre de l’accord » du 13 juillet.Les négociations dites techniques doivent être bouclées d’ici à vendredi 31 juillet et elles pourraient s’accompagner de discussions « de suivi » durant le week-end si nécessaire, estime-t-on au ministère des finances grec.Il n’y a pas de « date limite fixe » pour la conclusion d’un protocole d’accord, a expliqué Mina Andreeva, porte-parole de la Commission européenne. Si tout le monde s’en tient aux engagements pris lors du sommet des 12-13 juillet, « un accord d’ici à la seconde quinzaine d’août est envisageable », a-t-elle ajouté.Pas encore de réouverture de la BourseLa réouverture de la Bourse d’Athènes, annoncée de jour en jour depuis deux semaines, n’aura pas lieu jeudi 30 juillet comme attendu, mais dans les prochains jours, sans qu’aucune date ne soit précisée.La BCE a autorisé, mardi, une réouverture, mais sous conditions, en limitant notamment les mouvements des entrepreneurs grecs afin d’éviter le transfert vers les marchés de leurs réserves bancaires.Techniquement les banques doivent organiser ces restrictions, ce qui expliquerait ce nouveau report. Le ministère des finances grec n’a toujours pas publié le décret organisant cette réouverture.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Breteau et Samuel Laurent Une nouvelle fois, le chômage a (faiblement) augmenté en juin, selon la dernière livraison de chiffres de Pôle emploi. Et une nouvelle fois, la majorité socialiste et François Hollande doivent assumer : ils ne sont pas parvenus à faire diminuer le nombre de demandeurs d’emploi, qui reste croissant depuis 2008 et la crise financière.La situation française est-elle particulièrement mauvaise en Europe ? Pour le savoir, nous avons voulu regarder deux éléments : d’un côté, le niveau du chômage dans les 28 pays de l’Union européenne (UE). Mais aussi et surtout, l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi dans chaque pays depuis 2008, en comparaison avec la moyenne européenne.La carte ci-dessus vous permet d’afficher les deux types de données. La couleur montre le niveau de chômage d’un pays en mai 2015 (derniers chiffres disponibles à l’échelle européenne), et en passant votre souris sur ledit pays, vous pouvez afficher une courbe montrant l’évolution du chômage depuis sept ans.Deux constats s’imposent : d’une part, le niveau du chômage place la France du côté des pays « latins » (Italie, Espagne), où il est plus élevé, plutôt que du côté des pays tels l’Allemagne ou le Royaume-Uni, où il est plus faible.D’autre part, on constate que la courbe du chômage en France épouse assez bien celle de la moyenne de l’Union européenne, et ce depuis plusieurs années.Lire sur Les Décodeurs :Le chômage stable est-il le résultat d’une « manipulation » ?Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.07.2015 à 16h25 • Mis à jour le28.07.2015 à 19h25 | Dominique Gallois Un an après l’annonce de leurs « fiançailles », le groupe public français d’armements terrestres Nexter Systems et son homologue privé allemand KMW (ex-Krauss Maffei) entérineront officiellement leur rapprochement mercredi 29 juillet, donnant naissance à un « Airbus du char d’assaut ».Nexter Systems (ex-GIAT Industries) est le fabricant du char Leclerc. KMW fabrique le char Léopard. Les deux groupes apporteront chacun la totalité de leur capital à une holding basée aux Pays-Bas, qui sera détenue à parité. Il s’agit là de la première grande manœuvre industrielle franco-allemande dans l’armement terrestre, même si le sujet était évoqué depuis plus de dix ans.En attente du feu vert français et européenL’union des numéros quatre et cinq mondiaux permettra aux deux entreprises de taille similaire, de créer un ensemble pesant 1,7 milliard d’euros de chiffre d’affaires et employant 6 000 personnes.Ce nouvel ensemble sera l’un des principaux acteurs européens, mais, s’il devancera l’allemand Rheinmetall, il se situera loin derrière des géants américain General Dynamics et britannique BAE Systems, quatre fois plus gros.Au préalable, côté français, il faudra toutefois que la loi Macron (et le décret), qui autorise à privatiser Nexter, soit publiée.Du côté des autorités de la concurrence à Bruxelles, les initiateurs de l’accord redoutent peu l’accusation de position dominante, car l’industrie de l’armement terrestre est encore très morcelée en Europe, avec une dizaine de firmes.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.07.2015 à 15h49 • Mis à jour le28.07.2015 à 18h23 | Philippe Jacqué Après General Motors, c’est Ford qui a présenté des résultats financiers plus que solides, mardi 28 juillet. Au deuxième trimestre, le constructeur américain a présenté un bénéfice opérationnel de 2,9 milliards de dollars (2,6 milliards d’euros), en hausse de 10 %. Son bénéfice net atteint 1,9 milliard de dollars, en progression de 44 %. Du jamais vu depuis quinze ans, selon le groupe.Il faut dire qu’en 2014, Ford avait fait face à d’importantes dépenses de lancement de nouveaux véhicules. Et la nouveauté semble payer. Le chiffre d’affaires pour le trimestre s’est établi à 37,3 milliards de dollars, 2 milliards de mieux qu’attendu par les analystes. Sur l’ensemble du premier semestre, Ford réalise un chiffre d’affaires de 71,2 milliards de dollars, en léger retrait, pour 2,8 milliards de bénéfice net.Sur les six premiers mois de l’année, le groupe a écoulé 3,2 millions de voitures, un chiffre relativement stable par rapport au premier semestre 2014. Il est toujours porté par les États-Unis, l’Asie et la reprise de l’Europe, mais il perd du terrain en Amérique latine.Sur l’ensemble du semestre, Ford réalise l’essentiel de ses bénéfices avant impôts en Amérique du Nord. Il a amassé 3,9 milliards de dollars sur cette zone. Et le deuxième trimestre a été deux fois plus fort que le premier trimestre.En Asie, qui inclut la Chine, Ford a dégagé sur le premier semestre 300 millions de dollars de bénéfice.Coûts de restructurationEnfin, en Europe, l’entreprise affiche des comptes proches de l’équilibre. Après avoir perdu 185 millions de dollars au premier trimestre, il a limité la perte à 14 millions de dollars au deuxième trimestre, contre un gain de 14 millions sur la même période en 2014.En cumulé, Ford accuse une perte de 199 millions de dollars sur le Vieux continent au premier semestre. C’est un peu moins bien qu’au premier semestre 2014. Sur cette période, le groupe avait perdu sur la zone 180 millions de dollars. Et ce alors que le constructeur vend d’avantage de véhicules à de meilleurs prix.L’essentiel des pertes provient des coûts de restructuration du groupe, qui a décidé de fermer trois usines en Europe ces deux dernières années.Cependant, grâce à ce bon second trimestre, Ford assure qu’il tiendra en 2015 son objectif d’un bénéfice opérationnel annuel compris entre 8,5 et 9,5 milliards de dollars. « Nous avons réalisé un excellent deuxième trimestre, un très bon premier semestre et nous sommes certains que la deuxième moitié de l’année sera encore meilleure », insiste Mark Fields, le PDG de Ford.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano et Pierre Breteau C’est un simple changement de méthodologie assure-t-on à Pôle emploi, une « modification de procédure » dans l’établissement des chiffres du chômage depuis le mois de juin 2015.Derrière la novlangue administrative, la stabilisation du chômage le mois dernier, qualifiée de « manipulation » des chiffres par certains membres de l’opposition, tient principalement à un mode plus fin de classement des chômeurs inscrits à Pôle emploi.Lire les dernières informations :Chômage : quasi-stabilité au mois de juinDes données plus précisesDepuis juin 2015, Pôle emploi a accès à des « données administratives plus complètes », qui lui permettent de classer plus précisément les demandeurs d’emplois dans ses cinq catégories :catégorie A : ceux qui n’ont pas du tout travaillé dans le mois qui a précédé ;catégorie B : les demandeurs d’emploi ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois écoulé ;catégorie C : ceux qui ont eu une activité réduite supérieure à 78 heures ;catégorie D : les demandeurs d’emploi dispensés de recherche en raison d’un stage, d’une formation ou d’une maladie :catégorie E : dispensés de recherche d’emploi car déjà employés (en contrat aidé, par exemple).L’agence explique que grâce à une meilleure coordination avec l’Agence de services et de paiement (ASP), elle dispose d’informations plus fiables sur « les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI) » – ce qui a permis de reclasser tous les chômeurs inscrits à tort dans les catégories A, B et C vers les catégories D et E, qui regroupent les personnes ne recherchant pas activement un emploi.ExemplePierre, inscrit comme demandeur d’emploi sans activité (catégorie A), a signé en avril 2015 un contrat de service civique. Problème : Pôle emploi n’en a pas été informé, et continuait à le considérer comme chômeur de catégorie A, lui versant toujours ses allocations chômage.Mais en juin 2015, l’agence nationale du service civique a donné son accord à l’Agence de services et de paiement (ASP) pour qu’elle transmette chaque mois à Pôle emploi la liste des jeunes en service civique qu’elle a la charge de rémunérer. Résultat : Pôle emploi a reclassé Pierre en catégorie D et suspendu le versement de ses allocations jusqu’à la fin de son contrat.Sans ce changement de méthodologie, la baisse de 16 800 inscrits observée dans les trois premières catégories – les plus scrutées – aurait été une hausse de 8 000. Le nombre de chômeurs dans les dernières catégories aurait quant à lui été stable, au lieu d’augmenter de 24 800 : #container_14380749994{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14380749994{ height:500px; } #container_14380749994 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14380749994 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14380749994 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14380749994 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'évolution mensuelle du chômage en juin 2015En France métropolitaineSource : Pôle emploi(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14380749994", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#cccccc","#f19300","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, formatter:function(){ 0) ? 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Bassères. Mécaniquement, le contingent des radiés qui sortent des statistiques parce qu’ils oublient d’« actualiser » leur situation auprès de l’agence était plus faible que d’habitude, ce qui a grossi le nombre de chômeurs inscrits, et doublé l’ampleur de la hausse.Réprimandé par le ministère du travail, le directeur de Pôle emploi a promis de revenir à « la règle d’une seule relance par SMS, quel que soit le mois », pour éviter de fausser les statistiques d’un mois sur l’autre.Lire aussi : Chômage : le biais de François HollandePierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.07.2015 à 15h17 • Mis à jour le28.07.2015 à 16h17 Le constructeur automobile américain General Motors (GM) a annoncé mardi 28 juillet qu’il allait investir 5 milliards de dollars (4,5 milliards d’euros) pour produire une nouvelle gamme de véhicules sous la marque Chevrolet pour les pays émergents. Ces automobiles sont destinées principalement à la Chine, à l’Inde, au Brésil et au Mexique. Elles doivent entrer sur ces marchés à partir de 2019. GM, qui s’associe pour la circonstance au constructeur chinois SAIC Motor, compte en produire 2 millions d’unités par an.Ces voitures seront plus tard exportées vers d’autres pays émergents mais ne seront pas vendues aux Etats-Unis et en Europe, affirme le troisième groupe automobile mondial. GM donne peu de détails sur cette gamme. Il ne précise pas s’il s’agira de citadines, de berlines, de monospaces crossover ou de SUV. Le géant de Detroit précise qu’il se concentrera sur la connectivité, les économies en carburant et la sécurité. Le but de GM est de se placer sur un segment encore inoccupé. Il ajoute que la plupart des pièces de ces voitures seront communes et qu’il aura recours à des fournisseurs et sous-traitants locaux.Remplacer des véhicules commercialisés actuellement par des automobiles conçues pour utiliser des pièces et une architecture communes permettrait à GM de réduire considérablement ses coûts à l’image de son rival et compatriote Ford. Le but est de « répondre aux changements des besoins des clients sur ces marchés (…) et de profiter de leur croissance », souligne Dan Ammann, président de GM. Les marchés émergents vont représenter la « grande majorité » de la croissance de l’industrie entre 2015 et 2030, selon lui. Samuel Laurent Retour de boomerang pour le patron de la toute puissante fédération nationale des exploitants agricoles (FNSEA). Xavier Beulin, qui était en tête des mobilisations d’éleveurs, est désomais contesté par sa base, et notamment par les éleveurs en colère.Critiqué pour son train de vie et ses multiples casquettes, M. Beulin a dû se fendre de deux courriers en quelques jours pour tenter de s’expliquer, non seulement sur sa gestion de la crise, mais surtout sur sa propre situation. Car outre son rôle de patron du plus puissant syndicat agricole français, Xavier Beulin est aussi un businessman, à la tête de plusieurs sociétés, qui sont parfois bien loin des préoccupations des éleveurs.Lire notre portrait publié en 2014 : Xavier Beulin, l’« agrobusiness man », va rempiler à la tête de la FNSEAUn grand céréalierLorsqu’il accède à la tête de la FNSEA en 2010, M. Beulin est le premier céréalier à prendre cette fonction, qui était jusqu’ici occupée par des éleveurs. Il l’emporte d’ailleurs d’une courte tête (cinq voix) devant un éleveur laitier.Enfant d’agriculteurs, Xavier Beulin exploite avec son frère et deux cousins 500 hectares de cultures, mais aussi un atelier de lait, dans les environs d’Orléans. Propulsé très jeune à la tête de cette exploitation, il s’engage également dans le syndicalisme agricole, d’abord aux Jeunes agriculteurs, puis à la FNSEA.L’un de ses mentors, Jean-Claude Sabin, figure de l’agriculture du Sud-Ouest, est aussi le fondateur de Sofiprotéol, un groupement de céréaliers créé en 1983. Xavier Beulin lui succède à la tête de cet empire de l’agroalimentaire français, dont le nom est peu connu des consommateurs mais qui détient des marques d’huiles comme Lesieur ou Puget, ou d’œufs (Matines).L’empire Avril-SofiprotéolXavier Beulin préside depuis 2000 la société Avril (ex-Avril-Sofiprotéol), un groupe créé en 1983 par les producteurs d’oléagineux, et devenu un acteur majeur de l’agriculture en France.Avril travaille dans deux domaines : la fabrication d’huiles végétales (colza, tournesol) et ses déclinaisons (biocarburants, sauves condimentaires, chimie…) ; et l’alimentation animale (tourteaux issus du colza et du tournesol et destinés à nourrir le bétail, mais aussi transformation et commercialisation des œufs, du porc ou de la volaille).Sa filiale, Sofiprotéol, « intervient financièrement tout au long des filières des huiles et protéines et de secteurs connexes comme la transormation laitière ». Sofiprotéol prête en fait de l’argent à des agriculteurs et à des industriels des filières agroalimentaires.Au sein du conseil d’administration du groupe Avril, on trouve Jean-Pierre Denis, ancien secrétaire général adjoint de Jacques Chirac à l’Elysée et actuel président de Crédit Mutuel Arkéa et Crédit Mutuel de Bretagne, deux des plus gros pôles régionaux de la banque, mais aussi l’ancienne patronne d’Areva, Anne Lauvergeon.Avril compte plus de 8 000 salariés et réalise un chiffre d’affaires annuel d’environ 7 milliards d’euros. Le groupe est numéro 1 des œufs et de la nutrition animale en France, mais aussi premier producteur de biodiesel et d’oléochimie en Europe. En décembre 2013, François Hollande est venu en personne prononcer un discours élogieux pour les 30 ans du groupe.Consulter la liste des filiales du groupe sur le site reporterre.netDe multiples casquettesXavier Beulin possède de très nombreuses casquettes. Syndicalement, il préside non seulement la FNSEA, mais aussi l’EOA (alliance européenne des oléo-protéagineux). Il est aussi vice-président du COPA-COGECA, le syndicat agricole européen le plus puissant.Il préside encore d’autres instances : l’Ipemed (Institut de prospective économique du monde méditerranéen), un think tank créé par Jean-Louis Guigou, mari de la socialiste Elisabeth Guigou, et qui fut financé par Aziz Miled, proche du clan de l’ex-président tunisien Ben Ali. La présidence de l’Ipemed s’accompagne pour M. Beulin de celle d’un autre groupe de réflexion, l’Euro-Mediterranean Competitiviness Confederation.M. Beulin siège également comme administrateur représentant des professions agricoles au Crédit Agricole, et administrateur de CACIF (Crédit agricole capital investissement et finances), une filiale d’investissement spécialisée notamment dans l’agriculture et l’agro-alimentaire.Il est en outre président du conseil économique, social et environnemental (CESER) de la région centre, mais aussi président du conseil de surveillance du port autonome de La Rochelle, deuxième port français pour l’exportation de céréales.Autant de casquettes qui font dire à ses détracteurs que l’homme n’a plus grand-chose d’un agriculteur, ce que ce dernier conteste vivement.Conflits d’intérêt en sérieCes multiples rôles finissent par poser question : Xavier Beulin évoque régulièrement l’Afrique et le Maghreb comme des partenaires potentiels pour l’agriculture européenne, mais le fait-il en tant que syndicaliste agricole, président de l’Ipemed, ou patron du groupe Sofiprotéol, qui vient d’investir dans plusieurs pays d’Afrique et ne cache pas qu’« il s’agit d’un axe majeur de son développement » ?La question se pose à de nombreux niveaux. Ainsi, selon un rapport de la Cour des comptes en 2012, Sofiprotéol a pu bénéficier durant des années d’une « rente de situation » sur le marché des biocarburants, les agriculteurs recevant « des aides pour ne rien produire sur leurs surfaces en jachère » et cédant donc leur colza à un prix « seulement un peu supérieur au coût marginal de production », ce qui a largement aidé le groupe à se lancer. Or ces aides étaient arbitrées entre autres par… la FNSEA.Sur les réseaux sociaux, une citation de Périco Légasse, rédacteur en chef de la rubrique Gastronomie et vins du magazine Marianne, a été beaucoup relayée, expliquant que Sofiprotéol fut aussi importateur de poulets industriels étrangers via l’une de ses filiales (Farmor). Si le groupe a, depuis, revendu une large partie de cette activité, ce fut effectivement le cas jusqu’en 2014.Sofiprotéol est un acteur majeur de l’agroalimentaire en Europe. Il a ainsi pris le contrôle de Glon Sanders (alimentation animale), et, s’il a échoué à racheter le volailler breton Doux en 2012, il reste présent à tous les échelons des filières d’élevage, comme fournisseur d’alimentation, mais aussi comme acheteur d’œufs ou transformateur de produits issus du porc. Comment, dès lors, ne pas poser la question du conflit d’intérêt ?Dans sa lettre aux agriculteurs, lundi 27 juillet, M. Beulin assume :« Je préside la FNSEA avec une fierté que les mots ne sauraient traduire. Et oui, je préside aux destinées d’Avril (Sofiprotéol), un groupe qui exprime la réussite non pas de Xavier Beulin, mais celle de milliers d’agriculteurs engagés dans les débouchés et la valeur ajoutée. Aller plus loin, ce serait donner du plaisir à nos détracteurs, ceux-là même qui vocifèrent sans proposer, qui salissent sans comprendre, qui jugent sans savoir. »Lire les dernières infomations :Nouvelle journée de mobilisation et de discussions pour les agriculteursSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.07.2015 à 11h37 • Mis à jour le28.07.2015 à 17h55 Des agriculteurs ont poursuivi leurs actions dans plusieurs départements, mardi 28 juillet, alors que le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, détaillait des mesures du plan d’urgence dévoilé la semaine dernière, destinées à alléger l’endettement des éleveurs.Avec ses homologues des finances, Michel Sapin, et de l’économie, Emmanuel Macron, M. Le Foll a notamment annoncé que les jeunes éleveurs en difficulté pourraient bénéficier d’un report du remboursement de leur dette.Plusieurs centaines d’agriculteurs lorrains, éleveurs comme céréaliers, ont dressé des barrages filtrants sur l’A4 et l’A31, près de Metz, provoquant des bouchons de plusieurs kilomètres sur l’autoroute et saturant le réseau secondaire adjacent. Ils ont l’intention de « contrôler tous les camions frigorifiques, pour repérer la viande d’importation ».Un autre barrage filtrant a été installé à Phalsbourg (Moselle), à une centaine de kilomètres plus à l’est, où se rejoignent la N4 et l’A4, provoquant près de 11 kilomètres de bouchons à midi.Dans le Gers, quelques centaines d’agriculteurs ont dressé des barrages filtrants aux entrées du village de Marciac, hôte depuis lundi du plus important festival de jazz de France. Les agriculteurs ont également « contrôlé l’ensemble des restaurants de la ville », selon la FDSEA.Dans les Pyrénées-Atlantiques, quelque 200 éleveurs ont procédé à des « inspections » d’abattoirs et de grossistes en divers points du département, et d’une société de transformation à Saint-Palais.A Rouen, des « contrôles » ont visé les cantines de la préfecture de Haute-Normandie et du conseil régional.A Bourg-en-Bresse, dans l’Ain, quelques dizaines de tracteurs ont convergé vers le centre, à l’appel de la Confédération paysanne et de l’APLI (association des producteurs de lait indépendants), se contentant de défiler en cortège pour se démarquer des actions de la FNSEA. Il faut, selon eux, « réguler la production ».Dans l’Indre, une centaine d’éleveurs ont bloqué cinq grandes surfaces de La Châtre, devant lesquelles du fumier a été déversé tandis que des tracteurs bloquaient les accès.Lire le décryptage :Comment savoir si votre viande vient de France ?« Distorsions de concurrence »Pour dénoncer les « distorsions de concurrence » dont ils seraient victimes, des agriculteurs s’en sont pris lundi à des camions transportant des produits allemands et espagnols. Ces actions commencent à irriter les éleveurs des autres pays de l’Union européenne, dont les productions sont souvent achetées moins cher que celles de leurs homologues français.La fédération allemande du secteur laitier, la MIV, a ainsi annoncé lundi qu’elle avait écrit à Bruxelles pour demander le soutien de la Commission européenne contre ce qu’elle considère elle-même comme des mesures anticoncurrentielles contre les produits allemands.Bruxelles a réagi mardi midi, en demandant à la France de garantir la libre circulation des marchandises. Un porte-parole de la Commission, Daniel Rosario, a déclaré à la presse que l’exécutif européen était en contact avec les autorités françaises : « On les a priées de nous tenir informés des entraves potentielles à la libre circulation des marchandises et de nous notifier les mesures prises pour résorber les entraves. »Lire le décryptage :Prix du lait : en Allemagne, « nous avons les mêmes difficultés que les agriculteurs français » Alain Beuve-Méry Cela s’appelle tout simplement Grey et cela coûte 17 euros pour 556 pages. Le quatrième volet des aventures érotiques du milliardaire Christian Grey et de l’étudiante Anastasia Steele, rédigé par l’auteure britannique E.L. James, paraît, mardi 28 juillet, aux éditions Jean-Claude Lattès.Avec un tirage prévu de 400 000 exemplaires pour la France – 500 000 exemplaires en incluant la Belgique, la Suisse et le Canada – il s’agit, pour l’heure, de la sortie la plus massive de l’année. Avant les gros tirages de la rentrée littéraire et surtout la parution du 36e album d’Astérix, Le papyrus de César, prévue pour le 22 octobre.Le succès devrait forcément être au rendez-vous. La France n’a, en effet, pas échappé au raz-de-marée éditorial de cette romance sirupeuse, parue à partir de 2012. Les trois premiers volumes, Cinquante nuances de Grey, Cinquante plus sombres, Cinquante plus claires se sont écoulés au total, toutes éditions confondues, à 7,2 millions d’exemplaires.C’est grâce au flair et à l’absence de préjugés d’Isabelle Laffont, patronne des éditions Lattès, que le groupe Hachette a réalisé cette excellente opération commerciale. Le chiffre d’affaires de Lattès en 2013 a même correspondu au chiffre d’affaires cumulé des quatre autres maisons littéraires d’Hachette Livre (Grasset, Fayard, Stock et Calmann-Lévy).Paru le 18 juin aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, le 4e volume, qui raconte l’histoire de l’étudiante et du milliardaire du point de vue de Christian, a été numéro un des ventes pendant quatre semaines avant d’être détrôné par Go Set a Watchman (« Va et poste une sentinelle ») de Harper Lee, l’auteur du best-seller Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur.Trois livres, 125 millions d’exemplaires vendusGrey s’est déjà vendu à plus d’un million d’exemplaires, en langue anglaise. Le tirage a quant à lui dépassé les deux millions. Le livre est aussi sorti le 3 juillet en Espagne et le 16 juillet en Italie, où la trilogie avait rencontré un grand succès.La trilogie d’origine s’est vendu à plus de 125 millions d’exemplaires dans le monde. L’adaptation au cinéma du premier tome a rapporté 570 millions d’euros. Un deuxième film devrait sortir sur grand écran, en février 2017.Initialement prévue pour le 10 septembre, la sortie de Grey, cinquante nuances de Grey par Christian, a été avancée au 28 juillet. Pour réaliser cette prouesse – le livre est paru en langue anglaise le 18 juin –, il a fallu mobiliser une équipe de trois traducteurs : la québécoise Denyse Beaulieu, ainsi que Dominique Defert et Carole Delporte.En septembre 2014, la rentrée littéraire avait été bousculée par le lancement surprise de Merci pour ce moment, de Valérie Trierweiller, publié aux éditions des Arènes. Le titre de l’ex-compagne du chef de l’Etat avait capté une grande partie du lectorat qui, traditionnellement, achète les titres parus fin août début septembre.C’est pour échapper à ce dilemme et parce que Lattès publie à la rentrée le nouveau roman de Delphine de Vigan, D’après une histoire vraie, sur laquelle la maison nourrit de grands espoirs qu’elle a avancé la publication de Grey.Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre La chute de la construction de logements en France n’est pas encore enrayée, après sept ans de baisse d’activité, à peine ralentie par le plan de relance des années 2009-2011. Mais quelques signaux positifs émergent néanmoins puisque, pour la première fois depuis neuf mois, les permis de construire sont repartis à la hausse.Au deuxième trimestre, le nombre de permis de construire accordés (92 100 logements neufs) a ainsi progressé de 3,9 % par rapport au deuxième trimestre 2014. Mais l’évolution des mises en chantier reste encore négative : - 7,4 % sur un an, à 86 100 logements. Fin juin, sur les douze mois écoulés, le rythme de production de logements s’établit à 344 000 (- 5,8 %), loin des 500 000 espérés. Légère amélioration des carnets de commandesLe moral des professionnels – promoteurs, artisans et entrepreneurs de travaux publics – est néanmoins meilleur, selon une enquête de l’Insee menée en juillet. Ils sont moins nombreux qu’en avril à redouter une baisse d’activité dans les mois à venir.Autre signe positif : le délai moyen d’ouverture d’un chantier, à compter de l’obtention du permis de construire, diminue : 4,7 mois pour une maison, 8 mois pour un immeuble.Les artisans constatent, en juillet, « une légère amélioration des carnets de commandes, qui représentent 72 jours de travail contre 66 en avril, notamment dans le secteur de l’entretien-amélioration et des performances énergétiques, et laisse espérer un second semestre plus favorable », selon Patrick Liébus, président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment.Reprise tardive et partielleMais l’emploi souffre encore : seules 4 % de ces entreprises envisagent d’embaucher et 10 % de licencier ou ne pas renouveler des contrats.« C’est enfin une bonne nouvelle, même si la reprise est tardive et partielle, puisqu’elle concerne surtout les maisons, ce qui est favorable aux artisans », commente Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment.« Cela démontre que lorsque le gouvernement prend des mesures énergiques, elles fonctionnent », analyse-t-il, faisant référence au plan Valls annoncé le 29 août 2014. « L’amélioration ne se concrétisera cependant qu’en 2016 et 2015 restera une mauvaise année pour le bâtiment », conclut M. Chanut.Certaines régions profitent de l’embellie, par exemple l’Alsace (+ 12,9 % pour les permis de construire et +12,8 % pour les mises en chantier), Provence-Alpes-Côte d’Azur (+5,6 % de permis de construire) ou la Picardie (+7 %). L’Ile-de-France persiste, en revanche, dans la morosité.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Soutenir les actions des entreprises cotées à Shanghaï et Shenzhen, mais jusqu’à quel point et jusqu’à quand ? C’est tout le dilemme actuel des autorités chinoises, confrontées à une très forte volatilité des marchés. Au printemps, c’est la – trop – rapide ascension des Bourses (152 % sur un an au 12 juin), financée essentiellement sur de l’endettement, qui avait alarmé l’Etat chinois.Avant l’été, c’est la chute des indices boursiers, qui l’avait contraint à intervenir pour soutenir les cours. Cette politique d’« assistance » est toujours en vigueur. Elle a d’ailleurs été réaffirmée lundi 27 juillet. Mais Pékin ne souhaite pas qu’elle contribue à générer de nouvelles… fortes hausses.Une chose est sûre en tout cas : en ce début de semaine, le marché boursier chinois est entré dans une nouvelle phase de turbulences. L’indice Composite de Shanghaï a subi d’importantes variations mardi 28 juillet, entamant la séance par une chute de 4 %, avant de finir la journée sur une baisse de 1,68 %. La veille, il avait enregistré sa plus forte chute depuis huit ans, dégringolant de 8,5 % sur une seule séance. Plus de la moitié des valeurs avaient atteint le plancher de variation de 10 % sur une séance toléré par le régulateur. Le deuxième marché du pays, Shenzhen, a, lui aussi, subi une baisse de 7 % sur la journée de lundi, avant de clore sur une baisse de 2,24 %, mardi.Nombre d’investisseurs paraissent décidés à prendre leurs gains. Ils craignent que le rebond intervenu sur les marchés, après le plus bas enregistré le 8 juillet, soit bientôt effacé. Les indices boursiers ont repris 6 % en trois semaines (+ 17 % avant la séance de lundi). Mais c’est essentiellement grâce au soutien apporté par Pékin, qui a exigé des grandes banques du pays qu’elles prêtent à un fonds, baptisé China Securities Finance Corporation, chargé d’appuyer, lorsque nécessaire, le cours des grands groupes du pays.Lire pour comprendre le contexte :La machine de guerre de Pékin pour ramener l’ordre à la BourseRécupérer ce qu’il y a à gagner tant qu’il en est encore tempsBeaucoup de financiers redoutent une dégringolade lorsque s’estompera ce soutien artificiel et préfèrent donc récupérer ce qu’il y a à gagner tant qu’il en est encore temps, car ils ne croient pas cet équilibre durable. Et, surtout, les investisseurs chinois voient bien que ce rebond des marchés est décorrélé des fondamentaux de la deuxième économie de la planète qui, eux, restent peu encourageants.Lundi matin, des statistiques officielles ont fait état d’une baisse de 0,3 % des bénéfices des industriels chinois au mois de juin, alors qu’ils étaient à la hausse les deux mois précédents. Vendredi 24 juillet, l’indice de production des usines et mines du pays, compilé pour le groupe de presse économique Caixin, indiquait la plus forte contraction de l’activité dans l’industrie chinoise depuis quinze mois.Si la police a ouvert des enquêtes sur plusieurs traders pariant à la baisse – une manière de mettre les autres en garde –, le régulateur a répété, lundi, qu’il ne fera preuve d’aucune tolérance envers ceux qui « s’engageraient dans des ventes à découvert malveillantes ». Les actionnaires majeurs et dirigeants d’entreprise ont d’ailleurs reçu l’ordre de ne pas vendre leurs titres en ce moment et les nouvelles introductions en Bourse ont été suspendues.Lundi, l’agence Reuters signalait que China Securities Finance Corporation a rendu plus tôt que prévu une partie des fonds empruntés auprès des grandes banques chinoises, appuyant les rumeurs circulant entre traders d’une prochaine réduction de l’appui de Pékin.Lire nos explications :Chine : à la Bourse, les investisseurs anticipent la fin du soutien de l’Etat« Le marché décidera quel prix il juge le plus acceptable »Après la séance de lundi, au cours de laquelle la première place de Chine continentale a subi sa plus forte baisse depuis 2007, le régulateur a dû préciser que le fonds soutenu par l’Etat injectera à nouveau de l’argent pour éviter les « risques systémiques ». La semaine précédente, la commission de régulation boursière avait déjà été contrainte de démentir un article d’un magazine économique respecté, Caijing, selon lequel elle réfléchissait au moyen de réduire son appui au marché.Pour Chen Jiahe, chef de la stratégie chez Cinda Securities, aussi forte que soit son emprise sur l’économie, le gouvernement chinois n’a pas, à lui seul, le pouvoir de retenir la Bourse à terme. « Le gouvernement ne peut soutenir les cours éternellement, le marché décidera à un moment quel prix il juge le plus acceptable », juge M. Chen.Selon lui, la volatilité actuelle est fortement liée au fait que quantité d’investisseurs ont emprunté les fonds qui leur ont permis de profiter de la hausse sur l’année écoulée et se trouvent d’autant plus inquiets au moindre retournement. « Ce levier suscite un effet domino quand intervient une vague de vente. Depuis début juillet, les petits investisseurs paniquent, or ils représentent 90 % des volumes d’échange ». Les mouvements de balancier en sont d’autant plus anxiogènes.La politique de sauvetage du gouvernement montre ainsi ses limites. Même la très officielle agence de presse Chine Nouvelle a relevé, lundi, que si certains économistes ont salué la démarche du gouvernement, évitant une contamination au reste de l’économie, « certains suggèrent que des mesures basées davantage sur le marché soient adoptées car ils considèrent que l’intervention du gouvernement ne fait que repousser l’inévitable. »Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel et La Matinale Est-ce le signe que la courbe du chômage est sur le point de s’infléchir ? Au mois de juin, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est élevé à un peu plus de 3,553 millions en métropole, soit une très légère hausse de 1 300 par rapport au mois précédent, selon les statistiques rendues publiques, lundi 27 juillet, par le ministère du travail et par Pôle emploi.En mai, l’accroissement avait été nettement plus fort (+ 16 200). Si cette légère hausse enregistrée le mois dernier est bien inférieure, elle est à prendre avec précaution, car les modes de calcul de Pôle Emploi viennent de changer. Sans cette modification de calcul, le nombre de demandeurs au mois de juin aurait été de 11 300.Selon ce nouveau mode de calcul qui permet de mieux prendre en compte les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat aidé, le nombre de chômeurs n’ayant pas du tout travaillé dans le mois s’établit à 3 553 500, auxquels il faut rajouter les 1 843 900 personnes qui ont exercé une activité réduite (catégorie B et C).Selon Pôle Emploi :« Ce n’est pas un changement de modalité de calcul. On continue à mesurer le nombre de demandeurs d’emploi sur les listes de Pôle emploi de la même manière ».Si l’on y ajoute les demandeurs d’emploi ayant occupé une activité réduite (catégories B et C), il y avait, à la fin juin, un peu plus de 5,397 millions d’inscrits à Pôle emploi dans l’Hexagone. Un chiffre en recul de 0,3 % sur un mois (mais qui s’est accru de 7,1 % durant l’année écoulée). En raisonnant sur l’ensemble du territoire (c’est-à-dire avec les outre-mer), le total s’élève à 5,703 millions (-0,3 % comparé à mai).« Évolutions positives »Dans un communiqué diffusé lundi, le ministre du travail, François Rebsamen, insiste sur la nécessité d’analyser les chiffres « en longue période ». Depuis le début de l’année, le ralentissement de la hausse du nombre de demandeurs d’emplois en catégorie A « est un signe encourageant », d’après lui : + 8 800 par mois en moyenne, « soit deux fois moins qu’au second semestre 2014 », assure-t-il.La diminution du nombre de chômeurs chez les moins de vingt-cinq ans constitue un motif de satisfaction et s’explique, à ses yeux, « par le succès des dispositifs mis en œuvre » au profit des jeunes (emplois d’avenir, garanties jeunes).Plus globalement, les « évolutions positives » de certains indicateurs reflètent l’amélioration du climat économique, estime M. Rebsamen (hausse des déclarations d’embauches de plus d’un mois et de l’intérim, croissance plus soutenue au premier trimestre…).Ces chiffres ne sont toutefois pas flatteurs pour la France, comparé à la Suède, au Royaume-Uni ou à l’Allemagne, où le chômage est en baisse. Depuis son arrivée au pouvoir, François Hollande n’a pas réussi à inverser la courbe du chômage. En France, elle est en hausse quasi continue, tandis qu’elle commence à baisser dans les principaux pays européens.En moyenne, dans les 28 pays de l’Union européenne, le chômage décroît. Entre mai 2012 et mai 2015, le taux est passé de 10,4 % à 9,6 %. Selon Eurostat, il a augmenté en France sur la même période, passant de 9,7 % à 10,3 %.La MatinaleJournaliste au MondeBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Dominique Gallois Défense et justification. Alors que la mobilisation des éleveurs a repris, le président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), Xavier Beulin veut contrer les critiques qui émergent sur l’attitude de son organisation ou même la sienne, après avoir été chahuté lors de déplacements ces derniers jours. D’autant que le fossé semble se creuser entre le terrain et la direction parisienne, jugée parfois loin des préoccupations.Dans une « Lettre aux paysans », publiée mardi 28 juillet en début de matinée, Xavier Beulin leur redit son soutien : « cette colère, je la vis et je la partage ». « Nous allons rebondir en nous battant », assure-t-il.À la tête de la FNSEA depuis quatre ans et réélu en 2014, Xavier Beulin entend par cette lettre montrer que son organisation et lui sont au cœur du conflit. C’est son deuxième courrier en seulement quatre jours : vendredi, il avait déjà adressé une lettre aux fédérations départementales, cosignée avec son secrétaire général Dominique Barreau, le président et le secrétaire général des Jeunes Agriculteurs, Thomas Diemer et Florent Dornier. Il y remerciait les fédérations pour « leur mobilisation d’autant plus que la bataille continue ».Lire aussi :La FNSEA appelle les éleveurs à la mesureBons et mauvais pointsDans sa lettre, mardi, le patron de la FNSEA distribue bons et mauvais points. Avec fermeté, il appelle la grande distribution à cesser d’abuser de son « pouvoir démesuré », le marché étant contrôlé par quatre centrales d’achat. Au gouvernement, il demande le respect des accords conclus et appelle à l’engagement de réflexions pour l’avenir.S’il exprime sa « gratitude » aux Français « pour leur compréhension et leur sympathie », et aux médias pour « avoir compris les enjeux qui vont au-delà de notre colère », il s’en prend, sans les nommer, à un syndicat, la Coordination rurale, ainsi qu’à deux partis politiques, Les Républicains et le Front National.Le patron de la FNSEA pointe ainsi des « concurrents syndicaux », qui, « après avoir rallié notre cause, reviennent à leurs intérêts ». Il dénonce « certains, politiques, scotchés par la situation », qui « cherchent des boucs émissaires et sur les réseaux sociaux certains libèrent leur haine sans réfléchir ». Dans sa ligne de mire, les réactions face à la forte mobilisation. « Certains voudraient la mépriser, la casser ou se l’approprier, alors on attaque la FNSEA ou on m’attaque, écrit-il. Faciles et démagogiques, ces attaques fleurissent et veulent nous toucher et me toucher. C’est mal connaître les paysans qui savent si bien reconnaître le bon grain de l’ivraie ! » Contraste entre sa situation et celle des manifestantsMais le patron du premier syndicat agricole français ne semble plus si sûr du soutien de sa base, constituée majoritairement d’éleveurs à qui il doit donner des gages. Jeudi 23 juillet sur un barrage à Lyon, il a été accueilli par des jets de bouteilles de lait et de pêche.Lire aussi :Les producteurs de lait devant Lactalis : « On veut être payés pour notre travail »Il est vrai que le contraste est sévère entre sa situation et celle des manifestants. Car le céréalier, qui a débuté dans le lait, dispose d’une exploitation agricole de 500 hectares dans le Loiret, et il est également chef d’entreprise : il préside Avril (Sofiproteol), un groupe qui pèse près de 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires.Ce holding, fondé en 1983 par les producteurs d’oléagineux, est un opérateur industriel présent aussi bien dans les semences, que dans l’alimentation animale, avec la société Glon Sanders, et les biocarburants. il possède aussi des marques comme les huiles Lesieur et Puget ou les œuf Mâtines.« Oui, je préside aux destinées d’Avril, un groupe qui exprime la réussite non pas de Xavier Beulin, mais de milliers d’agriculteurs engagés dans les débouchés et la valeur ajoutée, argumente-t-il. Aller plus loin, ce serait donner du plaisir à nos détracteurs, ceux-là même qui vocifèrent sans proposer, qui salissent sans comprendre, qui jugent sans savoir ! ».Lire aussi notre portrait publié en 2014 : Xavier Beulin, l’« agrobusiness man », va rempiler à la tête de la FNSEADominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) La crise du lait n’épargne pas les producteurs allemands. Restés jusqu’ici relativement discrets sur leurs difficultés, beaucoup éprouvent durement les conséquences de la chute des prix du lait – mais aussi de la viande de porc – sur leurs exploitations. Le blocage des camions de produits alimentaires allemands, à la frontière alsacienne par des agriculteurs français en colère, a suscité, lundi 27 juillet, l’émoi dans toute la branche. La fédération syndicale allemande de l’industrie du lait (MIV) a condamné les blocages et marqué au passage son opposition aux mesures prises par Paris pour soutenir les éleveurs français.« Si des décisions prises par un ministère français équivalent à un boycott des produits allemands, alors on remet en question les fondements de l’Europe », a déclaré Eckhard Heuser, président de la MIV, qui a appelé la Commission européenne à examiner la conformité du plan français d’aide aux éleveurs avec les principes de concurrence.« Nous avons les mêmes difficultés que les agriculteurs français », a martelé Udo Hemmerling, président de la DBV, la plus grange fédération d’agriculteurs allemands, à la chaîne NTV, lundi. Il a contesté l’accusation de dumping salarial, arguant que tous les travailleurs agricoles employés outre-Rhin étaient aujourd’hui payés au salaire minimal.Lire aussi :Crise agricole : une semaine de mobilisation« A qui profitent ces prix si faibles ? »« Nous n’avons pas cette culture de la contestation, sinon nous serions aussi dans la rue depuis longtemps », souligne Hans Foldenauer, porte-parole de la Fédération des éleveurs producteurs de lait (BDM), qui propose d’instaurer un plafonnement temporaire de la production européenne en période de crise.Car si la politique de mécanisation et d’agrandissement des exploitations, encouragée ces dernières années par les pouvoirs publics, a renforcé la compétitivité de l’agriculture allemande dans son ensemble, beaucoup de producteurs se sont énormément endettés pour moderniser leur ferme. Ils sont actuellement pris à la gorge par la chute des cours, notamment depuis l’embargo russe sur les produits alimentaires.« Beaucoup avaient de grands espoirs dans la fin des quotas laitiers. Ils pensaient pouvoir exporter plus facilement, ils espéraient que les marchés mondiaux absorberaient la surproduction à un bon prix. Ils ont déchanté », explique Ottmar Ilchmann, président d’AbL, une fédération de petits et moyens exploitants, qui a organisé la première manifestation de producteurs, vendredi 24 juillet.Lire aussi :La fin des quotas laitiers, côté allemand« L’erreur, selon moi, c’est de croire qu’il faut produire toujours plus et exporter toujours plus loin », poursuit M. Ilchmann. Le prix actuel, 27 centimes le litre, est bien au-dessous des 40 à 50 centimes qu’il faudrait pour couvrir les coûts, même dans les grosses exploitations modernisées. Et M. Foldenauer de conclure : « Au fond, il faudrait que les éleveurs allemands et français se retrouvent ensemble à la frontière et posent haut et fort la question : à qui profitent ces prix si faibles ? »Lire aussi :Les producteurs de lait devant Lactalis : « On veut être payés pour notre travail »Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde Elisa Perrigueur (Athènes, correspondance) A la tombée de la nuit, dimanche 5 juillet 2015, ils ont déferlé en masse sur la place Syntagma. Face au Parlement grec, ils ont célébré leur première victoire sur la rigueur. Les jeunes Grecs ont très majoritairement voté non à l’austérité, lors du référendum sur les propositions des créanciers. Selon un sondage pour la chaîne grecque Antenna, 67 % des bulletins de refus appartenaient des électeurs âgés de 18 à 34 ans.Pour en arriver à ce « non » massif de la jeunesse du pays, il aura fallu six ans de récession. Une période sombre pendant laquelle les jeunes actifs ont vécu au rythme des manifestations, des mesures drastiques et des désillusions politiques. Aujourd’hui, ils galèrent dans une économie paralysée. Portrait de cette génération forgée par la crise.Elisabeth Xidaki : « On est une génération perdue »Pavlos Pantavopoulos : « La Grèce, ce n’était pas cette tristesse ! »Katerina Skia : « C’est rabaissant de ne pas avancer » Elisabeth Xidaki, 27 ans : « On est une génération perdue » Ces dernières années, un mot revient plus que les autres dans le vocabulaire d’Elisabeth Xidaki. La « peur ». Cette Grecque de 27 ans en a honte. « J’ai peur d’un embargo, qu’on manque de produits alimentaires, de médicaments, s’angoisse-t-elle. J’ai peur des manifestations violentes, comme celles de Syntagma en 2011, de la division, de la guerre. On subit une guerre économique… » Cette petite brune, toute vêtue de noir, parle vite, très vite, car elle a beaucoup à raconter.Son sentiment de crainte est né d’un « premier coup dur » en 2011 : son premier licenciement « inattendu ». Après des études d’informatique sur l’île de Lesbos, Elisabeth est embauchée comme designer graphiste dans une petite boîte. La stabilité ne dure que cinq mois. Depuis, Elisabeth se trouve dans la même spirale que de nombreux jeunes Grecs, celle d’une alternance chômage-petits boulots. La sensation d’inutilité, les inscriptions répétées au centre OAED (organisme du chômage grec), l’attente vaine d’une fin de la récession. « A chaque rejet, on se dit qu’on n’aura pas la force mentale de recommencer à chercher du travail, et puis finalement, on s’habitue. » Elle tortille ses cheveux, réfléchit, et soupire : « Je sais qu’on est une génération perdue. » Elisabeth vit chez ses parents, « c’est plus sûr », à Kaisariani, à l’est d’Athènes. Un quartier « où les commerces familiaux ont été remplacés par les grandes chaînes de fast-food ». Ses parents lui donnent de l’argent chaque mois.Elisabeth se souvient de l’insouciance, avant le début de la crise, en 2009 : « On pouvait rêver imaginer être indépendants, quitter un jour le domicile des parents. » Aujourd’hui, cela ne lui vient plus à l’esprit. Les projets aussi sont figés. Il y a « les vacances entre amis supprimées, les sorties qu’il faut limiter ». La maison de campagne familiale, qui aurait pu être un havre de paix, n’a pas pu être terminée faute d’argent. C’était un « beau » projet selon Elisabeth, qui ferme les paupières en pensant à cette « belle demeure sur les hauteurs de l’île d’Eubée avec vue sur la mer ». Pour le moment, il n’y a qu’un étage, le deuxième attendra.« On s’est moqués de nous »En 2009, elle ne « connaissait rien » à la politique. La jeune femme s’est tournée vers les réseaux sociaux, pour trouver des articles et comprendre les mécanismes économiques qui détruisent son entourage. Depuis, ses conversations sont désormais truffées de noms qui sont devenus familiers des Grecs, celui de la chancelière allemande Angela Merkel, du ministre allemand des finances Wolfgang Schäuble, et du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. « Ils jouent avec la Grèce. Je reconnais que nous avons fait des erreurs dans les gouvernements que nous avons élu, mais eux nous parlent de “famille” quand ils évoquent l’Europe, alors qu’ils nous font la guerre. » Elle s’énerve : « Ils promeuvent sans arrêt les plans de rigueur, mais rien ne marche. Aujourd’hui, on n’a plus rien à perdre. On a déjà tout perdu, on s’est moqués de nous en nous disant que l’austérité marcherait. Ils haïssent notre gouvernement, ils haïssent Tsipras. »Elle apprécie son premier ministre, dont elle a voté pour le parti en janvier. Mais elle lui en a voulu pour ce référendum. « Je n’ai pas aimé le concept, c’est comme si Alexis Tsipras rejetait la patate chaude au peuple parce que lui n’y arrivait pas. » Puis il y eut cette « peur », encore, que le oui passe, que la rigueur continue. C’est cette crainte qui a poussé Elisabeth Xidaki à voter non. « Je veux espérer, mais je suis pessimiste, je ne crois pas à un accord. » Elle décroche enfin un sourire : « Peu importe ce qui se passe, tant que c’est quelque chose de nouveau. »Pavlos Pantazopoulos, 25 ans : « La Grèce, ce n’était pas cette tristesse ! » Pavlos Pantazopoulos n’oubliera jamais ce jour de printemps 2011, place Syntagma, à Athènes. « Comme dans un film d’action. » Exalté, il raconte avec de grands gestes : « Un nuage blanc de lacrymos est arrivé sur nous. La foule énorme est allée dans le même sens. La charge des policiers a été longue et violente ». Sous son air de garçon sage, barbe soignée, yeux clairs et voix posée, Pavlos est un révolté. A 25 ans, il a participé à plus de manifestations que ses parents. Il a pleuré après avoir respiré les gaz chimiques, a tenu tête aux MAT (la police antiémeute) et a couru aux côtés du célèbre chien Loukanikos. Pavlos « se devait » de participer à ces rassemblements qui ont embrasé Athènes entre 2010 et 2013. D’abord, il fallait « dénoncer » l’arrivée de la troïka, en 2010, « illégale, anticonstitutionnelle, qui nous a ôté notre souveraineté ». Puis il fallait crier contre le traitement médiatique « humiliant » de son pays. Il se souvient avec colère de la « une » du journal allemand Focus, montrant en 2010 la Vénus de Milo faisant un bras d’honneur.Σοκαρισμένοι οι Γερμανοί από την χειρονομία Βαρουφάκη. http://t.co/5JFsVsggzH— LSaklabanis (@Λεωνίδας Σακλαμπάνης)require(["twitter/widgets"]);Aujourd’hui, Pavlos Pantazopoulos évoque avec nostalgie ces rassemblements. « On était sur le point de changer quelque chose, on était unis. Avec la répression, tout ça s’est finalement éteint, en 2013. »La souffrance des prochesPavlos est diplômé en information et communication de l’université d’Athènes. A sa sortie d’études, en 2012, il n’a trouvé que la porte de l’OEAD. Alors, comme près de 200 000 Grecs, il a opté pour l’étranger en 2013. Direction Munich, en Allemagne, où il a recommencé des études d’art. « J’ai beaucoup d’amis grecs là-bas, il y a une grande diaspora. »En revenant en Grèce, au printemps 2015, il retrouve un pays « en décrépitude ». La souffrance chez ses proches le frappe. Pavlos a vu « grandir l’inquiétude » chez son père, propriétaire d’une entreprise de publicité. « Il a déprimé, perdu son image de figure paternelle. Physiquement, il s’est affaissé », décrit le jeune homme. Au domicile familial à Glyfada, banlieue cossue d’Athènes où il vit toujours, les disputes avec sa mère, retraitée, se sont multipliées. Dans la rue aussi, les stigmates « trop » visibles l’ont saisi, comme les sans-abri qui mendient dans le métro. « Ma ligne de bus s’est remplie au fil des mois, les Athéniens ne prennent plus leur voiture », note-t-il. De ces trajets, Pavlos retient surtout « les visages fermés ». « La Grèce, ce n’était pas ça, cette tristesse ! »Pavlos Pantazopoulos a voté non au référendum, dimanche 5 juillet. « La Grèce n’a pas les moyens de continuer à s’aligner telle quelle à l’Eurozone et à ses critères taillés pour l’Allemagne. » Il analyse : « Si les fondements de l’Eurozone ne peuvent pas changer, alors pourquoi pas envisager d’en sortir. Il faut que ça change, que nous puissions envisager de ne plus être pauvres. » Katerina Skia, 32 ans : « C’est rabaissant de ne pas avancer » Lorsque Katerina Skia déambule dans le centre d’Athènes, elle observe abattue les vestiges de la crise économique. Trottoirs abîmés, immeubles à l’abandon, façades délabrées. Pour cette brune longiligne, l’érosion de la capitale grecque, ces dernières années, est « douloureuse ». Architecte de formation, la femme de 32 ans aurait voulu que l’effervescente Athènes conserve ses superbes maisons anciennes et lance de nouveaux chantiers. Elle aurait voulu participer à de beaux projets. La crise a coupé court aux ambitions. Le secteur de la construction est l’un des premiers à souffrir. « Après mes études, j’ai travaillé dans un bureau d’architecture avant d’être licenciée en 2011. Depuis j’essaye de trouver des missions. C’est paralysé. » Dans l’attente, cette jeune fille originaire de Chalkida, sur l’île d’Eubée, a repris, en 2013, un master spécialisé, toujours en architecture. Ses parents, retraités et anciens gérants d’une station-service, lui donnent de l’argent chaque mois. Elle se réjouit de louer son propre appartement, mais se dit tout de même « humiliée en tant que trentenaire ». « C’est rabaissant de ne pas avancer, de ne pas pouvoir fonder une famille, de ne pas pouvoir se marier », lâche-t-elle, tirant nerveusement sur sa cigarette roulée. « La vie confortable que nous connaissions n’existe plus. » Katerina songe à l’étranger où bon nombre de ses amis sont déjà partis. Elle n’en a pas envie. Mais en dernier recours, elle opterait pour Vienne, en Autriche.Rancœur face à la « vieille classe politique » Dans le bouillonnant quartier d’Exarchia, au centre d’Athènes, où elle vit, Katerina a trouvé une « âme politique ». « Avec la crise, on est obligé de s’intéresser à la politique, c’est une arme pour nous. » Autour d’elle, la jeune architecte a vu « de plus en plus de jeunes » participer aux nouvelles discussions politiques dans les cafés et conférences. « La politique a une incidence directe sur nos vies. Il faut faire attention aux fausses promesses des dirigeants politiques ». Elle ne cache pas d’ailleurs sa rancœur face à l’ancienne « vieille classe politique » comme les socialistes du Pasok ou la Nouvelle Démocratie (deux partis anciennement au pouvoir). Plusieurs événements politiques l’ont laissée amère : « le jour où Georges Papandréou [ex-premier ministre] a fait appel au Fonds monétaire international sans nous consulter [en avril 2010], l’imposition de la troïka, une institution externe créée spécialement pour nous, qui appliquait des lois chez nous, sans nous. »En janvier, ses grands yeux noirs ont brillé lorsque Syriza a remporté les législatives. Le « quadra » Alexis Tsipras est pour elle « un homme décidé et convaincant ». « Il a réussi à prouver que la dette grecque n’était pas viable. Qu’elle était payée par les plus pauvres et les jeunes générations qui commencent leur vie active. Une partie des Grecs pensaient que cette crise n’était que de leur faute, Tsipras les a déculpabilisés. » Le vendredi 26 juin, l’annonce d’un référendum l’a « soulagée ». « Enfin on nous demandait notre avis. C’était de la démocratie directe », exulte t-elle. Katerina Skia n’a pas hésité à dire « non » à l’austérité. « Je ne veux pas du tout d’un “Grexit” , je crois en l’euro et en l’Europe. Mais les Européens doivent nous entendre : la rigueur n’a donné aucun résultat ici. » Etonnée que tant de gens, surtout des jeunes, aient voté non, elle se félicite de ce score qui démontre « que tout peut encore changer ». Katerina a désormais « l’espoir de pouvoir vivre ici, sans devoir aller à l’étranger pour se trouver un avenir. »Elisa Perrigueur (Athènes, correspondance)Journaliste au Monde Julia Pascual Le quotidien régional La Nouvelle République du Centre-Ouest a été condamné, mercredi 1er juillet, en première instance pour des faits de harcèlement sexuel. Et sur le fond, la décision de la juridiction tourangelle est inédite.« C’est la première fois qu’un conseil des prud’hommes ne déboute pas une salariée qui fait valoir que le harcèlement sexuel peut être constitué par des agissements qui ne lui sont pas directement destinés », souligne Marylin Baldeck, présidente de l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT).Madame G. avait 25 ans de maison lorsqu’en 2012 son environnement de travail est devenu invivable à l’agence de Châteauroux. Le jugement des prud’hommes décrit « des propos à connotation sexuelle et sexiste [qui] sont proférés dans le cadre de l’agence », « des photos de femmes à forte poitrine [qui] sont installées en fond d’écran d’ordinateurs et des vidéos [qui] circulent par courriels » ou encore « des propos vulgaires et insultants à l’encontre d’une de ses collègues ».Licenciée pour inaptitudeL’AVFT, qui a défendu la journaliste, précise les choses dans un communiqué. Les trois collègues masculins de Mme G. s’interpellaient en usant de termes tels que « Petite bite, enculé de mes deux, grosse burne » ou encore « Ma chatounette, mes couilles ». Il leur arrivait de « mimer des rapports sexuels » ou de commenter leur week-end par un « Je vous ferai une photo bien dégueulasse de chatte en gros plan ». Sans s’adresser à Mme G., ils pouvaient dire d’une autre journaliste : « Ah celle-là, quelle sale pute ! Celle-là, si elle croit que c’est comme ça que je vais lui mettre un doigt, elle se trompe ».Lorsque Mme G. se plaint, l’un de ses collègues lui « reproche de manquer d’humour », explique le jugement des prud’hommes. Et un rédacteur en chef « lui fait comprendre qu’elle avait “cassé l’ambiance” ». La journaliste a beau alerter son employeur sur la « dégradation de ses conditions de travail », rien n’est fait. Poussée à bout, elle mise en arrêt de travail par son médecin en janvier 2013. Elle est licenciée, pour inaptitude, un an et demi plus tard.Dans sa décision, le conseil des prud’hommes condamne La Nouvelle République du Centre-Ouest pour licenciement sans cause réelle et sérieuse et harcèlement moral et sexuel. Le tribunal reproche en outre au journal de ne pas avoir mené d’enquête sur les agissements dénoncés par son employée. Une expertise commandée par le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), postérieure au départ de Mme G., a conclu notamment à l’absence d’une « politique clairement définie » en matière de prévention des risques psycho-sociaux.Mme G., elle, « est désormais contrainte, à 47 ans, d’envisager une reconversion professionnelle », conclut l’AVFT.Julia PascualJournaliste au Monde Elodie Chermann (Propos recueillis par) Ils sont cadres ou employés, jeunes ou expérimentés. Le temps d’une série, des actifs de tous bords prennent le micro et dressent pour les auditeurs du Monde un portrait-robot de l’entreprise dans laquelle ils rêveraient de travailler demain.Cette semaine, la parole est à Ghislaine Tormos, la seule femme à travailler comme monitrice sur chaîne à l'atelier du ferrage de l'usine PSA de Poissy (Yvelines). Syndicaliste dans l'âme, l'ouvrière de 52 ans demande qu'on supprime le système hiérarchique et qu'on prenne davantage en compte les idées des salariés de la base.Elle est coauteure avec Francine Raymond du Salaire de la vie, aux éditions Don quichotte, qui raconte la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), où elle travaillait avant.Lire aussi :Karine Lebas : « Mon entreprise idéale applique un management participatif »Elodie Chermann (Propos recueillis par) Frédéric Cazenave La fraude à la carte bancaire a atteint 500,6 millions d’euros en 2014, soit 6,5 % de plus qu’en 2013. Ce montant représente 0,08 % des 624,9 milliards d’euros de paiements réalisés par carte bancaire dans le système français, selon les chiffres publiés aujourd’hui par l’Observatoire de la sécurité des cartes de paiement – un taux stable par rapport aux années passées.En 2014, 905 600 cartes bancaires françaises ont été victimes d’au moins un piratage (+ 5,2 %), pour un préjudice moyen de 112 euros. Les fraudes sur des transactions réalisées à l’étranger augmentent fortement (+ 15 % à 266,0 millions d’euros) ; elles représentent désormais 53,1 % du montant total de la fraude alors qu’elles ne comptent que pour 13,5 % des transactions.153 millions d’euros de fraude sur InternetPour les seules opérations réalisées en France, le taux de fraude diminue (0,043 %), et ce pour la première fois depuis 2003 ; ce qui représente tout de même un montant de 234,6 millions d’euros. Celui sur les paiements à distance (essentiellement sur Internet) a aussi tendance à reculer, mais reste encore particulièrement élevé (0,248 %). L’an denier, la fraude sur Internet a ainsi atteint 153 millions d’euros. « Les paiements à distance, qui ne représentent que 11,6 % de la valeur des transactions domestiques, comptent pour plus de 66,5 % du montant de la fraude », précisent les auteurs du rapport.Lire aussi : En plus d’être chère, l’assurance moyens de paiement est inutilePour la première fois, l’observatoire a mesuré la fraude sur les paiements sans contact. Résultat ? Le taux s’élève 0,015 %, soit un niveau proche de celui observé sur l’ensemble des paiements de proximité, et deux fois inférieur à celui des retraits aux distributeurs automatiques de billets (0,034 %).Lire aussi :Faut-il se méfier du paiement sans contact ?Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Margherita Nasi « Le travail devrait être un lieu d’accomplissement, de fierté, de passion. C’est ce que je crois, dans l’absolu, mais pas ce que je vis au quotidien. C’est un lieu de petites victoires ainsi que de défaites qui font mal à l’ego, où la reconnaissance n’est jamais là quand on l’attend, mais arrive parfois sans prévenir, où le salaire n’augmente que si on change d’entreprise, là où on nous demande de la fidélité. Où personne ne nous aide à comprendre les règles, la hiérarchie, les illogismes d’un système qui paraît aller très vite tout en restant figé sur des détails archaïques, mais où on nous demande sans cesse de nous adapter, de donner du temps et de l’énergie. » A 27 ans seulement, ce jeune cadre dans les transports met le doigt sur les paradoxes d’un monde du travail bouleversé, où le contrat social basé sur la confiance réciproque semblerait avoir disparu.Manque de reconnaissance, fin des carrières ascendantes, licenciements, plans sociaux sont le lot d’entreprises qui demandent flexibilité et disponibilité, mais laissent peu de place à l’innovation et à l’autonomie. Et pendant que les salariés doutent des pratiques promues dans leurs organisations, nombreux sont les managers qui se disent stressés par la pression des résultats, le reporting (évaluation chiffrée du travail) et le malaise qu’ils perçoivent chez leurs collaborateurs.Diffuser la stratégie et écouter l’équipe« Notre responsabilité de manager, de citoyen et de personne est interpellée. Il est impossible de ne pas voir les enjeux sociaux, sociétaux et individuels de ces questions », affirment Jean-Paul Bouchet et Bernard Jarry-Lacombe, qui, dans Manager sans se renier, se penchent sur le tiraillement qui est désormais le quotidien de managers coincés entre le marteau et l’enclume. Comment diffuser la stratégie de l’organisation tout en écoutant l’équipe ?Autant de questions que le secrétaire général de l’Union confédérale des cadres CFDT et le responsable du centre de formation Crefec se sont eux-mêmes posées. A travers leurs réflexions, enrichies par les témoignages de managers qui racontent leur vécu, leurs difficultés, leurs dilemmes, mais aussi leurs initiatives et leurs innovations managériales, les auteurs proposent des repères pour qu’un manager puisse trouver le bon équilibre et bien faire son travail.Car alors que certaines organisations minimisent le rôle des managers et les remplacent par une coopération spontanée afin de « libérer l’entreprise », MM. Bouchet et Jarry-Lacombe réaffirment l’importance du management : « Ce sont avant tout les talents qu’il faut libérer des impossibilités de faire, de coopérer, de dire et d’alerter. Cela s’impulse et se manage. »La solution ne se trouverait donc pas dans l’abolition du management, mais dans sa réhabilitation : les auteurs militent pour le développement d’un management responsable, fondé sur la coopération, la reconnaissance et l’autonomie, encadré par des dirigeants exemplaires qui associent collaborateurs et équipes à l’organisation de leur travail et à sa qualité. Aux antipodes du management très hiérarchisé, descendant, et imprégné du lien de subordination.Un questionnement vital pour la sociétéUne utopie ? Pas vraiment : ce management serait déjà à l’œuvre dans les pratiques de certains managers. « Il ne trouve guère de fondements dans les modèles existants, dans les théories managériales véhiculées par les gourous du management, ni dans la littérature foisonnante sur le thème du management. Il trouve ses fondements dans les valeurs et principes que nous avons rappelés. A chaque manager de trouver les meilleures réponses en fonction du contexte humain et du métier dans lequel il exerce. »Chacun sa réponse donc, mais la question mérite en tout cas d’être soulevée. Car comme le rappelle Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, dans la préface, « dans un monde devenu plus complexe, plus interdépendant, en ces temps où la responsabilité de chaque acteur est interpellée pour un développement plus soutenable, ce questionnement n’est pas seulement utile pour le manager, pour l’entreprise, pour la société, il est vital ».Manager sans se renier, de Jean-Paul Bouchet et Bernard Jarry-Lacombe, Les éditions de l’Atelier, 144 pages, 10 euros.Margherita NasiJournaliste au Monde 09.07.2015 à 14h37 • Mis à jour le09.07.2015 à 16h11 La Commission européenne a accusé, jeudi 9 juillet, la compagnie MasterCard de « gonfler artificiellement » les coûts de paiement par carte bancaire en Europe. Selon Bruxelles, les commissions perçues par l’entreprise américaine de système de paiement seraient contraires aux règles sur la libre concurrence. La commissaire chargée de la concurrence, Margrethe Vestager, a expliqué dans un communiqué :« Nous sommes préoccupés à la fois par les règles appliquées par MasterCard aux opérations transfrontières au sein de l’Union européenne (UE) et par les commissions réclamées aux commerçants pour recevoir les paiements effectués au moyen de cartes émises en dehors de l’Europe ».En Europe, ce sont plus de 40 % des paiements des consommateurs et des entreprises qui s’effectuent par carte bancaire. Chaque pays membre applique un montant de commission différent sur ces opérations.Bruxelles reproche à MasterCard le fait que ses règles ne permettent pas à un commerçant situé dans un pays aux commissions élevées de bénéficier de commissions plus basses offertes par une banque acquéreuse (celle qui sert d’intermédiaire entre le commerçant et la banque émettrice) située dans un autre Etat.De fait, cela empêche les banques de se livrer une concurrence transfrontière sur le prix de ces commissions, et conduit à une augmentation des prix pour tous les consommateurs, car des frais élevés pour les magasins ont pour conséquence des prix élevés pour tous les consommateurs.Une amende pouvant atteindre 10 % du chiffre d’affairesEn outre, la Commission regretté que le niveau des commissions soit trop élevé et non justifié dans le cas de personnes utilisant une MasterCard émise hors de l’Union européenne, et réglant des achats dans un pays membre. Exemple : un touriste chinois réglant par carte dans l’UE paiera des commissions cinq fois plus élevées que celles payées par un consommateur utilisant une carte émise en Europe.Si l’avis préliminaire de la Commission européenne se confirme, MasterCard, accusé de se rendre coupable d’entente sur les prix et d’abus de position dominante, pourrait être contraint de payer une amende.Celle-ci peut s’élever jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires de l’entreprise concernée. Une enquête de la Commission avait déjà été ouverte en 2013 contre MasterCard. Une autre est en cours contre Visa, son principal concurrent. Intérim Les Indiens ont la réputation d’être d’incorrigibles optimistes. Leur chauvinisme aidant, il leur arrive parfois de se réjouir du malheur des autres. C’est ce qui est en train de se produire avec les Chinois, depuis que la Bourse de Shanghaï dégringole. « L’instabilité de la Chine pourrait renforcer l’Inde », titrait en une The Economic Times, jeudi 9 juillet au matin.Le journal économique, réputé très sérieux, estime que si la panique s’est emparée de la Bourse de Bombay le 8 juillet, faisant reculer de 1,72 % l’indice Sensex, les analystes et les traders de la place jugent cette réaction « exagérée » et pensent que les marchés indiens « ont de bonnes chances d’apparaître comme l’une des destinations alternatives les plus fiables pour investir » dans les jours, voire les semaines qui viennent.« Une dynamique de croissance stable » selon l’OCDE« L’Inde offre plus de perspectives en termes de croissance à long terme », explique Mahesh Patil, responsable investissement de la compagnie d’assurances Birla Sun Life. « Elle est le seul pays où le gouvernement a encore de l’argent à dépenser, tandis que presque tous les autres ont déjà actionné la plupart des leviers qui étaient à leur disposition pour soutenir leur économie. Nous pensons par conséquent que les investisseurs vont rediriger certains fonds issus de la vente de leurs actions chinoises ».Le ministre des finances indien, Arun Jaitley, l’a encore répété récemment : le PIB devrait croître de 8,1 % à 8,5 % en 2015 et il pourrait « encore mieux faire » à moyen terme, en atteignant une progression pérenne à deux chiffres. Parmi les éléments favorables : la baisse du prix du baril de pétrole et une mousson qui a démarré très fort, laissant augurer de bonnes récoltes dans l’agriculture. Les économistes de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sont également optimistes. Selon eux, l’Inde se trouve « dans une dynamique de croissance stable » et la hausse du PIB devrait s’établir à 7,3 % cette année, ce qui serait déjà une performance en soi, puisqu’il s’agirait de la plus forte au monde, devant celle… de la Chine.Rééquilibrage des portefeuilles boursiers entre pays émergentsAutre argument entendu à Fort, le quartier des affaires de Mumbai ( le nom hindi de Bombay), pour justifier la bonne humeur de ces dernières heures : la chute du cours des matières premières, due au fait que le voisin chinois est le plus gros consommateur mondial de cuivre, d’aluminium et de métaux ferreux. « La correction brutale qui est en train de se produire sur les marchés chinois va permettre à l’Inde d’aller de l’avant, car nos entreprises vont diminuer leurs coûts et dégager de meilleurs bénéfices », prédit Nilesh Shah, directeur général de Kotak Mutual Fund.Dans ce climat quelque peu inattendu, les difficultés de la Chine « ne peuvent être qu’une bonne nouvelle » pour l’Inde en tant qu’importateur net de matières premières, acquiesce le quotidien Indian Express, qui parie lui aussi sur un rééquilibrage des portefeuilles boursiers entre pays émergents.Faible profitabilité des entreprisesQuelques nuages planent pourtant au-dessus de l’Inde. La roupie, par exemple, est particulièrement volatile et accroît l’incertitude sur le prix des produits achetés à l’étranger. La faible profitabilité des entreprises, par ailleurs, laisse présager des déconvenues en Bourse lorsque les résultats trimestriels commenceront à tomber la semaine prochaine.Enfin, sur le plan politique, le premier ministre, Narendra Modi, est affaibli par des affaires de corruption qui éclaboussent des membres de l’exécutif et des élus du parti au pouvoir, le BJP, alors que doit s’ouvrir le 21 juillet la nouvelle session parlementaire. L’opposition, revigorée, entend bien faire barrage aux deux grands projets de loi sur la table : l’instauration d’une TVA unique dans tout le pays et l’assouplissement des règles d’expropriation, supposée accélérer les chantiers d’infrastructures.« Il y a un risque de ralentissement des réformes et c’est pourquoi l’attractivité de la Chine demeure plus forte pour le moment », affirmait jeudi Herald Van der Linde, responsable des stratégies d’investissement d’HSBC pour la zone Asie-Pacifique, dans les colonnes de The Economic Times.Intérim Jean-Baptiste Jacquin « Je tiens à saluer l’esprit de responsabilité dont ont fait preuve les partenaires sociaux. » Ces quelques mots ont été choisis par Alexandre de Juniac, le PDG d’Air France-KLM, dans un communiqué diffusé mercredi 8 juillet au soir. Vous ne rêvez pas, c’est bien le même homme qui, en juin, a choisi d’attaquer en justice le principal syndicat de pilotes d’Air France, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL).Lire aussi :Le litige entre Air France et les pilotes renvoyé sur le fondOn l’aura deviné, il ne parle pas des mêmes partenaires sociaux. Le groupe de transport aérien a signé un accord avec le principal syndicat de pilotes de KLM, la compagnie sœur d’Air France. Le groupe, qui cherche par tous les moyens à réduire ses coûts, a manifestement davantage de réussite dans le dialogue social à Amsterdam qu’à Paris.Cet accord, qui va être soumis à l’approbation des pilotes avant de pouvoir s’appliquer, prévoit notamment un gel des augmentations de salaire générales pendant trois ans et des mesures de productivité non spécifiées. Elles comprendraient une hausse du nombre d’heures de vol dans l’année.Potion amèreL’accord prévoit également un report progressif de l’âge du départ à la retraite. Selon la presse néerlandaise de jeudi, les pilotes devront travailler jusqu’à 58 ans, contre 56 ans actuellement.En échange de cette potion amère, qui revient à travailler davantage sans gagner plus, un accord de participation aux résultats du groupe sera mis en place, ainsi qu’un intéressement au cours de l’action Air France-KLM en Bourse.Après une accumulation de déconvenues et d’incompréhensions avec les pilotes d’Air France, on comprend le soulagement de M. de Juniac devant cette étape qu’il qualifie de « décisive ». La signature avec les pilotes néerlandais conditionnait l’application d’accords similaires déjà signés avec les personnels navigant et au sol de KLM, y compris un plan de départs volontaires.Un milliards d’euros d’économiesLa stratégie d’un tel groupe ne peut se réduire à des réductions de coûts – il vise 1 milliard d’euros d’économies en trois ans. Mais après avoir vécu des années fastes, il est tout simplement condamné s’il ne réduit pas son train de vie et n’améliore pas sa compétitivité. Il a fallu un an de discussions pour obtenir cet accord dont les deux parties se félicitent.La signature des pilotes de la compagnie royale devrait mettre un peu plus de pression sur leurs collègues français pour renouer les fils du dialogue. Car il s’agit, au fond, d’équité dans une entreprise. Et pas seulement entre pilotes des deux compagnies sœurs. Les personnels au sol et navigant d’Air France ont pris leur part aux plans d’économie.Le SNPL doit sortir de sa logique dure. Mais il est de la responsabilité de M. de Juniac de montrer que les sacrifices qu’il demande ne seront pas vains. Il n’a pas encore convaincu sur ce plan.Lire aussi :Chez Air France, les coupes dans les effectifs se succèdent depuis trois ansJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel La dette n’est pas la seule pomme de discorde entre Athènes et les autres pays européens. Il y a aussi l’austérité. Celle que les Grecs ont rejetée lors du référendum du 5 juillet. Celle, surtout, que le pays a appliquée depuis 2010. « Mon pays est devenu un laboratoire de l’austérité et l’expérience a échoué », a déclaré mercredi 8 juillet Alexis Tsipras, le premier ministre grec, devant le Parlement européen.Du côté des pays baltes, l’argument passe mal. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie se sont infligé une violente cure de rigueur avant d’entrer dans l’euro, respectivement en 2011, 2014 et 2015. Pourquoi Athènes refuserait-elle de fournir les mêmes efforts ? Sans parler de l’Irlande et du Portugal, également passés sous assistance européenne, et de l’Espagne, agacés à l’idée que le pays de Tsipras se voie accorder des faveurs auxquelles ils n’ont pas eu droit…Qui a fait le plus de sacrifices ? La réponse est moins simple qu’il n’y paraît. Elle exige de passer en revue une multitude de critères parfois très subjectifs. Ceux-ci dressent un tableau bien plus nuancé que les jugements à l’emporte-pièce énoncés sur le sujet ne le laissent croire. « Ajustement colossal »Tous ces pays ont en commun d’avoir enregistré une terrible récession pendant la crise : le produit intérieur brut (PIB) des pays baltes a reculé de 15 % en 2009, celui de l’Irlande de 6,4 %, de l’Espagne de 3,6 %, du Portugal de 3 %, tandis que celui de la Grèce a plongé de 8,9 % en 2010. Ils ont ensuite entamé des cures de rigueur pour redresser leurs finances publiques. « Les mesures qu’ils ont appliquées ont beaucoup d’éléments en commun », souligne Céline Antonin, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). A savoir baisse des salaires, coupes dans les dépenses, recul de l’âge de départ en retraite…Résultat : entre 2009 et 2014, le déficit public grec est passé de − 15,2 % à − 2,7 %, ce qui représente un effort de 12,5 points de PIB. « Il s’agit d’un ajustement colossal », commente Ludovic Subran, chef économiste d’Euler Hermes. Sur la même période, l’Espagne a concédé un effort de 5,1 points, la Lituanie de 8,6 points, la Lettonie de 6,1 points et l’Estonie, de 2,3 points. Si l’on s’intéresse au seul déficit structurel, c’est-à-dire en éliminant les effets de la conjoncture, la Grèce a là aussi procédé à l’ajustement le plus brutal.Lire aussi :Des Grecs dépensiers ou malhonnêtes… le tour des idées reçuesBaisse de 47 milliards d’euros des dépenses publiques L’analyse se révèle plus délicate en matière de dépenses publiques. A première vue, le pays qui s’est le plus serré la ceinture est l’Irlande, en ramenant les siennes de 47,6 % du PIB en 2009 à 36,1 % aujourd’hui, soit 11,5 points d’effort. Mais la Grèce suit de près avec 9,7 points d’ajustement (− 53,9 % à 44,2 %), comme la Lituanie (43,7 % à 34,1 %, soit 9,6 points), puis la Lettonie (43,4 % à 36,4 %, soit 7 points).« Mais attention : ces chiffres ne reflètent pas les véritables efforts de la Grèce, car sur la même période, son PIB a baissé de 25 %, un triste record », prévient M. Subran. En valeur, la Grèce a en effet réduit ses dépenses publiques de… 47 milliards d’euros, contre 10 milliards en Irlande et 12,8 milliards en Lituanie.Après le choc de 2009, les pays baltes ont tranché net dans les salaires et la fonction publique. En Lettonie, le nombre d’agents publics a fondu de 20 % et leurs salaires de 25 %, tout comme en Lituanie. Le traitement des fonctionnaires espagnols a baissé de 5 % en 2010 avant d’être gelé, comme au Portugal, qui a supprimé le treizième mois. La Grèce est le seul pays européen à avoir baissé son salaire minimum (de 680 à 586 euros). Et les rémunérations ont chuté de près de 25 % dans le privé. « La Grèce est également l’un des pays qui a le plus assoupli son marché de l’emploi », commente Mme Antonin. Entre 2009 et 2014, les coûts du travail unitaire réel, corrigé de l’inflation, ont ainsi baissé de 9 % en Grèce, selon M. Subran. C’est moins qu’en Lituanie (− 10 %), mais plus qu’en Irlande et Portugal (− 8 %), Espagne (− 7 %), Lettonie (− 6 %) et Estonie (− 3 %).Lire aussi :Un « Grexit » coûterait plus cher à la zone euro qu’un allègement de la detteBrutale saignéeAthènes fait bien partie des pays qui ont le plus fait de sacrifices depuis 2009. Comment expliquer, dès lors, l’agacement des Lituaniens ou des Espagnols ? Cela tient peut-être au calendrier. « La Grèce est en austérité permanente depuis 2009 alors que les autres ont levé le pied plus vite, en particulier les pays baltes, et surtout, ont renoué avec la croissance », souligne M. Subran. « Nous avons fait autant d’efforts que les Grecs, mais concentrés en une seule année », constate Zygimantas Mauricas, économiste à la banque Nordea, à Vilnius. D’où le sentiment que l’austérité y a été plus profonde.« La leçon à en tirer est que la Grèce n’a pas besoin de plus d’austérité : cela ne fonctionne pas. » Patrick Artus, chef économiste de Natixis.Après une brutale saignée, les économies baltes ont retrouvé une croissance solide. Le PIB estonien a ainsi rebondi de 8,3 % en 2011, et le Lituanien, de 6,1 %. L’Irlande elle aussi a renoué avec la croissance en 2014 (4,8 %), comme l’Espagne (+ 1,4 %) et le Portugal (+ 0,9 %). Après une timide éclaircie mi-2014, la Grèce a quant à elle replongé en récession. « On touche ici à la spécificité grecque : l’austérité n’a produit aucun effet positif sur l’économie, alors qu’ailleurs, elle a permis aux exportations de rebondir », résume Patrick Artus, chef économiste de Natixis.Délabré et asphyxié par le manque de liquidité, le tissu industriel grec n’a pas profité de la baisse des coûts du travail pour augmenter ses ventes à l’étranger. « La leçon à en tirer est que la Grèce n’a pas besoin de plus d’austérité : cela ne fonctionne pas », ajoute M. Artus. Comme nombre d’économistes, il juge que la priorité devrait être les réformes structurelles susceptibles de renforcer l’économie, comme la lutte contre les rentes et les mesures favorisant l’investissement.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier Que se passe-t-il sur les Bourses chinoises?Secouée par un choc d’une ampleur inédite, la place de Shanghaï a perdu près de 30 % de sa valeur depuis la mi-juin. Soit près de 3 000 milliards de dollars (2 710 milliards d’euros) de capitalisation partis en fumée – plus de dix fois la dette grecque ! Certes sur un an, la place est encore en hausse, de 80 %. Mais ces dernières semaines ont de quoi inquiéter. Les places de Shanghaï et Shenzen ont toutefois rebondi, jeudi 9 juillet, de respectivement 5,8 % et 3,8 % en fin de séance, suite aux dernières mesures des autorités pour tenter d’enrayer le krach boursier que vit le pays depuis un mois.Lire aussi :Nouveau krach des Bourses chinoisesQue fait le gouvernement chinois?Mercredi 8 juillet au soir, l’autorité de régulation des marchés boursiers chinois, la CSRC, a annoncé que les actionnaires détenant des participations de plus de 5 % dans des sociétés chinoises cotées n’auraient plus le droit de vendre leurs titres pendant six mois. L’interdiction concerne aussi les investisseurs étrangers, bien que ceux-ci détiennent rarement des positions supérieures à 5 %.Ces dernières semaines, Pékin avait déjà procédé à des baisses des taux d’intérêts et à la suspension des introductions en Bourse. Sans effet. Même coup d’épée dans l’eau avec la promesse des 21 principales sociétés de courtage chinoises d’investir au moins 19 milliards de dollars dans des produits boursiers, et l’engagement du gouvernement à fournir des liquidités pour le financement des « opérations sur marge », cette technique qui consiste à emprunter auprès des courtiers pour investir et compenser ses pertes. La China Securities Finance Corporation Limited (CSF), prestataire national de services d'opérations sur marge, avait ainsi indiqué en début de semaine qu’elle allait prêter 42 milliards de dollars aux courtiers.Comment en est-on arrivé là?A l’origine de cette débâcle, il y a le difficile atterrissage de l’économie de la République populaire. La croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Chine est en effet « tombée » à 7,4 % en 2014, avant de décélérer encore au premier trimestre, à 7 %. Elle devrait plafonner à moins de 6,8 % cette année selon le FMI, un plus bas depuis 1990. La dynamique du pays est minée par la crise du marché immobilier, alors que les invendus des promoteurs s’accumulent. Conséquence : les épargnants se sont massivement reportés sur la Bourse afin de placer leurs économies – avec la bénédiction des pouvoirs publics, qui s’en mordent aujourd’hui les doigts.Lire aussi :Face au krach des Bourses chinoises, les gros actionnaires interdits de vendre pendant six moisQui investit en Bourse en Chine?Près de 80 % des investisseurs à Shanghaï sont des petits porteurs – il en existe 90 millions en Chine. Attirés par le mirage d’un enrichissement facile et la pratique des « opérations sur marge », ils ont fait du boursicotage un sport national, dans un pays qui adore les jeux d’argent. Le marché est donc extrêmement volatil, et la chute d’autant plus difficile à enrayer.De plus, les observateurs commencent à s’inquiéter sérieusement des répercussions de cette tempête financière sur l’économie réelle. Les pertes majeures que ne vont pas manquer de subir des milliers de petits épargnants chinois, qui se sont, qui plus est, massivement endettés pour jouer en Bourse, risquent d’avoir des conséquences au quotidien.Le krach chinois a pris par surprise un gouvernement chinois dont la maîtrise sur les rouages de l’économie est souvent surestimée. Il risque d’obérer le pouvoir d’achat de millions de petits porteurs et pourrait exposer le Parti communiste à l’ire de beaucoup d’entre eux : à force de faire croire à sa toute-puissance, celui-ci pourrait bien avoir à payer les pots cassés en termes de crédibilité.Y a-t-il un risque de contagion aux autres pays ?Cette impuissance à enrayer la chute commence à inquiéter les autres places boursières. La place de Hongkong s’est reprise jeudi après avoir chuté mercredi, mais Tokyo a terminé en légère baisse, jeudi. Certains ne sont pas loin de penser qu’une déstabilisation du système financier due à la correction boursière chinoise constituerait un risque tout aussi important que la crise grecque… « La crainte, réelle, porte sur la signification de tout cela en termes de croissance à long terme en Chine », a déclaré mercredi le secrétaire américain au Trésor, Jack Lew.Ce sont surtout les forces que les autorités chinoises jettent dans la bataille depuis une quinzaine de jours qui angoissent les observateurs. « Si le marché boursier ne se stabilise pas rapidement, le gouvernement devra faire attention de ne pas consacrer trop de ressources à cet objectif », soulignent les analystes de la Société générale. Ils craignent notamment que la béquille monétaire mise en place par Pékin ne finisse pas poser des problèmes de liquidités sur le marché interbancaire de la République populaire, « qui se taille la part du lion en matière de financement de l’économie ».Autrement dit, les secousses boursières, jusqu’ici relativement déconnectées de l’économie réelle chinoise, pourraient finir par affecter cette dernière, aggravant encore un peu plus le ralentissement de la croissance. Et affaiblir ses partenaires commerciaux, asiatiques, américains mais aussi européens, au premier rang desquels l’Allemagne.Signe que cette idée fait son chemin dans l’esprit des investisseurs, les matières premières, dont la Chine reste une grande consommatrice, ont plongé ces derniers jours. Le cours du minerai de fer était tombé mercredi à un plus bas de dix ans, tandis que le cuivre a momentanément chuté à un creux de six ans. Les principales matières premières se reprenaient, jeudi, dans la foulée du rebond des marchés chinois.La Chine va-t-elle pâtir de cette situation?Au-delà du risque systémique, une chose est sûre : le chaos boursier chinois aura des conséquences sur la crédibilité financière du pays. « Les mesures folles décidées par les pouvoirs publics ces derniers jours auront de graves répercussions sur la capacité de la Chine à poursuivre […] le développement de ses marchés financiers. Comment convaincre les investisseurs internationaux d’acheter des actions chinoises quand la moitié de la cote est suspendue et que les interdictions de ventes et les soupçons de “manipulations” pleuvent ? », soulignent les analystes d’Aurel BGC.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil Cet été, il devrait y avoir un peu moins d’Allemands et de Scandinaves sur les plages de Grèce. En revanche, Français, Néerlandais et Britanniques y seront beaucoup plus nombreux. La Grèce ne perd pas au change. Bien au contraire.Le Français est le touriste qui dépense le plus en Grèce et qui y reste le plus longtemps en vacances. Un Français passe, en moyenne, dix jours de vacances en Grèce avec un budget de 900 euros par personne. Loin devant les Britanniques. Plus pingres ou moins riches, ils ne s’offrent en moyenne en Grèce qu’un séjour d’une semaine et n’y dépensent que 620 euros par personne.Nella Tylianaki, directrice de l’Office national hellénique du tourisme se frotte les mains. En 2015, la Grèce devrait s’imposer comme l’une des destinations préférées des Français. Elle en attend plus de 1,6 million. Soit 10 % de plus qu’en 2014, quand elle en avait accueilli 1,42 million. Preuve de cet engouement, Air France fait savoir qu’il « maintient son programme estival de vols vers la Grèce ».Une croissance de 15 % en 2015En pratique, la victoire massive du non au référendum et les difficiles négociations entre les autorités grecques et leurs créanciers européens ne font pas fuir les touristes. C’est même l’inverse qui se produit. Selon Nella Tylianaki, le tourisme devrait atteindre des sommets en 2015.Après « une année record en 2014 » avec 19,2 millions de touristes, Mme Tylianaki table sur « une augmentation générale » de 15 % en 2015. Un surcroît de visiteurs dû en grande partie aux attentats en Tunisie, en avril à Tunis et en juin à Sousse.« La Grèce profite des reports du Maghreb », confirme René-Marc Chikli, président du Syndicat des entreprises du tour operating (SETO). Dans la semaine qui a suivi le massacre de 38 touristes, principalement britanniques, le 26 juin sur une plage de Sousse, la Tunisie a enregistré des annulations en masse. Jusqu’à 80 % sur cette destination. Ces touristes se sont principalement reportés vers l’Espagne et la Grèce.50 000 annulations en deux semainesToutefois, la directrice de l’Office national hellénique du tourisme reconnaît « 50 000 annulations d’hôtels ces deux dernières semaines ». Des touristes qui redoutent de ne pas pouvoir retirer de l’argent aux distributeurs ont préféré renoncer à venir en Grèce « parce qu’on peut annuler, sans frais, jusqu’à 48 heures avant le départ », fait elle savoir.Un nombre très éloigné des 300 000 annulations un temps évoquées. « Un chiffre très exagéré », se défend Mme Tylianaki. Justement, sur son site Internet, le ministère des affaires étrangères conseille aux touristes qui se rendent en vacances en Grèce d’emporter de l’argent liquide.D’après Nella Tylianaki, « les annulations viennent principalement d’Allemagne ou de Scandinavie ». Les pays les plus durs dans les négociations avec la Grèce. Ce n’est pas étonnant, ironise M. Chikli : « Si je suis Allemand, je n’ai pas envie de me faire lancer des tomates » pendant mes vacances en Grèce. Toutefois, la directrice de l’office du tourisme confirme « un certain tassement des réservations de la semaine prochaine ». Comme si les vacanciers qui n’ont pas encore réservé leur séjour attendaient de savoir comment va évoluer la situation de la Grèce avant de se décider.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.07.2015 à 09h45 • Mis à jour le09.07.2015 à 13h08 | Anne Eveno et Sarah Belouezzane Le coup d’envoi du grand jeu de l’attribution de nouvelles fréquences aux opérateurs de mobile en France, dans la bande 700 MHz, jusqu’alors utilisée pour la diffusion de la télévision numérique terrestre, a commencé. Jeudi 9 juillet, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, et la secrétaire d’Etat au numérique, Axelle Lemaire ont annoncé avoir signé l’arrêté fixant, sur proposition de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), les conditions d’attribution des fréquences de la bande 700 MHz.Dans communiqué diffusé également jeudi 9 juillet, le gendarme des télécoms a indiqué que les opérateurs étaient « invités à déposer leur dossier de candidature à l’ARCEP avant le 29 septembre 2015 à 12 heures ». L’Autorité prévoit ensuite de mener la procédure d’enchère et de délivrer les autorisations aux lauréats avant la fin de l’année 2015.Lire aussi :Le gendarme des télécoms lève le voile sur les modalités des enchères des « fréquences en or »A quoi correspondent les fréquences 700 MHz ? Pour construire un réseau, les opérateurs de téléphonie mobile ont besoin de fréquences radio qui forment un spectre sur lequel sont émises les communications. Celui-ci fait partie du domaine public, c’est donc l’Etat qui en attribue des parties ou lots, au terme d’enchères auxquelles les opérateurs sont appelés à participer. La vente des fréquences de la bande 700 MHz intervient quatre ans après celle des fréquences 800 MHz.Les fréquences 700 MHz, surnommées « fréquences en or », présentent le double avantage de permettre au réseau mobile de mieux pénétrer dans les immeubles – ces ondes traversent le béton – et d’être très utiles dans les zones peu denses, car elles assurent une bonne couverture grâce à un nombre limité d’antennes. Occupées actuellement par les chaînes de la télévision numérique terrestre (TNT), ces fréquences ne seront libérées que progressivement, entre le 1er décembre 2015 et le 1er juillet 2019.Des opérateurs à l’affûtConfrontés à une explosion des flux de données sur Internet, les opérateurs ont besoin de plus de spectre. Comme l’indique l’Arcep, le gendarme des télécoms, « l’attribution de la bande 700 MHz revêt une importance stratégique pour le déploiement de réseaux mobiles à très haut débit étendus et performants à court et moyen terme, ainsi que pour accompagner, à plus long terme, les futures innovations ». La bande des 700 MHz permettra le déploiement de la téléphonie mobile 4G, déjà entamé par les opérateurs, et celle, plus tard, de la 5G.Pour les opérateurs, cet appel d’offres est le dernier avant bien longtemps. Ils doivent donc s’assurer de récupérer des lots. C’est surtout vrai pour Free. Le groupe fondé par Xavier Niel (par ailleurs actionnaire à titre individuel du Monde) ne dispose à ce jour que de très peu de basses fréquences, et uniquement dans la bande 900 MHz. Ce qui crée, selon l’Arcep, un déséquilibre avec ses concurrents.Des modalités d’attribution qui ne font finalement pas de cadeau à Free Crucial, ce point a finalement été tranché en juin. Deux scénarios étaient en concurrence. Le premier est un processus normal d’enchères où plusieurs candidats déposent chacun une offre sur les lots proposés et où les plus élevées l’emportent. Le second consistait à réserver un lot particulier à Free.Selon l’Arcep, un opérateur ne peut être compétitif que s’il dispose d’un lot de fréquences basses. Le groupe rappelle pour sa part qu’à son arrivée sur le marché, Bouygues Telecom s’était vu accorder des avantages pour rattraper son manque de fréquences. Toutefois, pour Orange, Numericable-SFR et Bouygues Telecom, garantir ainsi des fréquences préférentielles au quatrième entrant aurait constitué une distorsion de concurrence. Selon eux, Free a déjà eu la possibilité d’obtenir des basses fréquences en 2011 lors des enchères pour la bande des 800 MHz. Mais, rappellent-ils, la somme proposée par l’opérateur avait, à l’époque, été jugée insuffisante.Finalement, l’Arcep a décidé de ne pas réserver de lot à Free. Le régulateur propose de diviser en 6 blocs de 5 MHz les fréquences mises en vente et de procéder à plusieurs tours d’enchères ascendantes. Le prix de départ de ces enchères est fixé à 416 millions d’euros par lot, et il augmentera de 5 millions d’euros à chaque nouveau tour d’enchères.Le régulateur assortit son dispositif de deux limites afin de plafonner la quantité de fréquences pouvant être obtenue par chaque opérateur. Ainsi, aucun opérateur ne pourra obtenir plus de 15 MHz. Et, en prenant en compte les attributions passées sur les bandes de fréquences 800 et 900, aucun opérateur ne pourra détenir plus de 30 MHz. Autrement dit, Orange, Bouygues Telecom et Numericable-SFR qui disposent déjà chacun de 20 MHz de fréquences basses ne pourront pas acquérir plus de 10 MHz supplémentaires chacun, soit deux blocs.Quant à Free, il ne pourra pas faire d’impasse : si chacun des trois autres opérateurs obtient 10 MHz comme l’autorise la procédure, le « trublion des télécoms » se retrouverait sans fréquence à 700 MHz. Lors des dernières enchères, pour les bandes 800 MHz, Free n’avait pas obtenu de fréquences car il n’avait pas monté ses offres assez haut et doit depuis se contenter de 5 MHz en fréquences basses. Cette fois, s’il le veut, il pourra acquérir trois blocs de 5 MHz.L’Etat en quête de recettesPour l’Etat, la procédure ainsi définie lui garantit un montant minimal pour les six lots d’environ 2,5 milliards d’euros. Les fréquences, une fois attribuées, seront assorties de certaines conditions. Certaines sont classiques, comme les obligations de couverture nationale, départementale ou des zones rurales. Mais pour cet appel d’offres, l’Arcep a innové en ajoutant une obligation spécifique de couverture des trains du quotidien : c’est-à-dire les TER, le Transilien et les RER.Anne EvenoJournaliste au MondeSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.07.2015 à 08h57 • Mis à jour le09.07.2015 à 09h58 | Fabrice Lhomme et Gérard Davet Bernard Tapie, 72 ans, repart au combat avec son nouvel avocat, Me Emmanuel Gaillard, l’homme qui a obtenu, en juillet 2014, la condamnation de l’Etat russe à une amende de 50 milliards de dollars dans son conflit avec Ioukos.Un attelage redoutable qui va réclamer à l’Etat, le 29 septembre, devant la cour d’appel de Paris, la somme record d’un milliard d’euros, agrémentée d’intérêts courant sur plus de vingt ans. Toujours, bien sûr, dans le cadre de la revente d’Adidas en 1993 qui a donné lieu à un interminable litige entre l’homme d’affaires et le Crédit lyonnais et le CDR, l’organisme mis en place par l’Etat en 1995 pour apurer le passif de la banque. Bernard Tapie estime avoir été floué par sa banque, accusée d’avoir encaissé de fortes plus-values dans son dos.Lire aussi : Affaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ?Pertes et profitsL’arbitrage suspect, qui vaut à l’homme d’affaires une double mise en examen, est désormais passé par pertes et profits. Bernard Tapie a été interrogé à deux reprises par le juge Serge Tournaire. Et semblé admettre ses torts, en reconnaissant ce qu’il avait d’abord démenti dans ses interrogatoires devant les policiers. Oui, il a sollicité Nicolas Sarkozy et lui a rendu visite à 17 reprises, lui parlant plusieurs fois de l’arbitrage souhaité. « Est-ce que l’arbitrage pouvait avoir lieu sans que Nicolas Sarkozy donne son accord ? La réponse est non », lâche-t-il même au juge, le 10 mars.Oui, aussi, la désignation par son avocat Me Maurice Lantourne du juge arbitre Pierre Estoup, qui concentre toutes les suspicions, n’était pas une bonne idée : « Ils se sont rencontrés, ils se sont consultés, a indiqué M. Tapie. (…) M. Estoup a eu incontestablement des contacts avec M. Lantourne avant. Aucun avocat n’est assez sot pour désigner un arbitre qui lui soit hostile. » Or, M. Estoup – soumis à une obligation de « révélation étendue » – avait omis de signaler ces liens de proximité.Lire aussi :Affaire Tapie : la cour d’appel de Paris accepte la révision de l’arbitrageEmmanuel Gaillard s’attaque désormais au fond du conflit ; il a mis la main sur un document, signé par un banquier mandaté par le Crédit lyonnais et daté du 1er février 1993, qu’il juge essentiel, car à même de prouver que la banque a sciemment trompé son client, Bernard Tapie. Selon Me Gaillard, cette note démontrerait que « dès le départ, la banque avait imaginé de capter la plus-value résultant de la mise en bourse d’Adidas à un montant qui pouvait atteindre 11 milliards de francs (2,09 milliards d’euros) ». Or, M. Tapie avait revendu Adidas à un pool d’actionnaires pour « seulement » 318 millions d’euros, en février 1993.Deuxième frontUne thèse vivement contestée par Me William Bourdon, qui représente les intérêts de l’Etat : « Nous restons confiants quant à l’issue positive de la procédure tant les preuves de l’énorme boniment d’origine sont accablantes, c’est-à-dire la créance inventée de M. Tapie sur le Crédit lyonnais. »Sur un deuxième front, Bernard Tapie a demandé à l’un de ses conseils, Me Thierry Lévy, de déposer une plainte pour « faux, usage de faux, faux en écriture publique, escroquerie et tentative d’escroquerie », contre le commandant de police Yves-Marie L’Hélias, en poste à la brigade financière. La plainte devait être déposée jeudi 9 juillet, auprès du parquet de Paris.L’homme d’affaires n’a jamais digéré le rapport de synthèse rédigé par le policier un an plus tôt, le 9 juillet 2014. La conclusion de ce rapport – révélé par Le Monde le 11 septembre 2014 – établi sur la base de centaines de documents, était sans appel : « Les faits ayant pu être établis par les investigations ne permettent pas de donner crédit à la thèse de M. Tapie et aux conclusions des arbitres. »Lire aussi : Tapie-Adidas-Crédit lyonnais : une longue saga judiciaireFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.07.2015 à 16h50 • Mis à jour le06.07.2015 à 18h03 | Pierre Breteau, Mathilde Damgé et Alexandre Pouchard Les Grecs ont dit « oxi », « non ». Appelés à se prononcer sur le nouveau plan d’aide proposé par les créanciers internationaux, ils l’ont rejeté dimanche 5 juillet à 61,3 %.Victorieux, le premier ministre, Alexis Tsipras, a assuré que les représentants d’Athènes voyaient ainsi leur « pouvoir de négociation renforcé » avant une nouvelle réunion de l’Eurogroupe avec les ministres des finances des autres Etats de la zone euro.Quelle était la question ?Pourquoi les Grecs ont-ils voté « oxi » ?Pourquoi Varoufakis a-t-il démissionné ?Quels sont les scénarios possibles maintenant ?Si la Grèce sort de l’euro et que la crise s’aggrave, qui sera touché en Europe ? Quelle était la question ?Contrairement à ce qui a pu être dit ici ou là, le référendum n’appelait pas les Grecs à se prononcer pour ou contre leur maintien dans la zone euro, ni pour ou contre l’Union européenne. Il s’agissait d’avaliser ou non le plan d’aide proposé par les créanciers du pays (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international), et ses conséquences. Voici la question posée aux électeurs grecs :« Faut-il accepter le plan d’accord soumis par la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) lors de l’Eurogroupe du 25 juin, qui est composé de deux parties : “Reforms for the completion of the current program and beyond” [“Réformes pour l’achèvement du programme en cours et au-delà”, en anglais dans le texte sur les bulletins] et “Preliminary debt sustainability analysis” [“Analyse préliminaire de la soutenabilité de la dette”, en anglais dans le texte sur les bulletins] ? »Ce projet d’accord comportait de nouvelles mesures d’austérité (voir le document, en anglais), érigées en conditions pour le déblocage d’une nouvelle aide financière à Athènes :une réforme fiscale, avec notamment une « simplification majeure » de la TVA, jugée « très fragmentée » ;une nouvelle réforme des retraites, avec un âge légal de départ à la retraite fixé à 67 ans, ou à 62 ans pour celles et ceux ayant quarante années de cotisation, ainsi que l’augmentation des cotisations de santé pour les retraités et le gel des pensions au moins jusqu’en 2021 ;un renforcement de la lutte contre la fraude fiscale et la contrebande de carburant.Le gouvernement avait d’abord refusé ces mesures en annonçant le référendum le 27 juin, puis a accepté la majorité d’entre elles dans une lettre d’Alexis Tsipras le 1er juillet, mais l’Eurogroupe (réunion des ministres des finances de la zone euro) a suspendu les négociations dans l’attente du référendum. Pourquoi les Grecs ont-ils voté « oxi » ?La Grèce est en crise financière gravissime depuis 2009 et la découverte, par le premier ministre socialiste nouvellement élu, Georges Papandréou, de comptes publics maquillés par la droite au cours des années précédentes. Pour redresser les comptes puis obtenir de l’aide financière internationale, les gouvernements successifs ont mis en place au moins huit plans d’austérité. Les réformes fiscales du système de retraite, l’alourdissement des taxes, les coupes budgétaires et les suppressions d’emplois publics ont peu à peu étranglé les ménages grecs.Lire notre synthèse :En Grèce, 8 plans d’austérité depuis 2009, 4 gouvernements, 2 plans d’aideLe référendum a ainsi été l’occasion, pour une majorité de la population, de rejeter un nouveau cycle d’austérité. Elle a été poussée dans ce sens par le parti du premier ministre, Alexis Tsipras, la coalition de gauche radicale Syriza, mais aussi par la droite souverainiste ANEL, ainsi que par les néonazis d’Aube dorée. Le gouvernement a assuré que son objectif était, grâce à ce non, de renforcer « le pouvoir de négociation » d’Athènes vis-à-vis des créanciers et de conclure « un meilleur accord » avec eux dans « le cadre de la zone euro ».Reportage auprès des partisans du "oxi" :« On a décidé de mourir comme on l’entend » Pourquoi Varoufakis a-t-il démissionné ?Le ministre de l’économie avait prévenu qu’il démissionnerait en cas de victoire… du oui. Mais, dès le lendemain de la victoire du non, il a annoncé sa démission. Dans une note sur son blog, Yanis Varoufakis explique que ses homologues « membres de l’Eurogroupe » préféraient son « absence des réunions ». Il a commenté en expliquant que c’était une « idée que le premier ministre a jugée potentiellement utile à l’obtention d’un accord ».Depuis ses débuts au ministère de l’économie, Yanis Varoufakis — économiste reconnu — s’est autant mis à dos ses homologues de la zone euro qu’il a acquis de popularité dans une partie de l’opinion internationale. On lui a reproché ses traits de caractère, il est notamment jugé arrogant, là où Bruxelles est plus une habituée des réunions feutrées. En le poussant à la démission, Alexis Tsipras fait ainsi un geste pour se rapprocher des créanciers.Lire aussi :Crise grecque : Yanis Varoufakis, bête noire de Bruxelles, poussé à la démission Quels sont les scénarios possibles maintenant ?Trois scénarios sont envisageables en somme : la négociation d’un nouvel accord ; un départ (de la zone euro, pas de l’Union européenne) à l’amiable ; et une sortie désordonnée, sans concertation et dans l’urgence.Lire :Crise grecque : trois scénarios après le non au référendum3,5 milliards d’eurosDans tous les cas, le temps presse : en défaut de paiement vis-à-vis du FMI depuis le 1er juillet, date à laquelle le pays devait rembourser 1,5 milliard d’euros à l’institution, une autre échéance se profile : la Grèce doit 3,5 milliards d’euros à la BCE d’ici au 20 juillet.Les Européens se réuniront mardi (François Hollande et Angela Merkel se verront dès lundi soir) pour discuter des issues possibles ; côté grec, un nouveau ministre de l’économie devrait être nommé bientôt, et le gouvernement revenir à la table des négociations avec les créanciers et les dirigeants européens.Dans les deux derniers scénarios, la sortie de l’euro favoriserait les exportations (rendues plus compétitives par une monnaie dévaluée), même si celles-ci pèsent peu dans la balance commerciale par rapport aux importations.La sortie de l’euro pénaliserait certes les Grecs (qui paieraient plus cher les biens importés), mais, selon les analystes de Natixis, l’arrêt du remboursement des intérêts de la dette apporterait une bouffée d’air à l’ensemble de l’économie hellène. Si la Grèce sort de l’euro et que la crise s’aggrave, qui sera touché en Europe ?Un « Grexit » a peu de risque d’entraîner une panique financière comme pendant la « crise des dettes » de la zone euro, en 2012, car depuis cette date, les banques européennes ont réduit leur exposition à la Grèce. Seules les banques allemandes ont gardé dans leurs comptes beaucoup de créances bancaires sur la Grèce (environ 42 % du total des créances du pays, selon les calculs de Natixis).Cependant, les banques grecques sont présentes dans les pays d’Europe orientale, où elles détiennent des encours importants, un risque pour ces pays si les banques grecques devaient définitivement mettre la clé sous la porte. Par rapport à la taille de leur économie, les pays les plus exposés au secteur bancaire grec sont : Chypre (46 % du PIB) ; la Bulgarie (19 % du PIB) ; la Macédoine (17 % du PIB) ; l’Albanie (14 % du PIB) ; la Serbie (11,5 % du PIB) ; la Roumanie (7,6 % du PIB).Quant aux Etats, ils sont exposés à la dette grecque par les prêts bilatéraux qu’ils ont accordés à Athènes et par les garanties qu’ils ont apportées au Fonds européen de stabilité financière : le FESF a prêté 142 milliards d’euros à la Grèce. Enfin, un « Grexit » aurait des conséquences pour tout le continent sur la confiance des investisseurs étrangers et sur le moral des ménages en Europe.Lire aussi :Les risques géopolitiques d’un « Grexit »Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.07.2015 à 15h24 • Mis à jour le06.07.2015 à 16h12 | Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Avant de rencontrer François Hollande à l’Elysée, lundi à 18 heures, la chancelière allemande Angela Merkel a laissé son porte-parole, Steffen Seibert, indiquer en quelques mots comment elle voyait la situation après le référendum en Grèce.Formellement, « la porte est toujours ouverte » à un accord avec Athènes, a dit M. Seibert, reprenant une phrase prononcée par la chancelière au Bundestag mercredi 1er juillet. Contrairement à son vice-chancelier, le président du Parti social-démocrate Sigmar Gabriel, la chancelière ne pense donc pas que la Grèce « a rompu les ponts » avec l’Europe.Suivez la situation en direct sur notre liveNéanmoins, il est clair qu’elle n’est absolument pas prête à faire la moindre concession. « Compte tenu de la décision d'hier des citoyens grecs, les conditions pour des négociations sur un nouveau programme d'aide ne sont pas réunies », a déclaré M. Seibert. Selon lui, le vote de dimanche « est un rejet du principe qui a guidé les aides aux pays [européens en difficulté], le principe selon lequel la solidarité et les efforts sont indissociables », a poursuivi M. Seibert. Or, « le gouvernement allemand reste fidèle à ce principe » qui, selon lui, a fonctionné dans les autres pays qui y ont eu recours.Angela Merkel attend donc désormais ce qu’Alexis Tsipras a à dire aux Européens. Mais, pour elle, il ne saurait être question de négocier un troisième programme d’aide et encore moins de rediscuter de la dette. Un allègement de la dette « n'est pas un sujet pour nous », a indiqué le porte-parole du ministère des finances, Martin Jäger. « Je ne vois pas de raison de nous lancer à nouveau dans cette discussion », a-t-il ajouté.Lire nos explications :Crise grecque : trois scénarios après le non au référendumSauver l’EuropeTout se passe donc comme si l’Allemagne se préparait désormais à une sortie de la Grèce de la zone euro. Certes, ce n’est pas Berlin qui la provoquera, mais celle-ci deviendra inévitable au fur et à mesure qu’Athènes se révèlera, faute d’accord avec ses créanciers, incapable d’honorer ses remboursements et que la Banque centrale européenne cessera d’assurer le financement de son économie.Une sortie de la Grèce de la zone euro serait-il un échec pour Angela Merkel ? Evidemment, celle-ci ne le voit pas ainsi. Du moins ne le reconnaît-elle pas. Mercredi, au Bundestag, la chancelière a donné sa définition de ce qu’est un bon Européen.« Je le dis clairement : un bon Européen n’est pas celui qui recherche l’unité à tout prix. Un bon Européen est celui qui respecte les traités européens ainsi que le droit national et qui, de cette façon, contribue à ce que la stabilité de la zone euro ne se détériore pas. »Contrairement à la plupart des autres pays de la zone euro, dont la France, l’Allemagne – conservateurs et sociaux-démocrates confondus – est désormais convaincue qu’une zone euro sans la Grèce serait plus stable qu’une zone euro dont les principes seraient bafoués par un de ses membres. Dans cette logique, ne pas sauver la Grèce, c’est , d’une certaine façon, sauver l’Europe. De plus, même si Angela Merkel se garde bien de le dire, les retombées négatives devraient être telles pour la population grecque que cela servira sans doute de leçons aux autres pays.Lire les dernières informations :Démission, propositions, divisions : le jour d’après le non de la GrèceFrédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave L’encours des placements financiers des ménages a progressé de 2,5 % en 2014 pour s’élever à 4 259 milliards d’euros fin 2014. Comme en 2013, les Français ont orienté majoritairement leurs placements vers des produits non risqués, note le rapport de l’Observatoire de l’épargne réglementée 2014, publié lundi 6 juillet par la Banque de France.L’assurance-vie et le plan d’épargne logement (PEL) ont ainsi été plébiscités. Le rendement des nouveaux plans d’épargne‑logement, maintenu à 2,5 % jusqu’à fin janvier 2015 (le taux est désormais de 2 %) ou celui des fonds en euros de l’assurance-vie (2,5 % en moyenne en 2014) restent, en effet, bien supérieurs à l’inflation, tandis que ces deux placements sont sans risque. Résultat, avec un encours de 1 591 milliards d’euros fin 2014 (+ 50,2 milliards d’euros par rapport à 2013), l’assurance‑vie confirme sa place de premier placement financier en France.Lire : Tombé à 2 %, le Plan d'épargne logement vaut-il encore le coup ? #container_14361788177{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14361788177{ height:400px; } #container_14361788177 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14361788177 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14361788177 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14361788177 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le patrimoine financier des ménages progresseEncours des placements financiers des Français jusqu'à fin 2014, en milliards d'eurosSource : Banque de France(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14361788177", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2010","2012","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": " Montant (en milliards d'euros)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3758 ], [ "", 3809 ], [ "", 4259 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Face à la baisse du taux du Livret A, tombé à 1 % en août 2014, les ménages ont aussi réorienté leur épargne vers le PEL. L’encours de ce placement atteignait 215,9 milliards d’euros fin décembre 2014, en progression de 18,2 milliards d’euros sur l’année, soit près du double de la hausse observée en 2013. En revanche, les sommes placées sur le Livret A ont reculé de 1,2 % avec un encours de 263 milliards d’euros.Lire : Quel plan B face à la baisse du taux du Livret A ?Le rapport note aussi que l’appétit pour l’achat d’actions, directement ou par le biais d’autres produits d’épargne, reste faible. Que ce soit en direct, via l’assurance-vie ou des OPCVM (organismes de placement collectif en valeurs mobilières), les actions cotées représentent 17 % de l’épargne financière des Français. Autre signe de cette prudence, les ménages ont conservé sur leur compte courant une part plus importante de leurs économies que l’année précédente. #container_14361792777{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14361792777{ height:500px; } #container_14361792777 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14361792777 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14361792777 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14361792777 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les ménages privilégient les placements non risquésRépartition du patrimoine financier des ménages par placementSource : Banque de France(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14361792777", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:true, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:"", plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Dépôts à vue et numéraire","Livrets (Livret A, LDD...) et CEL","Comptes à terme ","Épargne contractuelle (PEL, PEP) ","Assurance‑vie en supports euros ","Actions cotées ","OPCVM non monétaires ","Actions non cotées ","Assurance‑vie en unités de compte"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Montant", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Dépôts à vue et numéraire", "y": 410.2, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Livrets (Livret A, LDD...) et CEL", "y": 606.2, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Comptes à terme ", "y": 72.4, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Épargne contractuelle (PEL, PEP) ", "y": 238.5, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Assurance‑vie en supports euros ", "y": 1332, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Actions cotées ", "y": 192.6, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "OPCVM non monétaires ", "y": 283.9, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Actions non cotées ", "y": 770.2, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Assurance‑vie en unités de compte", "y": 259.4, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { findLength("en milliards d'euros") return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) + "en milliards d'euros" }, } }) }; 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C’était avant... explique Benoît Flamant, directeur de Fourpoints Investment Managers, société de conseil en investissement.« La technologie a radicalement changé. Il y a 10 ans, Airbnb aurait vendu une solution logicielle à Hilton et Uber la sienne aux sociétés de taxi » tweetait récemment Benedict Evans, l’un des associés dirigeants de la prestigieuse société de capital-risque Andreessen Horowitz (Airbnb, Facebook, Oculus Rift, Pinterest, Skype, Twitter…).Il y a 10 ans, tout était simple et les économistes pensaient à peu près comprendre et modéliser l’économie. La productivité, l’un des facteurs clés à l’origine de la compétitivité et de la croissance, était suivie de très près pour mesurer les performances des pays entre eux. Productivité rime avec technologie : c’est cette dernière qui met sur le marché des solutions permettant aux entreprises de faire plus avec moins. Les sociétés technologiques innovent constamment pour accompagner les entreprises dans leur quête sans fin d’amélioration de la productivité.C’était il y a 10 ans… Nous sommes entre-temps entrés dans une ère de rupture massive des business models existants, ce qu’on appelle une « disruption » ou « uberisation », très bien définie par Maurice Levy (le PDG de Publicis) dans une interview au Financial Times en décembre 2014 : « L’uberisation, c’est l’idée qu’on se réveille soudainement en découvrant que son activité historique a disparu… Nos clients n’ont jamais été aussi désorientés ou inquiets au sujet de leur marque et de leur modèle économique. »Lire aussi :De quoi l’« uberisation » est-elle le nom ?Rien à perdreL’innovation ne se porte plus sur des outils pour aider les entreprises à devenir plus productives et plus réactives, elle est au contraire utilisée pour les contourner, les « désintermédier » : Uber, Airbnb, Lending Club, Blablacar, etc., s’adressent directement aux particuliers, plus besoin d’intermédiaire. Tout va dès lors beaucoup plus vite car ces jeunes entrepreneurs, tous issus de la génération des natifs du numérique (la génération Y), sont passés maîtres dans l’art d’utiliser les nouvelles technologies et le marketing viral que permettent les réseaux sociaux. Et ils n’ont rien à perdre contrairement aux entreprises traditionnelles.Ainsi, en deux temps trois mouvements, l’innovation est passée au service de la « disruption » et non plus au service de la productivité. Les économistes se déchirent pour comprendre pourquoi la productivité ne progresse plus comme avant mais est-ce encore le débat ? Peut-être faudrait-il dorénavant plutôt mesurer, non plus le produit national brut (PNB), directement lié à la productivité, mais la « disruption nationale brute » d’un pays ? Tâche ardue s’il en est.Benoît Flamant, directeur de Fourpoints Investment Managers (société de conseil en investissement) 06.07.2015 à 12h12 • Mis à jour le06.07.2015 à 14h52 data-tym-playerid="tym-player-x2wus2v" data-tym-title="Michel Sapin : « Au gouvernement grec de faire des propositions »" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/crise-de-l-euro/video/2015/07/06/michel-sapin-au-gouvernement-grec-de-faire-des-propositions_4672343_1656955.html" data-tym-categories="crise-de-l-euro,crise-grecque,grece,union-europeenne,economie,politique,actualite,videos,international" data-tym-tags="crise-de-l-euro,crise-grecque,grece,union-europeenne,economie,politique,actualite,videos,international" data-tym-providerreference="x2wus2v" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Alors que Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et une partie de la gauche (Arnaud Montebourg, Cécile Duflot) ont exprimé dès dimanche leur satisfaction après la victoire du non au référendum grec, les ténors du Parti socialiste (PS) et du parti Les Républicains (LR) ont attendu lundi pour tirer les leçons de cet événement majeur pour l’Europe.Suivez la situation en direct sur notre liveMichel Sapin a estimé sur Europe 1 que c’était désormais « au gouvernement grec de faire des propositions », car le vote de dimanche « ne règle rien ». Le ministre socialiste des finances a appelé à une « conversation en profondeur, en vérité » entre Angela Merkel et François Hollande, qui doivent se retrouver lundi soir à l’Elysée. Il se dit confiant dans la solidité des institutions européennes pour régler cette situation inédite :« L’Europe est devant une difficulté, mais elle n’est pas dans la difficulté, […] l’Europe a construit toute une série d’outils, l’Europe va montrer qu’elle est forte d’abord en se protégeant elle-même. »Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a précisé sur France Info que « les Grecs n’ont pas voté contre l’Europe, ils ont voté contre l’austérité », et qu’il « fallait vraiment méconnaître la situation des Grecs pour croire que le oui allait l’emporter ». Une allusion à Nicolas Sarkozy, qui avait appelé dimanche le premier ministre grec Alexis Tsipras à démissionner en cas de victoire du oui. M. Cambadélis s’en est pris violemment à l’ancien président, « l’excité du bocal » qui, dit-il, « s’est planté sur toute la ligne » en refusant le référendum grec proposé par le premier ministre grec Papandréou en 2011.« Organiser une sortie sans drame » de la zone euroAlors que la gauche appelle à poursuivre les négociations avec la Grèce, l’opposition de droite est sévère envers Alexis Tsipras et réclame des solutions plus radicales. Sur son blog, Alain Juppé (LR) plaide en faveur d’un Grexit négocié, sans pour autant que la Grèce sorte de l’Union européenne :« La Grèce n’est plus en mesure aujourd’hui d’assumer les disciplines de la zone euro. Chercher à l’y maintenir à tout prix, par des arrangements de circonstance, fragiliserait l’ensemble du système. Nous devons l’aider à organiser sa sortie, sans drame. »Un avis que « ne partage pas du tout » le ministre de l’économie Emmanuel Macron, qui estime qu’il y a « une responsabilité collective en termes de solidarité et de refinancement ».Eric Woerth, délégué général au projet du parti Les Républicains, interrogé par Le Monde, appelle aussi la Grèce à organiser une sortie « dans l’ordre » de la zone euro, par respect envers les 18 autres Etats membres.« On ne peut pas laisser tomber l’Europe aux mains des extrémismes qui laissent penser qu’il y aurait l’Europe comptable des affreux Allemands et l’Europe humaine des gentils Grecs. »Lire aussi :Eric Woerth : « La Grèce s’est menti à elle-même »Dans un communiqué, le parti Les Républicains a indiqué que « la priorité était de sauver la zone euro » et de « ne pas tergiverser », alors qu’« une partie de la majorité n’hésite pas à afficher son soutien à la politique de M. Tsipras ». Luc Chatel a été encore plus pressant, demandant qu’une alternative soit trouvée « dans les quarante-huit heures ». Philippe Escande Des chauffeurs de taxi furieux renversent des voitures pour défendre leur profession. Des migrants s’échouent en masse sur les côtes pour trouver un emploi en Europe. En France, la prochaine élection présidentielle se jouera en grande partie sur le chômage. Partout la question du travail occupe les esprits et préoccupe les politiques.Normal, depuis que les sociétés humaines se sont affranchies de l’esclavage, puis de la féodalité, qui reléguaient le travail aux couches basses de la société, cette notion s’est retrouvée au cœur de nos existences. Elle se déploie dans trois dimensions. Economique, bien sûr, on travaille pour subvenir à ses besoins, mais aussi sociale et philosophique. Un emploi est le plus sûr moyen de s’insérer dans une communauté et de trouver, le plus souvent, un sens à son existence.C’est la raison pour laquelle le Cercle des économistes a choisi ce thème cette année pour ses rencontres d’Aix, qui se sont achevées dimanche 5 juillet. Avec une idée qui taraude les esprits en ce moment : sommes-nous à la veille d’un changement majeur du mode de travail, de sa répartition, de sa qualité ?Lire aussi :Précarité au travail : la voie du plein-emploi ?Révolution copernicienneLa situation européenne nous montre que le chômage n’est pas une fatalité. Des pays majeurs comme l’Allemagne ou la Grande-Bretagne sont retournés au plein-emploi après avoir connu des récessions plus profondes que celle de la France. Mais à quel prix ? Celui du développement de ce que l’on pourrait appeler le « précariat ». Ce travail aléatoire et faiblement rémunéré, souvent indépendant, qui a fait sortir de l’inactivité des millions d’individus. A l’inverse, les pays qui ont freiné ce mouvement vers les « mini-jobs » allemands ou les « contrats zéro heure » britanniques, comme la France ou l’Italie, continuent de connaître des taux de chômage à deux chiffres. Précarité et emploi contre stabilité et chômage.La Grande-Bretagne a fait son choix, et va plus loin en revoyant entièrement le rôle de l’Etat. Chacun sa réponse. La France en trouvera une autre, plus conforme à son histoire, à sa culture. Il reste que, dans une économie ouverte et de croissance modérée, la précarité est la transition indispensable pour éradiquer le chômage de masse. Et, dans nos sociétés largement tertiarisées, le stock d’emplois disponibles se trouve dans les services à basse qualification.Comme l’ont préconisé les économistes à Aix, pour contrer le développement d’une société à deux vitesses, il est impératif de revoir toute la chaîne de l’emploi, du stage au CDI en passant par le travail indépendant. Mais aussi de fluidifier le marché à l’échelle européenne, et d’investir massivement en formation. Cette révolution copernicienne de la mobilité sociale est en train de se faire, officiellement et sous le manteau. Il est de notre intérêt d’accompagner le mouvement, plutôt que d’avoir à le subir.Lire aussi :Pour en finir avec la précarité des stagiairesPhilippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.07.2015 à 10h57 • Mis à jour le06.07.2015 à 18h40 Après le non des Grecs (61,31 %) au référendum sur le plan de réformes des créanciers (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne), c’est un lundi agité qu’a connu l’Union européenne.Suivez la situation en direct sur notre liveDémission de Yanis Varoufakis et nomination d’Euclide Tsakalotos Première conséquence, paradoxale, du référendum grec, le ministre de l’économie a annoncé lundi dès l’aube qu’il démissionnait de son poste. Yanis Varoufakis, économiste de 54 ans, s’était pourtant réjoui de la victoire du non, mais il a préféré se retirer pour faciliter les discussions avec Bruxelles, explique-t-il sur son blog :« On m’a informé que certains membres de l’Eurogroupe et de “partenaires” associés préféraient […] que je sois “abseny” des réunions ; une idée que le premier ministre a jugée potentiellement utile à l’obtention d’un accord. Pour cette raison, je quitte le ministère des finances aujourd’hui. »Yanis Varoufakis s’était en effet mis à dos tous les autres ministres des finances de l’Eurogroupe en raison de son attitude jugée arrogante et déplacée, dans le cadre très policé des réunions bruxelloises.En toute logique, il a ainsi été remplacé, lundi après-midi, par Euclide Tsakalotos, qui l’avait déjà suppléé à plusieurs reprises à Bruxelles. Jusqu’alors, ce professeur d’économie à l’université d’Athènes était vice-ministre des affaires étrangères en charge des questions économiques.Lire aussi :Crise grecque : le discret Euclide Tsakalotos remplace le bouillonnant Yanis Varoufakis« Des propositions du gouvernement grec » attendues mardi Au lendemain du non au référendum, le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a discuté au téléphone avec la chancelière allemande, Angela Merkel, et s’est mis d’accord « pour qu'Athènes présente mardi, lors du sommet européen, des propositions » visant à conclure un accord avec les créanciers.Les 19 ministres des finances de la zone euro pourront examiner ces propositions lors d’un Eurogroupe, qui se tiendra à 13 heures à Bruxelles, avant que les chefs d’Etat et de gouvernement se réunissent à 18 heures pour un sommet européen extraordinaire sur le cas grec. Les Européens s’annoncent d’ores et déjà divisés, l’Allemagne s’est montrée intransigeante depuis l’annonce des résultats du référendum, tandis qu’l’Espagne a dit pour sa part n’envisager « absolument pas une sortie de la Grèce de l’euro ». Le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, a annoncé que les dirigeants de la zone euro vont se pencher sur une « aide humanitaire » à apporter à la Grèce.M. Tsipras a également appelé lundi le président de la BCE Mario Draghi dans la matinée. Le conseil des gouverneurs de la BCE se réunit en effet dans l’après-midi pour choisir s’il maintient, ou non, ses financements d’urgence aux banques grecques. Ensuite, la chancelière allemande Angela Merkel et son homologue français François Hollande se retrouvent dès lundi 18 h à l’Elysée pour de premières discussions. Plusieurs scénarios sont à l’étude : nouveau plan d’aide, allégement de la dette, sortie de la Grèce de la zone euro… Lire aussi :Crise grecque : Merkel inflexible avant sa rencontre avec HollandeDes lectures politiques contrastées en FranceEn France, les hommes politiques font le grand écart. Les formations les plus à gauche (PCF, Front de gauche, frondeurs du PS) ont célébré le non grec, analysé comme « l’échec d’un projet sournois » par Jean-Luc Mélenchon. A l’autre extrémité de l’échiquier politique, le Front national a salué « un non de rébellion face aux diktats européens ». data-tym-playerid="tym-player-x2wus2v" data-tym-title="Michel Sapin : « Au gouvernement grec de faire des propositions »" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/crise-de-l-euro/video/2015/07/06/michel-sapin-au-gouvernement-grec-de-faire-des-propositions_4672343_1656955.html" data-tym-categories="crise-de-l-euro,crise-grecque,grece,union-europeenne,economie,politique,actualite,videos,international" data-tym-tags="crise-de-l-euro,crise-grecque,grece,union-europeenne,economie,politique,actualite,videos,international" data-tym-providerreference="x2wus2v" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Le ministre socialiste des finances, Michel Sapin, a estimé que le vote de dimanche « ne règle rien », que la Grèce devait faire des propositions mais que l’Europe n’était « pas dans la difficulté ».A droite, plusieurs ténors du parti Les Républicains, comme Eric Woerth, déplorent les résultats du référendum grec qui a « créé un précédent terrible » . Alain Juppé a appelé sur son blog à organiser la sortie de la Grèce de la zone euro « sans drame ».Les marchés en baisse, l’euro résisteLes marchés financiers ne s’attendaient pas à une telle victoire du non, mais ne cèdent pas à la panique. Après avoir ouvert en baisse (– 2 % à Paris, – 3% à Milan), les Bourses européennes ont réduit les pertes à la mi-journée. L’Euro résiste bien à la crise, s’échangeant à 1,1056 dollar lundi midi contre 1,1107 dollar vendredi.Le commissaire européen chargé de l’euro, le Grec Valdis Dombrovskis, a assuré que la stabilité de la zone euro n’était « pas en jeu » après le non d’Athènes.« Nous avons tous les outils nécessaires pour assurer la stabilité financière de la zone euro, (...) il est très clair que nous sommes capables de défendre [l’euro]. »Les marchés attendent toutefois la réaction de la Banque centrale européenne qui se réunit lundi après-midi pour faire le point sur les aides d'urgence (ELA) accordées aux banques grecques.Lire aussi :Crise grecque : la BCE à l’heure des choixLes banques resteront fermées jusqu’à mercrediLe patron de la fédération bancaire grecque a annoncé à l'agence de presse Reuters que les banques, fermées depuis huit jours, le resteront mardi et mercredi. Quant aux retraits aux distributeurs automatiques, ils sont toujours limités à 60 euros par jour et par personne.Mais le bruit court que si la banque centrale ne remonte pas le plafond de liquidités, les retraits bancaires seront limités à 20 euros, comme l'explique le correspondant de Libération auprès de l'Union européenne sur Twitter. Une perspective qui a poussé de nombreux Grecs à faire la queue devant les distributeurs lundi. Marie Charrel C’est l’heure de vérité. Celle où l’arbitre doit, malgré lui, siffler, ou non, la fin de la partie. La Banque centrale européenne (BCE) tient aujourd’hui le sort des banques hellènes entre ses mains. Et par extension, celui de la Grèce. « Désormais, tous les yeux sont tournés vers elle », analyse Diego Iscaro, économiste chez IHS Global Insight.Lundi 6 juillet, les 25 membres du conseil des gouverneurs se réunissent pour faire le point sur le dossier grec. Auparavant, le président de la BCE Mario Draghi se sera entretenu avec le président de la Commission Jean-Claude Junker, le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem et l’actuel président du Conseil européen Donald Tusk. Il a également discuté avec le premier ministre grec Alexis Tsipras. Sur la table, une question clé : alors que le peuple grec a rejeté l’austérité et que la perspective d’un accord rapide entre Athènes et ses créanciers s’éloigne, faut-il maintenir les financements d’urgence ELA (« Emergency liquidity assistance ») accordés aux banques du pays ?Une question déterminante, car aujourd’hui, ces établissements survivent uniquement grâce à la perfusion de l’institut monétaire.Lire aussi :Les banques grecques au bord du gouffreSelon nos informations, les banques seront à court de liquidités dès mardi 7 juillet, jour où elles sont censées rouvrir leurs portes au public. Inquiète, la Banque de Grèce a d’ailleurs demandé à l’institut de Francfort, dimanche 5 juillet, d’augmenter encore ses ELA, aujourd’hui plafonnées à 89 milliards d’euros…« Crédibilité en péril »L’ennui, c’est qu’en théorie, la BCE réserve ses aides d’urgence aux banques solvables. « Cela la place face à un choix cornélien, décrypte un fin connaisseur de l’institution. Elle ne veut pas être celle qui expulse la Grèce hors de la zone euro, mais elle ne peut pas mettre sa crédibilité en péril en soutenant le pays outre mesure. »L’institution refuse de prendre une décision qui doit incomber, selon elle, aux responsables politiques. Mais dans ses murs, la révolte gronde. Le gouverneur de la banque centrale allemande, Jens Weidmann, juge que le soutien apporté à la Grèce est à la limite du mandat de l’institution, et souhaite qu’il prenne fin.Malgré ces pressions, la BCE pourrait attendre le sommet de la zone euro de mardi 7 juillet avant de se décider. Et peut-être même le 20 juillet, date à laquelle la Grèce doit lui rembourser 3,5 milliards d’euros. Si Athènes échoue, la banque centrale ne pourrait guère maintenir ses aides longtemps encore. Elle commencerait probablement par augmenter la décote sur les collatéraux – c’est-à-dire sur les titres qu’elle demande en garantie en échange des ELA. « Cela intensifierait la crise de liquidité bancaire », jugent les analystes de RBS.Lire aussi :La semaine folle où l’Eurozone est passée du plan A au plan BLa suspension des ELA, qui ne tarderait pas à suivre, précipiterait le pays en terres inconnues. A court d’argent, il en serait réduit à imprimer des reconnaissances de dette (les « IOU » en anglais, pour « I Owe You ») afin de payer les fonctionnaires et retraités. Ces IOU finiraient par être utilisés dans les commerces, et formeraient de fait une monnaie parallèle. Sans accord rapide, le pays pourrait glisser vers une sortie de la zone euro, le « Grexit ».Insuffisances institutionnellesAutant dire que dans ce dossier, la BCE se retrouve confrontée à deux problèmes de fond. Le premier est que, du fait des insuffisances institutionnelles de l’union monétaire, elle se retrouve en première ligne alors qu’elle devrait rester en coulisse.Second problème : la victoire du non la contraint à un choix délicat. En juillet 2012, en plein cœur de la crise des dettes souveraines, son président Mario Draghi avait déclaré qu’il était « prêt à tout » (« whatever it takes », en anglais) pour sauver l’euro et l’union monétaire. Mais sauver l’euro implique-t-il d’y garder la Grèce à tout prix ?Il y a dix jours encore, cela ne faisait aucun doute. Jusqu’à ce que Benoît Cœuré, membre du directoire de la BCE, déclare dans Les Echos du 30 juin : « La sortie de la Grèce de la zone euro, qui était un objet théorique, ne peut malheureusement plus être exclue. » Est-ce à dire que l’institution envisage, elle aussi, un « Grexit » ?Lire aussi :Grèce : le non au référendum, une défaite pour Angela MerkelEviter une éventuelle contagionDifficile à dire. Mais une chose est sûre : elle se prépare au pire. « Nous utiliserons nos instruments pour faire plus si nécessaire », a ainsi déclaré M. Cœuré, dimanche 5 juillet, aux rencontres économiques d’Aix-en-Provence.De fait, elle a déjà élargi son plan d’assouplissement quantitatif, le 2 juillet, aux achats d’obligations de sociétés publiques européennes comme la SNCF. Un outil de plus pour augmenter sa puissance de frappe. Et éteindre une éventuelle contagion aux autres pays de la zone euro, en particulier l’Espagne et le Portugal.Reste une question clé : combien un défaut grec coûterait-il ? Dans « Target 2 », le système assurant le règlement des opérations des banques centrales nationales de la zone euro, et par lequel transitent aussi les paiements entre banques commerciales, la banque centrale grecque affiche un solde débiteur de 110 milliards d’euros. Qu’elle pourrait avoir du mal à rembourser si la crise s’aggrave. « Mais cela n’aurait pas de conséquences dramatiques : les simulations montrent que la BCE a la capacité d’absorber un défaut grec », juge Christophe Boucher, économiste à l’université de Lorraine. Sa crédibilité, elle, serait en revanche durement affectée. Tout ce qu’elle redoute…Le FMI attend la réaction des EuropéensLe Fonds monétaire international (FMI) s’est refusé à commenter le non massif des Grecs au référendum du dimanche 5 juillet. « La situation est trop mouvante et trop sensible », expliquait lundi matin une source proche de la direction. Le Fonds avait fait savoir samedi qu’il laisserait les Européens, les premiers concernés par ce casse-tête politique, s’exprimer d’abord. « Nous attendrons de voir ce qui se passe dans l’Union européenne avant de nous exprimer », commentait-on de même source. Contrairement à une partie des autres créanciers d’Athènes, le Fonds est acquis à un allégement de la dette grecque mais à la condition – c’est tout le problème – que les autorités engagent effectivement des réformes. data-tym-playerid="tym-player-x2wus2v" data-tym-title="Michel Sapin : « Au gouvernement grec de faire des propositions »" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/crise-de-l-euro/video/2015/07/06/michel-sapin-au-gouvernement-grec-de-faire-des-propositions_4672343_1656955.html" data-tym-categories="crise-de-l-euro,crise-grecque,grece,union-europeenne,economie,politique,actualite,videos,international" data-tym-tags="crise-de-l-euro,crise-grecque,grece,union-europeenne,economie,politique,actualite,videos,international" data-tym-providerreference="x2wus2v" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adéa Guillot (Athènes, correspondance) A la fête dimanche 5 juillet au soir, Yanis Varoufakis quitte pourtant le navire dès lundi matin. C’est d’un tweet laconique « Minister no more ! » (Je ne suis plus ministre) que le ministre grec des finances a annoncé sa démission.« Peu de temps après l’annonce des résultats du référendum, on m’a informé d’une certaine préférence de plusieurs membres de l’Eurogroupe et de “partenaires” associés (…) pour mon “absence” des réunions ; une idée que le premier ministre [Alexis Tsipras] a jugé potentiellement utile à l’obtention d’un accord. Pour cette raison, je quitte le ministère des finances aujourd’hui », écrit Yanis Varoufakis dans un court article publié sur son blog personnel lundi 6 juillet au matin. Lire aussi :Yanis Varoufakis, la « rock star » qui agace à BruxellesLe message est clair : les créanciers auraient demandé et obtenu sa tête. Et voilà Varoufakis qui se pose en héros et victime de la machine européenne. Selon le politologue Elias Nikolakopoulos, les choses sont cependant un petit peu plus compliquées.« Tsipras et Varoufakis ont négocié pour trouver ce compromis et permettre à Varoufakis de faire cette déclaration qui sauve son honneur, mais, au fond, Tsipras était furieux de ce que le ministre des finances a fait hier soir », affirme M. Nikolakopoulos.Les noms d’Euclide Tsakalotos, l’actuel chef de l’équipe de négociation à Bruxelles, ou encore de Georges Stathakis, ministre de l’économie, circulaient lundi matin comme successeurs potentiels de M. VaroufakisAu mépris de l’usage politique grec, Yanis Varoufakis a pris la parole avant son premier ministre. « Il a parlé sur un ton donneur de leçon et triomphaliste alors que le premier ministre attendait patiemment son tour pour lancer un message mesuré et d’appel à l’union nationale. Ça ne se fait pas ! », ajoute l’analyste.« Pour autant, outre cela, Alexis Tsipras savait en effet qu’il ne pouvait pas retourner à Bruxelles avec Varoufakis, détesté par tous les partenaires, poursuit M. Nikolakopoulos. Simplement, il lui était difficile de s’en défaire, car l’économiste est très populaire en Grèce. Ce manquement à l’étiquette a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. »Il va falloir aller viteTôt lundi matin, Alexis Tsipras a réuni sa garde rapprochée et s’est notamment longuement entrenu avec le vice-président du gouvernement, Yannis Dragassakis, l’homme qui a dessiné la stratégie économique de Syriza ces deux dernières années. Les noms d’Euclide Tsakalotos, l’actuel chef de l’équipe de négociation à Bruxelles, ou encore de Georges Stathakis, ministre de l’économie et de la croissance, ou même de Dragassakis lui-même, circulaient lundi matin comme successeurs potentiels de Yanis Varoufakis. Tous des hommes proches d’Alexis Tsipras et déjà associés au processus de négociation depuis le début. Car il va falloir aller vite. Le premier ministre a promis aux Grecs de ramener un accord dans les quarante-huit heures. Un Eurogroupe, auquel la Grèce devra envoyer un ministre des finances, est programmé pour le mardi 7 juillet.Depuis fin janvier, le style nonchalant de Varoufakis, crâne rasé, sac au dos et col de chemise ouverte, détone à BruxellesEn cinq longs et laborieux mois de négociations, Yanis Varoufakis n’aura jamais réussi à se glisser dans le moule bruxellois. « Trop étroit pour lui depuis le début », réagissait lundi matin l’une de ses connaissances. « Il a choqué, déplu par sa franchise et son opiniâtreté à dire que la voie du tout-austérité était une impasse. Et pourtant, il a raison ! Regardez ce qui se passe aux Etats-Unis : ils ont retrouvé 10 points de PIB depuis la crise financière de 2008 et nous, en Europe, on stagne. Quelle suffisance et dogmatisme de la part des Européens de ne pas avoir voulu utiliser Yanis. »Pourquoi cet économiste de 54 ans, réputé sérieux, cosmopolite, s’est-il mis à dos tous ses pairs de l’Eurogroupe ? Dès ses débuts dans le nouveau gouvernement de la gauche radicale grecque, fin janvier, le style nonchalant de Varoufakis, crâne rasé, sac au dos et col de chemise ouverte, détone à Bruxelles. C’est surtout son attitude qui exaspère. Jugée arrogante, déplacée. « Un donneur de leçons insupportable », dénonce-t-on assez rapidement dans les couloirs de la Commission européenne.Un économiste très doué, pour Joseph StiglitzQuand il est nommé, Varoufakis a une mission claire : plaider pour une rupture radicale avec la politique d’austérité menée depuis cinq ans en Europe. Il a la confiance et même l’admiration d’Alexis Tsipras. Il n’a certes aucune expérience de gouvernement, mais une forte légitimité – il est le mieux élu des députés Syriza, lors du scrutin législatif du 25 janvier. Et une forte reconnaissance en temps que « théoricien » de la crise grecque.Depuis des années, il décrypte, de conférences en plateaux de télévision, les erreurs commises en Grèce par la « troïka », l’ancien nom des créanciers. Conseiller, entre 2004 et 2006, de l’ex-premier ministre socialiste Georges Papandréou, il critique dès le début la réponse européenne à la crise financière, qui a consisté à endetter la Grèce au-delà du raisonnable.Le fort ego de M. Varoufakis aura finalement joué contre luiIl enfonce le clou, en 2010, dans son livre Modeste Proposition pour résoudre la crise de la zone euro. Une version de cet ouvrage réactualisée (édition Les Petits Matins), avec des ajouts de l’économiste James K. Galbraith, en 2014, propose de relancer l’investissement en Europe par l’intermédiaire de la Banque européenne d’investissement, une idée qui a fait son chemin et est, en partie, reprise par l’actuel président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. « Peu de ministres des finances sont aussi doués en économie que lui », estime le Prix Nobel, Joseph Stiglitz. « Personne n’a travaillé comme Varoufakis pour résoudre la crise en Europe », ajoute M. Galbraith.« Que pouvais-je faire d’autre que faire la leçon ? »Devenu ministre, Yanis Varoufakis veut bousculer ces règles. Sortir du strict cadre du respect d’un programme de réformes qui, selon lui, a conduit la Grèce à la ruine. Et commencer très vite une discussion sur une restructuration de la dette du pays. « Mon homologue allemand Wolfgang Schäuble n’a jamais accepté de parler de ce sujet », confiait-il au Monde il y a quelques mois. « Pour lui, les règles ont un caractère divin. Il ne cesse de nous renvoyer au respect du programme au lieu de discuter du fonds du problème. »Mais être ministre des finances, c’est faire de la politique. Et manifestement, M. Varoufakis refusait de jouer le jeu. « Que pouvais-je faire d’autre que faire la leçon ? », se défendait déjà l’intéressé à l’époque « Il fallait bien que je marque mon désaccord avec la façon dont l’Europe a géré la crise. Devrais-je jouer au lobotomisé parce que l’on ne veut pas m’entendre ? »Le fort ego de M. Varoufakis aura finalement joué contre lui. « Beaucoup pensaient au parti que Tsipras l’aurait gardé au moins jusqu’à la conclusion d’un accord », affirmait lundi une source au parti de la gauche radicale Syriza.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel On le dit fatigué. Inquiet, surtout. Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), ne dort pas beaucoup depuis quelques mois. A chaque apparition, ses traits sont un peu plus tirés. Il faut dire que la survie des banques hellènes repose sur ses épaules. Et que les décisions que prendra son institution ces prochains jours joueront un rôle décisif pour l’avenir de la Grèce dans la zone euro. Ou bien à l’extérieur.Lire aussi :Christine Lagarde, inflexible face à AthènesDepuis leur arrivée au pouvoir, fin janvier, le premier ministre, Alexis Tsipras, et son ministre des finances, Yanis Varoufakis, ne cessent d’accabler la BCE. Comme le Fonds monétaire international (FMI), ils l’accusent de « dictature financière ». Selon eux, Mario Draghi comme Christine Lagarde, la patronne du Fonds, auraient pour seul objectif de mettre leur pays à genoux en lui imposant l’austérité et en le privant de financements.S’il est vrai que la BCE est aujourd’hui en première ligne, l’Italien de 67 ans a pris soin de se tenir à l’écart des violentes passes d’armes entre Athènes et ses créanciers. Plus que tout, il cherche à éviter que les politiques européens, hésitants et divisés, ne se défaussent sur lui pour trancher le destin de la Grèce.En février, la BCE avait ainsi suspendu l’un des robinets de financements aux banques hellènes dans l’espoir mettre les partenaires d’Athènes face à leurs responsabilités. Mais pour ne pas être accusée de pousser le pays hors de la zone euro, elle a maintenu ses liquidités d’urgence (les « ELA », « emergency liquidity assistance ») aux banques hellènes. Et ce, malgré les fortes réticences de la banque centrale allemande. Habile tacticien, M. Draghi a jusqu’ici réussi à convaincre la majorité des 25 gouverneurs de l’institution de continuer à aider Athènes. Ce qui fait dire à un diplomate : « Il se montre bien plus patient avec la Grèce qu’il ne l’avait été avec Chypre. Mais M. Tsipras ne pourra jamais l’admettre. » Messages-clé au bon momentSi ce n’est leurs origines méditerranéennes, le premier ministre grec et le banquier central n’ont, il faut le dire, pas grand-chose en commun. Diplômé du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT), passé par la Banque mondiale et le Trésor italien, M. Draghi a rejoint, en 2002, la direction européenne de Goldman Sachs, la banque américaine incarnant l’arrogance de Wall Street. Un crime de lèse-majesté pour la gauche radicale de Syriza. D’autant que Goldman Sachs est accusée d’avoir aidé la Grèce à maquiller ses déficits budgétaires au début des années 2000…Lire aussi :Jean-Claude Juncker, l’Européen blesséLorsqu’il remplace Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE, en novembre 2011, la zone euro est en pleine tourmente. Il affronte la tempête avec « courage et sang-froid », disent ceux qui le connaissent. A l’été 2012, il se déclare prêt à faire « tout ce qu’il faudra » (« whatever it takes », en anglais) pour sauver l’euro. Quelques mots qui suffisent à rétablir la confiance sur les marchés et éteindre la flambée des taux souverains. L’Europe découvre alors la « touche Draghi », cette capacité à distiller les messages-clés au bon moment, à l’aide de quelques propos bien sentis.Question difficileSauver l’euro : les années suivantes, « super Mario », comme on le surnomme parfois, poursuit sa tâche en œuvrant à la création de l’union bancaire. Puis en lançant, en janvier 2015, un vaste programme de rachat de dettes publiques, destiné à soutenir la croissance. Auparavant, il lui a là aussi fallu vaincre les réticences allemandes…Lundi 6 juillet, au lendemain du référendum grec, lui qui passe nombre de ses week-ends à Rome auprès de sa famille, réunira le conseil des gouverneurs à Francfort. Ensemble, ils devront décider s’ils maintiennent ou non leurs financements d’urgence aux banques hellènes. En cas de victoire du oui, l’Italien n’aura pas trop de mal à les convaincre de poursuivre les aides. Si le non l’emporte… Le « dottore » Draghi devra alors répondre à la question la plus difficile de sa carrière : sauver l’euro implique-t-il de garder à tout prix la Grèce dans la monnaie unique, ou au contraire de l’en exclure ?Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Legros (Propos recueillis par) //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique En France, faudra-t-il des quotas pour les femmes de science ? Les enjeux de la médecine prédictive Un lycée qui s’engage pour les sans-papiers : le reportage de Marie Desplechintous les articles de la thématique Gaël Musquet a co-fondé en France la communauté Openstreetmap (OSM) dont il a été le premier président. Ce projet participatif, véritable Wikipedia de la carte géographique lancé en 2004 par le Britannique Steve Coast, s’est donné pour objectif de constituer une carte numérique à partir des contributions volontaires de milliers d’internautes.Défenseur de l’ouverture des données et du logiciel libre (qui n’appartient pas à une entreprise et peut être utilisé par tous), Gaël Musquet accompagne désormais les collectivités et entreprises d’Ile de France dans l'utilisation des données libres, au sein de la Fonderie, l’agence numérique de la région. Alors que s’ouvrent ce week-end à Beauvais les Rencontres mondiales du logiciel libre, il explique le rôle central du Libre face à la concentration des données.Vous avez co-fondé la communauté OpenStreetMap en France en 2011. Quel bilan en faites vous aujourd’hui ?On vient de franchir une étape fondamentale, celle de la co-création du premier jeu de données d'adresses. La base adresse est consultable sur le site data.gouv.fr où l’on trouve à la fois les jeux de données libérés par la communauté d'OpenStreetMap, et ceux des services de l’Etat, l'IGN et la Poste, ainsi que des outils pour les utiliser. L’enjeu est fondamental en terme d’innovation et d’indépendance. L'adresse, c'est la première chose dont on a besoin pour retrouver son chemin, calculer son itinéraire, effectuer des livraisons, secourir des blessés...Quel est l’intérêt d’un tel projet ?Jusqu'à présent, seules des entreprises comme Google et Amazon avaient les moyens financiers d’acquérir, traiter des adresses pour la localisation des biens et des personnes en France. Les PME capables de concurrencer les grands groupes américains n'ont pas les moyens d'investir dans ces données, ce qui les handicape pour développer de nouveaux services. Il existe un gros potentiel d’innovations autour des données cartographiques. Chaque jour des projets émergent, sur lesquels la communauté OpenStreetMap se mobilise. L'autre chantier c'est d'accompagner l'Etat, les collectivités dans la gestion des données cartographiques pour préserver une indépendance française dans ce domaine. On commence à rejoindre les pays qui ont une démarche innovante dans ce domaine comme le Danemark. Et la démarche fait école puisque les États-Unis et le Brésil suivent le même chemin.La plupart des grosses entreprises du numérique sont américaines. Comment rétablir un équilibre ?On a confié aux Gafa [Google, Apple, Facebook, Amazon] la gestion de nos données et de notre vie privée. Avec le mouvement des données et du logiciel libres, nous défendons des projets qui permettent à chacun de se rapproprier ses données et leur exploitation, pour réduire la dépendance aux entreprises américaines et faire évoluer les pratiques, en créant par exemple des alternatives plus respectueuses de la vie privée. Pour nous, le problème n’est pas que les Gafa existent, c’est qu’il n’existe aujourd’hui que les Gafa.C'est un peu comme pour la nourriture : il faut varier son alimentation. Dans le numérique aussi, des alternatives sont nécessaires. Sinon on risque des conséquences telles que la censure de certains contenus, la concurrence déloyale, l’obsolescence programmée... Il faut une « biodiversité » technique, de solutions. L’autre avantage des communautés, c’est que l’on peut développer sur le long terme des projets humanitaires comme en Haïti ou au Népal où les données cartographiques sont rares. De tels projets n'intéressent pas Google ou alors de manière ponctuelle. On est les seuls à produire ces données et à continuer à travailler bien après les catastrophes.Le projet Openstreetmap se positionne-t-il comme un concurrent direct de Google maps ?Nous ne sommes pas dans une logique concurrentielle mais complémentaire. Nous essayons d'entretenir un cercle vertueux en construisant une base de données ouverte à tous. A charge pour les industriels ou n’importe quelle personne inventive de créer des services, dans le respect des valeurs de la licence que nous utilisons. Ce cadre donne le droit à n’importe qui, y compris une entreprise comme Google, de copier, remixer et même revendre les données produites par la communauté OSM [OpenStreetMap]. Il existe une liberté totale, y compris en matière d’usages commerciaux. Mais bien sûr il y a des conditions.Quels sont les termes de l’échange ?Il faut respecter la licence ODbL [Open Database License], citer la source des données bien sûr, et surtout partager à l’identique. Dans le cadre de cette licence, lorsque vous mélangez vos données à celles d'OpenStreetMap, vous devez ensuite publier l’ensemble des données sous la même licence ou une licence compatible, ce qui enrichit la communauté en retour.Des parlementaires européens ont lancé des initiatives pour « démanteler » Google. Qu’en pensez-vous ?Je ne suis pas convaincu par cette idée. Il ne faut pas se mentir, si Google est aussi puissant, c'est parce que ses services sont simples, faciles, rapides et pas cher. Le seul moyen de créer une concurrence, c’est de s’adapter. Les gens sont prêts à payer un service, pour peu qu'ils aient la liberté et la qualité. Favorisons plutôt les entreprises en les encourageant à faire aussi simple, beau et rapide, et surtout à utiliser du logiciel libre en finançant les communautés qui y travaillent.Justement, quel rôle jouent les communautés du logiciel libre dans le processus ?Il est central. Ces communautés sont à l'origine de l'essor d'Internet dont l'esprit originel est la décentralisation. Elles révolutionnent aujourd'hui encore la manière dont on crée de nouveaux services et produits, l'Internet des objets par exemple. Sans le noyau GNU/Linux, il n’y aurait pas de smartphones ni de navigateurs. Les entreprises américaines l’ont bien compris. Si elles sont si puissantes aujourd’hui, c’est que la plupart ont su exploiter la puissance de ces communautés, sans vouloir réinventer la roue. Apple et Google sont parmi les premiers contributeurs au logiciel libre. Ils ont des centaines de logiciels libres en production et injectent dans ce secteur des milliers de dollars tous les ans.Et en France ?Il y a des réticences, par exemple chez les constructeurs de voitures, qui ont du mal à utiliser le logiciel libre, compatible avec les standards du Web, décentralisé et ouvert. Ils verrouillent les véhicules du point de vue informatique. Résultat, les petites entreprises qui veulent créer des services innovant dans les voitures, un nouvel autoradio ou des outils de navigation routière exploités avec du logiciel libre ou des données OpenStreetMap, ne peuvent pas le faire. De leur côté, Google et Apple sont en train de créer leur plateforme automobile avec du logiciel libre. Concrètement, quand l'usager voudra utiliser son smartphone ou sa tablette dans sa voiture, il n'y aura pas de rupture d'utilisation entre le mode piéton et le mode voiture. Quel que soit le navigateur utilisé, le site s'affichera de la même manière.N'est il pas trop tard pour créer des concurrents d'égale puissance ?Non, aussi gros sont-ils, les acteurs du numérique restent fragiles. Les parts de marché peuvent s'effriter très vite, pour peu qu'un acteur plus rapide et inventif prenne le relais. Qui se souvient aujourd’hui d'Altavista ou de Caramail, que l’on croyait invincibles ?  « Changer le monde » : c’est le thème de l’édition 2015 du Monde Festival qui a lieu les 25, 26 et 27 septembre à Paris avec Anne Hidalgo, Emmanuel Macron, Thomas Piketty, Matthieu Ricard, Evgeny Morozov, Jordi Savall… Comment réguler Internet ? Va-t-on vers la fin de la croissance ? Quels contre-pouvoirs à la civilisation numérique ? La musique peut-elle changer le monde ? Retrouvez le programme sur Le Monde Festival. Par Claire Legros (Propos recueillis par) 04.07.2015 à 10h12 • Mis à jour le04.07.2015 à 13h07 Editorial du « Monde ». Lorsque son destin est en jeu, l’Europe retient son souffle. Ce fut le cas lors des deux référendums français, sur le traité de Maastricht en 1992 et sur la Constitution européenne en 2005. Ce fut le cas pendant la crise de l’euro, lorsqu’il s’est agi de sauver de la faillite la Grèce, déjà, mais aussi l’Irlande, le Portugal, l’Espagne, voire l’Italie.Il en est de même, à la veille du référendum auquel les Grecs sont appelés, dimanche 5 juillet. A l’initiative du gouvernement d’Alexis Tsipras, ils sont invités à se prononcer sur le plan «  réformes contre argent frais » proposé par les Européens et le FMI, que M. Tsipras a rejeté, voici une semaine, en rompant unilatéralement les négociations engagées depuis cinq mois.A Bruxelles, dans les capitales européennes, à Athènes même, cette consultation populaire n’a pas manqué d’être contestée. Pour des raisons formelles, d’abord. Convoqué et organisé en l’espace d’une semaine, dans la précipitation, ce référendum ne laisse guère de temps au travail de pédagogie collective qui aurait été utile pour permettre aux Grecs de se prononcer de manière réfléchie. En outre, la question posée est particulièrement confuse, puisqu’elle porte sur « la proposition soumise par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international lors de l’eurogroupe du 25 juin 2015 », alors que cette proposition a été retirée par les interlocuteurs d’Athènes.Pour des raisons politiques, ensuite. De façon inédite, le référendum grec n’est pas destiné à légitimer un projet. C’est un référendum de combat, organisé pour contrer les propositions des Européens et des créanciers de la Grèce. Il dramatise et exacerbe donc une situation déjà profondément troublée par la crise économique, sociale et financière dans laquelle la Grèce est plongée.Janus à une seule faceEnfin, ce référendum est un Janus à une seule face. Les Grecs sont consultés, mais les dix-huit autres démocraties de la zone euro, invitées à financer le sauvetage financier de la Grèce, ne le sont pas, ou ne le seront que plus tard, lorsque leurs parlements seront, éventuellement, conviés à ratifier un plan d’aide à la Grèce. La crise grecque souligne donc, une nouvelle fois et de manière cruelle, l’inachèvement politique de la zone euro et son déficit démocratique.Au bout du compte, pourtant, la consultation du 5 juillet a un mérite incontestable : celui de la clarification. D’une manière ou d’une autre, son enjeu est le maintien ou non de la Grèce dans la zone euro.Si le oui l’emporte, il s’agira clairement d’un désaveu pour Alexis Tsipras et d’un appel au secours des Grecs aux Européens. Le premier ministre grec ayant mis son mandat en jeu, il sera alors temps, pour les Grecs, de se doter d’un gouvernement d’union nationale et, pour les Européens, de présenter un véritable plan Marshall, comportant une nouvelle restructuration de la dette grecque.Si le non l’emporte, il signifiera, sans conteste, une rupture profonde entre les Européens et les Grecs. La situation sera d’autant plus périlleuse que le gouvernement d’Alexis Tsipras compte retourner à Bruxelles en position de force, mais qu’il risque fort d’y trouver porte close. La Grèce plongerait plus encore dans la faillite. L’Europe sortirait de cette affaire plus affaiblie et discréditée que jamais.Le droit des Grecs de trancher cette question est souverain et ne saurait leur être dénié. Souhaitons qu’ils le fassent en pleine lucidité. 03.07.2015 à 18h28 Quinze banques internationales sont dans le viseur de l'organe anti-monopole du Brésil (CADE), qui les soupçonne d’avoir formé un cartel en vue de manipuler les taux de change du réal (la monnaie brésilienne) et d’autres devises. « Il existe de forts indices de pratiques anticoncurrentielles de fixation des prix et des conditions commerciales entre les institutions concurrentes », a indiqué l’institution dans un communiqué publié jeudi 2 juillet, précisant que ces pratiques présumées ont duré de 2007 à au moins 2013.Les banques visées sont Banco Standard de Investimentos, Tokyo-Mitsubishi UFJ, Barclays, Citigroup, Credit Suisse, Deutsche Bank, HSBC, JP Morgan Chase, Merrill Lynch, Morgan Stanley, Nomura, Royal Bank of Canada, Royal Bank of Scotland, Standard Chartered et UBS.Echange d’informations par tchat« D'après les preuves, leurs représentants auraient constitué un cartel pour fixer les niveaux de prix [spread], coordonner l'achat et la vente de monnaies et les propositions de prix pour des clients et auraient aussi compliqué et/ou empêché d'agir d'autres opérateurs du marché des changes impliquant la monnaie brésilienne », précise le CADE.Selon l'organisme anti-trust, les institutions financières échangeaient des informations par le biais de tchats de la plateforme de l'agence d'informations Bloomberg par des opérateurs qui s'autodénommaient « le cartel » ou « la mafia ».Les accusés auront un délai de trente jours pour présenter leur défense et le cas sera jugé par le tribunal du CADE, à qui revient la décision finale. Moina Fauchier-Delavigne Pourquoi un référendum sur les mesures d’austérité ? Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, au pouvoir depuis février, annonce samedi 27 juin en pleine nuit, un référendum pour le 5 juillet sur le plan d’aide des créanciers (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international – la « troïka »). Cette initiative, envisagée depuis plusieurs semaines, doit permettre au gouvernement de consulter la population sur les conditions posées par la troïka, jugées inacceptables par l’exécutif. Mais l’annonce entraîne la rupture des négociations « réformes contre argent frais » menées depuis des mois afin de débloquer l’ultime tranche des deux plans d’aide mis en place pour financer le pays depuis 2010 (soit 7,2 milliards d’euros, sur un total de 240 milliards).La légalité du référendum, annoncé une semaine avant sa tenue, pose déjà question. Le Conseil de l’Europe a averti le 1er juillet que cette consultation populaire organisée en neuf jours « pose problème ». En Grèce aussi, certains doutent de la validité du vote : le Conseil d’Etat devait d’ailleurs se prononcer sur la légalité du référendum vendredi en fin de journée. La formulation de la question posée aux électeurs pose également problème.Lire la synthèse :Comment les Grecs ont organisé un référendum en neuf joursQuelle est la question posée lors du référendum ?Le gouvernement grec a libellé ainsi la question soumise aux électeurs : « Le plan d’accord soumis par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fond monétaire international lors de la réunion de l’Eurogroupe du 25/06/12, qui comprend deux parties et constitue leur proposition commune, doit-il être accepté ? Le premier document est intitulé “Réformes pour l’achèvement du programme actuel et au-delà” et le second “Analyse préliminaire de la soutenabilité de la dette”. Non accepté/NON ; accepté/OUI »La question n’est pas très difficile à comprendre. Mais les deux documents mentionnés, encore en cours de négociation au moment de l’annonce du référendum, sont truffés de chiffres et d’acronymes, et difficilement compréhensibles pour le plus grand nombre.Qui appelle à voter « non », ou « oui » ? Le premier ministre, Alexis Tsipras, a appelé à plusieurs reprises à voter « non » au référendum sur l’accord « réformes contre argent frais », estimant que cela lui permettrait de négocier de meilleures conditions. Lors d’une allocution à la télévision mercredi 1er juillet, il a affirmé qu’il s’agirait d’un message clair contre l’austérité. Il a cependant exclu qu’un tel vote conduise le pays à sortir de la zone euro. Vendredi 3 juillet au soir, il devait défiler en tête d’une manifestation pour le « non ».Outre Syriza, le parti anti-austérité du premier ministre, les nationalistes (Grecs indépendants) et l’extrême droite (Aube dorée) appellent également à rejeter la proposition européenne. Quant à l’opposition, que ce soit de centre-droit (Nouvelle Démocratie, le parti de l’ancien premier ministre Antonis Samaras), de centre-gauche (les socialistes du Pasok) ou du centre, elle est contre la tenue du référendum. Les partisans de ces formations devraient donc voter « oui » ou s’abstenir.Les forces vives de l’économie grecque – confédérations d’agriculteurs, d’exportateurs, des ingénieurs et entrepreneurs de travaux publics, des professionnels du tourisme et de l’industrie – et l’association centrale des municipalités grecques ont lancé le 1er juillet un appel solennel au « oui ». Pour elles, il est essentiel de rester dans la zone euro.Par ailleurs, la population semblait être majoritairement favorable au « non » avant la mise en place du contrôle des capitaux et la fermeture des banques, le 29 juin, elle parait désormais plus hésitante, d’après les sondages. Au point de voir le « oui » prendre pour la première fois une courte longueur d’avance dans une enquête d’opinion publiée ce vendredi par le journal Ethnos (44,8 % contre 43,4 %).Face aux enjeux confus de ce vote – soutien ou défiance à l’égard des créanciers ? Pour ou contre l’appartenance à la zone euro ? – les indécis représentaient encore une assez forte proportion, selon ce sondage réalisé mardi et mercredi : près de 12 % des personnes interrogées sur leurs intentions de vote n’étaient pas en mesure de répondre. data-tym-playerid="tym-player-x2w7vk7" data-tym-title="Avec Tsipras, les Grecs « vivent un grand huit émotionnel »" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/economie/video/2015/07/01/comment-les-grecs-reagissent-ils-a-la-strategie-d-alexis-tsipras_4666498_3234.html" data-tym-categories="crise-grecque,europe,union-europeenne,international,economie,grece,eclairages,economie-mondiale,videos" data-tym-tags="crise-grecque,europe,union-europeenne,international,economie,grece,eclairages,economie-mondiale,videos" data-tym-providerreference="x2w7vk7" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Quels sont les points qui bloquent encore aujourd’hui ? Pour l’instant, et jusqu’à sa tenue dimanche, c’est le référendum lui-même qui empêche toute reprise des tractations. Les créanciers européens ont décidé d’attendre l’issue du vote, pour reprendre, ou non, les discussions.Mardi, en fin d’après-midi, Alexis Tsipras semblait être prêt à de nouveaux compromis avec ses créanciers. En cas d’accord, il suggérait même d’annuler le référendum. Dans une lettre envoyée à l’Eurogroupe, le premier ministre grec s’est dit prêt à accepter la plupart des réformes requises par les créanciers – avec seulement quelques amendements.Alexis Tsipras a cependant demandé des contreparties : un prêt de deux ans d’un montant total de 29,1 milliards d’euros, auprès du Mécanisme européen de stabilité (MES, le fonds de secours de la zone euro), afin que la Grèce puisse payer ses dettes envers ses créanciers dans l’intervalle ; une restructuration de la dette du pays auprès du FESF (Fonds européen de stabilité financière) qui est d’environ 130 milliards d’euros ; enfin, une extension, très courte, du deuxième plan d’aide à la Grèce. Mais cette tentative de reprise du dialogue a tourné court. Angela Merkel, en particulier, a souligné que rien ne serait discuté avant la consultation.Lire aussi :En Grèce, 8 plans d’austérité depuis 2009, 4 gouvernements, 2 plans d’aideQue peut-il se passer en cas de victoire du « oui » au référendum ? Les Grecs redoutent une nouvelle période d’instabilité politique. Depuis le début de la crise en 2009, la Grèce a déjà connu pas moins de cinq premiers ministres en cinq ans. Si le « oui » l’emporte, le gouvernement au pouvoir à Athènes depuis février pourrait être obligé de démissionner. Mais vendredi, il était encore difficile d’estimer avec certitude s’il tomberait en cas de défaite. Alexis Tsipras l’a laissé supposer en affirmant lundi : « Je ne suis pas un Premier ministre qui reste en place qu’il pleuve ou qu’il vente ». Il n’a cependant jamais déclaré nettement qu’il quitterait son poste.Son ministre des finances, Yanis Varoufakis, a été le premier à signifier clairement jeudi 2 juillet, sur Bloomberg TV, qu’il démissionnerait si le « oui » l’emportait. Il a même affirmé sur une radio australienne que le gouvernement entier pourrait démissionner en cas de victoire du « oui » au référendum de dimanche. Cependant, le jour même, le vice-président du Parlement, Alexis Mitropoulos, a estimé que « le Premier ministre doit rester en place même si le vote est un “oui” aux mesures » des créanciers.Du côté des créanciers, par contre, un « oui » rouvrirait sûrement la possibilité de discuter. La France et le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, estimaient jeudi qu’un accord pour sauver la Grèce de la faillite était possible si les électeurs se prononçaient en faveur du « oui » dimanche. Selon Dijsselbloem, « il y aura évidemment, du côté européen, une volonté d’aider la Grèce à s’en sortir ». On repartirait donc pour nouveau round de négociations. Par ailleurs, la BCE maintiendrait aussi ses prêts d’urgence aux banques, qui ont jusqu’ici permis d’éviter une faillite du secteur. data-tym-playerid="tym-player-x2w1tc5" data-tym-title="Grèce : quels sont les scénarios possibles ?" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/economie/video/2015/06/30/grece-quels-sont-les-scenarios-possibles_4664784_3234.html" data-tym-categories="crise-grecque,union-europeenne,europe,grece,international,economie,eclairages,videos" data-tym-tags="crise-grecque,union-europeenne,europe,grece,international,economie,eclairages,videos" data-tym-providerreference="x2w1tc5" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Lire aussi :Réformes ou sortie de l’euro : comprendre la situation de la GrèceQue peut-il se passer en cas de victoire du « non » au référendum ? « Si le résultat est négatif, l’avenir sera considérablement plus compliqué », a averti le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. Pendant la semaine de campagne, les créanciers européens de la Grèce ont, pour certains, demandé l’annulation du vote, et plusieurs responsables (dont le président français François Hollande) ont prévenu qu’un « non » provoquerait une sortie de la zone euro : un « Grexit ».Si Alexis Tsipras a écarté cette possibilité d’un revers de main lors de son allocution à la télévision mercredi 1er juillet, et dit n’avoir aucune intention de faire sortir le pays de la zone euro, on entrerait en tout cas en terre inconnue. La situation est d’autant plus incertaine que le second plan d’aide au pays est arrivé à son terme, le 30 juin. Or sans programme d’assainissement, la BCE pourrait décider de mettre un terme à son dispositif de perfusion du système bancaire grec.L’Etat, dont les caisses sont déjà vides, et qui ne peut plus bénéficier des aides de ces créanciers, serait très vite à court de liquidités. Après avoir été incapable mardi 30 juin de retourner les sommes (1,5 milliard d’euros) dues au FMI, il devrait avoir le plus grand mal à rembourser la BCE (une échéance de 3,5 milliards d’euros est prévue pour le 20 juillet. A terme, le pays pourrait progressivement, et dans le pire des cas, être amené à revenir à une monnaie nationale, par exemple, pour payer ses fonctionnaires.Cependant, dans les traités communautaires, rien n’est prévu pour quitter la zone euro, l’adoption de la monnaie unique étant censée être irréversible. Un « Grexit » se ferait donc selon des modalités encore inconnues. Et il aurait des conséquences politiques et financières difficiles à évaluer pour la Grèce, comme pour ses voisins de la zone euro.Lire le décryptage :La Grèce, dernier exemple d’une longue histoire de défauts souverainsMoina Fauchier-DelavigneJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard et Alexis Delcambre La tempête médiatique autour des « Guignols » masquait une bataille au sommet de Canal+, qui s’est soldée, vendredi 3 juillet, par le départ de son numéro deux, Rodolphe Belmer. Sa disgrâce a été prononcée par un communiqué de Vivendi, propriétaire du groupe, qui a nommé son adjoint, Maxime Saada, au poste de directeur général. Selon nos informations, le dernier rendez-vous entre Rodolphe Belmer et la direction de Vivendi s’est tenue mercredi pendant plus d’une heure. C’est à l’issue de cet entretien que Vincent Bolloré a pris sa décision.C’est un signe fort de reprise en main de la chaîne par le groupe de M. Bolloré, qui s’est néanmoins voulu rassurant sur l’avenir des célèbres marionnettes en latex. Le président du conseil de surveillance de Vivendi a expliqué, lors d’un comité d’entreprise, que leur survie était assurée. « Les Guignols font partie du patrimoine de Canal+ qui a été, je le rappelle, créé par Havas [dont l’homme d’affaires breton est également le premier actionnaire] il y a trente ans » et « il est hors de question de se priver de cet atout qui est la propriété du groupe », a-t-il ensuite précisé à l’Agence France-Presse. Tout en indiquant que « les dirigeants de Canal+ et de Vivendi devraient décider sous quel format et à quel moment ils devraient être distribués ».Pour Vivendi, la polémique des derniers jours était déplacée : la volonté de M. Bolloré n’était pas de supprimer « Les Guignols de l’info » pour des raisons politiques, mais plutôt d’envoyer un message fort à Canal+. L’industriel juge qu’il faut faire évoluer fortement la grille de la chaîne, dont l’audience est en repli.Changements à venirDans ce contexte, la partie diffusée en clair – qui inclut « Le Grand Journal » et « Les Guignols de l’info » – est susceptible de connaître des changements. Le passage de l’émission satirique quotidienne à une périodicité hebdomadaire est une hypothèse, mais pas la seule. L’horaire de diffusion pourrait être une autre variable et l’idée d’un passage en payant, comme produit d’appel pour générer de l’abonnement, existe également.« C’est une petite victoire, réagissait, vendredi, un membre de l’équipe des « Guignols ». Mais si on nous passe le dimanche pendant vingt minutes, on nous tue quand même. Les Guignols, c’est une émission quotidienne. » Mettre en question le statut des « Guignols » ou du « Grand Journal » est aussi clairement pour M. Bolloré une façon de secouer le management actuel. Rodolphe Belmer était le numéro deux du groupe depuis douze ans et patron des programmes de la chaîne. Or la volonté affichée par Vivendi de réformer les programmes entre en conflit avec certaines décisions déjà prises par la direction de Canal+ pour la saison prochaine. M. Bolloré parle ainsi de transformer le « Grand Journal », or le contrat a déjà été renouvelé avec KM, la société de production de Renaud Le Van Kim, qui réalise et produit l’émission depuis 2004. Par ailleurs, Canal+ a récemment racheté la société qui crée les marionnettes des « Guignols » et l’a accueillie dans ses locaux.Le groupe de télévision payante et gratuite a certes de bons résultats, mais est confronté à différents défis, notamment sa branche Canal+ France. Les coûts des programmes sportifs ont ainsi augmenté, en raison de l’offensive de la chaîne beIN Sports. La concurrence change, avec notamment l’arrivée de Netflix. Enfin, les abonnements en France ne progressent pas, voire sont en léger recul.Pour répondre à cette situation, il faut réformer Canal+, pense le groupe Vivendi, et l’une des solutions est de réduire les coûts. D’où la piste évoquée en comité d’entreprise, vendredi 3 juillet, de favoriser si nécessaire la production interne. Un message qui peut s’appliquer par exemple au « Grand Journal », produit par la société externe KM. Une émission qui est jugée coûteuse (100 000 euros par jour, selon Challenges) et dont l’audience baisse. Renaud Le Van Kim, réalisateur du « Grand Journal », a rencontré le nouveau directeur général, Maxime Saada, vendredi soir. Il a indiqué qu’il n’était pas question d’arrêter le « “Grand Journal” à ce stade ». La production et la direction de Canal + doivent reprendre contact dans quelques jours.« Bolloré soulève le tapis et voit qu’il y a des contrats généreux qui n’ont pas été renégociés depuis une éternité, analyse un salarié. Enfin on a un vrai actionnaire qui prend les dossiers en main. » A l’heure où un plan social de 39 personnes est en cours dans le groupe, les employés sont sensibles à ce discours en faveur de la production interne.ImprévisibleLa reprise en main brutale de Canal+ par Vincent Bolloré a lieu après une période d’observation de plusieurs mois. Vivendi estime avoir, depuis l’automne, envoyé des messages demandant des réformes. Des messages qui, à ses yeux, ont été insuffisamment pris en compte.M. Bolloré est fidèle à sa réputation d’imprévisibilité : quand il est arrivé, tout le monde s’est posé la question de l’avenir de Bertrand Meheut, 64 ans et de Rodolphe Belmer, 45 ans, le duo qui a depuis 2002 redressé la chaîne après l’ère Jean-Marie Messier. Le premier avait désigné le second comme dauphin, avant de se raviser. M. Bolloré a d’abord conforté M. Meheut, puis il a donné des nouvelles fonctions dans le groupe à M. Belmer, placé à la tête d’une nouvelle division baptisée « Vivendi Contents », chargé de développer de nouveaux formats, avec Canal+ mais aussi Universal Music et Studio Canal, la filiale de production. Ce signe de confiance n’a pas empêché qu’il soit sacrifié vendredi… « sur la recommandation » de M. Meheut, pointe perfidement le communiqué de Vivendi.Depuis 2002, Canal+ (qui, en plus d’activités de production de cinéma, possède les chaînes gratuites D8 et D17) avait pris l’habitude de vivre en autonomie. Désormais, le groupe prend une importance croissante. Outre Vivendi Contents, M. Bolloré a récemment lancé Vivendi Village, qui regroupe les diversifications comme la billetterie, mais se veut aussi pépinière de petites entités comme Watchever, plate-forme de vidéo concurrente de Netflix en Allemagne. Une activité qui aurait pu en théorie être rattachée à Canal+, comme la plate-forme de vidéo Dailymotion, mais les deux ont été intégrées à Vivendi. « A l’extrême, on pourrait imaginer que Vivendi incarne le groupe au sein duquel Canal+ redevient une simple chaîne », estime un bon connaisseur de la maison.Le nouveau patron de Vivendi a franchi une nouvelle étape dans sa prise de pouvoir. « M. Bolloré n’aime pas les gens qui lui disent non, rappelle cette source. C’est ce qui s’est joué ces derniers jours. »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Il faut savoir apprendre de ses erreurs. Et celles que BP a commises serviront de leçon à tous ses pairs du monde pétrolier. Le géant pétrolier britannique a accepté, jeudi 2 juillet, de payer au gouvernement fédéral et aux Etats touchés par la marée noire de Deepwater Horizon, en 2010, 18,7 milliards de dollars (16,8 milliards d’euros) pour solde de tout compte, dont le versement sera étalé sur une période de quinze à dix-huit ans. Cette amende – sans précédent dans l’histoire des Etats-Unis – s’ajoute aux indemnités déjà versées aux victimes, au coût exorbitant du colmatage du puits et aux frais de dépollution, le tout payé par la vente de 45 milliards de dollars d’actifs.L’« affaire BP » devrait faire réfléchir toutes les majors pétrolières. Deux chiffres disent tout de l’intérêt qu’elles ont à ne pas lésiner sur la sécurité comme l’avait fait BP avant l’accident : si la compagnie avait réalisé tous les tests nécessaires sur le puits Macondo pour en mesurer la résistance, il lui en aurait coûté 500 millions de dollars, et cela aurait évité la mort de 11 personnes.Au final, la marée noire lui aura coûté 54 milliards de dollars. Cent fois plus cher et l’équivalent de ses profits sur la période 2012-2014. Intraitable, la justice américaine, qui doit encore se prononcer sur cet accord (et sur des plaintes individuelles), a donc voulu donner une leçon en forme d’avertissement aux compagnies qui, avant même cette transaction, ont renforcé leurs procédures de sécurité, notamment dans le golfe du Mexique, sous la pression de l’administration Obama.« Grossières négligences »Il est clair, pour le monde pétrolier, qu’il y aura un avant et un après Deepwater Horizon. La justice américaine ne l’avait-t-elle pas accusé de « grossières négligences » ? A chaque catastrophe sur une plateforme ou un navire pétrolier, les gouvernements ont d’ailleurs renforcé les normes de sécurité. Aujourd’hui, le contexte n’est certes pas favorable à un tel renforcement alors que le prix du baril est tombé de 115 dollars à 60 dollars en un an. Les compagnies n’ont pourtant pas d’autre choix que de s’y plier, une catastrophe comme Deepwater Horizon pouvant menacer leur existence même.Lire aussi :La filière pétrolière souffre de la chute des prixCette catastrophe avait pesé dans la décision du français Total, en 2012, de renoncer à forer des puits de pétrole sous la calotte glaciaire. A l’époque, son PDG, Christophe de Margerie, évoquait avec hantise la marée noire du golfe du Mexique causée par BP pour souligner le risque énorme, notamment en termes d’image, d’un accident dans l’Arctique.Il assurait alors que sa compagnie pourrait ne pas se relever d’un désastre semblable. Son successeur, Patrick Pouyanné, a lui aussi mis son veto à de telles campagnes d’exploration. Un choix qui, a contrario, souligne le caractère aventureux de la reprise de l’exploration pétrolière lancée par Shell dans cette région très sensible de la planète.Lire aussi :Shell de nouveau autorisé à forer en ArctiqueUn géant fragiliséEst-ce la fin de l’histoire pour BP, sorti très affaibli de cet épisode peu reluisant de son histoire centenaire ? « Avec cet accord, nous entrevoyons le bout du tunnel », s’est félicité son président, Carl-Henric Svanberg. BP a affiché, en 2014, un bénéfice de plus de 12 milliards d’euros. L’image désastreuse qu’il avait outre-Atlantique, relayée par le président Obama lui-même, s’estompe peu à peu. Pour son directeur général, l’américain Bob Dudley, la compagnie va pouvoir enfin faire un travail normal.Mais la capitalisation boursière de BP a beaucoup baissé. Cinq ans après la catastrophe, le géant fragilisé reste à la merci d’un prédateur, s’inquiète-t-on à Londres. Selon The Times, le premier ministre, David Cameron, a prévenu qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour s’opposer à une éventuelle OPA sur ce fleuron de l’industrie britannique qui est, en outre, un actif très présent dans les fonds de pension.BP ne vaut plus « que » 125 milliards de dollars en Bourse (contre 194 milliards avant la catastrophe), mais 170 milliards si l’on y ajoute toutes ses dettes, y compris les 18,7 milliards de dollars de pénalités annoncés jeudi 2 juillet. L’américain ExxonMobil pèse 350 milliards de dollars. Parmi les noms qui circulent, on retrouve notamment celui d’Exxon, de l’autre géant américain Chevron, de l’anglo-néerlandais Royal Dutch Shell et de Total (même si la proie semble trop grosse pour la major française).Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.07.2015 à 15h02 • Mis à jour le03.07.2015 à 18h18 | David Revault d'Allonnes (Luanda - envoyé spécial) Le business vaut bien une escapade diplomatique, aussi embarrassante soit-elle. En visite d’Etat en Angola — présidé par José Eduardo Dos Santos, 72 ans dont 32 de règne —, François Hollande a sacrifié à la nécessité des affaires, vendredi 3 juillet. Sans paraître trop insister sur les questions de démocratie et de droits de l’homme, pourtant problématiques dans ce pays d’Afrique australe où quinze jeunes gens travaillant à des stratégies non violentes de protestation contre le pouvoir ont été récemment arrêtés pour « rébellion » et « attentat contre le président de la République ».Lire aussi :Au Bénin, Hollande entame sa tournée en AfriqueA Luanda, où il avait atterri jeudi 2 juillet en fin d’après-midi, il fut d’ailleurs essentiellement question de diplomatie économique. La délégation française revient avec, en poche, 1 milliard d’euros de contrats — entre autres des accords entre Sonangol, la compagnie nationale angolaise chargée de l’exploitation et de la production de pétrole et de gaz naturel, et Total, ou avec le groupe Accor pour l’ouverture de 50 hôtels. Pas encore le jackpot, mais une manière de reprendre pied dans le pays, après des années de brouille pour cause d’Angolagate, et de commencer à rattraper le retard pris sur les entreprises chinoises. « Les Chinois sont partout, la France et l’Europe nulle part, expliquait jeudi François Hollande à ses conseillers. On vient pour montrer qu’on est disponible pour la suite. »C’est le principal argument de vente développé sur place par le chef de l’Etat : « Avoir une responsabilité sociale et environnementale, faire en sorte que l’investissement soit au bénéfice de tous, de l’Angola et de l’économie française. » M. Hollande a ainsi expliqué vendredi matin, à l’occasion d’un forum économique franco-angolais, évoquant ainsi, comme un avantage concurrentiel, « une relation équilibrée, respectueuse, qui fait que nous pouvons travailler dans la durée ».Investissement politique sur l’avenirDans un pays où le PIB a été multiplié par huit en dix ans, où la rente pétrolière pâtit de la baisse du prix du pétrole, mais où la construction et les services se développent, l’attention diplomatique du président Hollande vise à déverrouiller un marché difficile à pénétrer, pour cause de lourdeurs bureaucratiques et de corruption généralisée. « Nous venons dans un moment où le prix du pétrole est bas, c’est difficile pour l’Angola », avait expliqué cette semaine, en privé, le président.Une forme d’investissement politique sur l’avenir, dont le retour est attendu de pied ferme par les chefs d’entreprise ayant fait le déplacement. « En Angola, il y a possibilité de faire quasiment tout. Ils sont demandeurs de tout. Cela pourrait être un eldorado pour les PME françaises. Mais à part le pétrole, on n’a pas réussi à pénétrer », estime Eric Ghebali, directeur du développement international de Suez Environnement et membre de la délégation.Accueillant, fait rare, M. Hollande au palais présidentiel, « dans une atmosphère de franche cordialité », M. Dos Santos, nonobstant une erreur de la traductrice qui a évoqué « M. François Mitterrand », a salué l’« excellence des relations entre entreprises de nos deux pays, notamment dans le secteur pétrolier ». « Nous sommes intéressés par l’élargissement de notre coopération au-delà du secteur pétrolier », a assuré le président angolais, citant le bâtiment, le transport, l’énergie, le tourisme, l’agroalimentaire ou encore l’eau.« C’était très important pour moi de rappeler l’engagement de la France dans cette conjoncture, pas la plus favorable au secteur pétrolier », a répondu François Hollande, qui n’a cependant pas publiquement évoqué la question des droits humains et politiques, soulignant simplement « l’engagement de pluralisme, d’élections qui sont prévues. La France y est attentive ». La conférence de presse initialement prévue s’est finalement transformée en simple déclaration, sans question des journalistes, donc, à la demande de la présidence angolaise. « Le président a tout dit, il a répondu aux questions d’avance », a conclu M. Dos Santos. Le périple présidentiel se poursuivait vendredi après-midi au Cameroun, dirigé par Paul Biya, 72 ans, chef de l’Etat depuis trente-cinq ans.Lire aussi :A Cotonou, Hollande vante l’exemple démocratique béninoisDavid Revault d'Allonnes (Luanda - envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.07.2015 à 13h54 Les ennuis judiciaires ne sont pas terminés pour Dominique Strauss-Kahn. Tout juste blanchi dans l’affaire du Carlton de Lille, il est désormais visé par une plainte d’un ex-actionnaire de son ancienne société d’investissement luxembourgeoise en faillite, Leyne Strauss-Kahn & Partners (LSK), a indiqué jeudi 2 juillet l’avocat du plaignant, confirmant une information des Echos.La plainte a été déposée le 30 juin à Paris par Jean-François Ott, ancien président-directeur général de la société immobilière luxembourgeoise Orco Property Group, a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) son avocat, Me Mathieu Croizet. M. Ott affirme avoir souscrit l’été dernier, par l’intermédiaire de sa société chypriote Roxannia, une augmentation du capital de LSK de 500 000 euros.Persuadé qu’on lui a présenté, en amont de cet investissement, une situation financière de LSK qui n’était pas conforme à la réalité, il a déposé plainte pour « escroquerie », « abus de biens sociaux » et « faux » contre les anciens administrateurs de LSK, parmi lesquels figure l’ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI), a précisé Me Verdier. Contacté par l’AFP, Me Jean Veil, un des avocats de M. Strauss-Kahn, s’est refusé à tout commentaire.Suicide du fondateurLSK, dont Dominique Strauss-Kahn voulait faire un fonds spéculatif de 2 milliards de dollars, avait été déclarée en faillite en novembre 2014, quelques semaines après le suicide à Tel-Aviv de son fondateur et dirigeant, Thierry Leyne.DSK avait quitté la présidence de LSK quelques jours avant ce décès. L’ancien directeur général du FMI avait expliqué dans Le Parisien, le 30 octobre 2014, que son ex-associé « avait contracté une série d’emprunts excessifs ». Il avait aussi admis qu’il était au courant de la « réputation contrastée » de son associé, mais expliqué avoir été attiré par le fait que l’homme d’affaires « avait fait dans le passé de très belles opérations ».Lire aussi :Affaire LSK : Dominique Strauss-Kahn sort de son silence« On veut que toute la lumière soit faite sur ce qui s’est passé », a expliqué l’avocat de Jean-François Ott :« Mon client a participé à l’augmentation de capital en raison de la présence de DSK dans cette société et des documents qui lui ont été proposés. Or LSK aurait dû déposer son bilan dès mai 2014. »En avril, une source proche du dossier a révélé que LSK avait laissé un passif de près de 100 millions d’euros et un total de 150 créanciers, dont le fisc luxembourgeois.Lire aussi :La « strauss-kahnie » florissante malgré la chute de son héros 03.07.2015 à 13h27 • Mis à jour le03.07.2015 à 13h33 Le dossier qui oppose la compagnie Air France et le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), la principale organisation chez les navigants, est loin d’être refermé. Le juge des référés du tribunal de grande instance de Bobigny, saisi par Air France pour un litige l’opposant au SNPL, s’est déclaré vendredi 3 juillet incompétent et a renvoyé l’affaire sur le fond, a rapporté Air France-KLM.La direction d’Air France avait annoncé à la mi-juin avoir lancé une action en référé (une procédure d’urgence) « afin d’obtenir la mise en œuvre » des dernières mesures du plan de restructuration « Transform 2015 », dont l’application était bloquée, selon elle, par le SNPL.Lire aussi :Dans un geste de défiance, Air France traîne ses pilotes en justiceD’après Air France, les pilotes ont réalisé 13 % de gains de productivité depuis la signature de l’accord Transform en 2012 par le SNPL, alors que l’objectif fixé était de 20 %. L’actuel blocage porte sur l’évolution des règles de rémunération et la baisse de la majoration des heures de nuit.Avec ce référé, la compagnie demandait au juge d’ordonner l’arbitrage du président d’Air France pour mettre fin à une situation de blocage au sein du comité de suivi de Transform.Or, le tribunal de Bobigny a estimé que cette clause « ainsi que son interprétation ne relevait pas des pouvoirs du juge des référés, mais du juge du fond, qui a seul vocation à trancher la question soulevée », précise Air France.« Sage décision »Sollicité par l’Agence France-Presse, le porte-parole du SNPL Air France (65 % des voix chez les pilotes), Emmanuel Mistrali, s’est déclaré « satisfait de cette sage décision » prise par le juge, son syndicat estimant que « l’assignation n’avait rien à faire en référé ». Prenant acte de cette décision, la direction d’Air France a expliqué qu’elle « poursuivra[it] la procédure auprès du tribunal de grande instance de Bobigny statuant au fond, avec pour objectif de voir la question tranchée avant la fin de l’été ».La compagnie aérienne, qui a enregistré des résultats inférieurs à ses attentes sur les cinq premiers mois de l’année, a répété vouloir solder rapidement Transform pour se consacrer pleinement aux négociations sur le nouveau plan stratégique, « Perform 2020 », actuellement en discussion.Mais pour le SNPL, poursuivre l’action judiciaire est « particulièrement contradictoire » de la part des dirigeants, qui ont souligné à plusieurs reprises vouloir « tourner la page de Transform et se tourner vers l’avenir », affirme M. Mistrali. Selon le porte-parole du syndicat, Air France « continue à privilégier le judiciaire sur le dialogue social » ; ce qui contribue à « faire peser l’incertitude sur le début des négociations suivantes ».Lire aussi :Divorce entre pilotes et direction à Air France Alexis Delcambre C’est désormais une certitude : une procédure disciplinaire va être engagée contre Agnès Saal, ex-présidente de l’Institut national de l’audiovisuel (INA), dont les notes de taxi avaient précipité la chute, fin avril.« Je vais faire une demande au président de procédure disciplinaire à l’encontre d’Agnès Saal », a déclaré la ministre de la culture, Fleur Pellerin, lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes médias, mercredi 8 juillet.Cette démarche fait suite à une enquête administrative interne qui avait été ouverte après les révélations concernant les frais de Mme Saal, en parallèle des deux enquêtes préliminaires ouvertes aux parquets de Créteil et Paris concernant ses mandats à l’INA et au Centre Pompidou. Cela signifie que cette enquête administrative a recueilli des éléments probants.La décision de Mme Pellerin ne préjuge pas d’une éventuelle sanction. La procédure est dite « contradictoire » et Agnès Saal fera donc entendre sa défense. Mais en théorie, si sanction il y a, cela pourrait aller jusqu’à son exclusion de la fonction publique.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave Face à l’engorgement du parc locatif social et aux difficultés croissantes des ménages modestes à se loger, le Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées (HCLPD) souhaite mobiliser le parc privé. Dans un rapport rendu public mercredi 8 juillet, cette instance, créée à la demande de l’abbé Pierre et qui dépend des services du premier ministre, avance une série de mesures afin de créer, chaque année, 40 000 logements sociaux dans le parc privé pendant trois ans – soit 120 000 au total.« Cela représente un tiers de la production prévue de logements sociaux », souligne René Dutrey, le secrétaire général du Haut Comité. « Entre le 1,8 million de logements remis sur le marché chaque année et les 2,6 à 3 millions qui sont vacants, le parc privé offre un potentiel important de biens disponibles rapidement. »Pour atteindre cet objectif, le rapport propose notamment de donner un nouvel élan aux dispositifs d’intermédiation locative et aux conventionnements de logements par l’Anah (Agence nationale de l’habitat). De quoi s’agit-il ? De propriétaires qui acceptent de louer à un loyer inférieur aux prix du marché ou qui mettent leur bien à la disposition d’une association ou d’une collectivité. Charge à ces dernières de louer le logement à des personnes ayant de faibles ressources. En échange de ce geste sur le loyer, ces bailleurs, qui ont signé une convention avec l’Anah ou opté pour un système comme Solibail (ou « Louez solidaire » à Paris), bénéficient de coups de pouce fiscaux ou financiers et de garanties des risques locatifs.Lire aussi :Location et solidarité peuvent cohabiterRenforcer l’intérêt économiqueLe HCLPD souhaite aller plus loin en renforçant encore l’intérêt de ces dispositifs. Comment ? En remplaçant les déductions fiscales (elles se traduisent par un abattement sur les revenus fonciers) par un crédit d’impôt annuel pendant la durée de la location. Autres pistes : l’Anah pourrait subventionner les petits travaux d’amélioration réalisés par les propriétaires et même compenser, en partie, le manque à gagner sur le loyer. Enfin, le rapport souligne l’importance d’accorder la garantie des risques locatifs à l’ensemble des dispositifs existants.« Il faut aussi mieux faire connaître ces solutions, qui sont économiquement intéressantes pour les propriétaires, et les rendre plus simples car il n’est pas facile de s’y retrouver entre les différents interlocuteurs. C’est pourquoi nous préconisons la mise en place d’un guichet unique, qui facilitera la vie du bailleur, et souhaitons qu’une campagne nationale d’information soit lancée », ajoute René Dutrey. De quoi donner un nouveau souffle à ces dispositifs, espère-t-il.Selon le rapport publié mercredi, le nombre de conventions signées par l’Anah a, en effet, fortement décliné, passant de 26 554 en 2008 à 7 678 en 2014. En parallèle, 30 731 logements sont gérés par des agences immobilières sociales, 7 583 par Solibail et 887 par « Louez solidaire ».« Bonus-malus des loyers »Pour financer ces mesures, le HCLPD propose que l’ensemble des recettes générées par la taxe sur les logements vacants (129,9 millions d’euros en 2013) soit alloué au budget de l’Anah. Le Haut Comité plaide aussi pour la création d’une taxe sur les loyers anormalement élevés (au-delà de 20 % du loyer médian) dans les secteurs tendus.Lire aussi :A Paris, 15 % des studios affichent des loyers abusifs« D’un côté nous dégageons des fonds pour inciter les bailleurs privés à louer social, de l’autre nous taxons de manière plus efficace les logements vacants ou ceux proposés à des prix aberrants. C’est un peu comme un bonus-malus des loyers », résume M. Dutrey.Après la carotte, le bâton : le rapport préconise que dans les communes ne respectant pas la loi SRU (solidarité et au renouvellement urbain) et ses 20 % de logements sociaux, les préfets puissent imposer de tels dispositifs d’intermédiation locative et ainsi créer une nouvelle offre sociale. Une bonne façon alors de garantir la mixité, les logements locatifs privés étant présents dans toutes les agglomérations et tous les quartiers.Lire aussi : Logements sociaux : les villes qui bafouent la loi SRUFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Un acteur qui conserve son sang-froid quand les autres autour de lui semblent gagnés par un mouvement de panique, cela impressionne toujours. Temasek, le fonds souverain de Singapour, a fait savoir, mardi 7 juillet, à l’occasion de la publication de ses comptes annuels, qu’il voyait dans la chute des marchés boursiers chinois « des opportunités d’investissement ».En un mois, les indices des places de Shanghaï et de Hongkong ont perdu 30 %. Ce krach arrive après une hausse de plus de 80 % en un an. Il charrie son lot d’inquiétudes, d’ardoises et de risques de transmission à l’économie réelle.Lire aussi :Nouveau krach des Bourses chinoisesMais Temasek voit loin. Il est serein. Cet horizon lointain des fonds dits souverains, puisqu’ils gèrent les capitaux confiés par un Etat, autorise un regard plus aérien sur les soubresauts quotidiens qui affectent les valeurs des Terriens. Pourtant, il y aurait de quoi avoir des sueurs froides. La Chine représente la plus forte part de son portefeuille, après Singapour évidemment. La valeur globale des actifs de Temasek a atteint le montant record de 266 milliards de dollars de Singapour (178 milliards d’euros), soit un gain de 19 % en un an. Les actifs chinois pèsent 27 % de ce total et pourraient bien, pour la première fois cette année, dépasser le poids des singapouriens (28 % du portefeuille).Confortablement allongé sur son matelas de dollars, cet investisseur de long terme n’est pas pour autant assoupi. Sa gestion peut être considérée comme active, comparée à celle d’autres fonds souverains. Temasek a investi, au cours de l’année écoulée, 30 milliards de dollars singapouriens. C’est sa plus grosse année depuis la crise financière de 2008. Les cessions ont représenté 19 milliards.Congé sabbatiqueLe ralentissement économique, les risques que recèlent la bulle immobilière et la fragilité du système bancaire, n’entament en rien « la confiance dans la perspective à long terme de l’économie chinoise », a assuré le directeur des investissements de Temasek en Chine.Le regard que Temasek porte sur l’Europe n’en est que plus intéressant. Présent au capital d’entreprises comme le néerlandais DHL (messagerie) ou le français GTT (membranes pour le transport de gaz naturel liquéfié), il affiche son optimisme au sujet de la reprise économique sur le Vieux Continent. Ses nouveaux investissements y ont été cette année supérieurs à ceux consacrés aux sociétés américaines, malgré un appétit prononcé du singapourien pour les entreprises de biotechnologies outre-Atlantique.Autre révélateur de la quiétude de cet investisseur financier, son PDG s’apprête à rentrer d’un congé sabbatique de trois mois. Ho Ching, dont le mari n’est autre que le premier ministre de Singapour, avait décidé cette coupure à la suite de la disparition, en avril, de son beau-père, Lee Kuan Yew, le père fondateur de Singapour. De quoi relativiser l’affolement de certains indices boursiers.Lire aussi :Mort de Lee Kuan Yew, fondateur de la cité-Etat de SingapourJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.07.2015 à 10h58 • Mis à jour le08.07.2015 à 11h40 | Anne Michel La Grèce réfléchit à la mise en place d’une cellule de régularisation des avoirs non déclarés à l’étranger par de riches particuliers, afin de renflouer ses caisses. Selon nos informations, le gouvernement d’Alexis Tsipras travaille depuis mars à un projet visant à rapatrier, dans des conditions avantageuses, plusieurs dizaines de milliards d’euros de fonds placés sur des comptes en Suisse, à Londres et dans d’autres places financières offshore.Selon ses propres calculs, fondés sur l’exemple de la France – dont l’unité de régularisation créée en juin 2013 tourne à plein régime depuis deux ans –, Athènes pourrait en escompter entre 0,1 % et 0,2 % de son PIB, soit, sur la base du PIB 2014, entre 180 millions et 360 millions d’euros.C’est Yanis Varoufakis, ministre des finances démissionnaire, qui a directement piloté ce projet, amorcé un mois après l’arrivée de Syriza au pouvoir. M. Varoufakis y travaillait encore début juin. Des contacts ont été pris à ce sujet à titre consultatif avec la Suisse et avec l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).Un article paru dans l’édition dominicale du quotidien suisse Neue Zürcher Zeitung (NZZ) du 5 juillet avait fait état de discussions en ce sens entre l’ex-ministre des finances grec et le secrétariat d’Etat suisse aux questions financières internationales. La portée du projet grec est bien plus large.Taxe forfaitaireEn effet, l’idée d’Athènes est de mettre en place un système efficace, capable de rapatrier rapidement les milliards placés à l’étranger. Et ce, en dépit d’une administration fiscale mal organisée dans le pays et dans un contexte fiscal particulier, où un grand nombre de fonds ne sont pas soumis à l’impôt, tels ceux des armateurs. Ceux-ci sont autorisés à créer des sociétés en Grèce comme s’il s’agissait de sociétés offshore.Pour ce faire, différentes options sont sur la table, l’une d’elles consistant à garantir aux fraudeurs et évadés fiscaux repentis l’absence de poursuites pénales, à les exonérer de pénalités mais à appliquer une taxe forfaitaire sur les avoirs rapatriés en Grèce, à un taux avoisinant 20 %. Une forme d’amnistie fiscale à l’italienne, en somme…En 2001, l’Italie avait permis aux contribuables de rapatrier leurs fonds illégalement transférés à l’étranger en échange d’une pénalité forfaitaire de 2,5 %. Ce dispositif avait produit des effets spectaculaires, avec près de 60 milliards d’euros rapatriés dès 2002.Si la Grèce lui emboîtait le pas, une loi pourrait être nécessaire. Cette dernière devrait alors passer le cap du Parlement grec.Reste le problème du calendrier et de la faisabilité de ce projet. Car autant ce guichet de régularisation était envisageable il y a deux mois, avant le blocage des discussions entre la Grèce et ses créanciers et l’embrasement de la crise grecque, autant désormais il est irréalisable dans le contexte actuel d’instabilité et de désordre bancaire, où les capitaux continuent de quitter le pays par crainte d’une sortie de l’euro et d’un retour à la drachme.Lire aussi :Un « Grexit » coûterait plus cher à la zone euro qu’un allègement de la detteAnne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel La question empoisonne les relations entre Athènes et ses partenaires européens depuis des mois. Pour le gouvernement d’Alexis Tsipras, alléger la dette publique, qui culmine à 177 % du produit intérieur brut (PIB), doit être au cœur des négociations. Aux yeux de la chancelière Angela Merkel, qui a promis aux contribuables allemands que l’aide à la Grèce ne leur coûterait pas un euro, le sujet est tabou. Et pourtant : la dette publique hellène est insoutenable et n’échappera pas à un nouvel allégement, jugent la majorité des économistes. Un point de vue partagé par le Fonds monétaire international (FMI).Qui détient la dette publique ?Lors de la restructuration de 2012, les créanciers privés d’Athènes ont accepté une décote de 50 % à 75 % sur les obligations publiques qu’ils détenaient. Depuis, la dette publique hellène appartient aux trois quarts à des créanciers publics. En mars, le Fonds européen de stabilité financière (FESF) en détenait 131 milliards d’euros, les Etats de la zone euro 52,9 milliards (dont 11 milliards par la France), la Banque centrale européenne (BCE) 26,9 milliards et le FMI, 21 milliards. Au total, l’endettement public s’élève à 315 milliards d’euros.Un « Grexit » coûterait-il plus cher qu’une restructuration rapide ?C’est certain. Selon les économistes de RBS, une sortie grecque de l’union monétaire accompagnée d’un défaut souverain coûterait au minimum 227 milliards à la zone euro. Un chiffre qui ne prend pas en compte les coûts indirects, tels que ceux d’une contagion aux pays périphériques, de la baisse des investissements, des troubles géopolitiques induits… De son côté, la France pourrait perdre une quarantaine de milliards d’euros (2 % du PIB), correspondant au prêt de 11 milliards accordé à la Grèce et aux garanties apportées au FESF.Un nouvel allégement de la dette, lui, coûterait 140 milliards d’euros si son ratio était ramené de 177 % à 100 % du PIB dès aujourd’hui, estime RBS. Une option radicale, et pourtant moins coûteuse qu’un « Grexit ».Quelle partie de la dette serait la plus facile à alléger ?Tous les créanciers ne sont pas logés à la même enseigne. Le FMI a un statut privilégié : en cas de défaut, il est remboursé en priorité. Depuis sa création, en 1944, cette institution n’a jamais effacé la dette d’un Etat. Elle accepte en revanche d’étaler les remboursements dans le temps, sans pénalité. « C’est grâce à ce statut privilégié que le FMI peut prêter à des pays en grande difficulté sans mettre son capital – fourni par ses membres – en danger », précise Diego Iscaro, économiste chez IHS Global Insight.La BCE, elle, a déjà fait savoir qu’elle n’accepterait pas de restructurer les obligations hellènes qu’elle détient : cela reviendrait à financer indirectement l’Etat grec. Ce que ses statuts lui interdisent. Les obligations les plus simples à restructurer seraient celles détenues par le FESF et surtout, les Etats. Depuis 2012, la durée de ces prêts – on parle de maturité – a d’ailleurs déjà été allongée, et leurs taux d’intérêt réduits.Quelles sont les options possibles ?Il en existe des dizaines. La plus radicale, politiquement délicate, serait d’effacer une partie de la dette détenue par le FESF ou les Etats. Mais il en existe de plus douces. Le think tank bruxellois Bruegel a calculé qu’allonger de dix ans encore la maturité de ces prêts et en réduire le taux permettrait d’alléger la dette de 17 %.Autre option, le Mécanisme européen de stabilité (MES) pourrait racheter les obligations détenues par la BCE, voire le FMI, afin d’en étaler le remboursement. Ces dernières pourraient aussi être indexées sur le taux de croissance : plus celui-ci serait fort, plus les remboursements augmenteraient, à l’inverse ils diminueraient en cas de récession. Une façon de rendre la dette plus soutenable sur le long terme.En revanche, Athènes ne toucherait probablement pas aux obligations détenues par les créanciers privés, qui ont déjà subi une décote en 2012. Cela priverait la Grèce d’un accès aux marchés financiers pour des années encore…Lire aussi le rapport d'information du Sénat : Les risques financiers pour la France inhérents à un éventuel défaut grecMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre Le calme plat qui règne sur les fils de dépêches de l’Agence France-Presse (AFP) va continuer jusqu’à, au moins, jeudi 9 août dans l’après-midi. Le mouvement de grève qui touche l’agence de presse depuis mardi en fin d’après-midi, été prolongé de vingt-quatre heures, mercredi, privant plus longuement nombre de journalistes de quotidiens et sites d’information – dont Le Monde – d’une de leurs sources d’information.A l’origine de ce conflit, la renégociation des accords sociaux en vigueur dans l’entreprise, qui est en cours depuis novembre 2013. Les 2 260 salariés de l’AFP (journalistes, techniciens, cadres…) travaillent dans un cadre complexe : 117 accords se sont empilés depuis la création de l’agence, en 1944.La direction souhaite parvenir à un accord d’entreprise unique, qui harmonise les temps de travail, actuellement disparates (44 jours de congés pour les journalistes et une cinquantaine pour les techniciens), qui tienne compte de l’évolution des métiers (il n’y a plus de coursiers à l’agence, mais des techniciens audiovisuels, des informaticiens…) ou qui fixe un mécanisme unique d’évolution salariale.Baisse des RTTDepuis la fin de 2013, trois syndicats – Confédération française démocratique du travail (CFDT), Syndicat national des journalistes (SNJ) et l’union syndicale Solidaires (SUD) – jouent le jeu de la négociation, mais d’autres, notamment la Confédération générale du travail (CGT), s’y opposent. Cette situation n’empêche pas de conclure un accord (qui peut être signé avec des syndicats représentant 30 % des salariés), mais permet aux syndicats qui y sont hostiles de le dénoncer. Pour éviter ce risque, la direction a aussi choisi de dénoncer les accords en place, ce qui ouvre une nouvelle phase de négociations de quinze mois. Son objectif semble être que tous les syndicats participent à cette nouvelle phase.Mais cette décision frustre les syndicats qui étaient déjà impliqués dans la négociation. « On ne comprend pas ce geste, c’est un acte de mépris pour les syndicats qui négocient », explique ainsi Benoît Fauchet, délégué syndical (SNJ). Et conforte les autres dans l’idée que la direction veut imposer des conditions de travail moins favorables, à l’image du passage des RTT de 18 à 7 jours ou de l’alignement des congés de tous sur ceux des journalistes (44 jours).Risques de divisions multiples« Cette dénonciation des accords intervient très opportunément dans la torpeur de l’été alors qu’Emmanuel Hoog [PDG de l’AFP] pense avoir les mains libres, maintenant que la course en vue de France Télévisions est terminée, que son mandat à l’AFP a été prorogé de trois à cinq ans (soit jusqu’en 2018 au lieu de 2016) et que son contrat d’objectifs et de moyens avec l’Etat a été signé », écrit le SNJ.Conséquence : une agence complètement bloquée, avec des piquets de grève sur les « desks », pour empêcher l’envoi de toute dépêche. A la clé, des risques de divisions multiples, entre grévistes et non-grévistes, entre syndicats et entre catégories professionnelles.Lire l'entretien :Emmanuel Hoog : « Nous voulons développer la couverture live de l’actualité »Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.07.2015 à 08h58 • Mis à jour le08.07.2015 à 09h02  La Grèce a obtenu un sursis pour présenter un plan de réformes et déposer une demande officielle d'aide au Mécanisme européen de stabilité (MES).En contrepartie, la Grèce devra proposer d'ici jeudi une amélioration des propositions du 30 juin.Un nouveau sommet réunissant les 28 dirigeants de la zone euro se tiendra dimanche.Un scénario détaillé prévoyant une sortie grecque de la zone euro a été préparé, selon le président de la Commission européenne. Pierre Moscovici pense qu’une issue à la crise grecque peut être trouvée dimanche 12 juillet, lors du nouveau sommet réunissant les 28 dirigeants européens. « D’ici à dimanche, une solution doit être trouvée, je crois qu’elle peut l’être », a déclaré le commissaire européen aux affaires économiques et financières, mercredi matin sur France 2.« Je pense qu’on est plus proche d’un accord qu’on ne l’était dimanche dernier ou la semaine dernière. »Trois jours après le non du référendum grec, l’Europe a fixé une « date butoir finale » pour résoudre la crise. « J’espère que cela sera notre dernière rencontre sur la Grèce. J’espère que nous pourrons trouver une conclusion heureuse », a expliqué mardi le président du conseil italien, Matteo Renzi, à la sortie du dîner des dirigeants de la zone euro.Oui un accord est possible, indispensable. Nous devons éviter le #Grexit. La balle est dans le camp de la #Grèce— pierremoscovici (@Pierre Moscovici)require(["twitter/widgets"]);« La balle est clairement dans le camp des autorités grecques […], a ajouté M. Moscovici, ancien ministre de l’économie français. Nous attendons dans les heures qui viennent une demande d’assistance financière. » Athènes devrait, en effet, solliciter un troisième plan d’aide en échange de contreparties dont on ne connaît pas encore le contour exact. Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a dit mardi soir espérer une « sortie finale de la crise », en trouvant « un accord socialement juste et économiquement viable ».Lire aussi :L’Europe se fixe une « ultime date butoir » pour décider du sort de la GrèceLa France et l’Allemagne – auxquelles le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a présenté dès mardi après-midi une note contenant les propositions d’Athènes – ont une approche commune sur la crise grecque, malgré des « différences de sensibilité », a assuré Pierre Moscovici. Adéa Guillot (Athènes, correspondance) et Annick Cojean La tourmente bancaire a, dans la vie quotidienne des Grecs, des conséquences inattendues. Vasso et Kostas se marient samedi 11 juillet dans un petit village perdu dans les montagnes du Pélion. Un coin de Grèce qui se méfie autant des chèques que des terminaux de carte bancaire et où la moindre transaction ne se conçoit qu’avec des espèces sonnantes et trébuchantes. Le financement du mariage avec ses deux temps forts – une cérémonie religieuse et une fête à la taverne du village – est donc devenu un sujet de tracas.« C’est à moi, en tant que témoin, qu’il appartient de verser de l’argent au prêtre, explique Fenia, une jeune femme d’Athènes. 200 euros, ce n’est pas excessif. Mais quand on ne peut retirer que 60 euros par jour à la banque, cela se planifie ! » Comme elle aide de surcroît ses deux parents qui ont perdu leur entreprise dans la crise et sont au chômage, elle retire donc 60 euros un jour pour son propre compte, 60 euros le lendemain pour ses parents. « Collecter les 200 euros pour le prêtre risque de prendre du temps ! Il me sera impossible de participer aussi aux frais du repas. »Débrouillardise et solidaritéLe restaurateur a été très clair : pas question de faire crédit pour une noce de 200 personnes. Le marié s’est donc résolu à faire, par Internet, un virement de 60 euros à chacun des invités, lesquels devront en retour retirer 60 euros à un distributeur et les lui remettre samedi pour payer la taverne.Débrouillardise et solidarité : voilà comment de nombreux Grecs répondent à la fermeture de leurs banques et au contrôle des capitaux qui s’est abattu sur eux le 29 juin. En soit, vivre avec 60 euros par jour ne pose aucun problème : cela représente 1 800 euros par mois alors qu’ils sont nombreux à ne toucher que 800 euros de salaire. Mais dans un pays où l’argent liquide règne en maître, la mobilisation soudaine d’une grosse somme pour payer son loyer ou une opération médicale est un casse-tête.Certes, le gouvernement a tenté d’alléger la pression en accordant un délai pour acquitter des factures d’eau et d’électricité, ainsi que toute dette à l’égard de l’administration (impôts, cotisations sociales, timbres fiscaux, frais de justice, amendes…). Il a également proclamé que chaque commerçant devait accepter le paiement par carte. Mais c’est très loin d’être le cas. Nombreux sont les restaurateurs ou prestataires de services qui préviennent d’emblée qu’ils n’acceptent que du liquide, tous les Grecs sont à la recherche de cash et l’attente devant un distributeur de billets fait désormais partie des rituels quotidiens.L’idéal, pour un salarié, est donc d’être payé en espèces. La chaîne de supermarchés Sklavenitis en a pris l’initiative pour rémunérer l’ensemble de son personnel dès le 30 juin. De petits commerçants et artisans ont fait de même. Comme la pharmacienne Maria Sakopoulou, qui, disposant d’argent liquide versé par ses clients, a pu payer sans problème ses neuf employés. « Cela leur évite de perdre des heures aux distributeurs. » Les autres prennent leur mal en patience, différant tous les achats conséquents ou non nécessaires (vêtements, ameublement, voitures) pour se concentrer sur les urgences quotidiennes (nourriture, médicaments, essence).« Le contrôle bancaire est le coup de pied qui va les pousser du haut de la falaise », Vasilis KorkidisQuitte à faire des provisions par crainte d’une pénurie qui n’existe pas encore mais que la difficulté de certains détaillants à régler leurs fournisseurs et l’interdiction de transactions avec l’étranger pourrait rapidement provoquer. Quand on fait le plein d’essence, on remplit en plus un jerrican. Quand on va au supermarché, on triple ses achats de nourriture non périssable : riz, pâtes, lait pasteurisé… On court chez son médecin pour avoir une ordonnance et à la pharmacie on achète en double des médicaments – les diabétiques, notamment, sont inquiets de manquer d’insuline. « La semaine dernière, c’était la folie, la pharmacie ne désemplissait pas, raconte Maria Sakopoulou. Il n’y a pourtant pas de raison de s’inquiéter des stocks à court terme. Sauf pour quelques médicaments uniquement fabriqués à l’étranger. »Evidemment, ces nouveaux comportements ont eu un impact immédiat sur l’économie. La Confédération nationale du commerce hellénique, qui représente 650 000 petites entreprises et 2,5 millions de salariés, publie mercredi 8 juillet un rapport pointant une baisse de 70 % de la consommation entre le 27 juin et le 7 juillet et une perte, pour l’économie grecque, de 1,2 milliard d’euros. « C’est dramatique, déplore Vasilis Korkidis, le président de la Confédération. Avant le contrôle bancaire, beaucoup de petites entreprises étaient déjà fragilisées par la crise. Cinquante-neuf d’entre elles fermaient la porte chaque jour et 613 emplois étaient supprimés. La décision gouvernementale est le coup de pied qui va les pousser du haut de la falaise. »Or et diamantsIl y a l’étranglement dû à l’arrêt total des achats dans certains secteurs (les magasins de vêtements, à Athènes, sont quasiment vides). Et celui dû à l’intransigeance de fournisseurs et partenaires à l’étranger qui stoppent toute livraison faute de paiement immédiat. Or, la Grèce importe 52 % de ses produits d’alimentation, une grande partie de médicaments et la majorité des nourritures animales, ce qui peut avoir un effet à court terme sur la production d’œufs, de fromage, de viande, etc.Enfin, les exportateurs grecs sont également pénalisés, incapables de payer transport et stockage de leurs produits à l’étranger, et leurs banques ne pouvant fournir les garanties exigées par leurs partenaires. « Nous voici coupés du monde sur le plan bancaire », résume Vasilis Korkidis. Les entrepreneurs ont donc demandé instamment au gouvernement de lever l’interdiction de transactions à l’étranger, au moins pour des produits prioritaires, et avec un plafond de 12 500 euros. « Il faut un accord avec les créanciers européens au plus vite, insiste M. Korkidis. Ce sont les entrepreneurs les plus vertueux, qui ont gardé leurs capitaux en Grèce, qui sont les plus pénalisés. Ce n’est pas juste ! »Reste l’angoisse des particuliers à l’idée d’une possible saisie de l’Etat sur leurs avoirs bancaires (comme à Chypre, en 2013) ou d’une brusque conversion de leurs euros en drachmes. Certains s’empressent de payer toutes leurs dettes, pour n’être pas pris à la gorge en cas de chute soudaine de ressources. D’autres s’empressent de vider eux-mêmes leurs comptes en… consommant du luxe. Les joailliers du centre d’Athènes ont tous noté le phénomène. Or, valeur refuge ; diamants, valeur éternelle. Ainsi ce couple de Grecs qui, mardi, dans une bijouterie de la rue Panepistimiou, achetait une bague précieuse. Pas pour madame, mais pour leur fille. Pour le jour, peut-être très lointain avouaient-ils, où elle se marierait.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAnnick CojeanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.07.2015 à 18h26 • Mis à jour le08.07.2015 à 12h54 Tribune. Au cours de l’année écoulée, le nombre de pays qui se sont prononcés en faveur d’une vision à long terme sur le changement climatique a augmenté de façon spectaculaire.Tous ces pays reconnaissent désormais que notre meilleure chance de vivre dans un monde stable et sain est de mettre en œuvre des politiques et des mesures visant à parvenir à ce que certains appellent « la neutralité climatique » et d’autres « zéro émissions nettes » au cours de la seconde moitié de ce siècle.C’est dans cet esprit que les pays du G7 ont exprimé, il y a quelques semaines, leur engagement en faveur de la décarbonisation progressive l’économie mondiale.Un nombre croissant de villes, de régions et d’entreprises partagent la même ambition. Certains se sont fixé des objectifs à long terme tels que 100 % d’énergie renouvelable d’ici à 2050, ou encore une réduction des émissions allant parfois jusqu’à 80 %.Si tant de nations, de collectivités locales et d’entreprises adoptent de tels objectifs, c’est parce qu’elles adhèrent à la science du climat. C’est en effet la façon la plus sûre de contribuer au respect de l’engagement pris par les gouvernements de limiter la hausse de la température mondiale à moins de 2 degrés Celsius au cours de ce siècle.La ligne de défense des 2 °CCes derniers mois, trois rapports majeurs de la communauté scientifique – le rapport « Dialogue structuré d’experts », la 5e évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), et le rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction d’émissions – ont livré plusieurs messages essentiels :La limite de 2 °C qui guide l’action internationale doit être considérée comme une « ligne de défense » contre les pires impacts climatiques attendus, tandis que de nombreux pays considèrent qu’une limite de 1,5 °C constituerait une meilleure garantie de sécurité ;Retarder la réduction des émissions conduirait à des coûts plus élevés et serait porteur de plus grands risques pour la société ;L’atteinte des objectifs de réduction des émissions mondiales suppose d’accroître l’efficacité énergétique, d’augmenter l’utilisation des énergies renouvelables et d’assurer une agriculture durable.Ces faits essentiels seront au centre des discussions cette semaine, alors que d’éminents scientifiques du monde entier se réuniront à Paris pour la conférence Notre Avenir commun face au changement climatique.Afin de parvenir en décembre à un nouvel accord universel sur le climat qui soit crédible, le monde a besoin de négociateurs engagés, créatifs et patients, et d’une volonté politique précise et forte de la part des ministres et chefs d’Etat.Mais les scientifiques aussi ont un rôle essentiel à jouer : en définissant la trajectoire d’émissions à suivre sur le moyen et le long terme, ils peuvent fixer le cap et motiver de plus en plus de gouvernements, de villes et d’entreprises à inscrire leurs politiques et leurs actions dans une vision à long terme.C’est le moment pour les scientifiques, qui sont les gardiens de la connaissance sur le changement climatique et ses impacts, de retrousser leurs manches pour faire comprendre aux citoyens de leur pays les faits scientifiques sur le changement climatique.Les scientifiques, ambassadeurs d’un changement positifEn publiant des commentaires dans les journaux nationaux, en s’exprimant dans les médias et en s’engageant auprès de leurs communautés, les scientifiques peuvent être les ambassadeurs d’un changement positif.Le succès d’un nouvel accord de Paris dépendra, aux yeux des citoyens, de l’adoption d’une série de mesures essentielles, parmi lesquelles un signal clair de soutien financier en faveur des pays en voie développement, ainsi qu’un mécanisme permettant d’examiner régulièrement les progrès réalisés par les pays et de relever le niveau d’ambition au fil du temps.Mais pour crédibiliser l’engagement des gouvernements à stabiliser le climat, il faudra aussi adopter un objectif de long terme.On pourrait certes considérer qu’il ne coûte rien, pour les ministres et chefs d’Etat d’aujourd’hui, de prendre des engagements dont l’horizon s’étend bien au-delà du terme de leur mandat. Cependant, l’adoption d’un tel objectif de long terme enverrait aux marchés et aux investisseurs un signal crucial.Il serait en effet la garantie d’un soutien à long terme en faveur du développement des énergies vertes et de villes plus propres et plus habitables, de la réduction de la pollution, de la production de biens et de services économes en ressources, et d’une gestion plus intelligente des infrastructures naturelles de la Terre, des forêts aux rivières, des sols aux récifs coralliens.Les scientifiques ont de nombreux rôles clés à jouer, notamment ceux d’aider la société à comprendre les risques que nous courons face à un changement climatique incontrôlé et d’inventer les technologies nécessaires à la transition vers une économie toujours plus verte.Mais leur rôle consiste aussi à éclairer l’action de la communauté internationale en définissant les trajectoires à suivre pour atteindre l’objectif fixé.Alors qu’il ne reste plus que cinq mois pour conclure l’accord de Paris, il est temps de mettre à plat tous les fondements principaux sur la table et de manière juste.Si la communauté scientifique estime que l’accord de Paris devrait inclure un objectif à long terme, alors il est temps pour elle, à tout juste cinq mois de la Conférence de Paris, de l’exprimer clairement. Elle a cette semaine l’occasion d’exprimer sa conviction, au nom de l’Avenir commun des peuples du monde entier.Par la secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Christiana Figueres, et le directeur du Center for Environmental Systems Research de l’université de Kassel, Joseph Alcamo Anne Rodier L’utilisation de logiciel sans licence est sanctionnée par un licenciement pour « faute grave » du salarié, sauf si c’est à la demande de l’employeur.Licencié pour « faute grave » pour avoir utilisé un logiciel sans licence valable, un salarié de la société Fico Graphie, a obtenu l’annulation du licenciement par décision de la Cour de cassation du 16 juin.L’infographiste, qui a porté l’affaire Fico Graphie devant les prud’hommes, avait été licencié pour « faute grave » en juin 2009 après un contrôle du parc informatique de la société établissant qu’il avait modifié et utilisé un logiciel sans licence.L’usage de logiciel sans licence est fréquent dans les entreprises. En France, 36 % de logiciels installés sur les PC l’étaient sans licence conforme en 2013, selon les derniers chiffres disponibles de Business Software Alliance (« The compliance gap », BSA Global Software Survey), en charge de la lutte contre la copie illégale sous toutes ses formes.Il n’en demeure pas moins que la copie, l’usage ou la modification d’un logiciel sans licence est illégal et engage la responsabilité du salarié et de l’employeur. Le salarié risque le licenciement pour faute grave, et « l’entreprise risque des dommages et intérêts qui peuvent atteindre trois fois le prix de la licence non payée multipliés par le nombre de licences concernées », indique Jean-Sébastien Mariez, avocat à la Cour.La Cour de cassation a reconnu la « cause réelle et sérieuse de licenciement » du salarié parce qu’il avait modifié et utilisé le logiciel sans licenceL’employé étant dans une relation de subordination avec son employeur, « ne peut être tenu pour responsable, qu’il s’agisse de responsabilité civile ou pénale, pour des faits dont il n’a pas pris l’initiative », indique le guide édité par Business Software Alliance (BSA). Toutefois, « l’employeur peut s’exonérer de sa responsabilité en précisant par des notes internes, ou même éventuellement par une clause insérée dans le contrat de travail, que tout employé qui reproduit de façon illicite un logiciel sera personnellement responsable du délit de contrefaçon et qu’il n’autorise pas de tels agissements. Il devra également établir qu’il a mis les moyens nécessaires en œuvre pour faire respecter cette interdiction », précise BSA. L’enjeu est donc de déterminer la responsabilité de la fraude au sein de l’entreprise.Dans l’affaire Fico Graphie, l’arrêt de la Cour de cassation a reconnu la « cause réelle et sérieuse de licenciement » du salarié parce qu’il avait modifié et utilisé le logiciel sans licence. En revanche, les arguments du salarié déclarant que « l’utilisation du logiciel litigieux s’était faite au vu et au su de l’employeur et même à sa demande » n’ayant pas été pris en compte, le jugement a été cassé et annulé. C’est la cour d’appel d’Aix-en-Provence invitée à retraiter l’affaire Fico Graphie sur le fond qui devra trancher sur l’attribution des responsabilités.Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Picut Les étudiants et jeunes diplômés constituent une génération ultra-équipée en ordinateur et smartphone et massivement inscrits sur les réseaux sociaux professionnels mais ils les utilisent encore très peu pour rechercher un stage ou leur premier emploi : tel est le principal résultat de la troisième étude réalisée par l’EDHEC NewGen Talent Centre et JobTeaser.com auprès de 1 000 jeunes, représentant 550 formations différentes en France.Ils sont toujours plus nombreux à être inscrits et actifs sur les réseaux : 91 % des étudiants et jeunes diplômés (versus 86 % en 2014) sont inscrits sur un réseau social professionnel, comme LinkedIn ou Viadeo, et 35 % d’entre eux y ont déjà consulté et répondu à une offre (versus 19 % en 2013).Mais seuls 4 % les ont utilisés pour leur recherche de stage (c’est toutefois quatre fois plus qu’en 2014) et 8 % pour leur premier emploi.Réseaux sociaux professionnels pour 8 %On constate aussi un usage essentiellement passif de ces canaux de recrutement, sans partager de contenu. Alors que les jeunes y sont de plus en plus recherchés : un quart des étudiants et jeunes diplômés sont chassés sur ces réseaux. Peut-être devraient-ils être davantage formés au bon usage professionnel de ces réseaux sociaux ?En attendant, les autres modes de candidature devancent largement les réseaux sociaux avec 18 % des répondants qui ont trouvé leur stage via les sites de recherche d’emploi, 18 % via les sites RH ou encore 15 % via l’Intranet de leur école.Selon l’Insee, seules 8 % des sociétés de dix personnes ou plus implantées en France utilisent les médias sociaux dans leur processus de recrutement de personnelPour la recherche du premier emploi, les proportions sont sensiblement les mêmes : seulement 8 % ont utilisé les réseaux sociaux professionnels contre 32 % les sites Internet et 14 % les sites RH.Pour le premier emploi, ce sont la recherche par le réseau ou les proches qui sont toujours jugés les plus efficaces. Selon les étudiants et jeunes diplômés interrogés, la recherche de stage par les connaissances et les proches est la méthode la plus efficace avec 46 % de taux d’efficacité, puis les recommandations des professeurs (34 %) et l’Intranet de l’école (29 %). Les réseaux sociaux professionnels ne sont que loin derrière avec seulement 4 % de taux d’efficacité.Facebook et Twitter réduit à un usage personnelPour la recherche d’emploi, le réseau personnel est également la méthode la plus efficace (37 % d’efficacité), suivi par les sites de recherches d’emplois (31 %) et les forums école (20 %). Les réseaux sociaux sont encore jugés peu efficaces avec seulement 10 % de taux d’efficacité.Ces résultats sont à mettre en parallèle de ceux d’une étude de l’Insee parue en juin 2014 qui indiquait qu’en 2013, seules 8 % des sociétés de dix personnes ou plus implantées en France utilisent les médias sociaux dans leur processus de recrutement de personnel. Ce recours atteint 32 % dans le secteur de l’information et de la communication et 24 % parmi les sociétés de 250 personnes ou plus.Quant aux réseaux Facebook et Twitter, ils continuent à être largement perçus pour leur usage personnel, même si 30 % des répondants sont fans d’au moins une page entreprise Facebook.L’usage de Twitter dans la recherche d’emploi est encore peu significatif : 8 % ont déjà consulté une offre d’emploi sur Twitter mais seulement 3 % y ont postulé. 14 % des répondants suivent des comptes d’entreprises sur Twitter.Gaëlle PicutJournaliste au Monde William Audureau Il faut un certain effort, mardi 30 juin à Bordeaux, pour s’imaginer que sous la fournaise aquitaine – 41 °C à l’ombre – se joue une partie du destin des jeux qui finiront au pied des sapins en décembre, comme Star Wars: Battlefront ou Super Mario Maker.Créé en 2006 par le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisir (SELL), l’Interactive Digital Entertainment Festival (IDEF), auquel Le Monde était invité par les organisateurs, est depuis dix ans le rendez-vous des affaires. Celui pendant lequel les « cols blancs » de l’industrie tentent de convaincre les représentants de Carrefour, Auchan ou encore Casino de passer commande pour leurs produits phares, Star Wars: Battlefront, Call of Duty: Black Ops III, FIFA 16 ou encore Super Mario Maker.L’antichambre de l’E3Après neuf éditions à Cannes et une fréquentation en baisse, il s’installe cette année à Bordeaux pour la première fois. Objectif : maintenir ce rendez-vous aussi discret qu’essentiel.« Il y a deux cents acheteurs qui sont représentés, les éditeurs de jeux ont l’occasion de voir tout le monde, se félicite Emmanuel Martin, délégué général du SELL. Quasiment tout Noël se fait ici. » Parmi ces deux cents acheteurs, une dizaine représentent à eux seuls la quasi-totalité du marché, outre la Fnac et Micromania – et la grande distribution revêt un caractère essentiel : à partir de la fin novembre, c’est chez elle et non chez les revendeurs spécialisés que se réaliseront les plus grosses ventes, contrairement au reste de l’année.Dans le Hangar 14, un ancien entrepôt sur les bords de la Garonne réaménagé en hall de conventions, la logique n’a plus grand-chose à voir avec le théâtre aux promesses de l’Electronic Entertainment Exposition (E3), qui s’est déroulé à Los Angeles du 16 au 18 juin. Sony y avait tiré la couverture à lui grâce à trois effets d’annonce réservés à des joueurs connaisseurs, et sans date de sortie prévue avant au moins un an et demi.Lire aussi :« Final Fantasy 7 », « The Last Guardian », « Shenmue 3 » : à l'E3, Sony remue le monde du jeu vidéoA Bordeaux, c’est au contraire le pragmatisme et le bon sens qui l’emportent. « Comment vous comptez vendre un jeu de rugby ? Il n’y a que les jeux de football qui se vendent », s’interroge le responsable des achats d’une grande enseigne généraliste devant Rugby World Cup 2015, un jeu prévu pour septembre, avant de convenir que, étant chargé du quart sud-ouest, « de toute façon [il] en prendr[a] forcément ».Grosses commandes et petits bas de fer« Ce sont des interlocuteurs très différents de l’E3, ils connaissent le marché, mais le voient surtout à travers le prisme des ventes qu’ils ont réalisées les Noëls précédents dans leurs rayons », explique Philippe Lavoué, directeur général adjoint de Nintendo France, qui a dû batailler pour convaincre les distributeurs de placer les Amiibo, les figurines interactives de Nintendo, à côté des consoles de la marque en rayon, et non à côté de ses concurrents les Skylanders et les Disney Infinite.Il faut dire qu’en matière de jeu vidéo la distribution est prudente. Une des pratiques récurrentes consiste à fractionner les commandes. Par exemple, plutôt que de s’engager à acheter et vendre à Noël 50 000 nouveaux jeux de telle ou telle licence, les grandes enseignes préfèrent signer trois bons de commande de respectivement 20 000, 20 000 et 10 000 pièces, et ne les confirmer que lorsque les seuils intermédiaires sont atteints.« Les trois bons de commande sont signés, en tant qu’éditeur, les coûts de production sont engagés, mais si le distributeur se retourne, vous êtes coincé. Qui oserait se fâcher avec Carrefour ? », témoigne un vétéran de l’industrie.Météo ventesUne telle prudence des distributeurs tient à la nature difficilement prévisible des ventes de jeux vidéo. Le marché a connu des Noëls supérieurs de parfois 25 % aux attentes, comme dans les années fastes de la Wii et de la DS, en 2008 et 2009, qui se sont soldées par de nombreuses ruptures de stock, et autant de ventes manquées. A l’inverse, certaines années creuses ont parfois été sous-estimées en amont, comme la période 2010-2012, aboutissant à de nombreux invendus.« Il est difficile de prévoir exactement ce qui va se passer. Dans toute génération de consoles, il y a un facteur x, à un moment donné, qui modifie les choses, comme le succès surprise de la Wii en 2006. Aujourd’hui, il y a plusieurs futurs possibles pour le jeu vidéo, mais difficile de savoir lequel va s’affirmer », reconnaît Emmanuel Martin.Mais pour convaincre un Carrefour ou un Auchan d’investir dans un jeu vidéo, il faut s’y prendre tôt, près de cinq mois à l’avance, et le rassurer sur la bonne santé du marché. Le Salon s’ouvrait mardi midi sur un état des lieux plein de satisfecit, avec des objectifs de vente revus à la hausse de 4 à 8 % pour la seconde partie d’année, selon des estimations du cabinet GfK.Jean-Claude Ghinozzi, le président du SELL, a ainsi évoqué « une année 2015 qui présage de chiffres exceptionnels, supérieurs à nos attentes de début d’année », tandis que Jean-François Boone, responsable d’études pour GfK, évoque « une croissance confirmée pour 2015 ». Pas un mot, par contre, sur la dégringolade du marché des consoles portables.William AudureauJournaliste au Monde Annick Cojean L’heure du bouclage de son journal étant avancée à 22 heures le vendredi, soit deux heures plus tôt que les autres jours, Dimitri Psarras avait décidé, ce 26 juin, d’aller rejoindre quelques collègues et amis pour fêter l’anniversaire de son épouse, également journaliste à Efimerida Ton Syntackton, « Le journal des rédacteurs », proche de Syriza.Tignasse et barbe blanches, yeux doux et trogne sympathique, Psarras est une figure du journalisme d’investigation en Grèce et presque un mythe pour de nombreux reporters qui vénèrent ses enquêtes implacables sur les militants néonazis d’Aube Dorée, le parti d’extrême droite.La fête battait son plein, dans la douceur de la nuit athénienne, quand soudain, sur le coup de 1h20 du matin, le visage du premier ministre Alexis Tsipras apparut sur la télévision. Tous les convives se ruèrent vers l’écran et Psarras, regardant instinctivement sa montre, pensa immédiatement : « Vite, stopper les rotatives, bouleverser la Une du journal de samedi ». L’annonce du référendum était un énorme coup de théâtre.C’était hélas trop tard. Un autre journal était déjà sous presse. Un quotidien conservateur – Kathimerini – avec un tirage de 25 000 exemplaires, le double de celui de Psarras, et propriété du groupe possédant l’imprimerie. Impossible donc de négocier.La nuit fut courte. Blogs, tweets, postes sur Facebook, et téléphone : toute la médiasphère s’enflamma. L’équipe de 80 personnes du Journal des Rédacteurs, créé en 2012 sous forme de coopérative (tous les journalistes sont payés 1 000 euros) et sur les ruines d’un journal brusquement fermé, était sur le pont. Et le lendemain, décision était prise de faire pour dimanche une édition spéciale avec pour manchette le mot « Dignité ».Sophistiquer un débat s’annonçant sans nuances« Il fallait aller vite, raconte le journaliste, donner le ton, soutenir l’initiative du premier ministre qui, franchement, n’avait pas d’autre choix que ce référendum, et contrer le rouleau compresseur des médias qui, dans leur quasi-totalité, allaient sonner l’alerte générale, torpiller Tsipras, transformer sa question en un « Pour ou contre l’Europe » et appeler à une déferlante de “oui”. » L’édito, non signé, fut titré : « Le “non” est pour l’Europe » et tentait de sophistiquer un débat qui s’annonçait sans nuances. « C’est une sacrée responsabilité d’aller contre la vague et d’appeler au vote “non”, affirme Dimitri Psarras dans les locaux étroits de sa rédaction. Car personne ne peut prédire les conséquences du “non”. On bute sur la question du lendemain, on fonce vers l’inconnu. J’ai encore l’espoir d’un compromis avant samedi. Mais je crains que cette crise soit pour l’Europe l’opportunité de se débarrasser de ce gouvernement qui ose remettre en cause son idéologie et qu’elle abhorre. » L’important, dit-il, est de donner aux lecteurs la possibilité de se faire une opinion en ouvrant tous les champs de réflexion possibles, « ce que s’interdisent 90 % des médias, tous entre les mains d’oligarques. » Une gageure dans le délai si court d’une semaine. « Mais ce n’est pas plus mal, relativise le journaliste. Quand on voit la propagande en cours, les rumeurs et les tentatives d’intoxication, je me dis que deux ou trois semaines de campagne auraient été dévastatrices. »« On improvise, conscients de vivre l’Histoire »Peut-être. Mais là, à quelques jours du scrutin, les médias grecs roulent à tombeau ouvert, excités, affolés, frénétiques, transformant les antennes de télévision en flux constant de débats et de flashs d’information aux allures de thriller, ou multipliant les manchettes et Unes fracassantes.« En 31 ans de journalisme et la couverture de 27 élections, je n’avais encore jamais vécu un référendum », explique l’éditorialiste conservateur Yannis Pretenderis, qui officie à la fois dans la presse écrite – en signant un éditorial chaque jour dans Les Nouvelles, le dimanche dans La Tribune – et qui intervient chaque soir au journal télévisé de la télévision privée Mega.« Alors on improvise, conscients de vivre l’Histoire ! On ne connaît pas les règles à suivre, les instituts de réglementation sont dépassés. Pour des élections parlementaires, on sait faire. Tout est structuré par les partis. Mais là, ça part dans tous les sens et les cartes sont brouillées. »Il n’empêche. Il est partisan du vote « oui », le clame sur les antennes comme un vote d’évidence et de raison, et à la question : « Avez-vous de l’influence ? », s’exclame en riant : « J’espère bien ! » Car il est urgent, dit-il, d’expliquer aux électeurs que la vraie question est « la drachme ou l’euro ? » « C’est ainsi que tous les leaders politiques européens résument la question posée pendant que le pauvre type qui nous gouverne s’obstine à nous dire : acceptez-vous la proposition 27 du texte de X pages des créditeurs ? Quelle inconséquence ! », tempête-t-il.Acteurs, mais très vulnérablesObservateurs, les médias ? Voyons ! se récrie le professeur George Pleios, directeur du laboratoire de recherches sociales sur les médias d’Athènes. « Ce sont plutôt des acteurs. Et encore plus dans une Grèce en crise, où ils sont devenus eux-mêmes très vulnérables économiquement, et prêts à troquer soutien politique contre aides financières. »Attention, prévient-il, le système, autrefois très simple, s’est complexifié. Les médias privés grecs appartiennent tous à des grandes familles ou des groupes travaillant dans la construction, la banque ou l’armement maritime. Longtemps, ces derniers ont beaucoup travaillé avec l’Etat, bénéficiant de ses commandes (routes, bâtiments publics, ensembles olympiques), de ses relations et intercessions, et de ses achats de publicité.Mais la crise a bouleversé la donne. L’Etat n’ayant plus d’argent, les groupes sont devenus dépendants des banques, lesquelles ont été renflouées par les institutions internationales qui attendent, en échange, une coopération disciplinée du gouvernement grec soutenu normalement par les médias.« Ce système est si connu qu’il a un nom : “Diaploki” qui signifie imbrication. Autrement dit : liaisons incestueuses entre industrie, finances, politique… et médias, analyse M. Pleios. C’est une constante grecque. Et cela explique que tous les grands médias privés soient alignés comme un seul homme derrière les leaders européens. Leur vie en dépend. » Et c’est notamment pour ça, insiste le professeur, que Syriza et ses ruades remettant en cause le système sont, depuis la première heure, la bête noire des médias.Consensus pour ne pas rompre avec l’EuropeLe journaliste Pavlos Tsimas, réputé pour sa modération et qui travaille à la fois pour le quotidien Kathimerini et la radio Skaï – qui appartiennent à la famille Alafouzos, des armateurs de Santorin –, apporte un autre éclairage : « Depuis les années 1970, l’élite politique, économique et intellectuelle de ce pays a fait le choix de l’Europe, convaincue que ce petit coin de la planète, entre Turquie et Balkans ne serait en sécurité que sous l’ombrelle de l’Europe. C’est donc aussi un choix existentiel ». Et puis il y a l’angoisse de ce qui suivra, en cas de divorce. « L’establishment a beaucoup à perdre et s’inquiète déjà de la nouvelle élite qui émergera : des mafieux dont l’argent est obscur et ne participe pas à l’économie de la Grèce. » Tout cela, dit-il, explique ce consensus des gens de médias pour ne pas rompre avec l’Europe. « Les rédactions ne sont pas monocolores mais c’est très difficile de rester mesuré. Le débat est si binaire et le public si méfiant qu’un journaliste trop balancé et trop subtile est tout de suite accusé d’être hypocrite, propagandiste caché, et donc discrédité ! »« Nous, on donne la parole aux fantômes »Reste ERT, le service public de la radio-télévision grecque réouvert le 11 juin. On l’attend au tournant bien sûr, en se demandant s’il trouvera le ton d’une indépendance politique qui lui a si longtemps manqué.Lire aussi :Grèce : le groupe audiovisuel public ERT a repris l’antenneMais Nikos Tsimpidas, le patron de l’information de la radio est confiant. « Notre différence ? Faire entendre la société, donner la parole aux gens, à la Grèce qui subit et qui souffre, pas qu’à celle qui décide et commente, revendique-t-il. Les autres médias font débattre les partis. Nous, on donne la parole aux fantômes des médias privés. »Ils ont évoqué largement les files d’attente aux distributeurs, dit-il, mais ils n’ont jamais raconté les queues devant les distributions de nourriture ou l’angoisse des chômeurs devant le bureau de l’emploi. « Eh bien, c’est notre rôle ! Il y aura les médias du système. Et puis nous, qui ne sommes pas la voix de Syriza. C’est David contre Goliath. » Et puis il y a Internet. Il suffit d’aller à une manifestation place Syntagma pour que tous les jeunes vous disent bouder la télévision et le bal des « talking heads » pour s’informer sur des sites dont ils s’échangent l’adresse sur les réseaux sociaux. Et dans cet espace, Syriza, pour une fois, a une longueur d’avance. A tel point que Yannis Pretenderis parle de « l’armée électronique de Syriza ». Une longue exclusion des médias traditionnels a en effet obligé le mouvement à investir Twitter et la blogosphère. Oui, pour prendre le pouls de ce pays aux cent médias mais sans boussole, Internet est désormais crucial.Annick CojeanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Pierre Bastid et Florent Battistella avaient touché le jackpot en 2011 quand General Electric avait racheté Converteam, l’ex-filiale d’Alstom dont ils étaient les principaux dirigeants. Sans doute le plus rentable de tous les LBO (« leveraged buy-out », ou achat à effet de levier) de l’époque. Une petite fraction des centaines de millions qu’ils avaient obtenus alors va permettre de sauver l’une des icônes mal en point du « made in France », les canots Zodiac.Mercredi 1er juillet, c’est l’offre qu’ils financent en majorité qui a été retenue par le tribunal de commerce de Nanterre pour la branche nautique de Z Marine, l’ex-Zodiac Nautic. Ils sont associés pour l’occasion à un troisième industriel, Dominique Heber-Suffrin. Cet ancien de Schneider, CarnaudMetalBox et Lectra a lui aussi gagné de l’argent dans un LBO, celui de Harlé Bickford, une vieille maison fondée pour exploiter le brevet du cordon détonnateur Bickford.Lire aussi :Neuf candidats pour éviter le naufrage de ZodiacEnsemble, les trois industriels vont reprendre l’essentiel des salariés que compte l’activité nautique de Zodiac, en France, en Tunisie et aux Etats-Unis. L’autre partie de l’entreprise en redressement judiciaire, qui concerne la fabrication de ballons stratosphériques et d’isolants pour satellites (25 personnes), va être reprise par le groupe Airstar.Au total, cette double cession « permet de préserver l’emploi, puisque 351 salariés sur 370 seront repris », se réjouit l’avocat Lionel Spizzichino, du cabinet Paul Hastings, qui conseillait Zodiac Nautic.Une marque mondialement connue« Quand j’ai vu dans la presse que Zodiac était en dépôt de bilan, cela m’a fait quelque chose », raconte M. Heber-Suffrin. Le nom Zodiac est en effet très connu dans le monde entier, de même que l’autre marque exploitée par la PME, Bombard. « Dans notre jeunesse, tout le monde parlait du livre d’Alain Bombard, Naufragé volontaire », se souvient le repreneur.Après avoir vendu ses parts dans Harlé Bickford en 2012, M. Heber-Suffrin avait investi dans quelques start-up. Mais depuis plusieurs mois, il était surtout à la recherche d’une entreprise industrielle à reprendre. Il s’est pris de passion pour le dossier Zodiac, jugeant qu’il y avait là une société abîmée, mais encore pleine de potentiel. « J’ai alors établi une liste d’investisseurs susceptibles de m’accompagner, raconte-t-il. Pierre Bastid, un ami de 40 ans, était en tête, avec Florent Battistella. Ils ont de l’argent, mais ce sont surtout des industriels chevronnés, avec une vision de long terme. »Leur offre, portée par la société Energetic, a suscité l’approbation quasi unanime des salariés, des administrateurs judiciaires, des dirigeants et des magistrats. Cette proposition « repose sur un projet industriel sérieux et réaliste », souligne le jugement. Les trois hommes ont prévu d’apporter 7 millions d’euros immédiatement pour renflouer l’entreprise, dont l’activité est aujourd’hui à l’arrêt, faute de trésorerie. Ils envisagent d’injecter 3 millions d’euros à terme.Relocalisation à ToulouseLeur projet prévoit une remise à plat complète du schéma industriel, notamment pour faciliter la personnalisation des produits par les clients. « On va faire revenir certaines fabrications chinoises à Toulouse », annonce M. Heber-Suffrin.Les trois hommes comptent également donner un coup d’accélérateur à l’internationalisation de l’entreprise, en particulier aux Etats-Unis, et à sa présence sur Internet. « On pourra utiliser le web pour passer commande, configurer son bateau en 3D », promet le dirigeant. Avec un modèle en tête : la façon dont une autre marque mythique, Harley Davidson, a réussi à se redresser en s’appuyant sur ses fans.Le premier fabricant au monde de canots semi-rigides et gonflables, avec environ 3 000 bateaux par an, a vu son chiffre d’affaires fondre ces dernières années. Il s’est limité à 29 millions d’euros lors du dernier exercice, clos le 30 septembre 2014.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi Comment une PME française peut-elle s’imposer dans l’aéronautique ? Concurrentiel, ce secteur nécessite d’être toujours à l’affût. Face à des clients qui demandent de gagner en productivité, la réflexion sur les sujets d’amélioration est constante. Comment gagner du temps ? Comment avoir une plus grande maîtrise des opérations ? Voilà des questions qu’Anne-Charlotte Fredenucci, présidente du groupe Deroure, se pose tous les jours.Parfois, il faut savoir bouleverser des modes de fonctionnement établis : ainsi pour réduire le temps de fabrication de certains produits, la chef d’entreprise a remis en question les horaires flexibles.Lire aussi :24 heures à la tête d’une PME avec Anne-Charlotte Fredenucci au Salon du Bourget (1/3)La réponse passe aussi par l’innovation. C’est d’ailleurs ce qui a permis au groupe de relever la tête alors qu’il subissait de plein fouet la crise économique, avec un passage réussi à l’ère numérique et la mise en place de services nouveaux. « Au début, les équipes n’ont pas compris l’intérêt et craignaient de ne pas savoir aborder ce changement. Fin 2009, tous adhéraient et nous avions économisé 400 000 euros de stocks, une trésorerie indispensable à notre survie », explique-t-elle.Lire aussi :24 heures à la tête d’une PME avec Anne-Charlotte Fredenucci: visite sur site et lean management (2/3)Aujourd’hui, le groupe a remonté la pente, mais la réflexion sur la stratégie fait toujours partie du quotidien de Mme Fredenucci, qui négocie actuellement l’acquisition d’un bureau d’études en Allemagne: « Cette acquisition n’est que la première étape d’un développement résolument tourné vers l’international : le groupe Deroure continue de rechercher, avec la croissance, une adaptation permanente aux besoins de ses clients et notamment à travers ce développement à l’étranger ».Autre défi : la formation. Afin de réduire le turnover dans un marché où il est souvent proche de 30 %, le groupe consacre chaque année jusqu’à 5 % de la masse salariale à la formation de ses collaborateurs: « La formation en interne est propice au développement des compétences des équipes issues de cultures différentes qui, en travaillant ensemble, renforcent la technicité et le potentiel d’innovation que nous mettons au service des clients ».Lire aussi :24 heures à la tête d’une PME avec Anne-Charlotte Fredenucci : en visite dans la filiale ingénierie du groupe (3/3)Le groupe Deroure se charge aussi de former ses propres collaborateurs, pour compenser le manque d’école de câblage en France. « Nous souhaitons ainsi attirer et retenir les meilleurs talents, fournir des formations internes spécifiques qui récompensent chaque collaborateur et développent davantage les managers de demain », plaide Anne-Charlotte Fredenucci.Car il ne faut pas l’oublier : dans une entreprise familiale, les ressources humaines sont un élément fondamental. En termes de qualité dans l’expertise, mais aussi car elles restent une des « raisons d’être de la société et une motivation à venir travailler chaque jour. Chaque contact avec les équipes est un moment privilégié pour moi ».Margherita NasiJournaliste au Monde 01.07.2015 à 16h12 • Mis à jour le01.07.2015 à 16h13 | Virginie Seghers (Présidente de Prophil) et Xavier Delsol (Associé chez Delsol Avocats) Les Playmobil pleurent leur fondateur, Horst Brandstätter, mais ils lui survivront d’autant mieux que ce visionnaire a légué les titres de son entreprise à une fondation expressément créée au préalable pour être propriétaire de l’entreprise après son décès le 3 juin. Elle rejoint ainsi de nombreuses entreprises européennes emblématiques : qui sait que Bosch ou Bertelsmann (Allemagne), Rolex (Suisse), Ikea (Suède), Carlsberg (Danemark), ou Pierre Fabre (France) appartiennent à des fondations ? Et plus loin, Tata, en Inde ?Les fondateurs de plus de 500 entreprises en Allemagne, 1 000 en Norvège, 1 300 au Danemark, ont fait le choix de transmettre la majorité du capital et des droits de vote à des fondations (voir la première étude européenne comparée sur les fondations actionnaires, publiée avec la chaire philanthropie de l’Essec et Mazars, site Internet : fondations-actionnaires.eu). Pourquoi ont-ils fait un tel choix ?Ils y ont vu deux intérêts majeurs. L’un est patrimonial, car la fondation actionnaire protège le capital de l’entreprise qui lui a été transmis de façon irrévocable et inaliénable en l’inscrivant dans le long terme, et en lui évitant donc des OPA. L’autre est philanthropique : la valeur créée par l’entreprise concourt directement à une action d’intérêt général.Gouvernance philanthropiqueSans propriétaires ni membres, les fondations actionnaires sont garantes d’une perspective de long terme grâce à un actionnariat stable. Certaines entreprises ainsi détenues sont en partie cotées en Bourse (Novo Nordisk), ou propriété des salariés (Pierre Fabre).Au Danemark, elles sont florissantes : les 1 350 entreprises propriétés de fondations représentent près de 10 % de la richesse nationale, un cinquième de l’emploi privé et 54 % de la capitalisation boursière. Leurs dons annuels s’élèvent à 800 millions d’euros. Et leur performance économique est supérieure à celle des entreprises « classiques ».Pendant longtemps, en France, le Conseil d’Etat a considéré qu’une fondation ne pouvait pas détenir des participations dans une entreprise autrement qu’à titre accessoire, au motif qu’une telle gestion par une fondation pourrait « contaminer » son intérêt général. Mais ne pourrions-nous pas considérer au contraire qu’une telle gouvernance philanthropique pourrait « contaminer » positivement l’entreprise ? Car la fondation actionnaire inverse les rôles habituels : elle gère l’entreprise, oriente les choix d’investissements dans une perspective de long terme, et se trouve donc par nature soucieuse de sa performance globale (économique, sociale, environnementale).Don et investissementDepuis 2005 (loi Dutreil du 2 août), a été introduit dans la loi sur le mécénat de 1987, à l’instigation de Pierre Fabre, le fait que, « dans le cadre d’une opération de cession ou de transmission d’entreprise, une fondation reconnue d’utilité publique peut recevoir des parts sociales ou des actions d’une société ayant une activité industrielle ou commerciale, sans limitation de seuil ou de droits de vote, à la condition que soit respecté le principe de spécialité de la fondation ».Réelle reconnaissance, cette avancée n’a été utilisée à ce jour que lors de la transmission des Laboratoires Pierre Fabre au décès de ce dernier en 2013. Le « principe de spécialité » constitue un frein évident, en considérant que la gestion d’une entreprise n’est pas de la compétence d’une fondation. Il confond selon nous la fin et les moyens puisque le financement d’une fondation doit, par nature, provenir principalement des revenus de sa dotation, quelle qu’en soit la nature.Des clarifications législatives s’imposent à l’heure où, en France, 700 000 entreprises familiales devraient être transmises dans les quinze prochaines années. Car ce modèle économique qui articule don et investissement, capitalisme et altruisme, pourrait indéniablement inspirer nombre d’entrepreneurs.Xavier Delsol (Associé chez Delsol Avocats)Virginie Seghers (Présidente de Prophil) Philippe Jacqué Au Japon, on ne rigole pas avec les médicaments… L’Américaine Julie Hamp, première directrice de la communication de Toyota non japonaise, vient de l’apprendre à ses dépens. Mardi 30 juin, elle a officiellement remis sa démission de son poste.C’est un revers pour Akio Toyoda qui avait décidé en avril de promouvoir de nouveaux profils plus internationaux, afin de diversifier l’équipe dirigeante du premier groupe automobile mondial. Outre Julie Hamp, une ancienne cadre de General Motors et Pepsi Co, le Français Didier Leroy a notamment été promu vice-président exécutif du groupe.Une erreur de débutante semble avoir fait chuter Julie Hamp, 55 ans. Quand elle s’est installée au printemps au Japon, après avoir occupé pendant trois ans le poste de directrice de la communication de Toyota aux États-Unis, elle s’est fait envoyer par colis 57 pilules d’Oxycodone. Cet analgésique puissant, dérivé de l’opium, nécessite au Japon une prescription, car il a un potentiel important de dépendance…Lire aussi :Une dirigeante de Toyota soupçonnée de trafic de drogueAkio Toyoda a demandé pardon aux JaponaisLes douanes ont intercepté le 11 juin le colis à l’aéroport de Narita, près de Tokyo, et ont immédiatement diligenté une enquête. Les médicaments n’étaient pas simplement rangés dans le colis, mais glissés dans des petits paquets étiquetés « colliers »… Pour la police, il ne faisait donc aucun doute que la dirigeante américaine importait en toute illégalité de la drogue.Le 18 juin, Julie Hamp était arrêtée par la police pour cet envoi et la police a perquisitionné le siège de Toyota et ses bureaux à Tokyo et Nagoya. La dirigeante s’est défendue de toute importation illégale. Elle ne savait pas que ces médicaments, utiles pour lutter contre une douleur à sa jambe, étaient interdits au Japon…Dès que l’histoire a été diffusée dans les médias, Akio Toyoda a demandé pardon au peuple japonais. Mais il n’entendait pas se séparer de celle qu’il jugeait être son « amie ». La pression, notamment des actionnaires de Toyota, a forcé le patron du groupe à finalement reconsidérer sa position.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis François Hollande et Angela Merkel n’avaient jamais affiché aussi clairement leur différence de vues sur la question du sauvetage de la Grèce. En marge d’une visite à Lyon, mercredi 1er juillet, le chef de l’Etat a pris le contre-pied de la chancelière allemande, qui avait rejeté toute idée de reprise des négociations avant le référendum qui doit se dérouler en Grèce, dimanche 5 juillet. « Il faut être clair : l’accord, c’est tout de suite, il ne peut pas être différé, il faut qu’il vienne », a déclaré M. Hollande.Pas question, selon lui, d’attendre le vote des Grecs :« Je veux qu’on puisse trouver un accord en fonction des règles européennes. Il doit être trouvé avant le référendum, ça n’aura plus grand sens après la consultation. S’il ne peut pas être trouvé, alors le référendum aura lieu avec les conséquences que l’on sait. »Lire les dernières informations dans notre direct consacré à la situation en Grèce« Affirmations péremptoires »Ces déclarations sont faites alors qu’Alexis Tsipras, le premier ministre de la Grèce, a formulé de nouvelles propositions de réformes, mardi 30 juin dans la soirée. Le contenu de sa lettre se rapproche des demandes des créanciers, selon un proche des négociations.Mais cela n’a visiblement pas satisfait Angela Merkel et son ministre des finances, Wolfgang Schäuble, qui refusent pour le moment de retourner à la table des négociations.Visiblement agacé par la tournure des événements, François Hollande, qui s’est entretenu mercredi matin au téléphone avec Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, a mis en garde contre « les affirmations péremptoires » et « les ruptures brutales » :« Je pense que nous devons toujours rechercher l’accord, la négociation, la raison, encore faut-il que tout le monde en soit convaincu. (…) La France, elle, se bat, elle n’est pas dans le veto, elle n’est pas dans la brutalité. »A l’Elysée, on minimisait mercredi la portée de ces déclarations : « Le président a redit, de façon plus incisive, ce qu’il ne cesse de répéter depuis plusieurs jours : oui, un accord est possible, mais pour cela il faut négocier », explique l’un de ses conseillers, qui précise que les propos s’adressent autant à Angela Merkel qu’à Alexis Tsipras.Lire le décryptage :Grèce : la stratégie de Tsipras fait voler en éclats le couple franco-allemand« Sauver l’Europe »En France, la pression politique se fait de plus en plus forte sur la réouverture des négociations avec Athènes. Une quarantaine de personnalités de tous bords ont signé, mercredi 1er juillet, une tribune dans Marianne au titre explicite : « Sauver la Grèce, c’est sauver l’Europe ».Parmi les signataires, on retrouve le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, le patron du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, l’ancien ministre de l’économie Arnaud Montebourg, les députés frondeurs Benoît Hamon et Christian Paul, des élues écologistes, comme Cécile Duflot et Emmanuelle Cosse, le secrétaire national du Parti communiste français, Pierre Laurent, des députés de droite, comme Henri Guaino, Rama Yade ou Nicolas Dupont-Aignan, et des économistes, comme Thomas Piketty ou Michel Aglietta.Si l’Europe échoue à reprendre langue avec Athènes, le texte prévient qu’« il faudra ramasser deux cadavres : celui de la Grèce et celui de l’idée européenne ».Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Martine Abrous (Sociologue, université Paris-XIII) En France, il existe des lois sociales en faveur des pauvres dont ils ne se saisissent pas toujours. Qu’en est-il du droit à la domiciliation en faveur des « sans adresse stable », qui leur permet, en se faisant domicilier au centre communal d’action sociale ou à défaut auprès d’une association, d’obtenir une attestation de domicile indispensable pour obtenir ou maintenir l’accès à leurs droits civils, civiques et sociaux ?L’enjeu est de taille. L’actualité récente a braqué les projecteurs sur les réfugiés, en attente ou pas d’une réponse à une demande d’asile. Mais, selon la Fondation Abbé-Pierre, en 2015, 694 000 personnes « privées de domicile personnel » sont hébergées provisoirement, dont 9 485 en résidence sociale, 38 000 en hôtel, 85 000 dans des « habitations de fortune » et 411 000 chez des tiers.Pour beaucoup, le droit à la domiciliation, qui conditionne l’accès aux administrations, à l’école, aux employeurs, permet d’éviter la double peine : sans logement stable, pas de carte d’identité, ni de couverture sociale, ni d’allocations familiales, ni de mariage civil, ni de vote….Le gouvernement avait mis la domiciliation au cœur de sa feuille de route 2015-2017 du Plan pluriannuel contre la pauvreté et l’exclusion sociale. La secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, Ségolène Neuville, l’a réaffirmé le 7 avril devant l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (CCAS), en préconisant la publication des textes d’application de ce droit, l’amélioration de la coordination entre les acteurs afin « d’apporter une réponse systématique aux demandes de domiciliation et mieux objectiver la notion de lien avec la commune ».Manque de visibilité, de moyensCar si l’application de ce droit premier de la citoyenneté tend à se concrétiser, des problèmes juridiques, administratifs et techniques la freine. En Seine-Saint-Denis, les demandes de domiciliation se concentrent dans certaines villes qui mènent une politique volontariste à partir d’une définition large du lien avec la commune, alors que d’autres villes refusent de domicilier.Les services de l’Etat qui coordonnent le dispositif manquent de visibilité sur les refus souvent non justifiés, alors que la loi du 5 mars 2007 fixe l’obligation aux centres communaux de justifier les refus en précisant qu’une personne justifie d’un lien avec la commune si elle y travaille, ou y réalise des démarches d’insertion, ou y exerce l’autorité parentale sur ses enfants scolarisés dans la commune, ou si elle a des liens amicaux ou des parents dans la commune.La gestion du dispositif reste complexe en dépit de la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (dite loi ALUR) du 24 mars 2014. Celle-ci avait regroupé trois procédures antérieures (pour les demandeurs d’asile, pour l’aide médicale d’Etat, pour le droit commun). Mais le manque de moyens alloués au dispositif, le flou juridique sur la définition du lien avec la commune, les réticences à domicilier une population en demande d’aide sociale sont encore des freins qui suscitent des questions : le souhait de Mme Neuville va-t-il se concrétiser ?Les acteurs vont-ils relever le défi d’une réforme ambitieuse, non pas seulement en délivrant une attestation de domicile, mais aussi en accompagnant les demandeurs ? La loi prévoit un entretien systématique avec les demandeurs, la mise en œuvre d’un schéma départemental de la domiciliation, bref une politique volontariste.« j’ai eu mes salaires »La domiciliation est bien un levier de l’inclusion. La recherche que nous avons menée fin 2014 dans une ville de Seine-Saint-Denis confirme l’attractivité de ce droit, visible devant le CCAS par l’énorme file d’attente des demandeurs qui disent que la domiciliation, « c’est tout ».Premier point d’entrée pour faire valoir ses droits, la domiciliation à la mairie confère une certaine reconnaissance sociale, plus de sécurité, une réassurance essentielle lorsque le mode de vie éclaté parfois entre deux ou trois villes oblige à faire garder les enfants dans l’une, travailler dans l’autre, être hébergé dans une troisième. La domiciliation amortit les risques sanitaires et sociaux de la vie en errance, à l’issue parfois dramatique.Les témoignages montrent une gamme de motivations : les uns se domicilient pour un suivi médical, d’autres pour recevoir leur courrier en sécurité – le courrier, « c’est personnel, confidentiel, à la mairie je sais qu’il n’est pas ouvert, alors que ceux qui m’hébergent lisent mes lettres ». Pour ce travailleur qui dort dans sa voiture, se faire domicilier est le seul moyen de recevoir le précieux courrier.Les demandes affluent, les lettres s’empilent, les agents administratifs craignent d’être dépassés : « Il ne faut pas perdre de temps, le courrier peut être une convocation pour une hospitalisation. » Ils identifient toutes sortes de situations : « On voit des personnes au chômage, mais aussi des travailleurs précaires qui veulent faire évoluer leur situation. » A l’instar de ce jeune, un des premiers domiciliés par la ville, qui témoigne d’un parcours réussi : « A partir de la “dom”, j’ai réglé mes problèmes, j’ai trouvé un emploi, j’ai eu mes salaires, maintenant on a notre logement avec ma “cop” ! » Tous n’en sont pas encore là. En attendant des jours meilleurs, la priorité est de rester en lien avec les administrations pour maintenir un contact et les droits sociaux acquis, car il s’agit de ne pas tout perdre.Martine Abrous (Sociologue, université Paris-XIII) 01.07.2015 à 15h42 | Anne Eveno C’est pour l’instant un marché de niche mais l’initiative d’Amazon ne devrait pas passer inaperçue. Le groupe a décidé de lancer cette année dans huit nouveaux pays, dont la France, son programme de prêt à destination des petits commerçants affiliés à son site de e-commerce. La confidence en a été faite à Reuters le 29 juin par Peter Faricy, le patron d’Amazon Marketplace, la plate-forme de vente du géant du e-commerce.Ce service, qui existait depuis 2012 uniquement aux Etats-Unis et au Japon, s’adresse aux PME qui vendent leurs produits sur Amazon Marketplace mais ne sera pas accessible à tous puisqu’il fonctionnera uniquement sur invitation.Une manière pour Amazon de se prémunir contre les risques de faillites car sur ce segment le taux de sinistralité est assez fort. Le groupe américain compte sur ses bases de données sur ses clients pour choisir quels vendeurs seront éligibles aux prêts, comme en témoigne M. Faricy.« Nous connaissons beaucoup de choses sur le business de nos vendeurs et n’invitons que ceux dont nous pensons qu’ils sont dans la meilleure position pour emprunter et croître »Amazon, qui aux Etats-Unis offre des prêts allant de 1 000 dollars à 600 000 dollars, ne donne pas de chiffre précis quant à cette activité. Le groupe se borne à indiquer que depuis 2012, il a proposé des centaines de millions de dollars de crédits à ses vendeurs, et que plus de la moitié d’entre eux a renouvelé l’opération.Des vues sur le marché chinoisLes taux pratiqués par Amazon pour ces crédits s’échelonneraient entre 6 et 14 % selon les témoignages recueillis par Reuters auprès de vendeurs présents sur Amazon Marketplace. Les principaux atouts de l’offre d’Amazon, par rapport à celle d’acteurs bancaires classiques, serait la simplicité et la rapidité avec laquelle les prêts sont obtenus.Outre l’Europe, l’autre objectif d’Amazon est de se développer en Chine où les géants de l’internet sont déjà très actifs sur le marché du prêt aux PME et commencent même à aborder le marché du crédit aux particuliers. Ainsi, le 25 juin, Alibaba, le géant chinois du commerce électronique a donné le coup d’envoi à MYBank, sa banque en ligne, destinée ostensiblement à servir les petits entrepreneurs privés qui peinent à obtenir des prêts des grandes banques traditionnelles.MYBank, qui entend servir « les petites entreprises, les particuliers et les usagers du secteur rural », a affirmé qu’elle proposerait des prêts allant jusqu’à 5 millions de yuans (730 000 euros). D’ici cinq ans, MYBank espère compter comme clients quelque 10 millions d’entreprises de petite et moyenne taille et « des centaines de millions » de clients particuliers. Tencent – un autre mastodonte du web chinois et opérateur de la très populaire application de messagerie WeChat – avait quant à lui lancé en avril son propre établissement : WeBank.Anne EvenoJournaliste au Monde 01.07.2015 à 14h37 • Mis à jour le01.07.2015 à 16h32 | Aude Lasjaunias (Athènes, envoyée spéciale) Deux jours après la fermeture des banques, décidée dans la soirée du dimanche 28 juin par le gouvernement grec, près d’un millier d’établissements ont rouvert exceptionnellement leurs portes, mercredi 1er. juillet – et ce jusqu’au vendredi 3 juillet –, pour permettre aux retraités ne disposant pas de carte bancaire de retirer 120 euros sur leur pension.Vers 4 heures du matin, des files d’attente commençaient à se former dans plusieurs points d’Athènes. Mais, dans le centre de la capitale, le calme semblait complètement revenu aux environs de midi. Si des queues importantes restaient observables devant les distributeurs de billets, aucun client n’attendait sur le trottoir en espérant avoir accès aux guichets.Dans le quartier de Korai, pas de scène de panique. Le manège semble désormais bien rôdé. Pour simplifier la procédure, les établissements Alpha, Eurobank et la Banque nationale grecque servent les retraités par ordre alphabétique. Ce mercredi peuvent ainsi se présenter les personnes dont le nom de famille commence par les lettres allant de A à I.« J’étais un peu angoissée après les annonces du gouvernement. Là, ça va mieux, souffle Eleni, 55 ans, visiblement rassurée. Tout s’est bien passé, c’est allé très vite à l’intérieur. » Plusieurs pestent toutefois contre un exécutif qui les délaisse, refusant de répondre aux questions.Lire aussi :Retraités grecs : « Ce n’est pas en nous appauvrissant que nous sortirons de la crise »Gilets pare-ballesA quelques encablures de là, dans le quartier de Victoria, toujours pas de foule aux cheveux blancs devant les portes de la banque Piraeus, qui offre pourtant à tous ses clients la possibilité de retirer la partie de leur retraite dès aujourd’hui.Un impressionnant dispositif a tout de même été prévu pour l’occasion. Chemises impeccables et cravates de rigueur, cinq salariés accueillent les bénéficiaires, sous le regard attentif d’une policière et d’un employé de sécurité, tous deux équipés de gilets pare-balles.« Il y a eu beaucoup de vols par ici, les personnes âgées sont des cibles vulnérables. Or, là, on sait qu’ils vont avoir de l’argent sur eux », détaille une passante. Au même moment, une vieille dame traverse la rue son sac à main fermement pressé contre son ventre. Evengelia, elle, n’est pas inquiète. « J’ai connu l’occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale. Ne dramatisons pas ce qui nous arrive aujourd’hui », détaille la radieuse octogénaire. Et de conclure dans un sourire : « Au lieu de se plaindre parce que l’on n’a que deux paires de chaussures, regardons plutôt celui qui n’en a pas. »Lire aussi :Les Grecs restent stoïques face aux restrictionsAude Lasjaunias (Athènes, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) data-tym-playerid="tym-player-x2w1tc5" data-tym-title="Grèce : quels sont les scénarios possibles ?" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/economie/video/2015/06/30/grece-quels-sont-les-scenarios-possibles_4664784_3234.html" data-tym-categories="crise-grecque,union-europeenne,europe,grece,international,economie,eclairages,videos" data-tym-tags="crise-grecque,union-europeenne,europe,grece,international,economie,eclairages,videos" data-tym-providerreference="x2w1tc5" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"La stratégie suivie par le premier ministre grec, Alexis Tsipras, avec de nouvelles propositions, « réformes contre argent frais », formulées mardi 30 juin dans la soirée, met à mal l’unité des Européens. Et tout particulièrement le « couple » franco-allemand. Trois mots prononcés, mercredi 1er juillet en début d’après-midi, ont suffi pour comprendre que cette unité n’était que de façade.En déclarant qu’il fallait qu’Athènes et ses partenaires européens parviennent « tout de suite » à un accord sur le renflouement financier de la Grèce, François Hollande a pris le contre-pied de la chancelière allemande, Angela Merkel. Et de façon on ne peut plus tranchée.« Il faut être clair, l’accord, c’est tout de suite ! Il ne pourra pas être différé. Cela fait tellement de temps qu’on parle de cet accord, il faut qu’il vienne », a lancé le chef de l’Etat français devant la presse, laissant poindre son agacement devant les nouvelles péripéties des négociations.Lire les dernières informations dans notre direct consacré à la situation en GrèceAlexis Tsipras maintien le référendumLes « discussions qui se prolongent doivent être menées jusqu’au bout », a ajouté M. Hollande, insistant sur le fait que « si cet accord peut être trouvé avant le référendum, ça ne donnera plus grand sens à cette consultation ».Une heure et demie plus tôt, Mme Merkel avait pourtant, quant à elle, assuré que si la porte reste ouverte pour des discussions avec la Grèce, des négociations ne sont pas possibles sur un sauvetage avant le référendum. « Avant, aucune discussion supplémentaire sur un programme d’aide ne peut avoir lieu », a-t-elle insisté, précisant par ailleurs qu’un feu vert à un tel plan n’est pas possible sans l’approbation du Bundestag. A Bruxelles, certaines sources européennes considèrent que le gouvernement allemand fait le pari que le oui au référendum l’emportera, entraînant le départ de M. Tsipras.Ce dernier a répété, mercredi, que le référendum aura bel et bien lieu, et qu’un vote pour le non « est nécessaire pour que la Grèce obtienne un meilleur accord ». Dans un ton très direct, il s’est adressé à son peuple, mais surtout à ses créanciers – Fonds monétaire international (FMI), Banque centrale européenne (BCE), Commission européenne –, en leur demandant de respecter le processus démocratique du référendum regrettant « que l’Europe ne veuille pas donner au peuple grec le temps de prendre une décision dans le calme ».La question du devenir du référendum était posée depuis quelques jours : Yanis Varoufakis, le ministre des finances de la Grèce, aurait proposé, selon une source proche des créanciers, de le retirer contre des engagements des créanciers à renégocier la dette de la Grèce. Au sein du parti Syriza, l’information ne circulait pas toujours, notamment sur les mouvements tactiques de M. Tsipras et de son équipe. A tel point que l’espèce d’union sacrée qui était apparue dans la majorité après l’annonce du référendum commence à se fissurer. Dans ce contexte, la réunion de l’Eurogroupe du 1er juillet en fin d’après-midi s’annonce très tendue. Elle aura, en tout cas, pour ses participants un fort goût de déjà-vu.D’abord parce qu’il s’agira de leur treizième réunion sur la Grèce. Mais surtout parce que, avec les nouvelles propositions formulées par le gouvernement grec, ils vont se retrouver quasi dans la situation qui prévalait le 26 juin. C’est-à-dire avant qu’Alexis Tsipras ne rompe les négociations avec ses créanciers en annonçant la tenue d’un référendum.Mercredi matin, le gouvernement grec a en effet confirmé avoir envoyé à ses créanciers « une nouvelle proposition qui comprend une série d’amendements » à la leur, accompagnée d’une lettre de M. Tsipras. Le contenu de cette lettre, datée du 30 juin, « ressemble beaucoup à ce que l’on demandait » la semaine dernière, glisse un proche des négociations.Lire aussi :Grexit et défaut de paiement : vos questions sur la dette grecqueAménagements et marges de manœuvreAlexis Tsipras demande les mêmes aménagements qu’il a réclamés tout au long de la semaine dernière, avant l’annonce du référendum, c’est-à-dire notamment de pouvoir conserver le régime particulier de TVA pour les îles, ou de couper de 400 millions d’euros dans les dépenses militaires en 2017.Il accepte en revanche, et c’est nouveau, de supprimer la prime aux faibles retraites (EKAS) à condition de pouvoir la mettre en place progressivement jusqu’à la fin de 2019. « M. Tsipras a demandé que l’évolution vers un passage de la retraite à 67 ans en 2022 commence seulement en octobre et pas aujourd’hui », a également fait savoir le Financial Times.M. Tsipras a envoyé une seconde lettre, le 30 juin, aux créanciers. Celle-ci, dévoilée l’après-midi même, demande la mise en place d’un nouveau prêt, ainsi qu’une renégociation de la dette publique. Les Grecs demandent près de 30 milliards, destinés à rembourser les créanciers (BCE, FMI essentiellement), et à payer les dépenses que l’Etat grec, dont les caisses sont vides, ne peut plus assumer seul (retraites, paie des fonctionnaires).Pour les négociateurs grecs, il est clair que ces deux lettres ne vont pas l’une sans l’autre : si c’est oui aux mesures/réformes exigées par les créanciers, cela ne peut se faire qu’en échange d’un nouveau prêt et d’une renégociation de la dette. Le pari d’Alexis Tsipras est qu’il pourra faire accepter plus facilement ce nouveau train d’austérité à sa population en lui expliquant être allé au bout de ce qu’il pouvait obtenir et en présentant comme une victoire une renégociation de la dette. Diminuer la charge de la dette, c’est dégager de la marge budgétaire que le gouvernement pourra alors décider d’affecter où il l’entend.Lire aussi :En Grèce, 8 plans d’austérité depuis 2009, 4 gouvernements, 2 plans d’aideRetrouvez les dernières informations et reportages sur la crise grecque avec les journalistes du Monde : Tweets de https://twitter.com/lemondelive/lists/crise-grecque!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Annick Cojean (envoyée spéciale en Grèce) A une heure et demie d’Athènes en bateau, Hydra, l’une des îles les plus ravissantes de Grèce, attend, alanguie et anxieuse, le résultat du référendum. Il n’y a guère de voitures, des ânes offrent aux touristes et à leurs bagages encombrants une monture appréciable pour rejoindre les hôtels et maisons d’hôtes sur les hauteurs de la ville, qui plonge sur la mer turquoise. Des caïques, bateaux traditionnels en bois, les amènent ensuite sur les plages. Tout est en place pour une saison parfaite et un bel été grec. Tout, sauf la certitude du lendemain. Et la famille qui tient en face du port le petit hôtel Sofia – le premier de l’île –depuis cinq générations ne masque pas sa colère devant ce référendum.Lire aussi :Pourquoi ? Qui appelle à voter quoi ? Les enjeux du référendum en Grèce« Tsipras assassine la Grèce »« Mais quelle idée ! Quelle triste idée !, regrette la jeune Dorothée Minopetrou devant sa mère Vassiliki, dont elle paraît la miniature. La question n’est pas claire, et le timing est terrible, en plein cœur de la saison touristique. Tsispras assassine la Grèce avec cette décision ! » Elle secoue la tête, sincèrement désolée. Et anxieuse. « Nos clients sont sympas et fidèles. Ils nous proposent gentiment de nous payer en cash, ce qu’on ne leur demande pas. Et ils montrent leur soutien. Les habitués sont revenus. Mais les autres… Ceux qui improvisaient leurs vacances au dernier moment et surgissaient, confiants, ceux-là ne sont pas venus. Quant aux Grecs d’Athènes, c’est simple : ils ne font plus de réservations. » Ils sont fauchés, dit-elle. Ou incapables de prévoir s’ils disposeront après lundi de leurs économies en banque.« La saison 2014 avait battu des records, poursuit Vassiliki, attachée à son hôtel tenu avec sa sœur, et où elle a même fait un petit musée en l’hommage à l’ancêtre qui avait vu, dès 1934, le potentiel touristique de l’île. Cet hiver, tous les hôteliers de l’île prévoyaient un été 2015 encore meilleur. Personne ne s’attendait alors au coup bas de Tsipras. Organiser un référendum en juillet alors qu’il pouvait le faire en mars puisque, déjà, les négociations bloquaient ! Faut-il qu’il soit inconséquent ou ne pense qu’à sa pomme ! » La famille votera oui. Sans hésitation. Un oui à l’Europe, insistent les deux femmes, en espérant toutefois que le projet de TVA à 23 % sur restaurants et hôtellerie ne voie jamais le jour. Sinon, « les clients déserteraient, l’hôtel fermerait ; ce serait le coup de grâce. » Vassiliki en est convaincue : « Il faudrait être imbécile, si on est dans l’hôtellerie, pour tourner le dos à l’Europe. » Mais voyons, Alexis Tsipras ne proclame-t-il pas son souhait de rester en Europe ? « N’importe quoi ! Il dit aussi qu’il obtiendra un accord en 48 heures, alors qu’il n’a pas réussi en cinq mois ! » Lire aussi :Les forces économiques grecques appellent à voter oui au référendum« Je vote oui malgré la propagande »Au restaurant Sunset, qui tire son prestige de sa vue sur la mer au soleil couchant, Krissoula Rabia se veut optimiste. « Les médias grecs font tout ce qu’ils peuvent pour terroriser les gens. Un vrai lavage de cerveau ! » Elle, se refuse à regarder la télévision. « Je vote oui, malgré cette propagande, car j’ai trois jeunes enfants que je veux européens. Mais quand je vois cette beauté à perte de vue, je me dis que le tourisme en Grèce ne périclitera jamais. Quoi qu’il se passe. » Pour la maison d’hôtes qu’elle tient un peu plus loin, elle a pris la précaution d’envoyer aux clients qui avaient réservé dès l’hiver – « nos invités » corrige-t-elle – un petit courrier encourageant et chaleureux pour prévenir tout désistement et leur dire que, plus que jamais, ils seraient les bienvenus. Et que l’incertitude politique n’affecterait en rien leur séjour. Elle ne craint pas des dysfonctionnements de ferries livrant dans l’île nourriture et marchandises. Le restaurant a son propre bateau qui, tous les deux jours, lui apporte les produits frais du Péloponèse.Petros et Maria Kladakis, propriétaires du bel hôtel Orloff, qui a tant de caractère, sont eux aussi pour le oui. A fond. Comme un vrai credo en l’Europe. Une défiance également envers un premier ministre « dangereux » qui fait des moulinets avec ses bras, des discours « d’une démagogie folle », et qui « s’est montré arrogant et incompétent pour discuter sérieusement avec l’Europe ». Ce référendum, dit Maria, présidente de l’association des hôteliers de l’île, « c’est perdant-perdant ». « Un politicien aimant la Grèce ne pouvait pas faire ça. » Car c’est de toute façon « tête basse » qu’il va falloir revenir frapper à la porte de l’Europe. Et négocier. « Des réformes ont été faites en cinq ans, même s’il reste encore bien trop de fonctionnaires. Le peuple grec a fait beaucoup de sacrifices. Il faut maintenant lui laisser un peu d’oxygène, un minimum d’espoir. » Les caïques rentrent au port. Une mariée venue du continent prend la pose devant le front de mer. L’été grec est bien là. Mais hôteliers, restaurateurs et commerçants retiennent leur souffle.Annick Cojean (envoyée spéciale en Grèce)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.07.2015 à 12h05 • Mis à jour le05.07.2015 à 15h17 | Laetitia Van Eeckhout A la veille d’une mobilisation citoyenne, dimanche 5 juin, Manuel Valls a pris ouvertement ses distances avec le projet de « Central Park » à la Courneuve (Seine-Saint-Denis), conçu et présenté en octobre 2014 par l’architecte Roland Castro. « Ce projet n’est pas celui de l’Etat », affirme-t-il dans une lettre adressée le 29 juin au président PS du conseil départemental, Stéphane Troussel. Insistant néanmoins sur le caractère « exceptionnel » du site, « par sa taille, son potentiel, sa valeur environnementale », le premier ministre appelle à mettre en œuvre « rapidement » un projet d’aménagement Parc de la Courneuve « ambitieux et partagé » avec tous les acteurs. L’« objectif est, dans le respect de [son] enveloppe, précise-t-il, d’aménager en partie ses franges pour y amener davantage d’activités et du logement ».L’idée de l’urbaniste Roland Castro est de faire de ce parc de 417 hectares dont 310 classés Natura 2000, coincé entre autoroutes et voies rapides, un « parc habité » en construisant sur sa lisière 1,7 million de mètres carrés, 2 000 immeubles, soit 24 000 logements. Des habitations, sociales et privées, mais aussi des bureaux, des équipements publics, des commerces, des jardins partagés, des cinémas, des buvettes. Ainsi « requalifié », avec une « façade urbaine » établissant un lien entre la ville et la nature, à l’image du parc Monceau à Paris (8e arrondissement), Hyde Park à Londres ou Central Park à New York, le parc Georges-Valbon deviendrait une nouvelle centralité du Grand Paris, susceptible de rayonner sur l’ensemble du département le plus jeune – et le plus pauvre – de l’Hexagone.Les opérations d’aménagement (voiries, équipements publics) seraient financées par les recettes foncières et les droits de mutations perçus par les collectivités locales et l’Etat, via la TVA. La construction des immeubles, estimée à 2,39 milliards, serait, elle, à la charge des promoteurs privés. « Notre ambition est de réaliser une sorte de “parc Monceau populaire” en quarante fois plus grand, et de donner aux Parisiens des raisons de franchir le périphérique », explique Roland Castro.Lire : Le projet de Central Park à la Courneuve resurgitHérons, bernaches, grèbesAu parc Georges-Valbon, Oriane et David, dionysiens trentenaires, s’y rendent tous les week-ends pour s’y détendre. Cette balade dominicale, leur « seule sortie de la semaine souvent », est une échappée dont ils ne se lassent pas, bien qu’il leur faille traverser la RN301 pour rejoindre le site depuis leur quartier de Saint-Denis. Une fois sur place, « il n’y a plus aucune voiture. On est complètement au vert. Il y a du relief. On croise des hérons, des bernaches, des grèbes », raconte Oriane. Qu’ils viennent d’une des six communes bordant le parc (Saint-Denis, La Courneuve, Stains, Garges-lès-Gonesse, Le Bourget, Dugny), du reste du département, voire de Paris et des Hauts-de-Seine, pour marcher, courir, pique-niquer en famille ou laisser leurs enfants se défouler sur les aires de jeux, dans les bosquets ou les herbes, tous savourent le cadre si vert, si calme, loin de l’effervescence urbaine, du parc de La Courneuve.Cette quiétude ne laisse pas entrevoir la colère qui monte depuis quelques mois contre le projet de transformation du parc. Des affichettes « non au bétonnage de notre jardin à tous, le poumon vert du 93 » ont été punaisées sur les panneaux du parc. Plus de 10 000 signatures ont été réunies par une pétition exigeant le retrait de cet ambitieux projet.D’abord accueilli avec curiosité et intérêt, si ce n’est l’enthousiasme, ce projet est peu à peu devenu l’objet de polémiques, surtout depuis que le gouvernement l’a inscrit, en avril, sur une liste de possibles Opérations d’intérêt national (OIN), dans le cadre du plan « logement » du Grand Paris. Cette procédure, qui conduirait à une reprise en main des prérogatives des communes par l’Etat, a exacerbé l’opposition des élus.Compensation écologiqueDans son courrier au président du conseil départemental, Manuel Valls a beau affirmer que la question de l’outil réglementaire (OIN) ne se posera qu’une fois un projet construit, les craintes demeurent. « L’urbanisation des franges du parc entraînerait une privatisation du parc au profit de ses habitants, et aurait des effets désastreux sur la nature », s’alarme Etienne Pennissat, porte-parole du Collectif pour la défense du parc, soutenu par les élus communistes des communes concernées.La planification d’un « Central Park » à la française pose la question de la compensation écologique en zone urbaine. Un enjeu d’autant plus délicat pour le parc Georges-Valbon, qui est en France le seul site Natura 2000 en zone urbaine dense. Le projet de Roland Castro grignoterait 70 des 310 hectares classés, soit plus de 20 %, que ses promoteurs proposent de compenser en associant au parc une « coulée verte » d’une surface de 140 hectares, située au nord du site.« Cette compensation est un leurre. On ne reconstruit pas une zone Natura 2000 en un claquement de doigts. Et les logements qui pourraient être construits à la lisière du parc entraîneront des nuisances pour la faune », observe Francis Redon, président d’Environnement 93. Bien qu’entièrement aménagé par l’homme, le parc est devenu au fil des années le refuge de nombreuses espèces animales, dont certaines rares comme le héron Blongios nain ou le Butor étoilé.« Il ne saurait être question de toucher aux zones déterminantes pour la vie de la faune. Travaillant avec un écologue, nous avons regardé où se nichaient et se déplaçaient les oiseaux », souligne Sophie Denissof, associée de Roland Castro. Il est possible de conjuguer sécurité des espèces et aménagement des limites du parc pour les rendre plus hospitalières et en faire des espaces vivants, agréables, donnant un plaisir d’accès, des lieux de transition entre la ville et le parc. Ce site naturel est pour la Seine-Saint-Denis un potentiel extraordinaire qui ne demande qu’à être exploité. »Recoudre la parc avec les villes qui l’entourentImaginé au temps du « tout-voiture », le parc Georges-Valbon reste en effet enclavé, enserré par des voies rapides, et sa fréquentation est loin d’être à la hauteur de son potentiel (2 millions de visiteurs par an contre 3 millions pour celui des Buttes de Chaumont à Paris, qui ne compte que 25 hectares !). Cernées de parkings, les entrées y sont peu nombreuses et complexes. Les habitants des cités des 4000 à La Courneuve ou Maurice-Thorez à Dugny voient de leurs fenêtres les arbres et les allées, mais peuvent difficilement y accéder à pied ou en vélo. « Il y a un vrai problème de couture entre le parc et les six villes alentour. Le vrai sujet est moins de faire entrer la ville dans le parc que de faire pénétrer le parc dans la ville », relève Thierry Lajoie, PDG de l’Agence foncière et technique de la région parisienne, missionné par le premier ministre pour engager la concertation avec les acteurs du territoire.Insistant eux-mêmes sur la nécessité de désenclaver le site, de « recoudre le parc avec les villes qui l’entourent », les auteurs du projet contesté suggèrent de doter le parc d’une trentaine d’entrées – contre dix aujourd’hui – et d’ériger une passerelle au-dessus de l’A1, qui borde le parc.« L’objectif doit être la couverture et l’enjambement de l’A1, et l’apaisement du trafic sur les voies à grande circulation, insiste Stéphane Troussel. Sans toucher à son intégrité, il y a suffisamment de territoires potentiels pour refaire autour du parc un véritable tissu urbain et construire des logements, en retravaillant les entrées et leurs liens avec la ville, comme ce qui a été réalisé à Stains en bordure du parc », souligne l’élu départemental, qui vient de lancer une concertation publique auprès des habitants, avant de « co-construire », avec les élus locaux, les associations, les personnalités qualifiées et, « s’ils le souhaitent », les membres du Collectif de défense du parc, un projet.Lire aussi : Fronde des élus contre les nouveaux logements du Grand ParisLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.07.2015 à 19h52 • Mis à jour le04.07.2015 à 19h58 | Audrey Tonnelier A Aix, il fait chaud, très chaud. On vient sans cravate, en bras de chemise ou – pour les plus décontractés, comme l’ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine ou Louis Gallois, le président du conseil de surveillance de PSA – en simple polo pour assister aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), où se croisent, trois jours durant (du 3 au 5 juillet), grands patrons, économistes et responsables politiques et internationaux. Cette année, la 15e édition avait pour thème « Et si le travail était la solution ? ». Mais dans ce « mini-Davos » ensoleillé, le sujet brûlant du week-end était naturellement la Grèce, et l’issue du référendum prévu par le gouvenement Tsipras, dimanche 5 juillet.« Ça n’a pas de sens »Derrière les débats sur le retour possible du plein-emploi ou la fin du CDI, les participants aixois ont toutefois pris un soin particulier à n’évoquer « la question grecque » que fugitivement, lors de points « off » avec les journalistes ou au détour d’un couloir. Pas question de faire de l’ombre aux débats prévus de longue date par le Cercle de économistes, organisateur de cette grand-messe provençale. Mais une fois lancé, chacun y va de son pronostic.Lire aussi :Grèce-Union européenne : retour sur une relation de presque trente-cinq ans« L’idéal serait que l’on arrive à une solution qui reconnaisse les souffrances du peuple grec, tout en réglant techniquement le problème de la dette grecque. Le risque [d’un “non” au référendum] est moindre aujourd’hui qu’il y a trois ans pour la zone euro, car des mécanismes de contrôle ont été mis en place. Mais d’un point de vue géopolitique, la question reste très sensible car la Grèce n’est pas loin des Balkans et a des liens avec la Russie », estime le sociologue britannique Anthony Giddens, professeur à la London School of Economics.« Je m’étonne qu’Alexis Tsipras [le premier ministre grec] ait attendu aussi longtemps pour décider de ce référendum. Il aurait dû le faire dix jours plus tôt, en disant à ses électeurs : le mandat que vous m’aviez confié n’est plus respecté, je vous laisse faire votre choix. Le faire après le 30 juin [date à laquelle la Grèce n’a pas remboursé les 1,6 milliard d’euros qu’elle devait au Fonds Monétaire International, FMI] n’a pas de sens », tacle un banquier.« Jeu de poker menteur »« Quelle que soit l’issue du référendum, nous allons dans l’inconnu. Il va y avoir un grand besoin de refaire de la politique derrière », martèle la députée européenne socialiste Pervenche Berès, pour qui, « depuis l’élection [du parti de gauche anti-austérité] Syriza, [en janvier 2015], on a assisté à une négociation de créanciers, alors que le cadrage politique de l’affaire est passé au second plan. Aujourd’hui, on touche du doigt le point central : l’euro est un projet politique. » Pour Mme Berès, « ce n’est pas le FMI qu’il aurait fallu pour aider la Grèce, mais la Banque mondiale, car le pays est à reconstruire ». Et d’appeler à « empêcher un Grexit, qui donnerait aux marchés un pouvoir [de nuisance] qu’ils pourraient utiliser quand ils le voudraient. »Certains participants étaient nettement plus remontés contre le gouvernement grec. « Les Grecs ont voulu croire que le surendettement était normal. Mais ce n’est pas du libéralisme que de ne pas vouloir de surendettement, c’est du bon sens ! Alexis Tsipras s’est pris tout seul à son jeu de poker menteur : quelle que soit l’issue du référendum, il aura perdu », tempête un grand patron. « On a affaire à un gouvernement d’amateurs », tranche un autre.A l’inverse, pour Hubert Védrine, l’ancien ministre des affaires étrangères de Lionel Jospin (1997-2002), pas question de céder à la panique. « Je suis étonné par les exagérations que j’entends sur le sujet. Le principe du référendum ne me choque pas. Et si la Grèce devait conclure dimanche qu’elle n’est pas en mesure de respecter les critères très exigeants de la zone euro, pourquoi ne pourrait-elle pas redevenir un pays membre de l’Union européenne sans être membre de la zone euro? Cela n’aurait rien de tragique. Je ne dis pas que c’est préférable. Mais il serait malheureux, pour des raisons d’idéologie européenne, de s’accrocher à l’idée qu’un pays dont le peuple a déjà beaucoup souffert ne puisse pas ressortir de la zone euro.»Lire aussi :Jacques Delors appelle à poursuivre l’odyssée avec Athènes« On est dans une zone d’inconfort maximal  »Un point de vue loin d’être partagé par tous. « Même si le “oui” l’emporte au référendum, la situation sera compliquée. Les créanciers devront discuter avec un gouvernement de transition, le financement des banques se fera au compte-gouttes. On ne va pas continuer à financer la fuite des capitaux [référence aux avoirs grecs logés en Allemagne ou en Suisse] si le gouvernement grec est incapable de ramener la confiance ! », s’exaspère un banquier.Patrons, économistes et politiques s’accordent toutefois sur un point : les Européens ne sortiront pas indemmes de ce weekend si particulier. « La crise grecque n’est pas une crise grecque, mais une crise de la zone euro. Tout le monde a conscience que l’Union européenne et monétaire est inachevée. Mais le divorce est consommé entre ceux qui plaident pour une stricte application des règles – les Allemands, les Espagnols, qui se sont serrés la ceinture ces dernières années – et les Grecs, qui ne veulent pas appliquer ces règles car ils les jugent mauvaises. Nous avons besoin d’une véritable gouvernance économique. A trop vouloir l’ignorer, le sol va finir par se dérober sous nos pieds », prévient Mme Berès.« La zone euro dans sa configuration actuelle n’est pas adaptée : il y a à la fois trop d’intégration et pas assez. Résultat : on est dans une zone d’inconfort maximal  », abonde l’économiste Emmanuel Fahri, qui a fait le déplacement depuis Harvard, où il enseigne. « Mais il s’agit d’un débat de fond, qui prendra peut-être des dizaines d’années pour trouver les institutions adéquates. Les Etats-Unis ne se sont pas construits tout seuls ! Il y a eu des défauts de certains Etats, des sauvetages... »Les prochaines étapes pour la zone euro? « Il faudra plus d’intégration européenne, par exemple avec la mutualisation des dettes », pour M. Giddens. M. Fahri trouve pertinente l’idée d’« une assurance chômage européenne, financée au niveau fédéral par des transferts vers les différents Etats. Une union bancaire plus aboutie est également nécessaire », estime l’économiste, pour qui « on dispose aujourd’hui de mécanismes de régulation, mais pas des mécanismes de solidarité qui vont avec. »Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel On le dit fatigué. Inquiet, surtout. Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), ne dort pas beaucoup depuis quelques mois. A chaque apparition, ses traits sont un peu plus tirés. Il faut dire que la survie des banques hellènes repose sur ses épaules. Et que les décisions que prendra son institution ces prochains jours joueront un rôle décisif pour l’avenir de la Grèce dans la zone euro. Ou bien à l’extérieur.Lire aussi :Christine Lagarde, inflexible face à AthènesDepuis leur arrivée au pouvoir, fin janvier, le premier ministre, Alexis Tsipras, et son ministre des finances, Yanis Varoufakis, ne cessent d’accabler la BCE. Comme le Fonds monétaire international (FMI), ils l’accusent de « dictature financière ». Selon eux, Mario Draghi comme Christine Lagarde, la patronne du Fonds, auraient pour seul objectif de mettre leur pays à genoux en lui imposant l’austérité et en le privant de financements.S’il est vrai que la BCE est aujourd’hui en première ligne, l’Italien de 67 ans a pris soin de se tenir à l’écart des violentes passes d’armes entre Athènes et ses créanciers. Plus que tout, il cherche à éviter que les politiques européens, hésitants et divisés, ne se défaussent sur lui pour trancher le destin de la Grèce.En février, la BCE avait ainsi suspendu l’un des robinets de financements aux banques hellènes dans l’espoir mettre les partenaires d’Athènes face à leurs responsabilités. Mais pour ne pas être accusée de pousser le pays hors de la zone euro, elle a maintenu ses liquidités d’urgence (les « ELA », « emergency liquidity assistance ») aux banques hellènes. Et ce, malgré les fortes réticences de la banque centrale allemande. Habile tacticien, M. Draghi a jusqu’ici réussi à convaincre la majorité des 25 gouverneurs de l’institution de continuer à aider Athènes. Ce qui fait dire à un diplomate : « Il se montre bien plus patient avec la Grèce qu’il ne l’avait été avec Chypre. Mais M. Tsipras ne pourra jamais l’admettre. » Messages-clé au bon momentSi ce n’est leurs origines méditerranéennes, le premier ministre grec et le banquier central n’ont, il faut le dire, pas grand-chose en commun. Diplômé du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT), passé par la Banque mondiale et le Trésor italien, M. Draghi a rejoint, en 2002, la direction européenne de Goldman Sachs, la banque américaine incarnant l’arrogance de Wall Street. Un crime de lèse-majesté pour la gauche radicale de Syriza. D’autant que Goldman Sachs est accusée d’avoir aidé la Grèce à maquiller ses déficits budgétaires au début des années 2000…Lire aussi :Jean-Claude Juncker, l’Européen blesséLorsqu’il remplace Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE, en novembre 2011, la zone euro est en pleine tourmente. Il affronte la tempête avec « courage et sang-froid », disent ceux qui le connaissent. A l’été 2012, il se déclare prêt à faire « tout ce qu’il faudra » (« whatever it takes », en anglais) pour sauver l’euro. Quelques mots qui suffisent à rétablir la confiance sur les marchés et éteindre la flambée des taux souverains. L’Europe découvre alors la « touche Draghi », cette capacité à distiller les messages-clés au bon moment, à l’aide de quelques propos bien sentis.Question difficileSauver l’euro : les années suivantes, « super Mario », comme on le surnomme parfois, poursuit sa tâche en œuvrant à la création de l’union bancaire. Puis en lançant, en janvier 2015, un vaste programme de rachat de dettes publiques, destiné à soutenir la croissance. Auparavant, il lui a là aussi fallu vaincre les réticences allemandes…Lundi 6 juillet, au lendemain du référendum grec, lui qui passe nombre de ses week-ends à Rome auprès de sa famille, réunira le conseil des gouverneurs à Francfort. Ensemble, ils devront décider s’ils maintiennent ou non leurs financements d’urgence aux banques hellènes. En cas de victoire du oui, l’Italien n’aura pas trop de mal à les convaincre de poursuivre les aides. Si le non l’emporte… Le « dottore » Draghi devra alors répondre à la question la plus difficile de sa carrière : sauver l’euro implique-t-il de garder à tout prix la Grèce dans la monnaie unique, ou au contraire de l’en exclure ?Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Legros (Propos recueillis par) //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique En France, faudra-t-il des quotas pour les femmes de science ? Les enjeux de la médecine prédictive Un lycée qui s’engage pour les sans-papiers : le reportage de Marie Desplechintous les articles de la thématique Gaël Musquet a co-fondé en France la communauté Openstreetmap (OSM) dont il a été le premier président. Ce projet participatif, véritable Wikipedia de la carte géographique lancé en 2004 par le Britannique Steve Coast, s’est donné pour objectif de constituer une carte numérique à partir des contributions volontaires de milliers d’internautes.Défenseur de l’ouverture des données et du logiciel libre (qui n’appartient pas à une entreprise et peut être utilisé par tous), Gaël Musquet accompagne désormais les collectivités et entreprises d’Ile de France dans l'utilisation des données libres, au sein de la Fonderie, l’agence numérique de la région. Alors que s’ouvrent ce week-end à Beauvais les Rencontres mondiales du logiciel libre, il explique le rôle central du Libre face à la concentration des données.Vous avez co-fondé la communauté OpenStreetMap en France en 2011. Quel bilan en faites vous aujourd’hui ?On vient de franchir une étape fondamentale, celle de la co-création du premier jeu de données d'adresses. La base adresse est consultable sur le site data.gouv.fr où l’on trouve à la fois les jeux de données libérés par la communauté d'OpenStreetMap, et ceux des services de l’Etat, l'IGN et la Poste, ainsi que des outils pour les utiliser. L’enjeu est fondamental en terme d’innovation et d’indépendance. L'adresse, c'est la première chose dont on a besoin pour retrouver son chemin, calculer son itinéraire, effectuer des livraisons, secourir des blessés...Quel est l’intérêt d’un tel projet ?Jusqu'à présent, seules des entreprises comme Google et Amazon avaient les moyens financiers d’acquérir, traiter des adresses pour la localisation des biens et des personnes en France. Les PME capables de concurrencer les grands groupes américains n'ont pas les moyens d'investir dans ces données, ce qui les handicape pour développer de nouveaux services. Il existe un gros potentiel d’innovations autour des données cartographiques. Chaque jour des projets émergent, sur lesquels la communauté OpenStreetMap se mobilise. L'autre chantier c'est d'accompagner l'Etat, les collectivités dans la gestion des données cartographiques pour préserver une indépendance française dans ce domaine. On commence à rejoindre les pays qui ont une démarche innovante dans ce domaine comme le Danemark. Et la démarche fait école puisque les États-Unis et le Brésil suivent le même chemin.La plupart des grosses entreprises du numérique sont américaines. Comment rétablir un équilibre ?On a confié aux Gafa [Google, Apple, Facebook, Amazon] la gestion de nos données et de notre vie privée. Avec le mouvement des données et du logiciel libres, nous défendons des projets qui permettent à chacun de se rapproprier ses données et leur exploitation, pour réduire la dépendance aux entreprises américaines et faire évoluer les pratiques, en créant par exemple des alternatives plus respectueuses de la vie privée. Pour nous, le problème n’est pas que les Gafa existent, c’est qu’il n’existe aujourd’hui que les Gafa.C'est un peu comme pour la nourriture : il faut varier son alimentation. Dans le numérique aussi, des alternatives sont nécessaires. Sinon on risque des conséquences telles que la censure de certains contenus, la concurrence déloyale, l’obsolescence programmée... Il faut une « biodiversité » technique, de solutions. L’autre avantage des communautés, c’est que l’on peut développer sur le long terme des projets humanitaires comme en Haïti ou au Népal où les données cartographiques sont rares. De tels projets n'intéressent pas Google ou alors de manière ponctuelle. On est les seuls à produire ces données et à continuer à travailler bien après les catastrophes.Le projet Openstreetmap se positionne-t-il comme un concurrent direct de Google maps ?Nous ne sommes pas dans une logique concurrentielle mais complémentaire. Nous essayons d'entretenir un cercle vertueux en construisant une base de données ouverte à tous. A charge pour les industriels ou n’importe quelle personne inventive de créer des services, dans le respect des valeurs de la licence que nous utilisons. Ce cadre donne le droit à n’importe qui, y compris une entreprise comme Google, de copier, remixer et même revendre les données produites par la communauté OSM [OpenStreetMap]. Il existe une liberté totale, y compris en matière d’usages commerciaux. Mais bien sûr il y a des conditions.Quels sont les termes de l’échange ?Il faut respecter la licence ODbL [Open Database License], citer la source des données bien sûr, et surtout partager à l’identique. Dans le cadre de cette licence, lorsque vous mélangez vos données à celles d'OpenStreetMap, vous devez ensuite publier l’ensemble des données sous la même licence ou une licence compatible, ce qui enrichit la communauté en retour.Des parlementaires européens ont lancé des initiatives pour « démanteler » Google. Qu’en pensez-vous ?Je ne suis pas convaincu par cette idée. Il ne faut pas se mentir, si Google est aussi puissant, c'est parce que ses services sont simples, faciles, rapides et pas cher. Le seul moyen de créer une concurrence, c’est de s’adapter. Les gens sont prêts à payer un service, pour peu qu'ils aient la liberté et la qualité. Favorisons plutôt les entreprises en les encourageant à faire aussi simple, beau et rapide, et surtout à utiliser du logiciel libre en finançant les communautés qui y travaillent.Justement, quel rôle jouent les communautés du logiciel libre dans le processus ?Il est central. Ces communautés sont à l'origine de l'essor d'Internet dont l'esprit originel est la décentralisation. Elles révolutionnent aujourd'hui encore la manière dont on crée de nouveaux services et produits, l'Internet des objets par exemple. Sans le noyau GNU/Linux, il n’y aurait pas de smartphones ni de navigateurs. Les entreprises américaines l’ont bien compris. Si elles sont si puissantes aujourd’hui, c’est que la plupart ont su exploiter la puissance de ces communautés, sans vouloir réinventer la roue. Apple et Google sont parmi les premiers contributeurs au logiciel libre. Ils ont des centaines de logiciels libres en production et injectent dans ce secteur des milliers de dollars tous les ans.Et en France ?Il y a des réticences, par exemple chez les constructeurs de voitures, qui ont du mal à utiliser le logiciel libre, compatible avec les standards du Web, décentralisé et ouvert. Ils verrouillent les véhicules du point de vue informatique. Résultat, les petites entreprises qui veulent créer des services innovant dans les voitures, un nouvel autoradio ou des outils de navigation routière exploités avec du logiciel libre ou des données OpenStreetMap, ne peuvent pas le faire. De leur côté, Google et Apple sont en train de créer leur plateforme automobile avec du logiciel libre. Concrètement, quand l'usager voudra utiliser son smartphone ou sa tablette dans sa voiture, il n'y aura pas de rupture d'utilisation entre le mode piéton et le mode voiture. Quel que soit le navigateur utilisé, le site s'affichera de la même manière.N'est il pas trop tard pour créer des concurrents d'égale puissance ?Non, aussi gros sont-ils, les acteurs du numérique restent fragiles. Les parts de marché peuvent s'effriter très vite, pour peu qu'un acteur plus rapide et inventif prenne le relais. Qui se souvient aujourd’hui d'Altavista ou de Caramail, que l’on croyait invincibles ?  « Changer le monde » : c’est le thème de l’édition 2015 du Monde Festival qui a lieu les 25, 26 et 27 septembre à Paris avec Anne Hidalgo, Emmanuel Macron, Thomas Piketty, Matthieu Ricard, Evgeny Morozov, Jordi Savall… Comment réguler Internet ? Va-t-on vers la fin de la croissance ? Quels contre-pouvoirs à la civilisation numérique ? La musique peut-elle changer le monde ? Retrouvez le programme sur Le Monde Festival. Par Claire Legros (Propos recueillis par) 04.07.2015 à 10h24 • Mis à jour le05.07.2015 à 03h10 | Aude Lasjaunias (Athènes, envoyée spéciale) « Tout le monde à Athènes a, au moins une fois dans sa vie, travaillé au noir », déclare, bravache, Xenofontas. Ce jeune homme filiforme de 32 ans, qui préfère garder l’anonymat, est salarié dans un magasin de disques du centre de la capitale grecque. En 2014, pendant six mois, il a également enseigné la musique dans une école privée. Sans être déclaré. « Je bénéficiais de l’assurance-maladie et cotisais pour ma retraite à la boutique. Cette activité complémentaire me permettait de toucher plus d’argent. » D’après un sondage publié en 2014 par la Commission européenne, plus de 30 % des employeurs du pays avaient rémunéré un de leurs subordonnés au noir l’année précédente.Lire aussi :En Grèce, le désarroi des « nouveaux pauvres »« Les mesures d’austérité prises par les créanciers du pays depuis le début de la crise n’ont fait qu’accentuer un phénomène qui s’était déjà imposé comme un pilier de notre économie, explique-t-on à la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE). Il faut cependant prendre un peu de distance avec les données. » Même son de cloche à l’organisme national de l’Inspection du travail : « C’est presque impossible à quantifier. Les chiffres dont on peut disposer au sein de notre organisme sont ceux des entreprises effectivement sanctionnées, ce qui n’est que la partie émergée de l’iceberg. »Apostolos Kapsalis, le secrétaire général de cette instance de contrôle, explique que le précédent gouvernement, celui d’Antonis Samaras, a augmenté considérablement, il y a deux ans, le montant de l’amende pour les sociétés prises en faute. Entre 2013 et 2015, explique-t-il, la proportion d’entreprises pénalisées est passée de 40,2 % à 5 %. Mais, pour lui, ces données ne reflètent pas pour autant une baisse du travail au noir. En effet, le nombre d’inspections et d’inspecteurs a probablement lui aussi chuté.«  En cas de contrôle, je devais dire que c’était la boutique de mes parents et que je venais leur donner un coup de main »« Hors des régions d’Athènes et de Thessalonique, on a de grandes difficultés à mener notre mission. Un inspecteur peut se retrouver avec une très grande zone géographique à couvrir seul », précise M. Kapsalis. La question migratoire est aussi un élément-clé de la donne. Beaucoup de réfugiés sont sollicités dans des secteurs d’activités comme la construction, la pêche ou l’agriculture. « Dans ce dernier cas, il y a un vide juridique qui nous empêche de procéder aux vérifications. Si un bâtiment est construit sur le terrain, l’exploitant peut avancer qu’il s’agit d’une propriété privée. »Lire aussi :Le système politique grec miné par le clientélisme et la corruptionD’habiles combinesIl y a surtout les habiles combines des fraudeurs. Maria, 23 ans, a travaillé plusieurs saisons dans un magasin de souvenirs de Rhodes. « En cas de contrôle, je devais dire que c’était la boutique de mes parents et que je venais leur donner un coup de main », raconte la jeune fille. Issue d’un milieu modeste, elle avait besoin d’argent pour financer ses études à l’université. Lors de son entretien d’embauche, le discours de son employeur a été des plus clairs : « Il m’a proposé un contrat de dix heures par jour, cinq jours par semaine, pour 500 euros mensuels. Si je renonçais à l’assurance-maladie, il doublait mon salaire. » Maria a choisi la seconde option, satisfaisante pour elle, jusqu’à ce qu’elle fasse un malaise et soit envoyée à l’hôpital. « Là, j’ai réalisé que je n’étais pas couverte. Quand on a besoin d’argent, on est prêt à renoncer à ses droits. Je me suis laissé avoir par l’appât du gain, je suis la première personne à blâmer. On ne m’y reprendra plus. »« Le travail au noir est devenu le meilleur moyen d’exister sur le marché de l’emploi »De son côté, Platon, 43 ans, a refusé le « chantage » de son patron. Pendant onze ans, il a été employé dans une entreprise d’installation d’antennes électriques dans le nord du Péloponnèse. « En 2012, mon supérieur hiérarchique a demandé à me voir. Au vu de la situation économique, m’avait-il expliqué, il ne pouvait pas continuer à me verser le même salaire. Si je voulais conserver mon travail, il fallait réduire le nombre officiel de mes heures. Mais les besoins étaient toujours les mêmes : j’allais donc être déclaré pour un mi-temps alors que j’occupais dans les faits un temps complet. » Ce père de deux enfants de 3 et 8 ans a donc perdu son emploi. Il est, depuis, toujours au chômage. Sa femme, collaboratrice d’une grande compagnie de cosmétiques, pourvoit aux besoins financiers de la famille. « Sa paie est correcte, mais pas extraordinaire. Du coup, on se bat au quotidien. »70 % à 80 % des salariés concernés« Le travail au noir est devenu le meilleur moyen d’exister sur le marché de l’emploi », déplore la Confédération générale des travailleurs grecs. L’augmentation des postes sous-déclarés ou mal déclarés, c’est le nouveau « fléau » auquel doit faire face le pays, souligne Apostolos Kapsalis. Ils concerneraient de 70 % à 80 % des salariés, selon les estimations de la centrale syndicale. Une situation rendue possible par une série de mesures mises en place en 2013, dans la foulée du mémorandum des créanciers du pays : « Un employeur peut unilatéralement imposer la semaine de six jours, à la condition de respecter la durée maximale de quarante heures hebdomadaires. Il peut aussi changer l’emploi du temps de ses subordonnés en augmentant par exemple leur service quotidien en échange de jours de repos. Dans les faits, ça se traduit par de fausses heures supplémentaires qui ne sont jamais rétribuées », précise la GSEE.« L’austérité a ancré le travail au noir dans l’esprit des Grecs. Toutes les conditions sont réunies pour qu’ils acceptent cette situation »Quand elle est sollicitée par un employé, la Confédération des travailleurs reconnaît avoir du mal à agir. Car, en Grèce, les petites et moyennes entreprises (PME) sont légion. Comment garantir, alors, l’anonymat de la personne dont les droits sont bafoués ? « Dans les librairies, par exemple, les salariés sont directement exposés en cas de contrôle [comme dans d’autres commerces où le nombre d’employés est réduit]. On essaie de les aider du mieux que l’on peut, en orientant habilement les inspections. » « Les moyens d’action contre ces nouvelles dérives sont très limités, reconnaît également le secrétaire général de l’Inspection du travail. De mon point de vue, la première étape est d’établir une définition précise et moderne de ce qu’est le travail au noir. »Depuis l’accession au pouvoir de Syriza fin janvier, cette problématique fait l’objet d’une commission tripartite composée de représentants du gouvernement, des organisations patronales et salariales. « C’est un signal fort et positif d’avoir renoué un dialogue rompu depuis des années. Il est important de trouver un cadre qui satisfasse toutes les parties », estime M. Kapsalis. Parmi les solutions avancées pour prévenir l’explosion du travail sous-déclaré figure l’établissement d’un « seuil de besoins humains et financiers » en fonction du type d’entreprise. « Quand un grand hôtel de luxe affirmera n’avoir recours qu’à six personnes, on pourra se dire qu’il y a un problème : entre la tenue de la réception, le besoin en personnel d’entretien, la gestion de l’administratif, etc. », précise la GSEE. L’objectif est d’arriver à un projet de loi d’ici à la fin de l’été.« L’austérité a ancré le travail au noir dans l’esprit des Grecs. Toutes les conditions sont réunies pour qu’ils acceptent cette situation », déplore M. Kapsalis. Comme le résume une cliente d’un salon de coiffure d’Athènes lorsqu’un débat politique dérive sur cette problématique : « Les créanciers et nos politiques ont créé un climat dans lequel on se sent coupable d’avoir un emploi et d’être payé pour le nombre d’heures réellement effectuées. Vous trouvez ça normal ? »Aude Lasjaunias (Athènes, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Ce n’est pas par amour de Platon et Aristote que le président américain Barack Obama, dès le début de la crise grecque, s’est inquiété d’un éventuel « Grexit », jugé dangereux non seulement pour la stabilité financière mondiale ou la cohésion de l’Union européenne, mais aussi – surtout ? – pour la sécurité du commandement militaire de l’OTAN en Méditerranée orientale.Certes, les bases américaines installées sur le sol grec du temps de la guerre froide ont été démantelées. Mais pas la plus importante : celle de Souda, en Crète, base de la VIe flotte américaine qui reste en pleine activité : située à quelques encablures des côtes de Syrie, de Jordanie, du Liban et d’Israël, les bâtiments et porte-avions américains qui peuvent s’y ravitailler sont à pied d’œuvre en cas de conflit. Lors de l’intervention en Libye visant à renverser le colonel Kadhafi, entre mars et octobre 2011, c’est de là que décollaient les F16 américains. Près de 400 marines, débarquant tout droit de Caroline du Nord, avaient alors investi le joli petit port touristique voisin de La Canée.Pas question pour le président américain de voir ce site stratégique menacé. Or, le premier ministre grec, Alexis Tsipras, l’affirme : dans son intransigeance économique, l’Europe sous-estimerait le risque de déstabilisation régionale qu’entraînerait une sortie de la Grèce de la zone euro. « Le facteur géopolitique est en effet totalement absent du débat depuis le début de la crise », estime Georges Prévélakis, auteur du livre Géopolitique de la Grèce (Editions Complexe, 2005). « Garantir une Grèce stable politiquement et performante économiquement aide à stabiliser la région et à européaniser les Balkans. Aujourd’hui, c’est la Grèce qui se balkanise », déplore ce professeur à l’université Paris-I.Lire aussi :La tentation chimérique d’une alliance entre Athènes et MoscouSi des années 1970 aux années 1990, la Grèce s’est retrouvée dans une phase de rattrapage économique accélérée par rapport aux pays du nord de l’Europe, depuis vingt ans cependant, elle était devenue un acteur commercial important dans les Balkans, où ses banques, notamment, étaient très actives. L’évolution régionale est suivie avec inquiétude par la chancelière allemande Angela Merkel. Dans ces Etats souvent faibles, Moscou essaie d’avancer des pions en Serbie et dans la partie serbe de Bosnie-Herzégovine, tandis que les djihadistes recrutent dans les Balkans.« L’UE affirme depuis trente ans qu’elle veut aider à créer une zone périphérique tranquille et prospère mais nous observons qu’en réalité, notre voisinage est un voisinage de misère et d’instabilité complète et, aujourd’hui, voici venu le tour de la Grèce », soutient Sia Anagnostopoulou, à la fois députée de la gauche radicale Syriza et professeur d’histoire à l’université Pandeion d’Athènes.« Nous sommes le seul pays démocratique de culture et de principe européen dans un bassin menacé, au nord, par une montée des nationalismes dans les Balkans, au sud, par un recul démocratique des pays d’Afrique du Nord et, à l’est, par une Turquie en voie de radicalisation religieuse et un Proche-Orient à feu et à sang », explique cette universitaire.De fait, en mai, des troubles ont éclaté en Macédoine. Cinq policiers ont été tués le 9 mai dans des combats avec un « groupe armé venu d’un pays voisin », peut être le Kosovo. S’en sont suivis plusieurs jours de manifestations contre le gouvernement.Si la situation n’a finalement pas dégénéré, cela montre tout de même à quel point la situation reste tendue entre l’Albanie, le Kosovo, la Serbie ou laMacédoine depuis l’éclatement de la Yougoslavie. « La Grèce a été un partenaire essentiel au moment de ces crises balkaniques. Pendant la guerre du Kosovo en 1999, les forces de l’OTAN ont transité par le port de Salonique », rappelle M. Prévélakis. Poussées migratoiresLa Grèce a toujours été un lieu de passage. Les Anciens avaient à juste titre donné le nom de pontos, qui signifie passage, à la mer qui baigne les 15 000 kilomètres de côtes grecques. Une mer tachée d’îles comme une peau de léopard, disaient encore les Anciens… Des îles qu’on aborde facilement au départ de la côte turque. C’est ainsi que, depuis cinq ans, la Grèce est devenue l’une des principales portes d’entrée de migrants en Europe. Plus de 40 000 déjà sont arrivés depuis janvier sur les îles de Kos, Lesbos ou Chios.Aujourd’hui la Grèce, parce qu’elle appartient à la zone euro et à l’Europe, reçoit un soutien logistique et financier de l’agence Frontex, pour surveiller les frontières. Elle veille notamment à repérer dans le flux de réfugiés syriens, qui fuient par millions leur pays déchiré depuis quatre ans par la guerre civile, les éventuels djihadistes de l’Etat islamique. « On accuse Tsipras de brandir comme une menace le risque djihadiste, mais il est bien réel », affirme Mme Anagnostopoulou. « Coupée de la solidarité européenne, qui n’est déjà absolument pas à la hauteur de la tâche qui ­repose sur nos épaules ces derniers mois, la Grèce deviendra un simple couloir de passage. Nous serons, certes, les premiers à en subir les conséquences mais le reste de l’Europe aussi sera affecté. »« La difficile relation gréco-­turque ennuie depuis longtemps nos alliés américains, mais elle ne les inquiète pas vraiment », confirme une source européenne à l’OTAN. Et si le secrétaire­ général de cette organisation, Jens Stoltenberg, réclame, envers et contre tout, un maintien des dépenses militaires grecques, c’est pour d’autres raisons que l’apport déterminant d’Athènes. « Les forces armées grecques sont peu déployables, mal équipées et faiblement mobilisables pour nos opérations, car essentiellement orientées contre la Turquie », indique un diplomate au siège de l’Alliance. L’affaiblissement d’Athènes isolerait considérablement Chypre face à la Turquie, qui occupe depuis 1974 le nord de l’île.Rôle plus périphériqueEt la Chine ? Pourrait-elle tenter de profiter d’une situation chaotique en Grèce pour investir un pays européen tel un cheval de Troie ? Elle a fait de la Grèce une tête de pont de sa « nouvelle route de la soie », censée favoriser les échanges et les transports entre la Chine, l’Europe et l’Afrique. Depuis plus de six ans, le géant maritime chinois Cosco gère ainsi les principaux terminaux conteneurs du port du Pirée. Toutefois, « la Chine est davantage intéressée par la géoéconomie que par la géostratégie et, prudente, elle ne sera pas attirée par un pays en grande difficulté », indique François Heisbourg, conseiller ­spécial à la Fondation pour la recherche stratégique, à Paris.Une aggravation des difficultés de la Grèce avec, à la clé, un éventuel « Grexit » provoquerait-elle vraiment le séisme géostratégique annoncé par Alexis Tsipras ? Dimitar Bechev, de l’European Institute of the London School of Economics, est convaincu que le pays en serait simplement réduit à un rôle un peu plus périphérique, au plan économique, politique et stratégique.Konstantinos Filis, directeur de recherche à l’Institut grec de relations internationales, prévient, quand à lui, qu’utiliser l’argument géostratégique contre les partenaires européens aura d’abord un effet désastreux pour la Grèce. « Sortir de nos alliances traditionnelles avec l’Europe et les Etats-Unis pour nous tourner vers la Russie ou la Chine en croyant y trouver de nouveaux protecteurs serait une ­erreur majeure car ces pays ne sont intéressés que par une Grèce membre de la zone euro », diagnostique-t-il.Sia Anagnostopoulou rejette ces accusations d’instrumentalisation de la position géopolitique de la Grèce. « Dans un environnement dévoré par les nationalismes et les ­extrémismes religieux, la Grèce est, et doit ­rester, un rempart contre la barbarie et continuer à porter le modèle de la civilisation ­européenne. »Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.07.2015 à 09h48 • Mis à jour le05.07.2015 à 16h27 | Annick Cojean et Adéa Guillot (Athènes, correspondance) En 1965, un film en noir et blanc connut en Grèce un succès fou. Il mettait en scène un ministre, Andreas Mavrogialouros, costaud, macho et vaniteux, qui s’étourdissait de gloire et de discours, sans s’apercevoir que son entourage n’était que corruption et sa réputation celle d’un politicien véreux. La vérité ne lui apparaissait qu’à la fin du film et le décidait à fuir la politique. Trop tard. Son nom allait entrer dans la légende du cinéma et dans le discours populaire. Mieux encore : dans le dictionnaire… mais sans la majuscule. Un mavroyalouros serait désormais pour les Grecs un politicien corrompu, voleur, vendu. Le symbole de la combine et du clientélisme. « Tous des mavroyalouros ! » entend-on dans les manifestations d’Athènes pour fustiger la classe politique.Lire aussi :Le modèle économique de la Grèce est à redéfinirOn a coutume de faire coïncider l’origine du clientélisme en Grèce avec l’arrivée du socialiste Andréas Papandréou à la tête du pays en 1981 et le déferlement de milliards d’euros de fonds européens après son adhésion à l’Union Européenne la même année. C’est en partie vrai. « L’Etat qui était jusqu’alors assez petit, peu dispendieux et avec des comptes équilibrés se met à grossir sous l’effet du recrutement de milliers de fonctionnaires, reconnaît le politologue Gerassimos Moschonas. Sa dette explose et les déficits se creusent. »« Sa dette explose »Mais ce réflexe clientéliste est plus ancien, il remonte à la fondation même du parlementarisme grec au XIXe siècle lorsque, rappelle M. Moschonas, « le député du village était, pour une Grèce encore largement rurale, le lien avec le pouvoir central, le pourvoyeur de postes et de faveurs ». Ce lien incestueux entre citoyen et politique serait-il inéluctable ?Lire aussi :Le système de santé grec à l’agonieL’inspecteur général de la fonction publique, Leandros Rakidzis sourit à la question et revient à cette information, qui le désole, parue le 2 juillet dans la presse grecque : « Les 230 licenciés du métro d’Athènes sont de retour. » Les 230 en question avaient été embauchés en contrats à durée déterminée en août 2009, avec le parrainage du parti conservateur Nouvelle Démocratie, deux mois avant les élections législatives. Rakidzis, dans un rapport, avait aussitôt dénoncé « l’inutilité » de ces embauches de même que « l’illégalité de la procédure », et réussi à obtenir que ces contrats ne soient pas renouvelés. La politique n’avait pas dit son dernier mot. Syndicats et partis ont fait de la réintégration de ces 230 employés un combat obstiné. Et les voilà qui, cinq ans plus tard, triomphent.« La crise que nous traversons est en partie due au clientélisme mais aussi à la corruption qui ont empéché notre Etat de se moderniser et empoisonnent la vie quotidienne des Grecs », explique l’analyste Georges Sefertzis. Le bakchich – en grec « fakelaki » – semble omniprésent. Les cas les plus choquants sont dans le domaine de la santé. Celui que narre Aspassi par exemple, dont la mère devait subir de toute urgence l’opération d’un anévrisme dans une hôpital privé. « D’accord pour bousculer mon agenda, a dit le neurochirurgien, très réputé, mais il me faudra 3 000 euros dans une enveloppe. » Paniquée, la jeune femme a appelé à la rescousse les membres de sa grande famille pour réunir la somme en l’espace de deux jours.Grèves du zéle« L’Etat a un intérêt à faire l’autruche et prétendre ignorer le phénomène car il paie très mal les docteurs dans le système hospitalier », affirme M. Prevelakis. La fakelaki comme complément de revenu face à des salaires trop bas ? L’argument revient souvent, y compris dans les services fiscaux où les agents ont durement résisté, à coups de grèves du zèle, aux baisses de salaires successives imposées depuis cinq ans dans le cadre des mesures d’austérité appliquées en échange de 240 milliards d’euros de prêts par les créanciers du pays.Lire aussi :Athènes reconnaît « un problème de liquidité » avant un sommet de crise européenPopi, 39 ans, qui est comptable dans le centre d’Athènes et travaille avec des particuliers et de petites entreprises, a dans sa besace des dizaines d’anecdotes qui laissent ses clients amers. Elle raconte ce moment, en 2012, lorsqu’un travailleur indépendant a dû cesser ses activités. A la clôture de ses comptes, il a découvert qu’il avait omis de remettre à l’administration fiscale la liste exhaustive de ses clients pour l’année 2009, omission passible d’une amende. « C’est 600 euros, lui a dit un employé du fisc. Mais donnez-moi 200 et j’antidate votre liste pour que l’amende ne soit que de 100 euros. Vous gagnez 300 ! » Et l’Etat a perdu 500.« En réalité, malgré la perception qu’en ont les Grecs, ces phénomène sont en recul ces dernières années », explique Costas Bacouris, président de l’antenne grecque de Transparency International, une organisation chargée de mesurer la corruption dans le monde. « Les gens ont de graves difficultés économiques et refusent de plus en plus de payer les fakelakis et, pour ce qui est de la fraude fiscale ou la corruption des agents, l’électronisation des procédures et quelques condamnations exemplaires d’agents fautifs ont commencé à faire bouger les lignes. »A qui la faute?Transparency International publie chaque année un indice de perception de la corruption (CPI). En 2014, sur un total de 174 pays, la Grèce est remontée à la 69e place. « Elle était au delà de la 80e place les années précedentes », précise M. Bacouris. Pour autant, les véritables réformes structurelles attendues et même réclamées par de nombreux Grecs pour limiter le clientélisme, favoriser la méritocratie ou moderniser l’administration n’ont toujours pas eu lieu.A qui la faute ? Au personnel politique grec comme on l’entend souvent, qui aurait résisté à tout esprit de réforme pour ne pas froisser sa clientéle électorale ? Aux créanciers qui auraient choisi d’insister seulement depuis cinq ans sur les mesures susceptibles de redresser drastiquement les comptes et de dégager de l’argent pour le remboursement de la dette ? Un peu des deux sans doute.Plus sévère, Gerassimos Moschonas reproche aux Européens leur logique comptable. « Ils avaient tellement de pouvoir à un moment qu’ils auraient pu imposer ces réformes et se comporter en partenaires intéressés à moderniser le pays. » N’est-il pas paradoxal d’attendre d’une puissance extérieure qu’elle torde le bras à cette élite politique corrompue pour l’obliger à changer ? De nombreux Grecs auraient en tout cas beaucoup pardonné aux créanciers s’ils avaient eu, dans le même temps qu’ils leur imposaient des sacrifices énormes, la volonté de les débarasser de ces maux qui continuent d’empoisonner leur vie quotidienne.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAnnick CojeanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.07.2015 à 18h28 Quinze banques internationales sont dans le viseur de l'organe anti-monopole du Brésil (CADE), qui les soupçonne d’avoir formé un cartel en vue de manipuler les taux de change du réal (la monnaie brésilienne) et d’autres devises. « Il existe de forts indices de pratiques anticoncurrentielles de fixation des prix et des conditions commerciales entre les institutions concurrentes », a indiqué l’institution dans un communiqué publié jeudi 2 juillet, précisant que ces pratiques présumées ont duré de 2007 à au moins 2013.Les banques visées sont Banco Standard de Investimentos, Tokyo-Mitsubishi UFJ, Barclays, Citigroup, Credit Suisse, Deutsche Bank, HSBC, JP Morgan Chase, Merrill Lynch, Morgan Stanley, Nomura, Royal Bank of Canada, Royal Bank of Scotland, Standard Chartered et UBS.Echange d’informations par tchat« D'après les preuves, leurs représentants auraient constitué un cartel pour fixer les niveaux de prix [spread], coordonner l'achat et la vente de monnaies et les propositions de prix pour des clients et auraient aussi compliqué et/ou empêché d'agir d'autres opérateurs du marché des changes impliquant la monnaie brésilienne », précise le CADE.Selon l'organisme anti-trust, les institutions financières échangeaient des informations par le biais de tchats de la plateforme de l'agence d'informations Bloomberg par des opérateurs qui s'autodénommaient « le cartel » ou « la mafia ».Les accusés auront un délai de trente jours pour présenter leur défense et le cas sera jugé par le tribunal du CADE, à qui revient la décision finale. 02.07.2015 à 17h32 | Margherita Nasi Bac à 16 ans, deuxième plus jeune diplômé de l’Essec à 20 ans, licence et maîtrise d’ethnologie, licence de langue et civilisations chinoises en mandarin, cours de philosophie en auditeur libre… Thierry Brunel commence son parcours sur les chapeaux de roues, et ne s’arrête pas : s’ensuivent un MBA, les postes à responsabilité, les promotions, la création de sa propre structure de conseil en investissement.Une trajectoire brillante, mais aussi le fruit d’interrogations et parfois de souffrance : le professionnel est aussi un homme hanté par la phrase de Sénèque - « il n’est pas de vent favorable à celui qui ne sait pas où il va ».Presque tabouCe n’est qu’après 33 années de vie professionnelle et de questionnements qu’il dispose « enfin des réponses adéquates », après une longue réflexion sur la précocité, l’hyperactivité et la gestion des émotions et de la grande sensibilité. Une réflexion qu’il a envie de partager : « envie de prévenir, d’aider à mieux anticiper pour faire tomber l’angoisse et moins gâcher, de faire ce cadeau… et de me faire aussi ce beau cadeau réparateur. »Le résultat ? Un livre, Adultes sensibles et doués. Trouver sa place au travail et s’épanouir, coécrit avec Arielle Adda, l’une des premières psychologues à s’être intéressée en France aux problématiques des enfants doués : elle fait partie de ceux qui ont remis à l’ordre du jour un sujet qui dans les années 1990 était presque tabou. « Dans notre belle France qui souffre parfois durablement de ses excès idéologiques, le sujet avait été enterré par la bien-pensance depuis 1968 car… suspecté de relents d’eugénisme ».Mais pourquoi faudrait-il se préoccuper des gens qui ont quelque chose en plus ? Le concept même de « doué » ne serait-il pas hasardeux ? Non, car la souffrance des adultes doués est « réelle, effective, profonde, avec des carrières en berne, des fonctions inadaptées, un malaise des collègues et des supérieurs, une inquiétude des collaborateurs », expliquent les auteurs, riches de leurs années d’expérience à l’association internationale de personnes surdouées (Mensa).Loin des bêtes de cirque montrées dans les émissions,La personne douée est comme le guépard, rapide, capable de performances exceptionnelles pendant une courte durée, « mais qui a ensuite besoin, plus que d’autres, de pauses et de repos ». S’il est important de sensibiliser le public, c’est aussi qu’il s’agit d’une population large : 2 % de la population, soit plus de 500 000 adultes au travail. « Nous sommes donc tous presque concernés, soit dans notre entourage professionnel, soit dans notre entourage personnel, par la proximité d’adultes surdoués ».Pour faire état de la réalité concrète des surdoués confrontés au monde professionnel, le livre est bâti sur une complémentarité d’observations cliniques, de connaissances théoriques et de la réalité perçue par les adultes surdoués au travail, et enrichi par des interviews d’experts, des portraits de vie professionnelle d’adultes doués, mais aussi des conseils aux employeurs. Car l’ambition de l’ouvrage est de livrer des réponses, des pistes de cheminement, à tous ceux qui sont dans le mal-être, mais aussi à leurs manageurs, collègues et collaborateurs qui souvent ne savent pas comment s’y prendre.Il existerait ainsi trois types de réaction des collègues non surdoués vis-à-vis d’adultes concernés au travail : bienveillance, maladresse, mais, dans la plupart des cas hélas, agressivité. Une attitude qui se paie par « une perte de productivité, un blocage relationnel, rejet et souffrance pouvant aller jusqu’au chômage et au suicide ».Alors que les Etats-Unis ont mis au point des programmes civil et militaire de détection, d’orientation et de fidélisation des adultes surdoués, la France serait très en retard. Les auteurs militent pour l’ouverture d’un programme français, francophone et européen sur cette thématique. Il est temps que les Etats européens et les responsables d’administration utilisent « pleinement cette formidable potentialité aujourd’hui quelque peu en jachère ».Adultes sensibles et doués. Trouver sa place au travail et s’épanouir, Arielle Adda et Thierry Brunel (Odile Jacob, 304 pages, 23,90 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde 02.07.2015 à 17h13 • Mis à jour le02.07.2015 à 17h25 L’ancien président de Canal+ a démissionné du conseil d’administration de Havas en réaction à la volonté prêtée à Vincent Bolloré, propriétaire de Havas, de mettre fin à l’émission « Les Guignols de l’info », selon L’Obs. « J’ai démissionné d’Havas en apprenant la nouvelle qu’il y avait une menace de suppression de l’émission, a précisé M. Lescure aux Échos. C’est aussi pour avoir, le cas échéant, la liberté de m’exprimer. J’espère que je n’aurai pas à le faire… » Cécile Prudhomme « Subir et être patient ». Tel est le leitmotiv du moment, en Grèce, pour Spartoo.com. « On subit », dit Boris Saragaglia, le PDG et cofondateur du site de vente de chaussures et de prêt-à-porter évoque une pause de l’activité de sa société dans le pays, qui est l’un de ses sept plus gros marchés européens en termes de ventes.L’économie grecque s’était déjà dégradée depuis quelques mois (le Fonds monétaire international a ramené, jeudi 2 juillet, de 2,5 % à 0 % sa prévision de croissance pour l’année 2015). Mais, depuis une semaine, et l’annonce d’un référendum, le 26 juin, par le gouvernement grec, la situation s’est encore nettement compliquée pour les sociétés qui exportent en Grèce. Surtout avec la mise en place du contrôle des capitaux, décrétée dimanche 28 juin.« Depuis le week-end du 27 juin, les banques grecques n’acceptent plus aucun paiement par carte bancaire supérieur à 30 euros sur les sites de vente à distance », explique M. Saragaglia. Et le site a lui-même « coupé les paiements à la livraison par crainte de ne pas être payé, car en Grèce, 30 % des paiements sont faits à la livraison », rappelle son PDG.« Nos camions sont posés sur le côté de la route »Par ailleurs, la société est confrontée à des problèmes de logistique : « les camions ne roulent plus car il n’y a plus d’argent pour payer le fioul, indique M. Saragaglia. On a une trentaine de camions, avec de la marchandise, qui sont posés sur le côté de la route. Tout est bloqué et il n’y a pas d’alternative, juste à subir et être patient. »Les dirigeants du site s’attendent à une quinzaine de jours difficiles « où il va y avoir une instabilité sur les flux, mais cela va peu à peu se détendre », espère M. Saragaglia, qui pour autant croit à une issue positive du référendum prévu dimanche 5 juillet, sur l’acceptation ou non de nouvelles mesures d’austérité proposées par les créanciers.« Nous pensons sincèrement que le peuple grec intégrera l’intérêt de rester dans l’euro, estime M. Saragaglia. D’autant que personne n’est capable de dire aujourd’hui, dans le cas contraire, ce qui se passerait, quelle monnaie, quelle indexation… ».Le groupe n’envisage pas pour le moment de sortir complètement du pays. « Globalement les Grecs ont fait beaucoup d’effort ces dernières années, et si le pays s’en sort positivement, il y aura un vent d’optimisme, croit M. Saragaglia. On l’a vu en Espagne et en Italie. Voir des signaux qui montrent que la situation s’améliore, cela restimule le peuple. »Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Le projet de construction de deux réacteurs EPR par EDF et Areva au Royaume-Uni n’avait pas besoin de cette nouvelle attaque. Dix fournisseurs d’énergie et services municipaux allemands et autrichiens ont annoncé, jeudi 2 juillet, qu’ils vont déposer « dans les prochains jours » une plainte auprès de la Cour européenne de justice, à Luxembourg, contre le projet de centrale nucléaire d’Hinkley Point (sud-ouest), dont le coût est estimé à 16 milliards de livres (22,5 milliards d’euros).Le gouvernement autrichien a, lui aussi, annoncé le dépôt imminent d’une plainte devant la juridiction communautaire. Vienne avait renoncé à l’énergie nucléaire dès 1978, avant l’accident de Three Mile Island aux Etats-Unis (1979) et la catastrophe de Tchernobyl en URSS (1986).Lire aussi :L’Autriche va porter plainte contre les « subventions » aux EPR anglaisSoutenu par le gouvernement britannique, le projet d’Hinkley Point avait reçu, en octobre 2014, le feu vert de la Commission européenne. Les autorités bruxelloises de la concurrence n’avaient pas estimé que le mécanisme de prix retenu était vraiment assimilable à une aide d’Etat, même si EDF a obtenu de Londres un prix de vente garanti de l’électricité sur une durée de 35 ans, afin de sécuriser cet énorme investissement.« Distorsion majeure » de concurrenceDans leur communiqué commun, les plaignants protestent, au contraire, contre « ces subventions nucléaires démesurées ». « Elles paraissent sans aucun sens d’un point de vue écologique et économique et elles impliquent des désavantages financiers considérables pour les autres fournisseurs d’énergie, les énergies renouvelables et les consommateurs », a dénoncé l’un des plaignants, Sönke Tangermann, directeur de Greenpeace Energy, un fournisseur d’énergies renouvelables allemand.Pour les plaignants, il y a là une « distorsion majeure » de concurrence et ils redoutent que l’exemple britannique fasse école dans les pays qui veulent entrer dans le nucléaire (Pologne) ou relancer cette énergie (République tchèque et Hongrie).Lire aussi :Le « bon deal » d’EDF en Grande-Bretagne fait grincer des dentsLes énergies renouvelables sont pourtant, elles aussi, massivement subventionnées dans les pays membres de l’Union européenne. Notamment en Allemagne, qui a décidé de sortir définitivement du nucléaire en 2022. Un neuvième réacteur (sur 18) vient d’y être mis à l’arrêt.A Londres, les autorités se disent sûres que « la décision de la Commission est solide et résistera à toute remise en cause » venant de la Cour de Luxembourg.Décision très lourde pour une entreprise endettéeLe projet d’Hinkley Point continue de susciter une intense polémique en Europe. Les mouvements écologistes et antinucléaires réclament son arrêt pur et simple avant le début des travaux, jugeant que tout ce qui ira au nucléaire n’ira pas à l’éolien, au solaire et à l’efficacité dans le cadre de la transition énergétique.Il n’est pas trop tard, selon eux, puisque EDF, maître d’œuvre d’Hinckley Point refuse de donner une date pour sa décision finale d’investissement, comme l’a confirmé récemment l’un des responsables de sa filiale britannique, EDF Energy. Cette décision est très lourde pour une entreprise qui affiche une dette nette de 34,2 milliards d’euros et qui négocie la reprise du pôle réacteur d’Areva.Le géant français est toujours en négociation avec ses partenaires chinois, les groupes d’électricité et d’ingénirie nucléaire CNNC et CGN, qui pourraient y participer financièrement et industriellement à hauteur de 40 %.Des observateurs estiment que l’avenir de l’EPR en Chine est définitivement bouché par la montée en puissance des compétences des ingénieurs chinois, désormais capables de construire une centrale de troisième génération en termes d’efficacité et de sûreté. Ce qui conforte l’argument des Verts et des antinucléaires qui assurent que le nucléaire ne peut plus être présenté comme « une énergie d’avenir », comme le fait le gouvernement français.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel et Claire Guélaud La présidente argentine Cristina Kirchner a comparé, mercredi 1er juillet, la crise grecque au défaut de son pays en 2001, qui fut l’un des plus importants de l’histoire financière, tout en insistant sur les conséquences « terribles » des politiques d’austérité.Son ministre de l’économie, Axel Kicillof, a surenchéri en assurant que les réformes exigées par les créanciers d’Athènes sont « contre-productives et aggravent encore davantage la crise ». « Je peux dire aux Grecs que les remèdes du Fonds monétaire international ne fonctionneront pas », a-t-il prévenu. « Ce que vit le peuple grec correspond exactement à ce que nous, Argentins, avons vécu en 2001 : les conséquences de politiques terribles, néolibérales, d’ajustements permanents qui entraînent vers la misère, la faim et le chômage », a déclaré Mme Kirchner à la télévision publique argentine.« Aujourd’hui, 60 % des jeunes Grecs n’ont pas de travail, 30 % des citoyens grecs s’éclairent à la bougie, pour économiser sur le coût de l’électricité, aujourd’hui il y a des gens dans les rues dont les pensions et les retraites ont été réduites », a ajouté la chef de l’Etat en faisant remarquer que le FMI n’avait jamais demandé à l’Argentine de réduire ses dépenses militaires.S’il est vrai que les défauts grec et argentin présentent des similitudes, fait-il sens de comparer les deux pays ? Rien n’est moins sûr.Lire les dernières informations :Grèce : 5 jours d’épuisantes tractations et maintenant l’attenteL’Argentine dispose de matières premières agricoles, la Grèce mise sur le tourismeLa troisième économie d’Amérique latine, qui avait l’un des niveaux de vie les plus élevés du monde avant la première guerre mondiale, semble à première vue plus solide que l’économie hellène, ne serait-ce que parce qu’elle dispose de matières premières agricoles. Mais elle subit toujours les conséquences du krach de 2001. Le pays, dont la structure productive est duale – un secteur agricole exportateur, une industrie en manque d’investissements –, a accumulé entre 1991 et 2001 de forts déficits courants, qui ont abouti en juin 2011 à la fin de la convertibilité peso-dollar.Jusqu’à la crise de 2009, les principaux moteurs de la croissance grecque étaient les dépenses publiques et la consommation des ménages, cette dernière reposant beaucoup sur une hausse des salaires supérieure aux gains de compétitivité et sur le crédit à bas coût.Depuis la crise, le pays peine à reconstruire son modèle de croissance. Le seul secteur dynamique est le tourisme. Les PME, pénalisées par l’assèchement des liquidités bancaires, sont trop petites pour se tourner vers l’export. Enfin, nombre de secteurs sont paralysés par des rentes maintenant des prix artificiellement haut, au détriment des Grecs. Contrairement à Buenos Aires, Athènes ne peut donc pas compter sur les matières premières ou un secteur agricole fort pour ses recettes fiscales.De fait, Buenos Aires a profité l’envolée des cours des matières premières entre 2003 et 2009, qui a tiré sa croissance ces années-là (9 % par an), pour accumuler un excédent commercial et des réserves de change record, qui lui ont permis de se financer sans faire appel aux marchés.Lire aussi :Pourquoi la dette grecque n’est pas soutenableLes défauts grec et argentin ne sont pas comparablesLe 23 décembre 2001, Buenos Aires annonce un moratoire sur sa dette publique extérieure occasionnant en janvier 2002 le défaut souverain le plus important à cette date, tant par son montant (94 milliards de dollars, soit 84 milliards d’euros) que par le nombre de ses créanciers (plus de 700 000). Les fuites de capitaux et les retraits de dépôts qui s’en sont suivis, doublés de mesures économiques impopulaires, conduisent à la démission du gouvernement et à la dévaluation de la monnaie argentine.Le pays s’engage en 2002 dans un long processus de restructuration de sa dette, qui comporte plusieurs étapes (2005, 2010, 2014). L’importance de la décote proposée en 2010 – environ 70 %, selon une note de la direction générale du Trésor de septembre 2014 – conduit certains créanciers à garder leurs obligations de 2005 à hauteur de 19,5 milliards de dollars par la suite et à refuser l’offre d’échange qui leur est faite.Un quart de ces obligations était détenu par des créanciers « procéduriers » – les  fonds vautours  – qui rachètent « à bas prix des titres obligataires de pays surendettés pour en obtenir par la suite le remboursement complet devant les tribunaux ».Ces derniers n’ont pas tardé à se lancer dans une bataille juridique de longue haleine, qui a abouti, en juillet 2014, à un nouveau défaut partiel de l’Argentine, le gouvernement de Cristina Kirchner ayant refusé de rembourser les fonds vautours. C’est toujours le cas depuis.La Grèce, elle, a vu sa dette publique restructurée en 2012 : les créanciers privés ont accepté une décote de 50 à 75 % sur les obligations hellènes qu’ils détenaient. Le niveau de la dette a été ramené de 175 à 157 % du PIB. Elle est depuis remontée à 177 % du PIB, mais elle appartient désormais pour plus de 75 % à des créanciers publics : FMI, banque centrale européenne, fonds européen de stabilité financière (FESF) et autres pays membres de la zone euro.C’est une différence majeure avec l’Argentine. Les créanciers publics de la Grèce conserveront leurs obligations grecques jusqu’à ce qu’elles arrivent à échéance.Buenos Aires a remboursé le FMI en avance, Athènes a échoué à le rembourser à tempsLe 30 juin, la Grèce a échoué à rembourser les 1,6 milliard d’euros qu’elle devait au FMI. Il s’agit du premier pays industrialisé entré en « incident de paiement » auprès du fonds depuis sa création, en 1944. A ce jour, le Zimbabwe, la Somalie et le Soudan sont ainsi toujours en retard de paiement. Par le passé, le Liberia, l’Irak et la République démocratique du Congo l’ont été. De son côté, Athènes a officiellement demandé un report du remboursement – une requête que le conseil d’administration du FMI étudie.L’Argentine, elle, a remboursé par anticipation, en décembre 2005, les dix milliards de dollars (9 milliards d’euros) qu’elle devait encore au FMI. Un remboursement là aussi effectué en puisant dans les réserves en devises du pays, estimées à l’époque à plus de 21,64 milliards d’euros. L’échéance du remboursement était initialement fixée à 2008.Près de quinze ans après, l’économie argentine subit néanmoins toujours les conséquences de son défaut souverain. Notamment parce que le pays est toujours en conflit avec les fonds vautours. Résultat : il n’a toujours pas accès aux marchés de capitaux, l’accord trouvé avec le Club de Paris (le groupe informel de pays qui lui a prêté de l’argent) en mai 2014 pour le remboursement de la dette aux créanciers publics n’ayant pas été jugé suffisant compte tenu du « défaut partiel » de juillet 2014.Depuis, l’Etat fait donc marcher la planche à billets, ce qui nourrit une inflation persistante : + 37,6 % en 2014 selon les analystes privés et + 21,3 % selon l’organisme argentin des statistiques, l’INDEC.Lire aussi :Le système bancaire européen à l’abri des turbulences grecquesL’Argentine fait face à d’importants défis structurelsMalgré les immenses ressources naturelles dont elle dispose, l’économie argentine est aujourd’hui en difficulté. « Le pays n’a pas profité de la forte croissance enregistrée entre 2003 et 2009 pour diversifier son industrie et renforcer sa compétitivité », explique Christine Rifflart, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques.Depuis que la croissance mondiale ralentit, ses exportations de matières premières et ses réserves de change diminuent. Malgré une baisse de 11,4 % des importations à 65 milliards de dollars, son excédent commercial (6,8 milliards d’euros) a chuté pour la deuxième année consécutive : - 20,8 % en 2013 et - 16,5 % en 2014. Le contrôle des capitaux mis en place, fin 2011, est par ailleurs à l’origine d’un marché parallèle des devises et d’un phénomène de course au dollar.De l’avis du consensus des analystes privés plus crédible que les statistiques publiques, le pays a vu son produit intérieur brut (PIB) se contracter de 2 % en 2014 et resterait en récession en 2015 (- 0,9 %). Les autorités, pour leur part, ont retenu une croissance de 0,5 % en 2014 et de 2,8 % en 2015.Au début de l’année dernière, le peso argentin a été dévalué et les taux d’intérêt ont été relevés provoquant une baisse du pouvoir d’achat des Argentins, pour la première fois depuis dix ans. Pas de chance à l’orée d’une année électorale ! La présidente péroniste est en effet à la fin de son mandat et ne peut se représenter. L’élection présidentielle aura lieu le 25 octobre. data-tym-playerid="tym-player-kXsXJu6xMKjMcLbR95F" data-tym-title="Thomas Piketty : ceux qui cherchent le « Grexit » « sont de dangereux apprentis sorciers »" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/economie/video/2015/07/02/thomas-piketty-ceux-qui-cherchent-le-grexit-sont-de-dangereux-apprentis-sorciers_4668028_3234.html" data-tym-categories="crise-grecque,economie,international,grece,europe,emissions,videos,festival" data-tym-tags="crise-grecque,economie,international,grece,europe,emissions,videos,festival" data-tym-providerreference="kXsXJu6xMKjMcLbR95F" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterClaire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le 1er juillet aurait dû marquer un tournant dans la protection des travailleurs de l’amiante, ceux qui effectuent des opérations de retrait ou qui réalisent des interventions risquant de provoquer l’émission de fibres. Il était prévu, selon un décret de 2012, d’abaisser, à partir de cette date, la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) de 100 fibres par litre d’air à 10 fibres, en moyenne sur huit heures de travail.Cet abaissement aurait dû, logiquement, imposer de diviser par dix aussi le niveau d’empoussièrement réglementaire mesuré sur place, qui détermine le choix des protections individuelles, tels que les masques respiratoires, afin de s’assurer que ces derniers sont suffisamment performants pour garantir que la VLEP n’est pas dépassée.Lire aussi :Amiante : les associations de victimes dénoncent le « choix de protéger les décideurs »« Danger grave et imminent » Or, dans le décret du 29 juin, applicable à partir du 2 juillet, il n’en est rien. Les trois niveaux existants d’empoussièrement sont maintenus : valeur inférieure à 100 fibres par litre d’air, supérieure ou égale à 100 fibres et inférieure à 6 000 et enfin supérieure ou égale à 6 000 fibres et inférieure à 25 000.Le ministère du travail avait certes annoncé précédemment que ces trois niveaux seraient maintenus de manière transitoire jusqu’à fin 2015, dans l’attente des résultats d’une étude de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS). Selon Le Moniteur du 1er juillet, les résultats de cette étude auraient dû être livrés fin 2014, mais celle-ci aurait pris un an de retard.Or, la situation sur le terrain n’est pas bonne. Notamment pour les travailleurs affectés au retrait de certains plâtres amiantés, qui sont dans une situation de « danger grave et imminent », selon l’Association nationale de défense des victimes de l’amiante (Andeva).Empoussièrements « supérieurs à la valeur réglementaire »Cette dernière indique s’être procurée un rapport classé confidentiel de l’INRS, qui « révèle d’énormes concentrations de fibres dans les chantiers de retrait de plâtres amiantés de type progypsol ».Est-ce le même rapport que celui attendu par le ministère ? S’agit-il de premiers résultats ? L’INRS n’était pas joignable jeudi 2 juillet au matin.Ces mesures, réalisées à toutes les phases du retrait d’un enduit de plâtre amianté, ont été faites « en microscopie électronique non seulement dans la zone de travail mais aussi à l’intérieur du masque de trois opérateurs », précise l’Andeva.Ces opérations ont généré, selon le rapport cité par l’Andeva « des empoussièrements supérieurs à la valeur réglementaire de 25 000 fibres par litre dans 50 % des cas. Les prélèvements à l’intérieur des masques respiratoires indiquent également des valeurs élevées, pour certaines supérieures à 100 fibres par litre ».L’association s’étonne que ces résultats qui concernent la santé publique, soient considérés comme des « données confidentielles » et demande qu’ils soient rendus publics au plus vite pour que des mesures efficaces soient mises en place.Appel à appliquer le principe de précaution« Il est urgent d’étudier pour ce type de matériau des modes opératoires réduisant l’empoussièrement et éloignant l’opérateur de la source d’émission des fibres d’amiante », réclame l’association.Selon Michel Parigot, vice-président de l’Andeva, « il n’est pas normal qu’en trois ans [depuis le décret], on n’ait toujours pas fait les études permettant de déterminer les niveaux de protection » et « que l’on n’ait toujours pas analysé les causes des dépassements » dans les masques.En attendant, estime l’Andeva, les interventions sur les plâtres amiantés de ce type doivent être « repensées en application du principe de précaution maximum », en modifiant le mode opératoire, « voire par le choix de différer temporairement certains travaux si toutes les conditions de sécurité ne sont pas réunies ».Lire aussi :Amiante : 165 agents SNCF réclament la reconnaissance d’un « préjudice d’anxiété »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adéa Guillot (Athènes, correspondance) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) L’urgence, dans le « dossier grec », est désormais à l’attente. A laisser s’écouler, sans rien faire, les trois jours qui nous séparent du référendum du dimanche 5 juillet, programmé par Athènes pour demander aux Grecs s’ils approuvent ou non le projet d’accord avancé par les créanciers du pays.Car la porte, qui s’était légèrement entrouverte en début de semaine entre le gouvernement grec et ses créanciers – Fonds monétaire international (FMI), Banque centrale européenne (BCE), Commission européenne –, s’est brutalement refermée, mercredi 1er juillet.La chancelière allemande, Angela Merkel a décrété : pas de négociation, pas d’accord avant la tenue du référendum. Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a de nouveau appelé à voter non au référendum sur l’accord « réformes contre argent frais ». Et l’Eurogroupe (réunion des ministres des finances de la zone euro), prenant acte de ce double non, a refermé la porte à double tour.Pourtant, une fois passé l’effet de surprise de l’annonce (le 26 juin dans la nuit) du référendum, un certain nombre d’acteurs du dossier avaient cherché à rapprocher les parties et à aboutir à un accord.Lundi, mardi et encore mercredi matin, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, le président français, François Hollande, et le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem ont ainsi été à la manœuvre.Au risque d’être critiqués par ceux qui, en Allemagne ou parmi les ministres des finances de la zone euro, avaient déjà pris leur décision, considérant qu’il n’était plus temps, ni utile, de discuter avec Athènes avant d’avoir le résultat du vote populaire grec, dimanche.Récit de ces cinq jours.Vendredi 26 juin, l’annonce surprise d’un référendum Les négociations avaient repris entre Athènes et ses créanciers depuis le début de la semaine, afin de trouver un terrain d’accord sur les réformes à mettre en place en Grèce qui permettraient de débloquer 7,2 milliards d’euros d’aides.Entre le lundi 22 et le vendredi 26 juin, trois réunions des ministres des finances de la zone euro (Eurogroupe), un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro et un conseil européen se sont succédé. Vendredi, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker passe 14 heures à négocier avec le premier ministre grec, Alexis Tsipras.Mais, en pleine nuit, Alexis Tsipras annonce un référendum pour le 5 juillet sur le plan proposé par les créanciers. La décision est prise après le retour précipité de Bruxelles d’Alexis Tsipras, qui consulte pendant cinq longues heures son conseil des ministres – et obtient son soutien quasi unanime.L’effet de surprise est total. L’Elysée et la chancellerie berlinoise sont prévenus vendredi soir, alors qu’Alexis Tsipras a eu, le matin, une réunion trilatérale avec François Hollande et Angela Merkel, en marge du conseil européen. Jean-Claude Juncker n’appris la nouvelle qu’à son réveil, samedi matin, assure son entourage.En réalité, l’idée du référendum était discutée par Alexis Tsipras et ses proches collaborateurs depuis déjà quelques jours. « Lorsque nous avons compris, mardi 23 juin, que les créanciers ne nous donneraient rien, nous avons été très déçus et nous avons pensé au référendum », explique-t-on au gouvernement grec.Lire aussi :A Athènes, la querelle face à « ce référendum qui va nous diviser »Samedi 27 juin, la fin du plan d’aideL’Eurogroupe, réuni à Bruxelles dans l’après-midi, rejette une demande grecque d’une prolongation du plan d’aide dont bénéficie Athènes. L’accord d’assistance financière en cours avec la Grèce expirera donc le 30 juin.Dimanche 28 juin, l’instauration du contrôle des capitaux Alexis Tsipras annonce avoir reformulé la demande d’une extension du programme d’aide au pays. La requête a été adressée au président du Conseil européen et aux 18 dirigeants des Etats membres de la zone euro, ainsi qu’au président de la BCE, de la Commission et du Parlement européen.Dans l’après-midi, la Banque centrale européenne décide de maintenir sa ligne de financement d’urgence (dite ELA) aux banques grecques, mais elle n’en relève pas le plafond.Alexis Tsipras s’enferme avec son cabinet, rencontre le gouverneur de la Banque centrale grecque et confirme dans la soirée la mise en place dès le lendemain de mesures de contrôles des capitaux, ainsi qu’une fermeture des banques jusqu’au 7 juillet.Les Grecs se précipitent aux guichets des banques qui ferment les uns après les autres.Lire le décryptage :Grèce : à quoi sert le contrôle des capitaux ?Lundi 29 juin, l’appel au non d’Alexis Tsipras Jean-Claude Juncker prononce un discours musclé en milieu de journée. Il se dit trahi par Alexis Tsipras et appelle les Grecs à voter oui au référendum. Il a prévenu auparavant François Hollande de la teneur de ses propos.Plus tard, le soir, Jean-Claude Juncker appelle Alexis Tsipras lui enjoignant d’appeler à voter oui au référendum et d’envoyer de nouvelles propositions à l’Eurogroupe. Le premier ministre grec dit qu’il va réfléchir.Mais, un peu plus tard, dans un entretien à la télévision, Alexis Tsipras appelle à un non massif, faisant valoir que cela permettra à son gouvernement d’être en position de force pour négocier. Il assure aussi que si le oui l’emporte, il ne restera pas premier ministre à tout prix.Jean-Claude Juncker lui envoie un texto pour lui offrir une porte de sortie : accepter les conditions des créanciers ; demander une prolongation du programme d’aide avant minuit lundi ; demander une déclaration de l’Eurogroupe qui promettra de revoir la dette grecque en octobre 2015.Mardi 30 juin, les deux lettres du gouvernement grec Nouvelle série d’entretiens entre Alexis Tsipras et Jean-Claude Juncker, le président du Parlement européen Martin Schulz et enfin Paris. A l’issue de ces discussions, Alexis Tsipras envoie deux lettres aux créanciers, dont l’une après 22h30.Dans un premier document, il détaille les « prior actions », c’est-à-dire la liste des réformes à mettre en œuvre en Grèce et les dates de mise en œuvre. Cette liste, à quelques aménagements près, est proche des conditions fixées par les créanciers la semaine précédente.Dans le second document, le premier ministre grec demande aux créanciers la mise en place d’un troisième plan d’aide d’environ 30 milliards d’euros sur deux ans, ainsi qu’une renégociation de la dette.Jean-Claude Juncker réussit à convaincre Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, de convoquer une réunion d’urgence des ministres des finances de la zone euro. Celle-ci a lieu à 17 heures, par téléphone. Jean-Claude Juncker et Jeroen Dijsselbloem espèrent qu’Alexis Tsipras va, cette fois, appeler à voter oui, ou retirer son référendum.Ce dernier reprend les négociations. Lorsque l’opposition accuse le gouvernement de ne plus savoir où il en est, Alexis Tsipras déclare à la télévision publique grecque que le « référendum n’est qu’un pas de plus sur la voie de la négociation ».A ce moment-là, au sein de son cabinet, c’est la ligne modérée du vice-président Yannis Dragassakis qui a le vent en poupe : il faut profiter du choc provoqué par l’annonce du référendum pour tenter d’arracher d’ici à la fin de la semaine un accord de la dernière chance. Quitte à annuler ensuite le référendum.Mercredi 1er juillet, le non de Mme Merkel à tout accord avant le vote La Grèce n’a pas remboursé leS 1,6 milliard d’euros qu’elle devait au Fonds monétaire international (FMI) avant minuit le 30 juin.Jean-Claude Juncker appelle François Hollande au téléphone. Le président français pousse pour un accord, parle de la dette. La France, depuis des semaines, pousse pour un accord global avec Athènes, abordant aussi la question d’une renégociation des conditions de remboursement de la dette, une demande grecque insistante. Jean-Claude Juncker est lui aussi d’accord pour parler de la dette.A la mi-journée, François Hollande fait valoir officiellement sa position : « Il faut être clair, l’accord, c’est tout de suite ! », déclare-t-il.En fin de matinée, Alexis Tsipras prévient qu’il va de nouveau s’adresser à la nation. Mais son allocution se fait attendre. En fait, le premier ministre grec attend que la chancelière allemande parle à Berlin devant le Bundestag. « Nous ne saurons jamais ce que Tsipras s’apprêtait à dire avant, mais il a ajusté son texte en fonction de ce qu’a dit Merkel », croit savoir une source gouvernementale.En l’occurrence, la chancelière allemande annonce catégoriquement qu’il n’y aura aucune discussion et aucun accord avant la fin du processus de référendum.Lire le récit :La crise grecque met le tandem franco-allemand à l’épreuveEn fin d’après-midi, sonné par la fermeté d’Angela Merkel, le premier ministre grec choisit d’insister sur le « non » en repoussant, lui aussi à l’après référendum la conclusion d’un éventuel accord.Un peu plus tard, l’Eurogroupe, qui devait examiner la demande grecque d’ouverture d’un troisième plan d’aide, rejette cette dernière, au motif que le gouvernement grec, qui fait campagne pour le non à l’accord proposé, ne peut en même temps continuer à négocier.C’est la fin de l’espoir d’un accord de dernière minute. Dans l’entourage d’Alexis Tsipras, la ligne dure, qui ne croit pas au « compromis à tout prix », reprend la main.Le ministre des finances, Yanis Varoufakis et le ministre d’Etat, Nikos Pappas montent au créneau et expliquent aux Grecs pourquoi il est plus nécessaire que jamais de voter non au référendum.L’objectif pour le gouvernement grec est désormais d’obtenir le score le plus important possible dimanche pour affermir sa légitimité face à Bruxelles. Pour l’instant les sondages placent le non en tête. Pour la première fois, un sondage réalisé mardi, avant la dernière allocution d’Alexis Tsipras mercredi 1er juillet, donnait l’avantage au oui. data-tym-playerid="tym-player-x2w1tc5" data-tym-title="Grèce : quels sont les scénarios possibles ?" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/economie/video/2015/06/30/grece-quels-sont-les-scenarios-possibles_4664784_3234.html" data-tym-categories="crise-grecque,union-europeenne,europe,grece,international,economie,eclairages,videos" data-tym-tags="crise-grecque,union-europeenne,europe,grece,international,economie,eclairages,videos" data-tym-providerreference="x2w1tc5" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Aude Lasjaunias (Grèce, envoyée spéciale) « On a des ressources incroyables en Grèce, mais on ne les valorise pas. On va jusqu’à importer des produits que l’on cultive chez nous. Quel paradoxe ! » Ironie du sort, c’est un mot grec qui vient instinctivement à l’esprit de Vagelis, quand il aborde la question de l’agriculture dans son pays. En 2010, il s’est lancé dans l’apiculture à Tsitalia, dans le sud-ouest du Péloponnèse. « J’avais ce désir depuis de nombreuses années, mais mon père avait une vision différente de mon avenir », raconte cet homme de 35 ans. Avant lui, sa famille ne comptait aucun cultivateur, aucun éleveur. Or en Grèce, les exploitations se transmettent le plus souvent de génération en génération. « J’ai dû commencer à zéro, précise-t-il. A l’époque déjà, il était impossible de contracter un prêt pour un tel projet. » Alors c’est l’argent qu’il gagne à son cabinet de topographie – il l’a ouvert en 2008 après avoir obtenu un diplôme en ingénierie sociale – qui lui permet de le financer. « Il faut s’armer de patience. Je dois aussi cumuler mes deux emplois », ajoute-t-il en souriant. Mais dès l’année prochaine, il pense pouvoir se consacrer entièrement à ses ruches. Aujourd’hui, elles lui rapportent près de 5 000 euros, soit 50 % de ses revenus annuels.La hausse de la TVA en questionPour Vagelis, sa « reconversion » est un pari judicieux : « A terme, mon poste de topographe est menacé. Avec le miel, des consommateurs j’en aurai toujours. C’est un produit de base que les gens achètent même en temps de crise. »Une ombre plane toutefois sur ce tableau presque idyllique : la possible hausse de la TVA sur l’offre agricole – elle passerait de 13 % à 23 % − et celle de l’imposition sur les revenus − de 13 % à 26 % − précédemment demandées par les créanciers de la Grèce. « Quel symbole cela envoie, déplore le trentenaire. Ça va favoriser le marché noir et ça risque de tuer les petits producteurs. » Lire : Les dernières informations sur la crise entre la Grèce et l’EuropeSur la route qui mène de Pyrgos à Patra, à l’ouest de la péninsule, les étals de maraîchers se succèdent. Citrouilles, pastèques, cucurbitacées. Là, Elena, une quarantenaire aux traits tirés, explique pudiquement : « On n’arrivait plus à faire face. On a dû réduire et spécialiser notre culture. » Depuis neuf ans, elle et son mari attendent « du matin au soir », comme tant d’autres aux alentours, que de potentiels clients daignent s’arrêter. Les temps sont durs, et elle confie que leurs enfants, âgés de 9 à 16 ans, sont mis à contribution. Une hausse des impôts ? Elle préfère ne pas y penser. « On ne pourrait même pas augmenter nos prix, on ne vendrait plus rien », calcule-t-elle.« Aucune régulation »Non loin de là, à Amaliada, un petit village endormi sous une chaleur étouffante, Yorgos, 30 ans, tient depuis dix ans un petit magasin de fruits et légumes. Il ne croit pas à l’augmentation des taxes : « Personne ne pourra payer. Ce sera le chaos. » Dans sa boutique, 80 % des produits viennent d’exploitations locales.« Mais les fruits ne sont quasiment pas cultivés localement. On doit les faire venir d’autres régions de Grèce. Du coup, ils sont plus chers à cause des intermédiaires qui prennent leur pourcentage. Le tout sans aucune régulation », se lamente-t-il. Mais il faut bien faire avec ce système : la plupart des agriculteurs n’ont pas les moyens d’assurer eux-mêmes la livraison de leurs marchandises.« Notre secteur agroalimentaire est un cartel. Les conditions de développement des petits exploitants sont compliquées », dénonce Dimitris Koutsolioutsos. Il y a vingt mois, cet énergique trentenaire a lancé Farmers Republic, sorte marché de quartier permanent installé à Nea Erythraia, une banlieue cossue d’Athènes. « Je voulais créer un modèle alternatif de distribution », précise-t-il. Dimitris collabore avec quelque 300 producteurs ; ceux-ci fixent leur prix de vente, sur lequel leur marge atteint 25 %. Actuellement, les agriculteurs dont les produits sont distribués en supermarché ne récupèrent en moyenne que 13 % du prix payé en caisse.Estimant que l’agriculture doit être une vitrine pour son pays et aussi un moteur de croissance, Dimitris s’efforce de développer l’exportation de produits locaux. « Nous aurons du mal à concurrencer l’Espagne ou l’Italie en termes de prix ; il faut miser sur la qualité. On a tous les ingrédients pour réussir. C’est dommage que les politiques ne prêtent pas plus attention à ce secteur. »Quand ils ont quitté Athènes pour Marathonas, au nord-ouest de la capitale, il y a quinze ans, Maria et Giorgos Papatheodoropoulos voulaient un « meilleur cadre de vie » pour eux et leurs quatre enfants. Leur petite exploitation s’est peu à peu étendue, au prix de nombreux sacrifices. « Si la hausse des taxes passe, on aura travaillé dur pour rien, tranche Maria. Les agriculteurs vont massivement voter en faveur du “non” le 5 juillet. On mérite un peu de considération. » Aude Lasjaunias (Grèce, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.07.2015 à 11h36 • Mis à jour le02.07.2015 à 18h17 | Jean-Baptiste Jacquin La mondialisation a aussi du bon. C’est vrai que l’on est habitué aux concours de milliards entre les plus importantes world companies, aux championnats de stock-options et autres bonus accumulés par les patrons les plus gourmands. Mais la compétition et la concurrence peuvent aussi se jouer sur le terrain de la générosité.Le prince saoudien Al-Walid Ben Talal a surpris tout le monde en annonçant, mercredi 1er juillet, qu’il céderait l’intégralité de sa fortune à une fondation philanthropique. Un acte fort qu’il inscrit dans la voie ouverte par Bill et Melinda Gates et leur compère Warren Buffett. Le fondateur et ex-patron de Microsoft et sa femme se consacrent à la fondation caritative la plus richement dotée et la plus active de la planète, notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation.Neveu des rois d’Arabie saoudite (Salman et son prédécesseur, Abdallah, décédé en janvier), le patron fondateur du conglomérat Kingdom Holding estime sa fortune à 32 milliards de dollars (28 milliards d’euros). Le classement de Forbes, encore un hit-parade de la mondialisation, lui en accorde un peu moins (28 milliards de dollars) et le situe à la 21e place des milliardaires, juste derrière Sergeï Brin, cofondateur de Google.A 60 ans, le prince Al-Walid choisit de laisser une trace d’une manière très américaine. Il a beaucoup hérité de la gestion décomplexée des hommes d’affaires du Nouveau Monde, jusque dans la volonté de se mesurer dans toute sorte de concours d’ego. Il est l’un des promoteurs de la Kingdom Tower, la plus haute tour du monde avec plus de 1 000 mètres, en cours de construction à Djedda, en Arabie saoudite, sur les rives de la mer Rouge.Effet secondaireBill Gates et Warren Buffett, le deuxième Américain le plus riche, ont lancé un défi aux milliardaires leur enjoignant de consacrer au moins 50 % de leur fortune à des actions philanthropiques. Pour ce prince saoudien, ce sera 100 % ! Un choix extrême qui cache une vraie tendance du capitalisme à favoriser la multiplication des fondations caritatives. Celle que M. Al-Walid entend créer va se consacrer « à jeter des ponts entre les cultures, promouvoir les droits de femmes, aider les jeunes, apporter des secours en cas de catastrophe naturelle », etc.Comment cette fondation gérera-t-elle sa fortune ? Celle-ci est composée de participations dans des sociétés du monde entier, de Twitter au palace Four Seasons George V, à Paris, en passant par Citigroup ou Euro Disney, et de sociétés d’immobilier. Un conseil d’administration, présidé après la mort de l’homme d’affaires par son fils, le prince Khaled, aura les clés.Une chose est sûre, la politique d’investissement que mènera d’une main la fondation ne pourra pas aller à l’encontre des valeurs exprimées dans la stratégie caritative mise en œuvre de l’autre main. C’est probablement un excellent effet secondaire.Lire aussi :Le prince Al-Walid veut aider les entreprises françaises à s’implanter en Arabie saouditeJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier Quelle image les investisseurs étrangers ont-ils de la France ? Régulièrement évaluée, souvent reprise dans le discours politique, qu’il s’agisse de la mettre en avant ou d’en déplorer les lacunes, l’attractivité de l’Hexagone s’enrichit d’un nouvel indicateur. Le Comité national des conseillers du commerce extérieur (CNCCEF) devait publier, jeudi 2 juillet, son premier indice en la matière.Il a été réalisé sous la forme d’un sondage auprès des quelque 4 000 conseillers du commerce extérieur (CCE) français, ces cadres ou chefs d’entreprises bénévoles qui ont pour mission de conseiller les pouvoirs publics et d’aider au développement des entreprises à l’international.« Déficit de compétitivité » « Il s’agit de contribuer à la réflexion sur l’attractivité française à travers ce que les CCE perçoivent et entendent sur la France dans leur entourage, à l’étranger pour les deux tiers d’entre eux, et dans les régions pour le reste », explique Alain Bentéjac, le président du CNCCEF, une association privée non subventionnée, dont les membres sont toutefois nommés par le premier ministre, sur proposition du secrétaire d’Etat au commerce extérieur, Matthias Fekl.Sans surprise, « cette première édition [dresse le tableau d’] une France qui semble relativement attractive pour les investisseurs, mais qui souffre également d’un très important déficit de compétitivité dans des domaines essentiels comme la fiscalité, le coût du travail ou la charge administrative », souligne M. Bentéjac.L’indice, présenté sous la forme d’une note sur 100, est construit à partir de douze critères, dont la charge administrative et réglementaire, la fiscalité, la qualité et le coût de la main-d’œuvre, la flexibilité du travail ou encore le climat social.Culture et infrastructures plébiscitéesC’est l’environnement culturel français qui reçoit la meilleure note (91/100), devant la qualité des infrastructures (88) et la qualité de vie (87). Viennent ensuite les capacités d’innovation et de recherche (85) et la qualité de la main-d’œuvre (81).Du côté des points négatifs, le poids de la fiscalité (13), la rigidité du marché du travail et le climat social (16), ainsi que les contraintes administratives et réglementaires (17) et le coût de la main-d’œuvre (25) viennent assombrir le tableau.La vision de la France n’est toutefois pas uniforme selon l’endroit d’où l’on, se situe dans le monde. Ainsi, le critère « charge administrative » est perçu plus négativement en Amérique du Nord (notée 11 contre 17 en moyenne), tandis que la « sûreté des personnes » rebute davantage en Asie-Pacifique (51 contre 70). « Cela renvoie aux vols sur des touristes asiatiques, notamment à Paris, dont on se fait régulièrement l’écho dans cette partie du monde », souligne M. Bentéjac.« Il sera intéressant de voir comment la perception de la France va évoluer dans le temps, notamment avec la mise en place du Conseil stratégique de l’attractivité », qui réunit régulièrement, depuis l’an dernier à l’Elysée, les patrons de grandes entreprises étrangères, souligne M. Bentéjac. L’indice sera actualisé deux fois par an, pendant au moins trois ans.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.07.2015 à 10h30 • Mis à jour le02.07.2015 à 11h13 | Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) De malicieux traders tentent-ils de mettre la Chine à genoux ? Certainement aux yeux des internautes de la République populaire, qui, tour à tour, s’inquiètent et s’amusent de la dégringolade de la Bourse ces derniers jours, selon qu’ils y ont ou non placé leurs économies.Jeudi 2 juillet, le marché de Shanghaï a perdu 3,48 %, et celui de Shenzhen, 5,5 %, après déjà une série de séances des plus instables. Lundi 29 juin, l’indice Composite de Shanghaï avait enregistré une fluctuation supérieure à 10 % en une seule journée, démarrant à + 2,5 % avant de chuter à – 7,5 % pour clore à – 3,3 %. Le lendemain, le même marché bondissait de 5 %, mais dès mercredi il reperdait 5 %.Sur Internet, il ne fait plus de doute que les financiers sont en train de vendre la Chine, et les cœurs sont déjà mobilisés pour la bataille. Parmi les phrases-clés les plus populaires du moment sur Weibo, le Twitter local, « protéger le marché d’actions pour le pays » et « guerre pour défendre la Chine » sont en bonne place.Certains se contentent de publier le seul drapeau rouge aux cinq étoiles jaunes, parfois agrémenté du premier mot de l’hymne national, « Qilai ! », c’est-à-dire « debout ! » dans l’espoir que les cours se relèvent eux aussi.« Le soleil vient après la pluie »D’autres vont plus loin, avec l’image d’un Chinois en guerrier sérieusement blessé portant, à la place de son fusil, une courbe se dirigeant vers le haut et sur laquelle est écrit : « Je peux perdre tout mon argent si mon pays y gagne en dignité. »Evidemment, les interrogations étaient moins nombreuses lorsque le marché se portait à merveille. Le ralentissement de la croissance et la baisse notamment de l’immobilier ont convaincu les investisseurs de placer leur pécule ailleurs, en premier lieu en Bourse. Le marché avait gagné plus de 140 % sur l’année jusqu’à la mi-juin, lorsque a commencé le retournement.Le gouvernement fait désormais de la stabilisation de la Bourse une priorité. Samedi 27 juin, au lendemain d’une dégringolade de 7,4 %, la Banque centrale avait annoncé une baisse de ses taux d’intérêt, qui n’était pas attendue aussi tôt. Puis, mardi, l’Association des gérants d’actifs de Chine a tenté de convaincre, assurant que « le soleil vient après la pluie » et que « la confiance vaut plus que l’or », demandant au passage aux financiers de soutenir le marché.Parmi les suspects les plus évidents, comment ne pas s’en prendre à Goldman Sachs ? Sans détenir de preuves, les internautes n’hésitent pas à accuser la banque américaine, ainsi que Nanfang — un fonds installé à Hongkong —, de parier sur une baisse des Bourses de Shanghaï et Shenzhen, engrangeant ainsi des fortunes sur les pertes des petits porteurs.Le régulateur intervient, mais ne ramène pas le calmeAu point que le régulateur a dû clarifier les choses, mercredi, sur son propre compte sur les réseaux sociaux : « Il n’y a pas de vente à découvert massive. » C’est peu dire que ce communiqué officiel n’a pas suffi à refroidir la ferveur patriotique ; le seul fait d’évoquer cette thèse ayant au contraire contribué à la diffuser.« C’est le moment de choisir son camp. J’opte pour celui du pays et du marché stable. Sans quoi, nous serons tous affectés. Donc, à bas les traîtres ! », écrit l’internaute Caifu Miyao. D’autres n’oublient pas que le marché de Shanghaï, encore relativement fermé aux étrangers, est dominé par des échanges entre Chinois. « C’est plutôt une guerre civile », juge un employé de la planification urbaine, qui a placé en actions pour environ 100 000 yuans, presque 15 000 euros, un peu avant le tournant fatidique.Le sentiment que le sort économique de chacun est désormais entre les mains d’un marché boursier des plus incertains renvoie la Chine à sa grande contradiction, son système politique tiré de Marx converti à l’économie de marché. « Keep calm and believe in communism », lit-on sur certains posts, reprenant la formule employée par le gouvernement britannique à la veille des bombardements de la seconde guerre mondiale, « Keep calm and carry on ».L’ironie de l’affaire n’échappe pas au blogueur star Luo Changping, qui écrit à propos des supposés traders étrangers malicieux : « La puissance de feu de l’ennemi est forte, mais l’armée des rouges a le peuple. »Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.07.2015 à 17h05 • Mis à jour le10.07.2015 à 17h32 | Laurie Moniez (Lille, correspondance) Les 134 salariés des Galeries Lafayette devraient apprendre la nouvelle en fin de journée : l’enseigne installée dans le centre-ville de Lille depuis 2007 va définitivement fermer ses portes.La direction ne souhaite pas encore s’exprimer car l’ensemble du personnel n’a pas encore été prévenu. Le directeur des Galeries devait officiellement s’exprimer devant ses équipes vers 16h30.Le 31 mars dernier, un comité central d’entreprise décidait déjà de la fermeture des magasins déficitaires de Béziers et Thiais (Val-de-Marne). Le sort de Lille restait en suspens. Les trois magasins étaient confrontés à l’impossible équation mêlant un chiffre d’affaires insuffisant et un loyer trop élevé.Lire aussi :Les Galeries Lafayette de Thiais et Béziers vont fermerDans le rouge depuis son installationA Lille, les Galeries n’ont jamais gagné d’argent, malgré un investissement de l’ordre de 50 millions d’euros depuis son ouverture en 2007. Les dirigeants de l’enseigne avaient dénoncé le bail qui court jusqu’en mars 2016 pour le renégocier auprès du propriétaire des locaux, la foncière Pramerica. Deux hypothèses s’offraient aux Galeries : négocier avec le bailleur pour réduire la surface de l’enseigne et le loyer (l’un des plus élevés des 60 magasins Galeries Lafayette en France) ou fermer.Lire aussi :Les Galeries Lafayette se restructurent en FranceImplantée au « 31 » de la rue de Béthune depuis 2007, la branche lilloise de l’enseigne lancée à Paris en 1893 est donc dans le rouge depuis son installation. Dans cette rue passante mais populaire, l’enseigne a eu du mal à trouver son positionnement et sa clientèle.En 2007, l’inauguration de ce nouveau pôle commercial, dont les Galeries Lafayette étaient la locomotive, était l’une des plus belles annonces économiques lilloises de l’année. Sur la friche de l’ancien cinéma Gaumont, la construction de ce bâtiment lumineux redonnait du souffle à l’une des artères les plus commerçantes de France.La rue de Béthune accueillait alors avec enthousiasme les 10 000 m² des Galeries Lafayette et les 500 marques annoncées en rayons (dont une cinquantaine exclusives à Lille).Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde 10.07.2015 à 15h42 | Francine Aizicovici « Un mensonge est en train de s’installer », alerte Florian Borg, président du Syndicat des avocats de France : faire croire, comme le soutient Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, que « le plafonnement des dommages et intérêts en cas de licenciement abusif favorisera l’emploi ».La création d’un tel barème est prévue par la loi Macron sur la croissance et l’activité, qui sera adoptée définitivement vendredi 10 juillet, par le recours à l’article 49-3 de la Constitution. Il concerne donc les licenciements sans cause réelle et sérieuse, à l’exception des licenciements prononcés dans les cas de harcèlement, de discrimination, nullité du licenciement économique. ETCLire aussi :Loi Macron : un troisième recours au 49-3 pour une adoption définitiveCe barème, objet d’un « amendement gouvernemental de dernière minute, élaboré sans aucune concertation avec les syndicats », selon M. Borg, prend en compte seulement deux critères : l’ancienneté du salarié dans l’entreprise – moins de 2 ans, de 2 à 10 ans et à partir de 10 ans – et la taille de celle-ci – celles de moins de 20 salariés, celles entre 20 et 299 et celles de plus de 300 salariés.Nouvelles fourchettesDans le système actuel, les conseillers prud’homaux accordent au contraire une réparation intégrale du préjudice en fonction de plusieurs facteurs, comme l’âge du salarié, ses qualifications, sa situation familiale, ou encore ses probables difficultés à retrouver un emploi. Ces facteurs ne seront donc plus pris en compte qu’à l’intérieur des nouvelles fourchettes prévues dans la grille.Inscrite dans le code du travail, l’indemnité de six mois de salaire minimum pour un travailleur ayant deux ans d’ancienneté dans une entreprise de 11 salariés et plus, est donc évacuée.Ainsi, pour un salarié ayant entre deux et dix ans d'ancienneté, la fourchette ira de 2 à 6 mois d'indemnités dans les entreprises de moins de 20 salariés, mais de 4 à 10 mois dans les entreprises de 20 à 299 salariés.« Eradication d’un droit fondamental »Cette réforme constitue « une éradication d’un droit fondamental à la réparation intégrale d’une faute commise par un employeur », dénonce M. Borg. Son syndicat, ainsi que celui de la magistrature, la CFDT, la CGT, FO, la CGC, Solidaires et l’UNSA ont lancé une pétition qui a recueilli 20 000 signatures pour dire « Non à l’impunité patronale, oui au droit à la réparation intégrale du préjudice ».« Limiter la réparation du préjudice, c’est remettre en cause le principe selon lequel celui qui cause un dommage s’oblige à le réparer entièrement », peut-on lire dans ce texte, qui demande le retrait de cette mesure.Celle-ci est aussi « la porte ouverte à tous les abus », estime M. Borg. Il suffira, selon lui, que l’employeur avance un « motif bidon », voire aucun motif, pour licencier un salarié. La nouvelle grille s’appliquera, « sans même qu’il soit nécessaire de passer par le juge ». Et pour un coût qui, selon l’avocat, « est, dans plus de 60 % des situations, inférieur à ce qui se pratique aujourd’hui » dans les conseils de prud’hommes.« Un séisme »Pour le Syndicat de la magistrature, « ce qui est remis en cause, c’est aussi l’office du juge, comme le dit Patrick Henriot, membre du conseil syndical. Jusqu’à présent, notre rôle était d’évaluer si l’employeur avait eu un comportement fautif et si oui, évaluer le montant de la réparation, qui est différent d’un salarié à l’autre. Avec ce plafonnement, la moitié du travail nous est enlevée ; on n’aura plus à évaluer le préjudice. Pour nous, c’est un séisme, une mesure scandaleuse. »Habituellement plutôt sage face à la politique du gouvernement, la CFDT est elle aussi très remontée contre cette mesure qui instaure, selon Marie-Andrée Seguin, secrétaire nationale, « une véritable impunité patronale ».« On nous objecte qu’il s’agit aussi de désengorger les tribunaux, ajoute-t-elle. Or, il est clair que si nous n’obtenons pas satisfaction pour un salarié, nous irons chercher toutes les voies de recours, en nous appuyant sur les cas d’exclusion de l’application du barème, comme le harcèlement, ce qui rallongera la durée des procédures. »Saisine du Conseil constitutionnelSelon la CGT, 81 % des salariés sont concernés par cette réforme. Celle-ci, au lieu d’avoir un effet « bienfaiteur sur l’emploi, va au contraire le détériorer fortement en sécurisant l’entreprise qui pourra budgétiser à souhait les licenciements abusifs, alors qu’il suffirait d’obliger les employeurs à réintégrer tous les salariés qui en sont victimes pour avoir des effets bénéfiques sur l’emploi », souligne Frédéric Paré, conseiller prud’homale CGT à Paris. Pour les syndicats, qui ont « contribué à faire élire ce gouvernement dit de gauche, c’est une trahison ! », déplore-t-il.Mais les pétitionnaires ne baissent pas les bras. Si le conseil constitutionnel est saisi, le Syndicat des avocats de France compte produire un mémoire pour « éclairer les juges ».Le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature ont déposé devant le Conseil constitutionnel un mémoire pour contester la constitutionnalité des mesures plafonnant les indemnités dues en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse. Ce mémoire accompagnera la saisine du Conseil annoncée par des parlementaires.Si cette saisine n’aboutit pas, les syndicats pourraient interpeller la Cour de justice de l’Union Européenne.Lire aussi :Neuf points de crispation sur la loi MacronFrancine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard Partiel, incomplet, trop centré sur l’économie : le produit intérieur brut (PIB) est depuis longtemps accusé de ne refléter que partiellement la situation d’un pays, écartant des domaines primordiaux comme la qualité de vie ou le développement durable. #container_14364532334{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364532334{ height:500px; } #container_14364532334 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364532334 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364532334 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { 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Près de trois mois après, le Conseil économique, social et environnemental (Cese), organisme consultatif composé de représentants sociaux (patronat, syndicats, associations), et France Stratégie, un organisme rattaché au premier ministre et formulant des recommandations au gouvernement, ont proposé dix indicateurs complémentaires au PIB pour « prendre en compte toutes les dimensions du développement, tant économiques, sociales qu’environnementales ».Ces indicateurs « sont destinés à servir de support au rapport que devra annexer chaque année le gouvernement au projet de loi de finances », précise l’étude. Une soixantaine de personnes y ont contribué, dont des représentants des partenaires sociaux, de la société civile, des administrations, des organisations internationales, des experts et des universitaires. Un panel de citoyens a ensuite été consulté pour « tester leur compréhension des thèmes et des indicateurs choisis, et vérifier l’adéquation de ces indicateurs avec leurs préoccupations ».Dans sa synthèse, France Stratégie se dit conscient des « critiques et insatisfactions » qui ne manqueront pas d’être soulevées par ces propositions, dans la mesure où « tout indicateur statistique donne une vision forcément restrictive de la réalité qu’il prétend traduire ». Mais estime nécessaire de « se limiter à un petit nombre d’indicateurs pertinents et facilement compréhensibles » pour « influencer les choix de politique publique ».Tour d’horizon de ces dix nouveaux outils. Pour chacun, nous avons indiqué par une couleur si la France était dans la moyenne (jaune), bien placée (vert) ou mauvaise élève (rouge). Travail : le taux d’emploiL’accès à l’emploi est l’élément le plus pertinent à prendre en compte pour refléter au mieux la situation de la France, ont jugé une majorité des Français sondés dans le cadre de l’étude. Le groupe de travail a ainsi sélectionné le taux d’emploi, qui mesure la part des personnes possédant un emploi entre 15 ou 20 ans (selon les mesures) et 64 ans.« En tenant compte des individus qui ont pu cesser la recherche d’emploi par découragement, il permet de valoriser les politiques qui créent effectivement de l’emploi, plutôt que celles qui incitent aux sorties du marché du travail pour faire baisser le chômage. »En 2014, le taux d’emploi en France était de 64,2 %, tout proche de la moyenne dans l’Union européenne (64,9 %), selon les données d’Eurostat. L’Allemagne et le Royaume-Uni sont, sur cet indicateur, en tête parmi nos voisins (respectivement 73,8 % et 71,9 %). Des nombres flatteurs qui masquent toutefois un développement de l’emploi précaire, symbolisé par les « mini-jobs » outre-Rhin voire les « contrats zéro heure » outre-Manche.Lire aussi :Droit du travail : des « mini-jobs » allemands au « contrat zéro heure » britannique #container_14362797038{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14362797038{ height:500px; } #container_14362797038 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14362797038 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14362797038 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14362797038 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'Allemagne et le Royaume-Uni champions du taux d'emploiTaux d'emploi des 15-64 ans.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14362797038", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, 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64.2 ], [ 1325458800000, 64.1 ], [ 1357081200000, 64.1 ], [ 1388617200000, 64.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1104620400000, 63.7 ], [ 1136156400000, 63.6 ], [ 1167692400000, 64.3 ], [ 1199228400000, 64.8 ], [ 1230850800000, 64 ], [ 1262386800000, 63.9 ], [ 1293922800000, 63.9 ], [ 1325458800000, 63.9 ], [ 1357081200000, 64.1 ], [ 1388617200000, 64.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ 1104620400000, 65.5 ], [ 1136156400000, 67.2 ], [ 1167692400000, 69 ], [ 1199228400000, 70.1 ], [ 1230850800000, 70.3 ], [ 1262386800000, 71.1 ], [ 1293922800000, 72.7 ], [ 1325458800000, 73 ], [ 1357081200000, 73.5 ], [ 1388617200000, 73.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { 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{el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Stabilité financière : la dette de l’économieLorsqu’on parle de la dette, on désigne en général la dette publique, à savoir l’endettement des administrations publiques (locales et nationales). Le groupe de travail estime que cela n’est pas suffisant et qu’il faut aussi tenir compte de la dette de l’ensemble de l’économie du pays, « c’est-à-dire la somme des crédits contractés à la fois par les entreprises, les particuliers et l’Etat » – l’endettement de l’ensemble des « agents économiques non financiers », dans le jargon des économistes.En France, si la dette publique a largement augmenté depuis 2008, passant de 67,8 % du PIB à 92,2 % en 2013, les dettes des entreprises et des ménages ont elles aussi enflé, mais dans une moindre proportion selon les chiffres de l’Insee, passant respectivement de 57 % à 63,3 % et de 47,7 à 54,8 % durant la même période. #container_14364496110{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364496110{ height:500px; } #container_14364496110 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364496110 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364496110 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364496110 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La dette publique française a augmenté à un rythme plus élevé que le reste de l'économieDette des administrations publique, sociétés non financières, ménages et institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLM), en % du PIB.Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14364496110", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Ménages et ISBLM", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1041462000000, 35.9 ], [ 1072998000000, 38 ], [ 1104620400000, 40.8 ], [ 1136156400000, 43.3 ], [ 1167692400000, 45.7 ], [ 1199228400000, 47.7 ], [ 1230850800000, 51.7 ], [ 1262386800000, 52.9 ], [ 1293922800000, 54 ], [ 1325458800000, 54.4 ], [ 1357081200000, 54.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Sociétés non financières", "color": "#FFc832", "data": [ [ 1041462000000, 51.2 ], [ 1072998000000, 50.1 ], [ 1104620400000, 51.1 ], [ 1136156400000, 51.2 ], [ 1167692400000, 53 ], [ 1199228400000, 57 ], [ 1230850800000, 60.3 ], [ 1262386800000, 60.2 ], [ 1293922800000, 62.2 ], [ 1325458800000, 63.4 ], [ 1357081200000, 63.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Administrations publiques", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1041462000000, 63.9 ], [ 1072998000000, 65.5 ], [ 1104620400000, 67 ], [ 1136156400000, 64.2 ], [ 1167692400000, 64.2 ], [ 1199228400000, 67.8 ], [ 1230850800000, 78.8 ], [ 1262386800000, 81.5 ], [ 1293922800000, 85 ], [ 1325458800000, 89.2 ], [ 1357081200000, 92.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Investissement : le patrimoine productifAutre indicateur économique, plus complexe celui-là : le patrimoine productif, qui mesure « l’accumulation des moyens de production transmis d’une génération à l’autre ». Concrètement, il étudie les actifs physiques (machines, équipements, infrastructures, cheptel, forêts, etc.) ainsi qu’immatériels (brevets, œuvres artistiques et littéraires, logiciels, recherche et développement, etc.) et les rapporte ensuite au produit intérieur net (PIN, constitué du PIB moins le capital fixe consommé pendant la même période).En 2013, le patrimoine productif français était de 403,2 %, en progression quasi constante depuis dix ans (356,9 % en 2004). Cet indicateur n’est pour le moment pas disponible au niveau européen et n’a pas permis de comparaison. #container_14363496209{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363496209{ height:500px; } #container_14363496209 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363496209 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363496209 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363496209 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le "patrimoine productif" de la France a progressé de 46 points en dix ansLe patrimoine productif est obtenu en rapportant les actifs fixes (biens matériels ou immatériels utilisés dans la production) au produit intérieur net (PIB moins le "capital fixe" consommé pendant la même période).Source : France Stratégie(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363496209", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: -1, max: 410, startOnTick: "", endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Patrimoine productif", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1072998000000, 356.9 ], [ 1104620400000, 363.7 ], [ 1136156400000, 364.2 ], [ 1167692400000, 370.7 ], [ 1199228400000, 374.7 ], [ 1230850800000, 395.8 ], [ 1262386800000, 397.9 ], [ 1293922800000, 395.5 ], [ 1325458800000, 399.1 ], [ 1357081200000, 403.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: "", valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Santé : l’espérance de vie en bonne santéDésigné « premier thème social » par les Français interrogés dans le cadre de l’étude, la santé serait représentée par l’indicateur d’espérance de vie en bonne santé. A ne pas confondre avec l’espérance de vie totale, il mesure l’âge le nombre d’années qu’une personne à la naissance peut s’attendre à vivre en bonne santé, à savoir dans « l’absence de limitations d’activités ou d’incapacités ».Au niveau européen, on constate que les champions de l’espérance de vie ne sont pas forcément ceux de l’espérance de vie en bonne santé. Si l’Espagne (83,2 ans en moyenne en 2013, hommes et femmes confondus) et l’Italie (82,8 ans) sont en tête avec le premier indicateur parmi nos voisins, le Royaume-Uni (64,6 ans) l’est avec le second, suivi de la France (63,7 ans) et de l’Italie (61,35 ans). #container_14364330656{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364330656{ height:500px; } #container_14364330656 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364330656 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364330656 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364330656 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les champions de l'espérance de vie en bonne santé ne sont pas forcément ceux de l'espérance de vie totaleIndicateur "années de vie en bonne santé" (AVBS), qui mesure le nombre d'années qu'une personne à la naissance peut s'attendre à vivre en bonne santé.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14364330656", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#0386c3","#ff3232","#ff3232","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ans", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ans", zIndex: -1 }, min: null, max: 90, startOnTick: true, endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["France","Allemagne","Espagne","Italie","Royaume-Uni","UE"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "left", verticalAlign: "top", x: 5, y: 3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 15 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Bonne santé (hommes)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 63 ], [ "", 57.8 ], [ "", 64.7 ], [ "", 61.8 ], [ "", 64.4 ], [ "", 61.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }, { "name": "Espérance de vie (hommes)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 79 ], [ "", 78.6 ], [ "", 80.2 ], [ "", 80.3 ], [ "", 79.2 ], [ "", 77.8 ] ], "type": "line", "lineWidth": 0, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Bonne santé (femmes)", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 64.4 ], [ "", 57 ], [ "", 57 ], [ "", 60.9 ], [ "", 64.8 ], [ "", 61.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }, { "name": "Espérance de vie (femmes)", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 85.6 ], [ "", 83.2 ], [ "", 83.2 ], [ "", 85.2 ], [ "", 82.9 ], [ "", 83.3 ] ], "type": "line", "lineWidth": 0, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " ans", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Qualité de vie : la satisfaction à l’égard de la vieComment quantifier la qualité de vie ? L’indicateur de la satisfaction à l’égard de la vie se démarque des autres par le fait que celui-ci est subjectif, basé sur des déclarations lors d’études d’opinion. L’OCDE utilise déjà les données collectées par le Gallup World Poll, sondage mondial interrogeant des milliers de personnes dans de nombreux pays et décrit par l’étude comme « le meilleur candidat en raison de ses caractéristiques statistiques, de son ancienneté et de la possibilité qu’il offre de faire des comparaisons internationales ». Les sondés doivent répondre à la question suivante :« Imaginez une échelle de onze échelons où la valeur la plus basse (0) représente la pire vie possible pour vous et la valeur la plus haute (10) représente la meilleure vie possible pour vous. Sur quel échelon vous sentez-vous personnellement à l’heure actuelle ? »A ce jeu-là, les Français se situent globalement dans la moyenne des pays de l’OCDE (6,5 contre 6,6), tandis que les Allemands se déclarent les plus heureux, en moyenne, parmi nos voisins (7). #container_14363562789{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363562789{ height:500px; } #container_14363562789 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363562789 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363562789 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363562789 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Satisfaction de la vie : la France dans la moyenne de l'OCDEIndice de satisfaction de la vie, sur une échelle de 1 à 10.Source : Gallup World Poll(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363562789", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#608a32","#ffc832","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 4, max: null, startOnTick: "", endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1325458800000, 6.6 ], [ 1357081200000, 6.7 ], [ 1388617200000, 6.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ 1325458800000, 6.7 ], [ 1357081200000, 7 ], [ 1388617200000, 7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ 1325458800000, 5.8 ], [ 1357081200000, 6 ], [ 1388617200000, 6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ 1325458800000, 6.3 ], [ 1357081200000, 6.2 ], [ 1388617200000, 6.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1325458800000, 6.8 ], [ 1357081200000, 6.9 ], [ 1388617200000, 6.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "OCDE", "color": "#f19300", "data": [ [ 1325458800000, 6.6 ], [ 1357081200000, 6.6 ], [ 1388617200000, 6.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Inégalités : les écarts de revenusPour mesurer les inégalités – et tenter de les réduire –, c’est l’écart de revenus qui a été privilégié. Il peut être mesuré par le rapport entre le revenu des 10 % les plus riches et celui des 10 % les plus pauvres (le « rapport interdécile » de l’Insee), bien qu’il présente l’inconvénient d’être « très fortement influencé par les revenus des quelques centaines de personnes les plus fortunées, sans traduire réellement l’évolution du revenu de la majeure partie de la population constituant le décile supérieur », note l’étude. Une autre possibilité était de considérer le taux de pauvreté comme indicateur.Au niveau européen, les comparaisons sont réalisées avec le coefficient de Gini, dont le but est précisément de montrer les inégalités de revenus. Constitué sur une échelle de 0 à 100, plus il est important, plus les inégalités sont fortes. Parmi nos voisins, l’Espagne (33,7 en 2013) et l’Italie (32,5) sont les plus inégalitaires, tandis que la France (30,1), le Royaume-Uni (30,2) et l’Allemagne (29,7) sont légèrement en dessous à la moyenne européenne (30,5). #container_14363568346{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363568346{ height:500px; } #container_14363568346 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363568346 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363568346 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363568346 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Ecarts de revenus : la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni dans la moyenne européenneCoefficient de Gini du revenu disponible équivalent. Plus il est important, plus les inégalités sont fortes.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363568346", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 15, max: 38, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1104620400000, 27.7 ], [ 1136156400000, 27.3 ], [ 1167692400000, 26.6 ], [ 1199228400000, 29.8 ], [ 1230850800000, 29.9 ], [ 1262386800000, 29.8 ], [ 1293922800000, 30.8 ], [ 1325458800000, 30.5 ], [ 1357081200000, 30.1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ 1104620400000, 26.1 ], [ 1136156400000, 26.8 ], [ 1167692400000, 30.4 ], [ 1199228400000, 30.2 ], [ 1230850800000, 29.1 ], [ 1262386800000, 29.3 ], [ 1293922800000, 29 ], [ 1325458800000, 28.3 ], [ 1357081200000, 29.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ 1104620400000, 32.2 ], [ 1136156400000, 31.9 ], [ 1167692400000, 31.9 ], [ 1199228400000, 31.9 ], [ 1230850800000, 32.9 ], [ 1262386800000, 33.5 ], [ 1293922800000, 34 ], [ 1325458800000, 34.2 ], [ 1357081200000, 33.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ 1104620400000, 32.8 ], [ 1136156400000, 32.1 ], [ 1167692400000, 32.2 ], [ 1199228400000, 31 ], [ 1230850800000, 31.5 ], [ 1262386800000, 31.2 ], [ 1293922800000, 31.9 ], [ 1325458800000, 31.9 ], [ 1357081200000, 32.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1104620400000, 34.6 ], [ 1136156400000, 32.5 ], [ 1167692400000, 32.6 ], [ 1199228400000, 33.9 ], [ 1230850800000, 32.4 ], [ 1262386800000, 32.9 ], [ 1293922800000, 33 ], [ 1325458800000, 31.3 ], [ 1357081200000, 30.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UE", "color": "#f19300", "data": [ [ 1104620400000, 30.6 ], [ 1136156400000, 30.3 ], [ 1167692400000, 30.6 ], [ 1199228400000, 30.9 ], [ 1230850800000, 30.5 ], [ 1262386800000, 30.4 ], [ 1293922800000, 30.8 ], [ 1325458800000, 30.4 ], [ 1357081200000, 30.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Education : la part des diplômésLe progrès d’un pays se mesure également à l’aune de la qualité de son système éducatif. Le groupe de travail regrette la « périodicité insuffisante (triennale) » des indicateurs PISA, qui permettent l’évaluation des systèmes d’éducation au sein de l’OCDE. Bien que partiel, la part des diplômés de l’enseignement supérieur dans la population des 25-34 ans est l’indicateur qui a finalement été jugé le plus pertinent par le groupe de travail. Au niveau européen, c’est une tranche d’âge plus resserrée (30-34 ans) qui est étudiée. Le Royaume-Uni est le plus avancé parmi nos voisins (47,7 %), devant la France (44,1 %). A contrario, l’Allemagne (31,4 %) et surtout l’Italie (23,9 %) apparaissent les plus en retard dans cette catégorie. #container_14363577076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363577076{ height:500px; } #container_14363577076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363577076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363577076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363577076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La part des diplômés en faible progression en FrancePart des diplômés de l'enseignement supérieur parmi les 30-34 ans.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363577076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: 50, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 37.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 41.4 ], [ "", 41.2 ], [ "", 43.2 ], [ "", 43.4 ], [ "", 43.3 ], [ "", 43.5 ], [ "", 44.1 ], [ "", 44.1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 26.1 ], [ "", 25.8 ], [ "", 26.5 ], [ "", 27.7 ], [ "", 29.4 ], [ "", 29.8 ], [ "", 30.6 ], [ "", 31.8 ], [ "", 32.9 ], [ "", 31.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 39.9 ], [ "", 39.4 ], [ "", 40.9 ], [ "", 41.3 ], [ "", 40.7 ], [ "", 42 ], [ "", 41.9 ], [ "", 41.5 ], [ "", 42.3 ], [ "", 42.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 17.1 ], [ "", 17.6 ], [ "", 18.6 ], [ "", 19.2 ], [ "", 19 ], [ "", 19.9 ], [ "", 20.4 ], [ "", 21.9 ], [ "", 22.5 ], [ "", 23.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 34.6 ], [ "", 36.5 ], [ "", 38.5 ], [ "", 39.7 ], [ "", 41.4 ], [ "", 43.1 ], [ "", 45.5 ], [ "", 46.9 ], [ "", 47.4 ], [ "", 47.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UE", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 28.1 ], [ "", 29 ], [ "", 30.1 ], [ "", 31.2 ], [ "", 32.3 ], [ "", 33.8 ], [ "", 34.8 ], [ "", 36 ], [ "", 37.1 ], [ "", 37.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Climat : la consommation carboneAlors que la France souhaite apparaître en pointe dans la lutte contre le changement climatique, intégrer les problématiques environnementales dans la mesure du progrès est nécessaire. Plus que le seul comptage des émissions nationales de gaz à effet de serre (au cœur des négociations climatiques), c’est l’empreinte carbone qui a été jugée la plus pertinente car elle mesure « la quantité de gaz à effet de serre nécessaire à la satisfaction des besoins des personnes vivant en France, sur une année ». Le groupe de travail lui préfère toutefois le terme de « consommation carbone », jugé « plus parlant ». Autrement dit, c’est l’évolution du comportement de chaque Français (et des entreprises, des administrations…) qui peut ainsi être étudié.Au niveau international, la comparaison est peu aisée car cet indicateur n’est pour le moment pris en compte par aucun organe officiel. Le site Carbon Footprint of Nations, réalisé par le Centre pour le climat et la recherche environnemental d’Oslo et une université norvégienne, comptabilise l’empreinte écologique de chaque pays en 2004. La France y apparaît en avance par rapport à ses voisins, avec environ 12 tonnes d’équivalent CO2 par personne et par an, contre 13 pour l’Espagne et l’Italie, 15 pour l’Allemagne et même 17 pour le Royaume-Uni. #container_14363580346{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363580346{ height:500px; } #container_14363580346 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363580346 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363580346 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363580346 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La France a une empreinte carbone plus faible que ses voisinsEn tonnes équivalent CO2 par habitant, en 2004.Source : Carbon Footprint of Nations(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363580346", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"tonnes équivalent CO2 par habitant" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Empreinte carbone"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 12 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 15 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 13 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 13 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 17 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " téqCO2/hab", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Dans l’Hexagone, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) calcule régulièrement l’empreinte carbone des Français et donne un résultat similaire à celui de Carbon Footprint of Nations. Selon l’Ademe, elle était de 11,6 tonnes équivalent CO2 en 1990, a connu une hausse en 2007 (12,1) avant de diminuer en 2010 (11,6).Ressources naturelles : le recyclage des déchetsUne des manières de faire baisser l’empreinte carbone est de recycler un maximum de ses déchets, signe, selon le groupe de travail, de la « responsabilité collective dans le gaspillage actuel des ressources naturelles ». Le taux de recyclage des déchets municipaux (matière, comme le papier ou le verre, mais aussi organique, avec le compostage) a été choisi comme indicateur pertinent.Sur ce point, la France est très en retard avec 37,6 % des déchets municipaux recyclés en 2013. Parmi ses voisins les plus riches, seule l’Espagne fait pire (30 %), alors que l’Allemagne est largement en avance (64,5 %), devant le Royaume-Uni (43,5 %) et au-dessus de la moyenne européenne (41,8 %). #container_14363680611{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363680611{ height:500px; } #container_14363680611 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363680611 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363680611 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363680611 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'Allemagne, très en avance dans le recyclage des déchets municipauxPart des déchets municipaux recyclés (%).Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363680611", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 29 ], [ "", 29.7 ], [ "", 30.6 ], [ "", 31.9 ], [ "", 33.3 ], [ "", 34.1 ], [ "", 34.9 ], [ "", 36.9 ], [ "", 37.2 ], [ "", 37.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 56.4 ], [ "", 60.9 ], [ "", 62.1 ], [ "", 63.2 ], [ "", 63.8 ], [ "", 63.1 ], [ "", 62.5 ], [ "", 63 ], [ "", 65.2 ], [ "", 64.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 30.9 ], [ "", 31.4 ], [ "", 31.2 ], [ "", 30.6 ], [ "", 39.7 ], [ "", 33.2 ], [ "", 29.2 ], [ "", 26.7 ], [ "", 29.8 ], [ "", 30 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 17.6 ], [ "", 18.5 ], [ "", 19.2 ], [ "", 25 ], [ "", 23.8 ], [ "", 29.7 ], [ "", 31 ], [ "", 35.5 ], [ "", 38.4 ], [ "", 39.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 22.6 ], [ "", 26.7 ], [ "", 30.3 ], [ "", 33.6 ], [ "", 36.4 ], [ "", 38.3 ], [ "", 40.2 ], [ "", 42 ], [ "", 42.8 ], [ "", 43.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UE", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 30.5 ], [ "", 31.8 ], [ "", 32.8 ], [ "", 34.8 ], [ "", 36.4 ], [ "", 37.4 ], [ "", 38 ], [ "", 39.4 ], [ "", 41.2 ], [ "", 41.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Biodiversité : l’abondance des oiseauxC’est peut-être le plus surprenant des indicateurs proposés. Pour mesurer l’évolution de la biodiversité, le groupe de travail a hésité entre l’indicateur d’artificialisation des sols, qui mesure la diminution des habitats naturels, et l’évolution du nombre de spécimens d’espèces vivantes sensibles à l’évolution de l’habitat naturel.En attendant un éventuel indicateur rassemblant les deux – ce que le groupe de travail appelle de ses vœux –, c’est le dernier paramètre qui a été finalement choisi, par le biais de l’évolution de la population d’oiseaux d’un certain nombre d’espèces communes. Pourquoi les oiseaux ? Parce qu’ils « sont en fin de chaîne alimentaire et la raréfaction ou la disparition d’autres espèces a un impact sur leurs populations », explique l’étude.Le détail par pays de l’indice d’abondance des oiseaux n’est pas disponible, Eurostat ne disposant que d’un agrégat total pour l’Union européenne. En France, cette donnée est recueillie par l’Observatoire national de la biodiversité, qui mesure les taux de variations des populations de 60 espèces communes échantillonnées annuellement. En prenant 1989 comme base 100, l’indice est progressivement tombé à 67 en 2014. #container_14363669086{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363669086{ height:500px; } #container_14363669086 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363669086 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363669086 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363669086 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Une biodiversité en baisse en FranceIndice d'abondance des oiseaux communs (milieux agricoles, forestiers et bâtis), avec l'année 1989 comme base 100.Source : Observatoire national de la biodiversité(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Le défi sera ensuite d’harmoniser ces indicateurs au niveau européen et de tenter de les rendre incontournables pour mesurer la croissance de chaque pays.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous et David Revault d'Allonnes François Hollande l’a dit mardi 7 juillet, au terme du sommet européen de Bruxelles : « La France fera tout pour que la Grèce reste dans la zone euro, elle ne ménagera pas sa peine jusqu’au bout pour trouver un accord. » Vendredi 10 juillet, il a été l’un des premiers chefs d’Etat européens à réagir aux propositions grecques aux créanciers, les qualifiant de « sérieuses et crédibles » et appelant à reprendre les discussions « avec une volonté de conclure ». Depuis des semaines, Paris se démène pour éviter un « Grexit », faute d’avoir pu trouver un terrain d’entente avec ses créanciers. Au point de s’impliquer au plus près des négociations.Selon plusieurs médias étrangers, dont The Guardian ou Politico, la France a participé à la préparation des propositions qu’Athènes a remises jeudi soir, avant leur examen, samedi, par les ministres des finances de l’Eurogroupe et le nouveau Conseil européen prévu à Bruxelles, dimanche 12 juillet. Ce que l’exécutif se refuse à confirmer.Lire aussi :Alexis Tsipras fait des concessions majeures pour éviter le « Grexit  »Selon nos informations, des hauts fonctionnaires de la direction du Trésor et de la délégation française à Bruxelles ont planché discrètement aux côtés des négociateurs grecs, sous haute surveillance de l’Elysée. « Des fonctionnaires se sont mis à disposition de la Grèce pour donner un coup de main, dès le début de la phase aiguë de la crise, concède un conseiller ministériel. Ce sont les Grecs qui tiennent la plume, mais ils se servent de nous comme d’un sparring-partner. »« L’idée n’est pas de dicter aux Grecs ce qu’ils doivent écrire, mais de leur donner des conseils pour faire des propositions de réformes qui soient acceptables par le Fonds monétaire international (FMI) et la Commission européenne, confirme un autre responsable proche du dossier. Cela revient à leur dire par exemple : attention, telle proposition sur la TVA ou les retraites ne pourra pas passer, telle autre oui. » Avec un objectif : que le plan présenté par M. Tsipras ne soit pas rejeté comme précédemment.Si elle n’est pas endossée par l’Elysée, cette coopération est d’autant moins tenue secrète qu’elle constitue une pièce de plus dans le tableau que François Hollande entend brosser de lui depuis le début de cette crise grecque : celui d’un facilitateur prêt à tout pour rapprocher des protagonistes irréconciliables. « Le président a fait un choix stratégique : tout faire pour obtenir un accord, rappelle un de ses proches. Au-delà du travail de facilitation qui a permis à l’hypothèse d’un accord de redevenir envisageable, on a fait le choix d’agir en coulisse pour aboutir à des propositions crédibles et susceptibles d’être acceptées. On aide beaucoup à ne pas commettre d’impair symbolique. »Progresser en terrain hostileEn clair : apporter une assistance technique aux négociateurs grecs pour les aider à progresser en terrain hostile face à Berlin et au FMI. Le rôle joué par la France est d’ailleurs un secret de Polichinelle à Bruxelles. Depuis le début des négociations en juin, des observateurs de la Commission ont constaté à plusieurs reprises que des documents présentés par Athènes lors de réunions de travail étaient en plusieurs points similaires à ceux présentés par Paris.La Commission elle-même a aidé pendant des semaines le gouvernement grec, peu rompu aux subtilités technocratiques et juridiques de l’univers bruxellois. Mais depuis le référendum organisé par M. Tsipras et la victoire massive du non, elle s’est mise en retrait. Résultat, comme de nombreux pays européens de la zone euro sont désormais décidés à sanctionner la Grèce, la France reste seule à vouloir encore l’aider. Au point d’agacer ses partenaires européens qui se plaisent à exagérer le rôle de la France pour illustrer le fait que les Grecs seraient incapables de travailler seuls.« Paris est totalement juge et partie, s’énerve une source européenne qui voit dans l’attitude française une forme d’ingérence. « Ce n’est pas de l’ingérence, c’est normal que la France aide la Grèce puisque la France ne veut pas que la Grèce sorte de la zone euro, explique une source française proche des négociations. C’est bien pour les Grecs parce que ça leur apporte une expertise qu’ils n’ont pas forcément, et c’est bien pour la France parce que cela montre qu’elle est au centre du jeu. »L’obstination présidentielle en la matière semble d’ailleurs n’avoir plus de limites. M. Hollande ne s’occupe plus que de cela, il a encore eu M. Tsipras et Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, jeudi 9 juillet, au téléphone. « Il passe des heures avec les uns et les autres pour tisser des fils. Je n’ai jamais vu la France aussi impliquée dans un deal qu’à l’heure actuelle », glisse-t-on à l’Elysée, certain que « ce qui était devenu impossible, aujourd’hui redevient possible ».Lire aussi :Pour François Hollande, le programme de réformes grec est « sérieux et crédible »Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin C’est L’Oréal qui va être content ! Le poids lourd de la parfumerie, des cosmétiques et de la coloration de cheveux, que le groupe américain Coty va créer en rachetant quarante-trois marques à Procter & Gamble devrait mettre douze à dix-huit mois pour voir le jour. Une période que le français, numéro un mondial du secteur, devrait mettre à profit pour pousser son avantage face à des concurrents empêtrés dans un mariage particulièrement complexe.Lire aussi :Coty pourrait devenir leader mondial du parfumLe roi des lessives (Ariel, Mr. Propre...) des couches (Pampers...) ou du rasage (Gillette) a conclu, jeudi 9 juillet, la plus grosse vente de son histoire. Il cède pour 12,5 milliards de dollars (11,2 milliards d’euros) son paquet de marques de parfums (Dolce & Gabbana, Hugo Boss, Gucci, Lacoste...) et de produits capillaires (Wella…). Ces licences et marques patiemment acquises par Procter & Gamble sont aujourd’hui cédées par le géant planétaire, car elles souffrent d’une panne de croissance.L’acquéreur, Coty, déjà très présent dans les parfums (Calvin Klein, Chloé...), va ainsi devenir le leader mondial sur ce créneau, le numéro trois du maquillage – il possède déjà Rimmel – derrière L’Oréal et Estée Lauder, et prend pied sur le marché de la coloration des cheveux. Une acquisition de transformation comme l’on dit.En réalité, cette société américaine mais fondée à Paris en 1904 par le Français François Coty achète bien plus gros que lui. Au cours de son dernier exercice, son chiffre d’affaires a atteint 4,55 milliards de dollars, tandis que le portefeuille de produits qu’elle s’offre pèse 5,9 milliards de dollars de ventes.Une opération en deux tempsPour « avaler » ce bœuf, l’imagination des banquiers d’affaires a été sollicitée. Plutôt que d’acheter, tout bêtement faudrait-il dire, les divisions concernées, l’opération va se dérouler en deux temps. Procter & Gamble va procéder à une scission pour regrouper dans une société indépendante ces marques et les 10 000 salariés qui y travaillent. Ensuite, cette entité sera fusionnée avec Coty et ses 9 000 salariés.L’intérêt de la manœuvre est fiscal. Aujourd’hui, l’optimisation fiscale – autrement dit la façon de ne pas payer, tout bêtement faudrait-il dire, d’impôt – est devenue dans les grands groupes une préoccupation prioritaire. Tant pis si cette opération va prendre du temps, l’essentiel semble être que le montage exempte Procter & Gamble d’impôt sur la plus-value.Coty, lui aussi confronté à un fléchissement de sa croissance, aurait sans doute davantage intérêt à se consacrer au plus vite à l’intégration de ces nouvelles marques et à investir rapidement pour les revitaliser. Mais cela attendra.En octobre 2014 déjà, quand Procter & Gamble a cédé ses piles Duracell au milliardaire américain Warren Buffett pour 4,7 milliards de dollars, le bénéfice fiscal était une des motivations premières de la transaction. Les géants s’amusent, tout bêtement dira-t-on, avec des actifs.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adéa Guillot (Athènes, correspondance) La Grèce a remis ses propositions de réformes à ses créanciers, jeudi 9 juillet 2015, dans le temps imparti. Mais il reste un défi de taille pour le premier ministre, Alexis Tsipras : faire accepter à sa majorité et au Parlement ce nouveau paquet de réformes dures qui prévoit 13 milliards d’euros d’économies sur trois ans, dans l’espoir d’obtenir en contrepartie un financement de 53,5 milliards d’euros pour couvrir les obligations liées à la dette grecque jusqu’en 2018 ainsi qu’« un paquet de 35 milliards » pour relancer la croissance.Lire le détail du plan :Ce que propose Athènes à ses créanciersDès vendredi matin 8 heures, Alexis Tsipras a convoqué au Parlement dans une réunion conjointe son groupe parlementaire (149 députés) et le bureau politique du parti de la gauche radicale Syriza. « Nous allons discuter collectivement, et je suis sûr que tout ira bien », a déclaré le ministre de l’intérieur, Nikos Voutsis, avant d’entrer dans la salle. « Nous allons donner au premier ministre une procuration pour négocier en notre nom. Tout ira bien », ajoutait un autre député du parti.Les membres et les députés de Syriza affichaient donc leur unité avant d’ouvrir la consultation, mais au fond, une fois les portes closes, les débats ne devraient pas manquer d’être musclés. Au cours des cinq derniers mois, à chaque fois qu’Alexis Tsipras s’est expliqué devant sa majorité parlementaire, il lui a fallu faire preuve d’énormément de force de conviction pour contenir les dissidences.Déjà tard jeudi soir, le ministre de la restructuration de la production, Panayotis Lafazanis s’est exprimé lors d’un congrès sur l’énergie. « Le non du peuple grec au référendum ne peut pas se transformer en un humiliant oui et déboucher sur un nouveau mémorandum [plan d’austérité] », a déclaré le ministre, par ailleurs leader de la plate-forme de gauche, un courant situé à l’aile gauche de Syriza. Selon M. Lafazanis la Grèce aurait « d’autres choix » que celui d’un accord « trahissant » le peuple grec.Risque de blocageLors du conseil des ministres quelques heures plus tôt M. Lafazanis s’était déjà montré très critique à l’encontre des propositions mises sur la table. Sur le projet de loi déposé un peu plus tard au Parlement on ne retrouve d’ailleurs pas sa signature. Avec une petite vingtaine de députés environ, la plate-forme de gauche dispose d’un potentiel de blocage bien réel. Si M. Lafazanis incitait ses troupes à rejeter l’accord, Alexis Tsipras devrait passer en force en ralliant des voix de l’opposition : il pourrait alors se tourner vers le parti centriste Potami, une partie des socialistes du Pasok, ou les conservateurs de Nouvelle Démocratie.Pour autant, Alexis Tsipras est convaincu que s’il arrive à obtenir une renégociation de la dette il réussira à faire accepter ce nouveau plan d’austérité à sa population, à son parti et à son Parlement. Lors de son discours d’introduction devant son groupe parlementaire, Alexis Tsipras a réaffirmé qu’il n’avait pas reçu comme mandat de sortir la Grèce de la zone euro. Une façon de faire pression sur les plus radicaux pour leur rappeler qu’un compromis entre la ligne antiaustérité et la volonté des Grecs de rester dans l’euro était nécessaire. « Soit nous continuons tous ensemble, soit nous tombons tous ensemble », a ajouté le premier ministre.Lire aussi :Crise grecque : la dette, sujet tabou mais incontournablePour l’instant, les députés ne sont pas appelés à se prononcer sur les réformes elles-mêmes : ils ne le seront que si l’accord est effectivement conclu à Bruxelles. Pour l’instant, Alexis Tsipras demande aux députés une sorte de procuration pour aller défendre ce texte à l’Eurogroupe et au sommet de dimanche. Un nouvel appel à l’unité grecque pour sortir de l’impasse.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.07.2015 à 10h42 • Mis à jour le10.07.2015 à 18h12 | Mathilde Damgé et Samuel Laurent Le coût supposé de la dette grecque pour notre pays atteindrait 600 à 700 euros par Français… Voici le chiffre anxiogène que l’on peut entendre ou lire ça et là, en cette période de crise grecque aiguë.En réalité, cela ne signifie pas que les contribuables Français vont être mis à contribution pour rembourser chacun ces 600 euros de leur poche. En fait, ces 600 euros représentent une exposition : ils mesurent le risque que la France a pris en prêtant à l’Etat grec. Tâchons d’y voir plus clair.Deux types de detteIl faut tout d’abord comprendre qu’une dette, pour un Etat, n’est pas la même chose qu’une dette contractée par un particulier. La plupart des Etats sont endettés, parfois à des niveaux supérieurs à celui de la Grèce. Mais un Etat n’est pas une entreprise ni un individu : il ne va pas mourir ni risquer de fermer, et il génère forcément des richesses chaque année.Une dette d’Etat ne se rembourse en général jamais totalement : à mesure que des emprunts arrivent à échéance, ils sont remplacés par d’autres, et ainsi de suite. En effet, les Etats émettent des bons du Trésor d’une échéance allant généralement de trois mois à dix ou quinze ans. Il leur faut donc émettre de manière permanente une proportion importante de leur dette et ce même s’ils ne sont plus en déficit budgétaire.En pratique, la dette, ce sont des emprunts que l’Etat contracte auprès de divers acteurs, avec un taux d’intérêt plus ou moins élevé selon le risque que le prêteur estime prendre. Le risque de ne pas être remboursé, en totalité ou en partie est donc intégré ; c’est ce qu’on appelle un défaut.La France est engagée auprès de la Grèce de deux manières :du fait de son engagement au sein du Fonds européen de solidarité financière (FESF). Ce fonds mutualisé européen, qui a financé Athènes après que le secteur financier lui a imposé des taux d’intérêt très élevés, rendant de facto impossible pour la Grèce d’emprunter sur les marchés ;du fait de prêts bilatéraux consentis par la France à Athènes (et donc empruntés par la France auprès des marchés financiers).Les banques françaises, qui ont acheté beaucoup de dette grecque en début de crise, s’en sont désormais débarrassé en grande partie.Que se passe-t-il en cas de défaut ? Un emprunt d’Etat peut être de différents types : obligations, le plus souvent dans sa propre monnaie – négociables ensuite sur les marchés financiers –, mais aussi aides exceptionnelles du FMI ou d’autres organismes internationaux, généralement assorties d’un calendrier prévoyant les échéances de remboursement.Faire défaut, pour un Etat, c’est donc ne pas honorer ses obligations, partiellement ou en totalité. La Grèce s’est en effet engagée, à chaque nouveau prêt des institutions internationales, à verser ses échéances selon un calendrier précis ; calendrier qu’elle a du mal à respecter. La Grèce a ainsi fait défaut mardi d’un remboursement dû au Fonds monétaire international (FMI).Un pays ne peut pas se déclarer en faillite et liquider ses actifs, encore moins fermer, ou être saisi par une sorte d’huissier mondial (même s’il devra vendre son patrimoine national, ou nationaliser de façon unilatérale des biens qu’il avait privatisés). Ce qu’il risque, en réalité, c’est la perte de confiance des investisseurs. Tout emprunt futur pour se financer sera rendu extrêmement délicat.Néanmoins, nombre de pays ont connu des défauts, partiels ou totaux : citons le Mexique au début des années 1980, la Russie en 1998, l’Argentine en 2001… Et s’en sont en général relevés.En réalité, le risque majeur est encouru par la Grèce elle-même : elle a fait défaut d’un paiement de 1,5 milliard d’euros destiné au FMI, ce qui en théorie la prive des aides futures du Fonds. A terme, si elle se lançait dans un défaut total et ne pouvait plus emprunter ni auprès des marchés, ni auprès des institutions internationales, elle serait contrainte de se financer sur ses seuls revenus nationaux, ce qui ne suffirait pas.Voir notre infographie :La Grèce, dernier exemple d’une longue histoire de défauts souverainsDans quels cas le contribuable français serait-il sollicité ?Ici encore, il est difficile d’être affirmatif : le chiffre le plus souvent cité, environ 42 milliards d’euros engagés par la France pour la Grèce, est, on l’a vu, un agrégat de deux types d’engagements bien différents.Selon une note émise par le Sénat mercredi 9 juillet, le principal risque pour la France concerne le prêt bilatéral, qui n’a pas de garanties spécifiques. Si la Grèce faisait totalement défaut, ou sortait de l’euro, notre pays risquerait d’y perdre 11,4 milliards d’euros sur ses comptes 2015. Si l’on veut faire le fameux calcul, cela représente 175 euros par Français auxquels Il faudrait ajouter ensuite le non-remboursement des intérêts, qui représente des sommes moindres.Le Sénat évoque aussi le risque, plus ténu, d’un défaut grec sur le FESF. Celui-ci représente une sorte d’union des pays européens pour paraître plus crédibles face aux marchés financiers : noté « triple A », il peut emprunter à des taux très bas.C’est lui qui détient le plus de dette grecque : 130,9 milliards d’euros sur 312 milliards au total, soit plus de 40 %. Un défaut total du pays pourrait-il rendre le fonds moins attractif auprès des marchés, et donc affecter sa puissance d’action ? Difficile de le dire pour l’instant, mais le risque existe. Or, la France est engagée financièrement dans le FESF.Dans les deux cas, un déficit exceptionnel dû à un défaut Grec n’entraînera pas automatiquement une hausse de la fiscalité des particuliers français. L’Etat dispose de divers moyens de combler ce trou dans ses comptes : baisses de crédits sur d’autres postes, fiscalité des entreprises, etc.Les autres conséquences d’un défautFaire défaut, pour un pays, signifie qu’il n’est plus en état d’honorer ses obligations. Donc, en général, qu’il subit une grave crise. Cette crise a évidemment des conséquences induites. Par exemple, les entreprises françaises et leurs investissements en Grèce seraient victimes d’un ralentissement encore plus fort de l’économie hellène.C’est là un des paradoxes de cette crise : pour rassurer les marchés et s’assurer que la Grèce ne plombe pas toute la zone euro, les dirigeants européens et le FMI exigent d’elle des réformes et des coupes budgétaires souvent douloureuses. Or, ces politiques d’austérité pèsent sur l’économie, et donc sur les rentrées fiscales de l’Etat Grec, qui a d’autant plus de mal à honorer ses obligations.La plupart des économistes estiment d’ailleurs qu’un « Grexit » (une sortie de la Grèce de l’euro et un retour à la monnaie nationale, la drachme) coûterait environ deux fois plus cher à la zone euro qu’un nouvel allégement de la dette grecque : les Etats y perdraient les sommes prêtées de manière bilatérale, et le FESF des milliards d’euros.Lire aussi :Un « Grexit » coûterait plus cher à la zone euro qu’un allègement de la detteLa France bien plus exposée à l’Italie qu’à la GrèceDans une étude de 2012, la banque japonaise Nomura a calculé ce qu’il en coûterait à la France de sortir de l’euro. Selon elle, la France était exposée au risque grec, au total, à hauteur de 55 milliards d’euros, bien peu par rapport au risque italien ou espagnol. #container_14364283792{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364283792{ height:500px; } #container_14364283792 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364283792 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364283792 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364283792 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'exposition française 7 fois plus importante vis-à-vis de l'Italie que de la GrèceSource : Nomura(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Dans une version mise à jour, le 2 juillet, de son étude, Nomura estime qu’un « Grexit » provoquerait une dépréciation de la nouvelle monnaie nationale d’environ 40 %, ce qui impliquerait une hausse du coût des biens importés pour les Grecs.Autre effet mécanique le poids de la dette publique, qui est libellée en euros (c’est dans cette monnaie que l’essentiel de l’emprunt grec a été émis), augmenterait, rendant un défaut d’Athènes plus probable encore. Les créanciers seraient alors plus ou moins contraints à accepter que leurs obligations soient converties en drachmes. Ce dont les créanciers ont conscience et qui fait qu’ils n’ont pas intérêt au « Grexit » : ils seraient remboursés en « monnaie de singe ».Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) N’en déplaise à ceux qui pensent que l’Allemagne ne doit ses succès qu’à ses bas salaires, c’est, au contraire, parce qu’elle innove et se spécialise sur le haut de gamme que l’industrie allemande connaît une véritable « renaissance ». Telle est la principale conclusion d’études sur le « made in Germany », présentées jeudi 9 juillet par l’institut de recherche économique allemand DIW, l’un des principaux think tanks berlinois.Depuis 2010, c’est l’industrie qui tire l’économie. Sa croissance (+ 8 % de 2010 à 2014) est deux fois plus importante que celle du reste de l’économie, la productivité augmente (+ 6 %), les coûts unitaires de main-d’œuvre aussi (+ 5 %), le nombre d’actifs également (passé de 7,1 à 7,5 millions) et, désormais, 48 % de la production est exportée (dont 60 % hors de la zone euro). Résultat : même si, entre 2000 et 2012, la part de la Chine dans l’industrie mondiale a bondi de 9 % à 23 %, l’Allemagne a maintenu sa part (9 %) contrairement aux Etats-Unis, au Japon et surtout à la « Vieille Europe ». Les nouveaux pays d’Europe centrale et orientale ont vu, eux, leur part légèrement progresser.La recette allemande ? L’innovation. Une enquête menée en 2012 par la Commission européenne auprès des industriels européens en témoigne. Interrogés sur leur stratégie, 61 % des industriels allemands disaient accorder une « grande importance »à l’introduction de nouveaux ou de meilleurs produits. Dans les autres pays européens, ce pourcentage tombait à 18 %.Lire aussi :Vent d’optimisme sur l’économie allemandeFormer des alliancesA lire cette enquête, l’Allemagne se distinguait sur deux autres critères. 30 % des industriels jugeaient « très important » de former des alliances ou des coopérations (contre 9 % des autres Européens). En revanche, seuls 19 % misaient surtout sur l’augmentation de la flexibilité. Un critère essentiel pour 31 % des autres industriels européens. De fait, 44 % des industriels allemands sont qualifiés d’« innovants » parce que, dans les trois années précédentes, ils ont introduit au moins un nouveau produit dans leur offre, ce qui n’était le cas que de 28 % des Européens.Autre caractéristique : l’accent mis sur les industries à forte intensité de recherche. Celles-ci représentaient, en 2012, plus de 40 % de la valeur ajoutée industrielle. Cette spécialisation dans la chimie, l’électrotechnique, la pharmacie, les techniques médicales, l’automobile ou l’aéronautique, constitue « une raison fondamentale du succès de l’industrie allemande ».A noter que si les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont également pris, dans une moindre mesure, ce virage après la crise financière de 2008, la part de cette industrie haut de gamme régresse en France et y dépasse à peine les 20 %.L’Allemagne a néanmoins ses points faibles. Selon le DIW, la faiblesse des investissements ces dernières années pourrait remettre en cause l’avance prise en matière d’innovation, et les industriels ne sont pas toujours préparés au passage au numérique de l’industrie qui constitue un véritable « changement qualitatif ». Le pays doit aussi affronter le déclin démographique et la sortie du nucléaire, note le DIW.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard Une des plus grosses menaces qui planent sur Numéro 23 s’éloigne : dans son rapport rendu le jeudi 9 juillet, que Le Monde a pu consulter, le rapporteur indépendant du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) « ne propose pas au CSA de retirer, sur le fondement de l’article 42-3 de la loi du 30 septembre 1986, l’autorisation qu’il a accordée [...] à la société Diversité TV France ». Une sanction qui s’applique en cas de changement de contrôle au sein de la société qui édite une chaîne. Le CSA avait sollicité l’avis du rapporteur car il avait des doutes sur le poids réel d’un actionnaire russe, Le rapporteur relève toutefois que « la détermination d’un concert et d’un contrôle conjoint (…) est un exercice d’appréciation délicat ». Juridiquement, il estime que la« détermination en fait des décisions des assemblées générales » est constituée mais pas « l’action de concert », en « l’absence d’éléments suffisants permettant d’affirmer qu’il y une intention des actionnaires d’avoir une politique commune » et notamment en« l’absence de droit de regard » de l’actionnaire russe sur le budget annuel et les programmes.Le document ne préconise donc pas de sanction. Mais il appartient désormais au CSA de suivre, ou non, cet avis du rapporteur, un conseiller d’Etat dont le travail sera présenté au collège de l’autorité avant fin juillet.Symbole d’une « spéculation »Numéro 23 est au cœur d’une polémique depuis qu’elle a été revendue pour 90 millions d’euros au groupe NextRadioTV (BFM TV, RMC…) par son actionnaire principal Pascal Houzelot (membre du conseil de surveillance du Monde). Survenue moins de trois ans après l’attribution gratuite de nouveaux canaux, la transaction est, pour certains, symbole d’une « spéculation » sur les chaînes de la TNT. « Oui, ça me choque », a encore dit Fleur Pellerin, la ministre de la culture, mercredi 8 juillet, devant l’association des journalistes médias.Le CSA avait des doutes sur l’arrivée au capital de Numéro 23, fin 2013, du groupe audiovisuel russe UTH, contrôlé à 50 % par USM, la holding du milliardaire Alicher Ousmanov, troisième homme le plus riche de Russie, selon Forbes. Pour 10 millions d’euros, cette société a acquis 15 % de la chaîne et conclu un pacte d’actionnaires. De plus, Numéro 23 a émis pour 5 millions d’euros des obligations à bons de souscription d’actions achetées par Qipco, un fonds d’investissement qatari.Or, en France, il est interdit pour une chaîne d’avoir un actionnaire hors Union européenne qui détienne plus de 20 % du capital. Sous peine de voir son autorisation d’émettre annulée. Le changement de contrôle de la société est puni de la même sanction.Encore des étapes à franchirSoupçonnés d’avoir cédé une part du contrôle à son actionnaire russe, voire d’avoir anticipé avec lui la revente de Numéro 23, les dirigeants de la chaîne avaient argué que le pacte d’actionnaires ne contenait que de banales mesures de protection des actionnaires minoritaires.Si le CSA suit l’avis du rapporteur, il restera malgré tout encore des étapes à franchir pour Numéro 23 : le CSA doit aussi donner son agrément à la vente. Il a pour cela commandé une étude d’impact qui doit mesurer les conséquences économiques de la revente sur l’équilibre du secteur et sur le pluralisme.Un dernier élément du paysage est le respect des obligations : la chaîne s’est récemment vue mise en demeure par le CSA pour ne pas avoir diffusé la quantité prévue de films européens et français. Numéro 23 souligne de son côté qu’elle a respecté ses devoirs en matière de diversité et que de toutes façons le non-respect des obligations peut susciter des amendes, mais pas entraîner un refus d’agrément. La question semble plus ouverte dans l’esprit du CSA.Enfin, si l’agrément était accordé, Pascal Houzelot et les actionnaires de Numéro 23 pourraient avoir à franchir une dernière haie : s’acquitter de la taxation renforcée mise en place par le gouvernement depuis l’annonce de la transaction, via la loi Macron. Si ce texte est promulgué avant l’agrément, sera due une taxe de 20 % du prix de vente et non plus 5 % comme précédemment.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.07.2015 à 15h20 • Mis à jour le15.07.2015 à 15h24 Plusieurs Parlements nationaux de la zone euro sont appelés à se prononcer sur le compromis trouvé lundi 13 juillet à Bruxelles entre Athènes et les dirigeants, préalable à l’ouverture des négociations sur un troisième plan d’aide.Or, que se passerait-il si l’un d’eux votait contre le texte ? Tout dépend du pays. En effet, les règles du Mécanisme européen de stabilité (MES) ont été faites pour éviter, en cas d’urgence, tout droit de veto. Un plan d’aide peut être validé si des pays représentant 85 % de son capital sont d’accord. #container_14369486672{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14369486672{ height:500px; } #container_14369486672 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14369486672 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14369486672 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14369486672 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La part des pays de la zone euro dans la contribution au MES en 2015En bleu, les pays qui ont prévu un vote ; en gris les autres.Source : Mécanisme européen de stabilité(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14369486672", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#285a82","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 1, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Allemagne","France","Italie","Espagne","Pays-Bas","Belgique","Grèce","Autriche","Portugal","Finlande","Irlande","Slovaquie","Slovénie","Lituanie ","Lettonie","Luxembourg","Chypre","Estonie","Malte"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:0, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Part", "color": "#d6d9dc", "keys":["name","y","color"], "data": [ [ "", 26.9616, "#0386c3" ], [ "", 20.2471, "#0386c3" ], [ "", 17.7917 ], [ "", 11.8227 ], [ "", 5.6781 ], [ "", 3.4534 ], [ "", 2.7975, "#0386c3" ], [ "", 2.7644, "#0386c3" ], [ "", 2.4921 ], [ "", 1.7852, "#0386c3" ], [ "", 1.5814 ], [ "", 0.8184, "#0386c3" ], [ "", 0.4247 ], [ "", 0.4063 ], [ "", 0.2746, "#0386c3" ], [ "", 0.2487 ], [ "", 0.1949 ], [ "", 0.1847, "#0386c3" ], [ "", 0.0726 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Par exemple, la Finlande, l’un des Etats les plus virulents, ne dispose que de 1,78 % des parts. Il lui faudra donc trouver des alliés si elle souhaite faire échouer l’accord. Si l’on regarde le rapport de force, cette éventualité n’est pas exclue.Lire aussi :Infographie : l’accord sur la Grèce reste soumis au vote des Parlements Damien Leloup (une rencontre animée par) //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique Scander le monde, dialogue entre Christine Angot et Youssoupha Peter Thiel, fondateur de PayPal, rêve d'un monde sans politique Les monnaies complémentaires, un rempart contre le capitalisme financier ?tous les articles de la thématiqueDans le cadre du Monde Festival, « Le Monde » organise une rencontre avec Astro Teller, responsable de Google X, dimanche 27 septembre de 14 à 15 heures à l’Opéra Bastille (Amphithéâtre). Animée par Damien Leloup.Voitures sans pilotes, accès à Internet par ballons, lunettes connectées : ces dernières années, Google a lancé plusieurs projets semblant tout droit issus de romans de science-fiction. Tous n’ont pas (encore ?) connu un succès commercial, mais tous ont fait leurs premiers pas hors des laboratoires « Google X » – le très secret laboratoire qui regroupe des scientifiques de pointe et des budgets quasi-illimités – pour des tests grandeur nature.Lire aussi :La voiture sans chauffeur de Google autorisée à sortir en villeComment Google travaille-t-il sur ces projets qui ne visent pas seulement à révolutionner le Web, mais aussi le monde physique ? Quelle vision l’entreprise a-t-elle du progrès, de ses limites ? Une discussion avec Astro Teller, responsable du laboratoire Google X.INTERVENANT Astro Teller Spécialiste de l’intelligence artificielle, diplômé de Stanford (Californie) et de Carnegie-Mellon (Pennsylvanie), co-fondateur de plusieurs entreprises, Astro Teller est le responsable du laboratoire Google X, qui travaille sur les projets à long terme du géant américain. Il est également l’auteur de plusieurs livres.Changer le monde : c’est le thème de l’édition 2015 du Monde Festival qui a lieu les 25, 26 et 27 septembre à Paris avec Astro Teller, Anne Hidalgo, Emmanuel Macron, Thomas Piketty, Matthieu Ricard, Evgeny Morozov, Jordi Savall… Comment réguler Internet ? Va-t-on vers la fin de la croissance ? Quels contre-pouvoirs à la civilisation numérique ? La musique peut-elle changer le monde ? Retrouvez le programme sur Le Monde Festival.Damien Leloup (une rencontre animée par) Elisa Perrigueur (envoyée spéciale) Depuis plusieurs semaines, Athènes, d’ordinaire effervescente, vit au ralenti, marquée par les blocages politiques. Mercredi 15 juillet, la capitale grecque est davantage paralysée. Des mairies, administrations, pharmacies sont fermées, tandis que les hôpitaux de la capitale grecque tournent avec des effectifs réduits. La puissante centrale Adedy, qui représente toutes les confédérations syndicales du service public, a appelé, lundi 13 juillet, à une grève de 24 heures pour protester contre le nouvel accord annoncé par le gouvernement avec les créanciers internationaux.Suivez les événements de la journée en direct sur Le Monde.frPetite marche au milieu de la circulation, manifestation #Adedy. Qq centaines de personnes #Grèce http://t.co/cBDYfuJecd— ElisaPerrigueur (@Elisa Perrigueur)require(["twitter/widgets"]);A 11 heures, place Klathmonos, dans le centre-ville, une petite camionnette se gare, diffuse Bella ciao. Grigoris Calomiris, casquette rouge Adedy sur la tête, s’époumone au micro « rassemblement ce soir, venez nombreux ». Autour de lui, plusieurs centaines de partisans ont bravé la chaleur étouffante. Des membres d’Adedy, mais aussi du Pame (syndicat du parti communiste), de solidarité ouvrière…Ce rendez-vous matinal est peu suivi mais il n’est qu’un « avant-goût », d’après Grigoris. La vraie mobilisation aura lieu mercredi soir place Syntagma, à 19 heures (une heure tardive en raison de la température élevée), face à la Vouli, le Parlement grec. Au même moment, les députés grecs doivent approuver les mesures de l’accord annoncé lundi.Lire aussi :Le comité central de Syriza rejette l’accord, renforçant la pression sur le Parlement grecMontrer leur déterminationGrigoris Calomiris, membre d’Adedy, est un habitué des grèves. Il a participé à toutes celles lancées par le syndicat du public : 45 au total depuis 2010, selon lui. Avant la crise de 2009, la Grèce comptait pas moins de 800 000 fonctionnaires, un nombre colossal. Dans le viseur des deux premiers « mémorandums », le secteur a été écrémé : on parle de 200 000 employés en moins.Lire aussi :Ce que la Grèce a accepté en contrepartie de l’aide financièreAujourd’hui, Grigoris est là pour « lutter contre l’application de ce nouveau mémorandum antipeuple qui affectera davantage le droit et la sécurité des travailleurs ». Il ne s’attendait pas à ce que son premier ministre, Alexis Tsipras, accepte cet accord dont il dénonce de nombreux points, « l’augmentation de l’âge du départ à la retraite, les privatisations… ». Et prédit : « A partir de septembre, on ressentira encore plus les effets. Les écoles, les hôpitaux seront en sous-effectifs en raison des départs en retraite non remplacés. » Grigoris Calomiris croit en une mobilisation, ce mercredi. « Les 61 % de non au référendum [du 5 juillet 2015, concernant les mesures des créanciers] m’ont redonné courage. » Sur les murs autour de la place Klathmonos, des affiches à moitié déchirées appelant à voter « oxi » (non) au référendum sont toujours placardées. Elles sont presque d’un autre temps. Dans la foule, les mobilisés veulent montrer leur détermination mais certains perdent espoir. Nikos Ktetsis avait voté non au référendum. Ce salarié d’une municipalité en banlieue d’Athènes s’est senti « trahi » par l’annonce de ce nouveau mémorandum. Cet électeur de Syriza se lasse de cette « continuité de la politique d’austérité depuis cinq ans ». Pour lui, cette grève du public est « importante et symbolique ». Il s’agit de la première grève du secteur sous le gouvernement Tsipras.Nikos manifeste depuis 5 ans. "c'est la première grève sous Tsipras, c'est symbolique" #Grève #Adedy #Grèce http://t.co/XpLTwROx8V— ElisaPerrigueur (@Elisa Perrigueur)require(["twitter/widgets"]);Un peu plus loin, Stamatina Tsoumea exprime aussi ses craintes : « J’ai été licenciée puis réintégrée sous le gouvernement Tsipras par décision de justice, en tant que gardienne dans une école. J’ai peur d’être de nouveau renvoyée. Nous allons voir chaque jour si nous pouvons reconduire cette grève. » Malgré son enthousiasme, Stamatina doute d’une forte mobilisation ce soir à 19 heures. « C’est l’été, il fait très chaud pour protester, les gens partent en vacances dans leurs villages ou sur leur île d’origine. Ils sont fatigués de la situation. »En tête du cortège, des « figures » du public sont également présentes. Les femmes de ménage du ministère des finances, licenciées sous le gouvernement Samaras (droite) puis réintégrées en avril sous le gouvernement Syriza. Pour Anna-Maria Zoumba, l’une des 595 personnes réintégrées, ce nouveau mémorandum est « mauvais pour le peuple », mais « il faut continuer à être solidaire du gouvernement ». Mardi, elle a regardé avec « compassion » le premier ministre à la télévision, lors de son allocution sur la chaîne ERT. « Alexis Tsipras est jeune, il ne savait pas sur qui il allait tomber, il a enduré beaucoup de difficultés. »Lire aussi :Alexis Tsipras : « J’assume la responsabilité d’un texte auquel je ne crois pas »Après le bruyant rassemblement de Klathmonos, les manifestants se sont lentement dirigés place Syntagma, dans une ambiance détendue. Les motivés se sont ensuite séparés pour se donner rendez-vous dans quelques heures, lors du vote crucial.« Nous sommes déjà figés depuis trois semaines »Dans le petit local aux couleurs bleues de l’Opap, à quelques mètres de la place Klathmonos, on observe ce rassemblement avec une forme de lassitude. L’Opap, la Française des jeux grecque, a elle-même été privatisée en 2013 sous l’ancien gouvernement dans le cadre du précédent mémorandum. « Je ne comprends pas cette grève. L’accord est passé c’est fini, cette grève n’apportera rien de nouveau », lâche Spyros, 36 ans, gérant de l’enseigne. « La privatisation n’a pas changé grand-chose pour nous, il n’y a pas eu de réductions de postes. Nos gains baissent, mais c’est parce que la clientèle n’est plus là. » Dans la boutique de tourisme voisine, le même discours. « Ils disent paralyser le pays avec cette grève, mais de toute façon, nous sommes déjà figés depuis trois semaines avec la fermeture des banques et le contrôle des capitaux. On ne peut plus faire de transactions. »Lire aussi :Le quotidien des Grecs dans un pays sans cashPendant ce temps-là, sur la place Klathmonos, des particuliers font la queue devant une agence Alpha Bank. C’est désormais un rituel, qui pourrait encore durer encore longtemps : « L'ouverture des banques dépend de l'approbation de l'accord, qui aura lieu dans un mois », a averti Alexis Tsipras mardi. Selon Nikolaos Georgikopoulos, économiste du centre de recherches grec Kepe, la fermeture des banques coûterait quelque 400 à 500 millions euros par mois à l’économie grecque.Elisa Perrigueur (envoyée spéciale)Journaliste au Monde 15.07.2015 à 14h40 • Mis à jour le15.07.2015 à 14h56 Le cap devrait être tenu par Areva et EDF. D’ici au 30 juillet, date prévue de la publication des comptes semestriels du groupe nucléaire, la direction de ce dernier et celle de l’électricien devraient avoir trouvé un terrain d’entente sur leur « partenariat stratégique » et le rapprochement « sera effectivement bouclé fin juillet ». C’est ce qu’a assuré, mercredi 15 juillet, Jean-Bernard Lévy, le PDF d’EDF.« Nous sommes dans les temps pour faire en sorte qu’à la fin juillet (…) nous puissions passer à la phase de mise en œuvre » de ce rapprochement, a-t-il déclaré au cours d’une audition à l’Assemblée nationale, en indiquant que les conseils d’administrations des deux groupes devraient se prononcer dans la deuxième quinzaine de juillet.Selon le schéma décidé par le gouvernement, EDF doit prendre la majorité de l’activité Areva NP, qui assure la fabrication et la maintenance des réacteurs, y compris l’EPR que le groupe nucléaire construit dans la douleur à Olkiluoto (Finlande), appelé « OL3 » par les initiés.Une acquisition « à un prix de marché »Les deux entreprises ont « largement progressé dans [les] négociations », a ajouté M. Lévy se refusant à toute indication sur le prix qu’acquittera EDF. Cet « élément central » dans les discussions doit d’abord être présenté aux organes sociaux des deux entreprises, a-t-il déclaré.Il n’a pas été beaucoup plus disert sur les deux sujets majeurs des négociations en cours : la valorisation d’Areva NP et le risque financier que représente la dérive du calendrier du chantier de l’EPR finlandais.Lire aussi :EDF-Areva : les sujets qui fâchentM. Lévy a répété que l’acquisition de la majorité de l’activité réacteurs d’Areva devrait se faire « à un prix de marché ». Pour EDF, cette activité, qui emploierait 15 000 salariés sur un total de 42 000, ne vaut que 2 milliards d’euros. Deux fois moins que ce que réclame Areva.« La somme que nous dépenserons sera compatible avec les grands équilibres d’EDF », a affirmé M. Lévy, et elle « sera le juste prix pour une société Areva NP qui (…) gagne de l’argent. »Le PDG d’EDF a par ailleurs réaffirmé que son groupe n’envisageait pas d’être exposé aux risques, évalués à de plusieurs milliards d’euros, liés au chantier d’Olkiluoto conduit par Areva.Lire aussi :Le rapprochement EDF-Areva sous l’œil critique des députés 15.07.2015 à 11h25 | Margherita Nasi (Propos recueillis par) Philippe Sabbah n’est pas un reconverti mais un observateur averti du monde de la finance. D’une bulle à l’autre, il montre en BD le milieu tel qu’il est. Après dix ans dans les salles de marché de Madrid, Paris et Hongkong, et un passage à la banque d’affaires américaine JPMorgan, il préside aujourd’hui Robeco Gestions Paris, leader néerlandais de la gestion d’actifs. Il est l’un des auteurs avec Tristan Roulot et Patrick Hénaff (dessinateur) de la trilogie Hedge Fund (Ed. Le Lombard), une série d’albums qui raconte l’ascension de Franck Carvale, petit courtier en assurance, jusqu’au plus haut niveau de la finance internationale. Un travail qui l’amuse et qui lui permet de porter un regard critique sur la finance.Un financier qui fait de la BD, c’est atypique ?Oui, mais je ne suis pas le seul. Il y a beaucoup de cumulards, des personnes qui font irruption dans le monde de la BD parce qu’ils ont un rapport technique ou professionnel qui donne au texte une profondeur et un réalisme que le scénariste tout seul ne peut pas apporter.Dans Hedge Fund, beaucoup de scènes font partie de mon vécu : le bizutage de Franck Carvale avec les fraises Tagada par exemple. Ce sont des petites anecdotes qui ne s’inventent pas et qui donnent un aperçu du milieu. Mon rôle est aussi essentiel pour donner de la précision aux opérations financières évoquées ou aux dialogues : il faut que les personnages s’expriment comme des vrais traders.Comment avez-vous basculé dans la BD ?La BD, c’est un rêve de gamin, j’en ai toujours beaucoup lu. Il y a cinq ans, j’ai fait la connaissance de Tristan Roulot dans un club d’escrime. On a sympathisé, on allait boire des bières après le sport. Il me montrait ses premiers pas dans la BD et je lui racontais ma vie dans la finance. Avant de faire de la gestion d’actifs, j’étais dans les salles de marché, alors j’ai toujours des anecdotes à raconter. Cela passionnait Tristan, qui a fini par me dire : « Pourquoi ne pas en faire une BD ? » La finance, ça jargonne, ça se donne des grands airs mais ça n’est jamais vraiment très complexe. Il faut dévoiler ce monde au grand public, et c’est ce que nous avons voulu faire en décrivant les tribulations de Franck Carvale. Les Français sont en général très mal informés en matière d’économie et, pire, de finance. Ils savent tout juste ce qu’est un taux d’intérêt. Si on peut participer à une forme de pédagogie, c’est déjà beaucoup.Comment est perçue cette activité dans votre milieu professionnel ?De manière variable. Pour le tome 1 de Hedge Fund. Des hommes d’argent [paru en 2014], j’ai renoncé à mes avances sur droits d’auteur : je n’en ai pas besoin, je ne vis pas de ça. Cela m’a permis de l’envoyer dédicacé comme cadeau à mes clients, en prenant soin de préciser que je ne touchais pas de droits dessus et qu’il n’y avait donc pas de conflit d’intérêts. Ça a été très bien pris, mais ça a aussi suscité quelques jalousies et grincements de dents. Des professionnels m’ont accusé de me faire financer le tome 1 par la boîte. Et il y a toujours quelqu’un pour me demander de manière mesquine comment je trouve le temps de m’occuper de BD en même temps que de mon travail.L’album porte un regard sévère sur la finance. Pourquoi ?Je montre le milieu tel qu’il est. Certains n’ont pas de scrupules. Pas tous, mais une grande majorité ne va pas plus loin que le profit immédiat. C’est d’ailleurs sur la capacité à générer du profit immédiat que nous sommes souvent jugés. C’est un mal dont souffre l’ensemble du système, et qui le dévie complètement. Les institutions financières ne sont pas là pour s’engraisser sur le dos des gens mais pour mettre de l’huile dans les rouages.Margherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Personne en Grèce ne se réjouit de la perspective de s’engager pour encore trois longues années sur la voie de l’austérité. Mais beaucoup sont tout de même soulagés, après avoir senti le vent d’un éventuel « Grexit ». Et s’apprêtent à accepter de nouvelles limitations à la souveraineté nationale. Toutefois, sur un certain nombre de points, les discussions à venir s’annoncent serrées et ardues.Le passage obligé par un conseil fiscal« Avec le nouvel accord qui doit être finalisé dans les prochaines semaines, la bataille du premier ministre grec Alexis Tsipras pour que son pays retrouve un semblant d’indépendance budgétaire a été totalement perdue », explique la politologue Filippa Catzistavrou.Les créanciers ont notamment imposé au chef du gouvernement et à son équipe la mise en place d’un conseil fiscal chargé d’estimer l’impact budgétaire de toute mesure que voudra prendre Athènes. « Sauf que ce conseil ne sera pas du tout indépendant comme il l’est ailleurs en Europe, mais placé sous la tutelle directe des créanciers qui pourront donc refuser telle ou telle mesure voulue par la Grèce sous prétexte qu’elle a un impact sur le budget. Cela limite totalement l’action politique qui consiste tout de même, normalement, à décider de manière souveraine où un gouvernement souhaite affecter les recettes de l’Etat », se désole la chercheuse.Lire aussi :« Délirant », « mal dosé », « irréaliste »... Des économistes jugent le plan d’aide à la GrèceSon collègue, Georges Tzogopoulos, rappelle que cette mise sous tutelle remonte déjà au premier mémorandum de mai 2010. « La seule différence c’est que les précédents gouvernements élaboraient leur action législative directement avec les créanciers. Cela ne posait jamais ouvertement de problème puisque c’était consenti par avance. Là, Syriza veut légiférer différemment et va donc se heurter à de vrais obstacles. »La remise en cause des réembauches de fonctionnaires L’accord prévoit aussi que le gouvernement grec revienne sur les mesures déjà adoptées ces derniers mois comme par exemple la réembauche de 4 000 fonctionnaires – ceux-ci seront d’ailleurs en grève, mercredi, et ont prévu de manifester – ou la mise en place d’une loi fiscale permettant aux Grecs endettés d’étaler en cent mensualités leurs dettes à l’Etat (impôts, cotisations sociales, etc..).Lors d’un entretien, mardi 14 juillet, à la télévision publique grecque, M. Tsipras a réaffirmé que son gouvernement « ne reviendrait pas sur les lois déjà adoptées » mais ferait en sorte de pouvoir « les compenser » budgétairement.Pas question, par exemple, pour le premier ministre d’annuler la réouverture de l’audiovisuel public grec ERT, fermé brutalement en juin 2013 et rouvert le 11 juin avec à la clé la réembauche d’environ 2 000 employés. « ERT se finance par la redevance donc l’impact est neutre sur le budget, les créanciers ne peuvent pas exiger de nous qu’on la ferme de nouveau », ajoute une source ministérielle.L’équilibre des coupes dans les dépenses militairesDans le secteur des dépenses militaires aussi, les choses sont sensibles. Des économies à hauteur de 200 millions d’euros sont prévues pour 2015 et de 300 millions pour 2016. Les créanciers aimeraient que ces efforts portent surtout sur les coûts de fonctionnement (salaires et volume du personnel) et non sur les achats d’armes. Une position hautement intéressée, l’Allemagne et la France étant de gros fournisseurs en armement pour la Grèce.M. Tsipras et surtout son ministre de la défense, Panos Kaménos, préféreraient eux l’inverse. Et la question a son importance, car M. Kaménos est le leader du parti des Grecs Indépendants (ANEL), l’allié de coalition de M. Tsipras qui a plus que jamais besoin de ses treize voix au Parlement alors qu’il subit des défections dans ses propres rangs.« Nous avons toujours été un petit pays sous tutelle étrangère. Cessons de nous voir plus grand que nous le sommes et nous serons peut-être plus en paix avec nous-mêmes », ironisait, mardi soir, un écrivain grec parfaitement francophone devant un parterre d’officiels lors de la soirée annuelle du 14 juillet à l’ambassade de France à Athènes.Lire aussi :En Europe, une certaine gêne s’installe face à la « mise sous tutelle » d’AthènesRéponse, cinglante d’un autre invité : « c’est avec des raisonnements comme celui-ci que l’on se retrouve avec 30 % de sa population sous le seuil de pauvreté. L’abandon de souveraineté ne sera possible que lorsque nous serons arrivés à une Europe fédéraliste équilibrée. » Un débat qui dépasse largement le seul cadre grec et agite l’Europe entière.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Le gouvernement de Pékin parviendra-t-il à stabiliser l’économie chinoise ? C’est la question qui est désormais ouvertement posée alors que la deuxième puissance mondiale traverse une phase de turbulences. Des signes positifs ont été donnés en ce sens, mercredi 15 juillet, les statisticiens faisant état d’une progression du PIB de 7 % sur un an au deuxième trimestre de 2015, un rythme similaire aux trois mois précédents, tout juste en ligne avec l’objectif fixé pour l’année et plus rapide que ne l’anticipaient la majorité des économistes. Stabilisation après quatre baisses des taux d’intérêtDans la mesure où les officiels au niveau local ont tendance à enjoliver les données qu’ils fournissent à l’administration centrale en temps de ralentissement, ces chiffres ne doivent être lus qu’à titre indicatif. Toutefois, des signes positifs n’en sont pas moins à relever. « Si la croissance réelle est quasi certainement un ou deux points de pourcentage plus basse que les chiffres officiels, il y a toutefois de bonnes raisons de penser que les dernières données reflètent une réelle stabilisation sur le terrain », résume Julian Evans-Pritchard chez Capital Economics.L’économie chinoise maintient le cap à grand renfort d’interventions de l’Etat. La banque centrale a abaissé à quatre reprises ses taux d’intérêt depuis le mois de novembre 2014, donnant un coup de pouce non négligeable à l’investissement. Après des mois de déclin de la croissance, celle-ci se stabilise tout juste en juin, à 11,4 % de progression sur un an, chiffre similaire à mai, son plus bas depuis l’année 2000. La production des usines et mines chinoises progresse de 6,8 % sur un an, une accélération par rapport aux 6,1 % enregistrés en mai.Même le porte-parole du bureau des statistiques, d’habitude des plus optimistes, fait preuve de réserve. « La reprise économique mondiale est lente et sinueuse et les fondations de la stabilisation de l’économie chinoise ont besoin d’être consolidées », a reconnu mercredi Sheng Laiyun. De son côté, le premier ministre, Li Keqiang, assure que l’Etat continuera de procéder à des ajustements mais de manière « plus précise et efficace ».Sale temps à la Bourse de ShanghaïUn autre facteur est venu appuyer la croissance ces derniers mois : une hausse d’activité des traders du fait de la rapide ascension de la Bourse de Shanghaï, qui a contribué à la bonne performance du secteur des services en gagnant 154 % sur l’année courant jusqu’au 12 juin. Ce trop-plein de confiance était éminemment politique. Les petits porteurs entrés un à un pour profiter de cette aubaine et qui, pour les plus tardifs, eurent à peine le temps de gagner avant de perdre, parlaient avec enthousiasme il y a quelques semaines encore du « Xi dada niu shi », le « marché boursier haussier de tonton Xi », en référence au président Xi Jinping, qui faisait des miracles pour leurs pécules. L’expression traduisait une foi aveugle en la puissance de l’Etat-parti qui, par le biais des grandes entreprises étatiques, devait doper une nouvelle fois la croissance, comme il a su le faire par le passé.Mais l’émergence de doutes sur l’intention du gouvernement d’en faire davantage, cumulée à l’annonce par le régulateur de restrictions sur la pratique des « appels de marge », consistant à réaliser des gains en Bourse sur des fonds empruntés, ont mis fin à la fête. En un mois, la place de Shanghaï a perdu 25 % de sa valeur. Craignant que le marché ne dévisse encore plus sérieusement, l’Etat a employé les grands moyens, une intervention tournée en dérision sous le terme « guojia dui », littéralement « l’équipe nationale ».Car Pékin a envoyé la cavalerie lourde, exigeant explicitement des courtiers qu’ils soutiennent le marché. Le régulateur a rebroussé chemin sur le problème des appels de marge reposant sur l’endettement et a interdit en revanche aux gros investisseurs détenant plus de 5 % des parts d’une entreprise ainsi qu’aux patrons de se séparer de leurs actions au cours des six mois à venir. Plus de 1 200 entreprises ont également suspendu temporairement leur cotation pour tenter d’échapper à la baisse.Surtout, l’Etat a recours à des méthodes d’habitude réservées aux militants des droits de l’homme, menaçant d’enquêter sur les investisseurs pariant sur la baisse. Le ministère de la sécurité publique, c’est-à-dire la police, a dit le 9 juillet avoir ouvert des enquêtes sur plus de dix individus ou institutions accusés de miser « malicieusement » sur les pertes de grands groupes. « Beaucoup de Chinois se focalisent sur leurs économies davantage que sur la politique, et là, le gouvernement y a vu un risque qu’ils perdent confiance, d’où le recours à l’appareil sécuritaire », juge un journaliste d’une grande rédaction locale.L’avenir des réformes en questionCes méthodes mettent directement en cause le principal engagement pris par Xi Jinping en novembre 2013, un an après son ascension à la tête du Parti communiste : laisser le marché jouer un rôle « décisif ». « Porter secours à la Bourse renverse l’orientation vers des réformes en faveur du marché. Le gouvernement y risque sa réputation, et pour très peu car ces mesures se révèlent inefficaces », juge l’économiste indépendant Andy Xie.Ces questions s’inscrivent dans un certain flottement autour de l’agenda économique du secrétaire du parti unique, après un enthousiasme initial. Si, sous ses auspices, la Chine avance sur des dossiers majeurs tels que la convertibilité du yuan et la libéralisation du crédit bancaire, peu de choses concrètes ont pour l’heure été réalisées sur la réduction du rôle du secteur public qui aujourd’hui domine au détriment du privé, et notamment sur la réforme des entreprises d’Etat.Certaines rumeurs ont un temps évoqué de nouveaux regroupements pour former d’encore plus gros champions étatiques puissants à l’international mais rien de concret à part pour deux producteurs de trains à grande vitesse, qui ont fusionné.Or il s’agit là d’un chantier économique majeur sur lequel la Chine est attendue au tournant. « La Chine est hautement compétitive, à la différence de certaines économies occidentales en difficulté. Son problème est que le gouvernement occupe trop de place et gâche d’importantes ressources. Avec les entreprises d’Etat, il dépense la moitié de l’argent dans l’économie, donc quelle que soit la compétitivité des ouvriers chinois, ce gâchis retient la croissance », fait valoir M. Xie.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.07.2015 à 10h01 • Mis à jour le15.07.2015 à 10h55 | Martin Untersinger //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique Les monnaies complémentaires, un rempart contre le capitalisme financier ? Vincent Safrat, l’éditeur des pauvres Conversation avec Nathalie Kosciusko-Morizettous les articles de la thématiqueLe Monde publie une série d’été sur les idéologues de la Silicon Valley. Peter Thiel est l’une des personnalités les plus écoutées de la Silicon Valley. Son parcours l’a transformé en modèle pour les milliers d’entrepreneurs qui rêvent de changer le monde depuis leur enclave californienne. Cet Américain, né en Allemagne en 1967, a fondé PayPal, le système de paiement en ligne, en 1998. Sa revente, quatre ans plus tard pour 1,5 milliard de dollars (910 millions d'euros) le fait passer du statut de geek à celui d’icône et la fortune qu’il en retirera lui permettra de se transformer en argentier de la Silicon Valley. Avec deux fonds d’investissement, il place des capitaux dans de multiples entreprises. L’une d’elle le rendra encore plus riche : il est le premier investisseur extérieur de Facebook et sa mise de départ, 500 000 dollars, a été multipliée par plus de 3 000.Peu convaincu par le WebPourtant, à l’inverse de beaucoup au sud-ouest de la baie de San Francisco, Peter Thiel n’est pas franchement convaincu par l’écosystème du Web et de ce qu’on y a créé jusqu’ici. Prenez Twitter par exemple : « Ce ne sera sans doute pas suffisant pour amener l’humanité à un niveau supérieur », euphémisait-il dans le Financial Times. Il en a fait le slogan, très médiatique, de Founders Fund, son fonds d’investissement : « On voulait des voitures volantes, on a eu 140 caractères. » Dans le New Yorker, il reconnaissait ne s’être mis à Facebook et aux SMS que récemment.Peter Thiel se distingue en effet de nombre de techno-béats qui peuplent le nord de la Californie. Pour lui, « le futur de la technologie n’est pas déterminé ». Il faut donc « résister à l’utopie technologique, l’idée que la technologie a un élan et une volonté propre » et lui imprimer la volonté individuelle et entrepreneuriale, seule à même de donner naissance à la « machinerie de liberté à même de rendre le monde sûr pour le capitalisme ».Pour autant et comme beaucoup de ses pairs, Peter Thiel est convaincu que la technologie est la recette pour résoudre les grands problèmes auxquels fait face l’humanité. Il regarde davantage vers l’espace, les biotechnologies ou l’énergie. C’est en tout cas dans ces domaines que se concentre Founders Fund.Intellectuel de droitePolitiquement, Peter Thiel dénote dans une Silicon Valley qui penche plutôt côté démocrate. Car en plus d’être entrepreneur, M. Thiel est aussi devenu une des voix qui comptent dans le paysage intellectuel de la droite américaine.Diplômé de philosophie à Stanford, grand admirateur de l’Académicien français René Girard et de sa théorie du désir mimétique, il débat régulièrement avec des philosophes et a été, dans sa jeunesse, un des meilleurs joueurs d’échec des Etats-Unis.Marc Andreesen, autre poids lourd de la Silicon Valley lui reconnaît, dans Fortune, une véritable aura intellectuelle :« C’est difficile de côtoyer Peter et ne pas penser “je dois devenir plus intelligent”. Lorsqu’il est question de philosophie, d’histoire, de politique, du destin de l’humanité, Peter a beaucoup élevé le débat. Avant lui, peu de gens réfléchissaient à ces questions. Les gens se demandaient plutôt quelle était la dernière nouveauté en matière de puce informatique. »Peter Thiel se dit libertarien. Cette philosophie, qui prône le rétrécissement maximal de l’Etat et la primauté absolue de la liberté individuelle, a les faveurs de plus en plus d’entrepreneurs de la Silicon Valley.Pensée libertarienneDès sa scolarité à Stanford, il défend la liberté absolue d’expression (quitte à venir au secours d’un élève proférant des insultes homophobes ou les auteurs d’un tag sexiste) dans The Stanford Review, un journal étudiant profondément libertarien.Ce passage à Stanford – où il rencontre certains de ses plus proches amis – est crucial dans le cheminement intellectuel de M. Thiel. Ce dernier et ses comparses « se sont transformés en quelques années en un réseau d’entrepreneurs très proches qui ont créé des business de plusieurs milliards de dollars, en utilisant les idées, l’éthique et les réseaux qui se sont noués à la Stanford Review » écrivait fin 2014 le New York Times.La pensée libertarienne de M. Thiel atteint son apogée à la fin des années 2000. Sur le site Web du think tank libertarien Cato Institute, il publie « L’éducation d’un libertarien ». Ce texte, très dense, articule le cœur de sa pensée :« Je ne crois plus que la liberté et la démocratie soient compatibles. […] Je reste attaché, depuis mon adolescence, à l’idée que la liberté humaine authentique est une condition sine qua non du bien absolu. Je suis opposé aux taxes confiscatoires, aux collectifs totalitaires et à l’idéologie de l’inévitabilité de la mort. »Avec PayPal, qu’il crée en 1998, il avait déjà mis ces idées en pratique. Ce qui est devenu un moyen de paiement est initialement conçu pour devenir une monnaie alternative, « libre de tout contrôle gouvernemental », comme il l’écrit lui-même une décennie plus tard, un des idéaux les plus importants de la cosmogonie libertarienne. Ironiquement, quelques années plus tard, l’entreprise cédera aux pressions du gouvernement américain et coupera les vivres au site Wikileaks.Il finance des projets un peu fousIl poursuit plus tard son engagement, en finançant le libertarien Ron Paul lors de la primaire républicaine en vue de l’élection de 2008 et certaines têtes de ponts du Tea Party en 2012.Il finance également des projets un peu fous, comme le Seasteading Institute, qui entend développer des cités flottant dans les eaux internationales, hors de portée des velléités de taxation et de contrôle gouvernementaux.Le diplômé de Stanford dénonce régulièrement le système universitaire, qu’il estime tuer dans l’œuf l’innovation. C’est ainsi qu’il finance de jeunes étudiants pour qu’ils quittent l’université et se consacrent à leurs entreprises.Il contribue également à la Singularity University, un organisme entre université, think tank et fonds d’investissement à la recherche de la prochaine rupture technologique majeure, et à la fondation Methuselah (Mathusalem), qui cherche à repousser l’âge de la mort. Son argent va aussi à Aubrey de Grey, un des gourous du transhumanisme, qui considère que le premier homme qui vivra 1 000 ans est déjà né.Utopie post-politiqueMalgré cette aura intellectuelle certaine et ses dons à des personnalités politiques, Peter Thiel dit détester la politique. Plutôt que de s’engager dans le débat public traditionnel, il se voit davantage comme un « athée politique » et imagine le salut dans un monde post-politique. « Au mieux, la politique est plutôt mauvaise, et au pire, elle est affreuse. Je pense que ce serait bien si nous avions un monde moins politique » expliquait-il au New Yorker. Sur le site du Cato Institute, il développait déjà cette idée :« La question principale est de savoir comment s’échapper [vers la liberté] non pas via la politique, mais au-delà. […] Nous sommes dans une course à mort entre la politique et la technologie. […] La politique, c’est interférer avec la vie des autres sans leur consentement. » Retrouvez le portrait d’Elon Musk, le capitaine d’industrie qui veut mourir sur Mars.Changer le monde : c’est le thème de l’édition 2015 du Monde Festival qui a lieu les 25, 26 et 27 septembre à Paris avec Evgeny Morozov, Thomas Piketty, Anne Hidalgo, Emmanuel Macron, Matthieu Ricard, Jordi Savall… Comment réguler Internet ? Va-t-on vers la fin de la croissance ? Quels contre-pouvoirs à la civilisation numérique ? La musique peut-elle changer le monde ? Retrouvez le programme sur Le Monde Festival.Martin Untersinger y animera une conversation avec Evgeny Morozov. S’inscrire ici. Martin Untersinger Pierre Breteau, Maxime Vaudano et David Revault d'Allonnes François Hollande n’est pas parvenu à réduire le déficit budgétaire dans les proportions et les délais annoncés lors de sa campagne présidentielle de 2012, mais il a respecté les rythmes prévus dans les économies de fonctionnement du palais de l’Elysée. La dotation budgétaire de la présidence, c’est-à-dire l’argent que l’Etat lui alloue, en baisse, a atteint en 2014 la barre symbolique des 100 millions d’euros, une année avant l’objectif qui avait été fixé.Le rapport rendu mercredi 15 juillet à François Hollande par Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes, en atteste : « La Cour a pu observer la poursuite des efforts engagés pour ramener les dépenses, comme vous l’avez souhaité, dans la limite d’un montant maximum de 100 millions d’euros. » #container_15365303176{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_15365303176{ height:400px; } #container_15365303176 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_15365303176 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_15365303176 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_15365303176 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La dotation budgétaire de l'ElyséeEn 1998, les "fonds spéciaux" qui complétaient le budget de la présidence sont supprimés par le gouvernement Jospin et réintégrés au budget officiel.En 2008, 800 fonctionnaires de l'Elysée payés par leur administration d'origine sont mis à la charge de l'Elysée.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_15365303176", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#285a82","#285a82","#285a82","#285a82","#285a82","#285a82","#285a82","#285a82","#285a82","#285a82","#285a82","#285a82","#285a82","#285a82","#285a82","#285a82","#28beaa"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, /*labels: { items:[{ html: '', align: 'center', style: { left: '0px', top: '175px', fontWeight: 'bold', fontFamily: 'arial', maxWidth: '50px' } },{ html: '', align: 'center', style: { left: '00px', top: '30px', fontWeight: 'bold', fontFamily: 'arial', maxWidth: '50px' } }], },*/ subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { enabled: true, formatter: function() { return Highcharts.numberFormat(this.y/1000000, 1) }, x: 0, rotation: 0, style:{ fontWeight: 'normal', fontFamily: 'arial' } }, connectNulls:true, colorByPoint: true, stacking:null, pointPadding: 0.2, groupPadding: 0, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, min:0, showLastLabel: false, labels: { enabled: true, formatter: function(){ return this.value/1000000+" M€" } }, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: 100, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:[1994,1997,1998,2000,2001,2003,2004,2005,2006,2007,2008,2009,2010,2011,2012,2013,2014], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: 1, rotation: -90, format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#F19300", width: 3, value: 2.5, label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } },{ color: "#821400", width: 3, value: 9.5, label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ {name: 'Dotation budgétaire', data: [3300000,7780000,13730000,15800000,17520000,30900000,31000000,31900000,32383000,35111000,109992140,112335666,112533700,110052726,102899893,101233252,100000000], /*color: '#28BEAA'*/}], tooltip: { useHTML: true,{point.key}',{series.name} : {point.y} €',', shared: true, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}L’Elysée, pour la deuxième année de plein exercice de la présidence Hollande, a donc dépensé une dizaine de millions d’euros de moins qu’à la fin du quinquennat Sarkozy. Pour expliquer cette baisse, la Cour des comptes met en avant une maîtrise des charges courantes et « un recours accru à des modalités d’achats plus économes ». Les achats de marchandises sont en recul de 10 %, particulièrement grâce à des approvisionnements moins gourmands en « fluides » (- 16 %) et en « matériels divers » (- 20 %).Des économies sur tous les postesPoste important, le coût des « déplacements, missions et réceptions » a baissé de 7 %. Sur ce point, la Cour salue, « outre le moindre nombre de déplacements, un usage plus rigoureux des moyens aériens » par la présidence, qui a regroupé certaines destinations de voyages, limité le volume des délégations et le recours à l’avion de secours qui suit généralement l’Airbus présidentiel. Résultat : « Le coût moyen d’un déplacement à l’étranger s’établit à 242 900 euros, en baisse de 16,9 % par rapport à 2013. » #container_14368921764{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14368921764{ height:400px; } #container_14368921764 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14368921764 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14368921764 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14368921764 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les frais de déplacements, missions et réceptionsSource : Cour des comptes(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Il ne faut cependant pas voir là un implicite satisfecit adressé à la « présidence normale » : les magistrats battent en brèche l’idée selon laquelle les déplacements en train seraient plus économiques que l’avion : « L’avantage économique d’un trajet en train ne présente pas un caractère systématique et il devrait être apprécié en fonction de chaque déplacement. » Voilà qui tombe à pic pour le chef de l’Etat, qui avait quelque peu oublié depuis son entrée à l’Elysée sa promesse de privilégier le train à l’avion…De leur côté, les dépenses de communication (publicité, publications et relations publiques) sont également en baisse de 5 %. La Cour confirme au passage que l’Elysée n’a toujours pas commandé de sondages ou fait appel à un cabinet de conseil depuis 2012, conformément à l’engagement du candidat Hollande. Les frais de poste et de télécommunications ont eux aussi été réduits (- 7 %). La Cour préconise également le recours aux appels d’offres pour réduire la facture chez les pépiniéristes.Une baisse constante des effectifs depuis 2007Mais ces économies sont surtout dues à une « nouvelle réduction des effectifs », les dépenses « au titre de la rémunération des personnels » constituant, à hauteur de 68,2 %, l’essentiel du budget. Le palais employait 836 personnes fin 2013, et seulement 806 fin 2014.Sur le plan social, le rapport de la Cour des comptes se veut d’ailleurs nettement moins positif. Celui-ci pointe « le recours très excessif, au regard du droit en vigueur, aux heures supplémentaires », déplore que le sujet ne soit « pas encore réglé » et épingle précisément quelques cas problématiques dans leur gestion : « Calcul sur un nombre d’heures peu vraisemblable », « comptabilisation indue d’heures supplémentaires pour des agents en déplacement ou militaires », « très fort dépassement des plafonds autorisés ». Résultat probable de ces pratiques : sur un an, les charges sociales payées par l’Elysée grimpent de 4,7 millions d’euros, compensant presque les quelque 5 millions d’euros économisés en salaires et traitements. #container_14368925726{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14368925726{ height:400px; } #container_14368925726 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14368925726 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14368925726 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14368925726 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les effectifs du personnel de l'ElyséeSource : Cour des comptes(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14368925726", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Personnels", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1051 ], [ "", 1031 ], [ "", 960 ], [ "", 904 ], [ "", 882 ], [ "", 858 ], [ "", 836 ], [ "", 806 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Autre reproche formulé par la Cour des comptes : « Le contrôle interne est encore embryonnaire (…). Il apparaît indispensable que soit mis en œuvre, le moment venu, un contrôle interne budgétaire adapté aux besoins des services de la présidence. » A l’Elysée, on ne partage pas entièrement ce que dit la Cour sur ce point. « On considère que c’est déjà fait, via un visa a priori du chef de service budgétaire », estime un conseiller du président qui, au-delà de ce détail technique, préfère se féliciter, à la lecture du rapport, du fait que « la maison soit tenue ».Parcourir les donnéesCliquez ici pour accéder aux chiffres utilisés pour cet article au format tableurPierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel Punitif, bancal, risqué. Alors que sa version finale n’est pas encore adoptée, les économistes sont nombreux à s’interroger sur les chances de succès du compromis conclu entre Athènes et ses partenaires européens lundi 13 juillet. Et, en particulier, sur sa capacité à relancer vraiment la croissance grecque. « Certains volets sont prometteurs, mais je suis très pessimiste quant à l’impact réel qu’il aura sur l’économie grecque », analyse Gabriel Sterne, économiste chez Oxford Economics et ancien du Fonds monétaire international (FMI).En échange d’un troisième plan d’aide de 86 milliards d’euros, Athènes s’est engagée à adopter, mercredi 15 juillet, un ensemble de mesures draconiennes : réforme des retraites, hausse de la TVA, privatisations… Sous réserve que l’accord soit adopté par les autres pays membres de la zone euro, la Grèce devra également instaurer un mécanisme de coupes automatiques dans les dépenses publiques si les objectifs budgétaires ne sont pas tenus.Suivez les évènements de la journée en direct sur notre liveEnfin, les institutions partenaires (l’ex-« troïka », FMI, Banque centrale européenne, Commission européenne) auront un droit de regard sur les législations-clés votées par le pays. Une ingérence qu’une partie de Syriza et de la gauche européenne qualifie d’une intolérable « mise sous tutelle ».Un point de vue partagé par nombre d’experts. Pourtant, ce programme présente au moins deux avantages, jugent-ils. D’abord, il a écarté la menace imminente du « Grexit ». « Il comporte également nombre de réformes structurelles susceptibles de renforcer positivement l’économie grecque », ajoute Diego Iscaro, économiste chez IHS Global Insight. A l’exemple de l’ouverture des professions protégées ou de la lutte contre la corruption.Lire aussi :Grèce : les raisons derrière l’ultimatum du FMI sur la detteDes effets positifs, mais à long termeL’ennui, c’est que l’effet positif sur la croissance de telles réformes ne se ferait pas ressentir avant des années. Or, le plan comporte également des mesures qui, à court terme, auront un effet très négatif sur l’activité. Au total, les hausses de taxes et baisses de dépenses publiques représentent en effet une contraction budgétaire de plus de 6 milliards d’euros en 2015 et 2016, soit 3,4 % du produit intérieur brut (PIB). « Un objectif délirant, d’autant que la Grèce est retombée en récession fin 2014 », commente Eric Dor, économiste à l’Iéseg.Paradoxalement, ces mesures de rigueur contribueront donc, dans un premier temps, à augmenter le poids de la dette publique dans le PIB (177 % aujourd’hui), puisque ce dernier continue de se contracter. « Ce plan reproduit les mêmes erreurs que les précédents, avec une austérité très mal dosée : la “troïka” n’a rien appris », regrette M. Iscaro. En 2013, le FMI avait pourtant lui-même reconnu avoir sous-estimé l’impact récessif des mesures de rigueur demandées. « Mon angoisse est que ce plan prolonge l’agonie de l’économie grecque au lieu de l’écourter », assène M. Sterne.D’autant que celui-ci s’applique dans un contexte plus délicat encore qu’en 2010 ou 2012. « Les banques sont fermées et au bord de l’asphyxie, les PME n’ont plus accès à aucun financement, la méfiance des investisseurs envers la Grèce n’a jamais été aussi élevée », explique Ludovic Subran, chez Euler Hermes. Et le risque du « Grexit » occupe de nouveau tous les esprits.Lire aussi :En attendant le plan de sauvetage, la Grèce cherche d’urgence une bouéeUn objectif « irréaliste » pour les privatisationsLe doute des économistes porte également sur la création d’un fonds de privatisation. Selon l’Eurogroupe, son objectif sera d’engranger 50 milliards d’euros : 25 milliards serviront à restructurer les banques, tandis que les 25 autres iront au service de la dette et aux investissements. « Cette cible de 50 milliards d’euros est irréaliste et inatteignable, car les prix des actifs privatisables ont beaucoup chuté avec la récession », commente M. Iscaro. Une analyse partagée par le FMI lui-même. « Sans parler de la lenteur du système judiciaire et des fortes résistances, notamment des syndicats, qui freineront chaque projet de privatisation », ajoute M. Iscaro.Lenteur, résistances, opposition… L’application des réformes demandées par les institutions européennes se heurtera au même genre d’obstacles. Leur adoption par le Parlement grec ne suffira en effet pas à garantir leur mise en œuvre sur le terrain. « C’est l’un des problèmes les plus complexes à résoudre auquel est confrontée la Grèce », explique M. Sterne. Surtout : après six ans de douloureux sacrifices, la tolérance du peuple grec à accepter de nouveaux efforts est très affaiblie.Reste une question-clé : l’accord permettra-t-il, à terme, de restaurer la soutenabilité de la dette publique hellène ? L’Eurogroupe s’est engagé à envisager, si nécessaire, d’allonger la maturité des obligations détenues par les créanciers publics. Mais pas à réduire son montant. « Pas sûr que cela suffise », redoutent les analystes de RBS.Le FMI lui-même ne dit pas autre chose. Dans un document transmis samedi 11 juillet aux dirigeants européens, qui a fuité mardi 14 juillet dans la presse, le Fonds estime que la dette est « totalement non viable » et devrait frôler les 200 % du PIB d’ici deux ans. Dans tous les cas, une chose est sûre : l’économie grecque, exsangue, ne se relèvera pas avant de longs mois.Lire aussi :Trois futurs sujets de tension entre Athènes et ses créanciersMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent Et revoilà la « libération fiscale ». Comme chaque année, plusieurs médias ont repris le communiqué de presse envoyé par l’institut Molinari, think tank libéral franco-belge, ou par l’association Contribuables associés, qui calculent tous deux cet indicateur censé matérialiser le nombre de jours de l’année où l’on travaillerait « pour l’Etat » avant de commencer à travailler « pour soi ».Précisons-le d’emblée : le niveau de la dépense publique est élevé en France, de même que celui de la fiscalité. Ce fait est confirmé par une foule d’études et de chiffres « sérieux », et il ne s’agit pas ici de le contester. En revanche, le « jour » évoqué par les deux instituts libéraux ressort d’une méthodologie partiale et peu rigoureuse. Explications.1. Calculs alambiqués et résultats similairesCette année, la « libération » intervient le 29 juillet, selon Molinari. Mais Contribuables associés, autre association de lobbying de même tendance, donne quant à elle la date du 27. Pour Molinari, on a donc un jour de plus que l’an dernier, quand Contribuables donne la même date (et deux jours de moins qu’en 2013). #container_14381560945{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14381560945{ height:500px; } #container_14381560945 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14381560945 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14381560945 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14381560945 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }"Jour de libération fiscale" en France selon deux calculsEn nombre de jours dans l'année avant la "libération"(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14381560945", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Contribuables ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 197 ], [ "", 195 ], [ "", 196 ], [ "", 209 ], [ "", 203 ], [ "", 206 ], [ "", 210 ], [ "", 208 ], [ "", 208 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Contrepoints / Molinari", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 207 ], [ "", 208 ], [ "", 207 ], [ "", 209 ], [ "", 210 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Les deux organismes ont deux méthodes de calcul très différentes, pour arriver à un résultat sensiblement identique.Contribuables associés : une règle de trois Sous l’appellation « libération fiscale », Contribuables avoue volontiers mesurer en réalité le poids de l’Etat dans l’économie, et donc la dépense publique, pas le niveau des prélèvements obligatoires. La plupart des économistes utilisent un ratio simple pour mesurer le poids de la dépense publique : son niveau rapporté au produit intérieur brut (PIB). Selon Eurostat, l’organisme statistique européen, la France est passée de 56,8 % en 2012 à 57,2 % en 2014, dernier chiffre disponible.On peut tout à fait convertir ce taux en jour de l’année, il suffit d’une simple règle de trois pour ramener un ratio sur 100 à un autre sur 365. C’est ce que fait Contribuables associés. On a ainsi, selon ce calcul, « perdu » deux jours entre 2012 et 2014.Molinari : un calcul complexe Molinari préfère procéder différemment, pour arriver à un résultat sensiblement proche :il commence par déterminer un « salaire complet » : le salaire brut du salarié, augmenté des cotisations patronales payées par son entreprise (partant du postulat que celle-ci les reverserait au salarié si elle n’avait pas à les payer pour lui) ;Il fait ensuite le rapport entre ce « salaire complet » et l’addition des cotisations patronales et salariales, de l’impôt sur le revenu (payé par les ménages, donc) et de la TVA (sur la consommation), à partir d’une série d’estimations « moyenne » (voir plus bas), ce qui lui permet d’obtenir un « taux de socialisation et d’imposition réel » ;Il suffit ensuite d’une règle de trois pour convertir ce pourcentage en jour de l’année. Et revoilà notre « jour de libération fiscale », augmenté d’une équation un peu plus compliquée, mais qui parvient à des chiffres très proches du calcul de Contribuables associés. #container_14381614827{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14381614827{ height:500px; } #container_14381614827 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14381614827 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14381614827 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14381614827 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Comparaison des mesures de poids de la fiscalitéUne simple règle de trois à partir du ratio de dépenses publiques ramené au PIB donne une valeur proche des calculs des deux instituts(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2. Un indicateur de la dépense publique, pas de la fiscalitéA quoi sert cet indicateur ? Tout simplement, et ses concepteurs comme ses promoteurs l’avouent volontiers, à rendre plus « concret » et plus « parlant » le poids des dépenses publiques dans le PIB. Donner une date, un jour précis, est plus concret que de donner un pourcentage.Mais la dépense publique n’est pas la fiscalité des ménages. Si l’Etat se finance essentiellement par l’impôt, celui-ci n’est pas prélevé que sur les revenus des individus, mais aussi sur les entreprises et via diverses taxations (sur les plus-values, les bénéfices, les successions, etc.). Or le « jour de libération fiscale » se place du point de vue du contribuable, à qui il montre pourtant autre chose que ce qu’il dit : il matérialise ce que l’Etat dépense, pas ce qu’il prend aux salariés.Issu des milieux libéraux et libertariens américains, promu par Milton Friedman, « pape » du libéralisme économique moderne, ce chiffre a pour but explicite de démontrer la « nocivité » supposée de la dépense publique. Pourtant, ce calcul en jour n’est utilisé par aucune étude économique sérieuse, et quasiment jamais repris en dehors de la presse estivale. Lire aussi : Le jour de libération fiscale est-il un indicateur sérieux ?Et pour cause : s’il revêt un caractère symbolique fort, figurant ainsi « l’oppression » de l’Etat « spoliateur » sur le salarié, il est en réalité bourré de biais qui le rendent peu fiable.3. Une série de biais- La dépense publique n’est pas la fiscalité des individus. On l’a vu, Molinari effectue un calcul complexe pour parvenir à un résultat sensiblement proche de ce qu’on obtient en ramenant la part des dépenses publiques dans le PIB en base 365 et non 100. Or, la dépense publique représente ce que l’Etat et ses agents dépensent dans l’année, non ce qu’ils prélèvent. On l’a dit, la dépense publique n’est pas équivalente à la fiscalité payée par les ménages.Il est pourtant tout à fait possible, si on aime représenter les choses en jours de l’année, de calculer un « jour de libération » en faisant une règle de trois à partir d’un indicateur connu, celui du taux de prélèvements obligatoires rapporté au PIB. Voici ce que cela donne pour la France et pour la période 2007-2012 (dernières données disponibles) : #container_14381654291{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14381654291{ height:500px; } #container_14381654291 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14381654291 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14381654291 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14381654291 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Un autre calcul du "jour de libération"En prenant non l'agrégat dépense publique / PIB mais recettes fiscales / PIB, on peut calculer un autre "jour"(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Traduit en dates, on passe, avec ce calcul, du 7 au 12 juin en cinq ans pour le « jour de libération ». Notre calcul est tout aussi rationnel que celui de Contribuables, voire plus, puisque nous avons ici pris le montant des recettes fiscales ramené au PIB.- Toutes les taxes ne se valent pas. Second biais de taille : la tromperie sur qui est taxé. En effet, notre « jour de libération » est supposé matérialiser la part de revenu « accaparée » par l’Etat (et ses administrations, comme la sécurité sociale). On l’a vu, ce qu’il mesure en réalité, c’est le poids de la dépense publique. Mais il ne tient pas non plus compte d’un autre effet de bord : tous les agents économiques n’ont pas la même fiscalité ; or, cet indicateur agrège ce que payent entreprises, ménages et consommateurs dans un même ratio.C’est pour cela que Molinari effectue son calcul complexe, qui mélange TVA (payée sur chaque bien acheté, à des taux variables suivant la nature du bien et de l’acheteur), impôts sur le revenu (payés par les ménages en fonction de critères comme le nombre d’enfants à charge), cotisations sociales (payées par le salarié ou l’employeur)…On mélange donc ici trois types d’imposition très différents, pour en réalité comptabiliser un poids de la dépense publique dans l’économie. Alors qu’il serait, là aussi, possible de calculer un vrai « jour de libération » pour les individus en ne comptant que les taxes payées par les ménages.- De quel contribuable parle-t-on ? Troisième problème : nulle part Contribuables ou Molinari ne précisent qui est notre « contribuable » enfin libéré, délivré de son fardeau fiscal : combien gagne-t-il ? Combien a-t-il d’enfants à charge ? Est-il salarié, indépendant ?Bref, on ramène tout à une moyenne, qui « écrase » les écarts, pourtant capitaux. Si on se penche sur le détail de l’étude de Molinari, on constate d’ailleurs qu’elle évoque un « salarié moyen ».Selon Molinari, le salarié « lambda » gagne 36 980 euros brut par an, soit 3 081 euros mensuels. Ce qui donne un net de 2 373 euros. Or, le salaire moyen en France est de 2 128 euros pour un temps plein dans le privé. La médiane, elle, est à 1 712 euros.Toujours selon Molinari, ce salarié moyen est imposé sur le revenu à hauteur de 2 400 euros. Pourtant, une rapide simulation permet de constater qu’une telle taxation correspond à un célibataire sans enfants. Un ménage comptant deux salariés gagnant cette somme et trois enfants, par exemple, payera autour de 2 500 euros au total, soit 1 250 euros pour chaque salarié.Même raisonnement pour la TVA : le modèle de Molinari compte 1 648 euros de TVA par an pour son salarié « moyen ». D’où provient ce chiffre ? L’institut ne le précise pas. Il se contente d’indiquer qu’il estime des frais de logement à 35 % du revenu disponible, et calcule la TVA sur la moitié des sommes restantes, ce qui reste vague.En réalité, un tel indicateur ne serait envisageable que s’il permettait à chacun de calculer son propre « jour de libération », afin d’éviter les effets de moyenne.- La notion de dépense contrainte. Quatrième biais : le raisonnement des libéraux qui usent de ce « jour de libération » est le suivant : lorsque j’ai fini de « payer pour l’Etat », je peux enfin utiliser librement mon argent.Mais ce postulat est attaquable : suis-je « libre » de ne pas payer ma facture d’électricité, par exemple ? Prenons un cas simple : parmi les dépenses de l’Etat figure l’éducation. Si celle-ci était intégralement privatisée, on imagine que la « libération fiscale » interviendrait plus tôt. Pourtant, les parents devraient intégrer à leur comptabilité l’argent nécessaire à payer l’école de leurs enfants.Autre exemple : avec ce raisonnement, tout propriétaire ayant emprunté pour acheter son logement pourrait calculer un « jour de libération du prêt bancaire », et tout locataire un « jour de libération du loyer ». Si vous gagnez 2 000 euros par mois et payez 600 euros de loyer, par exemple, vous serez « libéré » le 19 avril. Ce qui n’a aucun sens.- On paye pour un service. Dernier biais, de fond : cet indicateur ne tient absolument pas compte de ce qu’on reçoit de l’Etat en échange de son argent. Il n’agrège que les taxes et impôts, mais ne décompte aucunement ce que les individus peuvent recevoir de l’Etat, comme les allocations familiales, par exemple, ou les aides au logement. Selon la CAF, pourtant, près de 30 millions de personnes bénéficient de ses prestations.Ces « transferts sociaux », selon leur appellation officielle, sont l’argent que l’Etat reverse à divers acteurs, et contribuent grandement à diminuer le taux « nominal » de taxation. Or ils ne sont pas comptabilisés dans les études de Contribuables associés ou Molinari. De même, l’étude n’intègre aucunement la qualité des services de l’Etat, ni la contribution de ceux-ci à la croissance économique et à l’activité.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard Vincent Bolloré est intervenu en mai pour empêcher la diffusion sur Canal + d’un documentaire d’investigation sur le Crédit mutuel, affirme Mediapart mercredi 29 juillet. Mi-mai, le premier actionnaire de Vivendi, maison-mère de la chaîne cryptée, a téléphoné au directeur général de Canal +, Rodolphe Belmer (limogé depuis), et aurait invoqué ses liens avec Michel Lucas, le patron du Crédit Mutuel, écrit le site, qui précise que le magazine Society a évoqué l’affaire.Dans le reportage, initialement destiné à l’émission Spécial Investigation, la banque est accusée de favoriser des pratiques d’évasion fiscale de ses clients, ajoute Mediapart.Contacté, Vivendi ne fait pas de commentaire, selon le site. « C’est un problème citoyen »« L’intervention de Vincent Bolloré pour empêcher la diffusion du documentaire que nous préparions ne fait pas de doute », affirme au Monde Jean-Pierre Canet, qui a supervisé le sujet en tant rédacteur en chef de KM, la société dirigée par Renaud Le Van Kim qui produisait aussi le Grand Journal sur Canal +, en tout cas jusqu’à ce que Vincent Bolloré lui retire ce dossier en juillet.« Cette affaire pose une question plus vaste : la concentration dans les télévisions privées est-elle un risque pour l’investigation ? Si l’enquête n’est possible que sur le service public, cela réduit beaucoup les choses, pense M. Canet, qui a auparavant été rédacteur en chef deux ans de Cash Investigation, l’émission d’Elise Lucet sur France 2, produite par Premières lignes. C’est un problème citoyen, d’autant plus que Canal + a construit sa réputation sur l’indépendance. » Barré sur Canal +, le documentaire a selon Mediapart trouvé une diffusion sur France 3 pour cet automne.M. Bolloré est proche de M. Lucas, qui fait comme lui partie du Club des trente, un rassemblement de patrons bretons, pointe Mediapart, qui ajoute que Vivendi a choisi le Crédit mutuel comme banque conseil dans le récent rachat de la société d’édition de Canal +.Lire notre enquête :« Guignols », « Grand journal », coûts : Bolloré secoue Canal+La reprise en main musclée de Canal + par Bolloré Si les faits sont antérieurs, cette polémique s’ajoute à celle qui est née de la reprise en main musclée de Canal + par Vincent Bolloré. L’industriel y a fait partir le numéro 2, est en train de modeler un nouvel organigramme pour septembre et s’est intéressé personnellement à la grille de rentrée. Le Grand journal a été arrêté dans sa forme actuelle et les Guignols passés en crypté, puis ses auteurs historiques remerciés. Des rumeurs donnent aussi des cadres comme Ara Aprikian, patron des antennes gratuites, ou Alice Holtzmann, responsable des abonnements, sur le départ.« Une émission de télévision ne mérite pas qu’on descende dans la rue et Vincent Bolloré est maître chez lui, mais les méthodes sont brutales et socialement violentes », dénonce M. Canet, qui fait partie de l’équipe de KM où l’annonce début juillet de l’arrêt du Grand journal a fait l’effet d’une douche froide, car l’émission avait été confirmée pour la saison prochaine. « J’ai travaillé au Grand journal, on a appris la fin par la presse, merci Bolloré », a ironisé une intermittente qui a travaillé huit ans pour le talk-show animér par Michel Denisot puis Antoine de Caunes, dans une tribune anonyme publiée sur le site participatif de L’Obs, Le Plus. Ambiance de « remaniement ministériel »En interne, un salarié de Canal + confiait ces derniers jours que l’ambiance interne ressemblait à celle entourant un « remaniement ministériel », en allusion aux réorganisations en cours. Le discours stratégique du nouveau directeur général Maxime Saada en a rassuré certains et le chamboulement d’organigramme a été annoncé à l’avance par Vincent Bolloré, relativise-t-il toutefois. Tout en reconnaissant que les rumeurs sur les noms de cadres qui se verraient remercier « bouleverse » les équipes.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Finie la « troïka ». Aujourd’hui la presse grecque se demande comment appeler le nouveau groupe des représentants des créanciers du pays, qui ne sont plus trois mais quatre. Le « quartet » ? Trop musical ironise-t-on dans la presse conservatrice, qui penche plus pour « quadrige » (quadriga), du nom de ce char de l’antiquité tiré par quatre chevaux.Declan Costello, qui dirige l’équipe de la Commission européenne, et Rasmus Rüffer, qui coiffe celle de la Banque centrale européenne (BCE) sont déjà à Athènes depuis deux jours. Le nouveau venu Nicola Giammarioli, représentant Mécanisme européen de stabilité (MES), devait arriver mercredi 29 juillet.Quant à Delia Velculescu, du Fonds monétaire international (FMI), attendue depuis plusieurs jours déjà, elle a de nouveau repoussé son arrivée à jeudi, sans donner d’explications particulières.Lire sur Les Décodeurs :Et le Parlement grec adopta un neuvième plan d’austérité en 6 ansÉvaluer l’état des finances publiquesCes quatre chefs de délégation devraient rencontrer le ministre des finances grec, Euclide Tsakalotos. Pour l’instant, selon des sources gouvernementales, ils n’auraient pas demandé de rendez-vous avec d’autres ministres.Mais leurs équipes sont déjà à pied d’œuvre depuis mardi 28 juillet pour notamment évaluer l’état des finances publiques et préciser le montant des prêts, qui seront nécessaires dans les trois prochaines années - une somme de plus de 80 milliards d’euros sur trois ans a été évoquée.Plusieurs rendez-vous à la Banque centrale grecque ou au secrétariat général de la comptabilité nationale devraient ainsi permettre de cerner si, oui ou non, la Grèce sera capable d’atteindre l’objectif initial d’une croissance de 0,5 % de son PIB cette année. Selon des sources grecques, mais aussi des estimations provenant à la fois de la Commission Européenne et du FMI, le pays semblerait plutôt se diriger vers un recul du PIB compris entre - 2 % et - 4 %.Lire le décryptage :Un « Grexit » coûterait plus cher à la zone euro qu’un allègement de la detteDiscussions technioques bouclées d’ici au 31 juilletDe ce chiffre découlera notamment le montant de l’aide nécessaire dans les tout prochains mois, mais aussi celui des économies qui seront exigées des Grecs en retour et donc la définition de nouvelles mesures à adopter.Car les créanciers semblent bien décidés à ce qu’un nouveau train de mesures/réformes soit adopté avant la conclusion de l’accord final qui permettra de débloquer une première somme pour que la Grèce puisse rembourser 3,5 milliards d’euros à la BCE le 20 août.Le sujet pourrait donner lieu à quelques frictions. Le premier ministre grec, Alexis Tsipras a en effet précisé dans un entretien, mercredi à la radio grecque, qu’il entendait « respecter ni moins, ni [surtout] plus que ce qui a été négocié dans le cadre de l’accord » du 13 juillet.Les négociations dites techniques doivent être bouclées d’ici à vendredi 31 juillet et elles pourraient s’accompagner de discussions « de suivi » durant le week-end si nécessaire, estime-t-on au ministère des finances grec.Il n’y a pas de « date limite fixe » pour la conclusion d’un protocole d’accord, a expliqué Mina Andreeva, porte-parole de la commission européenne. Si tout le monde s’en tient aux engagements pris lors du sommet des 12-13 juillet, « un accord d’ici la seconde quinzaine d’août est envisageable », a-t-elle ajouté.Pas encore de réouverture de la BourseLa réouverture de la Bourse d’Athènes, annoncée de jour en jour depuis deux semaines, n’aura de pas lieu jeudi 30 juillet comme attendu, mais dans les prochains jours, sans qu’aucune date ne soit précisée.La BCE a autorisé, mardi, une réouverture, mais sous conditions, en limitant notamment les mouvements des entrepreneurs grecs afin d’éviter le transfert vers les marchés de leurs réserves bancaires.Techniquement les banques doivent organiser ces restrictions, ce qui expliquerait ce nouveau report. Le ministère des finances grec n’a toujours pas publié le décret organisant cette réouverture.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.07.2015 à 14h45 • Mis à jour le29.07.2015 à 15h07 Dans une très longue interview de plus de deux heures, mercredi 29 juillet, à la radio Kokkino, très proche du parti de la gauche radicale Syriza, le premier ministre Alexis Tsipras est longuement revenu sur les divisions qui déchirent aujourd’hui son parti. « Je suis le dernier à vouloir des élections, a-t-il notamment déclaré, mais si je n’ai plus de majorité parlementaire alors je n’aurai pas d’autre choix que de convoquer ces élections. » Le premier ministre grec fait en effet face à une fronde grandissante au sein de son propre parti, dont une frange lui reproche d’avoir signé le 13 juillet dernier un accord amenant en Grèce de nouvelles mesures d’austérité, alors que l’ensemble de la campagne de Syriza s’était concentrée sur la lutte contre l’austérité. Lors des votes de premiers trains de mesures les 15 et 22 juillet, près d’une quarantaine de députés s’étaient désolidarisés du gouvernement, faisant tomber la majorité parlementaire en dessous des 151 voix requises pour faire adopter un texte. Ces mesures n’étaient finalement passées qu’avec les voix de l’opposition.Deux camps, un congrès exceptionnelDepuis, la fronde s’organise et Syriza est véritablement divisé aujourd’hui en deux camps. Le grand test sera l’adoption dans les prochaines semaines du nouveau plan de plus de 80 milliards d’euros de prêt sur trois ans, actuellement en cours de négociation, et qui devrait être présenté au parlement d’ici au 20 août.Si moins de 120 députés du groupe parlementaire Syriza soutiennent ce texte, alors Alexis Tsipras n’aura en effet pas d’autre choix que de recourir à des élections, car il deviendra intenable de ne faire adopter des lois qu’avec le soutien de l’opposition. Une clarification sera nécessaire.Il a confirmé lors de son interview de mercredi matin qu’il souhaiterait que se réunisse avant cela, peut-être début septembre, « un congrès exceptionnel pour demander aux 30 000 membres de Syriza de se prononcer sur la ligne que devra suivre le parti ». Pour décider aussi des candidats qui seront inscrits sur les listes électorales.Selon ce scénario, le calendrier idéal de M. Tsipras serait donc : conclusion de l’accord, adoption au parlement puis congrès Syriza avant des élections fin septembre ou début octobre.Bousculer les équilibres internesMais les dissidents de Syriza exigent, eux, que les choses aillent plus vite, faisant pression sur le gouvernement et le parti pour que les organes internes se réunissent avant la conclusion de l’accord avec les créanciers. Ils espèrent ainsi bousculer les équilibres internes et renverser la « ligne présidentielle », menée par Alexis Tsipras, qui reste à ce jour la ligne majoritaire au sein de Syriza.Derrière cette bataille, deux conceptions s’opposent : d’un coté, celle de M. Tsipras, qui vise à continuer à négocier avec les créanciers, pour avant tout rester dans la zone euro, et de l’autre, la vision défendue notamment, et de plus en plus fort, par Panayiotis Lafazanis, le chef du courant dissident de la plateforme de gauche, appelant, lui, à la rupture et à la sortie de la zone euro. « Le peuple grec ne nous a jamais demandé de sortir le pays de la zone euro, a précisé M. Tsipras, sur Kokkino. L’heure est arrivée pour la gauche de se montrer responsable. Quand un parti prend la décision de gouverner, il doit gouverner et pouvoir compter sur sa majorité parlementaire. »La première bataille de cette guerre des tranchées aura lieu jeudi 30 juillet. Le comité central doit se réunir et répondre à une question : les consultations internes au parti auront-elles lieu avant ou après la conclusion de l’accord ?Sans surprise, l’opposition comme les créanciers aimeraient que cela se produise après. Une fois le nouveau plan adopté au parlement.En cas d’élection, selon tous les sondages de ces dernières semaines, Syriza arriverait toujours en tête, avec même la possibilité de dégager une majorité absolue de 151 députés (sur les 300 sièges que compte le parlement). Ce qu’il n’avait pas réussi à faire le 25 janvier dernier. 29.07.2015 à 10h55 • Mis à jour le29.07.2015 à 12h21 | Sarah Belouezzane C’est un aveu qu’on n’attend pas de la part d’une jeune pousse. Encore moins quand celle-ci est cotée et scrutée d’aussi près chaque trimestre. A l’occasion de la publication de ses résultats du deuxième trimestre mardi 28 juillet, Twitter a en effet admis sa difficulté à faire croître sa base d’utilisateurs, marqueur ultime de la bonne santé d’un réseau social.Fin juin, le réseau social indiquait disposer de 316 millions d’abonnés, en hausse de 8 millions par rapport au trimestre précédent. Une très légère progression principalement due aux utilisateurs qui passent par un service allégé de tweets par SMS, pensé pour les pays émergents où l’Internet mobile n’est pas encore très performant. Problème : les dirigeants de Twitter n’éprouvent habituellement pas le besoin de communiquer ce chiffre d’abonnés « light » tant la croissance d’abonnés « normaux » est importante.« C’est inacceptable », a lâché Jack Dorsey, le fondateur et patron du groupe en marge de la conférence téléphonique de présentation des résultats. Les marchés ont immédiatement sanctionné le réseau social : le cours du titre a plongé de 11 % dans les échanges après la clôture de Bourse, pour atteindre 32,40 dollars.Une débâcle qui a éclipsé des résultats pourtant en hausse. Sur la période allant d’avril à juin 2015, l’oiseau bleu a vu son chiffre d’affaires s’envoler de 61 % sur un an, à 500 millions de dollars (452,9 milliards d’euros). Quant aux bénéfices, le site n’en fait toujours pas, privilégiant la croissance du chiffre d’affaires : sur les trois derniers mois, il a accusé un déficit de 137 millions de dollars.Des annonceurs absentsMais pour les marchés, comme pour les observateurs, ces chiffres ne suffisent pas. Si les utilisateurs ne sont pas au rendez-vous, les annonceurs ne le seront pas non plus. Et la part de marché de Twitter dans la publicité en ligne, la source de revenus principale du site, aura du mal à décoller. Pour l’instant, elle plafonne, selon le cabinet eMarketer, à 0,87 %, contre 7,93 % pour Facebook et 31 % pour Google, le leader absolu du secteur.Lire aussi :Twitter expérimente l'insertion de messages publicitairesC’est que, contrairement à ces deux autres géants de l’Internet, Twitter n’est pas encore fréquenté en masse par le grand public. Certes, on y trouve des stars suivies par des cortèges de fans, mais l’outil est surtout utilisé par des professionnels : des politiques, des communicants ou des journalistes.Résultat, même lorsqu’ils s’inscrivent sur Twitter, les internautes ont moins tendance à y retourner que sur Facebook ou Google. Ainsi, seuls 44 % des utilisateurs du réseau social de microblogging consultent leur fil de tweets tous les jours, contre 65 % chez Facebook. Un phénomène dont les annonceurs ont bien conscience.« Nous n’avons touché que les précurseurs et ceux qui s’enthousiasment pour les technologies », a confessé Anthony Noto, le directeur financier de Twitter. « Le produit reste trop difficile à utiliser, et le grand public ne comprend pas bien comment se servir du réseau ni quelle valeur il peut apporter », a-t-il expliqué. Revenu prendre les commandes de l’entreprise en juin, M. Dorsey a intérêt à vite redresser la barre.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.07.2015 à 10h12 • Mis à jour le29.07.2015 à 10h40 | Philippe Jacqué PSA Peugeot Citroën va mieux, beaucoup mieux. Le groupe, qui est passé au bord du gouffre en 2012, renoue avec la croissance et les bénéfices après trois ans de pertes. Au premier semestre, il a vu son chiffre d’affaires progresser de 6,9 %, à 28,9 milliards d’euros, et est enfin repassé dans le vert. Le résultat net part du groupe atteint 571 millions d’euros, contre une perte de 114 millions d’euros sur la même période en 2014, selon les chiffres publiés mercredi 29 juillet.A la Bourse de paris, en milieu de matinée mercredi, l’action du constructeur avait progressé de 3,85%, à 18,47 euros, alors que l’indice CAC 40 gagnait 0,67 %.Le redressement de la branche automobileDepuis 2012, Faurecia, l’équipementier du groupe, avait systématiquement permis à PSA de limiter les dégâts. Si cette filiale du groupe affiche des résultats en hausse, c’est bien le redressement de la division automobile qui porte aujourd’hui PSA.Longtemps à la traîne, la voiture redevient le moteur du groupe. Son résultat opérationnel courant s’est établi à 975 millions d’euros, contre à peine 7 millions au premier semestre 2014. La marge opérationnelle a même dépassé 5 % sur le semestre, un point de mieux que Faurecia.C’est l’objectif que s’était fixé Carlos Tavares, le président du directoire de PSA, pour 2019. Ce résultat est d’autant plus remarquable que le constructeur n’a écoulé que 1,5 million de véhicules, en croissance à peine de 0,4 %…Depuis son arrivée aux manettes du groupe en mai 2014, M. Tavares a toujours été clair : pour lui, l’impératif, c’est la rentabilité, pas les volumes, quitte à céder des parts de marché. D’ailleurs le transfuge de Renault ne donne pas d’objectifs chiffrés en matière de ventes, si ce n’est sur la Chine (1,5 million d’immatriculations en 2020) et l’Afrique Moyen Orient (1 million en 2025)Les effets de l’euro faible et des restructurations« Les résultats sont bons, reconnaît M. Tavares. C’est lié à l’application du plan de redressement Back in the race, mais nous sommes lucides. Nous avons bénéficié de vents favorables pour arriver à de tels résultats, comme l’euro faible, la baisse des prix des matières premières ou la bonne tenue du marché européen. Au second semestre, compte tenu des vents contraires, avec la volatilité du marché européen, des monnaies ou la baisse de la croissance en Chine, à 3 % au lieu de 7 % attendus, nous devons rester concentrés sur nos objectifs. »Pour résister à ces vents contraires, le groupe a poursuivi les restructurations entamées par Philippe Varin, le prédécesseur de M. Tavares. PSA a ainsi réalisé 550 millions d’euros d’économies sur les achats et les frais généraux et devrait ramener la part de la masse salariale à 12,4 % du chiffre d’affaires en 2015, contre 14,5 % en 2013.Aujourd’hui, le groupe gagne de l’argent dès qu’il vend plus de 2 millions de véhicules. En 2013, il lui fallait avoir écoulé 2,6 millions de voitures pour être rentable.Des activités plus rentables en ChineDans ce contexte, PSA bénéficie financièrement à plein de la reprise du marché européen, même si ses volumes sont en faible croissance.La même mécanique opère en Chine. Sur le deuxième marché du groupe, les ventes ont été stables à 368 000 unités au premier semestre. Mais PSA y a fortement amélioré ses résultats financiers (de 32 %), grâce à des nouveaux véhicules vendus plus cher, mais aussi à la hausse du yuan par rapport à l’euro.Lire aussi :PSA et Dongfeng vont développer ensemble des citadinesLa marge opérationnelle de PSA en Chine a ainsi progressé en un an de 2 points, à 9,1 %. Et les dividendes touchés de ses coentreprises sur place ont atteint 313 millions d’euros au premier semestre. C’est autant que sur toute l’année 2014.Cependant, les nuages s’amoncellent et la guerre des prix s’intensifie. Le 30 juillet, le groupe doit valider en interne un plan de réduction des coûts sur place.Un nouveau plan stratégique attenduEn Amérique latine, malgré la chute de 28,9 % des ventes à 107 000 unités, PSA n’y a pas perdu d’argent au premier semestre. En réduisant le nombre de ses modèles commercialisés et en améliorant le taux d’intégration locale des pièces pour les véhicules produits au Brésil, le constructeur entend engranger à l’avenir des bénéfices. En revanche, en Russie, si les pertes baissent, le groupe subit toujours la chute du marché.Avant son nouveau plan stratégique attendu désormais en 2016, PSA se projette d’ores et déjà vers l’Afrique et le Moyen-Orient, avec le projet d’une nouvelle usine au Maroc, ainsi que la perspective d’une relance de ses activités en Iran.Cette zone est aujourd’hui au coude à coude avec l’Amérique latine, avec 101 000 véhicules vendus au premier semestre. Et demain, ce devrait être le troisième pilier de développement du groupe.Lire aussi :PSA s'implante au Maroc pour lancer une « offensive commerciale » en AfriquePhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.07.2015 à 08h56 • Mis à jour le29.07.2015 à 08h56 | Nicole Vulser L’attrait de Hongkong chez les amateurs de produits de luxe s’émousse. La clientèle chinoise, qui avait imposé, depuis l’épidémie de SRAS de 2003, l’ex-colonie britannique comme un « supermarché » du luxe à part entière en Asie semble s’en détacher. Et comme cette clientèle, attirée par des prix plus faibles qu’en Chine continentale, avait l’habitude de consacrer, dans cette ville, les trois quarts de ses dépenses au shopping (contre une moyenne de 58 % dans le reste du monde), la baisse d’activité est nette.L’impact sur la marge des groupes de luxe déjà sensible. Il l’est d’autant plus que, pendant des années, Hongkong a constitué la zone géographique la plus rentable du monde pour ces maisons, « avec le chiffre d’affaires par mètre carré de boutique le plus haut », comme le souligne Erwan Rambourg, spécialiste du marché du luxe chez HSBC, qui travaille à Hongkong depuis quatre ans.Burberry par exemple, qui ne bénéficie pas, comme les griffes françaises ou italiennes, de l’effet positif d’un euro bas, a été l’un des premiers à signaler la rentabilité amoindrie de Hongkong. Les ventes du fabricant d’imperméables et autres écharpes y ont chuté de 10 % au cours du deuxième trimestre, après une année 2014 déjà en berne.Concurrence de la Corée et du JaponSi, l’an passé, tous les groupes de luxe avaient accusé les manifestations pro-démocratie d’avoir contribué à la dégringolade de leurs ventes à Hongkong, aujourd’hui d’autres raisons entrent en jeu. « Hongkong est devenue banale, relève M. Rambourg, les centres commerciaux n’ont pas vraiment apporté de valeur ajoutée et les clients s’en détournent au profit d’autres destinations, comme la Corée, où le gouvernement fait des efforts importants pour valoriser sa culture, le Japon, où les ventes de luxe effectuées aux clients chinois, qui profitent d’un effet de change très favorable, ont triplé en un an, ou encore les galeries marchandes détaxées chinoises, comme celle, gigantesque, ouverte fin 2014 sur l’île de Hainan. »Mises en place depuis deux ans par Pékin, les campagnes anti-corruption ont par ailleurs largement touché les grands cognacs et les montres de prix, comme Rolex, Cartier et Omega. Mais l’administration chinoise a annoncé au printemps des baisses de taxes sur de nombreux produits d’importation, qui pourraient se révéler bénéfiques pour les ventes de cosmétiques.Lire aussi :Luxe : le filon chinois s’épuiseDans ce contexte, pour l’heure, seuls Chanel, Burberry et Richemont ont baissé leurs prix en Chine et à Hongkong. Mais « hormis Moncler, plus personne n’ouvre de nouvelles boutiques, explique M. Rambourg. Toutes les marques renégocient leurs loyers à la baisse. » L’analyste prévoit même des fermetures de boutiques, notamment chez Ferragamo, Gucci ou Cartier. « Longtemps, c’était la guerre pour prendre la place de ceux qui quittaient une boutique, ce n’est plus vrai », souligne-t-il.Une bonne nouvelle toutefois pour l’industrie du luxe : le « gros » de la clientèle chinoise, celle qui fait ses emplettes en dehors des frontières de la Chine, est encore à venir. Selon M. Rambourg, « seuls 5 % des ressortissants chinois ont un passeport, contre 50 % des Américains ou 72 % des Anglais ».Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Dominique Gallois et Denis Cosnard Areva est-il sauvé ? Un protocole d’accord avec EDF a en tous les cas été trouvé, tard dans la journée de mardi 28 juillet, afin de soigner l’homme gravement malade du nucléaire français. Le projet devait être soumis, mercredi, aux conseils des deux groupes français réunis séparément, puis présenté jeudi matin aux investisseurs, en même temps que les résultats semestriels d’Areva et d’EDF.Des audits approfondis vont désormais être effectués pour finaliser les discussions. Ils devraient permettre d’aboutir à un accord définitif à l’automne, qui entrerait en vigueur au second semestre 2016.Depuis des semaines, les deux frères – parfois ennemis – de l’atome, négociaient d’arrache-pied un accord destiné à éviter la faillite d’Areva, et les tensions étaient extrêmement fortes. Au point que Philippe Varin, le président d’Areva, avait envoyé un courrier la semaine dernière à François Hollande évoquant le risque d’un échec.Lire aussi :EDF-Areva : les sujets qui fâchent« Mardi encore, à quelques heures de l’échéance fixée, on s’est demandé si on pourrait ou non parvenir à un accord », indique un proche d’EDF. En fin de journée, les entreprises se sont néanmoins entendues, respectant la dramaturgie classique de ce type de bras de fer. La pression politique était trop forte pour que les deux groupes publics puissent officialiser un échec.Tout n’est pas bouclé pour autant. « Et le nouvel Areva sera-t-il viable ? », s’interroge encore l’un de ceux qui ont suivi les discussions heure par heure.L’éclatement d’Areva est confirméComme prévu depuis l’arbitrage rendu le 3 juin par François Hollande au profit d’EDF, l’accord revient à éclater Areva, en séparant ses deux composantes historiques : la construction de réacteurs et leur maintenance (l’ex-Framatome) d’un côté, la fourniture de combustible nucléaire et leur retraitement (l’ex-Cogema) de l’autre.Selon le schéma retenu par les pouvoirs publics, la partie « réacteurs », la plus fragile, va être reprise EDF, son grand client. Le producteur et distributeur d’électricité avait initialement proposé un prix qui valorisait Areva NP à 2 milliards d’euros seulement. Beaucoup trop bas, aux yeux des dirigeants d’Areva. Ils ont finalement obtenu un prix équivalent à 2,7 milliards d’euros.EDF ne devrait toutefois pas signer un chèque de ce montant. « Il s’agit d’un prix encore indicatif, précise une source au fait du dossier. Il sera ajusté en fonction de la trésorerie de cette activité, et du résultat des audits. »Surtout, EDF ne compte pas acquérir 100 % du capital d’Areva NP, mais plutôt autour de 75 %, ce qui limitera la facture. D’autres investisseurs entreraient dans un deuxième temps. Des sociétés chinoises et japonaises ont été évoquées.Les risques de l’EPR finlandais ne seront pas portés par EDF Tout en acceptant de reprendre les activités d’Areva dans les réacteurs, le PDG d’EDF Jean-Bernard Lévy tenait à ne pas être pénalisé par un éventuel nouveau dérapage du grand chantier finlandais d’Olkiluoto.Sur place, Areva construit dans la douleur son premier réacteur de nouvelle génération EPR, pour un coût estimé à plus de 8 milliards d’euros au lieu des 3 milliards visés à l’origine.La facture définitive n’est pas encore établie. Et un arbitrage international est en cours entre Areva et son client finlandais. EDF a obtenu que les risques sur ce dossier ne soient pas à sa charge.EDF s’engage sur des achats de combustible nucléaireLes discussions portaient également sur l’autre partie d’Areva, celle, spécialisée dans les combustibles, qui restera séparée d’EDF. Séparée, mais très dépendante : le champion tricolore de l’électricité est de très loin son premier client.Les grandes lignes d’un accord commercial déterminant entre les deux groupes ont été posées. EDF s’y engage jusqu’en 2023 sur des achats de combustible nucléaire et sur le retraitement des déchets dans l’usine d’Areva à La Hague (Manche), indique une source.Le compromis est censé permettre au nouvel Areva, amputé de près de la moitié de son chiffre d’affaires, de redevenir rentable, sans qu’EDF paye des tarifs prohibitifs pour autant.Le montant de la recapitalisation d’Areva reste à fixerLa viabilité d’Areva, revenu dans les contours de l’ancienne Cogema, dépendra cependant aussi des décisions à venir de son grand actionnaire, l’Etat. Celui-ci doit encore indiquer dans quelle mesure il prend en charge les risques du chantier de l’EPR finlandais. Il doit aussi déterminer combien de milliards d’euros il remet dans Areva.Compte tenu de ses pertes (4,8 milliards rien qu’en 2014) et de ses besoins de financement pour les prochaines années, le groupe nucléaire nécessite une recapitalisation, en plus de la somme que lui versera EDF et de ce que lui rapporteront les cessions d’actifs engagées (les appareils de mesure Canbera).Le montant de cet appel aux actionnaires, et à l’Etat en premier lieu, reste à fixer. Devant les députés, mardi 21 juillet, le ministre de l’économie Emmanuel Macron a évoqué « un rendez-vous en septembre ». « C’est alors seulement, après clarification, que l’État prendra ses responsabilités », a-t-il annoncé.Lire aussi :Le rapprochement EDF-Areva sous l’œil critique des députésAutant dire que Philippe Varin et Philippe Knoche, les deux hommes à la tête d’Areva, ont encore devant eux de longues semaines de très délicates négociations.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.07.2015 à 03h36 • Mis à jour le29.07.2015 à 07h46 Les fabricants américains de semi-conducteurs Intel et Micron Technology ont annoncé mardi la création d’un nouveau type de mémoire informatique, un composant selon eux beaucoup plus performant que ses prédécesseurs.La technologie, baptisée 3D XPoint, a « le potentiel de révolutionner n’importe quel appareil, application ou service qui bénéficie d’un accès rapide à de larges volumes de données », affirment les deux groupes dans leur communiqué.Selon eux, c’est le premier nouveau type de mémoire depuis le lancement en 1989 des mémoires flash NAND, utilisées notamment dans de nombreux smartphones, et il peut être jusqu’à 1 000 fois plus rapide que ces dernières.« Technologie révolutionnaire »« L’un des plus grands obstacles dans l’informatique moderne est le temps qu’il faut au processeur pour accéder aux données dans des espaces de stockage à long terme, a commenté le président de Micron, Mark Adams, cité dans le communiqué. Cette nouvelle catégorie de mémoire non volatile est une technologie révolutionnaire qui permet un accès rapide à des volumes énormes de données. »L’essor des objets connectés et des services numériques conduit justement actuellement à une explosion des volumes de données. La nouvelle technologie pourrait permettre de les analyser plus rapidement, avec des applications par exemple pour identifier la fraude lors de transactions financières, pour la recherche scientifique et l’analyse génétique, ou encore pour les jeux vidéo, suggèrent Intel et Micron.La production vient d’être lancée. Intel et Micron disent être en train de développer des produits reposant sur cette technologie, et « des clients sélectionnés » pourront l’essayer plus tard cette année. 28.07.2015 à 19h14 • Mis à jour le29.07.2015 à 18h38 | Pierre Breteau et Samuel Laurent Une nouvelle fois, le chômage a (faiblement) augmenté en juin, selon la dernière livraison de chiffres de Pôle emploi. Et une nouvelle fois, la majorité socialiste et François Hollande doivent assumer : ils ne sont pas parvenus à faire diminuer le nombre de demandeurs d’emploi, qui reste croissant depuis 2008 et la crise financière.La situation française est-elle particulièrement mauvaise en Europe ? Pour le savoir, nous avons voulu regarder deux éléments : d’un côté, le niveau du chômage dans les 28 pays de l’Union européenne (UE). Mais aussi et surtout, l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi dans chaque pays depuis 2008, en comparaison avec la moyenne européenne.La carte ci-dessus vous permet d’afficher les deux types de données. La couleur montre le niveau de chômage d’un pays en mai 2015 (derniers chiffres disponibles à l’échelle européenne), et en passant votre souris sur ledit pays, vous pouvez afficher une courbe montrant l’évolution du chômage depuis sept ans.Deux constats s’imposent : d’une part, le niveau du chômage place la France du côté des pays « latins » (Italie, Espagne), où il est plus élevé, plutôt que du côté des pays tels l’Allemagne ou le Royaume-Uni, où il est plus faible.D’autre part, on constate que la courbe du chômage en France épouse assez bien celle de la moyenne de l’Union européenne, et ce depuis plusieurs années.Lire sur Les Décodeurs :Le chômage stable est-il le résultat d’une « manipulation » ?Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.07.2015 à 16h53 • Mis à jour le03.07.2015 à 18h11 | Moina Fauchier-Delavigne Pourquoi un référendum sur les mesures d’austérité ? Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, au pouvoir depuis février, annonce samedi 27 juin en pleine nuit, un référendum pour le 5 juillet sur le plan d’aide des créanciers (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international – la « troïka »). Cette initiative, envisagée depuis plusieurs semaines, doit permettre au gouvernement de consulter la population sur les conditions posées par la troïka, jugées inacceptables par l’exécutif. Mais l’annonce entraîne la rupture des négociations « réformes contre argent frais » menées depuis des mois afin de débloquer l’ultime tranche des deux plans d’aide mis en place pour financer le pays depuis 2010 (soit 7,2 milliards d’euros, sur un total de 240 milliards).La légalité du référendum, annoncé une semaine avant sa tenue, pose déjà question. Le Conseil de l’Europe a averti le 1er juillet que cette consultation populaire organisée en neuf jours « pose problème ». En Grèce aussi, certains doutent de la validité du vote : le Conseil d’Etat devait d’ailleurs se prononcer sur la légalité du référendum vendredi en fin de journée. La formulation de la question posée aux électeurs pose également problème.Lire la synthèse :Comment les Grecs ont organisé un référendum en neuf joursQuelle est la question posée lors du référendum ?Le gouvernement grec a libellé ainsi la question soumise aux électeurs : « Le plan d’accord soumis par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fond monétaire international lors de la réunion de l’Eurogroupe du 25/06/12, qui comprend deux parties et constitue leur proposition commune, doit-il être accepté ? Le premier document est intitulé “Réformes pour l’achèvement du programme actuel et au-delà” et le second “Analyse préliminaire de la soutenabilité de la dette”. Non accepté/NON ; accepté/OUI »La question n’est pas très difficile à comprendre. Mais les deux documents mentionnés, encore en cours de négociation au moment de l’annonce du référendum, sont truffés de chiffres et d’acronymes, et difficilement compréhensibles pour le plus grand nombre.Qui appelle à voter « non », ou « oui » ? Le premier ministre, Alexis Tsipras, a appelé à plusieurs reprises à voter « non » au référendum sur l’accord « réformes contre argent frais », estimant que cela lui permettrait de négocier de meilleures conditions. Lors d’une allocution à la télévision mercredi 1er juillet, il a affirmé qu’il s’agirait d’un message clair contre l’austérité. Il a cependant exclu qu’un tel vote conduise le pays à sortir de la zone euro. Vendredi 3 juillet au soir, il devait défiler en tête d’une manifestation pour le « non ».Outre Syriza, le parti anti-austérité du premier ministre, les nationalistes (Grecs indépendants) et l’extrême droite (Aube dorée) appellent également à rejeter la proposition européenne. Quant à l’opposition, que ce soit de centre-droit (Nouvelle Démocratie, le parti de l’ancien premier ministre Antonis Samaras), de centre-gauche (les socialistes du Pasok) ou du centre, elle est contre la tenue du référendum. Les partisans de ces formations devraient donc voter « oui » ou s’abstenir.Les forces vives de l’économie grecque – confédérations d’agriculteurs, d’exportateurs, des ingénieurs et entrepreneurs de travaux publics, des professionnels du tourisme et de l’industrie – et l’association centrale des municipalités grecques ont lancé le 1er juillet un appel solennel au « oui ». Pour elles, il est essentiel de rester dans la zone euro.Par ailleurs, la population semblait être majoritairement favorable au « non » avant la mise en place du contrôle des capitaux et la fermeture des banques, le 29 juin, elle parait désormais plus hésitante, d’après les sondages. Au point de voir le « oui » prendre pour la première fois une courte longueur d’avance dans une enquête d’opinion publiée ce vendredi par le journal Ethnos (44,8 % contre 43,4 %).Face aux enjeux confus de ce vote – soutien ou défiance à l’égard des créanciers ? Pour ou contre l’appartenance à la zone euro ? – les indécis représentaient encore une assez forte proportion, selon ce sondage réalisé mardi et mercredi : près de 12 % des personnes interrogées sur leurs intentions de vote n’étaient pas en mesure de répondre. data-tym-playerid="tym-player-x2w7vk7" data-tym-title="Avec Tsipras, les Grecs « vivent un grand huit émotionnel »" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/economie/video/2015/07/01/comment-les-grecs-reagissent-ils-a-la-strategie-d-alexis-tsipras_4666498_3234.html" data-tym-categories="crise-grecque,europe,union-europeenne,international,economie,grece,eclairages,economie-mondiale,videos" data-tym-tags="crise-grecque,europe,union-europeenne,international,economie,grece,eclairages,economie-mondiale,videos" data-tym-providerreference="x2w7vk7" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Quels sont les points qui bloquent encore aujourd’hui ? Pour l’instant, et jusqu’à sa tenue dimanche, c’est le référendum lui-même qui empêche toute reprise des tractations. Les créanciers européens ont décidé d’attendre l’issue du vote, pour reprendre, ou non, les discussions.Mardi, en fin d’après-midi, Alexis Tsipras semblait être prêt à de nouveaux compromis avec ses créanciers. En cas d’accord, il suggérait même d’annuler le référendum. Dans une lettre envoyée à l’Eurogroupe, le premier ministre grec s’est dit prêt à accepter la plupart des réformes requises par les créanciers – avec seulement quelques amendements.Alexis Tsipras a cependant demandé des contreparties : un prêt de deux ans d’un montant total de 29,1 milliards d’euros, auprès du Mécanisme européen de stabilité (MES, le fonds de secours de la zone euro), afin que la Grèce puisse payer ses dettes envers ses créanciers dans l’intervalle ; une restructuration de la dette du pays auprès du FESF (Fonds européen de stabilité financière) qui est d’environ 130 milliards d’euros ; enfin, une extension, très courte, du deuxième plan d’aide à la Grèce. Mais cette tentative de reprise du dialogue a tourné court. Angela Merkel, en particulier, a souligné que rien ne serait discuté avant la consultation.Lire aussi :En Grèce, 8 plans d’austérité depuis 2009, 4 gouvernements, 2 plans d’aideQue peut-il se passer en cas de victoire du « oui » au référendum ? Les Grecs redoutent une nouvelle période d’instabilité politique. Depuis le début de la crise en 2009, la Grèce a déjà connu pas moins de cinq premiers ministres en cinq ans. Si le « oui » l’emporte, le gouvernement au pouvoir à Athènes depuis février pourrait être obligé de démissionner. Mais vendredi, il était encore difficile d’estimer avec certitude s’il tomberait en cas de défaite. Alexis Tsipras l’a laissé supposer en affirmant lundi : « Je ne suis pas un Premier ministre qui reste en place qu’il pleuve ou qu’il vente ». Il n’a cependant jamais déclaré nettement qu’il quitterait son poste.Son ministre des finances, Yanis Varoufakis, a été le premier à signifier clairement jeudi 2 juillet, sur Bloomberg TV, qu’il démissionnerait si le « oui » l’emportait. Il a même affirmé sur une radio australienne que le gouvernement entier pourrait démissionner en cas de victoire du « oui » au référendum de dimanche. Cependant, le jour même, le vice-président du Parlement, Alexis Mitropoulos, a estimé que « le Premier ministre doit rester en place même si le vote est un “oui” aux mesures » des créanciers.Du côté des créanciers, par contre, un « oui » rouvrirait sûrement la possibilité de discuter. La France et le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, estimaient jeudi qu’un accord pour sauver la Grèce de la faillite était possible si les électeurs se prononçaient en faveur du « oui » dimanche. Selon Dijsselbloem, « il y aura évidemment, du côté européen, une volonté d’aider la Grèce à s’en sortir ». On repartirait donc pour nouveau round de négociations. Par ailleurs, la BCE maintiendrait aussi ses prêts d’urgence aux banques, qui ont jusqu’ici permis d’éviter une faillite du secteur. data-tym-playerid="tym-player-x2w1tc5" data-tym-title="Grèce : quels sont les scénarios possibles ?" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/economie/video/2015/06/30/grece-quels-sont-les-scenarios-possibles_4664784_3234.html" data-tym-categories="crise-grecque,union-europeenne,europe,grece,international,economie,eclairages,videos" data-tym-tags="crise-grecque,union-europeenne,europe,grece,international,economie,eclairages,videos" data-tym-providerreference="x2w1tc5" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Lire aussi :Réformes ou sortie de l’euro : comprendre la situation de la GrèceQue peut-il se passer en cas de victoire du « non » au référendum ? « Si le résultat est négatif, l’avenir sera considérablement plus compliqué », a averti le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. Pendant la semaine de campagne, les créanciers européens de la Grèce ont, pour certains, demandé l’annulation du vote, et plusieurs responsables (dont le président français François Hollande) ont prévenu qu’un « non » provoquerait une sortie de la zone euro : un « Grexit ».Si Alexis Tsipras a écarté cette possibilité d’un revers de main lors de son allocution à la télévision mercredi 1er juillet, et dit n’avoir aucune intention de faire sortir le pays de la zone euro, on entrerait en tout cas en terre inconnue. La situation est d’autant plus incertaine que le second plan d’aide au pays est arrivé à son terme, le 30 juin. Or sans programme d’assainissement, la BCE pourrait décider de mettre un terme à son dispositif de perfusion du système bancaire grec.L’Etat, dont les caisses sont déjà vides, et qui ne peut plus bénéficier des aides de ces créanciers, serait très vite à court de liquidités. Après avoir été incapable mardi 30 juin de retourner les sommes (1,5 milliard d’euros) dues au FMI, il devrait avoir le plus grand mal à rembourser la BCE (une échéance de 3,5 milliards d’euros est prévue pour le 20 juillet. A terme, le pays pourrait progressivement, et dans le pire des cas, être amené à revenir à une monnaie nationale, par exemple, pour payer ses fonctionnaires.Cependant, dans les traités communautaires, rien n’est prévu pour quitter la zone euro, l’adoption de la monnaie unique étant censée être irréversible. Un « Grexit » se ferait donc selon des modalités encore inconnues. Et il aurait des conséquences politiques et financières difficiles à évaluer pour la Grèce, comme pour ses voisins de la zone euro.Lire le décryptage :La Grèce, dernier exemple d’une longue histoire de défauts souverainsMoina Fauchier-DelavigneJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard et Alexis Delcambre La tempête médiatique autour des « Guignols » masquait une bataille au sommet de Canal+, qui s’est soldée, vendredi 3 juillet, par le départ de son numéro deux, Rodolphe Belmer. Sa disgrâce a été prononcée par un communiqué de Vivendi, propriétaire du groupe, qui a nommé son adjoint, Maxime Saada, au poste de directeur général.C’est un signe fort de reprise en main de la chaîne par le groupe de Vincent Bolloré, qui s’est néanmoins voulu rassurant sur l’avenir des célèbres marionnettes de latex. Le président du conseil de surveillance de Vivendi a expliqué vendredi, lors d’un comité d’entreprise, que leur survie était assurée. « Les Guignols font partie du patrimoine de Canal+ qui a été, je le rappelle, créé par Havas [dont l’homme d’affaires breton est également le premier actionnaire] il y a trente ans » et « il est hors de question de se priver de cet atout qui est la propriété du groupe », a-t-il ensuite précisé à l’AFP. Tout en indiquant que « les dirigeants de Canal+ et de Vivendi devraient décider sous quel format et à quel moment ils devraient être distribués ».Conserver les « Guignols », mais n’exclure aucun changementPour Vivendi, la polémique des derniers jours était déplacée : la volonté de M. Bolloré n’était pas de supprimer « Les Guignols de l’info » pour des raisons politiques, mais plutôt d’envoyer un message fort à Canal+. L’industriel juge qu’il faut faire évoluer fortement la grille de la chaîne, dont l’audience est en repli.Dans ce contexte, la partie diffusée en clair - incluant « Le Grand Journal » et « Les Guignols de l’info » - est susceptible de connaître des changements. Dans l’esprit des dirigeants de Vivendi, le passage de l’émission satirique quotidienne à une périodicité hebdomadaire est une hypothèse, mais pas la seule. L’horaire de diffusion pourrait être une autre variable, et l’idée d’un passage en payant, comme produit d’appel pour générer de l’abonnement, existe également.« C'est une petite victoire, réagissait, vendredi, un membre de l’équipe des « Guignols ».« Mais si on nous passe le dimanche pendant vingt minutes, on nous tue quand même. Les Guignols, c'est une émission quotidienne. Si on nous passe en hebdo ou en crypté, on risque de perdre la moitié de l'audience et de l'équipe. »Mettre en question le statut des « Guignols » ou du « Grand Journal » est aussi clairement pour M. Bolloré une façon de secouer le management actuel, qui s’est soldé par le départ de M. Belmer.Lire aussi :Les réseaux sociaux et les politiques au secours des « Guignols »Bras-de-fer avec la direction de Canal+Rodolphe Belmer était le numéro deux du groupe depuis douze ans et patron des programmes de la chaîne. Or la volonté affichée par Vivendi de réformer les programmes entre en conflit avec certaines décisions déjà prises par la direction de Canal+ pour la saison prochaine. M. Bolloré parle ainsi de transformer le « Grand Journal », or le contrat a déjà été renouvelé avec KM, la société de production de Renaud Le Van Kim, qui réalise et contrôle l’émission depuis 2004. Par ailleurs, Canal+ a récemment racheté la société qui crée les marionnettes des « Guignols » et l’a accueillie dans ses locaux.Secouer Canal+ et réduire les coûtsPour Vincent Bolloré, il faut secouer Canal+ : le groupe de télévision payante et gratuite a certes de bons résultats, mais est confronté à différents défis, notamment sa branche Canal+ France. Les coûts des programmes sportifs ont ainsi augmenté, en raison de l’offensive de la chaîne beIN Sports. La concurrence change, avec notamment l’arrivée de Netflix. Enfin, les abonnements en France ne progressent pas, voire sont en léger recul.Pour répondre à cette situation, il faut réformer Canal+, pense le groupe Vivendi, et l’une des solutions est de réduire les coûts. D’où la piste évoquée en comité d’entreprise, vendredi 3 juillet, de favoriser si nécessaire la production interne. Un message qui peut s’appliquer par exemple au « Grand Journal », produit par la société externe KM. Une émission qui est jugée coûteuse (100 000 euros par jour, selon Challenges) et dont l’audience baisse.« Bolloré soulève le tapis et voit qu’il y a des contrats généreux qui n’ont pas été renégociés depuis une éternité, analyse un salarié. Enfin on a un vrai actionnaire qui prend les dossiers en main. » A l’heure où un plan social de 39 personnes est en cours dans le groupe, les employés sont sensibles à ce discours en faveur de la production interne.L’imprévisible BolloréLa reprise en main brutale de Canal + par Vincent Bolloré a lieu après une période d’observation de plusieurs mois. Vivendi estime avoir, depuis l’automne, envoyé des messages demandant des réformes, messages qui ont été insuffisamment pris en compte à ses yeux.L’industriel breton est fidèle à sa réputation d’imprévisibilité : quand il est arrivé, tout le monde s’est posé la question de l’avenir de Bertrand Méheut, 64 ans et de Rodolphe Belmer, 45 ans, le duo qui a depuis 2002 redressé la chaîne après l’ère Jean-Marie Messier. Le premier avait désigné le second comme dauphin, avant de se raviser. M. Bolloré a d’abord conforté M. Méheut, puis il a donné des nouvelles fonctions groupe à M. Belmer, placé à la tête d’une nouvelle division baptisée « Vivendi Contents », chargé de développer de nouveaux formats, avec Canal + mais aussi Universal Music et Studio Canal, la filiale de production. Ce signe de confiance n’a pas empêché qu’il soit sacrifié vendredi... « sur la recommandation » de M. Méheut, pointe perfidement le communiqué de Vivendi.Depuis 2002, Canal+ - qui possède aussi les chaînes gratuites D8 et D17, ainsi que de la production cinéma - avait pris l’habitude, de vivre en autonomie. Désormais, le niveau groupe prend une importance croissante. Outre Vivendi Contents, M. Bolloré a récemment lancé Vivendi Village, qui regroupe les diversifications comme la billetterie, mais se veut aussi pépinière de petites entités comme Watchever, plateforme de vidéo par abonnement concurrente de Netflix en Allemagne. Une activité qui aurait pu en théorie être rattachée à Canal+, comme la plateforme de vidéo Dailymotion, mais les deux ont été intégrées à Vivendi. « A l’extrême, on pourrait imaginer que Vivendi incarne le groupe au sein duquel Canal+ redevienne une simple chaîne », estime un bon connaisseur de la maison.Le nouveau patron de Vivendi a franchi une nouvelle étape dans sa prise de pouvoir. « M. Bolloré n’aime pas les gens qui lui disent non, rappelle cette source. C’est ce qui s’est joué ces derniers jours. »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Il faut savoir apprendre de ses erreurs. Et celles que BP a commises serviront de leçon à tous ses pairs du monde pétrolier. Le géant pétrolier britannique a accepté, jeudi 2 juillet, de payer au gouvernement fédéral et aux Etats touchés par la marée noire de Deepwater Horizon, en 2010, 18,7 milliards de dollars (16,8 milliards d’euros) pour solde de tout compte, dont le versement sera étalé sur une période de quinze à dix-huit ans. Cette amende – sans précédent dans l’histoire des Etats-Unis – s’ajoute aux indemnités déjà versées aux victimes, au coût exorbitant du colmatage du puits et aux frais de dépollution, le tout payé par la vente de 45 milliards de dollars d’actifs.L’« affaire BP » devrait faire réfléchir toutes les majors pétrolières. Deux chiffres disent tout de l’intérêt qu’elles ont à ne pas lésiner sur la sécurité comme l’avait fait BP avant l’accident : si la compagnie avait réalisé tous les tests nécessaires sur le puits Macondo pour en mesurer la résistance, il lui en aurait coûté 500 millions de dollars, et cela aurait évité la mort de 11 personnes.Au final, la marée noire lui aura coûté 54 milliards de dollars. Cent fois plus cher et l’équivalent de ses profits sur la période 2012-2014. Intraitable, la justice américaine, qui doit encore se prononcer sur cet accord (et sur des plaintes individuelles), a donc voulu donner une leçon en forme d’avertissement aux compagnies qui, avant même cette transaction, ont renforcé leurs procédures de sécurité, notamment dans le golfe du Mexique, sous la pression de l’administration Obama.« Grossières négligences »Il est clair, pour le monde pétrolier, qu’il y aura un avant et un après Deepwater Horizon. La justice américaine ne l’avait-t-elle pas accusé de « grossières négligences » ? A chaque catastrophe sur une plateforme ou un navire pétrolier, les gouvernements ont d’ailleurs renforcé les normes de sécurité. Aujourd’hui, le contexte n’est certes pas favorable à un tel renforcement alors que le prix du baril est tombé de 115 dollars à 60 dollars en un an. Les compagnies n’ont pourtant pas d’autre choix que de s’y plier, une catastrophe comme Deepwater Horizon pouvant menacer leur existence même.Lire aussi :La filière pétrolière souffre de la chute des prixCette catastrophe avait pesé dans la décision du français Total, en 2012, de renoncer à forer des puits de pétrole sous la calotte glaciaire. A l’époque, son PDG, Christophe de Margerie, évoquait avec hantise la marée noire du golfe du Mexique causée par BP pour souligner le risque énorme, notamment en termes d’image, d’un accident dans l’Arctique.Il assurait alors que sa compagnie pourrait ne pas se relever d’un désastre semblable. Son successeur, Patrick Pouyanné, a lui aussi mis son veto à de telles campagnes d’exploration. Un choix qui, a contrario, souligne le caractère aventureux de la reprise de l’exploration pétrolière lancée par Shell dans cette région très sensible de la planète.Lire aussi :Shell de nouveau autorisé à forer en ArctiqueUn géant fragiliséEst-ce la fin de l’histoire pour BP, sorti très affaibli de cet épisode peu reluisant de son histoire centenaire ? « Avec cet accord, nous entrevoyons le bout du tunnel », s’est félicité son président, Carl-Henric Svanberg. BP a affiché, en 2014, un bénéfice de plus de 12 milliards d’euros. L’image désastreuse qu’il avait outre-Atlantique, relayée par le président Obama lui-même, s’estompe peu à peu. Pour son directeur général, l’américain Bob Dudley, la compagnie va pouvoir enfin faire un travail normal.Mais la capitalisation boursière de BP a beaucoup baissé. Cinq ans après la catastrophe, le géant fragilisé reste à la merci d’un prédateur, s’inquiète-t-on à Londres. Selon The Times, le premier ministre, David Cameron, a prévenu qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour s’opposer à une éventuelle OPA sur ce fleuron de l’industrie britannique qui est, en outre, un actif très présent dans les fonds de pension.BP ne vaut plus « que » 125 milliards de dollars en Bourse (contre 194 milliards avant la catastrophe), mais 170 milliards si l’on y ajoute toutes ses dettes, y compris les 18,7 milliards de dollars de pénalités annoncés jeudi 2 juillet. L’américain ExxonMobil pèse 350 milliards de dollars. Parmi les noms qui circulent, on retrouve notamment celui d’Exxon, de l’autre géant américain Chevron, de l’anglo-néerlandais Royal Dutch Shell et de Total (même si la proie semble trop grosse pour la major française).Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.07.2015 à 15h02 • Mis à jour le03.07.2015 à 18h18 | David Revault d'Allonnes (Luanda - envoyé spécial) Le business vaut bien une escapade diplomatique, aussi embarrassante soit-elle. En visite d’Etat en Angola — présidé par José Eduardo Dos Santos, 72 ans dont 32 de règne —, François Hollande a sacrifié à la nécessité des affaires, vendredi 3 juillet. Sans paraître trop insister sur les questions de démocratie et de droits de l’homme, pourtant problématiques dans ce pays d’Afrique australe où quinze jeunes gens travaillant à des stratégies non violentes de protestation contre le pouvoir ont été récemment arrêtés pour « rébellion » et « attentat contre le président de la République ».Lire aussi :Au Bénin, Hollande entame sa tournée en AfriqueA Luanda, où il avait atterri jeudi 2 juillet en fin d’après-midi, il fut d’ailleurs essentiellement question de diplomatie économique. La délégation française revient avec, en poche, 1 milliard d’euros de contrats — entre autres des accords entre Sonangol, la compagnie nationale angolaise chargée de l’exploitation et de la production de pétrole et de gaz naturel, et Total, ou avec le groupe Accor pour l’ouverture de 50 hôtels. Pas encore le jackpot, mais une manière de reprendre pied dans le pays, après des années de brouille pour cause d’Angolagate, et de commencer à rattraper le retard pris sur les entreprises chinoises. « Les Chinois sont partout, la France et l’Europe nulle part, expliquait jeudi François Hollande à ses conseillers. On vient pour montrer qu’on est disponible pour la suite. »C’est le principal argument de vente développé sur place par le chef de l’Etat : « Avoir une responsabilité sociale et environnementale, faire en sorte que l’investissement soit au bénéfice de tous, de l’Angola et de l’économie française. » M. Hollande a ainsi expliqué vendredi matin, à l’occasion d’un forum économique franco-angolais, évoquant ainsi, comme un avantage concurrentiel, « une relation équilibrée, respectueuse, qui fait que nous pouvons travailler dans la durée ».Investissement politique sur l’avenirDans un pays où le PIB a été multiplié par huit en dix ans, où la rente pétrolière pâtit de la baisse du prix du pétrole, mais où la construction et les services se développent, l’attention diplomatique du président Hollande vise à déverrouiller un marché difficile à pénétrer, pour cause de lourdeurs bureaucratiques et de corruption généralisée. « Nous venons dans un moment où le prix du pétrole est bas, c’est difficile pour l’Angola », avait expliqué cette semaine, en privé, le président.Une forme d’investissement politique sur l’avenir, dont le retour est attendu de pied ferme par les chefs d’entreprise ayant fait le déplacement. « En Angola, il y a possibilité de faire quasiment tout. Ils sont demandeurs de tout. Cela pourrait être un eldorado pour les PME françaises. Mais à part le pétrole, on n’a pas réussi à pénétrer », estime Eric Ghebali, directeur du développement international de Suez Environnement et membre de la délégation.Accueillant, fait rare, M. Hollande au palais présidentiel, « dans une atmosphère de franche cordialité », M. Dos Santos, nonobstant une erreur de la traductrice qui a évoqué « M. François Mitterrand », a salué l’« excellence des relations entre entreprises de nos deux pays, notamment dans le secteur pétrolier ». « Nous sommes intéressés par l’élargissement de notre coopération au-delà du secteur pétrolier », a assuré le président angolais, citant le bâtiment, le transport, l’énergie, le tourisme, l’agroalimentaire ou encore l’eau.« C’était très important pour moi de rappeler l’engagement de la France dans cette conjoncture, pas la plus favorable au secteur pétrolier », a répondu François Hollande, qui n’a cependant pas publiquement évoqué la question des droits humains et politiques, soulignant simplement « l’engagement de pluralisme, d’élections qui sont prévues. La France y est attentive ». La conférence de presse initialement prévue s’est finalement transformée en simple déclaration, sans question des journalistes, donc, à la demande de la présidence angolaise. « Le président a tout dit, il a répondu aux questions d’avance », a conclu M. Dos Santos. Le périple présidentiel se poursuivait vendredi après-midi au Cameroun, dirigé par Paul Biya, 72 ans, chef de l’Etat depuis trente-cinq ans.Lire aussi :A Cotonou, Hollande vante l’exemple démocratique béninoisDavid Revault d'Allonnes (Luanda - envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.07.2015 à 13h54 Les ennuis judiciaires ne sont pas terminés pour Dominique Strauss-Kahn. Tout juste blanchi dans l’affaire du Carlton de Lille, il est désormais visé par une plainte d’un ex-actionnaire de son ancienne société d’investissement luxembourgeoise en faillite, Leyne Strauss-Kahn & Partners (LSK), a indiqué jeudi 2 juillet l’avocat du plaignant, confirmant une information des Echos.La plainte a été déposée le 30 juin à Paris par Jean-François Ott, ancien président-directeur général de la société immobilière luxembourgeoise Orco Property Group, a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) son avocat, Me Mathieu Croizet. M. Ott affirme avoir souscrit l’été dernier, par l’intermédiaire de sa société chypriote Roxannia, une augmentation du capital de LSK de 500 000 euros.Persuadé qu’on lui a présenté, en amont de cet investissement, une situation financière de LSK qui n’était pas conforme à la réalité, il a déposé plainte pour « escroquerie », « abus de biens sociaux » et « faux » contre les anciens administrateurs de LSK, parmi lesquels figure l’ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI), a précisé Me Verdier. Contacté par l’AFP, Me Jean Veil, un des avocats de M. Strauss-Kahn, s’est refusé à tout commentaire.Suicide du fondateurLSK, dont Dominique Strauss-Kahn voulait faire un fonds spéculatif de 2 milliards de dollars, avait été déclarée en faillite en novembre 2014, quelques semaines après le suicide à Tel-Aviv de son fondateur et dirigeant, Thierry Leyne.DSK avait quitté la présidence de LSK quelques jours avant ce décès. L’ancien directeur général du FMI avait expliqué dans Le Parisien, le 30 octobre 2014, que son ex-associé « avait contracté une série d’emprunts excessifs ». Il avait aussi admis qu’il était au courant de la « réputation contrastée » de son associé, mais expliqué avoir été attiré par le fait que l’homme d’affaires « avait fait dans le passé de très belles opérations ».Lire aussi :Affaire LSK : Dominique Strauss-Kahn sort de son silence« On veut que toute la lumière soit faite sur ce qui s’est passé », a expliqué l’avocat de Jean-François Ott :« Mon client a participé à l’augmentation de capital en raison de la présence de DSK dans cette société et des documents qui lui ont été proposés. Or LSK aurait dû déposer son bilan dès mai 2014. »En avril, une source proche du dossier a révélé que LSK avait laissé un passif de près de 100 millions d’euros et un total de 150 créanciers, dont le fisc luxembourgeois.Lire aussi :La « strauss-kahnie » florissante malgré la chute de son héros 03.07.2015 à 13h27 • Mis à jour le03.07.2015 à 13h33 Le dossier qui oppose la compagnie Air France et le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), la principale organisation chez les navigants, est loin d’être refermé. Le juge des référés du tribunal de grande instance de Bobigny, saisi par Air France pour un litige l’opposant au SNPL, s’est déclaré vendredi 3 juillet incompétent et a renvoyé l’affaire sur le fond, a rapporté Air France-KLM.La direction d’Air France avait annoncé à la mi-juin avoir lancé une action en référé (une procédure d’urgence) « afin d’obtenir la mise en œuvre » des dernières mesures du plan de restructuration « Transform 2015 », dont l’application était bloquée, selon elle, par le SNPL.Lire aussi :Dans un geste de défiance, Air France traîne ses pilotes en justiceD’après Air France, les pilotes ont réalisé 13 % de gains de productivité depuis la signature de l’accord Transform en 2012 par le SNPL, alors que l’objectif fixé était de 20 %. L’actuel blocage porte sur l’évolution des règles de rémunération et la baisse de la majoration des heures de nuit.Avec ce référé, la compagnie demandait au juge d’ordonner l’arbitrage du président d’Air France pour mettre fin à une situation de blocage au sein du comité de suivi de Transform.Or, le tribunal de Bobigny a estimé que cette clause « ainsi que son interprétation ne relevait pas des pouvoirs du juge des référés, mais du juge du fond, qui a seul vocation à trancher la question soulevée », précise Air France.« Sage décision »Sollicité par l’Agence France-Presse, le porte-parole du SNPL Air France (65 % des voix chez les pilotes), Emmanuel Mistrali, s’est déclaré « satisfait de cette sage décision » prise par le juge, son syndicat estimant que « l’assignation n’avait rien à faire en référé ». Prenant acte de cette décision, la direction d’Air France a expliqué qu’elle « poursuivra[it] la procédure auprès du tribunal de grande instance de Bobigny statuant au fond, avec pour objectif de voir la question tranchée avant la fin de l’été ».La compagnie aérienne, qui a enregistré des résultats inférieurs à ses attentes sur les cinq premiers mois de l’année, a répété vouloir solder rapidement Transform pour se consacrer pleinement aux négociations sur le nouveau plan stratégique, « Perform 2020 », actuellement en discussion.Mais pour le SNPL, poursuivre l’action judiciaire est « particulièrement contradictoire » de la part des dirigeants, qui ont souligné à plusieurs reprises vouloir « tourner la page de Transform et se tourner vers l’avenir », affirme M. Mistrali. Selon le porte-parole du syndicat, Air France « continue à privilégier le judiciaire sur le dialogue social » ; ce qui contribue à « faire peser l’incertitude sur le début des négociations suivantes ».Lire aussi :Divorce entre pilotes et direction à Air France 03.07.2015 à 11h48 • Mis à jour le03.07.2015 à 15h55 | Marie Charrel Aucune statistique ne peut restituer l’ampleur des sacrifices concédés par les Grecs depuis six ans. Certains chiffres aident néanmoins à la mesurer. En 1999, le produit intérieur brut (PIB) par habitant de la Grèce, en parité de pouvoir d’achat, s’élevait ainsi à 24 429 dollars (22 020 euros), selon les calculs de l’institut de conjoncture Coe-Rexecode.En 2007, il est monté jusqu’à 33 018 dollars (29 765 euros), avant de retomber à 24 564 dollars (22 145 euros) en 2014. « Cela signifie que depuis la crise, les Grecs ont reperdu toute la richesse qu’ils avaient gagnée depuis l’entrée dans l’euro », résume Charles-Henri Colombier, de Coe-Rexecode.Sur la même période, le PIB par tête de la zone euro est passé de 33 562 dollars (30 257 euros) en 1999 à 37 141 dollars (33 483 euros) aujourd’hui, avec un pic à 38 483 dollars (34 693 euros) en 2007. Malgré la crise, les pays de l’union monétaire affichent donc en moyenne une richesse par tête supérieure à celle de 1999. Seule la Grèce fait figure d’exception, avec l’Italie. « Si l’on regarde froidement les chiffres, c’est un complet retour quinze ans en arrière », se désole Patrick Artus, économiste chez Natixis.Lire aussi :La Grèce officiellement déclarée en défaut de paiementUne production en baisse de 20 %Le constat est tout aussi alarmant si l’on se penche sur l’industrie hellène. Depuis 1999, la production industrielle, hors bâtiment, s’est contractée de 20 %, tandis que l’investissement en volume s’est effondré de 47 %. Le PIB, lui, est toujours inférieur de plus de 25 % à son niveau de 2009. Cet effondrement de l’économie grecque est-il le seul fruit des politiques de rigueur exigées à la Grèce depuis 2009 ? Ou s’agit-il d’un retour « progressif et ordonné à l’équilibre », comme l’a froidement diagnostiqué Jean-Claude Trichet, l’ancien président de la Banque centrale européenne, le 23 juin, sur BFM Business.Pour comprendre de quoi il retourne, il convient de remonter à la création de l’euro. A son introduction, la monnaie unique a eu un impact très différent selon les pays membres. « Dans les Etats périphériques, elle a déclenché une forte baisse des taux d’intérêt et des coûts du crédit, qui se sont rapprochés des niveaux allemands », rappelle Charles Wyplosz, économiste à l’Institut des hautes études internationales de Genève. Une formidable opportunité. Qui s’est transformée en bombe à retardement lorsqu’elle n’a pas été utilisée à bon escient. Baisse des coûts de l’empruntC’est ce qui s’est passé dans le cas grec. « La baisse des coûts d’emprunt a alimenté l’augmentation des dépenses publiques, tandis que la consommation a été soutenue par une hausse des salaires supérieure à celle des gains de productivité », ajoute M. Wyplosz.Quand la crise a frappé, Athènes s’est donc retrouvée dans une situation particulièrement délicate. Non seulement son économie était structurellement affaiblie, mais en plus, ses importants déficits public et extérieur (15 % du PIB), la laissaient sans munition pour faire face à la crise.Un cocktail que les politiques de rigueur demandées par la « troïka » (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne et Commission), mal calibrées, a rendu explosif. « La récession qu’a traversée la Grèce est l’une des plus violente enregistrée depuis le XIXe siècle, et l’ampleur de l’assainissement budgétaire opéré depuis est sans précédent », explique Nina Delhomme, économiste au Crédit agricole. Le déficit public est ainsi passé de 15,2 % à 2,7 % du PIB en cinq ans seulement. Le déficit extérieur a été effacé. Et les salaires ont chuté de 20 % à 30 %.Lire sur Les Décodeurs :La Grèce, dernier exemple d’une longue histoire de défauts souverainsDouloureux sacrificesMalgré ces douloureux sacrifices, les exportations n’ont pourtant pas rebondi comme espéré, contrairement à ce que l’on a observé en Espagne ou en Irlande. Motif : les entreprises grecques tournées vers l’export sont à la fois trop petites et trop peu nombreuses. Mais surtout, les réformes de la « troïka » n’ont pas traité certains des maux-clés dont souffre l’économie grecque. En particulier la question des rentes maintenant des prix trop élevés dans certains secteurs, la corruption endémique, les défaillances de l’administration…C’est là que l’exemple grec diffère de celui de l’Espagne. Comme Athènes, Madrid est tombé dans le piège des taux d’intérêt trop bas : ils ont alimenté une monstrueuse bulle immobilière, qui a explosé avec la crise de 2007. « Mais ils ont aussi permis d’accumuler du capital productif, c’est-à-dire de renforcer l’industrie, explique M. Artus. Voilà pourquoi le pays s’en sort aujourd’hui mieux ».Dans le cas de la Grèce, qui faut-il blâmer ? Les gouvernements grecs successifs, d’abord, qui n’ont rien fait pour lutter contre le népotisme, l’économie noire, la déliquescence de l’industrie. Les institutions de la zone euro, aussi. L’impact de l’entrée dans la monnaie unique sur les pays périphériques était déjà identifié en 1999. Mais rien a été fait pour les aider à éviter le piège du crédit à bas coût. « Tout le monde s’est voilé la face, confesse une source européenne. Pire, la flambée de l’immobilier espagnole était vantée comme un succès, alors qu’elle reposait sur un château de sable ! »Selon les économistes, il faudra au bas mot une décennie pour que le pays retrouve son niveau de vie de 2007. Que les mesures d’austérité se poursuivent ou non, que le gouvernement d’Alexis Tspiras reste au pouvoir ou non, les prochaines années seront extrêmement douloureuses pour les Grecs.Lire aussi :Le défaut de paiement de la Grèce, comme celui de l’Argentine en 2001 ?Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Cheysson-Kaplan C’est un des avantages des cartes bancaires haut de gamme. Elles permettent de bénéficier de services complémentaires plus larges que les cartes classiques (assurances et assistance) qui peuvent être fort utiles en voyage tant pour vous que pour vos enfants. À condition de connaître certaines subtilités.Tout d’abord, sachez que côté assurance (décès/invalidité en cas d’accident, remboursement en cas d’annulation du voyage, de retard d’avion, de perte ou de vol des bagages), vos enfants sont couverts par votre carte, même s’ils ne voyagent pas avec vous, à la seule condition que vous ayez payé le voyage avec la dite carte. Pour les services d’assistance (rapatriement et remboursement des frais médicaux à l’étranger) il n’est en revanche pas nécessaire d’avoir payé le voyage avec la carte pour que l’enfant en profite.Lire : Cartes bancaires haut de gamme : ces assurances qui valent le coupLes enfants sont en principe couverts jusqu’à 25 ans. Mais les notices émises par les banques précisent qu’ils doivent être « fiscalement à charge ». Problème : aucune définition n’est donnée sur ce qu’il faut entendre par cette notion. « Il s’agit des enfants qui sont rattachés au foyer fiscal de leurs parents, sachant que les banques peuvent adapter les règles standards que nous établissons » nous a-t-on précisé chez MasterCard.Limite d’âge et de duréePremière conséquence : même si en apparence les enfants sont couverts jusqu’à leurs 25 ans, cela ne vaut en réalité que pour ceux qui font des études. Car pour les autres, le rattachement n’est possible que jusqu’à 21 ans. Ensuite, si pour payer moins d’impôt sur le revenu, vous avez choisi de déduire une pension alimentaire plutôt que de rattacher vos enfants à votre foyer fiscal, vos enfants ne sont plus couverts par votre carte.Certes, les enfants qui possèdent leur propre carte seront couverts par les services associés à celle-ci. Sauf que les jeunes détiennent souvent une carte basique qui ne comporte pas les mêmes garanties que les « hauts de gamme », du type « Visa Premier » ou « Gold MasterCard », de leurs parents. Ils ne pourront alors prétendre qu’aux services d’assistance en cas d’accident ou de maladie à l’étranger (rapatriement, remboursement des frais médicaux pour l’essentiel).Enfin dernière précision : seuls les voyages de moins de 90 jours sont concernés, qu’il s’agisse d’une carte basique ou dorée. Si votre enfant part plus de trois mois à l’étranger, vous devrez alors souscrire une assurance spécifique rapatriement si vous voulez qu’il soit couvert en cas d’urgence.Lire aussi :Ces petits frais bancaires qui finissent par peser lourd...Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde Jean-Baptiste Jacquin A l’issue d’une folle semaine commencée jeudi 25 juin par une grève des taxis émaillée de violence et marquée par le renvoi en correctionnelle des deux patrons d’Uber pour l’Europe et la France, le géant américain jette l’éponge en France. Dans un entretien au Monde, Thibaud Simphal, directeur général d’Uber France, annonce la « suspension » d’UberPop, ce service qui permet à des particuliers de s’improviser chauffeurs de taxi avec leur voiture de tous les jours. Une volte-face. Ignorant les multiples proclamations d’illégalité, la société californienne continuait de déployer son service en attendant que la justice tranche de façon définitive. Uber, dont la principale activité reste les voitures de transport avec chauffeur (VTC), veut faire sauter les verrous qui entravent ce marché naissant.Manuel Valls s’est réjoui vendredi de la décision d’Uber, en déclarant que « c’est une profession qui a besoin de règles ».Lire aussi :Manuel Valls se réjouit de la suspension d’UberPopPourquoi continuer à proposer le service UberPop en France alors que toutes les autorités du pays vous demandent d’arrêter cette activité ?« Sur le fond, nous nous en remettons à la décision du Conseil constitutionnel attendue en septembre sur l’article de la loi Thévenoud »Nous avons décidé de suspendre UberPop en France, dès 20 heures ce vendredi soir [3 juillet]. En premier lieu pour préserver la sécurité des chauffeurs Uber, ce qui a toujours été notre priorité. Ils ont été victimes d’actes de violence ces derniers jours. La seconde raison est que nous souhaitons nous situer dans un esprit d’apaisement, de dialogue avec les pouvoirs publics et montrer que l’on prend nos responsabilités. Sur le fond, nous nous en remettons à la décision du Conseil constitutionnel attendue en septembre sur l’article de la loi Thévenoud [qui organise la concurrence des taxis] concernant UberPop.Lire aussi :L’Etat part en guerre contre UberPopC’est la première fois qu’Uber renonce dans le monde à un service sans y avoir été contraint par la justice. Est-ce le signe d’une inflexion de votre stratégie ?Non, nous avons déjà retiré le service UberX à Portland [Etats-Unis]. Le facteur principal ici n’est pas la contrainte mais la violence.L’action de la police ces derniers jours n’avait-elle pas déjà réduit à néant l’activité d’UberPop ?Pas du tout. Près de 10 000 conducteurs occasionnels en France sont inscrits sur la plateforme UberPop, dont 4 000 ont été actifs la semaine dernière. Tout ce bruit a plutôt fait de la publicité pour la plateforme.Que vont devenir les chauffeurs UberPop ?87 % des chauffeurs UberPop ont une autre activité à côté. Leur recette moyenne annuelle est de 8 200 euros, ce qui correspond environ aux coûts annuels de leur véhicule. Je tiens à les remercier ici pour leur calme et leur attitude exemplaire malgré les difficultés et la violence. UberPop leur offrait une opportunité réelle d’arrondir leurs fins de mois, alors que le pays en manque cruellement. Nous allons les aider.Etait-ce responsable de les inciter il y a encore huit jours à rejoindre UberPop en leur affirmant que c’était juridiquement sûr ?On a toujours été responsable, contrairement à certains acteurs qui n’ont pas clairement condamné les violences. Notre priorité est maintenant de trouver un moyen de remettre ces milliers de conducteurs sur la route. C’est vital pour eux et leur famille. On va les aider dans la course d’obstacles pour devenir VTC [véhicule de transport avec chauffeur]. Parce que les faits démontrent que la réglementation ne fonctionne absolument pas.Lire aussi :Avec les Boers, à la chasse aux UberPopLa loi Thévenoud ne permet-elle pas le développement du marché des VTC, en le démarquant à la fois des taxis et de services illégaux tels UberPop ?C’est le contraire. Cette loi a marqué un coup d’arrêt au développement de ce nouveau secteur économique. Depuis le 1er janvier, seulement 215 nouvelles cartes de VTC ont été accordées en France alors que dans le même temps, 25 000 personnes ont contacté Uber pour devenir chauffeur VTC. Plusieurs milliers ont leur dossier complet, font la formation et attendent en vain leur carte. Nous allons faire des propositions aux chauffeurs et au gouvernement pour sortir de cette situation. Plus de 400 000 passagers utilisent UberPop parce qu’il apporte un service nouveau, fiable et sûr. Dans le secteur en pleine expansion de la mobilité urbaine, où de plus en plus de gens abandonnent leur voiture, il y a une complémentarité, plutôt qu’une concurrence, entre les différents modes de transport.Lire aussi :De quoi l’« uberisation » est-elle le nom ?Je ne suis pas près de quitter Uber ! On est probablement l’entreprise qui a grossi le plus vite dans l’histoire de l’humanitéQuelles mesures proposez-vous au gouvernement ?Des aménagements simples qui rapprocheraient, par exemple, le régime français de celui de Londres où il y a 80 000 VTC et 30 000 taxis [à Paris, il y a 17 700 taxis et on estime le nombre de VTC à 10 000]. Il suffirait de ne plus exiger une formation en nombre d’heures, mais des compétences validées par un examen. Actuellement, le processus pour devenir VTC prend six mois et nécessite 250 heures de formation alors qu’on a le droit d’être pilote d’avion léger en 20 heures ! Cette formation coûte jusqu’à 6 000 euros. Personne dans les populations dont on parle n’a une telle somme. La loi impose aussi une capacité financière de 1 500 euros, alors que l’on parle de jeunes de banlieues, de personnes éloignées de l’emploi… Troisième mesure, autoriser pour les VTC des voitures moins luxueuses, moins lourdes, moins polluantes. Cela fait près de deux ans que nous faisons ces propositions. Nous avons aussi des propositions pour que les taxis soient plus en adéquation avec leur époque.Lire aussi :Face à Uber, les taxis estiment que leur « survie est en jeu »Après vous être comporté en cow-boy, comment pensez-vous être crédible pour proposer des mesures aux taxis ?Les cow-boys, ce sont les gens qui lynchent des personnes sur la voie publique. Heureusement que des entreprises innovent ! Nous pensons qu’il devrait y avoir le maximum de liberté pour les chauffeurs de taxi afin qu’ils puissent choisir la plateforme avec laquelle ils veulent travailler. La loi leur interdit d’être aussi VTC. Or, plus l’offre est ouverte et permet la concurrence entre plateformes, plus les chauffeurs y gagneront. Cela se passe comme ça dans tous les marchés où nous sommes, mais pas en France.Vous risquez une peine de prison. Avez-vous songé à quitter Uber ?Je ne suis pas près de quitter Uber ! On est probablement l’entreprise qui a grossi le plus vite dans l’histoire de l’humanité. Il y a encore de très belles choses à faire. Cette entreprise fait débat partout, cela vient du succès et de la puissance d’une idée.Lire aussi :Uber France et ses deux dirigeants jugés en correctionnelle en septembreJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin Il est étonnant de voir combien des événements qui devraient être anodins surprennent au point de recéler un fort pouvoir de déstabilisation. Mercredi 1er juillet, les autorités américaines de la concurrence ont décidé de se mettre en travers de la constitution d’un trust. Wahou, quelle audace !Le département de la justice a saisi les tribunaux pour bloquer le projet de rachat de la branche électroménager de General Electric (GE) par le groupe suédois Electrolux. Motif ? Cette opération « va exposer des millions d’Américains à une hausse des prix de produits comme les gazinières ou les plaques de cuisson, qui représentent un poste de dépenses important pour de nombreux ménages ».Le réveil du gendarme américainIl est vrai que les géants américains ont été bercés pendant les années Bush par un gendarme de la concurrence qui ne voyait pas grand-chose à redire aux diverses concentrations. L’administration Obama, après avoir longtemps dit qu’elle serait plus sensible à l’intérêt des consommateurs, a commencé à mettre en application les principes admis en Europe en matière de régulation de la concurrence.Lire aussi :Razzia des firmes américaines en EuropeEn avril, Comcast a dû ainsi renoncer au rachat de Time Warner Cable. Cette acquisition à 45 milliards de dollars (41 milliards d’euros), annoncée quatorze mois plus tôt, devait donner naissance à un poids lourd du câble, avec plus de 30 millions d’abonnés aux Etats-Unis. Les craintes pour les consommateurs ont réveillé le gendarme américain. Mais, il lui aura fallu plus d’un an avant de se rendre à l’évidence.Les entreprises, elles, cherchent naturellement à se créer des monopoles en innovant, espérant lancer des produits et des services avec lesquels aucun concurrent ne pourra rivaliser. C’est le jeu normal du marché. Les internautes ont le droit de préférer Google aux autres moteurs de recherche. En revanche, lorsque ces monopoles privés se constituent par le rachat d’un concurrent, il paraît légitime d’y mettre le holà.Drapeau rougeDans notre affaire de gros électroménager, l’opération à 3,3 milliards de dollars, la plus grosse jamais lancée par Electrolux, aurait permis à ce dernier de capter jusqu’à 40 % de certains marchés grâce à ses nombreuses marques (AEG, Frigidaire, Hotpoint, etc.) Sur ce dossier, Washington s’est montré plus réactif en prenant moins de dix mois pour sortir le drapeau rouge.Pour GE, qui voulait depuis longtemps sortir de cette activité historique, comme pour Electrolux, qui espérait gonfler d’un coup sa taille d’un tiers, c’est une tuile. Les deux sociétés ont d’ailleurs annoncé ne pas renoncer au projet et être prêtes à combattre devant les tribunaux les arguments de l’antitrust. C’est à voir…Une chose est sûre. Plutôt que de risquer à perdre leur temps et leur argent à lancer des mariages qui risquent un veto, les entreprises vont y réfléchir à deux fois avant d’envisager des alliances susceptibles d’étouffer un marché. C’est sage.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.07.2015 à 18h26 • Mis à jour le07.07.2015 à 19h25 Tribune. Au cours de l’année écoulée, le nombre de pays qui se sont prononcés en faveur d’une vision à long terme sur le changement climatique a augmenté de façon spectaculaire.Tous ces pays reconnaissent désormais que notre meilleure chance de vivre dans un monde stable et sain est de mettre en œuvre des politiques et des mesures visant à parvenir à ce que certains appellent « la neutralité climatique » et d’autres « zéro émissions nettes » au cours de la seconde moitié de ce siècle.C’est dans cet esprit que les pays du G7 ont exprimé, il y a quelques semaines, leur engagement en faveur de la décarbonisation progressive l’économie mondiale.Un nombre croissant de villes, de régions et d’entreprises partagent la même ambition. Certains se sont fixé des objectifs à long terme tels que 100 % d’énergie renouvelable d’ici à 2050, ou encore une réduction des émissions allant parfois jusqu’à 80 %.Si tant de nations, de collectivités locales et d’entreprises adoptent de tels objectifs, c’est parce qu’elles adhèrent à la science du climat. C’est en effet la façon la plus sûre de contribuer au respect de l’engagement pris par les gouvernements de limiter la hausse de la température mondiale à moins de 2 degrés Celsius au cours de ce siècle.La ligne de défense des 2 °CCes derniers mois, trois rapports majeurs de la communauté scientifique – le rapport « Dialogue structuré d’experts », la 5e évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), et le rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction d’émissions – ont livré plusieurs messages essentiels :La limite de 2 °C qui guide l’action internationale doit être considérée comme une « ligne de défense » contre les pires impacts climatiques attendus, tandis que de nombreux pays considèrent qu’une limite de 1,5 °C constituerait une meilleure garantie de sécurité ;Retarder la réduction des émissions conduirait à des coûts plus élevés et serait porteur de plus grands risques pour la société ;L’atteinte des objectifs de réduction des émissions mondiales suppose d’accroître l’efficacité énergétique, d’augmenter l’utilisation des énergies renouvelables et d’assurer une agriculture durable.Ces faits essentiels seront au centre des discussions cette semaine, alors que d’éminents scientifiques du monde entier se réuniront à Paris pour la conférence Notre Avenir commun face au changement climatique.Afin de parvenir en décembre à un nouvel accord universel sur le climat qui soit crédible, le monde a besoin de négociateurs engagés, créatifs et patients, et d’une volonté politique précise et forte de la part des ministres et chefs d’Etat.Mais les scientifiques aussi ont un rôle essentiel à jouer : en définissant la trajectoire d’émissions à suivre sur le moyen et le long terme, ils peuvent fixer le cap et motiver de plus en plus de gouvernements, de villes et d’entreprises à inscrire leurs politiques et leurs actions dans une vision à long terme.C’est le moment pour les scientifiques, qui sont les gardiens de la connaissance sur le changement climatique et ses impacts, de retrousser leurs manches pour faire comprendre aux citoyens de leur pays les faits scientifiques sur le changement climatique.Les scientifiques, ambassadeurs d’un changement positifEn publiant des commentaires dans les journaux nationaux, en s’exprimant dans les médias et en s’engageant auprès de leurs communautés, les scientifiques peuvent être les ambassadeurs d’un changement positif.Le succès d’un nouvel accord de Paris dépendra, aux yeux des citoyens, de l’adoption d’une série de mesures essentielles, parmi lesquelles un signal clair de soutien financier en faveur des pays en voie développement, ainsi qu’un mécanisme permettant d’examiner régulièrement les progrès réalisés par les pays et de relever le niveau d’ambition au fil du temps.Mais pour crédibiliser l’engagement des gouvernements à stabiliser le climat, il faudra aussi adopter un objectif de long terme.On pourrait certes considérer qu’il ne coûte rien, pour les ministres et chefs d’Etat d’aujourd’hui, de prendre des engagements dont l’horizon s’étend bien au-delà du terme de leur mandat. Cependant, l’adoption d’un tel objectif de long terme enverrait aux marchés et aux investisseurs un signal crucial.Il serait en effet la garantie d’un soutien à long terme en faveur du développement des énergies vertes et de villes plus propres et plus habitables, de la réduction de la pollution, de la production de biens et de services économes en ressources, et d’une gestion plus intelligente des infrastructures naturelles de la Terre, des forêts aux rivières, des sols aux récifs coralliens.Les scientifiques ont de nombreux rôles clés à jouer, notamment ceux d’aider la société à comprendre les risques que nous courons face à un changement climatique incontrôlé et d’inventer les technologies nécessaires à la transition vers une économie toujours plus verte.Mais leur rôle consiste aussi à éclairer l’action de la communauté internationale en définissant les trajectoires à suivre pour atteindre l’objectif fixé.Alors qu’il ne reste plus que cinq mois pour conclure l’accord de Paris, il est temps de mettre à plat tous les fondements principaux sur la table et de manière juste.Si la communauté scientifique estime que l’accord de Paris devrait inclure un objectif à long terme, alors il est temps pour elle, à tout juste cinq mois de la Conférence de Paris, de l’exprimer clairement. Elle a cette semaine l’occasion d’exprimer sa conviction, au nom de l’Avenir commun des peuples du monde entier. Philippe Jacqué Cela devient rageant. Alors que Renault regagne enfin du terrain en Europe, où il a multiplié les déconvenues pendant la crise, il recule hors du Vieux Continent. Au premier semestre 2015, le groupe français a réalisé du surplace en termes de volumes vendus. Renault a écoulé 1,375 million de véhicules, c’est 9 000 unités de plus qu’un an plus tôt, mais c’est exactement le même niveau qu’au premier semestre 2011…Depuis, il n’a jamais réussi à faire mieux. Le groupe Renault n’arrive toujours pas à dépasser la barre fatidique des 1,4 million d’unités au premier semestre. Ce n’est pas faute d’essayer. Depuis dix ans, il s’est largement internationalisé en se lançant non seulement en Amérique latine et en Russie, mais aussi en Inde ou en Corée.Ces investissements ont porté leurs fruits, puisque pendant la crise européenne, le groupe Renault a su faire le dos rond. Aujourd’hui, avec l’arrêt de ces relais de croissance, Renault compte essentiellement sur le redémarrage du marché européen.Immatriculations en progression en EuropeAinsi, depuis le début de l’année, les immatriculations du groupe en Europe ont progressé de 9,3 % à 853 000 unités, un poil mieux que le marché (8,5 %). C’est 200 000 exemplaires de mieux qu’au premier semestre 2013, au cœur de la crise. Sur l’ensemble de l’année, le marché européen devrait progresser de 5 %, selon le groupe.Lire aussi :Renault veut ranimer sa marqueOutre Dacia, qui a longtemps porté le groupe et qui poursuit sa croissance (5,3 %), c’est la marque Renault qui commence à engranger les fruits de son renouvellement de gamme. Clio ou Captur sont des best sellers en Europe. Et Renault profite également de la nouvelle Twingo, du nouvel Espace, mais aussi des nouveaux Trafic et Master, deux véhicules utilitaires. La dynamique devrait perdurer en Europe avec l’arrivée du Kadjar, un faux-4x4 urbain plus grand que le Captur, et bientôt de Talisman, la nouvelle berline familiale du constructeur au losange.A l’image de PSA, Renault est bien implanté dans le sud du continent, particulièrement en Espagne et en Italie. Cela tombe bien, ces deux marchés redémarrent après avoir sombré. Le marché ibérique, en croissance de 30,9 %, et le marché italien, en progression de 24,4 %, retrouvent un peu de couleur.Vents contrairesEn revanche, hors d’Europe, Renault connaît beaucoup de vents contraires. En Russie, la marque Renault voit ses volumes chuter de 40,8 %, au même niveau que le marché. De même, au Brésil, le groupe subit une baisse de 18,7 % de ses ventes, tandis qu’en Argentine, la baisse atteint 35 %. Ces pays portaient la croissance Renault ces cinq dernières années. C’est désormais terminé pour quelque temps.L’internationalisation de Renault ne s’arrête cependant pas à ces deux pays. En Turquie ou en Algérie, Renault surfe sur le redémarrage de ces marchés très cycliques. En Inde, le groupe français perd du terrain (-3,2 %) malgré la reprise du marché (6,2 %), mais l’entreprise reste convaincue du succès du Kwid, le nouveau véhicule d’entrée de gamme présenté en mai.Lire aussi :Avec le Kwid, Renault reprend l’offensive dans le « low cost »En Chine, où le groupe prépare le lancement de son premier véhicule assemblé sur place en 2016, Renault est aujourd’hui quasi inexistant, mais il pense y rattraper le temps perdu et y écouler plusieurs centaines de milliers de véhicules d’ici deux à trois ans.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent « Le Front national (…) est, toutes choses égales par ailleurs, une forme de Syriza à la française, d’extrême droite. Mais, d’ailleurs, vous voyez cette coagulation des contraires se faire : qui adore Syriza chez nous ? Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Avec qui s’allie Alexis Tsipras en Grèce ? Avec son extrême droite souverainiste. »Cette phrase du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, qui comparaît, lundi 6 juillet, le parti au pouvoir en Grèce au Front national français, a beaucoup agacé au Parti socialiste et à gauche. Pourtant, cet amalgame assimilant Syriza et FN est assez répandu, notamment à droite. « Il y a deux personnes qui se sont réjouies de l’arrivée de ce gouvernement invraisemblable en Grèce – invraisemblable ! – c’est M. Mélenchon et Mme Le Pen », avait lancé Nicolas Sarkozy en mars. Depuis, il ne perd pas une occasion d’évoquer en Syriza « les amis de Mme Le Pen ». Qu’en est-il réellement ?1. Syriza est-il de gauche ou d’extrême gauche ?« Syriza » est un acronyme qui signifie « coalition de la gauche radicale ». Treize partis la composent, qui vont des écologistes aux maoïstes en passant par des communistes, des trotskistes… Sa principale composante, Synaspismós, dont Alexis Tsipras était le président, est un parti qui coalisait déjà socialistes, écologistes et communistes.On peut donc classer le parti (la coalition de départ a changé son statut pour en devenir un) à la gauche du Pasok – l’équivalent grec du Parti socialiste français –, dans la catégorie « gauche radicale » ou « extrême gauche ». Mais sa naissance et sa croissance sont étroitement liées à l’histoire de la crise économique et des mesures d’austérité imposées à Athènes.L’ascension de Syriza date de la crise : encore très minoritaire en 2009, la coalition doit attendre 2012 pour passer devant le Pasok. Toujours en 2012, face à Syriza, une coalition réunissant deux partis de gauche (Pasok et Gauche démocrate) se forme pour défendre le respect des accords avec l’Union européenne et le Fonds monétaire international.Syriza incarne alors le parti « anti-austérité », et son programme est résolument orienté en ce sens, et n’est sans doute pas pour rien dans sa victoire de janvier. Néanmoins, et contrairement à ce qu’on peut entendre ou lire, Syriza n’est plus favorable à une sortie de la Grèce de la zone euro – même si l’âpreté des négociations avec les créanciers du pays a ravivé les voix discordantes dans le parti.2. Le parti grec est-il allié à l’extrême droite ?En 2015, Syriza arrive en tête aux législatives, mais à deux sièges de la majorité absolue. Le parti doit donc composer une coalition pour gouverner.Or, il n’est pas aisé de trouver une autre formation anti-austérité : du Pasok à Nouvelle Démocratie (droite) en passant par To Potami (centre), la plupart des formations sont contre le programme de Syriza.Alexis Tsipras choisit donc une alliance « contre nature » : il va chercher le parti des Grecs indépendants (ANEL), dirigé par Panos Kammenos, transfuge de Nouvelle Démocratie, connu pour ses discours très populistes, voire conspirationnistes, et pour quelques scandales financiers. Volontiers outrancier, il affirmait en décembre 2014 que « les bouddhistes, les juifs et les musulmans ne payaient pas d’impôt », contrairement à l’Eglise orthodoxe, qui « risquait de perdre ses monastères ». Lui aussi hostile à la politique d’austérité, il a multiplié les discours agressifs contre la « troïka » UE-BCE-FMI.Peut-on qualifier l’ANEL de parti d’extrême droite ? Sur le plan social, le parti est résolument conservateur : très favorable à l’Eglise orthodoxe et à son influence sur la société, il tient des discours fortement anti-immigration, et ne perd jamais une occasion d’exalter le nationalisme grec.Néanmoins, il n’est pas allié au Front national français, mais à… Nicolas Dupont-Aignan et à son parti, Debout la France (DLF). Libération citait un historien grec, Nikolas Bloudanis, qui estimait que, transposé à la France, « il regrouperait la droite de l’UMP et la gauche du FN ». En Grèce, il existe un parti d’extrême droite bien plus virulent (et qui connaît un meilleur succès) : Aube dorée, qu’on peut qualifier de « néonazi ».3. Peut-on dire que Syriza a les mêmes idées que le FN ?Cette alliance entre gauche radicale et droite dure peut sembler contre nature. Mais, comme Ilias Nicolacopoulos, professeur de sciences politiques, l’expliquait dans Le Figaro, « les électorats d’ANEL et de Syriza ne sont sociologiquement pas si éloignés que cela. Des couches populaires de droite ont voté pour Syriza ». En réalité, dans la Grèce de 2015, la ligne de démarcation politique principale se construit avant toute chose autour du soutien ou non aux mesures d’austérité. Et si l’ANEL et Syriza sont alliés, le pouvoir est du côté de Syriza, pas du parti de Kammenos, qui n’a obtenu qu’un ministère, certes d’importance (la défense).Au-delà de cette alliance, rien dans le programme de Syriza ne permet de qualifier ce parti d’extrême droite : il est favorable à l’immigration ; défend des aides pour les plus pauvres et un Etat providence augmenté ; veut créer de l’emploi public, rétablir un salaire minimal… Surtout, Syriza veut faciliter les naturalisations et le regroupement familial, aux antipodes de la politique migratoire du FN français.Emmanuel Macron a tenté de rectifier lui-même le tir, sur Twitter : assimiler Syriza et le FN n’a pas grand sens.Aucune confusion possible entre le FN et Syriza, issu de la gauche grecque qui s’est construite dans la résistance face au nazisme 3/4— EmmanuelMacron (@Emmanuel Macron)require(["twitter/widgets"]);D’ailleurs, si le FN n’a de cesse de tresser des couronnes à Syriza, la formation grecque, elle, le refuse fermement. Dans un communiqué retransmis par le Parti communiste en France, Syriza explique que ses succès électoraux sont au contraire « un bastion contre la montée de l’extrême droite que représente Marine Le Pen, mais aussi un message pour la défense de la démocratie contre ses ennemis. Nos partenaires et nos soutiens français sont divers et ils s’élargissent. Ils sont de gauche ».Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave Déjà en retrait en 2014, les loyers ont continué de reculer au premier semestre 2015, selon les chiffres diffusés par Century 21. En moyenne, le loyer par mètre carré baisse de 1,7 % à 11,92 euros (un chiffre qui dépasse 27 euros à Paris). En dix ans, les loyers ont progressé de 6,8 % en moyenne, soit un rythme deux fois moins rapide que celui de l’inflation, note l’étude publiée par le réseau d’agences, qui se base sur 45 000 locations et relocations. #container_14362634711{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14362634711{ height:500px; } #container_14362634711 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14362634711 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14362634711 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14362634711 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }10 ans d'évolution des loyers par type d'appartement Loyers moyens, en euros.Source : Century 21(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Le loyer moyen des studios et une pièce a ainsi reculé de 1,2 %, les deux pièces – locations les plus nombreuses sur le marché – de 0,2 % et les trois pièces de 1 %. Les quatre pièces enregistrent la plus forte baisse (4,4 %).Cette diminution est la conséquence directe d’une conjoncture économique dégradée. En période de crise, les ménages déménagent moins et « les plus jeunes ont souvent choisi de ne pas quitter le foyer familial », explique l’étude. D’ailleurs, les moins de 30 ans qui représentaient près d’une location sur deux en 2014 voient leur part diminuer (41,7 % au premier semestre 2015).L’étude souligne aussi que les revenus des locataires entrants ont tendance à diminuer. Ainsi les locataires d’un deux pièces affichent des revenus en baisse de 14 % (à 2 275 euros) par rapport à l’an dernier, ceux d’un quatre pièces de 10 % (à 2 948 euros).Lire aussi :Encadrement des loyers à Paris : mode d’emploiFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.07.2015 à 12h47 • Mis à jour le07.07.2015 à 18h17 | Anne Rodier Dans le texte du projet de loi relatif au dialogue social et à l'emploi, qui revient en seconde lecture à l'Assemblée, mardi 7 juillet, le gouvernement a rétabli deux amendements que le Sénat avait supprimés il y a un mois, le 8 juin précisément.Lire aussi :Le Sénat estime que le burn-out n’est pas une maladie professionnelleLe nouveau texte dit d'une part que « les pathologies psychiques peuvent être reconnues comme maladie d'origine professionnelle », ce qui sans désigner le burn-out ouvre la possibilité de le faire reconnaître comme maladie professionnelle.Et d'autre part qu'un rapport « sur l'intégration des affections psychiques dans le tableau des maladies professionnelles » sera remis « avant le 1er juin 2016 ». Le sujet est donc reporté à l'année prochaine, mais il n'est plus définitivement enterré.Lire aussi :Le burn-out, révélateur du mauvais managementLe burn-out, syndrome d'épuisement professionnel, « concerne l'ensemble des individus au travail et frappe entre 2 % et 11 % d'entre eux » rappelle le sociologue du travail Didier Truchot dans le Dictionnaire des risques psychosociaux écrit sous la direction de Philippe Zawieja et Franck Guarnieri (éd Seuil, 890 pages, 49 euros).Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Attentiste et blessée, Angela Merkel ne veut pas entrer dans l’histoire comme la fossoyeuse de la Grèce. Coincée entre son opinion publique et son parti, la chancelière allemande reste toutefois hostile à un véritable dialogue avec le premier ministre grec, Alexis Tsipras. François Hollande, lui, est en position de faiblesse, fragilisé par la situation économique de la France et les divisions internes du Parti socialiste. Quant à Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, il est en difficulté après être allé aux limites de sa fonction en s’engageant pour le oui à la question posée, dimanche 5 juillet, aux électeurs grecs.Quelle sera la personnalité « providentielle » capable de dialoguer avec M. Tsipras ? Qui peut engager le dialogue avec ce dirigeant qu’une partie de l’opinion européenne voit comme celui qui ose faire front, comme le porte-parole des vaincus de la globalisation ?Lire aussi :Crise grecque : trois scénarios après le non au référendumAvant le sommet de la zone euro à Bruxelles, mardi 7 juillet – les ministres des finances sont réunis depuis 13 heures avant les chefs d’Etat à 18 heures – l’Union européenne (UE) était toujours à la recherche d’une stratégie et de quelqu’un pour l’incarner. Le débat dépasse le douloureux cas grec et la question de l’austérité budgétaire. Il porte sur l’avenir de l’Union et son fonctionnement.De dimanche à mardi, les dirigeants européens se sont réfugiés derrière les ministres des finances, seuls à même, disaient-ils, d’écouter et d’analyser ce qu’Athènes peut proposer. Ce mardi encore, l’Eurogroupe a ouvert le bal à Bruxelles avant le sommet des dirigeants européens.Mario Draghi, patron de la Banque centrale européenne (BCE), ou Christine Lagarde, dirigeante du Fonds monétaire international (FMI), continueront de jouer un rôle clé dans l’évolution du dossier grec. Mais ni l’un ni l’autre ne seront amenés à enclencher le processus politique qui permettrait, peut-être, d’éviter un « Grexit », une sortie de la Grèce de l’Union monétaire, qui aggraverait la crise existentielle de l’UE.Lire aussi :La voie très étroite pour éviter le « Grexit »Même déçu, même « trahi » par M. Tsipras, M. Juncker est prêt à reprendre son rôle de principal médiateur. Resté muet depuis dimanche, il s’est exprimé devant le Parlement européen, à Strasbourg, matin matin. « Je suis contre le “Grexit”, je veux l’éviter, a-t-il déclaré. Personne ne peut vouloir expulser les Grecs. Il est temps de se retrouver à la table des négociations », a indiqué le président. « Se rassembler pour trouver une solution est une évidence européenne », a-t-il poursuivi invitant chacun à abandonner « la rhétorique abrupte ».« Positions erratiques »Et Donald Tusk ? La fonction de président du Conseil européen qu’il endosse est « taillée sur mesure » pour le rôle de l’homme providentiel, estime un diplomate. Herman Van Rompuy, le prédécesseur de M. Tusk, a discrètement pesé sur les chapitres successifs de la crise financière. Mais « un président qui n’est pas de l’eurozone, cela n’a pas encore fait ses preuves », regrette cette même source. La Pologne n’a pas encore adhéré à la monnaie unique et la position de M. Tusk s’en est trouvée compliquée. Aujourd’hui, les critiques fusent contre son attentisme, son désintérêt, disent certains. « Il a pris des positions un peu erratiques au cours des dernières semaines. Absent à certains moments, dur envers à Athènes, conciliant à d’autres », relève un expert. Le président du Conseil a toutefois tenté, le 3 juillet, d’incarner un possible recours afin de transcender les blocages politiques provoqués par la crise. Sortant de son silence, il a confié au site Politico que l’Europe n’avait pas besoin de « messages dramatiques » et que, même en faillite, la Grèce devait garder sa place dans une Union qui serait peut-être amenée à repenser « toute son organisation » pour vivre avec une telle situation.Rejetant « le jeu des accusations » et refusant d’évoquer une faillite de la Grèce, M. Tusk veut désormais jouer les conciliateurs. Le président du Conseil entend transformer son désavantage en atout : c’est bien parce que la Pologne n’est pas membre de la zone euro, pense-t-il, qu’il peut ramener dans une négociation ceux qui, à l’est ou au nord de l’Europe, ne veulent plus parler à M. Tsipras. Le moment est choisi. Le Polonais agit au moment où M. Juncker est affaibli, lui qui n’a pas su imposer son plan de répartition des réfugiés entre les Etats européens.« Le temps presse »Il reste un homme qui, en théorie, pourrait aussi jouer le rôle de « M. Bons Offices ». Mais, baptisé « l’Allemand en sabots » par des médias grecs et néerlandais, Jeroen Dijsselbloem ne peut plus espérer grand-chose d’Athènes, même si Yanis Varoufakis, le ministre des finances avec lequel il a eu des relations très difficiles, ne sera plus le membre grec de l’Eurogroupe.Adoubé par le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, le social-démocrate néerlandais est considéré comme le porte-parole des partisans de l’attitude la plus ferme à l’égard d’Athènes. « “Le petit chien de compagnie” de l’Allemagne », ironise un journaliste néerlandais se demandant si son compatriote n’en rajoute pas pour s’assurer le soutien de Berlin dans la course pour sa réélection contre le ministre espagnol Luis de Guindos.Economies drastiques, réformes structurelles, pas de renégociation de la dette, le tout assorti d’une formule, « le temps presse » : le successeur de M. Juncker à la tête du collège des ministres des finances est partisan d’une stricte orthodoxie. Quitte à peiner ceux qui, à Paris ou ailleurs, croyaient que son affiliation au Parti socialiste néerlandais ferait de lui l’homme des compromis.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin Les lancements de nouveaux modèles sont dans l’industrie automobile des fêtes à grand spectacle. Mais il n’est pas toujours évident de susciter l’enthousiasme. C’est le principal défi de Renault qui va commercialiser à partir de la fin de l’année sa nouvelle grande berline haut de gamme baptisée Talisman.Renault n’est pas attendu sur ce créneau monopolisé par les marques allemandes. Ses précédentes tentatives se sont soldées par des échecs, de la Safrane jusqu’à la dernière Laguna qui devait prouver son savoir-faire en matière de qualité. Ce nouveau lancement a été préparé, étudié et validé de façon à ce qu’un éventuel échec coûte le moins cher possible… Enthousiasmant, vous dis-je.On comprend qu’un Carlos Ghosn échaudé craint l’eau froide. Oubliées les opérations de conquête lancées avec tambours et trompettes. La presse, à qui la Talisman a été présentée lundi 6 juillet au château de Chantilly, mesurait ses commentaires mardi matin. Un peu comme devant un élève appliqué qu’on ne souhaite pas décourager. Même si sur le fond, les spécialistes de la mécanique et de la carrosserie ne semblaient pas avoir grand-chose à redire à cette nouvelle bête.Lire aussi :Avec Talisman, Renault joue à l’agent conservateurEconomies d’échelleContrairement à ce que laisse croire son nom de baptême, cette voiture n’a rien d’un gri-gri sur lequel reposerait la bonne fortune à venir du constructeur automobile français. La stratégie commerciale, industrielle et financière, mise en place par le patron le mieux payé de France, ne se réduit pas à un modèle.Lire aussi :Désendetté, Renault doit commencer à croîtreRenault veut occuper le terrain. Tout le terrain, avec une gamme de véhicules qui est en train de singulièrement s’élargir. Le rythme des lancements s’accélère pour notamment combler les trous béants que M. Ghosn n’avait, en son temps, pas daigné regarder. Le Kadjar, dévoilé en février, va permettre au français d’être présent sur le créneau de ces faux 4 X 4 urbains qui ont envahi le marché depuis dix ans.Le groupe a déjà lancé cette année un nouvel Espace et une voiture à 4 000 euros en Inde, la Kwid, tandis qu’il prépare la sortie d’une sportive à la marque Alpine. Après des années où le maître mot était de se concentrer sur quelques modèles à gros volumes pour gagner en rentabilité, la quête des économies d’échelle s’est déplacée. Le nerf de la guerre n’est plus le nombre d’unités vendues pour un modèle, mais celui fabriqué à partir d’une même plateforme industrielle. De nombreux modèles basés sur une même plateforme partagent les mêmes pièces. Sortir un nouveau modèle dont les volumes seraient décevants devient presque secondaire.Cette Talisman, qui aurait pu représenter un grand saut dans l’inconnu pour Renault, serait donc un acte banal. En réalité, c’est sur l’ensemble de la gamme que M. Ghosn sera jugé. Donc sur chacun de ses détails. La marque française joue sa propre image après avoir profité pendant des années des succès de Dacia.Lire aussi :Renault ressuscite le « projet Tavares » de relance de la marque AlpineJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud et Marie Charrel Difficile de ne pas faire le rapprochement. Ces derniers jours, politiques comme experts n’hésitent plus à comparer la crise grecque à celle traversée par l’Argentine il y a quinze ans. Le 6 juillet, la présidente de ce pays, Cristina Kirchner, a félicité Athènes pour la victoire du non au référendum qui s’était tenu la veille en Grèce. Elle soulignait que, comme en Argentine, les politiques d’austérité y ont eu des conséquences « terribles ».Acculé, Buenos Aires avait fait défaut sur sa dette publique en 2001. Athènes, de son côté, n’a pas pu rembourser à temps le Fonds monétaire international (FMI) le 30 juin 2015. Et va probablement faire défaut, aussi, auprès de la Banque centrale européenne (BCE), à qui elle doit verser 3,5 milliards d’euros le 20 juillet…Il est vrai qu’à première vue, les mécanismes qui ont conduit les deux pays au bord de la faillite présentent beaucoup de similitudes. En 1998, l’Argentine plonge dans une violente récession après avoir, huit ans plus tôt, calé le cours de sa monnaie (le peso) sur celui du dollar et accumulé les problèmes structurels, notamment un système bancaire sous-développé. Entre 1998 et 2001, le gouvernement a lancé sept plans d’austérité sur demande du FMI : coupe dans les aides sociales, baisses des dépenses et des salaires… Un remède qui n’a fait qu’aggraver la situation. Jusqu’à ce que l’Argentine soit contrainte de faire défaut sur sa dette publique – alors de 135 % du produit intérieur brut (PIB) –, en janvier 2002.Guérilla juridiqueLa Grèce, elle, est entrée sous assistance de la « troïka » de bailleurs de fonds – FMI, Commission de Bruxelles, Banque centrale européenne – en 2010. Elle a lancé des mesures de rigueur en échange d’aides financières. En cinq ans, les salaires ont chuté de plus de 20 %, et le PIB est toujours 25 % inférieur à son niveau de 2009.Mais, ensuite, les chemins pris par les deux pays divergent. Après son défaut, Buenos Aires a entamé de longues négociations pour restructurer sa dette. En 2005 et en 2010, 93 % des créanciers ont accepté une décote de 70 % sur leurs titres. Les 7 % de récalcitrants ont, eux, revendu leurs bons à des fonds vautours américains. Ces derniers se sont lancés dans une guérilla juridique de longue haleine pour obtenir un remboursement complet, sans décote. La justice américaine donnant raison à ces fonds, l’Argentine, refusant de céder, a fait un nouveau défaut partiel en juillet 2014.La dette grecque, elle, a été largement restructurée en 2012. Les créanciers privés ont accepté une décote de 50 % à 75 % sur les obligations hellènes qu’ils détenaient. Allégée de 100 milliards d’euros, la dette a été ramenée de 175 % à 157 % du PIB. Surtout, elle est passée aux mains de créanciers publics (FMI, BCE, Fonds européen de stabilité financière, Etats de la zone euro), qui la détiennent aujourd’hui pour près de 75 %.C’est une différence majeure avec l’Argentine. S’il ne fait aucun doute que la dette grecque, qui culmine aujourd’hui à 177 % du PIB, devra de nouveau être allégée, le fait qu’elle soit détenue par des créanciers publics met Athènes à l’abri des fonds vautours. Cela facilite son éventuelle restructuration. Ajoutons que l’Argentine, elle, n’a jamais fait défaut auprès du FMI, qu’elle a même remboursé en 2005 avec trois ans d’avance…L’Argentine a pu se financer grâce à ses exportationsAutre différence-clé : l’Argentine bénéficie d’immenses ressources naturelles. Lorsque, après son défaut de 2001, elle s’est retrouvée exclue des marchés, elle n’a donc pas eu de mal à se financer, grâce à l’argent des exportations. L’envolée des cours des matières premières entre 2003 et 2009, qui a tiré sa croissance ces années-là (+ 9 % par an), lui a permis d’accumuler un excédent commercial et des réserves de change record.Athènes, de son côté, ne peut pas compter sur les matières premières ou un secteur agricole fort pour ses recettes fiscales. Le secteur économique le plus dynamique est le tourisme, mais pour le reste, les PME, frappées de plein fouet par l’assèchement des liquidités bancaires, sont trop petites pour se tourner vers l’export. Si le pays a réussi à dégager un excédent primaire en 2014, celui-ci a déjà fondu.Autrement dit : sans nouvelles aides, la Grèce, qui n’a pas non plus accès aux marchés, aura toutes les peines du monde à se financer. Et ce, même avec un nouvel effacement de sa dette…« Cela n’exonérerait pas le pays des réformes indispensables au redressement de son économie », prévient Charles Wyplosz, économiste à l’Institut des hautes études internationales de Genève. A commencer par la lutte contre les rentes, la corruption, et l’amélioration du fonctionnement de l’administration fiscale.Lire aussi :Un retour à la drachme se ferait dans le chaosRécessionMais malgré les atouts dont elle dispose, les perspectives de l’économie argentine ne sont aujourd’hui pas meilleures que celles de la Grèce. « Le pays n’a pas profité de la forte croissance enregistrée entre 2003 et 2009 pour diversifier son industrie et renforcer sa compétitivité », explique Christine Rifflart, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques.Depuis que la croissance mondiale ralentit, ses exportations de matières premières et ses réserves de change diminuent. Malgré une baisse de 11,4 % des importations à 65 milliards de dollars (59 milliards d’euros), son excédent commercial (6,8 milliards d’euros) a chuté pour la deuxième année consécutive : – 20,8 %, en 2013, et – 16,5 %, en 2014.De l’avis des analystes privés, plus crédibles que les statistiques publiques, l’Argentine a vu son PIB se contracter de 2 % en 2014 et resterait en récession en 2015 (– 0,9 %). Les autorités, pour leur part, ont retenu une croissance de + 0,5 %, en 2014, et de + 2,8 %, en 2015.Au début de 2014, le peso argentin a été dévalué et les taux d’intérêt ont été relevés, provoquant une baisse du pouvoir d’achat des ménages, pour la première fois depuis dix ans. Le contrôle des capitaux, mis en place fin 2011, est par ailleurs à l’origine d’un marché parallèle des devises et d’un phénomène de course au dollar : paniqué devant l’effondrement de leur devise, les Argentins se ruent sur les billets verts pour tenter de sauver leurs économies…Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterClaire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Rodier Le sort des salariés de la Compagnie alpine d’aluminium (CAA) de Cran-Gevrier (Haute-Savoie) est suspendu au verdict de la Caisse des dépôts. Héritière de la manufacture royale de Cran, créée en 1765, elle fabrique les fonds de casserole de Tefal, devenu son client unique. Rachetée par Pechiney en 1977, elle a été revendue en 2006 pour 1 euro à un fonds d’investissement américain.Les volumes de commandes ont baissé et une escroquerie de 1,2 million d’euros a conduit la CAA au tribunal de commerce fin 2014. Dès mars 2015, les salariés décident de reprendre l’entreprise en société coopérative (SCOP), en misant sur de nouveaux marchés (le bâtiment, la pharmacie, les cosmétiques…).En moins de trois mois, le projet obtient la confiance de banques et d’institutionnels pour boucler un tour de table de 5,6 millions d’euros. « 16 % des fonds propres ont été apportés par les salariés, avec leur épargne, des prêts d’honneur et les aides à la création d’entreprise », indique Marie-Cécile Demode, de l’Union régionale des SCOP. Le projet prévoit de reprendre 65 des 115 salariés et 20 autres d’ici à la fin de l’année.Lettre ouverte au ministreMais les souscripteurs des fonds ont conditionné leur apport à l’accord du Programme d’investissement d’avenir (PIA), géré par la Caisse des dépôts, sans lequel la capacité d’investissements est insuffisante à long terme. A l’audience du 30 juin, la Caisse des dépôts ne s’était pas encore exprimée. Le jugement a été reporté au 7 juillet.Normalement, le comité du PIA ne doit se réunir que le 10 juillet. Les représentants des salariés de la CAA ont donc adressé une lettre ouverte au ministre de l’économie, Emmanuel Macron, pour qu’il accélère la prise de décision. Sans examen d’urgence, le processus risque d’être anéanti, condamnant les salariés au licenciement.Pas sûr que la crise grecque laisse à Bercy le temps de se pencher sur l’aluminium de Cran… En l’absence de réponse, mardi 7 juillet, le tribunal de commerce d’Annecy peut aussi « décider de mettre en délibéré », rassure l’étude de l’administrateur judiciaire de Me Meynet, chargé du dossier.Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard La scène était inédite : Vincent Bolloré n’était jamais venu à l’une des réunions des hauts cadres du groupe Canal+, comme il l’a fait lundi 6 juillet au soir. Et la circonstance était particulière : un dirigeant historique, le numéro deux, Rodolphe Belmer, avait été remercié trois jours auparavant par le nouveau président du conseil de surveillance de Vivendi.La centaine de cadres de Canal+ n’ont pas été déçus : selon nos informations, Vincent Bolloré n’a pas hésité à évoquer frontalement la direction de la chaîne et son PDG, Bertrand Meheut, présent en bonne place. Le patron de Vivendi a d’abord rendu un hommage à cet « ami » – breton comme lui – qui est arrivé quand Canal+ perdait 600 millions d’euros, alors que le groupe gagne 500 millions aujourd’hui. Mais il a aussi prévenu : M. Meheut ne pourra rester éternellement à la tête de Canal+, a dit en substance M. Bolloré, rappelant l’âge du dirigeant, 63 ans.Une gouvernance remaniéeDans la foulée, M. Bolloré a annoncé que la gouvernance de Canal+ serait remaniée en septembre, avec un directoire élargi. Beaucoup dans l’assistance y ont vu une porte ouverte au possible départ rapide de M. Meheut, pourtant conforté vendredi.Quant au déchu Rodolphe Belmer, M. Bolloré a raconté avoir observé Canal+ et sa direction, puis demandé des évolutions, avant de « trancher ». Mais l’industriel est allé plus loin en évoquant le conflit entre M. Meheut et M. Belmer, dont le duo était abîmé depuis que le premier avait promis sa succession au second, avant de se raviser. La discorde générait un dysfonctionnement auquel il fallait mettre fin, a argué M. Bolloré. Qui a raconté aux cadres présents que M. Meheut lui avait demandé la tête de son ancien numéro deux.Dans la salle, au siège d’un Canal+ habitué à une communication pesée, un langage aussi « cash » a suscité des vertiges. Mais aussi des applaudissements. M. Bolloré avait ce soir-là un message clair : vous étiez un bastion, mais je suis désormais le taulier et nous allons travailler ensemble. A bon entendeur…Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter